M PE RÉ DA ES T ; pe 3 =: ar U \ } [1 Hi { A AA Nr AE) a HE Re ANT AE A 10 CUT An Ph rie AVE Uni 1h im CE ot Sri DRE AMRRONE SITES SC REED We nt e NAT Duc Dre NE PEU _ LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES PAPA IE. 1907 AVEC LA COLLABORATION DE MM. AUSTAUT, membre de la Société entomologique de France. BATAILLON, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. BERDAL, docteur en médecine. BOIS, assistant de Culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris. BONNET (D'), attaché au laboratoire de Botanique du Muséum de Paris. BONNIER (Gaston), membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne. BOURSAULT, membre de la Société géologique de France. BOUSSAC (H.). BOULE, professeur au Muséum de Paris. BOUVIER, membre de l’Institut, professeur au Muséum de Paris. CHAUVEAUD, agrégé de l'Université. CHRÉTIEN. membre de la Société entomologique de France. COLOMB, préparateur de botanique à la Sorbonne. COSMOVICI (D'), professeur à l'Université de Jassy. COSTANTIN, professeur au Muséum de Paris. COUPIN, chef de travaux à la Sorbonne. CUÉNOT, docteur ès sciences, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, DAGUILLON (Aug.), professeur-adjoint à la Sorbonne. DANGEARD, professeur à la Faculté de Poitiers. DAGUIN, Président honoraire de la Société des sciences naturelles de la Haute- Marne. DENIKER, bibliothécaire du Muséum de Paris. DUFOUR, docteur ès sciences, s.-directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon. ; - FABRE-DOMERGUE, directeur du laboratoire de Concarneau. FRITEL (P.-H.), attaché au Muséum de Paris. GADEAU DE KERVILLE, membre de la Société zoologique de France, GARDE (G.), de la Faculté de Clermont. GAUBERT, assistant de minéralogie du Muséum de Paris. GIARD, professeur à la Sorbonne. GIROD (Dr Paul), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand. GLANGEAUD, professeur à l'Université de Clermont. GRANGER (A.), membre de la Société linnéenne de Bordeaux. GRUVEL, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Bordeaux. HARIOT, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris. r HECKEL (D' Ed.), professeur à la Faculté des sciences de Marseille. HOULBERT, docteur ès sciences, directeur de la Station entomologique armori : caine. JOUSSEAUME(Dr), ex-président de la Société zoologique de France. KŒHLER (D'), professeur à la Faculté des sciences de Lyon. LALOY (D' L.), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Paris. LATASTE (F.), ex-s.-directeur du musée de Santiago (Chili). LECOMTE (H.), agrégé de l'Université. LÉVEILLÉ (IH), ex-professeur au collège colonial de Pondichéry MAGAUD D'AUBUSSON, membre de la Société zoologique de France. MALARD, directeur du laboratoire maritime de Saint-Vaast. MALINVAUD, secrétaire général de la Société botanique de France. MASSAT, attaché au Muséum. MÉNÉGAUX, assistant de zoologie au Muséum de Paris. MEUNIER (Stanislas), professeur de géologie au Muséum de Paris. MOCQUARD (F.), assistant de zoologie au Muséum de Paris. NOEL (Paul), D' du laboratoire d'entomologie de Rouen. PATOUILLARD, membre de la Société botanique de France. PIC (M.), membre de la Société entomolosique de France. PIZON (A.), professeur au lycée Janson, Paris. PLANET, membre de la Société entomolosique de France. PLATEAU, professeur à l'Université de Gand. POUJADE, du Muséum d'histoire naturelle de Paris. PRIEM, agrégé de l'Université. RABAUD (Et.), licencié ès sciences naturelles. RAILLIET, directeur de l'Ecole vétérinaire d'Alfort,. REGNAULT, docteur en médecine. ROUY, président d'honneur de l'Association française de Botanique. SANTINI (Em.), professeur de sciences. SAUVINET, assistant de zoologie au Muséum de Paris. SAINT-LOUP (Remy), maitre de conférences à l'Ecole des Hautes Etudes. SCHAECK (F. de), préparateur de zoologie au Musée de Genève. TROUESSART (D'), professeur au Muséum. VAILLANT, professeur au Muséum de Paris. | VAUTIER, attaché à la bibliothèque du Muséum de Paris. XAMBEU (Cap°), membre de la Société entomologique de France. | ETC., ETC. | A \SH MUSR La: L'ART 2" a A à PAUL GROULT, Secréraire DE LA RÉDACTION 29° Année - 21° Année de la 2° Série ABONNEMENT ANNUEL ÉTATCS ea rune it te sut à à 10 fr, » AIDÉRIE ee es ADN NE LA Ur ne EN RAS Mn er bite 10 » ee nets Pays étrangers compris dans l’Union postale PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, 46 ÉDITEURS 1907 29° ANNÉE 2% SÉRIE — N° 47 G 17 JANVIER 1907 LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCPENCES. NATURELLES A PROPOS DE LA DÉCOUVERTE d'un MASTODON SIMORRENSIS à Villefranche (Gers) Au début de cette année, des ouvriers au cours d’une extraction de calcaire dans les environs de Simorre (Gers) découvrirent de grands ossements qui attirèrent leur attention. Je dois à mon excellent confrère M. le docteur Ladouce, de Simorre, que je remercie ici bien sincèrement, d'avoir été mis au courant de cette trou- vaille et d’avoir pu me rendre acquéreur des pièces inté- ressantes qu'on avait pu extraire et qui appartiennent à un Mastodon angustidens, variété Simorrensis. L'animal en question a été découvert dans le territoire de Villefranche, dans l'étage Helvétien. Cet étage, très développé dans les environs de Sansan et de Simorre, se présente sous forme de calcaire {calcaire de Simorre à grands mammiféres). La carrière où a été trouvé le Mastodonte présente le faciès caractéristique de la région, regarde au midi, la stratification est oblique de bas en haut et de l’est à l’ouest, On observe successivement, au- dessous de la terre végétale peu abondante, une masse puissante de sable fin dit de mine sans fossiles, d’une épaisseur de 2 mètres environ. Ensuite vient une masse plus faible de sable grossier caillouteux, passant gra- duellement à la mollasse. Cette couche est suivie d’une bande de 20 à 25 centimètres de pierre friable. Calcaire grossier. Immédiatement au-dessous vient la couche fos- silifère, massif de calcaire compact à gros grains, de 4 mètre d'épaisseur reposant sur un banc de sable. C’est à une vingtaine de centimètres au-dessus de ce banc, dans le calcaire tout à fait inférieur, que se trouvent les restes de mammifères ;toutes les autres couches sont sans fossiles. é Dans le calcaire grossier on trouve quelques gastéro- podes d’eau douce, et le sable inférieur présente quelque- fois, mais rarement, de gros ossements, Le Mastodonte dont il s’agit s’est rencontré dans la pierre compacte, Il était complet et aurait pu fournir un squelette magni- fique, à en juger par les débris qui en restent qui sont fort beaux. Les ouvriers ont l'habitude d’enlever les pierres en se servant de poudre de mine. Les explosions ont détruit certaines parties, le reste a été dégagé d’une façon maladroite, une grande partie des os a été réduite en fragments indéterminables, Il est d'autant plus regret- table de n’avoir pu obtenir le squelette complet que ces genres de trouvailles sont très rares dans la région. Voici les renseignements qui m'ont été fournis par un géologue du pays, M. Étienne Levrat, interne des hôpi- taux à Toulouse, qui a parcouru la plus grande partie de la région. Les ouvrages classiques signalent les grands L mammifères comme assez communs dans la région du Gers. La chose était relativement vraie il y a cinquante ans. À cette époque, Lartet et Laurillard fouillèrent acti- vementle pays. Le canton de Samaran, patrie de Lartet, a fourni la faune Helvétienne, dans toute sa pureté, même le Dinotherium. Les cantons de Simorre,de Lom- bez, de l’Isle-en-Jourdain, l’Isle-en-Dodon et Boulogne furent scrutés dans leurs détails. Les endroits où les fouilles ont été faites, n’offrent plus rien aux chercheurs. Ces gisements explorés sont nuls comme rendement ; on n'y trouve guère que des débris indéterminables. 11 existe des gisements nouveaux, mais ils sont rares, les carrières et les sablières sont très communes dans toute la région, mais presque toutes sont stériles, et si elles renferment des fossiles, ce sontpresqueexclusivement des Hélix. Les carrières de Simorre offrent surtout ce gasté- ropode : Helix Larleti. La carrière de Villefranche, dont j'ai donné plus haut la description stratigraphique, est ouverte dans la colline au lieu dit Lasseube, L’altitude de cette colline est de 190 à 200 mètres. Il existe une colline du côté opposé à l’est. Cette colline d’une alti- tude analogue a été fouillée par Lartet en 1852. Le niveau en question à déjà produit des fossiles. J’ai su par M. Saint-Martin, instituteur à Simorre, que le Musée de Bâle a, par son intermédiaire, acheté à Lasséube les fossiles suivants : Mastodon angustidens. — Une molaire de lait Cour. Rhinoceros brachypus., — Deux molaires. Listriodon. — Une prémolaire, Paleoryx., — Un fragment de mandibule. M. Levrat y a trouvé une phalange de Dicrocerus. Voici ce que je possède : Trois dents de Mastodon angustidens, une dent de Sus Simorrensis. Enfin, du sque- lette dont nous faisons l’étude, il reste les pièces sui- vantes : Un maxillaire inférieur complet. Une défense supérieure complète. Deux grosses molaires provenant du maxillaire supé- rieur. Des débris des membres, consistant en un fragment de bassin ; deux diaphyses radiales; une portion de cubi- tus, des fragments indéterminables qui paraissent avoir appartenu aux fémurs. ; Une portion importante du crâne. D'après cette faune, le niveau en question doit être rangé dans la partie inférieure du calcaire de Simorre et et de Sansan. Le Sus Simorrensis, le Listriodon se ren- contrent dans la zone inférieure au calcaire de Simorre. En effet Albert Gaudry (Enchaïnement du monde animal. Mammifères tertiaires) signale la faune suivante comme caractéristique du calcaire de Montabuzard et des sables de l’Orléanais : Sus. — Listriodon, — Anchitherium. — Dicrocerus, — 6 LE NATURALISTE Mastodon. — Dinotherium. — Macrotherium. — Lulra. — Oreopithecus. — Pliopithecus. ‘ Il rapporte à l'étage de Sansan et de Simorre les espèces suivantes : Rhinoceros Schleiermacheri. — Rhinoceros brachypus. — Acerotherium tetradactylum. — Dicrocerus elegans. — Hyemoschus crassus. — -Anchithirium Aurelianense. — Mastodon angustidens. — Mastodon Simorrensis. — Masto- don Turicensis. — Macrotherium Sansanense. — Talpa telluris. — Hyenarctos hemicyon. — Amphieyon major. — Pliopithecus antiquus. — Machærodus. — Felis glisio- rex. — Hyotherium. — Taxodon.— Dryopithecus.— Appa- rition des Antilopes. Comme on le voit, la colline de Lasseube à donné des exemplaires rencontrés dans les deux étages ; elle offre donc les premières couches de l'étage de Simorre. Passons en revue les pièces provenant de ce niveau et que j'ai en collection. Un premier lot contient : 1° Une molaire de lait de Mastodon angustidens, la seconde molaire D?. Elle pré- sente deux collines complètes avec une couronne bien mamelonnée et est incomplète légèrement à la partie postérieure. 2° Une autre molaire de lait, la troisième molaire de lait D3, très bien conservée avec ses trois col- lines bien développées. L'état de cette dent montre qu'elle a peu servi, il n’y à aucune usure aux mamelons; enfin une dent intermédiaire de Falconer à trois collines, appartenant au maxillaire supérieur M?, Cette molaire, usée régulièrement, montre les coupes dés deux collines antérieures divisées chacune en deux parties. La couche d'émail est très épaisse, la coupe a une disposition à tendance losangique. La dernière colline non entamée offre à sa partie postérieure un bourrelet: mamelonné, ébauche d’une quatrième colline. La couronne mesure 0 m. 08 de long, et 0 m. 05 de large; le poids total est de 600 grammes. Cette pièce présente des racines bien con- servées, Une grosse racine à la partie postérieure mesure 0 m. 07 de hauteur, son périmètre au collet est de 0 m.115. La partie antérieure présente deux racines plus petites et divergentes. Ces dents proviennent d'animaux dont les restes ont été dissociés; ils n’appartiennent natu- rellement pas à l'animal qui fait le fond de cette étude et dont nous allons décrire les restes en détail. Le Mastodon en question avait quatre défenses ; c'était done un individu mâle. L'une des défenses supérieures a été réduite en mor- ceaux par la mine. Il en reste certaines parties de 20 à 25 centimètres de longueur et des poruons de la base où l'os alvéolaire est encore apparent. La défense qui reste a 4 m. 65 de long depuis lPinsertion dans l’alvéole jusqu’à l'extrémité; elle est très bien conservée, légèrement courbe. Son épaisseur est de 13 centimètres au début, endroit le plus large. La couche d’émail existe encore, et la défense est adhérente sur une des faces au calcaire. Il reste un fragment dela boîte cranienne (région pariéto- occipitale). Du maxillaire supérieur, il reste deux dents complètes, les deux arrière-molaires M3. Les deux molaires antérieures M? ont été réduites en miettes, et il est impossible de les reconstituer. Les deux molaires conservées présentent quatre collines. Les trois collines antérieures sont divisées par une ligne qui s'étend jus- qu’à la quatrième colline, qui est très mamelonnée; cette disposition caractéristique du Mastodon angustidens per- siste dans la variété Simorrensis, La partie externe a des groupes plus mousses et plus gros, les collines internes sont plus coupantes. Entre les collines, il n’y a pas de cément ni de tubercules intermédiaires. Cette disposition est tout à l'opposé de la disposition tapiroide des Masto- dontes du miocène supérieur et du pliocène chez lesquels les collines tendent à devenir homogènes. Les dents adultes seules présentent cette disposition dans le Mas- todon Simorrensis, Les dents de lait ont leurs collines non divisées dans la partie médiane. Enfin, ces deux molaires supérieures sont larges et courtes, comme cela arrive normalement chez les Masto- dontes. Les trois collines postérieures sont intactes, l’antérieure présente un commencement d'usure. La lon- eueur ‘est de 0 m. 14 et la largeur de 0 m. 08. Le maxillaire inférieur qui est la pièce la mieux con- servée est un très bel échantillon, Il présente du côté droit une défense, incomplète à l'extrémité ; celle du côté gauche manque, La symphyse mentonnière est longue, les deux branches du maxillaire sont complètes dans leur partie horizontale. La branche montante existe des deux côtés, mais la partie supérieure a été abîimée ; aussi les condyles manquent. Le rebord maxillaire présente. deux dents de chaque côté. La paire antérieure offre trois collines moyennement usées. La partie supérieure de la colline a été enlevée, et on voit en coupe l’ivoire intérieur entouré d'un épais ruban d'émail; à la partie postérieure existe un rudiment de mamelon. Ces dents font partie de la série intermédiaire de Falconer. La paire postérieure M est absolument belle comme couser- vation. Elle présente quatre collines principales très développées et entières sans trace d'usure, sauf pour la colline antérieure, légèrement érodée par l'usage. Les sillons sont nets et ne présentent pas de tubercules accessoires, La région du talon présente une colline plus petite que la précédente, mais nettement digitée. Voici les dimensions de la pièce : Longueur totales: terne Pret Om. 75 Largeur dans la partie movenne....... 40m 30 Hauteur au niveau de la première dent.. Om. 16 Longueur de la petite défense..:....... Om. 45 Longueur de la molaire antérieure..... Om. 09 Largeur — NAT ARS EE Om. 05 Longueur de la molaire postérieure. .... Om. 15 Largeur — SE NA UC 0m. 06 Longueur de la région mentonnière..... Om. 19 Écartement des branches montantes à la partie moyenne ........ A te Om. 17 La particularité de cette pièce, c'est de présenter une cinquième colline à l’arrière-molaire, contrairement à ce qui devrait se produire chez les Trilophodontes qui doivent avoir quatre collines seulement à ladite molaire, Cette particularité prouve que la disposition interprétée par Falconer est sujette à des exceptions. Nous allons passer en revue quelques particularités sur la dentition des Mastodontes et en étudier là genéralité. Le plus grand nombre des espèces de Mastodontes présente un mode d'évolution des molaires analogue à ce qu'on rencontre chez le Dinotheriwm. Chez les espèces primitives, la dentition se compose de trois molaires de lait remplacées par des prémolaires en général au nombre de deux, sauf chez Mastodon pro- ductus, où il y a trois prémolaires. Elles se déve- loppent au-dessous. Dans certaines préparations faites par Ed. Lartet, on voit très bien cette particularité. LE NATURALISTE 7 2. te ee La formule générale de ces espèces est donc 1 0 2 (3) 1R0)0E2%15)83 gramme suivant : Di D2 Ds P;, P, — Mt M2 M5 (Maslodon angustidens) D: D? D3 P;, P, Pë — Mi M2? MS (Mastodon productus) qu'on peut aussi figurer par le dia- Comme chez les Éléphants, la poussée dentaire a lieu d'arrière en avant pour les molaires définitives. Trois dents au plus sont en fonction à chaque branche ou maxillaire. Tout d’abord, il n’y a dans la bouche que les deux prémolaires ou les dents de lait correspondantes et la première molaire vraie. Avant que M? se développe, la première prémolaire a disparu. Dans un second groupe plus récent, les molaires de lait tombent, et au-dessous d'elles, il n'existe pas de prémolaires, et chez ces espèces, la succession des molaires se fait directement; on a une formule dentaire analogue à celle des éléphants : 1 0253 OAEDES En étudiant le développement des dents, Falconer a remarqué que si on considère trois molaires en fonction, on peut dans toute la série des molaires en trouver trois qui existent simultanément et qui possèdent le même nombre de collines. Ce sont les dents intermédiaires. Ces dents ont le même nombre de tubercules et sont successives; ce sont M, et M, et la précédente D; ou P;. Il a donc divisé les groupes des Mastodontes en trois groupes : 4° Dans un premier groupe, les dents intermédiaires ont trois rangées, et l’arrière-molaire quatre. C’est le groupe des Trilophodontes : Mastodon angustidens. Mastodon Simorrensis. E Mastodon productus. Mastodon Turicensis. Mastodon Americanus. Giganteus de Cuvier. Mastodon Perimensis. Mastodon Andium. Mastodon Humbotdtii. Mastodon Borsoni. 2 Dans un second groupe, les dents intermédiaires ont quatre rangées, et l’arrière-molaire cinq. C’est le groupe des Tétralophodontes: Mastodon longirostris. Mastodon Pentelici. Mastodon Arvernensis où brevirostris. Enfiu, un dernier groupe, celui des Pentalophodontes, aurait cinq collines aux dents intermédiaires et un nombre supérieur à l'arrière-molaire et convergerait vers le genre Stegodon : s Mastodon Sivalensis. Mastodon latidens. Dans cette théorie que nous venons d'énoncer, on voit que la dernière molaire doit avoir une colline de plus, et la seconde molaire de lait une colline de moins que la dent intermédiaire. Ainsi, dans le Mastodon angus- tidens, la seconde molaire de lait doit avoir deux col- lines, la dent intermédiaire trois, et la dernière molaire quatre collines. Dans les Tétralophodontes comme le Mastodon longirostris, il doit y avoir trois collines à la deuxième dent de lait, quatre à la dent intermédiaire, et cinq à la dernière molaire. Mais il existe des exceptions. Déjà Lartet a signalé que très souvent, chez le Mastodon angustidens, l'arrière-molaire offre une suppression d’une colline : elle est alors portée à trois collines. Très rare- ment, il y a addition d’une rangée, il existe cinq collines comme dans la pièce que je viens de décrire. Dans le Mastodon Turicensis, ilexiste aussi quelquefois la suppres- sion d'une colline également; cependant cette espèce est plus évoluée et a des dents tapiroïdes. De même, signale M. Gaudry, le Mastodon longirostris d'Epelsheim doit avoir cinq collines à la dernière molaire ; quelquefois on en observe quatre et quelquefois six. Cette espèce est donc en réalité tantôt Trilophodonte, tantôt Pentalophodonte, alors qu’elle est rangée dans les Tétralophodontes. De même pour le Mastodon Andium dont la seconde molaire de lait a trois collines, quoique l’animal soit un Trilophodonte. M. Gaudry a étudié un type de l’Attique, le Mastodon Pentelici de Pikermi. Chez ce dernier, la seconde dent de lait est celle d’un Tétralophodonte, et la troisième d'un Trilophodonte. Le Mastodonte qui a fait le sujet de cette étude pré- sente donc aussi d’un côté les caractères d'un Trilopho- donte, et de l’autre ceux d'un Tétralophodonte. Ces dispositions irrégulières prouvent combien sont variables les caractères des collines des molaires de Mastodontes, et combien il est difficile d'établir des cou- pures dans toutes ces espèces qui se tiennent intime- ment, dérivent les unes des autres et dont l'évolution à été très lente. D'une façon générale, on peut dire qu'on peut passer graduellement d'une espèce à une autre dans cette série animale qui obéit d’une façon si frappante aux lois du transformisme. Les pièces que nous avons étudiées appartenaient à une de ces formes annonçanl une transition. Le Mastodon Sünorrensis, d'ailleurs, est une variété évoluée du Mastodon angustidens. Sa tendance a l'augmentation du nombre de ses collines le prouve surabondamment. Dr PONTIER. NOUVEAU PROCÉDÉ EXPÉRIMENTALE DES DENDRITES La production de dendrites d’acerdèse a été réalisée il y à déjà longtemps par mon maître M. le Pr Stanislas Meunier de deux facons différentes : 1° en gâchant du plâtre à mouler dans une dissolution de permanganate de potasse et en abandonnant le produit à lui-même pendant plusieurs mois; 2° en immergeant un fragment de calcaire dans une solution de sulfate de manganèse additionnée de sulfate de fer (1). Je suis parvenu à l'obtention de dendrites, d’ailleurs nullement comparables à celles que l’on rencontre dans la nature, ni comme mode de formation, ni comme substance employée, par le procédé suivant. (4) Voir : SranisLas MEUNIER. Géologie expérimentale, 2 éd., pp. 128 et 135-6. — Les méthodes de synthèse en Minéralogie, 1892, p. 327 et suiv. — Le Naturaliste, 2 s., n° 99, 15 avril 1891, p. 91, 2 fig. 8 LE NATURALISTE En versant dans un cristallisoir rempli de sable blanc fin une dissolution saturée de sulfate de cuivre, on obtient une croûte superficielle de gros cristaux produits par refroidissement et évaporation immédiats qui ne nous intéresse pas. Dendrites de sulfate de cuivre, au sein du sable contre la paroi inférieure d'un cristallisoir. Mais une partie du liquide pénètre à l’intérieur du sable et parvient même à la paroi inférieure du cristalli- soir ; là, la cristallisation se trouve gênée par le sable bien tassé et par l'évaporation moins active, les cristal- lites se groupent en files et forment une jolie végétation dendritique très visible dans notre cliché. Les branches des dendrites sont composées de files de prismes tri-cliniques submicroscopiques, orientées sui- vant la direction d'imbibition du sable par l’eau-mère. Des recherches du même genre seraient à effectuer avec d’autres substances facilement cristallisables et aboutiraient sans doute au même résultat. : PAUL COMBES fils, Atlaché au Laboratoire de Géologie du Muséum. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES s: ANIMAUX Vivants et Fossiles" Amplhibiens où Batraciens. — Le fait, excessivement rare, surtout parmi les Vertébrés, d’une classe tout entière ayant un habitat uniforme, se trouve réalisé ici, car bien que la plupart des Batraciens respirent à l’âge adulte par des poumons et passent à terre une partie de leur vie, la conservation de l'espèce, dans ce groupe, est étroitement attachée aux eaux douces. Tous y passent la première partie de leur existence, respirant par des bran- chies; plus tard ils s’en éloignent peu, et y reviennent toujours pour vaquer aux soins de la reproduction. L'eau saumâtre leur est absolument contraire, car elle tue rapi- dement les larves et les œufs. On peut donc dire que cette classe est, à plus juste titre que celle des Poissons, caractéristique de la faune des eaux douces. (1) Voir le n° 458 du Naturaliste et suivants. Cependant, les conditions d'existence auxquelles s’ac- commodentles jeuneslarves des Batraciens, sont quelque- fois des plus singulières. Une Grenouille du Brésil dépose ses œufs à l’aisselle des feuilles des Bromélia- cées où l’eau s’accumule, même pendant la plus grande sécheresse. Cette petite mare aérienne renferme toute une faune d’eau douce sur laquelle Frrrz MüLLEer et d'autres voyageurs-naturalistes au Brésil ont appelé l'attention. Les jeunes tétards s’y développent parfaitement, se nour- rissant des petites larves de Crustacés et d'Insectes qui y pullulent. Une Grenouille d'Afrique, probablement le Chiromantis Guineensis, à les mêmes mœurs. Chez plu_ sieurs espèces du même groupe, et sans doute à cause de la sécheresse, les métamorphoses se trouvent abrégées, et les parents prennent soin de leur ponte, au lieu de l’'abandonner, comme d'habitude, au hasard, après lavoir déposée dans l'eau. L’Alytes enroule les cordons gluants qui relient les œufs autour de ses pattes et les porte avec lui, prenant soin de les humecter de temps en temps jusqu'au moment où le jeune tétard en sort pour se mettre à nager; le Pipa mâle les colle sur le dos de sa femelle où ils s’enfoncent dans la peau, et la jeune larve y demeure jusqu’à son entier développement;.le Notodel- phys porte à la partie postérieure du dos une véritable poche où se fait l'incubation des œufs; le mâle du Rhino- derma Darwini, à l'exemple des Poissons de la famille des Cichlidés, couve les œufs de sa femelle dans une poche laryngienne énormément développée; enfin l'Hylodes Martinicensis, des Antilles, dépose sur les feuilles des arbres des œufs d’où sortent des petits complètement développés et pourvus de leurs quatre membres. Ainsi cette espèce semble se passer complètement d’eau; c’est d’ailleurs la seule espèce de Batraciens que l’on connaïsse dans ces iles dépourvues d'eaux stagnantes et qui n’ont que de faibles cours d’eau. On voit que les Amphibiens eux-mêmes, malgré l’uniformité de leurs mœurs, pré- sentent des faits d'accélération embryogénique analogues à ceux que nous avons signalés déjà dans d’autres groupes, notamment chez les Écrevisses d’eau douce. Chez certains Urodèles (les Axolotl, Siredon ou Am- blystoma), on observe un phénomène non moins remar- quable, désigné sous le nom de Pédogénèse. Ces Amphi- biens peuvent, comme les Perennibranches, passer toute leur vie dans l’eau sous forme de larves munies de bran- chies et se reproduire sous cette forme, connue sous le nom d’Axolotl. Mais que le niveau des lacs, où ils vivent au Mexique, vienne à baisser, l’Axolotl perd ses branchies et devient une Salamandre terrestre : c’est la forme connue sous le nom d'Amblystome, La distribution géographique des familles présente ici des particularités du plus haut intérêt. Les Grenouilles (Ranidæ) semblent originaires de l'Ancien Continent où elles ont leur plus grand développement dans la zone intertropicale : le genre Rana, seul, est à peu près éosmo- polite, mais fait défaut aux Antilles, à la Patagonie, à l'Australie presque tout entière et à la Polvnésie où il est remplacé par le genre Cornufer. Cependant, ce genre manque dans beaucoup d’autres localités, notamment dans certaines îles de la Méditerranée, la Sardaigne, par exemple, où l’on a essayé de l’introduire récemment. Les œufs, d’ailleurs, peuvent aussi être transportés collés aux pattes des Oiseaux migrateurs, comme le fait semble établi pour une espèce de Crapaud (Chilophryne) qui habite les îles Sandwich et se rattache à un genre améri- cain. Très rares (quatre genres seulement) dans l’Amé- LE NATURALISTE ’ rique méridionale, les Ranidæ y sont remplacées par les Dendrobatidæ, qui habitent aussi Madagascar; ce n’est pas le seul groupe zoologique de ce dernier pays qui ait des affinités néotropicales, — Les Crapauds (Bufonidæ) sont encore plus cosmopolites que les Grenouilles, mais ils manquent à Madagascar et à la Nouvelle-Zélande, et le genre Bufo, qui est le plus répandu, est remplacé en Australie par Pseudophryne, Notaden, et Myobatrachus. Les autres familles d'Anoures ont un habitat beaucoup plus restreint. Les Engystomatidæ sont des régions inter- tropicales des deux continents, s'étendant jusqu'à la Nouvelle-Guinée. Rhinoderma est Patagonien. Les Disco- phidæ sont de Madagascar, avec un seul genre (Caluella) en Indo-Chine. Les Cystignathidæ sont communs à la région Néotropicale et à Australie. Les {ylidæ, ou Rainettes, semblent originaires de l'Amérique du Sud; une seule espèce, notre petite Rainette verte (Æyla arborea), ayant pénétré jusque dans l'Ancien Continent; l'Amérique du Nord est un peu plus riche en représentants de cette famille, et le genre Hylella est commun aux régions Néo- tropicale et Australienne. Cette famille manque à l'Afrique, à Madagascar et à la Malaisie où elle semble remplacée par des Grenouilles arboricoles (Racophorus) à pattes dilatées en forme de parachute. Les Pelobatidæ ont leur centre de dispersion dans la sous-région indienne d’où ils se sont prepagés dans la zone Holarc- tique sur les deux continents. Enfin, les Amphignathodon- tidæ, les Hemiphractidæ et les Pipidæ sont propres à l'Amérique du Sud, tandis que les Dactylethridæ repré- sentent ces derniers en Afrique. Quant aux Discoglossidæ, dont le type est notre x Crapaud accoucheur »,ils ont une distribution tout à fait anormale et qui ne peut s’expli- quer qu'en considérant les trois genres qui la représen- tent comme les derniers débris d’une famille plus nom- breuse autrefois et probablement cosmopolite ; des six espèces connues, cinq habitent la région Paléarctique, l’Europe et mème la France (Alytes, Bombinator), tandis que la sixième (Liopelma) est le seul Batracien connu aux antipodes de notre pays, c’est-à-dire à la Nouvelle- Zélande. s Les Urodèles, moins nombreux en espèces, n'en sont pas moins intéressants, À l'opposé des Anoures, ils ont leur centre de dispersion et leurs plus grandes espèces dans la zone tempérée Holarctique, et ne dépassent pas, au Sud, les montagnes de l’Indo-Chine, l'Amérique cen- trale et les Antilles. Deux genres seulement (Triton, Spe- lerpes) sont communs aux deux continents. Les Salaman- dridæ ont à peine quelques espèces qui s’aventurent dans les régions Orientale et Néotropicale, Les Amphiumidæ et Menopomidæ sont de l'Amérique du Nord et de la Mandchourie ou du Japon; dans ces deux derniers pays,les espèces du genre Megalobatrachus (ou Sieboldia), les « Salamandres gigantesques » des ménageries, atteignent un mètre de long. Les Perenni- branches, qui conservent toute leur vie des branchies, sont également de la zone Holarctique : l'Europe a les Proteidæ aveugles des lacs souterrains de la Carniole; l'Amérique possède les Sirenidæ et les Menobranchidæ (Menobranchus, Ainblystoma où Axolotl). Il ne reste plus que les Cæciliadæ qui sont les seuls Urodèles de la zone intertropicale ; et tandis que les Perennibranches vivent toute leur vie dans l’eau, les Cæciliadés, qui sont apodes serpentiformes et fouisseurs, ont, à l’âge adulte, des mœurs plutôt terrestres. Ils habitent l'Amérique méri- dionale, l’Afrique et l’Inde, exactement comme les types © serpentiformes fouisseurs du groupe des Sauriens (Amphisbænidæ), auxquels certains naturalistes ont essayé de les réunir. Si lon étudie la paléontologie des Amphibiens, et que l’on compare la faune actuelle aux faunes qui l’ont pré- cédée, on est frappé tout d’abord de ce fait que cette classe semble avoir perdu tous ses types de grande taille, puisque le Megalobatrachus maximus, dela grosseur d'un chien, est son représentant le plus notable. Or, nous savons que des Amphibiens de dimensions bien plus considérables ont existé autrefois, comme le prouvent les débris que nous ont conservé les couches géologiques des époques primaire et secondaire. C’est comme si la classe des Reptiles se trouvait réduite aux Lacertiens et celle des Mammilères aux Rongeurs. Sous ce rapport, on peut dire que cette classe est une de celles qui ont le plus souffert, plus encore que celle des Reptiles, des grands changements qui se sont produits, à la surface du globe, vers la fin de la période secondaire. Si l’on remarque que les STÉGOCÉPHALES (Amphibiens cuirassés) s’éteignent: dans le Trias, période à laquelle succède le J'urassique, qui est le règne des Dinosauriens, et que ces derniers s'éteignent à leur tour dans le Crétacé, au début de la période tertiaire qui sera le règne des Mammiferes, on est porté à admettre que les Stégocéphales ont été dé- truits par les Dinosauriens, comme ceux-e1 le seront plus tard par les grands Mammifères de l’époque Eocène, en vertu de l’éternelle « lutte pour la vie » qui régit les rapports des groupes z0ologiques entre eux. Les Stégocéphales sont les premiers Vertébrés qui aient fait effort pour s’adapter à la vie terrestre, mais ils n’ont pu s'élever jusqu'à la viviparité qui semble le mode de reproduction le plus favorable pour ce gerre de vie, et qui ne sera réalisé que plus tard par les Mammifères. La nécessité où ils se trouvaient de passer dans l’eau la première phase de leur existence, les exposait à bien des dangers, et a été probablement la principale cause de leur extinction, à partir du moment où de grands Reptiles carnivores et amphibies (les Crocodiliens, par exemple) sont venus leur disputer les eaux douces; de mème l’oviparité sera, plus tard, une pierre d'achoppe- ment pour les Dinosauriens. Nous savons, en effet, qu'à l'époque actuelle des Carnivores de pelite taille, comme l'Ichneumon (Herpestes), détruisent les œufs des grands Crocodiliens : les premiers Créodontes du début des temps tertiaires n'ont eu besoin ni d’une grande taille, ni d’une grande force pour détruire les petits de ces puissants Reptiles qui, selon toute apparence, et comme le font encore les Tortues de l’époque actuelle, aban- donnaient leurs œufs sans défense, après les avoir enfouis dans le sol. Ces animaux stupides, comme l'in- dique assez le faible développement de leur cerveau, ne prennent aucun soin de leur progéniture. Il en était de même des Stégocéphales, et ce qui confirme l'opinion que nous avançons ici, C’est que les Batraciens de grande taille qui ont survécu sont ceux qui passent leur vie entière dans l’eau (Megalobatrachus, Menoranchus, Siren), à l'exemple des poissons dipnoiques (Ceratodus, etc.). Les Stégocéphales constituent un ordre, ou même une sous-classe bien distincte des autres Amphibiens, Presque tous avaient un squelette dermique très déve- loppé, ce qui contraste avec la peau nue des Batraciens actuels. Les plus anciens que l’on connaisse sont du terrain houiller, et l'on peut se demander si, à l'opposé des formes vivantes, ils n’ont pas vécu, en partie au 10 LE NATURALISTE moins, dans les eaux saumâtres; dans tous les cas, l’ori- gine de ce type d'organisation, qui se montre, à cette époque, déjà très diversifié, reste tout à fait inconnue. On en connait d'Europe et de l'Amérique du Nord. Ce qui est certain, c’est qu'ils étaient tous munis d’une queue, comme les Urodèles actuels (1) ; tous subissaient : les mêmes métamorphoses, car leurs larves munies de branchies se rencontrent dans les mêmes couches géolo- giques que les adultes auxquels il est facile de les ratta- cher. Tel est le Protriton des schistes bitumineux de Thuringe, qui appartient aux Branchiosauridæ. On en connait aussi des couches de Karoo, en Afrique, de celles de Gondwana, dans l'Inde, et des dépôts contemporains d'Australie. Il est done probable que le groupe était cos- mopolite. Les plus grands de ces animaux, les Labyrin- thodontes, sont du Permien et surtout du Trias, puis ils s'éteignent brusquement à la fin de cette dernière période, et rien ne permet de leur rattacher les grands Urodèles qui se montrent pour la première fois dans le Crétacé. On ne connait pas d'Amphibiens du Jurassique. Quant à leur taille, les Stégocéphales atteignaient des proportions comparables à celles des grands Crocodiles (Eryops, Mastodonsaurus, etc.), et bien supérieures à celles des Salamandres dites « gigantesques » de la faune actuelle. Le plus ancien Urodèle que l’on connaisse (Hylæoba- trachus) est du Crétacé inférieur de Belgique. Dans l'Eocène, on trouve des représentants de cet ordre en Europe et en Amérique. L'existence de Salamandres gigantesques en Europe est prouvée par le fameux Andrias Scheuchzeri du Miocène supérieur d'Œningen, pris d’abord pour des restes humains. Les Cécilies ne sont pas connues à l’état fossile. Les Anoures apparaissent dans l'Eocène. Les genres Rana, Bufo, Pelobates, Discoglossus, Alytes, etc., sont re- présentés dans le Miocène d'Europe, tandis que le genre Hyla y fait complètement défaut, ce qui confirme lintro- duction, relativement récente, de ce type Néotropical. A part ce dernier fait, que la répartition actuelle de la famille des Hylidæ faisait prévoir, on voit que l'habitat des Batraciens a peu changé depuis leur première appa- rition dans les couches d’eau douce du giobe. Reptiles. — Bien qu'en majeure partie terrestres, les Reptiles ont un certain nombre de groupes qui se plaisent dans les eaux douces. Mais, à l'opposé des Am- phibiens qui pondent dans l'eau, les Reptiles à mœurs amphibies déposent leurs œufs à sec, les enfouissant dans la terre ou dans le sable et les recouvrant avec soin : les Tortues les arrosentensuite de leur urine, pour consolider le sol qui les cache à la vue des animaux rapaces. Là se bornent, chez les Chéloniens, les soins que la mère prend de sa progéniture. Mais il n'en est pas de même chez les Crocodiles. Aïnsi, DE HUMBOLDT affirme que la femelle du Crocodile de l'Amazone (Croco- dilus acutus) dépose ses œufs dans uu trou séparé et que son instinct lui permet de reconnaitre; elle revient en effet vers la fin de la période d’incubation : elle appelle les petits qui lui répondent et les aide à sortir de terre, puis les conduit à l’eau. Les Crocodiles du Mississipi et ceux du Nil auraient les mêmes mœurs. Il semble, d'ailleurs, que là s'arrête l'instinct de la maternité chez ces animaux : dès que les petits sont à l’eau, les parents (4) Par conséquent, les anciennes restaurations du Labyrin- thodon qui le représentent comme une énorme Grenouille ou comme un Crocodile sans queue sont tout à fait inexactes, ne s’en occupent pius ; aussi, ces petits Crocodiles d’un pied de long qui grouillent au hord des fleuves améri- cains, deviennent-ils facilement la proie des Oiseaux rapaces qui les guettent du haut des airs. Les Chéloniens et les Crocodiliens sont à peu près les seuls types de Reptiles que l'on puisse considérer comme habitants des eaux douces : on serait même tenté de croire que c’est là, ou dans les eaux saumâtres des lagunes, que les Ché- loniens ont commencé à se diversilier, envoyant des émigrants d'une part sur la terre, de l’autre dans la mer. Nous verrons, en effet, que les plus anciennes Tor- tues que l’on connaisse sont d’eau douce (Proganochelys). A l’époque actuelle, les Tortues de marais et les Tor- tues fluviatiles forment des familles bien distinctes des Tortues terrestres et des Tortues marines. Les Triony- chidæ, où Tortues fluviatiles, habitent les grands cours d’eau des zones chaudes et tempérées; abondantes dans les régions Ethiopienne, Orientale et Néarctique (Amé- rique du Nord), elles manquent dans l'Amérique du Sud et en Australie. — Les Chelydridæ, désignées sous le nom de « Tortues-alligator » à cause de leur force et de leur férocité, sont propres aux fleuves de l'Amérique Septen- trionale et Centrale. — Les Emydidæ, où Tortues de marais, ont une dispersion plus vaste : elles sont subcos- mopolites, ne faisant défaut qu'en Australie. Les Chely- didæ représentent le groupe des PLEURODÈRES, opposé aux précédentes, qui sont des CRYPTODÈRES; ce sont aussi des Tortues d’eau douce, mais elles remplacent les précédentes dans l'hémisphère Sud (Amérique Méridio- nale, Afrique, Asie chaude et Australie). La paléontologie de ce groupe nous offre des faits dignes de remarque. Bien que le type des Pleurodère représente le plus hautdegré de développement de l’ordre des Chéloniens, c’est, comme nous l'avons dit, à ee type que se rattache la plus ancienne Tortue connue, le Pro- ganochelys du Trias (Keuper) de Souabe, qui conserve néanmoins quelques caractères primitifs. Le genre Podo- enemis, qui habitait l'Europe et l'Inde à l’époque Eocène, ne se trouve plus que dans l’Amérique du Sud, où ces Tortues pondent, en société nombreuse, sur les îles de l'Orénoque. Leurs œufs, enfouis dans le sable, occupent une vaste étendue de terrain; on les utilise pour en retirer l'huile, et dans une seule localité, DE HUMBOLDT estime que l'on recueille annuellement 33 millions d'œufs. Le genre voisin Sternotherus est d'Afrique et de Madagascar; Platemys de l'Amérique du Sud et de l’Aus- tralie ; les autres genres sont tous de l& région Néotropi- cale. Les genres crétaciques que l'on connait sont d'Eu- rope et de l'Amérique du Nord, et les genres tertiaires, assez nombreux, d'Europe. A l'époque Jurassique, les différents types (marins, d'eau douce ou terrestres) ne sont pas encore différen- ciés aussi nettement que de nos jours. Dans le Juras- sique supérieur de Suisse, on trouve des Cryptodères évidemment marins (de rivage), les Thalassemydæ, qui avaient les pattes conformées comme les Tortues de marais actuelles. Ce groupe nous montre de la facon la plus évidente des types d’eau saumâtre en train de s’ac- commoder d’une partà la vie pélagique (Eurysternum), de l’autre à la vie dans les eaux douces (Chitrocephalus). A l’époque Eocène, d’autres Tortues de rivage (les Che- lonemydidæ) forment également le passage des Tortues marines (Chelonidæ), aux Tortues de marais (Emydidæ). Ces faits indiquent bien les étroites relations qui unis- saient primitivement les différents groupes de l’ordre des | | | | LE NATURALISTE Al Chéloniens. Dans le Miocène, les types actuels com- mencent à dominer, au moins en Europe, et les Pleuro- dères, les Chélonémydes et les Dermatémides dispa- raissent de la région Holarctique : les Dermatemydidæ, qui vivaient dans l’Amériaue du Nord, ne se trouvent plus que dans l'Amérique Centrale. Les Crocodiliens, tous confinés à l'époque actuelle dans les eaux douces, ont une répartition géographique beau- coup plus simple que celle des Tortues. Les Crocodilidæ habitent les régions Orientale, Ethiopienne et Néotropi- cale, y compris Madagascar et la Nouvelle-Guinée. Les Alligatoridæ (ou Caïmans) sont surtout nombreux dans la région Néotropicale, mais une espèce remonte dans la région Néarctique jusqu'au Mississipi, et le genre Alli- gator se retrouve dans la Chine méridionale, de l'autre côté du Pacifique. Enfin les Gavialidæ sont tous de la région Orientale, en y comprenant la Nouvelle-Guinée. On voit que les Crocodiles font défaut dans toute la région Paléarctique Occidentale, aussi bien qu’à la Nouvelle-Hollande. Du reste,ces grands Reptiles ovipares d’eau douce ne pourraient vivre dans les régions où un hiver rigoureux fait geler les rivières, et c’est tout à fait exceptionnellement que deux espèces d’Alligators ont pé- nétré dans le Sud de la zone Holarctique, où la tempéra- ture est plus clémente. Le type primitif des Crocodiliens s’est développé dans la mer, mais leur conformation a dùü en faire, dès le début, des animaux littoraux. Les genres fossiles sont beaucoup plus variés que les genres actuels, et les Lon- girostres ont précédé les Brévirostres. Les plus anciens proviennent du Trias d'Europe, de l'Amérique du Nord et de l'Inde. Ils appartiennent aux sous-ordres des Para- suchia et des Pseudosuchia qui présentent des caractères encore peu spécialisés, rappelant à la fois les Rhyncho- céphales, les Sauriens, les Dinosauriens et les Crocodiles modernes (Belodon, Aëtosaurus). Des Crocodiliens plus typiques se montrent dans le Lias supérieur d'Europe, * mais ils habitaient encore les rivages de la mer, et c’est dans l'Océan qu'ils poursuivaient leur proie. C’est dans le Jurassique qu'ils semblent avoir commencé à s’adap- ter aux eaux douces. Ce qui est certain, c'est que, dans le Purbeckien et le Wealdien, leurs restes se trouvent méêlés à ceux d'animaux terrestres et d’eau douce. Les | genres Thoracosaurus, Holops et Gavialosuchus étaient encore marins à l’époque tertiaire dans la zone Holarc- tique, mais ils montrent des rapports ostéologiques notables avec le genre Tomistoma qui vit actuellement dans les fleuves de Bornéo. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) CHRONIQUE & NOUVELLES Les souris valseuses et la mutation. — La valeur alimen- tuire du qui. — La biologie du maquereau. — Un nou- vel ennemi des chrysanthèmes : le Phylæcia pustulata. Les souris valseuses, sur l’hérédité desquelles M. L. Cuénot vient d'appeler l’attention, sont bien connues des biologistes et des simples amateurs : incapables de se déplacer en ligne droite, elles marchent en décrivant une série de courbes, la tête oscillant sans cesse de droite à gauche ; par moments, elles tournent sur elles-mêmes un nombre considérable de fois, avec une très grande rapidité, à la manière d’un chat qui court après sa queue. Ces souris sont, en général, sinon toujours, difficiles à élever, et il en meurt un grand nombre en bas âge ; il parait donc y avoir corrélation entre la valse et une santé délicate, ce qui va bien étonner les jeunesfillesavides d'en « tourner » une. Le caractère « valse » est absolu- ment indépendant de tous les caractères connus de co- loration, comme l'avait déjà remarqué Haacke (1897). On peut en effet le transférer à une race quelconque par des croisements appropriés, ainsi qu’il résulte des expériences de Darbishire (1904) et de M. Cuénot. Le ca- ractère « valse» est un caractère obéissant à la loi de Mendel qui s'oppose au caractère « marche normale » ; il est récessif ou diminué par rapport à ce dernier. En effet, si l’on croise une souris valseuse par une souris à marche normale (par exemple, une souris grise sauvage), tous les hybrides, sans exception, présentent le mode de locomotion normale. Ainsi, von Guaita, croisant des valseuses par des albinos à marche normale, obtint 28 petits, tous non valseurs; Darbishire, croisant des valseuses dites japonaises par des albinos normaux, ohb- tint 340 petits, tous non valseurs, etc. Mais, quand on croise ces hybrides entre eux, le ca- ractère valse, latent chez l'hybride, s’exprime à nou- veau chez les descendants, dans une proportion prévue par les lois de Mendel. Si l’on désigne par W le carac- tère valse et par R le caractère marche normale, la for- mule du croisement peut s'eKprimer ainsi : R(W) x R(W) = RR + 2R(W) +. WW - a. 3 non valseurs 1 valseur Le caractère dominé (W}) est placé entre parenthèses. Ces descendants d’hybrides doivent donc théoriquement présenter le caractère valseur une fois sur quatre, soit respectivement 25 % de valseurs,et 75 % de non val- seurs. Les chiffres réels trouvés par les auteurs qui ont effectué de tels croisements sont notablement différents des chiffres prévus. Cependant, la valse se comporte exactement comme un caractère mendélien ; en effet, deux souris valseuses, croisées entre elles, donnent tou- jours naissance, sans exception, à de petits valseurs, En 1900, M. Cuénot a commencé une série d’éle- vages pour étudier l’hérédité de la panachure ; la souche originelle de cette série était un couple formé d'une souris grise sauvage et d’un albinos, toutes deux à marche normale, ef-ne renfermant sûrement pas le ca- ractère valseur à l’état latent ; en effet, ces couples ont fourni naturellement des petits non valseurs, et ceux-ci, croisés entre eux ou avec leurs parents, Ont eu encoredes descendants non valseurs ; il en a été de même pendant quatre ans ; il est donc hors de doute que le plasma germinatif de cette série de souris ne renfermait pas le déterminant du caractère valseur. Or, en 1904, dans deux familles différentes de cette série, il est apparu brusquement deux individus valseurs (une femelle, gris panaché, le # février ; une autre femelle, grise panachée, en juin), en même temps du reste que des petits normaux ; depuis, soit dans les deux familles pré- citées, soit dans les autres familles de la même série, soit dans leur descendance, il n’est jamais né que des petits normaux. Les deux mutants présentaient le caractère valse dans toute son étendue, exactement comme les souris nor- malement valseuses ; elles étaient robustes, mais, mal- heureusement. sont restées stériles, la cohabitation avec divers mâles normaux n'ayant donné jusqu'ici aucun résultat. La mutation a donc apparu chez les souris normales, élevées dans des conditions paraissant tou- jours identiques à elles-mêmes, exactement comme les mutations observées par de Vries chez les plantes. 12 .. LE NATURALISTE * * Le gui — une plante d'actualité à cette époque de l’année — est accepté facilement par les herbivores : les vaches, lorsqu'elles sont au pâturage, en mangent vo- lontiers les vousses placées à leur portée ; les moutons et les chèvres en consomment avec avidité ; c’est là un fait d'observation journalière. Quelques cultivateurs de la Normandie et de la Loire-Inférieure ont vanté les qualités de la plante parasite. Dans les Vosges et en Touraine on emploie le gui à l’aiimentation du bétail. Ce- pendant quelques agriculteurs accusent cette plante de provoquer des affections gastro-intestinales ; Cornevin parle d'empoisonnement de bestiaux ayant ingéré des rameaux de gui porteurs de gui. Heim, en expérimen- tant sur le chien, a obtenu, avec une dose relativement considérable de fruits broyés (150 grammes), des phéno- mènes marqués de constipätion suivis de débâcle, sans produire jamais de véritables accidents toxiques. Les essais auxquels MM. Giniésis et Ray viennent de se livrer ont eu pour but de déterminer la valeur alimen- taire du gui et d'en préciser, s'il y avait lieu. la nocuité. Ils ont donné à une vache vêlée le 18 décembre des quantités de plus en plus considérables de gui afin de découvrir son action sur l’état de sa santé, de détermi- ner les doses qu’on peut en faire consommer et d’élu- cider les modifications apportées dans la quantité ou la qualité du lait. Voici les résultats : Avant l'expérience : 19 février : 18 litres 25 de lait; teneur en matière grasse : 33 grammes par litre. 26 février : 16 litres de lait; teneur en matière grasse : 35 grammes par litre. A partir de ce moment, la vache reçoit 1 kilogramme de gui, en supplément de sa ration journalière et le # mars lerendement est de 17 litres 5 et la matière grasse de 37 grammes par litre. Du # au 1 mars, la vache consomme 2 kilogrammes de gui par jour; quantité de lait : 16 lit. 75; qualité : 40 grammes par litre. e Le 12 mars, 4 kilogrammes sont donnés à la vache qui fournit le 19 mars, 17 litres 25 de lait d’une teneur en matière grasse de 38 grammes, Enfin, jusqu'au 27 mars, fin de l'expérience, la vache mange 6 kilogrammes de gui, tous les jours. Au moment où l’on cesse l’opération, on retire de la mamelle 43 litres de lait d’une richesse considérable, puisque l'analyse révèle 46 gr. 2 de matière grasse par litre. Le gui parait donc exercer une influence favorable sur la richesse butyrique du lait et ne cause aucun accident. x *x *# Malgré son abondance sur nos côtes, le maquereau est encore mal connu au point de vue biologique. M. Cligny vient de préciser quelques points de son histoire. Sa den- tition le révèle comme un prédateur, et, en effet, il se nourrit volontiers de proies agiles, jeunes harengs ou petites sardines, équilles, merlans, etc. ; mais, à défaut de pareil aliment, il se contente sans peine des minus- cules proies du plankton, crustacés, infusoires, ou même diatomées. D'après Allen, il se nourrirait surtout de plankton pendant le printemps etle début de l'été, alors qu'il mène une vie pélagique, et il chasserait plus près de terre pendant la fin de l'été et l'automne; à cette époque il pénètre dans les baies, poursuivant les jeunes sprats, les équilles ou même certaines .méduses qui abritent toute une population de crustacés. Le maquereau pond, en été, depuis Ja fin de mai et jus- qu'au commencement de juillet, setenant alors relative- ment au large, par exemple entre quinze et cinquante milles de distance devant les côtes de Cornouaille et de Devon. Une femelle donne environ cinq cent mille œufs sphériques et transparents, caractérisés par l'inclusion d’une grosse gouttelette huileuse tout à fait incolore. Ces œufs, qui mesurent environ 1 mm. 1/# de diamètre, flottent parfaitement à la surface où ils rencontrent la laitance du mâle et ils poursuivent leur développement en dérivant au gré des flots. Plus ou moins rapide, selon la température, le développement de l'œuf est toujours très bref; à.4%05, par exemple, l’éclosion se fait au bout de dix jours et donne une larve très fréle, déliée comme un cheveu, tout à fait transparente et longue de 4 milli- mètres environ. Elle n’a pas encore de bouche, mais porte sous le corps une vésicule vitelline dont les réserves suf- fisent à la nourrir. Vers le quatrième jour, la larve com- meunce à manifesier quelque vigueur; sa bouche s'est ouverte , Son corps se pare de taches noires et jaune ver- dâtre parfaitement caractéristiques, ses yeux sont d’un noir intense. La suite du développement est peu connue, mais, pendant les mois d'août et de septembre, on ren- contre souvent, près des côtes, de jeunes maquereaux, longs de 8 à 9 centimètres, qu'on considère parfois comme les alevins de la saison. La pêche au maquereau varie d’une saison à une autre. Mais, quoique assez décousue, elle laisse dominer les faits suivants : les premiers poissons apparaissent au printemps, venus l’on ne sait d’où, etils semblent poussés vers la côte d'Irlande par une influence saisonnière où l'instinct sexuel tient sa place; ils paraissent cheminer de l'Ouest à l’Est et du Sud au Nord, vers des eaux de moins en moins profondes, à mesure que la saison s’'avance; ils se montrent une seconde fois à l'automne dans les parages où on les a pêchés au printemps, et sans que l'instinct sexuel semble jouer aucun rôle dans cette seconde visite ; enfin, quand l'hiver arrive, le ma- quereau s'évanouit. Jadis, on expliquait toutes ces parti- cularités, de même que pour le hareng, par des migrations -à grande envergure ayant leur origine dans les régions polaires ou tout au moins glaciales, et si Lacépède tourne en ridicule cette hypothèse, il adopte une fable tout aussi puérile : les maquereaux passeraientl'hiver dans les baies de Terre-Neuve où du Groënland, engourdis et enfoncés jusqu'à mi-corps, la tête la première, dans une molle couche de vase, Les auteurs modernes ont ramené ces théories anciennes à des proportions plus modestes, tont en conservant les deux traits essentiels : hibernation en un point mystérieux et migration cyclique régulière. C'est aux Etats-Unis, et grâce aux recherches de Brown-Goode, que la théorie a recu sa forme définitive et son explication : les mouvements du maquereau seraient régis par la chaleur, et l’espèce serait sténo- therme, c'est-à-dire astreinte à fréquenter des eaux de température constante; les premiers individus apparais- sent dans les eaux américaines, quand leur température moyenne atteint 404 C. au large et 702 C. dans les baies; le gros paraît attendre, à quelque distance ou quelque profondeur, un nouveau réchauffement ; malgré la diffé- rence énorme des latitudes, la pêche commence au cap Hatteras en même temps qu’en Irlande parce que les deux points sont sur la même isotherme ; puis, successivement, le maquereau s'élève, vers le Nord, le long de la côte américaine et la pêche se déplace en suivant à peu près l'isotherme de 1208 C. en sorte qu'elle arrive devant New-York et Long Island un mois plus tard qu'au cap Hatteras. À l’automne, le poisson disparait et Brown- Goode admet qu'à ce moment il se dirige vers le large ou vers le Sud, en tout cas, vers des eaux plus tièdes; et l’on ne trouve plus dans les eaux profondes littorales refroi- dies que quelques individus isolés. Cette interprétation à été adaptée aux circonstances de la pêche européenne et Garstangadmetquelesmaquereaux denos paysséjournent pendant l'hiver à l’ouest de la Manche dans la zone com- prise entre les sondes de 50 à 100 brasses ; ils y forme- raient deux groupes et même deux races distinctes, l’une propre aux eaux d'Irlande, tandis que l’autre traverserait LE NATURALISTE 13 la Manche pour s'engager intégralement ou non dans la mer du Nord. Toute cette conception ne va pas cependant sans quelque difficulté. Si la régularité des migrations paraît moins certaine que naguère, la disparition hibernale n’est pas aussi absolue qu'on l’a dit. Nos pêcheurs savent bien, etdepuis longtemps, qu'il reste des maquereaux dans le Pas de Calais, fort avant dans l’automne et jusqu'au cœur de l'hiver. D'autre part, les auteurs anglais ont noté fré- quemment de pareilles captures dans la Manche occi- dentale et notamment au large de Start-Point et de Plymouth. C’en est assez pour montrer que le maque- reau n’est pas forcément engourdi par le froid, ni con- traint à le fuir. Mais il y a mieux, et l’on sait maintenant que le maquereau n’a point de quartiers d'hiver dans les grandes eaux tièdes que l’on croyait: depuis quelques années, nos chalutiers à vapeur ont découvert que ces poissons se tiennent en certains points de la Manche en formant des bancs extrêmement serrés; ils se tiennent près du fond pendant le jour, et s'élèvent la nuit en quête de nourriture, car le chalut n’en prend presque plus à ce moment. | +. MM. G.Darboux et G. Mingaud viennent de faire con- naître un nouvel ennemi des chrysanthèmes; c'est un longicorne, le Phyfæcia puslulata, qui vit habituellement sur l'Achillea millefolium, et que les collectionneurs trou- veront maintenant facilement dans les jardins. Au printemps, en avril, au réveil de la végétation, les Phytæcia, après avoir vécu depuis l’année précédente dans le coliet des chrysanthèmes, apparaissent au dehors et l’'accouplement a lieu. La femelle fécondée s'occupe aussitôt d'assurer sa ponte et elle coupe le bouquet ter- minal d’une plante de chrysanthème sur laquelle elle dé- posera un œuf. Chaque femelle pondant de 15 à 20 œufs, c’est autant de tiges florales perdues. Les œufs sont d’un jaune ocracé, cylindriques, arrondis aux deux extrémi- tés, et mesurent environ À millimètre de longueur. On les trouve en fendant les tiges attaquées, à 2 ou 3 centi- mètres au-dessous de la section pratiquée par l'in- secte, dans la pousse de l’année et à la base de cette pousse. La place où l’œuf a été déposé se reconnait à une légère teinte de rouille que prennent les bords de lin- cision que la femelle pratique dans la cuticule et l'épi- derme pour y abriter son œuf. : Au bout de quelques jours, il sort de l'œuf une larve aveugle et apode, armée de fortes mandibules, qui gagne d'abord la moelle de la plante, dont la substance doit lui servir de nourriture. Cette larve grossit petit à petit, creu- sant dans la substance médullaire une galerie descen- dante qui s'étendra jusqu'au niveau du collet et parfois même dans la racine. Cette galerie est en partie comblée, en arrière, c'est-à-dire au-dessus de la larve, par une poussière de détritus et d’excréments. Il faut à la larve deux mois environ pour atteindre le colletet, pendant te temps, elle subitnaturellement des mues d’accroissement. Arrivée à son complet développement, elle a le corps allongé, presque cylindrique, charnu, d'un blanc jau- nâtre; elle mesure alors 10 millimètres de longueur sur 2 millimètres de largeur environ. Elle a pris posi- tion au collet de la racine de la plante pour se préparer à la nymphose. Elle se construit, avec des parcelles de détritus qu’elle agglutine, une coque qui l’abritera pen- dant la période nymphale, qui dure de deux à trois semaines. La nymphe est blanche. En juillet, août ou sep- tembre, selon l’époque à laquelle a eu lieu la ponte, la nymphose est achevée et l’on trouve alors dans les tiges, au voisinage du collet, des insectes parfaits. Mais ils ne sortiront de leur abri qu'au printemps suivant, pour recommencer le cycle que nous venons de décrire. L'existence de tige de chrysanthèmes « pincées » au- dessous du bouquet terminal est une preuve certaine de la présence du Phytæcia pustulata. Plus tard, en juin, les tiges de chrysanthèmes, minées de haut en bas par la larve, montrent des feuilles prématurément flétries, et ceci est un nouvel indice de la présence du parasite. Lorsque la larve arrive au collet, en juillet, pour opérer sa nymphose, presque toutes leséfeuilles de la tige atta- quée sont desséchées. Si on considère que chaque femelle détruit de 15 à 20 tiges florales, on comprend que le dégât est assez considérable pour qu'on doive essayer d'y por- ter remède. Ë On ne trouve des dégâts dus au Phytœcia que sous les chrysanthèmes cultivés en pleine terre. Ces chrysan- thèmes sont des variétés très rustiques, qui ne deman- dent presque aucun soin et qu'on laisse le plus souvent pousser librement. Les variétés de. chrysanthèmes à grandes fleurs cultivées en pépinière et le plus souvent en pots, dans un sol léger, sont, au contraire, soignées, sarclées et arrosées souvent, toutes choses qui sont de nature à éloigner un insecte qui, comme la plupart des longicorces, aime la sécheresse et la tranquillité. Pour se préserver de cet ennemi, on peut pratiquer la chasse de l’insecte à la main, dès son apparition, en avril, et cela jusqu’à la fin de juin. Cette chasse doit se faire de préférence le matin, à cause de l’état d’engour- dissement dans lequel se trouve alors le longicorne ; il se tient appliqué, immobile, contre les tiges des chrysan- thèmes. Il faut être prompt à le saisir quand on l’aper- çoit, car, dès qu'on l'approche, il se laisse tomber, fait le mort, et il devient très difficile de le retrouver dans la terre, au milieu des feuilles caulinaires. On peut aussi s'adresser à des pulvérisations de soufre ou à des injec- tions de sulfure de carbone dans le sol. HENRI COUPIN. P. S. — Dans une précédente chronique, j'ai dit, en analysant un travail de M. G. Loisel, que les caractères sexuels de la tortue n'étaient guère connus. Un aimable correspondant, M. Henri Barbier, d'Elbeuf, me fait remarquer qu'il existe un mémoire, publié à Turin, en 1877, de Lorenzo Camerano, traitant la question, et intitulé : Dei caratteri sessuali secondari della Testudo Ibera. Dans ce mémoire sont énumérés dix-huit carac- tères extérieurs différenciant les deux sexes et repré- sentés dans une planche, Rendons à César. HoAC: ACADÉMIE DES SCIENCES L'anthracose pulmonaire physiologique d’origine in- testinale, — (Note de MM. CazmerTtEe, VANSTEENBERGHE et GRYSEz.) Devant les contradictions de Küss et Lebstein affirmant que l'anthracose pulmonaire ne relève jamais, ni en totalité, ni même partiellement, d'une origine intestinale, les auteurs ont repris leurs expériences sur des cobayes et prouvent d'une façon magiss trale que les poussières colorées, de dimensions suffisamment fines, introduites dans les voies digestives, traversent la paroi intestinalé et, chez le cobaye adulte, sont rapicement transpor- tées par les voies lymphaliques et sanguines jusqu'au poumon qui les retient plus ou moins longtemps dans son parenchyme ; que l’ingestion de ces poussières colorées provoque chez le cobaye, déjà six heures après, l'apparition de taches anthracosiques constituées par des dépôts de granulations noires, surtout abon- dantes sous la plèvre viscérale; que l'inhalation plus où moins prolongée de ces mêmes poussières peut entraîner leur accumu- lation dans le pharynx, les bronches et les alvéoles, et produire des lésions anthracosiques différentes par leur aspect de celles que l’on obtient par l'ingestion. D'où la conclusion suivante 14 LE NATURALISTE s'impose, à savoir qu'à côté de l’anthracose d’origine respiratoire et purement mécanique, il faut admettre laréalité de l’anthracose physiologique d'origine intestinale. Sur les formations coralliennes de l’ile San-Thomé (golfe de Guinée). — (Note de M. Cx. Gravier, présentée par M. Enmoxn PERRIER.) Les Polypes coralliaires ne construisent de récifs que dans les mers où la température, pendant le mois le plus froid de l’année, ne s'abaisse pas au-dessous de 200 C.; toutelois, la température n’est pas le seul facteur réglant la distribution géographique de récifs. La nature des côtes, la profondeur des eaux, l’action des courants, les phénomènes volcaniques, interviennent ici d'une facon très active pour favoriser ou rendre impossible leur édifica- lion. L'Océan Atlantique est beaucoup moins riche en formation corallienne que le Pacifique. Néanmoins, l’auteur signale la pré- sence de Polypes coralliaires sur certains points de l'Afrique occidentale, de sorte que cette côte de l'Atlantique paraitrait ne pas être aussi dépourvue de formations coralliennes que le pen- saient Darwin et Dana. Darwin attribuait l'absence de semblables censtructions orga- niques sur la côte occidentale de l'Afrique et autour des îles du golfe de Guinée, qu'il n'avait jamais explorées, aux sédiments apportés à la mer par les nombreux cours d'eau qui y dé- bouchent et aux dépôts boueux qui bordent une grande partie du littoral de cette région. Or, en parcourant les côtes de l’ile portugaise de San-Thomé, l'auteur a trouvé en de nombreux points, parmi les objets rejetés par les lames, des Polypicrs morts assez variés. L'état de con- servation de beaucoup d'exemplaires, portait à croire qu'ils pro- venaient d'une région toute voisine. D'autre part, en explorant la côte du sud de l'ile, à Porto Alegre, il découvrit, au fond de cavi- tés creusées par la mer dans le basalte et remplies d'eau à marée basse, plusieurs espèces de Poritidés et d'Astréidés parfaitement vivantes, caractéristiques des récifs coralliens ; ces mêmes types furent retrouvés aussi à Bella-Vista, au nord de l'ile. Enfin, l’auteur constata à l'ile des Chèvres aussi, dans plusieurs dépressions situées à divers niveaux, la présence des mêmes Polypiers vivants fixés ici sur des trachytes. Sur les modifications histologiques apportées aux fleurs du « Teucrium chamoedrys » et du «‘Feucrium montanum » par des ïarves de Copium. — (Note de M. C. Houarp, présentée par M. Gasrox BonxiEr.) Plusieurs faits intéressants ressortent du parasitisme des larves de Copium dans iles fleurs du Teucrium chamædrys et du Teu- crium montanum. D'une part, l’action cécidogène influence de la même manière les verticilles floraux protecteurs et provoque l'apparition d’une réaction végétale qui se traduit par l'épaissis- sement de la paroi des corolles et par la formation de :tissus nourriciers utiles aux cécidozoaires. D'autre part, cette action cécidogène agit très éuergiquement sur les verticilles reproduc- teurs chez lesquels elle entraine des phénomènes de castration parasitaire. Ce qu'il y a d'intéressant à remarquer, c’est la réaction parti- culièrement intense de la fleur du Teucrium montanum à l'action cécidogène, réaction qui se manifeste par l'attaque de tous les verticilles floraux, par la forme subsphérique de la corolle hyper- trophiée par l'épaisseur considérable de la paroi gallaire et paz l'atrophie complète des organes reproducteurs. Ces caractères bien tranchés sont peut-être en rapport avec une évolution pré- coce de la fleur, qui subirait ainsi l’influx parasitaire-pendant une période de longue durée et à une époque où toutes ses pièces seraient encore susceptibles d’être profondément modifiées. Chambre respiratoire calorimétrique. — (Note de M. Leruzze et Mile PomprLraAN, présentée par M. A. CHAUvEAU.) Les auteurs décrivent et donnent le plan d’une chambre respi- ratoire calorimétrique installée par eux dans le laboratoire de Physiologie pathologique de l'hôpital Boucicaut. Cette chambre permet de faire simultanément la mesure des échanges respira- toires et de la chaleur dégagée par l’homme pendant une très | longue durée. Sur les roches volcaniques de la presqu'île du Cap- Vert (Sénégal). — (Note de M. Jean CHAUTARD, présentée par M. Mrcnez Lévy.) Dans la presqu'ile du Cap-Vert, l’auteur constate l'existence de deux séries de roches volcaniques, dont les positions stratigra- phiques relatives sont nettement délimitées. La série la plus ancienne semble contemporaine des formations crétacées supé rieures ; elle est représentée par des produits d'intrusion et d’épanchement sur lesquels reposent les marnes sénoniennes à Physarler inflalus. Des tufs des projections intercalés dans ces marnes montrent que l'activité volcanique s'est manifestée à l’époque des dépôts sénoniens. | La seconde série des roches est postérieure à l’Éocène moyen et antérieure aux dépôts pléistocènes les plus anciens de la région; foutes les roches de cette série proviennent nettement d’un appareil volcanique dont les restes offrent un aspect de frai- cheur tout à fait remarquable. Cet appareil, situé au nord de Dakar, sur la côte occidentale, au lieu dit des Mamelles, est un cône mixte de tufs de projections et de coulées; l'érosion marine Pa assez profondément démantelé pour qu'on puisse en voir de l'Atlantique une véritable coupe. Les deux collines des Mamelles, atteignant respectivement 95 et 105 mètres, sont les deux témoins les plus importants du cône de débris, De nombreuses bombes basaltiques se rencontrent dans les diverses intercalations de projections de ce cône; elles sont particulièrement abondantes le long de la falaise de la Mamelle occidentale, où l’on peut recueillir en place des bombes dont les dimensions varient de 5 cm. c. à 1/2 tonne. ; Sur les graines et inflorescences des Callipteris. — (Note de M. Grann’Eury.) Par une étude sur le terrain de la flore de l'horizon du boghead d'Autun, l’auteur a pu établir que les graines inventoriées il y a une trentaine d'années sous le nom de Carpolilhes variabilis n'étaient autres que l'appareil fruclifère, d'une part, des Calli- pieris des environs d'Autun et, d’autre part, des Callipleris con- ferta du charbon de Kert (Allier). Cette flore, d’ailleurs, aux mines des Margenne et des Telot, est des plus simples, composée qu'elle est presque uniquement de Callipleris et de Carpolithes variabilis, ne comprenant en outre que de très rares Walchia. Ces carpolithes prodigieusement {nombreux sont dispersés par- tout, au toit, au mur de la couche de boghead; au toit de cette couche en particulier, ils sont associés aux Callipleris dans la proportion de 100 pour une feuille, et comme, avec les fossiles dissidents, y compris les Walchia.se trouvent leurs fructifica- tions et graines, les Carpolithes variabilis s'imposent comme graines des Callipleris conferla el dérivés. Sur la transformation de roches volcaniques en phos- phate d’alumine sous l'influence de produits d’ori- gine physiologique. — (Note de M. A. Lacrorx.) L'ile de San-Thomé est entièrement volcanique; elle est cons- tituée par des dykes, des coulées et des produits de projection basaltique accompagnés de trachytes et de quelques phonolithes feldspathiques. L'ilot de Calmas notamment, situé au nord-ouest de San-Thomé,est complètement dépourvu de terre végétale; la surface de la roche volcanique est recouverte d'une pellicule grise, cachant une cornée brunätre, qui est elle-méme séparée du trachyte blanc grisâtre intact par une zone compacte d’un blanc mat. Cette substance, dont l’épaisseur variable peut atteindre quelques centimètres, est constituée par un phosphate d’alumine hydratée, un peu ferrifère, Le mécanisme de cette singulière transformation est facile à à expliquer : ce n’est qu'à l’action chimique des déjections d’in- nombrables oiseaux de mer, constamment renouvelées, que l’on peut attribuer cette attaque profonde des roches volcaniques. SOUSURIPTION POUR UNE STATUE À LAMARCR L'homme qui a été le véritable créateur de la doctrine transformiste, qui, le premier, a posé sur le terrain physiologique le problème de l’origine des formes orga- niques, c’est l’illustre naturaliste et philosophe LAMARCK, membre de l’Académie des Sciences et professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Tandis que Darwin cherchait à expliquer pourquoi la chaine des êtres était discontinue et brisée en espèces, Lamarck montrait comment il était possible d'expliquer les procédés par lesquels les formes organiques s'étaient constituées et continuaient à se transformer. LE NATURALISTE 15 Darwin repose à Wetminster. Lamarck n’a pas encore de statue. Les professeurs du Muséum, estimant que le moment est venu de réparer cet injuste oubli, se proposent d'élever dans le Jardin des Plantes, où toute sa vie scientifique s’est passée et où il à élaboré ses immortels travaux, un monument à la gloire de l’auteur de la Philosophie z00l0- gique, du Système des Animaux sans vertèbres, de la Flore francaise, des Fossiles des environs de Paris, des conn&issances positives, du Système de l'Hydréologie et de tant d'autres ouvrages. Avec l'approbation de M. le Ministre de l'instruction publique, ils prennent l'initiative d’une souscription universelle et viennent demander à tous de leur donner leur concours pour honorer celui que, dans tous les pays, l’on considère comme le père de la concep. tion moderne de l'évolution du monde. Les souscriptions seront adressés à M. JOUBIN, profes. seur au Muséum, secrétaire du Comité, 55, rue Buffon, asParis: 252, Douvillé (H 253. 254. 255%. 256. 25%. 258. 259. 260. 261. Bibliographie ). Les Mouvements pyrénéens. Bull. Soc. Géol. Fr., 4° sèr. VI, pp. 50-55. Douvillé (H.). Limite du Crétacé et de l'Eocène dans l'Aquitaine. Bull. Soc. Géol. Fr., 4e sér., VI, pp. 43-49. Duncker (H}). Ueber die Homologie von Cirrus und Elytron bei den‘Aphroditiden. Zeilschr. f. Wiss. Zool., S1, 1906, pp. 191-343, pl. XI. Dusen (P.). Beiträge zur Bryologie der Magellansländer, von Westpatagonien und Südchile, IV. Arkiv f. Bot., VI, 1906, n° 8, 39 pp., 42 pl. Fauchère (A.). Culture pratique du caféier. L'Agric. pral. des pue chauds, sept. 1906, pp. 189-207, fig. Fries (R.-E.) Zur Kenninis der Phanerogamenflora der Grenzgebiete zwischen Bolivia und Argentinien. III, Malvales. Arkiv f. Bot., VI, 1906, n° 2, 16 pp., 2 pl. Gadd (P.). En ny Loi Copepot fran Kaspiska hafvet Arkiv f. Zool., XIT, 1906, n° 15, 9 pp. . Haacke (W.). Die a der Rassenmischung und die Konstitution des Keimplasmas. Arch. f. Entwicklungsmech., XXT, 1906, pp. 1-93 Hennig (A.). Gotlands Silur-Bryozoer. Arkiv f. Zool., IT, 1906, n° 10, 62 pp., 7 pl. Jackson (R.-T.). À new species of Fossil Limulus from the Jurassic of Sweden. _ Arkiv f. Zool.. TITI, 1906, n° 11, 7 pp. 263. 264. 265. . Janicki (C. v.). Studien an Säugetiercestoden. Zeitschr. XXV. Joukowsky (E.). Sur quelques affleurements nouveaux de roches tertiaires dans l’Isthme de Panama. Mém. Soc. de Phys. el d'Hist. nat. Genève, XXXV 1906, pp. 129-178, pl. VI-VII. King (H.-D.). The effects of Compression on the Ma- turation and Early Development of the Eggs of As/erias Forbesii. Arch. f. Entwicklungsmech. XXI, 1906, pp. 94-110. Lag'erberg (T.). Zur entivickelungesseschichte des Pte- ridium aquilinurn. Arkiv f. Bot., VI, 1906, n° 5, 28 pp., 5 pl. f. Wiss. Zool., 81, 1906, pp. 505-597, pl. XX- PS . La Touche (J.). Field Notes on the Birds of Chinkiang, Lower Yangtse Basin. * The Ibis, 1906, pp. 617-641. 271. 232. 233. 234. 226. 2%'3. 2%58. 2239. 2S0. 25814. 282. 283. 284. 285. 286. 28". 2588. . Lünnberg (E.). . Leonardi (G..). ne . ee Cocciniglie nuove. Redia, HT, fase. 1, pp. , fig. . Leonardi (G.). +4 e specie di Diaspiti. — Saggio di sistematica delle Fioriniæ. Redia, IIT, fase. 1, pp. 16-65, fig. . Lloyd (R.-E.). Notes on the skull of the (Genus Aula- Stomatomorpha, with Descriptions of somen ew Dee p-sea Fish ( « Investigator » ). Ann. Mag. of Nat. hist. oct. 1906, pp. 306-314. l Which is the position of the Irish Giant Don and allied races ? Arkiv f. Zool., III, 1906, n° 14, 8 pp. Marques (A.). La culture du caoutchouc en Hawaï. L'Agric. prat. des pays chauds, sept. 1906, pp. 220-227. Martini (E.). Ueher subcuticula und Seitenfelder eini- ger Nematoden, Zeitsch. f. Wiss. Zool., 81, 1906, pp. 699-766, pl. XXXI- XXXIIT. Mayer (W.). Beitrige zur Kenntnis der Hautsinnesor- gane bei Rhynchobdelliden. Zoilschr. f. Wiss. Zool. , S1, 4906, pr. XXVIII. Mjôberg (E.). Zur Sud-Georgien. 599-631, pl. XXVI- Kenntnis der Insektenfauna von . Avkiv f. Zool., IT, 1906, n° 13, 15 pp., 1 pl. 245. Nicoll (M.-J.). On the Birds coll. and observed durmg the Voyage of the « ÿalhalla » from Nov. 1905 lo May 1906. The Ibis, 1906, pp. 666-712, pl. XXI. Nobili (D' G:). Faune Carcinologique de la mer Rouge. Décapodes et Stomatopodes (suife). Ann. Sc. nal. Zool., IV, 1906, pp. 193-336. Nowikoff (M). Einige Bemerkungen über das Media- nauge und die Frontalorgane von Artemia salina. Zeilschr. f. Wiss. Zool., 81, 1906, pp. 691-698, pl. XXX. Ogilvie-Grant (W.-R.). On an unnamed Species of Owl from South Africa. The Ibis, 1906, p. 660. Ostergren. (H.). Einige Bemerkungen über die westeu- ropäischen Pseudocucumis und Phyllophorus-Arten. Arkiv f. Zool., III, 1906, 24 pp. Pocock (R.-S.). On the Genus Cercocebus, with a Key to the known Species. Ann. Mag. of Nat. hist., Popta (M!!: C.-M.-L.). Résultats ichthyologiques des pre scientifiques de M. le Prof. A. W. Nieu- wenhuis dans le Centre de Bornéo (1898 et 1900). Notes fr. Leyd. Mus., XXVII, pp. 1-304, pl. I-X. Rômer (O.). Untersuchungen über die Knospung, Dege- neration und Regeneration von einigen marinen ecto- procten Briozoen. Zeilschr. Wiss. Zool., 84, 1906, pp. 446- 478, pl. XX-XXI. Rossbach (Æ). Beitrige zur Anatomie und Entwick- lungsgeschichte der Redien. Zeitschr. Wiss. Zool., 84, 1906, pp. 361 XIX. Schaper (A.). Mikroskopische Untersuchung zu Experi- menten über den Einfluss der Radiumstrahlen auf embryonale und regenerative Entwicklung. Arch, f. Entwicklungsmech., XXI, 1906, pp. pl. IT. Salvadori. Notes on the Parrots VI. The Ibis, 1006, pp, 642-659. Savariau.(N.). Le kolatier au Dahomey. L'Agric. pral. des pays chauds, sept. 1906, pp. 208-219, Schepotieff (A.). Ueber einige Actinotrochen der nor- wegischen Fjorde. Zeitschr. Wiss. Zool., 84, 1906, pp. 19-94, pl. V-VI. Schlichter (H.). Ueber den feineren Bau des Schwach- oct. 1906, pp. 278-286. -445, pl. XVI- 130-149, elektrischen Organs, von Mormyrus oxyrhynchus Geoffr. Zeitschr. Wiss. Zool., 84, 1906, pp. 479-595, pl. XXII- XXIV. 16 LE NATURALISTE 0 289. Seeliger (O.). Ueber die Larven und Verwandtschafts- beziehungen der Bryozoen. Zeitschr. Wiss. Zool., 8, 1906, ppl. 1-78, pl. I-IV. 290. Smith (E.). On Mollusca from the Bay of Bengal and the Arabian Sea (« Investigator »). Ann. Mag. of Nat. hist, oct. 1906, 291. Stole (A.). Plasmodiogonie eine niedersten Protozoen. Arch. f. Entwicklungsmech., XXI, 1906, pp. 111-125. pp 245-264. Vermehrungsart der LIVRES D'OCCASION A VENDRE Chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE AG, RUE DU BAC, PARIS ADANSON. sHeloe naturelle du Sénégal. Coquilläges. j vol. rel.,:av-pl. ‘Paris, 11622550 EN CRE 8: » Berce. Histoire naturelle de la France. FA ODIOSE 26 pl. col., jpl: moire, divol carte RRnre. 50 BoiTARD. Manuel d'entomologie ou Histoire ae le des Insectes. 2 vol. cart. Paris, 1828...,......... IS) Boxer (Gaston). Les Plantes des Champs et des Bois. 873 fig., 30 pl. dont 8 en coul., 1 vol. rel. Paris, 1887.. 12 50 BouRGUIGNAT. Malacologie terrestre et fluviatile de la Bretagne. ! vol. br., 2 2Épl Paris; 1800 6 50 Bouneuiexar. Mélanidées du lac Nyassa, 1 br., 2 pl. Juin RTE Te RE A A ERA tte pie EU CLÉ ES 150 Boureurexar. Monographie malacologique des animaux Re fluviatiles du lac Tanganika. 1 vol. br., 35 pl. Corbeil SSD RE Mn re Rte ta ee 9 50 ou Loir Nouveautés malacologiques, Unionidæ et Iridinidæ du lac Tanganika. 1 vol. br. Paris, 1886. 1250 Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, 1891 à 1894, 4 vol. rel...... 15%) Buneau (Louis). Notice sur la Géologie de la Loire-In- férieure avec liste des végétaux fossiles. 1 vol. in-80 bis avec dicarte. Nantes, 1900-2542 en Mere BE Cazwers. Kaferbuch Naturgeschichte der Kafer Eu- ropas. 48 pl. col., 2 pl. noires, 1 vol. rel. Stuttgart, 1893. 25:15 Cuexu. Illustrations conchyliologiques ou descrip- tions et figures de toutes les coquilles connues vivantes et fossiles classées suivant le système de Lamarck. 5 vol. in-fol.,/-pl. noire et col., superbe exem- plaire, TOO ER QUE PAS ra LD ASP à Re SOS NN 325 » Cnexu. Les trois règnes de la Nature, lectures d'His- toire naturelle. Paris, 1864, 1865, 1866, 2 vol. cart. 2 » Cnexu. Leçons élémentaires d'Histoire naturelle des animaux, conchyliologie. 1 vol. cart. av. 12 pl. col. Paris: SET RU RMI LS tee dre LAN 5 » Cusxu. Manuel de conchyliologie et de paléontologie conchyliologique, 2 vol. cart. en 1 vol Paris, 1859. 60 » Cosranrn. Histoire naturelle de la France. Champi- gnons avec 3842 fig., 4 vol. cart.......:....:....., 4 50 Cour. Les Mollusques, Introduction à l'étude de leur organisation, développement, classification, affinités et principaux types : acéphales, scapho- podes, amphinures; 1 Vol-br..1.. tte 150) Cumières (S.-L.-P.). Histoire abrégée des coquillages de la mer, de leurs mœurs et de leurs amours. 1, vol. cart., av. pl. Versailles, an VIIL.:....:,,...:. PES) DaurzenserG. Liste des Mollusques marins provenant des îles Glorieuses. 1 cart. Nantes, 1893...,.... 0 50 Daurzensenc. Revision des Cypræidæ de la Nouvelle- Calédonie. 1 br. av. 1 pl. col. Paris, 1902......... 1 50 Daurzexsere. Voyage de la goëélette « Melita » aux Ca- naries et au Sénégal. 1 br., 1 pl. Paris, 1891... 0 75 DaurzenserG. Contribution à la faune malacologique du golfe de Gascogne. 1 br., 2 pl. Paris, 1891... 0 75 DaurzExserc. Récoltes malacologiques de M. le capi- taine Em. Door dans le Haut-Sénégal et le Soudan français. br 1$pl Paris, 1890/PPrerenrenRe 0 50 Daurzensere. Récoltes malacologiques de M. l’abbé Cullieret aux Canaries et au Sénégal. 1 br., 1 pl. PaATIS AR JO SNR ERE A A E en re … 0 50 Daurzexsere. Croisières du yacht « Chazalie » dans l'Atlantique. Mollusques, 2 pl. col., 1 vol. br. Paris, AO OO Er PR RAA A D eee D pate 2 1» Desnayes. Catalogue des Mollasques de lîle de la Réunion (Bourbon). 1 vol. cart., avec 14 pl. col. Paris, 7 50 Doux. Histoire naturelle de la France : Nouvelle flore des mousses et des hépatiques, avec 1288 fig. LÉO lAre LR ARS SA RS ER NA 4 50 Ducos (P.-L.). Histoire naturelle générale et parti- culière de tous les genres de coquilles univalves marines, à l'état vivant et fossile, genre Oliva 35 pl, Strombe 25 pl., Colombelle, 12 pl. Paris, 1835. 15 » Ducros DE German. Revue critique du genre Oliva. 12br:s SADLS JUIE LL STE RNA NES 1 50 Dupuy be D.). Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France. 31-pl.-noires, /1ivol./rel Auch 182 ATEN 25 » Ficuier (Louis). Les animaux articulés, les poissons et les reptiles. 1 vol. rel., av. 222 fig. Paris, 1816. % 50 FiGurer (Louis). La vie et les mœurs des animaux. 1'volrrel. av 86 Me Pare PRG RES EN e 3 00 Frenor. Le monde de la mer. 1 vol. a 21 pl. col. et 200 ns Parrs MSC Een errbenntde ra et HE) GirARD (Jules). Les explorations sous-marines, hydro- graphie, appareils de sondage, le sol sous-marin, la vie dans les profondeurs de la mer, etc.l vol. br., av: Me Paris LOT SET SE RE ce 1 50 Graxcer (Albert) Histoire naturelle de la France. Mollusques. 2 vol. rel. en 1 seul, av. 20 pl........ 5 » Guérin (F.-E.). Dictionnaire pittoresque d'Histoire na- turelle et des phénomènes de la nature. 9. vol. in-4° cart}avplemcol Paris 1833218359 Rte een 18 » Horuanx (Ernst). Les Chenilles des macrolépidoptères d'Europe. (Die Raupen der Gross-Schmetterlinge Europas). 1 vol. rel., 50 pl. en coul. donnant 1909 fig. Stutt- part, 218930 nn leu nee ae CL ONE 30 » Hormanx (Ernst). Die Gross-Schmetterlinge Europas. 11 pl. col. comportant 2000 fig. 4 vol. rel. Stuttgart, 1894. 50 » Hourserr. Faune analytique illustrée des Ortho- ptères de France. 218 fig. Paris, 1909............ 3 » Kocn (Fr. C.-L.) et Duxxer (W.). Beiträâge zur KenntnissS des Norddeutschen oolithgebildes und dessen Versteinerumgen. 1 vol. in-4 cart., av. T pl. Braun- schwelo ASS TEE RneR item ete 8 » Kurr (D.-J.-G.). Atlas de minéralogie. 22 pl. en couleurs. Paris ASC SR NN IR ER re ERA SEL A 8 » Maxenx (Arthur). Les mystères de l'Océan. 2° éd., fig. dans le texte, 4 vol. rel. Tours, 4865. HUE ERERE QUES es (Arthur). L’air et le monde aérien. 1 vol. br., av Tours LETTRE eee NP LE LESC 2) ne ANGIN (Arthur). Nos ennemis et nos alliés (études z00- logiques). 1 vol. rel., av. fig. Tours, 1870 ........... 3 00 D'Ormexy. Dictionnaire universel d'Histoire natu- relle, les 3 vol. de pl. noires seuls..:.............. 10 » Revue des Sciences naturelles de l'Ouest, 1891-1894. AS) AD dc PS EE a D LORS LCR OS ce fn 15 » Simiex Cnevicranr. Siam et les Siamois. 1 vol. br. Paris ABB RS TS nee enter eee 15280) Sykes. Fauna Hawaïiensis, Mollusea. 1 vol. br. 3 pl noires et CORAN A RS PR Te RS RARE ER rer 8 » Trancorr Bromue. Atlas systématique d'Histoire natu- relle. 36 pl. in-40 col. Paris, Bruxelles, 1860......... 8 » Voyage autour du monde sur les corvettes l'Uranie » et « la Physicienne » pendant les années 1817-1818 1819 et 1820. Histoire naturelle, zoologie. 96 pl. noires et Co PATIS TS DU EN AR ne RENE 40 » Zimmermann. Le monde avant la création de l'homme. 2e éd., À vol. cart., av. fig. Paris, Bruxelles, 1862.... 4 50 Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 1 an 29° ANNÉE . a où 2 SÉRIE — N° 477 15 JANVIER 1907 LES CANNELIERS FOSSILES (Suite.) Dans nos précédentes études sur les Cinnamomum fos- siles de France, nous nous sommes efforcé de démontrer combien il était difficile d’assigner des limites précises aux espèces décrites par les auteurs, et nous avons fait voir, en discutant ces espèces, que le nombre en était trop élevé. Parmi les espèces paléocènes, dont le nombre n’est ce- pendant pas considérable, on a vu qu'il en est quelques- unes qui ne sont que des variantes d'un type unique et passablement polymorphe. Mais avec les types oligocènes dont nous nous sommes ensuite occupé, les difficultés vontenaugmentant encore, et l’on se trouve en présence d'un nombre respectable de formes, élevées au rang d'espèces, auxquelles il est difficile d'assigner des caractères suffisamment fixes pour justifier cette spécification. En effet, comme l'on peut s’en convaincre, en exami- nant attentivement le tableau suivant, les espèces en apparence les plus éloignées, pourraient n'être regardées que comme les variantes d’un type unique et mutabile, car l’on rencontre disséminées dans les mêmes sédiments Fig. 2. — Rameau florilère et fructifère de Cinnamomum Zeylanicum, des formes qui constituent les anneaux successifs de la chaine dont ces espèces occupent les extrémités. Dans ce tableau, les formes sont disposées de telle sorte, que, dans chaque groupe, une progression crois- sante Ou décroissante de certains caractères conduit insensiblement aux formes du groupe voisih. C'est ainsi que partant d’un type bien calibré qui, pré- cisément, se trouve être le plus ancien de la série : C. Larteti Wat, forme transitorium Frit. des argiles ypré- siennes de Troësnes : on peut suivre pas à pas dans un premier groupe (comprenant lesfigures 2à 7), l'exagération Fig. 3. — Fleur très grossie du Cinnamomum prototypum, Con- ventz conservée dans l’ambre des lignites stampiens du Sam- land. d'un caractère à peine indiqué dans la forme 1, et qui consiste dans l’allongement croissant de la pointe api- cale, Cette transformation du sommet marche de pair avec l'élargissement graduel du limbe dans sa partie supé- rieure. Dans un second groupe, qui comporte les formes nu- mérotées 8 à 21, on voit l'élargissement du limbe aug- menter progressivement en même temps que la largeur maxima se déplacer peu à peu vers la partie moyenne. L'’acumen du sommet perd aussi de plus en plus de son importance. La série inférieure, partant également du type paléo- cène, nous mène insensiblement, comme la précédente, mais par une autre voie, à la forme typique du C. trans- versum aquitauien de Heer. Or, parmi ces formes, qui toutes représentent des degrés de transition entre deux types extrêmes, il en est Fig. 4. — Fleur très grossie du Cinnamomum Zeylanicum, Coupe longitadinale. qui, bien que distinguées spécifiquement, sont plus voi- sines l’une de l’autre qu'elles ne le sont d’une troisième, inscrite cependant sous le même nom. Il nous à donc paru nécessaire, avant de définir exac- tement les formes fossiles, de rechercher sur les espèces vivant actuellement, dans quelles limites varient la forme et la nervation. C’est pourquoi nous donnerons aujourd'hui quelques LE NATURALISTE 18 *y en8y PI sinofire,p ATUOUT 9[ OO Anaqney e] dnoonveq “Juatenbordioot Je Ly ein8g ej op ooejd ef 4odno90 Jrexa0p 97 0#a8y eT (y) ep Juessedop Ano84er eun SAUHIOF SAUIRJI9 ZoU9 Jejuosgid e uoÿez ep ‘suçd ue sujd ep 81eço,s aquury e7 ‘8uor jueux -OATJRIOZ 39 JOU Sol} UAUWINOR un uo 98uo[oid ‘10ddex 89 snos e[qenbreurez 70° 17 om8u erx ‘pexopepmbout snrd uo sn] 2p diU8A9p puo} 19 0189, eu o[ euuelow ot -A8d ve] suep enb sipue] ‘soçogrered enbsoid spioq e ‘ay1ox19 eju1od aun ue snjd ue sujd ep a3uoqpes Jeuuos of : ajuoperaud e119s eJ 2p | eduous o7 suep soognbrput elop sa199 enb o1pro auQgu np JUOS FUI, NP EUUO] E] smofnoz 97501 Jotuu0s 7 enb stpuey 5 ‘1491 -embo soid esoqo op nod sai 8 NUYAQI S9 QUI] OI ‘SOULIOF OP PIQUIOU J1} -od un nb ouHIaJaA au Mb ‘odnoi841oruep 09 jiqns on suotR9}tpout se] SUE(T ‘TS R 87 919$ 97109 SUE( ‘(T) LE *5] ‘HdnOu9 ‘ep ‘Sy ‘HdNOU? ni ‘POUOJY 2P ‘LOF 17 ‘TI AIS UNSAIQSUDAR D ‘Te “OS ATAUS ‘XIV.P ‘des op ‘umryoæu -oyduno ‘re ‘umydioufjod ‘9 ‘GT “ue ‘unydiouhjod *9 ‘LE 97 — ‘UESSIUIVY,p “OF ‘2/190220dS ‘9 ‘SF ‘GT ‘FT — ‘essng 9P “uunuwuob ‘area unydiowljod ‘9 *&t — ‘ueSsIWIY ,p 39 [pose op ‘10 FH ‘unsteasuvay Jo ‘deg wnumwob ‘area ‘unydioufjod ‘9 ‘FF ‘O7 “XIVD ‘deg ‘yniDÉUOe ‘9 ‘S — ‘uUESSUUIVP ‘J9H Yon ‘3 6 ‘L — ‘xp wnydiowfhjod ‘9 ‘9 "O[IASPNN 0p ‘Jo ‘wunydiowmhiod ‘9 ‘G ‘+ nelleg 0P JOOEAA ‘HAADT 9 ‘EF ‘€ ‘€ "SUS2OUT, AP ‘JU ‘WNLMOJISUPA} WNUOUDUULD ‘SnprA "IpUT SuTe1199 Ins JuoutaJerd -w09 onbsoid oxrex -edsip anod snjd uso sad 2p onuayie,s joues np uownoe] sde] eowgu ur “anbnsH9J0e1e9 sou} onbiq -UUOUI QUO; oun ‘sooodsa soureyrao suep ‘ouuop tn] mb 99 ‘ouripor auued es SUEN JHBALI9,S OQUUI] 9 ‘ANOJUO9 NP SUOTJUOI -IPOU SO[ SUP o1JUOU 9s aJU2p999I Ej 8p os19A -UT uorssoisoid oun steut ‘sojueposoid sop soun -Sonbjonb og1e sjiodder spuei$ ep ojooue juojuosoud odno4ë 89 op saurI0 ST ‘SI 8 ‘8 ‘HANOUN 28 (F HIS SES) 9 ‘I SOI QUO 9] 209 *SNPIAIPUL SUIR)I199 Z9U2 JI0ŒINO001 os e puoy mb oquiod on8uo] eun JouAO} An0d Jjuawenbsniq snd ue snjd op Jroguas os ouuersaoid o9odso suep ejquiod ua gnuaje outed e Jouumuos a Je oanorodns gntou ®j suep snjd uo snjd op ysaetos oqui O7 odno1S 09 sue *L% F ‘SU ‘HdNOUD «0, ‘I HIHAS LE NATURALISTE 19 renseignemeuts sur les espèces vivantes du genre Cinna- momum et sur leur distribution géographique. Les Cinnamomum sont de beaux arbres ou des arbustes, tous originaires de l'Asie tropicale et sous-tropicale. Leur feuillage est persistant. Les fleurs sont de petite taille, d’un vert jaune ou blanchâtre. Le fruit est une baie accompagnée à sa base du réceptacle et du périanthe persistants (Baillon). Le genre Cinnamomum étant connu à l’état fossile par ses feuilles, ses rameaux, ses bourgeons, ses fleurs (fig. 3) et ses fruits, il est donc nécessaire de donner une ana- lyse de ces organes, faite sur le vivant, pour faire saisir ensuite les analogies et les différences qui peuvent exis- ter entre les formes actuelles et les anciennes. On peut prendre, comme l’a fait Baïllon, auquel nous empruntons cette analyse, lecannelier de Ceylan (C.Zeyla- nicum) pour type du genre. C’est d’ailleurs, parmi les espèces vivantes, l’une de celles avec lesquelles plusieurs formes fossiles offrent les plus grands rapports. Le Cannelier de Ceylan est un arbre aromatique, à feuilles opposées (1), pétiolées, sans stipules, avec un limbe entier, épais, penninerve et triplinerve à la base. Ses fleurs sont rassemblées au sommet des rameaux en grappes ramifiées de cimes bipares. Chaque fleur nait dans l’aisselle d’une bractée, et son pédicelle porte deux bractées latérales, opposées et fertiles (fig. 2). Ses fleurs sont hermaphrodites, régulières, avec un réceptacle relativement profond, cupuliforme et sur les bords duquel s’insèrent un périanthe et un androcée périgynes, tandis que le gynécée en occune le fond (fig. 3). Le périantheest double; sestrois folioles extérieures ou sépales sont libres, égales entre elles, colorées. Les trois folioles intérieures alternes avec les précédentes forment aussi un verticille régulier que l’on peut considérer comme des pétales. Les verticilles de l’androcée sont au nombre de quatre qui sont de dehors en dedans : 41° Trois étamines superposées aux sépales avec filet libre aplati à la base, dilaté au sommet en un connectif portant quatre logettes d’anthère superposées par paire et s’ou- vrant chacune par un panneau se relevant, comme l'in- dique notre figure, au moment de l’émission du pollen. 20 Trois étamines semblables aux précédentes et alternes avec elles. 30: Trois étamines qui diffèrent des six précédentes en ce que leursloges sont à peu près marginales, et qu'ilexisie, à la base de leur filet et latéralement, deux grosses glandes stipitées. 4° Trois étamines stériles, superposées aux pétales, à anthère transformée en une masse glanduleuse. Le gyné- cée est constitué par un ovaire libre, surmonté d’un style dont le sommet se dilate en une tête stigmatifère. La description que nous venons de donner de la fleur du Cinnamomum, nous permet immédiatement de consta- ter qu'elle correspond absolument à ce que montre la figure 4, et que par conséquent l'existence, à l'époque tertiaire, du genre Cinnamomum est absolument indubi- table. Comme nous le disions plus haut, les espèces vivantes, dont le nombre.est d'environ une soixantaine, habitent (1) Certaines espèces de Cinnamomum ont les feuilles alternes, au lieu d'être opposées. Ex. : le Camphrier du Japon (Cinnamomum camphora), autrefois considéré comme le type d'un genre distinct, sous le nom de Camphora officinarum. toutes l’Asie tropicale et les grandes îles de l'Océanie” En effet, d'après l'énumération des espèces de canneliers donnée dans l’Index Kewiensis, les espèces se répartis- sent ainsi : À. Pourle continent asiatique. 1° Région himalayienne : C. caudatum; C. cecido- daphne ; C. glanduliferum; C. impressinervium; C. obtusi- folium ; C. pauciflorum; C. tamula. 2° Dekkan : C. gracile. 3° Birmanie : C. caudatum: C. iners; C. iminetum; C. nitidum; C. obtusifolium; C. parthenoxylon; C. tavoya- num. 40 Népaul : C. pyrifolium. 5° Indes orientales : C. Heyneanum; C. Perrotteli; C. sulphuratum; C. Wighti; C. zeylanicum. 6° Chine : C. camphora; C. cassia; C. curvifolium ; C. culilawan; C. impressinervium; C. Iparthenoæylon; C. sericans; C. valdinerve. 7° Cochinchine : C. Loureiri. B. Iles de l'océan Indien et Pocéan Pacifique. 8° Ceylan : C. citriodorum; C. litsæfolium; C. multiflo- rum : C. ovalifolium. 99 Japon : C. brevifolium; C. camphora ;C. daphnoïdes ; C. pedunculatum. 10° Malaisie : C. crassinervium; C. Culilawan ; C. glabres- cens; C. iners; C. inodorum; C. javanicum; C. maruba ; C. nitidum; C. parthenoxylon; C. politum ; C. sintok; C. zeylanicum. 110 Philippines : C. Mercadoi. 12° Bornéo : C. borneense. 13° Sumatra : C. calyculatum; C. cuspidatum ; C. cyr- topodum; C. dasyanthum ; C. lampongum; €. obseurum : C. paraneuron ; C. rhynchaphyllum ; C. subavenium; C. sub- cuneatum; C. subtetrapterum ; C. sumatranum. 140 Java : C. Burmanni; C. camphoratum; C. laxifo- lium; C. macrophy!lum. 150 Ile Penang : C. vimineum; C. mollissimum. 16° Iles des Célèbes : C. celebicum. 47° Nouvelle-Guinée : C. æanthoneurum. 18° Australie : C. Oliveri. 19° Iles Fidji : C. pedatinervium. 200 Ile Samoa : C. elegans. Nous avons cru bon de préciser la patrie des espèces vivantes afin de jeter, par la suite, quelque clarté sur les conditions probables de climat, de température et de station dans lesquelles vécurent les formes fossiles qui méritent d’être considérées comme types spécifiques par suite de leurs affinités avec leurs congénères actuelles. P.-H. FRITEL. LES CHENILLES DE L'OSYRIS AUBA L. Rien ne ressemble plus, de prime abord, à un genét, lorsque, durant l'hiver, cet arbuste n'offre que de longs rameaux striés, verts et généralement dénudés de feuilles ; rien n'y ressemble moins quand, au printemps, il se charge de fleurs à odeur pénétrante, rappelant celle du galium (lou mel de Narboune), et, en été, de baies à couleur changeante, de vertes devenant rouges, à matu= rite. 20 LE NATURALISTE Au reste, dans quelques endroits, l’Osyris ou Rouvet, comme le.genêt, sert à faire des balais. Cet arbuste est commun en Provence et en Languedoc, non loin des bords de la mer : mais il s’en éloigne encore passablement, puisqu'on le signale dans l'Ain, l'Aveyron et mêmeaux environs de Tours. Je l’ai vu sur les ‘basses montagnes de Digne et sur les-collines de l'Ardèche, au- delà de Privas; mais, alors, plus il s’avance dans le nord, plus sa taille et sa vigueur diminuent. Le -ronvet aime les terrains secs, rocailleux, boisés ou non. À l'ombre des taillis, il pousse plutôt en bois : ses rameaux s’allongent et fructifient rarement: à découvert, au contraire, il fleurit et fructifie à son aise, Son maigre feuillage, tendre peut-être au premier prin- temps, mais plutôt coriace, ne semble pas tenter beau- coup l'appétit des.chenilles. Bien peu d'espèces, en effet, ont été observées sur le rouvet : ce sont presque toutes des chenilles polyphages. Deux seules, cependant, deux chenilles de Tinéites, ‘semblent lui être tout à fait spéciales. H suffit de nommer les premières, les polyphages. Ces chenilles ont sans doute été rencontrées par, hasard sur l'Osyris et rien ne prouve qu’elles aient fait de cet arbuste leur nourriture habituelle. À. — Chenilles de macrolépidoptères. 1° Acronycta auricoma F. — Chenille polyphage, qu’on a plutôt l'habitude de rencontrer sur les Erica,les Rubus. On la signale aussi sur les Salix capræa, Populus, Betula, Arbutus unedo, Cistus divers, Vaccinium myrtillus et Vilis idæa, Calluna vulgaris, Rosa canina, Gentiana, etc. 2° Trigonophora flammea Esp. — Chenille polyphuge également, mais vivant principalement sur les plantes basses. La nuit, elle monte sur les arbrisseaux et les arbustes, comme font beaucoup d'espèces qui se cachent le jour. On la signale sur : Ficaria ranunculoïdes, Ranun- culus bulbosus, Urtica, Rumex, Centawrea, Lonicera, Genista, Phillyrea, Rhamnus alaternus. 30 Andalia circuitaria Hb.— À qui connaît la manière de vivre à peu près générale et uniforme des Acidalies, il peut sembler étrange que cette chenille vive sur un arbuste. Quoiqu'elle passe, en effet, la majeure partie de son existence parmi les plantes basses, surtout les légu- mineuses, les astragales par exemple, dont elle fait son régal des feuilles flétries, il se-peut fort bien que quelques sujets vivent parmi les touffes de l’Osyris, au pied des- quelles s’amassent les feuilles mortes. Ces chenilles peuvent même monter un peu sur les rameaux, car je me souviens très bien avoir pris des chenilles de circui- taria en battant les Dorycnium et les Helichrysum. Néan- moins, ia chenille de circuitaria est vraiment polyphage, comme la grande majorité des acidalies et peut s'élever avec les feuilles mortes, suffisamment humectées, d’un grand nombre de végétaux. A ces trois espèces que j'ai trouvées mentionnées dans nos auteurs, je puis ajouter les deux suivantes : 4° Orgyia trigotephras B. — J'ai pris cette belle chenille d'Orgyia sur l'Osyris alba, dans l'Hérault,-et l’aimourrie et élevée jusqu'au bout avec cette plante, dont les rameaux présentent le grand avantage sur le chêne‘de sécher moins rapidement : l'éducation en -est parle fait plus rapide et plus facile, On peut, dans le même but, nourrir les chenilles de ‘frigotephras avec les ‘jeunes ‘feuilles de Rosu ou les turions de Rubus. J'ai remarqué que les © ® de cette Orgyia., aptères 1 k ê comme l'on sait, éclosaient presque toujours masquées c'est-à-dire, conservaient la partie antérieure de la chry- salide qui enveloppe la tête et les pattes. À La © sort de sa chrysalide, mais reste dans le cocon, dans lequel elle fait toute sa ponte. On s'aperçoit de l’é- closion quand le cocon paraît blanc d’un côté. Si l’on veut avoir un insecte en bon état, il ne faut pas laisser longtemps la © dans le cocon, parce que, dans les mou- vements qu'elle fait pour se retourner deux fois et pour se débarrasser de ses œufs, «elle se dégarnit de la belle bourre blanche soyeuse qui la recouvre et n'offre plus qu’un abdomen dénudé et sans ornement (1). En un jour où deux, la ponte de l'Orgyia trigotephras est terminée; mais il s’en faut que les œufs éclosent tous dans le même laps de temps après avoir passé l’hi- ver. J’ai noté, cette année (1906), que les œufs d’une même ponte de frigotephras avaient commencé à éclore à la fin de mars et que l’éclosion s'était espacée et avait continué jusqu'au 5 juin : soit-plus de deux mois et demi. L'œuf d'Orgyia trigotephras a la forme d’un sphéroïde tronqué au sommet et surbaissé, avec une dépression micropylaire accentuée, mais sans bourrelet distinct au bord; sa surface est couverte de petites dépressions, en générat elliptiques, très irrégulières, qui la rendent for- tement et grossièrement chagrinée; sa couleur est blanche. Dans ses premiers âges, la petite chenille est. tres différente de l'adulte, surtout par l'absence des brosses de poils touffus des ke, 5e, 6e et 7° segments. Voici les dates d’une éducation ab ovo faite en 4905: Éclosion des chenilles, 25 avril; chenilles nourries d'Osy- ris alba. Première mue, 8 mai: deuxième mue,A7 mai; troisième mue, 27 mai; quatrième et dernière mue, 5 juin; cocon, 48 juin; éclosion du papillon, 2 juillet. Quatre mues seulement: c'est loin du nombre légère- ment fantaisiste des mues de l'Orgyia gonostigma. On indique comme nourriture ordinaire des chenilles de l'Orgyia trigotephras le chêne. Je l'ai rencontrée fré- quemment sur les Quercus coccifera.ilex, tauza, suber. On la signale encore sur Coriaria myrtifolia et les Genista. Dans la région fréquentée par l'Orgyia trigotephras,1ly a beaucoup de genêts, surtout Genisia scorpia et purgans je n'ai jamais vu sur eux la chenille de érigotephras. : 5° Boarmia gemmaria Brahm. — La rencontre de cette chenille sur l’Osyris offre très peu d'intérêt. La chenille de la Boarmia gemmaria est d’un polyphagisme par trop connu ; trop longue aussi serait la 1iste des végétaux sur lesquels on l'a recueillie. À moter seulement que cette chenille, qui, dans mos contrées, vit presque exclusivement sur les arbres, affec- tionne, au contraire, dans le Midi, les petits arbustes et même les plantes basses. B. — Chenilles de microlépidoptères. Les chenilles de microlépidoptères observées :sur l’'Osyris alba sont moins mombreuses encore ‘que celles des macrolépidoptères, mais, comme je l’ai dit, deux lui sont spéciales. Nous devons toutes les observations qui les concer- nent aux travaux de Millière, qui a tant accru mos con- naissances sur les microlépidopteres du Midi, laissant peu de choses à découvrir à ceux qui viennent apres lui. (1) On doit se méfier en mantpulantle cocon de cette Orgyia : les ‘poils de la chenille dont son tissu est entremêlé le rendent urticant: LE NATURALISTÉ 21 19 Paradoæus osyridellus Mill. — Millière, dans son Iconographie, (t. IT, p. 42, a décrit les mœurs de cette chenille, vive.et frétillante, dont la forme en fuseau rap- pelle celle des Swvammerdamia et des Zelleria. « Dès: le 45 avril, dit Mihère, on remarque sur les toufles: de: l'Osyris atbx, des fils de soie ressemblant aux laes d'une:araignée..Ils sont le produit d’une: petite che- nille qui est à taïlle en mar » Il reste une lacune: dans l’histoire naturelle de cette bestiole:. Comme le papillon éclôt en juillet, que devient- il après? Quand la $ pond-elle et sur quelle partie du végétal? Quand:la petite: chenille éelôt-elle? Millièren’en parle pas. Je n’aï pas eu‘non plus l'occasion de faire ces observations, quoique: j'aie prislOsyridellus en plusieurs endroits dans'les Alpes-Maritimes, l'Hérault, l'Aude et l'Ardèche. C’est l'espèce qui suit le plus volontiers l'Osy- ris alba dans’ ses: diverses stations. : 2° Bryotrophia dryadella Z. — Cette: espèce vivant sur- tout dans des localités où ne peut pousser l'Osyris alba, ne se nourrit donc pas de cette plante dans la nature et si Millière a fait l'éducation de cette chenille avec du rou- vet,. cela prouve que la chenille de Bryotropha dryadella est polyphage. 3° Blastobasis anthophaga Stgr. — C'est par pure sup- position que Millière indique l'Osyris alba comme nourriture ce l'anthophaga. La faculté ue cette chenille possède de pouvoir manger les feuilles mortes et autres détritus donnerait à penser qn'elle peut manger aussi bien de l'Osyris, à la rigueur; mais, la vérité est: que la chenille de l’anthophaga n'a été trouvée jusqu'ici que sur des Labiées, telles que la Lavandula stæchas, dans les têtes desséchées des vieilles fleurs, et le Rosmarinus officinalis, parmi les amas de feuilles mortes et de: détri- tus agglomérés et retenus par des soies sous les tiges. Au printemps, cette chenille mange très bien les parties vertes et nouvelles, les parties florales surtout, de sa plante nourricière. L'espèce est commune dans l’Aude, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, comme dans les Alpes-Maritimes, partout où la Lavandula stæchas et le Romarim sont abondants. : À mon avis, c’est une espèce à rayer de la liste: des chenilles nourries par l’Osyris alba. 4° Enfin, Le: Chauliodus staintoniellus, Stt.— Je pensais, d’après la deseription de Millière (Icon., & IIF, p. 45) et mes propres observations, quand j'ai trouvé cette che- nille, qu’elle faisait exception à la règle à laquelle sont soumises les mœurs. des Chauliodus, dont les chenilles sont plus ou moins mineuses ou vivent cachées dans les graines des plantes, surtout des Ombellifères. Mais, en cherchant bien, on trouve du nouveau et on change d'opinion. Dans un endroit garni de nombreux pieds de rouvet, situé eùtre Villefranche-sur-Mer et Beaulieu. {Alpes- Maritimes), j'ai recueilli, fin janvier, des tiges d'Osyris que j'ai examinées longuement à la loupe. J’ai pu cons- tater la présence de petits œufs, vides déjà, du Chaulio- dus staintoni-llus, fixés près des. bourgeons floraux de l'Osyris (1). L'intérieur de ces bourgeons était, en owtre, dévoré par la petite: chenille, dont on voyait les excré- (4) L'œuf de Ch. sluinloniellus à la forme d’une. calotte elliptique très allongée et très basse, déformée le plus souvent par les rides ou les stries des rameaux de l’Osyris; sa surface est assez fortement: chagrinée et comme chiffonnée; sa couleur est d'un olanc un peu jaunâtre. CPR __ ments à l'extérieur. J’ai même remarqué une petite mine sur le rameau, à côté du bouton. La chenille du Chaulio- dus sfaintoniellus est doncune mineuse: au premier temps de son existence. Sur le littoral des Alpes-Maritimes, Ie Chauliodus stainloniellus est très précoce, puisqu'on obtient parfois en. mars et avril des papillons provenant de chenilles ramassées en janvier et février; mais dans l4 Haute Provence, à Digne par exemple, et dans l'Hérault, on re trouve les chenilles qu’en mai-juin, et on n'obtient qu'en juin-juillet les papillons. L'époque du papillon est en rapport diréct avec le développement de la plante nour- ricière, qui est plus où moins avancé, naturellement, selon l’exposition, l'altitude, la température, etc. Ce n'est pas tout : Dans l'Hérault, au mois d'août, ayant remarqué que certaines des baïes, vertes encore, de l’Osyris, présentaient un petit trou rond à leursurface, j'en déchirai quelques-unes et trouvai une petite chenille ayant absolument l'aspect de la chenille de Chauliodus staintoniellus, qui vivait dans la baïe et en rongeait l’in- térieur. Un certain nombre de baies furent alors recueillies, et il en sortit quelques chenilles, qui donnèrent leur papil- lon au mois de septembre suivant. IT résulte de ces observations que, contrairement à l'opinion de Millière, la chenille de Ch. staintoniellus ne vit pas exclusivement des fleurs de l’Osyris; elle ronge les boutons, mange les fleurs et vide les baies. De plus, elle à deux générations, et j'estime que le papillon de la seconde génération passe l'hiver, car je J’aï capturé une fois en janvier. Cette espèce de Chauliodus, dont on connaît mainte- nant toute l’évolution, paraît appartenir en propre à la région purement méditerranéenne : Provence, Langue- doc. Je ne l'ai pas trouvée dans l'Ardèche. Tout à fait spéciale à l'Osyris alba, elle clôt la liste des chenilles qui ont été observées sur cette plante. P. CHRÉTIEN. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Fossiles" Les vrais Gavials apparaissent pour la première fois dans l'Eocène d'Angleterre (G. Dixoni), mais, dès le Plio- cène, on ne les trouve plus que dans l'Inde, oùils vivent encore aujourd'hui. Ils avaient, à cette époque; des repré- sentants de taille gigantesque: (Rhamphosuchus. crassidens de 18 mètres de long). Les Crocodiles à museau court forment une branche plus récente du sous-ordre moderne des Ewsuchia. Ils datent du Jurassique tout à fait supérieur, où ils sont représentés par des formés de petite taille (Atoposauridæ) qui vivaient dans la mer, tandis que leurs successeurs immédiats du Purbeckien etdx Wealdien sont déjà d'eau douce et.atteignent les dimensions des Crocodiles actuels, ————_———— (1) Voir le n° 458 du Naturalisle et suivants. 22 LE NATURALISTE Le genre Diplocynodon, très répandu en Europe au com- mencement du Tertiaire, semble intermédiaire entre les deux familles des Brévirostres(Crocodilidæ et Alligatoridæ). Mais, ce qui est singulier, c’est que tandis qu'en Europe ces deux families ont vécu côte à côte dans l'Eocène et le Miocène, — dans l'Amérique Septentrionale, patrie actuelle des Alligatoridæ, on ne trouve, à la même épo- que, que de vrais Crocodilidæ (4). Par contre, le Pliocène des Monts Siwaliks renferme des formes de Crocodilus voisines de celles qui vivent actuellement dans l'Inde. On voit, d'après ce qui précéde, que les deux genres à long museau de la région Orientale (Gavialis, Tomistoma), sont des formes plus archaïiques que les Crocodiles à court museau qui y cohabitent avec eux, et que ces deux fa- milles (Gavialidæ, Rhynchosuchidæ) ont eu, dans le Cré- tacé et le Tertiaire, une distribution géographique beau- coup plus étendue. En dehors des Tortues et des Crocodiles, on ne trouve guère, à l'époque actuelle, de types de Reptiles qui méri- tent réellement le nom d’amphibie, Maisil n'en a pas été de même à l'époque secondaire. Ainsi, dans le grand groupe des Dinosauriens, on trouve un certain nombre de genres qui, très vraisemblablement, ont eu des habitudes amphibies, rappelant celles des Crocodiles et des Hippo- potames de la faune actuelle. Lorsqu'on étudie l’organi- sation des Atlantosauridæ et que l’on examine, par exem- ple, le squelette restauré du Brontosaurus excelsus et de quelques types voisins découverts en Amérique, on arrive à cette conclusion que ces grands quadrupèdes n'ont pas été des animaux terrestres, mais des animaux amphibies, marchant sur le fond des lacs et des rivières, comme le font les Hippopotames. Dans ce milieu aquatique, qui allégeait leur grand corps démésurement allongé, leur cou de cygne pouvait être d'une grande utilité pour cher- cher leur nourriture, et leur longue queue constituait une puissante nageoire : sur terre ces deux organes ne devaient leur être qu'un embarras. De même, le bec de l'Hadrosaurus, dilaté comme celui de certains Oiseaux aquatiques, semble indiquer un animal amphibie, cher- chant sa nourriture au bord des eaux douces comme les Spatules et les Canards de la faune actuelle. Les Atlan- tosauridæ sont propres à l'Amérique du Nord: les Hadro- sauridæ ont vécu sur les deux Continents. Les Oiseaux n’ont pas, dans les eaux douces, de types réellement amphibies, comparables aux Manchots et aux Pingouins marins, et par conséquent ne doivent pas nous arrêter ici. Mammifères. — Dans cette classe, beaucoup de types, appartenant à plusieurs ordres, mènent une vie plus ou moins amphibie dans les eaux douces. Il suffit de citer, parmi les Insectivores, les genres Neomys (Crossopus), Chimarrogale, Potamogale, etc.; parmi les Carnivores : Lutra, Cynogale ; parmi les Rongeurs: Castor, Fiber, Myo- castor, Hydrochærus ; parmi les Ongulés : Hippopotamus, Potamochærus, Hyomoschus; parmi les Monotrèmes : Orni- thorhynchus. — La plupart de ces genres se rattachent à des groupes terrestres, et nous aurons l’occasion d'étudier leur distribution géographique quand nous traiterons des Mammifères terrestres. Mais il est trois ordres qui, par leur organisation, sont plus franchement amphibies, et qui ont des représentants dans les eaux douces : ce sont les Pinnipèdes, les Siréniens et les Cétacés. (4) On doit expliquer ce fait par une migration moderne, vers le Nord, des Alligaloridæ de la région Néotropicale, après l’ex- tinction des Crocodilidæ Néarctiques. Les Pinnipèdes ou Phoques sont, par leur régime ichthyophage, plus généralement cantonnés dans la mer que dans les rivières; cependant on à vu, par suite de’ circonstances particulières, certains de ces animaux re- monter les fleuves assez loin de leur embouchure. Le Phoca vitulina de nos côtes de POcéan s’est montré dans la Loire jusqu'aux environs d'Orléans. L’Halichœrus gryphus, des mers Septentrionales d'Europe, a été pris dans le Weser, près de la ville de Brême, à 70 kilomètres de la mer. Mais ce sont là des faits exceptionnels. Par contre, on sait que tous les grands lacs du Nord du con- tinent Eurasiatique sont habités régulièrement par des Phoques, qui d’ailleurs sont généralement proches pa- rents de ceux qui peuplent les rivages des mers les plus voisines ; nous trouvons ici des faits fort intéressants aux points de vue géologique et paléontologique. S'il n’est pas surprenant que les Phoques du lac Baïkal (Phoca sibirica) et des lacs Saima et Ladoga, en Suède (Ph. suimensis et Ph. ladoyensis Nordquist), ne soient que des sous-espèces du Phoca hispida de l'Océan arctique, il est beaucoup plus singulier de voir que le Phoque de la mer Caspienne (Phoca caspica) se rattache aussi à cette forme arctique, tandis que le Monachus albiventer de la Méditerranée ne pénètre même pas dans la mer Noire. La présence du Phocu hispida caspica dans la Caspienne nous montre que cette mer et les autres grands lacs asiatiques tels que la mer Aral, ont euavec l'Océan arctique des relations rela- tivement récentes que l'étude géologique de cette région vient confirmer, L'Amérique du Nord possède aussi des grands lacs, mais on n'y trouve pas de Phoques, et la géologie nous enseigne que cette absence est due à ce que ces vastes dépressions, — qui datent d'une époque très ancienne, — n'ont jamais été en relation directe avec la meret se sont remplies tardivement, au cours de la période glaciaire, par suite du soulèvement de la partie orientale de cette région où coule actuellement le Saint- Laurent, seul déversoir des Grands Lacs vers l'Océan Atlantique (DE LAPPARENT:. Les Siréniens herbivores, à l'opposé des Phoques, ne s'éloignent guère des rivages et des estuaires des grands fleuves, car c’est là seulement qu'ils trouvent les algues et les plantes aquatiques dont ils font leur nourriture. Aussi, comme tant d’autres animaux qui fréquentent les eaux saumätres, ont-ils pu facilement remonter les cours d'eau jusqu’à une grande distance de la mer. C’est ainsi que le Manatus inunguis remonte l'Orénoque et l'Ama- zone jusqu'aux sources de ces grands fleuves et de leurs affluents; de même le Manatus senegalensis remonte le Sénégal et le Niger jusqu'au lac Tchad (1), car l'espèce que l'on y trouve (M. Vogeli) ne semble pas différer du Lamantin du Sénégal. Les autres représentants de l'ordre (Halicore, Rhytina, ce dernier éteint), sont marins, mais avec des mœurs littorales qui leur font rechercher les archipels et les détroits où l’eau n'a qu'une faible profondeur. Il en était de même des types fossiles qui datent de l'Eocène. Ÿ Les Cétacés d’eau douce appartiennent tous à la famille des Dauphins (Delphinidæ), et plus particulièrement des Dauphins longirostres dont on a fait récemment une famille à part sous le nom de Platanistidæ. Ces Cétacés, relativement de petite taille (1m.50 à 2 mètres de long), sont pourvus d’un rostre grêle dont l'extrémité est, (4) I est à noter que ce lac ne communique plus, à l’époque actuelle, avec les fleuves de la côte occidentale d'Afrique. SPP TE ET EE SES ES $ LE NATURALISTE 23 comme celui de la Bécasse, pourvue d'organes sensoriels particuliers, et à l’aide duquel ils fouillent la vase pour y chercher les Mollusques et autres petits animaux dont ils se nourrissent. C’est ce qui explique qu'ils aient eu avantage à pénétrer dans les fleuves. Le Plataniste du Gange remonte tous les fleuves de l’Inde et de la Birma- nie jusqu’à leurs sources ; en Amérique, l'Inia geoffroyen- sis habite l’Orénoque, Amazone et même les fleuves de la Bolivie; le Sfenodelphis Blainvillei préfère les eaux saumâtres et se tient dans les estuaires du Rio de la Plata et du Rio Grande do Sul. Les Dauphins à rostre plus court remontent aussi les fleuves: le Sfeno ou Sotalia tucuxi vit dans l’'Amazone; l'Orcella brevirostris, à tête ronde, ne quitte guère les estuaires des fleuves du Bengal; on en distingue cependant une sous-espèce (O. brevirostris fluminalis) qui remonte l’Irrawadi jusqu’à Bhamo, dans le Yunnan. Ces Cétacés fluviatiles ont été précédés, à l’époque tertiaire, notamment dans la région de la Méditerranée de l'Europe moyenne (bassin de Vienne), par des genres nombreux dont quelques-uns étaient remarquablement petits (à peine { mètre de lon- gueur totale). Tels sont l’Iniopsis caucasica de l'Eocène de Russie méridionale et le Protophocæna minima (Abel) du Miocène supérieur d'Anvers. Résumé. — Nous nous sommes étendus un peu longue- mentsur la distribution géographique des organismes d’eau douce, parce que ces types sont éminemment ca- ractéristiques des régions qu'ils habitent, et dans lesquelles ils se sont trouvés plus ou moins étroitement internés. Sous ce rapport, ils sont comparables aux ani- maux terrestres, avec cette différence que ceux-ci n’ont pas cessé de se modifier sous l'influence des change- ments géologiques qui se sont elfectués autour d'eux, tandis que les animaux d’eau douce semblent être restés tels qu'ils étaient lorsqu'ils ont émigré pour la première fois dans les fleuves et les lacs. L'eau douce est le milieu qui à subi le moins de variations depuis l’époque secon- daire jusqu'à nos jours. Étant donnés les rapports étroits qui existent entre la distribution des animaux d’eau douce et celle des animaux terrestres, il y a lieu d’étu- dier comparativement les deux groupes, et c'est ce que nous ferons après avoir passé en revue la distribution géographique de ces derniers. Mais auparavant, et pour suivre le plan que nous nous sommes tracé, 1l convient de jeter un coup d’œil beaucoup plus rapide sur la répar- tition des animaux aériens, c’est-à-dire de ceux qui possèdent la faculté de voler. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) Les Balais de Sorcière Il y à vingt-cinq ans de cela (un quart de siécle,comme le temps passe vite !), nous avons eu Ja chance d’entre- voir, une fois dans notre vie, un coin du paradis ter- restre. C'était au mois de juin, à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel, dans un terrain granitique, sur les confins de la Normandie et de la Bretagne : un pays où il n’y a pour ainsi dire pas d'hiver, et où végétaient en pleine terre des arbres verts du Japon, comme le Sciado- pitys verticillala, si rare alors en France, C'était un paradis de grâce et d’innocence : on y voyait les plus belles plantes et les plus beaux animaux, les orchidées sauvages de nos pays à côté des arbres de serre tempérée en fleurs ! Il n'v manquait pas même le serpent au dard empoisonné; mais un serpent biblique, tentateur et per- fide, sous la forme la plus séduisante, surtout pour un médecin, et bien plus encore pour un médecin natura- liste. Une rivière, de la largeur de la Seine à Paris, y faisait de capricieux détours, en s'étalant paresseusement au soleil, au milieu des gras pâturages de la Normandie : on y pêchait, à la bêche! des truites saumonées, de quatre pieds de long. — A la bêche? — Oui, vraiment | — Comment cela? — C'est bien simple. En raison du voisinage de la mer, le flux et le reflux s’y faisaient telle- ment sentir, que son parcours était bordé de digues; de sorte, qu'à la marée basse, on y trouvait des cuvettes naturelles remplies d'eau, de chaque côté du lit du fleuve : et c'est dans ces cuvettes que se réfugiaient ces magnifiques poissons. Avec la bêche, on creusait une petite rigole, pour les mettre à sec ; de sorte qu'on n'avait plus qu’à se baisser pour les ramasser, en leur passant un brin d'osier dans les ouies : c'était on ne peut plus expéditif, comme on le voit! Naturalistes, mes collègues, que n'étiez-vous avec nous! Vous auriez bien ri comme nous, mais ri aux larmes, de bon cœur, en voyant une singulere fosse creusée dans le granit. Détrompez-vous : ce n’était pas pour y chercher des filons d’or, que l'on avait fouillé le sol; c'était pour aller à la recherche du charbon! d’après l'avis d’une somnambule. Il va sans dire, qu'on n'avait pas consulté pour cela un ingénieur. Assurément le terrain carbonifere n’est pas loin du granit, mais il est dessus et non dessous, ni encore moins dedans. À cela près, on n’en était pas très éloigné; seulement, faute d’un point, Martin perdit son âne : c'était le cas ici. Heureusement, on n'avait pas continué les fouilles long- temps, et il n’ÿ avait pas eu d'actionnaires ruinés. C’est là que nous avons vu en fleurs les plus beaux Chamærops excelsa que nous verrons jamais, ainsi qu'une quantité d'autres magnifiques plantes. Mais ce qui attira tout particulièrement notre atten- tion, dans ce domaine enchanté, ce furent des balais de sorcière; et des balais de sorcière tout différents de ceux qu'on voit habituellement, Au lieu d'avoir la forme des balais ordinaires, ils ressemblaient tout à fait aux tétes dé loup dont on se sert habituellement pour enlever les toiles d'araignées, dans les encognures des plafonds. On sait que les balais de sorcière sont des anomalies végétales, des cas tératologiques, qui se produisent dans les sapins sous l'influence de certains champignons parasites d’une couleur orangée, rappelant celle des Chrysomyxæa aurantiaca. Leur véritable nom est celui d'OEcidium abietinum; un champignon microscopique du même genre que l'OEcidium berberidis, qui produit ces petites taches jaunes si connues sous les feuilles de l'épine-vinette. Ou encore, c'est un champignon du même genre que celui qui produit l'OEcidium tussilaginis, l’'Œcidie du Pas-d'âne. C'est sur le sapin, Abies pectnata, et non sur les pins, que se produisent ordinairement ces balais de sorcière; mais On peut encore en voir d'ana- logues sur bien d'autres végétaux que sur les arbres verts. C’est ainsi que le vénérable mycologue de Mont- morency, M. Boudier, nous a dit en avoir rencontré sur le buisson ardent, Cratægqus oxyacantha, sur des meri- siers, des poiriers, et même sur le catalpa; sans pour cela que des champignons orangés s’y soient développés. Il est donc bien certain que cette monstruosité végétale peut être due à plusieurs causes différentes. Mais reve- nons à nos arbres verts. 24: LE NATURALISTE Nous connaissons deux espèces bien distinctes de balais exemple sur les sapins du Cantal. Il a la forme d’un de:sorcière : i® Le vrai balai de sorcière, que l’on voit re LES BÊTES DANS LES PROVE RBES balai à. long manche uniforme, se terminant par de- minces filaments touflus, à peu: près parallèles, dont la disposition rappelle un peu celle des:brins d’un balar de bouleau ordinaire. Cette: altération végétale est causée par l'OŒcidium abietinum. 20 Le balai de sorcière en forme de tête de loup. Jet, les brins sont excessivement ramifiés, de facon à former une tête buissonneuse, aw bout d'un: long manche grêle. Comme cette tête est volumineuse et très lourde, ce- ‘ long manche; dont la dimension peut dépasser 2 mètres, n'étant pas trés gros; est ordinairement eourbé par le poids qu'il supporte:à son extrémité. C’est là ce’ que nous avons rencontré sur les sapins dans ce paradis terrestre: voisin du Mont Saint-Michel, dans l'arrondissement d'Avranches: Mais ici, la cause du cas tératologique est produite; non plus par un champignon, maïs par une sorte de puce- ron voisin des cochenilles, c'est-à-dire par une coc- cide (1}, un cocuus; sans compter qu’on trouve sous les écarlles du bois une quantité d’acariens, qui peuvent éga- lement nuire à la végétation du bourgeon de sapin, mo- difié dans sa croissance et dans:son évolution en branche latérale de l’arbre. Il était facile de voir que tous ces balais de sorcière, en forme de tête de: loup, avaient de: douze à quinze ans au moins d'existence, en comptant le nombre de: verticrlles superposés. existant réellement où ayant dù exister, par approximation. Crénéralement, les propriétaires les enlèvent, quand ces balais ou ces têtes de loup:se développent au milieu des branches des sapins d’un parc, absolument comme ils abattraïent um gui où une branche mal venue, qui dénature la symétrie d'un bel arbre. Mais il faut, pour cela, que le maître soit là; car, s’il est absent, son gérant. peut négliger les'arbres d'agrément, pour ne s'occuper que des prairies, des pommiers à cidre et des autres pro- ductions végétales de rapport : l'œil du maitre! tout.est là, en pareille circonstance. Un Araucaria imbricala, qui menacait de présenter une production semblable, fut coupé sous mes yeux, avant que j'aie eu le temps de l’examiner de pres. Jugez de notre stupéfaction, quand, après l'avoir fendu longitudi- nalement dans son axe médian, nous nous apercümes qu'il s'agissait d’une magnifique inflorescence en cône, de la plus grande rareté. M. Boudier, en effet, nous écrivait alors que: c'était la première fois qu’il en voyait une de cette espèce, et qu'om ne devait pas encore avoir vu beaucoup d’Araucaria imbricata fleurir en France, surtout en pleine terre. Mais, comme nous l'avons déjà fait observer, le elimat de ce pays est favorable, sous tous les rapports ; car les hivers n'y sont jamais. bien rigou- TeUx. En un mot, il ne faut plus jamais confondre l’inflo- rescence de l'Araucariæ imbricatæ avec un balai de sor- cière; car ce serait commettre la même faute lourde que si on prenait une grossesse pour une ascite, et. que si l'on y donnait un coup de trocart, qui aurait pour résultat. infaillible de produire un avortement dans les vingt-quatre heures. À part cela, on peut dire qu'il y à plusieurs sortes de balais de sorcière, tant sur les sapins qu'ailleurs. D' BouGox. RE ————— 2 —__——@ (1) C'était la nymphe embryonnaire du Physokermès hemi- cryphus (Dalm.). Nul n'ignore que les neuf dixièmes des proverbes sont faux, malgré l’épithète de:«sagesse des: nations » dont on les décore: Ceux relatifs aux animaux — ils sont légion: — outre que la plupart ne «tiennent pas debout », re: posent sur des faits très imexacts qui révèlent de la part de leurs auteurs une grande: ignorance de la psychologie animale. Un coup d'œil sur les plus connus va nous le montrer. Prenons d'abord les Reptiles. Pourquoi dit-on qui faut avoir la prudence du serpent? Jamaïs l'un d'eux n’a été prudent quand il a senti une bonne proie à manger: S'il semble: se cacher, c'est tout simplement parce que,, de’ par sa constitution, il est forcé de ramper, et que: l’ar- deur de la lumière ou de la chaleur l’oblige à se mettre à l'ombre. D'où peut provenir aussi l'expression : avaler des couleuvres? Jamais un de ces reptiles inoffensifs ne s’est introduit dans l’'œsophage d’une personne, et, d'autre part, on a tort d'accuser les personnes médisantes d’avoir une langue de vipère, car cet animal blesse exclusivement avec ses dents venimeuses, jamais avec sa langue, la- quelle lui sert seulement à « flairer » les environs. Les Chinois disent que la queule du serpent vert, le dard de la quépe ne lancent pas un vrai poison : celui-ci ne se trouve que dans le cœur des femmes. Je ne veux pas discuter cette: dernière partie du proverbe du Céleste Empire, car il m’entrainerait trop loin et n'attirerait sans doute des épitres virulentes (c'est le cas de le dire), maïs, en ma qualité de naturaliste, je puis affirmer que le liquide des crocs de la plupart des serpents est un véritable poison, plus dangereux peut-être encore que la strychnine et l'aconitine, données comme le type des substances faï- sant passer de vie à trépas. Quant au proverbe : Si cette vipère te pique, il n'y « pas de remède chez l'apothicaire, 11 était exact autrefois, mais il ne Fest plus aujourd'hui, où les procédés de guérison des piqüres de toutes sortes de serpents venimeux sont connus. Il est non moins absurde de dire d’un homme faisant de-vains efforts : C'est le serpent qui ronge la lime, car, outre que, à ma: connaissance, on n’a jamais vu de serpent chez un ser- rurier, aucun d'eux ne ronge rien, le fer moins encore s’il est possible que toute autre chose. On accuse aussi les habitants du Nil de verser des larmes de crocodiles lorsqu'une proie leur échappe : rien n’est moins vrar, la production des larmes indiquant une sensibilité psychique d’un ordre très élevé dont l'homme presque seul est pourvu. Les Batraciens ne sont guère mieux partagés que les Reptiles sous le rapport de l'exactitude. S'il est vrai de dire d'une personne vilaine qu'elle a la laideur du cra- paud et d’une sensation répugnante qu'elle est analogue à celle qui se produirait (problématiquement, d'ailleurs), si l’on avalait un crapaud, on a tort d'affirmer qu’ n'y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud : ces deux animaux,en effet, ne sont jamais femme et mari; ce sont des espèces. distinctes, ayant toutes les deux son « cha- cun» et sa « chacune ». Le dernier entre aussi dans uw autre proverbe : Être chargé d'argent ‘comme un crapaud de: plumes, ce qui veut dire que l’on n’a pas le sou. Maïs c'est surtout les grenouilles qu'ont visé les faïseurs de proverbes : Avoir des grenouilles dans le ventre, pour exprimer sans doute que « lon n’en mène pas large » BE NATURALISTE 25 Ne pas étre cause que les grenouilles n'ont pas de queue, qui s'applique aux pauvres d'esprit; Vouloir, comme la grenouille, se faire aussi grosse que le bœuf, allusion à la fable de La Fontaine; Quiconque aime une grenouille, en faitune Diane, fait assez général par lequel les amoureux parent de toutes les qualités celles qu’ils aiment; Manger la grenouille, expression employée pour dire «enlever La caisse «et venant de ce que les tirelires ont souvent la forme d'une grenouille, la large bouche de l’animal.étant très favorable à l'introduction des pièces de monnaie. Les Poissons donnent lieu-aussi à quelques proverbes, dont le plus connu est: La sauce fait manger le poisson, ce qui est exagéré, car nombre de poissons ont fort bon goût par eux-mêmes. C’est aussi le point de vue culinaire qui fait dire : Ne savoir à quelle sauce manger le poisson, ce quiarrive souvent, les cas embarrassants abondant en effet dans la ‘vie et faisant que l’on n'est pas comme un poisson dans l'eau. On dit que les gros poissons mingent les petits, ce qui n’est vrai que pour certaines espèces, bon nombre d'autres se contentant d'insectes on de plantes. Si l’on peut dire avec assez de justesse que, lorsqu'on se trouve dans une mauvaise passe, on est comme le poisson hors de l'eau, on a tort d’accuser les per- sonnes peu bavardes, :d'éfre muettes comme. les poissons, car On connait plusieurs d’entre eux qui émettent des sons, le grondin, par exemple, qui doit son nom à celte particularité. Certaines allusions sont difficiles à saisir. Si l’on comprend qu'une chose qui finit en queue de pois- son est une chose qui ne se termine pas nettement {bien que la queue en question soit parfaitement bien déli- mitée), et que Petit poisson deviendra grand, la significa- tion des expressions : Jeune chair et vieux poisson; moitié chair, moitié poisson, n'est pas très clair. La première veut dire qu’il faut manger la chair des mammifères et des oiseaux lorsqu'ils sont jeunes, et celles des poissons quand ils sont vieux, ce qui, entre parenthèse, est discu- table. La seconde fait allusion aux personnes n’ayant - pas des idées bien arrêtées, inclinant tantôt à droite, tantôt à gauche. Les Anglais disent que : Poisson et hôte. après trois jours, ne sont bons qu'à jeter à la porte, ce qui donne de leur hospitalité une triste opinion. Les Chinois affirment que le poisson d’eau douce ne descend pas à la mer et les Espagnols, que le grand poisson vit dans les grandes eaux, ce qui n'empêche que l’on peut capturer de grands brochets dans de petits étangs, capture qui, lorsqu'on n'a que de mauvais plats à sa disposition, arrive comme marée en carême (et non, ainsi qu'on le dit souvent, comme mars en Carèême,ce qui n'a pas de sens). Les allusions particulières à chaque espèce de poissons sont assez rares. On dit : Être plat comme une sole ou une limande:; Avoir la férocité du requin; étre agité comme une torpille : Mieux vaut être la ‘tête d'un goujon que la queue d'un esturgeon (humble, on risque moins d’être mangé). Mais, c’est surtout le hareng qui est visé, grâce surtout à son odeur et à sa vente : La-caque sent toujours le hareng ; On vend au marché plus de harengs que de soles: Vivre d'un hareng; Manger comme un hareng :saur; Être serrés comme des harengs. L’anguille figure aussi honora- blement dans la galerie des proverbes, lesquels fontsur- tout allusion à la difficulté que l’on a de la temiret à la facilité avec laquelle elle sait se dissimuler : Tirer l’än- guille par la queue; NW y a quelque anguille sous roche; HChapper comme une «œnguille ; Qui prend l'anguiülle par la queue et la femme par la parole, peut bien dire qu'il ne tient avant qu'on l'égorge (ce qui est.en opposition avec l'expres- sion : muet comme un poisson); Rompre l'anguille. au genou le’est-à-dire prendre un manvais moyen pour arri- ver); Écorcher l'anguille par la queue (prendre une chose à rebours). Parmi les insectes, les mouches sont ceux auxquels les proverbes font le plus allusion : Prendre la mouche; Gober des mouches (ne pas avoir d'idées personnelles): Tuer des mouches avec des pavés (employer des moyens disproportionnés); Faire querelle sur une patte de mouche (se disputer pour des riens); Être courageux comme un homme qui a avalé des mouches (faire des fanfaronnades); A cheval maigre vont les mouches; Connaître mouche :en lait (être rusé); Commencer à sentir les mouches (commen- cer à être attaqué); Faire la mouche du coche (allusion à la fable); Tuer l'homme avec la mouche (allusion également à la fable) ; Étre tendre à la mouche (susceptible); Être une fine mouche (rusé); Être mangé des mouches (être attaqué par des mouches ennemies); Dru comme mouches (très abondant); Faire d'une mouche un éléphant (grossir déme- surément les choses); 11 suffit d'une mouche pour l'amuser (être distrait); Wange bien de mouches qui n'y voit pas (il faut être clairvoyant); En bouche close n'entre mouche (il est bon de se taire); La mouche va si souvent au lait qu’elle y demeure; On prend plus de mouches avec du miel qu'avec du vinaigre ; L'araignée mange la mouche et le lézard mange l'araignée {on se dévore les uns les autres); Qui son nez mouche ne peut prendre mouche (il faut connaitre ses défauts); Maison de terre, cheval d'herbe, ami de bouche ne valent pas une mouche; Où la quépe a passé. le moucheron demeure; Écrire des pattes de mouche. Un autre insecte cependant moins sympathique quela mouche, le pou, figure aussi dans quelques proverbes bien connus : Laid comme un pou ; Se laisser manger aux poux (vivre dans la corruption); Écorcher un pou pour en avoir la peau (être d'une rapacité sordide) : Se carrer comme un pou sur une gale (avec. une fierté .mal placée); Chercher à quelqu'un des poux dans la téte (lui trouver à” toute force des défectuosités); Il trouverait des poux sur la téte d'un chauve (même signification que le précédent); Être comme un pou entre deux ongles (être entre deux dangers également menaçants); Chanter pouilles (se dire des injures). À côté du pou, on serait étonné de ne pas rencontrer sa commère la puce : Avoir ia puce à l'oreille (avoir des soupcons); N'avoir:pas le temps de chercher ses puces ; Ne pas laisser de dormir pour les puces (ne pas se faire de bile quand il n'y a pas lieu); Qui dort bien, puce ne sent; Mesurer des sauts de nuce (s'attacher à des riens); Une puce qui naît le matin est grand'mère à midi (on exagère les faits rapidement) ; À Za Saint-Luce, les jours croissent du saut d'une puce (à partir du 13 décembre, les jours dimi- nuent encore, le proverbe est donc inexact). Passons maintenant aux oiseaux. Les plus « prover- biaux » sont les coqs à la fierté bien connue et'au coco- rico retentissant, les poules, si bonnes mères, les poulets si gentils. Voici d’abord pour le coq : Coq chante ou non- viendra le jour ; Être fier comme un coq ; Être le coq lu village ; Heureux comme un coq en pâte (c'est-à-dire abon- damment nourri de pâtée et mon mis en pâté, ce qui constituerait un sort non :digne d'envie); Se regarder comme deux cogs ; Faire des cogys-à-l'üne (tenir des propos sans raison). Et pour la poule : Cem'est pus à lu poule à.chanter devant rien du tout; ressemble aux anguilles de Melun, il-crie | Le coq ; Quand la poule veut chanter comme le coq, il fuut 26 LE NATURALISTE lui couper la gorge (on n’est pas féministe en Perse, pays d'où nous vient ce proverbe); Avoir un cœur de poule (n'avoir pas d'audace); N’étre qu'une poule mouillée; Qui naîl poule aime à gratter ; Qui suit les poules apprend à gratter; Les poules pondent par le bec (il faut qu’elles mangent bien pour avoir des œufs); Faire pondre la poule (tirer d’une chose tous les avantages que l’on peut en espérer); Être une poule à plumes (facile à exploiter) ; étre une poule qui a couvé des œufs de canne (être ahuri, comme la poule qui voit ses jeunes canards aller à l’eau); Tuer la poule aux œufs d'or; A la pondeuse d’être couveuse (les femmes doivent allaiter leurs enfants) ; La poule du voisin nous paraît une oie; Poule et femme qui s'écartent de la maison se perdent ; Pouvoir mettre la poule au pot (ne pas être dans la misère) ; Étre le fils de la poule blanche (nager dans le bonheur). Voici, d’après M. Charles Rozan, l'origine de ce proverbe obscur. Il a pour point de départ une anecdote racontée par Suétone au début de la vie de Galba. Un jour que Livie, peu de temps après son mariage avec Auguste, allait visiter sa maison de plai- sance aux environs de Véies, une aigle laissa tomber du haut des airs, sur son sein, une poule blanche vivante qui tenait en son bec un rameau de laurier, accident fort singulier que les augures regardèrent comme un pré- sage merveilleux. Aussi, l'heureuse poule fut-elle prise en affection par l'impératrice et révérée à Rome à l’égal des poulets sacrés. Dès lors, elle n'eut plus à craindre les serres d'aucun oiseau ravisseur, et elle pondit tranquille- ment ses œufs d’où l’on vit éclore une quantité de jolis poussins qui furent élevés avec soin daus une belle ferme à laquelle on donne le nom de Villa ad gallinas. C’est ce qui fit dire à Juvénal dans sa satire XIIT « Penses-tu, homme amusant par ta simplicité, qu’on doive t'excepter de la loi commune parce que-tu es le fils de la poule blanche, et nous autres de vils poussins, sor- is d'œufs malheureux ! » Et à Régnier, dans sa Qi IT, à M. le marquis de Couvres : Du siècle des mignons, fils de la poule blanché, IIS tiennent à leur gré la fortune en la manche ; En crédit eslevez, ils disposent de tout Et n'entreprennent rien qu’ils n’en viennent à bout. Sans quitter la basse-cour, nous rencontrons encore d’autres oiseaux dignes ide figurer dans notre galerie. D'abord l'oie, auquel sa Pays OnOmIe niaise a fait attri- buer une grande bêtise, alors qu’en réalité elle est pleine d’astuce : Étre béte comme une oie ; Se conduire comme une oie; Faire des contes de la mère l'Oie; Il est bon de garder les oies en mue ; Si tous les fuus portaient un bonnet blanc, nous ressemblerions à un troupeau d’oies ; En étre toujours à la petite oie (ne pas encore avoir réussi à char- mer une personne que l’on aime); Qui a plumé l’oie du roi, cent ans après il en rend la plume (on expie toujours le mal fait à plus fort que soi) ; Avoir lu vigilance des oies du Capitole ; L'oie, méme pendant qu'elle marche, promène ses yeux de tous côtés; Avoir la beauté des oies du père Philippe (allusion au conte de La Fontaine, imité de Boccace). À côté de l’oie, on serait étonné deïne pas rencontrer le canard : Vendre un canard à moitié (tromper les gens, origine sans doute du « canard », des journaux); Plonger comme un canard (savoir se tirer des affaires les plus embrouillées) ; Menacer le brave de la mort, c'est menacer le canard de la rivière. Du cygne, on dit : C’est le chant du cygne ; Blanc comme cygne ‘qui casse des noïx (?); On ne voit cygne noir non plus que neige noire (ce qui est faux, ainsi qu'on peut le voir dans n’importe quel jardin 200losi ane). fe dindon est plus riche en proverbes (Être colère comme un dindon ; Être une } grande dinde; Aller garder les dindons (faire une besogne indigne de soi) ; (Ëtre le dindon de la fable), de même que le pigeon (Étre un pigeon bon à plumer; N'avoir pas plusfide fiel qu'un pigeon; Il ne faut pas laisser de semer par crainte des pigeons; Avoir un cœur de pigeon; Étre logés comme des pigeons ; Il n’est vol que de pigeon ; On ne peut faire d'une colombe un épervier : Etre la colombe de l'arche : Craignez la colère de la colombe), et le paon (Les femmes sont comme les paons dont les plumes deviennent plus belles en vieillis- sant ; Se parer des plumes du paon ; Faire la roue comme le paon ; Étre glorieux comme un paon; Pousser des cris de paon; Être comme le paon qui crie en voyant ses pieds). D’assez nombreux oiseaux sauvages figurent dans les proverbes. Nous nous contenterons de citer l'aigle (Ëtre un aigle), l’alouette (se laisser prendre au miroir comme une alouette), l’étourneau (se conduire comme un étourneau), la linotte (avoir une tête de linotte), la fauvette (avoir un gosier de fauvette}, le hibou (vivre en hibou); la chouette “(étre larron comme une chouette); le merle et la grive (faute de grives, on mange des merles); le moineau (£irer «a poudre aux moineaux) : l'épervier (mieux vaut petit métier que ne fait épervier); la pie (trouver la pie au nid); la corneille (y aller comme une corneille qui abat des noix) ; le pinson (étre gai comme pinson); l’hirondelle (libre comme l'hirondelle) ; le rossignol (chanter comme un rossi- gnol): le serin (étre béte comme un serin);le corbeau (nourris un corbeau il te crèvera l'œil). Ce dernier, d’ail- leurs, prend place aussi dans plusieurs proverbes turcs (avant que le corbeau ait atteint la perdrix, elle aura oublié son chemin), Hindou (Le corbeau est le paria des animaux), Chinois (partout les corbeaux sont noirs) et Russes (vieux corbeau ne croasse pas à faux). Pour terminer cet article, il nous faudrait parler des mammifères cités dans les proverbes, mais cela nous entrainerait au-delà des limites permises : ils sont trop! VICTOR DE CLÈVES. LA VIE ARTIFICILLLE Il n’est bruit que des découvertes de Leduc de Nantes, Ce savant fabrique des apparences de végétaux qui poussent! Voici comment il s’y prend : En semant dans des solutions de gélatine des gouttes d’une solution de ferro-cyanure de potassium, il ôbtient un tissu cellulaire ; chaque cellule a sa membrane d’en- veloppe, son protoplasma, son noyau. Il produit à volonté toutes les formes cellulaires : il obtient les cel- lules liquides à prolongements ciliaires. Il reproduit les diverses figures de la kariokinèse, dans leur ordre régulier, avec leurs aspects successifs chromosomes, aster, cordon, spirèmes, plan équatorial, bandes chromatiques, ete., rien n’y manque. Plus fort encore : il fabrique des granules de sulfate de cuivre et de sucre, il les sème dans un liquide conte- nant du ferro-cyanure de potassium, du chlorure de LE NATURALISTE sodium et de la gélatine, le igramule rs’entoure d'une membrane de ferro-cyanure de cuivre, perméable à l’eau et aux ions, mais imperméable au sucre; celui-ci produit à l'intérieur un appel d’eau, et la cellule germe, puis grandit ; elle émet des tiges qui poussent verticalement et atteignent jusqu'à 30 centimètres de haut: parfois poussent des feuilles latérales; les tiges portent des organes tenminaux en forme de boules, chapeaux, pines, vrilles, chatons. Lie produit de la croissance, qui -a l'aspect d’une plante, peut avoir plusieurs centaines de fois le volume de la graine initiale. La substance pour ‘grandir et grossir est empruntée au milieu de culture; 1l ya donc nutrition par intussusception. Il existe un appareil circulatoire dans lequel les sucs s'élèvent jusqu'à 30 centimètres de hauteur. Ces trois fonctions, nutrition par intussusception, croissance el organisation, caractéristiques de la vie, se trouvent ainsi réalisées par les forces physiques. Les croissances des cellules artificielles sont très sensibles à tous les exci- tants; elles cicatrisent leurs blessures; lorsqu'une tige est brisée avant l'achèvement de la croissance, la crois- sance recommence. Une seule fonction reste à réaliser pour achever la synthèse de la vie : la reproduction en série. M. Leduc espère bientôt la trouver. La cause de ces merveilles? Tout simplement les phé- nomènes d'osmose. les êtres vivants sont formés de cristalloides et de colloïdes à divers degrés de concentra- tion. Dans un liquide, tout point de concentration est un pôle positif de diffusion, tout point de solution moins forte est un pôle négatif. D'où formation de courants, manifestation de forces, l'apparence de la vie, en un mot. Nous disons apparence, car les êtres vivants ne sont pas construits avec des matériaux aussi simples. Il fau- -drait trouver la synthèse du protoplasme et semer cette dernière substance dans un milieu favorable. Nous pouvons, grâce à ces recherches, imaginer l'ori- gine de la vie. Pasteur, en montrant que les microbes ne naissent pas dans les infusions de foin, n’aväit pas tranché, quoi qu'on en ai dit, cette question. Elle paraissait s1 insoluble, que quelques savants avaient imaginé que les premiers organismes nous étaient tombés du ciel avec des aérohthes! Ce qui était reculer le problème et non le résoudre. À un moment donné, la vie a pu s'élaborer au sein des mers, quand la température était élevée et les phéno- mènes électriques intenses. Les mers actuelles, comme les animaux, sont des solutions de cristalloïdes et de colloïdes. C’est dans leur étude que l’on doit découvrir la nature de la vie. Telles sont les idées que M. Leduc infère de ses découvertes. Il à rencontré un contradicteur éminent dans la personne du botaniste M. Gaston Bonnier. Un Allemand, Traube, avait déjà en 1865 réalisé ces ingé- nieuses arborescences; mais il n'avait jamais songé à les assimiler à des organismes vivants; ce m’était pour Jui qu'un jeu amusant comparable aux arborescences du givre. Mais ces dernières se font par cristallisations extérieures qui viennent s’accoler à un cristal primitif. Les arborescences de Traube et de Leduc se font par croissance de dedans en dehors. D'autre part les cel- lules de Leduc prennent toutes les formes des cellules vivantes voire les prolongements ciliaires; elles repro- duisent les figures kariokinétiques, ée qui est capital, re] = On est donc en droit de es comparer; sinon de les assimiler à des-cellules vivantes, F, REGNAULT. CHRONIQUE & NOUVELGES L'autruche dans la civilisation égyptienne. — L'appétence chimique ‘des plantes, — Les causes du volcanisme. — Une station biologique dans les régions polaires. — La constitution et la saccharification de l'amidon. Les bizarreries d’attitude et de mœurs des autruches, qui, de nos jours, inspirent si souvent le crayon des cari- caturistes, ont aussi vivement frappé l’esprit des anciens, faciles ailleurs à s'étonner de tout. Aussi, sa plume Joue-t-elle un rôle important comme emblème et comme ornement, dans la vallée du Nil. M. P. Hippolyte-Boussac a, sur cette question, recueilli de nombreux documents que nous allons résumer. Suivant Horapollon, les Égyptiens représentaient par une plume d’autruche l’homme qui rend équitablement la Justice à tout le monde, parce que, dit-il, cet oiseau est le seul dont les plumes soient égales, ce que, d’ailleurs, Buffon devait répéter ultérieurement. Dans l'écriture hiéroglyphique, la plume d’autruche a deux valeurs phonétiques dilférentes, mad et shou. La première sert à écrire le mot vérité, mais, par suite d'un enchainement d'idées propre à la philosophie égyp- tienne, mad signifiant aussi justice, la plume d’autruche était l'emblème de Ma, déesse de la Vérité et de la Jus- tice. On la voit quelquefois représentée par une plume d’autruche, tenant lieu de tête sur un corps féminin; le plus souvent, elle apparait sous les traïts d’une femme élégante vêtue d’une étroite tunique, le chef orné de la plume d’autruche, les bras, les chevilles cerclés de bra- celets, portant d’une main le signe de la vie et de l’autre le sceptre. Symbole, à la fois de vérité et de justice, Mañ était double, il y en avait done deux, souvent placées côte à côte et munies parfois de longues ailes aux écla- tantes diaprures. La tête toujours surmontée de la plume, Maû est aussi montrée accroupie et parfois les yeux bandés. C’est habituellement dans cette attitude que les souverains en font hommage aux différentes divinités du panthéon pharaon. Une figurine semblable, en pierres précieuses, était suspendue à ia chaîne d’or portée par le président du tribunal égyptien, et c'est au moment où il se parait de cet emblème que commencaient les plaidoyers. Compagne d'Osiris dans l’autre monde, c'est Maà qui, sous sa double forme de vérité et de justice, recevait les âmes à l'entrée de l’Amenti, cherchant à les rassurer, les exhortant à avoir confiance. En chassant les ténèbres, la lumière exprime le triomphe du bien sur le mal et per- met à Dieu, source de toute vérité, de la communiquer à la matière inerte. À ce titre, sous le nom de shou, a plume d’autruche sert à désigner le dieu Shou, personni- fication de la lumière vibrante du soleil ; au$si voyvons- nous cette ‘livinité, la tête habituellement ornée d’une ou de plusieurs plumes d’autruche., Shou représentait encore la bienfaisaute brise perpétuellement en lutte contre les vents embrasés du désert. Voila pourquoi, à la voûte des temples, sont figurés des vautours agitant en cadence des plumes d'’autruche pour éloigner les iufluences malignes. Evoquant à la fois des idées de splendeur, de lumière, de vérité, de justice, la plume d’autruche fut surtout l'emblème de l’Etre suprême, unique, possédant seul la vérité. « Ne regarde comme vrai que l'Eternel et de juste, dit Hermès Trismégiste, l’homme n'est pas tou- jours, done il n’est pas vrai, l'homme n'est qu’apparence, et l'apparence est le suprême mensonge. Quelle est la vérité première! Celui qui est un et un seul. » En vertu de ces maximes, on voit fréquemment les dieux coiffés d’une ou de plusieurs plumes d’autruche; mais la double plume est spécialement le caractère distinctif d'Ammon- Ra, d’Osiris et de Nowré-Toum, le maitre des enchan- tements. Les souverains arboraient aussi la plume d’au- truche pour l'accomplissemeut de certains rites. Ce sym- bole, souvent conçu en émaux cloisonnés, constituait parfois un beau travail d’orfèvrerie. Le sceptre d'or de Nowré-Toum, porté dévotement par les pontifes dans la pauéavrie funèbre de Ptha-Sokharis, était formé de deux plumes d’autruche émergeant d'un lotus épañoui. Alfiu de nous rendre compte des différents aspects de la plume d’autruche, dans son rôle symboliaue, dit M. Hippolyte-Boussac, descendons un instant aux enfers et, pénétrant dans la grande salle de Vérité, où se fait la pesée des âmes, assistons à un jugement d'Osiris. Au fond d'uue noire galerie, sous un naos dressé contre le mur faisant face à l'entrée, siège Oun-Nefer (lEtre bon, l’un des noms d'Osiris), le puissant dieu des morts, maitre de l'Eteruité. Coiffé de Patef accoté des plumes de lumière, il est revêtu d'une cuirasse d’airain hérissée d'imbrications couleur de feu. Sa face, d'une immobilité extrème, est animée par léclat de ses yeux, qui, pareils à des charbons ardents, brillent dans leurs orbites. Une barbe soyeuse orne son menton, et, dans ses. mains, le flagellum et le pedum attestent sa puissance. Mais, chose merveilleuse, incroyable mystère, à prodige! tout ici est plongé dans la nuit la plus profonde, mais si grande est la sagesse du seigneur de justice, qu'émanant de son être en nombreux rayonnements, elle illumine l'Amenti de lueurs phosphorescentes. En avant du taber- nacle, s'élève un autel d'or sur lequel, pêle-mèêle, sont jetés des pains, des viandes, des grenades, de l’encens embrasé et des lotus en fleurs. Vient ensuite, la gueule béante, une bê'e monstrueuse tenant à la fois du croco- dile, du lion et de l’hippopotame; c'est la bête de l’'Amenti, la Dévorante de l'enfer. Son rôle consiste à dévorer les mânes, criminels ennemis d'Osiris. Chaque fois qu'apparait une âme dans le sombre séjour, croyant voir une proie assurée, elle pousse un rugissement telle- meut effroyable, qu'il n’y a point de terreur plus grande que l'appréhension d'entendre à nouveau cette voie d'épouvante, . Tel est l'aspect de ce prétoire où, depuis l'origine des mondes, se tiennent en permanence les assises infernales. C'est là que, sous sa forme corporelle et pressant contre son cœur la plume d'autruche, l’âme est introduite par les deux Ma. Indépendamment de son rûle symbolique, la plume d’autruche servait aux plus divers usages. Montée en chasse-mouches, elle était un signe distinctif des princes de la maison royale et des hauts dignitaires. Elle servait à confectionner des éventails, des lambrequins courant autour du parasol du monaïque; des panaches flottant sur la tête de ses chevaux, nous Ja trouvons surtout fréquemment employée comine accessoire de coiffure ; combinée avec la perruque bleue ou noire, dont les Egyptiens se couvraient la tête, elle constituait pour eux un embellissement d'une élégance rare. Les œufs d’autruches, colorés en bleu ou laissés dans leur ton naturel, furent aussi maintes fois employés, surtout dans les sanctuaires, Comme accessoire ornemen- tal. Disposés en guirlande où ea longs chapelets, on les voit fréquemment reler entre elles les élégantes colon- nettes supportant le couronnement des tabernacles (ori- gine probable des oves de l'architecture grecque). De nos jours encore, dans les églises coptes, affectés à un usage analogue, ils entourent, percés de part en part, les lourds cordons de soie auxquels sont suspendues les lampes de 28 LE NATURALISTE vermeil ou autres luminaires qui, nuit et jour, brülent devant l'autel. x * # Dans une étude sur l’appétence chimique, MM. Gillot et Château remarquent avec raison que, si, comme on le dit souvent, la chaux présente en géo-botanique une influence prépondérante, et s’il y a lieu de conserver la nomenclature des espèces calcicoles et calcifuges, on doit bien se garder de méconnaitre l'importance d'autres éléments chimiques du sol: arable, indispensables égale- ment à la vie de la plante, mais pour le dosage desquels nous sommes moins bien renseignés et moins bien outillés, en particulier le phosphore, la potasse, la soude, la magnésie, etc. Tous les agronomes savent que la pré- dominance des graminées indique, en général, la pau- vreté du sol en potasse, tandis que les légumineuses, trèfle, minette, sainfoin, etc., le tabac, la pomme de terre, réussissent surtout dans les sols à la fois riches en chaux et en potasse. Schlæssing a démontré que le tabac renferme dans ses cendres, plus ou moins de potasse, suivant les terrains, et brüle plus ou moins bien suivant la proportion de cette base; de sorte qu'on pour- rait, en fumant une pipe, reconnaitre le sol] qui à produit le tabac! La digitale pouprée semble aussi appétante pour la potasse que répulsive de la chaux : c'est une espèce kaliphile en même temps que calcifuge; d’où sa présence dans les terrains primitifs, où les roches ren- ferment, dans leurs silicates constitutifs, un stock énorme de potasse, dont quelques millionièmes en disso- lution suffisent, d’après Schlæssine, pour influencer la végétation. Les récentes analyses des terres ou limons par l'acide fluorhydrique ont permis à M. Proost de déceler, dans des sols qui en paraissent dépourvus, des quantités de potasse méconnues, et que, cependant, la présence de certaines plantes kaliphiles, en végétation exubérante, pouvaient faire soupconner, en dehors de toute analyse chimique. Il serait donc à désirer qu'on pût procéder, à l'égard des différentes bases alcalino-ter- reuses du sol et de leurs rapports avec les espèces végé- tales, avec autant de précision que pour Ja chaux, qui conserve, en attendant, toute sa valeur géo-phytique, sur- tout au point de vue de l'analyse physiologique, ou analyse du sol par les plantes. HENRI COUPIN. LIVRES D'OCCASION : A VENDRE Chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS Apaxson. Histoire naturelle du Sénégal. Coquillages. A'volrelravepl Paris AGENTS 8 » Berce. Histoire naturelle de la France. Pap:llons. 26 pl: col Heplimoire lAVOLEICar. MAMAN DB 4 50 Borrarr. Manuel d'entomologie ou Histoire naturelle des Insectes. 2 vol. cart. Paris, 1828............. AE) Boxnier (Gaston). Les Plantes des Champs et des Bois. 873 fig., 30 pl. dont 8 en coul., 1 vol. rel. Paris, 1887.. 12 50 BourGuienar. Malacologie terrestre et fiuviatile de 1a Bretagne: vol. br., 2 pl.-Paris, 1860... 02501 6 50 Boureuiexar. Mélanidées du lac Nyassa, 1 vol. br., 2 pl. JUIN AS SOEUR PE LAS ere sen ee END ARE RE Se 1 50 Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 99° ANNÉE 46 FFBAQ0] LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles $ III. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX POURVUS D'’AILES Trois classes seulement nous présentent, à l’époque ac- tuelle, des animaux doués réellement de la faculté de voler: ce sont les Insectes, les Oiseaux et les Mammi- fères. Les Reptiles en ont également possédé autrefois (Ptérodactyles), mais ces derniers sont éteints depuis long- temps. Quant aux Poissons et aux Crustacés « volants », ces animaux peuvent, 1l est vrai, se soutenir quelque temps dans l'air, mais ce qu’on appelle « leurs ailes » sont plutôt des parachutes, analogues à ceux des Ecureuils volants, que de véritables ailes, et des organes aussi faibles n’ont pu avoir aucune influence sur leur distribu- tion géographique. Il n’en est pas de même lorsqu'il s’agit des trois classes que nous avons nommées tout d’abord, Insectes. — Les ailes des Insectes ont une toute autre origine que celles des Vertébrés : chez ceux-ci, c’est une des paires de membres qui s’est modifiée pour le vol: chez les Insectes, ce sont des expansions du squelette externe, mues par des muscles robustes, mais tout à fait dis-, tinctes des trois paires de pattes que possèdent les Hexa- podes. En parlant des Insectes d'eau douce et de leurs larves, nous avons montré plus haut que, très probable- ment, les ailes de ces Arthropodes avaient leur origine dans les branchies trachéennes, étalées en forme de rame, que possèdent encore les larves des Ephemeridæ, et dont les Perlidæ conservent des traces sous leur forme d'adulte. Quoi qu'il en soit, ce sont là des organes de vol excessivement puissants chez les types où ils atteignent toute leur perfection. C'est dans les ordres des Diptères, des Hyménoptères, des Orthoptères et des Lépidoptères que cette perfection est assez grande pour permettre de lointains voyages; chez les Coléoptères, au contraire, les ailes semblent en voie de régression et beaucoup de types de cette famille les ont complètement atrophiées. En outre, la nécessité, où sont tous les Insectes à métamorphoses complètes, de passer la première partie de leur vie sous forme de larve privée d'ailes a singulièrement restreint leur mode de dispersion : beaucoup restent attachés à une seule espèce de plante, sur laquelle vivent leurs larves, et ne se trou- vent que là où végète cette plante. Au contraire, les In- sectes à larves actives (métamorphose incomplète), que ces larves soient aquatiques ou terrestres, ont des habi- tudes plus vagabondes, et c'est parmi eux que l’on trouve les espèces qui opèrent les plus longues migrations (Or- thoptères). Nous prendrons comme exemple cet ordre et -celui des Lépidoptères, insectes à métamorphoses com- plètes, mais qui émigrent également à de grandes dis- tances. (4) Voir le n° 45$ du Naturalisle et suivants. 2% SÉRIE — N°417S 1 FÉVRIER 1907 Les Orthoptères (Sauterelles) semblent au premier abord assez mal organisés pour un vol soutenu, si l’on en juge d'après ceux que l’on voit s'élancer devant soi quand on chemine dans une prairie où ces animaux abondent. Mais cette.famille renferme le Criquet voyageur (Pachyptilus migratorius), que ces migrations si redoutées ont rendu célèbre en prouvant la puissance et la longue durée de son vol, qui lui permet de franchir les Océans. DARWIN en a capturé un à 593 kilomètres de la côte d'Afrique. Il ajoute : « Le rév. R. T. Lowe a informé sir Ch. Lyell qu'en novembre 1844 des essaims de Sau- terelles ont envahi l’ile de Madère. Elles étaient en quan- tités innombrables, aussi serrées que les flocons dans les grandes tourmentes de neige, et s'étendaient en l'air aussi loin qu'on pouvait voir avec un télescope... Elles disparurent ensuite aussi subitement qu'elles étaient venues. » KOPPEN a tracé l'aire de dispersion du Pa- chyptilus migratorius. Sur la carte, elle forme un vaste parallélogramme allant d’une part des iles Acores (1) à la côte de Mozambique et de l’autre du Japon à la Nou- velle-Zélande, borné au Nord par le centre de l'Eurasie, au Sud par une ligne allant de l'ile Maurice à l'Australie centrale, Mais cette espèce voyageuse et quelques autres semblent faire exception dans cet ordre dont la distribu- üon géographique ressemble beaucoup plus à celle des Coléoptères (2) qu’à celle des Lépidoptères ; en d’autres termes elle est celle d'animaux terrestres. La paléontologie de cet ordre ne nous apprend rien de nouveau, Les Criquets (Acridiidæ) ne sont pas connus avec certitude à l’état fossile, mais des groupes vaisins (Truxa- lidæ) sont représentés dans le Tertiaire d'Europe. Les Libellules (Odonates), dont nous avons déjà parlé, sont considérées comme se rattachant à l’ordre des Orthoptères sous le nom de Pseudonévroptères. Nous avons montré (3) que, si la famille est cosmopolite, et si l'on signale de temps en temps des migrations par bandes nombreuses, les groupes secondaires n’en sont pas moins soumis aux lois générales de la géographie zoologique, exactement comme les animaux terrestres et ceux d’eau douce : ainsi les Agrioninæ seuls sont réelle- ment cosmopolites; mais les Libellulinæ et les Æschinæ manquent en Polynésie et à la Nouvelle-Zélande et ces derniers à Madagascar, où ils semblent remplacés par des Cordulinæ. Les Calopleryginæ manquent à Madagascar et dans toute la région Australienne., On peut citer Macro- mia splendens comme une espèce des régions équatoriales qui s’égare jusqu'en Europe, et le genre Tachopteryæ parce qu'il relie le Japon à l'Amérique du Nord. À part ces quelques exceptions, les genres et les espèces sem- blent étroitement cantonnés dans la région où leurs larves aquatiques vivent dans les eaux douces, et, quelle que soit la puissance de l'aile chez ces Insectes, on ne connaît pas d'espèces cosmopolites. Lépidoptères. —- D'après les recherches de Staudinger et de G. Koch, la distribution géographique des Papillons diurnes présente quelques rapports avec celle des Oiseaux dont nous parlerons bientôt. On sait que ces Insectes aux ailes brillantes sont sujets à des migrations qui dif- férent de celles des Oiseaux en ce qu'elles ne sont jamais (1) Situées environ à moitié de la distance entre l'Espagne et Terre-Neuve. (2) Trouessarr. La Géographie Zoologique, 1890, p. 271. (3) Trouessart. La Géographie Zoologique, 1890, p. 275. 30 LE NATURALISTE périodiques, ni régulières, mais se produisent, à des in- tervalles très variables, sous l'influence de causes encore peu connues. Celles de la Vanesse du chardon (Vanessa cardui) ont souvent été observées en France, au prin- temps (juin), notamment dans les années 1827, 1851, 1879. Ces Papillons volent en véritables nuées comme les Cri- quets voyageurs, se dirigeant du Sud au Nord. Il semble bien établi qu’ils viennent d'Afrique. M. CROZET-NOYER, en 1879, les a vus arriver sur les rivages de la Méditer- ranée, entre Saint-Raphaël et Agay (Var). On pouvait distinguer deux courants, l’un venant sans doute d'Afrique par Carthagène et Valence et se dirigeant vers l'Ouest de la France, l’autre suivant la Sardaigne, la Corse et l'Est du même pays. Un autre observateur, M. BONNEFOY, les a observés en mer, voyageant isolément, mais d’un vol rapide et régulier et suivant tous la même direction. Comme conséquence de ces migrations, On constate que la Vanessa cardui est cosmopolite. La dispersion des Lépidoptères, d’ailleurs, peutse faire également, comme celle d’autres insectes phytophages, sous forme de larve (chenille), et l'Homme y contribue puissamment en transportant dans tous les pays qu'il co- lonise, les arbres fruitiers et les légumes qui servent à sa nourriture. C’est ainsi que la Piéride du Chou (Pieris brassicæ) est devenue à peu près cosmopolite. Le grand Paon de Nuit (Saturnia piri), commun aujourd'hui en France et dont la chenille vit sur le Pommier et le Poirier, n’est pas originaire de notre pays; il a été introduit d'Amérique. Plus récemment on a pu voir un autre très grand Papillon crépusculaire exotique, l’'Attacus cynthia, originaire du Japon, voltigersur les boulevards de Paris (1); le fait n'a rien de surprenant depuis que l'Ailante ou « Vernis du Japon » (Ailantus glandulosa) a été importé en Europe où il s’est rapidement acclimaté dans les jar- dins et les promenades : or, la chenille de l’Attacus se nourrit des feuilles de cet arbre. G. Koc, d'après l’étude des Lépidoptères, n'’admet que trois grandes régions : 1° La région Européenne qui correspond à la région Holarctique augmentée de l'Afrique et s'étend ainsi de l'Amérique du Nord à Madagascar; 20 la région Indienne qui comprend le Sud de PAsie, la Malaisie, l'Australie et la Polynésie jusqu'a la Nouvelle- Zélande ; 3° enfin la région Américaine, qui correspond à la région Néotropicale de WALLACE. On voit, d'après cela, que la région Australienne, si distincte pour ses Vertébrés, et surtout ses Mammifères, n’était pas dis- tincte de l'Asie à l’époque géologique où s’est développé le groupe des Lépidoptères, tandis que la région Néotro- picale (Amérique du Sud) avait déjà la même importance que de nos jours. Les Lépidoptères fossiles sont assez rares et ne sont bien connus qu'à partir du Tertiaire. Les Papillons noc- turnes et crépusculaires, qui datent du Jurassique, semblent avoir précédé les diurnes; mais leur distribu- tion dans les couches géologiques où ils sont clairsemés ne nous apprendrait rien sur les rapports des faunes anciennes avec la faune actuelle. Oiseaux. — La distribution géographique des Oiseaux a été mieux étudiée que celle des groupes précédents, et nous verrons qu'elle présente beaucoup plus d'intérêt au point de vue qui nous occupe ici. Les Oiseaux sont les êtres ailés par excellence, et certains d’entre eux, les (1) L'auteur de ces lignes a constaté le fait sur le boulevard Poissunnière, il y a quelques années. Martinets, les Hirondelles et les Pigeons, par- exemple, sont doués d’un vol rapide et soutenu qui a dû, certaine- ment, avoir une grande influence sur leur dispersion à la surface du globe. Aussi les Cypselidæ, les Hirundinidæ et les Columbidæ sont-ils, — en tant que familles, — cos- mopolites; mais lorsqu'on examine les choses de plus près, on est surpris de voir combien peu de génres et d'espèces sont réellement disséminés sur toute la surface du globe, et ce ne sont même pas toujours les types les mieux doués sous le rapport de l'aile qui sont les plus répandus. C’est ainsi que notre Chouette (Strir flammea), qui est, sinon sub-cosmopolite, du moins représentée dans toutes les régions par des espèces ou variétés très voisines, n'est certainement pas un Oiseau de haut vol. Si l’on se contente de faire l’étude des groupes natu- rels, on constate que, sur environ 412 familles, entre lesquelles on divise actuellement la classe des Oiseaux, il n’y en a pas plus de 40 qui puissent être considérées comme cosmopolites; et si l’on met à part les Échassiers et les Palmipèdes (types essentiellement migrateurs), on trouvera que, sur 77 familles, il n’y en a que 13 au plus qui soient réellement répandues dans toutes les régions z0ologiques; ce sont les Falconidæ, Strigidæ, Cuculidæ, Alcedinidæ, Caprimulgidæ, Cypselidæ, Hirundi- nidæ, Corvidæ, Motacillidæ, Alandidæ. Paridæ, Turdidæ et Columbidæ. On peut ajouter les Fringillidæ, si l'on admet que les Ploceidæ n'en constituent qu’une sous-famille. . L'étude des migrations qui sont la règle, chez les Echassiers, les Palmipèdes, et beaucoup de Passereaux insectivores, nous montre que ces longs voyages ne suflisent pas pour faire d'un Oiseau une espèce cosmopo- lite. En effet, la migration s'opère toujours sensiblement dans le sens du méridien, c’est-à-dire du Nord au Sud ou vice versa s'il s’agit d’une espèce nichant dans l’hé- misphère austral, Elle est toujours causée par le besoin de nourriture, et il est facile de constater que les Oiseaux granivores y sont beaucoup moins sujets que les insecti- vores. Ceux-ci se rapprochent, en hiver, des régions in- tertropicales où la saison des pluies fait éclore les insectes qui disparaissent dès les premiers froids, dans nos régions tempérées. C’est pourquoi beaucoup d'es- pèces insectivores, qui émigrent après avoir niché dans le Nord de l’Europe, sont sédentaires dans la sous-région méditerranéenne où l'hiver plus doux leur offre, en tout temps, une nourriture abondante. Quant aux espèces qui sont propres aux régions intertropicales, elles n’é- migrent pas, où ne font que de courts voyages de la plaine à la forêt ou de la plaine à la montagne; elles ne passent que bien rarement d’une région à l’autre. Cette question des migrations annuelles constitue, pour les naturalistes, un problème dont on s’est déjà beaucoup occupé (1), mais qui n’a pas encore reçu une solution complète. On considère généralement, comme la véritable patrie d’un oiseau, le pays où il niche. Mais cette assertion n’est pas toujours exacte, et nous trouvons ici des faits analogues à ceux que nous avons signalés chez les Otaries du Nord-Pacifique (p. 223, col. 2). D'après M. H. SEEBOHM (2), dont la compétence en ornithologie est si grande, le cas de lHirondelle de la (1) Voyez notamment : H. Sessouu. The Geographical Distri- bution of the Family Charadriidæ, London, 1887. — G.Mar- roreLur, Le Mute regressive degli Uccelli Migranuti (Atti Soc. Ital. di Sc. Natur., Milano, 1892). (2) H. Sezsoam, loc. cit., p. 33-50 et passim. LE NATURALISTE 31 Nouvelle-Zélande (Petrochelidon nigricans) dont nous avons parlé (p. 415, col. 1) serait précisément l'inverse de ce que nous avions supposé : en nichant sur ce petit continent austral, cette espèce serait dans sa véritable patrie, et ce sont nos Hirondelles d'Europe qui auraient changé, bout pour bout, l'orientation de leur migration annuelle. D'après cet auteur, la famille des Hirundinidæ est ori- ginaire de l’hémisphère austral. En fait, si l'on passe en revue les 90 espèces dont se compose cette famille, on constate que la grande majorité est originaire des régions Ethiopienne, Orientale et Néotropicale; quatre ou cinq espèces au plus sont des régions Paléarctique et Néarc- tique. Dans le seul genre Hirundo, restreint par les modernes à 27 espèces, 16 nichent dans la région Éthio- pienne, 2 à la fois dans les régions Éthiopienne et Orien- tale; 2 sont Orientales et Paléarctiques; 1 Orientale et Australienne ; 2 Australiennes; 2 Néotropicales; 1 seule enfin est commune aux régions Éthiopienne, Néarctique et Paléarctique. Ces faits semblent démonstratifs, mais ils semblent indiquer une origine intertropicale plutôt qu'une origine australe, et c'est la région Éthiopienne que l’on peut désigner comme le centre de dispersion du genre Hirundo. Comme nous l’avons dit, la migration se fait, à part de rares exceptions, sensiblement dans le sens du méri- dien, qui est la ligne la plus courte pour passer rapide- ment d'un climat à un autre; cependant, les lignes de migration s’entrecroisent quelquefois ou sont fortement obliques par rapport aux méridiens qu’elles traversent. Aiïnsi, un petit Pluvier, l’'Eudromias morinellus, qui niche dans tout le Nord de l'Eurasie, de l'Atlantique au Paci- fique (mais non au Japon), à conservé ses quartiers d'hiver en Afrique, où se rendent même les individus qui ont passé l’été dans la Sibérie orientale; SEEBOHM suppose que l'introduction de l'espèce dans l'Asie septen- trionale esx de date récente. _ Par contre il est bien rare qu’une espèce traverse volontairement de grands Océans, tels que l'Atlantique et le Pacifique. On sait que les violentes tempêtes poussent quelquefois sur nos côtes certaines espèces américaines; aucune d’entre elles n'y a formé de colo- nies ; ces individus égarés périssent rapidement. Si notre Moineau domestique (Passer domesticus) s’est acclimaté dans l'Amérique du Nord au point d'y devenir un véri- table fléau, c’est qu’il y a été importé à pleines volières dans un but utilitaire mal calculé. Cependant, le passage d’un continent à l’autre semble plus facile par le Nord du Pacifique, où le Kamtschatka et l'Alaska sont reliés par la chaîne des iles Aléoutiennes. La faune terrestre des deux pays montre des affinités certaines, indice d'une liaison continentale qui n’est peut-être pas plus ancienne que l’époque quaternaire. C’est ainsi que le « Gravelot », ou Pluvier à collier in- terrompu (Ægialites alexandrina où cantiana), qui niche dans le Nord du Continent Eurasiatique, étend ses mi- grations jusqu'en Chine, à l'ile de Formose, dans l’ar- chipel des Palaos (Carolines) et même jusqu'à la côte Occidentale de l'Amérique du Nord. Ce qui est certain, c’est que l’on trouve, de la Californie au Chili, une forme très voisine mais plus petite, considérée comme sous-espèce de notre Gravelot (Ægialites alexandrina ni- vosa), et qui, paraît-il, n'émigre plus; on doit considérer cette sous-espèce comme une colonie, résultant d’une migration très ancienne. Des migrations semblables amènent probablement encore de nouveaux arrivants sur les côtes américaines, car la distinction entre les deux formes est loin d’être absolue. Trouvant, toute l'année, dans cette nouvelle patrie des conditions favo- rables à leur existence, les Gravelots ont renoncé à émigrer. C'est qu’en effet, cette migration n’est pour l'espèce qu'une dure nécessité, devenue par la suite un instinct héréditaire. La traversée en quelques heures, souvent en une seule nuit, de vastes espaces maritimes Ou continen- taux, exige des Oiseaux une énorme endurance et les expose à une foule de dangers: les Oiseaux de proie, les tourmentes de neige ou de grèle à la traversée des montagnes, le fusil et le filet des chasseurs, les arrêtent par milliers; sur certains points leurs cadavres sont reje- tés par la mer ou jonchent les vallées qui avoisinent les hautes cimes ; ceux même qui arrivent à bon port sont tellement fatigués qu'on peut les capturer à la main. Certaines espèces accomplissent ainsi des vovages de longue haleine, exigeant nécessairement plusieurs étapes, et qui les font passer de l'hémisphère boréal dans l'hémisphère austral. Les Oiseaux qui, d'Europe passent en Afrique, ou de Sibérie dans l'Inde, se comptent par centaines. Mais on peut citer, dans le seal groupe des petits Échassiers voisins des Chevaliers, des Bécassines et des Pluviers, jusqu’à sept espèces qui, nichant dans le Nord de l’Eurasie, vont chercher un second printemps à nos antipodes, poussant jusqu’à la Nouvelle-Zélande ; ce sont : Charadrius fulvus, Strepsilas interpres, Tringa acuminata, Tringa canutus, Limosa rufa uropygialis, Nume- nius cyanopus, Numenius phæopus variegatus. Si l'on se contentait d'aller en Australie, on y retrouverait 20 es- pèces de la faune Arctique. Il est évident que, pour les Oiseaux, la fameuse « ligne de Wallace » n'a pas l’impor- tance qu’elle présente pour les Poissons d’eau douce et les Mammifères. Mais ce qui est plus surprenant, c'est que GILBERT, cité par GOULD dans ses Birds of Australia, dit avoir trouvé le nid de notre Bécasseau minute (Tringa minuta) sur les récifs de Houtman {côte occidentale d'Australie), ce qui serait le premier exemple d’une espèce nichant à la fois dans l'hémisphère Nord et dans l'hémisphère Sud. D'après ce que nous avons dit plus haut du Gravelot, devenu sédentaire sur la côte occidentale d'Amérique, il semble probable que ce n’est pas là un cas isolé. Dès que la migration cesse d'être indispensable, instinct qui la dirige s’atténue ou se perd rapidement, Comme nous l'avons déjà dit, dans les pays intertropicaux les Oiseaux n'émigrent pas, Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle, (A suivre.) HISTOIRE D'UNE CHATTE & D'UNE CHENILLE Il était une fois une chatte, — ceci n’est pas un conte, c'est une histoire très véridique et dont je garantis l’au- thenticité, ayant été un témoin intéressé dans l'affaire. — 1] était donc une fois une chatte, qui vivait ou plutôt qui se mourait dans un village des Hautes-Alpes, situé à une altitude de plus de 1.500 mètres, où, séduit par les LE NATURALISTE facilités, par la variété des endroits de chasse : torrent, rocailles, forêts et prairies alpines, montagnes élevées, voisinage des glaciers, etc., je devais consacrer quelques mois à l'entomologie. Blottie dans un coin, couchée sur le flanc, l'aspect minable, sale mais non galeux ni vermineux, les côtes saillantes de maigreur, l'œil éteint, la respiration hale- tante, la pauvre chatte excitait vraiment la pitié! Peut-être, pendant l'hiver, rude saison dans ces mon- tagnes, avait-elle, une nuit de sabbat, gagné un morfon- dement mortel à miauler sur les toits couverts de neige et les gouttières frangées de stalactites de glace! Elle aimait trop le sabbat et c’est ce qui la tuait! Touché de compassion à la vue d’une pareille misère, je pris la pauvre bête et la portai à mon logis, où incon- nent les soins les plus urgents lui furent prodigués. Un abri plus chaud que l’air du dehors, une couchette plus douce que la pierre nue sur laquelle elle gisait, quelques gouttes de bon lait la ramenèrent doucement à la vie. Des bouillies réconfortantes continuerent la cure. Entourée de vetits soins et d’attentions fines, Catoune — c’est le nom que je lui donnai — dut se croire un ins- tant chez les Visitandines! De jour en jour, on pouvait constater les progrès de son retour à la santé : son souffle était plus régulier, ses membres moins agités par la fièvre, sa maigreur dispa- raissait peu à peu, son poil redevenait brillant. Bientôt, elle put se lever, marcher, procéder à sa toilette — chose essentiellement importante, comme l’on sait, pour une chatte, — se lécher, passer la patte sur le museau ou dessus l'oreille, puis s’étirer les membres, frôler les pieds des tables ou les jambes des personnes, en pointant le dos et en ronronnant de plaisir ; gambader, sauter, jouer a la souris avec un bouchon de papier; en un mot, se livrer à tous les ébats d’un jeune chat, heureux de vivre. Cependant, Catoune apportait une certaine réserve dans ses mouvements, tant désordonnés qu’ils paraissent. Elle n'avait point cette hardiesse aussi habituelle qu’in- supportable chez les chats, de sauter sur les meubles, de fureter partout et de rapiner au besoin. Non, elle sem- blait avoir conscience de ce qu’on avait fait pour elle, en montrer de la reconnaissance à sa manière et vouloir éviter tout ce qui aurait pu lui attirer des reproches... ou des taloches. Monter sur ma table de travail, par exemple, continuel- lement surchargée de petites fioles, de petits tubes en verre, de petites boîtes, de petits papillons et où elle aurait fait un joli gâchis, elle s’en abstint toujours. Une fois, cependant, je vis Catouse au beau milieu de mes pots d'éducation sur le rebord d’une fenêtre. Ces pots se touchaient presque, et certainement il y avait à peine eatre eux la place suffisante pour qu’un chat püt y poser la patte. Je regardai faire Catoune, prêt à intervenir. Mais, avec une souplesse surprenaute, une adrésse merveil- leuse, elle s'avance lentement, cherchant à savoir ce qu'il y avait dans ces pots; puis, s’amincissant, s’allongeant, se haussant et marchant pour ainsi dire sur la pointe de ses griffes, elle passa entre les pots et ne renversa rien. Juillet approchait. Le soleil lançait de chauds rayons; les fleurs jaillissaient des prés, tant eiles étaient pressées d'éclore; comme des fleurs aux couleurs aussi vives, aussi variées, mais fleurs animées, les papillons sautil- laient et se poursuivaient; les oiseaux venus de pays plus bas poussaient des cris joyeux dans l’espace; l'air s’emplissait de mille bruissements et chantait la vie. Catoune voulant contempler ce svectacle, entendre ce concert, sortit. Quant elle revint, Catoune n’était pas seule ! Du bout de la griffe, elle poussait devant elle un gros carabe récalcitrant; cherchant à se dérober; mais la patte agile de Catoune le remettait vite dans le droit chemin, c’est-à- dire le dirigeait vers le seuil de ma porte. — Hé! que m'’anènes-tu là, Catoune? lui dis-je. Et Catoune semblait répondre : — Voilà, moi aussi, je chasse les insectes. Chaque jour, c'était un gibier nouveau : une blatte, une sauterelle, une araignée, un lombric, etc., qu’elle prenait dans les prés voisins et toujours Catoune les poussait à l'entrée de la maison et attendait. Mais je la renvoyais avec ses «sales bêtes »! Et Catoune baissaitla queue et détournait la tête en proie à une réelle tristesse, voyant que tous ses présents étaient refusés. — Hé! ma pauvre Catoune, que veux-tu que je fasse de çà? Si tu m'apportais des chenilles au moins; mais tu ne sais pas ce que c’est. Quelle était mon erreur! A quelque temps de là, je vois un jour Catoune arri- ver, comme à son habitude, à l'heure du déjeuner, mais fort affairée, baissant la tête à terre comme pour saisir quelque chose, puis, de la patte soulevant délicatement et roulant un objet paraissant animé, allongé, cylin- drique, de couleur rouge et noire. — Coquine de Catoune, m'écriai-je, tu as dû renverser un de mes pots ettu m'as pris une chenille. Attends, va | Je m'approche. C'était une chenille, en effet, intacte, sans blessure; mais elle ne venait pas de mes pots. Etrange surprise, à laquelle j'étais loin de m'attendre, c'était une chenille que je désirais posséder depuis long- temps, une chenille que je n’avais encore jamais vue vivante. Et c'était Catoune qui l'avait trouvée; Catoune qui me l’apportait! Catoune fut comblée de friandises, ce jour-là! Sauf une, je possédais les chenilles de toutes les Cucullia francaises, tant les belles que les rares. C. san- tolinæ, santonici, anthemidis, artemisiæ etc.; seule, celle de la C. lucifuga ne m'est jamais tombée sous la main, en dépit de toutes les localités que j'ai visitées et de toutes les chasses que j'ai faites, et c’est une chatte qui m'en a gratifié, voulant sans doute reconnaitre par ce don l'hospitalité et les soins qu'elle avait reçus. J'ignore ce que Catoune est devenue. Qui donc s'in- quiète d’une pauvre chatte dans les hauts villages des Alpes ? Quant à la chenille de Cucullia lucifuga, conser- vée précieusement dans un tube, elle est dans ma collec- tion de chenilles préparées, et porte cette étiquette : « Donnée par Catoune, 15 août 1899. » C’est un souvenir! P. CHRÉTIEN. L'EPHESTIA KUEBNIELLA Un petit papillon, assez semblable à l'Asopia farinalis, désigné sous le nom d’'Ephestia Kuehniella, est sujet à causer des ravages aux farines déposées dans les maga- sins et les greniers. Cet insecte qui appartient’ à l’ordre des papillons est d'origine américaine; il a été introduit en Europe avec lés farines provenant d'Amérique ; 1l mesure 12 milli- mètres de longueur, a l'abdomen grisâtre,le thorax gris et noir, la tête de couleur foncée et ornée de longues an- tennes. Les ailes supérieures sont d’un gris foncé, marquées de . points blancs, une série de points noirs, placés à la suite les uns des autres, garnit le bord postérieur de ces ailes. La face supérieure des ailes porte un assez grand 4 LE NATURALISTE 33 nombre de taches noires irrégulières ayant parfois la forme de lignes brisées. Les ailes inférieures sont d’un blanc sale, elles ont la frange inférieure bordée par une bande gris foncé, les nervures de ces ailes sont grises. La chenille est d’un blanc rosé, sa tête est de couleur testacée, le premier anneau de son corps est noir et le dernier porte une petite bosse de couleur foncée, deux petites lignes longitudinales sont formées par l’assem- blage de deux points noirs placés sur chaque anneau. La chrysalide, de couleur fauve, s’entoure d’un four- reau de soie blanche. Ces papillons ont au moins deux générations chaque année, l’une en juin-juillet et l’autre en novembre. La génération de novembre passe l'hiver et le com- mencement du printemps à l’état de chenille. Les papil- lons éclosent au mois de mai. Cependant une partie de la génération d'hiver se trans- forme en décembre et donne des papillons une quinzaine de jours après. La chenille de l’Ephestia Kuehniella est extrêmement nuisible; non- seulement elle détruit une très grande quantité de farine, mais encore les nombreuses toiles qu'elle construit auisent beaucoup aux différentes mani- pulations que doit subir la farine. Moyens de destruction. Comme moyens préventifs, exercer une surveillance sur les farines venant d’Améri- que et refuser d’une facon absolue celles qui contien- draient des chenilles d’Ephestia. Dans les localités déjà atteintes, munir les fenêtres des magasins ou des locaux renfermant de la farine d’une toile métallique à mailles très serrées pour empêcher l'entrée des papillons. Quand la farine est attaquée, le meilleur moyen con- siste à la chauffer entre 60 à 70 degrés en ayant soin de remuer constamment, de façon à éviter que certaines parties trop chauffées ne se transforment en dextrine; . on peut facilement faire cette opération dans un four de boulanger en agitant la masse à l’aide d’un râteau de bois. Ensuite on tamise et les résidus non criblés peuvent être employés pour la nourriture des bestiaux. Il faut avoir grand soin de désinfecter le local conta- miné, avant d’y placer de nouvelles farines. L'ULTRA-MICROSCOPE Les microscopes les plus puissants ont une limite de visibilité infranchissable. Pour voir au delà du microscope, on a inventé des appareils ultra-microscopiques qui permettent de voir des objets dont les dimensions s’évaluent non en microns ou millièmes de millimètre, mais en millionièmes de millimètre. Pour les discerner, on utilise justement la propriété qu'ils ont de diffracter la lumière. S'ils sont vivement éclairés et suffisamment éloignés des objets voisins, ils apparaissent comme des points brillants qui se détachent sur un fond sombre. Le même mécanisme nous permet de voir des poussières très petites de l’air quand le soleil pénètre dans une chambre obscure. Cette méthode ne donne aucun renseignement sur la forme et les détails de ces objets : on se borne à consta- ter leur existence. On à pu ainsi découvrir nombre de faits curieux. Ceux qui concernent les colloïdes sont des plus intéres- sants. Les liquides colloïdaux ne sont pas des solutions, mais des liquides tenant en suspension des petits granules du corps passé à cetétat. Ces granules apparaissent à l’ultra- microscope comme des points brillants. Quand, au moyen du courant électrique, on met un métal à l’état colloïdal, en réalité l’agent électrique divise ce métal en fragments extrêmement petits. Il n'y a pas de limite nette entre les suspensions colloïdales et les suspensions grossières, on peut trouver tous les intermédiaires entre les deux. Les substances ternaires, amidon, dextrines, gommes, glycogène, etc., sont aussi des colloïdes. Les plus importants des colloïdes naturels sont ceux contenant de l'azote, car ils comprennent les albumi- noides qui paraissent les constituants mêmes de la matière vivante. 5 Les solutions d’albumine, prises à l’état naturel, le blane d’œuf de poule par exemple, ne se prêtent pas à l'examen microscopique. Mais diluez ce blanc et modi- fiez-le par le chauffage, de facon qu'il devienne opales- cent, il laisse voir alors des grains très nombreux. Les liquides naturels contenant les albuminoïdes ont des granules trop petits pour être visibles à l’ulira- microscope. Cette petite dimension des granules doit être nécessaire à la vie. Les diastases, les toxines et les venins semblent être de nature colloidale. Aïnsi les toxines se fixent sur les éléments spéciaux de l'organisme qui sont sensibles à leur action. On a encore pu voir à l’ultra-microscope des éléments figurés invisibles au microscope : ainsi des cils vibratiles épendymaires, extrêmement fins dans le liquide cérébro- spinal, les mouvements des granulations dans les pseu- dopodes qu'émettent les leucocytes, les mouvements du protoplasme dans les poils staminaux du fradescantia, etc. Si nos connaissances ultra-microscopiques sont encore peu avancées, c'est que ces appareils ne datent que de trois ans. De plus, ils nécessitent des observateurs exer- cés : il faut ici,comme pour le microscope, une éducation préalable de l'œil. Cette méthode nouvelle sera encore perfectionnée, nous avons le droit d’en attendre beaucoup. Dr FÉLIX REGNAULT. LA MÉSANGE CHARBONNIÈRE Construisons un nid. Avril qui fleuronne Couvre de ses bourgeons l'arbre et l’arbrisseau. Entre les brins verts d’un saule marceïu, Mélons les brins d'herbe en duvet, mignonne ; Car tes frêles œufs, chère compagnonne, Veulent pour éclore un douillet berceau. Moi, j'apporterai mouche et vermisseau Dans le nid qu'un fin tissu capitonne ; Toi tu couveras. — Sous la mousse en fleur Nos enfants naîtront, grâce à la chaleur De ton aile blanche à bordure noire. 34 LE NATURALISTE Vienne octobre avec ses sorbiers rougis, Et nous serons quinze ou seize au logis Pour chanter en chœur l'automne et sa gloire. En retrouvant ce sonnet d'André Theuriet, si plein de fraicheur et de poésie tendre et douce, je me rappelle, parmi les souvenirs déjà lointains de mes excursions de naturaliste, un fait particulier de la vie des mésanges, qui mérite n'être pas oublié. I! s’agit de la Charbonnière. Alerte, bruyante, batail- leuse, hardie et cruelle quelquefois, nous la connaissons tous pour l’avoir rencontrée, échenillant les branches ou poursuivant les insectes jusque dans nos demeures : C’est, au reste, un de nos plus charmants oiseaux, tant pour la variété de ses couleurs que pour la grâce et l’agi- lité de ses mouvements, Or, la Charbonnière choisit d'habitude, pour établir son nid, le tronc d'un vieil arbre, une crevasse de mur, une excavation quelconque, qu’elle capitonne d’un fi léger duvet, garni de bourre moelleuse ; c’est sur cette couche que naitront 10, 12, ou 13 petits après douze jours d’une incubation assidue. Le goût de la compa- gnie et l’instinct de la sociabilité, développés au plus haut point chez les mésanges, les poussent à fixer leur résidence dans le voisinage immédiat de l’homme. Leur confiance va même jusqu'à leur enlever toute prudence; _— comme si, Conscientes des services qu’elles nous ren- dent, elles escomptaient par avance notre protection ; — elles vont et viennent, sans souci comme sans défiance, transportant leurs matériaux, souvent même s’annon- çant par un coup de voix strident et téméraire. Per- sonne ne les dérange; les chats eux-mêmes usent leur malice et leur patience, et s’en retournent piteux, après avoir longuement fixé de leurs yeux verts, le petit tracé qui a livré passage à la mésange. ‘ Il y a quelques années, les devoirs d’une amitié, déjà vieille, m'avaient amené sur les confins de la Sarthe, dans le riant pays du Perche, en bordure du Loir-et- Cher : une hospitalité gracieuse m'était offerte au pres- bytère de Marolles, par le maître du logis. — Les con- versations intimes, l'évocation des souvenirs du passé, sont choses trop personnelles pour qu’on s’attarde à les rappeler. — C'était au mois de mai, en pleine période des nids et une mésange charbonnière, familière entre toutes, s’était établie dans la boîte aux lettres du presby- tère. Cette boîte, fixée à la porte donnant sur la rue, présentait à l'extérieur une ouverture de forme et de dimensions partout semblables et par laquelle le facteur glissait les correspondances et une Croix quelconque, pain quotidien des pauvres curés de campagne; de l'in- térieur, une petite porte permettait de cueillir le cour- rier. « Sans se préoccuper du facteur, qui chaque matin la dérangeait d’un côté, tandis que le curé la troublait de l’autre, la mésange avait accumulé dans le fond de la boite un amas de mousse, d'herbes sèches, de crins, de bourre, prenant exactement les dimensions intérieures, de la boîte. Le nid ainsi formé avait 19 centimètres de long, 11 de large, et 5 de haut; vers le milieu, une coupe de 6 centimètres de diamètre et d'une égale pro- fondeur, destinée à recevoir les œufs, avait été ménagée par la femelle. J'ai suivi pendant tout le temps nécessaire, et avec le plus vif intérêt, le manège de la mésange; les gens du pays, qui attribuent aisément aux moindres événe- ments l'importance d’un fait historique, se passion- nèrent eux-mêmes ; et le bon curé, flatté sans doute d’avoir dans son domaine un fait aussi curieux, décla- rait à qui voulait l'entendre qu'il tenait à son nid de mésange autant qu'à la prunelle de ses yeux. — Le nid fut terminé au bout de quatre jours, et, après une ponte de 12 œufs, l'incubation commenca. Pendant cette période, la femelle révéla ses qualités de bonne mère ; chaque matin, elle écartait, de son bec et de l’aile, les lettres et le journal qui lui tombaient sur le dos; quand on s’approchait pour les prendre, elle quittait son nid et revenait au bout de quelques minutes ; à tout autre moment de la journée, on pouvait ouvrir la boite sans l'inquiéter. Un beau jour, la mésange faillit être condamnée à mort. Le courrier avait apporté une lettre de Monsei- gneur ! La prose épiscopale était-elle tombée d’une fa- çon malencoutreuse sur le nid ? Je ne sais, mais en tout cas, la mésange, sans s'inquiéter de ce que pense- rait Sa Grandeur, s'était débarrassée d’un monument, encombrant, et avait réduiten pièces la lettre de l'évêque, à tel point qu’il était impossible de la reconstituer. Les débris ne laissaient aucun doute sur les origines de la lettre, et le fait metériel a été constaté par plusieurs témoins. Grand émoi du Curé! qu’allait dire Monsei- gneur ? Monseigneur ne dit rien, et pour cause ! J'aime à croire qu'il eùt ri de l’aventure; c'était ce qu'il avait de mieux à faire, à cette époque où la franchise postale lui permettait avec ses curés une correspoh- dance facile et peu dispendieuse. Ce méfait de la mésange me permit de mettre à profit l’heureuse influence que me donnait l'amitié sur l’esprit du bon curé ; j’arrivai à le convaincre de l'intérêt que présentait, pour un naturaliste, un nid historique comme celui-là, et, après avoir pris une photographie, je pris le nid et les œufs qui figurent aujourd’hui dans ma collec- tion. La femelle se remit au travail huit jours après, pa- rait-il, et amena à bien une secoude couvée de huit pe- tits. Depuis cette époque (mai 1903), chaque saison, elle demeure fidèle à sa boîte aux lettres ; j'ai eu le plaisir de la voir couver paisiblement ses douze œufs cette an- née encore. Les événements qui modifient la face des choses et changent les destinées humaines, auront-ils leur réper- cussion sur la vie des mésanges ? Souhaitons pour l'in- térêt de la Science, et pour la paix des petits oiseaux, que le presbytère de Marolles reste sans changer jamais la vieille demeure calme et tranquille où j'ai passé de si bons jours, et où se reproduisent les mésanges. GABRIEL ETOC.. UNE MALADIE DES FÈVES EN ALGÉRIE MM. Debray et Maupas ont fait paraître, dans l’Afgérie agricole, un travail très détaillé sur une maladie récente occasionnée aux fèves en Algérie par un hématode. J'extrais de ce travail les quelques passages suivants qui sont de nature à intéresser les cultivateurs et Les lecteurs du Naturaliste et à les mettre en garde contrece parasite. La maladie s’est déclarée vers le milieu du mois de LE NATURALISTE 35 mars sur des tiges de fèves cultivées dans une plate- bande du jardin confinant au laboratoire de botanique des écoles supérieures d'Alger. Examinées au microscope, ces tiges, qui portaient de nombreuses taches brunâtres, révélèrent l'existence d'une maladie vermineuse causée par l’intrusion et la multiplication d’un nématode dans les tissus de la fève. Ce nématode fut reconnu comme étant le Tylenchus devastatrix, découvert et décrit pour la première fois par le savant agronome allemand Julius Kuhn, en 1858 et que l’on rencontre sur un certain nombre de végétaux. À l’état adulte, le corps du Tylenchus devastatrix est grêle, très allongé, filiforme. Chez la femelle, il s’enfle un peu dans la région moyenne; chez le mâle, qui est toujours un peu plus mince, il conserve un diamètre à peu près uniforme dans toute sa longueur. L'extrémité antérieure est tronquée; l'extrémité postérieure, au con- traire, se prolonge en un cône qui s’amincit graduelle- ment en poiute fine. Cette portion conique a toujours une légère tendance à se recourber vers la face ventrale. La taille peut varier considérablement, jusque dans la proportion du simple au double. Ces variations provien- nent des milieux plus ou moins favorables dans lesquels le parasite s’est développé. Comme tous ses congénères, ce nématode est essen- tiellement ovipare. Il pond ses œufs avant qu'ils n'aient encore effectué leur premièredivision blastomérique. Les pontes doivent se succéder assez lentement car on ne voit jamais plus d’un, ou quelquefois deux œufs dans l'utérus. L'éclosion des œufs s'opère en moyenne vers le sep- tième jour de la ponte. Sur 48 œufs pondus par plusieurs femelles et conservés dans une chambre humide, 2 éclo- rent au bout de six jours et dix-neuf heures; 12 au bout de sept jours et 32 après sept jours et vingt heures. Les 16 autres œufs restèrent sans éclore, n'ayant même pas commencé à évoluer, faute sans doute de fécondation. La vie du Tylenchus devastatrix se divise en cinq stades, dont les quatre premiers sont larvaires et le der- nier correspond à l’état sexué adulte. Ces cinq stades sont séparés les uns des autres par quatre mues. Le Tylenchus devastatrix est doué d’une grande agi- lité. Placé dans une goutte d’eau, il s’y déplace rapide- ment en ondulant comme un serpent. Cette vivacité est encore plus grande dans les méats des fèves où il trouve constamment des points résistants lui servant d'appui. Pouvant se replier de mille facons, il glisse vivement par les plus petites ouvertures. Des observations qui ont été faites, il résulte que le Tylenchus devastatrix vit d’une existence exclusivement parasitaire, On ne l’a jamais trouvé vivant et se dévelop- pant en dehors de certaines plantes qu’il affectionne. On pourrait le rencontrer dans le sol, mais ce serait unique- ment sous la forme de larves égarées, ou en quête d’une plante fraiche à envahir. Il se nourrit des sucs cellulaires frais. Tout d’abord sa présence au milieu du tronc parenchymateux de la plante envahie détermine une irritation particulière, sous l’in- fluence de laquelle les cellules de ce tissu prennent un accroissement hypertrophique. Le parasite y trouve un avantage par la surabondance de sucs dont les grasses cellules sont gonflées, mais après quelque temps ces cellules anormales brunissent, se désorganisent et péris- sent. Dès lors le parasite manque de nourriture. Si la _plante est encore assez jeune, il émigre et va fonder une traire, les adultes épuisent leurs dernières forces repro- ductrices et disparaissent. Les jeunes, insuffisamment nourris, s'arrêtent dans leur développement au quatrième stade larvaire, s’enroulent et s’enlacent en paquets sous les vides de l’épiderme; puis sous l’action croissante de la dessiccation du tissu mort qui les enveloppe, ils passent peu à peu dans Pétat léthargique de mort apparente, qui leur permettra d'attendre pendant des mois et même des années de nouvelles conditions favorables à leur déve- loppement. Les larves sont organisées de facon à jouir d’une très grande résistance vitale. Grâce aux amas de substance de réserve emmagasinés dans les parois de leur intestin, elles peuvent, à l’état actif, supporter de très longs jeunes, mais la puissance de leur résistance vitale se manifeste surtout dans leur propriété de revivre après être tombés dans l’état léthargique de mort apparente par dessiccation. Cette propriété de reprendre la vie au contact de l’eau après avoir été complètement desséché est bien connue chez un grand nombre de rotifères, de tartigrades et de nématodes. Parmi ces derniers je citerai le Tylenchus (Anguillula) tritici, cause de la maladie du blé niellé et que Backer a réussi à ranimer après vingt-sept ans de dessiccation. Le Tylenchus des fèves sous la forme de larves jouit de cette propriété au même degré que son congénère. Lorsque après une dessiccation plus où moins longue, on le replace dans une goutte d’eau, on le voit se rani- mer et retrouver toute sa vitalité au bout d’une heure ou d’une heure et demie au plus. Lorsque les Tylenchus, rassemblés en tas,s’assèchent graduellement dans les cavités épidermiques des fèves malades, ils s'enroulent en spirales tassées, la tête au centre, Cette disposition est la même que prennent les nématodes lorsqu'ils s’enkystent au sein des tissus de leurs hôtes. D’après les observations qui ont été faites, la maladie causée aux fèves par le Tylenchus devastatrix a paru se manifester sous deux formes un peu différentes. Dans un cas, elle apparaît au début sous l’aspect de petites taches roussâtres, brunes et même purpurines, mal délimitées, de 1 à 2 millimètres d'étendue. Ces taches sont toujours placées sur des faces planes de la tige, où on les trouve tantôt isolées, tantôt groupées plusieurs ensembles. Le plat de la tige ne montre aucune DORRQu flure, aucune déformation. Plus tard, les taches s'étendent dans tous sens, con- fluent entre elles et envahissent toute la face plane de la tige qui demeure toujours intacte, sans déformation ap- parente. En s'étendant et vieillissant, ces taches brunis- sent de plus en plus et finissent par devenir complète- ment noires. Le parasite, quand on le recherche, se trouve alors, avec des œufs, dans la couche cellulaire sous épi- dermique et dans toute l'étendue noire de la tige. Il semble qu'avec cette forme de maladie le nématode se trouve dans des conditions peu favorables à son déve- loppement et entravant sa multiplication. La taille elle- même parait en souffrir. Dans la seconde forme, elle se manifeste au début par l'apparition sur la tige de boursouflures d’un millimètre de diamètre, sur un quart de millimètre environ d'épais- seur et insensiblement amincies sur leurs bords. Ces jeunes boursouflures, dispersées ou groupées plusieurs ensemble sur les faces planes de la tige, sont vertes seconde colonie sur un nouveau point. Dans le cas con- À comme le reste de la tige. En les excisant avec soin, on 36 LE NATURALISTE constate qu’elles ne sont dues qu'à la formation de nom- breuses lacunes aérifères confluentes, situées au-dessous et entre les cellules de l’assise sous-épidermique du parenchyme cortical. Ces lacunes sont donc séparées de Y'extérieur uniquement par l’assise des cellules épider- miques. De beaux et vigoureux Tylenchus adulies s’agi- tent et circulent dans ces lacunes, y semant de tous côtés leurs œufs. Plus tard, les boursouflures grandissent, les voisines deviennent confluentes; leur couleur verte pâlit, puis se teinte peu à peu en rose, devient franchement rose ou bien se parsème de taches pourpres. Par l'extension gra- duelle du mal, une grande partie ou même toute la lon- gueur de l’entre-nœud est envahie par cet épaississement soit d’un ou deux côtés seulement, soit sur tout le pour- tour. Les entre-nœuds voisins, quand la maladie est in- tense, finissent par être envahis à leur tour. Ces grandes boursouflures sont en général beaucoup plus développées sur le nœud même, à l'insertion et à l’aisselle des pédon- cules des feuiiles. Si, à ce moment, on place sous le microscope un frag- ment de ces boursouflures, on en verra sortir des cen- taines et des milliers de Tylenchus de tout âge et de tout développement : des œufs, des jeunes venant d'éclore, des larves des quatre stades, des adultes mâles etfemelles, tous très vigoureux. À une certaine période de la maladie, si le temps est sec, tout l’amas cellulaire désorganisé se frippe, se rata- tüne et se dessèche. Les nombreux Tylenchus existants alors, insuffisamment nourris dans ce milieu de cellules en désorganisation, s'arrêtent presque tous dans leur dé- veloppement au quatrième stade larvaire qui précéde la quatrième et dernière mue. Poussées par l’assèchement graduel du milieu ambiant, toutes ces larves se rassem- blent par paquets dans les vides abrités par la couche épidermique. Elles s’enroulent et s’enlacent les unes les autres, et saisies elles-mêmes par la dessiccation, elles tombent dans l’état de mort apparente dont j'ai parlé plus haut. Lorsque, au contraire, le temps est humide et que les tiges sont fréquemment arrosées par la pluie, les cellules parenchymateuses disloquées se décomposent et entrent en putréfaction. Les Tylenchus, dans ce milieu humide, conservent toute leur activité; mais cherchent à fuir pour gagner un point de la tige encore sain, ou bien sont en- trainés au dehors par les fissures de l’épiderme et vont tomber sur le sol. Lorsque l’envahissement du parasite se produit avec une grande intensité sur de tous jeunes pieds en voie d’accroissement, toutes les parties de la tige peuvent être infestées. Le développement de ces pieds s’en trouve gravement compromis. Leurs entre-nœuds cessent de bonne heure de croître et restent très courts, ils s’épais- sissent et se boursouflent irrégulièrement. Les feuilles avec leurs bourgeons axillaires, qui ont pris un dévelop- pement précoce, &nt serrées les unes contre les autres en un paquet couronnant la tige. Elles aussi sont enva- hies, demeurent petites, sont déformées et deviennent flasques et pendantes. Les tiges, qui dans quelques cas se recourbent en crosse, ne tardent pas à noircir dans toute leur étendue et périssent sans avoir pu fleurir. D'après MM. Debray et Maupas, tout leur fait croire que le Tylenchus devastatrix s’introduirait dans le corps des fèves par les stomates. Ce parasite ne possède, en effet, aucun organe qui lui permette de passer par effrac- tion au travers de la cuticule solide de l’épiderme. En outre, l'orifice des stomates a une largeur plus que suffi- saute pour donner passage au corps mince des larves. Celles-ci, dans les moments d'humidité rampent en glis- sant sur les faces des tiges de fèves et s’insinuent dans les stomates au-dessous desquelles elles trouvent les nombreuses chambres à air du parenchyme cortical sous- épidermique. Elles s’y installent, soit au point de péné- tration même, soit après avoir encore circulé plus loin dans les méats et par leur multiplication ne tardent pas à déterminer les altérations de la maladie. Il est fort pro- bable que la pénétration se fait presque toujours par la base de la tige, très près du ras du sol. L'existence du Tylenchus étant confinée dans la tige de la fève et ses appendices, c’est là avant tout qu’il faudra aller le chercher pour le combattre et le détruire. Les tiges malades devront être arrachées, de préférence en vert, puis brülées immédiatement. En attendant qu’elies soient devenues sèches, on s'exposerait à en faire des instruments de dissémination. Les parties malades, en effet, une fois desséchées s’écaillent et se déhitent aisément en menus fragments emportant avec eux de nombreuses larves à l’état de léthargie. Quand certains champs seronttrès contaminés, il sera bon, pendant quelques années, de n’y semer que des plantes défavorables à son développement (l'orge est dans ce cas). Les labours profonds sont encore à recommander dans les champs contaminés. Beaucoup de Tylenchus enfouis profondément ne réussissent pas à remonter à la surface du sol et périssent. Enfin on devra bien se garder de jeter au fumier les tiges malades. Leslarves peuvent se maintenir longtemps vivantes dans le fumier, qui servirait plus tard de véhi- cule à leur dissémination dans les champs. PAUL NOEL. CHRONIQUE & NOUVELLES Les arbres exploitables de l'Australie de l'Ouest. — Les produits végétaux australiens. — La soi-disant stéatopygie de quelques staluettes préhistoriques. — Les mœurs des mellifères solitaires. — La préhension des aliments par des larves d'hyménogtères. L'Australie, nofamment dans l'Ouest, renferme de nombreuses forêts, qui, au point de vue du rapport, ont une grande importance. D’après une étude de M. Privat- Deschanel, les quatre essences les plus importantes à ce point de vue sont les suivantes : 1° Le Jarrah, appelé aussi Maogany gum ou Acajou australien (Eucalyptus marginata) est indiscutablement le premier arbre à bois de toute l'Australie. Son nom bota- nique exprime que le bord épaissi de ses feuilles simule un véritable bourrelet. Le jarrah ressemble au végétal connu sous le nom de stringy-bark. Son écorce est per- sistante, ce qui est assez rare chez les Eucalyptus, elle est très fibreuse et de couleur gris sombre. L'arbre, en général], n’est pas très beau; sa forme est trop irrégulière. Un jarrah vigoureux et de belle venue n’a pas plus de 10 à 15 mètres de hauteur, et de 0 m. 75 à 1 mètre de dia- mètre à la base. Mais, en certains points, ses dimensions sont beaucoup plus considérables. Dans les forêts consi- | | | LE NATURALISTE 37 dérées comme de première catégorie, il n’est pas rare de rencontrer des jarrahs atteignant une hauteur de 30 mètres avec des troncs de 4 m.50 de diamètre et des branches seulement à 40mètres du sol. L'arbre est bon à être abattu de quarante à cinquante ans. Le jarrah semble confiné dans la région Sud-Ouest, entre 31 et35° lat. Sud et 115 et 110° long. Est Grenwich, sur une profondeur de 600 kilomètres Nord-Sud et de 150 Est-Ouest. Les préci- pitations y varient de 0 m. 85 à 1 mètre. On ne le ren- contre ni dans les districts très secs de l'intérieur, ni sur la côte très arrosée. Son habitat favori est le double versant des Darling Ranges. La valeur pratique du jarrah réside dans sa résistance à l’action de l’eau et des ani- maux perforateurs; en particulier, sa résistance aux ter- mites est incroyable. Les maisons construites en jarrah sont presque indestructibles, et on en a vu en parfait état de conservation pendant près de ceut ans. Le jarrah devient remarquablement dur avec l’âge; il est impossible d’y enfoncer même de gros clous et, quand on le frappe, il résonne comme une cloche. Sa couleur est rouge, il se travaille avec facilité et est susceptible d'un très beau poli. Les principaux emplois sont : pavages, pilotis, Jetées, ponts, constructions maritimes, traverses de che- mins de fer, poteaux pour les barrières en fil de fer des stations d'élevage, ameublement. Il rend en particulier de grands services dans les travaux des ports. On con- serve à Perth des pilotis immergés pendant soixante ans; quand on les a retirés, ils ne présentaient pas la moindre trace de pourriture. De nombreuses traverses de chemins de fer, posées il y a vingt-cinq ans, sont encore aussi bonnes qu’au premier jour. Poli, le jarrah ressemble à l’acajou ancien. 20 Le Karri ou White qum (Eucalyptus diversicolor) est l'arbre géant de l'Australie occidentale. Son nom bota- nique lui vient de ce que la face inférieure de ses feuilles est beaucoup plus claire que la face supérieure. [l pousse remarquablement droit et, jusqu'à une grande hauteur, ‘est dépourvu de branches. Un bouquet de karris fait songer à des cierges dressés. L'exploitation se fait vers trente ou quarante ans. L’écorce est lisse et d’une cou- leur jaune blanc ; elle n’est pas persistante comme celle du jarrah, elle tombe par écailles chaque année, et le tronc présente presque toujours un bel aspect blanc, net et brillant, La hauteur du karri est tout à fait remar- quable. Un arbre de taille moyenne a environ 60 mètres de haut; le diamètre à la base atteint 4 m. 20 et la pre- aière branche se trouve à 40 ou 45 mètres. Mais il n’est pas rare de rencontrer des spécimens de 90 à 400 mètres. Le domaine géographique du Kkarri s'étend de 34 à 350 lat. Sud et de 115 à 118° long. Est Greenwich. C’est la région la plus humide de la partie tempérée de la colonie; les précipitations y atteignent de Om. 90 à 4 mètre. Comme la plupart des Eucalyptus; les karris deviennent, près de la mer, fourchus, branchus et irré- guliers. Ce fait constitue un obstacle qui augmente sen- siblement les frais d'exploitation. Le bois du karri est rouge et ressemble beaucoup à celui du jarrah. Il est très dur et très résistant, sans valoir cependant le jarrah pour les constructions souterraines ou sous-marines. Il est surtout approprié aux travaux de superstructure, On l’emploie pour la construction des wagons et des voitures, le planchéiage des ponts, le parquetage. Il sert aussi beaucoup au pavage des rues de Londres et au boisage des galeries dans les mines sud-africaines. -3o Le Tuart (Eucalyptus Gomphocephala) tire son nom scientifique du renflement et de l'apparence surplom- bante de l’opercule du calice. C’estun bel arbre à l'écorce gris blanc, droit et bien fourni de feuilles vert clair qui ressemblent à celles du karri; il atteint parfois une cin- quantaine de mètres. Son habitat est surtout la côte entre Perth et Busselton. Les individus vivent isolés. L'exploitation se fait vers trente ou quarante ans. Dans plusieurs colonies australiennes, on plante le tuart comme arbre monumental. Le bois de tuart est très dur, ce qui le rend difficile à travailler et très résistant. On l’'emploie pour la construction des wagons, des butoirs, des supports de machines, des carlingues de navires, des piles de pont, des portes de bassins, pour le charron- nage, etc. 40-Le Santol (Santalum Cycnorum) est un arbuste dé- passant rarement 5 à 6 mètres, branchu, lourdement chargé et portant des branchettes tombantes. On le trouve un peu partout dans l’intérieur, sauf au Sud- Ouest. + M. Privat-Deschanel donne aussi quelques renseigne- ments sur d’autres arbres et arbustes australiens, moins importants que les précédents, mais dont l’utilisation, cependant, n’est pas à dédaigner. Ce sont surtout les suivants : 4° Le Wandoo, les Gommiers (York qum, Flooded qum, Yate gum, Blue gum, Salmon qum, Gimlet qum), le Black butt et les Pins natifs fournissent surtout des bois de charpente ou d’ébémisterie. Le Wandoo où White qum (Eucalyptus redunca) est abondant dans l’intérieur, parti- culièrement sur les champs d’or de Coolgardie. Avec ses 20 ou 25 mètres et son écorce jaunätre, tachetée et comme pustuleuse, il n’a ni l'aspect majestueux, ni la belle couleur blanche du karri ; cet extérieur peu agréable lui vient de la gomme d’un blanc jaune qui suinte de son tronc. Mais son bois clair, dur et résistant, est utilisé pour tous les travaux qui réclamencheaucoup de solidité : boisage des galeries de mines, construction de wagons et des butoirs, fabrication des brancards, des jantes, des moyeux, des rayons. Sur les champs d’or, plusieurs scieries ont été érigées pour les besoins des mines; faute d’autres arbres, le wandoo rend aussi des services aux- quels rien ne pourrait suppléer. Le groupe des gommiers produit des gommes de couleurs et de propriétés diverses ; en outre, la plupart d’entre eux fournissent un excellent bois. Le York gum (Eucalyptus loxophleba), sauf que son écorce est sombre et raboteuse, ressemble beaucoup au wandoo, qu'il accompagne dans les régions semi-déser- tiques de l’intérieur. C’est incontestablement le meilleur bois de charronnage de l'Australie, et on commence à l'exporter en quantité à Melbourne. Le Flooded gum est probablement le plus abondant des Eucalyptus austra- liens ; il est indigène dans toutes les colonies. Pourtant, il présente plusieurs variétés, et on distingue l'Eucalyptus decipiens, l'Eucalyptus rudis et l'Eucalyptus rostrata; son bois est d'un beau rouge et suinte de la gomme égale- ment rouge. Le Yate gum (Eucalyptus cornula) abonde dans le district du Sud-Ouest, ainsi que le Morell qum (Eucalyptus longicornis) et le Blue gum (Eucalyptus mega- carpa) ; celui-ci tire son nom populaire de sa ressem- blance avec l'arbre à gomme bleue de Tasmanie (Euca- lyptus globulus), si connu dans les pays méditerranéens. Le Morell qum a, comme beaucoup d'Eucalyptus, un bois très rouge. Contrairement aux arbres précédents, le Salmon qum (Eucalyptus salmonophloia) et le Gimlet qum (Eucalyptus salubris) atfectionnent les districts secs de l'intérieur et abondent, avec le wandoo et le york gum, sur les champs d’or de Coolgardie. Le Black butt a son principal domaine dans l'angle sud-occidental de l'Aus- tralie. Son bois de couleur claire, dur ex résistant, est particulièrement apprécié pour le pavage. Les Pins natifs poussent surtout dans les districts intérieurs, pauvres et sablonneux. Le plus répandu est le pin cyprès (Frenela verrucosa) dont le bois dur, légèrement teinté et d'une odeur agréable, possède le grand avantage d'être absolu- ment inattaquable aux termites. 20 Le Red gum, l'Acacia Badjong et le Kramboisier constituent un groupe très différent du précédent, Peu 38. LE NATURALISTE estimés, en général, pour leur bois, ils fournissent des gommes, résines, essences et huiles de valeur. % X:# Les Boschimans particulièrement, et aussi les Hotten- tots et les Namaquas offrent un curieux caractère : la saillie excessive des fesses des femmes due à l'accumu- lation de la graisse sous-cutanée. Les: femmes négrilles n’ont qu'une tendance légère à la stéatopygie qui, chez elles, en réalité, procède d’une cause très différente. Car, chez les Somalis, il s’agit seulement de l'exagération du dépôt adipeux entre les fibres musculaires. Les Euro- péennes peuvent être stéatopyges de la même maniere, et certaines ne s’en privent pas pour le plus grand plaisir des descendants d’Armand Sylvestre... Les Boschimans n’ont donc aucuntitre à être regardés comme les descendants de la race africaine primitive. Les négrilles qui ont très anciennement occupé une large partie de l’Afrique centrale, sont-ils remontés vers le Nord, ont-ils atteint l’Europe au temps de leur plus grande extension? L’archéologie proprement dite serait- elle en mesure d'éclairer un peu la question? C’est ce que se demande M. E. Cartailhac, dans une note où il conclut, disons-le de suite, par la négative. La station de Brassempouy, dans les Landes, a livré une série de statuettes enivoire de la période glyptique ou éburnéenne. La meilleure de ces figurines, dite autrefois la Vénus de Brassempouy, est remarquable par l'ampleur des flancs. « La cuisse, dit Piette, est énorme comme il convient pour porter un ventre si développé. La cassure des fesses semble indiquer la stéatopygie. Mais cette conformation, que l'épaisseur et le développement des tissus fibro-graisseux de la cuisse rendent probable, ne doit pas être mentionnée comme certaine. » Piette signale ensuite une seconde statuette qui a des gibhbosités graisseuses des hanches plus exceptionnellement déve- loppées que l’autre, les seins énormes. Si l’aspect de cette figurine est franchement « Boschiman », la première l’est moins et une troisième presque plus. « La femme quelle représente, dit Piette, n’appartenait pas à la même race que la Vénus de Brassempouy. Elle est beau- coup moins adipeuse; ses cuisses sont maigres. Le ventre, quoique volumineux, n’est pas énorme; les seins sont plus piriformes que cylindriques. Les hanches sont très développées, mais on en trouverait de semblables dans les figurines que nous a laissées l’art ancien de la Grèce. Les masses graisseuses qui les couvrent et se relient aux fesses ne sont pas plus exagérées que celles de certaines femmes qui vivent de nos jours. » Les figurines trouvées ailleurs présentent parfois les mêmes caractères. M. Cartailhac en cite venantde Lybie. Les unes sont de proportions assez exactes, les autres sont plus où moins déformées. Il y a toutes les transi- tions, et, en les examinant, on comprend à merveille que ces gros ventres, ces cuisses énormes, ces fesses gonflées, proviennent soit de l’inhabileté de l'artiste, soit de son désir — très net pour les figurines destinées à être assises — de leur donner une assiette plus solide, soit de la préoccupation de caractériser les statuettes, de les montrer féminines, de pouvoir enfin étaler leur sexe et les stigmates de la maternité. Les mêmes remarques s'imposent quand on visite au Louvre les nouvelles galeries consacrées aux trésors que M. de Morgan à rapportés de Perse, en particulier de Suze. Il ÿ a là, d'un niveau archéologique fort bas, néolithique, ou énéolithique, quantité de terres cuites, images de la grande déesse faisant jaillir son lait de ses mamelles opulentes, et fière de son ventre fécond, Quel développement n'a-t-on pas donné à leurs flancs ! On en voit qui sont aussi larges que hautes, volontaire ou incon- sciente exagération des traits qu'apporte dans notre race blanche, en certains cas, la vieillesse et la maternité. De ces figures dégénérées à d’autres élégantes et fines, : il y a toutes les transitions. En résumé, les statuettes, en général, n'ont pas de valeur anthropologique et ne peuvent intervenir pour dévoiler les parentés et les mouvements des races à la surface de la terre. * * * M. Louis Semichon vient de publier une intéressante thèse sur divers mellifères solitaires. Nous ne pouvons le suivre dans ses études anatomiques, mais nous re- tiendrons ce qu'il dit de l’éthologie, c’est-à-dire des mœurs de ces intéressants insectes. D'abord l'habitat et la position des larves. Chez Anthophora personata, les cellules du nid, arron- dies à la base, sont rétrécies uniformément en haut. Les parois, imperméables, sont enduites d’une matière cireuse qui empêche la pâtée d’être absorbée par le sol et qui arrête aussi son évaporation. L'air extérieur, surtout pendant les premiers jours de la vie larvaire, ne semble pas pénétrer en quantité notable à travers les parois. La pâtée, en effet, reste liquide à sa surface, tandis qu'elle se dessèche lorsqu'elle est exposée à l'air. En outre, la pâtée présente une odeur particulière, nauséeuse, qui se modifie un peu à mesure que la larve grandit, mais en restant caractéristique. Si on transvase les provisions dans un tube de verre, même bouché au liège et de dimensions juste suflisantes pour les contenir, l’odeur change en un jour ou deux au plus, même si, évitant d'employer des objets métalliques, on fait couler la pâtée directement dans le tube. Il est donc probable que la larve vit, au début, dans une atmosphère peu ou pas renouvelée. L’œuf est flottant sur la pâtée. Après l’éclo- sion, la larve reste dans cette situation. Sa face ventrale est élargie, de sorte que ses stigmates sont placés au- dessus du liquide. Elle n’a pas d'autre mouvement à exécuter que ceux des pièces buccales. La lèvre supé- rieure est située un peu en avant des mandibules, la lèvre inférieure un peu en arrière, de sorte que l’ouver- ture buccale est dirigée obliquement en bas; la tête n’a pas besoin de s’infléchir vers le ventre pour prendre la nourriture. Chez Megachile argentata, la pâte est fluide et la‘ larve flottante. L'imperméabilité de la cellule est réalisée par le recouvrement exact des fragments de feuilles qui la composent. Au bout de quelques jours, il est probable que la dessiccation des feuilles permet à l'air de pénétrer et amène une dessiccation progressive de la pâtée. Le tube de feuilles se dessèche et se ratatine assez vite; il présente une faible résistance. C’est le cocon, épais, qui: assure pendant la plus grande partie de l’année la protec- tion des larves contre les intempéries, la pression du sable ou les animaux prédateurs. Chez Halictus quadricinctus, la cellule est oblique ou horizontale; son inclinaison varie suivant la position qu'elle occupe dans l’ensemble du nid, et cette inclinaison n’est pas en rapport avec le sexe de l'individu. L'œuf repose par ses deux bouts sur une boulette aplatie, con- sistante, vernie à sa surface. La larve trouve la nourri- ture devant sa bouche lorsqu'elle naît, mais dès qu'elle a grandi suffisamment, elle tombe à côté et il lui faut se maintenir à portée de sa provision. Sa peau adhère aux parois de la cellule et à la boulette, lui fournissant un point d'appui. Lorsque la provision est plus qu’à moitié dévorée, la larve se tient la face ventrale enroulée autour du reste de la boulette. Chez Dasypoda plumipes, la cellule n’est ni polie, ni enduite, et sa paroi est constituée par du sable qui ne semble! même pas avoir été tassé. L’œuf, arqué, est pondu sur une pâtée compacte, façonnée en boule, légè- rement vernie à sa surface. Cette petite sphère repose sur trois pieds coniques qui l’empêchent de rouler et, Li LE NATURALISTE 39 par suite, d'écraser l'œuf, La larve jeune reste sur la bou- lette; devenue grande, elle se tient enroulée autour de celle-ci, la maintenant à portée de sa bouche. M. Semichon a aussi étudié la préhension des aliments par les larves des mellifères solitaires, préhension qui varie naturellement avec la consistance de la pâtée nutri- tive. La jeune larve d’Anthophore, née sur une pâtée fluide, a ses mâchoires et sa lèvre inférieure situées en arrière des mandibules, de sorte que sa lèvre supérieure surplombe la pâtée et l'ouverture de la bouche se trouve ainsi dirigée en bas. Les mouvements de ses mandibules sont visibles, mais peu actifs. C’est le pharynx qui doit jouer le rôle le plus important, en aspirant le liquide. À mesure que la position diminue, sa consistanceaugmente, et, lorsqu'elle est devenue pâteuse, les mandibules de la larve ont acquis progressivement une forme de cuillère, La forme pointue, qu'on remarque chez les jeunes larves à l'extrémité de la mandibule, s’atténue progressivement. Aù contraire, les mandibules d'espèces se nourrissent de pâtée épaisse, sont pointues, même chez les larves de taille maximum, ce qui leur permet de diviser sans peine leurs aliments. Les denticules doivent avoir en partie pour effet de retenir les particules détachées au contact de la mandibule. Chez ces espèces, les mâchoires et la lèvre inférieure sont placées plus en avant que chez l’An- thophore. M. Semichon a "pu étudier assidüment, et d’après un grand nombre d'individus, les mouvements qu’exécute pour manger la larve d’Osmia cornuta. Lorsqu'elle sort de l’œuf, elle reste, comme celui-ci, dressée obliquement sur la pâtée, à laquelle son extrémité anale est fixée par les débris des enveloppes ovulaires. Sa tête n’est donc pas au contact des aliments. Au bout d’un jour au plus, la larve, devenue capable de se courber, abaisse sa partie antérieure et commence à manger en écartant ses mandi- bules et en les refermant avec force. Elle exécute aussi quelques mouvements avec sa lèvre inférieure et ses “mâchoires, qui se déplacent plutôt d'avant en arrière, et non transversalement comme les mandibules. La face ventrale de la tête se renfle et s’affaisse alternativement, ce qui doit correspondre à la déglutition. Chez les autres espèces, les mandibules se meuvent aussi transversalement. Pour maintenir la tête au contact de la pâtée, les larves d’Anthrophore n’ont pas de mou- vements à exécuter. Îl n’en est pas de même de celles qui mangent ure pâtée-consistante, une fois qu'elles sont devenues trop grosses pour rester sur la boulette. A par- tir de cet âge, les larves d’Halictus quadricinctus et de Dasypoda plumipes tiennent leur corps enroulé autour de celle-ci. L’Osmia cornuta ne le pourrait pas parce que, sur les bords, la boulette adhère aux parois mêmes de la cellule, Ce sont ses poils raides qui lui servent à prendre appui. © Quelles que soient les espèces, les mouvements exécu- tés par les pièces buccales semblent automatiques. Ils persistent plusieurs jours après qu'on leur a enlevé la nouriture, Des larves éloignées de leur pâtée, ayant la tête plongée dans une goutte de sirop de sucre, com- mencent d’abord par exécuter les mêmes mouvements qu’en présence de pâtée épaisse. Peu à peu, les mouve- ments mandibulaires deviennent lents et irréguliers, tan- dis que ceux de la lèvre inférieure et des mâchoires sont plus actifs et que la face ventrale de la tête et du premier segment thoracique ondulent d’une facon plus prononcée, Chez les larves jeunes, à pâtée épaisse, la salive con- court à faciliter l’action des mandibules, d’une façon d'autant plus efficace. qu’elle ne se répand pas à la sur- face convexe de la boulette, mais sur le fond et les parois d'une petite excavation creusée par la tête de la larve, car celle-ci mange la portion de nourriture placée juste en face d’elle. HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES PRIX DÉCERNÉS EN 41904. Prix Thore. — L'Académie a décerne le prix Thore à M. C. Houlbert, professeur à l'Ecole de Médecine et de Phar- macie de Rennes, sous-directeur de la station entomologique établie à la Faculté des Sciences de cette ville. M. Houlbert est. un entomologiste passionné, auquel on doit de nombreux travaux, dont plusieurs répondant de tous points aux intentions du fondateur du prix Thore. Ce prix, en effet, devait être attribué au meilleur travail € Sur les mœurs et l'anatomie d’une espèce d'insectes d'Europe ». Or, dans la série déjà longue des travaux de M. Houlbert, s'en trouvent quatre pour ie moins rentrant exactement dans ce cadre, le Genera analytique illus- tré des Coléoptères de France, les Coléoptères de la Faune enlomologique armoricaine (en collaboration avec M. Bétis), les tubleaux analytiques illustrés des Lamellicornes el des Longicornes de la faune française, et la Faune analytique illus- tree des Orlhopteres de France. Prix Da Gama Machado. — Ce prix a été décerné à M. Antoine Henri Mandoul et à M. Pierre Stéphan. Les travaux de ces deux auteurs présentent les mêmes qualités d'observation précise, d'habileté technique et arrivent à des résultats également intéressants au point de vue scientifique. L'ouvrage présenté par M. Mandoul était un mémoire intitulé : Recherches sur les coloralions léqumentaires. L'auteur y étudie expérimentalement, dans un très grand nombre de cas, les: causes de la coloration des tissus des animaux. Les Recherches de M. Stéphan sur la Spermalogénèse, sont des recherches comparatives, elles sont de la plus délicate histo- logie ou mieux de la plus délicate cytologie. M. Stéphan s'est efforcé de suivre avec le plus grand détail les phénomènes si complexes et si importants de la formation des spermatozoïdes ou spermies, de déméler ce qu'il y avait de variable ou de contin- gent dans ces phénomènes, de constant et d'essentiel, de propre par conséquent à servir de vecteur à l'hérédité. Prix Tcehikatchef. — La Commission du prix Tchihatchef propose à l’Académie d'attribuer ce prix à la Flore forestière de la Cochinchine dont l’auteur est M.J.-B. L. Pierre, autrefois Directeur du Jardin botanique de Saïgon, mort à Paris au com- mencement de cette année, dans sa soixante-treizième année; alors qu'il préparait la publication d'une œuvre plus considérable encore, la Flore générale de l'Indo-Chine. Lorsque la mort, à laquelle il songeait pourtant et contre laquelle il avait cherché à garantir son œuvre, est venue le prendre, Pierre organisait, nous l'avons dit, encore la publication d'une nouvelle Flore qu'il comptait faire grandiose : la Flore générale de l'Indo-Chine. Il avait réuni pour cela un herbier des plus considérables, comprenant près de cinq cents paquets; de nombreux croquis, remis au net par M. Delpy ; dix mille pré- parations microscopiques. dues à Mme Pierre, accompagnent cet herbier comprenant un tel nombre de plantes qu'il avait fait naître, chez l'éminent botaniste, l’idée d’un remaaiement complet de la classification des végétaux. Il songeait à les classer d'après le nombre des faisceaux ligneux qui se rendent aux feuilles, en polyxylées, dixylées et monoxylees; mais il n’a fait connaitre encore que quelques considérations préliminaires sur ce mode nouveau de groupement des familles végélales. A côté de l'œuvre publiée de Pierre, il reste donc.encore une. œuvre inédite consi- dérable: on doit souhaiter que des botanistes qu'il avail lui- même: désignés pour la mettre au jour puissent entreprendre la tâche énorme de l’achever, en conservant le vaste plan. qui avail été conçu pour elle. Prix Delalande-Guérineau. — Ce prix a été décerné à ML. Seurat, docteur ès sciences, zoologiste du laboratoire colo- 40 LE NATURALISTE A —————————————— nial du Muséum pour son exploration des archipels voisins de | l'étude de la répartition géographique d’une classe de Crypto- Tahiti et notamment des iles Tuamotu. Pr'x Desmazières. — M. Jules Cardot a présenté au concours du prix Desmazières diverses publications qui offrent un intérét tout spécial, celui de faire connaître les mousses des régions tout à fait inconnues ou à peine explorées : la Corée, l'ile de Formose et l'Antarctide. Par le nombre et l'importance de ses travaux, M. Jules Cardot s’est mis au rang des bryologues les plus distingués. La Commission s'est plu à le reconnaitre en lui attribuant le prix Desmazières. Prix Montagne. — Ce prix a été décerné à M. Emile Bou- dier pour son merveilleux ouvrage sur les champignons dont la publication est en cours. Cet ouvrage comporte plus de 600 planches originales dessinées et peintes par l’auteur avec une recherche obstinée de l'exactitude, donnant une image fidèle de la nature. La grande part attribuée aux Discomycètes augmente beau- coup l'intérêt de cet ouvrage, car M. Boudier est l’auteur d'une Nouvelle classification des Pezizes qui lui a déjà valu un prix de l'Académie en 1887. Prix de Coincy. — Ce prix a été décerné à M. E.-G. Camus et Mlle A. Camus pour leur ouvrage intitulé : Classificalion et monographie des saules d'Europe. Prix Savigny. — Ce prix a été décerné à M. Paul Pallary, professeur à Oran, qui s’est fait connaître par de nombreux tra- vaux de Conchyologie, de Paléontologie et d’Anthropologie pré- historique relatifs à l'Afrique septentrionale et en partie au lit- toral de la mer Rouge. Prix Montyon. — La Commission a décerné le prix à M. le Dr E. Meyer, professeur de Physiologie à la Faculté de Médecine de Nancy, pour l’ensemble de ses travaux de Physiolo- gie expérimentale. Une mention est accordée à M. le Dr J. Sellier pour ses Recherches sur la digestion et les ferments digestifs. Prix Philipeaux. — Ce prix a été décerné à M. Stéphane Leduc, professeur à l'Ecole de Médecine de Nantes, pour toute une série de recherches sur divers sujets de Physiologie expéri- mentale. La Commission accorde une citation au capitaine Caubert pour son ouvrage intitulé : Ducheval bien mû et bien mis. Prix Lallemand. — La Commission décerne le prix à M. A. Leri qui présente une série de recherches cliniques et anatomiques sur la cécité dans le tabes et la cécité dite tabé- tique. Prix Pourat. — Ce prix a été décerné à M. Georges Bohn pour ses deux mémoires, attractions et oscillations des animaux marins sous l'influence de la lumière, et impulsions motrices d'origine oculaire chez les Crustacés. Prix Saintour. — Ce prix a été partagé entre M. Ant. Magnin pour ses travaux de Géographie botanique et M. L. Lau- ret pour ses travaux de Paléontologie végétale. Prix Cuvier.— Le prix Cuvier, qui compte parmi les plus estimés de l'Institut, a été décerné à M. le Dr Raffray pour l’en- semble de ses travaux sur les Insectes et surtout pour le précieux Genera et Catalogue des Psephalidés qui couronne dignement cet ensemble, Les Psephalidés sont des Insectes crépusculaires et nocturnes qui se tiennent de préférence dans les endroits frais et humides. Ces insectes mesurent à peine 2 millimètres à 3 millimètres. Etant donné ces habitudes de vivre, il n’est pas étonnant qu'on trouve chez eux tous les passages à la cécité complète; beaucoup ont de très grands yeux comme nombre d'animaux nocturnes, d’autres en présentent d'ordinaire de réduits, plusieurs enfin sont aveugles. Il faut parcourir les deux ouvrages essentiels de M. Raffray : son étude sur les Psephalidés, publiée en 1890, et son récent Ge- nera et Catalogue, pour se faire une idée nette de l’étendue et des variations du groupe des Psephalidés, représentés par plus de 3.000 espèces dont près de 1.500 ont été découvertes par l’auteur. PRIX PROPOSÉS POUR LES ANNÉES 1908-1909-1910-1911 Prix Gaz (1.500 francs). — L'Académie a mis au concours pour sujet du prix Gay, qu'elle doit décerner en 1908, la ques- tion suivante : Llude géographique sur le Maroc. La question proposée pour le prix Gay à décerner en 1909 est games. Prix Tchihatchef (3.000 francs). — Ce prix est destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait sur le continent asiatique des explorations ayant pour objet une branche quel- conque des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. Prix Binoux (2.000 francs). — Ce prix sera décerné en 1908 à l’auteur de travaux sur la Géographie ou la Navigation. Prix Delalande-Guérineau (1.000 francs). — Ce prix sera décerné en 1908 au voyageur français ou au savant qui, l’un ou l’autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la science. : Prix Fontannes (2.000 francs). — Ce prix triennal est at- tribué à l’auteur de la meilleure publication paléontologique. Prix Bordin (3.000 francs). La question proposée est: Étude des poissons fossiles du bassin parisien. Grand prix des scien:es physiques. — L'Académie met au concours pour l’année 1909 la question suivante: Les stades d'évolution des plus anciens quadrupèdes lrouvés en France. Prix Delesse (1.400 francs). — Ce prix biennal sera dé- cerné en 1909 à l’auteur français où étranger d'un travail concer- nant les Sciences géologiques. Prix Desmazières (1.600 francs). — Ce prix annuel est attribué à l’auteur français ou étranger, du meilleur ou du plus utile écrit, publié sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne (1.500 francs). — Ce prix sera décerné aux auteurs français de travaux importants ayant pour objet l’ana- tomie, la physiologie, le développement ou la description des Cryptogames inférieurs. Prix Coincy (900 francs). — M. A.-H. Cornut de Lafon- taine de Coincy a légué à l'Académie une somme de 30.000 francs à la charge par elle de fonder un prix pour être donné chaque année à l’auteur d’un ouvrage de Phanérogamie. Prix Thore (200 francs). — Il sera déceroé en 1909 au meil- leur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. Prix de la Fons-Mélicocq (900 francs). — Ce prix trien- nal sera décerné en 1910 au meilleur ouvrage de Botanique sur le Nord de la France, c’est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aïsne. Prix Savigny (1.300 francs). — Ce prix sera décerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des ani- maux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. Prix Thore (200 francs). — Ce prix sera décerné en 1908 au meilleur travail sur les mœurs et l’anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Da Gama Machado (1.200 francs), — L'Académie décernera ce prix en 1909 aux meilleurs travaux sur /a matière fé- condante des étres animés, où sur les parties colorées du sys- tème téquinentaire des animaux. Prix Montyon (750 francs). — Prix Philippeaux (900 fr.). — Prix Lallemand (1.800 francs).— Ces prixseront décernés en 1908 aux meilleurs travaux de Physiologie expérimentale. Prix L. Lacaze (10.000 francs). — Ce prix sera décerné à l'auteur, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physio- logie. Prix Pourat (1.000 francs). — La question proposée pour 1909 est: De l'origine des antiferments. La question proposée pour 1908 : « La destination immédiate de l'énergie consacrée à l'entretien de la vie chez les sujets à sang chaud. «Déterminer,en vue de l'étude expérimentale de cette question, l'influence de la soustraction de l’organisme animal à toute dé- perdition calorique’sur sa dépense énergétique, appréciée d'après les échanges respiratoires. » Les moyens d'empêcher les déperditions de chaleur sont laissés au choix des expérimentateurs. On recommande toutefois l’em- ploi de l’étuve chauffante à air saturé d'humidité, utilisée par De- laroche etClaude Bernard dans leurs recherches sur la mortpar échauffement. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 29° ANNÉE SET-TYPHON & L'OKAPI 25 FEB 1007 I SET-TYPHON. Ingrate et mauvaise, l’humanité ne tarde pas à oublier ses bienfaiteurs, mais elle garde éternellement le souve- nir de ses fléaux. Tous les dieux de l’ancien monde sont aujourd'hui anéantis, les ruines de leurs nombreux sanctuaires, de toutes parts, jonchent le sol; un seul a survécu à cette formidable hécatombe, et ce dieu est Set-Typhon, Esprit du mal, Génie des ténèbres. Voici en peu de mots ce qu’on raconte sur cette divi- nité : Après qu'Osiris eut doté son peuple de sages lois, il confia à Isis son épouse, le gouvernement de l'Égypte et parcourut le monde répandant, en tout lieu, la civilisation et ses bienfaits. ‘ À son retour, Set-Typhon, son frère, n’aspirant qu’à venger une injure (1), résolut de le perdre et lui tendit des embüches pour lesquelles il s’adjoignit soixante-douze complices. Il fut également secondé ‘par une reine d’Ethiopie, nommée Aso. Prenant, en secret, la mesure Eù LÉ LA Les plus anciennes images du dieu Set. Fig. 4. — Tombeau d'Apaankhou (IV*). Fig. 2 et fig. 3. — Tombeau d’une reine de la Ve dynastie. du corps d'Osiris, il fit construire un coffre d’une richesse extrême, ordonna de le transporter dans une salle où il donnait un grand festin et promit, en plaisantant, de l'offrir à celui qui le remplirait exactement. Chacun l’es- saya, mais comme il ne se trouvait à la taille de per- sonne, Osiris y entra à son tour et s’y étendit. Aussitôt, tous s’élancèrent et, fermant le couvercle, les uns l’as- sujettissent au moyen de clous, les autres le scellent avec du plomb fondu. On le précipita ensuite dans le Nil où il descendit lentement jusqu’à la mer, par l'embouchure Tanaitique. Quand elle eut appris cet événement, Isis se mit à la recherche de la précieuse relique et la trouva à Byblos où les eaux l'avaient mollement déposée au sein d'une bruyère. Obligée de se rendre auprès de son fils Horus. elle cacha le cercueil d’Osiris dans un endroit secret et hors de toute atteinte. Mais un soir, au clair de lune, Typhon l'ayant découvert en chassant une truie, il en retira le cadavre, le mit en pièces et dispersa les morceaux à tous les vents. Recommençant à nouveau une vie d'aventures, Isis se mit à parcourir les marécages, cherchant un à un, les lambeaux sanglants qu'avec un soin pieux elle inhumait, tour à tour, sur les lieux mêmes où ils gisaient aban- donnés. (4) On raconte qu'Osiris avait eu, par méprise (?), commerce avec Nephthys, femme de Typhon.’ Voir Plutarque, Sur Isis et Osiris, ch. xur. 9e SÉRIE — N° 47 9 15 FÉVRIER 1907 Plus tard, revendiquant ses droits au trône de son père, Horus, assisté de nombreux partisans, marcha contre Typhon. La guerre fut longue et meurtrière. Après bien des poursuites, des combats acharnés, livrés dans la Fig. 4. — Set d'après une sculpture de Sakkarah. haute et dans la basse Égypte, le fils d’Isis se rendit maitre, aux environs d'Edfou, de son ennemi et, de même que celui-ci avait mis en pièces le corps d’Osiris, il fut à son tour déchiqueté et ses morceaux distribués entre les principales villes de l'Égypte. Tel est, suivant Plutarque et divers autres récits (1), le très court résumé sur le mythe de Set auquel les papy- rus font de fréquentes ailusions. PHippolte-Boussac del. Fig. 5. — Peinture de Beni-Hassan. Vaincu, anéanti, Set-Typhon devait naturellement être assimilé à un mauvais génie et sa mémoire maudite. Cependant, comme sa bravoure avait fait de lui un redoutable adversaire, nous le voyons, dès la IV* dynas- tie, jouer un rôle analogue à celui de Mentou, le dieu guerrier par excellence; au temps de la Ve dynastie, un Ÿ/ — Fig. 6. — Set à la queue fourchue. ‘temple lui était consacré dans la ville de Memphis; et plus tard les Hyksos lui élevèrent, sous le nom de Suu- tek, un sanctuaire à Avaris. Il figurait parmi les grands dieux d’Abydos, et son culte fut en grand honneur. (4) Suivant PLurarQue, Sur Isis et Osiris, XIIT, Isis ayant reçu Typhon garrotté ne le fit point périr, mais elle le délia et Jui rendit la liberté. Pour l'autre version, voir NaviLee, Textes rela- tifs au mythe d'Horus. k a À MIE : PEN UK & 42 LE NATURALISTE WE > <= < ! P.HippolyteBoussac del: Fig. 7. — Le dieu Set enseignant le maniement de l’arc au pharaon. Toutefois, c'est à l’époque des pharaons belliqueux des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties que son importance, comme dieu des combats, devient de plus en plus consi-, dérable ; il est, à ce titre, constamment invoqué par Thotmès III, Seti I, Ramsès II, Ramsès III. Sous les derniers Ramessides, cette importance allatoujours péri- clitant jusque vers la XXVIe dynastie, époque à laquelle son culte fut aboli, ses images détruites. Dès lors, on ne le voit plus dans la série des grands dieux; il est désormais constamment mêlé à la légende osirienne, considéré comme le génie du mal et le meur- trier de son frère Osiris. De même que les autres divinités du panthéon pha- raonique, Set fut représenté, non seulement sous l’appa- : rence humaine, mais aussi par un animal symbolique. Les plus anciennes reproductions de cet emblème nous : sont fournies par le tombeau d’Apaankhou (fig. 1), per- sonnage de la IVe dynastie, et par celui d’une reine de la Ve (fig. 2 et fig. 3). 1: Si l’on en juge par une sculpture de Sakkarah (fig. 4) et une peinture de Beni-Hassan (fig. 5), l'animal typho- nien serait un carnassier au profil fortement busqué, au museau pointu et dont la tête est munie de deux grandes oreilles rectangulaires. Sa queue, droite et rigide comme un bâton, se termine par un faisceau composé de poils ou de graisse, et présente deux bifurcätions entre lese qulesel s'enfonce, comme un coin, une masse ovoide, particularité que les artistes pharaoniques ont traduite de façons variées. Tantôt elle est synthétiséeparla masse ovoide seulement (fg.2) qui, à Beni-Hassan, prend la forme d’une boule (fig. 5), tantôt celle-ci est entièrement supprimée et remplacée par les deux bifurcations, pro- cédé donnant à la queue l'aspect d’une fourche| (fig. 6). C’est ainsi qu’elle est toujours reproduite aux époques où le culte de Set était dans toute sa splendeur. D’après l'inscription surmontant la peinture, ce quadrupède por- tait le nom de Scha, son pelage était d'un fauve clair. Dans les compositions symboliques, le dieu Set est invariablement représenté avec un corps humain sur- monté de la tête du Scha aux oreilles rectilignes et au profil busqué. C’est sa principale caractéristique à partir de la XVIIIe dynastie. Un curieux bas-relief, du temple de Karnak, nous le montre, sous cet aspect, enseignant le maniement de l'arc au pharaon Thotmès IIT (fig. 7), dans une autre sculpture provenant du même sanctuaire, Set, associé à Horus, purifie le roi Seti Ie' (fig. 8). On ne trouve d'exception à cette règle qu’au plafond astrono- mique du tombeau de ce dernier pharaon où il est deux fois représenté suivant le mode conventionnel, et une fois seulement avec de longues oreilles pointues (fig. 9). Durant cette période, il est si intimement associé à Horus que, dans la syringe de Ramsès IX, on remarque, accouplées sur un corps humain, les têtes des deux divi- nités (fig. 10). Depuis longtemps, et à plusieurs reprises, on a cher- ché à identifier l'animal symbolique du dieu Set; dans sa tête on a, tour à tour, cru reconnaître celle d’un âne, d’un tapir, celle d’un lévrier essorillé, un assemblage f + HR +++ P KE Fig. 8. — Le Pharaon Seti Ier purifié par Set et Horus. (Bas-relief de la XIX° dynastie.) ; -PHippolyte-Boussac dell LE NATURALISTE 13 Fig. 10. — Set et Horus. Tombeau de Ramsès IX. XX® dynastie). Fig. 9.— L'une des formes de Set au plafond astro- nomique du tombeau de Seti Ier, d'âne et d’oryx surmonté de deux plumes (1). De toutes ces opinions, aucune n'ayant entièrement prévalu, le problème était resté flottant, indécis, lorsqu'il y à quelques années, le monde savant apprit la découverte, dans les forêts de l'Ouganda, d’un grand mammifère, ignoré jusqu'à ce jour et connu des habitants de ces régions sous le nom d'Okapi. (A suivre.) P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles Quantaux migrations dans le sens des parallèles, c’est- à-dire de l'Est à l'Ouest, ou réciproquement, elles sont excessivement rares. Celles du Syrrhaptes paradoxus, qui émigre d'habitude de la Mongolie à la Sibérie, et qui, certaines années, s’est répandu sur toute l'Europe Occi- dentale, sont aussi irrégulières et accidentelles que celles des Criquets voyageurs. Les migrations dont nous venons de parler, et qui font passer une espèce d’une Région zoologique dans une au- tre, sont à peu près limitées aux Echassiers, aux Palmi- pèdes et à quelques familles de Passereaux insectivores. Dans les autres ordres, notamment chez les Rapaces, les Grimpeurs, les Gallinacés, et surtout dans le grand groupe des Passereaux, les espèces, les genres et même les familles ont généralement une répartition géogra- phique aussi nettement limitée que celle des Vertébrés (4) Cramwpozuon. Gramm. égypt., p.120; Dict. égypt., p. 193. Prisse D'AVENNES, Monum. égypt. PI. XVI, texte, p. 4. Lert- BuRE. L'animal typhonien dans Le Sphinx, Ile vol., p. 66, 1898. W. Prevyre, Lettre à Dévéria sur quelques monuments relatifs au dieu Self, p. 53. ï (2) Voir le n° 458 du Naturaliste et suivants. privés d'ailes, les Reptiles etles Mammifères par exemple. De plus, il est facile de constater que la faune des régions intertropicales est beaucoup plus riche et variée que celle de la zone tempérée du globe ; chaque région ou sous-région a ses espèces propres, L'Europe entière, avec les 600 espèces environ qui composent sa faune ornitho- logique, n’en a peut-être pas une seule qui lui soit pro- pre : la plupart se retrouvent dans le Nord de l'Asie ou de l'Afrique. Au contraire, nous voyons que Madagascar, grande île à peine plus grande que la France, sur 250 es- pèces d'Oiseaux, en a 120 qui ne se trouvent pas ailleurs ; l'île de Célèbes, avec une superficie à peine égale à celle de la Grande-Bretagne (et les Oiseaux marins mis à part), possède 128 espèces terrestres, dont 80 lui sont propres. Ces faits trouvent en partie leur explication dans la richesse plus grande de la nature tropicale, mais ils permettent aussi de supposer que ces iles sont les restes de grands continents, et qu’elles nous ont conservé une faune répandue sur une plus vaste étendue du globe à une époque géologique antérieure. On a dit plus haut que la « ligne de Wallace » était facilement franchie par les Oiseaux : cela est vrai d’une façon générale, la faune de la Malaisie servant de lien entre la faune Australienne et la faune Asiatique, et cette même faune Malaise reliant la faune de l’Inde à la faune Africaine. Mais on peut citer quelques types de familles, les Pics (Picidæ) par exemple, qui, répandus sur le reste du Globe, font défaut dans toute la Région Australienne ainsi qu'à Madagascar. C’est là un type dont il est impos- sible de nier l’origine boréale. Les Pics ne trouvent leur nourriture que dans les grandes forêts d'arbres à écorce caduque. De plus, ainsi que SCLATER l’a fait remarquer le pre- mier, la faune ornithologique du Continent Américain (NÉOGÉE) est bien différente de celle de l'Ancien (PA- LÉOGÉE), et cette différence, qui s’applique surtout au grand ordre des Passereaux, est d'autant plus importante qu’elle concorde avec celle que l’on constate chez les Sauriens, Reptiles exclusivement terrestres, Ainsi, on trouve dans cet ordre un certain nombre de grandes fa- milles qui sont propres à l’un ou à l’autre de ces Conti- nents, et qui semblent se remplacer et se représenter mutuellement comme l'indique le tableau parallélique suivant : NÉ£oGÉE PALÉOGÉE. Familles : Conuridæ. Platycercidæ. Rhamphastidæ. Bucerotidæ. Trochilidæ. Nectarinidæ. Tyrannidæ, Muscicapidæ. Icteridæ. Oriolidæ. Tanagridæ. Ploccidæ, Mniotillidæ. Sylviidæ. Formicaridæ. Timaliidæ. Sous-familles : Vullurinæ. Pavoninæ. Perdicinæ. Sarcoramphinæ. Meleagrinæ. Odontophorinæ. Quant aux familles communes aux deux continents, nous avons montré, en parlant des types cosmopolites (page 3), qu’on en pouvait citer au moins 13 (sans comp- ter les Echassiers et les Palmipèdes), et nous en avons fait l'énumération. En résumé, on peut admettre que les familles spéciales et celles qui sont communes aux deux hémisphères sont à peu près en nombre égal. 44 LE NATURALISTE CE Un savant ornithologiste, le D' REICHENOW, a proposé, pour les Oiseaux, une division en Régions zoologiques qui diffère sensiblement de celle de SCLATER et WALLACE fondée surtout sur les Mammifères. Il admet six zones qui se subdivisent en Régions, comme l'indique le tableau suivant : Zones REéGroxs . Arctique. > ' ( Tempérée (Eurasie). 2. Orientale...+ Ethiopienne (Afrique). l Malaise (Inde et Malaisie). Tempérée (Amérique du Nord). 3. Occidentale Sud-Américaine. 4. Malgache.. Madagascar et les Mascareignes. Australienne (Nouvelle-Guinée, Australie, Polynésie). Néo-Zélandaise (Nouvelle-Zélande). Cr . Australe .. : [ep] . Antarctique. Cette division met bien en évidence, tout d’abord, la pauvreté relative de la faune Holarctique (voyez ce que nous avons dit ci-dessus de la faune de l'Europe), qui n’a pas d'espèces propres, et semble une dépendance soit de Ja zone Orientale, soit de la zone Occidentale. Par contre, on admet une zone Australe, en y comprenant Célèbes, zone qui, malgré les échanges qu’elle fait, comme nous l'avons montré, avec les autres régions et surtout avec la zone Orientale (région Malaise), est encore assez bien caractérisée par les familles suivantes qui lui sont propres : Dromæidæ, Apterygidæ, Didunculidæ, Strygo- pidæ, Cacatuidæ, Plalycercidæ, Menuridæ, Paradiseidæ, Meliphagidæ. Elle admet aussi une zone Malgache, carac- térisée par les Mesitidæ, Dididæ (éteints), Atelornithidæ, Leptosomidæ, Eurycerotidæ. La Nouvelle-Zélande forme à elle seule’ une région distincte. Enfin REICHENOW admet une zone Arctique, caractérisée par les Pingouins (Alcidæ) et une zone Antarctique où ces Oiseaux, à ailes transformées en nageoires, sont remplacés par les Manchots (Spheniscidæ), qui ont la même crganisation, avec des ailes encore plus atrophiées. D'autres Oiseaux à ailes atrophiées, mais organisés pour une vie terrestre, et qui constituent l'ordre des RATITES (Autruches), semblent originaires de l’hémi- sphère austral où des espèces de très grande taille ont vécu, dans le Quaternaire, à Madagascar (Æpyornis) et à la Nouvelle-Zélande (Dinornis). Actuellement, les genres Casuarius et Dromaius sont de la région Australienne, Struthio de la région Ethiopienne et Rhea de la région Sud-Américaine. j Les Oiseaux fossiles sont encore assez mal connus, parce que les espèces de grande taille ont seules des os assez compacts pour qu'ils puissent se fossiliser dans les couches géologiques. Les plus anciens débris que l’on rattache à cette classe sont du Jurassique; mais l’Ar- chæopteryx, dont on ne connait que deux spécimens de la même espèce, est un type si différent des Oiseaux actuels, qu'il ne peut rien nous apprendre au point de vue qui nous intéresse ici, Les « Oiseaux à dents » (Hesperornis, Baptornis),du Crétacé du Kansas, sont dans le même cas. Il faut arriver au Tertiaire pour trouver des Oiseaux plus voisins de ceux qui vivent aujourd’hui. Les grands Ratités de l'argile éocène de Londres (Dasornis, Mega- lornis, Gastornis) montrent qu'à cette époque, ces grands Oiseaux coureurs existaient jusqu'en Europe. D’autres, | tères (Annales des Sciences Naturelles, Zoologie, t. VIII, 1819) provenant des mêmes gisements, se rapprochent des Pal- mipèdes et des Alcedinidæ actuels, et l’on peut affirmer que, dès cette époque, tous les ordres et la plupart des familles encore vivantes étaient représentées. Certains types, actuellement confinés dans la zone intertropicale, avaient des représentants en Europe. Ainsi les Perroquets ont, äans le Miocène de Saint- Gérand-le-Puy, une espèce (Psittacus Verreauæxi) voisine du Ps. erythacus actuel de l'Afrique Occidentale. Les Flamants (Phœnicopteridæ), Oiseaux des pays chauds, étaient représentés en Europe par un genre voisin très abondant (Palælodus). Le genre Necrornis se rapproche des Musophagidæ sud-africains. Le Trogon gallicus appar- tient à un genre de la faune Ethiopienne, mais qui se trouve aussi dans la région Néotropicale. Tous ces Oiseaux confirment l'opinion qui considère la faune de l'Europe actuelle comme une simple dépendance de la faune Orientale, qui aurait perdu dans les temps mo- dernes les types les plus caractéristiques des régions intertropicales. Le genre Hirundo, dont nous nous sommes occupé ci- dessus pour discuter son origine, n'apparaît en Europe que dans le Quaternaire. Par contre, Cypselus (Martinet) et Collocalia (Salangane) sont signalés dans le Miocène de France. La distribution géographique des familles caractéris- tiques de la Paléogée et de la Néogée ne semble pas avoir changé. Ainsi les Dindons (Meleagris) ne sont connus que dans le Miocène de l'Amérique du Nord; le genre Coq (Gallus) se trouve dans le Pliocène de France et à Pikermi, en Grèce; Phasianus existait en Europe dès le Miocène. Les Manchots (Spheniscidæ) avaient sur les rivages des terres antarctiques des représentants de grande taille (Arthrodytes, Anthropornis, Pachypteryx), dont l'expédition récente de NORDENSKJüLD à rapporté les débris, très abondants à l’ile Seymour. En résumé, le document paléontologique est, pour les Oiseaux, très incomplet. Aussi est-ce surtout par impres- sion que l’on peut avancer que les grands Échassiers et les grands Palmipèdes sont des types très anciens, — les nombreuses familles de Passereaux chanteurs, des types plus modernes,comme semblentl'indiquerleuruniformité d'organisation et leur extrême variété dans la faune actuelle. Chiroptères. — Les Chauves-souris sont les seuls Ver- tébrés qui partagent avec les Oiseaux la faculté de voler, et qui, par suite, puissent franchir de vastes bras de mer et entreprendre des migrations analogues à celles des Oiseaux. Aussi leur distribution géographique (1) est- elle tout à fait comparable à celle des Oiseaux, et les grandes régions zoologiques établies par REICHENOW pour cette classe s'appliquent également à l'ordre des Chiroptères. C’est chez les Roussettes (Pteropodidæ), ani- maux frugivores, que l’on a d'abord constaté d’assez longs voyages accomplis toujours en une seule nuit. Ces Chiroptères font facilement quinze à vingt lieues au vol et autant au retour, en moins de quelques heures, pour aller chercher au loin les fruits mürs dont ils se nour- rissent. STERNDALE a vu s’abattre, dans l'Océan Indien, à quatre-vingt-douze lieues de toute terre, sur le navire qui le ramenait en Europe, une Roussette de grande taille qui devait être à jeun depuis plusieurs jours, à en juger RER IQ PEN ER RE RE (1) E. Trousssanr. La Distribution Géographique des Chirop- | LE NATURALISTE 45 par.la voracité qu’elle montra dès qu'on lui eût présenté des fruits. Plus récemment, on a observé, chez les espèces insectivores, de véritables migrations, semblables à celles des Oiseaux, et provoquées par des causes identiques, c'est-à-dire par le besoin de nourriture ; nous avons déjà cité ces faits dans les pages qui précèdent (Voyez p. 115). Les Chiroptères, il est vrai, peuvent échapper par l’hi- bernation, qui est inconnue chez les Oiseaux, à la néces- sité des migrations; mais la vaste dispersion de la plu- part des types insectivores prouve que cette faculté de s’engourdir pendant l'hiver ne les a pas empêchés de coloniser toutes les régions où leur aile a pu les porter. Les Chauves-Sourisinsectivores peuvent être considé- rées comme cosmopolites ; elles ne sont absentes que des régions polaires où manquent les insectes qui servent à leur nourriture. Certaines espèces ont un habitat très vaste : tel est le Miniopterus Schreibersi qui, de France, s'étend jusqu'aux Philippines, au Cap de Bonne-Espé- rance et à l'Australie. Beaucoup d’autres espèces de la famille des Vespertilionidæ sont dans le même cas : Pipistrellus abramus, Pterygistes noctula, etc. D'autres s'étendent jusqu'en Amérique, ou y sont représentées par des espèces tellement voisines, que beaucoup de naturalistes hésitent à les séparer ; tel est le cas de notre Sérotine (Vespertilio serotinus) dont on a distingué le V. fuscus des États-Unis, alors que les spécimens des Antilles ne diffèrent par aucun caractère notable de l’es- pèce d'Europe. Cette famille des Vespertilionidæ mise à part, on cons- tate, comme pour les Oiseaux, que les autres groupes ont une distribution géographique beaucoup plus limitée et très caractéristique. Les Emballonuridæ sont, avec les Vespertilionidæ, les deux seules familles qui soient com- munes aux deux continents et à la Nouvelle-Zélande. Les Rhinolophidæ, originaires des régions montagneuses de la zone intertropicale de l'Ancien Continent, manquent à l'Amérique. Sur quatre-vingts espèces environ, actuelle- _ment décrites, quatre à peine s’avancent jusqu’en Europe et n'échappent que par l’hibernation à la rigueur de nos hivers. Les Nycteridæ Sont propres aux régions chaudes de l’Asie et de l'Afrique. Les Pteropodidæ frugivores, qui renferment les géants du groupe, s'étendent, de l'Afrique au Sud du Sahara, à travers Madagascar et la Malaisie, jusqu'à l'Australie [et à la Polynésie centrale; leur régime ne leur permet pas de s'écarter des régions chaudes où les fruits abondent. Les Phyllostomidæ, égale- ment frugivores, les représentent dans la région Néotro- picale, et c'est tout à fait exceptionnellement que l’on trouve dans cette dernière famille deux genres (Desmo- dus, Diphylla) qui se nourrissent du sang des Vertébfés, et sont par conséquent les véritables « Vampires » de la légende. C'est à tort que l’on a prêté au Vampyrus spec- trum ces habitudes sanguinaires, car cette grande espèce est exclusivement frugivore. Les Chiroptères fossiles sont trop peu nombreux et trop mal connus pour nous arrêter ici, Contentons-nous de signaler la présence d'une Roussette de petite taille (Roussettus Gaillardi) dans le Miocène de France, et de rappeler que le type des Vespertilionidæ existait dans notre pays dès l’époque Éocène (Vespertilio parisiensis). Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) ErRATUM. — No du 1 février 1907, p.29, lignes 7 et 8 à partir du bas : au lieu de « larves » (2 fois), lire «nymphes ». LA ‘ PIERRE À TONNERRE BRILLANTE Parmi les préjugés les plus universellement acceptés et parmi les plus solidement enracinés dans toutes les classes de la société et dans tous les pays du monde, il faut mentionner l'opinion que les nodules de mar- casite sont tombés du ciel au milieu des éclats de la foudre. Si, suivant une célèbre formule de Bossuet, « le consentement unanime des peuples » était suffisant pour démontrer une vérité, le fait dont il s’agit serait définiti- vement acquis. On sait que la marcasite, dont le nom est emprunté à l’histoire naturelle de Pline, est un minéral dont la com- position chimique coïncide avec celle de la pyrite et qui consiste, par conséquent, en bisulfure de fer. Seulement elle diffère profondement de la pyrite par sa structure intime et en est un état dimorphe. Elle cristallise non pas dans le système cubique, mais dans le système orthorhombique ; sa densité est un peu moindre quoique très voisine et variable de 4,65 à 4,9, au heu de 5,0 et même 5,1. Avant tout, elle n'offre pas au contact de l’air cette résistance qui à désigné naguère la pyrite de fer comme la matière propre à la confection de pommes de cannes, des boutons d’habits, des couvercles de taba- tière. Au contraire, elle s’oxyde avec la plus grande faci- lité, au point qu'il est difficile de conserver certains échantillons dans les collections et qu’on les voit se transformer progressivement en sulfate de fer efflo- rescent. Un autre trait différentiel est d'ordre essentiellement géologique : il concerne la différence d’âge des gisements sédimentaires des deux minéraux. La pyrite est surtout un minéral ancien : elle abonde dans les schistes cristal- lophylliens; dans les assises fortement métamorphisées des anciens niveaux: stratigraphiques, dans les parties inférieures du terrain secondaire et jusque dans les assises jurassiques. La marcasite, au contraire, commence sensiblement là où cesse la pyrite : c'est dans la craie blanche qu'on la voit devenir très fréquente et elle con- tinue dansles assises tertiaires, au point de constituerun objet d'exploitation industrielle dans les régions suesson- niennes. Et elle se montre encore dans les portions supé- rieures de l'édifice tertiaire, dans le terrain pleistocène et même dans les formations actuelles. Il est à peine besoin d'ajouter que la limite entre les deux catégories de gisement n’est pas absolue, loin de là. On trouve de la marcasite dans certaines couches ancienhes, mais il est vraisemblable qu'elle dérive alors de réactions très postérieures au dépôt des couches et peut-être fort récente; on trouve de la pyrite dans des couches peu anciennes, mais ordinairement c'est que les réactions ordinaires de ces niveaux ont été rendues plus énergiques : c’est ainsi que la pyrite se dépose dans le bassin de certaines sources thermales comme celle de Hammam Meskoutine en Algérie. ‘ Ilest d’ailleurs des localités communes aux deux sul- fures et on le comprend par la superposition ou la suc- cession fréquente, en une même localité, de phénomènes chimiques très différents les uns des autres. Le type de points de ce genre est fourni par l'épaisseur des filons métallifères dont la concrétion a pu se continuer pendant des laps de temps formidablement prolongés. 46 LE NATURALISTE Pour en revenir, pour ne plus la quitter, à la marca- | site, il faut ajouter qu’elle se présente, suivant les cas, avec des apparences assez différentes; et qu’on a dû en conséquence y distinguer un assez grand nombre de variétés. C'est de l’une d'elles, seulement, de celle qui a été gratifiée si unanimement, d’une origine fulgurante à laquelle elle n’a aucun droit, que nous voulons nous occu- per ici. Elle se rencontre fréquemment à la surface de la terre sous la forme de boules plus ou inoins régulières, grosses généralement comme le poing, mais pouvant être plus petites et atteindre exceptionnellement le volume de la tête. Il se trouve que dans toutes les régions où cette trouvaille est fréquente, la roche dominante est la craie blanche, qui n'offre avec la marcasite que les contrastes les plus tranchés. Elle est aussi terreuse que celle-ci est d'aspect métallique; elleest aussi légère que la marcasite est dense, aussi tendre que l’autre est dure. Et c'est sans doute parce qu’on ne peut imaginer a priori aucun lien Fi. 1, — Rognon de marcasite de la craie de Margny, près Compiègne (Oise) ; recouverte de son écorce ordinaire delimo- nite. 4/5 de la grandeur naturelle. de l’une à l’autre substance que l’on a été si remarqua- blement d'accord pour voir dans les boules ferrugineuses un produit de l’extérieur. Consultez à cet égard, sans aller trop loin, les habitants de la Champagne-Pouilleuse ou ceux de la Picardie et de la Haute-Normandie et vous constaterez qu'ils n'ont jamais vu le minéral en place. Ils l'ont recueilli dans la terre végétale, [dans des ravins; bien souvent au pied des falaises, au bord de la mer. Cependant il n’y a pas d'histoire qui soit plus claire que celle de cette production minérale et les localités abondent où on voit la marcasite en pleine masse de raie. La figure 1 ci-jointe donne l’aspect ordinaire des boules dont il s’agit par un exemple extrait de la craie blanche du département de l'Oise. Quand on brise un pareii chjet, on voit que ses portions internes contrastent complètement avec son écorce qui est brune et ocreuse. Elles sont constituées par une matière à éclat métallique disposée en aiguilles qui partent toutes du centre de la masse et qui grossissent à mesure qu’elles s’approchent de la périphérie. Ce sont des cristaux serrés les uns contre les autres. On conclut de cette structure que les boules de mar- casite sont des nodules très lentement concrétionnés au sein de la masse préexistente de craie, grâce à la circu- lation des eaux qui l'imprègnent et qui sont venues, en certains points, apporter du sulfate de fer qui s’est « réduit » à l’état de sulfure. Mais on constate, en même temps, un autre fait tout aussi significatif et c'est que ces rognons de Margny et des localités analogues ont cessé de s’accroitre; même, ils sont le théâtre, par leur périphérie, d’une action très évidente et qui les défait. Et c’est ainsi que s’est consti- tuée à leur surface cette écorce de limonite quitient à ce que les conditions du milieu de croissance ont changé : proba- blement parce que la température s’est abaissée, ce qui pourrait tenir simplement au soulèvement progressif de la couche de craie précédemment située à une bien plus FiG. 2. — La pierre à tonnerre brillante d'Epernay : rognon de marcasite extrait de la craie blanche et présentant une surface métallique et fraîchement cristalline. 4/5 de la garndeur naturelle. grande profondeur. Alors, d’autres eaux sont intervenues qui ont attaqué lentement le sulfure et l’ont décomposé. Le soufre a quitté le fer à un état qu’on peut supposer et le fer s’est oxydé de façon à passer à la composition de la limonite. La nature épigénique de celle-ci est bien évidente, car, malgré sa constitution si différente, elle a conservé la forme des cristaux qui l’ont précédée. Les faits qui viennent d’être résumés se présentent dans toutes les localités où jusqu'ici on a trouvé des rognons de marcasite dans la craie. Mais voici qu’une excavation ouverte dans le sol d'Epernay m'a mis en présence de conditions un peu différentes et qu’il im- porte de noter. Et c’est pour cela que j’ai ramené l’atten- tion des lecteurs du Naturaliste sur des phénomènes dont la théorie, faite depuis bien longtemps, est connue de tout le monde. Cette fois, la craie, simplement excavée par des fonda- ne M TS pe RD EE ER An fre astielnahe: lent, A pi dit dti egn-s dr trc a RS OR Dé a A po ee 0 ep LE NATURALISTE 47 tions de maison, a montré des nodules de marcasite qui contrastent au premier coup d’œil avec les précédents par l'aspect doré et l'éclat métallique de leur surface extérieure, où l’on voit des pointements cristallins de la plus grande fraicheur (fig. 2). Jamais on n'avait vu de rognons semblables : je me suis fait un plaisir d’en offrir un exemplaire à mon collègue, M. Alfred Lacroix, qui s’est empressé de l’exposer dans la collection de minéralogie du Muséum à côté dés rognons ordinaires qui en ont paru d’autant plus ternes. Les ouvriers qui ont rencontré ces remarquables no- dules ne se sont, d’ailleurs, pas trompés sur leur vraie nature. Malgré l'aspect nouveau, ils y ont reconnu une substance familière et ils les ont désignés sous le nom expressif de Pierres à tonnerre brillantes. Bien que l’examen de la coupe du sol crayeux d'où les échantillons sontsortisn'yrévèieaucune différence notable avec les coupes, dont quelques-unes sont très proches, d’où l'on retire des marcasites à écorce ocreuse, il faut bien reconnaître que la craie n’est pas, dans la nouvelle localité, dans les conditions précises où on la trouve d'ordinaire. La production des rognons cristallins n’y est évidemment pas arrêtée; ces rognons sont en voie de « croissance » et l'ont pourrait dire qu'ils sont encore vivants, comparés aux autres qui sont non seulement « morts », mais en voie de décomposition. La craie d'Épernay traverse actuellement une condition d’où la craie de Margny est sortie depuis bien longtemps certai- nement et la comparaison de l’une avec l’autre sera, sans aucun doute, des plus instructives. STANISLAS MEUNIER. 4 La Plutella Porrectella Aux environs de Rouen, les juliennes ont été attaquées d’une façon redoutable par un petit microlépidoptère (la Plutella Porrectella), dont la chenille mange les boutons à fleurs. Dèses premiers jours d'avril, on remarquait que les tiges à fleurs des juliennes étaient recroquevillées et reliées entre elles par des fils de soie, et qu’au milieu de cet amas de feuilles, vivait une petite chenille dont voici le signalement : Longueur, 1 centimètre; corps vert clair, uni, avec quelques poils noirs, raides; les trois premiers anneaux portent chacun une paire de pattes, ainsi que les 6e, 7e, 8°et 9°; les 4e, 5e, 10e et 11° n’en ont pas, le 12e est terminé en pointe, et possède deux pattes prenantes; tête petite, gris verdâtre ; dessous, vert clair, uni. Cette chenille sort des feuilles lorsqu'elle est inquié- tée, et se laisse prendre à un fil de soie; elle est très vive à se mouvoir en avant ou en arrière. Vers le 4er avril, cette chenille file, dans l’intérieur du tas de feuilles qui l’a nourrie, une coque blanche et soyeuse, et s'y chrysalide. Les juliennes sont des plantes très sensibles aux pro- duits chimiques; aussi, je ne conseille pas les pulvérisa- - tions, souvent nuisibles aux jeunes plants; il est de beaucoup préférable de presser entre les doigts les feuilles reliées ensemble. On peut, par ce simple moyen, détruire toutes les chenilles en très peu de temps; les feuilles restent encore quelque temps reliées par les fils de soie, mais leur accroissement ne tarde pas à briser les liens, PAUL NOEL. CUT | CHRONIQUE & NOUVELLES Les causes du Volcanisme. — Une station biologique dans les régions polaires. — Sa constitution et la saccharifica- tion de l’amidon. Depuis quelque temps, les phénomènes volcaniques et les tremblements de terre ont augmenté beaucoup d’in- tensité et de fréquence. Et à cette occasion, tous les géologues ont donné leur avis sur les causes du phéno- mène, sans que, d’ailleurs, une grande lumière en soit sortie. Pour M. Michel Lévy, professeur au Collège de France, voici — d'après un résumé de ses lecons — quelles sont les conclusions auxquelles arrive l’étude du volca- nisme. 1° La lithosphère (c'est-à-dire la croûte terrestre) repose, à 30 ou 40 kilomètres de profondeur, sur un magma visqueux, obéissant lentement aux lois de la gra- vité et de la force centrifuge, et tendant constamment à la forme d'un ellipsoide de révolution. La viscosité empêche tout nhénomène comparable à celui des marées. 2° Réduite à 15 ou 20 kilomètres d'épaisseur, dans les zones récemment volcanisées, la croûte terrestre solide est incapable de rester en l’air et de présenter souterrai- nement des vides importants. Elle s'appuie toujours sur le magma visqueux, mais s’arc-boute sur elle-même, à la facon d’une voûte, surtout durant les périodes de refroi- dissement qui précèdent celles du plissement. Il se pro- duit alors une déformation différentielle, conduisant à la forme à peu près régulière que comporte le plus petit volume sous la plus grande surface, c’est-à-dire à celle d'un hexatétraèdre sphérique, à arêtes tant soit peu sail- lantes, qui servent ainsi de charnières dans les perpé- tuelles oscillations s’établissant entre l'hexatétraèdre et l’ellipsoide de révolution. 3° Ces charnières sont (après les grands plissements et successivement) des géosynclinaux qui se remplissent de dépôts épais, puis des zones de plissements empilés, puis des fosses d’effondrement après rémission des forces tangentielles de plissement, des lieux d'élection du mé- tamorphisme de profondeur au fond des géo-synclinaux, et enfin du volcanisme sur les bords fracturés des effon- drements. 4° La montée des magmas éruptifs est surtout déter- minée par le poids des voussoirs surchargés par les plis et les nappes de charriage qui s’enfoncent à la place des géo-synclinaux, ceci explique que les effondrements, ex- térieurs aux plis, se montrent beaucoup moins volcanisés que les effondrements intérieurs. Parfois cependant l’en- foncement d’une clef de voüte non encore plissée (Ery- thrée) ou même du fond d’un synclinat suffisent à faire jaillir le magma éruptif. 5° L’ascension du magma une fois commencée, il se produit une rupture d'équilibre qui peut amener un dégagement tumultueux des gaz et des vapeurs contenus sous pression dans le magma. Cette sorte d'émulsion est favorable aux projections et à la sortie des larves, Quand l'ouverture n’est pas béante, les roches de profondeur montent lentement, en métamorphosant et en dissolvant partiellement leurs sallandes. Dans ce cas, le trouble apporté dans la distribution des isogéothermes peut être la cause de violentes explosions souterraines. Les parti- sans exclusifs des tremblemerts de terre, dits tecto- niques, c'est-à-dire de tassements ou de plissements sou- terrains,oublient qu'un grand nombre de ces phénomènes désastreux consistent en simples vibrations rayonnant autour d’un centre assez peu profond; les modifications topographiques superficielles, apres les plus violents tremblements de terre, sont assez rares et surtout d'une incontestable médiocrité. 6° Ainsi la véritable cause du volcanisme se trouve Te LE NATURALISTE dans un mécanisme d’enfoncement des fosses d’effondre- ment; grâce à l'existence de réservoirs secondaires (lac- colites), à la pression et aux émulsions de gaz et de vapeurs, enfin aux fréquentes cassures de segmentation (décrochements), les magmas éruptifs sontsouvent lancés latéralement et les cônes volcaniques s’édifient alors sur les sommets élevés qui bordent les fosses d’effondrement. 7° On concoit que les convergences des plis et leurs jonctions favorisent encore l’action volcanique, en aug- mentant le poids des voussoirs qui s’enfoncent, et en déterminant des. étoilements de cassures propres à lui frayer des ouvertures béantes. * x * D'après M. Will Darvillé, on va créer, très prochaine- ment, une importante station scientifique danoise dans les régions polaires. L'organisation en est confiée au pro- fesseur Morten P. Possild, de Copenhague, qui resterait après l'inauguration comme directeur de cet établisse- ment. M. A. Holck, conseiller de justice, a fait à cette œuvre scientifique le don d’une somme importante qui en assure la vitalité. Le gouvernement de Danemark a promis une subvention annuelle de 10.000 kroners, soit 14.000 francs. Cette station, qui fonctionnera dès l'été pro- chain, aura pour but l'étude de tous les problèmes scien- tifiques relatifs aux régions arctiques, les recherches biologiques, ethnologiques et autres. Elle sera admirable- ment située pour cela; l'emplacement choisi est lile Disco, dans les possessions danoises du Groënland. Cette station se mettra en rapport avec les divers musées et laboratoires d'Europe et d'Amérique, qui voudront lui demander des envois de spécimens quelconques. L'installation doit être aménagée d’une manière très complète; elle sera très intelligemment outillée et rien ne, lui manquera pour que les savants puissent s’y livrer à un travail sérieux. Il y aura, naturellement, un vaste laboratoire comprenant les instruments les plus récents, installé surtout en vue des recherches biologiques, et des salles de travail très confortables pour les professeurs et les savants attachés à l'établissement et aussi pour ceux de leurs confrères, danois ou étrangers, qui viendront les visiter, pendant quelques mois, ettravailler avec eux. On dit que la bibliothèque qui sera attachée à l’établisse- ment sera amplement pourvue et qu’elle se composera des principaux ouvrages qui Ont traité à ce jour des questions scientifiques relatives aux régions polaires. x * x On sait l'importance qu'a l'amidon aussi bien pour les plantes que pour les animaux. Cette substance, cepen- dant si répandue, ne commence seulement qu'à être bien connue, surtout d’après les travaux de M. Maquenne. Des recherches du savant professeur du Muséum, il résulte que : 1° L’amidon est un raélange d’environ quatre parties d’amylose avec une partie d’amylopectine et quelques traces d'impuretés, minérales et organiques. L’amylocellulose n'existe pas, en tant que principe chi- miquement défini. 2° L’amylose ou matière amylacée vraie offre les mêmes apparences et la même forme que l'amidon entier, dont on peut l’extraire au moyen du malt, après rétrogradation. Elle est entièrement soluble dans l’eau surchauffée ; elle ne se colore par l’iode et n’est saccharifiable qu'à l'état de dissolution, liquide ou solide: sa saccharification s’effectue rapidement, sans production appréciable de dextrine. 3° L’amylopectine est un prin- cipe gélatineux, probablement non cclorable par l’iode, qui se gonfle sans se dissoudre dans l’eau chaude. Le malt la transforme presque instantanément en dextrines, qui ne sont ensuite que très lentement saccharifiées. 4° L'empois est un mélange d’amylose, à l’état de solu- tion parfaite, et d'amylopectine gélifiée. 5° La rétrogra- dation de l'empois est due à‘la précipitation de l'’amylose qu'il renferme en dissolution. 6° La saccharification de l'empois n’est pas limitée; elle. s’accomplit en deux phases distinctes, dont l’une, rapide, correspond à l’hy- drolyse de l’amylose, et l’autre, lente, à celle de l’amylo- pectine liquéfiée. 7° Le malt est susceptible d’auto-exci- tation, à la suite probablement d’une protéolyse de ses albuminoïdes solubles, donnant naissance à des amino- acides. 8° L’excitation provoquée par les acides résulte d’un effet semblable à celui que produit l’auto-excitation. Pour l’amener à son maximum d'intensité, il faut ajouter aux moûts une quantité d'acide telle que leur alcalinité à l'hélianthine soit comprise entre la montée et les deux üers de celle de l'extrait de malt qu'ils renferment. 9° L'influence de l'excitation, naturelle ou artificielle du malt, paraît porter surtout sur l’amylopectine. Les choses se passent comme si la saccharification de l’empois exigeait le concours de trois diastases différentes : une diastase liquéfiante ou amylopectinase, et deux diastases saccharifiantes, l’amylase, agissant sur l’amylose dis- soute, et la dextrinase, agissant sur les produits de Hqué- faction de l’amylopectine. Cette dernière n’existerait en proportion notable que dans les extraits de malt excités. HENRI COUPIN. 0 SUR UN ACCENTEUR ALPIN OBSERVÉ AU BOIS DE BOULOGNE Le 17 janvier, j'ai rencontré au Bois de Boulogne, près du champ de courses d'Auteuil, un oiseau que l’on voit rarement dans la région de Paris. C'est l’Accenteur alpin ou pégot (Accentor alpinus, Bechstein). Cet oiseau habite l'été les hauts sommets des Alpes et des Pyrénées, et, lorsque la neige envahit ces lieux éle- vés, descend par petites troupes dans les plaines et les vallées. On le trouve alors en assez grand nombre en Provence, dans les rochers escarpés qui avoisinent Marseille, sur les iles de Pommègue et de Pratouneau et même à Porque- rolles où il se tient dans les escarpements qui font face à la haute mer. Dès le mois de février, l’accenteur alpin quitte le littoral et remonte vers ses montagnes favorites. Mais durant la mauvaise saison, il s’avance plus profon- dément dans l'intérieur, et se montre sur le Plateau Cen- tral. Je l’ai rencontré plus d’une fois dans certains cantons montagneux du département du Puy-de-Dôme : il passe tous les ans, au mois de mars, aux environs d'Issoire et n’est pas rare, en hiver, dans les montagnes de Thiers et d'Ambert. Je ne l'ai jamais observé dans le nord de la France, bien qu'on l'y ait capturé de loin en loin, ni, jusqu’à ces temps derniers, aux environs de Paris. L'accenteur alpin est peu farouche. J’ai pu approcher de très près celui que j'ai trouvé au Bois de Boulogne, le suivre longtemps d’arbustes en arbustes et l'observer à l'aise. : C'est un oiseau dont le plumage, quoique de nuance générale sombre, ne manque pas d’une certaine élégance par un agréable mélange de cendré et de brun que relèvent le blanc écaillé de noirâtre qui s'étend sur la gorge et le roux vif, en forme de flammes, qui tranche - sur le cendré de l'abdomen et des flancs. L'éclat de ces couleurs, il est vrai, est un peu assombri en hiver. Son chant doux et varié charme, au printemps, les solitudes alpestres. Les apparitions de cette espèce, dans la région pari- sienne, sont assez peu régulières pour que sa présence, au Bois de Boulogne, mérite d’être signalée. : MAGAUD D'AUBUSSON. LE NATURALISTE 49 LA TORTRIX DE BERGMANN À Rouen, un grand nombre de rosiers ont été atta- qués par la Tortrix de Bergmann (Tortrix Bergmannana). Ce papillon a environ 15 millimètres d'envergure; les ailes supérieures sont jaunes, finement réticulées de brun roussâtre, marquées de trois raies transversales métal- liques, couleur de mine de plomb ou comme argentées, les ailes inférieures sont noirâtres. La chenille est assez allongée, d’un vert jaunâtre ou d'un vert clair avec quelques petits poils clairsemés, sa tête et ses pattes écailleuses sont noires, on aperçoit sur le dos du premier anneau un écusson d’un brun noir divisé en deux par une petite ligne. La Tortrix de Bergmann est un ennemi très redoutable pour les rosiéristes. La chenille vit sur presque toutes les variétés de roses, elle cause de très grands dommages et nuit beaucoup à la floraison de ces arbustes. Elle se tient à l'extrémité des jeunes pousses entre les feuilles qu'elle roule et lie avec quelques fils de soie; placée dans le paquet, elle ronge tranquillement les feuilles tendres et les boutons qui commencent à se former. Il arrive souvent qu'elle ne mange qu'une partie du bouton et qu'elle laisse le pédoncule intact; dans ce cas, on n’a que la moitié ou le tiers d’une rose. A la fin d'avril, cette chenille commence à apparaître; elle croit assez rapidement ; vers les derniers jours de mai, après avoir changé plusieurs fois de peau, elle arrive à sa grosseur. Pour se métamorphoser, elle tapisse l’intérieur de son habitation avec un peu de soie, et au bout de quatre à cinq jours, elle est changée en chrysalide, Le papillon éclôt à la fin de juin ou au commencement de juillet. Il vole à cette époque, le soir, après le coucher du soleil, autour des rosiers, dans presque tous les jar- dins. Le seul moyen de destruction pratique consiste à presser avec les doigts les feuilles réunies pour écraser dans leur domicile les chenilles de Tortrix. LES PEUPLES DE LA SIBÉRIE Le Naturaliste m'ayant publié dernièrement une étude sur les peuples de la Russie, je la compléterai aujourd’hui par l'examen des peuples de la Sibérie. La Sibérie, cette énorme dépendance de l’Empire russe, a une superficie de 12.518.489 kilomètres carrés : elle dépasse l'Europe en étendue, et elle est trois fois pius grande que la Russie. Elle possède une population de 4.800.000 habitants, moindre que celle de Londres, cequi donne en moyenne 0.34 habitant pur kilomètre carré. Tous les peuples de la Sibérie sont des peuples d’im- migration, c’est-à-dire qu'ils sont venus occuper la Sibérie en poussant devant elles les populations primi- tives de ce vaste espace. Que sont-elles devenues ? Elles ont laissé trace de leur passage par des monuments de l’âge de la pierre, mais après on perd leurs traces, et ce sont elles qui formentces populations que l’on a appelées paléo-asiatiques ne rentrant dans aucune classification et habitent aujourd’hui les bords de l'Océan Glacial arctique. Nous nous occuperons d’abord des peuples indigènes proprement dits en parcourant la Sibérie de l'Est à l'Ouest, puis nous envisagerons l’élément russe, plus nombreux en Sibérie que l’élément indigène. La population indigène de la Sibérie peut se diviser en plusieurs groupes. Le groupe Finnois qui se trouve localisé dans l'Ouest et le Nord, le groupe Mongol dans le Sud et l'Ouest, principalement vers la frontière de Chine, les populations paléo-asiatiques qui occupent l’extrême Nord du pays, et un petit groupe Turc, les Tartares, localisés dans la Transbaikalie, Dans le groupe Finnois, nous trouvons les Vogouls, les Ostiaks et les Samoyèdes. Les Vogouls habitent le versant oriental de l’Oural ; ils vivent dans les forêts, sont convertis au christianisme, mais conservent encore leurs sorciers ou chamans. Les Ashraks vivent de chasse et de pêche, habitent plus à l’ouest que les précédents, entre l'embouchure de l’Ob, les rives de l’Irtich et de la basse Toungounska, sont convertis au christianisme, mais ont conservé quand même leurs superstitions. Les Samoyèdes sont le véritable type de l’indigène importé de la Sibérie; je me permettrai d'en faire un. portrait d'après Blumenbach. Leur taille est au-dessous de la moyenne, sinon petite, du moins plus grande que celle des Lapons ; ils sontgros, trapus, leurs jambes sont courtes avec les genoux en dehors. Les cheveux sont noir luisant, ils ont peu de barbe. De teint jaune en- fumé, la face large et aplatie, les pommettes saillantes, le nez déprimé, de niveau avec les joues, les narines larges et ouvertes, ils ont les yeux noirs et obliques, la bouche grande et les lèvres petites retroussées. Ils oc- cupent toute la partie centrale de la Sibérie, depuis le Mézenc, affluent de la mer Blanche en Russie, jusqu'au fleuve Khantanga en Sibérie, et de l'Océan Glacial jus- qu'au voisinage de l'Altai et du lac Baïkal. Ils forment deux groupes : les Khasovos, au Nord, et les Sorotes au Midi. Les Khasovos ou Samoyèdes du Nord habitent princi- palement la presqu’ile de Samal, le paradis des Samoyèdes. Dans ce pays de plaines herbeuses, ils peuvent se livrer à l'élevage du renne, leur principale occupation. Ils accomplissent deux grandes migrations par an, l'été sur les rives de la mer Glaciale, l’hiver ils se retirent plus dans l’intérieur. Malheureusement, ils sont adonnés à l'ivrognerie, ce qui a fait dire à M. Castrex, qui a voyagé parmi eux : « La demeure du Samoyède est le cabaret; quand le gouvernement russe fait fermer un débit d’eau- de-vie dans un village, les Samoyèdes émigrent en masse vers un village plus favorisé. » Les Sorotes ou Samovèdes du Sud habitent les rives du lac Baïkal; ils sont pasteurs et nomades et élèvent de nombreux troupeaux. Nous allons examiner maintenant les peuples de races mongoles. Les Toungouses forment la population de la Sibérie orientale; chasseurs et pêcheurs nomades, ils se trouvent entre l'Iénisséi et la mer de Chine. Ils ont le type mon- gol: large figure arrondie, pommettes saillantes, yeux bridés. Ils élèvent beaucoup de rennes dont ils savent avec habileté se servir, et qui leur fournit chair et vête- ments, Le seul arbre forestier de cette région est le bou- 50 LE NATURALISTE eau, qui sert au chauffage, et dont les indigènes savent utiliser l'écorce pour en faire des berceaux, des cor- beilles, des tentes, etc. Les Bouriates qui habitent les bords du lac Baïkal sont moins civilisés que les Toungouses ; pêcheurs et éle- veurs de bestiaux, ils se gouvernent selon leurs cou- tumes et ont à leur tête un prince et une assemblée des anciens. Leur religion est un mélange de christianisme et de coutumes grossières ; ils adorent saint Nicolas sous le nom du Vieillard blanc. Les Yakoutes sont aussi un peuple de race mongole, habitant les bords de la Lena et de l’océan Glacial. A l'origine maitres du pays, ils en ont été repoussés par les Bouriïates, mais ils se sont assimilé les mœurs et cou- tumes de leurs envahisseurs. C’est surtout un peuple commerçant qui se livre au négoce et transporte au moyen de caravanes de rennes les produits de l’industrie européenne en échange de fourrures et de pelleteries. Nous ne décrirons pas les Chinois qui habitent la Sibérie, ce serait inutile; le Chinois reste toujours le Chinois n'importe où il est transporté et ne s’assimile ni à la région, ni au peuple dans lequel il vit. Quant aux Coréens, ce sont des peuples intermédiaires entre les peuples de la Sibérie et les Chinois, ils n'ont jamais été assimilés aux Russes et formaient une sorte de protecto- rat; maintenant, après la malheureuse guerre russo- Japonaise, ils entrent dans la sphère d'influence du Japon. Nous nous occuperons maintenant des peuples si cu- rieux qui habitent les bords de l'océan Glacial et semblent former un groupe à part dans la grande famille asiatique. Les Tchouktchis habitent les bords de l’océan Glacial entre la Lena et le détroit de Behring. La chasse et la pêche sont la grande occupation de ces peuplades ; ils se livrent à la poursuite des ours, phoques, baleines dont ils utilisent toutes les parties. Comme les Esquimaux, ils se servent d’attelages de chiens et habitent des tentes en peau dont la chaleur est entretenue par des lampes à huile. Chez ces peuples, la vie est si dure, qu’ils ont peu de respect pour la vie humaine et immolent régulière- ment les vieillards et les infirmes de la tribu : ils pro- cèdent à cette exécution au moyen de la lance, de la lapidation ou de la strangulation; ils laissent souvent aux chiens la victime. Ensuite, s'ils veulent honorer la personne décédée, ils la brülent sur un bücher, ou ils l’abandonnent au dehors aux loups ou autres carnas- siers. Les Tchouktchis pasteurs, qui habitent plus au sud, ont les mêmes mœurs que les Samoyèdes. Les Youkagyres habitent les confins de l’océan Glacial arctique vers le détroit de Behring; ce sont les restes des populations paléo-asiatiques, le reste étant absorbé par les Tchouktchis, les Yakoutes et les Toungouses. Ces peuplades ne dépassent pas plusieurs centaines d’indivi- dus; dix seulement des indigènes visités par Neumayr, en 1870, parlaient leur langue originale, c’est d’ailleurs un peuple en voie de disparition. À ces peuplades sont mélés des Esquimaux venant d'Amérique disséminés sur la côte Est du détroit de Beh- ring. Les autres populations paléo-asiatiques, Gholdes, Ghiliak et Orochtones, habitent la région de l'Amour. Les Gholdes ont beaucoup d’habitudes chinoises, mais S’habillent différemment que ces derniers :ils portent des habits en peaux de poissons, ce qui leur a fait donner par les Chinois le nom de Yon-pi-ta-tzé, c’est-à-dire gens vêtus de peaux de poissons; ils sont seulement armés d’arcs et se livrent à la chasse et à la pêche. Quant aux Ghiliaks, ce sont des pêcheurs intrépides: les saumons de l'Amour constituent presque leur seule nourriture. Ils pratiquent l'idolâtrie, adorent le feu, le soleil, les ours, mais, en cas de nécessité, ne reculent pas à manger leurs dieux. Quand un individu meurt, son âme est censée passer dans le corps de son chien favori qui est immolé sur la tombe de son maitre. Les Orotchones, du mot oros, renne, se livrent à l’éle- vage de cet animal et à la pêche dans le bassin de l'Amour inférieur. À ces peuplades est mêlé un peuple mongol ; ce sont les Daouriens, quisont fixés au sol et se livrent à la culture et à l'élevage des troupeaux; c'est un peuple foncièrement agricole. Entre l'Amour et le lac Baïkal se trouve un massif montagneux, la Transbaïkalie, habitée par des peuplades d’origine turque, les Tatars, qui parlent une langue spé- ciale ; ils sont d’une civilisation assez avancée et soumis à la Russie. Nous terminerons cette étude des peuples indigènes de la Sibérie par ceux de l’ile de Sakhalin. La population peut être évaluée à 15.000 habitants, formée au Nord de populations d’origine mandchoue (Ghiliaks et Orotchones) et au Sud d’origine japonaise, les Ainos, qui représentent les anciens habitants indigènes de l’Empire du Japon, qui ont fui devant la civilisation. La population indigène de la Sibérie ne représente qu'une faible proportion de la population totale, la plus grande partie est fournie par des Russes qui habitent les villes et forment des colonies dans le Sud du pays. Les Russes se lient facilement aux femmes indigènes et forment une population spéciale, les Sibériaks, qui est surtout importante dans le Sud du pays. Le Sibériak a, en général, les cheveux noirs, le teint brun, les yeux noirs, étroits et obliques; de force moyenne, très endu- rant, plus indépendant que le Russe, et plus égalitaire. A une grande bontéil joint un esprit de justice et de solidarité. Il est extrêmement individualiste, entrepre- nant et éminemment pratique. La colonisation de la Sibérie s’est faite de deux facons : par l’émigration et par la colonie pénitentiaire. Depuis le n° siècle de notre ère, la Sibérie a tou- jours été le lieu de prédilection de l’émigration russe; ce sont les émigrants qui ont conquis la Sibérie en re- poussant devant eux les populations indigènes. Cette colonisation a été ou officielle, colonies fondées par l'Etat, ou particulière. Le paysan russe, accablé par la disette et pressuré par l'impôt, quittait souvent le sol desa patrie pour aller trouver en Sibérie une terre moins ingrate. En 1622, 1l y avait déjà 70,000 émigrés; en 1709, 230.000 ; de 1860 à 1880, il y eut environ 100.000 émi- grants par an. La plupart passent l’'Oural, mais une par- tie s'embarque à Odessa sur des vapeurs qui les trans- portent dans la région de l'Amour. La déportation en Sibérie a fait beaucoup aussi pour la colonisation. Depuis le xvue siècle, la déportation a pris une grande importance. Les condamnés sont em- ployés aux mines et à divers travaux et amènent à leur suite un certain nombre de volontaires, parents, famille, etc. Malheureusement, il y a deux sortes de condamnés : les condamnées de droit commun qui, quand ils s’échappent, infestent le pays et marquent leur route de 310. LE NATURALISTE 51 crimes et de méfaits : plus de la moitié des crimes de la Sibérie leur sont imputés. Les condamnés politiques, eux, ont été les vrais pionniers de la civilisation en Sibérie; mais quand le gouvernement envoie les divers malfaiteurs soit dans le sud, soit dans les villes, il résérve aux condamnés politiques les régions les pius froides et les plus inhospitalières du pays. Cependant les exilés politiques ont beaucoup fait pour la Sibérie; ce sont pour la plupart des gens intelligents et d’une grande force morale, qui ont apporté des per- fectionnements notables au pays. Ils ont introduit la fabrication de l'huile de cèdre, ont développé l’apiculture, perfectionné les races de chevaux, fondé des huileries, des tanneries et ont beaucoup fait pour linstruction. Nous avons essayé dans cet article de passer en revue les peuples si différents qui habitent la Sibérie. Comme le lecteur le voit, la Sibérie est un des points de contact entre les races européennes et les races asia- tiques. E. MassaT. Bibliographie Allen, Bardour et Cole. Vertebrata from Yucatan. Bul!. Mus. Comp. Zool. Harv. Coll., L. n° 5, 1906, pp. 101-1459, pl. I-IT. 3072. 303. Ancey (C.-F.). Description de deux espèces nouvelles d’Helicina, Journ. de Conchyl., LIV, 1906, pp. 125-198, fig. 304. Berg (L.-S.). Description of a new species of Leucogo- bio from Korea. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 394-395. Berg (L.-S.). Note ou Doliüchthys stellalus, Sauvage. 305. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, p. 393. 306. Bergh (R.). Ueber clado-und holohepatische nudibran- chiate Gastropoden. Zool. Jahrb., abt., syst, XXIII, 1906, pp. 737-740, FXXXTS Bethune Baker (J:-T.). Descriptions of African Lepi doptera. Ann. Mag.of Nat. hist., Blomfield (J.-E.). Structure and Origin of Canker of the Apple Tree, Quart. journ. Micr. pl. XXXII. Bonhote (J.-L). On a new Race of Sciurus lokriodes from Burma. Ann. Mag. of Nat. hist., Boule, Lemoine et Thévenin. Paléontologie de Madagascar, IT. Céphalopodes crétacés des environs de Diego-Suarez. Ann.de Paléontol., I, fase. IV, 1906, pp. 173-192, 7 pl. Boulenger (G.-A.). Description of a new Chameleon of the genus Rhampholeon, from Mashonaland. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 346-347, fig. Boulenger (G.-A.). Description ofa new Silurid Fish of the genus Doumea Sauvage. from Angola. Ann. Mag. où Nat. hist., nov. 1906, pp. 341-348. 307. nov.1906, pp. 339-346. 308. 573-579. Sc., nov. 1906, pp. 309. nov., 1906, pp. 338-339. 34114. 312. Boulenger (&- -A.). On the Presence of Two Species of Anabas in the White Nile and the Bahr-el-Gebel. Ann. Mag of Nat. hist, nov. 1906, p. 348. 344. 343. 322. 326. 331. 332. 333. 334. . Eastman (C.-R.. . Hampson (G-.-F.). . Hunger (F.-W.). 3. Buckman (S.-S.), Brachiopod Nomenclatur. Ann. Mag.of Nat. hist., nov. 1906, pp. 321-327. . Carl (J.). Diplopoden aus dem Malayischen ee Zool. Juhrb.. abt. syst., 2%, 1906, pp. 221-246, pl. XVIL. .- Daday (E.-V.). Untersuchungen über die Copepoden fauna von Hinterindien, Sumatra, Java, nebst einem Beitrag zur Copepodenkenntnis der Hawaïi-Inseln. Zool. Jahrb,, abt. syst., 24, 1906, pp. 175-206, pl. XIV- XVI. De Man (J.-G.). Ueber einige Arten der Gattung Pota- mon Sav. von den Philippinen und von Kap York, Aus- tralien. Zool. Jahrb., XXIII, 1906, pp: 141-760. . Distant (W.-L.). Oriental Reduviidae, Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 363-371. . Distant (W.-L.). Rhynchotal Notes. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 349-356. .- Durnford (C. D.). The Flying fish Problem. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 321-338, fig. Sharks Teethand Cetacean Bones (« Albatross »). Bull. Mus. Comp. Zool. Harv. Coll., L, n° 4, 1906, pp.15- 98, pl. I-HIT. Enderlein (G.). Aussereuropaiesche Copeognathen aus dem stettiner Museum. Zool.Jahrb.. abt. Syst., XXIV,1906, pp. 81-90, pl. VI. . Gerould (J.-H.). The Development of Phascolosoma. Zool. Jahrb., Abt. anat., 1906, pp. 71-162, pl. IV-XI. 4. Gibbs (L.-S.). À Contribution to the Botany of Sou- thern Rhodesia, Journ. Linn. Soc. Lond., Bot., XXXVII, 1906, pp. 425- 494, pl. XVII-XX. Gravier (Ch.). Annélides polychètes de la mer Rouge. (3° ‘partie). Nouv. Arch. Mus. d'Hist. nat., VIII, 1906, pp. 161-236, pl. V-VIIL. Haïnes (H.). On two new Species of Populus from Darjeeling. Journ. Linn. Soc. Lond., Bot., XXXVII, 1906, pp. 401- 409, tig. Descriptions of new Pyralidae of the Subfamilies Hydrocampinae and Scoparianae. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 373-393. . Hempelmann (Fr.). Zur Morphologic von Polygor- dius lacteus Schn. und Polygordius triestinus Wolte- reck, n. sp. Zeitschr. f. Wiss. Zool., XXIX. 84. 1906. pp. 527-618, pl. XXV- . Hue (A.). Lichenes Morphologice et Anatomice. Nouv. Arch. du Mus. d'Hist. nal., 1906, pp. 237-272. Expériences de culture à l'ombre faite avec du tabac de Déli sur la côte orientale de Su- matra. Arch. Mus. 6 tabl, fig. Jenkinson (J.-W.). upon the Frog’s egg Arch. f. Entwicklungsmech. pl. V-VI. Jentink (F.-A.). Falls. Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 139-140. Jentink (D' F.-A.) On a new Antelope, Cephalophus coxi, from North- Western Rhodesia. Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 117-119. Koschkarow (D.-N.). Skelets der Teleostier. Bull. Soc. Imp. nat. Mosce., pl'eve Teyler, X, 3, 1906, pp. 181-250, pl. I-III, On the effect of certain solutions XXI, 1906, pp. 367-460, À new squirrel from the Stanley- Beïträge ‘2ur Morphologie des Das Skelet der Siluroidei. …. XIX, 1906, pp, 209-307 52 LE NATURALISTE ER SE ET EE CET TESTS EE TPE SE RUN A RU PE I EU Ne 335. Kravetz (L.-P.).Entwicklungsgeschichte des Sternum, und des Episternalapparats derisaugethiere. Buil. Soc. Imp. nat. Mosc., XIX, 1906, pp. 1-59, pl. I.II. 336. Lacroix (A.). La météorite de Saint-Christophe-la- Chartreuse, Rocheservière| Vendée), 5 nov. 1841. Bull. Soc. Hist. nat. de l'Ouest, 1906, pp. 81-112. pl. I-IX. 33". Lehmann (O.). Fliessende Kristalle und Organismen. Arch. f. Entwicklungsmech., XXI, 1906, pp. 596-609 pl. VIII. 338. Leriche (M. Note sur les Vertébrés éocènes de la Loire-Inférieure. Bull. Soc. Hist. nat. de l'Ouest, 1906, pp. 179-187. 339. Le Roi (O.). Die Vogelfauna der Rheinprovinz. Verhandl. Nat. Ver. Bonn, 63, 1906, pp. 1-176. 340. Linstow (O. v.). Neue und bekannte Helminthen. Zool. Jahrb., abt. Syst, XXIV, 1906, pp. 1-20, pl. I. 8341. Lyon( M.-W.). Note on the Type Specimen of the Bat Micronycteris microtis, Miller. Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1906, pp. 371-373. 342. Masters (M.-T.). On the Conifers of China. Journ. Linn. Soc. Lond., Bot, XXXVII, 1906, pp. 410- 424. 343. Mercier (L.). Les processus phagocytaires pendant la métamorphose des Batraciens anoures etdes Insectes. Arch. de Zool. exp., V, 1906, pp. 14-151, pl. I-IV. 344. Meunier (F.). Monographie des Tipulidae et des Dixi- dae de l’ambre de la Baltique. Ann. Sc. nat. Zool., IV, 1906, pp. 349-401, pl. XII-XVI. 345. Meyer (K.). Die Entwicklungsgeschichte der Sphaero- plea annulina Ag. Bull. Soc. Imp. nat. Mosc., XIX, 1906, pp. 61-84, pl. IIT-IV. 346. Nielsen (J.-C.). Zoologische Studien über die Mark- flecke. Zool. Jahrb., Abt. Syst, XXIII, pl. XXX. 34%. Nobili(D.-G.). Faune carcinologique de la mer Rouge: Décapodes et Stomatopodes. (Fin). Ann. Sc. nat. Zool., IV,1906,pp. 331-341. 348. Orbigny (H. d'). Description d'une espèce nouvelle d’Onthophagus de l’Afrique occidentale. Onthophagus curvifrons. Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 134-136. 1906, pp. 123-737, 849. Pallary (P.). Addition à la faune malacologique du golfe de Gabès. Journ. de Conchyl. LIV, 1906, pp. 77-124. 350. Péneau (J.). Coléoptères de la Loire-Inférieure. Bull. Soc. Hist. nat. de l'Ouest, 1906, pp- 113-176. 351. Potts(E.). On the Medusa of Microhydra ryderi and on the Known Forms of Medusae inhabiting Fresh Water. : Quart.journ. Micr.Sc., nov.1906, pp.623-634, pl. XXXV- XXXVI. 352. Potts (F.-A). The Modification ofthe Sexual Charac- ters of the Hermit Crab caused by the Parasite Pelto- gaster (Castration parasitaire of Giard). Quart. journ. Micr. Sc., nov. 1906, pp. 599-622, pl. XXXIII-XXXIV, 3583. Rauther (M.).Beiträgezur Kenntnis von Mermis albicans v, Sieb. mit besonderer Berücksichtigung des Haut- Nerven-Muskesystems. Zool.Jahrb., abth. Anat., 1906, pp. 1-76, pl. I-IIT. 354. Ritzema (C.). À new Longicorn Beetle from Sumatra: Notes fr. Leyd.'Mus..28, 1906, pp. 131-138: 355. Ritzema (C.). Helota Rouyeri n. sp. from West Su- matra. Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 131-133. 356. Roux (W,), Ueber die funktionelle Anpassung des Muskelmagens der Gans. Arch. f. Entwicklungsmech., XXI, 1906, pp. 461-499. 365%. Rhumbler (L.). Chatham Inseln. Zool. Jahrb., abt. syst. XXIV, 1906, pp. 21-80, pl. II-V. Foraminiferen von Laysan und den 358. Schelaputin (Gr.). Beitrige zur Kenntniss des Skelets der Welse (Das Cranium von Clarias). Bull. soc. Imp. Nat. Mosc., XIX,1906, pp. 85-126. 359. Schepelmann (E.). Ueber die gestaltende Wirkung verschiedener Ernährung auf die Organe der Ganz, in- besondere uber die funktionelle Anpassung an die Nah- rung. Arch. f. Entwicklungsmech., XXI, 1906, pp. 200-595, pl. VIL 360. Schepman (M.). On a collection of Land-and freshwa- ter Mollusks from Taliabu (Xulla-Isles). Notes fr.Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 120-128, pl. I. 361. Shearer (C.). On the structure of the Nepbhridia of Dinophilus. Quart. journ.Micr. Sc., nov.1906, pp. 517-545, pl. XXIX- XXX. 862. Stapf (O.). Plantae novae Daweanae in Uganda lec- tae. Journ. Linn. Soc. Lond., Bot., XXXVII, 1906, pp. 495- 544, pl. XXI-XXII. - Strebel (H.). Beiträge zur Kenntnis der Mollusken- fauna der Magalhen-Provinz. Zool.Jahrb. abt. syst., 24, 1906, pp. 72-174, pl. VII-XIIT. 8364. Sweet (G.). Contributions to our Knowledge of the Ana- tomy of Notorycles typhlops, Stirling. Part III. The Eye. Quart. journ.Micr. Se., nov. 1906, pp. 547-571, pl. XXXI., . Thon (K.). Die aussere Morphologie und die systematik der Holothyriden. Zool. Jahrb.. abt. syst., pl. XXVIII-XXIX. XXIII, 1906, pp. 617-722, 366. Ulmer (G.). Neuer Beitrag zur kenntnis aussereuro- paeischer Trichopteren. Noles fr.Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 1-16, fig. 36%. Van der Weele (H.-W.). Erster nachtrag zu meiner übersicht der Sialiden des Indo-Malayischen Archipels, Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 141-144, fig. . Van Oort (Dr E.-D.). On a new Bird of Paradise. Notes fr. Leyd. Mus., 28, 1906, pp. 129-130. . Weber (D' E.-F.). Rotateurs (Voyage du Dr Walter Volz). Zool. Jahrb., abt. syst., 24, 1906, pp. 207-296, fig. . Willey (A.). Review of Dr Richard Goldschmidts Mo- nograph of Amphioxides. Quart. journ. Micr. Sc., nov. 1906, pp. 581-598. 8". Zander (E.) Das Kiemenfilter der Teleoster. Eine morpho-physiologische studie. Zeitschs. Wiss. Zool., 84,1906, pp. 619-713, pl. XXX- XXXI. VAUTIER Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 42 MAR 1907 29° ANNÉE CONTRIBUTION A LA FAUNE DES NMNMycetophilidase DU COPAL RÉCENT DE ZANZIBAR ET DE MADAGASCAR ‘Parmi les Orthorapha éthiopiens de la famille des Mycetophilidæ, on ne connaît que Sciophila Andreini récemment décrit par le distingué diptériste italien M, le Professeur M. Bezzi| et un petit nombre d’es- pèces de Sciara, que Schiner groupait ancien- nement dans cette famille, qui forment actuel- lement un groupe distinct, bien représenté dans le succin de la Baltique, le copal de Zan. zibar, de Madagascar, d'Accra, et de Togo. Au- trefois, j'ai signalé deux Sciophila dans des fragments de copal de Zanzibar. On peut résu- mer comme suit le bilan de nos connaissances sur les Mycetophilidæ de la faune africaine : Faune actuelle : Sciophila Andreini,Bezz1(1906). Inalusions du Copal (récent): Sciophila, Meun (1899). Leptomorphus africanus, nov. sp.; Exechia erupta, nov. sp.; Empheria maculata, nov. sp.: Platyura exiqua, nov. sp. Les diptères dont il est question dans cetravai] se trouvaient parmi de beaux spécimens d'ar- ticulés du copal faisant partie de la collection de M. Evers Junior de Altona Bahrenfeld (Ham- bourg). DESCRIPTION DES ESPÈCES (1) 4. Leptomorphus africanus, nov. sp. (fg4993) ?. Tête aussi large que le thorax, assez apla- tie. Pipette charnue. Palpes composés de #4 ar- ticles: le 1er très court, le 2e distinctement moins long que le 3e, ce dernier un peu plus court que le 4°; antennes de 16 articles et fine- ment velues : le 1er très court, un peu cilié; le 2e godiforme et orné d’un long cil; le 3e article cylindrique et plus long que le 4, ce dernier et les suivants réunis entre eux par un col court mais distinct; le dernier article longuement ovoide, Thorax assez gibbiforme(connexe), cilié; les cils de l’écusson plus robustes que ceux du thorax. Lamelles génitales ciliées : l’antérieure large et visiblement plus longue que la posté- rieure qui est ovoide. Extrémité des hanches et fémurs ciliés. Tibias très courtement ciliés et garnis de quelques cils de chaque côté. Epines des tibias, surtout celles des pattes postérieures, très longues ; finement velues. Métatarse posté- rieur plus long que les articles 2 à 5 réunis, le Fig. 2e plus allongé que le 3e; les deux derniers envi- Be, ron d'égale longueur. Crochets tarsaux petits, Ailes un peu plus longues que le Corps, microscopiquement ciliées, larges. Bord costal peu prolongé après le cubitus (2). Ner- Fie. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. EN rm (1) Les dessins ont été exécutés à la « Camera lucida » par Mne Fernanp MEUNIER. (2) Pour l'étude des nervures alaires, j'ai suivi la nomenclature 2° SÉRIE — N° ASO Xp, meta ne Ua Fee er c NEA PTT ces ras nee 1° MARS 1907 vuleassistante(hulpader, Hilfsader ou vena auxiliaris (s’a- nastomosant au milieu du bord costal alaire. La petite ner- vule transversale unissant l’assistante à la sous-costale se trouve au delà de l'extrémité de la cellule humérale (chez Leptomorphus Walkeri, Curtis.) V.d. Wulp, Dipt. Neerlandica, pp. 116-117, pl. IV., fig. 3); elle existe avant l'extrémité de la dite cellule humérale qui est longue et un peu élargie au bout. Pétiole de la fourche discoïdale long. Fourche postérieure partant en decà de l'extrémité de la cellule humérale, Nervure axillaire rap- PT OTS D. D PNR PE A En Rd et he a mr. / p4 7 a PES 1. — Antenne de Leptomorphusafricanus, nov. sp. ®. No 31. 2. — Aile de ce Mycetophilidæ. 3. — Extrémité de l’abdomen de cet Orthorapha, 4. — Antenne de Exechia erupta, nov. sp. ©. N° 32. Fig. 5. 6 7 8 9 — Aile du même. Le bord postérieur est redressé. . — Antenne de Empheria maculata, nov. sp. ©. N° 33. . — Aile de ce diptère. . — Extrémité de l'abdomen du même. . — Antenne de Platyura exiqua, nov. sp. ©. N° 34. prochée de la nervure postérieure. Chez la forme du copal, les ailes sont hyalines, elles sont maculées chez Lepto- morphus Walkeri Curtis. Longueur äu corps, # milli- mètres; longueur alaire # millimètres, N° 31.Copal récent de Madagascar. $. Inconnu. de feu Winnertz: Beilrag zu einer Monographie der Pilzmüc- ken. Verhandl. K. K. Bot. Geselisch., Bd XIII, Wien, 1863. 2. Exechia erupta, nov. sp. (fig. 4, 5.) © . Tête assez aplatie etun peu moinslarge quelethorax. Vertex cilié. Antennes composées de16 articles : lelerbien appréciable, le 2e godiforme; ces deux articles ornés de quelques longs cils, le 3° plus long que le 4°; ce dernier article et les suivants sub-carrés. Les articles 3 à 16 très courtement mais densément ciliés, le dernier obusiforme et environ aussilong que le 14° et le 15°réunis, Pipettesail- lante. Premier article des palpes court,le 2e moins iongque le 3e qui est un peu épaissi au bout(chezle seul spécimen observé); le 4e plus long que les trois précédents pris ensemble. Thorax cilié, gibbeux. Abdomen cilié, cylin- drique. Hanches antérieures bien distinctement ciliées, le dessous des fémurs de cette paire de pattes orné de quelques cils moins distincts que ceux des hanches, Calcars longs, finement veius. Tibias postérieurs garnis de cils de chaque côté, calcars très longs. Métatarse des pattes antérieures allongé, le 2e article un peu plus long que le 3e, le 4° un peu plus court que le précédent, mais distinctement plus long que le 5e Crochets tarsaux mi- nuscules, Ailes tant soit peu plus longues que le corps. Bord costal non prolongé après le cubitus. Ailes dépour- vues de nervule assistante, cellule humérale longue, étroite. La nervure transversale médiane (Mittlere Quer- ader) se trouve bien au delà du point d’où part la fourche discoidale. La cellule postérieure, beaucoup plus courte que la discoiïdale, commence à peine après le dessous de la nervure transversale médiane. Toute la surface du champ alaire est très finement poilue. Longueur du corps, 3 millimètres 5; longueur alaire, 2 millimètres, No 32. Copal récent de Zanzibar. &. Inconnu. 3. Empheria maculata, nov: sp. (fig. 6, 7,8.) ®. Tête moins large que le thorax. Antennes très fine- ment ciliées et composées de 16 articles : le {er cylin- drique, bien distinct; le 2e cupuliforme et orné, à l’ex- trémité, d’un cil assez allongé ; les articles suivants un peu aplatis et plus larges que longs, le dernier article ovoide, Pipette courte. Palpes robustes, de # articles : le 4° court, le 2 un peu plus long que le 3e, le 4e à peine plus court que les deux précédents réunis. Thorax gibbeux, cilié. Ailes plus longues que l’abdomen, larges, Bord costal cilié et très peu prolongé après le cubitus. La nervule assistante s’anastomose avant le milieu du bord costal. La petite nervule transversale se trouve à l'extrémité de la cellule humérale qui est assez longue et assez large. Cellule médiane (vordere Cubitalzelle) très grande, :losangique. Fourche discoïdale commencant en dessous de l’extrémité de la cellule médiane. Fourche postérieure partant à peine au delà du dessous du bout de la cellule humérale. Nervule axillaire faiblement tracée. Toute la surface de l'aile microscopiquement ciliée. La nervule transversale unissant l’assistante à la première nervule longitudinale, la nervule transversale médiane (ces deux nervules n’en font qu’une chez le seul spécimen observé), l'extrémité de la cellule médiane, la base des deux fourches alaires sont estompées ; lapex l’est assez fortement. Abdomen allongé, cilié. Lamelle anté- rieure des organes génitaux (1) longue, rectangulaire; (1) De chaque côté, il y a une lamelle antérieure et une pos- térieure (Dziedzicki). 54 LE NATURALISTE la postérieure ovoïde; ces lamelles ciliées. Tibias ornés, de fchaque côté, de quelques petits cils; calcars assez longs, robustes. Longueur du corps, 4 millimètres; longueur alaire, 3 millimètres; N°33. Copal récent de Zanzibar. à. Inconnu. 4. Platyura exigua, nov. sp. (fig. 9.) Le mycétophilidé décrit ci-dessous se sépare immédia- tement des formes signalées dans le succin (1). ® . Antennes composées de 16 articies et aussi longues que le thorax : le 1er cylindrique et saillant, le 2e assez cupuliforme et cilié à l’apex, le 3e cylindrique et visible- ment plus long que le 4e, ce dernier et les suivants sub- carrés, un peu plus longs que larges et à peine pétiolés. Par la morphologie de l'extrémité des antennes, cette espèce a quelque ressemblance avec Platyura, Mikii, Meun, de l’ambre de la Baltique. Bord costal alaire assez longuement prolongé après le cubitus. Nervule assistante se terminant au bord costal au delà du milieu de Ja cellule humérale. Rameau supérieur de la fourche cubitale un peu plus rapproché de l'extrémité de la sous-costale que de l’apex du cubitus. Fourele discoi- dale partant un peu en decà du dessous de l'extrémité de la nervure sous-costale, Champ alaire microscopique- ment velu; les petits cils du bord costal sont très appré- ciables.Calcars des pattes antérieures relativement courts, ceux des médianes et des postérieures longs. Tibias postérieurs plus longs que les fémurs, le métatarse de cette paire de pattes un peu plus long que les deux articles suivants réunis; le 4° à peine plus long que le 5e; ongles des tarses grêles. Lamelle postérieure de l'ovi- ducte paraissant densément ciliée (2). Longueur du corps,2 1/2 millimètres, longueur alaire, 4 3/4 millimètres. N°34. Copal récent de Zanzibar. &- Inconnu. Prof. FERNAND MEUNIER. SET-TYPHON & L’OKAPI © IT L'OKaPI. Ce quadrupède dont l'aspect général tient à la fois du zébre et de la girafe, est un ruminant qui mesure 4m. 80 au garrot et 2 m. 10 de l'extrémité du museau à l'origine de la queue. Son corps, assez trapu, repose sur des jambes grêles, d’égale longueur, terminées par de petits sabots d’un noir brillant. Le garrot est très élevé, le cou, beaucoup plus court que chez la girafe, rappelle- rait plutôt celui du cheval. La tête, longue, au profil légèrement busqué, est munie d'oreilles pointues, énormes comme celles de l’âne, et de deux petites cornes (4) Meunier, F. Monographie des Cecidomyidæ, des Scia- ridæ, des Mycetophilidæ et des Chironomidæ de l’ambre de la Baltique. Ann. de la Soc. scient. de Bruxelles, 1904. (Mém. cou- ronné.) (2) La description de ce Platyura devra être complétée après le visu de plusieurs spécimens. (3) Voir le Naturaliste, n° 419. LE NATURALISTE 55 SR frontales recouvertes par la peau, chez la femelle, La queue mesure 0 m.35 et se termine par une touffe de crins noirs. Quant à la coloration de sa peau, elle est d’un brun foncé zébré de noir et de blanc à l’arrière- train et aux quatre membres; les joues sont d’un ton crème, les oreilles d’un rouge sombre, frangé de noir. Par la disposition de ses cornes, l'Okapi se rapproche de la Girafe, mais il s’en éloigne par l’exiguité relative de son cou, l'égalité de longueur de ses membres, la tonalité de sa robe. Au dire des indigènes, il se nourrit exclusivement de feuilles et de bourgeons, aussi vit-il, de préférence, par couples, d’autres disent en bandes, dans les endroits chauds et humides où croissent les papyrus géants, les jones, les ambachs; où s’enchevétrent, en fouillis inextricables, racines et lianes de toute sorte. D'une nature fort craintive, ce quadrupède est très difli- cile à approcher, car on ne découvre qu'avec peine ses cachettes et ses lieux de repos; cependant on arrive, quelquefois, à le capturer dans des fosses. Sa chair suc- culente est vivement recherchée et on utilise sa peau pour fabriquer des bandoulières ou des ceintures ornées. C’est Stanley qui, le premier à notre époque, entendit parler de l’'Okapi dans le voisinage des montagnes Bleues et des Monts Emin. En mars 1900, le gouverneur de l'Ouganda, sir H. Johnston, parcourant les régions limi- trophes du Congo, apprit, par les nains Akkas, que dans leur district se trouvait l'animal signalé autrefois à Stanley. Malgré ses recherches, il ne put se procurer que deux lambeaux de peau provenant des faces antérieure et latérale des jambes. Par la suite, de nouvelles décou- vertes permirent d'établir l'identité de cet animal et on en fit l'Okapi Johnstoni. Son aire de dispersion est assez étendue; découvert sur les bords de l’Itouri, on a des raisons de croire que l'extrême limite du territoire par- couru par l'Okapi doit être fixée entre le 12e et le 13e degrés de latitude nord. Dans l'antiquité, cette aire de dispersion était sans doute beaucoup plus vaste, puisque, dans sa nomencla- ure des animaux de Libye, Hérodote fait mention d’un quadrupède dans lequel il serait difficile de méconnaitre notre ruminant : « C’est dans la partie occidentale de la Libye, écrit-il, que se trouvent les serpents d’une gran- deur prodigieuse, les lions, les éléphants, les ours, les aspics, les ânes qui ont des cornes, etc. (1). On ne saurait douter que, par les ânes qui ont des cornes, l'historien grec ait voulu désigner des Okapis, ce qui n’a rien de surprenant, puisque l'aspect de chacun de ces quadru- pèdes rappelle à s'y méprendre celui de l’âne. Lorsque les indigènes de l'Afrique équatoriale révélèrent à Stan- ley la présence de l'Okapi dans leur contrée, ils le dépei- gnirent comme ressemblant à un âne; de son côté, le colonel Marchand, parlant de l’Okapi aperçu un matin au Babr-el-Gazal, déclare qu’ «on pourrait se croire, pour la forme générale, en présence de l'âne svelte de la région voisine d’'Abyssinie, le Zèbre ». Nous savons aussi que, sous toutes réserves, Sclater considéra comme apparte- nant à un équidé deux lambeaux de peau provenant d’un Okapi et dont les indigènes, à cause de ses zébrures, avaient fait des bandoulières (2). On ne saurait donc (4) Liv. IV, 191. (2) Transactions of the zoological society of London, vol. XVI, part. VI, 1902. — Bulletin du Muséum d'hist. nat., Année 1905, p.381 : Sur la présence de l’'Okapi au Bahr-el-Gazal, par MÉNéGAaux. — La Revue des Idées, n° du 15 nov. 1905, p.831 et suiv. trouver excessif que les anciens, fort peu regardants sur l'identité des espèces, aient fait une confusion à laquelle nos Contemporains n'ont pu se soustraire. L'Okapi est donc bien l'âne qui a des cornes, men- tionné par Hérodote ; lj'ajouterai même que, longtemps, longtemps avant l’histoire, de très anciens artistes en ont gravé, sur le roc, une image impérissable. Dans les montagnes limitant la partie la plus méridio- nale de l'Algérie, on rencontre d'énormes rochers de grès rouge couverts de dessins, graffitti de toute sorte qui, de ce fait, ont recu des habitants du pays le nom de Hadjart- Mektoubat, Pierres écrites (1). Sur l’une d'elles, située à Mograr-et-Tatani, on voit, entre autres gravures, eXéCU- tées à l’époque néolithique, l'effigie d'un quadrupède au cou allongé, la tête munie de deux énormes oreilles et dans lequel les uns ont cru reconnaitre une antilope, les autres une girafe. Personnellement, je crois que nous sommes plutôt en présence d’un Okapi (fig. 11). Si l’on compare cette reproduction à d’autres gravures rupestres représentant des girafes. on verra que, dans ces figures, la partie la plus caractéristique de l'animal, c’est-à-dire la longueur du cou, est bien observée, exagérée même et la tête très fine (fig. 12). Dans l’Okapi, au contraire, ce AY Fig.12. — Girafe. (Gravure rupestre des stations Fig. 11. — L’Okapi. (Gravure Touareg.) rupestres desstations Touareg.) qui surtout attire l'attention, c’est la grandeur des oreilles, particularité sur laquelle a insisté de préférence le graveur préhistorique, tout en conservant au Cou sa proportion normale. Pour confirmer notre opinion, peut-être ne sera-t:l pas inutile de faire remarquer qu'indépendamment de la figure humaine, l’Okapi n'est pas le seul animal repré- senté sur les Pierres écrites; on y voit aussi des ons, des panthères, des guépards, des éléphants, des antilopes, des zèbres, etc.; espèces que nous rencontrons voisinant encore avec lui dans l'Afrique tropicale et qui, jadis, habitant plus au nord, furent contraintes, à la suite de modifications profondes amenées par des changements climatériques, d’émigrer peu à peu, vers le sud où elles continuent à vivre dans les mêmes condit ons qu'autre- fois. La mention faite de l'Okapi par Hérodote, nous auto- rise à croire que les anciens Égyptiens connaissaient aussi ce quadrupède quoiqu'il ne soit figuré sur aucun FA RE SRE" REMISE ESS SRE PE (1) Bulletin de la Société d'anthropologie de Eyon, t. XX an. 1991, Séance du 29 juin 1901 : Premières manifestations artistiques dans le Nord-Africain, par Flamand. 56 LE NATURALISTE PR pe leurs monuments, ce qui tient peut-être à la difficulté p'approcher cet animal en raison de sa prudence exces- sive. La girafe, dont l'aire de dispersion est beaucoup plus étendue et la capture plus facile, n’est pas très fré- quemment représentée sur les parois des temples ou des syringes et sous la période ptolémaïque, on la montrait encore comme un objet de curiosité (1). Fig. 13. — Le dieu Set. (Bas-relief de la XVIIIe dynastie.) Nous avons vu, plus haut, qu’en dépit des efforts ten- tés pour l'identification de l'animal symbolique du dieu Set, le problème était encore irrésolu, quand parvint en Europe, la découverte de l’'Okapi; or, c'est dans ce rumi- nant inoffensif qu'un professeur de l’Université de Bonn. H. Wiedemann, croit reconnaitre le prototypedu monstre typhonien. Un simple rapprochement entre les deux individus démontrera combien paraît peu fondée une semblable opinion III SET-TYPHON ET LOKaAPI. L'animalsymbolique de Set-Thyphon,reproduitàSakka- rah et à Beni-Hassan sous le nom de Sche, présente tous les caractères d’un carnassier, par la démarche, son allure, la forme de ses jambes et de ses pieds. La coloration, fauve clair, de sa robe, ne rappelle en rien celle de l'Okapi, laquelle est brun foncé marqué de zébrures. Les petites —— Fig. 14. — L'oiseau Nahes. cornes du ruminant, dont les Égyptiens auraient certai- nement tiré parti, ne sont pas non plus indiquées. Par contre, il offre toutes les particularités attribuées par Darwin à nn animal en colère : « Lorsqu'un chien en approche un autre, dit-il, les oreilles se dressent, le regard se dirige fixement en avant, le poil se hérisse sur le cou et le dos, l'allure est remarquablement raide, la = —_—_——_—_—_]_—_——]_] — (1) Le chameau, connu très anciennement en Egypte, ne figure sur aucun monument pharaonique. queue est levée en l’air et ‘rectiligne (1). » Cette raideur de la queue et des oreilles se retrouvant dans le Scha, il est permis d'admettre que, par cette image, les Egyptiens ont voulu représenter, non pas un être imaginaire, mais plutôt un individu réel qu'ils avaient fréquemment sous les yeux. [ls étaient même, semble-t-il, parvenus à le domestiquer, puisque la sculpture de Sakkarah le montre orné d'un collier, Pourquoi n’en serait-il pas ainsi? Il n’a rien de fantas- tique ce quadrupède, que lui reproche-t-on, la forme de ses oreilles? Mais elles n’ont rien d’anormal, si ce n’est qu'au lieu d’être arrondies ou terminées en pointe, elles sont coupées carrément, particularité due surtout au mode d'interprétation adopté par les artistes pharao- niques dont l'habitude était de synthétiser les formes, de les styliser, système donnant à leurs images une grande raideur, un aspect archaïque. Ces oreilles sont en réalité longues, droites et légèrement ondulées dans leur partie supérieure, comme nous les montre une sculpture très soignée de la XVIIIe dynastie (fig. 13). On a attribué à Set une origine asiatique: opinion fort peu en rapport avec les ftitres que lui donnent les textes et auxquels on n’a pas, crovons-nous, attaché suffisam- ment d'importance. Non seulement, il est reconnu pour le Seigneur du pays sud, mais encore il est souvent appelé Nubti, nom par lequel on désignait jadis la Nubie. « Nubti, Fig. 16. — SetTyphon attaché au poteau. — (Bas-relief du temple de Denderah). Fig. 15.— Set Typhon onocéphale. — (Bas-relief du temple de Denderah). Seigneur du pays du sud, dieu grand. » « Nubti, dieu grand, seigneur du ciel », sont des inscriptions très fréquentes sur les monuments pharaoniques. Nous le voyons, en outre, représenté par l'oiseau Nahes (fig. 14) servant à indiquer les nègres ou le pays des nègres avec la tête surmontée des oreilles du Scha, il se nomme Set- Nahes. Le nom de Set est aussi quelquefois déterminé “ (4) Darwin. L'expression des émolions chez l’homme et les animaux, ch. v, p.125, fig. 5 et 7. or te = LE NATURALISTE 57 par une pierre, signe toujours en rapport avec les mots désignant des rochers et des montagnes, or la Nubie et les régions les plus méridionales de l'Egypte où Set était le plus vénéré sont des régions fort accidentées. Ces attributions et tous ces titres tendraient à nous montrer Set comme originaire, non de l’Asie, mais plutôt des contrées avoisinant le sud de l'Egypte. Il serait donc assez vraisemblable de placer dans ces régions l’animal qu'on lui donna pour emblème. : Il n’est peut-être pas impossible que l'Afrique, dont les vastes solitudes recèlent encore tant de bêtes perni- cieuses comme le lion, l'hamadryas, l’oryx, l'indomptable lycaon, ne nous révèle un jour l'existence d’un carnas- sier redoutable, extrêmement sauvage, resté jusqu'ici inaperçu et qui, par sa forme, son Caractère irascible, ses instincts sanguinaires et féroces, réponde en tout point à l'animal symbolique de Set-Typhon si fréquemment reproduit sur les monuments égyptiens, dès l'antiquité la plus lointaine. Indépendamment du carnassier non identifié, le ser- pent, le crocodile, l’hippopotame, le porc, représentèrent simultanément le dieu Set. Plus tard, il en fut de même pour l’oryx, la gazelle et autres individus de ce genre, vivant dans les régions désertiques, domaine de Typhon. Sous la période ptolémaique et romaine, le souvenir du Scha était si vague, que, pour représenter Typhon, on crut pouvoir lui substituer l'âne roux (1), voyant sans doute dans ce quadrupède aux longues oreilles, le proto- type du dieu Set. Un bas relief du temple de Karnak nous montre Typhon onocéphale châtié parle dieu Horus qui, d’une main l’appréhende solidement aux oreilles, et de l’autre frappe dessus à tour de bras avec une massue (fig. 15). Cette image est accompagnée d’une inscription ainsi formulée : « Horus abat le fils de défection. » A Denderah, nous le voyons percé de glaives (fig. 16) et attaché à un poteau fourchu, forme attribuée, dès l’ancien empire, à la queue du monstre typhonien. (A suivre.) P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. NIDIFICATION DES EUMÉNIDES Les très intéressants renseignements donnés par M.le docteur L. Laloy, sur la nidification de l'Eumenes pomi- formis, Fab., au Naturaliste du 1er juillet 1906, p. 153-154, nous engagent à exhumer les observations que nous possédons sur une espèce d’Eumène dont nous avons suivi le stade larvaire; celui-ci est montagnard, 17 septembre. — Au ravin de Füllols, sur le sentier forestier qui conduit à la jasse de ce nom, contre les pierres, dans un nid en terre en forme de dôme, reposent, anesthésiées, quatre chenilles arpenteuses vertes, à bandes longitudinales jaunâtres, les deux latérales rougeûtres; contre la paroi de la pierre, un œuf est collé droit au milieu du circuit. Œuf. — Longueur, 3 millimètres; diamètre, 0 mm. 6 à 8. Ovalaire, oblong, très légèrement arqué, jaunûtre - dans son milieu (le vitellus), blanchâtre tout autour de lPembryon, finement pointillé, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Le nid dans lequel repose l’œuf ainsi que la pitance nécessaire au ver durant son existence est façonné en (4) On a vu plus haut que le Scha représenté à Beni-Hassan est de couleur fauve. A —_—_—_—_— forme de calotte à sommet étranglé, puis évasé, bâti avec de la terre dégagée du plus petit grain de pierre, très cassant; la base dont le diamètre est de 41 à 12 mil- limèêtres et le bout évasé de 3 millimètres est de couleur cendrée, le reste de teinte plus foncée : au bout étranglé en forme de goulot est un petit orifice circulaire, point de passage pour l'adulte. À l'altitude de 1.400 mètres où ont été faites nos obser- vations, le nid toujours isolé est bâti sous le rebord des pierres de moyenne grosseur exposées au midi, inutile de le chercher sous celles qui font face au nord; dans leur intérieur, il ne reste une fois l'adulte envolé que les quelques débris écailleux de la tête et des parties que le ver n’a pu absorber, tout le reste a disparu par aspira- tion au profit «lu suceur. 21 septembre. — Des nids placés dans de courts tubes en verre, récipients qui se prêtent bien à l'observation, l’œuf resté deux jours collé contre la paroi du verre s’est détaché, donnant naissance à un petit ver qui s’est laissé tomber sur les chenilles, il en a aussitôt entamé une sur le flanc droit du deuxième segment abdominal. Dès le matin du 22, le ver était cinq fois plus gros qu’au moment de sa naissance, sa couleur était verte, c'est-à- dire de la teinte des matières absorbées, le soir de ce même jour à quatre heures, le corps en forme d’outre était vert clair, la tête et l'extrémité abdominale membra- neuses : le ver se déplace passant d’une extrémité à l’autre de sa victime. 23 septembre. — Dès le matin, prenant la forme arquée, le ver effectue sa première mue, sa dépouille chiffonnée repose à côté de la première chenille qui a été vidée par succion et dont les restes sont flasques et noirs, je retire ces restes pour éviter toute décomposition; dès ce mo- ment, le rythme de la respiration du ver est très accen- tué, on en constate les effets par les trachées des ostialés qui sont mues de mouvements péristaltiques; ce même jour à midi, il procède à la succion d’une deuxième che- nille; son corps enfle, grossit, reprend sa couleur verte de pâle qu’elle était après le changement de peau. 24 septembre. — Le ver à augmenté de volume, il est le double de ce qu'il était la veille, le corps est de couleur moins claire, la tête et le segment anal continuant à être testacés; dès le matin, il attaque une nouvelle proie fraiche; ses organes buccaux commencent à apparaître ; la segmentation des arceaux s’accentue, chaque anneau est transversalement incisé, par suite formé de deux petits bourrelets transverses; le ver arqué se couche soit sur le côté, soit sur le ventre pour sucer. 25 septembre. — Le ver grossit tout en conservant sa couleur et le lisse de ses téguments, une nouvelle che- nille est vidée. 26 septembre. — Il ne reste plus qu'une chenille, le corps a augmenté de dimensions, les organes buccaux bien apparents ont leur extrémité rousse; par des mou- vements de contractions et de dilatations énergiques suivis de contorsions, le ver se débarrasse de sa peau qui est devenue trop étroite et qu'il accule contre l'extrémité abdominale. Quelques moments de repos après ce pénible travail de la mue, et notre ver attaque aussitôt la dernière des victimes qui lui reste; entamée à dix heures du matin, la chenille était en partie vidée à deux heures du soir, en moins de quatre heures. 21 septembre. — Le ver se rétrécit, il perd sa ‘belle couleur verte pour devenir vert blanchâtre, le reflet lisse diminue. 28 septembre, — La couleur se ternit de plus en plus, elle passe au blanchâtre avec les organes buccaux rou- geâtre, les vivres touchent à leur fin, à cinq heures du soir il ne reste que des débris écailleux; le ver prend alors la position en are, il est devenu gros, pansu et de | couleur blanc verdâtre foncé. 58 - LE NATURALISTE 29 septembre, — La couleur reste la même que celle du jour précédent, le ver cherche, se contorsionne, mais ne trouve pas; est-ce la chenille à moitié vidée que je lui ai enlevée ?.. puis il se couche sur le côté et cesse tout mouvement. 30 septembre. — La couleur est plus pâle, la segmenta- tion des anneaux plus apparente, les mandibules arquées, bidentées, rougeâtres à pointe noire, la lèvre inférieure avancée en forme de masse pâteuse, les trachées avec leur cordonnet sous-cutané bien détachées, les stigmates elliptiques flaves à péritrèine doré; le ver se relève, palpe, mâchonne le dessous de ses segments; à cinq heures du soir, il se rassemble et ne bouge plus. 1er octobre. — Le ver se contracte, sa teinte passe de plus en plus au blanchâtre; le corps se raidit. 2 octobre. — La couleur est blanc jaunâtre, les contrac- tions cessent, la ligne dorsale est brune. 3 octobre. — Le ver applique des fils soyeux sur le pourtour du tube au fond duquel il repose, mais le réci- pient est trop grand, trop spacieux, aussi ces fils n’ont pas de point d'impact au-dessus de lui; la couleur du corps tend à devenir jaunâtre. 4 octobre. — Il continue à filer, il est d'un jaunâtre pâle. 5 octobre. — Devenu de plus en plus jaunâtre, il se couche sur le côté; cette position, il la garde jusqu’au 26 octobre. 26 octobre. — Il est d’un beau jaunâtre, arqué à sa région antérieure qui s’est affaissée sur le corps, les seg- ments toujours très distincts sont relevés en forme de bourrelet strié. Le ver passe l'hiver en cet état, il se transforme en nymphe fin mai suivant. Ainsi, voilà un insecte dont l'œuf éclôt quatre jours après sa ponte ; cet œuf placé au-dessus de la nourriture déposée par la mère se détache sous l'effort de la poussée imprimée par le nouveau-né qui tombe sur sa pitance, eten moins de dix jours, y compris le temps nécessaire pour ïies mues, arrive à son complet développement, puis après avoir tapissé d'une légère couche de soie l'intérieur de sa loge reste dans ces lieux élevés et très froids, tout l'hiver, dans cet état pour se transformer au printemps suivant. CAPITAINE XAMBEU. Les chevaux de course DES ROMAINS Il nous à paru intéressant de publier les noms des chevaux de course des Romains, dans leurs hippodromes. Nous les avons relevés, pour la plupart, sur des inscrip- tions du temps, soit sur des mosaïques, soit sur des pein- tures murales, plus ou moins dégradées. Il en résulte que nous avons dû parfois reconstituer certaines lettres ou même certaines syllabes, en partie effacées, soit dans leur hauteur soit dans leur longueur. Nous passerons sous silence les noms de ceux que nous n'avons pas pu reconstituer, à cause des dégradations trop accentuées de ces monuments archéologiques. Nous ferons remarquer que les courses des Romains ne ressemblaient pas aux nôtres. En effet, au lieu de courir seuls, ces chevaux étaient généralement attelés par quatre, à des chars conduits par un seul cocher. De plus, la piste n'était pas circulaire comme les nôtres. Elle était tracée dans des hippodromes en forme d'ovale, dont le diamétre était parcouru par une haute galerie (ou spina), sur laquelle s’élevaient des portiques, des co- lonnes, des obélisques, des arcs de triomphe, etc. Aux deux extrémités de cette spina, se trouvaient trois. bornes ayant un peu la forme d’un obélisque barriolé des plus riches couleurs, et c’est autour de ces bornes que devaient tourner les chars, en prenant bien garde de ne pas s'y accrocher. La forme de ces trois bornes est im- portante à noter ; car elles servent à désigner les courses de chars, sur les médailles ; notamment sur celles qui représentent l'enlèvement des Sabines. Il n'est pas tou- jours commode de donner le sens exact de ces noms de chevaux de course, chez les Romains, comme on le verra bientôt. Cependant nous les donuerons tels que nous les avons trouvés ; bienheureux si nos recherches pouvaient amener quelques critiques : c’est en effet par le choc des contradictions que jaillit la lumière ! C'est ainsi, par exemple, que le nom d'homme Eunuce ne veut dire ni eunuque, ni même protecteur du repos. de la nuit ; attendu que la nussa ou borne des piqueurs, était le nom que l’on donnait à cette triple borne barrlo- lée qui se trouvait au tournant de la spina. Aussi ce nom veut dire : le bon piqueur, du grec Eunussos, qui pique bien (on devrait donc l’écrire Eunusse et non pas Eunuce, avec un €, en français) : qui conduit bien son char, au milieu des difficultés de la carrière, en cette vie ! Encore une observation préliminaire. Pour qui sait de quelles passions étaient animés les anciens dans les jeux du Cirque, il est bien peu probable qu'on ait jamais donné le nom d’un barbare comme Arminius (vainqueur des légions romaines dans les dernières années d'Auguste), à un cheval de course ; parce que sa victoire aurait sou- levé une tempête qui aurait occasionné la mort de mil- liers de personnes. Tacite nous apprend que, sous un des premiers successeurs de cet empereur, un vaste amphi- théâtre à tribunes de bois ayant été construit par un amateur, une partie des galeries s’effondra en occasion- nant une Catastrophe épouvantable, qui fit 50.000 vic- times parmi les spectateurs, tués ou grièvement blessés. On ne s’étonnera donc pas de nous voir traduire Armi- nius par ARMÉNIUS, cheval d'Arménie, l’Arménien; cette transformation de la voyelle e en à étant alors fort com- mune, C’est ainsi que l’on écrivait Childiricus pour CHIL- DÉRICUS, Childéric ; ou encore Hilirius pour HELIRIUS, Saint-Hélier. Cela nous montre que le nom d'Hilaire n’a rien à voir avec hilaris, gai; chose dont nous nous dou- tions déjà, dans nos étymologies (sur les noms des évé- ques de Noyon). Ceci posé, voici les noms des chevaux de course que nous avons le plus souvent retrouvés chez les Romains, avec leur sens le plus exact à notre humble avis. Nous ne nous arrêterons pas sur le sens des noms de chevaux suivants : Martius, le martial, voué à Mars, dieu de la guerre ; Rapidus le rapide ; Velox, plein de vélocité ; Blandus, le charmant ; Aquila, l'aigle, volant comme le roi des airs! Omnipotens, tout puissant, capable de tout. Volens, le volontaire, qui veut gagner le prix. Vivus, le vif, le pétulant ; Melanos, le noir, en grec; Niger en latin ; Nicator, le vainqueur, en grec; Victor en latin ; Venator, le chasseur, qui saute tous les obstacles. Mais comment traduire Célos, du grec Célis, tache ? Le tacheté : Est-ce le cheval pie, comme nous le croyons, ou le gris pommelé ? Evidemment Bucéphale (souvenir du nom du cheval d'Alexandre le Conquérant) ne veut pas dire tête de bœuf; pas plus que Boopis Athénè ne veut dire Minerve aux yeux de bœuf, mais aux grands yeux ; c’est donc le che- val à la grande tête, plutôt qu’à la grosse tête trapue comme celle d'un bœuf. Castalius, de Castalie, est un nom de cheval qui a le sens exact de Pégase. En effet, cénurtnl à À À LE NATURALISTE D9 Castalie était le nom d’une fontaine voisine du Parnasse et consacrée aux Muses; cheval des Muses ou Pégase. Arminius pour Armenius, élision d’Armeniacus (comme germanicus est le diminutif de Germanus, est le cheval d'Arménie, pays renommé pour l'endurance de ses che- vaux, ainsi que toutes les contrées voisines, dont les che- vaux offraient des qualités remarquables ; chevaux arabes du désert, Perses, Mèdes,. Parthes, Amazones, Scythes Ibères du Caucase, Mésopotamiens, Ninivites et autres, Amazonicus, l'Amazonien, est le cheval rapide comme ceux des Amazones, comme le précédent est l’Armé- nien. Incitatus, le fougueux, l’entrainé ; Impulsator, le bondissant ; Lycius, le cheval de Lycie, pays aux coursiers de renom ; Attonitus, l'exalté, le transporté et non pas l’étonné ; Imber, vif comme l’averse, fringant comme la bour- rasque ; Venalius, l’étalon dont la saillie est mise à prix. Nous en avons la preuve à l’appui de cette traduction. Siderius, brillant comme un astre ; ou encore Sidereus, l’étoilé, portant une étoile blanche au milieu du front (cette traduction est préférable). Iyneus, couleur de feu; dans le sens vulgaire que nous attribuons aux surnoms de Lerouge, l'Enflammé ; Turinus (ne pas confondre avec Taurinus, le Turinois) ; c’est le cheval Tyrrhénien ou Etrusque, de l’Etrurie. Pyropus, c'est le rubis et non pas l’enflammé, ayant l’aspect du feu, mais rouge comme la braise ; probable- ment un cheval du groupe des cochers rouges ou plutôt encore des cochers habillés d’écarlate, dont la selle était décorée de cette couleur grenat foncé; Crusiphus, pour Crushippus, Chrysippe, le cheval d’or, à la robe dorée, ou Leblond ; .....Æronica, pour Hiéronica ne veut pas dire la jument Véronique, mais victorieuse dans les jeux sacrés, c’est- à-dire dans les courses aux jours de fête. Au reste l’em- placement des caractères, effacés sur la muraille, nous indique par son étendue qu'il n’y avait pas eu là une lettre seulement d’effacée, mais plusieurs ; comme les trois jambages des deux lettres H et I. .. Nous pourrions encore singulièrement allonger cette liste, mais ce qui précède suffit amplement à nous don- ner une idée sommaire des noms de chevaux de course chez les Romains. : Rappelons enfin qu'en ce temps-là on pariait moins sur les noms des chevaux ou d’un cocher, que sur la couleur des habillements des cochers et des harnache- ment des chevaux, C'est ainsi que, dans le bas Empire, au temps de l'empereur Justinien et de l’impératrice Théodora, la lutte était surtout entre les verts et les bleus (prasini, vert-porreau). De là des luttes sanglantes entre les parieurs ; même en dehors des courses, dans les factions politiques! Dr BouGon. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Fossiles $ IV. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX TERRESTRES. La distribution géographique des animaux terrestres est celle qui présente le plus d'intérêt au point de vue de (4) Voir le n° 458 du Naturaliste et suivants. la délimitation des régions zoologiques : c'est en grande partie sur elle que WALLACE à basé sa classification de de ces régions, devenue classique. En effet, ces ani- maux privés des moyens de locomotion qui leur permet- traient de traverser de larges bras de mer, doivent, par leur dispersion actuelle, fournir des indices sur les con- nexions anciennes des continents que l'océan sépare aujourd'hui. C'est ainsi que la présence des grands mami- fères (Éléphant, Rhinocéros, Tigre, etc.), à Sumatra et dans d’autres iles de la Malaisie, a toujours été consi- dérée comme une preuve de la réunion ancienne de ces iles au continent sud-asiatique ; comme corollaire, l'ab- sence de ces mêmes Mammifères à la Nouvelle-Guinée et dans l'Australie, prouve qu'à la même époque la ré- gion Australienne était déjà séparée par la mer de la région orientale. Nous avons montré plus haut que les organismes d'eau douce, qui sont, en quelque sorte, en- fermés entre la terre et la mer, partagent avec les orga- nismes terrestres le privilège de nous indiquer les rela- tions, plus où moins anciennes, que les grands conti- nents ont présenté aux époques géologiques antérieures. Nouslaisserons de côté un grand nombre de types d’in- vertébrés, dont nous avons parlé incidemment en trai- tant de la faune des eaux douces, et nous nous attache- rons plus spécialement à l'étude de ceux qui présentent un réel intérêt au point de vue de la faune terrestre, Vers de terre (Oligochètes où Lumbricidæ). — L'illustre naturaliste DARWIN a, le premier, appelé l’attention sur l'abondance de ces animaux dans la terre végétale, et sur le rôle à la fois géologique et économique qu'ils jouent en remuant constamment les couches les plus su- perficielles du sol. Ils sont répandus sur tout le Globe, et l'on trouve dans les régions intertropicales des es- pèces géantes dont la taille atteint 1m30 à 1»50 de long (Anteus gigas de Cayenne ; Geoscolex ou Titanus Brasi- liensis du Brésil). Le travail souterrain de ces grandes espèces doit être en rapport avec leur taille. Plusieurs genres ont des habitudes aquatiques ou amphibies (An- nadrilus, Glyphidrilus, Criodrilus). D'après la revision récente (1890) de BENHAM, la dis- tribution géographique des familles est la suivante : les Lumbricidæ, qui renferment nos « Vers de terre », sont d'Europe, saufle genre Tetragonurus qui est du Canada. Les Criodrilidæ sont également d'Europe; les Hormo- gastridæ d'Italie. Les autres familles, à part quelques exceptions (qui peuvent être dues à des importations dans la terre qui entoure les racines des plantes), sont exotiques. Les Anteidæ sont de l'Amérique du Sud, d'Afrique et de Madagascar ; les Geoscolecidæ de l'Amé- rique Méridionale, sauf une espèce trouvée en Angle- terre ; les Moniligastridæ de la Malaisie et de Ceylan ; les Acanthodrilidæ de l'Amérique du Nord, d'Afrique et _de la Nouvelle-Calédonie ; les Benhamiidæ de la Nou- velle-Zélande, des Antilles et du Gabon ; les Dichogas-- tridæ d'Australie ; les Pontodrilidæ de la Nouvelle-Zé- lande, des iles Palaos, des deux Amériques, d'Afrique et d'Europe; les Cryptodrilidæ d'Australie, de l'Inde avec Ceylan et d'Afrique ; les Plagiochetidæ et Perionycidæ sont propres à la Nouvelle-Zélande; les Perichætidæ sont de l'Inde, de Ceylan et des Philippines : une ou plusieurs espèces importées se sont acclimatées dans les jardins de Nice; enfin, les Eudrilidæ sont des An tilles et d'Afrique et les Polytoreutidæ d'Afrique. Dans cette distribution géographique, il n'y à guère que trois familles (Acanthodrilidæ, Pontodrilidæ, Benha- 60 LE NATURALISTE : miidæ), dont la dispersion actuelle semble anormale. Nous verrons, en effet, que les Mammifères eux-mêmes indiquent, comme les Versde terre, une liaison conti- nentale antérieure entre la région néotropicale et la côte occidentale d'Afrique (Anfeidæ, Benhamiidæ, Eudri- lidæ, etc.). On remarquera que quatre familles, dont deux lui sont propres, se trouvent à la Nouvelle-Zé- lande ; l'Australie possède aussi une famille spéciale. Reste à savoir si quelques-uns de ces types (les Ponto- drilidæ, notamment) n’ont pas été transportés de la Malaisie à la Nouvelle-Zélande, par les migrations des Polynésiens, comme le fait est connu, par exemple, pour le Rat maori (Mus exulans Peale). Le cas, bien éta- bli, des Périchètes indiens acclimatés à Nice, permet de mettre en doute l'indigénat des Acanthodrilidæ signalés dans l'Amérique du Nord. D'ailleurs, les Vers de terre ont été longtemps négligés par les voyageurs-natura- listes, et le peu que nous en savons permet de supposer que leur distribution géographique pourra être modi- fiée par les découvertes ultérieures. Les Vers de terre, en raison de leurs téguments mous, ne sont pas connus à l’état fossile. Onychophores ou Péripates. — Cette classe d’'Inverté- brés terrestres ne renferme qu’un nombre relativement restreint de types (2 familles, 7 genres et 50 espèces). Mais l'étude magistrale et féconde qu'en a faite E.-L. BouvIER (1), présente un très grand intérêt, car elle nous montre que le développement ontogénique de ces êtres a suivi une marche parallèle à leur distribution géographi- que. Les Péripates sont des animaux fort singuliers : ils dérivent très probablement d'Annélides marines, telles que les Nereidæ (Chétopodes), qui se sont adaptées à la vie terrestre : à première vue, on les prendrait pour des Myriapodes à téguments mous. Il semble que la Nature se soit essayée d’abord à faire sortir les Myriapodes du groupe des Vers, puis que reconnaissant sa méprise, elle y ait renoncé pour donner cette classe à l’'embranchement des Arthropodes. Pour parler un langage plus scientif- que, on peut considérer les Péripates comme un de ces types archaïques ou de transition, qui, du premier coup, se sont trouvés tellement spécialisés, au moins au point de vue morphologique, que leur évolution ultérieure a dû se renfermer dans le cercle étroit de leur ontogénie, dont les modifications ont été pour eux le seul moyen de sou- tenir victorieusement la lutte pour l'existence. De là, le petit nombre des formes spécifiques qui ont survécu jusqu’à nos jours, et la rareté des individus dans chacune de ces espèces, malgré leur vaste dispersion à la surface du globe. Les Péripates ne sont connus que dans la zone inter- tropicale et dans une partie de l'hémisphère austral (Nouvelle-Zélande). On peut fixer leur centre de disper- sion dans l'Amérique du Sud, d’où ils ont rayonné àl'Est, et au Sud, Le genre Peripatus se trouve dans l'Amérique Méridionale et dans l'Afrique tropicale; Eoperipatus le représente dans la Région Indo-Malaise (Malaisie avec la presqu'ile de Malacca) : ces deux genres forment la fa- mille des Peripatidæ. Les Peripatopsidæ ont des types plus variés (5 genres). Peripaloides et Ooperipatus sont de l’Australasie (Région Australienne, ÿ compris la Nou- velle-Zélande); Opisthopatus est du Chili et de l'Afrique australe; Paraperipatus de la Nouvelle-Bretagne (Région A RE (1) E.-L. Bouvier, Monographie des Onychophores (Annales des Sciences Naturelles, Zoologie, 1905-1906). Australienne), et Peripatopsis de l'Afrique centrale. Cette distribution géographique met en évidence les relations continentales qui ont existé, pendant la période secon- daire, entre l'Amérique australe, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, au Sud, — entre l’Amérique méridionale, l'Afrique et même l’Indo-Malaisie, à l'Est, dans la zone intertropicale. Nous ne possédons aucun document sur la paléonto- logie des Péripates, mais E.-L. BOUVIER, en étudiant leur ontogénie, a pu suivre, en quelque sorte, pas à pas, leurs migrations, qui ont vraisemblablement été la cause des accélerations embryologiques qui caractérisent cer- tains groupes. Le genre Peripatus, auquel se rattache l’Eoperipatus, qui forme avec lui la famille des Peripatidæ, est le genre central, et de beaucoup le plus important de la Classe. Cette famille, eneffet, renferme 33 espèces (sur les 50 qui constituent la classe entière). Les Péripates américains se subdivisent en deux groupes bien tranchés : les Péri- pates andicoles (ou de l'Amérique Occidentales : 12 es- pèces)et les Péripatés caraïbes (ou des Antilles et de l’Amé- rique Centrale-Orientale); les Péripates africains et les Péripates indo-malais (genre Eoperipatus) forment un troisième et un quatrième groupe. Or, l'étude embryolo- logique montre que les types américains sont les plus primitifs; les formes africaines s’en rapprochent encore beaucoup; enfin les formes indo-malaises sont les plus évoluées. En effet, les Péripates américains pondent des œufs très petits et sans jaune; les Péripates africains en dif- fèrent peu sous ce rapport et se rattachent aux formes caraibes; enfin les Eoperipatus malais pondent des œufs volumineux et remplis de jaune: ils représentent le der- nier degré d'évolution vers la vie terrestre. On sait, en effet, que les types marins pondent, en général, des œufs petits et nombreux; mais, nous savons aussi, par l'exemple de l’Ecrevisse (Astacus fluviatilis) que le pas- sage de la mer aux eaux douces, à plus forte raison, le passage de la vie aquatique à la vie terrestre, a souvent pour effet de réduire le nombre des produits ovariens, qui par suite peuvent atteindre une plus grande taille et un degré de développement plus avancé (1). On doit donc admettre que la migration des Peripatidæ s’est faite vers l'Est, à travers l'Atlantique, par le con- tinent Brésilo-Guinéen que les géologues placent au cours de la période secondaire, et c’est en passant par l'Afrique qu'ils ont fini par atteindre la Région Indo-Malaise. La famille des Peripatopsidæ, plus variée en types gé- nériques, mais moins nombreuse en espèces, semble également se rattacher aux Péripates andicoles, mais sa migration vers l'Est s’est faite plus au Sud, par le Chili (Opisthopatus Blainvillei), la Nouvelle-Zélande, la Tasma- nie, l’Australie et la Nouvelle-Bretagne (Peripatoïdes, Ooperipatus, Paraperipatus), en poussant une pointe vers l'Afrique australe et centrale où l'on trouve aussi des représentants d’Opisthopatus et un genre propre (Peripa- topsis). Cette migration suit exactement les contours du (1) Si l'existence d’un continent austral reliant l'Amérique à l'Afrique australe et à l’Australasie est basée actuellement sur des données géologiques, il n’en est pas de même du continent Pacifique Oriental que M. Evans propose comme centre de dis- persion des Péripates, à la place de la région des Andes colom- bienne proposée tout d’abord par M. Bouvier, et qui nous semble plus indiquée par les faits. LE NATURALISTE GA Continent antarctique, dont les géologues admettent l'existence dans l'hémisphère austral pendant une ou plusieurs des phases de la longue période secondaire. Cette seconde famille présente, comme la précédente, suivant les genres, de grandes différences dans le déve- loppementembryogénique. Les Opisthopatus ont des œufs petits ; les Peripatopsis les ont un peu plus gros, tandis que les Ooperigatus et les Peripatoïides d'Australie, de Tas- manie et de Nouvelle-Zélande (c’est-à-dire de régions moins chaudes que l'Amérique méridionale et l'Afrique), ont des œufs très gros, et les Peripatoïdes sont même vi- vipares. _ Pour résumer cette intéressante histoire des Péripates, je ne saurais mieux faire que de citer les paroles mêmes de M. BOUVIER (1) : « Les Péripatopsidés, dit-il, sont répartis depuis le Chili jusqu’à l'Afrique australe, en passant par la Nou- velle-Zélande, la Tasmanie, l'Australie et la Nouvelle- | Bretagne. Dans cette zone extraordinairement étendue, les phénomènes zoologiques se sont fait sentir de bonne heure avec une violence toute particulière, bouleversant la distribution continentale et séparant par d'immenses nappes liquides les territoires émergés. Ainsi se trouvè- rent isolés, à une époque fort ancienne, les représentants primitifs de la famille: placées dans des conditions géo- graphiques fort diverses et douées de la plasticité re- marquable quicaractérise les êtres au début de leur adap- tation, ces formes primitives isolées évoluèrent indépen- damment les unes des autres... Les Péripatidés ont subi, pour leur part, le contre-coup de ces phénomènes ;... mais la continuité et l'étendue des aires continentales... ont limité le morcellement dé la famille, morcellement qui s’est produit, toutefois, mais d’une manière moins sensi- ble, à la suite de la formation des Andes (Péripates an- dicoles et Péripates caraibes), et de l'effondrement beau- coup plus moderne qui a séparé l'Afrique du Nouveau- Monde en isolant les Péripates africains. « Dans le vaste continent qui leur était ouvert, les Peripatus ont pu évoluer progressivement et se différen- cier en espèces nombreuses; localisé au contraire dans une aire plus ou moins étroite, chaque groupe de Péri- patopsidés n’a produit qu’un nombre restreint de formes spécifiques. Ainsi, pendant que les Péripatidés ne comptent pas moins de 33 espèces, dont 30 pour le seul genre Peripatus, les Péripatopsidés n'en comprennent pas plus de 13. » : Myriapodes. — Ces Arthropodes, à l'opposé des précé- dents, sont largement répandus sur toute la surface du globe, et nombreux en genres et en espèces. Leurs prin- cipales familles (Geophilidæ, Scolopendridæ, Julidæ, etc.), sont cosmopolites, les types de lazone intertropicale nedif- férant de ceux delazonetempérée que par leur grande taille qui peut àtteindre 40 à 50 centimètres (Scolopendra ‘gigas et Sc. occidentalis, toutes deux de l'Amérique tropicale). Bien que ces grandes espèces aient des crochets à venin fort redoutables, DE HUMBOLDT rapporte qu'il a vu un enfant indien extraire du sol, pour le manger, un Scolo- pendre de 47 centimètres de long. Un certain nombre d'espèces ont été transportées par les navires (surtout avec des bois de teinture), et sont devenues ainsi cosmo- polites. On peut citer le genre Henicops (des Lithobiidæ), pour son habitat dans l’hémisphère sud (Chili, Nouvelle- (4) E.-L. Bouvier, loc. cil., p. 318 et rés Zélande, Australie). Mais la distribution géographique de cette classe n’a pas encore été l’objet d’une étude d’en- semble. Los Myriapodes sont connus à l’état fossile depuis le Dévonien. Ils constituaient à cette époque un groupe très particulier (Archipolypoda), à corps couvert d’épines, et dont une espèce (Acantherpes major), longue de 30 cen- timètres, et probablement amphibie, se trouve dans Île terrain houillier de l'Amérique du Nord. Un autre groupe paléozoïque (Protosyngnatha) avait le corps couvert de longues aiguilles, ce qui lui donnait l'aspect d'une chenille. Les familles actuelles ne sont connues avec cer- titude qu'à partir du Tertiaire : le Julopsis cretacea du Groënland peut être un Archipolypode aussi bien qu’un Diplopode. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) LES FAISEURS DE PLUIE Certaines personnes excellent à prédire les orages. C'est la fonction la plus importante du sorcier chez les tribus sauvages. La terre est aride, tous réclament de l’eau, autrement c’est la famine. Le sorcier prie les dieux, les menace, à force d'incantations, 1l finit par annoncer que les vœux sont exaucés.…. et bientôt la pluie tombe à flots. Les sauvages croient que ces incantations ont réussi à provoquer la pluie. Leur auteur a eu simplement l’habi- leté de la présager. On y réussit parfois de nos jours au moyen du baro- mètre et de la parfaite connaissance des vents régnants. Sans doute les sorciers ne possèdent pas d'instruments aussi précis, mais ils arrivent à y suppléer. Ils ont la faculté de sentir la dépression barométrique. Qui ne sait que les gens souffrent plus vivement de leurs cors aux pieds, de leurs rhumatismes, de leurs anciennes bles- sures, quand le baromètre baisse. D’autres éprouvent de vagues malaises. Les gens nerveux sont plus agités quand lPorage menace. Cette agitation a été notamment observée chez plusieurs hommes de génie. Giordani prévoyait les orages deux jours avant; Diderot écrivait : « Il me semble que j'ai l'esprit fou dans les grands vents; » Maine de Biran disait: « Dans les journées de mauvais temps, mon in- telligence et ma volonté ne sont pas de même que dans les beaux jours; » Et Alfiéri : «Je me compare à un baromètre; j'ai toujours éprouvé, plus où moins, une grande facilité à composer, suivant la pesanteur de l'at- mosphère, ure stupidité absolue quand souffent les grands vents des solstices et des équinoxes, une pénétra- tion infiniment moins grande le soir que le matin. » Un certain Hoffmann, poète, dessinateur et musicien, était sensible aux variations atmosphériques au point de construire avec ses propres sensations subjectives une échelle exactement parallèle à l'échelle météorologique (Lombroso). De telles facultés ne sont pas spéciales aux géniaux, on les retrouve chez bien des personnes nerveuses. Elles s'expliquent parfaitement, depuis qu'on sait, grâce au sphymomanomètre de Potain, que la pression baromé- trique influe sur la tension du sang dans les artères. Ne possèderait-il pas cette faculté de sentir, qu'il suf- firait au sorcier d'observer les animaux qui l'ont à un haut degré, Quand elles pressentent le mauvais temps, les abeilles sortent de très grand matin, ne s'écartent pas du voisinage de la ruche, rentrent précipitamment sans être entièrement chargées ; elles sont méchantes et atta- quent qui les approche. L'araignée des murs a la tête tournée vers l’intérieur de son trou, elle fortifie sa toile de fils nombreux. Les canards s'élèvent sur leurs pattes, battent des ailes, poussent de grands cris, s’agitent. Les cogs chantent le soir ou à des heures qui ne leur sont pas ordinaires. Les hœufs lèvent le muffle en l'air comme pour humer le veut et se rassemblent. L'âne devient triste, la marmotte siffle, le renard et le chacal hurlent. Les fourmis interrompent leurs travaux, se retirent dans les galeries souterraines. Les hirondelles rasent la terre, les limaces sortent de leurs retraites, les moineaux s’épluchent et s’ébattent dans la poussière. Les mouches deviennent plus importunes qu'à l’ordi- aaire. La grenouille constitue enfin un excellent baromètre ; on la met dans un bocal à demi rempli d’eau avec une petite échelle qu'elle descend en cas de pluie. Voici donc le sorcier en possession d'un baromètre naturel. Il joindra les données qu'il lui fournit à celles queluiprocure la connaissance de la météorologie locale. Quand telle montagne se couvre de nuages, la pluie est probable, tel vent apporte la pluie, etc. Il peut ainsi devenir « un faiseur de pluie » renommé. Dr FÉLIX REGNAULT. CHRONIQUE & NOUVELLES L'art de photographier les bêtes chez elles. — Nids d'oiseaux bizarres, — Les perles d'Australie. MM. Kearton ont une manière toute particulière de comprendre l’histoire naturelle, et elle est éminemment intéressante: ils se sont donné à tâche de photographier les animaux tels qu'ils se trouvent dans la nature. A ‘cet effet, ils ont imaginé toutes sortes de déguisements ingé- nieux qui leur permettent d’approcher des bêtes sans éveiller leur attention, et, ainsi, de pouvoir en prendre des clichés tout à fait exacts : un jour, par exemple, ils se déguisent en tronc d'arbre couvert de lierre; un autre, ils se réfugient dans un tas artificiel de mauvaises herbes placé sur une charrette ; ils ont même fabriqué un bœuf empaillé leur servant de cachette, qu’ils remplacent par- fois par un mouton ou même un rocher en carton. MM. Kearton viennent de publier tous ces procédés très ingénieux, que devraient connaitre tous les natura- listes (1), car les résultats obtenus, ainsi qu’on peut s’en rendre compte par les planches accompagnant le travail, sont merveilleux. Cette poursuite d'un nouveau genre est vraiment cu- rieuse par les notes qu’elle permet de prendre. Ecoutez, (1) L'art de surprendre el de photographier les oiseaux et les insectes. J. Dumoulin, édit. Paris et les Fils d'Emile Dey- rolle. 62 LE NATURALISTE Pme par exemple, ce que dit l’un des chasseurs photographes du merle à plastron, pour lequel il s'était fait confectionner un rocher arüficiel. « Dès que je me fus retiré dans mon rocher creux et que le calme fut rétabli, la femelle entra eu remontant le courant, voltigeant d’une pierre à l’autre par petites étapes et faisant continuellement de gra- cieuses révérences jusqu'au moment où elle arriva devant elle. À ce moment, elle vola en droite ligne vers son nid sans me laisser la moindre occasion de prendre une pho- tographie. Sur ces entrefaites, le mâle entra en scène, portant dans son bec la larve d’une grosse mouche, et, après avoir prévenu de sa présence, il se précipita tout droit dans le nid. Ceci me fit penser que l’agile petit oiseau allait se remettre à la poursuite du gibier dès qu'il réap- paraîtrait, mais il n’en fut rien et sa conduite fut beau- coup moins prosaique. Il s'installa sur un galet voisin où les eaux du ruisseau venaient constamment baigner ses pieds, et 1l comnienca à gazouiller une douce mélodie pour plaire à sa compagne qui couvait dans le minus- cule petit château de mousse perché sur la crète du rocher au-dessus de lui. Cette sérénade une fois finie, il se mit à voler d’une pierre à l’autre, s’approchant constamment de ma ca- chette dont un coin se rapprochait du ruisseau, de façon à ne laisser que 20 centimètres d'espace libre. Tout d'un coup, il sauta dans l’herbe et jeta à l’intérieur de mon abri un regard inquisiteur. Je restai paisiblement immo- bile, lui laissant hocher sa petite tête questionneuse, tan- tôt d’un côté, tantôt de l’autre, et me regarder en faisant preuve de la plus grande curiosité. À peine son inspection fut-elle terminée, qu'il s'envola d’un trait, remontant le lit d’un ruisseau, en quête de nouvelles provisions. La conduite de cet oiseau était parfois inexplicable. Dans l'intervalle de ses expéditions de chasse, 1l ramas- sait souvent des morceaux de mousse, comme s’il voulait aller faire son nid, et, les jetant dans le ruisseau au cours rapide, il regardait avec fierté vers sa demeure où reposaient sa compagne et cinq petits poussins nouvelle- ment éclos. À certains moments, il s’installait sur une pierre, bâillait, et étendait ses ailes et ses pattes pendant des minutes entières. Bien que les merles plongeurs fussent assez hardis, il me fut difficile deles photographier par suite de l’extrême rapidité de leurs mouvements quand ils étaient à proxi- mité de leur nid. Je quittai donc ma cachette et, faisant sortir la femelle, je barrai le trou d'entrée avec un mor- ceau de peau de chamois, que je porte toujours avec moi pour enlever la poussière de mon objectif et de mes jumelles. La femelle revint de suite et s'installa sur une pierre en faisant des révérences et en examinant avec soin l'objet qui obstruait sa porte. Cependant, avant qu'elle ait eu le temps de formuler un plan d’attaque contre ma barricade, son compagnon s’amena avec une provision de nourriture. À ce moment, je fus témoin d’une des plus jolies scènes de bonheur domestique que m’ait jamais révélé la société des oiseaux. Le père de famille passa ses friandises une à une à sa compagne avec la sollicitude la plus délicate que l’on puisse imaginer. Tout d’abord, elle conserva la nourri- ture dans son bec, comme si elle désirait la réserver pour ses petits, mais, changeant tout à coup d'idée, elle avala toute la collection d'insectes et gazouilla ses remer- ciements en douces chansons, à mesure qu'elle avalait une bouchée. Quand elle eut avalé le dernier insecte, elle ouvrit son bec comme si elle voulait en avoir davantage, mais ce n’était qu'un signe d’affection débordante que le mâle comprit et apprécia, car, vlacant son bec contre celui de la femelle, il resta plusieurs secondes à lui faire la cour avec la tendresse la plus touchante. Dès que le mâle fut reparti dans une autre expédition de chasse, la mère tourna son attention vers l'obstacle LE NATURALISTE 63 EE Se dm Re qu'on avait pris l’extrême liberté de placer devant sa maison. Elle examina cet obstacle de droite et de gauche et de haut en bas, et quand elte eut acquis la conviction qu'il était impossible d’entrer, elle sembla en proie à une crise de rage désespérée et plongea avec violence, à plu- sieurs reprises, dans les eaux limpides du ruisseau. Un peu plus tard, elle eut une pensée beaucoup plus sage et, se balançant comme un colibri sur ses ailes qui battaient rapidement devant le nid, elle saisit un coin du morceau de peau et le tira violemment. La peau céda et ce lui fut un encouragement. Elle répéta sa tactique jusqu’au moment où elle eut le plaisir de voir l’objet qui la génait flotter au loi: sur le ruisseau. Alors ia mère, heureuse, rejoignit sa famille d’un air conquérant et, pour la récom- penser de son affection et de son intelligence, je la laissai en paix pendant tout le reste du jour. Malgré l'extrême difficulté de prendre même des ins- tantanés de ces oiseaux qui font continuellement la révérence, je parvins, en ne ménageant pas mes plaques, à me procurer une bonne série d'images. Chose étrange, le mâle manifestait une tendance marquée à regarder dans ma direction par-dessus son épaule, au lieu de tour- ner vers moi sa belle poitrine d’un blanc de neige. J’au- rais pu le photographier cent fois dans sa première posi- tion pour une dans la seconde. » Ce sont là des documents « vécus ». * # # On a souvent cité des cas où des oiseaux ont niché dans des endroits inaccoutumés. M. Kearton en cite quelques-uns. Ayant placé à terre un vieux bidon en fer blanc, un merle y vint faire son nid, bien que dans un bois voisin l'oiseau aurait pu trouver des milliers de places favorables. Si, en le faisant, 1l croyait avoir décou- vert une retraite plus süre que les autres, ilise trompa, car un ennemi survint et suça tous les œufs. Un couple d’hirondelles éleva une couvée dans un nid bâti sur le cadre d’un tableau. Celui-ci était accroché dans une chambre à coucher, habitée par une personne qui laissait les fenêtres ouvertes jour et nuit. À plusieurs reprises, M. Kearton a trouvé des colombes qui couvaient dans des terriers de lapins. x # # La colonie anglaise de Westralie possède une étendue de côtes considérable sur l'Océan Indien : l’industrie la plus florissante en est l’industrie perlière, sur laquelle M. Privat-Deschanel vient de publier des documents bons à classer. Sur la côte nord-occidentale de l'Australie, il convient de distinguer deux régions perlières. La première, qui est la moins riche, s'étend approximativement de Shark Bay au cap Nord-Ouest (260-22° lat. S.). L'huitre qu’on y pêche appartient à une petite espèce; c'est la Meleagrina radiata, connue dans le commerce sousle nom de coquille de Shark Bay. Les coquilles recueillies ont relativement peu de valeur; elles se vendent à Londres de 500 à 2.000 francs la tonne. La couche de nacre est peu épaisse; les perles sont petites et manquent de brillant et d’orient ; la grande majorité est couleur paille ou même jaune d’or. La seconde région, plus septentrionale, cons- titue la véritable richesse de la Westralie, elle s’étend du cap Nord-Ouest à l’archipel Buccaneer (220-160 lat. S.). L'huitre qu'on y trouve est la Meleagrina margaritifera, dite huître du Nord-Ouest, riche en nacre et remarquable -par la grosseur et la beauté de ses perles. La variété la plus productive se rencontre au voisinage desîles Monte- Bello. au large de la ville d'Onstow et de l’embouchure de la rivière Ashburton. Les huîtres atteignent leur valeur commerciale entre 3 et 4 ans. On en exploite alors la nacre, qui forme un épais revêtement intérieur, certaines excroissances nacrées, qu'on appelle blisters ou abcès et que le come merce désigne sous le nom de perles baroques, enfin les perles proprement dites, libres dans les parties molles. Celles-ci sont rondes, ovales ou piriformes., Leur couleur varie du blanc au noir. Les perles noires, dites bronzées, sont, ainsi que les roses, très rares aussi, particulière- ment estimées. Beaucoup ne dépassent pas la grosseur de menus grains de sable (1 à 4 mm. 5) et portent le nom de semences de perles. D’autres atteignent des dimen- sions plus grandes, qui, cependant, dépassent rarement 28 à 30 millimètres. La flottille perlière, qui a Broome pour port d'attache, est composée de 17 shooners, d’un tonnage variant entre 60 et 180 tonnes, et de 135 lougres de 10 à 15 tonnes. Un lougre, construit à Freemantle, y compris un jeu de re- changes de voiles et de gréement, revient, rendu sur les lieux de pêche, de 8 à 10.000 francs. Il faut ajouter à ce prix celui du matériel nécessaire à la plonge (pompe à air, deux costumes de scaphandriers, quatre longueurs de tubes à air), c'est-à-dire une somme d'environ 4.000 francs. Le propriétaire ou son représentant se tiennent à bord d’un shooner; il surveille l'ouverture et le nettoyage des coquilles, l'extraction des perles et l'empaquetage.La plonge se fait des lougres, dont plusieurs accompagnent chaque shooner. La flottille emploie de 900 à 1.000 personnes : Malais, Manillais ou Japonais, ayant à leur tête des contremaîtres blancs, Les plongeurs, qui sont généralement des Japonais, touchent 50 francs par mois, avec en plus un boni de 500 francs par tonne d'huitres recueillies, ce qui leur fait approximativement un salaire de 300 francs par mois. Chaque plongeur immergé est surveillé par un tender, qui communique avec lui au moyen d’une corde et qui manœuvre la pompe à air; le salaire du tender est de 100 francs par mois. Les hommes de l'équipage, presque tous Malais, recoivent mensuellement de 60 à 65 francs. Ils sont recrutés principalement à Kopang et à Sœrabaya (Java). Le contrat collectif qu'ils signent etqui stipule toujoursleur rapatriement, doit recevoir l'approbation des autorités néerlandaises. Les Japonais et les Manillais sont la plu- part du temps engagés par contrat individuel. Les indi- gènes australiens ne sont plus guère employés aujour- d'hui. La saison de pêche dure d'avril à décembre. Une inter- ruption de plusieurs mois chaque année est nécessaire. Il faut d’abord laisser aux bancs d’huitres le temps de se reformer; en outre, pendant l'été austral, la côte nord- occidentale de l'Australie est fréquemment visitée par des cyclones, connus localement sous le nom de Willy-Wil- lies ou de Cockeyed Bods, et auxquels les navires de faible tonnage échapperaient difficilement. H. Coup. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur le tremblement de terre calabrais du 8 sep- tembre 1905.— (Note de M.-G. Mercazri, présentée par M. A. Lacroix.) Le tremblement de terre calabrais du 8 septembre 1905 a été précédé par les phénomènes suivants : 1° deux petites secousses ressenties dans la Basilicate, 20 une première recrudescence de l'activité du Stromboli et une secousse sensible dans toute la Calabre occidentale, 3° une forte augmentation de l'hydrogène sulfuré dans les eaux thermales de Sambiase (Nicastro), 4° un léger tremblement de terre survenu une heure environ avant la grande secousse et qui se fit sentir dans toute la région. La région dévastée comprend quarante-quatre bourgs où vil- lages, elle mesure 100 kilomètres de longueur de Bisignano à Mileto, sur 40 kilomètres de largeur maxima, d'Olivadi à Bria- tico : par son intensité, ce tremblement de terre occupe le cin- quième rang parmi les vingt grands séismes calabrais postérieurs à 1600, mais pour l'étendue de la surface dévastée, il égale les deux plus importants. L'intensité des dégâts et spécialement la perte de vies humaines doivent être attribuées à la mauvaise construction des édifices qui étaient vieux et mal réparés à la suite de tremblement de terre antérieurs. Les secousses de ce tremblement de terre, ainsi, d’ailleurs, que celles de tous les grands tremblements de terre calabrais, se sont propagées de la Calabre aux volcans éoliens et non vice versa puisque aucun de ces derniers n’est compris dans la région dé- vastée. On peut donc exclure l’idée que l’origine de ces grands tremblements de terre se trouve au Stromboli. Toutefois ce volcan a manifesté en 1905 une notable recrudescence d'activité, un peu avant et un peu après la période maximum du phénomène étudié. Dans la matinée du 8 septembre le Vésuve a présenté une augmentation sensible dans l'écoulement de la lave qui s’épanchait depuis quelques mois. Ces coïncidences ne sont pas le résultat d’un rapport de cause à effet, mais sont plutôt dues à quelques actions ou conditions endogènes communes, d'où dépendent les phénomènes géodynamiques de la région. Découverte de l'Aquitanien marin dans la partie moyenne de la vallée du Rhône.— (Note de M. L.Jorraun, présentée par M. de LAPPARENT.) Jusqu'ici, on admettait que la mer aquitanienne n'avait pas sensiblement dépassé, en face du sillon rhodano-languedocien, le littoral actuel de la Méditerrannée, tout au plus semblait-elle avoir un peu empiété sur la terre ferme d'aujourd'hui, au voisi- nage de Montpellier et de Marseille. Par contre, il était établi que la mer de l'Oligocène supérieur avait pénétré assez avant sur le continent européen en Aquitaine (faluns de Bazas), dans la vallée du Guadalquivir, dans le Vicentin (couches de Schio), en Autriche (couches de Horn). La vallée du Rhône restait ainsi, en quelque sorte, une exception parmi les dépressions géosyncli- nales, en ce qu’elle paraissait avoir échappé à l'invasion marine de la fin des temps éogènes. Or, de récentes recherches ont montré que cette région était occupée, à la fin des temps éogènes, par une fosse marine pro- fonde dont l’axe était situé un peu à l'est de celui de la vallée actuelle. Des cours d’eau, d'importances diverses, y entrainaient, avec les coquilles des Potamides qui habitaient les eaux saumä- tres du voisinage, de nombreux débris végétaux dont on retrouve aujourd'hui les restes dans les marnes de Vacqueyras. Au nord, à l’est et à l’ouest de la dépression occupée par les eaux marines, s'élalaient de vastes lagunes où se déposaient des calcaires marneux. Dans la suite, les conditions de da vie devin- rent difficiles dans ces milieux saumâtres, et, aux calcaires de Potamides, vinrent se superposer les marnes et les calcaires rou- geâtres à Hélix Ramondi, lesquels ne renferment plus que des coquilles terrestres. Sous la large poussée transgressive des eaux marines burdigaliennes, les marnes à Amussium subpleuronectes et les calcaires à Helix Ramondi furent également recouverts par la mollasse très détritique à Pecten præscabriusculus du pied du Ventoux. Sur les rapports entre les terrains tertiaires et les roches volcaniques dans lPAnglona (Sardaigne). — (Note de M. DEPrAT, présentée par M. Micuez Levy.) La région désignée sous le nom d’Anglona s'étend au nord de la Sardaigne entre Sassari, Ploaghe, le Campo d'Ozieri, la région granitique de la Gallura et le golfe de l’Asinara. L'altitude n'y dépasse pas 761 métres, cote atteinte au monte di Bonaria au sud d'Osilo. On n’y observe que des roches volca- niques extrèmement abondantes et des terrains tertiaires formant des plateaux coupés par des escarpements parfois élevés et en- taiilés par des cañons nombreux. À peu près circulaire, l'ensemble de la région présente un diamètre de 35 kilomètres environ. Pendant l'Aquitanien, existait dans l’Anglona un grand lac au voisinage duquel eurent lieu de puissantes éruptions andésitiques avec production de tufs et de cinérites; l’activité éruptive, en s’affaiblissant, finit par ne plus se traduire que par des actions hydrothermales provoquant la silicification de la partie supérieure des dépôts lacustres. Puis la transgression burdigalienne envahit la région qui fut submergée et les eaux démantelèrent les appa- reils éruptifs ; les dépôts helvétiens succedèrent sans arrèt aux dépôts burdigaliens ; une émersion accompagnée de plissements peu intenses eut lieu ensuite, affectant faiblement les dépôts miocènes à peine ondulés. Postérieurement, une série d’effondre- ments le long du massif de la Gallura amena l’écroulement de PAnglona le long de fractures parallèles. A la suite de ces écroulements, l’activité éruptive se réveilla et se continua jusqu’à une époque récente, comme en témoigne le petit volcan de Monte Massa, contemporain des cônes du Logudaro. LE NATURALISTE Sur une nouvelle Antilope de la vallée de l’Ituri, Cephalophus iluriensis, nov. sp. — (Note de MM. Maurice DE RorscmiLp et HENRI NEUVILLE.) Les auteurs décrivent un nouveau cephalophe voisin du C. sylvicullor et plus spécialement du C. Coxi, nouvelle espèce crée par M.Jentink, mais tandis que celui-ci est originaire du centre africain proprement dit, la nouvelle espece décrite par les auteurs habite la côte orientale d'Afrique, de Libéria à Angola. Les mensurations du sujet sur lequel ont porté cette étude, lequel est un jeune mâle originaire de la vallée d'Ituri, sont les suivantes : Longueur de la base des cornes à la naissance de la queue, 0 m. 79; hauteur aux épaules, 0 m 66; circonférence à la poi- trine, 0 m.'66. Crâne : longueur basilaire, 0 m. 20 : largeur maxima, 0 m. 098; de l'orbite à l'extrémité de l'incisif, 0 m. 103. Cornes : longueur, 0 m. 041 ; diamètre maximum à la base 0 m. 018. Ce spécimen, notablement inférieur comme taille au Cepha- lophus sylvicullor, le plus grand des Céphalophes, est égale- ment inférieur au Coxi, lequel semble un peu plus petit que le précédent. Bien qu'encore jeune (la dernière molaire n’est pas encore complètement sortie à la mâchoire inférieure et sort à peine à la mâchoire supérieure) cet exemplaire ne semble pas éloi- gné de sa taille définitive; ses cornes commencent à être bien dessinées et ses caractères généraux sont ceux d’un animal formé. Il n'y a donc pas lieu de croire qu'il aurait pu, avec l’âge, subir d'importantes modifications l'identifiant avec le Coxi dont il se rapproche le plus. En tenant compte de toutes les données fournies par son étude, on voit que sa taille, sa coloration générale, et aussi son habitat, l’éloignent assez du Coxi pour qu'il soit légitime d'en faire une nouvelle espèce pour laquelle les auteurs proposent le nom de C. iluriensis en raison de cet habitat, très différent de celui des deux Céphalophes dont il se rapproche. Sur un procédé permettant de détruire les larves dans les plantations d'arbres. (Note de M. ErErnaRDT, pré- sentée par M. Dirre.) L'auteur propose un procédé pour se défendre dans les plan- tahons, principalement dans les plantations de thé, de müriers, d'orangers en Indo-Chine, desravages, causés par les larves d’in- sectes (larves de capricornes le plus souvent) qui creusent dans le tronc et les branches des galeries telles qu'elles interrompent la circulation de la sève dans le végétal et entraînent la plupart du temps à bref délai la mort de celui-ci. La méthode opératoire varie suivant les parties attaquées du végétal. Quand les branches seules sont attaquées, onouvre largement avec un scalpel la branche malade et l’on met à nu la galerie, puis on extrait avec des pinces l'animal, que l’on détruit immé- diatement, la plaie, une fois largement mise à jour et intéressant en général tout le centre de la branche, moelle et tissu ligneux, doit être nettoyée avec un bout de chiffon, quand la plaie est bien nette, on lave alors la blessure avec la solution suivante : Formoli res 110 Glycérines. she 40 Hausse 850 Après trois ou quatre lavages répartis sur les 15 jours qui sui- vent l'opération, on voit deux légers bourrelets se former de chaque côté de la plaie, au niveau des assises génératrices, et s’avancer à l'encontre l’un de l’autre, tendant à réunir les deux bords de la plaie qui, dans l’espace de 6 à 8 mois, est complète- ment fermée. Quand le tronc lui-même est attaqué, on introduit alors tout simplement avec une seringue, par la partie supérieure de la gale- rie l'injection suivante : Formol iris 180 0 Glycérine..1 60 Haut ATEN 760 jusqu'à ce que le liquide affleure au bord de l’orifice. Ou bien l'animal brülé par le liquide corrosif a remonté sa galerie et sort du trou où il est facile de le saisir ; où bien l'animal n'ayant pu remonter sa galerie est tué par le liquide caustique qui la remplit. 1 Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. 29° ANNÉE e8 MAR 1007 2e SÉRIE — N° AS 1 15 MARS 1907 LES PIROPLASMES ET LA PIROPLASMOSE DES BOVIDÉS (Malaria Bovine) Les Piroplasmes sont des Hématozoaires endoglobu- laires, très voisins des Hémamibes du paludisme, mais en différant cependant par leur mode d'évolution et par leur absence de formation de pigment mélanique. Les parasites du sang des Bovidés, entrevus par Babès, furent, quelques années plus tard (1893), minutieusement décrits par Smith et Kilborne qui firent connaitre leur nature, leur rôle pathogène et leur inoculation par les . Tiques (V. fig. 1). Fig. 1. — Piroplasma bovis (p)inclus dans un globule rouge gl de sang de veau ; a, b, ce, formes amiboides. Les principales espèces de Piroplasmes actuellement connues sont : le Piroplasma bovis qui produit, chez les Bovidés, la fièvre du Texas; le P, canis des chiens (Italie et Sénégal); le P. ovis des moutons (Italie, Roumanie); le P. equi des chevaux (Afrique australe); le P. hominis de l’homme qui occasionne, aux Etats-Unis et en Egypte, la fièvre tachetée. Le Piroplasma bovis (Piropl. bigeminum), ou parasite de la fièvre du Texas, est un hématozoaire qu’on rencontre dans les globules rouges du sang et qui mesure de 2? à 8 y de longueur, sur 1 à 2 4 de large (V. fig. 1 et 2). Ces hématozoaires se présentent tantôt sous les formes sphé- riques ou ovoides, tantôt sous l'aspect piriforme, associés par deux ou par quatre. Parfois, dans une hématie, deux parasites piriformes se réunissent à angle aigu par leurs extrémités amincies : d'où leur nom de Piroplasma bige- minum (V. fig. 3, à). Les formes sphériques présentent un granule ou noyau chromatique qui se divise en deux; le protoplasme se segmente ensuite, puis chaque partie s’écarte, s’alionge et devient piriforme (V. fig. 2, a, b, c). On rencontre aussi des formes bacillaires, pourvues d’une tache chromatique centrale correspondant à un noyau (V. fig. 2, m, n), et des formes sphériques remplis- sant presque complètement les globules rouges, On avait pensé tout d’abord que le parasite variait sui- vant les caractères de la maladie, mais il est très pro- bable que la forme parasitaire ne se modifie que dans des limites assez restreintes et est indépendante de la marche de l'affection. : Le nombre des parasites qui envahissent les globules rouges est variable suivant la forme, la gravité et la période de l'affection. Dans certains cas, 2 0/0, 5 0/0, par- fois même 30 0/0 des hématies sontinfectées ; dans d’autres cas, le parasite est très difficile à mettre en évidence. Les principaux centres de localisation du Piroplasme sont : le muscle cardiaque, les reins, les capillaires du mésentère, le foie, le pancréas, la rate, le corps thy- d Fig. 2. — Piroplasma bovis : a, parasite en voie de division d; bet C, parasites contenus dans les hématies 9/7, avec leur aspect piriforme typique (formes caractéristiques) ; m et n, formes bacillaires du Piroplasmu bovis (d). roide, etc... Dans la rate, 10 0/0 des globules sont infectés ; dans le foie, il y en a 30 0/0. et jusqu’à 80 0/0 dans le rein. Dans les formes graves, le nombre des parasites est beaucoup plus considérable que dans les formes bénignes; ce nombre varie également suivant la période de Ja maladie; ilaugmente pendant les 3 ou # premiers jours, pour diminuer ensuite brusquement : de sorte qu'il est parfois très difficile, dans certains cas, de déceler lhéma- tozoaire. ‘Bien qu'ils soientendoglobulaires, les Piroplasmes peu- vent parfois circuler librement dans le sang après la des- truction des hématies (V. fig. 3, a). Le cycle évolutif du Piroplasma de la malaria bovine n’est pas encore définitivement élucidé. Pour certains bactériologistes, le noyau des formes sphériques se divise en deux fragments; le protoplasme se partage également en deux parties qui s’allongent et deviennent piriformes. Pour d’autres auteurs, la multiplication se fait par sporu- lation. Dans ce cas, le parasite se raccourcit, s’arroudit et forme 2 ou 3 spores dans sonintérieur qui deviennent libres après avoir traversé le corps du parasite. Ces spores sont allongées, simples ou géminées et munies d’un court filament locomoteur. Après avoir nagé libre- ment dans le plasma sanguin, elles pénètrent dans les hématies, constituant ainsi le parasite bigéminé. Fig. 3. — a, formes libres p de Piroplasmes ; d, dans le mème globule, deux parasites piriformes 7 sont réunis par leurs extré- mités effilées (d’où le nom de Piroplasma bigeminum) ; €, œufs de Tique (n). Ce sont ces spores du Piroplasma qui, absorbées par les Tiques sur un animal atteint de la fiévre du Texas, passent chez les larves qui les inoculent à un bœuf sain. On a constaté aussi que le sang d'un bœuf malade donne, par l’inoculation, la piroplasmose a un animal sain. Par 66 LE NATURALISTE contre. le sang des Tiques prises sur une bête infectée, de même que le corps broyé des larves provenant des Tiques contaminées, ne donne rien à l’inoculation. Quand on examine du sang frais, pris chez un bovidé pendant la période fébrile, on aperçoit nettement dans les globules rouges les hématozoaires qui se présentent sous les aspects de petites taches irrégulières, claires, réfrin- gentes, parfois piriformes ou sphériques, foliacées et à contours plus où moins sinueux et contenant, dans leur masse, un corps fortement réfringent qui est un noyau (V. fig. 1). L'examen du sang après dessiccation donne de meil- leurs résultats qu'à l’état frais. Des colorants bien choi- sis, bleu de méthylène ou thionine phéniquée, font alors apparaître les parasites avec une grande netteté. La cul- ture de ces parasites est assez difficile à obtenir et n’est guère possible sur les milieux ordinaires : elle ne réussit que dans le sérum d’un animal infecté. Les Piroplasmes déterminent les affections patholo- giques les plus graves et occasionnent chez les Bovidés les épizooties les plus meurtrières. Ainsi, la fièvre du Texas, qui décime des troupeaux entiers de bœufs dans le centre et le sud des États-Unis, est produite par un de ces para- sites endoglobulaires, le Piroplasma bigeminum. Le Piroplasma hominis détermine une maladie connue dans le Montana(Etats-Unis) sous le nom de fièvre tachetée. Ainsi que son nom l'indique, cette fièvre est caractérisée par la présence de taches cutanées, parfois fort abon- dantes. Elle présente une assez grande gravité puisque la mortalité peut atteindre jusqu'à 70 ou même 80 0/0 des cas. Une affection à peu près semblable sévit également en Egypte, à Atexandrie surtout. Nous venons de voir quela piroplasmose bovine ou mala- ria des Bovidés) est due à la présence, dans les globules rouges, d’un hématozoaire, le Piroplasma bigeminum. Cette terrible épizootie, qui produit dans les troupeaux de bœufs les plus grands ravages, a reçu successive- ment les noms suivants : hémoglobinurie bactérienne du bœuf de Roumanie, fièvre du Texas, hématinurie de Sar- daigne, tickfever australien, malaria des Bovidés d'Italie. Enfin, Lignières (de Buenos-Ayres), qui a fait de cette affection une étude récente fort complète, l’a dénommée tristeza où malaria argentine (1900). La piroplasmose bovine sévit avec plus ou moins d'intensité dans presque tous les pays du monde : ce- pendant la France et quelques contrées de l'Europe centrale paraissent actuellement en être indemnes. L'’é- pizootie, qui se développe surtout dans les terrains hu- mides, dans les régions marécageuses, frappe uniquement les bovidés, et les jeunes sont moins durement atteints que les adultes. On peut distinguer dans la fièvre du Texas une forme bénigne et une forme grave. La première, qui sévit sur- tout sur les jeunes bovins, ne présente aucun signe extérieur bien apparent : on constate seulement un peu de fièvre, un malaise général peu accentué, mais pas trace d'hémoglobinurie. L'examen seul du sang permet de coustater, dans les globules rouges, la présence de nombreux parasites. Cette forme atténuée ne confère nullement l'immunité. La forme grave présente, au contraire, les symptômes les plus variables, Le début est parfois brusque : l’ani- mal devient triste, abattu et accuse une forte fièvre ; la température s'élève jusqu’à 400 ou #lo et les pulsations atteignent 120. Maisle symptôme le plus caractéristique et le plus constant est l’hémoglobinurie, l'émission d'urines rouges où dont la teinte varie du rouge clair au rouge sombre. La mort peut survenir en deux ou trois jours, parfois au bout d’une semaine. Lesscas de guérison sont très rares. A l’autopsie, on constate les lésions suivantes : la peau présente des taches localisées, des infiltrations sangui- nolentes occasionnées par les piqüres des Tiques. Les poumons offrent des lésions de pneumonie œædémateuse. Au péricarde existent des épanchements hémorragiques. La rate est hyÿpertrophiée, de couleur rouge brun, dure, friable et peut atteindre de 5 à 6 kilogrammes au lieu de 800 grammes, son poids normal. Les reins sont gros, foncés, violacés et parfois même œdématiés. Le foie est congestionné, hypertrophié et la vésicule biliaire fortement distendue par la bile. Mais l’altération capitale consiste dans la destruction des globules rouges du sang par le Piroplasme. Il peut disparaître ainsi la moitié des hématies et l’hémoglobi- nurie, qui constitue le fait saillant de la fièvre du Texas, est due à cette énorme destruction globulaire. Lignières est parvenu, tout récemment, à vacciner les animaux contre cette redoutable épizootie. Sa décou- verte, on le comprend, a une importance capitale, sur- tout s1 elle peut se généraliser et arrêter ainsi les ra- vages du terrible fléau, Jusqu'à présent, on n’est parvenu à transmettre expé- rimentalement la fièvre du Texas où piroplasmose bovine qu'aux seuls Bovidés : le cheval, le mouton, le porc, le chien, le chat, le lapin, la souris, le cobaye, etc., se sont montrés réfractaires à toute infection. Le sang d’un animal atteint de piroplasmose peut ser- vir pour les inoculations. Ces dernières doivent être pra- tiquées dans le tissu sous-cutané, le péritoine, la cavité pleurale, etc... Les inoculations effectuées dans les veines, aux doses de 5 à 10 centimètres cubes de matière virulente, agissent surtout avec rapidité. Cette méthode expérimentale d'infection reproduit toutes les modalités cliniques de la piroplasmose naturelle : fièvre, dyspnée, abattement, diminution des globules rouges, etc. Une première atteinte de piroplasmose à forme grave (naturelle ou expérimentale) confère, d'une façon géné- rale, l’immunité contre une nouvelle infection. La fièvre du Texas, ou malaria bovine, est propagée, ainsi que l’ont démontré Smith et Kilborne, par les pi- gûres des Tiques (Boophilus bovis). Ce Boophile est, d’a- près Raiïllet, une forme très voisine du Rhipicephalus sanguineus Latr. Ces auteurs ont constaté que si on débarrasse un animal, provenant d’une région infestée, de tous les Boophiles qu'il porte sur son corps, on peut le transporter impunément dans un pays sain: il ne communique pas la piroplasmose. Kilborne et Smith ont également infesté de malaria bovine des con- trées jusque-là indemnes, soit en y transportant de grandes quantités de Tiques femelles, soit en y amenant du bétail porteur de Boophiles et DrOenSn de locali- tés contarninées, D’après Motas (de Bucarest), à fièvre du Texas est transmise, d’un bœuf malade à un animal sain, par des Tiques adultes. Mais il n’a jamais réussi:à ‘infecter les Bovidés avec des larves ou des nymphes issues de Tiques prises sur des bœufs contaminés: Les expériences de Kilborne et de Smith sont absolu- ment contraires. Ces auteurs ont fait éclore des jeunes Boophiles au moyen d'œufs provenant de Tiques prises ALT PE LE NATURALISTE EE © sur des bœufs atteints de la fièvre du Texas et ont cons- taté que ce sont les jeunes larves qui ont communiqué l'épizootie. Ces recherches ont été corroborées par celles de R. Koch et surtout par les beaux travaux de Li- gnières. Ce dernier a réussi à transmettre la péroplas- mose avec des larves de Tiques femelles prises sur des animaux, malades où non, mais provenant de pays infec- tés par la malaria bovine. D' L. Borpas. SET-TYPHON & L'OKAPI (Suite.) IV SET-TYPHON IDENTIFIÉ AVEC SATAN. Il nous a paru intéressant, pour compléter cette étude sur Set-Typhon, d'examiner s'il n’existerait point quelque rapport entre cette divinité et le Satan de la Bible (2). Suivant la tradition, Moise fut élevé dans la science et la sagesse des Egyptiens (3). Au moment de l'Exode, un grand nombre d’entre eux, accompagnés de leurs prêtres, vinrent se Joindre aux Hébreux fugitifs. En se mélant aux populations chananéennes, cette masse d'émigrants ne tarda pas à subir l'influence des cultes asiatiques, lesquels disputèrent bientôt la suprématie à la religion venue de l'étranger. D'origine égyptienne et naturelle- ment contraire aux mythes de l'Asie, le Jéhovisme était, avec un soin jaloux, défendu par la tribu de Lévi; aussi est-ce surtout le peuple qui. parfois, donnait la préfé- rence aux divinités asiatiques. Cependant, comme les anciens usages étaient profondément enracinés, l'élément égyptien finissait toujours par triompher. De toutes ces coutumes écloses sur le sol de l'Egypte, le culte de Set est celui dont nous trouvons le plus de traces dans les récits bibliques qui, très souvent, parlent du dieu égyptien ou y font de fréquentes allusions, De même que le désert était le domaine attribué par les Egyptiens à Set-Typhon, c'est dans le désert que les Juifs reléguaient toutes ces divinités paiennes qu'ils appelaient schédim. scheirim, démons et auxquelles ils assignèrent comme chef la plus redoutable d’entre elles, c’est-à-dire Satan (4 qui, en hébreu, signifie adversaire. Avec la Bible, Satan s’introduisit dans le christianisme où il à joué un rûle considérable, surtout durant le moyen âge, pour lequel il fut un objet d'épouvante. (4) Voir le Naturaliste, n°° 479-480. (2) Le cadre restreint de ce travail ne permettant point de ‘longs commentaires, nous nous bornerons à des rapprochements, des citations et des exemples. (3) Suivant Manéthon, il était prêtre d'Osiris dans la ville d'Héliopolis et se nommait Osarsiph. Il changea ensuite de nom pour prendre celui de Moïse. Josèpne, Réponse à Appion, liv. I, ch. 1x. (4) Il est mentionné, pour la première fois, dans le prologue du livre de Job, 1, 6. 67 S'inspirant des légendes profanes (1) autant que des livres sacrés, les artistes chrétiens ont reproduit le génie des ténèbres sous les divers aspects qu'il avaiten Egypte. Le même symbole étant donc exprimé par les mêmes animaux, nous allons, tour à tour, examiner l’importance de leur rôle. Ds. + æ Fig. 18. — Set ophioforme (d’après un papyrus). Fig. 19. — L'Enfer (bas-reliel de Notre-Dame de Paris). LE SERPENT. — Les vieux mythes de l'Egypte attri- buant au serpent un caractère typhonien. nous le voyons, sous le nom d’Apap ou Apophis, s'opposer dans les Enfers à la marche du Soleilet succomber sous les coups des compagnons de Ra (2). Des papyrus funéraires le désignent quelquefois sous le nom de Set (fig. 18). Dans la Bible, c’est la Genèse (3) qui, la première, en fait mention et nous montre l'esprit du mal prenant la forme du serpent pour tenter la femme et l'entrainer à la désobéissance. L’Apocalypse explique plus clairement l'assimilation de ce reptile avec le génie des ténèbres. « Et je vis un ange qui descendit du ciel ayant la clef de l'abime et une grande chaîne en sa main. Et il prit le dragon, l'ancien serpent qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans (4). » C’est surtout par le christianisme que l'antique serpent est le plus fréquemment mis à contribution. Nous n’insisterons point sur l'identification de l’ar- change Michel avec le dieu Horus, elle est depuis long- temps établie. Suivant Eusèbe, l'empereur Constantin s'était fait peindre, dans’ son palais, avec la croix au-dessus de sa tête, comme signe de rédemption, et un serpent à ses pieds, image de Satan. (1) Revue des Questions historiques, &. NVIT, 1875, p. 5 el Suiv. : Vincent de Beauvais et la connaissance de l'antiquité classique au xur siècle, par E. Bouraric. (2) Ra où Ammon-Ra, le Soleil. Voir dans la Revue scienti- fique, année 1903, Ier volume, p. 336 : Les diverses espèces de serpents dans l'Egypte antique, par P. Hippozyre Boussac. (GJAChArTr, 1° (4) Ch. xx, 1-2. 68 LE NATURALISTE Dans la vision qu’eut sainte Perpétue, avant son mar- tyre, le diable lui apparut sous la forme d'un dragon effroyable cherchant à la dévorer. Voulait-on représenter l'esprit du mal anéanti par Jésus-Christ, l’on promenait, dansles processions, l’image d'un monstrueux serpent dont la position renversée désignait la défaite (1). Suivant une relation du xve siècle, dans les mystères qui furent joués à Metz en 1437, la porte de l'enfer était figurée par une gueule de dragon, munie de deux gros yeux d'acier qui faisaient l'admiration de toute la pro- vince (2). Le même symbole est parfois figuré dans les scènes du Jugement dernier sculptées sur nos cathé- drales. Un bas-relief de Notre-Dame de Paris nous montre l'enfer représenté par un dragon dont le ventre ouvert laisse voir une chaudière entourée de démons et de flammes. Les damnés y sont précipités en passant par la gueule du monstre (fig. 19). LE CROCODILE. — Entre autres métamorphoses que prirent les belligérants au cours de la guerre typho- nienne, les partisans de Set s'étant transformés en cro- codiles, ce saurien devint un emblème de Typhon. Longuement décrit, dans le livre de Job, sous le nom de Léviathan, il était considéré par les Pères de l'Eglise comme une allégorie du démon. Toutefois, ce n’est point par la Bible que le crocodile semble avoir pénétré dans le christianisme, mais plutôt à la suite d’une transforma- tion du mythe osirien. I figure, pour la première fois, dans la légende de saint Georges, laquelle, sous sa forme chrétienne, est un rajeu- nissement du mythe d’'Horus, l'antique dieu national bienfaiteur de l'Egypte (3). De même que celui-ci, le héros chrétien représente le bon principe destructeur de l'esprit du mal figuré par le redoutable saurien. Cette assimilation est rendue plus complète par une sculpture de basse époque, conservée au musée égyptien du Louvre. Elle nous montre le soldat du Christ à cheval, dans son costume d’officier romain et avec une tête de faucon, l'oiseau sacré du vieil Horus. De sa main droite levée, il enfonce sa lance dans le cou du crocodile, sym- bole des ténèbres, L'HIPPOPOTAME. — Autre image de Set, l'hippopotame est aussi, sous le nom de Béhémoth, longuement décrit dans le livre de Job (4). Saint Jérôme, Théodoret, saint Augustin, saint Grégoire, considéraient cet animal comme la personnification de Satan. Aujourd'hui encore, les nègres du Soudan voient en lui un monstre sorti de l'enfer, méprisant la justice et ne faisant aucun cas des meilleures amulettes, même quand elles sont écrites par le Cheik-ul-Islam de la Mecque (5). LE Porc. — Objet de réprobation de Ja part des Egyp- tiens et de tous les Orientaux en général; le porc est, dans (1) À Tarascon, à Metz, à Rouen, à Provins, à Paris, on por- tait de semblables images. La cathédrale de Poitiers avait aussi un dragon, appelé la Grande Gueule, et l’abbaye de Fleury en faisait aussi porter un dans les processions. Voir Azrren Maury, Essai sur les légendes pieuses du moyen dge, p. 135, note 2. (2) Suann. Mélanges de liltérature. v. IV : Hist. de l'ancien théâlre français, p. 21. (3) Horus el saint Georges, par Crermonr-Gannrau. (4) Liv. de Job, ch. xr. (5) Voir la Revue scientifique (Revue rose), année 1904, t. I p. #25. L'hippopotame dans l'Egypte ancienne, par P. HiproLyre Boussac. _rius (2). oo les mythes de l'Egypte, fréquemment substitué à l’hip- popotame pour représenter le dieu Set. La Bible le mentionne très souvent, et chaque fois dans des termes ne laissant aucun doute sur l'horreur qu'il inspirait aux Juifs. Dans l'Evangile, un troupeau de porcs sert de refuge aux démons sortant du corps d’un possédé : « Et comme Jésus sortait de la barque, tout à coup accourut à lui, d’au milieu des sépulcres, un homme possédé d’un esprit impur. Or, il y avait là, le long de la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les Fig, 20. — Emblème typhonien (bas-relief colorié d’une syringe royale). esprits suppiiaient Jésus, disant : Envoyez-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Et Jésus le leur permit aussitôt. Les esprits impurs, sortant donc du possédé, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau d'environ deux mille, se précipita impétueusement dans la mer et s’y noya (1). » Un tableau, sculpté dans une syringe royale, pourrait servir d'illustration à cette scène. Il représente un singe chassant, à coups de bâton, une truie, emblème du mauvais principe, dans laquelle s’est réincarnée, comme châtiment, l’âme d’un individu con- - vaincu de gloutonnerie (fig. 20). Symbole des passions abjectes, le porc est une créature dont Satan emprunte la forme pour ses apparitions les plus effrayantes. C’est aussi en Egypte, dans la iégende de saint Antoine, que le christianisme offre une première fois cet emblème. Le compagnon qu’on donne habitueilement au saint anachorète n’est donc point, comme on pourrait le croire, un ami qu'il s’est attaché par un bienfait, mais il représente l’ennemi du genre humain, vaincu, annihilé et réduit en esclavage, condition indiquée par la elochette suspendue au cou de l'animal. Saint Antoine vivant en Thébaide à une époque où le culte des anciennes divini- tés n'avait point encore disparu, on trouva tout naturel d’assigner au démon tentateur la forme d’un porc, ce quadrupède servant, depuis des siècles, à désigner Set- Typhon, meurtrier d'Osiris. D'après saint Jean Chrysostome, le malin prenait l’aspect d’un cochon féroce, souillé d’une boue immonde, dans ses incessantes attaques contre le religieux Stagi- Il n'est point rare, sur les monuments d'architecture romane, de rencontrer des pourceaux symbolisant le prince des ténèbres. (1) Sant Marc, v, 2 à 13. Cf. sait Marmreu, vin, 81 ; sain Luc, var, 33. (2) S. Joannis Chrysoslomi ad Stagirium à dæmone vexa- tum, lib. I, 1: Dæmon suis formanm accipit (Patrologie grecque de Miexe, t. XLVII, p. 426). Fe LE NATURALISTE 69 L’ANE. — Sous la période ptolémaique et romaine, nous voyons l’âne constamment substitué au Scha comme emblème de Set-Typhon (1). Or, à cette époque, la croyance était partout répandue que ce quadrupède rece- vait un culte de la part des Hébreux (2). Lorsque Ptolémée Epiphane s’empara de Jérusalem, le pillage du temple amena la découverte d’une tête d’âne en or, laquelle était un objet d’adoration (3). Une caricature trouvée au Palatin, dans le palais des Césars, confirmerait cette opinion. Elle représente un crucifié à tête d'âne, à côté duquel se tient debout un personnage qui adore à la manière antique, et au bas duquel est gravée cette inscription en caractères cursifs : « ALEXAMÈNE ADORE SON D'EU. » À Rome, les premiers chrétiens étant considérés comme une secte juive, l’auteur de ce dessin a voulu faire allu- sion, non seulement au Christ mort sur la croix, mais aussi à l'usage où étaient les Juifs d'adorer un âne. Sur un manuscrit copte, nous voyons le démon repré- senté par un onocéphale, tenant un javelot de chaque main et portant le nom de CH® gravé sur la poitrine (fig. 21). Cette image tendrait à démontrer que les chré- Fig. 21. — Set onocéphale (d’après un papyrus copte). tiens d'Egypte ne faisaient point de ditférence entre Satan et Set-Typhon. Au moyen âge, l'âne semble moins fréquemment solli- cité par le sire au pied fourchu. Cependant on lit dans les Grandes Chroniques de Saint-Denis, qu'un samedi, avant Noël de l’année 1303, le diable apparut, sous la forme d'un âne à un moine convers de l’ordre de Citeaux nommé Adam (4). On voit. en outre, à l'église de la Sainte-Croix de Saint-Lô, un chapiteau sculpté, remon- tant au xI° siècle où, armé de deux crochets, Satan onocéphale attire les damnés au-dessus des flammes (fig. 22). Voici, dans un autre ordre d'idées, l’analogie qui existe entre Set-Typhon et Satan. Nous avons vu plus haut que l’animaltyphonien avait un profil fortement busqué; si les artistes chrétiens ont donné au diable les formes les plus grotesques et les plus variées, le type resté classique est celui qui repré- sente le démon avec deux cornes et un nez courbé, (4) Voir à la fin du chapitre précédent. (2) Prurarque. Les symposiaques, liv. IV, question V, 2. Tacire, Hist., V, 3-4. (3) Josèrue. Réponse à Appion, liv. II, ch. 1v. (4) Les Grandes Chroniques de France, selon qu'elles sort conservées en l'église de Saint-Denis en France, (. V. p. 159, éd. P. Paris, 1837. presque crochu; c’est ainsi qu'il est figuré à Notre-Dame de Paris et à la cathédrale de Bourges. Nous pourrions, à l'infini, multiplier les citations et les exemples, mais ce qui précède suffit, croyons-nous, à Fig. 22. — Satan onocéphale (d’après un chapiteau roman du x1° siècle), établir que, loin d’être un ange déchu rebellé contre son Créateur, Satan ne serait autre chose que l'antique dieu Set des Egyptiens, dont le mythe, importé d’abord chez les Hébreux, s’introduisit, avec la Bible, dans le chris- tianisme où il s’est perpétué jusqu’à nos jours. P. HIPPOLYTE BOUSSAC. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles Arachnides. — Les araignées sont au nombre des ani- maux qui sont transportés le plus facilement par les navires. E. SIMON, qui a fait une étude si approfondie de cette classe, a remarqué que dans tous les ports où les naturalistes débarquent et s'empressent de faire des récoltes d'animaux qu’ils supposent nouveaux et intéres- sants, ils ne trouvent guère que nos espèces d'Europe, qui se sont acclimatées comme nos rats et nos souris. Pour récolter la faune arachnologique indigène d’un pays donné, il faut pénétrer assez loin dans l’intérieur des terres; ceci s'applique même aux petits archipels de la Polynésie. Une vingtaine d’espèces tropicales sont ainsi devenues cosmopolites. C’est là une source d'erreurs contre laquelle on ne saurait trop mettre en garde les naturalistes-voyageurs. Cette réserve faite, nous ne saurions mieux faire que de reproduire ici les détails que nous avons donnés ailleurs (2) sur la dispersion de cette classe, détails qui nous ont été fournis par le savant spéciaiste que nous venons de nommer : « La division du globe en deux hémisphères (Paléogée et Néogée), s'applique aux Arachnides..…, tandis que la division en Arctogée et Notogée, a beaucoup moins d’im- portance... » (4) Voir le n° 458 du Naluraliste et suivants. (2) E. Trouessant. La Géographie zoologique, p. 208-212. 70 LE NATURALISTE Les régions et sous-régions proposées par SIMON ne différent de celles de WALLACE que par les points sui- vants : la région Orientale comprend Madagascar avec toute la Malaisie jusqu'aux iles Mariannes; la région Américaine est la plus distincte et réunit les deux régions Néarctique et Néotropicale: la sous-région Patagonienne présente des rapports marqués avec l'Australie et l'Afrique australe. Si l’on passe à l’étude des familles, on constate les faits suivants : « La famille des Sicaridæ est celle qui établit le mieux les rapports de la sous-région Patagonienne avec l'Afrique australe : sur deux genres connus dans cette famille, le premier (Hexomma) est commun aux deux pays; l’autre (Sicarius) est Patagonien.. Parmi les Scorpions, on peut signaler la famille des Bothriuridæ, qui est Brésilienne et Patagonienne et se retrouve en Australie et à la Nou- velle-Zélande. Une petite famille fondée d’abord sur un type fossile en Europe, dans l’ambre tertiaire, les Ar- chæidæ, n'est plus représentée que par trois genres dis- persés dans les régions méridionales du globe: Mecysmau- chenius de la Terre de Feu (Patagonie), Eriauchenius de Madagascar et Landana du Congo. La sous-région Brési- lienue est de beaucoup la plus riche de toutes... Les Epeiridæ, par exemple, les Avicularidæ (Mygales) et les Phalangides(Opiliones) y sont représentées par un nombre d'espèces bien supérieur à celui des autres régions. Les Attidæ etles Drassidæ sont très nombreuses dans la région Méditerranéenne, ce qui tient peut-être à ce que ces ani- maux y ont été plus étudiés qu'ailleurs. Les Scorpions habitent les régions arides de toutes les parties du monde: on en trouve en Australie, en Polynésie et à la Nouvelle- Zélande. Le genre Buthus, très répandu sur l'Ancien Continent, manque en Amérique où il est remplacé par le genre Centrurus qui habite aussi l'Asie orientale, Les Galéodes sont aussi des habitants des déserts: Les Pédi- palpes manquent dans les régions Paléarctique et Néarc- tique. Les Thélyphones manquent à l'Afrique et au Con- tinent Australien, tandis que les Phrynes s'étendent jusqu'en Australie et en Polynésie. » Les Acariens sont, en général, de beaucoup plus faible taille que les véritables Arachnides. Leurs familles, et même leurs genres, sont souvent cosmopolites. Les es- pèces les plus grandes appartiennent au genre Trombidium et sont propes aux pays intertropicaux des deux hémi- sphères. Les espèces parasites des végétaux (Tefranychus telarius, par exemple) ont puëêtre transportéesavec ces vé- gétaux et sont cosmopolites. Les Ixodidæ, type de grande taille, ne renferment que des espèces parasites des Ver- tébrés, et qui passent, en général, assez facilement d'un animal à un autre. Les Sarcoptidæ, au contraire, qui sont de très petite taille et vivent en parasites ou en com- mensaux sur ies Oiseaux et les Mammifères, sont pro- pres, non à une espèce, mais à un genre ou une famille de l’une ou l’autre de ces deux classes (1) : par suite, leur distribution géographique est la même que celle de l'espèce, du genre ou de la famille qui les nourrit. Le genre Sarcoples proprement dit, qui renfermeles Acariens de la gale, semble faire exception sous ce rapport, plu- sieurs espèces passant facilement d'un mammifère à un autre mammifère de famille très différente ; le Sarcoptes scabiæi, par exemple, du Lion à l'Homme. Les Sarcop- (1) E. Trougssarr Er A. Faverre, Monographie du genre Pro- lolic'ius (Mémoires de la Sociélé Zoologique de France, 1804). Voyez particulièrement l'introduction. tides détriticoles, qui vivent dans les substances végétales en décomposition, et dont les Sarcoptides parasites tirent probablement leur origine, semblent, au contraire, cosmo- polites et ont été transportés partout par l'Homme. Les Arachnides existaient déjà à l’époque où se sont déposées les couches paléozoïques les plus anciennes du globe. Un Scorpion (Palæophoneus) à laissé ses débris dans le Silurien du Nord de l’Europe, et un ordre entiè- rement éteint ( Anfhracomarti) de la même époque, a dis- paru dés la fin du Carbonifère. Ces Arachnides primitifs avaient un squelette cutané plus solide que ceux de l’époque actuelle, l’abdomeu lui-même ayant souvent des plaques dorsales protectrices. Les types actuels apparais- sent dans le Tertiaire ; Archœa paradoæa et 5 espèces du même genre sont conservées dans l’ambre de la Balti- que: nous avons vu que ce type n'existe plus que dans l'hémisphère austral. Toutes les formes trouvées dans l’'ambre, et si bien conservées, semblent indiquer que le climat de l’Europe était plus chaud qu'à l’époque actuelle. «Si nous cousidérons, dit ZITTEL (1), le seul groupe des vraies Araignées (Araneæ), nous y trouvons un grand nombre de genres éteints. Des 71 types connus (dans le Tertiaire), il y en a 66 qui sont d'Europe, 13 de l’Amé- rique Septentrionale, 8 étant communs aux deux Con- tinents. [1 n'y a pas moins de 37 de ces genres (35 euro- péens et 2 américains), qui sont éteints, et pas un seul de ceux-ci ne se rencontre à la fois dans les deux conti- nents, » On voit que la séparation, si nette à notre épo- que, entre la Paléogée et la Néogée existait déjà dans le Tertiaire. Insectes Coléoptères. — L'ordre des Coléoptères, qui ren- ferme actuellement près de 100.000 espèces décrites, est le plus terrestre de toute la classe des Insectes. Un grand nombre de types semblent avoir renoncé à voler et ont les ailes atrophiées; d’autres ne s’en servent que rare- ment et seulement pour passer d’une plante à une autre. On peut donc dire que cet ordre est celui qui se rap- proche le plus, par ses conditions d'existence, des ani- maux incapables de voler comme les quadrupèdes ter- restres (Reptiles et Mammifères). Cependant, on doit tenir compte ici d’un facteur spécial : je veux parler des métamorphoses, qui sont complètes, et peuvent avoir modifié, dans unecertaine mesure, ces conditions d’exis- tence. Ainsi, par exemple, les larves des Longicornes, des Lamellicornes et des autres types phytophages, qui rongent les feuilles ou le tronc des arbres, peuvent être transportées avec ces végétaux. Elles peuvent l’être éga- lement dans le bois flotté que les courants marins char- rient d’un continent à l’autre. A. MURRAY (2) a étudié la distribution géographique des Coléoptèresen cherchantà établir des Régions basées sur leur dispersion. Comme ces animaux ont une origine assez ancienne (ils datent du Trias), on peut s'attendre à ce que la distribution des grands groupes soit à peu près générale. C'est ce qui a lieu, en effet : toutes les grandes familles sont cosmopolites, et la division du globe en Régions est, d'après MuRRaY, assez simple (3). Il admet trois grandes Régions ou Souches : 1° la Souche Indo- (1) K. A. Zirrec, Trailé de Paléontologie, traduct. française, IT, p. TAS. (2) A. Murray, Journal Linn. Soc., Zoology, 1870-71, p. 1-90 et p. 276-284. (3) E. TrourssarT, Géographie Zooloyique, p. 215, avec un | schéma. LE NATURALISTE 71 Africaine; % la Souche Brésilienne ou Néotropicale; 3° enfin la Souche Microtypique qui comprend la Région Holarctique, la Polynésie, la Patagonie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Cette Région est ainsi nommée à cause de la petite taille de ses représentants quand on la com- pare aux deux autres régions. Cette division diffère beau- coup de celle de WALLACE basée sur les Vertébrés supé- rieurs : On est surpris notamment de voir la Polynésie associée aux deux grandes zones tempérées subarctiques; d'après MURRAY, la faune entomologique de cette région insulaire n’est formée que des « balayures » (sweppings) des autres régions du globe. D' E. TROUSSART. Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) _ LES FOURMIS L'ÉNERGIE ET L'ACIDE FORMIQUE On se souvient du bruit fait autour de l’acide formique. Dans un communication à l’Académie de médecine (t. LIII, 1905), M. le Pr Huchard avait fait ressoruir les propriétés toni-musculaires de cet agent. Comme il ar- rive malheureusement toujours en pareil cas, la grande presse s'était emparée de cette découverte, l’avait am- plifiée et dénaturée ; l’acide formique devenait la panacée capable de rendre l'énergie à notre humanité qui dégénère. Dansles journaux quotidiens, des vulgarisateurs pseudo- scientifiques chantaient sur un mode lyrique les vertus d'un élixir à base d'acide formique, remède de toutes les neurasthénies. On expliquait les vertus merveilleuses de cet acide en disant que c’est lui qui donne aux fourmis l'énergie et la force qu'elles déploient dans leur vie s;j active. On oubliait que tous les insectes, même ceux chez qui on n’a jamais constaté d'acide formique, sont doués d’une force remarquable. Sans parler des hyménoptères autres que les fourmis, citons seulement les insectes sauteurs, tels que les puces ou les sauterelles, rappelons les travaux des nécrophores ou des scarabées sacrés. Les termites déploient-ils moins d'activité que les fourmis ? Les mou- ches, les taons volent avec une rapidité inconcevable. Un cerf-volant peut tenir entre ses mandibules un poids de 400 grammes en élevant et abaissant alternativement la tête ; il ne pèse lui-même que 2? grammes. Dans les ex- périences de M. Plateau, on voit un hanneton trainer une charge équivalent à quatorze fois son poids, une abeille roulerun chariot pesant vingt fois plus qu’elle. D'ailleurs, au vol la puissance de ces insectes esthien moins remar- quable : ils ne peuvent guère transporter de proies plus lourdes qu'eux-mêmes. C’est ainsi que dans mes études sur les Odynères et les Eumènes (Naturaliste. 1er dé- cembre 1905 et 1e° juillet 1906) je voyais ces insectes arriver au vol avec une chenille à peu près @e leur taille, se poser sur le rebord de la fenêtre et faire le reste du chemin à pied. - Les expériences de Plateau montrent que la puissance musculaire est en raison inverse de la taille. C’est ce qui explique pourquoi les fourmis occupent un bon rang dans la série. Mais le fait ne doit pas nous étonner. Il existe aussi dans la série des Vertébrés : un éléphant est pro- portionnellement moins fort qu'un cheval, une souris mme 2 mn développe plus d'activité qu'un chat. C’est que plus l’ani- mal est gros, plus la part de son énergie musculaire em- ployée à mouvoir son corps devient grande; il ne reste donc qu’une part relativement plus faible disponible pour un travail extérieur. Chez tous les insectes que j'ai cités, l'énergie mise en œuvre est empruntée à un agent autre que l’acide formi que, Mais il y a mieux. Dans un article récent (Lyon mc- dical, 1906, p. 372), M. Forel, ce savant si connu par ses travaux sur les fourmis, déclare que l’acide formique est loin d’être aussi répandu qu’on se l'imagine chez ces in- sectes. Il y a environ 5.000 espèces de fourmis actuelle- ment décrites et connues. Elles sont réparties dans cinq sous-familles et environ 180 genres. Chez une seule de ces sous-familles, celle des Camponotinæ, on a démontré dans la vessie à venin la présence de l'acide formique. Cet acide provient d’une glande spéciale et sert de moyen de défense. Chez les quatre autres sous-familles, le venin a un autre composition chinique encore inconnue, ou bien il n'existe pas. Il est quelquefois remplacé (Dolicho- derinæ) par la sécrétion odorante et volatile des glandes anales, sécrétion qui, à l'air, se transforme en résine et ne contient pas trace d'acide formique. Les Afta d'Amé- rique qui coupent les feuilles des arbres et cultivent des champignons, les moissonneuses d'Europe qui récoltent et triturent des graines, comptent sans doute parmi les fourmis les plus énergiques, les plus actives et les plus fortes. Or leur appareil vénénifique est à peu près entië- rement atrophié et ne contient pas d’acide formique, ou à peine quelques traces. Les Dolichoderinæ, qui n’ont pas trace d’acide formique, comprennent les fourmis les plus courageuses, les plus fortes, les plus vives; ainsi les Azteca d'Amérique, nos Tapinoma et nos Leiometopum d'Europe, En résumé, la force et l'énergie des fourmis ne sont pas en rapport avec l’acide formique que sécrètent quelques- unes d’entre elles : l'acide éjaculé par les Formica et les Camponotus ne sert qu’à cautériser et à aveugler leurs ennemis. Si, dans les conditions très scientifiques posées par le Pr Huchard, l'acide formique jouit de certaines propriétés thérapeutiques, il faut renoncer à tirer de l’en- tomologsie la preuve de ce mode d'action, etles marchands d’orviétan qui ont cherché à accaparer cette découverte sont mal venus à faire étalage de leurs fausses connais- sances scientifiques pour prouver l'efficacité de leurs produits. Dr L. LaLoy. SUR LES ESPÈCES D'OISEAUX DES GENRES SAXISOLA ET PRATINCOLA OBSERVÉES DANS LA BASSE-ÉGYPTE Le groupe si intéressant des Traquets, dont l'habitat s'étend dans l’ancien monde à travers l'Europe, l'Asie et l'Afrique, plus largement réparti en Afrique que dans tout autre continent, est représenté dans la Basse-Egypte par plusieurs espèces. Les individus qui les composent y sont plus ou moins abondants, et augmentent générale- ment en nombre au fur et à mesure que l’on remonte la 72 LE NATIURALISTE vallée du Nil, dans les régions désertiques et rocheuses. Ces espèces ont donné lieu à la création de variétés éographiques dont quelques-unes ont même été élevées au rang d'espèces, mais les naturalistes qui les ont éta- blies se sont laissé tromper en plus d’un cas, comme on le verra, par des différences résultant de l’âge et du sexe. GENRE SAXICOLA Saæicola œnanthe, Bechstein. Cet oiseau est abondant en Basse-Egypte à son double passage du printemps et de l'automne, il l’est beaucoup moins en hiver. Dans cette saison, la masse des émi- grants s'enfonce plus profondément vers le Sud et va jusqu'au Soudan. Le traquet motteux, dans ses migra- tions, parcourt d’ailleurs une grande partie de l'Afrique, et on le trouve dans l’ouest comme dans l’est de ce con- ünent. Ses voyages s'étendent également en Asie. Jerdon l’a rencontré, en hiver, au nord de l'Inde (1). Il revient nicher en Europe, remontant très haut vers le Nord (2), jusqu'aux régions polaires. Le prince Napo- léon en a rapporté, de son voyage dans les mers du Nord, en 1857, quelques échantillons qui paraissent être seule- ment d’un cendré plus foncé que les exemplaires de nos contrées. Des sujets, sans doute égarés, ont même été observés au détroit de Smith. Le docteur Horuer, du Pandore, à vu l'œnanthe à Port Foulke, en juillet 1876, par 78°15”, et bien avant lui, en 1830, James Ross l'avait signalé à Port-Félix (70° N. — 920 O.). On voit quel vaste espace comprend l’aire de dispersion de ce traquet. Il est commun aux environs du Caire et dans toute la Basse-Esypte,aux époques que j'ai indiquées, et fréquente indifféremment les cultures et les endroits arides, tout en restant plus nombreux dans les parties nues et pier- reuses, Saxicola sallutor, Ménétriès. Le traquet sauteur est très répandu en Egypte où il vit sédentaire. On le trouve dans les mêmes lieux que l'œ- nanthe, dont il a les habitudes et dont il se rapproche beaucoup par le plumage, ce qui l’a fait considérer par quelques ornithoiogistes comme une race de cette der- nière espèce. Il en diffère cependant par des caractères assez tranchés pour qu'on ne le sépare pas simplement comme variété locale. Si l'on compare les deux formes, en prenant le mâle adulte en plumage de noces dans les deux espèces, on remarquera que le traquet sauteur a le dos d’un gris bru- nâtre tirant sur le fauve, tandis que le motteux a cette partie du corps d’un beau gris cendré; les couvertures supérieures des ailes sont d’un brun clair chez le premier et noires dans le second; le sauteur a en outre une large bande longitudinale blanche sur les barbes internes des rémiges qui n'existe pas sur l'aile du motteux; la région parotique, noire chez celui-ci, est d’un brun roussâtre chez celui-là ; enfin le sauteur a les rectrices médianes noires dans Jes trois quarts de leur longueur, et le motteux seulement dañs le tiers postérieur. PT TER TE RTE EDEN TT RO TPS (1) The Birds of India. (2) € En Scandinavie, dit Brehm. c’est un des derniers êtres vivants que l’on rencontre. Je l'ai trouvé partout en Laponie et sur les Galdhæpigyen ». 4 Le traquet sauteur n’est pas propre seulement à l’Afri= que orientale, il habite aussi l'Asie occidentale et la Russie d'Europe, sur les bords de la mer Caspienne. On le voit en Grèce à l’époque des migrations. J'en ai tué plusieurs près de Matarieh et aux portes mêmes du Caire. Saxicola amphileuca, Hemprich et Ehrenberg. Sax. amphileuca, Hempr. ét Ehr., est une race géogra- phique de Sax. aurita, Temm.,mais, à mon avis, les deux oiseaux se rapprochent tellement qu'il ne paraît guère possible de les séparer. Ce serait alors l’oreillard du midi de la France et de l’Europe méridionale. Cet oiseau fréquente en Egypte, d’après Shelley (1), les champs cultivés et s'approche des villages où on le voit souvent perché sur les palissades en roseaux qui servent de clôtures. Saxicola eurymelæna, Hemprich et Ehrenberg. Sax. eurymelæna représente la formeorientale de Sax. stapazina, Temm. Ilen diffère si peu qu’en l’adoptant comme race il est difficile de trouver des caractères cons- tants capables de justifier cette opinion. Comme l'espèce précédente, ce traquet se tient de pré- férence près des cultures et principalement au voisinage des plantations de cotonniers. D'autre part, Sax. œanthomelæna, Hempr. et Ehr. (2), adopté par Shelley, me paraît en tout semblable à Sax, eurymelæna des mêmes auteurs. Shelley reconnait, du reste, que cet oiseau « of rare occurence in Egypt and Nubia » tient de très près « very closely allied » à cette dernière forme (3). Saæicola deserti, Rüppell. Ce traquet, qui se rapproche de l'espèce précédente, vit dans les lieux arides, en bordure du désert. Je l’ai ren- contré plusieurs fois au voisinage des Pyramides de Gizeh, au pied du Mokattam sur les sables, dans Ja vallée des Tombheaux, à Tourah, mais en petite quantité. Il est plus abondant dans d’autres parties de l'Egypte et aug- mente en nombre quand on remonte le Nil. Mâle adulte, au printemps : Front et sourcils blancs ; sommet de la tête, nuque et dessus du cou d’un brun pâle tirant au roussâtre sur le dos et les scapulaires; gorge et côtés du cou noirs; ailes brunes avec les ré- miges secondaires et une partie des couvertures alaires bordées de blanc; croupion, sus-caudales et base de la queue blancs, avec le reste de cette dernière d’un brun foncé; une teinte isabelle nuancée de roux à la poitrine règne sur les autres parties du plumage; bec et pieds noirs ; iris brun. Dans la livrée d'hiver, les plumes de la gorge sont légè- rement bordées de blanc ainsi que celles de l'aile. PIS homochroa. Tristram (4), est un Saæ. deserti, JEue âge, qui n’a pas encore de noir à la gorge. MAGAUD D'AUBUSSON. (A suivre). (4) Handbook to the Birds of Egypt, p. 13. 1872. (2) Symbolæ physicæ..…. ex ilinere per Africam borealem.. Aves, 1828: Sax. eurymelæna, fol. bb, Sax. zanthomelæna, fol. aa. (3) Loc: cit, p. T4. (4) Ibid, p. 59, 1859. LE NATURALISTE 13 LES RACES PATHOLOGIQUES (L'Aérophagie) On donne le nom d'aérophagie à une mauvaise habi- tude, un tic que les médecins observent chez des hysté- riques, des névropathes, des déséquilibrés à antécédents héréditaires chargés. Ce tic survient encore après de grands soucis ou une vive émotion chez des sujets qui n’offraient pas de tare nerveuse apparente. Voici en.quoi il consiste : Le sujet mange de l'air qui ne dépasse pas l’œsophage, puis il le fait sortir en renvois bruyants,.en rots multipliés. Ces renvois se distinguent de ceux dus à une affection de l'estomac en ce qu'ils sont inodores. Pendant le sommeil, le sujet ne songe pas à exécuter son petit exercice, mais durant le jour il peut le répéter, et ce inconsciemment et même malgré lui à ce point qu'il se voit forcé de s’isoler de la société et de ne plus vaquer à ses affaires. La durée de cette affection est des plus variables comme celle de tout symptôme nerveux : de plusieurs jours à des années. É Les vétérinaires ont observé la même maladie chez les animaux. Elle est fréquente chez les chevaux appelés pour cette raison tiqueurs. On l'a observée également chez le bœuf et le porc. L’inglutition de l'air s’accompagne d’un mouvement convulsif de la tête et du cou et est suivi d’un rot plus ou moins fort. La fréquence de ce tic est très variable, il peut se produire jusqu’à vingt fois par heure. L'’aérophagie survient chez les animaux nerveux et dyspeptiques; elle est souvent due à l’imitation, le tic peut ainsi se propager à toute une écurie. On a cité des observations où ce tic s'était transmis héréditairement. Elles expliquent comment on est arrivé à créer une race de pigeons aérophages; le pigeon grosse- gorge ou boulant. On sait que tous les pigeons mâles en- flent leur gorge pour roucouler et faire la cour à la fe- melle. On à mis à part et accouplé avec soin les pigeons chez lesquels le gonflement de la gorge était plus accen- tué; on à ainsi augmenté ce caractère au point d'en faire une étrange anomalie. Le volume d'air ingluti peut at- teindre un demi-litre; la dilatation ne dépasse pas le jabot, mais elle remionte dans l’œæsophage et dilate celui-ci jusque près de la tête. Chez le pigeon turbit l'œsophage seal se dilate, le jabot conserve son volume. L'oiseau avale de l’air pour faire saillir la garniture de plumes frisées qui orne sa poitrine. C'est une coquetterie qu'il déploie pour faire la cour à la femelle. Le boulant dilate pour le même motif à la fois son æsophage et son jabot. Ainsi pourvu d’une boule énorme qui descend jusqu’au ventre et lui cache la tête, il se pro- mène et se pavane avec autant d'orgueil qu’un paon fai- sant la roue. Le volume de cette grosseur le force à modifier sa sta- tique : son grand axe, horizontal chez le pigeon commun, devient vertical. Pour conserver son équilibre, il lui faut porter sa tête en arrière etse tenir droit; par suite, le cou, les jambesetles ailes se sont allongées; cette attitude lui est fort désavantageuse : sa démarche est instable et son vol laborieux. - Cette singulière conformation peut provoquer l'accident que l’on nomme : surcharge du jabot. Les tuniques de cet organe ne sont pas modifiées : à l'examen histologique on reconnaît les tuniques muqueuse et musculeuse. Mais cette dernière est très affaiblie et par suite très exten- sible. Au moment du repos, le boulant a la naturelle précau- 3 tion de se débarrasser de l'air accumulé dans le jabot Mais il arrive parfois que les muscles du jabot sont im- puissants à réagir au contact de la nourriture; ils se laissent dilater par les grains qui s'y accumulent et ils n'ont plus la force suffisante pour les envoyer dans l'es- tomac. Le pigeon affamé, mange tant et si bien qu’il transforme son jabot en un énorme sac plein de nourri- ture, Il mourrait d'inanition avec un garde-manger si bien garni si l'éleveur n'avait soin de le faire dégorger. Cet accident arrive surtout aux mères pigeonnes qui nourrissent leurs petits, car elles ingèrent une grande quantité de nourriture destinée à être rendue dans le bec des enfants. | Le pigeon boulant est donc un malade et les zootech- niciens ont créé là une véritable race pathologique. Dr FÉLIX REGNAULT. CHRONIQUE & NOUVELLES M. Clemenceau naturaliste. — Histoire d’une pie et d'un poulet. Naturalistes, mes frères, réjouissez-vous. Nous avons un nouveau collègue, lequel, pour l'instant, n’est pas un mince personnage, car il est président du Conseil des ministres : c’est, en effet, de M. Clemenceau dont il s'agit, et qui, dans une revue spéciale, vient de publier un article démontrant que le pigeon est loiu d’être aussi fidèle qu'on le croit parfois. Ceux dont il a le devoir de conter l'aventure étaient deux gros «romains » bleus, unis dans la tendresse la plus démonstrative. Nulle autre occupation que de se becqueter tout le jour. Les œufs pondus, chacun couvait sa demi-journée, et, aux premières plumes des petits, on revenait à l'ardeur amoureuse. Sur ces entrefaites, voici que M. Clemenceau découvre, un matin, dans un sien marronnier, un gros pigeon blanc qui paraissait trouver le pays à sa convenance. Après de courtes randonnées, le nouveau venu, cherchant à picorer, choisit l'habitation des deux romains et y entre délibéré- ment, alléché par la tentation du sarrasin et du mais. M. Pigeon chasse l'intrus. Celui-ci revient : la procédure d'expulsion recommence. Toute la journée passe à ce jeu. L'obstination de larrivant parut à M. Clemenceau dé- noncer le sexe faible. Le diagnostic se contirma quand il reconnut que son pigeon romain, tout en maintenant ses droits de premier occupant, ne faisait qu'esquisser les gestes de combat, sans jamais pousser à fond contre l’en- nemi., Huit jours durant, ce fut le même manège. Plu- sieurs centaines de fois par jour, la pigeonne blanche volait de l’arbre au pigeonnier, pour repartir au premier signe de bec du locataire et revenir tout aussitôt de sa branche à la porte du pigeon bleu où, par l'effet d’une prompte démonstration d’hostilité, elle ne faisait que toucher barre. Fatigué du spectacle et voulant protéger ses amis « romains », M. Clemenceau attrape l'oiseau blanc et en fait cadeau à un provincial de sa connaissance qui ex- ploite une terre au pays perdu de Sannois. Le marronnier redevient paisible, et le ménage emplumé continue à savourer l’amour. A deux mois de là, M. Clemenceau aperçoit, très sur- pris, sa blanche visiteuse dans le marronnier. Elle avait déjà recommencé la visite au pigeonnier de la famille romaine ét paraissait médiocrement émue de l'accueil hostile fait à sa quête persévérante d'amitié. En même temps, une lettre de Sannois l’informait que la prison- nière, profitant d'un trou dans le grillage, avait pris la 74 LE NATURALISTE eo clef des champs. Touché du sentiment qui ramenait de si loin au logis de son choix une âme errante, M. Cle- menceau résolut d'exercer dignement l'hospitalité qui lui était demandée avec tant d'insistance. Il fit construire une nouvelle habitation, et il donna un bel époux à la dame dont le cœur visiblement fléchissait sous le poids de la solitude. La paix était revenue dans le monde amoureux. Cha- eun s’adonnait, suivant l’ordre établi, à l'œuvre de la procréation et paraissait y trouver le bonheur. Mais les joies de la terre sont de brève durée. Un jour, le mari de la dame blanche fut trouvé mort sans avoir donné signe de maladie. Ses funérailles étaient à peine terminées, que la volage créature recommençait ses visites au couple romain. Le pigeon commençait à prendre son parti de ces visites obstinées. Il continuait sans doute de renvoyer l'intruse, mais si mollement, qu'elle revenait aussitôt après quelques battements d'ailes, sans même prendre la peine de pousser jusqu’au marronnier. Bientôt, M. Clemenceau constata que la provocante personne au blanc plumage avait ses entrées libres au foyer de ses voisins. Quand il chercha la cause qui empé- chait le romain de barrer la porte à l’étrangère, il décou- vrit que la romaine, toute en boule, était gravement malade, et que son mari, inquiet, ne la quittait plus. L'étrangère, profitant de la porte ouverte, prit la fâcheuse habitude de s'installer là, jour et nuit, sur un perchoir. Le pigeon demeurait aux côtés de sa pigeonne et se mettait en boule aussi pour sympathiser (?), cependant que l’étrangère, contemplant d’un œil sec le désastre du loyer, attendait que son jour fût venu. Comme ce jour tardait, l'imprudente se hasarda à troubler la tristesse du couple endolori. Le garde-malade, alors, n’écoutant que la voix du devoir, se précipita sur la méchante bête et la chassa à coups de bec jusqu’au seuil du logis ec même un peu plus loin. Hélas! c'était justement là le but de cette provocation détestable. La veuve consolée voulait être poursuivie. Elle le fut, reve- nant sans cesse à l'attaque qui la faisait reconduire de- hors et se défendait juste assez pour accroitre la vivacité de la rencontre. Puis, quand l’occasion lui paraissait venue, elle cessait brusquement la résistance, s’aplatis- sait sur le sol, les ailes entr'ouvertes, et sollicitait la transformation de la lutte pour le devoir conjugal en un combat de volupté. Rarement, l'espèce humaine a donné le spectacle d'une conduite plus immorale. : Toutefois, le pigeon, vertueux, s'indigna d’abord avec des roucoulements de fureur. Il marquait son mépris de cette abomination par un violent coup d’aile et regagnait en hâte son logis. Mais quoi! La chair est faible, Lorsque la tentation se renouvelle à chaque minute du jour, que d'excuses pour une défaillance ! «Je fus témoin, ajoute M. Clemenceau, des défaillances de mon pigeon romain qui, cédant aux suggestions lascives, finit par sombrer dans la faute. Il est vrai que, honteux de sa faiblesse, il châtiait tout aussitôt le vice à coups de bec sur celle-là même qui venait de lui en donner les joies, et regagnait d’un vol la paille où la malade s’étonnait d’une absence prolongée. « Les êtres ont leur destinée... La pigeonne tromyée ne voulait pas mourir. Elle restait immobile tout le jour, s’emplissant le jabot malgré sa souffrance et ne dépéris- sait pas. Peu à peu, le mari galant prit l'habitude de linfidélité et finit même par marquer un fâcheux empres- sement au mal. Je dois pourtant constater, à son hon- neur, que si l'attraction de la faute était plus forte en lui que le devoir, si maintenant il faussait volontiers compa- gnie à son épouse, il ne cessa jamais d'observer le strict décorum sous le toit conjugal. Toujours il traitait celle de qui lui venaient des chutes répétées en courtisane dont on n’avoue pas la connaissance. Rentrés au pigeonnier, les deux complices ne se connaissaient plus. Le romain demeurait fidèlement aux côtés de sa romaine. La pigeonne blanche s’allait jucher, d'un air indifférent, au plus haut d’un perchoir. « Les choses auraient duré ainsi je ne sais combien de temps, si la malheureuse pensée ne m'était venue d’une expérience. J’enlevai la pigeonne malade, et je l'isolai pendant deux jours dans une cage. Je me proposais d'ob- server la psychologie du retour, imaginant qu'il se pro- duirait une crise d'où le triomphe de la vertu pourrait sortir. «Le veuf, d'abord, voulut être certain de son « malheur ». Il parcourut le jardin, puis les toits d’alentour où il fai- sait jadis de longues stations en compagnie de sa moitié. Puis, dès qu'il eut lieu de croire que sa « légitime » avait fait un plongeon dans le néant, il se précipita dans un abime de délices avec l’illégitime. « Deux jours durant, la joie régna dans le faux ménage, si scandaleux, que je ne pus résister plus longtemps à l'envie de troubler l’indécente fête. Je pris donc la mal- heureuse séquestrée et je l’exposai bien en vue sur le gazon. Aussitôt que ie couple adultère aperçut Ja surve- nante, l'hétaire rentra dans le logis — sans doute pour y faire acte de propriétaire — et l'époux infidèle fondit en fureur sur l'épouse retrouvée. Des coups d’aile, des coups de bec avec des roucoulements de füreur.Je pensais qu'it lui demandait compte de sa fugue et lui reprochait ce qu'il pouvait considérer comme une frasque, lui dont le cœur aurait du être bourrelé de remords. Il me sembla qu'il la poussait au pigeonnier, et, supposant qu'il était bon de faire droit à cetle sommation de réintégrer le foyer conjugal d’où il était temps que l’aventurière füt chassée, je replaçai la pigeonne dolente à l'endroit même où je l'avais prise trois jours auparavant. « À peine l’eus-je quittée, qu'un terrible bruit d’ailes m'avertit quil se passait quelque chose. Je revins sur mes pas. L’épouse sans reproche était morte, tuée par les deux amants qu'il avait suffi de deux jours pour scel- ler indissolublement dans l'infamie. La malheureuse gisait, le crâne ouvert à coups de bec, et les deux assas- sins s'acharnaient lâchement sur le cadavre, que j'eus peine à leur arracher. » Ainsi finit cette lamentable histoire, à la fois si orni- thologique et si humaine. * x # M. Rabaud à communiqué à l'Institut général psycho- logique des observations sur deux oiseaux d'espèces différentes : un oiseau sauvage domestiqué et un oiseau tout à fait domestique, le poulet. Résumons-les, d’après M. de Parville. Pendant près de deux ans, M. Rabaud a eu en sa possession une pie commune prise au nid dans son jeune âge. Elle fut élevée en liberté et ne connut jamais linter- nement dans une cage; elle allait et venait à sa guise dans le jardin attenant à la maison d'habitation où elle avait pour commensaux un chien, petit griffon hargneux et bruyant, et un chat. Elle vivait volontiers seule, ne s’effrayant de rien ni de personne, si ce n’est des pies sauvages qui, parlois, venaient dans le voisinage; à leur vue, elle était prise d’une véritable terreur et allait se cacher dans la maison. Voleuse comme toutes les pies, elle subtilisait, pour les enfouir, les objets les plus divers. Ses vols étaient par- fois utilitaires; pendant plus d’un an, elle fit son déjeu- ner des œufs pondus par quelques couples de pigeons. Ses relations avec le chien étaient, à l'ordinaire, des relations de simple voisinage; elle le croisait sans mani- fester de frayeur. Si le chien était endormi, allongé au soleil, la pie arrivait, sautillant, tirait rapidement les poils de l'abdomen ou du dos, puis s’enfuyait sans trop de hâte, en poussant un cri qui ressemblait étonnamment à un ricanement; le chien, réveillé en sursaut, la regar- LE NATURALISTE dait en grognant. La pie taquinait aussi ses maîtres en venant frapper à coups de bec le siège sur lequel ils étaient assis. Avec le chat, les rapports de l'oiseau sont toujours très tendus. La pie est circonspecte. Cependant, elle n’hési- tait pas, si le besoin s'en faisait sentir, à entrer en conflit direct avec son ennemi intime. Et c’est là le point inté- ressant : elle a toujours partie gagnée. Les querelles s’élevaient régulièrement à propos de nourriture, Assez souvent, l'oiseau désirait le morceau que le chat tenait entre ses pattes et mangeait. Le problème était celui-ci pour la pie: s’approprier la proie sans courir le risque d’un coup de dent ou d’un coup de griffe, Pour arriver à ses fins, la pie affectait un air indifférent, commencait à tourner autour du chat et décrivait un cercle de grand rayon. Petit à petit, elle resserrait le cercle, et, lorsque la distance lui paraissait su‘fisamment courte, elle chan- geait brusquement de direction et se précipitait sur l'extrémité de la queue du chat, qu'elle pinçait forte- ment. Et, tandis que le chat, lâchant sa proie, se retournait vivement pour défendre son appendice, la pie s’élançait sur le morceau convoité et s’enfuyait silencieusement. Comme contre-partie à ces faits curieux, observés chez un oiseau sauvage apprivoisé, M. Rabaud fait ressortir la persistance de mouvements instinctifs, absurdes par leur inutilité, chez un animal domestique, le poulet. Der- nièrement, l'attention de M. Rabaud fut attirée sur un ‘jeune pouiet de cinq mois, dont le bec supérieur était anormal. Ce bec était courbé latéralement, sa pointe franchement déviée à droite, et de telle sorte que le bec inférieur rectiligne était dépourvu d'antagoniste dans sa moitié antérieure; la langue elle-même était à nu. Par suite de cette disposition, le poulet était dans l’impossibi- lité absolue de ramasser les graines en piquant comme un poulet normal. Il aurait pu picorer utilement, soit en plaçant sa tête obliquement, de facon à ramasser avec la partie latérale gauche du bec, soit en allongeant son cou de facon à placer son bec parallèlement au sol, et à s'en servir comme d’une pelle, ainsi que le font les canards. Or le poulet se conduisait exactement comme ses con- génères normaux, picorant de ce mouvement automa- tique bien connu. : HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur deux nouvelles Antilopes de l’Aïrique centrale. — (Note de MM.Maurice De Rorsseuiz et Henri Nüuvire, présentée par M. EnmoNp PERRIER). En poursuivant leurs études sur les céphalophes provenant de la vallée de l’Iturie, les auteurs sont amenés à établir dans ce même genre Cephalophus une nouvelle espèce, pour laquelle ils proposent le nom de €. centralis et une nouvelle sous-espèce le C. æquatorialis. L'objet de cette note est la description de ces deux espèces. Autopsie de léléphant d'Afrique Sahib, mort au mu- séum le 29 janvier 1907.— (Note de Mme Marim Puisarix, présentée par M. Enmoxp Perrier). Le plus gros des éléphants de la Ménagerie du Muséum vient de mourir d'une affection aiguë qui l'a emporté en six jours. Les premiers symptômes ont coïncidé avec l'abaissement brusque de température survenu dans la nuit du 23 janvier. L’autopsie, commencée dès le lendemain matin, a duré deux jours. Après découpage et enlèvement du cuir, 6 côtes ont été enlevées pour découvrir le poumon droit. Pendant cette opération, on constate que la plèvre pariétale est épaissie. La cavité pleurale contient un abondant épanche- 7 © ment séro-fibrineux de pleurésie aiguë. La plèvre gauche présente les mêmes lésions; elle renferme aussi un liquide qui a les mêmes caractères que celui de la cavité pleurale droite. Ainsi, il existe une pleurésie double, à la fois thoracique et diaphragmatique. Les Pourons sont très fortement congestionnés ; leur tissu, d'un rouge sombre, crépite sous la pression des doigts et laisse dégager à la coupe une spume abondante; ils ne sont cependant pas hépatisés. En aucun point ils ne présentent des lésions tuberculeuses : les ganglions bronchiques n'en montrent pas non plus; ils n'ont qu'une anthracose légère et très légitime pour un captif de 24 ans. Sahib a donc succombé accidentellement à un coup de froid qui a provoqué chez lui une congestion pulmonaire intense, géné- ralisée à toute la masse des deux poumons et accompagnée d'une pleurésie aiguë double avec épanchement : c'est l'affection qu'on appelle communément flurion de poitrine. L'évolution des Cérithidés dans l'Ecoère moyen ef supérieur du Bassin de Par:is.—(Note deM.Jrax Boussac présentée par M. À. px LAPPARENT.) Dans le but d'établir des parallélismes rigoureux entre les dif- férents termes de l'Eocène moyen et supérieur, l’auteur s'est pro- posé d'étudier à ce point de vue la faune du Bassin de Paris en suivant l’évolution de la faune de certains mollusques et notam- ment des cérithidés. Or de l'étude de l'évolution des cérithes dans le bassin de Paris, il résulte que la couche de Morte. fontaine apjiartient à la même zone paléontologique que les les sables moyens; que les sables de Montagry appartien- nent à la même zone paléontologique que les sables de Cresne ; que la zone à Pholad. ludensis constitue une zone paléontolo- gique aussi distincte que les sables de Cresne et que les sables moyens. Influence d’une faible quantité d’'émanation du ra- dium sur le développement et ja métsmorphose des Batraciens. — (Note de M. P. WinTreserT, préséntée par M. AzereD GiaRD. L'émanation du radium, dissoute artificiellement dans l’eau à une dose équivalente ou un peu supérieure à celle qui se trouve dans les eaux thermales radioactives de Plombières (Vosges) détermine, comme celles-ci un effet favorable sur le développe- ment et la métamorphose des Batraciens. Cette action, toujours légère, est plus accentuée à la période fonctionnelle de crois- sance que dans les premiers stades de l'ontogénèse; elle est mise en valeur par la réunion des meiileures conditions suscep- tibles de hàter le développement. L’émanation reste bienfaisante dans des limites d'intensité très étendues; la quantité dangereuse esttrès supérieure à celle qu’on peut recontrer dans les eaux minérales ; les œufs plus sensibles que les larves meurent en des solutions qui sont encore favora- bles aux larves âgées. “ La chaine des Puys et la petite chaîne des Puys. — (Note de M. Pu. GLANGEAUD, présentée par M. Micuez Lévy.) La chaîne des Puys ou Monts Dômes constitue un ensemble de S0 collines volcaniques et de plus de 100 bouches éruptives, qui dominent les deux anciens bassins tertiaires de la Limagne et de la Sioule. Elle est, en outre encadrée de plusieurs chaines volca- niques plus anciennes (miocènes et pliocènes). L'ensemble des Monts Dômes, de direction remarquablement Nord-Sæd, s'étend sur 30 kilomètres de long et 3 à 5 kilomètres de large, et les laves qui en sont issues descendent à l'Est et à l'Ouest, sur une longueur totale de 18 à 20 kilomètres et à des niveaux minimes de 350 à 650 mètres dans les deux dépressions de la Limagne et de la Sioule. Ce qu'ily a surtout de remarquable, c'est la dissymétrie des deux versants de la chaine. Le versant Ouest offre une pente assez douce ; à l'Est, les pentes sont d’abord faibles également, puis les terrains cristallins se terminent brusquement par une faille, le leng de laquelle se sont effondrés les terrains tertiaires de la Limagne, faille ayant amené la formation d'un escarpement de 100 à 210 mètres de haut, surpombant toute la région. A celte première cause de dissymétrie des versants vient s'en ajouter une autre non moins importante. Elle est due à un bour- relet du terrain cristallin courant, à l'Est, le long de la chaine 76 LE NATURALISTE et élevé d'environ 100 mètres au-dessus de la base des volcans. La chaine des Puys n’est donc pas installée sur la partie la plus élevée (1.030 mètres) de la région cristalline, mais à l'Ouest et un peu au-dessous de ce faite (900 mètres). Aucune coulée ne serait descendue vers la Limagne, si ce rideau cristallin Nord-Sud n'avait été échancré fortement par des entailles Est-Ouest qui se prolongent, par des vallons profonds, jusque dans le bassin tertiaire. Ces considérations permettent donc de comprendre : 1° pour- quoi les coulées de lave descendent plus bas à l'Est (350 mètres) qu'à l'Ouest (650 mètres); 2° pourquoi les matières fondues se sont étalées largement à l'Ouest, où rien ne venait arrêter leurs eours et où elles forment une vaste nappe, de 20 kilomètres de long, de coulées coalescentes ayant une pente de 3 pour 100, Lan- dis que vers l'Est elles constituent des boyaux de lave étranglés qui ont coulé sous une pente dépassant 9 pour 100 ; elle explique ainsi pourquoi, de la Limagne, on n’aperçoit pas la base de la chaine, tandis qu'elle apparait complètement vers l'Ouest, d'où on la voit dérouler son profil harmonieux en feston dedentelle. Teclonique. Alignements volcaniques. — Le socle cristallin supportant les Puys peut être envisagé comme un pli anticlina Nord-Sud, morcelé en gradins, se continuant, à l'Est et à l'Ouest, par les synclinaux de la Limagne et de la Sioule, comblés jadis par des sédiments oligocènes, découpés eux-mêmes en voussoirs recouverts partiellement par des restés de coulées de volcans miocènes. La série volcanique des Puys est assise sur l’avant-dernier gra- din, au-dessous de la clef de voûte. Il faut signaler d’ailleurs plusieurs bouches éruptives symétriques de la chaine des Puys, de l’autre côté de cette clef de voûte (volcans de Chanat). Les autres gradins sont très émoussés par l'érosion. L’alignement du Nord-Sud de la chaine a été imposé par la direction du pli anticlinal qui est parallele à toutes les disloca- tions du tertiaire de cette région. Si l’on examine les volcans dans leur ensemble, même sur une simple carte géographique, on les voit alignés par groupes (chainons) de 3 à 10, suivant des directions Nord-Nord-Est et Nord-Nord-Ouest qui sont les directions des dislocations hercy- miennes et des nombreux filons de roches éruptives de toute la région environnante. Il est donc vraisemblable de penser qu'ils sont installés sur des diaclases anciennes qui ont dù rejouer à l'époque tertiaire et quaternaire. Comme ces cassures constituaient des plans de moindre résistance, elles devaïent naturellement servir de cheminée d’ascension aux matières fondues. CONGRES PRÉHISTORIQUE DE FRANCE TROISIÈME SESSION — AUTUN (S.-et-L.). — 1907. Les deux premières sessions du Congrès préhistorique de France, tenues à Périgueux (1905) et à Vannes (1996), ont eu un incontestable succès. Le nombre des adhérents, l'importance des travaux présentés, le résultat des excursions ont pleinement justifié les prévisions des promoteurs de ces assises scientifiques nationales. D'accord avec la Sociélé NA de France et avec la municipalité d'Autun (Saône-et-Loire), le Comité d'organisation a décidé de choisir cette année, pour la troisième session, la ville d'Autun et ses environs, terre classique des camps et enceintes, ville archéologique par excellence, siège de sociétés savantes des plus actives et de musées des plus importants, dont l'un, entre autres, celui de la Sociélé éduenne, renferme une salle entière, spécialement consacrée au produit des fouilles de Bul- hot au Mont Beuvray (S.-et-L. et Nièvre), et une seconde aux remarquables et abondantes séries néolithiques, recueillies par Loydreau au Camp de Chassey (Saône-et-Loire). Les assises du Congrès se tiendront du mardi 43 au dimanche IS août 1907 inclusivement. Les trois premières journées (13, 1#, 15 août), à Autun, seront consacrées aux présentations, communications et discussions scientifiques, ainsi qu'à des visites archéologiques (Musées, Monuments, Collections locales; les trois autres journées (16, 17, 8 août) seront consacrées à des excursions scientifiques, et notamment à la visite de la ville de . de Mäcon; du Mont Auxois (l’ancienne Alesia), dont l’explora- ton, commencée depuis peu, ne cesse de donner au commandant Espérandieu les plus brillants résultats; du Mont-Beuvray (l'ancienne Bibracte), où M. J. Déchelette mettra à découvert, spécialement pour le Congrès, une habitation gauloise et une portion des remparts; du gisement classique de Sole (ERREs et-Loire), etc. Un programme détaillé définitif sera d’ailleurs teneur een adressé. Parmi les questions inscrites à l'ordre du jour figurent les suivantes. particulièrement intéressantes pour la région où se tiendra le Congrès : 1° Etude et classement des Camps et Enceintes ; 2° Authenlicilé des pointes de flèches du Charollais ; 3° L'époque Beuvraysienne. Le Congrès comprend des membres litulaires et des membres adhérents. Les membres tlilulaires paient une cotisation de 12 francs. Seuls, ils ont] droit au volume des Comptes rendus de la session. Les membres adhérents paient une cotisation de G francs; ils peuvent assister aux réceptions, réunions et excur- sions. Ne sont admises comme membres adhérents que les per- sonnes faisant partie de la famille des membres titulaires. / LIVRES D'OCCASION A VENDRE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS Chez Daurzenserc. Récoltes malacologiques de M. l’abbé Cullieret aux Canaries et au Sénégal. 1 br., 1 pl. Paris A8 00 ES RME NE ra EE PROS NAME OX UNE 0 50 DaurzexserG. Croisières du yacht « Chazalie » dans l'Atlantique. Mollusques, 2 pl. col., 1 vol. br. Paris, 1900 8 A A Eee ee TR RON dE 2 » Desnayes. Catalogue des Mollusques de lîle de la Réunion (Bourbon). 1 vol. cart., avec 14 pl. col. Paris, ER RE A EE LE PA Ve ne cn AI DEP © id 010) à 1 50 Doux. Histoire naturelle de la France : Nouvelle fiore des mousses et des hépatiques, avec 1288 fig. 1VolA Let EE PNA RER NE RAR RER RIRE NE eerrt 4 50 Ducros (P.-L.). Histoire naturelle générale et parti- culière de tous les genres de coquilles univalves marines, à l'état vivant et fossile, genre Oliva, 33 pl, Strombe 25 pl., Colombelle, 12 pl. Paris, 1835. 15 » Ducros bE SaIr-GErmax. Revue critique du genre Oliva. jbr: Pa V9 pl Jul ES 07 ERREURS PEL RER 1 50 Dupuy (Abbé D.). Histoire naturelle des Mollu:ques terrestres et d’eau douce qui vivent en France. 31 plinoires #livolsrel Auch 48270 esters 25425 Fieuier (Louis). Les animaux articulés, les poissons et les reptiles. 1 vol. rel., av. 222 fig. Paris, 4816. 4 50 Fieurer (Louis). La vie et les mœurs des animaux. lvol.rrel av: .385 fig Paris, 1866407 6 Ar PeRE 3 50 Frenoz. Le monde de la mer. 1 vol. rel., 21 pl. col. et 200 fig Paris AB ANER R PAE EC ET Ee AD) GirarD (Jules). Les explorations sous-marines, hyäro- graphie, appareils de sondage, le sol sous-marin, la vie dans les profondeurs de la mer, etc. 1 vol. br., avshes Paris AIOTA TERRIER ARRET A Ne Enr 1 50 GRANGER (Albert). Histoire naturelle de la France. Mollusques. 2 vol. rel. en 1 seul, av. 20 pl........ Gus Guérin (F.-E.). Dicticnnaire pittoresque d'Histoire na- turelle et des phénomènes de la nature. 9 vol. in-° cart. av. pl. col. Paris, 1833-1839.............. RE QUE 18 » Horxanx (Ernst). Les Chenilles des macrolépidoptères d'Europe (Die Raupen der Gross-Schmetterlinge Europas). 1 vol. rel., 50 pl. en coul. donnant 1909 fig. Stutt- BALE AS TRS ARR RIRE ete la Ge ele et CE 30 » Hormanx (Ernst). Die Gross-Schmetterlinge Europas. 11 pl. col. comportant 2.000 fig. 4 vol. rel. Stuttgart, 1894. SÛMS) Houreerr. Faune analytique illustrée des Ortho- ptères de France. 218 fig. Paris, 1909...... oo 3 » Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. NE NT 7 JO SET ET E Re TR LE 2 Se 29° ANNÉE LES SOI-DISANT VÉGÉTAUX ARTIFICIELS Mon cousin, M. Félix Regnault, a publié dans Le Naturaliste du 45 janvier 1907, un article sur « La vie artificielle » au sujet duquel je voudrais dire auelaues mots aux lecteurs, d'autant plus que la question n'a été close à l’Académie des sciences que depuis la publication de cetarticle. Un premier point est utile à signaler, car presque tous ceux qui ont lu le compte rendu des expériences de M. Leducont forcément confondu entre elles deux séries de recherches qui ne présentent aucun rapport. En lisant la conférence de M. Leduc ou le commen- cement de l’article de M. Regnault qui la résume, on serait tout naturellement tenté de croire que les images de l’organisation cellulaire, avec les différentes phases de la karyokynèse, se trouvent dans le pseudo-tissu des soi-disant végétaux artificiels produits à l’aide de pré- cipités métalliques. _ Ilyalà une confusion qu'il faut se garder de faire. Les précipités arborescents, décrits par M. Traube en 1865, 1867 et1875 dans plus de cinquante séries d’ex- périences, ont été reproduits et variés par M. Stéphane Leduc, comme ïls avaient été reproduits et variés avant lui dans la plupart des cours de chimie depuis quarante ans, comme ils avaient été reproduits et variés par les pharmaciens qui en ornaient la devanture de leur boutique. Les arborescences de Traube n’ont aucun rapport avec d’autres expériences curieuses de physique moléculaire, dues à M. Leduc, et dont il n’a été nullement question dans la discussion à l’Académie. Ces arborescences ne présentent, comme je l’ai mon- tré, aucun des caractères de l'organisation des êtres vivants. À cette démonstration MM. Charrin et Gou- pil (4) sont venus ajouter ce fait prouvé par eux expé- rimentalement, qu'il n'existe dans la formation de ces précipités métalliques aucun phénomène pouvant être comparé à la nutrition, et ces auteurs terminent en disant qu'il faut abandonner toute assimilation entre ces productions et les êtres vivants. Cette communication a-été présentée à l’Académie par M. d’Arsonval, qui avait communiqué auparavant les Notes de M. Leduc, de telle sorte que M. d’Arsonval et moi nous sommes complètement d'accord sur la valeur qu'il faut attribuer à la comparaison possible des ar- borescences de Traube avec des végétaux, L’apparence de croissance de ces arborescencesest due à une bulle d'air ou à la différence de densité des sels; leur orga- nisation n'existe pas; leursystème circulatoire estformé simplement par le tube que produit le précipité se constituant autour du cristal ou du sel dissous qui est soulevé à mesure quela réaction se produit ; leurs tiges, leurs racines, leurs feuilles n’ont aucune forme déter- minée et ces apparences résultent de la forme du vase employé ou de la non-homogénéité des dissolutions ; leur (1) Comptes rendus de Académie des sciences, 21 vier 1907, jan- 9e SÉRIE — N° 4S nutrition n'existe-pas. En somme, ces « paysages chi- miques » de Traube,comme on les nomme depuis qua- rante ans dans les cours, où on les projette au tableau, constituent simplement une curiosité. Voici maintenant que les fameux radiobes de M. Burke de Cambridge viennent de mourir à leur tour et, comme les soi-disant plantes précédentes, de mourir sans avoir vécu | M. Douglas Rudge {et d’autres savants après lui ont confirmé les faits) a repris les expériences de M. Burke. Ce dernier croyait que leradium, agissant sur une solu- tion de gélatine stérilisée, y faisait naître spontanément des micro-organismes susceptibles de s’accroitre sous les yeux de l'observateur les considérant au microscope, ‘ C'étaient les radiobes. M. Rudge a trouvé d’abord que moins le radium pro- jeté dans la gélatine est pur, plus il se produit de radiobes. ‘Bien plus, s’il n’y a plus que les impuretés du radium, sans radium, mais avec baryum,lesradiobes se forment en quantité. C’est donc le baryum et non le radium qui les produirait. D'autre part, si l’on projette un sel soluble de baryum dans de la gélatine, exempte de sulfate, en solution dans de l’eau distillée, 1l ne se forme plus de radiobes. Si on met de l’eau ordinaire (contenant toujours des sulfates), les radiobes se produisent ; sil'eau est distillée, mais que la gélatine contienne des sulfates, il se fait des radiobes, En dernière analyse. ces radiobes, ces soi-disant mi- crobes obtenus par génération spontanée,sont tout simple- ment les éléments d’un précipité de sulfate de baryte, sul- fate insoluble qui se produit, comme on sait, par la réaction chimique entre le sel soluble de baryum et l'acide sulfurique. Les éobes de M. Raphaël Dubois, réétudiés par lui, sont allés rejoindre dans le tombeau les radiobes de M. Burke et les plantes artificielles de M. Leduc. Ce dernier dit (et M. Félix Regnault dans son article le redit) que la célèbre expérience de Pasteur sur les mi- crobes ne pouvant se développer sur du foin stérilisé ne prouve rien contre la génération spontanée. Il n’y a pas une expérience de Pasteur, il yena des mil- lions, et toutes les cultures pures faites par les procédés Pasteur sont autant de fois cette expérience reproduite sous toutes les formes avec tous les milieux de culture et avec tous les êtres possibles. On a donc réalisé mainte- nant des expériences de toutes sortes, prouvant chaque fois la non-existence actuelle de la génération spontanée. Et il est difficile d'imaginer un autre moyen de prouver un fait négatif. On pourra toujours supposer que dans une dix-millionnième expérience réalisée en d'autres conditions, les êtres pourraient se développer spontané- ment dans un milieu privé de germes. En attendant on est bien obligé d'admettre que ce phénomène n'est pas connu. Sila génération spontanée existait dans les conditions ou se développent les organismes dans les cultures, ce ne serait vraiment pas la peine que les biologistes et les médecins prennent tant de précautions pour établir des cultures privées de germe, et il serait bien inutile aux chirurgiens de faire emploi des aseptiques qui permettent si facilement aujourd'hui les opérations. Pour M. Leduc, pour M. Félix Regnault, la nécessité de la génération spontanée à la surface du globe semble pouvoir être démontrée par A + B. Le raisonnement semble bien simple. Le voici: à un moment donné la Terre était un liquide en fusion, aucun 78 LE NATURALISTE être vivant ne pouvait exister à sa surface. Il s’y trouve aujourd’hui des êtres vivants; donc, ces derniers ont été formés par génération spontanée sur le globe, aux dépens de la matière brute. Faisant allusion à la belle théorie de William Thom- son sur le panspermisme interastral, M. Regnault dit que cette solution n’en est pas une; elle ne ferait que recu- ler le problème! Mais nous ne sommes pas maitres de la solution; si le problème se recule de lui-même, nous sommes bien obligés de subir ce recul. Cela ne dépend pas de nous! Supposons qu'au lieu de chercher l'origine des êtres vivants, on cherche l’origine de la matière qui compose le globe terrestre; alors si l’on prétend que cette matière vient d'autre part, d’une nébuleuse quien se condensant a donné naissance au système solaire et en particulier à la Terre, on recule le problème au lieu de le résoudre! Pour que la solution füt rationuelle, il faudrait donc admettre que toutes les substances minérales qui for- ment le globe ont apparu spontanément dans l'éther? On n'aurait pas le droit de leur supposer une existence ante-terrestre. Au fond de tout cela, les hétérogénistes, qui paraissent au premier abord émettre des idées audacieuses ou très élevées, sont dominés inconsciemment par l’anthropo- centrisme ou au moins par le géocentrisme. Ce sont là au contraire des idées restreintes, semble-t-il ; et c’est rai- sonner d’une manière bien étroites que de vouloir à toute force trouver sur la Terre l’origine de tout ce qui est sur la Terre. Regardons les choses de plus haut. Laplace a dit après Pascal que l'Homme est bien peu dechose, misérable ani- mal logé sur une boule qui tourne surelle-même avec une vitesse vertigineuse; mais que cependant cet être in- fime domine l'Univers, par sa pensée qui s'envole au delà des choses de la Terre et a la conscience de l'infini. C'est qu’en effet l'esprit de l’homme conçoit plus faci- lement l'infini que le fini, qu'il est incapable d’assigner une limite à l'espace, au temps, à l'éternité de la ma- ère universelle. En y comprenant le monde vivant, on pourrait modi- fier un peu le vieil aphorisme et dire : Rien ne s’est créé, rien ne se perdra. Gaston BONNIER, Membre de l'Institut, Professeur à la Sorbonne. GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE Que ce soit pour exprimer la station d’une plante ou le gisement d’un fossile, on ne saurait jamais trop pré- ciser l'indication pour assurer l’exactitude de la localité. Bien des auteurs, négligeant cette précaution, ont rendu très difficiles les recherches à entreprendre pour retrouver, après un temps plus ou moins long, un lieu cité ou visité par eux. Que faire en effet pour découvrir l'emplacement exact d'un gisement désigné de la manière suivante : Barlonien : le Buisson que nous relevons dans un travail relativement récent. Cherchant dans un dictionnaire géographique on re- connaitra immédiatement que, dans les seuls départe- ments de la Seine, Seine-et-Marne et Seine-et-Oise, il y a 15 localités portant ce nom, il en est de même pour l'Aisne, l'Eure, l'Eure-et-Loir et la Marne, qui tous entrent dans la composition de la région parisienne, et qui renferment quelques lieux dits du même nom parmi lesquels il est impossible de reconnaître la localité en cause. Les quelques exemples suivants choisis entre beau- coup d’autres feront comprendre combien la confusion peut être facile quand les indications de lieux sont in- suffisamment exprimées. Ft { Tout court, canton de Braisne (Aisne). °°°" | En Multien, canton de Betz (Oise). SR Canton de Breteuil (Oise). | Canton de Chaumont (Oise). Canton de Mormant (Seine-et-Marne). Canton de Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne). | Canton de Montereau (Seine-et-Marne). BEAuvoIR .... CourceLLes .. { Canton de Braisne (Aisne)- Sapicourt, ct de Ville-en-Tardenois (Marne). Canton de Soissons (Aisne). Crour 22 Sur Ourcq, canton de Lizy (Seine-et-Marne). En Thelle, canton de Neuilly (Oise). que y Canton de Vic-sur-Aisne (Aisne). Davesnes EN tnllers (Oise): { Le-Haudoin, canton dudit (Oise). NaureuL .… | Sur-Marne, ctor de la Ferté-s.-Jouarre (S.-et-M.). Lies Canton de Chäteau-Thierry (Aisne). : Nesisssiss Canton de Rozoy (Seine-et-Marne). Près Abbecourt (Oise). Près Ernemonville (Oise). { Sous-Clermont, canton de Mouy (Oise). | En-Valois, canton de Betz (Oise), etc. SAINT-SULPICE. THCRVS SU La manière même d’orthographier les noms présente une grande importance, c’est ainsi que le nom du gise- ment thanétien d’Abbecourt (Oise) a été maintes fois écrit Abbécourt, ce qui prête à confusion avec une loca- lité du canton de Chauny (Aisne) dont le nom s’ortho- graphie de cette facon. Enfin il est d’autres localités qui, bien que leur nom soit écrit avec la plus grande précision, peuvent donner lieu à équivoque si l’on n’a pas la précaution de men- tionner le canton ou tout au moins le département aux- quels elles appartiennent. Dans cette catégorie nous ci- terons : La Neuvizze-aux-Bois. Canton de Dommartin (Marne). La Neuvize-Aux-Bois. Canton de Puiseaux (Loiret). NanreuiL-La-Fosse.... Canton de Chätillon-sur-Marne (Marne). NanreuIL-La-Fosse.... Canton de Vailly (Aisne). Nous nous en tiendrons à ces seuls exemples, qui suffisent amplement, pour faire comprendre au lecteur toute l'utilité du travail que nous lui présentons au- jourd’hui. Il atténuera, du moins espérons-nous, les difficultés avec lesquelles sont aux prises les débutants et les dé- boires qui pourraient en résulter. À la suite de l'exposé du but de ce travail, nous croyons utile de donner quelques éclaircissements sur la façon dont il est conçu. Nous suivrons l’ordre alphabétique pour l’'énuméra- tion des localités, dans la liste desquelles nous ne ferons entrer que celles qui présentent un réel intérêt, soit par LE NATURALISTE th EE l'importance stratigraphique des gisements qu’on y ren- contre, soit par leur richesse en fossiles. Il en est quelques-unes parmi ces dernières qui n'ont malheureusement plus qu'un intérêt historique, elles sont à l'heure actuelle devenues inaccessible, Ilenest d’autres, au contraire, qui sont absolument nouvelles et dont on trouvera ici l'indication pour la première fois. Mais on trouvera dans cette liste l’'énumération com- plète de celles qui sont continuellement citées, soit dans les travaux didactiques, soit dansles mémoires spéciaux. Nous nous étendrons naturellement un peu plus lon- guement sur les gisements actuellement accessibles et sur ceux qui sont plus particulièrement intéressants ou riches en espèces ; nous les signalerons à l’attention de nos lecteurs par le signe =—. Pour les noms de lieux nous avons adopté lortho- graphe de la carte d’Etat-Major au 80/000e, qui sert de canevas à la carte géologique de France, nous préve- nons le lecteur que cette orthographe est quelquefois en désaccord avec celle employée par les auteurs. Chaque nom de localité sera suivi des indications de géographie administrative : commune (Ce), arrondisse ment (Arr.), canton (Ctor), nécessaires pour en faire connaître l'emplacement exact. Ensuite nous indiquons, pour faciliter les recherches sur la carte d'Etat-Major au 80/000e, le numéro et le nom de la feuille en précisant par les notations : N.-0. (Nord- Ouest); N.-E. (Nord-Est); S.-0. (Sud-Ouest); S.-E. (Sud- Est) le quart de feuille en vente dans le commerce, sur lequel se trouve la localité. Nous indiquons de plus la station (gare ou halte) la plus rapprochée et la ligne de chemin de fer qui la dessert. Toutes ces indications seront d’ailleurs, dans beau- coup de cas, complétées par un itinéraire marqué sur un croquis reproduisant la portion du territoire où se trou- vent les gisements. Enfin viennent les renseignements d'ordre purement géologique ou paléontologique. Indication des divisions stratigraphiques : étages, sous-étages, etc., et la nature minéralogique des terrains, complétée, quand il y a lieu, par une liste des espèces spéciales à tel ou tel gise- ment, etc, De nombreux croquis de coupes et des vues photogra- phiques de carrières viendront s'ajouter à notre texte pour en augmenter la clarté. A Abbecourt. — Cter de Noaiïlles, arr. de Beauvais, OISE. =— Feuille 32: Beauvais N.-0. Starcion de Saint-Sulpice: ligne de Beaumont-sur- Oise à Beauvais par Méru. | Thanétien. — Sables glauconifères de Bracheux. Parmi les nombreuses coquilles que l’on rencontre dans ces sables on doit signaler les espèces suivantes comme pa- raissant particulières à cette localité : Diastoma multispiralum, Coss. Plicatula follis, Defr. . Lucina Gravesi, Desh. — sublrigona, Desh. Cardium fugax, Coss. Le Trionyx villatus, Pom., y a été mentionné par Graves; mais cette assertion reste à vérifier. À notre avis le nom d’Abbecourt, appliqué au gisement Thanélien, est défectueux ; en effet le gite coquilher se rouve à la lisière du bois d’Epine, à environ 500 mètres à l’Est du hameau des Godins dont il eût été plus ra- tionnel de lui donner le nom. Certains auteurs orthographie fautivement : Abbécourt, ce qui peut faire confondre avec une localité du canton de Chauny, dans l'Aisne. Aconin. — Commune de Noyant-et-Aconin, Cter et arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-E. Station de Berzy-le-Sec, ligne de Paris à Soissons. Lutélien. — Calcaire grossier inférieur, gisement très probablement inaccessible aujourd’hui. Acy-en-Multien., — Cter de Betz, arr. de Senlis, OISE. æ— Feuille 49: Meaux N.-O. Station de Betz: ligne d'Ormoy-Villers à Mareuil-sur- Ourcq. Le gisement, connu dans le pays sous le nom de trou Saint-Pierre, est situé sur la route de Betz à Acy, un peu avant le parc du château. Graves cite d’autres gisements sur le chemin de la ferme de Nogeon; à la Garenne Saint-Leu enfin entre le village et le bois de Romond. : x Barlonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Ce gisement extrême- ment riche présente quel- ques espèces qui lui sont propres telles que: Bullinella striatissima, Desh. Cancellaria semiclathrata, Morl. Milra augystoma, Desh. Suessonia inœquiliratea, Cossm. Diastoma acuminiense, Cossm, Liltorina variculosa, Desh. Donax acuminiensis, Cossm, Le niveau d’'Ezanville Fig. 1. est visible au lieu dit Mont de Crépy, près des bois de Montrolles et sur le chemin de Nogeon. Lutétien. — Watelet a cité comme provenant du banc vert de cette localité des tiges et graines de Chara Le- mani, À. Brong., cette indication mériterait vérification, On a souvent désigné cette localité sous le simple nom d'Acy, ce qui prête à confusion avec une com- mune de ce nom située dans le canton de Braisnes (Aisne). Aigleville. — Cton de Pacy, arr. d'Evreux, EURE. Feuille 47 : Evreux N.-0. Station de Pacy-sur-Eure, ligne de Pacy à Vernon et Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Le gisement, qui parait très riche, est situé en plein champ au lieu dit « les Fontaines ». Il faut faire pratiquer des fouilles jusqu'à une profon- deur de 0 m. 50. Voir Chèdeville, géol. et paléont. des environs de Pacy-sur-Eure. (Bull. soc. d'étude des sc. natur. d'Elbeuf, 1897). Ailly. — Cter de Gaillon, arr. de Louviers, EURE. Feuille 31: Rouen N.-0. Station d'Heudreville, ligne de Rouen à Chartres. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. 30 LE NATURALISTE on Aimé (le Mont). — Près Vertus, département de la MARNE. Feuille 0 : Châlons $.-E. . Station de Colligny, ligne d'Epernay à Oiry et Romilly- sur-Seine. Montien. — Calcaire pisoli- thique. Le Mont Aimé est un mon- ticule isolé, situé dans le pro- longement de la falaise de Ver- tus, au sud de celle-ci, entre Berchère-les-Vertus au N. et Colligny au $. (fig. 2). Il est entièrement constitué par le calcaire pisolithique, avec couches subordonnées de mar- nes et d’argiles, comme le montre la coupe suivante (fig. 3) et anciennementexploitées, sur ce le revers S.-O. de la montagne. ba Les fossiles particuliers à othgny. cette localité sont des reptiles et des poissons. Fig.2.— La falaise de Vertus et le Mont Aimé. c7, craie ES blanche à Micraster; cs, Gavialis macrorhynchus, P. Gerv. craie à Belemnitelles. Les Trionyx, sp. parties grisées représentent Palæobalistum Ponsorti, Haeck. le calcaire pisolithique; Prolates Heberti, P. Gerv. eiv, sables, grès et lignites, ai plastique; e?, calcaire de Saint-Ouen; p, limons : $ note et graviers des eban È ces ; ei Te A EAQee al, alluvions anciennes des Ont été indiqués comme prove- ie _ a meuble nant de cette localité. Il a été sur les pentes. Les points : : ; noie (@) iouent (Le ex_ lait confusion avec la flore(bien ploitations à ciel ouvert. postérieure) de Sézanne. F ( A eine-\s [- \ NC, LAN) 10. Calcaire compacte, d’un blanc sale, sa- bleux vers la base et couronnant, par places seulement le banc (9) composé d’un calcaire blanc jaunâtre celluleux, conte- nant de nombreux moules de coquilles réunis par un ciment de même nature peu abondant. Ce banc, épais d'une dizaine de mètres, passe vers la base au n° 8 : calcaire compacte, sableux par place, ana- logue au n° 10. Ce banc est exploité dans de nombreuses carrières. 1. Marne blanchätre. Les bancs 7, 8, 9 et 10 ont en- semble une épaisseur de....... 15 m. 6. Calcaire compacte, gris jaunâtre avec nombreux débris de fossiles et nodules de calcaire blancfriable. 0 70 5. Marne gris jaunâtre sans fossiles. 0 70 4.:Märne;calcaire.h 2eme 0 25 3. Alternance de marne et de calcaire marneux feuilletés avec em- preintes de poissons. .:......:.:, 2 » 2. Marne grise, bleuâtre............ 0 70 1. Marne argileuse noirâtre......... Au Epaisseur de l’ensemble,environ.. 20 35 Fig. 3. — Coupe du calcaire pisolitique au Mont-Aimé (d’après VIQUESNEL). Aincourt. — Cne de Parnes, Cton de Chaumont, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 31: Rouen $.-E. Station (h.) de Bordeaux-Saint-Clair, ligne de Pacv- sur-Eure à Vernon et Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier, moyen et supérieur. Aizy-Souy. — Cton de Vailly, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-E. Station de Vailly, ligne du chemin de fer sur route de Soissons à Guignicourt. Yprésien. — Sables glauconifères, niveau inférieur dit d’Aizy et supérieur dit de Cuise. Cette localité, extrêmement riche, présente en propre les espèces suivantes : Borsonia marginata, Desh. Cancellaria interrupta, Desh. Euryochetus cylindraceus, Desh. Lacuna compressa, Coss. Rissoina dactyliosa, Desh. Pseudotaphrus dactyliosa, Desh. Ampullina aizyensis, Desh. Naltica cuspidata, Desh. ou Syrnola carinulata, Coss. Mytilus eurynosus, Coss. Arca intersecta, Desh. Lucina subcireularis, Desh. Cardium convexum, Desh. Basterotia Forbesi, Desh. Pandora primæva, Desh. Ce gisement est aujourd’hui en grande partie caché par la végétation, il affleure sur le bord gauche de la route de Vailly à Laon en vue des deux villages conti- gus d’Aizy et de Jouy. Il présentait, sur une hauteur de 5 à 6 mètres, la coupe suivante (fig. 4). Fig. 4. — Coupe du gisement fossilifère d’Aixy-Jouy (d’après Cx. VÉLAIN). . v, terre végétale; c, banc à Cardila planicosta; L, banc à Turritella hybrida; p, banc à Pectunculus ovalus; g. ce, prin- cipal gite coquillier; », banc à Rostellaria Geoffroyi;s. j, tables jaunes sans fossiles. Cinq mètres de sables sans fossiles séparaient le banc à cardites, qui termine cet horizon, de ceux à faune de Cuise qui sont visibles dans un petit bois qui domine la route. (A suivre.) P.—H. FRITEL. EE —— 1 4 2 L 4 LE NATURALISTE 81 INTRODUCTION DES PREMIERS VERS À SOIE EN EUROPE C’est exactement en 552, sous l'empereur Justinien, que l’on a introduit à Constantinople les premiers œufs de vers à soie. Il y avait alors quatre ans que l’impéra- trice Théodora, de cruelle mémoire, était morte d’un cancer du sein, après dix-huit mois de maladie environ. On sait aujourd'hui que c’est une des premières impé- ratrices de la Chine qui avait imaginé, dans l'empire chinois, l’élevage des vers à soie, ou qui, du moins, avait répandu la mode des étoffes fabriquées avec cette pré- cieuse substance, bien des siècles avant notre ère. Voici ce que nous avons recueilli à ce sujet dans l'ouvrage de l'ambassadeur Tcheng-Ki-Tong, Les Chinois peints par eux- mêmes : - La femme de l’empereur jaune (Hoang), qui mourut 2.400 ans avant Jésus-Christ, éleva les premiers vers à soie (p.138). Il avait succédé a Tcheng-Nung, l’empereur de l'Agriculture, qui avait fait connaitre le mürier, puis- qu’il avait enseigné à son peuple les propriétés des plantes (p. 137). Au reste, ce sont là les temps fabuleux de l’histoire du Céleste Empire. Cependant, la date de sa mort est certaine : 2.399, très exactement, On ne s’étonnera donc pas de voir les rois David et Salomon créer deux ports, au nord de la mer Rouge, pour établir directement des communications avec l'Ethiopie, la Perse et l’Inde, par mer, afin de recevoir ainsi les produits de l’Extrême-Orient, et notamment la soie, déjà connue des autres peuples et particulièrement des Égyptiens, des Arabes, des Assyriens, etc. Déjà sous l’empereur Auguste, on dépensait à Rome un million de sesterces en soieries, tous les ans. Au 1ve siècle, Ammien Marcellin nous apprend que l’on savait déjà deux choses importantes sur la soie : 1 Elle venait du pays des Sères, situé au-delà des Indes; 2° on récoltait ses filaments sur les feuilles d’un certain arbre. On ne peut pas douter que le pays des Sères (ou des soies, seir, brillant, en sanscrit; d’où le nom de Sirius, la plus brillante des étoiles) était la Chine; en effet, il nous parle de la grande muraille de Chine, qui entourait ce pays des soieries! Bien mieux, il nous parie même des Thibétains, qu'il caractérise comme étant les plus religieux de tous les hommes (à cause de leurs lamaseries). Sa description de la grande muraille est tellement circonstanciée, qu’on voit qu'il la connais- sait mieux que nous ne la connaissions, il y a quatre- vingtsans, avant le grand voyage des pères Huc et Gabet, en Mongolie et au Thibet. De son temps, on connaissait déjà les Huns, qui n'étaient pas seulement des Slaves, mais des Tartares, comme les Cosaques, les Kalmouks, les Kirghises ; et il y avait jusqu’à des Tartares Mongols, au siècle suivant, dans l’armée d’Attila, 50 ans après Ammien Marcellin. Tout nous fait croire que ce n’est pas seulement par mer, comme on l’a cru jusqu'ici, mais que c'est surtout par la voie de terre que la soie arrivait en Europe, comme onle verra plus loin avec certitude. Au vie siècle,sous Justinien, l'historien Procope nous apprend que la soie provenait de la Sérinda, c’est-à-dire de l'Inde auxsoiries. Mais il faut bien savoir que les historiens de cetteépoqueappelaient Indiens, non seulementles habi- tants de l’'Hindoustan, mais encore les peuples de l’'Abys- sinie, de l'Arabie et des pays voisins de l’Inde, qui n'étaient ni des noirs, ni des Arabes du désert. De sorte que traduire littéralement le mot Serinde par Indo-Chine, sion momentanée, qui désignait tout simplement la con- trée voisine des Indes, où se récoltait la soie en cocons. Ce ne pouvait être que la Chine, car si c’eùt été simple- ment le Thibet ou l'Indo-Chine, on n'aurait pas connu la grande muraille, qui n’était pas de ce côté, par rapport à nos régions occidentales. Or, cette grande muraille ne date que du premier siècle, et déjà on la connaissait au siècle de Constantin, sinon avant! Pour nous, la con- naissance de la grande muraille de Chine et du Thibet serait déjà une présomption en faveur de l'arrivée de la soie par la voie de terre; mais nous en avons une autre beaucoup plus importante, car elle est bien autrement caractéristique encore. Sous Justin II, neveu et successeur de Justinien, les Turcs avaient enlevé aux Perses le privilège du trans- port de la soie par le Turkestan, qui s'étendait jusqu’à la Mongolie et à la Chine elle-même, par l'intermédiaire du Turkestan chinois. Si l’on consulte la carte, en effet, on voit qu'il n’y avait qu'un long fleuve à remonter, l'Amou-Daria {qui se jette dans le lac d'Aral), jusqu’à sa source au défilé de Kara- chankar, dont le nom veut dire précisément : passage à travers les hautes montagnes (à 4.413 mètres au-dessus du niveau de la mer). De là, on n'avait plus qu’à des- cendre le fleuve Tarim, qui se jette dans le long lac Lob- Noor, pour aboutir à la frontière occidentale de la Chine proprement dite, où se trouvait une des branches per- pendiculaires de la grande muraille, que les pères Huc et Gabet ont franchie, pour aller de la Chine au Thibet, et qui avait été ignorée jusqu'à eux par nos modernes géographes (qui ne connaissaient que la grande muraille servant de séparation entre la Chine et la Mongolie). Sous Justinien, au contraire, les Turcs n'avaient pas encore accaparé le commerce de la soie, de sorte que les Romains de l'empire d'Orient la recevaient des Perses, qui, eux-mêmes, ia tiraent de l'Inde, si ce n’est directe- ment de la Sérinde, c’est-à-dire de la Chine elle-même: bien plutôt par terre que par mer, du moins à cette époque relativement récente, par rapport aux temps anciens. Deux moines {qui, entre parenthèse, ne paraissent pas du tout avoir snivi la voie maritime, mais avoir voyagé de monastère en monastère, c’est-à-dire par terre) avaient ainsi gagné la Chine, le pays des soieries ou Sérinda, soit par la voie de l’Amou-Daria et le col de Karachankar, sans passer par l'Inde actuelle, soit par la voie du Brahmapouter,en passant par la vallée du Gange et en remontant jusqu’au Thibet, peu importe! Dans les deux cas, ils étaient entrés en Chine et avaient décou- vert enfin le secret de la production de la soie, filée par la chenille d’un papillon, le Bombyx du mürier! Après une longue absence, ils étaient revenus à Constantinople et s'étaient hâtés de faire part à l’empereur de leur découverte, comprenant fort bien l'importance qu’elle pouvait avoir aux yeux de leurs contemporains. C’est qu’en effet, l'empereur Justinien avait d'autant plus besoin d'argent, qu’il était obligé d’entretenir des troupes (pour ses propres guerres en Europe, en Afrique et en Asie), et qu'il avait des barbares à sa solde, pour les opposer à d’autres barbares qui ne cherchaient qu'à envahir les frontières de l'Empire, où ils faisaient des incursions tous les ans! De sorte qu’une grande quantité d’or sortait annuellement de l'Empire d'Orient, tant pour solder les Barbares, que pour acheter l4 soie et une masse de productions venant de l'Inde et des régions étrangères, telles que les épices, le poivre, les parfums, l'ivoire, l’ébène, les pierres précieuses, notamment les émeraudes et les perles, les produits pharmaceutiques, les fourrures de prix, ete. Nous avons découvert que, sous le nom d’electrum, on ne comprenait pas seulement l’'ambre jaune de la mer Baltique, mais encore les émaux! serait sûrement contraire au sens exact de cette expres- : Or, on savait déjà fabriquer des émaux à Constantinople 82 comme en Égypte, et Justinien désirait vivement intro- duire également l'élevage des vers à soie dans son empire, afin de s'affranchir par là du tribut considérable qu'il était obligé de payer tous les ans aux Perses, pour se procurer de la soie. Il décida donc ces deux moines, par de riches pro- messes, à recommencer leur voyage, pour lui rapporter des graines de vers à soie. Ceux-ci, encouragés par l'empereur, retournèrent dans la Sérinde qui ne peut être que la Chine, et revinrent, l’année suivante, avec une boite remplie d'œufs de vers à soie et de feuilles du mürier blanc. Il devint donc facile de les élever dans l’Empire, où croissaient déjà cet arbre. Depuis longtemps déjà, on teignait la soie de riches couleurs, en Phénicie, à Tyr et à Sidon, et les métiers à tisser la soie, de Béryte (ou Beyrouth), étaient très en renom : on recevait, en effet, cette substance sous forme de filés de soie et sous forme de soieries tissées. Quelques années après la mort de Justinien, des am- bassadeurs turcs, venus à Constantinople pour offrir des soiries à la place des Perses (comme ayant monopolisé le commerce de cette précieuse étoffe), furent bien sur- pris d'apprendre, de son successeur, que l’on savait déjà élever les vers à soie ! Il leur fit croire que c'était un Turc quelconque qui lui en avait procuré les graines, ne se considérant pas comme obligé de leur faire savoir qu’il utilisait des moines comme espions en Perse ou en Chine. Dr BOUGox. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX. Vivants et Fossiles (1 Nous n’entrerons pas dans le détail de la distribution de cet ordre, car il faut arriver jusqu'aux genres pour trouver des différences d’une région à l’autre, Nous nous contenterons de faire remarquer que les types de très grande taille sont confinés dans la zone équatoriale du globe, ou plus exactement dans l’Amérique et l'Afrique intertropicales. Ces grandes espèces appartiennent aux Lamellicornes (Goliathus, Dinastes, Megasoma), aux Curcu- lionides (Rhynchophorus) et aux Longicornes (Titanus, Macrodontia, Acrocinus, Petrognathus), et c'est l'Amérique qui est la plus riche, ayant des représentants gigantesques de ces trois groupes, tandis que l'Afrique n’a guère que le genre Goliath. Tous ces types sont phytophages etleurs larves, encore malconnues, vivent dans le tronc des vieux arbres ou des arbres morts, où elles creusent de longues galeries. Ce qui frappe tout d’abord, quand on étudie la paléon- tolog'e de ce groupe, c’est l’absencecomplète de ces types de grande taille dans les couches géologiques de la zone Holarctique. Tandis que de grands mammifères, actuel- lement confinés dans la zone intertropicale (éléphants, rhinocéros, girafes, etc.), ont laissé leurs débris dans le tertiaire, en Europe et dans l'Amérique du Nord, rien de semblable n'existe pour les Colécptères ; et pourtant nous (1) Voir le Naluraliste, n° 457 et suivants. LE NATURALISTE savons que le règne végétal avait, à cette époque, un déve- loppement qui aurait permis aux larves de ces grands insectes d’y trouver une nourriture abondante, dans des conditions à peu près identiques à celles qui existent actuellement dans le Nord du Brésil ou sur la côte de Guinée. L'abondance des palmiers dans l’Eocène et l'Oligocène d'Europe suffit pour le prouver. Néammoins les plus grands Coléoptères connus de cette époque attei- gnent à peine la taille de nos Lucanes et de nos Capri- cornes actuels, et leur présence montre bien quel'on ne peut invoquer ici « l'insuffisance du document paléonto- logique ». I1 faut remonter jusqu’à l’époque primaire, comme nous l'avons vu, pour trouver des insectes de très grande taille (Titanophasma), appartenant à un type beau- coup plus primitif que celui des Coléoptères. Peut-être les couches tertiaires, encore si mal connues, de l'hémisphère austral nous révéleront-elles un jour l'existence de ces types de grande taille que l’on cherche vainement dansle Nord des continents. Les Coléoptères datent du Trias, peut-être d’une époque un peu plus ancienne, (le Carbonifère). À l’époque ter- tiaire,les formes que l’on rencontre en Europe ne diffèrent pas beaucoup de celles que l'on y voit aujourd’hui. Les Lamellicornes sont des Melolontha, des Cetonia, des Tri- chius, ete. ; les Longicornes, des Lamia, des Prionus, des Saperda, des Clytus, des Cerambyx, ete. ; les Cuculionides, des Balaninus, des Ceutorhychus, des Livus, ete. En ré- sumé, très peu de formes ontun faciès exotique, ettoutes sont de taille moyenne ou petite: leur étude serait d’un faible intérêt pour la géographie zoologique. Reptiles. — En traitant des animaux d’eau douce, nous nous sommes déjà occupé assez longuement des Croco- diliens et des Chéloniens. Il nous suffira de rappeler iei que ce dernier ordre renferme des Tortues de terre géantes qui sont en voie d'extinction. Dépourvues de moyens de défense, habitant des iles et recherchées pour leur chair, elles ont été presque partout détruites par l'Homme. Leur distribution géographique est remarquable : « Les îles, dit GüNTHER, dans lesquelles vivaientles Tortues géantes, sont toutes situées entre l’Equateur et le Tropique du Capricorne. Elles forment deux foyers zoologiques bien distincts. L'un comprend l'archipel des Gallapagos, l’autre renferme Aldabra, au Nord-Ouest de Madagascar, la Réunion, Maurice et Rodriguez à l'Est de Madagascar. Les caractères physiques de ces deux groupes d'îles sont très différents, mais présentent ce trait commun qu’à l'époque de leur découverte, elles n'étaient habitées ni par l'homme ni par aucun grand mammifère. » Lorsqu’en 1691, Leguat visita l’île Rodriguez, il y trouva des Tor- tues de terre pesant « autour de cent livres... Il y a, dit- il, dans l'ile, une'si grande abondance de ces tortues, que l’on en voit quelquefois des troupes de deux ou trois mille ; de sorte qu’on peut faire plus de cent pas sur leur dos. sans mettre le pied à terre ». Les équipages de certains navires en emportèrent Jus- qu’à 400 d’un seul coup, comme provisions de bouche: dans ces conditions, on conçoit que l'espèce se soit rapi- dement éteinte. Le Gouverneur de l’ile Maurice a pris des mesures de police pour protéger les derniers survivants de cette espèce, — la Tortue eéléphantine (Testudo elephan- tina), — qui vivent encore à Aldabara. Trois autres espè- ces qui y vivaient avec elles ne sont plus représentées que par des spécimens conservés dans les musées. Il en est de même de quatre espèces de l'ile Maurice et de la Tortue de Vosmaër qui habitait Rodriguez. LE NATURALISTE 83 Les Tortues des Gallapagos sont en partie détruites. On en connait cinq espèces, toutes également du genre Testudo. Ces tortues géantes sont les dernières d’un groupe qui a renfermé, jusqu'à l'époque quaternaire, des espèces plus gigantesques encore et qui vivaient, non seulement sur la grande île de Madagascar eten Australie, mais encore sur le continent asiatique : le Colossochelys atlas du mio- cène des monts Himalaya avaitune carapace de 4 mètres de long sur 3 mètres de haut. Des espèces d’une taille peu inférieure ont vécu à la même époque, dans l’Amé- rique du Nordeten Europe (Macrochelys mira, Testudo robusta, etc.). Les Suuriens et les Ophidiens, dont il nous reste à parler, sont, au contraire des précédents, presque exclu- sivementterrestres. Leur distribution sur le globe est presque identique, avec cettedifférence queles Ophidiens, plus modernes, ont beaucoup plus de groupes communs aux deux Continents, BOULENGER, d'après l'étude des Sauriens, admet deux grandes divisions hérpétologiques : RALÉOGÉE et NÉoO- GÉE, qui se subdivisent chacune en deux régions : occi- dentale et orientale pour la Paléogée, néarctique et néo- tropicale pour la Néogée. En eflet, quand il s’agit des Reptiles, la faune de l’Europe n'est qu'une dépendance de celle de l'Afrique ; de même l’Australie se rattache à celle de l’Asie. Enfin, une cinquième région (Néo-Zélan- daise), est fondée sur la présence à la Nouvelle-Zélande d’un type très-archaique, formant un ordre à part, les Rhynchocéphales (Hatteria ou Sphenodon). Si nous passons à l'étude des familles de l’ordre des Sauriens, nous devons éliminer tout d’abord deux d’en- tre elles qui sont cosmopolites : ce sont les Geckos (Geckonidæ) et les Scinques (Scincidæ), petits Sauriens qui, à l'exemple des rats et des souris, ont suivi l'Homme dans ses migrations, s’installant dans les ha- bitations et se faisant transporter par las navires, cachés dans les moindres fissures des objets dela cargaison. Même avant l'apparition de l'Homme, ces animaux ont pu être transportés d’un continent à l’autre parles troncs d'arbre qu’entrainent les courants. Les autres familles ont une distribution plus caracté- ristique. Les Lézards (Lacertidæ) sont propres à l’ancien continent (région occidentale); très communs en Afrique et en Europe, plus rares dans l'Asie méridionale, ils manquent à Madagascar et à l'Australie. Ils sont rem- placés dans les deux Amériques par les Teiidæ (Ameivas et Sauvegardes), à dents très différentes de celles des Lézards. Des Sauriens de plus grande taille forment les deux familles des Agamidæ et des Iguanidæ, dont la distribu- tion est tout à fait parallèle à celle des Lézards et des Ameivas. Les Agames sont de l’ancien continent à l’ex- ception de Madagascar et de la Nouvelle-Zélande : de l’Inde, leur centre de dispersion, ils rayonnent vers la Nouvelle-Guinée et l'Australie, vers l'Afrique et le dé- sert circum-méditerranéen. Ils sont remplacés en Amé- rique par les Iguanes qui se retrouvent à Madagascar et dans la Polynésie centrale ( genre Brachylophus). Les Caméléons (Chamæleontidæ), type arboricole, sont à noter pour leur répartition géographique, qui coincide presque absolument avec celle des Lémuriens. Leur centre de dispersion est Madagascar, qui possède la moi- tié des espèces : le reste est dispersé dans les Régions Orientale et Ethiopienne, avec une seule espèce dans le sud de l’Europe. Les Gerrhosauridæ et les Zonuridæ sont d'Afrique avec Madagascar; les Varanidæ de l'Ancien Monde s'étendent jusqu’à l'Australie et la Polynésie, mais manquent à Madagascar; les Pygopodidæ sont propres à l'Australie, En retour, l'Amérique possède seule les Helodermidæ, les Xenosauridæ, les Anniellidæ et les Xanthusidæ. Les Amphisbænidæ sont de l'Amérique Centrale et des Antilles, mais quelques espèces ont pé- nétré en Afrique. Il en est de même des Orvets (Anguidæ), qui ont deux espèces seulement dansle sud de l’Europe et deux en Asie. On voit que Madagascar, dépourvue d'Agames et de Varans, mais possédant des Iguanes, comme l’Amé“ rique, très riche surtout en Caméléons, mérite de for- mer tout au moins une sous-région à part, Quant aux Ophidiens, nous pourrons résumer leur dis- tribution géographique en disant que, sur 26 familles, 12 sont communes aux deux continents, 11 sont propres à la Paléogée, et 3 seulement à la Néogée. La Paléogée est donc beaucoup plus riche que la Néogée. Le nombre des espèces de la Paléogée est presque double de celui des espèces américaines (1). l’histoire paléontologique des Reptiles présente un très grand intérêt, en raison de la variété et de la puis- sance des types d'organisation variée que cette classe a présentés à l’époque secondaire. Pour nous en tenir aux formes terrestres, trois grands ordres, au moins, sont complètement éteints (Theromorpha, Dinosauria, Ptero- sauria); les Rhynchoccphalia n'ont plus qu'un genre à la Nouvelle-Zélande; enfin tous les types de très grande taille (en dehors des Crocodiles et des Tortues dont nous avons déjà parlé) ont disparu dès la fin du Crétacé. Si les Amphibiens n’ont pu, comme nous l’avons dit, s’éloi- gner des eaux douces où leurs œufs devaient éclore, il n’en a pas été de même des Reptiles, et l'on peut affir- mer que, pendant toute la période secondaire, ces ani- maux, et surtout les Dinosauriens, ont joué à la surface des continents un rôle aussi important que celui des Mammifères à l’époque actuelle. Dès le commencement du Tertiaire, ces derniers sont venus leur disputer la su- prématie et les ont anéantis complètement avec une ra- pidité qui,dans l'éloignement des tempsgéologiques,sem- blerait presque inexplicable si nous ne savions que plus deux types d'animaux ont des besoinsidentiques, et plus la concurrence est ardente entre eux, pour se terminer, presque toujours, par la victoire du nouveau venu, plus jeune et mieux armé pour la lutte. J'ai déjà expliqué comment l’oviparité de ces grands Reptiles avait dû être la cause de leur extinction. Si, à l'époque actuelle, le petit Fennec (Fennecus zerda), arrive à dévorer les œufs de la méfiante Autruche, a plus forte raison les Créodontes éocènes et même les Poly- protodontes, qui les ont procédés dans le Jurassique, ont- ils pu détruire les œufs des grands Dinosauriens qui, selon toute apparence, ne prenaient aucun soin de leur progéniture. C’est ainsi que les Mammifères vivipares, prenant soin de leur petits, ont supplanté les Reptiles ovipares; et si les Crocodiles ont survécu jusqu'à nos jours, ils le doivent peut-être simplement au rudiment (4) C'est par suite d’une erreur d'impression, imputable à Hoffmann (Bronn's Reptilia III, p. 1788), que, dans la Géogra- phie zoologique, p.14, j'ai indiqué Neelaps comme propre à la Nouvelle-Calédonie (au lieu de : Nouvelle-Grenade). 84 LE NATURALISTE d'amour maternel que nous avons constaté chez les femelles de certains d’entre eux. Les plus anciens Reptiles connus sont les PROGANO- SAURIA du Permien (Dyas), qui vivaient sur la terre ferme et se rattachent de très près au Sphenodon (Rhyn- chocéphale) encore vivant à la Nouvelle-Zélande. Les genres Protorosaurus, Aphelosaurus, Palæohatteria, etc., sont du Permien d'Europe. Mesosaurus, type d’une famille voisine, est de l’Afrique australe et Stereosternum du Brésil à la même époque. Enfin les Champsosauridæ sont de l’Amérique du Nord (Champsosaurus) et d'Europe (Simædosaurus) : ils ont vécu dans le Crétacé et l'Eocène le plus anciens. Les genres Hyperodapedon, Rhynchosaurus, Telerpeton du Trias se rapprochent davantage des véri- tables Rhynchocephalidæ ou Sphenodontidæ. Ceux-ci da- tent du Jurassique en Europe, et l'Homæosaurus pulchel- lus d'Eichstatt, en Bavière, ne se distingue guère que par sa faible taille du Sphenodon ou Hatteria punctata qui vit à nos antipodes. Ce curieux reptile, dernier survivant d’une époque reculée, a des meurs amphibies rappelant celles des Crocodiles ; il vit à la Nouvelle-Zélande au bord de la mer ou à l’embouchure des cours d’eau qui s’y jettent, Comme on vient de le voir, les Proganosau- res ont été probablement cosmopolites, mais ont dis- paru de l'hémisphère boréal dès le début du Tertiaire. Ces Reptiles avaient la forme des Lézards actuels. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) LE VALGUS HEMIPTERUS Un propriétaire de Boos, près Rouen, m'a fait remettre une certaine quantité de pieux de chêne qui avaient servi à soutenir une palissade remplacée par un mur, et dont l'extrémité inférieure, sur une longueur de 20 centi- mètres, était presque complètement rongée et renfer- mait un certain rombre d'insectes et de nymphes. Ces insectes et ces nymphes, certainement les auteurs des dégâts causés aux pieux, étaient le Valgus hemipterus à l’état parfait et de nymphe, appartenant à l’ordre des coléoptères. Le Valgus hemipterus mesure 8 à 10 millimètres de longueur; sa couleur est d’un noir sale avec des taches cendrées, formées par des écailles mal arrêtées, corselet ayant un sillon médian, élytres à stries fines, aplaties en dessous, courtes et coupées carrément au sommet: la femelle possède à l'extrémité de l'abdomen une tarière longue de 3 millimètres. La larve ressemble un peu à celle des cétoines, elle a la tête large avec de gros points épars sur le devant. Après avoir été fécondée, la femelle, à l’aide de sa tarière, introduit ses œufs dans la partie souterraine des pieux, tuteurs, etc., de différentes essences. Les larves, aussitôt écloses, attaquent l’aubier et y creusent de larges galeries en respectant toujours la couche exté- rieure, La femelle du Valgus hemipterus sait calculer la quan- tité de nourriture nécessaire à chacun de ses descen- dants pour le temps de son état larvaire. M. Fallou, à qui l’on doit d'excellentes observations sur les mœurs de cet insecte, a constaté sur un petit pieu peu enfoui, deux ou trois Valgus au plus et suivant la grosseur du bois et son enfoncement en terre, le nombre d'œufs déposés par la femelle est toujours proportionné au cube qui doit servir à la nourriture des larves; si, par exemple, un petit tuteur ne contient que deux ou trois insectes, un poteau de 5 à 7 centimètres de diamètre, dont la partie mise en terre est de 50 centimètres, peut compter de dix-sept à vingt-et-un individus. En prenant une moyenne de dix, on peut avoir une idée de la quantité prodigieuse d'œufs que cet insecte peut produire chaque année. Arrivée à toute sa taille, la larve se transforme en nymphe dans la cellule même qu’elle a creusée, et l’in- secte parfait naît vers le commencement d'octobre. Celui-ci passe l'hiver dans une sorte d’engourdissement et ne se montre qu'au printemps, époque où a lieu l’ac- couplement et la ponte. Le meilleur moyen pour préserver les poteaux, pieux et tuteurs des attaques du Valgus hemipterus est celui préconisé par M. Fallou. Il consiste à enduire toute la partie du bois qui doit être fichée en terre d’une épaisse: couche de céruse (carbonate de plomb) délayée à l'huile « puis à saupoudrer aussitôt cette partie de grès en poudre (sable siliceux) ; on laisse les deux couches sécher complètement, point essentiel à observer avant de placer les pieux. Ainsi préparé, le bois devient inattaquable par la tarière de la femelle de l’irsecte. Ce procédé est peu dispendieux et donne, d’après son auteur, les meilleurs résultats. On peut également éviter à peu de frais les dégâts de la larve du Valgus hemipterus en plongeant pendant deux ou trois secondes les tuteurs en bois dans l’acide sulfu- rique à 660 B. ; l’acide sulfurique transforme le bois en charbon et en acide ulmique que la larve ne peut péné- trer. PAUL NOEL. SUR LES ESPÈCES D'OISEAUX DES GENRES SAXIGOLA ET PRATINCOLA OBSERVÉES DANS LA BASSE-ÉGYPTE Saæxicola mæsta, Lichtenstein. Je n’ai jamais observé, pour mon compte, ce traquet dans la Basse-Egypte, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y fasse aucune apparition. On m'a affirmé, au contraire, que cet oiseau, qui habite ordinairement les bordures du désert et les endroits rocheux, avait été vu au bas des massif de Tourah et dans le Ouadi-Dougla. Malgré de nombreuses chasses dans ces deux directions, je n’ai pas eu la bonne fortune de le rencontrer. Il est plutôt rare. Peut-être est-il plus répandu dans la Haute-Egypte. Saxicola leucomelea, Temminck, var. lugens, Lichtenstein La forme lugens ne diffère de la forme leucomelea que par une taille an peu plus forte et la coloration brune des sous-caudales qui sont roussâtres dans l’espèce type. Cet oiseau vit sédentaire en Egypte, et c’est certaine- ment l'espèce de traquet qui s’y montre le plus abondam- ment. Très commun auxenvirons du Caire, je l'ai trouvé un peu partout dans la Basse-Egypte, même sur le bord de la mer, près d'Aboukir. Son habitat s'étend sur toute l'Egypte et la Nubie. On le trouve aussi dans l'Asie occidentale d’où il fait de rares apparitions en Europe. On l’a tué en Grèce. En admettant que les deux oiseaux ne sont pas identi- LE NATURALISTE ques, je n'ai jamais rencontré le véritable Sax. leucomeale en Egypte, bien que Heuglin prétende que cette espèce visite le pays dans ses migrations du printemps et de l’automne (1). Saxicola monacha, Rüppel. On trouve cette espèce, à l’état sédentaire, dans les régions désertiques et rocheuses de l'Egypte, mais elle n'estcommune nulle part. J'ai tué un mâle et une femelle adultes, au mois de mai, à Tourah. Mâle : Sommet de la tête, nuque, partie inférieure du dos, couvertures supérieures et inférieures dela queue et ventre blancs; queue blanche avec des taches brunes à l'extrémité et les deux rectrices médianes en grande partie brunes bordées de blanchâtre; tout le reste du plumage noir; bec et pieds noirs; iris brun. Femelle : Sourcils et gorge blanchâtres ; parties supé- rieures du corps d’un gris brun nuancé d’isabelle sur le croupion et les couvertures de la queue; cette dernière de couleur isabelle teintée de roux avec les deux rec- trices médianes aux trois quarts brunes; ailes brunes finement frangées de fauve clair; parties inférieures du corps un peu grisâtres ; pieds noirs; bec d’une teinte un peu moins foncée; iris brun. Perché à la pointe d’un rocher, le mâle, avec son plu- mage où le noir profond tranche sur le blanc pur, produit un très Joli effet. C Sax. isabellina, Rüppell, si l’on s’en rapporte à la figure donnée par l’auteur (2), semble avoir été établi sur une femelle de monacha. Saxicola leucopygia, Blanford et Dresser. Je n’ai rencontré cette belle espèce que dansle Ouadi- Dougla, mais elleest commune, parait-il, dans la Haute- Egypte. Le Ouadi-Dougla s'enfonce dans le massif de Tourah, entre des parois élevées, abruptes et arides. C’estun vaste lit de torrent desséché, parsemé de buissons de Licium Schwenfurti, de bouquets de Zilla myagroides et de touffes parfumées d’Arthemisia judaica. Au milieu des éboulis, des pierres et des énormes quartiers de roche écroulés on voit voltiger le leucopygiu. Il tourne autour des rochers, se pose un instant et repart. Ses mouve- ments sont vifs et-rapides, il apparaît subitement à la pointe d’un quartier de roche et disparaît aussi prompte- ment qu'il est venu. Au mois d’avrililégaie ces exercices de quelques notes d’un chant très agréable, qui parait surtout tel parce qu'on l'entend dans des lieux solitaires et sauvages où plane un lourd silence. Comme cet oiseau n’est pas commun, si l’on veut s'en procurer quelques exemplaires, il faut avoir une grande rapidité de tir et aussi de boïs jarrets pour le poursuivre de rochers en rochers. Mais on est payé de sa peine et de ses fatigues quand on est parvenu à s'emparer de ce beau traquet. L'adulte a le plumage noir à reflets d’un bleu métal- lique, relevé par une calotte blanche sur le sommet de la tête et le blanc du croupion et de la queue, à l'exception des deux rectrices médianes dont l’extrémité est noire. Bec et pieds noirs ; iris brun. À l’âge d’un an, les jeunes n’ont pas encore de blanc sur le dessus de la tête, les plumes de la queue sont ta- chées de brunâtre et le noir du plumage n'a pas de reflets bleus. PET PR APE ES SEE PS EE SR (1) Ornithologie Nord-Ost-Afrikas…, p. 351, 1869-70. (2) Faun. Abyss. Atlas. Tf. 34b., 1835. Ces différences de plumage ont causé de la confusion. Brehm a établi deux espèces : leucocephala et leucopygia en se fondant sur des caractères qui ne reposent que sur une différence d'âge (1). Son leucocephala est l'oiseau adulte à calotte blanche et son leucopygia, le jeune d'un an sans plumes blanches au sommet de la tête. Shelley, dans un article de l’Ibis paru en 1871, a fait justice d'une telle erreur et montré très nettement que leucocephala et leucopygia, Brehm, devaient être réunis, l'un étant l'adulte et l’autre le jeune (2). De même Sax. Syenitica, Heuglin (3), est un leucopygia qui n’est pas encore complètement adulte. Sax. leucu- roides, du même auteur (4), est aussi un leucopygia jeune âge. Sous cette livrée, il ressemble assez au Sax. leucura, ou traquet rieur. GEN. PRATINCOLA. Pratincola rubicola, Koch. Cet oiseau est assez répandu dans la Basse-Egypte où il arrive dès le mois de septembre. Je crois qu'il s’y ar- rête et ne va pas plus loin dans le sud, car on en voit tout autant en hiver qu'au moment de l’arrivée et du dé- part. Plus sauvage que le rubetra, ilse tient plus volon- tiers que lui dans les endroits arides et retirés. Il repart dans la dernière quinzaine de mars. Pratincola rubetra, Koch. Cette espèce est moins abondante que la précédente dans le Delta, mais cela vient de ce que tous les émi- grants ne s’y établissent pas, beaucoup poussent plus au sud, vont en Nubie et sans doute encore plus loin. Le tarier ordinaire arrive à la même époque que le ru- bicole, mais quitte l'Egypte un peu plus tard, J'en ai encore trouvé à la fin d'avril, alors que je ne voyais plus de rubicoles depuis longtemps. Moins ami des solitudes arides que le rubicole, on le rencontre fréquemment dans les jardins et près des champs de bercim (5). MAGAUD D'AUBUSSON. CHRONIQUE & NOUVELLES Les champignons producteurs de « ronds de fées ». — Les oiseaux d'eau de Madagascar. — La conservation des fleurs par le froid. On sait que quelques champignons ont l'habitude de végéter en se disposant en forme de cercles, auxquels, depuis longtemps, on a donné le nom de « ronds de fées ». M. le Dr Ballion vient de faire à ce sujet quelques obser- vations bonnes à consigner, tout imprégnées de l'odeur de la campagne. Le plus commun de ces champignons est le Maras- mius Oreades, qui se trouve en abondance sur les pelouses PP TEE LS ER LE PEER EURE RE RS (1) Dromolea leucocephalu, Dr. leucopygia, Brehm, Journ. Ornith., pp. 62-68, 1858. (2) Ibis, p. 53, 1871. (3) Journ. Ornith., p. 155, 1869. — Orn. N. O. Afr., p. 309. (4) Ornith. N. O. Afr., p. 358. re (5) En Europe, le tarier ordinaire recherche les prairies voi- sines des champs et des bois, ie rubicole se plait davantage sur les collines couvertes de bruyères et de buissons ou nues et art- des, il descend dans les plaines et les prairies vers la fin de l'été, ceux qui n'émigrent pas y passent l'hiver. On le trouve toute | l’année dans le midi de la France et en Italie. 86 LE NATURALISTE découvertes et dans les prés naturels. Sa rusticité est telle que les friches les plus sèches paraissent lui conve- nir mieux que les gras pâturages. Son aptitude à pous- ser en cercle est si prononcée, qu'on ne voit guère jamais ses groupes que rangés suivant des lignes courbes et les cercles qu’il forme grandissent pendant de longues années. Le schéma d’un rond de fées peut être figuré par une couronne géométrique, c’est-à-dire par une portion de plan comprise entre deux circonférences de rayon diffé- rent et ayant le même centre, La bande qui constitue la couronne est d’une largeur à peu près uniforme, quels que soient d’ailleurs l’âge des ronds et leur grandeur. Elle offre quelquefois des irrégularités et des lacunes, dues aux accidents du terrain ou au défaut d'homogé- néité du sol. Les cercles que forme le Marasmius Oreades sont de dimensions très variées. Leur diamètre le plus ordinaire est de deux à quatre mètres; mais on en voit qui n’ont pas plus de cinquante centimètres, et d’autres qui mesu- rent dix mètres et davantage. Leur durée varie comme leur grandeur et dans des limites encore plus étendues. Les uns n'ont qu’une existence éphémère, ou, pour mieux dire, annuelle. D'autres subsistent pendant de nombreuses années, jusqu’à devenir presque cente- naires. Les ronds isolés, qui se rencontrent habituelle- ment dans les friches arides, ont plus de chances de durée que les ronds, souvent multiples, propres aux prairies naturelles. Cela explique pourquoi les premiers sont de beaucoup les plus grands. D’une année à l’autre, l'agrandissement du rayon est d’une dizaine de centi- mètres ; aussi peut-on, d’après cette donnée, en mesu- rant le rayon du cercle, évaluer approximativement l’âge des ronds. Toutefois, cet accroissement est loin d’être constamment régulier. D’abord, pendant la première pé- riode de sa formation, le mycélium progresse avec une surprenante rapidité. Ensuite, lorsque ces productions sont anciennes, les vitalité du mycélium décroissant, le développement périphérique se ralentit, et, finalement, s'arrête, En sa marche continue, à mesure qu’elle gagne du terrain en dehors, la couronne en perd en dedans, de sorte qu’elle ne diminue ni n’augmente sensiblement de largeur. Lorsque plusieurs ronds existent simultanément dans le même pré, et que, en se développant, ils arrivent à être contigus, on voit qu'ils n’empiètent pasles uns sur les autres, mais que, en continuant à s’agrandir, ils per- dent mutuellement un segment de cercle de plus en plus étendu. Les ronds de fées sont toujours plus ou moins appa- rents, sauf au commencement de l'été, quand l’herbe des prairies est partout haute, et à la fin de cette saison, quand le tapis végétal est brülé partout par le soleil. Ils se montrent sous deux aspects différents, les uns étant indiqués par la luxuriance de l'herbe, les autres par sa mortilication plus ou moins complète. Ces effets sont successifs et tiennent à l’âge des ronds. Dans les cercles mycéliens de formation récente, l’activité de la végétation herbacée caractérise seule le phénomène. Mais déjà, aux premières chaleurs de l'été, on voit, même à distance, l'herbe se faner tout à coup le long des couronnes, et les chaumes des graminés s’incliner comme flétris par un souffle desséchant. Plus tard, après la rentrée des foins, on ÿ remarque des places nues, correspondant aux en- droits où s’est effectuée la poussée printanière des carpo- phores. Chaque année, ces taches grandissent, et, avec le temps, forment une zone continue, bordée quelque- fois, en dehors et en dedans, de deux bandes vertes, dont l’externe est ordinairement plus apparente que l’autre. Enfin, dans les ronds très anciens, en voie de disparition, il ne reste plus que les îlots de verdure séparés par des intervalles dénudés. La fertilité et l'humidité du terrain influent beaucoup sur la rapidité de ces changements, 2 Dans les gras pâturages, où, d’ailleurs, les cercles sont souvent stériles, les taches, quand elles se produisent après une ou deux fructifications, sont rapidement en- vahies par la végétation phanérogamique. Même dans les vieux ronds, aux premières pluies d'automne, on voit la zone dénudée reverdir, les plantes vivaces, telles que les Ravenelles et la petite Oseille, ayant recommencé à végéter, et les graines des plantes annuelles ayant germé çà et là sur la terre nue. Au contraire, dans les friches sablonneuses, et surtout pendant les années sèches, cette zone tranche constamment, par sa nudité de plus en plus complète, sur le tapis uniforme des graminées et des carex, qui composent presque exclusivement la flore de ces lieux arides. Tandis que ces faits se produisent à l'extérieur, on peut observer dans le sol sous-jacentun phénomène con- comitant et parallèle. Il suffit de donner dans la cou- ronne un Coup de pioche, ou mieux d'y ouvrir avec la bêche une tranchée transversale, qui en dépasse la li- mite de chaque côté. On remarque alors que les deux phénomènes, l’intérieur et l'extérieur, se correspondent, et, par suite, doivent s'expliquer l’un par l’autre. La terre sous-jacente à la couronne, profondément modifiée dans ses qualités physico-chimiques, ne ressemble en aucune façon à celle d'à côté. Au lieu d’être d’une teinte grise uniforme, plus ou moins foncée selon le degré d'humidité, elle est jaunâtre, entrecoupée de filaments blancs, anastomosés en tous sens, qui ne sont autres que le fin réseau du mycélium. De compacte qu'elle était et ru- gueuse, elle est devenue pulvérulente, poreuse, friable, douce au toucher. De plus, sous une mince couche su- perficielle, plus ou moins humectée par les pluies, elle est absolument sèche, quel que soit d’ailleurs l’état hygrométrique du sol environnant. Enfin, l'odeur spé- ciale de la terre cultivée est remplacée par un parfum cryptogamique prononcé. Ces modifications de la terre envahie par le champi- gnon semblent avec le temps s'accentuer davantage. Lorsque l'appareil végétatif a vieilli, et que, dépourvu en partie de sa vitalité, 1l évolue sur place, on peut les cons- tater, à l'exception pourtant de l'odeur spéciale dé- sormais très atténuée, à plus de quarante centimètres de profondeur. En outre, ce n’est plus alors de la terre qu'on voit et qu'on touche, mais un terrain jaune, sec, semblable à celui qui constitue le bois pourri. Cepen- dant, cette relation entre le phénomène souterrain et les effets qui la traduisent au dehors peut se trouver mo- mentanément rompue. Aux approches du printemps, en effet, la couche envahie par le cryptogame dépasse quel- quefois les limites extérieures de la couronne d’une dizaine de centimètres : soit que, vers la fin de l’automne, le mycélium continue à végéter après que l'herbe est en- trée dans le repos hibernal, soit que, vers la fin de l'hiver, ce mycélium entre en végétation avant le réveil des pha- nérogames. Tôt ou tard, dans presque tous les ronds de fées, on voit surgir le Marasmius à chapeau. Dès le printemps, quelques individus s’y montrent, isolés ou groupés, plus nombreux aux points de contact, quand il arrive que plu- sieurs ronds se touchent. Mais la grande poussée se fait à l'automne, par groupes denses, rangés le long de la couronne, dont ils occupent habituellement la partie mé- diane, quel que soit l’âge de ces formations. Quand une poussée s’est produite dans un rond de fées, on voit que les champignons sont, pour la plupart, arrivés au même point de développement. Certains ronds de fées appa- raissent et disparaissent dans le cours d’une année, sans donner naissance à un seul champignon. Dus sans doute à une excessive prolifération de spores dans une terre fertile, les ronds multiples, comme il s’en forme fréquem- ment dans les prairies naturelles, sont ceux qui semblent avoir la durée la plus éphémère. Le mycélium produitses LE NATURALISTE 87 effets ordinaires, à la surface et à l’intérieur du sol, per- dant un temps quelquefois assez long, des années même, avant d'acquérir la faculté d'émettre des réceptacles ; d'autre part, ce mycélium exerce encore son action long- temps après que la faculté de fructification s’est éteinte en lui. L'appareil végétatif du Marasmius à ainsi une vie beaucoup plus longue que l’appareil reproducteur. x + # A Madagascar, la faune susceptible d'être chassée dans un but cynégétique est assez pauvre. Les nemrods n’ont guère à leur disposition que les oiseaux d’eau, lesquels d’ailleurs ont sassez variés, ainsi que vient de le faire con- naître M. G. Grandidier. En outre des canards, des plu- viers, des râles, des voules d’eau, des poules sultanes, qui n’ont rien de particulier, on peut citer quelques espèces intéressantes. Il y a quatorze espèces de héron, dont l'aigrette (Ardea Idæ), qui vit dans les bois de palétuviers et dans les rizières et dont les plumes blanches sont très prisées sur le boulevard. L’ombrette (Scopus umbretta), qui fait parti dela même famille, est tout entière d'un brun de terre d'ombre avec de légers reflets rosés sur les pennes des ailes et de la queue. C’est un oiseau crépusculaire, qui habite les forêts des côtes aussi bien que l'intérieur, où on le voit se promener solitairement le long des petits cours d’eau, cherchant les reptiles, mollusques ou vers dont il se nourrit, et faisant mouvoir continuellement sa huppe. Il est silencieux et craintif. Son nid, qui est placé tantôt sur des arbustes, tantôt sur des arbres élevés, er qui est très artistement construit avec des branches et de l'argile, est énorme : il a la forme d’un dôme de 4 m. 50 à 2 mètres de diamètre, percé d'une ouverture latérale et divisé à l’intérieur en trois chambres. C'est pour les Malgaches un oiseau de mauvais augure. L'Anastomus madagascariensis où « bec-ouvert » est aussi un échassier de grande taille, ayant la bizarre par- ticularité de ne pouvoir fermer complètemest son bec, dont les mandibules, très comprimées latéralement et arquées chacuneen sens inverse, ne se joignent qu’à leur base et à leur pointe, laissant un vide au milieu ; cette disposition permet à ces oiseaux de briser facilement la coquille des mollusques et la carapace des crabes, ani- maux dontils sont très friands. Lestiges de la plupart des plumes du bec-ouvert portent à leur extrémité de petites plaques cornés, longues et étroites. Le plumage a des reflets verdâtres et pourprés. On trouve à Madagascar le Phœænicopterus minor, d'un beau rose, avecles plumes des couvertures des ailes d’un rouge poupre vif; les remiges sont noires. Les jeunes oiseaux sont d’un blanc plus ou moins grisâtre, avec la tête, le cou et les épaules striés de brun, Citons enfin deux sortes d'ibis, l'Ibis falcinellus, aux couleurs métalliques et l’Ibis Bernieri, très voisin de l’ibis sacré de l'Egypte, et un genre tout à fait particulier à l'ile, le Lophotibis cristata ou Faisan de Madagascar. C'est un bel oiseau d'un brun marron, avec les ailes blanches et une crête d’un vert métallique qui vit dans les endroits marécageux de la grande forêt de l’Est, d’où luiest venu son nom malgache d’akoholahinata où cop des bois. Sa nourriture consiste en vers de vase, en insectes et en annélides. Sa chair est bonne à manger et on l'élève assez souvent en captivité, Le *X Le froid ralentissant la vie des plantes permet d'arrêter leur vitalité etde les conserver pendant assez longtemps. M. J. Mercier vient de faire, sur ce sujet, quelques recher- ches méthodiques, dont voici, d'après M. H.Auguste Perret, les principaux résultats. Les expériences effectuées peu- vent être divisées en deux catégories principales suivant qu’elles étaient effectuées : 1° Dans une glacière à quel- que distance d’un bloc de glace, à une température voi- sine de 2° avec un état hygrométrique voisin de 90 %; 2° dans une des caves du frigorifique de Dijon avec une température de5° et un état hygrométrique de 60 % .Les différences d’hygrométrie et de température dans l’un et l’autre cas permettent déjà de déterminer les conditions exactes de la conservation des fleurs, étant donné sur- tout le grand nombre d'espèces sur lesquelles on a expé- rimente. Toutes les fleurs étaient placées dans les mêmes condi- tions, dans des vases à demi remplis d'eau etrenfermant ainsi environ un litre et demi de liquide. Dans la plu- part des cas, les résultats obtenus ont été excellents, et les rares fois où le procédé n’a pas réussi, on doit pen- ser que l'insuffisance du matériel dont disposait l’auteur est la cause des échecs. Les asters, accompagnés ou non de leurs feuilles, ont été conservéstrente jours dans la glacière dans un état de fraicheur remarquable. Il en a été de même des fleurs et des boutons de Bouvardia, qui ont résisté trente-cinq jours, des fleurs de santorée qui ont résisté quarante- trois jours. Les chrysanthèmes des prés sont restés en bouton, à demi ouverts, pendant vingt-cinq à trente- deux jours. Même un lot de ces dernières plantes lais- sées dans une simple feuille de papier pendant seize jours et mis dans l’eau ensuite, a fleuri à peu prèsnormalement. Les dahlias restent intacts dans les mêmes conditions pendant vingt-cinq jours. Ce n’est que le vingt-huitième que l’on commence à observer destraces de moississures sur quelques pétales du pourtour. Les boutons de Deutzia scabrarestent clos et frais pendant un mois,àla condition que le pédoncule herbacé plonge directement dans l’eau. Les fleurs de giroflée se conservent vingt-huit jours. On a même constaté une conservation après quarante-six jours. Les inflorescences de glaïeuls résistent parfaite- ment vingt-trois Jours. Au bout de trente-cinq jours, on voit la conservation d’une ou de deux fleurs. Les iris peuvent-se conserver untemps très long, mais à la condi- tion de couper les tiges florales, alors que les boutons sont encore tous clos. Les boutons prêts à fleurir, colo- rés, ne s'ouvrent plus qu'au bout de 10 jours. Les bou- tons verts, gonflés, placés au-dessus s'ouvrent au bout de vingt jours, les boutons supérieurs au bout d’un mois. Les jacinthes se conservent bien pendant un mois, à la condition qu’un quart, au moins, des fleurs de chaque inflorescence soient ouvertes, Les lis en bouton peuvent encore s'ouvrir après trente jours de conserva- tion à la glacière; les fleurs doivent être privées de lumière, l’eau renouvelée tous les douze jours environ, les sections rafraichies au même moment. Les inflores- cences du muguet sont utilisables pendant 20 et 30 jours; les rameaux choisis doivent être pourvus de deux fleurs ouvertes, de quelques feuilles ; l’eau renouvelée tous les dix jours, la section rafraichie en même temps. Les fleurs de narcisse restent en bon état trente-cinq jours et doivent être coupées en boutons avancés, non entr'ou- verts. Lesœæillets peuvent séjourner longtemps au froid, vingt-huit à trente-cinq Jours (miquardon, Malmaison). Les pétales finissent par se tacher faute d'aération. Le bouton et la fleur d'oranger, si délicats pourtant, sont parmi les fleurs qui se conservent le mieux. Au bout de soixante-cinq jours, les fleurs d'orangers sont encore en très bon état ; seules les feuilles se détachent en partie des rameaux ; elles se fanent lentement et il faut les enlever afin d'éviter une fatigue inutile pour les fleurs. Les branches doivent être de 8 à 15 centimètres de long, coupées au moment oùles boutons sont assez gros, et ne présenter que quelques feuilles, le pied placé dans l'eau que l’on renouvelle tous les jours en rafraichis- | sant le bout des tiges. Les pâquerettes peuvent être 88 LE NATURALISTE conservées un mois et plus; les pivoines peuvent atteindre une durée de conservation extraordinaire. Des boutons cueillis clos, mais prêts à s'ouvrir, peuvent se garder cent quatorze jours. Des fleurs cueillies le 31 mai étaient encore relativement fraîches le 22 septembre, et tous les essais faits dans les mêmes conditions ont donnéles mêmes résultats, de telle sorte que l'on peut affirmer quela conservation des pivoines de Chine pour les vendre très fraiches peut être obtenue en les mainte- nant à 2° avec un état hygrométrique de 85, pendant un mois, avec des fleurs récemment épanouies ; un mois et demi avec des boutons cueillis entr'ouverts; deux et trois mois avec des boutons clos prêts à s’entr’ouvrir. Les fleurs à demi ouvertes, ou même ouvertes, de reine-mar- guerite se conservent bien pendant un mois et plus. Ilenest de même pour les roses; des fleurs épanouies (Gloire de Montplaisir) sont restées absolument fraiches pendant trente-neuf jours. Les inflorescences de sauge- cardinal résistent quinze jours. Le syringa, à condition de plonger dans l’eau le pédoncule même des inflores- cences, peut se conserver une quarantaine de jours. On a même pu atteindre soixante-cinq jours.Les feuilles nuisent à laconservation. Les spirées résistent un mois et plus.Les tubéreuses peuvent être conservées vingt-et-un jours en parfait état, à condition d'éviter la sécheresse d’une part, et la moississure de l’autre. Il faut que les boutons ne soient ni trop en retard, nitrop ouverts. Les tulipes résistent au raoins vingt-huit jours et les zinnia vingt- six jours. IENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Des divers modes de l’activité volcanique dans la chaîne des Puys.— (Note de M. Pr. GLANGEAUD, présentée par M. Micnez Lévy.) On distingue dans la chaîne des Puys les volcans domitiques formés de roches acides et les volcans à cratère plus récents ayant donné des coulées de roches plus basiques. Les volcans domitiques ne sont pas aussi isolés ni aussi indé- pendants qu'ils le paraissent. Leurs coulées démantelées ont été recouvertes et masquées par les coulées des volcans à cratère qui reposent parfois sur des couches épaisses de blocs de domite, s'étendant sur 45 kilomètres de long du Puy Pela à Louchadière. Dans tout cet espace, les projections des cônes sont constituées en grande partie, sur la moitié de leur hauteur, par des débris de domite, ce qui indique une extension considérable de cette roche en surface. Certains volcans domitiques paraissent bien avoir possédé une ébauche de cratère. Ils sont constitués, en effet, par des alter- nances de coulées massives, ayant débordé de tous côtés du cratère, et de couches de débris grossièrement stratifiées. Ainsi s’expliquerait la forme en coupole à sommet déprimé du Sarcoui (Chaudron) et peut-être du Clierzou. Dans les volcans à cratère, les édifices produits par l’activité volcanique sont également très variés ; on observe en effet : Des fentes éruptives, le long desquelles l'émission de la lave a dû se faire tranquillement sans projection. Les environs de Beannit et de Nebouzat sont des plus typiques; des cônes de scories sans coulées ; l'appareil éruptif n’a donné que des pro- jections ; l'édifice ainsi construit atteint jusqu’à 300 mètres de haut (Puys de la Goulie, des Goules, du Grand-Suchet, de Montju- gheat, de Vichatel, etc.) ; des cônes de scories avec un seul cra- lère et à la base une, deux ou plusieurs coulées de lave de même nature ou de nature différente. C’est le cas le plus ordinaire (Puys de Pauniat, de Louchadière, de Jumes, de la Coquille, de Balmet, de la Rodde, etc.); des cônes emboïtés, concentriques ou excentriques, comme on en observe fréquemment au Vésuve, indiquant plusieurs périodes d'activité du volcan (Puys de Côme, de Pariou); des cônes accouplés en série au nombre de deux (Puys de Jumes et de la Coquille), avec trois cratères en ligne droite (Puy de Barme), ou groupés sur des fentes croisées (Puy de Monchier); les cônes des types 30 et 5° sont parfois égueulés (Lou- chadière, la Vache et Lassolas); il existe aussi des cônes adven- lifs accolés sur les flancs du grand cône et installés sur des fentes radiales de ce dernier (Puys du Louve, sur la Nugère, de la 2. Taupe, etc.), ayant donné eux-mêmes de petites coulées ; de vé- ritables hornilos, ou petits monticules de scories situés sur la coulée du volcan. Ceux du Tartaret, au nombre de 30, sont bien connus et forment un paysage des plus étranges, rappelant cer- tains coins volcaniques de l'Islande et du Mexique; des cratères d'explosion comme au Puy de l'Enfer, où la moitié du cône a été emportée par une explosion violente, ou d’explosion et d’ef- fondrement comme le Gour de Tazanat, qui offre les plus grandes analogies avec les mares de l’Eifel et certains lacs du Latium, et sur le bord duquel on ne trouve qu'une faible quantité de sco- ries. On ne compte pas moins de 14 lacs produits par l’action vol- canique, comprenant : les lacs cratères occupant l'emplacement d’un ancien cratère; la narse d'Espinasse est la partie maréca- geuse, jadis lacustre, logée dans le Puy de l'Enfer ; l’origine du lac de Tazanat a été également expliquée plus haut ; et des lacs de barrage provenant du barrage d’une vallée par un cône de scories placé en travers (Tartaret) ou par une coulée. On compte 12 lacs de cette nature qui ont été comblés souvent par des dé- pôts à diatomées (Randannite) et par de la tourbe. Tous ces lacs sont destinés à disparaître dans un avenir pro= chain. Les Eléphants ont-ils une cavité pleurale ? (Note de Mme Marre Prisarix, présentée par M. Enmonp PERRIER.) S'appuyant sur une courte note publiée en 1906 par J.-E -V. Boas, professeur de Zoologie à l'École vétérinaire de Copenhague, M. Giard a mis en doute la possibilité d'un épanchement pleuré- tique chez les Eléphants. L'auteur danois conclut, de trois observations personnelles et de deux autres empruntées à la bibliographie, que l’absence de cavité pleurale est un caractère normal de lElephas indicus e{ vraisemblablement de l'Elé-: phant tout entier. Le genre Eléphant ne comprend actuellement qu'une espèce, l'Elephas indicus, l'Eléphant d'Afrique constitue à lui tout seul un autre genre, le genre Loxodon; et, ainsi que le fait justement remarquer M. Giard, les caractères différentiels des deux genres, tirés de la dentition, de la forme du front et des oreilles, sont suffisants pour qu'on ne puisse étendre qu'avec prudence au Loxodon les constations faites sur l'Elephas. Déjà, dans la bibliographie très sommaire de Boas, à laquelle M. Giard s’est arrêté, on trouve mentionné le travail de deux savants illustres, Vulpian et Philippeaux, qui, chez un Éléphant d'Afrique, constatent de larges adhérences des deux feuillets de la plèvre, et aussi la persistance, en certains points limités, de la cavité pleurale. Mais, même sur l’Elephas indicus, les données sont loin d’être concordantes. Le grand anatomiste Camper mentionne! chez cet animal entre la plèvre et le diaphragme une adhérence qui l'étonne et il cite à ce sujet le Mémoire de Blair qui a, sur un Éléphant d'Asie, mort à Dundee en 1706, trouvé les pou- mons dégagés de tous côtés. Ainsi l’absence de cavité pleurale chez les Eléphants ne sau- rait être considérée comme un phénomène constant et normal La fréquence d'une soudure pathologique des plèvres chez les animaux vivant en captivité s’expliquerait aisément par les con- ditions défectueuses dans lesquelles se trouvent les animaux en captivité. Bien nourris, mais mal protégés par une peau presque glabre contre les intempéries d’un climat qui n’est pas le leur, privés en outre de l'exercice nécessaire à l’activité de leur mé- canisme respiratoire, ils se trouvent très exposés aux affections a frigore (congestions pulmonaires, cystites, etc.). L'Éléphant Sahib ‘avait, comme celui de Vulpian et Philippeaux, les deux feuillets de la plèvre unis par du tissu conjonctif sur de vastes étendues ; mais ce n’est pas sur un animal mort d’une affection pulmonaire intense que l'on peut établir les dispositions nor- males de l'appareil respiratoire, Quant à des cas de soudures relatés chez les Éléphants qui n'avaient pas quitté l'Inde, ils demanderaient un examen cri- tique détaillé, avant qu’on puisse admettre que la cavité pleu- rale de ces animaux s'oblitère constamment avec l’âge et par un processus, normal. Cette transformation d'un phénomène très fréquent, mais partout ailleurs pathologique, en un phénomène normal, serait du plus haut intérêt au point de vue de l’hérédité des caractères acquis. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. levé, 11, rue Cassette. nt RE ECS fn 621.08 dé ts G nm ER er fur 5 nt ET LE nt 8 OR nt où 29° ANNÉE Les Chenilles des Buplèvres Dans cette grande et belle famille de plantes, les Ombelli- fères, dont on nese lasse jamais d’admirer les magnifiques spécimens, soit qu'ils grandissent isolés, sous les bois, aux endroits humides ou aux lieux arides, soit qu'ils poussent en foule, mélangés aux herbes des prairies etles dépassant de leurs hautes têtes, de leurs larges ombelles, le genre Bupleurum tient une place honorable. Sans doute, il ne renferme pas d'espèce dont la taille puisse approcher de celle d’un Levisticum, d’une Ferula, d’une Angelica, d'un Fœniculum (1), véritables géants ; sans doute, aucun Buplèvre n’a l'élégance des Ligusticum, des Laserpitium, des Thapsia, dontl’harmonieuse disposition des feuilles et des fleurs frappe les regards des plus indifférents, ni la sveltesse, la « gracilité » des Ptychotis; mais certains Buplèvres, il faut le reconnaitre, sont encore de belle taille et d’autres ne sont point dépourvus de toute grâce. Cependant, ce qui distingue surtout ce genre entre tous, c’est la nature elle-même des plantes qui le composent : il contient,en effet, non seulement des plantes herbacées à feuilles caduques; mais encore un sous-arbrisseau à feuilles persistantes, suffisammentdécoratif pour mériter l'honneur d’être introduit dans les parcs et les jardins comme plante d'ornement, le Bupleurum fruticosum L., pour l'appeler par son nom. Oh! combien différent du sauvage, dans ces parcs oùil pousse tout en bois, en tiges, en longues feuilles, sous notre climat et où, faut-il le dire ? — je suis entomologiste après tout — il ne nourrit pasd'insecte ; tandis que dans le Midi, dans l'Hérault, l'Aude, parexemple, l’arbrisseau pousse vigoureux, trapu, nerveux, feuilles courtes, fruits nombreux et couvre de grandes étendues, rocailleuses il est vrai, purs rochers même, seuls «terrains » qu'on lui abandonne, dont il masque l’aridité, qu'il égaie même de ses fleurs jaunes et de son feuillagetoujours vert et... où il me donne quelques chenilles ! Les Buplèvres savent s’accommoder de tous les ter- rains, de tous les climats : on les trouve non loin des bords de lamer; on lesrencontre non sans plaisir prèsdes glaciers et ces montagnards ne sont pas les moins agréa- bles à voir: tel le Bupleurum stellatum L., avec ses larges collerettes à la base de ses petites ombelles. Les chenilles quel’on signale surles Buplèvres ne sont pas nombreuses, fort heureusement ; encore, pour la plupart, sont-elles des espèces polyphages, que l’on ren- contre plus habituellement sur d’autres végétaux, à suc moins amer, sans doute, ou à feuilies plus tendres. Néanmoins il y en a qui leur sont spéciales, ainsi qu'on le verra par la liste suivante : A. — Chenilles de Macrolépidoptères. 1° Je n’ai à mentionner qu'une seule chenille de noctuelle trouvée en juin sur un pied de Bupleurum fruticosum, c’est l'Orthosia litura L.,espècetrès polyphage, vivant sur beaucoup de plantes basses. 20 Nemoria pulmentaria Gn. — Ce que cette chenille (1) A Nay (Basses-P yrénées), j’ai vu, dans un jardin, un pied de fenouil gigantesque, dont plusieurs tiges avaient jusqu'à 2 m.90 de hauteur : mesure prise à la fin du mois d'août. 2e SÉRIE — N° 4183 15 AVRIL 1907 aime le plus dans les Buplèvres, c’est leur fleur etcomme elle a, grâce à la transparence de sa peau, cependant gra- nulée de blanc et comme pulvérulente, Ja faculté de s’as- similer la couleur des parties du végétal qu’elle dévore, ou vertes ou jaunes, elle en offre la teinte. C’est une che- nille bien commune dans le Midiet qui se nourrit des végétaux les plus disparates. Elle se reconnaît de suite à l'aspect de sa peau, dont je viens de parler, et à la forme de sa tête profondément bifide : elle a au moins deux générations par an. 3° Thalera fimbrialis Sr. — Cette espèce, répandue partout, vit plutôt près de terre etaux dépens des feuilles de Buplèvre. Elle est aussi de couleur changeante, brune, pendant l'hiver, verte avant et après la mauvaise saison pendant laquelle elle jeune.Sa peau est chagrinée, sa tête profondément bifide, à lobes très aigus, et son écusson surmonté de deux pointes également très aiguës. Elle se nourrit encore de bien d’autres végétaux, tels que millefeuille, thym, armoise, etc. Elle n’a qu’une géné- ration. 4° Gnophos obscuraria Hb. — Cette chenille vit de même toutpres de terre où elle tombe à la moindrealerte ; elle est très polyphage; elle n’a pas la même couleur gaie des deux précédentes ; sa robe, au contraire, est très sombre. Elle se reconnaît aux deux petites pointes qu'elle porte sur le dos du {1° segment. Elle n’a qu’une géné- ration. 5o Aspilates gilvaria F. — C'est sous l'autorité de Kaltenbach que je cite cette espèce, qui a plutôt l'habi- tude de vivre sur les Légumineuses. Elle se reconnait aisément à sa taille, à sa forme longue, atténuée en avant, sa couleur gris ocreux et à son maintien, contournant en crosse la partie antérieure de son corps. Elle n’a qu’une génération et elle vit longtemps : au moins onze mois. 6° Tephroclystis pimpinellata Hb. — Cette chenille se rencontre en automne sur les fleurs et les fruits de divers buplèvres. Elle offre deux variétés principales : l’une verte, l'autre rouge, participant ainsi à la couleur des fruits de la plante nourricière. Elle était autrefois assez abondante sur les Bupleurum falcatum des carrières de Nanterre. Elle doit l'être ailleurs, notamment à Digne, où le papillon foisonne. Je regrette bien de n'avoir pas passé le mois d'octobre dans cette localité, où les Bupleu- rum rotundifolium L.,aristatum Bartl., junceum L., tenuis- simum L. et semicompositum L. se disputent la place au soleil, dans les endroits frais ou arides, aveclés Pfychotis. Nul doute que tant d'Ombellifères ne nourrissent des chenilles de divers Tephroclystis. 7° et 8° Tephroclystis denotata Hb (campanulata H. S.) et expallidata Gn. Je n'ai jamais trouvé ces deux espè- ces de chenilles sur les Buplèvres ; la première vit plutôt sur les Campanules ; la seconde sur les composées, telles que Virga aurea, Senecio, Achille. B. — Chenilles de microlépidoptères. 49 Hypochalcia lignella Hb. (melanella Tr.). — Cette chenille, selon Eppelsheim (Stette. e. z., 1874, p. 316), trouvée adulte au printemps, vivrait aux dépens de la racine du Bupleurum falcatum. L'observation d’'Eppels- heim, étant précise et circonstanciée, doit être admise jusqu'à preuve du contraire. Tout ce que je puis dire, c’est que j'ai pris des Hyp. lignella © volant dans des endroits vierges de tout Buplèvre, mais fournis en plan- 90 LE NATURALISTE tain, que j'en aiélevé la chenille avec cette dernière plante et qu’elle est fort différente de la chenille décrite par Eppelsheim. 20 Tortriæ pronubana Hb. — J'ai observé plusieurs fois cette chenille sur le Bupl. fruticosum, dont les feuilles lar- ges se prêtent admirablement, selon le goût de la pronu- bana © , au dépôt de ses pontes en forme de petites pla- ques elliptiques, renfermant plusieurs douzaines d'œufs imbriqués les uns sur les autres. Et cependant, malgré ce nombre d'œufs, on ne voit guère qu'une chenille iso- lée, par-ci, par-là. Que deviennent les autres ? Assuré- ment, les victimes des misères qui s’abattent sur elles et des insectes dévorants qui les recherchent partout. Heu- reusement pour la pronubana, son polyphagisme est extrême, son humeur devient de plus en plus vagabonde, celle d'un vrai cosmopolite. Elle est du Midi et elle bouge. Ne se fait-elle pas prendre jusque dans Paris et même plus avant dans le Nord ? Elle a deux générations par an : ce qui ne nuit pas à sa propagation, au con- traire. 30 Tortrix pilleriana Schiff. — Encore une Tordeuse polyphage, que Nickerl nous signale sur les Buplèvres. Espèce bien trop connue autrefois par les ravages qu’elle exercait dans les vignobles ; mais aujourd'hui son règne de dévastation paraît fini, depuis surtout que l’on couvre les feuilles de vigne de tant de bouillies cuivreuses. 40 Depressaria amanthicella Hein. — Cette espèce doit être maintenant considérée comme appartenant à notre faune. Je l'ai trouvée en juillet en face des glaciers de la Meige, à La Grave (Hautes-Alpes), sur le Bupleurum stel- latum, dont elle attache ensemble les feuilles ou les roule en petittuyau. Elle était déjà signalée sur le Bupleurum falcatum et le Meum athamanticum. 5o Depressaria bupleurella Hein. — Cette Depressaria, par contre, n’a pas encore été observée en France, que je sache, du moins. Elle vit, de juin à août, aux dépens des feuilles du Bupl. falcatum (Eppelsheim). 6o Depressaria fruticosella Wilsm. — Espèce nouvelle- ment découverte en Espagne (Grenade), par lord Walsing- ham.. Cf. Eut. m. mag., 1903, p. 267. La chenille vit en mai sur le Bupl. fruticosum, mais elle n’est pas décrite. 7° Un Buplèvre dont je n’ai pas encore parlé, le Bupl. rigidum L., m'a favorisé d’une découverte. Ce Buplèvre pousse cà et là dans l'Hérault et l'Aude ; il est particu- lièrement abondant sur la montagne du Pech, qu’en Géologie on appelle le Bombement de Bize (ne pas lire Bombardement). Il y voisine avec le Bupl. fruticosum L. Néanmoins il est seul à nourrir de ses larges feuilles — les plus larges de tous les Buplèvres — une chenille d’une espèce de Depressaria que l'on doit considérer comme nouvelle et dont voicile nom et la description : Depressaria rigidella n. sp. Envergure 18-20 millimètres. Ailes supérieures assez larges,un peu arrondies vers l’apex, d'un brun rougeâtre, parsemées d’écailles noirâtres, rares sur les 2/3 de l'aile du côté de la base, plus abondantes vers Pespace termi- nal et à la côte, où elles forment quelques taches irrégu- lières ; un seul petit point blanc jaunâtre sur le disque, appuyé extérieuremeht de brun rougeâtre ou de noirâtre ; franges de la couleur des ailes, indistinctement divisées par une bande de teinte plus foncée. Ailes inférieures brunâtres, plus claires vers la base, plus foncées près des bords et légèrement teintées de D violacé ; franges un peu plus claires que les ailes, à part l'apex, et divisées par une petite bande brunâtre près de la base. Dessous des ailes supérieures bien foncé, à côte rougeâtre ; dessous des inférieures brunâtre ; les deux avec reflet violacé. Tête et thorax de la couleur des supérieures ; palpes ocracé jaunâtre en dessus, brun rougeâtre en dessous, à dernier article taché de noir vers le milieuen des- sous et à la pointe. Antennes brun foncé ou noirâtre; abdomen ocracé jaunâtre; pattes de même couleur, écailles ou poils des tibias des pattes antérieures brun rougeûtre. Cette Depressaria appartient au groupe de scopariella et se distingue aisément de ses voisines par la teinte som- bre de ses ailes inférieures. Elle ne saurait non plus être confondue avec la Depr. fruticosella Wlsm. dont la cou- leur est pale stony cinereous et dont la taille est plus grande (20-23 mm.). La chenille de la Depr. rigidella, aux premiers âges, est gris verdâtre, avec la tête, l'écussonet les pattes écail- leuses noirs, le clapet de la couleur du fond, le premier segment un peu rougeâtre, les verruqueux indistincts. Elle ne roule pas la feuille du Buplèvre en une sorte de tuyau parce que cette feuille est trop ferme, trop «rigide »; elle n’en réunit pas plusieurs ensemble parce que les feuilles sont éparses, éloignées les unes des autres ; elle joint et ferme les bords d’une seule feuille avec de la soie, quand cette feuille n’est pas de trop grande dimension ; sinon, elle en replie un morceau sur le reste de la feuille et elle se trouve aussi renfermée dans une sorte de chambre spacieuse. Après sa dernière mue en juin, la chenille de rigidella est de couleur sombre, avec une vasculaire olivâtre et des bandes latérales brunâtres ; les côtés sont vert jaunâtre, la tête noire, l’écusson noir ou brun rougeâtre à la partie antérieure et bordé postérieurement de rouge vif ; clapet noir ou brun rougeûtre, pattes noires, verruqueux noirs, assez gros. Plus tard, les bandes latérales deviennent obsolètes et la chenille paraît presque entièrement verte ; l’écusson etle clapet sont de couleur variable : les unes les ont tout noirs, d’autres plus ou moins tachés de brun rougeà- tre ; mais la bordure rouge disparait presque. Cette chenille est parasitée d’une facon extraordinaire, bien qu’elle se cloître très sévèrement, bien qu’elle s’agite par moments dans sa cellule, dont elle frappe violemment les parois comme parcheminées, de la partie antérieure de son corps, produisant un bruit sec, comparable à celui que fait entendre une vrillette perçant le bois. Sur plus de 200 chenilles récoltées, j'ai obtenu à peine une vingtaine de papillons; par contre, des milliers et des milliers d’hyménoptères microscopiques. Ceux-ci éclosaient de chenilles hypertrophiées, démesurément indes et portant, placées près de la tête et sur les premiers segments, rarement ailleurs, de petites plaques elliptiques blanches, sorte d'oothèques, en dessous des- quels les petites larves sortaient et pénétraient dans l'intérieur de la chenille pour s'en nourrir. J'ai compté, en outre, trois autres espèces d'hyméno- ptères plus gros et deux sortes de diptères, tous éclos en juillet. Pour se chrysalider, la chenille de la Depr. rigidella ne descend pas à terre pour y faire un cocon ; elle reste LE NATURALISTE 91 dans sa feuille ou dans le dernier repli qu'elle a habité et qu'elle a rongé, « squelettisé »,au sommet, fermé partout, souvent découpé dans le bas et à l'intérieur duquel elle se tisse un léger cocon blanc. La chrysalide est un peu épaisse, aplatie à la partie thoracique, subeylindrique à la partie abdominale, qui est brusquement rétrécie, conique ou même tronquée à l'extrémité ; sa couleur est d’un brun rougeûtre foncé, plus sombre encore aux derniers segments. Surface très finement ridée, luisante ; nervures très faiblement indi- quées sur les ptérothèques ; bords antérieur et postérieur des segments abdominaux légèrement saillants et brun noirâtre. Stigmates presque ronds, peu saillants, brun foncé ; saillies des pattes membraneuses très sensibles. Derniers segments comme raccourcis et redressés en dessus ; mucron large, écrasé, chagriné, noir mat, por- tant en dessus une pièce triangulaire comme le clapet de la chenille et terminé par une dizaine de soies éparpillées, courtes, à crochets forts et d’un brun roux foncé. Le papillon éclôt en juin et juillet. 8° Enfin, à son tour, le Bupl. fructicosum me réservait une surprise. Je remarquai une fois, en septembre, que plusieurs de ses feuilles présentaient les traces d'une mine assez large et sale et des taches de xanthocyanine, comme l’on dit maintenant en langage académique et quisontsi fréquentes sur les végétaux attaqués par les chenilles. Je ccus d’abord avoir affaire à une mine de Diptère, car elle me rappelait ce genre de mine d’une façon frap- pante. Néanmoins j'en voulus voir l’ouvrière et quel ne fut pas mon étonnement en reconnaissant une chenille de Nepticula parfaitement caractérisée : un corps fusi- forme, eftilé postérieurement, avec tête enfoncée dans le premier segment ; deux paires de pattes thoraciques seulement, une paire de ventrales au cinquième, etc. Une Nepticula sur une Ombellifère ! C'était à ne pas le croire. Il fallut bien cependant se rendre à l'évidence, Bon nombre de feuilles minées ayant été recueillies à la hâte, il en sortit quelques petites chenilles jaunes, sans ligne ni tache, la tête un peu plus pâle avec la bor- dure des lobes et les organes buccaux brun ferrugineux, qui se construisirent, avec assez de difficulté dans ma boite, un petit cocon lenticulaire elliptique, brun foncé ou noirâtre, avec les soies extérieures brun jaunâtre. De ces cocons, j'obtins, à la fin de juin et au commence- ment de juillet suivants, 3Jpapillons, naturellement d’une espèce nouvelle. ; Nepticula bupleurella n. sp. Envergure 4 mm. 3. Ailes supérieures couvertes de grosses écailles noires à base grise, avec une tache dor- sale blanc jaunâtre à l’angle interne ; frange brunâtre, divisée par une ligne d’écailles noires, et blanchâtre à l’extrémité vers l’apex. Ailes inférieures gris brunâtre ainsi que la frange. Touffe des poils de la tête d’un ocracé rougeâtre, œil- lères blanc jaunâtre. Antennes égalant la moitié de l’aile supérieure, brun jaunâtre ; thorax noir, abdomen brun jaunâtre, pattes de même. Elle est voisine de Nept, rhamnella H. S. : Une autre fois, j'ai trouvé aussi sur le Bupl. rigidum quelques mines vides de cette Nepticula, qui habite l'Hérault et l'Aude. P. CHRÉTIEN. A GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE Alleré (ravin du Grand). — Cre de Neuvillehose, cton de Méru. xs > Lutétien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. Gite fossilifère à l'entrée du ravin où passe le chemin de Cresnes à Ivry-le-Temple, presque au croisement de la route d'Hénonville à Monts. Gisement jusqu'à ce jour peu exploré. Amblainville. — Cter de Méru, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 32 : Beauvais S.-0. Station (h.) d'Esches ou P. N. d’'Amblainville, ligne de Paris à Beauvais par Persan-Beaumont. Lutétien. — Calcaire grossier, inférieur et moyen. Gisement très riche actuellement inaccessible, Ambleville. — Ctor de Magny, arr. de Mantes, SEINE-ET-OISE. Feuille 31 : Rouen $.-0. Station de Bray-Ecos, ligne de Pacy-sur-Eure à Ver- non et Gisors. Montien. — Calcaire pisolithique. Anciennes exploitations en galeries ouvertes dans le coteau, avant le village, à droite de la route de Vernon à Magny eu se dirigeant sur cette ville. La roche exploitée est un calcaire grenu, détritique, massif et jaunâtre; 1l est puissant de 7 mètres environ. M. de Boury a donné dans le Bull. Soc. géol.de France, (3), XII, 1884, une coupe prise dans cette localité et montrant la superposition de la craie, du calcaire piso- lithique, de l’argile plastique ligniteuse et des sables de Cuise. Andelain. — Cter de la Fère, arr. de Laon, AISNE. Feuille 22 : Laon S.-E. (et non Andelaire, comme l’ont répété, après Deshayes, différents auteurs). Sparnacien. — Argiles et sables des lignites. Localité aujourd'hui inaccessible et qui fut exploitée par puits et galeries dès 1812. D’Archiac donne une coupe de cette cendrière. (Descript. géolog. du départ. de l'Aisne, pl. XXII, fig. 9.) Angy (chemin d’) à Thury-sous-Clermont, Ctor de Mouy, arr. de Clermont, OISE. (Le gisement était plus rapproché d'Angy que de Thury. Il est devenu inaccessible.) Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Antheuil. — Ct de Ressons, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-0. (tout à fait à l'angle droit supérieur de la feuille). Thanétien. — Glauconie inférieure et grès ferrugineux. Sparnacien. — Argiles et sables des lignites. La cen- drière d'Antheuil, citée par Graves (Ess. top. géogn. de l'Oise, p. 231) était située près du chemin de Braisnes, au sud du village. Le même auteur y cite le calcaire de Mortemer en fragments à la surface des champs. Aujourd’hui inaccessible, © LO LE NATURALISTE Antilly.— Ctor de Betz, arr. de Senlis, OISE. #—+> Feuille 35 : Soissons S.-O. Station d'Antilly : ligne d'Ormoy-Villers à Mareuil- sur-Ourcq. Lutéitien. — Calcaire grossier moyen dans la vallée de la Grivette. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Les gisements fossilifères cités par Graves dans le vallon de la Clergie; au fond du Tanet; au pied de la montagne du Chêne, paraissent aujourd’hui épuisés. Le gisement actuellement accessible est situé entre la sucrerie et la ferme de Plessis-le-Bourg (voir ce nom). Les espèces les plus répandues sont : Cerilhium thiarella,Desh. coronaltum,Desh. tuberculosum, Lmk. bicarinata, Lmk. Sowerbyi, Desh. Nalica lineolata, Desh. Ampullaria variabilis. Olivella Laumonti, Lmk. Venus solida, Desh. Balillaria Arcueil. — Cto2 du- dit arr. de Sceaux,SEI- NE. =— Feuille48:ParisS.-0, et S.-E. Station de La Place: hgnede Paris à Sceaux- Robinson. Localité classique et remarquable par la beauté des carrières Fig. 5. — Environs d’Antilly et de Cuvergnon; 80/000e. qui y étaient jadis exploitées. . I n’en reste plus que deux intéressantes à visiter et qui sont sur le point de disparaitre à leur tour. Elles sont connues sous les noms de carrière du Cimetière et carrière du Moulin de la Roche {ns 4 et 2 de notre plan Fig. 6. — Environs d’Arcueil. 1, carrière du cimetière: 2, car- rière du moulin de la Roche; 3, marnière de la route de Vil- lejuif, kil. 4,3. (fig. 5) et ouvertes sur la rive droite de la Bièvre, entre cette rivière et la route de Paris à l’Hay, qui passe sous le fort de Bicêtre, et la route de Montrouge à Villejuif. Il suffit de prendre cette dernière, à droite en sortant de la station de La Place pour se rendre aux carrières pré- citées. L’exploitation de ces carrières étant actuellement presque complètement abandonnée, nous. croyons utile de donner une vue photographique de l’une d'elles (fig. 6) et des coupes détaillées prises à l’époque où les fronts de taille montraient tous les détails de la stratifi- cation. I. Coupe de la carrière du Cimetière (relevée en 1899 et 1906). 5 7 (t). Calcaire grossier supérieur (cet horizon est beaucoup mieux développé dans l’ancienne carrière du Moulin de la Roche et c'est là que l’on peut observer son contact avec les sables bartoniens qui sont d’ailleurs aujourd'hui presque inaccessibles en cet endroit : 18 — Calcaire grossier à Milioles avec fossiles dis- posés en plusieurs zones (Banc royal)...... 11 — Calcaire à Milioles d'un grain plus fin que le précédente. aient NE 16 — Calcaire grossier avec mouches glauconieuses. Les fossiles à l’état de mouies internes y sont nombreux etrépartis en deux zones distinctes.. 6 |! 1,10 = Fig. 7. — Carrière du Cimetière, à Arcueil le long de la route de Montrouge à Villejuif ; cliché de MM. Braux. (Les numéros indiqués sur cette photographie correspondent à ceux qui sont en caractères gras dans le texte.) 15 — Calcaire grossier glauconieux avec fossiles nom- breux; c’est le gisement du C. giganteum (banc:àaliverrains) re eee eee Re 1,40 5 14 — Calcaire de couleur foncée, dur, glauconieux avec huîtres et oursins assez communs...... 1,20 13 — Calcaire tendre, verdâtre.… ......... AR RE Ge 1,10 12 — Calcaire en bancs discontinus, sableux, en- durcis par places......... SRE One do eee 2,00 11 — Calcaire glauconieux sableux................ 0,50 10 — — — TOUX SAUT A ANS RER 0,50 9 — — — dur avec moules nom- breux de gros bivalves : Cardila planicosta, 4 Crasetella plumbea, oursins............... 0,50 8 —— Calcaire glauconieux dur, à fossiles blancs, DOURFISE net et te Le PAL ET 1,00 T — Sable glauconifère, verdâtre, avec gravier à nummulites et dents de squales............. 0,30 | 6 — Argile noire feuilletée, ligniteuse, plus claire au sommet, avec empreintes végétales indé- terminables re AR ManER te en 1,00 3:15. HArgile noire compacte..." "rec tre 0,10 4 — Sables quartzeux, à gros éléments, cimentés | au sommet par de la marcasite, avec bois per- À forés par des tarets (Teredida Oweni, Desh.). 0,35 2: 13 —"Argile (plastique grises. AMENER 1,20 1 2 — Argile grise panachée de rouge.. ........... 1,60 Ar" Argile plastiquerrouge:22. cu RENE EE 3,00 (1) Ces numéros correspondent à ceux marqués sur la photo- graphie. LE NATURALISTE 93 D'après une observation de M. Dollfus (Bull.Soc. Géol., (3),t. XXVIIT, 1900, p. 145),c'est dans cette exploitation que fut atteinte, par un poisard, la craie blanche séno- nienne. II. Carrière abandonnée du Moulin de la Roche (coupe prise en 1896). À cette époque,on pouvait voir la succes- sion suivante de bas en haut. 1 — Calcaire grossier à Milioles fin et sableux à sa par- LICISUPÉTIEUTE eee prime seems ee te memes 1,50 2 — Calcaire grossier à Milioles, en un seul banc, sans délit (banc royal), avec Card. aviculare........ 2.00 3 — Calcaire plus fin que les précédents avec Cerith. Cristatum (Saint Nom)... 4... . 0,40 4 — Le Banc-Vert, ensemble de couches enlevées par d’anciennes exploitations en galeries et contenant la roche fine et dure renommée sous le nom de MARAIS REC. NE RS PR DE RES SRE IDE ES EE 1,50 5 — Calcaire à Milioles avec zones de fossiles très dis- tinctes, et se terminant au sommet par un lit co- quillier rougeâtre appelé « rochette »........... 2,05 6 — Calcaire compact tabulaire couvert d'empreintes de D ORENIINOS INSEE eiee see der sed reel 0,25 1 — Calcaire compact, marne blanche et calcaire mar- MEURMALTEDNANLS MA ose eisereiete alaue te De die eus mio ee 0,50 SPP MANNEMVELRLE Ne dre clan du à dure ler ure dia et 0 0,05 ORASTERACATIÉ es sun ee De SU LL rate cu oo à 0.10 10 — Calcaire siliceux, très dur en 2 bancs............. 0,50 Eboulis US ile Care RU T, Di mie dei sec) 0,50 4195==Marne blanche'tendre:....4....1...:......2. 0,30 RE AT AU JAP E en tt. Peaiainre ee eee durotre Dites ie 0,15 ET OT EG Ne QE D En LE none de ne sets 0,10 15 — Alternance de marnes blanches, tendres et dures.. 0,30 46 — Lit de marne jaune dure de 0,05 intercalé entre deux lits de marne verte de 0,04 chacun........ 0,08 17 — Calcaire marneux dur, jaunâtre................. 0,30 18 — Banc contenant du silex carié et des épigénies de DAVID SC PRE laisse le nan a énete a she 21e ete een me = tte tele 0,45 NO EMaRnemblanche sin ne uinen ee semestre 6,45 20 — Calcaire compact tabulaire..................,.... 0,10 DA MARNE DIANCNE Betis e craottre je tr evgue ere die etes eigre à 0,30 922 Marne calcaire dure.::.2.1..:..12. 1... ..,.... 0,15 23 — Lait de marne blanche, tendre ..................,. 0,08 24 — Lit de calcaire dur, jaunâtre ..................... 0,05 25 — Marnes blanches tendres avec lits de silex CATHÉ ER Sn mene nideie en lot muol as etes Le. y environ 0,50 Au-dessus se montrent encore quelques couches marno- sableuses dans lesquelles Munier-Chalmas avait pu recon- naître les différents horizons des sables bartoniens sur- montés par le calcaire de Saint-Ouen. Nous empruntons au travail déjà cité de M. Dollfus les détails suivants qui montrent la superposition des sables moyens aux caillasses, telle qu’on peut la cons- tater dans la tranchée de la gare même d’Arcueil. erre vénétalesrun essentiel eee 0,40 2 Marne sableuse ferrugineuse........,4...1...… 2,00 S — — verdatre; ByYPSEUSE: mere 0,60 £ blanches tie ER AA ann are 0,10 a — sableuse, verdâtre, avec gros rognons gré- = seux, cailloux calcaires à la base, ravine- a ment très bien marqué.................. 0,60 Calcaire siliceux, dur, sec, ondulé, perforé au sommet par des lithophages (Fistulane ou Martenia d'espèces indéterminables)..... 0,10 Marnercalcairemaunaire EEE Een etes 0,40 \ Etc. CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR En dehors du calcaire grossier et de l'argile plastique, on peut encore étudier, dans la région d’Arcueil, les for- mations qui constituent les étages sannoisien et stampien. C'est en remontant de la carrière du Cimetière vers Villejuif, par la route stratégique, que l’on pourra étudier ces différentes formations, dans de petites exploitations ouvertes d’une manière intermittente. Nous citerons parmi celles-ci la marnière ouverte sur le côté gauche de la route entre les bornes kilométriques 4,3 et k,k et marquée du n° 3 sur notre plan. On peut y relever la coupe suivante (fig. 7),bien qu'’actuellement ses parois soient en partie cachées par des éboulis gazonnés. LV. Terre végétale avec blocail- 10 les à la base, contenant des plaquettes siliceuses de meulières de Brie........ 0.10 9 9. Calcaire siliceux désagré- gé, en bancs irréguliers S {travertin de Brie)........ 0,50 Fes Argile verte... ....:.... . 0:40 1. Marne: blanche.:- .….:::.. 0.15 6 6. Calcaire sableuxoolithique, jaunâtre avec débris de poissons et de crustacés... 0, 10 Passant à un calcaire jau- nâtre plus compact à la base eten bancs corrodés. 0,50 (Ces couches 6, 7, 8, re- 5 présentent les marnes ma- rines de la butte d'Orge- mont.) 5. Glaise verte avec nodules de strontiane, dont les fen- tes sont tapissées de cris- taux de calcites...: 2... 2.00 4. Alternance de marnes jau- À nes, vertes, parfois sableu- ses, représentant les mar- nes à CYTÈNES... ee 0.60 3 3. Marne blanche compacte... 0,06 2 9, Alternance de marnes blan- ches avec filets de glaise verte et de marnes sableu- ses jaunätres, quelques lits fournissent des ossements 1 de poissons.............. 0,70 1. Marne blanche compacte Visible SU... 0.60 En continuant à monter vers Villejuif, les talus de la route laissent voir, à main gauche, de gros blocs de cal- caire de Brie, puis, vers la borne 4,5, les marnes à huîtres, avec rares dents de squales et enfin, 100 mètres plus loin sur la droite, une petite sablière présente la coupe suivante : Limon des plateaux...... RS A UE EU OU 1,50 Sable de Fontainebleau, blanc, avec flots. argileux jau- nâtres, en stratification entrecroisée.................. 3. 00 Sur le plateau même de Villejuif plusieurs briqueteries utilisent le limon pour la fabrication de leurs produits. (A suivre.) P.-H. FRITEL. 94 LE NATURALISTE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles‘ Les THEROMORPHA ne sont connus que dans le Per- mien et ie Trias d'Europe, de l'Amérique du Nord, de l'Afrique australe et de l'Inde. Ils étaient de formes assez variées pour qu'on en ait fait quatre sous-ordres (Anomo- dontia, Placodontia, Pareisosauria et Theriodontia). Les Anomodontes ou « Tortues à dents » avaient des mâchoires édentées comme celles des Chéloniens ou pouvues d'une seule paire de puissantes défenses, à la mâchoire supérieure, Tous sont des couches de Karoo (Trias) dans l’Afrique australe (Dicynodon, Oudenodon, Ptychognatus, etc.). Ils avaient des formes assez lourdes comme les Tortues terrestres, mais sans carapace, et plusieurs sont de grande taille. Les Placodontes avaient des incisives et de grandes dents postérieures en forme de pavé, rappelant celles de certains Poissons (Pycnodontes). Ils habitaient les rivages de la mer, en Europe, à l’époque du Trias (Placodus, etc.). Les Pareiosaures avaient des dents nombreuses, à couronne plate et toutes semblables, garnissant les deux mâchoires en série continue. Comme les Anomo- dontes, on ne les connait que dans les couches de Karoo (Pareiosaurus, etc.). Les Thériodontes sont beaucoup plus nombreux, plus répandus et surtout plus intéressants que les pré- cédents par leur dentition qui rappelle celle des Mam- mifères ; elle comprend desincisives, des canines et des molaires, comme chez les Carnivores actuels, et ces dents sont implantées dans des alvéoles distinctes. Les plusanciens sont du Permien, mais ils paraissent avoir eu leur plus grand développement du Dyas au Trias (couches de Karoo en Afrique, couches de Panchet dans l'Inde, couches considérées comme Permiennes de l'Il- linois, du Nouveau-Mexique et du Texas). En Europe, on a décrit quelques types isolés du Trias d’Ecosse, du Dyas de Bohème et de Thuringe; plus récemment on en a trouvé de nombreux débris en Russie. Les Clepsydrop- sidæ sont de l'Amérique du Nord (Clepsydrops, Dimetro- don, etc.) et de l'Afrique australe (Lycosaurus, Tigrisu- chus, Cynodraco, Titanosuchus, etc.). Les Pariotrichidæ sont des deux mêmes pays; les Diadectidæ d'Amérique et les Endothiodontidæ, de l'Afrique australe. Tous ces Rep- tiles étaient des quadrupèdes généralement assez lourds, mais à membres très robustes qui leur permettaient de marcher sans rampercomme le fontles Sauriens actuels. Plusieurs atteignaient une grande taille. Leur organi- sation accuse un effort marqué vers la forme des Mam- mifères, forme que nous allons voir presque réalisée chez les Dinosauriens dont il nous reste à parler. Dinosauriens. — Les Dinosauriensontrégnéen maitres sur les continents de la période secondaire. Par leur force et leur grande taille, par leurs formes variées, (4) Voir le Naluraliste, n° 457 et suivants. poda. souvent même par leurs moyens de locomotion, ils ont tenu à cette époque, dans la faune terrestre, une place aussi grande que les Mammifères, carnivores et her- bivores, dans le Tertiaire et à l’époque actuelle. Mais si l'apparence extérieure des plus grands d’entre eux fait pressentir la prochaine apparition des Mammi- fères, leur organisation se rapproche plutôt de celle des Oiseaux, etles petites espèces pourraient être considérées comme des Oiseaux sans ailes et à peau nue. On peut lesdiviser en 3 sous-ordres qui auraient plutôt la valeur d’ordres, si l’on considérait les Dinosauriens comme unesous-classe, àal'exemple de MaARsH. Ces 3 sous- ordres sont les Sauropoda, les Theropoda et les Ortho- Les Saurapodes s’éloignent moins que les autres Dino- sauriens des Reptiles actuels, notamment des Crocodi- liens. Ce sont les plus grands quadrupèdes terrestres qui aient jamais existé. Ils sont tous du Jurassique moyen ou supérieur d'Europe et de l'Amérique du Nord et ils se sont éteints dans le Crétacé. Le Cetiosaurus oxoniensis devait avoir près de 12 mètres de long sur 3 mètres de haut. Ses débris proviennent de la grande Oolithe d’An- gleterre, L’Atlantosaurus immanis du Jurassique du Wyoming était encore plus grand; il devait avoir plus de 30 mètres de long ; son fémur a 2 mètres dehautet 63 centimètres d'épaisseur à son extrémité supérieure. Les genres Apatosaurus et Brontosaurus en sont voisins, et lesquelette de ce dernier a pu être complètement restauré. Le Brontosaurus excelsus (fig. 1) 32—BRONTOSAURUS ERCELSUS Mari rhv, avait 23 mètres de long, une longue et forte queue, un long cou surmonté d’une tête relativement très petite. Comme nous l'avons dit précédemment (p. 22), tous ces grands Reptiles herbivores ou phytophages devaient être amphibies comme les Hippopotames de l’époque actuelle, Leur long cou leur servait à la fois à brouter les plantes du rivage et à fouiller la vase pour y chercher les racines de ces mêmes plantes, sans quitter le milieu aquatique où leur longue queue constituait une puissante nageoire. Leurs pieds à cinq doigts munis de sabots leur permettaient de marcher sur le fond, à l'exemple de ces mêmes Hippopotames, et leur long cou soutenait leur tête hors de l’eau pourrespirer, comme le font les Eléphants qui traversent les rivièresen ne lais- sant émerger que l'extrémité de leur trompe. Les Morosauridæ avec les genres Morosaurus, Camaro- saurus, Ornithopsis, etc., sont également d'Europe et de l'Amérique du Nord ; les Diplodocidæ sont propres à ce dernier pays. Tous ces typesavaient, à peu de chose près, les mêmes formes et les mêmes mœurs que le Bronto- saure. Les THÉROPODES avaient des mœurs bien différentes. Leurs dents pointues ou crénelées indiquent de puissants carnivores, et la disproportion entre leurs membres anté- rieurs et postérieurs, munis de fortes griffes, devait leur donner l'aspect des Kangourous, avec cette différence qu'ils marchaient d'ordinaire sur leurs doigts comme Îles LE NATURALISTE 95 Autruches, ne posant le talon par terre que pour se re- poser ; d’ailleurs, ils pouvaient bondir à la manière des Kangourous, pour s’élancer sur leur proie. Leur taille varie depuis celle d'un chat (Chompsognathus), jusqu’à celle d’un éléphant (Megalosaurus). Ils devaient faire la chasse aux Sauropodes, aux Théromorphes et aux autres reptiles herbivores de la même époque, car ils sont du Trias et du Jurassique de la région Holarctique. On en connait aussi de l’Inde et de l'Afrique australe. Une seule famille (Megalosauridæ) a servécu jusque dans le Crétacé. Les Zanclodontidæ, du Trias, sont les plus répandus, car on en connaît d'Europe, d'Amérique, d'Afrique et de l'Inde (Zanclodon, Dimodosaurus, Thecodontosaurus, Palæo- g—CHRATOSAURUS NASICORHIS Mer dà saurus). Les Megalosauridæ, jurassiques et crétacés, ne sont connus qu'en Europe et en Amérique. Le fémur du Megalosaurus Bucklandi,de Stonestield, a un mètre de long; le membre antérieur était plus court. Les genres Allo- saurus, Lælaps, etc., le remplacaient dans l'Amérique du Nord. Les Ceratosaurus et Anchisaurus sont du même pays. Les Cæluridæ sont des deux continents, Les Comp- sognathidæ, enfin, sont au nombre des plus petits Dino- sauriens connus. Compsognathus, avec son cou long et flexible, ses doigts allongés, ses os pneumatiques, avait presque la forme et la légèreté d'un oiseau, Ce type est des schistes lithographiques (jurassiques) de Bavière. Hallopus le représente dans le Jurassique du Colorado. Les ORTHOPODES étaient des Dinosauriens plus spécia- lisés que les précédents et possédant, grâce à leur cein- O—STECOSAURUS UNGULATUS, Mara ture scapulaire et iliaque, beaucoup plus robuste que celle des Sauriens et des Crocodiliens, la faculté de ne pas ramper et se tenir droits sur leurs quatre membres comme les mammifères ongulés, faculté qui existait d’ailleurs déjà, bien qu'à un moindre degré, chez les Sauropodes et les Théropodes. La plupart étaient herbi- vores ; quelques-uns portaient des plaques osseuses en forme de cuirasse ou de crête dorsale. On peut distinguer trois groupes. Les Stegosauria, avec des membres antérieurs très courts, avaient une cuirasse dermique souvent très développée et des doigts terminés par des sabots. Les Scelidosauridæ, qui vont du Lias au Crétacé moyen d'Europe, avaient le dos hérissé d’énor- mes épines en forme de double crête (Scelidosaurus, Hy- læosaurus, Polacanthus). Les Stegosauridæ avaient de véri- tables plaques osseuses, comprimées, dressées en forme de crête (Stegosaurus). Ce type est de l'Amérique du Nord (fig. 2). Un second groupe, les Ceratopsia,avaient les deux pai- res de membres sub-égales, à sabots, et le crâne généra- lement muni de protubérances ossseuses en forme de cornes, ce qui les a fait comparer aux Rhinocéros. La ra—TRICERATOPS PRORSUS, Hand dy plupart sont du Crétacé supérieur de l’Amérique du Nord, un petit nombre se trouve en Europe. Tel est le Triceratops flabellatus (fig. 3), dont le crâne, long à lui seul de plus de deux mètres, indique un quadrupède gi- gantesque : ce type est du Laramie. Séruthiosaurus est des couches de Gosau, dans la Basse-Autriche. Le dernier groupe (Ornithopoda) a les membres anté- rieurs beaucoup plus courts que les postérieurs, les doigts ordinairement pourvus de griffes et la peau dé- pourvue de plaque dermique. Les Camptosauridæ sont du Jurassique et du Wealdien d'Europe et de l'Amérique du Nord (Camptosaurus, Laosaurus, Hypsilophodon). Les Iqua- nodontidæ sont du Wealdien et du Crétacé du nord de l'Europe et du Crétacé de l'Amérique du Nord. L’Igua- nodon bernissartensis, de Belgique (fig. 4), était un ani- mal colossal, ayant près de dix mètres de long. Il prenait au repos l’attitude d'un Kangourou, mais marchait exclu- sivement sur les membres postérieurs, probablement sans sauter, à la manière des Ratites de l’époque ac- tuelle. Claosaurus, du Crétacé du Kansas, diffère du pré- cédent par ses phalanges terminées par des sabots. Les Hadrosauridæ renferment des Iguanodontes qui avaient à la fois des dents postérieures et la partie antérieure des mâchoires dilatée en forme de bec aplati comme celui des Spatules et des Souchets. Ils étaient de très grande taille et leurs débris se trouvent dans le Crétacé de Lara- mie. Des animaux de la même famille vivaient à la même époque en Europe. Les Nanosauridæ et les. Orthomimidæ renferment des Dinosauriens de très petite taille, connus seulement du | Jurassique et du Crétacé de l'Amérique du Nord, et qui, 96 LE NATURALISTE par leurs pattes postérieures grêles, allongées et garnies de griffes, se rapprochent beaucoup de l’Archæopteryx et des Oiseaux modernes. Comme on le voit, les Dinosauriens ont été nombreux dans le nord des deux continents ; mais les recherches récentes ont montré qu'ils avaient existé également en Patagonie et à Madagascar. Il est donc probable que ce vaste groupe était cosmopolite. En abordant l'étude des mammifères terrestres, dont il nous reste à parler, l’auteur se trouvera plus à l'aise pour discuter les questions variées que soulève leur dis- tribution géographique, d’abord parce qu’en sa qualité de Mammalogiste, il sera sur le terrain habituel de ses recherches personnelles, puis parce que les Mammifères fossiles proviennent des couches géologiques les plus récentes et les mieux connues, de telle sorte que leur répartition sur les continents nous révèle d’une façon saisissante les derniers changements qui se sont opérés dans la configuration de ces continents. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) LA SÉRICICULTURE AU SIAM Le gouvernement de Bangkok s'est préoccupé spécialement de la sériciculture au Siam. De premières expériences furent tentées à Sapatoum et les résultats obtenus furent des plus encourageants. On a constaté qu'on pouvait élever annuellement huit générations de vers, c’est- à-dire obtenir chaque année huit récoltes de soie. Le professeur japonais Toyama,qui avait été chargé de ces études par le gouvernement royal, a visité le plateau de Khorat; d'après lui, 30.000 indigènes environ s’adonneraient à la sérici- culture. À la suite de cette inspection, le gouvernement siamois a décidé la création d’une magnanerie à Khorat. Les premiers tra- vaux ont été entrepris au commencement de 1904. Il y à actuellement 170 rais de müriers en rapport (le rai est un carré mesurant 40 mètres de côté). L'élevage porte, d’une part, sur des vers à soie japonais, et, d'autre part, sur des vers à soie japonais croisés avec des vers à soie siamois. La fabrique occupe trois employés japonais et vingt siamois; le nombre des métiers est de douze. La soie obtenue depuis le commencement de l'exploitation n’a pas encore été mise sur le marché; elle est envoyée directement à Bangkok, à l'école gouvernementale de sériciculture. Étant donné les premiers résultats, il semble que les magnaneries soient appelées à un grand avenir et que, d'ici deux ou trois ans, elles prendront une place intéressante sur le marché de Khorat. CHRONIQUE & NOUVELLES La réglementation de la chasse en Afrique. — La culture des plantes phanérogames par les fourmis. — Les senti- ments altruistes des chats. Dans un intéressant compte rendu d’un voyage de Mombasa au Victoria-Nyanza, fait par M. Ch. Alluaud, je relève un amusant passage sur la chasse dans ce pays : « Les règlements pour la protection du gros gibier dans PAfrique Orientale anglaise ont été promulgués en 1900. Je ne priverai pas le lecteur de la première phrase de ce document, modèle du genre : « Dans ces règlements, chasser, tuer ou capturer veut dire chasser, tuer ou capturer par toute méthode, y com- pris toute tentative de tuer ou capturer. Chasser implique molester… » Les animaux sont divisés en trois catégories. La pre- mière comprend ceux qu'il est absolument interdit de chasser, même avec un permis : la girafe, l’âne sauvage, le buffle, l'éléphant femelle ou jeune, le vautour, l’Au- truche femelle ou jeune, ete. — La seconde ceux dont il est interdit de tuer les jeunes ou les femelles accompa- gnées dè leurs petits : rhinocéros, hippopotame, zèbre, antilopes divers, — La troisième enfin énumère les ani- maux que l’on peut tuer en nombre limité avec le permis de chasse : 2 éléphants mâles, 2 rhinocéros, 3 hippopo- tames, 4 zèbres, 2 de chaque espèce de grosses antilopes, 10 des diverses petites espèces, 2 autruches mâles, 2 ai- grettes, 10 sangliers, 10 chacals, etc. Ces permis de chasse sont de deux sortes: 1° Le permis du « sportsman » qui coùte 750 roupies pour un an, soit environ 1.275 francs; 2° celui du fonctionnaire ou du colon qui ne coûte que 150 roupies. Ces deux permis dif- fèrent entre eux en ce qui concerne le nombre d'animaux à tuer. En 1901, le gouverneur, pour déférer au désir des chasseurs qui venaient de plus en plus nombreux exprès en Afrique Orientale pour tuer du gros gibier et trouvaient insuffisant le nombre auxquels ils avaient droit, autorisa des suppléments à prix fixé : deux rhinocéros à 75 rou- pies (127 fr. 50) chacun, 1 éléphant à 250 roupies (425 fr.), 2 zèbres à 30 roupies l’un, et des antilopes à des prix divers. On objectera peut-être que ces lois sont illusoires; que, dans les immenses steppes inhabitées et les grandes forêts, le contrôle est difficile... détrompez-vous. Les autorités arrivent toujours à connaître ces exploits et, quand il s’agit de sujets de l'importance d’un éléphantet d’un rhinocéros, la nouvelle leur en parvient aussi rapi- dement que s'il y avait le télégraphe. Et en supposant que la rumeur publique ou la dénonciation rémunérée d’un de vos hommes leur ont laissé ignorer que vous avez outrepassé vos droits, vous risquez fort d’être pris à la douane de sortie qui exerce une surveillance spéciale sur les trophées de chasse. J'ai connu un chasseur qui avait pris un permis pour lui, un pour sa femme qui ne chassait pas; et un pour son domestique européen qui préparait les peaux. Quand on ne recule pas devant la dépense, c’est là un procédé qui donne le droit d’abattre un nombre respectable de grosses pièces. Mais ce n’est pas tout. Le nombre toujours croissant des chasseurs aurait vite fait de détruire ou de faire fuir le gibier si des réserves n'avaient pas été délimitées, ré- gions sacrées où aucun permis ne donne le droit de chasse. Ces réserves peuvent varier selon les circonstances; la plus importante comprend actuellement les régions du sud de la voie entre Travo, la rivière Athi et la frontière allemande. Une autre, plus récemment établie au Nord, comprend les environs du lac Sugota jusqu'au lac Ro- dolphe. On remarquera que ces règlements sont tous muets sur les grands fauves; en réalité, on peut tuer au- tant de lions et de léopards que l’on veut — ou que l’on peut — sans permis. C’estencore là une façon de protéger le gibier, » Comme nous sommes loin des lapins et des perdreaux ! * # x Certaines fourmis cultivent des phanérogames, ainsi que vient de le montrer M. Ule dans un travail dont nous allons donner l'analyse d’après M. Jean Massart. Des fourmis appartenant aux genres Camponotus et Azteca bâtissent leurs nids sur les grands végétaux dans les forêts de l’'Amazone. Ces nids portent quatorze pha- nérogames qui n'existent jamais ailleurs. Plusieurs des LE NATURALISTE 9 plantes cultivées par les Camponotus ne sont que des variétés d'espèces habitant aussi la forêt; celles des Azteca constituent des espèces particulières, qui n'ont souvent pas de parenté avec les plantes sauvages de la région amazonienne, Ces plantes appartienent à sept familles différentes. Il y a deux Aracées, trois Broméliacées, une Pipéracée, une Moracée, une Cactacée, deux Solanacées, quatre Gesnéracées. Les quatorze végétaux cultivés par les Fourmis pré- sentent naturellement les caractères généraux des plantes épiphytes. Pourtant ce ne sont pas des épiphytes quel- conques qui ont été prises par les Fourmis. Celles-ci ont manifestement opéré un choix parmi les espèces capables de s’adapter à ce mode de vie. En effet, celles qui crois- sent sur les fourmilières ont toutes des racines assez bien développées, mais ne sont toutefois pas trop fortes, etne forment pas une masse spongieuse. Ceci exclut les Fou- gères, la plupart des Broméliacées et des grandes épi- phytes ligneuses qui ont des racines trop spongieuses, ou trop réduites ou trop longues. D'autre part les plantes des Fourmis ont toutes des fruits charnus, ce qui exclut les Orchidacées et un grand nombre d’autres épiphytes banales. Ces exigences au point de vue de la structure de l’ap- pareil radiculaire et du fruit, nous permettent de com- prendre l’utilité de ces plantes pour les Fourmis. Les nids établis sur les arbres, et sur d’autres plantes, doivent être très solides pour pouvoir résister aux bourrasques et surtout aux averses. Il n’est pas douteux qu'en cultivant des plantes dont les racines se moulent surles parois des fourmilières et s'y incrustent, les insectes réalisent une notable économie sur les matériaux de construction. La culture aurait donc pour principal objet de consolider les murs de la demeure. Mais le fait que toutes les espèces possèdent des fruits charnus pourrait bien aussi ne pas être une simple coïncidence : il est vraisemblable que les Fourmis se nourrissent de ces fruits. M.H. Piéron cite ce fait curieux que les fourmis cher- chent à nettoyer leurs antennes dès qu'on les leur a sectionnées. Il coupe, par exemple, l'antenne droite d’une ouvrière de Camponotus æthiops, qui se met aussitôt à mordre furieusement dans le vide, se recroqueville en sécrétant de l’acide formique, frappe Le sol. Puis la Cam- ponotus s'arrête et s'apprête au nettoyage ; elle passe son antenne gauche dans l'organe tibio-tarsien de la patte gauche et la patte dans ses mandibules, puis elle fait de même à droite, à cela près que la patte ne nettoie qu'une antenne imaginaire, ce qui ne l'empêche pas de passer la patte dans les mandibules. Elle se comporte tout à fait comme si elle avait encore son antenne qui ne lui fournit plus de sensations olfactives comme aupara- vant, comme si elle ressentait réellement l’« illusion des amputés ». Mais il arrive souvent que l’ouvrière, ne sentant pas à la patte le contact de l'antenne absente, la cherche plus baut ou plus bas, et, rencontrant le moignon, se satisfait enfin, et procède au nettoyage complet dans le vide. Voici des Lasius niger à antennes sectionnées. L'une d’entre elles ne cesse pas son nettoyage, touchant par-- fois les moignons et parfois ne touchant rien, mais se comportant bien comme si elle sentait encore ses antennes (ou, du moins, comme sielle ne s’apercevait pas de l'absence de ses antennes, ce qui n’est autre que l'illusion des amputés), etcomme si elle voulait remédier à la sensibilité émoussée des antennes par le nettoyage, suivant la méthode habituelle dans ce cas. Le phénomène est très fréquent dans diverses espèces où M. Piéron l’a examiné. Il semble bien impliquer, par son interprétation, la persistance d'images cœnesthé- siques del’antenne après la cessation des sensations dues à l'organe présent, sensations qu'elles remplacent. Il semble donc bien s’agir d’un phénomène comparable à l'illusion des amputés. k * + Le chat, malgré sa vie habituellement solitaire, est capable d’altruisme, d'actes de solidarité envers ses sem- blables. On raconte que le grammairien Ibn-Babascha, se trouvant un jour au Vieux-Caire, sur les toits d’une mosquée, où il mangeait avec ses amis, un chat s’approcha ; on lui jeta un morceau. Il le prit, disparut et revint presque aussitôt. Plusieurs fois de suite, on lui redonna quelque chose, et il recommença le même manège. Etonné, Ibn-Babascha suivit l'animal et vit qu’il allait dans un grenier voisin porter à un vieux chat aveugle la nourriture qu’on lui donnait, M. Louis de Gramont, en rappelant cette anecdote, dit avoir été témoin d'un fait analogue. Une chatte perdue s'était réfugiée dans un jardin et avait élu domicile dans une vieille niche abandonnée. Les locataires de la mai- son à laquelle attenait ce jardin S’apercurent de sa pré- sence. Ils lui donnèrent à manger, tentèrent de l'ap- privoiser et y réussirent promptement; si bien qu'elle quitta sa niche et s'installa dans la maison. Il va de soi qu'étant d'humeur vagabonde comme tous ses congé- neres, elle ne laissait pas d’aller se promener, parfois assez longtemps. Un beau matin, après une de ses absences, on la vit revenir, mais pas seule : elle était accompagnée d’un animal de son espèce, maigre, efflanqué, le poil en désordre et souillé de boue. Elle le conduisit à la vieille niche, dont elle ne se servait plus depuis qu'elle avait trouvé une demeure hospitalière. Elle la lui montra, et ne cessa de l’inviter par ses miaulements à y pénétrer que quandil s’y fut décidé. Evidemment, elle avait ren- contré au cours de sa promenade ce pauvre diable de chat errant et famélique ; elle avait lié connaissance avec lui, et, se rappelant la niche qui lui avaitété si utile à elle-même, elle avait voulu l’y conduire pour qu'il füt au moins abrité contre les intempéries. HENRI COUPIN. LIVRES NOUVEAUX D: L. Laroy. — Parasitisme et mutualisme dans la nature. — Préface du professeur A. Giard. In-8°, virr- 284 pages, 82 figures. (Prix : 6 francs, franco 6 fr. 60.) Depuis que Van Beneden à écrit son ouvrage fondamental : Commensaux et parasiles dans le règne animal, d'innombrables faits nouveaux ont été acquis à la science et sont venus modifier profondément nos conceptions sur les rapports réciproques des êtres vivants. Il y avait donc lieu de faire une revision de nos connaissances eu les mettant au courant des dernières décou- vertes. C’est cette tâche difficile qu'a entreprise notre collabora- teur. D'autre part, l'ouvrage de Van Beneden n'avait trait qu'au règne animal. M. Laloy envisage au contraire les deux règnes organiques, et c’est ce qui donne à son ouvrage un cachet tout à fait original. L'état actuel du monde vivant est déterminé par trois facteurs : l’évolution paléontologique des êtres vivants, leurs rapports avec le milieu cosmique, enfin leurs relations réciproques au milieu biologique. C'est ce dernier ordre de facteurs que M. Laloy étudie dans son livre. Le milieu biologique n'est pas moins important que le milieu cosmique, et on peut affirmer que chaque animal, chaque plante vit dans une large mesure aux dépens de ses voisins. Tout être vivant est relié au reste de la création par des liens subtils et compliqués, et la distribution des faunes et des flores, à un moment quelconque, n’est que le résultat de l'équilibre, sans cesse perdu, sans cesse retrouvé, qui s'établit entre tous les êtres vivants. Les relations réciproques de ceux-ci ont été divisées, pour les 98 LE NATURALISTE ne besoins de l'exposition, en deux groupes : le parasitisme et le mutualisme. Mais il va de soi que dans l'infinie complexité des phénomènes on rencontre toutes les transitions entre le parasi- tisme le plus marqué et les cas où les êtres se rendent des ser- vices récipropres. Après une introduction et un chapitre où l’au- teur étudie le parasitisme en général et notamment le problème si intéressant de la castration parasitaire, M Laloy passe en revue le parasitisme dans le règne végétal, puis les plantes para- sites des animaux, les animaux parasites des végétaux, enfin le parasitisme dans le règne animal. Deux autres chapitres sont consacrés, l'un au rôle des insectes dans la propagation de cer- taines maladies infectieuses, l'autre au parasitisme embryonnaire et sexuel. La seconde partie étudie le mutualisme dans le règne végétal. Le mutualisme entre plantes et animaux, enfin la vie sociale dans le règne animal. Un dernier chapitre traite de cette forme si curieuse d'adaptation des êtres vivants, le mimétisme. Rempli de faits nombreux et bien choisis, écrit d'un style clair et facile à comprendre, cet ouvrage sera accueilli avec plai- sir et profit par tous ceux qui s'intéressent aux choses de la nature. Ils y trouveront l'exposé d'un grand nombre de questions qu'il était, jusqu'à présent, presque impossible d'étudier en dehors des traités spéciaux. Un bon nombre des illustrations sont originales. Enfin, un index alphabétique facilite les recherches, ACADÉMIE DES SCIENCES Les laves et les minéraux des volcans de Ia chaîne des Puys. — Age et cause des éruptions. (Note de M. Pu. GLanGEAUD, présentée par M. Michel Lévy.) Les laves des volcans de la chaine des Puys sont très variées : elles oscillent des trachytes à 62 0/0 de silice aux basaltes à 50 0/0. Beaucoup de coulées miocènes sont encore plus basiques. Il existe tous les passages entre les andésites, les labradorites et les basaltes, qui sont généralement très feldspathiques ; mais il existe aussi des types à pyroxène dominant. Certains types ont également une tendance marquée à la structure ophitique. Dans la chaine des Puys, les labradorites dominent, puis viennent les basaltes et les andésites. La plupart des volcans ont fourni plusieurs coulées superpôsées, atteignant jusqu'à 56 mètres de hauteur, souvent de nature différente et alternant parfois avec des projections. Les émissions basaltiques ont presque toujours précédé les émissions labradoriques ou andésitiques. Les minéraux des fumerolles les plus fréquents sont : le fer oligiste, la martite ei la magnétite. L'auteur y a même trouvé des minerais de cuivre (tenorite) et des minerais de plomb phosphaté (pyromorphite) et arséniate (mimétèse). On recueille aussi assez fréquemment de la biotite et des pyroxènes verts. Tous ces minéraux se retrouvent au Vésuve; ils résultent de l'action directe des fumerolles ou des minéralisateurs sur les roches arrachées de la profondeur. La somme totale des laves émises se chiffre environ par 1 milliard 500 millions de mètres cubes et celle des projections par 5 milliards 500 mille. Quant à ce quiest des cendres, onest très au-dessous de la vérité en évaluant le volume de ces cendres, à 1 milliard de mètres cubes; le volume total des produits émis est d'environ 8 milliards de mètres cubes. L'âge moyen des éruptions de la chaine des Puys est Quater- naire moyen. Celes de la petite chaine des Puys, étant un peu antérieures, doivent appartenir au Quaternaire inférieur. Enfin, les volcans domitiques ont dû s’édifier soit à la fin du Pliocène, soit au début du Quaternaire. Si l’on veut bien se rappeler que la chaîne des Puys est ins tallée sur un gradin élevé, au pied de la clef de voûte d'un pli anticlinal morcelé, que les volcans paraissent bien alignés sur des diaclases anciennes, il est permis de croire que l’activité vol- canique dut être provoquée par le tassement des voussoirs des deux régions effondrées, situées en contre-bas, qui encadrent cette chaine. L'activité éruptive se serait déplacée et peu à peu rappro- chée de l'axe de l’antictinal depuis le Miocène jusqu’au Qua- ternaire. L'auteur a calculé que, pour amener la sortie des 8 milliards de mètres cubes de matières rejetées par les volcans des Puys (projections et laves\, il eût suffi d’un affaissement de 4 mètres de la région environnante, ce qui est peu de chose eu égard à la Jénivellation totale produite par les failles, durant le Pliocène. puisque cette dernière se chiffre par plus de 500 mètres. SOCIÉTÉ “LES NATURALISTES PARISIENS” Maintenant que l'hiver, s'éloignant à grands pas, laisse passer dans l'air des effluves de vies nouvelles que le naturaliste impatient, prépare ses engins, ses boites, ses cartons, pour courir par monts el par vaux à la recherche des plantes ou des insectes qu'il convoite. Il n'est pas inutile de faire connaître aux lecteurs du Natura- liste qu'une jeune société, amie des sciences naturelles, va reprendre la série de ses excursions, interrompues par la mau- vaise Saison. Cette jeune société, bien que n'ayant que trois années d’exis- tence, a réussi à organiser trente-cinq excursions et huit confé- rences, tant sur la Botanique que sur l'Entomologie et la Géo- logie. Cette société qui a pour titre Les Naturalistes Parisiens et dont le siège social est 17, quai Voltaire, a su réunir dans son sein, plus de cent membres actifs, Son but est d'organiser, principalement aux environs de Paris, des excursions scientifiques, tout en faisant bénéficier ses socié- taires, des avantages qu'il y a à voyager en commun. Et cepen- dant, le prix de la cotisation est on ne peut plus minime : 4 francs par an, c’est-à-dire qu'il suffit à un sociétaire de faire deux ou trois excursions pour récupérer sa cotisation. En outre, la Société Les Naturalistes Parisiens fait paraitre un intéressant bulletin, dont les sociétaires sont eux-mêmes les collaborateurs, en y con- signant les observations qu'ils ont pu faire sur des sujets d'his- toire naturelle. à Les lecteurs du Naturalisle qui désireraient avoir de plus amples renseignements sur la Société sont priés de s'adresser soit à son président, M. Ch. Lahaussois, au siège social, 17, quai Voltaire, Paris (7€), soit à son secrétaire, M. G. Billiard, 10, rue Charles-Divry, qui se feront un grand plaisir de répondre à toutes les demandes. “ Nous remercions MM. Les Fils d'Emile Deyrolle, et plus par- ticulièrement M. Paul Groult, qui nous ont encouragés dès notre fondation, et nous permettent aujourd'hui de faire connaître aux lecteurs du Naturaliste l'existence de notre petite Société. Le Secrétaire, G. BiLLrARD, ACADÉMIE INTERNATIONALE de Géographie Botanique Comme suite au vœu émis en 1905, lors de la session botanique tenue dans les Pyrénées-Orientales et clôtu- rée à Barcelone dans la salle des Séances de l’Académie royale des Sciences et Arts de Barcelone, l'Académie inter- nationale de Géographie botanique convie, cette année, tous les botanistes à une session botanique à Pralognan (Savoie). : Cette session s’ouvrirait le dimanche 4 août au soir, et se clôturerait le mardi 43 août, au soir. En fin de ses- sion, ceux qui le désireraient pourraient aller visiter les magnifiques collections botaniques de la ville de Genève. La Société botanique Suisse et sa Section la Société botanique de Genève prêteraient leur confraternel con- cours à cette session. Dm f le rss ER PCA VELM Pons ME ENS LITY ARS |A 322. 323. .374. 325. 378. 380. 384. 383. 384. 385. 386. 387. 338. 389. 396. 3914. 392. LE NATURALISTE 99 Bibliographie Andersen (K.). Brief Diagnoses of a new Genus and Ten new Forms of Stenodermatous Bats. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 419-423. Berghs. Le noyau et la cinèse chez le Spirogyra. La Cellule, XXII, 1906, pp. 53-86, 3 pl. Bôrner (C.). Das system der Collembolen nebst Beschrei- bung neuer Collembolen des Hamburger Naturhistoris- chen Museums. Mitth. Naturh. Mus. Hamb., XXII, 1906, pp. 147-188, fig. Boltzmann (H.). Beïträge zur kenntnis der Perikar- dialdrün der Lamellibranchiaten. Arb. Zool. Inst. Wien., XVI, 1906, pp. 313-393. À pl. . Borzi (A. Conspectus generum Stigonematacearum, Nuova Notarisia, 1907, pp. 37-38. . Boulenger (G.-A.). Description of a new Lizard and a new Snake from Australia. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 440-441. Boulenger (G.-A.). Description of a new Szake of the Genus Glauconia from Somaliland, Ann. Mag.of Nat. hist., déc. 1906, p. 441. On a new Chameleon from Mount Ruwenzori. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, p. 473. . Brumpt (E.). Les Mycétomes. Arch. de Parasilologie, X, 1906, pp. 489-572, pl. XII- XXI. Bruntz (L.). La phagocytose chez les Diplopodes (glo- bules sauguins et organes phagocytaires). Arch. Zool. exp., 1906, pp. 491-504, pl. XI. Buscalioni (L.). Le Acacie a fillodi e gli Euvalipti. Studio biologico sulla vegetazione dell’Australia. Malpighia, XX, 1906, pp. 221-271. . Byrne (L.-W.). À new Species of Pleridium (Scopoli) from the Northeast Atlantic. Ann. Mag.of Nat. hist., déc. 1906, pp. 448-450, fie. Calvet (L.). Bryozoaires d'Amboine. Note sur Bagula dentata Lmx. et Helepara denticulata, Busk. Rev. suisse de Zool., XIV, 1906, pp. 617-621, pl. XXI. Carl (Dr J.). Beiträg. zur Hôhlenfauna der insubrischen Region. Rev. suisse de Zool., XIV, 1906, pp. 600-615, pl. XX. Cooper (A.-W.). Notes on a New Species of Gymnoplea from Richmond Natal, South Africa ; Adiaptomus nala- lensis (gen. et sp. nov.). Ann. of the Natal Gov. Mus., T, 1906, pp. 97-104, pl. XIT. Cori (C.-S.). Das Blutgefasssystem des jungen Ammo- cœætes. Arb. Zool. Inst. Wien., XVI, 1906, pp. 217-312, 3 pl. Daiber (M.). Zur Frage nach der Entstehungund Rege- nerationsfähigkeit der Milz. Zeitschr. f. Naturw., XLIT, 1906, pp. 73-114, pl. V-VIII. Devloo (R.). Purification du bios de Wildiers. La Cellule, XXIIT, 1906, pp. 359-424. Dubuisson (H.). Contributions à l’étude du vitellus. Arch. de Zool. exp., V, 1906, pp. 153-402, pl. V-IX. Edwards (A.-M.). Origin of a fossil lake in New Jersey and identification of it by the Baccillaria in it. Nuova Nolarisia, 1907, pp. 39-48. Gerhardt (U.). Studien über den Geschlechtsapparat der Weiblichen Saugethiere. II. Jen. Zeilschr. f. Naturw., LXII, 1906, pp. 173-180, fig. Gilson (G.). Un nouveau médium solidifiable pour le montage des préparations microscopiques. La Cellule, XXIII, 1906, pp. 425-440, À pl. 396. 39". 398. 399. 400. 4014. 402. 405%. 404. 405. 406. 40. 408. 409. A1 ©. 4114. AA. AAS. . Gude - Greene (£.-L.). À Study of Rhus Glabra. Proc. Washingt. Acad. of Se., VIII, 1906, pp. 167-196. Grégoire (V.). La structure de l'élément chromoso mique au repos et en division dans les cellules végé- tales (racines d’Allium). La Cellule, XXIII, 1906, pp: 307-358, 2 pl. (G.-K.). On Cœlorus, Pilsbry. Ann Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 433-435, fig. the Land Molluscan subgenus Guitel (F.). Recherches sur l'anatomie des reins de quelques Gobiésocidés. Arch. Zool. exp., 1906, pp. 503-698, pl, XII-XVI. Guthke (E.). Embryologische Studien über die Ganglien und Nerven des Kopfes von Torpedo ocellata. Jen. Zeilschr. of Naturw., 42, 1906, pp. 57-60, pl. I-IIT. Hampson (G.-F.). Descriptions of new Pyralidæ of the subfamilies Hydrocampinæ and Scoparianæ. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 455-272. Hartert (E.). Additional Notes on Birds from N. W- Australia. Novit. Zool., XIII, n° 4, 1906, pp. 754-755, pl. I: Hartert (E.) Notes on Birds from the Philippine Islands. Novit. Zoo!., XII, n° 4, 1906, pp. 155-758, pl. II. Holt et Byrne. On a new species of Lyconus from the Northeast Atlantic. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 423-426. Jacquet (M.). Description de l'extrémité postérieure du corps anormale chez deux Motella fusca. Bull. Inst. Océan., n° 90, 1907, 8 pp., 1 pl. Joubin (L.). Notes sur les gisements de Mollusques comestibles des côtes de France. — La région d'Auray (Morbihan). Bull. Inst. Océan., n° 89, 1907, 55 pp., 1 cart. Kœnike (F.). Hydrachniden aus Java. Mitth. Naturh. Mus. Hamb., XXIII, 1906, pp. 105-137, 2 pl. Kræpelin (K.). Ein Süsswasserbryozoë (Plumatella) aus Java. Mitth. Naturh. Mus. Hamb., XXIII, 1906, pp. 143-146, fig. Kükenthal (W.). Alcyonum brioniense n. neues Alcyonima des Mittelmeeres. Jen. Zeitschr. f. Nalurw., 42, 1906, pp. 61-72, pl. IV. sp. Ein Lewis (G.). On new species of Histeridæ and Notice of Others. | Ann. Mag. of Nat. hist, déc. 1906, pp. 391-403, fig. Loman (J.-C.-C.). Ein neuer Opilionide des Ham- burger Museums. Mifth. Naturh. Mus. Hamb., XXIII, 1906, pp. 103-104, fig. Luze (Gr). Revision der paläarktischen Arten der Sta- phyliniden-Genera : Xylodromus, Omalium, Phyllo- drepa, Hypocyna, Dialycera,Pycnoglypla und Phlæo- nomus. Verhandl. Z. B. Ges. Wien, LVI, 1906, pp. 485-602. Martin (R.). Les Odonates de la Haute-Vienne, Rev. scient. du Limousin, n° 169, 1907, pp. 1-11. Martin (D° R.). Revision der oberocaenn und untero- ligocaenen Creodonten Europas. Rev. suisse de Zool., XIV, 1906, pp. 405-600, pl. XVI- XIX. Mazza (A.). Sagsio di Algologia Oceanica (suite). Nuova Notarissa, 1907, pp. 1-36. Müller (G.-W.). Ostracoden aus Java. Mitth. Nat. Mus. Hamb., XXIII, 1906, pp. 139-142, fig. 100 41 4. 41%. 418. 419. 125. 426. 423. 428. 429. 430. 431. A3. 133. 434. . Piguet (L.). . Pocock (R Rev. suisse de Zool., . Tate-Regan (C.). . Tate-Regan (C.). LE NATURALISTE ‘ Pantel et Sinéty. Les cellules de la lignée mäle chez le Notonecla glauca L. avec des détails plus étendus sur la période d'accroissement sur celle de transforma- tion. La Cellule, XXIII, 1906, pp. 87-303, 8 pl. Oligochètes de la Suisse française. Rev. suisse de Zool., XIV, 1906, pp. 389-405, fig. J.). Description of a second new species of Mangabey (Cer cobus Jamrachi). Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 454-4 Rothschild (W.). . new species of Giant Tortoise. Novit. Zool., XIIT, n° 4, 1906, pp. 153-1754. Smith (ÆE.-A.) On South African Marine Mollusca, with descriptions of new species. Ann. of the Natal Gov. Mus., I, pl. VII-VIIT. 85, pl. XI 1906, pp. 19-72, Sommer (A.). Das Messe des Gorilla. Jen. Zeitschr. f. Nalurw., 42, 1906, pp. 181-308, pl. XV- XVIIT. . Soulier (A.). La fécondation chez la serpule. Arch. Zool. exp., V, 1906, pp. 402-489, pl. X. . Stingelin (Th.). Neue Beiträge zur Kenntnis der Cla- docerenfauna der Schweiz. XIV, 1906, pp. 317-387, pl. XITI-XV. . Swinhæ (C.). New and littleknown species of Eastern and Australian Heterocera. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 403-416. A Collection of Fishes from the King River, Western Australia. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 450-453. Descriptions of a new or little- known Fishes from the Coast of Natal. Ann. of the Nalal Gov. Mus., I, 1906, pp. 1-6, pl. I-V. Tate-Regan (C.) Descriptions of some new sharks in the British Museum Coll. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. #35-440. Theiler (A von Arca. Jen. Zeitschr. .). Zur Anatomie und Histologie des Herzens f. Nalurw., Thomas (O.). Notes on South-American Rodents. Ann. Mag. of Nat. hist., déc. 1906, pp. 412-448 32, 1906, pp. 115-142, pl. IX-X, Thomson et Henderson. Second Preliminary Report on the Deep-Sea Alcyonaria coll. in the Indian Ocean. Ann. Mag. of Nat. hisl., déc. 1906, pp. 427-433. Van Mollé. La spermiogénèse dans l’écureuil. La Cellule, XXIII, 1906, pp. 1-52, 2 pl. Warren (E.) Note on Convoluta roscoffensis graff. coll. on the Natal Coast. e Ann. of the Natal Gov. Mus., T, 1906, pp. 97-105, pl. XII. Warren (E.) On Bertramia kirkmant sp. nov.;: a Myxosporidium occurring in à South African Rotifer. Ann. of the Natal Gov. Mus., I. 1906, pp. 7-18, pl. VI. Warren (E.). On Halocordyle cooperi sp. Hydroid from the Natal Coast. Ann. of the Nulal Gov. Mus., I, 1906, pp. nov., à 13-89 PI. UEX: Warren (E'). On Tubularia solitaria sp. Hydroid from the Natal Coast. Ann. of the Natal Gov. Mus, I, pl. X-XI. With (C.-J.). Chelonethi. An account of the Indian false-scorpions together with studies on the Anatomy and classification of the order. (The Danish Exped. to Siam 1899-1900). Mém. Acad. R. des Sc. de Danemark, Sect. Sc., 7e sér., III, n° 4, 1906, 24 pp., 4 pl., À cart. nov. à 1906, pp. 83-96, 4835. Woodward (S.). On Myriolepis hibernica, a Palaeo- niscid Fish from the Irish Coal-Measures. Ann. Mag.of Nat. hist., déc. 1906, pp. 416-419, pl. X. 436. Zweiger (H.). cularia L. Jen. Zeitschr. pl. XI-XIV. Die Spermatogenese von Forficula avi- f. Naturw., 42. 1906, pp. 143-172, LIVRES D'OCCASION A VENDRE Chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS Daurzexrerc. Récoltes malacologiques de M. l’abbé Cullieret aux Canaries et au Sénégal. 1 br., 1 pl. Paris, 1890 0 50 Davurzexserc. Croisières du yacht « Chazalie » dans l'Atlantique. Mollusques, 2 pl. col., 1 vol. br. pans A LT DSP ANR LA RC EE 7 TS GA LRQ » DeEsrayes. Catalogue des Mollusques de l'île de la Réunion (Bourbon). 1 vol. cart., avec 14 pl. col. Paris, 7 50 Doux. Histoire naturelle de la France : Nouvelle flore des mousses et des hépatiques, avec 19288 fig. 4 vol. rel 4 50 Duccos (P.-L.). Histoire naturelle générale et parti- culière de tous les genres de coquilles univalves marines, à l'état vivant et fossile, genre Oliva, 35 pl, Strombe 25 pl., Colombelle, 42 pl. Paris: 1835. 15 » Ducros ne Sanr-German. Revue critique du genre Oliva. ANbre. av no pl Juillet ST ARE NME 1 50 Duruy (Abbé D.). Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France. 31 pl. noires, 1 vol. rel. Auch, 1847 Fiqurer (Louis). Les animaux articulés, les poissons et les reptiles. 1 vol. rel., av. 222 fig. Paris, 4816. 4 50 Ficurer (Louis). La vie et les mœurs des animaux. 1ivol.relsav. 385fe. Paris; A866 RER Frenor. Le monde de la mer. 1 vol. 200 fa Paris MOCHE ERP ME CN Er EPA OI) GirarD (Jules). Les explorations sous-marines, hydro- graphie, appareils de sondage, le sol sous-marin, la vie dans les profondeurs de la mer, etc. 1 vol. br., avafig: Paris, LOT TR e nete Se Et ET AR 1 50 GRaxGEr (Albert) Histoire naturelle de la France. Mollusques. 2 vol. rel. en 1 seul, av. 20 pl........ 5 » Guérn (F.-E.). Dictionnaire pittoresque d'Histoire na- turelle et des phénomènes de la nature. 9 vol. in-4 cart. av: pl::col. Paris, 1833-1839: 20000 18 » Hormanx (Ernst). Les Chenilles des macrolépidoptères d'Europe (Die Raupen der Gross-Schmetterlinge. Europas). 1 vol. rel., 50 pl. en coul. donnant 1900 fig. Stutt- gart, G LES EU PE SR A na PERS YA AU PO EE SE 30 » Hormanx (Ernst). Die Gross-Schmetterlinge Europas. 71 pl. col. comportant 2.000 fig. 4 vol. rel. Stuttgart, 1894. HOME) Hourserr. Faune analytique illustrée des Ortho- ptères de France. 182 fig. Paris, 1907............ 3) Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 29° ANNÉE À" SIMPLE REMARQUE SUR La Théorie des phénomènes Volcaniques En présence du nombre chaque jour plus grand des hypothèses émises pour rendre compte des éruptions volcaniques et des phénomènes qui leur font comme un cortège constant, je crois devoir présenter aux lecteurs du Naturaliste quelques brèves observations qui me semblent décisives pour fixer les grandes lignes de la question. Le premier fait, c'est que le phénomène volcanique n’a aucun des caractères d’un accident; il est non seulement normal, mais essentiel à l’économie de la planète, et la géologie nous apprend que, contrairement à des idées préconçues, reconnues aujourd'hui tout à fait inexacts, les volcans ont apparu dès les premiers temps sédimen- taires et n’ont jamais cessé depuis de se succéder les uns aux autres. En second lieu, on sait que les volcans actuellement actifs sont strictement distribués selon les grandes lignes de dislocation récente et toujours en voie de modifica- tion. Il est certain qu'il en était de même durant les époques antérieures, et il en résulte que, si l’on savait reconnaître des volcans ayant fonctionné à un même moment géologique, leur situation relative serait le plus fort des documents pour reconstituer les grands traits de la paléogéographie. Un troisième ensemble d'observations amène à cette conséquence formelle, que le siège des phénomènes ex- plosifs réside à une profondeur relativement très faible, notablement inférieure en tout cas à la distance de la surface terrestre que la distribution des températures souterraines assigne à la limite inférieure de l'écorce du globe. Celle-ci devant mesurer 60 kilomètres envi- ron de puissance, la profondeur du foyer volcanique, es- timée par l'étude des secousses sismiques qui en émanent fréquemment et qui sont en relation intime avec lui, a été évaluée suivant les cas au 1/5, au 1/4, à la moitié de cette distance. Enfin, il faut faire état de la nature des matériaux re- jetés par les volcans, et qui, tout en se présentant dans tous les cas avec des caractères uniformes, présentent cependant d’une région à l’autre des différences caracté- ristiques. Les roches rejetées par le Vésuve (cendres, lapillis et laves) ne sont pas identiques à celles que vomit l’Etna ou l’Hekla; les gaz des fumerolles ne sont pas les mêmes au Vésuve et aux volcans d'Hawai, etc. En conséquence de ces quatre catégories de données, on voit que le choix se précise beaucoup entre les sup- positions volcaniques avancées. Comme il faut, de toute nécessité, que les quatre conditions soient remplies en même temps, on arrive même à esquisser les traits principaux de la théorie d’une manière pour ainsi dire automatique, Il taut, en effet : / 4e Que la théorie cadre avec les conditions essen- tielles de l’évolution générale de la terre, c’est-à-dire avec fait dominateur du refroidissement séculaire du globe. 2° Qu'elle fasse intervenir les changements de dimen- 2° SÉRIE — N° AS 4 SH MUS 5 1° MAI 1907 sion de la planète et la production des accidents orogé- niques à sa surface. 3° Qu'elle ne fasse appel qu’à des conditions réalisées dans l’épaisseur de la croûte, et non pas au dessous, où sont des régions qui paraissent à l’abri de tous nos moyens d'investigation. & Qu'elle mette à contribution, par un mécanisme toujours le même, des matériaux qui peuvent varier d’un point à l’autre dans certains traits de leur composition chimique. Or, chacune de ces séries de conditions se trouve rem- ple par des dispositions souterraines dont la réalité n'est pas douteuse. Pour la première, le refroidissement spontané du globe à pour conséquence bien connue l'imprégnation superficielle progressive de la croûte par des matériaux venant de l’hydrosphère et de l'atmosphère. Si le plus abondant est l’eau, il ne faut pas oublier que bien d'autres peuvent être cités avec elle, comme des com- posés d'acide carbonique, des matières organiques qui peuvent devenir des sources d’hydrogènes carbonés, ou de divers composés azotés, des chlorures, des bromures pouvant dégager des acides hydrogénés et toutes sortes d’autres produits qui entrent dans la composition des roches de tous ordres et des ordres sédimentaires en particulier. Il résulte de là que la croûte terrestre, quelles que soientses autres conditions, se divise en deux régions superposées dont la plus externe est chargée de principes qui, par un échauffement ultérieur, pren- draient la forme gazeuse et pourraient développer une force élastique en rapport avec la température qu'ils subiraient, en même temps qu'avec leur nature propre essentiellement variable d’un cas à l’autre. La figure 1 matérialisera pour ainsi dire les faits dont il s’agit : on y voit la zone EE de roches ayant admis l'association avec les composés énumérés, supreposée aux Fig. 1. — Coupe théorique de l'écorce terrestre pour y montrer la superposition de la zone EE, où les roches sont imprégnées de matériaux volatilisables par la chaleur et spécialement de l’eau, sur la zone AA, trop chaude pour que ces matériaux aient pu y pénétrer ou y persister. régions plus profondes À A, qui sont encore trop chaudes ou qui sont devenues trop chaudes pour que les matières élastiques aient pu y pénétrer ou pour qu’elles aient pu y persister. À cet égard on a en vue également des roches qui reçoivent peu à peu des infiltrations centri- pètes et celles qui contiennent des matériaux sédimen- taires distillables, pour les opposer aux masses d’origine thermique et à celles d'où le métamorphisme, suffisam- 102 LE NATURALISTE ment prolongé, a chassé les substances volatilisables. Pour la deuxième condition, ilest facile de comprendre que la contraction de la croûte terrestre, par suite de la diminution progressive et continue du noyau fluide qu'elle enserre, devra nécessairement ouvrir au travers de son épaisseur des géoclases ou failles telles que FF de de la figure 4 et que ces géoclases seront des plans de glissement pour les segments juxtaposés, et qui n’arrive- ront à rétrécir la croûte à la dimension voulue qu'en en superposant partiellement des régions d’abord contiguës au même niveau. La figure 2 fait sentir les conséquences de ce déplacement directement constaté d’ailleurs dans toutes les chaînes de montagnes. On y voit que le dépla- cement relatif des deux segments contigus, déplacement qui se fait selon le sens des flèches, a pour conséquence de pousser une certaine portion de la zone À par-dessus une certaine portion de la zone E. Cette portion de la zone E est alors insérée sur toute la longueur de la géo- clase qui a joué entre deux bandes (lune superposée et Fig. 2.— Coupe théorique de l'écorce terrestre faisant ressortir, au point de vue de la situation relative des deux zones AA et EE de la figure 1, les conséquences des glissements consécu- tifs à l'ouverture des gloclases orogéniques. l’autre sous-jacente) de la zone AA, trop chaude pour la persistance dans les roches des principes vaporisables. En conséquence. la portion considérée de la zone E subira un réchauffement dont les effets sont faciles à déduire d'observations variées etde résultats delaboratoire et spécialement des expériences de Sénarmont et de ses continuateurs, sur les propriétés minéralisatrices et cris- tallogènes de l’eau suréchauffée. La masse fondra et contractera, à cause de la pression régnante dans le milieu considéré, une association spéciale avec les ma- tières gazéifiées qui s’y incorporeront par occlusion, selon l'expression consacrée. À ce moment, le produit consis- tera au propre en une dissolution dans une matière li- thoïde fondue de substances aériformes variées d’eau dans un grand nombre des cas. Il sera dès lors compa- rable au point de vue physique, et malgré la profonde différence des qualités chimiques, aux dissolutions sous pression des gaz dans les liquides, dont l'eau de Selz et le vin de Champagne sont les exemples les plus connus. Pour la troisième condition, on voit qu’elle est ici pleinement réalisée, puisque la constitution de ce composé complexe de roche fondue et de matériaux vola- tilisables n'a demandé l'intervention d’aucune autre substance que celles qui entrent normalement dans la composition des parties moyennes de l'écorce terrestre, et qu'elle ne fait intervenir en rien les qualités des ma- tières nucléaires qui nous sont et nous seront sans doute toujours inconnues, De même pour le quatrième et le dernier paragraphe de notre programme, la conformité n’est pas moins com- plète, et l’on voit comment le mécanisme qui intervient est toujours le mêmeet, tout en étant toujoursle même, capable cependant de donner des résultats variés qui dé- pendront seulement des variations dans la composition des matériaux réchauffés par le recouvrement orogénique. On conçoit, parexemple,commentles émanations des cra- tères pourront rênfermer tous les corps, dont M. A. Gau- tier a réalisé le dégagement par l'exposition des roches cristallines à des températures convenables. Du reste, il peut se faire que cette matière complexe, résultant du réchauffement local, ne donne lieu à aucun effet volcanique : elle peut se refroidir comme les masses encaissantes, se modifier et laisser dégager lentement, ou se condenser peu à peu, les principes élastiques qui lim- prégnaient, et bien des portions de la croûte terrestre Fig. 3. — Coupe théorique de l'écorce montrant l’éruption de la matière fusionnante souterraine consécutive à l'ouverture d'une cassure secondaire VL. sont formées de matériaux ayant passé par cette concré- tion et en ayant retiré une structure cristalline particu- lière. Mais il peut arriver aussi, et c’est ce que montre la figure 3, que, pendant la période de haute température de la roche complexe ou magma, il s’établisse par l’ouver- ture d’une cassure secondaire, la cassure VL ajoutée comme on voit à la disposition de la figure 2. Dans ce cas, lès choses se passeront, pour en revenir à notre comparaison de tout à l'heure, comme quand on sup- prime le bouchon d'une bouteille d'eau de Seltz ou d’une bouteille de vin de Champagne. Le liquide contenant en dissolution un gaz sous pression, mis ainsi en relation avec une atmosphère à pression moindre, se décharge de la substance élastique qui s’y trouvait à l’état d'occlusion. On voit de petites bulles se produire de toutes parts, grossir en s’élevant et entrainant tumultueusement, explosivement le liquide auquel elle était associée. Or, il en est exactement de même dans un volcan, la lave en fusion tenant en dissolution des corps élastiques, eau suréchauffée ou autres matières précédemment énumé- rées, devient, au moment de l’ouverture d’une communi- cation avec l'atmosphère, le siège d'une détente générale. Les bulles qui se forment dans toute sa masse et qui y grossissent, l’entrainent en s’élevant dans la cassure et déterminent toutes les particularités de l'éruption. Sans nous arrêter ici à lesénumérer, notons seulement qu'elles LE NATURALISTE concernent spécialement la projection des cendres, fines particules du dissolvant qui, d’ailleurs, se solidifient par refroidissement, épanchement de la lave hors du cratère, émission des fumerolles de tous genres, variant de com- position avec les progrès du refroidissement. Notons que, lors des derniers tremblements de terre de l'Amérique du Sud, depuis San-Francisco jusqu’au Chili, on a noté à la fois, d’une part le réveil de vol- cans au Nouveau-Mexique, au Chili et ailleurs, et d'autre part la translation de la surface du sol dans la direction du Nord-Est qui est justement celles de la contraction du sol en Amérique depuis les époques sédimentaires les plus anciennes. En résumé, la suite des manifestations qui composent l’éruption volcanique se trouve, dans la théorie résumée tout à l'heure, reliée à l’allure fondamentale de l’activité générale du globe de la manière la plus intime et la plus nécessaire. C’est un gage de son exactitude, STANISLAS MEUNIER. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Fossiles" MAMMIFÈRES. En abordant la classe des Mammifères, qui doit clore cette longue étude, je demanderai au lecteurila per- mission de m'écarter un peu du plan que j'ai suivi jus- qu'ici. Pour les autres classes du règne animal, dont l’histoire paléontologique est en général mal connue, il était pres- que impossible de ne pas commencer par la distribution géographique actuelle, afin de procéder du connu à l’in- connu. Les Mammifères, qui ont apparu les derniers de tous à la surface du globe, et qui ont laissé leurs débris dans les couches géologiques les plus superficielles, nous sont, par cela même, mieux connus à l’état fossile. Sans doute, il reste encore bien des lacunes dans leur histoire, surtout lorsqu'on remonte à leurs débuts, au cours de la période secondaire; mais, à partir du Tertiaire, on peut suivre leur évolution presque pas à pas. C’est ce qui me décide à entreprendre d’esquisser leur histoire en suivant l’ordre chronologique, de manière à indiquer, autant que possible, les migrations qui ont accompagné cette évolution et qui ont été provoquées par les changements séculaires qui se sont produits dans la forme, le climat et la végétation des continents. Par une conséquence naturelle nous commencerons cetteétude parles formes les plus inférieures qui sont évidemment les plus anciennes. _ Monotrèmes. — Ce sont les Mammifères ovipares, dont il n'existe plus que deux types (Echidné et Ornitho- rhynque) dans la faune actuelle. Pendant longtemps on a pensé qu’on ne trouverait pas de formes analogues dans (4) Voir le Naturaliste, n° 457 et suivants. 103 les couches fossiles, même les plus anciennes. Tout ré- cemment, néanmoins, un naturaliste américain, Earl Douglas, adécrit, sous le nom de Xenotherium unicum (1), un petit Mammifère provenant du Tertiaire de l’État de Montana (États-Unis), qui par ses caractères vient se placer très naturellement entre Echidna et Ornithorhyn- chus. Les mâchoires en effet forment une sorte de bec avec des alvéoles où sont enchâssées six paires de dents. Il est impossible de ne pas être frappé de la ressemblance que ce crâne présente avec celui de l’'Ornithorhynque. Ainsi, jusqu'à une époque aussi rapprochée de nous que le Miocène, il a existé, dans l'Amérique du Nord, des représentants de ce type si primitif des Ornithodelphes. Mais il en a existé, à une époque antérieure, dans l'Amé- rique du Sud: les genres Anathitus, Dideilotherium, Adiastaltus et Plagiocælus, créés par Ameghino pour des débris provenant de l’Éocène de Patagonie, sont décrits par lui comme présentant les caractères ostéologiques si accusés des Monotrèmes. Plusieurs des petits Mammi- fères de l’époque Jurassique, que l’on ne connait que par leur mâchoire inférieure, et que l'on classe, sans certitude, parmi les Didelphes, pourraient aussi bien avoir été ovipares. Nous avons donc la preuve aujourd’hui que des Mam- mifères ovipares ont vécu sur des points du globe aussi éloignés que l’Australie, la Patagonie et les États-Unis; il semble bien probable que leur dispersion, à l’époque Jurassique, a été aussi étendue que le permettait la forme des continents. Les Ornithodelphes, comme les Didelphes, ont dû se développer sur le grand Continent Antarctique qui barrait à cette époque les mers du Sud, et dont nous parlerons plus longuement dans un dernier chapitre. Il est probable que dans leur migration vers le Nord ils ont suivi la même route que les Marsupiaux de la famille des Didelphydæ, qui ont pénétré jusqu’en Europe et s’y sont éteints au commencement du Ter- tiaire, tandis que les Monotrèmes s’arrêtaient dans l'Amérique du Nord. A l’époque actuelle, on lesait, les Monotrèmes ne vivent plus que dans la région Australienne qui doit être con- sidérée comme leur patrie et leur centre de disper- sion. Les genres Echidna et Proechidna comprennent trois ou quatre espèces qui habitent l'Australie, la Tas- manie et la Nouvelle-Guinée. Le genre Ornithorhynchus n’a qu'une seule espèce qui setrouve en Australie et en Tasmanie. Des espèces éteintes appartenant aux genres Echidna et Ornithorhynchus vivaient encore dans le même pays à l’époque quaternaire. Le système den- taire atrophié des Monotrèmes, qui en fait des Édentés aplacentaires, prouve leur haute antiquité à la surface du globe. Didelphes. — Beaucoup plus variés sont les types que l'on rapproche d'ordinaire des Didelphes, bien que pour les plus anciens d’entre eux,quine sontconnus que par des mâchoires inférieures, on soit réduit à des suppositions sur leur mode de reproduction. Ils ont pu être ovipares, ovo-vivipares ou vivipares imparfaits à la manière des Marsupiaux. Certains d’entre eux, qui proviennent du Trias de l'Afrique australe (Tritylodon, Theriodesmus), présentent des caractères si primitifs que l’on hésite à les considérer comme des Mammifères. SEELEY les rap- proche des Reptiles Thériodontes, qui ont tant de carac- (1) Mem. of the Carnegie Museum, I, 1905, n° 5, avec une planche. { 104 ; LE NATURALISTE A ———————_— ———— ©, tères communs avec les Mammifères inférieurs, etparmi lesquels on devra chercher les ancêtres des Mammi- fères. C’est avec plus de certitude que l’on classe parmi les mammifères d'autres débris provenant du Trias d’Alle- magne et d'Angleterre. Ce sont de petites dents isolées, dont on à fait les genres Microlestes et Hypsiprymnopsis, précurseurs d’un groupe très abondant dans le Crétacé et l'Éocène de l'Amérique du Sud, et qu'Ameghino dési- gne sous le nom de PAUCITUBERCULATA. Par une singu- lière bonne fortune, un petit genre de ce groupe vit encore dans l'Amérique méridionale (Cænolestes), de sorte que nous avons la certitude que tous ces petits animaux étaient réellement Didelphes. De plus, le Cæno- lestes, par ses caractères, se rapproche des Marsupiaux d'Australie (Diprotodonta), et non des Didelphydæ, si nombreux encore sur le continent américain. C’est là une découverte toute moderne et des plus importantes au point de vue de la géographie zoologique, puisqu'elle confirme d'une manière éclatante les rapports continen- taux que l’on supposait depuis longtemps avoir existé entre la Patagonie et l'Australie. Ameghino ne distingue pas moins de cinq familles ou sous-familles dans ces Pauciluberculata : ce sont les Abderitidæ, Epanorthidæ, Cænolestidæ, Garzonidæ et Mi- crolestidæ. A l'exception de cette dernière,toutes les autres familles (comprenant, en tout, plus de 25 genres) sont propres au Crétacé et à l'Éocène inférieur de Patagonie. Un genre (Zygolestes) a survécu jusque dans le Miocène, et le Cænolestes enfin jusqu’à nos jours. Ce dernier genre a deux espèces (Cænolestes fuliginosus et C. obscurus) dans l’Équateur et la Colombie. Comme beaucoup d’autres Marsupiaux d'Amérique et d’Austra- lie, ces derniers survivants d’une époque reculée ont Fig. 4. — Cimolomys gracilis, mâchoire inférieure, face dentaire (type américain de la famille des Neoplagiaulacidæ). l'apparence extérieure d’un Rat; mais leur dentition et la forme de leur crâne les rapproche d’une manière saisis- sante de leurs parents fossiles, si nombreux dans le Cré- tacé et l’Eocène de Patagonie. Leur régime est probable- mentomnivore ; leurs habitudes sont arboricoles, comme celles des autres Didelphes américains. C’est là, du reste, un caractère qui semble avoir été commun à presque tous les Mammifères primitifs (1). A l’époque secondaire, alors que les puissants Dinosauriens régnaient sur les continents, les Mammifères, plus petits et plus faibles, se cachaient dans le feuillage des arbres, où ils se nourrissaient de bourgeons, de fruits et d’in- sectes. Quelques-uns, cependant, peuvent avoir eu des habitudes aquatiques. Le Microlestes du Trias d'Europe présente aussi des rapports avec d’autres petits mammifères fossiles aux- quels on le réunit souvent sous le nom d'ALLOTHERIA. Les Allotheria ont existé, comme les précédents, en Pa- tagonie, mais, de plus, ils se sont répandus dans l’Amé- rique du Nord et en Europe. Ameghino en distingue cinq familles ou sous-familles et vingt-huit genres (Pla- giaulacidæ, Polydolopidæ, Neoplagiaulacidæ, Promysopidæ, Polymastodontidæ) ; ils ont vécu depuis le Jurassique, à travers tout le Crétacé, jusqu’à l’Éocène. Les principaux genres sont: Sfereognathus, dans le Jurassique d'Europe; Cienacodon et Allodon dans celui d'Amérique ; Meniscoës- sus dans le Crétacé d'Amérique ; Plagiaulax dans le Juras- sique d'Europe et Proplagiaulaæ dans l'Éocène inférieur de France et du Nouveau-Mexique, époque où ce type Fig. 2, — Cimolomys gracilis, mâchoire supérieure, face dentaire. s'éteint définitivement. Les ALLOTHERIA présentent, comme les PAUCITUBERCULATA, des rapports certains avec les Didelphes australiens, notamment avec les Phalan- gers et les Potorons (2). Un groupe bien distinct est formé par les POLYPROTO- DONTES américains, qui ne sont plus représentés actuel- lement que par la famille des Sarigues ou DIDELPHYDÆ. Les plus anciens que l’on connaisse sont du Jurassique d'Europe et de l'Amérique du Nord, et forment les genres Amphilherium, Peraspalax, Phascolestes, Triconodon, Phas- colotherium, etc., d'Europe; Dryolestes, Stylacodon, Di- crocynodon, etc., de l'Amérique du Nord. Ils se conti- nuent dans le Crétacé d'Amérique (Stagodon, Thlæodon) et l’on en trouve aussi en Patagonie à la même époque (Argyrolestes, Nemolestes). Tous ces petits mammifères avaient des dents aiguës et très nombreuses indiquant un régime insectivore. (4) V.-D. Marrmew. The arboreal anceslry of the Mamma- lia (American Naturalist, 190%, p. 811-818. (2) E. Trouessarrt, Les premiers Mammifères (Revue générale des Sciences, 1893, p. 71, avec fig.); — 1n., Les Plagiaulacidés, | (Le Naturaliste, 1890, p.151, 203, 213, 271 avec fig.). LE NATURALISTE 105 Plus voisins encore des Didelphydæ actuels étaient les genres variés du Crétacé supérieur et de l’'Éocène de Pa- tagonie, que F. AMEGHINO a décrits sous le nom de Mi- crobiotheridæ (genres Proteodidelphys, Microbiotherium, Eodidelphys, Hadrorhynchus, etc.). Ces ancêtres tertiaires des Sarigues actuelles ont envahi successivement les deux Amériques et l’Europe. Les genres Amphipera- therium et Peratherium, qui ont laissé de nombreux dé- bris dans l’Éocène et le Miocène des États-Unis et de l'Europe Occidentale (France), diffèrent à peine des Sa- rigues (Didelphys), qui vivent encore aux États-Unis, pénétrant dans le Nord jusqu'à l'État de New-York, et dont les nombreux congénères, de taille variée, s’éten- dent au Sud jusqu’en Patagonie. En Europe, il se sont éteints dans le Miocène. Pour résumer l'histoire de la distribution géographique des Didelphes, nous voyons qu'à l'époque jurassique il en existait sur les deux Continents. Il est vraisem- blable qu’à cette époque ce type d'organisation était cos- mopolite. Puis, par suite de l'ignorance où nous sommes du sort des Mammifères en Furope à l’époque Crétacée, nous ne retrouvons plus de Marsupiaux que dans les Fig. 3. — Cimolomys gracilis, les deux mâchoires en S yS 9 place, vues de profil (restauration). deux Amériques. Au début du Tertiaire, ces animaux sont nombreux, notamment en Patagonie, et nous sa- vons que cette région de l’Amérique méridionale venait de se détacher d'un grand continent austral qui occu- pait, pendant le Jurassique, la place actuelle de l'Océan Antarctique. C’est évidemment sur ce Continent, pro- longé jusqu’à l'Australie, que les Didelphes ont continué à se développer comme nous le verrons bientôt. Mais sur le Continent Américain, ils gardent des pro- portions très faibles, puisque les plus grandes Sarigues atteignent à peine la taille d’un Chat, ies plus petites ayant celle de la Souris. Par contre, ce type envahit l'Amérique du Nord et même l’Europe et fait preuve d'une grande survivance, puisqu'il persiste en Europe jusque dans le Miocène inférieur, et dans toute l’Amé- rique jusqu'à l'époque actuelle. Peu de familles de Mam- mifères ont eu, à la fois, une aussi vaste dispersion et une aussi longue durée. Enfin, le type, nettement aus- tralien, du Cænolestes persiste, lui aussi, jusqu’à nos jours, dans l’Amérique équinoxiale, comme un dernier lien avec l’autre hémisphère. ; Revenons maintenant aux Didelphes qui ont continué à évoluer dans l'hémisphère austral, après la dislocation du grand Continent Antarctique. Nous les retrouvons en Australie, d’où ils ont pénétré jusqu'à la Nouvelle- Guinée et dans les archipels voisins. Ici, le type des Di- delphes se diversifie au point d’égaler presque la variété des Mammifères placentaires. Ils atteignent aussi une taille bien supérieure à celle des Marsupiaux américains. À côté de types insectivores qui représentent les Sari- gues (Peramelidæ, Phascologale, Antechinomys, Myrmeco. bius), nous trouvons de grands carnivores (Thylacynus),un genre talpiforme (Notoryctes), de grands herbivores (les Kangourous, Macropus), des rongeurs (Phascolomys) et des types frugivores (Phalanger, Petaurus, Phascolarctos). : C’est à l’époque quaternaire que cette faune australienne a présenté tout son développement : elle possédait alors des Kangourous de la taille d’un cheval (Sthenurus go- liath, Macropus titan) et d’autres grands herbivores (Di- protodon, Nototherium), qui atteignaient les dimensions d'un Rhinocéros. Il semble que cette faune, plus an- cienne que celle de l'hémisphère boréal, ait atteint l’âge de son déclin alors que les faunes Africaine et Sud- Asiatique étaient encore en pleine prospérité. C’est là un fait commun à toutes les faunes australes, comme le prouve l'extinction des grands Oiseaux privés d'ailes (Dinornis, Æpyornis, etc.) à la Nouvelle-Zélande et à Ma- dagascar, et ce phénomène se rattache sans aucun doute au morcellement du grand Continent Antarctique dont ces terres ont fait partie autrefois. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) LE NOM DE LA BLANC-URSINE Tous les botanistes connaissent cette magnifique om- bellifère sauvage, qui croit spontanément dans nos marais de la Flore parisienne, avec ses grandes fleurs d'un blanc de porcelaine, ses larges ombelles et ses akènes si déve- loppés, qui lui ont valu son nom d'Heracleum sphondylium, ou Héraclée à osselets. C’est même là une des premières plantes de cette famille, délicate à analyser, que le jeune étudiant apprend à reconnaitre tout seul, tant ses carac- tères sont facilement perçus à l'œil nu. Mais ici surgit une grosse difficulté : les auteurs, en effet, ne sont pas d’accord sur son nom! Doit-on dire Blanc-Ursine ou Branc-Ursine, comme les ‘anciens auteurs? Hippocrate dit oui, Galien dit non; voyons qui a raison. D'abord ursine, ursina, veut dire l'adjectif fémi- nin d'ourse ; oursine, comme on dit chevaline, de cheval: de sorte que Blanc-Ursine voudrait dire blanc comme l’'ourse blanche du pôle; or, on sait que cette toison n’est pas blanche mais jaunâtre, puisqu'elle se prend en gris sur un fond de neige, dans la photographie; alors que la fleur de cette plante est d’une blanckeur éclatante. Au contraire, Branc-Ursine, de branca ursina, veut dire pied d'ours, dans le sens de pas d'ours; comme on dit le pas d’âne, pour la Tussilage, Or, c’est bien le cas ici, où l’ombelle arrondie est si large, qu'elle rappelle la dimen- sion, et à la fois la forme, du pied de nos plantigrades les plus gros. Il n’y a donc pas le moindre doute à cetégard ; puisque le premier nom n'aurait pas de sens applicable à cette fleur, tandis que le second a une signification qui s'applique admirablement à sa large inflorescence, apla- tie en ombelle. 106 LE NATURALISTE ————_—_—_——— On doit donc dire Branc-Ursine, et non pas Blanc- Ursine : c’est toujours bon à savoir. De même, nous avons découvert qu'un certain Théodégisèle IT, roi des Wisigoths, successeur d'un premier roi du même nom, qu'on avait surnommé Théodégisglossa (pour ledistinguer de l’autre), devait être appelé Théodégis fossa, le rot à la fosse ; parce que le premier nom n’a pas de sens, et que le second en a un des plus curieux : Ce Wisigoth arien, furieux de voir la fontaine intermittente de Constantina, à Séville, ne se remplir que tous les ans à Pâques, creusa, mais en vain, une immense tranchée autour de cette église, avec toute une armée ! sans parvenir à en capter les tuyaux souterrains, qu'il supposait établis là par les Romains; car il mourut un peu plus tard, sans avoir résolu le problème. Pour en revenir à notre Branc-Ursine, bien qu’on fasse dériver le nom de la rue de Lourcine (jadis de l'oursine), du latin locus cinereum, lieu des cendres ou du cimetière; nous ne serions cependant pas surpris que cette dénomination provienne tout simplement de ce que cette rue conduisait autrefois au marais de la Bièvre, situé tout près de là, rempli de ces plantes (comme le sont généralement nos marais de cette région); c'est-à-dire rempli d'oursines : d’où la rue des Oursines ou de l’Oursine. Évidemment, ce n’est qu'une simple hypothèse, à côté de ce qui précède, qui est une certitude absolue ; d'autant plus que cette rivière a plus d’une fois changé de cours, à la suite de ses débordements extraor- dinaires. D’ BouGo HISTOLRE DE L'ENVAHISSEMENT DU PORT DE NANTES par une CHENGPODIACÉE Américaine. Comme tous les ports livrés à un trafic trés actif, le port de Nantes a vu souventse développer dans son en- ceinte, où dans son voisinage, des espèces végétales étrangères. Quelques-unes y sont complètement natu- ralisées, d’autres ÿy apparaissent tout à coup, s'y mon- trent tout d’abord extrêmement abondantes, puis finis- sent par disparaître. L'invasion du port de Nantes par l'Ansérine vermi- fuge (1) nous offre un exemple frappant de la rapidité avec laquelle une espèce étrangère peut prendre posses- sion du terrain, dans certaines conditions favorables, et du degré d’abondance auquel elle peut arriver. C’est une grande herbe vivace qui atteint jusqu’à un mètre et demi de haut et plus. Elle donne des milliers de petites graines d’un brun noir, lisses. Son odeur très forte de térébenthine est plutôt repoussante et différente de celle d’une espèce très voisine : l’Ansérine Fausse- Ambroisie (2) avec laquelle elle est cependant très sou- vent confondue et qu’on emploie en infusion comme stomachique et digestive sous le nom de Thé du Mexique. Notre Ansérine vermifuge contient une huile volatile qu'on peut extraire et qui procure, comme la plante elle-même, l'expulsion des ascarides. Cette plante infeste (4) Chenopodium anthelminticum de Linné : Ansérine, tra- duction du nom grec Chenopodium; nv, oïe ; mous, pied = Anser, oie. — Les feuilles de certaines espèces ressembleraient à un pied d'oie. (2) Chenopodiun ambrosioides de Linné. a —————_———— D ————— actuellement tous les terrains vagues, les digues, les quais, les sables de la Loire, alors qu'il y a une trentaine d’an- nées, elle était inconnue des botanistes nantais, assez nombreux à cette époque. La première mention de la plante, à ma connaissance, se trouve dans le journal de Lloyd en 1875 : « dans les: chantiers, derrière le canal, au bord de la Loire, à Chantenay », puis à Trentemoult, avec la mention : «odeur différente de celle du type ». Il larapportait alors. à l'Ansérine Fausse-Ambroisie (1). Ce n’est qu'en 1890, lorsque je retrouvai la plante au canal de Chantenay, que, frappé des différences que je lui signalais, il recon- nut, après de longues études comparatives que nous fimes de concert, qu'il s'agissait bien de l'Ansérine ver- mifuge (2). En 1892, elle était déjà très abondante au bord des canaux de la Prairie-au-Duc. Depuis, les travaux considérables effectués pour l'agrandissement du port de Nantes et spécialement sur la Prairie-au-Duc, la transformation en cité indus- trielle de toute la partie de Chantenay aspectant la Loire, en multipliant les remaniements de terrain, les apports de sable, les ballasts, etc., ont créé des localités très favorables à l'extension de cette Chenopodiacée qui abonde aujourd’hui à Chantenay, Trentemoult, Prairie-au-Duc, remontant la Loire, en amont, jusqu’au pont du chemin de fer de la Vendée, descendant, en aval, par Rochemaurice, Haute-Indre, Couëron, jus- qu’au Pellerin. C’est donc seulement depuis 1875, soit dans ‘une pé- riode d’une trentaine d'années, que l’envahissement s’est produit. Le point de départ semble avoir été l’ancien canal de Chantenay, aujourd’hui comblé, où se déchargeaient souvent alors les bois du Nord de l'Amérique, destinés à la mâture. Il est possible, cependant, qu'un second foyer ait pris naissance sur la Prairie-au-Duc, où existent des magasins de guano. Toutefois, l’Ansérine vermifuge est répandue, actuellement, dans plusieurs ports fran- cais et étrangers, notamment à Bordeaux où elle a été notée par tous les floristes comme étant l’Ansérine Fausse-Ambroisie. Je l’ai reçue aussi de O’porto (Por- tugal), Il n’y aurait donc rien d’impossible à ce qu’elle nous füt venue de Bordeaux. Cependant son apparition première, à Nantes, au voisinage des entrepôts de marchandises venant d'Amérique, plaide en faveur d’une introduction directe. Nous ne devons pas, non plus, perdre de vue que nous nous trouvons en présence (tenant compte de la confusion habituelle entre les deux espèces linnéennes) d’une plante à aire très vaste, occupant le tiers au moins de la surface terrestre du globe et se naturalisant avec une extrême facilité (3). L'observation attentive des localités habitées par les- pèce m'a conduit à relever quelques faits qui présentent un certain intérêt scientifique. (1) Chenopodium ambrosioides L. (2) Chenopodium anthelminticum L. (3) M. Burchell sema le Chenopodium ambrosioides dans un jardin, à Sainte-Hélène. Il partit pour son voyage du Cap. Touchant à Sainte-Hélène, quatre ans après, il reçut des plaintes de ce que l'espèce s'était répandue dans l’île, au point de de- venir une mauvaise herbe désagréable. (De Canvozre. Géogra. botaniqg., p. 571, 119.) LE NATURALISTE 1° Elle est beaucoup moins répandue sur la rive gauche de la Loire,exposée au Nord, que sur la rive droite,exposée au Sud. Dans tous les bras du fleuve, elle est plus com- mune sur les berges, digues, etc., exposées au Sud. 20 Elle redoute, avant tout, la concurrence vitale avec les espèces indigènes et ne se montre que dans les « Associations ouvertes », c’est-à-dire où la place n'est pas complètement accaparée, par suite de la nature spé- ciale du substratum qui ne permet qu'à un certain nombre d'organismes végétaux de s’y installer : sables, talus pierreux, vases, etc. Le phénomène est très facile à constater sur la Prairie- au-Duc, où il reste encore, au milieu des ballasts, des apports de sable, etc., des tronçons des prairies primi- tives, dont la végétation herbacée, très dense, s'oppose à la germination et surtout au développement de notre étrangère. Ceci confirme les observations de Darwin (1). 3° Quoique les millions de petites graines qu'elle pro- duit soient d’une propagation tres facile on ne la voit pas s’écarter notablement des bords du fleuve (2) et elle marque même souvent la limite des inondations hiver- nales. Elle ne re- monte pas bien loin enamontdeNantes, et cesse, là où les marées ccmmen- cent à se faire moins sentir. Jusqu'à pré- sent on ne l’a pas rencontrée au delà du Pellerin, là où commence la zone pseudo-maritime. Ces faits peuvent être interprétés comme il suit : Originaire des ré- gions chaudes de l’A- mérique du Nord, la préférence de notre plante pour l’expo- sition méridionale trouve ici une pre- mière explication. Ses tiges sont détruites par nos gelées hivernales, mais elle repousse du collet, au printemps, dans les stations abritées, et il en est de même pour le Chenopodium am- brosioides, ainsi que j'ai pu le constater par la culture des deux espèces côte à côte. Toutes deux doivent donc être considérées comme vivaces, Où pérennantes, dans cer- taines conditions, contrairement aux indications de tous les auteurs et de Linné lui-même, qui indique le C. am- brosioides comme annuel, et le C. anthelminticum comme vivace. La concurrence vitale est beaucoup moins active sur les talus pierreux, les chaussées, les digues, les berges de la rive Nord du fleuve que sur la rive Sud (exposée au à (4) « D'après mes observations, il ls germent dans un terrain « qui souffrent le plus, parce qu'is. » CH. Darwin. L'origine « déjà encombré par d'autres plantes. » Cn. DarwiN. L'origine des espèces. Traduction Barbier, 1887, p. 73. (2) Elle a paru, au bord de l’Erdre, au pont de la Tortière, où on a créé, ces dernières années une chaussée avec apports de sable de la Loire. Buissons d'Ansérine vermifuge, dans les sables de l’ancienne ile Sainte-Anne, à la pointe du quai des Antilles, à Nantes. 107 Nord) et, par suite, bien moins aride, en été, comme en témoigne le développement de nombreuses graminées rouches, roseaux elc., et même de quelques petits arbres et arbrisseaux : frênes, saules, etc., le tout formant avec lesgrandes herbes hydrophiles: Salicaire, Lysimaque,etc., une végétation touffue offrant peu d’asiles ouverts à notre Ansérine vermifuge. Les graines, munies de leur calice persistant et tur- gescent ont flotté pendant plus d’un mois dans un petit bassin où je les avais répandues, puis elles sont tombées au fond, mais toutes celles qui s'étaient attachées au pourtour du récipient ont germé sur toute la périphérie. On peut conclure de cette expérience que la dissémina- tion des graines est favorisée, sur la rive droite, par les vents dominants Sudet Sud-Ouest, qui font que le fleuve « étale » davantage sur cette rive. Elle prouve aussi que l'immersion partielle active la germination des graines, car un semis fait à la même date, en terre simplement humide n'a pas germé aussi promptement. Au point de vue édaphique (1) le Chenopodium anthelminticum s'accommode de terrains offrant les carac- tères physiques les plus opposés, tels que les sables pres- que dépourvus d’hu- mus, les décombres, les digues pierreu- ses, même de con- Struction récente ; à la rigueur, les vases du fleuve ou du bord des petits canaux, toutes localités con- stituant des Asso- ciations ouvertes, c.-à-dire dont un cer- tain nombre seule- ment de formes bio- logiques végétales peuts’accommoder, Une concurrence vitale active, nous le répétons, l'exclue complètement. Bien que l’organisation de la plante soit plutôt xero- phytique (2), elle manifeste une plasticité rémarquable en s’adaptant à ces milieux différents, par exemple : 19 Dans les vases, aux bords du fleuve, parfois même atteinte par le flux et le reflux des marées, elle montre des feuilles plus larges, plus molles, des racines très réduites, avec peu de chevelu, et (contrairement à l’or- dinaire) des poils plus développés sur les tiges. 20 Sur les talus pierreux, dans les interstices, læ racine pivotante devient oblique, presque rampante, avec un chevelu relativement abondant. 3° Dans les sables profonds, la racine pivotante émet des radicelles fiiformes longues de un mètre et plus en profondeur, pour aller chercher l’eau dans ies couches inférieures. En résumé, le trafic du port de Nantes semble avoir été le véhicule d'introduction de l'ANSÉRINE VERMIFUGE (1) De edaphos — sol. (2) Des xerophiles, de xeros = sec : adaptée à la sécheresse. aimant la sécheresse, 108 ee et son extension favorisée par les circonstances que nous avons analysées est dévenue telle, dans l’espace d’une trentaine d'années, qu'on peut, sans exagération, la qualifier d’envahissement. Reste à savoir si elle se maintiendra chez nous. E. GADECEAU. LES MICROBES DU PAIN Le pain renferme-t-il des microbes, et, après les diffé- rentes opérations de la panification quelle peutétrel’action de ces microbes sur l’économie ? Telest le problème que M. J. Roussel a posé au premier Congrès international d'Hygiène alimentaire de l’homme et que je vais essayer d'analyser. Si la mécanique a pénétré dans toutes les branches de l’industrie, on peut dire que l’une d'elles n'a presque pas été touchée, c'est l’industrie de la boulangerie. En effet, c’est toujours par les procédés manuels que le pain est fabriqué, et, malgré toutes les précautions sanitaires employées dans les boulangeries modernes, le contact de la pâte avec les mains de l’ouvrier donne lieu à l’in- troduction, dans la masse, des différents microbes qui infestent notre peau. Les ouvriers employés à la manu- tention du pain peuvent ètre atteints de maladies micro- biennes transmissibles, par ce milieu, notamment de la tuberculose qui fait malheureusement trop de ravages parmi les ouvriers boulangers. Mais l’on pourrait penser que, par suite de la chaleur élevée auquel le pain est soumis à la cuisson, ces germes pathogènes seraient détruits. Quelle est la chaleur de la cuisson du pain. De nom- breux travaux ont été faits à ce sujet, notamment par M. Balland, pharmacien principal de l’armée, Ces expé- riences ont été reprises par M. Roussel et, ‘au lieu d’em- ployer des thermomètres à maxima introduits dans le pain et qui sont sujets à des secousses dans les opérations d’enfournement et de défournement du pain, il a préféré se servir de témoins chimiques d’une composition parti- culière, analogues aux témoins d'argile sérvant à con- naître la température des fours à porcelaine. Ces témoins avaient des points de fusion variant entre 90 et 180 degrés. Ces témoins sont introduits dans des pains, dits boulots, sur lesquels ont porté les expériences. On met dix à douze témoins dans le pain au centre et répar- is dans la partie de la pâte qui deviendra la croûte, puis on en met quelques-uns à la surface du pain. Après 40 à 45 minutes de cuisson, les pains sont emportés au labo- ratoire pour l'examen des témoins. D’après les expé- riences, la température supportée par la mie a été de 10195 à 103°, par la croûte de 1250 à 1400, la tempéra- ture extérieure du pain a été de 15505 à 1570. À cette température, les microbes sont-ils détruits et le pain constitue-t-il un milieu stérilisé ? Les microbes pathogènes sont détruits, car ils ne résistent pas à une température de 70° à 72°, mais leurs germes sont détruits seulement dans la croûte, car il faut pour leur destruction une température supérieure à 14°. Pour être certain de l'influence de la température du pan sur les microbes pathogènes, M. Roussel s’est livré à l'expérience suivante. 11 a enfermé au centre d’un patin de pain boulot une culture de bacille de la tuber- culose, et il a soumis ce pain à la cuisson ordinaire. Puis, après défournement et en s’entourant de toutes les LE NATURALISTE mesures antiseptiques de rigueur, il aensemencé,avec la mie de ces pains, des milieux de culture glycérinés. Au bout de trois semaines, ces milieux de culture devinrent troubles, on en injecta une certaine quantité à des cobayes soumis à ces expériences. Ces cobayes furent observés très attivement; pesés tous les dix jours, ils accusent une diminution de poids progressive. Un de ces animaux, qui pesait au commencement des expé- riences 685 grammes, au moment de sa mort, au bout de six semaines, ne pesait plus que 470 grammes. A l’autop- sie, on à trouvé que différents organes tels que le foie, l'estomac, étaient couverts de granulations milliaires. Ces granulations, examinées au microscope, se sont montrées formées de pus et de bâtonnets analogues au bacille tuberculeux de Koch. La température de la cuisson du pain n'avait donc pas atténué la virulence de la culture mise en contact avec la pâte, puisqu'elle avait pu reproduire la tuberculose, Quant aux microbes morts d’après les expériences de Prudden et Hodenpyl, de Strauss et Gamaléia, ils con- servent presque toutes les propriétés caractéristiques des microbes vivants. La seule différence est qu'ils ne se généralisent pas dans l'organisme, mais se localisent aux endroits où ils ont été apportés par la circulation. Il se forme en ces points de véritables tubercules qui, par l'examen microscopique et la coloration, montrent des bacilles colorables, analogues à ceux de la tuberculose. Nous pouvons conclure avec M. Roussel de ces obser- vations : {° que le pain peut être dans les manipulations qu'il subit infecté par différents microbes pathogènes, notamment par celui de la tuberculose ; 2° que la tempé- rature de cuisson du pain, notamment de la mie ne suffit pas à détruire les germes des microbes introduits dans la pâte ; 3° le bacille tuberculeux, le seul sur lequel on ait expérimenté, conserve sa virulence après avoir subi la température de cuisson du pain. Pour obvier à ces inconvénients. il suffirait de substi- tuer aux procédés manuels de fabrication du pain des procédés mécaniques. Il faut cependant le dire, toutes ces considérations sur les microbes du pain ne sont que des vues théo- riques, dont il faut sans doute tenir compte, mais jus- qu'ici on n’a pu imputer au pain aucune contamination microbienne. E. MAssar. CHRONIQUE & NOUVELLES Les maladies des vers à soie : la muscardine. — Les épaves ornithologiques et les migrations lointaines des oiseaux. Les vers à soie sont, on le sait, atteints de trois mala- dies principales, la pébrine, la flacherie et la muscardine, sur lesquelles, malgré les beaux travaux de Pasteur, nos renseignements sont encore imparfaits. Dans un rapport fait sur cette question, M. Conte vient de mettre celle-ci au point. Voici, à titre d'exemple, ce qu'il dit de lamus- cardine. La muscardine est une maladie des vers à soie carac- térisée par le développement dans leurs tissus d’un champignon entomophyte, le Botrytis bassiana. Les vers atteints gardent, tout d’abord, les apparences de la bonne santé, puis, leur corps se ramollit, présente par plaques une coloration rosée et ces plaques s'étendent petit à petit. En cet état, les vers ne tardent pas à mourir, mais, au lieu de se putréfier, leur cadavre subit une véritable momi- LE NATURALISTE 109 EE —————— fication, devient brunâtre et, soixante heures au moins après la mort, se couvre d’une moisissure blanche formée par le champignon dont les filaments ont percé les tégu- ments et sont venus former leurs spores à l’extérieur. Les vers atteints de muscardine meurent, soit à l’état de vers, soit à l’état de chrysalides ; dans ce dernier cas, ils don- nent naissance à ce qu'on appelle des « dragées ». Si l’on enlève la moisissure blanche qui recouvre le cadavre, celui-ci se couvre d’une poussière formée de cristaux qui, d’après M. Verson, sont un sel double d'ammoniaque et de magnésie. Les spores de Botrytis bassiana mises en liberté au mi- lieu d'une éducation tombent, soit sur les feuilles. soit sur les vers voisins; si elles viennent à être avalées par un ver, elles germent dans son intestin, le champignon se développe, traverse la paroi intestinale et envahi tous les tissus. Le Bofrytis bassiana est susceptible de se développer dans d’autres chenilles que celle du ver à soie. Il peut être employé pour la destruction de nombreux insectes nuisibles ; c’est ainsi que MM. Vaney et Conte ont obtenu, à l’aide de ce champignon, d'excellents résultats dans la destruction des larves d’Altises et Pyrales. La muscardine n’est pas une affection héréditaire : les vers meurent avant d’avoir atteint l’état de papillon, Les spores étant les seuls agents de dissémination de la mus- cardine, un ver atteint ne sera dangereux qu'après que son cadavre se sera recouvert de la moisissure blanche caractéristique de la sporulation. Il importe donc d’en- lever très soigneusement dans une éducation tous les vers muscardinés. Ces spores, d’après les recherches de M. Lambert, gardent leur faculté de germination pendant trois ans en air sec, mais ils la perdent bien plus viteen air humide. De plus, un air chaud et sec est favorable à leur dissémination. De nombreuses méthodes ont été préconisées pour ar- rêter les dégâts de la muscardine, La méthode consistant à faire ingérer aux vers des substances antiseptiques ré- pandues sur les feuilles n’a donné aucun résultat. Tout ver atteint est irrémédiablement perdu, Il faut avoir recours à des méthodes s’attaquant aux champignens en dehors des tissus du ver. Sous cet état, le champignon est représenté par des spores qui, ou bien préexistent dans le local et sur les appareils où l'on fait des éduca- tions, ou bien proviennent de vers infestés accidentelle- ment introduits. Ce résultat est réalisé par une désin- fection rigoureusé. Dès 1848, on trouve dans les Annales de la Société séricicole un rapport où il est question d’un éleveur qui n'avait jamais de muscardine parce qu'il flam- baiït à l'avance sa magnanerie avec un grand feu de paille. Vers la même époque, Guérin Méneville et Robert con- seillèrent l'emploi de l'essence detérébenthine enlavages ou en fumigations ; un an après, d’ailleurs, ils reconnurent l'insuffisance de leur procédé. Ils reprirent alors une méthode conseillée quelques années auparavant par M.de Girard et consistant en fumigations d’acide sulfureux. Ils firent, en outre, des essais avec l'acide sulfurique, le vinaigre, le sulfate de cuivre, mais sans grand succès. Ces résultats négatifs tiennent sans doute à l’insuf- fisance des opérations; l’acide sulfureux est, en effet, reconnu aujourd'hui comme l’antiseptique de choix pour la destruction des spores de muscardine. De nos jours, on préconise l’aseptie parfaite des locaux et des appareils. Pour les premiers, on fait des badigeons à l’aide d’un lait de chaux, on lave le sol avec des solu- tions antiseptiques : sulfate de cuivre, formol, ete. Pour les secondes on a recours au flambage s'il s’agit d’ap- pareils métalliques, au lavage à l’aide d’antiseptiques pour les appareils en bois, les toiles, les cadres, etc. Il est bon de faire précéder ces opérations, comme le conseille M. Lambert, par des fumigations d’acide sulfureux dans le local clos (soufre : 2 à 3 kilogrammes, salpêtre : 300 gr., par 100 mêtres cubes), des pulvérisations de formol à 2 ou 3 0/0 ou des fumigations de ce même corps. _Si, malgré toutes les précautions d'aseptie, la muscar- dine apparait dans une éducation, il faut enlever les vers malades, procéder à de fréquentes levées, flamber les litières qui contiennent les spores. On fait brûler chaque jour 21 à 30 grammes de soufre pour 100 mètres cubes dans la pièce où on fait l'éducation, ou bien on y fait des fumigations de formol, de fumée de bois vert, de chlore, etc. En tout cas il importe d’élever la température de façon à accélérer la marche de l'éducation, la muscar- dine mettant un certain temps à évoluer. Les fumigations faites au cours de l'éducation n’ont pas d'influence sur la santé des vers, ceux-ci sont, en effet, à ce point de vue, des animaux assez peu delicats. Mais l'emploi de ces fumigations a le grave inconvénient d’avoir sur la soie une action néfaste. En effet, c’est en général pendant le dernier âge que le ver élabore la plus grande partie de sa soie. C’est au cours de la montée à la bruyère que la muscardine sévit le plus. Que les fu- migations agissent sur la soie de cocons, ou même, comme l’admet M. Lenticchia, sur le sérigène contenu dans les glandes, leur conséquence est une diminution du rende- ment à la filature qui peut aller jusqu’à 50 0/0 avec l’acide sulfureux. De plus, les vapeurs de soufre, de chlore, etc., donnent aux soies une tendance au défibrillement. Le fil de soie n’est pas un double cylindre homogène; il est formé de fibrilles parallèles disposées en faisceaux et dissociables par des réactifs appropriés. À ce point de vue, On ne saurait mieux comparer le fil de soie qu’à la fibre conjonctive, décomposable elle-même en fibrilles parallèles; c'est là une ressemblance morphologique qui ne permet en rien de préjuger du mode de formation, le mécanisme histologique de la production de la soie étant un problème qui nous échappe encore complètement. Quoi qu'il en soit, il suffit de traiter un fil de Bombyx mori par du chlorure de zinc ou de la potasse à 10 0/0 et l'on voit se produire un gonflement; une striature longi- tudinale apparait, donnant l'aspect d'un fil de tussah. Que l'on comprime alors la lamelle qui recouvre le fil, l'on voit celui-ci éclater, donner des fibrilles qui s’écartent de tous côtés. On conçoit qu'un tel défibrillement est nuisible à la solidité; il est, de plus, nuisible à la teinture, les por- tions défibrillées formant de petits défauts qui prennent mal les matières colorantes et font autant de petits points clairs sur le fond du tissu. Il faudra donc éviter les fumi- gations antiseptiques au cours du dernier âge et compter surtout sur les mesures d’aseptie précédant l'éducation pour éviter la muscardine. x x * Un ornithologiste anonyme vient de publier un intéres- sant article sur les migrations anormales des oiseaux et leur présence accidentelle dans diverses localités. Cer- tains faits y sont bons à noter. L’alouette de rivage (Otocorys alpestris) n'était, 1l y à cent ans, qu'une épave occasionnelle, une visiteuse de hasard, Vers 1835,ses visites se firent plus régulières, et l'oiseau commenca à se reproduire en Scandinavie, Main- tenant il se reproduit régulièrement en Laponie, et, chaque année, il passe par centaines de mille par Héli- goland, et un peu aussi par l'Angleterre, Voici un oiseau qui a donc, sous les yeux de l’homme, étendu l'aire de ses migrations, et qui, de voyageur irrégulier, de hasard, est devenu un immigrant aussi régulier que l’est chez nous l’hirondelle. ‘ Beaucoup d'autres sont dans une position à faire de même, notamment les oiseaux asiatiques migrateurs. Par exemple, le merle à bec noir qui habite l'Asie centrale, les vallées de l’Yénissei, de l’'Obi, du Turkestan, l'Hima- laya, en été, et hiverne dans l'Inde et le Béloutchistan. Il fait, du reste, des apparitions, de temps à autre, en Eu-- 110 LE NATURALISTE — ————_—_—————————— rope: de la Russie jusqu'à l'Angleterre. Par exemple, encore, l’Alouette calandre, qui habite l’Europe du Sud et les pays méditerranéens en hiver, et, en été, la Perse, l’Asie centrale, l’Altai, l'Afghanistan : sa migration est beaucoup plus dans le sens Est-Ouest, etréciproquement, que dans le sens Nord-Sud. Cette alouette a été vue, en 1856, en Suède, et, à d’autres dates, en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en France, en Espagne. Ne pourrait-elle pas être amenée à exécuter aussi des mi- grations Nord-Sud, entre son habitat d'hiver et les ré- gions septentrionales ? Ne pourrait-il pas en être de même pour la cigogne noire qui, semble-t-il, a été aperçue, il y a dix-huit mois, dans un marécage en Angleterre ? La cigogne noire hiverne en Perse, aux Indes et en Afrique jusqu'au Cap. En été, elle va jusqu'en Suède à l'Ouest, et en Chine, en Mongolie, à l'Est. Elle a bien été vue une demi-douzaine de fois en Angleterre : elle pourrait une fois prendre l'habitude d'y aller régulièrement au lieu de ne faire que de très rares apparitions. Que faudrait-il pour cela? Un hasard; un mauvais vent. Car le vent joue un très grand rôle dans la destinée des épaves ornithologiques. Parmiles oiseaux asiatiques qui ont été trouvés en Angleterre, il y a un petit hibou, le Nyctale de Tengmalm, qu’on a rencontré une trentaine de fois, toujours sur la côte Orientale. Or, c'est toujours après de forts vents d’Est qu’on l’a observé en Angleterre, Normalement, il habite l’extrême-nord de l’Europe et, en hiver, descend vers les plaines : mais les forts vents d’'Est le poussent jusque sur Héligoland, et en Angleterre. La météorologie joue très certainement un grand rôle dans la production des épaves ornitholo- giques. Un autre élément d’un tout autre ordre, a, sans doute, sa part aussi. Il s’agit d’un phénomène psychologique, d’un composé d'imitation et de sociabilité. L'observation a été faite à propos de la faune ornithologique de l’ar- chipel des Hawaï, jeté au milieu du Pacifique Nord entre l'Amérique du Nord et l’Asie. Cette faune comprend deux éléments très distincts : l’un spécial, caractéristique, nettement hawaiïen, l'ensemble des oiseaux appartenant à la famille des drépanididés qui n’existe pas en dehors de l'archipel. Les drépanididés ont pour parents les plus proches les cærébididés, qui vivent en Amérique. Selon toutes les probabilités, les premiers oiseaux qui aient vécu aux Hawaï étaient des cærébididés d'Amérique, arrivés dans l'archipel à l’état d’épaves. Ils ont pris pied, et, dans ce milieu nouveau, ils ont pris des caractères nouveaux, d’où, en fin de compte, l’état actuel, L'autre élément, c’est un ensemble d’oiseaux qui ont été volontairement ou accidentellement importés, et de provenance connue. Parmi ceux-ci, il en est qui pré- sentent des migrations régulières : le pluvier doré, le tourne-pierre, un courlis et quelques autres, qui passent régulièrement l'hiver dans l'archipel, et, en été, vont nicher dans le Nord. Les oiseaux qui ont été les fonda- teurs de la colonie sont évidemment des individus du continent qu'un vent contraire a jetés hors de leur route, et a poussés sur les Hawaï. Y trouvant ce dont ilsavaient besoin pour l'hiver, ils y sont restés; mais, en été, ils sont repartis pour le Nord, revenant toutefois à l'archipel en hiver, au lieu de gagner l'Amérique centrale. Or, il paraît évident que, par sociabilité ou esprit d'imitation, des migrateurs d’autres espèces, qui partagent les pénates de ceux dont il vient d’être parlé, se joignent souvent à ces derniers, au moment du départ pour le Sud. Suivant le gros de la troupe, ils sont par elle conduits aux iles qui leur étaient jusque-là inconnues. Chaque année, il y a des visiteurs occasionnels, de ces épaves volontaires, pour ainsi dire :il y a, presque chaque année, des espèces dont la présence est signalée pour la première fois, et il y a des espèces qui se représentent souvent. Il en est une, même, qui a tout l'air de vouloir devenir un immigrant régulier : c’est le Sanderling. Très probablement, avec le temps, la faune ornithologique des Hawaï va s’accroitre considérablement. Il faut noter que les progrès de la na- vigation peuvent jouer un rôle dans cette affaire : les na- vires peuvent attirer des oiseaux et, par là, les emmener fort loin; aux voyageurs fatigués, ils offrent aussi un repos assuré, et le plus souvent de la nourriture et d’ex- cellents traitements, qui doivent faciliter le passage d’un oiseau d’une partie du monde dans un autre. Il y a une vingtaine d'années, un pluvier doré fut rencontré en mer, entre San-Francisco et Yokohama ; épuisé, il aborda dans la mâture. Il était à 1.140 milles des Hawaï, 1.320 des Aléoutiennes, 1.500 de l'Alaska, les trois terres les plus proches. D'où venait-il? On ne sait. Il habite les trois terres en question. Mais il avait fait un long voyage déjà, et, grâce au repos qu'il prit, il était en état d'en faire au- tant sans doute. S'il s'était agi d’une espèce n’habitant qu'une seule de ces terres, il est visible que la rencontre du navire donnant à l'oiseau une chance sérieuse d'aller aborder l’une des deux autres, et d'y établir une colonie, — du moins si le sort permettait qu'il y eût des épaves des deux sexes. H. Coupin. L’Opossum d'Australie Il est difficile de ne pas éclater de rire, quand on voit ce singulier animal pour la première fois de sa vie : On dirait un gros manchon fourré, bas sur pattes, large et aplati, courant tout seul sur le sol! C’est une épaisse toison d'un beau gris clair, avec une petite queue noire lustrée, à poils soyeux et touffus. On se sert beaucoup de cette chaude fourrure pour faire des manteaux, dans les pays froids; notamment en Russie, où ces peaux sont expédiées tous les ans par dizaines de mille. Il y a une quarantaine d'années, une de nos connais- sances était allée en Australie et avait séjourné plu- sieurs années à Melbourne. On se servait alors de ba- teaux à voiles pour naviguer; car les bateaux à vapeur étaient encore bien peu nombreux, surtout dans ces ré- gions lointaines : aussi relâchait-on en route, sur dif- férents points du parcours, pour se procurer des vivres frais. Dans une de ces relâches (sur la côte occidentale de l'Australie), notre ami avait fait partie d’une excur- sion d’Anglais, sous la direction de guides d’une tribu canaque, afin de ne pas s’égarer dans ces régions in- connues et de revenir à temps dans la chaloupe quiles avait amenés à terre. On avait emporté des provisions pour faire un repas sur l'herbe, dans cette partie de plaisir, avec l'intention de faire une aussi longue explo- ration que le permettait la durée du jour, à cette époque de l’année. En 8 ou 10 heures de temps, ces excursion- nistes n'avaient vu qu’un seul opossum; et encorene s’en seraient-ils pas apercus, s'ils n'avaient eu la précaution de prendre des sauvages avec eux, qui étaient accompa- gnés de chiens, ou Dingos, propres à ce pays si original. Assurément l’Australie est grande! Aussi, de ce qu’on puisse faire dix excursions dans cette contrée, sur les bord de la mer, sans voir un seul opossum, cela n’empé- che pas qu'il y en aïît eu autrefois des millions, pour ne pas dire plus. Cependant, depuis le temps qu'on colonise ce conti- nent, On auraitété en droit d'en conclure que le nom- bre de ces animaux (qui ne se trouvent quelà)avait consi- dérablement diminué ; sachant surtout qu’on exporte an- nuellement leur fourrure en quantité considérable, dans tous les pays du monde, et notamment à Londres, centre du commerce des fourrures de ce genre. Bien 1 LE NATURALISTE des fois déjà, de bonnes âmes se sont émues avec raison, en déplorant la destruction barbare d’une foule d'espèces d'animaux utiles à l’industrie, animaux terrestres, aussi bien qu’aquatiques ou aériens. Qu’elles se rassurent sur le sort des opossums: L’es- pèce n'est pas encore près de disparaitre de sitôt! Non seulement il y en aencore beaucoup, mais il y en aura encore pour longtemps. En effet, dans une revue spéciale (à l'adresse des fourreurs du monde entier) qui publie mensuellement les quantités de peaux des différentes es- pèces d'animaux disponibles à Londres sur le mar- ché, c’est par centaines de mille que l'on compte les opossums. À vrai dire, le poil si touffu et si doux de cette belle fourrure a l'inconvénient de se détacher, au bout d'une couple d'années seulement; aussi cette fourrure ne se vend pas aussi cher qu’on serait tenté de le croire au premier abord. Croirait-on que, malgré la distance, malgré les difficultés de cette chasse, une belle peau bien fraiche d'opossum adulte ne se vend guère plus de 2 schellings (2 fr. 80), en gros! Ce n’est pas même le prix d’un beau lapin, à Paris. Comme il faut 2,4, 6, 8 ou 10 peaux pour faire unepè- lerine, une casaque, un manteau ou une rotonde d'opos- sum, On voit que cette chaude toison ne revient pas àun prix élevé; aussien consomme-t-on,en Russie, une quan- tité considérable ; bien que l’on ne puisse guère espérer la faire durer plus d’une ou de deux saisons. On en fait des manteaux de toute beauté, pour les dames; manteaux dont la façon revient beaucoup plus cher encore que le prix matériel de ces peaux d'opossums. Mais aussi on comprend que, suivant les Circonstances, suivant que la façon est plus ou moins simple, suivant que ces jolis poils gris tiennent plus ou moins bien à leur cuir, on puisse trouver de ces fourrures à tous prix, dans nos magasins de nouveautés. Avec moins de 25 francs, au prix de la vente en gros, on aurait plus de peaux qu’il n’en faut pour fabriquer une pelisse d’opossum. Une couverture delit, en peaux d’opossum, donne une chaleur très douce et permet de lutter contre les plus grands froids, dans nos pays. En outre, elle est on ne peut plus décorative avec ses petites queux noires, qui retombent de tous côtés, comme des glands satinés. Si l’on admet qu’un chasseur ordinaire peut se procu- rer un millier de beaux opossums de choix par an, bons pour le commerce des fourrures,on verra que cette cap- ture seule suffit à faire vivre des centaines de familles, en Australie, à l'heure actuelle. Or ce nombre peut être dé- cuplé, si l’on tient compte de tous les autres animaux sauvages utilisables dans cette contrée, tels que les Kan- guroos (prononcez Kangourous), les E’meus, l'Oiseau- Lyre,etc. Le commerce des fourrures est d'autant plus intéres- sant, que la mode joue ici un rôle prédominant: Il y a trois ans, le petit-gris était de mode et se vendait très cher; aujourd hui, on n’en porte plus,et il est sans valeur com- merciale, en gros. Aussi, ne doit-on pas s’alarmer outre mesure,en ce qui concerne les animaux à fourrures. Quand une espèce menace de disparaitre parce qu’on en fait une trop grande consommation, son prix s’élève si haut que la mode est obligée de se reporter sur une autre. Il en résulte, qu'au bout de quelques années, cette espèce délaissée se met à pulluler de nouveau, alors qu’on la croyait à peu près anéantie. . Cela nous rappelle ce que l’on voit sur la tête des enfants, à Paris, où ils sont généralement bien soignés. Quand un enfant lymphatique ou scrofuleux tombe ma- lade, on voit, en huit jours de temps, sa tête couverte de poux : c’est au point que sa mère tue, tous les jours, une centaine de parasites à la fois, sans que leur nombre pa- raisse diminuer sensiblement, pour si peu! Une fois l’en- fant guéri, un peu de pommade (à base de staphysaigre) 11T les fait disparaître sans retour. En un mot, la Nature dise pose de bien des ressources pour conserver les espèces animales, auxquelles l’homme fait une chasse destruc- tive. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer outre mesure C'est ainsi qu'il suffit d'un hiver rigoureux, pour voir apparaître des loups là où, de mémoire d'homme, on n’en: avait jamais vu, Evidemment, ils ne sortent pas de terre : D'où viennent-ils? D'ailleurs; et ailleurs, leur nombre ze diminue guère pour cela. | Ilen sera de même pour nos petits oiseaux, qui ont disparu en grande partie alors qu'ils étaient siutiles pour dévorer les chenilles, qui font tant de tort à nos arbres fruitiers. Interdisez la mode des plumes, sur les cha- peaux de dames,et replantez des haies: On les verra pul- luler comme au bon vieux temps, si on défend leur cap-- ture au filet. Le danger est de tomber d'un excès dans l’autre; le juste milieu est bien difficile à garder, en cela comme dans tout le reste, Aussi, la terre ne sera-t- elle jamais un paradis; mais une lutte pour la vie, et une lutte de chaque jour. ACADÉMIE DES SCIENCES Contribution à l'étude de la nourriture de Ia sar- dine. Note de M. Casmmir CÉPèpe, présentée par M. Azrren GraRD. Dans la présente note l’auteur se propose d'apporter quelques données sur la nourriture de la sardine. Ses études ont porté sur de jeunes sardines (Alosa sardina) dont la longueur oscil- lait entre 5 centimètres et6 centimètres. Les viscères ayant été mis à nu afin d'étudier le contenu du tube digestif, toute la partie moyenne du tube apparaissait d’une belle couleur verte, indice probable d'une alimentation végétale. L'examen microscopique confirma cette supposition. Le con- tenu intestinal était en effet constitué, presque intégralement, par un magma de Diatomées avec lesquelles se rencontrait assez souvent un Radiolaire de la famille des Dictyochées, des spi- cules d'Eponges et quelques soies d'Annélides, comme on en trouve fréquemment dans le plankton. L'espèce de Diatomée dominante est Biddulphia rhombus. Avec elle, on rencontre les espèces suivantes : Actinoptychus splendens, commun ; Actinoptychus undulalus, assez commun ; Biddulphia (Triceratium) allernans, commun ; Biddulphia (Triceralium) favus, commun; Biddulphia (Zygoceros) mobi- liensis ; Bellerochea (Triceratium) malleus, assez commun ; Coscinodiscus excentricus, commun ; CoscinodiscusA sublilis, assez commun ; Coscinodiscus radiatus, commun ; Eupodiscus argus, commun ; Grammatophora marina serpentina (Ehr.), assez rares ; Melosira Jurgensii (Ag.), Melosira (Paralia) sul- cataKtz, communs ; Navicula clepsydra (Donkin), assez rare; Navicula fusca (Greg.) var. delicalula, Ad. Schm., rare; Na- vicula musca (Greg.), rare; Navicula granulata (Bréb.}, rare ; Navicula palpebralis (Bréb.),rare ; Nitzschia longissima (Bréb.) Ralfs, var. Closterium, W. Sm., assez commun; Raphoneis surirella (Ehr. ?) Grun., commun. Galets et sables du Pas-de-Calais. Note de M. René BRéon, présentée par M. Micnez Lévy. Dans les vastes plages de sables qui s'étendent le long du Pas-de-Calais, sur la côte française, principalement dans les environs de Berck, on trouve, associés à des galets de silex de la craie dont la présence s'explique tout naturellement par la démolition, sous l'influence des assauts de la mer, de l’ancienne falaise crayeuse, d’autres galets plus rares, fournis par des dé- bris de roches tout à fait inconnues dans le voisinage ; ces débris constituent notamment, sur le côté nord, à l'entrée du large estuaire de la rivière d’Authie, un amas de quelque importance, à la limite des hautes marées. Ces galets proviennent de roches 112 cristalophylliennes et éruptives anciennes des plus variées : gneiss, schistes et quartzites primaires granite, granulite, micro- granulite, diorite, syénite, serpentine, dont il n’existe des gise- ments qu’à 300 kilomètres, sur les côtes de Bretagne ou du pays de Galles. M. Gosselet et divers savants ont déjà appelé l’atten- tion sur ces dépôts exotiques. L'étude approfondie des sables fins qui constituent la plage de Berck révèle aussi que leurs principaux éléments ont été empruntés à des roches n'existant pas dans la région et que leur origine doit être la même que celle des galets précédemment décrits, c’est-à-dire le massif armoricain. Sous le microscope, ils se montrent en majeure partie com- posés de quartz hyalin, de roches éruptives anciennes et de quelques lamelles de mica blanc. Soumis à l’analyse par la li- queur dense au bi-iodure de mercure,sur laquelle flottent le mica et le quartz, ils laissent déposer un certain nombre de minéraux lourds plus rares, fer oxydulé, tourmaline, grenalt, diopside, chlorile et quelques grains de glauconie. À l'exception de ce dernier minéral, évidemment fourni par le solcrayeux du rivage, les autres ne peuvent provenir que des roches anciennes que nous avons citées plus haut. Sila connaissance de la composition minéralogique de ces galets et de ces sables conduit à la détermination à peu près indiscutable de l'emplacement occupé par les roches qui les ont fournis, ilest plus difficile d'expliquer comment ces maté- riaux ont été transportés à des distances considérables depuis leurs gisements d'origine jusqu'aux points où on les trouve aujourd’hui. Pour les galets, l'hypothèse d’un transport par radeaux de glaces formés sur les côtes bretonnes, flottant poussés par le vent jusque aur les rivages de Picardie et, lors de la fonte de la glace, y abandonnant les débris rocheux englobés au moment de la congélation, peut être admise, d'autant plus que des phé- nomènes similaires s’observent aujourd’hui en Russie sur les bords de la mer Baltique. Mais cette hypothèse, acceptable pour les galets, ne nous semble guère pouvoir être invoquée utile- ment pour expliquer le déplacement des milliards de mètres cubes de sables qui forment les plages et les dunes des côtes des départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, et les causes de cet apport restent inconnues. Physiologie de l'hypophyse du cerveau. Note de M. C. Pauresco, présentée par M. ARMAND GAUTIER. Les expériences ont porté chez le chien et chezle chat, ani- maux chez qui l’hypophyse n’est pas enfermée dans une loge ostéofibreuse et peut être facilement extirpée. Elle se compose de deux couches : 1° Le lobe nerveux central, dont la substance se continue directement avec l’infundibulum du cerveau, et dans lequel se prolonge un diverticule du troisième ventricule ; 2° le lobe épithélial, forme de deux couches : une couche dite médul- laire, qui entoure immédiatement le lobe nerveux et une couche dite corticale ou périphérique, qui est séparée par une fente cir- culaire de la couche médullaire sous-jacente avec laquelle elle se continue au niveau du pédicule de l'organe. Dans ses expériences l’auteur cherche à atteindre l'hypophyse par la voie temporale, rejetant les méthodes expérimentales anté- rieures qui conduisaient à des résultats contradictoires. L'hypophyseclomie totale est suivie, à bref délai, de la mort de l'animal. La durée moyenne de la survie est de 24 heures (24 expériences). Quand la survie est plus longue (elle peut être même indéfinie), on trouve à l'autopsie des débris de la portion épithéliale de l’hypophyse, parfois minimes et même microsco- piques, qui ont échappé à la destruction et sont demeurés viva- ces (14 expériences). L'insuffisance du fonctionnement de l’hypo- physe, à la suite de l’hypophysectomie totale ou presque totale, ne se manifeste par aucun désordre particulier et, dans les cas de survie prolongée, il ne se produit aucun trouble trophique appréciable au niveau des extrémités (museau, membres). L’ablation d’une partie de la substance corticale du lobe épi- thélial de l’hypophyse permet la survie indéfinie de l'animal et ne donne lieu à aucun désordre manifeste (3 expériences). Par contre, l’abation de toute cette portion de l’hypophyse équivaut à l’hypophysectomie totale ou presque totale (7 expé- riences). : L'’ablation du lobe nerveux de l’hypophyse est compatible avec la survie indéfinie de l’animal et ne produit aucun désordre appréciable (5 expériences). Par quelques expériences comparatives l'auteur montre en outre que : LE NATURALISTE SR S a ————————— L'ouverture du troisième ventricule n’est pas mortelle (3 expé- riences) ; Les lésions de la base du cerveau, au pourtour de la région infundibulaire, ne constituent pas non plus une cause de mort rapide (4 expériences); La Séparation de l'hypophyse de la selle turcique estune opé- ration anodine (3 expériences); Par contre, la séparation de l’hypophyse de la base du cerveau équivaut à une hypophysectomie totale ou presque totale (6 ex- périences). Bibliographie Anthony (R.). Etudes et recherches sur les Édentés« tardigrades et gravigrades. I. Les coupures génériques de la famille des Bradypodidæ. II. Les attitudes et la locomotion des Paresseux. Arch. de Zool.expér., VI, no 2, 4907, pp. 31-72, pl. I-II. Arthaber (G. von). Beiträge zur Kenntnis der Orga- nisation und der Anpassungserscheinungen des Genus Metriorhynchus. Beilr. zur Dal. und Geol. Ost.-Ung., XIX, 1906, pp. 281- 319, pl. XXII-XXVII. . Axelson (W.-M.). Beitrag zur Kenntnis der Collem- bolen Fauna in der Umgebung Revals. Acta Soc. pro Fauna et Flora Fenn., XXVIII, 2, 1906, 22 pp. 1 pl. . Bateson (W.). The progress of Genetics since the re- discovery of Mendels’s papers. Progressus rei Bolanicæ, T, fasc. 2, pp. 368-418, fig. Beauchamp (P. de). Morphologie et variation de l'appareil rotateur dans la série des rotifères. Arch. Zool. exp., XXXVI, 1907, pp. 4-29. . Bergtheil (C.). On the Cause of Hardness’ in the sieds of Indigofera arrecta. Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 57-60, pl. VII. . Brolemann (H.). Miriapodos de Guatemala. Anales Mns. Nac. de San-Salvador, III, 1906, pp. 4-12. 43". 4358. 444. Bruntz (L.). Néphrocytes et néphro-phagocytes des Caprellides. Arch. Zool. exp., Notes et rev., VI, n° 3,1907, pp. LVI- LIX. . Bruntz (L.). Sur l'existence d'éléments conjonctifs pha- gocyto-excréteurs chez la Nébalie. Arch. de Zool. exp., VI, n° 2, 1907, pp. XXIX-XXVVII. . Bruntz (L.). Sur l’existencc d'éléments conjonctifs pha- gocyto-excréteurs chez les schizopodes. Arch. de Zool. exp., Notes et rev., VI, n° 2, 1907, pp. XXV-XXVIII. . Coe (W.-R..). Nemerteans of the Hawaïian Islands. Bull. U. S. Fish. Comm., XXII, part. 3, pp. 977-986, A pl. . Cuénot (L.). L'hérédité de la pigmentation chez les souris (5° note). Arch. Zool. exp., Notes et revue, 1907, n° 1, pp. 1-13. . Cuénot (L.). L'origine des nématocystes des Kolidiens. Arch. Zool. exp., VI, n° 3, 1907, pp. 73-102, pl. III. . Enderlein (D' G-.). The Scaly Winged Copeognata. Spolia Zeylanica, IV, 1907, pp. 39-122, pl. A-G. . Erlanger (C.-F.). Beiträge zur Vogelfauna Nordost- afrikas. Journ. f. Ornith., 1907, pp. 1-58, pl. I-IIT. . Fisher (W.-K.). Birds of Laysan and the Leeward Is- lands, Hawaïian Group. Bull. U. S. Fish. Comm., XXIII, part. 3, pp. 767-807, 10 pl. . Fisher (W.-K.). The Starfishes of the Hawaïian Islands. Bull. S. Fish. Comm., XXIII, part. 3, pp. 987-1130, 49 pl. è Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. levé, 17, rue Cassette. 29° ANNÉE 28 MIY. 1507 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Argenteuil. — Ct°: dudit, arr. de Versailles, SEINE- ET-OISE. Feuille 48: Paris, N.-O. Station déservie par plusieurs lignes du réseau de l’ouest (Paris, Saint-Lazare). Localité célèbre par les vastes plâtrières ouvertes sur son territoire et dont les plus importantes aujourd'hui sont : l'exploitation de Vaucelles, située entre la Seine et la route d’'Enghien; la carrière Wolhambert, qui s’ouvre sur le flanc occidental de la butte d'Orgemont et la plâtrière des Claviers qui lui fait face, de l’autre côté de la route d'Argenteuil à Sannois. Tout récemment MM. Dollot, Godbille et Ramond ont consacré à l'étude de cette localité une intéressante mono- graphie intitulée : « Les grandes plâtrières d'Argenteuil » (Mém. soc. géol. de France, 4° série,t. 1, mém. n° 1, 1905), et c'est à ce consciencieux travail que nous reuverrois le lecteur désireux d’avoir des renseignements précis sur Argenteuil. re Se, LS AN ù « ARGENTEUIL \ y A Fig. 1. — Les carrières à plâtre d'Argenteuil. 1, carrière du champ Guérin; 2, carrière Vaucelle; 8, carrière Barbatte; 4, carrière Morat; 5, carrière Bertaux; 6, carrière Godde ; 7,1’, carrière Volembert; 8,8’, carrière des Cloviers : 9, carrière Birkel; 10, carrière Dian (d’après A. Door, P. Gopsizze et G. Ramoxp). Le plan crjoint (fig. 1) en partie copié sur celui qui accompagne le travail précité, indique l'emplacement exact des exploitations aujourd'hui accessibles. Nous donnons dans la pl, XIV de notre Géologie de la France (p. 177) une coupe générale des plâtrières de la butte d'Orgemont, dans laquelle on peut étudier toute la série sédimentaire, depuis les sables et grès de Beau- champ (Bartonien) jusqu'aux sables de Fontainebleau, au sommet desquels se montrent même, dans le limon, des fragments de meulière à potamides représentant l'Aqui- (1) Voir le Naturaliste, n°5 482 et suivants. 2 SÉRE — N° Aa | 15 MAI 1907 TT ———————— tanien, enlevé ici par érosion, mais qui se montre bien développé, en face, sur la butte de Sannois. - Sables de Fontainebleau avec frag- ments de meulières de Beauce, au sommet. . Marne jaunûtre à Os. cyathula. . Argile verdätre feuilletée. a ————— 14. Rocaille calcaire. EL 22772 13. Argile verdâtre feuilletée. = Eee RE : 12. Calcaire à faune de Jeurre. 11. Argile brune verdätre. . Dalle calcaire à Ost. longirostris. 9. Marne sableuse à Corbula pisum, 8. Marne brunàtre fossilifère. Calcaire marneux blanc fissuré. 6. — à Polamides plica- lum. . Alternances de marnes feuilletées verdâtres. (Les couches 5, 6 et 7 constituent les marnes marines de Sannois.) . Alternances de bancs discontinus de gypse avec intercalations d'argile feuilletée. 3. Glaise verte avec cristaux de gypse disséminés. 2. Marnes blanches avec empreintes de Limnées. 1. Glaise verte avec Psammobia plana à la base. sableuses, Cu HN Fig, 2. — Coupe de la partie supérieure de la carrière Volham- bert (butte d'Orgemont). La figure 2 ci-contre donne la coupe détaillée de la partie supérieure de la butte d'Orgemont, elle est em- pruntée au Mémoire de MM. Dollot, Godhille et Ra- mond. La fig. 3 donne une vue d'ensemble de la carrière Bar- bate (n° 3 du plan) située sur la route d’Enghien et dans laquelle on voit d’une facon remarquable la division prismatique de la première masse du gypse; cette struc- ture lui a fait donner par les ouvriers, le nom de « hauts piliers ». Fig. 3. —. Les « hauts piliers » (1° masse) à la carrière Bar- batte (cliché communiqué par M. Braun). Les plâtrières d'Argenteuil ont fourni une grande quantité de débris de Vertébrés et aussi quelques co- 111 quilles parmi lesquelles il en est qui sont propres à cette localité, tels que : Collonia Houdasi, Cossm. Mytilus Biochei, Desh. Toutes deux du Bartonien. Le minéralogiste visitera également ces carrières avec intérêt, car elles fournis- sent de bons spécimens de cristaux de gypse, pied d’a- louette, fer de lance et autres. principalement dans la seconde masse et dans les marnes vertes supragypseuses. Les marnes à pholadomyes, qui couronnentile Bartonien, fournissent aussi des amas sphéroïdaux de cristaux de gypse senticulaire et des moulages de trémies de sel marin. Attainville. — Ct” d'Ecouen. arr. de Pontoise, SEINE-ET-OISE. Feuille 48 : Paris, N.-E. Station de Monsoult-Mafliers, ligne de Paris à Persan- Beaumont et Luzarches. Bartonien. — Sables moyens, niveau d'Ezanville et calcaire de Saint-Ouen. M. Dollfus a donné (Bull. soc. géol. France (3) t. VIII, p. 485, 1879) une coupe de cette localité, prise un peu au-dessous de la cote 91, avant l’entrée du village. À la base de la coupe un sable calcaireux jaune, avec fossiles en nids, recèle un assez grand nombre d’espèces du ni- veau inférieur; la Nummulites variolaria y est abondante. Attichy. — Cter dudit, arr. de Compiègre, OISE. Feuille 33 : Soissons. N.-0O. Station d'Attichy, ligne de Compiègne à Soissons. Sparnacien. — Argiles à lignites. In ce qui concerne ces dépôts cette localité fait très probablement double emploi avec Couloisy (voir ce nom) cité comme ayant fourni des espèces sparnaciennes. Yprésien. — Les sables glauconieux, avec fossiles et bois silicifié abondants, se montrent dans l’escarpement qui domine le bourg. Lutétien. — Sable vert glauconieux avec nombreuses coquilles du niveau inférieur et moyen. Aubigny. — Cre de Civières, cton d'Ecos, arr. des Andelys, EURE. Feuille 31 : Rouen, $S.-E. Station de Bray-Ecos, ligne de Pacy à Vernon et Gi- sors. Lutétien, — Calcaire grossier supérieur : Le Sphenia nitens, Bay, parait spécial à cette localité, située entre Civières et Fours. Aulnaïie (|) près Parnes. — Voir ce nom. Ce lieu, orthographié Launay, sur la carte au 80/000e, est situé à environ 1 k. N.-E. de Parnes sur la route de Beaugrenier. Lutétien. — Calcaire grossier. Cous citerons comme particulier à ce gisement les Scalaria junclilamella, de Boury. Helcion Boutillieri, Cossm. Aumont.— Cter et arr. de Senlis, OISE. == Feuille 32 : Beauvais, S.-E. Station de Senlis, ligne de Paris à Senlis et Crépy-en- Valois. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Le gisement se trouve au lieu dit «le Tomberay » (voir ce nom), à mi-chemin du village d'Aumont et du LE NATURALISTE faubourg de Villevert (Senlis) sur la lisière de la forêt au signal /& 201. Les espèces y sont nombreuses, mais roulées et sou- vent fragmentées. Autheuil-en-Valois. — Cter de Betz, arr. de Sen- lis, OISE. => Feuille 33 : Soissons, S.-O. Station de la Ferté-Milon ou de Mareuil-sur-Ourcq, ligne de Paris à Reims par la Ferté-Milon. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Le gisement se trouve dans le bas du village au lieu dit « la Cavée », il présente la coupe suivante, de bas en haut : 1 Sable jaune devenant blanchâtre au sommet. 2 Lit fossilifère épais de quelques centimètres où les espèces, assez nombreuses, sont tantôt libres, tantôt agglomérées en une roche calcaire friable. 3 Grès grossier, friable, avec quelques fossiles par places, se montre aussi en masses bottrioïdes. 4 Sable fin, brun roux puis très blanc. 5 Argile ou marne argileuse verdâtre. 6 Limon. Les sables moyens sont visibles, et fossilifères par places, dans le ravin qui monte vers le hameau de Bille- mont, en suivant la lisière occidentale du buisson de Queue d’Ham (voir aussi Précy-à-Mont). Fig. 4. — Environs d'Autheuil-en-Valois ou 80/000€. Authevernes. — Con d’Ecos, arr. des Andelys, EÉURE. Feuille 31 : Rouen, S.-E. Station de Bordeaux-Saint-Clair, ligne de Pacy à Ver- non et Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Localité dans laquelle l’abbé Sorignet signale une grande quantité d'Echinodermes décrits par lui. Ce gisement est très probablement inaccessible au- jourd’hui. (A suivre.) P.-H. FRITEL, 29900800000090000090050550070255799 ARLIE ] (LE NATURALISTE AS RP MŒURS ET MÉTAMORPHOSES des espèces du genre PHILONTUS, Curtis COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES Brachélytres Régime.— Les insectes qui composent le genre Philon- thus sont tous, à ou peu près tous, Carnassiers de proie vivante, à l’occasion ils savent s’accommoder de restes en état de désagrégation, mais à cet égard ilne faut pas trop se fier aux apparences, il ne faudrait pas croire que larves ou les adultes que l’on trouve dans l’intérieur âes cadavres ou sous leurs chairs, ou sous des bouses, ou sous des débris végétaux, viennent pour s’y repaitre exclu- sivement de ces restes désagrégés, ce serait une erreur, ils sont là pour rechercher et se nourrir ou des nom- breux vers de Diptères qui grouillent dans ces amas sor- dides, ou de toute autre larve saprophage. Accouplement.—Que ce soit sous des déjections, sous des cadavres, ou sous des végétaux, l'époque marquée pour la reproduction de chacune de nos espèces corres- pond généralement aux premières belles journées printa- nières, de rares accouplements peuvent se produire à l’automne, en ce cas, la larve passe l’hiver, ce qui n’est pas sans danger pour elle; — dès le commencement de Mars, les deux sexes se recherchent, ils se poursuivent sous l’excitation des désirs sexuels, les mâles volant avec ardeur en quête des femelles et, dès que la rencontre a lieu, commencent les préludes de l’accouplement, la femelie,immobilesur place, relève son addomen en fai- sant jaillir ses organes génitaux, le mâle tourne autour delle, la palpe à l’aide de ses antennes, d'un bond monte sur son dos, et aussitôt cherche à introduire son pénis à l’état d’érection dans le vagin qui le sollicite; les pre- miers essais, généralementexécutés trop vite, ne réussis- sent pas toujours, il faut les renouveler jusqu’à ce que s’accomplisse la conjonction des parties génitales; — la première phase ainsi terminée, le couple reste quelques heures à l’état de superposition, le mâle dessus, puis celui-ci quitte la position supérieure pour se placer bout à bout avec sa conjointe, sans pour cela cesser la copulation; — ainsi est franchie la deuxième phase dont la durée est de quelques heures, une journée quelquefois; enfin, comme phase finale,le copulateur, épuisé, n'ayant plus la force de maintenir son armature sexuelle en con- tact avec celle de sa femelle, se désunit, se détache, son rôle est rempli, il n’a plus qu’à disparaitre de la scène dela vie; mais il reste à sa conjointe à s'acquitter du rôle le plus essentiel de l'acte, c'est-à-dire trouver un lieu propice au dépôt de sa ponte, réunissant les conditions de sécurité voulues pour la protection de sa progéniture, en même temps que les moyens propres à assurer à ses rejetons les vivres du début et la facilité de subsistance nécessaires pour arriver à l'entier accomplissement de sa phase larvaire. Ponte. — A cet effet, si elle ne se trouve déjà sous un ca- davre hanté par les vers ou sous des matières putresci- bles déjà habitées, elle vole à la recherche de la nourri- ture destinée à sa future lignée; à l’aide de son sens olfa- tique, si subtil, elle a bientôt fait de trouver le milieu con- venable: — la provende nourricière ainsi découverte, elle gagne le dessous de ces amas, s’enfonce peu profondé- ment sous la croûte des déjections ou sous le sol rendu frais par l'écoulemement de la sanie des cadavres ou des dégagements azotés des matières végétales; — de l’extré- mité de son segment analelle creuse un petit trou qu'elle faconne en forme de loge oblongue appropriée au vo- lume du globule à placer, dépose un premier œuf, dont elle dissimule la place en grattant avec ses pattes le sol environnant; après un bien court repos, elle. pond non loin et toujours sous l’amas nourricier,un deuxième œuf dans les mêmes conditions, et continue ainsi jusqu'à ce que de son ovaire il ne reste plus de germes; — le nom- bre d’œufs pondus par chaque femelle est restreint, six à huit,ils sont toujours gros ethors de proportion avec la taille de la femelle; — fatiguée par ce rude labeur, cette mère, à l’avance sacrifiée, gagne un coin du terrain où elle terminera péniblement ses jours, à moins qu'un affa- mé ne vienne lui disputer les quelques moments qui lui restent encore à vivre. OŒuf.— Longueur { millim. 5 à2 millim.5. (suivant l'es- pèce), diamètre, de Omillim.8 à 1 millimètre. Court, ova- laire, jaunâtre, finement pointillé, longitudinalement strié, ce qui lui donne la forme d’un barillet, à pôles arrondis, à coquille assez résistante. A l'état d'incubation l'œuf demeure peu de temps, en raison des dangersauxquels il est exposé, au plus de huit à dix jours, au bout desquels il s’entr'ouvre dans la direc- tion des cannelures, donnant ainsi naissance à une jeune larve effilée, blanchâtre, à tête bien développée, à téguments pellucides lavés de jaunâtre, très vive, très remuante, disposée aussitôt. à se mettre à la recherche de son élément nourricier, vers ou larves ou restes des chairs des cadavres que les vers de Diptères n'ont pas encore absorbés ou que la décomposition n'a pas encore réduits à l'état de sanie. Le blocnourricier sous lequel se passera son existence entière doit lui fournir les vivres voulus pour parachever son complet développement, aussi n’a-t-elle pas à son- ger à quitter la place occupée pour en gagner une autre, elle n'à qu’à se laisser vivre, faisant pièce de toute proie qui vient à passer à sa portée; — au moment de l'atta- que, elle ouvre toutes grandes ses mandibuies falcifor- mes, fonce sur sa victime, la lisière frontale en avant, implante les dents sur le corps attaqué, ferme ensuite ses mandibules, puis suce; —elle portera ainsi la mort et le carnage partout, jusqu'au moment Où, arrivée à son en- tière croissance, elle s'arrêtera dans son œuvre de des- truction, ce qui lui demandera un mois environ; — elle se déplace facilement en faisant usage de ses pattes et de son pseudopode anal; — il lui reste encore un important devoir à accomplir dont elle pressent les effets, mais, avant d'aller plus loin, faisons connaître cette larve. Larve. Caractères généraux. Longueur de 10 à 15 millimètres, largeur de { à 2 millimètres suivant l'espèce. Corps : allongé, linéaire, charnu, blanc rougeàtre ou jaunâtre, avec cils épars, plus ou moins convexe aux deux faces dorsale et ventrale, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure subatténuée et bifide. Tête: grande, quadrangulaire, déprimée, horizontale, peu épaisse, cornée, luisante, éparsement ciliée, finement chagrinée sur le disque, lisse sur le reste;ligne médiane bifurquée très haut en deux traits en forme de fer à che- val à branches très ouvertes, aboutissant au-dessous de la base antennaire; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est droite ou un peu arrondie et den- 116 tée, dentelée ou denticulée; mandibules, longues, fal- ciformes, simples, à tranche externe arrondie, l’interne tranchante; mâchoires allongées à base coudée, à tige droite, lobe court, denté, palpes longs, triarticulés, l’ar- de terminal fusiforme; menton court, lèvre plus courte bibobée ou cordiforme, palpes grêles, biarticulés ; l’ar- ticle basilaire long, le terminal ténu; languette saillante, conique, antennes longues, latérales, de quatre articles, le premier court, annulaire, le deuxième long, à bout renflé, ainsi que le troisième dont le bout bicilié porte un court article supplémentaire, quatrième, réduit, ter- miné par deux longs poils entre lesquels est un petit lobe ainsi qu'un faisceau de courts cils; — les lobes et les palpes de ces larves sont si fugaces qu'ils s’enlèvent au moindre frottement; — ocelles en nombre variable, trois à cinq, quelquefois un seul, disposés, quand ils existent, sur les joues, en arrière de la base des mandibules, sur une protubérance cornée, trois en demi are de cercle,un quatrième derrière le premier; — la tête est séparée du premier segment thoracique par un bourrelet en forme de collerette. Segments thoraciques: allongés, étroits, jaunâtres ou rougeâtres, lisses et luisants, avec ligne médiane obso- lète, éparsement ciliés, le premier long, moinslarge que la tête, s’élargissant d’avanten arrière, en entier couvert d'une plaque écailleuse luisante, à bord postérieur relevé en léger bourrelet, deuxième et troisième, courts, trans- verses avec plaque écailleuse et bords antérieur et pos- térieur relevés en carène bordée d’une rangée de cils. Seyments abdominaux: membraneux, courts, trans- verses, de nuance terne, convexes, éparsement ciliés, s’at- ténuant vers l’extrémité en s’allongeant, le premier seul couvert d’une plaque écailleuse comme les précédents, aux sept suivants cette plaque est terne et interrompue en son milieu par la ligne médiane, qui est très large et garnie à son bord postérieur d’une rangée de cils, seg- ment anal couvert aussi d’une plaque terne ciliée et pro- longée par deux longs styles ou filets biarticulés et ciliés, le premier article grêle, cylindrique, allongé, le deuxième ténu à bout sétacé. Dessous : de la tête déprimé,triangulairement incisé, ridé et éparsement cilié; du premier segment thoracique in- cisé aussi; des deuxième et troisième, membraneux, renflé; des huit premiers segments abdominaux avec double plaque gris terne, chargée de cils à base subbulbeuse; neuvième, prolongé par un long pseudopode membra- neux, tubuleux, servant d'appui à la larve durant sa marche; fente anale longitudinale: une double rangée de plaques gris terne, oblongues et ciliées, longe les flancs servant de trait de séparation avec deux régions dorsale et ventrale. Pattes: allongées, latérales, rapprochées, spinuleuses; hanches, longues, à milieu incisé, trochanters courts, coudés; cuisses, longues, comprimées, épineuses, ainsi que les jambes qui sont étroites et moins longues; tarses en long onglet acéré, simple. Stigmates: roussâtres, luisants, à péritrème gris terne, la première paire, grande, transversalement elliptique sur le bourrelet de séparation des deux premiers segments thcraciques sous le rebord latéral, les suivantes orbicu- laires, plus petites au-dessus de la double rangée de pla- ques latérales et au tiers antérieur des huit premiers seg- ments abdominaux. Notre larve de Philonthus, complètement développée, subira le sort commun réservé à toutes les larves de Co- LE NATURALISTE léoptères et de tous les insectes en général, elle se trans- formera en nymphe; mais pour accomplir cette phase de son existence sans trouble, en toute sécurité, il convient qu'elle secherche un lieu bien propice pour l’exécution de sa transmutation; cetendroit est tout trouvé, le des- sous des amas végétaux, des matières et des corps en dé- sagrégation où elle a vécu; là, dans ce sol frais et à peu de profondeur notre larve s’enterrera, puis se façconnera uneloge oblongue dont elle lissera les parois à l’aide de son corps et de sa tête; — une fois ce travail prépara- toire de garantie exécuté, elle prendra position dans son réduit, se couchera sur le flanc tout en infléchissant un peu son corps, et là, dans cette attitude qu'elle conser- vera une ou deux journées sans bouger de place, elle attendra l’arrivée du début de la phase transitoire qui précède la morphose.— C'en est fait, les contractions préparatoires commencent, suivies de faibles dilatations qui ont pour but de déchirer la peau suivant la ligne mé- diane du corps et des deux traits bifurqués de la région céphalique, ces premiers efforts sont insuffisants, il en faut de beaucoup plus énergiques et cela jusqu’au mo- ment où la peau, crevantcomme un gant trop étroit, aura pour résultat de permettre au nouveau protée de se débarrasser de ses langes et de le< acculer comme une masse chiffonnée au fond de son réduit: il se sera débar- rassé dès lors du suaire devenu trop étroit pour appa- raitre en forme de momie sous les traits suivants: Nymphe. — Caractères généraux. Longueur, 6 à 10 millimètres; largeur 2 à 4 millimè- tres, suivant l'espèce. Corps : court, ramassé, coriace, lisse et luisant, convexe à la région thoracique, déprimé à la région dorso-abdomi- nale; dessous, subconvexe, large et arrondi en avant, subatténué et bifide en arrière. Téte : grande, obcordée, finement ridée, front bombé, premier segment thoracique large, transverse, à bord antérieur garni de courts cils ou de courtes spinules, deuxième échancré, triangulairement avancé en pointe sur le troisième qui est bilobé, ces deux segments déprimés, ainsi que les segments abdominaux dont le premier est grand, les sept suivants courts, larges, transverses, le milieu des arceaux relevé en légère carène, leur bord latéral prolongé en une expansion lamelleuse uniciliée; segment anal petit, prolngé par deux fortes épines ou pointes à fond rembruni; stigmates des quatre premiers segments pédonculés, antennes arquées, dessous peu convexe, genoux en saillie bituber- culeuse, jambes granuleuses; fente anale transverse. Dans sa loge, notre nymphe repose sur la région dor- sale; sous la protection de l’enveloppe coriace qui l’en- serre, elle n'a pas besoin de se mettre à l'abri des dan- sers, il lui est inutile d'exécuter des mouvements défensifs à l’aide des déplacements qu’impriment à leur corps les nymphes de presque tous les coléoptères à tégu- ments mous et tendres; dans notre sixième mémoire sur les mœurs et les métamorphoses, page 5, nous avons développé longuement le rôle protecteur de l’enveloppe nymphale chez les Coléoptères; — douze à quinze jours suivant la température et selon l'espèce sont nécessaires pour l'exécution de la phase nymphale durant laquelle s'exécute le travail destructif phagocytaire; plus elle approche de son éclosion, plus sa couleur perä de sa teinte rougeâtre ou blanchâtre pour devenir de plus en plus noire; puis le moment de la délivrance venu, la peau s’entr'ouvre suivant la direction de ia ligne médiane LE NATURALISTE pour donner passage au nouveau-né, dont la couleur, blanche au début, prend insensiblement la teinte particu- lière à l'espèce; deux à trois journées sont consacrées à l’affermissement des téguments, puis notre espèce ainsi régénérée soulève la légère couche de terre qui la sépare du dehors et, vienne un rayon de soleil, elle se fraie le passage qui doit lui donner la liberté, mais elle ne se fait encore voir qu'avec.la plus grande prudence. Adulte. — Nous renvoyons pour la description des espèces du genre Philonthus dont nous allons nous occuper, pour leur habitat ainsi que pour leur aire géo- graphique, aux Staphylinides de À. Fauvel, faune Gallo- rhénane, 1874. L’adulte n’est pas rare durant le cours de la belle saison, aussi bien en plaine qu’en Coteau et en montagne, jusqu’à l'altitude de 2.400 mètres; c'est un insecte très vif, très agile, fin voilier, qui échappe facilement à la main qui veut s’en emparer, sa couleur, noire en général, peut offrir des teintes brillantes, rouges ou métalliques : on le trouve sous les bouses, sous les cadavres, sous toute matière animale ou végétale en décomposition ou en voie de désagrégation , il est des espèces qui habitent le bord des eaux, d’autres hantent les végétations cryp- togamiques ; on est sûr de le trouver partout où il existe des matières propres à son alimentation. Nous avons fait remarquer au début de notre travail que des accouplements pouvaient parfois se produire en automne et que la larve passe en ce cas l'hiver : ces espèces qui se marient à l’arrière-saison ne provien- draient-elles pas de sujets venus d’une première généra- tion printanière ? C’est ce qu'il ne nous a pas été donné de constater; s’il en était ainsi, il y aurait pour ces espèces une double génération dans le cours d’une année. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. NNENNENNEEEEEEEPre L'INFLUENCE DU MILIEU SUR LA RACE J’ai montré (Naturaliste, 1904, p. 77) que, parmi les caractères des races humaines, les uns sont fixes et indé- pendants du milieu, les autres fluctuants et soumis à cette action. Il en est de même chez les autres êtres vivants et, en dehors des espèces en voie de mutation, nous n’assistons qu'à la production de variétés ou de races plus où moins stables, mais non à celle d'espèces véritables. Quoique l'influence du milieu soit ainsi limi- tée, elle n’en est pas moins intéressante à étudier. C’est ce qu’ont fait MM. Baroux et Sergeant (1) dans un remar- quable travail consacré aux races flamandes bovine, chevaline et humaine. Étudiant les représentants flamands de ces espèces si éloignées dans la classification, ils ont constaté que la marche en terrain plat leur a imposé des caractères ho- mologues, Dans l'espèce bovine, la locomotion sur un plan hori- zontal s'exécute essentiellement au moyen des muscles du train postérieur, particulièrement les fessiers et les 11) P. Baroux et L. SEerGEanT. Les races flamandes bovine, chevaline et humaine dans leurs rapports avec la marche en terrain plat. Paris et Lille, J. Tallandier, 1906, in-4° 43 p., 33 fig. 147 ischio-tibiaux ; car ils suffisent largement, sans le con- cours du train antérieur, à déplacer le centre de gravité. Au contraire, la locomotion en terrain accidenté déve- loppera les muscles du train antérieur, qui vont devenir les agents essentiels du déplacement du corps. C’est pourquoi, dans la race flamande pure, la croupe est très développée, l'arrière-train tombe presque verticalement, tandis que les membres antérieurs sont grêles. Les races de montagne ont la croupe plus plate, mais, par contre, les muscles du dos, de la nuque, du train antérieur et des pattes plus développés. Le bœuf flamand, n'ayant pas besoin de souplesse des reins, a une colonne verté- brale horizontale et rigide, tandis que celle du bœuf nivernais est légèrement incurvée, lui donnant ainsi cette souplesse qui facilite les montées et les descentes en pays accidenté. L’hypertrophie des fessiers chez la vache flamande amène un élargissement proportionnel du bas- sin ; d’où écartement considérable au niveau des cuisses, d'autant plus que les adducteurs sont peu dévoloppés. Nous verrons qu’il en est de même dans l'espèce humaine, Chez le cheval flamand, les mêmes facteurs provoquent des caractères identiques : rondeur de la croupe et de la cuisse, longueur et rectitude du dos. Ce cheval re peut galoper et il est incapable de ruer. Au contraire, chez les chevaux de montagne, une croupe courte et oblique et des reins courts favorisent le saut. Le cheval flamand a en outre deux caractères que nous retrouverons dans l'espèce humaine : le relâchement de la paroi abdomi- nale, parce que, ce cheval ne sautant et ne galopant pas, les muscles du ventre n’ont pas occasion de se contrac- ter; enfin le pied plat. À l’inverse du sabot des chevaux de montagne, celui du cheval flamand est en effet large, très plat, parfois même comble. Le cheval hollandais, avec une taille un peu moindre, a une morphologie toute voisine de celle du flamand ; mais il a une eucolure plus élégante, en cou de cygne, ce qui lui permet de fixer le sol sans trop de difficultés et de se garer des innombrables fossés des polders. Ses flancs sont larges, son dos plat et rectiligne, ce qui le fait rechercher dans les cirques pour les exercices de voltige sans selle. Dans l'espèce humaine, la marche en terrain plat s'exécute au moyen Ges fessiers, dont le rôle est de redresser le tronc et le fémur. Dans la marche en pays accidenté, au contraire, les muscles actifs sont le quadri- ceps fémoral et les adducteurs. En même temps, les muscles de l’abdomen sont en contraction permanente pour empêcher la masse intestinale de porter trop en avant le centre de gravité du corps. Ces données per- mettent d'expliquer les caractères des Flamands. Chez l’homme comme chez la femme, on rencontre : 1° des fesses volumineuses amenant un développement exagéré du bassin et, par suite, des accouchements faciles ; 2° un interstice notable entre les cuisses, dù en partie à la largeur du bassin, mais surtout à l'atrophie des adducteurs de la cuisse; 3° un abdomen proéminent et flasque, car ses muscles ne fonctionrent pas, d’où fréquence des hernies; 4° deux méplats très accentués de chaque côté de la rotule, par suite de l’atrophie du quadriceps crural; 5° un pied large et étalé, plat le plus souvent, avec talon élevé et orteils très longs. Tous ces caractères sont très apparents sur les photographies qui accompagnent le mémoire. Il est notamment à remarquer comment un Flamand croisé d'Auvergnat a des pieds tout différents de ceux des lamands purs. Ce sont des Aie pieds de montagnard, petits, à plante arquée et à orteils courts. Le Flamand marche en glissant, tandis que le monta- gnard relève fortement les jambes, Aussi ce dernier a-t-l toujours l’air d’avoir des pantalons trop courts; car il se forme au niveau du genou et de l’aine des plis transver- saux qui raccourcissent cette partie du vêtement. Le montagnard porte la tête basse, par habitude de sonder le terrain sur lequel il va marcher; le Flamand, au con- traire, relève la tête pour regarder à l’horizon. Jusqu'à une époque récente on circulait, dans les Pays-Bas, dans des barques qu'on poussait à la gaffe. Ce fut, pendant de longs siècles, le mode de transport le plus répandu et le plus commode. Cette coutume des aïeux a laissé, chez les contemporains, des stigmates anatomiques bien apparents. Le maniement de la gaffe, placée au défaut de l'épaule droite, exige un effort énergique des muscles élévateurs de cette épaule. entraiuant par contre- coup l’omoplate correspondante, qui est rendue plus saillante ; il demande aussi une tension oblique de la cuisse du même côté, dont la peau se plisse au-dessous de la fesse. Quoique depuis près d’un siècle ce mode de locomotion ait en partie été remplacé par l’usage de routes terrestres, les caractères qu'il a produits n’en per- sistent pas moins : une saillie de l’omoplete droite, accompagnée souvent d'une élévation de l'épaule, et un pli sous-fessier du même côté, sont des signes très pro- bants d’une origine flamande. Ce cas d’hérédité d’un caractère acquis méritait d’être signalé. Dre AIBATLOYE COCO0000000! LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles! Edentés. — Ces animaux, bien que placentaires, sem- blent aussi très anciens par l'évolution régressive de leur dentition. Comme les Didelphes, ils tirent leur ori- gine du grand Continent Antarctique; mais, tandis que nous plaçons le centre de dispersion des Marsupiaux dans la partie orientale de ce Continent, qui est actuel- lement l'Australie, c’est dans la partie occidentale, c'est- à-dire dans l'Amérique du Sud, que nous devons piacer celui des Édentés, car c’est là qu'ils ont, encore à l’épo- que actuelle, là grande majorité de leurs représentants. Les découvertes paléontologiques faites en Patagonie et dans la République Argentine confirment nettement cette manière de voir. Presque tous les types si variés des Édentés sont déjà représentés dans le Crétacé supé- rieur et l'Éocène de Patagonie, Les Tatous à cuirasse (LORICATA) y présentent une étonnante variété (Pelle- philidæ, Dasypodidæ, Glyptodontidæ). Ces derniers ont atteint, dans le Pliocène, une taille gigantesque, puisque leur bouclier dorsal a pu servir d’abri à l'Homme pri- mitif; ils se sont éteints dans le quaternaire. Des trois (1) Voir le Naluraliste, n°5 4571 et suivants. LE NATURALISTE EEE ——————————_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—]_—_—_—_—_———2 familles, les Dasypodidæ ont seuls survécu dans la faune actuelle : des Tatous de formes variées habitent encore l'Amérique depuis le Mexique et le Texas jusqu'à la Pa- tagonie. Les Tatous ont même pénétré dans l'Ancien Continent, grâce au pont Brésilo-Africain que tout fait supposer avoir existée itre les deux hémisphères à une époque en- core mal déterminée par les géologues. Dans le tertiaire du sud de la France, on trouve de rares débris se rap- portant à deux types assez distincts des LoRicATA (Gal- liætus Schlosseri, Necrodasypus Galliæ). Les Oryctéropes eux-mêmes se rattacheraient, d'après AMEGHINO, à ce groupe : ce serait des Tatous qui auraient perdu leur cuirasse et déjà chez le Galliætus, cette cuirasse n’est plus osseuse, mais simplement cornée. A l’époque actuelle, le genre Orycteropus est propre à lPAfrique ; mais, dans le quaternaire, il existait à Madagascar (Ple- siorycteropus), dans le Tertiaire au pourtour de la Médi- terrannée (Orycteropus Gaudryt) et dans le sud de la France (Archæorycteropus, Palæorycteropus). Ce dernier était peut-être encore un Tatou, et le genre Archæoryc- teropus, d'après AMEGHINO, aurait existé déjà dans le Crétacé supérieur de Patagonie. Bien que leur cuirasse, formée d’écailles imbriquées, soit assez différente, les Pangolins ont aussi, très pro- bablement, une origine australe, Cependant on ne leur connaît pas d'ancêtres directs dans l'Amérique méridio- nale. Mais les deux groupes, Tatous et Pangolins, sont assez voisins l’un de l’autre pour que FILHOL ait décrit comme un Pangolin (Manis) les débris qu'AMEGHINO ‘rapporte actuellement à son Arcaæorycteropus gallicus. De véritables Pangolins ont vécu d’abord en Europe à l’époque tertiaire (Necromanis, Teutomanis). Actuellement, ces Édentés sont propres aux régions Orientale et Éthiopienne (Asie méridionale, Malaisie, Afrique). En résumé, les Oryctéropes et les Pangolins sont les seuls types d'Édentés que l'on trouve dans l'hémisphère oriental ; tous les autres sont américains. Nous avons àéjà parlé des Tatous, qui ont des habi- tudes terrestres. Les Édentés qu’il nous reste à étudier sont au contraire arboricoles, au moins à l’époque actuelle. Ce sont les Bradypes ou « Paresseux ». Mais ce groupe, réduit aujourd'hui à quelques espèces de pe- tite taille, avait, à l’époque tertiaire, des proches parents que leur grande taille devait empêcher de monter sur les arbres, qu'ils se contentaient de plier et de déraci- ner pour en dévorer le feuillage. Is forment le groupe des CRAVIGRADES dont le Mrgatherium et le Megalonyx sont les mieux connus. Ces grands animaux ont été étonnamment variés dans l'Amérique Méridionale, no- tamment en Patagonie, depuis l'Éocène jusqu’au qua- ternaire (Hapalops, Orthotherium, Prepotherium, Pliomor- phus, Interodon, Scelidotherium, Glossotherium, etc.) (1). Ils ont pénétré dans l'Amérique du Nord où les genres Mylodon, Megatherium, Megalonyx, ne se sont éteints que dans le quateruaire et ils ont pu être chassés, no- tamment dans l'Argentine, par les premiers hommes. Il y en avait de toutes les tailles ; depuis celle du Mega- (1) Le Neomylodon lislai (Amegh.), dont on trouve les débris dans les cavernes de Patagonie, a vécu jusqu’à une époque très récente, contemporaine des premiers Hommes. On a trouvé des lambeaux de sa peau qui était incrustée de nodules osseux très serrés et de la grosseur d'un grain de café, constituant à l’ani- mal une cuirasse semblable à une cotte de mailles. LE NATURALISTE 119 therium americanum, comparable à un Étéphant, jus- qu’à celle des Édentés actuels dont les plus grands n'’at- teignent pas la taille d’un Chien. Le groupe des Bra- dypes a eu pour précurseurs les Protobradys et le No- thropus, qui sont des Gravigrades ; ce dernier genre renfermait des animaux de la taille des grands Singes anthropoiïdes et qui pouvaient grimper sur les arbres, comme l'indique la conformation de leurs membres. À l’époque actuelle, ils ne sont plus représentés que par les deux genres Bradypus et Cholæpus, dont la taille in- fime, comparable à celle des Cercopithèques et des Sapa- jous, ne rappelle que de très loin le grand développement que ce groupe a présenté à une époque antérieure. Ce qu'il faut retenir, c’est que ce type des TARDIGRADES est toujours resté exclusivement américain (1). Rongeurs (2). — Il suflit de considérer la dentition réduite des Rongeurs, pour être persuadé qu’ils repré- sentent, comme les précédents, un type très modifié et par suite très ancien. De plus, malgré leur apparente uniformité, ces mammifères présentent dans la forme de leur crâne et même dans celle de leurs dents, de telles différeuces, que leur classification naturelle a exercé à plusieurs reprises la sagacité des naturalistes, sans qu'au- cun d’entre eux soit arrivé à une solution absolument satisfaisante. En réalité, nous n'avons là qu’un ordre de convergence dont le caractère essentiel, tiré de la forme et de la constitution des dents antérieures, ne leur est même pas exclusif, puisqu'il se retrouve chez des Marsupiaux (Phascolomys), des Lémuriens (Chiromus), des Ongulés (Damans ou Procavia, Tipotherium), et même chez ces types tertiaires, les GANODONTES (Psittacotherium, Cala- modon), que l’on a considérés comme les ancêtres des Édentès. Dans tous les cas, il existait de véritables Rongeurs dès le début du Tertiaire, et probablement dés la fin du Crétacé. Laissant de côté les PROTOGLIRES d’Osborn (Plesiadapis, Mixodectes, Microsyops, etc.), dont les affi- nités réelles sont encore très douteuses, examinons la distribution géographique dela grande famille des Rats (Muridæ), dont la dispersion sur tout le globe est déjà l'indice d’une haute antiquité. Leur présence en Australie, où tout le reste de la faune mammalogique est formé du Didelphes (3), est très remarquable à cet égard. En effet, nous avons vu que l'Australie (en y comprenant la Nouvelle-Guinée et les archipels malais au Sud et à l'Est de la ligne de Wallace) avait été séparée de très bonne heure de tous les autres continents, aussi bien de l’Insulinde asiatique que du grand continent antarctique dont elle faisait partie dans le Jurassique. Cependant, l'Australie possède des Muridæ de genres particuliers et bien distincts de ceux qui ont été importés par les navires dans les temps modernes. Ces rongeurs constituent la petite sous-fa- mille des Hydremyinæ avec les genres Hydromys, Lep- tomys, Xeromys. qui n’ont d’affinités qu'avec les Phlæomys et les Rhynchomys des iles Philippines. Il est donc pro- bable qu'ils sont venus du Nord, comme sont venus, à (1) Le genre fossile Bradytherium (Grandidier) de Mada- gascar, que l’on a voulu rapprocher des Bradypes, est fondé sur un fémur de Lémurien, (2) E. Trousssarr. La Distribution géographique des Rongeurs vivants et fossiles. (Revue scien tique, 1884, t. XXVIIT, p. 65.) (3) Le chien sauvage (Canis dingo) a très certainement été introduit par l'homme. une époque plus récente, de véritables rats : Mus exulans, M. terræ-reginæ, M. assimilis, M. Greyi, M. nanus, etc., qui ont des affinités franchement sud-asiatiques, On sait combien ces rongeurs omnivores aiment à émigrer, et leur présence ici ne peut surprendre, puisqu'ils n’ont fait que précéder le surmulot, le rat noir et la souris, que les Européens y ont amenés, il y a trois siècles. Les Muridæ ont dû se développer sur le continent Eurasiatique où vivent encore, à l’époque actuelle, les genres Cricetus et Mus, dont semblent dériver tous les autres types de la famille, Le genre fossile Cricetodon, très abondant dans l’Éocène, l'Oligocène et le Pliocène de France, mais qui devait s'étendre en outre sur toute la région Paléarctique, peut être considéré comme l’an- cêtre commun ou le prototype de toute la famille, et le plateau du Thibet, ce « toit du monde » comme on la appelé, a dù être le berceau des légions de Rongeurs qui ont rayonné de ce point pour envahir toutes les régions du globe. Ce qui le prouve, c’est que le genre Cricetus, qui semble, par ses caractères, le descendant direct de Cricetodon, compte dans l'Asie centrale 25 espèces; une seule, le Hamster (Cricetus frumentarius) a émigré jusque dans l’Europe occidentale; avant 1870, elle n'avait pas franchi le versant alsacien de la chaîne des Vosges; depuis cette époque, on l’a trouvée en Champagne, puis aux environs de Paris; il est à craindre qu'elle n’en- vahisse toute la France, car ses dégâts sont redoutables, Le petit genre Mystromys, avec deux espèces, représente seul ce type en Afrique; on ne le connait pas ailleurs, sur l'Ancien Continent. Les Cricetodon, comme les Cricetus actuels, devaient être surtout herbivores ou plutôt granivores., Les types quiont conservé ce même régime forment les deux sous-familles des Sigmodontinæ et des Arvicolinæ dont les dents montrent une couronne à tubercules reliés par des zigzags de l'émail dont l’usure plus ou moins rapide est en rapport avec la dureté des substances végétales _ dont ils se nourrissent. Les Arvicolinæ, ou Campagnols, } ont envahi le Nord de la région Paléarctique : ils pé- nètrent jusqu'au delà du cercle arctique, où ils sont les seuls rongeurs que l’on rencontre dans ces régions déso- lées; ce sont les Lemmings (Lemmus, Dicrostonyt), célèbres par leurs migrations causées vraisemblablement par le besoin de nourriture, car elles n’ont pas de pério- dicité régulière, comme celles d’autres animaux. Les Campagnols proprement dits (Evotomys, Microtus, Arovicola), sont actuellement les Muridæ les plus répandus dans les régions Paléarctique et Néarctique, où ils ont peut-être été amenés, du Nord, par le froid de la période glaciaire. Ce sont les seuls types de Rongeurs qui soient communs aux deux continents (Europe, Sibérie, Canada et États-Unis). On ne les trouve pas au sud de la Médi- terranée ou du Texas. Leurs plus grands représentants sont américains (Ondatra, Fiber et Neofiber). Les Neoto- mynæ forment la transition au groupe suivant. D: E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) SALAIRE, Les Tremblements de terre en 1906 Les phénomènes sismiques ont eu un grand retentisse- ment durant l’année dernière; quelques-uns, comme celui de San-Francisco dont nous parlerons plus loin avec détails, ont été de véritables catastrophes, mais partout de légères secousses ont été ressenties,ce qui montre l'instabilité du sphéroïde terrestre. Nous allons examiner successivement les diverses ré- gions du globe, où durant l’année 1906 des phénomènes sismiques se sont fait sentir. Nous pouvons diviser l’Europe en deux parties: l’Eu- rope du Nord composée de terrains anciens où les trem- blements de terre sont peu fréquents et le Bassin Médi- terranéen, région sismique par excellence avec ses vol- cans en activité, composé de terrains relativement ré- cents, L'Islande qui renferme de nombreux volcans a eu le 8 Novembre un tremblement de terre à Akureyri. En Angleterre, on à signalé des secousses peu impor- tantes à Mattlock et à Grimsby le 30 novembre; le 25 du même mois une forte secousse a fait ébranler quel- ques cheminées à Manchester et à Salfold, mais la se- cousse la plus forte eut lieu le 27 juin à Cardiff dans le pays de Galles; là, de grands bâtiments furent ébranlés, des murailles déplacées; à Swansea des cheminées s’abat- tirent et dans les mines de charbon de la vallée d'Aber- dulas, près de Neaph, les mineurs furent renversés par la violence de la secousse. Ce phénomène montre que, contrairement à l'opinion admise, les secousses de trem- blement de terre se font sentir aussi bien dans les mines qu’à la surface du sol. En Irlande, de légères trépida- tions ont été ressenties dans le Nord de Donegal. Si nous abordons l’Europe continentale, nous exami- nerons en premier lieu la France, Dans les iles Anglo-Normandes, une légère secousse eut lieu à Guernesey le 7 mai; le 9 novembre, la région de Nantes, centre sismique assez important, fut ébranlée. À Sauteron, 6 kilomètres de Nantes,un roulement sou- terrain pouvant dominer le bruit d’un piano se fit enten- dre, les murs des maisons craquèrent, le phénomène dura 10 secondes environ, sa direction était O-E. Le 25 du même mois, secousses sismiques à Niort et à Roche- fort. Les autres régions ébranlées de la France ont été des régions montagneuses: secousses à Remiremont le 20 septembre, à Baho, près de Perpignan, le 11 septembre où quelques meubles ont été renversés et, à l’autre extrémité de la chaîne, secousse le 10 octobre, à Pau; dans la ré- gion des Alpes, légère secousse le 6 décembre à Bonne- ville (Savoie). La vallée du Rhône a été cette année par- ticuhèrement éprouvée. Le 9 janvier, une trépidation a été ressentie à Grand-Serre et Saint-Sorlin (Drôme);le 11 du même mois, nouvelle secousse à Ayèle (Hérault); le même jour,une secousse assez importante eut lieu aux environs de Lyon sans que la ville de Lyon elle-même eut rien ressenti du phénomène; à Saint-Nizier-sur- Azergues,la secousse qui dura environ 2 secondes ébranla les maisons, elle fut ressentie à Lamure-sur-Azergues, à Grunelis et Rundal, à environ trente kilomètres de Lyon. La montagne de Limbreun fut violemment ébranlée et plusieurs fermes eurent leurs vitresbrisées. LE NATURALISTE Dans le Tyrol Autrichien,à Schæmberg,quatre.secousses ont été enregistrées le 21 avril et à la même date à Funfkirchen (Hongrie)près de la chaîne des Carpathes, une secousse dura #1 secondes. Si nous suivons la vallée du Danube, nous pouvons noter une légère secousse à Vienne le 9 janvier et, le 17 janvier, près de Budapest, dans les comtés de Neutra et Baro, une forte secousse dura 4 secondes. Dans une autre partie de l'Autriche, à Agram (Croatie), une secousse de quelques secondes eut lieu le 21 jan- vier. Nous ne quitterons pas l'Autriche sans signaler les travaux de l'Observatoire sismologique de Vienne, où le 19 février on enregistra un tremblement de terre qui dura de3 heures 22 à 5 heures 30 et qui semble s'être produit à 12.000.000 de kilomètres du lieu d'observation, dans une partie sans doute inconnue du globe. C’est un exemple de l'enregistrement à distance des tremble- ments de terre. L'Italie est toujours en Europe la terre classique des manifestations sismiques, nous examinerons la pénin- sule du Nord au Sud. Une violente secousse a eu lieu le 41 août à San-Remo sur les derniers contreforts des Alpes et a duré 2 se- condes. Mais la région la plus éprouvée a été celle de Sienne: en mai et avril de légères secousses étaient res- senties ainsi qu'à Florence; le5 juillet nombreuses se- cousses dont deux très violentes ; le 10 juillet l'Observa- toire enregistra 32 secousses successives, puis les phé- nomènes allèrent en s'atténuant. Dans la région de Rome, légères trépidations à Rocca di Papa et Marino. Dans la région de Naples, 3 légères secousses dans l’iled’Ischia le # octobre, le 10 novembre éboulement d’une partie du cratère du Vésuve, par suite d’ébranlements souterrains et,le 26 du même mois, légère panique à Foggia et Avellino, près de Naples. La région Calabre-Sicile ne peut être séparée au point de vue qui nous occupe. De légères secousses ont eu lieu le 11 février et le 13 juin à Catanzaro, le 10 dé- cembre à Cazenja et le 21 avril à Tarente, au fond du golfe du même nom. Durant le mois de janvier des secousses eurent lieu à Reggio (Calabre) et s’étendirent jusqu’à Messine; le 10 juin, une secousse plus étendue intéressa avec une intensité plus ou moins forte: Pizzo, Tropea, Monte- Leone, Messine, Reggio di Calabre. A l'Est de la Sicile les phénomènes sismiques ont été nombreux, du 14 au 16,dans la région de Palerme, englobant: Traba, Termini, Altavilla, Bagheria etc.; le 30 octobre, nouvelles secousses que l'on rapproche d’une éruption du Stromboli ayant lieu à cette époque, bien que les savants fassent de ces deux phénomènes deux ordres bien distincts. Nous ne quitterons pas l'Italie sans parler des érup- tions du Vésuve. Le 10 janvier, trois courants de lave envahirent la voie du funiculaire et la gare infé- rieure. Le 7 avril, un nouveau cratère s'ouvrait au pied du Vésuve et la lave qui s'en échappait avait une vitesse de 100 mètres à l'heure, l’éruption continue le 8 et le 9, la lave atteint une vitesse de 350 mètres à l'heure, une pluie de cendres tombe sur Naples et Torre del Greco, le 10 avril au matin l'éruption cessa. Une excursion qui fut faite au cratère du Vésuve par le professeur Mattener, montre les modifications apportées par les éruptions. Le cratère mesurait 1 kilomètre de LE NATURALISTE 121 diamètre, 3 kilomètres à 3 kilom.500 de pourtour et 400 mètres de profondeur. Toute la pointe de l’ancien cratère était effondrée et l’altitude précédente de 1.303 mètres était réduite à 1.150 mètres, l'aspect du Vésuve était modifié et apparaissait sous forme d’un cône tronqué. L'étude de l'Afrique du Nord ne peut être séparée de celle de l'Italie; elle en est la continuité géologique, c'est la seule région africaine où, avec l'Ethiopie les tremblements de terre soient communs. La région de Bougie a été particulièrement affectée. Le 4 décembre deux secousses ont été ressenties: la première dura 3 secondes, la seconde 2 secondes; la direction était N-0O, S-E; le 8 du même mois, à Taher, près de Bougie, les habitations s’effondrèrent; il y eut 4 morts et un grand nombrede blessés. En Éthiopie une secousse fut ressentie à Addis-Ababas au mois d'août. A la Canée (ile de Crète) des phénomènes sismi- ques se sont produits le 13 et le 17 janvier, ils ont eu une durée de 10 secondes. E. MAassSAT. Perversion du Goût CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX Certains éléments doivent entrer dans la nourriture de l'être vivant; s'ils ne s’y trouvent pas, même si les autres aliments sont en abondance, cet être dépérit et finit par mourir. Ainsi le phosphate de chaux est indispensable à la constitution des organes. S'il manque dans les aliments, l’homme le recherche instinctivement et de ce fait con- tracte de singulières aberrations du goût. De là proviendrait une curieuse passion, celle de manger de la terre ou géophagie qui est répandue chez les peuples les plus divers. On avait cru d’abord que cette appétence provenait d’un manque de nourriture suffi- sante; les gens trompaient leur faim en bourrant leur estomac de boulettes d'argile. Il est vrai que les races adonnées à cette pratique habitent des pays pauvres et à garde-manger peu varié, mais uéanmoins la nourriture y est suffisante comme quantité. En réalité, l’ingestion d'argile ne dépend que du manque ou de l'insuffisance des phosphates dans la nourriture. On s’adresse alors à une sorte d'argile qui en est très riche. On doit considérer comme jusrifiée cette habitude des Indiens d'Amérique de manger de la terre, car leur nour- riture ordinaire est exclusivement faite de substances presque dépourvues de phosphates, comme les racines, les fruits fermentés,les mais, et cela devient un véritable besoin, une passion insatiable à la recherche du phos- phore sans lequel la vie est impossible, Malheureuse- ment les phosphates terreux sont peu assimilables et par suite amènent l'épuisement et la mort (Galippe et Barré). On la prend encore sous forme de boules desséchées, de galettes cuites ou même frites dans l’huile(Haut-Oré- noque, Guyane, Guatémala), mais l'argile reste aussi peu assimilable, Cette passion sévit surtout chez les femmes et les en- fants, êtres plus faibles et qui sont moins favorisés que l’homme dans le partage des aliments phosphatés. Les enfants commencent à manger de la terre dès l’âge de quatre ans et même plus tôt. (Vallée de l’Ama- zone). Les mères apaisent leurs cris en leur mettant dans la bouche un morceau de terre. Ils en meurent fréquemment en deux ou trois ans (Dr. Gult). : : Les officiers qui emploient des Indiens ou des sang mêlés comme domestiques leur mettent des masques pour les empêcher de selivrer à cette passion. Cette coutume est répandue chez bien d’autres peuples, en Europe même, En Sardaigne, certains paysans du dis- trict de l'Ogliastra font des pains en mélangeant la terre argileuse à la farine de glands et ap lard fondu. En Perse, on vend dans quelques bazars du kaolinou,argile blanche, Les Lapons russes mêlent une terre argileuse à de la farine, à des mousses et des écorces d'arbres. Les Javanaises mangent de l'argile pour se faire mai- grir et là encore l'usage devient une passion. Partout l’excès produit les mêmesrésultats : l'abdomen, gonfle démesurément, il survient de la gastro-entérite, de la dysenterie, et la mort suit si on ne parvient à en- rayer cette passion. Cette inclination morbide étudiée par les ETHNOGRA- PHES doit être rapprochée de la pica et de la malacia qu’observent les MÉDECINS. On a beaucoup écrit sur les bizarreries du goût qui répondent à ces noms bizarres. On appelle malacia un goût impérieux pour les épices, les acides, les fruits verts, et pica l'ingestion de substanceenon alimentaires, telles que ie charbon, la craie, l'encre, etc. Ce dernier trouble du goût se rencontre nonseulement chez les idiots et les aliénés, mais aussi chez les hystéri- ques et les névropathes. On sait que l’hystérie s’accom- pagne de déphosphoration des tissus. On l’observe aussi chez les enfants dont la croissance ne se fait pas bien, qui sont nerveux, ont de mauvaises digestions, etc. Ils ont une passion pour l'encre, pour la craie, pour la terre etc., quils mangent en cachette : tout cela serait dû au manque de phosphate de chaux. Il faut en rapprocher la passion de se dévorer les on- gles ou onychophagie, manie qui existe également chez les enfants névropathes. Pica et malacia se produisent surtout aux premiers mois de la grosesse et à ce titre ont été spécialement étudiées par les accoucheurs. Ceux-ci y ont vu un trouble ner- veux, mais quelques-uns ont pensé à des troubles de la nutrition causés par une insuffisance des sels de chaux et du phosphore dont le fœtus ravit une grande quan- tité à la mère. L'ancienne pharmacopée donnait à ces malades de l’ar- gile, sous forme de terre de Lemnos et de bol d'Arménie. Malheureusement, ces phosphates terreux sont eux- mêmes peu assimilables; aussi ont-ils disparu avec raison de notre Codex. Les NATURALISTES nous apprennent que les animaux, lorsqu'ils ne peuvent absorber une quantité suffisante de phosphate de chaux, éprouvent la même passion. Pendant l'hiver, quandils sont affamés, les loups mangent de la terre glaise et on retrouve cette dernière dans leurs excré- ments. Le porcaime la brique pilée et les terres siliceuses, on peut trouver à l’autopsie de grandes quantités de ces matériaux dans son cæcum (Pagès). Il n’est pas jusqu'aux oiseaux qui avalent des cailloux pour aider le travail du gésier, dit-on; mais on n’a pas recherché s'ils ne préfé- raient pas certaines espèces de pierres. 122 Tous les animaux de la forêt vierge de l'Amazone, sauf le Jaguar (car il s'empare du phosphore contenu dans la chair des herbivores), mais y compris les oiseaux,sont friands d'argile; le chasseur est assuré de trouver un ri- che butin en se mettant à l'affût près d’une « barrière », excavation humide et argileuse. Les perversions du goût ne sont pas rares chez nos animaux domestiques et elles ont fait l’objet deconscien- cieuses études de la part des VÉTÉRINAIRES. On les ob- serve sur le bœuf, le mouton, le cheval, le jeune chien, etc.,etc. . Les bêtes avalent de la terre, du sable, du fumier, des litières imprégnées de purin, des platras, du linge. - Au bout de quelque temps, le séjour de ces matières dans l'estomac provoque des accidents: amaigrissement, fièvre, signes de gastro-entérite et les sujets succombent dans l'hecticité. S'il s’agit de corps acérés, clous, fils de fer, etc., ceux- ci déterminent des péritonites locales et des abcès. Si le corps étranger est pointu aux deux bouts, il peut che- “aucher dans les tissus et produire un abcès. Les jeunes veaux et les agneaux, qui reçoivent d’une mère débile une nourriture insuffisante trop pauvre en sels minéraux,ont de la tendance à se lécher ou à lécher leurs camarades et inglutir les poils. Ceux-ci s’aggluti- ent en boule, ce sont des ægagropiles qui peuvent de- venir volumineux et occasionner des obstructions pylo- riques ou intestinales mortelles. De même les moutons maintenus en, stabulation per- manente s'arrachent fréquemment leur laine. Les chevaux mangent les poils de leurs compagnons, et s'entredévorent la queue et la crinière. Ces poils de- viennent le centre de dépôts abondants, et forment des boules volumineuses ou bézoards, qui produisent l’occlu- sion intestinale. Les oiseaux eux-mêmes s'arrachent leurs plumes: ces troubles sont à rapprocher de l’onychophagie des en- fants. De telles perversions du goùt se montrent chez les animaux atteints d'affections chroniques d'origine diges- tive, d'épuisement de l'organisme par la gestation, dans l’ostéomalacie; elles constituent un des premiers sym- tômes de la tuberculose, etc , etc. Mais la cause directe la plus fréquente est une alimen- tation incomplète, irrationnelle, soit par manque de sels de soude (fréquence de cette perversion chezles ani- maux élevés dans les terres granitiques), soit encore par manque de phosphore: l'animal peut être en bon état d’embonpoint et pourtant avoir de la pica. Les éleveurs changent alors l'alimentation, distribuent des rations riches en sels minéraux (chlorures, carbona- tes, phosphates). Ce traitement suffit en général pour amener rapidement la guérison. Cette petite incursion dans les domaines de l’ethnogra- phie, des sciences naturelles, de l’art vétérinaire et de la médecine permet par comparaison de comprendre des faits qui, séparés, restent obscurs. Nous comprenons ainsi que les perversions du goût, dont souffrent les femmesenceinteset les personnes névropathes, sont dues moins à un état nerveux qu'aux troubles de la nutrition et à la déphosphoration qui l’accompagnent. Docteur FÉLIX REGNAULT D TPLOTCC LIEN CT EL ENT TE TE TEEN US LE NATURALISTE- qu CHRONIQUE & + NOUVELLES La question du Bison d'Europe. — Les fleurs en cage et les insectes. — La sériciculture à Madagascar. On a tellement écrit sur la question du Bison d'Europe, que l’on ne sait plus ce qu’au juste il faut en penser :les uns le représentant comme entièrement disparu, les autres comme existant encore, mais provenant de la transformation de l’Auroch. En réalité, celui-ci paraît être le’ Bos primigenius, du quaternaire, qui s’est prolangé assez loin dans l’histoire, mais a disparu de la surface du globe en 1620, sauf quelques individus captifs qui décé- dèrent définitivement en 1627. Quant au Bison d'Europe, il existe bien réellement, mais, pareil à son infortuné confrère d'Amérique, il ne subsiste que dans des régions très localisées, où on le protège. Et, à ce propos, M. Yer- moloff, ancien ministre de l’agriculture en RuPse vient de publier des documents précis. Les Bisons d'Europe habitent le versant a du Cau- case; leur nombre augmente d'année en année, grâce aux mesures de protection prises par le grand-duc Serge ; il est actuellement d'au moins 600. On en trouve aussi dans la forêt de Biélovège, où le nombre des bisons peut être évalué beaucoup plus exactement que dans les val- lées à peine accessibles du Caucase : on en compte aujourd’hui 700 au minimum. Pour les deux localités, cela fait donc 1300 exemplaires. Il n'y en a pas trace, par contre, dans les forêts vierges de la Sibérie, contraire- ment à l'affirmation de quelques naturalistes. La race du Bison du Caucase est tout à fait identique à celle du Bison du Biélovège. D'après son caractère et la conformation de son corps, le Bison n’est point naturel- lement un habitant des montagnes, Il peuplait encore au moyen-âge les grandes forêts de l'Allemagne, da l’Au- triche et de la Pologne, et même en France on le pour- suivait dans les Ardennes au temps de la conquête ro- maine, C’est en fuyant obstinément et désespérément devant l'homme et en reculant vers le Midi que le Bison a trouvé au Caucase un refuge assez peu approprié, mais sûr, aux flancs de montagnes longtemps inacces- sibles. Celles- -ci, en effet, pen. fermées aux Russes jusqu’à ces dernières années, non seulement à cause des difficultés du terrain, mais aussi par les luttes contre les Tcherkesses et autres aborigènes, qui durèrent jusque vers 1860; c'est pourquoi, pendant longtemps, les. anciens explorateurs — notamment Pallas — qui ne pé- nétrèrent que sur les confins de ces régions, ne trou- vérent que des ossements de Bisons et répandirent l'hy- pothèse de son extinction. L'extension du Bison au Caucase reste très limitée (à 500.000 hectares environ). La région où il se tient de pré- férence occupe les alentours des sources et le cours supé- rieur de la Bielaga et de la Malaza Laba (la Grande et la petite Laba), ainsi que de leurs affluents, au pied des. monts Shougous et Abagua. Au nord de cette région, s'étendent des bois communaux, appartenant aux Cosaques de Kouban. Les animaux qui se risqueraient au-delà de ces limites sont sûrs de ne plus revenir, car ils seraient impitoyablement abattus par des braconniers, malgré les peines sévères que ces derniers peuvent en- courir. En été et surtout durant les nuits, les Bisons se tiennent sur les pâturages alpins de la haute montagne; dans le courant du jour, ils descendent dans les vallées profondes et boisées qui suivent les cours d'eau et les torrents. On peut les voir par bandes de quatre à quinze individus, surtout autour des sources sulfureuses dont le pays abonde, L'eau minérale de ces sources parait les attirer tout particulièrement, car ils passent des heures entières auprès d'elles, se désaltérant en léchant les. LE NATURALISTE pierres humides. Les vallées profondes offrent, en été, aux Bisons, un refuge contre les rayons du soleil, ainsi qu'une pâture abondante, car ces animaux sont très friands de l'écorce de certaines essences forestières, telles que le Sorbier, l’'Orme, ainsi que des jeunes pousses de fougères. Mais leur principale nourriture est fournie par les herbes riches et succulentes des pâturages alpins, qu'ils regagnent à l'approche de la nuit. Quant aux four- rages secs que l’on met à la disposition des Bisons de Biélovège durant l’hiver, ceux du Caucase les dédaignent même pendant cette saison, et malgré la faim qui les oppresse, mais ils sont très avides des blocs de sel gemme que l’on dépose à différents endroits à leur intention. Le voisinage de la mer Noire rendla partie nord-ouest du Caucase extrêmemeut humide, et les pluies, souvent diluviennes du printemps, de l’été et de l’automne favo- risent le développement puissant de la végétation herba- cée, à laquelle le Bison se délecte durant la saison chaude. Il y prend des forces et emmagasine dans son corps des amas considérables de graisse, ce qui lui per- mer de passer, tant bien que mal, les mois de l'hiver, très rigoureux dans ces régions si élevées. D'ailleurs le Bison, en tant qu'animal issu du nord, ne craint pas le froid, contre lequel il est, en outre, prémuni par sa four- rure épaisse. Aussi ne périt-il ni du froid, ni de la faim; mais il redoute un autre fléau — les chutes de neige — qui atteignent souvent une épaisseur de plusieurs mètres, car, parfois, cette neige ne peut supporter le poids si lourd du Bison. L’animal s’y enfonce et y meurt. * # x M. Félix Plateau continue ses recherches sur l’attrac- tion des insectes par les fleurs. Pour répondre à quelques critiques, il vient de rechercher comment les premiers se comportent lorsque les secondes sont cachées sous du verre et que, par suite, leurs effluves odorantes ne peuvent venir influencer les antennes des êtres aïlés. Afin de supprimer complètement les points brillants que présentent toujours, surtout au soleil, les surfaces de verres bombés, il a fait exclusivement usage de récipients en verre à faces planes. Ceux-ei, de forme prismatique, ont 20 centimètres de large, 25 centimètres de hauteur, et pour éviter la présence d’arêtes en bois ou en métal qui auraient pu donner matière à objections, se com- posent de quatre vitres rectangulaires solidement enga- gées par leur bord inférieur dans une rainure qu'offre un cadre de bois destiné à donner de la solidité à l’ensemble et à permettre un maniement facile. Les vitres sont collées les unes aux autres, le long de leurs bords verti- caux, au moyen de gélatine blanche, matière incolore, transparente, invisible après dessiccation, Lors de son emploi, le récipient est placé sur un plateau carré en bois muni d'un léger rebord. Une simple plaque de verre posée sur le dessus sert de couvercle. Chacun des pla- teaux de bois présente, à sa face inférieure, un tube prismatique également en bois, de 15 centimètres de longueur, pouvant coiffer, à frottement doux, l’extrémité d’un solide piquet fiché en terre à coups de mailet. Il suffit, dès lors, d’avoir à sa disposition une série de piquets de longueurs diverses, depuis 25 centimètres jusqu'à 2 mètres et plus pour pouvoir, en quelques minutes, installer un ou plusieurs récipients à l'endroit désiré et à la hauteur voulue. Toutes les parties en bois sont ternes, couleur de vieux chêne; on a employé pour les teindre un mélange d’eau, de terre de Sienne et de noir de fumée. Il n’y a donc ni couleur à l'huile, ni vernis, ni aucune autre matière odorante pouvant éloi- gner les insectes. Enfin, les pédoncules des fleurs cou- pées ou les rameaux feuillus à renfermer dans des réci- pients ne sont point plongés dans les vases pleins d’eau, * ce qui fournit trop de vapeur, mais sont piqués dans un 193 peu de terre humide contenue dans de simples pots en argile cuite, choisis aussi vieux et aussi ternes que pos- sible. Les résultats généraux des recherches faites avec ce dispositif peuvent se résumer ainsi : 1° Les parois des récipients en verre, à faces planes, exposés au soleil, n'ont aucun effet attractif sur les insectes. 2° Dans de bonnes conditions expérimentales, les insectes se préoccupent peu des fleurs à couleurs voyantes renfermées dans ces récipients et ne se dirigent vers celles-ci qu'en très petit nombre. 3° On obtient, au contraire, de nombreuses visites aux récipients du verre dans les deux conditions défectueuses principales suivantes, dont la seconde est précisément l’une de celles que les autres expérimentateurs n'ont pas songé à éviter : a) Lorsque les récipients en verre contenant des fleurs ne sont qu'à une faible distance d’autres fleurs libres attractives de la même espèce ou d'espèces différentes; b) Lorsque les récipients sont mis à une place devenue habituelle pour les insectes. A Madagascar, on commence à élever beaucoup de vers à soie en les nourrissant à l’aide des feuilles d’un petit arbuste, le fsitoavina, dont un de nos officiers a créé, dans ce but, une vaste pépinière. D’après ce qu’en dit M. Louis de Cantilly, le ésitoavina est un arbuste touflu de 2 mètres de hauteur, aux feuilles d’un vert foncé, aux branches flexibles, mais pourtant très solide. Il produit des graines un an et demi après avoir été semé et vit près de dix années; il a l'avantage de ne pas épuiser le terrain sur lequel il pousse, et les Malgaches ont pu, en certains points, commencer une seconde plantation sur le sol même de la première. Les Hovas sèment la graine du tsitoavina sur une superficie restreinte; lorsque l’arbuste atteint une hauteur de quelques centimètres, ils le repiquent en mettant deux semis dans des trous creusés à cet effet à une profondeur de 0 m. 05, séparés les uns des autres par une distance d'environ 4 mètre. L'élevage du landibe ou bombyx de Madagascar se fait presque entièrement sur les arbres qui les nourrissent. La pépinière créée à Soavinandriana comptail 264 plants de tsitoavina. Semés le 15 mars 1903, les arbustes reçurent des chenilles dès le mois de jan- vier 1904. Le 20 février, les Bombyx prenaient cette teinte verte caractéristique qui leur fait donner par les Malgaches le nom de Maitsovoho (qui à le dos vert). Le 7 mars, ils arrivaient à cette période de leur croissance où ils prennent le qualificatif significatif d’hitamborona (qui peut être vu par les oiseaux). Le 22 mars, les veux des chenilles prirent successivement une teinte rougeûtre, puis noire;-c'est l’époque où elles commencent à filer leur cocon. Un mois après, tous les cocons étaient for- més et les vers commencèrent à se transformer alors en chrysalides. Dans les premiers jours de juin, les cocons furent transportés à l’intérieur des cases des indigènes et placés sur des claies. Vers le 15 du même mois, les chrysalides, brisant leur enveloppe, devinrent papillons. Les mâles étaient les plus petits. Pour la reproduction, les femelles sont attachées par les ailes à des branches de tsitoavina que l’on coupe et fait sécher à l'avance; puis, à la nuit tombante, on les porte à l’extérieur des cases où 2 lieu la fécondation ; la ponte commence le jour suivant, puis les femelles meurent et sont mangées par les indigènes qui apprécient fort ce mets bizarre. L'éclosion des œufs a lieu huit à dix jours après la ponte et les larves sont alors placées sur les tsitoavina, où elles se développent. Dès le mois de janvier 1905, c'est-à-dire 124 LE NATURALISTE destruction. Il en est ainsi dans des pousses stériles de l'E. naximum, qui subissent une forte croissance intercalaire ; l’em- placement du métaxylème y est le plus souvent marqué, dans les entrenœuds, par des lacunes latérales. La production des lacunes antéyieures'et latérales, dans ces massifs libéro-ligneux des Equiselum, est due à une élongation portant sur des régions dont le bois est déjà différencié. Le bois latéral ou métaxylème persiste généralement dans le stipe, parce que sa lignification se produit lorsque la croissance n’est plus très énergique. Le bois à structure réticulée de la région nodale se forme par l'activité d’une zone génératrice qui n’est que la continuation de la zone primitive de cloisonnement de la région moyenne des jeunes faisceaux. Il n’est pas démontré que l’on doive considérer ce tissu comme secondaire. La fronde renferme un cordon libéro-ligneux très grêle, qui ne comporte jamais de lacune et dont le liber ne se différencie pas jusqu’au sommet. La différenciation y procède comme dans le stipe : le liber, plus hâtif, se forme à partir d’un pôle posté- rieur; le bois, uniquement représenté par du protoxylème, se différencie en direction centriluge en arrière d’une première trachée. Ces recherches sur l'histogenèse et sur la structure des Equi- selum ne permettent pas d'interpréter leurs massifs libéro- ligneux comme des faisceaux unipolaires simples, puisque chaque cordon comporte deux lignes de différenciation pour le bois. D'autre part, ces massifs ne semblent pas assimilables aux « divergents » des Fougères, bien qu'ils aient comme eux deux lames ligneuses s’écartant d'un même pôle. En effet, la notion de divergeant, unité complexe faite de deux demi-faisceaux bipo- laires, appliquée aux plantes calamitoides, n’a pas entrainé une telle assimilation. deux ans après avoir été semés, les tsitoavina de la pépi- nière de Soavinandriana pouvaient nourrir Chacun cinq à six mille vers à soie, et, en juillet, ils en recevaient autant, soit une moyenne de onze mille par an. Les cocons doubles sont vendus cinq francs le mille, HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Découverte d'ume mâchoire humaine dans une brêche quaternaire à industrie paléolithique. Note de A. l'avrauD; présentée par M. AzsErt GaAUDRY. Au Petit-Puymoyen, près Angoulème, en Charente, des restes d'industries et des reliefs de repas de l’homme quaternaire ont été trouvés dans une brèche calcaire, comprenant notamment un grand nombre d'instruments en pierre, pointes et racloirs d’un beau travail se rapportant aux types moustériens. L'auteur a rencontré, sous une couche archéologique relati- vement meuble, un lambeau de brèche extrêmement résistante formant un magma d'os et de silex, où était engagée une mâchoire inférieure humaine: Elle n’était accompagnée d’aucun débris plus récent, ni d'aucun autre reste humain; étant données les conditions du gisement, il faut écarter toute idée de rema- niement: cette mandibule date, sans contestation possible, du paléolithique. Elle appartient au côté gauche et comprend la symphyse mentonnière; la dentition en élait terminée ; on voit les alvéoles de quatre incisives, d'une canine, les deux prémolarres et les deux premières arrière-molaires subsistent entières; de la der- nière arrière-molaire il ne reste qu'une partie de l'alvéole très large. Il ne semble pas que cette dentition présente de particu- larités bien accusées. : Le menton, au lieu de se projeter en avant comme dans le 10599999 Bibliographie races européennes actuelles et dans la race quaternaire de Cro- AG. Magnon, tombe droit. C'est un caractère qui, aujourd’hui, ne se retrouve que dans les races inférieures, en particulier chez les Australiens et les nègres. 45%. Forssell (A.-L.). Bidrag till kannedon om Echinorhyn- Il a été signalé pour les mandibules découvertes à La Nau- cherna i Finlands fiskar. lette, à Arcy, à Spy, à Krapina, à Malarnaud, à Grimaldi, dans Acla Soc. pro Fauna el flora faun., XXVIIL 3, 1906 des conditions qui écartent la possibilité d'une erreur sur leur 30 pp., fig. k âge reculé. La mâchoire du Petit-Puymoyen est la neuvième de | 456. Gibbs (L.-S.). Notes on the Development and structure cette remarquable série. of the seed in the Alsinoideæ. Ann. of Bot., XXT, 1907, pp. 25-55, pl. V-VI. Différeucintion des tissus da stipe et de la fronde | 45%. Gurney (R.). On two new entomostraca from Ceylon. des Equisetum. Note de M. CU. Queva. Spolia Zeylanica, IV, 1907, pp. 126-134, pl. I. Dans le sommet végétatif dustipe des Equisetum, les segments 458. Hemsley (W:-B.). Two new Triuridaceæ, with some détachés de la cellule apicale se cloisonnent suivant trois direc- Remarks on the Genus sciaphila. Blum. tions : radiale. tangentielle et transversale. di Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 71-77, pl. IX-X. L’assise superficielle conserve longtemps la faculté de se cloi- | 459. Karsten (P.-A,). Fungi novi nonmilis in Fennia lecti. sonner tangentiellement. Elle fournit le tissu cortical sur sa face Acta Soc. pro Fauna et Flora fenn. XXVII, 4, 1906, interne et ne se caractérise pas comme dermatogène. 16 PP: À ‘ Les cordons procambiaux apparaissent comme des groupes 460. Kœnig (A.). Die Geier. Aegyplens. isolés de petites cellules, situés à peu près à égale distance du Journ. f. Ornith., 1907, pp. 59-91, pl. IV-V fig. centre de ligure et de la surface. Les cloisonnements des cellules 461, Krieger (W.). Neue oder interessante Ptéridophyten procambiales se font suivant deux directions perpendiculaires formen aus Deutschland, namentlich aus Sachsen. (radiale et tangentielle), de sorte que les massifs procambiaux Hedwigia, XLV I, pp. 246-261. 5 ont l'aspect de massifs secondaires. 462. Lang (W.: Zur Blüten-Entwickelung der Labiaten, Dans chaque ilot, le liber est caractérisé avant le bois sous la Verbenaceen und Plantaginaceen. forme d’une première cellule nacrée au bord postérieur. Y Bibliotheca Botan., 6%, 1906, 42 pp.,5 pl. Le bois débute dans chaque massif par une trachée marquant 463. Latouche (J.-D.-D). field Notes on the Birds of le pôle à la marge interne. La différencialion ligneuse est Chinkiang, Lower Yangtse Basin, part. IT. exclusivement centrifuge, mais le bois se forme en deux temps. The Ibis,, 1907, pp. 1-30. Le premier bois ou protoxylème constitue, en arrière du pôle, 464. Laurent (L.). Les progrès de la paléobotanique an- un groupe trachéen qui se disloque de bonne heure, en laissant SIOSPETAIARE ere la dernière décade. ; 300 une lacune au pourtour de laquelle on retrouve les débris des Progressus rei Bolanicæ, I, fasc. 2, 1907, pp. 320-360. < Fracheess 465. Lawson (A.-A.). The gametophytez, lertlization and À Une seconde formalion de bois continue la différenciation centrifuge, et les nouveaux éléments formés, ou métaxylème, ne sont parlois séparés de la lacune ou des éléments persistants du protoxylème, que par une seule assise cellulaire (rhizomes d'E. limosum et d'£. lillorale). Ce métaxylème se différencie à droite et à gauche en suivant l’assise de bordure du massif. Comme le bois primordial, le métaxylème peut être frappé de Fliche (P.). Flore fossile du Trias, en Lorraine (suite). Bull. U. Soc. des Sc. de Nancy, VII, 1906, pp. 67-166 (pag. sp.), pl. VI-XX. Embryo of Cephalotaxus drupacea. Ann. of. Bot., XXI, 1907, pp. 1-24, pl. I-IV. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. 1° JUIN 1907 29° ANNÉE jh 100? 2° SÉRIE — N° 486G LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles" Les Sigmodontinæ, qui sont les Rats de la région néo- tropicale (Amérique au Sud des États-Unis), se rattachent aux Cricetinæ par la forme de leurs dents, dont l'émail forme également une ligne ondulée ininterrompue sur tout le pourtour de la couronne ; mais les angles de cette ligne sont moins aigus que chez les Ayrvicolinæ, ce qui indique un régime moins exclusivement ligneux, en rapport avec une végétation plus abondante et plus variée que celle du Nord. Tels sont les genres Peromyscus (ou Hesperomys), Megulomys, Oryzomys, Rhipidormys, Holochi- lus, Sigmodon, Reithrodontomys, Eligmodontia, Acodon- Oxzymycterus, etc., qui reproduisent les formes exté- rieures des véritables rats de l'Ancien Continent, et sont répandus du Mexique à la Terre-de-Feu. À ce type se rattachent les Rongeurs de Madagascar, qui présentent cependant des caractères assez particu- liers pour qu’on en ait fait une petite sous-famille à part (Nesomyinæ), avec les genres Brachytarsomys, Nesomys, Hallomys, Hypogeomys, Macrotarsomys, Eliurus, etc., dont les formes extérieures et les habitudes sont assez variées (types coureurs, sauteurs, fouisseurs et grim- peurs). Ces types se rapprochent à la fois de Cricetodon et de Sminthus (un genre des Dipodidæ). Les véritables Rats (Murinæ) sont originaires de la région Orientale (Asie méridionale et Malaisie), d’où ils sont venus envahir la région éthiopienne, envoyant dans la région Paléarctique un très petit nombre d'espèces dont font partie nos rats domestiques. Dans ce groupe, les tubercules dentaires restent distincts et la couronne montre trois ou quatre ilots d’'émail qui ne se relient pas entre eux comme dans les sous-familles pré- cédentes ; c'est l'indice d’un régime plus omnivore, qui a permis à plusieurs espèces de devenir commensales ou parasites de l'homme. Le grand genre Mus n'a pas moins de 120 espèces dans la région Orientale; il n’en a guère que 50 en Afrique, 35 dans la région australienne et 6 ou 7 en Europe. De ces dernières, le Mulot (Mus sylvaticus) et le Rat nain (Mus minutus), sont les seules qui doivent être considérées comme réellement indigènes dans l’Europe Occidentale, en France notamment. La Souris elle-même (Mus musculus), bien qu'elle fut connue des Grecs et des Romains, n'existait pas dans notre pays avant les temps historiques; dans les couches quater- naires on ne trouve que le Mus sylvaticus. Le Rat noir (Mus rattus) est arrivé au moyen âge et le Surmulot (Mus decumanus où norwegicus), dans les temps mo- dernes. On retrouve en Asie la souche originelle de ces trois espèces (souris, rat noir et surmulot), qui se sont tant soit peu modifiées en émigrant vers l'Ouest. Les genres Nesocia, Cricetomys, Arvicanthis, Chiropodomys, .Hapalomys, etc., tous des régions orientale ou éthio- (1) Voir le Naturalisle, n°S 45T et suivants. pienne, différent peu du genre Mus. Les genres Crate- romys, Batomys, Carpomys, etc., sont de grandes espèces arboricoles des Philippines, dont quelques-unes ont la queue aussi touffue que des écureuils. Enfin les genres Uromys, Pogonomys, Conilurus (ou Hapalotis). etc., sont propres à la région Australienne, Des types plus distincts des véritables Rats constituent la sous-famille des Gerbillinæ, à pattes postérieures allongées (Gerbillus, Meriones, Psammomys, Otomys, Den- dromys, etc.) ; tous ces genres sont propres aux régions désertiques du pourtour de la Méditerranée et de lA- frique australe. Les Hydromyinæ australiens et les Phlæo- myinæ des Philippines, dont nous avons déjà parlé, s’en rapprochent par leur dertition. Eufin les Myotalpinæ (El- lobius et Myotatpa) ne sont que des Campagnols fouis- seurs, dont l'œil est presque atrophié comme celui de la taupe. Si nous nous sommes étendus aussi longuement sur la famille des Muridés, c’est que nous avons tenu à mon- trer combien cette famille cosmopolite, — et la seule qui le soit parmi les Mammifères terrestres, — présente d’in- térêt au point de vue de la géographie zoologique. Mal- gré son apparente uniformité, ce type des Rats, quia rayonné du plateau central de l'Asie sur tout le globe, s'est modifié, dans d'étroites limites, en s’adaptant aux climats les plus divers; de telle sorte qu’en examinant la dentition d'un rat dont on ignore la provenance, le natu- raliste peut aujourd'hui déterminer à coup sûr quelle est sa vatrie d'origine. Ceci démontre toute l'importance qu'a, de nos jours, cette science de la géographie z0olo- gique, autrefois trop négligée, Nous serons plus bref en traitant des autres familles de rongeurs. Les Spalacidæ se relient aux Muridæ par les Myotalpinæ ; ils sont également d’origine asiatique. Ce sont des Rats- taupes dont les migrations ont été peu étendues : Rhi- zomys est sud-asiatique, Tachyoryctes du Nord-Est de l'Afrique, et Spalax de Fa sous-région Méditerranéenne. On les connait dans la même région depuis le Pliocène. Les Bathyergidæ sont également des rats-taupes, tous propres à l'Afrique (Bathyergus, Georychus, Heterocepha- lus), et ce dernier genre est remarquable par sa peau entièrement nue. Les Rongeurs qui représentent les Rats-taupes en Amé- rique, les Geomyidæ, sont assez différents des précédents par leurs caractères dentaires et craniens. Tout indique qu'ils se sont développés dans lPAmérique du Nord à l’époque tertiaire (Geomys bisulcatus et quelques genres éteints, du Miocène de Nebraska). Actuellement, les genres (reomys, Thomomys, etc., nombreux surtout au Mexique, s’étendent du Canada à l’Isthme de Panama, sans pénétrer dans l'Amérique méridionale. Des Rongeurs fort différents par leurs formes exté- rieures et leurs mœurs, constituent la famille des Jacu- lidæ (ou Dipodidæ), que les anciens appelaient « rats à deux pieds », parce que ces animaux courent en bon- dissant sur leurs pattes postérieures uémésurément allongées, sans se servir de leurs pattes antérieures. Le genre Sicista {ou Sminthus) que nous avons dejà cité, es relie aux Rats proprements dits, ses pattes étant de dimension normale. Le genre Eomys, de l'Éocène de France, reut être considéré comme le précurseur de toute la famille; Dipoides du pliocène d'Allemagne est plus voisin des Gerboises actuelles (Jaculus, Alactaga), qui habitent les déserts de sable de la région Méditerra- néenne, depuis la Mongolie jusqu'aau Sahara algérien; à 126 LE NATURALISTE om om l'époque tertiaire, et jusque dans le quaternaire, des espèces du genre Alactaga ont habité le sol de la France et de l'Allemagne. Le genre Zapus, qui a pénétré dans l'Amérique du Nord, se relie aux précédents par une espèce (Zapus setchuanus) qui habite le Nord de la Chine. Plus au Sud, dans la région néotropicale, les Rats sau- teurs sont représentés par les Heteromyidæ (Dipodomys, Hetcromys, Perognathus, etc.), qui remontent jusqu'aux États-Unis: mais, à l'exemple des Geomydæ dont ils se rapprochent à plusieurs égards, ils ne dépassent pas vers le Sud l’isthme de Panama. Une dernière famille qui, par ses caractères et ses mœurs, forme le passage aux Écureuils, celle des Loirs ou Myoxidæ, a ses plus anciens représentants dans l'Éocène de France : le Myoxus parisiensis est le premier rongeur fossile que l’on ait counu; il fut découvert par Cuvier, avec d’autres Mammifères de plus grande taille, dans les carrières à plâtre de Montmartre, près Paris. Actuellement, les genres Myoxus, Eliomys, Graphiurus, Muscardinus, Platacanthomys, ete, habitent l'Afrique et le Sud de l’Asie; quelques espèces, le Loir, le Lérot et le Muscardin, sont restés des habitants de l’Europe, où ils étaient beaucoup plus nombreux dans le Miocène. Toutes les familles de Rongeurs dont nous venons de parler constituent, par leur ensemble, le grand groupe des MYOMORPHES ou rongeurs semblables à des Rats. Il est incontestable qu’elles présentent entre elles des affi- nités réelles, et malgré la variété de leurs formes et de leurs mœurs, il semble vraisemblable qu’elles dérivent toutes d'un même type primitif. Il n’en est plus de même des familles qu’il nous reste à étudier. C’est ainsi que dans le groupe désigné par les natura- listes sous le nom de SCIUROMORPHES, on a classé plu- sieurs types forts différents des Écureuils et ne leur ressemblant que par leur adaptation à la Vie arboricole : les Anomalurus par exemple, et les genres qui s'en rapprochent. Ces Anomalures, tous Africains à l’époque actuelle, et qui ont, en général, la forme des Écureuils volants (Anomalurus, Zenkerella, Idiurus), sont les der- niers représentants d’un groupe très répandu, à l’époque tertiaire, en Europe et surtout en France (Pseudosciurus, Trechomys, Theridomys, Issiodoromys, etc.). Ce type écarté, les Sciuridæ forment un groupe beau- coup plus naturel, et presque aussi cosmopolite que celui des Rats, car ils ne font défaut qu’en Australie, à Mada- gascar et dans l'Amérique au sud du Brésil amazonien. Le centre de dispersion des Écureuils doit être placé dans les grandes forêts de la Malaisie ou dans les régions voi- sines de l'Asie méridionale, car c’est là que l’on trouve encore aujourd'hui les types les plus variés de cette famille, et ceux qui atteignent à la fois la plus grande taille et la plus petite. Les Écureuils-volants (Pteromys, Sciuropterus) sont d'un type relativement fort ancien, au moins par la den- tition : les genres Atiluravus, Sciurodon, Allomys, les représentent dans l'Éocène de France ; actuellement, ils habitent les forêts de la région Orientale (Asie, Malaisie) ; quelques espèces du genre Sciuropterus vivent encore dans larégion Holarctique, où l’on constate leur présence dès le Miocène, et le Sc. r'ussicus se trouve encore dans les forêts du Nord de l’Europe. Les Écureuils (Sciurus) proprement dits datent aussi du Miocène ; ils habitent les grandes forêts de l’Asie, de la Malaisie et de l’Europe, s'étendant jusqu’en Afrique et dans l'Amérique méridionale où ils ne dépassent pas vers le Sud la vallée de l’'Amazone. Les genres Rheithro- Sciurus, Ratufa, qui renferment de grandes espèces de la taille d'un lapin, sont de la Malaisie ou de Bornéo, et c'est là aussi que l’on trouve le genre Nannoseiurus dont une espèce n’est pas plus grosse que la souris. En Afri- que on trouve des espèces plus terrestres, constituant le genre Xerus. Les Tamias sont de petites espèces à pelage rayé qui se creusent des terriers et formert le passage aux Spermophiles (Citellus) et aux marmottes (Arctomys) qui sont propres aux régions sablonneuses et monta- gneuses de la région Holarctique, où ils existaient dès l’Eocène (Plesiospermophilus, Plesiarctomys). Les genres voisins Cynomys et Aplodontia sont de l'Amérique du Nord. Le type aquatique des Écureuils et des Marmottes est représenté par les Castoridæ qui étaient très nombreux à l’époque Miocène (Steneofiber, Palæomys, Trogontherium, Eucastor, etc.,) dans la région Holarctique. On ne con- naît plus que deux espèces du genre Castor, l’une de l'Eurasie, l’autre de l'Amérique du Nord. Les Rongeurs originaires de la région australe du Nouveau Continent forment un groupe bien distinct des Myomorpha et des Sciuromorpha: on les désigne sous le nom d'HYSTRICHOMORPHA. Leurs plus anciens représen- tants apparaissent dans les couches éocènes de Patagonie explorées par Ameghino. Il en est qui, par leurs formes, rappellent les écureuils qu'ils semblent -remplacer dans cette faune; ils sont en grande partie arboricoles : ce sont les Octodontidæ (Ctenomys, Octodon, Abrocoma), pré- cédés dans le tertiaire par les genres Dicælophorus, Pithonotomys, Platæomys, etc. Les Octodontes et genres voisins habitent le Brésil, la Bolivie et l'Argentine, s'étendant jusqu’à la Terre-de-Feu. Un groupe voisin, à pelage épineux (Echimys, Dactylomys, Tricomys, etc.), s'étend jusqu’à l'Équateur, et forme la transition aux vrais Porc-épics. Certains d’entre eux, à pelage normal, mais de forte taille (Capromys, Plagiodontia), n'habitent plus que les grandes Antilles ; mais ils ont été précédés sur le continent par des genres nombreux de l’Éocène et du Miocène de l’Argentine (Scleromys, Orthomys, Eu- mysops, etc.). Enfin le type aquatique de ce groupe est représenté par le Coypou (Myocastor ou Myopotamus) du Chili ef du Pérou. Mais ces Hystrichomorphes ne sont pas restés can- tonnés dans l'Amérique du Sud; ils ont pénétré dans l'Ancien Continent par ce pont brésilo-africain (4) dont nous avons déjà parlé. On trouve en Afrique des Ron- geurs (Ctenodactylus, Pectinator, Petromys, Thryonomys) qui, par tous leurs caractères, se rattachent aux Hystri- chomorphes et plus particulièrement aux Octodontida : dès le Pliocène ils avaient pénétré jusque dans la région méditerranéenne (Ruscinomys, Pellegrinia). Le genre très aberrant Pedetes, de l'Afrique australe, que l’on avait placé à tort près des Gerboises, semble mieux placé tct. Les véritables Porcs-Épics (Hystricidæ) sont proba- | blement les plus anciens émigrants de ce type sud- | américain, car ils ont pénétré jusqu’en Europe et dans | la Malaisie (2). En Amérique, ils datent de l’'Eocène de Patagonie (Steiromys, Acaremys, Sciamys), et les Erethizon, Coendu et Chætomys, répandus dans toute l'Amérique Jus- (1) Terre Brésilio-éthiopienne de Neumayr. (2) Rapprochez cette distribution géographique des Ron- geurs sud-américains de celle des Péripales (Ee Naluruliste, 1907, p. 60). pnaitnnnin Lux ler nb ER Jp Rp pp LE NATURALISTE ——_—_—_—_—_—_—_—__—_————_—__—_pZpLZpZEZEZ nor qu'au Canada, sont leurs représentants actuels. Sur l’An- cien Continent, les genres Atherura, Trichys et Hystrit sont propres aux régionsintertropicales ; cependant une espèce (Hystrix cristata) se trouve jusque dans le Sud de l'Europe : c’est letypeleplus modifié dela famille, celui qui mérite au plus haut point le titre de « Porc- Épic ». Dès l'Oligocène, le genre Hystrix existait dans le sud de l'Eu- rope (H. lamandi, H. primigenia), ce qui prouve que la migration de ce type est relativement ancienne. Une famille du même groupe et qui est restée exclusi- vement sud-américaine, est ceile des Viscaciidæ (ou Lagos- tomidæ). Par contre, elle a eu, dans l’Oligocène de Pata- gonie, un développement tout à fait anormal, pour l'ordre des Rongeurs. Certaines espèces du genre éteint Megamys y ontatteintla taille del’Hippopotame. Les genres Sphæromys, Perimys, Prolagostomus, Tetrastylus, Pota- marchus, Euphilus, etc., montrent la variété de ce type à cette époque. Les genres Viscacia, Lagidium, Chinchilla ont seuls survécu et se trouvent du Pérou à l'Argentine. Les genres Castoroïdes et Amblyrhiza, à mœurs aqua- tiques, ont vécu, pendant le quarternaire, dans l’Amé- rique du Nord etaux Antilles. La famille étéinte des Eocardidæ est très voisine de la précédente. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) Les Tremblements de terre en 1906 Si nous abordons l'Asie, nous ne citerons que les tremblements de terre principaux: la secousse du 22 septembre à Taschkend (Turkestan russe) et celle de Chomakaha (Transcaucasie); le 10 mars un violent trem- blement de terre eut lieu à Bashahr, dans la région montagneuse de l'Inde. Dans Ja région japonaise. appelée avec raison la terre qui tremble, nous pouvons signaler la destruction de la ville de Kagi, île de Formose: il y eut 4.000 tués et 7.000 blessés; au Japon proprement dit, tremblement de terre d'Osaka le 5 août,il dura 4 minutes, peu de dégâts. En Océanie, nous pouvons signaler une forte secousse qui à détruit le 10 avril plusieurs édifices à Honolulu (iles Hawaï) et, en Australie, une longue trépidation qui se fit ressentir depuis Albany jusqu’à la baie des Requins: etune autre le 28 décembre à Beltam (Australie du Sud). Cette année le continent américain a été particulie- rement éprouvé par les phénomènes sismiques. Dans les Antilles, les tremblements de terre sont tou- jours fréquents. Le 15 février, de fortes secousses se firent sentir dans toutes les Antilles, notamment à la Martinique, où les toits de toutes les maisons furent arra- chés; on suppose une relation entre ces secousses et l'éruption du volcan de l'ile de Saint-Vincent. Les secousses se propagèrent jusqu'en Colombie et dans JE Équateur. S1 nous abordons l'Amérique continentale, nous signa- lerons aux États-Unis, le 20 avril, une cer secousse à Cleveland (Ohio), le 23 avril à Grand-Pan (Orégon). Des maisons furent ébranlées et des fissures se produisi- rent à la suite du phénomène sismique qui comporta 57 secousses à Hington et à Hancock (Michigan), Quant au tremblement de terre de San-Francisco, j'en parlerai à la fin de cet article. Du 15 au 19 juillet, 54 secousses sis- miques, qui ne causèrent pas grand dégât, furent res- senties à Socorro(Mexique); cette localité se trouve à 16 kilomètres d'un ancien volcan. La température des sources chaudes qui entourent cette ville s’éleva en quel- ques jours de 10 degrés. Durantles mois de janvier et février, plusieurs phénomènes sismiques. Le 31 janvier, secousse eut lieu surla côte et fut accompagnée d'un dégagement de chaleur considérable;on attribua ce phéno- mène à l'explosion d’un volcan sous-marin. Le 11 février, à Tumaco et Esmeralda, sur les côtes de la Colombie et de l’Équateur, par suite d’une violente secousse, la mer envahit le rivage et causa l’écroulement des maisons et fit denombreux blessés. À Tumaco, 18 secousses se succé- dèrent, faisant de nombreuses victimes. Le 21 février, à Bonaventura, par suite des secousses du sol,un raz de marée se produisit qui se propagea à 50 kilomètres au Sud et fit près de 2.000 victimes, Le Chili est une des régionsles plus instables du globe et les tremblements de terre ne s’y comptent pas. Les 6 et 7 mai, un mouvement sismique eut lieu à Tacna et à Arica, dans le Nord du Chili; durant ces deux jours 35 secousses se succédèrent, il y eut peu de dégâts; il n'en fut pas de même à Valparaiso le 16 août. Là, deux fortes secousses renversérent tous les édifices de la ville et allumèrent des incendies, le phénomène fut ressenti à Santiago, Limachg, Quillota. La Cordillère des Andes n’arrêta pas la secousse qui atteignit la ville de Mendoza (République Argentine); toutes les voies de chemin de fer qui rejoignent les deux pays furent brisées, tous les tunnels effondrés. D’après M. Abrecht le sol était doué d’un mouvement oscillatoire dont l'amplitude était de 0 m.10 et la période de une demi-seconde; les secousses durérent 4 minutes 20 secondes. Ce tremblement de terre eut pour conséquence le soulèvement de la côte de Santiago le 17 avril, mais tout rentra dans l’ordre le 20 avril. D'après une statistique ce tremblement de terre s’étendit sur 11 provinces d’une surface totale de 120.000 kilomètres carré 750.000 kilomètres carrés que compte le Chili. Mais de tous les phénomènes sismiques de 1907 celui qui attira le plus l'attention du monde civilisé est celui du 18 avril qui dévasta la ville de San-Francisco. Située au bord de l'Océan Pacifique, au fond d’une baie d’effondrement à l'embouchure de deux fleuves, le Sacra- mento et le San-Joaquim qui coulent dans une vallée la Colombie subit une és sur les - entre lameretla chaine des Coast-Range,San-Francisco était située dans une région particulièrement sujette aux phénomenes sismiques. : Déjà, le 17 mars 1872, un tremblement de terre avait dévasté cette ville, mais les éléments s'étaient calmés, quand, le 18 avril 1906, à 5 heures du matin, la reine du Pacifique était de nouveau dévastée; les édifices furent démolis et l'incendie allumé détruisit de fond en comble la ville; 3.000 personnes périrent et 30.000 habitants campèrent dans les squares. La secousse principale dura 28 secondes; elle fut suivie de 24 secousses plus faibles. Letremblement de terre de San-Francisco futenregistré par tous les Observatoires du globe et la vague sismique qui en fut la conséquence fit le tour du monde; elle attei- gnit les côtes de Hollande au bout de quinze heures, Les degâts ne se bornèrent pas à San-Francisco, mais 128 LE NATURALISTE se firent sentir dans toute la Californie méridionale et la Névada. Les secousses dans ces régions allèrenten s’affaiblissant durant les mois de maiet juin; maintenant tout est rentré dans le calme et la ville de San-Francisco renait peu à peu de ses ruines. Une lecon de la catastropheest que les édifices à ossatures métalliques ont beaucoup mieux résisté que les édifices en pierre: les fers se ploient sous l'effort des secousses. On s’est demandé, vu legrard nombre de tremblements de terre qui ont été signalés cette année, si notre globe ne serait pas dans une période particulièrement active’ Ce ne sont pas les tremblements de terre qui sont plus fréquents, mais les observations qui se multiplient et malheureusement l'opinion publique ne peut que s’'émou- voir d’un phénomène sur lequel l’homme n'a aucune action et qui fait partie intégrante de la constitution de notre planète, E. MASSAT. 70999999; MŒURS ET MÉTAMORPHOSES des espèces du genre PHILONTUS, Curtis. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES Prachélytres. CLASSIFICATION DES LARVES Quoique ressemblant dans leur ensemble à celles des Carabiques, les larves des Staphylinides s'en éloignent par le nombre de leurs ocelles, qui est de quatre au lieu de six, par leurs mandibules simples au lieu d’être den- tées à leur tranche interne, par leurs filets caudaux, qui sont biarticulés au lieu d’être inarticulés, enfin par leurs tarses qui n’ont qu'un seul onglet quand les premières en ont deux. Nos larves de Philonthus, par leur armature frontale, ont beaucoup de rapports communs avec celles des Xantholinus, dont elles s’éloignent par leur corps moins linéaire, par leurs filets caudaux et leur pseudopode plus allongés. ; La classification des larves que nous décrivons, en outre de leur taille et de leur couleur, peut se faire à l’aide de trois caractères différentiels qui sont : Le premier, — la lisière frontale: Le deuxième, — les lobes antennaires et terminaux ; Le troisième, — la longueur des filets caudaux et du pseudopode. Nous ne retiendrons que le premier, qui est le plus apparent et le plus sûr; secondairement, les deux autres nous viendront en aide; mais les lobes et les palpes de ces larves sont si fugaces qu'ils s’enlèvent au moindre frottement, et par suite on ne peut compter sur la valeur de ces organes : — nous négligeons à dessein la classification des œufs et des nymphes en raison du petit nombre connu : les nymphes pourraient toutefois prendre rang dans la classificaton d’après la forme et le nombre de cils formant frange au bord antérieur du pre- mier segment thoracique, caractère bien précis. DESCRIPTION DES ESPÈCES Lisière frontale bidentée. 4. — Ph. montivagus. Héer. Fauvel, loc. cit., 26, 7 Î p. 457 (1) Voir le n° 435 du Naturaliste. Larve. — XAMBEU, 9° mémoire 1900, p. 29. Longueur 7 millimètres, largeur 2 mm. 5. Corps : allongé, linéaire, couvert de cils roux épars; tête et région thoracique cornée, rougeñtre, brunâtre terne à la région abdominale, lisière frontale bidentée, filets caudaux et pseudopode peu allongés. C’est à 1.400 mètres d’altitude, à l’ouest de Ria, au commencement d'août, sous une assez grosse pierre, que nous avons pris cette larve dont la transformation en nymphe eut lieu quelques jours après. Nymphe. — Longueur, 5 millimètres ; largeur, 2 milli- mètres. Corps : allongé, coriace, jaunâtre, avec cils roux très allongés, tête à pourtour ferrugineux, bord antérieur du premier segment thoracique frangé d’une ligne de longs cils à base subbulbeuse, dix de chaque côté de la ligne médiane ; styles terminaux courts, parallèles. La durée de la phase nymphale est de douze à quinze jours. Adulte. —Æst assez répandu dans nos montagnes pyré- néennes; on le trouve sous les pierres, sous les vieux bois en contact avec le sol, de fin juillet à fin septembre. Lisière frontale tridentée. 2. — Ph. umbralilis, Grav. Fauvel, loc. cit., 13, p. 447. CEuf. XAMBEU, 9° mémoire, 1900, p. 29. Longueur, : millimètre, diamètre, 0 mm. 8. Court, ovalaire, blanchâtre, finement pointillé, longi- tudinalement strié, ce qui lui donne la forme d’un barillet, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Pondu aux premières belles journées du printemps, il éclot dix à douze jours après en s'entr'ouvrant par deux ouvertures longitudinales, donnant naissance à une larve effilée, blanchâtre, à tête très développée, à tégu- ments pellucides lavés de jaunâtre à la région antérieure, très vive, très remuante et disposée aussitôt à se mettre à la recherche de ses éléments nourriciers, chairs de cadavres que les vers de Diptères ont épargnés ou que la décomposition n’a pas encore réduites à l’état de sanie. Larve à son jeune âge. Longueur, 3 millimètres, lar- geur, 0 mm. 4. Corps ; allongé, linéaire, blanchâtre, couvert de courts cits roux épars; tête jaunâtre, luisant, lisière frontale tridentée, tige maxillaire renflée; palpes très grêles; ocelles peu apparents figurés par une tache rembrunie marquée d'un point central; segments thoraciques, blan- châtres, couverts d’une plaque jaunâtre ; filets caudaux courts; pseudopode très long, bilobé. Adulte. — On le trouve dès le premier printemps sous les matières animales en voie de désagrégation, n’est pas rare. Lisière frontale % dentée. Les deux dents médianes longues. 3. — Ph. fumigatus, Erichs. Fauvel, loc. cit., 18, p. 452. Larve, — Rey, Brévipennes. 1876, p. 459. Corps : allongé, testacé brillant à là tête ainsi qu'à la région thoracique, terne à la région abdominale ; tête oblongue, peu déprimée, lisière frontale 4 dentée, les deux dents médianes les plus longues; point ocellaire nébuleux, lobe antennaire petit, bicilié; filets caudaux, longs avec très petit lobe terminal bicilié. Adulte. — Ünle trouve souvent au printemps aïnsi qu'en automne sous les cadavres, sous les débris végé- taux en plaine et en montagne. LE NATURALISTE 129 Lisière frontale 4 dentée. Les deux dents médianes aiguës. 4. — Ph. varians, Payk. Fauvel, loc. cit., 54, p. 481. Larve. — XAMBEU, 5° mémoire 1896, p. 41. Longueur, 7 millimètres ; largeur, { millimètre. Corps : allongé, linéaire, à région antérieure jaunâtre, la postérieure brunâtre terne, courtement cilié; tête grande, déprimée, lisière frontale 4 dentée, les deux dents médianes aiguës ; ocelles figurés par quatre petits points noirs disposés sur deux rangées obliques; filets caudaux allongés plus longs que le pseudopode. On trouve cette larve dans nos montagnes, au Canigou, dans les parcours où viennent paitre pendant la belle saison des troupeaux de vaches; elle vit dans les déjec- tions à moitié sèches de ces gros ruminants, des nom- breux vers et larves d'espèces diverses qui y grouillent, qu’elle pourchasse et dont elle a facilement raison en les attaquant avec les dents dont est armée sa lisière fron- tale; la phase larvaire commencée fin juin se termine en août; alors complètement développée, dans la bouse même et près de la croûte extérieure, elle tasse les ma- tières qui l'entourent, se façonne ainsi une loge où quelques jours après elle prend la forme suivante : Nymphe.— Longueur, 3-4 millimètres; largeur, 2 mil- limètres. Corps : oblong, jaunâtre, tête fortement renflée, bord antérieur du premier segment thoracique frangé d’une rangée de dix courts cils noirâtres; segment anal pro- longé par deux pointes ou épines à base forte, à bout délié, deux autres pointes plus courtes et plus petites émergent du dessous des premières. La phase nymphale a une durée de douze à quatorze jours. Adulte. — On le trouve communément de la fin de l'été jusqu'aux grands froids, dans les bouses, sous les pierres, au milieu des détritus ; en hiver, il s’enterre pour apparaître et s’accoupler au printemps suivant : Si cette espèce n’a qu'une génération en montagne, elle pourrait bien en avoir deux en plaine, une printanière, l’autre automnale. Lisière frontale 4 dentée. Les dents égales, styles caudaux courts. 5. — Ph. laminatus, Creutz. Fauvel, loc. cit., 22, p.455. Ponte. — XAMBEU, 9° mémoire, 1898, p. 25. CEuf. — Longueur, 2 millimètres; diamètre, 1 milh- mètre. | Blanc jaunâtre, forme de barillet, longitudinalement cannelé, à pôles arrondis, à coquille assez résistante. C’est au-dessous de l2 croûte des bouses des rumi- nants et des déjections des grands solipèdes et à une faible profondeur, que l'œuf est pondu, au nombre de six à huit par chaque femelle et dont léclosion a lieu quelques jours, après, vers la fin mars. Larve. — Longueur, 12 à 15 millimètres; largeur, 2 millimètres. Corps : très allongé, linéaire, tête depressiuscule, rou- geûtre, lisse, finement chagrinée, lisière frontale quadri- dentée, les dents égales avec longs poils roux à leur base, petite plaque noire en arrière de la lisière, mandi- bules très allongées, ainsi que les organes buccaux et les antennes; les filets caudaux sont très courts, couverts de longs cils et prolongés par une plus longue soie; pseudopode court, un groupe confus d’ocelles. 2" Cette larve se distingue de la suivante par la brièveté de ses styles caudaux. Aucune vie n’est épargnée par cette larve qui attaque non seulement les inoffensives larves d’Aphodiens, mais encore celles d’'Hister et de Carabiques qui lui opposent une certaine résistance ; ne sont pas indemnes non plus les larves de sa propre espèce: vers la mi-avril, alors qu'il ne reste plus d'habitants dans la bouse devenue dès lors trop sèche, elle se transforme. Nymphe.— Longueur, 8 millimètres ; largeur, 3 milli- mètres, Corps : coriace, rougeâtre, pointillé, avec courts cils roux épars; tête petite, déclive, imperceptiblement cha- grinée, masque OcCipital bosselé, bord antérieur du pre- mier segment thoracique chargé de chaque côté de la ligne médiane d’une rangée de dix longs cils roux arqués, segment anal prolongé par deux courtes pointes parallèles suivies d’une soie, un cil raide sur les flancs des troisième à huitième arceaux, La phase nymphale a une durée de quinze à dix-huit jours. Adulte, — On le trouve dans les Pyrénées, au prin- temps ainsi qu'en automne,sous des détritus ou sous des déjections, mais jamais en grand nombre. Lisière frontale 4 dentée. Les dents égales, styles caudaux peu divergents. 6. — Ph. discoïdens, Grav. Fauvel, loc, cit., 21, p. 454. Larve. — REY, essai Larves, 1887, p. 14. Corps. — Longueur, 5 à 6 millimètres. Roussâtre brillant sur la région antérieure, la posté- rieure brunâtre mat, front bisillonné, lisière frontale quadritentée; ocelles petits, indistincts, brunâtres, les cils de la région abdominale tronqués mêlés à de plus longues soies; styles anaux peu divergents; pseudopode long, de couleur plus pâle que le reste du corps. Cette larve se distingue de la suivante par les styles caudaux peu divergents. Adulte. — Apparaît au printemps; se dissimule sous les fumiers décomposés, sous les matières végétales. Lisière frontale 4 dentée. Les dents égales, styles caudaux divergents. 7. — Ph. concinnus, Grav. Fauvel, loc. cit., 28, p. 459. Larve. — REY, Brévipennes, 1877, p. 309. Corps : allongé, peu convexe, testacé brillant, mat à la région abdominale ; tête grande, testacé brillant, lisière frontale quadridentée, un petit point ocellaire peu appa- rent, petit lobe terminal antennaire tricilié, région thora- cique testacé brillant, l’abdominal testacé livide, avec cils à bout tronqué mêlés à des soies effilées ; styles ter- minaux écartés et divergents, à bout faiblement lobé; dessous testacé brillant. Se distingue de la précédente par ses styles terminaux divergents. Adulte. — Fréquente le dessous des matières amimales et végétales en décomposition; n'est pas rare au prin- temps. Lisière frontale 4 dentée. Les dents émoussées. 8. Ph. fimetarius, Grav. Fauvel, loc. cit, 34, p. 466. Larve. — REY, Brévipennes, 1876, p. 433. Corps : étroit, allongé, atténué, rougeûtre à la tête et aux segments thoraciques, brunâtre à la région abdominale ; tête grande, ridée, lisière frontale quadridentée, à dents émoussées; ocelles obscurs, petits, lobe terminal, an- 4130 LE NATURALISTE tennaire très petit, à base triciliée; pseudopode anal long, épais. Jette larve a l'aspect des larves du genre Xantholinus. Adulte. — $Se prend assez abondamment au printemps sous les amas de fumiers, de feuilles, aussi sous les pierres. Lisière frontale 5 dentée. Les deux latérales et la médiane courtes. 9. — Ph. cephalotes, Grav. Fauvel, loc. cit., 12. p. 446. Larve. — XAMBEU, 7° mémoire, 4899, p. 141. Longueur, 10 millimètres; largeur, 1mm.5 à 2 mètres. Corps : allongé, linéaire, rougeâtre, avec cils roux: tête rougeûtre, légère carène sur le disque provoquant la formation de deux fossettes; lisière frontale 5 dentée, les deux dents latérales et la médiane courtes; mandi- bules à bout noirâtre, quatre gros points noirs ocellaires confus; segments thoraciques avec plaque rougeûtre, les abdominaux blanchâtres à bord postérieur plus clair; styles caudaux à premier article épais; pseudopode assez long. Lularve vic dans les Pyrénées dans les cavernes peu profondes des vers de Diptères qui grouillent dans les déjections des bêtes puantes, en automne elle se trans- forme. Nymphe. — Longueur, 5 millimètres ; largeur, 2 milli- mètres. Corps : oblong, coriace, jaunâtre, tête affaissée, disque frontal bosselé; occiput en forme de tubercule arrondi, bord antérieur du premier segment thoracique frangé d'une rangée de six poils subbulbezx de chaque côté de la ligne médiane; pointes caudales courtes, conniventes ; genoux binoduleux. La phase nymphale a une durée de douze à quinze jours. 6 Adulte. — C’est au milieu des résidus qu'il a hantés comme larve que se passe son évolution à l’état parfait; mis à découvert il affaisse la tête et le prothorax contre sa poitrine et reste ainsi un instant sans faire de mou- vements; sa démarche est rapide; il est abondant dans les grottes où se terrent renards, fouines et blaireaux. milli- (A suivre.) Capitaine XAMBEU. UNE Les Morilles de la région parisienne La Morille est un champignon Discomycète, que M. Boudier compare à une réunion de Pézizes soudées entre elles, parce que les saillies réticulées qui séparent les alvéoles du chapeau sont stériles, alors que l’hymé- nium tapisse toute sa surface : de sorte que chacune de ces alvéoles correspond à autant de réceptacles de Pézizes simples. Cette manière de voir est fort originale et permet de classer nos Moriiles à côté des Pézizes, en les reliant ainsi aux autres champignons. Leur hyménium se compose de grandes thèques allon- gées, cylindriques, à peine atténuées à la base, un peu aplaties au sommet, qui s’ouvrenten opercule, pour laisser échapper les spores : ce sont les graines de tous les champignons. Chaque thèque renferme huit spores (sauf dans une variété de la Morille de Bohême, où iln’y en a que deux): Elles sont grandes, lisses, transparentes et ovales. Ce- # pendant, vues en masse, elles paraissent jaunes, à cause d'une substance huileuse qu’elles contiennent à leur intérieur, et qui est souvent de cette couleur. Elles germent très facilement dans l’eau, en produisant de simples filaments de mycélium; même quand elles sont encore renfermées dans leur thèque. Baillon ne connaissait que 25 espèces de Morilles, mais il y en a davantage dans tout l'univers; et nous croyons que leur nombre augmentera encore plus tard. C’est ainsi, par exemple, que la Morille ordinaire des Pari- siens, la Morchella esculenta, offre trois variétés au moins, que nous serions tentés de considérer comme des espèces distinctes; ce sont : la petite noire, la moyenne grise et la grosse blonde. La première est plus précoce que les deux autres. Parfois, mais bien rarement, s'y ajoute encore une autre espèce, la Morchella semilibera, dont le chapeau n’est adhérent au pied que par son som- met. Elle a une teinte jaunâtre, toute différente de notre petite morille noire ; et son chapeau, isolé du pied dans tout son pourtour du bas, n’a que 3 centimètres de haut, tandis que son pied fistuleux a une longueur de 8 ou 10 centimètres. Ces caractères distinguant très nettement les deux espèces, au premier coup d'œil. 1° La petite Morille noire est, de toutes nos Morilles parisiennes, celle qui apparaît la première, au début du printemps ; dès que la température s’est adoucie et que le soleil a eu occasion de faire son apparition pendant quelques jours de suite. Elle est foncée de teinte, et son petit chapeau est cônique comme un gros crayon taillé en pointe, elle est donc assez mince, relativement à nos Morilles ordinaires. Aussi n'a-t-elle presque pas de valeur aux yeux des gourmets. Cependant, elle a une valeur marchande plus grande que les autres, tant en raison de sa précocité, que parce qu'il en faut un bien plus grand nombre pour en faire une livre. 20 La moyenne grise est la Morille vulgaire, c’est de beaucoup la plus commune. Sa dimension et sa colora- tion sont très variables, car ses nuances sont plus ou moins foncées. À Paris, dans les environs immédiats de la capitale, notamment à Saint-Cloud, à Melun, etc., on la rencontre déjà dès la fin du mois de mars ; tandis qu’au nord de la région parisienne, on ne la voit guère qu'à partir du milieu d'avril. On n’en trouve plus, au-delà des. premiers jours de mai, quand la saison chaude est retar- dée, du moins dans la région de la flore parisienne, à 25 lieues autour de Paris. 3° La grosse Morille blonde se voit partout, en même temps que la grise; mais elle est généralement moins abondante. Au reste, tout dépend des localités, et peut- être aussi des années. C’est pourquoi on n’en a fait, Jus- qu’à présent, qu'une simple variété. Nous aurions néan- moins de la tendance à en faire une espèce à part, car la Morille grise ne nous a pas encore paru présenter des types de coloration intermédiaires entre ces deux varié- tés. En un mot, malgré ses diverses nuances de teinte, la Morille grise n’a pas habituellement cette couleur fauve ; de sorte que ces deux formes nous semblent net- tement tranchées. C’est aussi l'avis des marchands un peu soigneux, qui ont deux prix différents pour ces deux der- niers types : la Morille blonde se vend un peu moins cher que l’autre, en raison de sa grosseur, car il en faut moins pour en faire une livre. A part ces dimensions relatives, il va de soi qu'il y à des Morilles grises et des Morilles blondes de toutes les dimensions; de sorte qu'on en voit des grises qui sont plus grosses que les petites blondes. Mais il n’en.est pas moins vrai que, généralement, ces dernières sont plus volumineuses que les précédentes. Ce sont elles que cer- tains marchands parisiens désignent, bien à tort, sous le nom de Morilles du Périgord! De plus, ces grosses Mo- rilles blondes sont généralement considérées comme ayant moins de saveur que les grises; à vrai dire, il nous LE NATURALISTE 131 semble que la différence n’est pas bien sensible entre les deux. Il y a en effet des Morilles qui ont plus ou moins de parfum lesunes queles autres, dans chacune de ces trois variétés. N’en est-il pas de même partout ailleurs, dans les fruits et autres produits du règne végétal? Une poire duchesse, croissant dans un terrain rocailleux, a généra- lement un tout autre’parfum que celle qui provient d'une terre marécageuse : on dirait alors du navet! Les Morilles se conservent fort bien, à l’état desséché. Pour cela, on les coupe en deux ou en quatre parties, en les fendant toujours dans le sens de leur longueur, et en ayant bien soin de ne pas priver les chapeaux de leur pied blanc, Cela fait, on les enfile les unes à la suite des autres, comme des grains de chapelet, avec une grosse aiguillée de fil bis. On. n’a plus alors qu’à faire sécher ce collier de Morilles au soleil, en le suspendant verticale- ment à un clou fiché dans une planche, afin de leur évi- ter le contact de l'humidité. De cette facon, ces champi- gnons délicats ne sont plus exposés à se réduire en pu- trilage, comme cela pourrait fort bien arriver, si l'on n'avait pas pris ces précautions en vue de leur conserva- tion prolongée. Les Morilles s'accommodent avec beaucoup d’ali- ments, mais surtout avec les côtelettes de veau cuites à - la casserole; ou encore avec des œufs brouillés ou même en omelette. C’est un mets d'autant plus agréable au goût, qu'il ne dure pas longtemps, et qu'on n'a pas le temps de s’en dégoüter. Au contraire, on les voit réap- paraître chaque année avec un plaisir toujours nouveau, comme les hirondelles et les coucous, elles nous an- noncent le retour du printemps. Elles sont plus fidèles que les fleurs précoces du marronnier du 20 mars. À celui qui est arrivé à l’âge mur, elles lui rappellent ses plus doux" souvenirs d'enfance, durant les courtes va- cances de Pâques; et le vieillard redit à ses petits enfants les exploits de ses chasses merveilleuses, en fait de Morilles : gaies parties de plaisir d'autrefois, que vous êtes loin de nous déjà! Pour trouver des Morilles, 1l faut réunir à la fois un certain nombre de conditions, qui sont plus ou moins indispensables, si on veut réussir et ne pas revenir bre- douille au logis. Avant tout, il est nécessaire qu'il ne fasse pas trop froid : Un beau soleil de printemps, après plusieurs jours de pluie, est une heureuse circonstance qu'il faut saisir bien vite, surtout au début de la seconde quinzaine d'avril, sinon avant. De plus, il est nécessaire d’avoir de bons yeux et d'y mettre beaucoup de persévérance. On ne fera pas mal d'y aller à plusieurs personnes de diffé- rents âges, afin de multiplier les chances en sa faveur : Les jeunes ont une meilleure vue, mais les vieux ont plus de patience, et ce sont eux, le plus souvent, qui finissent par en récolter davantage. Patience et longueur de temps ! Le dicton est toujours vrai, comme au temps du bon La Fontaine. Enfin, il est indispensable de savoir où on a chance d'en rencontrer : on en trouve au pied des arbres, sur le bord des sentiers ; ou encore dans les bois, sous les taillis d’un certain âge. Mais même avec l’ensemble de toutes ces conditions réunies, On risque encore de ne pas rencontrer une seule Morille, si on n’a pas eu la précaution élémentaire de se lever de bonne heure. Il y a tellement d'amateurs de Morilles, tellement de gens qui vont à leur recherche, qu'il faut les prévenir en y allant avant eux. À ce propos, un sagace observateur nous écrivait ré- cemment : « Pour ne pas être prévenu par mes concur- rents, je me lève au point du jour, de facon à être prêt à partir à six heures du matin, pour arriver au bois entre sept et huit heures. Et c'est jusqu’à dix heures que je fais mes plus abondantes récoltes. Après cela, il arrive trop de monde; on risque d’en trouver sur les- quelles on a déjà marché et qui sont lamentablemen écrasées | « Que de fois n’avons-nous pas rencontré, de grand matin, une vieille bonne femme avec un panier sous le bras, dans la forêt : Qu’y venait-elle faire? La chasse aux Morilles! Pourquoi? Parce que son silence têtu nous présageait une discrète recherche, qui ne pouvait pas être autre chose que ce que nous cherchions nous- même, » On connaît le dicton : En avril, n'ôte pas un fil! (pour dire : Ne vous découvrez pas trop tôt, pour ne pas a oir froid, au début du printemps). Les botanistes en ont un autre : En avril, la Morille! à Autrefois, les Morilles ne se vendaient que quelques sous, et cependant on trouvait toujours des gens qui se dévouaient à ce prix-là pour en aller recueillir un plat. Aujourd'hui, les marchands de Paris au détail les vendent 4 francs la livre. Leur prix sera toujours à peu près la moitié de celui des truffes. Il y a eu des années, où nous les avons vues vendre beaucoup plus cher encore, près de la place de l'Opéra, et même à un prix plus élevé que les truffes ! Bien que les bonnes espèces de truffes du Périgord soient incomparablement plus parfumées que la Morille, cependant on sait qu'il y a des conserves de certaines autres espèces de truffes qui n'ont pas le moindre arôme ; de sorte que la Morille aura toujours sa valeur, malgré ses moindres qualités. La finesse de son goût aura toujours son prix, aux yeux des gourmets : Avec elle, on a la certitude de ne jamais être trompé. Tous les goûts sont dans la nature; aussi, la Morille est-elle, selon nous, le meilleur des champignons de notre flore locale. C’est la truffe du pauvre, si on veut; mais du pauvre qui à bon nez, et qui a le bec fin. D: BouGox. : ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE PAON Le Paon (psssin, loucctjyim; Usb ,)- Thawous, 6 tows Et 6 tawv; pavo et pavus) faisait l’ornement des jardins du bon roi Salomon (1016 avant J.-C.), Nous lisons effectivement dans la Bible : I Rois, X, 22. — La flotte de Salomon, avec celle du roi Hiram, faisait voile tous les trois ans pour Tharsis, d'où elle rapportait de l'or, de l'argent, des dents d'élé- phants, des singes et des paons. Il Paralipomènes, 1X, 21. — Car les navires du roi allaient à Tharsis avec les serviteurs de Hiram; et les navires de Tharsis revenaient une fois en trois ans, apportant de l'or, de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Cet oiseau, commun aujourd'hui, était 1 rare autre- fois, qu'un roi d'Égypte à qui l'on en avait donné un ne voulut pas le garder pour le faire servir sur sa table ni pour son amusement : il le consacra au dieu tutélaire de la ville, croyant lui faire un présent digne de lui (1). À) Een. Histoire des animaux, XI, 2. 432 LE NATURALISTE Alexandre, qui avait vu des paons pour la première fois dans son expédition de l’Inde, fut si charmé de la beauté de cet oiseau, qu’il défendit à ses soldats, sous des peines sévères, d'en tuer aucun (1). Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques (2), nous donne un fragment d’une satire de Varron ayant pour titre : [epe Secudrwy (Sur les Aliments) et dans laquelle il décrit les recherches et les délices des mets servis dans les repas des Romains, de ces Romairs dont on disait : Edunt ut voment, voment ut edunt... — C'est d’abord (à tout sei- gneur tout honneur) le paon de Samos, puis les franco- lins de Phrygie, les grues de Mélos, le chevreau d'Am- bracie, le jeune thon de Chalcédoine, la murène de Tar- tesse, la morue de Pessinonte, les huîtres de Tarente, le pétoncle de Chio, les noix de Thasos, les dattes d'Egypte et les glands d'Espagne. Columelle, Varron et d’autres auteurs disent que l'usage de manger du paon fut introduit à Rome par Hortensius, qui en avait présenté un à ses convives dans le magnifique festin qu’il donna à l’occasion de sa nomi- nation comme augure. Plus tard, on rougissait presque de n’en pouvoir offrir aux hommes distingués que l'on recevait à sa table; Cicéron se reproche (3) d’avoir invité Hirtius sine pavone, sans lui servir un paon : or, Hirtius, ami de César, général, etait un homme tout à fait dans le train de l’époque et une des meilleures fourchettes d’alors. Cicéron avait sans doute été pris au dépourvu. Quel est le pays d’origine du paon? Dans sa comédie des Oiseaux, Aristophane l'appelle oiseau de Médie; d’autres l’appelaient oiseau de Perse; la raison en est, dit Scheuchzer (4), que c’est des Indes que le paon tire son origine, et qu'il en fut importé d’abord en Perse et en Médie, puis de là dans toute la Judée, en Égypte et en Grèce, d'où il se dispersa peu à peu dans l'Italie et l'Europe entière, Cet oiseau, que la flotte de Salomon apportait en Judée, pouvait fort bien avoir été pris en Perse, parce que, soit qu'elle allât dans l'ile de Taprobane (Ceylan) ou à la côte de Malacca, elle devait ranger les côtes de la Perse. Dans la suite, cette navi- gation triennale ayant cessé, les Juifs pouvaient tou- jours les faire venir par terre, de la Perse ou de la Ba- bylonie. Elien dit que le paon a été apporté en Grèce par les barbares (5); et, ajoute-t-1l, comme il fut longtemps très rare, On le montrait aux curieux pour une somme d’ar- gent; et comme, à Athènes, on n’admettait les hommes et les ferames à ce spectacle qu’au commencement du mois, le peuple s’en plaignait. Un mâle et une femelle furent estimés 1.000 drachmes, comme le dit Antiphon dans son discours contre Érasistrate. Saint Isidore, évêque de Séville, nous donne une sur- prenante étymologie du mot paon : « Le paon, quand il donne de la voix, inspire une soudaine frayeur à ceux qui l’entendent; d'où il est dit paon (pavo, de pavor, frayeur). Ses chairs sont coriaces et résistent à la putré- faction; à peine peut-on les faire cuire, et elles sont ) Livre IX, lettre xx. 4) Physica sacra, t. V, p. 97. (5) Tout étranger était un barbare. À son tour, le Grec ou le Romain étaient des barbares chez les étrangers, comme le dit Ovide dans ses Tristes : Barbarus hic ego sum, quia non intelligor illis. absolument indigestes ; sa démarche est simple, son cou serpentin, sa poitrine couleur de saphir; les plumes de ses ailes sont quelque peu rouges, sa queue est longue et ocellée. Quand on le contemple, il redresse cette queue en forme de roue; mais si l'on regarde ses pieds, il abaisse immédiatement sa queue, etc., etc. » La vérité est que le paon n’a ni l’orgueil de sa beauté, ni la honte de ses pieds, parfaitement conformés d’ail- leurs. Le dindon fait la roue, lui aussi, et il n’a à s’enor- gueillir d'aucune beauté. Le paon fait la roue comme on bâiile, comme on s'’étire, ou lorsqu'il fait la cour à la paonne. Mais il ne se moque pas mal de ses admirateurs humains. Thomas Brown est de cet avis : « Beaucoup d'auteurs ont assuré, dit-il (4), que la chair des paons rôtie ou bouillie se conservait longtemps sans corruption. On trouve cette tradition dans saint Augus- tin (2), dans Sempronius et dans Aldrovandi, Et nous pouvons la confirmer par nos propres expériences : nous avons pris ies téguments charnus de la tête d’un paon; nous les avons suspendus par un fil, de manière qu’ils ne touchassent à rien qui pût leur donner la moindre humidité, et nous avons trouvé que la tradition était véritable, et qu'en effet cette chair ne se corrompait nt l'hiver ni l'été. « Les uns en ont cherché la raison dans la sécheresse de cette chair; les autres l’ont attribuée à une vertu secrète. « Pour ce qui regarde la sécheresse de sa chair, elle est encore plus remarquable chez certains animaux, comme les aigles, les faucons et autres oiseaux de proie. Nous nions donc que ce soit une propriété affectée au paon seul; d'autant mieux que nous avons remarqué la même incorruptibilité dans les chairs du dindon, du chapon, du lièvre, de la perdrix et du cerf, suspendus de la mème façon à l'air, en sorte que les chiens n’ont pas refusé d'en manger au bout de dix-huit mois. « Pour l’autre fable que l’on débite d'ordinaire, et qui est même alléguée par Cardan, que le paon est honteux quand il regarde ses pieds, outre que Scaliger l’a réfu- tée, nous l’abandonnons à ceux qui admettent des lai- deurs spécifiques, et qui s’imaginent que le paon peut regarder comme difforme une partie qui a paru belle au Créateur. » Hraban Maur, archevêque de Mayence, cite d’abord Isidore de Séville, puis l’épigramme suivante, de Mar- tial, contre les mangeurs de paon : PAVO Miraris quoties’gemmantes explicat alas, Et potes hunc sævo tradere, dura, coquo ? LE PAON « Tu l’admires quand il déploie son éventail de pierreries; et tu peux étre assez cruel pour le livrer à ton impitoyable cuisi- nier ?... » (Livre XIIT, épig. 70.) Martial a fait encore celle-ci, sur l'éventail de plumes de paon : MUSCARIA PAVONINA Lambere quæ turpes prohibet tua prandia muscas Alitis eximiæ cauda superba fuit. (Livre XIV, épig. 67.) (1) Essai sur les erreurs populaires, t. I, p. 407. (2) Voir plus loin cette citation de saint Augustin, en note: és. ARTE ie ste LE NATURALISTE 135 RE ES CR M 6 et Ve nn L'ÉMOUCHOIR DE PLUMES DE PAON « Ces plumes, à l’aide desquelles tu repousses loin de tes mets des mouches importunes, formaient autrefois la magnifique queue du plus beau des oiseaux. » Diodore de Sicile (1) nous dit que l’action du soleil s'applique surtout aux oiseaux : ayant obtenu, dit-il, la plus grande portion de chaleur (2),ils sont, en raison de leur légèreté, destinés au vol; ils ont, par l’action du soleil, le plumage diversement nuancé, surtout dans les contrées méridionales. C’est ainsi que la Babylonie pro- duit une multitude de paons ornés du plus beau plu- mage, etc. La verve orientale ne pouvait s'exercer sur un plus beau sujet : « Gloire soit à Dieu, dit un poète anonyme, qui a créé le paon, oiseau rare par son extraordinaire beauté, et qui l'emporte de beaucoup sur sa femelle par la variété de ses couleurs. Ses plumes sont insérées comme des écailles ; dans sa demeure, l’on dirait que se lèvent plu- sieurs soleils ; sur sa tête est plantée une légère fron- daison ; il s’avance, tout couvert d’un vêtement de pourpre et d’or. » À Un autre Arabe, Al-Cazuin, dit : « Vous verrez, au milieu de toutes leurs plumes, un cercle d’or, mêlé d’azur, de jaune, de vert et d’autres couleurs variées, se mariant très convenablement; et de cet ensemble résulte la plus grande beauté qui se puisse VOIr. » Lucien de Samosate en fait la jolie description sui- vante (3) : « Voyez le paon, quand le printemps renait; il se promène dans une prairie, lorsque les fleurs s’épanouis- sent, non seulement plus agréables, mais pour ainsi dire plus fleuries et qu’elles brillent des plus vives couleurs ; il ouvre ses ailes, les déploie au soleil, élève sa queue, l’ouvre en forme de cercle, fait admirer les fleurs dont 1l est lui-même paré, ainsi que le printemps de ses plu- mes, et1l semble défier la prairie au combat de la beauté. Il se tourne, il se pavane, il marche fier de sa splendide parure, surtout au moment où il paraît le plus admirable, gràce aux reflets cndoyants de ses couleurs, sans cesse remplacées par des nuances qui prennent à chaque ins- tant un nouvel éclat. Or, cet effet se produit particulie- rement aux cercles placés à l'extrémité de ses plumes, et dont chacun semble formé des couleurs de l’arc-en- ciel. Ce qui était de l’airain, au plus léger mouvement devient de l'or; et le bleu céleste émané du soleil, en passant à l'ombre, se change en une teinte verdoyante : ainsi le plumage de cet oiseau se transforme par mille jeux de lumière. » Pline réédite la fable de l’orgueil du paon, heureux de s'entendre louer (4) : « Loué, le paon étale ses couleurs éblouissantes, sur- tout en face du soleil, parce qu'ainsi elles sont plus radieuses; il perd annuellement la queue à la chute des feuilles, et elle repousse avec les fleurs; pendant ce temps, à se cache, honteux et triste... » (4) Bibliothèque historique, liv. IT, chap. zur. (2) En effet, de tous les animaux connus, les oiseaux dévelop- pent le plus de chaleur et ont le sang le plus chaud, ainsi que le démontre l’expérience. Leur respiration est également plus active que celle des autres animaux. (3) Sur un appartement, chap. xt. {4) Historia nat. lib: X, cap. xxrx et LxxiIx. Tertullien en parle dans ses termes (EH DE « Les animaux eux-mêmes, au lieu de vêtement, chan- gent de forme. La plume, toutefois, tient lieu d'habit au Paon, et même de l’habit le plus riche. Que dis-je? la Pourpre de son cou est plus éclatante que celle des plus rares Coquillages. L'or de son dos est plus éblouissant que tous les clous d’or du monde; sa queue balaie la terre plus pompeusement que la plus longue simarre ; mélange d'un nombre infini de couleurs, nuancée, cha- toyante, sa parure, qui n’est jamais la même, semble toujours différente; enfin elle change autant de fois qu'elle bouge. » Ovide, lui aussi, parle de l’orgueil de notre oiseau (2): Laudatas ostentat avis Junonia pennas; Si tacitus spectes, illa recondit opes (3). .CSivous louez son plumage, l'oiseau de Junon étale sa queue; si vous le regardez silencieusement, il en cache les trésors. » il dit autre part : Junonis volucrem, quæ cauda sidera portat (4). « L'oiseau de Junon, dont la queue semble porter des astres. p Luerèce dit aussi (5): « La queue du paon, resplendissante de lumière, varie à tout instant ses couleurs. » Le seigneur Du Bartas (Guillaume de Salluste), qui a écrit un long ouvrage, long et assez diffus, sur les sept jours de la création du monde, parle ainsi du paon dans sa description du quatrième jour de la semaine, page 361 : CONSIDÉRATION 4e, De la grandeur, beauté, nombre et puis- sance des astres (6) : Le pauvre Murger dirait que «ce discours pèche par la limpidité ». E. SANTINI DE RIoOLs. CHRONIQUE & NOUVELLES L'Océanographie et la biologie. — La répartiliondes Cala- mides.— La danse chez les Albatros. — Encore les rondes des fées. — L'origine de l’Arachide. M. Marcel. À. Hérubel, dans une intéressante confé- rence surles rapports de l’océanographie et de la biologie, donne quelques détails sur la répartition géographique des animaux marins. Toute espèce est soumise, sinon à l’état adulte, du moins à l’état embryonnaire, aux mouvements des cou- 1) De pallio (du manteau), cap. 111. (2) Mélamorphoses, liv. T, v, 627. (3) Ars amandi, hb. I, v, 627. (4) Metamorphoses, lib. XV, fabula 35. (5) De nalura rerum, lib. IT. (6) Comme un paon qui, navré du piqueron d'amour, Veut faire, piaffard, à sa dame la cour, Etaler tâche en rond les thrésors de ses ailes Peinturées d'azur, marquetées d’estoilles, Roüant tout à l’entour d’un craquetant cerceau, Afin que son beau corps paraisse encore plus beau: Le Firmament, atteint d’une pareille flamme, Desploye tous ses biens, rôde autour de sa dame, Tend son rideau d'azur, de iaune tauelé, Houppé de flocons d’or, d’ardents yeux piolés, Pommelé haut et bas de flambantes roüelles, Moucheté de clers feux et parsemé d’estoilles, Pour faire que la Terre aille plus ardemment Recevoir le doux fruict de son embrasement. 134 LE NATURALISTE EEE ee RE RS OR RE RU ee rants : c’est là migration passive. Ensuite, toute espèce tend à agrandir par ses propres moyens son aire de dis- persion: c’est la migration active. On doit donc admettre que chaque espèce à pris naissance dans une seule loca- lité, qui devient de la sorte son centre de dispersion; et l’on peut suivre pas à pas le chemin qu'elle a parcouru. La faune malacologique de l'Atlantique septentrional épouse les formes du grand plateau abyssal, qui part du Nord de l'Islande et s'étend, en pente inclinée versle Sud, lusqu’aux îles du Cap-Vert. Les mollusques, également abyssaux du détroit de Davy, pénètrent dans les grands fonds du golfe de Gascogne et de la Méditerranée. Il n’est d ailleurs pas rare de retrouver dans les abysses, sous l'équateur, les êtres qui sont littoraux dans les régions polaires. Ce simple fait prouve l'existence d’une circula- tion des animaux au fond des mers; et il contribue à dé- truire la théorie de la bipolarité, d'après laquelle les deux pôles, étant peuplés des mêmes espèces, seraient deux centres identiques de dispersion. Quant au plank- ton profond de la Méditerranée devant Naples, il rappelle celui de l'Atlantique. Un spongiaire (Thenea muricata) est répandu de l'océan Arctique aux Acores et entre par le détroit de Gibraltar, dans la Méditerranée, . On peut citer des cas de dispersion discontinue. Une épouge (Chodrosia reniformis) est très commune dans le bassin méditerranéen, dans le Kattégat et aux îles Ga- lapagos; l'aire de répartition est donc morcelée. Des barrières se sont formées qui sont venues la couper, la fragmenter. Les habitants des mers de la côte orientale et de la côte occidentale de l'Amérique du Sud sont très différents. Mais, sur les rives opposées de l’isthme de Pa- nama, 30 0/0 des poissons sont les mêmes. Et ainsi des Actinies, des Cœlentés pélagiques du Cap-Vert, de la Floride d’une part, du globe de Panama et des îles Fiji d'autre part. On peut dégager de ces observations: premiérement, l’âge récent de l’isthme de Panama, an- cien détroit; secondement, l'existence d’un grand cou- Tant équatoriai qui, autrefois, passait par ce détroit de l'Atlantique au Pacifique. ï Dans la mer Rouge, il y a des accumulations locales de plankton, le long des côtes norvégiennes ; de mai à juin, le plankton est pauvre. Mais bientôt apparaissent des ac- Cumulalions considérables de Diatomées, qui tentent la mer en brun. Elles naissent de spores englobées dans les icebergs qui descendent du Nord à cette saison. C’est un des moyens de formation des « essaims pélagiques ». Un autre moyen estréalisé par la rencontre des deux cou- rants chargés de plankton. De pareils essaims ont été ren- contrés par la « Princesse Alice » au large de Concar- neau. Ils comprenaient des bandes planktoniques paral- lèles à la vague de la houle et parallèles entre elles. Cha- que bande mesurait de 60 centimètres à un mètre de large sur 8 à 10 mètres de long et 1 mètre de profondeur. Il existe en haute mer et jusqu'aux plus grandes distances de la terre des agglomérations colossales de poissons pélagiques couvrant des contrées entières. M: Hérubel à particulièrement étudié la dispersion d un séphyrien, le Sipunculus nudus . Il a reconnu trois foyers, trois centres, qui approvisionnent en Sipuncu- lides les mers du globe: le centre arctique, le centre indo- pacifique (centre malais), le centre antarctique. Tout ce qui émane du premier descend vers Je Sud; tout ce qui émane du second « tourbillonne » dans le grand Océan; tout Ce qui émane du troisième remonte vers le Nord. Le conungent atlantique est formé par les trois centres. L Atlantique apparait donc comme un grand « couloir mondial ». Un centre est défini par la localité où une espèce prospère et fait nombre. On a pu suivre le trajet des larves entre les Açores, les Antilles et le fleuve des Amazones d'une part,ies iles de l'Ascension et du Cap- Vert d'autre part, La Siponcle a toujours plusieurs habi- tats différents. Plus grande est l'aire de dispersion plus nombreux et plus variés sont les habitats. Elle est ré- pandue dela mer du Nord aux îles du Pacifique, en pas- sant par la Méditerranée, la mer Rouge et l'Océan In- dien. Elle se trouve à tous les niveaux. Elle descend d’au- tant plus profondément qu'elle a l’occasion de le faire davantage. Et ses différents habitats sont indépendants de la longitude et de la latitude du lieu. x # * M. Hérubel se demande aussi si la notion océanogra- phique de l’espèceest susceptible d'être généralisée. Dans la mer du Nord, entre Bergen et Bodü à l'Est, et l'Islande à l'Ouest, les eaux sont peuplées d’une quan- cité de petits crustacés copépodes appelés calanides. Ils font partie au Plankton. Ils forment des zonesdistinctes, qui se succèdent sans aucune solution de continuité, en un véritable cycle fermé. Il y a trois zones, zones des œufs et des larves, zones des jeunes, zone des adultes ovigères. Tout cela, dit M. Damas, indique que l'espèce se maintient, grâce à l'existence, en ces régions, d’un courant circulatoire qui ramène périodiquement une cer- taine proportion des individus répandus à la surface de l'Océan et entrainés par le mouvement continuel des eaux. L'existence d’une zone centrale à plankton spé- cial estune preuve nouvelle de l’existence de cette rota- ton... L'exemple bien connu de l'Océan Atlantique et de la mer des Sargasses montre que ce cas n’est pas isolé. Donc, le cycle complet de la vie de l'espèce se confond avec le cycle complet des courants. Et ce double cycle est l'image d'une concordance rigoureuse entre l’espèce et son ambiance. C’est là toute la aéfinition du faciès. La biologie des calanides norvégiens projette sur l’idée des faciès planktoniques une vive lumière et contribue à une entière démonstration. Dès lors, la notion de faciès est universelle. Ses faciès benthonique et planktonique ne sont que les deux modalités d’une même réalité. Dans le système pélagique, la rotation superficielle des eaux est l’un des agents les plus actifs de la persistance de la vie océanique, De même, dans le système benthonique, cette persistance est amenée par l'agitation des eaux, la fixation à un substratum des formes végétales etanimales, la formation d'œufs durables, etc. Le cas des calanides comporte encore un enseigne- ment. Le facièset l'espèce sont deux unités de lieu. Dès maintenant, ces deux unités apparaissent réductibles l’une à l’autre. Et la définition hautement généralisée du faciès peut être donnée par cette formule: le faciès est l'expression naturelle d'un rapport étroit et quasi constant d'une partentre l'ambiance et l’espèce la plus nombreuse quis’y trouve, d'autre part entre les différents individus de cette même espèce. Les agglomérations de calanides conduisentaux agglo- mérations de poissons. La cause principale de la forma- tion d'un banc de harengs, c'est à n'en pas douter l'attraction qui réunit des êtres semblables. Cette at- traction est commandée par une communauté de be- soins. Ce sont la recherche de la nourriture, la défense, l'obligation annuelle du frai. Il faut aussi tenir compte de limitation. Ces harengs, qui montent à la surface pour pondre, ne sont pas tous pleins d'œufs. Dans le voisi- nage des iles Shetland, il y en a un bon cinquième de stériles. Et, cependant, ces individus stériles se mêlent aux autres et les suivent! Ilen estde même des Sardines. Quelle cause invoquer, si ce n’est limitation? Or, l’imi- tation est un facteur social. En résumé, toutes les condi- tions extérieures étant égales, une larve de Poissons est la représentation objective de l'espèce comme unité collective supérieure; c’est l'espèce elle-même envisagée sous ces quatre points de vue : tcpographique, biologi- que, psychologique, sociologique. Et la notion univer- selle de faciès embrasse tout cela. LE NATURALISTE * # + M. Walt K. Fischer vient de publier un important mémoire sur les oiseaux des iles Laysan et Leeward, au cours duquel il donne de curieux renseignements sur la danse des albatros. Nous en donnerons l'essentiel, d’après M. François de Caritène.- Pendant assez longtemps, on a cru que des jeux de cette sorte étaient limités à la période des amours, et qu'ils étaient pourtant rapprochables, dans une certaine -_mesure,de ces parures de noces, de ces moyens de plaire que les mâles recherchent particulièrement à cette époque. Mais M. Fisher observe, fort justement que, si autrefois il est possible que la danse des albatros ait été, en effet, un fait nuptial, limité à une période de l’année, depuis longtemps elle a perdu ce caractère et que ces .gambades se font quotidiennement pendant toute la durée des dix mois de séjour à terre. Même la nuit, par le clair de lune, M. Fisher, visitant une colonne d’alba- tros, a pu les voir poursuivant avec ardeur l'étrange exercice, qui est peut-être pour eux un jeu et un spec- tacle — {si, toutefois, l'emploi de ces termes, qui repré- sentent des modes bien définis de l’activité humaine, ne devait être tenu en suspicion. La première figure de la danse, qui se fait par couples, est l’approche lun vers l’autre de deux albatros, qui s’inclinent profondément, puis tournent l’un autour de l’autre solennellement : ils croisent leurs becs, chacun aiguisant le sien sur celui du partenaire, puis, soudain, - l’un des deux replie la tête sous son aile, tandis que l’autre, immobile comme une statue, regarde machinale- ment de côté et pousse un cri élevé. Alors le premier redresse la tête, l'élève en l'air et s’allonge le plus qu’il ‘ peut dans le sens de la hauteur, vis-à-vis de son cavalier qui prend la même pose et continue sa chanson, à moins qu'il ne reste immobile dans sa pose {première. Enfin, lorsqu'ils ont terminé cette dernière figure, ils se saluent à nouveau comme au début, — et recommencent. Si tel est, d’ailleurs, le protocole ordinaire de la danse, il com- porte beaucoup de variantes et, parmi elles, il en est qui rappellent le cake-walk. Quelquefois, trois danseurs par- ticipent au jeu, et non deux. D'ailleurs, la courtoisie est toujours parfaite, jamais l’un des danseurs ne rompant avant la fin et ne manquant à la bonne tenue. Parfois même, une gracieuse figure supplémentaire s’adjoint à celles que nous venons de décrire. L'un des oiseaux, sans arrêter son pas, cueille d'un mouvement vif une brindille d'herbe sur le sol, et la présente à son vis-à-vis. Mais celui-ci n’a garde d'accepter le présent, comme s’il craignait de manquer aux règles; il se contente de rendre politesse pour politesse, et brindille pour brindille. Ils mettent à leur jeu, dit l’auteur, autant de sérieux que des acteurs, où que si toute leur vie en dépendait. Tout cela est peut-être un peu « enjolivé »… x * + Dans une précédente chronique (1), j'ai résumé les notes de M.le Dr Ballion sur les « ronds de fée » du Marasmius oreades. Le même auteur donne aussi quelques renseignements sur d'autres cercles mycéliens ana- logues. Tel est le cas, par exemple, d’un champignon bien connu,le Mousseron (Tricholoma Gorgii). Sous les futaies de nos cours et de nos garennes, 1l produit de grands cercles assez réguliers. Comme 1l pousse souvent au milieu des broussailles, surtout dans les fourrés d’or- _ meaux et de pruneliers, ses carpophores y forment des trainées sinueuses, en apparence désordonnées. Mais, si l’on suit la ligne indiquée par l'herbe noirâtre ou par le sol dénudé, on retrouve presque toujours la disposition (4) 4er avril 1907. 135 CI circulaire, Le mode de développement de l’appareil végé. tatif du Mousseron est le même que celui du Champi- gnon des fées. Les cercles formés par l’une et l’autre espèce sont dus à un mycélium hypogé vivace, d'une pérennité indéfinie, d’une odeur suave comme leurs ré- ceptacles, et produisant à ia longue, sur le sol et dans le sol, des effets aussi marqués. Cependant une différence notable les différencie : dans les cercles du Marasmius, les réceptacles occupent la partie médiane de la cou- ronne, tandis que, dans ceux du Tricholoma, ils sont situés plutôt vers le bord extérieur. Le Psalliote des jachères (Psalliota arvensis) offre, en son mode de végétation, des traits de ressemblance avec le Marasmius. Toutefois, la règle ici souffre de nombreuses exceptions. On voit parfois ce champignon végéter dans les bois humides, parmi les souches et les racines; ses carpophores sont alors éparpillés comme au hasard. Sou- vent aussi, fidèle à ses habitudes fimicoles, cette Pratelle suit en son développement le pourtour sinueux des tas de décombres, ou la direction plus ou moins rectiligne des coulées d'eaux ménagères. Quand il trouve un milieu favorable, le mycélium du Psalliota arvensis gagne rapi- dement du terrain, et ses cercles atteignent parfois de grandes dimensions. On peut évaluer à 50 centimètres l'augmentation annuelle de leur rayon. La fertilité de cette espèce n’est pas moins extraordinaire que la rapide extension de son appareil végétatif.[ln’estpasrare de voir, dans une prairie largement fumée, jusqu'à cinq poussées successives plus ou moins abondantes. Des différences notables distinguent des Ronds de fées les cercles du Psalliota arvensis. Chez ces derniers, la couronne atteint une largeur de 50 à 60 centimètres et davantage ; la végé- tation herbacée y est d’une telle exubérance, que les gros Psalliotes ont peine à s'ouvrir un passage à travers l'herbe drue : et elles ne laissent pas après elles les vides que l’on remarque dans les Ronds de fées. En outre, le mycé- lium des Pratelles dénature beaucoup moins le sol sous- jacent, sans doute parce que sa marche étant plus rapide son action y est moins prolongée. Le parfum suave du Marasmius y est remplacé par l’odeur fade et un peu vineuse du champignon lui-même. Enfin, particularité importante à signaler, les réceptacles des Pratelles oc- cupent presque toujours les confins extérieurs de la cou- ronne, et non la partie médiane, comme chez le Maras- mius. Un champignon de la famille des Gastéromycètes, la vese-loup des prés (Lycoperdon pratensis), espèce autom- nale comme la plupart de ses congénères, produit des couronnes de verdure, ayant l’apparence extérieure des cercles mycéliens, mais en différant par l'absence des phénomènes hypogés. à HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Influence de la Ilnmière sur l'assimilation dés réserves organiques des graines et des bulbes par les plantules au cours de leur germination. Note de M. W. LugINENKO, présentée par M. Gasron BonNier. L’assimilation des inatières organiques emmagasinées dans les graines où bulbes par une plante supérieure ?st influencée par la lumière; Le maximum d'assimilation de ces substances correspond à une intensité lumineuse très faible qui suffit à peine ou ne suffit même pas pour que la plante puisse former de la chlorophylle. A partir de cette intensité l'augmentation ultérieure de la lumière: diminue l'assimilation de réserves organiques. La quantité maxima de matière sèche formée aux dépens des réserves organiques correspond à des valeurs absolues de l’in- tensité lumineuse qui varient suivant les espèces. 1436 Sur le rôle des tubes criblés. Note de M. Morrann, pré- sentée par M. Gasron Bonnier. L'importance que prend le liber dans les organes tels que les rhizomes paraît étre en relation avec un apport considérable de substances organiques provenant des régions assimilatrices de la plante. Ce fait a été déjà bien mis en évidence à différentes reprises par MM. Chauveaud, Dauphiné par des interprétations ‘tirées du développement normal; mais l'objet de cette note est d'exposer un certain nombre de faits acquis par une voie expé- rimentale qui se trouvent ainsi donner une nouvelle force aux interprétations tirées du développement normal. Comparant des végétaux de inême espèce croissant, les uns sur une solution minérale, les autres sur le même liquide auquel on a ajouté une quantité assez considérable (10 p. 100 par exemple) d'un sucre tel que le glucose ou la saccharose, les indi- vidus à l'appareil radiculaire desquels on fournit des sucres les absorbent et les emmagasinent dans leur tige où ils ne tardent pas à constituer des matériaux de réserve; or dans tous ces cas la tige (il en serait de même de la feuille) présente un développe- ment exagéré du liber par rapport aux échantillons auxquels on ne donne que des substances minérales. En examinant, par exemple, latige d’un Ipomée (1pomæa purpurea Lam.) qui s’est développé sur une solution exclusivement minérale, au moment où elle constitue ses tissus secondaires dans un rayon médullaire primaire, on obsérve que le liber est déjà constitué par d'assez nombreux éléments criblés, alors que le bois n’est encore représenté que par de rares vaisseaux ligneux; dans un échan- tillon auquel on a fourni une solution de saccharose à 10 p. 100, les tubes criblés sont beaucoup plus nombreux et, cependant, aucun vaisseau du bois n’est encore constitué; l'absorption du saccharose par la tige amène donc un développement plus consi- dérable du liber et exagère le retard qui existe normalement entre sa différenciation et celle des éléments ligneux. Mais les indications que fournit à cet égard le Radis sont encore plus démonstralives. que, lorsque cette plante se développe sur L'auteur a montré précédemment une solution de glucose où de saccharose en atmosphère confinée, la tige, dans sa région supracotylédonaire, prend les caractères externes et internes d’un rhizome; or dans les conditions ordinaires cette tige présente, en ce qui concerne l'appareil vasculaire, une strue- ture absolument normale ; les tissus secondaires se différencient uniquement en éléments ligneux en dedans de l’assise génératrice; uniquement en éléments libériens en dehors de cette même ‘assise; dans la tige arhficiellement transformée en rhizome il ne ‘se développe encore que du liber en dehors de l’assise généra- trice, ce tissu étant d’ailleurs plus abondant, mais le parenchyme secondaire interne donne non seulement des vaisseaux ligneux, mais aussi de nombreux vaisseaux libériens ; la tubérisation de l'organe à donc amené la formation d'éléments criblés dans une région où ils n'apparaissent jamais dans les conditions ordinaires de végétation. Pour retrouver ce liber intra-ligneux chez le Radis normal il faut s'adresser au tubercule, c’est-à-dire à l'axe hypocotylé ; mais là encore l'existence de ce tissu en dedans de l’assise géné_ ratrice est liée à la tubérisation de l'organe; car si, certaines conditions extérieures, pas en tabercule, ses tissus secondaires grâce à l’axe hypocotylé ne se renfle- subissent la méme différenciation que dans la tige normale. La formation du liber intra-ligneux parait donc bien liée à l'accumulation de matériaux organiques dans l’axe du Radis, que la région de cet axe soit la tige, l'axe hypocotylé ou la partie supérieure de la racine principale, et l’ensemble de ces faits précise la relation étroite qui existe entre le développement du tissu libérien dans un organe donné et la quantité de substances organiques qui arrivent à ce même organe. 466. Levander (K.-M.). Bibliographie Beiträge zur Kenntnis des Sees Valkea-Mustajärvi der Fischereiversuchsstation Evoi. Acla Soc. pro Fauna et Flora fenn., XXVIIT, 1, 1906, 28 pp., À cart. ‘46%. Levander (K.-M.). Ueber das Winterplankton in zwei Binnenseen Süd-Finlands. Acla. Soc. pro Fauna el Flora fenn., 14 pp. XXVII, 1, 1906; LE NATURALISTE 4658. 469. 4390. 473%. 433. 474. 482. . Nutting (C.-C.). . Pascher (A . Poppius( . Richardson (H.). Isopods coll. Loisel (Gr). Recherches sur les caractères différentiels des sexes chez la Tortue mauresque. Arch. de Zool. expér., Notes et Rev., VI, no 2, 1907, pp. XXXVIII-L, fig. Lowe (P.-R.). Onthe Birds of Blanquilla Island, Vene- zuela. The Ibis, 1907, pp. 111-122, Mayer (A.-G.). Medusæ of the Hawaïian Islands. Bull. U.S, Fish. Comm., XXIIT, part. 3, pp. 1131-1143, 3 pl . Mobius. Algologische Beobachtungen über eme Wasser- blüte und eine Cladophora. Hedwigia, XLVI, pp. 279-287. Müller (J.). Cerambycidæ Dalmatiæ. Verhandl. Z. B. Ges. Wien. 56, pp. 653-695. Neuville (H.) et Anthony (R.). Contribution à l'étude de la faune malacologique des lacs Rodolphe, Stéphanie et Marguerite. Bull, Soc. Phil., VII, 1906, pp. 275-300, pl. XIT. Nicol (M.). The Bulbils and Pro-embryo of Lampro- thamnus alopecuroïdes. Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 61-70, pl, VIII. Hydroids of the Hawañan Islands coll. by the steamer « Albatross » in 1902. Bull. U. S. Fish. Comm., XX1II, part. 3, pp. 933-959, 13 pl. . Ogilvie-Grant et La Touche. Où the Birds of the [Island of Formosa. The Ibis, 1907, pp. 151-198, pl. ITI-IV. . Ortmann (A.-E.). Schizopods of the Hawaïian Islands, Bull. U. S. Fish, Comm., XXIIT, part. 3, pp. 963-973. . Oxner (M.). Sur quelques nouvelles espèces des Né- mertes de Roscoff. Arch. de Zool. exp., Notes et Rev., VE n° 3, 19017, pp. LIV-LXIK, fie. .). Ueber die Zwergmännchen der Œdogo- niaceen. Hedwigia, XLVI, pp. 265-278. . Pelourde (F.). Recherches anatomiques sur la ciassi- fication des fougères de France. Ann. Sc. nat. Bot., 9° série, IV, pp. 281-372, fig. B.). Beiträge zur Kenntniss der Lepidopteren, Fauna der Halbinsel Kanin. Acta Soc. pro Fauna el Flora fenn, A1 pp. 24pl 0 Poppius (B.). Zur Kenntnis der Pterostichen-Unter- gattung Cryobius Chaud. Acta Soc. pro Fauna el Flora fenn.; XXVII, 280 pp., 1 cart. XXVIIT, 1906, 1906, . Rathbun (M.-J.). The Brachyura and Macrura of the Havañan Islands. Bull. U. S. Fish. Comm., XXIII, part. 3, pp. 821-930, 24 pl. &. Reuter (E.). Eine schädliche neue Uropoda-Art. Acta Soc. pro Fauna et Flora fenn., XXVI, 5, 17 pp. at the Havaïian Is- lands by the U. S. Fish Comm., Steamer Albatross. Bull. U. S. Fish. Comm., XXII, part. 3, pp. 819-826, fig. . Roll. Beitrag zur Moosflora des Erzgebir ges. Hedwigia, XLVI, pp. 185-245. . Rosenstock. Beiträge zur Pteridophytenflora Südbra- siliens. Hedwigia, XLVI, 2, pp. 145-167. . Roule. (L.). Notes ichthyologiques. Les Scorpénidés de la Méditerranée. Arch., Zool. exp., Notes et revue, 1907, n° 1, pp. 14-24 . Salvadori (T.). Notes on the Parrots, part. VII. The Ibis, 1907, pp. 122-151. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. LES GRÉS NTALACTIQUES D'ORSAY Lors d’une récente excursion, j'ai observé dans la grande et célèbre carrière de pierres à paver d'Orsay, en Seine-et-Oise, une particularité quine m'avait pas encore frappé et qui me paraît intéressante. On sait que cette carrière est ouverte dans la masse des sables de Fontai- nebleau, terme moyen de la série oligocène,que les géo- logues sont en ce moment à peu près unanimes pour qua- fier de terrain Stampien, selon l'exemple que leur a donné M. de Rouville (1). Aux environs de Paris, les sables tertiaires supérieurs représentent une épaisseur de 60 mètres environ, nor- malement comprise entre les deux niveaux lacustres des travertin et meulières de la Brie et des travertin et meulières de la Beauce, qui lui font un encadrement bien remarquablement symétrique. Leur substance prin- cipale est du quartz, à l'état de grains fort petits etessen- tiellement fragmentaires et anguleux, mais on y trouve une foule d’autres minéraux plus ou moins constants. Celui qui se signale par l’abondance, après le cristal de roche pulvérisé, c'est le mica en très petites paillettes, qui miroitent au soleil et qui se sont concentrées par places de facon à faire des lits minces à éclat métallique et qui font penser à de l’argent. Dans un grand nombre de localités, le sable de Fon- tainebleau est d’un blanc parfait : on peut citer comme exemple les plâtières d’Arbonues et celles d'Ury, ainsi que d’autres endroits de la forêt; des niveaux à la côte Saint-Martin d'Étampes, Ormoy-la-Rivière, la butte de Châtillon, près de Paris, ete. Mais bien souvent le sable offre, au contraire, des nuances variées et souvent des nuances tres vives, parmi lesquelles le jaune, le rouge, le noir sont les plus fréquentes. Beaucoup de nos collines qui montrent de larges écorchures bariolées. Le fer est ici, comme habituellement dans les terrains sédimentaires, le teinturier du sol :la nuance jaune correspond à l’oxyde très hydraté désigné sous le nom de limonite, et la nuance rouge, parfois sanglante comme on la voyait à Massy,lors des travaux d'établissement de la gare, elle provient d’une substance très voisine de la précédente, mais qui est sensiblement moins riche en eau et qui entre dans la série des hématites et des gœæthites. Quant à la couleur noire spécialement visible à Orsay, elle résulte du mé- lange, en proportion variable, de l’oxyde de manganèse ferrifere désigné d'habitude sous le nom d’acerdèse, et qui peut être considéré aussi comme appartenant à l’es- pèce psilomélane, Un trait intéressant de ce pigment est de contenir parfois, à Orsay, par exemple, des traces d'oxyde de cobalt. L'origine du sable de Fontainebleau est évidemment granitique. La manière la plus simple d'interpréter la profusion du mica dans sa masse et d'expliquer la par- faite conformité de sa structure avec celle du quartz des roches cristallines primitives consiste à y voir un ré- (4) C'est en 1853, pendant les travaux du Congrès tenu à Mont- pellier, que le savant naturaliste a proposé cette dénomination qui dérive du nom ancien dela ville d'Etampes (S/ampæ). 9 SÉRIE — N° 187 15 JUIN 1907 sultat de la démolition par la mer oligocène de falaises de granit par le mécanisme encore à l’œuvre sur nos côtes armoricaines, par exemple. La principale difficulté concerne la distance qui sépare les environs de Paris des régions granitiques non recou- vertes par des dépôts antérieurs à l’époque de la forma- tion des sables. Les plus proches sont Avallon, dans l'Yonne, et Alencon, dans l'Orne, c'est-à-dire à 180 kilo- mètres environ : c'est sensiblement l'intervalle qui sé- pare, sur la côte de la Manche, la plage de Dieppe du massif granitique du Cotentin, qui, bien que le courant de la mer soit précisément de l'Ouest à l'Est, ne lui four- nit qu'une quantité insignifiante d'éléments cristallins. Il y aurait peut-être d'autant plus lieu d’éprouver quelques scrupules quant à la valeur de cette explica- uon, que les sables moyens ou de Beauchamp (terrain bartonien, d'après la terminologie proposée par M. Mayer- Eymar (1857),ne contiennent pas trace de micaet parais- sent dériver de la démolition de falaises de calcaire gros- sier, roche qui est toujours arénifère et dépourvue de mica. Aussi peut-on se demander, sans qu'il y ait lieu d'y insister ici, si le sable micacé de Fontainebleau ne pro- viendrait pas, de la même facon, de la démolition de massifs sédimentaires déjà pourvus de grains de quartz et de mica, peut-être engendrés dans leur masse par les mécanismes bathydriques. Nous connaissons, par exemple, d'énormes assises de craies quartzifères et micacées dans l'Orne, qui ont pu s’étendre jusque dans la région parisienne et fournir à la mer oligocène les matériaux dont il s’agit. C’est là un point que des études ultérieures éclairciront peut-être un jour. Quoi qu'il en soit, une particularité très intéressantes des sables de Fontainebleau, c'est de s'être convertis en grès à Certains niveaux par la cimentation mutuelle des grains sableux, grâce à l'introduction de matières con- jonctives convenables. La plus importante de ces matières, c’est le calcaire, qui provient tantôt d'infiltrations de dissolutions de bicar- bonate de chaux tantôt de l’arrangement et de concrétion sur place d'éléments calcaires originairement mélangés aux particules quartzeuzes. Habituellement, cette sub- stance calcaire a agi comme précipitant sur les liquides de circulation souterraine, et c’est ainsi qu'il s’est fait des grès à ciment siliceux (appelés grès lustrés) et qui fréquemment ont acquis, au cours du temps, la manière d’être de véritables quartzites. D’autres fois, le calcaire a précipité des oxydes métalliques, et c’est ainsi qu’il s’est constitué, suivant les points, des grès à ciment de limo- nite ou d’acerdèse. Les grès constituent d'habitude, dans la masse des sables de Fontainebleau, deux grandes tables qui s’éten- dent sur une surface considérable et qui s’interrompent en certaines localités, sans qu’on découvre d'ordinaire la cause déterminante de leur absence. La distance entre les deux bancs est souvent voisine de 1 mètre. La coupe ci-contre fait voir leur situation relative à O'say. Le sable S $S interposé entre les deux bancs de grès est remarquable par sa pureté et l'absence dans sa masse, non seulement de matiérecolorante,mais même de matière cal- caire.Cependant,à la surfaceinférieure dela masse de grès G 2, dn voit de singuliers petits objets cylindroides rou- geûtres, ayant l'aspect de petits cigares un peu aplaus et qui donnent l’idée de stalactites entièrement enveloppées de sable, Ces cônes se brisent très facilement à leur base 138 LE NATURALISTE Fig. 1. — Coupe de la carrière de pierre à paver d'Orsay (Seine- et-Oise). — M, Meulières de la Beauce en blocs disséminés dans une argile bariolée. — $, Sable de Fontainebleau, sou- vent tent en rougeâtre dans sa partie supérieure par des suintements venant des meulières. — G 2, banc supérieur de grès dont la surface supérieure est très accidentée. — S$S, Lit de sable de 1 mètre séparant les deux bancs de grès. — G 1, banc inférieur de grès. — A B, sol de la carrière. et la figure 2 représente leur aspect généralet la forme de leur section : Fig. 2. — Stalactite gréseuse à ciment ferrugineux dans le sable interposé entre les deux tables gré Feuille 48 : Paris, N.-O. . Station d'Auvers-sur-Oise : ligne du Nord, de Paris à Beaumont et Creil, par Pontoise et par Méry Valmon- dois. Ligne de l'Ouest, de Paris (Saint-Lazare) à Creil, par Argenteuil, Ermont et Valmondois. Lutétien. — Calcaire grossier moyen et supérieur. Bartonien.— Localité tout à fait classique pour l'étude du niveau inférieur des sables moyens, Le gisement est situé à 2 km. environ au N. de la station, dans le Ravine des Vallées, au bois Le Roi, en un point marqué sur notre carte par une étoile (*) (fig. 13). _ Parmi les coquilles extré- mement nombreuses four- nies par ce gisement, il en est quelques-unes qui lui sont propres telles Fig. 13. — Environs d'Auvers, que : au 80/000. Bulimus auversiensis, Desh ; Cancellaria Bernayr, Coss ; Milra auversiensis, Coss.: Truncaria mirabilis, Desh.; Balillaria separala, Desh.; Seutum clypeatum, Coss.; Lucina Mayeri, Desh. Notre figure 1# représente une vue de ce gisement (carrière Claudet), les couches y sont numérotées dans le même ordre que celui de la petite coupe (fig. 15). Ce sont de bas en haut : (4) Voir le Naturaliste, n0s 482-483-2485 et suivants. A4l Fig. 14. — Auvers, vue de la carrière Claudet au bois du Roi. (Cliché de MM. Braun.) £. v terre végétale, environ ..... 0.40 9. Sable rouge argileux, pénétrant par poches dans les sables sous-Jacents,faux ravinement. 0.50 à 1.20 8. Sable graveleux, blanchätre, coquillier, agglutiné par place par des infiltrations calcaires. 0.30 à 0.60 . Sabie très graveleux, bien fos- silifère, jaunâtre,stratification ODIIQUEMRA Re rever 2.00 5. Tableties de grès stratifiées constituées par des filets sa- bleux disposés obliquéement... 070 5. Sable graveleux, gris, très fos- silifère, avec débris remaniés dlettoulefnature rt seteee 2.10 1. Sable gréseux en lits obliques. 0.60 3. Bancs de grès, blanc, compact, SANSMIOSSUES ec Pee- Lee 4.20 2. Sable fin, blanc, avec débris de COqUiIleS ere ee RAR . 0.20 4. Sable grossier en lits obliques, gros galets percéspar deslitho- phages. "Certes. HPÉtuieoue 0.10 Fig. 15. — Coupe schématique de la carrière précédente. M. G.-F. Dollfus a donné une description de cette localité et une liste complète des fossiles qui s’y ren- contrent, dans le Bull. Soc. géol.de France, (3),t. XX VII, 1900, p. 409, ainsi qu’une carte géologique de la région. Avize. — Chef-lieu de Cter de l’arr. d’ Epernay, Marne. Feuille 50 : Chàälons, N.-0,. ; On a quelquefois rapporté à cette localité des fossiles provenant des gisements voisins comme Oger, Cramant, Cuis, etc. (Voir ces noms.) Ayÿ. — Cheflieu de Cter de l’arr. de Reims, MARNE. Feuille 50 : Châlons, N.-O. Sparnacien. — Argilières au N. du bourg, sur le chemin de la Malmaison, encore en exploitation en 1884, Cette localité a jadis fourni de nombreux fossiles, co- quilles et ossements; ceux de tortues y étaient spéciale- ment fréquents. Yprésien. — Sables cuisiens à Teredina personata et Unio truncatosa, Lophiodon. Bois silicifié à la base. B Babœuf. — Cte' de Noyon, arr. de Compiègne. OISE Feuille 22 : Laon, S.-0O. Station d'Appilly, ligne de Chauny à Noyon. 142 Sparnacien. — Argile à lignites. Les fossiles cités comme provenant de cette localité ont été extraits d’une cendrière, dont Graves donne la coupe (Top. géogn. de l'Oise, p. 223) et qui était située près du village, sur la route de Noyon à la Fère. Gisement disparu. Bagneux. — C'o' et arr. de Sceaux, SEINE. ==> Feuille 48. Paris, S.-O. Station de la Faiencerie (Bourg-la-Reine), ligne du chemin de fer sur route de Paris à Arpajon. Arrêt de Ba- gneux, ligne du tramway de Paris (Champ-de-Mars) à Châtenay, par Bagneux et Fontenay-aux-Roses. Station d’Arcueil, ou de Bourg-la-Reine, ligne de Paris à Sceaux-Robinson, Stampien. — Sables de Fontainebleau, falun de Jeurre, marnes à huitres. Sannoisien. Calcaire de Brie, glaises vertes, marnes à Cyrèves, marnes supragypseuses. Ludien, — Gypse, première masse, et dans Ja partie souterraine de la carrière Legard. Ludien. — Gypse : re, 2e et 3° masses. Bartonien. — Calcaire de Saint-Ouen. Toutes ces formations peuvent être ohservées dans la grande exploitation Legard, tant dans la carrière à ciel ouvert que dans les deux étages de l'exploitation souter- raine qui y fait suite. Nous donnons une coupe de ces trois carrières d'après les renseignements puisés dans la note de M. G. Doll- fus, sur cette localité. (Voir Bull. Soc. géol. de France, (3), t. XXVIII.) Notre figure 16 représente la coupe de la carrière à ciel ouvert dite « Briqueterie supérieure » qui comporte les couches suivantes : t:-v-Terre végétale. 126.1 90. Limon argilo-sableux. ,......... 0.40 19. Sables siliceux blancs ou jaunà- tres, un peu faillés, argileux à la 18. Passant à un sabie brun très argi- lex AETE E ns eT RUE 0.80 17. Argile brune, sableuse, à ostrea CYURUIG ER TERRE 16. Mollasse jaunâtre avec moules de fossiles nombreux : Natica cras satina, Cylherea incrassata, Pot. plicatum, Ostrea longi- POSCTAS RE ET le etabs ee 0.10 à 15. Argile brune ou verte avec nom- breuses Ostrea longirostris de grande taille, Balanus, Bryo- BOGATE SN ME en NES TNA S def a al 0.58 14. Calcaire marneux et sableux avec moules des mêmes fossiles qu’à TLC AUL2 0.30 lacouche n°16525 ne 1.20 13. Délit argileux vert ou brun...... 0.03 12. Calcaire blanc ou jaunâtre, très variable, parfois pulvérulent, parfois meulier, avec blocs de silex noirs'caverneux......... 1.00 11. Argile verte franche, massive, avec gros nodules de calcite 10. Même argile en lits stratifiés ren- fermant Psammobia plana avec filets sableux blancs très fins.. 9. Marnes ferrugineuses, brunes ou vertes, jaunies par l’air, finement stratifiées, filets sableux ou cal- caires blanchâtres. Plusieurs lits avec Cyrena semistriata, osse- ments de Poissons, etc....... 1.50 Dee < 8. Gypse stratifié, marneux solide, Fig.16.— Coupe de banc dit«Marabet »........... lacarrière Lagard 7, Marne blanche avec fins lits de dite Briqueterie se supérieure à Ba- sneux. grumeaux calcaires et Limnæa strigosa (rare)......... APE A LE NATURALISTE Marne calcaire blanche ou grise grumeleuse......... Gypse marneux irrégulier... ...... Do Din ED AE N à 0 Se Ua Marne calcaire blanche ou verdâtre................ 0.20 Marne argileuse molle, verte........................ 1.20 . Marne bleuàtre stratifiée avec lits de gypse, était visi- ble sur environ 2:00 = Do Dans le niveau supérieur de la carrière souterraine,les travaux d'exploitation ont permis de reconnaitre la suc- cession suivante de haut en bas : 1. Haute masse ou première masse comprenant diffé- rents lits de gypse saccharoïde tendres auxquels les ouvriers ont donné de haut en bas les noms suivants : Les Fleurs, le Gros Banc, le Marneux, le Mouton, les Ferrands et la Cale, ensemble. ................ 2. Alternance de marnes blanches à silex mélinite, avec filets argileux et un lit de gypse rubanné (Le Sous- Pied) 3. Deuxième masse de gypse saccharoïde comprenant de hauten bas les lits suivants : Les Cavernes, le Banc Blanc, la Plaque, le Boudin, le Cul des Pavés, le Bouzin, les Rousses, ce dernier avec ossements de Palæotherium.....:.:..... EE A LR NI 4. Alternance de marnes blanches et grises avec lits de gypse en grands cristaux de fer de lance.......... 5. Argile foncée gris-verdâtre avec un lit de gypse mar- DEUX ee nee ler 4 6. Alternance de trois lits de marne blanche avec deux lits de gypse cristallisé (3° masse)................ 3.30 3.10 Le niveau inférieur de la même exploitation souter- raine, séparé du précédent par une lacune d'environ 2 metres d'épaisseur et entamant le Calcaire de Saint- Ouen, présente la succession suivante, toujours de haut en bas : 1. Calcaire marneux blanc crème en trois lits avec filet argileux verdàtre de 0.01 vers le tiers inférieur de lé masses em se Ne ne NME RAA 3.80 2. Calcaire gris, très dur à Limnæa longiscala........ 0.10 3. Calcaire marneux gris avec lits argileux noirs ligni- CEUX CPAS DA EE PR AE D SSD DOS bd più à 0.85 4. NCalcaire/erisiitres dur. tete enter 0.10 5. Alternance de marnes tendres et de gypse niviforme etiS ratifié MAS TS MR ARS EE 2.10 6. Calcaire gris itrèsidur: see Rene ARE CERN . 0.10 7. Deux lits de gypse saccharoïde séparés par un lit de marne et SyYPSe IMPUP:: eee Lee 2.00 Au-dessous de cette série, des puits de recherches, rebouchés ensuite, traversèrent encore des calcaires mar- neux sur 6 m. 50 environ, puis atteignirent un banc de gypse de 1 m. 30 d'épaisseur. Ces bancs de gypse saccharoïdes de l'horizon de Saint-Ouen, dit M. Dollfus, n'apparaissent jamais en affleurement naturel ; ils sont dissous à flanc de coteau, et leur gisement parait d’ailleurs limité au sud de Paris. (Voir G. DoLLrus, Bull. Soc. géol. de France, (3), t. XXVIII, p. 147, 1900). Banthélu. — C'o" de Magny (SEINE-ET-OISE.) Feuille 47 : Evreux, N.-E. Station de Magny, ligne de Chars à Magny., Yprésien. — Quelques espèces sont citées des sables de Cuise. Le gisement paraît aujourd'hui disparu. Baron. — C'e de Nanteuil-le-Haudouin (OISE). Feuille 32 : Beauvais, S.-E. Station de Nanteuil-le-Haudouin, ligne de Paris à Sois- sons. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur avec druses de calcaire spathique jaune de miel, dans le bourg même (GRAVES). LE NATURALISTE Bartonien. — Grès et sables moyens, niveau inférieur, horizon d'Ezanville. Les gisements sont situés dans les bois de Montlognon et de Brachet : d’une part, à la montée de la route de Baron à Montagny-Sainte-Félicité (voir ce nom), et à égale distance des deux villages; d'autre part, sur le chemin d'Ermenonville à 2 k. à environ au S. de Baron. Batigny.— C'e de Vieux-Moulin,C'e® et arr. de Com- piègne, OISE. Feuille 33 : Soissons, N.-E. Station (h) de Vieux-Moulin, ligne de Compiègne à Pierrefond. Yprésien. — Sables de Cuise ; localité citée par Graves, elle semble aujourd’hui inaccessible et n’est pas indiquée sur Ja carte. Bauves (ferme des). — C'e de Parnes, Ct* de Chau- mont-en-Vexin, arr. de Beauvais. OISE. =— Feuille 31 : Rouen, S.-E. Station de Magny, ligne de Chars à Magny. Le nom de cette localité est le plus souvent écrit les Boves et nous pensons que l’orthographe de la carte au 80/000e n’est pas régulière. Ce gisement, l’un des plus riches du bassin de Paris est fréquemment désigné sous le nom de Parnes (voir ce nom). Il est ouvert sur la pente du vallon au bas duquel est placée la ferme des Boves, dans un calcaire désagrégé formant un véritable sable dans lequei est enfouie une énorme quantité de fossiles, remarquables par leur variété et leur parfait état de conservation. Ce gisement a été reconnu vers 1780 par A.-L. de Jussieu (GRAVES). Actuellement, pour retrouver la couche fossilifère pro- ductive, il serait nécessaire de faire pratiquer une fouille comme c'est d’ailleurs le cas pour la plupart des gise- ments de cette région. Bazoches.—C' de Braisne,arr.de Soissons (AISNE). Feuille 33 : Soissons, S.-E. Station (k) de Bazoches, ligne de Soissons à Reims, par Fismes. Même station, ligne de Paris à Reims, par la Ferté- Milon. À Sparnacien. — Lignites. Yprésien. — Grès de Belleu. Watelet cite plusieurs espèces végétales provenant de cette localité qui n’est plus accessible et où les grès n'étaient probablement pas in situ. Peut-être même proviennent-ils de Courcelles, localité voisine, qui a également fourni des empreintes à Watelet. Mes recherches dans le but de retrouver ces grès ont été absolument infructueuses. (A suivre.) P.-H. FRITEL. CHRONIQUE & NOUVELLES L'origine de lArachide. — Qu'est-ce que le Galuchat ? L'origine de l’Arachide, sur laquelle M. Marcel Dubard vient de publier une note documentée, a été longtemps controversée : Linné signalait la présence de cette plante au Brésil et au Pérou, sans préciser si on la rencontrait 143 à l’état spontané; Robert Brown, en 1818, considérait comme possible son indigénat à la fois en Afrique et en Amérique, à une époque où le genre Arachis ne comptait qu’une seule espèce. Depuis lors, il s'est accru de la des- cription de sept autres espèces, appartenant toutes au Brésil ou aux régions limitrophes; c'est là un argument presque péremptoire en faveur d’une origine américaine et, particulièrement, brésilienne; d’ailleurs, nulle part, actuellement, l'arachide n’a été signalée d’une façon cer- taine à l’état spontané, etil devient fort probable qu’elle est simplement une forme culturale très ancienne d’une des espèces du Brésil, très vraisemblablement l’Arachis prostrata, comme le suppose Engler. De Candolle, après avoir examiné les diverses raisons qui peuvent faire ad- mettre une origine africaine Ou américaine, se prononce pour cette dernière et se pose la question de savoir par quelle voie l’espèce (ou forme cultivée) s'est propagée du continent américain dans l’ancien monde. «Je ne suis pas éloigné de croire, écritl, à un transport du Brésil en Guinée pour les premiers négriers et à d’autres transports du Brésil aux iles du Midi de l'Asie par les Portugais, depuis la fin du xve siècle. » Cette assertion, présentée d’une façon un peu hypothétique, parait bien fondée, en ce qui concerne une dissémination presque simultanée par PAtlantique et le Pacifique, et prend une valeur plus considérable, si l’on examine les arachides diverses récol- tées sont en Extrème-Orient et à Madagascar, soit sur la côte occidentale d'Afrique et en Espagne. D'abord, en admettantune origine première brésilienne, il n’est pas douteux que l'introduction sur la côte occi- _dentale d'Afrique se soit faite par l'intermédiaire des négriers portugais, dès le xvie siècle. La culture de l’Ara- chide sur le continent noir prit rapidement une grande extension, car, au dire de Sloane, les négriers chargeaient leurs navires de cette graine pour nourrir les esclaves pendant la traversée; d’ailleurs, la dénomination de Man- tiga et par abréviation tiga, sous laquelle les Mandingues désignent encore aujourd'hui ce produit jusqu'aux abords de Kong, indique clairement par sa forme même (Man- teiga, en portugais, signifie « beurre ») que les premiers propagateurs furent les Portugais et, par suite, que les premières semences vinrent du Brésil. L’arachide était cultivée au Pérou, à une date qu'on ne saurait fixer exactement, mais qui précède de beaucoup la conquête espagnole; en effet, des fruits d’Arachis hy- pogæa ont été trouvés dans les sépultures péruviennes d’Ancon, à 35 kilomètres au Nord de Lima, et ces tom- beaux sont certainement antérieurs à l'établissement de la domination espagnole. C'est en 1536 que fut fondé l’archevêché de Lima, et il est tout à fait invraisemblabe que les moines espagnols aient toléré dès lors, chez les Indiens, le maintien de leurs anciens rites funéraires, au voisinage immédiat d’un centre où régnait l’Inquisition. De l'étude comparée à laquelle il s’est livré sur les fruits des diverses espèces d’Arachides, M. Dubard con- clut : 19 L'Arachis hypogæa parait être originaire du Brésil; la plante a été transportée et cultivée au Pérou, proba- blement avant le xvi° siècle; 2 Ils’est créé un type péruvien, assez fortement ca- ractérisé ; 3° Le type brésilien s’est propagé sur la côte occiden- tale d'Afrique, introduit par les premiers négriers portu- gals ; 4° Le type péruvien a été transporté par les Espa- gnols dans le bassin du Pacifique, et il s'y est diffusé peu à peu; il a pénétré d'autre part au Mexique et, de là, a été introduit en Espagne. * x x Qu'est-ce que le Galuchat ? Tout le monde a remarqué. dans les collections de cu- 144 riosités, de ces gracieux objets tels que gaines de cou- teaux, surtout de montres, boîtes à lancettes, étuis à ciseaux et à rasoirs, fourreaux d’épée de ville et de cou- teaux de chasse, etc., recouverts d’une sorte de peau de couleur verte, luisante, et présentant l’aspect d’une mo- saïque à grains plus ou moins fins, qui tranchent en clair sur des intervalles étroits et foncés, le tout donnant l'impression d’une matière minérale. La peau ainsi pré- parée a recu la dénomination générale de galuchat, du nom de celui qui l’a utilisée le premier. Quelle est l’ori- gine de ce galuchat? C'est ce que, d’après M. Jean de Claybrooke, nous allons faire connaitre. Le galuchat est de la peau de diverses espèces de Séla- ciens, dans l'épaisseur de laquelle il y a de petites scutelles dures, dont une petite portion seulement dépasse l’épi- derme, après l'avoir percé. Les scutelles forment ainsi à la surface des saillies plus ou moins espacées etde forme extrêmement variable suivant les espèces. Dans certains cas, elles constituent une sorte de râpe dont les dents sont dirigées vers la partie postérieure de l’animal. Doux types de peaux répondant à deux usages diffé- rents sont : 4° celle de la Liche commune, qu'on trouve sur nos côtes, dans la Méditerranée (Nice) et dans l'Océan (Saint-Jean-de-Luz), au-dessus de la Gironde; 2° celle du Centrophore granuleux, qu'on trouve dans la Méditerra- née (Nice), mais surtout sur les côtes du Portugal. La Liche commune (1 m. à 1 m. 50) a des scutelles avec une pointe assez aiguë et fort dure qui rendent sa peau très « mordante ». Elle était autrefois très employée et l’est encore de nos jours, mais à un degré moindre, pour polir certaines matières telles que le bois, l'ivoire et même les métaux, les mouleurs s’en servent pour unir: le plâtre. Les parties où les scutelles sont les plus fines et rapprochées, comme les nageoiresantérieures, appelées «oreilles » dans le commerce, sont utilisées pour les travaux parüculièrement délicats. On se sert aussi de cette peau, paraît-il, pour imprimer des cuirs auxquels elle donne un aspect piqueté qui simule la peau de truie des selliers. Les peaux qui ressemblent à la Liche sont généralement appelées dans le commercé « chiens de raer » ; mais cette expression est dépourvue de sens pré- cis, étant appliquée à des espèces les plus diverses, et il en résulte une grande confusion au sujet des noms et origine que l’on doit attribuer à ces produits. Les peaux qui, contrairement aux précédentes, ont des scutelles à pointe moins saillante et moins aiguë, servent à la gai- nerie sous les noms de galuchat, de roussette ou de requin de Chine, dénominations appliquées d’une facon tout aussi fantaisiste que celle du chien de mer. Le galu- chat dit « à petits grains » est fourni par le Centropho- rus granulosus (0 m. 50 à 1. m. 50), voisin des Aiguillats, si communs sur toutes nos côtes. Les scutelles ont ici une forme tuberculeuse ; leur surface saillante est arron- die en avant, anguleuse en arrière, légèrement bombée et présente de neuf à onze petits sillons, surtout marqués chez les jeunes. Ils s’atténuent avec l’âge, en même temps que la pointe postérieure s’'émousse. Le plus beau galuchat, dit à gros grains, provient d’une race de la famille des Trygonidés, le Trygon ou Hypolopus sephen. La substance en est assez dense pour permettre un magni- fique poli, après que la partie saillante a été usée à la meule de facon à obtenir une surface unie. C’est avec cette peau, mais alors non usée ni polie, qu'étaient recou- vertes presque toutes les poignées des sabres japonais, si renommés pour leur luxe au temps des samurais. Les fourreaux étaient quelquefois faits avec la peau de la Raïe chinoise (Platyrhina sinensis). Le Sephen habite la mer Rouge, les mers des Indes et se trouve jusque dans l'archipel Malais ; il peut atteindre une grande taille, le disque ayant chez certains individus une largeur de 4 1m. 75. Il est commun pendant la mousson du Sud- Ouest, moment où il approche des côtes. Le terrible LE NATUR'ALISTE a aiguillon dont sa queue est armée rend sa pêche dange- reuse, D'autres poissons du genre Trygon présentent des scu- telles analogues; ce sont, par exemple : le Trygon narnak, qu’on trouve à Pondichéry, aux Seychelles, à la côte de Malabar: le Trygon undulatus, de Malabar; le Trygon tuberculatus. du Brésil, et, enfin, un genre voisin, le plus hérissé de tous ses semblables, l'Urogymnus asperrimus, qui habite entre autres contrées la mer Rouge et la côte orientale d'Afrique. Toutefois, aucune de ces espèces ne présente une répartition de scutelles aussi serrée, et il semble bien probable, comme M.de Claybrooke a pu s’en convaincre d’après un certain nombre d'objets fabriqués, que presque seuls les Centrophorus granulosus et Hypolo- pus sephen peuvent être employés comme véritable galu- chat. HENRI COUPIN. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES des espèces du genre PHILONTUS, Curtis. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES Brachélytres. (Suite.) Lisière frontale 6-dentée. Les dents égales, double épine aux tarses. 10. — Ph. æneus, Rossi. Fauvel, loc. cit., 6, p. 442. Larve. — BOUCHÉ, natur. insect. 1834, p. 179, pl. 7, fig. 29. Corps déprimé, linéaire, brunâtre, avec cils roussâtres épars; tête brune, finement rugueuse, lisière frontale armée de six dents égales; segments thoraciques et ab- dominaux garnis d'une plaque séparée en deux par la ligne médiane, tarses terminés par un onglet simple et par une double épine ; pseudopode très allongé. Adulte. — Se prend au printemps comme en automne, sous les cadavres, sous les fumiers, sous les débris vé- gétaux partout où il y a des vers de Diptères que sa larve recherche particulièrement Lisière frontale C«Jentée. Les dents égales, pseudopode très allongé.— 11.— Ph. tenuicornis, Rey, Fauvel, loc. cit. 8, p. #43. Larve, Rey, Brévipennes, 1876, p. 381. Corps allongé assez convexe, roussâtre brillant, sur la tête et sur le premier segment thoracique, brunâtre mat à l'abdomen; tête oblongue, déprimée, ridée, lisière frontale sexdentée, les dents égales; ocelles peu dis- tincts; pseudopode allongé, plus que chez le Ph. OŒEneus. Adulte, paraît au printemps, aussi en automne, fré- quente avec sa larve les bouses, les mousses, les cham- pignons. Lisière frontale 9-dentée. Les trois dents médianes longues. 42. — Ph. sanguinolentus, Grav. Fauvel, Loc. cit., 17, p. 451. Larve Xämbeu, 2e mémoire, 1892, p. 93. Longueur 10-41 millimètres, largeur 1 millimètre. Corps allongé, linéaire, gris terne, tête quadrangulaire, rougeâtre, bisillonnée, lisière frontale 9 dentée, les trois dents médianes plus longues que les latérales, trois points cornés noirs ocellaires; styles anaux courts, pseu- dopode peu allongé, cils abdominaux à bout tronqué. Provenant d'œufs pondus à l’arrière-saison, notre larve (1) Voir le Naluralisle, n°° 485 et suivants. LE NATURALISTE 1 vit dans toute matière en décomposition habitée par les vers et les larves dont elle s’alimente, elle acquiert son développement avant l’arrivée des froids; elle passe l’hi- ver dans une loge faconnée dans le sol et où-elle se tient arquée; fin février, elle sort de sa torpeur, parfait son en- tière croissance et songe aussitôt à sa transformation en se creusant peu profondément, dans le sol, un abri où elle prend position, recourbe son corps, place sa tête sous la poitrine et attend que se produisent les effets suc- cessifs du travail intérieur qui doit s’opéreren elle. Nymphe. Longueur 5 millimètres, largeur 3 milli- mètres. Corps, court, oblong, rougeûtre, lisse et luisant; pre- mier segmentthoracique grand, scutiforme, à bord anté- rieur bicilié, bord latéral abdominal garni d’une spinule médiane, segment anal prolongé par deux fortes $pines parallèles. La phase nymphale est courte, elle dure dix à douze jours. Adulte, vit dans le même milieu que sa larve; n’est pas rare dans les environs de Ria; aux premières sombres lueurs du crépuscule, il prend son vol, se dirige vers la proie convoitée et se dissimule aussitôt en se faufilant sous elle, Le Ph. gagates, Mulsant, vit des mêmes mœurs, aux mêmes lieux, aux mêmes époques ; sa larve comme traits généraux ressemble à celle du Ph. sanguino- len£us. Lisière frontale 9-dentée. Les deux dents extrêmes courtes. 13. — Ph. nitidus, Fabr. Fauvel, loc. cit. 3, p.440. Larve, Schioedte, dimétamorph. 1864, p. 199, pl. 9, fig. 6—17. Longueur 13 millimètres. largeur 2 millimètres. Corps, flavescent pâle avec plaques rougeâtres aux quatre premiers arceaux, brunâtres aux suivants. Téte plus grande que le premier segment thoracique, cornée, bistriée près des mandibules, lisière frontale 9-dentée, les quatre dents latérales courtes, les cinq médianes un peu plus saillantes, lobe antennaire bien prononcé; ocelles confus; premier segment thoracique obcordé, biimpressionné, styles caudaux allongés; pseu- dopode court. Adulte, on le trouve en montagne avec sa larve dans le cours de la belle saison sous les pierres, sous les bouses, sous les matières animales et végétales. Lisière frontale 9-dentée. Les deux dents latérales et la médiane petites. 14. — Ph. splendens, Fab. Fauvel, loc. cit. 1, p. 439. Ponte, Xambeu, 6° mémoire, 1894, p. 4. Œuf, longueur 2 millim, 5; diamètre 4 millim. 2. Ovoide, jaunâtre terne, lisse, longitudinalement sil- lonné, à pôles arrondis, à coquille assez consistante. Pondus en petit nombre dans les premiers jours d'août, ils éclosent cinq à six jours après. Larve, longueur 15 à 16 millimètres; largeur 2 milli- mètres. Corps, allongé, blanchâtre avec plaques rougeûtres, convexe, large à la région antérieure; tête assez grande, quadrangulaire, disque chagriné, lisière frontale 9-den- tée, les dents latérales et la médiane petites; ocelles au nombre de trois noirs pupillés de rougeâtre, quatrième article antennaire réduit prolongé par deux longs cils entre lesquels est un petit lobe; plaque jaunâtre luisant aux quatre premiers arceaux, cette plaque est terne aux ES OT su — arceaux suivants, la plaque anale est biponctuée de noir; styles terminaux longs ainsi que le pseudopode; hanches biponctuées de noir. Cette larve est assez abondante dans les Pyrénées Orientales au Canigou, à l'altitude de 1.400 à 2.200 mètres: jeunes, elles sont plus nombreuses qu'après, la quantité s'en réduit par la guerre qu’elles se font entreelles; elles n'épargnent pas non plus, ni les larves d'Histérides, ni celles des Sphéridiens et d’Aphodiens : sa transformation a lieu à partir de la mi-août. Nymphe, longueur 10 millimètres, largeur #4 milli- mètres. Corps, court, ovale, allongé, bord antérieur du premier segment thoracique bordé de chaque côté de la ligne médiane d’une rangée de 12 courtes spinules prolongées par un très long cil; segment anal biépineux. La durée de la phase nymphale est de moins de quinze jours. Adulte, n’est pas rare en juillet ainsi qu'en août sous les déjections des ruminants, quelquefois sous les pierres; dès le mois de septembre, il se fait de plus en plus rare pour disparaitre et hiverner dès les premiers jours d'octobre; sa disparition correspond avec le départ des bestiaux pour les étables et sa réapparition coïncide avec l’arrivée en juin des troupeaux à la montagne. Lisière frontale 9-dentée, Les dents latérales courtes, la médiane longue. 15.— Ph. atratus, Grav. Fauvel, loc. cit. 24, p. 456. Larve,Schioedte, dimétam. 186%, p. 200-201. En dehors de sa taille, qui est un peu plus petite, cette larve présente les mêmes caractères que chez celle du Ph. nitidus, Fab. décrite au numéro 13, sa tête est rousse, rugueuse près des mandibules, son front alutacé, sa lisière frontale est 9-dentée avec la dent médiane la plus saillante. Adulte, se tientsous les détritus, sous les déjections, quelquefois sous les pierres et sous les mousses. Lisière frontule multidentée. Les deux dents médianes saillantes séparées par une petite. 16.— Ph, vartans, GyIl. Fauvel, loc. cit. 46, p. #76. Larve, Rey, Brévipennes 1876, p. 402. Corps, allongé, jaunâtre brillant à la tête et au thorax, brunâtre à la région abdominale; tête grande, biincisée, lisière frontale multidentée, les deux dents médianes les plus saillantes séparées par une petite; ocelles quatre points noirs confus, lobe terminal antennaire petit; seg- ments abdominaux brusquement atténués vers l’extré- mité; styles terminaux très longs, relevés; pseudopode plus long. Adulte, au printemps comme en été et en automne fréquente le dessous des matières animales et végétales, Lisière frontale denticulée. Les deux dents médianes saillantes. 17.— Ph. ventralis, Grav. Fauvel, loc. cit. 19, p. Larve, Rey, Brévipennes, 1876, p. 484. Corps, testacé sur la tête et sur les segments thora- ciques, brunâtre sur larégion abdominale; lisière frontale denticulée, les deux dents médianes saillantes; ocelles constitués par quatre petits points noirs accolés, lobe termina! antennaire très petit, à peine distinct, cils abdo- minaux raides à bout tronqué et épaissi, lobe des styles anaux grêle; pseudopode très allongé. Adulte, habite le dessous des pierres, des bouses, des mousses pendant une grande partie de l’année. 453. 146 Lisière frontale denticulée. Les deux dents médianes longues séparées par une peute. 18. — Ph. sordidus, Grav. Fauvel, loc. cit. 14, p. #48. Larve, Rey, Brevipennes 1877, p.437. Longueur 10-11 millimètres, largeur 1! millim.5. Corps, allongé, rougeâtre brillant sur la tête et sur le thorax, brunâtre à la région abdominale; tête grande oblongue, éparsement ciliée, lisière frontale denticulée, les deux dents médianes longues séparées par une petite; ocelles petits noirâtres, lobe antennaire petit, styles anaux longs terminés par un lobe oblong; pseudopode allongé. : Nymphe, longueur 6 millimètres; largeur 2 mètres. Corps, épais, rougeâtre, front bombé. bords du pre- mier segment thoracique frangé d’une rangée de longs cils subbulbeux de chaque côté de la ligne médiane; pointes anales courtes, conniventes. La phase nymphale a lieu dans une loge oblongue à parois peu lisses. milli- Adulte, onle trouve une grande partie de l’année, sous les mousses, sous les pierres, sous les bois pourris reposant sur le sol. Lisière frontale? 19. — Ph. debilis, Grav. Fauvel, loc. cit. 20, p. 454. Larve. Rey, Essai sur les larves, 1887, page 16. Longueur 3 à 4 millimètres. Tête, carrée, à angles arrondis; premier segment thora- cique à bord antérieur étroit, segments abdominaux subparallèles; article basilaire des styles caudaux épais, deuxième grêle déjeté en dehors; pseudopode long. Rey, loc. cit., est muet sur la lisière frontale, ce qui joint à la description par trop succincte nous empêche de donner une place rigoureuse à cette larve que nous relé- guons à la fin de notre travail. Adulte, sous les végétaux, sous les mousses, sous les fumiers se passe son existence à l’état parfait. Ainsi, sur dix-neuf larves, d'un même gerre, nous sommes en présence de dix-huit qui se distinguent cha- cune par une particularité spécifique tirée d’un même organe; la lisière frontale: ne pourrait-on pas obtenir un résultat semblable à l'égard de beaucoup d’autres genres de larves de Coléoptères? Les larves du genre Philonthus présentent des carac- tères spécifiques tirés de la région céphalique. Nous avons vu (1) dans une autre monographie, celle du genre Dermestes, Linné, que ces mêmes caractères peuvent se trouver à la région caudale. Rôle actif. Il nous reste à examiner en dernier lieu queïle estla raison d’être des espèces dont nous venons de faire connaître les premiers états, aussi bien à l’état larviaire qu’à l’état parfait ; ont-elles une mission à rem- plir à l'instar de tous les êtres vivants? Évidemment! Quelle est cette mission ?.. Réfréner la multiplicité des vers de Diptères auxquels la nourriture ferait défaut si le trop grand nombre en étaitconservé, mission à laquelle le Créateur à pourvu certaines larves; — il faut que les cadavres,dont les émanations pourraient vicier l'air, dis- paraissent au plus tôt; les vers de Diptères font cette œuvre de voirie, mais leur trop grand nombre sous une même masse putride les exposant à mourir de faim, faute d’ali- (1) Le Naluraliste, 1er septembre 1906, n°468, et 15 septembre, no 469. LE NATURALISTE GP SE PE ER ee PR ne PA TO M LIRE RR ES PE ments,il a fallu recourir à un système pondérateur dont sont chargés les larves d'Hister de pair avec celles des Staphylins qui arrivent à ne conserver, par la consom- mation qu'elles font, que ce qu'il faut de vers pourréduire à rien les chairs désagrégées des cadavres : tel est le but que s’est proposé le Créateur à l'égard des larves de Philonthus. Capitaine XAMBEU. ANIMAUX ‘ Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE PAON Plutarque se sert du paon pour ses déductions philo- sophiques, et surtout pour faire remarquer comment ses adversaires, les stoiciens, entendaient la discussion (2): « Chrysippe dit qu'il est vraisemblable que la nature se plait à multiplier la variété de ses productions. Il ajoute ensuite en propres termes : « On a une preuve manifeste de cette complaisance de la nature dans la queue du paon... » Il déclare ensuite que l'oiseau a été créé à cause de sa queue, et non la queue à cause de l'oiseau, et il ajoute qu’au mâle ainsi né la femelle a été adjointe à titre de simple complément. Or, dans son Traité sur l'Administration publique, après avoir dit : « Nous sommes bien près d’embellir de peintures même les étables à fumier », vorci comment il continue : «Cer- tains embellissent les constructions qui sont aux champs en y appliquant des vignes mariées à des ormeaux et des myrtes. D’autres nourrissent des paons, des pigeons, des perdrix, pour entendre leur différent ramage, ainsi que le chant des rossignols. » Stace parait avoir préféré le perroquet au paon; c'est, du moins, ce qui résulterait des vers suivants (3) : Occidit aeriæ celeberrima gloria gentis Psittacus, illæ plagæ viridis regnator Eeæ; Quem non gemmata volucris Junonia cauda Vinceret, aspectu gelidi non Phasidis ales Nec quas humente Numidæ rapuere sub austro. « Il n’est plus celui dont la gloire honorait tout le peuple des airs; ce perroquet, vert et brillant souverain des contrées de l’Aurore, dont la beauté défait et Le favori de Junon, avec sa queue de saphir, et l’oiseau du Phase glacé (4), et celui qui devient la proie du Numide (5)... » Avant que les tables des riches Romains n'aient vu le paon figurer sur elles, cet oiseau était fort rare, nous dit Athénée, comme le montre Antiphane dans le Soldat ou Tychon (6). « Quelqu'un avait amené une fois une paire de paons, chose rare pour lors; mais à présent il y en a plus que de cailles! » (1) Voir le Naturalisle, n° 486. (2) Des contradictions stoïiciennes, chap. xx. (3) Sylves, livre IT, Le perroquet d'Atedius Melior. (4) Le faisan. (5) La pintade. (6) ATHÉNÉE, Deipnosophistes, liv. IX, ch. xur. LE NATURALISTE « Eubule dit, dans son Phénix : « En effet, on n’admire le paon que pour sa rareté. » « Antiphon, l’orateur, a écrit un discours ayant pour titre Sur les paons ; mais le nom de cet oiseau n'y est pas cité une seule fois (!!!), II se contente de le nommer « oiseau d'un plumage varié ». Il ajoute que Demus, fils de Perilampe, en nourrissait; que, même, plusieurs per- sonnes venaient par curiosité, tant de Lacédémone que de la Thessalie, pour contempler ces oiseaux, et faisaient beaucoup d’instances pour en avoir des œufs. Après avoir parlé de ce qui concerne leur forme extérieure, 1l dit : Si quelqu'un voulait transporter de ces oiseaux à la ville, ils la quitteraient pour s'envoler aussitôt; si, d’un autre côté, on leur rogne les ailes, c’est les priver de leur beauté. Il nous apprend aussi, dans ce même discours, qu'on était très curieux de les voir; il ajoute qu'on n'avait cette satisfaction que les premiers jours de chaque mois (1), et que cela durait depuis trente ans. Il y a actuellement tant de paons à Rome que c’en est presque incroyable. » « Alexis dit, dans sa Lampas : « Moi, manger tant d'argent? Ah! non, certes! Quand je serais assez riche pour avoir du lait de lièvre et dévo- rer des paons! » « Mais on en avait aussi d’apprivoisés, comme le montre Strattis dans ce passage de son Pausanias : « Oui, tout cela vaut autant que vos bagatelles, et les paons que vous nourrissez chez vous, à cause de leurs ailes rapides. » Alors, pour s’en débarrasser sans doute, les Romains les mangeaient. Mais ils trouvaient de sévères critiques pour leur reprocher ce luxe : Horace d’abord (2) : Vix tamen eripiam, posito pavone, velis quin Hoc potius, quam gallina, tergere palatum, Corruptus vanis rerums etc., etc. « Mes arguments t’empécheront-ils, si un paon est servi devant toi, de le dévorer et de dédaigner une poule, sa voisine? Non; l'inutile etle faux te séduisent. Cet oiseau se vend au poids de Por; il est rare; les plus riches couleurs brillent sur sa queue déployée; tu le préfères. Que t'importe cependant, à toi qui veux le manger? Les manges-tu, Ces plumes si vantées? Lafcuisson ne leur enlève-t-elle pas leur éclat? et la chair de ces deux oiseaux n’a-t-elle pas la même saveur? Tu l’avoues, et tu conviens que l'apparence t’a déçu. » De son côté, Claudien dit : Qui ventrem invitant pretio, truduntque palato Sidereas Junonis aves, et, si qua loquendi Gnara coloratis viridis defertur ab Indis, etc, «Ce n’est qu’à force d’or qu'ils excitent leur appétit; ni l'oiseau radieux de Junon, ni l'oiseau babillard que nous envoie l’Indien au noir visage n’échappent à leur voracité qui, dans ses désirs, franchit les bornes même de l'empire, » Puis Juvénal : Pæna tamen præsens quum tu deponis amictus Turgidus, et crudum pavonem in balnea portas. Etc., etc. (4) Elien, dans le passage que j'ai cité au commencement de cette étude, dit qu'on ne voyait les paons qu'aux calendes des mois. Quoiqu'il ait-écrit en grec, Elien, qui était Romain, avait oublié le dicton des calendes grecques. En le citant, j'ai rectifié son erreur involontaire. (2) Livre IT, satire 11, vers 23 et sq. 147 « Au reste, le châtiment suit de près ton intempérance, lorsque, bourré d'aliments et l'estomac surchargé d’un paon mal digéré, tu cours, au sortir de la table, déposer tes vêtements et te mettre au bain... ». Et Publius Syrus (1) : Luxuriæ victa Martis marcent mœnia, Tuo palato clausus pavo pascitur, Plumato amictus aureo, babylonico : Gallina tibi Numidica, tibi gallus spado, etc. « Rome croupit dans le luxe qui l’a vaincue. C’est pour ta bouche qu'on nourrit en cage cet oiseau baby- lonien, le paon au plumage d’or; c’est pour toi que la pintade vient de Numidie,que le coq est fait chapon, etc. » Pétrone nous enseigne comment on fabriquait de faux œufs de paon (2) : re Tandis qu’en jouant il eulevait tous les pions de son adversaire, on nous sert sur un plateau une corbeille dans laquelle était une poule de bois sculpté, qui, les ailes ouvertes et étendues en cercle, semblait réellement couver des œufs. Aussitôt deux esclaves s’en appro- chèrent, aux accords d’une symphonie, et, fouillant dans la paille, ils en retirèrent des œufs de paon qu'ils distribuèrent aux convives. Cette scène attira les regards de Trimalchion. » E. SANTINI DE RIOLS. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les dômes du terrain houiller en Lorraine fran- çaise. Note de M. J. BERGERON, présentée par M. Zerrer. Dans une récente communication, MM. Nickles et Joly ont établi l'existence de dômes dans les terrains secondaires de la Lorraine francaise. Ils ont montré que leur orientation se faisait suivant une direction sensiblement N.-E.-S.-0.; enfin ils ont émis l'hypothèse qu'à ces dômes correspondent, en profondeur, des dômes intéressant les terrains primaires et par suite le Houiller. En 1901, M. Marcel Bertrand émettait déjà l'hypothèse qu'il pouvait exister des dômes houillers sous les dépôts secon- daires. Dans le rapport qu'il rédigea à la suite de l'étude du prolon- gement pessible du bassin de Saarbrück en Lorraine française il mit en évidence l’existence d’une série de dômes dans le Houiller de Saarbrück. Après avoir constaté que les couches plongent d'une manière générale vers le Sud-Ouest, ce qui abaisse le Houiller du côté de la France, il suppose qu’au delà du der- nier dôme qu'il signale dans le hassin de Saarbrück, celui de la Grande Rosselle, le système des dômes alignés se continue vers l'Ouest et arrive à une distance plus ou moins grande à rencon- trer les couches. Les trois derniers dômes sont séparés par des failles transvefsales : faille dela Saar, faille de Geislautern, qui remontent les couches à l'Ouest. Il est à présumer qu'une faille semblable interrompt au Sud-Ouest la retombée des couches de la Grande Rosselle et qu'un nouveau dôme, plus où moins étendu commence à l'Ouest de cette faille dans la région au delà de la Nied allemande. M. Marcel Bertrand était amené ainsi à admettre l'existence de dômes dans le terrain houiller de la Lorraine française, ainsi que Pexistence de failles relevant vers le Nord la série primaire, Il concluait que, « s'il en était ainsi, la multiplication des dômes vers le Sud-Ouest diminuerait les chances défavorables qui, d'après ce qui précède, dépendraient surtout d'un abaisse- ment trop grand des terrains ». MM Nicklès et Joly sont arrivés à donner à l'hypothèse des dômes houillers en Lorraine française un très grand degré de vraisemblance ; enfin M. Zeiller, par ses études paléobotaniques, ER —— —— (1) Recueil de sentences. (2) Satyricon, cap. Xxxnr. Lis LE la pleinement confirmée. M. Marcel Bertrand avait donc eu, dès 1901, l'intuition de ces accidents dont l'existence n'est plus douteuse. De la continuité des dômes dans le bassin de Saarbrück et dans celui de la Lorraine francaises on peut conclure à la con- tinuité d’allure de tout le Houiller. L'auteur considere le bassin de Saarbruck comme formé par une lame de charriage consti- tuée par du Houiller et refoulée sur un anticlinal houiller ; il en est de même pour tout le Houiller de la Lorraine fran- caise, situé au Nord de la faille de Nomeny, le Houiller situé au Sud appartenant à un anticlinal substratum. C'est ce qui explique comment, bien que d'âge moins ancien, ce dernier se trouve, à Abaucourt, à une cote bien inférieure à celle qu'il devrait avoir, s’il appartenait à la même nappe queles couches d’Atton, d’'Eply et de Dombasle. Il est vraisemblable, d'ailleurs, qu’en Lorraine française la nappe, au niveau de ses dômes, présentera les mêmes accidents que du côté de Saarbrück, c’est-à-dire des failles courbes, de très grande longueur et très inclinées sur l'ho- rizontale. Sur la respiration des organes végétatifs aériens des plantes vasealaires. Note de M. G. Nicozas, présentée par M. G. Boxnir j L'auteur s'est proposé d'étudier comparativement l'intensité respiratoire et les variations du quotient des parties morpholo- giquement distinctes de la plante, telles que tige, pétiole, limbe, vrille, phyllode et cladode, bien séparées les unes des autres, alors que jusqu à présent toutes les études sur la respiration por- taient soit sur des plantes entières, soit sur un organe végétatif Les différents organes aériens des plantes vasculaires ont, chacun, leur intensité et leur quotient respiratoires propres. La tige et le pétiole ont, le plus. souvent, des intensités et des quotients respiratoires assez voisins. De tous ces organes, ceux qui sont chargés essentiellement de la fonction assimilatrice, c'est-à-dire le limbe, les phyllodes et les cladodes, sont ceux qui ont l’intensité respiratoire la plus forte et le quotient respiratoire le moins élevé. Le limbe ou les organes qui le remplacent fonctionnellement (phyllodes, cladodes, etc.) renferment vraisemblablement la plus grande proportion de protoplasme actif, et il n’y a pas lieu de s'étonner de la supériorité marquée de leur intensité respira- toire sur celle des autres parties aériennes de la plante. Il y a lieu aussi de rapprocher la valeur moindre du quotient respira- toire chez ces mêmes organes des résultats obtenus par Kraus et Astruc, d’après lesquels les acides organiques se forment beaucoup plus abondamment dans les parties de la plante riches en chlorophylle, que dans celles qui en referment peu ou en sont dépourvues. 7CT929999: Bibliographie 490. Schneider (G.). Beitrag zur Kenntnis der im Ufersch- lamm des finnischen Meerbusens frei lebenden Nema- toden. Acla Soc. pro Fauna el Flora, XXVII, 7, 1906, 42 pp. b] Il 2 pl. 494. Scott et Maslen. The structure of the Palaeozoic Seeds, Trigonocarpus Parkinsoni, Brongniart, and Tri- gonocarpus Oliveri, Part. I. Ann. o°. Bol, XXI, 1907, pp. 89-134, pl. XI-XIV. 492. Sernander (R,.). Entwurf einer Monographie der Euro- päischen Myrmekochoren. Kongl. Sv. Vet. Handl., Stockholm, XLI, n° 7, 1906, 385 p., 11 pl. 493. Siemiradzki (J.von).Die paläozoischen Gebilde Podo- liens. Ii. ; Beilr. zur. Pal. und Géol. Ost. Ung., XIX, 1906, pp. 213-286, pl. XV-XXI. 494. Silfvenius (A.-J.). Beiträge zur métamorphose de Trichopteren. Acta Soc. pro Fauna et Flora fenn., XXVIL, 6, 1906, 168 pp. 4 pl. NATURALISTE 495 496. 49". 498. - Silfvenius (A.-J ). Trichopterologische Untersuchungen. I. Ueber den Laich der Trichopteren. Acla Soc. pro Fauna et Flora fenn., 128 pp., 2 pl. Ê Silfvenius (A.-J.) Ueber die Metamorphose einiger Phryganeiden und Limnophiliden. III. Acla Soc. pro Fauna et Flora fenn., XXVNII, 2, 1906 76 pp. 2 pl. Silfvenius (A.-J.). Zur Trichopterenfauaa von Ladoga Karelien. Acta Soc. pro Fauna et Flora, XXVIX, 8, 16 pp. fig. Siltala (A.-J.). Zur Trichopteren fauna des Finnischen Meerbusens. ; Acta Soc. pro Fauna el Flora fenn., XXVIII, 1906, 21 pp. XXVIIT, 1906, 499. Swynnerton. On the Birds of Gazaland, Southern Rhodesia. The Ibis, 1907, pp. 30-74, pl. I. 500. Trautmann (C.). Beiträge zur Laubmoosflora der 501. 502. 50%. EEE Schweiz. Hedwigia, XLVI, pp. 482-184. Treadwell (A.-L.). Hawanan Islands. ÿ Bull. U. S. Fish. Comm., XXIIT, part, 3, p. 1145-1184, fig. True (F.-W.). Notes on a porpoise of the Genus prodel- phinus from the Hawaïian Islands. Bull. U. S. Fish. Comm., XXIII, part. 3, pp. 811-815. Polychaetous Annelids of the . Van Tieghem (Ph.). Quelques remarques sur les Tré- mandracées. Ann. Sc. nal., Bol., 9 sér., IV, pp. 313-386. - Wainio (E.-A). Lichenes novi rarioresque Hedwigia, 46, pp. 168-181. . Witherby et Woosnam On a collection of Birds from Western Persia and Armenia. The Ibis, 1907, pp. 14-111, pl. IT. . Woods (H.). The Cretaceous Fauna of Pondoland. Ann. of the Soulh. Afr. Mus., IV, part. VII. 1906, pp: 275-350, pl. XXXIII-XLIV. Agassiz et Clarck. Ilawaiian and other Pacific Echini. The Cidaridae. Mem. of the Mus. of Comp. Zool. at Harv. Coll., XXXIV, n° 1, 1907, pp. 1-42, pl. I-XLII. - Alessandri (G). Studi monografici sui Cirripedi fossili d'Italia. Palæont. ital., XIT, pp. 207-324, pl. XITII-X VIII. . Ameghino (F1.). Les formations sédimentaires du cré- tacé supérieur et du Tertiaire de Patagonie. Anales Mus. nac. Buenos Aûres, 3° sér. VIL, pp. 1-568, pl. I-TIT. . ATTOW (G.-J.). Some new species and Genera of La- mellicorn Coleoptera from the Indian Empire. Ann. Mag. of Nat. hist, avr. 1907, pp. 347-359. . Arwidsson (I). Studien über die Skandinavischen und Arktischen Maldaniden. Zool. Jahrb., Abth. Syst., Suppl. 9, heft. 1, 4907, pp. 1- 308, pl. I-XII. . Austen (E.). The Synonymy and Generic Position of certain species of Muscidae (sens. lat.) in the Coll. of the Brit. Mus., described by the late Francis- Walker. Ann. Mag. of Nat. hist., avr. 1907, pp. 326-347. . Blanchard (R.). Le paludisme à Madagascar. Arch. de parasitol., XI, 1907, pp. 185-214. . Bôse (E.). Sobre algunas faunas terciarias de Mexico. Bolet. Inst. Geol. de Méxito, XXII, pp. 1-96, pl. I- XI. . Bolivar (I.). Revision des Ephippigerinæ, Ann. sc. nat., zool., V, 1907, pp. 38-59. . Boule, Lemoine et Thévenin. Paléontologie de Ma- dagascar. III, Céphalopodes crétacés des environs de Diego-Suarez (suite et fin). Ann. de Paléont., I, 1907, pp. 1-56, pl. I-VII. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris — Imp. F. levé, 17, rue Cassette. GUIDE * GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1 Beauchamp. — C'° de Taverny, Ci” de Mont- morency, arr. de Pontoise, SEINE-ET-OISE. == + Feuille 48 : Paris, N.-O. | Station de Montigny-Beauchamps, ligne de Paris (Saint-Lazare) à Creil, par Pontoise et ligne de Paris {Nord) à Beaumont et Creil, par Pontoise. >K indique l'emplacement du gisement fossilifère. Bartonien. — Grès et sables moyens, niveau inférieur, zones de Beauchamp et d'Ezanville; calcaire de Saint- Ouen. Les anciens gisements, avoisinant le château de Beau- champ n'existent plus. Ils étaient situés, entre le châ- teau et la station du chemin de fer, dans la partie boisée aujourd'hui en partie occupée par le hameau de Beau- champs. . Nous reproduisons (fig. 48) une coupe relevée, en 1876, par MM. Vélain et Munier-Chalmas, dans une de ces anciennes exploitations. Fig. 18. — Coupe de la sablière d'Herblay. T.v., terre végétale; 7, calcaire de Saint-Ouen; 6, marne à Avi- cula fragilis; 5, calcaire de Ducy; 4, sables verts à Melania hordacea ; 3, poches sableuses avec Cycloslomes et Linnées; 2, sable de Beauchamp, en a, niveau des Cerith. mutabile, tucina saxorum; 4, bancs de grès avec fossiles, coquilles et, - plus rarement, empreintes végétales. Actuellement le seul gisement accessible est situé dans le bois des Bruyères (voir fig. 17), à environ 2 k. O. PT ST PT RE TR RON NO (1) Voir Le Naturaliste, nos 489, 483, 485, 487. 2 SÉRIE — N° 48as 1° JUILLET 1907 —"1 de la station de Montigny-Beauchamps. Pour s'y rendre, de ce point, il suffit de traverser la ligne du chemin de fer et de prendre, immédiatement après le pont, le sen- tier qui la longe, suivre ce sentier pendant 1.500 mètres environ, puis tourner à gauche sur le chemin des « Épi- naux », qui coupe le précédent à angle droit ; on ne tarde pas, alors, à rencontrer une ciairière occupée par la car- rière dont voici (fig. 19) une vue photographique, et la coupe détaillée, relevée en avril 1906, par M. Godbille et nous. Fig. 19. — Coupe de la carrière de grès du Bois des Bruyères. 1. Sable passant latéralement au grès, avec poches fossilifères, les surfaces des grès sont pétries de fossiles; 2, banc de grès sans fossiles; 3, sables azoïques ligniteux; 4, banc de grès, dur, noirâtre; 5, sables marneux sans fossiles passant insen- siblement à 6, sable marneux à Bayania hordacea; 7, calcaire de Saint-Ouen remanié; f, v, terre végétale. Coupe détaillée de la carrière du Bois des Bruyères : (Terre véRétAle nm canne rene cle Jen 0.56 15. — Brouillage (blocs irréguliers de calcaire de Saint- Ouen, noyés dans une marne blanchätre impure}). 41.80 14. — Sable verdâtre fossilifère (Bay. hordacea)........ 0.35 13, —"Huiletlargilo-calcaire. "Re 0.01 12. — Sable verdâtre ferrugineux.................... 0205 MP Sable 270IqUE me en nc 0.15 10. — Banc de grès très dur, noirâtre........:........ 0.15 9. — Sable gréseux au sommet, légèrement ligniteux à FaBaSe et re rime re Une don 0.20 SAS able spl an PE D le ee 0.25 1. — Banc de grès à surface ondulée....,........ re 0 25 6. — Sable blanc avec lentilles gréseuses............. 0.50 D. Sable blanc. uit tr. in een 0.15 4. — Filet de sable argileux verdâtre.....,........... 0.03 3. — Banc de grès lustré, non fossilifère.......,...... 0.30 2.1— Filet argileux yerdatre. 493,0. 0.01 1. — Grès fossilifère passant latéralement au sable, avec poches à fossiles.......... ren ose 1.50 Cette petite exploitation fournit en abondance toutes les espèces des niveaux de Beauchamp et d'Ezanville, dans un état parfait de conservation. Cette intéressante course peut être faite en une après- midi. Beaugrenier. — Ce de Montjavouet, C'* de Chau- mont-en-Vexin, arr. de Beauvais, OISE. ==> Feuille 31 : Rouen, S.-E. Station de Chaumont-en-Vexin (8 k. environ). Le gisement est situé à environ 1 k. N.-E,. de Montja- vouet exactement à égale distance du Vouast et de Beau- grenier. 150 LE NATURALISTE ‘Beaurain. — C' de Noyon, arr. de Compiègne, O1sE. (Quelquefois orthographié Baurains.) Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. De nom- breuses espèces sont citées de cette localité. Elles pro- venaient d'une cendrière autrefois exploitée, en face du village de ce nom, sur la route d'Amiens à Noyon. Graves donne la coupe de ce gisement, aujourd’hui dis- paru. (Ess. (opog. géog. de l'Oise, p. 210.) P. H. FRITEL. 2092223000 2002002TTIDISELISOSICSSSCET DESCRIPTIONS DE Lépidoptères Nouveaux Milionia scintillans n. sp. — 0739 millimètres En tout conforme à Milionia aroensis Rots. N. Z.190%, p. 321, pl.3. f. 41, maisla bande rouge qui traverse les supérieures est un peu plus large (# millimètres) etson côté extérieur est jaunâtre. Le côté interne de cette bande donne lieu à deux petits angles ou prolongements sur le fond noir de la base des ailes, le 1e" angle au milieu de la bande, le 2e près de la côte. Quelques écailles rouges entre cette bande et la base de l’aile. En dessous, la bande est jaune avec une petite bordure rouge du côté intérieur de la bande. Cette bordure, très mince, part de près de la côte et se termine entre 1 et 2 (système anglais). Tout le reste est semblable à aroensis. Montagnes de la Nouvelle-Guinée anglaise, un ©”, ma collection. Milionia montivagans n. sp. 0735 millimètres En tout conforme à Milionia diva Rots., N. 2. 1904, p. 321, pl. 3. f. 39, mais l’espace rouge et jaune qui recouvre une partie des supérieures est entièrement rouge chez mon- tivagans. En desssous des supérieures, au lieu d'une bande oblique jaune lavée de rouge du côté de la base, comme chez diva, on voit une bande oblique rouge lavée de jaune à la côte et au bord interne. Cette baude rouge s'étend un peu du côté de la base de l'aile et forme un angle droit sur la nervure médiane. Tout le reste est conforme à diva: Montagnes de la Nouvelle-Guinée anglaise, uno”, ma collection. Milionia sharpei butl., var. ochracea n. var. — o'55 millimètres. En tout conforme à sharpei butl., mais les bandes des 4 ailes ont ici uneteinte d’un Jaune d’ocre Sale, et, par suite, sont moins brillantes. Kina-balu (Bornéo), un ©”, ma collection. Erateina nigrofimbriata n. sp. —o”20 millimètres, an- tennes finement veloutées, coupe d'ailes et dessins rappe- lant de très près Erateina radiaria h. s. et siliquata Gn. Dessus des ailes noir. La tache semi-transparente des supérieures est de même forme mais un peu plus ronde que chez radiaria et est traversée par # nervures. Les traits blancs de la base des supérieures n'existent pas chez nigrofimbriata. Les inférieures ont les nervures res- serrées et ces mêmes nervures sont très finement mar- quées en blanc sur le fond noir des ailes (beaucoup moins que chez radiaria). Une ligne blanche, presque droite, très fine et très pâle, longe le bord externe à 2 millimètres environ. La frange des # ailes est noire. Dessous des supérieures semblable à radiaria, mais la tache blanche centrale n’atteint pas tout à fait la côte. La frange est noire. Dessous des inférieures semblable à radiaria, mais la ligne blanche qui se trouve près du bord externe a un parcours moins étendu et se ter- mine tout près de l’apex. Un lobe (aile repliée), comme chez radiaria. La frange est blanche dans sa partie infé- rieure, et noire extérieurement. Bolivie,un ©”; Pérou,2 o”, ma collection. Agathia delicia.n. sp. — ® envergure 25 millimètres antennes brun carminé, longueur 5 mill., à double pec- tination très courte. Palpes brunâtres, à dernier article long et effilé; front brun carminé, avec la partie voisine des palpes paraissant blanchâtre. Coupe d'ailes comme chez Agathia hilarata Gn., mais un peu moins anguleuse aux inférieures. Les quatre ailes sont d’un vert tendre, avec des bandes étroites brun carminé; ces bandes sont presque partout très finement bordées des 2 côtés de blanc. La base des supérieures porte un espace brun carminé large d’un millimètre. La côte est brun carminé, fortement saupoudré de blanc, surtout extérieurement. Cette bande (qui longe la côte) a un millimètre de large, sauf à un millimètre de la base, où elle laisse pénétrer un petit espace vert, faisant partie du fond vert des ailes, qui forme un angle droit dans la bande brun carminé et atteint presque la côte. De la côte, à 6 millimètres de la base, part une bande brun carminé, à filets blancs extérieurs. Cette bande est concave du côté du bord externe etvient finir au bord in- terne à 3 millimètres de l'angle interne. Sesbords ne sont pas ondulés, sauf du côté qui regarde le bord externe ,où le filet blanc est à peine ondulé. De la côte, à 9 millimètres de la base, part une deuxième bande brun carminé, un peu plus large que la précédente. Cette bande, convexe du côté du bord externe, vient se perdre au milieu du bord externe. La bande forme à son milieu un angle peu marqué dont la pointe regarde l’apex. On voit un filet blanc tout le long de la bande, non pas dans son milieu, mais du côté de la bande qui regarde le bord externe. IL y a des filets blancs extérieurs, ce qui fait trois filets blancs pour cette bande. Enfin le bord externe est cou- vert dans toute sa longueur par une bande brun carminé large d’un millimètre environ, droite, sauf à l’apex, où elle s'infléchit vers la côte, et au milieu du bord externe, où elle est un peu plus large, parce qu’elle recoit la bande dont j'ai parlé immédiatement avant. On voit qu'en somme, l’aile supérieure renferme trois espaces verts, le premier(à labase) en forme de trapèze irrégulier,|le second formant un O dont le plus grand diamètre est de7 milli- mètres et le plus petit 5 millimètres, et enfin un troisième espace vert, un peu triangulaire et peu étendu, près de l'apex. Un tout petit point carminé sur le filet blanc à l'angle interne. Frange blanche au milieu du bord externe etau bord interne, brun carminé pour le reste. Inférieures vert tendre, avec la côte blanche. De l’apex part une bande droite brun carminé, large d’abord d’en- viron 4 mill. 1/2, qui, s’élargissant extérieurement à partir de la 4 (système anglais), va rejoindre le bord externe entre la 3 et la 4, et remplit le bord externe depuis là jusqu’à l'angle anal. Un mince filet blanc se voit au milieu de cette bande, depuis l’apex jusque vers la 3. Ce filet est ombré intérieurement, surtout près de l’apex, de carmin noirâtre. Le bord abdominal est garni d'une bande brun carminé, large d’abord d'environ un millimètre à l’angle anal, puis se rétrécissent insensible- ment jusqu’à la base. Cette bande se fond par l’angle anal dans celle qui part de l’apex. Les deux bandes réunies forment donc un grand V à angle un peu arrondi inté- rieurement. La bande qui part de l’apex est séparée du grand espace vert par un filet blanc qui est droit, sauf près de l'angle anal, où il fait deux petites ondulations, au bord externe, on voit un angle obtus (précédé d’une tache carmin noirâtre très petite et très allongée), au bout de la 3 (système anglais), et un angle aigu, précédé d’une tache carmin noirâtre, en losange (plus grande que la tache précédente) sur la 4. Un espace vert, large d’un millimètre etlong de 3 millimètres, se voit au bord externe CR Er RE tee LE N'ATURALISTE 151 —————— © oo entre la #et la 6. Cet espace vert est séparé du bord externe par un filet brun carminé, éclairé de blanc inté- rieurement, extrêmement fin. Frange blanche, sauf depuis l’angle anal jusqu'à la 4, où elle est brun carminé. Quelques écailles carminées sur la frange, vers l’apex. Dessous des ailes blanc un peu verdâtre, avec les bandes du dessus un peu effacées, et les franges paraissant comme en dessus. Front et antéthorax brun carminé, ptérygodes vert entouré de brun carminé, centre du thorax vert bordé de brun carminé. L’abdomen (un peu gras) parait avoir des petites crêtes violâtres sur les premiers anneaux, sans trace de vert. Pattes blan- châtres, extérieurement nuancées de brun carminé. Congo. Une © , rapportée par M. Thollon, collection du Museum de Paris. Je suis particulièrement reconnais- sant à M. Bouvier, professeur au Museum, de m'avoir permis de décrire cette charmante espèce. Cidaria postluteata n. sp. — 0732 millimètres, antennes un peu veloutées, ailes supérieures identiques pour la coupe et le dessin à Cidaria pallidipars Warren, c'est-à- dire d’un vert mousse traversées de nombreuses lignes blanchâtres ondulées, mais l’espace blanchâtre qui éclaire la coudée extérieurement est moins prononcé que chez pallidipars. L'espace avoisinant le milieu du bord interne est très obscur, comme dans l’espèce de Warren. Ailes inférieures d'un beau jaune uni, avec une gouttière anale longeant l’abdomen et teintée ‘de gris. Frange des infé- rieures jaune parsemée de plumules grises. Dessous des supérieures jaune, avec une forte tache cellulaire noire. De la côte, à 6 millimètres de l’apex, part un espace noir qui couvre toute la région apicale et borde le bord “externe jusqu’à la 2 (système anglais). Un petit espace blanc à la pointe de l’apex. Bord interne blanc. Frange noire entrecoupée de gris. Dessous des inférieures jaune, avec un tout petit trait cellulaire noir et la frange jaune. Abdomen jaunâtre, pattes nuancées de noir et de jaunâtre. Equateur, 1 07, ma collection. Errata. — Dans le Naturaliste du 15 août 1903, page 193, col. 1, à propos de Pseudo-bryophila, au lieu de : bord ex- terne ‘des supérieures un peu préominent près de la base, lire : bord externe des supérieures un peu proéminent à son “milieu, bord interne proéminent près de la base; même page, au lieu de : Ophtalmophora, lire : Ophthalmophora, et, dans le cours de la description d'O: chouya, au lieu de: dessous des supérieures gris, avec le bord externe blanc, dire : avec le bord in terne blanc. PAUL THIERRY-MiEG. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX ivants et Fossiles‘ Carnivores. — Les Carnivores représentent un groupe plus moderne que tous ceux dont nous nous sommes occupés jusqu'ici: aussi sont-ils, à l’époque actuelle, nombreux, variés et très largement répandus, puisqu'ils ne manquent qu'à l'Australie, où ils sont représentés par des Didelphes (Thylacynus, Dasyurus). Ils ont été précédés, aux époques géologiques antérieures, par des mammifères qui avaient des mœurs analogues, mais une (4) Voir Le Naluraliste, n° 457 et suivants. organisation assez différente, et qui peuvent être consi- dérés comme leurs ancêtres plus ou moins directs. Les plus anciens sont les SPARASSODONTES d'Ame- ghino, qui, par leur dentition, forment la transition des Didelphes carnassiers aux CRÉODONTES dont nous par- lerons tout à l'heure. Les Sparassodontes ne sont connus que dans l'Éocène le plus inférieur de Patagonie (Bor- hyæna, Acrocyon, Prothylacynus, Hathlyacynus, Amphipro- viverra, Sipalocyon, Acyon, Notictis, ete.). Les Créodontes sont un peu plus récents : ils ont vécu aux époques Éocène et Oligocène dans le Nord des deux continents. Les Oxyclænidæ sont tous américains ; les Arctocyonidæ sont d'Europe et d'Amérique ; les Mesony- chidæ, les Oryænidæ et les Hyænodontidæ sont dans le même cas. Ces carnassiers, dont quelques-uns attei- gnaient une très grande taille, étaient subplantigrades ou digitigrades. Ils ont disparu dès le début du Miocène pour faire place aux Carnivores actuels dont les principales familles sont déjà bien caractérisées dans le Miocène moyen. Les Ours (Ursidæ), plantigrades et plus omnivores que les autres Carnivores, sont représentés par Ursavus dans le Miocène de France. Hyænarctos est du Miocène et du Pliocène de toute l'Eurasie. A l’époque actuelle, le genre Ursus est cosmopolite, à l'exception de l'Afrique au Sud du Sahara, mais il n'habite que les régions froides et montagneuses. L'Ours maritime (Thalassarctus) est des régions arctiques des deux Continents ; les Ours propre- ment dits (Ursus) d'Europe et d'Asie, — du Nord de l'Afrique à l’époque quaternaire, — ont pénétré sur le nouveau Continent par le Kamtschatka et l'Alaska à une époque relativement récente, puisque ce type n’est connu qu'à partir du quaternaire dans l'Amérique du Nord ; plus au Sud, il est remplacé par Euarctos, qui habite les États-Unis du versant Atlantique jusqu'à la Floride (Ursus americanus) ; Helarctos et Melursus comprennent les Ours de l’Asie méridionale et de l'Archipel malais, et Tremarctos, plus distinct, de petits Ours sud-américains, qui ont eu des précurseurs de grande taille dans le Mio- cène de la République Argentine. La sous-famille des 4ilurinæ comprend l'Ailuropus du Thibet, qui a tout à fait l'apparence d’un Ours, et le Panda (Ailurus) de l'Himalaya, plus petit, et qui seul de la famille est pourvu d’une queue. Un genre voisin (Pu- railurus) a laissé ses débris fossiles dans le Pliocène d'Europe. Les Procyonidæ, qu'on appelle aussi « Petits-Ours » à cause de leur dentition semblable à celle des Ours, sont tous américains. Les genres éteints, Phlaocyon, Cynonasua, Leptarctus, sont leurs ancêtres dans le Tertiaire des deux Amériques.’A l’époque actuelle ils s'étendent du Canada à l'Argentine; mais à l’exception du Raton (Procyon- lotor}, tous les autres-sont de l'Amérique Cenurale et Mé- ridionale (Potos, Bassariscus, Nasua et la plupart des espèces des genres Raton et Coati). La grande famille des Martes (Mustelidæ) est com- mune aux deux continents, mais comprend plusieurs sous-familles plus localisées. Les Blaireaux (Melinæ) sont connus dès le Miocène, en Europe, par les genres Trochictis, Trochotherium, Trocharion. Les genres Meles et Taxideu sont les types actuels delarégion Holarctique; les Ratels (Mellivora), les Mydaüs et les Arctonyx sont de la région Orientale, qui possède enoutre legenre Helictis. En Afrique on trouve, outre un Ratel, les genres Zorilla, 152 Galeriscus, Pæcilogale. En Amérique les Moufettes (Mephitis) ont été précédées par les genres quaternaires Osmotherium et Pelycictis. Dans l'Amérique méridionale On trouve Conepatus et Spilogale. Les Martes proprement dites (Mustelinæ) sont encore plus variées. Dès l'Éocène on trouve en France les genres Stenoplesictis, Palæoprionodon, Haplogale, Steno- gale, Plesictis, etc.; en Amérique, Bunælurus. Un petit groupe à part est formé par le Glouton (Gulo luscus), car- nivore arctique, le plus grand de tous les Mustélidés. On en rapproche les genres sud-américains Galictis, Galera, et Lyncodon, et un type aquatique (Enhydrictis) du quaternaire de Sardaigne. Les Martes, les Putois, les Visons et les Belettes, qui constituent le grand genre Mustela, apparaissent en Eu- rope et dans l'Amérique du Nord dès le Miocène ; actuel- lement ces carnivores habitent toute la région Holarc- tique, et le sous-genre Belette (4rctogale) s’avance dans l'Amérique méridionale jusqu’au Pérou; une seule es- pèce (Mustela nudipes)'se trouve en Malaisie; le type manque dans l'Afrique au Sud du Sahara, aussi bien que dans la région australe du continent Américain. Les Loutres (Lutra), qui sont des Martes aquatiques, ont la même distribution, mais pénètrent aussi bien dans le sud de l'Amérique que dans celui de l'Afrique. Une grande espèce, la Loutre marine (Latax) est des régions boréales de l'Océan Pacifique. La famille des Chiens (Canidæ) est plus franchement subcosmopolite, mais comme la précédente, elle semble originaire de la région Holarctique. Des genres nombreux (Vulpavus, Uintacyon, Daphænus, Temnocyon) se mon- trent en Amérique, dès l’Éocène. Ceux d'Europe semblent un peu plus récents : Cynodictis, Elocyon, Ga- lecynus, etc. sont Oligocènes; tous sont de petite taille. Dans le Miocène apparaissent des types plus robustes : Amphicyon, Hemicyon, Simocyon, Cephalogale en Eu- rope; Dinocyoncommun aux deux continents ; Cynarctus, Hyænocyon,Hyænognathus propres à l'Amérique. Plusieurs semblent intermédiaires aux familles des Ursidæ et des Canidxæ (Pseudarctos, etc), ou des Canidæ et des Hyænidæ (Ælurodon, etc). Plus proches des Chiens actuels sont les genres pliocènesouquaternaires (Dynocynops, Palæocyon, Pachycyon, etc), etles Buansus d'Asie (Cuon), qui vivaient aussi en Europe dans le Quaternaire. . Les genres voisins, Oligobunis, Icticyon ou Speothos, ce dernier encore vivant, semblent former la transition aux Mustelidæ. Le petit Icticyon est un type ancien, en voie d'extinction; les espèces quaternaires, au Brésil, étaient de plus grande taille. . À l’époque actuelle, les chiens sauvages proprement dits, qui sont des Loups, sont surtout de la région Ho- larctique; leur taille diminue dans les régions Orientale et Éthiopienne où vivent les Chacalset le petit genre Cuon, que l’on trouve fossile en Europe. Le Chien Dingo, d'Australie, y a été introduit par l'Homme, de la Malai- sie. Dans l'Amérique méridionale on trouve, avec l’Icticyon, des espèces d’assez grande taille constituant les genres ou sous-genres Chrysocyon et Cerdocyon. Deux petites espèces, qui ont l'aspect d’un Renard (Nyctereutes), habitent la Sibérie orientale et le Japon. Quant au Chien domestique, plusieurs espèces de Loups du Nord ont pu constituer sa souche primitive; mais déjà dans le quaternaire on trouve des débris fossiles qui se rappro- chent encore plus de! nos grandes races actuelles (Canis suessi, C. matris-optimæ, C.intermedius, C, palustris, etc.), LE NATURALISTE —————pZ mr. de telle sorte que ces races domestiques pourraient des- cendre d'espèces éteintes à l'état sauvage 'et déja domes- tiquées par l'Homme dès l’âge de pierre. Les Renards (Vulpes) se trouvent presque partout à côté des Loups : le Renard bleu (Vulpes lagopus) pénètre même plus loin, vers le Nord, dans la zone arctique. De nombreuses espèces habitent l’Eurasie, l'Afrique et les deux Amériques, diminuant de taille dans la région Ethiopienne où vivent les Femmes (Megalotis) et un genre plus distinct par sa dentition (Otocyon). L’Améri- que du Nord possède en propre le genre voisin Urocyon. Le Cynhyène (Lycaon) d'Afrique diffère surtout des Loups par son mode de coloration qui rappelle les Hyènes. La famille des Hyænidæ est moins nombreuse et moins largement dispersée : elle est spéciale à l'Ancien Conti- nent où, dès le Miocène, les genres Lycyæna, Lepthyæna et Hyænictis vivaient dans l’Eurasie. Ces carnivores ont été plus redoutables qu'aujourd'hui, par leur force et leur taille, dansle Pliocène et le Quaternaire, notam- ment en France. Actuellement ils n’habitent plus que l'Afrique et l'Asie occidentale, jusqu'à l’Hindoustan, Le Proteles, d'Afrique, est un type dégénéré de cette famille. Comme la précédente, à laquelle elle se relie par les genres fossiles Hyænictis et Ictitherium, la famille des Viverridæ est étrangère au Continent Américain, Cepen- dant les genres Viverravus et Oodectes de l’Éocène de l'Amérique du Nord, placés d’abord parmi les Créodon- tes, sont considérés parles paléontologistes modernes comme se rattachant au type des Civettes, mais ils n'ont pas laissé de descendants sur ce continent. Le genre miocène Ictitherium, du Sud de l'Europe, renfermait de grandes espèces, de la taille de la Panthère, beaucoup plus robustes que les Genettes et les Civettes actuelles. Les genres Progenettaet Viverra étaient très répandus en France aux époques Oligocène et Miocène. À l’époque actuelle, Viverra est d'Afrique et d'Asie jusque dans le Sud de la Chine; Genetta est répandu dans toute l’Afrique. et une espèce (G.vulyaris) remonte en Espagne et dans l'Ouest de ia France jusque dans le département de l'Eure. Les Mangoustes (Herpestes) sont communes aux régions Orientale et Éthiopienne : une espèce se trouve en Espagne. Les autres genres sont plus localisés et se partagent assez également ces deux régions : Paradoæu- rus, Arctictis, Linsanga, Hemigale, Cynogale (ce dernier aquatique) sont de la région Orientale; Poiana, Nandinia (dont Amphictis, Oligocène en Europe, est probablement le progéniteur), Helogale, Bdeogale, Cynictis, Crossarchus, Suricata sont d'Afrique. Les genres Fossa, Galidia, Gali- dictis, Eupleres, propres actuellement à Madagascar, ont du venir d'Afrique à l’époque (Éocène moyen) où la grande ile était réunie à l'Afrique. La famille éteinte des Palæonictidæ forme la transition des Viverridæ aux Felidæ ; elle a vécu dans l'Eocène inférieur sur les deux continents (Palæonictis d'Europe, Amblyctonus et Ælurotherium de l'Amérique du Nord). Les Chats ou Felidæ représentent le type le plus par- fait des Carnivores actuels. C’est dans l’Oligocène et le Miocène que cette famille commence à se séparer des Vi- verridæ et des Palæonictidæ. Le Proælurus du Miocène de France et le Cryptoprocta, qui vit encore à Madagascar, forment la transition entre les Civettes et les Chats. Les Machærodus, où chats à « canines en sabre », — consti- tuant une sous-famille à part, caractérisée par les énor- mes crocs de la machoïire supérieure,étaient,au contraire, LE NATURALISTE 153 de véritables chats, ou plutôt des tigres très redoutables par leur taille et l’Ælurictis de l'Oligocène de France, se continuent par les genres Archælurus, Nimravus, Æluropsis, Paradoxælu- rus, Dinictis, Hoplophoneus, Eusmilus, du Miocène des deux continents, pour s’éteindre, dans le quaternaire, avec le Machairodus latidens d'Europe et le Smilodon neo- gæus du Brésil et de l'Argentine, types gigantesques et très spécialisés de cette longue série. Les véritables Chats (Felinæ) à canines normales, par conséquent moins spécialisés, se sont développés plus tardivement; se sont les Carnivores typiques de l'époque actuelle. Le genre Pseudælurus du Miocène d'Europe est leur plus ancien représentant, Les Chats (Felis) sont répandus sur tout le Globe, à l'exception de l'Australie et de Madagascar. Notre Chat domestique descend d’une espèce du Nord-Est de l'Afrique (Felis libyca), déjà domestiquée dans l'antique Égypte, et dont une variété (F. libyca sarda), vivant encore en Sardaigne, existait dans le Sud de la France à l’époque quaternaire (Felis caffra et F. caligata des paléontologistes) Le Chat sauvage (Felis catus) des forêts d'Europe en est bien distinct. Les grandes espèces sont des régions Orientale et Éthiopienne ainsi que de l'Amérique néotropi- cale: l'Asie possède le Tigre dont une variété à pelage plus chaud (Felis mongolica) pénétrait autrefois dans les régions arctiques et vit encore dans le Nord de la Chine et la Sibérie orientale; le Lion est d'Afrique, maisil s'étend à l'Est, en Asie Mineure et jusque dans le Nord- Ouest de l'Inde. Dans le quaternaire, il était très ré- pandu en Europe (Felis spelæa). L'Amérique septentrio- nale possédait, à la même époque, les Felis atrox et F. ‘imperialis qui sont très voisins du Tigre. Les régions chaudes ou tempérées du Nouveau Continent possèdent encore le Conguar ou Puma, Lion sans crinière, dont la sous-espèce de Californie atteint la taille de la Lionne d'Afrique ; près du Conguar vit le Jaguar (Felis onça), à pelage de Panthère, qui lui est supérieur en force, surtout au Brésil. La véritable Panthère (ou Léo- pard) estde l’Ancien Continent (Afrique et Asie); la Panthère grise ou des neiges (Felis uncia ou ürbis) la remplace sur le plateau de Thibet. La Panthère, comme le Lion, a vécu en Europe dans le quaternaire (Felis an- tiqua). On trouve, notamment dans la Malaisie, et dans l'Amérique êquinoxiale, des espèces de taille intermé- diaire entre les Panthères et les Chats proprement dits; le Serval, le Caracal, etc., ne sont guère d’une force su- périeure à ceux-ci. Des genres distincts renferment le Guépard ou Léo- pard chasseur (Cynailurus jubatus), propre à l'Afrique et à l’Asie Mineure, puis les Lynx, ou Chats à queue courte et à pinceaux aux oreilles, qui sont des régions froides et tempérées de la région Holarctique; le Lynx d'Europe (Felis lynæ borealis) pénètre jusqu’au cercle arc-. tique, et le Felis canadensis le remplace dans les tun- dras glacées de la Baie d'Hudson, — On voit, par cette brève énumération, combien cette famille des Félidés est nombreuse et variée à l'époque actuelle, Elle l'était encore plus vers la fin du Tertiaire, avant l'extinction des grands Machairodes à canines en sabre. La grande famille des Cerfs (Cervidæ) comprend encoreun certain nombre de genres dépourvus de cornes: tels sontle Musc(Moschus), du plateau du Thibet, l'Hydro- pote (Hydreläphus) de la Chine orientale et de la Corée, l’Elaphodus du Moupin. Les Muntjacs (Cervulus), type leurs armes. Il commencent avec | plus primitif que les vrais Cerfs, ont été précédés dans le Miocène de France par les genres Dromotherium, Am- phitragulus, Palæomeryz, etc. Actuellement, le genre Cer- vulus est propre à la région orientale, de l'Inde à la Chine et aux grandes îles de la Malaisie. La distribution géographique des Cerfs proprement dits présente des faits de la plus grande clarté. Ces Ru- minants, pourvus de bois qui se renouvellent chaque année, se sont développés assez tardivement dans le Pliocène et le Quaternaire de la région Holarctique, où leurs représentants les plus notables par la taille et la complication de leurs bois habitent encore la grande zone des forêts subarctique. Un genre très particulier, le Renne (Rangifer),est propre aux régions polaires. Plus au Sud,dans la zone tempérée, on trouve l’Elan (Alces), les Cerfs nombreux et variés (Cervus, Elaphurus, Dama), et ce dernier a été précédé, dans le quaternaire d'Europe, par une espèce à bois réellement gigantesque (Megaceros). Dans les régions plus chaudes de l'Asie (Inde, Malaisie), vivent les sous-genres Axis, Rusa, Rucervus, qui dif- fèrent peu des véritables Cerfs; mais à part le Daim et une race plus petite du Cerf, qui habite le Nord de l’Afrique,ces Ruminants sont restés complètement étran- gers à la faune éthiopienne. Le petit genre Chevreuil (Capreolus) forme un groupe à part, exclusivement Eura- siatique. En Amérique, les Cerfs se sont propagés beaucoup plus loin vers le Sud en suivant la chaine des Andes; mais ce qui est tout à fait remarquable, c’est que leur taille et la complication de leur bois diminue progressivement à mesure qu'ils s’éloignent de la zone Holarctique, leur patrie d’origine; en un mot, ils ont dégénéré en s'avançant vers le Sud. Dans le Nord, au Canada par exemple, le genre Cervus est représenté par de grandes espèces com- parables à celles d'Europeet d'Asie, mais, dès le Mexique, le genre Cariacou (Odontocælus) nw’atteint plus que la taille du Daim avec des bois plus simples; les Mazames (Mazama) de la Guyane et du Brésil, les Pudua du Chili, n'ont plus que la taille du Chevreuil, et leurs bois sont réduits à de simples dagues comme ceux d’un jeune Cerf au commencement de sa deuxième année. La famille des Girafes a été beaucoup plus nombreuse à l’époque Tertiaire qu'à l'époque actuelle. Les genres Sivatherium, Bramatherium, Hydaspitherium, Helladothe- rium,etc., qui ont vécu pendant le Miocène supérieur et le Pliocène dans le sud de l'Eurasie, avaient des formes plus massives et moins spécialisées que les Girafes actuelles. C’est avec surprise que les naturalistes on appris récemment (1901) la découverte, au Nord-Est du Congo belge, d’un Ruminant de la taille d’un grand Cerf, resté jusqu'alors ignoré du monde savant. L'Okapi (Oka- pia Johnstoni) est proche parent par ses caractères et ses formes del’Heélladotherium Duvernoyi du Miocène de Grèce. Le genre Giraffa, dont le Palæotragus de Pikermi avait déjà le long cou, n’habite plus que l’Afrique, au Sud du Sahara, à l'exclusion du Congo occidental. Desespèces miocènes du mêmegenre ont vécu en Asie etdans le Sud- Est de l’Europe. L'espèce actuelle (G. camelopardalis) se divise, suivant les localités, en un certain nombrede sous- espèces, bien distinctes per le dessin de leur robe. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. (A suivre.) 154 LE NATURALISTE LES PEAUX DE MOUTONS Le Naturaliste a déjà consacré des articles du plus grand intérêt sur les plumes d'oiseaux, considérées au point de vue industriel. Nous connaissons, à Paris, des maisons où les plumassières exécutent des chefs-d’œu- vre de goût, avec les plumes de nos simples oiseaux de basse-cour, sous forme de hoas, de manchons, des pe- lisses de soirée de garnitures, etc., etc. : toutes choses qui jouent le rôle de fourrures et qui rendent de grands services aux femmes pendant la saison rigoureuse. Peut-être pourrons-nous en parler un Jour, en connais- sance de cause. Aujourd’hui nous ne nous occuperons que des peaux de mouton, le fidèle animal de nos ber- geries, qui nous donne à la fois la laine, par la tonte annuelle de sa longue et chaude toison, ainsi qu’une peau fourrée fort appréciable, à sa mort. Le mouton ne représente pas seulement une paire de gigots ambulants ni même un stock de côtelettes, d’é- paules, de rognons et autres bonnes choses ; mais, de plus, il nous fournit une incomparable fourrure, au point de vue économique, pour lutter contre les frimas de la saison rigoureuse. Pour bien apprécier ce trésor, trop souvent méconnu, il est nécessaire d'entrer dans des considérations préliminaires. Contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, ce n’est pas le feu de l'ennemi qui cause le plus de vic- toires dans les armées en campagne : ce sont les mala- dies occasionnées par les intempéries, les privations, de tout genre, la fatigue, la nostalgie, l'encombrement et le reste. En veut-on un exemple typique? Le maréchal Can- robert va nous le donner, alors qu'il était le général en chef de notre armée, dans la dure campagne de Crimée, sous Napoléon IIT; campagne si glorieuse pour nos armes, mais si lamentable aux yeux des médecins, en raison des pertes incalculables que l'on aurait pu éviter. Croirait-on que, sur 500.000 décès, il n’y en eu qu'une dizaine de mille seulement produites par les armes de guerre! 90.000 furent dus unique- ment aux maladies : dysenterie, tvphus, choléra, et les autres! C’est le maréchal lui-même quinous cite ces chiffres, et qui est le premier à les déplorer amèrement, Car, sous une mâle poitrine de guerrier, il cachait un cœur compatissant. [Il a consacré tous ses appointe- ments au bien-être de l’immense quantité de nos sol- dats malades ; en s’élevant de tout son pouvoir contre les défectuosités des règlements de l'intendance mili- taire d'alors, il a mis sa gloire à procurer, à nos pauvres soldats, des sabots et des peaux de mouton, durant les rigoureux hivers de cette campagne si meurtrière: et plus de cent mille mères de famille ont béni sa mé- moire. Sait-on qui lui avait suggéré cette singulière idée ? C'est Marbot, son oncle, qui avait fait la campagne de Russie sous Napoléon Icr, comme colonel du 23° chas- seurs à cheval, de la brigade Castex, dans le corps d’ar- mée d'Oudinot ou de Gouvion Saint-Cyr. Chaque fois qu'on sacrifiait des moutons, dans les abattoirs de l’armée, il avait bien soin d'en conserver les peaux, malgré les railleries de ses collègues et les objections de ses inférieurs. Or sait-on quel fut le ré- sultat de sa prévoyance ? Alors que tous les régiments de cavalerie étaient tombés à deux cents hommes à peine, il en comptait encore sept cents, dans ses régi- ments, qui avaient fait la désastreuse expédition de Rus- sie ! alors que bien peu d’entre ces régiments avaient eu occasion de combattre les Russes aussi souvent que le sien. Napoléon Ier, qui s'y connaissait mieux que per- sonne, n'en revenait pas et ne voulait pas admettre que | settes, cache-nez ou foulards.. Nous savons, par expé- cela fût possible. Il fit faire une enquête spéciale à ce sujet; et ses minutieuses recherches donnèrent raison à Marbot, auquel il adressa les compliments les plus flatteurs : Voilà ce que l’on obtient avec des peaux de mouton! Il va de soi, en effet, qu'une précaution en amène une autre; de sorte que le chef qui prend soin de l'hygiène de ses subordonnés, prend encore plus de soin de leur nourriture, de leur casernement, etc. Beaucoup de maladies sont causées, ou tout au moins aggravées, par le froid humide. Il suffit donc de prévenir le froid et l’humidité.par des soins appropriés, pour diminuer singulièrement le nombre des décès dans les troupes en Campagne. On y arrive notamment par des vêtements chauds, et pratiquement par des peaux de mouton, sur l'uniforme ou par dessous, suivant les cir- constances, avec une alimentation animale réparatrice, qui produit suffisamment de calorique dans nos tissus. Le mouton, par sa viande et par sa toison si chaude, est un des plus puissants adjuvants de l’homme dans ce cas particulier, d'autant plus qu’il marche et se nourrit. tout seul, en broutant l'herbe sur son passage, à la suite des armées, la peau nous donne une fourrure, que ni le bœuf ni le cheval ne sauraient nous procurer, la peau de ces animaux ne nous fournissant que le cuir des. chaussures et des harnachements des bêtes de charge et de trait. Chaque animal a ses qualités propres; mais ici, la palme revient au mouton, au point de vue hygié- nique. C’est la peau du mouton qui donne aux Russes leurs excellentes Schoubas (Schoubi au pluriel), pour lutter pendant l'hiver, contre les froids mortels de leurs ré- gions glacées. Elles sont on ne peut plus usitées dans les campagnes, et leur prix, toutes confectionnées, n’est que de 20 francs ou 10 roubles en papier. Croirait-on qu’en 1812, le 10 décembre à 2 heures du matin, la tem- pérature s’abaissa, en Lithournie, à 30 degrés Réaumur, équivalant à 37 degrés centigrades et demi au-dessous de 0, lors de notre lamentable retraite de Moscou ! Ce. froid terrible rendait la vie impossible aux malheureux n'ayant que de l’eau-de-vie de grains pour se sustenter au bivouac. Les chevaux endormis ne se réveillaient. plus ! Le froid les avait tous tués, bêtes et gens, pendant la nuit. Quand on pense qu'une seule peau de mouton peut. sauver la vie d'un homme à l’armée, et que les troupes ont bien vite fait de consommer plus de moutous qu’elles ne comptent de soldats, on se rend compte alors. que c’est un crime de laisser perdre en campagne la peau. d’un seul de ces animaux qu’on a abattus, pour l’ali- mentation générale. Il n’y a pas de petit moyen, il n'y a que de petits esprits, qui ne comprennent pas, qui ne savent pas, qui n'ont pas l'expérience de leurs ainés,. dans la vie. On voit par là combien est précieuse la dé- pouille de nos bêtes à laine : perdre une seule toison équivaut à un homicide pour des troupes obligées d'hi- verner en campagne. Dès la saison d'automne, tout sol-- dat devrait avoir la sienne, et ces peaux devraient être: obligatoires, comme le reste de l'uniforme. C’est à nous. de profiter des enseignements si féconds que l’histoire: nous procure à chacune de ses pages. En évitant une mortalité excessive, les peaux de mou- ton peuvent conserver toute une armée au général en chef, alors que son adversaire aura perdu, par les mala- dies, cinq ou six fois plus de monde que lui, si ce n'est. plus encore ! À la longue, la conservation des effectifs, ce sera la victoire assurée, et tout cela grâce à la peau de nos moutons? Voilà ce que l’on ne devrait jamais oublier. C’est avec la toison du mouton que l’on obtient la laine, avec laquelle on fabrique les draps, la flanelle et les tricots de toute espèce : gilets de laine, bas, chaus- LE NATURALISTE 155 rience, qu'il n’est pas toujours facile de se procurer des tricots de laine de bonne qualité, en temps de guerre; mais ce que l'on peut toujours avoir, ce sont les peaux des moutons sacrifiés dans les abattoirs pour l'alimen- tation des troupes. On n’a donc qu’à les mettre soigneu- sement de côté pour les distribuer en temps utile. On en fabrique encore des couchettes très chaudes, très économiques et facilement transportables, ainsi que des couvertures pour abriter les animaux contre les intempéries. © Dr BOUGON. QU'EST-CE QUE LA BRACHODNS VERMETBLLA «x. Au cours d'un séjour en juillet 14906 à Vernet-les- Bains (Pyrénées-Orientales), où, pour la seconde fois, M. À. Oberthür m'offrait la plus gracieuse hospitalité au Chalet des Roses, j'ai pu étudier avec facilité un inté- ressant microlépidoptère dont j'avais déjà capturé quelques exemplaires en juillet 1894, la Brachodes verne- tella, que Donzel y avait découverte et que Guenée a brièvement décrite dans son Index microlepidopterorum de 1845, en la placant parmi les Phycides. Cependant, Ragonot, qui sans doute avait vu les types .de Guenée actuellement encore en la possession de M. Ch. Oberthür, de Rennes, avait inscrit sur son cata- logue, ainsi qu'on peut le voir au Museum, cette Brach. vernetella parmiles Afychia, — ce qui est sa vraie place. Les types de Guenée ne sont que des o? o”. On prend bien au Vernet une espèce d’Atychia; mais l’on s’accordait à reconnaitre en elle l'Afychia funebris Feisth. Or, l'Af. funebris, décrite et figurée par Feistha- mel, par Duponchel, décrite encore par Boisduval, est une Atychia ©. Duponchel et Boisduval le disent expres- sément : « Je ne connais pas le o” de cette Afychia qui doit différer dela © .., ma description ne s'applique donc qu'à cette dernière. » Duponchel Suppl. II, 99 : « L'individu décrit par Feisthamel et par nous », et plus loin: « On ne connait que la ©.» Boisduval, I, p. 486. Nous sommes donc en présence de deux insectes : la Brachodes vernetella, dont on n'avait vu que des ©” o”; l'Atychia funebris dont on ne connaissait que des 9 9Q. Il se posait alors cette double question : Quelle estdonce la © de Brach. vernetella? Quel est done le o” d'Atychia funebris ? Je n’ignore pas que Herrich-Schæffer a figuré l’Atychia funebris dans les deux sexes; mais si l'on veut bien com- parer sa figure n° 612, représentant « wahrscheinlich » Ja © de funebris, à celles de Feisthamel et de Duponchel, on la trouvera totalement différente et on ne reconnaîtra pas le type de Feisthamel; tandis que la figure 611, que Herrich Schæffer nous donne comme le ©” de funebris, a les plus grands rapports avec celles données par les créateurs de l'espèce, sauf en ce qui concerne l’ab- domen, qu'on peut très bien supposer avoir été remplacé, Si l’on veut bien considérer que l’insecte venait de loin, d'Espagne, qu’à cette époque les colis postaux n'étaient pas en usage et partant les soins (!) avec lesquels on expédie maintenant et transporte ces colis; que, par suite de la longueur et des « dangers » du voyage, il y a eu des dégâts dans les boites qui renfermaient des papillons ; que ce sont les abdomens et surtout ceux des ® © quise cassent de préférence; on admettra que l'insecte recu de Keferstein par Herrich Schæffer a très bien pu arriver en Allemagne sans abdomen. Force a été alors de lui en octroyer un, de l’ajuster habilement, je suppose, mais malheureusement, puisque ce fut celui d'un ©”, Il n’y a pas d'autre explication possible. Bien plus, Herrich Schæffer, au commencement de sa description du soi-disant o” de At. funebris, compare sa taille et sans doute son aspect à ceux de At. appendicu- lata ®. C’est assez symptomatique, on en conviendra. On sait, en effet, que les Aéychia offrent d’une façon très sensible, très remarquable, cette particularité d’avoir des o o'et ® © très différente, — ce qu'on nomme en langage scientique : Dimorphisme sexuel. À Herrich Schæffer, comme à ses devanciers, l’Af. fu- nebris ©? était donc inconnu. Et la Nana de Rambur? D’abord, il n'y a pas de Nana Rambur. L'insecte dont parle Rambur était une Aty- chia ©” qu'on lui avait envoyée sous le nom de Nana, qu'il a reconnue n'être pas identique à la Nana Tr., et qu'il a nommée Gaditana. Il en sera question plus ioin. Je me promettais bien en arrivant au Vernet de recher- cher tout spécialement et l’Afychia funebris et la Bra- chodes vernetella et de tâcher de découvrir soit la @ de vernelella, soit le ©? de funebris. Il faut vraiment que leurs amours soit bien cachées, car dans mes chasses, tant diurnes que nocturnes, il m'a été impossible de les surprendre. Moins heureux qu’en 1894, je n’ai trouvé aucune At. fu- nebris @ ; par contre, j'ai capturé une forte série de Br. vernetella ©. Néanmoins, ma conviction est faite à leur sujet et je suis persuadé que ces deux insectes sont le o et la © dela même espèce, Mon opinion s'appuie : 4° sur la variabilité de Brach. vernetella; 2° sur l'habitat commun à Br. vernetella et à At. funebris. Brachodes vernetella varie considérablement et dans sa taille et dans sa couleur et ses dessins. Les plus petits sujets capturés en juillet 1906 ont à peine 144 millimètres d'envergure; les plus grands atteignent ou dépassent 21 millimètres. L’envergure des types de Guenée est de 20-21 millimètres. Si la taille des ©’ o” varie de la sorte, il doit en être de même de celle des © : le contraire n'aurait aucune raison d’être. Chez beaucoup de mes spécimens et chez les types, les ailes supérieures sont brunes et parsemées d’écailles cendrées ; elles présentent normalement comme princi- pales marques : une strie longitudinale blanchâtre dans le pli, allant de la base presque jusqu’au milieu de l'aile, puis une double série de taches blanchâtres opposées, arrondies, mais très diffuses, placées l’une avant, l’autre après l'extrémité de la cellule; enfin de petites stries également blanchâtres sur les nervules. A noter qu'au bout d'un temps plus ou moins long, en collection, ces taches blanchâtres deviennent ocracées. ainsi que d’ailleurs la teinte générale de l’insecte. Voilà pourquoi Guenée, dans la description princeps, dit : alæ ochroleucæ ; maculis ochroleucis, fimbria ochroleuca. Ses sujets ne devaient pas être jeunes. De toutes les taches dont il vient d’être question, pas une n'est constante sur tous les sujets. La grande strie longitudinale elle-même s’atténue de plus en plus et finit par disparaître, les strigules sont celles qui tiennent le 156 LE NATURALISTE moins; la majorité des papillons en est dépourvue; les taches opposées sont très souvent les seules qui per- sistent, tout en diminuant de grandeur et d'intensité de couleur. Chez beaucoup de sujets, elles se laissent devi- ner, n’apparaissant guère que sous forme d’une faible éclaircie. Quelques sujets sont presque complètement unicolores brun foncé. Par contre, d’autres, mais en très petit nombre, ont tout l’espace compris entre la base et l'extrémité de la cellule uniformément blanchâtre comme les taches. Le reste de l’aile est un peu assombri vers l'apex et le bord externe, de facon qu’une bande brune se détache nettement sur ce fond clair, allant de la côte an bord interne en passant par l'extrémité de la cellule et partageant l'aile en deux. Les ailes inférieures sont généralement brun foncé avec une éclaircie blanchâtre près de la base et leurs franges sont blanchâtres. Là, encore, il y a variation: beaucoup de sujets ont les ailes inférieures d’un brun uniforme, ainsi que les franges. L'Atychia funebris ® du Vernet, d’après les deux seuls exemplaires qui y ont été pris par M. René Oberthür et par moi, est d'assez grande taille. Envergure:17-18 millimètres. Ailes supérieures étroites, un peu prolongées à l’angle apical, mais arrondies à l’apex, d’un brun noirâtre foncé, avec quelques écailles fines, grisâtres et jaunâtres, près de la base et de la côte et deux bandes blanches interrompues en deçà et au delà de l'extrémité de la cellule ; la première, un peu avant le milieu de l'aile, est formée d’une large tache blanche costale, oblique dans la direction du côté externe et d’une bande blanche, également oblique, par- tant de la cellule où se trouve à son origineunestrie lon- gitudinale au-dessous du premier tronçon et gagnant le milieu du bord interne; la deuxième bande entre la pre- mière et le bord externe est formée également d’un pre- mier tronçon costal presque droit et d’un deuxième tron- con oblique, parallèle à la première bande. Quoique opposés l’un à l’autre, ces deux tronçons nese joindraient pas à leurs extrêmités si on les prolongeaitidéalement. Les franges sont brun noirâtre avec l'extrémité grisâtre. Ailes inférieures brun noirâtre également, mais faible- ment teintées de pourpre; franges concolores. Tête grise, lavée de jaunâtre, avec le collier noirâtre à la base et blanchâtre à l’extrêmité. Antennes assez courtes, filiformes, brun noirâtre, à peine pubescentes. Thorax de la couleur des supérieures; abdomen brun noi- râtre, avec des rangées d’écailles brun clair ou grisâtres ; dernier segment très allongé en une sorte de bec noirâtre, avec des écailles grisätres à l'extrémité et terminé par l’oviducte longuement saillant, corné. Dessous des ailes de la même couleur que le dessus ; supérieures avec quelques écailles blanchâtres formant comme une sorte de strie large, allant obliquement de l'extrémité de la cellule à la côte, au bout des nervures 9 et 10; inférieures avec une plus large tache d’un blanc plus net, plus pur, située sur la côte et s'étendant en descendant jusqu’à la nervure 7, non loin de l’angle externe. Pattes gris jaunâtre; tarses brunâtres annelés de grisâtre. Sauf la taille, les funebris du Vernet se rapprochent beaucoup plus de la f'unebris de Duponchel que de celle de Feisthamel. Duponchel avait déjà remarqué que son pa- pillon différait quelque peu de celui de Feisthamel ; néan- moins, il les considérait tous deux comme étant de la même espèce. Et il avait raison, apportant ainsi à l'avance une preuve de la variabilité des funcbris 9, comme je viens d'en donner une de la variabilité des vernetella &. Mais une preuve qui doit lever tous les doutes sur l’identité des vernetella et des funebris, je la trouve dans la description même de Feisthamel : « Les supérieures, dit-il, sont parsemées d’atomes blanchâtres, excepté dans le milieu ou leur absence forme comme une bande trans- versale d’un noir plus foncé... » ; J'ai précisément parlé plus haut de cette bande trans- verse tranchant nettement sur le fond de l'aile blanchâtre de quelques sujets de vernetella &, quien outre sont de petite taille. Ce sont ces sujets qui offriraient donc le plus de ressemblance, sous le rapport des marques des ailes supérieures, avec le type d’Atychia funebris. Voilà pourquoi je ne crois pas me tromper en les réunis- sant. La communauté d'habitat vient encore corroborer mon opinion. D'une part, Af. funebris vit au Vernet, patrie d’ori- gine de Brach. vernetella. “D'autre part, Brach. vernetella vole également dans la région d’At. funebris. Le type de Feisthamel a été pris à Barcelone ; celui de Boisduval à Montpellier. En juin 1904, je n’ai pas été sans éprouver une surprise quand j’ai vu voler Br. vernetella sur le cap d'Agde, cette falaise basal- tique, aride s’il en est, où toutes les plantes quila recou- vrent sont de vraies réductions de leurs similaires. J’en ai capturé 3 exemplaires. Barcelone, — Cap d'Agde, — Montpellier, constituent, il me semble, une région dont les stations extrêmes sont reliées naturellement et physiquement par la station intermédiaire d'Agde. J'ai vu le type de Atychia gaditana Rb., un sujet à, actuellement dans la collection Mabille. À cause de sa vieillesse, sans doute, il est tout roussâtre ; mais quoiqu'il soit dans un état ne permettant pas de se prononcer d’une facon certaine, il semble bien avoir le port, la taille, le facies des Vernetella. Seulement, ses taches claires sont pour ainsi dire obsolètes. On lui trouve aussi les antennes un peu plus épaisses. J'ai vu également le type d'Atychia pusilla de Bois- du val : ce n’est qu'une funebris de petite taille. L'identité de Brach. vernetella et &@Atychia funebris étant, je crois, suffisamment démontrée par ce qui vient d’être exposé, il convient de cataloguer ces insectes de la façon suivante : Atychia funebris Q Feishamel, Ann. Soc. Fr., 1833, 259, 9, D; Duponchel Suppl, II, 8, 5; Boisduval, Icon., 56, 4, p. 86; Species, I, 486; Herrich Schæffer, fig. 611 (& errore), V, p. 83: — pusilla Boisduval; Spencies, I, p. 487. & — Brachodes vernetella Guenée. Index microl., Ann. Soc. ent. Fr., 1845, p. 311; — gaditana Rambur, Catal. syst. And., p. 159. L'insecte du Vernet perd donc son nom de genre, son nom d'espèce ; mais il retrouve sa ©. C’est assurément une compensation. P, CHRÉTIEN. 22T9999999990000990000009C 000€ k de LE NATURALISTE 451 ANIMAUX ‘ Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. (Suite.) LE PAON « Amis, nous dit-il, c’est par mon ordre qu'on a mis des œufs de paon sous cette poule. Et certes j'ai lieu de craindre qu'ils ne soient déjà couvés ; essayons toutefois de les manger, s’ils sont encore mangeables. « On nous servit, àceteflet, des cuillères quine pesaient pas moins d’une demi-livre, et nous brisâmes ces œufs, recouverts d’une pâte légère qui imitait parfaitement la coquille. J'étais sur le point de jeter celui qu'on m'avait servi, Car je Croyais y voir remuer un poulet, lorsqu'un vieux parasite m'arrêta : — Il y a là-dedans, me dit-il, je ne sais quoi d’excellent... « Je cherche donc dans la coquille, et jy trouve un bec- figue bien gras, enséveli dans des jaunes d'œuf délicieu- sement épicés. » Galien trouvait que la chair du paon était dure à cuire, d'une mauvaise nature, et qu’elle produisait un chyme très épais. à Avicenne était du même avis. . D’autres médecins arabes, cités par Ibn-el-Beithar dans son Traité des simples, énumèrent diverses qualités ou défauts de la chair du paon. LE CHÉRIF, — C'est un oiseau bien connu, qui vole à l’âge de trois ans, époque à laquelle son plumage est complet. Il pond une fois par an. On donne avec avan- tage sa chair et sa graisse sous forme de blanc à manger, ainsi que le bouillon, dans les affections pleurétiques. Sa graisse, mélangée avec de l’eau, de la rue et du miel, est utile dans les affections de l’estomac et les coliques. Sa chair et sa graisse sont des aphrodisiaques. Son fiel, mélangé avec du vinaigre fort, est salutaire contre les morsures de serpents. IBN-MassOouiH. — La chair du paon est d’une mau- vaise constitution. EL-MENADJ. — La meilleure chair est celle des jeunes sujets. Elle est chaude et convient aux estomacs chauds, qui digèrent bien. Il faut attendre deux ou trois jours après avoir tué les jeunes paons. On leur attache une pierre aux pattes, on les suspend, puis on les prépare avec du vinaigre. IBN-ZOHR (dans son Traité sur les aliments). — Les anciens médecins tuaient les oiseaux à chair dure plu- sieurs heures avant de les préparer, puis il les suspen- daient par les ailes afin de rendre la chair plus diges- tible. En effet, de même que le levain dans le pain le rend plus digestible, de même tous ces oiseaux à chair dure, ainsi faisandés, se digèrent plus facilement. Le même IBN-ZoHr (dans ses Propriétés). — Son fiel, administré avec de l'oxymel et de l’eau chaude, guérit les douleurs de ventre. Si l’on mélange son sang avec de la sarcocolle et du sel, et que l’on en fasse des onctions sur les ulcères malins et mous où l’on craint la gangrène, ün les guérit. Les frictions faites avec sa fiente guérissent les verrues. (4) Voir Le Naturaliste, n° 485 et suivants. RAZES (dans le Continent). — Quand le paon aperçoit du poison dans un aliment (???), il tressaille et pousse un cri. Son regard, dirigé sur un poison, en atténue l’ac- tivité. Si l’on brüle ses os et qu'avec ses cendres on fasse des frictions sur les éphélides, on les fait disparaitre ; si l'on fait des frictions avec ces cendres sur la lèpre blanche, on en change la couleur. Quant à l’empereur Héliogabale, il était persuadé que la langue du paon guérissait de la peste. Voici du reste ce qu’en dit Lampridius dans sa Vie d'Héliogabale, cha- pitre XX : « Il se fit servir souvent, à l'exemple d’Apicius, des talons de chameau, des crêtes prises sur des coqs vivants, des langues de paons et de rossignols, parce que c'était, disait-on, des préservatifs contre la peste ». Écoutons maintenant Suétone, à propos d’un autre empereur romain, le goulafre Vitellius (1) : « Le souper que lui donna son frère à son arrivée à Rome (comme empereur) surpasse tout ce qu’on rappor- tait jusque-là de ses parties de table (2). On y servit, dit- on, 2.000 poissons des plus recherchés, et 7.000 oiseaux. Cependant il alla encore au delà, à l’occasion de la dédi- cace d'un plat (3), qu'à raison de sa dimension il avait coutume d'appeler « le bouclier de Minerve, protectrice de la ville ». Il y fit mettre des foies de carrelets, des cer- velles de paons et de faisans, des langues de phénicop- tères et des laitances de lamproies. Les patrons des navires et des trirèmes avaient rassemblé tout cela depuis le pays des Parthes jusqu’à la mer d'Espagne. » La femelle du paon, ditle D' Franklin, comme la poule commune et comme la femelle du faisan, prend dans un âge avancé le plumage du mâle. Une paonne favorite, appartenant à lady Tynte, avait produit successivement huit couvées. Ayant atteint sa onzième année, elle surprit sa maitresse, ainsi que toute sa famille, en paraissant devant elle, après la mue, dans le plumage d'un paon. Deux ans après, elle ajoutait aux ornements déjà acquis des ergots ressemblants à ceux du mâle. Après ce changement elle ne pondit plus jamais, et elle mourut dans un hiver rigoureux. Etil ajoute plus loin : « Notre impartialité d'historien nous oblige à dire qu'un paon bien élevé, bien nourri et encore jeune, est une des plus délicates volailles que l'on puisse servir sur la table d'un roi. Sa chair surpasse en saveur et en finesse celle de la dinde ou du chapon. Quiconque n’apprécie pas une tranche froide de paon, — surtout une tranche de la poitrine, — avec accompagnement d'une autre tranche de jambon de Wesmoreland, n’a pas le sens du goût ni des harmonies gastronomiques. » Puis, vient l'inévitable couplet sur l’orgueil : « Le paon n’est pas seulement une créature vaine et (4) Suérone, Histoire des douze Césars: Vie de Vitellius, ch. xur. (2) Ses moindres repas coûtaient 400.000 sesterces (63.700 fre)e (3) Pue (Histoire naturelle, liv. XXXV, ch. xLvi), dit que « Vitellius, empereur, fit faire, au prix d’un million de sesterces (159 250 francs) un plat pour lequel il avait fallu construire un four en rase campagne; ainsi donc le luxe en vint à cet excès de payer plus cher un vase de terre qu'un vase murrhin. C'est à cause de ce plat que Mucianus, consul pour la seconde fois, reprocha, dans un discours accusateur, à la mémoire de Vitellius, ces espèces d'étangs, plats non moins détestables que le plat empoisonné d'Asprenas, qui, selon l'accusation de Cassius Severus, donna la mort à cent {rente personnes. 158 LE glorieuse; c'est encore un oiseau aussi malicieux que l'oie est timide et modeste. Son caractère est loin de valoir son plumage. Ces oiseaux sont le fléau de nos jardins, où ils commettent toutes sortes de dégâts; ils dépouillent les toits des maisons couvertes de tuiles, etc., etc. » Enfermez-les; laissez-vous les poules vaguer dans un jardin ? Au moyen âge avait lieu le vœu du paon, et c'était un vœu auquel il n’était pas permis de se dérober. Ce vœu se faisait également sur le faisan (1). Ces nobles oiseaux, car on les qualifiait ainsi, représentaient parfaitement, par l'éclat et la variété de leurs couleurs, la majesté des rois et les superbes habillements dont ces monarques étaient parés pour tenir ce que l’on nommait leur Tinel, ou cour plénière. La chair du paon ou du faisan était, si l’on en croit nos vieux romanciers, la nourriture particu- lière des preux. Leur plumage avait été considéré par les dames comme le plus riche ornement dont elles pussent décorer les troubadours (1); elles en avaient tissé les couronnes qu'elles donnaient comme la récompense des talents poétiques consacrés alors à célébrer la valeur et la galanterie. Enfin, selon Mathieu Paris, une figure de paon servait aux chevaliers qui s’exerçaient à la course des chevaux et au maniement de la lance. Le jour où l'on devait contracter un engagement solennel, un paon ou un faisan, quelquefois rôti, mais toujours paré de ses plus belles plumes, était apporté majestueusement par des dames dans un grand plat d’or ou d'argent, au milieu d’une grande assemblée de che- valiers. On le présentait à chacun d'eux, et chacun faisait son vœu sur l’oiseau ; ensuite on le reportait sur une table et on le distribuait à tous les assistants. L'habileté de celui qui le découpait consistait à en donner un mor- ceau à chacun, quel que fût le nombre des convives. Mathieu de Couci et Olivier de la Marche nous ont laissé une description très détaillée d’une cérémonie de ce genre que l’on fit à Lille, en 1453, à la cour de Phi- lippe le Bon, duc de Bourgogne, pour la croisade contre les Turcs, qui venaient de prendre Constantinople. E. M. SANTINI DE RIOLS. (A suivre.) (4) Voyez le roman intitulé : Les vœux du paon et le retour du paon, manuscrits de la Bibliothèque nationale n°s 7973, 1989, 1990 et 19902. Voyez encore dans la généalogie de la mai- son de Montmorenci, par Duchesne, tout ce qu'il rapporte pour montrer en quelle considération on tenait jadis le paon, à l’occa- sion d’un seigneur de Montmorenci du temps de Philippe le Bel, qui portait sur son écu cet oiseau faisant la roue. Gaston V, infant de Navarre, prince de Viane, comte de Foix, qui avait été créé pair de France par Charles VIT, ayant été depuis fiancé à la fille de ce prince, Madeleine de France, et décoré de l’ordre de l'Étoile, voulut célébrer tous ces honneurs par un magnifique festin donné à Tours en 1458, et suivi de joutes. Le banquet fut composé de cinq services et de sept en- remets, et l’on apporta dans un grand navire un paon vivant, qui avait à son cou les armes de la reine de France, des ban- derolles rangées tout autour du navire portaient aussi les armes de toutes les princesses et les dames qui assistaient au festin, et qui furent on ne peut plus glorieuses de l'honneur que leur faisait le comte de Foix. On peut voir la curieuse description de ce banquet dans Favin : Théâtre d'honneur el de chevalerie, livre III, p. 571 et suivantes. el NATURALISTE REVUE SCIENTIFIQUE Les plantes cultivées au Japon. — Les poissons du lac Tchad. — La psychologie des troupeaux de moutons. Le Japon a un climat assez aralogue à celui de la France et, par suite, les plantes que l’on y cultive nous intéressent comme étant susceptibles d’être accli- matées chez nous. Dans une conférence sur l’Agricul- ture japonaise, M. J. Harmand vient d’en citer quel- ques-unes dont l'étude serait fort intéressante. Telest, par exemple, le cas du Bambou, que l’on de- vrait tenter d'introduire en Bretagne et en Normandie. Le Bambou alimentaire appartient au genre Phyllosta- chys. Il est cultivé sous forme de bosquets au voisinage des habitations, sur lesterrains mamelonnés, dépouillés des bois taillis qui les recouvrent ordinairement. Au printemps, les rhizomes tracant, émettent d'énormes asperges, pourrait-on dire, recouvertes d’écailles à poils aciculaires noirâtres, très serrés, d’un aspect velouté et qui poussent, avec un diamètre qui peut atteindre plus de 40 centimètres, jusqu’à la hauteur de 5 ou 6 mètres avant de développer des feuilles. Mais alors le jeune bambou est déjà trop dur pour être employé comme légume, et c’est des qu’il sort de terre qu’on arrache le bourgeon en vue de son usage culinaire. Dépouillé de ses écailles protectrices, il présente une section où peuvent se voir toutes les cloisons appli- quées les unes sur les autres et que l'allongement des tiges allait écarter plus ou moins ; il est constitué par des tissus destinés à se transformer promptement en ligneux, qui offre une chair blanche, un peu ferme, d'un goût particulier, assez faible, mais agréable. Ce légume, préalablement cuit à l’eau, peut s’accommo- der de diverses manières et tous les Européens en font volontiers usage. Les Japonais culuvent une légumineuse, la Glycine soya, qui se distingue par la proportion considérable de matière grasse et de caséine de ses graines. Elle occupe au Japon des surfaces très importantes, mais elle n’est pas consommée comme légume. HElle sert principalement à la fabrication d’une sauce ou condi- ment, le soyou, dont la fadeur de la cuisine japonaise explique l'usage universel. C’est un liquide d’une belle couleur brune, d’une odeur et d'un goût sui generis, apprécié par les Européens eux-mêmes, mais qui est de première nécessité pour les Japonais. En Chine, on en fait un véritable fromage. Au Japon, on ne l’utilise guère sous cette forme; mais on fait avec la farine, à l’état frais, des espèces de gâteaux blancs (fofou), d’une grande consommation. Citons aussi : le Taro ou chou caraibe (Colocasia); on mange aussi les longs pétioles des magnifiques feuilles de cette aroïdée. Un autre aroïdée. le Munjac, un Sou- chet, une Sagittaire, les bulbes de plusieurs espèces de lis, les rhizomes sucrés de cette belle plante, dont la fleur fait l’orgueil des bassins et des étangs japonais, le Nelumbium speciosum. On mange également les graines extraites de l'ovaire en forme de pomme d’ar- rosoir, d’un goût et d’une forme qui rappellent un peu la noisette; une bardane (Lappa) donne des racines noires, très allongées, d’un aspect assez analogue à la racine de salsifis ou de scorsonère, Une mâcre ou châ- taigne d’eau (Trappa bispinosa). Une plante qui pousse à l'état spontané ou demi-spontané, et qui n’est guère cultivée, joue encore un certain rôle dans l’alimenta- tion, des pauvres gens surtout, le Pueraria Thumber- giana. Une rave, le Daikon, prend des dimensions énormes; LE NATURALISTE 139 les Japonais en ont obtenu un grand nombre de varié- tés. Il y en a quiont près d’un mètre de longueur. Cette élongation excessive s'explique sans doute par la profondeur du labour obtenu par les houes et bèches japonaises ; on la remarque, en effet, sur d'autres ra- cines, les carottes, par exemple. Le Daikon est con- sommé à l'état frais, ou après fermentation: c’est la choucroute japonaise, d’une odeur pénétrante, odieuse à beaucoup d'Européens, mais très appréciés par d’autres? Plusieurs espèces de choux, une entre autres, à feuilles allongées et découpées, qui fait d'excellents épinards. Les propriétés nutritives des fougères ne sont pas inconnues en Europe ; mais on les y regarde plutôt comme un aliment de famine. Les Japonais en ont jugé autrement, et ils en consomment, à l'état frais ou après dessiccation, les crosses ou jeunes feuilles de plu- sieurs espèces, et, en particulier, d'un Pteris et d’une Osmunda qui poussent en abondance sur les savanes et sur les pentes dénudées des montagnes. On rattache même à la recherche des crosses de fougères au pre- mier printemps l'habitude désastreuse qu'on les paysans de mettre leifeu chaque année aux herbes de broussailles, desséchées par l’hiver, qui recouvrent les pentes des montagnes ; ces incendies périodiques opposent aux reboisements, jugés aujourd’hui indis- pensables par le gouvernement et les particuliers et poursuivis avec activité, un obstacle difficilement sur- montable. Dans les mêmes conditions, mais sur les terrains gazonnés bas et plus où moins humides, les Japonais recueillent au printemps les épis sporifères d’un Equi- setum et s’en servent comme légumes, surtout comme condiment en le faisant confire au vinaigre. Un autre Equisetum, d'espèce très différente et très caractérisée, qui couvre en toufles serrées le sous-bois des hautes forêts, est très largement utilisé grâce aux incrusta- tions siliceuses de ses cellules épidermiques, pour le polissage des jbois. On en fabrique aussi très ingé- nieusement des limes à ongles. * # # Bien que relativement peu important quant à l'éten- due, lelac Tchad possède une faune assez riche, C'est ainsi que les poissons — qui viennent de faire l’objet d'une étude de M. Jacques Pellegrin — appartiennent à quarante espèces réparties en vingt-sept familles. La famille des Lépidosirénidés y est représentée par le Protopterus annectens, l'espèce si connue. Les nègres le recherchent quand il est renfermé dans son cocon et le conservent pour le manger quand il leur plaît. La famille des Polyptéridés possède deux espèces du cu- rieux genre Polyptère, le Polypterus bichir et le P. Delhezi. Parmi les Téléostéens, la famille des Mormyridés, spéciale à l'Afrique, parait compter de nombreuses formes dans le bassin du Chari. Neuf appartiennent aux genres Mormyrops, Petrocephalus, Marcusenius, Guathonemus, Hyperopisus, Mormyrus, Gymnarchus. L'une, Hyperopisus tennicaudu, est spéciale à ces ré- gions et remarquable par la gracilité de son pédicule caudal. On trouve dans la région du Tchad ces ter- ribles Hydrocions, ces « Chiens de fleuves », ces « Loups d’eau » comme on les appelle, aux mâchoires puis- santes » armées d'énormes dents pointues et tran- chantes. [ls coupent avec la plus grande facilité les fils de cuivre retenant les hamecçons et sectionnent par- fois des cordes grosses comme le petit doigt. L'espèce qui habite dans le Chari est l’Hydrocion Forskali. 0] Les Sarcodaces ne sont guère moins voraces et ne le cèdent en rien pour la férocité aux Brochets de nos cours d’eau. On n’en connait qu'une espèce, le Sarcodaces odoë ; elle a été rapportée du Chari, ainsi que l’Ichthyoborusbene, espèce nilotique. La famille des Sélénidés, une des plus vastes de la classe des poissons, compte dans le Chari, sept espèces appartenant aux genres Eutropius, Schilbe, Clarotes, Chry- Sichtys et Sgnodontis. Pour les trois espèces de genre Syuodonte, l’une, le Synodonti Courteti, est nouvelle et représentée par un petit spécimen d’une très curieuse coloration, Le corps, sauf les parties inférieures, est, en effet, complètement recouvert de taches noires arron- dies, remplacées sur la tête par de très nombreux petits points. L’étude de toutes les espèces de poissons du Tchad amene à dire que le lac n’a pas de faune particulière, l’ab- sence de grandes profondeurs est sans doute une des causes qui a empêché la spécialisation sur place. En outre il est permis de supposer qu'à une époque géolo- gique relativement récente les bassins des différents fleuves africains, Nil, Sénégal, Niger, communiquaient plus ou moins facilement entre eux et on peut conclure en affirmant que le Tchad, aujourd’hui bassin fermé, est un des derniers vestiges d'une série de lacs anastomosés par où s’effectuaient ces échanges de faunes. x * + Mme Mary Austin vient de publier quelques réflexions sur la « psychologie du troupeau», dont nous allons don- ner le résumé d’après la Revue scientifique. Le troupeau a toujours ses avant-gardes et ses trai- nards, eutre ceux-ci et ceux-là, la masse, Et jamais l’ani- mal qui est placé dans telle catégorie n’en change. Il reste à son rang, obstinément, Le troupeau s’engage-t-i] dans une impasse, et lui faut-il en sortir? Les trainards ne deviennent pas l'avant-garde; les derniers ne devien- nent pas les premiers. Ilse faitune redistribution intérieu- re. Les chefs reviennent sur leur pas, traversent le gros du troupeau et vont enlavant des trainards. Puis le gros du troupeau suit, et les trainards n’avancent qu'une fois qu’ils ont devant eux les chefs et la masse. Là, il y a un début de hiérarchie, une ébauche de corps social: un cerveau et des organes subordonnés. Mais en cas de panique le cer- veau n'existe plus. L’avant-garde, les chefs, cela ne compte plus. Qu’il passe un puma, guettant lestrainards, ceux-ci, dès au’ils l’ont senti, se sauvent; et la fuite gagne le reste du troupeau, quis’éparpille. Le chef, géné- ralement, sait appeler le berger, en cas de besoin, mais la masse ne le sait pas. Et depuis le temps que le berger est le protecteur du troupeau, celui-ci n’a pas appris, en .cas de danger, sans appel du berger, à se précipiter vers celui-ci pour se mettre à l'abri du danger spontanément. Autrement dit, le troupeau n’a pas appris grand’chose, Mais la domestication!ne perfectionne guère les cerveaux. Il y a unttrait fort répandu chezles troupeaux. Les ani- maux perdus vont toujours se réfugier à la base des fa- laises ou des rochers. Est-ce un vestige ancestral ? Les premiers pasteurs ont dû garder leurs toupeaux dans des enclos de pierre, le long des saillies rocheuses qui éco- nomisaient la fabrication d’un muür ou dans les cavernes, et le souvenir de l'habitude peut persister dans la race, à moins que le mouton n’aille naturellement aux lieux hautset rocheux, parce qu'originaire de ceux-ci. Il ya une babitude que la domestication n'a pas dé- truite: celle du guet. Le troupeau préfère, pour le repos et le sommeil, le flanc d'une colline, dominant la situa- tion. Mais jamais tous les animaux ne se couchent en même temps. Toujours il en est qui restent debout. Et quand ceux-ci se couchent; d’autres, couchés, se lèvent, comme par une convention préalable. Jamais, jour et 460 LE NATURALISTE nuit, on ne voit toutes les bêtes couchées ; toujours il en est qui se tiennent debout, en surveillance. Pourtant le berger est là, etles chiens sont là, essentiellement char- gés de veiller: l'instinct héréditaire persiste, inutile d’ailleurs et témoignant de la faiblesse de la relation entre le berger et le troupeau. Un autre instinct héréditaire a moins persisté: celui par lequel l'animal pressent le voisinage de l’eau. Du moins il y a un cas fort typique à cet égard. Un troupeau avait fait 54 kilomètres sans boire et se trouvait si près d'une source que les chevaux la sentaient et dressaient l'oreille. Les moutons avaient soif; ils refirent toute la route pour retrouver l’eau à laquelle ils aspiraient. Le mouton se laissera plutôt mourir de soif que de boire d'une eau qui ne lui plait pas. Mais il boira de l’eau qui ne devrait pas lui plaire. [I ne distingue guère le fourrage toxique du sain. Il broutera des azalées, du tabac, etc. et en mourra; aucun instinct ne l’a averti. Le mouton ne connaît guère l'homme. Voici quelques | cinquantes siècles, au bas mot, car il y a des régions où | le mouton parait avoir été domestiqué il y a soixante-dix siècles et plus. que le mouton esten rapportavecl’homme Et qu'est ce dernier pour le premier? Un accident dans le paysage, dit Mme Austin, et peut-être un distributeur de sel. Le seul cri que le mouton adresse à l’homme est celui par lequel il lui réclame du sel. Quand il a besoin de cet élément, il quitte le pâturage, et vient à l'homme ou à sa cabane, et tourne autour, bélant. À défaut de ber- ger ou de cabane, c’est un rocher qu'il prend pour pivot de sa course circulaire. M®* Austin semble admettre que le mouton commet là une erreur et confond vaguement l’homme et un bloc durei., Ceci n’est probablement pas exact. Le mouton tourne autour de la pierre, parce que c'est généralement sur une pierre qu'on lui sert du sel. Et, au temps où il n'avait point dans l’homme un « bien- faiteur du sel », au temps où il vivait sauvage et libre, c’est en léchant des blocs de pierre saline qu’il se procu- rait le chlorurede sodium nécessaire. En alliant à l'homme il obéit à un instinct nouveau; en tournant autour des rocs, il obéit au nouveau et à l’ancien à la fois. H. Coup. Bibliographie . Boulenger (G..-A.). Descriptions of Three new Snakes discovered by Mr. G. L. Bates in South Cameroon. Ann. Mag. of Nal. hist., avr. 1907, pp. 324-396. Boulenger (G.-A.). Fourth Contribution to the Ichthyo- logy of Lake Tanganyika. — Report on the Collection of Fishes made by D' W. A. Cunnington during the Third Tanganyika Expedition. 1904-1905. Trans. Zool. Soc. of Lond., XVI, pp. 531-576, pl. XXX- XLI. Bouvier (E.-L.). Monographie des Onychophores. Ann. Sc. nat., Zool., V, 1907, pp. 61-80, fig. Brachet (A.), Recherches expérimentales sur l'œuf non segmenté de Rana fusca. Arch. f. Entwicklungsmech., XXII, pp. 325-341. Calman (W.-T.). On a Freshwater Decapod Crustacean coll. by W. J. Burchell at Para in 1829. Ann. Mag. of Nat. hist., XVII, pp. 295-299, fie. 518. 519. 5209. 521. 522. Checchia-Rispoli (G.). Gi Echinidi viventi e fossili della Sicilia. I : Gli Echinidi vivent sulle coste della Sicilia. Palaeont. ilal., XII, pp. 85-96, pl. IV. Clarke (S.-F.). The Hydroids (« Albatross »). Mem. of the Mus. of Comp. Zool. al Harv. Coll, XXXW, 1907, pp. 1-18, pl. I-XV. 523. 524. Dautzenberg et Fischer. Contribution à la faune malacologique de l’Indo-Chine. Journ. de Conchyl., LIV, n° 3, 1907, pp. 145-226, pl. V- VII. . Distant (W.-L.). Rhynchotal Notes. Ann. Mag. of Nat. hist., avr. 1907, pp. 277-295. . Druce (H.). Descriptions of new Species of Heterocera belonging to the Families Syntomidæ, Cyllopodidæ, Dioplidae and Erateininae. Ann. Mag. of Nat. hist., avr. 1907, pp. 299-314. . Eastman (C.-R:). Mylostomid Dentition. Bull. of the Mus. of Comp. Zool. at Harv. Colle L, 1907, pp. 209-228, pl. . Evermann (B.-W.). The Golden trout of the Southerx High Sierras. Bull. of the Bureau of Fisheries, XXV, 1906, pp. 1-51, pl. I-XVI. . Fage (L.). Aperçu sur l'exploitation des fonds maritimes du quartier de Port-Vendres. Bull. Soc. centr. d'Aquicullture el de péche, XIX, 4907, pp. 17-31. . Farmer and Digby. Studies in Apospory and Apoga- my in Ferns. Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 161-199, pl. XVI-XX. . Finet et Gagnepain. Additions à la Flore de l'Asie orientale. À Bull. Soc. bot. Fr , 54, 1907, pp. 82-90. 53%. Friedel (J ). Quelques observations sur la flore des ter- rains calcaires, granitiques et dolomitiques des environs de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard). Bull. Soc. bot. Fr., 54, 1907, pp. 101-108. 533. Fritsch (F.-E.). The Subaerial and Freshwater Algal Flora of the Tropics. Ann. of Bot., XXT, 1907, pp. 235-275. : 534. Gandoger (M ). Florule de Ceuta (Maroc). Bull. Soc. bot. Fr., 54, 1907, pp. 77-81. 535. Gengler (D: J.). Emberiza citrinella L. © ad. Ein Versuch, den Goldammer nach der Färbung gewisser Gefñederpartien in geographische Gruppen einzuteilen. Journ. f. Ornith., 55, 1907, pp. 249-282, pl. XII-XIII. 536. Germain (L.). Essai sur la Malacographie de l'Afrique équatoriale. Arch. Zool. exp.. VI, 1907, pp. 103-135. 53%. Glowacki (J.). Bryologische Beiträge aus dem Okku- pations-gebiete. Verhandl. Z. B. Ges. Wien, 1907, pp. 19-33. 538. Goebel (K.). Archegoniaten-studien. XI. Weitere Unter- suchungen über Keimung und Regeneration von Riella | und Sphaerocarpus. | Flora, 97, 1907, pp. 192-245, fig. 539. Gortani (M.). Contribuzioni allo studio del Paleozoico Carnico. I. La fauna permocarbonifera del Col Mezzodi presso Forni Avoltri. ; | Palæont. ilal., XIT, pp. 1-84, pl. I-II. | 540. Hamet (R.). Observations sur le genre Drosera. | Bull. Soc. bot. Fr., 54, 1907, pp. 52-76, pl. Il. 544. Hampsou (G.). New Zygaenidae in the British Museum. Nov. Zool., XIV, 1907, p. 328. 542. Hampson (G.). Two new Indian Sphingidæ. Nov. Zool., XIV, 1907, p. 327. 543. Hartert (E.) On the British Subspecies of Carabus violaceus. Nov. Zool., XIV, 1907, pp. 334-335. 544. Heineke (E.). Die Ganoiden und Televstier des Litho- graphischen schieffers von Nusplingen. 7 Geol. und Palæontol. Abhandl. XII, heft 3, 1907, pp. 1 58, pl. I-VIIT. 545. Hesse (D: E.). Ueber den inneren knüchernen Bau des Vogelschnabels. Journ. f. Ornith., 55, 1907, pp. 185-248, pl. VI-XI. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. SL is ts TR ST RC CPR RE, “a AE T \g0l: 29° ANNÉE 99 jui GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE ({) Beauval. — Bartonien. — Il est difficile de préciser l'emplacement du gisement désigné sous ce nom et qui fournit de nombreuses espèces citées par Deshayes et les auteurs contémporains. A notre connaissance trois localités, au moins, peuvent être considérées, comme ayant fourni ces espèces. Elles sont situées, toutes trois, sur la carte que nous consa- crons aux environs de [1zy et de Croüy-sur-Ourcq. Ce sont en allant du Nord au Sud. 4° Beauval en Neufchelles, nom qui sans doute a été appliqué au gisement,.très voisin, que Graves signale dans la montée de la route de Soissons, au-dessus de Varinfroy, et qui porte aussi ce nom. (Graves. Essai top. géog. de l'Oise, p. 442.) 20 La ferme de Beauval ou de Beauvoir (voir ce nom), située au-dessus du rù de Beauval, affluent de la Thé- rouanne, qu'il rencontre au hameau du Gué-à-Tresme (voir ce nom) où existait jadis un gisement. Enfin le hameau de Beauval en Ussy, c'e de la Ferté-sous-Jouarre, à 8 kil. S. E, de Lizy-sur-Ourcq. Le seul gisement actuellement accessible est celui de la ferme de Beauval. Beauvoir. C"° de Parnes, c'e" de Magny, OISE. Lutétien. On a quelquefois désigné sous ce nom le gisement aujourd'hui connu sous le nom de l’Aulnaie et indiqué Launay sur la carte au 80/000€, Beauvoir (ferme) ou Beauval, ce de Plessy-Placy, cton de Lizy, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE &—.. Feuille 49 : Meaux N.-0. Station de Lizy-sur-Ourcq, ligne de Paris à La Ferté- Milon. Bartonien. — Sables moyens. Il existe un gite coquil- lier, sur le flanc oriental du rù de Beauval, à droite de la route départementale n° 23, à environ 500 mètres après la ferme de Beauvoir, en venant de Lizy-sur- Ourceq. Bellay (Le). — S£INE-ET-OISE. Feuille 34 : Rouen S.-E. Station de Bouconvillers, ligne de Chars à M2 Vexin. Bartonien. Le gisement fossilifère est situé au passage à niveau du chemin de Lierville (Chédeville). Graves indique les fossiles très abondants dans un sable jaune veiné de gris avec galets et fragments de calcaire percés par des lithophages, sur le chemin qui conduit du Bellay à Bouconvillers (voir ce nom) et à Lierville. (Ess. top. géog. de l'Oise, p. #77.) Nous isnorons l’état actuel de ces gisements. Cor de Marines, arr. de Pontoise, gny-en- Belleu. — Ctet arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons, N.-E. Station de Soissons, ligne de Paris à Soissons, à en- viron 1 kil. $. de la gare. Yprésien. — Grès au sommet des sables de Cuise. (4) Voir Le Naluraliste, n°5 482, 483, 485, 487, 488. 2° SÉRIE — N° 4: An ce / [45 JUILLET 1907 mn Watelet,qui a décrit un grand nombre d'empreintes végé- tales provenant de ces grès, s'était mépris sur leur position stratigraphique puisqu'il les rapportait à l'étage des lignites. M. Gosselet à précisé leur véritable gisement au sommet des sables de Cuise, les ayant vu en place, à Belleu même, dans une propriété particulière, où ils ne sont plus accessibles, Ces grès servirent naguère au pa- vage de la ville de Soissons, dans les vieux pavés de laquelle Wattelet recueillit les matériaux qui lui ser- virent à établir sa flore des grès de Belleu. Celle-ci com- porte un nombre d'espèces trop considérable. L'état de conservation insuffisant des empreintes, dù au grain grossier de la roche,ne permet pas toujours d’en donner une interprétation très exacte. Bellevue. SEINE-ET-OISE #= Feuille 48 : Paris. Station de Bellevue, ligne de Paris à Versailles. Aquitanien. — Meulières de Beauce. Les exploitations sont situées dans la partie boisée qui s'étend à gauche entre la route dite Pavé des Gardes et l’étang des Fonceaux aujourd’hui asséché. Pour s’y rendre, en sortant de la gare prendre la rue du Bois et la suivre jusqu’au plateau des Bruyères. Elles montrent dans les parties basses des meulières plus ou moins compactes avec assez nombreux fossiles : Planorbes, Limnées, etc., l’Helix Lemani n’y est pas rare. L’abondance des récoltes y est néanmoins subordonnée au degré d'avancement des travaux en profondeur. Aturien et Montien, -- Quand on monte de la halte de Bellevue-funiculaire (ligne de Paris Saint-Lazare au Champs de Mars et aux Invalides par les Moulineaux, pour se diriger sur le bois par le Pavé des Gardes, c'est- à-dire pour atteindre les gisements précités, on peut voir sur les talus de la route, un peu au-dessus du pont qui passe sur la ligne, les couches qui se trouvent eatre la craie blanche et le calcaire grossier inférieur, comme on les voyaient jadis aux anciennes crayières du Bas-Meudon et des Moulineaux, sur l'emplacement desquelles passent aujourd’hui les lignes de chemin de fer, c’est-à-dire immédiatement au-dessus de la craie blanche à Belniemtella mucronata, la craie jaune tubu- leuse, de laquelle nous avons vu extraire en ce point de beaux fragments du Beryx Valenciennesi, puis le cal- caire pisolithique montien surmonté par les marnes montiennes à nodules calcaires, désignées anciennement sous le nom de marnes strontianifères. À l'heure ac- tuelle, la végétation masque presque complètement tous ces détails. ne de Meudon, arr. de Versailles. Berchères-sur-Vesgres. — Cîor d’Anet, arr. de Dreux, EURE-ET-LOIRE &—. Feuille 47 : Evreux, $S.-E. Station de Houdan, ligne de Paris à Granv'lle. Le gisement est à environ 6 kilomètres de la station de Houdan, il se trouve dans un petit bois de bouleaux, à flanc de coteau sur le côté droit de la route, en venant de Houdan, en face et un peu avant la grille principale du château de la Herse. On y accède par un sentier qui monte obliquement à flanc de coteau. Ce gisement présente, au-dessous de la terre végétale, une couche où les cérithes sont très nombreux et qui surmonte le calcaire grossier moyen dans lequel les espèces de grosseur moyenne sont en bon état, alors que les gros fossiles sont. presque tous brisés. Le Dialopsis perarata Cossm. parait spécial à cette localité. Bernon (Mont). Près Epernay, MARNE =—. Feuille 50 : Châlons N.-0. Station d’Epernay, ligne de Paris à Reims. Le mont Bernon est situé à environ { kil. S.-E. de la ville d'Epernay. Plusieurs carrières sont ouvertes sur ses flancs. Elles sont indiquées sur notre carte. La coupe suivante, relevée par MM. Carez et de Lau- brière,donne la succession complète des formations visi- bles dans les différentes exploitations du mont Bernon (Bull. soc. géol. de France, 3° t. VIII, 18): 24 Calcaire grossier supérieur disloqué.........,....... 2 00 40-Arsile feuilletée/violettes. 25 nee 0 20 19 Sable jaune ferrugineux, avec bans de grès tendre vers J le haut, grossier dans le bas.......:....... RARE 2 20 18 Sable à très gros grains avec galets calcaires, osse- ments roulés, Térédines, Unios, Paludines, etc..... 1 10 2 SE OC Ne EE MD 2 ED DE 0 60 16 Sable Mieniteux es er meer ART MSA ete 0 20 15:Sahle ni bris ME ER RAR eee Fe Mad 2, 70 14 Argile bleue et rouge avec gypse et rognons magné- ES EL CRE PEN ER OT EC re NEVERS er Ci ÉRE LEA 0 58 43 Couche hNemieuse. sito ne Des A NRA 0 28 12 Coquilles brisées et très roulées dans une argile verte. 0 55 11 Argile bleue ou noire avec Cyrènes et Cerithes. de 0 10 à 0 60 10 Coquilles brisées et roulées ravinant la couche précé- dOnte M NS D Rent rise tee 0 ee Il 1 10 9 Sable fin grisätre avec fossiles rares.........,....... 1 50 8 Sable fin, à très nombreux fossiles, principalement des CURENES MESA MAR EE RENAN de 0 43 à 2 00 La coupe continue dans une autre carrière. 1 Argile nn à Gevithes, LCI se MSN E 0 98 6 Marne blanche à Chara et Mélanopsides............. 20760 5 Marnes sableuse à empreintes végétales, Chara, Méla- RODSULOS ER NS NN CRE ele VAE OILUET 2 SR FAT Eu 0 06 2 Couche! lreniteuses mir ENRE ER R ER R ER 0 06 3 Argile bleue un peu feuilletée avec lits de fossiles : Melanopsis, Cyrènes, Cerit. funalum, Ostr. Bello- DOCOTISIS en DEN ri MER LE AR SEE En OS ARS 1 00 2 Marne d’un blanc jaunatre à fossiles lacustres : Physa columnaris, Planorbis subovatus, etc............. 1 20 K-Lignitesans/ fossiles rer ne Re Er 0 30 Les auteurs précités considerent les couches 17, 18, 19 et 20,qui se trouvent aussi à Cuis et Cramant {voir ces noms), comme représentant les sables cuisiens à Iéré- dines. 1 Comme espèces tout à fait spéciales à cette localité, nous citerons : Sphenia pellucida, Desh. Carychium hypermeces,Cossm. Hartmannia modica, Desh. Zonites Pellati, Desh. LE NATURALISTE 0 . EURE &—-, Hartmannia proxima, Cossm. Valvata inftexa, Desh. Paludina Desnoyersi, Desh. Melanopsis Mausseneli, Cossm. Helix perelegans. Desh. Helix sparnacensis, Desh. Rillya tenuistriata, Weth. Megaspira exarata, Mich. Ancylus Matheroni, de Boiss. | Succinea sparnacensis, Desh. Planorbis lævigalus, Desb. Les gisements actuellement accessibles sont situés dans un bois de pins près du sommet de ce monticule. On ren- contre aussi d'assez nombreux fossiles dans les fossés et Jes vignes qui font suite au bois de pins en descendant sur le versant oriental ; de petites exploitations sont d’ailleurs ouvertes, comme le montre la carte ci-jointe, sur tout le pourtour du mont. Bernouville. — Ct* de Gisors, arr. des Andelys, Feuille 31 : Rouen, S.-E. Halte de Bernouville, ligne de Gisors à Pont-de- l'Arche et Rouen. Pleistocène. — Tufs quaternaires renfermant une grande quantité de fossiles terrestres d'une parfaite con- servation ; Helix nemoralis, H. hortensis, Cyclostana ele- gans. Les empreintes de feuilles ÿ sont aussi très abon- dantes (Brongniart, Bull. Soc. géol. 3e, t. VIII, 1880). Berru (Mont de) près Reims, MARNE *# Feuille 34: Reims S.-E. Station de Wittry-les-Reims, ligne de Paris, Reims, Mézières, Charleville, etc., ou de Reims par voitures. On a désigné sous ce nom général des gisements dis- persés sur le pourtour du mont et dont les plus intéres- sants, actuellement accessibles, sont situés près du vil- lage de Cernay-les-Reïms (voir ce nom). Voici (fig. 20) d’après M. Depéret, une coupe théorique des couches qui constituent le mont de Berru. 6. Lignites...... 5. Copglomérats à Gastornis. ) Sparnacien. 4. Calcaire lacus- UMR ORre Se 3. Sables roux et argiles bleues 2. Gravier de } l'aanélien. Cernay ..... 1. Sables de Re RE €S Craie sénonienne. Fig. 20. — Coupe théorique du mont de Berru. Pour cet auteur, il résulte de l’étude de cette coupe : 1o Que le célèbre conglomérat de Cernay est un gra- vier marin, appartenant à la partie terminale du Fhané- lien. 20 Que la faune à Gastornis et à Coryphodon Oweni (faune de Meudon) ne doit pas être considéré,comme un facies latéral de la formation précédente, mais lui est manifestement superposée. Bertichères (Garenne de). — Berticher sur la carte au 80/000e, À environ 2 kil. N.-0. dela station de Chau- mont-en-Vexin, sur le chemin de l'ancienne abbaye de Gomerfontaine (voir ce nom). Graves citait cette localité comme présentant la glauconie inférieure (Ypresien) la glauconie supérieure etle calcaire grossier (Lutétien). On y rencontrait les mêmes espèces qu'à Chaumont. Gisement qui paraît épuisé aujourd'hui. (A suivre.) P.-H. FRITEL, LE NATURALISTE 163 RE TT ME --——————" LÉPIDOPTÈRES DU LANGUEDOC Dans le Naturaliste du 15 novembre1905, j'ai donné, en une liste de lépidoptères choisis parmi les plus intéres- santes espèces, un apercu de ce que pouvait produire le Languedoc joint au Roussillon, et j'ai dit en particulier que notre littoral méditerranéen occidental devait recéler encore bien des espèces rares ou nouvelles attendant un découvreur. En effet, on ne peut excursionner en été dans cette belle région, sans en rapporter quelque chose qui récom- pense de la peine que l’on se donne et des fatigues que l’on éprouve dans les recherches, tant de la part d’un soleil toujours chaud que de celle d’un vent toujours im- pétueux. Dans une courte visite de quelques heures à l’ile Sainte-- Lucie, à la plage de la Franqui (Aude) et à celle du Ca- net (Pyrénées-Orientales), j'ai recueilli en Juillet dernier un certain nombre d'espèces de lépidoptères, parmi les- quelles plusieurs viennent encore enrichir la faune mi- crolépidoptérique de France. Le Tamarix nourrissait à ce moment nombre de che- nilles qui lui sont propres, telles que Pseudophia illunaris Hb., Semiothisa (macaria) restimaria Hb., Tephroclyslis ultimaria B., Agdistis tamaricis Z., si bariolée de vert et de rougeâtre, si curieuse avec ses caroncules ; les Gele- chia plutelliformis Stgr. et Teleia tamariciella Z., qui se reconnaissent aisément, la première à ses taches dor- sales et sa taille plus grande, la seconde à ses lignes lon- gttudinales et à ses points noirs latéraux sur les segments thoraciques. Le Lycium présentait encore beaucoup de feuilles mi- nées, mais vides de leurs chenilles de Lita micradelpha Wim. L'Atriplexæ halymus (appelé la Blanquette, dans la région) avait de petites chenilles de la Pseudohadana vm- munda Ev. deuxième génération, et dans son feuillage touffu recélait des papillons de Butalis orbidella Chrét,. Tandis que la chenille de la rare Boarmia solieraria Rbr. se dissimulait dans le feuillage du Cupressus, celui-ci cachait dans ses fruits décolorés ou avortés et durcis, la chenille de Teleia oxycedrella Mill. et, dans les plus récents, verts et tendres, celle de la Retinia tessulatana Stgr., espèce qui a certainement au moins deux généra- tions. En examinant de jeunes cônes du cyprès, ayant la grosseur d’une petite noisette, on peut remarquer des œufs de tordeuse en forme de calotte elliptique très basse, à surface chagrinée, chiffonnée et de couleur jaune ver- dâtre devenant rouge corail. A travers la coquille de l’un d'eux, j'ai vu la petite chenille à corps rouge, à tête, écusson et clapet noirs. Sortie de l’œuf, cette chenille gagne une petite dépression de la surface du cône, s’a- brite d’une toile fine, serrée et attaque le cône ; ses excréments brun rougeâtre demeurent attachés au bord de la toile qui l’abrite. En écartant cette toile, on aper- çoit le petit trou par où la chenille a pénétré dans le cône et par où elle rejette ses excréments, dans le principe; car, plus tard, ceux-ci demeurent dans le cône même. Quelquefois, il y a deux œufs sur le même cône et, par suite, deux chenilles à l’intérieur; mais je doute que toutes deux y deviennent adultes: l’une d'elles doit le quitter ou périr. La Batrachedra Ledereriella Z., qui habite fréquemment aussi les cônes du cyprès, en Provence et en Corse, ne m'est pas encore apparue dans ceux du Languedoc. Les Juniperus oxycedrus de petite taille étaient garnis de nids de Tortrit cupressana. En passant en revue les plantes plus humbles, on pou- vait rencontrer des espèces tout aussi intéressantes. L’Artemisia gallica V. maritima avait encore quelques fourreaux de Coleophora settarii Wke; mais cette espèce ne m'a pas paru être aussi abondante que dans une autre localité de l'Hérault, près de l'embouchure de l'Orb. En 1900, elle y existait par milliers et certains pieds d’Arte- misia étaient littéralement dénudés, toutes leurs feuilles minées et desséchées. Cette Coleophora, observée déjà en Gironde, il y a une vingtaine d'années, habite donc aussi le littoral méditerranéen ; bien mieux, elle s'avance dans les montagnes, à une faible altitude, il est vrai. À la base de la Peña, à Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) où poussent quelques pieds d’Artemisia campestris, j'ai pris cette Coleophora en juillet 1894 et 1906. Elle est sans doute ailleurs également. L’Anthylis maritima avait, sous ses tiges tracantes sur le sable, de nombreux tuyaux faits par le Litta psilellu. Les Santolina chamæcyparissus de La Franqui m'offri- rent la chenille de PAlyctænodes comptalis Frr.et quel- ques galles de Conchylis austrinana Chrét. Quelques pieds de Chlora perfoliata avaient leurs ovai- res, même desséchés, dévorés par la chenille de Tortrix pronubana Hb. Il faut croire que cette Tortrix essentiel- lement polyphage, trouve aussi à sa convenance tout aussi bien les parties vivantes et fraiches des végétaux que celles qui sont mortes et desséchées. Je me souviens qu'à Villefranche-sur-Mer, j'ai pris plusieurs de ces che- nilles dans des raisins de mauvaise qualité abandonnés sur une treille et tout confits et desséchés ; elles en ont mangé tout l'hiver. D'assez nombreux pieds de Phlomis lychnitis poussaient cà et là, qrelques-uns en pleine floraison, d’autres plus avancés. On n’y trouvait plus ni Thalpochares, ni Sy- richtus; mais, dans les calyces perforés, une petite che- nille y vivait, se nourrissant des jeunes akènes, allant de calyce en calyce après les avoir vidés etse mouvant avec aisance parmi les longs poils des dents de ces calyces. Voici sa description : Chenille courte, fusiforme, atté- nuée antérieurement à partir du cinquième segment et postérieurement à partir du septième, Incisions des seg- ments faiblement prononcées, à part celles des premiers segments. Sa couleurest d’un blanc légèrement verdâtre. Ses verruqueux sout indistincts, si Ce n’est sur les pre- miers segments où ils sont légèrement saillants ; leur couleur est celle du fond. Tête arrondie, à lobes assez écartés au sommet, d’un brun noir, organes buccaux ro- bustes, noirs ; écusson large, corné, taché de brun noi- râtre au bord postérieur, près de la division claire du milieu ; clapet corné clair; pattes écailleuses petites et membraneuses de la couleur du fond, avec une fine cou- ronne de petits crochets brunâtres ; stigmates indistincts. Son cocon est elliptique, étroit, court, fait d’un tissu serré, entremélé de poils empruntés aux calyces du Phlomis ; sa couleur est gris clair. Sa chrysalide est assez allongée, atténuée postérieure- ment, d’un brun jaunâtre plus ou moins foncé ; thorax et ptérothèques lisses et luisants ; dents des rangées dou- bles des segments abdominaux très peu saillantes ; mu- 164 cron large, épais, arrondi, portant une petite pointe co- nique de chaque côté et garni comme d’une ceinture de poils raides, espacés et terminés par un petit crochet. De cette chrysalide est sortie la Conchylis moribun dana Stgr, espèce d'Espagne, en deux éclosions, l’une fin juil- let, l’autre en octobre. Quelques chrysalides passent l'hiver pour éclore sans doute au moment où les Phlomis vont montrer leurs fleurs. Mais, que deviennent les papillons plushâtifs qui éclo- sent en été et en automne? Donnent-ils une autre géné- ration de cheniiles? De quoi vivraient-elles alors ? En août, tous les Phlomis sont desséchés ; il leur faut donc une autre labiée : les Sideritis, les Calamintha peut-être. Dans les têtes défleuries de l’Alium ampeloprasum, dont elles mangeaient les graines à la manière des Poly- chrosis bicinctana Dup. et Tephraciystis alliaria Sigr., étaient blotties de grosses chenilles de micros, les unes verdâtres ou rougeñtres, les autres annelées de bandes rouges. Elles n’ont pas encore produit leur papillon, qui doit être une espèce dont les premiers états ne sont pas connus et que je suppose être la Phthaochroa Dupon- cheliana. Les Ephedra distachya ne m'ont rien donné. Accrochés, sans raison apparente, à des rochers, de petits fragments de chaume de graminées ou de tiges de plantes desséchées excitèrent ma curiosité. Ils renfer- maient une petite chenille d'Epidola. J'ai eu, plus tard, l’éclosion de la Barcinonella Müll. Il m'était impossible, on en conviendra, de ne pas accorder une attention toute spéciale et de ne pas con- sacrer quelques instants à l'examen de cette belle plante, spéciale à la région que je parcourais : le Limoniastrum monopetalum Boiss. À voir ses touffes nombreuses, fournies, serrées, arrondies et couvertes de ses jolies fleurettes roses, et garnissant tout le terrain d’une ancienne saline abandonnée à l'entrée de lile. Sainte- Lucie, un profane se serait arrêté certainement plein d'admiration. Un entomologiste devait faire plus. Les battre au parapluie, les inspecter de la base au sommet des tiges, fouiller les inflorescences, en un mot, visiter tout: c’est ce que je fis; mais le résultat fut maigre. Rien de particulier, rien qui ne füt commun aux autres Stalice: Nombre de chenilles à peau granulée, grises ou vert jaunâtre d’une Agdistis, rongeant les feuilles et les fleurs, quelques Polychrosis staticeana Mill. et une noctuelle; ce fut tout. Je crus d’abord que cette chenille d'Agdistis me donne- sait la Manicata Stgr., dont Staudinger avait trouvé la chenille en Espagne sur un Limoniastrum; mais les papillons que j’ai obtenus, examinés attentivement, ne permettent guère de les séparer de lAgdistis Staticis Mill. Leur taille est cependant plus grande que les Agd. stalicis de Provence. Auraient-ils quelque rapport avec l'Agd. sphinæ, récemment décrite par Lord Walsingham et dont la chenille vit à Biskra sur le Limoniastrum guyo- nanum ? C’est à étudier. Sous le cylindre d'éducation, des accouplements onteu lieu, puis des pontes.L'œufest assez curieux. Sa forme rappelle un peu celle des réticules. Il est comprimé latéralement, élargi à la base, étranglé un peu vers le sommet. Sa surface présente des cannelures assez élargies dans le milieu, rétrécies mais plus pro- fondes au sommet, avec des côtes, environ une douzaine, bien prononcées, mais grossières, les raies intercostales de même, peu serrées; sa couleur est blanc verdâtre, se LE NATURALISTE vironnant. confondant avec celle du végétal. Il est pondu sur les feuilles ou les tiges indistinctement. Il ressemble beaucoup à celui de l’Agdistis adactyla, qui est cependant un peu plus elliptique, dont les raies intercostales sont plus serrées, la couleur blanc jaunâtre d'abord, puis mouchetée de rouge. Sur le littoral méditerranéen, les papillons sont rares, on peut même dire très rares : cela tient, sans nul doute, au vent qui y règne en. maître. Qui ne connait ou n'a entendu parler du vent de la Nouvelle, dont la fré- quence, la constance et la violence ont peu d’égales. S'il n'arrête pas les trains en marche, s’il ne les renverse pas, du moins, de temps à autre, se paie-t-il Le plaisir d'arracher la toiture des wagons et de la projeter à quelque cinquante mètres au ioin dans les étangs salins. Le pauvre chasseur de papillons a beau s’enfoncer le chapeau jusqu'aux oreilles, tenir solidement son parasol, son filet, le vent lui enlève tout à chaque instant. Quant à piquer un micro, cela ne lui est pas permis. Il parait, cependant, que ce vent si désagréable par sa désespérante continuité a des effets salutaires à la santé. À la Nouvelle, m'a-t-on dit, on ne voit pas ua seul rbumatisant, Allons, tant mieux! P. CHRÉTIEN. (A -suivre.) 70000000090090099999999999<. UNE PLUIE DE SOUFRE EN 1907 Au matin du 40 avril de cette année, on fut tout surpris chez moi, à Sanary (Var), de voir par place le sol couvert d’une fine poussière, d’un jaune-verdâtre. qui ressemblait tout à fait à de la fleur de soufre, répandue sur des feuilles de vigne pour le traitement contre l’oidium. La veille, dans l'après-midi et une partie de la soirée, il était tombé de la pluie, sur une hauteur de près d'un centimètre (9 millimètres d’eau, au pluviomètre). Partout où cette eau avait formé des flaques, on remarquait cette poussière jaune, attribuée à du soufre par le public en- J'examinai au microscope ce dépôt abondant, et je constatai qu'il était tout entier formé par le pollen du pin d’Alep (Pinus Halepensis), qui est très abondant dans la région, et qui se trouve précisément en pleine floraison en ce moment de l'année. Le moindre souffle d'air en soulève des quantités; de sorte que l'atmosphère en est remplie. La pluie en tombant les recueille, et laisse sur le sol par évaporation les corpuscules en question, dont le diamètre est de 15 microns (millièmes de millimètre), en moyenne. ' : La veille et l'avant-veille, c’est-à-dire le 8 et 129 avril, je me trouvais précisément dans l'Esterel, ou J'étais ar- rivé le 5; et j'avais déjà constaté que la plus légère agi- tation des branches de cette espèce de pins suffisait pour remplir l’air de cette fine poussière, qui inondait mes vêtements en v restant attachée. J'avais déjà publié des observations de ce genre en 1872, il y a trente-cinq ans, sur les pluies de soufre, dans mon ouvrage intitulé l Atmosphère. G. RAYMOND, Deal TULTLETLELCETECEETLELTELEETOELTEETENTET ET TETE LE NATURALISTE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles Ongulés. — C’est en étudiant la longue série des On- gulés fossiles que l’on peut se rendre compte avec le plus de netteté, à lafois de l’évolution que les Mam- mifères ont subie sous l’action combinée du temps et du changement .de milieu, comme aussi des migrations sé- culaires qui ons eu pour résultat la composition des faunes actuelles. Un fait qui saute aux yeux tout d’abord, et qui avait déjà frappé Cuvier alors que la Paléontologie était encore dans son enfance, c'est que des deux ordres qu’il admettait dans le groupe des Ongulés, — les Pachy- dermes et les Ruminants, — le premierest actuellement dans un état fragmentaire, indice d’extinctions partielles qui, nous le savons aujourd'hui, atteignent un chiffre considérable; en fait, les représentants de cet ordre ont eu leur entier développement vers le milieu du Ter:- tiaire et n'ont plus progressé depuis. Les Ruminants, au contraire, spécialement ceux qui sout pourvus de bois et de cornes, présentent une unité etune cohé- sion beaucoup plus grandes; ils ne se sont développés que vers la fin du Tertiaire et on peut les considérer comme les Ongulés typiques de l’époque actuelle. Ce sont les seuls qui soient cosmopolites, toujours à l’excep- tion des deux terres qui sont les débris du Continent Antarctique : l’Autralie et Madagascar. Lestypes dont Cuvier faisait l’ordre des Pachydermes ont même.été précédés par des Ongulés plus primitifs et dont l'abondance et la variété surprennent, lorsque l’on parcourt les catalogues de Paléontologie. On va pouvoir en juger par la revue rapide que nous en ferons ici avant d'arriver aux groupes qui ontdes représentants à l’époque actuelle. | Les CONDYLARTHRA ou Protongulés comprennent des Mammifères de j'époque KEocène qui, par leurs carac- tères, semblent former la transition des Onguiculés aux Ongulés. Ils avaient cinq doigts à tousles membres et étaient plantigrades. Ils n’ont pas atteint une grande taille. On en connaît d'Europe (Pleuraspidotherium, Plesi- phenacodus, Euprotogonia, Phenacodus), de lAmérique du Nord, qui possède, en commun avec l'Europe, ces deux derniers genres, et en outre: Protolambda, Mio- clænus, Anisonchus, Catathlæus, Ectoconus, Pantolambda, Meniscotherium, etc ; et enfin de l'Amérique australe, où l’on trouveen Patagonie: Caroloameghinia, Argyrolamb- da, Didolodus, Lambdoconus, Notoprogonia, Selenoconus, etc. D’après Cope, ces animaux ont des affinités d’une part avec les Carnivores et les Singes (ou les Lémuriens), de l’autre avec les véritables Ongulés omnivores. _ Les TYPOTHERIA et les TOXODONTIA se rapprochent plutôt des Rongeurs par leur dentition. 11 sont également de l’Eocène, mais ne sont connus qu’en Amérique. Quelques-uns ont atteint une grande taille; les genres principaux sont Interatherium, Patriarchus, Hegetothe- rium, Pachyrucos, Typotherium, — Adinotherium, Nesodon, Xotodon, Toxodon, ete., tous de l'Amérique du Sud. (4) Voir Le Naturaliste, n° 457 et suivants Les HYRACOIDEA sont les seuls qui possèdent encore des représentants à l'époque actuelle : ce sont les petits Damans (Hyrax où Procavia) que les anciens naturalistes rapprochaient des Rongeurs. A l'époque Bocène, ce type a vécu sur les deux continents, Les genres Acælodus, Archæohkyrax, Adianthus, etc., sont au nombre des plus anciens mammifères de Patagonie. Puis, dans l'Eocène supérieur 1ls émigrent manifestement en Afrique, par le continent brésilo-éthiopien qui barrait alors l’Atlan- tique méridional ; on les retrouve en effet dans le gise- ment de Fayoum (en Egypte), avec les genres Saghathe- rium, Megalohyrax, puis en Grèce (Pikermi et Samos), où ils atteignent une assez grande taille avec le Pliohyraæ (Leptodon Gaudry). Les Damans actuels (Procavia), der- niers représentants de ce groupe intéressant, sont tous de l'Afrique et des régions voisines de l'Asie occidentale qui se rattachent à la faune éthiopienne. Les AMBLYPODA se rapprochent davantage des Ongulés et surtout des Pachydermes actuels. Ils sont des deux continents à l’époque Eocène. Tels sont les genres Pan- tostylops, Trigonostylops, Albertogaudrya, Astrapotherium, etc., de Patagonie ; Coryphodon, commun à l’Europe et à l'Amérique du Nord ; Bathyopsis, Uintatherium, Dinoce- ras, Eobasileus, etc., de ce dernier pays, et Cadurcothe- rium de l'Oligocène de France. Ceux de ces animaux qui atteignaient une grande taille (Asérapotherium, Uin- tatherium et d'autres) avaient des membres encore plus massifs que les Eléphants modernes. . Les ANCYLOPODA se font remarquer par leur pied dont la conformation rappelle celle des Megalonyx et genres voisins (Isotemnus, Leontinia, Colpodon, Homalodonthe- rium, Asmodeus, etc., tous de l’Eocène de l'Amérique australe). En Europe, ce type a été considéré pendant longtemps comme un édenté gigantesque (Schizotherium, Pernatherium, de l’Eocène ; Macrotherium, Chalicotherium du Miocène), Moropus est le seul genre que l'on connaisse dans l’Amérique du Nord. ROMANE FE Le ere À Î / À Macrotherrum giganteum. type de la famille des Chalicotheridæ. Les PROBOSCIDIENS sont au nombre des Ongulés qui ont vécu le plus longtemps à la surface du globe; mais leurs ancêtres les plus reculés n'avaient pas de trompe, ou n'avaient qu'une trompe très courte. Cette sénéalogie, restée longtemps très obscure, est aujourd'hui singuliè- rement éclaircie par les découvertes paléontologiques faites dans l’Eocène de Fayoum, dans a Basse-Egypte. Dans les couches les plus anciennes de ce gisement on trouve le Barytherium et le Mæritherium qui avaient une dentition presque complète, mais rappelant les Da- mans actuels et le Typotherium par la forme du crâne et de la mâchoire inférieure. Il est peu probable qu'ils 166 eussentune trompe. Chez ie Palæomastodon qui leur a succédé les mâchoires s’allongent, les défenses com- mencent àse diriger en avant aux deux mâchoires; ce type avait probablement une courte trompe comme le Tapir. Chez le Trilophodon, Miocène en Europe, les dé- fenses supérieures s’allongent, tandis que la mâchoire inférieure forme une longue gouttière terminée par des défenses plus courtes et si rapprochées que la trompe, déjà plus longue, ne devait pas pouvoir passer entre elles; cette trompe était donc horizontale et non verti- çale comme chez ïes Eléphants actuels. Chez les Mastodontes, qui sont venus ensuite, l’ani- mal s’est débarrassé de cette longue mâchoire inférieure et des pointes plutôt génantes qui la terminaient; la po- sition de la trompe est déjà plus oblique : ce membre peut manœuvrer librement dans tous les sens, mais les défenses supérieures sont encore dirigées en avant, comme les cornes d’un bœuf. Enfin, chez l’Eléphant, le crâne s’est raccourcide telle sorte que la trompe est verticale et les défenses dirigées obliquement vers le bas. Le Dinotherium, à défensesinférieuresrecourbées sous le menton, et sans défenses supérieures, représente une branche collatérale, dérivée probablement du Mærithe- rium où du Barytherium. Ce type a vécu dans le Mio- cène et le Pliocène, en Europe et dans l'Inde. Les autres Proboscidiens, partis, comme on l'a vu, d'Afrique, ont eu une dispersion beaucoup plus vaste, au moins à partir du genre Mastodon,dont les nombreuses espèces ont couvert, dans le Miocène et le Plocène, tout le Nord des deux continents, pour aller s’éteindre, dans le Quaternaire, à la fois dans l'Amérique du Nord et dans l'Amérique du Sud (Argentine). À cette époque les Eléphanis les avaient déjà remplacés sur l'Ancien Continent. Le genre Elephas commence à se montrer dans le Miocène de l'Inde, puis il envahit tout le Nord de l’Eurasie et l'Afrique Septentrionale, de l'Angleterre au Japon. De nombreuses espèces, dont quelques-unes naines, ont vécu, dans le Pliocène, en Europe, au pour- tour de la Méditerranée et dans ses îles ; d’autres ont poussé jusque dans l'Amérique du Nord, mais sans dé- passer le Mexique. Deux espèces vivent encore, l’une dans la région Orientale, l'autre dans la région Ethio- pienne. Le type le plus spécialisé du genre, le Mam- mouth (Elephas primigenius), a laissé ses débris dans les dépôts quaternaires de toute l'Europe; couvert d’une fourrure épaisse, il a pénétré jusqu'au pourtour du cercle arctique sur les deux Continents, et l’on trouve encore en Sibérie ses cadavres, conservés par la glace avec leur chair et leur peau, et fournissant un ivoire aussi frais que celui de l’Eléphant d'Afrique. Comme on voit, les Proboscidiens ont fait, pour ainsi dire, letour de l'Atlantique par le Nord : originaires d'Afrique, ils ont peuplé toute l'Eurasie, pénétré en Amé- rique, probablement par le Nord-Est, et se sont avancés (avec le genre Mastodon) jusque dans le Sud de ce Con- tinent. Sil’on admettait, avec Ameghino, que le Pyro- therium éocène de Patagonie, qui ressemble au Bari- therium africain, appartient à cette longue lignée, le cir- cuit serait encore plus complet. Madagascar et l’Aus- tralie sont les seuls continents qui soient restés en de- hors de cette vaste dispersion. Les Périssodactyles, qui comprennent la plus grande partie des Pachydermes de Cuvier, datent de l'Eocène le plus ancien, sinon de la fin du Crétacé. Les Prothero- LE NATURALISTE Thoatherium minusculum, pattes | (type monodactyle de la famille des Protherotheridæ.) theridæ ne sont connus que dans l'Eocène de Patagonie, mais ils sont très intéressants parce qu’ils nous montrent un type d'organisation qui, dès cette époque reculée, était arrivé à réaliser le pied solipède du cheval, tout en ayant une dentition différente. Les types les plus anciens (Proterotherium, Brachyterium, ete.)ont des pieds à trois doigts comme le Tapir, mais l’Epitherium a des pieds d'Hipparion et le Thoatherium des pieds à un seul doigt, indiquant un animal de petite taille, mais encore plus léger et rapide que le Cheval moderne. Cette famille n'a pas dépassé le Miocène. Les Macrauchenidæ, alliés aux précédents et remarqua- bles par leur long cou, qui rappelle les Lamas, sont : du même pays ; mais ils ont vécu plus longtemps, et ne se sont éteints que dans le pliocène de l'Argentine et de la Bolivie. Pyrotherium, giganteum, mâchoire inférieure vue par la face dentaire. Les Hyracotheridæ ont une distribution plus vaste et des rapports phylogénétiques plus étroits avec les Pachy- dermes actuels {Tapirs, Rhinocéros et Cnevaux). Le genre Hyracotherium, comprenant de petits Ongulés de la taille des Damans actuels, a été commun au Nord des deux Continents, mais l'Ectocion et le Prohyracotherium de Patagonie les ont précédés dans l’Eocène le plus an- ! cien. Protorohippus est américain et Pachynolophus euro- antérieure et postérieure LE NATURALISTE TR SES EEE se EEE péen. La taille s'accroit avec le Propalæotharium d’Eu- rope et l’Orohippus de l'Amérique du Nord. Les Palzotheridæ ressemblaient encore plus aux Ta- pirs et quelques-uns ont atteint une grande taille : ils sont de l'Eocène supérieur d'Europe (Palæotherium mag- num, etc.). L'Anchitherium qui lui succède dans le Mio- cène est représenté en Amérique par Miohippus, An- chippus et Parahippus, ce dernier Pliocène. Comme leurs noms l’indiquent, ces genres forment la transition aux chevaux. ERRATUM Une erreur de mise en page à fait placer à la fin du dernier article, une colonne de texte qui doit être repor- tée plus loin. Il faut supprimer, p. 153, les cinq der- nières lignes de la première colonne et toute la deuxième colonne. Page 152, colonne 2, ligne 9, au jieu de « Femmes » lisez « Fennecs ». (A suivre.) Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. ANIMAUX ‘ Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d'attachement, de reconnaissance, etc. (Suite.) LE PAON Si nous consultons l'ancienne mythologie, nous y verrons que le sieur Argus était un prince argien possé- dant cent yeux, dont cinquante veillaient pendant que les cinquante autres dormaient. Junon chargea ce stupé- fiant personnage de la garde d’Io, aimée par Jupiter. Mais Mercure, envoyé par celui-ci, l’endormit complètement en lui jouant un air de flute, et lui coupa la tête. Junon sema ses yeux sur la queue äu paon, qui fut dès lors consacré à cette déesse. Le nom d’Argus est devenu le synonyme d'homme très clairvoyant et, plus générale- ment, de surveillant incommode (2). Ovide lui consacre quelques vers, en outre de ceux déjà cités précédemment : (4) Voir Le Naluraliste, n°° 485 el suivants. (2) Le P. Ménétrier, décrivant une fête donnée pour Ja paix, en 1659, par la ville de Marseille, dit que les troubadours venaient au septième rang, lous couronnés de plumes de paon, qui leur furent autrefois consacrées dans les fameux cercles des principales dames de celle province. Les yeux représentés sur le plumage du paon, et dont il paraît environné lorsqu'il fait la roue, exprimaient les regards de tout le monde fixés sur les troubadours pour écouter leurs composi- tions. Le pape Paul I, envoyant au roi Pépin une épée bénite, accom- pagna ce présent d'un manteau tissé de plumes de paon; et Du- chesne cite les vers suivants tirés de la Bible de Guyot de Provins, au sujet du Pape : Riens ne deust vooir si cler; Coronne li fet en (fait-on) porter Toute de plume de poon (paon) Où li oillet (yeux) sont environ Trestout entour à la roonde Cil doit vooir par tout le monde. « Argus, te voilà sans vie; cette lumière qu'absor- baient tes innombrables paupières est à jamais éteinte, et tes cent yeux ne plongent plus que dans la nuit. Recueillis par la fille de Saturne, ils sont répandus sur les plumes de l’oiseau qui lui est consacré, comme au- tant de perles étincelantes dont elle parsème queue (1). » Dumoustier (2) raconte cette métamorphose à sa manière : «Jupiter aimait To, fille d'Inachus. 10 n’était pas in- grate. Jupiter était fidèle, car les hommes sont toujours plus constants comme amants que comme époux.Junon, furieuse de cette préférence, descend du ciel et s'approche furtivement de la retraite de sa rivale; mais Jupiter la prévient et change To en vache. Junon, se doutant de la métamorphose, demande cette vache à son mari, qui la lui confie à regret, et la déesse en donne la garde à son fidèle Argus, « Argus ne dormait jamais qu'à moitié. Mercure vint le trouver. Les uns disent qu'il lui joua sur sa flute plusieurs airs de musique ancienne; d’autres, qu'il lui lut un opéra nouveau. Bref, il parvint à l’endormir tout à fait, lui creva tous ses yeux et lui coupa la tête. Junon, déses- pérée, le changea en paon et conserva ses yeux sur son plumage. Depuis ce malheur, elle attela deux paons à son char. » Personne n'ignore que le paon, comme oiseau consa- cré à Junon, devint, chez les Romains, le symbole de l'apothéose des impératrices, de même que l'aigle avait été adopté pour celui de la consécration des empereurs. De là l'emploi si fréquent qui se fit, sur les monuments relatifs à l’apothéose, et particulièrement sur les médailles de consécration, de l'aigle et du paon, tantôt placés au sommet du trogus, tantôt volant, les ailes éployées, em- portant au ciel l’âme de l’empereur ou de l'impératrice, figurée en buste. À ce titre aussi, l'aigle et le paon for- méerent un des éléments les plus habituels de la décora- tion des tombeaux antiques et des lampes funéraires (3); et lorsqu'on retrouve le paon dans les peintures des catacombes, il n’est pas possible d'y méconnaitre l’imi- tation du type antique, rapportée aussi, de l’aveu des plus doctes interprètes de ces monuments chrétiens, à une intention pythagoricienne d'exprimer l’immortalité 4 U’âme. , C'est aussi l'opinion du savant abbé Martigny (4) : Le paon est le symbole de la résurrection. On sait que cet oiseau perd ses plumes, chaque année, à l’approche de l'hiver, annuis vicibus, comme dit Pline (5), pour s'en revêtir de nouveau au printemps, alors que la nature semble sortir du tombeau. C'est pour cela que les inter- mn L°] (1) Métamorvhoses, livre I, v. 720. Arge, Jaces : quodque in tot lumina lumen habebas Extinctum est; centumque oculos nox occupat una Etc., etc. / Le sieur Argus avait cent yeux; Leur secours lui fut inutle : L'amour en voit plus avec deux Que la jalousie avec mille. (2) Lettres à Emilie sur la Mythologie, lettre VI. (3) Un paon, sur un cippe, funéraire, est un type de lampe sépulcrale ; de même que l'aigle, placé aussi sur une stèle, entre des cyprès. Passerr, Lucern. fill, TTL, tav. Lxr. (4) Dictionnaire des antiquités chrétiennes. (5) Historia natur., Lib. X, cap. xxtr. 168 Ce nee e prètes de l'antiquité chrétienne (1) le regardent comme un symbole non équivoque de la résurrection, et Mama- | chi (2) fait observer que, bien que cette opinion ne s'ap- puie pas sur l'autorité des Pères de l’Eglise,il nya néanmoins aucune raison plausible de la rejeter. Saint Antoine de Padoue (3) avait déjà représenté, sous l’em- blème du paon, notre corps ressuscitant au dernier Jour, in generali resurrectione qua omnes arbores, id est omnes sancti, incipiunt virescere, pavo ille (corpus nostrum) qui mortalitatis pennas adjecit, immortalitatis recipiet. — « À la résurrection générale, où tous les arbres, c’est-à-dire tous les saints, commencent à reverdir, ce paon (qui n'est autre que notre corps), qui a rejeté les plumes de la mortalité) recevra celles de l’immortalité. » Saint Augustin signale (#) une autre qualité du paon qui autorise à le regarder comme symbole de l'immor- talité; c’est l'incorruptibilité que l'opinion de son temps attribuait à la chair de cet oiseau. Ce qui donne un grand poids à cette opinion. c’est que nous trouvons, dans les cimetières romains, le paon uni à d’autres figures qui renferment, de l’avis de tout le monde, une allusion au dogme de l’immortalité et de la résurrection; par exem- ple, le bon Pasteur, l'arche de Noé, l'histoire de Jonas, la résurrection de Lazare, figures dont l’ensemble for- mule admirablement une pensée unique. Le paon est pris, quelquefois, dans la représentation des saisons, qu'offrent quelques monuments chrétiens, comme le symbole du printemps. On en voit un exemple dans l’un des petits côtés du sarcophage de Junius Bas- sus (5). Dans les peintures d'un ancien calendrier, édité par Lambèce, le paon est employé pour figurer le mois de mai. Le paon se trouve encore au nombre des ani- maux réunis autour d'Orphée, dans les peintures chré- tiennes reproduisant ce sujet. : Enfin, un paon fut réellement ressuscité, quoique cuit à point, dit la légende : saint Gonthier, abbé de l’ordre de Saint-Benoît au x1° siècle, honoré le 9 octobre, fut un jour invité à diner par un prince. Voyant, au milieu du repas, servir un paon, quoique ce füt alors un jour maigre, il rendit soudain la vie à l’annnal, qui tira au large incontinent. 4 Ce saint est représenté à côté d’une table bien servie, et principalement chargée d'une volaille sur un plat (6). E. M. SANTINI DE RIOLS. (D) Bosro, Soiterr., p. 641. — Anrixem, Roma sublerr., I. lib. VL. io (2) Antiquitales christianæ, t. III, p. 92. (3) Sermo fer. V post Trinitalem. (4) De civilate Dei, lib. XXI, cap. 1v : « Car quel autre que le Dieu créateur de toutes choses à donné à la chair du paon mort de ne point se corrompre? Cela m'avait d’abord paru incroyable; mais il arriva qu'on me servit à Carthage cet oiseau cuit. En ayant donc fait garder une partie, on me l’ap- porta environ autant le temps après qu’il en eût fallu pour cor- rompre toute autre viande, et Je la trouvai saine. Un mois après, je la trouvai dans le même état; au bout de l’année, elle était seulement un peu plus sèche. » (5) Borrari, t. I, p.1. (6) Umsaca, Inv.; B. Kizran, Sculps. pour le Calendarium Benedictinum, im-4°, 6. IV. LE NATURALISTE REVUE SCIENTIFIQUE Les psylles ou charmeurs de serpents en Égypte. — Les ennemis des huîtres. — La température des monotrèmes. — Le Karité et ses produits. ) Au temps de Moïse, les magiciens égyptiens chan- geaient leurs bâtons en serpents; aujourd'hui ils chau- gent, comme ils disent, un serpent en bâton, c'est-à-dire qu'ils limmobilisent et l’étendent droit et raide comme un morceau de bois. Pour cela les psylles lui com- priment la tête avec leur pouce; puis, en lui pinçant la queue, ils lui rendent le mouvement. Ces exercices ont souvent lieu devant les grands hôtels du Caire pendant la saison hivernale, Ce qui est plus rare, c’est d'assister à la recherche et à la capture des serpents; M. Chautard a pu y assister et il vient de donner une relation de cette séance. Un charmeur avait déjà pris six serpents, au Caire, en présence de diverses personnes. Le 10 décembre, ce même charmeur venait renouveler ses exploits devaut d’autres spectateurs. De belle-taille, le nez gros, les lèvres épaisses, le teint naturellement pâle, mais bruni par le soleil, la barbe courte et noire, Bédouin plutôt qu'Egyptien par le type, Ali Youssef peut avoir une trentaine d'années. À remarquer l'absence complète de la première phalange de l’index de la main droite. Ali-Voussef prétend lavoir emputé lui-même, d'un coup de dent, pour échapper aux suites d'une mor- sure de l'aspic de Cléopâtre. Le fait est que le gaillard a les dents solides, comme nous le verrons plus loin. Pour tout vêtement, Ali-Youssef porte un turban blanc et une grande chemise égyptienne appelée gala- bieh. I1 défait et plie son turban; puis il quitte sa gala- bieh et la secoue plusieurs fois pour montrer qu'elle ne contient point de reptiles. Sur l'invitation des specta- teurs, Ali reprend galabieh et turban ; puis il vide son sac de cuir où il n’y à qu'un petit serpent inoffensif. On conduit Ali dans un jardin; il flaire, siffle et dirige son regard perçant dans un carré de choux, au pied d'un dattier. Au bout de quelques secondes : — I] y a, dit-il, un serpent ici. — Prends-le: __ Oui, mais il me faut d'abord un backchich de dix piastres égyptiennes (deux francs cinquante). On le lui offre. Le charmeur commence alors solen- nellement sa formule de conjuration. La voici : Au nom du plus grand serment et du très grand serment; Au nom de mon cheik et de mon maitre, Ahmed-el-Refahi ; Au nom des quatre possesseurs de l'Univers, les bénis; Au nom du cheik Taka Yassim, l’aide de la religion; Au nom du livre et des porteurs du livre, du prophète exaucé, des adjurations et des signes, de celui qui occupe le lieu du grand qui est la source de sa grandeur, qui connait mon état, qui t'a condamné à la peine de ramper dans la poussière; À son nom l’eau se dessèche et le feu s'éteint. Au nom de mon seigneur Salomon; Es-tu nuisible? ici tu me viendras. Es-tu traître? ici tu me viendras. , Si tu désobéis, tu t'en repentiras. ” Sors, quitte, quitte... Si le serpent ne parait pas, le psylle s’écrie : O serpent désobéissant, sors, quitte, Au nom du plus grand serment et du très grand serment. Et il recommence jusqu'à ce que le serpent paraisse. A mesure que le charmeur avance dans son adjuration, sa voix s’anime de plus en plus et devient réellement impérieuse. Le regard est toujours fixé sur le même point; la main droite tient une baguette qui indique au serpent la route qu'il doit suivre. Enfin, Ali s'arrête à la LE NATURALISTE 169 lisière d'un carré de choux. Chacun s'approche pour | montre sa gueule édentée et le remet dans un sac de mieux voir, bien que le charmeur fasse signe de rester en arrière, « pour ne pas effrayer le serpent », dit-il. « Euza! Euza! (sors!) » s’écrie Ali d’une voix solen- nelle. En même temps, il jette sa baguette, se baisse, avance successivement chaque main et la retire vivement, comme s’il craignait d’être mordu. Enfin, on le voit saisir sous un gros chou un assez beau serpent, sans que personne ait pu l’apercevoir aupa- rayant. Le reptile, irrité, se jette à plusieurs reprises sur le galabieh du charmeur. Celui-ci la décroche brusque- ment et la secoue pendant que le serpent la mordille, afin de lui arracher les dents qu'on voit en effet toutes blanches sur le galabieh. Le reptile cherche alors à s'échapper et fuit dans toutes les directions, faisant reculer les spectateurs effrayés. Mais le charmeur l’ar- rête en lui crachant sur la tête. Enfin il le met dans son sac de cuir « pour le vendre, dit-il, aux pharmaciens du Caire ». c Al-Youssef se rend ensuite dans une cour intérieure : « Il y a là, dit-il, un serpent qui vient se promener dans la cour, puis revient loger dans ce mur. » Un nouveau bakchich est versé. Même cérémonial que la première fois : conjuration, sifflement, baguette indicatrice du chemin que doit suivre le reptile. Sous prétexte que la présence des spectateurs nuit à la réus- site de ses incantations, Ali s'oppose à ce qu'ils pénè- trent dans l’appartement. Quelques-uns cependant se glissent à sa suite et l’un d'eux voit le serpent dans les lézardes du mur, à portée de la main du charmeur qui le saisit, lui fait mordre sa galabieh et lui arrache les dents, comme pour le premier. Ensuite, après lavoir laissé courir quelques instants, il le prend par le cou, introduit la tête du reptile dans sa bouche, et le tient avec ses dents pendant que le corps de la bête s’agite et décrit les spirales les plus capricieuses. Un peu plus loin, dans de vieilles masures, Ali- Youssef annonce encore la présence d’un serpent. Mais on veut le voir opérer au grand jour et on l’accuse même de supercherie, Alors, dans un mouvement de fureur, de deux coups de dent, il coupe en trois morceaux le pauvre animal et en jette aux pieds des assistants les troncons qui se débattent quelques instants. Le charmeur se dirige ensuite vers un carré de patates douces, où il prétend découvrir un autre reptile. Un nouveau bakchich l’encourage, et il entre aussitôt en Opération suivant sa méthode habituelle. Un beau ser- pent est encore pris. « Il y a là, ajoute-t-il, un serpent femelle ; c'est la com- pagne du premier. » î Le même cérémonial est suivi du même succès, et voilà le charmeur en possession de quatre serpents, dont un, il est vrai, est un troncon. Ali-Youssef est triomphant; toutefois son triomphe n’est pas de longue durée. Pendant qu'il était occupé à invoquer Soliman, un spectateur, M. Wellinger,avait ouvert le sac du char- meur et en avait fait sortir un petit serpent; il s'était réfugié sous un monceau de pierres: Après la capture du quatrième serpent, on annonce à Ali-Youssef qu'une couleuvre se trouve dans le tas de pierres. « Mais non », dit-il vivement, Alors M. Wellingen imite de son mieux les procédés du charmeur qui s'amuse beaucoup de cette contrefacon. Après avoir défait une à une chaque pierre, M. Weliir- gen finit par trouver le serpent sous la dernière, au grand ébahissement d'Ali-Youssef qui ne rit plus. Tout en s’efforçant de faire bonne contenance, il dit : « Je n'ai pas découvert ce serpent, parce que c’est l’odeur des dents de l'animal qui me révèle sa présence cuir, ; Pas mal trouvée, la défaite. x # L'élevage des huîtres n’est pas si facile qu’on le croit généralement, car ces excellents mollusques ont des ennemis variés, que M. Joubin vient de rappeler dans un intéressantarticle sur l’ostréiculture dans le Morbihan. L’envasement est un des principaux dangers auxquels les huîtres sont exposées dans les parcs. Les courants des rivières remuent la vase et la transportent partout; elle a tendance à se déposer dans les endroits plus calmes, c’est-à-dire dans la rivière haute, qui est peu profonde, dans ses branches ou dans les baies latérales. Elle couvre les huîtres dans les parcs d’une mince couche de boue grise, et on doit les laver en jetant violemment de l’eau dessus et les remuer au rateau. Mais les parqueurs ont trouvé un auxiliaire bien inattendu pour les aider dans l'opération du nettoyage des huîtres : c’est le bigorneau vulgaire (Littorina littoralis). Quand ils voient que les huîtres dans leurs parcs sont devenues grises, ils y sè- “ment à poignées des bigorneaux; ceux-ci se promènent sur les huîtres, décollent la vase et les petites algues qui s'y étaient fixées, et en peu de temps elles deviennent parfaitement propres. Quand on parcourt les parcs, on voit, cà et là, de grandes taches blanches qui sont le résultat du travail de ces bigorneaux. Mais 1l faut cepen- dant les surveiller; quand ils ont fini de nettoyer les huîtres, ils se mettent à ronger le bord mince de leur coquille, la poum ou barbe récente. On les enlève alors et on les sème plus loin. Un autre ennemi des huîtres est la moule, qui se déve- loppe facilement, surtout dans la rivière d'Etel; les jeunes moules se fixent dans les parcs et dans les caisses ostréo- philes à l'aide des nombreux filaments collants de leur byssus, elles agglutinent les jeunes huîtres en paquets et les font périr. L’ingéniosité des ‘ostréiculteurs les a conduits à tirer parti de ces moules pour détourner les ravages d’un autre ennemi plus terrible, le crabe vuigaire (Carcium mænas). Lorsque ces crabes se trouvent en pré- sence de jeunes moules et de jeunes huîtres, ils com- mencent toujours par manger les moules et ils n’atta- quent les huîtres que quand il n'y a plus de moules. Les parqueurs maintiennent une sorte d'équilibre entre ces deux antagonistes et détruisent tantôt l'un, tantôt l’autre. Mais les crabes, le plus souvent, ne trouvant pas de moules, font une grande consommation d'huîtres. C’est surtout contre leurs déprédations que sont faites les caisses de toile métallique. Ces animaux malfaisants passent l'hiver cachés dans la vase du fond dés chénaux; au mois de mars ou d'avril commence la période de re- production de ces crustacés extraordinairement prolifi- ques; ils sortent de leurs terriers et dévorent les jeunes huîtres après en avoir brisé la coquille avec leurs pinces; ils bouleversent le sol des parcs en creusant des galeries. À mesure que l'été approche, ils remontent vers Îles parties hautes des rivières, d’où ils redescendent à l’au- tomne ; après un nouveau séjour dans les pares bas, ils hivernent en novembre. On a beau en prendre de grandes quantités dans des nasses en grillage, 1l en reste autant. Il‘en est de même des étoiles de mer, qui pullulent dans certains points des rivières; on en détruit le plus possible, mais, comme les crabes, elles son: très proli- fiques et il en remonte constamment des chénaux dans les parcs où elles font une grande consommation d’huîtres. Une raie, la pastenague, ainsi qu'une autre espèce, la raie aigle, que l’on confond sous le nom de thère, sont très friandes d’huîtres ; on les empêche d'approcher des pares en les entourant de filets ou de grillages. C'est principalement pour empêcherces poissons de dévorer les et celui-ci n’en a pas. » Ce disant, il flaire le reptile, | naissances que l’on a inventé l'huître à tenon. 170 LE Le bigorneau perceur est encore un ennemi des huîtres, qu’il perce d’un trou pour y introduire satrompe au moyen de laquelle il aspire les parties molles de l’ani- mal. Il est peu abondant, sauf à Lochmariaker. Une éponge, la Clione celata, creuse des galeries dans l'épaisseur des valves de l’huître; elle rend la coquille friable er l'animal périt, elle est localisée sur un ou deux bancs des rivières et elle y est peu abondante. Les arénicoles bouleversent le sol des parcs, font re- monter la vase par dessus l: macadam et envasent les huîtres; il est fort difficile de s’en débarrasser. Il faut encore citer une algue globuleuse qui se fixe sur les huîtres; elle se remplit d'oxygène et, quand il fait chaud, à marée basse, elle se gonfle comme un petit ballon, Quand la mer remonte, l'huitre, soulevée par ce flotteur, est entrainée au loin par les courants. Cette algue, qui ne paraît s'être installée que depuis peu de temps dans la région, a fait perdre un grand nombre d'huitres. *+ + * Notre collaborateur, M. E. L. Trouessart, a inauguré son cours de Muséum par une fort intéressante lecon sur les animaux à sang chaud et l'évolution de la chaleur animale. Nous y relevons quelques détails sur les Mono- irèmes, qui peuvent être considérés comme intermé- diaires entre les animaux à température variable et ceux à température constante. Un naturaliste australien, M. C. J. Martin, a fait récemment une étude complète, très instructive à cet égard. L'Echidné est beaucoup plus intéressant sous ce rap- port que l’Ornithorhynque, car il présente des caractères beaucoup plus primitifs. On sait que la femelle pond un æuf unique, à enveloppe parcheminée, qu’elle porte constamment dans sa poche abdominale. Le petit, éclos, zeste dans la poche, s’attachantaux deux mamelles qu’elle renferme, et se nourrit du lait de la mère jusqu’à ce qu'il soit un état de se suffire à lui-même. 3 La température spécifique de l’Echidné est seulement de 28°. Elle est donc inférieure de 10° à celle des Mam- mifères placentaires. L'animal, couvert d’épines comme un Hérisson, est très mal protégé contre les températures extrêmes, car sa peau est dépourvue de glandes sudori- pares, et ses réflexes vaso-moteurs sont peu développés au point de vue de la régulation thermique. Dès que la température s'abaisse au-dessous de 5°, l'Echidné hi- verne; et, pendant son sommeilhivernal, qui dure quatre mois, sa température ne dépasse que de quelques dixièmes de degré celle du milieu ambiant. Sa résistance à la chaleur ne dépasse pas 10°. Dès que la température de l'air s'élève au-dessus de 350, l'Echidné souffre : il ne peut suppléer par la polypnée à l'absence de transpiration cutanée. S'il est en liberté, il creuse un trou dans la terre et s’y cache, ne sortant plus aue la auit. Si on l’empêche de se terrer, sa température monte brusquement à 38°, et il meurt d’apoplexie par chaleur, Comme on le voit, l'Echidné n’est qu'un homéotherme très imparfait. L'Ornithorynque est un animal beaucoup mieux adapté et plus perfectionné, semble-t-il, au point de vue de la régulation thermique, ce qu'il doit peut-être à ses habitudes aquatiques. La femelle pond un ou deux œufs, mais ne les porte jamais avec elle, en raison de ses habi- tudes même ; elle les dépose dans son terrier et les couve à la façon des oiseaux, jusqu'à ce que le petit brise la coquille et commence à se nourrir de son lait. La température de l’'Ornithorynque est à peine plus élevée que celle de l’Echidné (29° à 30°); mais il est am- plement pourvu de glandes sudoripares, au moins sur le bec et la poitrine, de sorte qu'il peut lutter contre la cha- eur beaucoup plus longtemps que l’Echidné. Il ne pré- NATURALISTE cn sente pas de polypnée ; néanmoins sa température reste sensiblement constante. Un dernier fait que Martin a mis en évidence, c’est que, sous le rapport de la température, les Marsupiaux sont parfaitement intermédiaires entre les Monotrèmes et les Mammifères placentaires. Leur température spécifique est d'un ou deux degrés inférieure à celle de ces derniers: elle varie de 36° à 37° suivant les espèces. Les Didelphes ont des glandes sudoripares et montrent de la polypnée aux températures élevées. La régulation se fait chez eux mieux que chez les Monotrèmes,mais moins bien quechez les Mammifères placentaires, de sorte qu'il y a une gra- dation assez nette de l’Echidné à l’'Ornithorynque, de celui-ci aux Didephes et enfin aux Mammifères supé- rieurs. HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Structure des nerfs sectionnés dans une évolution strictement physiologique. Note de M. N.-A. BARBIERI, présentée par M. Enmonn Perrier. 5 M. Barbieri ayant établi une série d'expériences sur deschiens, des lapins et des cobayes est arrivé à montrer que, dansune évolu- tion strictement physiologique, le bout périphérique d’un nerf sectionné reste inexcitable et dégénère toujours et quele bout central ne régénère pas et garde sa structure normale. Autotomie protectrice et autotomie évasive. Note de M. Henrr PIéRoN, présentée par M. ALFRED GraRp. La conception classique de l’autotomie en fait un réflexe pro- voqué par des excitations violentes : il s’agit chez le crabe d’une rupture spontanée des membres, provoquée par une excitation quelconque suffisamment violente de la partie périphérie du nerf de la patte. Une telle autotomie se présente effectivement chez tous les crabes qui ont été examinés à ce point de vue, et elle persiste après l'isolement de la masse ganglionnaire ventrale d'où rayonnent les nerfs des dix membres; le caractère réflexe de cette réaction semble incontestable : les avantages de la rup- ture de la patte pour l'animal sont la suppression de la douleur, l’arrêt de la perte sanguine par un gonflement musculaire qui bouche l’orifice du moignon, et une régénération plus facile : d’où il faut regarder ce phénomène comme une autotomie protec- trice; on ne pourrait ea effet considérer comme évasive une telle autotomie, car l’animal abandonne bien un membre brisé, mais n’autotomise pas un membre simplement attaché, et qu'en- suite] la rupture peut même porter successivement sur les dix membres, ce qui suffit pour rendre impossible toute vélléité d'évasion. Cependant il semble bien que l’autotomie évasive puisse exister aussi dans certains cas chez les crabes. C'est du moins ce qui résulte d’une série d'observations et d'expériences faites sur un crabe non étudié encore à ce point de vue, le Grapsus varius. En effet, il est impossible de saisir, dans les rochers qui for- ment son habitation sur les côtes sud de l’Océan, ce crabe, agile dans sa fuite, par un ou même par plusieurs membres, car si dé- licatement qu'on le tienne il vous abandonne dans les mains jus- qu'à trois pattes à la fois et réussit à s'enfuir dans une faille inaccessible. Si on le saisit par le corps et qu’on l’attache par une patte, il a tôt fait de disparaitre, à la différence des Carci- nus, en abandonnant son membre. C’est bien là une autotomie évasive au premier chef; est-ce encore une autotomie réflexe ? A l'inverse de l’autotomie protectrice provoquée par des exci- tations violentes, celle-ci ne persiste pas après isolement de la masse ganglionnaire ventrale; elle semble bien nécessiter l'inter- vention des centres nerveux inférieurs, probablement des gan- glions cérébroïdes. Mais un fait permet de montrer nettement le caractère com- plexe de cette autotomie qui est probablement plus qu’un réflexe psychique et qui doit être une réaction émotionnelle ou même un acte volontaire. En effet, alors qu'il est si facile sur les lieux mêmes près du trou où s'offre un abri sûr, de provoquer la rupture spontanée des pettes, alors que cela est même si facile que la préhension en est rendue presque impossible et que les chasseurs de ces Crabes - LE NATURALISTE 174 doivent renoncer à la pince pour adopter une pointe qui larde l'animal, il suffit de transporter ce dernier à quelques mètres sur terrain sec, ou dans une pièce close, pour ne plus obtenir, en général, l’autotomie que par excitations violentes. Sur la cavité pleurale chez l'éléphant. Note de M. Gui.- LAUME présentée, par M. Enmoxn PERRIER, Le 20 juillet 1906, M. Guillaume tuait dans la province du Go- rongoza, territoire de la colonie orientale portugaise, une grande femelle d’Eléphant parfaitement adulte. Le dépeçage de la bête a été surveillé par l’auteur avec une attention particulière, ce qui lui a permis de constater que les poumons se détachaient avec la plus grande facilité, aussi aisément que l'appareil respiratoire de n'importe quel ruminant, et qu’il n'existait aucun point d’adhérence. La Radioscopie et la radiographie appliquées à l’iss- pection des viandes tuberculenses. Note de M, IH Manter, présentée par M. E. Roux. Les lésions tuberculeuses du bœuf et du porc sont facilement envahies par des dépôts de sels de chaux : cette propriété a pu être mise à profit en utilisant les rayons de Rüntgen pour recher- cher l’existence de lésions discrètes, situées au sein des tissus et surtout dans la masse des ganglions superficiels ou profonds, toujours plus ou moins masqués par la graisse. Lorsque les pièces anatomiques peuvent être facilement étalées, l'épreuve radioscopique permet de voir avec beaucoup de netteté les lésions tuberculeuses. Le tissu ganglionnaire indemne, à peu près transparent pour les rayons Rôntgen, donne une ombre peu masquée, les ganglions atteints sont projetés sous forme d'une tache granuleuse dans son ensemble et plus ou moins étendue suivant le degré d’invasion de l'organe. Les amas de graisse ne constituent pasune gêne. La Radioscopie met sur la piste de tuberculoses que rien ne _ permettrait de soupçonner. Sur la trombe du 22 mail 190% dans le département du Loiret. Note de M. Marcrarp. . Le 22 mai de cette année un ouragan d’une violence extraor- dinaire s'est abattu sur Ja commune de La Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret. Dès le soir même du jour, l'opinion publique, se rappelant les ruines occasionnées à Cravant par la trombe du 4 juillet 1905, attribuait au même phénomène météorologique les dégâts causés à La Ferté et en effet l'ouragan possédait bien le double mouvement des cyclones, mouvement de translation et mouvement da gyration accompagné d'un abaissement subir et considérable de la pression atmosphérique sur le passage de la bourrasque. La trajectoire avait pour direction générale une ligne Sud- Nord ; à la fin de sa course seulement, l'ouragan décrivit une demi-circonférence, qui donna à l’ensemble la forme d'un point d'interrogation retourné d’une longueur de 2 kilomètres environ. Le mouvement de rotation, sans être nettement accusé, n’en était pas moins certain. Plusieurs habitants ont vu se former la trombe : deux gros nuages noirs rasant les toits, l’un venant de l'Est, l’autre du Sud, produisirent à leur rencontre « une espèce de cheminée d'usine », dit l’un des observateurs, dans laquelle on vit bientôt tournoyer des débris de toute sorte. Deux ardoises d'un même toit, situé à droite de la route qui traverse la ville du Sud au Nord, vinrent s'implanter, l’une: dans la devanture de chêne d’un magasin, à l'ouest; l’autre, dans l'enseigne d’un commerçant, à l’est de cette route; toutes deux à une profon- deur de 4 centimètres, ce qui suppose une vitesse de 150 mètres au minimum. {Il en fut de même d'une toiture de zinc, qui se sépara en deux parties et dont les deux feuilles tombèrent, la premiere à droite, la seconde à gauche de la trajectoire de trans- lation. Sur le bord de la rivière du Cosson, les peupliers sont renversés têtes contre têtes, etc. Enfin le jardinier du château historique de Masséna et son aide virent les eaux du canal se soulever à 50 mètres d'eux, pour former un entonnoir dont la partie évasée s'élevait à la hauteur des arbres; c'était, disent-ls, comme le tourbillon de poussière qui court sur les routes, mais en bien plus grand; il se brisa bientôt et les éclaboussa de ses débris. Le second genre de phénomènes est relatif à l’abaissement de la pression atmosphérique sur le chemin de l’ouragan au moment de son passage ; en voici des preuves certaines. Ca et là apparaissent, découpés sur les toits, des cercles de 1 à 2 mètres de diamètre ; on dirait qu'une ventouse s’est posée sur la maison à cet endroit, laissant autour d’elle les ardoises intactes. Le nombre de vasistas de grenier enlevés par la trombe ne se compte pas, le plus souvent le reste du toit est indemne. Chez un cultivateur, c'est une grange qui s'ouvre de l’intérieur à l'extérieur en brisant sa barre de fermeture. Dans un jardin, une petite volière en forme de pagode se soulève du milieu d’un massif de verdure, sans le froisser, et retombe à trois mètres de là à l'opposé de la direction du vent. Dans un hôtel, au pre- mier étage, se trouve une chambre carrée dont le côté Nord est formé d'une simple cloison de briques sur champ qui la sépare de la cage de l'escalier qui monte au grenier. Quand le propriétaire, la tourmente passée (elle avait duré quelques secondes), voulut se rendre compte des dégâts causés, il trouva cette cloison ren- versée, couchée tout d'une pièce sur le palier de l'escalier. La trombe avait d'abord enlevé les vasistas du toit, puis fait le vide dans le grenier et dans l’escalier et le vase clos avait éclaté sous l'effort de la pression intérieuve. I n'y a pas à s'y tromper, un coup de vent n'a pu produire cet effet, car les fenêtres sont res- tées fermées, il n'y à pas un gravois dans la chambre, rien n'est dérangé ni sur les étagères, ni sur le. lit, ni même sur la com- mode qui s'appuyait à la cloison renversée. Quelle est la cause de cet abaissement de la pression? En quel point du tourbillon atteint-il son maximum ? Quelle est la valeur de ce maximum ? Ici, comme à Cravant en 1905, l'absence de baromètre enre- gistreur met dans l’impossibilité de répondre aux deux dernières questions. III CONGRÈS PRÉHISTORIQUE DE FRANCE Session d'Autun (12 Août-1S Août 1907). Le Troisième Congrès préhistorique de France s'ouvrira à Autun, le lundi 12 août 1907, sous la présidence de M. le Dr Adrien GuéBnaRD, professeur agrégé à la Faculté de méde- cine de Paris, vice-président de la Sociélé préhistorique de France, et se clôturera le dimanche 18 août au soir. A. — SÉANCES. : Lundi, 12 août. — Le matin, Séance publique d'inaugu- ration, à 10 heures, au Théâtre municipal. — Dans l'après-midi, Première séance de Travaux, au Collège : Correspondance. Nomi- nation du Bureau définitif. Communications et discussions scienti- fiques. — Visite du Musée de la Société Éduenne : Hôtel Rolin : et visite de la Cathédrale. — Le soir, Réception à l'Hôtel de Ville, offerte par la Municipalité. Mardi, 13 août. — Le matin et l'après-midi, séances pour la continuation des communications et discussions scientifiques. — Le soir, à 4 heures, Excursion en voiture à la £/alion néolilhi- que (Camp et Alignementdu Champ de la Juslice, près Autun). — Visite du Musée de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, . au Collège. _Le soir, à 9 heures, Conférence, au Théâtre, avec nom- breuses projections lumineuses, sur les Camps el Enceintes, par le D° Adrien GUÉBHARD. ; Mercredi, 14 août. — Le matin el l'après-midi, séances de travaux : Continuation et fin des communications et discussions scientifiques. Le soir, à 4 heures, Promenade, en voiture, Monuments gallo- romains. d’Aulun (Tour de Ville : Murailles, Portes, Temple de Janus, Pierre Couard, etc.). — Visite du Musée de l'Hôtel de Ville et du Musée Lapidaire. Les séances de travaux du Congrès se tiendront, chaque jour (12, 13 et 14 août), au CoLLÈGE MUNICIPAL D'AUTUN, Salle du Réfectoire. Le Sscrérarrar pu CoNGRës sera installé au Collège. — Il sera ouvert dès le DImanGHE matin 41 août, chaque jour : le matin de 9 à 11 heures; dans l'après-midi, de 2 heures à 4 heures. Jeudi, 15 août. — Excursion.en voiture, au Mont-Beuvray, (Bibracte) (Oppidum gaulois), par Saint-Léger-sot5-Beuvray. — Fouille d’une Habilalion gauloise et Coupe du Rempart, par M. DécueLerre, conservateur du Musée de Roanne. — Retour et coucher à AUTUN. Vendredi, 16 août. — Excursion au Camp néolithique de Chassey et aux environs, — Arrêt à C'HaGxx. Coucher à CiraALoN- SUR-SAÔNE. Samedi, !7 août, — Excursion à Mâcon et à la station clas- sique de Solutré. — Fouille du gissement, préparée par M. le Dr ARcELN fils (de Saint-Sorlin). — Déjeuner et diner à Macon. — Coucher à CHALON-SUR-SAÔNE (PALÉOLITRIQUE). 172 LE NATURALISTE UE ET A ER EAU La à lo DC PPT Dimanche. 18 août. — Excursion, sous la direction du comte Espérannteu, Directeur des fouilles actuelles, à Alise- Sainte-Reine (Alésia), sur le Mont-Auxois (Ruines Gallo- romaines) Dislocation du Congrès aux LAUMES. Les Congressistes — membres titulaires et membres adhérents — désirant prendre part aux Excursions, sont instamment priés de se faire inscrire chez le Trésorier du Comité d'organisation, M. L. Giraux, le plus tôt possible. Pour tous les renseignements concernant le séjour à Autun s'adresser directement à M. L. Giraux, Trésorier du Comité 9 bis, avenue Victor-Hugo, à Saint-Mandé (Seine). KFLORE DE FRANCE DE G. ROUY. Un grand nombre de lecteurs du Naturaliste nous ont demandé vers quelle date paraitrait le tome X de la Flore de France, de Rouy ; nous nous sommes informés auprès de l’auteur, qui nous a fait savoir que le manuscrit était très avancé et qu'il serait remis d'ici peu à l’impression. Nous ajouterons même que les trois derniers volume de la Flore de France de Rouy paraîtront plus rapidement que par le passé. Nous sommes donc heureux de pouvoir donner cette nouvelle à nos lecteurs, en leur confirmant ainsi que cette belle publication ne tardera pas à être terminée. Bibliographie . Hill (A.-W.). A Revision of the Geophilous Species of Peperomia with some additional Notes on their Morpho- logy and Seedling Structure. Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 139-160, pl. XV. 54%. Hirst (A.-$.). On a new Species of Karschia from Tibet. Ann. Mag. of Nat. hist., avr. 1907, pp. 322-324, fig. 548. Hormuzaki (K.-F.). Die Schmetterlinge der Bukowina. : Verhandl. Z. B. Ges. Wien, 1907, pp. 34-48. 549. Hellmayr (C.-E.). Another Contribution to the Orni- thology ofthe Lower Amazons. Nov. Zool., XIV. 1907, pp. 1-39. 550. Hellmayr (C.-E.) On a collection of Birds from T'effé, Rio Solimôes, Brazil. Nov. Zool., XIV, 1907, pp. 40-91. 551. Janin {F.). Notes sur les Ixodidés. Arch. de Parasilol., XI, 1907, pp. 233-268, pl. III. 552. Jordan et Seale. The Fishes of Samoa : Description of the Species Found in the Archipelago, with a provi- sional check list of the Fishes of Oceania, Bull. of the Bureau of the Fisheries, XXV, 1906, pp. 173- 455, pl. XXXITI-LIIT. 553. Kôhler (P.). Beiträge zur Kenntnis der Reproduktions und Regenerations Vorgänge bei Pilzen und der Bedin- gungen des Absterbens myzelialer Zellen von Aspergil- lus niger. Flora, 97, 1907, pp. 216-262, fig. 554. Koeler (R). Note préliminaire sur quelques Astéries et Ophiures provenant des campagnes de la Princesse Alice. Bull. Inst. Océanogr., n° 99, 1907, 47 p. 55%. Kofoid (C.-A.). New Species of Dinoflagellates, Bull. of the Mus. of Comp. Zool. at Harv. Coll., L, 1907, pp. 161-207, 18 pl. 556, Lang (H.-W.). On the Sporogonium of Notothylas, Ann. of Bot, XXI, 1907, pp. 200-210, pl. XXI. 554. Lawson (A.-A.). The Gametophytes and Embryo of the Cupressineæ with special reference to Libocedras de- currens. Ann. of Bot., XVI, 1907, pp. 281-301, pl. XXIV-XXVI. . Leche (W.). Zur Entwicklungsgeschichte der Zahnsys- tems der Säugethiere. IT. Th. : Phylogenie: Die Fam. der Centelidae, Solenodontidae und Chrysochloridae. Zoologica, 49, 1907, pp. 1-157, pl. 4-3. à . Lewis (G..). On new Species of Histeridæ and Notices of others. Ann. Mag. of Nat. hist., avr. 1907, pp. 311-322 222, fig. . Lydekker (R.). The Eland of British East Africa. Nov. Zool, XIV, 1907, pp. 324-326, pl. I. . Mac Farland (F.-M.). Opisio branchiote Mollusca from Monterey Bay, California, and Vicinity. Bull. of the Bureau of Fisheries, XXV, 1906, pp. 109- 151, pl. XVIII-XXXI. 562. Maillard (D' L.). L'industrie des salines côtières. Bull. Inst. Océanogr., n° 100, 1907, 43 p., 8 pl. . Marcus (H.). Ueber die Wirkung der Temperatur auf die Furchung bei Seeigeleiern. ; Arch. f. Entwicklungsinech., XXII, pp. 445-460, fig. Martelli (A.). Contributo al Muschelkalk superiore de Montenegro. Palæont. ital., XIT, pp. 97-154, pl. V-IX. . Mola (D: P.). Osservazioni sul tegumento (Ectoderma) dell” Anchistrocephalus microcephalus Rud, Arch. de Parasitotl., XI, 1907, pp. 339-342, pl. I. Moore (J.-O.). Hirudinea and Oligochæta coll, in the Great Lakes Region. Bull. of {he Bureau of Fisheries, XXV, 1906, pp. 153- 1, pl. XXXIT. . Née (P.). Etat actuel de la question du favus humain. Arch. de Parasitol., XI, 1907, pp. 269-338. . Nemec (B.). Die Simetrie-Verhältnisseund Wachstums- richtungen einiger Laubmoose. Jahrb. Wiss. Bot. 33, pp. 501-579, fig. . Neumann (L.-G.). Notes sur les Ixodidés, V. Arch. de parasilol., NT, 1907, pp. 215-232, fig. . Ost (J.). Zur Kenntnis der Regeneration der Extremi- titen bei den Arthropoden. Arch. f. Entwicklungsmech., XXIT, pp. 289-324, pl. X- XII. . Pellegrin (J.). Sur une collection de Poissons recueillie par M. E. Haug, à Ngomo (Ogôoué). Bull. Soc. Phil., 1907, pp. 17-42. . Penecke et Müller. Koleopterologische Ergebnisse einer Sammelreise nach Dalmatien im Sommier, 1905. Verhandl. Z. B. Ges. Wien, 1907, pp. 1-19. . Perrier (R ). Recherches sur les organes génitaux des Bradypodidés et sur leurs moyens de fixation. Ann. Sc. nal. Zool., V, 1907, pp. 1-37, pl. I-II. . Poisson (H.). Note sur un Platycerium biforme à feuilles toutes fertiles. Bull. Soc. bot. Fr., 54, 1907, pp. 108-110, fig. 5. Pommer (D' G.). Ein anatomischer Beitrag zur Kennt- mis des Wachstums im Bereiche angeborener Defekte, nebst einschlägigen Bemerkungen über Inaktivitätsatro- phie der Knochen in der Wachstumsperiode auf Grund der Beschreibung des Rumpfskeletes eines Erwachsenen mit lateraler Thoraxspalte Arch. f. Entwicklungsmech., XXIT, pp. 370-444, pl. XIII. . Repelin (J.). Monographie de la faune saumâtre du Campanien inférieur du Sud-Est de la France. Ann. Mus. d'Hist. nat. de Marseille, X, 1906-07, pp. 1- 87, pl. I-XIT. . Rothschild (N.-C.). Som new Siphonaptera. Nov. Zool. XIV, 1907, pp. 329-353. . Rothschild et Jordan. New Sphingidæ. Nov. Zool., XIV, 1907, pp. 92-95. . Sars (G.-O.). Notes supplémentaires sur les Calanoïdés de la Princesse Alice. Bull. Inst. Océanogr., n° 101, 1907, 27 p. . Schücking (D'). Sind Zellkern und Zellplasma selbs- tändige Systeme ? Arch. f. Entwicklungsmech., XXII, pp. 342-347. 564. 566. EI eb A Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. 29° ANNÉE 2% SÉRIE — N° AVYO RAD RENE 1E "AOÛT: 1907 aff 0 8 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Berville-en-Vexin. Ct de Marines, arr. de Pontoise, SEINE-ET-OISE #—. Station d'Hénonville, ligne de Méru à Labosse. Feuille 32: Beauvais S.-O. Le gite coquillier, sur lequel nous n’avons pu avoir d'indications précisesé, tait tres vraisemblablement ouvert aux environs du chemin qui va de Berville au hameau du Quoniam (voir ce nom). Bessancourt. — C'"de Montmorency, arr. de Pon- toise, SEINE-ET-OISE &—. Feuille 48: Paris N.-O. Station de Béssancourt, ligne de Paris à Valmondois. Le gypse y est exploité dans plusieurs carrières à ciel ouvert ; les deuxièmes et premières masses y sont bien développées et surmontées, comme à l'ordinaire, parles marnes supragypseuses, le travertin de la Brie et les marnes à huitres. Betz. — Cie’ dudit, arr. de Senlis, OISE. Feuille 33 : Soissons 5.-0. Station de Betz, ligne de Crépy-en-Valois et Ormoy- Villers à Mareuil-sur-Ourcq. Ce nom a été appliqué à un certain nombre de gise- ments plus ou moins voisins de ce bourg, mais qui ont été également désignés sous le nom de localités plus rap- prochées. C’est ainsi que Graves cite des gîtes coquilliers dans les sables bartoniens niveau inférieur : 1° A gauche de la route d'Antilly, en allant au moulin à vent (aujourd’hui détruit). 20 Dans le fond du bois de Montrolles, sur la route d'Acy-en-Multien (voir ce dernier nom) où se voient aussi ‘es -grès coquilliers. 3° Au bois de Chenois. 4° Sur le chemin de Bargny. 5° Dans le parc, près la ruine. 6° Sous les marnières des friches du Valois. To. Au fond du Tanet. Nous ajouterons que la plupart de ces gisements sont «ujourd’hui inaccessibles ou trop pauvres pour être fruc- tueusement explorés. Beynes.—Cte" de Montfort-l'Amaury, arr. de Ram- bouillet, SEINE-ET-OISE &—. Feuille 47 : Evreux S.-E. Station de Beynes, ligne de Paris-Montparnasse et les Invalides à Mantes (par Plaisir-Grignon et Epône-Mé- zières). Localité devenue classique, après les travaux d'Hébert pour l’étude de la craie à Micraster cor anguinum. Par place cette craie se montre très magnésienne, sa teneur en magnésie pouvant monter jusqu'à 20 0/0. Cette localité est également citée comme ayant fourni un certain nombre d'espèces intéressantes du calcaire grossier : le gite coquillier était situé au liaudit « la Ma- ladrerie »,1il paraît aujourd’hui entièrement inaccessible. (1), Voir Le Naturaliste, n°5 482, 483, 185, 487, 489. | Bièvres. — Ci et arr, de Laon, AISNE. Feuille 23 : Rethel, S.-O. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur, moyen et in- férieur. Yprésien. — Glaise panisélienne, sables de Cuise. D'après d'Archiac, qui donne une coupe de la colline à laquelle est adossé le village, les bancs coquilliers au- raient, en ce point, une puissance de 6 mètres et les fos- siles y sont nombreux, ainsi que dans un chemin creux à l'Est de Martiguy, entre ce village et Courpierre (d’Ar- chiac, Desc. géolog. de l'Aisne, p. 142 et PI XXII, fig. 5). Ces gisements sont aujourd’hui masqués par des ébou- lements et la végétation. Fig. 21. — Carrière de la colline de Bimont : contact de la craie magnésienne (c.mn.) avec la craie blanche à Belem. quadrala (e ), cliché de M. Braux. Bimont (colline de). — Située au S.-0. de Breteuil, ctui du dit arr. de Clermont, OISE. &— Feuille 21 : Montdidier $.-0. Station de Breteuil-Ville {ligne de Breteuil-Ville à Breteuil-Embranchement), ligne de Paris à Amiens. Localité classique pour l'étude du contact de la craie magnésienne avec la craie à Belemintella quadrata. Les carrières où ce contact est visible sont situées sur le revers méridional de la colline de Bimont. La figure ci-jointe donne une vue de l’une d'elles ouverte à quelques dizaines de mètres sur la droite de la route qui va de Breteuil à Hardivilliers, à environ trois kilomètres de ce dernier village. La craie magnésienne s’y présente sous forme d’un calcaire très dur, jaunâtre ou rougeâtre et à cassure spathique ; ce calcaire se transforme lui- même en une masse dolomitique terreuse au sein de laquelle sont noyés des rognons calcaires. Cette terre remplit plusieurs cheminées de profondeur inconnue visibles dans les exploitations centrales de la colline et dans le voisinage desquelles la dolomitisation parait avoir été plus active. La craie blanche environnante fournit peu de fossiles, quelques Belemintella quadrata et Micraster coranguinum qui disparaissent tout à fait dans la craie magné- sienne. Blaincourt-les-Précy. — C'o" de Creit, arr. de Senlis, OISE æ>. Feuille 32 : Beauvais $.-0. Station de Précy-sur-Oise. Lutétien. — Graves mentionne les carrières qui domi- LL RE ES D de ee | 174 ‘ Fe LE NATURALISTE naient, à l’est, les villages de Blaincourt et de Bouqueval, comme renfermant des fossiles à l’état libre et abon- dants comme à Mouchy-le-Châtel. Voici la coupe som- maire qu'il donne de ces carrières : Terre arable. 6. Roche grenue, feuilletée jaunâtre formant un décomble peu épais. 5. Calcaire dur, fissile, à grain serré, peu coquillier, équivalent du liais. ; 4. Calcaire à milioles, jaunâtre, grossier, dont les bancs, séparés par du sable, recèlent quantité de fossiles d'une parfaite conservation. Ce lit coquillier parait correspondre à celui des carrières de Mouy. 3. Calcaire grossier plus blanc, plus tendre, plus fin, presque sans fossiles, ressemblant au vergelé. Calcaire plus dur et plus grossier, poreux jaunâtre. 1. Glauconie sableuse sans fossiles. Ces carrières sont aujourd’hui absolument inacces- sibles. Bartonien. — Les sables et grès moyens se voient au lieudit les Pâtures de Blaincourt, partie défrichée située entre les bois des Saint-Waast et les bois de Saint- Michel, au-dessus du village, à environ 1 kilomètre N. (Voir Graves : Essai top. géog. de l'Oise, p. 388, 473 et 592.) Cette localité a été quelquefois orthographiée fautive- ment Blincourt, ce qui peut la faire confondre avec une commune du canton de Clermont, même département, où n’existent point de gisements. Le] Blesmes. — Ct et arr. de Château-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux N.-E. Station de Château-Thierry, ligne de Paris à Chiteau- Thierry. Bartonien.— Grès bartoniensavecempreintes végétales. M. Carez a cité de cette localité de belles empreintes de roseaux et des feuilles de dicotylédones dans les grès de l'horizon de Beauchamps qui atteignent ici une épais- seur de 10 mètres. Ces grès affleurent entre le hameau des Evaux et le village de Blesmes,. Le même auteur donne (Bull. Soc. géol. de France (3), VI, p. 183, 1877) une coupe détaillée de l'étage du gypse, prise à 1.500 mètres à l’est du village. Elle mon- tre l'extension des couches marines de cet étage à l’est du bassin de Paris. La couche à Lucina inornatu est, en ce point, particulièrement fossilifère. Boisgeloup (le). — C'e de Gisors, arr. des Andelys. EURE #5. Feuille 31 : Rouen S.-E. Station de Gisors, ligne de Paris à Dieppe par Lo toise, Comme l’a fait remarquer M. Chédeville, ce gisement est désigné sous des noms différents : Gisors, les Bou- leaux et Boisgeloup. (Voir ces noms.) Son identité doit être rétablie de la sorte : Lieudit « le bois des Bouleaux », territoire de Boisge- loup, commune de Gisors. Parmi les fossiles remarquables provenant de cette localité,il convient de citer l'Ovula delphinoides, Cossm., ainsi que les fameux Gisortia gisortiensis, Pass., et Gisortia Chevallieri, Coss. Nous ignorons l’état actuel de ce gisement. Bouconvillers. — Cr de Chaumont, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 32 : Beauvais $S.-0. Station de Bouconvillers, ligne de Chars à Magny. Bartonien. — Graves cite un gisement de sables moyens, niveau inférieur, à droite de la route de Dieppe, au N.-0. et très près de Bouconvillers, au lieu dit « les Haigas », c'est-à-dire vers l'emplacement du cimetière actuel. Ce gisement est aujourd’hui inaccessible. Le dépôt coquillier se retrouvait à l'état remanié avec une prodigieuse quantité de coquilles brisées, de nombreux galets et des fragments de calcaires roulés avec lito- phages, soit dans le parc du château, soit sur le chemin du Bellay, au S.-0. du bourg. (Voir Graves, Ess. top. géog. de l'Oise, p. 477.) Certains auteurs écrivent fautivement Bouconvilliers. Boucquy. — C'° de Jaux, c'o’ de Compiègne, OIsE. Les cendrières de Boucquy fournirent un assez grand nombre d'espèces, Elles n'existent plus aujourd’hui. Nous donnons, d’après Graves, la coupe de l'une d'elles à titre documentaire : 1. Sable superficiel avec galets, huîtres, pétoncles et au- TE SATOSSIES NE EDEN D ÉOAPHENAMBR DSDAU EME bo raRE) 2HSaNle srisivendatne ere ER Ie RATE osent AU 3. Argile jaunâtre, propre à la confection des briques... 2 00 4. Marne argileuse noirâtre, feuilletée, avec coquilles la- CUSTPÉS ES NM cette tale Saesiele ces etes 000 ). Lignite terreux avec cordons de marne coquillière la- CUSRO NE Meter allie las eee Sel HD De 1 00 6. Argile grisâtre avec huîtres, .cyrènes. etc., bois pétrifié. 0 60 1e ie terreux analogue. à,5 2400 ÉD 0 nee 00 8. Argile noire avec Dre o d’eau. Bouillancy (le Bas) c'o" de Betz, arr. de Senlis, OISE æ—. Feuille 49: Meaux, N.-0O. Même ïtinéraire que pour Acy-en-Multien, mais prendre le chemin à droite à la sortie des bois de Mont- rolles. Bartonien. Sables moyens, niveau inférieur. Le gisement se trouve sur la rive droite et près du rù de Gergogne, à droite du chemin qui monte de l'église à Bouillancy, à 200 mètres environ de l’église. Boullarre. — Cie de Betz, arr. de Senlis, OISE. Feuille 49 : Meaux N.-O. Station d’'Antilly, ligne de Crépy-en-Valois à Mareuil- sur-Ourcq. Bartonien. -— Calcaire lacustre de Saint-Ouen, dans la plaine. Graves cite les sables moyens, niveau inférieur, avec gisements fossilifères aux points suivants : à la fontaine de Cahay, sur le chemin de Collinance, à la prudence du bois Saint-Martin et au mont Gobert, Tous ces gisements sont aujourd’hui inaccessibles. Le nom de cette localité est également orthographié Boullare et Boullars. P.-H. FRITEL,. (A suivre.) DESCRIPTION BE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Drepanodes niphe n. sp. — ©” 28 millimètres antennes légèrement crénelées, ailes supérieures couleur chair, avec la base et le milieu jaunâtres. Les inférieures également jaunâtres, sauf à l’apex. On voit aux supérieures trois taches bien nettes, d'un rouge brun, formant une ligne presque droite. La première tache part de la côte à5 a mètres de la base, elle a plutôt la forme d’un trait, mais LE NATURALISTE la deuxième et la troisième sont bien arrondies, cette «'ernière atteint le bord interne, tout près de la ,base. Le milieu de l'aile, plus clair, comme je l'ai dit, est limité en dehors par uneligne droite composée de petites taches blanches inégales. Cette ligne est à 3 millimètres du bord externe. Enfin, l'angle interne, au lieu d’être saillant, est creusé intérieurement, donnant à l'aile une forme _toute particulière. Au-dessus de cet angle, on voit une petite éclaircie blanche, qui se répète également en ‘dessous des ailes. Dessous des supérieurs blanc jaunâtre de la base jusqu'aux deux tiers de l'aile, avec le bord externe rouge brun: inférieures d’un jauae uni, avec l'angle anal rouge brun. Cayenne. Un ©”, ma coll. Euschema palestraria Gn. — Ayant acheté quelques séomètres de la collection de feu Capronnier, j'ai trouvé, parmi elles un o”7 conforme à Eusc. cuprina Feld. et qui portait l'étiquette: Hazis palestraria Bdv. Java. Or, Bois- ‘duval n’a pas décrit cette espèce, et quoique la descrip- tion de Guenée soit bien incomplète, je crois qu'il n’y a pas de doute que palestraria et cuprina ne font qu’une espèce. Du reste, Capronnier était en relations suivies avec Bdv., et il est bien probable que cet exemplaire a eté déterminé par l’auteur du species, qui a laissé beau- coup de noms in litteris. Euschema Vulcanus n. sp. — L'espèce d'Euschema figu- rée en 1826 par Guérin (voyage de Duperrey) sous le uom de Deileptena Poeyii Guérin est un ©”, ressemblant à Eusc. remota, V, albimacula Th.-mieg, mais avec, en p'us, trois taches rouge pâle près le l’angle anaï. (La description, parue après la figure, dit : alis posticis fascia subpostica lutea, les taches seraient donc jaunes e non rouges ?) Vers 1830 a paru le voyage de l’Astrolabe, où Boisduval décrit le même o7 sous le nom de Hazis mars et une ® qu'il considère comme sa Hazis mars et qui est, pour moi, très probablement une autre espèce. Puis le texte du voyage de Duperrey parutensuite, et Guérin redonne la description en latin, pareille à celle parue dans le voyage de l’Astrolabe. La figure de Deileptena Poeyii ayant paru en 1826, le nom de Guérin est bon, mais le ©’ de Hazis mars Bdv. étant égal à Poeyii, la © décrite par Bdv.. comme f.mars me parait se trou- ver Sans nom. Je propose de la nommer Vulcanus. J'ai recu (de Waigiu) des ® de Vulcanus et je suppose que le c’est identique à la ©, ou en tous cas que Deil. Poeyii Guérin n'est pas le o” de cette espèce. Les types Poeyii-mars ne sont plus au muséum. Waiïgiu, deux ®, ma coll. Paul THIERRY-MIEG. NE Tes LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Fossiles! Les Titanotheridæ renferment les formes géantes de ces anciens Périssodactyles. Certains d'entre eux por- taient sur le nez et le front des cornes qui rappellent à (4) Voir Le Naturaliste, n°5 457 et suivants. 175 la fois l'Uintatherium plus ancien et les Rhinocéros mo- dernes. Tilanotherium elatum (fam. des Titanotheridæ). Apparus dans l'Eocène des Etats-Unis,ils s'y éteignent dès le Miocène inférieur (Titanotherium, Megacerops, Symborodon, Brontotherium, Dæodon). Deux espèces seu- lement sont signalées dans le Miocène d'Europe (Téta- notherium rumelicum, Brachydiastematotherium trans- sylvanicum). 2W Tilanotherium lrigonocerus,{ype de la famille des Tilanolherideæ. Les Rhinocéros onteu une beaucoup plus longue du- rée. Ils apparaissent dans l'éocène avec Hyrachyus, Hyracodon, etc., genres américains, représentés en Eu- rope par Cesserasictis et Prohyracodon. Ces ongulés, de petite taille, étaient sans cornes, et ne différaient pas beaucoup des Palæotheridæ. L’Amynodon et même l'Aceratherium miocène étaient plus grands, mais encore dépourvus de cornes nasales et, comme le fait remarquer M. Albert Gaudry, il est assez difficile de saisir, dans l’évolution de ce type, le moment où ces protubérances cornées ont apparu pour la première fois. Averatherium est des deux continents. Parcontre, le genre Diceratherium, dont la dispersion est la même dans le Miocène, avait deux cornes placées symétriquement des deux côtés du nez. Les véritables Rhinocéros, tous pourvus d’une ou de deux cornes placées l’une derrière l’autre, sont tous de l'Ancien Continent ; ils ont été très nombreux du Miocène à l'époque actuelle et accompagnent les Eléphants dans presque tous les gisements de cette période. Le Rhino- CS ceros tichorhinus (ou’antiquitalis) a suivi le sort du Mam- mouth dans les glaces de la Sibérie, où l’un trouve ses cadavres encore couverts d’une épaisse fourrure. L’Elasmotherium, contemporain des deux précédents, était un type plus spécialisé, dernier descendant de la lignée des Acerotherium, et qui s’était adapté aux steppes de la Russie, du Turkestan et de la Sibérie méridionale. À l’époque actuelle, cinq espèces vivent encore. Le Dicerorhinus sumatrensis sembiele descendant des D. san- saniensis, D. tichorhinus et D. etruscus du Tertiaire d’'Eu- rope. Les espèces à deux cornes d'Afrique, Diceros bicornis et D. simus descendent du D. pachygnathus de Pikermi, ou des D. mercki et D. antiquitatis quaternaires. Enfin les Rhinoceros unicornis et sondaïcus descendent d'espèces asiatiques (R. sivalensis, R. namadicus), qui ont laissé leurs débris dans le Pliocène des Mont Siwaliks. Ce type d'organisation n’a pas survécu en Amérique. La fille des Tapiridæ est une autre branche de cette lignée des Périssodactyles, si touffue à l’époque tertiaire. Les Lophiodons sont les plus anciens repré- sentants de ce groupe, dans l'Eocène, surles deux Conti- nents (Helatetes, Chasmotherium, Lophiodon). Les vrais. Tapirs sontplus modernes; ils ne datent guère que de: l’époque Oligocène(Mesotapiruset Tapiravus en Amérique, Protapirus en Europe). Tapirus proprement dit est du, Miocène; ce genre est le seul du groupe des Périssodac- : tyles qui ait survécu en Amérique, où il compte même quatre espèces (T. americanus, T. pinchaque, T. dowi), tandis que l'Ancien Continent n’a plus qu'une espèce, le T. indicus de la Malaisie. Le groupe des Chevaux a été précédé, au début du Tertiaire, par les Notohippidæ de Patagonie (Rhynchippus, Notohippus), sans rapports directs avec les Proterothe- ridæ, et dont les véritables affinités avec les Equidæ mo- dernes restent douteuses. ! Ceux-ci, comme nousl’avons vu, ont tant de rapports avec les Palæotheridæ que les deux genres Parahippus et Hypohippus peuvent être placés aussi bien dans l'une que dans l’autre des deux familles. Les Equidæ, d’ail- leurs, semblent s'être développés, à l’époque Tertiaire, dans l’Amérique du Nord. Merychippus, du Miocène de l’Orégon, est le premier genre qui appartienne, sans conteste, à la ligne ancestrale des Chevaux. Tous ces types primitifs avaient trois doigts, comme l’hipparion, mais les doigts latéraux, ne posant plus sur le sol, étaient déjà en voie de s’atrophier. C’est un fait bien remarquable que le genre Cheval (Equus) soit originaire du Continent américain, si l’on se rappelle que le Cheval était totalement inconnu des hommes qui habitaient cette partie du monde à l'époque où les conquérants espagnols y importèrent le Cheval domestique d'Europe, à la fin du quinzième siècle. Les découvertes paléontologiques nous ont appris que plus de quarante espèces de la famille des Equidæ ont vécu dans l'Amérique du Nord, dans le Miocène et le Pliocène (Merychippus, Pliohippus, Neohipparion, Stylonus, ete.). Dans l'Amérique du Sud, les genres Hipphap'us, Hip- pidion, Onohippidion vivaient à la même époque, et ce dernier jusque dans le pleistocène le plus récent. Hippa- rion avec six espèces et Hippodactylus avec deux repré- sentent, en Europe et en Asie, ces Chevaux primitifs en- core pourvus de trois doigts. Les véritables Chevaux (Equus) à un seul sabot datent du Quaternaire, Vingt espèces ont été décrites des deux Amériques et l’une d'elles, l’Equus rectidens, a laissé ses LE NATURALISTE .lativement modernes, T. bairdi,. |. nombreuses générations, les oreilles et la queue ; débris, à la République Argentine, dans des couclies re- contemporaines des premiers hommes, et qui ne sont séparées des alluvions modernes, contenant des ossements du Cheval importé d'Europe, que par un mince étage, — représentant néanmoins des milliers d'années, — où l’on ne trouve que des ossements de Lama. Sur l'Ancien Continentle genre Equus semble avoir été plus précoce. Dans le Pliocène de l'Inde on trouve déjà E. sivalensis et E. namadicus, mais le Cheval actuel (E. caballus) n'apparait qu'à l’époque quaternaire. Par contre, cette espèce, la dernière de ce grand genre dans la Région Holarctique, s'est étendue sur tout le pour- tour du cercle arctique de l'Angleterre au Kamtchatka, et de là à l'Alaska et au Canada, où l’on trouve ses dé- bris mélés à ceux du Marmmouth et des autres animaux de la faune quaternaire. L'espèce n’est plus représentée, à l’état sauvage. que par l'Equus prjewalskii des déserts de la Dzoungarie, mais elle est la souche de toutes nos races domestiques. Au pourtour de la Méditerranée, dans le quaternäire, notamment en Italie, on trouve les débris de plusieurs espèces (E. slenonis, E. quaggoïdse, qui très probablement étaient de véritables Zébres à robe plus où moins rayée. : | : À l’époque actuelle, l'espèce sauvage la plus septen- onale. en Asie, est cet E. prjewalskii qui, très proba- “blement, ne diffère pas d’E. caballus. L'Asie occidentale et Je Nord de l'Afrique, jusqu’à la Haute-Bgypte, sont la patrie des Hémiones, des Onagres et des Anes, peu ou point rayés, qui constituent le sous-genre Asimis. Plus au Sud, dans l'Afrique orientale, du Somali au Cap et à l’'Angola, s’'échelonnent les diverses espèces de Zèbres (Equus Grevyi, Equus Chapmanni avec de nombreuses sous-espèces, Equus Foai et Equus zebra). Les deux plus méridionales, qui habitaient la colonie du Cap (E. Bur- chelli et E. quagga), sont complètement éteintes. L’Afri- que occidentale, du Congo au Sénégal, n’en possède aucune espèce. Dr E. TROUESSART, Frofesseur au Muséum d'histoire naturelle. —_—@4—————————. UNE RACE DE CHAT SANS QUEUE Les mutilations faites sur les animaux ne se trans- mettent pas à leurs descendants. Tel est le dogue de combat dont on coupe, depuis de ces (A suivre.) organes persistent toujours. De mêmes les taureaux auxquels on enlève leurs cor- nes engendrent des veaux qui en sont pourvus. Mais, ces cornes dont les éleveurs n'arrivent point à débarrasser les taureaux, peuvent disparaitre spontanément ; ou du moins, parmi les veaux, quelques-uns naissent sans Cor- nes sans qu'on puisse connaitre la cause de cette innéité. Aristote en faisait déja mention. À notre époque, en 1770, un veau naquit sans cornes, au Paraguay; ses descendants formèrent une race. Ils échappaient au lazzo avec lequel les habitants du Paraguay les capturent . etils se multüplièrent sans obstacle. De même, des animaux normalement pourvus d’un appendice caudal peuvent naître avec cet appendice atrophié. Si on les sélectionne, on peut arriver à créer une nouvelle race. Ÿ LE NATURALISTE 177 Prenez un bouledogue de petite taille , il naît avec une queue atrophiée n’ayant que la moitié de la longueur normale, pendante, presque sans vie, ne pouvant exé- cuter de grands mouvements, petite, rabougrie, nouée, croquée (suivant l'expression consacrée), comme si elle avait été mordue, machillée, Le chien de berger anglais (sheep dog bobtail) présente souvent des individus qui naissent sans queue, On a pensé que ce fait provenait de ce qu'on la lui coupait toujours. En effet, la loi exemptait autrefois de taxe les chiens de cette race dépourvus de queue. Ils ne pou- vaient ainsi devenir chiens de chasse. M. P. Mégnin, dans son livre si autorisé sur le chien et ses races, pense que l’anomalie provient de la ma- mière dont l'opération était pratiquée, On ne coupait pas la queue avec un instrument tranchant, mais, pour évi- ter les hémorragies, on extrayait avec les dents l'os qui forme la base de cet appendice. On écrase ainsi les nerfs, or, d'après Brown-Séquard, l'absence d’un nerf détruit par écrasement devient héréditaire; les petits naissent sans nerfs à la queue et le défaut de nutrition amène l’atrophie. Cette théorie n’est pas généralement acceptée des z00- techniciens ; ainsi Cornevin la nie dans son traité de zootechnie spéciale. Il est fort possible en effet que l'apparition de ces chiens acaudes soit spontanée. On l’observe dans d'au- tres races ; ainsi le schipperke ou loulou des bateliers de Belgique, auquel on coupe régulièrement la quêue, nait parfois avec cet appendice atrophié. Le fox terrier, sur lequel on pratique la même opéra- tion, présente de temps à autre quelques sujets à queue rudimentaire. Sur une portée de deux fox terriers, j'ai observé que l’un avait une queue normale, l’autre un moignon de queue de trois centimètres environ. La mère avait eu la queue coupée suivant l'usage. On n'a pas réussi à créer chez les chiens une race Spontanément sans queue, bien qu'il semble qu'on pour- rait Y parvenir en sélectionnant les types anormaux qui naissent ainsi. Il n’en est pas de même chez les chats: il existe une où plutôt trois races de chats sans queue au Japon, à Vie du Man, en Malaisie. Les chats sans queue abondent au Japon. Cette race a été étudiée par Léon Metchnikoff, dans son ouvrage l'Empire Japonais. Les artistes japonais ont souvent pris cette jolie bête pour modèle et l'absence de queue frappe dans leurs des- sins. Champfleury, dans un volume intitulé Les Chats, rappelle les gravures d’un célèbre peintre japonais, Ho- hom-sai ou Fo-han-sai, qui vivait au commencement du xIXe siècle. ST Les chats sans queue de l'ile du Man ressemblent aux chats japonais; ils en proviennent probablement. Ils descendraient d'individus rapportés d'Extrème- Orient par quelques marins. Du reste, le chat lui-même n’a été introduit dans les iles Britanniques que depuis la fin du 1x° siècle. Darwin le premier avait étudié les chats sans queue de l’île du Man. Il prétendait qu'ils ont les membres postérieurs plus longs, la tête plus grosse que la race ordinaire et les mœurs différentes. L’allongement de ses membres postérieurs l'auraient fait courir plutôt comme un lièvre que comme un chat. Depuis, cette étude a été reprise notamment par MM. Adrien de Mortillet et Anthony à la Société d'anthropo- logie. Ils ont montré qu'en réalité ces chats ressemblent d'une facon absolue, comme mœurs et aspect, au chat commun, sauf qu'ils ne possèdent qu'un moignon de queue, recouvert de poils, long de deux à trois centimè- tres et semblable à la queue d'un lapin. Comme ce der- nier, il la relève fréquemment. Au toucher, on sent les vertèbres coccygiennes atrophiées. Le chat n’est donc pas sans queue à proprement par- ler : à la dissection on trouve les trois premières vertè- bres caudales semblables et plutôt élargies. Les suivantes ne sont plus qu'au nombre de trois et atrophiées, La moelle est normale, elle s'étend sur toute la longueur du canal vertébral (Dareste, Anthony) (1). Un état analogue a été relevé chez un chien sans queue par T. G. Saint-Hilaire. Les chats malais forment une race distincte. Ils ont été décrits par William Manden, dans son voyage à l'ile de Sumatra, et par le Dr Morice, dans son voyage en Cochinchine. Ce dernier insiste sur l’appendice caudal, long de quelques centimètres à peine, parfois déjeté par côté ou comme tordu sur lui-même. Cette disposition est si prononcée qu'on peut soulever ces animaux par le crochet de leur queue. Celle-ci diffère donc de celle des chats du Japon et de l’île de Man; elle est à un degré moins prononcé d’atrophie. Ce serait pour Léon Metchmikoff une propriété due au climat javanais d'amener l’atrophie de la queue chez les chats; d’après lui, les chats importés dans l'ile de Java perdraient leur queue à partir de la troisième ou quatrième génération. Certains auteurs admettent que les chats japonais proviennent de larace malaise. On sait les fréquentes rela- tions historiques qui existèrent entre les deux pays; or, les chats sans queue se retrouvent surtout sur les côtes du Japon, tandis que dans l’intérieur ils en sont pourvus. On est ailé plus loin : on a voulu expliquer la forma- tion de certaines espèces félines sans queue, tel le Iynx et le loup-cervier qui n’ont qu’un rudiment de queue de quelques centimètres. Le premier type de l'espèce a pu provenir d’un sujet acaude apparaissant par innéité dans une espèce féline pourvue de queue. D'ailleurs les vertèbres caudales sont des plus sujettes à varier non seulement de volume mais de nombre. Darwin a noté que chez le pigeon ce nombre varie d'une race à l’autre. Le pigeon biset a 12 vertèbres sacrées et 7 caudales, le pigeon grosse-gorge a 13 à 14 vertèbres sacrées et 8 à 9 caudales, le pigeon paon a aussi 8 à 9 caudales. Or, toutes les races de pigeons proviennent du pigeon biset. Ce passage d’une race pourvue de queue en une autre anoure est très nette chez les poules. Il y a trois races de poules sans queue. Une race naine dite des sabots de Hollande. Une race de Wallikiki originaire de l'ile de Ceylan. Une race disparue de Sundgau en Haute-Alsace. Or, M. Crépin a reconnu que coqs et poulies acaudes ne peuvent se reproduire, les œufs ne sont pas fécondés, mais un coq acaude se reproduit avec des poules ordi- naires et les descendants sont 50 % acaudes comme le père. Il suppose que les plumes imbriquées autour du (1) Darestre, Chim. Soc. anthropologie, Paris, 1893, page 680 et ANTHONY, 44, 1899, page 306. 478 eloaque de la poule sans eroupion opposent un obstacle mécanique à la fécondation. En tout cas la race ne peut s’isoler définitivement, il faut qu’elle se retrempe à cha- que fois dans la race ordinaire pourvue d’appendice. C'est là une preuve directe du passage d'une race à l’autre, puisque ce passage se refait chaque fois sous nos yeux (1). Dr F. REGNAULT. SUINNNNENNNNNNNNNANNNENnNEUNn, LÉPIDORTÈRES DU LAMUEDOU © J'ai pu capturer quelques micros lépidoptères qui eu valaient la peine. En voici les noms et la description: 1° Eromene luciella n. sp. Envergure: 17 millimètres. Ailes blan- châtres, plus ou moins salies d’ocracé jaunâtre; espace basilaire ocracé foucé ou brun, — sauf au milieu, près de Ja base, où se voit une grosse tache bien arrondie et blanchâtre, — parsemé d'écailles brunes ou même noires, s’accumulant très près de la bande médiane, qui est sinueuse et s'infléchit du côté de la base, à la sous- costale, où elle forme un angle bien prononcé; la couleur ce la bande médiane est d'un jaune ocracé pâle, elle est finement bordée intérieurement de blanchâtre. L'espace au delà de la bande est blanchâtre avec une grande tache arrondie, mais un peu échancrée intéricurement, d’un ocracé foncé ou bien parsemé d’écailles noires for- mant des stries dans les plis iriternervuraux, La double strie longitudinale terminale est nettement arrondie et non anguleuse; l'intérieur est d'un blanc pur; eu outre, elle est très proche des points marginaux métalliques dont la première série est à peine indiquée. La frange est formée d'écailles blanchâtres à Ja base et brun ocracé à l'extrémité. Ailes inférieures blanchâtres, avec une ligne brunâtre arrondie vers l'angle externe et indistincte vers l'angle interne. On voit, en outre, quelques ombres brunâtres entre cette ligne et le bord externe; franges blanches précédées et divisées par une fine ligne brune. Dessous blanchâtre soyeux, assombri vers la côte, à la base et dans l’espace terminal, où on distingue assez nettement la double strie longitudinale du dessus. Antennes ocracé jaunâtre; tête et palpes blanchätres très peu lavés d’ocracé. Thorax et abdomen d’un ocracé päle, le dessus du dernier un peu brillant et paraissant très légèrement doré, ainsi que la touffe anale. La ®, comme taille et dessin, ressemble au ©”, mais sa teinte est beaucoup plus foncée, les ailes étant presque entièrement envahies par le brun ocracé et les écailles noires étant plus abondantes. Cette nouvelle espèce se distingue des autres par sa bande médiane, brisée à la sous-costale, par sa grande tache noirâtre à l'extrémité de la cellule et par sa double ligne arrondie. Elle est cependant très voisine de la Zonella Z. L’œuf de l’Eromene luciella est un ellipsoide ovalaire comprimé latéralement avec une large dépression cen- trale faiblement prononcée. Surface couverte d'assez grandes dépressions polygonales très irrégulières, à supérieures (1)Bullelin de la Sociélé nalionale d'acclimalation de France, mars 1902. (2) Voir le Naluralisle, n° 489. LE NATURALISTE . mesure 18 à 19 millimètres, à peau tendue. rebords épais et grossiers; couleur blanchâtre d’abord, prenant ensuite la teinte du liège. Les œufs sont éclos sept jours après la ponte. La petite chenille qui en est sortie est assez allongée et légèrement atténuée postérieurement, grisâtre, laissant voir le vaisseau interne par transparence; verruqueux indistinets, poils blonds; tête brun jaunâtre, luisante. écusson brun clair; clapet et pattes écailleuses de la cou- leur du corps. Cette chenille vit par terre parmi les feuilles mortes, à la base des plantes de la famille des composées, surtout Cirsium, Hieracium ‘et chicoracées, mais non dans un tuyau de soie, comme les Crambus ; } elle fait très peu de toile, est à taille en octobre et se 1 met en cocon pour hiverrer. Adulte, la chenille de l'Eromene hictellà a tout à fait Paspect d’une chenille de Crambus : le corps est presque cylindrique, faiblement atténué antérieurement, à partir du troisième segment et fortement à partir du. onzième, avec les incisions des segments bien accusées;! sa couleur est gris brunâtre sale; ses verruqueux for- Ù. ment de larges plaques cornées avec un petit point noir au centre portant un poil brun ou blonu assez long; les trapézoidaux sont les plus grands, les antérieurs surtout, et presque ronds; les postérieurs sont plutôt elliptiques, ceux des trois premiers segments et du onzième sont connés ; tous {sont d’un brun foncé et se distinguent très nettement, La tête est assez forte, un peu aplatie en avant, à lobes très arrondis au sommet, de couleur fauve, avec les ocelles noirs, les organes buccaux bruns et l'épistome hlanchâtre; l’écusson du premier segment est brunâtre avec le bord antérieur jaunâtre, un peut point noir sur les cêtés et deux gros points au milieu vers le bord postérieur; clapet de la couleur des verru- queux, pattes écailleuses d'un corné clair, membra- neuses de la couleur du fond avec une couronne de petits crochets bruns; stigmates très petits, noirâtres; sa taille Elle diffère de la chenille d’Eromene bella par la cou- leur de la tête d’un fauve plus foncé, par son écusson plus sombre et par s2s verruqueux plus nets, plus dis- tincts de beaucoup et surtout plus bruns. Bella a les mêmes mœurs que luciella et on doit bien penser que si cette chenille a été élevée en captivité avec des fleurs de Scabiosa leucantha, dans la nature elle ne s’en nourrit pas. Elle vit par terre aux dépens des chi- coracées, et surtout des Hieracium, des Picris, dont elle à mange les feuilles basses trainant à terre,pourries même et attaque aussi les tiges vives ou mortes, près du collet de la racine. 29 Paltodora vobinella n. sp. Envergure : 15 millimètres. — Aïles supérieures d un cendré faiblement lavé de violacé, largement (1/3 de l'aile) coloré de brun ocracé, de la base aux 3/4 sur ia côte, ainsi qu'au bord externe où cette teinte est coupée par trois stries au moins de la couleur du fond et au bord interne qui est liseré de brun ocracé ; une strie cu- néiforme noire dans le pli avant le milieu,une autre strie plus petite opposée obliquement et au milieu de l’aileun petit point noir à l'extrémité de la celluleet une nébulo- sité noirâtre vers l'angle interne. Frange brun ocracé jaunâtre ou de cuir, deux ou trois fois partagée par des lignes plus foncées, même noirâtres vers l’apex. É Ailes inférieures gris soyeux; frange bien jaunâtre plus clair à la base et partagée pa des bandes vague- ment plus foncées. LE NATURALISTE 1 US) Tête blanche ou blanc légèrement jaunâtre; palpes blanes, longs poils du deuxième article blancs ou teintés de jaunâtre, troisième ‘article très grêle long et aigu, blanc, à extrémité brune; antennes brunes ou bruns jaunâtre foncé; thorax cendré ou teinté de jaunâtre; abdomen brun jaunâtre, touffe anale jaunètre clair, ainsi que les pattes. : Espèce voisine de Palt. meridionella HS., prise parmi les plantes marines au bord du canal de la Robine. 3° Chilopselaphus balneariellus n. sp. - Envergure: 17 millim. 5. Ailes supérieures légèrement ocracées avec des stries longitudinales blanches,mais non brillantes, sur les nervures : c’est-à-dire la première sur la côte, dela base aux 3/4 de l'aile ; la deuxième sur la sous-costale, émettant vers l’apex de petites stries sur les nervures auxquelles elle donne origine; la troisième sur la médiane avec des strigules gagnant le bord externe; enfin, la quatrième sur l’indépendante. Toutes ces stries, plus ou moins larges, sont non pas délimitées, bornées par des écailles brunes, mais saupoudrées de semblables écailles dans toute leurlongueur et leur largeur. Franges blanc jaunatre à la base, un peu grisätres à l'extrémité. Aïles inférieures blanchâtres, soyeuses, luisantes avec les nervures et le bord antérieur largement brunâtres. Franges comme celles des supérieures. Tête et palpes gris; antennes annelées de brun et de blanchâtre, les anneaux bruns de moitié plus petits que les autres ; thorax gris avec les côtés jaunûtres ; abdo- men et pattes blanchâtres. La nouvelle espèce dilfère de Chilopselaphus fallax Mn. en ce que ses stries longitudinales ne sont pas d’un blant d'argent luisant et sont toutes parsemees d'écailles bru- nes, que ses ailes inférieures sont moins larges que les supérieures et que sa taille est plus petite. Les stries longitudinales blanches, de la côte surtout, font songer à la côte des Megacraspedus, du separatellus principalement, et ne rappellent pas du tout les stries argentées de la Coleoph. ochrea. À remarquer la disposi- tion de ces stries sur les nervures, comme chez les Ptero- lonche; elles rappellent l'aspect de certaines Colcophara, du groupe de Chamædryella par exemple; mais, à l’in- verse de ces dermères et des Pterolonche, les Chilopsela- phus ont des stries claires au lieu de brunes. 4° Scylhris ventosella n. sp. Envergure : 8 millimètres à 8,5. Corps assez robuste. Ailes supérieures peu étroites, couleur de bronze clair, sans grand reflet métallique et quelque peu teinté d’ocracé, parsemées surtout au-delà du milieu, de rares écailles d’un cendré bleuâtre et présentant une strie lon- gitudinale d’un ocracé jaunâtre foncé, assez large et net tement délimitée de la base jusqu’à l’angle de la cellule, — où elle est parfois interrompue et forme comme une tache ronde — puis se relève, devient plus diffuse et gagne l’apex. Cette bande est soulignée de noir avant le milieu, Franges de la couleur des ailes. Ailes inférieures étroites, d'une couieur un peu plus claire que les supérieures, très légèrement purpurine. Franges semblables. “ Tête et thorax bronzés, teintés d’ocracé ; palpes blanes; abdomen brun bronzé foncé en dessus, d’un blanc presque pur et comme argenté en dessous, ainsi que les pattes; touffe anale un peu en éventail, ocracé Jaunâtre très foncé. 0 semblable, mais plus robuste. La Scythris nouvelle appartient au groupe de tenuivit- tella, restigerella, maïs est très différente de ces espèces. P. CHRÉTIEN. EFFET DE LA NEIGE SUR LES PLANTATIONS Un de nos deux grands-pères était cultivateur, il y à cent ans, dans un pays boisé ; aussi s’occupait-il de syl- viculture et plantait-il des pépinières. Un jour qu’il avait fourni des peupliers à l'administration des Eeaux et Forêts, des grisards (croyons-nous), pour planter sur les bords du canal de Saint-Quentin, il se produisit un singulier phénomène. On fut tout étonné de voir que ses plants, qui auraient dü croître avec vigueur au pri- temps Suivant, ne pousSsaient pas ou poussaient mal. A quoi cela pouvait-il bien tenir ? Comme il le disait lui- même : Quel intérêt aurais-je eu à fournir à l'Etat de mauvais plants? Ne lui ai-je pas garanti la reprise de mes arbres ? Ce qu’il y avait de particulièrement bizarre, c’est que toute une ligne de grisards poussait comme à l'ordinaire; tandis que l’autre venait mal ou ne croissait pas du tout. Certains arbres ne présentaient que quelques feuilles, qui se développaient difficilement ; alors que d’autres, sans feuilles, semblaient tout à fait morts ! Circonstance essentielle à noter, ce n'est pas lui mais l'administration des Eaux et Forêts, qui avait lait cette plantation ; de sorte qu’un procès était imminent. La preuve que je vous ai fourni de bons plants, disait-il à l'administration, c'est que ces plans croissent merveil- leusement bien, sur tout un côté du canal; tandis qu’ils se développent tous plus ou moins mal de l’autre côté, alors que tous mes arbres se trouvaient dans les mêmes conditions. Ils auraient done dù se développer tous tle la même manière, ou tout à fait bien ou tout à fait mal. Pour qu'ils se développent différemment les uns des autres, il faut de deux choses l’une : Ou qu'ils aient été mal plantés par l'administration : où qu'ils aient été plantés par elle dans un mauvais terrain, là Gù ils ne se développent pas convenablement. A ces justes observations, l'administration répondait : Nous savons planter les arbres, mieux que personne: donc, le manque de repousse ne peut être incriminé qu’à la qualité des plants, bons ici, médiocres là et mauvais plus loin. Quant au terrain, il est le même des deux côtés du canal; or, les arbres poussent bien d'un côté, donc ce n’est pas le terrain qui est en cause. Que répondre à ce raisonnement? Et pourtant, on va voir que le dilemme de l'administration pèchait sur le pre- mier point, comme on devait bien s’y attendre ; puisque le second semblait inattaquable, et que notre aieul ne pouvait pas avoir fourni une ligne de bons arbres et une autre ligne de plants suspects. Son intérêt étant de ne fournir que des plants excellents à l'administration, alin d'avoir de nouvelles commandes et de pouvoir montrer à tout le monde les produits de sa pépinière, en disant : Si vous voulez savoir quelle est la qualité ce mes peu- pliers, allez voir ceux qui poussent sur les bords du ca- nal de Saint-Quentin; c'est moi qui les ai fournis à l'administration. Avant äe s'adresser aux tribunaux, on passa devant un expert; qui eut l’idée de déterrer l'un des plants, qui paraissaient tout à fait morts et sans une seule feuille. A la stupéfaction générale, en creusant le sol à deux pieds de profondeur, on y trouva de la neige, alors qu’on se serait plutôt attendu à y trouver des larves d'in- e 180 LE NATURALISTE sectes quelconques ou tout au moins de vers blancs ; car il y en avait parfois dans les terres de la pépinière, bien que ceux-ci aient encore jamais paru faire de tort sérieux aux racines, même des plus jeunes plants. D’ail- leurs, il n°y avait pas plus de larves d'insectes d’un côté que de l’autre, sur les bordures du canal. Assurément, cela ne tenait qu’à la neige. On se rappela alors que les ouvriers de l'administration avaient creusé les trous des arbustes avant la neige et que la plantation avait été faite, alors qu'il y avait encore de la neige au fond de ces trous. La terre qu'on avait rejetée dedans, pour les remplir, lors de la plantation de la première ligne, avait formé une glacière arüficielle, au pied des arbres; en empêchant la neige de fondre. Telle était la cause uni- que qui avait empêché ces arbres de donner des feuilles au printemps. Il va de soit que tout le monde tomba d'accord, en reconnaissant le bien fondé des plaintes de notre aïeul maternel, Quant aux plants mal venus, sur la même ligne, qui étaient parvenus à donner quelques feuilles, cela tenait à ce que la neige était à peu près fondue, au fond des trous; bien qu'il s’en trouvât encore un peu, au milieu des feuilles mortes qu'on avait appliquées sur les raci- nes, avant de les couvrir de terre. Dans ces conditions, certaines racines n'avaient pas ‘ pu se développer au milieu de la neige ; tandis que d’au- tres avaient pu prendre suffisamment, en étant abritées de la neige par un lit de feuilles mortes. Enfin la ligne de plants qui avaient repris n’avait été plantée que lors- que la neige avait eu le temps de fondre, au fond des trous. Cette découverte, heureusement faite à temps, expliquait tout, de la facon la plus simple du monde. On voit par là que l'administration « que l'Europe nous envie » peut être parfaite ; mais que les hommes qu'elle emploie sont imparfaits et qu'ils peuvent se trom- per plus que d’autres, ou du moins tout autant. On plan- tera les arbres à partir du 15 mars, dit un inspecteur, un mois où deux à l'avance; et les ouvriers mettent les plants en terre à la date indiquée, sans s'inquiéter de savoir s’il y à encore de la neige ou non, au fond des trous ; ou même si le terrain ne serait pas tout simple- ment gelé, là où vont reposer les racines des plants. Or, il n’en faut pas plus pour que la reprise de ces arbustes ne puisse plus s'effectuer, ou pour qu'elle se fasse mal et d’une facon imparfaite. I y à une dizaine d'années, M. Paul Jacob signalait quelque chose d’analogue, à propos des platanes de la ville de Paris. Ici, il ne s’agissait pas, à proprement par- ler, de l’action de la neige au fond des fosses; mais de l’action du sel sur la neige, qui peut produire un froid de 20 degrés au-dessous de 0, s’il y a plus de sel que de neige. Or, l'effet du sel, sur nos arbres parisiens, est des plus funestes, d'après M. Opoix, quand on le jette en hiver au pied des arbres, pour y faire fondre la neige qui y a été amoncelée. C’est la pratique seule qui ap- prend tout cela, et cet arboriculteur éminent est un pra- ticien distingué ; on doit donc le croire, quand il affirme. Dr Boucox. COCCCCCCOS00000000099000000090900 FABRICATION DES FIBRES D'ALOËS A L'ILE MAURICE On peut dire que ia seule industrie de l’île Maurice est celle du sucre. Négligeant les petites cultures telles que : pistache, vanille, essence de géranium, tapioca, etc., qui, dans certaines colonies, donnent d'assez bons ré- sultats, le Mauricien s’adonne de préférence à la culture de la canne, Plusieurs raisons déterminent le choix presque exclu- tions et faire cesser le boycottage dont ils sont frappés. sif du Mauricien, mais l’on peut affirmer que la princi- pale, c’est que la canne est une culture qui, en dix-huit mois, donne déjà des résultats. Habitué à récolter le produit de son travail dans un laps de temps aussi court, le planteur recule devant l’entreprise d’une culture à longue échéance. Telle, par exemple, celle de l’aloès qui demandeen moyenne cinq ans pour être en plein rendement. Tou- tefois, les prix rémunérateurs de ces dernières années sur les fibres d’aloès, prix qui semblent vouloir se main- tenir, ont attiré plusieurs propriétaires vers celte indus- trie. La production de l’année 1906 a été de 2.000 tonnes environ. à Encouragés par la perspective des prix actuels et de la facilité d'écoulement des fibres d’aloès, plusieurs pro- priétaires se sont mis, ces derniers mois, à planter du si- sal (agave sisalana) sur une grande échelle. Dans quatre ou cinq ans, si les prix se maintiennent, la production aura très sensiblement augmenté dans cette colonie. L’aloès qui vient généralement à Maurice est le fourcroya gigantea. Une autre raison qui facilitera le développement de cette industrie, c'est le peu de capitaux qu'il faut pour intaller une usine d’aloës. Si l’on peut utiliser l’eau comme force motrice, un capital de 4.000 roupies ou 6.600 francs suffit pour s'installer et fabriquer de 8 à 10 tonnes par mois. Le prix de revient de la tonne de fibres, avec une ins- tallation hydraulique, est de 200 roupies environ soit 330 francs. Si l’on est obligé d’avoir un moteur à vapeur, l’instal- lation pour la fabrication de 8 à 10 tonnes par mois re- vient à 8.000 roupies ou 13.200 francs. Dans ce dernier cas, la production dela tonne coûte 230 roupies, soit 380 francs environ. , Comme, d'autre part, les prix d'achat ont été en moyenne,en 1906, de : 350 roupies ou 577 fr. 50 la {te qualité. : 330 544 fr. 50 la 2e — 3 300 495 fr. » la 3e on voit les bénéfices qu’un fabricant de fibres peut réali- ser. En prenant pour exemple l’installation à vapeur, qui est la plus coûteuse, avec un capital initial de 15.000 fr. environ et en fabricant 100 tonnes seulement dans une année, ce qui représente 38.000 francs de frais, on réalise 53.900 francs de prix moyen, soit un bénéfice de 15.000 fr. En un an, l'installätion est payée. Bien entendu ces chiffres ne sont exacts que si vous avez des aloès à por- tée de votre usine. Dansle cas contraire, si vous achetez au loin, le prix de transport de cette marchandise, fort encombrante à l’état brut (il faut une tonne de feuilles pour produire 28 kilogrammes de fibres sèches), mange. tout votre bénéfice, Les fibres de Maurice, dont le fil ala réputation d'être plus résistant que celui des autres pays producteurs, étaient jusqu’à ces derniers temps très demandées sur le marché de Londres. Malheurensement, quelques fabri- cants peu scrupuleux, alléchés par le gain, négligeaient la fabrication et expédiaient des ballots de fibres ne cor- respondant pas toujours à l'échantillon. = | Cette circonstance a contribué à discréditerla marque de Maurice. Actuellement, les expéditeurs devenant plus conscien- cieux, soignent la marchandise pour éviter les réclama- M Une grosse maison de Marseille est, paraît-il, en pourparlers pour passer un contrat ferme et acheter la production totale de l'ile. L'année dernière, l’exporta- tion des fibres a atteint 4.100.000 francs environ. 2 Sice n'était l'obligation, ainsi que nous l'avons dit LE NATURALISTE 181 plus haut, d'attendre quatre ou cinq ans avant de-pou- voir récolter, ce quiest contraire au tempérament mau- ricien, l'industrie de l’aloès prendrait un grand dévelop- pement dans cette colonie. Dans la région sèche de l'ile où la canne vient mal, de grandes étendues de terre, actuellement en friches, pourraient être plantées en aloës. REVUE SCIENTIFIQUE Les pigments des Batraciens. — Action de quelques poisons sur les insectes. — Le poison des tentacules des Actinies. — Comment les phoques respirent pendant leur sommeil. — La digestion du sucre par les fourmis. Les Batraciens ont de jolies couleurs encore mal con- nues au point dé vue chimique, lacune que M. A. Ma- gnan vient d'essayer de combler. Voici comment il extrait le pigment vert. Les peaux sont mises à digérer avec de l'alcool à 50° pendant 12 heures à l'obscurité. Après filtrage, l'alcool a pris une teinte vert émeraude ; il a dissous un pigment vert que l’on peut obtenir pur en agitant l’alcool avec de la benzine. On décante et l’on évapore la benzine à l'obscurité et dans le vide. Le ré- sidu graisseux, vert bouteille, ainsi obtenu se montre au microscope sous la forme de petits grains non cristallisés. Ce pigment existe en grandes quantités chez Rana tem- poraria et sur la partie dorsale de la peau de Triton cris- tatus, en petites quantités chez Pelobates fuscus et Hyla arborea, en quantités presque nulles chez Alytes obste- tricans. Les solutions alcooliques, examinées au spec- troscope, arrêtent les rayons à la limite du bleu et du vert et à l’extrémité du violet. Un fait intéressant est l’action de la lumière. Les solutions laissées à la lumière changent de teinte en quelques heures ; elles pâlissent. Au bout de deux jours, elles deviennent vert clair; au bout de dix jours, elles se décolorent et deviennent opalescentes avec formation plus ou moins nette de guanine. Les solutions que l’on met à l'obscurité res- tent longtemps intactes. Au bout de deux mois, elles ont à peine pâli. Si l’on veut le pigment jaune, les peaux qui ont servi à préparer le premier pigment, sont mises à macérer dans de l’alcocl absolu, toujours à l’abri de la lumière, Au bout de 12 heures, on retire-une liqueur jaune d'or que l'on filtre. C’est une solution de pigment jaune sans trace de pigment vert. Pour obtenir ce pigment jaune pur, on laisse évaporer l'alcool. Le résidu orange est lavé à l’eau. On le reprend par l’éther, ce qui donne | une liqueur jaune d’or qu’on évapore dans Te vide et à l'obscurité. Il reste un résidu graisseux qui présente au microscope de petits cristaux jaunes affectant la forme d'octaèdres. Tous les Batraciens en possèdent beaucoup. Les solutions mises à la lumière changent de teinte peu à peu. Au bout de 4 > jours, elles De chucne vert émeraude. Au bout du certain temps variable, elles sont vert clair; puis elles se décolorent. Les solutions qui ne sont pas entièrement décolorées sont ramenées au jaune d’or par les réduc- tions et la potasse. Les solutions mises à l'obscurité sont à peine verdâtres au bout de 3 à 4 mois. L’ oxygène in- tervient manifestement dans la décoloration, Dans la peau des Batraciens, il y a encore un pigment brun jaunâtre. Les peaux traitées par l'alcool absolu sont lavées à l’eau courante, puis on les met à digérer avec de l’acide acétique froid pendant plusieurs heures. L’acide acétique devient brun jaunâtre. En évaporant à l'obscurité, on obtient une huile brune qui ne cristallise ‘pas et qui, mise dans l’eau, surnage sans s’y mélanger. La Grenouille rousse seule possède ce pigment. Si l’on reprend par l’ammoniaque les peaux traitées par l'acide acétique, on obtient, chez Rana temporaria femelle, au moment de la ponte, un pigment rouge éCar- late. Evaporées à l'obscurité à l’obseurité,'ses solutions laissent un résidu graisseux rouge brun. Les solutions me à la lumière deviennent dre d'or au bout de 12 à 15 heures, puis, au bout de 7 à 8 jours, elles sont vertes. Les solutions à l'obscurité cn au rouge brun au bout de 2 jours et paraissent résister ensuite à l'action de la lumière. Les peaux que l’on a traitées sont décolorées et trans- parentes. Il ne reste plus que de place en place de petits îlots noirs renfermant un pigment noir que l'on peut isoler de la facon suivante, On traite les peaux bien la- vées par de la potasse bouillante. Celle-ci détruit toute la peau et laisse intact le pigment noir, que l’on isole à l'état de pureté par des centrifugations et des lavages successifs. Ce pigment est formé de petits grains qui sont noirs par réflexion et gris par réfraction. Il existe en grandes quantités chez tous les Batraciens. Sa cou- leur varie du brun au noir. Quelquefois il a, comme chez la Rainette, une couleur verte irisée due à une certaine orientation de ses grains, qui filtrerait la lumière et ne réfléchirait que des rayons verts, la potasse parait dé- truire cette orientation. La glycérine agit un peu diffé- remment. Si l’on humecte de ce liquide un carré de peau bien vert d'Hyla arborea, on voit le pigment noir à reflets verts irisés prendre des reflets bleus irisés avant de. devenir noir. Les réactions chimiques rappellent le pigment noir des mélanines. En somme, tous ces pigments se ressemblent beau- coup. Li # _* D'une série de recherches faites par M. J. Barsacq sur l’action de quelques poisons sur les insectes, il résulte que : , É {o L'action des poisons sur les insectes varie suivant la structure des insectes eux-mêmes et les doses de poi- son employées. 20 L'action des poisons est extrémement modifiée par les métamorphoses des insectes; elle est suspendue pen- dant toute la durée de la mue, mais reprend avee plus d'intensité après cette époque. Le passage à l’état de chrysalide diminue considérablement l’action des poi- sons, environ au 8°. 3° L'action des poisons s’individualise seulement au 3° jour ; à ce moment, on peut déterminer avec beaucoup de certitude la valeur du poison sur un insecte donné, le maximum de mortalité et la rapidité d'action de ce poison. 4° Avec les doses courantes, moyennes, le maximum de mortalité se déclare vers le 7° ou le 8e jour. 5° Si au 8° jour le poison essayé ne donne pas le pour- centage de mortalité attendu, il ne faut pas cependaut conclure à l’ineflicacité de ce poison ou de la dose em- ployée. 6° Le chlorure de baryum agit parfaitement comme un bon insecticide : malgré qu’on doive l'employer à des doses de 8 à 12 fois supérieures à celle des composés arsenicaux, il coûte cependañt moins cher; de plus, il se dissout facilement dans l’eau et, aux doses ordinaires, il est inoffensif pour l’homme et les animaux supérieurs 7° Les solutions de chlorure de baryum à 4 % sont peu actives sur les insectes: les solutions à 2 et 4 % donnent des résultats presque identiques; les solutions de 6 % produisent l'effet d’un poison extrêmement vio- lent; donc 2 % et 6 % sont recommandables, la pre- mière comme moyenne, la deuxième comme très forte. LE * XI Les Cœlentérès marins présentent de nombreux exem- ples de sécrétions de principes toxiques qu'ils peuvent faire pénétrer dans l'intimité des organismes ennemis, au moyen d'appareils spéciaux. Ces appareils ou néma- tocystes sont localisés sur les tentacules mobiles dont sont munis un grand nombre de ces animaux. L'appareil ainsi constitué sert à capturer les proies qui nagent dans le voisinage de l'animal. Un très grand nombre de ces animaux provoquent en particulier des effets urticants intenses sur la peau humaine. MM. Portier et Richet ont montré ainsi que les filameuts pêcheurs des Physa- lies contiennent des toxines d'une remarquable puis- sance. Les animaux de petite taille, poissons ou autres, arrivant en contact avec les filaments urticants des Phy- salies ne peuvent s'échapper; ils sont en quelque sorte paralÿsés et n'offrent plus aucune résistance aux ani- maux, qui les convoitent. L'action physiologique de ces poisons leur a fait donner le nom d'hypnotoxines ; à dose suffisante, en effet, l'animal qui à recu une injection d'extrait de Physalie est devenu presque insensible; il reste immobile, comme plongé dans un sommeil pro- fond ; il ne peut se mouvoir et ne cherche pas d’ailleurs à le faire. Ces recherches ont engagé M. Aug.-H. Perret à rechercher des poisons analogues dans les filaments urticants des Actinies, ces Anémones de mer si com- munes dans les rochers du littoral. Et voici les conclu- sions auxquelles il à été amené : 1° Les tentacules d’actinies renferment des poisons solubles dans l’eau, solubles en partie dans l'alcool, pro- voquant un prurit violent, une congestion intense des viscères, la mort par arrêt du cœur. 2° Ces toxines sont fixées et entrainées par un certain nombre de produits et de précipités, par le noir animal, en particulier. 3° Parmices produits, on peut isoler une thalassine ou poison pruritant qui provoque les démangeaisons. 40 La purification méthodique des extractifs alcooliques conduit finalement à l'obtention d'un produit cristallin répondant à la composition et aux propriétés de la leu- cine, mais 1l possède en outre des propriétés urticantes manifestes, Ce produit cristallisé doit être considéré comme de la leucine sur laquelle est fixée une certaine quantité de thalassine. 5° On peut caractériser de même dans les tentacules d’actinies des congestines ou poisons congestivants solu- bles dans l'eau, insolubles dans l’alcool absolu. Ces corps provoquent la congestion des viscères et la mort par l'arrêt du cœur. 6° Un injection antérieure de thalassine produit une immunité relative vis-à-vis d'une injection de conges- tine. 79 Une injection antérieure de congestine augmente la sensibilité à une injection ultérieure de congestine; il y a anaphylaxie. 8° Les sels de calcium n’ont aucune action préventive contre le prurit produit par la thalassine. M. Perret a aussi constaté que la thalassine se ren- contre aussi dans les méduses, lés moules, les huitres, les crevettes, les crabes, les kystes hydatiques, et même des plantes, telles que l’ortie et le lamier blanc. Mais de nouvelles recherches s'imposent encore à ce dernier point de vue. * # Durant la dernière campagne dirigée par le prince de Monaco, dans les fjords du Spitzberg, il fut capturé un Jeuné phoque sur lequel M. P. Portier donne d’inté- ressants détails. Des matelots se trouvaient dans une embarcation, lorsque le jeune animal vint à émerger à quelque dis- NATURALISTE tance. Un des hommes eut l'idée de siffler et, aussitôt le phoque se rapprocha de la baleinière autour de laquelle il se mit à nager, la tête hors de l'eau. Les matelots ne trouvant dans l'embarcation aucun engin qui leur permit de s s'emparer de l'animal, regagnérentJe yacht, qui était à l'ancre à quelques centaines de mètres. Ils prirent un haveneau de dimensions suffisantes et revinrent au point où ils avaient laissé le mammifere. Ils se mirent à siffler, , de nouveau, celui-ci s'approcha avec confiance de l’'embarcation et se laisser facilement capturer au moyen du filet. Placé dans une baignoire, sur le pont du navire, le jeune animal se montra d'emblée très confiant ayant des allures de jeune chien, et s'approchant en nageant quand on faisait entendre un sifflement près de sa baignoire. Le PRoIUE passait la plus grande partie de la journée dans la baignoire, jouant avec les poissons qu'on lui four- nissait vivants en abondance. Vers 11 heures du matin, et surtout les jours de soleil, il montait sur une planche à l'extrémité de la baignoire et dormait pendant quelques heures. Durant la période correspondant à la nuit, mais pendant laquelle à cette époque et à cette latitude (80°), le soleil reste au-dessus de l'horizon, le phoque s’étendait souvent hors de l’eau pour dormir, mais il prenait aussi quelquefois son repos dans l’eau. C'est ainsi que, Ss’ap- prochant sans bruit, vers 2 heures du matin, près de sa baignoire, il est arrivé plusieurs fois à M. Portier de trouver l'animal endormi sur le fond de celle-ci. Il w’était pas étendu horizontalement, mais il flottait immobile, l'axe du corps presque vertical, l'extrémité de ses mem- bres touchant simplement le fond de la baignoire. Il avait les yeux fermés, tandis que dans la journée, lorsqu'il poursuivait ses proies dans l’eau, il les gardait ouverts. Toutes les deux minutes environ on voyait ses côtes se soulever, sa poitrine se dilater progressivement, et Pani- mal se rapprochait peu à peu de la surface. Les narines étaient la première partie du corps qui venait affleurer à la surface de l’eau. À ce moment, le sphincter qui les maintenait fermées s’ouvrait largement, une expiration brusque se produisait, suivie coup sur coup de plusieurs inspirations et expirations successives. Puis, à la suite d'une inspiration plus profonde, le sphincter nasal se fermait; on voyait l'animal réduire le volume de son thorax en abaissant ses côtes, et il redescendait lente- ment sur le fond de sa baignoire. Tous ces mouvements semblaient bien se faire sans que le sommeil soit in- terrompu, car l'animal conservait constamment les yeux fermés et ses membres dans une immobilité parfaite. * # * Lorsqu'on recouvre l'entrée d’une fourmilière avec divers matériaux, les fourmis ne tardent pas en général à les déblayer, à y creuser des galeries et à les étayer en les pétrissant, lorsque cela est possible, après imprégna- tion de salive; le déblaiement est particulièrement rapide quand il s’agit de substances alimentaires plaisant aux fourmis. 11 y a donc là un moyen d'exploration de l’ac- tivité digestive de la sécrétion salivaire. C’est ainsi que M. H. Piéron a pu mettre en évidence dans la salive du Lasius niger l'existence d’une diastase produisant l'inver- sion du saccharose, d’une iuvertine. En recouvrant com- plètement de sucre en poudre la surface supérieure d’une fourmilière de Lasius niger creusée dans un bocal, on provoque, en quelques jours, la disparition graduelle du sucre qui, après avoir fondu et s'être recristalisé sous l'influence de l'humidité de la terre, est imprégné de salive par un certain nombre d'ouvrières qui s'attachent à cette besogne, est ensuite détaché par fragments, moulé en boulettes dans la poche gnathale, et répandu en divers endroits où1il peut être utilisé pour la nourriture des fourmis et des larves. Or, l’on s'aperçoit que des SE DORE TT TE LE NATURALISTE fragments de saccharose imprégné de salive produisent une faible réduction de la liqueur de Fehling, et que les boulettes plastiques moulées dans la cavité sous-pharyn- gienne des ouvrières ne sont plus du saccharose, mais du sucre inverti et qui réduit de facon intense la liqueur de Fehling. Comme, d'autre part, toutes les substances mouillées de salive donnent une réaction neutre, absolu- ment pas acide, tel que l'acide formique dont on aurait pu soupconner l'influence, on doit conclure que la salive sécrétée par les glandes labiales, salive qui, chez les Lasius, se déverse à l’entrée de la poche gnathale, est capable d'invertir le saccharose, qu’elle contient de Pinvertine. Il est intéressant, au point de vue biologique, de con- stater que, par suite de cette action salivaire digestive, il peut se produire chez les fourmis, où la division du tra- vail est poussé assez loin, une spécialisation des indivi- dus chargés de la digestion préparatoire. On voit, en effet, normalement quelques ouvrières aller à une source de nourriture chercher des aliments qu’elles moulent en une boulette visqueuse convenablementinsalivée,et faire absorber aux ouvrières qu’elles rencontrent une partie de ce bol alimentaire. Dans le cas actuel, la fonction va plus loin, puisque les ouvrières se trouvent amenées à digérer d'avance des provisions trop abondantes, génantes d’ailleurs, et qui ne seront consommées qu'au fur et à mesure des besoins. HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Crâne préhistorique syphilitique. (Note de M. L. Loxrer ) Entre la rive droite du Nil et la limite du désert arabique, près du village de Rodà, au nord de Karnak, s'étendent les très nombreuses tombes de la grande nécropole préhistorique. Dans une de ces tombes, absolument semblable aux autres, l'auteur y a trouvé, pour tout ossement humain, un crâne de femme présentant tous les caractères de la race égyptienne la plus-pure. Ce crâne appartenait évidemment à une jeune femme de 20 à 24 ans, les deux dents de sagesse se montrant à peine à l'ouverture de leurs alvéoles. Or ce crâne présentait sur toute sa région supérieure une altération osseuse extrémement remar- quable. Le pariétal gauche était profondément altaqué par une ulcération serpigineusé irrégulière, ayant fait disparaitre entière- ment la table externe de l'os, tandis que dans certains endroits le feuillet interne, attaqué à son tour, a permis de véritables per- forations établissant des communications directes entre l'exté- rieur et la cavité cranienne. Le. pourtour de cette grande perte de substance est taillé en biseau très large, aux dépens de la table externe. Au voisinage de cette perte de substance considé- rable se voient cinq ou six autres points atteints d’une nécrose semblable ayant donné lieu à des perforations complètes du diploé et de la table interne. Aïlleurs, d'autres endreits commencent à être atteints par le processus et présentent des taches blanchâtres irrégulières, tranchant vivement sur la colora- tion jaunâtre du crâne. Certaines de ces taches sont restées tout à fait superficielles, tandisque d'autres commencent manifestes ment à creuser la surface de l'os. Toutes ces manifestations sont les sign infection syphilitique. es d'une remarquable Les Empidæ de lambre de la Baltique. de M. FernanD Meunier.) (Note La faune des Empidæ du succin ne contient pas de forme néotropicale. Si riches que soient les documents du Musée minier de Kœnigsberg et de la collection du professeur Dr R. Klebs, ils ne représentent qu'une faunule absolument partielle. Cepen- dant, il est certain que, lors du dépôt des couches de l’éocène supérieur, ces insectes étaient déjà bien différenciés. Les riches matériaux d'Empidæ de la reine des résines per- mettent d'émettre les conclusions suivantes : La faune des Diptères de cette famille. est essentiellement 183 ————— holarctique, il y a un grand pourcentage d'espèces à facies pa- léarctique ; on ne rencontre aucun type né otropical. | Quelques genres ne paraissent plus être représentés (le nos jours; les espèces sont toutes éteintes, mais très voisines de celles de notre faune. Les Empidæ de l'ambre de la Baltique ne doivent être con sidérés que comme une épave de la faune de ces êtres, très riche en espèces, cantonnée en Europe et dans l'Amérique du Nord pendant les lemps éocènes. Les resies d'Empidæ trouvés dans divers gisements et les inclusions du succin ne permettent pas d’entrevoir quels sont les ancètres probables de ces Diptères. Sur le gouffre des Corbeaux et la Fontestorbes (Ariège) Note de M. E.-A. MARTEL. Le gouffre des Corbeaux se trouve dans la forêt de Bélesta entre Lavelanet et Quillan: il s'ouvre en plein bois, dans des roches crétacées urgoniennes très fissurées, à l'altitude de 850m, C'est un abime à la fois d'absorption et d’effondrement. La profondeur totale atteint environ 110% ; peu de gouffres de cette dimension sont d'un accès relativement aussi aisé : 32m d’échelles de cordes suffisent pour atteindre le sommet d’un éboulis long de plus de 150%, incliné à 450 et formé par l’effondrement partiel d'une voûte de caverne qui constitue la portion inférieure du gouffre. Cette caverne, qui s’élargit jusqu'à près de 40m ou 50m au fond, est obstruée à 110% sous terre par les blocs d’effondre- ment ; à ses deux extrémités deux petits réduits, au sol d'argile et aux fissures impénétrables à l’homme, témoignent, avec les bois flollés abondants, du passage fréquent de l’eau courante. Après les pluies il y a là certainement l’une des veines li- quides qui concourent à l’alimentation de la fameuse source (?) (intermitlente pendant trois mois de l’année d’août à octobre) de Fontestorbes; celle-ci n'est qu'à 2km,5 à l’ouest du gouffre des Corbeaux et 245" plus bas que son fond. La communication. au moins temporaire, subordonnée au jeu des précipitations atmos- phériques, et par conséquent des infiltrations, est évidente ; toute la région calcaire des forêts de Bélesta, Sainte-Colombe. Pui- vert, Picaussel, etc., est criblée d’entonnoirs (entournadous,), fis- sures, points d'absorption (il y a un gouffre du Bareng, près Belois, etc.) qui forment le bassin alimentaire de Fontestorbes. Or celle-ci est, d’une part, captée trop sommairement d’ailleurs pour l'alimentation de la commune de Bélesta; d'autre part. le gouffre des Corbeaux (et sans doute aussi tous les entournadous) continue, malgré la loi du 15 février 1902, à servir de charnier pour les bêtes mortes des hameaux environnants. Toute la des- cente (d'aspect grandiose) du talus du gouflre s'opère sur un magma répugnant d’ossements nauséabonds, de charognes (le mot doil être écrit) récentes et de gras des cadavres. Au moindre orage, les eaux infiltrées convoient tous ces" résidus vers Fontestorbes. De filtrage naturel il ne saurait étre question à cause du fissurage des calcaires crétacés de la région, dia- clasés, contournés, faillés même en tous sens. Ainsi les Pyrénées possèdent comme les Causses, Alpes, leurs gouffres profonds et contamineurs, soi-disant sources les bouillons de ptomaines, Malgré ses arrêtés régulièrement pris, le maire de Bélesta, conscient du danger, ne peut pas faire respecter l'article 28 de la loi de 1902: les gardes forestiers sont désarmés contre les jets nocturnes des bêtes mortes au fond du gouffre des Corbeaux Il y à quelques ânnées des chevaux atteints de morve y furent pré- cipités vivants à grands coups de fouet. Sur ce charnier essai- ment des légions de mouches venimeuses, charbonneuses aussi, comme dans.les gouffres de Vaucluse. -le Jura, les distillant aux très ANNEE Bibliographie 581. Schwabe (J.). Beiträge zur. Morphologie und Iistologie de: iympanalen Sinnesapparate der Orthopteren. … Zoologica, 50, 1906, 154 pp., 5 pl. 5S2. Snethlage (von E.). Ucber unteramazonische Vôgel, Journ. f. Ornith., 55, 1907, pp. 283-299. 583. Stopes (C.). A Notes on Wounded Calamites, Ann. of Bol., XXI, 1907, pp. 271-280, pl. XXIII. 184 LE NATURALISTE 584. Strasburger (E.). Apogamie bei Marsilia. 606. Bruntz (L.). Sur l'existence d'organes globuligènes chez Flora, 97, 1907, pp. 123-491, pl. II-VIIL. les Isopodes. | 585. Strasburger (E.) Ueber die Verdickungsweise der Bull. Soc. Sc. Nancy, VITE, 1907, pp. 6-1. Stimme von Palmen und Schraubenbäumen. 60%. Burdon (E.R.). Note on the Origin of the Name Chermes Jahrb. [. Wiss. Bot., 33, pp. 580-628, pl. ITI-VI. or Kermes. 586. Summer (F.-B.). The Physiological effects upon Fishes Journ. Linn. Soc. Zool., 1907, pp. 5-9. of Changes in the density and salinity of Water. G6OS. Cameron (P.). Descriptions of species of Parasitie Bull. of the Bureau of Fisheries, XXV, 1906, pp. 53-108. Hymenoptera chiefly in the Collection of the south 58%. Teodoresco (E.). Matériaux pour la Flore algologique African Museum. de la Roumanie. Ann. South Afr. Mus., V, 1907, pp. 203-225. Ann. Sc. nat., Bot., V, 1907, pp. 1-155, pl. I-VIT. 509. Carl (D: J.). Copépodes d'Amboine. 588. Tornier (G.). Kampf der Gewebe in Regenerat bei Rev. suisse de Zool., XV,1, 1907, pp. 7-18, pl. I. Begünstigung der Hautregeneration. 610. Caudell (A. N.). The Decticinae (A Group of Orthop- 90. 5%. 596. 99. GO. GO. 602. 60%. GOA. £. Warren (W.). . Andersen (K.). . Billard (A.). Arch. f. Entwicklungsmech., XXIT, pp. 348-369. . Ugolini (R.). Monografia dei Pettinidi neogenici della Sardegna [. Generi : Chlamys, Hinnites, Inaequipec- ten. , Palacont. ital., XII, pp. 156-206, pl. X-XI. Van Tieghem (Ph.). Supplément aux Ochnacées suivi d'une table alphabétique des genres et espèces qui com- posent actuellement cette famille. Ann. Sc. nat. Bot., V, 1907, pp. 15C-192. American Thyrididae, Uraniidae and Geometridae in the Tring Museum. Nov. Zool., XIV, 1907, pp. 187-3.3. . Warren (W.). New Drepanulidae, Thyrididae, Uranii- dae and Geometridae from British New-Guinea. Nov. Zool., XIV, 1907, pp. 97-186. Wigglesworth (G.). The young Sporophytes of Lyco- podium complanatum and Lycopodium clavatum. Ann. of Bot., XXI, 1907, pp. 211-234, pl. XXIT. On some new or little known Bats of the Genus Rhinolophus in the coll. of the Muxo civico, Genova, Ann. Mus. civ. SE. Nal. Genova, Sér. III, pp. 173-195, pl. TE: . Asajiro OKa. Zur Kenntnis der Suesswasser-Bryozoen- fauna von Japan. Annol. Zool. Jap., VI, 2, 1907, pp. 117-124, fig. Bagnall et Beare. Notes on New and Rare Local Beetles. Trans. Nat. hist. Soc. Northumb., Durh., 1 part. 3, 1907, pp. 406-720. Hydroïdes de la collection Lamarck du Muséum de Paris. I. Plumulariidæ. Ann. des Sc. nat. Zool., V, 1907, pp. 319-335, fig. .- Blackman (M. W.). The Spermatogenesis of the Myria- pods. V. On the Spermatocytes of Lithobius. Proc. Am. Acad. of Arts and Sc., XLII, n° 19, 1907, pp. 489-518, pl. I-IT. Bonnet (A.). Recherches sur l'Anatomie comparée et le développement des Ixodidés. Ann. Univ. de Lyon, Sect. Sc., fasc.20,1907, 171 pp., 6 pl. Boulenger (G. A.). Report on the Batrachians coll. by the late L. Fea in West Africa. Ann. Mus. civ. St. Nal. Genova, Sér. III, pp. 157-172, pl. I-IL. Boulanger (Gr. A.). Report on the Reptiles coll. by the late L. lea in West Africa. Ann. Mus. civ. St.nal. Genova, sér. III, vol. 2,pp.196-216. Brady (G. $S.). On the Crustacean Fauna of a Salt- Water Pond at Amble. Trans. Nat. Hist. Soc. Northumb., Durh, 1, part. 3 1907, pp. 307-336, pl. IX-X. Briosi et Farneti. Intorno alla Ruggine bianca dei Limoni (Citrus limonum Risso). Grave malattia mani- festatasi in Sicilia. I. Frutti. Ist. bol. della R. Univ. di Pavia, 2€ sér., X, 1907, pp. 1- 61, pl. I-XI. Bruntz (1L.). La véritable nature des Frontaldrüsen des Caprellides. Bull. Soc. des Sc. Nancy, VIII, 1907, pp. 1-3. , . Bruntz (L.). Sur l'existence des formations lymphoïdes globuligènes chez les Gammarides. Bull. Soc. des Sc. Nancy, VIII, 1907, pp. 4-5. GAL. (HER GA 4. 616. 613. 619. 620. 62%. tera) of North America. Proc. U. de Nat. Mus., XXXIT, 1907, pp. 285-410, fig Chapman (F1). Tertiary Foraminifera of Victoria, Aus- tralia. The Balcombian Deposits of Port Philipp : Part. I. Journ. Linn. Soc.'Zoo!., 1907, pp. 10-35, pl. I-IV. 2. Congdon (E. D.). The Hydroids of Bermuda. Proc. Ann. Acad. of Arts and Sc., XLII, n° 18, 1907, pp. 463-485. Dautzenberg (Ph.). De la présence d'un Cypræa vt- nosa Gruelin dans une sépulture franco-mérovingienne. Journ. de Conchyl., LIV, 1907, pp. 260-262, fie. Dautzenberg (Ph.). Description d'une nouvelle es- pèce terrestre néo-calédonienne. Journ. de Conchyl., LIV, 1907, pp. fig. 1-9. 257-259, pl. VIII, . Dautzenberg (Ph.). Sur quelques déformations chez desCypræa de la Nouvelle-Calédonie. Journ. de Conchyl., LIV, 1907, pp. 263-266, pl. IX. Dohrn (A.). Studien zur Urgeschichte des Wirbelthier- kürpers. 3 Milth. Zool. Stat. Neapel, Bd. XVIII, 1907, pp. 143-436, pl. X-XXII. Du Plessis (D' G.). Etude sur la Cercyræ verrucosa nob. Nouvelle triclade marine. Rev. suisse de Zool., XV, 1, 1907, pp. 129-141, pl. IV. . Egounoff (S ). Développement histologique du tube di- gestif de la Truite. Rev. suisse de Zool., XV, 1, 1907, pp. 19-74, pl. I-TII. Ellingsen (E.). Reporton the Pseudoscorpions of the Guinea Coast (Africa) coll. by L. Fea. Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, sér. IIT, vol. 2, pp. 243- 265, pl. IV. Ewart (A. J.). À Contribution to the Physiology of the Museum Beetle, Anthrenus museorum (Linn.). Journ. Linn. Soc. Zool., 1907, pp. 1-5. 4. Faurot (L.). Nouvelles recherches sur le développement du pharynx et des cloisons chez les Hexactinies. Arch. Zool: exp., 1907, pp. 333-368. pl. IV. . Forel (A.). La faune malgache des Fourmis et ses rap- ports avec les faunes de l'Afrique, de l'Inde, de l’Aus- tralie. Rev. suisse de zool., XV, 1, 1907, pp. 1-6. Gestro (R.) Materiali per lo studio delle Hispidae. Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, sér. III, vol. 2, pp. 128- 134; 468-551. 4. Gestro (R.). Saggio sugli Ichthiyurus africani. Ann. Mus.civ. SE. nat. Genova, sér. IT, vol. 2, pp. 217-233. . Gestro (R.). Studii sugli Jchthyurus. Ann. Mus. civ. SE. nat. Genova, sér. IIT, vol, 2, pp. 266- 307. . Griffini (A.). Lucanidi raccolti da Leonardo Fea nell’ Africa occidentale. Ann. Mus. civ. St. nal. Genova, sér. IT, vol. 2, pp. 135- 148. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. levé, 17, rue Cassette. 29° ANNÉE LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Kossiles Les Artiodactyles des zoologistes modernes compren- nent à la fois les Pachydermes omnivores de Cuvier et ses Ruminants ; on passe des uns aux autres par des transitions insensibles. Ce groupe d'Ongulés à doigts pairs s’est séparé, dès l’Eocène inférieur, des Périsso- dactyles, ces deux sous-ordres formant les deux branches divergentes du tronc commun des Amblypodes à cinq doigts. Les Homacondontidæ, qui sont les plus primitifs de tous les Ongulés « à pied fourchu », apparaissent dans 2e SÉRIE — N° AO 1 page «#5 «2e UNSS AS RS DE 2 TP, 15 AOÛT 1907 —" babitent la Chine, l'Inde et l'archipel Malais, chaque île, pour ainsi dire, ayant son espèce propre. Plusieurs de ces races (peut-être introduites dès une époque reculée) sont propres à Célèbes, aux Moluques et à la Nouvelle- Guinée, et font ainsi partie des rares mammifères pla- centaires qui ont pénétré dans la région Australienne. Célèbes et les iles voisines possèdent en outre un genre bien distinct, le Babiroussa. L'Afrique au sud du Sahara a trois genres qui lui sont propres: Potamochærus (qui dans le Miocène s'étendait en Europe et en Asie), Pha- cochœrus et Hylæochærus, ce dernier genre récemment découvert dansles forêts du Soudan oriental. Une espèce de Potamorchærus setrouve à Madagascar. Les Hippopotames peuvent être considérés comme les géants de la famille des Suidæ, bien qu'on les classe dans une famille à part, Ce type apparaît d’abord dans le Miocène de l'Inde (Hippopotamus sivalensis, etc.), puis Agriochœrus latifrons, type primitif des Ongulés omnivores, précurseur des Ruminants. T’Eocène inférieur de l'Amérique du Nord, avec les Tri- gonolestes, Homacodon, Helohyus, etc. Ils avaient quatre doigts et se rapprochent déjà des sangliers et surtout des pécaris modernes. Les Anthracotheridæ, qui leur succèdent dans l'Eocène supérieur et le Miocène, sont de véritables Porcins, dont quelques-uns ont atteint une grande taille. Anthracothe- vium, Bothriodon, Merycopotamus, etc., sont communs aux deux continents (Europe, Asie, Amérique du Nord). Les sangliers (Suidæ) se montrent avec leurs caractères distinctifs dès l’Eocène avec Achænodon, dans l’'Améri- que du Nord, Chwropotamus, en Europe, mais ils n’ont leur entier développement que dans le Miocène (Entelo- on, Hyotherium, Leptochærus, etc.), sur les deux conti- ments; puis ils se séparent en deux branches. Les Pécaris, déjà représentés dans le Miocène et le Pliocène par Platygonus, sont restés Américains et sont représentés à l’époque actuelle par le genre Tayassus dont les diverses ‘espèces s'étendent du Texas et du Mexique à la Républi- que Argentine. Sur l'Ancien continent, ce type des Cochons a fourni une beaucoup plus grande variété de genres, dontle plus ancien est Listriodon du Miocène d'Europe et d'Asie. Le genre Sus proprement dit apparait dans le Miocène de France (Sus arvernensis, etc.), et fournit de nombreuses -espèces dans le Miocène, le Pliocène et à l’époque ac- tuelle. Le Sus scrofa, que l’on considère comme la sou- «che de nos porcs domestiques, s'étend de l’Europe occi- ‘dentale à la Sibérie orientale (vallée de l'Amour), et se retrouve dans le nord de l'Afrique. D’autres espèces (1) Voir Le Naluraliste, nos 482, 483, 485, 487, 489. il se répand sur tout l’Ancien continent, sans en ex- cepter Madagascar où l'on trouve, dans le Quaternaire, deux espèces. Dans le Pliocène, les restes d'Hippopo- tames sont abondants sur tout le pourtour de la Médi- terranée, où l'H. amphibius actuel a vécu, notamment en France, jusque dans le Quaternaire. Cette espèce et le genre lui-même n’habitent plus que l'Afrique au sud du Sahara. Une petite espèce (Chæropsis liberiensis de l’Afri- que occidentale) a un proche parent dans le Ch.minutus, fossile qui n’est pas de France, comme on l’a cru long- temps, mais du Quaternaire de l'ile de Chypre. Les grands Sangliers et les Hippopotames n'ont jamais pénétré dans l'Amérique du Nord, mais ils y sont rem- placés, à l’époque Tertiaire, par une famille voisine, les Agriochæridæ, habitant comme les précédents les régions marécageuses, les lacs ou les fleuves, mais se rappro- chant davantage des Ruminants par leur régime plutôt herbivore qu'omnivore. Les genres Protoreodon, Agriochœrus, Merycoidodon, Eucrotaphus, eic., de l'Eocène et du Miocène des Etats- Unis, étaient de taille petite ou moyenne, mais les Merycochærus et surtout le Promerycochærus superbus du Miocène de l'Orégon atteignaient les dimensions de l'Hippopotame, et bien que leur tête et leurs pattes fussent moins lourdes, ils devaient avoir les mêmes mœurs dans les fleuves et les lacs de l'Amérique du Nord. Les genres Cyclopidius et Leptauchenia, de la mème famille, étaient de plus petite taille. Tous ces types américains se sont éteints avant le Pliocène. Le dernier genre que nous venons de citer (Leptau- chenia) indique un passage aux Camelidæ. Les Chameaux sont encore un type qui s’est développé sur le continent 186 LE NATURALISTE américain, et qui n’a passé qu'assez tard, évidemment par l’Asie orientale, sur l'Ancien continent. Dès PEocène, on trouve dans l’Amérique du Nord les genres Pocbrotherium, Protomeryx, Protylopus, etc., qui sont les ancêtres du groupe des Tylopodes (Chameaux et Lamas).Les genres Protolabis, Procamelus, Alticamelus, etc., de plus grande taille, leur succèdent dans le Mio- cène. Ce dernier, que l’on peut appeler« Chameau-Girafe » à cause de son long cou, plus long encore que celui des Lamas, semble représenter le type des Girafes, qui fait défaut sur le nouveau continent. Camelops, Palauchenia, Pliauchenia, sont plus récents (du Pliocène et du Qua- ternaire); enfin Eschatius, Hemiauchenia, Palæolama, etc., qui ont pénétré à l'époque Pliocène dans l’Amérique du Sud, sont les ancêtres des Lamas modernes, dont deux espèces (Lama huanachus [Guanaco] et L. vicugna) habi- tent actuellement la Cordillère des Andes. La première a fourni les deux races domestiques (Lama et Alpaca), asservies déjà par les anciens Péruviens. L'autre est restée sauvage. C'est dans le Pliocène seulement que le genre Camelus a passé sur l'Ancien continent par un vaste pont conti- nental dont l'Alaska. les iles Aléoutiennes et le Kams- ichatka représentent les débris. Le Chameau à deux bosses (Camelus bactrianus) existe encore à l’état sauvage dans les déserts au nord de la Mongolie, c’est-à-dire dans cette région de steppes qui est restée également la patrie du Cheval sauvage (Equus Prjewalskii).Des espèces très voisines de l'espèce actuelle ont laissé leurs débris dans le Pliocène de l'Inde et le Quaternaire du sud de la Russie et de la Roumanie. Domestiqué par les Mongols et les Kalmouks, le Chameau à deux bosses s'étend sur tout le centre de l'Asie. Vers le Sud, sa limite méridio- nale est en Syrie où il se rencontre avec le Dromadaire (C. dromedarius) ou chameau à une bosse. Tandis que le Chameau mongol supporte le froid intense des hauts plateaux asiatiques, le Dromadaire, plus délicat, ne s’ac- commode que du climat plus chaud de l'Arabie et du nord de l'Afrique. Dès le Quaternaire, 1l vivait en Al- gérie (C. Thomasi fossile, qui diffère peu du Dromadaire actuel). Cependant il avait disparu de ce pays à l'époque de la domination des Carthaginois et des Romains. Mais, quoi qu'on en ait dit, il était connu des anciens Égyptiens qui l'ont figuré sur leurs monuments, et, très probablement, il continuait à être utilisé par les popu- lations berbères du Sahara et du Soudan septentrional, comme par les premiers habitants de l'Arabie. Ainsi que je l’ai montré ailleurs (1), c'est vers le rr1° siècle de notre ère qu'il fut ramené vers le Nord par les caravanes venant du Soudan. Encore aujourd'hui on peut distin- guer en Algérie deux races principales : le Méhari ou Chameau de selle, plus fin, monture des Touaregs, et le Chameau de bât, introduit plus tard par les Arabes, qui n’employaient que le Cheval comme monture de guerre. Avec la famille éteinte des Anoplotheridæ, nous abor- dons lalongue série des Ruminants sans cornes qui ont précédé ceux qui en sont pourvus, Le genre Anoplo- therium est de l'Eocène d'Europe; c'était encore un type aquatique; mais les genres voisins Dichobune, Cœno- therium, Xiphodon, Dichodon, Amphimeryz, etc., étaient terrestres et avaient déjà les formes légères des Che- (1) E. Trouessarr, La Faune des Mammifères de l'Algérie el de la Tunisie (Causeries scientifiques de la Société Zoolo- gique, X, 1905, p. 364). vrotains et des Gazelles. Tous sont de l'Ancien conti- nent. L'Amérique à possédé, à la même époque, la famille des Leplomerycidæ, qui semble former la transition des Lamas aux Chevrotains (Leptomeryæ, amelom eryx Hyper- tragulus, etc.); ce dernier est du Miocène. Les Protoce- ratidæ, encore peu connus, sont de l’Oligocène de l’'Amé- rique du Nord. Les Chevrotains (Tragulidæ), sont de l'Ancien conti- nent. Les genres Lophiomeryx, Gelocus, Prodremotherium, Dorcatherium, etc., sont de l’'Eocène et du Miocène, en Europe et en Asie, Le Hyomoschus aquaticus qui vit encore à la côte occidentale d'Afrique diffère à peine du Dorcatherium Naui du Miocène moyen de France. Les véritables Chevrotains (Tragulus), plus nombreux en espèces, sont de l'Inde et surtout de Parchipel Malais, où presque chaque île a ses espèces ou sous-espèces particulières. Ce sont les plus petits de tous les Rumi- nants. La grande famille des Cerfs (Cervidæ) comprend encore un certain nombre de genres dépourvus de cornes : tels sont le Musc (Moschus), du plateau du Thibet,l'Hydro- pote (Hydrelaphus) de la Chine orientale et de la Corée, l’'Elaphodus du Moupin. Les Muntjacs (Cervulus), type plus primitif que les vrais Cerfs, ont été précédés dans le Miocène de France par les genres Dromotherium, Am- philraguius, Palæomeryæ, etc. Actuellement le genre Cer- vulus est propre à la région orientale, de l'Inde à la Chine et aux grandes îles de la Malaisie. La distribution géographique des Cerfs proprement dits présente des faits de la plus grande clarté. Ces Ru- minants, pourvus de bois qui se renouvellent chaque année, se sont développés assez tardivement dans le Pliocène et le Quaternaire de la région Holarctique, où leurs représentants les plus notables par la taille et la complication de leurs bois, habitent encore la grande zone des forêts subarctiques. Un genre très particulier, le Renne (Rangifer), est propre aux régions polaires. Plus au Sud, dans la zone tempérée, on trouve l'Elan (Alces), les Cerfs nombreux et variés (Cervus, Elaphurus, Dama), et ce dernier aété précédé, dans le quaternaire d'Europe, par une espèce à bois réellement gigantesque (Megaceros). Dans les régions plus chaudes de l’Asie (Inde, Malaisie) vivent les sous-genres Axis, Rusa, Rucervus, qui diffèrent peu des véritables Cerfs; mais à part le Daim et une race plus petite du Cerf, qui habite le nord de l'Afrique, ces Ruminants sont restés complètement étrangers à la faune éthiopienne. Le petit genre Chevreuil (Capreolus) forme un groupe à part, exclusivement eurasiatique. En Amérique, les Cerfs se sont propagés beaucoup plus loin vers le Sud en suivant la chaine des Andes ; mais ce qui est tout à fait remarquable, c'est que leur taille et la complication de leur bois diminue progressi- vement à mesure qu'ils s’éloignent de lazone Holarctique, leur patrie d'origine; en un mot, ils ont dégénéré en s'avançant vers le Sud. Dans le Nord au Canada par exemple, le genre Cervus est représenté par de grandes espèces comparables à celles d'Europe et d'Asie, mais, dès le Mexique, le genre Cariacou (Odontocælus) n’atteint plus que la taille du Daim avec des bois plus simples : les Mazames (Mazama) de la Guyane et du Brésil, les Pudua du Chili, n’ont plus que la taille du Chevreuil, et leurs bois sont réduits à de simples dagues comme ceux d'un jeune Cerf au commencement de sa deuxième année. | LE NATURALISTE oo à La famille des Girafes a été beaucoup plus nombreuse à l'époque Tertiaire qu’à l'époque actuelle. Les genres Sivatherium, Bramatherium, Hydaspitherium, Helladothe- rium, etc., qui ont vécu pendant le Miocène supérieur et le Pliocène dans le sud de l’Eurasie, avaient des formes plus massives et moins spécialisées que les Girafes ac- tuelles. C’est avec surprise que les naturalistes ont appris récemment (1901) la découverte, au nord-est du Congo belge, d'un Ruminant de la taille d’un grand cerf, resté jusqu'alors ignoré du monde savant. L'Okapi (Okapia Johnstoni) est proche parent par ses caractères et ses formes de l’Helladotherium Duvernoyi du Miocène de Grèce. Le genre Giraffa, dont le Palæotragus de Pikermi avait déjà le long cou, n'habite plus que l'Afrique, au sud du Sahara, à l'exclusion du Congo occidental. Des espèces miocènes du même genre ont vécu on Asie et dans le sud-est de l’Europe. L'espèce actuelle (G. camelo- pardalis) se divise, suivant les localités, en un certain nombre de sous-espèces, bien distinctes par le dessin de leur robe. Les Antilocapridæ, qui forment la transition des Ru- minants à bois caducs aux Ruminants à cornes persis- tantes, sont propres au continent américain. Les genres Merycodus, Blastomeryx, Platatherium, Leptotherium, sont du Miocène, du Pliocène et du Quaternaire des deux Amériques. Cette famille n’est plus représentée que par l’Antilope à cornes fourchues (Antilocapra americana), des Montagnes Rocheuses, de l'Orégon et du Mexique. Les Bovidæ représentent le type le plus spécialisé et le plus moderne des Ruminants. On peut faire remonter leur origine jusqu'au Gelocus miocène que nous avons cité plus haut comme un membre de la famille desChe- vrotains. Cette famille s'est développée sur l'Ancien continent à partir du Miocène supérieur, mais surtout dans le Pliocène. Les formes légères du groupe des An- tilopes (Tragocerus, Hippotragus, Helicotragus, ete.), quiont laissé leurs débris dans le gisement célèbre de Pikermi, ont précédé les formes lourdes du groupe des Bœufs proprement dits, tandis que les Bouquetins et les Mou- flons représentent deux branches collatérales adaptées à la vie sur les hauts sommets des montagnes. Les Anti- lopes, qui présentent une si grande variété de formes, depuis le grand Oreas (Taurotragus), jusqu'aux petites espèces des genres Cephalophus, Neotragus, ete., sont en majorité propres à l'Afrique, où plus d’une centaine d'es- pèces ont été décrites. Les Gazelles s'étendent en outre sur une partie de l'Asie, et celle-ci possède en propre les genres Saiga, Boselaphus et Tetraceros. De nombreux fossiles prouvent que les Antilopes étaient nombreuses à l’époque tertiaire, dans le sud de l'Europe et jusqu'en Chine. Le Chamois (Rupicapra)est actuellement la seule espèce européenne que l’on puisse rattacher à ce grand groupe. _ Ce type, essentiellement montagnard, du Chamois est représenté en Asie par Nemorrhædus et dans l'Amérique du Nord par Oreamnos. Le genre asiatique Budorcas semble former la tran- sition aux véritables Bœufs. Les Bouquetins (Caprinæ) sont des hautes montagnes de l’Eurasie. La Capra ægagrus, du Caucase et de l’ar- chipel grec, est considérée comme la souche de nos races de Chèvres domestiques. Avec les genres Ammotragus et Pseudois, on passe par des transitions insensibles aux Mouflons, qui ont des mœurs peu différentes. Le genre fossile Oioceros, du Miocène de Grèce, serait, d’après Re Es ME a Oz 187 GAILLARD, l'ancêtre de nos Moutons domestiques. Quant aux Mouflons sauvages (Ovis musimon, O. Poloi, etc.), ils s'étendent de la Corse, en suivant les grandes chaines de montagnes, jusqu'au Kamstchatka: une espèce (0.cana- densis) a même pénétré par l'Est dans l'Amérique du Nord, où elle ne dépasse pas la Californie et le Mexique vers le Sud de ce continent. Le Bœuf musqué (Ovibos) est, comme le Budorcas, un des types qui forment la transition aux véritables Bœufs. Cegenre est propre aux rézions arctiques des deux conti- nents, et pendant la période glaciaire, lOvibos moschatus s'est avancé,avec d'autres animaux de la faune arctique, jusque dans le Midi dela France. Le petit Anoa, qui vit encore à Célèbes, nous donne une idée de la souche primitive des Bovidæ. L’Amphibos du Pliocène de l'Inde en est voisin, ainsi que le Leptobos elatus d'Europe, à formes plus élancées que les Bœufs actuels. Les Buffles (Buffelus) sont d'Asie etd’Afrique;les Yacks (Pæphagus) et le genre Bibos, d'Asie; enfin, les Bi- sons sont du Nord des deux continents, le « Buffalo » des Américains étant la seule espèce qui vive actuellement sur le Nouveau continent; mais, dès le Miocène, le genre Bison y était représenté par plusieurs espèces (Bison ferox, B. Alleni, etc.). Le genre Bos proprement dit, au contraire, est propre au continent eurasiatique. Plusieurs espèces fossiles se trouvent dans le Pliocène de l’Inde et de la Chine. Deux espèces sont considérées comme la souche de toutes les races domestiques: le Bos indicus est l'ancêtre du Zébu, domestiqué dans l'Inde, puis introduit en Égypte, à Mada- gascar et dans toute l'Afrique. Le Bos taurus est une espèce européenne que Jules César, à l’époque de la conquête des Gaules, a décrit sous le nom d’«Urus »,etque les rois etles princes chassaient encore, et avaient seuls le droit de chasser en France, jusqu’au milieu du moyen àge. Cette grande espèce est le Bos primigenius dont les débris abondent dans le Quaternaire, et dont le Bos sco- ticus, conservé à l’état semi-domestique dans les parcs d'Écosse et d'Angleterre, est considéré comme le dernier descendant. Il est infiniment probable que ce Bos primi- genius est aussi la souche de toutes les races euro- péennes du Bœuf domestique. (A suivre.) D' E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. = DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX (Suite) (1). Absyrtes magnifica Desmarest. — Cette admirable géomètre australienne a été figurée par Chenu (Histoire naturelle, Lépidoptères, page 5, fig. 17), sous le nom de phalène magnifique, et dans les tables de cet ouvrage, dressées par M. Desmarest (voir l'avis en tête des tables pour les lépidoptères), elle est notée comme phalæna magnifica. Ce nom latin doit être conservé, et la synony- mie de l'espèce s'établira comme suit: absyrtes magnifica Desmarest (in tabulis, Chenu, Hist. nat.); — Australiaria n.s.; — Magnificaria Gn. Fidonia incandescens Th.-M. — J'ai décrit cette espèce dans le Naturaliste, 1er octobre 1892, mais j'ai recu de- puis un deuxième exemplaire ©”, également du Chili, qui a des antenues légèrement pectinées et des palpes peu développés. De plus, la frange des ailes inférieures est presque entièrement noire, se rapprochant, par con- (1) Voir le Naluraliste, n° 490. 188 séquent, tout à fait de fidonia searata F. et R. L'exem- plaire typique de ma fidonia incandescens doit avoir une tête postiche (probablement d’une autre espèce de fidonia ou d’un psodos), et les palpes sont velus. Je considère à présent que cette espèce est synonyme de fidonia scarata F..etR: Descoreba (?) rosalinda Th.-M. — J'ai décrit cette espèce dans le Naturaliste du 1° octobre 1892; elle m'a- vait été donnée comme venant du Brésil, mais il n'y à pas de doute possible que cette localité est fausse. C’est une espèce australienne, Arhodia lasiocamparia Gn. — Vebractaria WK,. = Semirosea Wk. Pachyligia modesta Butl. — J'ai dans ma collection une ® de cette espèce, provenant du Japon. Le o7 est com- mun, mais la © est fort rare, et M. Leech l’a figurée dans P. 72. S. 1888, pl. 32, fig. 8, sous le nom de cyma- tophora tristis (d'après une © de la coll. Pryer, dit-il). Il n’y à pas de doute que c’est la © de P. modesta. Cidaria moupinata Pouj. — Cette espèce, décrite de Moupin par M. Poujade dans le Bulletin du Muséum, en 1895, a été décrite à nouveau la même année par Slau- dinger sous le nom de Larentia phaiosata (je lai reçue sous ce nom de M. Tancré) et a été à nouveau décrite et figurée par M. Oberthür, dix-huitième livraison, sous le nom d’Anticlea pendearia. Camptogramma adornata Gn. — Guénée a décrit cette petite cidaride, d’après des exemplaires du Muséum de Paris, comme de patrie inconnue. J'ai dans ma collection des exemplaires identiques, provenant de Tasmamie, que j'ai recus sous le nom d’hydriomena lamprotis Meyr. PAUL THIERRY-MIEG. GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Boulogne-la-Grasse. — C'or de Ressons, arr. de Compiègne, OISE æ—. Feuille 21 : Mortdidier, S.-E. Station de Roye-sur-Matz,ligne de Compiègne à Péroune. Sparnacien. — Au-dessous des lignites il existe dans cette localité un épais massif de sable jaune clair avec galets et grès coquilliers, à la partie supérieure. Ces sables, qui représentent l'horizon de Sinceny, reafer- ment une grande quantité de coquilles. Des gîtes parti- cuhèrement riches se montraient au moulin de Boulogne, vers l'intersection des chemins d'Onvillers et d'Hainvil- lers à Conchy-les-Pots, Nous n'avons pu avoir de ren- seignements sur l’état actuel de ces gisements. Bouleaux (les). — Lieu dit « le Bois des Bouleaux », territoire de Boisgeloup, c'e de Gisors (voir à Bois- geloup, ante p. 174). Boulincourt.— Cre d'Agnetz, code Clermont, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-E. Station de Ronquerolle, ligne de Clermont à Beauvais. Sparnacien. — La cendrière aujourd’hui disparue était située, d'après Graves, près du village, à l'entrée du vallon de Lagarde. Elle a fourni une grande quantité de . bois pétrilié et de nombreux ossements de reptiles. Ce nom a été écrit quelquefois Bouluincourt. (4) Voir Le Naluraliste, n°S 482, 483, 485, 487, 489, 490. LE NATURALISTE EEE RS Bourguignon-sous-Montbavin. — C'° d’Anizy- le-Château, AISNE. Feuille 22 : Laon S.-E. Station de Chailvet-Urcel, ligne de Paris à Laon. Yprésien. — Sables de Cuise. Gisement disparu. Bourguillemont (le) — Ce de Therdonne, c" de Nivillers. OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-0. Thanétien. — Sables glauconieux de Bracheux, fossili- fères. Yprésien. — Sables glauconieux avec rognons dits têtes de chat. Le gisement, d’après l'indication donnée par Graves, était situé au pied du mont à gauche de la route qui va de Therdonne à Rochy-Condé. On pouvait y recueillir les espèces thanétiennes : Ostrea Bellovacensis, Cucullæa crassatina, etc., mélangées à des espèces sparnaciennes : Cyrena cuneiformis, Cerithium variabile. Actuellement, une sablière est encoreexploitée dans ce lieu, désigné aussi sous le nom fautif de Bourgnigne- mont, mais elle parait absolument improductive. Bourneville. — Cre de Marolles, ete" de Betz, arr. de Seulis, OISE. =— Feuille 33 : Soissons S.-0O. Station de Mareuil-sur-Oureq, ligne de Parisàa Reims, par la Ferté-Milon. Lutétien, — Calcaire grossier supérieur avec nombreux cérithes. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Des gisements paraissent avoir existé vers le château de Vaux- Parfond, à flanc de coteau, au-dessus de la route de Saint-Quentin-en-Orxois. Boursault. — C' de Dormans, arr. d'Épernay, MARNE. =— Feuille 50 : Châlons N.-O. Station de Damery-Boursault, ligne de Paris à Nancy par Épernay. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. Nous citerons comme paraissant spécial à cette localité : l’Ancylus Du- templei, Desh. Le gisement est situé dans le parc du château de Boursault, appartenant à M"° la Dsse d'Uzès; il est donc nécessaire de se munir d'une permission pour le visiter. Boury. — C'ode Chaumont-en-Vexin, arr. de Beau- vais, OISE &—. Feuille 31 : Rouen $S.-E, Station de Dangu, ligne de Pacy à Vernon et Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur et supérieur. Graves cite un gîte coquillier en montant du village au lieudit « les Roches tournantes ». M. Chédeville men- tionne dans lacouche verte, comme espèces particulières à cette localité : Cyprœa Malandaini, Chéd. Siphonolia Fontini, Chéd. Clavililhes Loiseli, Chéd. Cyprœa Raspaili, Chéd. Rimella Munieri, Chéd. | C’est à tort que l’on a cité de Boury les Ciritheum pari- siensis et cornucopiæ, ces deux fossiles proviennent en réalité de Trye-le-Château. Graves mentionne l'existence, à la base des coteaux des environs de Boury, des sables et argiles fossilifères sparnaciens. LE NATURALISTE | 189 Bracheux. — C'e de Marissel, ct de Beauvais, OISE.=—> Feuille 32 : Beauvais N.-O. Station de Beauvais, ligne de Paris à Beauvais. Thanétien. — Sables glauconieux dits « de Bracheux », très fossilifères. Le gisement, situé à ia butte de la Justice, est aujour- d’hui presque complètement épuisé. Nous donnerons à titre documentaire la coupe de cette localité, telle qu’elle fut relevée par Graves (voir Ess. top. géog. de l'Oise, p. 188). 40. Limon aïgilo-sableux superficiel....:............... 0 50 9. Sable argileux remanié, avec valves d’'huitres (Osf. Bellovacina) disséminées et des fragments de co- QUES RE Re me Mie oin entiinere de ide die crête 0260 8. Trois rangs horizontaux d’huitres posées à plat, avec débris de poissons et coquilles brisées : ces lits ré- guliers sont espacés de 0M60, environ............. 2 00 1. Fer hydroxydé en veines irrégulières et contournées présentant des vides remplis de sable, et des par- ties dures où le sable est agglutiné en grès ferrugi- neux : le fer n'existe pas dans toute la continuité; il s'étend vers l’ouest dans les couches supérieures et inférieures. Puissance moyenne................ 0 15 6. Lit de coquilles écrasées, très abondantes, remplacé en quelques points par un calcaire blanc friable et DÉS RÉ DO an ee eu nn cie ane ne do du sieste 0 75 5. Sable argilo-quartzeux, jaune roux, contenant en petit nombre des coquilles entières, notamment des cu- cullées et des Vénéricardes complètes. ........... 0 70 4. Sable plus fin, gris blanchâtre, très chlorité, avec les mêmes coquilles plus nombreuses et fragiles....... 0 75 3. Lit de coquilles écrasées, très abondantes dans le M ÉD O MS AIDE Er ee UMR NE dl ones ouuel sde La one else CU ae 0 30 2. Encore sable gris chlorité avec fossiles entiers, peu nombreux et galets de toutes dimensions.......... 2 30 1. Craïe avec son lit superficiel de silex brisés. Ce gisement extrêmement riche autrefois a fourni quelques espèces qui lui sont tout à fait spéciales, comme : Voluta Baudoni, Desh. Dasiniopsis bellovacensis, Desh. Mais il est actuellement beaucoup moins productif; les fossiles y sont en assez mauvais état et les grosses espèces y deviennent de plus en plus rares. P.-H. FRITEL, (A suivre.) Essai de Clefs dichotomiques POUR LA DÉTERMINATION DEN NIDS DES OISEAUX DE FRANCE Nids situés dans des trous d'arbres, de mu- railles ou du sol....... Ne cuis 120 Nids situés à terre ou sur les arbres et les MOCHE Arte nenr eue RE PE ÉLS CU LE 1 Nids placés à une hauteur quelconque du sol., 2 Nids placés à terre loin de l’eau.............. 7 Nids placés sur l’eau, ou au voisinage immédiat de l’eau, sur roseaux ou arbres....,...... NET ! Nids revêtus d’un dôme ou d’une calotte for- nant un tout avec la coupe................. 3 Nids avec ou sans coupe, composés exclusive- 2 ment de brindilles sur haies, arbres ou ar- US TES nee M nl 0 5 Nids ordinaires, avec coupe, composés d'élé- TACIMENESTALNERS EE RUE ie ne MEME re 12 Dôme formé de brindilles ou de racines.... Pie. 3 |! Dôme composé d'éléments divers, mousses, li- Chens,patilles herbes He 4 { Nids composés de mousses et de feuilles, dans les cavités des murs, sous les toits, dans les LAC LTÉE Sa M re EE ne . Troglodyte. Nids composés de lichens, sur les arbres et les 4 ACOUS LES ee eee ee Mésange (orite-remiz). Nids de graminées et herbes fines, à terre, dans lesthales etais en me re Pouillots. Nids de mousses et feuilles, sur les arbres ré- SIDE UNSS Me eee Riel :. -Rottelels. Situés à moyenne hauteur (arbres ou haies), SANSICOUPO Perret Pigeon-ramier, Tourterelle. Situés au sommet des arbres avec coupes...,.,. 6 5 { Situés à moyenne hauteur; coupe tapissée de fines racines.,........ (Geai, Gros-Bec, Bouvreuil. Sur essences résineuses.... Casse-noix, Jaseur, Bec-croisé. , Construits sans art, et de grandes dimensions. Héron, Cigognes, Rapaces diurnes. Coxristruction plus soignée, nids souvent ras- semblés en colonies, ..............., Corvides, Simple dépression, à peine garnie, en plaine, Perdrix grise, Caille, Outardes, Vanneau, Plu- | viers, OEdicneme. 7 / Simple dépression, à peine garnie, au pied des haies, dans les taillis et bots.... Perdrix rouge, Faisan, Engoulevent, Bécasse. Nids avec coupe bien constituée.............. 8 | Dans l'herbe à travers Champs... 2200002 .0 NN 0 8 Le long des talus des chemins......... Shen LU Au pied des buissons, dans les carrières, tas de pierres des terrains vagues.......... de ciel EL Nids de petites dimensions (petits passereaux). Pipis, Alouettes, Bruants (proyer orlolan), Ta- 9 riers. Nids de taille moyenne, sans coupe bien déter- minée, au voisinage des bois........ .. Buzards. Nids dissimulés dans l'herbe, orientés vers le midi... Bruants {jaune, zizi, fou), Tariers, Tra- quels, Pouillots. 10 / Nids dissimulés parmi les racines des arbres. Rouge-gorge. Nids dissimulés parmi les racines, endroits humides et recouverts... Rossignol, Gorge-bleue. 190 Buissons, tas de pierres des endroits humides. 11 .Pipis, Bergeronnettes. Tas de pierres et de terre, à travers champs. Bergeronnettes, Traquet motteux. Diamètre de la coupe inférieure à 0,08m. 13 12 Diamètre de la coupe supérieure à 0,08cm...... 17 Nids formés de terre agglutinée, coupe impar- faite." DE DRE APR ES D EP AA PL 16 Composés exclusivement de graminées (buis- Sons-et:bosquets): Rés ere Fauvettes. 13 Composés de mousses, feuilles, herbes, crins, rarement surilesiarbres. 22-2010 28 14 Composés de mousses, lichens, crins, duvets, généralement sur les arbres... . 45 Voisinage des habitations, buissons épais, fa- 14 | BOLS A TE een Accenteur, Verdier. Landes; genétsajoncs. ee Linottes, Tarin. Nids revêtus de lichens, coupe parfaite, sur ar- bres fruitiers de préférence Pinson. Nids revêtus de coton à l’intérieur, sur arbres fruitiers de préférence Chardonneret. Nids présentant souvent une demi-coupe, à l'appui d'un mur.... (Gobe-mouche gris, Moineau franc. 15 à ! Fixés aux angles des fenêtres, sous la couver- ture des toits....... ARR MES Chélidon. 16 Fixés aux poutres des étables ou dans les che- MINE CSM en . Hirondelle de cheminée. Fixés aux rochers dans les carrières. .... Hiron- delle de rocher. Diamètre de 0®,08 à 0%,10; gros buissons, ar- 457 bres de moyenne hauteur........ Pies-grièches. Diamètre de 0m10:4/0%,46: 1:27 Am ee 18 Nids suspendus au fourchet d'une branche | A(LOrme dUNebourse). ne Men Loriot. 18 à ie de | Nids placés à terre, dans les buissons ou sur les APRES en AR Le ae ee ce PR A PE fe] | Composés delichenset d'herbes, intérieur tapissé = d'herbes fines, sur les arbres.... Merle draine (litorne et mauvis dans le Nord). ; Composés de mousses, feuilles et terre gâchée, 19 ; tte arbres, buissons (quelquefois à terre).... Merle. noir et à plastron. Composés de mousses, feuilles,tapissés de terre à l'intérieur...... ÉD EME LR dE Merle, grive. 20 rONnCS Ad 'ARDreS AMAR NE ANR RAM 24 Troncs de murailles ou de rocher ou du sol.... 24 Nids constitués par la cavité, sans matériaux. 21 Strigidés, Pise, Torcol. Nids composés d'éléments divers. ....... SN AR LE NATURALISTE A Rd eee à Lee M nn 99 22 | | | Composés exclusivement de bourre ou poils d'animaux, Mésanges... (huppée, notre, charbon- nière, bleue, des marais). Composés de paille, plumes, crin ou feuilles... 23 Composés de feuilles, entrée garnie de terre URGENT 2h I AUS AT EN EN R t AAN Sitelle: Matériaux abondants et de toute nature... Huppe, Etourneau, Moineau, Rouge-queue, quelque- fois Grimpereau. Trous du sol, berge des rivières.... Cincle, Martin- pécheur, Cotyle riveraine (en colonies). Trous du sol, au bord de la mer.........:.. HU Trous de murailles et de rochers.....:.... HU Trous de hautes murailles, matériaux peu abon- dants.... Strigidés, Martinet, Grimpereau, Biset. Trous à hauteur moyenne, matériaux abon- dantsis to nas Etourneau, Moineau, Rouge-queue. Rochers des montagnes.... Martinet alpin, Accen- | teur alpin, Crave, Chocard, Roselin, Pétro- cincles, Tichodrome. Falaises du bord de la mer.... Goëland, Sternes, Guillemots, Pingouins, Plongeons, Glaréole, Macareux, Thalassidrome, Pigeon colombin. Placés sur l’eau ou dans les roseaux.......... 28. Placés'au bord'de l’eau: 0eme ttes 30 Nids flottants, formés de roseaux courbés... Grè- bes, Foulque, Poule d'eau. Nids'hxés aux roseaux: AE AnIE SA 0 En forme de bourse profonde.... Rousserolles, Phragmites, Locustelle. Revêtent la forme ordinaire... Bruant de roseaux, Cettis. Étangs rivières Ou marais 20e SA 31 Bords’delaÿmer: 11e nest Rer HAN À terre, dans les marais, parmi les herbes. Buzards, Balbuzard, Brachyote, Râles, Avocette, Echasse, Chevaliers, Courlis, Barges, Bé- cassines, Oies, Canards. Au bord des rivièreset des fleuves... Pluviers, Gra- velots, Râles, Canards, Oies, Flamant. Sur les arbres ou arbustes dans les îles ou queues d’étangs ou de marais.......... ENT de À terre.... Pluviers, Huitriers, Tourne-pierre, Che- valiers, Courlis, Goélands, Sternes. Sur les falaises.... Goclands, Sternes, Guillemots, Pingouins, Plongeons, Glaréole. Bord des grands étangs et marais, arbres peu élevés. SR AE .. tous les Hérons. GABRIEL ETOC, Professeur, Membre et Correspondant de Sociétés Savantes. 200000000090C000000C0CCCCCO00 LE NATURALISTE 191 LES MAMMIFÈRES DANS LES PROVERBES De tous les Mammifères, c’est le chien qui figure le plus souvent dans les proverbes : ce qui n’est pas éton- nant, car on l’a toujours sous les yeux et l’on est tenté de prendre ses faits et gestes comme points de compa- raison avec nos propres actions. Quoiqu'on ait dit que ce qu'il y a de meilleur dans l'homme, c’est le chien, bien sou- vent l'animal est pris en mauvaise part quand il pleut ou neige, on dit qu'il fait un chien de temps et les Musulmans nous traitent de chiens de chrétiens, tandis que les avares sont dits {rés chiens et que ceux que l’on traite durement sont considérés comme les chiens de la maison et comme n'étant pas bons à jeter aux chiens. Celui qui veut arriver par la flatterie fait le chien couchant. Ceux qui ne sont pas heureux dans leurs affaires mènent une vie de chien parce qu'ils font un métier de chien, ce qui, lorsqu'ils sont traités comme des chiens, leur donne une humeur de dogue: finalement, n'ayant plus d'argent, ils sont enterrés comme des chiens. La plupart de ceux qui ont besoin de gagner leur vie sont comme le chien à l'at- tache; mais, s'ils sont paresseux, fravaillent comme un chien qu’on fouette ; et s'ils se plaignent à qui de droit, sont généralement reçus comme un chien dans un jeu de quilles, car le directeur est parfois associé, et alors l’en- treprise est une charrue à chiens, où chacun veut tirer de son côté. , Beaucoup d'autres proverbes parlent du chien et font allusion à son aboïiement, à l'habitude que l’on a de l’at- tacher, à sa maniere de ronger les os, à son habileté à chasser. Citons-en quelques-uns, d’après M. Charles Rozan : On ne peut empécher le chien d'aboyer, ni le menteur de mentir, On lutte en vain contre la force du naturel. Avoir du crédit dans une maison comme un chien à la boucherie, être en très médiocre estime; n'inspirer aucune confiance et surtout ne jouir d'aucun crédit. Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée. Les gens querelleurs et batailieurs attrapent toujours quelques horions, Les Italiens disent : Chien hargneux doit étre fort ou s'attendre à des coups de dents. Qui couche avec les chiens se lève avec les puces, ou, plus simplement, Qui hante les chiens, puces remporte. Mal advient à qui fréquente mauvaise compagnie. et l’on ne peut que se repentir de s'être mêlé aux affaires véreuses avec des hommes d’une probité équivoque. Chien et cou sont forts sur leur fumier, ils sont hardis et ne redoutent rien parce qu'ils se sentent maitres chez eux. A méchant chien, court lien. Il ne faut pas laisser la corde loague au chien qui veut mordre, il faut tenir et surveiller de près celui qui peut faire du mal. Le pro- verbe plus complet autrefois était : Tel chien, tel lien ; A méchant chien, court lien ; À rebelle chien, court lien. Entrez, nos chiens sont liés, soyez sans inquiétude, il n’y a pas de danger. Chien en vie vaut mieux que lion mort, le plus misérable, s’il est vivant, vaut mieux que le plus puissant s'il est mort. Vaut autant êlre mordu d'un chien que d'une chienne, il n'y a pas à Choisir entre deux choses également nuisibles. Quand le mal est venu, qu'importe d’où il vienne? A mauvais chien, on ne ‘peut montrer le loup, inutile de mettre un poltron en face de l'ennemi ou d’un péril. Je lui garde un chien de ma chienne, je lui garde rancune, je me vengerai du mäuvais tour qu'il m'a joué. Deux chiens à un os. Le vieux proverbe était : Un os à deux mastins ensemble, combien qu'il soit gros est trop peu Point d'accord à attendre entre deux personnes qui se disputent un même objet, qui se jalousent, ou qui as- pirent au même poste. Les Anglais ont triplé la compa- raison: Deux femmes en une maison, deux chats à une souris, deux chiens à un os ne se peuvent accorder. A plus forte raison, lorsqu'il y a beaucoup d'intéressés à se par- tager un bon morceau : il y a trop de chiens à un os. Jeter ün os à un chien, pour faire taire un gêneur ou acheter le silence d’un indiscret. En ce propos, on peut rappeler l’amusante mystification de Ravage, l'un des plus gros, des plus forts, des plus intelligents gardiens de la Conciergerie pendant la Terreur. Il était chargé, la nuit, de garder la cour du préau. Des prisonniers avaient, pour s'échapper, fait un trou tel que rien ne s’opposait à leur dessein, sinon la vengeance de Ravage, dont les aboiements pouvaient tout compromettre. Ravage se tui, et le lendemain on s’apercut qu'il avait attaché à sa queue un assignat de cent sous, avec un petit billet où étaient écrits ces mots : « On peut corrompre Ravage avec un assignat de cent sous et un paquet de pieds de mouton. » Ravage, promenant et publiant ainsi son infamie, fut un peu déconcerté par les attroupements qui se formèrent autour de lui et par les éclats de rire qui partaient de tous côtés. Il en fut quitte pour cette petite humiliation et quelques heures de cachot. A chien qui mord il faut jeter des pierres, pas de pitié pour les méchants. Chien qui aboie ne mord pas. Celui qui crie n’est guère à craindre; 1} menace plus qu'il n’agit. Ceux qui veulent agir se taisent, ainsi que le fait entendre le proverbe italien : Chien qui veut mordre n'aboie pas. Cela ne vaut pas les quatre fers d'un chien, cela n'a aucune espèce de valeur, puisque le chien n'étant pas ferré, il s'agit d’une chose qui n'existe pas. Quand les chiens s'entre-pillent, les loups font leurs affaires. Quand les associés luttent entre eux, les adver- saires en profitent. Il ne faut pas se moquer des chiens qu'on ne soil hors du village, il ne faut pas rire du danger avant de s'être mis à l'abri; ou hien : Il faut flatter les chiens jusqu'à ce que l'on soit aux pierres, c'est-à-dire jusqu'à ce que l'on ait les moyens de se défendre. Quatre de nos anciens proverbes, aujourd'hui hors d'usage, méritent d’être consignés. Chien affamé de bas- tonnade n’est intimidé; alors qu'on est poussé par la faim, on ne redoute rien, pas même les coups. Voulant expri- mer que le travail est pour le pauvre, et le profit pour le riche, on avait ce petit distique : Par petits chiens lièvre est trouvé, Et par les grands il est happé. Pour prévenir qu'il ne faut pas se fier aux apparences souvent trompeuses du dehors, on disait: On ne congnoit pas aux robbes ni les chiens aux poils, dicton que nous avons remplacé par L'habit ne fait pas le moine. Enfin, et ce dernier adage est un de ceux dont il importe de {ra 192 LE NATURALISTE retenir l'esprit, car il nous donne un des meilleurs con- seils : Marche droit et laisse le chien qui aboïte. Passons maintenant aux proverbes faisant allusion aux qualités des chiens. Bon chien chasse de race, se dit des enfants qui ont de qui tenir, qui sont bons, honnêtes et intelligents. parce qu'ils ont hérité des vertus de leurs parents. Il n’est chassé que de vieux chiens. Éloge de l'ex- périence : la force ne suffit pas; il faut, avec le temps prendre l'habitude et gagnerl’habileté. Nos chiens ne chas- sent pas ensemble. Nous ne nous réunissons pas pour faire nos parties de chasse; et, par extension, nous ne vivons pas en bonne intelligence, nous n’avons aucun commerce d'amitié, aucune relation de voisinage. Rompre les chiens, c'est, en terme de vénerie, les arrêter, les empêcher de suivre une voie pour leur faire prendre une autre piste. Au figuré, c'est détourner l'attention trop vivement attirée sur une personne, couper court à une argumenta- tion qui peut devenir blessante. Chien qu'on mène à la chasse contre son gré, ne prendra pas de gibier. Qui ne travaille pas de bonne volonté ne fait que de la mauvaise besogne, Cela répond à : Travailler comme un chien qu'on fouette. C’est le contraire que dit le proverbe espagnol : Chien de bonne race rêve de la chasse, qui aime son métier y pense toujours. VICTOR DE CLEVES- Les Vauchéries Rien n’est plus surprenant que l'intérêt que présente l'étude d’un simple genre d’eau douce : L’examen des Vauchéries va nous en donner la preuve. C’est Pyramus De Candolle qui leur a attribué ce nom en l'honneur du professeur suisse Vaucher, célèbre par -on Histoires des Conferves, publiée en 1803, Ce botaniste a fait des observations très judicieuses sur la reproduc- tion dans cette classe des Cryptogames, qui ont servi de base aux découvertes de ses successeurs. Le vulgarisateur Figuier nous a révélé la curieuse fé- condation des Vauchéries, dans notre jeunesse; en pu- bliant son Histoire des plantes, avec de magnifiques planches à l’usage des gens du moude, ilen est arrivé à rendre attrayante, jusqu'à l'étude même des Crypto- games en général et des Algues en particulier. Autant que nous nous en rappelons, il nous semble aujourd’hui qu’il a confondu, dans ses desssins, la Vauchérie sessile {ou une espèce de la même section) avec la Vauchérie terrestre, qui est d’une section d’un genre tout différent. En effet, la première est une espèce monoique, tandis que la deuxième est une espèce hermaphrodite, c’est-à-dire où les organes reproducteurs mâle et femelle sont réunis ensemble, nou seulement sur la même plante, mais sur le mème pédicule, allongé en cylindre, portant à son sommet l'oogone, surmonté latéralement de la cornicule de son authéridie, C’est tout à fait comparable à une phanérogame dont l'ovaire serait adhérent ou infère : l’étamine soudée au pistil et l'ovaire surmonté latéralement des anthères. Il y a même une troisième section dans ce genre, les espèces de Vauchéries dioiques, où les organes reproduc- teurs mâle et femelle sont sur des sujets différents : c’est là ce qu'on voit dans la Vauchérie littorale, qui se développe dans les eaux saumâtres de la basse Seine, entre Rouen et le Havre. ; Rien qu'à ce point de vue, le genre Vaucheria ne man- querait pas d'intérêt; mais il y a mieux encore! Alors que les Conferves sont généralement formées d’une file de cellules alignées bout à bout, comme des files de tonneaux juxtaposés le long des quais, les Vau- chéries au contraire font partie d'un groupe d’Algues tout différent, celui des Siphaphycées, où le végétal en entier ne se compose que d’une seule et unique cellule, ramifiée où non comme lui, dans toute son étendue. En fait d'Algue terrestre ou d’eau douce, on y trouve l’Hy- drogastrum granulatum, qui ressemble à une toute petite miniature de vesse de-loup-verte, avec des crampons ramifiés, en forme de racines, pour maintenir la plante au sol où elle pousse. Elle a la forme d’une poire renver- sée, et c'est la même cellule qui se prolonge, en forme de tube rameux, dans toutes ses radicelles, par autant de diverticules différents, successivement ramitiés. La Vauchérie terrestre croît sur la terre humide, au bord des fossés, où elle se partage en divisions irrégu- lièrement dichotomes, à plat sur le sol, et où elle forme des plaques ou des tapis d’un beau vert, tandis que toutes les autres espèces de ce genre vivent dans l’eau des mares, des fossés, des fontaines, ou tout au moins au fond des fossés desséchés dont le sol est encore suffi samment humecté d’eau. Cependant, il ne faudrait pas croire, comme certaines personnes étrangères à la botanique, que tous les fila- ments d’Algues qu'on voit se AÉNSISnOCE sur le sol soient des Vauchéries terrestres. En effet, on y voit bien d’autres Algues filamenteuses comme celles de la grande famille des Conjuguées, dont certains genres fournissent des espèces qui croissent sur terre, plus souvent encore que les Vauchéries, notamment des espèces des genres Zygnema et mêrne Spirogyra, etc., à filaments simples, bien que ce soient le plus souvent des plantes aquatiques. On pourrait les croire ramifiées, à l'époque de leur reproduction, parce que leurs petites cellules communiquent avec les cellules des filaments voisins par une soudure qui fait corps avec elles et joignent ensemble des plantes primitivement distinctes. Ce ne sont pas des ramifications, comme celles des Vauchéries, qui sont bien différentes, et qui se reproduisent tout autrement que les Conju- guées ! Ainsi donc, quand on voit des filaments verts sur la terre humide des plates-bandes de jardins, le long des murs de clôture, il ne faut pas croire que ces filaments, semblables à des crins ou à de longs cheveux de femme, soient une sorte d’Algue plutôt qu'une autre. Il faut, avant tout, les examiner au microscope, pour ne pas s’exposer à commettre des hérésies monstrueuses. Une foule d’autres Algues filamenteuses, depuis les Conferves ramifiées jusqu'aux Oscillaires, peuvent encore se développer sur le sol, les pierres et même sur les murs humides, Nous en avons vu tout récemment encore dans une église de province, au village de Mar- quivillers, dans la Somme, non loin de la mare commu- nale, ce qui indique un terrain des plus humides, n'est-il pas vrai? Après la belle description que Figuier a faite de la fécondation des Vauchéries dans ses gravures, 1l nous suffira de donner ici les noms de leurs organes repro- ducteurs, sans y insister davantage. Les Vauchéries, comme la plupart des Algues, ont la double reproduction agame et sexuée. Reproduction agame par zoospores (spores animées de mouvements). — Suivant les espèces, la reproduction agame des Vauchéries peut s'effectuer de deux façons : elle est terminale (c’est le cas le plus fréquent), ou laté- rale (comme dans la Vauchérie à crochets, V. hamata). Dans le premier cas, les choses se passent de la facon la plus simple du monde: L’extrémité terminale du tube se renfle en boule ou en massue,oùs’accumule de la chlorophylle, d'un vert plus sombre qu'ailleurs. Une cloi- son se forme pour séparer cette production terminale du reste du filament, et la nouvelle zoospore ainsi formée se LE NATURALISTE détacheen se couvrant de tout petits cils vibratiles, touffus et courts sur toute sa périphérie. Ces nombreux appendices locomoteurs lui permettent de nager dans le liquide ambiant ou dans les flaques d’eau après la pluie; et elle va se porter plus loin, pour produire une nou- velle Vauchérie, de même espèce que celle qui lui à donné naissance. Dans le second cas, c’est le long du tube, et non à sa terminaison, qu'on voit se développer un ou deux petits prolongements tubuleux, au bout desquels se forme la zoospore, qui se détache et se couvre de cils, comme dans le cas qui précède. Deuxième reproduction setuée par oospores (spores pro- venant d'œufs fécondés). — Ici, le phénomène est plus complexe, parce qu’il se forme, sur letilament tubuleux, des organes mâles (anthéridies) et femelles (oogones). L’anthéridie se remplit d'anthérozoïdes, petits corpus- cules ovalaires fort nombreux, se terminant à chaque bout par un cil locomoteur très fin, qui leur permet d'aller se porter sur l’oogone ouvert, pour y féconder l’oosphère qu’elle renferme à son intérieur, et la trans- former en spore ou oospore. L'oogone est un organe généralement globuleux et non allongé en petit cylindre comme l’anthéridie. Il ren- ferme une oosphère, qui devient l’oospore après avoir été fécondée par les anthérozoïdes, provenant des anthéri- dies. Ces dernières se terminent à leur extrémité par une cornicule, qui se recourbe en se contournant. comme une corne de bélier, au moment de la fécondation, afin de se porter sur l’oogone entr'ouvert. Ce dernier organe se termine souvent par un petit apicule caduc, ou petit bonnet en pointe, qui tombe afin de mettre à découvert l’oosphère qu’il renferme à son intérieur, et permettre ainsi le contact nécessaire des anthérozoïdes à sa surface, pour en faire une spore fécondée, l’oospore. Suivant les espèces de Vauchéries, tantôt les deux organes reproducteurs mâle et femelle sont sessiles, et alors la plante est unisexuée; tantôt au contraire ils sont pédiculés, et alors ils se soudent entre eux par leur pédi- cule, de sorte que la plante devient ainsi hermaphrodite, le même pédicule portant à la fois des organes mâle et femelle, absolument comme une fleur phanérogame, sans calice ni corolle, n'ayant que des étamines et des pistils sur le même pédoncule floral. On doit donc appe- ler ici cet organe le pédicule reproducteur. Il y a des espèces de Vauchéries, dont le pédicule reproducteur ne porte qu'un oogone et qu'une authéridie, comme la Vau- cheria terrestris; d'autres qui ont une anthéridie, entre deux oogones accouplés à la même hauteur, comme la Vaucheria germinate. 11 y en a qui ont un oogone, pour plusieurs anthéridies, alors que d’autres ont plusieurs o0gones pour une seule anthéridie, etc., etc. On voit, par là, que la classification des espèces se fait très aisément, par la considération des organes repro- ducteurs, Aussi, ne comprenons-nous pas pourquoi le Pr Baïllon a dit que la classification des Vauchéries était si difficile. C’est généralement en avril que se fait leur reproduction ; cependant il y a, dans le nombre, des espèces plus précoces et d’autres plus tardives. Il en est des Vauchéries, comme pour tous les autres genres de plantes, qui renferment un certain nombre d'espèces. Quoi qu'il en soit, c’est généralement à la fin de l'hiver et au commencement du printemps que l’on peut le mieux déterminer ces Algues d’eau douce ou terrestres. Le Micrograhe préparateur de Tempère a donné, il v a douze ans, une excellente petite monographie des Vau- chéries de la Normandie, avec une figure pour chaque espèce. Il ÿ en a une quinzaine. On ne saurait trop insister sur l'intérêt captivant que procure l'étude des Vauchéries, de leurs différentes espèces et des phénomènes de leur fécondation ou de leur reproduction, tant agame que sexuée. On est cer- 193 tain d'avance d’y faire des découvertes nouvelles et inattendues, à divers point de vue. Ainsi, par exemple, il y a de grandes chances pour qu'on découvre de nouvelles espèces dans Ja région pari- sienne, qui est encore incomplétement connue des algo- logues. Il ÿ aurait lieu de rechercher par quel mécanisme, en vertu de quelle cause, le long tube des Vauchéries se divise en ramifications latérales, plus ou moins dicho- tomes (elles sont plus régulières, dans la Vaucheria dichotoma, par exemple, que dans la Vauchérie terrestre). Peut-être aussi découvrirait-on du nouveau dans la forme des organes reproducteurs, et surtout pour ce qui concerne la reproduction agame avec des zoospores laté- rales et non terminales, Il ne serait pas impossible que, dans ce dernier cas, on ne constate qu’il s'agisse parfois d'un avortement d’oogones, ou qu'il ne se produise des phénomènes d’une autre nature, en cet endroit. Il en est de même, pour ce qui concerne les Vauchéries croissant dans les eaux saumâtres, où on trouve des espèces dioiques, à côté d’autres espèces monoïques. L’anthéri- die de la V. litiore, ou Vauchérie littorale, a en effet une forme toute particulière. Elle est double et bifurquée; de plus, elle présente des sortes de becs latéraux, indépen- damment du bec terminal, par où peuvent sortir les an- thérozoïdes, pour aller féconder les pieds femelles, dans toutes les directions possibles. Il y a ainsi une foule de découvertes à faire ici. D' BoUGON. REVUE SCIENTIFIQUE Les Alques utilisées au Japon. — Le Karité el ses produits. Les côtes du Japon sont naturellement très riches en algues et il n’est pas étonnant que les Japonais aient cherché à les utiliser. M. H. Bourgeois dit, d’après M. Smith, qu'ils en tirent par an environ pour 10 millions de francs. L'une des algues la plus utilisée appartient au genre Gelidium, que l’on arrache des rochers de mars à octobre. On commence par faire sécher la plante sur la plage, puis on la bat, on la nettoie de toute matière étrangère, puis on la lave à l’eau douce. On les étend ensuite sur des claies en plein soleil, ce qui les fait blan- chir en se desséchant. Uu peu plus tard on les fait bouillir dans de l’eau douce, ce qui donne un liquide gélatineux que l'on filtre deux fois de suite à travers une étoffe grossière. On recueille le liquide et on le verse dans une série de plateaux en bois, disposés au- dessus de terre et présentant une profondeur de moins de 8 centimètres, Dans ces petits réservoirs, le liquide se concentre. Quandsa dessiccation a atteint un certain degré, on coupe les lames de gélatine en barres que l’on place dans une boîte en bois dont le fond est fait d’une toile métallique grossière; en appliquant, par dessus, ane pla- que permettant d'exercer une forte pression, la matière mucilagineuse sort par les trous de la toile sous forme de minces tiges. Celles-ci, séchées enfin sur des claies, constituent ce que les Japonais appellent du « kanten », lequel sert à préparer des gelées alimentaires, à remplacer la colle de poisson dans la cuisine et la pâtisse- rie, à purifier les boissons, à faire des moules, à apprêter les étolïes, à encoller le papier, à fournir l'agar-agar, si employé en microbiologie, à fabriquer de faux nids d’hi- rondelle. On utilise aussi le Gloiopeltis coliformis, pour fabriquer le « funori », qui sert surtout à l’apprêt des étolles ; une industrie occupe une centaine d'établissements, principa- lement autourfd'Osaka; elle donne une gélatine plus grossière que la précédente. On fait sécher les algues à 194 LE l'air en les arrosant detemps àautre pourles empêcher de se recroqueviller. On les expédie sous forme de rceuleaux ayant l'apparence de nattes. Pour s’en servir, il suffit d'en jeter un morceau dans de l’eau bouillante, ce qui donne un excellent empois, un ciment pour les murailles ou les toitures; on l’emploie aussi pour la préparation du papier, la décoration des porcelaines, pour laver la chevelure des femmes. En Europe, on commence à y avoir recours pour les tissus, Avec lesgrandes Laminairesles Japonais fabriquentune matière alimentaire, le « kombu», d’un extrême bon marché; la production annuelle totale dépasse 34 millions de kilogrammes. On immergeles morceaux de laminaires dans des récipients métalliques pleins d’une forte lessive et l'on fait bouillir uue quinzaine de minutes, en remuant de temps à autre. Jadis on colorait avec du carbonate ou du sulfate de cuivre; maintenant on emploie du vert malachite, Une fois l'algue cuite, on la metsécher, géné- ralement sur des perches, et quand la surface extérieure est sèche, on prend des feuilles bien étendues pour les rouler ou en faire une boule de 30 centimètres de dia- mètre, qu'on lie avec des cordes. Ces boulessontensuite dé- faites par des femmes, qui étalent les feuilles sur un chässis de bois, en les mettant à plat de toute leur 0 - gueur et en les empilant sur une hauteur d’au moins 45 centimètres ; on coupe alors la pile, et par conséquent chaque feuille en quatre morceaux dans le sens de la lon- gueur, une corde maintenant assemblés les morceaux de toutes les feuilles superposées. On dispose ces paquets verticalement dans un châssis, on les mouille pour pou- voirles mieux serrer les uns après les autres, puis on com- prime le tout à l’aide de cordes, de coins, de leviers. Fi- nalement, le châssis peut se démonter partiellement, de telle manière que les paquets sont coupés en languettes menues par un Couteau mécanique dansle sens de la lon- gueur. On fait sécher superficiellement ces languettes et on les emballe pour la vente. Parfois on traite le kombu par immersion dans le vinaigre, et on le gratte superfi- ciellement pour en tirer une pulpe plus où moins fine. On fait aussi une sorte de farine avec ce produit; souvent, enfin, on l'emploie dans la soupe, les ragouts de poisson, avec des légumes ; on en met en conserve dans la fameuse sauce au sOya, OR en mange au sucre. Utilisée aussi est le Porphyra laciniata, algue plate comme les ulves, avec lequel les Japonais font l'«amano- ri». Leplus fréquemment, onle fait sécher au soleil après l'avoir lavé à l’eau douce et aussi l'avoir tranché un peu comme de la choucroute ; le séchagese fait sur des nattes ; les languettes se disposent en feuilles par agglomération. Cette substance alimentaire doit être grilllée avant con- sommation. Puis on labrise menu entre les mains, pour la jeter dans les sauces ou la soupe; parfois aussi, on en trempe simplement des morceaux dans de la sauce, On l’'emploie également à préparer l'équivalent d’un sandwich que l'on consomme dans les gares de chemins de fer, devant les petites boutiques des marchands des rues; sur une feuille d’amanori, on répand du riz, puis on place des tranches de viande ou de poisson et on roule le tout pour le Couper ensuite en tranches. Cette algue est la seule que l’on cultive. Pour cela, dans les fonds vaseux, qui, à marée haute, sont recouverts de 3 à # mètres d’eau, on enfonce de petits faisceaux de bam- bous. L'opération a lieu en octobre; de janvier jusqu’en mars, les algues poussent sur ces buissons artificiels qui arrêtent leurs spores et peuvent être récoltées au fur et à mesure. Mais à partir de l’équinoxe de printemps, elles meurent. * x * M. Em. Perrot vient de publier sur le Karité et ses produits quelques notes intéressantes à résumer, Le Karité est un arbre que ne serencontre jamais dans NATURALISTE la zone littorale, mais qui est spontané dans les savanes du Soudan, depuis la haute Casamance et Gambie jus- qu'au Nil, sur une largeur de trois à quatre degrés de latitude, du 9e au 15° dans sa zone ouest et du 5° au 8° à sa limite extrême est. On ne le rencontre jamais dans les terrains inondés, ni dans les galeries au bord des ri- _vières. Il fleurit de janvier à mars et fructifie de fin juin à fiu août ; ses fruits sont des baies à pulpe comestible, et ses graines, à coque dure, renferment une amande susceptible de donner de 40 à 350 % de matière grasse, dite beurre où graisse de Karité, comestible sous cer- taines réserves pour les Européens, mais qui est l’objet d’un commerce local considérable. Le Karité n’est pas un arbre de forêt, mais appartient à la végétation des parcs ou des vergers; les indigènes l'entretiennent à la facon de nos pommiers en Norman- die ; et il en existe sans doute un nombre considérable de races ou variétés, parmi lesquelles Chevalier distingue trois types principaux avec formes intermédiaires : 1° Butyrospermum Parkü, variété magnifolium du Haut- Sénégal, Moyen-Niger jusqu'au Chari; 2° variété Pois- sonié du Dahomey; 3° variété Nilotium du Bahr-el-Gha- zal. En dehors de la matière grasse, le Karité est suscep- tible de fournir par coagulation de son latex, un produit guttoide non assimilable à la gutta-percha, et dont l’uti- lisation pour l'industrie est encore à trouver. À ce point de vue économique, la matière grasse sem- ble seule appelée à un réel avenir. Pour cela, il faut que le chemin de fer pénètre jusqu'aux régions riches en cette essence et permette d'en amener les produits à très bon compte dans les ports d'embarquement. Sans doute, l'exportation préférée sera celle de la graisse, car la fabri- cation du beurre par les moyens rudimentaires dont dis- posent les indigènes exige une main-d'œuvre pénible. De plus, une quantité de matière grasse, voisine de 40 %, reste dans le résidu, tandis que, par des procédés méca- niques européens, on pourra sans doute en extraire la presque totalité, et le tourteau sera sans doute encore utilisable, ce qui abaissera d'autant le prix de revient du kilogramme de matière grasse. HENRI CouPIN. LES CAUSES DU DÉBOISEMENT En 1896 (1),le Naturaliste accordait l'hospitalité à un de mes articles sur un sujet alors peu connu et pour la plu- part des lecteurs d'alors sans intérêt, le déboisement. Depuis, que de chemin parcouru! Des sociétés se sont créées, des congrès se sont réunis, d'innombrables tra- vaux ont vu le jour. De toutes parts, on a dénoncé le péril social : « les forêts de France s'en vont et avec elles les Français. » Je voudrais, à onze ans d'intervalle, reprendre et préciser, avec les nouvelles données, ce pas- sionnant sujet que je n'avais pu alors qu'ébaucher. Pourquoi déboise-t-on ? La réponse est facile. C’est que l'homme y trouve son intérêt et qu'il agit en égoïste imprévoyant. On pourrait en citer bien des exemples; deux nous sufliront. Nos routes étaient autrefois plantées d’allées superbes de peupliers et d’ormeaux. La loi punit sévèrement d'amende et même de six jours à cinq ans de prison, quiconque les détériorait, Mais elle n’a pu les protéger (1) Voir le numéro du {tt avril 1896 et suivant. LE NATURALISTE contre les attentats de la commune (1). Les propriétaires riverains se sont plaints de l'ombre portée sur leurs champs et de l'envahissement des racines, et l’'adminis- tration a écouté les réclamations d'électeurs influents. Ces plantations disparaissent chaque jour. Les prome- neurs et touristes sont exposés à la canicule, les routes se détériorent plus facilement par les orages et sont d’un entretien plus coûteux. L'intérêt particulier a triomphé de l'intérêt général, La destruction des châtaigneraies corses est plus démonstrative encore. Les châtaignes constituent la base de l'alimentation dans ce pays. L'intérêt de ses habitants devant être de conserver et de multiplier un arbre si précieux. Ils le vendent aux quatre fabriques d'acide gal- lique installées depuis peu dans l’île. Ainsi disparaissent chaque année de trente à trente-cinq mille châtaigniers. Comprenant enfin que leur industrie serait la première atteinte par la suppression de ces arbres, les usiniers viennent de voter une somme de 9.000 francs pour la création et l'entretien d'une pépinière de plants de chà- taigniers (2). L'égoïisme imprévoyant s'attaque aussi aux forêts. Sans doute, une haute futaie vaut une fortune pour son heu- reux possesseur. On répète sans cesse que les capitaux affectés au boisement peuvent être décuplés en moins de cinquante ans. Et on rappelle l'histoire de ce sylvicole qui acheta des pentes incultes dans les Pyrénées pour une vingtaine de mille francs et dépensa, pour se distraire, moins de dix mille franes en semis et plantations. Quarante-cinq ans après, il laissait à ses héritiers une propriété contenant pour deux cent soixante et dix mille francs de bois! Mais combien de particuliers peuvent aujourd’hui attendre un demi-siècle ! Autrefois, le propriétaire vivait dans ses terres. Il n'avait pas de grands besoins, pouvait attendre et exploi- tait méthodiquement ses forêts. | Aujourd’hui, avec des terres morcelées et un revenu moindre, il habite la ville, et a des besoins d’argent. En exploitant sa forêt en taillis, quinze à vingt ans lui suffisent pour retirer un intérêt. Au lieu de livrer à l'in- dustrie et à la marine des bois de bonne qualité et de grandes dimensions, il pousse à la production exagérée des branchages et du menu bois, qui servent à faire le charbon et à chauffer les fours. Il épuise ainsi la terre, la croissance devient languissante, le bois blanc et le bois mort se multiplient de toutes parts. Heureux quand le particulier ne rase pas la forêt pour satisfaire un besoin momentané d'argent, pour parer à une spéculation malheureuse. Les bois communaux ne sont pas mieux traités : les conseils municipaux changent souvent; en survient-il qui veuille s’illustrer par des réformes, celles-ci sont coûteuses, c’est la forêt qui paie. Presque toutes sont exploitées en taillis (3). Il n’est pas jusqu à l'État qui ne soit besogneux et imprévoyant, Il n’améliorera pas ses taillis en futaie, LT ARR RCE A A ER RR EEE RER Re OS . (4) Touring Club de France, revue mensuelle, 1905, p. 485. (2) Touring Club de France, revue mensuelle, 1906, p. 443 et 1906, p. 3. (3) La disette des bois d'œuvre produite par l'exploitation en taillis et utilisés par la tonnellérie, la tannerie, la papeterie, les bateaux, etc., semble devoir être prochainement un péril pour l'humanité tout entière. a - é 195 a par crainte de diminuer momentanément ses revenus, même s'il doit plus tard les augmenter ainsi (1). À défaut de destruction systématique, l'abus d’exploi- tation restreint la forêt. Les sylviculteurs ont noté qu'en Savoie l'arbre ne s’élève pas le plus souvent à une hauteur de plus de 1.800 à 1.900 mètres, alors qu'il peut vivre jusqu'à 2.300, La faute en est aux coupes excessives etaux pâturages déréglés qui empêchent toute repousse (2). À une altitude moins élevée, la broussaille se substitue aux hautes futaies rasées et aux taillis trop intensive- ment exploités. Alors apparaît le mouton qui va achever l’œuvre commencée. Quand les forêts des montagnes sont bien entretenues, les pentes douces sont couvertes de gras pâturages tou- jours alimentés d'eaux vives; de nombreux troupeaux de vaches s’en nourrissent; le lait, le beurre et le fromage sont la richesse du montagnard, Quand la forêt est devenue broussaille. les sources diminuent où même se tarissent : le pâturage devient maigre, ce n'est plus qu'un gazonnement, il ne peut nourrir des vaches ; mais il suffira au mouton. On a accusé le mouton et la chèvre de détruire les arbres. Ce reproche est justifié pour la chèvre, animal rustique qui s'attaque à tout, mange tout, même les branches et les écorces; 1l ne l’est point pour le mouton qui se contente de brouter l'herbe près du collet, ce qui ne peut qu'en favoriser la croissance, mais n'’arrache jamais les racines (3). Or, les montagnards ont peu de chèvres, mais quand la forêt disparaît, ils remplacent les vaches par des moutons. Ici se manifeste encore leur égoisme imprévoyant: ils surchargent les pâturages privés et communaux. Pen- dant l'été, d'immenses ramades de plusieurs milliers de têtes arrivent de la plaine. Ces bêtes affamées dévorent l'herbe jusqu’à la racine, des vides se produisent sur la pelouse, vides augmentés encore par le prétinement. À la saison suivante, le pâtu- rage sera moins riche et le nombre de bêtes restera le même. Bien plus, le pâturage devenant notoirement insuflisant, chaque berger veut en jouir le premier. A peine la neige est-elle fondue, 1l installe son troupeau sur un sol dé- trempé, le piétinement du bétail le réduit en bouillie qu'entrainera le premier orage. Le mouton affamé s’attaque à la brousse et à ce qui reste de forêts. Si le propriétaire prétend défendre son bien, le berger y met le feu. Il faut se pénétrer de cette vérité, presque tous les incendies de forêts sont dus à la malveillance. Ainsi les sylves algériennes qui brülaient tous les ans par milliers d'hectares ont été à peu près respectées en 1906, grâce à l'application de sages règlements. On sait que la même (4) Demornws. Les populations forestières (La Science sociale t:V;p.:18::996,:503, et t. VI, .p. 20). (2) Touring Club, revue mensuelle 1905, page 320. (3) Paur DEscomses. Étude sur l'aménagement des montagnes dans la chaîne des Pyrénées. Bordeaux, Feret éd., 1905, p. AS 196 année les forêts de France ont été dévastées par le feu (1). Le mal causé par l'homme serait réparable s’il laissait agir la nature. La montagne se reboise d'elle-même si on la laisse en repos, soustraite aux troupeaux pendant quelques étés. Mais le montagnard s’obstine à exploiter une terre de plus en plus aride. Il ne peut attendre le reboisement des forêts, mainte- nant il combat pour son existence ; si on lui enlève ses pâtures, il lui faudra quitter son village. Mais il est élec- teur : il enjoint sa volonté aux conseillers municipaux, aux maires, aux conseillers généraux, aux députés, et ceux-ci, plats valets du suffrage universel, obéissent. Car avant tout il faut conserver son mandat. Ils savent la façon dont a été remercié ce député qui pour protéger Cauterets a obtenu le reboisement du Péguère, et bien d’autres exemples. Aussi le Code forestier qui défend la surcharge des pâturages et l'introduction de bestiaux étrangers à la commune est impunément violé, les cré- dits affectés au reboisement servent de secours aux pasteurs Après avoir détruit la sylve, le pasteur détruit la terre elle-même. D' FÉLIX REGNAULT. 29929299% ACADÉMIE DES SCIENCES De quelques expériences ophtalmologiques faites à l’aide de la lumière des vapeurs de mercure. Note de M. P. ForriN, présentée par M. A. Dasrre. La lumière des vapeurs de mercure jouit de propriétés per- mettant à l'œil d'observer sur lui certains détails de sa structure, détails qui jusqu'à maintenant n'étaient que fort peu visibles, même pour des observateurs exercés : c’est ainsi qu’avec cette lumière on peut très distinctement étudier sur soi la région maculaire, la circulation du sang dans les capillaires et certains autres phénomènes, etc. Pour l'examen de la macula, on agite devant l'œil et tout près de lui, d’un léger tremblottement, un petit écran percé d’un trou d’épingle. Immédiatement, dès que l'œil regarde au travers du trou d'épingle vers le champ de la lentille, il aperçoit, projetée sur celle-ci, absolument comme elle le serait sur le champ d’un microscope, la structure fine de la fovéa et celle des capillaires de la région maculaire. Le tout prend l'aspect d’une délicate pré- paration histologique. Le réseau capillaire ressemble à une toile d'araignée et se dessine en bleu foncé presque noir sur fond bleu clair. Pour observer la circulation rétinienne, on procède comme pré- cédemment, mais sans l'intermédiaire de l'écran percé du trou d'épingle. Le champ visuel semble en ébullition. De tous côtés surgissent de fins tubes coudés, très lumineux et toujours aux mêmes places. Ce sont les capillaires qui se distendent sous les secousses cardiaques. Dans leur calibre sont entrainés avec une extrême rapidité de petits disques noirs, qui sont les globules du sang. Les lampes à vapeurs du mercure permettent de plus de se faire une idée de ce que peut être la vision de certains dal- tonistes, des aveugles pour le rouge; car, dans une chambre éclairée par cette seule lumière, comme aucune radiation rouge n'est émise, les objets ne réfléchissent vers les yeux aucun rayon rouge. On se trouve dès lors dans l'état d’une personne privée de la perception de cette catégorie de rayons. Si certaines per- sonnes se trouvant pour la première fois en présence de cette lumière ne la jugent pas très étrange, c’est précisément qu'elles sont des daltonistes aveugles pour le rouge. Sur l’incubation buccale chez l'Arins fisses. Note de M. Jacoues PELLEGRIN, présentée par M. Enmonp PERRIER. On constate chez certains poissons téléostéens exotiques un mode des plus curieux et des plus efficaces de protection des (1) Oxésine RecLus. Incendies de forêts (Touring Club de France, revue mensuelle 1906, p. 559). LE NATURALISTE œufs et des jeunes, c'est l'incubation buccale. Après la ponte et Ja fcondation, les œufs sont placés tantôt par le mäle, tantôt par la femelle, dans leur propre bouche et se trouvent là dans d'excellentes conditions de développement. Ils y séjournent un temps plus où moins long ; mais, le plus souvent, les soins ne s'arrêtent pas à l’éclosion et les alevins restent dans leur asile jusqu’à un âge assez avancé. L'incubation buccale parait surtout fréquente chez les pois- sons de la famille des Cichlidés ; elle est également fort répandue - chez les Siluridés, particulièrement ches les Arius. Des. observations faites sur une dizaine d'individus de l'espèce Arius fissus, en période dé reproduction, ont conduit l’auteur | aux conclusions suivantes : ; Chez la femelle, les ovules présentent trois stades de dévelop- 5 pement bien tranchés. Le nombre d'œufs mürs dans chaque É ovaire parait être d'une vingtaine à la fois; c'est le male qui se charge du soin des œufs et des jeunes; le nombre des œufs couvés doit généralement être compris entre une dizaine et une vingtaine; les soins pour les jeunes se poursuivent, après l’éclo- sion, jusqu'à la résorption de la vésicule. Le développement de tous les œufs ou alevins d'une même couvée, soumis à des conditions de milieux identiques, est sensi- blement égal et parallèle; pendant toute la durée de l’incubation, le mâle est condamné à un jeûne absolu. Tous les sujets obsérvés, porteurs d'œufs ou de jeunes dans la gueule, étaient des mâles à esticules très réduits, en non-activité. Tous avaient l'estomac et l'intestin complètement vidés ou ne confenant que quelques mucosités et un peu de vase. DÉSERT du ds Te MS CS 7 RE . NON Bibliographie 1 62%. Griffini (A.). Ortotteri raccolti da Leonardo Fea nell’ C4 Africa occidentale. I Hetrodidi, Conocefalidi, Meco- nemidi, Pseudofillidi, Mecopodidi e Fanerotteridi. Ann. Mus.civ. St. nal. Genova, sér. III, vol. 2, pp. 358 4 397. À 628. Grouvelle (A.). Clavicornes nouveaux du Musée civique ù de Gênes. . ; Ann. Mus. civ. St. nal. Genova, sér. ITT, vol. 2, pp. 308- Lu 333. L 629. Hankar-Urban (A.). Deuxième note sur des mouve- k ments spontanés des roches dans les mines, les car- 1 rières. - Mém. Soc. belge de Géol., XXI, 1907, pp. 21-42. 4 630. Houssay (F.). Variations expérimentales. Etudes sur six générations de Poules carnivores. Arch. Zool. exp., 1907, pp. 131-332. 634. Issel (R.). Intorno alla struttura ed alla biologia dell infusorio Trichodinopsis paradoxa, Clap. et Lachm. Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, sér. TIT, vol. 2, pp. 334- 357, pl. V-VI. S 632. Issel (R.).Materiali per una fauna dell Arcipelago Tos- cano. LIT. Isola d'Elba. — Enchitreidi dell’ Isola d’Elba. Ann. Mus. civ. St. nat. di Genova, série IIT, vol. 2, pp. 5-8. 633. Jackson (R.). The Spiders ofthe Tyne Valley. Trans. Nat. hist. Soc. Norlhumb., DUR à 1, part. 3, 1907, pp: 337-405. 6834. Janchen (E.) Helianthemum Canum (L.). Baumg. und seine Nächsten Verwandten. Abhandl. k. k.Z. B. Ges. Wien., IV, 1, 1907, pp. 1-68. 635%. Jeannel (R.,et Racowitza (E. Gr). Enumération des grottes visitées, 1904-1906 (1re série). (Biospéologica Il.) Arch. Zool. exp., VI, 1907, pp. 489-536. CORRESPONDANCE Les feuilles de chène profondément découpées que vous nous avez communiquées sont celles du Quercus palustris, originaire des Etats-Unis, autant qu'on peuten juger en l'absence de glands. L’Acer à feuilles composées est l’Acer Negundo. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. levé, rue Cassette, 117 . 2 SUP ee CN UE 29° ANNÉE 4 À Ly en MONOGRAPHIE DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE INTRODUCTION Au commencement de ce siècle, les paléontologistes se sont peu occupés des Dolichopodidæ du succin et il faut remonter jusqu'en 1850 (1) pour trouver quelques observations, un peu précises, concernant ces diptères. Pour l’époque de son apparition, l'esquisse du célèbre entomologiste, H. Lœw, de Meseritz, reste toujours un petit chef-d'œuvre. Plusieurs des genres cités dans son travail sur les mouches de l'ambre ont été par lui-même ultérieurement démembrés dans sa remarquable mono- graphie des Dolichopodes américains (2), mémoire qui, depuis peu d'années, a été complété par les recherches de Wheeler (3), de Melander et Brues (4) et de quelques autres observateurs. La science concernant ces articulés a fait de très grands progrès depuis les remarquables notes de Kowarz (5), de Mik, de Langhoffer (6) et de Aldrich (7). Tout récemment encore, le distingué dipté- riste Verrall (8) a groupé ces êtres, d’une manière très rationnelle, dans sa liste des Dolichopodidæ de la faune d'Angleterre. Comme on le sait, Lœw s’était borné à relater les gen- res trouvés dans le succin et à indiquer, approximative- ment, le nombre de leurs espèces. Le manuel paléontologique de Giebel (9) énumère à nouveau les genres cités par Lœw et donne la diagnose de Chrysotus setosus. Malheureusement, la description de cet insecte est trop sommaire pour l'identifier avec certitude et il est nécessaire d'examiner le type de cet auteur, conservé au musée de Leipzig, avant de connai- tre sa véritable place systématique. (1) Ueber den Bernstein u. die Bernstein fauna; p. 42. (2) On the north american Dolichopodidæ. Monograph of the diplera of North America, part. IT, Washington, 186%. (3) On the north american Dolichopodidæ. Proceedings of the California Academy of science. (4) New species of Hygroceleuthus and Dolichopus with remarks on Hygroceleuthus. Biological bulletin, vol. I, n° 3, Boston, 1900. (5) Die Dipteren-Gattung Chrysotus. Verhandl. d. Zool. Bot. Ges., Bd. XXIV, p. 453-478, taf. XIII. — Die Dipteren-Gat- tung Medeterus, loc. cit, Bd. XXVII, pp. 39-76, taf. II. — Die Dipteren-Gattungen Argyra Macq. und Leucostola, Lœw. loc. cit. Jahrgang 1878, pp. 1-28, taf. V. (6) Mandibulæ Dolichopodidarum. Verhandl. V Internal. Zool. Congress., pp. 840-846. (7) Dolichopodidæ of Grenada. Kansas Univ. S. bulletin, vol. I, n°3, March. 1902 (Whole series, vol. XI, n° 3, pp. 75- 94). — A contribution of the study of american Dolichopodidæ. Trans. of the american Ent. Soc., vol. XXX, 4, 1904 — The genus Psilopus of authors. The Canadian entomologist., XXXVI, 8-10, 1904. (8) List of British Dolichopodidæ with tables and notes. The Ent. Monthly Magazine, vol. XV et XVI, London, 1904-05. (9) Fauna der Vorwelt mit steter Berücksichliqung der leben- den Thiere. Zweiter Band : Gliederthiere; erste Abtheiïlung : Insecten u. Spinnen, 0. 20%. — Leipzig, 1856. 9 SÉRIE — N° 492 qe mm a —_—_—_—_—_—— res Le TN DORÉ Mes ES V9 : M 17 SEPTEMBRE 1907 L'étude des Dolichopodidæ présente d'énormes diffi- cultés et l'identification de ces êtres est beaucoup plus pénible que celle des autres familles de mouches incluses dans la reine des résines. Il a fallu une belle dose de pa- tience pour mener à bien l’examen de plus de 2.000 in- clusions de ce groupe {renfermant des êtres ordinaire- ment de petite taille), faisant partie de la collection du musée minier de l’ambre de Künisberg, dirigée avec ta- lent par M. le Prof. Dr R. Klebs. Avec Læœw, je considère que la forme du troisième ar- ticle des antennes et l'insertion de son chète fournissent de bons caractères, non seulement pour la distinction des genres, mais aussi pour le démembrement des espèces Les organes génitaux présentent des différenciations no- tables, souvent cachées ou altérées par la fossilation. Après bien des tâtonnements, je suis arrivé à déterminer les espèces en étudiant la longueur des métatarses anté- rieurs, médians et postérieurs comparativement à celle du deuxième article, et, en notant, très scrupuleusement, celle des articles 3 à 5. Comme je le disais dans ma note des Comptes Rendus de l’Académie des sciences de Paris, séance du 22 octobre 1906, je suis persuadé que l'étude de ces caractères appliquée aux formes vivantes permettra de mieux grouper les espèces affines. M. Schnabl{1) a parfaitement raison de dire que le groupement des cils sur les fémurs, tibias et articles tarsaux des diptères est appelé à rendre de réels services aux entomologistes. Mais pour l'étude des types inclus, ces signes perdent beaucoup de leur valeur, la fossillisation dans la résine empêchant souvent de déterminer leur nombre (approxi- matif) et la manière dontils sont disposés. Læœw a trouvé les genres Medeterus, Chrysotus, Doli- chopus, Raphium, Porphyrops et Psilopsus. J'ai remar- qué la présence des genres suivants: Xiphandrium, Porphyrops, Achalcus, Medeterus, Thrypticus, Prochry- sotus, Palæochrysotus, Gheynius, Chrysotus, Diaphorus Nematoproctus, Psilopus, Hygroceleuthus, Saucropus, Dolichopus, Gymnopternus, Campsicnemus,Thinophilus, Anepsius, Systenus et Wheelerenomyia. La faune des Dolichopodidæ de la Baltique ne ren- ferme aucun type néotropical, elle comprend un assez grand nombre d'espèces à facies nettemement paléarc- tique et un certain nombre de formes dont les plus pro- ches parents habitent actuellement les Etats-Unis. La faune de l’ambre ne représente, vraisemblablement, qu'une partie de celle, riche en espèces, ayant habité l'ile ou le territoire ambrifère, Les Palæochrysotus étaient encore en pleine évolution. Les CGrheynius semblent repré- senter le maximum de cette évolution; les Chrysotus ne se sont guère transformés. Le genre Wheelerenomyia parait propre au succin, les espèces des autres genres sont éteintes, mais voisines de la faune actuelle (2). (1) Einige Worte über die Terminologie der Leborstung der Dipteren Beine. Wiener Ent. Zeil., XXV, 1906. M. P.-H. Grimshaw a fait aussi d'intéressantes remarques sur ce même sujet : On the terminology of the leg. bristles of Dip- tera. The Ent. Monthly Magazine, second series, vol. XVI, pp. 173-175, London, 1905. (2) On rencontre aussi des Dolichopodidæ dans le copal fos- sile, sub-fossile et récent de Zanzibar et de Madagascar (Psilo- pus, Chrysotus). La faune des diptères de cette résine est à peine ébauchée. 198 LE NATURALISTE TABLEAU DES DOLICHOPODIDÆ FOSSILES |!) Terrains Quaternaires. Copal de Zanzibar (2) : Chrysotus, Meun, (1899). Psi- lopus, Meun, (1899). Terrains tertiaires (3). Aquitanien, Sieblos (Prusse Rhénane): Dolichopus (larve), Heyden (1858). Ambre de la Baltique (4). Oligocène inférieur (Faune éocène supérieur) : Dolichopus Burmeister (1832-1836) ; Dolichopus, Lœw (1850); Psilopus, Lœw (1850); Chrysotus, Berendt (1845); Chrysotus, Lœw (1850); Giebel (1870) ; Chrysotus setosus, Giebel (1856); Mede- terus, Burmeister (1832-1836); Medeterus, Berendt (1845) ; Lœæw (1850); Medeterus Frauenfeldi, Giebel (1856) ; Rhaphium, Burmeister 1832-1836); Lœw (1850); Por- phyrops, Burmeister (1832-1836); Berendt (1845) Lœw (1850). Xiphandrium splendidum, Meun. (1907). Porphyrops succinorum, | — — _ inclytus, — — — argutus, — — Systenus ciliatus, = = Achalcus latipennis, — — Medeterus elegantulus, — = — flammeus, —— — — lascivus, — — —— mustela, — — = vanus, _ — Thrypticus sobrius, ei, — — molestus, — — a gestuosus, = = — gulosus, — — Lyroneurus venustus, — — Prochrysotus magnus, — — Chrysotus decorus, — — — lepidus, _ — — concinnus, — — Palæochrysotus horridus, — —- — hirsutus, — — — ignavus, — — — lentus, — — — languidus, — — feseus, — — — lassatus, à — — Gheynius bifurcatus, — — (1) Je laisse aux auteurs cités l'entière responsabilité de leurs détermination. (2) Echelle stratigraphique non désignée. (3) Scudder cite un Dolichopus ? du tertiaire d'Amérique, mais l'horizon géologique de ce fossile n’est pas indiqué. (4) Dans son travail: List of British Dolichopodidæ (The Ent. Monthly Magazine, vol. XV et XVI, Londres, 1904), Verrall signale qu'il a vu un Chrysotus et un Xiphandrium de l’ambre de Norfolk. Voici ce que dit Conventz au sujet de cette résine : Generally the geological structure of Norfolk, with which he is so intomately acquainted, leads him to assume an original con- tinuity of the amberbearing bed from the Prussian Coast (Sam- land) to within a short distance of the English Coast. For the eastward dip of the strata in Norfolk, and the tickeness of the London Clay at Yarmouth, ought to bring Upper Eocène and Diaphorus tertiarius, Meun. (1907). Nematoproctus originarius, — — — pacatus, — — = parcus, — — — parvus, — — — parvulus, = — Psilopus pellucidus, — — — perastutulus, — — — peratticus, — —- Saucropus corculus; — — Argyra debellata, — — — debilis, — — — deceptoria, — — — mutabilis, = = Hygroceleuthus titanus, — — — minutus, — — Pæcilobothrus ciliatus, — — Gymnopternus devinctus, — — — interceptus, — — — intremulus, — — — inumbratus, nr = Dolichopus monotonus, = ee — morbosus, on — — — negotiosus, — — — notabilis, = — _ noxialis, — — — vulgaris, — — Campsicnemus gracilis, — Thinophilus piraticus, — — Anepsius planipedius, _ — Wheelerenomyia eocenica, — — Terrains secondaires. Pas de Dolichopodidæ. TABLEAU DES GENRES DE DOLICHOPODIDÆ DE L'AMBRE A. Chète apical. I. — Troisième article des antennes (en forme de poi- gnard, très long, large. 1. Xiphandrium, Lœw. II. — Troisième article des antennes long (en forme de carotte) ou élargi à la base et tigelliforme ou simple- ment piriforme. 2. Porphyrops, Meigen. (1). IT. — Troisième article des antennes long, très dis- tinctement cilié. 8. Systenus, Lœw (2). IV. — Troisième article des antennes oviforme, assez pointu, assez court. Gligocene beds near to that shore. (On English amber and amber generally, Natural science, p. 105, London, 1896.) M. le D: Clément Reid a bien voulu m'indiquer aussi les notes suivantes concernant l'ambre de Norfolk : Reid, C. Geology of Cromer. Mem. Geol. Surwey (1882), p. 133. \ Reid, C. On Norfolk amber. Trans. Norfolk Naluralists So- ciety, vol. IT, p. 601; vol. IV, p. 248. Foord A. $. Note on a collection of East Coast Amber belon- ging to M' Burwood of Yarmouth. Trans. Norfolk. naturalists Society, vol. V, p. 925 (avec planche), Norwich, 1890. (1) J'ai aussi rencontré une espèce de Porphyrops qui, au premier aspect, a de la ressemblance avec les Machærium. (2) Chez le seul spécimen observé, il est malheureusement impossible de distinguer $i les organes génitaux sont pétiolés. Le métatarse a la moitié de la longueur du deuxième article. RS RTE LE NATURALISTE 4. Achalcus, Læw (1). V. — Troisième article des antennes arrondi. X Troisième et quatrième nervures longitudinales rapprochées à l’apex de l’aile (elles sont donc conver- gentes). 5. Medeterus Fischer de Waldheim. XX Troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles. 6. Thrypticus, Lœw. X X X Troisième et quatrième nervures longitudinales rapprochées au bord apical de l'aile. 7. Lyroneurus, Læœw. B) Chète apical ou un peu dorsal. — Chète assez long. Chète sub-apical ou sub-dorsal. — Troisième article des antennes assez petit, arrondi. Troisième et quatrième nervures longitudinales rap- prochées, ou parallèles à l’apex de l’aile. 8. Chrysotus, Meigen. + Troisième article des antennes bien distincte- ment en forme d'amande. Troisième et quatrième nervures longitudinales (dis- coïdale) visiblement concave après la transversale. 9. Arygra, Macquart. — Chète très long (troisième article des antennes grand). É 140. Prochrysotus nov. gen. C. — Chète nettement dorsal. —+ Métatarse antérieur court. a) Troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles. N. Troisième article des antennes en forme de dôme, rogniforme, un peu ou bien distinctement échancré ou tigelliforme de chaque côté à l'extrémité. (Gheynius, Meun.) 11. Palæochrysotus nov. gen. (2). NN. Troisième article des antennes vetit. X Partie buccale peu saillante. 12. Diaphorus, Meigen. b) Coude de la quatrième nervure longitudinale (dis- coidale sensu Verrall) très accentué. 13. Psilopus Meigen. ©. — Quatrième nervure longitudinale assez concave après la deuxième nervure transversale. 14. Nematoproctus, Lœw. ++ Métatarse antérieur très allongé. 15. Neurigona Rondani (3). (Saucropus, Lœæw.) V. — Troisième article des antennes nettement coni- que grand ou assez grand. a) Troisième article des antennes très distinctement cilié. 16. Campsicnemus, Walker. (1) Je n'ai observé qu'un seul individu de ce genre, le chète parait apical. (2) Antérieurement, j'ai donné, erronément, à ce genre le nom de Palæomedeterus. Par la forme des antennes et les caractères buccaux, ces Dolichopodidæ ont beaucoup de ressemblance avec les Chrysotus Meigen. Loew a parfaitement raison de dire que ce genre est bien représenté dans le succin. Les genres Palæochrysotus et Gheynius paraissent être les représentants tertiaires du groupe des Chrysotinæ. (3) Les individus trouvés dans l’ambre sont toujours de grande taille. 12 199 nn © b) Troisième article des antennes nu ou seulement pubescent. O Métatarse postérieur cilié. 1. Organes buccaux très visibles. 17. Hygroceleuthus, Lœw. 2. Organes buccaux peu saillants. 18. Dolichopus, Latreille, OO. Métatarse postérieur non cilié. Chète très dis- tinctement velu. 19. Pœcilobothrus, Mik. (1). Chète nu ou à peine tomenteux. 20. Gymnopternus, Lœw. VI. — Troisième article des antennes en forme de sabre. : 21. Anepsius, Lœw (2). VII. — Troisième article es antennes arrondi à la base, puis tigelliforme. 22. Wheelerenomyia nov. gen (3). (A suivre.) F. MEUNIER. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ANIMAUX Vivants et Fossiles Les Singes ou Primates. — Nous avons montré qu'il fallait éliminer de l'Ordre des Primates les Lému- riens, Mammifères beaucoup plus primitifs que les Singes. Cependant, si tous les Makis de Madagascar sont, par leurs caractères, en dehors de la ligne ancestrale des Singes, 1l est possible, ainsi que je l'ai montré ailleurs !(5) que les Pérodictiques, les Nyticèbes, les Loris et les Tarsiers, qui sont africains ou asiatiques, puissent être considérés comme les descendants dégénérés d’une branche collatérale de la souche primitivedes Primates. Mais, en dehors de l’ordre des Lémuriens, on trouve dans l’Eocènede Patagonie de petits Mammifères quadru- manes, de la taille des Ouistitis actuels ,etdont Ameghino a fait,sous le nom d'Homunculidæ, une famille qui semble même plus voisine des Cebidæ que des Ouistitis (genres Homunculus, Anthropops, Pitheculus), etc. Les Ouistitis (Callithrichidæ ou hapalidæ), semblent, par leurs caractères, des Singes plus inférieurs que ces Homunculidæ. Cependant on ne les connaît pas, à l’état fossile, avant le Quaternaire où une espèce a laissé ses débris au Brésil. Actuellement, leur distribution est (4) Ce caractère est surtout très visible au microscope (124 d.). Comme on le sait, anciennement les Hercostomus, les Pœæcilo- bothrus, les Hygroceleuthus et les Gymnopternus étaient rangés parmi les Dolichopus, Latreille. (2) Chez ces Dolichopodidæ, le chète part de la base même de cet article. À en juger d’après la morphologie des antennes, ce genre parait avoir quelque ressemblance avec les Haltericerus, Loew. (3) Le chète antennaire sort environ vers le- milieu de cet article. (4) Voir Le Naturaliste, n° 457 et suivants. (5) TrouessarT,C. R. Soc. de Biologie, 1906, p. 712; id.,1907, p. 125. 200 encore plus restreinte que celle des autres Singes amé- ricains; on les trouve depuis l’isthme de Panama jusqu’au Sud du Brésil, le plus grand nombre des espèces habitant le bassin de l’'Amazone. Les Singes américains forment, comme on sait, une famille (Cebidæ) bien distincte des Singes de l'Ancien Continent, et, comme pour les précédents, on ne les trouve pas à l’état fossile avant le Quaternaire. La vallée de l'Amazone peut être considérée comme leur centre de dispersion. Les espèces qui s’avancent le plus vers le Nord sont Alouata palliata (Sud du Mexique), Ateles vel- lerosus (mème habitat), Saïmiris OErstedi(Guatemala) et Nyctipithecus rufipes (Nicaragua). Au Sud, Alouata nigra, Cebus Azaræ et Nyctipithecus Azaræ, s'étendent jusqu'au Paraguay et au Nord de la République Argentine. La famille des Cercopithecinæ renferme tous les Singes inférieurs propres à l'Ancien Continent, Ce type se montre pour la première fois dans le Miocène supérieur d'Europe (Mesopithecus, Oreopithecus), puis dans le Plio- cène (Dolichopithecus, Semnopithecus, Macacus). Ce der- nier genre est le plus nombreux en espèces. Papio, qu n'existe plus qu'en Afrique et en Arabie, était représenté dans l'Inde par plusieurs espèces, aux époques Phiocène et Pleistocène. Les Mandrills et les Papions habitent l'Afrique, au Sud du Sahara, et l'Arabie qui se rattache, par sa faune, à la région éthiopienne. Les Macaques ont une dispersion beaucoup plus vaste et qui dépasse celle de tous les autres genres de la famille.Ils le doivent à leur régimeomnivore et à leurs habitudes moins exclusivement arboricoles que celles des autres Singes: ils préfèrent en général les montagnesetles rochers. Dans le Pliocène, le genre Wa- cacus s’est étendu sur toute la zone montagneuse de l’Eu- rasie, depuis le Maroc et l'Espagne jusqu’au Japon; le Macacus innuus, qui vitsur le rocher de. Gibraltar, n’est pas, comme on l’a crulongtemps,le descendant d'individus apportés d'Afrique; la paléontologie nous apprend qu'il a vécu à l'époque quäternaire dans les Pyrénées. D’autres espèces vivaient, à l'époque Pliocène, dans le Sud de la France, en Suisse et en Italie. A l’époque actuelle, une espèce couverte d’une épaisse fourrure habite les mon- tagnes neigeuses du Moupin et du Thibet (M. thibetanus). D'autres espèces sont du Sud de la Chine, de l'ile For- mose, et le genre voisin Cynopithecus habite l'ile de Cé- lèbes. Les Cercocèbes et les Cercopithèques, très nombreux en espèces, sont par excellence les Singes africains. Près d'eux, dans le même pays, on trouve les Colobes, plus robustes, quise nourrissent presque exclusivement de feuilles, tandis que les Cercopithèques sont surtout frugivores. En Asie, et dans l'archipel Malais, les Colobes sont représentés par les Semnopithèques, qui se nourrissent comme eux de feuilles, ce qui leur a permis de pénétrer plusloin vers le Nord. Le Semnopithecus schistaceus, cou- vert d’une longue fourrure, habite les montagnes du Cachemyr et du Boutan. Les trois espèces du genre Rhi- nopithecus sont des hautes montagnes du Thibet et du Moupin, où ces Singes robustes se nourrissent des feuilles et des fruits des conifères; on les voit, en hiver, gam- bader sur la neige. Les Singes Anthropoides (Simiidæ) ont une distribution géographique non moins remarquable, Dans le Miocène, ils vivaient jusqu’en Europe (Dryopithecus, Gryphopi- thecus, Neopithecus, Pliopithecus), et le genre africain An- LE NATURALISTE —————— thropopithecus (Chimpanzé), s'étendait jusqu'en Asie (A. sivalensis). À l’époque actuelle, l'Asie, ou plutôt la Malaisie possède les deux genres Orang (Simia) et Gibbon (Hylobates). Le premier a vécu dans l'Inde à l’époque Pliocène, mais n’habite plus que Bornéo et Sumatra. Le second habite l’Indo-Chine et les grandes iles malaises. L'Afrique possède aussi deux genres (Anthropopithecus et Gorilla). Le Chimpanzé s'étend du Congo français à l'Afrique Centrale; le Gorille du Cameroun et du Sud du Congo à l'Afrique orientale allemande Kirunga. Tous deux ne sont pas connus dans la région de l'Afrique qui s'étend à l'Est des grands Lacs, ni dans l'Afrique australe au Sud du Congo et du Zambèze. (A suivre.) Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. 200000000900009000000000000000000000000C0CE DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX (Suite) (1). Scodiona penulataria hb. (favillacearia Dup.). — Cette: espèce a été retrouvée récemment dans la sierra de Gua- darrama (Espagne). Comme la plupart des Scodiona, elle varie. On trouve des exemplaires des deux sexes à ailes. lavées de rose, d’autres à fond blanc, très légèrement rosé. J'ai même une © prise à Digne par M. Chrétien (localité nouvelle pour cette espèce). L’abdomen de cette: Scodiona est assez robuste et son thorax est franchement. bombyciforme. Je ne serais pas éloigné de croire que: scod. lentiscaria Donz., dont le corps est également gros, est synonyme de penulataria, où n’en est qu’une variété. Quant la scodiona hispanaria Mill., elle a été prise devant moi, près du Boulou (Pyrénées orientales) et j'ai élevé la chenille. Elle constitue sûrement une espèce dis- tincte,le corps est moitié moins gros que celui de penula- taria, les ailes ont un reflet plus soyeux et sont uniformé- ment teintées de rose. Les lignes sont moins apparentes. Différences peu appréciables, dira-t-on? Je ferai cepen- dant observer que j'ai obtenu deux générations d’hispa- naria, et qu’elles sont identiques. Du reste, les figures. données par Millière sont parfaites et font bien ressortir l’étroitesse du corps. Ortholitha duplicata Warr., v. simplificata n. var. — Se distingue du type de Warren, dont M. Hampson (Moths of India, vol. IIT, p. 344) a donné une figure, par l'absence complète de la bande gris blanchâtre qui traverse le: milieu des ailes supérieures, en dessus. On voit seule- ment un mince filet blanc à l'extrémité de la cellule, près de la côte. Hou-Kow, Thibet, un ©”, ma coll. Pro- venant des doubles de Leech. Cleogene lutearia F., var. quadripunctaria n. var. — En tout semblable au type, mais avec un point cellulaire: noir aux quatre ailes, visible également en dessous. Un o”, ma coli. Deilinia bicolor n. sp. — ©” 25 millimètres antennes pec- tinées. Coupe d’ailes des Deilinia, mais avec l’apex des supérieures très aigu. Ailes supérieures d’un beau vert uni, avec un petit point cellulaire noir et la frange rosée. Inférieures blanches, fortement nuancées de rose pâle, avec un petit point cellulaire noir et la frange blanc rosé. Dessous des quatre ailes rose, ainsi que les franges, un petit point cellulaire noir aux inférieures. Front rose, dessus du thorax vert, abdomen blanc rosé, palpes et pattes roses. Natal, un o7, ma coll. PAUL THIERRY-MIEG. (1) Voir le Naturaliste, n°° 490 et 491. LE NATURALISTE 201 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (!{) Brasles. Cton _et de Château-Thierry. AISNE. => Feuille 49 : Meaux N.E. Station de Château-Thierry, ligne de Paris à Avri- court et gare des Chesneaux (Château-Thierry), ligne de de la Ferté-Milon à Château-Thierry. Yprésien et Lutétien. — D'Archiac cite les sables de Cuise dans le chemin qui monte au bois de Barbüllon, sous la dernière maison du village. Un second gite coquillier où abondaient : Cyrena Gra- vesi, Melanopsis Parkinsoni et obtusus avec débris de Tor- tues se montrait dans le talus du chemin qui longe la vallée jusqu’au moulin. M. de la Moussaye signale, en outre, au-dessus du vil- lage, dans un terrain meuble et cultivé, la présence de coquilles du calcaire grossier moyen mélées à des co- quilles des sables moyens, Mais les espèces les plus intéressantes de cette localité proviennent d'un sondage pratiqué dans le vallon de la Maladrerie (voir notre carte) à 1kil. N. du village, et dont voici la coupe d'après MM. de Laubrière et Carez (Bull. Soc. geol. de France,t. VIII). arr, # [ 41. Terre végétale. 5 | 410. Argile avec blocs de calcaire grossier remaniés.. 4 00 & JÉACalcamersrossierafriable.s::..............1.... 1 20 m 4 8. Calcaire grossier avec coquilles à l’état de £ HONER ES ER SE ER 1 10 © [ 7. Calcaire sableux verdâtre à fossiles nombreux et É MALE IS TORSITEX Pen e ateceie Die à euete ni ofec Maison te û 20 & { 6. Sable argileux jaunâtre avec quelques fossiles... 0 60 2 Æ5-ASablefin,-rosatre,fossilifère.. .:.:.:.....47,:.. 1 60 m4 Sablefin, jaunâtre,-fossilifère. ...:............. 0 60 a AA TOIICATIOITO ne rniaie dee à Sao mie ieun LS Done à Lo Das Le 0 10 a 2. Sable fin, jaunàtre mélangé d’argile............ 0 60 = 1. Sable rosâtre, très fin, à nombreuses nériti- Fi MESA M nee le le das Meta ere ae 12 8 que. ee -. 0 60 Ces couches affleuraient également de l’autre côté du vallon de Brasles, au-dessous du lieu dit « la Briqueterie » dans un petit bois dont la végétation a depuis masqué les affleurements. Les sables de Brasles ont fourni plusieurs espèces absolument spéciales à cette localité, ce sont : Siliqua berellensis, L. et C. Sphærium berellense, L. et C. Valvala Bezanconi, L. et C. Carychium berellense, L. et C. Leuconia pulvis, L.-et C. et les couches Lutétiennes les espèces suivantes : Berellaia Fischeri, L. et C. — Mariæ, L. et C. Pasitheola berellensis, L. et C. Faunus dispar, Desp. sp. Faunus Haranti, L. et C. Trilonidea berellensis, L. et C. Ancylus berellensis, L. et C. D'après les caractères de leur faune, les sables de Brasles constituent un horizon spécial entre les lignites . (4) Voir Le Naturaliste, n°5 482, 483, 485, 487, 489 et suivants. sparnaciens et les sables de Cuise, en se rattachant plutôt à ces derniers; ils se placent au niveau stratigra- phique des couches à Teredines des environs d'Epernay etrentrent ainsi dans l'étage Cuisien ou Yprésien infé- rieur. Brégy. — Cter de Betz, arr. de Senlis, OISE. Feuille 49 : Meaux N. O. Station de Nanteuil-le-Haudoin, ligne de Paris à Sois- sons, par Crépy-en-Valois. Bartonien. — Calcaire de Saint-Ouen sables et grès moyen, couche coquillière du niveau d'Ezanville avec crustacés, formant des bancs qui furent exploités jadis aux lieux dits : la Croix blanche et le fond du Val, ou l’on voyait la coupe suivante : + . — Alternance de calcaire d'eau douce avec lits sableux, puis banc solide de ce calcaire (Saint-Ouen). Grès lustré, dur, gris bleuâtreavec fragments de coquilles, Grès grossier et moins dur que le précédent. — Calcaire sableux, dur, sans fossiles. — Grès calcarifère, un peu moins dur avec fossiles brisés. — Sable blanc jaunätre, avec nombreuses coquilles et pinces de crustacés (Hericardi). 1. — Sable blanc, sans fossiles. (Graves. Ess. top. géog. de l'Oise, p. 449 et suivantes.) Ces gisements sont aujourd’hui inaccessibles. Bresles. — C'" de Nivillers, arr. de Beauvais, OISE. =—+> Feuille 32 : Beauvais N. O. Station de Bresles, ligne de Beauvais à Clermont. Thanélien. — Sables de Bracheux très fossilifères, La sablière est située au milieu des marais aux tertres du petit mont de Froidmont et du marais Saint-Pierre (voir la carte). On y voit de bas en haut du sable gris chlorité, rempli de fossiles semblables à ceux de Bracheux et aussi fragiles; du sable vert sans mélange et au-dessus quelques fragments dépendant des sables Yprésiens. Le croquis ei-joint donne la coupe de ce gisement et l'allure des couches qui s’y montrent. Breuillet. — C'o" de Dourdan, arr. de Rambouillet, SEINE-ET-OISE. =— Feuille 65 : Melun $S, O. Station de Breuillet ou de Saint-Chéron, ligne de Paris à Dourdan. : Les points intéressants à visiter pour l'étude de la superposition de la Roche du Breuillet, des sables gros- siers et de l'argile plastique, sont ceux indiqués sur notre carte (PI. X, fig. 2). La figure ci-jointe donne une coupe théorique du moulin de Folleville à la station de Breuillet. La craie sénonienne est amenée au jour par l’anticli- nal du Roumois et visible dans une petite carrière où l’on peut récolter les fossiles habituels de cet étage. Brétigny. — C'* de Noyon, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 22 : Laon S. O. Station d’Appilly, ligne da Paris à Saint-Quentin par Compiègne. Sparnacien. — Sables et argiles à lignites, nombreuses ost. bellovacensis sur tous les chemins, en montant à l’est du village. Graves y cite une vaste exploitation de lignites pour engrais, aujourd’hui disparue et qui fournit jadis des fossiles très abondants, ossements de croco- diles, bois, feuilles, etc. Dans le bois de Louvetain, à l'ouest du village, sable mêlé d’argile avec nombreux fossiles des iignites et grès thanétiens avec moules de Cucullæa, Venericardia, Pectunculus terebratularis, etc. Brimont. — C'e de Bourgogne, arr. de Reims, MARNE. - Feuille 34 : Reims S. O. Halte de Courcy-Brimont ou station de Loivre, ligne de Laon à Reims. Thanétien. Sables de Châlons-sur-Vesles. Localité autrefois très riche qui a fourni quelques espèces parti- culières comme : Tellina Brimonti, Desh. Nerila Brimonti, Desh. La zone inférieure était visible dans les talus, à gauche de la route en montant de Courey à Brimont, à 500 mè- tres environ au-dessus de la Verrerie. Elle était cons- tituée par un sable gris verdâtre, marneux entremélé de grès feuilleté avec moules de Lyonsia et Teredo en pa- quets quelquefois assez considérables. Au-dessus vient un sable agglutiné avec Ostrea eversa et Crasatella bellovacensis; la Cyprina scutellaria, très fragile,se montre à la base de cette zone, dans le chemin même. La zone moyenne se voit,en face du Fort, sur la route qui va de Brimont à la batterie de Loivre, c'est-à-dire à 500 mètres environ à l'Ouest du village (voir notre carte, PI. X). Sparnacien. — Sables et argiles des lignites avec nom- breux ossements de reptiles. Brunehaut (château). — Cre de Morigny, c'°" d’E- tampes, SEINE-ET-OISE, => Feuille 65 : Melun $S.-0. : Station d'Etrechy ou d'Etampes, ligne de Paris à Or- léans. Stampien. — Sables de Fontainebleau, horizon de Jeurre, Gite coquillier, aujourd’hui inaccessible, qui a fourni un nombre remarquable d'espèces parmi lesquelles les suivantes lui sont particulières : Sphenia amygdalina, Coss. Lamb. Arcopagia asperella, Coss. Lamb. Modiola stampinensis, Coss. Lamb. Tinostoma Bezançoni, Coss. Lamb. Capulus Goossensi, Coss. Lamb. Sandbergeria trimargarita, Coss. Bittium Debrayi, Coss. Lamb. Un gisement est actuellement accessible en un point très voisin du précédent, il est connu sous le nom de Rangée-Gaulthier. C'est un trou ouvert en contrebas et à droite de la route de Morigny à Brières-les-Scel- lés, dans un bois situé immédiatement après le pont sur lequel passe la ligne du chemin de fer. Vers 1901 ce gisement offrait la coupe suivante : D: «Terre: végétales: ARR nie nNnAsRen en nnRs 0 30 4. Sable jaune à débris d'Halitherium........ ........ 2 50 3. Palun calcareux ossilifère 2.6 AR RME 0 590 2. Marnes a OS ÉCYALRUIG. RER LES RAM bEs 0 25 1. Sable blanc. Actuellement ce gisement est en mauvais état. Bruyères-sous Laon. — C'o et arr. de Laon, AISNE. Feuille 22 : Laon N.-E. Sparnacien. — Sables et argiles coquilliers des li- gnites, nombreux fossiles. 202 LE NATURALISTE LÉ ED Na Ne Pi ANR RAR M RP REA SO SO SO RE RES k EURE. Le Yprésien. — Sables glauconifères fossilifères. Les gisements de cette localité sont probablement épuisés, comme beaucoup d’autres de la même région. Nous n’avons pu avoir de renseignements précis sur l’état actuel de ce point. Bueil. — C'or de Pacy-sur-Eure, arr. d'Evreux, Feuille 47 : Evreux $.-0. Station de Bueil, ligne de Paris à Cherbourg. M. Chédeville, qui a attiré l’attention sur cettelocalité, y cite deux gisements et donne ainsi l'itinéraire pour s'y rendre : 10 Lutétien moyen. — Au lieu dit «la Bergerie ». Des- cendre à la gare de Bueil; prendre la route allant à Pacy. Tourner à droite sur le premier chemin au-dessus de l’église, et monter la colline. Sur ce chemin à 1,600 mètres environ on rencontre ure petite fontaine lieu du gite coquillier qui a O0 m,30 d'épaisseur. On ne peut avoir les fossiles qu’en les lavant au moyen d’un crible, opération facilitée par la présence de la fontaine. M. Chédeville donne une liste de 43 espèces provenant de ce point. 20 Lutétien supérieur. — Au lieu dit «le chemin de Vernon ». Méme itinéraire que pour le précédent mais continuer jusqu’au chemin de Chanu, parcourir encore 120 mètres et tourner ensuite à gauche, dans un champ, y faire en- viron 100 mètres : on aperçoit des fossiles épars sur le sol. Faire une fouille d'environ Om,55 de profondeur. Ce gisement fournit une vingtaine d'espèces (voir Chéde- ville (Bull. Soc. étud. sc, nat. d'Elbeuf, 1897.) P.-H. FRITEL. (A suivre.) REVUE SCIENTIFIQUE Les mouvements des branchies flottantes. — Photographies obtenues avec la poupre des Murex. — La malière colo- rante des huitres vertes. — Les caractères généraux des animaux d'eau douce. — La reproduction des animaux d'eau douce. M. François-Franck, en s’aidant de la chronophoto- graphie, vient d'étudier les mouvements des branchies flottantes, lesquelles sont souvent à la fois respiratoires et locomotrices. Quand eiles sont uniquement respiratoires, elles exé- cutent sur place des mouvements variés, actifs de par leur propre musculature et de par celle de leur support, passifs également en raison des courants de l’eau qui se renouvellent à leur surface ; elles agissent par leur propre contraction sur le sang qui les parcourt. Ces faits sont faciles à vérifier avec les têtards de grenouille, avec les jeunes salamandres, le spirographe, l’arénicole, etc. Quand les branchies flottantes servent en même temps à lalocomotion, comme chezla larve d'éphémère, le bra- chipe,etc.,on voitcesorganes, quiaffectent ici la forme de palettes natatoires aulieu de présenterl’aspect de houppes plus ou moins complexes,exécuter des mouvements actifs et passifs comme les précédents, mais très différents cependant :les mouvements actifsselimitentàl’oscillation perpendiculaire à l'axe du corps, à l'élévation et à l’abaissement par exemple chez la larve d’éphémère, au mouvement d'avant en arrière et d’arrière en avant chez 1 100 LE NATURALISTE le branchipe, etc.; mais, à ces mouvements oscillatoires rapides commandés par des muscles, s'associent des mouvements de demi-retournement, en vertu desquels les deux faces opposées de la palette apparaissent alter- nativement et la bordure décrit un huit de chiffre tout à fait semblable à celui que Marey et ceux qui l'ont suivi ont décrit pour la pointe de l'aile de l'oiseau et de linsecte, pour la nageoire des poissons. La similitude de ces mouvements dans ces différentes séries rend pro- bable la similitude du mécanisme passif qui les commande. On ne peut se défendre de retrouver ici encore l'assimilation de ces changements de plan de l'organe locomoteur agissant sur le fluide au sein duquel progresse l’animal, et du changement de place de la godille qui produit la propulsion du bateau. + x + De la glande de la pourpre du Murex brandaris, on peut retirer de la purpurine à l’état cristallisé. Ce produit est soluble dans l’eau et cette particularité a permis à M. Raphaël Dubois de réaliser les expériences suivantes avec des produits bien définis : Dans uue série de tubes à essais, on verse un même volume d’une solution aqueuse de purpurine cristallisée ; dans chacun d'eux, on ajoute une égale quantité de pseudo-solution la zymase que M. Dubois a appelée « purpurase » et dont il indique la préparation. On agite rapidement le mélange et on plonge aussitôt le tube qui le contient dans un flacon renfermant une solution colorée. Très rapidement, le mélange chromogène prend une teinte verte qui se transforme plus ou moins vite dela facon suivante selon la couleur du liquide dans lequel le tube est immergé. Dans la lumière blanche, la couleur du mélange devient rouge rapidement; dans la lumière bleue moins rapidement; dans la lumière verte moins vite que dans la lumière bleue; dans la lumière violette moins vite que dans le vert; dans la lumière rouge, la coloration pourpre apparaît tardivement, et, dans le jaune, elle ne se montre pas. Le lendemain, le tube exposé à la lumière blanche, c’est-à-dire immergé dans un flacon ne ren- fermant que de- l’eau pure, présentait une belle couleur pourpre. Dans le violet, le bleu et le vert, ils étaient assez colorés ; le tube immergé dans le rouge l'était encore un peu et celui du jaune pas du tout. Dans la matinée de la veille, M. Dubois avait remar- qué que la nuance n'était pas identique dans les divers tubes. Dans la lumière blanche; la solution était forte- ment colorée en rouge vineux, en pourpre; dans le bleu et le vert, elle était plus bleuâtre, rappelant un peu la pourpre du Murex trunculus ; dans le rouge, la coloration était groseille, et dans le violet un peu plus violacée que dans le bleu. Le mélange de purpurine et de purpurase avait déjà viré au vert quand on l’a mis dans la lumière jaune, mais dans le tube contenant la substance verte, celle-ci s’est déposée dans le tube ; il s’en est même très proba- blement formé d'autre, mais elle ne s’est pas transformée en pourpre. On a ainsi un moyen facile pour préparer cette substance verte, qui représente un des stades de la formation de la pourpre postérieure à celui de la purpurine. Avec la solution de la purpurine cristallisée dans l'alcool à 85°, on peut facilement teindre les étoffes de laine. On fait bouillir avec de l’eau de savon de la flanelle blanche et on la lave à grande eau pour enlever toutes les impuretés ; ensuite on la fait bien sécher, quand elle est sèche, on l’immerge dans la solutien alcoolique de purpurine ; l’étoffe est séchée à l’air libre et à la lu- mière. Il ne se produit aucune coloration. Quand toute trace d'alcool a disparu, on trempe la flanelle dans une 203 quantité de colloïdo-solution de purpurase juste suffisante pour imbiber l’étoffe. On l’expose ensuite au soleil. La flanelle se colore rapidement en pourpre ; elle est teinte d'une manière indélébile. On traite par l’eau bouillante et on sèche. L'étoffe préparée comme on vient de l'indiquer per- met d'obtenir des photographies. Pour cela, il suflit, aus- sitôt qu'elle a été imprégnée de purpurase, de l’exposer au soleil après l'avoir recouverte d’un cliché négatif. Toutes les parties frappées par la lumière blanche apparaissent en rouge pourpre plus ou moins saturé. Quand le tirage parait suffisant, on fixe l’image en faisant bouillir la fla- nelle dans de l’eau, on lave ensuite à l'alcool et on sèche. Pendant l'impression, la flanelle doit être maintenue humide et bien appliquée contre la face du cliché qui ne porte pas la gélatine. Avec les ciichés en couleur obtenus par le procédé Lippmann,on obtient des nuances variées : du rouge, du vert, du jaune e’ même parfois du bleu ; malheureusement ces teintes ne correspondent pas à celles du cliché. * # + On sait que la couleur verte des huîtres vertes est due à de la marennine, substance colorante qui se trouve dans une diatomée, Navicula ostrearia, et qui est soluble dans l’eau douce. C’est l’unique matière bleue connue fixée sur le protoplasme végétal et on a cru qu’elle était identique à la phycocyanine des Cyanophycées. Pour vérifier cette dernière hypothèse, M. L. Bocat a extrait de la marennine par macération dans de l’eau douce, préa- lablement agitée avec de l'éther sulfurique. Lorsque la Diatomée a perdu tout son pigment bleu, le liquide est vert foncé sans dichroïsme. Traité par les acides, il vire au bleu, en restant monochroique, En augmentant la dose d'acide, il devient violet et conserve cette teinte, quelle que soit la proportion d'acide ajouté; on n'obtient jamais le rouge carmin que la phycocyanine donne avec les acides. Inversement, le liquide bleu ou violet redevient vert par un alcali, et précipite un vert par l’alcali en excès. L'’extrait vert ainsi obtenu renferme uniquement la marennine. Agité avec la benzine, l’éther de pétrole, l'alcool amyhque, il ne cède rien à ces dissolvants; avec l'alcool éthylique 1l se décolore et donne un précipité vert. M. Kobhl a récemment démontré que les chromato- phores des Diatomées sont colorés par la superposition de trois pigments : chlorophylle, xanthophylle et surtout carotine. Les résultats que M. Bocat a obtenus sur la Diatomée bleue, après séparation de la marennine, con- cordent parfaitement avec ceux de M. Kohl. Il a obenu des cristaux avec la solution violette, mais n’a pas encore réussi avec les solutions bleue et verte. Ce sont des prismes allongés, probablement hexagonaux, munis de pointements très surbaissés sur les bases, isolés ou groupés, violets,nou dichroïques, mesurant #à 6 millièmes de millimètre de long; ils restent lumineux entre les nicols croisés, se gonflent dans l’eau et dans la glycérine ; les acides, leréactif de Millon ne modifient pas leur colora- tion. La marennine est donc une substance albuminoïde quin’a rien de commun avec la phycocyanine étudiée par Molisch; elle est unique en son genre dans le règne végétal. * x * Dans une conférence sur la faune des eaux douces M. P. de Beauchamp a émis quelques considération‘ générales dignes d'intérêt. Entre deux espèces voisines, celle d’eau douce est toujours plus petite que la marine, de forme plus simple avec des appendices, soies, épines, moins développées, des couleurs moins vives. Les carapaces et coquilles sont moins épaisses et moins ornées, Les causes de ces 204 faits absolument généraux sont assez peu nettes. Le con- finement estimportant : on sait, et la chose est vraie éga- lement de la faune terrestre desiles, que plus petit est le domaine où vivent des individus d’une espèce, plus petits sont ces individus. On a souvent vérifié le fait sur des formes comparables dans deux lacs détendue très mégale. Dans un grand nombre de cas il existe certainement une influence directe : moindre nutrition, moindre res- piration sans doute, surtout dans les eaux douces. C’est ainsi qu'on explique les différences assez analogues pré- sentées par les animaux des mers froides et des mers chaudes, et sur la formation des tests et squelettes cal- caires : partout l'influence de la température et de la com- position chimique de l’eau est hors de doute. Nous igno- rons complètementle mécanisme de certaines variations, que nous voyons se produire sous l'influence directe de la salinité : ainsi les crevettes du genre Palæmonetes, qui vivent dans l’eau salée, saumâtre et douce, présentent, en passant de la première aux deux dernières, une réduction graduelle du nombre des dents du rostre (nombre moyen, car la variété individuelle est grande), et la sélection pourtant n'intervient pas; Car, de deux individus de même provenance, celui quien a le moins ne résiste nul- lement mieux à une diminution de saline que celui qui en a le plus. Rappelons à ce propos, le cas si connu de l’'Artemia salina, Phyllopode chez lequel le sens des variations est précisémentinverse : les cerques caudaux, à peu près nuls chez les variétés d'eau très salée, crois- sent graduellement chez celles d’eau très diluée, se rap- prochant ainsi des Branchipes, genre principalement d’eau douce. En rapport direct avec ces questions de morphologie est celle de la variation cyclique, « cyclomorphose », des animaux d’eau douce. Elle se rencontre principalement, elle est surtout plus facile à étudier, chez les animaux pélagiques pourvus de carapaces de forme définie avec des épines plus ou moins longues : Péridiniens, Clado- eères, Rotfères. Chez un Rotfère, l'Anuræa cochlearis, étudié par Lautenborn, on rencontre très constamment pendant l'hiver des formes de grande taille, à carapace très épaisse, mais à peu près lisse, les épines qui la gar- missenten avant et en arrière fort longues. À mesure que l'on s’avance vers la saison chaude, on voit ce type évoluer sur place en plusieurs séries divergentes, mais toutes terminées par des formes de petite taille, à épines courtes, carapace mince, mais couverte en général de petits poils ou tubercules, et la même évolution se repro- duit chaque année avec une rigueur mathématique. On a la clef de ces variations en apparence incoordonnées, et de celles de beaucoup d’autres formes où l’on voit parfois, au contraire, la taille augmenter de l'hiver à l'été, en remarquant avec W. Ostwald que les particularités des formes estivales ont toujours pour effet de diminuer le poids spécifique de l’être ou d'augmenter sa surface : bref, de faciliter sa sustentation dans l’eau. Ceci est en rapport avec cette donnée physique que le coefficient de frottement interne du liquide décroit considérablement avec la température, rendantla vie pélagique de plus en plus difficile. Il résulte de la pauvreté des eaux douces en oxygène, dès que la température s'élève, que beaucoup de formes animales ont tendance à adopter une respiration aérienne, qui leur permet en même temps de faire face à l’éven- tualité d'un desséchement temporaire : les Dipneutes, qu'on place généralement près de l’origine des vertébrés aériens,nous montrentcette évolution en train dese faire. Un grand nombre de groupes caractéristiques des eaux douces ont en effet la respiration aérienne ; elle n’est pas forcément l'indice d’une phase d'existence terrestre anté- rieure (car on ne saurait affirmer celle-ci pour les Tri- LE NATURALISTE nombre des cas et les animaux ainsi réadaptés ont sans doute triomphé par la sélection de leurs congénères dérivés directement de formes marines à respiration aquatique. C’est leçcas des Pulmonés, où l’on observe, par contre, une réadaptation, peu marquéeil est vrai, à la respiration branchiale ou mixte : disparition du poumon chez Ancylus, lobe palléal vascularisé, simple chez Planorbis, plissé en branchies chez Pulmobranchia. C'est le: cas aussi des Insectes, ou plutôt de leurs larves, dont beaucoup possèdent de véritables branchies dorsales, rectales, etc, mais dont certaines (Eristalis, Culex) doi- vent à la respiration trachéenne perfectionnée par l'existence d’un siphon de pouvoir vivre dans des eaux échauffées ou corrompues qui n’admettraient aucun organisme supérieur. * + * M. de Beauchamp envisage aussi l'influence de l’eau douce sur la reproduction. A ce sujet, il faut citer la sup- pression des formes épitoques chez les Polvchètes adap- tées à l’eau douce, bien mises en évidence par Gravier: encore pourrait-on à la rigueur la rapporter à la simpli- fication déjà citée de la forme extérieure. L'influence sur l'œuf est très constante : abondance plus grande du vitel- lus, avec les modifications qu’elle entraine dans la seg- mentation, et, par suite, éclosion tardive d’un jeune ?déjà voisin de l'adulte, suppresssion des développements dila- tés et indirects etdes larves libres. C’est là un fait abso- lument général : par exemple les larves trochophores nageantes si constantes chez les Annélides et les Mol- lusques marins n’existent chéz ceux d’eau douce que dans quelques Lamellibranches , chez tous les autres la phase correspondante est intra-ovale et déformée par l'abondance du vitellus. La chose doit sans doute être rapportée à la sensibilité plus grande des larves libres aux conditions défavorables et aux variations du milieu : les Copépodes d’eau douce, extrêmement résistants à celle-ci à tous les stades, sortent de l'œuf à la phase nau- plius, plus tôt que beaucoup de crustacés marins. Mais il y à aussi une influencedirecte : chez les Palæmonetes, cre- vetteseuryalines, l'œufdes individus d’eau douce renferme baucoup plus de vitellus que celui des individus d’eau salée, et Pelseneer a montré que la dilution de l’eau de mer retarde l’éclosion des œufs d'animaux marins qui y sont plongés. Dans beaucoup de milieux d’eau douce la vie n’est possible que pendant une période assez restreinte, le desséchement ou la congélation venant la surprendre périodiquement. Il en résulte que la plupart des animaux d’eau douce présenteraient à un moment de leur cycle évolutif des formes de résistance capable de traverser ces époques défavorables pour conserver et reproduire ensuite l'espèce que les formes de propagation simple laisseraient disparaître, On pourra donc obtenir par cul- ture de sédiments desséchés, même depuis plusieurs années, un grand nombre d'animaux d’eau douce ; avec des sédiments marins, l'expérience est complètement négative (sauf pour les microbes) et, fait très important car il montre bien le but de l’adaptation, ceux des eaux salées intérieures, comme les chotts algériens,'se com- portent à ce point de vue comme ceux d’eau douce. Tant que les conditions sout favorables, les Infusoires se multiplient par simple division. À un moment donné, sous l’action d’un changement de milieu ou sans cause apparente, se produit un enkystement, etle kyste est ca- pable de résister au desséchement et aux circonstances les plus mauvaises. Notons d’ailleurs que cet enkyÿste= ment semble, de facon très général, précédé d'une conju- gaison, et que là déjà intervient la sexualité. Chez les Métazoaires d'eau douce, la multiplication par simple division existe aussi (Oligochètes et Planaires), ions par exemple), mais elle l’est dans le plus grand ! mais n’y joue pas un rôle différent de celui qu'elle a LE NATURALISTE 205 chez les formes marines voisines. Le mode de repro- duction habituel est la reproduction par œufs, qui se divi- seront en « œufs d'été » à coque mince et éclosion rapide, et «œufs d'hiver », mieux « œufs de durée » à coqueépaisse et colorée qui passent d'habitudeune partie de l’année en vie ralentie, résistant à la dessiccation, congélation, etc. etn’éclosent que quand les conditions sont redevenues favorables. Or, règle très générale, mais non absolue, les œufs d'hiver sont fécondés, les œufs d'été ne le sont pas. On voit pendant la période de vie active les générations parthénogénétiques, composées uniquement de femelles, se succéder avec une prodigieuse rapidité ; puis à un mo- ment donné apparaissent les mâles, la fécondation a lieu, les œufs d'hiver sont déposés, et l'espèce disparaît en général jusqu’à leur éclosion. Tel est le cycle dans les deux groupes qui peuvent passer pour les pluscaractéris- tiques etles mieux adaptés des eaux douces, les Roti- fères et les Cladoceères. De ce rôle accessoire et tempo- raire des mâles résulte d'abord leur rareté et leur petite taille, puis, dans le premier de ces groupes, la réduction de leür organisation, l'absence de tube digestif quine leur permet de vivre qu’un jour ou deux, ce qui suffit ample- mentpourlerôle.qu'ils ont àjouer.Le dimorphisme sexuel, exceptionnel chez les formes marines non parasites, trouve ici son explication. Au contraire, dans des groupes qui s’accomodent à toutes les périodes de leur évolution des circonstances les plus défavorables,et peuvent même s’en- kysteraprès l’éclosion, commeles Copépodes, iln’existe ni parthénogenèse,nidimorphisme sexuel.Les mêmes causes produisent l'effet précisément inverse chez les Rotifères Bdelloïdes,où la parthénogenèse semblela règle ; du moins n’a-t-on jamais observé des mâles, ettrès exceptionnelle- ment des œufs d'hiver. HENRI COUPIN. MAMMIFÈRES DANS LES PROVERBES (Suite) (1). Jamais bon chien n'aboie à faux. Un homme sage et habile n'élève pas la voix mal à propos ; ou bien, lors- qu'il a parlé, sa parole et ses résolutions ne restent pas sans effet. C’est un chien au grand collier, c'est un homme qui à un grand crédit, qui joue le rôle principal dans une affaire. Qui veut noyer son chièn, dit qu'il est enragé. On trouve toujours quelque prétexte pour accuser ou pour perdre celui à qui on veut nuire ou dont on veut se débarrasser. Il est comme le chien du jardinier, il ne veut ni faire ni laisser faire. Ce chien, en effet, ne mange ni les légumes, ni les fruits du jardin; c’est en cela que lui ressemblent les gens qui ne veulent pas que les autres profitent de ce qu’ils refusent. Il ne faut pas tuer son chien pour une mauvaise année. Il ne faut pas désespérer pour un mécompte, m1 se décourager pour un premier échec. Il ne serait pas plus raisonnable d’écorcher le chien pour en avoir la peau, de sacrifier une chose impor- tante et durable pour un petit profit du moment. Qui m'aime, aime mon chien. L’affection de notre ami s'étend à Ceux qui nous sont chers. Et comme l'attachement entre le maitre et le chien est rétiproque, il est vrai aussi que Qui bat le chien, doit songer au maître : le chien sera -vengé. Ne pas donner sa part au chien, ne pas dédaigner une chose, ne pas en faire fi, accepter volontiers ce qui nous revient. [l'est fait à cela, comme un chien à aller à pied ou nu-tête. Cela lui est devenu tout à fait naturel ; 1l y est (4) Voir le Naluruliste, n° 491. Fe aussi accoutumé que le chien à voyager sur ses pattes. Un chien regarde bien un évéque. Quelque élevé que soit un homme, il ne peut trouver mauvais qu'un malheureux le regarde ou même s'adresse à lui. 1 mourrait plutôt un bon chien de berger. Telle est l'injustice du sort qu'on voit échapper au danger qui le menaçait un être inutile ou nuisible, tandis que celui dont l'existence est néces- saire y aurait peut-être succombhé, On dit, dans le même sens, Bon os n’echoit quère à bon chien. On se console de cette méprise de la fortune en formulant le vœu : À bon chien, bon os. Il n'est pas nécessaire de montrer le méchant au chien. Le coup d'œil et l'expérience des hommes sages et avisés leur disent très vite à qui ils ont affaire, et ils ne se laissent pas duper. Si vous n'avez pas d'autre sifflet, votre chien est perdu. Si vous n’avez pas d’autres ressources, d'autres moyens de vous tirer d'affaire, il faut renoncer à tout espoir. Se regarder en chiens de faïence, fixement, sans bouger et sans rien dire, comme semblaient se re- garder ces têtes de chiens en faïence, aux gros veux, placés autrefois des deux côtés d’une cheminée, et tour- nés l’un vers l’autre d'un air quasi menaçant. I a été à Saint-Malo, les chiens Lui ont mangé les os, se dit en plai- santant de quelqu'un qui est très maigre. Voici la légende sur laquelle repose ce mot. Dès l’an 1155, deux douzaines de bouledogues furent dressés à ia garde des navires qui, demeurant à sec sur la vase, étaient exposés aux larrons. Renfermés pendant le jour, ces chiens étaient lâchés, le soir, et faisaient une ronde sévère jus- qu'au matin, où le son d’une trompette les rappelait sous la garde du « chiennetier ». On avait institué pour leur nourriture un droit de « chiennage ». Jusqu'en 1770, la garde fut faite par ces terribles gardiens. Mais le 7 mars de cette même année, un officier de marine ayant voulu forcer le passage pour entrer dans le port, fut attaqué avec fureur par toute la bande. Près de succomber, il se jeta à la mer; mais les chiens l’y suivirent et le mirent en pièces. À la suite de ce tragique événement, les bou- ledogues furent empoisonnés par ordre de la municipa- lité, et le port fut confié, pendant la nuit, à des gardiens armés d’autres choses que de leurs crocs. Saint Roch et son chien, toujours ensemble sur les an- ciennes gravures; fait allusion à deux personnes qui sont inséparables. C’est le chien de Jean de Nivelle, il s'enfuit quand on l'appelle, se dit en plaisantant de celui qui se sauve au lieu d’accourir lorsqu'on réclame sa présence. Jean de Nivelle, sommé par son père, Jean II de Mont- morency, de quitter la Flandre où il possédait de vastes propriétés pour venir servir Louis XI dans la guerre sur le point de s’allumer entre ce monarque et le duc de Bourgogne, ne tint aucun compte des sommations paternelles, bien qu’elles eussent été proclamées à son de trompe. Son frère, d'ailleurs, imita son exemple : le père, furieux, les traita de chiens. Un des proverbes à chiens les plus usités est celui qui sert à peindre l'homme économe et quelque peu avare qui, très soucieux de ses intérêts, ne s'expose à commettre ni une imprudence, ni une maladresse qui lui méritent le contraire : Il n'attache pas ses chiens avec des saucisses. À rappeler aussi :e dic- ton : Le chien aboïe, la caravane passe. Tout cela est très sage : ces proverbes ne sont pas faits que pour les chiens. Pal Le chat entre presque aussi souvent dans les proverbes 206 LE que le chien, aussi bien en France qu’à l'étranger. Et ces derniers ne sont pas toujours faciles à comprendre. Ainsi les Chinois disent que Ce ne sont pas les puces des chiens qui font miauler les chats, ce qui siguifie que les douleurs des autres nous laissent trop souvent indifférents. Selon les Allemands, Le chat mangerait volontiers du poisson, mais il ne se soucie pas de se mouiller les pattes, autrement dit : Nous aimons le travail tout fait. Nous trouvons encore des allusions au chat en Russie (Jeux de chats, pleurs de souris), en Angleterre (Le chagrin tuerait un chat), en Turquie (C’est aujourd’hui jeine, dit le chat, en voyant du foie qu'il ne peut atteindre), en Arabie (Quand le chat et la souris vivent en bonne intelligence, les provisions en souffrent), en Suisse (C’est là où la chatte a mal au pied). Posez une devinette à quelqu'un; bien souvent Il jette sa lanqgue au chat, ou, tout au moins, trouve qu'il à bien d'autres chats à fcuetter. En affaires, il faut Appeler un chat un chat et Acheter chat.en poche, et ne pas s'adresser à quelqu'un que l’on ‘a trompé, parce que Chat échaudé craint l'eau froide, même s’il est jeune, parce qu'il n'est si pelit chat qui n'égratigne. Dans la conversation, on fait constamment allusion au chat : Courir comme un chat maigre (très vite, sans être essoufflé) ; Étre gourmande comme une chatte ; Écrire comme un chat; Faire la chaite mouillée (se rendre intéressante); Étre propre comme une écuelle de chat (ètre propre en apparence); Vivre comme chiens et chats (ce qui est exa- géré, car il y a des chiens et des chats s’entendant fort bien) ; Faire une musique de chat (uu tintamarre incohé- rent); Avoir un chat dans la gorge; Se lever dès patron- minet ou dès que les chats seront chaussés. Qui veut saisir un chat sauvage doit étre ganté de fer (car les chats sau- vages sont de véritables bêtes féroces); Le chat a faim quand il mange du pain; C'est un bon jew de chat à singe (entre deux finauds); n'y aun chat; Il ne faut pas laisser aller le chat au fromage ; Faire patte de velours; Avoir une mine de chat fâché. Il faut Avoir un œil à la poële et l’autre au chat, savoir Donner à manger au chien et au chat, mais toutefois sans Réveiller le chat qui dort, ni Jeter le chat aux jambes. Chacun sait que La nuit tous les chats sont gris et que Les chais retombent toujours sur leurs pattes. Faire de la bouillie pour les chats, c'est faire de la pauvre besogne, et Emporter le chat consiste à filer à l'anglaise. On dit aussi qu'On ne saurait retenir le chat quand il a goûté à la crême, qu'il ne faut pas faire passer tous les chats pour sorciers (c'est-à-dire qu'il ne faut pas attribuer à tout le monde les vices de quelques-uns) et que C'est chasser le chat bien tard quand il a mangé le lurd. Beaucoup de proverbes font interveair à la fois le chat et ses victimes, les souris ou les rats : Chat et chaton chassent le raton; A tard se repent le rat quand par le col le tient le chat; Qui vit avec les chats prendra goût aux souris ; Qui naquit chat court après les souris; À bon chat, bon rat; Quand les chats sont absents les souris dansent; C'est le nid d’une souris dans l'oreille d'un chat (c'est une chose impossible); Jouer comme le chat avec la souris; Être payé en chats et en rats (en objets sans valeur); Chat emmouflé ne prend pas souris (sans précaution on ne prend rien); Gueller comme un chat fait une souris. NATURALISTE — ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la découverte de la formation sulfo-gypseuse dans le bassin de la Seybouse. Note de M. J. Dares- TRE DE LA CHAVANNE. La vallée dela Seybouse s’élargit auprès de Guelma en un bas- sin tertiaire dirigé Est-Ouest et limité au nord par le massif éocène supérieur du Djebel-Aouara et par l’affleurement crétacé du (ruéloat bou Sba, à l’ouest et au sud par les massifs d’éo- cène Supérieur qui forment le contrefort de la Mahouna, à l’est par un massif triasique assez important situé en aval de la sta- üon du Nador. Le bassin elliptique ainsi défini a son grand axe long d’environ 25 kilomètres. Sa largeur moyenne est de 7 kilomètres à 8 kilo- mètres. Le fond de la cuvette parait formé sur presque toute son éten- due par un synclinal ravmé d'argiles et grès de l’éocène supé- rieur, dont les bancs, subhorizontaux sur le flanc nord, ont un plongement assez prononcé vers le nord dans Je flanc sud. Les couches tertiaires qui remblaient le bassin sont assez complexes. Aux environs de Guelma on observe, reposant sur les argiles et grès fortement ravinés de l’éocène supérieur, une formation assez épaisse de marnes à gypse età soufre, qui affleure en particulier sur le flanc des coteaux bordant la Sey- bouse. Ce facies lagunaire marno-gypseux est localisé dans la partie ouest du bassin, entre le Djebel Arara et le village de Petit.Par- tout, les couches plongen*‘ assez fortement dans le Nord. La base de la formation n'étant pas loujours visible, il est difficile de se faire une idée complète du substratum. Toutefois, à 3 kilomètres à l’ouest de la ville de Guelma, on voit les mar- nes à gypse reposer en discordance sur les argiles et grès ravi- nés de l’éocène supérieur. à D'autre part, en ce même point, ces marnes à gypse sont surmontées de travertins calcaires qui se rattachent à la grande nappe de calcaires travertineux sur lesquels est construite la ville de Guelma et dont l’âge pliocène n’est pas douteux. On y recueille, en effet, en grande abondance l’Helix sub-semperi et des fragments d'os d'Hipparion. L'âge de cette formation sulfo-gypseuse ne peut pas être nette- ment déterminé par ses relations stratigraphiques. On peut seu- lement affirmer qu'elle est postérieure à l'éocène supérieur et antérieure au pliocène. La découverte de fossiles est venue heureusement préciser cet âge. L'affleurement le plus important de ces marnes gypseuses se trouve non loin du village d'Héliopolis, sur le flanc des coteaux dominant la rive gauche de la Seybouse. La formation se présente, en cet endroit, sous forme de pla- quettes marno-calcaires feuilletées avec traces de soufre, alter- nant avec des lamelles de gypse. Vers le sommet le gypse apparaît en masses plus régulières : intercalée dans cette masse se montre une zone de marnes bleues feuilletées contenant cinq bancs de soufre d'une épaisseur moyenne de 0"20 à 0m 95 sé- parés par des lits de marne de ("75 environ. C'est dans ces lits marneux qu'on recueille des empreintes de feuilles et fruits de conifères, et surtout de squelettes de poissons. M. le D° Sauvage rapporte ous ces poissons à un genre nou- veau de la famille des Chromidés qui habitent actuellement les eaux des régions tropicales de l'Afrique et il les considère, en raison de l’étroite ressemblance avec les types actuels, comme ne pouvant appartenir à un niveau plus ancien que le miocène tout à fait supérieur ou mème le pliocène inférieur. M. Laurent, le savant paléobotaniste du Muséum de Mar- seille, a déterminé deux types parmi les plantes fossiles de ce gisement : {0 Un cône de Conifère voisin de Thuya Saviniana du miocène supérieur d'Œningen ; 2° des feuilles pouvant être attribuées à un châtaignier ou à un chêne castanéiforme, type d'une grande longévité géologique. Malgré l'incertitude de ces premières données, M. Laurent penche pour un niveau plutôt élevé de la série tertiaire. En résumé, la formation sulfo-gypseuse du bassin de Guelma peut être considérée comme l'équivalent de la formation sulfo- gypseuse (formazione gessoso-solfifera) de Licata (Sicile), avec laquelie elle présente une analogie presque complète au point de vue du facies. C'est la première fois que ce facies sulfo-gypseux est observé dans le nord de l'Afrique. LE NATURALISTE 207 oo om op, Sur des poissons de la famille des Cichlidés trouvés dans le terrain tertiaire de Guelma. Note de M. H.-E. SAUVAGE. Les poissons qui rentrent dans la famille des Cichlidés, dont le maximum de développement, à l’époque actuelle, se trouve dans la zone équatoriale des régions néo-tropicale et éthiopienne, sont à peine connus dans la série des formations. Aussi la décou- verte, faite par MM. Rousselet et Dareste de ja Chavanne, de poissons appartenant à cette famille, dans les couches tertiaires avec gypse et soufre de Guelma, présente-t-elle un intérêt d’au- tant plus grand que ces Cichlidés sont très voisins des Hemi- chromis, ainsi que l’a reconnu M. J. Pellegrin. Ce genre Hemi- chromis, qui comprend deux espèces de l'Afrique septentrio- nale et occidentale, est à rapprocher des Acara de l'Amérique du Sud; or, ce dernier genre représente, d’après J. Pelleoris, un terme fort peu évolué de la famille. Il en est de même pour les Cichlidés du tertiaire du Tell al- gérien qui se rapportent à un genre nouveau, Palæochromis, caractérisé par la présence au maxillaire d'une rangée de dents coniques, plus grandes que celles des autres rangées. Les écailles sont cycloides. La dorsale épineuse, beaucoup plus grande que la dorsale molle, se compose de 11-12 fortes épines ; on voit 3 fortes épines à l'anale ; la nageoire caudale est sub- arrondie ; on compte 25-26 vertèbres, dont 12-14 abdominales. Deux espèces ont élé recueillies à Guelma, P. Daresti, n. sp., au corps élevé, P. Rousseleli, n. sp., dont le corps est plus allongé, les rayons mous de l'anale moins nombreux. Les Palæochromis relient les Acara américains aux Hemi- chromis africains. Sar les formations eystolithiques des Cistes. Note de M. Garp, présentée par M. GuiGnarp. La plupart des Cistes offrent, dans leur limbe, des épaississe- ments membraneux particuliers, d'un blanc nacré, fortement in- crustés de silice. Leur disposition ne présente rien de régulier ; ils sont disséminés çà et là en des points quelconques du limbe : cellules épidermiques, stomatiques, palissadiques où du paren- chyme lacuneux. Parfois cependant, les éléments qui les renfer- ment sont plus grands que les autres et alors ils se rapprochent des vrais cystolithes, bien que dépourvus de pédicelle, C. vagi- natus ; C. Clusii. L'épaississement peut ètre localisé en un point, au milieu d’une paroi, sans occuper toute son étendue. Ces formations sur lesquelles aucun auteur n’a encore attiré l'attention chez les Cistinés, se présentent sur les parois externes ou latérales, ou à la fois sur les deux, des cellules épidermiques. Mais, dans le mésophylle, elles peuvent intéresser une paroi quelconque de la cellule. On y observe des couches concentriques très apparentes, surtout après l’action de l'hypochlorite, des acides, etc. Rarement les éléments qui les possèdent sont isolés ; le plus souvent plusieurs cellules contiguës offrent des-épaissis- sements analogues qui se groupent autour d'un même centre, un peu à la façon des sphéro-cristaux d’inuline. L'ensemble peut même former des amas considérables (C. vaginatus A.,C. hete- rophyllus). Tantôt ils sont minces, tantôt très épais, remplissant alors la presque totalité de la cellule. Ils existent souvent dans celles qui entourent un stomatite ou la base d’un poil. Ces formations cystolithiques silicifiées sont analogues à celles qui ont été signalées dans certaines Oléacées, Santalacées, Lo- ranthacées et Euphorbiacées. Elles ne peuvent pas être utilisées pour la distinction des es- pèces, si ce n'est d’une manière accessoire. Leur forme et leur groupement sont variables, Il n'existe pas un type de caractères bien déterminés pour chaque espèce. On ne peut qu'indiquer leur abondance relative, leur disposition la plus fréquente. Néanmoins, il n'est pas inutile de les mentionner dans une description anato- mique d'espèces, car elles se montrent constantes chez des indi- vidus d'origine très différente. C'est ainsi que, chez C. monspe- liensis, elles sont particulièrement abondantes dans l'épiderme de la face ventrale du limbe; chez C. populifolius, dans les sto- mates et les cellules qui les entourent à la face dorsale, etc. Enfin, certaines espèces paraissent en être dépourvues, tels sont C. cris- pus L., C. sericeus M., C. Pouzolzii Del. et C. osbeckiæfolius Well. Cependant, comme il est parfois nécessaire de passer en revue plusieurs séries de coupes transversales ou tangentielles pour les rencontrer, elles peuvent échapper à lobservation, surtout si elles sont isolées. Sur la maladie du bleu des viws de champagne. Note de M. E. Maxceau, transmise par M. Troosr. Il n'y à pas une maladie du bleu, mais une série d'accidents imputables à diverses causes. Tantôt le bleu est dû simplement à un précipité chimique provoqué par le froid, par le remplissage de la bouteille avec un vin d'un titre alcool trop élevé, etc.; tan- tantôt le bleu est microbien et, dans ce cas. plusieurs microbes interviennent parfois simultañément. * C'est ainsi qu'on peut rencontrer les ferments de la graisse quelquefois purs et le plus souvent associés à des levures ou à des germes aérobies. En étudiant avec M. Kayser le développe- ment des ferments de la graisse dans des vins de Cham- pagne non mousseux, l’auteur avail obtenu des vins bleus. La même expérience a été réalisée dans des vins mousceux de Champagne. Jusqu'à ce jour, M. Manceau a isolé des vins bleus quatre aé- robies comprenant deux coccus, un bacille et une sarcine. Tous ces aérobies attaquent le glucose ou la lévulose, comme les fer- ments anaérobies de la graisse. Il existe donc au moins cinq mi- crobes du bleu et le nombre en est probablement plus élevé. Ces germes des vins bleus de Champagne se rencontrent dans un grand nombre de vins, puisqu'ils ont pu encore être isulés de vins gras provenant de diverses régions. Ainsi, l’accident connu sous le nom de bleu des vins de Cham- pagne à pour causes lantôt un précipité chimique et tantôt des microbes. Les deux causes peuvent intervenir simultanément LIVRES NOUVEAUX Le monde végétal, par Gaston BONNIER, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, { vol. de 391 pages et 230 figures. En vente chez les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, 3 fr. 50 franco. Il est devenu de mode depuis quelque temps, aussi bien dans les livres classiques que dans les ouvrages de science pure, de négliger l'historique des faits et des idées. C’est un peu comme si l’on nous décrivait les rouages d’une machine sans nous dire dans quel ordre on les agence ou de quelle façon on l’a perfectionnée. C'est là une ten- dance contre laquelle M. Gaston Bonnier a tenu à réagir, Dans le livre que nous présentons aujourd'hui à tous ceux qui aiment à penser, il s'occupe surtout de l'évo- lution des idées dans les principaux faits de la botanique. Sous sa plume qui, selon sa coutume, iuonde de clarté ce qu'il veut faire comprendre, on assiste, en quelque sorte, à l'embryologie de ce qui constitue aujourd’hui Les notices acquises et devenues classiques. Traitée de cette facon, la Botanique acquiert l'intérêt d’un roman; on se passionne pour les antécédents d'une étamine; on suit la grandeur et la décadence du prothalle; on se réjouit de la découverte des stéridospermées, — qui manquaient à l'intrigue générale; on voit sortir Jordan des ténèbres où certains botanistes l'avaient relégué; on salue avec respect M. de Vries, qui arrange tout le monde, et on assiste finalement à l’apothéose des plantes qui, pour faire travailler le cerveau des botanistes, s'amusent à varier de forme et de structure suivant les milieux, —tels les traitres des mélodrammes qui s’habillent tantôt cou- leur de muraile, tantôt en grands seigneurs. M. G. Bonnier parle d’abord de l’histoire de la fleur, puis il suit les idées successives sur la constitution des groupes et arrive aux découvertes et aux progrès dans l'étude des cryptogames, ce qui l'amène à parler des végétaux faisant le passage des plantes sans fleurs et des plantes à fleurs. Une bonne partie du livre est consacrée à la notion expérimentale de l'espèce, au transformium expérimental, aux expériences sur les modifications par le climat, à la vie dans l'obscurité complète. Un dernier 208 LE NATURALISTE chapitre est consacré à la génération spontanée. Les figures, dessinées spécialement pour lui, éclairent remar- quablement le texte, dont, malheureusément, je ne sau- rais indiquer le charme et l’érudition. Ce livre est un plaisir, le méditer est une joie. s’en imprégner est — pour 636. 637. 638. 639. 640. 641, 642. 648. GAS. (649. 652. le naturaliste — un devoir. HENRI COUPIN. Bibliographie Kerremans (Ch.). Buprestides recueillis par M. L. Fea dans l'Afrique occidentale. Ann. Mus. civ. S{.nal. Genova, sér.ITT, vol. 2, pp. 406-411. Kieffer (J.-J. Nouveaux Proctotrypides exotiques conservés au Musée civique de Gênes. Ann. Mus. civ. St. nal.di Genova, sér. TT, vol. 2, pp. 9-39. _Koehler (R.). Note préliminaire sur quelques Astéries et Ophiures provenant des campagnes de la Princesse- Alice. Bull. Inst. Océanogr., n° 99, 1907, 47 pp. Lambert (J.). Description des Echinides fossiles de la province de Barcelone. 2€ et 3€ parties : Echinides des Terrains miocène et pliocène. Appendice : senre Hemi- heliopsis. Mém. Soc. Geol. Fr. 128, pl: VI-X. Lamy (Ed. evision des Arca vivants du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Jour. de Conchyl., LV, n° 1, 1907, pp. 1-114, pl. I. Lebour (M. V.). Larval Trematodes of the Northumber- land Coast. Trans. Nal. hist. Soc. Northumbh., Durh., I, part. 3, 1907, pp. 437-454, pl. IX-XIIT. Legros (R.). Sur quelques cas d’asynthaxie blastoporale chez l'Amphioxus. Mitth. Zool. Slal. Neapel, Bd. XVIII, 1907, pp. 440-534, pl. VIII-IX. Lessert (R. de). Notes arachnologiques. Rev. suisse de Zool., XV, 1, 1907, pp. 93-128. Pal:, XIV, fasc. 2-3, 1906, pp. 59- . Lesne (P.). Viagsio di Leonardo Fea nell’ Africa occi- dentale. Bostrychidæ. Ann. Mus. civ. SE. nat. Genova, sér. III, vol. 2, pp. 412- 417. Lewis (G.). Viaggio di Leonardo Fea nell’ Africa occi- dentale. Histeridæ. Ann. Mus. civ. St. Nat. Genova, sér. III, vol. 2, pp. 398- 405. . Mailiard (1.). L'industrie des salines côtières. Bull. Inst. Océanogr., n° 100, 1907, 43 pp., pl. I-VIII. . Mantero(G..). Res Ligusticæ XXX VIT. Materiali per uno Catalogo degli Imenotteri Liguri. Parte IV. Cimpidi. Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, sér. IIT, vol. 2, pp. 445- 467. Mantero (G.). Materiali per una fauna dell’ Arcipelago Toscano. IV. Isola del Giglio. — Catalogo degli Ime- notteri. Parte I. Ann. Mus. civ. St. nal. Genova, sér. TIT, vol: 2, pp. 40-86. Masi(L.).Materiali per una fauna dell’ Arcipelago Toscano V. Isola del Giglio. Sulla presenza della Meganycti- phanes norvegica (M. Sars) nelle acque del Giglio. Ann. Mus. civ. SE. nat. Genova, sér. IT, vol. 2, pp. 149- 156. . Matsumura (D: $.). Die Cicadinen Japans. Annot. Zool. Jap., VI, 2, 1907, pp. 83-116. . Matsumura et Hayata. Enumeratio plantarum in Insula Formosa sponte crescentium hujusque] rite cogni- tarum adjectis descriptionibus et figuris specierum pro regione novarum. Journ. of the Coll. of Se. Tokyo, XXII, 1906, pp. 1-702, pl. I-XVIII. Miyake (T.). A List of a Collection of Lepidoptera from l'ormosa. Annot.Zool. Jap. VI, 2, 1907, pp. 53-82. 653. 656. Montemartini (L.) Sulla relazione tra lo sviluppo della lamina fogliare et quello dello xilema delle traccie e nervature correspondenti. Ist. bot. della R. Univ. di Pavia, 2° sér., X, 1907, pp. 62- 64, pl. XII. . Moore (A.-H). Revision of the Genus Spilanthes. Proc. Am. Acad. of Arts and Sc., XLII, n° 20, 1907, pp. 921-569. Neumann (D: J.) Die Oxfordfauna von Cetechowitz, Beilr. z. Pal. u. Geol. Osterr.— Ung. XX, 1907, pp. 1-67, pl. I-VII. Noël (E.). Esquisse de la structure du géanticlinal vos- gien et du géosynclinal lorrain, Bull. Soc. Sc. Nancy, VIII, 1907, pp. 20-41, 1 cart. . Okamura (K.). An Annoted List of Plankton Microor- ganisms of the Japanese Coast. Annot. Zool. Jap., VI, 2, 1907, pp. 125-151, pl. ITI-VI. . Olivier (E.). Lampyrides capturés par M. L. Fea dans l'Afrique occidentale. Ann. Mus. civ. Sl. nat. Genova, sér. III, vol. 2, pp: 235- 236. : . Patience (A.), On a new British Terrestrial Isopod. Journ. Linn. Soc., Zool.,1907, pp. 42-%#, pl. VII. . Paton(S.). The Reactions of the Vertebrate Embryo to Sümulation and the Associated Changes in the Nervous System. Milth. Zoo. Slal. Neapel, Bd. XVII, 1907, pp. 535-584, pl. XXIII-XXV. . Petitmengin. Sur quelques Primevères et Androsaces chinoises. Bull. Soc. Sc. Nancy, VIIT, 1907, pp. 8-19, fig. 2. Pierantoni (U.). Sulla sessualita dei Protodrili. Mith. Zool. Stat. Neapel, Bd. XVIII, 1907, pp. 431-439. . Preston (H. B.). Descriptions of two new Species of Nassa from Fiji and New Caledonia. Journ. de Conchyl. LIV, 1907, pp. 261-269, fig. . Racovitza (E. Gr). Essai sur les problèmes biospéolo- giques. (Biospeologica I.) Arch. Zool. exp., VI, 1907, pp. 371-488. . Cooper et Robinson. Note on a new South African Tick, Rhipicephalus phlhirioides, sp. n. Journ. Linn. Soc., Zool., 1907, pp. 35-38, pl. V. . Roux (J.). Sur quelques reptiles sud-africains, Rev. Suisse de Zool., XV, 1, pp. 75-86. . Rutot (A.). Sur la découverte de Silex utilisés sous les alluvions fluviales de la haute terrasse de 100 mètres de la vallée de la Meuse. Mém. Soc. belge de Géol., XXI, 1907, pp. 1-20. . Rutot (A.). Sur l'âge des cavernes de Grimaldi. Mém. Soc belge de Géol., XXI, 1907, pp. 43-82. . Sars (G. O.). Notes supplémentaires sur les Calanoïdés - de la Princesse-Alice. Bull. Inst. Océanogr., n° 101, 1907, 27 pp. . Schenkling (S.). New species of Cleridæ in the Ento- mological Collection of the South African Museum. Ann. South.African Mus., V, 1907, pp. 197-202. . Simon (E.). Araneæ, Chernetes et Opiliones (1re série) (Biospeologica IT). Arch Zool. exp., VI, 1907, pp. 537-553, fig. . Solari (A. et F.). Curculionidi della fauna palearcica. Note e descrizioni II. Ann. Mus. civ. S£. nat. Genova, sér. III. vol. 2, pp. 87- 101. . Solari (A. F.).Materiali per lo studio dei Barini. Parte I. Ann.Mus.civ. SE. nat. Genova, sér. IT, vol. 2, pp. 418-444. . Stebbing (T. R.R.).Freshwater Isopod from Calcutta. Journ. Linn. Soc. Zool., 1907, pp. 39-42, pl. VI. . Stuter (H.). Le genre Placoslylus dans la Nouvelle- Zélande. Journ. de Conchyl., LIV, 1907, pp. 251-257, pl. VII, fig. 1-3. ! VAUTIER. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, — Imp. F. Levé, rue Cassette, 17. de à NE M 99e ANNÉE LV 2e SÉRE — N° 493 : Ne MONOGRAPHIE DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE Tableau des Xiphandrium et des Porphyrops fossiles. A.— Troisième article des antennes très long et tres saillant (il a l'aspect d’une dague). 1. Xiphandrium splendidum, nov, sp. Oo. B. — Troisième article des antennes distinctement épaissi à la base, puis tigeliforme (1). 4. Porphyrops succinorum, n0v. sp. O7. C. — Troisième article des antennes nique (Q) ou en forme de carotte (o”). X Tibias postérieurs assez fortement ciliés. 2, Porphyrops inclytus, nov. sp. O7 ©. D. — Troisième article des antennes piriforme. >X X Tibias postérieurs courtement ciliés. 4. Porphyrops succinorum, nov. sp. ®. E. Troisième article des antennes piriforme allongé assez CO- {chète à premier article épaissi). 3. Porphyrops argutus, nov. sp. ©. Tableau des Achalcus et des Trypticus fossiles. A. — Troisième article des antennes sub-ovoide {style ou chète apical) (2). 4. Acnalcus latipennis, nov. sp. B. — Troisième article des antennes arrondi, O Chète grêle. X Article tarsaux assez courts. 1. Métatarse postérieur de la moitié de la longueur du deuxième article. | 4. Thrypticus sobrius, nov. sp. Q ? 2. Métatarse postérieur distinctement plus court que le 2e article. 2. Thrypticus molestus, nov. sp. O7 9. X x Articles tarsaux courts. 3. Métatarse postérieur un peu plus court que le deuxième article. i 3. Thrypticus gestuosus, nov. sp. O7 ©. OO Chète robuste. 4. Métatarse postérieur un tiers plus court que le deuxième article (articles tarsaux longs). 4, Thrypticus gulosus, nov. sp. O7. Tableau des Medeterus fossiles (3). 4. Ailes relativement longues. x Métatarse postérieur plus de la moitié de la lon- (1) Par la morphologie antennaire, ce Dolichopodien a de la ressemblance avec les Machærium Hal. Chez la forme fossile, le troisième article est régulièrement élargi à la base, tandis que chez les Machærium actuels, il est brusquement aminci. (2) Suivant H. Loew, chez A. flavicollis, il est sub-apical (Monograph. of (he Diptera of North Areriea,Part If, p. 217 {3) La détermination des Medeterus est assez laborieuse. Le tableau des espèces, les diagnoses et les dessins aideront à reconnaitre, à coup sûr, l'espèce que l’on aura sous les yeux. Le genre Lyroneurus doit se placer dans le groupe des Mede- terus. La cellule discoïdale se termine au milieu du champ de 15 SEPTEMBRE 1907 gueur du 2e article. (Articles tarsaux postérieurs très longs.) 1. Medeterus elegantulus, nov. sp. o7 9. X >< Métatarse postérieur environ de Ja moitié de la longueur du deuxième article (articles tarsaux posté- rieurs longs. 2. Medelerus flammeus, nov. sp. w7 9. 2. Aïles longues, Deuxième article tarsal postérieur beaucoup plus long que le métatarse. 3. Medeterus lascivus, nov. sp. ©. 8. Aïles relativement courtes bien arrondies à l’extré- mité. XX X Métatarse postérieur environ de la moitié de la longueur du deuxième article. 4. Medeterus mustela, nov. sp. © ©. 4. Ailes assez étroites, assez longues. IV. — Métatarse postérieur plus de la moitié de la longueur du deuxième article. ». Medeterus vanus, nov. sp. ©. Tableau des Chrysotus fossiles (1). X Troisième article des antennes arrondi. Métatarse postérieur plus court que le deuxième article. — Troisième et quatrième nervures longitudinale paral- lèles, un peu rapprochées à la partie apicale de l'aile. a) Articles tarsaux postérieurs relativement longs. 1. Chrysotus decorus, nov. sp. ©. aa) Articles tarsaux postérieurs courts. 2. Chrysotus lepidus, nov. sp. ©. + + Troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles, également distantes l’une de l’autre. 1. Chrysotus decorus, nov. sp. o7. >< X Troisième article des antennes sub-réniforme. 3. Chrysotus concinnus, nov. sp. © ®. Tableau des Palæochrysotus fossiles (2) Palæomedeterus, Meun. (1894). a) Troisième article des antennes en forme de dôme élevé. Extrémité des fémurs postérieurs ornés de quel ques longs cils, l'aile et non près du bord postérieur, comme c’est le cas chez les Medeterus. De plus, chez les Lyroneurus, les ailes n’ont pas de « Flügel- lappen », tandis que cet organe est très distinct chez les Mede- terus vrais. Le genre Lyroneurus, suivant H. Lœw, a des affi- nités avec les Diaphorus. Paléontologiquement parlant, cette manière de voir ne peut être soutenue. En effet, chez les Chry- sotus etles Diaphorus, les pattes sont courtes, tandis qu'elles sont allongées chez les Lyroneurus et les Medeterus. Le Lyroneurus du succin se sépare immédiatement des autres espèces fossiles, car les troisième et quatrième nervures longitudinales sont très distinctement convergentes à l’extrémité de l'aile. (1) J'ai aussi observé dans l’ambre une grande espèce de Chzysotus, assez mal conservé, à troisième article des antennes rogniforme, grand, à chète très développé et à nervule assistante très longue. Je propose de nommer ce curieux Chrysotinæ Pro- chysotus magnus, nov. sp. (2) Les espèces signalées ci-dessous se placent plus ration- nellement dans le genre Palæochrysotus. En effet, les Medeterus ont la 3° et la 4° nervures longitudinales convergentes, le 3e ar- ticle des antennes est arrondi; le chète, apical ou sub-apical. Chrysotus vividus de l'Illinois (Etats-Unis), Monograph of the Diptera of North America, part II, p. 176, a la morphologie alaire très voisine de plusieurs espèces du succin. Avec Kowarz et Verrall, je réserve le nom de Thrypticus aux Medeterus qui ont les 32 et 4e nervures longitudinales parallèles, 210 LE NATURALISTE 1. Palæochrysotus, horridus nov. sp. Q®. b) Troisième articie des antennes en forme de dôme arrondi. Extrémité des fémurs postérieurs avec quelques petits cils. Tibias postérieurs densément ciliés (1). 2. Palæochrysotus hirsutus, nov. sp. © 9. c) Troisième article des antennes assez aplati, coni- que d'un côté et arrondi de l’autre. Tibias postérieurs garnis de trois à quatre longs cils. 3. Palæochrysotus ignavus, nov. sp. o7 9. d) Troisième article des antennes distinctement réni- forme. 4. Palæochrysotus lentus, nov. sp. 9. e) Troisième article des antennes sub-triangulaire. Tibias postérieurs assez courtement mais densément ciliés. 5. Palæochrysotus languidus, nov.sp. © 9. X Métatarse postérieur distinctemient plus court que le deuxième article. Troisième article des antennes conique. Tibias postérieurs garnis d’une série de cils très appré- ciabie, robustes. 6, Paloæochrysotus fessus, nov. sp. ©. X X Métatarse postérieur seulement un peu plus court que le deuxième article. 7. Palæochrysotus lassatus, nov sp. o7 © (2). Troisième article des antennes conique, tronqué avec un ou les deux côtés terminés en pointe (®) avec les deux côtés tigelliformes (o7). 8. Gheynius bifurcatus, nov. sp. © @ (3). Tableau des Nematoproctus fossiles. I. — Hanches et base des fémurs antérieurs ornés de quelques cils très robustes. Ê 1. Nomatoproctus originarius, nov. sp. ©. 11. — Hanches et fémurs antérieurs ciliés. a) Métatarse postérieur très distinctement (o”) ou dis- tinctement plus court que le deuxième article (9). 2, Nematoproctus pacatus,nov. sp. Oo ?. aa) Métatarse postérieur environ aussi long que le deuxième article. x Les deux premiers articles tarsaux postérieurs assez longs. 3. Nematoproctus parcus, nov. sp. Oo" Q. >x< x Les deux premiers articles tarsaux postérieurs longs. O Métatarse plus de deux fois aussi long que le 2e ar- ticle. + Quatrième nervure longitudinale anguleusement coudée. 4. Nemaloproctus parvus, nov, sp. Q. OO Métatarse antérieur deux fois aussi long que le 2° article. seulement (4) Chez le, les cils de l'extrémité, des tibias postérieurs sont à peine plus longs que ceux qui garnissent le restant de ces organes. (2) Par la petitesse du troisième article des antennes, on ést tenté, au premier aspect, de classer cette espèce avec les Dia- phorus; mais le chète non inséré à la base et la petite partie conique de l'article (parfois assez faiblement indiquée) indiquent irrécusablement qu'il doit être groupé parmi les Chrysotinæ. (3) Maximum d'évolution antennaire des Palæochrysotus. Lœw rangeait autrefois ces fossiles parmi les Chrysotus. 2 + + Quatrième nervure longitudinale coudée. 5. Nematoproctus parvulus, nov. sp. Q. fortement Tableau des Psilopus fossiles (1;. I. — Aïles à quatrième nervure longitudinale très fortement coudée vers la troisième et ornée d’un pli très appréciable. 1. Psilopus pellucidus, nov.sp. ©. II. — Ailes à quatrième nervure longitudinale cou- dée, sans pli alaire. >< Troisième article des antennes assez grand, sub- disciforme. a) Métatarse antérieur trois fois ou près de trois fois aussi © long que le deuxième article, 2. Psilopus perastutulus, nov. sp. o7 ©. X X Troisième article desantennes grand, plutôtsub- conique que sub-disciforme. aa) Métatarse antérieur plus de trois fois (o”) ou plus de deux fois © faussi long que le deuxième article. 3. Psilopus peratticus,nov. sp. o7 © (2). Tableau des Argyra fossiles (3). I. — Métatarse postérieure un peu plus court que le deuxième article. X Troisième article d'amande. a) Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles (petite espèce). 1. Argyra debellata nov. sp. ©. b) Troisième uervure alaire droite, la quatrième légè- rement coudée au delà du milieu de sa longueur. (Espèce de moyenne taille) 3 mm. 1/6. 2. Argyra debilis, nov. sp. ©. Il. — Métatarse postérieur environ de la moitié de la longueur du deuxième article. X X Troisième article des antennes conique, échan- cré à l'extrémité (4). c) Quatrième nervure longitudinale visiblement con- cave en son milieu. 3. Argyra deceptoria, nov. sp. 9. des antennes en forme: Tableau des Diaphorus fossiles. I. — Troisième article des antennes inséré à la base). >< Métatarse postérieur un peu plus deuxième article. 4. Diaphorus tertiarius, nov. sp. @. rond (chète court que le (4) Malgré le visu de plusieurs milliers de Dolichopodidæ, je n'ai pu constater la présence que de trois espèces de ce genre dans le succin de Samland. (2) Cette forme est très voisine de Psilopsus perastutulus. Elle en diffère par la morphologie et la grandeur du troisième article des antennes. (3) J'ai trouvé un Dolichopodidæ à troisième article des an- tennes coniques, à chète partant vers son milieu,à « Analanhänge » filiforme et à métatarse postérieur plus court que le deuxième article. Il se distingue des vrais Argyra et devra peut-être, plus tard, être rangé dans une nouvelle coupe générique. Actuelle- ment, je propose de l'appeler Argyra mutabilis, nov. sp. (4) Par la suite, cette espèce sera peut-être démembrée du genre Argyra, Macquart. LE NATURALISTE 211 a ——_—_—— X x Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article. 1. Diaphorus tertiarius, nov, sp. (1) o7. Prof. FERNAND MEUNIER. LA CHAUVE-SOURIS DANS L'ÉGYPTE PHARAONIQUE Lesoir, dans les Memnonia,à peine le disque enflammé du soleil a-t-1l disparu derrière l’horizon, qu'un bruit sourd, pareil au grondement lointain du tonnerre, reten- tit du côté de la chaine libyque. Aussitôt on voit appa- raiître, planant au-dessus de la tête, une masse sombre qui, mue par des milliers d'ailes lourdement agitées, s'étend peu à peu comme un nuage et masque d’un voile gris la limpidité du ciel bleu. Ce sont des légions avec une angoisse indicible que l’on parcourt ces zale- ries sépulcrales, labyrinthes effrayants, perdus dans la nuit, où le moindre écho retentit comme un râle : la mort y règne en souveraine, avec ses affres, ses terreurs. Suspendues à la vote comme des grappes de raisins noirs, pressées les unes contre les autres, les chauves- souris ajoutent encore à l'horreur de ces lieux d’épou- vante. Dès que parait une lumière, elles se précipitent en désordre vers les issues pour chercher un refuge, En fuyant éperdues elles éteignent vos flambeaux, vous en- tourent de toutes parts et bientôt la figure, les yeux, les mains sont souillés de leur contact répugnant. Dans ces abimes de silence leurs cris et le bruit de leurs ailes se répercutant avec un fracas, une intensité lugubres, c'est un véritalile sabbat ; on se croirait emporté dans le tourbillon des âmes en fureur de ces vieux Egyptiens qui, pêle-méle, jonchent le sol, oubliés sans retour. Peu connues des anciens naturalistes, les chauves-sou- ris ont, de tout temps, été considérées comme un objet | PHB.. Fig. 1. — Peinture de Beni-Hassan (d’après Champollion). \ . de chauves-souris échappées de leurs repaires et accou- rant dans la plaine pour y chercher leur subsistance. Elies volent parfois si près du sol et leur masse est tellement compacte qu'on peut, armé d’un bâton, les abattre sans effort. Dans leur course rapide les unes se heurtent à la pointe d'un rocher, les autres à l'angle d’un pylone; celles-ci, de leurs membranes velues, frôlant votre visage, vous inspirent la répulsion et le dégout, Si on pénètre dans les hypogées où elles ont tixé leur séjour, l'impression est autrement violente. Creusés côte - à côte dans les flancs de la montagne, la plupart de ces tombeaux communiquent entre eux par des éventre- ments aux formes fantastiques ; partout des trous béants, gouffres insondables de ténèbres, vous égarent en des - profondeurs infinies dans les entrailles de la terre. Au sein des méphitiques effluves où domine l'odeur repous- sante de ces cheiroptères, gisent, mêlés à leurs excré- . ments, des crânes, des torses, des ossements sans nom- bre, prodigieux débordement de débris humains, de ban- delettes, de linceuls jetés au hasard dans ce chaos. C’est (1) Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec Palæochry-: sotus fessus. Elle en diffère par le troisième article des an- tennes entièrement rond. Les figures des antennes de ces deux espèces lèveront tous les doutes à cet égard. Après le visu d’un grand nombre de Dolichopodidæ, on est enclin à croire que les : Chrysotus et les Diaphorus ont d'étroites relations phylogéniques. d'horreur et de dégout. Moïse les met au nombre des animaux que doivent tenir en abomination les énfants d'Israël (4). On en a fait de véritables monstres, de hi- deuses harpies, d’effroyables vampires. Les Egyptiens, qui, sans doute, l'avaient mieux obser vée, voyaient dans la chauve-souris l'emblème de la femme qui allaite et nourrit bien (2). Ils l'ont représen- tée, à Beni-Hassan, sous deux aspects différents : l’un nous la montre les ailes éployées (fig. 1) et l’autre au repos, dans la pose qu'elle occupe accrochée au plafond d'une grotte (fig. 2). Dans ces reproductions, la tête est longue, conique, les ailes ne se prolongent pas au delà des cuisses,et la queue, très courte, est entièrement dégagée. Tous ces carac- tères se retrouvent dans la ROUSSETTE D'EGY?TE (Pté- ropus Egyptiacus, Geolf.); il y a lieu de croire que c’est bien cette espèce qu'a voulu peindre l'artiste pharao- nique. Ce Ptéropus, auquel les Egyptiens donnaient les noms de tagi et de setakhemou (3), mesure quatorze cen- timètres de l'extrémité du museau à l’anus et cinquante- (1) Lévilique, ch. x1, 19. (2) Horapollon, Liv. Il, 47. (3) Dans l’image portant le nom de Se{ahkhemou, la queue est légèrement plus longue. 212 | Ù Im Ÿ (LU ÿ ÿ Ÿ ) ÿ > SS, DS J ÿ TL Fig. 2. — Peinture de Beni-Hassan. six d'envergure. Son poil, court, épais, fort doux, est d’un ton gris-brun, plus foncé en dessus qu’en dessous. Il vit généralement de fruits, mais se nourrit aussi, par- fois, d'oiseaux et de petits quadrupèdes. Onle trouve dans toute l'Egypte (1). É I serait puéril de rapporter ici les fables inventées par les anciens sur les propriétés médicinales de ce mammi- fère ; de nos jours les Arabes recueillent avec le plus grand soin le guano provenant des chauve-souris et ils s’en servent pour fertiliser leurs guérets. P.-HIPPOLYTE BOUSSsAC. 20000000000000000000900000000000000€ _« DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX (Suile) (2). Ortholitha plumbaria F., v. Duponti n. var. — ? 29 mill. Le fond des ailes supérieures est semblable à plumbaria, mais avec tout l’espace compris entre les deux lignes transversales du milieu des ailes, d'un brun noirâtre, et non pas gris comme chez le type. Le point cellulaire est apparent. Je tiens cette variété de l'obligeance de M. Louis Dupont, qui en a un autre exemplaire identique. Les deux sont originaires de Royan, près Bordeaux. Une ©. ma coll. Un ©, coll. Dupont. Elphos Brabanti Th.-M. ©.— J'ai décrit, dans le Natu- raliste, 1° février 1893, un Eiphos de Java que j'ai nommé Brabanti. Depuis, j'ai reçu d’autres o” identi- ques, dont un de Bornéo, et deux ® de Java. La © a 68 mull. et les espaces blancs qui se voient chez la © d'hymenaria sont remplacés, aux quatre ailes, par du brun café. On voit aux inférieures une ligne de taches blanches internervurales longeant le bord externe à 5 mil. de ce bord. Des taches noires internervurales longent le bord externe, immédiatement avant la frange, qui est blanchâtre. range des supérieures noirâtre, blanche sur les nervures. Java, une ©, ma coll.; une 9, coll. Brabant. (1) Grorrroy Sainr-Hicaine. Descriplion de l'Egypte, pl. II, fig. 2. (2) Voir le Naluraliste, n°5 490 et 491. LE NATURALISTE Zonesthiousa nov. gen. — Je propose ce nom de genre pour une noctuelle européenne, Thalpochares scitula Rbr., dont la chenille se nourrit de larves vivantes, et qui ne peut rester dans le genre Thalpochares. Ce mot grec, un peu barbare, je l’avoue, signifie qui mange vivant. Erebabrazas nov. gen. — Je propose ce nom de genre pour une géomètre indienne connue sous le nom d'Ere- bomorpha metachromata Wk. Cette espèce fait bien le passage des Ærebomorpha aux Abraæas. Le dessin des ailes rappelle un peu Abraxas martaria Gn., mais les ailes inférieures sont proéminentes entre les veines 5 et 6, et falquées entre 6 et 7 (syst. anglais). De plus, le corps est mince, comme chez les Abraæas, et non pas robuste comme chez les Erebomorphu. Naxa textilis Wk.— Cette espèce, qui habite les Indes, possède des antennes pectinées chez le ©”, et moins for- tement pectinées chez la ©. Seriaria Moths a des antennes simples dans les deux sexes et ne peut, par conséquent, être considéré comme var. de teælilis, comme le cata- logue Staud-Rebel l'indique à tort. M. Warren a fait pour Seriaria (taicoumaria de l'Orza) le genre Psilonava. (Voir à ce sujet Hampson, Indian Moths, vol. III, p. 324.) PAUL THIERRY-MIEG. -CC00000009%00000000090000000000000 LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Fossiles‘ CHAPITRE IV. LES GRANDS CONTINENTS DES ÉPOQUES GÉOLOGIQUES ANTÉRIEURES,ET LES MIGRATIONS DES FORMES ANIMALES. Pour résumer les faits qui se sont accumulés dans les. pages qui précèdent,et pour donner, en quelque sorte, les raisons de la composition des faunes actuelles, il semble utile d'indiquer dans ce dernier chapitre ce qu’étaient ce qu'on peut appeler les continents fossiles, c'est-à-dire d’esquisser la répartition des continents et des océans aux principales époques de l’histoire paléontologique du Globe, La science qui nous enseigne cette histoire est une branche importante de la Géologie et s'appelle la Paléogéographie. : Laissant de côté les formes marines et les Invertébrés terrestres, nous nous attacherons surtout à montrer l’in- fluence que les grandes transgressions et régressions géo- logiques ont eues sur la dispersion des Vertébrés terrestres et plus spécialement des Mammifères. Nous prendrons pour guide, dans cette étude, les sa- vants travaux de Suess (2) et de Lapparent (3). Les plus anciens terrains sur lesquels la vie terrestre ait apparu n'avaient pas l'étendue des continents actuels. Le Canada et le Groënland d'une part, la Scandinavie de l’autre représentaient seuls l'Amérique et l’Eurasie. Plus au sud on netrouvait guère que de grandes iles disper- (1) Voir le Naluraliste, n°5 482, 483, 485, 487, 489 et suivants. (2) Suess, La Face de la Terre, trad. de l'allemand par E. de Margerie, 2 vol., 1897-1900. (3) De Larparenr, Leçons de Géographie physique, 2e éd., 1898; Traité de Géologie, 5° éd., 1906. EE re ee ta QE A ES 3 LE sées, à l'exception d'un continent assez vaste occupant la place de la Chine et de la Mongolie actuelle, Tout autre était l’aspect du Globe vers la fin de la pé- riode Carbonifère, D'énormes masses continentales étaient émergées dans les deux hémisphères Nord et Sud, s'étendant de l'Ouest à l'Est,mais séparées par une étroite et longue Méditerranée qui, du bassin de l'Ama- zone,se prolongeait sur l'emplacement de la Méditerranée actuelle et entamant le continent Asiatique, allait re- joindre la mer de Chine et le Pacifique. Un grand bassin maritime, entouré semble-t-il de toutes parts, occupait la place de l'Atlantique du Nord. Plus à l'Est, un vaste bras de mer, dont la Caspienne est le dernier reste, sépa- rait l'Europe de l'Asie, Dans l'hémisphère méridionel, un Continent encore plus compact réunissait l'Amérique du Sud à PAfrique et celle-ci à l'Inde et à l'Australie. Le globe n’était donc pas divisé en Paléogée et Néogée, mais en Arctogée et Notogée. Nous savons que cette époque (le Carbonifère) a vu le commencement des faunes d'eau douce, d’abord sau- mâtres et lacustres, puis fluviatiles, Par conséquent c’est la période où certains types de Poissons, les Dipnoiques par exemple (Ctenodus), ont émigré dans des eaux plus calmes que celles de l'Océan, Dès lors aussi apparaissent les Amphibiens sous la forme de Stégocéphales, ayant des larves aquatiques comme les Batraciens actuels, et l’on à pu se demandersi ces larves, à l'opposé de celles des Amphibiens modernes, ne vivaient pas dans l’eau sau- mâtre. Dans tous les cas, la distribution géographique de ces Poissons et de ces Amphibiens nous est mal connue : il est vraisemblable qu’ils étaient cosmopolites, et la forme de cette Méditerranée équatoriale qui faisait littéralement le tour du globe, en allant rejoindre à ses deux extrémités le Pacifique, donne beaucoup de poids à cette supposition. D) NE PP AI AE Al {| IL À Fig. 1. — Le Continent Antarctique de l’époque Jurassique : l'Amérique, l'Afrique et l'Inde sont réunies dans l'hémisphère austral; une grande péninsule anglo-malgache traverse l'Océan Indien. £ Il faut arriver jusqu’au Jurassique pour trouver des faits beaucoup plus intéressants au point de vue qui nous occupe ici, La carte des Continents vers la fin de la période Juras- sique, dressée par Suess et de Lapparent, se relie encore facilement à celles de la période Carbonifère ; mais si l'Arctogée etla Notogée existent encore, ces deux grands continents, et surtout celui du Sud, ont commencé à se NATURALISTE 0) ue |... 213 disloquer. La Méditerranée équatoriale s’est beaucoup élargie aux dépens du grand bassin de l'Atlantique nord qui semble s’y être déversé. À cette époque reculée, on aurait pu aller parterre de la Suède et de l'Angleterre aux Etats-Unis, Par contre,le sud de l’Europe n’est plus qu'un vaste archipel semblable à la Malaisie actuelle, et la Russie, dont le Nord-Est est sous les eaux, est tou- jours séparée de l'Asie: celle-ci, au contraire,est reliée à la Malaisie, Dans l'hémisphère sud, l'Australie s’est déjà séparée de la Notogée, mais celle-ci relie toujours l’Amé- rique méridionale à l'Afrique (terre Brésilio-Éthiopienne de Neumayr),et envoie, à l'Est une large presqu'ile conti- nentale qui enclave l'Afrique Australe, Madagascar et l'Hindoustan, C'est de cette époque que date l'expansion et la répar- tition de la vie sur les continents, car cette carte de la fin du Jurassique donne l'explication des rapports que l'on constate entre les flores et les faunes de l'Amérique tropicale, de l'Afrique, de Madagascar et de l'Indo-Ma- laisie, Cette carte, du reste, ne subira plus que des modi- fications partielles jusqu'à la fin du Crétacé, L'Océan Indien s'agrandira, séparant complètement l'Afrique de l'Inde ; l'Atlantique, issu de la Méditerranée équatoriale, creusera de plus en plus son lit dansle sens du méridien et finira par séparer l'Ancien et le Nouveau Monde en rejoignant le Pacifique au sud de la Terre-de-Feu, mais le Continent Antarctique,ou Notogée, dont nous avons esquissé les contours, avant de disparaitre, n’en aura pas moins joué un rôle des plus importants, pendant toute la période secondaire, au point de vue de l’origine des flores et des faunes. Les Amphibiens Stégocéphales avaientduré du Carbo- nifere au Trias. Dès le commencement du Jurassique, ils sont remplacés — et probablement détruits — par les Dinosauriens, qui furent les « puissants de la terre » pendantla période mésozoïque. Ceux-ci apparaissent dès le Trias, avec les Theropoda; ils atteignent leur apogée dans le Jurassique et le Crétacé et ne s’éteignent qu'au début du Tertiaire,supplantés à leur tour par les Mam- mifères, Nous avons montré quelle fut la variété de ces Dino- sauriens carnivores ou herbivores, et la taille gigantesque que certains d’entre eux ont atteint dans le Nord des deux Continents. Les découvertes récentes- montrent qu'ils existaient également sur le Continent Antarctique de la Notogée. En Patagonie, dans l'Afrique australe, à Madagascar, dans l'Inde, et même en Australie, on trouve des restes de Dinosauriens et d’autres Reptiles moins nombreux ou moins bien conservés, maissuffisants pour attester qu'ils y régnaient comme sur le Continent Holarctique,et l’on ne doit pas oublier que le grand Conti- nent Jurassique s’est presque entièrement enfoncé sous la mer dès le Crétacé et que nous n’en connaissons que des lambeaux. Les Dinosauriens du continent Antarctique appar- tiennent d’ailleurs aux mêmes familles que ceux de l’Holarctique,notamment auxMegalosauridæ (Loncosaurus, Titanosaurus, Genyodectes, etc.), ce qui indique le cosmo- politisme de ces Reptiles; certains genres même (Titano- saurus, par exemple) se trouvent à la fois en Patagonie, à Madagascar, dans l'Inde et en Angleterre. D'autres types de Reptiles sont beaucoup plus caractéristiques du Continent Antarctique: telestle genre Meiolania, qui tient à la fois des Tortues et des Sauriens, et qui n'est connu 214 LE. NATURALISTE qu’en Australie, à l'ile Howe et en Patagonie; seulement les débris fossiles de Patagonie sont du Crétacé ou de l’'Eocène inférieur, tandis que ceux de la région Austra- lienne sont du Quaternaire, montrant ainsi que ce type a survécu beaucoup plus longtemps dans cette dernière région. Les Oiseaux ne sont connus daris le Jurassique que par l’Archæpteryæ à bec pourvu de dents, à longue queue de Reptile, cependant empennée; maisilest difficile d’ad- mettre quece type sinettement caractérisé, et dont on ne connaît que deux spécimens, soit resté isolé. Il est pro- bable que cette forme primitive de la classe des Oiseaux était généralement répandue, et que sielle s’est conservée seulement dans les schistes lithographiques d’Eichstadt, en Bavière, c'est grâce à des conditions de fossilisation exceptionnellement favorables, comme l'indique le simple examen des deux spécimens que l’on connait. Partout ailleurs les os si délicats des Oiseaux ont été détruits avant que la fossilisation ait accompli son œuvre conser- vatrice. Ilen est de même, d'ailleurs, des os des petits Mammifères Jurassiques,dont on ne connait guère que la mâchoire inférieure, l'os le plus résistant du squelette. Dans le Crétacé de l'Amérique du Nord apparaissent d’autres oiseaux à dents, mais dont la queue est déjà plus normale (Hesperornis, Baptornis), et dans celui de Pata- gonie les gigantesques Pharohachos, à bec énorme d'’oi- seaux de proie. Enfin, nous savons que les premiers Mammifères ont apparu à l’époque Turassique. Ils étaient tous de petite taille et avaient, en général, des mœurs arboricoles (1) qui les mettaient à l'abri de larapacité des Dinosauriens carnivores. En outre,il est infiniment probable qu'ils étaient orni- thodelphes ou didelphes, portant leurs œufs ou leurs petits dans une poche ventrale comme les Marsupiaux actuels. De même que les Dinosauriens, ces Mammifères Juras- siques devaient être cosmopolites, mais comme pour les Oiseaux, on ne les connait que sur le continent Ho- larctique. Quant aux Mammifères Crétacés, le petit nombre de types quise sont conservés dans les couches géologiques est de l'Amérique du Nord, à moins que l’on n'admette,avec Ameghino, que la faune mammologique la plus ancienne de la Patagonie australe est du Crétacé supérieur, et non de l'Eocèneinférieur. Cette question d’ailleurs n’a pas, au point de vue qui nous occupe ici, l'importance que les géologues lui attri- buent dans une discussion qui passionne depuis plusieurs années les paléontologistes du monde entier. Les couches géologiques de la Patagonie australeétant les seules connues où les sédiments tertiaires les plus anciens se superposent, sans transgression marine intercalaire, aux couches crétacées d'origine terrestre, comme l'indique le mélange des os de Mammifères et de Dinosauriens, il importe peu que ces couches soient du Crétacéle plus récent ou de l'Eocène le plus ancien. Dans tous les cas, les débris de Mammifères que l’on y trouve en abondance indiquent une faune déjà très variée et qui a dù se développer sur place, c’est-à-dire sur le grand continent Antarctique dont nous avons tracé les con- tours, et dont la Patagonie formait l'extrémité occiden- tale, C’est ce qui donne tant d'intérêt à cette faune, dont (1)Marsew, Arboreal Ancestry of Mammols (American Natu- ralist, 4904, p. 811-818). on doit la description au paléontologiste argentin Flo- rentino Ameghino. En effet, dans le Nord des continents, et plus particu- lièrement en Europe, la longue période crétacée ne nous est guère connue que par des couches d’origine marine, Nous avons vu ci dessus, que l’Europe, à cette époque, n’était qu'un vaste archipeloù les formations d’eau douce, les seules qui conservent les débris d'animaux terrestres, étaient fort rares. C’est à peine si le Crétacé de Laramie, dans l’Amérique du Nord, fournit quelques types (Menis- coessus, etc.), alliés aux Plagiaulax jurassiques, et qui prouvent que la faune mammologique crétacée du Nord n’est que la continuation de celle du Jurassique. Mais ces rares débris sont précieux en ce qu'ils permettent d'établir une relation, non seulement avec la faune ju- rassique d'Europe, mais encore avec celle de la Pata- gonie australe à la même époque. Comme nous l'avons vu plus haut (p. 104), cette famille des Plagiaulacidæ a eu une très longue durée puisqu'elle s’étend du Trias à l’'Eocène. Elle est représentée en Patagonie par la fa- mille des Polydolopidæ. Ce type des ALLOTHERIA était vraisemblablement cosmopolite. Avant la découverte des célèbres gisements de la Pata- gonie australe,un des faits les plus inexplicables de la paléontologie était l'apparition soudaine dans l'Holarc- tique, au début des temps tertiaires, d’uneriche faune de Mammifères que rien ne rattachait à cette faune chétive, uniforme et clairsemée de la période mésozoïique. Tous les naturalistes étaient d’accord pour signaler ce large hiatus qui semblait séparer le Jurassique du Tertiaire; plusieurs ont cherché à en expliquer la cause et sont arrivés, par le raisonnement, à entrevoir l'existence de ce grand continent austral, que la Géologie n’avait pas en- core révélé, mais dont la présence pouvait seule expli- quer l’énorme lacune que montrait l’évolution de la faune du Globe. Les botanistes, de leur côté, constata- taient le même changement : une flore toute nouvelle avait marqué le début de la péricde tertiaire (1). Dans un article récent, le Professeur A, Engler (2) a étudié cette question et il arrive à cette conclusion« qu’à une époque où l’évolution des Angiospermes était déjà avancée, il a existé entre Madagascar, l’Afrique et l’Amé- rique du Sud une connexion continentale ». I] ajoute que l'hypothèse d’une connexion à l’époque jurassique lui semble insuffisante : il serait disposé à admettre des rela- tions entre l'Afrique et l'Amérique du Sud pendant le Crétacé et le Tertiaire. Si l’ontrace, parexemple, sur une carte les l'mites de la distribution des Palmiers, on constate que ces limites coincident très exactement avec celles du grand Conti- nent Antarctique de l’époque jurassique. C'est seulement dans la dernière moitié du Crétacé, c’est-à-dire après la rupture de cette masse continentale, que les Palmiers apparurent dans le Nord, notamment en Europe, et c'est dans l’Eocène et l’ Oligocène a ‘ils prirentun grand développement. L'évolution et les migrations plantes et Cale des (1) Il convient de rappeler, à ce sujet, que l’on a trouvé aux deux pôles des débris fossiles attestant qu'une végétation arbo- rescente s'était développée autrefois dans ces régions où l’onne trouve plus que des Mousses de quelques centimètres de haut. (2) A. Encrer, Ueber floristiche Verwandschafl ‘“wischen den lropischen Africa and America (S.-B. Akad.Wiss. Berlin, 1905, vi-vir, p. 180-231). : L LE NATURALISTE 19 15 animaux oùutsuivi, comme on voit, la même marche. Si l’on trouve des relations entre les Insectes, les Poissons d'eau douce et les Batraciens des régions australes des continents actuels (Patagonie, Afrique, Madagascar, Inde, Malaisie, Australie), c'est que tous ces animaux ont vécu d’abord surle continent Antarctique. L'Australie, comme nous l'avons cit, fut la première à se séparer de ce continent, et c'est pour cette raison que sa faune a conservé un faciès aussi archaïque; elle est composée presque exclusivement de Mammifères Didel- phes et Ornithodelphes comme la faune entière du globe à l’époque jurassique. Depuis cette époque l'Australie n’a plus subi de transgressions marines appréciables, et sa faune, évoluant librement sans être troublée par des éléments étrangers, est parvenue jusqu’à nos jours. C’est peu après, probablement dans le Crétacé, que Ma- dagascar forma à son tour un continent à part se pro- longeant vers l'Est et vers le Sud, mais bientôt séparé à la fois de l'Afrique et de l'Hindoustan auxquels elle se rattachait pendant le Jurassique. Grâce à la flore tropi- cale, qu’elle garde encore sur son versant oriental, Mada- gascar fut le refuge des Lémuriens qui s'étaient déve- loppés sur le continent Antarctique,et qui continuèrent à y évoluerjusqu'à nos jours. J'ai montré ailleurs (1) que cet ordre des Lémuriens renferme deux types bien dis- tincts: les Lémuriens malgaches dont je viens de parler, et les Lémuriens africano-asiatiques qui ne parvinrent que plus tard et par un chemin détourné, c’est-à dire par l’A- mérique, sur l’Ancien Continent. Les Insectivores mal- gaches sont, comme les Lémuriens, originaires du conti- nent Antarctique, etje renvoie à ce que j'en ai dit précé- demment en traitant des différents ordres des Mammi- fères. Il en est de même des Rongeurs qui habitent cette grande ile. L'Afrique cependant restait encore reliée à l'Amérique du Sud : « Une série de seuils sous-marins, dit de Lap- parent (2), s’étend dans la direction du Sud-Est, entre Rio-faneiro et l'ilot de Tristan d'Acunha;il semble per-- .mis d’y voir les restes d'une terre aujourd’hui morcelée et submergée, mais qui, formant autrefois un appendice du territoire brésilien, obligeait son drainage à chercher une issue, soit au nord, soit au sud. Par cet appendice, le massif oriental de l'Amérique du Sud se reliait pro- bablement à l'Afrique australe...» L’Afrique presque en- tière, de même que le massif oriental du Brésil, n’a plus subi de transgression marine depuis que ce vaste pont a été submergé par les eaux de l'Atlantique. Mais, auparavant, ce pont continental avait donné pas- sage à plusieurs éléments antarctiques ou sud-améri- cains dont quelques-uns font tache au milieu des élé- ments plus uniformes de la faune holarctique. Ce sont les EDENTÉS, déjà si abondants dans la faune crétacée ou éocène de Patagonie; les INSECTIVORES dutype de la Notogée (Chrysochloris, Potamogale), qui avaient déjà pé- nétré à Madagascar, et qui sont représentés en Patagonie par le Notoryctes; probablement aussi les Lémuriens de (1) E. TrougssarT, Les Origines et les affinilés de la Faune de Madagascar (Revue scientifique, 2 février 14907, p. 129-138). Voyez aussi: Comptes rendus de la Société de Biologie, 1906, p. 712, et 1907, p. 125. — Dans ces articles je démontre que les Lémuriens de Madagascar ne sont pas les descendants de ceux qui ont vécu en Europe à l’époque Oligocène. (2) De LapPparenT, Lecons de Géographie physique, 1898, p. 658. la sous-famille des Nycticébiens (Perodicticus, Galago, etc.); enfin les RONGEURS du groupe des Hystrichimorpha, qui ont fini par pénétrer jusque dans le Sud de l'Europe. N'oublions pas de signaler, parmi les invertébrés terres- tres, les PÉRIPATES dont nous avons précédemment re- tracé l’histoire, et qui ont très probablement suivi la même route. (A suivre.) Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle, LES RACES DE L'INDE Un sacrifice humain. Ce sont les Gonds qui, semble-t-il, ont importé dans le Brahmanisme les sacrifices humains. Nous en donne- rons brièvement l’origine, les effets, les rites. La race humaine, libre de toutes fautes, était intime- ment unie à la divinité et vivait dans un état complet de nudité. Le dieu suprême s’appelait Bara-Pennon. Tari- Pennon (la Terre), compagne du dieu, tenta l'homme qui succomba et fut accablé de maux, exposé aux maladies et à la mort.La Terre devient stérile. Les deux divinités rivales se disputent le pouvoir sur le genre humain. Tari-Pennon, divinité du mal, peut, cependant, accorder des faveurs dont la plus grande est de ne pas arrêtér les bienfaits de Bara-Pennon. C’est d’ailleurs elle, disent les Gonds, qui apprit aux hommes la science de l’agri- culture. Or, voici qu'un jour qu'elle préparait des légumes, des- tinés à figurer dans la fameuse sauce nommé Cary, elle se coupa les doigts. Le sang tombant sur la Terre stérile la rendit aussitôt fertile. La déesse d'inviter ses nom- breux adorateurs à la couperen morceaux pour fertiliser la Terre. Ceux-ci de refuser par respect, et de substituer une victime humaine achetée par eux. Telle serait, selon cette race farouche, l’origine du sacrifice humain, appelé par eux Mériah ou Takki. Quant à ses effets, ils sont, disent-ils, si merveilleux, la vertu de ce sacrifice est si grande que les Gonds se considèrent comme responsables du bonheur ou du mal- heur de l'univers. Voici comment ils opèrent : La victime est achetée de 25 à 250 francs, à moins qu’elle n'ait été vouée dès sa jeunesse, ou ne descende d’une ancienne victime. Le sexe importe peu, On l'emprisonne et on la lie pour éviter une fuite. Si c'est un enfant, il est confié à la garde du chef du village. Par ailleurs, on l'entoure de bons soins, d'affection et surtout de respect, car elle est consacrée à la déesse. Vienne une épidémie ou quelques calamité, c'est le temps choisi pour le sacrifice. Le Jauni, ou prêtre, con- voque quinze jours à l’avance les habitants du village, récite des prières sur la victime, lui rase la tête, et fixe la date du sacrifice. Les trois jours qui précèdent sont des jours d’orgie et de débauche. Le second jour, la victime baignée, revêtue d'hatits neufs, est conduite, précédée de la musique, au milieu de chants et de danses, dans une forêt, non loin d’un ruisseau où d’une rivière. On s'arrête près d’un bouquet d'arbres, C’est le bosquet du sacrifice. 216 LE NATURALISTE La victime est liée à un poteau, fiché dans le sol, et enduite de beurre, d'huile et de safran. Le soir, orgie et débauche recommencent, et toute la nuit y estconsacrée. Le matin du troisième jour,on donne un peu de lait à boire à la victime, et le Jauni prie Tari- Pennon et appelle ses bénédictions et ses faveurs sur le peuple, explique les origines de la cérémonie et ses heureux eflets, et se félicite de l'observation des volontés de la déesse. La victime crie, se lamente, implore la pitié des assis- tants. Ceux-ci rient, se réjouissent, et s'adressant à la victime, lui montrent la volonté divine, les avantages qui vont résulter de sa mort, et la divinité qui sera son par- tage dans l'autre vie. Pour exciter l'impatience du peuple, des comparses s'efforcent d’exciter sa pitié et celle du prêtre. Le sacrifice commence : on rompt les os des membres du patient, on l’enivre avec un puissant narcotique,opium ou datura, on lui ouvre la poitrine. Le sang est aussitôt recueilli et répandu sur la terre. Soudain le sacrificateur frappe la victime de sa hache. La foule se précipite et chacun arrache un morceau de la chair. Les os sanglants et dénudés sont, le lendemain, brülés avec la tête et les entrailles, et les cendres pré- cieusement recueillies sont répandues surles champs pour assurer leur fertilité. Le rite sacrificatoire est modifié en temps de séche- resse. Pour obliger la victime à pleurer, et afin que ses larmes fassent tomber la pluie, on la torture alors qu’elle est attachée au poteau, on lui applique des torches ar- dentes, et le lendemain on la met en pièces au milieu des cris de joie et des acclamations de la foule. Jadis de semblables cérémonies se déroulaient dans les forêts de toute l'Inde en l'honneur des saktis ou épouses de Siva. HECTOR LÉVEILLÉ. posccoscocccsccccccssccs: GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1 Buisson (le). — C'* et arr. de Château-Thierry, AISNE. > Feuille 49 : Meaux N.-E. Station de Château-Thierry, ligne de Paris à Château- Thierry ou des Chesneaux, ligne de la Ferté-Milon à Château-Thierry. Bartonien. — Sables et grès moyens. Le gisement, aujourd'hui inaccessible, et qui a fourni un nombre assez considérable de coquilles parmi les- quelles nous mentionnerons comme lui étant spéciales Chilon Defrancei, de Roch, Actæon Monthiersi, Carez, présentait la coupe suivante (fig. 22) que nous emprun- tons au travail de M. Carez (Bull. soc. géol. de France (3), t. VIIT, p. 462). (1) Voirle Naluruliste, n° 491. Terre végétale. Sable dur à fossiles marins..... 0 40 Calcaire blanc à fossileslacustres. 0 45 Calcaire blanc à bithinies...... 0 05 . Calcaire blanc à limnées....... 0 10 5. Argile verte sans fossiles....... 0 06 . Sable jaune avec fossiles marins et lacustres MP LEREeUT ET 0 12 . Calcaire blanc à Cerithes....... 0 45 MISable a Cerithes eine tete 0 23 Filet de marne verte........... 0 O1 . Sables blancs sans fossiles pas- sant latéralement au grès (1”). 18 08 Fig. 22. — Coupe de la carrière du Buisson (d'après M. Care). Cette carrière était située entre les villages de Vin- celles et du Buisson, mais beaucoup plus rapprochée de ce dernier auquel elle doit son nom. Butte-aux-Clochette (la) ou pente des Craquelots. — Lieudit situé sur la lisière des bois de Haute-Chaume (forêt d'Ermenorville) et assez difficile à trouver, à en- viron 5 kilomètres au N. de Mortefontaine. Pour s’y rendre de ce bourg, il faut suivre l'itinéraire suivant : Suivre le chemin de Charlepont, passer devant le che- nil construit dans la cour de l’ancienne ferme de cenom, continuer jusqu’à la croisée de deux chemins à angle droit, au pied de la chapelle, prendre à gauche et con- tourner le treillage de droite au carrefour Sainte-Mar- guerite, Entre la chapelle et la butte aux clochettes, le terrain est planté de sapins (voir notre carte). Ce gîte est remarquable par le nombre et la fraicheur des fossiles qu’il fournit, et qui se retrouvent plus au Nord, à la butte des gendarmes, mais moins abondam- ment. C Cahaignes.— C'e» d'Escos, arr. des Andelys, EURE. Feuille 31: Rouen S.-E, Station de Bray-Ecos, ligne de Pacy à Vernon et Gi- sors. Lutétien, — Calcaire grossier inférieur. Localité très riche en dents de squales d'espèces variées et en Echinodermes, décrits pour la plupart par l’abbé Sorignet. Ce gisement, ainsi que celui signalé au hameau de Réquiécourt, qui en est voisin, est aujourd'hui inacces- sible. Cailleterie (la). — C'° de Houlbec-Cocherel, eter de Vernon, arr. d'Evreux, EURE. =—- Feuille 47 : Evreux N.-0. Station de Jouy-Cocherel, ligne de Rouen à Chartres. Cette localité, dans une vaste tuilerie, montrait des coupes très instructives dans lesquelles on voyait des amas de sable granitique et d’argile descendant profon- dément dans des poches, au niveau du calcaire gros- sier. Comme ces coupes étaient constamment modifiées par l’état d'avancement des travaux d'exploitation, nous croyons utile de reproduire un croquis de M. Dollfus et LE NATURALISTE 19 Æ = une Coupe y correspondant qui indiquent l’état des lieux, il y a quelques années. Fig. 23. — Coupe prise à la tuilerie de la Cailletterie (d'après M. G. Dozrrus.) T. Limon, 0,60. 6. Limon argileux, granitique, avec blocs anguleux, énormes, de meulière de Beauce fossilifère. 5. Sable jaune fin (sables de Fontainebleau éboulés), 4. Sable granitique gris. 3. Sable granitique rougeätre. \ Argile plastique grise. 2. { b. Argile plastique noire. | a. Argile plastique grise. 1. Sable granitique blanc. de 4 à 6, la hauteur est d'environ 18 mètres. M. Chédeville a également donné une coupe de cette localité, dont nous ignorons l’état actuel. Caillouëêl. — C'e de Hermes, ct de Mouy, arr. de Clermont, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-O. Station d'Heilles-Mouchy, ligne de Paris à Beauvais, par Creil. Ce nom a été quelquefois appliqué aux gîtes coquil- liers qui sont situés au-dessus de Fay-sous-Bois (voir ce nom) et plus connus sous celui de Saint-Félix (voir ce nom). Dépôt pleistocène de cailloux roulés, au sud du village, avant les prairies tourbeuses de la vallée du Thérain. Caillouël-Crépigny. — C‘ de Chauny, arr, de Laon, AISNE. Feuille 22 : Laon S.-O. Station d'Appilly, ligne de Paris à Saint-Quentin par Noyon. Bartonien. — Cette localité est celle dont Watelet cite les grès avec empreintes d’Araucacites. Ces grès se rencontrent, épars au-dessus du village dans un sable peu épais, à la surface du calcaire grossier. Les em- preintes végétales y paraissent d’ailleurs assez rares. Caillouet. — Ct°" de Pacy-sur-Eure, arr. d'Evreux, EURE. =— Feuille 47: Evreux N.-O. Station de Pacy-sur-Eure, ligne de Pacy à Vernon et Gisors; ou station de Boisset (Eure), ligne de Paris à Cherbourg. Dans cette localité M. Chédeville cite deux gisements à visiter : 1° Au lieu dit les Vignes Aubin; 2° Au lieu dit la Maison d’Ecole; qui sont tous deux ouverts dans le Lutétien moyen, cal- caire grossier à milioles. Pour atteindre le premier, en partant de Pacy, prendre la route allant vers Evreux après avoir traversé le Buis- son de Mai, tourner à gauche en suivant un petit chemin ruraïi qui se dirige vers Caillouet. À 200 mètres environ de la grande route,on rencontre des carrières en exploitation qui fournissent une assez grande quantité de coquilles; M. Chédeville y cite 40 espèces. Pour atteindre le second gisement, dit de la Maison d'Ecole, continuer à suivre le chemin rural qui conduit au gisement précédent, traverser le village de Caillouet jusqu'à la Maison d'Ecole, Le gite fossilifère se trouve à flanc de coteau, un peu à l’ouest du village ; il prend à 100 mètres de la voie romaine et finit au chemin de Mar- tainville. Le Fusus excisus s’y montre de très grande taille. La carte ci-jointe indique l'emplacement de ces gise- ments ainsi que celui de quelques autres de la même région. Canly. — C'r d'Estrées-Saint-Denis, arr. de Com- piègne, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-E. Station de Canly-Grand-Fresnoy, ligne de Verberie à Estrées-Saint-Denis. C'est bien Canly qu’il faut lire, et non Cauly, comme l'ont écrit fautivement quelques auteurs. Sparnacien. — Le village est sur la craie, mais le sol surhaussé à une faible distance des maisons est composé de sable et d'argile à lignites. Graves cite dans cette lo- calité deux cendrières, aujourd'hui disparues et qui four- nirent jadis une grande quantité de fossiles. (Graves, Ess. (op. géog. de l'Oise, p. 239.) Canny-sur-Matz. Citer de Massigny. arr. de Compiègne, OIsE. Feuille 22 : Laon S.-0. Station de Lassigny, ligne de Noyon à Lassigny. Ce n’est pas Cauny, comme l'ont écrit plusieurs au- teurs à la suite de Deshayes, qu'il faut lire. Sparnacien. — Près de la route de Noyon, en face du moulin de Canny-sur-Matz, Graves cite l'existence du calcaire de Mortemer à l’état de rognons recouvrant un sable très coquillier à Ostrea heteroclita soit libres, soit agelomérées, avec dents de squales et ossements de Trionyx, équivalent des sables de Bracheux. P.-H. FRITEL. 7000000000009909999999999% L'AGE DU PLUS GROS ARBRE DU MONDE Le plus gros arbre du monde, actuellement connu, est un séquoya de Californie, récemment découvert près de Fresne, il y a une demi-douzaine d'années, Il avait alors 46 mètres de circonférence ! ce qui lui donne le diamètre invraisemblable de 15 mètres, alors qu'avant lui, le plus gros de tous n’en avait même pas12.(Quel colossal géant!) Nous allons indiquer le moyen très simple d'arriver un jour à connaître son âge. Il y en a en effet bien d’au- tres ; mais ils ont l'inconvénient de ne pas ètre toujours aussi précis.Cependant ils permettraient encore de l’éva- luer d’une facon très suffisante, comme nous le verrons bientôt. D'abord, bien que le nombre annuel des cercles con- centriques de l’aubier puisse varier de 1 à 3, selon les années, les individus et les espèces, supposons que son accroissement moyen soit de 2 millimètres de rayon par année ; ce chiffre ne nous engage à rien, mais il va nous 218 LE NATURALISTE servir de point de départ pour résoudre la question, pal | pierre; Faire l'âne pour avoir du son; Nul ne sait mieux la méthode de fausse position simple : règle classique, bien oubliée de nos jours. S'il en était ainsi, son âge æ nous serait donné par la formule :C}—= 2x Rr;: d'où: C 46 mm. 46 LE ———> = ——————— 2rR 6,28 X 0,002 0,01256631... soit 3.660 ans d'âge dans cette supposition en 1900. Il serait donc né vers l’an 1760 avant notre ère ; c’est-à- dire qu'il remonterait à peu près aux temps de Moïse ! C’est là une probabilité possible, après tout. Cherchons maintenant quelle devait alors être sa grosseur en l’an 2000, où il y aurait 3.760 ans (3.760). Pour cela, j’applique la formule précédente : C—2RrRz — 6,28 x 0,002 X 3760 — 0,01256637 X 3760. Cela nous donnerait une circonférence de 47m25 au moins, puisqu'il avait déjà plus de 46 mètres en 1900. Or de deux choses l’une: ou bien en l’an 2000 la cir- conférence aura augmenté de 1m25 en cent ans, ou elle aura augmenté d’une longueur différente. Dans ce der- nier cas, une simple proposition nous donnera son ac- croissement de rayon annuel moyen rigoureusement exact, et par suite son âge ; en divisant sa circonférence vraie, en l'an 2000 par 2x R (R étant son accroissement annuel précis, obtenu par cette mensuration expérimen- tale). On aura ainsi son âge réel. Un autre moyen d'arriver au même résultat, ce serait d'abattre, près de cet arbre géant, un autre arbuste de la même espèce provenant d’une pépinière, et de détermi- ner son accroissement en diamètre, au bout d'un temps donné. On aurait ainsi deux résultats fort intéressants permettant chacun de résoudre le problème de deux autres facons différentes,qui pourraient servir de contre- épreures au résultat obtenu par la méthode précédente. 1° Supposons qu'en dix ans le diamètre de cet arbuste ait augmenté de 4 centimètres; on en conclurait que l’ac- croissement annuel moyen du rayon est bien de 2 milli- mètres, comme dans la précédente hypothèse. Naturel- lement, si c'était un chiffre différent, on en tiendrait compte, absolument comme dans la première méthode : une simple division donnerait ensuite son âge. 2° Supposons qu'en sciant cet arbuste en travers, on trouve qu'en dix ans l'accroissement ait été de 20 cercles concentriques ; On saurait que ces dix dernières années se sont traduites par 20 cercles concentriques de 1 mil- limètre d'épaissenr moyenne, plus ou moins. Alors fai- sant une légère entaille au gros arbre, on vérifierait l’é- paisseur moyenne de ses 20 derniers cercles et par suite on pourrait en déduire son âge réel par une simple di- vision. Il va de soi que, sur un chiffre de plusieurs milliers d'années, on n’en est pas à un siècle près. D' BouGonx. ee MAMMIFÈRES DANS LES PROVERBES (Suite) (1). On fait à l’âne une fâcheuse réputation de bêtise et d’entêétement. Aussi, rares sont les proverbes où l’on vante son esprit (Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même (1) Voir le Naluralisle, n°S 490 et 491. que l’âne où le bât le blesse). La plupart des autres pro- verbes le prennent en mauvaise part: Être têlu comme un âne; On ne saurait faire boire un âne s'il n'a pas soif : Étre sérieux comme un äâne qu'on étrille; Etre méchant comme un âne rouge; Avoir des oreilles d'âne ; C’est un âne bäté; A laver la tête d'un âne en perd sa lessive ; Pour vous montrer que votre âne n'esi qu'une bête (pour vous faire voir votre erreur) ; Envoyez un âne à Paris. ü n’en reviendra pas plus appris; Les chevaux courent les bénéfices et les_ ânes les attrapent ; Le miel ne fut pas fait pour la bouche de Päne; Le jour du jugement viendra bientôt, les ânes parlent latin (lorsque les sots parlent avec assurance); L’âne frottant l'âne (les imbéciles se flattent mutuelle- ment); Quand il n'y a pas de foin au rätelier, les ânes se battent; Demander de la laine à un âne ; Chercher son âne el étre monté dessus; Brider l'âne par la queue; L’âne du commun est toujours le plus mal bâté; Deux Jean et un Pierre font un âne entier (trois lourdauds valent un âne); Ane paré ne laisse de braire; Faute d'un point, Martin perdit son äne ; C’est un âne parmiles singes ; Tenir son âne par la queue; I y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle Martin; C'est le pont aux ânes (se dit surtout du théo- rème sur le carré de l’hypoténuse) ; Le coup de pied de l'âne ; Laisser braire les ânes sans se méler de leur musique. De quelqu'un qui hésite, on dit qu'il est comme l'âne de Buridan. Buridan était un philosophe du xIve siècle qui aimait à poser des questions bizarres à ses disciples. Il leur demanda un jour si l’homme placé entre deux motifs opposés pouvait se décider indifféremment pour l'un ou pour autre. Comme exemple, il leur cita le cas d’un âne affamé placé entre deux mesures absolument égales d'avoine. Cet âne, disait Buridan, mourrait de faim si, n'ayant pas un libre arbitre, il ne se décidait pas à droite ou à gauche entre ces deux mesures l’attirant également. Dans la conversation, on fait aussi allusion aux Oreilles d'âne du roi Midas. Bacchus ayant demandé à celui-ci quelle récompense il voulait pour avoir propagé son culte, il lui répondit : « Je désire que tout ce que je touche soit transformé en or. » On comprend comment Midas fut puni de sa cupidité lorsqu'il voulut manger : tous ses mets se changeaient en lingots d’or, objets peu diges- tibles. Le même imbécile ayant voulu s’ériger en juge entre le duel de la lyre et de la flüte, Apollon lui donna des oreilles d'âne. Et, depuis, au moindre souffle du vent, les roseaux murmuraient : Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne! Rochegrosse a tiré de cette légende un fort beau tableau. *k x # Passons maintenant à la « plus noble conquête que l’homme ait jamais faite... » (Voir Buffon). Vous pensez bien que les faiseurs de proverbes, gens à chéval sur les principes, sans avoir besoin de faire un travail de cheval, ni se donner une fièvre de cheval, n’ont eu garde de l'ou- blier. Les Italiens disent que Pour bon que soit un cheval, encore faut-il des éperons et que Mors doré ne rend pas cheval meilleur ; les Allemands : Qui laisse le cheval faire sa volonté, mérite d’être désarconné (à toi,Guillaume !) ; les Russes : Cheval sur ses gardes ne sera pas mangé du loup (à toi, Nicolas!); les Chinois : Pour un cheval qui n'avance pas, cent chevaux trépignent et Bride de cheval ne va pas à un äne; les Anglais : Cheval affamé nettoie sa mangeoïre | LE NATURALISTE 249 (toujours pratiques, ces Anglais!); les Turcs (qui ne rêvent que plaies et bosses) : Parce que le cheval a bronché, faut-il le tuer? les Arabes (qui passent toute leur vie à cheval) : Bon cheval juge son cavalier ; les Espagnols Plutôt un poulain qui me porte qu'un cheval qui me jette à terre (à toi, Alphonse!). Les proverbes français sont encore plus nombreux, de- puis le plus ancien : Si le cheval se congnoissoit estre che- val, il vouldroist estre homme, jusqu'aux plus récents, par exemple : Bien mérite d'aller à pied qui ne prend pas soin de son cheval, ou Il faut toujours bien tenir son cheval par la bride, ou encore : À jeune cheval, vieux cavalier, et sur- tout Changer un cheval borgne contre un aveugle. Quel- _ques-uns assurent qu'Un coup de pied de jument ne fait pas mal à un cheval — ce qui est peut-être excessif — et qu'Il ne faut pas lier les ânes avec les chevaux. Quand on a de la sagesse — ce qui ne Se trouve pas sous les pas d'un cheval, on ne Met pas son cheval sur les dents, mais, d'autre part, on re le laisse pas non plus au repos, parce que l'écurie use plus que la course. Ne vous fâchez pas de ce que je vous dis, Ne montez pas Sur vos grands chevaux, et, d’ailleurs, vous ne me faites pas peur, je suis Un bon che- val de trompette, je ne m'effraye pas du bruit, et, d’un autre côté, ce paragraphe étant terminé, il serait trop tard, Ce serait fermer les portes de l'écurie quand les chevaux se sont enfuis. Citons enfin les proverbes suivants : Il fait comme les chevaux, il s'échauffe en mangeant ; L'œil du . maître engraîsse le cheval ; À cheval donné, on ne regarde pas à la bride (ou à la bouche); Il n'est si bon cheval qui _ne devienne rosse ; À méchant cheval, bon éperon ; A cheval hargneux, il faut une étable à part; Qui aura de beaux che- vaux, Si ce n'est le roi?; Se tenir mieux à table qu'à cheval; Il n'est si bon cheval qui ne bronche; Des femmes et des chevaux, il n’en est pas sans défauts. VICTOR DE CLÉVES. ACADÉMIE DES SCIENCES La cause des battements du cœur. Note de M. H. KRoNECKER, transmise par M. DasrTre. A l’aide du sérum de sang de veau qu'on a fait séjourner pen- dant plusieurs jours dans des tuyaux de diffusion, plongés d'abord dans l’eau courante, puis dans l’eau distillée jusqu’à l’élimina- tion aussi complète que possible des sels, et dont on ramène le contenu en chlorure de sodium au taux de 0,6 p. 100, il fut pos- sible de supprimer les battements du cœur pendant une heure. Toute excitation appliquée pendant cette période d'arrêt provo- quait ou une forte pulsation, ou parfois un petit groupe de pul- sations; la solution salée physiologique, employée seule, au taux de 0,6 p. 100, accélère les battements du cœur. Si on ne renouvelle pas le liquide qui baigne les cavités cardiaques, les pulsations deviennent peu à peu plus fréquentes. Le cœur ne bat pas automatiquement. Il a besoin d’excitants ‘de nature chimique qui, grâce à des changements périodiques de l’excitabilité, amènent un effet discontinu. Ces excitations agissent sur les plexus nerveux du cœur. On paralyse ces der- niers par l'irrigation avec la solution salée. Alors le cœur ne peut plus battre et ne présente plus que des contractions fibril- laires. Sur l'association d'un alcyonaire et d'algues uni- cellulaires. Note de M. Cu. GRAVIER, présentée par M. En- MOND PERRIER. Les Algues unicellulaires sont extrémement nombreuses dans toutes les parties d’un Alcyonaire, le Sarcophiytum mycetoïdes, recueilli en 1904 dans le golfe de Tadjourah et décrit par l’au- teur. L'auteur étudie les relations de l'Algue et de l'Alcyonaire et constate que l'Algue parasite l'Alcyonaire dans la première partie de son évolution et lui assure, en revanche, en grande partie, son alimentation durant la seconde période et qu'il ya entre les deux colonnes étroitement liées l’une à l’autre bénéfice réciproque et alternatif. Sur quelques variations observées dans le genre Rosier. Note de M. Luctex DAntELL, transmise par M. Gas- TON POXNNIER. L'auteur est arrivé à montrer, par une série d'expériences sur le genre Rosier, que l’on peut, par l'emploi rationnel de la greffe et des opérations d’horticulture provoquant un déséquilibre de nutrition convenable, obtenir non seulement des monstruosités dans le genre Rosier, mais encore des variétés nouvelles, modi- fiées dans leur forme ou leur coloris. Notions nouvelles sur le Gibbon à barbe blanche. Note de M. Louis Bouran, transmise par M. Yves DerAGe. Il existe chez le Gibbon à barbe blanche, Hylobates leucoge- nys, un type noir à favoris blancs et un type jaune doré sans favoris blancs qui avaient été Jusqu'ici considérés comme deux espèces particulières. Les individus jaune doré paraissent beaucoup plus rares que les individus noirs et sunt considérés par les Laotiens comme des femelles: mais, en réalité, les femelles peuvent présenter la livrée noire elles favoris blancs, et par conséquent la teinte jaune dorée ne parait pas être spécifique du sexe femelle. Sur l’activité de l'Etna. Note de M. A. Rrcco. L'intensilé de l'activité géodynamique, au temps où nous sommes, est de nature à prêter un intérêt particulier à l'histoire de l'Etna. On connait de ce volcan 138 Se dont 5 préhis- toriques et 70 postérieures au xr siècle. (a n'est guère qu'à partir de 1159 qu’on possède la liste ce des paroxysmes de l’Etna; avant ces époques on n’en connait qu'un nombre très restreint, ce qu'il faut attribuer à la première des observations. De 1159 à 1892, époque de la dernière grande éruption, onen connait 25 dont l'intervalle moyen a été de 5 ans et 1 mois. De ces 25, 23 seulément ont donné lieu à une émission de lave. En considérant la distribution des éruptions de l'Etna par mois et par saison, on trouve qu'elles sont moins fréquentes en janvier, lorsque la Terre est le plus rapprochée du Soleil (péri- hélie) qu'en juillet, moment où la Terre en est le plus éloirnée {aphélie), ce qui ne parait pas favorable à l'hypothèse de l'in- fluence du Soleil sur les éruptions. En comparant les époques des éruptions de l'Etna avec Ja quantité des pluies observées, il n'apparait pas que les érup- tions soient précédées, ou accompagnées, ou suivies par des pluies abondantes. Ce qui suffit à prouver qu’il est absolument faux d'admettre que les pluies influencent les éruptions de l'Etna et aussi que ces paroxysmes, qui jettent à plusieurs kilomètres de hauteur dans l’atmosphère des masses énormes de fumée, ne déterminent pas la pluie. Néanmoins on a observé parlois de petites pluies, causées par la condensation des vapeurs émises par le volcan. Depuis la grande éruption de 1892, quinze ans se sontécoulés, ce qui représente deux fois et demie l'intervalle moyen des érup- tions complètes; un repos si long ne s'était jamais produit au cours des derniers 150 ans. Maïs ce repos n'a pas été complet. En effet, leS éruptions de 1883, 1886, 1892 avaient eu lieu sur une fracture radiale de 13 kilomètres qui s'était ouverte sur les flancs de l’Etna, partant du cratère central dans la direction du Sud; or ces éruptions avaient lieu chaque fois à des altitudes toujours croissantes, 1.000, 1 400, 1.900 mètres, parce que la partie inférieure de la fracture était bouch£e chaque fois par les Javes et les autres matériaux projetés; mais la dernière éruption de 1892 éclata au pied du massif de la Montagnola, énorme cône secondaire; ct derrière celui-ci se trouve le grand rempart de l’esplanade du Piano del Lago, craière-lac comblé par l’érup- tion de 1607. Il est donc bien difficile que les fluides intérieurs du volcan puissent avoir une issue de ce côlé. Toutefois, depuis le commencement de cette année 1907, le cratère central émet des masses colossales de fumée et, depuis la fin d'avril, les villages sur les flancs de la montagne y ont aperçu des reflets de feu, Le 4 mai, on a pu constater, dans le fond du cratère, une bouche qui lançait à une cer taine hauteur des scories et des lapillis incandescents. 220 LE NATURALISTE — Les paroxysmes du Stromæboli. Note de M. A. Roccr. L'auteur présente un tableau des paroxysmes du Stromboli, qui se sont succédé depuis seize ans. Dans ce tableau est donnée la date du comméncement de chaque paroxysme en temps moyen de l'Europe centrale, mise en regard de la date de la phase lunaire la plus voisine, ainsi que de la pression barométrique observée le jour du paroxysme, à 7 heures en été et 8 heures en hiver. Les époques de calme du volcan sont également notées. Ce tableau mentionne 22 recrudescences bien distinctes, sépa- rées par au moins un mois d'intervalle : il y a eu une prépon- dérance très notable en été et au printemps, ce qui semble exclure l'inffuence de la distance du Soleil; d'autre part, comme la pluie, très abondante en automne et en hiver dans l'Italie méridionale, est presque nulle en été, il est encore bien évident qu'elle n'exerce pas d'action au moins immédiate sur les recru- descences du Stromboli. Pour ce qui est de l'influence luni-solaire, plus de la moitié des paroxysmes se sont produits en coïnci- dence avec une plus grande action attractive luni-solaire. Pour ce qui regarde la relation de l’activité du Stromboli avec celle des autres volcans, M. Mercalli a trouvé que le Stromboli n'a montré ni opposition ni coïncidence avec les phases du Vésuve, du Vulcano, de l'Etna; pendant la grande éruption de l'Etna en 1892 et celle du Vésuve en 1906, l'activité du Strom- boli n’a pas varié d'une manière notable. Quant aux relations du Stromboli avec les tremblements de terre de la Calabre et de la Sicile, ily a lieu de signaler le calme remarquable du Stromboli, lors des grands tremblements de terre de Calabre en 189% et 1905; ce qui est contraire à l'opinion que ces agitations telluriques viennent du Stromboli; au contraire, elles ont leur centre en Calabre, se propagent jusqu'au Stromboli et parfois endommagent cette ile. h SE D CLTTDCHECA TETE EEE CE TETTEENEETETEETTETTETEETTELES Bibliographie 626. Tokunaga (S.). Fossils from the environs of Tokyo, Journ. of the Coll. of Sc. Tokyo, XXI, art. 2, pp. 1-96, pl. I-VI. ! G'a. Toucas (A.). Etudes sur la c ssification et sur l'évolu- tion des Radiolitidés. Mém. Soc. Géol. Fr. Paléont., XIV, fasc. 4, 1907, pp. 1- 46, pl. XI-XVIIT. 6248. Weise (J.). Aufzählung von Hispinen aus Nicaragua. Ann. Mus. civ. St. nat. Genova, sér. III, pp. 237-242. 629. Yabe (H.) Contribution to the Genus Fusulina, with Notes on a Musulina-Linmestone from Korea. Journ of the Coll. of Sc. Tokyo, XXI, art. 5, pp. 1-36, pl. IUT. 6S0. Yung (E.) Sur un cas d'Hermaphrodisme chez la Gre- nouille. Rev. suisse de Zool., XV, 1, 1907, pp. 87-91. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, rue Cassette, 11. commente et 1l les discute. de cet onvrage. jusque dans leur essence la plus délicate. 1. — HISTOIRE DE LA FLEUR. — Pour et contre la sexualité de la fleur. — Premières expériences sur le rôle de la fleur. — Idées de Sprengel sur l'adaptation réciproque des fleurs et des insectes. — Découverte de la germination du pollen. — La formation de l'œuf. | II. — IDÉES SUCCESSIVES SUR LA CONSTITUTION DES GROUPES. — Avant les temps modernes. — Gesner, Césalpin, Bauhin. — Idées du « genre ». — John Ray et Tournefort. — Idée des grandes divisions. — Linné. — Idée de l’ « espèce ». — Les Jussieu et De Candolle. — Idée de la « famille ». — Robert Brown et la classification actuelle. IIJ. — Lrs DÉCOUVERTES ET LES PROGRÈS DANS L'ÉTUDE DES CRYPTOGAMES. — Premières recherches sur les Cryptogames. — Progrès variés, mais sans coordination. — La découverte des anthérozoïdes. — T/'æuvre de Hofmeister. — La sexua- lité et l’évolution des Algues. — Nouveaux progrès dans l'étude des Algues. — La Parthénogenese. — Le Polymor- phisme des Champignons. — Les Lichens, associations ami- cales d'Algue et de Champignon. — La méthode des cultures pures. IV. — ENTRE LES PLANTES SANS FLEURS ET LES PLANTES A FLEURS. — Les Phanérogames opposées aux Cryptogames. — Exemples de transition. — Les formes fossiles intermé- diaires. V.— LA DOUBLE INDIVIDUALITÉ DU VÉGÉTAL. — [,/Anthocéros. — Prédominance de l'individu asexué ou sporophyte. — Pré- dominance de l'individu sexué ou gamétophyte. — La réduc- tion chromatique. i è LE MONDE VÉGÉTAL Par Gaston BONNIÆEER, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne. 1 volume in-18, illustré de 230 figures. Prix............. 3 fr. 50, franco 3 fr. 85 En vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, PARIS L'ouvrage que vient de rédiger M. Gaston BoNNIER n'est pas, à proprement parler, un livre de Botanique. Dans LE MONDE VÉGÉTAL, l’auteur, avant tout, expose les faits qui éclairent la philosophie des sciences naturelles; il y passe en revue la succession des idées que les savants ont émises sur les végétaux; ils les L'Histoire de la fleur, la constitution des grands groupes, les passages que ceux-ci présentent entre eux, les progrès graduës dans l'Etude des Cryptogames sont les principaux sujets traités dans la première partie La Notion de l'espèce, la comparaison avec les animaux ; les grandes questions modernes telles que le Transformisme expérimental, la Création actuelle des espèces par mutation, les changements obtenus dans la forme des êtres par la réalisation artiticielle de diverses conditions climatériques, ete., sont traités dans la seconde partie qui se termine par un chapitre sur la génération spontanée. Avec M Gaston BoNniER. ces questions si importantes pour la Biologie générale deviennent faciles à saisir. Un style alerte, des descriptions accompagnées de nombreuses figures, et surtout une admirable clarté, sont les caractéristiques de ce livre original et intéressant. TABLE DES MATIÈRES …TT-——-I-—TE EE ——…—— …———————_—_——— VIENT DE PARAÎTRE : VI. — CRITIQUE DE LA CLASSIFICATION ACTUEILE. — Les ca- ractères des grands embranchements. — Le démembrement des Thallophytes. — La classification de l’avenir. h VII. — LA NOTION EXPÉRIMENTALE DE L'ESPÈCE. — L'espèce. — Les grandes espèces et les espèces élémentaires. VIII. — La CRÉATION ACTUELLE DES ESPÈCES. — La dispa- rition et l'apparition des espèces. — La Mutation. — Jordan et les espèces jordaniennes. — Le Laboratoire de Svalüff. — $ Sélection, mutation, adaptation. | IX. — TRANSFORMISME EXPÉRIMENTAL. — Expériences sur les animaux. — Les végétaux et le milieu aquatique. — Influence de la nature du sol. — Influence de la lumière, — [nfluence du milieu organique. — Mécanisme de la Transformation. X. — EXPÉRIENCES SUR LES MODIFICATIONS PAR LE CLIMAT, — Les plantes alpines et les plantes articques, — Reconstitu- tion artificielle des conditions climatériques. — Cultures de plantes du Nord dans la région méditerranéenne. XI. — LA vie DANS L'OBSCURITÉ COMPLÈTE, — Lies condi- tions de la vie souterraine. — La Faune des cavernes. — La, Flore des cavernes. | XII. — LA GÉNÉRATION SPONTANÉE. — Les hétérogénistes : Needham, Buffon, Trécul, Hæckel. — Nucelles, Radiobes. — L’apparitton de la Vie sur la Terre. Un vol. in-18, avec 230 figures prix 3 fr. 50, franco 3 fr. 85, En vente chez les Fils d'Emille Deyrolle, 46, rue du Bac Paris. 29° ANNÉE + OCT 1007 2° SÉRIE — N° 494 1° OCTOBRE 1907 MONOGRAPHIE Troisième article des antennes conique, assez petit, DES DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE Tableau des Hygroceleuthus fossiles (1). I. Troisième article des antennes très grand. X. Tibias postérieurs ornés de quelques cils robustes. (grande espèce : 5 à 6 mill. 1/4). 4. Hygroceleuthus titana, nov. sp. II. Troisième article des antennes assez petit. >CXx. Tibias postérieurs densément ciliés (les cils assez grêles), (petite espèce: 2 mill.). 2. Hygroceleuthus minuta, nov. sp. Tableau des Pæcilobothrus et des Gymnopternus fossiles. I. Chète très distinctement sub-plumeux. 4. Pæcilobothrus ciliatus, nov. sp. © (2). II. Chète nu à peine poilu. X. Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article. a) Quatrième nervure longitudinale courbée (concave après la transversale). 4. Gymnopternus devinctus, nov. sp. o7 Q (3). >CX. Métatarse postérieur un tiers plus court que le deuxième article. Chète très long. b) Troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles. \ 2. Gymnopternus interceptus, nov. sp. ©”. XX. Métatarse postérieur un peu ou à peine plus court que le deuxième article. c) Métatarse antérieur trois fois (o’) ou plus de deux fois aussi long que le deuxième article (9). 3, Gymnopternus intremulus, nov. sp. o7 ® (4). d) Métatarse antérieur plus de deux fois aussi long que le deuxième article. 4, Gymnopternus inumbratus, nov. sp. (5). Tableau des Dolichopus fossiles. I. Tibias postérieurs bien dilatés à l'extrémité (le mé- tatarse aussi plus robuste que les autres articles), A) Métatarse postérieur un peu plus court que le deu- xième article. (1) Les Dolichopodidæ de ce genre ont plusieurs traits de res- semblance avec les Gymnopternus et les Dolichopus. Ils s’en séparent, à première vue, par la partie buccale qui est très proéminente. Par la morphologie générale, ils se rapprochent des Gymnopternus, mais s’en écartent par le métatarse postérieur qui est distinctement cilié. Le facies de la tête de quelques espèces américaines a été bien décrit et figuré par Melander et Brues : New species of Hygroceleuthus and Dolichopus with remarks on Hygroceleuthus (Biological Bulletin, vol. I, no 3, pp. 123-134, Boston, 1900). (2) Par le chète sub-plumeux ce diptère se sépare immédiate- ment des autres Dolichopodidæ du succin. (3) Le chète est poilu. (4) Chez le ©, les articles tarsaux sont assez courts, chez la ® assez longs. . (5) Chez le C* de cette espèce, le métatarse antérieur est orné de quelques cils assez longs. En cas de doute, les figures aide- ront à reconnaitre l’une ou l’autre de ces deux espèces (n°5 3 et 4). le chète partant plus près de la pointe que de la base de l'article. 1. Dolichopus monotonus, nov. sp. @ (1). B) Métatarse postérieur très distinctement plus court que le deuxième article. Troisième article des antennes de moyenne longueur, conique (insertion du chète comme chez Dolichopus monotonus). 2. Dolichopus morbosus, nov, sp. ©. IT. Tibias postérieurs fun peu épaissis à l'extrémité (métatarse aussi un peu plus robuste que les autres ar ticles). Troisième article des antennes conique, un peu allongé. Chète partant environ au milieu du troisième article. 3. Dolichopus negotiosus, nov. sp. o” (2). IT. Tibias et métatarses postérieurs non épaissis à l'extrémité. A. Troisième article des antennes grand, conique. X. Chète partant à peu de distance de la base du troi- sième article (3), Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article, 4. Dolichopus notabilis, nov. sp. o”. XX. Chète partant au delà du milieu de la longueur: du troisième article. a) Métatarse postérieur plus court que le deuxième article. 5. Dolichopus noæialis, nov. sp. o" (voir aussi la var.). aa) Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article. 6. Dolichopus vulgaris, nov. sp. o” (4). AA. Troisième article des antennes petit, conique. XX X. Chète partant au milieu de la longueur du troi- sièéme article des antennes. 7. Dolichopus vulgaris, nov. sp. ® (5). Tableau des Campsicnemus, Anepsius, Sau- cropus, Lyroneurus, Wheelerenomyia, Thi- nophilus et Systenus (6). A. Chète dorsal. I. Troisième article des antennes, conique, pointu, Chète partant à peu de distance de la base (petite espèce). 4. Campsicnemns gracilis, nov. sp. Oo”. II. Troisième article des antennes tigelliforme (la base élargie). Chète partant non loin de la base. 2. Anepsius planipidius, nov. sp. Oo”. III. Troisième article des antennes assez cordiforme. Chète sortant pres de la base du troisième article. Méta- (1) Le visu de plusieurs spécimens permettra de décider s’il y a lieu de considérer ce dolichopodien comme variété de Doli- chopus morbosus. (2) Cette espèce se distingue des précédentes par la morpho- logie des articles tarsaux antérieurs. (3) Chez une variété, le troisième article des antennes est plus court que chez le type. Chez une autre, le métatarse postérieur et le premier article sont d'environ d’égale longueur (voir les diagnoses). (4) Chez cette espèce, le chète s'insère vers le milieu ou un peu au delà du milieu du troisième article. (3) Le métatarse et le deuxième article comme chez le ©. (6) Je n'ai observé qu'une espèce de chacun de ces genres. Ces dolichopodiens paraissent être rares dans le succin. 222 LE NATURALISTE tarse postérieur beaucoup plus court que le deuxième article (1). 3. Neurigona corcula, nov, sp. ©. IV. Troisième article des antennes épaissi à la base et arrondi, puis tigelliforme. Chète partant vers le milieu de la base, Les deux premiers articles tarsaux des pattes postérieures d’égale longueur. 4. Wheclerenomyia eocenica, nov. sp. ©? (2). V. Troisième article des antennes arrondi, petit. Or- ganes buccaux énormément saillants. 5. Thinophilus piraticus, nov. sp. o7. B. Chète apical. VI. Troisième article des antennes long, très distincte- ment Cilié, 6. Systenus ciliatus, nov. sp. Q. F. MEUNIER. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES ANIMAUX Vivants et Kossiles (Suite et fin.) Nous arrivons ainsi à l'aurore de la période tertiaire, etnous devons remanier à nouveau la carte du globe qui a beaucoup changé depuis le Jurassique; certains conti- nents commencent à montrer la forme qu'ils conser- veront jusqu’à nos jours. Le continent Antarctique a reculé vers le pôle jusqu’au 60° de latitude australe, mais il se relie toujours à l’ouest à la Patagonie, à l’est à l'Australie. Madagascascar est séparée de l'Afrique et de l'Inde, mais de grandes îles jalonnent encore la place qu’occupait la péninsule indo- malgache de l’époque jurassique. Par contre, l’Indo-Chine enclave les grandesiles de la Malaisie et l'Australie fait corps avec la Nouvelle-Guinée. Plus au nord, l'Afrique a pris, comme nous l'avons dit, la forme et l’étendue qu’elle aura désormais, sauf qu'elle est réunie à l'Asie par un large pont qui couvre la mer Rouge, l'Arabie et le golfe Persique. Le Nord de l'Europe et de l'Asie forme une vaste masse continentale où les îles Britanniques sont reliées à la France, mais la Méditerranée, plus large qu'aujourd'hui, empiète sur l’Europe centrale (bassin de Vienne); l'Autriche et les Balkans forment de grandes iles,et la Grèce est encore sous les eaux. L'Amérique enfin a pris sa forme actuelle avec un isthme plus large que celui quisubsiste de nos jours. Toutes ces connexions continentales ont trouvé leur application dans les faits de distribution géographique exposés précédemment; il est donc inutile d’y revenir ici. L'Afrique, on nesaurait trop le faire remarquer,occupe ici une position centrale, et si le rôle qu'elle a joué jus- (1) Chez les deux genres précédents, le métatarse postérieur est à peine plus court que le deuxième article. (2) Par la forme du troisième article des antennes, ce fossile paraît avoir quelque affinité avec le genre Haltericerus, Lœæw. (3) Voir le Naturaliste, n°° 45T et suivants. qu'ici en paléontologie se réduit à peu de chose, il faut l’attribuer précisément à ce fait qu’elle n’a presque plus subi de transgressions marines depuis le Jurassique: Mais il n’est plus douteux maintenant que c’est elle qui a servi de lien entre le continent Antarctique, ou l’'Amé- rique du Sud, et legrand massif Eurasiatique. C'est par elle que s’est fait le mélange des deux faunes boréale et australe restées jusque-là séparées par une Méditer- ranée équatoriale. Malheureusement l'extrême rareté des gisements lacustes. sur ce vaste continent nous a longtemps laissés dans l'ignorance de ce qui s’y est passé pendant la période tertiaire, Ce n’est que tout récemment que les couches de Fayoum, dans la Basse- Egypte, ont été explorées et sont venues combier une des nombreuses lacunes qui subsistent encore dans l'histoire de la faune du globe. PNR NEC Fig. 2. — Epoque post-crétacée; le continent antarctique s'est disloquée ; l'Amérique est séparée de l’Afrique et la pé- ninsule indo-malgache n’est plus représentée que par des iles. Ces couches sont de l'époque éocène, et sous beaucoup de rapports elles forment la transition entre le Crétacé ou l'Eocène ancien de Patagonie et l'Éocène plus récent de l'Europe méridionale (1). Parmi les Poissons d’eau douce, l'existence des Lepi- dosirenidæ, qui vivent encore à la fois en Afrique (Protop- terus) et dans l'Amérique du Sud (Lepidosiren) atteste cette transition et établit, aussi, un lien avec l’Aus- tralie, où vit le Ceratodus, encore plus archaïque, De même, en plus des Mammifères dont nous avons déjà parlé, il est possible que le Pyrotherium de Patagonie ait, comme le suppose Ameghino, des liens de parenté avec le Barytherium africain que nous devons consi- dérer comme la souche des Proboscidiens modernes. Nous avons montré que le développement de ce groupe important, qui renferme les géants de la faune terrestre, s'était fait sur le continent africain et que c’est de là que les Mastodontes et les Eléphants sont venus euvahir plus tard l’Europe, l'Asie et les deux Amériques. Dans l’Eocène inférieur, l'Afrique a une faune dis- tincte (Arsinoetherium, Barytherium et les autres genres (1) E. Srromer, Ueber die Bedeutung der fossilen Wirbel- tiere Africas, etc. (Verhandl. deutsch. Zool. Gesell., 1906, p. 204-218). LE NATURALISTE 293 qui précèdent les Proboscidiens); mais dans l’Eocène su- périeuron constate des relations manifestes avec la faune de l’Europe et de l’Asie à la même époque (Ancodus, Rha- gatherium, Hyænodon, Pterodon, etc.), et ces relations ne feront que s’accuser davantage dans le Miocène et le Plio- cène. Ce n’est pas d'Asie ou d'Europe qu'est venue la faune actuelle des Ongulés d'Afrique; c'est au contraire d'Afrique que sont venues, par exemple, les Antilopes qui vivent encore dans la région Orientale, mêlées aux types originaires de l'Holarctique (Cerfs, Chevaux, etc). Fig. 3. — Epoque de l'Eocène moyen; Madagascar est de nouveau réunie à l'Afrique; l'Océan Indien est relié à l'Océan Glacial Arctique par un large bras de mer. Dans l'Eocène moyen, la carte du globe présente quel- ques changements. Le continent Antarctique est com- plétement séparé de l'Amérique et de l'Australie. Par contre, Madagascar est momentanément réunie àl’Afrique et c’est à ce moment qu'elle recoit les quelques Carni- vores et le seul Ongulé qu'elle possède. L'Afrique est sé- parée de PAsie, et les eaux de l'Océan Indien se sont frayé un passage vers le Nord jusqu’à la dépression des steppes Touraniennes où l'Océan Arctique s’avance à leur rencontre, séparant l'Asie de l'Europe. Le Sud de l'Europe est toujours un archipel à contours indécis, et les iles de la Malaisie se sont séparées de l’Indo-Chine. L'isthme de Panama est de nouveau rompu, au moins par des détroits, et le bassin de l'Amazone est sous les eaux de l'Atlantique. Dans l’Oligocène on constate peu de changement; mais la Malaisie estencore une fois réunie à l'Asie, L'Océan Indien est séparé de l'Océan Arctique par le soulève- ment du plateau de l’Irän (Perse), mais ce dernier océan sépare toujours l’Asie de l’Europe, et ce n’est que peu à peu qu'il se retirera vers le Nord, abandonnant dans la mer Caspienne et les autres grands lacs de cette région des Phoques qui se rattachent, comme nous l'avons vu, aux types du Nord et non au Phoque moine de la Médi- terranée; celui-ci viendra plus tard de l'Atlantique équi- noxial par le détroit de Gibraltar. Dans le Miocène, Madagascar est définitivement séparée de l'Afrique, mais celle-ci est de nouveau largement réunie à l'Asie qui conserve ses relations avec la Malaisie. En Europe, l'Angleterre est encore une fois soudée à la France, maïs le Sud du Continent conserve sa forme in- décise et instable qui n’en fait qu’une péninsule de l'Asie. En Amérique, le grand golfe amazonien subsiste, mais le soulèvement des Andes a définitivement consolidé l'isthme de Panama.Au Nord-Ouest, l'Amériqueest réunie à l'Asie par le Kamtschatka. Fig. 4. — La fin du Pliocène; commencement de l'ordre de choses actuel; la Méditerranée a sensiblement les contours qu'on lui voit aujourd’hui; Madagascar est de nouveau une ile, Cette carte nous montre trois faits importants au point de vue des migrations et de Ja constitution des faunes : à l'Est, une large communication entre l'Afrique et ’Asie occidentale et par celle-ciavec l'Europe; à l'Ouest la jonction des deux Amériques; au Nord-Ouest enfin, un vaste pont continental réunissant les deux hémisphères sur l'emplacement actuel de la mer de Behring. Si nous cherchons à nous rendre compte de ce qui s’est passé plus près de nous, parexemple dans le Sud de l'Europe, vers la fin du Miocène, nous remarquerons sur cette carte une longue presqu'ile qui s’avance de l'Est à l'Ouest entre la Méditerranée etle grand bassin qui dédou- blait cette mer plus au Nord, et que les géologues appel- lent ie Bassin de Vienne. Du Nord de la Perse, cette pres- qu'ile, large de plus de 800 kilomètres,s’étendaitsur le Sud de la Russie, comblant en grande partie la Caspienne et la mer Noire, comprenait la Turquie avec la Grèce et, commençant à se retrécir dans le Sud de l'Autriche, s’a- vançait encore jusqu'au Sud-Est de la France, puis, se re- pliant vers le Sud-Ouest, couvrait tout le Nord de l'Italie. Cette presqu'ile a formé, suivant l’heureuse expression de M. Boule, un véritable cul-de-sac, un vaste entonnoir, où la faune tropicale de la région éthiopienne est venue s’engouffrer vers la fin du Miocène, laissant ses débris dans les riches gisements de Maragha en Perse, de Pi- kermien Grèce,de Baltavar en Hongrie, du Mont Léberon dans le Sud de la France. Prenons, comme exemple, le plus riche de ces gise- ments, celui de Pikermi, si bien exploré et étudié par M. Gaudry, et cherchons à démêler les éléments de sa faune, L'élément le plus riche est certainementl'élément éthio- pien (ou africain) qui descend probablement en ligne di- recte de la faune éocène de Fayoum. Tels sont les Probos- cidiens, (Mastodon, Dinotherium), les Damans (Leptodon, ou Plyohyrax), les Édentés (Orycteropus), les Rongeurs hystricomorphes (Hystrix), et surtout les Girafes et les Antilopes (Camelopardalis, Helladotherium si voisin de l'Okapi, Palæotragus, Tragocerus, Palæoryx, Tragelaphus, Antidorcas, Gazella, etc.); probablement aussi les Carni- vores voisins des Viverridés et des Hyénidés (1), Ictit- (1) Deux familles qui n’ont jamais existé en Amérique. 224 LE NATURALISTE herium, Lycyæna, Hyænictis); enfin les Singes (Mesopi- thicus). Ù Par contre, l'élément Holarctique est représenté par les types qui seuls sont communs aux deux régions palé- arctique et néarctique: les Chevaux (Hipparion), les Ta- pirs (Tapiravus), les Rhinocéros (Accratherium,Rhinoceros), les Porcins et les Artiodactyles sans cornes (Sus, Dorca- therium), ou pourvus de bois caducs (Cervulus), les Ron- geurs du groupe des Sciuromorphes (Sfeneofiber), enfin les Carnivores du groupe des Ours et des Chats (Amphi- cyon, hyænarctos, Promeles, Felis, Machairodus). Et qu'on ne s'y trompe pas: ce n’est pas à travers l'Atlantique du Nord, comme la construction routinière de nos planis- phères (1) nous porte trop souvent à le supposer, que les deux continents ont échangé leurs faunes, mais bien par le Pacifique, c’est-à-dire par ce large pont qui comblait à cette époque le détroit de Behring. Encore, à l’époque actuelle, l'identité presqu'absolue de la faune des deux côtés de ce détroit affirme d’une façon saisissante cette jonction ancienne entre l'Alaska et le Kamtschatka. De l’autre côté de l’Atlautique, les deux Amériques échangent également leurs faunes à partir du moment où l’isthme de Panama s’est formé par lesoulèvement des Andes. On sait que ce soulèvement ne s’est pas fait d’un seul coup, mais par poussées successives, depuisle Ju- rassique etle Crétacé jusqu’au Tertiaire. Les deux Amé- riques ont été une première fois réunies à la fin du Cré- tacé, puis séparées dans l'Eocène moyen et réunies de nouveau vers la fin du Miocène, époque où Cuba fut re- liée àla Floride et reçut par cette voie les grands Mam- mifères qu’on y trouve à l’état fossile. Au premier soulèvement de lPisthme de Panama se rat- tache l'invasion de l'Amérique du Nord par les Marsu- piaux du genre Didelphis, originaires &e l'Amérique du Sud, puisque dès l'Eocène on trouve de ces animaux, non seulement aux Etats-Unis, mais en Europe, où ils s'éteignent au début du Miocène, tandis qu'ils subsis- tent encore dans l'Amérique du Nord comme dans l’Amé- rique du Sud. La seconde migration est beaucoup plus récente. C’est seulement dans le Pliocéne que les Edentés (Glyptodon, Chlamydotherium) arrivent au Mexique, et les Tatous y sont encore plus modernes. Les gigan- tesques Megatherium et Mylodon ne s’y montrent que dans le Quaternaire. En échange de cette faune méridionale, l'Amérique du Nord envoie dans l'Amérique du Sud les genres ho- larctiques Lama, Equus, Cervus, Odontocælus, Mazama, Pudua, Ursus, Canis, Felis, etc, A la même époque, les Chameaux arrivent par l'Est sur l'Ancien Continent. Le Pliocène ne présente pas de grands changements dans la forme des Continents, saufen Europe où le bassin de Vienne se soulève, déversant ses eaux dans le bassin actuel de la Méditerranée, ce qui donne au Sud de ce continent, à peu de chose près, sa forme actuelle. L’An- gleterre n’est pas encore isolée. Sumatra et Java sont encore réunies à l’Indo-Chine, et la Nouvelle-Guinée à l'Australie. C’est ce qui nous explique l’affinité que les faunes de ces îles présentent encore avec celles des Con- inents auxquels elles étaient rattachées. Mais ce qui caractérise la période pliocène, c’est l’abais- sement de la température que subit la zone holarctique. (1) Les cartes préférables pour indiquer la distribution géogra- phiques des animaux sont celles qui montrent le grand bassin du Pacifique entouré de toutes parts par les continents. La flore et la faune qui, jusqu’à la fin du Miocène, avaient gardé un faciès intertropical, vont commencer à s’appau- vrir par la disparition des types, animaux et végétaux que l’on ne trouve plus de nos jours que dans la zone équi- noxiale. Les grands Herbivores notamment deviennent plus rares ou sont forcés de s’accommoder à un climat plus froid en se couvrant d'une épaisse fourrure. Cet abaissement de température atteint son maximum au début du Quaternaire où la période glaciaire amène en Europe, jusqu'au pied des Pyrénées, la faune arctique caractérisée par le Renne, le Bœuf musqué, le Glouton, le Renard polaire, le Lemming, ete. Les grands Carni- vores tels que le Lion (Felis spelæa) résistent encore grâce à une fourrure plus chaude comme celle du Tigre de Sibérie (Felis tigris mongolica). Le Mammouth (Ele- phas primigenius) et le Rhinocéros à narines cloisonées (Rhinoceros tichorhinus) se couvrent également de longs poils, comme le prouvent les cadavres conservés avec leur chair et leur peau que l’on trouve dans les glaces de la Sibérie; mais ils s’éteignent bientôt ainsi que les grands Earnivores del’âge des Cavernes. Puis le froid se retire peu à peu vers le Nord,et comme la période glaciaire a détruit presqu’entièrement la végé- tation arborescente, aux toundras arctiques succèdent en Europe des steppes sablonneuses, couvertes d'herbes sèches comme celles du Turkestan actuel. La faune des déserts asiatiques s’avance alors jusqu’au centre de l’Al- lemagne, caractérisée parle Saiga, l'Hémione,la Gerboise, les Hamsters, etc, et le dernier des|grands Herbivores qui aient foulé le sol de l’Europe est probablementl’Elasmothe- rium, cette forme ultime des Rhinocéros, dont on trouve les débris dans le diluvium du Sud de la Russie. Enfin une végétation plus variée reparait et la faune ac- tuelle remplace la faune des steppes. Désormais la distribution des animaux ne subira plus de changements que sous l’action de l'Homme qui partout détruit ceux qui servent à sa nourriture, aussi bien que ceux dont il redoute le voisinage, amenant à sa suite les espèces domestiques qu'il s'est asservies, mais surtout repoussant sans cesse devant lui les animaux sauvages à mesure qu'il colonise de nouvelles contrées et réduisant de plus en plus l'étendue des territoires qui étaient na- guère leur libre domaine. Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'histoire naturelle. ERRATA Page 213, col. 1, dans la légende de la figure au lieu de anglo-malgache, lire : indo-malgache. Page 214, col. 1, au lieu d'Archæpteryx, lire : Archæopteryx. Page 214, col. 1, au lieu de Pharohacos, lire : Pharorhacos. Page 214, col. 1 et 2, au lieu de mammologique, lire: mam- malogique. DESCRIPTION DE LÉPIDOPTERES NOUVEAUX (Suite) (1). Perigramma griseolimitata, n. sp. — o7 34 mill. An- tennes grises, pectinées. Coupe d’ailes usuelle des Nipteria. Les quatre ailes sont d’un blanc pur, avec les nervures grises. Côte des supérieures finement bordée à de gris. De la côte des supérieures, à 5 mill. de l’apex, (1) Voir le Naluraliste, n°5 490 et suivants. LE NATURALISTE 225 part une bordure grise qui, en s’amincissant, longe le bord externe et vient finir à l’angle interne, où elle n’a qu'un mill. de largeur. Aux inférieures, on voit quelques atomes gris longeant la première moitié du bord externe (en partant de l’apex). Frange des quatre ailes grise. Dessous des ailes blanc, avec les nervures marquées de gris comme en-dessus, et le bord externe des quatre ailes avec une bordure grise de 2 mill., ladite bordure s’élar- gissant un peu à l’apex des inférieures, et s’élar- gissant beaucoup à l’apex des supérieures, où elle atteint 5 mill. Frange des quatre ailes grise. Palpes, front, anté- thorax jaune d’ocre pâle, le reste du thorax et l'abdomen sont blancs, les deux premières paires de pattes sont moitié blanches, moitié grises, les postérieures sont blanches. Cette espèce est voisine de certaines Leucula et surtout des Perigramma marginata Dg. et immaculata Dg., mais je possède ces deux dernières espèces, et, sans parler d’autres différences, elles ont toutes deux le front brun noir et non jaune, et l’apex des supérieures plus pointu. Rio Colorado, Pérou, 1 ©”, ma coll. Périgramma griseolimitata Th.-Mieg, var. innubis, n. var. — En tout pareil au type, mais le dessus des ailes n’a pas de bordure grise, sauf des traces bien vagues à l’apex des supérieures. En dessous, la bordure est plus pâle que chez le type, et à peine distincte au bord externe des inférieures, près de l’angle anal, Rio Colorado, Pérou, un ©”, ma coll, Nipteria luteopunctata n. Sp. — © 37 mill., antennes brunes, pectinées. Ailes brun pâle uni, les supérieures avec deux fines lignes brunes transverses, partant de la costale et finissant au bord interne. La première, un peu infléchie au début, droite ensuite, part de près de la côte à 7 mill. de la base, passe sur le disque à la nais- sance de la deux et se termine au bord interne à 6 mill. de la base. La deuxième, un peu concave, part de près de la côte à 6 mill. de l’apex et finit au bord interne à # mill. de l'angle interne. Une grosse tache ronde, jaune pâle, entourée ‘de jaune plus foncé, se voit sur la cinq à 3 mill. du bord externe. Aux inférieures, une fine ligne brune, à peine convexe vers son milieu, part de la côte à 4 mill. de l’apex et aboutit au bord abdominal à 3 mill. de l’angle anal. Franges brunes. Dessous brun plus pâle qu’en dessus, avec les lignes du dessus visibles seulement en transparence. La tache ronde jaune pâle des supérieures existe, mais elle n’est pas cerclée de jaune plus foncé. Front-et antéthorax jaune d'ocre un peu vif, thorax et première partie de l'abdomen brun, l'abdomen est ensuite un peu jaune. Pattes brunes.— © semblable, à antennes filiformes. Costa-Rica, une paire, ma coll. (À suivre.) PAUL THIERRY-NIEG. posscccscccececcccccocs s: GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Carnetin. — Cter de Clayes, arr. de Meaux, SEINE- ET-MARNE. =—- Feuille 48 : Paris S.-E. * Station de Lagny, ligne de Paris à Meaux. Sannoïsien. — Travertin et meulières de Brie avec Nystia Duchateli. Les meulières, qui sont largement ex- ploitées sur le plateau, entre le Pin, Carnetin et le ha- (1) Voir le Naluraliste, nos 482, 483, 485, 487, 489 et suiv. pen meau des Vallières, fournissent de belles géodes de quartz et de calcédoine. Stampien. — Hydrobia Dubuissoni, Bouillet. se LE, is NA Nu S A \ a Le 24%, — Fig. Allure des couches sannoisiennes à Carnetin : 1, glaises vertes ; 2, 3, 4, meulières de Brie; 5, marnes à hui- tres et molasse d’Etrechy ; 6, limon. Le croquis ci-joint donne l’idée de l'allure tourmentée des couches sannoiïsiennes sur le plateau de Carnetin. Catenay ou Catenoy.— C'e2 de Liancourt, arr, de Clermont, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-E. Station de Catenay, ligne de Compiègne à Clermont. Sparnacien. Le gisement, aujourd’hui épuisé, qui porte ce nom était situé vis-à-vis de Courcelles près de la route de Liancourt. Il était constitué par un amas considérable de co- quilles brisées et de galets, alternant avec du sable glau- conieux. (Graves, Ess. de top. géog. de l'Oise, p. 246.) Caumont. — Ci de La Ferté-sous-Jouarre, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. #—> Feuille 49 : Meaux N.-O. Station de Nanteuil-Saacy, ligne de Paris à Château- Thierry par La Ferté-sous-Jouarre. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Très riche localité qui offre en propre les espèces sui- vantes : Cyrena abbreviata, Desh. distincta, Desh. Paryphostoma eximium, Desh. Murex Deslongchampsi, Desh. Metula inæquilirita, Desh. Volutolyria Rigaulli, Desh. Eulimella inornata, Desh. Ovula rostralina, Desh. ancien gisement dont il ne nous a pas été possible de vérifier l'état actuel et qui est situé à mi-côte et au bord d’un bois à environ 200 mètres au sud du hameau. Ce gite coquillier est d’ailleurs indiqué sur la carte géo- logique au 80.000. Celle-sur-Seine (1a).— C'or de Moret, arr. de Fon- tainebleau, SEINE-ET-MARNE. #—> Feuille 81 : Sens N.-O. Station de Vernou, ligne de Paris à Montereau. Pleistocène. — Le tuf de la Celle est situé sur la rive droite de la Seine à 3 kilomètres au Nord de la petite ville de Moret, à 2? kilomètres en amont du confluent de la Seine et du Loing. Le mammelon de tuf est accolé au flanc droit de la vallée, à un bas niveau, entre le village de Vernou et celui de la Celle. Il occupe près du cime- tière de ce dernier village, avant et après, une étendue d'environ 500 mètres sur une largeur de 200 à 250 mètres. 226 LE NATURALISTE Pulvérulent sur le chemin de Vernou, il forme dans les exploitations, près du cimetière, une roche concré- tionnée d’une très grande dureté. L'ensemble de cette formation est représentée par la coupe suivante : 1. Terre végétale. 7. Tuf concrétionné à Ficus carica......... GÉRIE à | 700 6. Tufa Zonites acrieformis tete. ANSE \ 5. Marne rosée à Cyclost. elegans et Helix........... CM 4. Tuf:homogène fins OCR ent Ferelere MI0R30 3. Marne verdâtre à ossements....... Sen etes let 0 35 2. Tuf homogène......... RE AS AO NE RME DRE D 0 20 1. Substratum: Gravier gris des alluvions anciennes sur une hauteur inconnue. R. Tournouër donne une liste de 4# espèces ou va- riétés de mollusques recueillies dans cette localité. (Voir Tournouer. Bull. soc. géol, (3), t. V, 1877, p. 646.) Ce gisement fournit également en grand nombre et dans un bel état de conservation des empreintes végé- tales parmi lesquelles on peut reconnaître : Scolopendrium officinarum, Salix viminalis, Laurus ca- nariensis, Viburnum tinus, Cornus sanguinea, Acer opulifolium (feuilles et fruits), Evonymus europæns, Rhus cotinus, Ficus carica, Evonymus latifolius, etc. Actuellement le gisement est très accessible. Celles (moulin de). — C+ de Missy-sur-Aisne, AISNE. Feuille 33: Soissons N.-E. Sparnacien. — Les lits coquilliers affleuraient sur les côtés du ruisseau au-dessus et au-dessous du moulin ainsi qu’au Sud des deux villages de Missy et de Sainte- Marguerite (D'ARCHIAC, Desc. géol. du dép. de l'Aisne, p. 159). Gisements aujourd’hui disparus. Cerfroid. — Cre de Brumetz, ct de Neuilly-Saint- Front, arr. de Château-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux N.-0. Station de Croüy-sur-Ourcq, ligne de .Paris à Reims par la Ferté-Milon. Bartonien. — Grès et sables moyens. La carrière de grès est au N.-E. du village, à gauche en allant sur Bru- metz. Ce gisement paraît aujourd’hui inaccessible. (A suivre.) P.-H. FRITEL. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES STAPHYLINIDES Le genre Philonthus, dont nous venons d’esquisser la biologie au point de vue des mœurs et des métamor- phoses, est rattaché, de par la classification, au groupe des Staphylinides, dont les espèces de plus grande taille ont un rôle des plus variés à remplir: pour ne pas laisser seul à l'écart ce genre Philonthus, nous allonslui adjoindre le groupe des Staphylinides. Staphylinides Régime. — Dans les champs, dans les jardins, en coteau comme en haute et en moyenne montagne, par- tout, sur les chemins, sur les sentiers, le long des tor- rents, des rivières, de la mer, sous les pierres, sous les mousses, sous les débris végétaux, sous les cadavres, sous les déjections de toute sorte d'animaux, même des bêtes puantes, partout on trouve des représentants de ce groupe d’insectes, les uns vivant de proies fraiches, vers, larves, chenilles, mollusques, d’autres de chairs mortes et désagrégées, chacune ayant sa nourriture préférée; — en toute saison, au printemps comme en automne plus particulièrement, iischassent en vue de leur entretien nourricier; — quoique nocturnes, il est des espèces errantes et vagabondes qui ne craignent pas d'affronter le danger du plein jour, celles-là savent au besoin se défendre en relevant leur extrémité postérieure d’où elles font Jjaillir deux vésicules membraneuses dégageant une odeur forte aussi désagréable que persistante, à l’occasion elles ouvrent toutes grandes leurs mandibules à pointe très acérée et mordent jusqu’au sang les doigts qui veulent s'en emparer; — la pariade de toutes ces espèces se fait dès les premières belles journées printanières, en été aussi, rarement en automne ; les espèces solitaires, errantes, s’accouplent dès que les deux sexes se trouvent en contact; celles qui viventen nombre sous les cadavres ou sous les amas végétaux ont une facilité plus grande, elles n'ont pas tant à chercher pour leur rapprochement ; chez les unes comme chez les autres, les préludes de la conjonction ne sont pas longs, quelques attouchements de la tête et des antennes, puis le mâle tourne autour de la femelle qui se dérobe aux premières avances, puis relève le bout de son abdomen dont les organes génitaux font saillie tranchant par leur teinte blanchâtre avec la couleur du corps; — après avoir relevé sa tête une première, une deuxième fois, comme s’il voulait aspirer des effluves dont l’odeur paraît lui être agréable, le mâle monte d’un bond sur le dos de sa compagne, Cherche à introduire son pénis dans le vagin qui le sollicite, n’y réussit pas toujours du premier jet, puis à l’aide de quelques mouvements latéraux péristaltiques achève l'intromission de ses organes génitaux; le premier acte est ainsi accompli, il dure deux ou trois heures, puis le régénérateur passe au second, il abandonne le dessus de la position, sans se désunir, pour se placer par juxta- position bout à bout avec sa femelle ; qui n’a vu dans cette position, au cours des belles journées, sur les chemins, sur les sentiers, des couples d'Ocypus olens et d'Ocypus cyaneus, la femelle trainant le mâle, ou les deux corps marchant parallèlement, rechercher un abri pour y continuer paisiblement l’acte de la reproduction dont la durée ne va pas au delà de la journée et de la nuit qui suit; au troisième acte la femelle fécondée se détache du mâle dont les organes génitaux se sont insensiblement réduits; ils ne sont plus turgescents, ne font plus corps avec ceux de la femelle ; dès lors la disjonction devient facile, la désunion a lieu, puis le mâle, à bout de forces, meurt dans un coin du terrain, ou bien après un temps de repos, il court vers une provende prochaine, restaure les pertes éprouvées et s’accouple, mais bien rarement une deuxième fois ; la femelle va maintenant passer au dernier acte de la reproduction en se recherchant unlieu propice pour le dépôt de sa ponte, pouvant offrir en même termaps l’aliment nourricier nécessaire au début de l’exis- tence de sa jeune nitée ; chaque espèce choisit le lieu le plus en rapport avec son régime ; puis disparait après avoir ainsi assuré le sort de la génération à venir. Ponte. — Comme fin de pièce, nous voyons la femelle semer les quelques œufs que contient son ovaire, les éparpiller, les enfoncer-très légèrement dans le sol à proximité ou au-dessous de la substance alimentaire au moyen de son oviducte corné et cylindrique; aussitôt ces œufs s'imprègnent d’une légère couche terreuse qui les dissimule ainsi aux convoitises d’une myriade d’af- famés prêts à les faire disparaître à leur profit; dès ce moment, les germes abandonnés à eux mêmes, la nature pourvoit à leur incubation ; pendant que l'embryon tra- vaille dans leur intérieur, donnons en la description. Œuf. — Longueur 2 millim. 5, largeur 4 millim. 4. Ovoide, allongé, blanchâtre ou jaunâtre, finementréticulé, LE NATURALISTE 227 quelquefois avec traits transverses, à micropyle appa- rent, à pôles arrondis, à coquille résistante. Œufs gros eu égard à la taille de la mère, mais pondus au nombre restreint de huit à dix, dont l’éclosion a lieu dix à douze jours après le dépôt, donnant la vie à une jeune larve active, remuante, disposée à se mettre aussitôt à la recherche de ses aliments préférés et variés en raison du mode de vivre de chacune d'elles ; la coquille de l'œuf au moment de l’éclosion se divise en deux en s'entrou- vrant parle milieu et l'éclosion d’une même ponte n'est pas simultanée, elle est successive avec intervalles de une à deux journées. Les larves ripicoles recherchent de préférence les lombrics, les rurales parcourent les chemins, les sentiers courant après les grosses pièces abandonnées sur le sol ou écrasées par les pieds des passants, quelques-unes recherchentles cadavres, ce sont celles dont la taille est la plus avantageuse et font là une guerre acharnée aux gros vers de Diptères qui grouillent dans ces masses im- mondes; sur les coteaux, le choix de la proie com- mence à ne plus être si facile; les unes font pièce de durs mollusques qui rampent à travers les buissons, d’autres attaquent des proies plus dures encore, des Jules, des Myriapodes, enfin les montagnardes fouillent dans les déjections des Solipèdes et des Rumirants, où elles trouvent des vers de Diptères ainsi que diverses larves de Coléoptères, en particulier les larves si placides d'Apho- diens dont elles font une consommation exagérée. Dans le cours de leur existence, nos larves ont à résister à de nombreux ennemis, elles savent se défendre au moyen de leurs fortes mandibules, aussi en relevant leur extrémité abdominale mobile, fourchue dont elles savent adroitement se servir ; la plupart sont nocturnes: cependant lorsque les nécessités de la vie se font sentir, elles quittent leur abri de jour pour pourvoir à leurs besoins: elles muent plusieurs fois, quatre au moins, dans le cours de leur phase larvaire, les peaux qu’elles quittent disparaissent sans qu'on puisse en trouver des traces, ce qui serait de nature à croire que la larve se les approprie en vue de ses besoins : elles ne mâchent pas leur nourriture, elles la sucent ; elles attaquent les proies vivantes en fondant sur elles, les mandibules ouvertes, la lisière frontale en avant; aussitôt après le choc, les mandibules se ferment, la larve aspire les sucs, puis abandonne sa victime pour courir à une autre proie et c’est ainsi qu'en peu de temps notre jeune tendron arrive au faite de son opulence après une durée d’exis- tence variable selon l’espèce et selon la saison. Larves. — Caractères généraux. — Longueur, environ 20 millimètres, largeur, 2 à 3 millimètres. Corps allongé, linéaire, charnu, rougeûtre ou noirâtre à la région antérieure qui est garnie de plaques écailleuses, gris plus ou moins terne à la région postérieure, poin- tillé, en entier couvert de cils bruns, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, large et arrondi en avant, atténué vers l’extrémité postérieure qui se prolonge par deuxlongs et grêles filets. Téte grande, quadrangulaire, cornée, peu convexe, à angles arrondis, chagrinée sur sa première moitié, lisse ensuite, avec poils épars, ligne médiane obsolète bifurquée au vertex en deux traits allant se perdre en arrière de la base antennaire; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui est dentée ou denticulée; — dans le groupe des Staphylinides, l’armature frontale qui offre des points si précis pour la classification, n’est pas aussi accentuée que dans le groupe des Philonthus; — man- dibules grandes, simples, falquées, se croisant au repos, à extrémité acérée avec rainurelle le long de la tranche externe; mâchoires à base géniculée, à tige longue et cillée, surmontée d’un lobe petit, denté, à bout unicilié, palpes longs, grêles juxtaposés au lobe, arqués en dedans, mobiles, de quatre articles, le basilaire court, en forme de bourrelet, les deuxième et troisième longs, subcylin- driques, le terminal délié et subulé; menton charnu, s’élargissant d'avant en arrière, lèvre en partie rétractile, étroite, bilobée, surmontée de deux palpes, à premier article obconique, oblique en dehors, le deuxième conique arqué en dedans et d’une languette étroite et ciliée ; antennes longues, latérales, de quatre articles, le premier court, épais, annulaire, membraneux, deuxième très long à milieu aminci, troisième court avec article sup- plémentaire bicilié, quatrième petit, quadricilié, les deux cils médians courts; ocelles, sur les joues et en arrière de la base antennaire sont quatre petits points cornés, arrondis, disposés en ligne ou en cercle autour d’une protubérance cornée. Segments thoraciques grands, convexes, couverts d’une plaque écailleuse de couleur claire lisse et luisante, garnis de cils régulièrement disposés, avec ligne mé- diane obsolète, toujours de couleur plus pâle que le fond, le premier quadrangulaire, un peu moins large que la tête, ponctué ou strié, à angles arrondis, avec bord postérieur relevé en forme de bourrelet strié, à flancs incisés, à disque bifovéolé, les deuxième et troisième un peu plus courts, un peu plus larges, transverses, fine- ment ridés, quelquefois avec trois incisions latérales diversement dessinées, leur bord postérieur relevé en très légère marge striée. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. L'APPAREIL VENIMEUX DE LA MURÈNE (Muræna helena L.). Bon nombre d'auteurs ont raconté, avec plus ou moins de vérité et d’exactitude, les effets produits par les morsures ou les piqüres de certains poissons, tels que les Vives, les Murènes, les Scorpènes ou Ras- casses, etc... Parmi les anciens, le poète Nicandre est le premier qui parle des terreurs causées par les Murènes. Les pêcheurs qui ont capturé un de ces poissons, dit-il, se jettent à la mer pour éviter ses morsures venimeuses, comparables à celles des Vipères. Plus près de nous, P. Belon et Rondelet donnent des détails plus précis sur les morsures des Murènes. D’après le dernier auteur, la Murène a des dents longues et fort aiguës, courbes en dehors de la bouche, non seulement aux mächoires, mais aussi au palais. Les pêcheurs redoutent surtout sa dangereuse et venimeuse morsure. Ce fait, du reste, était si bien connu des anciens Ro- mains que Vedius Polion, ami d’Auguste, faisait jeter ses esclaves coupables dans ses viviers à Murènes. Lacépède s'élève cependant contre les observations précédentes et les relègue au rang des fables. On a écrit, dit-il, que certains poissons avaient reçu la funeste propriété de renfermer un poison actif. Cependant, avec quelque soin que nous ayons examiné ces espèces, nous n'avons trouvé, ni dans leurs dents, ni dans leurs aiguil- lons, aucune cavité, aucune conformation analogue à celle que l’on remarque, par exemple, dans les dents des Vipères et qui sont propres à faire pénétrer une liqueur délétère jusqu'aux vaisseaux sanguins d’un animal blessé. Nous n'avons vu, auprès de ces aiguillons et de ces dents aucune poche, aucun organe contenant un sac particulier et venimeux. D'autre part, nous nous sommes assuré que les accidents graves, produits par la mor- sure des poissons ou par l’action de leurs piquants, ne doivent être rapportés qu'à la nature des plaies faites par les pointes ou par les dents de ces animaux. Il admet cependant que les piquants de la Vive font des blessures très douloureuses et que les membres piqués présentent une tumeur ou œdème accompagné de dou- leurs très cuisantes et quelquefois même de fièvre. Tout comme Lacépède, G. Cuvier refuse aux pois- sons la possession d’un appareil venimeux, quoiqu'il ait constaté que « la morsure de la Murène est souvent cruelle ». Ce n'est qu'en 1841 qu'Almann reconnut l'existence d'une petite masse pulpeuse (glandulaire) au fond de la cavité conique de l’épine operculaire de la Vive et que, plus tard (1849), Byerley, chez le même poisson, décrivit et figura des glandes en connexion avec les épines oper- culaires et dorsales, Depuis cette époque, le travail le plus important fait sur les poissons venimeux, avec observations personnelles et figures originales, est dü au Dr Rottard (1889). Les poissons venimeux appartiennent à divers ordres; les espèces les plus connues sont : Trachinus, Cottus, Uranoscopus, Plotosus, Scorpæna, Synanceia, Muræna, etc. Nous allons décrire l'appareil venimeux d’une espèce assez connue dans la Méditerranée et l'océan Atlan- tique, la Murène Hélène (Muræna helena Linné). Les Murènes appartiennent à l’ordre des Malacopté- rygiens physostomes et au sous-ordre des Apodes. Ce sont des poissons à corps allongé, à peau nue et ornée de dessins à couleurs très vives, mais variables suivant les espèces. Certaines Murènes peuvent atteindre une grande taille (1%,50 à 2 mètres), caractère qui, joint à leur puis- sante dentition, rend ces animaux très dangereux : ils peuvent, en effet, s'attaquer aux nageurs et leur occa- sionner de graves blessures. Dans toutes les iles du Pacifique, les Murénides, fort nombreuses et souvent de dimensions gigantesques, sont très redoutées et l’objet de nombreuses légendes. Il en est de même en Suède, en Norvège, en Danemark, où les pêcheurs les désignent sous le nom de serpents de mer. La Murène Hélène est très abondante sur les côtes italiennes, à Nice, à Toulon, à Marseille, etc... Elle a le corps arrondi en avant et comprimé en arrière; la peau est épaisse et nue; la tête, petite, se continue par un museau pointu, surmonté de deux appendices tubuleux prolongeant les narines. Les machoires sont armées de dents coniques et recourbés en crochet à direction pos- térieure. La muqueuse palatine est épaisse et sert de gaine à trois ou quatre dents longues, plus épaisses et plus crochues que celles des maxillaires. La coloration de la peau varie du noir au brun et au jaune pâle, avec des taches jaunâtres, irrégulièrement disséminées. Elle habite les endroits rocailleux, les eaux profondes et ne s'approche des côtes qu’au printemps, à l'époque du frai. Sa taille peut atteindre 1%,50. Les Murènes sont très voraces, très carnassières et se nourrissent de petits poissons, de Crustacés et de Mol- lusques. Leur chair, quoique grasse, est excellente, déli- cate et de fort bon goût. Elles étaient très estimées des auciens Romains qui les élevaient dans des viviers con- struits au bord dejla mer. Pline rapporte l'histoire de Cassius, grand amateur de Murènes, qui avait apprivoisé un de ces poissons et l'avait même paré de bijoux. L'APPAREIL A VENIN de la Murène (Muræna helena), découvert et décrit par Bottard, est limité inférieure- ment par la muqueuse palatine, en haut par l’os palatin, sur les côtés et en avant par l’arcade dentaire et enfin, LE NATURALISTE AR en arrière, par le relief de l'os ptérygoidien. Cet organe est constitué essentiellement par une poche relative- ment vaste, pouvant contenir jusqu'à un demi-centi- mètre cube de venin sur une Murène de la taille d’un mètre. La poche est divisée en plusieurs cæcums ou culs-de-sac, tapissés de cellules sécrétrices. À cet appa- reil glandulaire il faut ajouter trois ou quatre dents fortes, coniques, recourbées et à convexité antérieure. Elles sont mobiles et articulées chacune dans une fos- sette de l'os palatin à. l'aide d'un faisceau fibreux. Ces dents peuvent basculer et s’infléchir en arrière, jusqu'au contact de la muqueuse palatine, mais il est impossible de les ramener en avant, au delà de la verticale. La troi- sième dent, à l’état normal, reste érigée; c’est elle qui doit blesser le plus souvent, tandis que les autres (la première, la 2e et la 4e, quand cette dernière existe) sont généralement appliquées dans des replis de la muqueuse palatine. Ces dents ne sont nullement creusées d’un canal central, comme celles des Serpents à sonnettes; elles plongent dans le venin et sont engainées par la muqueuse qui se trouve repoussée vers leur base quand elles s’enfoncent dans les tissus. C’est à ce moment que le réservoir est comprimé et que le venin s'écoule, entre la dent et la muqueuse qui l’engaine, jusque dans la plaie. Les arcades dentaires supérieures présentent éga- lement, de chaque côté, trois ou quatre dents mobiles, en communication avec le réservoir central du venin. 1l n'existe aucun muscle dans la paroi ou dans le voisi- nage du réceptacle, pouvant déterminer la contracture de ce dernier. Le venin des Murènes, outre ses propriétés toxiques manifestes, semble doué de fonctions digestives très puissantes. Ainsi, sur le poisson mort depuis quelque temps, on ne retrouve plus la glande qui à été complète- ment dévorée ou digéré. Le tissu fibreux, unissant les dents au palatin, est lui-même dissous, de sorte que les dents tombent d’elles-mêmes, L'existence de la glande à venin des Murènes justifie pleinement les terreurs des marins pour ces poissons et permet de comprendre les effets produits par leurs mor- sures. Bossard cite même une observation démontrant tous leurs dangers. Il rapporte le cas d’un pêcheur mar- seillais qui fut cruellement mordu à la main droite par une Murène de grande taille. La douleur fut si vive et le sang s’échappa de la blessure avec une telle abondance que la malheureuse victime tomba, privée de connais- sance, au fond de son canot. Au bout de quelque temps, le pêcheur reprit ses sens, mais l’action du venin avait occasionné une syncope prolongée. D: L. Borpas. MAMMIPÈRES DANS LES PROVERBES (Suite) (1). Parmi les autres Mammifères à proverbes — catégorie qui n’a rien de zoologique — je trouve encore les sui- vants : Le cochon (je ne cite que les plus convenables, car, enfin, vous et moi, nous ne sommes pas camarades Comme cochons) : L'avare et le cochon ne sont bons qu'après (4) Voir le-Nafuraliste, n°5 491 et suivants. LE NATURALISTE 229 leur mort; Il faut mourir petit cochon, il n’y a plus d'orge; À chaque porc vient la Saint-Martin (date à laquelle on tue beaucoup de cochons); C’est folie, semer les roses aux Pourceaux ; Qu'est-ce qu'un sot qui a fait fortune? Un Dourceau qui ne sait que faire de son lard; Un pourceau ne s’engraisse pas de primevères ; Tel donne les pieds d'un co- chon en aumône qui a dérobé la bête; A la perruche le sucre et au pourceau le gland; C'est un pourceau qui veut en remontrer à Minerve. Le bœuf : On lie les bœufs par les cornes et les hommes par les paroles; Les grands bœufs ne font pas les grands sillons; De veau, on espère un bœuf et d'une poule un œuf; Mieux vaut en pair un œuf, qu’en querre un bœuf ; Donner un œuf pour un bœuf; Au pauvre un œuf vaut un bœuf; Qui a pris un œuf prendra un bœuf; Mettre la charrue devant les bœufs; A attendre l'herbe qui jpousse, le bœuf meurt de faim; C’est un bœuf pour le travail; Avoir un toupet bœuf. Le lion : Lion au logis, renard dans la plaine; A l'ongle on reconnaît le lion; Faire le partage du lion; Parce que je me nomme lion; Chacun est lion dans sa propre cause ; Deux chats peuvent tenir contre le lion ; Avoir des griffes n’est pas être lion; Mieux vaut la tête d'un chien que la queue d’un lion; Chien qui court vaut mieux que lion cou- ché; Battre le chien devant le loup ; Si tu dis que le lion est un âne, va lui mettre un licou; Tout chien aboie sur sa porte, tout lion se carre dans sa forét; Qui tue le lion en mange ; Qui ne le tue pas en est mangé; Ce que lionne peut, renard le fait; Coudre la peau du renard à celle du lion. Le renard : Rendre maître pour renard ; Faire la guerre au renard; Le renard cache sa queue; Se donner la disci- pline avec une queue de renard; Se confesser au renard ; Quand le renard préche, gare aux oies ; Un renard n’est pas pris deux fois au même piège : Bon renard ne mange pas les poules de son voisin ; Le renard est pris, lâchez les poules ; Fuir comme le renard devant le lion; Vendre la poule au renard; Qu'est-ce qui peut amener un renard au marché?; Renard qui dort la matinée, n'a pas la queule emplumée ; En sa peau mourra le renard; Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris. Le loup : Donner la brebis à garder au loup ; Enfermer le loup dans la bergerie; Qui se fait brebis, le loup le mange; La poussière, soulevée par les moutons est l'eau-de- vie du loup; Funérailles de loup, noces pour les brebis ; C’est bonne prise qu’un jeune loup ; La fuim fait sortir le loup du bois ; Jeune homine en sa croissance a un loup dans sa panse; Se jeter dans la gueule du loup; Avoir une faim de loup ; Les loups ne se mangent pas entre eux ; On sail la patenôtre du loup ; On fait toujours le loup plus gros qu'il n’est ; Vivre en loups; Un froid de loup; Apprivoise le loup, il révera toujours au bois; On apprend à hurler avec les loups; Quand on parle du loup, on en voit la queue; Aller à pas de loup; Tenir le loup par les oreilles; Berger qui vante le loup, n'aime pas les moutons ; A mauvais ber- ger, loup engraissé; I ne faut étre ni loup, ni en affubler la peau; Avoir le courage du loup ; En fuyant le loup, on ren- contre la louve ; D'un côté le loup nous menace, de l'autre le chien; A chair de loup dent de chien; La lune est l'abri du loup ; Il aime comme le loup aime la brebis ; Ne nous faisons pas plus bête que le loup qui nous mange ; A chair de loups, sauce de chiens. L’ours : C’est un ours mal léché; Il faut le faire monter sur l'ours ; Ilest de la nature de l'ours, ilne maigrit pas pour pâtir ; Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l’avoir tué; Être fait comme un montreur d'ours; Prenez mon ours; C’est le pavé de l'ours; Lécher un ours. Le singe : On n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces ; Dire la patenôtre du singe; Être fourni d'ar- gent comme un singe de queue ; Payer en monnaie de singe ; Toujours vieux singe est déplaisant; La pomme est pour le vieux singe ; Etre malin comme un singe; IL y a toujours un fameux singe dans la plus jolie et lu plus angélique des femmes. La souris : On entendrait une souris trotter ; On le ferait cacher dans un trou de souris ; La souris est maîtresse dans son trou; C’est la montagne qui enfante d'une souris ; Sou- ris qui n’a qu'un trou est bientôt prise; Être fort comme une souris; Encore est vive la souris; Où y a pain, y 4 souris. La vache et le veau : Prendre la vache et le veau ; Cela lui va comme un tablier à une vache; C'est le chemin des vaches; C’est la vache à lait; Parler français comme une vache espagnole; Il est sorcier comme une vache ; Que cha- cun fasse son métier el les vaches seront bien gardées La vache est à nous ! ; Manger de la vache enragée ; Aussitôt meurent veau que vache; Porter quelqu'un à la vache morte; La vache a bon pied (ou pis); Le-diable est aux vaches; Une vache ne sait ce qui luivaut sa queue jusqu’à ce qu’elle l'ait perdue; S'entremettre pour affaire d'autrui, c’est traire sa vache en un tamis; Ils courent à la vache; Bonhomne, garde ta vache; Chercher vache noire en bois brülé; Une vache n'y trouverait pas son veau; Il est bon à vendre, vache foireuse ; Ah! il a eu des nouvelles de ses vaches; Qui mange la vache du roi à cent ans de là en paye les os ; Être la vache à Colas ; S'étendre comme un veau; Pleurer comme un veau ; Tuer le veau gras ; Celui-là portera le tau- reau qui aura porté le veau; L'orgueil va aux pauvres comme la selle à une vache ; Adorer Le veau d’or; Vache de loin a assez de lait; Faire le collier au veau avant qu’il soit né. La chèvre : Sauter comme un cabri; Il aimerait une chèvre coiffée; Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute; Ménager la chèvre et le chou; Cela est lié comme crottes de chèvres: On n'a jamais vu là chèvre mourir de faim; La chèvre a pris le loup. Le mouton et sa famille : Maniable comme un agneau; Brebis accomodantes trouvent toujours place dans la berge- rie; Mieux vaut tondre l'agneau que le pourceau; Où le loup trouve un agneau, il en cherche un nouveau; Brebis trop approvisionnée, de trop d'agneaux est tétée ; Il faut tondre les brebis, non les écorcher; Quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois font cent bêtes; A brebis ioncue, Dieu mesure le vent; Quand les brebis enragent, elles sont pires que les loups; Brebis qui béle perd sa goulée; Faire un repas de brebis ; Folle et simple est la brebis qui au loup se confesse; Brebis bêle toujours de même sorte ; Brebis comp- tées, le loup'les mange ; Fuir quelqu'un comme une brebis galeuse ; Il ne faut qu'une brebis galeuse pour gäter un troupeau ; Courage de brebis, toujours le nez en terre; Re- venir à ses moutons; Il ressemble aux moutons du Berry, il est marqué sur le nez; Chercher cinq pieds de mouton où il n'y en a que quatre; tre loin de ses moutons ; ILne jette pas les épaules de mouton toutes rôties par les fenêtres; Ce sont les moutons de Panurge; Prendre un air de mouton qui rêve; On tond une brebis et l'autre attend son tour ; Il ne faut pas se laisser manger la laine sur le dos; Etre doux comme un agneau. Le lièvre : Bailler le lièvre par les oreilles; Avoir une mémoire de lièvre; Avoir un sommeil de lièvre; Courir comme un lièvre; Prendre le lièvre au corps; Vouloir | prendre le lièvre au son du tambour; Courir le méme lièvre; 230 LE NATURALISTE PRE EE EE A ER EEE RS EE RO ON RE Trouver le lièvre au gite; Le lièvre revient toujours à son gîte; 11 faut attendre le lièvre au gîte; C’est là que gît le lièvre; Lever un lièvre; Mener une vie de lièvre; Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois. Citons enfin le lapin : Brave comme un lapin ; Timide comme un lapin; Courir comme un lapin ; Monter en lapin; le bouc : Étre le bouc écrivain; le tigre : Être jaloux comme un tigre; Qui est à cheval sur un tigre n'en descend pas ai- sément: Agneau en peau de tiore craint encore le loup; le lynx : Être perspicace comme un lynx; la taupe : Ne voir pas plus clair qu'une taupe; Servir comme une taupe dans un pré. Et j'espère que vous ne trouverez pas cela trop bôte. VICTOR DE CLÈVES. ANNEE LES CHEVAUX MORDANTS La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite, a dit Buffon, est celle de ce fier et fougeux animal, etc. Nous sommes bien de son avis; mais il y a des chevaux, heureusement peu nombreux, qui sontaffligés d’une sin- gulière manie, celle de mordre tous ceux qu'ils ne con- naissent pas, sans compter les autres, même leurs pale- freniers et jusqu’à leurs maitres, quand ils sont de mauvaise humeur. C’est un défaut d'autant plus grave qu'ils n’y vont généralement pas de main morte, et qu'ils mordent avec une fureur dont on ne se fait pas uneidée. Non contents de mordre au bras et d'emporter le morceau, ce qui ne serait déjà pas une petite affaire, ils mordent ailleurs jusqu’à ce qu’il y ait mort d'homme, et s’achar- nent encore après les cadavres de leurs victimes, le plus souvent innocentes. Pour en donner une idée, nous ne pouvons mieux faire que de raconter l’histoire si émouvante de la jument Lisette de Marbot, sous le premier empire. Il fallait quatre ou cinq hommes pour la brider! Quant à la seller, on n’y parvenait qu'en l’aveuglant sous une couverture et en ni attachant les quatre jambes. Par exemple, une fois qu'on était monté sur son dos, On trouvait un animal véritablement incomparable. Légère comme une biche, elle avait les allures si douces, qu'un enfant pouvait aisément la conduire, tant elle était bien dressée. On comprend maintenant, comment un officier de l’Etat-Major de Masséna avait pu avoir, pour mille francs seulement, une bête qui sans cela en aurait valu cinq. C'était une Mecklembourgeoise, qui mordait comme un bouledogue, mais avec une rage inexprimable. Un soir, on avait trouvé sous ses sabots un malheureux palefrenier, auquel elle avait arraché les entrailles à belles dents; et elle s'enrageait à tirer dessus pour les dérouler sur le sol, en dehors de l'abdomen! Elle avait déjà mordu son maitre et plusieurs de ses camarades, Marbot songeait à s’en défaire, quand il eut la chance de prendre à son service un homme de res- sources, qui ne s’étonnait jamais de rien. Avant de l’ap- procher, ce malin palefrenier se munit d'un gigot rôti tout brülant. Quand Lisette voulut le mordre, il le lui mit sous le nez; de sorte que, dans sa démence furibonde, elle se brüla horriblement la langue et le palais, qui se couvrirent d’ampoules sanguinolentes. A partir de ce mo- ment, l'animal dompté renonca à sa funeste manie, du moins vis-à-vis des gens de son écurie; mais gare aux intrus, qui pouvaient s’y introduire accidentellement. Ils n'en menaient pas large, et leur affaire était vite faite! Un jour, on eut l’idée de s’en servir comme chien de garde pour saisir un voleur, qui venait y dérober des sacs d'avoine. On la détacha, pour lui laisser la liberté de ses mouvements; de sorte que quand il se présenta | dans l'écurie, elle le saisit par la nuque, l'emporta dansla cour, ly jeta sur les pavés, le piétina à son aise et lui fractura les côtes. On se hâta d' accourir à ses hurlements, et on eut bien du mal à le lui arracher. C'était une vraie bête féroce! Mais tout cela n’est rien, à côté de ce que nous allons raconter. À la sanglante bataille d'Eylau (celle où on tira le plus grand nombre de boulets sur un espace donné, et où périt le corps de Masséna) (1), Marbot fut chargé de porter à un régiment, isolé sur un monticule, l’ordre de revenir en arrière. Il fallait pénétrer à travers la nuée de Cosa- ques qui entourait le 14° de ligne. Déjà deux officiers d'Etat-Major avaient péri avant lui! Légère comme une hirondelle, Lisette vole en ligne droite à travers ces hordes barbares poussant des houras étourdissants. En un rien de temps, elle et Marbot y étaient arrivés sans blessure; son maître ayant eu soin de ne pas tirer son sabre du fourreau. Là, notre jument se mit à souffler un peu, pour se reposer de sa course échevelée et se préparer au retour. On trouvera, dans ses mémoires, des détails du plus haut intérêt, que nous ne pouvons malheureusement pas consigner ici, au sujet des aventures qui arrivèrent à son cavalier; dans ce journal, les bêtes seules nous intéres- sent, et non les officiers qui les montent. Il nous suffira de dire, pour comprendre ce qui va suivre, que le vent du boulet, qui écorna son chapeau en passant tout près de sa figure, lui produisit une commotion telle, qu'il perdit subitement l'usage de la parole et la faculté de se mouvoir, tout en conservant la plénitude entière de sa connaissance et de sa raison. Avant que cet accident ne lui arrive, il avait eu le temps de porter ses ordres; mais ils n'étaient plus exé- cutables, une masse de grenadiers russes accourant à la baionnette, sur les débris du 14° de ligne mitraillés par l'artillerie. C'était le régiment des grenadiers de la garde, des colosses! Lisette était livrée à son instinct seul; son maitre étant incapable de faire le moindre mouvement sur son dos, de lui parler et de lui faire sentir l’éperon : terrible position pour un homme jouissant de toutes ses facultés! Impos- sible de se faire comprendre de la jument. Quel supplice de Tantale d’un nouveau genre! Dans la mêlée, voyant un homme à cheval qu’il prend pour le chef du détachement, un soldat russe veut le percer de sa baïonnette. Il atteint le cheval au cou, son pied ayant glissé dans le sang.et lui ayant fait porter son coup de travers! Ce fut le coup d’éperon décisif. Affolée par la douleur, Lisette se précipite sur l’homme, lui saisit les lèvres et le nez avec ses dents, et lui arrache la peau de toute la figure, en lui donnant la tête sanglante d'un écorché tout vif! Elle en fit, nous dit Marbot, une tête de mort vivante. À ce hideux spectale, les camarades de cet infortuné, hurlant de douleur et d’effroi, s’enfuient épou- vantés. Trouvant l’espace ouvert devant lui, l'animal se dégage de la mêlée. Un officier russe s’en aperçoit etsaisit sa bride, pour faire son maître prisonnier. Lisette l'empoigne à belles dents par la peau du ven- tre, l'élève en l’air en le secouant, pour en faire son bou- clier, l'emporte malgré ses cris, descend la’petite hau- teur, puis jette à terre l'officier russe tout éventré, et avec ses sabots déroule ses entrailles, pour les éparpiller toutes fumantes sur le sol! Enfin la neige tombe à gros flocons et forme comme un épais nuage, qui rend Lisette etson maître invisibles aux fantassins russes etaux Cosa- ques, qui voltigeaient entre les deux armées. La jument portant son maitre, retenu sur son dos par sa haute selle, revient triomphante vers les nôtres, en perdant tout son sang par sa blessure béante, dans sa course rapide et dans (1) Maréchal, généraux divisionnaires ou brigadiers, colonels et lieutenants-colonels, tout le monde y fut tué où blessé. LE NATURALISTE 231 NE TR TE ses mouvements désordonnés de la tête et du cou, pen- dant la lutte sauvage qu'elle a soutenue contre ces deux hommes. Aveuglé par la neige, un bataillon français de grena- diers de la garde impériale, disposé sur trois rangs devant le cimetière d'Eylau (où se tenait Napoléon), croyant en- tendre une charge de cavalerie, décharge à tout hasard ses fusils dans sa direction! Les coups portent trop haut, Lisette n’est pas atteinte et file au travers de cette triple ligne comme une couleuvre, se faufile au milieu d’une haie : Le cavalier et la jument sont enfin à l’abri alors seulement, la jument, épuisée par son abondante hémor- ragie, tombe à terre sur la droite, en projetant son ca- valier à gauche. Marbot avait toujours sa connaissance intacte. Cette véridique histoire ne serait pas complète, si nous n’en donnions pas le dénoùment intégralement. Sous l’in- fluence du froid produit par cette chute abondante de neige, il se forma des caillots de sang qui finirent par arrêter l’hémorragie veineuse, au cou de ce cheval, Quelques heures plus tard, Lisette retrouvait assez de force pour se lever, afin de brouter un peu de paille frois- sée, provenant du couchage des hommes au bivouac de la nuit précédente. La bête était jeune et elle avait faim, car elle avait joliment bien travaillé, dans la journée. L'ordonnance de Marbot retrouva son maïître à côté de sa jument, dans la soirée : Il avait été dépouillé de tous ses vêtements sans exception, à part une de ses bottes! C’est même le violent effort que faisait un soldat, pour la lui arracher, qui l'avait tiré de son anéantissement; car il avait fini par fermer les yeux et par s'endormir, au coucher du soleil, craignant qu'on ne le confondit avec les morts et redoutant bien d’être enterré vivant, puisqu'il ne pouvait fæire un mouvement, ni appeler au secours. Peut-on imaginer une position plus atroce ? Sauvé par son ordonnance en même temps que son cheval, dont on pansa la blessure avec des lambeaux de linge et de capotes recueillis sur les cadavres, Marbot guérit, comme sa jument, au bout de quelques semaines de repos. On peut dire que Lisette avait contribué, pour sa propre part, au gain de la bataille, puisqu'elle avait mis, pour toujours, deux srenadiers dela garderusse, dont un officier, hors de combat à elle seule, sans compter tous ceux qu’elle avait blessés à coups de sabots, Dr. B. ACADÉMIE DES SCIENCES La piscifacture du Turbot. Note de M. R. AnTuowy, présentée par M. Epmoxn PERRIER. M. R. Anthony a entrepris une série d'expériences sur l’éle- vage des jeunes Turbots au laboratoire maritime de Saint-Vaast- la-Hougue, où M. Edmond Perrier a établi une organisation com- plète en vue de la pisciculture. En février, dix Turbots vigoureux et en âge de se reproduire ont été déposés dans les vastes bassins en ciment que possède le laboratoire; ils s’y sont rapidement acclimatés et se sont aisé- ment accoutumés au régime alimentaire auquel ils ont été régu- lièrement soumis. Le 18 juillet, une première ponte a été obtenue après laquelle se produisirent cinq pontes successives dont la dernière eut lieu le 3 août. Les œufs normalement fécondés par la laitance des Turbots qui se trouvaient ètre des mâles furent soigneusement recueillis dans les bassins à l’aide de filets à plankton, et immédiatement deposés dans des appareils à agitation continue, semblables à ceux qui ont été utilisés par M. Fabre-Domergue lors de ses recherches sur le développement de la Sole. En vue d'établir l’objectivité de ses résultats, l’auteur a dû utiliser, au fur et à mesure du déve- loppement, la totalité des produits, peu abondants d’ailleurs, des premières et des dernières pontes. L'éclosion des œufs se produisit le septième jour au matin, après la ponte. Sans attendre la résorption complète du vitellus, l’auteur a commencé, suivant la méthode recommandée par M. Perrier au Congrès des pêches maritimes des Sables-d'Olonne en 1896, à partir du dixième jour au matin, l'alimentation des jeunes larves, auxquelles il donnait chaque matin et en abon- dance du plankton bien vivant, pêché au large et soigneusement tamisé sur de la soie à bluter très fine. L'alimentation se fit ainsi d’une façon tout à fait normale. Le onzième jour au soir, disparurent les dernières traces du vitellus. À partir de ce moment, les larves commencèrent à s’ac- croître très rapidement, Le quinzième jour environ marqua le début d’un élargissement dorso-ventral considérable portant surtout sur la région cépha- lique. Le vingt-troisième jour au matin, un arrêt accidentel de quelques heures dans la marche du moteur amena la mort de presque toutes les larves. Elles avaient dépassé depuis le dix- huitième ou le vingtième jour environ, la période dite critique de leur développement et se trouvaient dans le cours du stade que M. Fabre-Domergue, dans son travail sur le développement de la Sole, a décrit sous le nom de s/ade O. Pendant tout le cours de cet élevage, l’eau de mer dans laquelle se développaient les larves a été maintenue à une tem- pérature constante de 18 degrés à 20 degrés. En résumé, il semble qu'en ce qui concerne la piscifacture du Turbot, les points actuellement acquis soient les suivants : 19 Les conditions de la ponte naturelle en captivité, tentée sans succès dans d’autres laboratoires maritimes et réalisée seulement jusqu'à ce jour à Saint-Vaast-la-Hougue, la première fois par M. Malard (1898), puis par M. Dantan (1904) et par M. Anthony (1907), semblent maintenant définitivement établies. 2 La question du mode d'alimentation normale et de l’accrois- sement des jeunes larves, après la résorption du vitellus, parait être également tranchée d’une façon définitive. Etant donnée la grande facilité avec laquelle on peut alimen- ter et faire croître Jusqu'à ce qu'ils atteignent la taille marchande les jeunes Turbots} immatures, on peut estimer que le problème de la pisciculture du Turbot se borne actuellement à protéger le jeune animal depuis la fin de la période critique, maintenant franchie,jusqu'à l'avènement de la métamorphose. Les causes de la mort du jeune hippopotame de la ménagerie du Muséum. Note de M. E. L. TrourssarT, présentée par M. E. PERRIER. Le jeune hippopotame du Muséum est mort le 5 septembre, âgé de vingt et un jours, des suites des blessures. que sa mère lui avait faites au moment de sa naissance. Alors qu'ils étaient tous deux dans l’eau, le matin du jour de la naissance du jeune animal et que le nouveau-né nageait et plongeait autour de sa mère, essayant déjà de s'attacher à ses mamelles, celle-ci l'avait repoussé brutalement contre les mar- ches du bassin. Dès le premier moment, avaient été constatées, de chaque côté de la tête, à la région temporale, des excoriations de la largeur d'une pièce de cinq francs qui, sous l'influence d’un pansement convenable, se cicatrisèrent rapidement; mais l'épaisseur de la peau et l'habitude qu'avait le jeune animal de se tenir presque constamment dans l’eau, nous avaient empêchés de voir des lésions sous-cutanées beaucoup plus sérieuses. Quelques jours après, au moment où il sortait de son bain pour venir téter la chèvre qu'on lui présentait, on voyait le sang et le pus couler de sa jambe antérieure gauche. Il portait deux abcès l’un à la région carpienne, l’autre au pli du coude. Ilest certain que dès ce moment, le jeune animal faisait de la résorption purulente. La santé générale du jeune animal ne semblait pas altérée. Il continuait à téter ses huit chèvres avec le même appétit. C'est seulement le 4 septembre au soir que l'on constata un tressaille- ment des membres ressemblant à une convulsion. Dans la nuit, il prit encore le lait de deux chèvres, mais il mourut vers le matin. 232 LE NATURALISTE L’autopsie, faite avec beaucoup de soin, au laboratoire d’Ana- tomie comparée, par MM. Pettit et Neuville, préparateurs de M. le professeur Edmond Perrier, et en présence de celui-ci, a révélé nettement les causes de la mort. Le point de départ est manifestement la suppuration de la jambe gauche antérieure. A la région sternale on trouve, sous la peau, des collections purulentes fusant entre les muscles: les ganglions lymphatiques de cette région sont volumineux et ramollis. Le péricarde, distendu, renferme un gros caillot san- guin, et le ventricule gauche du cœur présente-une perforation assez large pour qu’on puisse y introduire une sonde aréthrale. Cette perforation est évidemment la cause de la mort qui a dû être subite, par hémorragie et arrêt du cœur. On sait avec quelle facilité les microbes pathogènes, entrainés par les globules de pus, se fixent dans le muscle cardiaque. Il y a eu, ici, peut-être endocardite, bien qu’elle ne semble pas primitive, mais, en tout cas, myocardite ulcéreuse et perfo- ration de la paroi ventriculaire. En outre, les artères coronaires étaient dures et fortement gonflées. L'infection a dû se produire par les voies lymphatiques. Tous les autres organes étaient sains, et le tissu adipeux, lar- gement développé, prouvait que l'animal s'était bien nourri jusqu'à la veille de sa mort. Celle-ci est donc le fait d’un accident et nullement d’une faute dans l'élevage. Les plantes phanérogames parasites et les nitrates. Note de M. Marcez MiRANDE, présentée par M. Gasron BonNiEr. Les Phanérogames parasites sans chlorophyle, ou à fonc- tion chlorophyllienne à peu près nulle, ne puisent pas de ni- trates au sein de leurs plantes hospitalières. Chez les hémipa- rasites verts, l'absorption des nitrates peut s'effectuer ou être nulle. Il est naturel d'interpréter ces phénomènes de la manière sui- vante. Il semble bien prouvé que, dans les plantes supérieures, l'assimilation de l'azote nitrique exige l'intervention de la chlo- rophylle et de la lumière. Les plantes parasites incolores, ne pouvant effectuer la réduction des nitrates, puisent dans l'hôte l’azote à l’état de combinaison organique, c'est-à-dire bénéficient du travail chlorophyllien déjà effectué sur les nitrates par la plante hospitalière verte. « On sait, d'autre part, que les hémiparasites verts présentent des degrés variables dans l'intensité de l'assimilation chlorophyl- lienne du carbone. Les travaux de Gaston Bonnier, Ewart, Heinricher, sans s’accorder cependant en tous points, aboutissent à ce fait que les plantes parasites vertes présentent des degrés divers dans l’acuité de leur parasitisme, même chez une espèce donnée considérée. Heinricher a montré que le complet déve- loppement des Rhinanthacées vertes exige des conditions spé- ciales d’éclairement et que certains hôtes sont plus favorables que d’autres; quelques-unes de ces plantes peuvent même se développer, quoique chétivement, à l’état libre. L'activité chlo- rophyllienne chez ces plantes subit des fluctuations dues aux circonstances extérieures. La variabilité dans le pouvoir d’ab- sorption des nitrates est peut-être corrélative de ces fluctua- tions. Sur la variation dans la ramification des Ombelles. Note de M. Ricôme, présentée par M. Gasron Boxnier. L'inflorescence du Bupleurum fruticosum présente un certain nombre de faits qui semblent montrer que l’action de l’éclaire- ment sur la ramification, loin d’être la même dans toutes les régions du corps, s’atténue sur les parties voisines de la fleur. Dans le Bupleurum, le nombre moyen des rameaux de la première ramification de l'inflorescence est environ deux fois plus élevé sur le pied exposé au soleil que sur le pied ombragé. Par contre, pour la deuxième ramification, le nombre moyen est sensiblement le même sur les deux plantes. La variation dans le nombre des rameaux de l'inflorescence, presqu’identique dans les deux cas pour l’ombellule, est beaucoup plus grande pour l’'ombelle sur la plante ensoleillée que sur la plante ombragée. De cette observation on peut conclure, en ce qui concerne le Bupleurum, que l'exposition au soleil favorise la première rami- fication de l'ombelle et la rend surabondante, et qu'elle est à peu près sans action sur la ramification de l’ombellule, celle-ci res- tant la même au soleil et à l'ombre. Action du froid dans le traitement des caféiers contre le borer indien (Xylotrechus quadrupes). Note de M. Louis Bouran, transmise par M. Yves DELAGE. Les larves du Xylotrechus quadrupes faisant des ravages considérables dans les troncs des caféiers, il était intéressant de rechercher un mode de destruction n’endommageant pas les plantations. Le refroidissement momentané de la tige par un agent comme le chlorure d’éthyle ne paraît pas présenter d’incon- vénients au point de vue de la vie du caféier et suffit pour tuer les larves dans l’intérieur du bois. Sur la présence du terrain carboniférien aux envi- rons de Taoudeni (Sahara Sud-Occidental). Note de M. G.-B.-M. Flamand. Au cours de la très remarquable tournée conduite, il ya quelques mois, par M. le lieutenant-colonel Laperrine, du Touat à Taoudeni, par Achourat, M. le lieutenant d’artillerie Mussel fut chargé du relevé géologique de la route suivie. D'après les observations de M. le lieutenant Mussel, on peut établir dans les assises des environs de cette saline, de la base au sommet, la succession suivante : A, substratum quartzo- schisteux en discordance avec les couches supérieures ; B (épais- seur non déterminée), calcaire gris à Productus, passant par place à des calcaires gréso-ferrugineux à facies de grauwacke: C, 1° calcaires rosés sans fossiles (épaisseur 15 m. à 18 m.); 2° calcaires violacés sans fossiles {épaisseur 10 m.); D, calcaires violets fossilifères (épaisseur 3 m.) : E, couches siliceuses (épais- seur 0 m. 60, manquent parfois); F, enfin au-dessus et en dis- cordance, dépôts gréseux rouges constituant les gour (Gara Zéramna) dont l’âge reste indéterminé, secondaire ou tertiaire ? (grès rouges d'O. Lenz). L'ensemble se développe en longs plateaux (Hammada el Aricha) à bombements anticlinaux forte- ment découpés par l'érosion. Les fossiles qui appartiennent aux assises B, D, E, proviennent de la Hammada el Aricha entre le puits d'El Biar et Taoudeni, etentre ce dernier point et Tni Haïa. Ce sont des polypiers; quoique le nombre en soit restreint et que leur état de conserva- tion soit des plus médiocres et, que, par suite, pour quelques- uns, la détermination spécifique reste discutable, on peut néan- moins conclure de l'étude de l’ensemble de cette faunule, entiè- rement marine, qu'elle est nettement carboniférienne; c’est là une conclusion d'un haut intérêt, car on restait, pour cette région, dans l'ignorance absolue de l'attribution exacte de ces calcaires paléozoïques qu'avait signalés le D' Lenz. Toutefois, il est à penser, mais sans être nullement affirmatif, que telle quelle cette faunule présente assez de traits communs avec d’autres gisements sahariens pour qu’on puisse avec vraisemblance l'attribuer stratigraphiquement au Carboniférien inférieur (couche B), Dinantien-Viséen; en effet, si Productus semireticu- latus se rencontre à tous les niveaux du Carboniférien, par contre Spirifer aff. cuspidalus Lithostrotion irregqulare, Litho- strolion Martini appartiennent respectivement, le premier au Tournaisien, les seconds au calcaire de Visé et au Mountain limes stone; les calcaires inférieurs de Taoudeni seraient alors l'équivalent des couches d’Igli et du Dj. Béchar; quant à Pro- ductus aff. africanus, qui appartient à une formation litholo- giquement différente, il indiquerait un niveau plus élevé, et l’on retrouverait peut-être ici l'horizon de l’Erg d’Issaouan défini par M. E. Haug (Mission saharienne); mais on ne saurait insister davantage sur ces considérations avec les seuls matériaux ana- lysés. On comprend toute l'importance de ces nouvelles observations sur le Sahara Sud-Occidental. Chaque découverte faite dans ces régions vient restreindre la zone cristalline supposée tout d'abord d’une étendue immense, et la présence du terrain carbo- niférien à Taoudeni, en indiquant l'existence d’un pendage méri- dional de l'anticlinal paléozoïique à axe granito-quartziteux de l’Iguidi et d'El Glab (cf. Lenz, ainsi que l'exploration de M. le capitaine Flye Sainte-Marie, et communication verbale de M. le lieutenant Mussel), vient combler une partie de la grande lacune existant entre les zones anthracolithiques africaines, celles du Sahara et celles, soupçonnées, du Congo et du Kouilo. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, rue Cassette, 11. à | 29° ANNÉE 2 SÉRIE — N° 4195 15 OCTOBRE 1907 MONOGRAPHIE DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) Description des espèces (2). 1. Genre Xiphandrium, Loew (3). Xiphandrium splendidum, nov. so. (fig. 1 à 5.) Tête orbi- culaire, ses côtés inférieurs ornés de quelques cils. Premier article des antennes cylindrique, un peu évasé au bout, non cilié, le deuxième rond et orné d’une couronné de cils; le troisième très long, ayant l’aspect d'une carotte et très finement poilu (214 d.); chète apical et formé de Fig. 1. — Xiphandrium splendidum, nov. sp. œ*. N° 73. Fig. 2. — Antenne du même (214 d.). Fig. 3. — Tibia et articles tarsaux postérieurs. deux divisions : la première courte et un peu plus robuste que la deuxième; tout le chète finement poilu (124 d.). Vertex garni de quelques cils. Écusson du thorax dépourvu de cils. Troisième et quatrième nervures longitudinales (1) Voir le Naluraliste, n0S 192 et suiv. (2) Les dessins ont été très minutieusement exécutés à la « camera lucida » de Abbe par mon épouse et collaboratrice, Mr: F. Meunier. : (3) Dans son travail (Ueber den Bernstein u. die Bernstein fauna, Meseritz, 1850, p. 498), Lœw mettait encore ce genre avec les Raphium (sensu Meigen). Il à été démembré et très minutieusement étudié par H. Lœw et tout récemment par le savant diptériste M. Verrall, de Newmarket (Angleterre). Fig. 4. — Organe copulateur. des ailes parallèles. Nervule transversale faiblement arquée. Hanches antérieures ciliées, tibias de cette paire de pattes pourvus de quelques rares petits cils (chez le seul spécimen observé). Les quelques cils des. tibias médians et. postérieurs plus distincts. Partie interne des tibias postérieurs finement cilié, l’ex- terne ornée, sur toute sa longueur, de forts cils très appréciables, Métatarse postérieur à peine plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cinquième le plus court de tous. Crochets tarsaux petits, simples. Organes copulateurs très sail- lants et bien distinctement ciliés; les parties externes assez larges, assez longues et ornéés de quelques courts cils, Les internes (Analanhänge) longues, filiformes et garnies de quelques longs cils (surtout vers l’apex). Han- ches postérieures garnies d'une petite épine bien appré- ciable (1). Long. du corps 2 mili., long. alaire 4 mil]. 3/4. Coll. privée du Prof. Dr Klebs de Künigsberg, n° 73. ® Inconnue. 2. Genre Porphyrops, Meigen. 1. Porphyrops succinorum, nov. sp. (fig.5,6,7.) © Vertex orné de quelques cils. Partie buccale très proéminente. 6 6) 7 S Fig. 5. — Antenne de Porphyrops succinorum, nov. sp. ©. K. 150 (214 d.). Fig. 6. — Artictes tarsaux antérieurs. Fig. 7. — Articles tarsaux postérieurs. Fig. 8. — Antenne de Porphyrops inclylus, nov. sp. œ". No 5657 (214 d.). (4) Quand il n’est pas question des organes buccaux dans les diagnoses, c'est qu'ils sont invisibles ou trop altérés pour les décrire. 234 Palpes charnus, lamelliformes, ciliés à l'extrémité et paraissant être composés d'un seul article. Premier article des antennes tubulaire, nu et environ aussi long que le deuxième; ce dernier arrondi et orné de quelques petits cils, le troisième long, renflé à la base, puis tigelliforme (il est bien distinctement poilu). Chète apical formé de deux divisions: la première très courte, la deuxième longue et finement poilue. Thorax bien orné de macro- chètes (no 8430). Les deux macrochètes de l’extrémité de l’écusson du thorax très appréciables. Métatarse anté- rieur distinctement plus long que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, ce dernier etle cinquièmeenviron d’égale longueur. Métatarse posté- rieur plus court quele deuxième article, le troisième plus allongé que le quatrième, celui-ci et le dernier environ de même longueur. Les tibias et les articles tarsaux sont finement ciliés (n° 8979). Ongles des tarses petits, sim- ples (124 d.). Organes copulateurs très saillants. (Chez aucun des types observés, il ne m'a été possible d'étudier le détail de la morphologie de ces organes.) Long. du corps 1 mill. 3/4, long. alaire 4 mill. 1/2. No 3389, 8430, 2288, 5614, 1728, 4423, 7039, 1536, 8979, 6074, 2358, 7131, 3044, 1904, 2827, 9576, 8788. Coll. privée du Prof. Dr K. Klebs, n° 119. ®. Caractères des métatarses antérieurs et postérieurs comme chez le ©, mais le troisième article des antennes piriferme et la première division du chète moins dis- tincte que chez le o7. Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles. Long. du corps, 1 mill. 3/4, long. alaire, { mill. 1/2. No 3042. Coll. privée du prof. D' Klebs de Künigsberg. N° 212, 150. 2. Porphyrops inclytus, nov. sp. (fig. 8 à 14). 10 Fig. 9. — Tibia et articles tarsaux antérieurs. Fig. 10, — Tibia et articles tarsaux postérieurs. o. Vertex orné de quelques cils ; palpes très charnus, assez grands, composés d’un seul article et ciliés. Ma- crochètes du thorax très distincts. Cils externes des tibias antérieurs très appréciables, les internes plus pe- tits, d’égale longueur, Métatarse de cette paire de pattes LE NATURALISTE Fig. 11. — Organe copulateur. Fig. 12. — Antenne de Porphyrops inclytus, nov. sp. Q. N° 4810 (214 d.). Fig. 13.— Articles tarsaux antérieurs. Fig. 14. — Articles tarsaux postérieurs. environ deux fois aussi long que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième ; les deux der- niers d’égale longueur. Les articles tarsaux sont finement et régulièrement ciliés. Ciliation externe des pattes pos- térieures plus nette que celle de la paire antérieure. Ar- ticles tarsaux postérieurs plus longs que les antérieurs : le métatarse un tiers plus court que le deuxième article, le troisième visiblement plus long que le quatrième ; ce dernieretlecinquièmeenviron égaux entreeux. Deuxième article des antennes cilié à la périphérie, le troisième en forme de carotte ; chète apical à première division un peu plus robuste que le fouet, qui est courtement, mais distinctement velu (214 d.). Troisième et quatrième ner- vures longitudinales des ailes parallèles. Organes copu- lateurs très saillants, nodiformes; Analanhänge filifor- mes, ciliés. Long. du corps 1 mill. 3/4, long. alaire 4 mill. 4/2. N° 5657, 5301. ®. Les deux premiers articies des antennes environ d’égale longueur : le premieren forme de tube, le deuxième arrondi et orné, à la périphérie, d’une couronne de cils, le troisième sub-conique, assez petit ; chète long, la pre- mière division épaissie, très distincte ; le fouet finement velu (214 d.). Métatarse antérieur plus de deux fois aussi long que le deuxième article, ce dernier un peu pluslong que le troisième ; les deux derniers environ égaux entre eux. Les deux premiers articles tarsaux des pattes posté- rieures sub-égaux, le troisième plus long que le qua- trième, ce dernier et le cinquième de même longueur. Ongles des tarses grêles. Chez la ©, comme chez le o7 d’ailleurs, il existe quelques épines plus saillantes que les autres aux métatarses postérieurs. Long. du corps 2 mill. 1/2, long. alaire 2 mill. No 4810. 3. Porphyrops argutus, nov. sp. (fig. 15, 16, 17). ®. Premier article des antennes un peu évasé au bout, le deuxième arrondi et orné de quelques cils, le troisième finement velu, piriforme; chète très long (il est si épais 7° LE NATURALISTE 15 17 Fig. 15. — Antenne de Porphyrops argutus, nov. sp. ©. No 1566 (244 d.). Fig. 16. — Articles tarsaux antérieurs. Fig. 17. — Articles tarsaux postérieurs. à la base qu’il parait être le prolongement du troisième article), le fouet bien distinctement cilié (214 d.). Front large. Métatarse antérieur deux fois aussi long que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cinquième à peine plus long que le précé- dent. Tarses postérieurs plus longs que les antérieurs : métatarse un tiers plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième qui est un peu plus allongé que le cinquième. Troisième et qua- trième nervures longitudinales des ailes parallèles. Long. du corps 2 mill., long. alaire 2 mill. N° 1566. Observation : Ce fossile ne pourra être plus minutieu- sement décrit qu'après le visu de plusieurs spécimens. ©”. Inconnu. F. MEUNIER. (A suivre.) DESCRIPTION D'ENE NOUVELLE ESPÈCE de MAMMIFÈRE EUROPÉEN 7. Diagnose préliminaire du Neomys Milleri nova species, Insectivore de la famille des Musarai- gnes Soricidæ. Type. Collection Mottaz n° 517, © provenant des Alpes Vaudoises à 1230 mètres d'altitude. CARACTÈRES.Taille inférieure à celle du Neomys fodiens; queue plus courte et dépourvue de longs poils à la surface | inférieure. Pieds postérieurs beaucoup plus grêles que - chez fodiens. Une petite tache blanche au coin postérieur de l’œil. : La coloration est à peu près celle de fodiens, cepen- dant d’une teinte plus grise. Corps en dessus gris noir ar- doise,en dessous blanchâtre. Queue gris brunâtre en dessus, - blanchâtre en dessous. Pieds antérieurs blanc grisâtre. 235 Pieds postérieurs blanc grisâtre au côté interne et brun grisâtre au côté externe, Le crâne est plus petit, plus bombé en arrière que chez fodiens et les dents sont plus faibles et pointues. Dimensions du type : Longueur totale 132 mill. Longueur de la queue 51 mil]. Pied postérieur 17 mill. Une description plus complète sera donnée dans les Mémoires de la Société Zoologique de France (1906) actuel- lement sous presse, CHARLES MOTTAZ, Grand-Pré, près Genève. GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Cernay-lès-Reims.— C'rde Beine, arr. de Reims, MARNE. Feuille 34: Reims N.-E, Cette localité est située à 6 kilomètres N.-E. de Reims; on peut de cette ville s'y rendre à pied, Aux environs immédiats de cette localité, on peut vi- siter trois gisements fort intéressants tant par la succes- sion des couches qu’on y observe que par les fossiles que l'on peut y récolter. Ce sont : 1° La sablière Vannier, dont nous donnons ci-joint la coupe (fig. 25). Eie. 25. — Coupe de la sablière Vannier près de Cernay-lès- | reims (d’après M. G. Dozzrus). e 11. Argile blanchâtre avec nodules calcaires.......,..., 1 50 10. Argile. panachée, jaune et grise.....:.......:..... 2 00 9. Argile noire feuilletée, sableuse.................... 0 70 SMS able blanc pures rrecnerenebeemesess-c-s-c- 0 13 1. Argile grossière, sableuse (ravinement)....,........ 0 20 62 Sabletbruns S011desse same seen series snlosieksee je 0 40 SRSablemaunemareleuxe Et er er-eee-receee 000 UMR 4. Sable blanc très fin (sable de Rilly)...........,...... 0 20 3, 1" Mfinsailentlles arsileuses. 2... 4.nrr 2 50 9, Niveau de Chälons-sur-Vesles, fossilifère.....,..... 0 20 1. Sable blanc fin, sans stratification visible..,...,.... 2 00 La couche ? fournit un niveau fossilifère où l’on ren- (1) Voir le Naluraliste, n°5 482, 483, 485, 487, 489 et suiv. 236 LE NATURALISTE 2000000 contre des coquilles d’une extrême fragilité appartenant aux espèces suivantes : Cyprina scutellaria, Lmk. Cardium Edwarsii, Desh. Dosiniopsis Bellovacensis, Desh. Peclunculus terebralularis, Lmk. Siphonalia 'Mariæ, Mell. Natica repanda, Desh. La couche 7 contient du gypse et des débris variés; elle se termine à la base par un ravinement bien net. Sur le côté sud de la route, en retournant vers Reims, on peut visiter une autre carrière (sablière des Voyeux) qui présente sensiblement les mêmes couches que la précédente. On y constate la présence, immédiatement au-dessus des sables blancs de Rilly, d'une couche de sable grossier gris argileux contenant des galets de si- lex et de craie durcie avec coquilles remaniées et d’abon- dants débris ossifères; c'est le gravier marin de Cernay contenant : Peclunculus terebratularis. Cardium Edwarsi. Ostrea Bellovacensis. Lucina uncinala, Defr. Corbicula angustidens, Mell. — unioniformis, Desh. et de nombreuses dents de squales ; les dents et les os de mammifères qu'on y rencontre représentent des ap- ports fluvioterrestres au sein d’une mer peu profonde. Nous joindrons à ces détails la coupe de la fouille exécutée par le Dr Lemoine, qui lui a fourni une riche faune de vertébrés et qui est aujourd'hui la propriété du Muséum d’histoire naturelle de Paris, sans l’autori- sation äuquel il est interdit d'y faire des recherches. Fig. 26. — Coupe de la fouille du Dr Lemoine près de Cernay- lès-Reims. 8. Argile-plastique grise, altérée...,..:..:.41...,.... 1 00 1:: Arpile bleuâtre, dure, Stratifiée,. 2" "212. 1 00 6. Argile brune, grossièrement feuilletée.......,....... 0 40 b.NSableñjaune, (assez grossier rene 0 20 ZASable roux ForOSSIer ee eee en Rene rs en eue 0 12 3. Sable ligniteux, avec lits noirs, très fins.............. 0 18 2. Sable grossier, roux, fossiliière, PM eRane Nm 0 30 1. Sable gros et fin, stratifié obliquement, contenant des galets de craie durcie, de silex, des coquilles et de très nombreux ossements de reptiles, oiseaux et mammifères... ........... OR EN EN ER €. Craie hlanche. 4 O0 Actuellement les gisements dont nous venons de don- ner les coupes détaillées sont pour ainsi dire épuisés et les recherches ne sauraient y être aussi fructueuses qu'elles l’ont été jadis. Cessoy. — C'on de Donnemarie, arr. de Provins, SEINE-ET-MARNE. Feuille 81: Sens N.-0. Station de Maison-Rouge, ligne de Paris à Provins et station de Donnemarie, ligne de Nangis à Bray-sur- Seine. EN Sparnacien. — Argile plastique avec nombreuses em- preintes végétales. Cette localité est, paraît-il, aujourd’hui inaccessible. Chaïllevois. — Cf" d’Anizy-le-Château, arr. de Laon, AISNE. =—> . Station de Chailvet-Urcel, ligne de Paris à Laon. Sparnacien. — Sables, grès et argiles des lignites. La « cendrière » de Chaïllevois, dont nous donnons une coupe d’äprès M. G. Dollfus, montre, comme on le voit, un beau développement de l'étage Sparnacien. On y voit la succession suivante : 6. Limon 5. Sable jaune quartzeux, assez gros... 3 00 4. Grès gris avec Cyrènes, Polamides, Melanopsis et débris VésÉtAUR I Ur RS ER MERR S CTA Eie 1 80 3. Alternance d'argile noire, ligniteuse, non plastique, avec une argile sableuse très fossilifère, grandes huîtres souvent bivalves, et des lits charbonneux, pyriteux,1ettlonescents une PURES RENE ANÈEE 10 00 2. Sable graveleux grossier, blanc et jaune.............. 3 00 1. Sable gris, fin et pur (sables de Bracheux) sur....... 6 00 (Dozzrus, Bull. Soc. belge de géol..t. XVI, 1902.) Cette cendrière fournit en assez grande quantité les coquilles caractéristiques de ce niveau ainsi que quel- ques ossements de reptiles : crocodiles et tortues. Ce gisement s’épuise de jour en jour. Châlons-sur-Vesles. — Citer de Fismes, arr. de Reims, MARNE. Station de Muizon, ligne de Paris à Reims. Thanétien. — Sables glauconieux : zone moyenne dite de Jonchery et de Châlons-sur-Vesles et qui comporte les subdivisions suivantes : Sables silico-calcaires renfermant la belle faune mala- cologique dite de Chälons-sur-Vesles. Grès jaunâtre avec empreintes végétales et bois perforé par des larets, en 3 bancs séparés par des zones sa- bleuses à Cyprina sculellaria. À 2. | 1. Nous donnons, d’après M. Dollfus, un croquis et une coupe de cette belle localité à laquelle les espèces sul- vantes sont absolument particulières : Corbula biangulata, Desh. Thracia Prestwichi, Desh. _ Ediwarsi, Desh, Cyrena lunulata, Desh. — Lemoinei, Bay. — veneriformis, Desh. — fabulina, Desh. — diffcilis, Desh. 2 = TRIN TESTS SE & LE NATURALISTE 237 Plesiastarte crenulata, Desh. Velorila imbricata, Cossm. Basterotia complanata, Desh. Cyprina lunulata, Desh. Cardila catalaunensis, Lamb. Mylilus catalaunensis, Cossm. Emarginula Mariæ, Cossm. Auricula volutella, Desh. La carte de notre atlas où sont figurés les gisements de cette région nous dispense de toute description d'iti- néraires. On pourra d’ailleurs consulter à ce sujet une note de M. Plateau (Feuille des jeunes naturalistes, IIIe série, n° 319, märs 1898). Fig. 28. — Coupe à Chälons-sur-Vesles (d’après M. G. DozLrus). À gauche vallée de la Vesles, à droite la sablière. 9. Sable verdâtre, glauconifère à stratification oblique, sur. 2 50 8. Sable avec cailloux très variés, conglomérat supérieur. (0 40 1. Sable argileux calcarifère, solide avec débris de végé- AU TE En etes eee ne eee 2000 6. Sable ét araile avec GES calcaires, cailloux d’ar- gile, ile LOMANI ES RS Se and erers sale toners een USD) 5. Sable ligniteux à linéoles fines, stratifié gris et roux, ce, argile schistoïde noire; b, sables violacés; a, gra- VIETS NOITS...... nes nales certe niaie vitres o1e De RS a tl) 4. Sable bianc verdätre...…. PR EN AS RE EE PE PA 4 50 3. Sable blanc jaunâtre, très fossilifère, visible sur...... 3 00 2. Grès tuffeau à O. eversa, végétaux, blocs durs et ten- ATESVISIDIelSUT 22 Re Roue STD 4 00 1. Craie blanche, Actuellement le gisement de Châlons-sur-Vesles est beaucoup moins riche qu'il ne l'était il y a quelques années. Chambors. — Cie de Chan note -en-Vexin, arr. de Beauvais, OISE. :—- Feuille 31 : Rouen S.-E. Station de Chaumont-en-Vexin, ligne de Paris à Dieppe par Pontoise. Les gites coquilliers, aujourd’hui en partie comblés, sont situés aux points indiqués sur notre carte, c’est-à- dire sur le plateau qui domine Chambors et à peu près à égale distance de Chaumont et de Trie-Châ- teau. Ces gisements sont ouverts dans le calcaire gros- sier supérieur, mais en descendant le chemin qui mène à l’ancienne abbaye de Gomerfontaine on recoupe toutes les assises du calcaire grossier, l’Yprésien, et l’on atteint mème, après le pont du chemin de fer, la craie blanche. Cette localité extrêmement intéressante a fourni un grand nombre d'espèces parmi lesquelles il convient de citer les suivantes comme particulières à ce point : Venus Bouryi, Coss. Erycina tenuicula, Desh. étant pour la plupart remhlayées, Cerithium Pelitclerei, Coss. Mitra crenifunata, Coss. Bela lamellicostata, Coss. Beloptera curta, Coss. Les carrières ouvertes sur le plateau de Chambors nous croyons utile . Chemins 4 Se £ sur le carte de d'Etat: //ejor. ___ Grillages en fer; lsw— indigäent LE chemin & fuivre. ZIITIV: Glsermèr 25 fossil fer es Lest interdit. I ét remblaÿ é.LLIV sont accessibles . vers ChaumonË Fig. 29, —. Carte itinéraire du plateau de Chambors. de donner, d’après Graves, une coupe prise en ces lieux alors que l'exploitation y était très active Dans la vallée, Graves signale l'existence de l'argile plastique et des sables glauconieux de l'horizon de Bra- cheux; sur les pentes la présence des sables glauconi- fères (Yprésiens) et sur le plateau le calcaire grossier supérieur : la coupe des extractions est celle-ci, dit-il : (+) Terre végétale. 7. Calcaire dur brisé en gros fragments inégaux dans lesquels sont engagées des coquilles. 6. Calcaire marneux et calcaire pulvérulent spongieux avec des lits de roche dure fissile formant des plaquettes grisâtres à empreintes végétales. C’est le « cran frais » des ouvriers. Le calcaire pulvérulent renferme des rognons ayant l’as- pect de silex cornés. 5. Petit lit de calcaire désagrégé, sableux, mêlé de coquilles brisées (cran sec). 4. Calcaire exploité, premier lit dur, dit « banc de: loup »; il est rougeûtre à pâte fine et contient quelques fossiles. 3. Deuxième litou « banc blanc », un peu plus grossier que le précédent, moins dur, avec fossiles beaucoup plus nombreux. 2. Troisième lit dit « banc rouge », roche plus grossière et plus tendre que les précédentes, elle contient moins de Cérilhes, mais empâte d’autres fossiles nombreux. 1. On trouve au-dessous du sable calcaire blanc, rempli de fos- siles, qui comble aussi les intervalles entre les trois lits énumérés ci-dessus. La puissance du dépôt ne dépassait guère 2 mètres, les bancs ayant de 0 m.15 à 0 m. 20 d'épaisseur. La pierre de Chambors était surtout employée pour la confection des bancs, marches, dalles et autres ouvrages analogues. (A suivre.) P.-H. FRITEL. 238 DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX (Suite) (1). Nipleria Dognini, n. sp. — 0” 37 mill., antennes gris noir, pectinées. Les quatre ailes sont d’un gris souris presque blanc, un peu transparentes, avec la côte des supérieures et les nervures des quatre ailes gris brun, vers le bord externe. Une petite tache allongée gris lége- rement noirâtre sur la côte des supérieures, à 7 mill. de la base, et un petit trait cellulaire de même nuance, souvent à peine indiqué. Une bande grise, légèrement noirâtre, fortement convexe vers son milieu, part de la côte à 7 mill, de l’apex. Elle est d’abord large de 2 mill. environ, puis s’amineit à partir de la quatre et se perd vers le bord interne à 2 mill. de l’angle interne. Cette bande est éclairée extérieurement, dans toute sa lon- gueur, d’une mince bande gris clair, et tout l’espace qui suit (c’est-à-dire la région apicale, le bord externe et la frange) est gris légèrement noirâtre. Le bord externe des inférieures ainsi que la frange sont à peine plus foncés que le fond des ailes. Dessous des supérieures blanc un peu grisâtre, avec des écailles grises plus ou moins abondantes à la côte et au bord externe, et la ligne qui part de la côte à 7 raill. de l’apex assez bien indiquée en gris. Dessous des infé- rieures blanc presque entièrement moucheté de gris, avec une vague apparence de deux lignes transverses assez larges, la première au centre des ailes, la deuxième entre la première et le bord externe. Franges grisâtres. Front et antéthorax gris brun, thorax et abdomen gris clair, pattes noirâtres. Cette Nipteria est une des plus pâles que je connaisse. Sa nuance grise à l’apex des supé- rieures rappelle celle d’une petite Nipteria que j'ai sous le nom de Cleona Druce. Rio Colorado, Pérou, plusieurs ©’ bien frais et tous identiques, ma coll. Acrotomodes cretinotata Doguin, var. grisea n. var. — ©” 30 mill. En tout conforme au type de Dognin, et avec les mêmes dessins, mais le fond des ailes, qui est brun olive chez le tvpe, est gris dans cette variété. La côte des supérieures, près de la base, est nuancée de vineux. Les taches crayeuses du milieu du bord interne sont bien apparentes. Yungas de la Paz, Bolivie, 1 Oo, ma coll. Erateina flebilis, n. sp. — © 23 mill., antennes noires, filiformes, ailes arrondies (sans prolongement aux infé- rieures), d'un noir uni, avec les franges concolores, sauf un tout petit espace (de frange) blanc, vers l’apex des quatre ailes. Aux supérieures, immédiatement en dehors de l’espace cellulaire, on voit une petite tache ronde, blanchâtre, peu apparente. Je ferai cependant observer que mon exemplaire étant abimé avec les doigts en dessus des ailes, quoique les franges soient intactes et le dessous des ailes également, cette tache blanche pour- rait ne pas être naturelle, mais elle se reproduit bien exactement aux deux ailes supérieures et je la crois authentique. Dessous des supérieures blanc avec une bande extérieure noire partant de la côte à 5 mill. de l’apex. Cette bande, qui occupe toute la région apicale, le bord externe et la moitié du bord interne, près de l’angle interne, cette bande, dis-je, qui a 5 mill. de large à sa naissance à la côte, s’amincit graduellement pour n'avoir plus que 3 mill. au milieu du bord externe ainsi qu’au bord interne. De la côte, à 7 mill. de l’apex, part une: étroite bande, droite mais oblique, qui se dirige vers le bord interne et se perd dans la bande noire que j'ai (1) Voir le Naluralisle, n°5 491 et suivants. LE NATURALISTE ==. décrite précédemment, avant d'atteindre le bord interne. Ces deux bandes noires encadrent un espace blanc en forme d’ovale allongé. Quelques écailles blanches, près du bord interne. Dessous des inférieures blané, avec une bande noire, irrégulière, dentelée intérieurement, large de 2 mill. environ, qui longe tout le bord externe. Cette bande est rétrécie entre 4 et 6 (syst. anglais). Une ligne noire, ondulée, traverse les ailes depuis la côte à 3 mill. de l’apex jusqu'au bord abdomiual à 2 mill. de l'angle anal. Franges comme en dessus. Front et vertex mé- langés de noir et de blanc. Thorax et dessus de l’abdo- men noirs. Palpes blancs à dernier article noir. Pattes et dessous de l'abdomen blancs. Equateur, un o”, ma coll. (A suivre.) PAUL THIERRY-MIEG. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES STAPHYLINIDES (!) Segments abdominaux membraneux, courts, trans- verses, de couleur plus ou moins blanchâtre, atténués vers l'extrémité, garnis de longues et fortes soies droites, couverts, le premier, d'une plaque semblable à celle des segments thoraciques, les sept suivants avec plaque moindre de couleur terne, partie lisse, coupée par la ligne médiane, très finement ponctuée, à bords laté- raux incisés, couverte de soies, les unes très courtes, les autres longues disposées en rangéestransverses, celles de la rangée postérieure émergeant d'une légère protubé- rance, segment anal plus court, moins large, tronqué, sans plaque, prolongé par deux longs styles convergents ciliés et biarticulés, l’article basilaire trois fois plus long que le terminal qui est grêle et effilé. Dessous de la tête déprimé, lisse, avec ligne médiane bifurquée en deux traits allant se perdre en arrière de la base mentonnière, puis à la base maxillaireen formant une bifurcation nouvelle; — segments thoraciques de couleur pâle, le premier triangulairement incisé, deux points noirs au soramet du triangle, deux points semblables au milieu des deuxième et troisième segments thoraciques ; — segments abdominaux couverts d’une double rangée de plaques garnies de cils en nombre variable et de di- mensions différentes, neuvième étroit, prolongé en des- sous par un long pseudopode tubuleux à cloaque di- versement incisé; un double bourrelet latéra! formé par des rangées de plaques tri ou quadriciliées longe les flancs, délimitant la zone d'action des deux régions dor- sale et ventrale. Pattes allongées, latérales, rougeâtres où brunâtres, chargées d’épines ou de spinules noirâtres, hanches longues à base incisée,spinulées, trochanters coudés, ci- liés et spinulés, cuisses comprimées avec double rangée intérieure de spinules, jambes moins longues, plus grêles, entièrement spinulées, tarses en forme de long crochet simple, aciculé, presque droit, avec deux cils en dessous. < Stigmates subpédicellés, roux, à péritrème foncé, la première paire transversalement elliptique au bord pos- térieur du premier segment thoracique sous le rebord latéral, les suivantes plus petites, longitudinalement ovalaires, au-dessus du bourrelet latéral et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Voici notre larve arrivée à l'apogée de sa puissance; elle a le pressentiment d’un sôrt nouveau auquel elle est (1) Voir le Naturaliste, n° 49%. LE NATURALISTE 239 intimement liée, qui devra la conduire à une forme nou- velle, et ce pressentiment se traduit par l’activité qu’elle déploie, par l'inquiétude qu'elle montre dans ses dépla- cements; sa vie larvaire est sur le point de s’achever; encore quelques jours et un changement profond s'opé- rera en elle; en vue de l'exécution de cette phase, elle se met à la recherche d’un abri sûr, commode, où elle ne puisse être troublée, le dessous d’une pierre, d’une touffe d'herbes d’un amas de végétaux où la terre est toujours friable ; la elle entre peu profondément dans le sol, s’y faconne une loge oblongue appropriée au volume de son corps, en lisse les parois intérieures à Paide de pressions exécutées parla têteet lethorax, puis prend position dans ce réduit en se couchant sur l’un de ses côtés, affaisse sa tête, en applique le dessous contre sa région thoracique, puis fatiguée par le labeur qu’elle vient de s'imposer, elle cesse toutmouvement, restant ainsi dans un état d’expec- tative apparente ; dès lors la période préparatoire qui pré- cède la nymphose et à laquelle sont assujetties toutes les larves de Coléoptères, avec durée plus ou moins pro- longée, commence, elle durera deux à trois journées ; un travail intérieur se produit, des contractions légères d’abord ont lieu, suivies de dilatations plus ou moins actives, et cela si bien qu'à la fin du travail de désor- ganisation, la peau larvaire s’entr'ouvre suivant la direc- tion de la ligne médiane en dessous et en dessus; cette ligne du dessous est bifurquée, elle n'existe pas sur toutes les larves de Coléoptères,ellea pour objet en s’en- tr'ouvrant de donner, de concert avec la ligne médiane supérieure,-passage à cette partie antérieure si massive qui caractérise le corps de la nymphe; — de nouvelles contractions refoulent cette peau vers l'extrémité posté- rieure, mettant ainsi à nu un Corps nouveau, une forme nouvelle ne ressemblant en rien à la précédente, capable de tromper l'œil le plus exercé, et cela est si vrai que nous-même,au premier changement nymphal de la pre- mière larve de Staphylin, nous avons été longtemps à nous persuader que, de cette larve ailongée, linéaire, mi- coriace mi-membraneuse, püt advenir un être court, ramassé, en forme de bottine; ce ne fut qu'après un exa- men attentif qui nous fitapercevoir sousles téguments de la nymphe les organes de l'adulte qne nous fûmes con- vaincu :— Notre nymphe repose, elle n’est douée d’au- cun mouvement défensif, c’est-à-dire que ses téguments durs, coriaces, ne lui donnent pas les moyens de mou- voir ni son corps, ni une de ses parties ; pendant qu'elle est condamnée à un repos forcé durant lequel se tra- duira le travail de réaction intérieur, donnons-en la des- cription. Nymphes. Caractères généraux. Longueur 11 à 12 mill., largeur # à 5 milli. Corps en ovale allongé, subcoriace, glabre, jaunâtre ou rougeâtre avec lignes suturales et bords plus obs- curs, à région thoracique fortement renflée, déprimé aux deux régions dorsale et ventrale abdominales, large et arrondi en avant, atténué et bifide en arrière. Téte très grande, convexe, en ovale allongé, fortement déclive, lisse et luisante, glabre, imperceptiblement sillonnée; segments thoraciques convexes, le pre- mier très grand, scutiforme, finement pointillé, à milieu relevé en légère carène, à bord anté. rieur frangé de longs cils à pointes divergentes et dont on peut se servir pour l'étude d'une classification de nymphes, à bord postérieur légèrement relevé, deuxième _étroit, cordiforme, glabre, troisième transverse ; segments abdominaux courts, déprimés, transverses, striés, poin- tillés, le premier avec carène médiane, les six suivants parallèles, leurs côtés relevés en lame ferrugineuse, leur tiers postérieur faiblement caréné, septième et huitième atténués, leurs côtés déprimés et garnis d'une longue soie à bout recourbé; cette soie est fugace, elle peut manquer à l’un ou à l’autre de ces seg- ments ; neuvième réduit, à milieu déprimé, à côtés pro- longés en une expansion triangulaire portant une courte épine droite; dessous subconvexe, antennes arquées, leur bout reposant près des genoux des deux premières paires de pattes ; genoux peu saillants; stigmates, la pre- mière paire abdominale pédonculée et latérale, les deuxième ettroisième un peu moins et dorsales, les sui- vantes sessiles et de plus en plus réduites. Dans sa loge, la nymphe repose sur la région dorsale, la dépouille larvaire acculée vers l'extrémité posté- rieure; pendant les douze à quinze jours que dure, sui- vant l'espèce, la phase nymphale, le travail des phago- cytes complète son œuvre et nous rend à la fin de son exécution l'être à l’état de perfectose : l'enveloppe exté- rieurs du corps de la nymphe est coriace, elle demande pour livrer passage à l’insecte que des efforts puissants se produisent intérieurement ; c’est ce que fait le nouveau- né qui par de vives dilatations arrive à faire entr'ouvrir le suaire qui l’enserre, suivant la direction de la ligne médiane du corps; — voilà notre nouveau Protée délivré, il ne lui reste plus qu’à attendre deux ou trois jours pour voir ses téguments se raffermir, acquérir la consistance voulue et prendre la couleur particulière à l'espèce; ilest dès lors libre et capable de pourvoir à ses besoins nour- riciers quisont les mêmes qu’à l’état de larve. Adulte. Que ce soit en plaine, en coteau ou en mon- tagne, chaque espèce s’alimente selon ses goûts, mais en général toute proie vivanteleur est bonne et acceptée même au risque des dangers à affronter pours'enemparer; les matières en décomposition, les bouses, les amas de détritus, les déjections de toute sorte contiennent nombre de vers et de larves dont nos espèces sont friandes; aussi : ces matières sont-elles visitées par eux; —on voit même les grosses espèces s’abattre en plein soleil sur les cadavres; d’autres se faufilent sous les corps morts, sous les déjections; les ripicoles ne quittent pas les bords frais et humides des eaux où ellestrouvent de jeunes vers, de tendres mollusques en nombre, toutes proies par elles recherchées; pour peu que leur manque la nourriture, elles se font la guerre entre elles, même sans ce besoin, parce qu'elles ont des tendances essentiellement belli- queuses ; elles se défendent en relevant leurs segments abdominaux de l'extrémité desquels certaines font jaillir deux vésicules dégageant une odeur très forte, elles dégor- gent aussi par leur bouche une salive âcre, brune, fétide et quand ces moyens sont insuffisants elles font usage de leurs fortes mandibules à pointes acérées; l'adulte hiverne pour pouvoir au printemps suivant participer à la reproduction de sa propre espèce, il passe, sous les pierres, sous les touffes des arbustes, contre la base du tronc des arbres, la saison des frimas pour sortir de son inactivité au réveil de la nature qui marque le réveil de la rénovation. Le groupe des Staphylins qui nous occupe comprend les plus gros insectes dela famille, souvent ornés de poils serrés, comme veloutés, disposés en bandes, en fascies ou en points; la tête des mâles est généralement plus grosse que celle des femelles. La description des adultes dont nous allons faire con- naître les premiers états se trouve exposée dans les Sfa- phylinides de la faune Gallo-rhénane de M. A. Fau- vel, 1873, aussi dans la faune élémentaire des Coléo- ptères de France de A. Fairmaire let Laboulbène, 1854; nous ne la reproduirons pas, nous nous contenterons- de la citer. Classification. — Nous mettrons à contribution, pour la classification des larves, d’abordla formede l’armurefron- tale, c'estle meilleurdescaractèresspécifiques; secondaire- ment, les styles terminaux et leur pseudopode : nous aurions aussi désiré donner une place aux nymphes, aux œufs même, mais le nombre connu des uns comme des autres est si restreint que tout essai de classification CNE ERA EP ERA EM 44 0e? 1 Ur NE pe D jte 240 serait imparfait, risquerait d’être infructueux : le bord antérieur du premier segment thoracique de la nymphe est frangé de cils de formes particulières suivant les espèces; il en est de même des lames latérales : nous nous bornerons à indiquer ces particularités pour chacune d’elles dans le corps de la description qui en sera faite. Ennetenant compte pour la classification deslarves que LE NATURALISTE 4 ___—_ | de la lisière frontale, nous nous exposons à voir les genres s’enchevêtrer lesuns dans les autres, rompre de ce fait l'harmonie de la classification de l’adulte telle qu’elle d est établie; mais notre essai n’est composé que de | jalons faciles plus tard à déplacer. (A suivre. Capitaine XAMBEU. RE La ponte et les stations de ponte des oiseaux de France 1° Rapaces. — a) Diurnes. Noms scientifiques Noms vulgaires Vultur monachus (Linn.).......... Vautour moine: 24e ut M ULVUS(Briss eee us fauves sn. ss — percuopterus (Linn.)........ Gypaetus barbatus (Linn.).......... Aquila imperialis (Bechst.)......... Néophron perenoptère..... Gypaëte barbu tie tsen Aigle 1mpérial asus 2 yalbienla(inn) "sn re = \pySgargue. 2... ..n2. 1 fulvas(lnnn.) AE Lne AU Eee RTT = nevid (BriSSe) TERRE Es Criardesns Rs — _Hfasciata (Vieille us — à queue barrée. .... —::; pennâta (Briss.)..,2:2 00. DOTÉ MN Ne ASS Pandion haliætus (Cuv.}............ Balbuzard fluviatile. ...... Circaetus gallicus (Gmel.).......... Circaëte Jean le Blanc. ... Buteo vulgaris (Linn.)::.:.....40..0 Buse communes: ts Archibuteo lagopus (Brunn.)....... ee DA LEUIGS NS NANARAEtE Pernis apivorus (Linn.)............ =eNNbondrée en nl Milvus/regalis {Briss:)2.. teur Milan royal eee = miger (BrSsS} NN GA D UON SAN CP ANS TE Elanus céruleus:(Desf.)....:.:,... Elanion blanc: 412004 Falco gyrfalco (Bp:)::.22mu Faucon gerfauts. AMIE — peregrinus (Briss.) .......... ==" pelerinenhiseesne — subbuteo (Linn.)............ -— hobereau:.. 2102175 — hthofalco (Gmel.)...:-..11 — émerillon........ — vespertinus (Linn.).......... — à pieds rouges... — tinnunculus (Linn.).......... — cresserelle ....... — cenchris (Naum.)............ — cresserine....!... Astur palumborius (Linn.)......... Autour ordinaire..:.:.... = nISUS (Inn) en OnenEIRE == tépervier. Hein Circus æruginosus {Linn.).,....... Busard harpaye.......... — cyaneus (Linn.)............. — Saint-Martin...... — cineraceus (Montag.)....... Cendrine b) Nocturnes. Syrnium aluco (Linn.},:2,2. 100 Chouette hulotte.,....... Strix tengmalmi (Gmi:}....:53.1: = tengmalm....... —" flammea(linn:}##.- "tir — Effraye commun. —"noctua Dole) NE ARE RU - chevêche ....... — {accipitrinus (Pall:)........... 3 — | brachyotus (Boie)......,....., ER brachyote....... — :scops (Linn;}x fus. Scops petit-duc........... — #bubo (inner ee Hibou grand-duc ......... — 0tus (in Cu Lee — moyen-duc........ 2° Grimpeurs. Picus martius (Linn.)............. PIC NOIRE : —viridis (inner IV OT da RE AN QU —canus (Boie-)}.. 2:20. nt CENATÉ ee EE Dendrocopus leuconotus (Bechst.).. — leuconote............ — major (Linn.). 1300 es épeiche.s avan 1. meédius (lino Enr mn AR A En A AR —— minor (Linn:):#25 10e — épeichette............ Picoides tridactylus (Linn.)........ Picoïde tridactyle,........ Vunx-torquilla (Linn:). 1226000, Torcol vulgaire nes" er (A suivre.) Nombre ? d'œufs Stations il Algérie, Espagne, Pyrénées. 2 Pyrénées. 2 Pyrénées, Alpes, Cévennes. 1-2 Hautes-Alpes, Pyrénées. 2 Sommets des Alpes et des Pyrénées. 2 Iles du Volga. À 2 Alpes inaccessibles. 3 2 Midi de la France. D] ET, 2 Forêts du Centre et du Midi. 2-3 Bord des étangs. 1 Grandes forêts. 3 Bois et forêts. -k Nord de l'Europe et Algérie. . 2 Grands arbres des forêts. Nord et Sud-Est de l'Europe. 2 Algérie et Espagne. Côtes d'Islande. Falaise de la Manche. Bois et forêts. Bois et vieux édifices. Bois et forêts. LS HS 19 He C0 He 0 LS RO KO Hs O7 O7 He QE O7 UE UE He 0 & Plaines et marais. Trous d'arbres et de muräilles. À terre dans les landes. Troncs d'arbres. Rochers des montagnes. Nids abandonnés, Nord de l'Europe. 3-6 6-8 4-6 4-5 3-6 } Troncs d'arbres. 4-5 3-6 3-4 © 6-10: GABRIEL ETOC. ER ee UN ON le DE = UN M LE NATURALISTE QA1 CHRONIQUE La science allemande vient de rendre à la science francaise un témoignage éclatant, La Fédération des pharmaciens allemands, réunie en Congrès, à Eisbach, a décerné à l’unanimité à M. le D' Edouard Heckel, pro- fesseur à la Faculté des sciences et à l'École de méde- cine de Marseille, la grande médaille d’or de la fondation Fluckiger. Cette haute distinction est accordée, tous les cinq ans, au savant éminent, quelle que soit sa nationalité, qui a le plus contribué, par ses découvertes, au progrès de l'application des sciences naturelles à la médecine et à la pharmacie. 9000000000009299999999999< REVUE SCIENTIFIQUE Mémoire du temps chez les abeilles. — Les arbres des forêts japonaises. — Le mica et son exploitation. Le D° Auguste Forel, d'Yvorne, en Suisse, vient de publier une curieuse observation relative aux abeilles. Depuis plusieurs années, lui et sa famille prennent pen- dant l'été leurs repas en plein air sur une terrasse. Le matin, de 7 heures et demie à 9 heures et demie ou 10 heures, on sert des confitures qui demeurent sur la table, car, les enfants allant de bonne heure à l’école et les hôtes se levant tard, on déjeune le matin à des moments divers. Au repas de midi, il n’y a rien de sucré sur la table ou, tout au plus, au dessert, un plat sucré qui s’enlève rapidement. L’après-midi, à 4 heures, des confitures réapparaissent pour une demi-heure ou trois quarts d'heure au plus. Une ruche d’abeilles, qui avait servi en 1901 à des expériences et se trouvait alors à 90 ou 95 pas de la table, a été déplacée l’année passée et se trouve maintenant à 120 pas d'elle, donc plus éloignée du quart. Jamais les abeilles n’étaient venues manger les confitures servies sur la table les années précédentes, mi cette année, bien qu’elles visitassent tout autour en grand nombre les fleurs du jardin et de la terrasse. Or, le 17 juin dernier, la fermière voisine fit cuire des cerises et les placa sur sa fenêtre entourée de fleurs et située entre la table et la place actuelle du rucher. Il faut qu'une abeille ait découvert par hasard ces cerises, car, quelques heures après, tout un essaim de ces insectes se jeta dessus. Dès lors les abeilles portèrent leur attention sur les fenêtres et autres constructions. Elles finirent par découvrir des confitures sur une fenêtre donnant sur la terrasse. Quelques jours plus tard, l’une d'elles trouva de même celles qui étaient sur la table et y revint à plu- sieurs reprises. Puis elle fut suivie le lendemain d’une ou deux compagnes. Se basant sur ses anciennes expériences, M. Forel prédit que, bientôt, tout un essaim allait s’abattre sur la table et rendrait le déjeuner impossible. En effet, le nombre des abeilles augmenta rapidement. Elles se posaient sur les tables et les assiettes, cherchant partout les confitures dont elles se gorgeaient dès qu’elles les trouvaient. Mais, chose curieuse, après avoir fureté un jour ou deux autour de la table, à l'heure de midi, et n’y avoir rien trouvé, elles cessèrent tout à fait d’y venir à cette heure pour ne venir que le matin de 7 heures et demie à 10 heures environ prendre les confitures du déjeuner et, entre 4 et5 heures, en moins grand nombre, Le 17 juillet, il en vient un tel essaim le matin que l’on dut abandonner la partie, se réfugier ailleurs et enlever les confitures. Il faut appuyer sur ce fait que les confi- tures sont beaucoup plus longtemps sur la table le matin —— que l'après-midi, À midi, pas une abeille ne vint. A & heures, elles vinrent en nombre supportable, et l’on put prendre le thé et les confitures sans être trop impor- tunés. « Alors, dit M. Forel, je donnai l’ordre formel de mettre le lendemain, 18 juillet, la table comme à l’ordi- naire sur la terrasse, mais de n'y placer aucune confi- ture. Ainsi fut fait. Vers 7 heures et demie, je guettai la table et je vis un grand nombre d’abeilles qui la visi- taient. J’allai déjeuner vers 8 heures et j’observai que de nombreuses abeilles, jusqu’à 12, 15 et plus à la fois, volaient tout autour, se posaient sur les tasses, sur les assiettes, sur la miche de pain, sur les soucoupes, sur le beurre, sur la cafetière, sur le pot au lait, cherchant en vain, en tous sens, avec une grande persévérance. Elles examinaient tous les récipients ressemblant plus ou moins à ceux où elles avaient trouvé des confitures les jours précédents à la même heure. Passé 10 heures, elles cessèrent de venir et, au repas de midi, une seule abeille vint voler un instant vers la table. À 4 heures, il en revint une ou deux voler un instant autour de la plante, mais sans insister. Le matin du 19, de 7 heures et demie à 9 heures et demie, un certain nombre revinrent encore, mais beaucoup moins, Elles se posèrent plus rarement sur les ustensiles de table et n’y demeurèrent pas long- temps. À midi, plus d’abeilles revinrent que les jours précédents, comme si l'absence du miel, le matin, les avait poussées à chercher à une autre heure. Ilen revint aussi à # heures et on leur donna des confitures, ce qui en fit revenir d'autres. Le 20, de 8 à 10 heures, même scène que le 19. Je plaçai des feuilles de géranium rouge sur une assiette, mais elles n’y prêtèrent aucune atten- tion. J’enduisis d’une grosse tache de confitures la paroi intérieure d’un verre à boire et je placçai le verre retourné vers la table. Beaucoup d’abeilles vinrent voler contre le verre, à la place même où elles voyaient la tache de con- fitures, mais s’envolèrent toujours, ne sentant rien que du verre à leur approche. Aucune n’alla se poser à la base, vers l’ouverture du verre contiguë à la table, c’est- à-dire au seul endroit par où elles eussent pu percevoir l’'émanation des confitures, À 10 heures toutes avaient disparu. » Ces faits prouvent clairement que les abeilles n’ont pas seulement la mémoire des lieux, mais encore celle du temps. En effet, elles revinrent au même lieu et exa- minèrent les mêmes objets ou des objets analogues seu- lement aux heures où elles y avaient trouvé précédem- ment des confitures. Les mêmes faits montrent, en tous cas, que, chez M. Forel..…., on mange beaucoup de confi- tures. ; uns Dans un travail de M.J. Harmand sur les Forêts japo- naises, on peut relever quelques considérations générales intéressantes à connaître. Ce qui caractérise le climat japonais, c'est, avec les hivers modérés et assez longs, presque aussi longs que les nôtres, et avec un été très chaud, l'extrême humidité de l’atmosphère, qui approche, pendant les mois d'été, le point de saturation, et des précipitations fluviales abon- dantes : on compte environ 160 jours de pluie, et le plu- viomètre enregistre, sur la côte ouest, plus de 3.000 mi!- limètres d’eau annuellement. Le centre du japon, se trou- vant à la latitude de l'Algérie, se présente, par suite de ces dispositions atmosphériques, sous un caractère essentiellement différent de celui de notre zone méditer- ranéenne, bien que la température annuelle n'y diffère pas beaucoup de celle de Montpellier. Son aspect végétal rappelle plus, à certains égards, la nature tropicale que celle des régions occidentales du même isotherme. Si l’on se rappelle que le Japon est compris dans la zone 249 LE NATURALISTE des moussons, bien qu'avec une régularité moins grande que les régions de l’intertropique, qu’il est entouré d’eau de toutes parts, longé par des courants d’eaux chaudes, hérissé de hautes montagnes qui font écran aux vapeurs surchauffées des plaines et produisent, en les refroidis- sant, ces pluies parfois diluviennes, on comprend facile- ment sans y insister davantage, les causes principales de ce climat singulier. Les forêts du Japon diffèrent surtout des nôtres par le grand nombre d'espèces d'arbres que l'on y rencontre et par le mélange de toutes ces espèces, surtout dansles zones d’altitude inférieure, par une croissance sensible- ment plus rapide, et peut-être par une longévité moindre des essences, par l'aspect et la composition du sous-bois où les bambous nains dominent, sous forme de fourrés impénétrables, avec un grand nombre d’arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ligneux et de lianes également ligneu- ses. Le professeur Asa Gray, comparant les forêts japo- naises à celles de l'Est de l'Amérique du Nord, fait re- marquer que, malgré l'aire beaucoup plus restreinte qu'elles occupent, on y compte un nombre plus élevé d'espèces. Il y relevait 168 espèces de grands arbres, réparties en 66 genres, contre 455 arbres américains, en 66 genres également. C.-S. Sargent a évalué depuis, sur des documents plus complets, le nombre des espèces arborescentes des quatre grandes îles de larchipel japo- nais à 220, en 99 genres, soit seulement cinq ‘arbres de moins que sur tout l'immense territoire qui s'étend du Labrador au Rio-Grande et des rivages de l'Atlantique aux pentes orientales des Montagnes Rocheuses, La proportion des arbres à la flore japonaise totale est également remarquable : environ 4 à 10,4, le nombre des plantes phanérogames et cryptogames vasculaires pou- vant être évalué à 2.500 espèces ; mais la proportion des plantes ligneuses est encore plus digne d'attention : le Japon ne compte pas moins de 325 espèces d'arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, soit, avec les arbres, 550 espèces ligneuses ou 1 à 4,55 de sa production végétale tout entière. Ce qui distingue particulièrement les forêts japonaises des nôtres, c'est le mélange des espèces, et jusque dans le Nord. Le directeur de l'Arboretum, de l'Université de Harvard, note, dans une excursion aux environs de Sap- poro, la Capitale du Hokkaïdo (Véso), en faisant l’ascen- sion d’une colline qui ne dépasse pas 50 mètres au-des- sus du niveau de la mer, une liste de 46 espèces ou va- riétés d'arbres. Jusqu’aux grandes altitudes, cette confu- sion des espèces se maintient, et les essais de classifica tion des forêts par zones étagées et tranchées qu'on s’est efforcé d'établir semblent de peu d'intérêt scientifique, mais surtout pratique. Il faut approcher de 2.000 mètres d'altitude pour rencontrer des forêts naturelles dans les- quelles une ou deux espèces, et toujours alors des coni- fères, prédominent de beaucoup sur les autres et notam- mentle Tsuga diversifolia. Cependant, sur quelques plateaux élevés, quiont con- servé des lambeaux de leur végétation spontanée grâce à la difficulté de leur accès, ou dans les régions restées à peu près vierges du Hokkaïdo, on rencontre parfois d'assez grands espaces où certains chênes (Quercus cris- pata) se sont maintenus en prédominance; à part le sous-bois, tout différent, ces forêts à gros arbres assez clairsemés rappellent les nôtres, mais c'est une excep- tion. Le Japon, dans son ensemble, est un pays très boisé, en dépit du nombre et de l'ancienneté de ses habitants, bien que les forêts spontanées, vraiment naturelles, y soient peu fréquentes et d’une étendue relativement res- treinte. C'est que les besoins des Japonais en bois étant très grands, le prix dubois s’est maintenu à des prix d'autant plus élevés, si surtout on les compare à l’écono- mie générale de la vie japonaise, que le pays, séparé vo- lontairement du monde extérieur pendant des siècles, était obligé de tirer de lui-même toute sa consommation. Il en est résulté que l’on y atoujours déboisé, mais tou- Jours reboisé avec activité, et exploité en bois artificiels toutes les parties du sol qui ne se prêtaient pas facile- ment à l’agriculture. Ilestmême arrivé, et il arrive en- core beaucoup aujourd’hui, que l'on a trouvé plus avan- tageux de cultiver en bois des terres de plaine, parfaite- ment exploitables en céréales, légumes ou plantes industrielles diverses, surtout au voisinage des grandes agglomérations urbaines, des rivières flottables et du bord de la mer, et cette coutume était favorisée par la cherté des transports, tous ou presque tous accomplis à dos d'hommes, en ce pays où il y avait peu d'animaux de bât et pas de voitures, etouù,dureste, la viabilité était rudimentaire. On calculait, vers l’époque de l'ouverture du Japon que le riz lui-même ne pouvait pas supporter commercialement plus de 5 milles de transport. Et l'on conçoit alors de quelle nécessité et, aussi, de quels avantages il était, etil estresté, de veiller avec soin à la production constante du bois, en la maintenant toujours en certain équilibre avec sa consommation. En fait, et aujourd’hui même, après le développement des chemins de fer, des routes, la multiplication des animaux pour la boucherie et pour l'armée, l'amélioration d'un certain nombre de rivières et l'introduction des charrettes, on admet qu'une terre cultivée en bois taillis, pour bois de feu, rapporte deux fois plus que les terres agricoles moyennes dans le voisinage des villes. * # * Comme toutes les pierres précieuses, — dit M. G. W. Colles dans une étude surle mica, — cette substanceest, depuis l’antiquité la plus reculée, un objet important de transaction commerciale. Parmi d’autres traces nom- breuses de leurs passages, les races préhistoriques de l'Amérique du Nord ont laissé, en divers points, des pla- ques de mica qui devaient servir de miroir. Chez les Ro- mains, toutefois, cette substance ne paraît pas avoir eu cet usage, qui était rempli par des plaques de métaux polis. Vraisemblablement, ce n’est qu'avec les temps modernes que le mica fut importé et utilisé en Europe; il provenait alors de l’Inde par la Russie et était désigné sous le nom de muscovite. En dehors de ses usages électriques, qui sont de date très récente, la principale utilisation du mica consiste à remplacer le verre ordinaire dans toutes les conditions où celui-ci serait exposé à se briser, en particulier dansles carreaux d’étuves, de fourneaux, et, tout récemment, on a introduit le mica dans la construction des diaphragmes de phonographes. Mais ce ne sont là que des services ac- cessoires comparativement à l’utilisation que fait de cette substance l’industrie électrique. Comme isoiateur,le mica a des avantages exceptionnels sur toutes les autres sub- stances connues; pour les commutateurs de dynamos, dont les segments de cuivre sont séparés les uns des au- tres par des segments de mica, ce produit a supplanté tous les autres etest devenu pratiquement indispensable, Le développement considérable de l’industrieélectrique a ici encore imprimé un rapide essor à la production du mica et a fait doubler celle-ci dans l'intervalle de dix an- nées. La production mondiale est passée de 335.000 dol- lars en 1890 à 345.000 en 1895, et à 770.000 en 1900. Sur cette quantité, l'Inde a produit plus de la moitié, soit 475.000 dollars; le Canada, 168.000 dollars; les Etats-Unis, 128.000. Au cours de la décade 1890-1900, les Etats-Unis et le Canada se sont maintenus dans les mêmes chiffres de production; mais, au cours des dernières années, le Canada a distancé les Etats-Unis. Au point de vue de la production du mica, les Etats- Unis viennent au dernier rang; en revanche, ce sont les plus grands consommateurs du monde entier. À eux LE NATURALISTE 243 seuls, ils ont toujours utilisé plus de la moitié de la pro- duction mondiale, ce qui équivaut, pratiquement, à leur production propre, à celle du Canada et à une partie notable de celle de l'Inde. Mais, pour ce pays, il faut faire abstraction de la quantité inconnne, mais certaine- ment considérable, qui est absorbée par les industries locales. Sur les quantités exportées de l'Inde, de 1892 à 1897, les Etats-Unis ont recu 38,5 p. 100; la Grande-Bre- tagne, 58,9 p. 100; l'Allemagne, 20,5 p. 100 et les autres pays, 1 p. 100. Il est à remarquer, toutefois, que les 58 p. 100 imputés à la Grande-Bretagne n’ont pas été consommés dans ce pays, mais ont été distribués à d’au- tres nations. Près de la moitié a fait retour aux Etats- Unis, de telle sorte que près des deux cinquièmes de l'exportation totale de l'Inde sont achetés par les Etats- Unis. HENRI COUPIN. ERISTALIS TENAX (Eristale tenace ou gluante) Il m'a été demandé tout dernièrement par un profes- seur d'anglais habitant au Bois-Guillaume, près Rouen, des renseignements surce diptère appelé vulgairement mouche de ver à queue de rat. La larve de l’Eristalis tenax est de forme cylindrique, de coloration gris sale dont on distingue les intestins par transparence ; elle est pourvue d'assez gros yeux et d’une queue mince ; cette dernière est, comme je l’expliquerai plus loin, susceptible de s’allonger. Lorsqu'elle a atteint son entier développement, cette larve mesure environ 15 millimètres de long et sa queue atteint généralement 19 millimètres dans toute sa lon- ‘gueur. L'extrémité’antérieure se rétracte en se plissant et porte les deux crochets écailleux habituels; sur le ventre on distingue des rangées de piquants qui servent à la progression, notamment quand l'insecte, dit Brehm, grimpe sur les endroits secs à une faible hauteur le long de quelque paroi, pour y opérer sa nymphose. La queue qui est extensible et rétractile se termine par une pointe rougeâtre que la larve, lorsqu'elle est plongée dans un milieu liquide, porte à la surface pour respirer. Dans les endroits, dit Brehm, où l’on observe un grand nombre de ces larves, on est sûr d'y trouver un peu plus tard des productions assez dures qui proviennent de ces insectes : ce sont les pupes, qu'on nomme aussi les « petites souris »; durcies. et plissées en travers, elles cachent les véritables nymphes, elles présentent, en avant, une paire de petites cornes qui semblent repré- senter les oreilles, et qui sont destinées à la respiration, leur surface étant recouverte d'orifices stigmatiques. Au bout de douze à quatorze jours, un opercule se dé- tache en même temps que ces cornes stigmatiques et la mouche apparait. À l’état adulte, l'Eristalis tenax a le corps gros, noi- râtre avec de larges taches rousses sur l'abdomen ; celui- ci est d’un brun foncé, formé de cinq anneaux dont les antérieurs portent des taches latérales plus ou moins nettes ; les parties externes de ces anneaux et surtout la face ventrale, qui est un peu évasée,sont recouvertes de poils. Quant aux cuisses postérieures, qui sont généra- lement un peu plus longues que les autres, elles sont pourvues de petites soies sur leurs bords inférieurs et supérieurs. : L’Eristale tenace apparait dès les premiers jours de printemps et se trouve jusque vers la fin de septembre. Il n’est pas rare en octobre, lorsque le soleil brille, d’en rencontrer encore quelques individus. venant d’éclore. ur —————_—_—— La larve de ce diptère nait dans la vase, dans le fu- mier des étables, dans les éviers où s'accumulent des immondices, dans les latrines mal lavées, dans les eaux croupissantes de nos cours et de nos chemins; en géné- ral, on la trouve dans tous les endroits malpropres. Comme je l'ai dit plus haut, la larve de l'Eristale gluante possède une queue susceptible de s’allonger. Cette queue extraordinaire à laquelle l'animal doit son nom, dit M. Pouchet dans son ouvrage l'Univers, est tout simplement un organe respiratoire. Elle contient deux vaisseaux qui vont disposer l'air dans tout le corps dela larve. Ces deux canaux aériens sont enveloppés par des tubes d’un calibre différent, qui s’emboitent les uns dans les autres, et se meuvent absolument comme les tubes d'une longue-vue. Ce ver, ne possédant aucun organe natatoire, trouve dans cette ingénieuse disposition le moyen de pouvoir constamment ouvrir à la surface de l’eau l’orifice de son appareil respiratoire, quel que soit le niveau de celle-ci. Si le liquide baisse dans la flaque qu'il habite, tous les tubes rentrent l’un dans l’autre et les trachées aérifères serpentent à l'intérieur. S'il sur- vient, au contraire, une averse qui fasse démesurément monter l'eau, tous sont projetés au dehors, étirés à l'extrème et leur orifice n’en atteint pas moins la surface. Réaumur, qui a aussi étudié ce diptère, s’est assuré, en placant quelques larves dans un vase et en augmen- tant successivement la hauteur de l’eau quiles submer- geait, que leur queue ne pouvait s’allonger au delà de 5 pouces; passé ce terme, elles quittaient le fond du vase et s’attachaient à ses parois de manière que le bout de leur queue püt dépasser la surface du liquide. Suivant Brehm, les Eristales qu'on voit au début du printemps parmi les chatons de saule paraissent être des mouches tardives de l’année précédente qui ont passé l'hiver, elles pourraient être aussi des insectes nouveau- nés qui viennent d’éclore de leurs pupes ; l’insecte pour- rait, en outre, passer l'hiver à l’état d'œuf. Tels sont les quelques renseignements que je possède sur cet insecte. PAUL NOEL. ANNEE ACADÉMIE DES SCIENCES Contribution à l'étude de la vallée inférieure de la rivière d'Ain. Note de M. J. B. Marrix. L'auteur présente une étude des deux rives de l'Ain, depuis le pont de Gévrieux au Nord jusqu'au Rhône. Un peu en amont du village de Mollon, sur la rive droite, on trouve, reposant sur les marnes du Pontien (d'après MM. Boistel et Béroud) ou du Pliocène inférieur {MM. Delafond et Depéret) 50 centimètres de dépôts glaciaires à gros blocs et cailloux striés, qui affleurent dans le lit de la rivière. Par-dessus reposent 2 mètres d’alluvions à petits cailloux plats, tout à fait semblables aux alluvions qui composent les terrasses fluviatiles des rivières jurassiennes; puis viennent 50 centimètres de terre arable. Plus bas, sur la rive droite encore del’extrémité méridionale du marais de Giron, jusqu’au-dessous du château de Loyat, une moraine qui, d’après MM. Penck et Brückner, doit être classée dans la période dite du würm descend aussi jusque dans le lit de la rivière qu’elle domine parfois de plus de 40 mètres. De très curieux phénomènes de cimentation se sont produits par places et peuvent faire croire à la présence d’alluvions anciennes em- ballées dans des dépôts morainiques récents. Au lieu dit le Port-Neuf de Saint-Jean-de-Niost, l'érosion intense de l'Ain a éventré une autre moraine qui forme une falaise de 15 mètres à 20 mètres de hauteur. Dans le lit de la rivière affleure une marne feuilletée, légèrement micacée, gris bleuâtre, tout à fait analogue aux marnes de Saint-Cosme de la TE NRA LETTRES PO OR PURE A Er TOI RAY 244 vallée de la Saëne. Mais cette identité n'indique pas le synchro- nisme des dépôts; car les marnes pliocènes sont toujours, dans la région, à 20 mètres ou 30 mètres plus haut. Comme à Saint-Cosme, les marnes feuilletées de Saint-Jean-de- Niost sont entremélées de sables fossilifères. À la partie supé- rieure des marnes il a été rencontrés une Succinée et dans les sables deux Helix que M. Gaillard, du Muséum de Lyon, a reconnus pour être H. arbuslorum et H. hispida. Les marnes sont dispo- sées horizontalement et à cet endroit peuvent avoir de 7 mètres à 8 mètres d'épaisseur. Elles sont ravinées par la moraine qui doitétre wurmienne elle aussi et qui cependantest recouverte de lehm très fossilifère, en ‘particulier sur sa pente méridionale. Il y à à peine 50 centimètres de terre végétale. Au dire des ouvriers, les marnes reposentsur un cailloutis semblable à celui du haut; et de fait, depuis lors, l’auteur a trouvé dans la vallée de l'Ain un point où cette superposition est évidente et où la marne fos- silifère est recouverte de 20 mètres de loess, sans couche rubé- fiée par-dessus. Pensant que ces marnes indiquaient la présence d'un ancien lac, il devait être intéressant de rechercher quelle pouvait être leur aire d'extension. En amont de Port-Neuf, on lesretrouve au Raf- four, au-dessous du hameau de Luisart, sur la rive gauche. Elles affleurent encore çà et là dans le lit de la rivière jusqu'au sud du Port-Galland; en particulier à l'endroit appelé La Manche vers le château de Gourdans. Ces marnes sont facilement discer- nables par la couleur vert très clair qu'elles communiquent au fond de la rivière et qui tranche fortement avec la teinte plus foncée du reste du chenal. Du Raffour à Port-Galland il y a en- viron 6 kilomètres. Si l’on suit vers l'Ouest la moraine de Port- Neuf jusqu'au hameau de Monétroi, on constate la présence de sources au pied de ladite moraine; de plus, les puits ne descen- dent pas comme ils le font, plus au Nord ou plus au Sud, jus- qu'au niveau de l’Ain pour rencontrer de l’eau; ils s'arrêtent à un niveau marneux et les puisatiers assurent que c'était une couche semblable à celle du Pert-Neuf qui retient les sources. On pourrait peut-être admettre que le lac où se sont formées les marnes de Saint-Jean-de-Niost s'étendait sur 2 kilomètres de de l'Est à l'Ouest, Sur larive gauche de l'Ain, en face de Port-Neuf, au village de Blyes, il n’y a que des graviers, mais plus bas, vers le Bois des Terres et Riccoiy, sur plus d’un kilomètre carré, on rencontre des dépôts de lehm fossilifère épais de 40 centimètres à 150 centi- mètres. Ils recouvrent sur 100 mètres de longueur environ, sur la rive gauche de la rivière, au lieu dit Le Planet de Riccoty, 50 centimètres d’une marne gris verdâtre qui elle-même repose sur lamoraine, dont les gros blocs deviennenttrès visibles plus en aval, en face du château de Gourdans. L'Ain remblaie fortement sa rive gauche de Blyes à la digue du Port-Galland, et d’après les habitants âgés, il y à une cinquantaine d'années, la rivière coulait presque entièrement sur un lit de marnes. Deces faits il semble permis de conclure : 1° que, avant l’arri- vée des glaces de l'époque wurmienne, l'Ain avait creusé sonlit plus bas qu'il ne l’est actuellement; 20 que le lac de barrage occasionné par les moraines des glaciers s'est étendu 20 kilo- mètres environ plus bas que ne l’indique la Carte du glacier du Rhône dressée par M. Penck. Il est possible d'en trouver des vestiges aux environs de Saint-Jean-de-Niost, sur une longueur de 6 kilomètres et peut-être sur 2 kilomètres de largeur. Les fossiles rencontrés jusqu'à ce jour indiquent un âge relative- ment récent pour les dépôts marneux qui s’y sont succédé sur une épaisseur, encore visible à Port-Neuf, de 7 mètres à 8 mètres ; 3° enfin que le lehm ne semble pas être uniquement une formation interglaciaire, même dans la vallée du Rhône, puisqu'il se trouve en grande abondance et sur de grandes éten- dues en relation avec les moraines de l'époque wurmienne de Saint-Maurice-de-Gourdans, Saint-Jean-de-Niost et Blyes. Bibliographie 681. Bahr (P.-H.). On the « Bleating » or « Drumming » of the Snipe (Gallinago cœleslis). Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 12-35, fig. Bate (D.-M.-A.). On Elephant Remains from Crete, with Description of Elephas creticus, sp. n. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 238-250, pl. XII-XIIL. Beddard (F.-E.). Contribution to the Knowledge of the G6S2. 683. LE NATURALISTE ——————————…— 6S4. G6S5. 6S6G. GS. 6SS. 6S9. 690. 691. 69". 698. 699. 200. . Trans. . Druce (H.). Description of systematik arrangement and Anatomy of certain Gencra and species Squamata. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 35-68, fig. Beddard (F.-E.). Notes upon the Anatomy of a species of Frog of the Genus Megalophrys, with reférences to _ other Genera of Batrachia. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 324-352 fig. Beddard (F.-E.). On some new Species of Earthworms Of the Family Eudrilidæ, belonging to the Genera Polytorcutus, Neumanniella, and Eminoscolex, from Mt. Ruwenzori. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 415-430, fig. Beddard (F.-E.). On the Azygos Veins in the Mam- malia. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 181-293, fie. Beddard (KF.-E.). On two new Species of the African Genus Microchætus belonging to he Collection of Oli- gochaeta in the Museum of Christiana. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 277-281. Béguinot (A.). Revisione monografica del genere Ro- mulea Maratti. Malpighia, XXI, 1907. pp. 49-129, fig. Bonhote (J.-L.). On a Collection of Mammals made by Dr. Vassal in Annam. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 3-12, pl. IL, fig. Boulenger (G-.-A.). On à collection of Fishes, Batra- chians and Reptiles, made by Mr. S. A. Neave in Rho- desia, North of the Zambesi with Field Notes by the Collector. Mem. und Proc. of the Manchester lit. and Phil. Soc., 51, part. IT, 4907, n° x11, pp. 1-12. Boulenger (G.-A.). On a Small Collection of Fishes made in the Eastern Watershed of the Transvaal by Capt. G. E. Bruce. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 307-311, pl. XVIII- XIX, fig. . Buckman (S.-$S.). Brachiopod Nomenclature. Ann. Mag. of Nal. hist, sept. 1907, pp. 223-226. Buturlin (S.-A.). Die paläarktischen Formen von Syrnium Savign. Journ. f. Ornithol., LV, 1907, p. 332-336. . Cabrera (A.). Three new spanish Insectivores. Ann. Mag. of Nat. hist, sept. 1907, p. 212-215. . Calman (W.-T.). On New Rare Crustacea of the Order Cumacea, I, The Families Bodotridæ, soniidæ, and Leuconidæ. Trans. Zool. Soc. Lond., XVIIT, 1, 1907, pp.1-46, pl. I-IX. Vauntomp- . Chaïllou (F.). Etude sur quelques anomalies conchy- liologiques de l'Heïix Aspersa. Bull. Soc. Sc. nal. de l'Ouest, 1907, pp. 1-14. Coe and Kunkel. Studies of the California Limbless Lizard Anniella. Connecticut. Acad. o pp. 349-403, pl. XLI-XLVITT. Cooke (C.-M.). The Hawaïian Hepaticæ of the Tribe Trigonantheæ. Trans. Connecticut Acad. of Arts and Sc., XII, 1907, pp. 1-44, pl. IXV. Couturier (M.). Etude sur les mollusques Gastropodes recueillis par M. L.-G. Seurat dans les archipels de Tahiti, Paumotu et Gambier. Journ. de Conchyl., 1907, pp. 1231478, pl. XII. Coward (T.-A.) On the Winter Habits of the Greater Horseshoe, Rhinolophus_ ferrum-equinum (Schreber), and other Cave-hauting Bats. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 312-324. Arts and Sc., XII, 1907, . Cunningham (J.-T.). On a peculiarly Abnormal Spe- cimen of Turbot. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 174-181, DlexXTe . Cunnington (W.-A.). Zoological Results of the Third Tanganyika Expedition, Crustacea. Proc. Zool., Soc. Lond., 1907, pp. 258-276. pl. XVI-XVII. an apparently new Lycænid Mag. of Nat. hist, sept. 1907, Report on the Brachyurous from Mauritius. Ann. pp. 219-220 . Eisenberg (E.). Beitrige zur Kenntnis der Entstehungs- bedingungen diastischer Enzyme in hôheren Pflanze Flora, 97, 1907, pp. 347-374. V. VAE nu EE —————_—_—_——— Le Gérant : PAUL GROULT. ————————————————————————————— Paris. — Imp. F. Levé, rue Cassette, 11. Ati Na) Liga j NON A ULA 29° ANNÉE | 9 SÉRIE — N° 4A96G 17 NOVEMBRE 1907 MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 3. Genre Systenus, Loew. Je n'ai vu qu'un seul dolichopodidæ appartenant vrai- ÿ ÿ 4 18 20 21 22 Fig. 18. — Antennes de Sys{enus ciliatus, nov. Sp. N° 679% (214 d.). Fig. 19. — Articles tarsaux postérieurs de ce dolichopodien. - Fig. 20. — Antenne de Achalcus latipennis, nov. sp. Q. N° 4600 (214 d.). Fig. 21. — Articles tarsaux antérieurs. Fig. 22. — Articles tarsaux postérieurs. semblablement à ce genre. Les macrochètes du vertex sont très distincts. Les deux premiers articles des antennes paraissent avoir la même longueur, le troisième article est long, large à la base, puis assez tigelliforme et densé- ment cilié; chète assez court, assez épais et finement cilié. Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles, Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article et orné de quelques petits cils ; le troisième article un peu plus long que le qua- trième, le cinquième à peine plus court que le précé- dent. Je propose de nommer cette espèce Systenus ciliatus, nov. sp. (fig. 18 et 19). Long. du corps, 2 mill.; long. alaire, 1 mill. 3/4. No 6794. 4. Genre Achalcus, Loew. Achalcus latipennis, nov. sp. (fig. 20, 21, 22). ® Vertex orné de quelques cils. Yeux bien distincte- ment séparés. Le premierarticle des antennes très court, le deuxième cupuliforme, peu cilié, le troisième en forme d'amande, Chète assez épais (pour une espèce de cette taille), court et bien distinctement cilié (214 d.). Partie buccale proéminente mais non très allongée, spatuli- (4) Voir le Naluraliste, n°S 192 et suiv. »: forme. Thorax orné de macrochètes, Bouton des balan- ciers très saillant. Métatarse antérieur finement cilié et distinctement plus long que le deuxième article, le troi- sième un peu plus allongé que le quatrième qui a environ la mêmelongueur que le cinquième. Métatarse postérieur aussi courtement cilié et un tiers plus court quele deuxième article, le troisième environ de la moitié de la longueur du deuxième, les deux derniers articles égaux entre eux. Ongles des tarses unidentés. Ailes larges, ar- rondies : les troisième et quatrième nervures longitudi- nales parallèles. Long. du corps, 1 mill. 3/4; long. alaire, 4 mill. 1/4. N° 4600. o”. Inconnu. 5. Genre Medeterus, Fischer de Waldheim. 4. Medeterus elegantulus. nov.sp. (fig. 23 à 26). ©”. Vertex orné de quelques longs cils Antennes courtes : le premier article très court, nu; le deuxième arrondi et garni de quelques cils, le troisième aussi arrondi; chète apical long, l’article de la base épaissi, ce dernier et le fouet finement ciliés. Palpe d’un seul article (chez le seul spécimen observé, il parait peu allongé et garni, au bout, de quelques cils très apprécia- bles), Partie buccale proéminente. Pattes longues et fine- ment ciliées, les fémurs antérieurs épaissis de la base au milieu, métatarse antérieur plus de deux fois aussi long que le deuxième article, le troisième plus long que le quatrième, qui est à peine plus allongé que le cinquième; articles tarsaux postérieurs longs. Métatarse environ un tiers plus court que le deuxième article,le troisième dis- tünctement plus long que le quatrième qui a près du dou- ble de la longueur du cinquième. Organes copulateurs très saillants : Analanhänge ciliés, tigelliformes à la base puis renflés à l'extrémité. Troisième et quatrième ner- 24 23 26 Fig. 23. — Antenne de Medeterus eleganlulus, nov. sp. N° 9532 (214 d.). Fig. 24. — Articles tarsaux antérieurs. Fig. 25. — Articles tarsaux postérieurs. Fig. 26. — Antenne de Medeterus elegantulus, nov. sp. œ. N° 5807 (214 d.). 246 vures longitudinales des ailes rapprochées vers l’apex, parallèles. S Long. du corps, 3 mill.; long. alaire, 2 mill. No 9532. ®. Quatrième article des tarses postérieurs un quart plus long que le cinquième. Les autres caractères comme chez le o7. Long. du corps, 1 mill. 3/4 à 2 mill. 1/4. Long. alaire 3 à 1 mill. 1/2. Nos 2596, 4785, 4268, 8538, 4943, 3554 1202, 5807, 8371, 8236, 3154, 3385, 6528, 6894. 2. Medeterus flammeus, nov. sp (fig. 27 à 30). 21 28 29 30 Fig. 27. — Antenne de Medelerus flammes, nov.sp. N° 5985 (214 d.). Fig. 28. — Articles tärsaux antérieurs. No 2618 Œ*. Fig. 29. — Articles tarsaux postérieurs. N° 2618 ©. Fig. 30. — Articles tarsaux postérieurs de Medelerus flammeus, nov. sp. ®. N° 3016. ®. Vertex orné de quelques cils. Premier article des antennes court, nu, le deuxième garni de quelques cils, le troisième arrondi cilié, le chète long et finement velu 214 d.). Partie buccale assez saillante le dessous de la tête avec quelques cils. Macrochètes du thorax et de l’écusson très appréciables. Pattes antérieures finement ciliés: métatarse beaucoup plus long que le deuxième article, le troisième plus court que le quatrième, le cin- quième moins long que le quatrième. Métatarse posté- rieur environ du tiers de la longueur du deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cin- quième le plus court. Ailes plus longues que l'abdomen. Troisième et quatrième nervures longitudinales rappro- chées vers le bord apical de l'aile, mais moins fortement que chez l'espèce précédente. Organes copulateurs sail- lants (kolbig). Analanhänge tigelliformes, ciliés, assez courts. Ne 2618. Long. du corps, 2 mill. 1/4; Long. alaire, 4 mill. 1/2. N° 2618, 3193, 4119, 5985. ® Partie buccale très saillante. Palpes lamelliformes et ornés de quelques forts cils. Premier article du chète des antennes épaissi, le fouet long et finement velu. Troisième article des antennes cilié. Aux trois paires de pattes, les tibias sont densément ciliés. Métatarse posté- rieur orné de quelques cils plus appréciables que ceux des articles 2 à 5 et environ de la moitié de la longueur LE NATURALISTE du deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cinquième à peine plus court que le quatrième, crochets tarsaux robustes, unidentés. Les la- melles des organes génitaux tigelliformes et ornées. à l'extrémité de deux longs cils (4). Caractères alaires comme chez le o7. Long. du corps, 2 mill. 1/4 à 2 mill. 3/4 Long. alaire, 1 mill. 3/4.-Nos 3016, 3176. 3. Medeterus lascivus, nov. sp. (fig. 31, 32, 33). 31 Fig. 31. — Antenne de Medelerus lascivus, nov. sp. ©. N° 9663 (214 d.). Fig. 32. — Articles tarsaux antérieurs, Fig. 33. — Articles tarsaux postérieurs. ®. Vertex orné de quelques longs cils. Antennes très saillantes : les deux premiers articles environ d'égale longueur, le premier article court, nu, le deuxième bien distinctement cilé; le troisième arrondi, aplati, velu ; chète très long avec la base plus épaissie, le fouet bien distinctement cilié des deux côtés (214 d.). Partie buccale saillante, palpes oviformes, très appréciables et garnis de quelques cils très robustes. Occiput et tho- rax orné de cils très distincts. Articles tarsaux antérieurs finement ciliés: métatarse du double de la longueur du deuxième article, le troisième et le quatrième sub- égaux entre eux, le cinquième un plus court que le qua- trième ; crochets tarsaux grêles unidentés. Tibias posté- rieurs finement ciléset ornés de quelques cils ; métatarse moins de la moitié de la longueur du deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cin- quième plus court que le précédent, Ailes longues : les troisième et quatrième nervures rapprochées et paral- lèles vers l'extrémité, puis légèrement divergentes. Long. du corps, 2 mill. 1/2; long. alaire, 2 mill. N° 9663. à * o”. Inconnu. j ° - (A suivre.) F. MEUNIER. (1) Ce caractère n’a été vu que sur une seule femelle. LE NATURALISTE 2417 a ——— me DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Erebochlora chamæleonis Schaus, var. albo-centrata n. var. — En tout conforme au type de Schaus, mais, vers le milieu des ailes supérieures, en dessus, on voit une tache blanche, presque carrée, qui est limitée extérieure- ment par le point de séparation des nervures 3 et 4. Cette tache a 4 mill. de longueur dans le sens parallèle à la côte, et 3 mill. dans l’autre sens. Huancabamba, Haut-Pérou, 2 o”, ma coll. Erebochlora chamæleonis Schaus, v. duplicata n. var. — Conforme au tyje, mais on voit dans la cellule (au même endroit que la tache blanche de la variété albo- centrata), une tache carrée d'apparence jaunâtre avec les contours blancs. Puis vient, immédiatement après la cellule, une tache carrée noire qui se trouve dans les exemplaires typiques de chamæleonis, et cette tache est suivie d’une tache carrée, d'apparence jaunâtre, avec les contours blancs. Ces deux taches jaunâtres ont environ 3 mill. de côté chacune. Huancabamba, Haut-Pérou, 2 o”, ma coll. Erebochlora chameæleonis Schaus, var. Schausi, n. var. — Conforme au type, mais aux supérieures ont voit une bande vert jaunâtre (par conséquent moins verte que les taches environnantes). Cette bande, large de 2 mill. et longue de 15 mill., part de près de la base (à un mill.) et se termine à 6 mill. de l’apex, exactement sous une grosse tache noire presque carrée qui s'appuie sur lacôte. Cette bande vert jaunâtre longe la côte dans tout son parcours ; à la base, elle se trouve à environ un mill, de la côte, et, à son extrémité, à 3 mill. de la côte. J’ajou- terai que cette bande, dans sa partie la plus éloignée du la base, a parfois une teinte un peu rosée. Huancabamba, Haut-Pérou, 3 ©”, ma coll. PAUL THIERRY-MIEG. 4 COSSSSSSSISSTISSSOCCIIIIISIOCETSEECCC MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES STAPHYLINIDES (2) DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES ESPÈCES Lisière frontaletridenticulée. S. — Staphylinus æneocephalus, de Géer. Fauvel, loc. CRE pe AT. Larve. Xambeu, 7e mémoire, 1899, p. 105. Longueur 18 millimètres, largeur 2 millimètres. Corps allongé, linéaire brun terne, finement pointillé, couvert de soies rousses, droites, tête grande subqua- drangulaire, rougeûtre, lisière frontale avancée en trois saillies noirâtres armées chacune de deux denticules à base ciliée ; segments thoraciques brunâtres avec plaque noirâtre, segments abdominaux noirâtres avec plaque brunâtre chargée en dessus eten dessous de deuxrangées . transverses de points verruqueux ; styles caudaux allon- gés; pseudopode très long, cylindrique, hanches canali- culées et striées. On trouve cette larve en automne, sous les pierres pen- dant le jour, errant sur le sol durant la nuit, se nour- rissant de proies vivantes, vers, chenilles, mollusques. Adulte. Dans nos montagnes pyrénéennes, c'est aux mêmes lieux, aux mêmes époques que sa larve qu'a lieu son apparition ; sa nourriture est la même; il est spécial à la haute montagne. AR CU RP EN elle ve NN ae Eee (1) Voir le Naturaliste, n° 491 et suivants (2) Voir le Naturaliste, n9 494 et suivants. Lisière frontale 4-dentée. 2. Staphilinus pubescens, de Géer. Fauvel, loc. cit., 2, p. 402. Larve, Mulsant, Ann. agr. Lyon, 1875, p. 240. Corps suballongé, épais, fortement atténué, cilié, brun rougeâtre briliant sur la tête et la région thoracique, mat sur la région abdominale ; tête grande, orbiculaire, rem- brunie, ridée sur le disque, lisière frontale 4#-dentée, lobe maxillaire spiniforme, styles caudaux subcylin- driques écartés à bout recourbé et prolongé par un long cil, pseudopode court, épais, tronqué. Cette larve vit sous les bouses, sous les crottins, sous les déjections de toute sorte des nombreux vers qui y pullulent, | Adulte. Dans le cours de la belle saison, en été en particulier,on letrouve sur les coteaux de moyenne éléva- tion, dans les mêmes conditions que sa larve, mais tou- jours épars. Lisière frontale 5-dentée. 3. Staph.similis, Fab. Fauvel, loc. cit., 18, p. #11, Larve. Xambeu, 7° mémoire, 1899, p. 68. Longueur 17 millim., largeur 2,3 millim. Corps allongé, linéaire, brun jaunâtre avec longues soies roussâtres; tête rouge, vif, orbiculaire, pointillée, disque mat, lisière frontale droite, 5-dentée, les deux dents médianes bien saillantes, avec cil à la base, sépa- rées par une petite, les deux latérales courtes, puis den- ticulée ; menton à base dentée, segments thoraciques jaunâtres avec plaque noirâtre, pointillée et bourrelet rouge vif; segments abdominaux avec plaque terne,styles anaux longs rougeâtres ; pseudopode long. On trouve cette larve en mai, le long des filets des eaux vives, dans les champs, dans les jardins, lieux où abondentdes vers et des mollusques dont elle s’alimente ; en juin, à sa complète croissance, elle se transforme dans une loge faconnée en terre friable, humide, au bord du filet des eaux. Nymphe. Longueur 11 millimètres, largeur # milli- metres. Corps allongé, jaunâtre avec lignes suturales et points ferrugineux ; tête grande, en ovale allongé ; premier seg- ment thoracique très grand, scutiforme, à bord antérieur frangé de cils longs et à pointe divergente, septième et huitième segments abdominaux garnis d’une longue soie fugace, arquée, neuvième à côtés prolongés par une expansion triangulaire chargée d'une courte épine droite. La phase nymphale a une durée de quinze à vingt Jours. Adulte : parait dans le cours de la belle saison et Jus- qu'en juillet et août, ne s'éloigne pas des lieux où il a vécu comme larve; sans cesse à l’affüt d'une nouvelle proie à attaquer, il ne craint pas de se montrer de jour pour arriver à satisfaire ses appétits. Lisière frontale T-dentée. : 4. Staph. picipennis, Fab. Fauvel, loc. cit.,20, p. 41%. Ponte. Xambeu, 11e mémoire, 1902, 3, p. 19, En coteau comme en moyenne montagne, l’accouple- ment se fait dès les premières belles journées du milieu du printemps; aux premières avances du mâle, la femelle se dérobe, mais se radoucit aussitôt après; la ponte est déposée, éparpillée sous les pierres, sous les touffes des arbustes, les œufs peu profondément enfoncés. OŒuf. Longueur 2 millimètres 5; diamètre 1 milli- mètre #, Ovoide, blanchâtre, finement pointillé, à pôles arron- dis, à coquille assez résistante, Œufs gros, pondus en petit nombre, donnant la vie, une quinzaine de jours après, à une jeune larve dont la préoccupation première sera de se mettre à la recher- 248 LE NATURALISTE che des vers et des mollusques qui foisonnent sur le collet des plantes formant touffes et à l’abri desquelles elle se tient durant son jeune âge. Larve. Xambeu, 6° mémoire, 189 , p. 49. Longueur 18 millimètres, largeur 3 millimètres. Corps allongé, noir et lisse à la tête etj à la région tho- racique, qui sont écailleuses, terne et membraneux à la région postérieure, couvert de poils et de spinules rou- geûtres ; tête grande, arrondie, avec cils épars; lisière frontale, 7-dentée, les deux dents médianes saillantes sé- parées parune courte, les deux latérales courtes arrondies, suivies de deux autres plus courtes et géminées, avec cil à la base de chacune d’elles ; ocelles rougeâtres sis sur une protubérance noire; deuxième et troisième segments thoraciques triincisés ; segments abdominaux avec plaque mi-partie lisse et luisante, mi-partie terne; styles cau- daux très longs, pseudopode allongé. La larve apparaît dès la fin de mars sur les coteaux de faible élévation, se tenantle jour sous pierre, la nuit chas- Sant les proies qu’elle va chercher dans les touffes d'herbes, au pied des arbustes, ne dédaignant pas de s'attaquer au Julus terrestris Linné, abondant sur ces coteaux et dont elle absorbe l’intérieur du corps, les par- ties charnues, le squelette chitineux se détachant ensuite anneau par anneau; elle est très vive, très résistante, marchant par soubresauts. Adulte. C'est particulièrement en automne qu'il erre le matin à l'aube, le jour aussi, sur les chemins, sur les sentiers, depuis 600 jusqu’à 1.000 mètres d'altitude, dans les terrains secs et bien exposés au midi, recherchant particulièrement pour s’en nourrir le Julus terrestris; Rs hiverne, n’est pas rare dans les Pyrénces-Orien- tales. Lisière frontale 7-dentée. 5. Creophilus maæillosus, Mann. Fauvel, loc. p.239; Ponte, Xambeu, 11° mémoire, 5, p. 51. L’accouplementalieu au printemps, aûssien automne ; la femelle une fois fécondée dépose sa ponte sous les cadavres des grands et des petits mammifères en voie de désagrégation. Œuf. Longueur 4 millim. 3, diamètre 0 mm. 3. Allongé, cylindrique, blanc terne, un peu arqué, fine- ment pointillé, à pôles arrondis, à coquille assez consis- tante. Œufs proportionnés à la taille de la mère, leur éclosion se fait une huitaine de jour après le dépôt, donnant la vie à une jeune larve aussi active que belliqueuse, faisant une consommation exagérée des vers de Diptères qui grouillent sous les cadavres. Larve, Schiædte di Metam., 1864, p. 195-206. Corps allongé, massif, brunâtre, écailleux à la tête et à la région thoracique, mat à la région abdominale, couvert de courts cils roux; tête orbiculaire, grande, vertex biin- cisé, lisière frontale arrondie, 7-dentée, la dent médiane et les deux extérieures petites, les quatre autres grandes, égales, avancées; mandibules fortes, premier segment thoracique trapézoïdal, transverse; stylés caudaux allon- gés, à bout arqué vers l'extérieur, à article terminal court. Plus particulièrement sous les cadavres, sous les dé- jections, on trouve cette larve au printemps, aussi en automne ; elle recherche les gros vers de Diptère du genre Calliphora, elle est active, et quand arrive son en- tier développement, elle se transforme dans le sol à peu de profondeur : elle est parasitée par un Braconide, l’Alysia manducator, Panz. Nymphe. Schiædte, loc. cit., pl. 10, fig. 8. Corps en ovoïde allongé, coriace, rougeûtre, tête CUE A affaissée, bord antérieur du premier segment thoracique frangé de chaque côté de la ligne médiane d'une rangée de onze longs cils à base subbulbeuse, deuxième segment triangulairement avancé en pointe sur le troisième qui est transverse; segments abdominaux peu atténués, lame latérale des septième et huitième segments abdomi- naux garni d'un court cil; segment anal prolongé par deux courtes pointes parailèles. La phase nymphale a une durée de quinze jours envi- ron. Adulte. Sous ies cadavres des gros et des petits mam- mifères, des oiseaux, on le trouve en nombre dela fin du printemps aux premiers jours d'automne; par deux fois nous avons obtenu l'adulte d’éclosion de coques de Cal- liphora quiextérieurement paraissaientinractes ; — quelle ne fut pas notre surprise de voir à chacune de ces éclo- sions ce Coléoptère s'échapper, comme par magie, de ce réduit d'un nouveau genre, de la pupe d’un Diptère! Lisière frontale 7-dentée. 6.Staph. chalcocephalus, Fab. Fauvel., loc. cit.,8, p. 405. Larve. Rey. Ann. agr. Lyon, 1875. p. 266. Selon Rey, cette larve a beaucoup de points de rap- ports communs avec celle du Creophilus maæillosus, Linné, que nous venons de décrire ; elle est de couleur plus claire‘en particulier à la région thoracique; l'armature de la lisière frontale est obtusément 7-dentée, trois dents petites, quatre grandes; l’article terminal des styles cau- daux est très allongé, grêle et recourbé en dedans, les spinules des pattes éparses, Adulte. Durant tout le cours de la belle saison fré- quente le dessous de toute espèce de déjections animales ou de détritus végétaux. Lisière frontale T-dentée. 7. Staph. Olens, Mull. Fauvel, loc., cit., 14, p. 409. Larve. Héer. Observ. entom., 4836, p. 16 pl. 3 (a). Longueur 24 à 25 millim., largeur # à 5 millim. Corps large, allongé, subcoriace, noirâtre livide, extré- mité plus pâle; tête grande, presque carrée, à (angles, arrondis, finement ridée et chagrinée en avant, lisse en arrière avec cils roux épars, biimpressionnée en arrière de la lisière frontale qui est 7 dentée,les dents inégales, la médiane et les quatre latérales peu accentuées, lobe maxillaire oblique, épineux, languette conique; segments thoraciques avec plaques brunâtres à soies éparses sur le disque, les segments suivants brunâtres, finement cha- grinés, stylesanaux grêles, arqués et ciliés ; pseudopode épais. ; C'est au printemps qu'a lieu l'apparition de cette larve: on la trouve alors sous les pierres, dans les lieux frais et humides, vivant de chenilles, de vers, de mollus- ques, attaquant avec vivacité la proie qu’elle convoite, s’en prenant quelquefois aux sujets de sa propre espece; elle stationne de jour dans'des cavités obliques peu pro- fondes qu’elle se faconne, la tête menaçante, les mandi- bules ouvertes : en mai, parvenue à son entier dévelop- pement, elle entre dans le sol, dans les détritus des troncs d'arbre, dans les terres friables et se transforme dans une loge oblongue et à parois lisses. Nymphe. — Longueur 18 millim., largeur 7 millim. Corps court, conique, jaune paille, lisse.et luisant, atténué vers l’extrémité; tête infléchie, premier segment thoracique déclive, frangé d’une rangée de six cils de chaque côté de la ligne médiane.” La phase nymphale a une durée de quinze à vingt jours. Adulte, on le rencontre partout dans le cours de la belle saison, surles chemins, sur les sentiers, vivant des mêmes mœurs que sa larve ;attaque la main qui veul le saisir, implante dans les chairs ses mandibules très acé- rées, tout en relevant l’extrémtté abdominale d'ou émer- gent deux vésicules de couleur blanchâtre dégageant LE NATURALISTE 249 l'odeur qui lui a valu son nom spécifique, odeur très forte ; en arrêt en regard du danger, il se tient toujours prêt à l'attaque et à la défense. Goëdart (Mét. nat., 1700) à grossièrement dessiné (pl. T4 et 75) la larve et l’adulte de notre Staph. Olens, sans en dire grand’chose au point de vue des mœurs. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. \ 1 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Chamery. — Ctor de Reims, MARNE. =— Feuille 34: Reims S.-0. Station de Sacy, ligne de Reims à Verneuil. Lutélien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. Le gisement, d’un accès difficile, est situé dans le ravin encaissant le ruisseau qui descend des Pâtis d'E- cueil. Il présente la coupe suivante : de Verzy, .arr. Terre végétale. 3. Marnes vertes et sable grossier siliceux éboulés. 2. Calcaire grossier moyen sableux (tamisable). 1. Calcaire grossier inférieur compact, les fossiles y sont diffi- cilement obtenus intacts, C’est l’une des localités qui fournit en bon état le Cerithium giganteum. La partie du gite coquillier la plus facilement exploi- table est située sur le flanc gauche en descendant le ravin et à 800 mètres environ à l'Est de l’église de Cha- mery. Chamigny. — C'or de la Ferté-sous-Jouarre, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. Feuille 49 : Meaux N.-E. Station de la Ferté-sous-Jouarre, ligne de Paris à Château-Thierry par la Ferté-sous-Jouarre. Bartonien. — Sables moyens. Localité citée par les anciens auteurs, mais qui ne paraît pas avoir fourni d’es- pèces spéciales. ” Le gisement est actuellement inacessible. . Champigny-surMarne. — C'on de Charenton-le- Pont, arr. de Sceaux. SEINE. Feuille 48 : Paris S.-E. Station de Plant-Champigny, ligne de Paris à Sucy- Bonneuil. Ludien. — Travertin dit « de Champigny », facies lo- cal des deux masses supérieures du gypse, les couches travertineuses étant comprises entre les marnes à Phola- domyia ludensis à la base et des marnes à Nystia plicata qui les séparent des glaises vertes. Ce travertin est re- marquable par les veines de calcédoine qui le traver- sent et les géodes de quartz vivement colorées qui s’y rencontrent. Les carrières où est exploité ce travertin se trouvent situées sur le coteau dont voici une coupe théorique (fig. 31). (4) Voir le Naluraliste, nos 482, 483, 485, 487, 489 et suiv. Arc" Carr © Marne. Aiv & 3 Fig. 30. — Coupe théorique du coteau de Champigny-sur-Marne. 12Calcairende Brie Re et alt. 11. Glaise verte et marnes à cyrènes. 10. Marnes blanches à cyclostoma truncatum (Nystia DICALT) Nr net Teener ne se alt. 32. » b) Zone calcaire tendre employée pour la fabrication de la chaux. { a) Zone siliceuse à géodes de calcédoine, exploitée pour moëllons et cailloux d'empiérrement:.......-:....... alt. 8. Marne grise mouchetée de jaune, non fossilifère. 1. Marne jaune verdâtre à Pholadomyia ludensis. 6. Calcaire lacustre de Noisy-le-Sec ou du bois du Mu- nn alt. 47 5» fossiles de la zone 87 im. © TRAVERTIN DE CHAMPIGNY 5. Marne marine blanchâtre avec des sables de Cresnes. 4. Calcaire de Saint-Ouen avec lits fossilifères à Lim- nea longiscata, Cyclostoma mumia, Planorbis go- niobasis, P. planulatus, Hydrobia pusilla. 3. Lit à Avicula fragilis. - Calcaire de Ducy. Sables desBeauchamps.......:.....:.....4 4. alt. 38 » = ND Elles sont en partie remblayées à l'heure actuelle et en voie d’épuisement. Chapelle-en-Serval (la). — C' de Senlis, arr. dudit, SEINE-ET-OISE. Feuille 48 : Paris N.-E. Station de Survilliers, ligne de Paris à Creil. Bartonien. — Sables moyens, niveau de Mortefontaine et calcaire de Saint-Ouen. Cette intéressante localité offre la coupe suivante : t. v. Terre végétale. 13. Calcaire de Saint-Ouen...........… 0m29 12. Sable blanc sans fossile...........:. 0 10 14H IGres tabulaire, LUE TARA RER 0 35 10. Sable argileux verdàtre............. 0 25 9. Calcaire avec Bithinia et Corbula an- QUIULAR ER ee insectes 0 20 8. Sable argileux vert jaunâtre avec les mêmes fossiles que 6, mais moins NOMTEUR eme nee ere 0 85 7. Sable brun et jaune très fossilifère avec Polamides pleurotomoïides.. 6 20 6. Sables jaunätre et vert avec nombreux fossiles : Potamides tricarinalus, P. pleurotomoïdes, P. Cordieri, Avicula Defrancei, Melongena mi- naz, M. subcarinata.....:..:.... 1 00 3. Lit marneux et argileux avec Bithi- MCDULCNAND ARE RE CASE EE 1020 4. Sable argileux avec les mêmes fossiles que dans la couche 6:.:.:...:.° 4% 0 55 3. Sable marneux avec petitslitsd'argile. 0 40 2. Calcaire de Duc avec Bithinia tuba.. 0 20 1. Sables blanc et brun, sans fossi.es avec bancs de grès à la partie supérieure (horizon de Beauchamp) visible en partie. (D'après le D' HoveLAcQuE.) Fig. 31. — Coupe du gite coquillier de la Chapelle-en-Serval. Le dépôt coquillier, qui offre une grande quantité de fossiles d’une belle conservation, ayant même encore des traces de coloration, existe sur les deux buttes Mahette à 2 kil. 500 environ au sud-est du village. Gra- 250 LE NATURALISTE ves mentionne la présence du niveau inférieur au pied des buttes; un gîte coquillier existe aussi, à la lisière des bois de Morière sur le chemin de Plailly ; les espèces en sont peu variées, mais d’une admirable conservation. Chapet. —!C'on de Meulan, arr. de Versailles, SEINE- ET-OISE. Feuille 48 : Paris N.-O. Station de Vernouillet-Verneuil (5 k.) ou des Mu- reaux (4 k.), ligne de Paris à Mantes, par Poissy. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur; glauconie sa- bleuse, visible dans les talus de la route, à gauche, avant l'entrée du village, en venant de Verneuil. Sous les buissons on apercoit des affleurements qui peuvent fournir quelques bonnes espèces. Charmel (le). — C'e de Fère-en-Tardenois, arr. de Château-Thierry, AISNE. 23 Feuille 49 : Meaux N.-E. Station de Varennes-Jaulgonne, ligne de Paris à Epernay. = Bartonien. — Grès des sables moyens. Les grès barto- niens sont activement exploités dans des carrières situées derrière le château et à 500 mètres avant d'arriver au village à gauche du chemin qui vient de Jaulgonne et qui monte à flanc de coteau; on y rencontre assez fré- quemment de belles empreintes végétales de dicotylé- dones. Le gisement paraît d’ailleurs s’épuiser. Chars. — Ctor de Mari- nes, arr. de Pontoise, SEINE- ET-OISE. == Feuille 32 : Beauvais S.-O. Station de Chars, ligne de 2| Paris à Dieppe, par Pon- “| toise. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Les gisements sont situés : 1° Au-dessus de l’église de Chars, sur la route de Neuilly-Marines, à droite dans le bois. 20 Sur la route de Saint- Fig. ne — Coupe du gisement Cyr-sur-Chars près de deux u bois de Chars. tombeaux. Ces deux gites, actuellement en mauvais état, peuvent fournir de nombreuses coquilles, parmi lesquelles beau- coup de lithophages ; on y rencontre aussi de nombreuses dents de poissons, des balanes, des polypiers, etc. (A suivre.) P.-H. FRITEL. 09900000000000000000000000000000000000000% MICROLÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 1° Steganoptycha granitana H. S. — Cette espèce de l'Europe septentrionale habite aussi nos régions : je l'ai capturée à Pontoise, au mois de mai. 2° Tachyptilia quercella Lafaury, n. sp. — « Enver- gure : 15-16 millim. Aïles supérieures brun jaunâtre très foncé, excepté à la côte, qui est plus claire empour- prée, surtout vers l'extrémité, d’une très légère teinte violacée; point basilaire, points opposés obliques avant le milieu de l'aile, point cellulaire et points marginaux plus ou moins distincts, noirs. Ce sont ces derniers et ceux du pli qui sont le mieux indiqués. Au-dessous du point cellulaire, on distingue vaguement une ombre, noirâtre descendant presque jusqu’au bordinterne. Enfin la ligne coudée transverse, qui commence à la côte par une tache jaunâtre plus ou moins nette, est fine et d’une teinte jaunâtre à peine plus claire que le fond. Frange brun jaunâtre, une ou deux fois divisée par une ligne brune. « Ailes inférieures uniformément brun foncé et lége- rement empourprées ; franges brunes. « Dessous brun pourpre avec la côte jaunûtre. « Tête et palpes brun jaunâtre, plus clair en dessous ; antennes annelées de jaunâtreet de noir; thorax brun jaunâtre; abdomen brun foncé, luisant, avec touffe anale jaunâtre ; pattes jaunâtre luisant. «La chenille est assez allongée, mesurant16-17 millim., à peau tendue, brusquement atténuée aux extrémités, avec la division des segments bien prononcée ; elle est de couleur blanc verdâtre, devenant rougeâtre; ses ver- ruqueux sont très distincts, nettement limités, noirà- tres ; les trapézoïdaux antérieurs sont les plus petits; la tête est d’un brun corné luisant, avec les calottes bor- dées de noir et largement tachées de noir au milieu; l’écusson du premier segment large, le clapet et les pattes écailleuses sont d'un noir luisant, les pattes mem- braneuses concolores. «Cette chenille vit sur le Quercus toza, en mai et juin, à la manière de la Tachyptilia populella, dans une feuille roulée, dont les spires sont maintenues par des corde- lettes de soie blanche. Pour se métamorphoser, elle quitte sa feuille et descend à terre. « Le papillon parait fin juin et en juillet. » : Cette chenille a été observée pour la première fois par mon excellent collègue et ami M. Lafaury de Sau- gnac (Landes), qui a eu l’obligeance de m’en envoyer plusieurs sujets en 1901. J'ai depuis revu la même che- nille, en 1902, sur les Quercus toza de San-[ldefonso, où elle est commune. Dans l'Hérault, en 1904 et 1906, je l'ai rencontrée à diverses reprises sur les Quercus toza et robur. 30 Stagmatophora naviella, n, sp.— Envergure 8 millime Ailes supérieures noires dans les sujets très frais, à reflet rougetre foncé, avec des écailles à reflet métalli- que argenté ou doré disposées en une bande oblique près de la base, en deux taches opposées, l’une à la côte, l’autre dans le pli un peu avant le milieu, une troisième après le milieudansle pli etprès du bord interne, une qua- trième près du bord interne àlabase des derniers poils dela frange, une cinquième enfin à l’apex. En opposition à la quatrième tache se trouve, à la côte,une tache plutôt grise que blanche ; les touffes d’écailles sont peu sail- lantes ; frange noire à extrémité blanchâtre. Aïles inférieures brun foncé ainsi que la frange. Dessous brun foncé brillant. Tête noire avec reflet rougeâtre ; palpes à deuxième article gris, à troisième très long et noirâtre ; antennes annelées de noir et de blanchâtre, les derniers articles largement noirs et étroitement annelés de blanchâtre; thorax noir, abdo- men noirâtre, les deux à reflet rougeûtre. La chenille de la Stagm. naviella mesure 4 millim. 5 à LE NATURALISTE 254 peau tendue. Elle est subcylindrique, un peu aplatie en dessous, à peine atténuée en avant, brusquement rétrécie aux deux derniers segments, très peu moniliforme. Sa couleur est d’un vert uniforme emprunté au suc de la plante nourricière, sa peau est blanche ; ses verruqueux sont indistincts. La tête est assez forte, égale au premier segment ; elle est cordiforme, élargie au sommet, très plate, et d’un noir brillant; l’écusson du premier seg- ment est assez large, d’un corné luisant, clair antérieu- rement, mais d’un brun très foncé et formant tache près de la division médiane sur le bord postérieur ; le clapet est brunâtre. Les pattes écailleuses, très écartées sur leur plan de position, sont très petites et blanchâtres ; les membraneuses sont subsessiles et très petites égale- ment. | Cette chenille vit en juillet dans les feuilles radicales de la Brunella grandiflora, plante commune dans les Basses-Pyrénées. Elle mine la feuille largement, se ré- servant près du pétiole une partie de la mine dont elle tapisse de soie les parois, où elle fait sa retraite et se chrysalide ensuite. Cette partie de la feuille est alors comme boursoufiée, Le papillon vole au mois d'août suivant. Il est pro- bable qu'il existe une autre génération; je n'ai pu le constater d’une façon précise. La Stagmatophora naviella est voisine de la Stagm. pomposella Z.; mais elle s’en distingue aisément par sa taille plus petite, sa couleur plus sombre, sa tache cos- tale grise et non blanche, ses taches métalliques plus grandes, ses ailes inférieures plus étroites, etc. En outre, d’après Heyden, la chenille de la Stagm.pom- posélla vit sur le Gnaphalium arenarium, une Synan- thérée. Cette pomposella n’a pas encore été capturée en France, à ma connaissance, du moins. 40 Nepticula freyella Heyden. — Cette Nepticula doit être assez répandue en France. J'ai remarqué sa pré- sence en Seine, Seine-et-Oise et dans l'Hérault. Elle a deux générations. Sa chenille qui mine les feuilles des Convolvulus vit en juin pour la première fois et en septembre pour la seconde. 5° Nepticula quinquella Bedell, — Cette toute petite espèce a été jusqu'ici considérée comme spéciale à l’An- gleterre où, parait-il, elle est très abondante. D’après les entomologistes anglais, les troncs des ché- nes de certaines forêts sont couverts de « millions » de ces bestioles, de mai à juillet. On a compté jusqu’à 123 mines de sa chenille sur une même feuille de chéne ! Chez nous, l’espèce parait beaucoup plus rare. En effet, je n’ai pris qu’un seul exemplaire en juin 1904 et un autre en juin 1906, dans l'Hérault. Elle n'a pas. été rencontrée ailleurs. 60 Tinea angustipennis H. $S. — Cette curieuse Tinea est remarquable par les touffes d’écailles saillantes de ses ailes supérieures et parl’étroitessedesesailesinférieures. La nervulation de ces ailes est assez étrange : les ner- vures internes ou anales sont absentes; la médiane est déviée et longe de très près le bord externe ; la nervure 2 est très courte ; 3 et 4, courtes également, sont tigées; 5 et 8 font défaut. Quant aux supérieures, leur nervu- lation est normale : 12 nervures libres, 7 à 12 à la côte. | Le papillon vole en juillet et août. Je l’ai capturé dans les Basses-Alpes et M. Lafaury l’a pris dans les Landes. Ca nymie dela Tinea angustipennis l'Argyresthia cyaneimar- morella de Millière, prise en juillet au Mont-Pilat. A lire la diagnose de Millière, on ne se douterait guère de l'identité de ces deux papillons; d’abord, il y a des mots estropiés, qui la rendent peu intelligible: lignis, pour lineis ; ad orem, pour ad oram; ensuite, il n'y est pas question des touffes d’écailles saillantes sur les ailes supérieures. J'ai vu le type de Millière dans la collection Ragonot au Muséum. Il est en bien mauvais état — il est vrai qu'il est allé en Angleterre! — Il n’a plus de palpes, plus d'antennes, sauf un petit bout de la gauche; l'aile gauche est frottée, l’aile droite réduite à la moitié. Ce- pendant, on soupçonne suc ce quien reste la présence des premières touffes d'écailles relevées — justifiant la détermination. F. CHRÉTIEN. LA HUPPE DANS L'ANCIENNE ÉGYPTE Si quelques monuments pharaoniques sont parfois né- gligemment traités, l’image que les artistes égyptiens nous ont laissée de la Huppe (wpupa opops, Linn.) justi- fierait, à elle seule, leur réputation d'incomparables ani- maliers. Cet oiseau au long bec, faiblement arqué, qu'ils ont figuré à Beni-Hassan sur une branche de mimosa (fig. 1), a toute la partie supérieure d’un roux foncé, le ventre et le dessous du corps d’un blanc sale; les ailes et la queue sont blanches aussi, mais rayées de noir. L'œil est brun, le bec noirâtre, les pattes grises; sur sa tête s’agite, comme un panache, une crête arrondie formée de deux rangs de plumes rougeâtres, tachées de blanc dans le haut et terminées en noir (4). Son nom égyptien était Kukupat (2) et dans l'écriture hiéroglyphique sa valeur phonétique correspond à la syllabe £eb (3). La huppe mesure environ 28 centimètres de longueur et 50 d'envergure; c'est surtout un oiseau d'Afrique. On la rencontre aussi en Palestine et dans l'Asie centrale jusqu’au Cachemire. Celles que nous voyons en Europe arrivent au mois de mars et repartent en septembre. Elles sont extréèmement abondantes en Egypte eten Nubie où elles trouvent tout ce qu’elles peuvent désirer, Leur principale nourriture se compose d'insectes, de vers, de petits mollusques, etc., ce qui les détermine, à mesure que le Nil se retire, à s’avancer constamment vers ce fleuve pour dévorer les petites grenouilles et les myriades d'insectes qui fourmillent dans le Himon laissé à découvert par les eaux. Aussi cette huppe de passage est-elle très bonne à manger; son retour arnonçait aux Égyptiens le retrait du Nil et l’approche de la saison des semailles ; son cri hoo-dodod, d'où elle tire son nom par onomatopée, était pour eux un pronostic de bonne ré- ET (1) Gour, Birds of Europe, Ill° vol., pl. 238. (2) Brucscu, Dictionnaire hiéroglyphique, IVe xol., p. 144 (3) CHampozLion. Grammaire égyplienne, p. #0, n° 89: Dic- Nota. — Ragonot, dans son catalogue, met en syn0- ? fionnaire égyptien, p. 161, n° 158. 252 LE NATURALISTE colte de vin, si ce cri se faisait entendre avant le temps de la vigne (1). Cet oiseau charmant, d'une nature prudente et crain- tive, fut autrefois Fobjet d’un mythe dont nous trouvons l'écho dans la fable suivante contée par Elien. Un roi de l'Inde avait un fils très jeune à quises frères ainés faisaient subir toute sorte de mauvais traitements. Ils n'avaient même aucun respect pour leur père et leur mère, à cause de leur vieillesse. Ceux-ci, résolus à ne plus subir d'outrages, quittèrent leur palais et s’en- fuirent accompagnés de leur cadet. Mais bientôt, exté- nués de fatigue, ils moururent en chemin. Le fils, ne voulant point négliger de leur rendre les derniers devoirs, leur donne la sépulture dans son propre corps en s’ou- vrant la tête d’un coup d'épée. Plein d'admiration pour l’acte sublime de ce jeune homme, le Soleil, qui voit tout, Ainsi s'expliquent les diverses facultés qu'on attribuait à cet oiseau, Il pouvait, croyait-on, connaître les pen- sées les plus secrètes, pénétrer dans les endroits les mieux fermés, prendre, suivant son caprice, la forme qui lui convenait (1). Ce sont ces qualités présumées qui, sans doute, va- lurent à ia huppe d’être choisie de préférence aux autres oiseaux dans la légende arabe de la reine de Saba. Au cours d’un voyage en Arabie, Salomon, ayant ras- semblé ses légions de djinns, d'hommes et d'oiseaux, s'aperçut que la place de la huppe était vide. « Où est la huppe, demanda-t-il tout à coup, serait-elle absente? Je la châtierai sévèrement, car elle n’évitera point la mort si elle ne me donne une excuse sérieuse. » Un moment après, la huppe était devant lui. «Je viens, à roi, lui disait-elle, du fond de l’Yémen où j'ai con- 514 P. Hippoly e-Doussac del Fig. 1. — La huppe (peinture de Beni-Hassan). le métamorphosa en oiseau vivace et fort beau sur la tête duquel il mit une brillante aigrette afin de perpétuer à jamais le souvenir d’une aussi belle action. De leur côté, les brahmines racontent que des siècles sans nombre se sont écoulés depuis l’époque où la huppe, qui avait alors une forme humaine et n'était qu'un en- fant, accomplit cet acte de dévouement filial (2). Nous rencontrons encore la huppe dans le mythe grec de Thèrée (3) où elle est associée à l'hirondelle et mise à la place du coucou (Kokila) qui, dans le Ramayana (4), est une forme du dieu Indra. (1) Horapollon, liv. IT, 86. Les Arabes appellent la huppe ho-dod. Son cri, que j'ai souvent entendu à Thèbes, est exacte- ment hoo-dodod, hoo-dodod. (2) Eure, De la nat. des animaux, XVI, 5. Les Athéniens avaient une fable semblable sur l’alouette huppée. Dans sa comédie des Oiseaux, Aristophane y fait de fréquentes allusions. (3) Ovine. Métam., liv. VI, 6. (4) Ramayana, I, 66. templé une femme d’une beauté merveilleuse : Bilkis, reine de Saba, descendante de Mâlek fils de Rayän. Elle et son peuple adorent le Soleil ; Satan les a détournés du vrai chemin et ils vivent dans les ténèbres. » — Fort bien,répliqua le roi, nous allons savoir si tu dis vrai. » Et prenant un calam, il écrivit les lignes que voici: « Salomon, serviteur de Dieu, fils de David, à Bil- kis, reine de Saba. La paix soit avec celui qui suit la lu- mière; ne vous révoltez pas contre moi, venez me trou- ver et croyez. » Son épitre terminée, il la parfuma de muscC, y apposa le sceau royal et la remettant à la huppe: « Vole, lui dit-il, au pays de Saba, porte ce message à sa charmante reine et, placée à l'écart, attends la ré- ponse. » Quand elle eut pris connaissance de la lettre, Bilkis assembla les grands du royaume, et il fut décidé qu’on (4) Pline rapporte que le poète Eschyle attribuait à la huppe la propriété singulière de changer de forme à volonté Hist. nal., | Liv. X, 44, 1 LE NATURALISTE enverrait à Salomon de sompteux présents. Mille esclaves, cinq cents de chaque sexe, superbement parés; une cou- ronne ornée de gemmes êt de perles ; des vases d’or sans nombre, incrustés de pierreries; du muse, del’ambre, de l’aloès, des aromates odorants. À l’arrivée des ambassadeurs, Salomon leur demanda pourquoi ils apportaient ces richesses. « Pensez-vous, leur dit-il, augmenter mes trésors? Dieu m'a accordé des biens plus précieux que vos présents, gardez-les et re- tournez auprès de votre souveraine. » De retour dans l’'Yémen, les envoyés de Bilkis lui rap- portèrent les paroles du roi d'Israël. En entendant leur discours, la reine fut si émerveillée de la sagesse de ce puissant monarque, qu’elle se mit en route quelques jours après pour aller le rejoindre. Averti par la huppe, Salomon déploya, pour la rece- voir, sa plus grande magnificence (1). On rencontre également, en Égypte, d’autres huppes dont les mœurs ne sauraient fournir aucune évocation poétique; ce sont les huppes sédentaires qui vivent à proximité des villages où le sans-gêne des Arabes leur fait de chaque coin un lieu de régal. Les Hébreux appelaient la huppe doukipath; ils la considéraient comme un être impur et sa chair était pro- hibée par la loi mosaique (2). Pour une raison semblable, les musulmans s’abstiennent aussi d’en manger. Selon Plaute et saint Jérôme, le nom de upupa servait à désigner jadis les filles de joie (3). P. HIPPOLYTE-BoussaAc. Ê - —æ La ponte et les stations de ponte des oiseaux de France 3° Passereaux. Noms scientifiques Noms vulgaires Cuculus canorus (Linn.)......... : Alcedo ispida (Linn.).......... sat . Coucou ordinaire . Martin-pêécheur.... Coracias garrüla (Linn.})......... . Nombre d'œufs Stations ae +. 1-3 Nids de petits passereaux. ti 4-7 Trous des berges. 3-g | Trous d'arbres et de murailles de la France méridionale. Merops apiaster (Linn )......... snGuépler vulsaire 200" .” 4-7 Berges des rivières du Midi de la France. Corvus'corax/(Linn.}:.:::.:..... ... Corbeau ordinaire.......; 3-4 Montagnes, Cévennes, littoral. — frugilegus (Linn.)....... PE EL DU LAN hu COLIN 2 uen! CE — mantelé.:...:,.... . 3-5 ! Grands bois et futaies. COTON LAINE}. EU, Li. de —M@#cornellle: 5 5 3-5 | — monedula (Linn.).........., — choucas.......... 4-6 Vieux édifices, clochers. Pyrrhocoraxalpinus:(Vieil.).....::. : Chocard alpin... …....:.. + 3-4 Rochers et arbres des montagnes. Coracia graculus (Linn.)........ 1. | CTave Ordinateur . 3-5 Rochers de Belle-Isle-en-Mer. Nucifraga caryocatactes (Linn.).... Casse-noix vulgaire....., 2-4 Sapins du Nord. Pica caudata (Linn.)........ Er mIPI ONE ATOM RENE E cum 4-7 | Garrulus glandarius (Linn.)........ Geai ordinaire............ 5-7 | Arbres. Lanius excubitor (Linn.)...,.... .. 1 Pié-griéchergrisess 2x 3-6 Peuplièrs du bord de l’eau. — _meridionalis (Temm.)....... — méridionale... 4-5 Peupliers dans le Midi. = mMmINOT|GmMmeEl x, 501. ne d'Italie RTPLONL ON k&-5 Arbres en plaine. AT US BTISSN) EE ef. La, — TOUSSE ee 4-6 : —1Ccollurio:-(linn:) ;;;3...2. ARE — écorcheur..:.. 4-7 Arbres et buissons. SItta CHSIa inner... Sitelle torche-pot. : : :...: No Certhia familiaris (Linn.}........ .. Grimpereau de Costa...... 4-7 ! Trous d'arbres. —. brachydactyla (Breh.)....... : = ordinaire..... 4-7 Tichodroma muratia (I11.)...... .... Tichodrome échelette..... 4-5 Trous de murailles. Üpupa-opops (Lainn.).:....1..... ec HHUuppevuloaire ten... 4-7. Trous d'arbres. Sturnus vulgaris (Linn.)....... .... Etourneau vulgaire...... .. 4-5 Trous d'arbres et de murailles, PaStoriroseus (l1nn.)::.:...: 1 MaMartinroselin 2527.05". . : 3-5 + dans le Midi. Passer domesticus (Linn.)....... Moineau franc. 2.5... :.# Dr , A | — montanus (Linn.)..... TS a A : 4-5 | Trous d'arbres et de murailles quelque- = iépetrémia (Linn.).....:.:.... —/soulcie 21° ALES fois sur les arbres et lelong des troncs. — hispaniolensis (Tem.) ....... —l espagnoli.: 24. 4-6 Littoral méditerranéen. Pyrrhula vulgaris (Lath,)....... .... Bouvreuil ordinaire...... ’ 5 Bois et bosquets. Loxia curvirostra (Linn.)........ ... Bec-croisé ordinaire....... 2-3 Sapins du Nord. Coccothraustes vulgaris (Vieil.).... Gros-bec vulgaire......... 5 Bois et taillis. Ligurinus chloris (Linn.)...... He MNerdier Ordinaire me 5 Haies épaisses. Carduelis elegans (Linn.)...... .... Chardonneret élégant... 5 Arbres de jardins. Chrÿsomitris spinus (Linn.}........ Tarin ordinaire........ ae 3 ES Fringilla nivelis (Briss.)........... “APinson des nelges:: 0! AUS) Steppes et bouleaux (Russie). = icælebs.(Linn.):.::....2.14 — ordinaire....... ue 5 Arbres fruitiers, — montifringilla (Linn.)...... — Vd'Ardennes. "5. 047 Sapins du Nord. — serinus (Linn.)........ no Ennellle Cine enre erer 4-5 Arbres du Midi, commun autour de Paris. — Jinota (Linn.)..... ue — linoite. 210 : ) Landes et genêts. — +. flavirostris (Linn.)........ a montagnarde.... 4-5 AE : 5s du Midi — CitrineMNa (int). uit = Yenturon: :::...: 4 Terrains incultes et accidentés du Mia. EEE TT M M (1) Le Koran, ch. xxvu, vers. 17 et suiv. Voir aussi le D: Perron, Les femmes arabes avant et après l'islamisme, la Reine de Saba. pp. 10,12 et suiv. Il n’est pas fait mention de la huppe dans la légende chrétienne, publiée par AMÉLINEAU dans Contes et romans de l'Égypte chrétienne, t. 1°, p. 144. FT (2) Lévitique, XI, 19. — Deutéronome, XIV, 18. Me (3) Burrox, Hist. nat. des ois. Putta est un des noms italiens de la huppe. (4) Voir le Naturaliste, n° 495. 254 LE NATURALISTE Nombre t Noms scientifiques Noms vnlgaires d'œufs Stations Fringilla-linarta: (Vie) sens, Fringille cabaret......... 4-6 Cercle arctique. — borealis (Lath.).........., — sizerin boréal... 4-5 — Emberiza citrinella (Linn.)......... Bruant jaune #0. 5 — Cirluss (Lin) Creer, PAL A VA DRE à RM 5 A terre le long des fossés et des haies — Cas t1nn a en En OU en 3-5 dans les hautes herbes. — hortulana (Lann.)......... —\/ortolan. "14" 4 — schæniculus (Linn.)...... — de roseaux.:...... k-5 Roseaux des marais. — miltaria(Linn) sim —— prover..:.. hs... 5 À terre en plaine, _ nivals (Binn:)4 "pren — des neiges ........ 4-7 Steppes de la Russie, — palustris (Savig.)......... — des marais........ 4-6 Roseaux des étangs. — calcarata (Temm.}:......" = HIAPON nent 4-7 Régions boréales, Alauda arvensis (Linn.)............. Alouette des champs...... 5-6 | À terre en plaine. —. ‘arborea{linn.)....:2.::.4%. — Jul este 5 | — — brachydactyla (Leis.) ....... — calandrelle. ..... 4-5 — — , cristäta (lann:)...4...%: 240 — cocheviss.2.... 5 — — -, calandra (Linn.}:..:.::.11. — calandre: 2522" 5 — Anthus Richardi (Vieil.)........... Papr RICHATA EMEA RE 4-5 | A terre, terrains légèrement humides. — - ‘Campestris (Briss.}...:.:.1..: = rousseline.....:..1.. n — — arboreus (Briss.)........... — desarbres....:....... 4-5 — — pratensis (Linn.)........... —HleSiPrés enr iene 4 Bords des talus et fossés, — cerviaus (Pall.)..ias ut asene — à gorge rousse ..:..,. 3 — & — spinoletta (Linn.)........... — spioncelle............ % — \ — robscurust{Bath})es ss re = ODSCUT EE PHeESREeTSnr 0e — È Motacilla lugubris (Tem.).......... Bergeronnette lugubre.. 4-5} Tas de pierres, carrières voisines de l’eau. sulphurea (Bechst.)....... — boarule 20e 5 — —— alba (inner — Grise nee 4-6 = — flava (inn.) Pen — printanière .... 4-6 _— Hydrobata cinclus {Linn.)....... .... Aguassière cincle.:.:..... 4-6 Ruisseaux des montagnes, Oriolus"galbula (Linn.) 41410 Loriot jaune Ne RER 4-5 Arbres au bord de l’eau. Turdus merula (Linn.)............. Merle DOI AN AU 5 Buissons et haies. — torquatus (Linn.)........... — à plastron date A Re de 3-4 — en montagnes. —-#-musicuss(Linn.):.#.. 402, > CTIVO Rennes 4-5 Taillis épais et humides. — SviscivOrus (NN) re =: drame. Leu 5 Arbres au bord des bois. —pilaris/(inn), +. eee NELtONne rss - 3-5 Bouleaux du Nord. = hacus (END), Ne TR = MAUVIS RUE 4-5 — Sans (Lanmle. — dorohe... 949 | Terrains accidentés et rochers des mon- —*:cyaneus (Linn:). Lu 400 — pétrocincle......... 3-5 AGE: Caprimulgus europæus (Linn.)..... Engoulevent commun, 2 À terre dans les bois. — ruficollis (Tem.)...... — à collier rouge. 2 — Hiruudo rustica (Linn.)....... .... Hirondelle de cheminée... 4-5 Cheminées, solives des écuries. —riparia (inn.) 2". PES — de rivage...... 3-4 Berges, carrières de sable. —: rupestris (Lian.}........... -- de rochers..... 3-4 Crevasses de rochers. Chelidon urbica (Linn.)............ —— de fenêtres.... 3-4 Fenêtres, entablements des toits. Cypselus: apus (Linn:). 232000; Marlinet noir." 2-3 Trous de murs et de rochers. _ meélba (nn) eee nine — Aalpine enr 2-3 Rochers des montagnes. Bombycilla garrula (Liun. es Jaseur de Bohême........ 4 Sapins du Nord. Muscicapa grisola (Linn.).......... Gobe-mouches gris....... 4-5 Treilles, plantes à l'appui des murs, — nigra (Briss.)2., 400 1 — TOI ee #5 Troncs d'arbres et murs. —- collars {Bechst.})........ — à collier... 3-4 __— Troglodytes parvulus (Linn.)....... Troglodyte mignon....... 6-9 Lierres, racines, chaumes, hangars. Regulus cristatus (Oh)... Roitelet huppé ...-::. 7.2: 6-9 Sapins des montagnes. — _ignicapillus (Breh.)......... — àtriple bandeau.. 6-8 — Parus major (inner 2er ere Mésange charbonnière.... 6-12 Trous d'arbres et de murailles. —vcæruleus (Dinh.h "7. — bleue crient 5-8 — ñ —— dater (inner — MOITe MEME U 5-8 = —. palustris (inne)s. AUX, RE — nonette nes 6-9 * Trous d'arbres, de préfér. au bord de l’eau, —cristatus (Tinn:)# 2000. _— huppée ...... .. 4-7 Trous d'arbres dans les bois. à —Mcaudatus (inn.). NL — à longue queue.. 10-15 Buissons et troncs d'arbres, à — biarmicus (Linn.})............ — à moustaches... 4-5 —— au bord de l’eau. .pendulinus (Linn.)........... — TÉMIZ See AE 4-6 — dans le Midi. Saxicola œnanthe (Linn.).......... Traquet motteux .. ...:.. 4-5 Carrières calcaires,tas de pierres en plaine. — stapazina (Gm.)........... erStapaztni ee 3-5 Talus et fossés du bord des chemins: _ aurita (Temm.) SLR AN LEA — (hOreilarderee s herbes des haies: parfois sur le sol en — leucura (Gp) ee nets TIQUT "Ne cat 4-5 plein champ plus rarement eue — rüubetræ (Liane ss UTATIe TA ES en A ObE RÉ , rUDICOla (tn) ALMA Lee Le PAT medio 5-6 a SyLv ia luscinia (linne)20 en Fauvette rossignol........ 4-5 Pied des haies; fossés, talus, bois. — tithys:{(Lath:}.5:::1447. dr —i) tithys 2 ent 4-6 Trous de murailles et d'arbres. — phœænicura (Linu.)........... — rouge-queue...... 4-7 er ro Tüubeculd (inner reve — rouge-gorge...... 4-1 Talus, décombres, fossés. De — suecica (Linn.)....,... D ra — gorge-bleue...... 4-7 Pied des haies, buissons bas. — alpina (Becbst:).: 7.50 — accenteur alpin... 4-5 Alpes et Pyrénées, — modularis (Linn.)......::...4 — — mouchet. 4-5 Haies, tas de fagots, buissons. — “atricapilla (inn:). "re" — : tête noire........…, 5 Bosquets des jardins. — hortensis (Gmel.)..°.,......, — des jardins....... 4-5 — LE NATURALISTE 935. Nombre Noms scientifiques : Noms vulgaires d'œufs Stations Sylvia curruca (Gmel.)............. Fauvette babillarde....... 4-5 Bujssons des chemins. — melanocephala (Gmel.)....... — mélanocéphale... 4-5 Bosquets des jardins (Midi de la France) hiompiea(Bole.).:4 0... M Orphébi 5 Petits arbustes en plaine. = CINeLea (lin .). EL... —_. SUISOE. + è 5 Buissons, champs et vergers. ——+-subalpina (Scop.).: 1.7... — passerinette...... 4 Collines broussailleuses du Midi. — conspicillata (Marmo.)........ — à lunettes........ 4-5 — — provincialis (Gmel.).......... _. DITCHOU SE. 4 Coteaux secs: génevriers du Midi. —"Hmisorid(Bechst.);. suc... — épervière ........ 4-6 — — kamtschatkensis (Gould.)..... — du Kamtschatka.. 5 Quelques coins des Pyrénées. — turdoïdes (Temm.})........... — rousserolle....... 5 Roseaux des rivières et des étangs. — arundinacea (Briss.).......... — effarvate.........:. 4-8 = F — palustris (Bechst.)......... : =— = verderolle...: .::. 5 — —cetti (Marmo.}:.::...9,....... — bDouscarle:....:.. - — (Midi). — luscinoïdes (Savig.).......... — luscinoïide........ - Roseaux des rivières (Midi). melanopogon (Temm.)....... phragmitis Bechst.)........ aquatica (Gmel.).. —CYStICOlaN(TeMmmM.)...1.2. 1; — cysticole... Locustelle næ via )Briss.)........... — locustelle.. Phyllopneuste Bonelli (Vieil.)...... Pouillot Bonelli.... — rufa(Briss:):::412 — veloce,.... — trochilus (Linn.)...... a PUIS rer 2 — sibilatrix (Bechst.)... — siffleur .... Hypolaïs icterina (Vieil.).:......... — ictérine.... polyglotta (Vieil.). olivetorum (Strickl.)...... des oliviers (A suivre.) à moustaches .... phragmite.. aquatique... luscinoïide.. Terr. inondés de la rég. méditerranéenne: Marais du Nord de la France. Marais du littoral méditerranéen. ete 4) a 2is0t 4 Landes de Bretagne et du centre! ue 5-1 A terre, dans les touffes d'herbes. Me 4-6 — bord des bois. AAA SES 5-7 — — PANIER 6-7 — == HAN 4-5 Haies touffues du N.et del’'O. de la France: PRE TD — — et du Midi. Nan 3-4 — du Midi de la France. GABRIEL EToOc. REVUE SCIENTIFIQUE L'attraction des insectes par les fleurs artificielles. — La composition chimique des vers à soie. — La pisciculture des Corégones dans”les lacs de la Savoie. Les fleurs artificielles attirent-elles les insectes? Les uns disent que oui, les autres disent que non. Et, parmi ces derniers, il faut particulièrement citer M. Félix Pla- teau qui vient de faire, sur le sujet, de nouvelles expé- riences destinées à compléter celles précédemment faites par lui et qui avaient soulevé quelques objections. Deses longues et variées observations, il résulte que, lorsqu'on se place dans de bonnes conditions expérimentales : 1° Dans le plus grand nombre des cas, les insectes ne font aucune attention aux fleurs artificielles à couleurs vives, et, souvent, lorsqu'ils les rencontrent sur leur route, ils les évitent comme de simples obstacles ; 20 Dans les cas, en nombre restreint, où ces animaux semblent s’apercevoir de la présence des fleurs imitées, ils ne montrent, en général, qu'une courte hésitation se traduisant soit par une courbe, soit par un crochet au vol autour ou devant les simulacres ; 30. Jamais, dans les fleurs réellement artificielles, ne contenant aucune matière attractive, il n’y a recherche de pollen ou tentative de succion de nectar ; 4o L'influence attractive des couleurs voyantes artifi- cielles et non chlorophylliennes peut, par conséquent, être regardée comme à peu près nulle. Les mêmes expériences ont permis à M. Plateau de découvrir la plupart des erreurs commises par ses con- tradicteurs et de montrer pourquoi ils avaient cru de bonne foi à une attraction sérieuse par les fleurs fausses. Voici l'énumération de ces erreurs de valeurs très iné- gales : 4o Couvrir, cacher, couper ou supprimer d’une façon quelconque des fleurs naturelles et y substituer des fleurs artificielles. Dans ce eas,.les Insectes, les Hyménoptères surtout, ne trouvant plus rien là où ils avaient appris par des visites antérieures qu'il y avait pollen ou nectar, tournent, en cherchant, autour de n'importe quel objet occupant la place primitive ou situé à peu de distance. 2° Placer des fleurs artificielles près ou entre des fleurs naturelles. Dans ces circonstances, il arrive de temps en temps que des Insectes, qui, du reste, com- mencent, dans l'immense majorité des cas, par se ren- dre directement aux fleurs réelles, en butinant de fleur vraie en fleur vraie, ou en quittant au vol l’une de celles-ci, hésitent devant une copie, comme on les voit hésiter devant des fleurs fanées et même des boutons fermés. 3° Faire au moyen de fleurs artificielles des essais aux places mêmes où l’on a répété des expériences en em- ployant des fleurs naturelles, places qui, pour les abeilles, par exemple, peuvent être devenues des places habituelles de recherche. 4 Ne pas tenir compte de la différence capitale entre un vol direct et les simples courbes ou crochets d’hésiz tation. 5° Méconnaitre des détails vulgaires de mœurs ; ainsi oublier que les Syrphides effectuent leur vol plané devant des objets quelconques n'ayant aucune ressemblance avec des fleurs, que les Muscides, Musca, Calliphora, Lu- cilia, Anthomya, etc., se posent constamment sur les. surfaces les plus diverses, principalement celles eXpoO- sées au soleil, que les Lépidoptères du genre Pieris tour- billonnent au vol autour de tous les végétaux et corps- saillants, que de petites Hyménoptères : Stelis, Proso- pis,etc., volent autour de tout et se posent sur tout, enfin prendre pour visites la présence momentanée ow accidentelle sur des fleurs artificielles d'insectes carnas- siers ou autres que les fleurs véritables n’atti ent pas. 6° Employer des fleurs artificielles du commerce ou que l’on fait fabriquer par des fleuristes. Ces imitations peuvent comprendre dans leur composition des parties empruntées à des fleurs naturelles ; elles sont presque toujours imprégnées d’amidon ; elles sont parfois teintes au moyen de couleurs végétales chlorophylliennes ; les organes reproducteurs y sont toujours représentés par des boulettes de pâte plus ou moins attractives, pour certains insectes, etc., défauts qui expliquent probable- RS 4 Fa A DIBE 256 ment les cas signalés de recherches apparentes du pollen, de succion et de visite, rares du reste, aux fleurs des chapeaux de dames. * # MM. C. Vaney et F. Maignen ont comparé la compo- sition chimique chez les diverses chenilles de vers à soie. Celui-ci est un matériel de choix pour des recherches de cette nature, car, arrivé à la fin du cinquième âge,.. c'est-à-dire à la montée, le ver ne prend plus aucune nourriture extérieure et rejette tout le contenu de son tube digestif ; dès ce moment on n’a plus à tenir compte que des phénomènes nutritifs intérieurs. D'autre part, grâce à la méthode d’Ishiwata, on peut séparer, dès le” cinquième âge, les vers à soie mâles des vers femelles ; en effet, à la loupe, on distingue, sur la face ventrale des vers femelles, les attaches des disques imaginaux antérieurs et postérieurs qui forment les sommets d'un trapèze dont les bases sont parallèles à la ligne de sépa- ration du dernier et de l’avant-dernier segment. La paire de disques antérieurs forme la petite base de ce trapèze et se trouve dans l'avant-dernier segment ; la paire de disques postérieurs en constitue la grande base et est placée dans le dernier segment contre le côûté in- terne des pattes anales. Comme l'indique Ishiwata, il est difficile de voir les marques des disques au moment de la montée par suite de la trop grande transparence des larves. Des analyses chimiques faites par MM. Vancey et Mai- gnen, il résulte que des divers dosages effectués montrent que, pour la teneur en matière albuminoïdes eten glucose, il n’y a pas de différences bien marquées entre les indi- vidus mâles et femelles. La teneur en glucose subit de grandes fluctuations ; quant aux matières albuminoïides, elles sont progressivement consommées pendant la nymphose, de facon presque égale chez les mâles et chez les femelles. Au contraire, on trouve des différences très caractéristiques entre la teneur en slycogène et en graisse des individus mâles et femelles. Les femelles ont toujours plus de glycogène que les mâles et les mäles renferment une plus grande quantité de graisse que les femelles. Ces caractères chimiques sexuels s’ob- servent déjà chez le ver à la montée et se maintiennent pendant toute la nymphose ; ils s’accentuent chez les adultes, * *X * Il y a une douzaine d'années, les Corégones occu- paient le premier rang parmi les Salmorides qui peu- plent les grands lacs de la Savoie. Dans le lac Léman, c'était la Féra (C. fera), poisson à chair délicate, frayant en février et mars sur le sable ou le limon du fond du lac, généralement sous 200 mètres d’eau. C'était aussi la Gravenche (C. hiemalis), qui ressemble beaucoup à la Féra, mais dépose ses œufs en décembre, sous le gra- vier du rivage, à une faible profondeur. Dans le lac d’Ai- guebelette, c'était le Lavaret (C. lavaretus), très beau Salmonide, réputé pour sa chair, venant frayer en dé- cembre au ras des bords. Dans le lac du Bourget, c'était également le Lavaret et aussi la Bezoule (C. bezola), poisson à frayères profondes (100 à 130 mètres) dont la chair est moins estimée que celle du Lavaret. Tous ces poissons, par suite de la pêche qu'on leur fait, deviennent de plus en plus rares et c’est ce qui a engagé M.J3. Crettiez à en tenter la reproduction artificielle, Jusqu'ici, ses expériences n'ont porté que sur des œufs de Lavaret, de Féra et de Gravenche. Les œufs de La- varet lui ont été expédiés dans les premiers jours de jan- vier, immédiatement après l'ouverture de la pêche de ce poisson par les gardes-pêche des lacs du Bourget et 1 |. plus de 12 % LE NATURALISTE D CP EE ER ER d’Aiguebelette. Il s'est procuré les œufs du Féra auprès des pêcheurs du Léman, au commencement de février, avant la période de prohibition (15 février — {5 mars). Quant aux Gravenches, elles furentrencontrées à Yvoire, dans les premiers jours de décembre. Des statistiques dressées par M. Crettiez il résulte que la réussite à l’em- bryonnement varie entre 55 et. 60 % pour les œufs de Lavaret qui, après la fécondation, doivent cependant voyager pendant deux jours avant d’être mis en circu- lation dans les bouteilles de Zug. Alors que cette réus- site est encore de 30 % pour les œufs de Gravenche, M. Crettiez n’a jamais pu obtenir, pour la Féra d'œufs embryonnés. Cette différence dans la réussite se retrouve encore pendant l’éclosion et la résorption de la vésicule vitelline, En général, les œufs embryonnés de Lavaret donnent 60 à 70 % d’ale- vins viables; pour les œufs de Féra, au contraire, la mortalité des embryons au cours de l’éclosion est sou- _vent de 75 % au même total. À première vue, on peut s'étonner que deux espèces aussi proches parentes que le Lavaret et la Féra se com- portent de facon si différente au point de vue de la re- production artificielle, mais on ne doit pas oublier que les conditions biologiques ne sont pas les mêmes pour les deux espèces; qu’en ce qui concerne la reproduction notamment, le Lavaret fraie au ras du bord, sous 1 à 2 mètres d'eau, et la Féra à 200 mêtres de profondeur. Il en résulte que dans les carafes de Zug les œufs de La- varet retrouvent bien à peu près les conditions de la na- ture, tant au point de vue de l'agitation qu’à ceux de la lumière et de la température de l’eau, puisque l’eau arri- vant avec une certaine pression leur imprime des mou- vements semblables à ceux qu'ils reçoivent des vagues sur le gravier des rives où ils sont déposés. Mais, pour les œufs de Féra, l’incubation de Zug constitue un mi- lieu tout à fait artificiel ne rappelant en rien la nature. Tout d’abord, à 200 mètres de profondeur, l'obscurité est absolue et la température bonne et constante; dans l'incubation Weiss, la lumière est parfois assez vive et la température assez élevée et variable. A 200 mètres de profondeur, les œufs de Féra supportent une forte pres- sion, qui, vraisemblablement, joue un certain rôle dans leur développement; dans les bouteilles de Zug, au con traire, la pression est nulle. Il semble aussi que l'agitation continuelle à laquelle sont soumis les œufs dans les incubateurs de Zug ne convient pas aux œufs de Féra. Ce qui le prouve, c’est la forte proportion des monstres et d'alevins difformes qu'on obtient chez cette espèce, On comprend qu'il en soit ainsi, Car, dans les grands fonds du Léman, les eaux sont généralement très calmes. H. Cour. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, rue Cassette, 11. | | UNE FOUILLE dans le parc de Grignon Le parc de l'École nationale d'agriculture de Grignon, si célèbre par ïes récoltes paléontologiques qu’on y a faites dans les assises friables du calcaire grossier,a été le siège d’une trouvaille d’un genre un peu différent et qui mérite d’être signalé au lecteur du Naturaliste. On sait que ce magnifique domaine est traversé dans toute sa longueur par un cours d’eau, le ru de Galy, qui vient de Versailles et qui va se jeter dans la Maudre, au- près de Montainville. Ce ruisseau, pollué par toutes sortes de causes, charrie beaucoup de boue et répand par moment une odeur regrettable, mais il apporte aux terres un certain nombre d'éléments de fertilisation qui ne sont pas perdus. En outre il représente par son écou- lement une somme d'énergie qu'on se propose d'utiliser prochainement et tout spécialement pour en obtenir la lumière électrique destinée à l'éclairage de toute l'Ecole. Aussi le directeur de l'École, M. Trouard-Riolle, s'est-il attaché à rectifier 1e cours du ru et cette entreprise, au- jourd’hui terminée, a conduit à faire des travaux de ter- rassements assez importants. C’est au cours de ces remaniements de terre qu’au lieu- dit le Fond de Thiverval. les ouvriers se sont trouvés — au dessous du manteau épais de 4 m. 20 de terre végétale qu’on cultive sans interruption depuis des siècles, — en (rate > MONO Fig. 1. — Coupe verticale de la chambre souterraine au parc de Grignon. Echelle 1/40. présence d’une dalle de pierre grossièrement équarrie, qui attira leur attention. En la déplaçant, on vit qu'elle fermait un conduit cylindrique creusé verticalement dans la craie et dont le diamètre mesurait 70 centimètres. 4 r C HER y 2° SÉRIE — N° AO ES eur US NOVEMBRE 1907 À l’aide d’une échelle, on descendit par cette sorte de AS MECS Lo Le URA: soupirail et onse trouva dansune chambre souterraine très régulièrement pratiquée au sein de la roche calcaire. Celle-ci consiste en une sorte de conglomérat mal cimenté de petits fragments arrondis de craie et sa solidité est très médiocre. Comme le montre la figure 1 jointe à cet article, le soupirail va progressivement en s’élargissant et aboutit, à 1 m. 50 plus bas que la terre végétale, soit à 2 m. 70 au-dessous de la surface du sol, au milieu du plafond en forme de coupole d’une sorte de chambre de 4 m. 30 de hauteur et dont la profondeur de 2 m. 80. La figure 2 fait voir en plan la forme de ce réduit qui est \ l $ 4 à! \ _-- l at ou 1 ' ' ' ' ee re # PT ee cn nn 27 S Fig. 2. — Coupe horizontale de la chambre souterraine au pare de Grignon. Echelle 1/40. est extrêmement remarquable et ne rappelle rien d'ana- logue qui ait été signalé jusqu'ici dans la région. On voit que le plan a grossièrementla forme d’un trèfle. Le plancher situé à # m. 70 au-dessous de la surface du sol est apparu à la suite du déblaiement méthodiquement poursuvi. Il est sensiblement horizontal et {garde le té- moignage du séjour, à sa surface, d'habitants qui s’y sont succédés et qui y sont demeurés longtemps. L’un des côtés de la salle située vers le sud s'ouvre en un couloir de 1 m. 20 de largeur et dont il y aura lieu de suivre la direction et de découvrir l'issue. Les autres côtés sont creusés chacun en forme d’une logette où l’on a ménagé un gradin de craie en manière de banquette rappelant celle qu'on voit dans l'épaisseur des murs, à l'embra- sure des fenêtres, de tant de vieux châteaux. Les logettes ont : la médiane 1 m. 30 et les deux autres 1 m. 20 de largeur et les banquettes 0 m. 30 de profondeur et 0 m.50 de hauteur ; on peut s’y asseoir très commodé- ment. Au moment de la découverte, cette chambre était pres- que entièrement remplie de terre noire jtoute pareille à celle de la surface et qui avait dù s’y insinuer avec les eaux d'infiltration passant autour de la dalle assez bien taillée, mais ne joignant cependant pas complètement. Sur le tas de terre noirâtre et aussi à une ou deux re. prises dans son épaisseur, se trouvaient des lits formés de 258 matériaux crayeux provenant peut-être des décollements d'une partie de la surface de la voûte. Il a évidemment fallu beaucoup de temps pour que ce remplissage se soit opéré. Le sol de la chambre une fois dégagé, on y a rencon- tré des blocs de pierre assez régulièrement disposés et constituant évidemment un foyer placé exactement sous le soupirail qui devait faire fonction de cheminée. Nous avons recueilli, dans cefoyer, outre des pierres calcinées, une certaine quantité de charbon de bois. Au voisinage du foyer se trouvait un polissoir composé d’un bloc de grès sur lequel se voient des traces sigmificatives de frot- tements. Au fur eta mesure de son extration, la terre de rem- plissage a été soumise à un triage très soigné. On y a remarqué d'abord la présence de divers ossements d’ani- maux. Parmi les mieux conservés, on citera un bœuf et un cheval représenté par des dents et par quelques restes de membres. Un mouton a laissé un fragment de maxillaire repré- renté figure 3. Des restes non douteux de sangliers lui étaient asso- ciés. La figure # reproduit un maxillaire inférieur, et la figure 5 donne la forme bien reconnaissable d’un boutoir qui gisait au voisinage : Une portion notable de la mâchoire d'un chien gi- Sait avec les débris précédents (fig. 6) et autour d’elle étaient éparpillées diverses dents telles que la canine de la figure 7. Enfin nous mentionnons encore quelques os d’oi- seaux paraissant se rapporter à un gallinacé, coq ou fai- san (fig. 8). Mais il ne faut pas négliger de mentionner la rencontre de débris d'origine humaine ; ce sont quelques éclats de pierres et spécialement de silex et surtout d’innom- Fig. 3. — Maxillaire inférieur de mouton extrait de la chambre sou erraine de Gri non. Grandeur naturelle. LE NATURALISTE 5. — Boutoir de Sanglier extrait de la chambre souter- raine de Grignon. 1/2 de la grandeur naturelle. AU x | JA 1 (| QUE , AD 1 ) Fig.6. — Portion de maxillaire supérieur d’un chien extrait de la - Chambre souterraine de Grignon. 1/2 de la grandeur naturelle. brables fragments de poteries. Celles-ci sont à pâtes assez fines en général, mais de diverses qualités, qui doi- vent faire supposer qu'elles se rapportent à différentes époques. Plusieurs d’entre elles ont subi évidemment 2 l’action de la fumée de bois et devaient servir à la conser- vation des aliments, En rapprochant des éclats, je suis __. A DANPNNT À Fig. 7. — Canine de Chien extraite de: la chambre souterraine) de Grignon. Grandeur naturelle.* (ÈS € Fig. 4, — Mâchoire inférieure de sanglier trouvée dans la chambre souterraine de Grignon. 1/2 de la grandeur naturelle. LE NATURALISTE | 2: Fig. 8. — Bec et tarse de gallinacé extraits de la chambre souterraine de Grignon, de la grandeur naturelle. parvenu, au laboratoire de géologie du Muséum, a recon- stituer la portion de vase dont on voit l'aspect dans la figure 9 qui a été dessiné aux deux tiers de la dimension naturelle (fig.9) Fig. 9. — Restauration d’un fragment de poterie à pâte rouge et fine, extrait de la cavité souterraine de Grignon. 2/3 de la grandeur naturelle. Quelques-uns des débris sont à pâte grise avec couverte noire et d’autres à pâte rouge avec couverte de même couleur et très brillante. M. le Dr Capitan qui les a exa- minés les regarde comme « étant d’une facon certaine des céramiques du 11e au 11e siècle ». Ily a des échan- üllons 4 dont la pâte est noirâtre et grossière et qui pour- raient être gallo-romaines ». La figure 10 représente un petit éclat qui porte une bande d’un émail luisant avec petite cloisons très régulièrement disposées Fig. 10. — Fragment de poterie avec bande d’émail cloisonné, extrait de la chambre souterraine de Grignon, Grandeur na- turelle. Une autre montre, (fig. 11) sur une pâte plus gros- siére que la précédente, une couche peu adhérente Fig. Lee Fragment de poterie avec couche peu adhérente d'émail globulifère, extrait de la chambre souterraine de Gri- gnon. Grandeur naturelle, d'émail couverte de petites pus- tules hémisphériques assez régu- lières. Peut-être ces deux spécimens sont-ils de la catégorie de ceux dont M.Capitan dit qu'ils sont mérovingiens En tous cas, il est probable que la poursuite des travaux réserve d’autres décou- vertes quine peuvent manquer d'intérêt. Il y a lieu en effet de se de- mander la signification de l’ex- cavation dont nous venons de donner une rapide description ; à cet égard on ne peut que faire des conjectures. Si on ne lui trouve pas d'analogue dans l’île de France, on ne peut contes- ter qu’elle rappelle certains ouvrages de la Vendée, comme les Mardelles, les puits et les souterrains-refuges qui ont été décrits à diverses reprises. En tous cas, et provisoire- ment tout au moins, il faut, semble-t-il, en reporter la date à une époque antérieure au 1ve siècle de notre ère. STANISLAS MEUNIER. DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Cidaria anteviridata,n.sp.-- 33 millimètres, antennes filiformes. Ailes supérieures oblongues, à apex assez aigu et à bord externe légèrement convexe. Ailes inférieures à bord externe très arrondi. Dessus des supérieures vert olive, avec une ligue droite, transverse, partant de la côte à 6 millimètres de l’apex et finissant au bord interne à 4 millimètres de l'angle interne. Cette ligne, sans couleur bien précise, est plutôt indiquée par ce fait que l’espace qui la précède, à l'intérieur de l'aile, est d’un vert un peu plus foncé que la couleur du fond. Néanmoins, vers le bord 260 interne, cette ligne est légèrement teintée de quelques écailles brun rosé. Frange de la couleur du fond. Ailes inférieures d’un jaune d’ocre uni, avec la frange rosée et le bord abdominal légèrement teinté de rose. Dessous des supérieures jaune d’ocre, avec la côte rosée. L'’apex et la partie supérieure du bord externe sont largement rosés. La frange est rose. Dessous des inférieures rosé, ainsi que la frange. On voit vers le milieu de l’aile une ligne transverse de la couleur du fond et à peine distincte. Cette ligne est convexe et-part de la côte précisément à l'endroit où, en dessus des supérieures, se termine la ligne droite transverse. Palpes brun rosé, très longs, avec la base plus claire, dessus de l'abdomen partielle- ment teinté de rose, pattes et dessous de ’abdomen rosés. Brésil, 1, ma coll. ;1 © coll. Passet.L'’exemplaire de la collection Passet est plus frais et on y distingue un petit point cellulaire vert olive aux quatre ailes en dessus, Ce point n’est pas visible sur mon exemplaire. Marcala (?) albilinea, n. sp. — ® 30 millimètres, coupe d'ailes des Marcala. Dessus des supérieures gris violacé, avec la côte et toutes les nervures d’un rouge brique picoté de gris violacé. Un petit point cellulaire noir. Deux lignes obliques, blanches, à peu près droites et presque parallèles entre elles, traversent les ailes. Ta première part du bord interne à 4 millimètres de la base et vient aboutir à 4 millimètre de la côte, à 7 millimètres de la base ; cette ligne est ombrée de violacé extérieu- rement. La seconde ligne part du bord interne à # milli- mètres de l'angle interne et se dirige vers l’apex, pour finir à 2 millimètres de ce dernier; cette ligne est ombrée de violacé intérieurement. Une série internervurale de pointe noirs au bord externe. Frange rougeñtre, puis un peu violacée, avec l'extrémité blanchâtre. Dessus des inférieures rouge-brique un peu plus pâle qu’aux su- périeures,avec quelquesécailles gris violacé vers le bord externe et au bord abdominal. Une ligne transverse blanche, à peu près droite, mais peu apparente, part de l’apex et finit au bord abdominal à 2 millimètres de l'angle anal. Frange rougeâtre avecl’extrémité blanchâtre Dessous des supérieures rougeâtre, avec le bord externe violacé. La côte et un espace sous la cellule sont picotés de noir. Un petit trait cellulaire noir. Les deux lignes blanches du dessus se voient, mais sont plus pâles, sur- tout la première. Dessous des inférieures plutôt violacé, avec la ligne blanche du dessus ombrée intérieurement de gris et une tache cellulaire allongée, grisâtre. Série internervurale de points noirs aux quatre ailes en-des- sous. Pattes rouge violacé. Madagascar, 19, ma coll., cet exemplaire, tres frais, existait intact dans ma collection, mais le corps a été mangé. Il était, autant que je m’en souviens, de la cou- leur du fond, et les antennes filiformes. PAUL THIERRY-MIEG. MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 4. Medeterus mustela, nov. sp. (fig. 34 à 37). ©”. Vertex orné de quelques cils. Antennes assez cour- tes: les deux premiers articles environ d'égale longueur, le deuxième orné de quelques cils, le troisième arrondi, (1) Voir le Naluraliste, n9S 192 et suiv. LE NATURALISTE finement velu (214 d); chète long, épaissi à la base etdis- tinctement cilié. Partie buccale saillante. Palpes lamel- liformes et ornés de quelques cils à l'extrémité. Pattes finement ciliées : métatarse antérieur du double de la longueur du deuxième article, le troisième à peine plus court que le deuxième, le quatrième moins long que le cinquième. Métatarse postérieur environ du tiers de la longueur du deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, le cinquième à peine plus allongé que le précédent. Organes copulateurs saillants. Anal- anhänge tigelliformes, assez courts et ornés de quelques cils assez longs à l'extrémité. 54 31 Fig. 34. — Antenne de Medelerus muslela, nov. sp. ©. N° 6816 (214 d.). Fig. 35. — Articles tarsaux antérieurs. N° 6816. Fig. 36. — Articles tarsaux postérieurs. N° 6816. Fig. 31. — Aile de Medeterus mustela. N° 6816. Ailes larges, arrondies ; les quatrième et cinquième nervures longitudinales sont parallèles et rapprochées à l'extrémité. Long. du corps 4 millimètre 1/2; long. alaire 1 milli- metre (N°s 5328, 6816.) ®. Semblable au ©. Long. du corps 4 millimètre; long. alaire 1 millimètre. (N° 6116.) 5. Medeterus vanus, nov, sp. (fig. 38.) 38 Fig. 38. — Antenne de Medeterus vanus, nov. sp. ©" K. 359 (214 d.). LE NATURALISTE o”. Vertex garni de quelques cils. Antennes courtes, le deuxième article avec quelques cils, le troisième assez petit, en forme de dôme. Chète assez long, un peu velu. (214 d.). Fémurs antérieurs dilatés (les tibias le sont aussi à l'extrémité), Articles tarsaux antérieurs assez ro- bustes. Métatarse un tiers plus long que le deuxième article, le troisième un peu long que le quatrième, le cinquième distinctement plus long que l’avant-dernier. Crochets tarsaux assez robustes, unidentés (214 d.). Ailes longues, assez larges, les troisième et quatrième nervu- res longitudinales rapprochées et parallèles. L'espace alaire compris entre la quatrième nervure et le bord postérieur de l’aile est deux fois aussi large que celui entre cette nervure et le bord costal. Organes copula- teurs à Analanhänge assez longs, filiformes. Coll. privée du Prof. Dr R. Klebs de Künigsberg. (No 359.) Long. du corps { millimètre; long.alaire 3/# millimètre. Q. Inconnue. Observation : Par les fémurs antérieurs dilatés, l’as- pect filiforme des organes copulateurs et la morphologie alaire,ce Dolichopodien s’écarte, assez sensiblement, des autres espèces de Medeterus. 6. Genre Thrypticus, Loew. 4. Thrypticus sobrius, nov. sp. (fig. 36 et 40.) ®. Premier article des antennes court, le deuxième environ aussi long que large, arrondi et à peine cilié, le troisième tronqué à la base, puis assez ovoide (il a la forme d’un petit navet) ; le chète épaissi à la base, long et finement velu (K. 123). Métatarse antérieur près de deux fois aussi long que le deuxième article ; ce dernier et le troisième d'égale longueur, le quatrième un peu plus court que le cinquième (2189). Articles tarsaux postérieurs un peu plus courts que les antérieurs. Méta- tarse très court, le deuxième article un peu plus long que le troisième, les deux derniers de même longueur. A toutes les paires de pattes, les tibias sont finement 40 Fig. 39. — Antenne de Thryplicus sobrius, nov. sp. ©? N° 193 (214 d.). Fig. 40. — Articles tarsaux postérieurs. cillés. (N° 2189.) Troisième et quatrième nervureslongi- tudinales des ailes parallèles, distantes l’une de l’autre. 261 LS EE cl Long. du corps 1 à 1/2 millimètre ; long. alaire 1 mil- limètre (N°s52189, 123.) Coll. privée du Prof, Dr R. Klebs de Künigsberg. 2. Thrypticus molestus, nov. sp. (fig. 41 à 45.) 41 43 Fig. 41. — Articles tarsaux postérieurs de Thryplicus moleslus, nov. sp. 7 N° 4583, Fig. 42. — Aile du même. Fig. 43. — Articles tarsaux postérieurs (var.) C*. N° 5692. Fig. 4%. — Articles tarsaux antérieurs de Thryplicus molestus, nov. sp. ®. No 3303. Fig. 45. — Articles tarsaux postérieurs ® (var.). INo 9671. oO”. Partie buccale proéminente. Premier article des antennes court, le deuxième arrondi et un peu cilié, le troisième assez ovoide, finement velu; chète assez long et épaissi à la base et distinctement cilié. Les tibias, les métatarses et aussi les autres articles tarsaux sont fine- ment ciliés, Métatarse antérieur distinctement plus long que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième qui est un peu plus court que le cin- quième. Métatarse postérieur environ de la moitié de la longueur du deuxième article, le troisième visiblement plus long que le quatrième ; ce dernier et le cinquième égaux entre eux. Ailes longues, larges ; troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles et bien éloignées l’une de l’autre. (N° 4583.) Organes copulateurs à Analanhänge assez tigellifor- mes, assez courts et ornés de quelques longs cils, (N° 957.) Long, du corps { millimètre 1/4; long. alaire 4 millimè- tre (Nos 5622, 9597, 6710, 744, 4583, 3703, 143, 1096, 2935, 5948, 3784, 957.) Coll. privée du Prof. Dr R, Klebs de Künigsberg. (N° 120.) Var : o”. Troisième et quatrième nervures longitudi- nales plus rapprochées que chez le type (1). (Ne 5692.) ®. Les antennes comme chez le ©”, mais le troisième article un peu plus petit et le chète un peu moins ro- buste. Articles tarsaux antérieurs assez courts : le méta- tarse un tiers plus long que le deuxième article, le troi- sième un peu plus long que le quatrième, ce dernier plus court que le cinquième. Articles tarsaux postérieurs assez courts. Métatarse un tiers plus court que le (1) L'avenir permettra peut-être de considérer ce Dolichopodidæ comme espèce distincte. 262 LE NATURALISTE deuxième article, le troisième distinctement plus long que le quatrième qui est à peine plus long que le cin- quième, Troisième et quatrième nervures longitudi- nales des ailes bien écartées l’une de l’autre, parallèles. Comme chez le ©”, les tibias et métatarses sont finement ciliés. (N° 3303.) à Long. du corps 4 millimètre 3/4; long. alaire 4 milli- mètre 1/2. (No 6329, 6311, 1722, 8372, 3411, 6577, 9256, 4161, 987,3932, 6730, 823, 2838, 3303.) Var : ©. Troisième article des antennes plus petit que chez le type. Métatarse postérieur seulement un peu plus court que le deuxième article. (N°9671, 5801, 5492, 7070.) 2. Thrypticus gestuosus, nv, sp. (fig. 46, #7.) 47 48 Fig. 46. — Articles tarsaux postérieurs de Thryplicus gestuosus, nov. sp. g. No 9423. Fig. 47. — Articles tarsaux postérieurs. N° 5161. Fig. 48.— Antenne de Thryplicus qulosus, nov. sp. ©. No 9431 (214 d.). Fig. 49. — Articles tarsaux postérieurs du même. ©”. Partie buccale proéminente. Les deux premiers articles des antennes courts, le troisième petit, arrondi, poilu ; le chète assez court, bien distinctement cilié. Pat- tes finement ciliées ; métatarse antérieur plus long que les deux articles suivants pris ensemble, le quatrième un peu plus court que le cinquième. Le métatarse mé- dian un peu plus court que les quatre articles suivants réunis. Métatarse postérieur plus court que le deuxième article. Ailes arrondies. Troisième et quatrième nervu- res longitudinales parallèles. Organes copulateurs très saillants. Long. du corps 1 millimètre; long. alaire 1 millimètre. (N° 9423,8442.) Coll. privée du Prof. Dr R. Klebs de Künigsberg. No 291. ® Articles tarsaux plus courts que chez le o. Long. du corps 1 millimètre; long alaire 1 millimètre. (N° 5161.) 4. Thrypticus quiosus, nov. sp. (fig. 48, 49). $ Antennes très. distinctes avec le premier article court, le deuxieme arrondi, un peu cilié, le troisième assez conique, assez grand; chète assez long et bien visiblement cilié. Pattes assez densément ciliées, les articles tarsaux assez longs; métatarse postérieur dis- tinctement plus court que le deuxième article, le troi- sième plus long que le quatrième, ce dernier et le cin- quième environ d’égale longueur. Ailes assez longues, arrondies. Troisième et quatrième nervures longitudi- nales des ailes parallèles et bien éloignées l’une de l’autre (la fossilisation ne permet pas de décrire la fine structure des organes copulateurs de cette espèce). Long. du corps 1 millimètre 3/4; long. alaire 4 milli- mètre. 1/2 (N° 9431.) F. MEUNIER. (À suivre.) Tcoo: GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (!) Château-Landon. — Ct: dudit, arr. de Fontaine- bleau, SEINE-ET-MAaRNE. ==> Feuille 80 : Fontainebleau $.-E. Station de Souppes, ligne de Paris à Nevers et de Château-Landon; lignes de Souppes à Château-Landon. Stampien. — Mollasse d'Etréchy. Sannoisien. — Calcaire de Brie. D’assez nombreuses carrières étaient ouvertes, autour de cette ville, dans le calcaire dit ?« pierre de Château- Landon ». Elles sont, aujourd’hui, remblayées pour la plupart. Actuellement c’est à la carrière dite « de l’Etang de Montfort », situé à 2 kil. S.-O. de la ville sur le chemin Sceaux que l’on exploite le calcaire. On y voit la coupe suivante : 3. Brouillage (sable de Fontainebleau et meulière de Beauce)............. 2 00 2. Mollasse/d'Etrechy::.7 11402 0 75 1. Calcaire de Brie dit «pierre de Chà- teau Landon:/5isur. meme 8 00 (Communiqué par M. P. Comes riLs.) Fig. 33. — Coupe de la carrière de l'étang de Montfort, à Château-Landon. La mollasse d'Etrechv se présente ici avec ses fossiles caractéristiques. Cytherea incrassata, Natica crassatina et la Venus clathrata, espèce des faluns helvetiens. Le calcaire renferme aussi des planorbes et des lim- nées, assez rares d’ailleurs. (1) Voir le Naluraliste, n°5 482, 483, 485, 487, 489 et suiv. NE LE NATURALISTE 263 Châteaurouge. — Crde Cauvigny, ct de Noaiïlles, arr. de Beauvais, OISE. => Station de Cauvigny-Novillers, ligne de Persan-Beau- mont à Hermes. Lutélien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. Les fossiles de cette localité sont variés et abondants, nous citerons comme absolument spécial le Drillia Bouryi, Coss. associé à bon nombre des espèces de Mouchy. Le gisement est situé dans la Cavée ou chemin creux qui monte du village vers Mouy. La glauconie grossière s’y présente sur une épaisseur de plusieurs mètres. Châtillon-sous-Bagneux. — Cite et arr. de Sceaux. SEINE. Feuille 48 : Paris S.-O. Station de Châtillon, ligne de tramways de Paris (Saint-Germain-des-Prés) à Fontenay-aux-Roses. Les points intéressants à visiter, c’est-à-dire la plà- trière, située sur la route de Clamart, et ses dépendan- ces, ne sont plus aujourd'hui que difficilement acces- sibles. Au-dessus de la route de vastes sablières sont ouvertes dans les sables s{ampiens (niveau de Fontenay- aux-Roses), tandis qu’au-dessous, entre la route et le chemin de Clamart, on pouvait voir il y a quelques an- nées encore un intéressant affleurement des marnes à huîtres au-dessus d’une carrière donnant, à ciel ouvert, une bonne coupe des marnes supragypseuses. En ce point, devenu aujourd'hui inaccesible, nous avions relevé la coupe suivante. 12. Loess avec meulières de Beauce remaniées à la base. 1. Sables sfampiens de Fontenay- DARAUXS ROSES Am ne ee ce 4 30 10. Argile sableuse brune........... 0 20 9. Marne à Ostrea cyathula....... 0 10 8-#Marne blanche... "1100 0 45 HeeMarnebruness et ee 0 08 GMarne blanche.:.... "1-0 0 14 5. Calcaire jaunâtre, à Pot. plica- CU SN nes 2e 0 25 4 1Marne/blanche.......….1, 20% 0 08 SAMarnenbrinens eee rene 0 10 2. Marne à Ostrea longirostris..... 0 15 1. Calcaire marneux jaunâtre à Cy- therea incrassala, Pot. plica- ÉUMSUL RE Ge ne et aiale aies 1 00 Fig. 34. — Coupe prise à Châtillon-sous-Bagneux. Chaudry ou le Chaudry. — Ce de Parnes, cton de Chaumont-en-Vexin, OISE. Feuille 31: Rouen S.-E. Même itinéraire que pour Parnes. Les nombreuses espèces qui proviennent de cette lo- calité se trouvaient dans une couche meuble visible au- dessus du moulin de Chaudry et sur le flanc du coteau de Valécourt sur le prolongement et au niveau du cé- lèbre gisement de la ferme des Boves. Ce gisement est aujourd’hui masqué par la végétation. Chaumont-en-Vexin. — C' dudit, arr. de Beau- vais, OISE. Feuille 31 : Rouen S.-E. Station de Chaumont-en-Vexin, ligne de Paris à Dieppe, par Pontoise. Lutétien. — Localité absolument classique pour l'étude du calcaire grossier inférieur, et remarquable par le nombre des espèces qu’elle fournit dans un état parfait de conservation. Les grosses espèces y sont abon- dantes, La liste suivante, comprenant les espèces qui lui paraissent tout à fait speciales, donne une idée de la richesse de cette localité. Teredo Burtini, Gal. Capulus pachycosmetus, Coss. Arcopagia Chevallieri, Coss. |Mitrularia Boutillieri, Coss. Meretrix calvimontana, Desh. |Solarium Picteti, Desh. Cardium Bouryi, Coss. — grande, Nyst. Goniocardium mile, Coss. Cerilhium Passyi, Desh. Arca sculptala, Desh. Læocochlis Passyi, Cesh. — insignis, Desh. Ovula Eugenei, Desh. Avicula calvimontensis, Desh. Cypræa Sellei, de Raine. Plicatula spondylioides, Desh.| Pirula fragilis, Desh. Anomin hinnitoïides, Coss. Morio sulcaria, Desh. Fissurella magnifica, Desh. ITritonidea interstriata, Desh. Er grata, Desh. Latirus calvimontensis, Coss. Scutum singulare, Coss. Marginella Frederici, Coss. Eumargarila discreta, Desh. |Conus incomplus, Desh. Pyramidella calvimontensis,| Drillia calvimontensis, Coss. Desh. Parascutum Raincourti, Coss. Pyramidella turbinata, Desh.|Beloptera Edwarsi, Sigarelus pellucidus, Desh. Terebratula Davidsoni, Desh. Les différents gites coquilliers qui ont fourni ces es- espèces et un grand nombre d’autres plus communes sont situées vers la crête du côteau qui domine la ville au sud; d'une part sur le côté droit de la route qui va à Liancourt-Saint-Pierre, où une longue entaille est pra- tiquée dans les sables glauconieux coquilliers, un peu après le point où ce chemin rejoint la grande route de Mantes (de Chaumont à Magny) et d'autre part au point de rencontre des chemins de Reïlly et de Chambors. Ces derniers gisements ne sont d’ailleurs que très diffi- cilement accessibles aujourd’hui. Chaussée d'Ivry (la). —Ct'? d'Anet, arr. de Dreux, EURE-ET-LOIR. =— Feuille 47 : Evreux $.-E. Station d'Ivry-la-Bataille, ligne de Rouen à Chartres. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. Le gisement se trouve au lieu dit «les Fontaines ». Pour l’atteindre, prendre, une fois sorti du village, le chemin qui monte aux Gâtines rouges. Après 2 kilom. de marche environ, on voit une fontaine dans le creux d’un vallon et sur laquelle un lavoir est installé. Sur 300 m. avant d'arriver à cette fontaine, on trouve des fossiles disséminés dans les berges du chemin. Mais le véritable gite à coquilles se trouve à 200 m. de la fontaine, sur la rive opposée, le long d’un champ longeant la colline (Chédeville). (A suivre.) P.-H. FRITEL. ZX MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES STAPHYLINIDES Lisière frontale 8-dentée. 8. — Staph.pedator, Grav. Fauvel, loc. cit. 25, p. 417. Larve. Mulsant. Ann. agric. Lyon. 1875, p. 221. Corps allongé, peu épais, cilié, roussâtre brillant sur la tête et sur la région thoracique, mat à la région abdomi- (1) Voir le Naturaliste, n° 49% et suivants. 264 LE NATURALISTE nale ; tête grandesubcarrée, disquebuncisé, lisière frontale 8 dentée, les deux dents médianes robustes, obtuses, lobe conique à la base du quatrième article artennaire ; seg- ments thoraciques finement ridés; styles caudaux très grèles un peu aærqués en dedans, dessous du corps tes- tacé, pseudopode cylindrique. Adulte. Onle trouve durant toute labellesaison en plaine ei au fond des vallées montagneuses, le jour, à l'abri sous les pierres, sous les débris végétaux, la nuit, à la recherche de sa nourriture. Lisière fontale bidenticulée. 9. — Siaphn. cyaneus. Payk Fauvel, loc. cit. 47, p, #11. Ponte Xambeu 11° mémoire 3, p. 53. Aux premières belles journées du printemps se produit Jaccouplement, aussitôt après a heu la ponte quise com- pose d'un petit nombre d'œufs que la mère dépose dans Je sol, légèrement enfoncés, ainsi dissimulés et à l'abri de tout accident. Œuf. Longueur 2 milimètress ; diamètre { millimètres. Ovalaire, jaunâtre mat, pointillé,en travers ridé, à pôles arrondis, à micropyle apparent, à coquille peu consis- tante. L'’éclosion a lieu une quinzaine de jours après le dépôt, Ja larve attaque dès le début de son existence des jeunes vermisseaux ainsi que des jeunes mollusques. Larve. Mulsaut, Ann. Soc. agric. Lyon., 1875, p. 178. Longueur 15 à 20 millimètres; largeur 4 à 5 millimètres. Corps très allongé, épais, éparsement cilhié, lisse et lui- sant, d'un noir profond sur la tête et la région thora- gique, terne sur les segments abdominaux avec plaque moirâtre; tête grande, large, arrondie, lisière frontale dent’culée, les deux dents médianes proéminentes ; lobe maxillaire court, épineux ; ocelles confus, noirâtres, au aombre de quatre ; filets caudaux très longs, ciliés, pseu- dopode long. : Cette larve est très agile, elle vit de vers, de myria- podes, de chenilles, de mollusques vivants, elle ne dédai- gne pas de se faufiler sous les charognèés pour y recher- cher les vers de Diplères qui grouillent dans un milieu peu ragoutant. . Adulte. Carnassier de proie vivante comme sa larve, recherchant aussi les chairs de petits mamifères morts qu'il défend lorsqu'on cherche à les lui prendre, em- ployant en ce cas ses robustes mandibules; on le trouve durant tout le cours de la belle saison en plaine, en co- teau, même en montagne jusqu'à l'altitude de 2.100 mè- ires et au-dessus, courant dans les champs, sur les pelouses, traversant les sentiers fréquentés, toujours en quête de nourriture, toute proie lui est bonne ; aussitôt sucée, elle est délaissée pour une autre plus fraiche : les adultes, dont la livrée aux reflets est bien accentuée, se trouvent en montagne. -Lisière frontale bidenticulée. 10. — Siaph. ater, grav. Fauvel, loc. cit. 26, p. #18. Larve. Xambeu 11° mémoire, 1902, 2, p. 46. Longueur 15 à 18 millimètres, largeur 3 millimètres. Corps : allongé, linéaire, jaunâtre plus ou moins foncé avec plaques luisantes rougeûtres, pointillé ridé avec cils roussâtres ; tête large, rectangulaire, déprimée, rougeûtre, lisse et luisante, ridée, lisière frontale obtusément bidentée puis denticulée; article supplémentaire anten- saire globuleux, segments thoraciques avec plaques jau- aâtre terne, striées, segments abdominaux blanchâtres; silyles caudaux noueux, brunâtres ; pseudopode long, rou- geñtre ; stigmates petits, flaves, à péritrème doré. En été ainsi qu’en automne, le long des bordures des champs, des prés, des jardins, cette larve parcourt le ter- rain recherchant vers et mollusques vivants, ne dédai- gnant pas les chenilles rases, rendantainsi des services à Vagriculture ; sa transformation a lieu au printemps. Adulte : se trouve durant toute la belle saison dans les mêmes conditions que sa larve, vivant de la même exis- tence. Lisière frontale 9-dentée. A1. — Staph. ætiops, Waltl. Fauvel, loc. cit, 19, p. #12. Ponte. Xambeu, 5° mémoire, 1896,p. #1. L'accouplement a lieu en septembre, la ponte aussitôt après; les. œufs, déposés au nombre de dix à douze sous les pierres, sous les débris végétaux éclosent au bout d'une quinzaine de jours en s’ent’rouvrant en deux par leur milieu, les éclosion sont succcessives et non simul- tanées. Œuf. Longueur 2 millimètres, diamètre 1 millimètre. Ovoide, blanchâtre, finement réticulé, à pôles arron- dis, à coquille assez résistante. À leurjeune âge, lespetiteslarves ontlatéteorbiculaire, rougeûtre, les organes buccaux ciliés et très allongés, les segments dorsaux couverts d’une plaque gris terne sépa- rée en deux par la ligne médiane qui est pâle, les styles anaux très longs; au deuxième jour elles mesurent déjà sept à huit millimètresdelong; elles se dévorententre elles si elles sont parquées dans un espace restreint et détrui- sent les œufs qu’elles arrivent à percer au moyen de leurs mandibules très acérées. Larve. Xambeu, 1°° mémoire, 1891, p. #1. Lorgeur 20 millimètres; largeur 2 à 3 millimètres. Corps : allongé, convexe, noirâtre surla tête etles seg- ments thoraciques, rembruni sur les segments abdomi- naux; tête lisse, luisante, séparée du premier segment thoracique par une légère collerette, lisière frontale 9-dentée, les deux dents extrêmes et la médiane petites; troisième article antennaire déprimé, segments abdomi- naux ridés et striés, styles anaux tres allongés. Adulte. Comme sa larve, habite dès le courant de mars la lisière des forêts; se tiennent l’un et l’autre sous les pierres, sous les débris végétaux, aussi lelong des canaux d'irrigation et au bord des torrents où ils trouvent de la nourriture à leur choix, jeunes vers, mollusques, myria- podes et surtout de la fraicheur qu’ils recherchent plus particulièrement. Lisière frontale 9-dentée. 42. — Leistotrophus murinus, Luiné, Fauvel, loc, cit. 2, p. 397. Larve. Xambeu, 5° mémoire, 1896, p. 37. Longueur 18 millimètres, largeur 2 millimètres. Corps : allongé, linéaire, consistant, rougeâtre luisant à la région antérieure, charnu et gris terne à la partie pos- térieure, convexe et atténué ; tête grande, déprimée, qua- drangulaire, noir luisant, finement chagrinée en avant, puislisse ; lisière frontale noire, 9-dentée, avec cil à la base de chaque dent, quatre grandes intercalées entre cinq petites ; ocelles, trois er demi-cercle, un quatrième en arrière; premier segment thoracique séparé de la tête par une longue collerette, les segments abdominaux cou- verts, le premier, d’une plaque écailleuse luisante, les suivants, d'une plaque membraneuse noirâtre; style caudaux garnis de spinules, l’article terminal très grêle; pseudopode long, tubuleux, cilié et granuleux. Au moindre des dangers, cette larve se défend non seu- lement à l’aide de ses mandibules, mais encoreen dégor- geant un liquide acre et rougeâtre : on la trouve de la fin d'août à la mi-septembre sous les bouses des ruminants vivant des nombreuses larves d’Aphodiens, qui vivent dans ce milieu; à la veille de sa transformation, dans la bouse même qui lui a donné le vivre et le couvert, elle se faconne une grande logeet s’y transfigure. Dans un recueil étranger publié en 1788 et que nous n’avons pu nous procurer, Stræm aurait dit quelques mots sur cette larve. LE NATURALISTE oo Nymphe. Longueur 7 millimètres : largeur # milli- metres. Corps : ovalaire,jaunâtre, lisse etluisant,dépriméen des- sus, subconvexe en dessous, large en avant, atténué en arrière, bord antérieur du premier segment thoracique garni de chaque côtede la ligne médiane de sept longues soles roussâtres arquées, flancs des segments abdomi- naux déprimés, le septième arceau avec long cil,neuvième, petit, arrondi, échancré. La phase nymphale dure de douze à quinze jours. Adulte. C’est un insecte à allures vives, difficile à sai- sir, On le voit rarement de jour, parce que son vol est aussi rapide que sa démarche est prompte ; à peine posé, il disparait et quand on relève l'abri ou le couvert sous lequel il se réfugie, il se dérobe à la vue par une fuite. précipitée : on le trouve en plaine aussi bien qu'en mon- montagne, au printemps ainsiqu’en automne,en assez grand nombre, sous les bouses, sous les amas végétaux. Lisière frontale 9-dentée. 13. — Staph. chloropterus, Pauz, Fauvel, loc. 3, p. 403. Larve.Laboulbène. Ann. Soc.entfr.,1862,p.559, pl. XTIT. fig. 1-7. Longueur 15 à 16 millimètres, largeur # millimètres. Corps : allongé, grêle, cilié et pointillé; tête rougeûtre, segments thoraciques brunâtres ; segments abdominaux ternes et mats, convexes en dessus, subdéprimés en des- sous ; tête grande, disque rembruni, lisière frontale fon- cée,9-dentée, les deux dents médianes.les plus saillantes séparées par une petite, les latérales courtes; styles cau- daux allongés, divergents, pseudopode grêle, assez long. Cette larve à corps grèle est très agile ; on la trouve en juin dans les bois, dans les forêts, sous les troncs d'arbres gisant sur le sol ou dans les mousses, vivant des nombreux vers et mollusques qui se réfugient dans ce milieu frais et humide, Adulte. Partage avec sa larve le séjour des refuges frais et tempérés où abonde la nourriture de son choix; parait en mai et en juin, cit. Lisière frontale 9-dentce. 14. — Staph. fulvipes, Scop. Fauvel, loc. cit., 4, p. 403. Larve. Xambeu, 7° mémoire, 4899, p. 98. Longueur 21 millimètres, largeur 3 millimètres. Corps: allongé, linéaire, charnu, brunâtre, lisse et luisant, courtement cilié; tête grande, quadrangulaire, subdéprimée, rouge de brique, à angles arrondis, inei- sion semi-Cirulaire en arrière de la lisière frontale qui est obtusément 9-dentée, les dents peu proéminentes avec cil à la base de chaque dent, incision fovéolée entre les deux dents médianes qui paraissent tranchantes ;: mandibules marginées de noir, antennes prolongées par un court —*- 263 article additionnel : segments thoraciques noirâtres, lisses et luisants, protégés par une plaque rougeñtre, les seg- ments abdominaux, le premier avec une plaque rougeûtre, les suivants pointillés, avec plaques noirâtre terne, les intersections blanchâtres ; styles caudaux. allongés, blanchâtres, divergents: pseudopode très long, spi- nuleux. Notre larve vit en plaire, affectionne aussi les lieux élevés, dans les sites maintenus frais et humides par le passage des eaux souterraines, lieux où anondent vers, larves, mollusques dont elle se nourrit; son existence est nocturne, de jour, elle s’abrite, sous les pierres, sous les mousses; vive et alerte, elle attaque sa proie avec force, puis la suce : avant l’arrivée des fortes chaleurs, ele entre dans le sol sans quitter son domaine particu- lier, puis se transforme. Adulte. Rare et dissémiué, il se fait voir quelquefois en mars et en avril le long des berges des torrents de la plaine, mais plus particulièrement de la montagne; noc- turne comme sa larve, il se tient de jour à l'abri sous les pierres, sous les mousses, sousles arbres renversés dans la forêt. Lisière frontale tronquée 15. — Cafius servicus, Hol., Fauvel, loc. cit., 5, p. 425. Larve. Rey. Essai sur les larves, 1887, p. 16. Longueur 3 millimètres 5. Corps : très allongé, testacé livide brillant, éparsement cilié; tête petite, ovalaire, testacée, brillante, lisière frontale obtusément tronquée ; mandibules avec petite dent avant leur pointe ; premier segment thoracique qua- drangulaire, lisse, les deux suivants courts et larges, lisses aussi; segments abdominaux moins päles, dépri- més, à intersections étranglées, styles caudaux longs, écartés, parallèles ; dessous pâle ; pseudopode court. On la trouve au printemps dans les algues, au bord de la mer. La place de cette larve n'est pas dans le groupe des Sta- phylinides : la lisière frontale tronquée, sa petite dent à l'extrémité de latranche interne de mandibules l'en élot- gnant : au reste Rey ne donne sa description qu’à titre de larve supposée. Ce même auteur (Larves, loc.cit., p. 17 et 18) dit deux mots des larves de l'Orthidus cribratus, Erichs. et Cafius cicatricosus, Erichs, qu'il rejette en dehors de celles des Staphylinidescommeayant plus de rapports avec les larves de Xantholinus et de Philonthus: n'ayant pas vu ces larves nous nous dispenserons de toute appréciation à cef égard, Les quinze larves que nous venons de décrire se dis- tinguent entre elles par leur armature frontale. Capitaine XAMBEU. La ponte et les stations de ponte des oiseaux de France 4° Pigeons. Noms scientifiques Noms vulgaires Colüumba palumbus (Linn.).... PA ONaSe(linn.). — colombin ... — 1118 (BFISS:).:. 2, :. :: — “hisets\e ir TÜEtur auritus (Ray)... ...:,..... Tourterelle sauvage. Nombre d'œufs Stations Bois et bosquets. Falaises du littoral; rarem. dansles bois. Tours et vieux édifices. Bois et champs. 19 L9 9 9 | 5° Gallinacés. Ganga alchata (Linn.)............. Granga cata. Syrrhaptes paradoxus (Pall.)........ Syrrhapte paradoxal Lägopus mutus (Mart.)......,...... Lagopède alpin... étras urogallus(inn:).. 252.2... Tétras urogalle..... a ntetni (Inn) Neutre rar Ne Bonasa bonasia (Linn.)..:.......... Gelinotte ..::..:,.: Steppes du Midi (Espagne, Portugal}. Plaines de l'Asie. Forêts des Alpes, région des bouleaux. des Vosges et des Pyrénées. Sapins des Vosges et du Jura. Bouleaux des Alpes, Vosges, Jura. (1) Voir le Nuluraliste, n°s 491 et suivants. LE NATURALISTE Nombre Noms scientifiques Noms vulgaires d'œufs Francolinus vulgaris (Steph.)....... Francolin vulgaire........ 4-4 Perdrix sreca: (Briss mm ue Perdrix bartavelle........ 8-12 DUbra |Bussd) neneUe — Jlouge............ 10-14 —. 'Cineréa (Chart) ee MOTS ee 12-18 —. damascena.{Briss.)...:.\: ne Ni MOQUE Need 10-12 Coturnix communis (Bonn.)........ Cale ne AT tal 8-10 Phasianus colchicus (Linn.) ....... Faisan-des bois ei 0er 10-14 6e Echassiers. Ous'tardafLinn) 6.5; tien Outarde barbue... #41. 2) He lé Dax (lan) Rene t =: canepetière .:..:1 2-3 Glareola pratincola (Linn.)......... Glaréole giarole.......... 2-3 Œdicnemus crepitans (Tem.)....... Œdicnème criard......... 2 Charadrius pluvialis (Linn.)........ Pluvier dorés Enr 3-4 = morinellus (Linn.)...... 1: ouienard. 222% 3 — hiaticula(Linn.)..e. hr bnaticules tre 3-4 — minor (Mey. et Wolf.) . —. des Philippines... 3-4 = cantianus (Lath.)....... 2 de Cent Are 3-4 = Varnius (BrIss) pRNNE en RVATTO ler 3 Vanellus cristatus (Mey. et Wolf.).. Vanneau huppé .......... 3-4 Hæmatopus ostralegus (Linn.}...:.. Huitrier pie.............. 3-# Strepsilas interpres (Linn.)......... Tourne-pierre à collier... 3 Numenius arquata (Linn.).......... Courlis cendré 4/0 4-5 ee ph&opus' (inn:). 10e = hEcorheu:re em . 3-4 Limosa æsocephala (Étnn.)s eee Barge à queue noire...... 3-4 HART IBTISS- |) een nie ie HOUSSE Tel merde 3-4 Scolopax rusticola (Linn.}).......... Bécasse commune........ 3-4 — gallinago:(Éinn.}::. 12% Bécassine ordinaire....... 4-5 —#gpalinula (in) 12/6 /be SOUTUC- ANNEE 3 NA ]O M Ce le) RAIN ÿ — doubler terre 1 Calidris arenaria (Illig.)............ Bécasseau sanderling ..... 3-4 Tringa variabilis (Mey. et Wolf.)..…. — Variapler 2e 3-4 — subarquata (Temm.}........ — COCON ARR 3 = MOTIDUIAi(elSle Een — IDINU TE ARE AAINE 2-4 M iCinered Brun). EM — Cantin 2-3 —-, Temmincku!{lLersl.)l.""20 ue — temmnia.. 3-4 —— platyrhincha (Temmi)..1 0: — platyrhinque... 3 =. mantina(Brünn:):2 4 0 — VIOléC ne 3-4 Machetes pugnax (Cuve mar rs Combattant ordinaire. .... 3-4 Totanus glottis (Temm.):.......... Chevalier aboyeur........ 3 — . fuscus (Mey. et Wolf.)....: — arlequin ....... 3-4 sn calidriS (Bechst) #00 — -gampbette.... 3-4 —-ochropus (lemme) mise — cul-blanc.....-: 1-4 — hypoleucos (Temm.)....:.. = gUienebtener su 3-4 — -glareola (Temnmi.}....1: 12 — SVVAIDR NN EME 3-4 .— . stagnatilis (Bechst.)......:. — stagnatile..,.... 2-4 Himantopus melanopterus (Mey.)... Echasse à manteau noir... 3-4 Recurvirostra avocetta (Linn.)...... AO GEDTE ee EU enr 3-4 Cursorius isabellinus (Mey.)........ Courvite-isabelle. .....:2: 2-3 Rallus:crex (Lrnn.).22.24 000 Rien Rôle dergeneéts "rennes 6-9 = AQUAtICUS (Ne) NAN ERA eau, sara 6-10 Sr porzana (inner AS — l'marouette.......#41 8-12 0 Ballonni(Vieil) era ne — Ballon ete Muret 6-8 —*, pusillus (Pall:)}2%2. ARE ——, POUSSIN. OR ee 1-8 Gallinula chloropus (Lath.)......... Pouleïd'eaur25 0: nn 6-10 Fulicaratra (in) mme PME HEFoulquesnoire re URAnUre 1-12 =: cristata(Ginel) rennes 2 #4 A CTOLE Zune ces 6-10 7 POrDhyro (nn). ne enr Poule sultane...:.2.7.2 3-4 Grus cinerea (Mey. et Wolf.)....... Grue; cendrée 21 MAR 2 icoria-alba: (Briss:) %5..:..1.1.4 Cigogne blanche.......... 3-4 = MIO rA (BEChS (AR AMP NOIR 3 Tbis ‘falcinellus (Linn.}. 1: 4400100 Tbis-falcimellen mms 3-5 Ardeastelaris (ann) Ven Héron iSutor sent 3-4 = uninuta (Lin) sente NE — blongios ....:...::: 4-6 r iCInerea (athée see ane —RCENdAre ee ALAN 3-5 —" purpurea/(Linn.}.....: 1174 == POUTPrÉ Paie 3-5 — Aralloidest(Scop) ee ere GTA DIEL ANNE 3-5 an sarzetta (inner BarZ UE rene 4-5 — egretta (Mey. et Wolff.)... —.Yatsrétte.; LULU 4-5 — Hhübuleus (Savip enten ea — garde-bœufs........ 3-5 —"nycticorax (L1nn:) CEE — bihoreau........... 3-5 Platalea leucorodia (Linn.)......... Spatule blanche.......... 3-4 Phænicopterus roseus (Pall.)....... Flamant rose": t.1#raee 2-3 (A suivre.) oo Stations Europe méridionale. Côteaux du Midi. Côteaux boisés du centre et du Midi. Côteaux et plaines. Erratique ! Côteaux et plaines, Bois et forêts. Steppes de la Russie. Plaines : Beauce, Brie, Champ., Vendée. Ë Falaises du bord de la mer. Ÿ Terrains calcaires, friches, landes. Nord du continent. Sables du bord de l’eau. Prairies humides. Bord de la mer. Voisinage de la mer. Embouchure des fleuves. Marais de Hollande et du Nord. A terre dans les bois. Nord de l’Europe. Cercle arctique. Marais de Hollande et de Belgique. Cercle arctique. Marais : France, Angleterre, Hollande. Nord du continent. Cercle arctique. Marais : France, Angleterre, Hollande. Nord de l'Asie et de l’Europe. Marais du Midi de la France. Mares, étangs, bords des rivières. Nord et Est de l'Europe. À Sibérie, régions orientales de l’Europe. ‘4 Russie, Hongrie, Sardaig.,M.de la France. Midi de la France. Asie et Afrique (régions chaudes). Prairies, herbages, champs de blé. Joncs et roseaux. du Midi de la France. Bords des marais. Etangs et rivières. De préférence sur les étangs. France méridionale. et Algérie. Asie tempérée, Nord de l'Europe. Hollande, Belgique, Alsace. Pologne, Hongrie, Turquie. Afrique, Sicile. Joncs des étangs. ? Saules, buissons au milieu de l'eau. En colonies, sur les arbres; isolément dans les roseaux. Marais du Midi de la France, Bords des fleuves et rivières du Midi. Bords des rivières : Europe méridionale. Sud-Est de l'Europeet Nord de l'Afrique. Midi de la France, Algérie. Lacs et étangs de la Camargue. t Hollande,Mernoire,Anglet.(LinecInshire). Lacs du Midi. Camargue, delta du Rhône. GABRIEL ETOC. LE NATURALISTE REVUE SCIENTIFIQUE L'acide cyanhydrique chez les plantes et son rôle. Dans un intéressant travail, M. P. Guérin vient de résumer l’état de nos connaissances relativement à la distribution de l'acide cyanhydrique dans les diverses espèces de plantes. Nous n'en retiendrons que ce qu'il dit du Pangium edule, un des arbres où la proportion d'acide est la plus forte et qui a été particulièrement étudié par M. Treub, de Buitenzorg. Malgré le nom spécifique qu’on lui a donné, la Bixacée, appelée le Pangium edule, a toujours été réputée dange- reuse. Déjà Rumphius mentionne que son écorce pulvé- risée, jetée dans l'eau, tue les poissons et que le con- tenu des grains tue les poules qui en mangent. Il rap- porte qu'à l’ile de Bah on a constaté des cas de mort chez le bétail ayant mangé des feuilles de Pangium. Le premier qui ait exprimé une notion juste sur le poison contenu dans cette plante est Filet qui dit « que les graines que l’on vient d'ouvrir répandent une odeur de cyanogène ». Plus tard, M. Greshoff démontra la pré- sence de l'acide cyanhydrique dans les graines, les feuilles, l'écorce, le fruit, et fit observer que cet acide s’y trouve, sinon libre, tout au plus en combinaison très instable. La teneur en acide cyanhydrique des feuilles diffère beaucoup suivant leur âge : Dans les jeunes feuilles, il en fut trouvé jusqu’à 1 % de la matière sèche et encore y a-t-il eu perte par volatilisation pendant la manipulation des feuilles. D'après une estimation de M. Greshoff, un seul pied de Pangium contiendrait envi- ron 350 grammes d'acide cyanhydrique, C'est que les racines en renferment également de grandes quantités. Pour se rendre compte du rôle de l'acide cyanhydri- que dans le monde végétal et notamment dans le Pan- gium, M. Treub s’est préoccupé tout d’abord de la dis- tribution de cet acide dans les diverses parties de la plante. La méthode microchimique lui a fourni les moyens et lui a permis de constater que, dans la tige, par exemple, l'acide cyanhydrique existe soit dans les divers éléments du liber, soit dans des cellules spécia- les, où il est accompagné d'une substance réfringente, de nature albuminoïde, et qui persiste alors que l’acide cyanhydrique a déjà disparu. Le limbe de la feuille offre un plus grand intérêt, car c'est là que l'acide cyanhydri- que est le plus abondant. Toutes ou presque toutes les cellules du parenchyme du limbe en contiennent, et s’il n'y est pas spécialement localisé, il en est tout autre- ment de l’épiderme où la localisation est très nette dans les cellules basilaires des poils et dans les cellules à macles d’oxalate de calcium. D’après M. Treub, les feuilles sont les usines générales où se fabrique la plus grande partie de l’acide cyanhyÿdrique dont le Pangium a besoin ; les cellules spéciales constituent de petites usines indépendantes fournissant l'acide cyanhydrique nécessaire aux besoins locaux, et elles sont surtout abondantes dans les endroits où la plante a besoin de beaucoup de substances plastiques, dans l'écorce et au sommet de la tige, par exemple. L'acide cyanhydrique ainsi formé dans les feuilles __est-il transporté dans le liber du Pangium ? En ayant recours à des incisions annulaires, l’auteur a pu voir que chez toutes les plantes examinées, au bout de cinq à dix jours, il n’y avait plus trace d'acide cyanhydrique dans le liber des régions situées au-dessous de l’incision, alors qu'il y était abondant au-dessus, De plus, l'acide cyanhydrique se trouvait en plus grande quantité dans les feuilles des plantes soumises à l'expérience que dans les feuilles des plantes normales, les incisions ayant in- terrompu la circulation de l'acide cyanhydrique dans le liber. Il résulte de ces premières expériences que 267 l'acide cvanhydrique ne reste pas emmagasiné dans le limbe où il s’est formé, mais qu'il est transporté par le liber vers tous les endroits où il faut à la plante beau- coup de substances plastiques azotées. Or, cette sub- stance sans cesse produite et répartie plus ou moins loir de son lieu d'origine présente tous les caractères d'un produit d’assimilation transitoire. D'une autre série d'expériences, il ressort que la foc- mation de l'acide cyanhydrique dans les feuilles du Pangium ne résulte pas de l'influence directe de la lu- mière. Des feuilles partiellement recouvertes de iames d'étain, apres plus d'un mois, contenaient autant d'acide cyanhydrique dans les régions soustraites à l'action de la lumière que dans les parties éclairées. Mais la pro- duction de ce corps dépend de sa présence dans la feuille, des matériaux de réserve qui ont pris naissance à la suite de l'assimilation du carbone, assimilation par laquelle les radiations solaires sont, comme on sait, in- dispensables. Ces matériaux de réserve sont des hydrates de carbone, dont la présence est la condition sine qua non de la formation de l'acide cyanhydrique dans le Pangium edule. Il s’agit ici de glucose ou d’un sucre analogue, qui existe en très grande quantité, notamment dans les cellules basilaires des poils et les cellules oxa- lifères. Mais d'où vient l’azote de l’acide cyanhydrique formé dans les feuilles? Par d’ingénieuses expériences, M. Treub établit qu'il provient des nitrates du sol, e£ qu’il est amené aux feuilles par la sève ascendante. Ayant observé que sur des jeunes feuilles de Pangium la feuille inférieure, et parfois les deux feuilles infé- rieures, sont entièrement ou presque entièrement dé- pourvues d'acide cyanhydrique, M. Treub a pensé que la cause résidait dans le fait que ces feuilles n’obte- naient pas du sol l'azote nécessaire à la formation de l’acide cyanhydrique, cet azote étant entrainé vers les feuilles supérieures. La concurrence de celle-ci écartée, les feuilles inférieures ne recevaient-elles pas assez d'azote pour commencer à fabriquer de l'acide cyanhy- drique? L’ablation des feuilles supérieures a amené, en effet, dans un grand nombre de cas, le résultat prédi£ par l'hypothèse. La section des vaisseaux dans les ner- vures de certaines feuilles, en supprimant l'arrivée de La sève ascendante, a supprimé aussi la formation d'acide cyanhydrique dans les parties dela feuille ainsi sec- tionnées. HENRI COUPIN. SANTE ACADÉMIE DES SCIENCES La maladie du sapin dans les forêts du Jura. Note de M.E. Hexry, présentée par M. Gasrox Bonnier. Dans l’été de 1906 quelques sapinières du Jura ont été envahtez par une maladie qui a, dès son début, attiré l'attention du service forestier. La teinte normale vert foncé du feuillage du sapin faisait place çà et là à des taches rouges qui se sont accentuées vers La fin de l'été. Au printemps de cette année la maladie semblait avoir disparu; mais, pendant l’été, elle se montra nettement à nouveau; ue grand nombre de rameaux de sapin devinrent, à ieur extrémiéé, d’abord jaunätres, puis franchement rouges. Jusqu'à présenté, toutefois, la malad'e n’a jamais causé la mort d’un arbre, ni som dépérissement, ni même un état de souffrance général qui sait perceptible à l'œil. Cette maladie s'attaque uniquement au sapée pectiné (Abies pectinata ). Sur tous les éléments malades on constate la présence d'uæ champignon parasite le Phoma abietina. Les allures de ce parasite sont si caractéristiques qu'il e£ toujours facile de le reconnaitre. Les spores germent sur l'écorce des rameaux de l’Abies pee 268 linala sans, qu'il soit besoin d’une lésion préalable. Les jeunes rameaux dont la grosseur ne dépasse pas celle du doigt sont seuls envahis. Le mycélium se- développe rapidement dans le liber et la zone cambiale qu'il tue sur tout le pourtour et sur une longueur de à à 8 centimètres. Sur l’écorce morte devenue rugueuse apparaissent de nombreuses pycnides noires qui per- forent l'enveloppe subéreuse. Ces amas de pycnides, générale- ment multiloculaires, renferment des spores hyalines, fusiformes, avec deux grosses guttules et mesurent 8u-10u >x<4pu-5 1. Sur les branches assez fortes, le bois ne se dessèche pas de suite et la nutrition peutse prolonger quelques années après la mort de l'écorce. L'accroissement en diamètre se continue donc pen- dant un certain temps au-dessus de ces 5 à 8 centimètres d'écorce morte et indéfiniment au-dessous : il se produisit deux bourrelets comme à la suite d'une incision annulaire, bourrelets qui finissent par provoquer l’éclatement de l’écorce. On observe fréquemment près du bourrelet inférieur, qui est le plus développé, des suin- tements de résine. Les aiguilles ne recevant plus, par suite de la dessication pro- gressive de l'écorce et du bois, une alimentation suffisante, deviennent d’abord d’un vert jaunâtre, puis d'un brun rougeûtre; finalement, elles meurent et tombent après avoir été envahies, comme il arrive d'ordinaire, par de nombreux saprophytes, Pourenrayer la multiplication de cette espèce, ilne se présente aucun moyen préventif ni destructif pratiquement applicable. . Du reste, jusqu'alors, dans toutes ses apparitions antérieures, elle n’a jamais été signalée comme très dommageable par les pathologistes forestiers ; cette maladie disparaissant d'elle-même, on a supposé que l'influence de deux étés particulièrement secs a diminué la résistance des sapins et facilité l'extension de la maladie. Le fait n’est pas absolument prouvé; en tout cas, dans -d’autres régions, dans les Vosges, par exemple, il y a eu des atteintes du mal qui paraissent avoir été aussi graves et qui ont disparu en peu d'années. Sur la ponte de la morue dans le sud de la mer du Nord. Note de MM. Azrrep Grarp et C. CÉPÈDE. La détermination précise des époques et lieux de ponte des poissons est un des problèmes les plus importants de lichtyo- logie appliquée aux pêches. © Les recherches des auteurs sur la ponte de la morue ont porté particulièrement sur la variété de morue désignée sous le nom de Dorsch, de morue du Doggerbanck.:Cette variété, qui correspond au Gadus callarias des anciens ichtyologistes, est généralement de taille plus petite que la morue ordinaire et caractérisée par une forme plus élancée de la tête, une couleur plus foncée et quelques autres particularités insuffisantes d'ail- leurs pour qu’on puisse la séparer spécifiquement du type Gadus morrhua. La ponte de la morue dans le Pas-de-Calais, le sud de la mer du Nord et la Baltique a lieu en hiver et le maximum se pro- duit vers le milieu de février. La date du maximum parait avoir une tendance à être plus tardive à mesure que l’action des cou- rants dérivés du Gulf-Stream devient moins sensible. C'est ainsi qu'aux îles Lofoten, en Islande, sur plusieurs points des côtes d'Écosse et de Scandinavie, l'émission des œufs parait se pro- duire de mars à mai. Rien ne parait démontrer qu'il y ait deux pontes chaque année en certaines localités. VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES des Collections - Paléontologiques DE M. EDMOND PELLAT Les 18,19,20 et 21 décembre prochain aura lieu la vente aux enchères publiques des collections paléontolo- giques de M. Edmond Pellat. Cette vente constitue un intérêt considérable eu égard à la personnalité de M. Pellat. La collection de fossiles de M. Edmond Pellat, ancien LE NATURALISTE SE président de la Société géologique de France, est, en effet, universellement connue. Elle comporte des séries très remarquables dont bon nombre sont introuvables maintenant. Nous citerons par exemple : Jurassique supérieur du Boulonnais {série unique au monde), Lias de la Verpillière, Lias d'Autun, Rhétien d’Autun, de Chalindrey, Coralrag de Charix, d'Oyonnax, de Ton- nerre, Montagne de Crussol, Bathonien de Langrune, du Boulonnais, Jurassique supérieur de la Haute-Marne, de l'Aube, Séquanien de Cordebugle, etc., etc. Toutes les localités sont indiquées et d’une rigoureuse exactitude, il est utile d'insister sur cette condition im- portante. Un grand nombre d'échantillons ne sont pas étiquetés; mais la certitude et la précision des localités fournissent aux amateurs un document de premier ordre pour les déterminations. Tous les échantillons de cette collection sont fixés sur cartons ; ils sont d’une excellente conservation. On peut dire que c’est un choix fait parmi des quantités considérables d'exemplaires provenant des fouilles personnelles de M. Edmond Pellat. , Cette collection comporte de très nombreux types figurés, c'est-à-dire d'exemplaires ayant servi aux des- sins types des planches des ouvrages spéciaux, comme ceux de Loriol, Dumortier, Cotteau, Gaudry, Sau- vage Munier-Chalmas, Cossmann, etc. Le catalogue de cette collection sera adressé sur demande fait aux experts, chargés de la vente, « Les Fils d'Emile Deyrolle », 46, rue du Bac, Paris. Une exposition publique des collections aura lieu, 19, avenue du Maine, à Paris, le 17 décembre 1907, de midi à 3 heures. Bibliographie 205. Elliot (D.-G.). Description of an apparently new species of Monkey of the Genus Cebus. Ann.Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 292-293. 406. Elliot (D.-G..). Descriptions of apparently new species and subspecies of Mammals belonging to the Families Lemuridæ, Cebidæ, Callitrichidæ, and Cercopithecidæ in the Collection of the Natural history Museum. Ann. Mah. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 185-196. Gœældi (A.). Description of Hyla resinificlrix Gœldi, a new Amazonian Tree-Frog peculiar for its Breeding- habits. Proc. Zool., Soc. Lond., 1907, pp. 135-140, fig. 0"3. 208. Gœldi (E.-A.). On some new and insufficiently known Species of Marmoset Monkeys from the Amazonian Region. Proc. Zool., Soc. Lond., 1907, pp. 88-99, fig. +09. Hagendefeldt (M. von). Zugdaten zur Vogelwelt der Insel Sylt. Journ. f. Ornith, LV, 1907, pp. 313-331. Hieronymus (Gr.). Plantæ Stubelianæ (fin). Hedwigia, XLVI, Heft. 6, 1907, pp. 337-364, pl. VI-VIIT. Hirst (A.-S.). On Four new Pill-Millepedes from the Malay Peninsula and Siam. Ann. Mag. of Naë. hist., sept. 1907, pp. 215-219, pl. X. Kanngiesser (F.). Ueber Lebensdauer der Sträucher. Flora, 97, 1907, pp. 401-420, fig. 10. 44. 312. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. 29e ANNÉE 44 DEL. QU MONOGRAPHIE : DES DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 7. Genre Lyroneurus, Loew. Lyroneurus venustus, nov. sp. (fig. 50, 51). ® Deuxième article des antennes environ aussi grand que le troisième qui a la forme d’un dôme; le chète apical assez long et finement cilié. Pattes allongées et un peu ciliées. À la paire postérieure, les tibias sont beau- coup plus longs que les fémurs. Articles tarsaux très allongés, le métatarse distinctement plus court que le deuxième article, le troisième article plus long que le qua- = ) & À 51 50 Fig. 50. — Aïle de Lyroneurus venuslus, nov. sp. ©. No 9100. Fig. 51. — Articles tarsaux postérieurs du même. trième, le cinquième visiblement pluscourt quele qua- trième. Abdomen assez allongé. Aïleslongues, la deuxième nervure allongée et courant parallèlement à peu de dis- tance du bord costal, la troisième bien convexe, la qua- trième un peu concave; ces deux nervures assez rappro- chées du bord apical (l’espace existant entre ces deux nervures est bien appréciable), Haltères robustes. Long.du corps; 2 mill.; long. alaire, 2 mill. N° 9100 (1). ©” Inconnu. 8, Genre Prochrysotus, nov. gen. Par sa grande taille et par la nervule assistante, très longue, le fossile décrit ci-dessous se sépare, à première vue, des vrais Chrysotus. Meigen. - 53 52 52. — Antenne de Prochrysolus magnus, nov. sp. ©. N° 4692 (214 d.). Fig. 53. — Aïle de ce dolichopodien. . Fig. (4) Voir le Naturaliste, nos 192 et suiv. (2) Cette espèce présente tous les caractères du genre Lyro- neurus. Je n’en ai observé qu'un seul spécimen parmi plus de 2.000 inclusions de Dolichopodidæ du succin de la Baltique. 2 SÉRIE — N° 198 | 1e DÉCEMBRE 1907: ? Antennes robustes, grandes : le premier article très distinct, le deuxième assez cupuliforme, un peu cilié; le troisième en forme de dôme ; le chète épaissi à la base, très long, finement cilié et dorsal (non inséré au milieu de l’article). Partie buccale très proéminente. Palpes très ciliées et présentant l’aspect d’une lentille. Ailes lon- gues, larges; troisième et quatrième nervures longitudi- nales parallèles. Deuxième nervure transversale environ aussi éloignée de la base de l’aile que de son apex. Long. du corps, 6 mill. ; long. alaire,5 mill. N° 4892 (1). 9. Genre Chrysotus, Meigen. 1. Chrysotus decorus, nov. sp. (fig. 54, 55.) 54 Fig. 54. — Antenne de Chrysotus decorus, nov. sp. CO. No 9483, | (214 d.). Fig. 55. — Articles tarsaux postérieurs de ce diptère. Fig. 56. — Articles tarsaux antérieurs de Chrysotus lepidus, nov. sp. ® K. 129. Fig. 57. — Aile du méme. Fig. 58. — Articles tarsaux antérieurs de ce dolichopodien. © Troisième article des antennes arrondi; chète apical, finement cilié, assez long. Partie buccale bien saillante. Métatarse antérieur un peu plus de deux fois aussi long que le deuxième article, ce dernier environ aussi long que les deux suivants. Métatarse médian aussi long que les quatre articles suivants pris ensemble, Méta- tarse postérieur visiblement plus court que le deuxième article, le troisième à peine plus court que les deux sui- vants réunis. Ailes assez longues, larges ; troisième et quatrième nervures parallèles. Deuxième nervure trans- versale distinctement plus rapprochée de la base de l'aile que de son apex. Long. du corps, 1 mill. 1/4; long. alaire, 4 mill. Nes 9483, 8451. (1) Dans le même fragment contenant cet insecte se trouve aussi un diptère acalyptère, Agromyza aberrans, Meun. 270 LE NATURALISTE ® Comme le ©. Long. du corps, 1 mill.; long. alaire, 4 mill. Nos 8474, 4655. 2. Chrysotus lepidus nov. sp. (fig. 56, 57, 58). @ Les antennes sont moins robustes, mais de même structure morphologique que chez l’espèce précédente. Palpes paraissant assez arrondis. Partie buccale proémi- nente. Pattes robustes, assez courtes. Métatarse antérieur plus long que les deux articles suivants réunis, le qua- trième un peu plus court que le cinquième. Métatarse médian environ aussi long que les autres articles pris ensemble, le deuxième environ aussi long que le troi- sième et le quatrième, le cinquième article un peu plus long que l’avant-dernier. Métatarse postérieur distincte- ment plus court quele deuxième article, letroisième plus long que le quatrième; ce dernier et le cinquième environ d'égale longueur. Aïles longues et larges : troisième et quatrième nervures longitudinales parallèles, mais forte- ment rapprochées sur toute leur longueur. La quatrième est un peu convexe après la deuxième nervure transver- sale, Chez cette espèce, il y a donc un grand espace entre les quatrième et cinquième nervures longitudinales. Long. du corps, 3/4 mill.; long alaire, 3/4 mill. Coll. privée du prof. Dr R. Klebs, de Konigsberg. No 129. OBSERVATION : Par la distribution des nervures alaires, cet articulé se sépare immédiatement des autres espèces fossiles. Le visu de plusieurs spécimens permettra de dé- cider s’il y a lieu de créer pour ce dolichopodien une nouvelle coupe générique. 3. Chrysotus concinnus, nov. sp. (fig. 59). AL 1 TE TT EX 4 \ À, \| \ 59 Fig. 59. — Antenne de Chrysotus concinnus, nov. sp. œ. No 9840 (214 d.). o”. Antennes petites, ciliées : le troisième article sub- rogniforme, mais pointu à l'un des côté; les deux pre- miers articles courts, le deuxième orné de quelques cils ; chète dorsal. Partie buccale paraissant spatuliforme, le dessous de la tête cilié. Pattes bien distinctement ciliées. Métatarse antérieur un peu plus court que les trois arti- cles suivants réunis, la cinquième un peu plus long que le quatrième. Tibias postérieurs et articles tarsaux den- sément ciliés, le métatarse beaucoup plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième qui à environ la même longueur que le cin- quième. Crochets copulateurs robustes (pour une espèce de cette taille). Troisième et quatrième nervures longi- tudinales des ailes parallèles. Long, du corps, 4 mil]. ; long. alaire, 1 mill, No 9840. ®. Article terminal des palpes disciforme, courtement cilié et orné d'un long cil. Le chète tout à fait dor- sal. Long. du corps, 1 mill. 1/2; long. alaire, { mill. 1/4. N° 2179, OBSERVATION : À ne considérer que la forme du troi- sième article des antennes, on serait tenté de ranger ce fossile parmi les Palæochrysotus (erronément Palæo- medeterus), mais, par les articles tarsaux postérieurs, re- lativement courts, il semble plus rationnel de le placer avec les vrais chrysotus. 10. Genre Palæochrysotus, nov. gen. Palæochrysotus, Meun (1894). 1. Palæochrysotus horridus, nov. sp. Fig. 60. — Troisième article des antennes de Palæochrysotus horridus, nov. sp. O7. No 8258. Fig. 61. — Patte postérieure du même. ©’. Vertex orné de quelques cils. Partie buccale assez saillante. Les deux premiers articles des antennes courts (le deuxième orné de quelques cils), le troisième en forme de dôme élevé, cilié; le chète est dorsal et émerge à peu près au milieu de la longueur de l'article. Métatarse an- térieur à peine plus court que les trois articles suivants réunis. Partie apicale des fémurs postérieurs garnie de quelques longs cils, tibias de cette paire de pattes densé- ment et très distinctement ciliés et pourvus, extérieure- ment, de trois macrochètes très visibies. (Il en existe aussi deux autres à l'extrémité.) Les deux premiers arti- cles tarsaux postérieurs d’égale longueur, le troisième un peu plus court que le quatrième qui est un peu plus long que le cinquième. Troisième et quatrième nervures lon- gitudinales des ailes parallèles. La quatrième est un peu concave après la nervule transversale (1). Long. du corps, 3 mill.; long. alaire, 2 mill. N° 8258. Q. Inconnu. -2, Palæochrysotus hirsutus, nov. sp. (fig. 62 à 65. ————————————_—_— (1) La diagnose de cette espèce devra être complétée après le visu de plusieurs spécimens. Elle présente les caractères des Chrysotus, mais les articles tarsaux sont plus longs que chez les dolichopodiens de ce genre. LAC Le Tu LE NATURALISTE 271 Fig. 62. — Antenne de ue hirsutus, nov. sp. 9. N° 3370 (214 d.). Fig. 63. — Articles tarsaux postérieurs du même. Fig. 64. — Organe génital : a) cils en couronne; b) lamelle 3 arrondie. No 739 9. Fig. 65. — Organe copulateur. No 394 Cr. ?. Cils du vertex très distincts. Occiput orné de quel- ques cils. Premier article des antennes cylindrique, bien appréciable, le deuxième cupuliforme et ornéde quelques cils à l'extrémité, le troisième en forme de dôme, un peu conique et finement velu (N° 3370). Palpes arrondis, velus et ornés d’un ou de deux cils plus appréciables que les autres. Thorax bien cilié. Métatarse antérieur environ aussi long que les trois articles suivants réunis (N° 5110). Tibias antérieurs et médians ornés de quelques longs cils, ceux des postérieurs beaucoup plus distincts. Métatarse de cette dernière paire de pattes un tiers plus courtque le deuxième article, qui est visiblement plus long que le troisième, le quatrième à peine plus long quele cin- quième. Crochets tarsaux assez grêles. Troisième et qua- trième nervures longitudinales des ailes parallèles (N° 5110). Organes génitaux (1) ornés à l'extrémité d’une couronne de cils, Long. du corps,3 mill.; N°° 5110, 3496, 3370, 7841, 5193, 9544, 5658, 3352, 822, 8677, 6313, 7308, 5698, 6676, 3575, 2089, 8664, 5172, 7355, 1488, 6661, 2615, 5755, 4176, 4227, 395, 2936, 9385, 6629, 9738, 5159, 739, B. M. 22, 250. Coll, privée du prof. Dr Klebs. Nes 135, 250, 60. ©”. Partie buccale beaucoup plus proéminente que chez la Q. Organes copulateurs à « Analanhänge » longs et tgelliformes (N° 394). Long. du corps, 3 mill.; N°5 9441, 394. - Coll.privée duprof. D'R. Klebs, de Konigsberg. No 136. (À suivre.) 10e MEUNIER. 1/2. 1750, 7425, 8736, 4025, long. 1386, alaire, 2 mill. 4370, 5625, 2594, 3735, long. alaire, 2 mill. 1/4. (1) Malgré la richesse des documents observés, je n'ai. vu aucun fossile me permettant de décrire le détail de la structure morphologique de ces organes. = DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Trygodes vicina n. sp. — Walker décrit sous le nom de Macaria divisaria une espèce que Hampson a figurée etdécrite avec grand soin dans ses Indian Moths, vol. ITT, p. #60, fig. 207. Sans pouvoir juger si l'espèce figurée par Hampson et Macaria divisaria WKk. sont une même espèce (dans ce cas, la description de Walker est très mauvaise}, je comparerai uniquement ma nouvelle espèce à la figure et à la description de Trygodes divi- saria donnés par Hampson. o” 32 millimètres, antennes veloutées. Conforme à Trygodes divisaria, mais les ailes sont moins dentelées et paraissent rentrer dans la sec- tion IT de Hampson (type de cette section, Trygodes cu- neilinea WKk.). Aux ailes supérieures, les deux premières taches vertes (celles ‘de la base), ne diffèrent guère de divisaria. On voit au milieu des ailes trois taches vertes comme chez divisaria, mais celle de ces trois taches qui vient de suite après la cellule {le long de la côte) n’est pas si grande et n’est pas carrée, elle a plutôt une forme allongée et est concave extérieurement. De plus, l’espace blanc violacé qui la sépare de la tache verte qui ferme la cellule est réduit à un mince filet. Enfin, vers l’apex, au lieu de trois taches vertes, superposées et car- rées,on voit quatre petites taches vertes les deux pre- mières (vers la côte) en forme de circonflexe, les deux dernières se réunissant en pointe à l'extrémité de la 5 (indépendante). L'espace blanc, assez étendu, qui se voit près de l’angle interne chez divisaria, est moins apparent et se rapproche plus de la couleur du fond. Aïles inférieures avec les taches vertes de divisaria, mais la tache qui longe le bord abdominal est plus courte. Elle n’a guère que 3 millimètres de long et est distante de 3 millimètres, de l'angle anal. L'espace violacé qui se trouve entre les taches vertes et le bord externe renferme deux lignes rouge vio- lacé dont une surtout, l’extérieure, est plus apparente que chez divisaria. Dessous des supérieures blanc, avec la côte rosée, et une bandé noire, convexe, large d'environ 2 millimètres, partantde la côte à 5 millimètres de l’apex pour finir sur l'angle interne. Dessous jdes inférieurs blanc, avec une bande noire à peu près droite, allant de l’'apex à l'angle anal; cette bande a deux millimètres au début ets’amincit vers l’angle anal. Palpes gris blanchâtre avec l'extrémité violacée. Front violacé clair, vertex blanc. Abdomen blanchâtre avec des traits noirs ver- dâtres au sommet des anneaux. Khasia-hills, 3 ©? ma coll. PAUL THIERRY-MIEG. GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE ({) Chaussy. — C'o1 de Magny, arr, de Mantes, SEINE- ET-OISE. 35 Feuille 47 : Evreux N.-E. Station de Fourges, ligne de Pacy à Vernon et Gi- SOrS. 22—+ Lutétien. — Calcaire grossier. Localité célèbre pour le nombre et la belle conservation des fossiles que l'on (4) Voir le Naturaliste, n°s 482, 483, 485, 487, 489 et suiv. 272 LE NATURALISTE —_—_— —" — ——————_—_—_—_— 2 0 y peut récolter. Ceux-ci d’une blancheur éblouissante se rencontrent au sein d'une couche de calcaire sableux qui permet de les extraire très facilement. Il convient de citer les espèces suivantes comme abso- lument particulières à ce gisement : Cullellus cuphus, Coss. Modiolarca translucida, Coss. Cardium cosmetum, Coss. Scintilla texta, Coss. Laubrieria goodallina, Coss. Goossensia insculpta, Desh. Radula Bernayi, Coss. Plicatula phymatophora. Coss. Fissurella Boulillieri, Coss. Boulillierix Bernayi, Bay. Gibbula mirabilis, Desh. Calliostoma princeps, Desh. Phasianella succinæopsis.Coss. Scalario acutilamella.de Bour. — _ condensata, de Bour. Foratiscala meraliopsis, Coss. Acirsa Bezanconi, de Raine, Pseudotaphrus angustus, Coss. Thecopsella Fischeri,M.Ghalm. Planaxis Bezanconi, de Raine. Cerithium limbatum, Desh. Lœocochlis Chevallieri, Coss. Triforis fenestratus, Coss. Terebellum olivaceum, Coss. — chilophorum, Coss, Cypræa Sophiæ, Bernay. Lampusia carinulala, Coss. — Bernayi, Coss. Murex jacundus, Desh. Euryochetus spiralus, Coss. Sipho clathraius, Coss. Sipho Pezanti, Coss. Marginella eutomella, Coss. Cancellaria Boutillieri, Coss. — chaussyensis, Coss. Argiope (Cistella) cornuta, Homalaxis spirata, de Rainc. Desh. Le gisement aujourd'hui presque complètement épuisé était situé à 500 m. environ au nord du village, sur le flanc méridional du vallon où coule le rù de Chaussy, un peu au-dessus d'un chemin se dirigeant à flanc de coteau sur la route de Bray à Cuverville. Chavaïille. — C° de Martigny (1). C'* de Craonne, arr. de Laon, AISNE. Feuille 34: Reims N.-O. Yprésien. — Sables glauconifères, niveau inférieur. Ancienne localité, citée par Melleville et qui paraît avoir fourni un nombre assez considérable d'espèces. La puissance de l’assise sableuse pouvait atteindre 15 à 19 mètres. Gisement aujourd'hui disparu. Chavançon. — C'e de Méru, arr. de Beauvais, OISE. == Feuille 32: Beauvais S.-0. Station de Chars, ligne de Paris à Dieppe, par Pon- toise. Ludien et Bartonien, — Sables moyens avec galets, les gites coquilliers sont ouverts 1° au nord entre ce vil- lage et le hameau de Goupillon (voir ce nom) et à l’ouest à environ 1 kil. dans un vallon quise dirige sur Neuville- bosc, au bois de la Garenne (voir notre carte PI. X). En montant sur les collines dites de Neuvillebosc, on rencontre successivement les marnes du gypse, les sables stampiens et sur le sommet du plateau des lam- beaux de meulières aquitaniennes (Graves). Le nom de cette localité a été aussi orthographié : Chavencon. Chavignon. — Cter de Vailly, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33: Soissons N.-E. Yprésien. — Sable de Cuise. Localité, aujourd’hui inaccessible, qui a fourni de nombreuses espèces. Le gite était situé dans un ravin ouvert en haut de la montée de Chavignon. (4) Marugny; sur la carte au 80/000° dans le coin droit su- périeur de la carte. Chavot.— Con d'Avize, arr. d'Epernay, MARNE. => Feuille 50 : Châlons N.-O. Station de Moussy, ligne d'Epernay à Montmirail. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. Yprésien. — Sables quartzeux à Teredines. Parmi les nombreuses espèces provenant de cette lo- calité nous citerons : Bithinella spheroïdalis, Coss., comme lui étant spéciale, On y rencontre aussi assez abondam- ment, mais généralementen mauvais état, l'Unio trunca- tosa, Mich., et le Cerit. funatum. Le gite de Chavot est ouvert à mi-côte, à droite de la route et à peu près à mi- chemin; entre Chavot et Mon- thelon (voir notre carte, PI. X, fig. 5). Sur la carte au 80/000°, cette localité porte le nom de Chavot-Courcourt. .Chelles-sur-Marne. — Ct de Lagny, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. => Feuille 48 : Paris N.-E. Station de Chelles, ligne de Paris à Meaux. La Compagnie du chemin de fer de l'Est avait ouvert, dans cette localité, une vaste ballastière, devenue clas- sique par la beauté des coupes qu'elle offrait, dans le diluvium et par la découverte qu'on y fit de nombreux ossements et de silex taillés d’un type particulier dit « Chelléen ». F LT D TEL LETTRE ALL _. TS Fig. 35 Coupe prise vers le milieu de la ballastière. (D’après AMEGHINO.) t.v. Terre végétale. 3. Limon ou læss blanc à cotilles d’eau douce. 4. Dépôts altérés (ancien diluvium rouge). 3. Couches sableuses supérieures ou moustériennes. 2. Couches caillouteuses moyennes. Marnes verdâtre en lentilles. Couches inférieures ( a 4. ou b Couches caillouteuses meubles. chelléennes l (a — — agglomérées. Notre figure montre l'allure du diluvium dans une bal- lastière de cette localité, ouverte à gauche de la route de Paris à Meaux à environ 4.500 mètres, à l’est des der- nières maisons du pays. Chenay. — C'* de Fismes, arr. de Reims, MARNE. Feuille 34: Reims N.-0O. Station de Muizon, ligne de Paris à Reims par la Ferté- Milon. Thanétien. — Sables de Châlons-sur-Vesles. Le gisement se trouve dans une sablière ouverte à 600 mètres du village en suivant la route de Trigny, puis le chemin du petit vallon situé entre Chenay et Trigny. (Plateau 1878.) Cette sablière offre la coupe suivante : es LE NATURALISTE 273 Parmi les nombreuses espèces fournies par cette loca- lité, nous citerons comme lui étant spéciales : Cuspidaria Bouryi, Coss. Sphærium Laubrieri, Coss. — ellipsoidale, Coss. Anisocardia subquadrata ,Coss Lucina bicristata, Coss. Rimula Laubrieri, Coss. Eucyclus in fraæocenicus,Coss. Phasianella Laubrieri, Coss.| Gadinia hipponyxoïdes, Coss. Neritina Laubrieri, Coss. Limnea brachystoma, Coss. Acirsa funiculosa, Coss. Pupa Plateaui, Coss. Ampullina Chenayensis, Coss. | Terebralula Ortliebi, Bay. Hydrolia Eaubrieri, Coss. Pseudotaphnus proavius, Coss. Paludomus infraæocenica,Cos. Latirofusus Mausseneli, Coss. Mitra Walteleti Briart et Coss. Surcula Plateaui, Coss. Siphonoria Laubrieri, Coss. Les coquilles de ce gisement sont généralement fra- giles et ne sont transportables que quand elles sont bien sèches, il est donc nécessaire de les silicater, On peut voir aussi, dans cette localité, le conglomérat de Cernay, avec lits d'argile et nodules concrétionnés avec ossements et les marnes lacustres dites « de Che- nay » et connues dans le pays sous le nom de « tuf ». Chéry-Chartreuve. — Ct de Braisne, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons S.-E,. Station de Mont-Notre-Dame, ligne de Paris à Reims, par la Ferté-Milon. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Le gisement est situé au lieu dit « Pont-Chartran ». Un calcaire compact, marno-siliceux (Lutétien), dont l’é- paisseur varie de 0,60 à 1 mètre, est exploité en ce lieu; il devient friable à sa partie supérieure, qui se confond alors avec le sable (Bartonien) dans lequel on peut re- cueillir d'assez nombreuses espèces parmi lesquelles nous signalerons comme spéciales : Arca gracilis, Desh. Melanopsis proboscidea, Desh. De ce point, si l’on se dirige vers l'Est, on trouve dans un champ, placé sur la lisière du bois, quelques coquilles, généralement roulées et qui appartiennent aux sables moyens et au calcaire grossier. (De la Moussaye, B. S. géol. de France (3), t. VI, p. 32, 1877.) Chesneaux (les). — Faub. de Château-Thierry => Station des Chesneaux, ligne de Château-Thierry à la Ferté-Milon. Bartonien. — Sables et grès moyens. Cette localité a été citée par d’Archiac, dans sa des- cription géologique du département de l'Aisne, Cet auteur y signale la présence d’un calcaire marin, coquillier, fort mince, surmonté par des sables et des grès qui se voient, dit-il, sur les côtés de la route de Soissons à hauteur des dernières maisons. Nous avons visité ce point il y a quelques années, il était devenu tout à fait inaccessible. La carte géologique indique un gîte fossilifère à 500 mètres à l'ouest dans un ravin à droite de la route en allant sur Le Buisson. (A suivre.) P.-H. FRITEL, LA PORPHYRIDIE ROUGE-SANG Cette algue terrestre, d’une couleur rouge écarlate, a reçu le nom caractéristique de Porphyridium cruentum, du Cryptogamiste Nœgeli, en 1849. C’est une plante assez commune, qui s'étale en larges plaques, sur la terre humide le long des sentiers, ou encore au bas des murailles et sur les pavés de grès, dans les cours som- bres et| humides, exposées au nord. Généralement, ces larges plaques sont peu nom- breuses ; mais il suffit qu'une maison ait été abandonnéé pendant une année, pour qu’un seul pied de Porphyridée sanglante puisse donner naissance à plusieurs autres plaques, de toutes les dimensions. Il est à croire qu'en deux ou trois ans toute une petite cour en serait enva- hie ! À Noyon, l’étroite ruelle Calvin, près de la Place au Blé, derrière la maison du Réformateur, nous a présenté une centaine de plaques de cette espèce d'algues, appen- dues aux deux longs murs qui la bordent de chaque côté. On peut dire que, pour les Algologues, c’est là un lieu d'élection, une curiosité des plus rares de notre ville na- tale. Qu'il fasse sec ou qu’il pleuve, en hiver comme en été, on est toujours assuré de l’y trouver abondamment ; du moins tant jque les Vandales n'auront pas passé par là. Que de raretés botaniques le vandalisme moderne n’aura-t-il pas fait disparaitre de nos contrées! C'est ainsi qu’à Bagnols-de-l'Orne, sous prétexte d'hygiène (l), on a vouté une rivière rocheuse, dont chaque pierre of- frait une moisson d'algues d’eau douce, qui assainissaient l’air etqui transformaient en eaux sulfureuses le sulfate de chaux dissous dans cette rivière. Que voulez-vous qui puisse végéter aujourd’hui, sous cette voûte obscure, d’une longueur de plusieurs centaines de mètres ? On fré- mit, rien que d’y songer : O Hygiène, douce Hygiène, que de crimes on commet en ton nom ! Plus intelligente, la Compagnie générale des Eaux a eu soin de laisser se développer un riche tapis végétal d'algues d’eau douce, aux cascades de ses prises d’eau, à Nogent-sur-Marne par exemple, après le traitement des matières organiques par de petits cubes de fer dans ses immenses cylindres. L'eau potable ne peut que s’en- richir d'oxygène, au contact de cette végétation sura- bondante ; et ces cascades seraient bien plus larges, plus élevées et plus touffues encore, si l’on n'avait à craindre l’engorgement des tuyaux de distribution par des pa- quets de ces végétaux détachés de leur support et en- trainés par le courant ininterrompu, De là, la nécessité impérieuse de curer ces jolies cascades, de temps à autre, où la végétation aquatique est si vigoureuse et si floris- sante. Sur le sol humide ombragé par des murs, le long d’un sentier de terre battue, les larges taches de Porphyridie ressemblent tellement à une nappe de sang répandu par terre, qu'un vieux médecin de nos amis les avait prises tout d’abord pour le résidu d’un saignement de nez, ou même d’un flux dysentérique, au pied d’une haute muraille, sur le boulevard du Nord, à Noyon, près de la rue de l’Hôtel-Dieu! On aurait juré du sang veineux; surtout après quelques journées de pluie, qui avivent encore bien plus leur coloration déjà si riche par elle-même. En temps de sécheresse, au contraire, dans la ruelle Calvin, ces plaques se racornissent en partie et flottent au gré des vents, semblables à des lambeaux de vieilles affiches électorales d’un rouge vi- neux, décollées du mur. Quelle que soit leur teinte pourprée, les animaux ne s y crompent pas : chiens, oiseaux, insectes passent avec indifférence devant ces productions végétales, en dépit de leur aspect ensanglanté, sans se laisser prendre à 274 l'éclat de leur coloris. Ils-se comporteraient tout autre- ment, s'ils les prenaient pour du sang! C’est ainsi, par exemple, qu'un chien se bornera à les flairer, si on lui dit de chercher ; mais il ne passera pas sa langue dessus, pour les laper du coup. Nob Avec un peu d'attention, en effet, l'homme voit de suite à quoi il a affaire. Il n’est pas rare de voir ces pré- tendues plaques de sang présenter, en certains endroits du thalle, la couleur verte caractéristique de la chloro-. phylle, masquée partout ailleurs par un pigment d’une riche teinte vermeille uniforme, la phycoérythrine, On sait bien vite alors à quoi s’en tenir! C’est une algue en forme de gelée consistante, bondée de petites cellules microscopiques dans toute son étendue ; comme c’est le cas pour toutes les autres plantes de la famille des Pal- mellacées, à laquelle elle appartient. On la désigne souvent sous le nom de Palmella cruenta; mais il est préférable d’en faire un genre à part, à cause de l’excessive petitesse de ses éléments histolo- giques. Ses cellules sont si fines, qu'au premier abord ‘on ne les voit même pas, alors qu’elles sont si faciles à distinguer, chez toutes les autres algues. On dirait que leur paroi s’est gélifiée avec leur protoplasme, et qu'elles sont réduites à leur noyau, en train de se segmenter in- définiment par déduplications successives. De là des “groupes de 1, 2, 3, 4... éléments, inégaux, anguleux, irréguliers, parce que cette division par scissiparité est plus ou moins en avance ou en retard, dans les cellules filles des nouvelles formations, tandis qu'en général, chez les autres Palmelles, les groupes de cellules sont composés d’un nombre pair d'éléments anatomiques, plus réguliers et mieux distincts. Chacune des cellules nouvelles s’écarte de ses voisines par une abondante sé- crétion de gélose, qui accroît ainsi les dimensions du thalle dans les trois dimensions, mais surtout en sur- face, son épaisseur restant toujours sensiblement la même, quelle que soit son étendue. __ C'est ainsi que l’algue s’accroit, sous l'influence de la : chaleur, de la lumière et de l'humidité, tout en s’em- Pourprant des teintes les plus éclatantes. Par contre, quand il fait sec, elle se rétracte à son pourtour ; et cette rétraction périphérique, sous l'influence de la dessicca- üon, préserve le reste de la plante d’une destruction to- tale. L’algue éprouve ainsi des alternatives successives de prolifération et d’amoindrissements partiels, selon les conditions atmosphériques et les influences mécaniques des agents extérieurs, pendant toute la durée de son existence; et celle-ci peut être d’un fort grand nombre d'années, pour ne pas dire de plusieurs siècles ! Nous connaissons des thalles de Porphyridie rouge- Sang, qui ont 30, 40, 50 ans et plus ; car nous avons tou- jours vu les mêmes plaques, là où elles sont encore à l'heure actuelle, bien que nous en ayons vu apparaître et détruire plusieurs autres. On ne peut les faire dispa- raitre qu’en les enfouissant dans la terre ou en les jetant au fumier, pour amener leur putréfaction ; sans quoi, elles pourraient durer toujours en se renouvelant insen- siblement à chaque instant. Nous avons de bonnes raisons pour croire qu’aban- données à elles-mêmes, elles s’étendraient à la péri- phérie, pour finir par se détruire, en se desséchant à leur partie centrale initiale. Mais les choses ne se pas- sent pas habituellement ainsi, dans la nature, à cause de l'action mécanique des agents extérieurs sur ces pla- ques étendues sur le sol. Dans une cour, par exemple, on les détruit en marchant dessus, en les balayant, etc. ; et alors, dans l'intervalle, leur thalle tend toujours à se reconstituer, là où il a été accidentellement lésé. Nous ne pouvons pas mieux les comparer qu’à du gazon, qu'on fauche tous les ans et qui reste toujours vert, parce qu'on l'empêche ainsi d'arriver jamais à graines. Ici, la | LE NATURALISTE reproduction s’opère par des sporanges remplis de goni- P P 5 dies, ou cellules en essaim des auteurs allemands : ce sont de grosses cellules sphériques remplies d’une quan- tité de petites cellules ou ‘spores, qui se développent toutes à la fois, aux dépens de leur protoplasma. C’est alors que la plaque semble « fleurir », en son centre, en prenant un reflet bleu pâle tout particulier qu'on ne peut mieux comparer qu'à un meuble de velours cra- moisi, quand il s’use sur ses bords, en y prenant un re- flet très pâle d’une autre teinte. Il y a une trentaine d'années, la Revue Scientifique pu- bliait eur cette algue un petit paragraphe, où l’auteur comparait la composition de la Palmella cruenta (Porphy- ridium cruentum, de Nœgeli) à celle du sang humain! C'était un peu forcer les choses : car, d'une part, ses petites cellules irrégulièrement groupées et inégales ne ressemblent en rien aux globules du sang, hématies et leucocytes! D'autre part, ses plaques de gélose ne:rap- pellent en rien le caillot fibrineux du sang, surnageant au-dessus d'un sérum liquide ! Cependant, outre sa co- loration ensanglantée, elle contient comme lui quelques traces de fer; mais elle en diffère du tout au tout par la composition de son pigment pourpré, et surtout par l’abondance de sa chlorophylle, masquée par la phycoérythrine en général, mais souvent bien visible en certains endroits du thalle, d'une coloration vert- bouteille. On y trouve en outre un peu de cellulose et d’amidon, en granules. ; Ce qui domine le plus, dans cette algue, c'est la gélose entrant dans la composition de son thalle, qui retient une immense quantité d’eau, à proportion; c’est même là ce qui l'empêche de se dessécher complètement, du- rant les longues chaleurs de l'été. D' BouGox. L'Éléphant DANS L’ANCIENNE ÉGYPTE Sur une tablette de schiste, des temps préhistori- ques (1), on remarque une figure, grossièrement gravée, où se distinguent, d’une façon très nette, les principaux caractères propres à l'éléphant : dos arrondi, trompe, défenses, grandes oreilles, queue fine et courte, jambes fortes et trapues, rien n’y manque (fig. 1). Nous trouvons 1, — Tablette de schiste trouvée à Diospolis Parva. Fig. également une image de ce pachyderme sur une stèle de l’ancien empire (2). ER PE AE RSS (1) Flinders Patrie. Diospolis Parva. Pl. XII (1898-1899). (2) Voir la stèle d'Irisen publiée par Lspsius dans 'Auswahl er Wicht Urk, PI. IX, lig. 15. LE NATURALISTE L'’éléphant habitait donc l'Égypte dès la plus haute an- tiquité; mais, soit qu'on l'ait refoulé vers le sud, soit pour toute autre cause, son existence semble avoir été 275 la hauteur atteint jusqu’à trois mètres, est le seul que les grandes dynasties thébaines aient pu quelquefois con- templer vivant ; dès l’origine du nouvelempire, c’est son image, et non celle de l'éléphant d'Afrique, qui constam- ignorée des Égyptiens du moyen empire, car on n’en trouve nulle trace sur les monuments de cette période; | ment figure sur les parois des hypogées. Les inscriptions le désignent sous le nom de Abou. Quoique traitées d’une façon un peu rudimentaire, ces reproductions n'en sont pas moins caractéristi- ques. Une têteallongée, le front con- cave, les oreilles relativement cour- tes; les défenses sont un peu lon- gues, mais en dehors de cette ano- malie, c'est bien le même quadru- pède connu, en Perse et dans l’In- doustan, sous le nom de Phil. La courbe exagérée de son dos, produite par la colonne vertébrale qui va s’a- platissant, au fur et à mesure que vieillit l'animal, permet en outre de supposer que ces diverses images représentent un individu encore fort Jeune; dans ce cas, la disproportion entre celui-ci et son guide serait moins grande qu’elle ne le parait tout d’abord (fig. 2). L’HLÉPHANT D'AFRIQUE, E. Afri- canus,G. Cuvier. Introduit beaucoup plus tard, dans l’Éygpte propre, par les Ptolémées, nous ne le con- naissons que par des sculptures éthio- piennes postérieures à la XXe dy- nastie. Il est plus grand, plus fort que le précédent, mais sa taille ne dépasse jamais cinq mètres au gar- rot. C’est le Naghe des Abyssins. Les particularités inhérentes à cette race : tête ronde, front convexe, grandes oreilles couvrant toute l'é- paule, sont parfaitement rendues, On sent ici plus de recherche dans les détails, les proportions sont mieux observées, tout, dans l’exécu- tion, dénote, chez les auteurs de ces bas-reliefs, une connaissance très approfondie de leur sujet (fig. 3). Le premier monument où il soit fait de l'éléphant une assez longue mention est une stèle de la XVIIIe dynastie dans laquelle un officier, nommé Amenemheb, raconte qu'à une chasse du pays de Ninive, Thotmès III prit cent vingt éléphants et que lui-même réussit à s'emparer du plus grand de la troupe après l'avoir blessé au pied (1). C’est aussi à partir decette période quenousle voyons souvent mêlé aux longuesthéories qui ornentles syringes. Là, avec de somptueux présents : vases d’or et d'émail, (4 \ riches armures, animaux rares, produits de toute sorte, on nous le montre conduit à Thèbes par les peuples de la Syrie septentrionale, vêtus de blanc et connus sous le nom de Rotennou. Appréciant beaucoup l’ivoire qu'ils tiraient de l'Asie et de l'intérieur de l'Afrique (2), les Egyptiens en firent un grand usage pour la fabrication des objits de luxe et gs Ÿ D Try QU D une P. Hippolyte -Boussac: del: Fig. 2. — L'éléphant d'Asie. Peinture thébaine (XVIIIe dynastie). il faut aller jusqu’à la XVIIIe dynastie pour le voir à nouveau reparaître, et encore, n’est-ce point l'espèce in- digène, mais plutôt l'éléphant d'Asie qui s'offre à nos regards. (1) Crapas. Etudes sur l'antiquité historique, p.574. (2) Seion HaRTMANx (Zeilschrift fur Ægyptische, etc., février- mars 1874,p. 28), l'ile d'Eléphantine tirerait son nom, abu, ib, des défenses d’éléphants qu'on y transportait de l'intérieur de l'Afrique, comme celles qui, aujourd'hui, sont transportées du Sennaar à Assouan. Fig. 3. — L’éléphant d'Afrique. Bas-relief éthiopien, d’après Lepsius Denkmelern. L'ÉLÉPHANT D'ASIE, E. Indicus, G. Cuvier. Si l'on en juge par les peintures et les bas-reliefs, cet éléphant, dont 276 LE NATURALISTE l'embellissement des temples des dieux. Comme ils sa- | qu’on ne connûüt pas les chemins qui mènent à leur vaient que cette précieuse substance provenait de loca- | pays (1) » lités fort éloignées, dans une inscription du temple de Louxor, Amenhotep III s’enorgueillit d’avoir soumis « des P. HiPPOLYTE-BOUSSAC. nations qui lui apportaient en tribut de l’ivoire pur, quoi- (A suivre.) La ponte et les stations de ponte des oiseaux de France 1° Palmipèdes. Nombre Noms scientifiques Noms vulgaires d'œufs Stations Pelecanus onocrotalus (Linn.)...... Pélican onocrotale........ (?) Haute mer. Sulàa Bassana (Linn:}...:.:21..... Foude-Bassan 27.2 1 Mers du Nord, Groënland. Phalacrocorax carbo (Linn.)........ Cormoran ordinaire... .... 3-4 Sibérie. Littoral de la Manche (S.-Infér.). — cristatus (Fabr.)....... —- huppé......... 2-3 — — pygmæus (Pall.)....... pygmée tre 4-6 Hongrie, mer Caspienne. Diomedea exhulans (Linn.)......... Albatros hurléur, 25 1 Cap de Bonne- Espérance, cap Horn. Puffinus major (Faber.) ............ Puffin arctique........... 1 Cercle arctique, commun à Terre-Neuve, — fuliginosus (Verr.)......... — fuligineux......... 1 Extrême Nord, — Anglorum (Bp.)........... — des Anglais........ 1 — _ — obscurus (Gmel.).......... —— L'ODSCUT Se 1 — — | — cinereus (Kuhl.)........... — cendré..... .... Je 1 Iles de la Méditerranée. Procellaria glacialis (Linn.)........ Pétreléfuimars ts 4l Mers polaires. — hasitata (Kuhl.).:: 1%. = iNasites: nr 1 — — Capensis (Linn.)........ = jdu Cap: ire. 1 Hémisphère austral. Thalassidroma pelagica (Linn.)..... Thalassidrome tempête... 1 Cosmopolite. — oceanica (Kuhl.)..... — océanien, 1 Amérique, France, Angleterre. — leucorrhoa (Vieil.). — cul-blanc . 1 Nord (Terre-Neuve, Orcades). Stercorarius cataractes (Linn.)..... Stercoraire cataracte...... 2 Europe septentrionale. — pomarinus (Vieil.).. —- pomarin -:.:.0 2 — — longicaudus (Briss. jee — longicaude..… 2 — —— parasiticus (Linn.)..... — parasite. Qu 2 — Larus argentatus (Brünn.).......... Goéland/argenté... 1.1.1 2-3 Toutes les côtes de France. — marinus (Linn.)............. MATIN es eee 3-4 — —:HCAQUS (LAND) SA —: \cendré: :1:!.1.: .. 2-3 Voisinage de la mer; bord des étangs. tridactylus (Linn.)........... — tridactyle........ 3 Tout le littoral. — ridibundus (Linn.)........... eV Tieur A MIE ete 3 — niche en société.. — flavipes (Mey. et Wolf.}),..... — à pieds jaunes. 2-3 Côtes du Midi de la France, — glaucus (Brünn.)......... .. — bourgmestre ..... 2-3 Nord de l’Europe. — leucopterus (Faber.) ......... ‘— leucoptère ....... 2-3 Groënland, Islande, îles Feroë. — eburneus (Gmel.)............ —;2 blancs ie 2-3 Cercle arctique. — Sabinei (Leach.)............. — de Sabine...,.... 2-3 Côtes du Groënland. = 2minutus (Pal) sus ren — ‘pygmée.......... 2-3 Europe orientale. — gelastes (Lichst.)............ —araleur 8 2-3 Côtes de la Méditerranée. — melanocephalus (Natt.)....... — mélanocéphale.. 2-3 — et iles. Sterna nigra (Briss.).......... ‘64. + Sterne-épouvantail. 2-3 Nord de l'Europe. és minuta (inn.) 42/52. NIQUE ER te 2-3 Littoral, marais et lacs. — “hirundo (linn.) Eee — Pierre-Garin....... 2-3 Toutes les côtes de France; étangs. — arctica (Temm.)............ 2 ‘arctique:2-2Hiin 2-3 Cercle arctique. — cantiana (Gmel.)..... Rae == HACauceL Mere 2-3 Côtes de l'Océan, de préférence. — -anglica (Mont.)....,........ 22: :Hansel.: 11/2 2-3 Turquie, Hongrie — leucoptera (Meissner)........ — . leucoptère......... 2-3 Nord del Europe et Midi de la France. =. sCaspia (Pal): 0 — tschégrava ........ 2-3 Mer Caspienne. =. Dougallit (Mont)... — NDougall.si ES rs 2-3 Nord de l’Europe, Bretagne. — leucopareia (Natt.).......... mMmoustac..! LES 2. 2-3 Côtes méridionales de la France. Anoûs stolidus (Linn.}............. Noddi NASA eee 2 Côtes de France. Cvéenustolor (Melle creer Cygne tuberculé.......... 3-6 Régions orientales de l’Europe. — ferus (Gmel.)...,..:........ — sauvage............ 4-5 — minor (Varr.): Sense = de Béwick 4,50 4-5 — Anser segetum (Gmel.)............ Oie sauvage..:.......,... 3-6 Cercle arctique. — cinereus (Mey.).............. — cendrée ....... Re eo er el = —_ albifrons (Mey. et Wolf.)..... — à front blanc......... 4-6 — —: brachyrhynchus (Baïl.).....:. —.à bec court .......... 3-5 — = leucopsis (Temm.)....-1,## == bernaches 2e 3 = — ‘bernicla(Linn)# Are FiCTAVANL SU ie 3 — Anas mollissima (Linn.) .....,.... Canard eider............. 3-7 Cercle arctique. Laponie. —" tadorna{Linn:).....:..,12:: = tadorne. At). 10-14 — Estuaire de la Seine. — clypeata (Linn.)............. = soucheti eu 10-12 Nord de l’Eurove. — boschas {Linn- en Rne e = JSAUVADES A ARNEN 10-14 Marais et bord des étangs. — wstrepera/(inn.) 248%; — chipeau........... 5-8 Nord de l’Europe. penelope;:(Linn:};.:::%:.2: 4 Elfe UT PERS UE 6-8 Nord. Marais du littoral de la Manche. — acuticauda (Linn.).:-:..:.... HA pUets Te ere -. 4-7 Nord de l’Europe. crecca:(Linn, |. __ sarcelle d'hiver... 8-12 Tous nos marais et étangs. Lersius DenkMeLerx, III, 73 f. Architraves du temple de Louxor. 1) 2) Voir le Nuluraliste, nes 491 et suivants. ( (: LE NATURALISTE 18 oo ep ne i RE Nombre Noms scientifiques Noms vulgaires d'œufs Stations Anas querquedula (Linn.) ....... 5e — Canard sarcelle d'été. 6-10 Sibérie et quelques étangs en France. — r: 1 : Cristata (Linn:)...:..1..0.... HeMOTHIIOns 1 5-9 Contrées boréales. narila (binn.)...:. 4... — milouinan......... 6-10 — ne mernnas(linn.).:..< ec. —_ CINIIOUINER ee 5-8 — monvyroca Lion.) 2%. 25. —HnyrOCA.. 5-7 Contrées orientales de l'Europe. meclargula(Linn):.;.. ni MO ATOS EL -C0 0-10 — — nigra (Linn.. LS ANT EE NES — macreuse noire... 4-7 . Cercle arctique. US CA lipn.).: te nes — — brune... 4-6 — — perspicillata (Linn.).......... — — à lunettes. 4-6 — Mergus merganster (Linn.)......... Hérle/Dièvre se à 5-9 = MNSCITAtOr (linn:}- 26h07 UD tr 5-9 Rs É mew Cucullatus (Linn.):.:.:... me COUTONNE 5-9 HISHuSpbère/boténE mailbellus (Linn)=-"#2..… DICUIO er aie 6 Podiceps cristatus (Linn.) te ee GréPe HUE ee 3-5 Marais de France, Suisse, Sicile. ma OLIS en (GENRE ee. < AO OS RE EE 3-5 Nord de l’Europe. mr auritus (Din) ef: . ..: — oreillard.... 2 4-6 — NO (Baths) el... — Castagneux......... ‘4-6 Etangs et rivières de toute la France. Colymbus glacialis (Linn.})......... Plongeon imbrin....... 2 Cercle arctique. — arcticus (Linn.).......... — Jumme”.. 11. 2 — .— . Septentrionalis (Linn.)... == cat-marin. ...... 2 — Unastroile/flinn.)#5e%" 0. Guillemot troile..... l Côtes d'Angleterre, nichait autrefois sur la Manche. — grylle (Linn.) PU en ee ts à — VIIe.. 70 2 Mers arctiques. a leérymans (Temm.)...:.….:..….. — Pride 2 4 Cercle arctique. ma UOTemm} entre re — END RER à 1 — Fratercula arctica (Linn.) . Macareux moine... l Mers septentrionales des deux continent sietelehela ie ets ae "255 414 Pingouin torda.... quelquefois sur les côtes de Bretagne. 1 Falaises d'Etretat, cap d’Antifer. Gabriel ErToc. EE ER ES RE ERREUR CALLIMORPHA DOMINULA Callimorpha dominula (Ecaille marbrée rouge).— M.Du- ponchel, qui a tout particulièrement étudié la Callimor- pha dominula, a fort bien décrit la chenille dans son catalogue des Lépidoptères. Aussi lui laisserai-je la parole pour cette description : € La Dominula, dit-il, aime les lieux humides, et elle éclot d'ordinaire dans la première quinzaine de juillet. Je l'ai prise abondamment à Essonne dans l’ancienne habi- tation de Bernardin de Saint-Pierre et j'en ai obtenu un grand nombre ‘d'œufs d'où sont sorties, le 24 du même mois, des chenilles que j'ai élevées. Ces chenilles, au moment de leur naissance, étaient d’un jaunesale, avec la tête noire etdes points obscurs sur le corps. « À la première mue, qui eutlieu au bout de dix à douze jours, le corps est devenu noir, avec trois bandes d’un jaune citron, maculaires et longitudinales, savoir : une sur le dos et une sur les côtés au-dessus des pattes. Ces bandes étaient interrompues à chaque anneau par deux points blancs, vis-à-vis desquels il y avait, tant en dedans qu’en dehors, de petits tubercules bleuâtres, d’où partaient en rayons quelques poils grisâtres de, médiocre . longueur. Le ventre était cendré. «© La seconde mue n’apporta aucun changement dans les caractères que je viens d'indiquer, mais les individus étaient plus gros. « La troisième mue a commencé environ dix jours après la deuxième et la quatrième, dix à douze jours après la troisième. Vers la fin de septembre, mes chenilles ont cessé de manger et, depuis cette époque jusqu’au 12 mars de l’année suivante, elles sont restées engourdies sous la mousse que j'avais placée dans les boîtes. « Au sortir de cet état léthargique, je leur ai donné de jeunes pousses de cynoglosse, de buglosse et äe bour- rache, qu’elles ont mangées avec avidité; je les ai ensuite nourries avec le lamium à fleurs blanches et avec les feuilles du saule commun. « La cinquième et dernière mue s’est opérée dans les premiers jours d'avril et le 25 du même mois plusieurs individus se sont chrysalidés sous une tente commune. Il est bon de faire observer que la couleur des chenilles n’a point changé depuis la première mue jusqu’au moment de la métomorphose. « Les papillons que j'ai obtenus sont sortis au bout de 30 à 35 jours et six semaines plus tôt.que s'ils avaient été élevés en plein air. » La Chrysalide de la Callimorpha dominula est de forme cylindrico-conique, de coloration brun marron avec l'anus un peu en croissant et garni de petits cro- chets ferrugineux. A l’état parfait, l’insecte mesure de 50 à 52 millimètres d'envergure, ses ailes supérieures sont d’un noir vert et possèdent environ quatorze taches inégales, blanches ou jaunûtres. Les ailes inférieures sont d’un jaune carmin avec trois taches noires irrégulières, dont une vers le milieu du bord antérieur. La dernière de ces taches est ornée d’une autre tache en croissant et d’un point rouge. L'abdomen est d’un rouge carmin avec une ligne dor- sale et l’anus noirs. Le thorax est de la couleur des ailes supérieures avec deux traits longitudinaux. La femelle est semblable au mâle. La Callimorpha dominula est assez commune en juin et juillet, On la rencontre dans une grande partie de l’Europe, mais plus communément dans le Centre et le Nord, dans les bois, les lieux humides et marécageux. La chenille se trouve, vers la fin d’avril et le commen- cement de mai, dans les prairies humides et les bords des ruisseaux, sur une infinité de plantes basses, princi- palement sur les borraginées, sur les orties, la ronce et surtout la grande consoude Symphitum oflicinale. À la séance de la Société Entomologique de France du 10 septembre 1845, M. Duponchel dit que les chenilles _de la Callimorpha dominula, lorsqu'elles vont se trans- former en chrysalides, se réunissent et forment une coque commune; cette coque n’est pas compacte comme dans les exemples cités par M. H. Lucas, elle est au con- traire assez lâche et son tissu est peu serré. 278 Puis à la séance du 28 juin 1854(même Société), M. H. Lucas fait passer sous les yeux de ses collègues une variété remarquable de la Callimorpha dominula (Linné) que son collègue M. Bagriot a obtenue de chenilles prises en mars à Laminières. Chez cette variété, qui est une femelle, le rouge cramoisi des ailes inférieures et de l'abdomen est remplacé par du jaune d'ocre foncé. Enfin, à la séance de la même Société, 23 juin 1858, M. Villeneuve fait voir un certain nombre de petites che- nilles de ce lépidoptère, venant d’éclore ledit jour et pro- venant de l’accouplement de papillons éclos chez luiet qu'il avait fait accoupler le soir à la lumière. Il a remar- qué que, par ce dernier moyen, un grand nombre de papillons s’accouplaient ; il a obtenu ainsi un nombre considérable d'œufs fécondés. Pour se débarrasser de cette espèce, il faut lui faire la chasse à l’aide du réflecteur, pendant son apparition. PAUL NOEL. Les Plantes NOMBREUSES SUPERSTITIONS AUXQUELLES ELLES ONT DONNÉ LIEU LA VIGNE La vigne, citée souvent dans les livres saints, se disait 122, gephen, ou MW j23: gephen hayyain, en hébreu. Ce mot se trouve 153 fois dans la Bible ; le mot "M, yayin, vin, s’y trouve 229 fois. En grec : qunehwv, &urehos; en arabe : eo, kerm. Il y avait dans la Palestine plusieurs excellents vignobles. L’Ecriture loue les vignes de Sorec, de Scebamah, de Jazer, d’Abel. On y parle souvent des excellents vins de Gaza (1), de Sarepte (2), du Liban (3), de Saron, d'Ascalon, de Tyr, etc. Jacob, dans la béné- diction qu'il donne à Juda (4), dit qu'il liera son ânesse à la vigne et son ânon au cep de la vigne, pour marquer l'abondance des vignes qui devaient être son partage. L'épouse du Cantique des Cantiques (5) compare son bien-aimé au raisin de cypre qui croit dans les vignes d'Engaddi : le cypre est un arbrisseau qui porte certaines grappes très odorantes; ceux qui poussaient à Engaddi étaient fort célèbres. Ces vignes n'étaient donc pas des vignes à faire du vin, mais des plants de cypre. C’est au même lieu qu'étaient aussi les plants de baume, que l’on peut encore mettre au rang des vignes de l’Écriture. Noé planta la vigne après le déluge (6) et commença à la cultiver. Plusieurs commentateurs pensent que le vin métait pas inconnu avant ce cataclysme, et que le patriarche continua tout bonnement la culture qu'il avait pratiquée avant cet événement; mais les Pères (7) croient qu'il ignorait la force du vin, n'en ayant jamais bu aupa- ravant et n'ayant vu personne qui en usât. Il aurait donc = (4) Grégoire de Tours dit que, sous le règne de Gontran, le vin de Gaza était très renommé en France. (2) Celles-là surtout étaient célèbres. (3) Celles-là étaient très capiteuses. (4) Genèse, xzix, 11. (6) Genèse, 1x, 20. (5) Canticum, 1, 13. (7) S. Jérôme, Contre Jovinien ; S. Chrysostôme, Homélies, xxIx, Sur la Genèse; Théodoret, Question LVI; $. Basile, Iomélies, 1, sur le jeûne; S. Ambroise, De Noé el de l'arche, Ch. xxIx. LE NATURALISTE été le premier qui recueillit le jus du raisin et le fit fermenter; avant lui, on se serait contenté de manger le raisin comme un autre fruit. Dieu compare souvent son peuple à une vigne qu'il a tirée de l'Égypte et qu'il a plantée dans la Palestine, comme dans un bon terroir; mais qui, au lieu de Jai produire de bons fruits, ne lui a donné que des grappes d'amertume, des raisins sauvages (1). Jésus-Christ dit que, le père de famille ayant loué cette vigne à des vigne- rons qui devaient lui en donner du fruit, ceux-ci maltrai- tèrent ses serviteurs et tuèrent même son propre fils qui était allé leur réclamer ce qu'ils devaient. Dans un autre endroit (2), le Sauveur dit à ses disciples : « Je suis la vigne et mon Père est le vigneron. Il retranchera toutes les branches qui ne portent pas de fruit en moi, et il émondera celles qui en portent, afin qu'elles en portent davantage, etc. La loi de Moïse ne permettait pas au propriétaire qui plantait une vigne d’en manger le fruit avant la cinquième année (3). On ne touchait point aux vignes la a année : le raisin qu'elles produisaient alors était pour le pauvre, l’orphelin et l'étranger (4). Il était permis au pas- sant de cueillir et de manger du raisin dans la vigne qu'il rencontrait sur son chemin, mais il était défendu d’en emporter (3). Il était défendu aussi de semer d’autres plantes dans la vigne : Non seres vineam tuam altero semine (6). La vigne de Sodome dont parle Moïse (7) était une vigne du plant de Sodome qui ne produisait que du raisin amer et dont on ne pouvait faire aucun usage : du vin aussi mauvais que le fiel du dragon, des raisins aussi amers que le fiel : Fel draconum vinum eorum.….. Uva eorum uva fellis, et botri amarissimi. Tout le monde sait que les fruits qui croissent autour de la mer Morte sont gâtés en dedans, et que beaucoup s’en vont en poussière quand on veut les ouvrir; c’est, du moins, une croyance fort ancienne (8) : cuncta sponte edita aut manu sata sive herba tenus aut flore, seu solitam in speciem adolevere, atra et inania velut in cinerem vanescunt. La vigne de Naboth est passée en proverbe pour dési- gner un héritage envahi par une puissance supérieure sur un homme pauvre et incapable de le défendre. On peut en voir l’histoire dans le livre III des Rois, chapitre xxI, versets 1, 2 et suivants. Pour marquer un temps heureux, une profonde paix, l’on disait alors que chacun vivait en repos sous sa vigne et sous son figuier (9). Tout le temps du règne de Salo- mon,Juda et Israël demeuraient dans leur pays sans aucune crainte; chacun se reposaient sous sa vigne el sous son figuier, depuis Dan jusqu'à Bersabée (10).— En ce temps-là ils feront des socs et des charrues du fer de leurs épées, et ils feront des hoyaux de leurs lances; un peuple ne prendra plus les ares contre un autre peuple ; on n’apprendra plus à faire la guerre; chacun S'assoira sans crainte sous sa vigne et sous son figuier. Le I°r livre des Macchabées, par- lant de la tranquillité de la Judée sous le grand-prêtre (1) Psaume Lxxix, 9; Isaïe, v, 1. 3, etc.: Jérémie, n, 21; S. Ambroise, De Noé et de l'arche, chap. xxix. } (2) &. Jean, xv, 1, 2, 3, etc. (3) Deutéronome, xx, 6. — Lévitique, x1x, 24, 25. 4) Lévitique, xxv, 3, 4. 5) Deutéronome, xx, 14, 6) Deutéronome, xxrr, 9. ) Deutéronome, xxx, 32. ) Tacite, Hist., V; Josèphe, De bello, v, ) III Rois, IV, 96. ) Michée, 1v, 4. ; Solin, ch. XLIV. — penmepern 1 LE NATURALISTE 279 Simon, dit : figuier, sans que personne osût le troubler (1). Parlons maintenant de la fameuse grappe de raisin que rapportèrent du pays de Canaan douze espions envoyés par Moise, un par tribu (2) : « Et ils vinrent jusqu'au Torrent de la grappe de raisin ; ils coupèrent une branche de vigne avec sa grappe, que deux hommes portèrent sur un levier. Ils portèrent aussi des grenades et des figues. » Il y a des interprètes qui prétendent que cette grappe de raisin, nécessitant les forces de deux hommes pour être transportée, ne fut pas cueillie sur une vigne ordi- naire, mais sur une espèce de figuier des Indes très com- mun en Arabie et autour de Jérusalem, connu sous le nom de Mouz ou de Mauz, et dont les fruits sont en forme de grappe et deviennent quelquefois si gros que deux hommes peuvent à peine les porter. D’autres prétendent que c'était un fruit de palmier (un régime de dattes), parce que cet arbre produit aussi une espèce de vin qui se nomme vin de palme, et que ses fruits, ses dattes, sont en forme de grappe. C’est de ce même arbre dont Ves- lingius dit avoir vu une seule branche si chargée qu'il avait eu de la peine à la lever de terre, à cause de sa pesanteur... (3). Mais la plupart des interprètes pensent qu'il s’agit ici de la vigne ordinaire, qui certainement, dans l'Orient et les climats chauds, disent-ils, produit des fruits beaucoup plus gros et plus abondants et qui y devient beaucoup plus haute et plus étendue. Strabon (4) rapporte que, dans la Mauritanie, on trouve des vignes que deux hommes ensemble ne sau- raient embrasser (?); Adam Olearius (5) confirme la même chose, pour l'avoir lui-même vue. Nicolas-Chris- tophe Radziwill dit avoir vu dans ses voyages, et même goûté, des raisins dont les grains étaient aussi gros que nos prunes, et dont les grappes étaient de la longueur de trois quarts d’aune. L’aune mesurant 1 m. 188, cela veut dire que ces grappes avaient 0 m. 88 centimètres de lon- gueur.. Quant aux grains, nous avons, dans le Midi, des grains de muscat gros comme des prunes... Deutschlander a remarqué que dans les iles de l’Archi- pel, et à Candie surtout, les raisins sont huit à dix fois plus gros que les nôtres. Mais tout cela n’est rien en comparaison des fables que les rabbins ont inventées sur la grappe du pays de Canaan, qui pesait, d'après eux, 2,889 livres, et demandait huit hommes pour la porter (ce qui faisait, pour chacun, la modeste charge de 180 kilos..….); du reste, pour donner une idée de l’outre- cuidante exagération des écrivains israélites, on n’a qu’à lire ce passage des talmudistes : « Alors, quiconque pouvait avoir une grappe de raisin était obligé de la transporter sur un chariot ou dans un bateau ; et, après l'avoir mise dans un coin de la maison, il en pouvait tirer du vin pour sa provision, comme d’un grand tonneau, et du bois de cette grappe il pouvait lar- gement se servir pour faire sa cuisine. Il n’y avait point de grappe qui ne püt fournir frente outres de vin. » Du reste, les Juifs ne sont pas seuls Gascons en cette (4) I Macchabées, xiv, 8-12, (2) Nombres, xnr, 24. (3) Ce n’était donc pas un palmier, car le régime de dattes se trouve à pas mal de mètres de hauteur et ne traîne pas sur le sol. Ne s’agirait-il pas plutôt d'un bananier quelconque ? (4) Strabon, Géographie (livre IT). (5) Itinéraire persan, II° partie. A chacun était assis sous sa vigne et sous son | matière ; voici ce qu’on lit dans Etienne de Byzance, au sujet d'Eucarpia, village de la Phrygie mineure : « Mé- trophane raconte avoir vu à Eucarpia une grappe de rai- sin si prodigieusement grosse, qu'elle fit rompre perl le milieu un chariot sur lequel on l'avait mise. » Évidemment, grâce à son terrain et à son climat, la Judée était d’une très grande fertilité; la vigne, le figuier et l'olivier se plaisent dans ses terrains pierreux ; aussi voyait-on dans ces pays de grands vignobles; Joseph l’atteste, et la parabole du père de famille dans l'Évan- gile, celle du roi qui entoure sa vigne de haïes et y bâtit un pressoir, ainsi que les longs détails de la Mishna sur cette culture, annoncent les soins qu'on y apportait. On plantait les vignes avec méticulosité; on y observait les dimensions et les distances indiquées par les docteurs ; on les soutenait avec des échalas ou on les arrangeait en berceaux ; comme nous l’avons vu plus haut, il était dé- fendu de planter dessous aucune autre chose, légumes, groseilles, radis, fraises, etc., à moins, dit la Mishna, qu'il n’y eût de grandes distances entre les rangées de vignes. On y bâtissait des pressoirs et des guérites pour y faire la garde, La tour dont il est parlé dans l'Évangile était une de ces guérites. Tous ces soins, réunis à la bonté du solet à la chaleur du climat, faisaient qu'on y récoltait d’excellent raisin; une partie était séchée et gardée pour être mangée dans l’arrière-saison, ou pour être exportée en Égypte et dans les autres pays étran- gers. Du reste, voici un fait qui prouve quelle importance avait la vigne en Judée : les fils d'Alexandre, Aristobule et Hircan, se disputant la couronne de Judée, recouru- rent à Pompée pour décider la querelle. Aristobule, pour mettre les Romains dans ses intérêts, fit présent à Gabi- nius de cinquante talents (250.000 francs), à Scaurus de 3.000 talents (15.000.000 de francs), et à Pompée d’une vigne d’or de 500 talents (2.500.000 francs). On ne saurait dire que cette vigne soit une fiction de l'historien Joseph: Strabon assure l'avoir vue dans le Capitole avec cette inscription : « D'Alexandre, roi des Juifs. » (A suivre.) SANTINI DE RIOLS. ACADÉMIE DES SCIENCES Développement de l'énergie de la voix. Note de M. MaraAGE, présentée par M. D'ARsONvAL. L'énergie de la voie étant donnée par le produit VH du vo- lume V d’air qui s'échappe des poumons sous une pression H, il s’agit, pour un chanteur ou un orateur, d'augmenter ces deux quantités. L'objet de cette note est de montrer comment il est possible d'augmenter le volume d'air expiré. Chez les enfants élevés dans les villes, et chez beaucoup d'adultes, les sommets des poumons fonctionnent mal; ces sujets se servent du type de la respiration diaphragmatique, les intestins sont refoulés, lés muscles de la paroi abdominale cessent de se contracter suffisamment, il en résulte de l'entéroptose et la poi- trine étroite et pyriforme de la plupart des enfants qui ne vivent pas à la campagne. Un grand nombre de mouvements, remédiant à ces inconvé- nients, sont indiqués dans des traités spéciaux; comme ils sont souvent assez compliqués et difficiles à faire sans moniteur, l’auteur a cherché, par des expériences, ceux de ces exercices qui, tout en étant très simples, donnent de très bons résultats : ramenés à trois, ces exercices peuvent être appris rapidement; ils sont suffisants; la cage thoracique acquiert en quelques mois son volume normal, tandis que les muscles de la paroi abdomi- nale reprennent leur tonicité, 280 LE NATURALISTE D Le principe des exercices indiqués par l'auteur est de déve- lopper en même temps les muscles inspirateurs et les muscles fixateurs des omoplates à la colonne vertébrale, si l'on dévelop- pait les pectoraux seuls, les épaules seraïent attirées en avant et le sujet serait voüté. : Dans tous les exercices l'inspiration doit être faite par le nez, la bouche fermée; dans l'expiration, au contraire, la bouche est largement ouverte. Chaque mois, on mesure le volume d’air le plus grand que l’on puisse éliminer dans une expiration. On mesure le tour de poi- trine, au-dessous des seins, à la fin d’une expiration profonde. Des tables donnent la relation entre la taille, le poids, le tour de poitrine et le volume d’air expiré. Chez. les adultes, le volume d'air utilisable pour la voix augmente rapidement; il varie suivant la taille, chez l’homme entre 2 1. 5 et 4 1. 5 par expiration profonde; chez la femme, entre 21. et4l. Le larynx plus large de l'homme exige une consommation d’air plus grande. Chez les enfants de douze à quinze ans, le tour de poitrine augmente en moyenne de 2 à 3 centimètres pendant le premier mois, puis de 0 cm.5 pendant les mois suivants; de plus, les omo- plates cessent d’être saillantes, les muscles fixateurs des épaules à la colonne vertébrale ayant repris leur tonicité. Bibliographie . Kenrick (G.-H.). A List of Moths of the Family Pyra- idæ coll. by A.-E. Pratt in British New Guinea in 1902-03, with Descriptions of New Species. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 69-87, pl. IT-IV. . Kirkpatrick (R.). Preliminary Report on the Monaxo- nellida of the National Antarctic Expedition. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 271-291. . Kœnig (A.). Die Falconiden Ægyptens. Journ. f. Ornith., LV, 1907, pp. 391-469, pl. XIV. #16. Kothe (K.). Zur Vogelfauna von Kiautschou. Journ. f. Ornith., LV, 1907, pp. 379-390. #13. Lankester (E.-R.). On the Existence of Rudimentary Antlers in the Okapi. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 126-135, pl. V-VI, fig. 918. Lankester (E. Ray). Parallel Hair-fringes and Colour- stripping on the Face of Fœtal and Adult Girafles. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 115-125, pl. V, fig. 319. Lankester (E. Ray). The Origin ofthe Lateral Horns of the Giraffe in Fœtal Life on the Area of the Parietal Bones. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 100-115, fig. Y20. Lecointe (E.) Contribution à la minéralogie de la Loire-Inférieure. Bull. Soc. Se. nat. de l'Ouest, 1907, pp. 15-49. 321. Linsbauer (K.). Uber Wachstum und Geotropismus der Aroideen-Luftwurzeln. Flora, 91, 1907, pp. 261-298, pl. IX-X, fig. 322. Linstow (D: von). Nematoden aus dem Küniglichen je Zoologischen Museum zu Berlin. Mitth. Zool. Mus. Berlin., II, 1907, pp. 251-259, pl. VI- VIT. 323. Lydekker (R.). The Earsas a Race-Characters in the African Elephant. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 380-403, fig. #24. M'Intosh. NoteS from the Gatty Marine Laboratory, St-Andrews. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 160-185, pl. VI- VIII. 225. Mann (H.). Individual and seasonal variations in Helo- à pellis theivora, Waterhouse, with description of a new species of Helopeltis. Mem. of the Department of Agric. in India, I, n° 4, pp- 275-337, pl. XV. 226. Mason (G.-E.). On an Extinct undescribed Fruit-Bat of the Genus PLeropus from the Mascarenes, Ann. Mag. of Nat. hist., sept., 1907, pp. 220-222. 2%. Maxwell-Lefroy (H.). The More important Insects injurious to Indian Agriculture. Mem. of Department of Agric. in India, I, n° 2, 1907, pp. 113-252, fig. 528. Maxwell-Lefroy et Ghosh. The Indian surface Ca- terpillars of the Genus Agrotis. Mem. ofthe Department of Agric. in India, I, n°3, 1907, pp. 253-274, pl. XIV. CHA ; None (S.-A.). On a Collection of Birds from NE. Rho- esia. Mem. and Proc. of {he Manchester lit. and Phil. Soc., 51, part IT, 1907, n°°X, pp. 1-104. 1 pl. . Neumann (O.). Revisionen afrikanischer Vogelgru en Journ. f. On LV 4907, pp. 343-3790. 007 FR . Nicoll (W.). Observations on the Trématode i of British Birds. a Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 245-271. . Nopcsa (F.). Ideas on the Origin of Flight. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 223-236, fig. . Norman (A.-M.). On some British Polyzoa. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 207-212, pl. IX. . Ostenfeld (C.-H.). Beitrige zur Kenntniss der Algen- Îlora des Kossogol-Beckens in der nordwestlichen Mon- golie, mit spezieller Berücksichtigung des Phytoplank- tons. Hedwigia, XLVI, heft. 6, 1907, pp. 365-420, pl. IX. Pappenheim (P.). Zur Systematik und Variationssta- üstik der Mormyriden, hauptsächlich aus den deutsch- Afrikanischen Schutzgebieten. pi Zool. Mus. Berlin, III, 1907, pp. 339-367, pl. XI- Péneau (J.). Coléoptères de la Loire-Inférieure (suile). Bull. Soc. Se. nat. de l'Ouest, 1907, pp. 25:82. pl. I. Picraft (W.-P.). Contributions to the Osteology of Birds. Part. IX, Tyranni; Hirundines; Muscicapæ ; Lanii and Gymnorhines. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 352-379, fig. . Pocock (R..-J.). On Englisch Cats. Proc. Zool., Soc. Lond., 1907, pp. 143-168, pl. VITI-X. . Pocock (R.-J.). On Pallas’s Cat. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 299-306, fig. Ravn (J.-P.-J.). Molluskfaunaen i dJyllands Tertiæ- raflejringer en palaeontologisk-stratigrafisk undersogelse. Mém. Acad. Sc. de Danemark, XII, n° 2, pp. 211-384, pl. I-VIIT. . Reiche (K.). Bau und Leben der hemiparasitischen Prygilanthus-Arten Chiles. Flora, 97, 1907, pp. 315-401, pl. XITI-XIV. . Renner (O.). Uber die weibliche Blüte von Juniperus communis. Flora, 97, 1907, pp. 421-430, fig. . Rousselet (C.-F.). Zoological Results of the Third Tanganyika Expedition, conducted by Dr. W. A. Cun- nington 1904-1905. — Report on the Polyzoa. Proc. Zool. Soc. Lond , 1907, pp. 250-257, pl. XIV-XV. . Samton (L.-W.). Descriptions of some New species ot Animal Parasites. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 282-284. . Scherren (H.). Some Notes on Hybrid Bears. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 431-435. . Sidebottom (H.). Report on the Recent Foraminifera from the Coast of the Island of Delos (grecian Archi- pelago), IV. 6 Mem. and. Proc. of the Manchester lil. and Phil. Soc., 51, part. III, 4907, n° IX, pp. 1-28, pl. I-IV. . Stingl (G..). Experimentelle studie über die Ernährung von pflanzlichen Embryonen. Flora, 91, 1907, pp. 308-331. . Stoppel (R.). Eremascus fertilis, nov. spec. Flora, 91, 1907, p. 332-346, pl. XI-XII, fig. . Thomas (O.). A subdivision of the Old genus Nesokia, with Descriptions of Three new Members of the Group, and of a Mus from the Andamans. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 202-207. . Thomas (O.). Description of a new Monkey from the Ituri Forest. Cercopithecus Denti. Proc. Zoot. Soc. Lond., 1907, p. 2, pl. I. . Thomas (O.). On Mammals from Northern Persia. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 196-202. 23%. 236. 3". EE Le Gérant : PAUL GROULT. TC TO TN SO PE RENE Paris. — Imp..levé, rue Cassette, 11. 29° ANNÉE 340 MONOGRAPHIE DE DOLICHOPODIDÆ de L’'AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 3. Palæochrysotus ignavus, nov. sp. (Hg. 66 à 69). o”. Cils du vertex longs. Premier article des antennes court, cylindriquele, deuxième cupuliforme et bien dis- tinctement cilié, le troisième conique et densément velu (il paraît assez pointu d’un côté et arrondi de l'autre) ; le chète partant du milieu de l’article (il est long et bien vi- siblement cilié de chaque côté). Macrochètes du thorax très appréciables. Métatarse antérieur aussi long que les deux articles suivants réunis, les deux derniers environ d’égale longueur. Tibias de cette paire de pattes seulement courtement ciliés. Tibias médians uniformément ciliés et 67 69 68 Fig. 66. — Antenne de Palæochrysolus ignavus, nov. sp. N° 264 (214 d.). Fig. 67. — Articles tarsaux postérieurs. Fig. 68. — Organe copulateur. Fig. 69. — Articles tarsaux antérieurs. coll. K. N° 79. ornés, très éparsément, de quelques cils assez longs. Mé- tatarse médian plus long que les deux arlicles suivants pris ensemble. Tibias postérieurs plus ornés de cils al- :longés queles médians. Articles tarsaux postérieurs assez longs : le métatarse beaucoup plus court que le deuxième ‘article quiest un peu plus long que les articles 3 et # réunis ; le quatrième article distinctement plus long que le cinquième. Aux trois paires de pattes, l'extrémité api- cale des tibias est orné de plusieurs cils formant une sorte de couronne (N° 264). Organes copulateurs très saillants, à « Analanhänge » assez longs, ovoides, aplatis et densément ciliés (N° 6298), sagitta larges, l'extrémité amincie et en forme de crochet ; le pénis (spatha) long, cylindrique (N° 5696.) Long. du corps, 3 mill.; long. alaire, 4 mill.; Nos 264, - 5696, 6642, 6298, 4868, 2378, 5731, 6308, 655, 7361, 6241, 6797, 7525, 4421, 4652, 5888, 2580, 5980, 3331, 1272, 2142, 7805, 4109, 5370, 71842, 400, 6169, 6854, (1) Voir le Naluraliste, nos 192 et suiv. 2 SÉRIE — N° 499 15 DÉCEMBRE 1907 mm ll 5941, 8861, 7267, 2312, 1473, 8906, 5725, 2697, 4226, 8933, 6969, 4173, 2757, 5655, 9581, 226, 373, 6462, 5861, 4940, 6460, 9747, 205, 9302. Long. du corps, 2 mill. 1/2; long. alaire, 2 mill. Coll. privée du Prof. Dr R.Klebs. N°: 330,139, 351,142, 19, 327, 152, 189. ?. Métatarse antérieur à peine plus court ou aussi long que les deux articles suivants réunis. Organes géni- taux terminés par une couronne de cils (K. 79) (1). Long. du Corps, 1 mill. 3/4 à 2 mill. 1/2; long. alaire, 4 mill., 1/2 à 2 mill. 1/4. Nos 79, 3218, 9861, 7542,, 5340, 4662, 6259, 6110, 4182, 3546, 4976, 5014, 550, 1078, 2408, 3816, 5964, 1297, 5479, 4082, 2100, 5573, 910, 4132, 5791, 3745, 6699, 5816, 3918, 4430, 1288, 4525, 5161, 4237, 4358, 8279, 8921, 2111, 1803, 9332, 3401, 150, 48%7, 9960, 7249, 9119, 7250, 3142, 5734, 6274. Coll. privée du Prof. Dr R. Klebs. Nos 310, 92. 4. Palæochrysotus lentus, nov. sp. (fig. 70, 71, 72). 70 71 12 Fig. 10. — Antenne de Palæochrysotus lentus, nov. sp. ® No 952 (214 d.). Fig. 71. — Articles tarsaux postérieurs ®. No 952. Fig. 72. — Articles tarsaux postérieurs =*. No 9099. o”. Antennes à premier article court,le deuxième cupuli- forme et orné de quelques cils, le troisième assez rogni- forme ; le chète dorsal, assez long, finement velu et inséré au milieu de l’article. Métatarse antérieur un peu plus court que les articles deux et trois réunis, ce deuxième article visiblement plus long que le troisième, le qua- trième à peine plus long que le cinquième. Tibias posté- rieurs ornés de quelques rares cils; le métatirse de cette paire de pattes environ de la moitié de la longueur du deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, qui est à peine plus long que le cinquième. Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles. Organes copulateurs saillants. (4) Chez aucun des nombreux individus examinés, il ne m'a été possible de décrire le détail de leur structure morphologique, 282 LE NATURALISTE Long. du corps, 2 mill.; 9099. Coll. privée du Prof. D: R. Klebs. N° 29. ®. Articles tarsaux antérieurs et postérieurs un peu plus longs que chez le ©’. Métatarse antérieur à peine plus court que les articles deux et trois pris ensemble, le deuxième un peu plus long que le troisième. Métatarse postérieur beaucoup plus court que le deuxième article, le troisième visiblement plus long que le quatrième, ce der- nier plus long que le cinquième (N° 7973). Long. du corps, 1 mill. 3/4 à 2 mill. 1/4; long. alaire 4 maill. 3/4. Nos 952, 5124, 7186, 7973, 9309. Coll. privée du Prof.DrR. Klebs,de Kümgsberg.N° 155. 5. Palæochrysotus languidus, nov. sp. (fig. 73,74, T5). long. alaire, 2 mill. Nos 2694, Fig. 713. — Articles tarsaux antérieurs de Palæochrysotus lan- guidus, nov. sp. ©. No 3984 (214 d.). Fig. 74. — Articles tarsaux antérieurs ® K. N° 147 (124 d.). Fig. 75. — Articles tarsaux postérieurs de Palæochrysotus lan- guidus, nov. sp. ® (var.). N° 6636. ©’. À première vue, cette espèce se rapproche de Palæo- chrysotus ignavus. Elle en diffère par la taille, par les antennes qui sont plus courtes et par les articles tarsaux. Métatarse antérieur court (il est plus long que les deux articles suivants réunis), le deuxième article à peine plus long que le troisième, lequatrième à peine plus court que le cinquième. Articles tarsaux postérieurs un peu plus longs que les antérieurs : le métatarse un peu plus court que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième, le quatrième et le cinquième environ d’égale longueur. Organes copulateurs « kolbig » bien distincte- ment ciliés, les lacinia « Analanhänge » ornés de quelques longs cils à l'extrémité, les sagitta lancettiformes, le spa- tha (pénis) cylindrique, grêle, bien distincr (N° 3784). Long. du corps, 2 mill.; long. alaire,i mill. N°s 3784, 5056. ® Métatarse antérieur du double de la longueur du deuxième article, ce dernier à peine plus long que le troi- sièie; les articles suivants environ d’égale longueur (K. No 147). Articles tarsaux postérieurscomme chez le ©”. Chez un exemplaire (N° 6636), le métatarse postérieur est un tiers plus court que le deuxième article, ce der- nier distinctement plus long que le troisième; le cin- quième plus court que le quatrième. Long. du corps,2 mill.; long. alaire,1 mill. 4/2. No 4754, 7861, 3326, 6475, 6636 (var.). Coll. privée du Prof. Dr R. Klebs. N° 147. (A suivre.) F. MEUNIER. LES RACES TÉRATOLOGIQUES Toute anomalie tend à se reproduire par hérédité, et la plupart de nos races domestiques proviennent d'ano- malies qui, une fois obtenues, ont été fixées par élections. Depuis Darwin, ces faits sont notoires, mais il est difficile de savoir s’il s'agit de caractères innés produit in utero ou acquis par les parents durant leur vie et transmis par nérédité. Les avis diffèrent suivant les auteurs. Ainsi dans les troupeaux de moutons mérinos, il naît parfois sous une influence encore inconue des agneaux dont la laine au lieu d’être frisée pousse lisse, fine et brillante comme la soie ; en sélectionnant ces sujets on a obtenu les moutons soyeux de Mauchamp. Même anomalie peut se produire chez d’autres espèces animales et être pareillement utilisée pour le profit de l'homme. Aïnsi on a obtenu le lapin argenté de Cham- pagne à poils fins et soyeux, d’après P. Megnin. Pour le même auteur, il existe une technique qui permet d'ob- tenir le lapin angora; ce caractère ne serait pas inné, il proviendrait d’un caractère acquis se transmettant par hérédité, Si on élève, dit P. Mégnin, le lapin ordinaire dans des appartements peu éclairés et chauds en de bonnes conditions hygiéniques, le poil se transforme et devient angora. Et il rapproche ce fait d'un autre peu connu : dans la mine de Carmaux les transports sont faits par des ânes. Sous l'influence de l'obscurité, ces animaux prendraient un poil long et soyeux, ils devien- draient angoras ! Des anomalies, des organes, des sens peuvent se pro- duire par innéité ! Des parents bien conformés donnent un rejeton chez lequel un ou deux pavillons de l'oreille sont absents. Cette anomalie a été observée chez l’homme, chez les animaux elle peut former race : il existerait en Chine une race de moutons sans oreilles dite de Yung-Li. Chez le lapin, l'oreille peut être chsene et remplacée par une touffe de poils. Une anomalie moins importante est l’affaiblissement des muscles auriculaires : on l’observe chez plusieurs espèces domestiques qui, n'ayant plus besoin d'être toujours aux aguets, ne dressent plus sans cesse leurs conduits auditifs dans la direction des bruits qu'ils per- çoivent : le repos relatif des muscles auriculaires amène leur atrophie. De nombreuses races de chiens ont les oreilles plus ou moins tombantes par atrophie des mus- cles auriculaires : tels le Saint-Bernard, le Terre-Neuve, le Retriever, le chien Japonais, l'Épagneul, le Barbet, le Bichon, le Griffon, le Braque, le Caniche, le Saint- Hubert, etc., les uns ayant les oreilles habituellement tombantes mais pouvant à l’occasion les relever, les au- tres ne le pouvant pas, tandis que le chien sauvage et certaines races domestiques ort les oreilles constam- ment dressées et mobiles. Même fait s’observe dans plusieurs races de porcs. Les oreilles tombantes coincident ici avec un conduit auditif dirigé en haut et en avant, au lieu d’être orienté - en haut et en dehors. Cette conformation est un désa- vantage, car l'oreille pendante couvre un peu l'œil et peut gêner la vue. C’est surtout chez le lapin que cette anomalie a été LE NATURALISTE étudiée. Le lapin à oreilles pendantes forme la race des lapins béliers, encore appelée à oreilles pendantes, à oreilles cassées, ou « lop » par les Anglais. Il dérive du lapin géant des Flandres, lapin énorme élevé surtout en Flandre et qui proviendrait d'Amérique. On serait tenté de croire cette anomalie innée, plu- sieurs auteurs affirment qu'elle est un caractère acquis, dû au milieu et transmis par les parents. Pour Darwin, ce caractère serait dû au repos de ces muscles de l'oreille qu'aucun danger ne tient en éveil. Les éleveurs ont donné une autre raison : pour obtenir le lapin lop, ils font vivre le lapin géant à une température de 32° centigrades. Il y devient lymphauque, prend le poids énorme de 9 à 41 kilos et une abondance exagérée de tissu cutané. Celui-ci occasionne de nombreux plis de peau sur son cou et son front et lui donnant une physio- nomie spéciale avec une face large, forte et très bus- quée ; d'où son appellation de bélier. Ses oreilles sont très développées, elles peuvent atteindre 50 centimètres de long et tombent de chaque côté du cou. Pour les allonger ainsi, les éleveurs les tireraient continuelle- ment (1). L’atrophie des muscles des oreilles s'accompagne de modifications dans la forme du crâne. Darwin a reconnu que le crâne du lapin lop est plus allongé que celui du lapin sauvage. Il pense que « le cerveau ne s'est pas dé- veloppé dans les mêmes proportions que le corps. Ce- lui-ci n'’augmentant pas, la boite osseuse, qui le ren- ferme, n'a pas augmenté davantage, ce qui par Ccorré- lation a affecté la largeur du crâne entier » (2). Explica- tion un peu vague. J'ai voulu vérifier ce fait. Pour cela j’ai pris des crânes de lapin demi-lop, c'est-à-dire chez lesquels l'oreille était tombante d’un côté et normale de lautre. Ce genre d’anomalie est assez fréquent. On peut ainsi comparez les deux moitiés du crâne : du côté lop le méat auditif _est rejeté plus en avant que celui opposé, il regarde en haut et en avant tandis que l’autre regarde en haut et en arrière. L'orifice du méat parait comprimé, aplati, avec ses deux bords rapprochés. Les os du crâne du côté lop sont moins développés. Aussi les sutures métopiques et sagittale sont convexes du côté de l'oreille tombante, l'os pariétai de ce côté étant moins large. L'arcade zygo- matique du côté lop est-reportée en avant par rapport à celle du côté opposé. De même à la mandibule les deux condyles ne sont plus symétriques, celui du côté lop est plus avancé que l’autre. On a donc ici affaire à une lé- sion pathologique. Les races d'oiseaux domestiques à huppe sont mani- festement tératologiques. Il existe une race de canard huppé (3). On voit de temps en temps des dindons à huppe qui transmettent à leur descendance cette parti- cularité mais elle n’est pas fixée (4). C’est surtout chez les poules que l’on trouve les races à huppe de Houdan, de Crèvecœæur, de Padoue et hollandaise. Ce caractère fort recherché n’est pas avantageux pour ces animaux : la huppe gêne la vue, se charge d’impuretés qui s’intro- * duisent dans l’œil : d’où ophtalmie et cécité fréquentes. L'homme a constitué ces races pour son plaisir. (1) Mécxx, Le lapin et ses races, Vincennes, Bibliothèque de l’éleveur, 1895. (2) DarwiN, Varial. of annales, and plants under domesli- cation, t. I, p. 126-7. (3) CornEviN, Zootechnie spéciale, p. 51. (4) Cornevin, id., p.106. 283 Darwin le premier a étudié les poules à huppe (1). Dareste a réussi à les reproduire expérimentalement dans ses expériences; c’est le plus frappant exemple de race animale due à la tératologie. La présence de la huppe s'accompagne en effet d'une grave malformation osseuse, le crâne antérieur est bombé en ampoule, il y a proencéphalie. La formation de la huppe est l'analogue de ces touffes de poils si abondants sur le sac du spina bifida ou hernie de la moelle chez l'homme. La saillie du crâne en ampoule est d'autant plus forte que la huppe est plus développée. Les races de Houdan et de Crèvecæur qui portent à la fois une huppe et une crête offrent cette proencéphalie. Elle est plus accentuée dans la race de Padoue et au maxi- mum dans la race hollandaise qui n’ont plus de crètes. Si on dissèque cette région, lorsque la peau est enle- vée, le crâne présente sous la région frontale une prn- tubérance formé par une coque osseuse dont la cavité est remplie par ceux des hémisphères cérébraux qui, à l'état normal, sont en contact avec les lobes optiques; ici ils se sont déplacés et sont antérieurs à ces derniers. Chez les très jeunes sujets, ces hémisphères font hernie entre les frontaux ; par la suite, la membrane qui l’enve- loppe s'ossifie par formation d'os normiens indépen- dants. Mais cet os est toujours d'une extrême minceur et offre un état fenêtré et poreux. En arrière de l’am- poule ainsi formée existe une sorte d'étranglement : dans la loge postérieure du crâne se trouvent le cer- velet, les hémisphères postérieurs du cerveau qui,d'ordi- naire en contact avec le cervelet, en sont 1c1 séparés par la vésicule du troisième ventricule et par les lobes opti- ques. « Cette déformation, écrit Dareste, rappelle de tous points les monstres exencéphales; c'est une monstruosité devenue héréditaire et formant un caractère de race.» En modifiant les conditions normales de couvaison, ce célèbre tératologiste a pu obtenir des poulets proencé- phales. La proencéphal'e existe dans des races habituellement non huppées; on l’a signalée chez le canard, l'oie, le se- rin des Canaries, le casoar (Dareste). La hernie du cerveau elle-même n'est pas rare chez le fœtus humain; en général,elle s'observe à la région occi- pitale, parfois à celle frontale. Cette déformation pro- viendrait d’une action mécanique s'exerçant sur le fœtus par adhérences de l’amnios, exerçant une pression sur le crâne, arrêt de développement de ce dernier. Dr FÉLIX REGNAULT. EEE REVUE SCIENTIFIQUE Une nouvelle hypothèse sur le déterminisme du sexe, — La grasserie des vers à soie. — L'élevage des tortues au Japon. — Deux nouvelles holothuries incubatrices. — La taille des mollusques et la teinpérature. On a déjà fait un grand nombre d'hypothèses sur l'ori- gine du sexe chez les êtres vivants. M. J. Laurent vient d'en émettre une autre qui, & priori, parait assez sédui- sante. Pour lui, il y a une relation entre la pression osmotique interne et le sexe des végétaux. (1) Danwix, Variations sous l'action de la domesticalion, 1 franc., t. I p. 216 et 280. 284 LE NATURALISTE Si, dit-il, le type femelle coïncide réellement avec une pression osmotique plus élevée, les pieds femelles doi- vent avoir une tige plus épaisse avec des cellules de plus grand diamètre. Ce sont bien là les caractères con- nus depuis longtemps chez le Chanvre où l’on sait que les pieds femelles, en général plus vigoureux, fournis- sent une filasse plus grossière, c’est-à-dire que les fibres du péricycle ontun plus grand diamètre. M. Jaurent a pu faire des observations analogues sur la Meraniah. Dans un sol riche et homogène, les pieds mâles pesaient environ 10 gr. 6 par individu, tandis que les pieds femelles atteignaient 16 gr. 2. La dessiccation complète des uns et des autres a montré que les premiers renfer- maient 13,37 pour 100 de matière sèche, tandis que chez les pieds femelles cette proportion s'élevait à 14,29 ; en outre, la tige y était plus épaisse, plus trapue, plus abondamment ramifiée à la base avec des formations secondaires sensiblement plus développées. Chez le Peuplier, on peut signaler un fait physiolo- gique intéressant : on peut observer une avance de quel- ques jours dans le départ de la végétation en faveur des pieds femelles. A Reims, en particulier, dans les der- niers jours d'avril, un simple coup d'œil permet de dis- tinguer, à distance, les arbres mâles dont les feuilles nouvellement sorties des bourgeons présentent une teinte rougeâtre caractéristique, tandis que les feuilles des arbres femelles de la même espèce et du même âge, épanouies depuis quelques jours, ont déjà acquis une belle teinte verte. Les recherches de Klels sur Vancheria repens indi- quent la formation exclusive d’anthéridies toutes les fois que la nutrition du thalle n’est pas convenablement assurée, soit en oxygène, soit en carbone. Les pro- thalles de diverses Fougères se comportent de la même manière. Le cas des Prêles à prothalles unisexués est particulièrement intéressant pour établir si le sexe est déjà fixé dans la spore ; ici encore, il faut une nutrition convenable pour assurer la formation des archégones, sinon On obtient des prothalles à anthéridies. Il ne sem- ble pas douteux que, dans ces divers exemples, l’éléva- tion osmotique, conséquence d’une bonne nutrition, w’entraine à peu près nécessairement la formation des organes femelles. On connaît chez les Phanérogames un certain nombre de faits qui paraissent aussi nets que les précédents quant à l'influence d’une abondante nutrition sur la pro- duction d'individus femelles. Hoffmann sème plus ou moins serrées certaines plantes dioiques (Chanvre, Mercuriale, Lychnis, Rumex, Spinacia) et obtient trois fois plus de pieds mâles en semis serrés. D'après Mechau, chez le Pin, le Sapin, le Mélèze, certaines branches ayant produit antérieurement des fruits ne donnent plus que des fleurs mâles lorsqu'elles sont ombragées par de nouveaux rameaux ou affaiblies par toute autre action extérieure. En portant la température de 12° à 18°, cir- constance qui active sans doute la fonction chloro- phyllienne, Molliard élève la proportion des pieds fe- melles chez la Mercuriale. Dans ses cultures d'Epinards, Em. Laurent constate que les petites graines donnent plus de fleurs mâles que les grosses, fait que M. L. Lau- rent confirme pour le Chanvre; il observe, en outre, que l'azote et la chaux élèvent la proportion de pieds mâles, tandis que la potasse et l’acide phosphorique augmen- tent le nombre des pieds femelles. Or, les agronomes savent depuis langtemps qu'un excès d'engrais azotés appliqué à la Betterave fournit des racines plus riches en eau, peut-être à cause d’une élaboration plus rapide d'albuminoides qui augmentent la capacité d'absorption des racines vis-à-vis de ce liquide; l'acide phosphorique et la potasse produisent l'effet contraire, de telle sorte que la prédominance des pieds femelles coïncide encore avec un accroissement osmotique. SR RE EEE ï om MM. A. Conte et D. Levrat viennent de publier une note sur la grasserie des vers à soie, affection très an- ciennement connue. Les vers malades se ralentissent, leur peau se tend, devient transparente et laisse voir, par plaques, un contenu opalescent, jaune chez les races à cocons jaunes, blanc chez les races à cocon blanc. Ce contenu, ce sont les tissus colorés par le sang qui, lui- même, s'est opacifié et chargé, dans le premier cas, de matière colorante jaune. Les vers deviennent complète- ment opaques, jaunes ou blancs et laissent suinter un liquide huileux qui tache le papier; ils meurent en cet état. La grasserie apparaît surtout au dernier âge. A la dissection, on ne trouve aucune lésion apparente. L'in- testin est à peu près vide. Les réservoirs des glandes séricigènes habituellement colorés en brun jaune foncé dans les races à cocons jaunes sont à peu près déco- lorés. MM. A. Conte et D. Levrat regardent la grasserie comme une maladie contagieuse, mais ne se produisant que dans certaines conditions. Quel en est l’agent morbide? On sait que, d’après Bolle, il y a dansle sang des petits éléments polyédri- ques de nature albuminoïde, Si l’on examine des coupes de tissus adipeux d’un vers gras, on y trouve des cellules indemnes et des cellules contenant des globules polyédriques. Ces dernières sont, en général, disposées les unes à côté des autres; les globules ne se déve- loppent donc pas d’une facon quelconque, mais leur dé- veloppement semble se propager d’une cellule à l’autre. Si l’on examine avec soin une cellule contenant des glo- bules, on arrive à la conception suivante de ces élé- ments. Tout d’abord, pour bien observer les globules polyédriques, il faut colorer, soit à la safranine, soit à l’'hématoxyline au fer et d’une façonintense. Les glo- bules ne prennent ni lecarmin ni l’hématine. Ils se tein- tent légèrement par l’acide picrique, à la facon des substances albuminoïdes. Un premier fait est frappant : tous les globules sont groupés à l’intérieur du noyau, jamais dans le cytoplasme. Si l'on a fixé par l’acide osmique, puis coloré à la safranine, on voit le cyto- plasme bourré de globules de graisse, le noyau bourré de globules polyédriques. Suivant les cellules exami- nées la taille des globules varie, mais elle est la même pour tous les globules d’une même cellule. Ceux-ci for- ment un groupe compact, entouré extérieurement par la membrane nucléaire et on retrouve, au centre, des ves- tiges plus ou moins importants de matière chroma- tique. Si l’on compare les différentes cellules contenant des granules polyédriques, on arrive à concevoir le déve- ioppement de ceux-ci de la façon suivante : Certaines cellules montrent dans leur noyau une grosse masse chromatique, et, tout autour, un grandnombre de petits points que l’hématoxyline au fer colore en noir. Dans un stade plus avancé, ces points apparaissent nettement polvédriques. Au fur et à mesure qu'ils grossissent, le noyau grossit et devient finalement une large vésicule contenant de gros granules polyédriques, tous sembla- bles, puis un reliquat de substances chromatiques. En même temps,le cytoplasme subit souvent une dégénéres- cence adipeuse; finalement, sous la poussée du noyau, la cellule éclate et celui-ci, entouré de sa membrane, est mis en liberté dans le sang. Ici, au bout d'un certain temps, ces noyaux éclatent et les globules polyédriques sont libres. Ceux-ci ne sont donc ni des microsporidies ni des microcoques, mais des produits de dégénérescence des noyaux. LE NATURALISTE 28 O8 F5 + + M. Henry Bourgeois, d'après M. Mitoukury, profes- seur à l’Université de Tokio, donne quelques renseigne- ments intéressants sur l'élevage de certaines tortues au Japon. Les Japonais sont, en effet, friands de tortues. Celles qu’ils consomment sont des Trionyx japonicus, Ils les cultivent dans des fermes spéciales dont la plus im- portante est celle de M. Hattori, qui se trouve à Fuka- gawa, un des faubourgs de Tokio, sur des terrains repris à la mer et où abondent des lagunes d’eau salée. M. Hattori avait commencé par enfermer des tortues mâles et femelles dans un petit étang salé renfermant une île, où il comptait que les tortues iraient pondre : mais il s’apercut bientôt que ces animaux préféraient l’espace compris entre la laisse de l’eau et la clôture en- tourant le terrain où se trouve l'étang. Il fallut en conséquence modifier les dispositions très simples prises au début, et protéger également les jeunes tortues de l'appétit des adultes, qui ne se faisaient pas faute de les dévorer en grand nombre Aujourd’hui, la ferme se compose d'une série de bas- sins petits et grands, ces derniers ayant quelques mil- Lers de mètres carrés, et desservis par deux petits ca- naux, qui permettent de les mettre à sec isolément et à volonté, ou, au contraire, d'y laisser arriver l’eau, Cha- que bassin est entouré, à une certaine distance de l’eau, par une cloison de planches portant en haut un rebord s’enfonçant d'autre part en terre à une certaine profon- deur, pour empêcher les tortues de passer par-dessus ou par-dessous en creusant la terre. Fntre la cloison et le bord de l’eau sont une petite plate-forme, puis une rampe en terre large de O0 m. 90 à 1 m. 20. Au bas de la rampe, une autre petite plate-forme est ménagée comme un passe-pied autour du bassin et au ras de l’eau, pour Ja circulation des employés de la ferme. Sous l'eau, le sol s'incline assez vite et le ba-sin u une profondeur géné- rale de 0 m. 60, qui atteint U m. 90, au plus vers la porte communiquant avec le canal. Le fond du bassin est fait de vase molle où les tortues peuvent se tenir en hiver. L’un au moins desbassins est réservé aux reproducteurs, autrement dit aux parents, les jeunes de l’année ayant leurs bassins où ils sont isolés; il en est de même des tortues qui sont dans leur deuxième année; celles de trois, quatre, cinqans sont mélangées dans des bassins communs. Dans un bassin pour « parents », on entretient en très bon état une des berges, celle que le soleil chauffe Le plus longtemps ; et on la laboure soigneusement au prin- temps, pour que les animaux y puissent creuser aisé- ment : de mai à août, chaque femelle vient faire de deux à quatre pontes. Elle cherche d’abord l'endroit qui lui convient, creuse le trou avec ses pattes de derrière. de facon vigoureuse, et en projetant parfois la terre à 2 et 3 mètres; le trou a de 8 à 10 centimètres de largeur pour 10 de profondeur. Puis elle pond de 17 à 28 œufs, à peu près sphériques, de 20 millimètres de diamètre, et les recouvre soigneusement en ramenant toute la terre qu’elle peut atteindre ; elle la piétine quelque peu et re- tourne immédiatement à l'eau. L'emplacement de la ponte est aisé à reconnaître; et un employé spécial, qui passe une fois par jour, le recouvre d’une sorte de pa- nier en toile métallique, ce qui permet de surveiller l’in- cubation et l’éclosion, et empêche un autre ponte de - venir se faire au même endroit. Il suffit généralement d’une soixantaine de jours pour que les œufs soient suffisamment couvés par la chaleur solaire. Il faut empêcher que les jeunes n’aillent dans le bassin de leurs parents, risquer de se faire dévorer ; dans ce but, une petite cloison en bois est montée sur la berge un peu avant l'époque d’éclosion, isolant de l’eau la partie où se trouvent les œufs ; de place en place sont enterrés dans le sol des vases en terre pleins d’eau, dont * e 2 l'ouverture est au niveau du sol. C’est là que les jeunes sortis de terre se rendent, en voyant qu'ils ne peuvent atteindre cette nappe d’eau du bassin qu'ils sentent dans leur voisinage. On les recueille quotidiennement pour les porter dans un bassin spécial, où on les nourrit avec de la chair de poisson hachée; en octobre, ils se térreront dans la vase pour ressortir en avril ou mai, et passer dans un autre bassin où ils recevront comme nourriture de la chair de poisson telle quelle et des coquillages lé- gèrement broyés. Ce sont les tortues de trois à cinq ans que l’on vend pour la consommation : à cinq ans, elles pèsent en moyenne 750 grammes et ont 18 centimètres de long. Celle de six ans que l’on conserve sont pour la reproduction, On à remarqué que les tortues se trou- vent très bien de la présence de carpes ou d’anguilles dans leurs bassins, parce que ces poissons agitent la vase et que la tortue ne s’aventure guère à chercher sa nourriture dans une eau trop transparente. ro X * L'expédition Charcot a rapporté deux Holothuries, qui constituent deux espèces nouvelles, Cucumaria lateralis et Psolus granulosus, dont M. Varnay a pu faire l’étude. Chacune de ces deux espèces a une mode particulière d'incubation, La Cucumaria lateralis possède deux po- ches internes où sont enfermés les œufs; elle rappelle, à ce point de vue, les Cucumaria glacialis et lævigata. Le Psolus granulosus femelle a ses œufs enchâssés dans des verrucosités cutanées de la sole ventrale; ce mode d’in- cubation est à rapprocher de celui du Psolus antarcticus, où les jeunes se fixent par leurs pédicelles sur la sole rampante et sont ainsi protégés par le corps de li mère. On doit aussi comparer l’incubation de Psolus granulosus avec celle de Psolus ephippiger qui porte ses jeunes larves sur le dos, parmi les plaques dorsales modifiées, car, dans les deux cas, on constate des modifications cutanées. M. Varnay a pu aussi jeter un coup d'œil sur le déve- loppement du Psolus granulosus. Chez lui, par suite de l'incubation des œufs, le développement paraît avoir subi un raccourcissement bien marqué. La segmenta- tion de l'œuf et la gastralation ont été modifiées et Jon ne trouve pas de stade larvaire auricularia, l'œuf don- nant naissance directement à de jeunes Psolus. * # x MM. H. Rajat et G. Péju ont, dans la région de Lyon, constaté deux cas de variation de taille dus à la tempé- rature chez un certain nombre de mollusques aquati- ques. A Saint-Clair, près de Lyon, existe un ruisseau qui sert de déversoir aux eaux de condensation des ma- chines à vapeur de la Compagnie des eaux, et qui, après un parcours de 25 mètres environ, va se jeter dans le Rhône. La température de l’eau varie du sommet à l'embouchure de 25° à 20°. On y rencontre en abondance des Physa Laslei et, à mesure que l'on s'éloigne de l'usine d’où sort le ruisseau, les Physa augmentent de taille. Au sommet du ruisseau, la température est de 250, la taille des Physes varie entre #et 6 millimètres de hauteur sur 3 millimètres de diamètre ; elles sont pe- tites, car leur taille normale est de 10-11 millimètres de hauteur sur 4-5 millimètres de diamètre. Vers le Rhône, la température est de 23°. Les Physes ont 9-6 miili- mètres de hauteur sur 4-5 millimètres de diamètre. Dans le Rhône, la température est de 20°. Les Physes sont deux tiers plus grosses, 10-16 millimètres de hauteur ou 4-6 millimètres de diamètre. Ces physes sont donc accli- matées dans cette eau à 25°, mais elles ont seulement le tiers de leur grosseur normale. Un ruisseau situé à Saint-Germain-Laval (Loire) possède une eau très froide dont la température oscille même en été entre 8et 10°; ce ruisseau est alimenté 286 par une source et ne taric pas en été. MM. Rajat et Péju y ont recueilli quatre mollusques aquatiques (Limnæa peregrina, Limnæa palustris, Limnæa vulgaris, Zlanostris rotundatus) qui y vivent en grande abondance et dont la taille est diminuée en hauteur et en diamètre, ainsi que le nombre des tours de spires. HENRI COUPIN. LA MOUCHE DES CERISES De tous côtés on entend des plaintes au sujet des fruits véreux. C’est qu'en effet, non seulement les pommes et les poires sont attaquées cette année par les vers, mais les prunes, les abricots, les pêches et même les cerises sont atteintes par de petits vers ou larves qui occasion- nent leur perte. Parmi les cerises, deux espèces sont surtout sujettes aux atteintes des vers: ce sont le Bigarreau etla Guigne. Aussi, jescrois être utile aux lecteurs du Naturaliste en donnant ici la description, les mœurs et moyens de des- truction d'un diptère qui ravage chaque année les cerises: c'est l’Ortalis cerasi, plus connu sous le nom vulgaire de Mouche des cerises. La larve [de l'Ortalis cerasi, que l’on appelle aussi Ver de cerises, est longue de 5 millimètres environ, de colo- ration blanche et de forme conique; sa tête est charnue et molle, et armée d’un crochet noir qui lui sert à déchi- rer la pulpe du fruit. Son corps est susceptible de s’allonger et de se raccourcir dans une certaine me- sure. Lorsque le corps et la tête de cette larve sont plongés dans la pulpe contre le noyau, l'insecte la déchire avec le crochet dont sa tête est armée et en absorbe les frag- ments et le suc qui en sort. Il est continuellement plongé dans cette masse humide et visqueuse et il périrait certainement étouffé, mais il a la très grande précaution de tenir le derrière de son corps constamment appliqué au trou dont je viens de parler, et c'est par cette ouverture qu'il reçoit l'air néces- saire pour sa respiration, car ilne faut pas oublier que c'est au derrière que ce ver porte son organe respira- toire, c’est-à-dire les deux ouvertures ou stigmates par lesquelles l'air nécessaire à sa vie pénètre dans son corps. Placé ainsi à l’intérieur du fruit, il le ronge le plus profondément qu'il lui est possible d'atteindre. L'insecte parfait ou mouche appartient à l’ordre des Diptères, à la famille des Athéricères, à la tribu des Muscides, section des Acalyptérés, de la sous-tribu des Ortalides et du genre Ortalis. Sa longueur est généralement de # millimètres. Il est d’un noir brillant avec la tête et les tarses fauves. Ses yeux sont bordés d’une ligne blanche. L’écusson est jaune. Les ailes sont traversées par quatre bandes noires dont les deux dernières sont réunies. C’est à la fin de mai qu'apparaît cette mouche. Elle pond sur les Guignes et surles Bigarreaux, généralement un seul œuf sur chaque fruit. La femelle ne recherche jamais ou du moins rare- ment les cerises qui ont le goût un peu acide ; je n’ai ja- mais, en effet, trouvé que des Bigarreaux et des Guignes qui en soient atteintes. Si, vers la fin du mois de juillet, c'est-à-dire un peu avant la maturité des cerises, on touche plusieurs de celles-ci, on verra que les unes sont fermes et que d’autres s’écra- sent pour ainsi dire entre les doigts. Ces dernières sont évidemment attaquées par des vers qui rongent toute la pulpe et la rende molle. Lorsque ce ver a pris tout son accroissement, ce qui arrive dans les derniers jours de juillet, le fruit tombe LE NATURALISTE = de l'arbre. La larve s'enfonce alors en terre pour s’y métamorphoser en'pupe longue de 3 à # millimètres seulement. te Elle passe ainsi l'automne et l'hiver et apparaît en mai sous la forme d’insecte parfait ou mouche, et les femelles vont de nouveau pondre sur les jeunes fruits. On ne connait pas de moyens pratiques pour com- battre cette mouche et sa larve. On pourrait ramasser les cerises tombées pour les brüler, c’est le seul remède que l’on puisse conseiller. Goureau dit aussi que l’on pourrait laisser les poules libres au pied des cerisiers, elles se nourriraient des pupes qu'elles déterreraient en grattant et qu'elles ava- leraient ensuite. Quant aux parasites de ce diptère, on ne les connaît pas. CO L'Éléphant DANS L’ANCIENNE ÉGYPTE D’après Horapollon, l'éléphant était non seulement le modèle de l’homme fort, car il flaire et emporte avec sa trompe ce qu'il sait lui être utile, mais comme il prend la fuite en entendant le grognement du porc,on en faisait aussi l'emblème du roi qui évite l’homme connu par ses sottises (1). Cependant rien, dans les scènes où il figure, ne nous autorise à penser qu'on lui ait jamais rendu un culte spécial. Seuls quelques monuments éthiopiens laisse- raient supposer que les peuples de l'Ethiopie, s'ils ne lui assignèrent aucune place parmi les dieux, eurent, du moins, pour ce proboscidien, une grande vénération. Au temple du Ouady-Benat, près de Chendy, il est associé à des divinités locales entourées de légendes sacrées (2); un bas-relief nous montre le dieu Khnoum assis sur son Fig. 4. — Le dieu Khnoum. Bas-relief éthiopien. trône et tenant en laisse un éléphant placé à côté de lui. (fig. 4); dans une autre sculpture, portant en croupe un (1) Horapollon, liv. II, hiérogl. LXXVIIIe et LXXX°. (2) Wizxinsox. The manners and cusloms of lhe ancient Egyptians, IIIe vol., p. 295. LE NATURALISTE 287 souverain suivi de l’uræus aïié il évoque une idée de syrabole (fig, 5); nulle part, il n’est représenté recevant les honneurs divins. On voit, en outre, à Philæ, dans la partie construite sous Ptolémée Philométor, le dieu Nil apportant un'élé- phant à la déesse Isis (fig. 6) ; mais cette image ne prouve nullement le caractère sacré de cet animal; elle repré- Fig. 6. — Bas-relief de l’ile de Philæ. sente plutôt le présent le plus inestimable qu’on püût offrir alors à la Bonne déesse, l'éléphant jouant à cette époque un rôle considérable dans les guerres soutenues par les Lagides contre leurs voisins. Si l’on en croit Diodore de Sicile, l'usage de se servir d'éléphants dans les combats remonte à la plus haute antiquité. Il en est fait mention, pour la première fois, dans l'expédition dirigée par Sémiramis contre Stabro- batés, roi de l'Inde, lequel avait à sa disposition une puissante armée et un grand nombre d’éléphants magni- fiquement équipés de tout un attirail de guerre. Ne pouvant opposer aucun de ces animaux à son adver- saire, la reine d’Assyrie choisit trois cent mille bœufs noirs; elle fit coudre ensemble plusieurs peaux et remplir l'intérieur de foin de manière à représenter parfaitement l'image d’un éléphant. Chaque mannequin, porté par un chameau, contenait un homme pour le diriger. Mais la supercherie ayant été découverte, quand les deux armées furent en présence, le roi de l’Inde s’avança à la tête de l'aile droite, monté sur le plus beau de ses éléphants; les autres le suivirent et, fiers de leur force, renversèrent tout sur leur passage. Ce fut un carnage général, ces ani- maux foulaient sous leurs pieds les Assyriens, les éven- traient de leurs défenses, les lançaient en l’air avec leurs trompes. Les cadavres jonchaïient le sol ; tout le monde étant saisi d'épouvante, personne n'osait garder les rangs et Sémiramis fut rejetée au delà de l’Indus, après avoir perdu les deux tiers de son armée (1). Sans rechercher ce qu’un semblable discours peut con- tenir de fabuleux, il est permis d'affirmer, d’après la stèle d'Amenemheb, que les éléphants sauvages étaient fort nombreux en Assyrie au XVIIe siècle avant notre ère, puisque Thotmès IIT en prit cent vingt au pays de Ni- nive et s’empara lui-même du pius fort de la bande, après l'avoir blessé au pied. Toutefois, il parait s’être produit dans cette région le même phénomène qu'en Egypte, l& disparition totale de ces animaux, car on n’en trouve plus de trace en Mésopotamie environ mille ans plus tard. Le seul éléphant, dont on rencontre l’image sur les mo- numents assyriens, nous est fourni par l’obélisque de Salmanasar IT où il figure, avec des singes comme tribut envoyé à ce prince. Homère n'en parle pas, et le mot Eéças qu'il'emploie, à plusieursreprises, sert toujours à dé- signer l’ivoire. Hérodote le mentionne brièvement. Par contre, Aristote en Gonne une description si parfaite, que Cuvier a pu écrire ceci: « C’est une chose fort remar- quable que l’histoire de l'éléphant soit, sur tous les points, plus exacte dans Aristote que dans Buffon (2). » Il semble donc qu'on ne puisse faire remonter la pre- mière apparition de l'éléphant, à l'occident de l’Indus, au delà de l'expédition macédonienne, Elle se produisit probablement à la bataille d’Arbelles (331 av. J.-C.) où Darius possédait quinze éléphants dont il couvrit le centre de son armée. Ils tombèrent tous au pouvoir du vain- queur (3). Après cette victoire, le roi de Macédoine reçut encore douze éléphants du satrape de Suze; il en captura un grand nombre, abandonnés par l'ennemi, sur les bords de l’Indus et Taxile lui en amena cinquante- six, lors de sa soumission. À ce nombre vinrent s'ajouter les deux cents éléphants qui restaient à Porus après la bataille de l'Hydaspe. Quand on fit le partage des dépouilles d'Alexandre, Ptolémée Lagus reçut, ainsi que les autres, sa part d’élé- phants augmentée bientôt du produit de ses victoires sur Perdiccas et Antigone; mais comme ses successeurs ne pouvaient, sans passer sur un territoire étranger, faire venir de l'Inde leurs remontes, ils y suppléèrent en por- tant vers l'intérieur de l'Afrique leurs regards. P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. (A suivre.) Les Plantes NOMBREUSES SUPERSTITIONS AUXQUELLES ELLES ONT DONNÉ LIEU LA VIGNE De même qu’Isaie a dit en parlant de la vigne: «etil l’entoura d’une clôture, d’une haie de pierre, d'une forti- fication; il bâtit aussi une tour et il y taillaune cuve (4). » Virgile a dit (5) : Texendæ sepes etiam, et pecus omne tuendum, elc. (4) Diopore pe Soie, liv. IL, 16, 17, 18, 19. (2) Pre. Hist. nat. En. Panckoucke. Notes du livre VII, p. 109. (3) Aruanpr. Histoire militaire des éléphants, p. 4%. (4) IsAïE, v, 2. (5) Georgiques, IT, vers 371. 288 LE NATURALISTE « Qu'une haie étroitement enlacée écarte les troupeaux dela vigne, tendre encore; sa feuille ne saurait leur ré- sister: » Et Oppien (1) : ss ÊTE GHXOÏONEGGLV ATAVTT PpoËduetot nuutvoïor reotdpouov £puoc dhwnc. Aypovopotoiy Toit LÉYAv TOVOV, OUDEXEV AV TG Pareïls à des vignerons qui ont enceint leur héritage d’une baie épaisse de piquants, barrière redoutable contre toute entreprise téméraire, on essaierait vainement d'y pénétrer, puisque de fortes épines en défendent l’en- tréez.. (2). Philostrate le jeune{3) n'oublie pas non plus, en parlant de la vigne, de parler de sa protection : 2 € > TO REPLI Tai: AUEDIGIY ÉPHÔS..….. ï n « une clôture autour des doux raisins » Claudius dit aussi (4) : .… Te moderante, fuit, nullis ut vinea furtis Vel seges exsecta fraudänit messe colonum. «Sous ta conduite, la vigne est à Pabri des larcins, la moisson, du pillage, le laboureur, de la disette. » On a de Léonidas cette épigramme (5) : « Le voleur de raisin, Hécatonyme, vient d'arriver en courant aux Enfers, fouetté avec des pampres et des sar- ments qu'il avait dérobés ». Homère, décrivant le bouclier d'Ulysse, nous dit (6): «Il y mit une vigne toute chargée de raisins, belle, dorée. Qà et là se trouvaient mélangées des grappes noires. Elle est soutenue par des échalas d’argent rangés avec symétrie ; le fossé dont il l'entoura est d’un métal obscur (azuré); la haie, d’étain blanchâtre. Par un sentier étroit rempli de vignerons au temps de ia ven- dange, une jeunesse folâtre des deux sexes porte, dans des :paniers tressés avec art, le fruit égal au miel par sa douceur, etc. » Et Hésiode (7) : « … Atlleurs des villageois, armés de la serpe, récol- taient les fruits de la vigne; d’autres, recevant de la main des vendaugeurs les grappes blanches ou noires cueillies sur les grands ceps aux feuilles épaisses et aux rameaux d'argent, les entassaient au fond des corbeilles que d’autres emportaient. Non loin de là, rangés avec ordre et figurés en or, des plants nombreux, chefs- d'œuvre de l’industrieux Vulcain, s’élevaient, couverts de pampres mobiles, soutenus par des échalas d'argent, et chargés de grappes qui semblaient noircir. Les uns foulaient le raisin, les autres foulaient le vin nouveau. » La serpe dont parle Hésiode, comme d’ailleurs le pressoir, furent inventés par Bacchus, comme le dit Nonnos (8): «T1 fouilla le sol ; du fer d’une pioche aiguë il creusa un coin du rocher, approfondit ses flancs, polit ses (1) Halieuliques, iv. IV, v. 601. (2) Il s’agit ici de la pêche des sargues, qui se blottissent au fond de l’eau, serrés les uns contre les autres, et menaçant le pêcheur de leur nageoire dorsale épineuse. (3) Dans ses Images. (4). Panégyrique de $Stilicon, v. 165. (5) Anthologie grecque, Epigrammes descriptives, épigr. 348. (6) Iliade, chant XVIII, v, 361. (7) Descriplion du bouclier d'Hercule, v. 292. (8) Dionysiaques, liv. XII. parois, et figura par cette cavité primitive une sorte de pressoir pour la vendange; puis il moissonra le raisin nouveau-né avec le tranchant de son thyrse, et ce fut le type de la serpette, qui ne devait naître que plus tard. » Athénée (1) consacre une trentaine de pages in-4° au raisin et à la vigne. Les anciens étaient unanimes pour dire que les mois- sons viennent mieux dans les plaines, les vignes sur les coteaux, et les forêts sur lesmontagnes.Ainsi Varron (2): Segetes meliores campestres, vineæ collinæ, sylvæ mon- tosæ. Columelle ajoute (3) : Vineam largius afferunt campes- tria jucundius collina. Lactance (4) : Homo utitur collibus ad conferenda vineta, montibus ad usum arborum atque lignorum, planis ad segetem. Horace (5) : Nullam, Vare, sacra vite prius severis arborem Circa mile solum Tiburis, et mœnia Catili. « Garde-toi, Varus, de planter dans l'excellent terroir de Tivoli, autour de ces murs bâtis par Catile, d'autre bois que celui de la vigne. » Pline consacre à la vigne et au vin tout le XIVe livre de son Histoire naturelle. Il fourmille de documents pré- cieux sur les vins de l'antiquité, et se termine par les détails suivants sur l’ivrognerie chez les Romains; je les abrège d’ailleurs : « Pour peu qu’on y réfléchisse, on reconnaitra que l’homme ne met à rien autant d'industrie qu'à la fabri- cation du vin; comme si la nature ne nous avait pas donné l’eau, breuvage le plus salutaire, dont usent tous les animaux !.. Mais nous forcons les bêtes de somme même à boire du vin (6)... — On imagine des moyens d’exciter la soif; on prépare des poisons pour se créer une Occasion de boire, et des hommes prennent de la ciguë, afin que la crainte de la mort les force à avaler du vin. D'autres prennent de la poudre de pierre ponce et des choses que j'aurais honte d’enseignerenlesrelatant..……. D'autres n’attendent pas le lit (le lit de table) ; que dis-je! ils n’attendent même pas leur tunique ; mais, nus et ha- letants, ils saisissent des vases énormes comme pour faire parade de leurs forces, et se les entonnent pour vomir aussitôt, avaler de nouveau, revomir et recom- mencer encore deux ou trois fois, comme si le vin ne pouvaitse répandre qu’en passant parle corps humain... Tergilla reproche à Cicéron, fils de M. Cicéron, d’avoir l'habitude d’avaler deux conges (6 litres #8) d’un seultrait, et d’avoir jeté. étant ivre, une coupe à M. Agrippa, etc.» (A suivre.) SANTINI DE RIOLS. (1) Deipnosophisles, ou Banquet des savants, liv. Let IT. ) De re rustlica. ) De re rustica. ) De irä Dei. 5) Livre I, satire x1v. (6) Nos chevaux de courses font mieux : leur vin est le vin de Champagne. Les anciens arrosaient même certaines plantes, comme le platane, avec du vin. Du reste, ce n'est pas d’aujour- d’hui que les chevaux boivent du vin. Voici ce que dit Homère au chant VIII, v. 488, de l’Ihade : « Il (Hector) dit ; et s'adressant à ses coursiers, il les encourage par ces paroles : Xanthe, Podarge, Ethon, et toi, généreux Lampus, c’est maintenant que vous devez me payer de tous les soins que vous prodigue Andromaque, lorsque, au retour des combats, elle vous présente le doux froment et prépare le vin dont vous vous abreuvez, avant de songer à moi, son jeune époux! » LE NATURALISTE 289 oo DEUX ENNEMIS DU COLZA On cultive de moins en moins le colza dans le dépar- tement de la Seine-Inférieure, le pétrole ayant à peu près remplacé l’huile à brûler produite par la graine de cette crucifère. Et le peu de cultivateurs qui récoltent du colza dans le pays de Caux ont le grand tort d’ensemencer toujours leurs champs avec des graines recueillies sur leurs champs mêmes. Il faudrait de temps en temps, tous les deux ou trois ans, acheter des graines au dehors, de fa- çon à faire des croisements qui réussissent toujours mieux. Toujours est-il qu'actuellement,et surtout dans le canton de Goderville, les colzas sont malingres et chétifs et qu'aussitôt le printemps arrivé, nous verrons tomber sur eux, avec les meligèthes, les pucerons, les altises, une foule d’autres insectes nuisibles à cette plante. » Aussi, je crois devoir donner ici la description, les mœurs et les moyens de destruction de deux ennemis redoutables du colza; ce sont : la teigne du colza (Ypsolophus Xylostei) et un petit charançon nommé Lyri- pidius brassicæ. | Ces deux insectes ont été très bien décrits, par M. Fo- cillon, dans son mémoire sur les insectes nuisibles au colza. Teigne du colza (Ypsolophus Xylostei).— La chenille de la Teigne du colza est, dès son jeune âge, longue de 1 mill. 5 environ, sa tête est grosse, son corps très velu est d'un vert très pâle sous ses longs poils noirs. Mais lorsqu'elle a atteint son entier développement, elle me- sure alors 9 millimètres de longueur. La couleur géné- rale est le vert pâle. La tête est noire et écailleuse. Le corps est, comme dans son jeune âge, hérissé de poils noirs. En dehors de ses trois paires de pattes écailleuses, on distingue quatre paires de fausses pattes abdominales et une paire de fausses pattes postérieures; toutes celles-ci sont munies de crochets. La bouche est armée de mâchoires passablement dé- veloppées et de mandibules très fortes, terminées par cinq dents crochues et acérées qui lui servent à accom- plir ses dégats. Lorsque la chenille de la teigne du colza est sur le point de se métamorphoser en chrysalide, elle file, en le collant, soit à une silique ou à un rameau, un cocon de coloration blanche, à mailles lâches et qui ressemble à une sorte de tulle fin. Ce cocon est ouvert aux deux bouts. La chrysalide, renfermée dans ce cocon, mesure en- viron 7 mètres de longueur et est de couleur blonde, A l’état d’insecte parfait ou de papillon, la teigne du colza mesure environ 6 millimètres de longueur et, les ailes étendues, atteint jusqu'à 8 millimètres. La tête et le dessus de son dos sont couleur café au lait. Cette couleur est limitée sur chacune des ailes par une ligne blanche en zig-zag et le bord externe de chaque aile est d'un brun foncé. L’abdomen est annelé de blanc et de brun ainsi que . les pattes et les antennes. A l’état de repos, les ailes enveloppent le corps et se relèvent légèrement en arrière, comme une queue de coq. C’est généralement vers la fin de juillet qu'apparait l’'Ypsolophus Xylostei. C'est à l’état de chenille que la teigue du colza ravage les graines de cette plante oléagineuse, La petite che- nille s’introduit par un trou si fin qu'il faut, pour le PA constater, trouver l’animal, dit M. Menault, occupé à le percer et ce petit trou disparait souvent par le travail de la végétation. Lorsqu'elle est parvenue à l’intérieur du fruit, elle attaque une graine et en ronge la substance intérieure. Lorsque son développement est achevé, elle fait un petit trou rond, qui ne correspond pas toujours exacte- ment au point où elle a vécu. Cette chenille, dit Menault, se mouvant assez facile- ment, va assez souvent percer son orifice de sortie à quelque distance des grains mangés. La chenille de la teigne du colza ne se nourrit pas de la substance de la silique ; elle accumule, au contraire, intérieurement autour du trou, les débris qu’elle fait en le percant, Les diverses métamorphoses se font assez lentement. M. Focillon, qui à tout particulièrement étudié, comme je lai dit plus haut, cette teigne, vit sortir, le 13 juillet, d'une silique, une chenille de l’Ypsolophus Xylostei : elle commença le jour suivant à filer son cocon, qui fut terminé le surlendemain au matin, c'est-à-dire le 16; puis onla voyait, dit M. Focillon, «immobile au milieu ; le 19, je la trouvais à l’état de chrysalide et, enfin, le 28, j'en obtenais le papillon ». | On pourrait certainement employer avec succès, pour détruire ce microlépidoptère, de petites lampes à acéty- lène, flottant sur des cuvettes d’eau et réparties de place en place dans le champ ravagé. Il serait nécessaire de faire cette opération au mo- ment de l’éclosion du papillon, c'est-à-dire du 41e au 15 aout. L'entomologiste cité plus haut signale comme ennemi naturel de la teigne du colza (Ypsolophus Xylostei) un petit Ichneumonide appartenant au genre Chalcis de Fa- bricius et dontil décrit la larve, la chrysalide et l’in- secte parfait comme suit : « La larve, qui a environ 3 millimètres et demi de longueur, vit dans le corps de la chenille de la teigne et finit paren remplir une grande partie; je l'ai trouvée, dit-il, contenue dans la peau de cette chenille qu'elle occupait entièrement, et dont elle détermine la rupture par ses mouvements assez brusques. « Après cette rupture, elle séjourne quelque temps dans les siliques où on la trouve assez souvent; elle finit par s’y transformer, pour échapper par le trou que la chenille, qui lui a servi de berceau, a percé avant de mourir. : « D’autrez fois, sans doute, la chenille a le temps de se métamorphoser en chrysalide, car on à vu sortir de chrysalides desséchées ce petit chalcidite qui est &'un beau vert cuivré. » On devra donc bien se garder de détruire ce précieux auxiliaire de l’agriculture. Le deuxième ennemi du colza dont je veux entretenir mes lecteurs, est un petit coléoptère de la famille des charancons, le Gripidius brassicæ. Je n'ai, à mon grand regret, pu me procurer aucun renseignement sur la larve de ce charancon, mais M. Focillon, qui a eu l’occasion d’observer la larve d'un coléoptère inconnu qui ravage les graines de colza, croit devoir, jusqu’à de plus amples informations, l’attribuer au Gripidius brassicæ. Voici, du reste, la description qu’il en donne : « Elle est d’un blanc légèrement jaunâtre sans la moim- dre trace de membres. Derrière sa tête on distingue sur la face dorsale du corps, à droite et à gauche, deux pe- tites plaques de nature cornée, qui donnent intérieure- ment insertion à des muscles. » Le Gripidius brassicæ a la tête globuleuse et munie de deux yeux réniformes; elle se prolonge antérieurement en un bec cylindrique, courbé en dessous et un peu plus gros vers son extrémité. 290 Antennes geniculées, terminées par une massue de quatre articles. Les mandibules sont insérées sur le bord interne d'un prolongement latéral du bec. Les mâchoires, qui se trouvent placées au-dessoùs des mandibules, sont petites et presque totalement dissimu- iées sous ces organes; au bord interne elles présentent une série de dents fines et crochues. La bouche est fermée en dessous par une languette ou lèvre inférieure petite en forme de losange et terminée antérieurement par les rudiments des deux palpes labiaux. Telle est sommairement la description de ce charançon, S1, pendant les premiers jours de juillet, vous visitez les champs de colza, vous serez frappis de voir une quantité de petits insectes sur les rameaux et même sur les siliques, où ils se promèrent lentement. Ces bes- tioles, qui ne sont autres que des Gripidius brassicæ, se laisseront choir à terre dès que vous voudrez les saisir. Si.au lieu de les inquiéter, vous lesexaminez tranquille- ment, vous pourrez vous rendre compte des dégâts occa- sionnés par ces petits charancons. Ces coléoptères s'arrêtent de temps à autre sur des protubérances correspondant aux graines et plongent leur bec au milieu, l’enfoncent jusqu'à la base et restent assez longtemps dans cette position. [ls se retirent ensuite et vont à la recherche d’un autre point pour recommencer leur opération. Si l’on se rend compte que le Gripidius brassicæ peut s'attaquer à un certain nombre de siliques et qu'il est pourvu d’ailes assez bien développées lui permettant d’aller où bon lui semble, on aura de suite la certitude que c'est un ennemi à redouter pour les cultivateurs. En prenant une silique attaquée par ce petit coléoptère, on aperçoit extérieurement un très petit trou qu'il avait fait, et en enlevant la portion de silique où il se trouvait et mettant ainsi la graine à nu, on aperçoit alors un trou correspondant à celui percé par le charançon, mais plus grand et à bords déchiquetés. Dans les recherches minutieuses, dit M. Menault, auxquelles se livra M. Focillon, ce savant constata que sur 20 siliques quelconques 19 portaient les traces des attaques du charançon et ces attaques avaient été nom- breuses, puisqu'on voyait sur ces 19 siliques 40 perforations faites à diverses époques du développement des graines. Si le charancon attaque les siliques avant la maturité de la graine, les dégâts en sont beaucoup plus préjudi- ciables, attendu que le colza est plus jeune, et, au lieu que l’inserte y creuse tout simplement un trou qui n’en détruit qu'une portion, il ronge au contraire la jeune graine totalement et la silique ne se développe pas au niveau de ce grain détruit: elle sedéforme plus ou moins et l'on peut alors reconnaître assez facilement les dégâts occasionnés. Si les perforations ont lieu au moment de la matarité, la déformation de la silique est moins bien marquée. Le Charançon du colza (Gripidius brassicæ) se nourrit du parenchyme des graines et peut par conséquent pro- duire de grands dégâts soit par les graines qu'il détruit où par celles qu'il altère partiellement. S’il n’y avait toujours qu'une seule larve dans la même silique, les dégâts seraient moins importants, mais il s'en trouve généralement plusieurs et deux dans chaque silique suffisent pour que la perte soit élevée au tiers ou au quart. Sur 100 graines atteintes, dit Menault, 50 dépérissent par l'atteinte des insectes ennemis reconnus du colza. La chenille de la teigne en détruit 5, le charançon 10 et la larve dont il est ici question, 9. Il sera bon de chasser l’insecte au filet-fauchoir pen- dant la période d'apparition ou mieux la chasse au para- pluie renversé. PAUL NOEL. LE NATURALISTE EVE TO ne 25 GA: 266. Gé. 268. 69. 20. 41. a'a2. . Vejdovsky (Fr.). . Verrill (A.-E.). The Bermuda Islands : Bibliographie 2. Thomas (O.). On the .occurence of Acanthoglossus in British New-Guinea. Ann. Mag. of Nal. hist., sept. 1907, pp. 293-294. . Thomas (O.). The Ducke of Bedford's Zoological ex- ploration in Eastern Asia. — III On Mammals ob- tained by Mr. Arderson in the Philippine Islands. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 140-142. . Thomas (O.). The Duke of Beadford's Zoological Ex- ploration in Eastern Asia. — IV. List of small Mam- mals from the Islands of Saghalien and Hokkaïido. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 404-M4. . Thomas and Wrougthon. The Rudd Exploration of South Africa. — VII. List of Mammals obtained by Mr. Grand at Coguno, Inhambane. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 285-299. . Tobler (F.). Zur morphologie und Entwicklung von Ver- wacksungen in Algenthallus. Flora, 91, 4907, pp. 299-307. . Torrey (H.-B.). Biological studies on Corymorpha. — IT. The development of C. palma from the Egg. Univ. of California publicalions Zoology, IT, 1907, pp. 253-298, fie. ; On some Freshwader Amphipods : the Reduction of the Eye in a new Gammarid from Ireland. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1907, pp. 2217-245,pl. XI-XIT. . Verhœæff (K.-W.). Uber Diplopoden. Milth. Zool. Mus.Berlin., III, 1907, pp. 260-337, pl. VITI-X. part. IV. — Geology and Paleontology ; — An account of the Coral Reefs. Trans. Connecticut Acad. of Arts and Sc., XIT, 1907, pp. 45-348, pl. XVI-XL. Weller (S.). The Paleontology of the Niagaran Limes- tone in the Chicago Area. The Trilobita. Chicago. Acad. of Sc. Bull., n° 4, 1907, pp. 163-281, pl. XVI-XXV. part. V. . Woodruff (F.-M.). The Birds of the Chicago Area. Chicago Acad. of Sc. Bull., n° VI, pp. 14-224, pl. I-XIT. . Adlerz (G..). Jakttagelser ôfver solitära getingar. Ark. for Zool., III, n° 17, 1907, pp. 1-64. . Aimé (P.). Recherches sur les cellules interstitielles de l'ovaire chez quelques Mammifères. Arch Zool. exp., VII, 1907, pp. 95-143, pl. VIT-IX. . Andersen (K.). On the Geographical Races of the Les- ser Hoseshoe Bat (Rhinolophus hipposiderus). Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1907, pp. 384-389. Andersen (K }). Some Remarks on P{eropus mascari- nus, Mason. Ann. Mag. of Nat. hist., oct. 1907, pp. 351-355. Anthony (R.) Sur un cas de siphon supplémentaire chez une Lutraria elliplica Lmck. Arch. Zool. exp., Notes et revue, VII, 1907, pp. 88-92, fig. Ashworth (J. H.). À Specimen of Helia pomatia with Paired Male Organs. Proc. Roy. Soc. Edinb., 1907, pp. 312-330, pl. Attems (C.) Myriopoden aus der Krim und dem Kau- kasus, von Dr A. Stuxberg gesammelt. : Ark. for Zool., XIT, n° 25, 1907, pp. 1-16, 2 pl. Aurivillius (C.) Diagnosen neuer Lepidopteren aus Afrika. \ Ark. for Zool., IT, n° 19, 1907, pp. 1-1. Aurivillius (C.). Neue oder wenig bekannte Coleoptera longicornià. Ark. for Zool., III, n° 18, 1907, pp. 1-39, 1 pl. Aurivillius (C.). Ueber einige Formen des Weibchens von Papilio dardanus Brown. Ark. for Zoole, II, n° 23, 1907, pp. 1-7, 2 pl. LE NATURALISTE, REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES | : PABLE DES MATIÈRES ‘DU VINGT-ET-UNIÈME VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE | 1907 Vertébrés. Accenteur (sur un) alpin, observé au Bois de Boulogne, Magaud AA DUSS ONE nine seine eme ace eee date ee are ete dde gd na de à Antilope (sur une nouvelle) de la vallée de l'Ituri, M.de Rothschild CRRHÉENGUVITLES Sr nee dot a eee le letele tetes era rataratd ge eee S auge Antilopes (sur deux nouvelles) de l'Afrique Centrale, Maurice de ROtRSCHUdReL HS Neuve RL ee... ce cos tee Autruche (l’) dans la civilisation égyptienne, H. Coupin...... re Bison d'Europe (la quéstion du), H. Coupin............... ....... Chevaux (les) de course des Romains, D' Bougon......... .. ... — onordants; Dr/BOrdas it. :.,. 4. ni nn. 4 HGlemenceau-naturaliste, :H: Coupin...........1.....:.....1.. .2 Danse (la) chez les Albatros, H. Coupin.............. Re tt - Distribution géographique des animaux vivants er fossiles, Dr E. Trouessart, 8, 21, 29, 43, 59, 69, 82, 94, 103, 118; 195, 138, 151 165,-176, 185,199, 219, Epaves (les) ornithologiques et les migrations lointaines des OISEAUX, HAMMOUDIN. nee TS ALP EE En PRE Essai de clefs dichotomiques pour la détermination des nids des olscauxdesrance; (rabriel EtOC ML ion LL Mine Gibbon à barbe blanche (notions nouvelles sur le), Louis Boutan. Mammifère européen (description d’une nouvelle espèce de) Ch Mottaze cui tue Delhi lee aa ee 1e lo de ee lee Die Mésange (la) charbonnière, Gabriel Etoc.................... Murène (l’appareil venimeux de la), D° E. Bordas INids-d'oiseaux bizarres, :H. Coupin ..........4.:.....1...1...10.2 Oiseaux (les) d'eau de Madagascar, H. Coupin................... — (sur les espèces d’) saxicola et pratincola observées dans la Basse-Egypte, Magaud d'Aubusson..................... TA, Dpossurnet IA AAUS Tale CAR EE ip nr. Pie (histoire d’une) et d’un poulet, H. Coupin...:.......!....:... Pisciculture (la) des corégones dans les lacs de la Savoie, H. Coupin. Borssonsitles)iduslac Tchad PH ACOUpPIN: +. 2..-1....:. tu. Ponte et stations de ponte des oiseaux de France, Gabriel Etoc, 240, 253, 265, Race de-chat sans queue, Dr F. Regnault..................:..!;. PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES 2 ATIUSÉNSSUS AR sed ces à 196 [MOtOCOnySRe ee ee er Cephalophus.:..:......1.… Ho Pratincola: #1... 00 THE Muræna helena .::....1.... 22 NS AxICOl:S. 0 ete ‘> Neomys-fodiens.......1...... 235 Invertébrés. ENCLON VGA IAULICOM An rlelee tient cie éene te loyste te res et dents Lun ET es Brachodes Vernetella (qu'est-ce que la), P. Chrétien.............. Callimorphadominala Paul'Noël. mil, ln um. Grenilles delOsyris’alba, P: Chrétien.: 2,11...) eue — des):des Buplèyres; P'Chrétien. 4... 1 rene BiphestraKRuehniella nt ne ne Je M De us Eristalis tenax, Paul Noël....... Re de ae en eue SM MS BE rs te ane ta Euménides (nidification des), capit. Xambeu..................... Formations coralliennes de l'ile San-Thomé (golfe de Guinée), Qi ÉERLER SEE RAR MANS SEE EEE RS Holothuries (deux nouvelles), H. Coupin Lepidoptères du Languedoc, P. Chrétien ................... — nouveaux (description de), Paul Thierry-Mieg, 150, 174, 187, 200, 2192, 224, 238, 247, 259, Microlépidoptères nouveaux pour la faune francaise, F. Chrétien, Mœurs et métamorphoses des espèces du genre Philontus, capitaine ERA SR Ps Mer etes stars rer ttes relie ne din pan ele Ge 115, 128, Mouche) de SLCOrIS ES ER hentai ei eine ue die diode Ve Mycetophilidæ (contribution à la faune des) avec fig., Fernand DOUTER eine came A Mila ie eue a ra e ia e is Alec eu Ris ace Blutella”(la) Porrectella, Paul Noël... il... Berlest{les)-d’Australie, H: Coupin..:/.:..7.: 44210 Staphylinides (mœurs et métamorphoses des), capitaine Xambeu, 296, 238, 247, Horiri(la)derBeremann sis MAT LL Len ealuen eines due tie de Valgus (le) Hemipterus, Paul Noël.......:...........,...... ae PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES \Absyrtes magnifica ......... 187 | Chilopselaphus balneariellus Acrotomodes cretinotata..... 238 (ME ASDE Eee ete ee Agathia delicia (n. sp.)..... 150 | Cidaria anteviridata (n. sp.). Taches. ee M raie 69 — moupinata.......... : ANGNE RE REREEENNERR 156 — postluteata (n. sp.).. RSS ete 265 | Cleogens lutearia........... Callimorpha dominala....... 21 |aCoOléoptéres: EMA UE nS Camptogramma adornata.... 188 | Copium......... ARE DAS tee Deilinei bicolor (n. sp.)..... 200 | Milionia tharpei............ :450 Duleptena Pærjii........... AIS MMNAT A TERTIIS RE PP 212 Dépressarias Re J0ÆMNepticulas crew 91 Descoreba rosalinda........ 188 | Nipteria Dognini (n. sp.)... 288 Drepanodes niphe (n. sp.)... 174 OCYPUSRE ES are .226 Elphos Brabanti............ 212 | Orgyia trigotephras......... .20 Erateina flebilis (n. sp.)..... 238 | Ortholitha duplicata......... 200 Erateina nigrofimbriata (n. Ortholtitha plumbaria....... 212 SP) EReR eee ct ee 150 | Pachyligia modesta......... 188 Erebabraxas nov. gen....... 212 | Paltodora robinella (n.:sp.). 118 Er6bOCHIO a. 7 241 | Philontus .…....… . 115,128, :444 Eristalis tenax 2. 000. 243 Philonius rem src.n 22t Eromene luciella (n. sp.).... 118 | Phytæcia pustuata......... 143 Hiuménes nn. 57 Piroplasma Bovis........... 65 Euschema palestraria....... 475 | Scod ona penulataria.. ...... 200 Euschema Vulcanus.(u. sp.). 115 | Scythris ventosella (n. sp.). 119 Fidonia incandescens ....... 187 | Stagmatophora (n. sp.)...... -230 A ZISÉ Rte CPE 175 SteganoptyCha,. 2:28... 230 Leïstotrophius .......:. 02048) TaChVplila er nn re 230 Lumbricidæ.......... NPA 59 | Tinea angustipennis........ 251 Malaria Bovure::.. 1; 65 | Trygodes (n.18p-).....:..... 271 Mara la Eee ere 260 | Valgus hemipterus.......... ‘84 Milioniamontivagans(n. sp. 150 | Xylotrechus quadrupes.....…. 232 Milionia scintillans (n. sp... 150 | Zonesthiousa, nov. gen...... 212 Botanique. Arbres (les) exploitables de l’Australie de l'Ouest, H, Coupin..... 36 — des forêts japonaises, H. Coupin.................... 241 Blanc-Ursine (le nom de la), D' Bougon........................ 405 Champignons (les) producteurs des ronds de fées, H. Coupin....., 85 Différenciation des tissus du stipe et de la fronde des Equisetum, QUO VAT RS AR ea De Re re D 2 Pa ne LA A 1124 Envahissement (histoire l') du port de Nantes par une chenopo- diacée‘américaine, Gadeceau.......:... 1.4... ...... 106 Morilles (les) de la région parisienne, D' Bougon................. 130 Plantes (les) cultivées au Japon, Henri Coupin ................. 158 Porphyridie (la) rouge-sang, Dr Bougon......................... 273 Produits (les) végétaux australiens, H. Coupin................... 37 Rôle (sur le) des tubes criblés, Molliard...:.:....................., 136 Ronds {encore les) des fées, :H. 'Coupin..:....::.:: 4,1... 433 Sapin (maladie du) dans les forêts du Jura, M. E. Henry......... ‘267 Variation (sur la) dans la ramification des ombelles, M. Ricôme... :232 Vauchériesifles) ADPEBOUPONR RER me eee ue de senc 193 PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES ACACIA Seth oisiare mate meute 37 | Lycoperdon pratensis....... 135 ATACDIS 28 ee cle ni te 143 | Marasmius orcades......... 435 BOILHTISE RS AT SPAS 109% Morchella .....:2..,41%%: 13 Chamærops excelsa......... 23N|MECIdIUM.. eee 23 Chlorasse. miel Re. JG MIMPNIOMIS re ee 163 ÉQUIS OU MES Re ect 124 | Porphyridium cruentuim..... :213 HUCALYPEUS- meme à SIM PSANtOUNA-. 2202 0 eee 163 GAIN SM eee LOS IATAMATIR EE ES eee 163 Heracleum sphoudylhium..... 105 | Teucrium chamædrys....... 14 Hydrogastrum grauulatum.. 14192 | Tricholoma................. 135 Ipomæa purpurea........... ASE] ENANT0 02. 2-1 2- cet 137 YCIUNLE SE Reese 163 . . Biologie et Physiologie, Acide (l') cyanhydrique chez les plantes et son rôle, H. Coupin.. :267 Action de quelques poisons sur les insectes, H. Coupin.......... 181 Action du froid dans le traitement des caféiers contre le borer indien HAOU1S BOUtAN ere aurons re Mi eee 232 Kérophagie, D'Félix Regnault.: 2... .1#....4 Sen Mr etée 73 Anthracose pulmonaire physiologique d’origine intestinale, Gal- mette, VansteenberghetleliGrysez:... 15..." .mever ee 43 Appétence chimique des plantes, H. Coupin............. UNE 121 Association d’une algue et d’un alcyonaire uni-cellulaires, Oh. Gravieniers tente A nr lrrac rie a stitiele elate meta ile Ne ee CTI 219 Attraction des insectes par les fleurs artificielles, H. Coupin...... :255 Autopsie de l'éléphant mort au Muséum, Me Phisalix............ 15 Autotomie protectrice et autotomie évasive, H. Piéron............ 170 Batais (Jes)idersorcière :DL/Boupon. 4.2. mient Aer 123 Caractères les) généraux des animaux d’eau douce............... : 202 Cause (la) des battements du cœur, H. Kronecher................ 219 Causes (les) de la mort du jeune hippopotame de la ménagerie du Museum, ErOUeSSant, Reese embase etotns Reine done se. 2231 Cavité pleurale (sur la) chez l'éléphant, Guillaume ............... #71 Chambre respiratoire calorimétrique, M. Letulle et Mile Pompilian. 14 Composition (la) chimique des vers à soie, H. Coupin............ 5b5 Constitution et saccharification de l’amidon, H. Coupin.......... 292 Culture (la) des plantes phanérogames par les fourmis, H. Coupin. Développement de l'énergie de la voix, M. Marage............... Digestion (la) du sucre par les fourmis, H. Coupin............... Effet de la neige sur les plantations, D' Bougon.................. Eléphants (les) ont-ils une cavité pleurale, M. Phisalix. .......... Ennemis (les)'des huîtres; ’H.'Coupin. free nee ur tee Expériences (de quelques) ophtalmologiaques faites à l’aide de la lumière des vapeurs de mercure, P. Kortin.................... Fleurs (les) en cage et les insectes, H. Coupin.................... Formations (sur les) cystolithiques des cistes, Gard.............. Fourmis (les), l'énergie et l’acide formique, Dr L. Laloy.......... Grasserie (la) des:vers aisoie HE GOUpIN eee enr Gui (la valeur alimentaire, du) 4° Coupin #0. Incubation buccale (sursl’) chez l'Arius fissus,J. Pellegrin......... Influence de la lumière ur l'assimilation des réserves organiques des graines et des-bulbes par les plantules au cours de leur ger- mMiNnationLUbIMENCkKO Se RNA Eee nee ere nn Influence d'une faible quantité de radium sur la métamorphose desbairaciens, 1WintreDert ere tele RTE Introduction des premiers vers à soie en Europe, D° Bougon..... Maladie (une) des fèves en Algérie, Paul Noël................... — (les) des vers à soie. La muscardine, H. Coupin......... Maquereau {la biologie du), ‘H: Coupin::..:.:45#1./i2rci Lait Matière (la) colorante des huîtres vertes, H. Coupin............. Mémoires du temps chez les abeilles, H. Coupin.................. Microbes {les):duipain: He Massat "eee nn PNA Rens Modifications histologiques apportées aux fleurs du Teucrium Cha- miedrys par des larves de Copium, H. C. Houard.............. Moœurs (les) des meilifères solitaires, H. Coupin.................. Mouvements (les) des branchies flottantes, H. Coupin............ Nourriture de la sardine (contribution à l'étude de la), C. Cépède. Océanosraphie’et-bioloste *H=#Coupin Mer .2nRUe eee Origine del’arachide, "HE COupIN Es RME MEN AUEE Perversion du goût chez l'homme et les animaux, D' F. Regnault. Phouges (comment les) respirent pendant leur sommeil, H.Coupin. Physiologie de l’hypophyse du cerveau, Paulesco................. Pioments:(les)‘desbatraciens, :H:1Coupin #42... tree Piroplasmes et la piroplasmose des bovidés, Dr L. Bordas........ Piscifacturerdu#turbotszAnthony. OMR er ER Lee Re ane Plantes (les) phanérogames parasites et les nitrates, M. Mirande et GenBonnien ose Ann SN Unes ete ces en RSR AR A qe Poison (le) des tentacules des acunies, H. Coupin ...........,... Ponte (sur la) de la morue dans le sud de la mer du Nord, A. Giard etiGs; Cépéde RE nd RAR a late ne arte) IAE Préhension (la) des aliments par des larves d’hyménoptères, ES COU PIN RAR A le in eus Val CAES el Reproduction (la) des animaux d'eau douce, H. Coupin. .......... Respiration (sur la) des organes végétatifs aériens des plantes vascu- laires, CG ANicolas ere re ee SRE Re A OR SE ent Sentiments (les) altruistes des chats, H. Coupin................. Souris (les) valseuses et la mutation, H. Coupin...... DA ten Structure des nerfs sectionnés dans une évolution strictement phy- Siolosique, A#Barbierisere- teen tienne ee en Taille (la) des mollusques et la température. H. Coupin.......... Température (la) des monotrèmes, H. Coupin.................... NtHOnS (sur quelques) observées dans le genre rosier, Lucien EN CE A D AE a EE Ne a PR EN SAR CE GORE SU Végétaux artificiels (les soi-disant), Gaston Bonnier.............. Vie (la)rartificrelle RSR eSnault enr RER ER et Géologie are Activité de lEtna- (Sur M) MRICCO EUR PE ere a EEE ER Aquitanien marin dans la vallée du Rhône, L. Joleaud....,....... Canneliers fossiles (sur les) avec fig., P.-H. Fritel............... Gauses/(les) dusvoleanisme YHÆCOupIN 25.2 ee Rasa Découverte (à propos de la) d'un mastodon simorrensis, D' Pontier. _— d'une mâchoire humaine dans une brèche quaternaire aindustrrepaléolithique thavraud Eee Re eL e Découverte (sur la) de la formation sulfo-sypseuse dans le bassin de la Seybouse, J.-Darestre de la Chavanne...........,..... AE Dendrides, nouveau procédé expérimental, Paul Combes:......... Distribution géographique des animaux vivants et fossiles, D' E. Trouessart, 8, 21,. 29, 43, 59, 69, 82, 94, 103, 118, 125, 138, 151, 165, 176, 185, 199, 2149, Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique (avec fig.) (monographie), F. Meunier, 197, 209, 221, 233, 245, 260, 269 et Empidæ (les) de l’ambre de la Baltique, Fernand Meunier........ Evolution des cérithidés dans l’éocène moyen et supérieur du bassin deParis JE BOUSSACE ES eee es Fouille (une) dans le parc de Grignon, Stanislas Meunier......... Galets et sable du Pas-de-Calais, René Bréon................... Goutfre (surle) des Corbeaux etla Fontestorbes (Ariège), À. Martel. Grès (les) stalactiques d'Orsay (avec fig.), Stanislas Meunier... - Guide géologique et paléontologique de la région. parisienne (avec fig.), P.-H. Kritel, 78, 91, 113, 141, 149, 161, 173; 188, 201, 216 5 225, 235, 249, 263, Laves (lès) et les minéraux de la chaîne des Puys, Ph. Glangeaud. Phénomènes volcaniques (simple remarque sur la théorie des), Staftislas Meunier tte AS ARR Re RENE Pierre à tonnerre brillante (la), Stanislas Meunier................ Poissons (sur les) de la famille des cichlidés trouvés dans le terrain teruaire de Guelma /H./Sauvage eee EPA UNE Présence du terrain carboniférien aux environs de Taoudeni,G.-B.- MR Tam an di SE A AP ARRET ere Dee Puys (la chaîne des) et la petite chaîne des Puys, Glangeaud..... Répartition (la) des calamides, H. Coupin............,...,...... FN LE NATURALISTE 96 279 tard Stromboli (paroxysmes du), Ricco .......... Sbesonboloasosoue l'errain houiller (sur les dômesdu)en Lorraine francaise, Bergeron. Terrains tertiaires et roches volcaniques dans l’Anglona, Deprat.. Transformation de roches volcaniques en phosphate d’alumine sous l'influence de produits organiques, Lacroix........... se Tremblement (sur le) calabrais du 8 septembre 1905, Mercalli.... — (les) de terre en 1906, E. Massat.,......... Boon Pl Vallée (contribution à l'étude de la) inférieure de la rivière d’Ain, J-B: Martine RE eee te eee em Dobocsbsonee Volcanique (des divers modes de l'activité) dans la chaîne des Puys, Glanpeaudi er PEL nice le MEET CEE GOUGSNE bece PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES : Atchalcus tie Amen 209 245 1MPBæcilobothrus Aer Eee ApriOCHÆLUS 0e. ..: 185 | Palæochrysotus..... 0209; AE PLUS ee eee 2911 ÉPIAtyUr AN PSP DH ADO VL Are na crie VU 210 | Prochrysotus magnus(n.sp.). Campsicnemus............:. 221 PrOdUCIUS FR PER EEE PETER Chrysotus 270.1. .27000 209, 260% IP POrPhyROS ES EE RRAEET 209, Cinnamomum prototypum... 11 | Psilopus................... _ — zeylanicumn.. 0411 | PyrotheriumeR Mere mer Diaphorus recentrer 2100) MSaAUCrOpUS SE FREE DoliCHo pus rer EME ERs DOS AS PITITET EE PC PE CE EE Elephas: her 88 | Syrrhaptes paradoxus....... 2 EmpherlansorteeteetMee Er D'EAU] ÉSYStENUS EE PES RRRERS Een Empide serre Tertre 183 |HTbMOophIusSEE 2 AE ON rRECE Exechia erupta.............. Seal Thloathenomemtree rer Leptomorphus....:.,......: . 43 | Titanotherium elatum....... Lyroneurus........... 221, 269 | Titanotherium trigoroceras. Mastodon simorrensis....... SO MEEYPUICUS SRE 209, Macrotherium..:.t.e. rh 1.465: FF Wheelerenomyca Her Medeterus.... 209, 245, 246, 260 | Xiphandrium ......... 209, Nematoproctus............. 210 Divers, Age (l’) du plus gros arbre du monde, D' Bougon............... Algues (les) utilisées au Japon, H. Ceupin....................... Animaux mythologiques, légendaires, historiques, etc., be Paon, Hi Santinide R1OIS SERRES ARR RER SEE RRErSe 131, 146, 157 Bêtes (les) dans les proverbes, V. de Clèves...... 160609 00005 nos Bibliographie, Vautier 15, 51, 99, 112, 124, 136, 148, 160, 172, 183, 196, 208, 220, 244, Causes (les) du déboisement, Dr F. Regnault.................... Chatte (histoire d’une) et d’une chenille, P. Chrétien............. Chauve-souris (la) avec fig., H. Boussac.......,................. Congrésipréhistoriqu'e Fer L LAURE EME RECETTE Congrès (3°) préhistorique de France..:.....:.....#"#"/"%.00.00 Conservation (la) des fleurs par le froid, H. Coupin .............. Crâne préhistorique syphilitique, Lortet.......................... Eléphant (l’), avec figure, Hippolyte Boussac......... Ébob Elevage des tortues au Japon, H. Coupin..,........... 00030800 Ennemi des chrysanthèmes (un nouvel), H. Coupin.............. Ennemis! (deux) du colza, ;P: Noël SE eee RCE Fabrication des fibres a’aloës à l'ile Maurice............. RSS EE Faiseurs (les) de pluie, D' Félix Regnault........................ Galuchat (qu'est-ce que le)? H. Coupin.................%..:.. Huppe (la) dans l’ancienne Egypte avec fig., H. Boussac......... Hypothèse nouvelle sur le déterminisme du sexe, H. Coupin...... Influence il’) du milieu sur la race, D' Laloy..................... Karité (les) et’ses- produits, H.\Coupin.. rte eee Mammifères (les) dans les proverbes, V. de Clèves, Mica (le) et son exploitation, H. Coupin..:...........,...#.. Monde (le) vésétal,:G: Bonniern rt RE Re re Dre LE Ce 2 Plantes (les) nombreuses superstitions auxquelles elles ont donné lieu; La Vigne, E. Santini de Riols 5. RER ee 278 et Peaux (les):de moutons, D:Bougon.:...2.1..ctrrr PIC EE reve Parasitisme et mutualisme dans la nature, D' Laloy........ RENE Procédé permettant de détruire les larves dans les. plantations d'acbres Eberhardti et Re RE TE ERREUR ES Photographie des bêtes chez elles, H. Coupin ................... Peuples (les) de la Sibérie, E. Massat...........:............ Prix de l’Académie décernés en 90428 ER PEER ee Photographie obtenues avec la pourpre des Murex, H. Coupin.…… Psylles (les) ou charmeurs de serpents en Egypte, H. Coupin.... Pluie:(une):de’soufre en 1901.00 venvre HSÉoh SG a ben ce Psychologie des troupeaux de moutons, H. Coupin................ Races\tles) de Linde H:2Lévellés er Re rene Shboboñgooc — pathologiques, Félix Regnault."" "#6 7/22 Le CPE ALERT —. (les) tératologiques, F. Regnault.........................7 Radiïoscopie (la) et La radiographie appliquées à l'inspection des viandes H: Martel: en ERNST RE ETATS SES Réglementation de la chasse en Afrique, H. Coupin.............. Sériciculture (la) à Madagascar, H. Coupin ...................... — au StamM ee ere eee ERA LEE Ultra-microscope, Dr Félix Regnault...................... MOboe Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. levé, rue Cassette, 11. 1% JANVIER 1907 SOMMARRE du n°2476 du 1° Janvier 19OZ : A propos de la découverte dun Mastodon Simorrensis à Villefranche (Gers). D' Poxrier. — Nouveau procédé expérimental des Dendrites. Paul Comes fils. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D' Trouessarr. — Chronique et Nouvelles. | Henri Courin. — Académie des Sciences. — Souscription pour une statue à L'amarck. | — Bibliographie. — Livres d'occasion à vendre. | | ABONNEMENT ‘ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l° DE CHAQUE MOIS L France et AlSéme 10» | lous les autres pays ee 2 Dh - Pays compris dans l’Union postale. . . , 411 » ETIXE AU NUMEÉrOP SE Ù 50 ! Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux | BUREAUX DÜU JOURN AE. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS «€ re] re) 0 T° à L « ll € 9 à Ut 9 à 06 7 « GI (4 € 6 OS 7 0 € 5 06 & « G « 7 & L à (CE Ô °:: JUN] ‘A ‘on D 66 ox 0 RIPOULIAUL ‘À 00.00 00/00 00-000 S11998 1111" "UMISUQUIS bd HER 6 EN 0 voi IS9AIY eJenoeuoqe tury99d9"] en Û S19J9ÂU ::-poruodef ‘a ‘we9 STHUSUTT € CI De) 08 eo : : GAS JO ET U 00 STJOUU "A vaunq ‘A [æ] 20 _ S09 A ‘IT Here SISUUI9 (HET 1: ‘STABSIN ‘I09SOUL « la He iseuor s ‘19a°"‘e j'a sd 3 ‘Snt£uydoz FR . eyjuiure ROHINE] ‘A eepund ES “erydoueqeu *qe | 0G &. 0G € I ré « 9 € 8f C GI (C2 a 88 € ©} € OX C_ 08 € 6 CC TG Cr « SF « 9 « OT «€ GG € GG « GT (CHE CT & 6 « Gy 06 7 € € € ST « 9 OS & (CON O+ Of OF O+ Or Or Or Or Or O8 06 « 20 D M 20 © «© 2e en © = Gi © 2 ee an YO — ‘‘: 1: uopusqqns ss... ‘eojues18 A 2": nsojiqnu ‘A es. :\eute[ou ‘qe ° ‘Jeu °qe "Wauu . HOPIO HAE *’ISSH)SaU9 TN °AÀ trs. sv ::’SNIPOI9 *‘ ‘@UWUIUIUI ‘A ‘PIOU. nier SDIIE9 oO 00 0 Joyeredur ÉRACNAANES * 1{uaoyez] ISUP9[IQ ici SUBOIAIE ‘A dd 0 00 sniIeuo ‘qe: * IBOIMPICH ee SIJEUIPAEO ‘A °:"""HoSuIpne]S ‘A ‘::‘snueSuewueu ‘A 5 ©: SBUIOqUI ‘A snIUd[9p Eee *snlpau9 °° ‘SNIUOUIS * sdoourd ‘4 ‘qIeuo D nie snueyoqtyl °:: sisuofeçeuuiq ‘A RAS quowuonboef es SNIINIIAU ‘A ©: SISU9IIUUOSE") ‘A do snipoya °::‘sn[OqOut)9e ‘qe IPSE) snr9e °‘‘AOUBUIOU ‘A sus... SIUSISUL °À SULILISIU ‘qe Ro a OUI ‘A SN[OGOIS1P ct. “umeigon Ca beat soft OS «C Sr « Sr C GI « G 06 7 «fai @ QG « 6 « L 08 & (SN) « G SC & 06 F & FE J ‘SnIpowMeQUI ‘A ‘op °°°: ° ejoun{uoo ‘qe OO ES : ‘'TI8SŒ1IN ‘A 0 & LA PEN Re HOW91q sus. snurdye ‘À COST ON PRET snluo][ode (HHONESO RAA SN[NUITUOU ‘A € & D tre =: -uoruou He L1BUTHtIQ “A DEF oO re BIOS uou ‘A °° °’sn[oqosou ‘A ‘dy ‘STLISSEUILCA Core SnSJEI[0q ‘A (STONES ‘SUBUTIOde ‘A 08 y © ‘‘'® *‘'‘‘enutypode ‘STIIO CA GRTO RER RUIXEU ‘A € g Jo trees So o ‘BIISOUWAX9 ÎLE GG T LO ‘ ‘EURI[MSE9 ‘A ‘una GG LO ‘'°'‘'":pa9e1y90 "A 0 GO Nm 0S £ ,O ‘‘eJen2euwoaArer qe ‘e1puesse9 ‘A ‘xA[Od CL « de) #11: "1oppo4Âaq SIN « PA uyo PAT RTE) ‘SEUL € 8 D" + eormodef “BIJAOPUONT cie: eçpoquou °°: :"'SNnY9EW9/9) ‘A SO ‘SISU9INTUE ‘A & & Dos : : --uoure[0) *SNUTOIIOS COR ORAN PAU snjny}nx Ra ie do nue ‘Sanyynx CCS POREE soje190oddiq ’A Re ne @IEUES ‘A *’*BO1IPISE ‘A ‘UOPU OCT OR °°: *JOUPXO[E GG F .O ‘snoqouez ‘qe ‘jepod € 9 D "+. IDoeeX "ontded ‘SoWTJU99 Ja SoUeJj ue sonbreu juos XII S97T — ‘YLON SIHVd — 97 ‘0eg np en4 ‘9Y -'SIHVd AUIOUAIG ATINAA SIA SI ZAHHI S}INP9U XIJO E SUPUSA Y ANOILONV31Vd ANNVA V1 a SUNUUI09 NAÛ NO SAIUY SHTHLIOGIdAI à « —_ {C G « Of « om GI « 06 (0 M M 1 G 1 1 GG « « J 20 « « om 1 20 « J O+ Of OH of O+ °?::!°*‘oq}]uvaro ‘A + ee FLACONS À BOUCHONS, ETC les pri if ordinai d$ ; es prix du tarif ordinaire. DONNNAT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE 10 Bains de mer et eaux thermales. ; Billets valables suivant la distance, 3, 4, 10 ou 33 jours; ces derniers donnent le droit S EMPLOYANT A CHAUD s'arrêter pendant 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix de l'itinéraire suivi | PRIX DU CIMENT -LUT Ê $ : le kilogramme 14 fr. 50 î le 1/2 kilogramme 8 fr. « | les 250 grammes 4 fr. 50 Re EN VENTE CHEZ SMILE DEYROLLE, NATURALISTES &, rue du Bac, Paris LE GRIESHABER & C°!| AMATEURS PHOTOGRAPHES | ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ me eo AS DE TRÈPLE” _de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande a RER RER en A DS es En CHEMINS DE FER DE L'OUEST CIMENT-LUT Voyages à prix réduits. La Compagnie des chemins’ de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et ther= | | PQUR LUTER BOCAUX males de la Normandie et de la Bretagne fait délivrer jusqu'au À DISQUE OBTURATEURS, * bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qui comportent jusqu’à 50 0/0 de réduction su deux périodes de 30 jours, moyennant supplément CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d’une villé giature, nous leur rappelons que la Compagnie de l’Oues dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, stations balnéaïres de la Manche du Mréport à Brest qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l’exemplaire, d les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Ville les principales Agences de voyages de Paris, un guidé illustré de son réseau. Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravu contient les renseignements les plus utiles pour le voyag (Description des sites et lieux d'excursion de la Norman: et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Tablea des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manche. Plans des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc...) En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente publications illustrées suivantes : 4° Guide la banli ouest : O0 fr, 25: 2° Guide-album du Mont-Saint-Mich 0 fr. 25; 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires# 0 fr, 25: 4 La France en Chemin de fer (6 Itinéraires)h} chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau“ 0 fr. 40: 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. Toutes ces publications sont adressées franco à domi contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Sery de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. CHEMINS DE FER DE L'OUES! EXCURSIONS EN BRETAGNE Facilités accordées par Cartes d'abonnement individuelles et de famille valables pendant 33 jours. 4 La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des cartes d'abonnement spéciales permettant de partir d'une 8 uelconque de son Réseau pour une gare au choix lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant suË parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un m! non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous Île embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une, l’excursion terminée, de revenir au point de départ avec mêmes facilités d'arrêt qu’à l'aller. Pour plus de renseignements consulter le livret Guide: illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les b : thèques des gares de la Compagnie. AUX AMATEURS ee. _ DE CARTES POSTAL En raison du succès obtenu par la première série de € postales reproduisant en couleurs les plus belles affic illustrées établies pour son service entre Paris et Lond via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vien faire procéder au tirage d'une seconde série de cartes présentant ses affiches illustrées les plus remarqu: éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagn Les deux séries de huit cartes sont mises en ventes rément dans toutes les bibliothèques des gares du ré de l'Ouest ou sontenvoyées franco à domicile contre l’e chie adressée au service de la Publicité de la Compe 20, rue de Rome, à Paris. Æ #4 31 octobre, par ses gares Ci. PARAISSANT LE”1* ET LE 13 DE CHAQUE MOIS < o & ® re => Es, | publications illustrées suivantes : 1° Guide la banlieueh} de < £T 5 TE = sr) = ouest : 0 fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Michel : ge ©, col SE es PO _ 0 fr. 25: 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires » ARCS © Te D CRIE @ E LE 0 fr. 25; 4 La France en Chemin de fer (6 Itinéraires), CES Rs F De œ Ce Œ chaque itinéraire : 0 fr. 15: 5° Carte illustrée du, réseau# Sie (75) GEO T & 7 = = 0 fr: 40; 6° Üarnet de cartes postales : 0 fr. 40. A o en DRE CEE = Er 5 Toutes ces publications sont adressées franco à domicile Se ææ 5 ® © = Se S a] A contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service De mm | © To + 62 (9) Du) de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. = RES ol D ER, md RÉREE ° [ç) Fe = = = = un © er £ = SD SE AE DS NUS PEN A AU OR D EC A a RATE A a] ER 5 un = JS re) >4 5 e D E | CHEMINS DE FER DE L'OUEST s S ee SE Lee HU e ds - > À PR SE ne es |: 0e ® joe EXCURSIONS EN BRETAGNE pe = re) | re ® Ses (7) en: Facilités accordées n æ ARE Ses 7 CHAT | es = par Cartes d'abonnement individuelles et de famille D ne ee = 65 an = valables pendant 33 jours. = = =) PE UE lez læ) ê La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, dé ® DS | SON ee DE : la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des cartes ; | a 5 HE DEN Due 5. nr) pr] > d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gar8 FE =} Ë Be SRE Ne Ale) FT e quelconque de son Réseau pour une gare au choix des A4 Los |rses © 5 = œ o) RS lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s'arrêtant surile = AE = IE pe 5 nm, È le] = parcours; de circuler ensuite, à son gré, pendant un m a = 2.0! | à D w 5 S 5 = D non seulement sur .ces lignes, mais aussi sur tous leu — ®o®| © = Ho EC >? LS SE Fi 2, embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une a RER È Fos ro ©. RSA CD) (7) = l'excursion. terminée, de revenir au point de départ avec Û de 2 = lots Se = Ro CE < . | mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. | FPS ne = Ci w Êy S Es = = Povr plus de renseignements consulter le livret Guides = rene ele a e @ illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dansles biblic E S Co SE 5 ÊZ ae | > ©. m thèques des gares de la Compagnie. j SE ; T BE gés seb ee | $ O0 com a A à = | AUX AMATEURS | mie oO ce. ssl |E SEc® Ù 7 | DE CARTES POSTAL tou 8. = = œ 8 - E RER “ 2. = SE ee En raison du succès obtenu par la première série de ca Lor B, 5 25 = S 8 © BE Z @\ ® postales reproduisant en couleurs les plus belles affic tère > Les ee ur ER © ETS a illustrées établies pour son service entre Paris et Londn eon.__ oo Sas D» © DE Z ta = via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vientde a EN es e Cd SLÉ ue faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes.re = 218 ? œ 5 2 er (à : présentant ses affiches illustrées les plus remarquab e 3 B. < CI Le) Gr El e éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne: œ ce = ne SE ES Eire) Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sé de ie a LS & 2 DT E E rément dans toutes les bibliothèques des gares du rése Ch de l'Ouest ou sont envoyées franco à domicile contre l’em de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande aff chie adressée au service de la Publicité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris. CHEMINS DE FER DE L’OUESF T-LUT : Voyages à prix réduits. La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et (her- ISQUE. OBTURATEURS males de la Normandie et de la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par ses gares ef POUI » bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qui comportent jusqu’à 50 0/0 de réduction su UCHONS, ETC, les prix du tarif ordinaire. . HERMÉTIQUE : 1o Bains de mer et eaux thermales. 25 DON TIQUE & IMMÉDIATE Billets valables suivant la distance, 3, 4, 10 ou 33 jours; ces derniers donnent le droit den [T À CHAUD |: s'arrêter pendant 48 heures à l’aller et au retour à uue gare au choix de Fins suivi et. peuvent être prolongés d’une ou de deux périodes de 30 jours, moyennant supplément p MENT = LUT 10 0/0 pour chaque période. 2° Excursions sur les côtes de Normandie, en Bretagne et à l’île de Jersey. Etre de sa Billets circulaires valables un mois (non compris le jour du départ) et pouvant être pro Re L fr. 50 longés d’un nouveau mois moyennant supplément de 10 0/0. He De : Dix itinéraires différents dont les prix varient entre 50 et 115 francs en {re classe, et 40e lE CHEZ on Hans en 2e classe, permettent de visiter les points les plus intéressants de la Norman e la Bretagne et l’île de Jersey. SR \OLLE, NATURALISTES Pour Le de none cute consulter le livret-guide illustré du réseau de l’Ouest vend Bac, Paris 0 fr. 50 dans les bibliothèques des gares de la Compagnie. , PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 17. 29 ANNÉE 48 FEB1007 2 Sér. — N° 47S Le FÉVRIER 1907 PARAISSANT LE”71* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n°Z27S du 1 février 1907 : La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D'E. Trougssarr. — Histoire d’une Chatte et d'une Chenille. P. CarétTIEN. — L'Ephestia Kuehniella. Paul Noër. — L'ultra microscope. Dr Félix Recnaurr. — La mésange charbonnière. Gabriel Eroc. — Une maladie des fèves en Algérie. P. Nozz. — Chronique et Nouvelles. Henri Cour. & € Fe { — Académie des scrences. Î ! : ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, : LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°" DE CHAQUE MOIS CT Hianee et Algérie. . . . . - . . . . .. AO fr. » | Tous les autres Pays . PTIS AMUMEÉTON 4 2 eo ne 0 50 | Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 » Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, ee Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux : BUREAUX DU JOURNAL, < Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs > : _ 46, RUE DU BAC, PARIS SN ES anse 2er} 7 CNE Re RO) AN TONNES CORRESP. © © LOC (OS "BIS9UT10d pu. eointdinsoAer; e RS ent on “eARIJqus | ‘BWLOPN'T es otre Hot BITO"T : (GO MER eJoydouaas L ë Nbre ea POUISIA G ë ROSE AO O0 vorpnd CR StyeAru OT Ce : 1SSOY ns el oo eSNJU09 ‘BAIU9 SEA « YF Do) 5/00 0: di nor NN DE sdaoue EE eiqnp CR OUEN eJEqUUITOAPT} ‘BASAIO 1 121: ::SU99S0A8IA ‘BSAALN À eJeIeIIU nd ren enae]iq ‘BSCIICON Ge D | A UD 1)S 00 SL so sdu) ‘e1dod{H ; rue stjesne r841S Que D eju10) ‘UI9DICS EAU d CA ete . *sn91s19d SA e[oonuout (e HER ES OO] APR Re en ‘ P99H9S0[O0U ‘SUA290910H Sn snJsopowu DRE ee P[O9IU918 « « © EN HN EE m'a CRE er Dr :° LUTJURIEA € à :::: eJeJoundojerdis 2 2°: BAriSNt A ‘pueu j PR RTRE esonpon] ‘"BWOSOIIAS CHRTOECQ LnO ANR RS BpIPIOZ A -*1A&œ A Doi nec eorao Me Sn neiotq US CU TR Sn * R01S109 ‘BuASOUI0 e SAS D ne 1U97j120 ‘erdoidnx 5 0% D epos “A ORUANG ON SE 1esuenŸ ROUTE 1DPJEUR ‘A Re nes IUIAI9D L eee to[jrer}t/] SSSR SISU9IN UE pars :: puvorouwur ‘A ‘fe9 “B1J0 IV Sp one ‘BUDAOIXY ; +++ -aouetOY ER vortel € Peters telalreleletielie euosiod ‘BUdIOUWITEN ; roses * *1SIOAO1S BIU0JIY A ie os :+ejepneo ‘BISCITUUN A stuyye ‘STAUWIOH OR TS An sapelu08108 9 ete + -1parq ‘U0S01914 GG — — 4 mm M + Gi O+ PE :œtpuequepo RP Rare sutso|t 2 PEER ‘œoruejoanetu | 0G € D (pi ‘erIudorr9Œ GE RO D'ASR 0r0 Dailt suu | 06 & :SnmnmSsuruyds PAR die “ospoeags | 0$ 0 :SIIUSLAUIOAUIH A DA HE tee esoui81qna CEA -eSeudoroduv SA en SLUUTSS1P Re æ[nwo1 ‘wniojepndod'a'dod Se . Andue ON on DEA ruo[ue3sen ‘A ce nesitii stuuodiesoi 0$ F ‘SnuyJUrIOuS 0 F © “+: snuejuot de « (a 19 ch =Nibehatetetalete vite snqals t* d'A O SEE * IO[O9IUN ‘A *: ‘SolueA199 ‘A ‘fe ee. ‘SOPEIUOSIN Ê % OO Loto | 4 ï ‘SORUCUL à Se :--esomouu | he à ‘BANQUOIS9Id GS CRE CE IORRRE ROLINUISPUEU DOTÉ ONRRCERE "@aine}u99 0% f LO ‘°°°: œpououpue 0€ L © DOPOMMICAC OI ID UD eulde OS FLO ""... œæpis lot € SAS SISU9INUWE ‘À SD er snyeqnoeuu He Jo donne voquests À ‘SAUITJU99 19 SOUCI U9 sanbieuwu ju0S XIHId S9T — ‘YLON SIHVd ‘9V4 Na aN4 9% 3110HA30 A1N30 S114 S37 ZIH9I siinazy4 Xläd V 34QGN3A ÿ ANÔILOYVAI1Vd ANNVA V1 30 SNQITNO) QHd A0 SAUVE SAUALdOGIdAT O+ O+ Of Of © r@Q ss... . Une A9 siiqou D 0 tri trou & & D un [esS9} 0€ y © : ‘ snojoud ‘A ‘pneJs _ :SnyJU2rtAÂS Re sn91J0q ‘A ‘SnJI£UIOITAS | DRE : snyoeu] ‘Sns4Âd CA OO AE eJ8))LA1Q Ge Di epion/[ed 0G a ne) CAO EN 020801D-0: 510 e1e71n8 PEN CE 1191107 SR ane -xeau] GA DO ere -sntwWeperjsou HO NTOUS de da 0 ejxTu ENT OST MO ETES -sueuñndei ‘A € JO :'':epued ‘A ‘wo9 DÉRCETO NE NEES ‘cureqqns « £ 19 DIV T0 0 AE 0 TO ON eJeU9A & 2 D 0081400 CSM eAep ‘BITU due da DE JD re “eutu09 DZ D. eorieals ts oO tee ezureq CL 0 0 MEDIAS SANNOË ‘BIO ASSH « G no DO ON OP DIDRON rASueuH De xeqe & 3 LO ‘‘'Sepluoiq ‘A ‘Ted FRE ewSts01481e oo ‘Ssmeu us UD do ire tudoys1) ‘SnJeyd2901948) . e | = - 500! cl Met L 9. 7 pme de À SIdVd ‘9ÿ ‘9eg np ony ‘9% --'SIUVd AUIOUAAUG ATINAA STI SAT ZHHI LLNAA NE LNOS SNOLLIHTTO) SA) sense eo se +++ 69uptA S9IPL9 Sp SUP SPPUPI sod{3 0% ‘979 joq snjd np se|9 -JU0S ISSNE “uoequesgid In] JUOU TOI -norued jno7 gu8los suoAR SnOu ‘SUO1] -091[09 S09 R oouJje,s Ib ofqejsoquoout enbyruetos J949JU1,] R 1107 AULPF SULS “o1do1d 359 ano mb enbryouutu uoiIsod e[ SUep j9 qjuotuefpentiquy quaquonbouy st nb sojueçd saj ans s9sod 3u08 $9199S0T $97] *1n9799041d neoque ur JUBIANOI91 95 S9J99SUI 0€ * SQU 00€ un,p (0h -rueur sjofqo sop Jueulu 9799801 0€ | 0€ S9199SUI S94}nB ,p JUBUIU S9799SUT of JINS AUTO 998$E[9 759 U01799[[09 94391) °69999SUI S9[ Z9U9 9IWOIIOU -OU,p 39 2WSIJ9UIUI 2P U01199][07) Hat, “oa7tA 91pL9 YF SUP SUOIJIJUEUI9 ES 3n07 u Sommorsdo ‘eur1}SP4{2S 2p saule18 {9prjes{49 ‘af[lU849 ‘oynpe ‘(suejjres esdesodien) onpixofj np sosnoqnes s9494 S9] *:19JJlA 91pe9 F ‘NPOIINOF AN] op uOH9N1ISU09 E] SUPP $97998 -ut 509 Jed sogqaodde suor)e9t1p -Ou S9| JU9IJUOUI XNB9IINOF LT 19 oAï1ef ‘ayjnpy ‘souesAIyq S91 PERÇUE a1pvo p ‘oyduÂu 39 941] ‘synn ‘soypnpe € ‘(wunaewped sndouydoqyouAyy) 9sttwuped 494 97 SHSYHMAIG SHACIDO'TONMOLNH SNOILLIH1IONI SRPPPPIIPIPPIINS (a ÉD ER Gr suojueo g ‘soitepduoxe 96y ‘sooodso co ‘sonbrjoxe Jo sou -uogdouno Sopisser 9p UO1192110) GG é ‘0& >< GI su0J189 Jr ‘soureduoxa 067 } ‘s009dS0 017 sn puretuurers0 (7 e tISPQ sonbrjoxa jo souuogd -o1n9 Saprjau0s AI) 8P U01)981107) "193 X GF SU01 -189 6j ‘soite|duoxo 06%! p ‘S029d -$9 09€ ‘2JUPAT 9P SAPI[[OUL2007 39 soprjouosAiq") 9p UOt201[0) 98 >< ge suogavo g ‘soure|duaxe 097 ‘sasadse 0Z ‘sonbrjoxe sopiq Huy 19 soplyquolg 9p U0199[[09 H90 26€ SU0} =109 67 ‘soue[duoxo (8 S99 -adso 0€G ‘suoodouno seseydor -ÂX 39 SoplUOI|NOANT ap uo9e110) 98 < ‘soure|duox9 006 GT suoyaeo GT G£ ‘s999d59 09€ ‘ooueay 9p so8eqdo] -ÂX 99 SOPIUOIINOINE) 8P HO1291109 stttetee aq -n0Pp 92 >< GF SU03189 07 ‘sodterd -U9X9 0£G'& ‘s009ds0 937 ‘suood -01n9 : SO WOIMYH.P u01}92[109 PET re GJ suojieo € c ‘SaJe[duoxo (058 ‘sooadso gg ‘suoodoina safipou “AL 19 sou19POTBIEN op. Homer el ù OT > Gy suojieo g ‘soxieqduoxo LE ‘s009ds9 GRY ‘99UCIT 9P SO[Ipyl -9.L 19 SOWI9POIEICIN 2P UO1)99/[07) 98 < 6£ SUO7aeo Z ‘soured =W9X? 08 ‘so29ds9 (9€ ‘SOJIp94 9 3° SOU 19p09 RU 9P U01991[09) ARR Den A RUES 9e KE G£ uoyeo y ‘sourepdmuoxo « JT ‘so0gdso 0 ‘sapuAqdes) op 307 RE AT ‘soareduuoxo 8607 Su0]ILO 7& Je ro « (C «C « « « « « « RE ne D mn je DER 8y OY ‘saoadss 71e ‘sonbroxe suood |09 -o4n9 Sou1091fIOure" ep u0199110) ee ne see e ‘0% SU 6} uoyieo jp ‘coureduoxe 083 senbr -0x9 jo souuogdoane S099ds9 C8 ‘SUJOUL SN190019)9 NH R 8 snquiÂg ‘07 Dame OZ < GY ‘UOÿIE9 F ‘soi -re[duoxe 00% ‘so2adse 6 ‘Sn[9 UT snuuealy}iy 8 SNIPHUIET ‘107 "0x GI SU0J189 & z ‘saxte[dtuoxe 087 ‘sooodse 071 ‘sanbryoxo 79 sugodogne soptinonn ‘Septptuql ani “sopiSeqdoydtin ap u01799[109 | . 1292 XX GE SU01189 6 ‘sosrexd |cz -W9X9 QGS:' 7 ‘soadso OZ ‘sueod =O4n9 S9UJO9IAP]D 9P UOTI991[07 VRP EG en NA Se PAS ere Per DIODES CCC UT EU 1:08 X 67 su0JI89 L ‘sorre|duoxe OLO‘T ésooodso gçgze ‘(sonbroxo sonb -jonb querjuoo) sueodoans ‘soprui =010sIuv ne 9p u91799[[07) & >< 6€ Su07 -189 € A de ‘sa9adso 06€ ‘sonbi10x sanbiqeen 2p 107 ‘sa[qnop 98 >< CHA TON -109 ‘saareduaxe 008 ‘sa9ad -s2 00€ ‘Sopipiquuog Je sopiu -ouoqouy ‘sopluodo{ ‘sopried -Jep} 'suoadoano sonbiqeien 2p 101 stresse 08 XX 6€ SUOJILI ET ‘soareçdwuexe 00€: 7 ‘S829ds9 00L suogdoino sonbrqe1en 2pu01991[01) SUNALVNV SA HVa SHAMUOH SHUHLAOHMTON HA SNOLLOMTION SR Re *e72]S19 | 0Q BIeqRIL “ tr NT SITLUUISSE ‘BJSICUd : MRC D TNT "Ur pPUOU :ene10901e9 | ‘8910 Os CDS HONRNMANNES ‘rqdoysu) ‘BATIN RARE ** RUISoJ : BINSTIUI | : HR RO Eat *suwuogae | | : OCR 0 FLO Tee æ1T9Œ8ST] | « SUIF9V SO R RE OPBER ‘eorquer}e | « "IUARIES < dd oonmenre I949p97 BOUUCIY UND TONNES RME ETS ROIP? *SISOIAA an SR EE :: :epuedez | 06 ‘BUIOSUSOIMN :'omnq * 00190S ‘A « BULJUOU ‘A ‘UId U Re OC (CRC ‘e Forte RpIpios € °::::'vJepnoewuoqe AWVIOISUT G se TUUBUSI9SAH 9 *’S[UOUOIS ::'tqesqeq 177 SIPIAR( sv. ensol ‘e9IuUNE[E789 ‘A nb £ ‘R9IUe)1INEUU ‘A ‘FIIY ra’ PE * PINS TO Ci: Do) Do) 0 OO CAO) + £ , ‘XAQUO € Pierres ineg 1: eoeus ‘BUI9CICALV CB ILO ‘snJJes «€ 2 SAR Le *e[o9iqun de ee poule 110 sertie: epoorprder ‘BIIOU20Q E. GRIESHABER & C° PARIS, 1O, rue du Erésor (IV USINE MODÈLE à Saint-Maur _ 24sbiPartie 24° Partie 23° Partie A — uy ‘S9)189 LT l E D OS ‘Sosed 06e 2p owunpoa up 1999 à oad B Î ÿ 11104110 11H30 ST S11 ‘(09 ‘47 9 ‘oouvay) ‘ay 9 91X9 91 SUEP SNS SIY 38 21x97 S101 :d 9€ 0048 ‘soSed € 9p swnmJoA uf} XI CAE] ‘sosed GL£ 9p owunIo4 uf} 4 e1Po ‘AUNIOA 99 9P SON} 9p 79 SSOJ xneuwu Ur] 97189 OUR J9 S91ISSOJ DOS 2P S R f m a co) ‘SOJISSO} SojUE! ‘se] u90)e ‘TULIVX ‘H ‘d ed © 5 © < ee 2. (5 P\r9 — sa = a Te Sheet DE "s u $ æ GÈNE = 5 op — re) un Fe £ a. FF: eee) D © > à e Û 51e =] SES | = Eh | — ES © ® SOL INC ONE Nes S er D © z © # = ee le sel ] ï Cl 4 5 LS Ernie SE © SAS = nu © ERA um O2 } BSs SE ==) ro ER _ ® ON He | © = CE 2 | à a À ee 5 Re: LT —E A | ae ee BP 6 |? © a Fender ere Br => 1 ESS EAU EE c2 8 5 PRES QUE . = = | & Dre Nero ss = ONE ES CRISE EE = | = Er) Qi 5 — SET = EST | gv D, œ e SE =) 2 Re EN SERRES Es. = D = | - ele © DAS he Er Ce Fri = PEn|SE NON NME Mere Ne ee © D: (æ) es 37 le Re ed : m © + OLIS m8 ç uw 2. = 1 D | © AND Hoi = | RENE =) ee D) Sor vo So. 96e ne b— | rh g> SP\ £ n 5 @ D) ® & : e he Ni UC DÉANPIENESAE RIRES 2e Don es j n À: JE à © à & à MIS) =® * © & À = Sho © 5 à ns A = f BNSCE = Gr |. u =? A 8 Q (= — "D 5 + 69,| à ER S x @ | = = Baie eme © “H D SE 5 EE Ce ÉbRe (2) = ae UE TE n + © œ [er Ne Pre BU LE © SE) + PTS CE D oœ (22) ‘2 © à a COX ES ro a UE SE © DA 7 D a D CES œ 5 CE) a os CS =: 12 À = à S CS Cal ® = EAP = Che = æ œ D œ Ne @© ta So wa = ® © ta e . æ . nm S s [q] POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FEACONS À BOUCHONS, ETC, DONNANT UNEFERMETURE HERMETIQUE & IMMÉDIATE dl S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT 14 fr. 50 8 fr. 4 fr. 50 le Kilosramme le 4/2 kilogramme les 250 grammes CIMENT-LUT À EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILEDEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac. Paris et Se (Seine) PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 17. ù é : cs ne G eo AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ PAPIERS LES CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d’une wi glature, nous leur rappelons que la Compagnie de l'Oue dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, le stations balnéaires de la Manche du Uréport à Brest qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 lexemplaire, d les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Will les principales Agences de voyages de Paris, un guide | 1" Partie illustré de son réseau. : 0 fr. 23: 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires 0 fr. 25: 4e La France en Chemin de fer (6 Itinéraires chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau“ 0 fr. 40: 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. ? Toutes ces publications sont adressées franco à domi contre l’envoi de leur valeur, en timbres poste, au 5erv de la Publicité, 20, CNET: D en 4 62 Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravure = = = contient les renseignements les plus utiles pour le voyag sl es (Description des sites et lieux d’excursion de la Normand © € et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Tableau SAN des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manche. Plans DES des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc...) ES En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente. © © , | publications illustrées suivantes : J° Güide la banli - ouest : O fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Mich [5] GE) œ un Ft] < ® Q (Sr JL ei rue de Rome, à Paris. Be. = - RETIRE 1- Ve CHEMINS DE FER DE L'OUES EXCURSIONS EN BRETAGNE Facilités accordées par Cartes d'abonnement individuelles et de fam valables pendant 33 jours. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des carte d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gar quelconque de son Réseau pour uné gare au choix de lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrétant su parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mok non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l’excursion terminée, de revenir au point de départ avec le mêmes facilités d'arrêt qu à l’aller. : Porr plus de renseignements consuller le livret Gui illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dansles bibl thèques des gares de la Compagnie. 1 .P ‘oyuosoid o8erano 3e ‘euuoqaos tJ Q Sp Jueweuleyous snhavd S39V#ANO Ÿ souwusiuebu ‘ainJeN ®[ 2P s91J9 SO] SNO} 91JU9 JUOsSI QLUPU oun ; (HV 1) SIMVAa ‘8g np onx ‘9y ‘sanoupA ATIOHANIA MINI SIL SA Fe # p sordiuoxe sop ed ‘opduris o4 *snjd U9 GZ ‘1} Q : aUU0oJTe) — ‘(06 ‘47 # ‘OOULCAJ) ‘AJ F ‘OUIOIY : XUd ‘8Ù 9 s AUX AMATEURS sa re DE CARTES POSTAL e à BE us ar | En raison du succès obtenu par la première série de can se sa postales reproduisant en couleurs les plus belles affiche! © = Tv 9 illustrées établies pour son service entre Paris et Londr De EE - - via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient = LE = > faire procéder au tirage d'une seconde série de cartes EDS présentant ses affiches illustrées les plus remarqué a = ln) éditées pour les voyages en Normandie et en Erciagne” —E SE fe | Les deux séries de huit cartes sont mises en vente Sépe Re rément dans toutes les bibliothèques des gares du rèse de l'Ouest où sont envoyées franco à domicile contre l'envel de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande af an: chie adressée au service de la Publicité de la Compass | 20, rue de Rome, à Paris. Û c CHEMINS DE FER DE L'OUEST : Voyages à prix réduits. Ë La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et ther= males de la Normandie et de la Bretagne fait délivrer jusqu'au 31 octobre. par ses gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qui comportent jusqu’à 50 0/0 de réduction sur les prix du {arif ordinaire. a k 10 Bains de mer et eaux thermales. Billets valables suivant la distance, 3, 4, 10 ou 33 jours; ces derniers donnent le droit de s'arrêter pendant 48 heures à l’aller et au retour à uue gare au choix de l'itinéraire suivi eb peuvent être prolongés d’une ou de deux périodes de 30 jours, moyennant supplément de 10 0/0 pour chaque période. de - 2° Excursions sur les côtes de Normandie, en Bretagne et à ile cle Jersey. Billets circulaires valables un mois (non compris le jour du départ) et pouvan longés d'un nouveau mois moyennant supplément de 10 0/0. : Dix itinéraires différents dont les prix varient entre 50 et 115 francs en 1’ classe, et 404 100 franes en 2 classe, permettent de visiter les points les plus intéressants de la Normandie; de la Bretagne et l’île de Jersey. à Pour plus de renseignements consulter le livret-suide illustré du réseau de l’Ouest ven 0 fr. 50 dans les bibliothèques des gares de la Compagnie. 2 t être pre TEE PES 15 FÉVRIER 1907 PARAISSANT LE 4% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n°279 du 18 février 1907 : | Set-Typhon et l’Okapi. Hiproryre-Boussac. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D'E. Trougssarr. — La « Pierre à Tonnerre brillante ». Stanislas Meunier. — Le Plutella Porrectella. Paul Norz. — Chronique et Nouvelles. Henri - Cours. — La Tortrix de Bergmann. — Les Peuples dela Sibérie. E. Massar. — Bibliographie. | k a h | R ABONNEMENT ANNUEL | Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU !* DE CHAQUE MOIS France et Algérie . AL tee NT tre Lous/les autres pays 02020 ie ONE OUR Pays compris dans l’Union postale. . . 11 » Prix du nUMÉrTO 220 SN UN er 50 Pour changement d'adresse, joindre O0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux 4 BUREAUX DU JOURNAE., Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs “Ni 46, RUE DU BAC, PARIS 0. | Ferre SUEURA ‘BIS2uFT0d FREE - 0 ol mao ë DO RE eainqdnsoaerz € SG A ee ALU AUPTE EIRE cg RER Rer Meuse pese Je, on te wn[equo | Ë (ETES Ci 2 0 SR PRANS PNG OS AE ‘:'eaerjqns 06 € © Do CE RunAGEnns DO de Ce et COUT) MNEUNIOE EE ‘siIqou 2 @ULO9N9'T OS F °°: : COINSNI ‘A PUAUI Re RE A jeu (gr Dr ob er : : * * SPUUIOU FRE Ne dd a esouDa € EE PSOMONT Don véltee: & € à C Z © 0 = GES roro pote tuness9} ; BITO'T “BWIOSOTIAS | Re es co: saw |08& Ô 04 F LO ::snojoid ‘A ‘pness FE CN JO PARA eJoudouejes © £ à « L 0 pe PHEDE -snmSuruds ‘SRUJUOIILS RQ LE ra AS 2e ANS pee Se Eee ane tr RER eee, Lo) SE GS Po TA ONE | TELE PL SA Se D PEN tr VE LS te ; ” EU A ne RER UT ATP EE Ate moyoos | 08 0 Ô PRRSARE : OO Le vorpad CTre 9e ‘SIUSAAUIOAIUIH SnCUTOoNdE (2 DCR ER sT[RATU CMOS ENS NERSCIE I Et ne A +: snyoeul | } : ne ce - nssOH DE Le * V9IS109 € OT ESOUISI SnSaT | = L 28 : -‘vSreudoroduvy | d MRC r DNS rie esnJU09 eUuASOUIO CN MO den eJ0)JIA1Q | î 5 Re CRAN A A SI[LUUISSIP : 2e | "BITU9ÂSE CHEAG ; 1U97)190 D nn en Annee CAC RO nee epion[od NON 0 ee sdoour ‘e1doxdn CSST CAQINTREN 0 & JO “tre ejeyns | SR de Ë CC ‘wunioye[ndod'4"dod ; 2 | D GE eATR ee FU SE a . 191197 | (5 oO ri ejequpoaeg | 06 & & 06€ 2 jun SG CS a A -xea] : OS Lee ibpoyeug ‘a | ( OF en te :SNUWBEPEI}SOU et re . (OR A OT ee TMD | AOC ruo[uejsen ‘A : en se ni 08 J SU99S9AE À Le d 0 F JxI …. ; € GT: stuuodrosoi "BSOUI € &Y Rene | S on sueuñndel ‘A . sRU9INn ue ‘SAUJUTAOUS de Fe Re RO a UNE . ES on «3 ©: veprid ‘a ‘wo A epnaeqy | © OF PUPILHIAUL ‘A fes 06 & S a ee IE ado “eureqqus RSBIOUON ‘"BI19XV 06 # - (AE : a - ro à eyeuoa Ra RS à ER 2 D IDC UT | OCT & T7 set {un : PO D EE 0 « G} izaon | © SP _. ie C0 RAIPIU9 : - DONS DA} D ‘BuDdorx y 0 F soiuea109 ‘a "6e3| RE “RARL ee a. ‘SOPRIUOSIN : 0 AR ‘ . sdriq} « 3 DOOTIO ECO TAOUPUOY de eILu due da -edodfiH CR cree gore | 088 6 € à 2 ONON|« ; 5 0e De :‘BUTUO IR Re 0005 SIU1JSNE Ce nn vuosied < ‘SoeueuxL € 9 ä 08 & Do 00-60 DO DUO voreATAS viSA1S "BudIOWITIEO « € heetr mate te lele esopnoeu 0€ 8 ë « x © RDTo «0-0 00 00/0 0 ezWEU Don one * ‘eJ1u10) CR ISI9AO1G ‘BANQUOISOId CZ I a CID ONE “eoeuis ‘A ‘79e ‘BI9DJCUWSVCIUd | BIU0IIY CHIC ONE 29HINU9SpUEU ‘BIAodSoH « cz bte *sno1-40d | 0 re 06 00 00 0-0 ‘eJepne9 « & ë 0€ F LO Ho Tio 00100 œæoineju29 « G pe) 2.4.0 OO OO OE {sueur Ce ne E[0921}UO0U ‘BISCOIBUN GR € ë 08 Cas 0 60 ao æpewoipue « G po) Bb O LP OLONO ND: 6" 0.0 xeqe É U PRÉC SENS eso11018 RE sIUtje > DO eutdye & 7 JO sopiuviq A ‘red È RE vo919s0[0u ‘STIEWOH to ere A De ne ewsrsos{sie Ê ‘SNI990910H CT RÉ A ARS A SODEUOSUO AT Ro SISU9INUE ‘A COR ON ES RUR *snjewuwu93 L € 8} ù A SOS OO CE 0e par € € | SR ee snyepnoeu (OO oups iydoystaq Ë LE Re le AN RSR R[O91U9U ‘UCS0199d4 IE SR Lo 2220? eoquests ‘A ‘SNJ d9904199189 fe L3 È ‘SOUITJU99 19 SOUCI U9 Sonbretu jU0S XII S9T — YILON 7 6 £ 0] SIHVd 9v4a na 32n4 9% 3711308430 AN30 S114 S37 Z3H9 SLINQ34 XIdd V 34Q0N3A VV INOILOUVI1Vd ANNVA V1 34 SNAIIMON Quid A0 SAUVE SAAALdOCIdUT : 4 É= Le ei : - = 5 ee ER ere eue Ni FS De pi © = 1 ar —. ee. j = = a à LES FILS D EMILE DEYROLLE, EDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7) = = 7 ni "0pno[e 2222 D APR PE eu - ——— 00€ SIUVd - ‘9% ‘98g np ony ‘9% --'SIUVd AITONAAG ATIKAA S'IM SA ZHHI ALNAA NE LNOS SNOHATI0) SH) Lee: oamtA soupeo sop suep sosuei sodf1 07 “go jou snjd np so11e | 0S -juos issne ‘uoryequasgid ana JUS] -norued jn07 gu$IOS SOA SNOU ‘SUOI -D9/[09 s99 ouorJpe,s Inb ojqesaquoout enbjqueros J919JULI R 1107 9JIEF SUES “oidoid 150 ana mb onbrjouiu uontsod e[ SUP je qjuouerponqqey quejuonbouy SILnb saque[d saj ans s2s0od ju0S Sa799S0T 9] -1n9799301d neoqueuwu un,p JUPJANODOI 95 S9)99$UL 0€ SU -rueur sjofqo sop JueuIu S97998UT 08 | 0€ S9199SUI S2J}n2,p JUEUWIU S97988UT of q1nS OU WU09 998$E[9 959 U0199/[09 27191) SHSHMAIG SHAÔIDO'TIOMOLNH SNOILIH'1TON Ge 00€ ss. 98 DE @r suoyeo à ‘sosreduwuoxe OCT ‘sooadse cg ‘sonbrj0x2 J9 sau -uagdoin9 sapisse”) 2p UO1991[07) .... RQ SCT suogaeo py ‘sourepdueoxe OGF'F is909d$9 077 'sapautetwutmers 0547 e e1geg ‘sonbrioxo J9 souuogd -01n9 Sopr|9W0sS{I) 8P U0199/107) 9& X< GF Su0 -189 G7 ‘saire[duoxe 06%: p ‘S009d -$9 09€ ‘9oULIT 2P S2PI[IOUL2207) je soprjpuosAig) 9p UOr9[0) "08 < 66 suojivo & ‘sadre|duwuoxo 097 ‘sa2odse 01 ‘sonbroxe sopiq Huy J9 S2pIUJU2IY 2P UO1J29/10N) ALAN 98 X GE SUO] -189 67 ‘souteqduoxe (68'& ‘599 -odso 066 ‘Suoodoino sogeudor -ÂX 39 S9PIUOIIN9IN"T) 9P U01)29[[0) ss. RO Gr suoyavo Gy ‘soræ[duoxe 006 GL GE °88199SUI $2[ Z2U9 9IWOIYIOU 21PE9 F SUPP SUOIIIJUEUI9 EZ qnoj ug ‘sapnodaodo ‘euerseqas ep saureus ‘opresA1qo ‘af[lueuo ‘oynpe ‘(sueyues esdeoodien) onbixoy np sesnoques s9494 S9T °**91JIA 91PE9 F ‘NEOIINOF ANT 2p uOn9na]sUO09 E[ SUPP S97998 -ur 5090 ded sa91odd®e suorjeorip OU S2[ JU9IJUOUL XNE9IINOF LT Jo oAIe ‘eJJNpy ‘souesAiqd S2T °‘gdJlA 94pv9 j ‘oqdwuaAu 9 aa] ‘jun ‘soypnpe € ‘(wunaewyed sndoydoyouAuy) 93sttwuped 194 97 ‘s999ds9 09£'oouez7 op soseqdo] -Â% j9 SOpIUOI[N9ANQ 9P U01J99/[07 “3 tte: sotq -N6P 98 >< 6} SU0JA09 07 ‘soxred -WU9x9 0ES à ‘sooodso 937 ‘suoad =01n9 S9I9U019)9T,P UOIJ29[[09 0-00 0.015:0 Gp DO NC Gr suogieo € ‘sogte[diuoxo 028 ‘sooadso çg ‘suoododino sofipou -9 [19 SOUWI9POIEIEI 9P U011291[07) . ss... 9& NZ soso [OPAN Gy suojieo € ‘soaiepdtuoxo O6£ ‘so09dso Ggy ‘aourJA 8p So[Ipai -9,], 19 SOWA9POIEIEN 2P U01)991[07) "tt 02 XX 6€ SOI / ‘sourerd =W9X9 GR ‘S099dS9 09€ ‘SaJIp9I -9 [, J9 SOUL9PO9EIEI 2P U0190[100) ie 98 X G£ uoyeo y ‘souepdmoxo GTI ‘saogdso 06 ‘sopuduyden ep J07 .... "08 X GE SUOJILI F2 ‘SoICIAUWOXO S86GC'F 20 Gù « « « « «C « « « 8F O7 ‘soogdss #18 ‘sonbroxoe suogd -01n9 SauI091[JauE"T 9P UO199[107) : 98 X 61 uo1v9 j ‘soure[duoxe 083 ‘senbn -ox9 jo souuoodoino sa99dso €g ‘SUJOUI SN19901979H © SUYIIÂG ‘307 'trttt:98 X 6F ‘U0JI89 F ‘So -e[duoxe 907 ‘saoadso &6 ‘Sn =UL SOUUSIUJIY R SNIPHUIET ‘}07] "08 X< GT SU0JI89 & ‘salle[dwoxe ogr ‘sooodso 09} ‘sonbroxo 79 suoodoine sapi{non ‘sapipuq} -k7 ‘sopiSeudojdÂi 9p u0192[109 r'tt98 X GE sU0oJI89 G ‘Sadreid -W9X9 GR: F 's209ds9 Q7Z ‘su99d -O1n9 SaUuIO9IALID) 9P UOIJ291[07) 09 20 Lo Spore ne EE de: de à : SN SO GT suoJ189 Z, ‘sole[duoxe 0/0'7 ‘sooodso g6z ‘(sonbnoxe sonb -jonb qjuoruoo)sueodoins ‘sapiux -0jostuw ‘SopludiÂs 9p u01722[[09 1r'"92 X 6€ SU0) -J80 © ‘soute duoxo cye ‘so9odsa 06& ‘sonbuoxo sonbiqeien 2p 107 *‘‘So]qnop 9% X< 67 SU01 -109 ÿ ‘soureduexe 008 ‘so9od -S2 00€ ‘Soplpiqueg Je SepIu -ouoqouy ‘sopruodoy ‘sopried -aefj ‘suoodoains sonbrqe1®1 9p10"T- sels elenele eu ete 08 >< 6£ su0J189 ZT ‘soare[dwuoxo 00€° 7 ‘So99dso 00L suogdoano sonbrqeitn 2p u01991[07 SHNHLVNV SHG 4AVd SHANUOM SHHALdOHMTIONI HA SNOILIH'TIONI "CIeAUAL on Sins ‘BAOTEUd es epun] ‘UIJ9PUOX DES on VIIE[O99[89 ‘@)9410 OACAUIRO NS tydoysun "BAT a HE ‘"BINSIIO ee SE SE ares ‘SUV ns nt ‘eIUANIuS ë HEAR PEN ETEM ‘BouUutAiX ee) « 6 po Door et :0 2 0 CU eJOIpI ‘SISOI A O0 D CGT ::“epurdeu ‘CUWOSCSAIN © © 20, 20 « « GE GE D GO ON GE M CO 2 = — — (ne) ‘:: CUPJUOU ‘A ‘UId : :BPIPIOS CCR ONE vjepnoeuoqe ‘CAWCIOISUT RO LUUBUSIOAT Mantes *STUOULOIRS der vqosqyeq SIPIAE (I LA een SO ‘‘’Rorunee7e9 ‘A ‘nb ‘COIURJIINBUL ‘A ‘FIAY e[nIUI9S °:‘LOYOu0T OR ne *snj1es : e[091qun °:Ro1jue[}e © BL00rprdeT ‘UII9U20 (L) SIHYd — 9Y4 NO 3n4 ‘sr “SHN3LIO ‘ATIOUAZO 11W3,0 SI SA rer { POUR LUT DONNANT s PRI> Tr LES FILS! ) E. . po ‘snyd uo DU - D») = EE 5 Ge | = SD | :- = : = Æ © eh Sue Ÿ E e Dre D ® | Riu: ee ® OMS 9 œe He A LES (77) | = ® (es 2 © Le] Q >< oo (fe D are ” OS 20a Ge = #00 © ee 2 a © Fe = RCE &S nm & + © = (5) > 5 © So CA 0 | 52° se œ So en + = N (e) En © © 7) a? CS DRE mn © > @ ci = ES om 5 (SRE Less] PL 0e) ES ne RES li en M @ ES ie Su ee AIO (1e © (V7) EE vu D OT SE u © À SE CIBLE SR Ÿ à FR On SES Ne fe ta ANA Dan 500! = SES P (| o = el + oo JS Pere DE ns fe we: = L BOB | OS RTE CAE EU ES US ÉD a © # © ° Een MD es es eon ER DR ele les EN) DE, = © Mie SE ee Des + Do NZ 6 LE mn ©œT Me C2r | QE Sie S = [l so NA ENNE 5 215 ea Ce = ERONRE= \ Q ee ” = Læ| Q DE 5 > pr | © 2 ® = 0 + Er > DS ©, 5 À CE * © ® ?ù Ou =. > a C= VA JE RENE or ® © ©: QI : SN = 2 FE Ra me SRE pré r FO moe) à me | 12% FE | Same NET Ne [a un un 5 © H?%TE SRE 5e @ FS == © rh a F2 CN © € EN PR 525 153 DETTE © Où m2 ES Î = Æ 5 | Fo» 5 po © À Sd À ie) .& VE 5 © op | Es =) 5°9— =) 0607 at) Pr D —: TD PANIER * © © a A eg 7 Brhoor|se ee © Porte Se n = E 6 © © ul LE) QU EX Faure © FER ENS ee E © = 2 2 5 ls A {°t) 4 SIGNES a do < e SNS SNS eue LS ® © Ce] ee © D à D = a So = © 5 -o Se DÉS © HS) | 08, E a = D, S AU IE) -Q 4 = ss (LES = œ ® Q @ ner Î es = (e2 mn 5 © uw ® © un 0 æ . no s CIMENT-LUT ER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS À BOUCHONS, ETC, UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE EMPLOYANT À CHAUD { DU CIMENT -LUT e kilogramme 14 fr. 50 e 1/2 kilogramme 8 fr. es 250 grammes 4 fr. 50 EN VENTE CHEZ D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 4G, rue du Bac. Faris ‘3160 “hs Partie 24° Partie 23° Partie | 1° Partie 1029 9198109 SO[ISSOJ ‘aoUCI €] 9P 81#0109) EI a[[9JnJeu 9110S:U,P Wn9sn}{ NE 9490)R ‘TULIUX ‘H ‘d aed ‘9,9 ‘sonbrsra op Jeçduwo09 osodx — PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. AMATEURS PHOTOGRAPHES L ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES . Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d’une villé glature, nous leur rappelons que la Compagnie de l'Ouest | dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, les) stations balnéaires de la Manche du Tréport à Brest ets qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l’exemplaire, dansé les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Ville el a F7 _ les principales Agences de voyages de Paris, un guides NE 5 Ce | illustré de son réseau. 1) à AOC FRE ein un Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures \ moe =; | contient les renseignements les plus utiles pour le voyage ; = Eee Cu 5) (Description des sites et lieux d’exeursion de la Normandig e er © (®) Bu © Ex et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. TableauMgt PURES 5 Se : | an des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manche. Plans D a: & eus Le | des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc...).4 UP @ E 4 © En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente lesi} NEC EN publications illustrées suivantes : 1° Guide la banlieudiif = > [ È ee We à 5, EE = A) Æ ouest : 0 fr, 25; 2% Guide-album du Mont-Saint-Michel re © ; = 0 fr. 25; 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires »s 8 5e @ D (SE 0 fr. 25; 4° La France en Chemin de fer (6 Itinéraires) F a œ Ce) = chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau Être & = = 0 fr. 40: 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. nn | DM 2 M = Toutes ces publications sont adressées franco à domicilek NAS s @ — contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Servic à SA a | (de) ne) de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. mn an ® É ©) PEER NP PREST Dr SE E E 5 :] NS Ca © : ES HO w @ = CHEMINS DE FER DE L'OUEST 5 ce © D rl + $5 ® % nl EXCURSIONS EN BRETAGNE ee nm E Facilités accordées ë Pre par Cartes d'abonnement individuelles et de famille 5 © Fe p) valables pendant 33 jours. 24 5 [®) La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, dé = s la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des cartes! SE d'abonnement spéciales permettant de partir d'une garé) DCE quelconque de son Réseau pour une gare au choix | lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sur parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois’ non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous le rs embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois! l’excursion terminée, de revenir au point de départ avec le | mêmes facilités d'arrêt qu à l’aller. è Povr plus de renseignements consulter le livret Guides. illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dansles biblio thèques des gares de la Compagnie. | sewusiuebu LNINNIO3H | AUX AMATEURS | (AV 41) SIMVA ‘og np on ‘9 ‘sinoyrp *snjd u9 GL ‘4} Q : aUUoyae) — ‘(06 ‘ay # ‘OOUPAJ) ‘AJ F ‘90 1 ‘sjeasuouwo9p sodwuoxe s0p Jed ‘eyduis où s 25 DE CARTES POSTALES e 5 En En raison du succès obtenu par la première série de cartes P 2 postales reproduisant en couleurs les plus belles affiches =TS illustrées établies pour son service entre Paris et Londres AE Fa via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient d LE + faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes reg ES OC: présentant ses affiches illustrées les plus remarquable EE =: a éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne. = BE Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sépa OR TLE] rément dans toutes les bibliothèques des gares du résea de l'Ouest ou sont envoyées franco à domicile contre l’env@ de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande affraf | chie adressée au service de la Publicité de la Compagnies | 20, rue de Rome, à Paris. ? PO ARE RE ESR — CHEMINS DE FER DE L'OUEST, Re Voyages à prix réduits. : La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et ther-w males de la Normandie et de la Bretagne fait délivrer jusqu'au 31 octobre. par ses gares eb, bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qui comportent jusqu’à 50 0/0 de réduction sur les prix du tarif ordinaire. ; ; 1° Bains de mer et eaux thermales. Billets valables suivant la distance, 3, 4, 10 ou 33 jours; ces derniers donnent le droit des s'arrêter pendant 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix de l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d’une ou de deux périodes de 30 jours, moyennant supplément de 10 0/0 pour chaque période. L ! 2° Excursions sur les côtes de Normandie, en Bretagne et à l'ile de Jersey. Billets circulaires valables un mois (non compris le jour du départ) et pouvant être pro=4# longés d’un nouveau mois moyennant supplément de 10 0/0. F Dix itinéraires différents dont les prix varient entre 50 et 115 francs en 1e classe, et 40 ets 100 francs en 2e classe, permettent de visiter les points les plus intéressants de la Normandie,: de la Bretagne et l’île de Jersey. à Pour plus de renseignements consulter le livret-yuide illustré du réseau de l’Ouest vendu 0 fr. 50 dans les bibliothèques des gares de la Compagnie. DER NÉE SE > ANT FL se {2 MAR 1907 Le | 29° ANNÉE DÉSÉRIE 1e MARS 1907 PARAISSANT LE 1* ET LE 15, DE CHAQUE MOIS ane mn ÉSS SRE RSR Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° Z4SO du 1 mars 19O7Z : —— —— —— Contribution à la faune des Mycetophilidæ du Copal récent de Zanzibar et de Madagascar. PRE PR RAA TETE Fernand Meunier. — Set-Typhon et l’'Okapi. Hipporyre-Boussac. — Nidification des Euménides. Capitaine XamBeu. — Les chevaux de course des Romains. DrBoucox. — \% | La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. Dr E. Trouessarr. — Les ‘5 | faiseurs de pluie. Dr Félix Réenaurr. — Chronique et Nouvelles. Henri Cour. — ki ; À Académie des sciences. | 4 À | 1 ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il” DE CHAQUE MOIS France el Algérie, 2... .. 2). 40 fr » Tous les autres DAYS LE. ON Ce ADP EN à Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » PEDAduNUumMeÉrO tee Aie en NO 50 ee TS ET PS COPIE Pour changement d'adresse, joindre O fr, 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL. Au nom de « LES FILS D’'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS BARRE TUE LA oi o L ESA ONE tetcesseeetteetep 008 OP NON NV ‘(uoisess0) 7eJ9 jreaed uo Soue[dtuoxe folex UOISE090 ÉSN[OUr EOGT ER L88T 232[dwu09 uot/2900 fes 48 ‘soppoanqeu SOOU9TOQ SOP 991/S0][t OnAOT ‘JJSIIUANJEN 9/T C OTr. ARS NL LES l'or SON TT EE 10 fs22- 225021 ITA QUO T. : penuue Juououuo Ty "OpPUCWEP ANS OOUCAIF 19 SUIS uour9ods ‘siou onbeyo 2p GT 2] 39 w 7 8] Jues -srexed uonyesrieS[na op jeuanol ‘soypoanqeu SOOU910Q SOP 991JS0I[I ONAOI OJSI[UALIUN SH HAÔOINVLOŒX ‘sonbrjoxo 79 suoodoino ‘sreoueuy sonbSnI[OJN Soç sn07 2pJoçdwuos en80eJeo un OUWOD DIPISUO9 9419 Jnod on$Soreyeo 99 DE QI qe CO 00020" Rec re SSnren e ‘“1W40T ‘AT ad ‘(sop onSojvje)) Sojuvara ssyprmbo CT oJ € Gy ‘°:‘:"euo01q ‘9Jx9] 0] Suep SOS} LG J9 SANO[NOO Gp uo soyouerd 7 0048 s25ed Y£S 9P o8-Ur ‘18 [OA Ç ‘NIUNOF SINOrT 10 SUOIJADWIPN S9p OSICOUCIJ SUN *‘OUCI 9p Seprpouuy j9 SI9A S9p a1quou pueis sn|d 9j juoworto =UJ HUIUH9J9p 9p Juopjouod ‘none | e sonp juos Jaednid ej juop ‘eSesano 99 quoused =10998 mb sony op ejquenb opuezs very C9) Yo] QG 7 Mir) HOSIeISUT O107 489 06 £ oJ 06 € RD ad 1 98 ‘[OAT "AOUCAT I 2P AJ[AINTEN 9 ATOS] 9P orjaed 297 C[JUEUHIOT 05VIANQ ‘dNOT-INIVS-ANAAT td fSOuVI 9p Sopauuy 39 Sar9A GG F of GG 7 ‘1:11 "o8IRIOUE O0) :J19 08 £ oJ 0 € ‘::"" "9001 ‘81 204 :[0A T ‘9oUea,f op sounvso1 ‘sopodoztyiy ‘sauros =nJU] ‘Sauvtozojoig ‘Sauvisuodg ‘saoul =@) ‘SSWA2POUTUIT, S2P S2SILIULA] sosodso Sop uouduosop ‘uoyvaedoid Jo oyoiogoou ‘onbrqdui809$ uoynqusip ‘esoydiouvjow jo juouoddopoaop ‘ouejuewuers onbruojeue opujo : jueuordwuoo J9 ‘our EL op eof[et =NJEN SHOJSIFLI 9P 1184 4LT [| JUEUXOT OSVIANQ ‘UTINVET) © avd ‘(aouery ej op O[[PANJEN OUONSIH) SOUUIT 9p S93v0oz - OJ0414 ‘SIWIIIPOUIYIHÆ ‘SPAP)UILO;) [O9 JIP 1S UOTJBUIUHJ9P UN p SNA 99 out sues iouwwuou ap juoyeurrod ‘sojoexe suordnaosop sep e sajuiol ‘ss9odso p e[quiop =ISU09 21QUOU un juajuosoider mb soqoue|d 87 So ‘o7sixo mb oxvjuowots ojieag [nos o[ JS0,9 ‘xXnvWuIUR S99 IOULLUI9)9P ANOJ :(snyoq xiad foouex ep enbi8ojou —OJUF 9791008 ej ed ouuoimoo o$e1anQ) 09 Y oJ Ge 7 °°" ""osre|S8ue 9107 ’jivo 08 £ oJ 06 £ ‘‘'‘e)xe] saou ‘id 87 ‘sopod BILCY ‘sopediquuro Sao) ‘soprnjens “UT ‘suorivoy ‘sopruoSouS Sop sosreouva] sooodso sop uonduosop ‘uoryexedord 3e 27109 “DAT ‘OUI U[ 9P EJ[O1NJEN ÉLONSIFL] 9P onutd ,G7 ©[ Juewu0y 288IANQ ‘LINOHN [ue ed ‘sopoderxÂm ‘Ssouzsnaxp ‘suorvoy SUOIS9 S9P 9911009 97189 OUN J9 ‘AUVAGOO AA 184 soouissop Soins 009 Jueuajuoo soyoue|d £gG 9 97X9] 9 SUCP SUEP SoinAtIS GCTp 004€ ‘osie[sue oj1oy uo ouuoJieo ‘so5ed 007p °p o8-UT PUBIS [OA F ‘LSST ‘SHRE ‘Wn9SNY ue 9)StJe1nJeu-2 pre ‘HAHOSIT [UE 1ed ‘SayiSSoz J9 SIUVAIA SOnDbSnypour S9p 2p0znPvE “axrojsig no onbiSojoip{gouos 91500) uooqud 9p 39 srSojorr{qgouos 5p jonuuem é “onbueuwu Au uort ‘Sosiogud Jo soute) suorydraosep ‘so9a -n$1y sosodsop ojuenb epuers ‘soyoue|d SOSNOIQUUON] ‘OUI 9p SonbsnlO] S2I Sn0} 9p 2[[84nJPU 2110JSIU,] JUOUUOP ‘$20/0A -1Q Sonbsnyjoy 1e Ssapodouagsub ja sapod -01»yd2o sanbsnjopr ‘SoSexano xnop s09 08 G oJ GLY ‘°°°: os1e[8ue ej10} ‘juvo 0% F oJ € 7 ‘Ag ‘opxo) saou ‘Jd $7 2048 so8ed 963 9p eWnIOA J ‘oouvI,f 9p Se[HeIANT] jo sousoido) ‘surmeu sonbsnog sep oJed -U109 Une] €] JU9p9991d 9] 2918 OUHO 2SCIA -nO 90 ‘OOURI CI 9p O[RAnJeN OUOJSIA] op o1naed 51 € JURUHOJ oSCIAN( ‘UTINVUT) y dd ‘sxor1iun7 ‘Soaquarq sonbsnI[on CLR °::19SIE[SUR 9[10} ‘JB 0% # oj € % ‘aq ‘sorpmbos op sed} se] suoy juejuosoador ‘oyxey sioy soirou ‘[d $T 39 ‘d ZLG 9p [OA F ‘oouvasT EI 2p ape N OUOMSUL, 9p ouyaed 49 E[ JUEUMOY 28erAn( HTONVEN) ‘VY ded ‘oouvayz 9p sopodox -93SU5 J9 sopodojeugdoo ssnbsnjom 09 9 oJ « 9 DR TR REPAS UT R ‘J189 ‘9JX9] ©] SUCP Soins OS 0948 ‘og-UI [OA F ‘9687 ‘JP? 0% ‘21001002 EJ 9p epnyl Re UOIJONpoœuI ‘AYIXAF[ Ad ‘a SSIAOSADET CRC TTC ‘’pu001{ ‘9JX97 9] SUEP Soins} 2948 $-UL PUIS OUUNIOA F ‘SUE Op SOPU210S Sp 992, EI R 9180[00Z 9P A9] -exwdoid ‘soouoros so anejoop ‘sviony f aed ‘sosodiadns 39 sodno99p sJorqine] R So9110[09 souour|d £ ‘(HO1J99SSIp 39 9IWojuu%) OSSTAOIIN ] : SIIOPUIOQU'A 9P XNBUWEIUE S9 G8 DE «J © QE ‘*‘****"*-*""01x0] 0] sup Soins y LZy 2018 ,Q-UI PUCIS OWNIOA JL ‘GOGT SSI ‘JNUSUT 0p ‘uaranog ‘Joud 8, ‘NN op 00891 ‘Inanu ‘y ed ‘soouxrpsoo -9UIL no Sopodiqausg Sop orqduxsouom SHOVILSNUIO ‘SHHA ‘SHNÔSATIOMN aysunsny acd ‘xvOSESEpE 39 20NEN (HOIUN9Y VI 2P SOII SP Sapoutay *9DUR1;7 9p SOSUSICIE Sp 9198] UOrEU =TU199p e nod ajquabrewer sexy 988rAnQO ‘Sud uo GJ Q auuojieo ‘06 G J € QG x ‘91x97 S104 souyouerd $7 je ‘81 eg s04e sosed 0££ 2P ‘[0A F ‘aOu8IT 2p 2J[2MIEN 2UOJSTEL] op onaed 977 I JUEUMIOY oSPLANO ‘OOULIT ep onbiSojowoquo 9}2100$ e] 2p 91quef fTENVIQ SIMOrT ded faouvxy 9p SsaouSreuzy Gg 0€ 0] « 0€ Gé9,9 06,50 Rue EEE o suep Sy 698 9948 oS-ur ‘418 ‘soSed 09G op aumI -OÀ JI0J UN ‘SHC 2P ISA, e anbiu Jo op anoeredoud ‘auvnoyr ‘9 J9 ‘uo{Ârr Op 9JISIAIUM I ® 2180[00Z 2p S9IU919JU09 op oajJeu ‘XANOMV( ‘9 ded ‘roguvraa3rp “QUI UISSU4 np 939 9doxnq 2P S2IPI9 -92007 Sop onbrvuwojsis onSou)u) 08 & o] « e RRQ PT PARTS ENT O 0€ e o} « e 06 6 ba Su co **S2PAN PAM 9 0] «€ 9 RE EE 10 DUT : INVSTNIN JU Souerx 9p Sssreunqa CENt QG QE :‘oSIP[ Sue OfI07 ‘100 GG Eo} GR terres erq ‘sououerd G 9948 o8-UT ‘JOA F (S9pl9909 ‘soprqde ‘sopyrfsd) sonbuAyouxo7s ‘serad -OWOF] ‘(SaSt109041p LT ‘SoS1109099) Sotodoro “DFI ‘eOUCA,T 9p So1aditioF] Se] SnoJ ep uoreu -1u199p ef anod onbneid o8erxanQ ‘oouexr EI OP OJRIMIEN eXOJSIF] ep o1ied off EI JUEUHIO] 9SCIANO ‘AUIVNUIV ded ‘(sop ouneJ}) 22uvazzop (sosteun) Saxo dr @ DEg :’‘’°"""""(uorse290) sorpor ‘109 ‘]d 00€ 9948 .F-Ut ‘18 ‘QUS8T-JE8ST SOIPUOTT ‘[OA G “esoidoprde 910xe Jo ‘ds Aeu Jo ‘aygsnqqr NOSIIMAIT ‘9 ‘AA «ad ‘sorguazng 21ox7 Gp tetes iq [OA J nes exo, "VTISIENNOT ‘HI «A °] «ed ‘sopo2lÂquog 39 Sourenosndorxp ‘Souanrg ‘our -uo9ae onbirqndou ur 9p SoaodoprdoT ST Go) "IQ ‘[OA j ‘sosieouer So9odso sop uoreotpur D9AB UHONITNVIQ Soide,p Sosse[o Jo souwuou -2p Soagdopido[o1o1N “LVIZIIS 1 of aed ‘(sop onSojuiey) odoanzp suorrdedg 0L To] 0 TI RSR ENT Er CARTE (sop onSoju)e9) oouvrx op suorrdeg 09 "+207 iQ J “LVIZIUAS iQ op aed ‘soxagdoprdoçozoegg ser onb juorjuos eu onsofeo 90 ‘Houag Jueams otwAuouss «Tr D0 AE UHINIGAVLSQ Sade p SAWWOU9P 79 S9SSELD (s2p onSoju)ea) souvzrx op suorrrdeug -U9 [39 ‘u 40 ‘[09 ‘Id ZL 9048 sotuntoA 9 sorT O8 OE J € O7 ‘dso9gr juejuosordox ‘do op ousedtuo99e 70 [1 {sepiquero ‘Soprper{ 4 ‘SOp1004{S9p uorydruosop ®] auuop 79 oSexano | Juejuesoidor UT.I PP S:qure “SnbrroSELr 2o10IUODIC.T See rTSnpur dÉso1oorrTE suonve>zddyr. PO y 9p Vous 3 ‘ JS0 [1 ‘Soueleu] SoP uorJdosop ‘oWn0A. sde S8:G op CCC *s009ds0 zg juequosoudor ‘so9110709 ‘[d g 9048 (Se[renjo0N Sep uy) S019001)9f “MONA 67 ag BoJ À G ‘rer. ne S019)281V9 Op SuISSOp sep Jo sooodso 67 juejuosoudor So9110109 ‘1d 9 oo4e ‘(sorçpeny -DON) S91990199 77 Sop uordmosep ‘otunloA of O8 CT J € gr ‘hexnesonbrsuoJoeieosuIs -SOP 0% 30 IS0Q 91098 np $9/09 Saynoy sepponb -sor med s090dso 997 juequesoidox ‘sort -09 ‘Id Ly Sor ‘juouoaisnpour So quuog-ony -ooN xue nbsnf (souremnosndouo) s0109019)9 ff sooedso so] seyno} op uorndruosop ‘umIoA +8 GS CT ". CGT EEE SS9T10100 1d 87 ‘sosed peg ‘snsol $T-UI ‘OA ‘Snossap Jo sns =sop sojuosordor 9-xn09 med so0edso 181 (souamip) soxosoçedoyx so sno op uorduosop er ‘soxadopider sep uonuAïosuoo e] 19 osseyo e ‘UOIEOHISSED EJ ‘UOTESIURSIO | ANS SOUL -ou98 suOyRIIpur Sop Jueuordtuoo ‘WNIOA swf *SUOISIAOï sou 39 SAT SOU JU97S8A -9p mb serqisimu sesodso sop simœu so] ms juouorarmogaed quemsisur ue ‘juojuonboay sayo,nb soquerd sep 39 sareoop so] onbiput ‘SOnuu09 SO[[IUOU9 SO] S97n07 J199p [I ‘OOUCLT uo quoanox os mb suoypided soj suoj op uor -driosop | ouuop oSvaano 309 ‘(oouer op Suorprdeg) soxæjdopdory ‘xouag ed ‘osrvouerx onbiSojouwoque aunex GG BJ © @ ‘serve rg QUI [OA F ‘aTTnanaunof ‘9 ed ‘oqnwy.I op Juowuojaed9p np} saa9)doprd9T 007 ‘(uoise9920) So1foi *[OA € ‘SainS1 00S'G JUBUES p1do1 ‘109 ‘Id QY 2048 ‘UTMIONNEIO A V je (‘4x 10 9) uaaiayy op (or) vaoydoprdoy “apsoyrueur eAno1d oun ju0s ua oposons juos 9s Imb suotypo Sesnaiquiou so] £ooueu,x ep suoyrrded ser toutuua)op inmodonbr -eid snjd owunjoA un JoAnOï JIBIMES ou U( sooodso per op said juomuosordor oSexano j29 9p Sinon09 ue Supra. La ST DS 9-J SL Q :°'}:/"os1eTaut eJl0] J189 GoJ € QG ‘aq‘y00'[d 10018 ‘so8ed çez Op [OA F ‘OOURAiT EI 2p 2JOANJEN SUOISIELT op onaed 57 e[ Juewuoy o$erano ‘aouag 1ed ‘(oouvayz op suormded) Ssaaxg1dopid9"Tr OL £ JO 09 S ‘°°°: "xviziuag aed ‘soyonb -19,p ataos ‘d 9sodsip ‘sexydopidooroerg ‘(sap enSoyu)u9)odoanq.p soxo3doprdo"T G8 6FJ € 67 ‘‘?'"""UONIPE 06 ‘TAURNT je uaonianviQ sed ‘onbrjoauærea aune y UI 9p soug)dopiderz sop onSoju}u) . STAVd 964 np en ‘97 HAAIGEEESE d'IINA.G S'IL SAT PER OJU9A UH -.uueLt, EDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7°) POUR DONNA PR LES F ÉD PO SD US PTT UT PCR ON OUMOSIFLI 2p o11vd 468 ®[ Jueuaoy o8exano “LL H-' 4 ed ‘ooueaxy EI op 21S0109 OF JC T7 “9,0 ‘Suorrqueu29 ser douvdord op ‘19710997 9 } IHUEU29 SOI I HIOATISO P O1QIUEU E[ ‘SOPNJ9 $909 9p SJUOUU -9[9 Sor Jueuoiduwuoo ‘ianoqx 1ed ‘(op sprnS MUDAMON) 91S010JU09[C4 39 91501099 Gp CG oTeo) ME OST]SUE OO) ‘J1e0 y 0 # op C7 ‘tresse 5x 9 SUCp ‘SI GLZ 9948 ‘[OA F ‘Soyojonbs 0p uorezedord ‘930 ‘suossrod ‘soyndor ‘xnvos -I0 ‘Sorapruueu Ssop o8epedumr ‘21801098 ‘enbiuejoq ‘or8000Z ue fojpoanqeu ox107s14 p syofqo So[ Sn0] 9p uO1J99/[00 ue juowosuex np ‘uoneardord ®j op ‘ej0991 ej ep on bn SR RE AU A OR EUR 2JSIEANQEU NP 9pINS TUIA 9] 950,0 ‘UD =NVUD) ‘V 1ed ‘9JSIUIMIEN np [nue 9% « OT De TE) AO D noi, UV. ‘(uoiseo90) Jej9 jrexaed ue sourejd =UOXO ‘Ole UOISE200 ‘SNIOUL 906T E LS oyeduoo uorootpoo ‘ones 48 ‘serpoanqeu SOOU2I9Q SOP 994JSN][I 2NAOI ‘9ISI[UANJEN 94 COTES ‘21 ose Mod (CRD ESA RME NOT ren TRe MIO : [onuue Jueuauuoqy ‘opueu -2p ANS OOUvAJ Jo Ssiyeis uowuroods {sou onbeyo op Gp 01 19 4 01 Juessrexed onby JUS UOreSHeS[NA 9p [eumol ‘soppoimeu 9 DUOI9Q SOP 994JSN[I ONAO1 ‘OPSI[UANTEN 9 HAÔIHOLSIHHUA ‘HIDO'IVHANIN ‘HIDOTOHI DGSE CAGE MT SES TUOT IE 0 UT "MNIUSUT,I 9P SAQUOI ‘ARNAU dvd ‘oruey UT DL E ©J «Cp "7607 ‘Soinay7 001 e8-UT 719 ‘ainooary ed ‘onbrurgoosopur UQUULO ANT ‘XNECI9S9A SA[IJX9) ST (cassaud snos) ‘JUJSUIT,] op o1iquiaut ‘UHINNO uojst) ded ‘ooutaf ®I Op [Pneu O10JSIUI op enaed ,L8 €] jueuuoy 28erAn0 ‘oonbrdde eppoanqeu 91107814 ‘onbiutjogq ‘oouexy € ep a1Soçouwy9a}x G8 ST oJ € ST ‘SJojauo ans sajuou Soyoued Jo 97x97 ‘AnoJRUR UISEUH9-TWOP U9 9ITO1 WU OT GS SV eJ € Sy ‘uogavo 1j0f un suep sou} =UOI 9)X0} 79 Soyouerd JnJIJSUT| 2p Joan SLONIVIJ [NC dvd “oAïosuo9 so] op J9 doi -edord sor op suoLour so] jo uordiosop ane D0A 19109941 © SO]I98] Sons[y,p Sooodso OT quejuosoudor finojnoo uo sooxty soyourrd S7 ‘OOUUAIY 9p S9109 sop sonpuvd -941 SnId So Souravu SOnSEY S2P SUV ‘X0U)959A S99 9p SO[IoHJIp 18 sanofnoy SUOTJEUTUH9J9P SO JUoJITI98 SNS 00G'T °P soad fsuayotry So] ans onbuyead snjd oxrey =UOWYIS 2SUIANO UN TANOT jnod où uQ 09 9 J GG 9 :‘'':"""""os1p|S8ue oft07 jar GG JO QG G "ruse. OUR] E[ 9p OJOANJEN OMOSIILI 0p 21 -10d 078 1 Jueuuoy o881AnO ‘Sy SLY j ‘Tax -SI0g 4ed ‘ (Sop ax0oj oppoAnoN) SuoworT GQ 72 o] NES OM MOOITRON Tr 0 DIDIU 0 00/00 0 MIO EC C Z& SJ2J8U0 ans sogjuout soqoue]|d 9 97x07 ÉMOJEUTE ULSEHO-IWOP U9 PHOT otuou or] G8 7 oJ © Sy ‘onbysmue uoyreo un SUP 087 UT OUMIOA YF ‘SOOUOr9S S9 AnoJ90p ‘HNO =N( ‘y ad ‘sorreurpmo soyiooot Sosnoarqueu op J9 Sooodso sosttaneut so jo souuoq so] ojeuu0oar op suo4ow so] uordtosop inef 2048 ‘OOUBTT U9 SUNUOO suOUBITuWuEUO T6 jutejuosoudor Sopto1oo ‘Id pg ‘XROUQUYA AD MOTS ONE Era en Semen — nn on —— ‘ooURA U® Juoanouï os Inb suousgrd -LUEUD SO] JUOUWEINS 79 JUOWOTIOC] IOUIULOIOP mod uo ‘soin8y op ourioue o1quuou 29 594 OL 9 «J GG 9 ‘‘''''''"oste8ue o[10} ‘javo 06 G «J 09 G *‘‘‘94901q [OA F ‘oOUCAT €] OP OIOANJEN OUTOMSIFL[ 2P OLA 508 €[ Juewu -L0J o881AnO ‘57 878€ ‘UAOAN( 19 NILNVISNON ad ‘(Sop oxop orraAnoN) suou$rdurega “ourod sues J18J os uoreuru -19}9p 9p [BAR 990 ‘oxo] o[ Suep sonpuedor Soinsty S8g'p Xne o0p18 ÉOJOUJIp uOrjeuru -19]9p ounp sAnofNnoy JuOS SoourosnIY SO'T GY 9 oJ GLG ‘’'‘'"::'osre[aue ej1o} ‘Javo 07 G oJ € G ‘'iq ‘oouex;y E[ op 2J[OAnJPN OLOJSITI,[ 9p onyavd ,67 €] Juewroy 288rAnO ‘Soins 882 7 ‘NINOG ‘NU aed (sonbuyedou Jo SOSSnoJ{) (S2p 24077 21[2An0ON) So9uroSnyy SY G oJ CG & ‘‘'''o40041q ‘18 0G [OA F ‘ANOLITVUE) aa ‘Jy Cd ‘suonvormdde sos 39 9S9r7 97 GB Go GL y tresses. ouuo -180 ‘So8ed (C6 9P o8-UI [OA UN) ‘oouea,y op onbiuvjoq 979100Q ej ep oxquout ‘nJUSuT. op Juoane] OSSI, 1} op uoloeuaeyl ‘san VO ‘9-17 ed ‘onbrSjog op 19 ossms OP ‘OOUVIX 9P S9JUE[d S9P 2NSOIU)EY (AC) ACCRU EEE cuuoN -180 ‘GT-UL [OA J10J L ‘UOIIPO 0 ‘249 ‘T[ILUE] onbeyo op sojormdoid sor ‘sooargmo jo sous =Ipur sojue[d sop uorndrosop ej jueuoxduwuoo ‘UGIANOST ‘TJ Ano9790p o7 ad ‘sadyw sap aaorx 0G #03 4 7‘: ‘9901 ‘OA y :çegy sind -0P 9$10f) U9 J9 OOUVIT UO soo[UUBIS Sojued Sop osouduip ‘A4NO0N ‘9 aud ‘Nouaor) Jo UHINEUE) op (Uj & SOJINS) SOUCLT 2P SX0LY 08 8 GG "1" "2639500407 NT EWO I, 08 8 oJ € $ ‘S22S0d07) D S299MQNY ‘IIIA °WOI, 08 8 «J € 8 °°° ""'S290P7)9QU) D 5229 =-DINSSDU) ‘S2990004/1L0S ‘S299DS0 ITA OUWO I, 2e v re T Er A pe ces = AU 09 oJ' « 9 A D DIN ON EEE et ad) sasnourunbog © sa20n42s01q "AT OWOT, 09 9 0j C9 ‘'Saouromodh] D SawpjorA ‘TTL OI, 09 9 «J € 9 ‘saaurpsr9 DSa4afion47 ‘Je UO IT, 09 9 .J « 9 A ARS RSS RO ed) sau2/iontn) m sa2ommououay ‘I OUOT, SOURIJ & & 9 op one xd 9'T ‘OJUOA Ue ST eos uortauo soSed 07€ 9p OUNIOA F oouue onbey9 — ‘g °N 0$ £9 oJ € g9 ‘‘°°°:"*"""SoumpoA G sorr ‘snaed soumjoA 6 ‘AnOY ‘no ed oonumuoo SONVO 9 10 x “9 aed ‘anvonoy ‘f J9 ANGL #) aud fouluxor-09esy wo Jo 98109 Ho ‘oOUCI ue quououvjuods juosstoro mb Sajue]d sop uondrosopno ‘oouex y 9p 2104 GB Go OZ ‘+... .ouoig *SIOŒ ANS SOMMABAIS QET Op 9UYSNIII ‘$-UI [OA E ‘NOLMVAT «ed ‘(nontpo :e) ‘puomp mb sa -UUId Say 19 Juossrions mb SoJuera S2’f 06 g ‘°°... )Snox ououea ‘ouuo) 189 ‘S09110[09 sououerd ÿxy 0048 97x97 9p sosed Jgc °p Sj-UI oUMIOA J10 F ‘SU 0p xneJ1dou sop euxoqui-xo ‘oSSE19 oaf 9P U19 “eue LOVE [ne aed ‘soquerd 49e op exremndod euroapou ue sroqdue 39 sagomadoud So] JuUeuuop ‘oJxo] oo4e so90ds0 gr JueJuos -padoi imonoo uo soyouerd 757 ‘sauoSrpur SOIUHIOIPOUL SOJUCIA SOP 2110[09 SUP Y C6 0G oJ 06 67 © Serxes Stox SO'T OL o 089 *‘°:""*-::*:-oumpon no ons onbeyo 2p xH *NIVIMIQ ‘A1 aed 9JX9 1, *SOII9S SIOIJ SOp O[RIoU98 2[q8) 39 S29110109 "Id ST 29AV III HS ‘uouipe 5% ‘soxtou J9 Se9110[00 Soyourd JCY 994 ‘JT o10@ *UOIJIP9 »ÿ ‘SOITOU J9 S99110100 Ssoyouerd IST 99AV ‘TI 9U9S ‘Sroq Ssop 19 Soraread sop ‘sdumuyo sop Sojuurd sep Sunny Le) 089 ‘‘'*"":-.++... 290110 100 1d #97 ‘ravavin ‘9 red ‘soougxfqg sop 9 S9ApY S9p 21410109 oyoo0d op suny S 1 OL op 08 Q "trees vu g *asixo uo jt puenb ‘spuewoe J9 srepsue ‘sousedso ‘suormsi] ‘suorejt ‘xneÿ -uoaoid suwuou so ‘sutjef Jo situ Swou sop sioyop uo ‘oAnoï] À UQ ‘oourxT I 9p JSnO [32 IPIN ©[ Suep Juowojeso sonpuedot saJue|d 9p 91quou puis un oUrIaJUELr en] -0A 00) ‘OIZNEX ‘O id ?[ ad opxo 7, ‘s00od -S0 Yyf jJuemuosoudor Soorto[oo soyouerd 7ÿ} “08109 e] Stidutoo À ‘ouopooiug e souon) 9p UOQUELOJIPOUL [ULOJI] NP 291009 9XOTA QE Loop 089 “wir UOIJUJ989A 9p no oimjNo 9p o[{UesUuo p sonA Jg Jo sosodso gj, juejuosordor soarou sououerd Le ‘sopraoçoo soyourrd eg ‘ooxou -W09 91 anod sojuejxodur snjd so ‘spneuyo sÂëd .sop sorrmn sojuerd sop seny OP Cp Co ne dora ‘uorneureud ana ned td Uiwovut puyiuviuu moe y LG mp Sn[d so xnouou9A J9 S0[{NSOUWO) oouEAY op suouSrduegp S2P SUEIV 91904 GT Go CL Y ‘‘'’"''""os1e[aue 910] 109 0% of © YO terres... 1x O[ SUP ‘#7 GLZ 9048 ‘[OA F ‘soyoponbs 9p uoreedoad ‘979 ‘suossiod ‘sorrdozx ‘xneos -10 ‘Soroyruueu sop o8eppedunf ‘91801098 ‘“onbruejoq ‘1801007 ua ‘afpainjeu 21107S14 P Sjofqo So snoz op uworsoroo uo quowro8rex np ‘uoresedord e1 op ‘70994 ej op onbrnerd ape) ‘anogesedoid astpemyeu np 2 anojeure oJSI[Ranjeu np opIns IRIA O1 189,09) ‘HHONYUL) "V ad ‘ojsrquanieN np ronuexm 974 G8 OF oJ € 07 ‘’‘°‘:‘""osrejaue 91mIfoUY OL 6 oO € G ‘rt "000 -OIf o8=UI OUN[OA YF ‘09811109 79 ONAOI ‘uUOtJIp9 ofjeAnou {SET 9Pp 2IQUEON fUTINNOZ uogsen ed ‘ommjeu soidep soou -ISSOp J9 sosodso so] samnoy juejquosoudor "Sy 162: ‘Sonbruysoy sjou sues sajuerd sop ere] uoreururoop ep anod ‘onbrjqna not =ONAJSUT [ OP O19SIUIJY np so91dsne sa] Snos oqmd ‘oouvrx vu ep 2321dwuos ox0f[4 ‘snjd wo G[ Q ‘‘-‘"osrej8ue 910) suuoaeo ‘08 SG oJ SL Y ‘oouei,j e[ 9p 2[[PANJEN 21107 =SIELI op enaed s2q 7 ej Jueuoy o881AnQ ‘sorgdeiSojoud 8308 ‘ejjoanjeu anepuei8 AnoT °p owombura ne oxneu saide p Jueuu -0J9aup sootqdeiSojoud sasodso saç so7n0] Juejuosoidorninsut,| 2p o1quoY ‘ATINNOT uoyses) ted ‘oo; 21[2ANOU EL 9p WAY "oouray op souesotoueqd sojued SO] So]no] ourod sues dewuwuou ep ‘S93Si] -e10ods soysiuejoq sed juos ou mb sowgur Xn99 Sn07 © Juoyjourod 97x27 91 SUEP S29109 -I9JUT SOAN SI] 9p 2[ARIPPISUON 91qUOU 9"T OL Go] GG G& ‘‘':"::'osre[8ue ejto7 ‘j1v9 06 Fo} 07 ‘tete... iq *joA Ç "OOUCI E[ 9P 2[PANEN 9ITOJSIH,I 2p o1aed 4,87 ej juetuioz o8erAnO ‘Sony 1e ‘sonbluyoay sjou sues sojued SOp O[8J uoreuIude)9p € anod ‘SNHXV'T aa ‘#) J9 UHINNOY ‘0 ded ‘(o9xsmir 240 OJIPANON) SO9IIU[MISUA S9JUUId GS OT oJ € OV ‘9xa] opsuep sounaetS SIT 294 ‘o-UT *[OA F ‘9887 ‘LoueN op oroeuaeyd 9p 9100] € ‘Joud ‘NIxIaON) ed puewo[e] ep Jmpea] fuapwnasvurg ‘py sed ‘onbidoo =SOdotut onbruejoq er 2p 2pnJo | Anoù pin) ‘21VI9894 oruroquue p 9nb1uy9293 [onuu y G8 0G oJ € 08 ‘o8=UL ‘Sos Zee up ownfoA Ç ‘TOTTIT ‘V 19 G0SNIOg ‘ff ed sojipour soins; 6888 *AB “OANJINONMSY p) SOJOO TT SP J9 ‘ODEUTEU] 2P 39 OUIDOPOIY 0P SO[O0f S0p ‘SOJISLOAIU( S9P SOAQIH Sop o$esn | Y ‘NOTEVQ AG DUTINHT J9 JNJUSUL 2P S1QUOY ÉHHINNOG UO0JSU) ‘ININ ed ‘onbiroystyy foisojoquopreg fsere =Ipouu ‘sopjponysnpur ‘sojconmse suoreorddy: OR 2 E. CRIESHABER & C° ! PARIS, 1O, rue du Trésor (IV) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) # FEAREE | 24h Partie 24° Partie 23° Partie LASER ,— 1999 C] *sn[d U9 GL ‘1} Q : AUU0JIEN) — ‘(OS ‘1j % ‘OOUCAJ) 1} & ‘90014 : XUq ‘2 9LG 2948 ‘S95ed EF 9P SUNIOA uf] XIII 1 Lg 9eae ‘soSed 61€ op ewunjoa un ‘if a OI1DO XUd "OWUNIOA 99 9p Soins} 9p J9 ‘Se]ISSO} XNelUIU y XU 9 oun J9 S8]ISSO] 00 op soid ‘Sa7ato Ly 8y 0gc ‘sostd 06€ 9p ewnpoa un ‘Se]ISSO} Sojue]d ‘(09 ‘37 9 ‘ooueay) ‘ay 9 QE) SIHYd — 9Y4 NO 3N4 ‘9? ‘SUN3LIOZ 11104AI0 31KJ.0 SI S31 _ ss ES lai | < = a S SE mo en) 5 ; re) — ES EE mue sie RSS ee — Le me a ee Horn sn Spe Dr = rs Se E SEE PE no ES eo ® AOL OS ET e Eo © ENS RES © & =OQ - ss LR ir 50 = 6 So | & ? 5 5" De po me œ@ COALAUE CES œ HAN len Movies ON het NOIRE Nr one LOS ee s 5 > 2e Fee [ES SE HD E Gel Ë Qt Ha | -e D >» = = pau or Dr Ce ES en LE @ | & DT eue ENS 0 So? = SA 5 œT 5° CSN NO) ee EE) = su gaz | So Set OO SE) Goes oo de ss 78 SE QE OMEE ENS se CS ù ® D © QUE Eu 2°E 2e 25 eh ete a FR — ® © ® = =. p St SEE SN -k0OQ © mn © Cal (a) Ch n ® oo uù © SD LEE EN MON) D * om 5 x ne % CPE D © bo mm © es USE g ® Chose T6 Vorp | ro se 1 œ @: à n — (e] 2 res | 00) be 8 — = rs US © + œ + Cole = SE © B RE D ES eo un À A [# 2 s 5 ER F5 ACER rise) SEAT BOSS ENS E GS Jar il aies ENS = 5: DT a ® =: œ gi DIOLS: (= = S £ EC NORS RARE & © © = œ | SALES St tou ® “ EH el RCE A E Bo =) D %< a ©? 2 D y SUD, TE à ER SES DAARQES Re See Fhie ua D Cu © à © DSi SE le) RE — S eo SMES A = ® = 289 & 5 où Gù CE El Et Re) Es ES = mn =, Le) o Mo Sc >. 8 a - 2 a ne et " AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ TRÈFLE” PLAQUES PAPIERS URI LI 8D SOIN 20H O Sep JUSWISUIEYOU 7 LNIMMNIOIH SNuVd SI9VHANO er 1n9$SS Ÿ 1 J Sn0y a4xjuo quosstqe)e,s mb suosreir 9 S9 Ÿ 1 *9AnJeN ET 9P s94} o1 ‘syuerysuowusop sopduoxe sop 1ed ‘ojduris s1g1ueut oun p ‘ojuosaid a8e1An0 79") ‘auu0pIOS ER] -o1d ‘njySUT -Wau ‘ sewusiuebu ISpoiq (UV 1) SIMVa ‘°8g np onx ‘9 ‘sanoyp4 ‘ATIOUAAG AIN S'IL SAT HAINNOG NOISVE) Jed ‘S99I1UAX9u929 Machine à Écrire ‘SMITH PREMIER ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE M LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE Télérbone 277-635 PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d’une villé= glature, nous leur rappelons que la Compagnie de l'Ouest dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, les stations balnéaires de la Manche du Mréport à Brest et qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l'exemplaire, dans les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Ville ets les principales Agences de voyages de Paris, un guidew illustré de son réseau. % Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures contient les renseignements les plus utiles pour le voyageurs (Description des sites et lieux d’excursion de la Normandies et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Tablea des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manche. Plans des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc...). M En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente les publications illustrées suivantes : 1° Guide la banlieue ouest : O fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Michel à 0 fr. 25: 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires » = 0 fr. 25: 4° La France en Chemin de fer (6 Itinéraires), chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau 0 fr. 40; 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. 3 Toutes ces publications sont adressées franco à domicile contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. s a] Ë CHEMINS DE FER DE L'OUEST EXCURSIONS EN BRETAGNE Facilités accordées 4 par Cartes d'abonnement individuelles et de familles valables pendant 33 jours: à La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, de la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des cartess d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gares quelconque de son Réseau pour une gare au choix des lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s'arrêtant sur les parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois non seulement sur ces- lignes, mais aussi sur tous leurs” embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec les mêmes facilités d'arrêt qu’à l’aller. : ‘4 Pocr plus de renseignements consulter le livret Guide illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les biblios thèques des gares de la Compagnie. 3 sè AUX AMATEURS 4 DE CARTES POSTALES En raison du succès obtenu par la première série de cartes postales reproduisant en couleurs les plus belles affiches illustrées établies pour son service entre Paris et Londres via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient d faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes re présentant ses affiches illustrées les plus remarquables éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne. Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sépas rément dans toutes les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest où sontenvoyées franco à domicile contre l’envol de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande affran- chie adressée au service de la Publicité de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris. ‘4 | Es DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ——_———— The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris. 2° SÉRie. — N° A8 1 15 MARS 1907 CUULDGCD + Ha- VITESDES CL: ue ovannes dun cheval francais. SILIOUIS, eprelves mana af. a 5] 192 pages et 111 higures indiquant tous 1es PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MO H MUS Pas fu: ou Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction Typhon et l'Okapi. Hrpporyre-Boussac. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D: E. Trousssarr. — Les fourmis ; l'énergie et l’acide formique. Dr LL. Lazoy.— Sur les espèces d'oiseaux des genres Saxicola et Pratincola observées dans la basse Egypte. Macaun n'Augussox. — Les races pathologiques (L'Aérophagie). D: Félix RéexauLr. — Chronique et Nouvelles. Henri Courin. — Académie des sciences. Congrès préhistorique de France. — Livres d'occasion. SOMMAIRE du n° SI du 15 mars R9OZ : | Les piroplasmes et la piroplasmose des Bovidés (Malaria Bovine). D' L. Borpas. — Set- ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!‘ DE CHAQUE MOIS France et Misétie ne AD fr» Housiles autres payes etant RAD Er es Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 » Énedu/numeo ee de en 0 50 Pour changement d'adresse, joindre O0 fr. 50 c. à la dernière bande. ——_——_—_—_— — —————ape Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux | BUREAUX DU JOURN A E. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS IMOCLLUUE UE LrCSSALZC Pour Fointers et | DRE RAR SRE RE RER TR - ER RRE UIOJICUY SSUOIISOAUXE uOron}] “oSvA ro por Ë fete ojpoirgetu Su110)S1pr HONVININOCE ARE SS2#132% VTC - ed D TI Il ‘apsoi(g °p eunorodns euBUMA 9109] & — dE ” Gi ë : 1 ‘YHOHT4 | < \ s —_ star de ee nn onb (2ssa1d snoS) ‘JNJUSUT,[ 2P er op onbiso[oss 9J189 un je 07x0] €] SUBp — À deco A aiuroquu y 21TUO HSINNOY UOJSeE) we ‘eouea ef 9p ‘$y LOT 004€ $T-uI [OA F ‘E06E ‘SHEd ‘ST = Ge Ge .] «= ce PS AOL IN ROSES : : =UB,] & PUUOJIC) :SINOINOI U9 SIQUIOU pPUELS : S un Juop ‘soprydeisoui| seyouerd Le ep Je ne. 0JX0) of SUUP Sonay $0S 2p aUIO QÇ-Ur ‘48 = , EJANJEN OLOJSIHEI 8P oHaed ,8S € JueLuO7 souuoroue Sp sossinbso 9948 sosed psy 2p 99] Ë 4 | ee 95P4An0 oonbudde sppeaneumoxtosrq ‘1501098 =UalUSNnE Jo NPUOJOI JUSQUE (UOIJIPO eQ ni: | - HISO[RIQUIIT ‘OOUUA UL 9P 21S0[0u99 | ‘INAUVaAYT 9p ‘Vard ‘90095 9p 9591qw “= eee : : LVHIO NMHIHI ; S8 86 oJ 1% 86 ‘9JX9} 9] SUBP SANS SISNOIAUON 994 4 o8=UI PURIS ‘[0A € (ONGT SITE ‘oJueuoue = = : ; : 6828 «7 © S : - : : *[OA Ç ‘XNV9I{e] JO Soinsi} GAZ 2948 ‘OOUUA,T 2 : | op onbuoysipoid 99008 y «vd arqud en GE OP J 066 °°. ++. :eger ‘oonop ISAIIUO) — “UBULYJA OUEINUHO SJUOU ‘sonbrao)S tord S24P4 04991 9p FPRUE | juowejqewopisuoo Jo onpuoyet ‘UOIPo 6 ? \ Op) Uo soqyouedg Jo SounSry 98 04 ,ç-uI -VOIpoUt Sop uoyeuystumupe Je uoreræedead GE Gel CG 2e ET “Home Den “INUUVaAYE op ‘V ed ‘o1So102S op 931UaL FA SE DUBIS eLNIOA vo uQ ‘SAifu}Idsou sorise ‘uoyAttoSap : SUCUMPIIA SEULE ‘NOINH *aq ‘[OA p ‘avanoro( awd ‘onbrioysiqord ets EN a © En Omar TPE cavtE en > : Re - SOp J9 SoJjlA Sop oups ougrs AU] Re Souo ad ‘JuA99 up SoIPUIUUL S9p 9JUaX =Ojoauour,p sajou ‘SJIrUETad S91S90% SON S1ou sououe[d gp 2048 ‘[0A j “UHR pueu "2 EE —d9(oat So ep uomvorydde, ans 70 Squier 0% Yo] © Y “Et E-UL [OA | ‘HGHANVHO OL 9 JJ € g "+... oims =19,7 ad ‘(æpruouotuyf Jo æpreudoyes {tt = 2 - Gen ——— = TE , S A 2 u > € < & F 1 ne < ap SEL Sn D 52 Rte Jo 19)dw09 19] Ë red ‘vAou9 eumof np S9IPeIUR S9"F 1] GOT °oav “QUI ‘[OA F ‘UONIPO,S OVH BPHBLHE EplEwoOprI80) onbiiitg EI 2pP s l Ÿ J « ‘ € = = “10994 anod sajisn Sopsooud say 4ns ‘sosoec Ë -UvVO ‘4 dd ‘sjuoumuotu Sej Je soimjqndes DAGUUY,I 9P S9)99Su: s2p orqduxsouop 3 S2p J9 S2INSSISIOU S2p SOUPE SOU 0 Je @ 6 > = so saadep onbruojsigoid oouvaxy UT G8 OF © OP "+ -uou wo = s =2S Saf AS 9pnjff “IANÔIN ‘ id ‘oxoqds QuUUOJ1UT) “Soinsiy (JL 2918 Sooa YpG 9p “ . = £ … SE “an vO ï A ee -OUMU, 2P SRUTAIA SAUSIUSSIg S9% | SJ-UI [OA F ‘YOGT ‘UOIP9 .G ‘uaHonog a 07 Y SJ fe = a : 96 ep l nues ee $ He ‘sanbijs2uop xXNUWIUE SP OU9rSÂM *QUUOJIET) ‘SAINS GL 048 sosvd 81 ep op1eduuo0o 91501098 op Jo 2[fPANOU 2150/098 5 Le GL GJ 08€ ‘6687 ‘1n00 wo ‘jd y soae : à Gf-UL [OA L ‘GGST ‘xanosavy vd ‘aogduo sax op uorvorrdde ‘suisioa sÂed say suep 3 Se | ; ‘JAtO SJ-UT ‘JOA F ‘‘Juotuejleu ‘Soimsiomf 07 Y oJ « °°:auo ‘9Y-UT ‘JOA:F NVE 9P 39 S994N0S S9F AIANCI9P 9P JAW/H | OUI HO SOUUOIOUE SIOUI S9p SINOJUOD S0p LS NNVRTAVM] AU ‘amer op Sauodra so | -No;y ad ‘souSuediuvo Saj suep xnewu - D uoeaneyson ‘(ap 1eSS4) srydeuaSo2So91ta ë DOS 0 : -IUB S9pP JJUUS U[ IPALOSUO9 9P JAV/E as Sa 10 BIT 99 “tre Cet Ce D °°: "ouo0u : 7 sine[No9 u9 27409 OUR J9 SOINS 2948 que) | | £ 06 6 0 G ÿ ; Ï Ë ‘SoSed SL Op .g-Ut ‘OA V ‘HLIENTIVO 68 QT of € GT ‘JO THIONIN 9) ed ‘og-U1 ‘OA F ‘uortpe .G ‘SHONT aed ‘saxo =SIX2 91S0JEUIUE 9p PAEOUI® 9JIEA NEO i 2 :V a 1 «ed ‘sjuoduas sop uen 97 soeuissep jaednyrd err ‘oryderxSod{jowoayo uo 2P SJUSWOIQUOLE SIT 19 SUVIIOA S9 | sud 9j juoj wo 98140 00 juousedut0ooe mp | puissop ad ou 1 DE « y soyoue|d % J9 97x97 af SUP SOANS 68 284 DATE CD EN sur simopnoo uo soqouerd sorqenbreuwet sorry à WE 7 -coSed € Ut DUC [OA Ç ‘JOJIV.P = TE Poe ; 7 GI Res TOITS ÿ = ‘J429 [OA F (NOZNOFTT-HSONC] 9 UIHENNT) avd sosed GLL op out ee a ee ‘OA F ‘uOIpo el ‘TIVANA, ‘f ad ‘nva y 9p D ë à = - ré FER es ; à > ë OIBUTI9I9A [0997 & À ss d 55 A : OISUCI S9I 19 SA9r98 S9'} de 4e 0. a SEE j : “onbiqiedocomouy sareura9)94 Sup en pa SUONJEUIOJSUECAIL SOI SAJIDETT Se : SA : = - DER RCE D 5 : : sou: | 2018 OLWUNIOA F ‘270 — 2 r) «ed ‘[LUJ9Q np SOIPUIUUL SP 9JIU1T Ge EF oJ OC EF ‘‘"***"*""-*-sinemnoo ue He ue rs . à de £ € G ‘‘ojdnos ‘uoJato ‘87 98 9048 A ne > SC Le ‘sosesn sanor ‘saoridoird si 1 DUCL; : OS OP o8-ur Jned ‘JoOA Ç ‘uoniny G9 ep ONE ÉSNDEUPSE ep POSE AE . 3 _ É Be ee : u9 JU9ANOï 9 nb XNEIQUIU Se] SO) ep j 9 . . dE 2 a H A = 1 09 — 4 2 À : 8 - il asp Sojuar$anago suoyoayye ‘ofprot [OA SO1S F ‘uoIyo 8 5 su 2 ae | ee 8 ce Snbre Cd uornduiosop ‘eoutiy | Op ofpRaneN 04110} À S ee stone D 5 6 CSA Rte te = : > 24 au: CEE / USE Ë = 2 3 =D} 2p SUO29fe ‘SaXQUUR S9S 9pP J9 [IO,[ 9P NOUS STE SUR ESS ER ere PT PAIN É CT =SULI °P ouxed ,68 81 JUÈULO] 2SCIAUQ *LHHA | \P 2p SUOUJafe °S SSSSS PA Te ET : = STD sa 8 op Jo SOQUUO(T 6Q ‘AAETT [OO ‘V aed ‘onbrdoo EL : : souututuoo sn[d S2] S81PE[EU So[ AONE 9p } € £ l l 2 Je = Sore ï ; Suoyooye ‘neod SOIDETEUL S9S 59 SET I [ESIREI : 3 nv que dvd foouti,T UL 2p 21 0vaguE | Fe S EU te MNERE nuoAoïd 9p JV ‘HMUITIVAUV «ed ‘ou =SOIOIU 2pnJo anot e senbriutyo Jo senbrsor F L £ e ä l E UT S2IPRfRUt ‘UOTTUNU 8] 2p sarpereu ‘8ues RES É = > 5 e terasse: :Gouuoieo _ IF a < l Le Ê - 19192 Qurepour op oubijvad 9J1ExE =RIQUIU SOpOyJAu S0p UOre9rddw of ‘S204x OT 1& J SG 0G a au à : IP SAIpejeu ‘XNA eWaSÉS np sorpejemt =. - Sep xNBQUIU So] Seooa Sop xnesoumn | CR 81 oJ € SJ a1b1UD0Q0270.J 1 ; : XNPJIU2S SOULSIO SAP SAIPE[EUL ALBUM JO CS ON ER SON ol O9 AE A 2 à abojoquo2104 ‘22007029 Setun]oi stox S2'T je) = sdier ep sorpereu ‘enoyemous joaedde/] soSed FF 9P o$-Ut OLUNIOA F ‘XNEWIUE sep $6 % oJ 08 7 a 10#7 Sema AP SO[AEIPPISUOO oIquOu 00 2948 Ë É : : pe Re 5 Ê ONE | OT-uy ‘{oueN ep se9 Ale A | - ) Leipeetu ‘orrogeurdser proredde ] ep sospe] oxvequres 9o1od ej ans j8ep Jeqpni & np 10] I Sy G6 2948 67 X so È en È SE o1ue8990p SJ187 SoSerAno Sotuerd set uos 29 EX a ee : DE à US RIT © JOUIU 9P 79 : : yso8rp jroredde,] ep Sorpeleiy :Nozaug ÉSaALOJIGIUPOI SODIA S9F ANS FS8T INOU Z UP 0 eee eh ST “ _ RE ee Le = £ HOW] op SOTISSO,j Sep Je 21801099 e[ ap eJe1d 3 Œ 1 LoNo ‘f= 4 td ‘ouuvo oupopon | ej ‘jeurue onbeyo amod son$o4p sop os0p €] Re nr fe ee _. -W09 211081 OUN JUOUWMO} 27 D1UD10Q02104 1° a eee à 2 : ‘ 2 amaye J aITTVAGH : S = : ; en nos socle) jueuuop a18o1osod ep au un p ‘syuemeorp ds SE 2. : : 9 = a10ogoju097nq ‘21007021 SeSexAnO S1OX SO'T | | D Pre St" ou sop uouviedoid e[ amod oxtepuuxoy un p v ed ‘orqduxSopquisra9 9p S99r94ox x % rca NEO ce) . ‘sonbreuoqquexe Je sanbryewomuexe-opnesd PU 2 5 “ > I amvuuoya1Œ 3u24 OIT0] ouuOyea Sy Log 9 el a eos 1 | ! l à ee ! Te € CUT Fes se a Cote op ‘Sourmpistied sosojeurrep ‘soyporo ANS OAMFEUFIYION 924! 9! se … . . a es 09 90 € 9 _ _ . 5 : k ; 2 à ul «l v VU > p1 j € a) & > S SE TT =JUa Suonydnagr ‘NINDIT ‘q ed ‘quaouo 09 9 oJ € 9 ‘osle8ur,| Rauuojieo ‘sans el Se ee Re ee ss. à 1830} un JUTUMO7 97x9} cl t _ cher « np NUOU E[ OP SOIPEIEU S9p SIP | on ‘JG8E ‘SI-UI EUNIOA p ‘domeduoqt op : : ee. onAat ne ; ne ee. Lu ns ë ne 6 { SE ont : 11pS RARES ‘I “4 td ‘ooueay €] 9p 2[peinJeN 2OJSUT, : AUTDAPOUL 9p 9J[UOR É[ À eUA8LUp dnes _ he 3p oi H d e Ÿ PSPEA Se a | ê -IY 710 è % p Û F7 de & À SOTISS À ee = Sd -Sojoad ÉSNVQ-NIUU ‘7 aed uoronporur Ye 2p XX b DU [CE ap a1}1EC 519 oYG Fe : J te ed Fa £ € AB $c 2. An Qr= STOZ É 2 ; ÉD o tome 0 0-0 NT UED pre “e < F5 Neo ounp 9pa0o9ud ‘AvVIANY ‘VY AC °1 Ed ‘epa GE JT CCI eoryders SOJUEI °22RUEX BI 9P L 10< k. *OUBUTI9J9A oouopnacdsrn ft *S9SN91SLJUOD $ Lee < s£ | oun Jo o1x2) or sue Re CP Cp -1109 : Se ee Ka 39 onbijqn oavIuawIIS SUSISAÂIE -OyJr[ouwuoiyo eyoue[d eun J9 9x2] 2] suep Gr LoJ CL 9 2SIR[SUR 2[10] ‘JIB< FE SAP EEE 919 + ET °p I np Serrlo10 SoinAtiS GJ9 9048 0$-UL PUCIS [OA F ‘GGST 09 9 oJ © 9 ‘Soansy 698 8P [8J0J UN JUEU | L = DE EE RIT) 5 { 2 SS £ pisser 9 gi . d d Ü J ee. - Sop ‘xno£ sop ‘Jyso81p jeredde,r ep ‘oxroqex CES oJ 06 L : = ?i d SUEJ ‘298LU00 Jo NA ‘UOTE 5€ “ENUU =10] ‘9)X0] O[ SUP SUISSEP 009 19 21x27 STOU S dés 3 £ & NS € : ce en 0 H (SIP F7 (go e180 5 : 74 5 10 9] ; I > -1dSox prorvdde pop sowexe soipepeur ‘peou Siam uo id y ‘so eo =Vadv'] ep ‘v ad ‘orSopurgurur op sanoy soqoue[d Le 0e ‘taxnuay ‘4 ed ‘oouear 8] 0p É -25 U9 Solpe[EU S0p : QUVUNYJOA OUHOPAIN vx sorqderSojoud ‘somatas 078 ‘sesed 09€ = ee a D ü : . D “ > = : > >: + cs... 9 DTA & H 2 EH JSTELI © EN 7G & PEUR] | fe — ‘sjuowuosuvd ‘soppeanou suoyerodo soyod ‘68 -U] ‘HATISSIOT-UALIVN) ,( 2] «el‘oppensn GS GI eJ € GT sn HOSHOUETE Re IJOMOAUT 9 S9I9MEA ÉSOJISSO] ; a res 5 2 z L D < € DEQ—= OC I 2449174 L LL TS EXAEE J | : juotuesstjolnsse p_ sopaooad| : oxeure7oa QUEDI9POUL OP DAPSNIIT OSAIBUUOIOIŒ aun j9 97x90} 9[ SUCP SAaInoIf SJ 2948 SU — (e = ee 0 0 DUO ee Se ‘J0A F ‘S68T ‘SIC ‘ooJuowusnr Je enpuopar XNBUIUV ‘DOUCIAX EI 91 L > À Juotuoiatque ‘UOIJIP9 98 ‘LNUUVAAYT] 0P ‘V Gp La QU Q ‘2: -t----"SuuoIto è ANIOHAAN LH ANHIOAH UE END SN TOO OERNERE 617 CURÉEN Eee Le Q 0) ren _ - QUOI Cr nee LR TTG) -1801098 oui; U] 2p Sino/noo ue [ JUOp / = à = on Quuoyieo ‘SiNnoNoo ue oowurIdiur oouex,T sojito Ly ‘sSouyouerd 63 2 Soins (ES 2038 SIUVd ‘984 np ont ‘op ‘ATIOUAIA A'IINAG SIA SAT Z0U9 ojU0A UAH _ ‘013 ‘SSVH9 10 393A111.0 ‘A4NL1NOIMONV.O 1TIINNLVN AHIOLSIHQ SIUAIT ee PS En Pate —. -tH ‘SIPJUE [ADD LD PSUUULO) Jo, poux iS9SINOD Jo SossoJla op seanoïde ‘suonts -odxo ‘oSussoip ©p J9 oSvaerop S01099 RL. ad Souuop sJuetuoseMmoone ‘288A9[9 ] ep uorestues10 ‘88A019 [ 9p SO[O LME SHOT =1puoo ‘sonbs1eJS SUOUCOIUT ‘ND ‘I wd ‘OOUBIJ 9 FUA99 up 9SVA9IX EAU EREREARCS) ‘jy-ut [OA F “INoan( ‘I ed ‘senbrjsourop XREUr rue xnvdiouad S2p 19 [UA949 UP 29. Tee Dm ne die [04 F "XNUAOUD 9P AN9JOUOE] 9P su, ® 2pins ‘faSeroje ‘sUaut aunppuortse,p [EAU (So1aSuCAD. SOI ‘oOUBIT 9P. SOUIEAOUD SOSSOUOIT ÉOOUCI,] 2P OLOSIU,] SLOAUX E JTE op eAoyo of ‘oulS0 € Sooodse Jo SooUU -AHDNOTT m0 AIT ed ‘omajeqéuy ‘onbrs1og ‘soueasy ‘(op S29U) JIUI] 9P XNBA9UTY DO OST RO NES ES XHId ‘AUUOJIUI ‘21X9] o] suep sonbiydess 7 Jo ojiuo eun 994% ‘SoSed çGy op $y-UI ‘JOA F ‘OTIBULIY}PA-UT29P Ut LOUNOQ ‘A J2 ‘UOUSTIL) 9P aanJ[nortse p ejenomeu °[00fj] 2IU20)00Z 9p, AnosSo] -o1d ‘auanvroag ‘q ad ‘sosnaodxo ‘soarv] HOUR SUOIE9IXOQUI 39 SUOIBIHIR ‘SUOINJ -1jsqns ‘squouuipe Sop oUISIIO ‘HOTEL EU] 2p 70 [LUALA) NP [N9]U0 ‘[UAOUO mp SJUOUTIY ST 09 G .J « ce DID LED Eos}: op,J9 soyouerd op guxto ‘STE[aue,T °p MP "8 [OA L NOTLNE) a (WIES A9AXISUOD 9] 9P 249IUVUUr Uf 19 [UA9U9 NP POI 24 09 DJ 9er charente eu ‘OA Ç ‘XAOINOJ *V aed ‘axe Suou soyouerd XN9P JUBLWAIO] J9 SIN9[NO9 US SOQu7 soosodaod -ns sonbruoqeue sodnoo 6g je o]x0] 0] Suep soan81y 88 2048 (oanaixo] E] 39 28P.]) XAOLNOJI 40 ‘JUA9WD np por 91 39 UOIIIUOG CI 8 E eJ OR E ‘""'-.+..e:-01to) ojor ‘oJX07] 9] SUP Sous] La 29AU ‘UISIEL JJ-U SUMIOA Uf) ‘IRTAELTIVAA Ne 1ed ‘(juaouo ep souuoy xne sonbreaid sposuog) Sopra S2P XNVAOO SOP J0QUS np USA ‘ojxo7 9] SUCp Soumsy gag 2048 sosed 06 OP o8-Ul ‘[OA Uf) ‘aUISAT °X J9 HONG ‘A ed ‘ynooqg mp J9 OuU 9p J9pNur np DANIAOF VU, ans o91puodde 294% 9anx "A9 US 9P 30 IUAOUD RP POId NP SI0914 G8 OT oJ € O1 ‘0]X0] 0] SUCP SO9]P91oOQUI SANS O8 D9A6 QUUOJIEO ,8-UI OUNDA Uf) ‘UTIBMdIA(] ‘g-'c ad ‘soyuonSum suopnurxopu sop 39 IUA9U9D np J10q48S np o1ero9ds opniy Done] HELENE NT En PATATE 0 ‘XNBA9UO SOp O0IA19S UOq 0j doansse amod Jeyoaueuu np [itACAy O1 domordde.p je oxams op soueJonidord xne jueyoued Jo oujequoo IVAHHI RER F te . Ÿ se snoy juenbipur soanst} LIT 32 soSed 561 SQ-Ur [OA p ‘(np 92m UT) IUA9u9 "OUUAOUD uorjonpoad &[ 2p een UOUENIS TEA9H9 np uoresiqA ‘JEU0e J2 XIOUQ ‘II SUOT, He e) =eyooretu (SarIn09 ‘UOTE ‘T SUMOL CON AC GE *::t*ouu0JI80 “juouoiedes puea os ewunçoa onbeuo ‘07x07 O[ SUCP SOINSI FEV 9948 (soSed 076 2[ques -u0 ‘QUI [OA & ‘OUVIVAYI ‘HN ad ‘rod -SURA) Op SOMJSUPUI SET 39 2[BANA TUOUOP9,T Joie sJaodder sos Sup 919pPISUO9 ‘[UAID 9'X CPC Ie CCR ee “so8ved zgr °P SF-UI ‘[OA JT ‘ouJieg-ans-o[so]] np 39 UODUEIY,P euteI{ C[ 2p Sosequou SOT ‘UIJ NP SET arç ‘sympoad quo sjrpnb xneaoyo So 7 Sinoa —2[9 xnedrourid Se ‘291JU09 97799 9P XNOUUE] sud soy sogeqie sop ggersods Je on) EN ‘SAVIJ AG SAIUVHO ded PIMVAOTAON SE GP Fo) Cyr oosodaodns j9 S0911009 sououerd G Je 7x1 o[ Suep Soins Le 9948 ‘LUnqE,p 2UMOJ U9 aUUOJAEI OWMOA J ‘SO1pE[ELU Jo AUQTS LT ‘NX -19] ‘juouayoeudteu ‘SUOTEIUT “uoreJIo[dxo ‘o8va0ço‘uormonpord ‘sourqeAeto SOU ‘TEAOUD up sJeou ‘SJUEUOEUSIS ‘088, Op 2UESSIEU 109 ‘AINOIT9JX ‘979 ‘UOISOSIP E] P ‘UOTOU -090[ ej op sjoaedde sop uordrosop ‘sonbr8 -01007 souopoesvo ‘orbojorshiyd 72 orwuojnun ‘91601007 ‘AMAR, AN ad ‘AUASUD 94 8 ZeJ 08% ‘°°: """uoreoIdxe 9018 ‘sosodiodns jo sodnoo9p sJe[pimey e Saÿ110109 souyoue[d ç ‘oluoqeur Jo MOMYIXS ‘EAOUD 9 DÉC TE OR ET OR SEE STUU tuorjeysos ‘soqor ‘Ssoout ‘o8y ‘opet onbeuyo op sopnjyde so] 9948 UOTR[OL UO SONO IXO SouMOy S0p PU) ‘NINOEY ad ‘(9'x) 1wA9u9 HAL EX SONT s : “oqouerd E[ 2048 o8=-U1 PUEAS ‘[OA F "A[OO NE oJHOV np dorjeAou ‘UCNOf-PUBAT) 0p in =MOHSVY,P 2100, 2P AM972011P ‘KNOZNON °V ad quounf ej op o180çois {qd re] R 2pA40Sa1 Ju879 0G ®] ‘[EA9U9 NP sdxo9 np SOJRSIOASUEA] sodnoo q quequosardor (G0'T >< 960 1Uu0}) sosodiodns je sodnos9p sjeppinez € euouerd oputas U] op 2ATuOTIAx9 991JON ‘eruoqeue 12 AnONMOXH ‘XAOENOJY ‘V ad ‘IUA9D 9’ GE 6V oJ € 67 ‘SUUONUT) ‘LAIONIN 5) 0p jaeduçd e ‘sogoued %g 3e soin$ty 976 904% soSed 901 °P og-Ui pueig owumfoA nroq ‘JID9 08 ‘UATUUVE 9AUISNN) J0 XAVHNOE) pue IV “INN ed ‘Iuaono np au9ra9)X0 1 9 09 9 J & 9 srstssssesese des. ço8vd 49€ op 6$-UI OWNIOA F ‘AVEN ‘d td ‘[UAOo9 np oubiydeuasodo) armojuuy,p Si992q 09 of 06 « MATE MEN SE SO TUE 072710) Éiy y ‘oureznop ep ‘soupeouo 249 Jueanod ‘ayrmey oçpnos eun ans sosodsip ‘Sox pad ‘sano4oço so] snoy onbsoid xed muypanolne sogjdope quos ‘sonbread sor ‘sopmez S99 06 € 0] “ & ‘OUIUZNOP UT] ‘SUOIO Sep uondtosut anod so8ed % ‘soriqout so[pmoy ‘S204S1P9 4 09 00080 ‘’‘':""'"o901de] ‘SoWQur SYT 08 GS JC G ‘‘'':":" "eurwznop ej Seo[qur -upoopur uodeg np drded: ans soguridu SaIIQOU So[pmoy ‘SoITiles OP SIVIT) € GS OF oJ © O7 ‘°°°: "so9qeqe Sopouer ‘unaq Ssop ejernods oampor ‘$8-ut purs otunjoA nteq ufA ‘072 “IISIAA ‘UOSTAA SUpUIOQ AOSSIOA ‘UD ‘HeA ‘uoode ‘ue 1-JUreS ‘AIRIANOU ‘HOUNOY 0709 H ‘elITd ‘PUIN-P9rP0D “JOIN AUUCE) NE SCIE ‘jourIN ‘MEQUET ‘Sn REMPETPETANERS" faqpauero ‘ff “onne) °V ‘(RS-10H) Te nognoJ ‘xtowefoqg ‘Sn ‘yet ‘Lino -duteyo om ‘Uma “unit ‘euysnoig “Up Y ‘IN ed 'S9MOJ-XN9 G 9p 19 SUOTJEX] -SnJIT 00G 2p 210 888TANQ ‘HHddO() STODUELT op ooejoad ‘NINOHJY med 4ded ‘Souxwopory se ‘xXneunqaT, SO[JUEASP JUUO OT ‘SIEUO sop soipeeqy ‘sonbysowop sy249 ‘SoStanes sJey9 ‘SJEUO ep So2eu So[ ‘JEU NP 2[[0N) -BU 9110JSTFT Loamero}UT e[ ‘OXOSTELT “SILV So[ SUP SJUUO SO] ‘JU4D 21 TUE 24JON DE D og ce PE uoorq 914189 ,Q-UI SLUNIOA no ‘QGST ‘SIC ‘UOr =1p9 € “sues np J9 duoj np ‘pauuor np ‘motAOU9 np ‘tAQI np 9S$E49 EI [IUJ9p UE 9JLU 1) UO,] NO fAnOUDA np OO} e] 3 Sedo und so onb 1sure ‘agneut oun 4811p op 7e HUWUHO 9p ALAIUUU E[ Juerjuoo mb o8exAn0 “HAONVTT 9p TousIOg 1ed ‘JuUANCO Word OL D9AU AISSUW9 9P JIBT ANS 9JIUAL GS LoJ © L ‘‘'"a auuoaM09 ,$-UI ‘TOA G {SU ‘UOHIP9 °G ‘SOAUJUE] 79 9SSUU9 9p SUOJ op sououerd #7 39 Sooea ‘sooumy ‘spord ‘0797 EXNEUTIUC S9p SANG 9 0P PULO OSUIANQ ‘HI -HINOQ VI UQ VAIUUTA a'T ae ‘ornop ep neox -18[Q 9 ‘paeuor of ‘dnoj of “touaues 07 turep Of ‘109 O7 ‘[INOTAOUO Of ‘OUAQI O[ mod ‘spuwx -n09 SUOIUD XNE 2SSUUD EI 92P 2I09F TE 0T « one ve os ne 0e Fee NOTE AT QL y ‘‘:':°"enbeuo sojito gg op sons & “HATEVIN ‘4 4ed ‘suorisodxtr se] suep sosuoduoopx sejney snjd so] nuejqo quele sualyo op Speaaod sop soude,p sourueo Soovx op sodAy sop quejuosoudor Soyuisodg S21axu Da a QC y :aWN[OA F ‘Sjorueds sap Je Sooei sono} op Jeep Suorpo Sop uoryeonpop Jeu, *“JIONVANO( ‘7 ded ‘xrumoporp 9794 AU sis ST aus 7 me SOdMor 19 MAIr an Afrsenra Arr | 19 SA9IUIO4 Anod 9HESSCA 9P OPOHIOIE ‘OSIP[SUC 9984 9p SU9IU9 S9] SUO) ans joçdu ) Soi) 2981ANC) GR 6 oJ 06 & ‘Soansiy 9048 ‘oG-UI [OA L ‘OSIP[OUR OUI 9P JaIXe D SUBI SoI Ans 2pU "NON dif aed ‘smoused si0od ‘s19339$ ‘SI9JuU104 CO EU "or[ex ‘SoJJOUSIA 981 OT-UL ‘[OA F ‘999 ‘qJiug fUOJ[UET] “opnc EMouley ‘enox ‘oSuoyeuosg soide,p ‘jeux -0J184] A9 J9 SOIpeJEU ‘25USS041p ‘288A9/9 SJUDUIOSTONO * ‘HA 2'E € Tÿ eJ © 07 ‘‘2xn] op UOJIVA 9 O1JSI 9 ou ue auradun ‘so8ed gyy 9p 21x27 ‘Suo[qo OIOJ-UT [OA VF ‘USINHGAVI, ‘4 39 NN aa ‘O dd sepjeusrA 06 30 ‘ANNI ac ‘O al ‘oamyeu soide.p soouissop sopporenbe gy 2048 Éauvinivo av ad ‘pruoyo np ours (y ‘o8es -So1p ‘SOSICISUR S9984X ‘JOIAU.D SIL S9T GO CEE CCSN STE UE] O ANTES CUVE ILDVIS) Tnva ded ‘sno] op ooj1od ®] r oSessoip Amar op je ‘11 e osseyo ep stej[sue (s2Œ) SU21UD A QC APP nr 0 PSS ut ‘OA L ‘J9Xavp UOIYD NP 998SS9IŒ 24 Gg 9 oJ € 9 ‘1 "*#"SAmaNo9 we 8 JUOp (so98I sono] 9p So1{o199 sueiyo 9p sjrea] -10d) suorneajsu tg op s110 ‘sosed 887 9p UISIET 0$-UT ‘OA NPO ‘O68ST ‘Sdéd ‘INON -VUL) a 9ju00 of aed ostepuvay UOHONper “ZI qSux dd ‘(osseyo 9p Sworgo) QuSU)J91g-2puUUIY CI 9P Su9UD SIT S8 OP «JO © Or “suoyisodxe xne Sound Suolyo 9p SJIex -1od sop jueuuop ‘exoy sioy soyouerd pa Joe ‘ojuotuant JUOUEIARIPPISUOS ‘oSerAno oquedng ‘uoyIp? +8 ‘HNINOO aa ‘f ed ‘9x -IUP SUQIUD 2P SOSIVÈUCIF S90UY S97 Ge « (a DO 0 5000 00 D 0900 ON ESC ENS e sed viepiey où Jo ‘opueroy op onbryue ans oiquuou Juod & 0911 uoripo 08 ‘susol 9p-U ‘6887 ‘SU *SNIZHA HG ‘ff 9J1009 of ad ÉOOUCIL CI OP IPIIL ©] SUEP OAI NP 0SSUU9 ep anod sruduvury SInvano9 SUILYD S9% DIE 1 00 EU CC RE NET) fB-UL [OA NO ‘SUMITITA Œ UAITIIT ‘JO uoreq op ed ‘TOGT “Sorpereut ‘249191 op ‘UOIPUO9 E] 9p 9 201)10X0,7 0p ‘op mou ej op ‘o8esued np ‘juewuosot np ‘S0084 SOp UOIJPIOIOUUE,]. 0P ‘[LU9UO NE WOIHD 9H G8 OF J € OP °°": orepeds ou -o1 ‘SoyJouSrA 9YF J 97x0) Siou soyouerd 5g op ouo ‘(sosed Zeg-xx) 919 o8-Ut ‘OA F *JIOHPQ NUTIAUAY,P 008Joud ‘SHTAVLS NOQUOL) soude,p ‘XAVA au uoaëq o7 ad ‘ouuosret jo onbreid oSessoip ‘[IUoo ‘SoIpe[eut Sep juouoquea ‘suorisodxe ‘uoronpordor ‘ose -o[9 ‘Jeuoe ‘OOinJu OùOJSIJ 'SOLRSUEM® , nn Gaciminprir canvr era Or um Mxnne: nn 4 E CRIESHARER & C:°Ù AMATEURS PHOTOGRAPHES ! PARIS. 1O. rue du "EFrésor (IV) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ USE WOÉLE à Saint-Maur (Seine) LES PAPIERS ASDE TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST + VACANCES 4 Dans le but de faciliter à nos lecteurs lechoiïx d'une villé glature, nous leur rappelons que la Compagnie de l'Ouest dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, les Stations balnéaires de la Manche du Tréport à Brest ets qu’elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l’exemplaire, dans les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Ville les principales Agences de voyages de Paris, un guidi illustré de son réseau. : A * Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravureSpy contient les renseignements les plus utiles pour le voyage (Description des sites et lieux d’excursion de la Normandig et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Tableat des marées. Oartes cyclistes du littoral de la Manche: Plans des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc.) En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente Ie publications illustrées suivantes : 1° Guide Ja banliet ouest : 0 fr. 25: 2° Guide-album du Mont-Saint-Michel 0 fr. 23: 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires )) 0 fr. 23: 4 La France en Chemin de fer (6 Itinéraires] chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau 0 fr. 40: 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. Toutes ces publications sont adressées franco à domicilés contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. | ET CHEMINS DE FER DE L'OUEST. ÿ 24h Partie 24° Partie 23° Partie 1° Partie A TT — d : XHq ‘51 9LG 9948 ‘so5ed $£Y Op 9WNFOA uA 9 ‘S974%9 LT è 8y 0Gc ‘sosed 06€ 9p ewnyoa up TH da uvd ‘e1Bojo CALE oid ‘sosed c&E op ownjoa ut a > te | ‘Sa[ISSO} Sej}ue]d XUd ‘AWNIOA 99 9p S9ANFIJ 9p 79 d 9g 924 ‘Sa]ISSO} XNeWIU y ne QOULIT LI 9D ASIMEN 2JI0)SIH 009$ 9J189 SUN J9 SOJISSOJ O0S 9P S O Sep juewaujeyou] 7 om E © = Cr el EXCURSIONS EN BRETAGNE : He Facilités accordées . à 8: par Cartes d'abonnement individuelles et de familles = valables pendant 33 jours. à ee La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; > la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des carte SSP 009,9 2x0} SA0U ‘[d La 2e4e ‘soSed 6Le op ewnçoa un d'abonnement spéciales permettant de partir d'une ga quelconque de son Réseau pour une gare au choix de lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sur parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leu embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fo l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec 9 P wnosnyj ne 9498)}e ‘TEL *9INJEN PJ 9P S941J9 SA] SN0} 91JU9 JU9ss14839,8 Mb suosrIr o1 ‘syyeasuowuop soduoxe sop ded ‘ejduis o4gtueur oun,p ‘ojuesgid o80IANO J9") ‘euuoqIOS Ej R AN9S$0J 4 ‘ouuo0qu8r) — ‘(09 ‘AJ 9 ‘OOULAJ) ‘47 9 ‘9U201Y [ISS0J 9p 21quOu purAS S917 un 9JX07 9] SUCP S94N9S1) S1Y J9 21X9) SAOU | d aouPI;jj Ej 9p 218 0oJU09]e 4 PJ 9p 28EJANO ‘snjd u9 GL ‘2j 0 ‘auuoaern) — ‘(09 ‘47 9 ‘oouvA) ‘a 9 seuwusiuebu LNIMNNI918 SNauvd SA9VHANO “III *H-‘d 18d ‘snjd u9 GL AJ 0 ‘auuojarn — (09 ‘AJ 9 ‘OoULI}) ‘3j 9 : XUd ‘SAN9]NO9 U9 99ULIH EI 2P onbi ‘QOUPIJY 9P S9[ISS0 SO] SNOJ 9P 24110/SIU,[ ANnOd ‘sonbiS01098 sodnoo 98 juejuosoides ‘soyouerd 63 ‘91x07 91 suep soin *019 ‘sonbr}s119998109 S9[ISS07 ‘OUI EI 9P 21901099 LI (2) SIHVd — 9V4 N0 104 ‘9ÿ SUNALIO1 11104A10 11IW3,0 SI S11 op Jeçdu09 9sodxm — ‘ojjeinqeu 91103$14,p wngsny no FRE ‘1 (AV 1) SIHVd ‘284 np on1 ‘97 SIMONP HIIOHANG ANA STI S4I œ Loi © (e] Ex Im & 2, s © Es ë & = © æ Le] + [en Cal a g = 2 5 5 = Se @ E: = En = © ES @ £ [= ® ES) = à S® & — 5 — = mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller. 4 : = ne ae S Povr plus de renseignements consulter le livret Guide sie a ETS S à 3 : v= 0h * Lo : à SF illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les biblio © = © Le = & 2 ; Ne: | = = be te) thèques des gares de la Compagnie. B 2 œ à Es D € = e = p © © e [œ| el. +Ee > a — ce Ë S °#|2e MN 7 = us AUX AMATEURS 3 = 3 = De soeie: = = E@ DE CARTES POSTALE = a es Otis & & @: à Me 4 Es ee ee se Se se SE En raison du succès obtenu par la première série de calé = se = 5 Te © ? Z Se postales reproduisant en couleurs les plus belles affiché © = Es SISIE CR = T © illustrées établies pour son service entre Paris et Londre CE : œ, œæ 22e j D Se via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient N == be - 2 Û ; HS LA =. @ S D SE ZE faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes # Ce (CS | ee se 2 EF “a présentant ses affiches illustrées les plus remarquablé = É Es Be rl Pris éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne: a Lo Fe So > = = 2 Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sépë & SR : Hem ? Pr rément dans toutes les bibliothèques des gares du rései de l'Ouest ou sontenvoyées franco à domicile contre l’enx de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande affr4 chie adressée au service de la Publicité de la Compagni 20, rue de Rome, à Paris. ‘4 Machine à Écrire “SMITH PREMIER, ÉCRIT EN TROIS COULEURS | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE « LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris. M TDADrA FAEDDINMMDDIE ED LEVÉ PIIE CARCRMMEEAT } Æ ALERANe 7 AAILL LUBATLESEURES 2 © 2454 1 244 RS Se 29° ANNÉE 13 APR 1001 2° Série, — N° 482 L* AVRIL 1907 AC AE RES OT } 131 SOMMAIRE du n° ZS® du |1° avril 190O7Z : Les soi-disant végétaux artificiels. Gaston Bonnier. — Guide géologique et paléontolo- gique de la région parisienne. H. Frirez. — Introduction des premiers vers à soie en Europe. Dr Boucox. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D: E. Trougssarr. — Le Valgus Hemipterus. Paul Nôez. — Sur les espèces d'oiseaux des genres Saæicola et Pratincola observées dans la basse Egypte. Macaup p'Ausussow. — Chronique et Nouvelles. Henri Courix. — Académie des sciences. is ABONNEMENT ‘ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°’ DE CHAQUE MOIS Eranceret Algérie. : 22... AOfr. » | Lousiles autrespayss ee ee Dh Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Prix dunuméro. à Lu 40 eee 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, a EEE Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURN AT. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS RSR D Se SL D LU 1, AUON\S OT ET XNEuUYp Soovy sop WREAOFIAD C6 Fo) 0G7 ‘Suider spaeueo ‘suoo8rd ‘SUOPUIP ‘sonod ‘sboo ‘sorod ‘suomou ‘soyoua ‘synoq FXNPAOUD À XNELUIUEP) S998X SOp, SAN9[No0 EN É °p DtpEpuu 1 GS 8 0j & 8 ‘OLUNIOA Jp ‘2J9 ‘SHSSE[OUL SJnpord ‘sos ‘souriey ‘sourers ‘sJinay ‘SO[NoouNy ‘SOUrDEA ‘sonboo ‘oymeq ‘orred ‘senmaid ‘soSexamo] AUENVHOU( Led ‘[LUI9E MP SIUSUWIY SOL TIVLHY GS J C8 A à nu I ‘6687 ‘ UEOREN Huory 1e ‘sr ed Sop uoyeuowe$or ej je sosinoo sep UOTESIUBSAO | ans onbruo opniq ‘sosinoo xXn® ste SOI 79 XNBA9U9D 9p S9S4u0) SJ CENT OJIDS E N NTNGT AUONIPE 0 “ST-UI ‘AAVATSONIIQ JUEpueuutuoo o[ aed ‘XNBAI9 S9p 2219uIW09 np SNOSS2G S2 G9 Jo} € Q ‘tee... vor XAONDIE) ‘AJ 9P SUISSOP NNVIVIHIILS JUEPUEUUO) 91 ad onA op squiod step ses SNOS 99SESIAUS QUI[UA9YD uorjsoné 4 M7 on 7 PP 00000 ET on Or TE “ACeRu SÉATACECHor 9918 ‘AMITIVL) *Y ed ‘sanoouoo ‘sosinoo ‘ourmeaoyo eusnp EUX] R SJuouwosvanoouo ‘omesÂs uos ‘fox UOS ‘SUIVIJ S9P UOIJCASIUNUPE, ‘O91A408 9P IUA9U9 QUO) 70 AHONS 9p [EAOUO SWOO “mojonpoader etuwoo g1ppisuoo pueurnrou O[SUR/TT ‘OpUELION LUE EL EP EMOSIT] ‘SOUISHO S9S ‘pUVUrIOU-0[SUE [&A9q) 9 OL Diop Go g Pret." ‘soëvd 976 op ‘out og-Ur ‘[0A FE ‘NON va aa ‘}] eJw09 ol Jed ‘XUNaAQ Q op ste8 er op JImper] fosse E Jo Sp eel “I ‘o5e{oa of mod juououteaue | ‘oSessoip el 958199] ‘OLNI9 UND JUowWoSEUDUE ‘UOr =vjmbo ] ins sjrosuoo sop 9048 ‘o8ueyo 70 STE[SUE ÉSIEUIEU 0p J9 OJ[OS 9p ‘JIC4) op [A 240) ‘INONAVAG aa euorjawoo 9j xd ‘Suwes “Ep SUUS and [EAOU9 np 9IAUY 9Y 08 G+J CG ‘2AnABIS un p eUIO ‘ZJ-UI us 1yof foperduos je enaox ‘uoripo 4e ‘AATHENVE) aq XINILNAO!) AT 9709 oO ed ‘oouvay wo 9SSEI 9P XNEAS9 S9P UOLJIPUO9 U[ 2 ce q « G SN ERA PROPRES ET Bob) Ad oJ ‘(SoSed 097) soiquopoo gj-ur ‘joA j ‘simos -SE49 0% NP ‘ONITAUS J9 NOHVS SJUEUOJNOI] Sap SordeiSojoqd soç soade p suoneusuqt L 20AV ‘OOUCIJ 0p SIN9JNONSY SOP 9721008 € 9P 410,p eJNepout ®[ nuojqo juele o8era nO ‘SMESSEU9 06 NE JUEPUEUUO) >-ourep1de) NOIINVEHO ‘TT aùd ‘ox jexumod pub 09 ‘so [nb 09 ‘srvoueay 9jjoS op rvaouy9 wq RGO ACL G “orpox ‘(soSed 707) uisrex gp-ur ‘Jon F ‘ALAVUO) OP SUISSOp SL 2048 ‘ZAZAUM) [Ne Jed ‘oouuxx wo ossewa 9p [uA9yD 97 GS ST oJ € gp ‘’‘‘""orox ‘sojouerd 9048 “o8-UT PUEAS [OA | — ‘YG8T SAUUE AWOIXNO(T G8 CZ oJ © GS ‘O0 ‘soqouerd 2948 o$-UI puras ‘JOA JIOJ U[] — ‘EST OPuUUC 21IU “Of ‘Storpnonred xne J9 JUL @ queuoaed -de suoyejo sop ones op x1id So[ je soais pod so ‘sooueuroyrod say jueuuop 1neoA 019,1 ep onbryeid opmr) ‘ANOISHONOÏ ‘JS Jed ‘oouvay wo Suves and op 9SUASIA /T GG G eJ € g ‘27x0) 0j suep ‘Sy 2048 SG-Ul ‘Jod ‘JOA ‘AuONOT aa ‘A-'y «ed ‘uuut -SJa0dsS np 39 SI0994N0q np [U39%D 2% GS 0€ oJ € 08 ‘99014 ‘SUOTJUASNIII 9€ Done soSed S9L-I11A 9p uiSiex .$-UI ‘[OA neo ‘OlBUMYJ2A=UID9POU ‘LOUNO) ‘PH 1 ‘(epuowuiQ) aminuno;y qneq «ed ‘uorejueu =ITV “UOTE UT ‘S8A9IT ‘SJUOLUOSIO1) ‘sappoinqeu si0T7 ‘ouais ‘Suus ang 94 $8 OF oJ © 01 “ouo04q ‘(soSed Fy79-114) ox1e9 ,g-ut ‘[OA J ‘sinopnoo uo souyoued xnop op Je SUOUEISNIII (0 2p 2PULO ‘UOTJIP9 OLUPISIONT, ‘(JDuuUNOf JL NP HAVIUOJ{ V'I) NOïIVT ‘4 dd ‘oneauue-oueuuotjoip un p sorams Sonbr107SIY J2 Ssejpoanou sopnjq ‘979 ‘sou -oipoddiy sou ep sjojduoo sod{} ‘jongnu med o ‘soppopueyo ser ‘soooad sor ‘oanrods aouopnadsrnf ‘Jory ne Ssosinoo so] Jo Suvs “ep o[ ‘2884019 P Sa1]U99 SO] ‘SI2YEUH00Y soy ‘sfoyool so] ‘saopuruowenues soj ‘eat en ossoid ®e[ ‘sorimoo sopueis soj ‘simou -Bajuo So ‘souejonmdoid so ‘juoueSsemoo -U2,p S9)2100$ SOL ‘JUOWOUICAJUO TT : JANY NP SO[[OnJ98 SINOIT ‘S2SANC9 S9p 2PUOr 927% G8 O7 oJ € OT ‘operoods oantjoi ‘SUORASNIIL GEI op ouxo ‘(soSed 96g-rIXXX) 91189 ,g-UT ‘OA Y ‘lIOHPQ uorpoiny ded o9ejoig ‘979 ‘Nor UV ‘ONANMOTZ, ‘HONVUJ soude p ‘xnvA ax uoreq 91 ad ‘orngrunou ef Je sjuewu -IJU So[ ‘[UAOU9 NP SoIPE[EU Sop JULIE] o[ ‘orin99 oUNp JUOWOISEUIUE | ANS SJOSUON SOp 99AY ‘JIIJ 9P J9 SIEUIC 9p ‘ons 9p ‘osinoo op ‘eseyo-01do97s 9p ‘ejos ep [eaouo np JUAUQUIEAJUO Jo 28essa1p ‘958A99 ‘OIS0I -oddiy ‘Sues-uop je Sues and ‘sosreoueuy Jo SoSIe[SUR S0981T ‘IUAID OL lUU OUJON CAC CRC ee a de ‘S09110[09 soyoutrd 7 op 9xsnit oS81AnO ‘ANuvI9 =HNIIUIIQ ‘f ed ‘sowuep sop uoryejnbo} op Jedwoo aj1eu) ‘OZ F 39 IUASWD I A à auooiq ‘(soSed 96) 91189 cg-u1 ‘OA :09 “LTUIVAT “ŒTTI “HOf ANAVTTINE) ÉAUVNHINE) “INONNVUN) (NITNONSA( ALMIVUO ‘UTIHATAOO UO9T ANVONON) 2p ‘TANVUATIVÉ)-LNONHTT) OP “HHOW,& AVUVO ‘Lun ‘deo oj «ed ‘suorex =SNJIT (7 12 SOLOIUO (7 29AV ‘UMIANOUTAVHO) [Pu0109 ay red ooeyord xnvA aa uoxeq er ad ‘Saut D ‘JU Op ‘ossuyo 9p ‘osino9 op ‘of[os 2p [UA0U2 np onA op quiod ne sorosuexje J9 SOSIVOUCI] S008I Sop Ssopnjo ‘TUADHD l J E P Li Li CORTE Er ‘OWNIOA ‘HMIAUON ‘YO avd ‘wrsmour 21 IUASUD 9 39 UOWOrTa9Y [EASY 9 G8 HZ oJ À HG *‘*"""""+.te+otunfon un u9o Solunoi sorjied xnop Sory ‘u0Je(f ep Sooutjuesut sorydeiSojoud so soade p ‘jonb =It4 o4At3S0) ad ‘suissop Jo soyjouSstA G8 Done ‘(soSed geg-aIxx) uistex oG-U] ‘JEUUO JUepUeUUWON np o9ejpid oun 9948 ‘JPA9OUO np OQUUOSIEI oSESSaI( : o1ied eueIxno( ‘IHDOUVA PAUJSNND ded ‘suIssop Je soypous IA LL 9018 ‘(soSed gr) uisier o8-uy — “oquerr ourejrdeo np ooejoud-oupont ‘soxnqre,p SJUOWSUEUI S9P J9 SOIN SOP arydeisouoor : onied OJOIUOIT ‘HOUUV ‘ ded ‘21009 ajney op uouye}mbo,p ae ‘ougsonbo 3aw/z € GoJ 06 7 ‘‘’:''SamaAtiS [j op opJuou -9ne ‘99811109 J9 ONAOI UOIJIPD 2€ SOAO[O sos op un aed ‘HIITA( juepueuwuwos ef ‘JU n°J 9P 2POUIAUI UE] JULAINS 9SSEH9 9pP FU199 np 39 2AA9NS 9P [UA9U9S np 99ESS21@ ce 8 oJ 0g L elototsholetels °:::94201q ‘soyjous -IA 9p 739 deyontg op jJiexiod unp auto) ‘(soSed Fÿ08-114) o8-ur [OA j ‘(nomuauay AG JOUHAVI] UOIUT [UIQU9S O[ ‘JN) S2A9[® sos op un aed suonoor ‘uanonv ‘y ep SJUOLOUSIOSUY SIOIUIOP s01 soude, p ‘ayes 9P IvA9u9 np onbipomiou 9$ess24q ce 8 oJ 06 L ANR RE AE OT OT ‘saJJour -IA G9 9018 ‘(soSed y79-14x) uISIEX 9f-ut ‘[OA F HIUNON VIT aQ : f eJ09 0 aed ‘sieêUCAF [eAOO up onA op jurod ue suoryrppe sosnoaquou 9p 39 soubiSopeouo$ sojque] sep so4e ‘jany of ans Sosieoue suorvormqud sep soade.q ‘ouons op ‘SSEU9 9p ‘oSIN09 2p [UA9UO NP UOIJEIOI] -9LUU] ‘UOIJUAIOSUO9 EL ‘uOreonpo ‘ooues -SIBuU09 e[ anod enbrerd 91097 ‘uoueymbo ‘atsojoddiy ‘axouquavo uos 39 qua9u9 2'T GRO CAC ‘201 “SoJJoUSIA QE ep auo ‘(soSed geg-r14) UISTEI ‘JJ-UT ‘JOA F ‘AN9IINOJY 4 9}U09 0] aed ‘oSvjoyje,p je ejjes op xnvaouo so] do fes -So anod sodiourxy ‘sooex so] ‘imonoyxo | ‘ortuopeur | ans ‘Sonbryead soouessœuuo ‘IVAOS UN 4HISIOU9 JE} [L Juouwrwoy COCO NC NME "9fOX ‘soyjousrA 18 2048 ‘(soSed 9Lj-111A) uistex 9j-ur ‘[oa ANDIINOJY HG ejuu00 of aed ‘osteueay onbrd ‘079 vtr ones ret ‘inortyxo « ose -oye,p sodiourad ‘eos op jesouo np o5es nu -Soup ‘orsojoddiq,p senbrerd soouessieuuos UA9O WIN JOSS2AP JNEJ [Tr JUOWIUTOP “ae 06 £ J 08€ Le LLe:-87 21 one so8ed 6 GL6 9p ST-UT [OA F 'UONIP9 07 —)'XNEAOUD Sop èJMpuoo er Anod sejeouos sor8ar ‘s1ou np J9 OINJAULO} eJ ep { Sorpereur ‘ours ‘o8eAofo ‘so9ex sop ‘sounie Sop ‘SortoJI0Q 79 Soue] ‘Soinorgxe souuoy ‘squorde ‘o8%,[ 9p 2DUVSSIBUUOD : [UAOU9 np enbueid wowexo IVAOU9 np auSIueB10 | 9(f ‘939 ‘SIN9EAIINO ‘SIN9A019 ÉXNBAOUD 9P SpPUCUIIEU (SOLIEU =119)94 ‘OL19]BACO 9p SAo10O ‘uorusquods sap ogvsn| ® o1so[oddip 9J8iT, “IVIA ‘V-'V ad ‘ywaouyo mp onubruad souvssruuuo? 68 OP J € O7 ‘’‘eunyoa y ‘uoueymbo,p 09BIANO JUEI[O0XF ‘LUNA : f eureJideo o[ «ed ‘Sru uoIq 39 mur WOry IUASD 97 C gg oJ &£ IE 0 0 DUC DEC ‘so8vd TEE 2P oÿ=UI [OA [ ‘HOSIMONVS ‘JÙ ®P SUISSOP SOI soude,p soinaeasojoud (1 ®p 39 ‘aNINNOG ‘AN 9p 9 HOSINONVS ‘If °p soypezenbe ser sarde p otqderSoyjouoigo ua sououerd ge ep outo 2 ‘OOURIJ] U9 SeJUOWOI Sep juouvtmuod fer =ou98 An9)90dSut ÉHOAHAUENT AA LOUTAV] [I -ou95 np 919] oun,p 9posoud oSeranQ ‘927 -DIJSNY. 1 2P 79 Nb? 2P TNDAIY9 SOT *0J0 ‘spousedso ‘suorjelt ‘siouep ‘srepuer|o ‘so8poq ‘siopons : adoun,y 2p sfind saunm SP LNDAIYD S27 — ‘28UAO[9 | 2P [ON J8J9 ‘suoreJe,p SJ0dop say jo suaey Sar ‘oursuQ : S10UDUO/-01}SND ANDAIYO S2T — 'SI098 noce ‘SuoHAOUCH ‘suorssnid-Js2 xneA =9U9 SO[ ‘OUISI() : SPUDUI)]D LNDAIYO S9T — ‘SIVOULCIT SIN9/J01} S9[ ‘Spueuriou-0[8ue SOT] ‘939 ‘sonSieueo ‘SICPUE] : 1989] JEU op J9 9j[es ep xnvaouo se] {:979 ‘suoroyorod ‘SWUUONOG : JET) Op XNUAOUO SO] fOOUEAT uo Sues amd so fouSuQ : s2NSuv4] ænpa -2Y2 S0T — ‘oUSCJo1f-2pPUCIL) E] 9P SOATIU Id S0981 So ‘Jleay SOS op xnvAouo ‘sres -ue Sues and orç ‘out8n1Q : s20)0UD xNnDaayo S9T — ‘JlU1} SO18 0p XNBAOUO ‘O[OS Ep KUCA -oyo ‘Sinojoa : Seey ep xneAouo so] ‘oubt -sux od{} np xneAoU9 So] {SS8ANES-IW9p 79 soStanes XNBAOUO SOTT : SASSNL XNDAIYD SAT — ‘juouesioio np sjympoid ‘jejuopto9o od{ : anbysowop 7022 np aubiuog 72 JDuaua0 U2 1029 97 : SasSnt Tnnaayo Say uns ojeioods opnjo oun 2048 ‘utqutoJ j2 dIONONIQ JC ‘SOUIUAIUD S99UY S2'T GS 6} 06 & gj-ur ousnpt ‘Senbrexd SuIoQ ‘[UwA9uD 9H 6 EI OGE *:"+"-1+--[oA j “ANvIvIR® “HIS 19 ed ‘ooutae y SUP 19 297our -W109 Of SUUP ‘OSVAOI9,I SUP IUA9UI 94 (070 GET ‘OA Ç uartay ‘ ad ‘ywa9u9 np 9SUAOIT SIIVd 984 np on ‘97 ‘ATIOUAHG AIN. S'III SAT zoo OJUSA UX on DRE © D M NE de SE er = =, Lu = LES FILS »’ÉMILE DEYROLLE, ÉOITE Lù ES ERA ST ee Ces ep AE 0 E LOU “3 URS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7°) A IANIE PO RAA po (sooex fofeq ‘ou34o o1 ‘oro j ‘preueo ef ‘uoo8id ej ‘ope] -uid ej ‘uopuip of ‘omod eT — “YTINAENIVI, °F 90 IHINOUT, ‘f- "TT ed (xnmoD-0SSVT C'Y OP Fo] © persons... fOT-UT ‘OA F ‘anorç-INIVQ xNaY sed ‘Sarx -DpPUBSIUR 9p J2 Soavd 9p XNUISIQ S2T 0 Fo] € Yÿ ‘''''''"81y sosnozquou 9948 *d 027 9p 8T-ut ownoA J ‘979 ‘979 ‘soyonow =XNVOSIO (SUIIPPUEUT XNEOUIOU 899[NpuO sogonuod ‘surepueu spieuro ‘soronodouro -Sop.regno ‘soroydoydor ‘snoweur] ‘SU1[09 ‘XTp -10d ‘SuUBSTEZ : DIO1JOA 9p XNEUIUB Sp ‘IMmoA -ojo un aed ‘onbryexd oSe4or ‘aouag aed ‘10S Z9W9 UOIJU)UWI(S9V D UIPIUE 97 Ge JO Dee “" 1 ‘8T-UI ‘IOA F ‘JIP9 +G ‘HSITINLIONA ed ‘ame9 -2SSU4 UI 99 2290 NAU UONMCGMOUE/E RE Uuo) ren OUMIOA Of ‘ oinqer sarde p soouissop soums8y LG one ‘pjrandeo ‘osseyo ‘ommramou {919104 u9 30 9889 Uo o4Mpordor OIE} SOI 9p SI RU “SOpnJIQUy Je simœuu ‘soroJo8reo : sonbr -O0X9 J9 Ssouogsiput so9odS7 ‘AVauOJ{ HUOT] ed ‘9xgnoa op xnvosi®p anoJvw y 09 De € 9 *’:t-+......onuoue “oun[oA F 'ouo18 (y ‘quoweSseuouwue ‘uoryonp -o1d ‘sooer ‘sooadse ‘uorejquormume ‘queues -sieisue ‘oseaore ‘uoreqnout ‘orsopors{yd 79 OLUOJEUV ‘HAHITITMOA ‘UO ded ‘oanpynoraw DER EST, QU20IT OUUNIOA F ‘99 ‘oamJraainou ‘sopueq sop apmpuoo ‘onbread o8v4oro ‘uoreyrordxe p [Pneu ‘uoreqnourp Jorogeu ‘eI[oromll -de UOTJŒNOUL | 0P S9JMOUJIP ‘AUIOPOU 910} -qnorae ‘uoronpordoz ‘uorraqnu ‘uoreqnouT "XAVAU( ‘4 td ‘opporrisnpur oanpimory SHAVAON ‘SNIAV'T ‘HHALTNANIIAV CECI ER" To0T ‘onbuo -eydje oxpao 1ed sosseln ‘stwuou 0GL‘9 1108 ‘sexo Ga anod stuou LG 1810, UT ‘ouye] onbeyo anod sou 0 queuordwuoo ‘sagoq xue Sopquonddve soudead siwwou sp 93s1y G8L GE oJ CGT ‘Soinsty 9048 ,$-UI ‘OA Ç ‘uorsoduwuos ‘rod -W9,p 9pou ‘uoreoruqe ‘os{qeue ‘uoreoyis -SU[Q “NOUT S0841007) 30 AUVSSA u09T aed ‘SOSNOUISUIO SourvIS op xnvo)Inog, GO L eo CS SE RE OT OI MBa to rxo Il 0[ SUep ‘SI 9 0048 ‘soSed 7zG 0p og-ut [OA T ‘NIAUNUON) ‘Ù aed ‘out ej ep xnetu UE Sop juowouuostoduo,] 2p onA op qjurod ne SO9I9PISU0 ‘SOSROHPUPA SAJUUIE S2'I G8 Lo CL 9UUOJI69 ‘9JX9] 0[ SUCP SOINS 96 9948 ‘so$ed 706 9p o8-Ut [OA Ç ‘NOUVE ‘I «ed foSesstjout ‘UO1J099s fJUOLIOSIOID : DIMYD9Y -O00Z U9 UONINPOXÉDA OP SOPOGION SO "oo18 “Ipod 0j juowemnos Jreuuoo uo juop sresuea We UN ou9eur es nqri ojjonb ao op Jouuod Jo ‘Sojloey soyoroyoox so puor onbuoqeudre ojqe un ‘aouuoroopod no uO nb 0981 ef op stouep wo toyorouo snyd A ou uo,nb ‘xroto op sinajonpordoz op 1oçdue F 4ed 39 Uor9aj9s €] op uolour ne o9ex onbeyo ep uote] Jinsimod uo Jo owB8rto p SOIAI[ S9p 199419 JN9A UO ‘oouta;T ef op squrod SOT SnO} Ang :Somnd sooex xne 4S9 onBoa er] G8 OF 0] C_ 07 ‘Sosed 567 op ouuoyiva ‘Buorqo gy-ur ‘OA Ç ‘oJMour foxtosty ‘oui ‘uarrour) ed ‘Srvuery weqang np snqur, S9" #8 6 oJ GG :'::"armo ‘deg ‘Ano9 y1po se “13 007 ‘SosnorSejuoo SOIPETELU ‘SOJIQUS SOTpET TEUT 19 Sjueprose ouais {y ‘soovs sonbruou 099 Suomyouoy ‘2404 97 ‘orn940 ej ‘uomnowu AI ‘no of Jopaeq or ont 07 ‘ouç1 ‘AouO ec | TE peu | | #9 VA purent "HANAINIV], 99 IHONOUN, ‘f-'T ed ‘HU)9Y 977 HO Q ECS) ‘ouuojieo ‘soinsy pyr 9048 ‘so8ed 70c op ST-UI ‘OA j ‘oaupnorsep [ersods imossaJoid SHIOTIT( ‘4 ed ‘jopuu ‘our ‘[eA9UO ‘Tre30q np uorjejuourpe Jo uoyonpord ‘arug92923007Z (9 OA CD nee °':"":"ouuopreo ‘97x0) SIOU ‘Id 07 Je soin8y 19 904% ‘sa8ed 067 op ST-UT ‘JOA [ ‘oangmnormsep [elsods anossayord ‘HIOTI(] 1ed ‘SPprAOŒ S2P 9149291007 06 6 »J 06 € ‘sosed ÿg6 op ,8-uI ‘JOA [ — ‘oguituio)9p UOISQI QUN SUPP 9SNOBUJUCAB JIUI9S UOTJONP -OHJUI] JUOP S0281 Sp J9 dostquor e sonbr -eid suoretorpoure sop xnororpnl xrouo ‘o8va -9[9.p SopoyJout SaJUoIoppIp Sop 21e re duo opuo ‘sonbruouoso xnoïpitu se] Je sajeanjno SUOTJIPUO9 S9[ JUUAINS SOIUI SOSIIAIP SOP ANOE A SOUUOI[PII 19 SOSSINS ‘SOSTOUEP ‘SOSIEN -URI[OU ‘soS[oq ‘sostejSue ‘SOSIBÈURI] SOUL ‘NINOË) J9 NTIHNOO 18 ‘SONTAOY SOU SO CRU Cote Len Eee ou -UOJIBT) ‘OUTAOQ 9981 €] op sod4y soj queues -gadox ‘ouuox 2p ‘10.p Sepperenbe ser sorde p S99110[09 sououerd 97 J9 SamaAtiS cg 9948 ‘sosed 98e op Y-UI pueIS ‘JOA nvoq Soi] , — ‘279 ‘OSIEpPUPI[OFI ‘SMOQUIT ‘ZJIMUOS ‘SNSUV PIOJOIO FL ‘WEIN(T : SOLBUCIO SoO01 {979 ‘osieuuores ‘os1OJW09 ‘AUISNOUIT ‘OSTE[OACO ‘osteuoujaed ‘ouuojoiq ‘opueuuou ‘epueu =] : Sosteduery Socvir ‘auog ted ‘ouraoq 20459 ‘outioH CI op XEUWIIUY SO 0ÿ LoJ SG 7 ‘9Ù G 004 soSed D8T op 8[-ur *JOA F — ‘108uCA)9 | R J0 SOUCIS UO XNVOA Sop JuouwossITISU0 p Jo o8vaoo p sonbread SO[AUOXGT — ‘uorpeTJSeO ‘ SOIpPEEUT ‘ JUOLUOS =SIRISUO { 98PAO[O P XNEOA S0P XIOWO ‘o5eIA -0S fjeromiqie Jo ojxIU ‘foie JULIE =18 {SUIOS SIOIWUOI] : DO 2T — ‘ESEI9A OI seide ouorA ej ep erpejeu 9 auo1sÂy ‘ode] =DA ÉUOR)SON) : DUQUL DT — “HINON) af Ed | ‘XneoA Soposvaoo op oubieaidl apr O7 Pop Gp ‘cr... See Joae so8ed 897 op $J-ur [OA F — ‘orod np Soipeeuu {orroyoiod ej op sjyoad fxorumy ‘soros ‘neod ‘opueraA soxod sop o8edno99p ‘oseeqe { soxod sop oo1omttoo fjuotuossrerxs -Uo fo8eAoro :uoneaseo ‘uoresos ‘SIn9} -onpordor so feneyoiod ej ep uoneresut fsosie[aue jo sostedueay soulo1od sooex so” "NOZNONT ed ‘orrogosod vr 9p renuex 06 £ oJ 06 £ SDDoN pe donnons) AS -SOJUT SOf ‘2RW07S0 ] ‘AnW9 9] ‘SO19OSIA SO] 79 SaTOsnut so] ‘uorepnoaro 7 op proredde | ‘eye -oubs of ‘oxod np montojxef : juexuour $09s -odxodns Je soodnosop soortooo soyouerd g 19 99x97 97 suep ‘67 ge 9948 ‘tunqJe,p aUOT U9 ‘OUUOITE9 ‘JOA F ‘po 0% — ‘sJimpoid sop QJUOA ‘qjuotuessreisue ‘uorequotuife ‘UOreJ “Cu ‘sotpejeur jo ouor8Âyy ‘uorejropdxe ‘uor -onpord fsouriod sooeit ‘sjuateqeusis ‘mort -9JX9 ‘939 ‘UOIJSOSIp U[ 9p ‘UOTOUO90] EI op srroredde sop uondiuosep : 22/ojo1shyd 79 auoyDun ‘91607007 ‘ANXTEI, 18 ‘9204 24 QE oJ QE “ee... coma 818 0g ‘soSed cpe ‘eT-ur ‘[OA Ç ‘NIaon aed ‘2104 NP SOIPULEUT SOp 39 JHOUWISSIUIS “UE op ‘oSeaoro,y op onbnvead Ssr99xq 06 £ of QG £ *""""""-r.........coss -odrodns Jo sopdnosop ‘sooriogoo soyouerd 9 19 97x97 9] Suep ‘81 77 9048 tunqJe p AUMO | U9 QUUOJIPI ‘JOA F PO 0% — ‘SOIPUEU 79 ouais {y ‘uorejuotue ‘SUOIJ8JITRT SUTAO S9p UOHCIOTOUUY ‘JIE] NP Je OUIEL. UE] 2p ‘OpPUEIA e[ op ojuoA Jo uoronpord fjuotuessiei8 -uo ‘nvodnory np uorseS ‘suonowu sounol Sop uorjonpord ‘sourAO S00017 ‘sjuotaeusis ‘siMmo1197x9 ‘99 ‘UOISOSIP E[ 2p ‘UOIJOWUO90! e[ ep spozedde sop uouydixosep ‘sonbr80[007 SotaJoeieo : 920oo1shydya enuonun ‘a1602007 AUUMIH], 1 ‘orA94D UI 32 uoimonm 9% tas OI o] « OT SOS See ER ESND A -eid oSerano ‘soinsy je souyouerd 59 oo4e soSed 09% 9p ‘j04 j ‘Noznory red ‘uoznomy 9’ Ge & J € 6 ‘d'O77 ep 8-Ut ‘OA F ‘eue op sinajonpord owuwoo sourtou sed say 38 spueiS So ‘SOUITOU NP OpUEIA €] 9p I “nb je juowossreiSue j e sopuyjdy ‘soAtitu -11d sopnyrde jo sogryenb sos ‘neodnox] np onbIIONSITT *NIGUVNUIG oo ed ‘sourroux S9I 99 JOIIIMOQUUUY 92p OUM9S419Y VU CGR PARCS ‘Sy G97 201€ soSed F16 op SJ-UL [OA F [91497 eu {eJquosUE,p SuorIsodsIp ‘suorontJSU0) JUOTUOSSI]()9 *SOJAOANOO SoroS1og { sejued stiqe ‘so8njor no sjuouvumod soxed ‘soriq -OW no saue1odue) soied ‘ uopnour np suOor} =EJIQEU ‘LENNIO GNVH) ad ‘sarxosaeg S9 07 Y of CG F SoinaArs 9g ‘NOSNYQ y 1ed ‘oruy99) -007 79, SJ[OAN}CU O1OJSIT] — ‘SHOINON S29% DB Hop center 6G | ‘Sy G7 0048 soSed ÿ97 ep SJ-ut ‘IOA F “1onuny ‘opuerA ‘sofeuoay “fil ‘sopejeut “uoueor[dipnur oHorAoU? ef ‘SOSAOAIP 609841 *SOUISTIO {SISSAT.[ NA CUVAF, 12d ‘9xAQND EE GY F% oJ € # ‘''°''*ToA j ‘oS8eUI0I ef Ans ajeçduos opnje ‘auuvyy aed aoyonboy 9" DE BJ DSL ‘‘'"""".+-."ouporq ‘OA F “UANUT] PUOWPI Op 098joad 994€ NIATUN) qdosog xed ‘soorados sos ‘syrequerq sos ‘onb -nead 98e49ç9 uos ‘oxto]14 u0s ‘9xAQWD CH GG 8 oJ O0SL ‘'‘‘o3x0] o[ suep sounsy £7# ‘AVINNOX ‘AJ-"V ed ‘sxouezo Jo sreôuea] soSewory xnedrourad so1/o oxmoq 0j aonb IQ} op ‘JIEI OL Joe OI Y 'OLIOICE CE £8 6oJ 08 6 °°°" :"94001q ownIOA F "SOHOSEUOI] 2p SNPU2I Sp UOIESITIJN ‘UOIJEA -dosuos ‘sod{; xnedrourad sop opnjo ‘ojpreo np uonyeuroy ‘onsord fsoSeuoiy sap uor] =VIIIQU] ‘ 9404 Np UOIJEIOO9 ‘oW919 E[ NP learn ‘ofetuoroo re ‘oxmeq np uormonpourd “2M}MoTiSY,p euouweqredop anossorord ‘orvi -TY ‘Q ded ‘seSvutorx So 19 912n9% 9% GL & oJ 08 & ‘:’'''Soro8uerx9 J9 SoSICSUCIF Say9tA ap sooea sorediourad sp ‘93x97 sioq °1d Q7 904 ri muoyy xed ‘soxregormdoid 7e simojmorise Sep o8esn}e onbreid opims É *S219/98109 S9S ‘91]IPUU099I C[ 2p SUoLOI °219NIU, 2UDEA QUUOY VE 08 8 oJ 0 ‘‘'’'‘uoryeordxo 9o4e ‘sosod -1odns jo sodno99p Ssjejpmez e Sao9r10109 soyo -ue[d G ‘ortuoeur j9 ANoTI9JX — ‘OYOCA UT GY Yo] € Y% *‘‘‘uoyonpordor ef op soues -10 say ‘suowmnod ser ‘surjSoiur Sa] ‘9RU10/S0 ] ‘Ine09 Of ‘SOI99SIA SO] J9 SO[PSNUI SO ‘UOTE -no4ts ef op poaedde ‘oejonbs 8j ‘næoq np AMOH9XO | : JueuOouwu s09Sodrodns je so9dno9 -2p So9110[00 soqoued G je esnojude o1Ao1 es op sowojduis sjuoropip Ssoj juequosoud -01 ‘109 ‘A p ‘oJxo of Suep Soins 06 2018 ‘umqpe,p eWIO7 ua ‘euuoIeo ‘‘JOA F ‘P9 2% — ‘Sorpereuu ‘oiniiop f‘jIRARx1 ‘eJex) ‘JUeu -ossteasue uornejuouupe ‘8epuo] ‘osesued ‘uoreJIqey ‘soipejewut Je ouelSÂTI ‘SurAoq Sp UOHBIOIOUY ‘JIRABI] Op XNEUIUE S0P Jj9 oHeuonoq ep Jnæoq np ‘or1e] 2U0UA CI ep xtouo ‘suraoq sounol sop uoronpord ‘sur -oŒ sop sonbruouo99 SUOTOUO,;T ‘S2197981U9 ‘uoreJroqdxo ‘uorjonpord ‘soutaoq Se98Y ‘SJUOUOIBUSIS ANO9JXE 099 UOTEINOIO €] op‘uotso8ip ef 2p ‘UOOWO207 ®] op sprered -de sop uondriosop :orSoçors£yd Jo erwuoqeue | 01801007 ‘AUUHIHT, [I aed ‘ynmog 2% 88 OT eJ © OT :Soam8y €$ op see 2048 ‘G-u] [OA ‘onbis[og EL ep Je o1ssnu ®[ op ‘ooItny,[ 2p fessing tj ep ‘USEUWEILV,] 8p ‘eee [SuY,] 9p ‘1198 =[V.I 2P ‘SOUCI EI OP SaUIAOG So98x so[ IS onbuexd 2104991007 op sopn}f ‘TION TT ed ‘NO np AVIIU9S IOUVSSIUUUOY UT 06 E 0j QUE ‘see. ur :10A j ‘ooex onbeyo mod uoreansuour ‘sjurod ep ojjouoo ‘nbiqdet8098 oure ‘onbrisrropoex =69 9 uorduosop fsopex ep sod{y op sensy, PR De 0e VO PPT PE NT MA ED PR PER TRE EE PREN EME = nn GRIESHABER & C'°1! AMATEURS PHOTOGRAPHES ! —— re TT € 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ | ris _AS DE TRÉFLE” UE MODELE à Saint-Maur (Seine ZE 2 CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES 1 Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d’une vi giature, nous leur rappelons que la Compagnie de l’Oues dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, stations balnéaires de la Manche du Tréport à Brest qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l’exemplaire, d Ji 24h Partie 24° Partie 23° Partie {re Partie LT == de l'Ouest ou sont envoyées franco à domicile contre l’en de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande affr chie adressée au service de la Publicité de la Compag 20, rue de Rome, à Paris. LE c "C0 = à = os Gà u = Bees » ie SHARE de ses gares, dans ne ner de Ville A. = Ex DRE : 25 = roi fe Fe) = ! les principales Agences de voyages de Paris, un guide î 4 ® 2e — ce ®: Ne — | illustré de son réseau. 5 À | = SES il = S. © Se a FF ea TN Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravu |. 5 = | 5 = | SE ART AE | contient les renseignements les plus utiles pour le voyag LA je ® PS 5 = RS nt | Re (me =) (Description des sites et lieux d’excursion de la Normandie ie = ® ao @ -® © ON Er le] 'e] Em = et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Table: = À Es Î Dee = (Le) > ou an | des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manche. Plan LE D 9 » © © GE OU SS C nr | des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc...) LED ne > © > Rae > De @ É < æ En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente es =, = = V9 * ® o ED© mx» [= ) Ex | publications illustrées suivantes : 1° Guide la banlieues = \ ES le) che SE Nu TT DE _ pm») = ouest : 0 fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Michel 1h m1 | 24 D S = mr ZE = me 20 = 0 fr. 25; 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires (EMA (y) œ° 5 le] 5.o & = 2 5e ® > Œ 0 fr. 25; 4° La France en Chemin de fer (6 Itinéraires) Si 3 O 5: ° (7) * a. ne DRE D æ) me Œ chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau mi) jo mms | SS Lao de SRIERS = GE = 0 fr..40; 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. 4 me EE Ne) ANS (A Te = 2 = = M En Toutes ces publications sont adressées franco à domicile | ee: == oO Se nn ES : GES S ® Fe 0) ed contre l’envoi dé leur valeur, en timbres poste, au Service ml 87 = ® Se = ES 2 = [Cp] =) de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. 4 EE D De Se — Mer pen |ss NN |Sse cr | nes CE — = | CHEMINS DE FER DE L'OUEST BIS se sl sie ie SO | +! 16 na Fire = = nee | 0e D © ES PE EXCURSIONS EN BRETAGNE cl. SRE = lo. set ce. QE F ee E = __ Facilités accordées F =: NS SO RS RS CHRNEN EE Bemmmms | — | par Cartes d'abonnement individuelles et de famille mil |5 se lee 3e: DT —E CES tn Em | = : valables pendant 33 jours. ‘ 3 il o> Pros | Lee re) a La C ins de fer de l'Ouest délivre, dé Si, ENS ue 22 L'on » DE (= æ) a a Compagnie des Chemins de fer de uest délivre, FL SRE œ = S = DS se Se = la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des car Ni Se + We © Lo = Se = @ SO sE, pu. = d'abonnement spéciales permettant de partir d’une ga LE ER SRE er 5e | Se © 5 SE de) M: = quelconque de son Réseau pour une gare au choix MES ee sie Hot e e EU El œ @ lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sun D) - = = 5 7 © Ë DES Ft e 5 ee 5 a. 'e] Em JA pe parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mo ŒNor ven Be Ses Re S ER © non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous le mMI| so Se Elo Se _ = Te Fe T uu Fi (y =) embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une f oil = Shi lou DENISE m ©. ne ° = l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec ] + = SE 2 Les | n 88 e = 5 = C4 mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller. 4 den. RER Se ® 2€ e © a 3 2 S 5 = æ (inserer) D . Pocr plus de renseignements consulter le livret Guid = ee CE Der SA ee SU EEE Ep È s ® [æC) A illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dansles bibli el 53 —$ = 5 = 28 |Tors 3 | œ m thèques des gares de la Compagnie. - Moes E5e|5e sselssr re lQ + O0 T Re Sr SEP ere BA NS æ > [SZ lEs 2° Se = | AUX AMATEURS | Se ee se he an um DE CARTES POSTALE == S = = = 5 QE es Ses ba nr FE En raison du succès obtenu par la première série de c = Re = DS 0) = tales reproduisant leurs les plus belles affich Led 2, DE ee se) FCO Dos postales reproduisant en couleurs les plus belles affiches (TR «D se ® roË œ CN ci S SES 9 > illustrées établies pour son service entre Paris et Londi à Sens es eZ? Dee LE me a 5 via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient: CE D A D GS EU MO PCE eee ‘| faire procéder au tirage d’une seconde série de cart cr es AC = 28? = = ES ss Le aire procéder au tirage d'une seconde série de cartes TA PE a où © à te 5 SES se présentant ses affiches illustrées les plus remarqua 1 = E = a. = le LE Dr RER SE EC éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne te RCI ë 520 a e E sa 29 (=) Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sé Fe À ; ÉREES rément dans toutes les bibliothèques des gares du ré EME SN PMR ARR re SAR OA EE AD ST VND SEP VB AE PAM REA EL chine à Écrire “SMITH PREMIER. ÉCRIT EN TROIS COULEURS (3 CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE « LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-635 | The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris SERRES Ress PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE ,11. PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOis Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 483 du 15 avril H9OZ 3: résion parisienne. P. H. Frirez. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D' E. Trourssarr. — La sériciculture au Siam. — Chronique et Nouvelles. Henri Coup. — Livres nouveaux. — Académie des sciences. — Société Les Natura- -listes Parisiens. — Académie internationale de Géographie Botanique. — Bibliographie. | Les Chenilles des Buplèvres. P. Cnrértiex. — Guide géologique et paléontologique de la — Livres d'occasion à vendre chez les fils d'Émile Deyrolle. à PE er, ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!” DE CHAQUE MOIS Branceet Algérie =? : #7, 2 A0-fr. » | Lous lesiautrespaysees 2 te Re 428 Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 D Broedu numéros. en 60 50 Pour changement d'adresse, Joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURHAUX DU JOURNAL. 5 Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs RE 46, RUE DU BAC, PARIS ; Par Borsror pe Lacour. 3° édit. F VÉUNAUILT VULIIGU UCD UGLAUIES UE CIIASSE au sanglier AVS AUVMULD, 1 AUUPLIUL, 18 Pa EVA" never munir veua vs y - canfonnement._l'él Le vy mu ‘av la PPS UDag de fab _ plans, au mm be A ‘sofud 09E ©p BL-Ut -LoA y - 419$ S01 no) juosne) SILND SJeS0p so[ ins Sonbremuoueur suornexepisuoo {sojqisinu Je Soytin xneuiue sop onbrvxdje onbruoougiojreur, MATLVAY un ed ‘srwmouu sou ‘SAIILY SON OL Le © L ‘+++... Lçoxou s0o “uerd 67 ‘soSed 06e “s-ut ‘O06T ‘equowusne 19 ONAOL UOHIP9 ,g “uoronasop ep suo4ON *SYS9(T ‘SINQUI 2 SUOAMISO( ‘LAON ‘HT ded fJouvay u9 Spar)qn9 39 SoSvares SI9ISOY XNE SOI({ISIMU S9)99SuL S97T 08 BJ GS ‘see... 1 -OIff ‘SI0Œ Ans SoinAtiS GOJ 9P UIO ‘9j-Ut ‘IOA F ‘UOUIP® 08 L'INVNA ‘4 aed ‘(o4/70q =UL09 $99 2p SU9hOJ]) 2ampnourA ur € 39 DANJINOTISE [ U SO[AISIMU S9)99SUL S9% 09 T oJ 09 r ‘‘ seSed 99 op eyooaq ‘[0A j SOL0A1JIOSUT xXnewuiue So aed ‘soysered so aed ‘suouSidueyo soy ad ‘sonbruuyo suoLou so sed ‘ojooxtp o1o4 ad ‘uoryonxsop 2p SOpouu SJoAIp sop opno ‘AVHAUC(] ‘A ed ‘S9IqISINU S9399Su Sop uOH9NAJSOŒ UT SL 6 op 0668 ‘99014 ‘[0A y ‘uoresisor ‘079 ‘soddea ‘uosiod ‘osseu ‘osseyo ‘saromumwuosse ‘sypdde ‘sosoid sop oim$y er ‘sonbread snçd soj sop -2001d So[ jueuuop og-UI [OA Ç ‘AUDNOT aq ed ‘(xneurue S9r 211ma)9p 9P JAU/T) SOIAISINU J9 SJUCSICJIUULT XRBUTIUY OL Du 9 ‘++... ouuoyae) ‘atnI0A j ‘oSeaojo ‘oangmorde,| op onbryead ‘So[poqe Sop SUOnEJIqUU ‘[2IU NP UOIELO] SU) ‘9119 ‘SO9CLL ‘LTANNOF] 4ed “oanpquord y 06 E oJ QE ‘+... +++... oooiq XX ‘So5td %Gy op cg-Ur ‘OA Ç ‘oojuouu -6ne J9 9onAor ‘UO1JIp9 OJ[PANON ‘979 ‘J0S -U0 ‘£ ‘bounepg ‘g ‘rues ‘4 ON :V ad founqeu soidep soouissop sein$t 9#g 9p 91JSNIIL ‘OOUBAT 0p Sin9J[N9ISE SP 979100Q e[ ad guuoin09 9SCIANO'HAINNOE UOISEE) ‘IN J9 SNAAV] aa Sso51099 ‘JJ aed ‘sopproqe Sop eanjno ‘oanjnorde.p J9[dwuo09 sano9 08 Go] 06 & DR RE en TETE UTO) IP9 2J[2ANON ‘o8-Ul OLUN]OA neo UN ‘97X0} ‘SUSIUD SP SoDUXL H ‘omtnOoS « ons UD 0€ £ oJ € & ‘OTl0) 914 ‘HP? 09 ‘AUAS DET "AL19 B[2P 2 JOIU NP UOIESITIN : SOU Sp sItuauuo Jo Sorpejeut ‘sayoni op sod{} s194 -IP f1Ou0n1 9] SOIPRI Se] ‘on EI ‘OUUSI] -IQOU of SojOqe Sep e[0r og ‘ounJpnorde p o[EU20 9/9100Q ET 9p Juopispud-0914 ‘INEN =119 ‘T-'V ed ‘ouxopour oanpinord y, VF oJ € O7 ‘‘‘’‘euPoig ‘ons oœuyds -ruejd un jo dore ans ououed oun ‘sorud —eSod{jojoud gg ‘ojxey op sosed 9çz jueu -o1duw09 ‘IHIQUIO[O9 o8=UI [OA p ‘o[quaop -ISU09 97x07 un,p Jo soyoued 9 op egquousne UOHIP9 08 “UAITIM-UNUNDIISN xd ‘e10s 9p [y np Je uoooo np aisojors£ud ‘oros % s1o4 Sop soipejeu ‘uoryonpoid ‘sooux sop suot} -duuwsop ‘suorewaioJsuvr) 910$ 9p W0930 9'T 0€ £ oJ (CE ‘ouuoJieo Soinsty EF 004 ‘o$-UL juod [OA ‘968T ‘SIAUCI OGUHAOTT HG NV aed ‘u0209 uos Jo o8eA9[9 uOS‘910S & a9A 9T G8 £ «J 08 £ ‘°’°"S1 ‘quOU ep eu $J-ut [OA [ ‘210$ €] 2p 2919LUW09 ‘AJSNPUI ‘UOI} -2NPOIX ‘NITOL) aed ‘9108 € SI9A J9 191ANH PARTS GE7 NvRoy 4ed ‘(np jonuun) sorueuSerx 196 6/0) (Ce € *S09140[09 ‘[d £ jo ‘soxrou ‘Au1S & ‘sosed 6 9P og-UI ‘JOA F ‘JIP9 of ‘Saojou9q J9 JU “opuoi {UOIUJUU998 Jo uoreonpo ‘uorduo -sop ®s ‘arl0JSI{ UOSQ “LVANOSUT ded ‘(reuu -EUEX ‘XÂQUOG) 2U2Y9 up 910S & I9A 92T QG Bo Ge “+: +." ouooug ‘SI0{ Ans S9IMABIS CO} 0P AUIO ‘F-UI [OA “UOIJIP? 08 ‘L'IAVNEN ‘4 ad ‘(ompuquoo S9[ op SuoÂiom) 24aNJINOIIIA I & 19 DANJINDIASE [ U SOIAISINU S92J99SU S9T CZ Go] ( Z ‘SoSvARIS9S)99/908UI [JUEJU9S -oadoi ‘oo110[09 ououerd eun so4e soSed #9 9P o8-Ul OANMUIOIT ‘91JJEQUI09 8] 9P J2 AA -n099p 9 ®p Suo4OU So] ‘oinjeu 8S ‘LIVHYT Jo HuUdIHNN] dJed ‘o49S ur noxoondg 94 SHTISISION LH SHIILAN XAVMNINV 0€ Go), © ge 2-5; -e+"Soipereut jinp 01d ‘oSeaojo ‘uorouporder ‘xvISay ‘4 ed ‘SJJ9H%A Sas 39 onbrsowop 2{vq09 974 0& & «J € SG ‘Soins sosnoiquou 2p oudo ‘sosed 08 op snsol $7-ur ‘joA j ‘ninon) avd ‘ONU 39 ouuoaes wo SopraodoTt ‘Saaaorg ‘surde sop 2SvA919 | 9p St991d 09 F'oJ ‘AVISAN ‘A ded jmpery ‘SNVITITAA AUVIU OU} ed ‘nay 39 ayou wide 97 en 09 Y oJ ‘9489 oUMOA p ‘anof np JuIod ne uoiq Jo Ju09 91 }n0} 9881AN(Q ‘9JX9] SIOU SOINS GG 0048 ‘xvISay ouesns ded ‘surder 9p So3u S2'T 0G To CT “Our HHOUVAVT] A4 ATIUAO) aed ‘vaos -U& wurde, 97 39 Ssuidur Ssop 9SvA9IHL TI (7 TRo TERRES “UVAITT 39 XAGIGI(-LOIIVIN aed ‘(sp amog -B9np9,l 9P 9pINnM) SUC2SIJ 19 Suop -UIQ ‘S2PUIUrId ‘SPAUUEID ‘S9rQ ‘SurdeT -O1d Soipeleu Jo ous Huotmessrers -uo ‘oStAoro ‘sooez J0 So9odSm ‘NVITTTCT Jed ‘spauuv3 39 SarQ ‘Suopurq ‘Suo9$Sr 0 Y oJ € Y ‘‘:'':"pHuuoeo ‘soansty ÇL Jo1®e sosed 8x£ 9P 8J-UI ‘[OA Y J68T ‘2sseuo op Je quoweuro p ‘jimpord op sepodrtuye *NOHONVI ded ‘sous 39 Sorg ‘spavuv) GÉPG op A0G GES SOMOUTISNTTINC EU TO ANT °NOHONVIY 4J0d ‘pIUUUD np 9rrJSNpurL TJ GS 3 oJ 0 & ‘uouyveordxo 994 ‘sosodiodns 39 sodno99p sjo[pino] R Soon010o sououerd O0} ‘OIWOJEUR J9 ANOHAXA ‘IQ 32 boy 97% GERCOTENCCGTES :snsol gy-ur ‘JOA F ‘xOuarT ‘y ww ‘osnomnor, 9P 10] ‘U9NOY] 0p PIVUVO OT ‘AN00-9SSEq e[ op sepediued sery ‘ompejoa ey op sonbr -eid sooer sop xiouo ‘onbrvad onoa vu 0% F oJ © Y *’‘AUVNIT J9 XATIGI(T-TOLUVIN Jed ‘(sop saAnvaonr uonuonp) soçuog ‘IN9A9[9,[ NO no} —eWR,| ‘oJSteinjeu of juossorgqur mb xnew —IUB 599 op oje[dwuoo juouwumjosqe ofpoanqeu 9110S14 AUN AUHOJ S2/N04 Sp ovydrabouoyt 97309 ‘suoabr sop aiydnubouogg e[ 224 gg BJ € 8 "1"... "oi ‘0JX0} ©] SUCP Sainsy [a 32 97x91] S10U ‘rd 9g 9P ‘JOA F Sanuuoa So24 Sol S97n0} 9p uOrjdHoS9({ ‘enpuoyoi Juowoaeque UOTJIP® 2J[8ANON ‘OO HG AUUT VA ‘A dd ‘(op Sooux sop orqgdvaxSouog) samnog S8A8 0 CUS ‘0JX} 0[ Sutp ‘SJ Yy J° Sinopnoo ue sououed gy 9048 ‘ooùf aa auugj Y'J ‘A ad ‘(2p Saour sop orqdeaSouom) suo9S:q 08 £ oJ « £ DO OR E TODR HS TOO EN 0) Suep ‘Sy 77 op ouuo ‘susol $p-Ut [OA F *Nonn =NYIS ‘div--" HI ied ‘sanoSu{oa suo9$ -Id ‘SUO9SI4 2P ANDAS[AII 2P 1onuu 08 $ J € £ ‘''"'::"-soansry 97 op ouo sosed 003 °p 8T-ur ‘OA p ‘930 ‘oxreprqrut JIŒUO09 ‘olaruuoa8id 2791008 ‘orrydoquol -09 J1ode ‘aiaon) ed ‘939 ‘sxaSussaun ‘ASLQUIC(09 9p ‘2A9I[OA 9P SU09S1A S2T GENCSOTR ONE ‘104 r'xouary aed ‘uoronpordozr ‘uoryejetur00e ‘onbyeid uoryeonpy ‘oommpuo oyonxxag OETop Cp “eee oont -0[09 ‘[d [ 9948 91ny901Q J ‘SUIS 9p sooe4x SO] Sono} op uonduoso( ‘xvsIug aa smb -ABU o[ vd ‘ougoue uos ‘ravue 39 urro$ G8 £ eJ 06 £ ‘’‘sajjouSrA ‘iquou op guxo ST-UI ‘[OA Ç ‘O1I[OA op xnvosio ‘samoqaed XNVOSIO SINOJUEUO XNVISIQ ‘ANIVANVHO ed ‘XMBISIO SOI 2ATRAPSUL P 19 19A919,P ILY/T SE & € ‘SOPIOUI09 So ‘Xnveuinoo soj ‘sinosel ser “SOALIS S9] J0 SO[TOWSS0087[J0 fANSJ 9] ÉS[OUSIS SIUVA ‘984 np Ont ‘9Y ATIOULIQ HIINAG S'IIH SAT Z0U9 oJU0A UA 113 “3SSVH9 30 19VA311.0 ‘14NL1N9IH9N.O ATIIUNLVN AYIOLSIHO SA4AIT LP CEE ton À V'IUGE, NIIVLIL no SDS rAur T1 SAOy no “xr 06 € +] 06 & dahltes ‘Sms SoSNolquOU op p018 s03ed 896! 9P o8-Ul [OA F ‘An09-0s$E({ €] 0p ITUOAB TT -‘An092-0$S8{ E[ ep SoJQ Soie So “m0 =osSeq{ EU] 9p Jour} © SJINPOIC[ ‘O[[LE[OA EJ op 98BAOI9 Jo ANO0-08$8{ LI 9P JuowoBEUUT ‘suopuip ‘spieueo ‘so1O ‘somnod op sooex So ‘Jomod 97 ‘no My ‘1n09-0sse0 ®[ 9p ourd -11Q ‘an09-08SE{ e[ ans Sonbrojsiq S2010N ‘ouuto} e[ op opuodsoud ej op on4 ep juod ue ano09-osse{ EU] op ooutJioduy ‘ANIONY!] dsanum awd ‘onbrexd ano)-ossug uT 68 OT € OP **‘"*""""""""-"xnop son ‘SOan sy 20A SOLUN[OA SOLS 8 ‘sonbrjsouop xXnewuiIue sop Jo Xnuosio sep o8vAo[o | op onbuyerd ojteax, ‘oo aa auuaq VII ‘A dvd ‘amas 2P 21)S0II 2pin9 (ENCPOTS EN MANN TR UTC ST ES ETnUT QUI ‘OUQLS AT, ‘O[[OANEU OUOJSIE] ‘NOUAHOUT NOISVE) Jed ‘An09-9ssuq 9p XNU9S10 S27 GS & J 08 8 ‘°°°: "':"som8y G6 ep eo ‘soSed 977 op snsol SJ-ur [OA Ç ‘999 ‘juouwuos -stexsuo ‘ojuod ‘oSeaoo xI1ouo ‘0904 ‘NIHOE) Jvd ‘inoo-osseq 9p xnvosro Sap 91IUTT, Ge E JO À g ‘Sy çe 0018 ‘soSed Z££ 9p SF-UI [OA Ç ‘SU0209 Jo SoyouA ‘surdey ‘suooSrd ‘spieuro ‘soro ‘sapejuid ‘suopuip ‘somod ‘in02-98sqe] 2p XNEUWIUB ST sno} IUSIOS J9 JosSiPASu0 IILINOU I9A0[9 anod Suoronajsur Sop JueuojuoT ‘XAHIZAIVIN Jed ‘ino9-osseëq 9P 9IITI UI 9P [enuv SOSN9IŒUOU 9948 SoSed 093 9p ‘I0A LI ‘6687 Sinoqs19)9dJ-JUIRS 9p ofposawaAIu uorisod -XML.] À UOIJUOUI SUN P AIOUOFT 'NOUISSVT dd ‘IN09-9SSU4 9p XNUUWIIUE S9p 9SE&AII9 ‘oubryead 9ANJ[UIIAU,P 9)[UI), QUIANON 0£ £oj © & ‘d 927 ep 8T-Ur ‘JOA FL ‘eJfIUI0A | op ojuoA ‘suider ‘suopuip ‘so1o ‘spieu 80) ‘POI J9 [oinqeu 288A9IT ‘[[2lUIJE J9 ofjeanqeu ucrjeqnouT ‘Sn Sp XIOUO ‘UOIJEJUSUITY ‘OJIIUIOA EI] R SUIOS ‘ UNE] Op SO9UI SOP UOMBIOIRQUY ‘IOJ-ENIVS ap ejwooIA of 4ed ‘ouraoy Uf & 2IHUIOA CT OL Do} QT ‘+... ouooiq ‘[0A Ç ‘SOJ[9ANOU So98x op uouo]{o ‘Juou -2SI019 Jo soand soovx ‘oSvaoo ‘sjoubæed op UOTJEULIO] SO[[LE[OA 9p SUOrJISOdX9 S9p 9] ‘NOHONVIg aed ‘suorisodxo jo sinoouoo sop onA UO ‘JOUA 2ANÉ SO[NELOA 9P 2SUAOIHT D6 ES or D ere RES 1j LIT 2048 Sso8ed 99e ep gf-ur ‘JoA Ç ‘onboeg Jed suissop J9 9Jx97 ‘po 259 ‘9J9 ‘SeIpeqeu ‘ouolS {y ‘9499 ‘SJUOUOSION) ‘sJuoOWOSEUEUR ‘sonbroxo Jo soueSipur somod sop orqd -CISOUOIY ‘TAdOV( ‘HO ed ‘AOFIEUENOY 97% AE Qi MAG DATANT Te Joided oinjtoAn0 ‘uOrjIpa 3% ‘SelnAtAS 08 *SOIPE[EUU 79 SJU0p1998 ‘aUQrS A ‘UOTE yes SORSI90 S0] Ce D [UA Uéoy S68/ Sed °11p9 € ‘NOV aa TOousIog ded ‘rorjaues np 39 duo np ‘paeuer np ‘[moraogo np ‘oxAet] np osSe49 ®e[ [IEJ9p U9 9181 UO I NO ‘nou =2A np ouo0oy} e[ Je sodrourrd soj enb isure ‘apnetu oun 198111p 9P J9 JOUHOF 0p 21eLUEU e[ Juornuoo mb eSerano ‘jueano9 warqo 3J D2AU J9SSUD 9P JAUI ANS 9JICAI HENRQEXCNE 9U90IŒ ‘OUUOINOD $-UI [OA Z ‘SUR ‘UOr -IP9 oQ ‘SOIUJUET J9 osSeyo op suo] op soyourerd %y 39 sooex ‘sooumy ‘spoid ‘sa, FXNBUIUE SOp SOINS] J7 op Ju10 o8eIANn() HINYINOO) VI AU HAIUUTA af ded ‘oxno] €] NBOIIBIE 0 pieuor 91 ‘do 2j ‘xorjaues ef “Up O7 ‘J190 of ‘[MOTAOUO ef ‘oTAQ 9[ anod SJUBINO9 SUIIUO XNE 9SSUHD UE 9P 209, DB BJ € g ‘ere... qu ‘I0A F ‘oSStyo op soude) $0p 9o1leuUOIJoI(] unp IAIMS ‘anvaan] op oppuueo aed ‘guex -NO9 U9IU9 DE PAUUIY OT 19 DIAQUT 9 OEPE NOTE CNRS RSR SES STATS SES IUAATTTINL) aa ded ‘SIUOANOS 30 Sorrosne) "H11 U 99 21AN09 E 9IAQUT UP 9SSEHD UT OL TJ OT ‘snsol{ $T-ut ‘OA Ç ‘Enix VI ep Jed'‘9r4n09 & J9 ar % 9SSU4® ‘JIAQUT 9H G9 3 oJ 08 & ‘sonbis{uyd soprjenb jo squex 009 SUAIU2 sop sojuœuss spjrenb ‘opnou €] ‘SJUBANO9 SUOTY9 9p s099ds9 say je saui&rro sorry ‘NOAUAT) ed ‘STAQIT np 944n09 y 2SSEqD 08 Go] € 8 ‘''‘'''SJ-UI ‘JOA TJ ‘AVuaNaS =NO,a ‘Ff 270014 ef «ed ‘amonbrd np 2109 4/7 GE Lo À g tite on y ‘on E7 °p ‘A ed stoq sep uorejropdxe ] ans SOITJUUP[O SUONOU 9Pp IAIMS fXIOWPATII ed ‘ossego-opreS np onbrvad opm Q gi t'rererressverersee ee gun cjOA 4 "XIOWONTIA aed ‘(sarj) sosrvduvay sosseq € € “anopne,| aed ousnmpr ‘gp=ur *[OA F ‘(soua) XIOWOaTIIY ad ‘(wrx) onbuvad ossey eg 07 oJ « 07 PRES eE ST CHER ‘JP? 8 ‘esseuo op sure eg ‘sonbr “oqiufs xneorqe) 7x ‘(soouemueysur sordei8 -ojoud op suoyonporder jo oungeu sorde,p SUISS9p) SoinAtas g67 ‘soSed OIL g-uT ‘NInd “'INOA 2A8JSNE) AUANOUTA 1 ‘XAVA HG UOX 2 ‘UUITNOY HLUO VI HG ‘FJ 039 ‘SNIONOCT EQ ‘PA ojA ‘LOHDIT ‘V-'d ‘AUUVO-ITHIIN ÉNINOGA OUT] “NOTTISUVIN ‘UO ‘ANVUODET 1) “LG, SENAUAVIT “A ÉNNUNOÇ FL ‘ALLAN TENNIISVÉ) ‘GAVOINT ‘UO ‘VOX ‘PT ‘104 TOTMO(Ç AU UOTE “LONUV/)-LHSSINN() ‘AUVI) L 019 ‘EUMIAUNANE) YO TUNVO VAN) ‘usa CI 9P ‘H A ‘NOTIAY AIO, ‘JUIN ed ‘anos =SB49 np otpodopo{ouo ‘ouaopour 2SSu4 v’I (AC) ACCON, 70 00 DOME OR CO OERES HET GENS ‘soded 09€ op 87-u1 04 j 'stosueuo saorq8 “DO64U|Y,| SIGUAEI) dOUAI]»] FuytWUuuOfUEY re euuopaee | 8 9 o7 ‘uorjdope j ‘srouyoer say ‘sofeqoanes ‘juotu -o[dnedop np osneo : soumd e sxæiqt "AOUaTT ed ‘sassega sop juourordnodo souoy xnedrourid sap OIBINRIOA 7194 ‘OTOU9A 9p 79 2SSEU9 9P SOIAIT Sop otyderSot{qigf *osse4o e[ ep ,p0) "2SEUUO9RI Jo Soparr) ‘11qL8 np 988A9[9 79 juouednodery ‘OTIQUUO9NEJ UT ‘so8edimbo pUBAS Sorr onteuoA 8 ‘ae,] op sooeder S07] STI 9p XUP9SI(O ‘9SPAII 9p XNBOSI() ‘SIETEU 2P19 N%9,p LI) ATJUOIUII 8p XNP9STO ‘XN8S -Soxed doiqu) ‘oureid op xntesto ‘soumyd 8 JOIQIS ot ‘ourder op XNBUIUR SAT ‘prod 1 JOIQIS or ‘nprAtpur onbeu9 39 999ds9 onbeuo JSSR9 amod sofordue sopoooad ‘simau SOS ‘JoIqis O7 ‘oBessoip Jo xIoUT) ‘SUAIU? SarT ‘it 9] ‘sogonojieo jo soapnod ‘quoïd ‘SNJ unp XIOU9 of ‘inosseyo np ous = LUI 'SOUI9pPOU SIOT SONT ‘UOTeMUoWEOISEX 79 SOSITALIC] 'SOIOQIS SO] SIDABI] OSSEUO CT CO Ze CN ZT HAS Ino no) soyoure|d ‘S9910p Sououear] ‘OI O1[94T ePUO “OUEN ‘sonborf ‘D ‘Ip ‘JO ‘OIpi sang op suISsop Sa] Seidep SoinatiS Z8I 2P 9p 9180 ‘“OIQUUOIOO og-Ut puris ‘[OA F “ITA ‘4O dd foouvry no osseux) UT uou ‘orçpoi ‘omoidue op smbaeu np je —1od un p eouto ‘Zj-ut ‘OA NEO ‘HLUOX V'T aQ LIU9F[ eJU09 0 ed o1plo ua SI 79 I[HON991 JN07 9rT ‘99 ‘JIONE-IUIESQ 9P 9SSOJU xnetuiue sop sonbisse|o soiejue] Ssojuote] -JIP SOTT ‘SO4PJUE no SUOJ 509 e soojdepe 979 quo mb sonbisseo snjd ser sepored sort ‘tu -U0S so] J10p uo juoutuoo jo ronbinod quenb =IpUT eun2euo e uoreorpdxo ajod eun 9018 ‘ayrexgox ey enbsn( anol np juiod ey smdop AUUOS 98 JUOAIOP S]I NO 91PIO,[ SUEP SPSSEIO FSOIBJUEJ Je Su0 saj Snoj op onbisntu et € UUOS 9p A1IUEU EP] ANS STI9SU09 Je odtuoay op onbisnu op Ssollejuowuel9 SUOIJON 08 ‘oduoiy e7 ans onbuojsty n5tody 07 : Jueu -oju09 ‘oduroxy 9p 2nouuoS np Jonuum GB GT a Qp toire drs-eeeuerq ‘oy-Ut AUNIOA JIOJ F ‘UOUIP9 0% ‘979 ‘JOIUI9A BI, °d ‘UOIUI0JS ‘OUOIAIY ‘A ‘NCOJOOUUG ‘U ‘ouu? 2p ‘O ‘jenbaeg ‘9 ‘anJeN 9" ‘ousor) op ‘V ‘oq1o9 Some ‘preusres) ‘4j Awepuo op ‘9PUBII[C-JUOUMOITD 9p ‘UOSSNT 11 ‘paeqouog ‘SIS[V “IIU ed Soousnpn Jo HINOX VTT HG 9JW09 of ed o1p1o uo sosttu 79 sotppronooiy ‘onbisntu jo sojored ‘sreduey soSedimbo Sop ossuqgo op soxejuux SSSR ‘sasvd 077 op uISIEL og-u1 ‘ESOT ‘stat ‘odue[-2ap-sino Jo ‘uSIA 0 op exsnrIt SLTAVHIVT *V ed a1pr0 uo sr 0 (fron007/n07 OT *9J9 ‘SUOIHO XNE LŒUUOP R SUOU 2P 9JSIT ‘OINOJOANOT U[ OP 991A49S ‘OSSUU9 VU] ANS 10 ‘onbuoxo dorqié ‘sopqisinu xneuriue ‘sound e Jo prod © aoiqiS ‘suoryo op sooex fou -uUooney ‘sosod xne far] € ‘HIN09 & esse) Ÿ LL LEE PT DT aa itere) Tr - ï c osSy9 op Sound} Sop Jo[diuoo oxmnqe20À ‘(NBasnoN) SISSEHD SSP 91IUEUOrOrC : oog1d ep ‘939 ‘souaepuor) ‘Sopiut) xne soonqruye sosuodiuo991 InOo ‘GEXLE JEU -107 aoided neoq mms oox1} ‘ejipout aJJoUSTA ‘2SSE9 9p 59191908 anod SourordrŒ &Zgy ‘°°: :"qjue0 97 ‘1009 (G : 90e1d UT *9SSEU) 9p SAULY,P SANOOUO/) NB sosn( 939 jo squoyd sep uonraedos ee juoutednous ef onh [Lo 9729 9948 359,9 ‘oroyiodns euou €] eunoeuyo juele sU01998 00 U? S9SIAIP ‘GLm( 39 GFu0 2p sonbrijuoouoo s2[9409 xnop Jueu -oidu09 ‘JAnoOUuFY p ouie)rduo np 21419 & y :‘::°::"ju00 Op ‘ju00 Q7 : 2001d UT (sus uo jaod) reysod st109 ue o1podxe e49 mod jo opmox 750 Jjoided o7 ; sinoatj Steaneu 0p HH9Hd 08 SJ € £ ‘'°':'ouu0ome9 ‘06 ‘JG SA -n81 G 9048 ‘AHNOWP-0pIY S2P arpodogolio UT] 2P .8-ut JUod ‘OA L *T06Y ‘SEX ‘MU SU, 2P JUoane] ‘UOHEJELUIIP2V,P 2TEUO1JRU 2101009 EJ 2p oue191909 ÉLVUAIQ ‘#9 TT ad (Sopaod 39 o10vnN fo1o1rod o4xpmpT GLGeJ 09 :':''o1x0) 2] Sup SoMêy a 9p Qu10 ‘OA F ‘UAINLAIVEUVIT V ed ‘oany S[MOTJÂN 2P 19 94nJ[0919421SQ.P NUE D D de à smopne.| ed soguissop soinsy 2048 ‘HTION aa joeqdeyr ed soneurmno s0)0001 ‘o8eA919 uos ‘SInatu S2$ ‘2IIOJSIU UOS JOSAVIS AH cg 8 oJ € 8 :‘‘o7xo} of suep soubiqders Jo soJaeo ‘soinaras 904% ‘sa8ed 068 8P'[01 Four “UE 2p 211ESSTUUUON HAILLO oU0y ae d'oany -[N919)S0,f 39 SOIATISOMO9 SOIN S9"I 06 £ o] 06 £ MELLE Se 00€ ep g7-ur [OA j ‘oppongoe opoorpaso enbrerd {Sax} SP STHOUU 10 S9IPEEUT ‘ UONEISIS] fjuotuossieiSuo p J9 2984019 p ‘uoronpord op souue9 so[ ‘om 2p enbruoqeur epn19 ‘sonbsn[out Sop UOHeOTISSUlo J9 UOTESIU -e$410 ‘noooug aed ‘oanmpIn2193)SQ.P 2IUAT (AE QE x *[OA j'auvoory red ‘oampinor9ax3SQ.P I2nu8 08 ZoJ € g ‘‘joa y ‘ejqrssod onb ojduis ISSNe oO oun FN0S Sopumsar J9 S99} -e1y JuoS suorysonb 699 sogno] ‘n5u09 - UaIT ‘onbyeid juouowuouxe e584xAno ‘AHILIVAA AMAL'TINOIIHALSO — ‘HHALTAOIIISId QL SJ 08G “tr ei.sme -n09 uo eyouerd oun oo1e ‘So8ed 06 9p «$-ul purs eINUoOIT ‘CERF ‘oxnJ[NonTE ue SUOIJEO dde SINOTT !ZSANY( uvof Je ‘sapqrsmu D Rier, pm Énrpare np eng nu ORQuesnT ee OU É jo ‘o8voñnel ‘o8eqno ne ‘eue ISUTe JUOS simosseyf) Of ENOJ, ‘OWTE UN PR uorstogud ef Jo ossojsnf eç juauoqpexe sd Jornoadde qnod uo jo o81eqo ounp squiofd soy #noy onbsoïd ‘oouejsip op soajout G6 e fOfplon2ar UO UOISUAUIP 97799 9p SO[{I9 S2P 991 ‘Ji07 foue]q 19184 ‘2SS849 2p S[ISNJ S9P res6o An0d p1189 [Om 9P 21419 anod xo1ded4 Cp ordonne HELD ef @ assnor anod Jo7jnsu09 39 o171EU009 R aSeIAnNO un 759,0) 'SINOSEEU) SOI Anod sjues -SoioquI Soi) SJUOWOUBIOSUOI SP OUMOJUOI “roysonb e-ins gajuaoduoo 8nçd s9ç souuos 104 soj a10qe1p09 quo appenber 8 opn9 9799 & {ayxo-SIOu so[quop sououerd g 2 Soinsy Le ‘SoSed px 9p og-ut eumpoA ‘onbiuyoa) amuo np Joddeif ‘QC uonzjeumrpoo y » qeunol ef red 9stue$io [euonermaqur siMmo9 -U0{) ‘ASSUYD 0P SAUNA SOL AUS SPLIT ‘ASSVHI LANTA VA- 0 aed ‘sjuemnqop sanoyinorostd xne S[I0SU09 ‘FIM, UI 9P onbrvead 9$vaorz DZ Go © UN sr -rgqeut OA :688T ‘AVI TT ‘IV aQ 9[ 1Ed ‘HOSIGN( 2P otuays fs o7 ed ‘sSuejo S0p queuoseuaue p jo eSeAoo,p sopoooad xneoanoN ‘odav uw 0 # of, € Y ‘4100 ‘OJ-UT '[OA F ‘NIGON) V ed ‘soonop xnue u9 91n)[M9r9StId UT 0% F7 oJ € ‘:''"j489 QT-UI [OA Ç NIGON) y ad ‘sa9çes xnu9 9 24NIIMITISIX UE RC (A UT Rte siou soqouerd 08 39 ‘SU 07 9048 sosed 006 9p o8-Ut puers [OA ne2q 1 "oinpno rise 9p 819)SIUIUI NP JUOWESECINOOUS [ 9948 ouqud o8txAnQ ‘XTTANVUE-NOHONO JA ‘SUISIOA s{ed say suep Jo couter] to sanynombep go oubrjuad ounjpnorssrd 9p 9318417 ce 8 oJ 0 L ‘1j soSed co9op,.$-ur OA , "QGST ‘21900, 2p 220450, 14 saubrasua s10q Fe sap aunjno DT :onipuodde an 091 ‘sÉWPya 19 Saupit Sp U01DNOdXT ‘NOINEX ‘V Jed Soammmorosid op oubouad 93183] aux ‘ouneu soide, p Si QL ep eusnyrt ‘sosed OLe-IITA ‘RJ-UT [OA Uf) ‘ais0D ‘IN Cd 09%] oud AHONVIQ VIT a ‘Ej aed ‘sxoatp sonb -sujjouu ‘sopmou ‘sony ‘soquio ‘saysnosue] Spivtioy*s9]}9A919 S9P uouyeordiqnu fo8eA019 ‘ouood ‘souurmravur soSerd sop o4xnjpn9 GORGE « e SIL NOR n RE SES AS RS ES MOT XNEUTUY S2P S2SN9I$U)U09 SOIPUIEN “juewenbryeuta eur SI[RJ9 32 SO1PNJ9 JUOS XNEWIUE Sp SJPS9P SO] no SO0TAIDS SO] SNOJ NO ‘XNOHNO 9H TAN() APR EENEe at 2-2 TE | RE Eee E CRIESHABER & c'{l AMATEURS PHOTOGRAPHES | 12 frue du Quatre-Septembre. PARIS (Il) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ « LME AGDE à Saint-Maur (Sein) || UE AS DE TRÈFLE” RAS x Hart - à Sn ERP AR rar Qu D CHEMINS DE FER DE L'OUEST VACANCES s Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d'une giature, nous leur rappelons que la Compagnie de l’Ou dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagne, sl Stations balnéaires de la Manche du Œréport à Brest Res IR e4"hPartie | 24° Partie 23° Partie 1° Partie Em | | { EF | DR rie qu'elle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l'exemplaire, da ul "0 | les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de Ville en? ie | ES © = e Gà = E le Saetonil N te es de Pari ide Ë mem | 5 à = DE @ Œ Ee = ne de voyages de Paris, un gui le Q a + ze - = = Qÿ ô. =. mn © os © Se ® FT ni Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures CA = = | ES ‘Œ = DE Re = 2 contient les renseignements les plus utiles pour le voyaget (ere PS E = EN vor 5 ae 2) (Description des sites et lieux d’excursion de la Normandie [—) | à ® | ho ©) -® © EE le] Ô = et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. Tableau = | @ a le) 2. D = tn des marées. Üartes cyclistes du littoral de la Manche. Plans Lt LS | co Le [es a D 0e | eus des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc... = % te > bé Sr te = 00 € © En outre, la Compagnie de l'Ouest met en ventenles = cs uni, Ps © ei (o] GS TC => EX | publications illustrées suivantes : 1° Guide la banlieue FT RS © RES SE Se 5 55 + ma) = ouest : O0 fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Michels 5.u PE rs = % +3 2 Oo = 0 fr. 25; 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires (=) Es (75) nm 5 © so a Es 6 5e ® > Œ 0 fr. 25; 4° La France en Chemin de fer (6 Itinéraires} LE n < (7) eo © (7) * @ ee Cap) Œ chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseau“ = 1e mme | © © ‘: Rù me 2 De = (> 0 fr. 40; 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. 5 e F CA a s (2) Se n © = a = S mm eo Toutes ces publications sont adressées franco à domicil p— Es ® Ps 2 5 22 ’ CR S (a) = contre Penvoi de leur valeur, en timbres poste, au Servik = D De ® ge = = © Fe cm (9) = de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. s : Es Se SE »5 |» 9° : EE EN RS Æ Ho" 5e @ A = 53 de Ù : = ) DU SE- Se, d |SEe à jme |= | CHEMINS DE FER DE L'OUEST mL 55, les son |os5 22 | K + o. > ’ AN de 2 nes |: ce D 9 E EXCURSIONS EN BRETAGNE e © » (— 2e = es œ cp re É AE Del e 9 E Le Facilités accordées 4 ss) PS Del no go Un li à Da a. dE S par Cartes d'abonnement individuelles et de famille A ES RS Es) S3 3 ei MD VE RE (9 = valables pendant 33 jours. à SE EE er B > lé = A en |æ) um La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre,d = De 2 DE Q° 8 + 5 25 : la veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des carte So = (EN | 2 Des os ste D EP = à veille de la Fête des Rameaux a re, d s = SR RENE me © ce ns oT g®ù | 5 PE, pr] > d'abonnement spéciales permettant de partir d’une gar@ becs) QE 5e | Se 9 5 RS A de] M: ee quelconque de son Réseau pour une gare a u choix = DO D | Ete ESS = os o œ @ a lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’ar rêtant sur Fr SE o 5 SE = ë. @ se = CU = 1 @) = parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un moi Re AN EU at AE A = © 5. ® non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leui [—) ERODON EN ENS He © ES = ma ie "Si nn ET e embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fo == ÊT ® a, a - | So & ® = 3 ee tn 2e en @ (7) Œ = a à a de Re point de départ avec le 2 SRE w B.pE Q 5 mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller. S RES DE FH = ni S ® . Le) (ef ë = En MERS se œ De se œ Æ = S 5 — æ D … Pour plus de renseignements consulier le livret Guide (nr) LE © me | No a a En D RS RSS? Ô = ® a illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les biblio E 8 mn = K = sie 5 Lo Ce | 2 un m à thèques des gares de la Compagnie. 3 DOME Es Se ae e À es D ° ro = Où . mm = ei © pe De le ee) 2e: | NU _ 7 | AUX AMATEURS 2 OS CO ES os — mn DE CARTES POSTALES == 53 EE & E £ e Eos Se eRCE pm 2 En raison du succès obtenu par la première série de cartes (20) | = Se LS Dee ® 66 © Si AIO ne ostales reproduisant en couleurs les plus belles affiches 2 7 (go) y e Te un TA 5 = 3 P Fr È P ÿ > P * ‘a CAES ni = = ® æoË où @ F © Sp D illustrées établies pour son service entre Paris et Londres | CC) ES IL = eee a a lé ED Œ a 5 via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest vient KL l'E ae ee GES ES S. Ë CE 5 SE en faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes r& | e où 62 | EE te 5 BAT Fe présentant ses affiches illustrées les plus remarquablé | = e = E D. ER nt = @} D, Ge 3 éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne ia 5 à 6 0e D e = Re) Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sé 1 . + . UN A L © (a œ © 5 ot) me < 5 PORT a : 2 LA j Lens rément dans toutes les bibliothèques des gares du rés | de l'Ouest ou sont envoyées franco à domicile contre l’envoh de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande affra chie adressée au service de la Publicité de la Compag 20, rue de Rome, à Paris. 3 ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Fran Pays Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter C 89, rue de Richelieu, Paris nt PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE AT . de 1: 12 figures dans | SZ Considérations générales EX NS le texte. | ni ji nl ji | il] ct il PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS am 60 Plantes fourragères, par C.-V. GaRoLA. _ À volume in-18 de 468 Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 482 du Her mai 19O7Z : Simple remarque sur la théorie des phénomènes volcaniques. Sraniscas Meunier. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. Dr E. Trouessarr. — Le nom de la Blanc-Ursine. D' BouGox. — Histoire de l’envahissement du port de Nantes, par une Chenopodiacée Américaine. E. Gangceau. — Les Microbes du pain. E. Massar. Chronique ‘et Nouvelles. Henri CouriN. — L'Opossum d'Australie, D' Boucon. — Aca- démie des sciences. — Bibliographie. ABONNEMENT ‘ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, des fraisiers; variétés, fraisiers remontants et fraisiers des bois, culture, forçage, cul- ture en pot, haute primeur, culture en plein HRClÉMEN RES LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS ï France eDAISÉTIe D. nie MAD ir,» Housles autres pays. 04 LE EM frs és à Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » ÉMUU numéro 2. Le. 00 50 : & | Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Ce | pratique de comptabilité agricole; géométrie pratique appliquée au calcul des surfaces, à geage, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜ JOURNAL. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS @ 1 GUUIIUIILIU 1 UL GARD l’arpentage, au nivellement, au levé des _ plans, au cubage, jau Lai1, se 5 à SPP SPNEDAAR CMP AMRSR CPED pp AatR ge SOOUESIXE Sop J9 OUI €] 2 “AITONIN Ed ‘oanjyno 9p ouojsÂs )2 SJu9WoIOSSY OV 907 Sa 6 “910p 04114 ‘aino 1o1ded exnyieAN09 ‘uOHIP9aT - S9INARIS DOL ‘SoSed 09 ‘og-UT ‘979 ‘[eJ9 ET “o8ejod uipæel ay ‘eupro ef ‘ura ef ‘Syimay Sep 258499S 0] ‘Soparno sejuerd sep “eseueip 91 ‘SUOTBSLUI So] ‘SIPISUO J9 SJUeLepuoe ser ‘ntoj ‘ue ‘[0S oj ‘XneJ989A Se] ‘[0S np UO1JE}O[AXET ‘NVITSYAAS A aed ‘imoymouse | op oipodoçpoioue ‘ouxopour 9anJquorxSvT | Gé GoJ € ç *‘°’sosed pe op 8F-UI [LA F °p? 08 ‘onpqeduos ‘xnerysoq ‘sreasue ‘oo 1198 BIWOU099 ‘OUSIA ‘SJUOLOSIOOL ‘SO]OTO =JUAe J9 soppeanqeu soriteid { sepruny sutex 10} SOP JUSLLOSSIUIESSV ‘ANDHHAVIT PIRE au ‘Soxanvd survaxo) Sop oan}uorS y C8 8 dJ C8 DR AN AS 071 voie *d 978 ep og-UI ‘OA F — *xnv9891 sep situeu -U® 9 Saipeçeuu ‘Sojoorise syImpoad sep uor “estun ‘sonbrsewop xnetuiue ‘sjuouuefosse ‘SOIIe] Sop eanpuo ‘sjetut(o ‘sIPISU0 ‘sUOrJeS IUT XN8J959A Sop uUOraquu {eo 9p Jo oubiuejoq ap suornou : oouraif 8j 2p 1piu np So[oorise suotyipuoo xne aubridde juetueyero “ads suçq ‘(V='f 1Q) ummoou,y ed ‘onbr -vad 39 onbravgqgi oauppnoraSep 91va), OL DJ € g “rte... uno) -18() ‘[0A 7 ‘In0o-osseq ‘onueJie| ‘sonbrsouop Sp XIOU9 ‘ojeaouss ouais {y ‘ousedues er e ELUW)] E[ ‘enbrySaWOp 2[EANX EIUIOUOOE *auvSs =S0Y ou] d1ed ‘oxgruaxoy | 2p 2xAr 97 OF Fo} € YO ‘°°: :: "949014 eunp0a y ‘UNAIANVANOD a ed ‘mel VA U9 9SIU AI] ‘SISNISVIDAUU SI9][UA GG GoJ Ge ‘‘‘'" uns torded oanpaoanoo fUOTJIP9 +G ‘JUOUEBUUOTOUO] INA] JN ane] ‘Se[oorise syeoipu4s se f ropdue ane { jaod SU AMI {8408 no] {sELBUE Sep eJuesIfN -197 ANOEA — ‘QOUBLT 0p Sinoyontse sop 8otpu£s ue sonbiuyoay soorades sep Joyo FLEX VA Lu] ed ‘Serra ne sruxSuy S9' SG T6 oJ © 06 *:©TOA g uo ‘17 'AUIS DGL 9p 91SnIIL ‘SoUu0ooo xnop e sosed 009 9p “HIQUWO]09 08-UT pUEAS [OA & Jueumo] ‘JX2] ©] SUEP SoAnSIJ SOSN2IQUOU 2948 S[00 HSE SOOUOI0S Sp UOrestieSnA 2p oBwrAnO ‘972 ‘e10S SA9A 2 SeITI9{VY * 21NJNOTOSI ‘SOIEUHJEA OUI9 re Duate Si QE AnJ[nQ e1S0[0n. -09j91u 79 onbisLycx ‘SIRASU 79 9[09r188 alu =1O So[RIQU9S aMJINoNSY ‘TINAUAN(, [NE 12 SIDNOTE( SoEUO 2ed oagenqr onbyuad oanmnonSep oaremdod ouveuuororq DEE oJ OS € rs ee Uete.. ‘Soyouerd g 2048 soSed 0gy 9p 8I-ut ‘[0A F ‘oouortodxe,p sdueyo Sep :juoweuuorjex uoS ‘uorjeJIo[dxe oun suep 2[01 OS ‘[LUJ9q €] ‘sonbrutgo srea8ue xne Ssoxæediuos s97je S9S “oruny np xd ej ‘uoyeordde ane] ep S10f sap ‘sIPISUe SoNUO} Se] HreruMy np 224v,nb JAtjno où e ousrs uoj onb ep ‘sojuerd say 4ed ou) E] ep osÂ[eue] : Hot} EI ad eopuosey onbrerd er ‘ee 87 Je tu} ey ‘sonbiunyo Sreisue sorf— ‘JJ] 2UOI, DÉS re (On eu 0g £ :’:"""soqouerd g oo4e sosed 0x 9p 8J -UT ‘[OA p ‘Sojyxe] sajueçd ‘epmy e sauerd £ opmooy e sajue[d ‘ (‘079 ‘oySxos ‘sreu ‘exons e ouueo ‘eAedojoq) exons e sojuerd : sajuerd op sodnoiS steap e uoreordde ‘y etu0) np suoremue sè suep spsodxo sedourd sop oouuostez uoreordde : sayeloods soanyno se[. ‘sonbrurtyo siIeasuo So] — I] WOI, 06£ oJ 08 € ER ESooureId ec one sosed 80 2p SgJ-ur [OA y ‘Sonbiurgo stexs -uo sop uoyeiedord jo uoreAtosuo9 fou] op dortuny np Jo seubiturgo StUIdue Sep 97xIUu tofduo ‘sonbiurgo sœisuo Sep Jisnpoxo 1opduo ‘sossodxo sito] sop oubyeid uoreory -1jsnf ‘somjqno sop aoue[eq ‘SJUELETOSSE SO] ‘sonbruryo steisue ser ‘tonuny 91 ‘eoueuod -xo p sdureyo so ‘os{jeue.] ‘os ef ‘exoydsout -je.| ‘xnuJo894 Sof : enoou} ef je sedrourd say ‘sonbruiyo SIBASUS Sr] — ‘sf WO, : juaut2.des puaa as aunjoa anbny) CE [To] 09 0F ‘‘sosed 9gct ep e[quesue QI-UI ‘[OA £ — :SouueouIA 9p soouertodxe p duo ne sauuop se[oon$e suornorju ‘(508 -1099)) aTA aed ‘Sanbiurigo SICISUT SAT SC Go) © &G xnvorqe} 9048 ‘soSed (GT op ‘e[107 euuoJaea gf-UT [OA J ‘SUUNOUSEG UIXEI ed ‘aunypno =juoy ua svpubuo sap anbroud 10o7du ‘IT — ‘arnof ‘IN aed ‘sapubua sop aymtouab AUOPUI ‘T — 2ANJNOAIOU9 SIGASUT S9' *sonbruiyo stexgue sop tojdiue Launuin 1 9p Juogrea ‘opuesedoid op ext @ JUOTAOL OP XII ne sanpuoa ‘SaH9Je S9/) ‘sus u2 J10d ‘96 g ‘Jue9 er ‘ooueay ‘oogtd R[ ‘JU09 G SONpu2A ‘AUN2EHO LFuf ANS GOwQ jueinsouu SIUASU9 S9] ANS ‘SO[VANU SIUIYJY AHNLINIIHNDV CORGRO TETE GE EE a[107 tou ‘sonbrou} -uÂS xXnvo|qu] ge ‘sounAtiS 089 ‘so8ed 009 LU. HEAVY OETIHOINA NOLTISEVIN ‘YO “NOSIVIN - ° AVNAVIT ‘IN ‘ŒIAUAVTI-XNHLO( a ‘ENST -TAg AC Lassnof ‘H&INÔNO £iueH ‘LONHVO -LESSINNO LILE-LUaa1V ‘9 ‘IN ed ‘mes -od np orpodopoiouo ‘euxopouw 949294 UT OPT oBrtLiS TO SoiopixSe onbrinvuip æ ‘soiojiod suojito ‘onJiuqus os GE 8 JO 02 ‘QuU0JIET ‘o8-UI PUBIS 94JSI301 NEO UN 9 ‘979 ‘oSsSUo 9p xXneiy ‘SoJp: SO1 ‘Sojqisinu XUELUTUE 39 SAOIGIS SJUOIOTIP S2P UOHVOIPUL [ jueuuop Souuoloo Gg jueuojuos ‘on ae1qls np uorduosul] anod ‘asseyo ep Jouxe) Gg € eJ € £ ‘'‘"oy9201q [OA y ‘97e ‘oroud ep xXn89S1(Q ‘SpitueD ‘aUISUANEE ‘SNODNO() ‘soddnpy ‘sorg ‘soquojon ‘sentejt ‘SoAu) *sSSvIg Joy ed ‘osseyo anay ‘sancouux SAN9 ‘AINROSSEUD NP XNUISIO SIT 06 6 oJ € € "817 2048 “6[-U [OA | OI] ne 39 ous] | 20on0p nuo u9 anbreaxd 24994 UT OL op OS ‘°° SF-Ut JA F “anonaMT sed ‘opponoer 9p onbnurd 9osstvy9 uT SR *NOSIUHINOY aa ‘deo 91 aed ‘sauaspou 9SSEU9 9p SUOIJIUNU SO 39 SOULIY S97T 9 Po OST ‘‘*""*"":""-soyonojivo sop juewosieuo ‘sarinoq sa[ ‘quojd 9j ‘serpmop soy ‘soupnod so] ‘esseuo op sojeWiOuw Soyonoy -1vo So : onbread opnjo ‘anouoq oorunef ed ‘sousspour 9ssuy92 9p suorrunm GÉRCROE GER C QT-UI [OA Ç ‘LENNI-AUN VIT [ULHU98 of aed ‘ar uOS J9 SUOTIUNU $9S ‘2SSEUY9 9p [IISN,T 97 08 £ oJ 08 £ ‘:*:t::':‘oyo001q SUWNfOA J ‘Sos d SoJuol}JIp S2S SURP Al) Re 9SSCUO EI Op ONAOU ‘AITIANAUAJI,A [o0aeN wd ‘paoq -NH-JUIVS 9p So[diosip So Sxn9rsson RE “ete noweut] eo “opandeo uo olAa1If np o5vA9jo ‘osseyo ap xnvosIO Ssop Salpejeu Jo oualS{y ‘juouwu -ardnodor ‘oSeioro ‘o8veSaid ‘oouopnadsrunt ‘Sapaus Sap SUOA9(] : S9SSEU9 So] auoou00 Imh 09 qno7 mod 988tAN0 JU900X *HIIAVINOT na ajuoorA o[ 1ed ‘Sonuo uorq sossegp 0€ Y 0] : € y *:(san ‘srisny ‘suoryo ‘osueJop ‘osseyo ‘osessed) ‘8y sosnoïquou 904 ‘Iq ‘[OA F ‘ŒUVITIVO [ne 9p 29ejoud oun 9048 ‘Lux -HANV UBISIL], aèd ‘(ep & osseyp) essvoog 08 Go] « & .... EEE EEE TOO UC ‘[OA F ‘S[LeJop Sordiyqmu sos snoj Sup 9sse49 op neorpaod np pureas uo o$e4or9, onbrexd que£e amoewure un aed 1199 enbrjexd oS8exano fLMAOONITAVE,A HIUOF, 27009 9j «ed ‘ossuqo 9P NU9ApPAId NP PUEAS u9 9SUAIIT 08 & oJ € & 9TJ-UI WNJOA F ‘oajuowusne Jo 29811109 ‘9nA9I (UOTJIP9 ,8 ‘XAVATUHVNNOG ‘HO sed ‘osseyo ej eutoouoo mb 29 3noy ans sonb -jeid sjuowouStosuor sap jueuuop o$erAno JUET20XA ‘HOME-IS U9 SOIQAJUO9 698 € [LOS -U09 ‘IN9SSUHD OH UP WNI9N-2PUA 274 09 £ oJ 0GE "+" H1VARUIG «0 ‘Y aed ‘ojrauy un, p sodoiq ‘esseg9 ep siimpoq < LA ! By er 4 SEAL PPT ERA : xx PUS Socdipurrey * KasLhioparp SPRARMPROEE UNE CHHMABEME-> MEN > G| ou Si e Ss9120 e : SL “opejuid e| queuieydnodes ep Steiqi3 ‘eyenot| “,[ 9p SOIUEJI] Sej ‘essesoq er anod x opred ‘srepoue smousedo syyod soj ‘sosoyolop suoÿor ‘Soppemuepisord sosseuo ‘(Sn1jen) jenueununp) AUONVIN ueof 16 ‘104 np 39 ownyd EI 24 09 FT oJ 06 7 ‘°°° ‘‘y901q j juowerdnoder 49 doiqié np uoyeaque “oypiqesuodsar orge o[ «ed sosneo sogeurwop ‘sopies ‘SossE2 op OLOJITIO} ‘9791008 U9 9SSEU9 €] EuTOOU09 Imb 99 no anod sonbyerd sajou je suoe19pISU0N ‘NOSSYIN ‘1 1ed ‘(uTx) 22191008 uo 92ssuq9 G9 I <] 08 I terrestre VU ‘IN sed ‘sodne] sop arpueuid op erqunepur 10 ojuesnure poUat n0 MOIÏNEE NP 3XV/T 09 9 J « 9 DEEE OS UTOTTEAMTIONET “UOTJEISIS9 ‘SeIISINU XNEWIUE Sep Or] onajsep ‘exit p ueupo ‘joumyeu quowordnodex ‘98880 ET] ep enbrwuouoso ooueyioduuy ‘assas aa :y ded ‘oSvaSor:l jo oSea9r9 ‘osseux 06 £ o] 08 £ REED E PSS NOUS -o[ gy-ur ‘site ‘070 ‘surder ‘soxneit ‘spreueo ‘SUBSIR] ‘XHPIOA S9P [OA ne 9SSEY9 8] R SANO} NA J9 SUOONEJ SO AOSS91p mod rones JneJ jLnb 09 jnoj queuojuoo ‘azoiy ‘9 aed ‘o7o 1S JXIX ne JoIuuoone] np enbriead fonuwy GS GT eJ © Gy ‘°°°: "SUOr}EXJSNIII SOSN9iq =uou ‘sosed 00€ op o8-UT ‘(£O6T) auxar IVAIIG *V dvd ‘uvrowrx09 ne 94994 39 9II9SANOPNEp ‘OTIQUNOONEF 2P PCA GB To € SY "1" ou00aq ‘(soSed gzc) 8-1 ‘JOA uA ‘uanaog pe ad SUOTBAJSUIIL YL J9 AN9[NO9 LL OUIZ ANS S9J10] -xnv9 96 ‘TITIAUGHO aa 9 simbreut of ad ‘asseyo ‘UOIJRJUUIT998 ‘SINOU ‘uorydrrosop ‘osset(o e] op sopodnapenb sorç'irod xorqu9 2" G6 08 JC 08 ‘*‘"""""""oxn] ep uoIp Q@ @ oJ € G :°''°:"940041 [OA Ç ‘NOIUTO) orueo 4ed ‘SuTYU SUOIo Sa 2948 IINSUES 9 19SSVH9 9p JAU,I ANS PJIUAL G8 O7 oJ C Op 24ooig ‘ousamit ‘snsol gy-Ut [OA F :SJUBANOO SUSIYO 9p Se1{9f90 Snjd sof sooex sop onbl107SIU| 5948 ‘IOHVHO) AT 9JW00 0] ed ‘Ja99 np 39 [IM9TA99 np 9SSE9 UT GE 6 of 2 & £ @y-UL'[0A F ‘079 ‘[050À ‘PUESIOJ{ ‘LOU =IRIN ‘Opvouoiy ‘10880 “LHOLUPOL ‘XI0190[[0f soade,p ‘At48 0€ 9p ‘II ‘AO ‘(uuerj) ua dog «ed ‘Sormne Sa SUUp 39‘ Sossuyo SopuviaS S9[ SuUUp QSEuu0aUAH 9'T CORTE AN9NI[, 9p 9100 ef 4ud ‘SOUNAEAS 9048 SJUEL -n02 SUeIU2 XNE 941)N0T EL 2P 2SSEUD ET PR rt ne or ne re 600 REA ua] ‘g= f ad ‘sanesseuyo sounol sep Joue p uelyo ne esseuo ej ep onbriuad oprn9 3194 (ea (a oJ « G DC TOO sains ty ce 29AE NOIHAN 0) ed ‘oal9) SNOS 2SSE)D LA cr à EU + SIUVdA ‘eg np on1 ‘Op ‘HTTOUAHQ AIN S'IIX SAT Z0U0 equ0A U ‘914 ‘3SSYH9 10 ‘39VA112.0 ‘34N11N9IM9V.O A11I4NLVN J4IOLSIHO SAUAN "68: 6 FENG — ‘9Iq su — “SO IOU9S SUONTPISUOQ) ‘0JX9] OT suep same gLS 2p 2USUII 10 sosed 978 op o8-UI [OA F'VIOUVH) A9 18 ‘S9UP19D SI G8 6 07 «C 6 "auUUOJLLO ‘JIP9 4% ‘0JX0) 0] SUEP SMS OZ} oo41e ‘sosvd 981 op SU [OA F ‘IAUIOŒ ‘NN «ed ‘SapamivuE SonuvIg 19 S2Svquo G 8 J Of L ‘‘'‘’""'"dgys ep [04 HO] F *LOGOWIQ J9 HAIVNE( ded ‘979 ‘qeuoreuo] ur J9 [EUOYUU ET ‘[RIDIOLULUOO 79 21001188 oSeurseseuue ‘S10490 ‘souenop ‘sj1odsuex} ‘faquaa op xd ‘quoraor op xud ‘saqisnu sajued ‘sorpeqeu ‘sopoosur ‘so8esn ‘uorisod -wu09 fuorgnynsuoo ‘uoronpord ‘exnjpno ‘set -Q8ueaue Je SosIebUCAJ SAJOLIUA Sep ‘UIEIS np opnJ9 ‘UOUPOUISSE) ‘UOJAMOSO( ‘SWIOAVE _fsomsiy 2018 Er 897 ap gr-ur aumMIOA } *VIOUVI) A-‘9 a ‘sargSerinoz SoJuerd :'eUUOAO 06 &oJ 08 € ‘Sy Qy 001 ‘d pze ep 87-w ‘[0A — ‘opuera ej op Je ured np uoronpord R[ ans J9 SJUOUOIOSSE SO, ANS 9SE[ISU2 AM] op sonbiuouoo9 je sopoonse soouenbosuog ‘0j ‘sogposor ‘sosenbrdor jo sites ‘soureis op S9Jo1PA ‘SIRISU9 ‘[0S - np uoneredord ‘SJLOA SOSIIMO] Soane J9 SIEUL np 24nn9 ‘oBeyoEu 9p jougJeu ‘uoroerxe p J9 9258s -stydue p Sepsooxd ‘uorjearesuoo ep sapoyjotu ‘sorts op sod{} sinojrlout So] : oSe[tsu0 | 2 ‘oavjoou aed sjuouwepuor fojeupa anoeA ‘oAt] -rquu amojeA ‘onbruigo uoyisodwoo ‘sa[09 91 Je situos ‘saSeunoy Sap exequeuute 210 ‘XNIL00047 ‘pH td ‘o$wejisus 39 sauspno SSJI9A S9SUIANOJ S9IJNE SAT 19 SIUIN 9° SHHANDVUUHNOM SHALNV'Id 09 9 J (9 ‘‘***--:**--ouuoaes) *[oA } ‘ouyJequo09 e] ep ua{owye as0[no19qu ‘sortes —I24. ‘Satino9 CÉRRIEE ‘o8eypneuo ‘suoreiq ty Sep ouais {y ‘sarpejew sep eixe[{ydorx *TUVNOEUT .( 01 ed ‘ourxoy 1 9p suarsÂH cg 9 oJ « 9 ROC DC DO LED0 ‘’guuoJivo *8y 987 2048 :d 97 ep SAR F'AUIN 9 J9 MAIS] ‘ ad ‘sojoomse Ssuorerorpoure So] Suep neo] ‘2SVUIUIP 99 SUOMUSIAIT GS € oJ 08 £ ‘'''"''soimAtiS sosnoiquou 2p QU10 98UIAUQ ‘AUVHOIN *V aed ‘soxreuwurid S2[099 SOp J9 S98/[09 SOp S9A9[9 SOp 98ESn] R O[091JI0H J9 9[09119U 9I1U[NACION 6G 8 0] QZUZ net ne ER A STI NEO E *ANO() ‘P9 9G ‘[NO9 U9 99 HIOU U9 ‘18 PT ‘SOIP “ejeu Jo siuouue ‘sourex8-a710d ‘soums9] sop UOTJEATISUO9 J9 9J[0991 ‘S9JONEA DGE ‘ SOUL ,T OP SOINS? S9p 999107 9ANJ[NO J9 O[OaNJEU 2410} -[09 ‘oSeupael op Sjueinoo xnvaex ‘Soxroqex -edord xneAëu ‘w8ejod un,p JUATUSSIT(E) 6 "HDNOËL ‘CT ed ‘xoSvjod uipaeg 97 06 SH OEG "eee. Stoouq ‘OLUNIOA F *AUVNON ‘ 2P uonyonporyur 004€ ‘OONT] J9 OUSIAIY ‘49 aed ‘orsrumy UT 9P 39 9H9S[VI 9P ‘IPIN LP 2an)pn) 07 Yo] € Y 2x9} 9[ SULP Sounsy ge 2048 ‘Sed cop op ‘2jlo} ouuojito ‘$J-UI ‘JOA F ‘ooueiy 9P 2ANJINOLO ep eJuoo up juaprsord -20IA ‘OOUUIT Op 21NJNoLOU,p 2JUU99 oqeu —OIJEU 9)9100Q U] 2p SOLQUEOU ‘UILON HG ‘Y 39 QUVTTIAN(, ‘ININ 4ed ‘oxtes ue Je sisseuo SnOS 999107 elnJINo ef ISSNC jueuorduoo fOM96[V U9 J0 OOUCAT EL] P PI Of ‘paou 9[ SUEP o4oSvJod oan)jno 9p onuey 08 £ oO € € ‘'’sosed gg ep SF-ut ‘OA ‘an "x 41e ‘299410 39 SAIEUIPIO 94949 -IBAUUL Qanppno op oubrvad jonueg E8 Do € g : +++ auuo1 -1e0 ‘sommsy zLT 0048 ‘soSed ç0G op $y-ut ‘I0A L ‘SeINUSI2A ep 9inJn9r}iOup 2[euot EU 21094] & AnossoJord ‘onbruouoïse jeuoy =@U JUHISUT,I ® XNBAUA] SOP JOUO ‘AUVSSAG ‘TT Id ‘oaggoivieu 39 ox9Sve)Jod oanjpn9 0G Go] € GG Soinsty 0948 ‘SJ-UL [OA F ‘G6ESF ‘SC ‘J1p9 +8 ‘onbruouoise jeuoreu JnJUSUL] ® anossojord ‘IsMogxq :f ed ‘(oanyno apuers jo ajyod) 9x9SvujJod oanjpno 9p opvar GG G eJ € g ‘’"sainsy Jar Je Sosed 007 OP :[OA Ç ‘UZNUF] ‘© avd ‘Soja Sap suox =IAUD xne Jo sousedtueo so[ Suep ‘or 12 aIUMS] ‘2091418 940J[N9 99H94 UT 06 & 0} € 3 :’"so8ed GLI op ‘ejrop guuoyreo ‘gj-ut ‘[0A T ‘ouuoqog ef Re amoqezedoid ‘ssouoros S9 4n2)20P ‘NIdN0D US] ed ‘sasnoq -[Nq SOUMIOUI Sp J2 SouIUas Sap ‘Saur -NS9I S9P ‘SJIDAIJ S9P WOFJUAIISUO) CA (11/205/200 °°°" AXVUAHL)-SIOLHNO() aed ‘(ep enbyexd fonue|) sxauyorexveur oan3[n9 0£ £ oJ © £ ‘‘‘"Quu07180 ‘SOINSI} FZ 0918 g-u1 J1jed euunIOA F 868 SE XAVEAA'IVIN "TT ed ‘oypernmSnpur 19 919Svaanoy ‘9195 -Ujod 9119) op oumuod y 9p 2xn3m9 gg EJ J © Gp “+ Jo11oon euouerd eun,p je soatvormdxe soansty 867 ep auto ‘sosed ÿ97 op snsol g-ut ‘OA F ‘azou JSoua gp ad ‘ourepipon jo eanquno “enbrsoçou =ed ‘onbiSojoiq ‘onbriojsiq onA op quiod ne op} 94199 9p AuuOd Er 9P 9210)S1A sx 08 & oJ 09 & ‘‘Soansty GG 004% ofto7 ‘Jjieo ‘sosec $7z 9P gJ-UL [OA L ‘S9J9HUA Sop oinjepoueur urod uo amino “moturrd ane Code wo un] -ino ‘o8voioy ‘oxmino ‘SIOQ Sop SAISIUA Jo SJURJUOUIOL SADISICIJ ‘SHJOMEA {SIOISICA] S0p QLOJSIT] “LATIN ‘V. aed ‘SaoiS[ery S'y Qg PE J ‘#1. ouuoyres "[0A 8 Sr ‘sopisered sotueSooueuyzx — ‘soJis —eaed suousidueyo sep 938 — ‘Jj oO, *S9JISEA ed suouSidueyo — ‘suouSidwueyo soj onb saone ‘sowesod{io SaJISRirg — ‘JT 2WOT, ‘2/X97 9] SUP SNS 719 Daae ‘soSed CIO | eIQueSu2 ,$-UI [OA & XATITINX ‘PA IN ed fxne98o4 sojiseted sop ed sapsneo Sro1jSe107 Je Sent} Saique Sop J0 SojooraSe sojJuurd S9p Sorpeiun DE Ge CB “rte... 0x 9[ Suep soinsty £Y 2p AUIO ‘[OA F ‘owou -o18e imoluoB8ut LENQUE ‘AY ed ‘(1 op 21m -[N9 I 9p) 29S49dSY,I 9p 29 NUy9naY S8 07 +7 (© 07 ‘soim8y ze 2048 so8ed 569 9p .g-UT [OA J *9JIBJOL JUOWAIÈTUE : UOTIP9 sf ‘SANHUOOUT no senuuos ned ‘sarqrsetuos sojuerd 062 op soSesn Je eimjino ‘elOJSIH ‘SIOŒ 1 XAHTIVA dd ‘Xnarino un,p 158104 271 GB BJ GR "0"... orjo G@ LoJ © L ‘auooig ‘Soins [EJ 2048 ‘gT-U ‘1p9 ,6 ‘Sauuns9r sop onu e] 9p Jeçduoo ANAL ‘INaSSAUN) Jed foux9pPoUr 129$%104 9H G8 GT oJ © 81 ‘‘‘’"""FO6T ‘2x9, 9 Suep sammsy 008 2248 so8ed 498 9p [107 auuo1e9 0$-UL *JOA FO ‘uOniIpo .£ ‘Satoduwo) sjewuto sop sounse xnedrourd sep oinjpno ®] Jo uoydriosep e[ jueuerdwuoo ‘10 32 XNHIWANY -NINONTIA dd ‘soxaSuiod SsajJueia S9T 09 9 oJ © 9 ‘Aexs (F7 ‘A8 ‘à 977 op .g-ut *[PA F ‘So[qisimu Sajue[q ‘SIUepl02Y Je sonbriu 2810 suoyeaaJ|y ‘sonbruvSojd{r sorpelemt ÉSaIISINU S9J99SUT ‘1240-J0=10"T 9p anbruou oi$e o1oju10quI ne anomeiederg ‘NOanvi axe ed ‘oanpinortsv,r 2Pp SIWOUUT S27T G8 Ov J € 07 :‘‘‘arqdeiSououoiys ww ‘[d 08 7248 e[107 ‘1189 o8-UT [OA F ‘AVESSAOY J2 LINVNAaIN dvd ‘oanm)qnoijaog ua 39 9AMJ[NIIISY U9 SOIAISINU S9JUUIdI ST G8 9 o] & 9 ‘’‘ouuojivo ‘So5ed 9çy ep $ST-Ut OA F SLUHANOD ‘Jj aed ‘ajooraSe ayrrrquiduro7 068 oJ Ge ‘‘':'amo drded oinyaoano9 uorp2 ,8 ‘ansiedo,] ap situouua sey ‘rerquet up 2pius ‘jueyduwuoo ne asimoq op suorewdlo ‘sanoeA sep eopno : oussædo] op onbn ed opms {(Somros p eouue oun) aJeçdtuoo aiqdeiSouou oun uo uouyeoydde ‘(anaqne] 5 Sr) opiquiduuon ‘juaraet op xd : SOJOOUSE UOUELJSIUILUPE Je onrqeduoo “LOTDUV ‘Jr ed ‘ojoouSe aprrrquiduro? 06. G of € q :°°'"""817 890 2018 sosed D}L 9P o$-Ul ‘[OA F ‘oSRuIRIp J9 SUOHESIAT sopoomse enbrnexp{yp Je onbruvoow ep “sn C] fe o8vo8nvl ‘o$rqno ne ue sop 9A0[ ne uoutoyoAtU ne ‘oSejuodie | Le un sop pnoçeo ne opnbrdde onbruexd ortau0o8 ‘o[oonse 971jtfe}duros op DURS 19 onbrooy} Sano9 ‘ofeanx o1t10U099 fe ‘[181 -94 np 0$PA0[9,[ & J9 uOrjequ 21 © ‘SuOrje] -ued jo soppreuwuos ‘steasuo xt np o1n] -[n9 ®] e SJIJB TO SI9AIP soue[qoicd 39 SJUuaUuI -ousrosuot {o[0o118e onbrouujue apfonsn 914 e[ © J9 oanjpnomse.| e ooubrdde PAS onbeuuuiy ‘HAINIVAA ‘Ud- f ed ‘ao aSe 9purquduos 39 sonbrewg3qen GB Jo CC oc ‘87 goy 2948 ‘soSed 63% 9p gF-ut "1ENO(] € SO[001HS8 SOLTJSNPUI S2p 2[EUOrEU 21099, [ 8 anossojoad fauve ‘y td ‘(ones -oonfs ‘o:ouuopriue ‘9l9[N09] ‘aHeSUrNO forounout ‘OLOLONS) 2109148 92101099, GG Go] SC G “umo dJorded oimjiean0o ‘p9 :8 ‘15 (YG ‘S2[00 1188 9U/[HSIP 19 OUMOJIE] ‘Se[091188 SIN9JOU say ‘opoonse oubqueap{qj ‘xneurue sop ain] -inou e] op uoreredord ‘s270991 sop uot -endoidde ‘1930991 e Souryoru Sar ‘(os np uonesedord ‘sontieuyo Sa] 72 9$veanoqef 9" *ANONIVHL) 40 ‘HI ed ‘aj0oraxs re 9Svrrnin0 "TT Ge @ oJ € g ‘‘’’91j01 [OA F ‘979 ‘sanaJonp -oid ep suoe100$8Y ‘91d9Je[ Su, p 2oiemu op ans. ‘JJeIIIA I ©P 2UH918J NE ‘SIP op SOJ[EH X0e 9JU0A NII ‘H ded ‘ourxoy UL 9p Sinpord s3p S29n0q9p 39 9191 Ed & ‘uno dorded exmnpieano ‘soinAtaS [97 ‘239 ‘ordoqiep ‘elHOMU ‘UOUEINISIP ‘ou =[099] ‘otasueNoq 2 2LOUNOIT ‘HAALAIVE HV] y ad ‘ouraxoz UI 9p SaISNpur S2"T C ££ C gg ‘SJ 6C8'T 2248 SOUUO[O9 XN9P & oÿ-UT -8ed 911 x °p e[quesue ‘oy-ut [OA & ‘99JUauu -8ne J9 onpuoyei Juemaleque UotIpe 9ff0A -noN ‘orpedopo{oue ojqe}ieA oun JUEUHO} ésuaroreid 9p J9 SJuvARS 9p 91QuIOu puers un, p UOIJEIOI[ON ef 2948 xNeoUSIOf ‘4 ‘NN op uoroonp e[ snos orqud ‘ousuduwmus 9p SUDSIEUE SOP 39 AUOT UT 2P 2HAUT 97 0} GG € oJ GG £ ‘umo aorded ms oinysoano9 o8-UT ‘Sueld Jo SoinaAtts 066 ‘299 ‘oHeimutes ‘IOSINUQUL ‘JU JUOLUI9 ‘SSANJIOANOO ‘91197 -uodieyo ‘onouuoieu ‘SJUALESSEIE ‘STAOP jo SUBI ‘SOUU9Y, 2p eanpnorse p oyeuorjeu SLO2T € 2 JRanx Ou9S op anossaJord ‘owou -0188 ANOTUBUL ‘HIAVAY ‘IN LEA ‘sojeanx suor -DJSUOD S9p 9JI21} ‘AUXIPOUX SUI9 TH CH 06 £ 4 098 sosed 317 Ôp S$J-ULI ‘[OA YF ‘UOUIP9 oQ SUOIUJOT Je squouerosse ‘sonbruigo stiête J0 otuey ap saoruny ‘sjuomopuoue ‘soseaued je soturead } des principales villes. Liste des hôtels restaurants, etc. D ® P 10) ês €: ot Se es us s2 © € © En outre, la Compagnie de l'Ouest met en vente \ E mp DS La Le O © E© => CD EH, | publications illustrées suivantes : 1° Guide la banliè LL LUS © ae SS ù Ke) TE = =: = ouest : O fr, 25; 2° Guide-album du Mont-Saint-Michel 5.u- foie ei Tee PTS _ 0 fr. 25: 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéaires} (= LENS VA [el a Ke) de ©: > = * © n = 5 O 5.S u 8 25e ® = 0 fr. 25; 4° La France en nd pee (6 tintre ss CR SRE o CR © ® chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du réseaur SENS of q Û LL ne a, DE al ET ee = D 2 = ©) PA le 0 fr. 40; 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. F: | Fe == Gr on URSS — DENE m ; es Toutes ces publications sont adressées franco à domicile æ Fe. ® SE is F0 £ BA ES ® 9 = contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service =. 2 on me Zee “tj > CE en | (Cp) mo de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. à RUE 2 re D AE ee — en | | 3 ES Re | E— : Cor || © mm © Q ® s ‘ Lee son lsa, © 8e of | £a Ù E | CHEMINS DE FER DE L'OUEST M | en F © p =. Q ŒE SC CSN o © So SRE “ œS > ner > re l'ENS œ © ES USE A) se £ de ne Size ln | 5 © % ee EH EXCURSIONS EN BRETAGNE nes En) 0 set ses °E | 5 ee CE = Facilités accordées É œil =. 5e, HAN SO ee os SN Bt | par Cartes d'abonnement individuelles et de famille —_ Fe cs ee 8 2: à ES SE Da Cp) eme Ê valables pendant 33 jours. F = | © ® $ @; re. GE 2 TE ue BE AN Es Le = 5 © [e =) La La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; cl || BE © 2! | 2 Ë 3 e AE S A EUE = æ a veille de la Fête des Rameaux au 31 octobre, des car = | S3 +» =: og | no 5 EME) = d'abonnement spéciales permettant de partir d’une gai ser eee | © 55e | Se S 5 ME de | mi: S quelconque de son Réseau pour une gare au choix de e Fe 28 5 à Eoz = ee aus A œ o à lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sum | ©: 5 née Lo DES | ob ve = me @) = parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un moi cr ou AE = uw Er S B0 GE: © Eee œ non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leu un | So CRE | Me ne Énr a TE 0 on 08 m CD e. embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une foi “EI HET Se 05e | F°o n ©. a ° = l’excursion terminée, de revenir au point de départ avecsles =) CAL = 2 = —* Be Æ | à 2 E so = 5 " + mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller. à Ex © El » 5 Ê Ste | To DOME SE ae = = fs Tes) D Pour plus de renseignements consulter le livret Guid e- = ® n 5 @ CRC ANS TZ P Lu 3 © SE 1 MÉNE TE ES Ie) = È Æ Q,. illustré du réseau de l’ Ouest, vendu 0 fr. 50, dansles bibi L0- | ES T9 à c 8235 |TSE 35 [l a ® m thèques des gares de la Compagnie. | FE ses lss Ssalssses lo # O = = s eee 6 | “u D. D 5 mn ce |=s 2 Se le Æ | AUX AMATEURS = LA es de cr D DE CARTES POSTALES ï © œ ÿ à um @s 4 À Fe Si (DE = = 5 æ = 2,5 & SRE enr ee En raison du succès obtenu par la première série de caries mn || Es = C2 7 STE DOS © 5° “ E S postales reproduisant en couleurs les plus belles affiche æ ss o . . . 4 = ®œ Lez & = SE de @ es © ES 9 > illustrées établies pour son service entre Paris et Londre Lu ne C2 ee are LE E a SL “) via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest viens a | Se ae a Do SHAUE We 5 TE æ — | :: | faire procéder au tirage d’une seconde série de cartes en POUCES c = SE $ C2) S RE gs présentant ses affiches illustrées les plus nc Cl les = 4 = D ee = (2 Le) CRE éditées pour les voyages en Normandie et en Bretagne | @ D ET) ME = = ua) = T P Y 8 | = w 5 © a 5 © © ca e = 5e BE (e =) Les deux séries de huit cartes sont mises en vente sépa= ©. RAS ; AS ÿ D Ë TT rément dans toutes les bibliothèques des gares du ré = de l'Ouest ou sont envoyées franco à domicile contre l'en | de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demande aff = chie adressée au service de la Publicité de la Compa E 20, rue de Rome, à Paris. LA 56 = Muhine à vie “SMITE PREMIER Des M \N L TRS DPI Re Tu ce ae ne NE 7 ES à — ; ir CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME NT. AD PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE « É x E LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ECOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL | Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter C0, 89, rue de Richelieu, Paris. " ———————— PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 17. 2 SÉRIE. — N° 485 15 MAI 1907 & LS PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS £ Fée è Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction bips À TR | SOMMAIRE du n° ZS3% du 13 mai 1907 : 5 Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirez. — Moœurs et métamorphoses des espèces du genre Philontus, Curtis, Coléoptères, de la famille des La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. Dr E. Trouessarr. — Les tremblements de terre en 1906. E. Massar. — Perversion du goût chez l'homme et les animaux. D: F, Recnaurr. — Chronique et Nouvelles. H. CouriN. — Académie des | Brachélytres. Capitaine Xamseu. — L'influence du milieu sur la race. Dr L. Larov. — | y? sciences. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1” DE CHAQUE MOIS France et Algérie . Re ER ee AIOS fr D Tous les autres pays. A. 000) 142 frs Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » Enix dUinUuMÉro) 4e eee Are 0 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, (1 rase Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux | BUREHAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs > 46, RUE DU BAC, PARIS LAN SAN OO MVAUNT 2 | “OSOUTI9 | Load XNE urid Sop sosequeke ‘UOHdiosop ‘JiJeledu09 UELUEX9 ‘OIAINO 0p 9ANIUOWUUE ‘OIAINO 9P 97e} -998,p Je eyeJqns op ojduis uornos ‘oste[op =1O(f IIMOQ ‘sjuowepley ÉNOIPILU np SJ9Jo ‘juewoddopeAsp ‘sinon9xe 01979109 : ouSTA eJ °p eSOUN9] °p oAtezeduoo uordrosop eun,p IAINS ‘JUoWEJIEL) UOS ‘ojpoinJeu 24110} -STU UOQ ‘NOHDNEV ‘9 aQ OI 18 NOTPITIN 9H G8 76 eJ © 7G °g=ut ‘18 ‘[OA F ‘6687 “eroduoyg “orydeiSouowoigo uo soyouerd 0% 12 97x27 o[ suep soinsy 06% 9048 ‘‘p9 08 ‘VIVIA "SHARE D 7H er iorre ES Le € L tn) “eyxe] ol sUepsoms = LYY Op 2MSNIt 9 S08ed 966 op g-ut ‘IOA F "ZVAVAT TI 30 VIviA ‘da ded ‘soxmrurdod ‘o8ey -Jo10 ‘uore]depy Seuivonaue SOUSTA S9/4 Ge Ep € @ ‘trees... 0x O[ SUCP SoANSI} JF 2048 ‘g-UI ‘[OA T ‘S6S8T “JOI[OdJuopy ‘o9jueursne Jo 99811109 ‘NAIL ‘P9 0€ ‘AUUVO ‘Y aed ‘oJ op SI Ssop uor =ef[8JSuL | anod joçduoo onbread jonueu un Jon ‘(je Lory op oweys{Q) ou$SrA eu 9p ILE SG G «J, SG G -xmo aoided ‘Anof) ‘uotipo € ‘Sema » oy ed JUUOIS -2900 (SI91]S9IOY 39 SAONIUATF S9AQAE sop S29An9 SoJuerd Sop SOFpUTUI S27T 0 Zoy SLEe \ og-ur ‘‘1po .£ “OUIOd np of1e) EI 39 21nJ[N9 E[ INS SUOIJEIPPISUOD 9p SIAIMS ‘OT[OZ -nJeu ANCPUEIS 9p J9 UNIEUO 2p 87JenOUIIS EI oo1e Jimi np oyeqens ej op enbodo,] ‘ein no op epou 9j ‘oique,] 9p Sexod sop uor -driosop er ‘enuuoufs e] ‘Wou 2j jueuazuo, ‘eu @ Jopprni op siou soy juepuod nef & uorjeanqeu e[ Juop ‘soilod Q} ep SoUSS y uo VE RP SSH SASDESRE ARE SOoIPDEELEEU 2"# OS € LrOI02 Ssouyouerd % 7> SsornSr 10099 d “re Ttuuro P -edso ‘uossinq ‘oStA ‘opituetAd Is91q auuop e auuoy ‘ete ‘uorequerd ef :Sexque sop juouoddofeA9p e[ InS SUOTJON ATV FT ed {SxDIJIMAG S2AGAE S9P ONE) CI OP 9MULT On D Ce C0 A EN En ENT OA FL ‘O6 ‘SHE ‘21x07 [ SUEP SMS 608 Do1e ‘onpuOJOi JUOWEIQTUO UOIIP9 ol ‘THE IV] Sojaeuyo aed ‘o[qousiA np uorn}tSu09 -0\j] ‘JuououdO p NO SIOSOI0} S91qIV ‘SIO1} may Sojsuque J9 SoIqV ‘aopoas 9p JAY, Ge Zoo] CG rentree: Soimsij G@ 9048 eostAIp ‘ImTTuon ed ‘soarod ojueaxeng | &523d 00€ 2P 8T-UT ‘J0A F ‘SUOISIAIP 39 S0JJ048 18 (OT ‘UOTROYIUTA {OUSIA €] 2p Saipe[ew SuuaIJ Jed ‘ouSrA I 9P SAIPUIUN S2T ja SJU9p199® {Se[QOUSIA Sop uorjorjuo ‘ousrA C0} 0S 6 ‘sayjoo1eux -‘soinmnoq ‘SIWeS Sep 419n)997J9,p suoLOUt SJU9I9pp Sp 9PNJET ‘LELION *& 1ed G8 60} 0 & : 7: 0067 INenoo/u9 S,9117 ey op uoyeorduqnu ‘eqou8iA unp queues *LONVN aed ‘ospro soimuod np oan)1ny SNeen SHepEtEe) a ‘soyouerd Ly 9048 -s11q819 Esojorten Jo so2odso ‘ougra er “uou Re ‘uoreordiqnur op 9areJuouoIo op ; sased 07 2p SI SE pue) saine -N( ac ‘9 died ‘WI9pOUr 9aNJIMOTIA UT 85 1 10 ooejoad ooae seed 00€ 0p A Ce COUP 0070 UE RD Son OR TEATUe) ner nr ee QT-UI ‘[OA TJ = ‘some sop ‘sSouSie]eu9 Sop -ded ‘juoanoo ‘po eG ‘AU1S D6T ‘210 ‘1oru8 G8 0G oJ € 06 ‘Soansy LG J9 OWOIYO U9 S97189 9 99A8 ‘$-UI *[0A L'CG8T ‘ao duomy onuowsnequouwe[qet -2PISUO9 J9 NA ‘UOIIPY OWIJENT) ‘XAHOY ‘n ded ‘oanJmmonta op J39[dw0o9 samo? ‘so8ed99 s09 ep 2pnJ9,[ INS UOIJ9NPOIQUI UN P 9p99914 ‘SJ2Oup sanoJonpoad je seyors-120d ‘soredrourd saone sopuonduose( ‘steouvay e|QOu$8IA np UOINJI}SUODo1 ef IMOd THNNIOA -ONvuN ‘f «ed ‘sureoriouwue soSed99 S9'T ŒHuUdI9 — ‘NIA AN9IA GR EE oJ À & “trrestereesse.ere..01xo) o[ suep soins 7L 90o4e ‘soSed Qze op ‘ari0 QUUOJIU9 ‘GJ-UI ‘[OA FL ‘LONVN ‘f Op 99€J -oad oo1e ‘anvinnn anaong aed ‘soyisesed ‘oamjpuo ‘110)SIJ] ‘AOFAMEY OT 39 TOTAITO UT SSACTÉOTENCEEST *SOAnALAS DGF ‘S-UL [OA Ç ‘HONVINO9 ‘V ed ‘erqdexSouqiq 9 onbiqde:$09$ uoynq -11JSI( ‘22409 ‘sosesn ‘syupord ‘oinyno ‘orSojots£qd ‘oubiueoq ‘ou07st]] ‘AOrAIIQUE 08 BJ 068 "0x0 o[ sup saoangy 27 2048 ‘soSed 0x ep ‘e]10, ouuoyres Sgy-UI [OA F ‘939 ‘oanppnouoque p anossaJord ‘Smoquexury up uipael np Jeyo uo Ip G8 OT eJ € 07 “ouo0ig ‘seins gg 2048 ‘(soSed ygy7-aix) o$-UI [OA Ç ‘0191780107 es1719dx9 49 uorewurs0 ‘I01S010} JInpoid np UOTHEUMOJ ‘2112 ULOAp = ‘Ina ‘9 ed ‘oa9rS92407 onuuouv9Y DE EAJ NO g *::e.-...eco0r ‘exo o[ Suep somsy 0 0048 ‘soSed (ST 2P 8-UI *XNDENNEH J- "T1 Jed ‘sou su9yorz S27 QUE GS "rt... opxo o[ SUep Ssoimsy GJ °p 9UI0 ‘[OA jy ‘owou -o1$e anoluo8ur ‘Lanaug ‘4 ded ‘(sep ain -NO I 2P) SUNIL EI 2P 39 suouSsrduwegy {sony Sop ‘user np ‘sos1109 s0p ‘sound sep ‘sjooniqe sep ‘soyood sep ‘soxrod sep ‘souuod S9p UO1JU92ISS9({ — ‘SJINAJ SO] 104295 R JUEA -Jos sproreddy — ‘979 ‘sogejuea sos ‘uorjuo -oissop ep fsyimay so aoAosuoo mod so£ojd =wWo Sot9JSÂS SJUOSI9JJIP SO] ? UOIJ20ISS9P EI Ans sous SUOTEPPISUOD — ‘uoreJ10dxo jo uorjemiodur ‘aout U9 SJINAJ Sp UOTE =WOSUO09 J2 uOrJonpoid ‘syImay sop UOIJE29IS -Sop 7T ‘910 ‘peur ne ‘yon y ua ‘ouseuw -OI[Y uo ‘oouei] U2 O191HINIJ ONJINO UT *UTTHOSIU [, 19 LONVN ded ‘sawimSar Sap 29 Sjimay Ssop 2$uuy99s np onbr}vad 9J1var OF9 4 099 ‘‘’"""8y pr 201 sosed 9€7 ©P o8-UI ‘[OA Ç ‘P9 90} ‘SNA 2p S9JUA sopediourad ep oimjepouomonN ‘SJUOUESOITE ‘oSemneuo ‘imoqe| SIRASUST ‘SO(ISINU XNEU TUE J9 SIOTJINIJ SOIQAE SOp SOIPUIEIT ‘SIM Sop oSeequo J2 UOlUAIOSUOD ‘9)[0994 ‘aanmnoq e] ep Je 288JJOoIUu np :U0SSN99 u9 ‘ouuoimo9 u9 Jo SOJUOJ U9 SOJJONS : 27/0418 RL O( ‘Jmosiou ‘HISSEUS09 “JOISIOŒUEA ÉxouIoso18 ‘om8y np eau ‘18194 Nn( -AtœUWOU IL, €[ € I043 ‘suiprel se] Suep ousra -reJeyo ‘oIAO ‘roSuero ‘LOIS ‘LISIT09 ‘1014091148 ‘xouuod ‘roro ‘sepex ‘s7may Sop UOIJEAIOSUOO J9 9JJofeno ‘uorexue ‘oj[ie} ‘euO} ‘uoronpoirdoyf ‘HPAT1A( 3° TO -NOUL ‘p=-"T aed ‘onbread oanymortoquy/Tx A NI ORDONt ed ‘sioq Ssop uoneumso 39 o3eqn? S8 9 0 € 9 “ouuoJieo ‘Soins GG 2048 ‘so8ed 79ç op gT-UT [OA ‘NOU JqIy ad ‘JanJ)INOTATÂS g9 9 oJ € 9 ‘9u901{ SOIMAUIS P8E 9P PUIO ‘(soSed y9g-11x) o8-UI ‘OA “opJuouusne 2 9nA9XI ‘UOIIP9 38 ‘NONNVO ‘( Jed ‘suipreg 7° Soie] Sop suonejue[d Sep 39 JUEWESIOQR NP oubruuouo99 79 onbrerd 971ex, ‘972 ‘sonbr10x0 Jo SoueStpur So191JS010] seouosse sop 10[duro jo uoryduosop ‘oSeSefs ‘SJISSEUI SOp UOTJoUe quourgrsep J9 SOSOI0 suoyequed ‘Su _os SUB} S0p XIOUO ‘aqued 39 aowes 06 £oJ QE ‘1: "oo prox ‘soyJousta op ouio ‘(soSed gjg-11x) 81-Ut [OA F NO pour aed ‘oremny uo Jo SIfIIU} u9 SJ910] op suomyejopdxo sep oJinpuoo ®[ 2p onbt 0 Yo} À YF ‘SonAers ZE 9p oxsnt (G-ut -ael SuoaO ‘0 ed ‘asyatoa np oxmin9 87 e op oumuQ ‘doiumaid ‘enoouqe “aIst100 id QUI, ‘SI9a0J S2p JUS SEUQULV /T [OA Ç ‘Srononvo ded ‘anajuwu® 39 pouuors GR CT es dé -sojoad opsquuouSrdueyz up ponuen *J489 ‘81 00€ 2248 soSed 009 2p DS RU QU ASS 706 QY=Ut [OA F ‘UOUSIIE) p SJEUONHEU EI00Œ SUHILIQUA SAUAUV LH HUALINIIATAS R SOOU9ISJU09 op O1 ‘ASSVX 91MI aed ‘soxorqma s09odso sor ‘opre) EL ‘tormay uiprel o1 ‘oraruidod ej ‘oyjous j : jueuord -U09 ‘Q4Q91JINIG 2ANJINIDILOQUE P 9IIULIL SG cop € & *0JX27 9] SUEP SoM8y (G 2048 ‘soSed G8I op ‘ojlo] quuoyauo ‘g}-Ut ‘[OA Ç ‘IOOouIS ‘7 ded ‘SAOrJINaJ S2AQE S9P SIIPUIEN gg 8J € 8 PICU C L EHD0u ‘HIP9 07 Sy 07 904 ‘eT-UI ‘eIde) 9P SJmI} sop AISU9YX9 39 2AISUQJUI 2ANJINO [ JUeUSrdUOP LLNUSSENO 18 SOAQNINAJ 2ADJINOTIOQAY/T PE -Je0 ‘sino[noo uo soyoue]d L Je soyjeuSrA 8 *soxAned S[0S Sop ANOJRA 9 oSIJY ‘sUOrJenJrs éy-ut ‘JOA [ ‘an0SaA ‘f J9 aTiranIveng seJn0} U9 SJNOnpoId SJUOLWESIOY SOL ‘NOT aa SIOHUVT ‘V dd 919 ‘Joneiog ‘Sruep] ’udyy zed ‘onbread oampqnoraris wy | ‘Lopoyueg ‘Lireg ‘ousemy soide,( ‘079 ‘soyis ‘0Jx0} O[ SUCP Soins ZEp 2048 soSed 71% op ‘e]I0] SuUOJIE9 SJ-UI ‘[OA J ‘IALION ‘Q ed ‘S999UX8) S9I 19 S9a9JIU0D Sa G8 8 «J € & ‘‘’sounsy GG 904 ‘so8ed gr op ,8-Ut ‘JOA JL ‘TO6T ‘410 J9 aaaog ed ‘ounygnornhs ap anbuoud onvur ‘siaaox sat 0 Lo 0 9 ‘euuoyren ‘97x07 op so8ed O06Y Done sooodso ggy juejuosoidor sorrou 9 Jo So9110[02 soyoueld 291 ‘LOIUVEJ [neq aed ‘19A1J[09 & Sopoey snjd So xneossraq -Aÿ J9 S9JSnqay Ss2p 9y90d op senvy DE Ep À g tree... ou -01q SÇ-UI [OA F ‘6887 (‘oimymnorusep ejea -U99 79 eJeUOIJEU 979100Q EI 9P 10,p EIIEP9 I) GL L oJ 0 FL ‘‘’IT'IOA J XASINONY-NINON =11A dd siwos ep sonbodo ‘orejoou red tu os œ souris op 9Jmquenb ‘oingqno ‘soyrqenb ‘sonbiwuo0u099 Jo sorSeuno] soquerd ‘sare2299 06 £ J 08 & ‘Sy Ly 904 soSed gLe op QY-UI ‘JOA [ ‘SoSe{Iou S9p UOIU20] EI SJt} [O4 XNU20, S08ESN ‘UOIJOTUOP SUIOS ‘SITOA -noiqe Jo Soinjo[o ‘soSuquoy Sep UOore?19) ‘sorxeil Sep Jueluouorayop Je Juowopuar ‘sympoad Ssop ouejuotuime ino[eA ‘uosIeuo} ‘sorareid s0p uOreSITIT 79 Uororjue ‘UOE9I9 ‘soruead Sop 0107 ‘uleI19) np J9 JEU, np pouonpui ‘Seppoanqeu sorrieid sop uorneoyis -Se[9 ‘Sourerodue} jo sjuoueuod soSeaneq ‘AZNU ed ‘SSI Sr J9 Sarrex SIAVA ‘984 np ont ‘9ÿ ‘HTTOUXLAG H'IINAA S'IIA SAT Z0U0 oJU0A UY “JL ‘ISSVHA 10 ‘19VAI11.0 ‘A4NLINOIHOVO 111I4NLVN JUIOLSIH -njuu Sorriuad Ssop ‘SoSuanud S97T G8 £.0J 0G £ Soumsuy Gé 9848 ‘so8ed IE op 9J-Ur ‘OA F ‘GG8T ‘oauxaorr ad ‘Sayupa -99 sop sonbruneSojdixo SopelIUR ST DE EJ € E ‘""""":"e8e" “eyxey si oyouerd oun J9 o)x2} ©] Sup som 9948 ‘tsoSed 06 2P .g-UT ‘IINVUD dd ‘S91U2499 sop o1u9 UJ 39 OIINOZ CL ‘JOSATT OST ESS ZX I °8-U] ‘SOULTE] SIMOT OP 12 S0[29199 sop JuouIourI{ 2p 39 UOUESI[NAS 9P 2p99 O1 ‘ouelS Au, 39 UONEJUOLIE.] SUEP 2101 uog ‘urwas np onbi&sgrq Jo onbiSoçors qd 2pnJ ‘LOHDIUX ‘G ‘aq 9P uw“ 2'T O S14AT « 8 ? XII ‘uoyIpe 8 ‘sU0ZeS sap uoremue J2 UOIJEUMIOY €] Ans e91jou eun.p Je ‘roqdue Ino[ JUEAINS SIDAIP SJUOLOSSEID OP SOIAIMS ‘039 ‘oangno ‘uostexoyy op onbodo ‘imoçnoo fUOISUQUIP AN] 9P UOIEIIPUI, 2048 10) 10 XNUNIANY-NINONTIA ed ‘oxxog aurod 9p SAN9F 9P SOS SO, anod wor)2napSuT GS 97 J € 97 ‘7687 ‘Seimaut8 009°7 ep ousnmt ‘sosed 09€ op ,8-UI ‘OA F ‘UOI}IP9 0Y OIPUV pienop ed ‘uorejueut -uIO Ano op ojduoxe Jo Soarmuordxe sojou aa sio8es {ed soxed sep jo surpaef op suerd sop 1Ssne jueuojuoo ‘139 ‘sopueq-soje|d ‘so[poqioo anod uorequoweuro p seqdwuexe XN9IQUOU 9p FUOSIEIOI] AN9[ 9P J9 UOIE) -ue[d no sis ane ep onbods [3e sourd s09 op todue | quenbipur stoatp sjuowesse[o ep SOIAIMS ‘91197 au19]d 8p sosnoqng 19 S028AIA ‘saçpenuuesiq ‘sapenuue Sinojj SOp 241n/[no €] 3e uorydiaosep "e[ jueuorduoo ‘xnaruany -NINONTIA 4ded ‘oxxop ouropd op sanox G6 £ oJ € g ‘'''samsy [6 2048 so8ed 80% op $T-ut ‘I0A Ç ‘uoyes op saxos ‘suorsuadsns ‘solrioq -109 ‘sororuiprel ‘sorjouoy ‘sossexto) ‘suooeq fquouoyreddep sojued sostoarp xne sait noried j9 xNB1QU98 SUIOQ AUAHONVIE VI HG ed ‘sjuowoquudde sa] suep oJuvjq vT (AGREE ‘3189 ‘Oj-Ut ‘OA F ‘SIOŒ ‘ 4ed ‘soxjouoy 9p saque[d so] jo juomrogaudde p sajutra S9’T 08 & oJ 08 & ‘''‘'eJx07 o[ suep soma OL 2018 ‘sosed 008 2p ‘er1oy ouuojivo ‘ej-ur *I0A p 'IVAN(, u09rT aed ‘oimqno moy ‘uordixo -Sop ane] ‘o1107S14 Ano] ‘uWIMmSSCIS0JUOPQ S97I 88 8 0j € 8 ‘‘'"""'LG8T Somsy 86 2048 ‘soded Zg3°T op ‘aj10} auuoJaro ‘SÇ-Ut [OA F ‘opjuauusne s91) ‘Po 08 ‘SO[ISINU XNEUWIUE jo Sorpejeu ‘xneJ989A sep uoreot[diypnu ‘juewouxop ‘oinpnomoy OIrnay ‘ANJNOTX -OQUe ‘OIQU9IRIBU o1NJ[N9 ‘HIVTII S9810012) Jed ‘onbruid oanppmorjxogp 9)1U4L (98 0) Age re soodsel rs ‘arrop ouuoyzeO ‘817 008 19 ‘UJTOWOIO ua ‘yd pr 0048 so8ed 006 op g-ut a8 ‘joA j ‘sup -rel je soxed sep uorisodtuos ®j ep eaouss OURAT, ‘AUONY ‘PA aed ‘suipauf sop Jaw,;T GG G oJ € & ‘''soAntodxe SopuoSo] 9048 ‘sanbrésou op sotutuerSeip € Je sojuerd op Soanëty 69 904 ‘so8ed $Gr op ‘orro] ouuoy -189 ‘$f-UI ‘[OA F ‘o9JUOSNE J9 ONAOX *P9 5€ "OOUBAT 2P 2NIMNOTJLOU P AJEUOIJEU 919190 EI Op 21QUOU ‘IHILION ‘Q ed ‘0j ‘osesn J09 e soofoduro sooodso sop uoreordrmur Je ‘oyrousux ‘ropdu ‘uordioseop ‘uoreaque ‘uor] “equerd ‘oovx ‘sinomnoo sop xtoyo fsoperous8 SUOTJ1PPISUO9 79 OLOJSITT ‘OAMI[NOIUSON VE GG Goj Ga G ‘‘’’' 1m xrded ‘Ano9 ‘po 8 ‘Sinoqno9 u9 79 ITOU U9 S9MACIS (GT ‘SUOIJE} -ue[d je sites sop toripuereo ‘surpael sou op Sajsnque 79 SIN9I] Sop o1njpno 79 uordruosop ‘suozes ‘oinymnoresouwu ‘sopueq-sojerd ‘soxxo} -1ed ‘sopproqioo ‘oSeurpiel op sjueimoo xneA ed} ‘juoworsep uipiel unp juowessi[qe) “JIINOUT, ‘f-"T7 ed ‘juomgaSe.p uipau£ 97 0 Lo] 099 ‘‘''‘oumpoa onbeyo ‘xomvyr me aed 91x97 ‘soorto1oo soyouerd zzT7 19 SI ‘[OA G ‘I9A1J[N9 ® Sor9ey Snjd soj xneossrique jo Soysnque sop jo suiprel op Sino]j Sop SuJw OL LoJ € L ‘'*°‘°’'ouuoqren ‘soSed 006 ‘a1x2] ef SUP Sons 13 op ouio ‘snsol gy-ur ‘[0A p'inojpnoroque ‘pneuslqoir, 2PneIO ep UOTJRIOUU[09 E[ 2948 ‘ANANAVIY 10 ed ‘2A0FINOTAOM,P 39 2SUUIPIUE 9p [onuer G8 6 oJ 06 € ‘GOGT ‘2aIuauisne j9 NA9 ‘UOIJIP9 4€ *2JX9J 9] suep ‘81} (Je 2018 ‘soSed 06e op ‘a[10] ‘Javo fgT-Ur [OA p ‘970 ‘‘979 ‘XneAUI} S9p J9 SI -0S Sop JoupuoreQ ‘uozet) ‘sonbrysnx sino]} so[edtourij ‘Juoweuro p seJsnqie J2 Saiqiy *SIOIJINAT Solquy ‘So198eJod Seojuerx ‘xne} -9894 Sop uonyeordipuu je eangmno ‘urprel jued un,p uarjajue 79 UOre91) ‘LULION ‘S sed ‘oSveurpavi op onbnvead opim9 31994 HHALINIILHOH 09 9] « 9 ENT EE RUE STE OO NDS NE ‘d 208 ‘OT-Ut ‘JOA TL *EOGT ‘2219p7s2p ‘sqaut —04phy ‘artasspuq ‘aruaupro ‘uaoaviinog aed ‘UCTJUJUAUAYG 9P SI[09118E S9123SNPUI GE 8 oJ 09 L ‘‘'°’:::"o1x0) o[ suEp s09[e0 —IOJUI SOANSI SOSNOIQUIOU op 9048 so8ed 109 UOITAU9,P ouuoie9 Snsol gJ-Ur oLuUnOA } ‘09 ‘Jo ‘sojeroods suoreqsip ‘sosoer dure SOLIJEU SOp ‘Sossejour Sop ‘smoqueurdoy sap UOTUIINSIP ‘SOABIJ0Œ SOP UOIE[ISIp ‘OIA -2p-xXnto SO] ‘UOTUII001 Jo UOHE[TSIP ‘uor “BJUOUMO] ef ‘ortyouutooope ‘SouQBIpOONE So4191] BU SoT 79 [00078 ‘oturqo ef re ‘onbis{qd ef FUOTJONSUO) | € sJHejoa Sjuoumod® ‘xne1o -dWU09 Sjueunoop ‘sonbryeuroueu sjuour =N90( ‘ENSENOAHOVUY ‘1 J9 LUUUVY ‘H -] e] op onbread 39 onbraogom ponuver G8 8 JC & ‘‘‘''""’Ssoansif (8 004 ‘g-u1 "[OA E ‘OGST ‘SHC ‘2SIUUO ‘NINATTINN) °F J9 HOSTIUy ‘f aed ‘sjorxysnpur jo sooorse simpord sep WOneINSIP UI 2P 91184 Gp Bo CE “rrreeeessee ee ouuoyaeo ‘Sy cc 2048 $-u1 J1j0d oWMIOA FE ‘668 SIC op oxtojeioqe] ne jedourd ajstuo uoroue ‘aysturyo-qrodxe ‘sandoo4 °X ed ‘oapry 977 GB Bo € 8 “tt "++": ]oA F “unuon =HHONYFj ed oxpro op o1A-op-xne9 ‘srornttod Jo SITWUOË 2p S9JO LEA Soine]pou S0p SUOIJE} -ue[d jo x1oyo ‘uorjeAïoSUO9 9p Jo uonvoriqez op onbreud je oxtejuouuels JA T, ‘Apr 97 QG Sol Q A sonneries 09e n7r +} e OL 32 oapro ap ans onbrro)Siq 1eSST NS A PIE 00000 AC OD Eu I ETS) 187 9048 soSed ZIL 9p Ze GT cp CGT "2G8T “Ut ‘AUVIA ‘KA ed ‘sUOre2 =IIS[R; Sop 99 eS{[eur] 2p ‘UOIEOIIUIA ET 9P ouStA ep op onbueid 79 onbroey} ‘ojduro ONCIT, *SUIA SOp J9 QUSIA UL 9P JUIL 06 £ o] 08 £ RC CE ARR ST IN) CÉJ ONE S25ed 977 op 8J-UI [OA F ‘UOTIP9 98 ‘UOIE} -Sn$9p ‘SUIA Sop SoIpe]EUI ‘SOTEUT ‘XN2SSNOU SuTA fimonbi] ep su1A ‘SUIA Sp 98BI0NS ‘STOF? =IJIJIR SUIA UOIJEIPIEUT Op SUIA ‘SOSOI SUIA ‘soSnor sutA : SuIA Sop uOrUomISSE[0 ‘092] -[09 “oBvannos ‘UOSIEAN9 79 SIAND ‘o8eanssoid ‘o8emoy ‘osedderso ‘soSuepuoa ‘UoreoryrutA fuoyonpord ourajd es enbsnf uorequerd es smdop auSrA ef 2p 27MpU09 ‘S2[QOUBTA SOp O1} -2919 {OUBIA EI R JOUUOP E SUOE] : sa5edoo ssjuouropuoure Jo stei8uo ‘970 ‘offre ‘USIA e[ op ounqno [ 9p Sodourtg ‘IOXNE) SaTnf del ‘WOTUOEUrA 39 QUSIA CI 9P 2auF1nY RGO OR *Saunaty £G 19 S09110[09 Soyour[d ET 0048 soSed 87g °p gJ-UI [OA F ‘SOSIOAIP SOIPUTEUT ‘aSO1O[U9 ‘sJU9A S0p J9 2[218 EI 9P ‘$09198 sop sJoypo ‘oSepuedeinu ‘In[No9 : SOSIOAIP sopejetu Jo SsIUopIo0Y ‘osoune ‘SJOSIUISO ÉSI9AIP S9799SUT ‘S9[[0NJ20U ‘xurqyds ‘SI44909 ‘saqeroy}e ‘sorrueyo0 ‘oper{d "979 ‘sonbu{yx -0n0 ‘suojauueuy ‘osiJIe ‘J1eJeX 9p o1odsoA ‘rmoqus ‘“æaxexoppayd : xneuwuiue SsoJISUIR I :sostoaAtp souresojd{is ‘orprumod ‘esoueçoux ‘osouoeaqque ‘SJOIr ‘NOIPIIU ‘UNIPIO : sonbru -80]d {19 SOIpele ‘LENNU ANONAVU ed ‘QuU$IA GI 9P S2)99SUT 39 S9IDUIUN S9T 08 GoJ 06€ *2]X97 O[ SUBP Sony ES 2048 sosed 008 op ‘ojl0} ‘Ja80 ÉgJ-UL [OA Ç NNOHNE) ad ‘(xneurue sogiseaed Jo xneJo594 saysered) SUS$rA UJ op souursvard SOIPUIUN S2T 066 «J 06 € *Sa9T10109 SAHAnPId # 19 Sins QE 9048 E GRIESHABER & C:<{| AMATEURS PHOTOGRAPHES ! 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il:) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ no Pres AS DE TRÈFLE” HAE NAN CHEMINS DE FER DE L'OUEST M VACANCES Dans le but de faciliter à nos lecteurs le choix d'un glature, nous leur rappelons que la Compagnie deAlÿn RER E es : | 24iParti Pan . Ps n. Partie 24 Partie 23° Partie 1"° Partie dessert toute la Normandie, une partie de la Bretagn Les A. ET os Stations balnéaires de la Manche du Tréport à B || ps Ts ’ell ; “e 0 'Lex lan [a qu'élle met en vente, au prix de 0 fr. 50 l'exemplainé, Lit da E "Ù & © = ss G)D | gd Be © les biblothèques de ses gares, dans les bureaux de CA ke 5 EEE 5 — = CNE e les, principales Agences de voyages de Paris, un“ O4 £ @ 4 © ee | o = (D: ARE ce >= CD ee illustré de son réseau. % 2 = = ©, = == © Ë à £ 69 F1 ne tu Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 9 ex SE = E = © — SE contient les renseignements les plus utiles pour lewo O B 5 © £ ES à = | AU 8 ù P ONE 2 S = ee 5 = DE pete Cd = (Description des sites et lieux d’excursion de la Nox =) 1 —)2 2 à 1e m® © CHEN Q (®) et de la Bretagne. Principaux horaires des trains. A = © © e © =. ® Ba mn | See PF ee ® à, = (d®) ei un des marées. Cartes cyclistes du littoral de la Manc M = | co (7) RAD É œs ‘a FA ee æ © o | eus ar e des principales villes. Liste des hôtels restaurants, el (—\| e © © es 7" SE 7 En outre, la Compagnie de l'Ouest met en ve ni — = y A LS ee O œæ Oo CE a CD ess publications illustrées suivantes : 1° Guide la S © F1. DOS [e) te = SE D = FE = | æ = ouest : 0 fr 255020 Guide-album du Mont-Saint= LI 5. D. un D € ne. RE 5 ro = 0 fr. 25; 3° Brochure illustrée « Les Stations balnéal es) CR = * © on Œ° 5 le) 508 2 ? 54 ® > Fr 0 fr. 25; 4° La France en Chemin de fer (6 Itinék = 2: ES (7 ,] Se en À D EE Cæ ) (o) chaque itinéraire : 0 fr. 15; 5° Carte illustrée du = «© = ne) mms | &6 pro D SU NEN = (>) 0 fr. 40; 6° Carnet de cartes postales : 0 fr. 40. FLE = —) Re CSS on LS = DANS m E Toutes ces publications sont adressées franco à dom =} mt MESE O OURS enr n EIEE) É ot , s ® 9 nd contre l’envoi de leur valeur, en timbres poste, au ‘Les Fi en 2 — Le ® AE) es = Ce on De de la Publicité, 20, rue de Rome, à Paris. ( mie SNS = — œ Ein © = RE 5: Do? pa te ei : = Ca OS = © a AA E me 7 = Bal: |. 7 ls | oe Ù E | CHEMINS DE FER DE L'OUES | + op» |? CHERS Le œ Er 1D!| PR — Le ES <" HSE ms © De (Do ©. > L L 4 —” x ni © © 5 ©T DOMAINE PARIS ! SR Nbre le #|FRL SE |: 86 © D = EXCURSIONS EN BRETAGNE M} | DO VER Eee œ œ-P Os PEN AIS ANR Facilités accordées A = | Dior [HE en Ù DE @» e io C OT É - Le Ù Se SEA ON eine SU DES o (= Ba | — par Cartes d'abonnement individuelles et de FE |» Ses Ness. SUR) EE 5 po in Fe rrrene val & valables pendant 33 jours | = =) ( D 'GPE|SS Éc=|| | CD (a) non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tou [ea] — Fo Ses | Mo re SA = 2 es ES ie T mms M 2. CHDrAnCACnÈntE qui conduisent à la mer, et, enfin, Ce (= 3® à, SE O5 ROUTES D = ‘excursion terminée, de revenir au point de départ alé Leg Q? ee Ees œ Li a. das e a CHERE) a EC + _ mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller. 4 | | TA ® ne D @ e 2 =! | ENS NES te ÉA & ie œ 5 © S "5 = æ Be | © . Pour plus de renseignements consulter le livrets@t Lay e DS & CÉ Re ù Pélpesrs © = DIE. œ A illustré du réseau de l'Ouest, vendu Ofr. 50, dans les de = rs fe) EE) DES LS ta O thèques des gares de la Compagnie. ; rt 5 B AÈe o E Us Ro SE © @ m _ q 8 pag == ) | { o go : | 5» CSS EUR — Q bé F DEMN = Sel. Ses lan ss |# 2 D Fa 7 D ee . ° oo : | mn CR ET Et S SA & = | AUX AMATEURS . AR) 7 5:72 fee o 2 = EECo mn DE CARTES POSTAI, fl © œ © à S ECS ; TASER A LL S E = S 5 B E E DRE . De Spas Lee | Æ En raison du succès obtenu par la première série dei us 1 C3 Æ se = AAA DOS © NES = e postales reproduisant en couleurs les plus belles all) RS N | ®œ 5 @œ os où @ F RER 9 > illustrées établies pour son service entre Paris et Loi ee 2 à FE es æ eee ei © LE AE sie an via Dieppe-Newhaven, la Compagnie de l'Ouest il = © lon = EE? ER DA ON © 3 CS 5 LE + = | er faire procéder au tirage, d’une seconde série de can | en © . LE CE LE &E | CSS 8 SEF se présentant ses affiches illustrées les plus remardill = 01 = = = D = = @ "D CREER | éditées pour les voyages en Normandie et en Bretaÿlll © me = = æ ue re) ô GER : £ | = a ÿ & = & Fs = ë Ci ee es = Te 2e le =) Les deux séries de huit cartes sont mises en ventes = ©. Fe È fe 5 155 rément dans toutes les bibliothèques des gares du > de l'Ouest ou sontenvoyées franco à domicile contre 2 de leur valeur (0 fr. 40 chaque série) sur demandeñl LL © : Ë AFS SE chie adressée au service de la Publicité de la Compil (= = : 5 | E 20, rue de Rome, à Paris. | M h e ee . 56 j Fran I — achino à Écrire “SMITH PREMIEÏ 2 FE a A z SHITHPREMINR TYPEWRITER: 5 à ns. TT — fie . = TE _ ÉCRIT EN TROIS COULEURS { ï TZ i u NA LR | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME l | Lt RS! Ë n | AN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDEN =) ; | KE É LL LE SEUL CLAVIER RATIONNEL | Ko f # 22 | fs CURE ECOLE DE STENO-DACTYLOGRAPHIE | Le NA DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL | Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter 00 . 89, rue de Richelieu, Paris nn ee m7 PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE ' CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction nr Taranunr SOMMAIRE du n° £S6 du 1% juin 1907 : La distribution des animaux vivants et fossiles. D' E. Trougssant. —: Les tremblements de terre en 1906. E. Massar. — Mœurs et métamorphoses des espèces du genre Philontus, Curtis, Coléoptères, de la famille des Brachélytres. Capitaine XamBeu. — Les Morilles de la région parisienne. D' Boucon. — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc, Le Paon. E. Sanrinr DE Riozs. — Chronique et Nouvelles, H. Cour. — Académie des sciences. — Bibliographie. 2 U CuWu, HYULUIUSIT; AVS1DiœvaUzLy Tmeomarac ot US LVuurs nor M ABONNEMENT ‘ANNUEL à Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, 65 LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!” DE CHAQUE MOIS = Hionce et Algérie. . . . 5 0e. 10 fr. » | Tous les autres pays. . . ........ 42 fr. » ie Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » Erik du numéro! 0. a 0 0 50 £= | Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, : : a + © © © e© = Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux : CR BURKHAUX DÜU JOURNAL. e 2 a “ Au nom de « LES FILS D’EMILE DEYROLLE », éditeurs ë < ë ë 46, RUE DU BAC, PARIS PPOAOULEL D 39 SicsTuS LL CR EEE CT : ge FAR 32 HD BIODIIDEE YU sx D È : Lo < > x > s ù .S RE — —— OS A ES RC LR à RE ESS ONE LE MORE UNE ar x Ne ee < a —_— SAÉRERENED RD SOMMES Dour PAR Do SRE qe sr æs «æ SOL EITLEZ Sn resuwo cd SIEUPIPA Sop saiqueuodsor «eIqiS 0] ded sosneo syeSop ‘xnewuiue sop re} 21 aed sagqesuodsoiy ‘(03e ‘sSuejo sep suosstod “or € soyont ‘ouuores ep surde ‘suoos1d) Sa[qnotutur XUELUIUY ‘[SLIJSNPUL NO 200118 Spuoy un,p uoreJIO[dxe | R UO1JE)22pE SWLLO {SO]QNOTUUL OLUOD SAI2PISUOO XNELUTUV] ‘XNUUIIUU SO JUUUIIOUCI UONMUISIS97T DRASS eee on he I0M ‘0067 ‘JeuSiSeu ueloue ‘ATNOT ‘HdIV red “oouopnadsin( e] 2p J2 UOTEISIS9] U[ 2P JUE4 -n09 ne 9SIW J9 OUA9I ‘UOIJIP9 .f ‘UNU)9 e juooae ‘soouQ «a *j aed ‘xneo sep 991104 06 £ oy 0$ & *[0A L ‘9887 ‘Sue © JU00A NIHFA -aNUHO aa y Jed'sopaurtoy je oouepnadsuanl Jen ‘sonbread sjuetousresue {Sai10)IU PI Sa91A sp seluoJdurfs jo S212708189 ‘sepeAnou SIO] J2 souuoloue SIO] ‘(feat epoT 2j AS FS8T Not g np 10) sonbysowop xnewIue S9[ Zoo S94AIO0JIQIUP9X S29IA S9P 9p0Ÿ 06 £ oJ 06 £ So DD dB0 2 Foie CERTA EYE op $J-UI ‘[OA F ‘P? of ‘SOJIJUUHOY 79 So79e suo} op Jeçduos orvepntuioy un 39 6687 JI nn je np 107 e] «ed soagodde suoyeoyrpout So ooA8 #$87 100 3 np 10] ej ep enbr SL G oJ 0S G : °Gp6r ‘soma 78 Je sosed GLYy 2p “2II0} auuoyreo ‘snsol SJ-UI [OA [ ‘o9Jueuuone Jo ONAOI-UOIIP? +8 ‘VIII ‘1 aed “syonbnoq anod saSujpmoy 39 San9 Say ‘Soxou -97 19 ssuowoajavdde anod soqued S9'y GB G oJ € g ‘’soansy gg 0048 ‘sosed Ir ap ‘erloy auuojiea ‘SJ-UI [OA Ç ‘2J2 ‘toydue ‘o8e910] ‘oangpno ‘uogeordryqnu ‘onbto3stTT *An9)pNoIoU IVAN(T NOUTT aed ‘S99]UZW S9'T 08 G oj° 0$ G 7: e7x07 07 SUEP 5 67 Done ‘sosed 72c 9p ‘e[107 ‘3189 SJ-UI [OA J axodsutv.r3 or cl À RE ee “FGRT ‘2)X9) O[ SUEP SOANSIR SOSNOIQUIOU 9P Done ‘so8ed 000‘, °P o8-ur pueis ‘[0A neoq | S91) Ç NAGNIT ‘!J aed ‘odozxn wo oany 2" -[U9 anoy 29 Ssonbr0x9 S39PH921Q S2T OÙ CF “2: gp) “exe O1 suep "Sy 6€ 2048 soSed S7g 9P 8J-UI ‘OA Ç ‘NO -Huv0O ‘H 1ed ‘sonbrisnx So9prgo1Q S9% « Y9%0} | € (09 ‘auuoJIU9 ‘97x0} 9] SUEP SUOIJEAIJSNIII 2 SoSNelquOu op J9 elydelsomOOID ‘[d 09 2048 Y-ur pueiS eunmIoA nrog ‘TOI } -VH jurq ad ‘Sue | R 19 SOUCI] Ue So9A 1 jo sootuyse sud soj SojoureA sep J9 se9od = € € Ü ns ojeant 90104 ‘[0S np euisot ‘quanx 9po taaaapy Naë NYA oudyopy ad ‘uororerd xnora unp SUOIJUAIOS(O Se] 2048 ‘S99ATNO S9J9I -tA 9 sooodse so] soyno} ep uoueor[drqnur ] 06 6 oJ “eid 9 oubiioog} euro) — ‘HHILEI 1x ay ‘way sed ‘senbrsowop xneur TUE SP S2410)IQIUPIT S291A S9pP [ONE -$0 Sp [ION2OU ‘S2SOW S2P 40,P S4ATI 94 « @ ‘‘:91x0] 0] SUP ‘51 99 0048 ‘d 0%£ 2p ert07 auuoy1e9 (GY-UI ‘JOA F ‘SOUCI : Gg Lo] € L ‘’:::""quu07189 ‘og-U [OA F " NIVMAVO) ‘q ‘IT «ed ‘oluanx uornusiS9"T NPA AA ET ARLES ENT SAR LA LE té à : 4 : GE JT o O8 OT ‘2: ">" No) mea “g=UT ‘uoripe 267 ‘oureu ep soloqdue Je sorrejouvos ‘xuediomunu saoppresuoo ‘squiol -pe ‘saxeu sop o8esn | re onbrerd oSeranQ "xuuvENQ :f ad ‘erreur 2p 2418)91098 9'{ DE Te € 8 ‘°:*";"""+10A j vain je uamariof ‘y dvd ‘oyqiquesuodset 7] -sdureyo xue soSeuuop se] ‘surdu Ss9’y GG Fo ‘°°: -+"Ouu0)e9 cg-UI [OA -(seurod ‘osseyo ep sjyop-‘“oiqis o1 ed sosneo sye5op ‘doiqi$ np gJomdord ‘orxoea -nNO[ J0 SJUPSIRJIUUI XUBLIUE ‘SOJOUS S9] SUEP oSSEU9 ‘eSSEUO 2p SUISU9 J9 Sepou ‘oSSEU) op sduez ‘osseyo op urexo) ‘studod) svx -AG-AVEGVANT ‘HI 19 NITON AV 4ed ‘1067 [IAB 6} 19 YYS7 [EU £ Sep IO'T ‘esse œy op onbruuad 39 onbrprant ponue 06 & oJ GS *’’O7-UI ‘OA F ‘0067 ‘xertred _IUOJN ‘29811100 39 OnA91 ‘UOIJIP9 58 ‘LHNOICT 08 & oJ € & ‘IQ ‘otunfOA ÿ ‘xunalrnf uerwonry ad ‘nel Jeuuop jnod osseyo op grop 2] sjonbxne SaJ9B SJUO19JJIP SO] JUEUAUON 2IEINUIO UN P IAINS ‘9SSUH9 9P SUOHUI0OT S2P JJMUIT SE to Sc °1q ‘OA } ‘zonInonve «ed ‘ouyood e 79 aSSUU? EL JUEAOP AOIMI9 MF 99 2are391 014 QD Bo GG "0": ""œ,"u pueis [OA F ‘GLST Std ‘P9 -oùx ‘x ad ‘onbrsoutop alw0u099 | Jo e11Snp UT] Suep ‘outooporu e suep sooLoçduo ses -nougu9a ‘sagoodsns sojqrsowoo sojue[d sep saSesu 19 uondnose(r *sie107 ‘surpael ‘sdueyo | sep se[jonsn j9 SOJUUFOIPOUE SOUCI S2/ ‘913 SSVHA 10 ‘IOVAIIZO ‘AUNLINAMINO ATTIUNLYN 2HIOLSIHO SAVANT | GS OF oj € 0? *IUIATIR, dd ‘SAJ0ISE SouIpoeu 79 Q1UANI HOFJONAISUOP ‘ICINT OUI 9 DRAGON DEC TO RE GESON OUT €] op JueupE {UOHONAJSUOO 9P XNCIQU9S sodtoutig ‘[0A & ‘NNVNIHONEG del ‘XMEX -NA SJUQUUG S2P UOFONTISUO)D CI 24 SL Go 0$ G “juouorédas sed juepuoa os ou Seun]oA xn9p son ‘Sy 90€ 0048 sosvd $0g 9p ojquosuo SI=UI ‘[OA 3 — ‘049 (SONIOJTE] ‘SAAIUOIS SLA ‘soBueas ‘saoppenod ‘sonoyorod ‘sentosioq souoanoq ‘Sarin99 ‘SUOHEJIQRU : TADUNA SJUAUNJPY — ‘OMOUTA Je eamquiod ‘oroquoyd fanainmes ‘H12SMUOUT ‘91NJTIAN OI ‘orroquod -IUy9 ‘OHAUUOSEU ‘JUOWOSSELIOT : 027074] -suoo ap ænnioua0 Sadrouruz : (‘77n9 np °1q24) “LENNIOAGNVUD) ‘y-'f aed ‘soyuana SUOTIINHJSU0D SOP 2AIUIMOMIP[? UCI CH RE oJ 00 LE DORE EE RCRTEETS AUTO o8exano : UOJ1U9 I[OÎ un suep sapuouot jo sanopnoo uo sootumdur seqjouerd DS op 2soduo2 75e 988IAn0 399 ‘INLIC] 10791A ad ‘oo ‘soyois ‘sopeoseo ‘sjuod ‘siorunoos -1d ‘sormos ‘sonosueto ‘sonbsop( ‘sjorego ‘suoypraed :suipael sep juotuouio | JueuuO} SUOTONAJSUO9 op sousedwoosoe je ‘anepurrs op J0 OUHOJ op souBA ‘'oJ9 ‘ossins ‘SIUIS -U® (SIPÈUCIJ SOIU0S SO] SUBP NBOSIO P [OA e sourssop soaed syod ep je surpael op suerd op JOn901 NtoANON ‘SUIPIUF 99 S24Ud Gy 86 0] 06 LE ‘(Sa >< 9£) onoj-ut jod jeurxoy : seppoaenbe sop quejrut sinoqnoo ue owuud tr (LU dOJOIA ed oanjeu seude.p soou -issop ‘Sano09-sossuq ‘Souri9} ‘SIP -auf ‘soaud Ssop uonui099p ur anod sonbsax0o)}d Suoronaxjsuop S2)194d GBROG NOT GEO R ESS ERCST ON GAUSAoTTOT € Q9G ‘‘‘°:°":""Su07189 XN9P SUUP SeIINe} ue jeduoo e8erano ‘Sino]n09 ue UOHIPH S6 LE oJ © 96 [OA G u® 9104 CRD MRRES UOJIEO Z SUEP soppmeoy uo Joçduuoo ‘Ano ‘vou uo uorpÆ "unoreyo saqoue]d (07 2p Sewnjoa g uo o1qud Js9 IT ‘souyouv|d % e j op edn900 uissop un ‘oouejioduur uos uoyes ‘sod{j-sopapouu 88 jueuojuoo (Gz XX ££) onoj-ut jod Jjeuxoy sououerd 008 9p osodiuos Jo o8exano 729) yyeunxoidde oSexou 9 sepuesor ‘5909 S[eJop Je suoreaopo ‘sodnoo ‘suerd oo1e oje ‘sosrwor ‘sosueis ‘soroyorod ‘sortes -194{ ‘so[qeJe ‘Sorin99 ‘uoryeJto[dxe p squauut -uvq ‘oo ‘sourejondoid syyod ‘sioruuoy Op SUOSIBUL ‘SO[0OH18E SIOTIANO P SJUOWOSONT ‘SIOTONYTT sed ‘sSojoomse suoronas -W09 J9 SO[CANX SUOTUITAUH SOTI2ANON QG 09 0j & 09 *‘*"*""""*"""*""*-uou0 un SUUP UIDS 29A8 9II0[09 9BUIANO OUQU OT GG 0€ 0j 0g ‘‘‘"""'uou uw ‘(83 X< 9e) oÿ-Ut purs JUUHO ‘201dSquoIy neaq un 2948 ‘suerd 907 ‘miuq 10701À aed ‘omyeu soide p souissop ‘soÂjs Sno] op ‘930 ‘979 (‘sortes =urio ‘soxues ‘suozes ‘sortojied ‘Xnvooroq ‘sonbsony ‘suoyrraed ‘sjopeuo ‘serpra ‘suostetu op Jenoy ‘Soxodmemgs suonuJrqe SHIVUHQU SNOILVLIAVH SHAOIMONON# SNOILLINUHLSNON GS EL} GE ‘up so98d ZL6 op aT=ut ‘[0A p ‘039 ‘oseuuorrquegos ‘uordruosord ‘oouogeduoo ‘ojeuod fsorund Je sonagad sopnuuy fojeuod uorjoe,] 8 noij JueuuOop SJea] -uoo ‘107 € 40 soSojoad sieuxêue no symp -o1d SIPISUO S2p 991009 9[ SUEp opneuy ©] 9p uorsso1dot BJ JUEUIOOUOO SJUOWOII QU 79 SIO[ SOp SolTPJUOLULUO) ‘NIVO) ed ‘sguour -OPUQOUEP J0 SICVASUOp PUEJITeux np 19 an9iouou.r op onbinrant ronuvem | GR HT € PE "tr"... 6er ‘&-Ur ‘18 ‘[OA 3 ‘SOJNUUO] 2948 ‘JUOWOISIS -OIU9,p SJIOIp S0p 9pnJ9,[ 1 SOJUOA SOSLOAIP sop sodormonied so[soi so ‘xneaouos sodo -UNIA So JUEUSJUOD SOATUASIUILUPE J9 SOUETO -1pnl fSojquituy ‘HUaNY joqy red ‘(sop onbread 9JJUXL) Sejqnouwumurp sSaJuan OL L eJ © L' ‘!!:'"'10A g ‘Gésp ‘UONIp? 6 “NOTA ‘dJ ed ‘079 ‘omojeanot ef ans otea] LT dorauel ga np opjeo aed ooyip OÙ (GT lEU € NP LOT E] OP EAEJUOUUOD OHTOJANOT EI 9P 19 ASSUWD ET 9pP 9po HUN V ave fi uit EL 39 SV AV HUE j \D= IN. duu “uore[siSor ‘orsopoap{y ‘nuap Sanoyp S9T 06 So © SG ‘1720067 ‘UOUWIP9 08 ‘SY-UT ‘HAXNISAT 79 ainog ed ‘(ojeuourmuos ooutiJ) So[qeo] IU SO[{USIARU UOU ME9A,p SANCD SP 9P0Y OP # © PO renier, 0 p éLegy ‘xred op o8nf ‘norvosty ‘"f avd ‘soquur 107 pGy 2048 ‘stormnoyied sop Je sorqnd SJUOLUOSSI[{E]? Sop ‘SoUNLUO) Sop S2439d -UIUD S2PAVS S9P 91IU[NUHIO} 92p0Y CSC IEC RS EC TEUTS CCS STI 2P AN09 VI. JR20A8 ‘AVITNO ‘HO aed fUOIIpe 26 ‘ITONVNNOG ed ‘soxrequout “91e suoyonasur ‘oyood-opies np 9 S1910] Jo SI0q Sop aormoraud opaus np 9po) 98 GoJ € & ‘‘‘‘""""'6L8r ‘sus t osnl anaUT CN ed ‘aorqiS juod o[ J9 sos of sed sosneo sye89p sep ojms 4d siqesuod -S94 AN9[ 2p ÉSOSSEUO 9p SO018/U00] ‘SI2107 39 Sroq 9p Soure)aradoad sop 9po? DAMPQEREL Vorroy ouer ‘(so8ed ÿ001-1x) 87-Ut 104 J ‘3067 2P UOUIPH L0XNN ‘HO 3 NON 'V &d ‘sjueuosioqer ‘sSaunp ‘9119JOANOT ‘9SSEU9 ‘sJ910] Op OIQIJEUT Uo SJUOWOISoL JU), P [I®SU0 np SIAB ‘SOOUeUUOpIO ‘SJ9199p SSIO] ‘OAQ1ISO407 UOTIUISISOI UT 9P 92P09 692907 © 9 *og-UL 18 ‘[OA T ‘JOIP U® AN9)20P ‘LHNODNVET =xoNny ao «ed ‘068r ul ge 19 6887 errml 6 sop S10[ Soy soude p ‘oamud omiea œ7 9Œ 07 # JO © p “70 1Q {0 j -vauo un jo NoavivA aed ‘onbread 3e enbriooti pnueu ‘oouopnidstumf jo uorejstsor ‘surcer sop susop ‘sdunego xne SsoSvurmrog G6 7 oJ 09 7 ::"""#HT-UI:[0A J40} 7 ZHNdATTIA ‘HA ed ‘yget ‘oouopnidsrant e] op Jueanoo ne est ja Sjuouoddns xnop op agJueutene ‘UOIIPO 8 ‘ATOUT CI] R SJIEOI ‘souaepout onb sueoloue jue] ‘sJuotosot J9 SIO[ SO] 2948 ‘elH9J0AN0O] 0p SJUEUSJNAI] sop ‘osseuo 9p SAItUAeJ09 Je soareeorpnipe sop ‘sde no simossossod ‘sorrejornd -oid Sop Suorestl{o J9 SJl01p ‘era -nOJ UI 2P J2 SAJALSIMU 39 SJHUSTUJTUUU XNEUIUEG S9P UONINxJS9P 9P JI01Œ NŒ GY Yoj € Y *T-UI “OA JAOJ ‘y88r ‘oouopnadstn( e] 2p Juen09 ne 981 J9 2PJUOUBNE UOIIP® 48 (HA) zandammrÀ med ‘osseo we] ep ootpod e Ans YYST (EU € NP IO] U[ 2048 ‘OIIMO P no 411} & SOSSEUO Sop soseyd Soj Sojno) Suep ‘a01qrS 97 ans an9SSE9 np J101Œ nq 08 & oJ 0S Z DÉRQN SSINOOR OE OS ESA leg 9p o8-UI ‘[OA p ‘SJuotuosn( Jo sjoxae ‘eampoo -oul oAnoïd ‘eSeutuop np 2ouoJsIxe ‘esse op soutejeoor jo Sourejordord sop 9JIjiqus -uodsoig ‘NIVUGnve uozoIA ded ‘surdur Sor ad sduuyo xnv s9Snu9 SJ259€Œ S92a JULIfILTY OU SJU4U SAVIUIPuUT OUSScyy vaux ‘0808 © 291A49$ 9p Su9$ sop 9Sen0' nq 09 G'oJ © G ‘Ai ‘TOA F "AUNAFS 9SIOAUV Jed ‘Sounutuoo soj quossodgqur nb soureyye Say Ss9)n0] anod SUOIJUA9C(TI9P 9P SA[Ppou SO] J9 SUOrJ29f9 SO] inod sopnurioy Sa[ jueu —9]U09 “xnedrorunu SIO[[I2SU09 $9pP 79 SOU sop o8esn] % fwdrorunmur 24x1wnur1o 69 Po] 08 T "nr... “1q ‘OA J ‘SINLVAA ded ‘oSsSeyo [ 9p 99104 vA G8 6 0j. 09 6. CT:UL [OA TOSY SITE e soçodde juos sjr sjonbsep uornooxe u9 $29 =UBUUOPIO J9 Sj9109p ‘SIO] S9P 9JX97 np 9pP99 aid ‘Nononug avd ‘somoduemgs sopars S9p 9$9ESN,, © 92/e8NMUAIOF 211CUUOT)21Œ G8 & oJ 06 € *2SIRISUR,[ E PUUOLET) ‘ST-UL [OA F ‘6G88T ‘axorvrT ‘y ed ‘sanaosseugo sop 9$esn]r e 2ou9pnadsrant 9p 2ILBUUO1JOIT 11194 La J OS ‘°° "Qu *LESY ‘anosseyo np onbiprnf jonuegg ‘eo -0A® IAVUOIX «ed ‘oSvunooviq 39 9Sse49 GE 8 oJ 09 L *°’’‘8-Ur OA F ‘L8gy ‘sinof sou 1. nbsnf oroieuou ef ep euisr0 | smdop fNaTnog sepeuyO 1e ‘oouvag me a9rqrS np 9)911d0xd y 19 2SSE9 9P 1101 94 GR OT © QT "+. qu “[OA L ‘AVR ‘H aed ‘eisy,p 39 onbuyyp ‘onbraowuv.p sfed xnedrurad so sxrep je adox =n] 19 2SSEUYD EI ANS SIC] S9P [T9n99Y GORE TE Re sr sun 027 ETS ST nor DZ np SI0'7 so[ Soide p enpuoyor JUauuo] -oçduoo uoyrpo 6 ‘our oj red ‘oSessed 9P SOJUANX SOPNIrAIOS 99 S99Ard 39 sonbiyqnd ‘sajuanx Sor0A S9p 9JIVaIL OP CY tree eeq-ur ‘Jon J *LEST ‘uorip® 48 ‘079 ‘nof ep sage ‘sonboy -od£fr ‘SoSerrAtuTa ‘o8enorg ‘osentey ‘SuoIs -S999nQ ‘Sosisse p 1n09 uo Lim np uoreut = LOF ‘SOLOPAIUPIL S001A ‘HEATH ‘[97do1o e [LE ‘o8eLeJeIl ‘OPA LOT] ‘S2)[0994 79 sdueuo xne 3e89q ‘ajeuuelory ‘esessed op JO] ‘SOPHIAIOQ ‘OSEUTOŒ ‘JINtJNS(] ‘Soie =UOUITS SUOISUCT ‘[IALO 78J9, 0p S9J9V ‘SOI sou suep senue}u02 [onsn JI01P 9Pp Saqnoy -j1p soçedouud sep enbnerd osodxe ‘Sno] op 2910 e] & SIU [ONSn 39 JUAN FI0AŒ 9H 28 Bee CS CD cree Ut ‘OA T ‘1687 ‘(CuPSIV-eouerx) 9887 Sie 67 np J94199pP ‘[S8Y 100 08 NP IO[ ‘EHIGNVN ‘A ed fxnvanx SUIMIOWD S9P UOmMUEISIS -91 Ur op onbnvuad 39 onbraiogui 93184] G8 6 oj, 06 € o8=Ut ‘OA j ‘uoronaysur,p osnl 10 y ‘V æd ‘so8ed pgg ‘9,9 ‘79 ‘SJuowoSat ‘Sos.In09 sop 2poo ‘ed je nel fxneaouyo op sesinoo SSJUOPIDOU Se O1JUOD Soouvinsse ‘sosteqne soy suep anoles ‘sjodop ‘sjoid ‘sgyrrqusuod =sox ‘syre) fxneuurue sop juodsuea ‘oyood E. CRIESHABER & Cl AMATEURS PHOTOGRAPHES 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (IT:) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ Une PLAQUES ‘6 mn À | PL: que cn pe (Seine) | LES jipters AS DETREFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST | K Excursions en Normandie et en Bretagne. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest a l’hon | | | | | | | 24h; i e i : : Partie 24° Partie 23° Partie 1'° Partie neur de porter à la connaissance du public que la pre LE Sr mière édition du Guide illustré de son réseau pour 190% "Ù Ernest est actuellement mise en vente, au prix de 0 fr. 50 l’exem ac 5 ns E © Es | ie Gd SN F : = plaire, dans les bibliothèques de ses gares, dans ses = < @ Se me | Re @O: 5,2 0 = C2 = bureaux de Ville et les principales Agences de voyageshh F & = S D == LS © s éé m can | Re : “ : b Si LE CET = E£: e Guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures a 5 cb Soie = un E Es B A = é (em | gs) contient les renseignements les plusutiles pour le voyageur [—) = Bee m® Q CAES Q '®) = (description des sites et lieux d'excursion de la Normandié rh c 4 O & 2 où a (Le) e DEA my Em 9 tn et de la Bretagne. Principaux honoraires des trains} æ D (9 x © © Le Peter: ( es mr | Tableau des marées. Cartes postales. Cartes cyclistes du} — £E Se De mn Sie ee (ep) € © littoral de la Manche. Plans des principales villes. Liste F= = y RS IE # Sie ® & ECS ==> D est des Hôtels, Restaurants, etc.). | Caux | 0° CHR ST mm = Æ En outre, la Compagnie de l’Ouest miet en vente les n © mn 5 0 one Sn 4! 5.2 O 8 ="? A la Dee =D _ publications illustrées suivantes: | = “. m* 5 O F0 e 6 5e O > Er 1° Guide de la Banlieue Ouest: 0 fr. 25; | EE RS (7,] SAS Ie n CR D PE) O S. 20 Guide-Album du Mont Saint-Michel : 0 fr. 25; 4! : = 5 (S == # DE un se no D EME = (a 30 Brochure illustrée «Les Stations Balnéaires » : 0 £.25 e CRC H ® 40 La France en chemin de fer (6 itinéraires), chaque} | == 2 ® Fe = = Fe Se = = 8 £ ® m 9 = itinéraire : 0 fr. 45 ; : : / = 2 er re EE ne _ à CE a | in me) 50 Carte illustrée du réseau :0 fr. 40; | FT = ne D 55 LE ro CRE n ©) 60 Carnets de Cartes postales (2 séries différentes) lafp = S EN 5: 8 @ ® = fe ee Sa (Die j Sie = (7) S®0un P&3 D LT on série: 0 fr. 40. 2 f FFT: “a Do STE Su DS er y “"ÙU A Toutes ces publications sont adressées franco à domicileh | = De À 2e SES Les Se oo ©. - ie) contre l'envoi de leur valeur, en timbres poste, au Service L = TX DE Se = 2e So? SS x = 5. © . de la Publicité, 20, rue de Rome à Paris. / Si 5 S Las rh, mm On es 7 Fr SD. 0: s® co LA A CD à 4 n [ws! e- ï (0 = | Cp = E CE Oil en : Ù < a # ei) S a CC e = l = 2 so Hé Lol eSis SE (en st | © PARIS A LONDRES S V2) 15 er les eo: | + LÉ 5 pe Emma | - = : LE s D BE |S© So | | = ® 9 we O in 5 vià Rouen, Dieppe et Newhaven par la gare Q= De |: e — 7 == (eg =») ÇA Saint-Lazare. SH Eee Sel 0e 22 | os = Ee Saie ee ne |ocr 85% os "3 æ cs Ces billets donnent le droit de s'arrêter, sans supplé e Je œ CE se ee Bges © = ° = to) G ment de prix, à toutes les gares situées sur le parcours. SE à B 8 T5 Tog | nm : m Départs de Paris-St-Lazare à 10 h. 20 matin et 9 h. | Cr SUIS e SÈRe|esE Le = £ T | soir. Arrivées à Londres, gare London-Bridge : 7 h. 3 D. 5 Si eos (2 S = | “uw Es E o ua A = matin; et gare vie 7h. soir. et 7 h. 30 matin. & Beta æ Départs d nd Victoria : 10 h. matin @ ; £E er | 2e GÉÉ e) S 'É = éparts de Londres, gare Victoria : 5 L D 5 : © 2: ao 5 ER. So = ese =} 7: 9 h. 10 soir ; et gare London-Bridge:9 h. 10 soir. Arrivét cs S 3 ® 5 = el = © - EH PE: ® ® % à Paris-St-Lazare :6 h. 41 soir et T h. 5 matin. D Er = s SE 5 E 2, de Dec EEE ar | … Les trains du service du jour entre Paris et Dieppe] CA & UE = 5 Te ®? Co © =) Z ee S vice-versa comportent des voitures de 1° classe et d{ œ 5 out Fa @ HORS 9 > | 2° classe à couloir avec W. C: et toilette ainsi qu’un Wagon] GG LE ei œæ 2 2e CS = ie DE = restaurant ; ceux du service de nuit comportent des voi © ES EU a DE ©, © = Et É me = tures à couloir des trois classes avec W. C. et toilette. 18 " © D 5 æ De = ®° = 2 de 3 @ B PE SE voiture de 1'° classe à couloir des trains de nuit compon = D ce 28 | = = 5 ERA 7) eu) des compartiments à couchettes (supplément de 5 fr. pal a de = DE = A TD, Se E" place). Les couchettes peuvent être retenues à l'avance um 5 ® & 2e a = ES 5e ENS D se gares de Fos et de Dieppe moyennant une surtaxe dé : 5 r. par couchette. La Compagnie de l'Ouest envoie franco à domicile s î demande affranchie adressée au Service de la Publicité] 20, rue de Rome, à Paris, un bulletin spécial du serviG] de Paris à Londres. | Machin an Lu achine à Écrire “SMITH PREMIER! (l TE Sum pag VER "© js : = Ja ECRIT EN TROIS COULEURS 1. NAN NAN à À SR ee do eo À — ANUS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN! Sie se PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE VARIE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL 4 Téléphone 277-635 The Smith Premier Typewriter Co, …h 89, rue de Richelieu, Paris. Æ FARIS. — IM::_ NI E F, LEVÉ, RUE C :£SE11 E 17. 2 SÉRIE. — N° 487 15 JUIN 1907 PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMARRE du n° 487 du LH? juin 19O7 >: Les grès stalactiques d'Orsay Stanislas Meunier. — La distribution des animaux vivants | et fossiles. D' E. Trouessart. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P, H. Frirez, — Chronique et Nouvelles FH Courn. -- Mœurs et métamor- phoses des espèces du genre Philontus, Curtis, Coléoptères, de la famille des Brachélytres. Capi faine XAMBEU.— Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, - curi: x par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. Le Paon. E. Sanrinr pe Riozs. — Académie des sciences, — | Bibliographie. ABONNEMENT, ANNUEL Payable en nn mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT OÙ Il" DE CHAQUE MOIS Hémceel Alséne De A0 fr») | Jlousles autres pays... |... ,. 42 fr. Pays compris dans l’Union postale, . 11 D PER CU LUMRÉE O0). SU. A0 AAA TEA G 50 Pour changement d'adresse, juindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, 2 Adresser tout ce qui concerne l Rédaction et l'Administration aux BUREAUX IDU JOURN AE. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Re — La SNS pe >] Q£) SIHYd — 9V4 NO 1N4 ‘9ÿ “SUNILIO1 11104A10 AUS SU S11 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Editeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) histoire Naturelle de la France Cette collection comprendra trente et un volumes in-8° qui formeront une Histoire naturelle complète de la France. Nous donnons ci-après la nomen- clature des diverses parties de l’ouvrage Les 22 volumes parus sont indiqués en caractères gras 1e PARTIE. Généralités, 9e 3° Z° des Organismes. Introduction à l'Histoire naturelle, par GASroN Bonnier, avec 576 figures dans le texte. Br., 4 fr.; franco, 4'fr. 50. | Mammifères, par le D''TROUESSART. 360 pages et 143 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 95. Oiseaux, par Émize Deyroize. 304 pages, 35 planches dont 27 en cou- leurs et 144 fig. dans le texte. Br., 5fr::505 franco, 6 fr 10: Reptiles et Batraciens, par A. GRANGER. 186 pages, 55 figures dans le texte. Br., 2 fr.; franco, 2 fr. 30. Poissons. Mollusques, par À. GRANGER. Cépha- lopodes, Guastéropodes. 212 pages, 24 fig. dans le texte, 19 pl. Br., Afr.; franco, 4 fr. 40. Mollusques. Pivalves, Tuniciers, Bryozoaires, par A. GRANGER. 256 pages, 15 fig. dans le texte, 18 pl. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 40. Coléoptères, par L. FAIRMAIRE. 336 pages, 27 pl. en couleurs. Br: 6 fr. 450; franco fr.440! Orthoptères. Névroptères. Hyménoptères. Hémiptères, 236 pages et 9 planches. Br., 3 fr.; franco, 3 fr. 35. Lépidoptères, par Berce. 206 pages, 27 planches en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 45. Diptères, Aplères. Araignées, par L. PLANET. 330 pages, 18 pl., 233 fig. dansle texte. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 50. Acariens, Crustacés, Myria- podes, par PAUL GRrourr. 248 pages, 18 pl. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. par L. FAIRMAIRE. | 17° 18° 18° Dis 19° - Cœlentérés, l'Enchaînement | 16° PARTIE. Vers, par RÉMyY Sainr-Lour. 248 pages, avec 203 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. Echinodermes, Protozoaires, etc., par A. GRANGER, 390 pages, avec 187 fig. dans le ‘texte. Br. 3, fr 50: franco, 4 fr. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. GASTON Bonnie el de LAYENS). 2.145 fig. Br., 4 fr. 50; franco, 4 fr. 90. Album de la Nouvelle Flore, par GASTON BONNIER. 2.028 photogra- phies directes de toutes les plantes. Br., 4 fr. 75; franco, 5 fr. 96. . Mousses et Hépatiques (Nou- velle flore des Muscinées par M. Douin). 1.288 fig. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. Cosranrin et Durour), 4.263 fi- gures. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. Lichens (Nouvelle flore des Lichens, de M. BoisreL). 1.178 figures. Bz., 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90. Algues. Géologie, par FRITEL 390 pages, 250 tig., 29 planches. Carte géolo- gique de la France en couleurs. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. GO. Paléontologie (Animaux fossiles), par KRITEL. 379 pages, 27 pl. ét 600 fig. Br., 6 fr.; franco, G fr. 60. Paléobotanique (Plantes fossiles), par FRireL. 325 pages, 36 planches et 412 fig. dans le Lexle. Br., 6 fr. ; franco, 6 fr. 60, | Minéraiogie, par GauBerr, 260 pages, avec 18 pl. en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 40, Technologie (Application des sciences naturelles). Zoologie. Technologie, Bolanique. Technologie, Minéralogie, Géologie. CHAQUE VOLUME CARTONNÉ TOILE ANGLAISE : À FR. 75 EN PLUS Paris, —- Imprimerie F. LEVÉ, rue Cassetce, 17. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr°) VIENT DE PARAITRE : Histoire Naturelle de la France 14° PARTIE Membre de la Société Entomologique de France Par LOUIS PILANE'T re Spécimen des planches. 1 volume in-8o de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant à } un total de 372 figures. Ÿ Prix: broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, O fr. 75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle . dela France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observalions sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toules dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. ARR re Qt) [= ls U 2 2 4, Epeira marmorea Q®, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria ®, 15%,5. — 4. ÆEpeira ÉDITEURS 1 sclopetaria ©, 19 %. — 5. Epeira cornuta 9, 20 %. — 6. Pose adianta ©, 9 %. — 7. Epeira adianta Q®, 11 X. — 8. Epeira o ° diodia 1 4 %.-- 9. Epeira diodia Q, 6 %. 46, rue du Bac, PARIS, 7 E CRIESHABER € CeÙ AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ “AS DE TRÈFLE” 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine s PLAQUES © PAPIERS D "A4 24“hsPartie A — 24° Partie 1° Partie SIR 9,s Inb suosreit SUIANO 397) ‘AUUOGAIUS PJ 8 AN9S$0r XII & 9048 ‘S95ed 6/£ 2p ewWnjoA un xd > U 1% J9 97x07 saou ‘14 9€ 904 ‘so5ed cgg op owmjoaun ‘OWNI0A 99 9p S94NF I} 9p 79 ‘Se|ISSO; xXneWIuy D 0S& ‘So5ed 06£ 2p ewunpoa un in ame 6160099 ‘sand U9 62 ‘AJ 0 : auU0Jar7) — ‘(OS ‘AJ 3 ‘OOURAF) ‘AJ F ‘SUI014 : XUd ‘9Ù 9LG 2048 ‘sosed $£# ep owunjoa uf £ Pa ‘ATIOUAGG JUN SIM S41 a 0 ‘SeISSo} sejue]|4 ] SO} 9TIU9 JU9sSI]{e] sad o 9 Sa Ÿ 2)189 aun 39 Se]ISS0] (08 2p said ‘Sajaeo 1} 4 e Co} 9 7 e ‘H-'a ded *(09 ‘17 9 ‘ooura}) 379 : Xi a 0 ‘(09 ‘17 9 ‘oouruy) “IF 9 O0 6& ‘2JX9} 8] SUP Soin e[ 9p seu] aun,p ‘ajue JU CAL ‘(09 ‘ay 9 ‘oouea]) ‘a] 9 ‘euyoouq ‘SINOIT a O DA S3P JUSlLUSUuIEUOUT T7 LNIMNNSOI3H SNEVd S3O9VHANO "oinJeN o1 ‘ejyeasuouop sorduoxo sop 1ed ‘oduis sauve -01d ‘InJUSGI.] 9p 21q Ca 18) FE 1 ‘auuo C] 4 2[ 9p 9180Joju09jeq EP] op 28PJan0o TISSOF SO] SN0] 9P 2J10)SIU,] InO4 9 9OUPJJ PJ op enbiueloqoeleq re] ep a8e4ano 4] 0 *soin$1} 698 9P [EJ07 Un JUEW1O] ‘9JX97 O[ SUEP SUISSOL 009 J9 23x9] SaOU ‘[d ‘SOFISSOJ 9p 21quIOu pueis so) Un 919R1P9 SO[ISSOJ ‘eOUEJT PI 9P 210091 EI 1d ue C7, ‘17 6 ‘ouuorre) — a :S9in8t} 9YG 9P ]eJ0} UN JUEWAO}‘9]X99 9] SUEP sen 2 quejuosoidoz ‘soyour]d ‘SeUSIUE ‘aj[eunqeu 941109S UP WNn9sN} Ne 9U90P)JR IELI ‘Sin9]N09 U9 ooUtIf e] op onbi ‘sonb1$0[098 sodno9 08 ‘snyd uo GJ ‘ay Q ‘ouuoyaen sn e 99845 Ÿ *‘OoUPIH 2p 5 + ‘snjd uo € °919 ‘sonbrsta B op Jeçduwuoo esod1 — -WUOU ‘HHINNOG NOLSFE) Cl) SIHV4 — 9V8 A0 JN4 ‘97 SUN2LIO1 ‘1110420 31IW2,0 S114 S71 ed ‘S9T18A9U92 *0[[0INJEU 211014 P WN9SN NE 9080 ISLU H-‘d 4Cd “a[TP2nJEU 24110811,P Wnosn Ne 9U08)JE ALU ) r Ù JOUIW4A979p 9p jowuded souvi juoposoud 97 93e duo suissep op 9jmuenb ®j 399 19 Mn à us ÉCRIT EN TROIS COULEURS | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLAGEMEN Excursions à l’ile de Jersey. Dans le but de faciliter la visite de l'ile de Jersey Compagnie des chemins de fer de 1 Ouest fait délivrer départ de Paris des billets directs d'aller et retour valab un Mois, permettant de s’embarquer à Carteret, à G ville où à Saint-Malo. Billets ou par Énne à l’aller et au retour ire cl., 63 fr. 9e cl., 441fr.25: 30 cl,129/{r 85 Billets ue par Carteret à l'aller et 2 retoui rc. 63 fr15: 2ebcl:, 44Nfr. 2568cicl29hfr; : Billets valables à l'aller par Canteret et au a. pi Saint-Malo ou inversement : 1re cl., 72 fr. 55: 94 2948053 ec 351fr.000: Billets valables à l'aller par Granville ctau RQ Saint-Malo ou inversément : Arc cl, we fr. 85; 2 SOMA0S ER CIS TR ETES DE , Bülets valables à l'aller par Carteret et au retour Granville ou inversement : 1° cl., 65 fr. 45; 2e ci, 444 3 cl., 31 fr. 70. ; Les billets délivrés à l'aller par Granville ou ee. et au retour par Saint-Malo, permettent d’effectuer l'ex@ sion du Mont Saint-Michel. Ë Les billets valables par Granville et Saint-Malo sont livrés toute l'année: ceux valables par Carieret sont de vrés du 19 mai au 14 octobre. : Pour plus de renseisuements consnlter le livret Gui illusiré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans less bliothèques des gares de la Compagnie. RENE Tes SF Voyages d'excursions. La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest fait délivrer pendant la saison d'été mar ses gares et bureaux dem de Paris, des billets à prix très réduits per mettant aux ÉOb ristes de visiter la Normandie et la Br elagne Savoir : 1° Excursion au Mont Saint-Michel par Pontorson avec passage facultatif au retour par Grai ville. à Billets d'aller et retour valables T jours. 17e cl., 4188 Pol Edit 715: 3 30 cl., 26 fr. 40. 2° Excursion de Paris au Havre À avec trajet en bateau dans un seul sens entré Rouen Le Havre. Billets d'aller et retour valables 5 jours. dre cl, 3 ROSE NAIL QE HO TEE 30 Voyage circulaire en Bretagne. Billets délivrés toute l’année valables 30 jours perme tant de faire le tour de Ja presqu'ile bretonne. {re cl.. 654 2ecl 50e Itinéraire : Rennes, Saint-Malo-Saint-Servan, Dina Dinard-Saint-Enogat, Saint-Brieuc, Guingamp, Lanni Morlaix, Roscoff, Brest, Quimper, Douarnenez, Pont-l'Ab Concarneau, Lorient, Auray, Quiberon, Vannes, Savent Le Croisie, Guérande, Saint- Nazaire, Pont- Château, don, Rennes. : Réduction de 40 % sur le tarif ordinaire accordée 4 voyageurs parlant de Paris, pour rejoindre l'itinérarr en revenir. Pour plus de renseignements consulter le livret G illustré du réseau de l'Ouest vendu 0fr.50, dans les bi thèques des gares de la Compaonie. ERA NT RTE EENNENT EE PENTENTES “SMITH PREMIER PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE M LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE Téléphone 277-635 Re PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17. DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL" The Smith Premier Typewriter C 89, rue de Richelieu, Paris MN QU Te la | UPS PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 488 du A°7 juillet ADOZ : Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirez, — Description de Lépidoptères nouveaux. Paul Taierny-Miey. — La distribution des animaux vivants et fossiles. D' E. TrouEssarr. — Les peaux de moutons. D' BouGox. — Qu'est-ce que le Brachodes. P. CurÉTIEN. — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonf/ atta- chement, de reconnaissance, etc. Le Paon. E. Sanrinr pe Riozs. — Revue scientifique. H. Cour. — Bibliographie. a É ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS LES ABONNEMENTS PARTENT DU !‘* DE CHAQUE MOIS Haneeiet Algérie: |: .. . . 4... Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, 40 fr. » | Tous les autres payse 2) PA Ue AR Re Pre du AUMÉrO NES Re Mes) ae cm | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREHÉAUX DU JOURNAL. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS d — | 110130 11W3,0 SU S37 (Q£) SIHFd — JV4 NO 104 ‘y SHN3LI04 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. Historre Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : 12 par Émize DEYRoLLE. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = | O1 ISeaAUX, 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les PAS têtes d’un nombre considérable d'oiseaux de France. ee | Un volume de 30% pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. | D Et par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. 2 | Coléo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. es 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle a ‘ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 6 | Un volume de 336 pagés, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, * fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ; par Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre _ A ra f (e) n ées, considérable de figur es et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, œ ; à d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). ù Cartonné, 0 fr. 75 en plus. © par Gasron Bonnier, membre de l'Ins- = Album de la Nouvelle Flore, ane professeur à la Sorbonne. œ t album, reproduisant toutes les a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au de leur grandeur naturelle, É représente ainsi 2.028 photographies. 00 im Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. | LE CATAFOCNE | VIENT DE PARAITRE PRÉCIS INSTRUMENTS D'ANATONIE COMPARE pour la recherche ET DE et la récolte des obiets J DISSECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE . SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A. GRUVEL À Prix : 3 fr. 50, franco & fr. SO LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. Collection de Plantes fossiles provenant de divers A V E N D gissements ((Æningen, Sezanne, oo Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Pernos Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112} espèces dé 133 exemplaires. — 500 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS. EN VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permettre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (G. vulgaris) ......... 15 fr. é — Picsvert (Ge viridis) 0 EU 15 — ‘Cerveau d'homme (Homo sapiens). _...... A0 fr. — Perroquet (G. amazonica) . ..... 20 — — de Ouistiti (H° jacchus).......... 20 — SE Coucou (C. canorus) ........... TS —. Chauve-souris {Vespertilio).... 15 — se Pigeon (Golumba livia)......... AS NS = Don (leo tee. 60e M Hasan dore pic) 0 18. SR Chat domestique (Felis catus).. 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — ee Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — — Vanneau (V. cristatus)......... 15 — — Chien (Canis domesticus)...... 25 — Le Grue (A Mireo de 30 2 en Loup (C. lupus).............. A0 — Héron cendré (Ardea cinerea)... 418 — Nu Renard (Canis vulpes) ........ 20 — — Héron butor (B. stellaris)....... 18 — Re Fouine (Mustela foina)........ 20 — QUE Poule d'eau (Gallinula chloro- ee Putois ( — putorius)..... 15 PUS) APR ANR Ar etts 18 Marte (Mustela marta)…........ 25 — — Courlis (N. arcuatus)........... 18 — mio url (=. fur). 15 — — Cygne (CG. mansuetus).......... 18 — au Hermine (M. erminea)........ 15 — — Canard (Anas boschas)......... 15 — — Belette (Mustela vulgaris)... .. -15 — LE Canard milouin (Anas ferina)... 20 — qe Genette (Viverra genetta) ..... 25 — — Ores(Acimereus) ere ee 15 — = Loutre (Lutra europæa)....... 30 — 2 Calle role) 00 18 — in Blaireau (Meles taxus) ........ 20 — — Pingouin (Alca torda)..: 1. 20 — nee Hérisson (E. europœus)....... 15 Fe — Mouette (Larus tridactylus)..... 15 — en nu en si 5 Se Le Mouette (L. ridibundus)........ 45 — — u AVUISAEIS) CPR 5 — be ë 20 — == Castor de France (Castor fiber). 50 — un ° —= Lapin (L. cuniculus).......... 15 — BATRACIENS — POISSONS ee a TNA E de __ | Cerveau de a He de 0 AD fr : AN RS ue se — Raie (Raïa clavata) (1) ........ DE AT Cho Rerupieapre) "eee Eu — Vive ne du PANDA 20 — — Cerf (Gervus elaphus)........: : A0 — De Grondin (Trigla hirundo). op à — Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — OISEAUX Daurade (C. vulgaris). ..... 20 Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue {(Gadus morrhua)....... 20 — — Aïgle pygarg. (Aquila albicilla) . 25 — — Merlan (M. vulgaris). .... ed 15 — — — boîté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — — Balbuzard (P. halietus . ........ 20 — — Carrelet:(P/vulearis). 710" 15 — — Autour (A. palumbarius) ....... 20 — — Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — = Jean-le-Blanc (C. gallicus). ... .. 20 — — Carpe (Cyprinus carpio)....... 15 — — Buse (Buteo vulgaris)... ....... D — — Silure (Silurus glanis). ........ 40 — — Hulot alueo) eme 45 — — Hareng (C. harengus)..... AD — CGhevéchel(Snoctua) 0e 15 — Brochet (Esox lucius) ... ....- 15 — — Grand duc (B. maximus) ....... 20 — — Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — Effraie (S° flammea) 15 — — Anguille (A. vulgaris)......... 15 — — Martin-pêcheur {Alcedo hispida). 45 — — Congre (Conger vulgaris)...... 25 — PREPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor (Castor fiber) boc. de 50 >» 20 ...... 200 fr. — — — — —— AN dt 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Pore épic — (HySieris tata) RU SSSR Eee 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 16 — — ss avec placenta zonairé (VMulpes vulgaris)... 50 — = Blaireau — = (MESA US) RAC RE NN MATE 0e Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)............. 15 — — Fouine — ébplacenta (Mustelafoina) RP NE RE NE 20 — = Ratavec'embryons Musidecumanus): tete) ne nee 15 — Cerveau de Mouton contenant une lumeur vésiculeuse produite par des Cœnu- QuS/cErebralis (Boca) 55-97) NRA NS ER A AA 95 — (1) Ce cerveau est mis À nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l’œil est sectionné- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) NT MR RS UE ES E CRIESHABER & C'° AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ “rit AS DETRÉFLE” 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II°) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine ps 0 ENTRE 7 En (A or CHEMINS DE FER DE L'OUEST. Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre-ef vice versa, par chemin de fer et bateau” vapeur. L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possi 24:hs Partie | 24 Partie |, 23 Partie 1" Partie = ÿ = 2 ) 2 FF né) a. de faire sans déplacement important est certainement A (@: = © re G> ie | RE = descente de la Seine entre Rouen ét Le Hâvre. Les rive Fe Cine) 5 ee y j = 5 D: 5 & 9 A ba verdoyantes du fleuve et les admirables pots de vue un = Q) SC mt & 2 < Le [M tn se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parco = _e SES = © © © & des plus agréables F— = = = E re Sn ÊNE es plus agréables. (2%) = = ÊE = se 5 RE gi un Le _ FT En vue de faciliter cette excursion, la Compagnie @ et 0 à = e 5 = Et =) ®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Parisisd = e ® e « Q 1e 2e 0 En touen ou du Hävre, des billets spéciaux d'aller ei retour FF Hco | ca Eu g= Dé [de] = AREA æ | eus prix très réduits, qui permettent d'accomplir en batea = N (7) Sn © = vœu es @ =) vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice versa, et pue > | sn 2216 dé US en) & De ==) |. -@ Ex, | reste du voyage en chemin de fer. ET rs er) Die no 5 > Les prix de ces billets sont ainsi fixés : ES + 200 a ë SNS TS 5 = = © © iQ = CES nes “a er ele = 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice versa. ES o E M © > Q g = ; TE ONE e Re Ha sriiios Lee PA ee) He, (75) ER = le) Sa es 8 5e (di) = iFe classe, 32 ln. ; 2e classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr. 608 Pr D = (7) Soi 4 w Sale [æ) durée de validité, à jours. 4 = SÉRIE à en RON = Do = Hém] | — 2e, Dr: ROU ÿ vi ei La os en So à Sn Z ï 2° Dr ROUEN AU HAVRE OÙ Vice Versa. ÿ (20 EEE Qt n © ms es] > ES ® SOU M ES et) M 9 A 1re classe, 13 fr.; 2° classe, 9, fn. 3°/classe, 1#fr. 00) LEE FT Ce mme | * Où ue à S8 = tn me) urée de validité, 3 jours. ‘4 LEE = = où Pme “aa 4 Fri =; 1 O Son @ 5 = 5 ne D A9 par = Excursions en Bretagne. 4 2e 6 = er = ® Sa 1 O2 Læ! bone 2 , . . > o © re (7) Es tn os a a "ÙÜ en Facililés accordées par cartes d'abonnement individuelles FFE: Aer 2 ee PEER Na CUS ES « ji a > es et de famille valables pendant 33 jours. 4 (=) En = + 5 ; me 2 € ) F : : a 21: 1 — Et EST © © g 0 CDS ANNEES MES) , a La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; de SNSIS Et ô ie =| 7 SC RON RSR ESS NE RE + $s Oo (=) EX | la veille de la fète des Rameaux au 31 octobre, des cartes RIRE À PERS e Rae ee RD en Ÿ Re, en = d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gare = + ae: HE de m0 Se ei eo | en Rama ES quelconque de son réseau pour une gare au choix des =D S'en | Le Ja D El) x Do D —° & henes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrétant surle en | VE er sc EE HUE D pE Cp] © CRE IR .# ss D 56 2 S © © EE EE © = parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois, e 2 AE re EE Eh me »= &B CD > non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs CSS EE BE | a Z = © Le 5 = si 8 _ ms] Î ie embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois LC] ss D 2: = Lo soT, 5% HN = (@ S l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec ee CIN S Ne A © jOrr 72 A = » 74 5 uw HT ei 5 = © —s © ES 07. k u les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. É =) 5 & Fame soe|ses 3 5 œ = : [— « è Se Et SE œ = a Ale pe 5 u, @ @] = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Fr @: 2 œ D. Se. DE = tm BLE SE a = © 3 =) mi (y =) lre classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. Le, SAN | à RAS j Ë e | 59 css | mo 0 & HO ie Ft — ==» 2 Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follieny, Do = La D ANUS SCSI AN PES = ° = et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers la CA bd ui = he Q © . T mer en: ET LS Lol CASA VERS es © 0 ‘4 ES Bo Fes PE ee E = a mie S à + TS à CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE = ue — ? æ @ ë S $ : Le) SHIRTS ENS @ Je classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. : Or) 2), 2 EN CAS se mes D » 100 Pr. ; sse, AGE ER 9 os E QUE 5 mo à cs | © M — Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château | a E a E = 5 à S 5 SAINTE C4 = S PSS ses lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. ; : à oh ee cn D =: T a ER = 5 À 4 @ ON ES Er CADRE EE 5 = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNEX = do gs ie ee Où | © Le) se nl he. nm Et ae 2 m & @ ©. e ® = œ = em un re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. À + È û à d F = s B ® SES) OS Se œ 4 a A at Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, Dol 2 S SE FX D œ à PONS a AO ER B mn) = et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et Les cn = EN “ 5. SE ANS a Bin ou embranchements de ces lignes vers la mer. (eo) = © + oO où @ A. © =S À à peut se © à a Do, a ; 552 ? 5 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE EË $ So & eo EAS = D'ÉRSrE es | ue LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST DE CELLE DE SAINT 7 LA nu Es eo È 3 _ D TE @ MALO A REDON e) 3 à = FE ® °È CHEMILUE = = de EST SL Co 1re classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. 1 & ® O = 2.5 «| = sa = Tete) Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny Æ re is À æ Bio) 2 2e 0 æ = a CCR (=) Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandeset < EE les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi que les L lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe x Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rosporden. 4 | | Machine à fere “SMITH PREMIER, ÉCRIT EN TROIS COULEURS L CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL l | | | tt & A (AA \ ul ————_—_—_—_—_— ANAL \ AL = A # Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris. mt mm + PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 45. 29° ANNÉE ja M au) | 2 Séne — N° 489 15 JUILLET 1907 Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° ZS9 du 15 juillet 1907 : Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirer. — Lépidop- tères du Languedoc. P. CHRÉTIEN. — Une pluie de souffre en |1907. G. Raymonn. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D' E Trouessarr. — — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc Le Paon. E. Sanrmr pe Riozs. — Revue scientifique. H. CouriN. — Académie des Sciences. — IIIe Congrès préhistorique de France. — Flore de France de G. Rouy. — - Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU I” DE CHAQUE MOIS Hrainceel Algérie... 41... A0 fr. » Tousles autres Days 7 M2 Rir eo Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Erixidu numéro "Ar TIRE Et 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS |. #1] (== SUN3Q ST S37 * Li ", (4) SIVd — JV4 NO 3NA ‘9 SUN3LIO] "ITIOUA1C LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Lo | O u par ÉmLze Deyrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et TE 144 fic d = ISeAUX, 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les nu (el têtes d’un nombre considérable d'oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. Li Co | é0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. æ 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle RÈ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 6o Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ar Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre = A ra I | n ées, a de figur es et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araïgnées de France, à d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). TE Cartonné, 0 fr. 75 en plus. © par Gaston Bonnier, membre de l’Ins- = Album de la Nouvelle Flore titut, professeur à la Sorbonne. œ 7 Cet album, reproduisant toutes les a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, _ | représente ainsi 2.028 photographies. D Fe Un volume : Broché, #4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LE CAT? LOGUE VIENT DE PARAITRE PRÉCIS INSTRUMENTS D'ANATONIE COMPARE pour la recherche et la récolte des objets DISSECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE An SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A. GRUVEL ET DE 4 Prix : 3 fr. 50, franco 3 fr. S0 LES FILS D’EÉMILE DEYROLLE a — 46, rue du Bac, Paris, EN VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES A V E if D [2 Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, ete), comprenant 112 espèces et 133 exemplaires. — 500 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permettre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La disseclion et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (C. vulgaris) ......... 15 fr. à : 4 :Pic-vert(G. viridis)5: 2 15 — Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ 10 fr. Fe Perroquet (C. amazonica) ...... 90 — == de Ouistiti (He jacchus)-..<.. AT — Coucou (C. canorus) .:......... 15 — — Chauve-souris {Vespertilio).... 15 — set Pigeon (Columba livia). ........ 18 _ lion (leo): #27 a 60 = Faisan doré (T. picta).......... 15 — Es Chat domestique (Felis catus) . 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — — Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — Eu Vanneau (V. cristatus)......... ADS 1 Chien (Canis domesticus)...... 25 — 2 5 Cruel Vigo) hi 0 Ek Loup (CG. lupus).............. 20 — Héron cendré (Ardea cinerea)... 18 — Re Renard (Canis vulpes) ........ 20 — — Héron butor (B. stellaris). . ..... 18 — 4. Fouine (Mustela foina)........ 20 — Lin Poule d'eau (Gallinula chloro- — Putois( — pulorius). 15 A bu ce Marte (Mustela marla)......... 25 — — Courlis (N. arcuatus)........... 18 — DER Furet( — furo).......... De — Cygne (CG. mansuetus).......... 18 — De Hermine (M. erminea) ........ Rs — Canard (Anas boschas)......... 15 — qi Belette (Mustela vulgaris)... .. 15 — as Canard milouin (Anas ferina)... 20 — Ga Genette (Viverra genetta) ..... 29 — Oie:(A”cinereus).: 7.5.0 15 — en Loutre (Lutra europæa)....... 30 2 Ce Guillemot (U.troile) +. 4 18 — a Blaireau (Meles taxus) ........ 20 — — Pingouin ({Alca torda).......... 20 — TR Hérisson (E. europœus)....... 15 = — Mouette (Larus tridactylus). .... 15 — en Taupe (T. europæa)........... 15 _ Mouette (L. ridibundus).. ...... 15 — os Ecureuil (S. vulgaris)......... D — Goëland (Larus fuscus)......... 20 — — Castor de France (Castor fiber). 30 — = Ra on LR re E — BATRACIENS — POISSONS 2e See eee CR rte ns Cerveau de Grenouille (Rana esculenta) ... 15 fr, me Mouton (Ovis aries)=..-:°°" Dr — Raie (Raïia clavata) (1) ... ... 10 — de Cane (AL UD 5er "2 Es -- Vive (Trachinus draco)........ 20 — — Cerf (Gervus elaphus)......... 40 — “Es Grondin (Trigla hirundo)..…. 20 — : — Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — | OISEAUX — Daurade (C. vulgaris)......... 20 — | Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue (Gadus morrhua)....... 20 — | — Aigle pygarg. (Aquila albicilla).. 25 — — Merlan (M. vulgaris). ......... 15 — — . — botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — — Balbuzard (P. halietus ......... 20 — — Carrelet (P. vulgaris). ........ 15 — — Autour (A. palumbarius) ....... 20 — — Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — on Jean-le-Blanc (C. gallicus). . . ... 20 — — Carpe (Cyprinus carpio)....... 15 — — Buse (Buteo vulgaris) .......... 15 — — Silure (Silurus glanis). . ....... 40 — — Hulotte (Shaluco) re tte 15 — — Hareng (C. harengus)......... 15 — — Cheyêche (S:-noctua): 55... 15 — — Brochet (Esox lucius) ... ..... 15 — — Grand duc (B. maximus)....... 20 — — Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — - Effraie (S. flammea) ........... 15 — — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — — Martin-pêcheur (Alcedo hispida). 15 — _— Congre (Conger vulgaris)...... 25 — PREPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor (Castor fiber) boc. de 50 >< 20 ...... 200 fr. — — — — — ee ee 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Porc épic = (Hystrix cristata) ......... RU UE 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 10 — == — avec placenta zonaire (Vulpes vulgaris). ................ 30 — — Blaireau _ = (MOlES Tax US) eee ee LE Rene 30 — Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)............. 15 — — Fouine — et placenta (Mustela foina).................... 20 — Rabavec embryons (Mus decumanus)22 1000 00h CE en 15 Cerveau de Mouton contenant une !{umeur vésiculeuse produite par des Cœnu- RUSICTE ral S (Boca des QU) ep ARR RTE MPRTRSINENT u 95 — (1) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l’œil est sectionné: LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. E. GRIESHABER & C° 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) nl (RD bre _ à À s ; 24“ Partie | 24°Partie 23 Partie — Fr ps 0) - Do | =} ver: >] SRE im | ES 7 | = @ RITES CA O: Î © © = © CS nm | = — EE — DE == EN Se) 5 =® © | = D | = ® | :-e FF: ce en & © ŒE CRE æ| © . DS me pires De 8 x °S ® Fe Nm | Se SL MIT © | S h | 5 [AE Fe TEE m5 OO |” 5 O |:55 E [mu »} 5 © # ua € ee? QE ÿ (7, te = N9 T © mu & ae GE 5 2 =a00 a | ER (7,) So S ee ASS oO SUR eus w CAC = = Fœ (CD 7 HIS OS ee F1 Ë a he ® SE = ME | à 2 © FI: SE om FF ss 88e ne CN CRMONSNS EULe Sete S . © E<" 6 & s Com SE re = E$ 58 e © Los Pa 6 == Le =R S = D » ee n°® 5 © ES ee SUR = LIEN EE © ® © = 2 275 se EN SE CES ne © mm | 25 22.0 |55 SO SE hi he p Br DISNR: DE. ie me rl": lacs = 18 à c& @ RS Es ak ses |_* eæ| SES se le] DD mm Lu AD GTE SU Se p— rs ePe 2e 5 © © AE æ | T2 © ae NU Pe EN Me CHE s= lee ce BE F2 © E AN NE ME NC 2 à » OSRE SG PR SMIC: = 265 |" =? + D + TT se 0 Die c) £ orl£se ie 8 Q = — D 5 HE ñ 5 Fes a | + + es © es S S$| & Sao SE = d S a ES == & = ® he) Ste (2) = LS a ES Te AIRES) A CSS [= ei ANRT œ IE © of Ca FE PS Qt ® © Q0 DES G2 Q I LS LC es ae = e Se Es AS © © © 5 os |» B = D, = AN = | à @. = = = WE Si œ Ce œ CHEN © ui 5 © un 5 © © ui 24 5 RES . 0 Ÿ ( Vi ANNE 1'° Partie TT — ‘snjd u9 GL ‘1} O : auU0y1e) — ‘(06 "17 % ‘oOUEA) ‘17 ‘OUIOIG : XUQ FU 9LG 0one ‘so 8er op 9UN[OA uf] PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 47. ka A PE AMATEURS PHOTOGRAPHES ! LES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ PAPIERS CHEMINS DE FER DE L'OUESI Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre vice versa, par chemin de fer et bateau" vapeur. ] L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possil de faire sans déplacement important est certainemenf. descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Are classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. ù Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follienyl et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vei mer. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE QOULJA E 9P AIISIMEN AJOJSIH 1re classe, 400 fr. ; 2e classe, 75 fr. À Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châtet lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. ‘seuwusiuepu CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE nd tt f - » S S 2 su ss verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue GA Le Fri tn se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcol SE des plus agréables. ‘4 un 7 = | ps! En vue de faciliter cette excursion, la Compagniemi roue O ®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris AS tn Rouen ou du Hävre, des billets spéciaux d'aller et retot uw tn | en prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateatss me ® © vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice versa, ele Se D 4 Hi, | reste du voyage en chemin de fer. . ES ==> D à] = Les prix de ces billets sont ainsi fixés : ë @ =) jen 1° DE PARIS AU HAVRE OU vice verst. L BA ® > — 1re classe, 32 fr.: 2 classe, 23 fr.; 3° classe, 16 fred EL le) durée de validité, 5 jours. -W = = =) = 2 DE ROUEN AU HAVRE OU Vice versa. | ® O m ét 1xcPclasse; M3 tr: M2 classe, 9 fr.; 3° classe, 1 fr Se = (n mo urée de validité, 3 jours. 1 = 2 ; e ü ® pr E Excursions en Bretagne. TE "Ù ni Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel “ FA es et de famille valables pendant 33 jours. -e Q@ D 5 Û É À ce SE La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre S 5 : Paënle > ® æ «| Æ | la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des ca AE on = d'abonnement spéciales permettant de partir d'une QU | en = quelconque de son réseau pour une gare au choix ES = lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant Sul BE (on = 8 Enees Se Se ï ( ee] arcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un m® 2 ui E > AE) P & » non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous lé SE Ë es | = embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une ES en l'excursion terminée, de revenir au point de départsa F M: 5 les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. ï3 O - © s : (wo) a S G m L Z = po) nl | = a CL] TA a 5 dE > 1 “syeaysuowop so[duoxe sop aed ‘ojduis où SA 5 A 1re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. ® À @ à PES : _ CE 5 Parcours : Lignes de Granville à Brest {par FollignyAll | © © @ et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandebetk ts embranchements de ces lignes vers la mer. D | = © ; he | 5 2 a CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNEMN m2 A É D | SI LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST DE CELLE DE SANS E > @ MALO A REDON # T 5 Lo 1re classe, 450 fr. ; 2° classe, 110 fr. E. «2 Et Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follig | © 5 © Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandehil que les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi quel] > q lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de. Lambäl à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingal | à Rosporden. | | 5 — : Machine à Écrire “SMITH PREMIER": ÉCRIT EN TROIS COULEURS . CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN|, | PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE M LE SEUL CLAVIER RATIONNEL | ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL The Smith Premier Typewriter : 89, rue de Richelieu, Paris. ——————————_————— 0 90 0 © M on me. Téléphone 277-695 29° ANNÉE .ÿ AUS 1087 | 9% Sér. — N° 490 STORES TRS TMS = ÈS \ | CE pr > \ TR ES S CSN NE fh JA ( PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAERE du n° 49O du He août 19O7 : Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirez. — Lépidop- tères nouveaux. Pauz Taierry Mic. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D° E Trouessanr. — Une race de chats sans queue. D' F. Reanauzr. — Lépidoptères du Languedoc. P. Cxrérrex. — Effets de la neige sur les plantations. . D' Boucon. — Fabrication des fibres d’Aloès à l'ile Maurice. — Revue scientifique. H. Cour. — Académie des Sciences. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Ù Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!‘ DE CHAQUE MOIS 10 fr. » | Tous iles autres pays NE NES 4 fr France et Algérie . . . . . . . ÿ PrduinUumero ASE TRAME ASE n 50 Pays compris dans l'Union postale. . . 11 us Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, » Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux . BUREAUX DU JOURNAL, Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DE YROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS | CS (Q£) CHA — V4 NN 104 ‘Qÿ ‘CHNIIINT ‘11INU1IN 111I A CII C27 MERE AUDE TS ER EN NET MERE RE PARAIT PET RE Le LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Ar.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : © u par ÉmiLe DevroLLe. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et te O ISeaux 8 en noir, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. cn | Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 1 F a par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. © | C le] ] e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. Œ 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le à plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 60 Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). \ Cartonné, 0 fr. 75 en plus. | 8 È par Louis PLaner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre e A rai û nees,. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien _ 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, a d’une description si difficile d'ordinaire. : + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. o par GAsTonN Bonnier, membre de l’Ins- = Album de la Nouvelle Flore titut, professeur à la Sorbonne. = 4 Cet album, reproduisant toutes les @ «({ espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, _ représente ainsi 2.028 photographies. 00 Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. [ CHEMINS DE FER DE L'OUEST | Pour nos enfants. } Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs LL E C A T A LO G U E et touristes les Guides, Livrets et Albums publics sur la Normandie et la Bretagne par la Compagnie de DÉS l’Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes per- N sonnes, la Compagnie de l'Ouest a pensé être agréable ï 4 aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur in- JE Se tention et comme souvenir de voyage, un Livret-aqua- relle de costumes et paysages bretons. | Ce Livret-aquarelle comprend 8 gravures en couleurs, pour la recherche chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page À 1 mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfants peuvent et la récolte des ob] ets expédier comme carte postale, après ne coloriée DR RARE < suivant le modèle ; plusieurs chansons (paroles et mu-- D'HISTOIRE NATURELLE sique) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrel, L et enfin quelques renseignements géographiques. SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE Nul doute ie par son prix modique (0 fr. 60) et son A cachet artistique, il n’obtienne un grand et légitime É . Ile de la B lans 1 È Le Livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les LES FILS D'EMILE DEYROLLE bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest où est 46, rue du Bac. Paris. adressé franco à domicile contre l’envoi de sa valeur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publicité de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris. si D Fe Fe Collection de Plantes fossiles provenant de divers A sissements ((Æningen, Sezsanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112 espèces et 133 exemplaires. — 500 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEVROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CERVEAUX NATURELS | Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les 2 meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permettre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage | hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière | ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. { MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (C. vulgaris) ......... 15 fr. 5 : — Picsvert (Gviridis) Ste 15 — Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ A0 fr. ei Perroquet (C. amazonica) . .. 90 — ne OU Piece 20e Coucou canomus) #0. 15 — ie gene soute Vespertto) 15 — Pigeon (Columbalivia)......... 15 — EE Lion (F. leo)........ n res — Faisan doré (T. picta)..._...... 15 — ne Chat domestique (Felis catus).. 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — | Fa Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — — Vanneau (V. cristatus)......... 15 — | — Chien (Canis domesticus).. .. DE LE Grue [A viego) ce. ape | ae Loup (C. lupus).............. 40 — Héron cendré (Ardea cinerea)... 18 — l 7e Renard (Ganis vulpes) ........ 20 — — Héron butor (B. stellaris). . . .... 18 — ne A Fouine (Mustela foina)........ 20 — ee. Poule d'eau (Gallinula chloro- | TS RTE Putois ( — putorius)..... 15 PUS) de n 18 — : + a Marte (Mustela marta)......... 25 — — Courlis (N°arcuatus) 1 18 — ! e. Es Eure AMuro) ere 15e = Cygne (C. mansuetus).. à 18, — TE Hermine (M. erminea)..-..... 19e — Canard (Anas boschas)......... 15 — : ne. se Belette (Mustela vulgaris)... 15. — — Canard milouin (Anas ferina)... 20 — il 4 Se Genette (Viverra genetta) .... 25 — — Oie (AS cinereus) 2er 15 — = 4 2 Loutre (Lutra europæa)....... SÛR _ Guillemot (U. troile). ..-..... 18 — à er Blaireau (Meles taxus) ........ 20 — — Pingouin {Alca torda).......... 20 — | À Re Hérisson (E. europœus)....... 15 ma — Mouette (Larus tridactylus)..... 15 — | & a Taupe (T. europæa)........... 15e Si Mouette (L. ridibundus)....... Re : us Ecureuil (S. vulgaris)... ...... los — Goëland (Larus fuscus)......... 20 — =) = Castor de France (Castor fiber). 30 — “à : — Done es ed à 15 = BATRACIENS — POISSONS à — anglier (Sus srofa) #0 40 — C : 15 er re erveau de Grenouille (Rana esculenta) ... 15 fr. m HR Re - 2 _ Raie (Raia clavata) (1)... 10 — amois (R. rupicapra) ....... "2 — Vive [Trachinus draco).. . ... 20 — Ke. GORE ERA) ee Des — Grondin (Trigla hirundo)...... 20 — ne. -— Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — 2 OISEAUX — Daurade (GC. vulgaris)......... 20 — ÊE ‘Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue (Gadus morrhua)....... 20 — 4 — Aigle pygarg. (Aquila aibicilla).. 25 — — Merlan (M. vulgaris). ......... 15 — Ée — — botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 925 — —- Balbuzard (P. halietus ......... 20 — — Carrelet (P. vulgaris). ........ 15 — a — Autour (A. palumbarius) ....... 20 — — Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — Re — Jean-le-Blanc (C. gallicus). ..... 20 — —- Carpe (Cyprinus carpio)....... 15 — 7 — Buse (Buteo vulgaris}).......... 15 — — Silure (Silurus glanis). .......: 40 — Æ — Hulotte (Sr alucoh Pere 15 — — Hareng (CG. harengus)......... 15 — = Chevéche (Snoctua) 77. 15 — — Brochet (Esox lucius) ... ..... 15 — — Grand duc (B. maximus)....... 20 — — Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — Etfraie (S- flammes)" 15 — — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — — Martin-pêcheur (Alcedo hispida). 415 — — Congre (Conger vulgaris)...... 25 — Organes génitaux urinaires de Castor çj (Castor fiber) boc. de 50 >< 20 ...... 200 fr. # — — — — _— A e 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — ne — Porc épic — (AVSITICrIS tata) ER Ees ee 40 — "4 ne Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 16 — 4 — — avec placenta zonaire (Vulpes vulgaris).................. 50 — = — Blaireau == — (MECS TaxUS) MNT PRESS" Re 0e : Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)............. 15 — = — Fouine — etplacenta (Mustela fonda) "7er ner 20 — —- Ratavec embryons (Musidecumanus) enr Re tee 15 — É- Cerveau de Mouton contenant une lumeur vésiculeuse produite par des Cœnu- 7 ts COnebrEalts) (Boca den} 2970) Reese nes EN Rs anne 95 — à (1) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l’œil est sectionné, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. LE CRIESHABER & {AMATEURS PHOTOGRAPHES | ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (T°) LE à int. : PLAQUES ‘‘ USINE is nr Maur (Seine) LES & one ÂS CHEMINS DE FER DE L'OUES 24hsPartié : Da, EXCHESIONS de Paris et de Rouen au Hävre @ artie 24 Partie 23e Partie 1° Partie vice versa, par chemin de fer et bateau | vapeur, F= = L'une des plus charmantes excursions qu'il soit poss Fr au. = de faire sans déplacement important est certainement cn) = — ES) | se G3 = y PF = descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les = Z Q) & e. em ! 5? ®: Ep P2 Su = verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue qi =— ®. CE ere Ÿ < < Le FF 7: se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcot | ER = = | E SE O2 2°# des plus agréables. e | re) 5 Es = È = RE E é ji Es: = | En vue: de Faciliten cette excursion, la Compagniesdh| _. Es CE ie le) ire (æ) e] = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris M = D ® EURE Q Be ES Fo TND touen où du Havre, des billets spéciaux d’aller et retouk FFT œ A | ee œ= BD (de) = He me je | en prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau#h = EX ee Es, HS + Se Q) 2 (æ vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, ou vice versa, etlih | ps e œÿy ar x oi = (go) a DO NES ess resie du voyage en chemin de fer. Eh rm DE O Ver à ST ne me = = v = Les prix de ces billets sont ainsi fixés : AT 8 à lp RE 5 Do > = 1° Dr PARIS AU HAVRE OU vice versa. — se > (77) DEA 5 © DEC ë n 54 ® EH | 1 classe, 32 fr. ; 2eiclasse, 23kfr.5; 3e classe, 16 fra < (7,] Serio 7 * as & le) durée de validité, 5 jours. =é CSS bé AE © © = TD NES =) S) | ==) ae js Re on Et œ Êre m is 2° Dr ROUEN AU HAVRE OU Vice versa. 4 — is ) te = Fe = D ae @ A 1e classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr; 3eiclasse, 7 frs ll = = Eire) © AUDE EL = ER = (n mo) urée de validité, 3 Jours. 1 | a BE ù ah ie n B à g SE | = pe par E Excursions en Bretagne. | | mr | 25 mem | 75 S 8 CPE DEN oies "0 Es ‘Ee Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel = AENSIElE RE N'HE EE ©. > lens e el de famille valables pendant 33 jours: = AE lies SL QE ‘a Dh = x = ci : La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre _ LE =% : Fe = ST TE — Fe = © œ (ao) pe) $ (ee) EPS la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des cañl | — O2 Pi een ART CAE Al re a = 5 &e (7) E =: d abonnement spéciales permettant de partir d'une à SsS d'ERS ü SE Fe œ Li es SE Si ie) Emme @ quelconque de son réseau pour une gare au choix M cn | Ë ae 2 5 ©: 25 Se AE (9) értetevens] a lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant Su = Den ® = es = Ge) | = Eh D 2 © = parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mê re een cire SE NNACMONEE 5 2 le ) > non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous lei (ep) rt EME ete ie HE D © BE a EP Ë 5 sp | ee) = embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une ee S® 608 | as B p° OM ES o Te) a l'excursion terminée, de revenir au point de départ a} É_ = Aue SE à a Doe SES 95 F 3 M: il les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller: NE) ua - 3 | Q — me ER o > Se SSE ae a = o @) nds = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Hi +0 p UE DISONS EAN SES ë = M CD 1re classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. À EE DU OS EAU a SAE | Hé a É es ie = Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follieny,d = one el © AID ts DRE * = et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers ml ci Cole he de Ge ' 6 AE an PR ; a Be = = 5 ee es a TA 2 as 5 5 = fe = e = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE ec = PTE &x © dœ HE “a Sete D ® 9 Fa 1e classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. 4 a 3 F6 | c8B & à a En Ë 5.® © m — . Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châteall | É le 8 e à = a 5 ra ND ESS LE æ Are = Le lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. | GS PE GS SIDE ñ F Li 5 À =i = ® © = Se Fe D. & Re | S Sue ef a CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAG3 > = NS proof CASE = © 3 > (o) | un lre classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr . p- 1 S BIS + ele] o “H = un © En Os AU Ÿ DER UENT SEQUERS “ ñ à 9 ©. D. ©. SE ELA SE a+ 2055 pa Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follignys Es ES œE D & © y he ci DNDIS D ar | FA et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et cn e De & eo > AOC 5 = embranchements de ces lignes vers la mer. | (2 LE ® on où GX ci SEIOID 9 > | G CE Do, ce ee sa © je D 5 2 + ES CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNIMEN ® = os Ca @ A = 8 ox SEE a | cu LIGNES INTÉRIEURES SILUÉES À L'OUEST DE CELLE DE SM 12 GNP = LE : CE 2 Lex ©: - MALO A REDON 4 Épi EMA = mbhs ea Cd re classe, 180 fr. ; 2° classe, 110 fr. œ de ® he 2 = El 2 Laos Parcours : Lignes de Granville à Brest (par F'ollig £ A à PAL Lo = a 08 2 Ci Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guéran les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi q lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploëérmel, de Lamba à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieu | ll L | . Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingall à Rosporden. | | Fry Machine Rcrire de CUITE PRE MIE à | ÉCRIT EN TROIS COULEURS 1 CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE « LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter PARIS. = IMPRIMERIE F. LEV É, RUE CASSETTE, 17. nn 2° SÉRIE — [N° Z9I PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction { SOMMAIRE du n° Z91 du 1% août 1907 : La distribution géographique des animaux vivants et fossiles, Dr E.: Trouessarr, — Description de Lépidoptères nouveaux. Pauc Taierry Mec. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirer. — Essai de clefs dichotomiques pour la détermination des nids des oiseaux de France. Garrtez Ertoc.— Les Mammifères dans les Proverbes. Vicror ne Crèves. — Les Vaucheries. D' Boucox. — Revue scien- - tifique. H. Cour. — Les causes du déboisement. D: Férix RecxauLr. — Académie des Sciences, — Bibliographie. ABONNEMENT. ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS France et Algérie . . . . . . . Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 » Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. 40 fr. » ous lesFautresipays = 7 RC NAN 2 LP ALI D BE AUÉNUMEÉRO 2 CO RL UEE" 0) Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL, Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Anna f9aQuITR JIM M CTI 017 | Qu. OM NA NU ‘ns ‘ou 2\ {l LES FILS D’'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (GAS) 3° Partie 8° Partie istoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : 5 par Émze Devroice. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et | Oiseaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d'un nombre considérable d’oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. | Coléoptères par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Louis PLaner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre # # _ | A ral () neesS. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, a ‘ d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Fe Cartonné, 0 fr. 75 en plus. © par Gaston Bonnier, membre de l'Ins- = Album de la Nouvelle Flore titut, professeur à la Sorbonne. & 7 Cet album, reproduisant toutes les a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, _ représente ainsi 2.028 photographies. 00 A VENDRE Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LE CATALOGUE DES INSTRUMENTS pour la recherche et la récolte des objets D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Voyages à prix réduits. La Compagnie des Cheinins de fer de l'Ouest qui dessert les stations balnéaires et thermales de la Nor- mandie et de la Bretagne fait délivrer jusqu'au 31 oc- tobre, par ses gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qui comportent jusqu'à 50 0/0 de réduc- tion sur les prix du tarif ordinaire. 1°, — BAINS DE MER ET EAUX THERMALES. Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jours ‘ ces derniers donnent le droit de s’arrêter pen- dant 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix de l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d’une où de deux périodes de 30 iours, moyennant sup- plément de 10 0/0 pour chaque période. 20, — EXCURSIONS SUR LES COTES DE NORMANDIE, EN BRETAGNE ET A L'ILE DE JERSEY. Billets circulaires valables un mois (non compris le jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nou- veau mois moyennant supplément de 10 0/0. Dix itinéraires différents dont les prix varient entre 50 et 115 fr., en 1re classe et 40 et 100 fr. en: 2e classe, permettent de visiter les points les plus intéressants de la Normandie, de la Bretagne et l'Ile de Jersey. Pour plus de renseignements consulter Île livret Guide illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 50, dans les bibliothèques des gares de la Compagnie. Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112 espèces et 133 exemplaires. — 500 francs. S’adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permeltre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; La conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (C. vulgaris) ......... 15 tr. à à À — Picsvert(GVidiS) 15 — Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ 40 fr. Perroquet (C. amazonica) ...... 00 = — de Ouistiti(H. jacchus).......... 20 — Coucou (G. canorus) ........... 15 — D Chauve-souris (Vespertilio).... 15 — — Pigeon (Columba livia)......... 15 — 2 ion (Etleo ere Separate QUE a Faisan doré (T: picta).......... 15 — es Chat domestique (Felis catus).. 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — F Chat sauvage (Catus ferus).. où — Vanneau (V=cristatus). "2. 15 — = Chien (Canis domesticus)...... 25 — — Grue tire) mener 30 — x Loup (C. lupus).............. 72 ss — Héron cendré (Ardea cinerea)... 18 — TS Renard Gants vuIpes) =". ee de Héron butor (B. stellaris). ...... 18 — LL — Fouine (Mustela foina) SAC mue 20 —— ei Poule d’eau (Gallinula chloro- ET Putois ( — putorius)..... 15 PUS) ec an 18 — SR Marte (Mustela marta)......... 25 a — Courlis (Narcualus):7.202% 18 — TE Furet ( — furo).......... 15 — — Cygne (G. mansuetus).......... 18 — 2 Hermine (M. erminea)........ 15 — — Canard (Anas boschas)......... 15 — = Belette (Mustela vulgaris) ..... 15 — A Canard milouin (Anas ferina)... 20 — ce Genette (Viverra genetta) ..... 25 — —— Oïe’(A” cinereus): 7% mu. 15 — — Loutre (Lutra europæa)....... 30 — PA Guillemot (U. troile)........... 19 = De Blaireau Meles taxus)-...... 20 7e _ Pingouin {Alca torda).......... 20 — FE Hérisson (E. europœus)....... 15 2 — Mouette (Larus tridactylus)..... 15 — = up Ne Re d a = Mouette (L. ridibundus)........ ee TE ADI Sr MCE) sc cs eg or — Goëland (Larus fuscus)......... 20 — — Castor de France (Castor fiber). 50 — ( 0 —_ Lopte Se Te D. i = BATRACIENS — POISSONS — anglier (Sus srofa).. ....... 40 — Vo : FE Se Mouton (Ovis aries). .... .... 95 __ | Cerveau de Grenouille (Rana esculenta) … A5fr. se CR De 38 — — Raie (Raïa clavata) (4) ........ 10 — 4 Cerf (Cervus L # ARS ES 10 + — Vive (Trachinus draco)........ 20 — 5 ose = _ Grondin (Trigla hirundo)...... 20 — — Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — DPEAUr — Daurade (C. vulgaris)......... 20 — Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue (Gadus morrhua)....... 20 — — Aigle pygarg. (Aquila albicilla).. 25 — — Merlan (M. vulgaris).......... 15 — — — botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — — Balbuzard (P. halietus ......... 20 — — Carrelet (Rvulgaris)n tree 15 — —- Autour (À. palumbarius) . ...... 20 — — Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — — Jean-le-Blanc (C. gallicus). ..... 20 — — Carpe (Gyprinus carpio)....... 15 — — Buse (Buteo vulgaris) .* ........ 15 — — Silure (Silurus glanis)......... 10 — — Hulot (SFaluco sr 15 — -— Hareng (C. harengus)......... 15 — — Chevéche (Senveiua) 2527 15 — — Brochet (Esox lucius) = =" 15 — — Grand duc (B. maximus)....... 20 — — Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — Efrae Snammea)s "er" 15 — — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — — Martin-pêcheur {Alcedo hispida). 15 — — Congre (Conger vulgaris)...... 25 — PREPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor 4 (Castor fiber) boc. de 50 >< 20 ...... 200 fr. — — — — — ee 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Porc épic — (HYSITEOCrIS tata) REC Re ee 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 10 — — avec placenta Zonaiïire (Vulpes vulgaris)... ....:......... DOUÉ — Blaireau — — (MElES Laxus) PRES ne 50 — Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)............. 15 — Fouine — etplacenta (Mustela foina):. : ::.. 0... ..... 20 — — RabavecembhnyonsiMusidecumanus) 26 + ru 15 — Cerveau de Mouton contenant une tumeur vésiculeuse produite par des Cœnu- US COMENT EC) RSR OR TR ROSES 95 — (1) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l'œil est sectionné: LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. # 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il:) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) JA RE 24h Partie 24° Partie 23° Partie —, = A Ù — 0) Le se rep) 5 En 5 2 = UE "1 < e D: = ee pa) S œ un DES q— E = LUN e) 5 | - (7e) ‘5 5 LE ME = ®œ et = = 7e © = = ® A TEA @ | = Frs Èè — l'en ge (Q = © —? 2 us br Le) DS >C o 2 = > = | = 2 :0D GES 2.S < Le S Pr D G le] “Oo. © = D. À Te = =} D 2 Le ms | +, 0 FE O | == FF re E 5 tu ve E < ANA) #* € a (7) o< : N Le oo > o mn à a 2. RE é = =) = = C ce e TT Es D po (7) Su S an EE Etre ® REA Eu Q Fo Ë = | ne) Pr AGE j | ES mn RE Es mm | re LL Ris ® DAME s = — © © Q Br un 2 ES rm © C7] ae SE mr| = 4 mem | 55 “ S Se: D S EE ONE PAR É SÉENO MAO EST BE = ne ES Q ® SAS COGNAC = QUE ae © RCENS Se ES OS » Æ ROSE I Fr a? Soi a? 3 5 mm | : So DE (= DE re RC GE Se— 2,® Ë . EPLG? 3 S 5 © nl 512 ar) #2 °E UE ER ; SE Fe s LE OR EURE Ne DAS Le CE DE ; — D CS So SE D 29 5 AS ss se D—° 2 o a LT Se 2e la ne eine oo Ba CDs) ee Bresse cs 7 ë SSL a = 5 © = | SE Lsslse S8s|sne SE ei ee Dre | my © F1 on un =. 7 CR NS D our: Led Ca un =—. EN sd ne — ri SN , — FES AO + SE = ® & ce = Ho = | © nm ® . Ets uk Eee x mn = 20T & — oO = =. © 5 5 & ® m | 95 8,5 178 pos | «cs Ès = Me Cul ue en So ce (n) D © + x: © HE RER Et 5 5 St NE JS =) SES œ 3 L> pi ROUE DA | = ÊRE TE Q ENS HSE) BE — OT . um ne — 5 ® =: ie ge ® Lo EP O0 Er © ER E Los |ss TT © EE mn) = OR a 5 S @ ©. Se _ = DA Hit E © - H > ee 2e En 5 2% en e œ © 2 D ox D "3 = — or ee 2-5 CROIS —__ Cr ! e œ. —æ EU ® ee œ oo E o= Ds + ce ® œ co SOS @+ e I = à 20 — © © © D Le) D + — = Le | E3HD © © —— =) ®, * — DE 5 | a = ee = je] Le ae @ [0e] DE pr = = S S Gel Sie 5 = NES = m (eo) ® Q () = ©œ ta 5 © PA > © © tn e CG æ e DM S (eo) mp ot mn E CRIESHABER & c:<{l AMATEURS PHOTOGRAPHES ! a ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ ssh AS DE TRÈFLE” X CHEMINS DE FER DE L'OUES Excursions de Paris et de Rouen au Häâvre efl| Vice versa, par chemin de fer et bateau 4 vapeur. L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possih] de faire sans déplacement important esf certainementA Lx m0) [ab] =. = = y F mess » = descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les ri 5 89 S Ce ee ver(doyantes du fleuve et les admirables points de vue < Le [T1 än | Se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parco oh ere me des plus agréables. SRE s =) Cu gs| En vue de faciliter cette excursion, la Compagniew( 5 = _ Q ®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, @ Rte Bas n EN Rouen ou du Hävre, des billets spéciaux d’aller et retourt GR = FA | en nr prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau = SE @ = vapeur le trajet de Rouen au Häâvre, ou vice versa, el es Se => < cb ess reste du voyage en chemin de fers 4 mn GE 23 Be) = Les prix de ces billets sont ainsi fixés : D © = 1° DE PARIS AU HAVRE OU vice versa. DRE ® > = 1re classe, 32 fr. ; 2% classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr. 5 ARE = [æ) durée de validité, 5 jours. = = © FA = 2 DE ROUEN AU HAVRE OU vice versa. One < O £ — 1e classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr. ; 3° classe, 1 fr 0 = SË = (9 : Eu) urée de validité, 3 jours. = QU ps = Excursions en Bretagne. + DER “Ù = Facilités accordées par cartes d'abonnement individuelle 5 © ©. > es) et de famille valables pendant 33 jours. É El ep) La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, +: Se O® pr) > | la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des carte Ds on d’abonnement spéciales permettant de partir d'une gt SAONE | en quelconque de son réseau pour une gare au choix "d] ESS in lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sur PRIS ©O parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mOi & B non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leu = = embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une f0 ® =: l'excursion terminée, de revenir au point de départ avê les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE re classe, 100 fr.; 2e classe, 75 fr. à Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, D et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers mer. F CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE 1re classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. e. Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châtea lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. ‘sowusiueu LNINWEO3H CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE p sorduoxe sop ed ‘ojduis 94 es = = CT © (=) 5 F TS S 5 | & © ee S © a A T > po) nl an = @ > 5 Lt ES CS — Br, (= = 2 [rare ren] EERRS CD Éd) cD Bee ec PE ur et) —) Cd (= =) Sn[d U9 G/ ‘1} Q : QUUOJAET — (06 ‘ay ‘O9UIJ) ‘AJ % ‘ sen 1re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. - 3 e7# Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follign y, DD 2 @ et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et 5 — —" embranchements de ces lignes vers la mer. jt 22 = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE S ZE = LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST DE CELLE DE SAÏ Ser @ MALO A REDON VE a 1re classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. re ot Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Kolligs L CRC = æ Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande ‘ les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi qu lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lambal à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guinga à Rosporden. Machine à Écrire “SMITH PREMIER" ÉCRIT EN TROIS COULEURS E | | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE M) LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 4 ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL 4 ps Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Co 89, rue de Richelieu, Paris PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17, ft 1e! SEPTEMBRE 1907 PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 492 du 1° septembre 19O7Z : Monographie des Dolichopodidae de l’ambre de la Baltique. F.Mrunter. — La distribution | géographique des animaux vivants et fossiles. D' E. Trourssart. — Description de Lépidoptères nouveaux. Paur Taierry Mirc. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirez. — Revue scientifique. H. Cour. — Les Mammi- fères dans les Proverbes. Vicror pe CLÈvEs. — Académie des Sciences, — Livres nouveaux, — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS cie CRMIRETIe 2 ie ne 410 fr. » | Tong lies AUÉTES DAYS MC Un Mons AD ren Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » PRET NUMERO ET RARE een 50 Le È Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, : Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux _ BUREAUX DU JOURNAL. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs Fee : 46, RUE DU BAC, PARIS n11107 31700130 11IMI A CU CI 1 na nn nu ‘Oh “< { 1\ eu l LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : K2 u par Émize DeyroLLe. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et Ta O ISéAUX. 5% en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les ne ? têtes d’un nombre considérable d’oiseaux de France. : ne) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. [ 5 s par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. D Coléo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = 7? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle a | do Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, : fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = É par Louis PLaNEr, membre de la Société entomologique de France, — Le nombre A raig nées. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. | | 14° Partie Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. \ Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par GAsron Bonnier, membre de l'Ins- A ] b um d e la N Ô uvel le = ] ore titut, professeur à la Sorbonne. 7 Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. 18°b Partie Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST : Pour nos enfants. Nous avons déjà sienalé à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- LE CATALOGUE INSTRUMENTS pour 1a recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, À 3 sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les et la récolte des ob) ets enfants peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres ; du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (9 fr. 60) et A son cachet artistique, il n'obtienne un grand et légi- x£ time succès. - ? LES FILS D'EMILE DEYROLLE Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans 46, rue du Bac. Paris. les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris. A V & Ni D a _ Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112 espè ceset 133 exemplaires. — 500 francs. S’adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr, CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permeltre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (C. vulgaris) ....... 0 ED ÎPe à = È — Pic-vert(G::viwridis). 2... 45 Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ A0 fr. Perroquet (C. amazonica) ...... 90 — — de Ouistiti (H. jacchus). Er 20 re — Coucou (CG. canorus) ........... 15 — 7 Chauve-souris (Vesperlilio).... 15 — — Pigeon (Columba livia)......... 152 ne Lion (F. leo)........ Ée 60 — — Haisan doré (le picta) 15 — es Chat domestique (Felis catus).. 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — TE Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — — Vanneau (V. cristatus)........ 15 — = Chien (Canis domesticus)...... 25 — Grue A ire à + 30 = ue Loup (C. lupus).............. AVE — Héron cendré (Ardea cinerea)... 18 — ES Renard (Canis vulpes)...-..-. 20 — Héron butor (B. stellaris)....... 18 — — Fouine (Mustela foina) se 20 == ce Poule d'eau (Gallinula chloro- 2 Putois ( — putorius)..... 15 PUS) RE ace 18 — Les Marte (Mustela marla)......... 20 — -— Courlis (N. arcuatus)..::...... 18 — Be Furet ( — furo).......... 15 — — Cygne (GC. mansuetus).......... 18 — = Hermine (M. erminea)...:.... 19 — Canard (Anas boschas)......... 15 — HE Belette (Mustela vulgaris) . .... 15 == ee Canard milouin (Anas ferina).., 20 — Genette (Viverra genetta) ..... 25 — — Ore(rcinereus) 202 15 — LA Loutre (Lutra europæa)....... 30 — 2: Guillemot (U troile) 2 15 Æe Blaireau (Meles taxus)........ 20 — _ Pingouin {Alca torda).......... DD .— Hérisson (E. europœus). ...... 15 — = Mouette (Larus tridactylus)... 15 — = jeune q a e me __ Mouette (L. ridibundus)........ 15 — = cureuil (S. vulgaris)......... 15 — Ve nd (larus Puscus) rod 0 90 — — Castor de France (Castor fiber). 30 — GORE GESEUS FUSCUS) SE D cu) D RO LOU re BATRACIENS — POISSONS = RS RE de un 2 | Cerveau de Grenouille (Rana esculenta) ... 15fr. ne CR a ce = | Raie (hajaclayata} 4)... | 70 — ne Cerf (Cervus de ï. neue 10 — Vive (Trachinus draco)........ 20 — ; cri} 2 RE — Grondin (Trigla hirundo)...... 20 — _- Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — OISEAUX — D (C. vulgaris)... en 20 — Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue (Gadus morrhua)....... 20 — — Aigle pygarg. (Aquila albicilla).. 25 — — Merlan (M. vulgaris). ......... 15 — — — botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — — Balbuzard (P. halietus ......... 20 — — Carrelet (P. vulgaris)......... 15 — — Autour (A. palumbarius) ....... 20 — — : Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — — Jean-le-Blanc (GC. gallicus). . .... 20 — — Carpe (Cyprinus carpio)....... 15 — — Buse (Buteo vulgaris).......... 15 — — Silure (Silurus glanis). ........ A0 — — Hulotte (Sraluco =22r 7 15 — — Hareng (C. harengus)......... 15 — — Chevêche Snoctua). "7 = 15 — — Brochet (Esox lucius) ... ..... 15 — — Grand duc (B. maximus)....... 20 — —- Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — Effraie (S. flammea) ........... 15 — — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — — Martin-pêcheur (Alcedo hispida). 15 — — Congre (Conger vulgaris)...... 25 — PREPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor (Castor fiber) boc. de 50 >< 20 ...... 200 fr. — — — — — a 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Porc épic — (ENST CTIS at AR Re re ce 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) ........... A A0 — — avec placenta zonaire (Vulpes vulgaris).................. 30 — — Blaireau = — (Mélesitaxus PR nee 50 — Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)............. 15 — —— Fouine — et placenta (Mustela foina).................... 20 — — Rat avec embryons (Mus decumanus)........................... 15 — Cerveau de Mouton contenant une lumeur vésiculeuse produite par des Cœnu- rus cerebralis (Bocal de 35: %< 24).......,.,,........ RE Sr . 95 — (4) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l’oreilie est sculptée ; l’œil est sectionné» LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. E CRIESHABER & (°° 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II°) SAS ANTENENTE 245 Partie -24° Partie 28° Partie | d “end 9 G, ‘a} O0 : auU0Jae) — ‘(08 ‘AJ % ‘OOUCAJ) ‘17 # ‘9U0014 : XI PU 9LG 991 ‘soÿved gç7 9p ownpoa uf uy 9 CCE 9P SUMTOAU(, ‘Sa]ISSO} Sojue]d4 XII4 Dent ‘so9ed GLE 9p SWNIOA uf} XUd ae ‘69884 : “ÉWUNIOA 99 9p S9An8 ty op Jo | ‘SeJISSO} Xnelu ——————————_—_—_—_——————— D a 91 0SG ‘Sosed 06€ 9p otwunfoa uf 4 ‘H ‘dd ‘e1Bojo Œ so Gr} © & [= (AO = Ge) ES = Je | Oo = S «4 = ms a = © eee) ? 80[09$ 9j189 oUn 39 S9JISSOJ 00€ ep soud ‘sa)ae9 z 7 979 SUEP Sons] SI? J9 91X97 S10U ‘JU 9€ 99 PIS ‘SOTISSOJ 9P 9IQUIOU PURIS S91J UN JU ne 2090998 ‘TATIU ‘H-‘d 18d :Sn[d ue C7, “17 0 ‘ouuogaen — ‘(09 ‘A7 9 “oOUPI) ‘x 9 d 99uPIT EJ 9p 918 0joquo9eq EP] 9p 28PIAN0 :Snjd u9 GL ‘ay Q fauuogaen — ‘(09 ‘4j 9 “OOUCAJ) ‘IF 9 : XUIq ‘SIN9]N09 U9 o9UCIJ €] 2p onht *9DUPI 9P SOJISSOZ SO SN0J 9P 9110/SI ‘sonbr1$01058 sodno9 08 quequosoudoi ‘souyouerd 63 ‘91x97 9] SuCp soin 90914 ef 939[dw09 souezx e] op enbruejoqoojeqa eJ 2p » ‘snyd u® GZ ‘1J O ‘ouuoie) — ‘(09 1} 9 ‘soan81 698 9P 12303 UN JUEWIOJ ‘91X97 9] SUEP SUISS9P 009 19 97X9) SOU ‘| SINVd — V8 N0 14 ‘97 SUNILIOA 11104120 112.0 SIA S11 *919 ‘sonbrs11992109 SO[ISSOF ‘OOUCIT EI 9P 21801091) ET *[[21NJ8U 91107S1U,P WN9SN ne #U98)8 TA ‘H-'d Cd op Je[dw09 osodxm — ‘ejjoinjeu 91107S14.p Wn9snjy ne 94983Je ‘TULIU 2 o® = le es (© (=) 5 5 Ê Œ e Ê. ÈS e Ein =) S © © \æ es @ S D ® E B SE S æ es @ 6E Pres (C1 » Le ee œ (ED RC — =) ee = ° = [nie] à 28] à ce l@ ® Q Ne un > © D © © fe + nm M | USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) ANATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ SHANR “AS De TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST) Excursions de Paris et de Rouen au Havre e vice versa, par chemin de fer et bateau à vapeur. ‘4 L’ene des plus charmantes excursions qu'il soit possib de faire sans déplacement important est certainement, descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les rives verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue.qui se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours des plus agréables. e En vue de faciliter cette excursion, la Compagnie dé l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, dé Rouen ou du Hâvre, des billets spéciaux d'aller et retour prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau à vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice versa, etle reste du voyage en chemin de fer. De: Les prix de ces billets sont ainsi fixés : (es 1° DE PARIS AU HAVRE. OU Vice Versa. à ‘4 1re classe, 32 fr. : 2 classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr: 50 durée de validité, 5 Jours. 212 2 DE ROUEN AU HAVRE OU ViCe Vers«. 3 1° Partie ET — H 76 : 1 ‘syyeasuowep soduoxe sep Jed ‘ojduns o4orueuxr oun,p ‘ojuosoud 9381AN0 J97) ‘ouu0qOS JR IN9S$S0} ù LS æ T AJIOIST 3 JVHANO lre classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr.; 3° classe, fr, 50 urée de validité, 3 jours. Excursions en Bretagne. Facilités accordées par cartes d'abonnement individuelles et de famille valables pendant 33 jours. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; | la veille de la fête des Rameaux au 21 octobre, des cartes d'abonnement spéciales permettant de partir d'une ga quelconque de son réseau pour une gare au choix d lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s'arrêtant Sur parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mo non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leu embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l'excursion terminée, de revenir au point de départ ave les mêmes facilités d’arrêt qu'à l'aller. ‘34 2 10 S9p JuoWauIeyouz 7 *oanJeN PJ 9P 50479 SO] SNJ 9JJU9 Juoss11q)9,S Mb suosreit CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE re classe, 100 fr.; 2e classe, 15 fr. ; Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follieny, Bo et Lamballe) et les embranchements de cette ligne versa mer. ‘1 74 LNIMNMNI2914 SNUVd Sz CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE Ave classe, 100 fr.:; 2e classe, 15 fr. L. Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château lin et les embranchements de cette ligne vers la mer: sowusiuef Gr (es Un = EE (de = es Æ Fe es © es éd 22) © CE gr! Le es = es (a) = g IS a Gr) (== (er) (ei = Œ a e T po = Un = Ex 5 ee a Er CD er CD É— cD em 25 rad ur => — C9 cc» Se DES CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE = SE re classe, 130 fr. ; 22 classe, 95 fr. à e. 3 = Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, DAS Ds et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et =" embranchements de ces lignes vers la mer. : = Ô J 2 = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGN, EDEN LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST DE CELLE DE Ë ZE @: MALO A REDON E RER ire classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. Se Soie Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Kollign o = ® Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande, S les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi quel lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamb à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuxs Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guing, à Rosporden. Û Machine à Écrire “MIT PREMIER, ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENR PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE. / LE SEUL CLAVIER RATIONNEL * ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL | —————_—_——mm Le Franc Le JS [ Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter CO, 89, rue de Richelieu, Pari rm OT _—.— PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 11. SD ANNÉES 9 Ve de SÉRIE. — N° 2493 15 SEPTEMBRE 1907 PARAISSANT LE 14* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction TS V4 Î { SONMAGIRE du n° 293 du 1% septembre 190% : ee Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. F. Meunier. — La Chauve- Souris dans l'Égypte Pharaonique. P. Hypporvre Boussac. — Description de Lépidopières nouveaux. Pauz Tarerry Mise. — La distribution géographique des animaux vivants et fossiles. D' E. Trouessarr.— Les races de l'Inde, un sacrifice humain Hecror LévriLLé. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirer. — L’age du plus gros arbre du monde. Dr Boucox., — Lies Mammifères dans les Proverbes. Vicrorn DE CLèves. — Académie des Sciences, — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D’EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue dun Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU I” DE CHAQUE MOIS Mnance el Algérie. . . . . . . . . . :. Days compris dans l'Union postale, . ; . 11 » : Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, 40 fr. » Houstles autrespays te ne rs Mr PIX NUMÉRO he ie . ete e 0 Ù 56 | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL, L- Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS à \(£) SINFd — 9V4 NO 304 97 SUNILIO] “110UA30 111N2.0 SIA TA 2TS F LR" A Es PR ARAETTET SAP RHARR ET EN PRET AE DRE TN TREND A EE AE EST I FER RP Run Le ARR hrsas ne RSI 6 1 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Ê par Émze Devrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et O ISéAUX., 5 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d’un nombre considérable d'oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. [ LA + Coléoptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. ? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 8 A par Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre = A ra 19 nees,. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, Q. d’une description si difficile d’ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, O0 fr. 75 en plus. © par GAsTonN Bonnier, membre de l'Ins- = Album de la N ouvelle Flore titut, professeur à la Sorbonne. œ : 7 Cet album, reproduisant toutes les a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, £ représente ainsi 2.028 photographies. = Fe Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST ., Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs L E C A T A LO G U E et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être DES agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement L à leur intention.et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- pour la recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les et la récolte des ob] ets enfanis peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres : du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et A son cachet artistique, il n’obtienne un grand et légi- Ne + lime succès. LES FILS D'EMILE DEYROLLE Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris. A V E If D ee Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112 espèceset 133 exemplaires. — 500 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK, 46, rue du Bac. Paris. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permettre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (C. vulgaris) ......... 15 fr. Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ 40 fr. A ne fa — de Ouistiti (H. jacchus).......... 20 — ie CL e canorus) asie TU =. Chauve-souris {Vespertilio).... 15 — En Pigeon (Columba livia)......... 15 — Le Lion (F. leo)........ ee 60 — Räisan doré (l. picta) 00 15 — = Chat domestique (Felis catus) . 15 — Re Poule (G. domeslicus)...... js a Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — = Vanneau (V. cristatus)......... 15 2 — Chien (Canis domesiicus)...... 25 — ve Grue Avira in à 0 se Loup (C. lupus). .... te D — Héron cendré (Ardea cinerea)... 18 — a Renard (Canis vulpes)...--... 20 su — Héron butor (B. stellaris). ...... 18 —. sl Fouine (Mustela foina)........ 20 — su Poule d'eau (Gallinula chloro- Fa Putois ( — putorius)..... 15 PUS) SE Se ere 18 — Vie Marte (Mustela marla)......... 25 — — Courlis (N. arcuatus).........:. 18 — ci Furet( — furo).......... 15 — == Cygne (CG. mansuetus).......... 18 — eu Hermine (M. erminea)..... .. 15 — — Canard (Anas boschas)......... 15 — a Belette (Mustela vulgaris)... 15 — — Canard milouin (Anas ferina)... 20 — En Genette (Viverra genetta) ..... 25 — 2 Üie (A: Cinereus). 4.0 200 15 — — Loutre (Lutra europæa)....... 30 — 2 Guillemob(Utroile) 18 — HE Blaireau (Meles taxus)........ 20 wi — Pingouin (Alca torda).......... 20 — cu Hérisson (E. europœus)....... 15 2p _— Mouette (Larus tridactylus)..... 15 — ee Taupe (T. europæa)........... 15 — — Mouette (L. ridibundus)........ 18 — Ù Ecureuil (S. vulgaris)... ...... 15 — — Goëland (Larus fuscus)......... 90 — — Castor de France (Castor fiber). 50 — — Lapin (L. cuniculus).......... . — BATRACIENS — POISSONS 23 tie 5 __ | Cerveau de un (paRe He dl lie, : rene DS — aie (Raia clavata) (1) ........ 10 = ne tone ie A ie — Vive (Trachinus draco)........ 20 — ee ob dd = Le Grondin (Trigla hirundo)...... 20 — —— Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — DHEA —. Dune (C. vulgaris)... re 20 — Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. — Morue (Gadus morrhua)....... 20 — — Aigle pygarg. (Aquila albicilla).. 25 — _ Merlan (M. vulgaris). ......... 15 — — — _botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — — Balbuzard PÆhalietus F0. 20 — — Carrelet (Pévulearis) 0e 15 — __— Autour (A. palumbarius) . ...... 20 — — Merlus (M. vulgaris). ......... 18 — — Jean-le-Blanc (C. gallicus). ..... 20 — Carpe (Cyprinus carpio)....:.. 15 — — Buse (Buteo vulgaris) .......... 15 — — Silure (Silurus glanis). ........ 40 — — Hulot Sale) ete nent 15 — — Hareng (C. harengus)......... 15 — — ‘Chevéche (S/noclua) 0" 15 — — Brochet (Esox lucius) ... ..... 15 — — Grand duc (B. maximus)....... 20 — _- Maquereau (S. scomber) ...... 15 — — Effrae Sflammea) eee 0. 15 — — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — _— Martin-pêcheur (Alcedo hispida). 15 — _ Congre (Conger vulgaris)...... 25 — PRÉEPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor ' (Castor fiber) boc. de 50 >< 20 ...... 200 fr. — — — — _— ne Rs 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Porc épic — (ANSITIRCRIS TA) ER Em CSP Aer 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 10 — — -. aveciplacenta zonaire (Nulpes vulgaris)... 0.0. 50 — — Blaireau = — (MeleStaqus) Pete ns Rte ne 50 — Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryons (Talpa europæa)..... ....... 15 — — Fouine — etnlacenta(Mustelasfoima) er" tree nc 20 — — Rataveciembryons (Musidecumanus) rt Le 15 — Cerveau de Mouton contenant une tumeur vésiculeuse produite par des Cœnu- LUS ICenCDEAUSNBOC ARTS) PRES Pr en An. 95 — (1) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l’œil est sectionné. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAP | | | = | “AS DE TRÈFLE” ce AMATEURS PHOTOGRAPHES GRIESHABER Frères ge C'E ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ , 12,|rue du Res pembre PARIS (Il:°) PLAQUES «6 * dé USINE MODELE à Saint-Maur (Seine) ||“ PAPIERS ASDETREFLE” Excursions de Paris et de Rouen au Havre e vice versa, par chemin de fer et bateau D eh: n e u e È re . = 24 bsPartie | 24° Partie 28° Partie 1° Partie vapeur. _— : —_— L'une des plus charmantes excursions.qu'il soit possible Fa de faire sans déplacement important est certamement Ja en ea "ÙÜ = © = = G3 Dre FF ÈS 8 descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les rives 5 = ER = NS 5 »& 9 ÿ (Jon) = verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue qui "1 & q £ = e © 4 @: Z Ga m1 En se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours = = = = Re © © LE CRE des plus agréables. <3 C/ B =) = dE = D = es >) Cr = Ea vue de faciliter cette excursion, la Compagnie de [Do UE à 5 © ESS le) ®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, deu (=) à == ee T QU SE Bec y Rouen ou du Hâvre, des billets spéciaux d'aller et retour a. É œ [q») en ESS 6 un 2 à RE ds DES 5 % Fri. ® à LR de) 8 22 = ES | en ar | prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau à Dao (6) > © © D us DIX © vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice versa, et le E > « ee 5 5e © = | i == Ce) mm? & > D © © a ae ns (y =) est reste du voyage en chemin de fer. D. a | LE ES Ro SES ms EE mi = Les prix de ces billets sont ainsi fixés : ts È rr1 92 Ce) s | | po le) Res = = a. Fe & Lo - = 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice Versa. s ; 1% (77) n° 5 © So a = ® 54 [a] > - ee jre classe, 32 fr.: % classe, 28 fr. ; 3° classe, 16 fr. 505 Fri l = in Sr o en Hi. E ee Ce) É durée de validité, à jours. 4 Li Ée a a (7) a? 5 Ë é <° sie = 2e DE ROUEN AU HAVRE OU Vice versu. : l D =! | © PSN AS EE M eo à | = œ ® SES Es a ECS 5 Se D CAS > Are classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr; 3° classe, 7 fr S50E 4 LES _ S y ° To JT ep me urée de validité, 3 jours. “ 4 — de D | -— DE ce BE = gmÿn | R FA 20 me RE E Ent ae Excursions en Bretagne. a = = = É69 p= lœ -— ee PA ; ee = ee ; ! Ve Fe an 26 as FRS "Ù on. Facililés accordées par cartes d'abonnement individuelles* %: FT a e 2 SUese > Ces cu _ nn O. = fes) et de famille valables pendant 33 jours. te à 5] =. > D = 5 . 5 1e : — D ES Mate som | S0P 2 HOME La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, d x. S.S SNS n oo SE 2 pas € ; een. EE A RE man | jo 26 ne EE AJ le =) | la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des carte ma RC D AN ARE : DO cop col = d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gare F (= (o] (=ù Bol @ œ-® T eo © + & 5 2 pe. en bio, P < = S É T ve. SR mo À 25e SAR | en [ÉRerer are] = quelconque de son réseau pour une gaïe au choix des» 7 & C0 SR eee Res S lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrêtant sur le en" RS Sc BE Lg D © (in Em | - 8 SE SRQrS ; : RE = nn 3Se6£ | SS DORE RAS SRE © = parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois = — . . . LE 2. DE Fe BTE Ev te 5 © B l'a =) - non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous léurs ES Éoie œ DIS Se ë Der æ «| ES embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, uné Lois D Re se» me © ao ONE A re (© CD l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec NS SEM Be | S5S ©58 DANS M: n les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. : =) LÉ SE il 06 |: = PL E | oc eee | em Se 5 É = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE mr ÉNECUNES sera ee a = RE SC ue s se ss? ES SR 3 =) m CD re classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. 5 [—) D OM ONE RC me en © 5 = Lt ei Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Kollieny, Do (— 4 a. P = | © S Ses F 1e AE æ ° + = et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers las cÉ He. ess se | = D | î Cd DE ee, |: © ® vw où BE S "3 2 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE = p— 1h 2 © S = CCS ® © © = ee A e œ 4 Co = ns | à ms DRE > © 9 Se 1re classe, 100 fr. ; 2° classe, 15 fr. ë Es 5 B 555 | Los n#G | @ m Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château-… a | = e D > S ES EN on TT à e E 9,829 me SEINE œ x > lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. ER ee 2 F® en s _. x. a ol me ee a = 2 S Se = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE 2 Re E EL pe = = ; 5 = ie DE © à 5 CR 5 un lre classe, 130 fr.; 2° classe, 95 fr. ns À = © 5 ® RÉ El @ ee 5 DE Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Rollignuy, DO a Lac) OT] > A ee ® DE = ® © 5 = 25 se DO 2 D Ë mn ) 1 | et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et ES (2% Œ = = = SE m + © Des _ embranchements de ces lignes vers la mer. É o @ æ © & Ce CN = OS 9 3 = jo © à © DST @s = nu D E2 ee a CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE EI TT E EE D Se io or = TZ É Es Le | We LIGNES INTÉRIEURES SILUÉES À L'OUEST DE CELLE DE SAINT. SE = * = ECS Se = © D EX @ MALO A REDON : do Y Ü , Æ LE É 8 E 2 © | D HR [) 1re classe, 150 fr. ; 2 classe, 110 fr. < = œ © = LE 2e = a = eo Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, 5e ele Fee F Es a v0B» le = Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et a les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi que les lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saïnt-Brieux à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rosporden. ES l À _ ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENT, PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE 2 LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-6> The Smith Premier Typewriter Go, 89, rue de Richelieu, Paris. RE - À PARIS. — IMPRIMERIE FN. LEVÉ, RUE CASSETTE, 11. LAS ; : Le de PR TR ET RO Sa . 2° SÉRIE — N° 494 L°’ OCTOBRE 1907 PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction - BONINMIAEGELE du n° 2924 du Ac octœbre 19DOZ : bution géographique des animaux vivants ef fossiles. D' E. TrouEssART. — Description de Lépidoptères nouveaux. Pauz Taisrry Miec. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H. Frirez. — Mœurs et métamorphoses des Staphylinides. Capitaine XauBeu. — L'appareil venimeux de la murène (Muræna helena L...), Dr J. Borpas. — Les Mammifères dans les Proverbes. Vicror DE CLÈvEs. — Les chevaux ra. Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. F. Meunier. — La distri- == -mordants. Dr Boucon. — Académie des Sciences. CRU Re Le à | ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FiLS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS France et Algérie . ee sr UD 0 HROUS les AUIrES pays. ne 12 fre Pays one dans l’Union postale. . , . 11 D PT UE ET OMS see se Nlateles seen NO 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOUR À EI. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS GE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. — Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : — m1 | a | 1 2 u par Éwire Deyroze. — Nouvelle édition, avec:35 planches, dont 27 en couleurs et 7 nl = O0 ISeAUX 8 en noir, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les en |! A 7 êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. |. [e) Un volume de 304 pages, Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. FFt- = va | [ Fe a par FarRmaIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. | 2 Coléoptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. Se |: = 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le 1e | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 0) = do | Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). ; Ge | Cartonné, 0 fr. 78 en plus. FF % ra in Fr = £ par Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre F = _ A ral ie) neesS. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien É =r = 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, à ma | a. d’une description si difficile d'ordinaire. = + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). a? Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = | E rl © par Gasron Bonnie, membre de l'Ins- 4 = A | b um d e la IN OUV el le F ] ore titut, professeur à la Sorbonne. E = œ 7 Cet album, reproduisant toutes les à mi a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, 4 £ représente ainsi 2.028 photographies. [—) d = = Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. CS = CHEMINS DE FER DE L'OUEST ; (r) Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l’attention des voyageurs | L E C A T A LO G U EF et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de DES l'Ouest. 1 Be Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes É- personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être _ agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement cn JE à leur intention et comme souvenir de voyage, un ie livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. SJ Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- ee pour 1a recherche : leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, e : sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les Ge et la récolte des ob) ets enfants peuvent expédier comme carte postale, après À : l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- N. D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres : du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. : Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et A son cachet artistique, il n’obtienne un grand et légi- 5 Ne time succès. : 3 LR _— LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris. A V E He D Fe Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc.), comprenant 112 espèceset 133 exemplaires. — 500 francs. 3 S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS. 46, rue du Bac. Paris. RE CE nat M de TR Pa LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CERVEAUX NATURELS Ces cerveaux sont naturels. La préparation est obtenue par des procédés spéciaux donnant les meilleurs résultats, le montage est fait sur plaque de verre transparent de façon à permettre l'examen de la pièce sous toutes ses faces ; la conservation est assurée par un liquide préservateur et le bouchage hermétique des bocaux. La dissection et la présentation de ces cerveaux typiques ont été particulière- ment soignées ; ce sont, en même temps, des sujets d'étude et de musée. MAMMIFÈRES Cerveau de Gros-bec (CG. vulgaris) ......... 15 fr. ; 5 Pic=vert(G viridis) #02" 15 — Cerveau d'homme (Homo sapiens)........ A0 fr. Perroquet (C. amazonica) ...... DE — de Ouistiti (H. jacchus). -.. :..:. 20 — EE Coucou (C. canorus) ........... i5 = Chauve-souris (Vespertilio).... 15 — — Pigeon (Columbalivia)......... ie re Lion (F. leo)........ RÉCERRUE 60 DR — Faisan doré (T. picta).......... 15 — ms Chat domestique (Felis catus) . 15 — — Poule (G. domesticus).......... 15 — = Chat sauvage (Catus ferus)..... 40 — — Vanneau (V. cristatus)......... 15 — 2 Chien (Canis domesticus)...... 25 — -— GLUS A VITRO) 0 ne 0 ne. Loup (C. lupus).............. 10e — Héron cendré (Ardea cinerea) .. 18 — 2 Renard [Canis vulpes)........ 20 — — Héron butor (B. stellaris). ...... 18 — — Fouine (Mustela foina) Rene 20 — ne Poule d'eau (Gallinula chloro- — Putois ( — putorius)..... 15 PUS) de de he de 18 — E Marte (Mustela marla)......... 25 — — Courlis (N. arcuatus)........... 18 — en Furet ( — furo).......... 15 — _ Cygne (GC. mansuetus).......... 18 — + Hermine (M. erminea)........ 15 — — Canard (Anas boschas)......... 15 — = Belette (Mustela vulgaris)... 15 — _ Canard milouin (Anas ferina)... 20 — à Genette (Viverra genetta) ..... 25 — — Oie (A ”cinereus) me 15 — ee Loutre (Lutra europæa)....... 30 — Guillemot (U troile) 18 = Be Blaireau (Meles taxus)........ 20 — — Pingouin (Alca torda).......... 20 — 2 Hérisson (E. europœus)....... 15 Re — Mouette (Larus tridactylus)..... 15 — ie Q Sn eo d _ — Mouette (L. ridibundus).. ...... 5 = = ureuil (S. vulgaris)... ...... 5 — É “land (Larus fuscus).. ....... 920 — = Castor de France (Castor fiber). 50 — Sos das fete) — Lapin (L. CUNICULUS) F2) 15 — BATRACIENS — POISSONS es ne re ns 2 ___ | Cerveau de Grenouille ie eo ne : fr. à à ie — i ja clavata) (He 72% — 4 =. Late onu 20 — . RE 0 2 Grondin(rrigla hirundo) 20 — + — Perche (Perca fluviatilis)...... 15 — 4 Free Deere 2 Daucode(C vulgaris) 20 — 4 Cerveau d’Aigle Bonelli (Aquila Bonelli)... 20fr. = Morue (Gadus morrhua)....... 20 — ee — Aigle pygarg. (Aquila albicilla).. 25 — — Merlan (M. vulgaris).......... 15 — ne — — botté (Aquila pennata).... 20 — — Lieu (M. pollachius).......... 25 — ee = Balbuzard (P. halietus ......... 20 EE Carrelet (P. vulgaris)......... 15 — Re — Autour (A. palumbarius) ....... 20 — — Merlus (M. vulgaris) .......... 18 — +. = Jean-le-Blanc (C. gallicus). .. ... 20 — - Carpe (Cyprinus carpio)....... 15 — 4 — Buse (Buteo vulgaris) .......... 15 — — Silure (Silurus glanis)......... 40 — & — Hilotte(Sraluco) te mr 15 — — Hareng (C. harengus)......... 15 — =. — Chevêche (S. noctua).......... 15 — — Brochet (Esox lucius) ... ..... 15 — $ — Grand duc (B. maximus)....... 20 — — Maquereau (S. scomber) ...... 15 — 3 — Effraie (S:flammea) 15 —. — Anguille (A. vulgaris). ........ 15 — Fe — Martin-pêcheur (Alcedo hispida). 15 — _ Congre (Conger vulgaris). ..... 25 — “ PREPARATIONS ANATOMIQUES Organes génitaux urinaires de Castor & (Castor fiber) boc. de 50 X 20 ...... 200 fr. — — — — —— nn tr 200 — Fœtus de Hérisson avec son placenta (Erinaceus europæus)................. 15 — — Porc épic — (HVStriecristata) re re 40 — — Renard. OEuf entier avec placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et ses annexes (Vulpes vulgaris) .............. 16 — — — avec placenta zonaire (Vulpes vulgaris)... ............... 50 — — Blaireau = — (MeleStaxus Eee ere 50 — Utérus de Taupe avec fœtus et deux embryens (Talpa europæa)............. 15 — — Fouine — ctplacenta (Mustela foina) PAPE TRe re En e 20 — ne habavecembryons\Mus decumanus) en 0... 15 — Cerveau de Mouton contenant une ‘umeur vésiculeuse produite par des Cœnu- RUSICERC DAS (Boca de Go DA) TR Mn ere ane doc 95 — (1) Ce cerveau est mis à nu dans sa cavité osseuse, on y voit les nerfs craniens ; l'oreille est sculptée ; l'œil est sectionné. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. soeurs [AMATEURS PHOTOGRAPHES ! GIGRIESHABER Frères & C' ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 12 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) us USINE MODËLE à Saint-Maur (Seine) || :° a AS DE TRÈFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUES Excursions de Paris et de Rouen au Hâvr vice versa, par chemin de fer et batea vapeur: L’une des plus charmantes excursions qu'il soit poss de faire sans déplacement important est certainemen descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Lesui verdoyantes du fleuve et les admirables points de vu se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le par des plus agréables. En vue “de faciliter cette excursion, la Compagn l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Pari Rouen ou du Hâvre, des billets spéciaux d’aller et retoi prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau vapeur le trajet de Rouen au Hâyre, ou vice versa, et reste du voyage en chemin de fer. Les prix de ces billets sont ainsi fixés : 1° Dr PARIS AU HAVRE OU Vice Vers. dre classe, 32 fr. ; 2 classe, 23 fr.; 3° classe, 16 fr durée de validité, 5 jours. _ 26 DE ROUEN AU HAVRE OU vice verst. dre classe, 13 fr.; 2 classe, 9 fr.; 3° classe, 1 fr. 5! urée de validité, 3 jours. # Excursions en Bretagne. Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel et de famille valables pendant 33 jours. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest a 1° Partie a 24*bxPartie | 24° Partie 23° Partie << T J ®: SR | [0 € Pa HW3.0 SI S31 JV4 NO 318 97 SENALIUI ATIOUAIU 113 me en —— Éeneef au | (es) 7 ‘3160 XUd G 9P 18707 Un JULWJO} ‘97x97 9] SUCP S9INS ZIY 79 9JX99 S10U ‘[d 9€ 994% ‘soBed cEe op owunjoa uf ‘AWNJOA 99 9p soins 2p 0 ‘S[ISSO} XNelUIU y ‘Se[ISSO} Sejue]4 p ‘ojquesoid 9$tIAnO 399 ‘euuoqios JR anosser ne m 5 O =E a) Em> = ® 3 ® 5 Cam ©. ® (7) O (e, es & Ù > le) mi @ "ÙÜ > ol es (op) A) m (® Lil S S M 2 =| *9INJEN € 9P S01J9 SOJ SNOJ OMU9 Juass11q819,S mb suosret] 3489 — ‘(09 ‘27 9 ‘oouva}) ‘27 9 ‘OU0O4G : XHIq ‘soyour]d 63: ‘29x97 9] SUCP Soinst} SG ‘Sostd 06£ 2p ewnpoa uf ‘SIN9]N09 U9 9OUCIJ LP] 2p enbiSo[oo$ 9J189 aun 9 S9[ISSOJ 00 2p Seid ‘saJe0 LT (uv 1) SIHVd ‘98g np on1 ‘gg ‘sanoñipq ‘HTIOHNANG ATINAA SIA SA = = ; 5 < = o = = a B 2 © @ e œ [ee us - œ , D Fri E TT [er] D Go) Le) aa S ta & S ao Fri _. + un CTSSETE = e : ed pe CÈ œ Je? : £ ET E =) es e = = à ent = : : re ce m9 ES = Si de ; < Ee = = = m | à 1 e en EF 2 = ÉFRÉR : 8 = Ë 55 | a = Lacie à LES 0" 5 = ar " = CD CNE m Se QUE 5. = HO ESS œ CRC EC = x | 5 S a ENS ES CIS a == ë fe - = re il Do Ua = | la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des:ca E= S SON Es ceci CR T d'abonnement spéciales permettant de partir d'uneg =) bé RE D SE U as 27 = = Fee quelconque de son réseau pour une gare au choix de (22) | D 525 ls a ES Se ee 5 5 Emme lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s'arrêtant.sur = a ® £ © 8 © | ® Ne @ parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un moi re œ e TE = EME ne S B (>) non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous le ur oo 5 © 2° a 5 DE = =? = | embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, ue S S = De Si CSS Est 5 EE Ee (© l'excursion terminée, de revenir au point de départ a nc) = ESS w Bre | © ® 5 D = ù les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. ==: 5 06 Fr È se | ÊÈ DEN ES © © 5 Lo CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE © 5 (eo © sw un Z EE Rp SE SES = GE. e E = CD 1re classe, 100 fr.; 2e classe, 75 fr. = D DRE D 02 © EEE = = = Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Role D a DS © an RER à ES œ ° et Lamballe) et les embranchements de cette ligne versk = = De | me Lo 157 8° : = 5 mer. HA ge Sr) = Éemmet) ; ÿ = 5 25 FE ra |cCee BE > a CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE (ur) S ES 2 à Q : À = ® T5 x 03 HE BPERE æ = > ® 9 dre classe, 400 fr. ; 2° classe, 75 fr. | S = D lo De SAIS 8 5 @ | © (N Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châteë | è | ? = = es o = Si nm | ES = um, = E RTS lin et les embranchements de cette ligre vers la mer. | BE o= |" = è Se El { Q un AE 52 De co Q à 4 ai D AGNE ® er @ = = B CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE | © CSS LOS es = | S Treo : E | DB = de Le œ ©, OAICe 5 DR 1re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. D | rs © © SELS Sri Sel CÈ Le 3 3 5 Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folliguy = = ES) S P © y "= Ds CNCREE ne et Lamballe) et. de Brest au Croisic et à Guérande a, a Le | 2) Se ARE m So © ENS E embranchements de ces lignes vers la mer. es o = [en se un h ses) — É te) @ o®Ë (je) @ ci = ro k le Ê ® © co AS ES D eo d raie ë CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAG à 2 : : ; el Se LE a SI CHR œ SSéx — | LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST DE CELLE DES Es Eee Re 0e ce 5 € LEZ @ MALO A REDON È GS ; HET ee e ed RE su ee CT 1re classe, 180 fr. ; 2 classe, 110 fr. = ® © œ 252 = Fe = HS ot Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Ko Se ERC wo AAC) ua = a œ © 5 © ED Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic el à Guéran NE les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsiq lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploérmel, de Lam à "Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brie Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guin à HAE en. Æp Jaiwauir “SMITH PREMIES ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME : PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ——————————— à Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter 89, rue de Richelieu, Pari _ 99° ANNÉE 26 OCT. 190 2° SÉRIE. — N° 493 15 OCTOBRE 1907 ni rt | I Al — PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction LA SOMMAIRE du n° 49% du 1% octobre 190723 : Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la! Baltique. F. Meunier. — Description d'une nouvelle espèce de mammifère européen. Cuarres Morraz. — Cruide géologique et paléontologique de la région parisienne. P. H, Frirer. — Description de Lépidoptères nouveaux. Pauz Tarerry Mie. — Moœurs et métamorphoses des Staphylinides. Capitaine Xaumeu. — La ponte et les stations de ponte des oiseaux de France. GABriez Eros. — Chronique. — Revue scientifique. Herr Cour. — Erislalis Tenax (Eristate tenace ou gluante). PAuz Noëc.— Bibliographie. 2 eee 2 ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU !* DE CHAQUE MOIS France et Algérie . : . . . . Se CAO | Rous LES autres DAS ee or Pays compris dans l'Union postale. . . . 11 » Éedunumeéno sr Res ee ent 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, À = : A Fs + Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREHÉAUX DU JOURN ALI. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS GI LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (Are: pour la recherche et la récolte des objets D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. 133 exemplaires. — 500 francs. Histoire Naturelle de la France | OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le par Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, —s par Gasron Bonnier, membre de ] Ins- Cet album, reproduisant toutes les CHEMINS DE FER DE L'OUEST ,: Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l’attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé étre agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfants peuvent. expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et te) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et son cachet artistique, il n’obtienne un grand et lési- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Pams.. —— Fri ne = | 2 a par Éwize Deyrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et. A || = Oiseaux 8 en noir, et 444 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les _ 1 A 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Las . re) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 2 Co ] éoptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. Fi || Œ S | a plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. = 6 Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cure Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Fr |. é É = = A ral Ô n ees, considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien AE à d’une description si difficile d'ordinaire. _ LE Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). # Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Es a Co) = = | Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. cs re @ | espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, = £ | représente ainsi 2.028 photographies. = 00 ee = Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Æ ais. a | pe | LE CATALOGUE = È DES l'Ouest. = =] Î 2 | INSTRUMENTS eu . œ | A V Œ M D _ Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc), comprenant 112 espèces et S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) MAMMIFÈRES NATURALISÉS tulus ee ne... .... ASCAT. ...... I ur varius , NE Primates. Chiroptères. mia satyrus, Bornéo......... 1.000 fr. | Pteropus Edwardsi, Mada- — jeune, Bornéo.. 300 » Sascar ec te 35 fr. hropopithecus troglodytes, — medius, Inde... ë 30 » inée .................... 350 »|Cynonycteris amplexicaudata, nemæus, Co- Perse hommes 1300) seresssresee 110 » — ægyptiaca, Palestine. 25» ac sabæus, Abys- — straminea, Gambie... 20 » dessertes 60 » | Vesperugo georgianus, Géorgie 45» Isalis vas Bornéo..... 309 » | Lasionycteris noctivagans, Ca- — jeune, Bornéo DO nada en d'aDÈ Re 18 » Inde......... 80 » Nycticejus. crepuscularis, Mexi- pio sphinx, Niger......... DS COR a 20 » — anubis, Zambèse....... 200 », Atalapha borealis, La Plata. 18 » porcarius, Cap......... 180 » LE be Un O0 Mormon maimon ©, Gabon. 450 » | Vespertilio fuscus, Texas... 46 » — jeune, — 200 » — murinus, France... 1265 leucophæus, Afriq. Oc. 200 »| Phyllostoma hastatum, Pérou. 30 » outa ursina, Rio-Negro... 90 » | Artibaeus perspicillatus, Véné- nigra 9, Bolivie...... ON EE ne D» bus hypoleucus, Nicaragua. 15 » | Desmodus rufus, Vénézuéla… 20 » azaræ, Paraguay....... 70 » fatuellus, Guyane...... 60 » rysotbriz sciurea, Rio-Negro 60 » Insectivores. yctipithecus trivirgatus, Ama- (PRO CR OT O SANTO 30 » | Macroscelides typus, Capri 25 » ale jacchus, Amazone... 18 » | Rhynchocion Petersi, Zanzibar 45- » as rosalia, Rio-Janeiro..….…. 25 » | Erinaceus europæus, France. 42 » Sorex vulgaris, France....... 8 » Prosimiens. — personatus, Canada... 18 » 0 é — montereyensis, Sierra- dris brevicaudatus, Mada- Nevada unten Mare 15 » Ses re 120 » | Blarimabrevicaudata, Nebraska 15 » pithecus diadema, Mada- — carolinensis, Caroline... 45 » és DASCAR Eee Rec - A00 » — | parva lexas” 7 45 » holomelas, Madagascar. 125 » — cinereus, Caroline..... 18 » corona{us, — 1925 » — meridensis, Vénézuéla, 18 » his laniger, — 60 »|Nectogale elegans, Moupin... 30 » \ < — 80 »|Neurotrichus Gibbsii-major, -macaco, — 60 » Mashneton ere : 40- » _ mongos, — 60 »|Talpa europæa, France....... 6 » nigrifrons, — 10 » | Scalops argentatus, Amérique _ albifrons, — 90 » septentrionale............. 252) palemur griseus, — 50 »|Scapanus californicus, Cali- pilemur mustelinus, — 100 » ONE déoaeore HBon do e08 0e 2510) ienus galaco, Sénégambie. 60 »|Parascalops Breweri, Ohio... 18 » rcticebus er die Ben- Condylura cristata, Orégon... 20 » Re ue 85 » | Centeles ecaudatus, Madagas- -80 » CARRE ES Pr Ten 20 » nach inde. Carnivores. Crossarchus fasciatus, Angola. Herpestes griseus, Bengale... LIVRES NOUVEAUX Le monde végétal, par Gaston BONNIER, membre de l’Institut, professeur à la Sorbonne. L'ouvrage que vient de rédiger M. Gaston BONNIER n’est pas, à proprement parler, un livre de Botanique. Dans Le monde végétal, l’auteur, avant tout, expose les faits qui éclairent la philosophie des sciences naturelles ; il y passe en revue la succession des idées que les savants ont émises sur les végétaux; il les com- mente et 1l les discute. L'Histoire de la fleur, la constitution des grands grou- pes, les passages que ceux-ci présentent entre eux, les progrès gradués dans l'Etude des Cryptogames sont les principaux sujets traités dans la première partie de cet ouvrage. La Notion de l'espèce, la comparaison avec les ani- maux; les grandes questions modernes telles que le LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, Transformisme ‘expérimental, la Création actuelle des espèces par mutation, les changements obtenus dans la forme des êtres par la réalisation artificielle de diverses conditions climatériques, etc., sont traités dans la seconde partie qui se termine par un chapitre sur la génération spontanée. Avec M. Gaston BONNIER, ces questions si importan- tes pour la Biologie généra!e deviennent faciles à saisir jusque dans leur essence la plus délicate. Un style alerte, des descriptions accompagnées de nombreuses figures, et surtout une admirable clarté, sont les caractéristiques de ce livre original et intéres- sant. Un volume in-18 illustré de 230 figures. Prix : 3 fr. 50, franco 3fr.85 — En vente chez les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac. ———— 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Le, Ursus arctos, Pyrénées. ...... 400 fn ornatus, Natal ..... — isabellinus, Népaul....,. 450 » | Galidia elegans, Madagascar. — thibetanus, Kuku-Noor, 450 » | Cynaïlurus gutiatus, Inde... , Cercoleptes caudivolvulus, Cos- Felis tigris (taille moyenne), ta RICA NME tee es 16 » Mandchourie....,.... é Nasua narica, Costa-Rica...:. 10 »! — concolor, Amérique centlo … — socialis, Équateur... 60 »|. —-onca, Brésil... 1e , — monticola,R.Argentine. 70 »| — nebulosa 1/2 adulte, Ma- Pa — olivacea, Brésil. ......, 60 » Jaccars sereine ; Procyon lotor, Amériqueseple. 80 »| — leopardus, Algérie Mie... Taxidéa americana, Mexico... 90» = %arbis, Thibel ee 2er Meles taxus, France. ..... AREA 45 D mserval Afrique. er 0e Mydaus meliceps, Bornéo... 45 »1 — catus ferus, France. .... 5 Helictis subaurantiaca, For- Lynchus rufa, Mexico........ MOST EN Dit raie 60 » Zorilla variegata, Benguela... 50. » Pinnipèdes. Mephitis hudsonica, Canada... ’ 65 » Otaria leonina Ces di CHER — pudica, Amérique sepl® 70 » Pa pue CDD $ Spilogale latifrons, Orégon..., 65 » ne Emo Rs Galictis barbara, Yucatan... 80 » Mustela foina, France ........ 30 » Rongeurs. — flavigula, Tnibet..... 120 » | Anomalurus fulgens, Gabon... — Pennantii, New-York. 90 » | Sciuropterus voluc ella, Guaté- Putorius putorius, France... 20 » RES PR A LE à D DA — — Vté isabelle — .. 50 » | Xerus leucombrinus, Loango.. — vison, Caroline ..... 60 » — tristriatus, Sikkim....., = vulgaris, France... 6 »|Sciurus malabaricus, Népaul..… — erminea (été), — 45 »[ — rufobrachiatus, Libéria. — — (hiver), — 25 »| — leucomus, Célèbes..... — Cicognani, Amérique — syriacus, Perse....... septentrionale..... 35 »| — cinereus, Louisiane... — longicauda, Canada... 45 » — Judovicianus, — — frenatus, Guatémala. 50 »| — capistratus, —" — arizonensis, Sierra- — boothiæ, Mexico... .. 54 Névada mn nr 5520) — carolinensis. Floride... Lutra lutra, France........ 60 » — leucotis, N.-Brunswick. — brasiliensis, Cayenne... 96 » — hudsonicus, Alaska... Canis lupus, France. ..:...... 250 »| — Richardsoni, Colorado. — anthus, Tunisie ,....,.. 60 » — Douglasi, Orégon. ..… — azaræ, Paraguay ....... 80 » — fossor = jee à — griseus, Patagonie ..... 80 »| — griseogenus, Nicaragua. Vulpes macrura, Canada...... 95 » — vulgaris, France... * — Jlagopus, Groënland ... 195 » | Tamias Merrianii, Californie... # — alopex, France........ EDEN — Towsendii, Washington $ Fennecus zerda, Nubie....... 45 » — Hindsn, Californie: 24 Urocyon virginianus, Yucatan. 90 » — macrorhabdotes —...* Hyæna crocuta, Dongola...... 300 »| — quadrimaculatus, Cali — slriata, Abyssinie..... 200 » fobnie RP Per ë Viverra genetta, France....... 45 » =" -frater, Californie. ET Hemigalus Hardwickei, Bornéo. 80 » — quadrivittatus, Colorado » » Paradoxurus prehensilis, — 120 » — speciosus, Californie. — Tyuleri, Himalaya. 100 »' — siriatus, Amerique sep= — niger, — 010080) tentrionale:..1.7##* - so eo nus | AMATEURS PHOTOGRAPHES ! GRIESHABER Frères g C'E ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 42) rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il) USE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) || AIRES : AS DE TRÈFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST Excursions de Paris et de Rouen au Havre vice versa, par chemin de fer et. bateau 24h Partie | 24° Parti i : rtie |, 23° re i 3° Partie 1" Partie vapeur. A — _— — L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possi nu de faire sans déplacement important est certainement, | S ŒRo = = « G> SN ne F = descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Lesri e BA De = > @: Er on = _ verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue AN OS ASE SE Foie se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours = Sr Ê NT e S °£ 2 des plus agréables. É = = - ee. le) = e - = =) = ce = D à 5 Len =) Era En vue de faciliter celte excursion, la Compagniet a ee e. = e > © 5 = cs le) '®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, de EE = ® e u Q3 Se ii & tn Rouen ou du Hâvre, des billets spéciaux d° aller et retou & Fri ce 7) se e æ Do (dæ) So En pe CE prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateaux Æ » SL re ee =" LE RS @ =) vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice versa, et le re Ke) mt M © > 4 ES = ® 2 De = æ Æ, reste du voyage en chemin de fer. Fe 50 Qu 9 £ DORE ee = = pv _ Les prix ‘de ces billets sont ainsi fixés : »* Où 1 2 ul Hiepoute ECC © Cie mp = 2 ie IE > : = 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice Verst. è ! tn A D = K (25) = & © nou 2 ? 54 D = Ir classe, 32 fr. ; 2° classe, 23 fr.; 3° classe, 16 fr.50 Fr DE 7) 52 © # & Ë RE le) durée de validité, 5 > jours. à @ elrono = NO : ANUS) = 9 : : À E = © ox œ © 2e DE ROUEN AU HAVRE OU Vice vers&. ei D sie — | Q.:5.-|55:0 M = ln, A Fe ® 019 Pr es SH è a < @ 4 Are classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr; 8° classe, s1 fr. 20 us EPS, Me | ea e Ho = (n = urée de validité, 3 jours. 4 } 2 * (77) (sn re D [= Ë Æ: Ep 5 ES SE ® SE © = = me pr = Excursions en Bretagne. 5 = un 4 = ? to © es ES an 2e Sn AE) a GE "Ù ar = Facililés accordées par cartes d'abonnement individuel FF: De SE EME © Sta Œ ca es et de fumille valables pendant 33 jours. =] D LOEEe D + = ele SP ee © © nr % ï = TERRE ENTER SES DDR 5 NRETE La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre ti PRESS ja EE Oo ec + 25 ® = 1: Es | la veille de la fête des Rameaux au 81 octobre, des car mn | | SON a ? Se ON ONG NE = e = d'abonnement ciales permettant de part & Bc'ENs à Bere | o = Tes = spéciales permette e partir d'une ga _— ER RERES SG GED So LOT [re rere) Œ quelconque de son réseau pour une gare au choix € D 4 Ce) Z . cn | | Nr Ci] ANES ES ne DEN ee SUibiE (49) Emams | - lignes désignées aux alinéas ci-dessous en S’arrétant su = Dane} eS one CEE GREEN © Es parcours ; de circuler ensuite, à.son gré. pendant un m LE e TE ne DE © D HE + 8 (‘= ) > non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leu = Fe OM Dre OR tee DES mr E embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fo = Se = De SE SE SOA FE Re (© (en l'excursion terminée, de revenir au point de départ ave == | É Are ae w Doe à SE 28 SD a M: ; les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. te LE 5e © — re a = E. œ | SE = | S Ê e2E SE se 5. £. 9 Q Em = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE, BRETAGNE. nero Es ace lreseele E 1re classe, 100 fr. : 2e cl ï è / LT Et MES Sen Lee or & ce Eu) classe, 1 2 classe, 75 fr. Ë [—) RD ROSE NS m © Cu © nd e Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, I (= So RER œ DR nt D ° = et Lamballe) et ‘les embranchements de cette ligne ver | SE er # Lex 15 @ @ . TD g D | Dos =. © sy) S © ES mer. ® © D | Te RO) ae 0) æ Écmmes : Ÿ == DOI e. œ he 252 |0c8é BE © à e à CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE = SU > ÿ © D (n) ls S D TS a © HE = ENS EE © 9 È re classe, 100 fr. ; 22 classe, 75 fr. : ISB “$# MOINE SN ES 5.@ | > n LE — Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châte : LES ASE MNIENS one |EsÉse ve A x lin et les embranchements de cette ligne vers la mer: … DNENNESES 5 Dai | æ œ 5 CS 2 ue : | œ D —: TT De ° où LE S AS EE ne ve S ‘8 = E = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE "Ù B ‘: o2.|5s ae 6 | = + | (o2 e rs Re ER UNe DE SA 5 CHENE 1re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 Ir. TA Le) œ = R 5 * E @ pas ES Parcours : Lignes de Granv ille à Brest (par Follign É-) A Le) A = œ E es =) Eu Rue, ES Eu B © y SJ se É ROSE El à et Lamballe) et de Brest au Croisie et 5 Guérande etle > œi =: (76) É SE PRE A A Ce She embranchements de ces lignes vers la mer. “à Ë = (e) £ [°# Res 2 — = ETS > : se, © + DE O2 ù Lo) oO A | cr ® & co Der @ DE 5 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNEN = > 5 — © SR © = =3 GT A JT = ; _ = — a SL = © © SRÉée : LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUESI DE CELLE DE SAINI À ES ee Ro Es EE = 5 a B EE ne MALO À REDON : (je a on @ ë ©, 5 D æ* = à = a = | = @ a EL re classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr: = = es uw =: a LA T Sr 52 œ © © @ He = = LÉO Parcours : Lignes de, Granville à Brest (par 'ollign} S En æ NE a > a CARE Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérand les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi que j? lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamb à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint- Brieu Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guinga à se GET “Machine à Écrire CeMITIE PREMIER ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ EGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL —— Téléphone 277-69 . The Smith Premier Typewriter, 89, rue de Richelieu, Paris. A De E Me ee a | PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 19 . " oo 1 773 ] - Æ æ ù PASS & RTS For. ane we É RSS 2 1" NOVEMBRE 1907 Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 496G du 1°’ novembre 19OZ : Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. F. Meunrer. — Description < de Lépidoptères nouveaux. Pauz Turerry-Miec. — Mœurs et métamorphoses des Sta- phylinides. Capitaine Xamseu. — Guide géologique et paléontologique de la région pari- sienne. P.-H. Frirez. — Microlépidoptères nouveaux pour la Faune francaise, F, Cuarériex. — La Huppe dans l’ancienne Egypte. P.-Hiprorvre Boussac. — La ponte et les stations de ponte des Oiseaux de France. GaBriez Eroc. — Revue scienti- fique. Henri Cour. ABONNEMENT ANNUEL Payable en an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!‘ DE CHAQUE MOIS Rance et Algérie... ...... 410.» | Tous les autres Days 2 nn en Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » Brixdunumeéro. + er nur Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière banae, _ Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux | BUREAUX DUÜU JOURNAL, ; 0 À nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS ETES € CÉ) SIUVA — Aùg nn 2nu ‘oh UAIIINA “37100110 l4° Partie LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) : Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : 2 = par ÉmLe Deyroize. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = Oisea UX. 5 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Se 7 têtes d’un nombre considérable d'oiseaux de France. Ce) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. { z F1 par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. _ Coléo ptères Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = ? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle F plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 60 Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Louis PLANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre L LA A ral Ê nees, considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d’ordinaire. Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par GAsron Bonnier, membre de l'Ins- Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. 18°bi Partié Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l’attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être DES agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement L à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- LE CATALOGUE pour 1a recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, 9 sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les et la récolte des ob] ets enfanis peuvent expédier comme carte postale, après lavoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres du barde breton Boirel, et enfin quelques renseigne- D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et A son cachet artistique, il n’obtienne un grand et légi- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l’'Ouestou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris. A V a ni D ie Collection de Plantes fossiles provenant de divers gissements ((Æningen, Sezanne, Kansas, Belleu, Monte-Bolca, Cantal, Permo-Carbonifère, Trias, etc), comprenant 112 espèces et 133 exemplaires. — 500 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. MAMMIFÈRES NATURALISÉS Tamias griseus, Mississipi... - Callospermophilus chrysodei- rus, Californie.......... . Spermophilusbrevicauda, Mon- E golier- 2 Sac eo2 — _ Franklini, Canada... _ atillus, ES IS Arctomys marmotta, Alpes... - — avarus, Amérique septentrionale... — flaviventris, Colo- ? Nannosciurus Witheadi, Kina BATIR Hrances… 6o cons o nb ne Aplodontia phaca, Amérique Sépientrionale secs de Aplodontia rufa, Amérique Seplentnonales-.":... : Myoxus glis, France ......... oo _— nitedula, France ..... . Gerbillus afer, Afrique aust. Mus decumanus, France...... _— rattus, — : — musculus, Vénézuéla.... Cricetomys gambianus, Sierra- Leone... Cricetus frumentarius, Europe. Peromyscus leucopus, Amé- rique septentrionale... Peromyscus texanus, Amérique septentrionale, ...:.".-0 Peromyscus Gambeli, Amé- rique septentrionale. . Peromyscus Mearnsii, Texas. — Boyli, Californie... :— fratercula, Californie Méridionale........ — Nuttali, Amérique septentrionale...... — . michiganensis.Illinois. — aureolus, Mexico..... Rhipidomys Venezuelæ, Véné- AOEE ESS Re one Me Oryzomys mexicanus, Mexique. —- meridensis, Vénézuéla. — flavicans, — : — minutus, = Reithrodontomys Lecontei, — longicauda, Floride... Neotoma floridana, Géorgie... — fuscipes, Californie. _ cnerea, Dakota... Le monde végétal, par Gaston BONNIER, membre 18 fr. eh de =} D IN ©t ID Oz oc = » Evotomys alascensis, Alaska. Microtus Lebrunii, France mé- HMonale re eee — pinetorum,Etats-Unis. — incertus, Pyrénées... — austerus, Illinois..... — scalopsoides, Kansas. — Oregoni, Orégon.... — Drummondi, Etats- UNIS RER — Towsendi, Orégon ..… — riparius, Etats-Unis. Fiber zibethicus, Canada... Spalax typhus, Syrie........ . Geomys bursarius. Missouri... Thomomys bulbivorus, Was- hington....... de — perpallidus, Colorado. Dipodomys deserti, Californie. — Merriani, — — semiolus, — : Cricetodipus agilis........... Perognathus angustirostris ..… Heteromys Alleni, Texas rer : Dipus gerboa, Tunisie........ Abrocoma Bennetti, Chil. 5 Myocastor coypus, République ÉRONNO S obcomnodsedon Hystrix cristata, Algérie...... — bengalensis, Bengale. Coendu prehensilis, Vénézuéla. —villosus, Brésil. — Sp.? _— ; — mexicanus, Mexico... Erethizon dorsatus, Ohio..... Lagidium Cuvieri, Mendoza... Dasyprocta aguti Gens) ; Guyane rire GE Cæœlogenys Dacas Paracuas. Cavia flavidens, Bahia........ HOutlertebima ere Lepus timidus, France........ — cuniculus, France. — virginianus, Virginie. — Bat M.Salmon Eee — campestris, Missouri... — Mearnsi, Mississipi..... — Graysoni, Mexico ..... . — canescens, Kamtschatka. — callotis, Mexico........ Ongulés. Procavia syriaca, Palestine... — abyssinica, Abyssinie. NO OT HIDE EN O1S Et © x Cr = 70 80 Dicotyles labiatus, Costa-Rica. - (jeune) — Sus scrofa, France.........…. Potamochærus Grandidieri, Ma- AA ASCARE FAR En. Phacochærus æthiopicus(jeune) DAMES CA PEER ATEN Lama pacos (jeune), Bolivie. . — vicugna, — Camelus bactrianus (tr és jeune). Moschus moschiferus, Thibet. Cervus elaphus 9, France... 0 dame Europe 00, Rangifer tarandus, Laponie... Capreolus caprea, France... Blastocerus campestris © Q, Ama- ZONE: are D mr PA AS Ce not Maxw el Afri ique occidentale ...... AS HORDE Saiga tatarica (moyenne), Tur- Keslan ee sr tee PRES de Cobus ellipsiprymnus, Somalis. Antilope cervicapra, Inde .... Hippotragus niger, Mozam- DIQUER RE PES Re Tragelaphus scriptus ©, Gam- DO RS D CA ADR ae D NME RS RAS Rupicapra rupicapra, Europe. — — (jeune) — . Capratihex, Alpes. .:.. — Caucasica ®, Caucase... Ovis tragelaphus, Egypte... Sirènes. Manatus australis, Mer des An- tilles (moulage). ...... dons OISEAUX NATURALISÉS (Espèces rares ou peu communes.) Psittaci. JE ae N.-Zé- ne Sen Ne Dasyptilus Pesqueti, \. -Guinée. Chrysotisaugusta, I. Dominique LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Ar: 120 » 400 » 200 » 150 » 150 » 350 » 300 » 300 » 250 - » 350 » 500 » 200 » 250 : » 200 » 150 » 200 » 500 » 350 » 450 » 250 » 350 » 250 » 800 » 300 » 300 » 90 » Cétacés. Delphinus delphis (moulage). . Orca gladiator (2 mètres)... Edentés. Bradypus tridactylus, Brésil. Cholæpus didactylus, — à Myrmecophaga jubata, Guyane. Tamandua tetradactyla, Brésil. Cycloturus didactylus, Améri- que centrale... — dorsalis, Chiriqui.. Manis tetradactyla, Guinée... — pentadactyla, Himalaya. Marsupiaux. Phalanger orientalis, Waïgiou — maculatus, Australie. Petauroides ronos Aus- tr fote Macropus giganteus, Australie, — ruficollis, — Didelphys mar supialis, Méridas — aurita, Sàäo-Paulo... Metachirus fuscogriseus, Cayenne... DO AD d 5 0 Ge Philanderlanigera, Vénus F3 Marmosa cinerea, — — murina, — — pusilla, — — marica, — Monotrèmes. Ornithorhynchus paradoxus Australe: DB Do à 0 do Chrysotis Bouqueti, I. Domi NIQUE PACE — albifrons, Mende 2 Pionus tumultuosus, Bolivie . — selinoides, Brésil... Pionopsitta melanolis, Bolivie = pulchra, Colombie. Ara chloroptera, Brésil... LIVRES NOUVEAUX de l’Institut, professeur à la Sorbonne. L'ouvrage que vient de rédiger M. Gaston BONNIER : n’est pas, à proprement parler, un livre de Botanique. Dans Le monde végétal, expose les faits qui éclairent la philosophie des sciences naturelles; il y passe en revue la succession des idées que les savants ont émises sur les végétaux ; mente et il les discute. L'Histoire de la fleur, la constitution des grands grou- pes, les passages que ceux-ci présentent entre eux, les progrès gradués dans l'Etude des Cryptogames sont les principaux sujets traités dans la première partie de cet ouvrage. La Notion de l'espèce, la comparaison avec les ani- maux; les grandes questions modernes telles que le LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, l’auteur, avant tout, il les com- naturalistes, 46, Transformisme expérimental, espèces par mutation, les changements obtenus dans la forme des êtres par la réalisation artificielle de diverses conditions climatériques, etc., sont traités dans la seconde partie qui se termine par un chapitre sur la génération spontanée. Avec M. Gaston BONNIER, ces questions si importan- tes pour la Biologie générale deviennent faciles à saisir jusque dans leur essence la plus délicate. Un style alerte, des descriptions accompagnées de et surtout une admirable clarté, sont les caractéristiques de ce livre original et intéres- nombreuses figures, sant. Un volume in-18 illustré de 230 figures. Prix : 3 franco 3fr.85 — En vente chez les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac. rue du Bac, la Création actuelle des PARIS (7° Arr.) fr. 50, —_—_—_—_—_—_—_ een [AMATEURS PHOTOGRAPHES GRIESHABER Frères à C'']] Essayez er vous ADOPTEREz . 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (IT:) LUSNE NODËLE à Saint-Maur (Seine) LES ne "ASDE TRÉEFLE” | FU, CE b ? È 15 LS CHEMINS DE FER DE L'OUEST Î Î 0 . : Le | Dacj: Par > SA Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre fe ! ïs à : Se : x “ vice versa ar î EE k | artie 4° Partie 23° Partie j 1° Partie Lapéus US NS k Îl © É F 5 u LA DAS : Ç : 7e » : F A —— : sue des plus charmantes excursions qu'il soit possib] Len e faire sans déplacement important est certainement c'en = "Ù e © > = = ep) ue | HE Rues © pe descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les rives! a = sl Ro A @: = D N Cr Ed verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue d} EL {l 5y e 5 = La S pu) Se ne Ê < 26 M1 tn se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcoux F= = -= = E 32 le) S SE = REG des plus agréables. : £ cn Le c E Se = DE = = SU (em | es) En vue de faciliter cette excursion, la Compagnie fe se os &® -+ © Dee O ®) = l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, S Les ES ® e © @ 5.e + & Eee ep En Rouen où du Hävre, des billets spéciaux d’aller et retoui Fri | 2 Fa 7 co: er lei ge C(Q œ ag — | en nur | prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau Æ :æ a ae ce us » = @ a vapeur le trajet de Rouen au Hàvre, ou vice versa, eb = = +3 DE © > ® © © DITES ms < cc» H, | reste du voyage en chemin de fer. F9 Ê= ne O' LE £ ST Re ee nE = ps] = Les prix de ces billets sont ainsi fixés : Ed 5.2 Æ g = = == F5 AO D = 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice versa. n | Le Er (7,) =" E © SAR E 9 Ee ® EH 1e classe, 32 fr.; %e classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr dl SE be (7, 2 hero 7 * @ . Are æ) durée de validité, 5 jours. ; 1 De = = 9 Bon ee © - < eo e 90 : + -] EE 5H Q@ n Se SEE 2° DE ROUEN AU HAVRE OU vice versa. em Re 2 | Sn de nil Oo ro M œ ; 1 (SD SENS ET ED É < 1 lre classe, 13 fr.; 2° classe,.9 fr.; 3° classe, 1 fr.o0h LE | rm TS ES Ho RENE ss TON PAST NES * Fr Se un Del LE e Se =; (n => | urée de validité, 3 jours. É ME ® apte ES A [= seu 5 e wo B= = O » À g = = me per = Excursions en Bretagne. QE — EE ST D “Je 7 5 2 317 . RS Y Flers. SE LOE 5e 0 = e Ar El So "Ù Em EF Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel co es EE Ee ES ENS RE © > ee es! el de famille valables pendant 33 jours. 4 h æ ne re - . 5 - ; 2e = — Dh Se Es 85 SE * SE mn La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre = — 1 Cet PAUSE He" 0e TS 8 ® pr) le = Es la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des @ ec E © ERIC Ro | SO 0 Die Die n VE d'abonnement spéciales permettant de partir d'une g Sn | Le ES ao à SES > CC C ess = quelconque de son réseau pour une gare, au choix GC CA | Eee RER a See Dies Ë 5 po an Bme = lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrétant Sur =. = = 59 5 | 8 8 © | = D © Se D © À parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un m® FES Sd BASE ES = ne 2° » ne + 2B (= =) - = non seulement sur ces, lignes, mais aussi sur tous là Co SE = [ & Sie 5 [Se 5a = Ë 5 | = «| " = embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une je 0® Ss0o8 | àa5 CA RE & © (© en l'excursion terminée, de revenir au point de départ ak 5 = 2 ES DA Poe SEË $8 Ris mi: les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. ; ne À 5 SE | SE = Ze Een SE 5 pas o Q = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE ; =. ® 5 D un ; F d k ee | ee 55e cs ©, & D 5 D M cD 1re classe, 100 fr.; 2e classe, 75 fr. De EN —] SIo, Ces | To on ei | O0 ie 1 — == a Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, 4 E æ 2 CRE 0e go oo) D À 3 | SN pm) 0 a ® tres Ai eg D FE + = et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers gl ss S°5 rs Seslucé: ls = 3 Doi | | SES : à S Bees # E DR à œ pee mA | Se E ë = a. e = ‘GARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE à N : À à > en | DS vus | àS = > ® | 1e classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. En € = em = 5 5 Le) D | un É HAE = es Fe. 2 Eee MON S à Te Sie © M — Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châtea | 19 > = | Ep CRE UE œ: x > lin et les embranchements de cette ligne vers la mer Dh il lie 2 à } C0 — =n O0 ; 2 | _ or = Le Sn œ S "à | s E de : = CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNÉ Ve e = Lei — 2 5 > a 5 EEE o = ® ©. = o = Dr 2 | un re classe, 130 fr. ; 2€ classe, 95 fr. 2 > ©. no S = 5e ER œ CS LUS 3 5 ES Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folliguym = -& SE a, Sos eee = DE © qe" D mn) = et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et CC © ni = Æ eo RO me 5 =" _ embranchements de ces lignes vers la mer. ; o _ ® DO GER ER e IDE so ® Fe TC) r RS QE ® 00 ESS @ © " CRE 5 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAG nl Æ° 5 = o Dore © S = ADS ER 5 : Re » ed a D SES D CS = 3 GE SEE : LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST DE CELLE DE A =n @, * = ae ?. œ LE x © = MALO A REDON - da Q oo © HE om, tre) 5 me = 2 S La B | © o | HEIN Co re classe, 150 fr. ; 2 classe, 110 fr. 4 = Je = te FE Se = eo Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Koll L 2 AE Q te un 2 a ® © B E (e =) Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guéran les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi q ; 5 lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de La à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Br Auray, de Loudéac à Carhaïx, de Morlaix et de Guin à Rosporden. ; $ Machine à Écrire ‘SMITH PREMIE D ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEM PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE. LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 4 ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL. Téléphone 277-695 15 NOVEMBRE 1907 4 se Me VE A — ANNEE 7727 a : PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction C nes . \V 4 Sn Gi | Era 88 SOMMAIRE du n°497 du 13 novembre 19O%Z : Une fouille dans le parc de Grignon, Sraniscas MEUNIER. — Description de Lépidoptères nouveaux. Paurz Tarerry-Mire. — Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Balüique. F. Meunier. — Guide géologique et paléontologique de la région parisienne. P.-H. Frirez. — Mœurs et métamorphoses des Staphylinides. Capitaine Xawper. — La ponte et les stations de ponte des Oiseaux de France. Gaprigz Eroc. — Revue scientifique. Herr Courix. — Acaaemue des Sciences. — Vente aux encheres publiques des Collections Paléontologiques de M. Epmonn Pezcar. — Bibliographie, ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D’EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS 3 LES ABONNEMENTS PARTENT DU !l‘ DE CHAQUE MOIS . France et Algérie. . . . . . à Jous es autres pays 40 re Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » RAA NUMERO EN et 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 30 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS | :311W310 S1 1 I\ CIURA — Ha NM 1NU ‘Oh ‘CUNIIINT 11100110 nn Aus * \ Re LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : par Éwze DEvRoLLE. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et De = = | O0 ISéAUX,. Sen noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 | 7 êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. ne) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ Ë « par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. _ | C Ô ] e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le & ‘ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 60 | Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. _ par Louis PLanEr, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre C # A rail ü nees. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. 14° Partie Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Gaston Bonnier, membre de l'Ins- | Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. Ù 18°b Partie Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20), — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. | CHEMINS DE FER DE L'OUEST . _Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. à Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé étre agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- LE CATALOGUE INSPFRUMENTS pour 1a recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, ° sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les et la récolte des ob] ets enfants peuvent expédier comme carte postale, après l’avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne-- D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et A son cachet artistique, il n’obtienne un grand et légi- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. Lot d'ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Lias, A V le N D Fi Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) RS A A ea LOL tn Ts _ OISEAUX NATURALISÉS Schlegelia Wilsoni,N.-Guinée. 50 fr. (Espèces rares ou peu communes.) EN. Herodiones. Astrapia nigra, ON LA D Ibis molucca, Nouvelle-Guinée. auricapilla, Brésil .….. rhodocephala, Véné- chus andicola, Pérou. la xanthops, Pérou ... oratus, Moluques... PE chu, N.-Guinée.... etterensis, I. Wetter. Keiensis, I. Key... hus Malherbi, N.- ilis, N. Zélande... idionalis, — itta Duivenbodei, Ne = à Edwardsi, N.-Gui- squamatus, Equateur. #laucogularis, Pérou... os culminatus, Pa- __ raguay É ne nous, spi rhyacha, Equa- tricolor, ro atus, Equateur. É ftatus, Brésil ocinno, Nicara- 45 fr. Trogon chionurus, Panama cm. 90 45 90 30 60 ee — 0 Harpactes Whiteheadi, Kina Musophaga violacea, Sierra- Anisodactylæ. Hylomanes momotula, Guaté- Atelornis pittoides, Madagascar. Mellitophagus gularis, Gabon. Merops Breweri, Gabon Buceros rhinoceros, Bornéo... Hydrocorax hydrocorax, Phi- lippines Lophoceros fasciatus, Gabon. Alcedo grandis, Inde.......…. Carcineutes melarops, Bornéo. Melidora N.-Gui- Macrochires. Steatornis caripensis, Colombie. Ægotheles pulcher, N.-Guinée. Batrachostomus javanensis, Caprimulgus saturatus,Chiriqui Chaetura stictilæna, Came- Helianthea eos, Vénézuéla. .…, Passeres. Zeledonia coronata, Chiriqui.. Grallaria lizanoiï, Costa-Rica.…. Formicarius destructus, Equa- Chasmorhynchus tricaruncula- tus, Costa-Rica Cephalopterus ornatus Gymnocorax senex, N.-Guinée. Falculia palliata, Madagascar. Paradisea rubra, N.-Guinée... — minor, — — raggiana, — Manucodia Comri, — — chalybeata — Semioptera Wallacei, Nouv.- Epimachus Meyeri, = F1 SPECIOSUS Seleucides iznotus, — Drepanornis Albertisi, — Ptiloris Victoriæ, Pteridophora Alberti, He Lophorina minor, — co. Parotia Lawesi, — Chlamydera cerviniventris, N.- Amblyornisinornata,N.-Guinée Columbzæ. Goura victoriæ, N.-Guinée.. Didunculusstrigir rostris, Sinon Callænas nicobarica, Philip- Gallinæ. Megapodius Duperryi, C. York. Crax panamensis, Panama. Pavo muticus, Japon Argusianus Grayi, Bornéo ci Meleagris ocellata, Yucatan... Tragopan satyra, Inde Lophophorus impeyauus, Inde. Lophura Viellottii, Siam Phasianus versicolor, Japon. — Sœmmeringi, — — scintillans, = Tetrao urogallus, Europe Re GYPSAUIVUS EPA NES EE Elanoïdes furcatus, Chiriqui… Lophoaetus occipitalis, Angola. Geranospizias cærulescens, Ré- publique Argentine Bubo maximus, Europe 250 110 70 80. » 10 250 95 Platalea regia, Australie Pseudotantalus leucocephalus, Inde Ephippiorhynchus senegalen- sis, Sénégal Palamedezæ. Chauna chavaria, Colombie... Anseres. Anseranas semipalmata, manie Dendrocygna fulva, Texas ,,.. Tadorna radjah, N.-Guinée Mareca sibilatrix, Chili Steganopodes. Phaëton æthereus, Galapagos. Fregata ariel, Equateur Sula bassana, France Gavizæ. Anousgalapagensis, Galapagos. Larus fuliginosus, — ‘ Pygopodes. Colymbus pacificus, Alaska... Impennes. Spheniscus demersus, Côtes d'Afrique Apteryges. Apteryx australis, Australie. Casuarii. Dromæus Novæ - Hollandiæ Tasmanie Casuarius galeatus, Céram.... ŒUFS D'OISEAUX Collection de 50 espèces 40 fr. | Collection de 100 espèces mocinno, Nicara- Diphyllodes magnificus,N. -Guin. Cicinnurus regius, — CATALOGUES EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés « GRATIS ET FRANCO » Microtomes. nement technique. Collections et Matériel. Microscopes, s < ï Préparations microscopiques, instruments pour la Mic ; d'anatomie humaine, comparée et botanique en : graphie. Meubles pour le rangement des collections. Tableaux d'histoire naturelle, collés sur toile avec b haut et bas, mesurant 1m10 >< 0®90, destinés à l'enseigneme secondaire et supérieur. Mobilier et Matériel d'enseignement pour les écoles enf fan lines, primaires, lycées, collèges, facultés, etc. # Musée scolaire pour leçons de choses. 4 Cabinets de Physique, de Chimie et Instruments"de précision. Projections pour l’enseignement, lanterne: de projectious;ete fores, Oiseau Reptiles et Poissons. tes montés. s européens et exotiques. dilles. naux invertébrés en alcool. iles et Minéraux. inets et Coilections d'histoire naturelle, pour les ensei- n primaire, secondaire et supérieur. d'histoire naturelle, d'acelimatation et d'élevage ments pour l'étude des sciences naturelles. :AHW3.0 ST +. pu PIN ‘31 LE dan 1nu11n —> 1101, D CU 0ÿ 0 nn SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES ‘AS DE TRÈFLE ” LIGRIESHABER Faëres a C' 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il:) USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) = ET DES LEU DE FFE DE à ASSISTÉ DE OT VRARSNPA RAA RAARAT — a ——— 7 Qi NAN À QUIL AA HN a) (h 1 PAR LE MINISTÈRE AMATEURS ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ LES ee PLAQUES PAPIERS VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES PALÉONTOLOE M. EDMOND PELLAT Ancien Président de la Société Géologique de France QUI AURA LIEU A PARIS 19. Avenue du Maine à 9 heures et demie très précises du matin LES 18, 19, 20 ET 21 DÉCEMBRE 1907 M° MAURICE DELESTRE, COMMISSAIRE-PRISEUR 8, rue Saint-Georges, Paris. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EXPERTS-NATURALISTES 46, rue du Bac, Paris CHEZ LESQUELS SE DISTRIBUE LE CATALOGUE Une exposition publique des collections aura lieu, 19, avenue du Maine, à Paris le 17 décembre 1907, de midi à 3 heures. Téléphone 277-695 oo RE 0 0 mm = C0 um PE | PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 4 ASDETRÈFLE" À Machine à Écrire “OMITI PREMIER ÉCRIT EN TROIS COULEURS \ CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE PHOTOGRAPHES? CHEMINS DE FER DE L'OUEST | Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre € vice versa, par chemin de fer et bateau vapeur. 4 L'une des plus charmantes excursions qu'il soit pos de faire sans déplacement important est certaineme ‘descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les x verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcoü des plus agréables. En vue de faciliter cette excursion, la Compagnie l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, Rouen ou du Hävre, des billets spéciaux d'aller et retour} prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, ou vice versa, els reste du voyage en chemin de fer. £ Les prix de ces billets sont ainsi fixés : 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice Vers@. Are classe, 32 fr.: 2e classe, 23 fr.; 3° classe, 16 fn durée de validité, 5 jours. E ; 2° DE ROUEN AU HAVRE OU Vice Versa. ; dre classe, 13 fr.; 2 classe, 9 fr.; 3° classe, 1 {50h < urée de validité, 3 jours. Excursions en Bretagne. À Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel : et de famille valables pendant 33 jours. 1 La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre: la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des car! ë d'abonnement spéciales permettant de partir dune ee quelconque de son réseau pour une gare au choix . lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s’arrètant sus parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mc non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous À embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une l'excursion terminée, de revenir au point de départ a les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. 5 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE | re classe, 100 fr.; 2e classe, 75 fr. Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, et Lamballe) et les embranchements de cette ligne ve mer. ) î = CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE 1re classe, 100 fr. ; 22 classe, 15 fr. 2 Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châtea lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD EX SUD DE BRET re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follign et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande e embranchements de ces lignes vers la mer. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGI LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST DE CELLE DE, MALO A REDON ; 3 Are classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Ko Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérand les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de La à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Br Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Gui à Rosporden. ; À L % LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL AD URSS NA The Smith Premier Typewriter 89, rue de Richelieu, Par ES age aNN6E 14 DEC.1907. | % SRE, — N° 498 L« DÉCEMBRE 1907 LT PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOI Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 498, 1 décembre 190% : de Lépidoptères nouveaux. PauLz Trisrry-Miec. — Guide géologique et paléontolo- gique de la région parisienne. P.-H. Frirez. — La porphyridie rouge-sang. Dr Bou- Gon. — L'Élephant dans l'ancienne Égypte. P. Hipporyte-Boussac. — La ponte et les stations de ponte des Oiseaux de France. Garnier Eroc. — Callimorpha Dominula. | Paur Norr. — Les plantes nombreuses, superstitions auxquelles elles ont donné lieu : Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. F. Meunrer. — Description | | La Vigne. E. Sami De Riors. — Academie des Sciences. — Bibliographie. | ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!” DE CHAQUE MOIS France et Algérie . ANT Léon De Pier A AHRQUSCSAAUITeSpDays ee _ Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » | PE du DEMO. 2 JU nee Pour changement d'adresse. joindre 0 fr. 50 ce. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURKÉAUX DU JOURNAHT. Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS © 2 nt er AT RE THW30 Si n. 2e à Le î LI cum 1 _— PSE. LR Dane LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Dr Û par Émre Devrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et TE | Oisea UX. 3en noir, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Æ 7 têtes d'un nombre considérable d’oiseaux de France. om Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ , a par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. D C le) ] e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle ne plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Eee | Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cartonné, 0 fr. 78 en plus. = É par Louis PLaner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre _ A rai d MeesS. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = | 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, A d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). CA Cartonné, 0 fr. 75 en plus. © A ] b d ] N o ; elle F| re par GAsron Bonnier, membre de l’Ins- = titut, professeur à la Sorbonne. = um e a uv 0 1 Cet album, reproduisant toutes les Q espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, É représente ainsi 2.028 photographies. 00 Un volume : Broché, # fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST. Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfan(s peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrel, ‘et enfin quelques renseigne- ments géographiques. ’ Nul doute que, par son prix modique (0 fx. 60) et son cachet artistique, il n'obtienne un grand et légi- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou LE CATALOGUE INSTRUMENTS pour la recherche et la récolte des objets D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A: LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. à ——— ft cilé de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris. Lot d'ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Lias, Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, A V E LÀ D Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS per voqme 2 p TO € 1 nes DT de pr est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- nl cm Au CAT l | # | LE _ REPTILES ET BATRACIENS ATURALISÉS OU PRÉPARÉS EN LIQUIDES LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) CONSERVATEURS maurifanica, Algérie. 14 fr.| Unis (long., 1m80; plateau, ido lutaria, Grèce... ..... VS detlons) PEER 180 fr. jcodilus vulgaris (jeune), Nil. 90 » | Rana esculénta, France... .. 6 » Eos — — . 200 » | Alytes obstetricans, France... 6 » leo vulgaris, Maroc... 14 » | Bufo vulgaris, = à 8 » olans, Amboine....... 18 » | Hyla viridis, — E 6 » nosoma cornutum, Développement d’un Batracien PR mes 12: » (Rana) (œufs et larves à viridis, France ....... 12 »] différents âges) ............ 25,» officinalis, Tunisie... 12 » | Salamandra maculosa, France. 40 » alcites, France. ....... 12 » | Triton cristatus, — 6 » fragilis, — 15 » | Diemyctylus viridescens, Etats s viridiflavus, Espagne. 25 » UNIS RESTE R eene 8 » notus natrix, France. 20 » | Siredon Humboldti, Etats-Unis. 20) >phis hybridus, Cochin Cryptobranchus Japonicus, Ja- ner. ROBOT DORE ER ER 110 » rallinus, Brésil. ...... 25 » | Menopoma Allechaniense, Pen- haje, Egypte, in Mens MOINS yIvanIes ete Rene 80 » ra aspis, France ......... 18 » | Proteus anguinus. Eaux souter- astes cornutus, Soudan oc- raines des grottes de Carniole. 25 » EG 22 » | Amphiuma means, Caroline du [us ‘adamanteus, Etats- NOTES ES MES 120 » us lanceolatus, Médi- ; Trygon pastinaca, Océan At- RE en Gi JéMTONO étaorcoocunsnoe 22 fr. n fluviatilis, Aisne. 12 » | Myliobatisaquila, Méditerranée. 20 » Planeri, France. 18 » | Accipenser sturio, Rhin ...... 25 » — (ammocætes). 5 »| Polyodon foliaceum, Etats-Unis 90 » n canicula, Côtes de Siphonostoma Rondeletii, Mé- ane Mona ie A ire 12, » derrANÉe er er -ree En none, Côtes Syngnathus acus, Océan At- M ne e 20 » lantique ave 5 » lævis, Méditerranée. 30 » — phlegon, Méditerranée. LENS marmorata, Méditer- Nerophis maculata, Méditer- MANÉC Er oeue 10 » TANÉC ner Z » ocellata, Méditerra- — ophidion, Côtes de CRM en nie à 10 » Rance ere 4 » ta, Oc. cross 15 » | Hippocampus brevirostris, Co- erias, Méditerranée... 15 » s tes de France. 30) in< gnement technique. Collections et Matériel. è es d'anatomie humaine, comparée et botanique en aux invertébrés en alcool. les et Minéraux. nets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- s. primaire, secondaire et supérieur. d'histoire naturelle, d'acelimatation et d'élevage, iments pour l’étude des sciences naturelles. CATALOGUES EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés « GRATIS ET FRANCO » Hippocampus guttulatus, Côtes j Platessa vulsaris, Océan Atlan- de France... 3 fr. QUE EPP Balistes capriscus, Méditer- — limanda, Océan Atlan- LAN CO PTE Peer 8 » QUE REP ELEC Muræna helena, Méditerranée. 25 » | Solea vulgaris, Mer du Nord.. Anguilla vulgaris, Ourcq..... 20 »| — ocellata, Méditerranée... ! Conger vulgaris, Oc. Atlant. 15 »|Exocæœtus volitans, Méditer- « Engraulis enchrasicholus..... ANDARETANÉE OM OCR 4 Clupea alosa, Méditerranée …. 12 » | Labrus merula, Méditerranée Esox lucius, France. ......... 18 » | Perca fluviatilis, Aisne... ..…. ( Osmerus eperlanus, Manche... 4 » | Acerina cernua, — Thymallus vulgaris, Alpes... 35 » | Gasterosteus aculeatus, Seine. Choregonus oxyrhynchus, Smaris vulgaris, Méditerranée. Meuse Sr 40 » | Mullus Dar Atues — D - Salmo salar, Ecosse.......... 50 » | Chrysophys aurata, Caspienne, — fario, — ; 18 » | Scorpæna porcus, Méditerranée, M Cyprinus carpio, Ourcq...... 18 » | Peristedion cataphractum, Mé- M Carassius auratus, Chine... 108) Editenranéen.s nes 1 Tinca vulgaris, Ourcq...... do 12 »|Dactylopterus volitans, Médi- Gobio edité = à 4 »|. terranée RS Te :#4 Rhodeus amarus, Seine....... 6 »|Trachinus draco, Côtes d'Eus se Abramis brama, Ourcq.:..... LOMME ET O DE PERRET EPRE Alburnus lucidus, Ourcq...... X y» | Uranoscopus scaber, Côtes d’ Eu ‘2 Leuciscus rutilus, — Gr» roper MT teen Fierasfer acus, Méditerranée... 5 »|Scomber scomber, Mer dun Ammodytes tobianus, Mer du Nord mer NE :È NOR Pr ee 5 »|Thynnus vulgaris, Méditer- Gadus minutus, Méditerranée. BEN TANÉ CR RES ee EUR F3 Merluccius vulgaris, Côtes de Zeus faber, Méditerranée... .. 5 IÉTANCER NA EPP NES et 10 » | Blennius ocellaris, — M Rhombus Iævis, Côtes de Centriscusscolopax, — ...... : HrAN Ce RAR en ne 50 »|Lophiuspiscaforius, — ...... 12 POISSONS NATURALISÉS Petromizon marinus, Oc. Atlan- Cyprinus carpio, Ourcq....... LS HONCndabooonda obus bd Sfr NCA US anse er PERS Es Scyllium canicula, Côtes de Barbus fluviatilis, Seine..... Hrancerte Creer 65 » | Abramis brama, Ourcq...... Mustelus lævis, Méditerranée. . 10» DLeuciscus rutilus, — Acanthias vulgaris, Oc. Atlan- Chondrostoma nasus, Alsace. QUE A RM Men Ne 80 » | Siluris glanis, Doubs (1.1 m.30 Squatina angelus............. 95 » | Hypostomus plecostomus, Bré Prists antiquorum ........... 60 » SUR NE ER ERA Accipenser sturio, Rhin...... 40 »|Doras carinatus, Saint-Fran- Conger vulgaris,Oc. Atlantique. 80 » COIS NE BTESIP RE EE Anguilla vulgaris, Ourcq. .... 25 » | Solea vulgaris, Mer du Nord. Esox lucius, France.......... 40 » | Perca fluviatilis, Asie......… Choresonus fera, lac Léman . | Lucioperca sandra, Elbe es Mons A0) EEE EEE 95 » DEMO) TEE ER Salmo salar, Ecosse.......... 80 » | Dactylopterus volitans, — fario, France... ...... 30 » LELTANÉE eee een ESS NE Microscopes, Microtomes. Préparations microscopiques, instruments pour la nl graphie. À Meubles pour le rangement des collections. Tableaux d'histoire naturelle, collés sur toile avec haut et bas, mesurant 1m10 >< 0»90, destinés à l’enseig secondaire et supérieur. Mobilier et Matériel d'enseignement pour les écoles tines, primaires, lycées, collèges, facultés, etc. Musée scolaire pour lecons de choses. Cabinets de Physique, de Chimie et Instrumer précision. Projections pour l’enseignement, lanternes de projecli | SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES GRIESHABER Fnëres & C'' USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) DBLEUTIONN PALBONTOLORIOE LA “AS DE TRÈFLE” 42, rüe du Quatre-Septembre. PARIS (IT°) LEs PLAQUES PAPIERS VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES : . DE M. EDMOND PELLAT Ancien Président de la Société Géologique de France QUI AURA LIEU A PARIS 19. Avenue du Maine à 9 heures et demie très précises du matin LES 18, 19, 20 ET 21 DÉCEMBRE 1907 PAR LE MINISTÈRE DE M° MAURICE DELESTRE, COMMISSAIRE-PRISEUR 5, rue Saint-Georges, Paris. ASSISTÉ DE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EXPERTS-NATURALISTES | 46, rue du Bac, Paris CHEZ LESQUELS SE DISTRIBUE LE CATALOGUE Une exposition publique des collections aura lieu, 19, avenue du Maine, à Paris le 17 décembre 190%, de midi à 3 heures. SAPPAD PARA NTS Machine à Écrire ‘ PERMETTANT UN Téléphone 277-695 PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 11- AMATEURS PHOTOGRAPHES L ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ “AS DE TRÈFLE” des plus agréables. “SMITH PREMIER. ÉCRIT EN TROIS COULEURS s CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE FUN CHEMINS DE FER DE L'OUEST. Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre ef vice versa, par chemin de fer et bateau vapeur. 4 L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possible de faire sans déplacement important est certainement la descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les rives verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue. qui se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours En vue de faciliter cette excursion, la Compagnie 0 l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, des Rouen ou du Hävre, des billets spéciaux d'aller et retour28k prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateaus vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, ou vice versa, et reste du voyage en chemin de fer. Û ? Les prix de ces billets sont aimsi fixés : 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice versa. ‘ 1% classe, 32 fr. ; 2° classe, 23 fr: ; 3° classe, 16 fr. 50 durée de validité, 5 jours. 2° DE ROUEN AU HAVRE OU Vice Versa. \ 1re classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr.; 3° classe, 1 fr. 50 urée de validité, 3 jours. : Excursions en Bretagne. À Facilités accordées par cartes d'abonnement individuelle et de famille valables pendant 33 jours. E |! La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, dép y la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des carte d'abonnement spéciales permettant de partir d'une gaï quelconque de son réseau pour une gare au choix de lignes désignées aux alinéas ci-dessousren s'arrètant sur parcours; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leux embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une foi l’excursion terminée, de revenir au point de départ ave les mêmes facilités d'arrêt qu'à l’aller: CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Are ‘classe, 100 fr. ; 2e classe, 15 fr. Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follieny, De et Lamballe) et les embranchements de cette ligne verssl mer. } 4 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE Are classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. E | Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. | CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE 1re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. : ; Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folliguy, D et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et le embranchements de ces lignes vers la mer. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE Eh LIGNES INTÉRIEURES SILUÉES À L'OUEST DE CELLE DE SAINIS MALO À REDON E |! re classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. _ Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follign} Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandes les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi que les lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballéf” à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux Auray, de Loudéac à Carhaiïx, de Morlaix et de Guingan à Rosporden. 2 1 DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL The Smith Premier Typewriter, G 89, rue de Richelieu, Paris. D Re ln ne en NE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS t SH MUTSR CES me. 42 FESTS N] CO EN Ne Ci Re Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SONMAEERE du n° 499, 15 décembre 147 : Tératologiques. D' Félix REcnaurr. — Revue scientifique. H. Courix. — La mouche des cerises. — L’Éléphant dans l’ancienne Egypte. P. Hiproryre-Boussac. — Les plantes nombreuses, superstilions auxquelles elles ont donné lieu : La Vigne. E. Saxmnt ne Riors. — Deux ennemis du Colza. Paul Nocr. — Bibliographie. — “Table des matières du vingt-et-uriéme volume de la deuxième série 1907. Î Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. F. Meunier. — Les races | ë | } ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'ENILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS D Douce chAlpéne. .. . .... .. . AOfr » | louslesauirespays, 0 à) 19. Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » FSS UÉDUMÉNOR SE ART 2. 00 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux : BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS RARE NE DE DE TN MONTE ARIS (7° Arr. F D'ÉMILE DEYROLLE, Dinan à ne Histoire Naturelle de la France à. ll ! OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : B par Éwre Deyrozze. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurset | O ISéAUX, en nor, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 4 7 {êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. 3° Partie | Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par FAIRMAIRE, président honoraire dé la Société entomologique de France. C le] | é le} ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7. Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 8° Partie — D par Louis PLaner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre A ral | ñn ées considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 eu plus. 14° Partie : Ê le F k < par GAsron Bonnier, membre de | Ins- A | b UM d è | & N ouve ] le F ] ore titut, professeur à la Sorbonne. 7 Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. 18°bi Partie Un volume : Broché, # fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. s CHEMINS DE FER DE L'OUEST . : Pour nos enfants. Nous avons déjà signale à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. == Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être Pie agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement Lee iÈ À à leur intention et comme souvenir de voyage, un LE livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Hs Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- ce pour la recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfants peuvent expédier comu'e carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modele; plusieurs chan- LE CATALOGUE DES et la récolte des objets D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres : du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. = * Nul doule que, par son prix modique (0 fr 60) et | A son cachet artistique, il n'obtienne un grand et légi= 2 time succès. < LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé Iranco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de là publi cité de la Compagnie 20. rue de Rome, à Pans. Lot d’ammonites du Muschelkalk, Salilérien, Lias, A V EN D :. Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxlordien, Portlandien, Néocomien, Aplien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé Prix : 200 francs. { S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEVROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS 46, rue du Bac. Paris. SQUELETTES MONTÉS SQUELETTES DE MAMMIFÈRES _ Primates et Prosimiens. Homo sapiens.... . -.. 150 et Simia satyrus, ©* Bornéo... (jeune)..... sde Anthropopithecus troglodytes, Guimée..............-..... Anthropopithecus troglodytes (jeune)................:.... Hylobates Mulleri, Bornéo. Semmopithecus maurus, Su- MATRA. ..-........e0.. Nasolis larvatus, Bornéo. . .... e Cercopithecus es Abys- Sp Mesh Papio sphinx, Niger RAR Cebus capucinus, Colombie... - Hapale jacchus, Amazone. .... Midas rosalia, Rio-Janeiro.... Lemur varius, Madagascar. Catta, Nycticebustardigradus, Bengale 200 fr. 1.000 200 » Chiroptères et Insectivores. Vespertilio murinus, France. Macroscelides Rozeti, Dee. Erinaceus europæus, France. Sorex vulgaris, — Talpa europæa, el . Carnivores. Nasua narica. Costa-Rica .... Meles taxus, France.......... Galictis sp. ? Brésil. .......... Mustela martes, France... ... — foina Putorius putorius, France... = Afro, — vulgaris, — erminea, Lutra lutra. EE Canis familiaris, 30 et 18 25 15 12 12 Enseignement technique. Collections et Matériel. Pièces d'anatomie humaine, comparée et botanique en staff et cire. Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons. Squelettes montés. Insecres européens et exotiques. Coguilles. Animaux invertébrés en alcool. Fossiles et Minéraux. Gabinets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- gnements primaire, secondaire et supérieur. Livres d'histoire naturelle, d'acclimatation et d'élevage, Instruments pour l'étude des sciences naturelles. | Canis lupus, France......... 125 fr. Vulpes alopex, — ......... 40 » Fennecus chama, Afrique Mér. 80 » Viverra genetta, France....... 50 » Heélhstleos Afrique tree 350 » — pardus, Afrique. ...... 190 » — serval, RH Es 90 » — catus ferus, France... 45 » —— cafus, SN 25 » —" sjamensis, Siam....... 50 » Pinnipèdes. Otaria leonina,Côtes du Chili. 250 » Phoca vitulina,Côtes de France 120 » Rongeurs. Pteromys petaurista, Inde..... 120 » Sciurus vulgaris, France...... 18) Cynomys ludoviciana, Amé- rique Septentrionale........ 30 » Arctomys marmotta, Alpes.... 35» Castor fiber, France.....,.... 150 » — canadensis, Canada... 150 » Myoxus nitedula. France...... 15 » Gerbillus afer, Afrique Aust... 20 » Mus decumanus, France....... 12 » — raftus, NE RSR NE 20 » — musculus, ee 12 » Fiber zibethicus, Canada..... 60 » Dipus gerboa, Tunisie........ 20 » Myocastor coypus, Brésil..... 45» Hystrix cristata, Algérie. ..... 70 » Coendu prehensilis, Vénézuéla. 60 » Cavia cobaya, France......... 45 » Dasyprocta aguti, Guyane. .... 45 » Dolichotis patagonica, Répu- blique Argentine. ...... ... 60 » Lepus timidus, France. ....... 30 » = CUNICULNIS ne 20 » Ongulés. Equus caballus. France...... 450 » — asinus, Egypte......... 325 » Sus scrofa, France........... 250 » DUSTOMESIGUS ele. Meier ee Lamahuanachus,Amériquemér. Camelus bactrianus, Asie cent, Camelus dromedarius, Egypte. Elaphurus Davidianus ®, Chine Cervus elaphus, France. ...... — dama, — Capreolus caprea, — Cephalophus natalensis, Dre rans- Wal RAR Era deal Cameleopardalis giraffa, Afri- que Ames) etat Antidorcasdorcas, Afrique Sept. Oryx leucoryx, Nubie........ Rupicapra rupicapra, Europe. Capra hircus, France ........ nana, — Ovis aries, Cétacés. Orca gladiator (long. 5 m.).... FIL «Dr ÉMILE DEYROLLE, he 16, rue du Bac: PARIS He Arr.) 250 fr. 250 650 600 300 300 250 425 250 2.500 140 450 175 150 150 150 600 1.800 Delphinus delphis, Oc. Atlan- TIQUE LEE FRE DRSERRR - Phocæna communis, Oc. At... Edentés. Myrmecophaga jubata, Para- BU ere eo et : Tamandua tetradactyla, Co- JoMDI ER RARE RUE AE : Manis tetradactyla, Gambie. Marsupiaux. Trichosurus vulpecula, Au Macropus giganteus, Austr. — antilopinus, — Monotrèmes. Echidna hystrix, Australie. Rapaces. Neophronpercnopterus, Algérie 70 fr. Vultur fulvus, Algérie. ....... 90 » Aquila fulva, Alpes RE 15 > Buteo vulgaris, Aisne........ 20 » Pernis berne Auvergne... 20 » Milvus regalis, France mér... 35 » Circus cyaneus, an c 25 » Accipiter misus, Marne... F 15 » Falco communis, — ....... 30 » — tinnunculus, — ....... 20 » Nyctea nivea, Finlande. ...... 45» Syrnium aluco, Hrancesrt 20 » Strix noctua, — 15 » — flammea, — 20 » — brachyotus, = 20 » Scops Aldrovandi, = 20 » Bubo maximus, — 90 » Otus vulgaris, — 20 » Grimpeurs et Passereaux. Psittacus erythacus, Afrique occidentale re. CRE 25 » CATALOGUES EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés « GRATIS ET FRANCO » Microscopes, Microtomes. . Préparations microscopiques, instruments pour la graphie. Meubles pour le rangement des collections. Tableaux d'histoire naturelle, collés sur toile ave mesurant 1m10 >< 0®90, destinés à de haut et bas, secondaire et supérieur. Mobilier et Matériel d'enseignement pour les écoles tines, primaires, lycées, collèges, facultés, etc. Musée scolaire pour lecons de choses. à Cabinets de Physique, de Chimie et Instrument précision. Projections pour l’enseignement, lanternes de projections. 2]: Chrysotis amazonica, Brésil Cacatua galerita, Australie roseicapilla, — Stingops babroptilus, Nouvell Pelande AREA Ara chloroptera, Guatemala. — militaris, Pérou Palæornis torquatus, Afriq centrale....,.. CCE Platycercus eximius,Tasmani Melopsittacus undulatus, Au Gecinus viridis, France. . Picus major — Cuculus canorus — Alcedo hispida, — .. Dacelo gigantea, Nouvell Hollande "tree A Corvus corone, France. — cornix, — — frugilegus, — Coracias garrula......... Garrulus glandarius, France, Pica caudata Lanius excubitor, Cut DES PRODUITS PHOTOG De ae Re ce 0 caso meme” |] AMATEURS PHOTOGRAPHES! | RIESHABER Frères & C'! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ | a. rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) À mé à Saint-Maur (Sein || artens AS DE TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST U VENTE AUX ENCHERES PUB! IQUES | Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre et | J vice versa, par chemin de fer et bateau 3 : vapeur. & 25 DES L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possible | ; de faire sans déplacement important est certainement la descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Les rives, verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue qui l ; se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours ! des plus agréables. : En vue de faciliter cette excursion, Ja Compagnie de ï | }l l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, der Paris, de - : Rouen ou (lu Hâvre, des billets spéciaux d'aller et retour à prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau à vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, ow vice versa, et le reste du voyage en chemin de fer. Re Les prix de ces billets sont ainsi fixés : M. EDMOND PELLAT 1° DE PARIS AU HAVRE OÙ Vice Versa. ; 1re classe, 32 fr.; 2° classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr. 50: durée de validité, 5 jours. k : . 2° Dr ROUEN AU HAVRE OU Vice Versa. 1e. classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr.; 3° classe, # fn. 505 urée de validité, 3 jours. ; É ‘À DE Ancien Président de la Société Géologique de France QUI AURA LIEU A PARIS 19. Avenue du Maine 5 Excursions en Bretagne. | Hacilités accordées par cartes d'abonnement individuelles d'abonnement spéciales permettant de partir d'une-gare quelconque de son réseau pour une gare au choix des lignes désignées aux alinéas ci-dessous en s'arrêtant sur le" parcours ; de cmculer ensuite, à son gré, pendant un mois, | pon seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs | -’embranchements qui conduisent à la mer, et,enfin, une fois ! M MAURICE DELESTRE, COMMISSAIRE-PRISEUR l'excursion terminée, de revenir au point de départ avec) | à 9 heures et demie tres précises du matin et de famille valables pendant 33 jours. 1. LR 2 La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre; de | Fo LES 18, 19, 20 ET 21 DECEMBRE 1907 la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des cartes M ts PAR LE MINISTÈRE DE les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. 5, rue Saint-Georges, Paris. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE < : L : Are classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. > : AT ASSISTÉ DE - Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, Doll et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers la bn | Ù £ LES FILS D EMILE DEYROLLE, BXPERTS-NATURALISTES ce CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE iQ 246, rue du i Ave classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. 7 Bac, Paris Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château- À CHEZ LESQUELS SE DISTRIBUE LE CATALOGUE lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES. NORD ET SUD DE, BRETAGNE RAA AAA DA AA A AE Are classe, 130 fr. ; 22 classe, 95 fr. Be Une exposition publiqu : | Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, Dol 3 if 3 P P AE des collections et Lamballe) et de Brest au Oroisic et à Guérande et les : aura lieu, 19, avenue du Maine, à Paris embranchements de ces lignes vers la mer. : 54 Ë le 17 décembre 190%, de midi à 3 heures. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE MRETAGNE ET : LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST DE CELLE DE SAINT- PE ae MALO À REDON net Ù : ) À Are classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. : : 3 Les lots soon vus suivant l'ordre du catalogue. Certains lots Pace Lignes de Granville à Brest (par Molligny, « (2 pourront être réunis, les collections pourront même être vendues Dol et Lamballe) et de a au re et à pisntere 4 : : ï les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi que les en un seul lot, si les experts le jugent utile. . lignes de Dol à Redon, de Messacà Ploërmel, de Lamballe à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux à Auray, de Loudéac à Carhaïx, de Morlaix et de Guingamp à Rosporden. ; ÿ Machine à Écrire “SMITH PREMIER” ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENTA PERMETTANT UN DOIGTE ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris. Damian ei — — PURE CA FUN TS À SEEN VELO PAR HE UE Mi 209 LES th Ce it D j Ml f pd PE À CNE HIER ia NA nr a > Lt = Ver Eee) Ddsanbre » CET ER. | “ee pe Ba : 2-7 fe00s 4 es PR Es SR A