RSS GE 2 TT arte RE PS RE SE HR are “L fi à NE INA : RASE NT He Lu is ï Us ne ARC ANA _. SE on Le Ft Un Eues LRU LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES 1910 AVEC LA COLLABORATION DE MM. ANTHONY (Dr), s.-directeur du laboratoire de Saint-Waast. ; HECKEL (D' Ed.), professeur à la Faculté des sciences de Marseille. AUSTAUT, membre de la Société entomologique de France. HOULBERT, docteur ès sciences, directeur de la Station entomologique armori BATAILLON, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. que JOUSSEAUME(D"), ex-président de la Société zoologique de France. BOIS, assistant de Culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris. KŒHLER (D’), professeur à la Faculté des sciences de Lyon. | : LALOY (D: L.), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Paris. LATASTE (F.), ex-s.-directeur du musée de Santiago (Chili). LECOMTE (H.), professeur au Muséum national. LÉVEILLÉ (H.), ex-professeur au collège colonial de Pondichéry . MAGAUD D'AUBUSSON, membre de la Société zoologique de France. MALARD, directeur du laboratoire maritime de St-Waast. à MALINVAUD, secrétaire général de la Société botanique de France. BERDAL, docteur en médecine. BONNET (D'), attaché au laboratoire de Botanique du Muséum de Paris. BONNIER (Gaston), membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, BOURSAULT, membre de la Société géologique de France. BOUSSAC (H.). BOULE, professeur au Muséum national. BOUVIER. membre de l'Institut, professeur au Muséum de Paris. CAPITAINE (Louis), membre de la Société botanique de France, CHAUVEAUD, agrégé de l'Université. MASSAT, pharmacien. CHRÉTIEN, membre de la Société entomologique de France. MÉNÉGAUX, assistant de zoologie au Muséum de Paris. COLOMB, préparateur de botanique à la Sorbonne, MEUNIER (Stanislas), professeur de géologie au Muséum national. COSMOVICI (D'), professeur à l'Université de Jassy. MOCQUARD (F.), ex-assistant de zoologie au Muséum de Paris. COSTANTIN, professeur au Muséum de Paris. NOEL (Paul), D' du laboratoire d'entomologie de Rouen. COUPIN, chef de travaux à la Sorbonne. PATOUILLARD, membre de la Société botanique de France. CUÉNOT, docteur ès sciences, professeur à la Faculté des sciences de Nancy. PIC (M.), membre de la Société entomologique de France. DANGEARD, professeur à l'Université de Paris. PIZON (A.), professeur au lycée Janson, Paris. DAGUIN, Président honoraire de la Société des sciences naturelles de la Haute- | PLANET, membre de la Société entomologique de France. Marne: PLATEAU, professeur à l'Université de Gand. DENIKER, bibliothécaire du Muséum de Paris. ÉTIENNE DEYROLLE (D'), membre de la Société préhistorique de France. DUFOUR, docteur ès seiences, s.-directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon. ABRE-DOMERGUE, directeur du laboratoire de Concarneau. FRITEL (P.-H.), attache au Muséum de Paris. GADEAU DE KERVILLE, membre de la Société zoologique de France, GARDE (G.), de la Faculté de Clermont. GAUBERT, assistant de minéralogie du Muséum de Paris. GIROD (Dr Paul), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand GLANGEAUD, professeur à l'Université de Clermont. GRANGER (A.), membre de la Société linnéenne de Bordeaux. VAUTIER, attaché à la bibliothèque du Muséum de Paris. | GRUVEL, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Bordeaux. XAMBEU (Cap°), membre de la Société entomologique de France. : | | | | POUJADE, du Muséum d'histoire naturelle de Paris. PRIEM, agrégé de l'Université. RABAUD (Et.), licencié ès sciences naturelles, RAILLIET, professeur à l'Ecole vétérinaire d’Alfort. REGNAULT, docteur en médecine. ROUY, président d'honneur de l'Association française de Botanique. SAUVINET, assistant de zoologie au Muséum de Paris. SCHAECK (EF. de), préparateur de zoologie au Musée de Genève. TROUESSART (D'), professeur au Musénm national. VAILLANT, professeur au Muséum national. HARIOT, assistant au Muséum national. ETC., ETC. NY À ( ES B PARAISSANT LE 1° ET LE 15 DE CHAQUE MOIS PAUXL GROULT, SecrÉraiRe DE LA RÉDACTION 32° Année 99° Année de la 2° Série ABONNEMENT ANNUEL LE DUO ANNONCE 10MrE 0 AIGÉTIE Eee diet erinn Nos brise nt DU Milan SUCHPn te 40 » Pays étrangers compris dans l’Union postale...., ..................... Al » PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS 46, RUE DU BAC, 46 1910 l' TND 32° ANNÉE 2% SÉRIE — N° D 418 4sr JANVIER 1910 LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES ee CONTRIBUTION A LA FAUNE DES PHORIDÆ du Copal sub-fossile de Zanzibar, récent de Zanzibar, de Madagascar et d'Accra. Dans le domaine entomologique, on a fait de remar- quables progrès concernant les Phoridæ de la faune mondiale, particulièrement sur les bestioles de cette famille des régions paléarctique et néarctique. Parmi ceux qui ont le plus contribué à étendre nos connais- sances relativement à ces mouches, il faut citer M. Bec- ker, le distingué diptériste de Vienne, et M. Brues, des Etats-Unis. Cependant si anciennes et imparfaites que soient les recherches de l’ilustre Meigen, elles ne sont pas à dédaigner, cet infatigable naturaliste ayant donné les premières descriptions sérieuses sur ces méta- boles. La faune fossile n’a guère été étudiée, si ce n'est par H, Lüw qui, avant mes recherches, a signalé, très briè- vement, la présence du genre Phora dans le succin et a indiqué que les espèces de cette résine sont très voisines de celle de la faune actuelle. En triant des milliers de mouches du succin, j'ai pu trouver, après dix ans de longues et patientes recherches, toute une faunule des - genres Aphiochæta et Phora et deux spécimens du genre Conicera. Depuis 1898, j'ai eu la bonne fortune d'examiner plu- sieurs centaines de diptères du copal, notamment les belles inclusions de M. Evers junior de Altona-Bahren- feld-(Hambourg), où j'ai rencontré quelques-unes des formes décrites plus loin. Actuellement, il serait téméraire de porter un juge- ment définitif sur les Phoridæ du copal de diverses pro- venances africaines sans avoir vu nréalablement plusieurs spécimens d'une même espèce. Cependant, l'examen des Phoridæ, comme celui d’ailleurs des Chironomidæ, des Ceratopogonidæ (1), des Sciaridiw et des Mycetophilidæ, semble indiquer que cette faunule est très voisine de la faune holarctique actuelle et de celle incluse dans l’ambre de la Baltique. Accumulons des faits avant d’esquisser quelques traits de l'évolution phylogénique probable de ces minuscules diptères. DESCRIPTION DES ESPÈCES à Genre Aphiochæta, Brues (Phora plur auct. 1. Aphiochæta præpedita, nov. sp. (fig. 1-4). ?. Chez le seul spécimen observé le front est orné de six cils : deux un peu au-dessus des antennes, deux autres avant son milieu, deux autres après ce dernier; (1) Chironomidæ plur, auct. 4 de chaque côté du vertex (1), il y a aussi deux cils au milieu. Le troisième article des antennes est arrondi, assez grand; le chète assez long, épaissi à la base, et très distinctement cilié. Dessous des palpes un peu ren- flé à l'extrémité et orné de quelques cils. Fémurs anté- rieurs un peu épaissis à la base et très courtement ciliés, les tibias un peu plus courts que les articles tarsaux, métatarses à peine plus longs que les deux articles sui- vants réunis, le deuxième tant soit peu plus long que le troisième, les deux derniers articles environ d’égale lon- gueur, Articles tarsaux médians plus longs que les anté- rieurs. Fémurs postérieurs visiblement plus épais que les antérieurs et les médians, Métatarses un peu plus LCL SAT Fig, 1. — Patte antérieure de Aphiochæta præpedila, nov.sp.9, Fig. 2. — Patie médiane de cet insecte, Fig. 3. — Patte postérieure du même, Fig, 4. — Aile de ce diptère, courts que les deux articles suivants pris ensemble, le deuxième article plus long que le troisième, le quatrième plus long que le cinquième. Ailes plus courtes que le corps. Bord costal bien cilié, jusqu’à la {roisième nervure longitudinale (Cubitalader Girschner) (2) qui aboutit un peu après le milieu du bord costal. Quatrième nervure longitudinale (Discoidalader) à peine concave. L'emplacement de l'aile dans le copalne permet pas de donner une description plus rigoureuse, Cette espèce se sépare distinctement des Phora copa- lina etethiopia (3) qu'avec M. Brues (4), des Etats-Unis, je range maintenant parmi les Aphiochæta Brues. (1) La description des cils sur le front devra être complétée après le visu de plusieurs exemplaires. (2) Voir Becker. Die Phoriden, page 9 (figure) Wien, 1904. (3) Lisez ethiopica. (4) Diptera. Fam. Phoridæ, Genera Bruxelles 1906. Edité par P. Wytsman. insec{orum, pe de: LE NATURALISTE Longueur du corps À mill.; longueur alaire 3/4 de mil]. N°c185. Copal sub-fossile de Zanzibar. ©”. Inconnu. 2. Aphiochæta inclusa, nov. sp. (fig. 5-7). ®. Cette espèce diffère de la précédente par la taille, notablement plus grande, et par la disposition des ner- vures des ailes. Chète des antennes finement cilié, épaissi à la base et composé de deux divisions dont la première est la plus courte. Aux trois paires de pattes, les fémurs sont relativement assez grêles, Les pattes antérieures ont les tibias courtement ciliés et plus courts que les articles X ü D k \ À 7 I Fig. 5. — Base de l'aile de Aphiochæla inclusa nov. sp.®. Fig. 6.- Patte médiane du même. Fig. 7. — Patte postérieure de ce diptère. : tarsaux. Métatarses un tiers plus longs que les deux articles suivants réunis, le deuxième un peu plus long que le troisième, le cinquième beaucoup plus court que le quatrième. Articles tarsaux médians plus longs que les antérieurs. Métatarses postérieurs courtement mais distinctement ciliés en dessous et un peu plus courts que les articles deux et vrois pris ensemble, le troisième à peine plus long que le deuxième, le quatrième article très distinctement plus long que le cinquième. Ailes longues, larges et plus longues que le corps. Bord costal cilié jusqu’à la troisième nervuré longitudi- nale (Cubitalader); cette nervure simple. Quatrième longitudinale un peu concave. Ciliation microscopique du champ alaire très fine, très dense (214 d.) Longueur de corps 2 mill.; longueur alaire 1 3/4 de mill. N° 130. Copal récent de Zanzibar. ©’. Inconnu. 3. Aphiochæta infossa, nov. sp. (fig. 8-11). ®. Front bien cilié. (1) Chète des antennes assez court, épaissi à la base et très légèrement cilié. Hanches ornées de quelques cils assez longs. Fémurs antérieurs assez robustes mais amincis à l’extrémité et très fine- ment ciliés. Tibias beaucoup plus courts que les fémurs et tres courtement ciliés, Articles tarsaux courts, métatarses environ aussi longs queles deux articles suivants réunis: (1) Je crois avoir vu six cils : deux à peu de distance de antennes, deux un peu avant le milieu du front et deux autres après ce dernier; le vertex orné de deux cils. Ces caractères doivent être contrôlés sur plusieurs individus. i | le deuxième tant soit peu plus long que le troisième, le quatrième à peine plus court que le cinquième. Ongles des tarses gréles. Articles tarsaux médians un tiers plus longs que les antérieurs. Tibias médians ornés au- Fig. 8. — Aile de Aphiochæta infossa, nov. sp. 9. Fig. 9. — Patte postérieure de cette mouche. Fig. 10. — Patte médiane Fig. 11. — Patte antérieure dessus de quelques cils épars très appréciables. Tibias postérieurs densément pourvus au dessus d’une rangée de petits cils égaux et de quelques cils plus robustes. Articles tarsaux postérieurs plus longs que les médians. Fig. 12 — Aile de Aphiochæta obrutà nov. sp. Q. Fig. 13. — Patte antérieure du même, Fig. 44. — Patte postérieure du même. Métatarses garnis au-dessus d’une série de petits cils et en dessous de quelques cils plus épars. Tibias antérieurs sans épines; aux médians, elles sont assez longues et assez courtes aux postérieurs. Ailes un peu plus longues que le corps, larges. Bord costal bien cilié. Troisième nervure longitudinale ÿ abou- tissant bien avant le milieu. Sous-costale (erste Läng- sader) courant parallèlement à la troisième longitudinale LE NATURALISTE —1 qui n’est pas fourchue à l’extrémité. Quatrième nervure ! mètres du bord externe, est assez grande, plus foncée, et longitudinale peu concave, la discoïdale et la cinquième (Postikalader) à peine sinueuses. Longueur du corps 1 1/4 de mill., longueur alaire 1 mill, No 20. Copal récent de Zanzibar. o”. Inconnu. (A suivre.) Prof. FERNAND MEUNIER. Conservateur du Muséum d’histoire naturelle de la Société Royale de Zoologie d'Anvers. DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Rambara obiana, n. sp. — o 17 à 19 millimètres. Anteunes gris brun pâle, garnies d’un léger duvet. Fond des ailes d’un blanc transparent. Les supérieures aiguës à l’apex, les inférieures arrondies. Côte des supérieures blanche, picotée de gris brun pâle; aux supérieures une tache cellulaire noire, triangulaire, relativement grosse, et trois lignes de taches gris brun pâle, ainsi disposées : une longeant le bord externe (et le touchant parfois), jusque vers l'angle interne, où elle s’infléchit un peu intérieurement et finit au bord interne. Une autre, plus irrégulière, part de la côte à un peu plus de 2 milli- mètres de l’apex, est à peu près droite jusque sur la 4 (syst. anglais), puis continue ainsi : une tache sur la 3, à 4 millimètres du bord externe, et deux taches contiguës, superposées, à 5 millimètres de l’angle interne, la der- uière de ces taches s’appuie sur le bord interne, Enfin une 3e ligne est composée de trois taches, la {re tache sur ja côte, à 3 millimètres de la base, et la 3e sur le bord interne, à2 millimètres de la base. Aïles inférieures avec deux lignes de taches de même couleur, la 1'e longeant le bord externe et finissant au bord abdominal en lais- sant un petit espace blanc à l’angle anal; la 2e, irrégu- lière, est en forme d’oméga renversé. Elle débute par une tache sur la côte, à 2 millimètres de l’apex, une autre tache juste au-dessous de la re, puis deux taches sur les 4et 5, à 2 millimètres du bord externe, une autre sur la 3, à 3 millimètres du même bord, et enfin deux taches soudées ensemble, se terminant au bord abdominal, à 3 millimètres de l’angle anal, Une tache de même cou- leur (et non pas noire comme aux supérieures), à l’ex- trémité de la cellule. Une ligne de points noirs,interner- vuraux, au bord externe des quatre ailes, juste avant la frange, qui est gris brun pâle, Dessous des ailes blanc, ainsi que les franges, avec la tache cellulaire noire des supérieures, mais moins apparente qu’en dessus. Palpes entremélés de blanc et de gris, puis cerclés de blanc, et uoirs à l’extrémité. Front, thorax, ptérysodes etabdomen blancs; une petite barre noire, très apparente, sur le dessus de l’abdomen, tout près du thorax, Pattes blan- ches, sauf la partie intérieure de la 1r° paire, quiest noire — © variant de 18 à 21 millimètres, semblable au ©, mais à antennes filiformes. Ile Obi, Moluques. Huit exemplaires, ma coll. Rambara galactina, n. sp. — o©723 millimètres, an- tennes gris brun pâle, garnies d’un léger duvet. Fond des ailes d'un blanc transparent. Apex des supérieures aigu. Côte des supérieures teintée extérieurement de gris brun pâle. Au bord externe on voit une série de taches nervurales gris brun pâle. Une 2e ligne de taches nervu- rales de même couleur, très irrégulière et les taches étant de grandeurs diverses, part de la côte à 3 milli- mètres de l’apex. Les deux premières taches sont toutes pétites ; la 3e, qui se trouve sur la nervure 6 à 2 milli- ; a avec quelques écailles noires au centre; puis vient une très petite tache, suivie d’une autre un peu plus grande; ces deux taches sont aussi à 2 millimètres du bord externe. Une tache, de même grandeur que la précé- dente, mais à 3 millimètres du bord externe, se voit sur la nervure 3; enfin une grosse tache à peu près carrée se trouve à la fois sur les nervures 1 et 2 et finit au bord interne, à 5 millimètres de l'angle interne.Un trait cellu- luire gris brun pâle, précédé extérieurement, sur l’indé- pendante {nervure 5), d'une tache demême couleur. Une ligne de trois ou quatre petites taches de même couleur, bombhée extérieurement, part de la côte à 3 millimètres de la base et finit au bord interne à 2 millimètres de la base. Une série de petits points noirs internervuraux longe le bord externe. Frange nuancée de gris brun pâle. Ailes inférieures avec, au bord externe, une série de taches nervurales gris brun pâle, peu apparentes. Une ligne irrégulière de taches nervurales de même couleur, allongées en forme de trait, part de la côte, à 2 milli- mètres de l’apex, traverse 2 nervures à 3 millimètres du bord externe, puis traverse les nervures 4 et 5 à 2 mil- limétres du bord externe, la nervure 3 à 3 millimètres du même bord et finit au bord abdominal à 5 millimètres de l'angle anal. Une grosse tache cellulaire gris brun pâle. Série de points noirs internervuraus au bord externe et frange comme aux supérieures. Dessous des quatre ailes et franges blanc uni, avec, aux supérieures, quelques écailles brunes fermant la cellule et trois taches nervurales brunes; la {re, partant de la côte, à 3 milli- mètres de l’apex, est très petite, la 2e aussi; la 3e, plus grande, est à 2 millimètres du bord externe. Ces trois taches sont la répétition du début de la 2e ligne de taches du dessus, Yeux noirs, palpes blancs, mouchetés de noir à l'extrémité, front gris blanc, thorax et abdo- mgn blanc, pattes blanches avec la partie intérieure de la 1e paire noirâtre. Ceram. 1 o”,ma coll. PAUL THIERRY-MIEG 000000002000 7000000000000000002000€ LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES DU GLOBE LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES MELANOXYLON, Schott. (— Perittium, Vog.). — Grand arbre à feuilles imparipennées. Ca- lice à 5 divisions presque égales, la plus ex- terne, plus petite que les autres. Pétales 5, étalés. Etamines 10, à filets velis à la base, Ovaire à ovules nombreux. Gousse bivalve, bourrée entre les graines. — 1 espèce : Rio de Janeiro et Minas Geraes. (Le bois et l'écorce fournissent une belle couleur brun rouge.) TRIBU Il. — EUCÉSALPINIÉES. ATFIQUE RER A Tee ce De 2 ! ATNÉ TIQUE nn AN se M RS ner ee 19 ASTON RE N ne N de ie Pme eue 35 OCÉANIC RSS TE nee DE Rene ere 45 8 LE NATURALISTE Ovule 1, très rarement 2, et arbuste à aiguil- | lons en crochets, grimpant très haut; fleurs à stigmate obtus ou concave, terminal...,.. 3 ” } Ovules 2 ou plus et plantes n'ayant pas à la fois | le même port et le même stigmate que ci-des- Fig. 6. — Melanoxylon Brauna, Schott. Fruits. | PTEROLOBIUM, R. Br. (— Cantujffa, Gmel.). — Arbustes grimpant très haut, à feuilles bipen- nées, à aiguillons en crochet. Calice à 5 divi- ; sions imbriquées, inférieure plus grande que les autres. Pétales 5. Ktamines 10, libres. Ovaire sessile, libre. Gousse indéhiscente ; graines sans albumen. — 5 espèces : Tropi- ques de l'ancien monde. | | 5 | J | Lobes calicinaux fortement imbriqués, et grai- nesssans /albumen-2rese tenter tan 5 Lobes calicinaux valvaires ou très faiblement imbriqués, et graines albuminées en général 10 JAM A LODEL ARR er Ne ne a 6 al Dt Le Q + (0 NStigmale non-pelté..ru 2m eumenn der D EE) PELTOPHORUM, Vog.— Arbres élevés, inermes, à feuilles bipennées. Calice à coupe très ré- duite. Pétales 5, arrondis, très imbriqués. 6 Etamines 10,libres. Ovaire sessile, libre, Stig- mate pelté. Gousse indéhiscente; graines sans albumen,. — 7 espèces : Toutes régions tropicales. (Le bois du P. dubium (Spr.), Taub, est utilisé au Brésil dans l'ébénisterie.) Fig. T. — Pellophorum dubium, Spreng., Fleur coupée en long. Gousse sans ailes. Stigmate obtus ou concave.. 8 7} Gousse ailée à la suture supérieure. Calice à féceptacleitres oblique. 145% Ro VOIE CÆSALPINIA, L. — Arbres, arbustes grimpant très haut, inermes ou épineux, à feuilles bi- pennées. Calice à sépales imbriqués, l’anté- rieur en général plus grand que les autres. Pétales 5. Etamines 10, libres, à filets un peu velus ou glanduleux à la base, Gousse varia- ble; graines sans albumen, — 40 espèces : Toutes régions chaudes. Et SN (Beaucoup d'espèces constituent les bois rouges du Brésil et doivent leur coloration à la Brasiline. On les emploie en tein- ture et en ébénisterie. Les graines de C. Bonducella (L.), Roxb, sont utilisées sous le nom de Nuces Bonducellæ, contre la fièvre. C, coriaria, Willd., sous le nom de Dividivi, contient dans ses gousses un principe tannant fort recherché.) Fig. 10. Fig. 8, 9 et 10. — Cæsalpinia Sappan, L. lleur coupée en long, diagramme, fruits. MEZONEURUM, Desf. — Arbres élevés, iner- mes, à feuilles bipennées. Calice à réceptacle très oblique. Pétales 5, imbriqués. Etamines 9 à " : 3 : 10, libres, Gousse indéhiscente ; graines sans albumen, — 11 espèces : Régions tropicales | de l’ancien monde, 10 \ Fleurs polygames ou dioïques.., ....,.,..... 11 | Fleurs toujours hermaphrodites.,..........,. 51 bres dont le tronc est souvent pourvu de fortes épines (rameaux avortés). Lobes calicinaux fortement imbriqués. Pétales 3-5 sessiles. Etamines 6-10, Gousse bivalve; graines al- buminées, — 11 espèces : Afrique, Amérique, Asie. | GLEDITSCHIA, L. (— Garugandra Gris). — Ar- Al (Plusieurs espèces fournissent des bois utilisés dans la cons- truction et l'ornementation). Exemple : le Gleditschia lria- canthos où L. Févier d'Amérique. | Fig. 11. Fig. 12. lig. 11 et 192. — Gleditschia triacanthos, L. Fleurs mâle et femelle. Fig 13. — Gledilschia ferox. Gousse coupée en lone. Les 4 sépales supérieurs longuement soudés... 143 12 ! Les 4 sépales supérieurs libres, ou non soudés tous les 4 ensemble... LE NATURALISTE 9 pennées. Calice rentfté. Corolle à 5 pétales très larges. Etamines 10, libres. Ovaire presque sessile, libre, à ovules nombreux. Gousse bi- COLVILLEA, Boi. — Arbre inerme, à feuilles bi- 13 valve. — 1 espèce : Madagascar. Herbes ou arbrisseaux bas, souvent glandu- | DE URSS MEN A RAT, PR Mr 15) PATIO O SR Re AR le ire ee mi tone cent ne 47 — Calice à divisions faiblement imbriquées ou valvaires, Pétales 5. Etamines 10, libres. Ovaire presque sessile, libre, à ovules nom- breux. Gousse bivalve ; graines sans albumen. — 20 espèces : Afrique du Sud, Amérique oc- cidentale, du Mexique au Sud du Chili. 15 Gousse toruleuse, subhbivalve, striée au niveau dessgraines.. 1,7... TRE Re te 5 11 Gousse allongée, non toruleuse, bivalve, dure, non striée au niveau des graines, un peu veli- née Obliquement::............, TOR RCE LS HOFFMANSEGGIA, Cav. (— Melanosticta, DC.). 16 | PARKINSONIA, L. — Arbres ou arbustes à sti- l pules spinescentes, Calice à divisions faible- 17 ment imbriquées. Pétales 5. Etamines 10, à filets velus à la base, Ovaire libre à ovules nombreux. 4 espèces : Régions tropicales. (P. africana, Sond, donne un bois assez apprécié, et Îles graines et fleurs de P. Aculeata, L., sont utilisés contre lesfièvres.) POINCIANA, L. — Arbres inermes, à feuilles bipennées. Calice à préfloraison valvaire. Pé- tales 5. Etamines 10, libres. Ovaire libre ses- sile, à ovules nombreux. Gousse bivaive: graines albuminées. — 3 espèces : Afrique, Amérique, Asie tropicale. (Plusieurs espèces ornementales, entre autres, P. Reqgia, Boj. ou Flamboyant, ainsi nommé à causes de ses magnifiques fleurs rouges.) Ovaire sessile, soudé latéralement, à la coupe 19 calicinales ovules nombieux:: ...3.14. 10 20 Ovaire libre, à stine quelquefois très court, in- __ séré au fond du calice ou obliquement...... 21 (A suivre.) HENRI CoupiN et LOUIS CAPITAINE. Silhouettes d’Animaux ee On considérait autrefois le Lynx comme ayant des yeux siperçcantsqu'ils voyaient dans la nuitla plus noireet même au travers des murs les plus épais. Ce n’est qu’une légende, son regard seul est brillant, el dans la demi- obseurité il ne voit pas mieux que les autres félins. C'est une bête très sanguinaire que l’on trouve en Europe dans les forêts des montagnes, surtout dans le Nord. Il se tapit sur les branches comme un chat — un grand chat aux oreilles garnies de pinceaux de poils — à l'affût et saute d'un bond sur les animaux dont il veut s’em- parer. Bien que d'une taille assz médiocre (1 mètre de long environ avec une queue de 0220), il s'attaque à des cerfs, des chevreuils, des rennes et mème des élans,sans négliger pour cela le petit gibier, les lapins et les lièvres par exemple. Dans les Alpes, dès que la présence d’un Lynx est soup- çonnée, on fait l'impossible pour s'emparer de ce pillard dangereux et sanguinaire, mais il sait parfaitement se dérober aux recherches, Tant qu'il réussit à trouver sa nourriture dans les forêts et les gorges des hautes mon- tagnes, 1l n’en sort pas, vit solitaire avec sa femelle, et trahit tout au plus sa présence par des hurlements désa- gréables, qu'on entend de fort loin. Il ne quitte qu'à la dernière extrémité la solitude qu'il s’estchoisie,et se met à l'affût sur une branche où il s'étend tout de son long dans le feuillage qui le cache à demi, sans le gêner dans ses bonds. L'œil et l'oreille au guet, ilreste des journées entières immobile, les yeux à demi fermés et dans un état de sommeil apparent, qui n’en est que plus dangereux, car c'est alors qu'il est le mieux au fait dece quise passe autour de lui, Le Lynx vit de ruse :il n’a pas l’odorat très fin, ainsi que tous les chats, et son allure n’est pas assez rapide pour qu'il puisse poursuivre sa proie à la course, Sa patience et l’art avec lequel il sait ramper sans faire de bruit, l’amènent à portée de sa victime. Plus patient que le renard, il est moins fin ; moins hardi que le loup, il saute mieux et résiste plus longtemps à la famine; il n’est pas aussi fort que l'ours, mais ilest plus observateur et a la vue plus percante. Sa force réside surtout dans les pattes, les mâchoires et la nuque. Le Lynx sait se rendre la chasse facile et il ne choisit ses victimes que lorsque la nourriture abonde. Tout animal qu'il peut atteindre d’un de ses bonds, qui manquent ra- rement le but, est perdu et dévoré. Il n'est pas vorace mais 1l aime le sang chaud, et cette passion lui fait faire des imprudences. La faim lui donne du courage, le rend plus prudent et développe la puissance de ses sens. S'il trouve un troupeau de chèvres et de moutons, il s’en approche en setrainant surle ventreavec desmouvements de serpent, puis il s'enlève d’un bond, tombe sur le dos de sa victime, lui brise la nuque, ou lui coupe la carotide d’un coup de dent, et la tue instantanément, Puis il lèche le sang qui coule de la blesssure, ouvrele ventre, dévore les entrailles, ronge une partie dela tête, du cou et des épaules, et laisse le reste sur place. Le Lynx ne dévore pas les animaux morts et en putréfaction. Sa manière de lacérer la proie éclaire de suite les bergers sur l'espèce de rapace qui décime le troupeau. Lorsque le Lynx trouve assez de gibier pour assouvir sa faim, 1l s'en tient aux animaux sauvages et craint de trahir sa présence en s’attaquant aux troupeaux. Il a peu de peine à s'emparer des blaireaux, des marmottes, des lièvres, des gélinottes, des lagopèdes, des grands et des petits tétras ; affamé il chasse aussi aux écureuils et aux souris. En Suisse, pendant l'hiver, le Lynx est forcé de descendre dans la région inférieure dela montagne et même dans les val- lées, et il cherche à s’introduire dans les étables à chèvres et à moutons, en se frayant un chemin souterrain, (Tschudi.) Cramponné au cou de sa victime, le Lynx ne le lâche plus. On raconte que dans une ferme norvégienne on a retrouvé un jour tout un troupeau dans un état d’effa- rement indescriptible : c'était un Lynx qui avait si bien enfoncé ses griffes dans le cou d’une chèvre qu’il n'avait pas pu les en retirer et avaitété ainsi ramené par sa vic- time. La fourrure du Lynx a une certaine valeur. 10 LE NATURALISTE Le Glouton. Le Glouton est légendaire pour sa « gloutonnerie » qui, en réalité n’a rien d’exagéré; il a évidemment bon appétit, mais il n'a en somme, que rarement l’occasion de le sa- tisfaire et au delà. Au totalil ne mange pas plus que les autres carnassiers qui sont unanimes à faire bom- bance quand ils ont capturé une proie sérieuse. Il habite dans tout le Nord, aussi bien en Amérique qu’en Asie eten Europe : il n’est pas rare, par exemple, en Suède et en Norvège, Il a beaucoup des mœurs du Lynx, sauf qu'il est lourd et maladroit dans ses mouvements. Mais, comme lui, il grimpe sur les arbres et, tapi sur une bran- che, il attend tranquillement sa proie. Quand :l l’aper- çoit, ilsaute tout à coup sur son dos et lui plonge ses dents dans la nuque jusqu'à ce qu’elle rende le dernier soupir. Il dévore ainsi toutes sortes de mammifères, même le renne et l’élan, mais se contente souvent de petits Lemmings dont il fait copieuse récolte et qu'il avale tout entier, la peau et le cadavre. Quand la proie est grande il n’en dévore qu’une partie et cache le reste pour des repas ultérieurs. Le Glouton a aussi la singulière habitude de manger les appâts des pièges ou les animaux qui y ontété pris. Brehm a recueilli à ce sujet d'intéressants rensei- guements que nous allons rapporter. Lorsqu'il ren- contre le sentier frayé par quelque chasseur qui va tendre des trappes pour les martres,le Glouton ne man- que pas de les suivre. Il y trouve un double intérêt, car en même temps que sa marche est rendue plus facile, il se trouve conduit vers tous les pièges qui viennent d’être tendus, et où le chasseur a placé pour amorcer, soit un petit morceau de viande, soit une tête de perdrix ou de gélinote. Notre animal est trop prudent pour se précipi- ter tout d'abord sur l’appät, il se défie de cet échafau dage qu'il voit suspendu; il en ébranle les parties les plus extérieures, fait choir la machine, puis il en dis- perse les pièces, et arrive ainsi sans danger jusqu'au morceau convoité. Si, par hasard, le piège a été déjà visité par quelque martre qui s’y est laissée prendre, le Glouton l'étrangle et la met en pièces; mais il ne la mange pas, Car il parait quel’odeur dela bête luirépugne, et il l’enfouit dans un trou qu'il creuse dans la neige. Les renards, pour l'ordinaire, ne tardent guère à visiter sa cachette; ils suiventle Glouton àla piste et se régalent de ce qu’il a dédaigné. Comme on voit souventles traces des pieds de ces deux animaux sur un même sentier, on a cru que le renard marchait le premier, et l’on a dit qu'il était le pourvoyeur du Glouton. Les trappeurs de la Sibérie et ceux du nord de l’Amérique se plaignent éga- lement des dommages que leur cause le Glouton en détruisant leurs pièges ; c’est aux derniers qu’il fait réelle- ment le plus de tort, puisqu'il les expose parfois à mou- rir de faim. Les cantons fréquentés par les animaux à fourrure n’offrant point durant l'hiver des ressources assu- rées pour la nourriture de l’homme, chaque chasseur est obligé de se pourvoir, en partant, d’une quantité de vivres suffisante pour toute l'expédition ; mais afin de ne pas porter sans nécessité un fardeau assez lourd, il dépose che- min faisant, dans les lieux qui lui semblent plus favo- rables, quelques parties de ses provisions, afin de les retrouver au retour. Chaque cache est faite avec assez de soin et d'habileté pour échapper presque à coup sûr à la vue des hommes, mais non à l’odorat du Glouton, si le hasard conduit celui-ci dans le voisinage, En vain la pièce de venaison a-t-elle été enfouie à plusieurs pieds sous la neige, notre fureteur l’a sentie; en vain avait-on eu le soin de la recouvrir de lourdes pierres, cet obstacle, devant lequel échouerait toute l’habileté du renard, cède à la force du Glouton et à sa perséverance. Le Glouton est un animal plutôt nocturne. Sa fourrure est remarquable par sa finesse et son éclat. Le Vison. On le rencontre aussi bien en Europe qu’en Amérique, rôdant parfois autour des fermes et semant le carnage parmi les poulets et les canards, D'après les observations recueillies par M. Claudius, le Vison a les mêmes habi- tudes que le Putois et la Loutre. Il a la fourrure luisante de celle-ci, le museau et la courte queue de celui-là. Il habite les bords rocheux et couverts de roseaux des lacs et des cours d’eau ; comme le Putois, il se loge dans les digues, sous les racines des aulnes, le plus près possible de l’eau; son terrier n’a que peu d'ouvertures, et toutes du côté de l’eau; on ne trouve aucun couloir, qui se dirige dans un autre sens. Troublé dans sa demeure, le Putois se réfugie du côté de la terre, où il connaît bon nombre de retraites ; le Vison, au contraire, saute à l’eau et y échappe aux regards. La manière dont il nage est incomparable; il ne frappe pas alternativement l’eau avec ses pattes, comme le Putois, mais il s’élance par secousses successives, et cela avec une rapidité surpre- nante. On réussit rarement à le tuer lorsqu'ilest immergé; il plonge longtemps et n'apparait à la surface qu'à une grande distance. Dans l’eau, il est complètement à l'abri du chien. Sa piste ressemble tout à fait à celle du Putois et trompe le chasseur le plus expérimenté, car sa courte palmure ne s’imprime pas sur le sol, Il faut le chercher, en hiver, dans les lieux où l’eau reste longtemps sans être gelée, près des bassins à forte pente, près des chutes d'eau, près des sources, dans les mêmes endroits, d’ailleurs, que ceux où on trouve le Putois, lequel, comme on sait, plonge même dans la glace pour chercher des grenouilles. On y voit de temps à autre le Vison assis sur la glace, couvert de vase à en être méconnais- sable. En hiver, on aperçoit souvent le Vison, surtout dans la chasse au Putois. De temps à autre on le tire, quelquefois les chiens s'en emparent, ou bien il se prend dans un piège. Le chasseur qui a placé le piège ne salue pas cette capture avec la joie du naturaliste, car la peau du Vison ne vaut pas la moitié d’une peau de Putois. VICTOR DE CLÈVES. 2099250092992022 CTITTSSISTSI0L599 PREMIERS ÉTATS de RHESCYNTHIS ERYTHRINÆ, Walk. Cette note a pour but principal de rectifier une fausse opinion qui faisait attribuer à Rhescynthis erythrinæ, Walk (— Arsenura Armida, Cramer), un cocon qui doit proba- blement être construit par un Attacien de l'Amérique centrale. Comme on le verra par ce qui suit, cette espèce ne construit aucun cocon et ne doit, par conséquent, pas être considérée comine séricigène. Les œufs sont ronds, d’un blanc bleuâtre. Vers le quatrième jour après la ponte, ils se dépriment au cen- LE NATURALISTE 1! tre et restent dans cet élat Jusqu'à l’avant-veille de la naissance des Chenilles qui a lieu quinze jours après la ponte. Au sortir de l'œuf, la Chenille est d’un gris sale ; mais, quelques heures après, elle se colore en noir avec la tête rouge. Tout le corps est couvert de poils soyeux de couleur grise. Les deuxième et troisième anneaux portent des épines charnues assez longues. L’anneau anal est orné d’une épine charnue, ce qui lui donne beaucoup de ressemblance avec les Chenilles de Sphinx. Les incisions des deuxième, quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième anneaux sont bordées de jaune. La première mue a lieu dix jours après la naissance. Au deuxième âge, la tête et les pattes membraneuses sont rouges, le corps est formé d’anneaux noirs et jaunes. Les premier et deuxième anneaux sont ornés, laté- ralement, d'une paire d’épines charnues noires ; l’an- neau anal comme au premier âge. La deuxième mue a lieu neuf jours après, sans amener aucun changemeut de forme ou de couleur. A cet âge, ces Chenilles sont très vives et très vaga- bondes. Huit jours après, la troisième mue se produit. Les anneaux jaunes sont alors plus étroits et beau- coup plus clairs ; les noirs, au contraire, deviennent plus larges et plus foncés, coupés par des fils verdâtres. Les épines charnues existent toujours. Cet âge dure quinze jours. Au cinquième âge (quatrième mue) la Chenille n'a plus d’épines et les anneaux jaunes deviennent d'une couleur verdâtre. Cet âge dure vingt-cinq jours. Enfin adulte, au sixième âge, elle est largement anne- lée de noir et vert; la tête et les pattes membraneuses sont rouges; les pattes écailleuses sont noires. À cet âge, la Chenille est très tranquille et peu vorace. Elle vit cachée pendant le jour au bas des bifurcations des branches, sou- vent en compagnie d'une ou deux autres, et ne quitte sa retraite que la nuit, pour manger. Aussitôt qu'on la touche, elle vomit une eau visqueuse, rougeàlre. Au bout de vingt-trois jours, elle arrive à son complet développement et mesure de 13 à 15 centimètres. Alors ses couleurs com- mencent à se perdre et, trois jours après, elle abandonne la plante qui la nourrissait et cherche un endroit convenable pour sa transformation. Quand elle l’a trouvé, elle s’enterre rapidement à une profondeur de 25 à 30 centimètres. Arrivée à cette profondeur, elle construit une loge ovale, de la dimension de son corps, sans la tapisser de soie et sans faire aucune espèce de cocon. Quatre jours après, elle se transforme en chrysalide, Celle-ci est d’un brun rougeûtre. La surface du thorax est sillonnée, les stigmates visibles, elliptiques et noi- râtres. Les trois derniers anneaux rétrécis en arrière. Les pattes membraneuses encore visibles sous les deux premiers anneaux. L’extrémité abdominale terminée par une pointe sur la partie supérieure. Le papillon éclôt en juillet. La Chenille se nourrit de guacimo (Guazuma ulmifolia), Sterculiacée, et du ceibo (Bombax ceiba), Malvacée. C'est avec ces deux plantes (les seules sur lesquelles on a trouvé les Chenilles jusqu’à présent) que nous sommes arrivé à mener à bien l’élevage de quelques chenilles, car elles sont très délicates et difficiles à élever en captivité. Pour obtenir de bons résultats, j'ai dù procéder ainsi : Au milieu de mon jardin, j'ai bâti une cage en gave, de 2 mètres carrés sur 3 de hauteur; dans une boite de 20 centimètres de hauteur, pleine de terre, j'ai placé un récipient d’eau assez grand pour contenir une grosse branche de la plante nourricière sur laquelle mes Che- nilles pouvaient s'ébattre comme en liberté, Pour renouveler la nourriture, je n’avais qu’à placer une nouvelle branche à côté de l’ancienne et toutes les Chenilles passaient aussitôt sur la nourriture fraiche. Il fallut les soigner ainsi pendant trois mois pour obtenir leur complet développement. J'avais essayé plusieurs autres manières sans résultat. Cet élevage, long et difficile, ne produit donc que des Papillons pour collections, mais aucune soie, contrai- rement à Ce qu'on croyait jusqu'à présent. (Sociélé nationale l'acclimatation de France). THÉOPHILE RAYMOND, ST EE Re ] LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques nr re Le Latus du Nil était aussi recherché dans l’antiquité que de nosjours, Archestrate raconte qu'il est très blanc et toujours exquis de quelque manière qu'on l’accommode:; parfois, dit-il, on en trouve d'assez grands pour peser plus de deux cents livres, Il déclare excellent celui qu'on pêche aux environs de l’Italie,dansle détroitde Scylla(1); mais ici, l'écrivain grec parait confondre le Latus avec le Maigre d'Europe (Sciæna umbra), assez semblable au Fig, 4, — Latus momilié, d'après Lortet et Gaillard. Perca lalus, pour qu'il ait pu le croire de la même es- pèce (2). Associé au culte d'Ammon-Chnouphis (3) comme em- bléme du Nil au temps de l’inondation, le Latus recevait les honneurs divins dans la ville de Sné (4) qui, de ce fait, reçut des Grecsle nom de Latopolis. Etant également un objet de vénération pour {out le nome, on remarque, entre autres prescriptions relatives à cette province, la défense de manger le poisson. Des médailles frappées (1) Dans Athénée, Liv. VI, ch. xvir. (2) Cuvier et VALENCIENNES, fist. nat. des pois., t. IV, p. 25, pl. 100 (1830). | (3) Divinité suprême de Latopolis Il a une tèle de bélier, est toujours peint de couleur bleue et se confond souvent avec le dieu Nil Hapimôou. Ses parèdres étaient la déesse Nébouout et le dieu enfant Herka (4) Aujourd’hui Esneh. 12 LE NATURALISTE man mme cg Anne mn dans ce district, au temps d’Adrien, portent au revers, l'image d’un Latus (1). Non seulement les Latopolites témoignaient, de son vivant, le plus grand respect à leur poisson sacré, mais à sa mort, après l'avoir soigneusement embaumé, ils l’en- sevelissaient dans une nécropole spéciale, à l’ouest de la ville d'Esneh. Les différentes tailles y sont représen- tées ; à côté des poissons adultes, des sphères creuses, formées de joncs entrelacés et de fragments de toile: contiennent chacune plusieurs centaines d’alevins. Tous ces percoides, grands et petits, sont si bien conservés, qu'une fois nettoyés, ils semblent sortir de l’eau, les écailles ont leur éclat primitif et le globe de l'œil laisse voir des reflets métalliques. Pour assurer à ces animaux une conservation sem- blable, les Egyptiens leur faisaient subir une macération dans les eaux saumâtres des lacs de natron ; ils les en- touraient ensuite d'une couche de vase chargée de sub- stances salines et maintenues par des bandelettes habi- lement appliquées (fig. 4), C’est grâce à ce procédé, à la sécheresse de l’air et du sable, qu'après de longs siècles, la plupart de ces momies paraissent contenir encore au- tant de matières animales que certaines morues débitées sur nos marchés (2). Le Serrasailme citharine. Serrasalmus citharus, Geoffroy Saint-Hilaire. — Ce poisson, au corps ellipti- que et comprimé, mesure environ 30 centimètres de l'extrémité de la bouche à l'insertion de la caudale. Sa forme assez large et l’éclat argenté de sa robe lui ont valu, de la part des Arabes, le nom de Gamar el lelleh, Lune de la nuit. Il se distingue par un museau déprimé, ‘peu saillant, une nageoire anale quise prolonge jusqu’à la queue,une caudale fourchue, deux dorsales, dont l’une adipeuse, P-Hippe yte-B cussAaC olel: Fig.5, — La Citharine. autre rayonnée et portant, à sa partie antérieure, une forte épine très longue. Vert glauque sur le dos,laCitharine ae reste du corps d'un ton argentin à reflets d'azur mélés d’or et de pour- pre, l'écarlate colore les nageoires abdominales et le Jobe inférieur de la caudale (3), 1) SrrABon. Livr. XVII, 40-47. — J. pe Roucté, Monnaies des nomes, p.8. (2) Lorrer et Hueouxexo. Recherches sur les poissons momi- fiés de l'ancienne Egypte, dans les Comptes rendus hebdoma- daires de l'Académie des sciences, t. CXXXIII, p. 6:3 21 octobre 1901, (3) Georrroy Saiwnr-Hiraime. Descript. de l'Egyple. Les pois- sons du Nil, t. XXIV, p. 219 et suiv. Atlas 4, pl. 5, fig. 2 et 3. a Sur un calcaire de la ve dynastie, trouvé à Sakkarah, figure une scène de pêche où cette espèce est fidèlement reproduite (fig. 5), mais en raison de sa nature, la dor- sale adipeuse n'étant sans doute pas considérée par les Egyptiens comme une nageoire, ils l’ont confondue avec le reste du corpsetont négligé de reproduire la ligne d'insertion. + Le Serrasalme, qui d'habitude est assez rare dans le Nil, y devient très commun au moment du frai. On le rencontre également au Sénégal et dans toutes les ri- vières de l'Afrique tropicale, Tout en reconnaissant que la chair de ce Salmonidé est fade etne conserve rien de la saveur particulière à la plupart des saumonés, Geoffroy Saint-Hilaire a cru y reconnaitre le Kitharos des anciens et lui a donné le nom de Citharine (1). Divers auteurs, cités par Athénée, considéraient cepen- dant ce poisson comme un mets fort délicat. Phérécrate le proclame une excellente chose ; Epicharme le juge digne de figurer aux noces d'Hébé. Archestrate en parle longuement et donne, pour l’accommoder, différentes re- cettes : CS1 le Kitharos est blanc et qu'il se trouve avoir la chair ferme, je veux qu'on le fasse bouillir dans une saumure bien nette, en y jetant un peu d’herbage. Mais s'il a une couleur roussâtre et qu’ilne soit pas trop grand, on le fera rôtir après l'avoir piqué par tout le corps avec un couteau frais émoulu et qu’on tiendra droit. On l'oindra d'huile et de beaucoup de fromage. Ce poisson voit avec plaisir qu'on fasse pour lui une grande dé- pense, il est mêmetrès exigeant(2). » Pline montre moins d'enthousiasme (3). Galien, citant l'opinion d’un certain Philotinus, reconnait que la chair du Kitharos manque de consistance, mais qu'elle est excellente pour la santé, se digère bien et engendre un très bon sang (4). D'après Apollodore, ce Salmonidé était consacré à Apollon (5). Aristote a parlé du Kitharos, et Strabon le cite dans sa nomen- clature des poissons du Nil (6). La Citharine de Geoffroy estune espèce par- faitement caractérisée, et il est curieux, dit Cuvier, de voir qu'un poisson dont on possède tant de spécimens ait échappé aux recherches d’'Hasselquist, de Forskal et de Linné; aucun de ces auteurs n'en fait mention (7). Le Harmouth. Silurus anguillaris, Has- selquist. — Très nombreuse, la famille des Siluroides comprend environ un millier d'’es- pèces dont quelques-unes vivent dans le Nil, Entre autres particularités, ces poissons se distinguent par une tête large et déprimée, la présence, aux mâchoires, de plusieurs barbillons et par une .peau nue, lisse, couverte, en tout ou partie, de plaques osseuses, mais toujours dépourvue d'écailles. Ces poissons se rencontrent généralement dans les plus chaudes régions du globe, habitant de préférence (1). 1d:,°t XXIV, p. 295. (2) Athénée. Banquet de savants, liv. VIE, ch, xvr. (S)EMSEEnats iv. NXXIT:53 72 (4) Gauex. Des propriélés des choses nutrilives, liv. IN, chap. xxx. (5) Athénéc, VII, 16. (6) Srrason. Liv. XVII, chap. 11, 4. 1849). P: (7) Cuvier et VazENcreNes. ist, nal. des poiss., t. XXIL, 71 LE NATURALISTE 13 les eaux douces, cachés sous les pierres ou au milieu des herbes. Carnassiers et très voraces, ils fondent sur leur proie avec une grande rapidité, la plupart peuvent l’étourdir ou même la tuer, au moyen de décharges élec- triques.. Diverses études de ces animaux, traitées avec le plus grand soin, sont représentées sur les parois des temples et des syringes; nous allons essayer d'en établir l’identi- fication. Voici d’abord, sculptée dans un tombeau memphite de \à ve dynastie, l’image du Silurus anguillaris, désigné par Fig, 6. — Le Harmouth. les Arabes sous le nom de Harmouth (fig. 6). Quoique cette reproduction soit très sobre de détails et sans au- cune trace de couleur, l’ensemble en est si bien ordonné, qu'on y retrouve, à leur place respective et dans la forme qui convient, les principales c:ractéristiques du poisson vivant. Celui-ci a le corps arrondi au thorax, comprimé à l'arrière et très allongé, ce qui l’a fait comparer à une anguille. 11 possède, presque aussi grande que la moitié de la longueur totale, une dorsale assez basse et une nageoire anale de même forme,mais beaucoup plus courte. Sa tête, large, déprimée et plate en dessus, est couverte d’un casque tuberculeux prolongé jusqu’à l'ex- trémité du museau, lequel porte huit barbillons. Les yeux ronds, petits, sont situés latéralement. Des rayons mous et uneforte épine dentelée composent les pecto- rales ; un peu moindres que les précédentes, les ventrales n’offrent rien de particulier ; la caudale se termine par un bord convexe, caractère assez rare chez les Silu- roides. Les teintes sont peu variées ; vert foncé sur la tête, ce poisson a le dos et les côtes d’un noir bleuâtre ; le ventre d'un blanc tirant sur le roux; les barhillons, rouges à la naissance, sont noirâtres vers l'extrémité; l'iris estjaune, ‘la pupille noire (1). La plus grande taille du Harmouthn'excède pas 70 cen- timètres. Sa chair, très mauvaise à manger, n’a ni fer- meté, ni saveur, et ne sert d’aliment qu'aux malheureux. Il est, en toute saison, assez commun dans le Nil, sur- tout dans le Delta et les marécages de la basse Egypte, vivant de préférence au milieu des roseaux où ilse laisse capturer avec une telle facilité, que les pêcheurs de Rosette le prennent avec la main en très grand nombre. On le trouve également dans le lac Menzaleh et à l'Ouest de l’Afrique. Plus farouches que les mâles, les femelles se rappro- (4) Georrroy SaiNt-Hirame. Descripl. de l'Egypte. Hist, nat. des poiss. du Nil, t. XXIV, p. 328-335. L'Hélérobranche Har- mouth. Atlas 1, pl. 16, fig. 1 (1899), — Sonninr. Voyage dans la haute et hasse Egypte, t. IT, p. 288 et suiv. — Cuvieret VALENCIENNES. Hist. nat. des poiss., t. XV, p. 268-275 ; le Harmouth d'Hasselquist, pl.446, chent moins du rivage; leur chair passant pour être meilleure, elles se vendent un prix plus élevé. Hasselquist est le premier qui, sous le nom de Char- mouth, ait décrit cette espèce de silure (1). Sonnini l’ap- pelle Karmouth et fournit sur son histoire de curieux détails. D’après ce voyageur, il n’est peut-être point de poisson plus vivace. Il raconte en avoir vu un qui, après être resté une journée entière hors de l’eau et avoir reçu plusieurs coups de marteau sur la tête, était encore plein de force et de vie. Coupé en deux, les parties séparées conservaient du mouvement, et son œsophage se con- tractait une demi-heure après avoir été détaché des par: ties qui l’environnent. (A suivre.) P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. HECERCECCOLOOCOCO0ZCOOCO UA LOPHYRE DU PIN (Lophyrus pini) Depuis plus de vingt ans la forêt de Rouvray, située au sud de Rouen, est attaquée, dans les endroits plantés de sapins, par la Lophyre du pin; tous les ans certaines parcelles de la forêt sont attaquées, mais cette année l'invasion a été générale ; depuis Caudebec-en-Caux jus- qu'à Saint-Pierre-du-Vouvray, toutes les parties plan-, tées de sapins et de pins ont été attaquées, surtout sur les lisières bordant les routes. J’ai déjà parlé de cet hyménoptère dans le Naturaliste, au sujet d’une invasion de ce genre dans la Haute- Marne. Vers la fin de juin les arbres n'avaient plus de feuilles et celles qui restaient attachées aux arbres étaient deve- nues rousses, ce qui changeait absolument l'aspect de la forêt ; les larves sont descendues des arbres et ont fait leurs cocons sur les herbes, sur les bruyères et plantes basses de la forêt ; on pouvait, sans changer de place, ramasser plus de 300 cocons. Une grande partie de ces cocons sont éclos le 30 et 31 juillet. 1 p. 100 environ contenaient des ichneumons et 6 p. 100 contenaient des diptères parasites. Ces insectes se sont accouplés dans de très bonnes conditions et toutes les pontes sont écloses, À partir du 4e octobre,les larves étaient si nom- breuses qu’elles ne trouvaient plus de feuilles à dévorer et tombaient en masse au pied des sapins, où elles for- maient des couches de plus de 3 centimètres d'épaisseur. Le 12 octobre une grande partie de ces larves mouraient faute de nourriture. Dans certains endroits de la forêt où des voitures avaient formé des ornières profondes de 20 centimètres, les larves étaient entassées jusqu’au ras du sol. ; Les excréments en tombant rappelaient le bruit de la pluie et tout le sol était recouvert de ces excréments verdâtres du plus curieux effet. Je conseillai de racler la mousse au pied des sapins et de la brüler sur place, mais cette opération était peu pratique ; en outre il est toujours dangereux de faire du feu dans une forêt de sapins. Cependant, à Caudebec-en-Caux, M. Motte, inspecteur < à . (1) HasseLzQuisr. Voyâges dans. le Levant, 2 partie, p. 2i (tracl, fr. 1769). 1% des forêts fit l'expérience sur un espace de 10 hectares entouré de grandes routes permettant d'isoler le foyer. Après avoir répandu du pétrole de place en place, on mit le feu ; en quelques instants le sol des 10 hectares brülait, la fumée épaisse faisait tomber les larves restant aux arbres et il est fort probable que tout fut détruit. Malheureusement le sol des forêts de sapins est très riche en matière organique et pendant trois jours, vers midi, le feu se rallumait et brülait profondément dans le sous-sol. Quelques sapins auront certainement à souf- frir de ce traitement, mais qu'importe la mort de quel- ques sapins si les 10 hectares sont sauvés. C’est la première fois, je crois, que ce procédé est employé. Dans les autres parties de la forêt, M. Allaire, inspec- teur général, a fait couper par les gardes dans les jeunes semis et les pépinières toutes les petites branchettes contenant des tas de larves et fait écraser le tout. Il est fort probable que la mort en masse des larves en octobre aura déterminé l'apparition de cryptogames entomophyles qui auront détruit en grande partie cet insecte si nuisible à nos plantations de sapins. Voici, au sujet de cet insecte, les mesures à prendre par les conservateurs des forêts au moment de l'inva- sion. Ces mesures émanent de la Direction des Eaux et Forêts. Les jeunes pineraies de la plus grande partie de la France sont de temps en temps attaquées, et d'une facon trés intense sur certains points, par un insecte hyménoptère,le Lophyre du pin, sur lequel il est utile d'appeler l'attention des agents, en vue de la surveil- lance à exercer et des mesures à prendre «pour couper court aux invasions dès leur début. Il est d’abord nécessaire de résumer les caractères et les mœurs de cet insecte, leur connaissance facilitera sa détermination et tracera la méthode la plus propre à enrayer sa multiplication. Caractères. — Les Lophyres appartiennent à la section des Tenthrédiniens kyménoptères phytophages à abdo- men sessile, munis d'une tarière en forme de scie (mou- ches à scie) et non d’un aiguillon. Le genre Lophyre est caractérisé par des antennes de dix-sept à vingt-deux articles, simplement dentées chez les femelles, double- ment pectinées et formant panache chez les mâles. Ce genre se distingue facilement du genre Lyde qui vit aussi sur les résineux, par sa taille moindre, par la forme des larves (celles des Lydes n’ont que six pattes) et par l’absence de toiles abritant les larves sur les rameaux. Parmi les espèces sociales, seules nuisibles, la plus fréquente est le Lophyre du pin (Lophyrus pini, L.), dont les caractères principaux sont les suivants : Le mâle est noir et muni d'antennes de vingt articles, doublement et longuement pectinées. Sa longueur est de 6 millimètres et son envergure de 16 millimètres. La femelle est plus grande : elle a 9 à 10 millimètres de longueur et 20 à 22 millimètres d'envergure. Elle diffère aussi du mâle par sa teinte où le jaune domine. Dans les deux sexes, les ailes sont hyalines avec les nervures brunes. Les insectes parfaits ont toujours une vie très courte (cinq à six jours). La larve jaune brunâtre a la tête ronde, brune,et le corps lisse avec des rides transversales munies de petites épines. Klle possède vingt-deux pattes, six thoraciques PEL LE NATURALISTE et seize fausses pattes, simples mamelons, charnus. Sur chacune de ces dernières, on voit une double tache noire horizontale; la larve adulte mesure environ 25 millimètres. Le cocon de 9 à 10 millimètres de lon- gueur est très dur, brun ou gris, cylindrique avec les deux bouts arrondis. Mœurs. — Les Lophyres' entrent en activité dès les premiers jours chauds du printemps, et les femelles, lourdes, se déplaçant peu, pondent aussitôt leurs œufs sur les aiguilles les plus jeunes qui ont déjà presque un an d'existence, celles de l’année n'étant pas encore développées. La femelle, comme il arrive chez tous les Tenthrédiniens, incise d’abord l'aiguille avec la scie qu'elle porte à l'extrémité de son abdomen, puis, dans cette fente, elle pond ses œufs un par un, les recouvrant du parenchyme foliaire ressoudé ; chaque femelle pond de 80 à 120 œufs répartis sur plusieurs aiguilles voi- sines. Les larves éclosent trois semaines après environ et se mettent aussitôt à ronger les feuilles dont elles ne lais- sent que la nervure médiane. Leurs dégâts s’accentuent jusque vers la fin de juillet. Les larves ont alors atteint toute leur taille (25 milli- mètres); elles tissent leurs cocons qu’elles fixent aux rameaux ou aux aiguilles. La nymphose s’y fait rapide- ment et, au bout d’un mois à peine, apparait la seconde génération, souvent dans la première quinzaine d'août. Celle-ci opère sa ponte sur les aiguilles de l’année, lesquelles ont pu se développer sans obstacle, étant gé- néralement respectées par la premiere génération. Les larves de la seconde génération mangent jusqu'à fin septembre, puis, à l'approche des froids, se laissent pendre sur le sol à l’aide d’un fil et se tissent un cocon sous la couverture au pied de l'arbre qu’elles ont ravagé, ou bien eucore elles s’enfoncent à une profondeur de 5 à 10 centimètres dans le sol où elles se confection- nent une cavité réniforme dans laquelle elles accom- plissent leurs transformations. Dès le premier printemps, elles se nymphosent et, trois semaines après, sort l'in- secte parfait (à moins que l’état léthargique ne se pro- longe jusqu’en été, le repos larvaire peut même durer vingt-deux mois). Les larves du Lophyre, quand elles sont jeunes, vivent en sociétés de 50 à 100 individus, et leurs agglo- mérations se voient de loin ; plus tard, elles s’isolent de plus en plus. Dégâts. — Le Lophyre attaque de préférence le pin- sylvestre et à tout âge, mais 1! est surtout à craindre dans les jeunes peuplements peu vigoureux, en sol sec et maigre. Dans les massifs plus âgés,ce sont toujours aussi les pins en mauvais état de végétation qui sont les plus exposés. Lorsqu'il y a de grandes invasions de Lophyres, ils se jettent sur tous les pins, quelle que soit leur vigueur. Les larves printanières ne détruisent guère que les aiguilles de l’année précédente, et les jeunes pousses de l’année se développent normalement; mais la seconde génération s'attaque aux aiguilles de l’année et, si la pâture est intense, si elle persiste pendant trois ans sur le même point, les dégâts peuvent devenir très sérieux, parce que, outre la perte d’accroissement, il y à à tenir grandement compte de l’affaiblissement progressif de la vigueur d’un arbre qui, une fois parvenu au dernier degré de misère physiologique, sera une proie toute LE NATURALISTE 5 désignée pour une foule d'autres ennemis (insectes ou | cet ennemi de nos forêts de sapins, que je désirais faire champignons). Les arbres isolés ou de bordure ou situés dans les clairières sont toujours atteints les premiers, Ce n’est que dans le cas de grande multiplication que l'insecte pénètre en plein massif ; les larves ne se contentent pas de défeuiller complètement les arbres, voire des massifs entiers ; elles s’attaquent aux bourgenns et même à l'écorce qu’elles rongent par places comme le ferait l’'Hylobe. Sur de jeunes pineraies malveuantes, une pâture aussi intense peut amener la mort du peuple- ment. Dans leur premiere jeunesse, les larves ne rongent que la partie tendre (parénchyme) de la feuille et respectent les nervures qui se flétrissent et pendent en filaments. Plus tard, elles dévorent toute l’aiguille en commençant par l'extrémité et ne laissant que la gaine. Adultes, elles mangent par jour une dizaine d’aiguilles. Ennemis. — Heureusement, les Lophyres ont des ennemis naturels nombreux et actifs qui suffisent, en général, à mettre fin aux invasions. Pendant leur vie souterraine, parfois très longue, beaucoup de larves sont détruites par les Taupes, les Souris, les Musaraignes. Certains oiseaux (les Mésanges, les Étourneaux, etc.) en font une grande consommation. Mais ce sont surtout les ichneumonides qui entravent la multiplication des Lophyres dont les invasions ne durent ordinairement que deux ou trois ans. Dès la seconde année, la plupart des cocons sont occupés par des ichneumonides. (Il arrive souvent que, sur cent cocons, un ou deux seulement donnent des Lophyres. On cite soixante-deux espèces soit d’ichneumonides, soit de diptères parasites du Lophyrus pini.) Enfin les larves sont aussi très sensibles aux intem- _péries. Des temps froids et humides, des pluies conti- nues les font périr en masse, soit sur les rameaux, soit sous terre où elles sont en outre envahies souvent par des champignons parasites. Moyens destructifs. — L'action eflicace des ennemis naturels rend peu nécessaire l'intervention de l’homme, d'autant plus que les dégâts des Lophyres entrainent rarement la mort des plants attaqués. Cependant il y a intérêt à détruire, chaque fois que l’occasion se présente, les agglomérations de larves de la première génération pour empêcher ces foyers d’in- vasion de s'étendre. En frappant sur les rameaux ou en les secouant, on fait tomber ces troupes de larves dans un sac où un panier, ou bien on les écrase à l’aide de gants, ou encore on récolte eton détruit les cocons gisant sous la couverture,mais ce dernier procédé n’est pas très pratique. En tout cas, l'introduction des porcs n’a aucun effet. Des fossés de capture ayant 30 à 40 centimètres de largeur et de profondeur peuvent,lorsqu'un peuplement est complètement envahi, être utiles pour empêcher l'insecte de se répandre dans les massifs avoisinants; les parois doivent en être bien verticales du côté à pro- téger, afin que les larves ne puissent remonter. On établira ces fossés tout d’abord du côté sud, vers lequel se prononcent d'ordinaire les invasions. Les larves qui s’y accumulent sont alors facilement détruites. Signé : L. DAUBRÉE. * Tels sont les quelques renseignements, concernant connaître aux lecteurs du Naturaliste. PAUL NoEL. Anatomie de lHuître Pour bien comprendre la structure générale d'un lamellibranche et de l’huitre en particulier il est bon de comparer l'animal à un album à dessin, par exemple, dont le dos représenterait l'étroite charnicre du bivalve etla couverture les deux écailles. La coquille de l’huitre est en grande partie composée de phosphate et de carbonate de chaux. Sa face externe est tapissée par une membrane résistante de nature chitineuse. Cette coquille est entièrement formée par les produits secrétés par les cellules du manteau et rien n'autorise à lui accorder la moindre vitalité ou la faculté de s’accroitre par elle-même à la façon d'un tissu vivant, La face interne de la coquille possède le plus souvent une couche nacrée dont l'aspect irisé est dù au jeu de lumière dans les couches successives dont elle est formée. Les perles qui peuvent se montrer chez tous les lamellibranches et en particulier chez l'Ostrea edulis sont également formées d’une succession de couches calcaires disposées autour d’un corps étranger. La charnière est formée sur le côté cardinal d’un liga- ment élastique d’un brun noirâtre qui, par le fait de son élasticité et de sa structure (les parties placées du côté du bec de l’huître sont plus compressibles que celle qui est tournée vers l’intérieur) tend à laisser bâiller les deux valves de la coquille, ce qui a lieu lorsque l'huitre vivante est au repos au fond de l’eau, ou lorsque le muscle adducteur, vulgairement appelé tendon, est coupé, ou enfin que l’huître est morte. : La coquille est tapissée à l'intérieur par une mince membrane, le manteau, qui peut être comparé aux feuillets de garde de l'album, c’est-à-dire la première et la dernière page du livre, la seconde et la troisième page d'un côté, l'avant-dernière et l’antépénultième de l’au- tre représentant les quatre branchies vulgairement appe- lées barbes et qui pendent dans la cavité libre entre les deux lobes du manteau. L'ensemble des feuillets du livre compris entre la troisième et l’antépénultième page, à l'exclusion de celles-ci, représente la masse viscérale ou corps de l’animal. Lorsque l’huître gît sur le fond, elle présente une coquille supérieure et une coquille inférieure ; pourtantles écailles ne sont pas situées à la partie supérieure et infé+ rieure de l'animal, mais sur le côté droit (valve plate) et le côté gauche (valve bombée). Les deux valves sont égales et symétriques chez la jeune huitre, mais par la suite la coquille inférieure (gauche), c'est-à-dire celle par laquelle se fixe l'animal, pousse plus rapidement, se creuse, prenant une forme de cuiller, tandis que la valve libre reste presque plate. C’est le bec de l'huitre qui indique l'extrémité antérieure du corps; donc, une huître placée de champ avec le.bec éloigné de l’obser- vateur et la valve plate à droite, aura la face dorsale à | la partie supérieure, la face ventrale à la partie infé- 16 LE NATURALISTE rieure, son extrémité antérieure éloignée de l'observateur et son extrémité postérieure tournée vers lui, avec ses côtés droit et gauche à main droite et à main gauche respectivement. Pour examiner les parties molles il faut ouvrir délica- tement l'huître avec un canif aigu glissé sous l’extré- mité postérieure de la valve droite, jusqu'à ce qu'il coupe l'extrémité supérieure du tendon ou musele adducteur. Dès que ce muscle est coupé, les valves bâillent légèrement, on peut dès lors enlever la valve droite en l’arrachant, ce qui montre la face droite du corps. Cette surface est couverte par le manteau, mince membrane attachée au corps sur une grande partie de sa surface, mais qui pend comme un rideau autour de presque toute la circonféreuce. En le soulevant par les bords, ou en détachant délicatement toute la moitié droite du corps, on peut mettre les branchies à nu. Ce sont quatre bandes parallèles qui occupent la moitié ventrale de la cavité palléale et qui s'étendent de la partie postérieure presque jusqu'à l’extrémité antérieure du corps. Les bords du côté ventralsont libres, mais du côté dorsalils sont réunis au manteau et à la masse viscérale. L'espace compris entre les deux lobes du manteau ou cavité palléale se trouve divisé par la coalescence des deux lobes palléaux en un point situé au niveau de l’ex- trémité inférieure des branchies, en deux chambres, l'une ventrale qui renferme l'appareil respiratoire, la bouche et les palpes labiaux, l’autre dorsale qui loge la portion terminale de l'intestin et forme une chambre cloacale. L'espace dorsal, vers le centre de figure de l’huitre dans le demi-cercle formé par la ligne d’aädhérence des branchies, comprend le muscle adducteur, vulgairement appelé tendon. Les Américains l’appellent « heart » c’est-à-dire le cœur, probablement parce que l'huitre semble morte lorsque ce muscle est blessé, cette appa- rence de mort résultant simplement de ce que les co- quilles restent béantes par suite de l’importance fonc- tionnelle du muscle. Entre le tendon et le bec de l’huître, l’espace qui se trouve au-dessus des branchies est occupé par le corps ou masse viscérale composée des organes reproducteurs colorés en clair et les organes digestifs d’une coloration sombre réunis et confondus en une masse unique. Si l'huitre est très soigneusement ouverte, on peut distinguer un espace transparent en forme de croissant entre le tendon jet la masse viscérale. Cet espace est constitué par le péricarde ; si on ouvre avec soin la membrane délicate qui en forme les parois, on trouve le cœur avec son ventricule et ses orellettes réunis d’ailleurs, sous la forme d’une masse étendue au foud de cette cavité et battant doucement. Si au contraire l’huître a été brutalement ouverte ou si elle est sortie de l’eau depuis quelque temps déjà, la rapidité des battements du cœur peut être moindre d’une pulsation à la minute, aussi doit-on regarder le cœur très attenti- vement et pendant quelque temps si l’on veut aperce- voir une de ses contractions. Le sang qui s’est oxyygéné dans les branchies est lancé parle ventricule par l'aorte dont partent deux artères principales se rendant au foie, à l'estomac, à la bouche et à la partie dorsale du corps. L’aorte se bifurque pour donner quatre artères circum- palléales, Le sang est ramené aux branchies par un système de lacunes veineuses, (A suivre.) DEYROLLE-GUILLOU. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur le noircissement des feuilles vertes. (Note de MM. L. Maouenwe et Demoussy.) Les auteurs ont déjà montré que le brunissement de certaines feuilles éclairées par une source riche en rayons ultra-violets est dû à la mort des cellules épidermiques. Cette mort n’est d’ailleurs pas toujours accompagnée d'un changement de colora- tion, telles les feuilles de Tradescantia discolor et les pétales de dahlia, qui ne noircissent pas à la lampe et chez lesquels pour- tant il est facile de reconnaitre la mort du protoplasma à son inertie vis-à-vis des solutions plasmolysantes. Pour ce qui est du noircissement électrique, il est clair que le même effet doit se manifester dans toutes les circonstances qui provoquent, comme les rayons ultra-violets, la dégénérescence du protoplasma. C'est en effet ce qui a lieu, et les mêmes phéno- mènes se reproduisent exactement par la chaleur et l’asphyxie chloroformique, avec cette seule différence que la chaleur en fait apparaître encore d'autres, qui sont de nature à jeter quelque lumière sur le mécanisme du noircissement. Vraisemblablement les seules feuilles qui noircissent par insolation électrique sont celles qui noircissent aussi par la chaleur ou la chloroformisation. La réciproque peut n'être pas vraie, car l'épiderme des feuilles est parfois capable d'absorber assez complètement les rayons chimiques pour les empêcher d'atteindre les cellules intéressées, exerçant ainsi sur elles une protection remarquable, Le noircissement des feuilles par les radiations ultra-violettes n'est pas dû à une action spécifique de ce rayonnement: il a égas lement lieu sous toutes les influences qui déterminent la mort du protoplasma ou mieux le mélange des sucs cellulaires, entre autres la chaleur, la chloroformisation et le broyage mécanique ; ce phénomène est la conséquence d'actions diastasiques. Changement de coloration du diamant sous l'action de divers agents physiques, (Note de M, PAur SACERDOTE, présentée par M. E. Bourx.) De nombreuses recherches ont été déjà faites sur les change- ments de coloration que peuvent subir, sous l'action de divers agents physiques certaines pierres précieuses telles que le quartz améthyste ou les corindons. Dans cet ordre d'idées l'étude du diamant offre un intérêt tout particulier, à cause de sa constitution chimique plüs simple que celle des autres pierres précieuses, et aussi parce que les moin dres changements de teinte font varier considérablement sa valeur commerciale. Des expériences faites sur des diamants de différentes prové- nances, les uns parfaitement incolores, les autres légèrement teintés en jaune verdâtre, en les soumettant successivement : à l’action des rayons X (pierre placée à l'extérieur d’un tube Rôntgen); à l’action des rayons cathodiques (pierre placée à l'intérieur d'un tube à rayons cathodiques) ; enfin à l’action de la chaleur (pierre placée à l’intérieur d’un mouffle en terre réfrac- taire, à chauffage électrique, et dont un thermomètre à mercure permettait de suivre la température jusqu'à 300 degrés environ), ont conduit aux résultats suivants : L'action des rayons X ne modifie pas sensiblement la couleur - du diamant ; l'action des rayons cathodiques modifie considéra- blement la couleur du diamant : la teinte initiale, blanche ou jaune verdätre très pâle, s'accentue progressivement jusqu'à devenir d'une belle couleur « vin de Madère », qui vire ensuite au brun plus ou moins foncé si l’on prolonge l'action. Le dia- ment ainsi teinté par l'action des rayons cathodiques semble conserver désormais sa teinte. L'action d'une tempéralure un peu élevée (300 degrés à 400 degrés) décolore assez rapidement le diamant et le ramène sensiblement à sa teinte initiale. Dans une autre note, M. André Meyère conclut que, sous l’in- fluence du radium, des rayons X et des rayons cathatiques, quel que soit le procédé employé et le métal formant les électrodes, les corindons et les diamants ne se colorent qu'en jaune plus ou moins foncé. Le Gérant : PAUL GROULT. Parvis, — [mp. Levé, rue Cassette, 11. 32° ANNÉE CLÉS POUR LA DÉTERMINATION Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS (Suile.) GENRE SPONDYLUS. — Ce genre ne comporte que six espèces qui se répartissent stratigraphiquement comme suit : ÉTAGES £ NOMS DES ESPÈCES 2 EE LE S Æ = ‘a Z 2: 2 S 24 3 = ae | à 1 |Spondylus demissus, Desh....... Le 2 — Vaudini, Desh........ + 3 — cranulosus, Desh..... + 4 — rarispina, Desh. ..... + 5 — radula; limk. "752 + 6 — multistriatus, Desh... | + + Coquille de 20 m. m. ou de moins de:20:m::m. de diamètre’: -....::.. 2. 1 Coquille ayant plus de 20 m. m. de HAMÉITEMN AT Reda ee mn 3: 2 3 Fig. 63 — S. Vaudini. haute que large, des côtes rayon- nantes mais pas de lamelles concen- IBtriques (ho 163) Se PNA. | Area ligamentaire laïge, deux fois S. Vaudini. | Area ligamentaire droite, aussi plus large-que haute, des côtes rayon- nantes, et des lames concentriques bien nettes (fig..64 et 65)..…,,..:.,. Fig. 64. — S. demissus. Coquille orbiculaire, subéquilaté- rale, côtes épineuses écartées, cos- tules intermédiaires grenues (fig. 66). Coquille ovale, inéquilatérale obli- S. radula. 4, Côtes principales dépourvues d'é- pines, pas de stries lamelleuses, mais surface entière des valves treil- lissées par le croissement des côtes rayonnantes et des stries concentri- QUESNS A6) mener ssl visio Côtés principales plus ou moins épineuses- (fig. 65, 66 et 67)........ ÿ. 4 S. granulosus. 2e SÉRIE — LAS MOUSE Lire e Fig. 65.—S. demissus, Fig. 66.—S.radula. Fig. 61.—S.granulosus ‘ Côtes principales dépourvues ‘ou presque dépourvues d'écailles, cos- tules interméd., lisses (fig. 68)...... S. rarispina. 2 Côtes principales ornées d'épines - très prononcées, costules interméd. squameuses, des lames concentriques près des crôchets (fig. 69)..... ..…..…..S. multistriatus. ATEN Lo) dun A Ni He: es = 2, Fig. 68. — $S. rarispina. . Fig. 69, —S..mullistrialus GENRE PLICATULA. — Les espèces appartenant à ce genre, et qui se rencontrent dans l’éocène du bassin de Paris, sont au nombre de neuf qui se répartissent ainsi dans les différents étages. Une seule espèce P. Meunieri, de Rainc., se montre dans le stampien. ÉTAGES n ES & _ . = a < | NOMS DES ESPECES © a É s s 2 ‘3 = & a D 2 S S = = & PER IEE IN PE | 1 | Plicatula follis, Defr....... + 2 — Cossmanni,de Bour. + 3 — squamula, Desh... + 4 — echinulata, Desh.. —+ 5 — spondylioides,Desh. + 6 — phymatophora,Cos. de î — parisiensis,Desh.(1) ar Et 8 —— elegans, Desh...... + + 9 _ inluscrenata, Coss. Le Coquille à crochets toujours situés au dehors du plus grand axe (fig. 70 ne EE CE AU DS PDA ENS 2. Coquille à crochets situés à l’une des extrémités du plus grand axe (es 10 Tel T) NN NRA 3. (1) Plicatula condylus, Desh., n’est que la valve supérieure de cette espèce. ; 48 L'espèce stampienne, ‘ Plicatula Meunieri, avait été tout d’abord décrite par M. de Raincourt, comme Spon- Fig. 70. Fig. 11. Fig. T2. Fig. 73. dylus, l'absence complète d’oreillettes et d’area ligamen- P. spondylioides. P.echinulata. P.Cosmanni. P.intluscrenata. Crochet en forme de talon (comme chez Spondylus), bord palléal forte- ment crénelé (fig. 70) Lu] Crochet sans talon, pointu, bord palléal simple (fig: 72), cn Coquille orbiculaire où au moins aussi large que longue corset... Coquille ovale, deltoïde, carrée ou allongée, toujours plus longue que laps e RNCS See Res Coquille ornée de stries concentri- ques (fig. 14) CSS Coquille ornée d’épines en forme dejtubes (Me S) REIN eee Fig. 15. — . T4. — P..squamulu. Coquille carrée, face externe pure- ment striée en long (fig. 76)........ Coquille ovale, ostréiforme, plus ou moins irrégulière, côtes fortes, plus ou moins irrégulières......:.. Coquille deltoïde, à côtes épaisses et espacées, portant des épines au passage des stries d'accroissement So spl eetenshelele etieral= ielisieliels (fig. 17 et 12) Coquille à côtes épaisses, plus ou moins espacées, non épineuses Fig. TA. Fi. j E P. Cossmanni. 16.— P. follis. Coquille subéquilatérale,plus haute que large, avec plus de 25 côtes régulières légèrement squameuses (fig. 13 et 18) Coquille ostréiforme un peu obli- que et même coudée, avec moins de 20 côtes irrégulières....:.......... Fig. 19. — P. elegans. F1 ma . 80. — P, par £ + > æe{-------" LE NATURALISTE | Coquille très étroite, allongée, quelquefois courbée, deux fois plus haute que large, un talsn plat à la gs riIcharnière (fig 19) ere eee re P. elegans. \ Coquille presque aussi large que haute, côtes bifurquées ; pas de talon a lacharnière (fie 80) eee nr P. parisiensis (1). taire ne permet pas cette détermination générique, qui a été modifiée par M. Cossmann. C’est en réalité une me Plicatule bien caractérisée. P. spondylioides P.-H. FRITEL P. echinulata. CONTRIBUTION À LA FAUNE DES PHORIDÆ du Copal sub-fossile de Zanzibar, récent de Zanzibar, de Madagascar et d’Accra. ke P. squamula. 4. Aphiochæta obruta, nov. sp. (fig. 12-14). ®.Chète des antennes épaissi à la base et composé de deux divisions, le fouet un peu plus gros à la base et fine- ment cilié. Fémurs antérieurs distinctement plus longs que les tibias, Métatarses antérieurs un peu plus courts que les deux articles suivants réunis, le deuxième article à peine plus long quele troisième, les deux derniers environ d'égale longueur; ongles des tarses très grêles. Articles tarsaux médians plus longs que les antérieurs. Méta- tarses postérieurs plus allongés que les médians et fine- ment ciliés en dessous. Tibias antérieurs sans épines à P. phymatophora. P. phymatophora. moi l'extrémité, celle des pattes médianes distinctement plus longue que celles des postérieures. Aïles plus longues que 6. le corps, assez larges. Bord costal alaire cilié jusqu’à la troisième nervure longitudinale. Première longitudinale bien distincte. Il en est de même de la deuxième longi- tudinale (Teil der Radialader\. Pli alaire courant paral- lèlement au bord costal. Quatrième longitudinale à peine concave, discoïdale presque droite, cinquième longitu- dinale (Postikalader) un peu sinueuse. Longueur du corps { mill., longueur alaire 4/5 de mill. Nos 131, 115. Copal récent de Zanzibar. o7. Inconnu. 5. Aphiochæta indistincta, nov. sp. (fig. 15-18). À P. Cossmanni. Lt À Fig.18. P.intruscrenala. P. intuscrenata. 8. sp À ° 17 Fig. 45. — Aile de Aphiochæta indistincla, nov. sp. ©. Fig. 16. — Patte antérieure du même. | Fig. 17. — Patte médiane — | Fig. 18.— Patte postérieure. DIET EE SR (1) L'espèce décrite par Deshayes sous le nom de P. condylus isiensis (condylus). ne représente que la. valve supérieure de son P. parisiensis. LE NATURALISTE 19 = ©. Tête large, front large. Palpes ornés à l'extrémité de quelques cils raides. Troisième article des antennes sub-orbiculaire assez grand; chète assez long, finement cilié et composé de deux divisions environ d’égale lon- gueur ; le fouet épaissi à la base. Articles tarsaux anté- rieurs assez longs, métatarses un peu plus longs que les deux articles suivants pris ensemble, le deuxième article un peu plus long que le troisième, les deux derniers environ d’égale longueur. Fémurs antérieurs et médians un peu épais, les postérieurs assez dilatés. Articles tar- saux nettement plus longs que ceux des pattes anté- rieures et des médianes, le deuxième article plus long que le troisième, le quatrième à peine plus allongé que le cinquième; ongles des tarses très grêles. Bord costal alaire cilié, sous-costale bien distincte. Troisième ner- vure longitudinale se terminant un peu après le milieu du bord costal et offrant une fourche. Longueur du corps 1 mill., longueur alaire 3/4 de mill. N° 270. Copal récent de Madagascar. o”. Inconnu. 6. Aphiochæta inflata, nov. sp. (fig. 19-20). ?. Front bien cilié de chaque côté (1). Palpes ciliés au bout. Troisième article des antennes assez grand, le chète épaissi à la base et formé de deux divisions, le fouet assez long (2), finement cilié. Tibias antérieurs distinctement plus courts que les fémurs Articles tar- saux assez Courts, métatarses environ aussi longs que les deux articles suivants pris ensemble, le deuxième article à peine plus long que le troisième, les deux derniers sen- siblement égaux entre eux. Articles médians beaucoup plus longs que les antérieurs. L'épine de l’extrémité des tibias longues. Articles tarsaux postérieurs un peu plus longs que les médians. Tibias antérieurs ‘sans épines, celles des postérieurs bien moins larges que les médianes. Ailes plus courtes que le corps. Bord costal cilié jusqu'à Fig. 19. — Patte médiane de Aphiochæta inflata, nov. sp. ©. Fig. 20. — Patte postérieure du même. la troisième nervure longitudinale (dépourvue de fourche) qui se trouve avant le milieu de ce bord (3). (1) La disposition des cils sur cet organe ne pourra être faite qu'après le visu de plusieurs individus. (2) Sa longueur ne dépasse pas celle comprise entre l’ouver- ture de la bouche et le haut du vertex. (3) La disposition de l’aile dans le copal ne permet pas de donner la morphologie des autres nervures. Longueur du corps 4 1/4 mill., longueur alaire 3/4 de mill. N°1. Copal récent de Madagascar. Oo”. Inconnu. 7. Aphiochæta obstricta, nov. sp. (fig. 21-24). ®. Troisième article des antennes assez grand, chète épaissi à la base, assez court, formé de deux divisions et finement cilié. Palpes ornés de quelques cils. Articles tarsaux antérieurs très courts, robustes ; métatarses très courts et environ aussi longs que les deux articles suivants réunis, les articles 2-4 environ d’égale longueur, le cin- quième distinctement plus long que lequatrième. Articles tarsaux médians assez longs, les postérieurs plus allon- gés. Tibias antérieurs dépourvus d’épine à l'extrémité, celle des médians assez longue et celle des postérieurs courte. Ailes moins longues que le corps. Bord costal cilié. Troisième nervure longitudinale s’y terminant avant le milieu (1). Longueur du corps 3/4 de mill., longueur alaire 1/2 mill. N°2. (J'ai observé dans le même fragment de Copal un Sciaridae du genre Sciara, Meig.) Copal récent d'Accra. o”. Inconnu. 8. Phora labiosa, nov. sp. (fig. 25-29). Q. Par sa robustesse, cette espèce se sépare des formes décrites plus haut. Tête large, partie supérieure du front et vertex bien ciliés. Troisième article des antennes orbi- culaire, assez petit; le chète assez long, un peu épais à la base et finement cilié. Palpes assez robustes et ornés de quelques cils à l'extrémité. Pipette un peu saillante, mais les lèvres « Saugflächen » ont la forme de boucliers (2). Les trois paires de pattes sont robustes. Fémurs anté- rieurs moins du double de la longueur destibias; articles tarsaux assez courts, métatarses à peine plus longs que les deux articles suivants réunis, le deuxième imper- ceptiblement plus long que le troisième, le quatrième un peu plus court que le cinquième ; ongles des tarses assez grèles. Côté externe des tibias médians orné de cils Fig. 21. — Aile de Aphiochæta obstricta, nov, sp. 9. Fig. 22. — Paite antérieure de ce diptère. Fig. 23. — Patte médiane du même. Fig. 24. — Patte postérieure de cette mouche. courts, assez réguliers, et de quelques autres cils plantés éparsément entre les premiers, L’épine des tibias de cette ————_———————— (1) Les autres caractères alaires devront être décrits après l'examen de nouveaux spécimens. (2) L’aspect morphologique de cette espèce rappelle celui le Phora palposa, Zett. Il s’en éloigne par les autres caractères. Il en est de même de Phora magnipalpis, Aldrich. 20 LE NATURALISTE = paire de pattes est longue; métatarses ornés, en dessous, d’une rangée de petits cils bien distincts: le deuxième article visiblement plus long que le troisième, le qua- trième à peine plus long que le cinquième. Pattes pos- 28 Fig, 25. — Tête de Pho ra labiosa, nov. sp. ©. Fig. 26. — Aile du même, Fig. 27. — Patte antérieure de ce diptère. Fig. 28. — Patte médiane. Fig. 29. — Patte postérieure. térieures plus robustes que les antérieures et les médianes. Les cils du dessus des tibias offrent le même aspect morphologique qu'aux pattes médianes ; les épines de l'extrémité des tibias de cette paire de pattes sont nettement plus courtes que celles des médianes. Ailes beaucoup plus longues que le corps, larges. Bord costal cilié jusqu’à la troisième nervure longitud inale qui s’anas- tomose après le milieu du bord costal. L’extrémité de la première nervure longitudinale bien éloignée du point de départ de la deuxième longitudinale (1). Longueur du corps 1 1/2 mill., longueur alaire 4 mill. N°. Ma collection. Copal récent de Madagascar. o”. Inconnu. Observation : Parmi les formes incluses dans l’ambre de la Baltique, je n'ai observé aucune espèce offrant des caractères buccaux aussi curieux que chez Phora labiosa. (A suivre.) Prof. FERNAND MEUNIER, Conservateur. du Muséum d’histoire naturelle de la Société Royale de Zoologie d'Anvers (2). 2 (1) Les autres caractères alaires sont trop enchevêtrés pour les décrire. : (2) Toutes les figures ont été faites à la chambre claire de Abbe, par Mne F, Meunier. ———— (A ET DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Rambaraquadrinotata, n. sp. — o7 19 millimètres. An- tennes très finement veloutées. Les quatre ailes sont d’un bleu très pâle, sans aucun dessin, avec un petit point cellulaire noir, qui réapparaît en dessous. Les palpes sont gris bleu, avec l’extrémité noirâtre. Thorax, abdo- men et pattes de la couleur desailes. Cette espèce serap- proche beaucoup de Rambara (zanclopteryx) cœrulea Pag. des îles Aru, dont j'ai un exemplaire pris par C. Ribbé en 1884, mais cœrulea n’a pas de points cellulaires noirs. Nouvelle-Guinée, octobre, 1 ©’, ma coll. Eustroma pilosa, n. sp. — © 39 millimètres.Antennes à peine veloutées. Fond des ailes supérieures brun clair, avec des bandes transverses ondulées, irrégulières, d’un brun noir velouté ; ces bandes sont généralement bordées d’un mince filet brun pâle, presque blanc à certains en- droits ; de la côte à 2 millimètres de la base part une première bande large de 2 millimètres; puis une autre, plus étroite, convexe; formée de taches irrégulières sé- parées par les nervures; à 6 millimètres de la base part de la côte une bande centrale, large au début de 7 milli- mètres, convexe, se terminant au bord interne à 5 milli- mètres de la base; cette bande est traversée par les trois branches de la médiane (2, 3, 4 des Anglais) et elle forme alors à cet endroit deux o allongés enfermés par les ner- vures. Enfin j’ajouterai que cette grande bande centrale est traversée dans toute sa longueur par deux filets ondu- lés, brun pâle,qui se rejoignent plusieurs fois vers le mi- lieu de leur parcours ; dans un exemplaire, ces filets ne forment que trois o indépendants, l’un sur la côte, le deuxième au milieu dela bande, le dernier au bordinterne. De la côte à 3 millimètres de l’apex part une série de taches internervurales, ondulées, d’un brun noir velouté ; ces taches, qui longent à distance le bord externe, se terminent au bord interne à 2 millimètres de l’angle in- terne. Elles sont touteséclairées extérieurement de filets con- vexes blancs, et ces filets sont plus renforcés vers l’angle interne. Une tache concave brun noir velouté va de l’apex à la 4, puis trois petites taches de même couleur longent le bord externe jusqu’à l’angle interne. Frange brun clair, plus foncée sur les nervures, immédiatement pré- cédée sur les ailes d’un mince filet brun noir. Ailes in- férieures brun pâle, avec l’espace costal et l’apex plus clair (brun jaunâtre); un trait cellulaire brun noir, et entre ce trait cellulaire et le bord externe, trois lignes transverses, courbées extérieurement, et formées d’on- dulations brunes ; la première de ceslignes, près du trait cellulaire, est peu visible chez leo’; les trois lignes sont marquées en dehors d’un peu de blane, vers le bord abdo- minal et l'angle anal. Frange comme aux supérieures, précédée au bord externe d’un mince filet brun noir depuis l’angle anal jusque vers la 5. Dessous des quatre ailes d’un brun jaunâtre avecles franges comme en dessus. Untrait cellulaire brun noir aux quatre ailes. Les supérieu- ressont vaguement nuancées de brun noir de labase jus- que vers le milieu de l'aile. Un bouquet assezétendu de poils jaunes, puis bruns, se voit sur la nérvure 1, un peu avant le milieu du bord interne, qui est blanc jaunâtre. Aux inférieures les troislignes ondulées sontplus nettes qu’en dessus, etbien visibles même chez le o”. Palpes, front, thorax, abdomen et pattes brun clair. — © semblable, 38 à 42 millimètres, mais à antennes filiformes et sans bouquet de poils sous les ailes supérieures. PAUL THIERRY-MIEG LE NATURALISTE : 24 LES GENRES DE LA FAMILLE ES CÉSALPI DU GLOBE LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES SCHIZOLOBIUM, Vog. — Arbres élevés à gran- des feuilles bipennées. Calice à divisions imbriquées. Pétales 5, ongulés imbriqués. 20 : : : : Etamines 10, libres. Gousse bivalve ; graines albuminées. — 2 espèces : Amérique tropi- picale. Lobes calicinaux fortement imbriqués et grai- 2, nes sans albümen....,...... Fe Ne 22 Lobes calicinaux valvaires ou très faiblement imbriqués et graines albuminées en général. 27 29 DETATO DITES es LA Amen LU, 6 HiStemate non:peltés 2.3... 23 23 MOMUIOPIE EST AENR EN Ce AT Pris 24 ROUES OnEpius ME SR a Len 25 ZUCCAGNIA, Car. — Arbuste glutineux, à feuil- les une fois pennées. Calice à divisions im- briquées. Pétales 5, ovales. Etamines 10, li- bres, à filets velus à la base. Gousse bivalve; graines sans albumen. — 1 espèce : Chili, 24 9 | Gousse s’ouvrant aux sutures, ou indéhiscente. 8 2) :1 > > : | Gousse déhiscente par le milieu des valves... 26 ; HAEMATOXYLON, L. — Arbres glabres, à feuilles pari- ou bipennées. Calice à divisions imbriquées. Corolle à 5 pétales étalés. Etami- 26 { nes 10, à filets un peu velusà la base. Gousse déhiscente par le milieu des valves ; graines sans albumen. — 1 espèce : Amérique tropi- cale. {Le bois de l'A. Campechianum servait surtout autrefois sous le nom de Bois de Campéche, dans la teinture. Son principe actif | est l’hémaloxyline très employée en histologie, aussi bien végé- tale qu'animale. Il est aujourd’hui presque complétement rem- placé par les couleurs d’aniline. Fig. 14. Fig. 14 et 15. — Haemaloxylon Campechianum, L., Fleur entière et coupée en long. Fig. 15. Fleurs-polygames ou dioiques.2 45110822. 28 Fleurs toujours hermaphrodites....,......... 30 28 | Etamines 10, plus courtes que les pétales... 29 | Etamines 6-10, plus longues que les pétales... 11 NIACÉES.. 29 GYMNOCLADUS, Lam. — Arbres inermes à feuilles bipennées. Calice à divisions non imbriquées. Pétales 4-5, assez égaux, Gousse bivalve ; graines albuminées. — 2 espèces : Amérique, Asie. (L'écorce est employée dans la lessive ; les graines de G. dioica (L.), Baill., sont un succédané du café). Fi 30 ig. 16. — Gymnocladus dioica (L.). Baill., Graine coupée en long. deSASTAES LE tee na eu le colle 17 | Gousse toruleuse, subhbivalve, striée ‘au niveau Gousse non toruleuse, nettement bivalve...... 31 \ Filets staminaux velus ou glanduleux à la base. 33 dEiléts staminaux elabres. one eme 32 , MOLDENHAUERA, Schrad. (— Dolichonema, Nees.). — Arbres inermes à feuilles nues et | deux fois pennées, sur le même pied. Calice {à #5 sépales étalés à l’anthèse. Pétales 4-5 on- gulés, frangés. Etamines 8-10, libres à filets | glabres. Gousse bivalve. — # espèces : Bré- \ sil, Vénézuéla. Arbustes ou arbres épineux, à fleurs petites... 3% Arbres inermes à fleurs très grandes.......... 18 Herbes ou arbrisseaux bas, souvent glandu- JOUR RES ee See ee SRE 15 CERCIDIUM, Tul. (— Hoopesia, Buckl., Retino- phloeum, Karst.). — Arbres ou arbustes à ra- meaux axillaires transformés en épines, à feuilles bipennées. Calice à divisions val- vaires. Pétales 5. Etamines 10, à filets velus à la base. Ovaire inséré obliquement dans la coupe réceptaculaire. Gousse bivalve. — 6 es- \ pèces : Andes de l'Amérique tropicale. en crochets grimpant très haut; fleurs à stig- mate obtus ou concave, terminal .....,..... 3 Ovules 2 ou plus, et plantes n'ayant pas à la fois le même port et le même stigmate que CHA SSUS RTC same e dates lie ee 36 Fleurs polygames ou dioïiques................ 52 Fleurs toujours hermaphrodites.............. 37 Lobes calicinaux fortement imbriqués, et grai- nes:sans albumen! 14210002 Se cuie RTL Lobes calicinaux valvaires ou très faiblement imbriqués, et graines albuminées, en général. 40 | Ovule 1, très rarement 2, arbustes à aiguillons Stipmate Delta een EEE RTE 6 StIeMateMONNDOlte erreur 29 {A suivre.) HENRI Coupin et LOUIS CAPITAINE. Lo] LS) Rp En NAN ME HE LE NATURALISTE Silhouettes d’Animaux La Panthère. La Panthère habite surtout l’Asie. Ce n’est qu’une variété du Léopard, que nous avons étudié dans la notice “précédente et à laquelle nous renvoyons le lecteur, parce que ses mœurs sont identiques. Elle se distingue par sa grande taille, et sa couleur générale. Le Jaguar. Ce magnifique félin, presque aussi grand que le Tigre, se rencontre surtout dans toute l'Amérique du Sud. N'ayant aucun gite spécial il erre à l'aventure, mais ne chasse guère que pendant les nuits claires. Il lui faut de la chair fraiche et, dans ce but, il s'attaque à toutes sortes d'animaux, depuis les grands ruminants jusqu'aux petits rongeurs, sans négliger les reptiles et même les poissons. Pour capturer ceux-ci, il procède à la manière du chat, c'est-à-dire qu'il se poste au bord d’une rivière et d'un coup de patte s'empare des poissons que la malchance fait passer à sa portée. Le long des fleuves il chasse d'ailleurs d’autres animaux, par exemple des loutres. Quand il a l'occasion de rencontrer de grands troupeaux, domestiques ou non, il y cause de grands ravages; il saute d’un bond sur sa proie et lui ouvre la gorge en se servant de ses dents et de ses griffes. À l’égard de l’homme, il se conduit d’une manière assez variable. « Il nous arrivait souvent, raconte Rengger, dans nos explo- rations du désert du Nord du Paraguay,.de rencontrer plusieurs Jaguars qui, à notre approche, se réfugiaient dans l'épaisseur du bois, à notre passage. Aussi il est sans exemple que dans les contrées inhabitées où l’on récolte l'herbe du Paraguay, un homme ait été tué par un Jaguar. Mais celles de ces bêtes qui séjournent dans des contrées peuplées, ou près dés fleuves animés par la navigation, n’ont bientôt plus peur de l’homme et s’atta- quent aussi à lui. Dès qu'un Jaguar a goùté de la chair humaine, il la préfère à toutes les autres, et non seule- ment il n’évite plus l’homme, mais encore il le recherche avec avidité. Chaque année fournit de nouveaux exem- ples de matelots imprudents déchirés par les Jaguars. S1l faut en croire l'opinion générale, ils se seraient même déjà aventurés, la nuit, sur des bateaux amarrés à la rive, pour enlever des morceaux de viande suspendus, des chiens, quelquefois même des hommes. Mais ces derniers ne perdent ordinairement la vie que par impru- dence : un peu de vigilance met à l'abri de ses attaques. Ainsi, les visites que les Jaguars font aux pêcheurs, tandis qu'arrêtés par les vents contraires ils préparent leur repas, se passent ordinairement sans effusion de sang, parce qu'au moindre bruit les pêcheurs se réfu- gient à bord et abandonnent au Jaguar la viande qui rôtit au feu, et qui, ordinairement, lui suffit. Il est reconnu d'ailleurs qu’il ne craint nullement le feu ». Il ne craint pas non plus l’eau et traverse les rivières en nageant avec une grande facilité. 11 est alors facile à tirer parce qu’il perd ainsi une parte de ses moyens. Néanmoins, il est bon de ne pas s’y fier d’une manière absolue, parce qu’il se met quelquefois en rage après ceux qui l’ennuient quand il fait une pleine eau. « Je fus témoin, dit Rengger, peu après mon arrivée à Ascencion, d'une scène de ce genre, qui ne fut heureusement que risible. Un Jaguar traversait le fleuve à la nage. Trois matelots étrangers, dédaignant l’avis d’un Paraguayen, en le voyant venir du bord opposé, se jetèrent dans une nacelle avec un fusil chargé et ramèrent vers la bête. À une distance de cinq à six pieds, celui qui se trouvait sur l'avant de la nacelle fit feu, mais blessa seulement le Jaguar. Celui-ci, sans laisser aux chasseurs le temps de se reconnaître, saisit le bord de l'embarcation et y pénétra malgré les coups de crosse et d’aviron. Les matelots durent se jeter à l'eau et aller chercher un refuge à terre. Le Jaguar s'assit alors dans la nacelle-et se laissa tranquillement aller à la dérive, jusqu’à ce que, poursuivi par d’autres chasseurs, il s’élanca à son tour dans le fleuve et gagna la rive prochaine, » Le Chat sauvage. Il y a deux sortes de Chats sauvages : ceux qui de père en fils sont restés les hôtes des grands bois et ceux qui, après un certain nombre d'années de domesticité, sont redevenus des parias ivres de sang. Tous deux se res- semblent : presque aussi gros que le Renard, il ne diffère du chat domestique de couleur grise que par sa taille, qui est un tiers plus grande, et le regard, qui a des éclats de férocité. On le reconnaît surtout à une tache jaune blanc et des anneaux noirs à la queue, qui est très velue et noire à: l’extrémité. D’après ce qu’en dit À. de La Rue, le Chat sauvage ne se rencontre plus guère que dans les grandes forêts situées en montagne. Par le beau temps il aime à dormir sur une grosse branche dans les futaies de résineux; s’il pleut, s’il neige, si la température lui est désagréable, il se retire dans un arbre creux, dans une fente de rocher, ou dans un terrier de renard ou de blaireau. Il fait grand tort au gibier. Il mange, il est vrai, les souris, les mulots et les rats, mais il préfère à ces rongeurs les levrauts, les faons, le chevreuil et la biche; affamé, il se rue au carnage; il surprend ses victimes en rampant; grimpeur, il ne monte cependant sur les arbres que lorsqu'il est fatigué et serré de près par les chiens. Le Chat bondit avec une incroyable légèreté, mais ne peut pas courir rapidement. Il évente et sait découvrir les nids de perdrix, de faisans, de coqs de bruyère et de gélinottes. Si les mères ne sont pas sur leurs œufs, il s’embusque, les attend des. heures entières et saute dessus. Il ne prend les poules que des habitations situées dans le voisinage des forêts; il chasse le jour et la nuit. Les petits sont déposés dans un trou de rocher sur la pierre nue, sur le sol humide et le fond d’un terrier, sans herbe, sans feuilles, sans s'être préparé un lit d'avance. Ces rustiques enfants ne voient clair qu'après douze ou quinze jours de leur nais- sance ; dès qu’ils en ont la force, ils grimpent surles arbres jusqu’à l'extrémité des branches. La mère leur apporte d’abord des souris lorsqu'ils tètent encore ; un peu plus tard, elle leur montre à les prendre; enfin elle complète leur éducation en leur enseignant à pêcher, à surprendre aux abords des étangs la cane qui couve, à décrocher proprement une grive prise au lacet, à ramper, à se défiler derrière un arbre pour n'avoir plus qu’un bond à faire pour saisir le lapereau, à se mettre à l'affût sur une branche au-dessus d’une coulée pour n’avoir plus qu’à se laisser tomber, comme un plomb, sur le lièvre et le lapin qui auront le malheur d’y passer. En bonne saison, la fourrure du chat a une certaine valeur ; tué en octobre et en novembre, on peut en retirer cinq à six livres de graisse qu'on emploie comme huile à brüler. LE NATURALISTE 9 On fait du savon avec ses intestins, des appeaux à caille | M. de la Rue, un chien sür, adroit, expérimenté, ayant avec ses os; son cœur, rôti et mélangé à de la saumure de hareng, est un bon appât pour le renard, Le Chat quitte son trou, son arbre de la nuit, le refuge enfin où il a passé sa journée à ne dormir que d’un œil, pour s’en aller en rampant commettre ses meurtres de brigand et d’assassin. Avant le jour, il retourne à sa demeure, tant qu'il la croit sûre, en passant toujours par les fourrés les plus épais et suivant la même coulée. Quand il est allongé sur une grosse branche, il n’est pas toujours facile de le tuer raide. S'il n’est que blessé, il est prudent de s'éloi- gner un peu, de ne pas rester au-dessous de lui, car il y a des exemples qu'un Chat, dans ces conditions, rendu furieux par la douleur, s’est élancé, avec une précision extraordinaire, sur la tête du chasseur, auquel alors il fait des blessures cruelles au visage. La Fouine. La Fouine est très voisine de la Marte, mais elle s'approche plus qu'elle des villes et des villages, où elle s'établit de préférence. D'après ce qu’en dit Brehm, les granges solitaires, les écuries, les vieilles masures, les carrières, les tas de pierres, les amas de bois sont presque toujours habités par cet ennemi de nos volailles. Comme la Marte, elle est vive, adroite, souple, courageuse, rusée, altérée de sang. Elle excelle dans les exercices du corps. Elle grimpe sur les arbres et les troncs les plus lisses, s'accroche aux aspérités des murs et des rochers, saute et fait des bonds prodigieux, nage avec facilité, rampe, se glisse à travers les ouvertures les plus étroites; lorsqu'elle se laisse tomber d’une certaine hauteur, sa longue queue velue lui sert de balancier et la dirige dans sa chute, de sorte qu’elle se remet de suite sur ses jambes, se secoue et continue à courir ; ses dents et ses griffes sont acérées, et la finesse de son oreille ne le cède “en rien à celle de son œil, qui, dans l’obscurité, brille d’une lueur bleuâtre. En un mot, c’est un des carnassiers les mieux doués. Son régime est le même que celui de la Marte, mais elle est bien plus nuisible que celle-ci, pro- bablement parce qu’elle a souvent l’occasion de nuire. Quand elle peut pénétrer dans une basse-cour, la Fouine met tout à sang ; elle égorge en une nuit, dix, douze ou même vingt volailles auxquelles elle coupe la tête dont elle suce le sang, se contentant d’emporter dans son gîte un seui individu de ses malheureuses victimes. Le Blaireau. Le Blaireau atteint de 75 à 80 centimètres depuis le museau jusqu’à la naissance de la queue qui, elle, a 50 centimètres. Son aspect, dépourvu d'élégance, rappelle un peu celui du porc, avec des oreilles courtes et des yeux ronds. Il se creuse un terrier profond et tortueux dont il ne sort que la nuit. Le terrier est très propre et bien soigné; le Blaireau n’y peut tolérer la saleté, On assure que le Renard connaît cette particularité; quand le Blaireau est sorti, il vient déposer ses déjections dans le terrier qu'il convoite. Le Blaireau, au retour, l’abandonne et le Renard prend sa place. Le Blaireau est un parfait égoiste, vivant toujours solitaire et ne cherchant que son bien-être. Il mange des insectes, des vers, deslimaces et des escargots; exceptionnellement, il s'attaque aux œufs des oiseaux, aux jeunes levrauts, aux chauves- souris et aux grenouilles. En somme, il est plutôt utile que nuisible. Néanmoins on le chasse avec ardeur. « Pour réussir à s'emparer d’un Blaireau au terrier. dit perdu sa queue à la bataille, est indispensable. J’admets deux chiens terriers avec le Renard, ce serait un acte de cruauté avec le Blaireau. Oui, un seul chien suffit; libre dans ses mouvements, il sait éviter les duretés cruelles de son ennemi. On tue le Renard à la gueule ouverte, le Blaireau se défend dans son terrier où il faut l’aller chercher. Il n'en sort que mort ou peu vivant, Avant d'avoir recours à la pioche, il faut être bien certain que le Blaireau est définitivement acculé. Tant qu’il vit dans une galerie, éboulant des terres pour l’obstruer on enterre le chien, il peut reculer, ce qui rendrait inutiles des travaux de tranchée, qui ne sont efficaces que si le terrier, contre l'habitude, n’est pas en plein coteau. En pays plat, c’est différent, on peut tenter de lui couper la retraite en ouvrant deux tranchées, simultanément. On commence par le côté opposé au chien. Je conseille d'adopter un principe de ne jamais tenter de déterrér un Blaireau réfugié dans un grand terrier situé à mi-cûte. J'ai vu deux gardes s’acharner après un Blaireau qu'ils n’ont pas eu après un travail de dix-sept heures des plus pénibles. » On peut les élever en captivité, par exemple dans un jardin, où ils ne tardent pas à se creuser un terrier. M. de Pietruski rapporte, au sujet de jeunes qu'il élevait ainsi, que c'était charmant de les voir jouer au clair de lune. Ils aboyaient comme de petits chiens, grognaient comme de$ marmottes, s’embrassaient tendre- ment comme des singes, faisaient mille et mille tours. Lorsqu'un mouton ou un veau périssaient dans les envi- rons, les Blaireaux étaient aussitôt près de son cadavre. On ne se figure pas quels gros morceaux de chair ils apportaient dans leur terrier de plus d’un quart de lieue de distance. Leur maitre leur fit donner du foin et c'était un spectacle très intéressant de les voir prendre le foin entre leurs pattes de devant comme le font les singes et le transporter dans leur terrier. C’est avec les poils de la queue du Blaireau que l'on fait des brosses à dents et des pinceaux à barbe. Sa fourrure sert à recouvrir les malles et autres objets de voyage. VICTOR DE CLÈVES. Anatomie de l'Huître En haut des branchies, entre elles et le bec, sont quatre follicules charnus, palpes, labiaux, une paire de chaque côté du corps. Leur aspect rappelle beaucoup celui des branchies, ils sont réunis par paires par des brides. Entre ces appendices se trouve une bouche ovale, sans armature buccale, qui est ainsi située, non du côté de l'extrémité ouverte de la coquille, mais au contraire à la partie la plus éloignée. Comme l’huitre est fixée sur le fond d’une facon presque immuable, qu'elle n’a aucune espèce de tentacule ou d'organe analogue pour saisir sa nourriture et l’amener à sa bou- che, le processus par lequel elle s’alimente est des plus intéressants. En examinant au microscope un fragment de bran- chie, on voit qu'il est couvert de très petits cils, dispo- sés en série. Chacun de ces cils est animé d’un mou- vement constant de va-et-vient, quelque chose comme Lo ñ LE NATURALISTE GER RS RE EEE) le mouvement d'un aviron avec lequel on rame. Ce mouvement est plus brusque et plus puissant dans un sens que dans l’autre. Tous les cils d’une série ont un mouvement simultané comme celui d'une ligne d’avi- rons mais, Comme ils prennent un point d'appui sur la branchie et comme celle-ci est immobile, ils ne peuvent donc progresser dans l’eau, mais seulement produire un courant d’eau dans une direction opposée. Ce mouve- ment n’est pas soumis à la volonté de l'animal car on peut l’observer pendant des heures sur un fragment de branchie détaché, si l’on place ce fragment dans de l’eau de mer fraiche. Tant que l’huître reste sur le fond sans être dérangée,le muscle adducteur relâché et la coquille bâillante, l'eau de mer est entraînée sur les branchies par l’action des cils, et bien qu’un cil isolé soit trop petit pour être visible à l’œil nu ils couvrent en si grand nombre les branchies que ieur action simultanée déter- mine un violent courant d’eau qui est dirigé à travers la coquille et qui est forcé de passer à travers les très petits orifices située à la surface des branchies, En effet, les branchies sont formées par un tissu de canaux capillaires parallèlement disposés comme les tuyaux de flûte de Pan et percés latéralement, c’est-à-dire à droite et à gauche (l'huître étant placée dans la position adoptée pour la commodité de la description). Ces petits orifices font communiquer la cavité respiratoire avec la lumière de ces tubes aquifères. Ces tubes aquifères vont débou- cher en suivant le bord adhérent des branchies dans la cavité cloacale dorsale. Le courant d’eau entre donc par ces petits orifices, passe dans les tubes aquifères, pousse par la vis a tergo, et l’eau arrive ainsi dans la cavité cloacale, d’où elle est. refoulée en dehors des coquilles. Ce courant d’eau en passant dans les tubes aquifères peut oxygéner le sang. La nourriture de l’huître consiste entièrement en des organismes microscopiques, animaux et végétaux du plankton ainsi que dans de fines particules de matière organique. L'eau de mer contient habituellement du plankton en abondance qui est entrainé sur les branchies avec l’eau, mais, comme l’eau filtre à travers les pores des tubes aquifères, les particules de nourriture sont retenues à la surface des branchies grâce à une couche de mucus adhésif, qui recouvre toutes les parties molles du corps. Bientôt elles entrent en contact avec les cils qui les battent de facon à les faire glisser ou rouler à la surface des branchies vers la bouche. Ces particules en atteignant l'extrémité antérieure des branchies sont re- poussées plus loin de facon à tomber entre les palpes la- biaux et comme ceux-ci sont également couverts de cils les particules alimentaires sont charriées en avant jusqu'à ce qu’elles glissent dans la bouche toujours largement ouverte et également ciliée de façon à pouvoir entrainer les aliments à travers l'æœsophage jusque dans l'estomac. Tant que la coquille bâille, ces cils restent en mouve- ment et un courant de particules nutritives est entrainé vers la bouche. Les cils et les particules alimentaires sont trop petites pour être perçus sans microscope, mais si l’on projette de la poudre de carmin sur les branchies d'une huitre ouverte avec précaution et placée dans une cuvette d’eau de mer peu profonde, une observation attentive permet de voir qu'aussitôt que les particules colorées atteignent les branchies, elles commencent à y glisser d'un mouve- ment absolument uniforme, mais qui n’est pas plus rapide que celui de l'aiguille à minutes d'une montre. Ce mouve- ment constant et régulier sans cause apparente est très facilement perçu et, avec un peu d’attention, on peut suivre les particules colorées jusqu’à leur introduction dans la bouche. Pour pouvoir se renseigner sur le parcours de l’appa- reil digestif il faut fendre la masse viscérale avec un rasoir très tranchant. Si la section passe par le milieu du corps, chaque moitié présente la coupe d’un court œsophage, partant de la bouche, d’un estomac muni de diverticules avec des parois épaisses, semi-transparentes, autour de la masse compacte d’un vert sombre commu nément appelée foie et qui déverse dans l'estomac ses produits glandulaires. Derrière le foie et l'estomac on peut voir l'intestin enroulé sur lui-même et coupé en plusieurs points. Il n'y a pas d'organes accessoires de reproduction ou de copulation et, dans les huîtres où les sexes sont sé- parés, l'apparence des organes reproducteurs reste la même dans les deux sexes. Comme la glande génitale s'ouvre de chaque côté du corps on a pris l'habitude de dire qu’elle est double, mais dans l’huître adulte elle ne forme qu’une masse homogène sans trace de séparation en deux, elle s'étend d’un bout du corps à Pautre le long des anses et des replis de l'appareil digestif. L'estomac est assez bien différencié du reste du tube digestif : on peut le définir la partie du tube digestif en- tourée par le foie. La portion de l'intestin qui suit la région largement ouverte et courte qui est regardée comme l’estomac est la partie la plus spacieuse de l'intestin. Elle sert de loge à un organe très particulier que l’on appelle la fige cris- talline. C’est un cylindre opalescent et transparent comme du verre et de consistance gélatineuse dont les dimensions varient avec celles de l'huître et long de cinq à quinze millimètres. Sa partie antérieure est la plus grosse et dans de gros individus elle peut atteindre un millimètre de diamètre, elle est moitié plus petite à sa partie postérieure, les deux extrémités sont légèrement arrondies. La tige cristalline est donc située dans la première partie de l'intestin qui va de l'extrémité pylorique de l’estomac jusqu’à la première anse intestinale où l’on remarque un étranglement très net du tube digestif, sa fonction peut être d'empêcher les particules trop volumineuse de passer au delà et peut-être aussi d'aider à la digestion. Dans les échantillons placés dans l'acide, l'alcool, etc., cette tige est détruite et disparaît. La plus grande part de sa substance paraît formée de matière aqueuse. L'intestin, après l’étranglement de la première anse intestinale située vers la partie ventrale du’ tendon, remonte contourner l’estomac et revient à la partie dor- sale du tendon. La matière fécale est expulsée en forme de demi-cylindre, avec un côté légèrement excavé. Les fèces elles-mêmes sont composées de particules de quartz, de grains de sables, de matières organiques, d'humus, de cellulose, de frustules de diatomées, de squelettes de radiolaires, de forammifères, de fragments de carapaces chitineuses ayant appartenu à de petits vers ou à de minuscules crustacés, Ostracodes, Copépodes, etc., en un mot de débris qui ont été absorbés et digérés par l'huître. On rencontre également dans l'intestin des bac- téries et divers parasites. Un anus contractile situé à la partie dorsale et débou- : chant dans le cloaque termine l'intestin en uu point de LE NATURALISTE 95 la masse viscérale diamétralement opposé à la bouche. Chez l’huître comme chez les autres Lamellibranches, l'excrétion urinaire est assurée par un organe appelé organe de Bojanus et qui est chez eux l’analogue physio- logique du rein des Vertébrés. Cet organe est situé entre la partie inféro-ventrale du tendon et la ligne d’adhé- rence des branchies, de sorte que son orifice spécial s'ouvre à côté de celui du canal collecteur du lobe prin- cipal de la glande génitale, à côté de la paire inférieure de ganglions nerveux. Les organes des sens de l’huitre quoique très peu développés présentent néanmoins un certain intérêt. Le sens auditif, bien que l’on n’ait pu disséquer les ves- sicules auditives, existe certainement : on ne peut en effet approcher d’un banc d'huitres en faisant du bruit sans voir celles qui bâillent se refermer immédiatement. Le manteau, qui enveloppe les organes internes sur les deux côtés de l'animal, est en contact avec la coquille et sécrète et dépose les couches de carbonate de chaux dont elle se compose. Les bords libres du manteau, qui sont pourpres, sont garnis de tentacules sensitifs très petits et très sensibles également pourpres, les tentacules sont ciliés et servent d'organes tactiles et paraissent aussi être des organes de sensation lumineuse. Les tentacules du manteau en effet peuvent s'étendre en dehors sur le bord des valves. Si un animal bien exposé à une vive lumière se trouve dans cetétat.l’ombre de la main passant au-dessus de lui détermine une excitation suffisante pour faire rétracter les tentacules du manteau et faire refermer la coquille. Le système nerveux de l’huître est très simple et pré- sente des caractères marqués de régression, Il se com- pose d’une paire de ganglions nerveux placés juste sous l’æsophage et d’une paire de connectifs qui passe en arrière de chaque côté pour rejoindre une paire de gan- _glions inférieurs placés juste à côté du muscle adduc- teur. Les organes internes sont innervés par les ganglions céphaliques. Le manteau est innervé par les branches nerveuses qui partent des ganglions inférieurs. Ces centres président à la contraction et à l'allongement des rubans rayonnant de fibres musculaires et de ceux qui courentle long du bord; leur contraction éloigne les bords du manteau dela périphérie de la coquille. Les tentacules sont abondamment innervés par des fibres venues de ganglions inférieurs qui président égale- ment aux contractions du muscle adducteur. Les fibres nerveuses rayonnent autour de ce ganglion postérieur vers les tentacules et les font rétracter lorsque les val- ves de la coquille vont se refermer. D: DEYROLLE-GUILLOU. LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques La cause de cette vitalité serait due à la présence,sous l’appareil operculaire, d’un organe désigné par le nom de branchie surnuméraire pouvant sous plusieurs rap- ports être comparé à un poumon. Il est formé de deux arbres membraneux, de grandeur inégale, assez sem- qe apr blables, dans leurs ramifications, aux bronches des pou- mons des mammifères. Ces arbres sont de véritables branchies d’une forme jusqu'ici inconnue, lesquelles, surajoutées aux premières, procurent au Silurus anguil- laris une vitalité supérieure et des habitudes différentes des autres poissons (1). Lorsque les marécages où vit le Harmouth viennent à se dessécher, il s'avance sur la vase, aidé de ses na- geoires pectorales et des mouvements de reptation de son corps, un peu à la manière d’une anguille, et se met à la recherche de l’eau (2). Notre image pharaonique pourrait aussi bien être identifiée avec le Clarias macracanthus, espèce très voi- sine du Silurus anguillaris habitant surtout le Nil supé- rieur et, en Palestine,le fond du lac de Génésureth (3). A ne considérer que sa forme extérieure, ce poisson res- semble en tout point au Harmouth; mais comme celui- ci se rencontre dans la Basse-Egypte seulement, où il est très commun, c’est évidemment cet individu qui servit de modèle aux sculpteurs de Sakkarah.. Des poissons dépourvus d’écailles, vivant Gans la vase ou les eaux limoneuses,et dont la chair molle, sans consistance, est réputée mauvaise nourriture, ne pou- vaient guère être recherchés comme aliment ; aussi, quoique n'étant point nominalement mentionnés, les trouvons-nous prohibés par la loi mosaique. La Bible, en effet, parle fréquemment des poissons, mais elle n’en nomme aucun d’une manière spéciale. Dans le traité d'histoire naturelle, composé par Salo- mon (4). le livre où il traite des poissons contenait, sans doute, la description des différentes espèces vivant dans la Méditerranée et les eaux de la Palestine. Mais cet ou- vrage, qui aurait pu nous être d’un grand secours, est malheureusement aujourd’hui perdu et la langue hé- braique n’a conservé pour désigner le poisson que le nom de dag. Cependant, il est facile, dans la nomencla- ture des animaux purs et des animaux impurs que donne le Lévitique d'y reconnaitre le Silure : « Voici les bêtes qui sont engendrées dans les eaux et dont il est permis de manger. Tout ce qui a des nageoires et des écailles, tant dans la mer que dans les rivières et les étangs, vous en mangerez. Mais tout ce qui n'apas de nageoires et d’écailles, dans ce qui se meut et vit dans les eaux, vous sera abominable et vous l’aurez en exé- cration, vous n'en mangerez point la chair et vous évi- terez leurs corps morts. Tout ce qui n’a pas de nageoires et d’écailles dans les eaux sera impur. » (5) Si, à l'exclusion des prêtres, les Egyptiens consom- maient une grande quantité de poissons, il leur était, ainsi qu'aux Juifs, interdit de manger ceux qui n'ont point d’'écailles, comme le Silure, la Lamproie et la per- nicieuse Anguille du Nil. Cette loi était jointe aux in- stitutions particulières des provinces et des villes. Une semblable défense serait due, d’après Pauw, à ce que la chair des poissons sans écailles irrite toutes les maladies qui ont du rapport à l'Eléphantiasis et la mélancolie, (1) E. Grorrroy. Note sur les branchies du Silurus anguil- laris, dans le Bulletin de la Société philomatique de Paris, 1801, n° 62. (2) Breum. Les poissons, p.382. (3) Tristan. The Fauna and Flora of Palestine, p.169, pl.19, fig. 5 (4) III. Rois, ch. 1v,.33. (5) Lévitique, ch. xt, 9-12. . vu 1645] Hé CUS Lt 96 LE NATURALISTE parce qu'elle épaissit le sang et diminue la transpira- tion (1). Pimelode sinodonte. Pimelodus synodontus, Geof- froy Saint-Hilaire. — Notre sujet provient d’une pêche à la senne sculptée sur un calcaire de Sakkarah, au temps de l'ancien empire. Il est représenté pris dans le haut du filet à la bordure qui porte les flotteurs (fig.7). Bien que cette image ne soit rehaussée d'aucun coloris, l'aspect général de son contour, la justesse avec laquelle est rendu le moindre détail, la présence de six barhbillons, tout permet d'y reconnaitre le PIMELODE SINODONTE, connu des Arabes sous le nom de Schal senen. On rencontre ce poisson dans le Nil, où sa taille me- sure quelquefois plus d’un pied de longueur totale. Il a le corps nu, glissant, la tête grande et large ; .un casque fortement granulé couvre la nuque jusqu'aux yeux; le museau est arrondi, les lèvres charnues ; la suvérieure porte deux barbillons plus longs que la tête, l’inférieure Fig. 7. — Le Schal senen. en a quatre beaucoup plus courts, inégaux et effilés. L’œil est de grandeur moyenne. Sur le dos, se dressent deux nageoires, la première formée de huit rayons,dont l’antérieur offre l’aspect d’une longue épine ; la seconde, assez basse et adipeuse, prend fin à proximité de la caudale. Celle-ci, profondément échancrée, se compose de deux lobes pointus à leur extrémité. L'anale est plus haute en avant qu’en arriere. Quoique un peu développées, les ventrales n’offrent rien @e particulier. Assez étendues, les pectorales pos- sèdent la faculté, tout à fait remarquable, de pouvoir fixer leur premier rayon large, épais et très dur, sur l'os de l’épaule, disposition qui lui permet de se transformer en arme fort redoutable propre à faire de dangereuses blessures, surtout lorsque cette épine est, comme chez certaines espèces, en relation avec un appareil venimeux placé sous l’aisselle. Une teinte gris de plomb uniforme couvre la peau de ce poisson généralement très fine. Sa chair,molle et sans (1) Pauw. Recherches philosophiques sur les Egyptiens el les Chinois, t. 1, p. 144 (éd. fr. 1773). 1Ppo y e-Boussac consistance, n’est point un mets fort délicat, mais on en fait cependant un fréquent usage (1). «Le Schal senen, dit Cuvier, est l'espèce la mieux caractérisée par la longueur de ses dents pendantes, par les dentelures du bord extérieur de son épine et par ses barbillons maxillaires, frangés comme ceux de la man- dibule » (2). + P.-HIPPOLYTE BOUSSAC. L'ORCHESTE DU HÊTRE La femelle de l'Orcheste du hêtre (Orchestes fagi) pond en mai, sur la nervure centrale des feuilles de hêtre, des œufs qui sont d’un blanc jaunâtre et qui au bout de huit jours donnent naissance à la larve. Lorsque cette larve a atteint tout son développement, elle est composée de treize segments bien séparés les uns des autres et un peu arron- dis sur les côtés. La tête est brune et en- foncée dans le deuxième segment. Cette larve mesure environ de 5 à 6 milli- mètres de longueur, elle est verte lorsqu'elle est jeune, et blanche après. Elle est apode, sa forme est atténuée d’avant en arrière. ïlle file vers le sommet de la feuille un pe- tit cocon ensoie blanche de forme sphérique ou un peu ovale d'environ 3 millimètres de diamètre, où elle se transforme en nymphe. Ce cocon n'est pas toujours très facile à découvrir à la vue, maison le sent facilement entre les doigts ; il faut donc pour bien l’é- tudier ouvrir la mine. L'Orchestes fagi est un très petit coléop- tère de la famille des Curculionides ou Cha- rançons. Sans le bec, il ne mesure que 2 mi!- limètres et demi. Il est entièrement noir et couvert d'une pubescence grise sauf les pattes et les an- tennes qui sont jaunâtres. L'Orcheste du hêtre a la tête noire, le bec long mais un peu courbé. La funicule de chaque antenne est composée de six articles. Le premier de ceux-ci est beaucoup plus gros et plus grand que les autres. Les yeux sont un peu distants sur le front, le rostre est court et assez fort, ponctué et serré. Le prothorax, fortement arrondi sur les côtés, moins rétréci en avant qu’en arrière, est d'un tiers moins large qu'il n’est long. Elytres ovales, striées, moitié plus larges que le pro- thorax à sa base et quatre fois plus longues que celui-ci vers le tiers postérieur. : Les pattes sont jaunâtres, les cuisses légèrement uni- dentées, les postérieures sont renflées et lui permettent de sauter avec facilité, ce qui lui a valu le nom de Cha- rançon sauteur. (4) Grorrroy Samr-Hiraime. Descripl. Egypt. Les pois. du Nil, v. XXIV, p. 309. Atlas 1, pl. 12. fig.5 et 6(1829). (2) Cuvrer et VALENCIENNES. Hist. nat. des pois., vol. XV, p.188; le Schal senen (1840). LE NATURALISTE 97 Il n’est pas rare, en été, lorsqu'on se promène dans les bois, de voir ce petit coléoptère sauter de feuille en feuille, en les rongeant comme sa larve le faisait avant lui. Mais il s'échappe très facilement en sautant aussitôt qu'il se voit observé et poursuivi. On le voit aussi quelquefois se laisser tomber à terre d’où il prend son vol aisément, étant muni d'ailes sous ses élytres. Il se cache sitôt que la mauvaise saison se fait sentir. Non seulement cet insecte cause des dégâts aux hêtres en rongeant les feuilles, mais sa larve commet aussi de grands ravages. Mlle ronge le parenchyme de la feuille entre les membranes supérieures et inférieures de celle-ci pour se creuser une mine de plus en plus large. Cette mine qui aboutit au bord de l'extrémité de la feuille brunit aussitôt que la matière verte en a été consommée. La feuille, en s’enroulant irrégulièrement, paraît rongée d'avant en arrière et l’on remarque facile- ment que les bords sont décomposés et filandreux. Lorsque des quantités considérables de feuilles d'un vieux hêtre sont marquées ainsi, les feuilles de l'arbre paraissent avoir été frappées par la grêle et celui-ci paraît roussi de haut en bas. Si un vieil arbre peut résister à une pareille épreuve et à une nutrition fort incomplète due à l’altération du feuillage, il n’en est malheureusement pas de même, pour les jeunes plantations de hêtres; si le fléau les atteint au même degré et plusieurs années de suite elies pourront certainement être détruites entièrement. L'Orcheste du hêtre est dévoré à l'état de larve par un certain nombre d'insectes parasites. Je citerai d’abord un Braconite appelé Brachistes fagi, ainsi que plusieurs Chaicidites, entre autres : l'Entedon lineatus, l’Eulophus lepidus. Je n'ai jusqu’à présent essayé aucun moyen pratique de destruction de cet insecte qui, fort heureusement, sur- tout en Normandie, ne parait jamais en assez grand nombre pour menacer sérieusement nos plantations. PAUL NoEL. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la séparation du saccharose et du lactose par le ferment bulgare. Note de M. L. MaArGalLLAN, présentée par M. Roux. Parmi les ferments lactiques vrais, le ferment bulgare mérite une attention toute spéciale par sa puissance de fermentation de certains hydrates de carbone qu'il transforme presque exclusive- ment en acide lactique avec un rendement supérieur à 97 0/0. MM. G. Bertrand et F. Duchacek ont montré que, cultivé dans des conditions identiques dans des milieux contenant soit du lactose, soit du saccharose, ce microbe détruit le lactose, mais ne touche pas au saccharose. Certains auteurs ayant d'autre part signalé l’attaque du sucre de canne, ii y avait lieu de se demander s’il ne serait pas possible d'obtenir l'attaque du saccharose par une sorte d'entrainement en obtenant dans la même solution celle du lactose. Or il n’en est rien sous l’action du ferment bulgare. : En conséquence, il parait y avoir là le principe d'une mé- thode de recherche qualitative et quantitative du saccharose en présence du lactose ou du glucose, par exemple, dans les milieux naturels; il suffirait de cultiver le bacille bulgare sur ces milieux : celui-ci détruira le lactose et l’on dosera le saccharose par Son pouvoir réducteur après interversion, Cette méthode s'applique directement aux laits condensés avec addition de saccharose ou aux laits maternisés suivant la méthode de Budin et Michel, Sur les types sauvages de la pomme de terre culti- vée. Note de M. Prerre BErtTHAULT, présentée par M. Gaston Bonnier. Les Solanum sauvages que les botanistes et les horticulteurs ont à différentes reprises rapprochés de la pomme de terre cul- tivée sont assez nombreux. Parmi eux, les Solanum Maglia, Schlecht., Commersonii, Dun., efuberosum, Lindl., et aussi cer- tains Solanum sauvages rapportés au S. {uberosum, L., ont été particulièrement remarqués des praticiens qui ont espéré en obtenir par la culture des races nouvelles de pommes de terre. Si les Solanum Commersonii, Dun.,et Maglia, Sclecht., sont des plantes dont les caractères sont bien connus et pour lesquelles aucune confusion n'est faite avec les espèces voisines, il n’en est pas de même du S. efuberosum, Lindl.,et du S. {uberosum, L. Toutes les variétés de la pomme de terre cultivée forment, au point de vue des caractères floraux, un groupe très homo- gène, distinct de l’ensemble des Sol{anum tubérifères sauvages. Sous le nom de S. {uberosum, on a réuni jusqu'ici, avec les variétés cultivées, des plantes différentes parmi lésquelles on peut distinguer quatre types : celui de Poingle, ceux de de Can- dolle, de Heller et d'A. Gray. Cette confusion est analogue à celle signalée par M. Wittmack à propos de S. efuberosum qui comprend bien deux types distincts, celui de Lindley et celui de Sutton. Deux plantes récoltées comme spontanées, le S. {uberosum de Heller et le Papa d'Amarilla, sont très voisines de nos varié tés agricoles et l’on pourrait être tenté de les envisager comme leurs types ancestraux. Mais ces échantillons, d'ailleurs peu nombreux, sont peut-être ceux de plantes subspontanées échappées aux cultures depuis un temps plus ou moins long. On ne peut donc tirer de leur ressemblance avec la pomme de terre aucune conclusion ferme. Même observation pour le S. {ube- rosum de Sutton, qui apparaît plutôt comme un hybride, ainsi que le pense avec raison M. Wittmack. Tous les Solanum tubérifères dont la nature spontanée paraît bien établie sont nettement différents de nos plantes agri- coles, notamment par les caractères de la fleur. Ceux qui s’en écartent le moins sont les S. éuberosum que nous avons désignés : L., Pringle non L., Boreale À. Gray et le S. Maglia Schlecht. Quant au S. verrucosum, rapproché du S. fuberosum par M. Wittmack, il s’en éloigne par son calice à dents régulières, ses folioles poilues et pointues qui en font une plante bien spé- ciale L'examen des seuls caractères botaniques place encore plus loin de nos types cultivés les S. Commersonii, Dun., Ohrondii, Carr. et Polyadenium, Greenm. Bref, l'étude de ces espèces ne montre pas qu’il soit possible de trouver en elles avec évidence le type sauvage de la pomme de terre. Il convient, pour résoudre la question de l’origine de notre plante agricole, de cultiver ces formes sauvages, de noter les changements que peut leur imprimer la culture ou de renou- veler, en précisant les conditions dans lesquelles se produisent les mutations gemmaires indiqués par MM. Heckel, Labergerie et Planchon. Les S. Commersonii, Maglia et fuberosum sout, en effet, d’après ces auteurs, des souches d'où sont sorties par mu- tations nos variélés agricoles. L'auteur ayant réalisé les condi- tions de milieu favorables à la mutation, d'après M. Heckel, et suivi dans les cultures, à Grignon et dans le Cher, sur un grand nombre de pieds de S. Commersonii, n’a constaté jusqu'ici aucune modification spécifique. Sur l'emploi du cyanure de potassium comme insec- ticide souterrain. Note de M. Ta. MameLre, présentée par M. HEexnecuy. Actuellement, on détruit les insectes phytophages à vie sou- terraine en injectant dans le sol des insecticides volatils ou dé- composables qui y diffusent des gaz toxiques. Le plus employé de ces insecticides est le sulfure de carbone : il agit, en effet, très énergiquement, mais il présente les inconvénients suivants : 1° Son odeur fait fuir les animaux et permet à ceux qui gagnent la surface du sol d'échapper à la destruction ; 20 Il est très toxique pour les végétaux et détruit souvent la plante qu'on voulait protéger ; 3° Il arrête les fermentations du sol et par cela même peul nuire à sa fertilisation ou supprimer les effets calorifiques qu'on recherche dans cette fermentation, comme ceux qu'on observe dans les couches des horticulteurs. 98 LE NATURALISTE Le cyanure de potassium, utilisé de la même façon, a une action tout aussi énergique et ne présente pas les inconvénients du sulfure de carbone. Le cyanure de potassium injecté dans le sol, en solution aqueuse, y subit une décomposition provenant, soit de l'action de l’anhydride carbonique, soit de celle du bicarbonate calcique qui, par des réactions d'équilibre, déplacent peu à peu l'acide cyan- hydrique de son sel. Le gaz ainsi libéré se diffuse dans le sol et sa présence se traduit pratiquement par la destruction de tous les animaux qui s’y trouvent. L'application du cyanure de potassium est faite au moyen d'un pal injecteur du modèle couramment employé en agricul- ture. Le sol reçoit une série de coups de pal (de 6 à 15 par mètre carré), suivant la perméabilité du sol, en imjectant, chaque fois, 8 à 10 centimètres cubes d’une solution de cyanure de potas- sium à 200 grammes par litre d’eau, soit donc environ 1 gr. 5 à 2 grammes de sel pour chaque coup de pal et de 15 à 20 gram- mes en moyenne par mêtre carré. Les injections sont faites de 10 à 20 centimètres de profondeur. A cette dose, le sol, suivant sa composition et sa perméabi- lité, se charge plus ou moins vite d'acide cyanhydrique, et l’on peut constater, à la fois, la puissance de destruction de cet acide et les avantages qu'il présente sur le sulfure de carbone. 1° L'action du cyanure de potassium est plus lente à se pro- duire mais elle est plus complète. Elle ne se marifeste bien qu'au bout de quelques jours, tandis qu'avec le sulfure de car- bone l’action est rapide et brutale, et dans les sols très per- méables s’observe même au bout de quelques heures. De plus, les animaux ne paraissent pas s’apercevoir, de la présence du cyanure de potassium, ils re fuient pas et en subissent d'autant mieux les effets ; on les retrouve toujours morts à la même place qu'ils occupaient alors qu'ils étaient vivants, tandis que ceci ne s'observe pas avec le sulfure de carbone. 20 Les plantes en pleine végétation ne souffrent pas de ce trai- tement, même en l’employant à de très fortes doses. Des pélargoniums attaqués par des termites, et plantés dans des pots de 1 litre de capacité, supportent, sans inconvénients, 10 centimètres cubes d’une solution de cyanure de potassium au 1/5, tandis qu'ils sont grillés avec 1 gramme de sulfure de carbone. 30 Les fermentations du sol ne semblent pas ‘ar rêtées; dans tous les essais et traitements appliqués on na pas observé d'arrêt de.végétation,qui serait la conséquence d’un arrêt de fer- mentation. Bibliographie Tous les ouvrages et mémoires ci-après indiqués peuvent être consultés à la bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. Scott (T.). On new and rare Crustacea from Scottish Waters. Ann. Mag. of Nat. hist., IV, 1909, pp. 31-37, pl. IT-TIT. Shufeldt (R.-W.). Osteology of Birds. N. Y. Slale Mus. Bull., n° 130, 1909, pp: 1-381, 26 pl., fig. Smith (E.-A.). Notes on Volula norrisü, V. piperita, V. s0- phia and description of a new species. Ann. Mag. of Nat. hist., IV, 1909, pp. 95-98, pl. V. Smith (W.). The anatomy cf some sapotaceous Seedlings. Trans. Linn. Soc. Lond. Bot., VII, part. 11, 1909, pp. 189-200, pl. XXV-XXVI. Sylven (N.). Die Genliseen und Utricularien des Regnellschea Herbariums. Ark. f. Bot., VIII, 1909, n° 6, pp. 1-48, 1 pl. Tanaka (S.). Notcs on Freshwater Fishes from the Province of Shinano Japan. Annot. Jap., VII, 1909, pp. 125-138. Thomas (O.). À new Gibbon from Annam. Ann. Mag. of Nat. hist., IV, 1909, pp. 112-113. Thomas (O.) New African small Mannuals in the British Museum Collection. Ann. Mag. of Nal. hist., IV, 1909, pp. 98-112. Trägardh (I). On the Biology and development of Clitoste- thus arcualus Rossi. Ark. f. Zool., V; 1909, n° 12, pp. 1-14, Tullgren (A.). Bidrag till kännedonien om Sveriges Copeo- gnaler. : Ark. f.iZool., NV, 4909, n°8, pp. 4-15. Wainio (E.). Lichenes in viciniis hibernae expeditionis Vegae prope pagum Pitlekai in Siberia septentrionali a Dire E. Alm- quist collecti. Ark. f. Bot., VIII, 1909, n° 4, pp. 1-175. À Wileman (A.-E.). New and Unrecorded of Rhopalocera from Formosa. Annot. Jap., VII, 1909, pp. 69-104. Wulff (Th.). Einige Botrytiskrankheiten der sRipessariene ArkferBot., VIII, 1909, n° 2, pp. 1-18, 2 pl. LIVRES D'OCCASION A VENDRE (S’aäresser à : « Les Fils D'Emile Deyrolle » 46, rue du Bac, Paris). Abel (0.). — Les Dauphins longirostres du Boldérien (mio- cène supérieur) des environs d'Anvers, I-IT. Bruxelles, 1901-1902, 2 livr. gr. 1n-40, 18 pl. Prix : 9 francs. Agassiz (L. ï — Monographies d'Echinodermes. 2° Monogr., Scutelles. Neufchâtel, 1841, 1 vol. in-4° rel., 32 pl. n. et col Prix: 15}francs: Bell. — A Monograph of the Fossil Malacostracous Crusta- cea of Great Britain. I-IT. London, 1837-1862,in- #0 rel. Prix : 6 francs. Blake (J.-F.). — On the Portland Rocks of England, Lond., 1880, 3 pl., in-80 cart. — On the Kimmeridge Clay of England. Lond., 1875, 1 pl. in-8° cart. Prix : 3 francs. Chenu (J.-C.). — Manuel de Conchyliologie et de Paléonto- logie conchyliologique. Paris, 1862, 2 vol. gr. in-8° rel., 4943 fig. n. et col. Prix : 60 francs, Darwin (Ch.).— À Monograph on the Fossil Lepadidæ, or. pedunculuted Cirripedes of Great Britain. London, 1851, 5 pl. — À Monograph on the Fossil Balanidæ, and Ver- rucidæ of Great Britain. London, 1854, 2 pl., rel. en 4 vol. in-4°. Prix : 5 francs. Dollfus (G.). — Le Terrain quaternaire d’Ostende, 1884, 2 pl. — Sur le tertiaire supérieur de l'Est de l'Angleterre 1895. — Les Sables de Sinceny... 1878. — Description d'une nouvelle espèce de chlamys des faluns de l’' Anjou, 1896, 1 pl., etc., 8 br. in-8° Prix : 3 francs. Filho! (H.).— Mission de l'Ile Campbell, recherches z0olo-. giques, botaniques et géologiques faites à lle Camp- bell, en Nouvelle-Zélande, 1 vol. br.,1 atlasde planches. Prix : 20 francs. Lambert (J.). — Description des Echinides fossiles de la province de Barcelone. Paris, 1902, in-4° br., 4 pl. Prix : 6 francs. Wocdward (H.).— A Monograph of the British fossil Crus- tacea belong to the Order Merostomata. London, 1866- 1878, 1 vol. in-40 rel., 36 pl. Prix : 15 francs. Wright (T.). — Monograph on the Brit. fossil Echinoder- mata of the Oolitic formations. London, 1855-1880,2 vol. in-4 rel., 65 pl. Prix : 35 francs. Wright (T.). — Monograph of the British fossil Echinoder- mata from the Cretaceous formations. London, 1864- 1882, 2 vol. in-40 rel., 87 pl. sur ongl. Prix : 40 francs. Novitates Zoologicæ, or, Journal of z0o0logy, édité par Th. Hon. Walter Rothschild, Hartert et Jordan, les 3 premiers volumes 189% à 1896, nombreuses planches en couleurs. Prix : 75 francs. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — [mp. Levé, rue Cassette, 17. ve slim i, © LPS EL 32: ANNÉE CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS (Suile.) LIMIDÉES Charnière munie de denticules pla- cés de chaque côté de la fossette ii- 1 gamentaire.(fig. 1 et2)............. Charnière avec fossette ligamen- taire seule (fig. 4-15).............. Limea. Lima. GENRE LIMEA. — Ce genre ne comporte que deux es- pèces, toutes deux lutétiennes et tres rares : Coquille aplatie, presque aussi large que haute, ornée de 8-20 côtes épaisses subégales ; dents sériales : 4 en avant, # en arrière (fig. 81).... L. eocenica. Coquille très convexe, étroite (4 fois 1/2 plus haute que large, avec 12 côtes dorsales et nombreuses cos- tules latérales beaucoup plus fines, dents sériales 6-8, très serrées, 1rré- QUMETES AB O2)enis eee Fig. 81, L. eocenica. Fig. 82. L. tenuisculplata. Fig. 83. Radula dilatata. Ces deux coquilles qui mesurent l’une et l’autre 3 millimètres de longueur sont extrêmement rares. De la première, décrite par M. de Laubrière, on ne connaît qu'une valve, trouvée dans le calcaire grossier d’'Essô- mes (Aisne), gisement aujourd'hui inaccessible. La se- conde, décrite par M. Cossmanñn, est connue par quatre valves qui proviennent de l’autre extrémité du bassin de Paris, c’est-à-dire du gisement de Fontenay, canton d'Ecos (Eure), ouvert dans le calcaire grossier infé- rieur (1). GENRE Lima. — Ce genre comporte dix-huit espèces dont seize sont éocènes et deux seulement appartien- nent à l’étage stampien. Les seize premières se répar-. tissent de la manière suivante dans les différents étages du groupe. Les deux seules espèces stampiennes (voir accolade 14) sont: L. Sandbergeri, Desh., et L. Klepsteni, C. et L., provenant toutes deux du gisement de Jeures, entre ÆEtrechy et Etampes (Seine-et-Oise). (4) P.-H. Frirez. Guide géologique et paléontologique de la région parisienne, p. 123 et 137. (Les fils d'Emile Deyrolle, éditeurs.) 2e SÉRIE — N° ss MUSET À æ Lt 2) 5 fe dv» D = F (1) Variété yprésienne de L. obliqua. (2) Variété de L. fenus, propre au Bartonien supérieur, sables de Cresnes, de Marines et du Ruel. ‘ | [0] :| ( Fig. Coquille équilatérale ou subéquila- : ÉVRIER 1910 ÉTAGES 2 TE Ë NOMS DES ESPÈCES 3 gl. S a à > mot LE il DaMMOT NET A) ARR EEE + 2 ONU ION UE eee + 3 —'. quadrilatera .......... + 4 —MNOULIOIles FR Eee + | + ù — DSDOLULTIO en ce ee + 6 = TONCAINAN I) ec et ec LU + fl — D NC OS... sm: ne 8 — OUSINOPIG-... re. + 9 RCA rer eee +- 10 —HRBETNAYTE MEN ET nee ee 3e 11 OO IQU.- eee eee. + 12 . — NOUNOU ee LA 13 — flabelloides............ + 14 D DICO. eee 26 15 HAN eNU IS ane ets an 16 M BGTTEN 2). ee 35 térale (fig. 8785 et 86)... 2020 22 Coquille inéquilatérale, plus ou MOINS Obliques.re 2 He. 10. . Coquille plus large que haute, apla- üe, à côtes écartées, obsolètes (fig.83). Coquille plus haute que large... Coquille ayant toujours plus de 20mmede ons EE... . Coquille n’atteignant jamais plus de20imm- delong 2... Coquille ornée extérieurement de COLCSPNSSOS RE ER re re - Coquille ornée extérieurement de COLES SQUAMEUSESS 2 een 84. — L. diastropha. Côtes externes flexueuses, fines, serrées, coquille peu renflée du côté postérieur, bord antérieur non cré- HG MI do MO Côtes externes droites, séparées par des intervalles égalant leur largeur, bord antérieur crénelé (fig. 85)..... L. dilatata. o Fig. 85. — L. pretiosa. L. diastropha. L. pretiosa. . flabelloides, jeune et adulte. 30 oquilles lisses à l’intérieur mais à bord antérieur crénelé, ornementa- tion externe divisée en deux régions distinctes {fig 80) rene nie Coquille fortement costulée à l’in- térieur, côtes externes séparées par un espace ayant presque leur lar- geur et strié obliquement.......... Le L. flabelloides. CLIP 22 LATE PÉRESÉ ES £A (4 (422 Fig. 87. — L, spalhulata. Fig. 88. — Var. rara. Oreillette antérieure très allongée et fortement retroussée (fig. 87).... Oreillette antérieure courte et à peine retroussée (fig. 88).......... Côtes arrondies, nombreuses, ser- rées, traversées par des stries subla- L. spathulata. ” [l Var. : rara. melleuses, effacées sur les côtes ! | (HR OO ne EE RO a Een …. L. bulloides (1). Côtes plus ou moins aiguës.,.... 9, Fig. 89. — L. bulloides. Fig. 90. — Var. distincta. Coquille ornée de 20 côtes aiguës séparées par un intervalle plus large qu'elle et concave, stries d’accrois- 9 / sement très espacées (fig. 91)....... Coquille ornée de plus de 20 côtes minces et très rapprochées, stries d’accroissement très serrées (fig. 92). L. Bernayi. L. analoga. Fig. 91. — L. Bernayi. Fig. 92. — L. analoga. Coquille de moins de 5 mm. de longueur, très inéquilatérale, un peu falciforme à côtes à peine marquées JON V2 d'intérieur (fg-193)2 020) L. quadrilatera. Coquille de plus de 5 mm. de lon- QUEUT eo Peso 11. Fig. 93. — L. quadrilatera. Fig. 94. — L. Caillati. (4) Une variété: dislincla (fig. 90), à côtes plus épaisses, moins nombreuses et granuleuses, se trouve à Brasles et Essô- mes. LE NATURALISTE ef: 12% 13 Fig. 99. — L. Sandbergeri. (4) Une variété: Barreli, présente 40-45 côtes filiformes, elle est particulière aux sables marinésiens (Barton supérieur de Ma- rines et de Cresnes. EN (2) Une variété: Morlieri (fig. 97), à côtes plus fines et plus régulières que dans le type, est spéciale aux sables yprésiens de Cuise et Trosly-Breuil. Le | . Coquille ornée de côtes très fines, lisses, serrées, très nombreuses (AND) Re Re AS SRG Côtes espacées, beaucoup moins nombreuses que dans l'espèce précé- denter\ ie een DAS ae oi CAE 12. L. Caillati. Fig. 95. — L. tenuis Fig. 96. — Z. plicata. . Côtes granuleuses séparées par un intervalle qui égale leur largeur, bord crénelé (fig. 96).............. L. plicata. Côtes lisses ou simplement sillon- nées transversalement par les stries | d'accroïssement..:2% 1571 43 | Fig. 97. — Var. Morlieri. Fig. 98. — L. obliqua. guës bifides en avant, obsolètes en arrière, sans costules dans les inter- £ L, tenuis (1). valles/(fig:95) 7440 . Coquille ornée de côtes simples, lissesavec costules intercalaires, plus petites et lisses aussi (fig. 98)...... L. obliqua (2). Coquille ornée de 20-23 côtes ai- { Fig. 100. — L. Klepsteini. ESPÈCES STAMPIENNES séparées par de larges intervalles concaves, sans ponc- tuations. D L. Sandbergeri, Desh. Stampien, fig. 99. Coquille inéquilatérale, légèrement oblique, côtes aiguës | Coquille équilatérale, non oblique, côtes plus saïllantes que dans l'espèce précédente, avèc intervalles ornés de | ponctuations formées par les stries d’accroissement. L. Klepsleini, Cossm. et Lamb. Stampien, fig. 100. | | |! P.-H. FRITEL Ai Description d’une nouvelle espèce DE LÉPIDOPTÈRE du genre PALINDIA PALINDIA TELIGERA, nov. spec. Cette jolie Palindia est très voisine de la Rectimargo, Guén. ; elle en est cependant bien distincte. La bande transversale des ailes supérieures est placée d’une façon différente : elle part de la côte, à laquelle elle est à peu près perpendiculaire, s'amincit rapidement, et, au lieu de rejoindre l'espace subterminal bruu, elle arrive au bord interne, un peu avant l'angle externe. L'espace subterminal brun est limité intérieurement par une ban- delette formée de deux lignes d’un brun foncé très nettes et très droites. Une autre ligne de la même couleur forme la limite le long du bord externe. La frange est entièrement brune, tandis que chez la Rectimargo elle est en grande partie d’un blanc sale et précédée d’une fine bandelette d’un blanc pur. Les ailes inférieures sont très légèrement teintées de jaune, excepté sur le bord, où la couleur jaune brun est plus foncée autour d’une tache noire placée sur la ner- vure 3. Une tache blanche allongée est placée entre les nervures 2 et 3, et une ligne brune, liserée de blanc intérieurement, s'étend sur le bord entre les nervures # et 7. Frange jaunûtre. Le dessous des ailes est d’un jaune d’ocre pâle; l’es- pace subterminal et la partie costale de la bande trans- versale apparaissent légèrement en brun. Thorax et abdomen blancs en dessus, jaunâtres en dessous. Palpes et collier mélangés de blanc et de brun. Ptérygodes d’un blanc brillant. Envergure : 31 millimètres. Caracas. Vénézuéla. Plusieurs exemplaires. Ma col- lection. ED. BRABANT. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1) TROISIÈME GROUPE. — Larves vivant dans un fourreau portatif. Genres.— 1. Clytra, 2. Cryptocephalus. Régime. — Les Clytres et plus particulièrement les Cryptocéphales, vulgairement appelés Gribouris, sont de gracieux insectes aux Couleurs vives et variées, répandus dans toutes les parties du monde, en plaine, comme en coteau aussi bien qu’en montagne; ils se plaisent à stationner sur les fleurs ou sur les feuilles, sur les plan- tes diverses; — c'est de jour, par un beau soleil, autour de leurs plantes favorites qu’on les voit voltiger ; c’est là qu'a lieu leur accouplement ; la nuit ou lorsque ie temps est couvert, ils restent immobiles. Après quelques attouchements des pattes et des an- tennes, le mâle provoque les désirs de la femelle qui résiste aux premières avances ; le mâle revient à la charge et essaie de grimper sur le dos de sa compagne ; quelque fois celle-ci résiste encore ; devenu plus entre- prenant, la femelle finit par céder ; alors il se campe sur elle, s’agrippe avec ses pattes antérieures sur le cor- selet, se relève presque verticalement à l'effet de pouvoir mettre son pénis en contact avec le vagin, ce qui n’est LE or (1) Voir les numéros 5928 et suivants du Naturaliste. LE NATURALISTE 31 pas toujours opération facile en raison de la difficulté qu'il y a pour lui à mettre en contact verge et vagin, la rotondité des élytres avec leur rebord, comme aussi la fente vaginale en retrait, opposant un obstacle diffici- lement franchissable ; la femelle baisse la tête, dès lors le coït réussit, mais ce n’est pas toujours sans peine. La durée de la copulation est d’une journée entière, elle peut cesser pour reprendre après, mais la limite de vingt-quatre heures est suffisante pour assurer la fécon- dité de l’ovaire de la femelle : une fois la disjonction des organes sexuels accomplie, le mâle erre jusqu'à ce que mort s’ensaive ; quant à la femelle, elle procède au dépôt de sa ponte. Œufs. — Déposés un à un, avec intervalles variant en raison du temps nécessaire et pour les pondre et pour en faconner l'enveloppe primaire, les œufs sont allongés, cylindriques, jaune orange ou jaune clair, brillants avec nuance plus accentuée à la veille de l’éclosion; — ils sont abandonnés sur les feuilles, sur les fleurs d’où ils roulent par terre, ou bien déposés sur le sol aux alen- tours des fourmilières; — rarement l’œuf est livré à lui-même sans couverture protectrice, toujours il est recouvert d’une couche de déjections évacuées par la mère qui lui donne une forme particulière suivant l’es- pèce, chacune s'inspirant d’un modèle primitivement adopté et instinctivement conservé d’une manière inva- riable dans ses plus petits détails ; — comme pour les autres œufs de Coléoptères, la nature se charge du soin de les faire éclore; — dès sa naissance, livrée à elle- même, la jeune larve, dont les téguments sont mous, n'aurait pas au début de la vie les moyens de se pro- téger contre les influences atmosphériques; le Créateur qui veille à tout avec un soin particulier a chargé la mère de donner au nouveau-né la couverture qui lui serait nécessaire pour le mettre à l'abri et faconner ainsi le fourreau primaire que le jeune tendron était incapable de se construire ; — comme la couche de dé- jections à évacuer ne serait pas suffisante pour garnir au complet le nombre d’œufs, variant d’une trentaine, nombre normal, à une centaine et même davantage, suivant l’espèce, en raison aussi des dangers auxquels ils sont exposés, la mère prend un surcroit de nourri- ture durant l’accouplement et la ponte, ce qui lui permet de faire ainsi face à l'exécution du travail de confection des fourreaux primaires. Pour Ja confection de l'enveloppe primaire,la femelle, après avoir pris position sur une feuille ou sur une tige, allonge ses pattes postérieures, pond un premier œuf qu’elle retient entre les tarses de cette paire de pattes placées dans une direction parallèle au corps, évacue aussitôt après les déjections fraiches dont l'œuf s’entoure par un mouvement qui lui est donné par les tarses postérieurs, lesquels contribuent à le faconner suivant la forme particulière à l'espèce ; — les premières couches excrémentielles sont déposées sur le pôle posté- rieur de l’œuf, puis successivement les suivantes sont faconnées par rangées transversales et augmentent ainsi jusqu’à atteindre le pôle antérieur qu'elles recouvrent ; les couches se recouvrent ainsi les unes les autres, lamelle par lamelle; — la sortie de l’œuf est brusque et courte, l'œuf et les tarses sont placés en face de la gouttière qui l’empêche de glisser de côté au moment où les pattes le saisissent ; — la confection de l'enveloppe primaire dure, y compris le moment et les préludes de { l'émission de l’œuf, un peu plus ou un peu moins de temps, de cinq à quinze et même vingt minutes, et la mère ne se laisse pas facilement détourner de ses occu- pations pendant le temps que dure ce travail à la suite duquel l'œuf tombe sur la feuille, ou est projeté en arrière, ou est déposé sur le sol au hasard des situations ; il en est qui sont pondus en grappes et soutenus par un fil, ils tombent à leur tour lors de l’éclosion ; tout œuf qui tombe avant d'avoir été entièrement recouvert de son enveloppe protectrice estfatalement voué à une mort certaine ; — la femelle dérangée au moment de sa ponte laisse tomber l'œuf sans le recouvrir, c’est donc un œuf perdu, mais comme, avant de procéder au dépôt de sa ponte, elle s’entoure de toutes les précautions voulues au point de vue de la sûreté et de la tranquillité, il en résulte que les accidents sont fort rares. Chaque ponte ne va pas au delà d’une trentaine d'œufs, et si certaines espèces dépassent ce nombre, d’autres restent en dessous ; il faut que tous les œufs soient mis à l'abri sous une couche de déjections ; pour la con- fection de cette couche, la mère est tenue à un surcroît d'alimentation ; l’éclosion de l'œuf a lieu une quinzaine de jours après le dépôt ; aussitôt née, la jeune larve per- fore le pôle du fourreau primaire qui correspond à sa tète et qui est tronqué, et c’est ainsi que cette couche de déjections qui entoure l'œuf, dont la forme rappelle le dessin orignal d’un barillet, d'un cône de pin, d’une conque, d’un dé, etc., se trouve transformée en fourreau primaire ; en effet, à ce premier fourreau en correspon- dra bientôt un deuxième plus fort, plus solide, agrémenté quelquefois de lames, de côtes, de margelles, de poils, de tubercules ; — tout œuf pondu et non recouvert est susceptible d’éclore, mais la larve, incapable de se facon- ner un abri, meurt après une vaine lutte pour l’exis- tence ; ainsi inséparables de leur coque, sans elle la vie n’est pas possible, même arrivées à leur complet déve- loppement ; elles peuvent rentrer dans leur fourreau après en être accidentellêment sorties, mais il ne leur est pas possible de s’en passer; — à leur éclosion, les jeunes larves cheminent en tenant leur corps oblique- ment relevé. La coquille qui entoure l’œuf a pour principal rôle de protéger l'embryon perdant la durée de sa formation ; aussitôt l'œuf éclos, la jeune larve se trouve aussitôt protégée par le fourreau ou enveloppe primaire, couver- ture ciselée suivant la forme donnée parla mère. Les œufs ainsi que les enveloppes des Cryptocéphales et des Sfylosomes sont abandonnés aux hasards du mo- ment après avoir été pondus et faconnés isolément, ceux des Pachybrachys sont fixés aux tiges ou aux feuilles par un pédoncule ou léger fil de soie; — les Clytres et les Labidostomis déposent sans ordre -leurs œufs lesquels adhèrent légèrement entre eux ainsi qu'aux branches et aux épines des plantes par une substance visqueuse ; les Coptocéphales fixent les leurs sur les plantes par un long pédoncule sétiforme ; — en aucun cas, les œufs des espèces qui habitent les four- milières ne sont déposés dans les nids des Myrmiques, ils sont placés à terre non loin de là et c’est la jeune larve qui à son éclosion gagne le nid de la fourmi nour- ricière. Fourreau. — Le fourreau se compose d’abord de l’en- veloppe primaire façonnée par la mère, laquelle enve- loppe successivement s'agrandit à chaque mue sans que la larve la quitte ou en forme une nouvelle : ce fourreau subit des modifications de forme ou de sculpture diffé- 99 LE NATURALISTE rentes, quelquefois avec cils ou poils diversement im- plantés suivant le genre ou l'espèce : — la larve modifie donc, au fur et à mesure du développement qu’elle prend, l'abri qui la recouvre, mais l'enveloppe primaire conti- nue à adhérer au fourreau, quoique celui-ci augmente de volume; elle reste plaquée‘en demi-cercle sur la face inférieure; plus tard, à la suite de développements suc- cessifs, la petite lamellé disparaît; — à chaque agran- dissement correspond une activité dévorante qui se tra- duit par une consommation exagérée de nourriture; — à la veille de sa transformation, elie bouche l’orifice du fourreau au moyen d’un opercule tiré des mêmes élé- ments de confection du fourreau et offre ainsi un abri protecteur à la larve d’abord, à la nymphe ensuite. Le fourreau proprement dit est confectionné par la larve au moyen de ses propres déjections mêlées, asso- ciées à de la terre, à des substances étrangères et agrandi au moyen de ces mêmes matériaux ; — pour l'exécution de ce dernier travail la larve racle à l’aide de ses puissantes mandibules la paroi intérieure du fourreau, en associe les débris à des déjections nouvelles évacuées en forme de boulettes qu'elle pétrit en y ajou- tant un peu de terre, porte ces résidus sur le point exté- - rieur du fourreau correspondant au point qu'elle vient d'affaiblir en dedans, les étend et en tapisse cette surface, ce qui revient à dire que les couches intérieures raclées augmentent le volume intérieur du fourreau tout en lui donnant en même temps la consistance voulue par l’ad- jonction extérieure de ces matériaux soustraits; tout ce système qui paraît compliqué en théorie ne l’est pas du tout en pratique; il consiste à racler la couche inté- rieure pour la reporter à l'extérieur, la partie enlevée constituant l’agrandissement du fourreau ; ce travail d'agrandissement commence par le pôle inférieur de la coque pour arriver successivement à l'ouverture ; durant son exécution, la larve fait sortir du fourreau, sans ja- mais le quitter entièrement, la tête, la région thoracique et une partie de la région abdominale nécessaire pour lui permettre d'atteindre les points les plus éloignés de l'entrée. Le travail d’agrandissement du fourreau a lieu dès que la larve se trouve à l’étroit dans sa case; il est per- ceptible dans certains fourreaux par des stries, des bourrelets, des chevrons, etc., et c’est ainsi que, plu- sieurs fois répété, le sac arrive à son complet dévelop- pement sans que la larve ait à en sortir. Lorsqu'on écrase un fourreau, la larve répare les parties endommagées en y appliquant des couches de déjections ; un point rétabli elle passe à l’autre jusqu’à achèvement complet du travail; — les fourreaux sont assez consistants pour résister aux pressions légères des doigts, leur aspect est terreux ; lisses à l’intérieur, relevés au dehors pour quelques-uns, ceux des Clytres, par des zones semi-concentriques, par des arêtes, par des chevrons qui marquent la trace des accroissements successifs; — la région postérieure renflée et arrondie porte deux nodosités, séparées par un sillon, qui sont les vestiges du fourreau primaire; — la région anté- rieure faiblement atténuée est obliquement tronquée, ce qui permet à la larve de relever son sac et de prendre appui sur la paroi intérieure; — dans les terrains et dans les conditions où ils se trouvent, ces sacs se con- fondent si bien avec la couleur du fond qu'ils passent inaperçus. Construits comme nous l'avons dit, les fourreaux sont LE NATURALISTE 33 des sacs rigides plus ou moins rapprochés du cylindre, de consistance solide, ne se désagrégeant ni à la pluie ni à l'humidité, ni à des réactifs chimiques, de couleur brune, noirâtre, souvent terreuse, plus ou moins dépri- més à leur face inférieure, convexes à leur région dor- sale ou supérieure, obliquement tronqués à leur ouver- ture, renflés en arrière, ce qui permet à la larve de s’y tenir fixée, le corps arqué et remplissant ainsi le vide, de s’y maintenir non seulement par adhérence, mais encore d’avoir toujours à portée de sa bouche les maté- riaux dont elle a besoin pour la confection successive de sa ponte ou pour sa réparation : sa tête y est disposée de manière à faire opercule à l'entrée qui est trop étroite pour laisser passer en entier la partie recourbée, elle peut donc trainer sans crainte de la perdre sa demeure portative : c'est ce qui explique la résistance que l'on éprouve lorsque l’on veut extraire ces larves de leur abri. Ainsi nous avons dit que, pour maintenir la capacité du fourreau en rapport avec le volume de la larve, celle-ci en augmente la capacité en raclant la paroi inté- rieure à mesure qu'elle devient trop étroite, de sorte que le fourreau s’amplifie et grossit en s'allongeant ; la matière intérieure extraite est pétrie, rapportée et ré- pandue sur la paroi extérieure en forme de mortier sous lequel disparaissent les dessins du début, à l'exception toutefois des vestiges du fourreau primaire réduits à deux bosselures, héritage de leur premier âge. Les fourreaux des Clytres sont minces, assez consis- tants, variant dans leur forme : ils offrent dans leur structure intérieure des particularités assez caracté- ristiques ; — ceux des Labidostomis sont extérieurement recouverts de prolongements piliformes qui leur don- nent un aspect velu; — ceux des Lachnæa ont leur surface glabre simplement rugueuse et striée; — chez les Titubæa et Coptocéphales ils sont relevés par des côtes saillantes au côté dorsal dont elles occupent toute la surface : ces côtes disposées sur deux rangs se réunis- sent pour former des chevrons disposés les uns en arrière des autres ou bien sont ornées de zones semi- concentriques. Les fourreaux des Cryptocéphales sont durs, épais, de consistance forte, à parois intérieures unies, les exté- rieures plus ou moins raboteuses, plus ou moins garnies de côtes, d’élévations en forme de carène, quelques-uns ornés de cils ou de longs poils. Quelle est l’origine de ces cils ou de ces longs poils? C’est ce qu'il n’est pas aisé d'expliquer à moins qu'ils ne soient un muci- lage de composition particulière lequel, déposé sur la coque par la larve, s’effile en durcissant tout en prenant la forme d’un fil, d’un cil. Tous ces fourreaux, abstraction faite de leurs larves, pourront fournir, au point de vue de la classification, des caractères aussi importants que ceux tirés de l’adulte, et ces mêmes fourreaux qui les ont protégés comme larves leur servent d’abri durant leur phase nymphale. Les larves des Cassides et une partie de celles des Criocérides, dont nous avons déjà esquissé la vie évolu- tive, sont protégées par des couches d’excréments dis- posés en forme de couverture qu'elles portent surelles, mais qu’elles ne traînent pas ; aucune affinité de forme ni de fourreau ne les lie aux Clytres ni aux Cryptocé- phales. Mœurs. — Réfugiées sous les tiges, dans les haies, sous les plantes ou sous les arbustes, ou dans les four- milières, nos larves se nourrissent des débris des végé- teux sur lesquels l’œuf a été pondu, chaque espèce vivant de résidus analogues ; — ilenest de polyphages, en particulier parmi les Clytres et, parmi celles-ci, les unes se tiennent exclusivement dans les fourmilières, d’autres sous les pierres, dans le voisinage des myrmi- ques ; pour les Cryptocéphales, la règle est que chaque espèce a sa plante de prédilection, attaquant soit le pa- renchyme, soit les feuilles par leurs bords, leurs ner- vures, leur pédoncule ; en général, la larve devenue grande, vigoureuse, est indifférente sur les parties à entamer; les espèces de petites dimensions ou de struc- ture faible font pièce des points les moins résistants des feuilles, et ces mêmes feuilles leur servent d’abri tant que la saison n’est pas rigoureuse ; en hiver, elles s’enfoncent dans le sol à une faible profondeur, même celles qui s'étaient réfugiées sous les pierres, et ont soin d’operculer ensuite l'entrée de leur fourreau. Si, durant l’automne et le printemps à ses premières embellies, elles savent se contenter de feuilles sèches, de végétations cryptogamiques qui recouvrent les écor- ces des bois, des brindilles,il n'en est pas de même après; ce sont alors les feuilles fraiches, même les tiges qu'elles rengent avec un appétit insatiable; elles pren- nent les feuilles à l’aide de leurs pattes comme le font les chenilles et les rongent. Le travail de digestion accompli, les déjections qui en sont la résultante sont reprises par les pattes qui au moment voulu les portent à la bouche, puis elles sont déposées par couches sur l'enveloppe protectrice et façonnées suivant l’origine de la larve. Pour la confection de ce dernier travail, les mandi- bules portent la pelote des déjections, la pétrissent, la malaxent avec un peu de terre cueillie sur le sol du logis et la déposent en mince lame sur la margelle de l’étui ; les pattes ne prennent pas part à ce travail, les mandibules seules aidées des palpes ; puis la larve recule de nouveau, rentre pour ressortir avec une autre boulette de déjections qui, mêlée à de la terre et malaxée, aide à renforcer la margelle de la coque et cela à cinq ou six reprises différentes. La larve est méfiante ; au moindre sujet de crainte, elle rentre dans son fourreau, elle y reste jusqu’à ce que soit passé tout sujet de danger, se servant de la calotte déprimée de sa tête, comme d’un opercule, pour boucher l'entrée. Des détails qui précèdent, il résulte que les larves de Cryptôcéphales vivent dans les haies, les fourrés, les massifs des plantes, sous les feuilles; c'est dans ces ramilles, tiges d'herbes et abris divers qu’elles se trans- forment ; leur nourriture essentiellement végétale peut être modifiée suivant les circonstances; — en ce qui concerne celle des Clytres, que l’on trouve sous les pierres dans le voisinage ou à l'intérieur des fourmi- lières, elle se compose d'insectes morts, de débris ou de restes animalisés apportés par' des fourmis dans leurs nids ou à l'entrée de leurs galeries; toute matière azotée leur est au reste bonne, ne dédaignant pas non plus les vers, larves, chenilles, pupes, chrysalides dont elles peuvent s’emparer. (À suivre.) CAPITAINE XAMBEU. 100900000000099009999J999% 34 DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Eustroma pilosa, n. sp. — ©’ 39 millimètres. Antennes à peine veloutées. Fond des ailes supérieures brun clair, avec des bandes transverses ondulées, irrégulières, d’un brun noir velouté; ces bandes sont généralement bor- dées d’un mince filet brun pâle, presque blanc à certains endroits ; de la côte à 2 millimètres de la base part une première bande large de2 millimètres ; puis une autre, plus étroite, convexe ; formée de taches irrégulières sé- parées par les nervures; à 6 millimètres de la base part de la côte une bande centrale, large au début de 7 milli- mètres, convexe, se terminant au bord interne à 5 milli- mètres de la base; cette bande est traversée par les trois branches de la médiane (2, 3, 4 des Anglais) et elle forme alors à cet endroit deux o allongés enfermés par les ner- vures. Enfin j'ajouterai que cette grande bande centrale est traversée dans toute sa longueur par deux filets ondu- lés, brun pâle, qui se rejoignent plusieurs fois vers le milieu de leur parcours ; dans un exemplaire, ces filets ne forment que trois o indépendants, l’un sur la côte, le deuxième au milieu de la bande, le dernier au bord ‘interne. De la côte à 3 millimètres de l'apex part une série de taches internervurales, ondulées, d'un brun noir velouté ; ces taches, qui longent à distance le bord externe, se terminent au bord interne à 2 millimètres de l'angle in- terne. Elles sont toutes éclairées extérieurement de filets convexes blancs, et ces filets sont plus renforcés vers l'angle interne. Une tache concave brun noir velouté va de l’apex à la #, puis trois petites taches de même cou- leur longent le bord externe jusqu'à l'angle interne. Frange brun clair, plus foncée sur les nervures, immé- diatement précédée sur les ailes d'un mince filet brun noir, Ailes inférieures brun pâle, avec l’espace costal et l’apex plus clair (brun jaunâtre); un trait celiulaire brun noir, et entre ce trait cellulaire et le bord externe, trois lignes transverses, courbées extérieurement, et formées d’ondulations brunes ; la première de ces lignes, près du trait cellulaire, est peu visible chez le o”; les trois lignes sont marquées en dehors d'un peu de blanc, vers le bord abdominal et l’angle anal. Frange comme aux supérieures, précédée au bord externe d’un mince filet brun noir depuis l’angle anal jusque vers la 5. Des- sous des quatre ailes d'un brun jaunâtre avec les franges comme en dessus. Un trait cellulaire brun noir aux quatre ailes. Les supérieures sont vaguement nuancées de brun noir de la base jusque vers le milieu de l'aile. Un bouquet assez étendu de poils jaunes, puis bruns, se voit sur la nervure 1, un peu avant le milieu du bord interne, qui est blanc jaunâtre. Aux inférieures les trois lignes onduiées sont plus nettes qu'en dessus, et bien visibles même chez le ©. Palpes, front, thorax, abdo- men et pattes brun clair.— © semblable, 38 à 42 milli- mètres, mais à antennes fiiformes et sans bouquet de poils sous les ailes supérieures. Cette espèce est voisine des cidaria obscurata,Moore et monana, Swinh (queM. Hampson réunit à tort, selon moi, à obscurata), mais ni obscurata ni monana n’ont de brosse de poils en dessous des supérieures, et pilosa est égale- ment seule à avoir des filets blancs près du bord externe du dessus des supérieures. Il y a bien d’autres diffé- rences que je ne note pas ici et qu'on retrouvera en lisant ma description. Sikkim (Müller); Darjeeling, mai-juin 1889 (Knyvett) ; 4 ©, 2 9, ma coll. Je suis obligé de répéter ce que j’ai déjà eu l'occasion de signaler pour d’autres espèces de l'ouvrage de M. Hampson (Fauna of british India). Les mesures qu'il donne de l’envergure des ailes sont inexactes, et sont : LE NATURALISTE \ probablement prises sur des papillons non étalés à angle droit. M. Hampson indique, comme envergure d'obscurata et de monana, 44 à 50 millimètres. Or j'ai plusieurs oO” et 9 d'obscurata (espèce bien connue et figurée par Moore) et 1 paire de monana. Les o” ont 40 millimètres ou à peu prés, les © sont seulement un peu plus grandes. Phasiane clathrata L., v. Chretieni, n. var. — o7 22 à 27 millimètres. Antennes légèrement pubescentes. En tout conforme au type, mais le fond des ailes est blanc pur, avec les dessins noirs comme chez le type. Les franges sont blanc pur, coupées de noir sur les nervures. Dessous blanc pur entre-coupé de noir, mais avec de très légères traces de jaunâtre à la côte et au bord externe des quatres ailes. Franges comme en dessus. Thorax noir picoté d'écailles blanches, abdomen noir, cerclé de blanc, pattes entremêlées de blanc et de noir. — ® 21 millimètres, semblable, mais à antennes filiformes. La Grave, Hautes-Alpes, en juin, 4 Oo”, 1 ®, ma coll. Rapportés par M. P. Chrétien, à qui je dédie cette jolie variété. Coscinia striata, L.,v. seminigra, n. var, — Cette variété fait exactement, le passage entre le type striata et l'ab. melanoptera, Brahm: On voit au milieu des ailes infé- rieures un espace jaune assez étendu (environ moitié moins grand que chez striata); cet espace Jaune est géné- ralement obscurci par quelques écailles noires. La tache noire, courbe, qu'on voit à l'extrémité de la cellule des inférieures chez le type est plus vague, mais plus étendue, et parfois elle se fond dans le noir qui entoure les ailes. Il résulte de ce qui précèdeque les ailes inférieures sont entièrement entourées, y compris le bord abdominal, d'un bord noir, large d'environ 2 millimètres, mais les franges sont jaunes comme chez le type. Le dessous des ailes ne diffère pas de celui du type. J'ai recueilli cette belle variété en assez grand nombre en Sologne (environs d'Orléans), à la fin de juin. On trouve évidemment des passages plus ou moins rappro- chés du type ou de lab. melanoptera, mais la plupart du temps les passages se rapportent exactement à seminigra. Cette variété se retrouvera certainement ailleurs. J’ajou- terai que l’ab. melanoptera est abondante daus les mêmes localités ; sa couleur noire lui donne, au vol, un aspect bien caractéristique, mais les © sont difficiles à trouver, car elles ne voient pas de jour et sont très paresseuses. Je possède en collection 7 o’et 1 ® de cette var. semi- nigra. PAUL THIERRY-MIEG C2 2: Tout le monde connait l'importance économique de la houille et sait qu'aujourd'hui la puissance industrielle d'une nation est liée intimement à elle; c’est le cas de l'Angleterre qui domine le monde grâce à son industrie intense rendue possible par ses gisements houillers. Les dépôts de houilles exploités actuellement se trouvent en Europe, aux États-Unis, dans l'Inde, en Australie et au Cap; en dehors de ces grandes régions, peu de points du globe sont exploités à cet effet. On appréciera la décou- verte de la houille dans un pays où jusqu'ici elle n'était pas soupçonnée, et la grande valeur industrielle qui peut en être la conséquence. C'est le cas pour notre colonie de Madagascar, et excepté le gisement houiller d'âge secondaire de Kebao (Tonkin), peu exploité, les gisementsihouillers n’existent pas dans les colonies françaises. C’est au capitaine Colcanap, correspondant du Muséum, LE NATURALISTE que l’on doit la découverte des traces d’un gisement de bouille à Madagascar. Commandant d'un cercle admi- nistratif dans le Sud de Madagascar, le capitaine Colcanap envoya au Muséum d'Histoire naturelle pour les déter- miner un certain nombre d'empreintes fossiles recueillies dans le bassin du haut Onilahy, aux environs de Bene- nitra, ville située dans la région montagneuse du Sud de Madagascar. Ces échantillons, soumis à l'examen de M. Boule, le savant professeur du Muséum, lui ont fait découvrir les débris d’un squelette de reptile fossile tout à fait curieux. Ce reptile, d'aspect lacertiforme, organisé pour la : : terrestre, avait des vertèbres amphicehennes, à notocorie persistante; il portait un plastron de côtes ventrales, un humérus à perforation épicondylienne, les éléments de sa ceinture pelvienne étaient larges et apla- is; les pattes bien ossifiées avaient des doigts terminés par de petites griffes et le membre postérieur était plus long que le membre antérieur. Tous ces caractères montrent que l'empreinte fossile appartient à l’ordre des Rhyncocéphales, reptiles les plus primitifs et les moins spécialisés de la classe entière, dont les plus anciens ont apparu dans le permien. En effet, le reptile fossile de Madagascar a des affinités avec : Paleohatteria et Kadalio saurus de la Saxe, Protosaurus de la 'fhuringe, Aphelo- saurus de l’Hérauth, et peut-être Saurosternon de l'Afrique du Sud. Les rapports du fossile de Madagascar avec tous ces animaux montre que le gisement découvert à Madagascar et qui se composait de schistes siliceux fissibles appartenait à l’époque permienne. Ces couches renfermaient aussi des plantes fossiles, notamment une fort belle empreinte de Glossopteris, qui a été soumise à l'examen de M. Zeiler, le savant spécia- liste, qui n'a pas hésité à la rapporter à G. Indica de l'Inde, que l’on retrouve aussi dans l’Afrique du Sud. La répartition statigraphique de cette espèce est assez étendue, puisque d’après M. Zeiler elle débute au per- mien et s'élève jusqu'au sommet du trias, mais son extension maximum se trouve dans les couches de Danudæ rapportées au permien moyen et supérieur ; les renseignements tirés de l’empreinte animale et végétale concordent parfaitement. L'examen de ces fossiles nous a fait connaitre la présence du terrain permien dans une région où on ne le soupçonnait pas. L'analogie des couches du Cap, de Madagascar et de VInde, nous montre que notre grande colonie est le res- tant d’un vaste continent ayant existé aux époques géo- logiques antérieures:et qui réunissait l’Inde au Sud de l'Afrique. Au point de vue économique, cette flore à Glossopteris montrait que l’en pouvait peut-être se rapprocher des couches à Glossopteris d'âge carbonifère, tels les grès de Karoo et couches analogues qui au Cap et dans l’Inde sont accompagnés de dépôts de charbon activement exploités. e Cette considération engagea M. le Pr Boule à prévenir le capitaine Colcanap de continuer ses recherches géolo- giques pour voir s’il ne découvrirait pas la houille propre- ment dite. Ce dernier fut assez heureux et au commen- cement de l’année dernière M. le Pr Boule a pu annoncer à l'Académie des sciences la découverte de couches de houille de 0 m. 30 à 0 m. 50 d'épaisseur à leurs affleure- ments. (es couches font partie d’un système détritique occupant le bassin du haut Onilahy. Nous espérons que les recherches de la houille à Madagascar n’en resteront pas là et que des recherches 35 ——_—————_—_—_—————————…—…— — — ———…— ——_—_—_—_—_—_——__ 2 plus spéciales suivies de sondages pourront nous donner des renseignements plus précis sur cette découverte grosse de conséquences pour l'avenir économique de notre colonie. Cette découverte montre aussi l'utilité des études géo- logiques et paléontologiques au point de vue pratique, sciences qui jusqu'ici avaient été considérées comme trop théoriques, et pour cette raison avaient été un peu délaissées. E. MassaT. 200009009090 20990909009922500990000 DESCRIPTION D'UNE ABERRATION NO VELLE de LÉPIDOPTÈRE DE FRANCE Erebia Æthiops, Esp. ub Dehermanni, N. ab. ® envergure : 42 millimètres. Conforme au type, mais les ailes supérieures sont sans yeux tant en dessus qu'en dessous ; par conséquent la bande ferrugineuse ne con- tient ni taches noires ni points blancs. La bande ferru- gineuse du dessus des inférieures est assez large chez le type et contient 4 yeux. Dans cette aberration la bande est beaucoup plus étroite et ne renferme que 3 yeux très petits situés respectivement entre les nervures 2 et 5 (système anglais). Dessous des inférieures avec la bande de la base à peine distincte de la couleur du fond. Quant à la bande qui avoisine le bord externe, elle ne renferme qu'un petit œil noir microscopique à centre blanc entre les nervures 2 et 3. Un exemplaire pris à Norvaux, canton d'Amancey (Doubs), à 440 mètres d'altitude, le 28 août 1898, en compagnie du type très abondant dans le pays. DEHERMANN. Le revêtement pileux dans l’espèce humaine Parmi les caractères qui à première vue distinguent le plus nettement l'homme des autres Mammifères, il convient de citer, outre la station verticale, et le déve- loppement intellectuel, la glabrescence relative de ses téguments. Si la plupart des Mammifères sont revêtus d’une fourrure, il faut pourtant faire quelques excep- tions : les Cétacés ont la peau entièrement nue, les Eléphants ne présentent quelques poils que dans leur jeunesse, chez certains Edentés (Tatou, Pangolin), les poils sont remplacés partiellement par des plaques cor- nées qui rappellent les écailles des Reptiles, enfin chez le Porc domestique le système pileux a subi une forte réduction. Mais ces exceptions ne concernent que des groupes aberrants où des animaux modifiés par la domestication. Il n’en reste pas moins vrai que si l’on considère les choses en gros, l’homme s’oppose à la majorité des Mam- mifères par le faible développement de son système pileux. Nous avons cité tout à l'heure quelques animaux dont les téguments sont couverts de plaques osseuses. Il est à noter que chaque écaille des Tatous et des Pangolins est bordée d’une rangée de poils. Il en est de mème des écailles qui couvrent la queue des Rats et des Castors. 30 LE NATURALISTE Ceci nous représente une trace d’un état de choses pri- mitif. Lorsque les Reptiles se transformèrent en Mam- mifères, ceux-ci, étant des animaux à température supé- rieure à celle du milieu ambiant, avaient besoin d'un revêtement cutané plus chaud, Les écailles commen- cèrent, par être bordées de poils et finirent même par être entièrement remplacées par ceux-ci. Ce qui le prouve, c'est que chez tous les Mammifères les poils sont disposés comme s'ils étaient placés en bor- dure d’une écaille. Chez l'embryon humain de quatre mois, ils forment des groupes de trois et de cinq alter- nant très régulièrement. Si cetétat de choses peut être considéré comme un reliquat de l’époque où les ancêtres de l’homme étaient revêtus d’écailles, le lanugo fœtal qui apparaît au cin- quiéme mois de la grossesse nous reporte distinctement au stade où ces ancêtres portaient une fourrure épaisse. Cette formation atteint son maximum de développe- ment au huitième mois et le fœtus à terme est entière- ment revêtu d'une pilosité laineuse, sauf aux faces palmaires des mains et des pieds, et aux lèvres. Le lanugo fœtal peut persister pendant toute la vie et il donne alors lieu à ces cas d’hypertrichose généralisée qu'on connait sous le nom d'’hommes-chiens. Le plus souventil disparaît en majeure partie et fait place aux poils définitifs plus ou moins développés suivant les individus, mais qui ne constituent jamais une fourrure. Chez les femmes et chez la plupart des races primitives (sauf les Australiens et Aïnos), les poils du corps sont si peu développés qu’on ne peut les voir qu’à la loupe. Maisils n'en existent pas moins et présentent la dispo- sition en lignes parallèles et en tourbillon qu'on observe dans le lanugo fœtal et dans le pelage des Mammifères, et qui est bien apparente par exemple chez le Cheval. La disposition des poils est d’ailleurs caractéristique pour chaque espèce. Ainsi, chez l’homme, de même que chez les Anthropoides, les poils du bras et del’avant-bras convergent vers le coude. On peut dès lors se demander pourquoi le système pileux s’est en grande partie atrophié dans l'espèce humaine. Il est évident tout d’abord que cette atrophie ne lui est pas favorable, pas plus que la glabrescence n'est utile à l'Eléphant. Grâce à ce caractère, ces espèces luttent pius difficilement que les autres contre les variations de température. Le développement de lintelligence chez l'homme a permis à celui-ci de se tirer d’affaires en inventant le vêtement. Mais il est certain que les peuplades sauvages, telles que les Fué- giens qui vivent à demi-nus dans un chmat très rude, se trouvent dans un état d'infériorité remarquable. Il en était de même de nos ancêtres de l’époque paléoli- thique, qui s’abritaient dans des grottes et se couvraient de peaux de bêtes, On a suggéré que la glabrescence était due à la sélec- tion sexuelle, les mâles choisissant toujours les femmes les plus glabres, parce qu’ils les trouvaient plus belles, et celles-ci transmettant ce caractère à leurs enfants des deux sexes. Il en est peut-être ainsi actuellement, mais On peut dire que par compensation les femmes choisissent de préférence les hommes les plus velus, qui leur paraissent plus virils, de sorte que les deux causes peuvent se contre-balancer, On à d'ailleurs tendance à exagérer le rôle de la sélection sexuelle. Je ne crois pas qu'aux époques primitives il ait été bien grand. En tous cas les animaux que nous avons occasion d’obser- ver journellement ne paraissent attacher qu’un intérêt médiocre aux qualités plastiques, Pourvu qu'une Chienne soit en chaleur, elle trouve une foule d’adorateurs, quelle que soit d’ailleurs sa disgrâce physique. L'homme primitif ne devait être guère plus regardant. Enfin on ne voit pas bien comment des êtres primitivement velus auraient pu trouver plus beaux ceux des leurs atteints de calvitie partielle. Nous ne prenons pas plaisir à contempler les cailloux déplumés de certains de nos contemporains. On a émis une hypothèse encore plus étrange. On à dit : le fœtus humain et le nouveau-né étant en général couchés sur un côté, ont dù perdre leurs poils de ce côté. Les mères, par esprit de symétrie, ont épilé leurs enfants de l’autre côté, et la glabrescence ainsi produite est devenue héréditaire. Nous ne citons que pour mé- moire cette théorie paradoxale qui dérive du désir de tout expliquer, quitte à construire un véritable roman scientifique. A mon sens la glabrescence de l'espèce humaine n’a rien à voir avec la sélection naturelle ou sexuelle. Ce n’est pas un phénomène adoptatif, mais un simple cas de balancement des organes. Elle est due au développe- ment excessif du système nerveux central chez l'homme. Ce système est d'origine ectodermique, comme les poils eux-mêmes ;il n’y a donc rien d'étonnant à ce qu'à un cerveau hypertrophié corresponde une pilosité très réduite. Je trouve une confirmation de ce fait. dans le cas des hommes-chiens, Chez ces individus le système pileux est développé d’une façon excessive; en revan- che les dents, autres organes ectodermiques, sont ab- sentes ou faiblement développées. Il peut donc y avoir balancement entre des organes dérivés du même feuillet embryonnaire. Bien: entendu, cette corrélation est d’ordre tout à fait général, et il ne faudrait pas croire que plus un individu est intelligent, moins il a de poils. Il en est souvent tout autrement, certains grands philosophes étaient remar- quablement barbus, et c’est justement parmi les races primitives, telles que les Indiens d'Amérique, que le système pileux est le moins développé, tandis que les Européens sont en général plus velus que les autres races. Malgré ces exceptions apparentes, il me parait hors de doute que la glabrescence de l’espèce humaine, considérée comme caractère spécifique, est due au déve- loppement de l’encéphale. Il est à remarquer que, lorsque la pilosité de l’homme prend un développement supérieur à la moyenne, ce développement ne correspond pas à ce qu'on observe chez les autres Mammifères. Chez ceux-ci le dos est plus velu que le ventre; chez l'homme c’est au con- traire la face antérieure du corps, plus exposée à cause de la station verticale, qui se couvrira d’un revêtement plus épais. Chez certains adultes masculins, il ÿ a une toison recouvrant la poitrine et le ventre, du menton au pubis, surtout sur la ligne médiane. Il reste à expliquer la distribution des poils qui per- sistent avec un grand développement dans l'espèce humaine : poils communs avec deux sexes (sourcils, aisselle, pubis), poils spéciaux au sexe masculin (barbe), ou particulièrement développés dans le sexe féminin (cheveux). Il est à remarquer que ces poils se déve- l'oppent à partir de la puberté. Ils me paraissent en rap- port avec la sélection sexuelle, soit en accentuant les traits de la physionomie et en donnant plus d'expression LE NATURALISTE 31 au regard (cils, sourcils), soit en rendant les différences entre les sexes plus marquées (barbe de l’homme, che- velure de la femme) et on sait que l'attrait des sexes . l’un pour l’autre repose surtout sur ces différences; soit enfin en attirant directement l'attention vers les organes génitaux (poils du pubis) ou eu favorisant le développement de certaines odeurs (poils de l’aisselle) qui ont une influence érotique indéniable. Ces poils rentrent donc dans la catégorie des carac- tères sexuels secondaires. Ils sont moins développés chez la plupart des primitifs, chez lesquels les deux sexes différent moins que chez les Européens. Les nègres ont peu de barbe, les négresses n'ont pas les cheveux plus longs que leurs époux; leurs hanches sont peu marquées et toute leur structure est plutôt mascu- line. En revanche chez les Jaunes, les Javanais par exemple, les cheveux sont aussi longs dans les deux sexes, le corps est glabre et les hommes n'ont guère plus de barbe que les femmes : les deux sexes sont plutôt du type féminin. Ce n’est que chez les Européens et les Ariens de l'Inde qu’on observe des différences bien tranchées et que les caractères sexuels secondaires sont réellement marqués. Il est très curieux de constater que chez les Anthro- poïdes les aisselles, la poitrine, le ventre et le pubis sont, au contraire de l'espèce humaine, moins velues que le reste du corps. Pourtant, chez beaucoup de Singes on observe une véritable barbe ; chez l’Orang-Outang il y a même une moustache, qui ne diffère de celle de l'homme qu’en ce que la gouttière sous-nasale reste dépourvue de poils. La moustache et la barbe de l’'Orang ne se rencontrent que chez le mâle ; elles rentrent donc dans la catégorie des caractères sexuels. En général, chez les Singes la sélection sexuelle s’est exercée d’une autre façon que chez l’homme. Ce n'est pas par le développement de leur système pileux que les mâles cherchent à séduire les femelles, mais en leur présentant un derrière entièrement glabre et coloré de vives couleurs. Cette disposition est particulièrement développée chez les Mandrills. Dans l'espèce humaine, c’est plutôt le sexe féminin qui cherche à attirer l’autre par le développement de ses parties postérieures. La femme y arrive par le port du corset qui rétrécit la taille et fait ressortir les hanches et, au besoin, en augmen- tant le volume apparent de ses avantages naturels, en y Superposant des coussinets plus où moins gros. Les poils des régions que nous avons énumérées rentrant donc dans la catégorie des caractères sexuels, on ne s’étonnera pas de les voir plus développés dans la race blanche, En effet, c’est dans cette race que les diffé - rences ertre les deux sexes sont les plus marquées et ce caractère à pu parfaitement, comme les autres de même ordre, donner prise à la sélection sexuelle. Quoi- que les Européens soient plus évolués intellectuellement que les races de couleur, les hommes ont chez eux plus de barbe et les femmes ont des cheveux plus longs. Ce phénomène ainsi expliqué comme caractère sexuel se- condaire n'infirme donc pas la théorie, que nous avons émise, de la glabrescence de l'espèce humaine en corré- lation avec le développement cérébral. Dr L. LALOv. | Reproduction et développement de lHuitre. Au printemps, lorsque la température de l’eau commence à s'élever, les organes génitaux de l’huitre présentent certaines modifications préparatoires de l'acte de l'émission des éléments reproducteurs. Dans l’Ostrex Virginica, espèce où les individus émettent soit des sper- matozoides, soit des œufs, et qui n’est pas hermaçhrodite comme l’Ostrea edulis, ces phénomènes sont plus faciles à étudier que dans notre huître d'Europe. Dans une huitre de Virginie femelle une partie des ovules contenus dans les ovaires s’accroissent et tombent dans les follicules, sortes de petites poches formées aux dépens du tissu dans lequel ces ovules ont acquis leur premier développement. En même temps, commence pour chaque individu la période d'émission des œufs qui dure plus ou moins longtemps. L'examen de l'ovaire à cette époque montre l'existence d’un grand nombre d’ovules qui re sont pas encore parvenus à maturité; beaucoup d’entre eux ne muüriront et ne seront évacués que l’année suivante. D'autres modifications se passent, tant dans les ovules que dans le tissu de la glande, modifications dont le résultat ultime est l'accroissement des dimensions de la glande par suite de l'augmentation du volume des œufs à mesure qu'ils muürissent. Ces œufs tombent dans les oviductes qui se montrent alors sous la forme de vais- seaux très ramifiés, d'un blanc laiïteux de chaque côté de la masse viscérale de l'animal. Les spermatozoïdes se développent de la même ma- nière, mais les cellules génératrices, au lieu de se trans- former en ovules grâce à une division très active, donnent chacune un certain nombre de petits corpuscules mo- biles, qui passent dans les conduits spermatiques et les gorgent d'un liquide blanc, le « milt», qui à l'œil nu ressemble absolument au liquide ovarique. L'acte de la ponte consiste en la décharge des produits génitaux mürs dans l’eau ambiante où la fécondation est laissée au hasard, | : Les conduits génitaux, dont il existe un de chaque côté, et donnent issue aux ovules ou aux spermatozoides suivant le sexe, ceux-ci, émis au fur et à mesure par ces orifices, sont entraînés par les courants d’eau passant au travers des canaux branchiaux et sont expulsés du corps en même temps que les produits excrémentiels résultant de la digestion et de la respiration. L'époque où s'effectue la ponte varie avec la latitude du point considéré et les conditions locales. On peut dire d’une façon générale que la maturité a lieu plutôt au Midi qu'au Nord, et que dans la même région les pro- duits géuitaux muürissent plutôt sur les bas-fonds qu’en eau profonde. Ces faits paraissent dépendre principalement de la température, toutes conditions égales d’ailleurs, les eaux méridionales s’échauffant avant celles du Nord et les eaux peu profondes avant les eaux très profondes. Il parait bien établi que les huitres de la Caroline du Sud sont laiteuses du milieu de mars à la mi-août, mais on rencontre dans les estuaires peu profonds des in dividus avec des produits génitaux murs en janvier et en février et il est probable que la ponte peut se faire avec 38 LE NATURALISTE des intermittences durant la plus grande partie de l’année lorsque les conditions sont favorables. Dans la baie de Chesapeake on trouve des huitres laiteuses d'avril à octobre, mais il y a aussi vraisemblablement des individus laiteux à d’autres époques, bien que l’époque maxima de la ponte ait lieu de la fin de juin au commen- cement d'août. Dans le détroit de Long-Island, la ponte a lieu, suivant les endroits, de mai en août. On peut par- fois trouver des huîtres avec des œufs bien développés en avril, mais ce n’est pas un fait habituel, et le Dr Dean a fait remarquer qu’alors le printemps a été invariable- ment sec et chaud. Non seulement l’époque de la ponte mais encore la qua- lité des produits émis paraissent soumises à des conditions météorologiques. Des changements brusques ont des résultats très marqués, et si on transporte des huîtres d’un point à un autre durant la saison où elles sont lai- teuses, on peut être certain que la reproduction sera absolument arrêtée. L'âge à laquelle l'huitre peut se reproduire varie avec les iocalités, mais il semble que, dans les points où la pousse est rapide, les organes génitaux sont arrivés à maturité sexuelle dès la première année. Le nombre des œufs émis par un individu femelle dépend naturelle- ment de sa taille. Suivant le D' Brooks, l’huître du Mary- land de taille marchande peut donner 16.000.000 d'œufs dans son année, tandis qu’une huitre de très grande taille peut en donner 60.000.000. e Les spermatozoïdes étant excessivement petits existent dans la laite en quantité absolument incommensurable. Malgré cette grande fécondité individuelle, le pouvoir reproducteur d’un banc d’huiîtres n’est pas aussi considé- rable qu'on peut le supposer, soit que le nombre d'œufs fécondés en un temps donné soit relativement faible, beaucoup de matière génitale étant perdue, d'autant plus que le contact entre les éléments reproducteurs mâles et femelles est entièrement laissé au hasard, et ce hasard est d’ailleurs d'autant plus faible que les éléments qui existent dans une quantité d’eau donnée sont en nombre plus petit, ce qui diminue d’autant la chance de leur rencontre et la fusion de leur substance qui constitue l'acte de la fécondation. Niles œufs ni les spermatozoïdes ne peuvent vivre très longtemps en dehors du corps de leur générateur et, pour que la fécondation ait lieu, les deux éléments doivent arriver rapidement en contact; la nature doit donc produire un grand nombre d'éléments pour assurer la survivance d’un nombre d'individus beaucoup infé- rieur. Développement embryonnaire de l'Huitre. On sait que les ovules sont de simples cellüles de Povaire qui ne diffèrent des autres cellules que parce qu'elles sont beaucoup plus grosses et très distinctes les unes des autres et qu'elles peuvent, lorsqu'elles sont détachées, s’accroître et se diviser elles-mêmes en d’autres cellules qui se transforment elles-mêmes en un organisme semblable à celui qui lui a donné nais- sance. La plupart des phases de ce processus peuvent être observées sous le microscope, et la facilité avec laquelle on peut se procurer l’œuf de l’huître en fait un excel- lent œuf d'étude. Un quart d'heure après la fécondation des ovules de l’Ostrea Virginiana, on peut les voir couvertes d'éléments mâles. Au bout d’une heure l'œuf a changé d’aspect, il est devenu presque sphérique et la vésicule germinative n’est plus visible. Les éléments mâles peuvent être encore visibles ou non à la surface externe de cet œuf. Au bout d'un temps très court, on peut sur la surface de l’œuf apercevoir un point transparent qui croît en di- mension et forme bientôt une sorte de petit appendice transparent, le globule polaire. Des découvertes récentes ont prouvé que ces changements ont lieu seule- ment après qu'un des spermatozoïdes a pénétré dans l'ovule et s’est uni à la vésicule germinative. Celle-ci ne disparaît donc pas mais se divise en deux parties, dont l'une est expulsée de l’œuf et devient le globule polaire, tandis que l’autre devient le nucléus de l'œuf en voie de développement, mais en changeant d'aspect. L'œuf est devenu à ce moment un pyriforme avec le globule polaire au sommet de la partie renflée. Cette partie élargie ne tarde pas à se diviser en deux parties, si bien que l’œuf se compose alors d'une grosse masse et de deux masses légèrement plus petites, avec le globule polaire entre elles. L'œuf n’est donc pas parfaitement homogène, le pro- toplasma qui doit donner certains organes du corps étant séparé de celui qui doit en donner d’autres. La partie inférieure de l’œuf se divise bientôt en sphé- rules de plus en plus petites jusqu’à former une masse de petites cellules, groupées à la surface d’une sphérule plus grosse. Cette grosse sphérule commence à se diviser à son tour en une masse de cellules plus petites ; en même temps, l'œuf ou plutôt l'embryon s’aplatit de haut en bas et prend la forme d'un disque oval aplati ; une section transversale montrerait donc deux lits de cellules, un lit supérieur composé de petites cellules transparentes, et un lit inférieur formé de cellules opaques, plus grosses, résultant de la division de la grosse sphérule. Cette couche inférieure ne tarde pas à être comme ren- foncée vers la couche supérieure, et ainsi la surface in- férieure du disque qui constitue l'embryon n'est pas plate, mais légèrement concave. Cette cavité destinée à s’accroitre en profondeur jusqu’à rencontrer la couche supérieure de cellules est le rudiment du tube digestif. Très peu de temps après cette phase, soit environ de deux à quatre heures après la fécondation de l'œuf, l'em- bryon présente des modifications et les formes sui- vantes : une touffe arrondie de longs cils lui donne un aspect qui permet de distinguer la partie antérieure du corps. Aussitôt formés, ces cils vibratils commencent à avoir des mouvements de va-et-vient, de telle sorte qu’il constituent un organe de natation quipermet à l’ani- malcule de s'élever du fond à la surface de l’eau où il se met à nager activement. Cette phase du développement de l’huitre ne dure qu’un temps très court, mais elle est d’une importance capitale dans la vie du mollusque et dans son élevage, car c’est le moment où il court le plus derisques de périr. À cette phase, sur la surface dorsale existe un creux, et,lorsque le sujet est dans une position favorable à l'observation, on voit l'ouverture du tube di- gestif derrière ce creux, L’embryon consiste donc à ce moment en une masse au centre de laquelle se creuse une cavité centrale, cavité digestive, qui s'ouvre à la partie externe de la surface dorsale du corps par un petit orifice, qui est la bouche primitive, masse entourée de tous les côtés (sauf au point où s'ouvre la bouche) par une paroi distincte de la paroi interne du corps. Autour de LE NATURALISTE 39 PUIS VU NU AGREE SR RE EE LR RERO TIC TE PORTA EEE DID SRE eee I EU VAR la bouche. les deux couches de cellules sont en conti- nuité. Ce stade du développement de l'embryon (oùil est con- stitué par deux couches de cellules, la couche interne qui entoure la cavité qui s’ouvre à l'extérieur par un orifice et la couche externe qui est en continuité avec la première autour des bords de cet orifice) se rencontre fréquemment chez des animaux de plusieurs groupes oologiques très différents, tels que l’huitre, l'étoile de mer, la grenouille, et les représentants de tous les groupes des animaux assez élevés en organisation pa- raissent passer par un stade de développement que l’on peut considérer comme identique, avec des modifica- tions de détails plus ou moins considérables, à celui que présente cette phase de la vie embryonairedel’huître : c’est le stade GASTRULA. Les parois de la bouche primitive se rapprochant l’une de l’autre finissent par se rencontreret s'unir, de facon à obturer cette ouverture et à laisser la cavité digestive primitive sans communication avec l'extérieur, entourée alors complètement par la membrane externe. Dans les autres lamellibranches et sans doute dans l’huître, la coquille commence comme un dépôt dans une invagination du côté dorsal du corps. Dans son mode de formation, la glande coquillière res- semble àla Fouche primitive pourlaquelle elle a été prise plus d’une fois par les observateurs. Dans quelques formes la coquille commence par être unique, mais dans lhuiître, suivant les auteurs, les coquilles sont séparées l’une de l’autre dès l’origine, et elles apparaissent indé- pendamment l’une de l’autre. Peu de temps après avoir pris cette forme, l'embryon cesse d’errer à la surface de l’eau et atteint des profon- deurs variables, mais il continue à nager dans toutes les directions et peut même être trouvé par hasard à la surface, La région du corps qui porte des cils s’est alors nettement amincie, de facon à former une appendice circulaire : c’est le VÉLUM, organe locomoteur à cette phase ultime de la vie pélagique. Les deux écailles grandissent rapidement, et bientôt leurs bords deviennent absolument régulier; pendant quelque temps elles sont plus petites que le corps qui dépasse leurs bords tout autour de la circonférence sauf le iong d’une petite surface, au point où les deux valves sont en contact. Les deux écailles, continuant à pousser par leurs bords, finissent par être assez grandes pour recouvrir le corps et même par le dépasser un peu. k C’est à ce moment qu'apparaissent les premières fi- bres musculaires. Elles sont placées d’une facon telle qu’elles dessinent le bord du corps et le velum entre les bords de la coquille. La surface du corps qui a donné les coquilles se transforme bientôt en deux lobes du man- teau entre lesquels se forment la cavité palléale où trouvent place le vélum et le restant de l’animal. Tandis que ces modifications ont lieu aux faces supérieures et inférieures, une autre transformation importante se produit dans l’intérieur du corps. En effet, le tube di- gestif était sans communication avec l'extérieur, après le stade Gastrula, au moment où vont apparaître les pre- miers rudiments de la coquille, mais bientôt la paroi externe du corps est repoussée vers l’intérieur pour former la bouche définitive, en un point situé sur la face ven- trale et diamétralement opposé de celui où se trouvait naires. La cavité digestive s'élargit alors d'une facon considérable et ses parois commencent à se revêtir de cils. La bouche se met en communication avec la cavité ainsi formée et qui devient l'estomac où les cils vibratils se tiennent constamment en mouvement, Jusqu'à ce moment l'animal s’est développé sans grandir et il est à peine plus gros qu'un ovule non fécondé. À partir de ce moment il commence à grandir: le stade est atteint par l'huitre de Virginie de vingt-quatre heures à six jours après le moment de sa fécondation, la rapidité de l’évo lution étant absolument déterminée par la température de l’eau. (A suivre.) Dr DEYROLLE-GUILLOU. LIVRES NOUVEAUX Les travaux d’ensemile sur les Myriapodes ne sont pas nombreux, aussi croyons-nous être utiles à nos jeunes collègues entomologistes en leur signalant le tra- vail que M. le Pr CARLOS PORTER de Santiago (Chili), vient de faire paraître dans la Revista chilena de Historia natural. Introduccion al estudio de los Miriapodos, resumenes de morfologia, biologia, sistematica à zoologia aplicada, broch. in-8° de 82 pages et 3 pl. en couleurs. San- tiago, 1908. Les motifs qui ont amené M. le Pr Porter à publier cet ouvrage sont que les manuels destinés à guider les ama- teurs de sciences naturelles et même les professionnels manquent complètement, aussi bien en £spagne que dans l'Amérique du Sud. Nous pourrions invoquer les mêmes raisons en France en ce qui concerne les Myriapodes. Cette étude, très consciencieuse et bien documentée, est suffisante pour donner une idée nette de la structure et de la systématique des Myriapodes, Bien qu’elle soit écrite en langue espagnole, la lecture en est facile et les jeunes naturalistes sauront gré à M. le Pr Porter d’avoir mis à leur disposition un ouvrage pratique sur une classe d'Arthropodes fort intéressante, mais beau- coup trop négligée aujourd'hui. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la succession des faunes et Ia répartition des facies du Calcaire carbonifère de Belgique. Note de M. G. DELérNEe, présentée par M. Cu. Barrois. La présente note a pour objet : 10 De faire connaître l'existence dans le Calcaire carbonifère belge de zones fossilifères parallèles à celles qui ont été établies par Vaughan à Bristol et dans le sud du pays de Galles ; 20 D'indiquer les relations de ces zones avec les principaux facies du Tournaisien et du Viséen. Les zones fossilifères se retrouvent en succession régulière dans toute l'étendue du Bassin de Namur et dans le Condroz, malgré la diversité des facies lithologiques; elles constituent donc d'excellents points de repère au point de vue stratigra- phique. La zone à Prod. sublævis et Choneles papilionacea, no- tamment, semble être un point de repère extrêmement impor- tant en Belgique. Elle s’amorce déjà au sommet des affleure- ments du Hainaut, se reconnait dans les masses dolomitisées si- tuées au centre du Bassin de Namur; elle se retrouve sur toute la bordure méridionale dece bassin et dans le Condroz. Elle offre, avec quelques espèces déjà viséennes, un dernier la bouche primitive dans les premières phases embryon- | épanouissement des éléments les plus caractéristiques de la 40 LE NATURALISTE aune tournaisienne. Il semble donc qu'elle puisse être choisie comme limite supérieure du Tournaisien. Ces zones sont parallèles à celles qui ont été établies d’a- bord dans le sud-ouest de l'Angleterre. Ce parallélisme existe d’ailleurs dans les variations des facies lithologiques qui se re- trouvent très analogues depart et d'autre pour les mêmes ni- veaux. Ces faits montrent que les deux bassins passaient par les mêmes phases d'approfondissement ou de tendance à l’'émer- sion. @bservations sur les Pinakodendron, E. Weiss. Note de MM. RENÉ CauBier et ARMAND RENIER, présentée par M.R. ZEILLER. Le genre Pinakodendron a été créé en 1893 par E. Weiss pour distinguer des troncs de Lycopodinées carbonifères de ca- ractères assez particuliers, qu'il à d'ailleurs rangés parmi les Subsigillaria, au même titre que les Cyclostigma, Bothroden- dron et Asolanus |A. (Sigillaria) camptolænia, Wood]. Nos connaissances sur les Pinakodendronsonttrès sommaires. Weiss en à décrit deux espèces, P. musivum et P. Olunanni, découvertes par lui dans le Westphalien de la Westphalie. M. R. Kidston à distingué, en 1903, une troisième espèce : P. Mac- conochiei, du Westphalien d'Angleterre. D'autre part, l'existence de Pinakodendron a été signalée en divers points du bassin houiller franco-belge : dans le bassin de Valenciennes, par M. l'abbé Carpentier; à Mariemont, (P.Ohmanni), par M. Deltenre, 6t dans le Limbourg hollandais (P. Ohmanni), par M. Jongmans. Les détails de ces dernières observations étant encore inédits, on ne connait les Pinakodendron que par les descriptions de Weiss et de M. Kidston, descriptions brèves à raison même de la pauvreté des matériaux qui consistent en fragments d’'écorces de peu d’étendue. Une série importante d'échantillons de P. Macconochiei ayant été découverte dans les charbonnages de Charleroi a per- mis d'étudier l'ensemble de la plante. Les Pinakadendron sont des Lépidodendrées au même titre que les Asolanus etles Bo- throdendron. Les caractères de ces trois genres résident sur- tout dans les détails des cicatrices foliaires et encore dans l’or- nementation de l'écorce. Une confusion avec les Asolanus serait à craindre si l'on re tenait compte que des gerçures en losange. L’unique échantillon d’Asolanus camplotænia signalé à Liège estun Pinakodendron (cf. P. Macconochiei). : Les Cyclostigma ont avec les Pinakodendron de très grandes affinités. Ils s’en rapprochent plus que des Bothrodendron aux- quels on les à souvent rattachés. Il parait probable que l’on en viendra à admettre l'identité des deux genres. Les points de res- semblance entre C. kiltorkense et P. Macconochiei sont tels qu'une étude approfondie s'impose, qui mettra en évidence leurs caractères différentiels. P. Macconochiei est une espèce distincte des P. musivum et P. Ohmanni, si, comme l’a indiqué Weiss, les fines rides de la face externe de l'écorce forment chez la première espèce un ré- seau en losanges étirés aussi régulier que celui que nous con- naissons à la seconde. Il se pourrait toutefois que ces deux es- pèces doivent être réunies, car la configuration des cicatrices foliaires caractéristique du P. Ohmanni pourrait résulter d’une déformation. Sur la pluralité des types de végétation dans les sols tourbeux du nord de la France. Note de M. E. Co- QUIDÉ, présentée par M. Gasron BonniEr. Les vallées de la région du Nord, celle de la Somme en parti- culier, présentent beaucoup de tourbières. Lorsque la tourbe continue à se former, on dit que la tourbière est vive. L'objet de cette note est l'étude de la végétation observée dans une tour- bière morte. Le sol tourbeux de la Somme est souvent recou- vert de hautes herbes très denses : Roseaux, Typha, Iris, Scro- fulaires, Salicaires, Menthes, Myosotis, Pigamons, Renoncules, certains Galium, Cirsium oleraceum, etc. Cette végétation a les caractères essentiels communs aux plantes qui poussent dans des terrains très humides quelle que soit la nature de ces terrains (sol argileux, granitique, etc.) : taille très grande (souvent plus de 2 mètres); tige dressée ou grimpante; feuilles grandes, molles, d’un vert clair, fréquemment découpées; appareil souterrain déve- loppé, surtout horizontalement. Au point de vue anatomique, les caractères dominants sont l'importance de la moelle, le déve- loppement des lacunes et des méats, la faiblesse relative de la lignification. Les endroits tourbeux ne sont pas tous marécageux. A côté de ce facies marécageux, il existe un facies différent pour lequel l’auteur propose le nom de xérophytique. On rencontre des tourbières de ce genre non seulement dans le Nord mais aux environs de Paris, en Champagne, etc. On trouve dans les tourbières du type xérophytique quelques espèces existant aussi dans les tourbières du type marécageux (Centaurea nigra, Ra- nunculus acris, etc.). La plupart des espèces ont pour habitat ordinaire des terrains moyens (Brunella vulgaris, Bellis peren- nis, Sinapis arvensis, etc.)ou même des sols arides (Cerastium glomeratum, Potentilla argentea, Thymus Serpyllum, etc.). Toutes ces plantes ont un aspect souffreteux, leur taille est ré- duite (Ex. : Scabiosa succisa de 15 centimètres environ, Son- chus asper ayant moins de 10 centimètres, Cenlaurea nigra, moins de 12 centimetres, etc.). Beaucoup d'espèces qui abondert dans ce facies n’ont pas de tige développée et les feuilles forment une rosette à la base {Plan- tain, Pâquerette, etc.). Les espèces qui n'ont pas ce port norma- lement tendent à l’acquérir par le raccourcissement de la tige. Les feuilles sont entières, velues, réduites en nombre et en grandeur. La racine est forte et longuement pivotante; il ÿ a une opposition frappante entre le nanisme de la partie aérienne et le gigantismé de la racine. Au point de vue anatomique, on remarque souvent l'absence ou la grande réduction de la moelle, ou bien, au contraire, la présence d'une moelle gorgée d'eau, sans méats. Autour de ce tissu aquifère, ou hydrenchyme, on trouve un tissu scléreux ininterrompu. Il semble qu'il y ait là une adaptation dela plante pour résister à la sécheresse et pour que la moelle constitue un organe de réserve pour l’eau. Les plantes qui, dans les tour- bières xérophytiques, présentent ce tissu aquifère, en sont dé- pourvues dans les terrains moyens. Dans les tige: un peu âgées, cet hydrenchyme médullaire disparait et un vide occupe le cen- tre de l'anneau lignifié. Dans les feuilles, l’épiderme est épais,le tissu palissadique très développé, le tissu lacuneux presque nul. Tous ces caractères sont absolument les mêmes que ceux que présentent les végétaux venus sur les coteaux de-craie et en gé- néral sur tous les sols arides. On voit que les tourbières mortes sont loin d'être toujours des marécages, et que ce second facies est tout l'opposé du premier. Il y a des transitions entre ces deux extrèmes ; mais elles sont peu répandues et c’est le type sec, non étudié jusqu'ici, qui est pourtant le plus répandu. LIVRES D'OCCASION A VENDRE (S’aûresser à : « Les Fils D'Emile Deyrolle » 46, rue du Bac, Paris.) Abel (0.). — Les Dauphins longirostres du Boldérien (mio- cène supérieur) des environs d'Anvers, I-IT. Bruxelles, 1901-1902, 2 hvr. gr. in-40, 48 pl. Prix : 9 francs. Agassiz (L.). — Monographies d'Echinodermes. 2° Monogr. Scutelles. Neufchâtel, 1841, 1 vol. in-#° rel., 32 pl. n. et col. Prix : 45 francs. Bell. — A Monograph of the Fossil Malacostracous Crusta- cea of Great Britain. I-IL. London, 1857-1862,in-4° rel. Prix : 6 francs. Blake (J.-F.). — On the Portland Rocks of England, Lond., 1880, 3 pl., in-8° cart. — On the Kimmeridge Clay of England, Lond., 1875, 1 pl. in-8° cart. Prix : 3 francs. Chenu (J.-C.). — Manuel de Conchyliologie et de Paléonto- logie conchyliologique. Paris, 1862, 2 vol. gr. in-8o rel., 4943 fig. n. et col. Prix : 60 francs. Darwin (Ch.). — À Monograph on the Fossil Lepadidæ, or. pedunculuted Cirripedes of Great Britain. London, 1851, 5 pl. — À Monograph on the Fossil Balunidæ, and Ver- rucidæ of Great Britain. London, 1854, 2 pl., rel. en 4 vol. in-4°. Prix : 5 francs. Dollfus (G.). — Le Terrain quaternaire d’Ostende, 1884, 2 pl, — Sur le tertiaire supérieur de l'Est de l'Angleterre 1895. — Les Sables de Sinceny... 1878. — Description d'une nouvelle espèce de chlamys des faluns de l’Anjou, 1896, 4 pl., etc., 8 br. in-8°. Prix : 3 francs. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. 32° ANNÉE MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1) En un mot et pour nous résumer, la larve des Clytres et des Cryptocéphales sait se fabriquer un abri allongé dans lequel elle vit exactement comme l’escargot dans sa coquille, couverture qui lui sert d'habitation; elle ne sort jamais de ce réduit ; en cas de crainte elle rentre en plein dans sa coque dont l'ouverture se ferme à l'aide de sa région céphalique déprimée; le danger passé, elle sort au dehors sa tête et ses trois segments thoraciques sans jamais exposer au dehors sa région abdominale de consistance plus molle et bien plus déli- cate: — chargée de cette coque, elle chemine en relevant son faix obliquement, manœuvre assez pénible à cause du poids; aussi perd-elle quelquefois l'équilibre et roule sur le sol. Progression. — Daus le cours de leur marche qui se fait par soubresauts aussi bien pour celles vivant à découvert que pour celles qui se tiennent sous les pierres ou sous les amas de végétaux, les larves se fixent par leurs pattes, soulèvent un peu lextrémité postérieure de leur fourreau et le trainent après elles; génées dans leurs travaux ou inquiétées dans leur par- cours, elles ramènent leur fourreau sur leur tête, puis restent immobiles, ne laissant voir d'elles que les deux premières paires de pattes; en cas de danger ou de chute, elles rentrent en entier leur corps dans l'intérieur de leur abri, n’en laissant voir la moindre partie, et res- tent ainsi tant que le sujet de crainte n’est pas passé. Clytres et Cryptocéphales rentrent donc dans l'intérieur de leur fourreau la partie antérieure de leur corps ‘comme le font les Névroptères du groupe des Phryganes, de sorte que leur coque ou étui paraît inhabité ; —les chenilles du groupe des Psychides, à couvert dans un fourreau portatif, se cramponnent en cas de danger contre l’objet qu’elles tiennent, ramènent leur fourreau sur elles de manière à couvrir ainsi entièrement leur corps. Ni trop au large, ni trop à l’étroit dans sa demeure, la larve des Clytres ou des Cryptocéphales progresse jusqu’au moment des froids, époque à laquelle complète- ment développée, elle se clôt dans sa coque au moyen d’un opercule de composition mixte, terre malaxée et déjections pétries ; une fois l'ouverture obturée, la larve se retourne, la tête au fond de l'abri, la région abdomi- nale vers l'entrée bouchée. Les mues des larves de nos Clytres et Cryptocéphales sont successives, elles correspondent à des périodes de plus grand accroissement au bout desquelles s’effectue le changement de peau. — A combien de mues sont-elles soumises ? C’est ce qu'il n’est pas aisé de bien savoir, étant donnée la difficulté de l'observation ; l’on ne le saura que lorsque des études biea suivies l’auront dé- montré, ce qui sera facile en raison de la possibilité d'étudier les larves, de les élever en prenant pour base adjuvante les entre-temps qui marquent le commence- ment et la fin de chaque changement de peau durant lesquels la larve s’abstient de toute nourriture et forme une partie de son fourreau. (4) Voir les numéros 528 et suivants du Naluraliste. 2 SÉRIE — N° 5% FÉVRIER 41910 0 La larve, arrivée dés lors à son entier accroissement, dès les premiers symptômes transmutatifs bouche, avons- nous dit, l'entrée de son réduit, au moyen d’un opereule particulier, variable suivant l’espèce, puis elle fait volte- face dans son fourreau de manière que sa tête vienne heurter contre le bout opposé toujours plus renflé que l’autre ; au bout operculé, la larve a ménagé un très petit trou en forme d’ombilic destiné à laisser passer un peu d’air : il faut beaucoup d'attention pour apercevoir ce soupirail. Les larves de Cryptocéphales se fixent, à une petite hauteur, sur une menue branche, sur un tronc, sur un brin d'herbe dont elles se servent pour clore l'orifice de leur fourreau, et le tenir en dehors de l'atteinte de l'humidité, fermant ainsi l'opereule avec moins de frais et donnant à l'adulte les moyens de sortir avec plus de facilité : pour augmenter l’adhérence, elles vont le plus souvent jusqu'à percer la feuille et former du côté opposé une sorte de rivet qui les en rend insé- parables : le gros bout qui doit donner passage à l'adulte est relevé, offrant de cette manière à la larve qui s’est retournée une position plus commode pour accomplir ses métamorphoses, puis en fin d'élément faire éclater la partie du fourreau qui correspond à sa tête et lui livrer ainsi passage. Les larves des Clytres se transforment dans le couloir de la fourmilière nourricière, dans les galeries supé- rieures du nid ou dans leur voisinage, dans ce milieu où règne une tiède température. Les premiers états des Clytres et des Cryptocéphales ne présentent au point de vue larvaire aucune différence appréciable; toutes les larves se ressemblent, elles ont un corps plus ou moins allongé, plus ou moins cylin- drique, arqué à la région postérieure, s’élargissant mais peu sensiblement à partir du point où il se recourbe sur lui-même; leurs pattes bien développées, quelquefois inégales, variant peu d'espèce à espèce ; vivant toutes à l'abri dans des fourreaux protecteurs formés à l’aide de leurs déjections, converties par la dessiccation en une matière plus ou moins noirâtre, fourreaux variant plus dans leurs formes que les larves elles-mêmes, bizarres quelquefois dans les espèces exotiques, offrant au point de vue spécifique des caractères importants; aussi un très grand intérêt s’attache-t-il à la connaissance des métamorphoses de ce groupe des Coléoptères phyto- phages. Larves. — Caractères généraux. La longueur et la largeur des larves sont en propor- tion de la taille de l’adulte de 2 à 10 millimètres pour la longueur, de 1 à 5 millimètres pour la largeur. Corps arqué, charnu, blanchâtre ou jaunâtre, finement pointillé ou granuleux, avec courtes soies éparses, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi et corné à la région antérieure, la postérieure membra- neuse, un peu plus large et repliée en dedans. Téte grande, cornée, orbiculaire, déprimée, plus ou moins noirâtre, ponctuée, réticulée ou chagrinée, gar- nie de cils plus denses sur les côtés; lisière frontaie échancrée, carénée, dentée en regard des mandibules, ligne médiane obsolète, bifurquée au vertex en deux traits courbes, formant un liséré qui aboutit à la base antennaire pour se continuer jusqu’à l’épistome qui est très court, presque indistinct ainsi que le labre dont la base est excavée et le bord frangé; mandibules étroites, arquées, se touchant sans se croiser, à base imcisée, à extrémité tridentée, la dent médiane plus accentuée, | avec rainurelle de séparation et, dent obtuse aw wers antérieur de là tranche: intenne:; mâchoires bien déve-- loppées, à tige continue; lobe court, petit, à bord arrondi, frangé; palpes coniques, de quatre articles, arqués em dedans et décroissant de longueur vers l'extrémité, le premier presque aussi long que Les trois suivants réunis ; menton allongé, triangulaire, encastré: entre les mon- tants des mâchoires ; lèvre inférieure courte, cordi- forme ; palpes droits, biarticulées, à base unieiliée; lan- guette constituée par un court empaâtement charnuw, cité; antennes courtes, coniques, émergeant, d'une fos- sette en arrière de la base. des mandibules, à premier article court, globuleux, deuxième plus long, troisième très réduit à bout unicilié et. faiblement denté ; ocelles aunombhre de six points cornés,, saillants, disposés, qua- tre en carré en arrière de la base antennaire, deux au- dessous : cet appareil de vision donne à la larve les moyens de se diriger à travers les obstacles qu’elle pourrait rencontrer. Segments thoraciques charaus, jaunâtres où blanchâ- tres, avec longs poils épars, s'élargissant mais peu d'avant en arrière, le premier un peu plus large que la tête dont il enchâsse le rebord postérieur, à flancs. dila- tés, couvert d’une large plaque cornée, lisse et, luisante, en forme de croissant, longé par un trait obsolète à fond pâle, sur laquelle s’effectue le frottement de va-et-vient du fourreau, à rebord antérieur et postérieur membra- neux, convexe et arrondi chez les Clytres, un peu moins et a bord relevé chez les Cryptocéphales, presque aussi long que les deux suivants lesquels sont courts, égaux, transverses, avec incision transversale divisant l’arceau en deux bourrelets, un premier médian, petit, un deuxième grand, entier; dans certains genres ce der- nier bourrelet est exeavé et relevé de chaque côté par deux plaques jaunâtres chez les Clyitres, noirâtres chez les Cryptocéphales. Segments abdominaux charnus, jaunâtres ou blan- châtres, convexes, transverses, éparsement ciliés, plus ou moins chargés de fines aspérités, les cinq premiers transversalement incisés, augmentant graduellement de largeur, le premier fornié de trois bourrelets, les quatre suivants de quatre dont le postérieur étroit est relevé de plus en plus jusqu’au cinquième arceau où il forme une large bande géminée garnie de courts cils et sur laquelle repose le corps de la larve dans le fourreau; les quatre segments suivants fortement renflés sont recourbés en dedans, ils sont formés de: deux ou de: trois bourrelets moins accentués que les précédents, excepté au neu- vième qui n’est pas incisé et sur lequel un bourrelet semi-circulaire proéminent contourne l’arceau: l'extré- mité de ce segment, dont le bord postérieur tronqué est cilié, affleure le bord des pattes, Dessous déprimé, imperceptiblement pointillé, plus pâle et moins cilé qu'en dessus, chaque anneaw ventral diagonalement incisé, paraissant ainsi formé. de trois bourrelets, un grand. médian, deux petits latéraux ; segment anal bi ou quadrilobé, à fente transverse : une double rangée de mamelons latéraux longe les. flanes, délimitant la ligne de séparation des deux. régions dor- sale et ventrale. LE NATURALISTE _ longues, comprimées avec cils et spinules ; tarses em long onglet un peu arqué, à base ciliée; la base des hanches et quelquefois des trochanters est chez certaines | larves marquée de points ow de taches noires ; de plus, certaines larves de Clytres ont les pattes antérieures un peu plus développées; — ce sont celles qui donneront | plus tard des mäles; le sexe se trouve donc déjà repré- | senté chez les larves de: ces espèces. | Stigmates très petits, orbiculaires, sombres, à péri- | trème plus clair, la première paire au bord antérieur du deuxième segment. thoracique sur le prolongement de la rangée inférieure des mamelons latéraux, les suivantes au-dessus de la rangée supérieure au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les pièces buccales des larves des Cryptocéphales arnsi que leurs antennes sont semblables à celles des Clytres, | quoique celles des Cryptocéphales aïent les antennes un peu plus courtes, un peu plus rapprochées, les mandi- bules plus courtes, plus robustes, les mâchoires plus | fortes, les pattes un peu plus courtes mais plus ro- bustes. Au sortir de l'œuf, la reune larve est hlamchâtre ow jaunâtre ; la tête, les plaques. et Les pattes brunâtres. La larve, parvenue: à son entier développement, bou- che, avons-nous dit, l'entrée du fourreau, se retourne dans son réduit, la tête vers le fond du sac; ce mouve- ment de conversion était mécessaire pour permettre à l’adulte de se frayer' un passage par la partie postérieure du fourreau qui est élargie, et aussitôt. commencent les premiers symptômes transfiguratifs: le corps perd im- sensiblement. de sa forme courbe; change plus où moins de teinte; quelques dilatations et le corps devenu pres- que droit, la peau crève survamt La ligne médiane; quel- ques dilatations nouvelles suivies de: contractioms font tomber le masque; une figure nouvelle apparait dés pouillée de la. peau larvaire qui. & été acculée en forme de chiffon à l'extrémité du réduit. | Nymyphes.— Caractères généraux. Taille variant suivant l’espèce et en proportion de la larve. Corps allongé, charnu, plus ou moins blanchâtre ou jaunâtre, oblong ou ovalaire, un peu arqué, couvert de poils à base subhulbeuse, convexe en dessus, un peu moins en dessous, à région antérieure arrondie, lxposté- rieure plus ow moins tronquéeé. Téte: dégagée, déclive, assez grande, arrondie, con:- vexe, ridée ou réticulée, disque déprimé, yeux assez proéminents : premier segment thoracique. grand, en carré transverse, pointillé, convexe, à angles arrondis, le bord postérieur relevé en léger bourrelet, le pourtour garni de courtes soïes; deuxième count, transverse, tiangulairement en pointe avancée sur le troisième qui est plus large, dont les côtés sont dilatés, à milieu canaliculé ; — segments abdominaux, transversalement incisés, les sept premiers courts; transverses, atténués mais peu sensiblement vers l'extrémité, avec ligne mé- diane accentuée, leurs flancs excisés, relevés en double bourrelet garni d'une apophyse géminée et bicilée;. le huitième réduit; segment anal court, peu tronqué, re- levé en léger bourrelet dont les côtés sont chargés de deux. tubercules biciliés ; dessous subdéprimé, poimtillé; Pattes allongées, plus où moins rapprochées: ciliées ; hanches grêles; longues, obliques en dedans ; trochan- ters courts, coudés, intérieurement ciliés, cuisses assez mamelon anal trilobé, transversalement nidé ; antennes obliques, peu saillantes, élytres courts. La. nymphe n’est douée d'aucun mouvement défensif, elle se tient appuyée contre les parois intérieures du D A LE NATURALISTE 43 fourreau; de quelle utilité lui serait au reste toute action défensive murée comme elle l'est dans son réduit qui la met à l’abri de tout ennemi comme de toute in- fluence atmosphérique? Et c’est ainsi que le créateur l’a rendue incapable de tout mouvement. Cet état de la phase nymphale demande pour être complet un travail d'élaboration intérieure d’une durée d'une quinzaine de jours au bout desquels la peau qui recouvre le corps de la nymphe se distend à la prin- cipaleligne de division, letraitmédian, et RÉPHeTEe en se rabattant simultanément par-dessous et par côtés l'adulte, d'abord mou, blanchâtre ou jaunâtre, se he insensiblement en même temps que ses téguments s’affermissent jusqu'au moment où ils prennent la teinte particulière à l'espèce , alors seulement a lieu la sortie de l'adulte à l’état parfait, lequel par un effort de la tête rompt la calotte du fourreau qui se détache au point le moins dur de la coque pour lui livrer passage; ce point de rupture est irrégulier, prouvant ainsi qu'il n'avait pas au préalable été préparé par la larve ; — la couche de matériaux qui forme la partie postérieure du fourreau étant bien moins épaisse que le bout opposé, l'adulte une fois formé n’éprouve aucune difficulté, lorsque le moment est venu pour lui de sortir de son réduit, à forcer la mince cloison qui l’enserre, à faire éclater le fourreau qui se détache sous forme de calotte plus ou moins Circulaire ou plus ou moins déchiquetée. La coloration des diverses parties du corps commence le premier jour par les antennes, les pattes, la tête et la région sous-thoracique ; ce sont les premières pièces qui prennent la teinte particulière à l'espèce; viennent ensuite le dessous du corps, puis les élytres; le lende- main, les diverses parties du corps qui prennent part à la couleur de la vestiture s’accentuent si bien qu'au troisième jour toutes ces teintes, quoique sans éclat encore, ont leur siège établi ; au quatrième jour, couleur et téguments sont fixés. . Les caractères généraux qui précèdent établis sur un nombre restreint de nymphes seront susceptibles d'être modifiés au furet à mesure que cette phase de l'existence portera sur un plus grand nombre de sujets connus. CAPITAINE XAMBEU. (A suivre.) cioie ie ie; DESCRIPTIONS de CANTHARIDES (Téléphorides) AMÉRICAINS NOUVEAUX Discodon notaticorne. Assez allongé, brillant, testacé rougeâtre avec la partie postérieure de la tête, l’écusson, les élytres et le dessous du corps noir, Antennes testacées. avec les deus premiers articles tachés de foncé en dessus, celles-ci larges et aplaties sur leur milieu puis très amincies à l'extrémité; prothorax transversal, subarqué en avant, sinué sur les côtés avec une faible entaille en devant de chaque angle postérieur qui est marqué; élytres pas plus larges que le prothorax, un peu élargis au milieu, longs; Delta entaillé et lobé. Longueur 8 millimètres, Guyane francaise. Me vient, ainsi que l'espèce suivante, des récoltes de M. Le Moult, à Saint-Jean du Maroni. Voisin de surinamensis, Pic, mais antennes de coloration différente, etc. Discodon Le Moulti. Robuste et large, peu brillant, tes- tacé rougeâtre avec les yeux, les antennes sauf à la base; écusson foncé, partie des pattes, abdomen et macule sur les côtés de la poitrine noirs. Antennes noires avec les deux premiers articles testacés, maculés de foncé en dessus, aplaties, mais atténuées à l'extrémité ; prothorax très transversal, subarqué en avant, sinué sur les côtés, faiblement entaillé près des angles postérieurs qui sont pileux ; ély- tres à peine plus larges que le prothorax, relativement courts et larges; 4 pattes antérieures testacées avec les tibias, sauf à leur base, et les tarses noirs. pattes posté- rieures noires avec les hanches et trochanters testacés ; pygidium faiblement bisinué et entaillé au sommet. Lon- sueur 12 millimètres. Guyane française. Trés distinct de l'espèce précédente par sa forme plus large, le prothorax plus transversal, etc. Discodon paranum. Assez allongé, brillant, noir avec le devant de la tête, le prothorax, l'écusson, la majeure parte des élytres, le dessous du corps en partie et la base des cuisses testacés. Antennes noires, un peu épaisses et aplaties mais atténuées à l'extrémité; pro- thorax presque carré, subarqué en avant, très faiblement sinué latéralement; élvtres à peine plus larges que 1 prothorax, longs, subparallèles, testacés avec la suture étroitement et l'extrémité assez largement noires; pygi- dium assez fortement entaillé et lobé. Longueur 8 mil- limètres, Brésil : Para {Gounelle in coll. Pic). Voisin de brasiliense, Pic, un peu plus étroit, élytres moins largement noirs, prothorax moins large, etc. Discodon limbaticolle. Assez allongé, brillant, noir avec le devant de la tête, les côtés du prothorax et la majeure partie des pattes testacés. Antennes noires à la base [le reste manque); prothorax transversal, peu arqué en avant, faiblement sinué latéralement avec les angles postérieurs peu marqués, noir avec le bord latéral assez largement testacé pâle; élytres noirs, assez longs, un peu plus larges que le prothorax, un peu élargis vers leur milieu; pattes testacées avec le sommet des tibias et les tarses noirs; pygidium assez fortement entaillé et lobé. Longueur 8 millimètres, Brésil : Jatahy (coll. Pic). Peut se placer près de D. normale, Gorham, dont il se distinguera, à première vue, par la coloration non entiè- rement foncée des pattes. Très voisin de cette espèce estle D. apicicorne,mihi, de la Guyane francaise, de coloration analogue mais de forme plus courte avec le prothorax plus transversal, les pattes et les côtés du prothorax de coloration plus pâle; les antennes de cette espèce sont épaisses, noires avec les deux avant-derniers articles blanchtres. Longueur 6 millimètres. Discodon Schneideri. Allongé, un peu brillant, testacé pâle avec les élytres et le pygidium noirs, la tête et le prothorax maculés de noir, les pattes noires avec la base des cuisses testacée; tête pâle, à macule noire sur le vertex ; prothorax presque carré, subsinué sur les côtésQ , ou échäncré vers le milieu avec les angles postérieurs très saillants ©”, impressionné et caréné sur le disque, flave avec une petite macule antérieure et une autre basale sur son milieu, celles-ci quelquefois réunies en courte bande noires; écusson testacé; élytres noirs, longs et étroits, subparallèles; pattes grêles, noires à l'exception de la plus grande partie basale des cuisses qui est flave. Longueur, 13 millimètres, Mexique: Jalapa (reçu deF. Schneider, ainsi que l'espèce suivante). Sans doute voisin de erosum, Gorh, qui ne m'est connu que par la description. Discodon jalapanum. Allongé, un peu brillant, presque entièrement testacé pâle. Antennes grèles, testacées mais avec le sommet des articles foncé; tête testacée avec les yeux noirs; prothorax presque carré, subsinué sur les côtés ©, ou échancré vers le milieu o”. impres- sionné et caréné sur le disque, testacé avec deux courtes bandes discales postérieures rembrunies; écusson tes- tacé ; élytres un peu plus larges que le prothorax, longs, Ah LE NATURALISTE CE subparallèles ; pattes grêles, testacées avec les genoux noirs; dessous du corps testacé; abdomen parfois en partie foncé. Longueur 12-13 millimètres, Jalapa. Voisin de l'espèce précédente; en outre de la colora- tion, en diffère par le prothorax chez o” à angles posté- rieurs non saillants et distinctement élargi-arrondi anté- rieurement. Silis albibucca. Peu allongé, brillant, noir avec le pro- thorax et la base des cuisses testacés, le devant de la tête et la base des antennes blanchâtres. Tête à peu: près de la largeur du prothorax, noire avec le devant d'un testacé blanchâtre, plus complètement chez o7 que chez © ; prothorax testacérougeâtre, un peu transversal, sinué sur les côtés avec une dent antérieure large et émoussée chez ©, simplement sinué © ; écusson noir ; élytres peu plus larges que le prothorax, assez longs, subparallèles, noirs, pubescents de gris; pattes noires avec la base des cuisses largement testacée. Longueur, 4,5-5 millimètres, Mexique (coll. Pic). À placer probablement près de hæmatodes, Champ. qui ne m'est connu que par la description et dont il diffère par la tête noire postérieurement, l’écusson foncé, etc. Silis ludicra, var. nigroscutellaris. Ecusson et pattes foncés, pour le reste coloration de ludicra, Gorham. Robuste, avec le prothorax forternent et longuement bilobé latéralement, à lobe antérieur dentiforme, posté- rieur subtronqué au sommet, Mexique (coll. Pic). M. Prc. — HS Reproduction et développement de lHuître. . Peu de temps. après que le manteau s’est réuni à l'es- tomac, celui-ci se réunit à la paroi externe du corps en un autre point situé un peu derrière le manteau et une seconde ouverture se forme : c'est l’anus. Le conduit qui unit l’anus à l'estomac s’allonge et forme l'intestin, Bien- tôt après, les cellules des paroïs de l'estomac prolifèrent de façon à former les deux lobes du foie. Divers fibres musculaires se multiplient à l’intérieur du corps. Désormais tout ce qui va suivre s'applique aussi bien à l’huître commune qu’à l’'huître Virginie. - Sous le microscope avec un grossissement suffisant on voit l’animal entouré d’une coquille transparente bien qu’épaisse, formée de deux valves unies parle bec, mais ces deux valves sont symétriques et semblables comme dimensions et comme forme, et les valves ressemblent plus à celles d’une Mye des sables ou d’une Mulette d’eau douce qu’à celles d’une huître adulte. La coquille d’une huitre adulte est formée de deux substances de propriétés fort différentes : l'extérieur bru- nâtre, avec une structure prismatique friable; la plus interne, dense etnacrée. Cette distinction n'existe pas dans l'embryon et la coquille consiste entièrement en une substance vitreuse et sans structure bien définie. La ligne du bec ou du crochet répond comme dans l'adulte au côté dorsal de l'animal. Sur le côté opposé on voit à une petite distance l’un de l’autre la bouche et l’anus. Hors de la partie frontale, hors de l'ouverture des coquilles, se projette une sorte d'expansion du tégu- ment interne sous forme d’un disque épais, le vélum, dont le milieu présente une proéminence plus ou moins accentuée. Le bord du disque est marqué par une ligne de longs cils vibrants, et c'estle mouvement de ces cils qui déplace l'animal et qui, en l'absence de branchies, pourvoit probablement à la respiration. La bouche s’ouvrant comme un tube n’a pas encore de palpes, elle conduit à un œsophage et un vaste estomac; une expansion de l’estomac, en forme de sac, représente le foie. L’intestin rétréciest en partie replié sur lui-même | et seul rompt la parfaite symétrie bilatérale que présente: | le corps tout entier de l’animal, Le tube digestif est entièrement tapissé de cellules vi- bratiles, au moyen desquellesles corps minuscules qui servent de nourriture à cette larve sont entrainés dans la cavité digestive. Deux paires de muscles longitudinaux très déliés peuvent faire rétracter le vélum à l'intérieur de la coquille. La fermeture complète des valves a lieu comme dans l'adulte sous l'influence d'un muscle adducteur dont les fibres rejoignent les deux valves. Il est inté- ressant de faire remarquer que ce musele adducteur n’est pas le même que celui qui existe chez l'adulte. En effet il est situé à la partie antérieure du corps de l’ani- mal et sur le côté dorsal du canal alimentaire. Le grand muscle adducteur de l'adulte au contraire est situé sur le côté ventral du tube digestif et à la partie postérieure du corps, et, comme ces muscles sont respectivement situés sur les côtés opposés du canal alimentaire, le muscle de l’adulte ne peut être celui de la larve, car pour passer d’un côté à l’autre du canal alimentaire, il faudrait qu'il coupât cet organe; mais, comme dans l'adulte on ne peut voir de muscles adducteurs dans la position occupée par le muscle adducteur de lalarve,c’est- à-dire sur le côté dorsal du tube digestif, et, comme d'autre. part, il n’y a pas de trace d’un adducteur ventral chez la larve, on doit en conclure qu’au cours de l’évolution de l'animal, le nouvel adducteur ventral se développe pour jouer le même rôle et remplacer le muscle primitif d’une facon physiologique mais non morphologique. Lorsque la larve pélagique arrive à la phase où elle se fixe, le lobe gauche du manteau s'étend hors de sa valve et s'applique à la surface de la coquille ou de la pierre à laquelle il adhère, sécrète la matière qui - sert de ciment entre la valve et son support. Lorsque l'animal s'accroît, le manteau dépose de nouveaux lits de coquille sur toute sa surface, les valves de la coquille larvaire sont séparées du manteau par de nouvelles couches qui s'étendent en dehors au delà de leurs bords. et acquièrent leur structure caractéristique nacrée et prismatique. Le sommet des faces externes des crochets, umbos ou becs, correspondent ainsi avec des valves lar- vaires que l’on ne peut bientôt plus distinguer. Au bout d'un certain temps le corps devient convexe sur le côté gauche et plat sur le côté droit; successivement des couches nouvelles s’ajoutent à la coquille et l'animal acquiert la symétrie bien caractérisée de l'adulte. La coquille convexe cornée de la larve pélagique peut. se voir, assez longtemps après la fixation, au bec de La: coquille en voie d’accroissement; le dessous de la valve fixée épouse d'abord d'une facon absolue les formes de la surface qui la supporte, cette partie est généralement plate, mais, par la suite, d’une facon générale, elle se creuse et devient fortement concave grâce à un allon- gement plus considérable des bords. ; Au moment, de la fixation, le naïssain, dans des comdi- tions favorables, s'attache done par sa coquille gauche à : LE NATURALISTE 45 quelque corps résistant au contact duquel il a pu parve- mir. La condition primordiale estque lasurface soïtassez Jlonstemps immobile pour que la jeune larve puisse sy maintenir solidement. C'est là la comdition suffisante, la nature du collecteur importe peu. Sur la plupart des corps on voit se fixer du naissain quelle que soit la positiom deices corps depuis la surface jnsqu'au fond. Mais sur plusieurs points des côtes les points de fixation sont con- finés entre les limites des hautes et des basses mers, la ligne de mi-marée étant la place optima de fixation. On a pensé que-ce fait était du à la densité de l’eau conte- nant le naissain. Un grand nombre d’objections doivent être faites à cette hypothèse, maiscomme il n’yen a pas de meïlleures, on doit s’en contenter pour le moment. Le maissain de l'huître a au moment de sa dixature an diamètre d'environ un millimètre. Les valves de la coquille sont très convexes et symétriques, composées d’une substance cornée, absolument différente de celle dont se compose la coquille définitive de l'adulte. Le manteau, sorte de lange, qui de chaque côté enve- Ioppe le corps de l’huiître, se projette librement entre les lèvres des valves et l'organe sécnéteur de la coquille. Sur les surfaces extérieures, des couches successives de matières cornées sont déposées, matières qui s’im- prègnent de sels calcaires, qui prennent une structure prismatique,et qui forment la coquille caractéristique de l'adulte. Le manteau s'accroît au fur et à mesure que s'étend Ja coquille et, comme il est toujours capable de s'étendre un peu en.dehors entre les lèvres de la coquille; il s’en- suit que chacune des couches successives de celle-ci estplus large que celle quila précède, et la valve s’accroit en longueur, en largeur, aussi bien qu'en épaisseur. Du fait de ce mode d’accroissement il résulte que la partie la plus jeune ou la plus récente de la coquille se trouve sur Ja face interne et sur les bords dont les extrémités sont toujours aiguës et coupantes sur une huître en pousse. _ La coquille de la jeune huiître est toujours mince et délicate et généralement plus ronde que celle de l'adulte. La valve inférieure adhère d’une façon très exacte au corps où elle est attachée, mais plus tard elle pousse librement par ses bords, etla valve dans son ensemble se bombe et acquiert une capacité proportionnellement beaucoup plus grande que celle de la jeune huître. La petite coquille larvaire reste visible assez longtemps au bec de la valve, mais finit par disparaître par érosion avant même que l’huître soit adulte. Les parties molles de l'huître acquièrent leur forme adulte peu après la fixation, et bien que les grandes gé- mitales n'acquièrent leur fonctionnement normal que | beaucoup plus tard. La rapidité dela pousse varie suivant les endroits et les conditions du milieu : elle est plus rapide lorsque da nourriture est plus abondante, et aux saisons où l’huitre s’alimente plus énergiquement, conditions qui se trouvent être en été, et tombent lorsque la température fait dé- croître l’activité de l’huître et celle du plankton. Les huîtres de la Caroline du Sud, à 5 ou 6 mois, ont déjà 2 pouces 1/2 de longueur et, dans les détroïits chauds de la Caroline du Nord, cette longueur est encore de 1 pouce 1/2 vers 2ou3 mois. Dans le ruisseau de là baie de Chesapeake, l’huitre atteint le développement à la fin de la première saison de pousse active, et à 2 ans mesure 2 1/2 à 3 3/4 de pouce de longueur et 2 à 3 pouces de large. Sur la côte sud de Long-Island la pousse des huitres parquées est beaucoup plus rapide quedans le Connecticui où il est établi que les huîtres de deux ans semées au printemps sont marchandes l'année suivante, tandis que dans le Connecticut il leur faut deux ‘ou trois ans pour atteindre la même taille. Au sud de Long-Island, des huîtres de 1 pouce 3/8 en mai atteignaient 3 pouces en novembre de la même année. Dans les localités où le fond est mou et ou l’on r’em- ploie pas de collecteurs, le seul endroit solide qui s'offre à la fixation du maissain est constitué uniquement par les écailles de ses générations précédentes. S1 la tempéra- ture et les autres conditions sont favorables, la pousse est rapide, les jeunes huîtres premnent une forme irrégu- lière, les coquilles sont longues, minces, avec des bords aigus, etilarrive que la masse des jeunes est sicompacte qu’elles cachent les coquilles es amimaux des généra- tions précédentes qui les ont produites «et leur ont domné le moyen de se fixer. Les huîtres qui poussent d'une façon aussi excessive sont peu savoureuseset mal faites,mrais ces deux défauts s'amendent :si on les détache comme on peut le faire faci- lement «et si on les sème en un autre point. DEYROLLE-GUILLOU. Silhouettes d’Animaux L'Hyène. T/Hyène est le moins sympathique des mammiféres . Elle déplaît autant par son aspect général qui a quelque chose de désagréable et par son odeur qui est franche- ment répugnante que par ses mœurs, doublement anti- pathique parce qu’elle ne sort que la nuit et déterre les cadavres pour les dévorer. On trouve les Hyènes sur- tout «em Afrique. Dans le sud, c’est l’'Hyène tachetée ; dans le nord, l'Hyène rayée. Une heure après que le soleil s’est:caché sous l'horizon, on entend leurs hurle- ments qui vont cnescendo et finissent par faire un concert lugmbre. « Ces hurlements, dit Brehm, sont très variés ; c’est un mélange de tons hautset de tons graves, de grin- cements, de murmures, degrognements; le hurlement de l'Hyènetachetée est un ricanement réellement effrayant; un rire comme celui qu'une âme crédule et une imagi- nation excitée peuvent prêter au diable, un ricanement venu de l'enfer. Quand om entend ces bruits pour la première fois, on ne peut se défendre d'un certain effroi, ‘et l’on y reconnait une des causes de toutes les fables qui ont couru sur le compte de l'Hyème. Il est probable que les Hyènes currespondent entre elles par ces cris; toujours est-il que cette musique cesse dans un endroit dès qu'un des exécutants a trouvé un repas. Toute appa- rition qui leur cause étonnement ou frayeur est saluée par les hurlements de l'Hyène rayée, parles ricanememts de l'Hyène tachetée. On ne peut se figurer une nuit dans ces parages sans le hurlement des Hyènes; c'est ce hurlement qui donne le ton, c'estlui qu'accompagnent tous les autres cris; car les autres animaux de la forèt, le Lion, la Panthère, l'Éléphant, le Loup et le Hibou me donnent de la voix que par moments ; des Hyènes hur- lent sans tnève ni repos. » Au petit jour, les Hyènes remtrent dans leurs repaires et digèrent tranquillement. Dans les endroits habités, vers dix ou onze heures du soir, 46 LE NATURALISTE elles pénètrent dans les villages, ne s’occupant nullement des chiens qui, d’ailleurs, pour la plupart, ne s’en approchent guère parce qu'elles leur répugnent et leur inspirent une crainte puérile. Si l’un deux leur tient tête elles détalent d’ailleurs à l'instant, car peu d'animaux sont aussi craintifs et aussi lâches qu'elles ; une pierre lancée par un enfant suffit à les mettre en fuite. Les Hyènes s'attaquent quelquefois au petit bétail, mais elles préfèrent de beaucoup la charogne. Quand l’une d'elles a découvert un cadavre, elles oublient leur douceur et leur prudence habituelles et se livrent des combats en poussant des hurlements. Elles ne se sentent plus de joie quand elles ont à leur disposition les cadavres de pauvres et d'esclaves que dans presque toute l'Afrique on laisse à l'air, En Algérie, elles pénètrent dans les cimetières, déterrent les morts et mangent jusqu'aux os : ce sont les Vautours des mammifères. Elles aiment tellement tout ce qui touche aux! êtres morts qu'elles vont jusqu’à manger du cuir et de la terre imprégnés de sang cor- rompu. L'Hyènen’estnullement féroce; en captivité on peut la caresser aès le léndemain du jour où elle a été enfer- mée. Aussi la montre-t-on souvent dans les ménageries, où, à force de coups de fouet, on arrive à la faire hurler et à ouvrir la gueule ; mais, contrairement à ce que croit la public terrifié, le « dompteur » ne risque rien à ces fanfaronnades. On chasse les Hyènes parce que souvent elles causent des dégâts dans les villages, mais en géné- ral les mahométans les considèrentcomme «impures », n'utilisent ni leur chair ni leur fourrure. Le Renard. Le Renard a une réputation de malice qui lui est bien due. Pas un autre mammifère ne possède à un aussi haut degré l'intelligence qui lui permet de se plier à toutes les circonstances, la tenacité dans les mauvaises actions, la témérité, enfin l'adresse dans les exercices corporels. Il est presque toujours solitaire ou par couple; jamais il ne se réunit en bandes nombreuses, même au moment le plus fort de la disette. Il se creuse un vaste terrier pour se mettre à l'abri des intempéries et pour posséder un grenier. Généralement il installe sa demeure à la lisière d’un épais fourré ou sur le pen- chant d'une colline rocailleuse. Ce terrier, comme la maison des voleurs, a plusieur issues. Habituellement, chaque Renard a un terrier principal autour duquel sont disposés des terriers secondaires. Le premier a souvent une profondeur de 3 mètres avec 15 mètres de tour; ilest composé de canaux anastomosés, réunis par des galeries transversales et aboutissant dans une chambre unique de un mètre de diamètre. Les chasseurs de Renards distinguent trois portions dans ces terriers : 4e le donjon, c’est-à-dire la chambre principale qui sert d'habitation; 2° la fosse, qui sert de grenier et qui a au moins deux issues; 3° le Maire, c’est-à-dire l’anti- chambre, où l'animal vient se mettre en observation. Poursuivi, le Renard ne se rend pas ea ligne droite à l’un de ses terriers, mais, pour dérouter le chasseur, fait plusieurs tours avant d’y arriver. Serré de trop près, il se réfugie dans un terrier d’un camarade ou dans un trou quelconque. Dans la journée, il reste souvent chez lui, mais lorsque le soleil brille il va faire une petite pro- menade et se réchauffer : on le voit s’étaler voluptueu- sement au soleil, faire la sieste ou rêver mélancolique- ment. Il ne se fait pas faute non plus de chasser quand occasion s'en présente, par exemple quand une bande d’oies vient passer à sa portée, Quand il s’est établi à un endroit, il commence d’abord par explorer les envi- rons et il finit par les connaître sur le bout... de la patte, Ce qui fait surtout l'une des forces du Renard, c’est qu'il s’accommode un peu de tous les mets et qu'il trouve ainsi à manger en tout temps et en tout lieu. Il s'at- taque aux Mulots, aux oiseaux, voire même aux insectes. Il pénètre souvent dans les poulaillers et y fait de grands ravages. L'un de ses mets favoris est le miel; pour s’en procurer, il bouleverse les ruches et en écrase ou mange les habitants. Dans ses excursions nocturnes, le Renard pèse pour ainsi dire tous ses pas : il marche avec une extrême prudence. Il cherche avant tout sa sûreté. Ce qui fait l’une des difficultés de sa chasse, c'est qu'il n'enlève pas les animaux morts et ne mange pas en général les appâts qu’on lui tend. A cette prudence, le Renard offre parfois une hardiesse téméraire : c'est ainsi qu'il pénètre quelquefois en plein jour dans une ferme, enlève une poule au nez des chiens et se sauve à toutes pattes. On cite de nombreux exemples de Renards poursuivis qui, dans leur retraite, ont trouvé moyen de faire une ou plusieurs victimes et de les emporter. Les traces du Renard resemblent beaucoup à celles d'un petit chien basset, on les reconnait cependant à ce que l'empreinte de chaque pas est plus petite et plus allon- gée. Les ongles y sont plus saillants. Quand le Renard marche lentement, les traces alternent un peu oblique” ment : s'il y a de la neige, la queue y trace une ligne très visible. Le plus souvent le Renard marche au trot, et, dans ces conditions, les traces des quatre pattes sont des lignes droites, comme si l'animal marchait sur une corde. Enfin, au galop, l’allure est la même que celle du Chien ou du Lièvre. Quand on veut bien chasser le Renard, il est indispensable de connaître ses mœurs à fond : elles sont sensiblement différentes de celles du Loup, desquelles on est quelquefois tenté de les rapprocher. VICTOR DE CLÈVES. 10000000000000000000CCE00000. DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Cosmotriche potatoria L.,v. brunnea n. var. — © 48 à 66 millimètres. Cette variété diffère des © typiques de potatoria par sa couleur plus foncée, d’un brun noisette pâle, entremélé parfois de jaunâtre, surtout aux ailes supérieures. La teinte genérale se rapproche de celle de cosmotriche albomaculata, mais tandis qu'albomaculata a sur le dessus des ailes supérieures deux taches blanches dontla deuxième, très grosse, est très arrondie, brunnea a deux taches dont la deuxième est en forme de demi-lune. J'ai en collection 5 © de cette variété, pro- venant de Westphalie, mais elle habite aussi d’autres parties de l'Europe, ct j'en ai obtenu jadis de sem- blables de chenilles recueillies aux environs de Paris. Phasiane rippertaria Dup., v. Ravouxi n. var. — En tout conforme au type, mais les deux bandes noires du dessus des supérieures sont jointes l’une à l’autre par un trait assez épais de même couleur que les bandes, un peu au-dessus de la nervure un (syst. anglais). Nyons (Drôme), 1 07, ma coll. Dédié à la mémoire de feu M. Alfred Ravoux, de Nyons, qui me l'avait envoyée. Gonanticlea occlusata EF. et R., v. amplior n. var. — ©! 30 millimètres. Antennes filiformes. Les dessins et la couleur des ailes sont identiques au type; cependant, la bande blanc jaunâtre qui partage les ailes supérieures est LE NATURALISTE 47 ] égèrement concave extérieurement. L’extrémité de cette bande, interne au bord, est nuancée de brun comme chez le type. En résumé, les ailes d’amplior sont plus larges et la taille plus grande que le type de Felder, pl. 132, f. 16, qui provenait de Ceylan et habite aussi l’Inde anglaise. Kina-Balu, Bornéo, 2 ©”, ma coll. — M. Hampson, Fauna of british India, indique comme envergure du type occlusata, 30 millimètres. C’est une erreur d'autant plus facile à constater qu'il donne une figure de l'insecte, dont l’envergure ne représente que 25 millimètres envi- ron. Tous les exemplaires ©” que j'ai vus d'occlusata type sont de même taille. Odezia atrata L., var. nigerrima n. var. — Conforme au type, mais avec les franges des quatre ailes entièrement noires, en dessus et en dessous, y compris l'apex des supérieures. Décrit sur une ® de ma collection, dont j'ignore la provenance exacte, mais qui est sûrement européenne. Siona decussata bkh., ab. infumata n. ab. — Comme cette belle aberration se rapproche plus del’ab. fortificata Tr. que du type decussata, c’est à fortificata que je la comparerai. Elle lui est en tout semblable, sauf que les ailes sont tellement enfumées, d’un brun cannelle, qu’on ne distingue plus aucune ligne, ni en dessus, ni en dessous des ailes. La frange est de la couleur du fond, avec une vague éclaircie blanchâtre entre les nervures. Décrit sur un ©” qui provient sûrement d'Europe, mais sans [ocalité précise. Ma coll. PAUL THIERRY-MIxG. La pêche de la Baleine au Brésil La pêche de la Baleine au Brésil est limitée à une région qui s'étend d’Assuda Tarre au large de la côte de l'Etat de Bahia. La Baleine que l’on rencontre dans ces parages appartient à la catégorie des Balænoptera Musculus (Linné). Cette variété de cétacés est caractérisée par de longues rides qui s'étendent depuis la mâchoire inférieure jus- qu’à la partie supérieure de l’abdomen. L’extrémité de la mâchoire supérieure est garnie de 360 fanons qui, en comparaison, sont plus courts que ceux de la Baleine franche. On évalue, en effet, leur longueur moyenne à 32 pouces environ et, en raison de leur faible dimen- sion, on ne leur attribue que peu de valeur commer- ciale, La longueur moyenne des cétacés que l’on capture dans ces régions n’atteint guère que 30 à 50 pieds. Chaque année, dès que l'hiver s’annonce au Pôle Sud, ces Baleines émigrent vers le nord pour ne retourner qu'au printemps à leur point de départ. Elles apparaissent d’abord à quelque distance de Cara- vellas er ne parviennent à Bahia que vers le milieu de mai, pour disparaitre complètement en novembre. Dans les mois de juillet, août et septembre, ces céta- cés se présentent en si grand nombre que les baleiniers . limitent à l'avance le nombre des prises qui devront être faites. Par bandes, les baleines suivent la côte; on peut les rencontrer à un mille de distance; parfois même, et cela se produit fréquemment, elles arrivent à pénétrer jusque dans la baie de Bahia. Il existe actuellement treize stations pour la pêche à la baleine : huit sont situées aux environs de la ville de Lahia et cinq dans l'ile d’Itaparica, située dans la baie. Il existe, en outre, d’autres stations qui, en dehors de celle de Caravellas, dans l'extrême sud, se trouvent au nord de la ville de Bahia. Les baleinières en usage au Brésil sont très fortes et très lourdes ; leur bord a de 1à 2 pouces d'épaisseur, leur longueur est de 30 pieds, leur largeur de'8 et leur ligne de flottaison a 3 pieds et demi. De chaque côté de la proue se trouve une sorte de forte tige-arrêt autour de laquelle sont enroulées les cordes qui assujettissent les harpons. La voile de 30 à 40 pieds est presque quadrangulaire. Ces baleinières sont construites de telle sorte qu'elles sont des plus rapides et peuvent être dirigées facilement. L'équipement de chaque embarcation comprend de 8 à 12 harpons assujettis à une corde de fibre de bana- pier de 50 pieds de longueur et d’un pouce de diamètre ; 2 ou 4 lances destinées à achever l’animal et amarrées à des cordes longues de 35 pieds; un sabre pour couper, en cas de danger, les liens retenantles harpons ; un rou- leau de corde de 580 pieds et de 2 pouces de diametre à la proue ; un autre de 480 pieds à la poupe ; deux paires de rames et les provisions et ustensiles de cuisine. L’équipage d’un baleinier se compose de dix hommes: chacun a ses attributions spéciales, étant tous sous les ordres immédiats du harponneur qui, placé à la proue, dirige les mouvements de l’embarcation et ordonne la manœuvre. La pêche de la baleine dure environ six mois. On évalue de 300 à 400 le chiffre moyen des cétacés capturés annuellement dans cette région. La Psylla pyrisuga Voici la description, les mœurs et moyens de destruc- tion d’un insecte quipourrait, s'il venait à se propager de trop, causer d'énormes ravages aux plantations de poiriers. Cet insecte appartient à la famille des Psylles et est connu sous le nom scientifique de Psylla pyrisuga. La femelle de la Psylla pyrisuga, lorsqu'elle est fé- condée, introduit sa tarière soit dans le pétiole ou dans la jeune feuille, mais de préférence surles parties lége- rement velues et y introduit un œuf, Celui-ci se trouve en mai: De couleur jaune, il est placé à côté d’un autre eton les trouve, pour ainsi dire, tous réunis ensemble sans cependant se toucher. Peu de jours après la ponte, a lieu l’éclosion. Les larves sont de forme allongée et cylindrique. Leurs antennes sont blanchâtres ainsi que les pattes. Les yeux sont rouges et le reste du corps de couleur jaure foncé. La trompe sétiforme est fort longue. Par suite de plusieurs mues, les larves de la Psylla py- risuga changent de couleur, c'est ainsiqu'elles deviennent brunes avec des raies transversales blanchâtres sur le dos au lieu d’être jaune foncé comme elles létaient des leur naissance. Les antennes et les pattes, qui étaient blanchâtres, de- viennent, après la première mue, de couleur vert päle avec plusieurs points noirs. Lorsqu’elles ont accompli toutes leurs mues, elles se ST VAT rt 28 LE NATURALISTE transforment en nymphes et peu de temps après apparaît l'insecte parfait. feu Celui-ci. dès sa naissance, est d’un beau vert, avec les yeux rouges, les ailes délicates et transparentes ; maïs ces couleurs changent au fur et à mesure qu'il avance en âge, et au bout d'un certain temps son corps devient d'un rouge foncé teinté de brun et généralement c’est toujours la couleur brune qui domine le plus. Les pattes ont les genoux ainsi que les tarses jaunes. Les antennes sont également ile cette même couleur. Sa Jongueur varie entre 2 et 3. millimètres. Les Psylla pyrusiga paraissent en abondance tons es ans, depuis le mois d'avril jusqu’au milieu du mois de mai. On les rencontre quelquefois sur les pommiers, mais cela se voit rarement, c'est de préférence aux poiniers que ces insectes s'aftaquent etil ont été appelés par plu- sieurs auteurs : « Les grands suceurs de poires. » C’est, en effet, principalement au moment de la pousse des feuilles et de l'épanouissement dela fleurque ces insectes se posent sur les pétioles, les pédoncules, la fleur elle-même et même quelquefois sur les fruits nou- vellement noués. C'est à l'état de nymphe que la Psylla pyrisuga com- met de grands dégâts. Les pousses, sur lesquelles sont fixées les nymphes, ne tardent pas à se faner, elles se flétrissent et si on ne vient pas mettre fin à ces dégâts, elles ne tardent pas à mourir. Beaucoup d’autres . considèrent cet insecte comme étant très nuisible et plusieurs ont recommandé de le détruire au moyen de frictions faites sur des parties de l'arbre qui sont attaquées par les Psylles. On devra, pour cette opération, employer une brosse où un pinceau de soies raides. Peut-être par ce procédé, parviendra-t-on à se débar- rasser de ces ravageurs, - ou du moins à en détruire une très grande quantité. Des pulvérisations d’arsénite de cuivre ou vert anglais devraient donner de bons résultats. PSP PIIERRIS LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques | Le Haïié. — Heterobfanchus bidorsalis, Geoffroy. — Par ses formes générales et son organisation interne, le Halé ressemble beaucoup au Harmouth, mais il en diffère, et d’une facon ‘très remarquaïle, par sa ma- geoire dorsale qui, prenant fin vers le trers postérieur de la longueur totale, fait place à une adipeuse très épaisse dans sa partie antérieure, et terminée en demi- cercle. Sa tête est aussi plus Jarge et plus plane que celle du Harmouth, sa taille plus considérable, sa colo- ration plus uniformément bleuûâtre. Nous retrouvons quelques-uns des caractères exté- rieurs dans une image de l’ancien empire où la largeur de la tête, fortement accusée, ne peut laisser le moin- dre doute sur l'identité de ce sujet; la dorsale et l'adi- | peuse réunies, ne forment qu'une seule mageoire et : s'étendent sur toute la longueur du dos (fig. 4). Ce poisson, qui dans l'antiquité habitait vers le 30c degré, n'appartient aujourd'hui qu'au Nil supérieur. Originaire des lacs de l’Abyssinie et de l'intérieur de l'Afrique, où l'espèce se propage, il est fort rare en Egypte, «et les sujets qu'on y rencontre de loim-en loin, sont généralement des individus de grande taille, lancés à la poursuite des poissons voyageurs qui descendent Île fleuve. Il en est de même, paraït-il, dans le Bas 5é- négal. La largeur du museau et les ciselures de la tête, indi-- Fig. 1. — Le Halé, d'après une sculpture de Sakkarah. quées ‘dans notre image, permettraient d'y Voir aussi une interprétation du Halé à longs barhbillons, espèce qui, d’ailleurs, diffère très peu de la précédente (1). Le Malaptérure électrique. — Mulapterurus electricus, Lacépède. — Cette ‘espèce, connue sous le nom de SILURE TREMBLEUR Ou de SILURE ÉLECTRIQUE, est l'une des plus remarquables de la grande série icthyologique. Elle a un corps épais au tronc arrondi, a la queue légèrement comprimée ; une peau molle, enduite d'une mucosité abondante, l'enveloppe de toutes parts. La tête est «déprimée, les yeux, petits et assez éloignés du museau, sont couverts d’une membrane transparente s'étendant, comme un voile, sur ces orga- nes, particularité d’après laquelle Geoffroy a cru re- connaitre dans ce poisson le rue des auteurs anciens, cité par Athénée. La bouche, très grande, a les lèvres charnues et porte six barbillons, deux dans le haut et quatre dans le bas, plus courts que les premiers. Le dos n’a point de dorsale, si ce n’est une petite adipeuse triangulaire située près de la caudale; celle-ci. loin de présenter une forte échancrure, se termine par un bord convexe. L'insertion des pectorales est très voisine de l’ouverture des branches, les ventralés sont placées vers la moitié du corps et l’anale au-dessous de l’adipeuse. Fig. 2. -- Le Malaptérure électrique. Vert olive, plus ou moins foncé sur le dos, le Malap- térure a le ventre d’un blanc jaunâtre, les flancs mar- brés de noir, la caudale bordée de rouge, les barhbillons roses, l'œil d'un rouge vif. Il est parsemé de taches noires irrégulières et fort inégales. Sa taille atteint par- (4) Grorrroy Sant-Hirarre. Description de l'Egypte. Les Poissons du Nil, t. KXIV, p. 335, 1829. Allas I, pl. XVI, fig. 2. — Cuvier et VALENCIENNES. Hisl, nat. des Poiss., t. XV, 1840, p. 291, pl. CDXLWIT. i fois 60 centimètres de longueur. On le trouve abondam- ment répandu dans le Nil et les marigots du Sénégal, sa présence est également signalée dans les fleuves de l'Afrique ({). : Par son aspect général, l'interprétation égyptienne de ce Silure (fig. 2) rappelle fort bien l'animal vivant. Aucune trace apparente de coloration, mais les carac- tères essentiels sont rigoureusement observés ; même forme du corps, absence de dorsale, petite adipeuse voisine de I queue, caudale arrondie; l'œil et les au- “tres nageoires occupent leur place respective. La seule anomalie offerte par cette image, trois barbillons au lieu de six, est due à la négligence et ne change en rien son attribution. … Le Malaptérure doit surtout sa célébrité à son organe électrique, découvert et décrit. par Geoffroy (2). Cet appareil, placé directement sous la peau (fig. 3), entoure Panimal; il est compris entre deux membranes aponé- vrotiques ét composé de cellules rhomboïdales renfer- mant une substance albumino-gélatineuse. Le coup a heu, lorsqu'on touche le poisson à la tête; il le produit en remuant fortement la queue, mais il autres / CNT DIP7 2 Fig. 3. — Appareil électrique, d’après Geoffroy. p’agit pas si cet organe seul est l’objet d'un attouche- . ment quelconque; cette particularité expliquerait assez bien que la membrane extérieure de l'appareil électrique _fimit avec l'anale et ne va pas plus loin. L'intensité des secousses ressenties au contact de Vanimalest variable, et dangereux seulement pour les animaux de petite taille. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit très grand pour produire un effet sensible; on à vu des individus de sept pouces donner des com- _ motions assez vigoureuses (3). Forskal nomme le Malaptérure RaJA TORPEDO et lui : reconnait aussi une ressemblance avec l'électricité, mais _il le représente comme très faible et. ne pe causer une véritable douleur (4). Adanson raconte, au contraire, qu'il a la propriété de causer non un engourdissement comme la Torpille, mais un tremblement très douloureux dans les membres de ceux qui le touchent. Il ajoute que son effet ne lui a pas paru différer sensiblement de la bouteille de Leyde et qu'il se communique de même par le simple attou- chement avec un bâton ou une verge de fer de cinq ou - (E) Grorrrox Sanr-Hrrams. Descript. de: l'Eqg. Poiss: du Nül, & XXIV, p: 299 Aflas E, pl. XIE, fig. 4. — Lacérène, Hist. nat. cles Poiss. Le Malaptérare électrique, t. V. p. 94 (1 802). (2) E. Grorrroy, Ann. du Muséum nat. d'Hist. nat, t. L, 1802: Mémoire sur Fanatommie de la Raïe torpille, du Gymnote engour- dissant et du Silure trembleur, p. 392, pl. XXVEL fig. 4. . (3) Cüvret Vazencrennes. His. nat. des Poiss. t XV, 1840. Le Malaptérure électrique, p. 382 et suiv. (4) Descriptiones animaliumi, p. 15-16 (1775). see IX pieds de long, de manière qu'on laisse tomber instan- tanément tout ce qu’on tenait à la main (£}: Depuis longtemps, les Arabes connaissent les pro- priétés électriques de ce Silure, auquel ils ont donné le nom de Raaduh, qui signifie tonnerre. Macoudi rapporte que MES ce poisson tombe dans un filet, le pêcheur éprouve dans les mains et dans les bras un tremblement qui lui révèle Sa présence, et se hâte de le rejeter. [l sufit qu'il le touche du bout d'un épieu pour ressentir cette commotion (2). La chair du Raadah est plus estimée que celle des au- tres Silures et sa peau sert à divers s usages. D'après cer- tains voyageurs, les Nègres attribuant une propriété curative à l'appareil électrique, le brûlent sur des char- bons ardents et en dirigent la fumée vers les parties à guérir. Galien parle également du Silure électrique et dit que pour calmer instantanément la douleur d’une bles- sure où d'une violente migraine, il faut l’ que iquer vI- vant sur la tête du malade. On ne peut douter que les anciens Egyptiens aient aussi connu les effets produits par le Malaptérure. Peut-être, même, son nom est-il, avec celui d’autres espèces, mêlé à quelque mythe religieux ou à des for- mules médicales, mais, jusqu’à présent, rien de particu- lier n'a permis de le reconnaitre. (A suivre.) P.-HIPPOLYTE-BOUSssic. ACADÉMIE DES SCIENCES LISTE DES PRIX DÉCERNÉS EN 1910 CONCERNANT LES SCIENCES NATURELLES Prix Tchïhatehef : Ce prix n'est pas décerné. Une mention très honorable, de deux mille franes, est ac- cordée à M. le commandant HExRY DE BouUILLANE DE LACOSTE, pour les résultatsobteuus dans son voyage d’études en Asie cen- trale (régions frontières de l'Afghanistan). Prix Gay : Question posée : Etudier la répurlilion géogra- phique d'une classe de Cryptogames. Le prix est décerné à M. L. Toubin, professeur d’hisloire naturelle, pour son mémoire, intitulé : Recherches sur la de la région de Roscoff. au Muséum accompagné de cartes, répartilion des végétaux marins Grand prix des sciences physiques : Question posée : Lez stades d'évolution des plus anciens Quadrupèdes trouvés en France. Le prix est décerné à M. Armand Thévenin, assis- tant au Muséum d'histoire naturelle. ; Jusqu'au milieu du xix® siècle on n'avait décrit, en France, aucun reste de Vertébré terrestre dans les terrains primaires. Gervais et Coquand signalèrent alors deux fragments de sque- lettes de Reptiles, l'un trouvé dans les grès permiens de l'Hé- rault, l'autre dans des assises contemporaines du Jura. C'est seulement à partir de 1867 queles découvertes se muluüplièrent. ! Gaudry décrivit alors l'Actinodon trouvé par M. Frossard, à Muse, près d'Autun. Pendant une période de quinze années,gräce au zèle des ingénieurs d'Autun, les gisements furent activement fouillés, et Gaudry n’interrompait ses travaux fondamentaux sur | les « Enchainements » que pour faire connaître au monde sa- lle Slereorachis, vant le Potriton,le Pleuronoura, Y'Aclinodon, l'Enchirosaurus, l’'Haptodus. Quelques années plus tard, MM. Boule et Glangeaud ajoutaient à cette série d'Amphibiens et de Repüles le Callibrachion Gaudryi. (1) Voyage au Sénégal, p. 134 (1TST). (2) Moxpica. Les Prairies d’or. Trad. franç. par Barbier de Meynard et P'anet de Courteille, t. IT, p. 392. ae 50 LE NATURALISTE ü Mais, à l'étranger, l'étude de ces premiers quadrupèdes a, en même temps, progressé, activement. MM. Fritsch, Credner, en Allemagne; Huxley, MM. Smith Woodward et Andrews en An- gleterre; Cope etses disciples dans l'Amérique du Nord, ont également cherché, par l'examen des fossiles du Carbonifère ou du Permien, à éclaircir la question de l'origine des Vertébrés quadrupèdes. Ces études et les recherches récentes sur la phylogénie des Reptiles fossiles, sur l’origine des Mammiféres et des Oiseaux ont fait progresser la science de telle sorte qu'une revision des ossements fossiles trouvés dans le Carbonifère : supérieur ou le Permien de France s'imposait. Tel est l'objet du mémoire de M. Thévenin. Toutefois, ce mémoire n'est pas seulement une sorte de mise au point des travaux antérieurs. L'auteur à pu se procurer un bon nombre de fossiles nouveaux. récemment dé- couverts à Autun, à Commentry, à Monceau-les-Mines, dans l'Aveyron et dans l'Hérault, et leur étude l'a conduit à d'intéres- santes conclusion concernant les Amphibiens et les Reptiles. Prix Delesse : L'œuvre des géologues en Auvergne a été fé- conde et glorieuse, depuis que Guettard, en 1751, annonçait l'existence, en cette province, de volcans comparables au Vé- suve, à l’Etna, mais éteints depuis longtemps et à l’étatderuines. L'Auvergne est devenue, depuis les travaux de Fouqué, la terre classique pour l'étude des volcans. Elle est visitée chaque année par des géologues de tous pays. isolés ou réunis en sociétés, qui ont la bonne fortune de trouver actuellement dans les Mémoires, etparfois dansla personne même de M. Ph. Glangeaud,la direction la plus savante et la mieux informée. L’étüde de ces vieux volcans éteints est, en effet, plus instruc- tive quand on suit M. Glangeaud, que celle des volcans en acti- vité ; on lit, enregistrée dans leurs flancs, l’histoire de l’éruption tout entière. Les agents séculaires de destruction ne se bornent pas à abaftre les sommets des volcans ; ils ouvrent sur leurs ver- sants, au milieu des laves et de leurs projections, de profondes entailles, des vallées. Grâce à ces tranchées, M. Glangeaud a pu, à l'exemple de beaucoup d’autres, mais avec un nouveau suc- cès, pénétrer au cœur des vieux volcans éteints, reconstituer leur histoire, celle des mondes animés qui vivaient dans leur voi- sinage, el suivre pas à pas les différentes phases de leur évolu- tion. Il a montré, par son étude des Mammifères trouvés dans les alluvions de l'Allier et de ses affluents, que l'activité volcanique avait débuté lors du miocène inférieur dansla Limagne, le Velay, l'Aubrac plus tôt qu’on ne pensait, et que les mouvements du sol qui avaient présidé à l'édification des volcans s'étaient pour- suivis depuis la fin de l’éocène, jusqu'au pliocène supérieur. Ila étudié en détail la série des éruptions de la Limagne, de- venue une région volcanique du plus haut intérêt avec ses vol- cans de sept époques différentes, dont les coulées sont aujour- d’hui suspendues à des hauteurs variant de 400 mètres à 60 mè- tres au-dessus du niveau actuel de l'Allier. Par contre-coup, M. Glangeaud à pu ainsi mesurer les différentes phases du creu- sement de cetterivière. Des conclusions très générales se dégagent de ces recherches qui élucident les relations génétiques des volcans avec les mou- vements orogéniques développés dans le Massif central, depuis l’éocène jusqu'à nos jours. Dans ces relations, un rôle considé- rable est dévolu aux failles. Beaucoup de volcans du Puy-de- Dôme, plus de 150, sont installés sur des fractures tertiaires à la limite de deux ou plusieurs voussoirs, différemment déni- vellés. Dans un assez grand nombre de cas, ce sont d’arciennes fractures d'âge paléozoïque, qui se sont rouvertês pour donner passage aux laves : l’hi-toire du volcanisme dans le Massif cen- tral se rattache ainsi étroitement à celle des mouvements qui en ont affecté le sol depuis les temps les plus reculés. Ces importantes ‘études sur les volcans d'Auvergne ne consti- uent pas l'œuvre de M. Glangeaud tout entière, et la science, française lui est redevable d'autres recherches encore sur les facies du Jurassique et du Crétacé, dans le bassin de l’Aqui- taine. Elle lui doit la reconstitution, au point de vue paléogéo- graphique, de l’histoire des mers secondaires de ce grand bassin. L'Académie frappée de l'importance des recherches de Géo- logie régionale de M. Ph. Glangeaud, décide de lui décerner le prix Delesse. Prix Victor Raulin : Ce nouveau prix annuel, à sujets alter- natifs, destiné en 1906 à récompenser des travaux relalifs à la Géologie el à la Paléontologie, prorogé à 1909, est décerné à M. Léon Bertrand, pour sa Contribulion à l'histoire stratigra- phique et teclonique des Pyrénées orientales et centrales. Le prix de 1909, destiné à récompenser des travaux de Miné- ralogie et de Pétrographie, est décerné à M. Ferdinand Gonnard, pour l’ensemble de ses travaux de Minéralogie. Prix Joseph Labbé : Ce nouveau prix biennal, fondé con- jointement par la Société des Aciéries de Longwy et par la So- ciété anonyme métallurgique de Gorcy, est destiné à récompenser les auteurs de travaux géologiques ou de recherches ayant effi- cacement contribué à mettre en valeur les richesses minières de la France, de ses colonies et de ses protectorats. Le prix est dé- cerné à M. Georges Rolland, ingénieur en chef des Mines, pour ses études géologiques relatives au bassin minier de Meurthe-et- Moselle. Un des faits les plus saillants de l'histoire industrielle de la France dans ces dernières années est le développement con- sidérable de la métallurgie du fer dans la région de Nancy, dé- veloppement qui est la conséquence de la mise en exploitation du bassin minier de Briey, À On connaissait les affleurements des couches de minerai dans la région de Longwy et dans le pays messin, mais on ne s'était que peu préoccupé de leur prolongement souterrain vers le Sud- Ouest. M. Georges Rolland, ingénieur en chef des Mines,attaché au service de la Carte géologique détaillée de la France et chargé de relever les contours géologiques sur les feuilles de Longwy et de Metz, se préoccupa de reconstituer l'allure de la formation ferrifère; combinant les études de la surface avec les résultats des sondages, il put établir la carte topographique sou- terraine de la couche de minerais. Cette carte, qu'il présenta à l’Académie des Sciences en 1898, permettait de se rendre compte de l'importance considérable de ce bassin; il pouvait en tracer approximativement la limite d’exploitabilité vers l'Ouest et faisait voir qu'elle dessinait trois golfes correspondant aux bassins de Longwy, de Briey et à celui de l'Orne dont l'ensem- ble représentait une surface utilisable de 54.000 hectares. C’est un des plus riches gisements de minerai de fer du monde entier. M. G. Rolland étudiait ensuite en détail la répartition du mi- ncrai dans les différentes couches et les variations de la richesse dans chacun des points de ces trois bassins. : Les résultats de ces études furent communiqués au Congrès géologique de 1900. Ils furent, dans la suite, complètement véri- fiés au fur et à mesure que se développaient les travaux des con- cessions nouvelles, et aujourd’hui encore la carte de ces conces- sions reste comprise dans les limites que ce géologue avait indiquées dès 1898. Prix Desmazières : Ce prix a été décerné à M. l'abbé Hue, pour l'ensemble de ses travaux poursuivis depuis plus de dix ans sur les lichens et pour les importantes contributions qu’il a ap- portées à la systématique de ces plantes dont l’étude est un peu délaissée aujourd'hui. Prix Montagne : Parmi les travaux soumis à son examen pour les prix Montagne, l’Académie a retenu d'une part le traité des Diatomées marines de France de MM. H. et P. Peragallo et, d'autre part, les recherches de M. Guilliermont sur la Cylologie des Cyanophycées' el des Bactéries. Le traité des Diatomées marines de France comble heuyeuse- ment une lacune de notre littérature scientifique au moment où l'importance biologique de ces algues est affirmée par les recher- ches océanographiques. Primitivement destiné à compléter le synopsis de van Heurck par l’adjonction des espèces méditerra- néennes aux formes océaniques, le travail de MM. Peragallo n’a pas tardé à devenir une œuvre originale présentant l’état actuel de nos connaissances sur la répartition des Diatomées marines en France. Prix de Coincy : Les recherches sur les Araliacées exposées dans les cinq mémoires déposés à l'Académie par M. René Vi- guier constituent un ensemble très remarquable qui peut être considéré à plusieurs titres comme un modèle des travaux de Bo- tanique descriptive. £ La structure des organes chez les diverses espèces d'Aralia- cées, presque toutes exotiques, n'avaient donné lieu à aucune investigation, sauf pour quelques espèces et à des points de vue très particuliers. D'autre part, la classification de cette famille, basée sur les seuls caractères extérieurs, donnait lieu à des divergences pro- fondes entre les quelques aureurs qui s’en étaient occupés. ) M. René Viguier, après avoir étudié avec le plus grand soin l'anatomie comparée de la plupart des espèces d’Araliacées, en tenant comple des caracteres de morphologie florale dont beau coup ont été complétés où trouvés par lui.a cherché à établir sur des bases solides une classification rationnelle des plantes de cette famille. 22 | En somme, les recherches de l’auteur, poursuivies avec suite pendant de nombreuses années. ont ex pour résultat de faire con- naître l'anatomie systématique des Æraliacées, de donner la des- cription: complète de nombreuses espèces nouvelles, de remanier d’une facon profonde ou, peut-on dire. d'établir sur de nouvelles bases laclassification de cette vaste famille et, enfin, de fournir: sur la distribution géographique de ces plantes des. données nouvelles applicables: à plusieurs problèmes intéressant l'Histoire du Fa sont les raisons pour lesquelles l'Académie accorde le prix de Coincy à M. René Viguier. Prix Thore : Ce prix a été décerné à M. Paul Bergon., pour ses travaux sur la structure et le développement des Diatomées. Prix Savigny : Ce prix a été décerné à M'Robert du Buysson pour l’ensemble de ses travaux qui contribment dans une large mesure à la connaissance de la faune des Invertébrés égyp- tiens. Prix de Gama Machado : Ceprix a été décerné.à MM. J.Pan- tel et R. de Sinétry, pour leur mémoire sur l'évolution des. cel- lules reproductrices males. Leurs observations délicates sont ex- posées avec clarté et accompagnées de figures très démonstra- tives. 1 i jier : Les travaux anatomiques et embryologiques Prix Cuvier : Les trava [ 3 consacrés aux Fourmis par M. Janet sont fort nombreux : l'Ana- tomie du gaster de lx Myrmica rubra, l'Anatomie dela tête dy Easius niger, les Observalions sur les Fourmis (à la fois biolo- giques et anatomiques), l'Analomie du corselet et histolyse des muscles vibrateurs de la Fourmi, sont parmi les plus impor- portants. - à M | Ces travaux et quantité d'autres forment un volumineux en- -semble : ils représentent wie œuvre zoologique du plus grand mérite. Fe À ï, à Le prix. Cuvier fut. établi pour récompenser des œuvres de cettc es des 1x les g : es € : est envergure; c'est un des prix les plus honorable Cu n'en plus digne que le savant historiographe des Fourmis. poccssccccocccocceosoncoccccccccacx PREMIER GONGRÈES INTERNATIONAL D'ENTOMOLOGIE Le Éuitteme Congrès international de zoologie se tiendra l'an prochain à Graz (Autriche). Les Congrès de zoologie ont été d’une grande utilité aux naturalistes, non seulement par les matériaux scientifiques présentés à l'occasion des discussions, mais aussi, et peut-être plus encore, par les occasions qu ils ont données aux Zoologistes de prendre personnellement contact entre eux. Il.est naturel que dans les Congrès consacrés à la zoologie en général, l'entomologie ne joue qu'un rôle assez seconduire. Le nombre d entomologistes présents _à ces Congrès et le temps qu'il est possible, pendant leur durée, de consacrer à cette branche de la i0ologie, sont toujours insignifiants en comparaison du grand nombre de personnes s'intéressant à l'entomologie et du vente développement pris aujourd'hui par cette science. E’im- portance scientifique de l'entomologie, surtout aux points de vue économique et hygiénique, grandit. de jour en jour. Il semble donc opportun de réunir le entomo- logistes en un Congres exclusivement consaci se na mologie sous ses divers points de vue, et. d’étab ir un Comité permanent qui puisse agir Comme une Organisa- tion centrale.dans l'intérêt de cette science. Le principal désir. du Comité est d amener les ento- mologistes en contact plus étroit d’une part avec la zoologie générale, et d'autre part, avec les applications pratiques de leurs propres études. C'est dans ce but qu'il est proposé de tenir un Congres entomologique tous les trois ans, environ quinze jours avant chaque Congrès Zoologique triennal, de sorte que les résolutions LE NAFURALISFE ——————— """""""""""""" " et conclusions d'intérêt général puissent, si on le juge | nécessaire, être présentées à la discussiom au Congrès z00l0gique suivant. Le premier Congrès international d'entomologie sera tenu du fe au 6 août 1910, à Bruxelles, pendant Ll’'Exposi- tion internationale qui y aura lieu à cette époque. Le programme définitif sera publié prochainement, mais il a semblé désirable, d'ici là, de porter de suite à la con- naissance du public entomologique les détails suivants de l’organisation projetée du Congrès. Les sujets que les entomologistes sont invités à pré- senter aux séances générales et aux réunions de sections comprendront : la Systématique, ia Nomenclature, l’Ana- tomie, la Physiologie, la Psychologie, l'Ontogénie, Læ Phylogénie, l'Œcologie, le Mimétisme, l'Etiologie, la Bionomie,la Paléontologie, la Zoogéographie, la Muséo- logie, l'Entomologie médicale et économique. Le Congrès comprendra : . 1) Des membres à vie payant une somme une fois | versée d’au moins 250 francs, tenant lieu de tout paie- | ment ultérieur pour les futurs Congrès entomolosiques. Hs recevront gratuitement toutes les publications rela- tives à ces Congrès.— Les sommes ainsi réunies cons Uütueront un fonds dont, les intérêts seuls seront à la dis | position du Comité permanent international élu par le. Congrès. 2) Des membres ordinaires payant une cotisation de 25 fraucs pour chaque Congrès auquel ils prendront part, et moyennant laquelle ils recevront toutes les publications dece Congrès. Les dames et enfants. accom- pagnant des congressistes, jouiront, moyenna, t paie- ment de 42 fr. 50, de tous les privilèges des membres du Congrès, mais ne recevront pas les publications. Le Comité permanent est composé de MM. E.-L. Bou- vier; H. Rowland-Brown; G.-C. Champion ; F.-A.Dixey; L. Gangblauer; W. Horn; A. Janet: K. Jordan: À. Lameere; G.-B. Longstaff; E.-B. Poulton; C. Seve- rin. Le Président du Comité local pour la France est M. A. Grouvelle, 126, rue de Ia Boétie, Paris. —<ÿ- _ LA CALANDRE DU RIZ On rencontre souvent dans l’intérieur même de la. ville de Rouen des Calandra orizæ échappés des docks où du riz attaqué est souvent emmagasiné. Je n'ai pu, malgré toutes mes recherches, me procurer la deseription de la larve de ce petit coléoptère. La Calandre du Riz mesure à l’état d’'insecte parfait, de 2 millimètres et demi à 4 millimètres de longueur. Elle est de forme allongée, un peu oblongue, de couleur | brune avec quatre taches rougeûtres sur les élytres. Son | | | corselet est marqué de ponctuations très arrondies et serrées sur les élytres où les intervalles étroits sont garnis de petites brosses de poils jaunes. Cet insecte a, à peu de choses près, les mêmes mœurs que la Calandra granaria. Pendant que lune ravage considérablement les ré- coltes de blés, l’autre n’est pas moins active de son côté et les dégâts qu’elle cause chaque année aux personnes qui cultivent le riz sont assez considérables, Mais cet insecte ne paraît pas s'attaquer qu’à ce grain, le mais a aussi à souffrir de sa présence. Voici à ce sujet ce qui en a été dit à la séance de La Société entomolo. gique de France, du 9 décembre 1846. M. EH. Lucas fait passer sous les yeux de la Société une boite remplie ce grains de maïs qui proviennent de la Tasmanie et qui 52 lui ont été communiqués par M. Houlet, sous-chef aux serres chaudes du Muséum. Ce mais semé et récolté aux environs d'Hobart-Town est dévoré par la larve du Calandra (Sitophilus) orizæ, Linné, espèce cosmopo- lite et qui, dans cette partie de la Nouvelle-Hollande, cause d'assez grands dégâts parmi les céréales. Puis à la séance de la même Société, le 25 avril 1880, le même auteur a fait la communication suivante, toujours au sujet du Sitophilus orizæ. « En ouvrant, dit-il, dernièrement une boîte conte- nant des pâtes alimentaires provenant de provisions faites pendant le siège de Paris en 1870, je remarquai dans le fond de cette boite en fer blanc une assez grande quantité de poussière d’ün gris cendré clair. En passant en revue les morceaux de macaroni et de ver- micelle qui restaient, je vis que leur surface présentait des sillons profonds; j'en rencontrai aussi quelques-uns qui offraient des perforations ayant la forme d’un rond plus ou moins parfait. Pensant que ces dégâts ne pou- vaient être attribués qu’à des insectes, j'examinai avec attention la poussière contenue dans cette boîte, je la tamisai avec soin et découvris des pattes, des antennes, des élytres et enfin plusieurs insectes dans un état assez parfait de conservation, et dans lesquels je reconnus la Calandra orizæ; on sait que ce rhynchophore est très nuisible au riz, il ne dédaigne pas non plus le mais, comme j'ai été à même de l’observer plusieurs fois, mais je ne sache pas qu'il ait été signalé comme nuisant aux pâtes alimentaires. J’ajouterai que, dans la poussière que j'ai examinée et tamisée, je n’ai toujours rencontré que des portions «insectes parfaits et aucun débris pouvant faire supposer la présence de larves. » La Calandra (Sitophilus) orizæ perfore aussi les graines de différents végétaux et sa présence a été constatée sur du Nelumbium et des feuilles de Sagou. Dans son catalogue des coléoptères des environs de Dijon, M. Rouget dit qu’il atrouvé assez communément, en juin et juillet 4856, à Dijon, le Sitophilus orizæ sur les murs de la première maison à droite du nouveau chemin établi par M. Ménevalle, depuis la route de Plombières au Canal, et à Beaune en fauchant le long de la rivière. Une grande quantité de café vert arrivée à l’automne dernier à Rouen semble attaquée également par la Calandra orizæ. On détruit cet insecte comme la Calandra granaria par le sulfure de carbone, PAUL NOEL. LIVRES NOUVEAUX CONSTANT HOULBERT, professeur à l’Université, direc- teur de la Station entomologique de la Faculté des Sciences de Rennes. Les Insectes. Introduc- tion à l'étude de l'Entomologie biologique. Un vol. in-18 jésus, cartonné toile, de 400 pages, avec 202 figures dans le texte, 5 francs, franco 5 fr. 40 (en vente chez les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris). Les ouvrages sur les insectes ne sont pas rares en France, mais il en est peu qui traitent de la science entomologique dans son ensemble. Ayrès avoir donné une définition précise du type ansecte, et indiqué la place que doivent occuper ces anie- LE NATURALISTE D D PP REP DEEE EE AU ST EE TERRE VCD maux dans la classification des Arthropodes, M: HouL- BERT donne un résumé historique de l'Entomologie Jusqu'à nos jours; aucun travail aussi complet n'avait paru sur ce point spécial depuis 1838. Abordant ensuite les grandes fonctions de l'organisme, l’auteur expose, d'une façon concise et toujours très claire, l'ensemble de nos connaissances sur l'anatomie la physiologie et la biologie des Insectes. Dans le domaine des nouveautés, nous signalerons tout particulièrement le chapitre concernant la nervation des ailes, ainsi que les renseignements relatifs à la parthénogenèse, à la classification et à la biologie des larves, : La 3° partie de l'ouvrage renferme plusieurs chapitres que nous nous contentons de signaler : Les insectes dans les temps géologiques. Moyens de défense chez les insectes. Distribution géographique des insectes. Enfin M. HOULBERT, après avoir étudié le role écono- mique des insectes dans leurs rapports avec les religions antiques, l’alimentation, l'industrie, etc., termine par des considérations générales sur le parasitisme.. Quelques pages sont consacrées aux Caractères des neuf principaux groupes d'insectes et un Tableau analy- tique de détermination permet de ranger rapidement un insecte donné dans le groupe auquel il appartient. Ainsi compris, cet ouvrage, comme son titre l'indique, est une excellente introduction à l’étude de l’Ento- mologie biologique. Bibliographie Tous les ouvrages et mémoires ci-après indiqués peuvent être consultés à la bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. Alexandrowicz (S. J.). Zur Kenntnis des sympathischen Nervensystems der Crustaccen. Jen. Zeitschr. f. Naturw., 38, 1909, pp. 395-444, pl. XXX- XXXIV. Allis (E. Ph). The Cranials Anatomy of the Mail-cheeked Fühes Cfg. 2. Zoologica, Heft, 57, 1909, pp. 73-144, pl. IV-VI. Annandale (N.). Beiträge zur Kenntnis der Fauna von Sud- Africa. . Zool. Jahrb., Abt. f. Syst., XXVII, 1909, pp. 559-568, fig. Attems (C. G-.). Æthiopische Myriopoden. Zool. Jahrb., Abt. f. Syst., XXVII, 1909, pp. 391-M8,. pl. XVIII. Bagnall (R. S.). On two new Genera of Thysanoptera from Venezuela. Journ. Linn. Soc. Lond., Zool., XXX, n° 200, 1909, pp. 329. Bavay et Dautzenberg. Description de coquilles nouvelles de l'Indo-Chine. Journ. de Conchyl., LVII, 1909, pp. 163-206, pl. IV-VIIL. Beck (D' G. R. v.). Flora von Bosnien, der Herzegovina und des Sandzaks Novipazar. IL. Wiss. Mitt. ans Bosn. u. d. Herzeg., XI, 3, 1909, pp. 393- 490, pl. XXXV-XXXVI. Bellini (R.). Revisione delle Dentalliidae dei terreni terziari e quarternari d'Italia. Paleont. ital., XV, 1909, pp. 215-235. Bernecker (A.). Zur Histologie der Respirationsorgane bei Crustaceen. Zool. Jahrb., 4bth. Anat., XXVII, 1909, pp. 583-630, pl. XXXVII-XL. Boury (E. de). Catalogue des Sous-Genres de Scalidae. Journ. de Conchyl., LVII, 1909, pp. 255-259. RS ES V2 NORME SEEN TRS RRIEIEE Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 17. oo pl 32° ANNÉE ot TT, — A — — CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS HÉTÉROMYAIRES Coquille très aplalie, inéquivalve, avec ou sans oreillettes; charnière transverse. ornée de fossettes liga- mentaires, soit unique, soit en série, ou d'un sillon ligamentaire accompa- gné d'une petite dent cardinale..... :Coquille + ou — convexe, équi- valve, sans oreillettes, à crochet pointu, termina] ou sublerminal; charnière sans dents (quelquefois CHÉDELEC) rennes ares on UE globe dia c Coquille cunéiforme, équilatérale, allongée triangulaire; crochet droit, terminal, bords des valves recti- lignes (section de la coquille sub- quadransulaire) 1: 0.. AVICULIDÉES Coquille ressemblant à une hui- tre, subéquilatérale et à charnière en coin, avec, fossette ligamentaire OUR lARS Ce ARE ER de hen a Coquille très inéquilatérale, à bords simples o2 + ou — profon- dément découpés ; charnière li- DÉC po EAN E PNEE RE AE RE Fossette ligamentaire étroite et profonde, impression musculaire dé- doublée; surface interne nacrée.... Fossette ligamentaire large et peu profonde, impression musculaire simple, surface interne non nacrée. Coquille en forme de mytilus, charnière épaisse composée d’une série de fossettes ligamentaires sem- blables entre elles...........,.. .s Coquille en forme d’aile, c'est-à- dire à bords plus ou moins profon- dément échancrés en -avant ou en ONCE CU AID NOM DANS Charnière avec petite dent sous le crochet et sillon ligamentaire unique, placé en arrière................ Dan Cnarnière sans dent, mais avec une où plusieurs fosseties ligamen- A LE 6 SR RD A DIRE SA IC RE Go mue LAS Fossette ligamentaire unique, obli- que et triangulaire, faisant saillie au bord inférieur de la charnière. .... Plusieurs fossettes ligamentaires, semblables entre elles; bord infé- rieur de la charnière rectiligne..., MYTILIDÉES Coquille subéquilatérale, ayant la forme d'un petit Cardium.......... Coquille très inéquilatérale, cunéi- forme, cylindrique ou ayant la forme AunMhariCOte anne MAIRES An Crochet terminal, pointu........ Crochet non terminal, + ou — ARLON EE ere abnetelele'ielar la lee opel Pas de cloison sous le crochet. .…. Une cloison sous le crochet. ..... ÿ. Aviculidées. Mytilidées. Pinnidées. Vulsellina. Vulsella. Perna. Avicula. Aviculovulsa. Aviculoperna. Crenella. Mytilus. 17 MARS 1910 Coquille silionnée extérieurement, bord cardinal crénelé.., ........... _ Coquille Septifer. lisse extérieurement, bord cardinal non denté........... Dreissencia. lindrique, crochet recourbé, prestque LECTEUR ete Sue $ Lithodomus. { Coquille + ou — allongée, subcy- Coquille courte, ovale où rhom- boidale,ayant la forme d'un haricot. 6. Coquille ornée de deux séries de côtes rayonnantes séparées par une surface lisse ou ornée de stries très fines et limitée par un sillon très Modiolaria. _ Coquillle ovalaire, mytiliforme, lisse ou ornée de côtes rayonnantes disparaissant quelquefois insensible- ment sur la partie dorsale inais ja- mais brusquement comme dans le genre précédent. PINNIDÉES GéNTE UNIQUE. ses se- CLÉS DES ESPÈCES AVICULIDÉES Genre Vulsellina, espèce unique. V. Chaussyensis, de Rainc., Lulétien. GENRE VULSELLA. { Coquille subdeltoïde, ovale, presque aussi large que 1 \ haute (diam, 20-25 mm.). V. anomala, Desh., Lulélien. Coquille + ou — allongée, au moins deux fois plus haute que large......... 6 2 Fig. 103. V. angusta. Fig. 101. V. minima. Fis. 102. V. deperdila. Coquille de très petite taille (long. 10 mm.), arrondie vers le crochet, pointue postérieurement. V. minima, Desh., Bartonien. HO] Coquille de taille moyenne (long. 40-45 mm.) pointue ou gronquée vers le crochet....,.......... RAD DEN 3. Coquille ovale, non courbée, deux fois plus haute que large, crochet rejeté latéralement (long. 45 mim.). V. deperdita, Lam., Lulélien. 3 Coquille courbée en faulx, trois fois + longue que large; crochet non rejeté sur le côté (long. 40 mm.). V. angusta, Desh., Yprésien, Lulélien, Bartonien. Fig. 104.—P. Bazini. Vig. 105.—P. Heberti. Fig.106.—P. Lamarcki, GENRE PERNA. / Aire ligamentaire large et courte, à bords parallèles, à sillous + larges que les intervalles qui les sépa- rent. P. Bazini, Desh., Thanélien, T. KR. 1! Aire ligamentaire semilunaire, sillons égaux à la 1/2 largeur des crénelures (striées en travers) quils sépa- rent. P. Lamarcki, Desh., Barlonien, A. C. O® ra GENRE AVICULA. [ … Coquille de très petite taille ayant toujours — de 20 mm. 1 | dédong ani TES re PM AN à 2. Coquille ayant toujours + de 20 mm. de long.... 5. \ que nul; bord palléal pointu en arrière. 9 A. microptera, Desh., Lutlétien. | Coquille à oreillette antérieure bien développée, terminée en pointe mousse; bord palléal arrondi en arrière. 3. dorsale par un repli du test (— 10 mm. de long). A. trigonata, Lamk., Lulélien. < . Oreillette antérieure se confondant avec la partie dorsale, sinus antérieur nul ou presque nul (+ de 10 mm. de DE SE TARN Lea ER LUN 4. / Coquille à oreillette antérieure tronquée, avec sinus pres- | Oreillette antérieure nettement séparée de la partie 3 \ Sinus postérieur peu prononcé, l’antérieur nul; bord pal- léal convexe en avant; dent cardinale faible. À. aizyensis, Desh., Thanésien, Yprésien. 4 Sinus postérieur très prononcé, l'antérieur à peine indiqué; bord palléal droit, un peu échancré en avant, dent cardinale forte. : + À. herouvalensis, Desh., Yprésien. Fig. 108. — À, microptera. NS Fis. 411. — À. transversa. Fig. 112. — A. herouvalensis. Coquille peu oblique, presque aussi haute que large, à sinus antérieur + ou — profond; oreillette nettement détachée de là partie dorsale ...:...:...:..:.:24. 6. ) 3 | Coquille très oblique, beaucoup plus large que haute; | sinus antérieur peu prononcé.............e..ssse : 48 Oreillette antérieure petite, dépassant à peine le bord \ antérieur qui est convexe; sinus postérieur bien prononcé. À. Defrancei, Desh., Bartonien. | Oreillette antérieure grande, dépassant beaucoup le bord ‘ antérieur, sinus postérieur peu profond............ 71 [er] Oreillette antérieure pointue en avant. A. stampinensis, Desh., S{ampien. Oreillette antérieure très grande, tronquée en avant. A. fragilis, Defr., Lultélien, Bartonien. — ————— Fig. 115. Fig. 114. A. stampinensis. Fig. 113. : À. Defrancei. A. fragilis. {Partie postérieure du bord. palléal ne dépassant pas l'extrémité postérieure du bord cardinal. et | A. transversa, :Desh., Lulétien, Ludien inférieur. S | Partie postérieure du bord palléal dépassant beaucoup l'extrémité postérieure du bord cardinal. A. Hornesi, Desh., Lulélien. LE NATURALISTE GENRE AVICULOVULSA. Oreillette antérieure très échancrée et presque égale au 1/3 de la surface totale, Stries d’accroissement nom- breuses, serrées. 1 A. macrotis, Desh., Lulétien. Oreillette antérieure peu échancrée assez courte; stries d'accroissement peu nombreuses, espacées. À. fayellensis, Cos., Bartonien. Lie Fayel. Fig. 116. — À. fayellensis. Fig. 117. — À. macrotis. GENRE AVICULOPERNA. Face-externe des:valves lisse... 424040 Sel l Face externe des valves ornée de côtes rayonnantes et der stries\ CONCentriIQUes teen ANSE DRE HENO Oreillette antérieure, longue, étroite, très détachée de la valve par un sinus anguleux, sinus postérieur très pro- noncé. 9 A. calvimontensis, Desh. Lulélien. Chaumont. Oreillette antérieure courte triangulaire, sinus antérieur et postérieur peu prononcés. \ A. Wateleti, Desh., Yprésien. Fig. 118.— 4. calvimontensis. Fig. 119. — À. Waieleli Oreillette antérieure sans stries rayonnantes, simple- \ ment striée transversalement, fossettes à la charnière. 3 À. aviculina, Desh., Yprésien. | Oreillette antérieure striée transversalement et portant desisilons/rayonnants 022 CM RENE 4. Fig. 192. — À. Dixon Côtes rayonnantes couvrant la partie dorsale, des cro- chets au bord palléal; 6 fossettes à la charnière. £ A. cosmeta, Coss., Lutétien. 3 Côtes rayonnantes de la partie dorsale noccupant que la 1/2 antérieure de l'espace compris entre les crochets et le bord palléal, 3 fossettes seulement à la charnière A. Dixoni, Desh., Yprésien. G (A suivre.) LE NATURALISTE’ LES FLAMMANTS OU PHÉNICOPTÈRES (1) Les jardins zoologiques possèdent d'ordinaire des Flammants. Ces Oiseaux intéressent toujours les visi- teurs par leur physionomie très originale, ieurs belles couleurs et les postures bien singulières qu'ils preunent,. Bien des gens les connaissent; nous ne les décrirons pas en détail. Les palmures des pattes et la forme du crâne les rapprochent des Canards, mais leur bec, tout en rappe- lant beaucoup celui des Lamellirostres, se trouve être beaucoup plus gros, brusquement courbé au milieu, et aplati en avant. La langue, fort épaisse et très charnue, a joué un rôle dans les festins des Anciens. L’empereur Héliogabale exigeait qu'on lui servit, en tout temps, de ce mets délicat. Ce qui éloigne principalement les Flam- mants des autres Palmipèdes, ce sont les dimensions des jambes et du cou, celui-ci ne comptant pas moins, suivant les genres, de dix-huit à dix-neuf vertèbres cer- vicales, Ils ont les allures de grands Échassiers. Toute- fois, leurs organes internes et une partie de leur sque- lette les rapprochent des Anatidés ; on classe mainte- nant leur famille entre celle des Hérons et celle des Cygnes. ; Quand on parle de Flammants vivant à l'état sauvage, notre pensée se dirige vers le pays célébré par le poète Mistral, aux vastes alluvions de la Camargue, inondées d’eau et de soleil. En dehors des gens du pays, bergers ou pêcheurs, 1l n’y a guère que l'artiste, le chasseur, le naturaliste qui rechercheront les Flammants sur ce littoral. Bien des difficultés les attendent : ie régime extrêmement variable des eaux, le sol trompeur, le fond vaseux recouvert d’une végétation épaisse. Les excur- sionnistes auront à supporter certaines fatigues, avant de voir, dans un décor peut-être admirable, les colonies de ces Oiseaux qui subsistent en Camargue. Ils sont sédentaires ou ne se livrent qu'à de petits déplacements. On voit, à l'époque de Malte-Brun (Géogr. univers., 1832), l'opinion généralement admise que les Flam- mants, nés sur les plages africaines, ne faisaient que visiter temporairement les rivages de la Méditerranée. Le Flammant rose (Ph. roseus, Pall.) du Midi de la France et de Algérie, le petit Flammant d'Afrique (Phoeniconaias minor, Geoff.)— que nous avons eu la chance d'observer nous-même sur la côte du Sénégal — le Flammant du Chili (PA. chilensis, Mol.), le magnifique Flammant rouge (Ph. ruber, Bonn.) de l'Amérique in- tertropicale et des iles Bahamas, enfin, les espèces par- ticulières aux Andes du Pérou et du Chili (Phoenicapar- rus jamesi, Scl., et Andinus, Philippi), nous offrent à peu près les mêmes habitudes ; ces deux dernières espè- ces se trouvent dans des conditions d'habitat et de lieux différentes. Tous les Phénicoptères marchent plutôt qu'ils ne na- gent, et, dans l’eau profonde, s'ils avancent moins vite que les Palmipèdes à pattes plus réduites, ils nagent par contre plus longtemps. On les rencontre par bandes ou colonies de plusieurs centaines, parfois de quelques milliers d'individus. Certaines îles d'Amérique en étaient peuplées à tel point, qu'on leur a donné le nom Em Re ee ni et er (1) Nom donné par les Grecs à l'oiseau aux ailes de feu. TO TRUE, PROS d’ «iles des Flammants ». Les sujets isolés sont, d'ordi- naire, des jeunes ou des individus égarés de leur com- pagnie. Le regretté M. Goubie, peintre animalier, écrivait (1), à propos du Flammant d'Europe : « Il ne niche que « dans les endroits très découverts, en pleine eau, mais « sur des bas-fonds, et avec un instinct sûr, il sait choisir « à merveille les emplacements où le manque d’eau ne « permet pas d'arriver en bateau et où le manque de « consistance du sol ne permet pas d'arriver à pied.» Ajoutons : heureusement pour lui! Malgré cela, on a fait en certaines années{(1895) de véritables rafles d'œufs, aux bouches du Rhône. Depuis qu'une grande partie de la Camargue a été défrichée, on à bien de la peine à les voir, « mais, quand on les trouve, c'est en bandes de plusieurs centaines ». Dans les diverses régions de la terre, le Flammant se reproduit toujours en sociétés plus ou moins nom- breuses. M. Maynard a visité, aux Bahamas, une colonie qu'il évalue à 2.000 nids. Ils consistent en une butt conique, haute en moyenne de 50 centimètres, formée uniquement de vase, sans aucune matière végétale. La base de ce cône tronqué reste plongée dans l’eau; le sommet, à sec, recoit les œufs dans une dépression où il n'y a aucun revêtement interne. Les œufs, allongés, à coquille un peu rugueuse, d’un blanc mat, sont toujours au nombre de deux, pour le Flammant rose, et non pas trois comme on l’admettail. Pour le Flammant rouge, c’est différent. « Sur environ « 2.000 rids habités, nous n’en trouvimes que deux « contenant deux œufs, tous les autres ne renfermant « qu'un œuf ou qu'un seul petit. L’extrême rareté de « deux œufs dans un nid laisserait admettre qu'ils « avaient été pondus par deux Oiseaux.» [Chapman (2)]. Au dire d’un grand nombre de chasseurs et pêcheurs, qui avaient pu les approcher, ces Oiseaux couvaient à califourchon, ce qui est inadmissible à cause de la conformation même de leurs jambes, l’écartement sufti- sant n'étant guère possible pour prendre cette position. Crespon, dans sa Faune méridionale (3), fut un des rares auteurs anciens qui rectifiait déjà le fait pour les Flam- mants roses et, récemment, M. R. Goubie nous assurait qu'ils se placent les jambes repliées sous eux; mais cela devient parfois fatigant et les Flammants les laissent aussi pendre, ou bien posent une patte à terre, En Îles observant de loin, on s’est donc souvent mépris sur leur position réelle. Les observations de MM. Johnston et Chapman (2), de sir H.Blacke (4) sur le Flammant rouge, confirment cette opinion. Le mâle et la femelle du Flam- mant rouge couvent à tour de rôle, se relayant de grand matin et tard dans la soirée. L'incubation dure environ quatre semaines chez cette espèce. En est-il de même pour le Flammant rose? Voici encore quelques données précisées réunies par M. Chapman : « Si je n'ai pu voir de Flammants en train « de construire leur nid, j'en ai pu observer cependant « qui ajoutaient des matériaux au nid dans lequel l'œuf (4) Sur la nidification du Flammant en Camargue, Ornis X. 1899, pp. 229-234. (2) A contribution to the life history of the american Flamingo (Ph. ruber). Bull. of the Amer. Mus. of Nat. hist. 1905, pp. 53-71. (3) Faune méridionale, 4844, p. 68. (4) Flamingoes Nests, An. Rep. Smilhs. Inst. Washinglon. 1904, pp. 573-515. 56 LE NATURALISTE « venait d'être pondu. Se tenant une patte sur chaque « côté du nid, is tiraient, à l’aide du bec, sur le bord € du nid, de la boue qu'ils comprimaient en se servant « du bec et des pattes. » M. Frank M. Chapman, qui décrit ici les mœurs cu- rieuses du Phoenicopterus ruber, fait remarquer qu'il procède de même, sans doute, pour construire le nid entier, Aux Bahamas, ces nids sont parfois placés si pres les uns des autres, qu'ils sé touchent, mais l’inter- valle moyen serait de 2 yards carrés, soit d'environ 2 mètres. Chez cette espèce, les matériaux des nids dé- pendent de la nature des lieux où ils sont bâtis. Ainsi, ceux visités en 1906, situés sur un banc de marne, étaient entièrement composés de marne; mais, dans d’autres conditions, les feuilles, les racines et les brin- dilles y entraient, et même, pour plusieurs, les petites branches dominaient dans la quantité de boue. En parlant du Flammant rose dans un article({) sur la Collection V. Fatio, nous l’admettions pour presque disparu des côtes de la Méditerranée. Les observations de M. R. Goubie, faites il y a une quinzaine d'années, prouvent, comme nous l'avons dit plus haut, que des colonies existent, sans doute, encore à présent sur les étangs de la Camargue et des environs d'Aiguesmortes. La nécessité de protéger, le mieux possible, les Flam- mants de France, en empêchant surtout de renouveler les rafles d'œufs, semble s'imposer. Autrement, ils ne tarderont pas à disparaitre. F. DE SCHAECK. LES ENNEMIS DE L'HUITRE L’huitre, à toutes les phases de son développement, se trouve exposée aux attaques d’ennemis plus ou moins dangereux. On pourrait croire qu'un animal enfermé dans une puissante armure qu'il peut clore complète- ment à la moinäre alerte est à l'abri de tout danger, mais, dans la nature, aucun animal au cours de son évolution n’a pu acquérir une cuirasse protectrice sans qu'aussitôt quelqu'autre animal n’y ait trouvé un point vulnérable. Il faut se souvenir d'autre part que l'huître n’est pas toujours aussi bien protégée qu'à l’état adulte et qu'au cours de son existence libre et pélagique, la petite larve, nue et frêle, sert de pâture, non seule- ment à des mollusques de diverses espèces, à des vers, à des spongiaires, à des hydrozaires, mais même à leurs congénères adultes. L’examen du contenu de la cavité stomacale d’une huitre adulte y a décelé la présence de 200 larves de la même espèce. Il est probable que sur un banc d'huitres un nombre immense d’embryonsdisparais- sent de cette manière. Les poissons qui se rencontrent assez abondamment sur les parcs et qui ne sont munis que d'une frêle armature buccale, tels que les syngna- thes, aiguilles ou serpents de mer, doivent consommer une grande quantité de ce frai d’huitre, Après la fixation du naissain, d’autres ennemis vont exercer leurs ravages sur l’huître. On: peut les ranger en trois catégories : 1° Ceux qui n'agissent qu'en simples concurrents (4) Nineleenth Century, 1887, pp. 886-890. Voir aussi : Ridgway Ph. ruber aux Galapagos, Proc. U.'S. Nat. Mus. XII 1889, p. 114. dans la lutte pour l'existence et qui, ayant le même régime alimentaire et les mêmes besoins, peuvent l'affamer et lui nuire ainsi d'une facon tout à fait passive. 2° Ceux qui nuisent plus directement à l’animal ou au banc par suite de leur propre activité biologique, par exemple en l'étouffant lorsque, fixés à l’huitre, ils pous- sent d'une facon trop exubérante, ou en l’envasant. 3° Ceux qui en font leur proie. À la première catégorie appartiennent divers lamelli- branches qui ont le même genre de nourriture. C’estpour cette raison que l’on doit éviter de mettre sur un même parc ou dans des pares voisins de ceux où l’on cultive l'Ostrea edulis, des portugaises (Gryphœa anyulata), des moules (Mytilus edulis en Europe, Modiola striata en Amérique), ces mollusques ayant un pouvoirfiltrant bien supérieur à celui de l'O. edulis, c'est-à-dire qu'ils sont capables de faire passer sur leurs branchies et par leurs canaux aquifères une quantité d’eau supérieure et par suite de retenir et d'absorber une quantité de plankton bien plus considérable que l'huitre ordinaire. Il en est de même des Ascidies, de divers Brachiopodes (des Lingules en Amérique); toutefois ces ennemis passifs ne sont pas bien dangereux, en général, pour l'existence même de l’huitre, la nourriture étant suffisante pour tous sur un banc. Nous nous trouvons ici en présence d’un de ces faits qui ont amené jadis Mœbius à formuler sa théorie de la biocænose, par laquelle il expliquait qu’un banc d’huitres n’était pas susceptible d’une extension indéfinie. Pour lui un banc étaitune colonie composée dediverses espèces zoologiques vivant en commensales avec l'espèce princi- pale, l'huître dans le cas particulier ; chacune de ces espèces pouvant présenter un nombre d'individus en pro- portion sensiblement définie par rapport au nombre d’in- dividus des autres espèces commensales, proportion optima pour l’ensemble des hôtes du banc. Cet équilibre biologique une fois obtenu ne peut être rompu que par des circonstances accidentelles. Cette théorie est vraie dans son ensemble, mais elle ne peut être généralisée à tous les cas. La seconde catégorie d’ennemis comprend les êtres qui, sans entrer en concurrence vitale avec l’huiître, c’est- à-dire sans lui prendre sa nourriture, lui nuisent pour ainsi dire mécaniquement. Dans cette catégorie les végétaux arrivent en première ligne. Ce sont d’abord des Algues (Laitue de mer, Chicorée de mer), Conferves qui s’attachent sur l’huitre, y poussent d’une facon exubérante à certains moments de l’année, génent la circulation de l’eau, par suite diminuent la quantité du plankton que peuvent recevoir les huîtres, énfin sont une cause d’envasement et d’empoisonnement de l’eau par suite de leur décomposition. s Cette dernière concention toutefois paraît un peu théo- rique. Un autre mode de leur nocivité est dû au poids spécifique de ces algues qui, plus petit que celui de l’eau de mer, tend à soulever les huîtres et à les entrainer au loin.Ce phénomène se passe sur une très grande échelle; il est surtout nuisible au parqueur, car il serait plutôt en faveur de la dissémination de l'espèce. Toutes les algues citées sont très nuisibles au par- queur de ce chef ; il en est une autre signalée dans le Morbihan, formant une sphère creuse (cette algue récem- mentimportée dans le Golfe,a été antérieurement décrite). Enfin les Zostères de diverses espèces (plantes Mono- cotyledonées) sont surtout nuisibles aux ostréiculteurs américains en gênant la circulation de l’eau sur les bancs eten permettant l'accumulation du limon sur le mollusque, Certains Vers sont dangereux pour les Huitres. En France ce sont surtout les Arénicoles qui en fouillant la vase permettent peut-être le dégagement de gaz toxiques, l'hydrogène sulfuré et les gaz analogues produits par la décomposition des algues et des autres matières orga- niques ou qui recouvrent le mollusque de vase, l’enfouis- sent et causent ainsi sa mort. Il est probable aussi que les Arénicoles dévorent l'Huitre malade ou blessée. En Amérique ce sont les vers Tubicoles qui paraissent être les plus nocifs. La Sabellaria vulgaris (fig. 1) qui se Fig. 1. — Sabellaria vulgaris. construit un tube formé de limon et de sable agglutinés avec une rapidité telle que l’enchevêtrement de leurs tubes forment des amas très denses à la surface des coquilles et finissent par y former de véritables nids de boue et de vase des plus gênants pour le Mollusque. Un autre annélide célèbre par les ravages qu'il a causé est l’'Hermelle, forme voisine des Serpules et des Sabelles, mais dont la région postérieure non annelée est dépourvue de parapodes et de soies. Le lobe cépha- lique considérabie est recourbé, évasé et garni de nom- breux tentacules à sa face inférieure, L’Hermella alveo- laria (fig. 2) doit son nom spécifique à la disposition de Fig. 2 — Hermella alveolarix. ses tubes qui réunis en colonies rappellent un rayon de miel; cet annélide violacé, long d'environ 4 centi- mètres, habite les côtes de l'Océan et de la Manche. Sur le banc de la Rage dans la haie de Cancale une invasion de ces vers a complètement arrêté la reproduction des Huitres. Ces animaux se trouvaient sur ce fond en quantité tellement considérable que le service hydrographique a fini par l’appeler Banc des Hermelles. Il existe encore d’autres animaux dont la production exubérante fait mourir les Huîtres auxquelles ils se sont fixés: Ascidies, Spongiaires, etc. ; les parqueurs des deux continents subissent de ce chef des pertes considérables, Mais 1l y a lieu de remarquer que les dommages causés aux bancs par ces ennemis passifs sont en partie com- pensés par l'apport de nourriture que leurs spores, leurs œufs ou leurs larves fournissent à la jeune Huitre, La dernière catégorie d’ennemis, les ostréophages, a des représentants dans presque toutes les classes d’ani- maux marins. NATURALISTE 615 PR MA Et a PAM FOR ART LU Dee EE à LE 0 ES PURE 2 EE ©t ke Parmi la foule des poissons que l’on peut rencontrer sur les parcs ou les bancs d'Huitres, beaucoup d’entre eux, loin de nuire au mollusque, rendent de véritables services en mettant un frein à l'extension des algues des Ascidies, etc. Il en esttout autrement d'une foule d’autres qui sont ostréophages ; en France c’est surtout la Raie Pastenague (Trigon pastinaca, CUv.), connue sous le nom de Tère sur le littoral du Golfe de Gascogne,qui s’at- taque surtout aux jeunes Huitres : pour donner une idée des dégâts que ces animaux peuvent commettre, on peut citer le fait qu’en une seule nuit, sur un pare du Bassin d'Arcachon, 14 Pastenagues détruisent 170.000 Huitres, — le Squale Peau-bleue {Carcharias glaucus, Cuv.), qui, de sa puissante mâchoire. broie les valves des mollusques et les avale avec leur coquille, — des Labres : la Vieille de mer (Crenilabris viridis, CUv.), qui possède un instinct particulier pour arracher le naissain des tuiles et s’introduire dans les collecteurs, ce pois- son fréquentant d’ailleurs habituellement les parages des rochers recouverts par les fucus,— divers Pagels,le Rous- seau, la Gueule-pavée, — l’Anguille à tous ses âges, etc. En Amérique on retrouve des espèces analogues, c’est le « Drumfish » (Poisson-Tambhour) sur la côte atlantique qui consomme des quantités d'Huiîtres considérables; ses ravages sont tels qu’on lui attribue la disparition de cer- tains bancs au voisinage de New-York et sur la côte du New-Jersey; dans la baie de San-Francisco c’est le « Stingray » (Raie épineuse analogue à la Pastenague) qui est considéré comme le plus dangereux et ses bandes dévastent les parcs qu'ils peuvent atteindre, ses dents étant assez solides pour écraser les écailles. Les « Skates » (Patins) et quelques autres Raïes sur la côte atlantique ont les mêmes habitudes, mais ils sont en nombre trop peu considérable pour causer des dégâts analogues aux précédents. Dr DEYROLLE-GUILLOU, La Gypsochroa renitidata Hb. (Lepidoptère-Géomètre.) I. — Celles-les-Bains. La Voulte-sur-Rhône. Il fut un temps — déjà un peu lointain — où une petite localité de l'Ardèche jouit d’une certaine vogue dansle monde des Lépidoptéristes. Nombre d’entre eux et non des moindres, Français et Allemands, la visi- tèrent, y séjournèrent plus ou moins et en partirent avec la satisfaction d'en rapporter une abondante récolte de rares espèces, enrichie même de nouveautés. Celles-les-Bains n’était pas un bourg, pas même un hameau; ce n’était qu'un établissement de bains des plus modestes, Situé à l'entrée d'une gorge creusée, dans le flanc d’un contrefort d'une montagne peu élevée, par un torrent presque toujours à sec, cet établissement avait été construit près de quelques sources de natures très diverses, bicarbonatées, ferrugineuses, sulfatées, gazeuses, l’une d'elles intermittente même. Le créateur de l'établissement, le D' Barnier, n'était pas simplement médecin : il était doublé d’un minéralo- giste, voire d'un chimiste. Ayant une connaissance appro- fondie des roches qui constituaient le sol de l'endroit, il recueiliait des quartiers de ces roches, les triturait sous très ÿ8 LE NATURALISTE des meules, les mélangeait à l’eau de ses sources et accroissait ainsi leur minéralisation déjà riche. Par un traitement approprié et de fui seal connu il obtenait, parait-il, des résultats merveilleux dans la cure d’une maladie considérée alors comme rebelle à toute médication, le cancer, Aussi, venait-il de tous les points de l'Europe de nom- breux malades se faire soigner à Celles-les-Bains, dans l'espoir d'obtenir sinon leur guérison complète, du moins un soulagement à leur terrible maladie. Les habitants du pays se rappellent encore les riches équipages qui, vers la fin de l’Empire, sillonnaient les routes, tant du vallon du Monteillet que des bords du Rhône, de la Voulte au Pouzin. Une catastrophe s’abattit sur Celles-les-Bains, alors qu'il était en pleine prospérité. Le Dr Barnier mourut subitement. Dès lors, privé de son chef, abandonné de tous, l'établissement ne tarda pas à tomber en ruines, tant sous les injures du temps que sous les rapines des malfaiteurs. De même que les malades, les naturalistes oublièrent Celles-les-Bains. On ne trouvait plus à s’y loger. Cependant, tout près de Celles-les-Bains,s'élève, bâtie en amphithéâtre,sur la rive droite du Rhôneet bien expo- séc au soleil levant, une vieille cité, dominée par l’impo- sante masse de son château du x1ve siècle, riche en sou- veuirs historiques, ainsi que l’attestent dans ses environs et la plaine encore dénommée Camp d’Annibal, et les vestiges de l'invasion sarrasine, et les traces de nos luttes religieuses et intestines, naguère animée par une foule de travailleurs qu'attiraient ses mines de fer et ses fon- deries,mais toujours habitée par desgens affables, hospi- taliers et bienveillants. J'ai nommé La Voulte-sur-Rhône. C'est, à mes yeux, une station idéale. Desservie par la voie ferrée de Lyon à Nimes, qui longe le Rhône et permet d'explorer en amont la pittoresque vallée de l'Eyrieux, parcourue elle-même par une voie ferrée vous montant en plein cœur des Cévennes et gagnant le pla- teau central ; en aval celle de l'Ouvèze aux restes gallo- romains, les hauteurs de Rochemaur aux dykes basal- tiques, de Chenavari, ancien volcan, aux si curieux basaltes prismatiques, dits pavés des géants et aux chan- tiers de silex taillés, Cruas, aux toits blancs et sa petite cité féodale et le Teil, dont les collines sont réduites en poudre et mises en sac par leurs industrieux habitants et expédiées dans le monde entier comme ciment; desser- vie encore par la ligne de Lyon à Marseille sur la rive gauche du Rhône, avec raccordement de la ligne de Privas, conduisant d’une part au pied du Coiron, cou- iouné de lave noire, d'autre part, par Laivron, à la forêt de Saou, puis à Die, et même à Briancon, en quelques heures, c’est-à-dire à travers les Alpes du Dauphiné jusqu'aux Hautes-Alpes, la Sibérie française; enfin, à peine éloignée de quelques kilomètres de Celles-les-Bains et de ses annexes, Rompont et ses grottes, Saint-Cierge et ses escarpements : cette localité n'est-elle pas un véri- table centre d’excursions des plus variées, embrassant tous les terrains. Assise sur ce beau calcaire néocomien, à cassure con- choidale, adossée à des calcaires schisteux, à des schistes même, Rondettes de Celles, et aux gneiss de Saint-Cierge et en face de longues îles du Rhône, La Voulte est à la lnite de la zone de Olivier. Que dire de plus? Millière a le premier, je crois, signalé aux Lépidopté- ristes les ressources d’un tel pays : «Je crois, dit-1l, devoir informer les. Lépidoptéristes que plusieurs localités de l'Ardèche, notamment le petit pays de Celles-les-Bains, sont très riches en insectes de l'extrême-midi de la France. J’y ai capturé, en effet, bon nombre de Lépidoptères considérés jusqu'à ce jour comme habitant presque exelusivement les environs de Mar- seille et de Montpellier, La flore des localités que je viens de citer est à peu de chose près celle de nos provinces les plus méridionales. Je ne connais Celles et ses environs que depuis peu, mais ce que j'ai remarqué de sa faune entomologique me la fait supposer fort intéressante. A l'époque où je m'y rendis, les diurnes étaient à peu près passés ; cependant, J'ai encore vu voler abondamment les Satyrus aclæa, fidia, circe, et surtout la var. erythia. Ce que j'ai recueilli en nocturnes est fort beau et m'a prouvé ce qu'était cette faune considérée au point de vue de la Lépidoptérologie. « Je crois intéresser mes lecteurs en leur donnant la liste des espèces rares recueillies par moi en peu de jours : Agrotis lucipetu et cos, Helioph. hispidus, Luper. rubella et dumerilit, Eriop. Latreillei, Polia venusta, canescens, cœrulescens et rufocincta, Hecatera luteocincta, Caradrina aspersa, Leucania putrescens et punctosa, Apo- rophyla australis, Micra purpurina, ostrina,; minuta et glarea, Anthophila paula, Microphysa jucunda, Hæmerosia renalis, Eubolia peribolata, Croc. trapezaria, Calamodes occitania, Rhoptr. asperaria, Sterrha sacraria, Scod. per- spersaria, la vraie testaceata de Hubner du genre Phiba- lapteryx Steph., Gypsochroa renitidata, Cledeobia? pecti- nalis (ces deux dernières sont nouvelles pour la faune française), Metasia suppandalis. Enfin, deux espèces iné- dites : Agrotis Constanti et Nemoria bruandaria. » (Icon. I, p. 167.) Staudinger visita deux fois Celles-les-Bains. On lui doit d'intéressantes observations biologiques, notamment sur les mœurs de l’Alophia combustella HS. et la décou- verte de la Nepticula promissa Stgr. La Société entomologique de France organisa en 1869 une excursion à Celles-les-Bains, dont Guenée fut le rapporteur. Les captures qui y furent faites confirmèrent les appréciations de Millière, à Guenée signaleles «€ Zygæna rhadamanthus, lavandulæ, occitanica, Nemoria pulmentaria, Lygia opacaria, Tephr. partitaria, Encon. plumistaria, Hel. hispidus, Caloph. pla- typtera, opalina, Epim. ustula, Micra parva, Xylina Mer- ckii, Catoc. puerpera, Dicranura verbasci, Sat. cordula, Cœn. dorus., Chel. pudica, fasciata, Micra polygramma,can- dida, paula, ostrina, Suava, jucunda, Spinth. cataphanes, Oph. algira. Ephyra pupillaria, Acidalia sericeala, cireui- taria, herbariata, filicata, ostrinaria, Camptogr. riguata, fuviata, Eup. oxycedrata, Gypsochroa renitidata, qu'on croyait autrefois exclusivement propre à la Russie méri- dionale, etc. » (Ann. Soc. ent. Fr., 1870.) A catte liste déjà longue et caractéristique, on pourrait encore ajouter : Lycœna melanops, Sesia leucopsiformis, Nola thymula, Metoptr. monogramma, Acidalia calune- taria, Enconista agaritharia, Eupith. sextiata, que jy ai capturées aussi. Quart aux microlépidoptères, dont nos devanciers ont à peine parlé, les quelques noms qui suivent suffiront à donner un apercu de la production de Celles-les-Bains sous ce rapport : Herculia incarnatalis Z., Salebria alba- riella Gn., Pristoph. florella Mn., Pempel. sororiella Z., Conchylis purana Gn., Eudemis amaryllana Mill, Graphol. | opulentana Mill, Paradoxus osyridellus Su., Lita volti 4 LE NATURALISTE nella Chrét., Schist. laurocistella Chrét., Anac. melago- nella Cst., Mesophlebs corsicellus HS., Nothris limbipunc- tellus, Sycomma oxybiella Mill, cryptogamorum Mill., Coleophora spumoselia Stgr., giraudi Rag., mongetella Chrét., congeriella Sigr.. acrisella Mill., Scythris scipio- nella Stgr., Lithocolletis endryella Mn., Bucculatrix helian- themella Cst., helichrysella Cst. Comme on le voit, le caractère méridional de cette localité est aussi prononcé pour les micro que pour les macrolépidoptères. La présence de tant de bestioles rares et intéressantes s’explique amplement quand on jette un coup d'œil sur la flore variée de la région. Les Cistus laurifolius et salvire- folius 1., Pistacia lerebinthus L., Rhus cotinus L., Thymus vulgaris L., Leuzia conifera DC., Scabiosa leucantha L., Celtis australis L., Catananche cœrulea L., Aghyllanthes monspeliensis L., Anarrhinum bellidifolium Desf.. Quercus ilex L,, coccifera L., Junip. oxycedrus L., Osyris alba L. Mais ce qui attire surtout l'attention, c’est l'abondance des Légumineuses, comme à Digne, du reste, telles que Coronilla varia et minima L., Lotus corniculalus, var. villosus, Onobrychis supina DC., Lotus hispidus Desf., Dorycnium suffruticosum Vill., Astragalus monspessulanus L., Psoralea biluminosa L., Genista scorpius DC. et pur- gans GG., Medicago et Trifolium divers, etc. De là découle le nombre d'espèces de Lycæna qui volent à la Voulte et à Celles. Je me souviens avoir pris, un jour de mai et en moins d'une heure, huit espèces de Lycæna, dans un petit endroit de quelques mètres carrés de superficie. À titre d'indication, voici les Lycæna que nourrit cette localité : en mai, Lyc. ægon à dessous blanc, Argus de grande taille, dorylas, medon, icarus escheri, adonis, corydon, argiolus, sebrus, cyllarus, melanops; en août, meleager ; eu septembre, telicanus, tiresias, bætica. - Les espèces nouvelles de macrolépidoptères trouvées pour la première fois à Celles ont été rencontrées depuis dans d’autres localités, telles Agrotis Constanti plus com- mune même en Provence, Eupithecia queneata, également. Mais une espèce de Géomètre, la Gypsochroa renitidata Hb., paraît être jusqu'à présent spéciale à La Voulte- sur-Rhône et à Celles-les-Bains. Nulle part ailleurs en France elle n’a été prise, que je sache du moins. J'ai cependant cru voir voler cette Géomètre dans un petit vallon appelé Teussine, près de Saint-Pons (Hérault). N'ayant pas capturé ce papillon, je ne puis être plus affirmatif. (A suivre.) P. CHRÉTIEN. — CAUSERIES SUR LA DESCENDANCE DE L'HOMME I. L'homme quaternaire. I «Parmi les problèmes, écrivait M. G. Grandidier dans la « Nouvelle Revue », qui, de tout temps, ont hanté le cerveau humain et dont la solution définitive est encore incertaine, l’un des plus troublants est celui qui a pour objet l’origine de l’homme.» Et si nous osons parler d’une question aussi délicate et aussi palpitante à la fois, ce n’est point 59 pour la résoudre ni apporter quelques éléments nou- veaux. Notre ambition est certes beaucoup plus modeste, et si nous réussissons à faire entrevoir toute son impor- tance et toute son étendue, nous aurons le droit de nous considérer comme satisfait. L'homme! Et en considérant cet être, véritablement extraordinaire, au milieu de ses aventures et de ses découvertes, nous restons interdits un instant; nous nous refusons quelquefois à lui donner sa vraie place dans la nature. Et beaucoup ont imaginé et imaginent encore pour lui une création particulière. Cet homme pour lequel on a voulu faire un moule spécial et que, dans les récits mosaiques mêmes, on a fait sortir du linon de la terre, c’est-à-dire de la matière qui nous environne, ne semble pas cependant un être à part. Quand nous examinons l’homme des races supé- rieures actuelles nous constatons qu'il est arrivé, au point de vue physique, à un très haut degré de perfec- tionnement, C'est un être qui nous semble extraordinai- rement spécialisé, autant que notre esprit puisse appré- cier vraiment le perfectionnement et la spécialisation. Au point de vue intellectuel, il nous apparait mainte- nant comme une créature véritablement supérieure, grandie comparativement aux êtres qui l'entourent. Des circonstances tout à fait favorables lui ont permis ou l'ont forcé de se développer avec une telle intensité et peut-être une telle rapidité qu'il a dépassé de beaucoup tout ce qui, dans la nature, est le plus élevé. « Et, a écrit de Saporta, ces traits de supériorité, lorsqu'ils se trouvent condensés sur un point et chez une race, à un haut degré de force et d'intensité, prennent le nom de civilisation et conduisent l’homme vers un état de bien- être matériel, de sélection morale, de puissance artis- tique, qui peut bien avoir des inconvénients mais qui atteste pourtant de quoi l’organisation humaine est capable. L'avenir seul dira si cette direction, une fois ouverte, a des limites ou bien si, malgré des retours en arrière et par des routes très diverses, l’homme n’est pas destiné à s'engager dans une voie de progrès et de découvertes indéfinis. » Et, en face de cet être si élevé au-dessus des autres tant au point de vue physique qu'au point de vue intel- lectuel; en face de cet être dressé complètement sur ses pieds et paraissant dominer tout ce qui l'entoure, nous nous rappelons cette page d'Edgard Quinet : « À la fin de la revolution qui a soulevé les monta- gnes, je rencontre un être qui se dresse sur ses pieds et regarde les sommets. C’est l’homme. « Avant lui, sur une terre basse, presque tous les êtres marchaient la tête inclinée sur le sol. Par là, je crois sentir que la force qui a exhaussé les Alpes, les Pyrénées, le Caucase, l'Himalaya a agi d’une manière qui m'est encore incompréhensible sur cet être nouveau et l’a marqué d’un type nouveau, la station droite. « Je crois aussi sentir qu'il a dû naître et se produire d’abord sur quelque plateau d’où il apercevait au-dessus de lui une contrée montagneuse qui attirait ses regards vers des lieux plus élevés et les contraignait ainsi à lever la tête jusqu’à ce qu'il rencontrât le ciel. &« Non! L'homme ne pouvait naître et se former sur la plage unie de la mer Jurassique, elle était faite pour les reptiles. 11 ne pouvait davantage apparaître dans l'ile carbonifère, non plus que dans les fouillis impénétrables de la première forêt tertiaire, où s’égaraient les quadru- 60 LE NATURALISTE pèdes, où les singes se glissaient en gardant une attitude oblique. Aux habitudes de son corps, je reconnais son berceau: ce berceau a été un gradin élevé, ouvert au flanc des montagnes qui viennent de surgir et d'où il aperçoit les continents déroulés autour de lui et les cimes qui l’invitent à les fouler du pied. En escaladant un roc escarpé, l'homme se trouva naturellement debout et vit le ciel pour la première fois. Encore aujourd’hui, il est dans l’attitude d'un être qu'un premier mouvement porte en avant vers les lieux hauts. Il est debout. il va, il monte ; c’est le sceau qui lui a été imprimé pour tou- jours. » Mais cet homme qui nous apparait comme un être à part, cet homme qui s’est donné pour mission de décou- vrir les moindres secrets de la nature afin de la vaincre plus facilement et qui, dans cette voie, a déjà remporté bien des succès, d’où vient-i1? Quelle est son origine? Et cette question de notre origine qui a provoqué tant de passion, partagé bien des hommes jusqu’à faire naitre chez quelques-uns le sentiment de la haine, ne nous apparait évidemment pas avec toute la netteté désirable, Il semble, de plus, quand on aborde cet important problème, que l’on doive être immédiatement arrêté. La grande supériorité de l’homme civilisé étonne à un tel point qu'on hésite, un instant, à le faire sortir d'êtres beaucoup plus inférieurs. Ce caractère si tranché et si distinctif ne nous semble pas toutefois comme un obstacle infranchissable; il ne suffit pas à faire rejeter catégoriquement la théorie de la descendance. Il n’excuse pas enfin cette guerre acharnée et regrettable déclarée par quelques-uns à ceux qui ont osé formuler que l’homme ne constituait ‘pas une créa- tion isolée. Disons cependant que ces passions et ces haines sont aujourd'hui moins fortes et que les attaques déloyales se font de plus en plus rares. Cette théorie de la descen- dance, la bête noire de beaucoup de gens, ést aujourd'hui acceptée par un grand nombre de personnes, au moins comme étant celle qui semble être la plus rationnelle et nous rapprochant davantage de la vérité. Nous devons nous réjouir de cet état de chose : il constitue la preuve que la science, avec ses progrès et ses théories, s'impose de plus en plus dans l'esprit de chacun de nous; il nous promet pour l'avenir de grandes conquêtes et un calme réconfortant,. Sommes-nous donc si parfaits que nous ayons vérita- blement le droit de protester contre notre origine infé- rieure ? « L'homme, a dit Quinet, veut bien avoir tous les vices communs avec l'animal, et, si on lui dit que par là il trahit sa parenté avec le monde extérieur, il s’in- digne. Cruauté, gloutonnerie, sensualité de la bête, il veut bien partager tout cela avec elle. Mais chez lui, dit-il, c'est tout autre chose! Gloutonnerie, sensualité, bestialité d’archange! A la bonne heure! Le suivrons- nous jusque-ià? « Moi, descendre d’un ancêtre qui marchait à quatre pattes! Accepter cette origine! Chercher là mes aïeux ? — Pourquoinon ? Tu acceptes bien d'être né de la boue antidiluvienne. — Oui, mais de la boue paradisiaque; celle-là n’a servi qu’à moi, elle n’a été faconnée que pour moi. Le limon dont je suis fait ne ressemble à aucun autre limon. — Plaisant orgueil !... » Si le grave et intéressant problème de l’origine de ‘homme ne nous apparaît pas avec toute la netteté dési- rable; s'il ne nous est permis, quand nousl’envisageons; de n'émettre que des hypothèses; si donc nous n'avons aucun droit. à l'affirmation; si jusqu’à maintenant les ancêtres hominiens tertiaires sont, pour ainsi dire, inconnus, nous avons au moins des données plus pré- cises sur l’homme quaterraire. Les nombreuses décou- vertes préhistoriques, ces’ silex taillés, témoins irrécu- sables et affirmatifs de l'ancêtre pléistocène, consti- tuent des documents précieux et, sinon complets, du moins décisifs. Et ces silex taillés que nous enseignent-ils sinon que ceux qui les ont fabriqués étaient des êtres plus ou moins inférieurs. Non pas certes si on les compare à l’'Orang-Outang et au Chimpanzé, mais si on place leurs industries à côté des merveilles modernes. Pénétrons un peu dans le passé; arrêtons -nous auprès des dolmens, dans les grottes et les cavernes qui ont abrité les bêtes féroces et aussi nos ancêtres ; au fur et à mesure que nous nous élcignons de l’époque récente nous trouvons une industrie de plus en plus primitive. Parcourons ces plateaux où l'on trouve encore des haches chelléennes et examinons ces vieux outils. « Ces instruments (chelléens) si caractéristiques, a écrit de Saporta, leur uniformité même empêche de les méconnaître. Parmi eux, presque aucune diversité, comme dans les âges subséquents. La division du travail, cet indice certain de la supériorité industrielle est ici à son plus bas degré. La hache chelléenne, toujours la même, a cependant dû servir à plus d’un usage. C’était là son mérite aux yeux des hommes qui l'ébauchèrent, parfois avec une rare régularité; c’est aussi le signe de l’évidente infériorité de la race qui sut la tailler et se borner durant des milliers d'années à son emploi exclusif, » Ces hommes chelléens qui ont su se contenter, pen- dant des milliers d'années, d’un même instrument, avaient-ils réellement besoin d’une industrie moins pri- mitive ? — Ils erraient, probablement nus, sur les pla- teaux et dans les bois à la recherche de leur nourriture, principal souci de leur existence. Ils ne ressentaient pas les mauvais effets du froid — le climat était tempéré et surtout assez régulier. — Aussi n'étaient-ils point dans la nécessité de tuer l'Ursus spelœus pour se couvrir de sa peau. Ils se réfugiaient très peu — peut-être pas du tout — dans les cavernes et les grottes et n'avaient pas à lutter constamment contre les animaux féroces. N'étant pas contraints, par les nécessités pressantes, d’assommer l'Ours, de le dépecer, de racler sa peau, de la faire sécher et de la façonner quelque peu, ils n'ont pas essayé de fabriquer des outils variés pour accomplir ces besognes également variées. Peut-être ne recherchaient-ils pas leur nourriture parmi les ruminants, Bos et Cervidés, qui vivaient auprès d'eux, ni, sans doute, parmi les grands carnassiers, terreur des forêts d’alors. Il semble qu’en face des diffi- cultés que devait présenter, à cette époque, une chasse aux fauves et aux ruminants, l’homme ait dü s'abstenir le plus possible d’entrer en lutte avec ces gros animaux et éviter ainsi de fâcheux corps à corps. Sans doute l’ancêtre chelléen devait être souple, vi- goureux et courageux, sans doute il était déjà homme el avait sur l'Ours, le Lion, l’'Hyène, le Bos,le Bison une supériorité évidente. Mais, en raison même de cette supériorité, il devait avoir assez de raison pour se pro- téger souvent par une fuite prudente et non déshono- rante et assez de jugement pour comprendre qu'il vaut mieux ruser que d'essayer ses forces, sa souplesse et son endurance avec des animaux qui, naturellement, devaient être plus souples, plus forts et plus endurants encore. On a fait sur le. mode de nourriture des hommes cheiléens, des hypothèses pouvant être acceptées évi- demment mais qui ne sont pas encore des faits définiti- vement acquis à la science. On a dit qu'ils devaient se nourrir principalement de racines, de fruits et aussi d'œufs qu'ils pouvaient facilement aller rechercher dans les arbres. En tout cas si des preuves indéniables ne sont pas venus confirmer ces hypothèses, la raison ne les rejette pas définitivement. Il semble donc que ce soit la force des choses qui ait poussé l’homme au progrès. Et, en effet quand, à la fin du chelléen, pendant cette période de transition nommée acheuléenne ou chelléo-moustérienne, les froids se font davantage sentir, alors que le climat devient plus irré- gulier, qu’il commence à exister de vrais écarts de tem- pérature, nous voyons l'homme abandonner les plateaux où il errait, insouciant, et chercher déjà un refuge dans des abris naturels. À ce moment sans doute, poussé par la nécessité, il a dù se vêtir quelque peu. Usant surtout de ruse, mais risquant aussi sa vie, Car on sait ce que peuvent provoquer les besoins impérieux de l'existence, il a dû attaquer directement l’Ours ou essayer de le faire tomber dans des pièges meurtriers, pour lui enlever ensuite son épaisse fourrure, s'en protéger surtout pen- dant les nuits plus froides et les moments d’inacti- vité (1). Nous voyons alors ces haches chelléennes types, taillées à grands éclats, instruments primitifs et n'ayant servi qu'à de grossiers usages, se transformer et de- venir plus légères et plus variées. On devine déjà la période suivante. Puis, toujours sous l'influence des besoïns de plus en plus nombreux et de plus en plus pressants nous voyons, pendant le moustérien, l’ou- üllage se perfectionner encore : les instruments sont de plus en plus variés et assez nombreux; la division du travail existe, l’homme est entré dans la grande voie du progrès. Et, pour rappeler ce passage de Saporta: « L'avenir seul dira si cette direction, une fois ouverte, a des limites ou bien si l’homme n’est pas destiné à s'engager dans une voie de progrès et de découvertes indéfinis. » Dans les âges subséquents enfin, pendant le solutréen, le magdalénien, la pierre polie, non seulement nos ancé- tres travaillent le silex avec une rare perfection, mais ils font aussi des outils en os et en corne de Cervidés ; la chasse et la pêche sont journellement pratiquées ; les cavernes d'habitations sont décorées ; les bois de Renne et les défenses des Elephas sont sculptés; la poterie est inventée ; les habitations artificielles sont créées ; la chirurgie même parait être connue. Et l'homme de de progrès en progrès avec une étonnante rapi- dité. (A Suivre.) J. LACROIX. (1) Peut-être aussi a-t-il éprouvé véritablement alors le besoin de se nourrir de viande pour résister plus complètement au climat. LE NATURALISTE qi a Silhouettes d’Animaux L'Ours blanc. L'Ours blanc ou polaire ne diflère pas seulement de l’Ours brun par la couleur, mais aussi par beaucoup d'autres caractères; on en a fait d’ailleurs un genre différent. Son corps, de deux mètres environ, est allongé, avec un cou mince, un museau pointu et un front plat. La queue est courte et épaisse. La fourrure n'est pas touffue comme celle de l'Ours brun, mais formée de poils soyeux et fins, lisses, ressemblant assez bien à de la laine non crépue; elle est entièrement blanche ou blanc jaunâtre, sauf autour des yeux, au bout du museau et au bord des lèvres, où il y a des poils noirs. On ne rencontre l’Ours blanc que dans la région du pôle Nord, et là seulement où il y a des glaces, à la surface desquelies il se promène, insensible aux froids les plus violents. Pendant la longue période hivernale, cependant, il se rapproche de la Sibérie et y établit ses quartiers d'hiver. Il vit seul ou, plus souvent, en troupes de quelques individus. Sur la glace 1l marche assez lour- dement, mais néanmoins peut rattraper un homme à la course. Par contre, il nage dans la mer avec la plus grande habileté et peut, en plongeant, rester sous l’eau pendant longtemps et y chercher les poissons dont il se nourrit. Son odorat est très délicat; il flaire les Phoques de très loin et vient leur faire une chasse où, finalement, ces derniers ont le dessous. Ce sont en effet les Phoques qui le redoutent le plus. Attaqué par l’homme, il lui tient tête jusqu'à ce que l’un des deux soit mort. Quand il a réussi àterrasser son ennemi, l’Ours l'emporte au loin pour le dévorer. La mère Ourse est particulière- ment à redouter, surtout lorsqu'elle a des petits, pour les- quels elle a une affection touchante. Voici un exemple de cet amour maternel rapporté par l'équipage du navire la Carcasse. Pendant que le bâtiment était empri- sonné. dans les glaces, on signala du haut des hunes trois Ours blancs qui s’acheminaient vers le bâtiment, attirés par l'odeur de la viande de morse que les matelots faisaient cuire sur la glace. C'était une Ourse conduisant deux Oursons déjà presque aussi forts que leur mère. Ils se précipitèrent sur le foyer, saisirent un grand morceau de viande que le feu n’avait pas encore consumée et le dévoreèrent. L’équipage leur lanca d'au- tres morceaux, la mère les ramassa et fit la distribution, donnant-à ses petits la plus grosse part. Au moment où elle prenait le dernier morceau, les matelots firent feu sur les deux Oursons quirestèrent sur place ; ils tirèrent aussi sur la mère, qui fut atteinte, mais non abattue. Son désespoir eùt ému les cœurs les moins accessibles à la compassion : sans faire attention aux blessures dont elle était couverte, au sang qu'elle répandait, elle ne s’occupait que des deux Oursons, les appelant par des cris lamentables, plaçait devant eux la part de nourriture qu’elle s'était réservée et la leur dépecait; comme ils restaient immobiles, ses gémissements devinrent en- core plus touchants ; elle essaya de relever les pauvres créatures, et reconnaissant l'impuissance de ses efforts, elle s'éloigna de quelques pas, renouvela ses appels, revint auprès des deux morts, lécha leurs blessures et ne les quitta que lorsqu'elle fut bien convaincue qu’ils avaient perdu la vie. Alors, elle tourna lentement la tête vers le navire, avec des rugissements de colère et de 62 désespoir qui semblaient accuser les meurtriers. Les matelots lui répondirent par une nouvelle décharge; elle tomba à côté de ses petits et mourut en léchant leurs blessures. La chair, la graisse et la fourrure de l’Ours blanc sont très estimées des peuples du Nord; mais, vu les dangers, ils ne se livrent que rarement à sa chasse régulière. Ils croient aussi que l'usage de la viande d'Ours blanc... fait blanchir les cheveux de bonne heure. Avec la graisse des pieds, ils font un remède très estimé. Quant à leurs tendons, on les transforme en fils et en lens solides. L'Ours brun. Le moins « carnassier » des Carnassiers est cértaine- ment l'Ours brun, que tout le monde connait pour l'avoir vu danser sur les places publiques ou « faire le beau ? dans les jardins zoologiques. Il était autrefois très com- mun en Europe, mais à mesure que les champs cultivés ont succédé aux régions boisées, il est devenu de plus en plus rare. Aujourd'hui, on ne le trouve plus que dans les forêts montagneuses, notamment dans les Pyrénées, en Suisse, etc. En Russie, il est très abondant : on sait que les caricaturistes le prennent volontiers comme l'em- blème de ce pays, souvent un peu long à se mettre « en train ». Ce qu'il cherche surtout, ce sont les retraites où l'homme ne pénètre pas: taillis épais, gorges profondes, rochers, troncs d'arbre, etc. C’est un des plus grands mammifères d'Europe puisqu'il peut atteindre deux mètres de long. Ses pattes sont courtes, avec des ongles longs et puissants. Son alimentation est presque exclusivement herbivore :, il mange des herbes, des bourgeons, des feuilles, des racines, des champignons et professe un amour immodéré pour les fruits. Au moment de la maturité Ge ceux-ci, sa gour- mandise le pousse même à abandonner les bois et les montagnes pour pénétrer dans les vergers et absorber des raisins, poires, pommes, etc. Il lui arrive souvent de se « gaver » à tel point qu'il ne peut plus bouger etse laisse prendre sans difficulté dans le jardin où il était venu en maraude. L'Ours a aussi un faible pour les fourmis, dont il bouleverse les fourmilières afin d’eu dévorer les larves, et pour les abeilles, dont il saccage les ruches. Ce n’est qu'en vieillissant qu'il devient car- nassier et il s'attaque dès lors à toutes sortes de petits mammifères, et notamment aux animaux de la ferme. Il pénètre même dans les étables en défonçant la porte ou le toit. Dans les montagnes, d'une retraite ordinairement toujours la même, il guette les troupeaux d’alentour, et malheur à l'animal qui s'en écarte : il fonce sur lui, le poursuit, le fatigue et, finalement, fait son possible pour le précipiter dans une crevasse.Au Kamtschatka, cependant, les Ours ne sont pas bien terribles et se contentent de manger les fruits ; on les laisse vaquer tranquillement autour des villages, où ils ne cherchent noise à personne. Ils sont même d’un caractère enjoué. « Deux enfants de quatre à six ans, raconte Atkinson, s'étaient éloignés de la maison ; après quelque temps, on s’aperçut de leur disparition. Epouvantés, les parents les retrouvèrent jouant avec un Ours. L'un d'eux lui donnait à manger, l'autre était monté sur son dos, et l'Ours répondait par les plus amicales caresses à leur confiance enfantine. Au comble de l’effroi, les parents poussèrent un cri qui mit en fuite le camarade de jeu de leurs enfants. » La marche de l’Ours parait lourde, mais néanmoins il LE NATURALISTE ————————————————— } PAR AU N ON peut rattraper un homme courant en plaine. Îl grimpe et nage avec une grande facilité, n'attaque presque jamais l’homme, mais se défend avec beaucoup de cou- rage. On le voit alors se dresser sur ses pattes de der- rière et chercher à étouffer son agresseur avec ses pattes de devant, ce à quoi il arrive si le chasseur ne profite de ce moment pour lui plonger son poignard dans le cœur ou lui trancher la gorge. L'Ours passe l'hiver endormi dans les trous qu'il a préalablement creusés dans la terre ou dans iles creux d'arbres naturels. Il rembourre son gite en amassant grossièrement des détritus de plantes, de la mousse, des branches, etc. Les chasseurs, dans l'Amérique du Nord, profitent de cette saison pour s'emparer facilement des Ours qui plongés dans le sommeil ne se défendent que faiblement. Le sommeil hirvernal de l’Ours n’est pas aussi profond que celui de la Marmotte, Aussitôt que le froid diminue, les Ours sortent de leur tanière et vont chasser. Ils y reviennent et s’endorment dès que la froideur reprend. Pris jeunes, les Ours s'élèvent bien en capitivité, ils apprennent assez bien à danser, à se tenir droit, à faire des cabrioles et à quêter. VICTOR DE CLÈVES. LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques Les Mormyres (1). — Nous n'avons, sur les Mor- myres, quelques notions vraiment exactes que üepuis la publication, par Lacépède (2), des recherches que Geof- froy fit en Égypte sur ces curieux poissons. Jusqu'à cette époque, les connaissances qu’on possédait à leur égard se trouvaient aussi imparfaites que dans l’anti- quité. Le plus ancien auteur qui en fasse mention est Hérodote. « Si l’on prend de ces poissons lorsqu'ils vont à la mer, dit-il, on remarque que leurs têtes sont meurtries du côté gauche, ceux au contraire qui remon- tent ont la tête froissée du côté droit. La cause en est sensible ; quand ils vont à la mer, ils côtoient la terre du côté gauche, et lorsqu'ils en reviennent, ils s’appro- chent du même rivage, le touchent et s’y appuient tant qu'ils peuvent de crainte que le courant de l'eau ne les détourne de leur route (3). » Ces faits, assez difficiles à concevoir, furent révoqués en doute jusqu’au jour où les observations de Geoffroy en démontrèrent l'exac- titude. Assez semblables, par leurs formes générales et leurs couleurs à la plupart des poissons osseux, les Mormyres ont le corps oblong, comprimé et revêtu d’écailles; la tôte seule en est dépourvue et couverte seulement d’une peau assez fine, incapable de résister aux chocs auxquels elle est fréquemment exposée durant un long voyage; ainsi s'expliquent les meurtrissures, tantôt à droite, tantôt à gauche, dont parle l'historien grec. C'est dans le Nil et les rivières de l'Afrique tropicale que vivent ces diverses espèces de poissons, et s'ils sont encore imparfaitement connus, cette lacune doit surtout être attribuée à leur genre de vie et à leurs habitudes. Très craintifs, la plupart d'entre eux ont des mœurs (1) Du grec uépuoc, hideux et op, queue. (2) Lacérène. His!. nal. des Poiss., vol. V, p. 619-621. (3) Héronote, liv. I, 93. nocturnes et se tiennent généralement au fond du fleuve parmi les pierres, aussi ne peut-on les capturer ni au filet, ni à l’épervier ; on n'arrive à les prendre qu'au moyen d’une ligne armée de plusieurs hamecons, placés à quelque distance les uns des autres (1). Geoffroy Saint-Hilaire a donné la description et la figure de six espèces de Mormyres qui vivent dans le Nil; nous en avons reconnu cinq d’entre elles sur les monuments, ce sont : l'Oxyrhynque, le Mormyre d'Has- selquist, le Mormyre de Denderah, le Mormyre de Behbeyt et le Bané. Ù L'Oxyrhynque (2). — Mormyrus oxyrhynchus, Geof- froy Saint-Hilaire. — I] se distingue par un museau long et pointu, semblable à celui d’un fourmilier, une bouche extrêmement petite, une dorsale fortement dé- veloppée et décroissante, d'avant en arrière, une anale plus courte, des pectorales et des ventrales aiguisées en pointe, une caudale divisée en deux lobes distincts. Tout le corps est couvert de petites écailles, à l'exclusion de la tête sur laquelle s'étend une peau très fine. D'un gris foncé sur le dos et clair sous le ventre, il a le devant de la tête et la naissance des nageoires de couleur rose. L'æœil est noir entouré d’un cercle blanc argenté. Sa chair, ferme et musquée, en fait l’un des meilleurs pois- sons du Nil. Sa longueur dépasse quelquefois 33 centi- mètres. Les Arabes le nomment Hizdeh (3). On le pêche aussi dans le Sénégal. Notre dessin (fig. 4), exécuté d'après un bas-relief Fig. 4. — L'Oxyrhynque. ‘colorié, est assez caractéristique, pour que nous n’ayons pas à y insister plus longuement. La sculpture originale porte une teinte gris-cendré uniforme. Suivant Strabon (4), l’'Oxyrhynque était vénéré de toute l'Égypte, mais plus particulièrement dans la ville d'Oxyrhynchus où s'élevait un temple en son honneur. Consacré à la déesse Hathor, un grand nombre de statuettes de bronze représentent ce Mormyre, la tête: surmontée des attributs de cette divinité (fig. 5.) Plutarque raconte que les Oxyrhynchites, voyant les habitants de Cynopolis manger de l’Oxyrhynque, égor- geaient des chiens et s’en nourrissaient comme chair de victimes. Cette venzeance amenant, entre les popula- tions, de sanglantes représailles, les Romains durent vigoureusement intervenir pour rétablir l’ordre (5). (4) Grorrroy SainrT-Hicaire. Descrip. de lEgypl. Les Poiss. du Nil, t. XXIV, 1829, p. 245 et suiv. (2) Du grec oëüc aigu et pôyyos bec. (3) Lacéréne. Hist. nat. des Poiss., vol. V, p. 619-623. — GEorrroY SainT-HizarRe. Descrip. de l'Eqg. Poiss. du Nül, vol. XXIV, p. 256, le Mormyre Oxyrhynque. Atlas, pl. VI, fig. 4. — Cuvier et VALENCIENNES. Hist. nat. des Poiss., vol. XIX. — Wizxinson. Mamers customes, etc., 3° vol. p. 340. (4). STrazon, Liv. XVIT, 40. (5) PLurarque. De Isis el Osiris, 72. Le chien élait l'animal sacré des habitants de Cynopolis. 64 L'Oxyrhynque est l'un de ces Mormyres vivant au fond du fleuve, dans les endroits rocailleux et qu’on ne peut prendre qu'à l'hamecon. Connaissant cette parti- cularité, les Oxyrhynchites s’abstenaient de manger du poisson pris à l’hameçon, dans la crainte que celui-ci ne Fig. 5. — Statuette, d'Oxyrhynque en bronze, d'après Prine d'Avennes. fût pollué par le contact de leur poisson sacré qu'ils s’appliquaient à ne point capturer dans la pêche au filet. Ils auraient mieux aimé ramener le filet vide. Aujourd'hui, les-pêcheurs de Qéneh, ne craignent pas de passer de longues nuits pour prendre ce Mormyre si recherché, qu'ils péchent avec une ligne armée de plu sieurs hameçons. (A suivre.) P. HIPPOLYTE-BoussaAC. ACADÉMIE DES SCIENCES Programme des prix concernant les sciences naturelles. proposés pour les années 4941, 1912, 1943, 1914, 4915 et 1916. Prix Tchihatchef (3.000 fr.). — M. Pierre de Tchihatchef a légué à l’Académie des Sciences la somme de cent mille francs ; dont les intérêts doivent être destinés à offrir annuellenent une récompense où un encouragement aux naturalistes de toute nalionalilé qui se seront le plus distingués dans l'exploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), cotamment des régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mineure et Syrie, contrées déjà plus ou moins explorées. Les explorations devront exclusivement avoir pour objet une branche quelconque des Sciences nalurelles, physiques où mathéma- tiques. Prix Gay (1.500 fr.). — Prix annuel à sujet variable. Question posée pour l’année 1911 : Etudier au point de vue géologique une de nos colonies africaines (Algérie el Tunisie exceplées). Question posée pour l’année 1912 : Etude des marées de l'écorce terrestre. Prix Binoux (2.000 fr.). — Ce prix biennal, destiné à récom- penser l’auteur de travaux sur la Géographie où la Navigation, sera décerné, s'il y a lieu, en 1912. Prix Delalande-Guérineau (1.000 fr.). — Ce prix biennal sera décerné, s’il ya lieu, en 1912, au voyageur françuis ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix Delesse (1.400 fr.). — Ce prix biennal, fondé par Mme Ve Delesse, sera décerné, s’il y a lieu, en 4911, à l’auteur français ou étranger, d’un travail concernant les Sciences géolo- giques, où, à défaut, d’un travail concernant les Sciences miné- ralogiques. Prix Joseph Labbé (1.000 fr.). — Ce nouveau prix hiennal fonde conjointement par la Société des Aciéries de Longwy el par la Société anonyme métallurgique de Gorcy, est destiné à récompenser les auteurs de Travaux géologiques ou de recher- ches ayant efficacement contribué à mettre en valeur les richesses minières de la France, de ses colonies el «de ses pro- GA LE NATURALISTE a ———————_—_———————————— ——.——.———— ——————————————.. leclorals, nu, à défaut de titulaires pour l’objet indiqué, à récom- penser l’auteur de tout travail fait dans l'intérêt général. Le prix sera décerné, s’il y a lieu, en 1911. Prix Fontannes (2.000 fr.) — Ce prix friennal, attribué à l'auteur de la meilleure composilion paléontologique, sera décerné, s'il y a lieu, en 1941. Prix Victor Raulin /1.500 fr... — Prix à cycle variable et à sujets alternatifs. Le prix, qui sera décerné, s'il y a lieu, en 1911, a pour but de faciliter la publication de travaux relatifs à la Geologie et Paléontologie. Le prix, qui sera décerné, s’il y a heu, en 1912, a pouce but de faciliter la publication des travaux relatifs à la Minéralogie et l’élrographie. Prix Desmazières (1.600 fr.). — Ce prix annuel est attribué « à l’auteur, français ou étranger, du meilleur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l’année précédente, sur tout ou partie de la Cryplogamie ». Prix Montagne (1.500 fr.. — M. C. Montagne, membre de l'Institut, a légué à l’Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arrérages de la fon- dation, un prix de 1.500 francs, ou deux prix : l'un de 1.000 francs, l’autre de 500 francs, au choix de la Section de Bolanique, aux auteurs, français ou naturalisés français, de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la descriplion des Cryplogames inferieurs (Thallophytes et Muscinées). Prix de Coincy (900 fr.) — M. A.-H. Cornut de Lafontaine de Coincy a légué à l'Académie des Sciences une somme de 30.000 francs, à la charge par elle de fonder un prix pour étre donné chaque année à l'auteur d'un Ouvrage de Phanérogainie écrit en latin ou en français. Prix Thore 200 fr. — Ce prix annuel est attribué alternative- ment aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l’anatomie d'une espèce d’In- sectes d'Europe. IT sera décerné, s'il y a lieu, en 1911, au meilleur travail sur les Cryplogames cellulaires d'Europe. Prix de la Fons-Mélicocq (900 fr.).— Ce prix /riennal sera décerné, s’il y a Jieu, en 1913, « au meilleur Ouvrage de Bcta- nique, manuscrit ou imprimé, sur le nord de la France, c'est- a-dire, sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Sornme, de l'Oise el de l'Aisne ». Prix Savigny (1.500 fr.). — Ce prix annuel, fondé par Mie Le- tellier pour perpétuer le souvenir de Le Lorgne de Savigny, ancien membre de l'Institut de France et de l'Institut d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de Subvention du Gouvernement el qui s’occupe- ront plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte el de la Syrie. Grand prix des sciences physiques. (Prix du Budget 3.000 fr.).— Prix biennal à sujet variable, L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1911, la question sui- vante : Etude inorphogénique des caractères d'adaptation à la vie arboricole chez les Verlébrés. Prix Cuvier (4.500 fr.). — Ce prix biennal, attribué à l'Ouvrage le plus remarquable sur {a Paléontologie zoologique, l'Anatomie comparée où la Zoologie, sera décerné, s’il y a lieu, en 1911. Prix Da Gama Machado (1.200 fr.).— Ce prixtriennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parlies colorées du système téqumentaire des animaux ou sur la matière fécondante «des êtres animés, sera décerné, s’il y a lieu, en 1912. Prix Thore (200fr ). — Ce prix alternatif sera décerné, s’il y a lieu, en 1912, au meilleur travail sur les mœurs et l'anatomie d'une espèce d'Insecles d'Europe. Prix Montyon (750 fr.).— L’Acaïñémie décernera annuellement ce prix de Physiologie expérimentale à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraitra répondre le mieux aux vues du fon- dateur. Prix Philipeaux (909 fr.). — Ce prix annuel est destiné à récompenser des travaux de Physiologie expérimentale. Prix Lallemand (1 800 fr.). — Ce prix annuel est destiné à « récompenser ou encourager les {ravaux relalifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». Prix L.La Caze (10.000 fr.). — Ce prix biennal (1) sera décerné, s'il y a lieu, eu 1912, à l'auteur, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physiologie. Il ne pourra pas être partagé. Prix Pourat (1.000fr.). — Question proposée pour l’année 1909, prorogée à 1911 : De l'origine des antiferments. (1) Le cycle biennal ramenait le prix en 1911, une mesure administrative l’a prorogé à 1912. Question proposée pour l’année 1941 : Influence des éléments minéraux el en particulier du calcium sur l’activité des dias- lases digestives. Û Question proposée pour l'année 1912 : Apporter des documents nouveaux sur l'utilisation el l'assimilation des albuminoïides de la ralion alimentaire. Prix Martin-Damourette (4.400 fr.). — C'eprixbiennal, destiné à récompenser l’auteur d'un Ouvrage de Physiologie {hérapeu- lique, sera décerné, s'il y a lieu, en 1912. Sur une jeune Spirule. Note de M. L. Jour, présentée par M. Edmond Perrier. Au cours d'une des dernières croisières du prince de Monaco, une jeune Spirule fut prise dans le filet bathypélagique, descendu à 3.000 mètres, au sud-ouest des iles Canaries. On sait que quelques exemplaires, adultes seulement, de cet animal sont connus et que, jusqu'à présent, personne n’a vu ni les œufs ni les jeunes de ce Céphalopode. Cette lacune est d'autant plus regrettable que cet animal est d'un grand intérêt, représen- tant le seul actuellement survivant des Céphalopodes à coquille cloisonnée interne. D'après ce qu'on sait de la dimension du follicule ovulaire de l'adulte, l'œuf doit être assez gros, et comme la Spirule étudiée a un peu plus de 5 millimètres de long, elle peut être considérée comme naissante. : Les points suivants ont pu être consialés sans détériorer l'unique échantiilon : La coquille, qui n’a que six loges, formant presque un tour, est complètement recouverte par le manteau, et nulle part elle n’ap- parait à nu à l'extérieur, contrairement à ce qui existe chez l'adulte. Les chromatophores sont disséminés sur cette surface palléale qui recouvre la coquille comme sur tout le reste du manteau. à Pelsener avait supposé que la coquille devait se former exté- rieurement en arrière du corps et être ensuite recouverte par deux prolongements latéraux du manteau, se soudant finalement en arrière, en laissant ouvertes deux fentes, l’une dorsale, l’autre ventrale, par lesquelles les loges calcaires de la coquille appa- raissent à l'extérieur chez l’adulte. Il n’en est rien, puisque chez la jeune Spirule la coquille est entièrement sous-cutanée; les fentes ne se produisent donc que secondairement et l’invagination précoquillère, très tôt fermée, est-immédiatement sous-palléale. Chez l'adulte, la coquille est masquée latéralement par deux gros diverticules latéraux de Ja cavité générale, contenant les viscères, descendant jusqu'en arrière du corps et déterminant par refoulement la position terminale des nageoires. Chez le jeune, ces deux poches manquent complètement, ce qui permet de dis- tinguer par transparence la spire entière de la coquille; ces deux poches, diverticules de la cavité générale viscérale, ne se forment donc que plus tard, probablement à l'époque de la maturité sexuelle. Il en résulte que chez le jeune les nageoires ne sont pas termi. nales, mais latérales, et insérées de part et d'autre du corps sur le centre de la coquille. Cette position des nageoires est donc acquise secondairement chez l'adulte où elles ne sont séparées l’une de l'autre, tout à fait à l'arrière du corps, que par une ventouse impaire, médiane el postérieure qui n’a d’homologue dans aucun autre Céphalopode. Or chez la jeune Spirule cette ventouse manque totalement; il n'y en a aucune apparence sur le manteau qui, à cette place, est lisse, mince, transparent. Cette ventouse ne se forme donc que beaucoup plus tard. Le bord du manteau qui, chez l'adulte, est pourvu de trois pointes fortement saillantes, deux ventrales et une dorsale, est complètement lisse chez le jeune. Les tentacules de l'adulte sont plus longs que tout le corps ; chez le jeune ils ne dépassent pas les autres bras et contribuent à former avec eux une couronne à peu près régulière de dix petits bourgeons autour de la bouche; celle-ci, pourvue d’une forte paire de mandibules cornées, est très saillante et enveloppée d'une forte lèvre. Les yeux, chez l'adulte, d’après le dessin fait par Chun de la seule Spirule qui ait été vue vivante, ont tout à fait l'aspect dit télescopique, caractéristique de beaucoup d'animaux abyssaux ; chez le jeune, les yeux sont plus aplatis. La disposition télesco- pique ne s’acquiert donc que plus tard, ce qui concorde avec les observations que Brauer à faites récemment sur de jeunes Pois- sons de grande profondeur. à Le Géranl : PAUL GROULT. mp. Levé, rue Cassette, 11. Paris. à ae 32° ANNÉE 2% SÉRIE — DÉPOTS DE SOURCES M. Francois Dujardin-Beaumetz, qui s’est définiti- vement classé au premier rang de nos philosophes les plus profonds, par un beau volume qui cache des trésors sous le modeste titre de Réflexions, et qui naguère n’a pas dédaigné de s'intéresser à la Géologie au laboratoire du Muséum, a bien voulu me remettre un curieux échan- tillon que représeute la figure 1 jointe au présent article. C'est un bloc pierreux sensiblement cubique de 60 à 65 millimetres de côté et dont la partie intérieure est Frc.: 1. ss Wépôt calcaire dans une conduite en bois disposée verticalement dans une galerie des mines de houilles de Carmaux (Tarn). — Grandeur naturelle. évidée en un canal à section carrée parfaitement régu- lière. Il constitue une portion, prélevée à l'aide de deux traits de scie sur une longue concrétion produite à l’inté- rieur d’une conduite d'eau fabriquée avec quatre plan- chettes; et l’on reconnait encore la structure du bois de sapin sur les quatre faces qu'on a séparées des voliges. Les sections à la scie perpendiculaires à l’axe de la con- duite sont trèsnertement rubanées et proclament parleurs bandes successives diversement colorées, que la matière déposée a subi avec le temps de légères variations de composition. Il est intéressant d’ajouter que la conduite était verticale, et c'est ce qui rend compte de lPunifor- mité d'épaisseur sur les quatre faces. Cette remarque doit conduire à reconnaitre que la matière minérale a du s'isoler très lentement, en conséquence de phénomènes auxquels la pesanteur n’a dû prendre qu'une part extré- mement faible. L'analyse chimique de la substance a donné : Carbonate de chaux............ Re 11-9610 Carbonate de magnésie. .:.4..%.%..41. 1.34 Oxyde de fer et alumine.......... sera Art 284400 Résidu/nsolubles nr en Ne een 0.40 Hautetimatière orsanique..th.slectl..:2se. 1 16 $ 100 » 15 MARS 1910 C'est donc, pratiquement, du carbonate de chaux, Sa etructure mérite cependant quelques mots de description supplémentaire. Une lame mince vue au microscope entre les nichols croisés, montre que la matière est entièrement cristalline; elle développe de très brillantes couleurs de polarisation. Mais on n’y voit pas de cristaux nettement délimités et même les clivages ordinaires à contours rhomboédriques y sont extrêmement rares. On est frappé tout d’abord par la juxtaposition de larges plages qui sont orientées de manieres fort variées puis- qu’elles s’éloignent chacune dans une direction spéciale qui n’a nul rapport avec l'allure des plages voisines. C'est ce que montre bien notre figure 2 où l’on voit, en même temps, que la structure rubanée déjà si visible à l’œil nu se continue, avec la même manière d’être, à Fi. 2. — Lame mince vue au microscope entre iles nichols croisés du dépôt de source de la mine de Carmaux. — Grossis- sement : 60 diamètres. l'échelle microscopique. Or cette particularité conduit à une remarque très féconde au point de vue de Pacqui- sition par ies minéraux de la structure cristalline. D'après ce qu'on a dit tout à l'heure, il est clair que l’eau souterraine de Carmaux n’a pas donné naissance directement à un dépôt cristallin : ce qui s'est séparé d'elle était une sorte de gelée qui a enduit les parois de la conduite en couches très minces parallèles entre elles et de composition un peu variable d'un moment à l’autre, Une fois déposée, cette substance colloïdale, voisine sans doute de bien des sels organiques et probablement due à l'intervention de quelque action microbienne, s’est lentement modifiée et a passé progressivement à l'état d'équilibre plus stable de carbonate de chaux. Cette transformation s’est accomplie si doucement que la production de l'architecture cristalline dans la masse présentement amorphe et à peu près solide y a laissé persister toutes les traces des particularités des dépôts : Les substances non cristallisables en petits grains irré- guliers ÿ ont conservé la place où elles s'étaient déposées et c'est ainsi que le rubanement a persisté. En même temps les zones déjà cristallisées ont exercé autour d'elles l'empire de la force cristallogénique et des plages se sont propagées, les unes dans un sens et d’autres en sens différents. À cet égard, nous pourrions résumer une foule d'observations de détail que le manque de place nous oblige à passer sous silence. 66 LE NATURALISTE oo En elïet, les faits de ce genre sont nécessairement très | Il convenait de les comparer avec le dépôt de Carmaux. fréquents et doivent se rattacher suivant les cas à des processus plus ou moins variés. [ls nous procurent l'explication de bien des particularités cristallogéniques et par exemple de celles qui concernent le rubanement de bien des cristaux de quartz et d'autres minéraux. On voit dans toutes les collections des cristaux de quartz zonaires et qu’un coup de marteau a décalottés, c'est-à-dire réduits en fragments limités par des surfaces plates et régulières et qui peuvent se recouvrir les unes les autres de facon à reconstituer les cristaux normaux. Les surfaces plates dont il s’agit coincident avec des lignes d'accrois- sement et on les rattache d'ordinaire à des variations brusques dans les conditions de la production des cristaux. Les faits procurés par le dépôt de Carmaux permettent de se demander si, pour le quartz,comme pour le carbo- nate de chaux, il n’y a pas eu d'abord dépôt de matières gélatineuses ; la silice est au premier rang des corps aptes à prendre cette consistance. Et pour la silice nous avons l'exemple des agates rubanées, qui montre des produits comparables à celui que nous décrivions tout à l'heure. Il peut, à la faveur des modifications du liquide géné- rateur, s'y être constitué des lits de dépôts très différents de la silice pureet préparant, pour plus tard, des plans de fracture relativement facile. La combinaison des dépôts successifs de la substance gélatineuse sur des zones ayant déjà «travaillé » de façon à acquérir la forme cristalline permet d’entrevoir la production de ces cristaux zonaires par une continuité de conditions très différentes des variations qu’on ima- gine d'ordinaire, quand on croit que du cristal de roche d’une variété donnée a été augmenté par des lames d’une variété tout autre. Quoi qu'il en soit, on ne saurait trop insister sur l’in- térêt que présente l’étude attentive des dépôts actuels des eaux sourdant à quelque profondeur au-dessous de la surface du sol. Et, à cet égard, je crois utile de rappeler des faits qui donnent aux précédents un complément très direct. En effet, il y a maintenant vingt-cinq ans que j'avais déjà recu, de M. Fayol, la communication d'un autre dépôt de source recueilli également à l’intérieur des mines de Carmaux. Cette fois la matière provenait. d’une profondeur de 120 mètres et remplissait, sous l'aspect d’une véritable gelée, une fissure de 15 centi- mètres de large dont les parois tapissées de jolis cristaux de calcite consistaient en une roche verdâtre fort intéres- sante entrant dans la catégorie des gores, des liens et des talourines, c'est-à-dire des ciments ou cendres de volcans paléozoïques. Cette matière, séchée à 1409, paraît d’une densité égale à 1.75. Examiuée en lame mince au microscope, elle se montre entièrement amorphe si l’on fait abstraction de petits grains de Calcite parfois fort nombreux et irré- gulièrement disséminés. Elle est très aisément fusible au chalumeau en un verre bulleux; le sel de phosphore y révèle la silice. Traitée par l'acide chlorhydrique, elle donne lieu à une violente effervescence et le liquide se remplit de flocons qui, réunis par un filtre, sont aussi fusibles que la matière initiale. C’est seulement après la fusion avec le carbonate de baryte que l'attaque peut être complète. On reconnait alors que la combinaison consiste en silicate de chaux avec fer. Les minéraux ana- logues jusqu'ici connus étaient l’okénite et la plombiérite. Or j'ai trouvé dans celui-ci: BLICEN NULS PEN ES ABS AE LP MA A ERA 42.30 Chaux: 2 Li Re a En RU 30.28 Oxyde desfer:s seen ann PAR RES 4.12 Soude: 2 ren Rene ar tac PNA ES 0.09 DE Lt ee Re 22,50 99.29 C'est une composition tout à fait analogue à celle de la plombiérite; mais les propriétés du produit de Carmaux sont différentes en ce qui concerne la structure, la résis- tance aux acides et l’origine. Par la dessication, en effet, cette matière se réduit considérablement de volume: elle est alors opaque, grise ou d’un blanc de lait. Sa structure est fibreuse et rappelle tout à fait le papier mâché ou certaines variétés d’asbeste. Toutefois il suffit de remettre dans l’eau cette sorte de Carton de Montagne pour que son état gélatineux primitif se repro- duise exactement, et l’on peut indéfiniment transformer le carton en gelée et la gelée en carton. J'ai pu faire bouillir longtemps le dépôt gélatineux avec de l'acide chlorhydrique sans le décomposer notablement, ce qui contraste avec la solution facile de la plombiérite. En outre, l’origine des deux minéraux est évidemment fort différente : la plombiérite résulte de la réaction opérée par les eaux thermales de Plombières sur lesmaçonneries romaines; à Carmaux non seulement il n'existe rien de pareil, mais on ne peut même pas supposer que l’eau minérale agisse sur la calcite, puisque celle-ci se dépose en même temps que le silicate. L’eau de Carmaux renferme sensiblement 0.34 de matière pure par litre consitant en : Carbonate de Chaux: 20H a Re 51.6 SUITE Ne Na Re MT Ne ee LED 18.1 Chlorure de'sodiumi er ns Mn eee 24.3 7100.0 Piacée dans un long tube et additionnée d'acide chlor- hydrique, l’eau naturelle dégage de très fines et de très nombreuses bulles d'acide carbonique. Telle que je lai recue, elle tenait en suspension beau- coup de flocons grisäâtres qui séparés par le filtre et analysés, consistent en un mélange de carbonate et d’hydrosilicate de chaux. Or ce dernier sel est immédia- tement décomposable mème à froid par l'acide chlorhy- drique comme la plombiérite. De plus, il se developpe un produit tout pareil pour l'aspect dans l’eau naturelle qu'on soumet à l’évaporation. Il paraît résulter des observations précédentes que les flocons sont comme le premier temps du dépôt gélatineux en voie äe constitution, et c’est à l’enchevétrement des filaments que ce dernier doit sa structure feutrée si spéciale. D'après mes expériences, la plombiérite ressemble au produit qui se forme autour d’ün morceau de marbre blanc abandonné dans la solution aqueuse du silicate de soude; tandis que le dépôt de Carmaux serait imité davantage par le précipité auquel on donne lieu quand, dans du silicate de soude, plonge un tube fêlé renfermant une solution de chlorure de calcium. Il semblerait qu'en se déposant sur la fissure de Carmaux, le silicate de chaux se tasse progressivement et que, pendant que ses filaments s’enchevêtrent pour donner le feutre décrit plus haut, sa constitution se modifie pour acquérir plus de stabilité chimique. C’est ce qui a lieu, comme on sait, pour la gelée siliceuse. À LE NATURALISTE 67 Quant à l’origine des principes minéraux renfermés dans l’eau de Carmaux, il ne faut pas la chercher dans la roche verte. Celle-ci, d'après les études chimiques et microscopiques auxquelles je l’ai soumise, constitue une sorte particulière de grès feldspathisque à grains fins. Sa densité est égale à 2.67, sa fusibilité est facile au chalu- meau. Dans les points voisins de la crevasse aquifère, cette roche est pénétrée de calcite au point de faire avec les acides une effervescence très nette. Dans une variété de chaux carbonatée fibreuse remplie d'innumbrables petites fissures parallèles les unes aux autres, d'autres veinules sont constituées par de la sidérite. Mais la substance de la roche ne semble avoir subi nulle part d’atteintes dont les produits seraient entraînés par l’eau; à peine observe t-on en quelques endroits la nuance ocracée acquise en s’oxydant par certains éléments chloritiques. STANISLAS MEUNIER. La Gypsochroa renitidata Hb. (Lepidoptère-(réomètre.) II. — Les premiers états de la Gypsochroa renitidata. Je passais un jour, à la fin de mai, dans un petit champ en friche, au nord de La Voulte, où poussaient de nombreuses plantes sauvages en toute liberté. Parmi elles, se voyait un groupe assez compact d’une belle Linaire; à ses jolies fleurs bleu pâle, il était facile de reconnaître la L. striata, mais combien différente de notre striata des environs de Paris! Au lieu d’une plante grêle, délicate, à longues tiges diffuses ou pendantes, j'avais devant moi une plante vigoureuse, puissante, touffue, à feuillage d’un vert glauque: c'était la variété monspeliensis. En la battant, je fis partir un petit papillon tout blanc et reluisant sous les rayons du soleil. Son vol était assez lourd, de peu de durée. L'insecte s’éloignait peu ou revenait bientôt se cacher parmi les feuilles touffues de la Linaire et rabattait ses ailes à la manière des Sterrha sacraria, c'est-à-dire que après s'être accroché à un rameau, 1l rapprochait le bord costal de ses ailes sous l'abdomen et les fermait presque comme un livre. Délogé de nouveau, il revenait bientôt se reposer de la même facon. Cette insistance à ne pas abandonner son refuge n’était- elle pas un indice à peu près certain de l’étroite affinité, de la parenté, si l’on peut s'exprimer ainsi, existant entre l’insecte et la plante. Autrement dit, la Linaria striata pouvait ou devait être la plante nourricière de la Gypso- chroa renitidata. Aussi, à la première renitidata 9 capturée, aucune autre plante ne fut-elle offerte pour la ponte. Celle-ci s’effectua sans difficulté et, dès le joursuivant, il me fut aussi agréable qu'aisé de voir, alignés sur les feuilles mêmes de la Linaire, plusieurs œufs me donnant l'espoir de connaître bientôt une chenille que personne encore n'avait observée et d'étudier les premiers états de cette si intéressante espèce de Géomètre. ————_—_—_—_— (1) Comples Rendus de l'Académie des Sciences, t. C. p. 695. (1885). es 1° Œuf. — Subcylindrique, comprimé latéralement, en forme de prisme ou parallélipipède rectangle, à bords arrondis, un peu renflé au sommet. Surface couverte de petites dépressions elliptiques, peu régulières, disposées en ligne et formant des côtes longitudinales par le redressement de leurs extrémités, côtes épaisses, mé- diocrement saillantes, au nombre de 8 environ sur la face la plus large. Couleur blanc jaunâtre. Il a la forme allongée de l’œuf de Sferrha sacraria mais il est plus comprimé et n'offre pas de grande dé- pression centrale ovalaire ou eiliptique. Il appelle aussi les œufs des genres Lytharia, Aspilates, Scoria, mais il en diffère en plus d’un point. Les œufs de Gyps. renitidata sont pondus collés sur les feuilles, très rarement isolés, presque toujours juxta- posés bout à bout, en nombre variable allant de deux à huit, le plus souvent quatre ou cinq. Ce mode de ponte est commun à plusieurs espèces de Lépidoptères, dont les chenilles vivent sur des végétaux à feuilles plus ou moins étroitement linéaires. 20 Chenille. — Au bout de dix à douze jours, les che- nilles commencent à éclore ; elles sortent de l'œuf près du sommet, sur le côté. La petite chenille est médiocre- ment allongée, subcylindrique, un peu moniliforme, c'est-à-dire à segments bien prononcés et divisés, en- tièrement d’un gris clair ou blanchâtre; verruqueux indistincts, aux poils blonds, courts, ceux des tra- pézoidaux antérieurs dirigés en avant, ceux des posté- rieurs dirigés en arrière; tête d'un testacé pâle, avec ocelles noirâtres; pattes de la couleur du corps. C’est une véritable arpenteuse à dix pattes bien con- formées; mais elle offre, en outre, un supplément de deux paires de pattes ventrales rucimentaires, situées sous les septième et huitième segments, Vues de face, ces pattes ressemblent à de petits boutons noirâtres ; vues de profil, elles montrent une petite colonne. Après avoir mangé, la chenille prend une teinte légère- ment verdâtre ; elle préfère les Jeunes pousses, comme plus tendres, aux feuilles moins récentes. Quand elle a grossi un peu, on aperçoit les verruqueux très petits et brun noirûtre et les écussons qui deviennent gris bru- nâtre. : Elle ne subit que trois mues. La durée de chaque âge est de quatre à six jours en moyenne. Au deuxième âge, les bandes latéro-dorsales apparaissent. Les trapézoï- daux, à cet âge, sont bruns; ils s’assombrissent encore et deviennent noirs au troisième et surtout au quatrième âge. Les pattes supplémentaires se distinguent sur les chenilles à tous les âges : au premier, ce sont de petites pointes mutiques; au deuxième et au troisième, ce sont de minuscules boutons un peu saillants, bruns; au qua- trième, ce ne sont plus que des points bruns. Adulte, cette chenille mesure de 21 à 25 millimètres à peau tendue ; elle est modérément allongée, subcy- lindrique, faiblement aplatie en dessous, atténuée en avant à partir du cinquième segment, épaisse aux sep- tième et huitième, puis rétrécie du neuvième au dernier segment. Incisions segmentaires profondes, larges, ren- dant la chenille moniliforme, aux segments 4-9, Sa couleur est blanc bleuâtre. Elle n’a aucune ligne, ni dorsale, ni sous-dorsale, mais une bande latéro-dorsale brune assez large, assez nettement limitée du côté des stigmates, plus fondue du côté des trapézoïdaux. Cette bande devient obsolète quand la chenille est à toute sa taille. Verruqueux larges, noirs : les stigmataux 68 LE NATURALISTE PP ont les plus grands ; Les trapézoïdaux disposés presque en carré sur les segments 4-8, les postérieurs à peine plus gros que les antérieurs: poils très courts, blonds où bruns. Dans la région stigmatale, chaque segment présente un ou deux petits tubereules ou renflements tachés d’orangé ; les segments 1-3 ou segments thoraciques n’en ont qu'un, les autres en ont deux : le plus petit est situé dans la partie antérieure du segment; le plus gros, largement taché d’orangé, suit immédiatement le stig- mate, qui le plus souvent est lui-même dans la tache orangée ; les verruqueux du ventre sont aussi nets que ceux du dos. Tête sensiblement plus petite que le premier segment, plate en avant, arrondie au sommet, à lobes peu prononcés, demême couleur que le corps, mais assombrie de chaque côté, près du premier segment, par une nébu- losité triangulaire, punctiforme, brune ou noirâtre ; ocelles petits, noirs, très nets ; organes buccaux brunâtres, écus- son très étroit, bordé de points bruns ou noirâtres, plus où moins apparents; clapet également bordé de points noirâtres ; pattes écailleuses assez fortes, tachées de noir à la base des articles ; membraneuses supplémentaires des septième et huitième segments réduites à l’état de petits points bruns ; crochets des pattes du neuvième et du ouzième segments noirs; stigmates très petits, elliptiques. La forme de cette chenille esttrès différente de celle de Sterrha sacraria, qui est très allongée et fine. Elle rappelle plutôt, en la comparant à une espèce bien con- nue, celle de Halia wavaria. Sur la fin de son existence, cette chenille est assez vorace, elle dénude les tiges de la Linaire, en commen- çant par le sommet. Après s'être gavée, au dernier âge, elle reste un jour ou deux allongée sur une feuille ou sur la tige, immobile et semble digérer tout à son aïse, puis elle se vide. Elle devient alors d’un blanc laiteux, de vert bleuâtre qu’elle était, car le fond de sa couleur tient beaucoup de celle de la plante nourricière, en- particulier de la tige et surtout de celle des plantes qui poussent dans les endroits bien secs et bien ensoleillés. Après ce repos, elle avise un brin d'herbe sec ou une tige de plante quelconque, sur quoi elle se construit un petit cocon naviculaire à paroi mince, folliculaire, mais imperméable, dans lequel elle ne tarde pas à se méta- morphoser, deux jours tout au plus après l’accomplisse- ment de son ouvrage. 3° Chrysalide. — Pour faire son cocon, la chenille choi- sit de préférence une tige sèche de la grosseur d’une paille de froment, se fixe dessus, en détache de la sur, face quelques petites parcelles minces, allongées étroites, qu'elle insère solidement entre des fils de soie, élargit ensuite peu à peu cette toile brochée jusqu'à ce qu'elle atteigne la moitié de la longueur, puis la rétrécit graduellement et la termine en pointe comme elle l'avait commencée. Généralement, cette toile est aussi longue que la chenille et sa largeur n’est que le quart de sa lon- gueur. Elle affecte donc la forme d'un losange à pointes très prolongées; elle est en outre un peu concave. Pour se renfermer dans cette toile, la chenille n’a qu’à rappro- cher les bords en commencant par une extrémité aiguë et en les liant par des soies. Achevé et fermé, ce cocon mesure en moyenne 15 mil- limètres de longueur sur 3 de largeur; les lamelles dé- | coupées par la chenille ont une longueur de 4 à 2 milli- mètres et paraissent disposées obliquement. Le cocon png ner ent rep pr eee ever est atténué aux extrémités à partir du tiers; il est arrondi mais non caréné ; sa couleur est gris jaunâtre. Ce cocon ressemble un peu en grand à celui des Buceu- latrix, dont il n’a cependant pas les cannelures et dont il diffère par la structure, puisqu'il est fait tout d'une pièce, tandis que le cocon des Bucculatrix est fait de deux mor- ceaux. Sa fabrication rappelle, en outre, celle des cocons naviculaires des Nota. La chrysalide est allongée et modérément atténuée pos- térieurement, Sa couleur est blanchâtre sur le thorax, plus foncée sur la tête, jaunâtre de liège sur les ptéro- thèques, blanchâtre avec une dorsale ou vasculaire brune sur l’abdomen et les bords postérieurs des segments comme les ptérothèques. Surface finement chagrinée sur le thorax, lisse sur les ptérothèques, avec nervures distinctes, couverte d’une rare pubescence sur les seg- ments abdominaux; stigmates faiblement saillants; extrémité des pattes médianes et postérieures dépassant l'extrémité des ptérothèques libres et atteignant le dixième ou onzième segment: les quatre derniers seg- ments seuls sont mobiles ; dernière paire de pattes ven- trales de la chenille formant caroncules, très saillantes; pattes ventrales supplémentaires simplement indiquées par un tout petit bouton; mucron en bourrelet, aplati en arrière, redressé en avant et garni de très petites pointes ou dents minuscules disposées en are. Après une quinzaine de jours tout au plus de chrysa- lidation, les éclosions du papillon recommencent. Celui- ci donc revole de nouveau dans la seconde quinzaine de juillet et en août. Puis une autre génération de chenilles apparait fin août et septembre, qui se chrysalide à son tour fin septembre et octobre; mais, alors, ces chrysalides dorment tout le reste de l’année et ne donnent leur pa- pillon qu’en mai suivant. Telle est l’évolution complète de la Gypsochroa reni- tidata. Ainsi, cette Géomètre, déjà si particulière sous le rap- port de son état parfait, se singularise encore parmi tous les genres ses voisins, et par sa ponte, et par sa chenille à quatorze pattes, et par son cocon si cnrieusement fabriqué. Caractères biologiques de la GYPSOCHROA RENITIDATA. Espèce bivoltine. Nourriture: Linaria striata DC. Incubation de l'œuf, 10 à 12 jours. Époques de la chenille : 1"° génération, juin ; 2° généra- tion, août-septembre. Durée de la chrysalide: 1e génération, 15 jours; 2° gé- nération, Sept mois. Époques de l'imago: 1*° génération, mai-juin ; 2e géné- ration, juillet-août. \ Habitai en France : Environs de La Voulte-sur-Rhône et de Celles-les-Bains (Ardèche), et peut-être dans d'autres localités du Languedoc. \ : P. CHRÉTIEN. LE NATURALISTE CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires Fig. DU BASSIN DE PARIS MYTILIDÉES Genre MYTILUS Coquille lisse, à bords non crénelés (Mylilus, s. SIP )nne ere er mercedes ete 2, Coquille ornée extérieurement de côtes rayonnantes, dichotomes, flexueuses; bord palléal crénelé (Arcomy- MALUS) PRE sa sereine 6. à Mytilus. Coquille mesurant de 50 à 60 mm. de longueur.. 3. Coquille mesurant de 10 à 20 mm, de longueur.. 4. Coquille formant un angle aigu au sommet, élargie à la base, épaissie sous le crochet de façon à simuler une lame cardinale comme dans Seplifer; région lunulaire (r. L.) circonscrite par un angle aigu (long. 60-70 mm.). M. acutangulus, Defr., Barlonien. Coquille formant un angle obtus au sommet, rétrécie à la base, sans épaississement cardinal, non anguleuse sur Ja région lunulaire (long. 50 mm.). M. rimosus, Lamk., Lulétien. 123. — M. acutangulus. Fig, 12%. — À. rimosus. Coquille de 10 mm. de long.; bord antérieur concave; élargie et fortement anguleuse ax milieu du bord postérieur. M. eurynotus, Cossm., Yprésien. Aizy. . Coquille de 20 mm. de long.; bord antérieur droit ou con- cave: le postérieur nou anguleux, + ou — convexe. 5. Coquille étroite, bord antérieur presque droit; le pos- -férieur presque parallèle, peu convexe; charnière sans rainure avec sinus peu prononcé. M. subantiquus, d'Orb., Thanélien. Coquille un peu courbée à bord antérieur concave sous le crocnet; puis convexe, le postérieur fortement convexe; charnière rainurée, à sinus distinct. M. lœvigatus, Desh., Thanétien, Sparnacien. 2. Fig. 125. M. subantiquus. Fig. 196. Fig. 127. M. eurynotus. M. lœvigatus. Arcomytilus. Coquille aplatie sur la partie dorsale, bord postérieur _ convexe non anguleux; côtes larges, séparées par des 6 sale -hord/postérieur anguleux Lau T intervalles ridés en travers. M. Dutemplei, Desh., Sparnacien. Coquille + ou — convexe-anguleuse sur la partie dor- = 69 / Coquille large subtriangulaire, bord postérieur forte- | tement anguleux au milieu de sa longueur; l’antérieur | presque droit, côtes subgranuleuses. T | M. Levesquei, Desh,, Yprésien, \ Coquille étroite, longuement atténuée dans sa partie ANTÉMEULO RSS = mer emimc tisser cesse sie 8. Coquille coudée vers le milieu, subanguleuse à la base comme tronquée au sommet, côtes non granuleuses. M. Rigaulti, Desh., Lulélien, Bartonien. Coquille non coudée, très pointue au sommet, arrondie à la base, bord postérieur concave dans sa partie anté- rieure, très convexe postérieurement, côtes subgranu- leuses. : M. Biochei, Desh., Barlonien. Argenteuil. (e2] er AOL Fig. 128. M. Levesquei. Fig. 129. M. Rigaüli. Fig. 130. M. Dulemplei. Fig. 131 M. Biocher, : Genre SEPTIFER. Coquille quadrangulaire, élargie dans sa partie posté- rieure, crochet légèrement recourbé, bord antérieur con- cave; 2 petites dents cardinales, crénelures internes très fortes, sur tout le pourtour des valves, . S. serratus, Mellev., Yprésien. Coquille triangulaire, rétrécie dans la partie posté- rieure, crochet droit, bord antérieur + ou — convexe au milieu. .:.... oct dis saone casses sieste oeil ee 2e 7 LS US EX Fig. 132. — $S. serratus. Fig. 133. — $. depressus. Septum étroit, 4 petites dents à Îa charnière, créne- lures internes des bords occupant tout le pourtour des valves. \ 2 S. depressus, Desh., Lulélien. Septum très large, dents de la. charnière obsolètes ou nulies, crénelures internes manquant sur le bord antérieur. S. denticulatus, Lamk., Sfampien. Genre DREISSENSIA. | Bord supéropostérieur (s. p.) formant un angle droit avec le bord palléal (b. p.); crochet pointu et recourbé, stries d’accroissement irrégulièrement espacées. D. curvirostris, Cossm., Barlonien supérieur. Marines. 1 Bord supéropostérieur formant un angle très obtus, avec le bord palléal; crochet non recourbé; stries d’ac- croissement régulièrement espacées. D. chonioides, Cossm., Barlonien supérieur. Fig. 134. — D. chonioides. Fig. 135. — D. curvirostris. Genre LITHODOMUS. Surface externe ne présentant que des stries d’accrois- SÉMEN TARN EE ris lele vote sie in e ciel le aie le le eimie ele Ie das Re Surface externe présentant des stries transverses ou des côtes rayonnantes.........s.sessesoessreccsoseses 70 LE NATURALISTE SO subtriangulaire, courte (larg. contenue 2 fois dans la long.); bord palléal légèrement convexe, surface externe un peu boursouflée entre les stries d’accroisse- ment. L. papyraceus. Desh., Barlonien. Coquile plus allongée que la précédente (larg. contenue 2 fois 1/2 à 3 fois dans la long.); bord palléal con- Cave... 3. 9 Coquille étroite (larg. comprise 3 fois dans la long.); bord antérieur non retroussé sur les crochets qui ne sont pas déprimés au milieu. L. argentinus, Desh., Barlonien. 3 Coquille plus large que la précédente (larg. comprise 2 fois 1/2 dans la long.); bord antérieur fortement re- troussé sur les crochets qui sont un peu déprimés au milieu, impression musculaire placée très près du bord postérieur. \ L. cordatus. Lamk., sp., Yprésien, Lutélien. Fig. 139. L. argentinus. Fig. 136. L. hemirhabdolus. Fig. 140. L. cordalus. He A3 L. papyraceus. Fig. 138. L. Deshayesi. Coquille cylindcique, allongée (larg. contenue + de 3 fois dans la long.): ornée de fines stries transverses, obsolètes sur la région dorsale (long. 30 mm.). ” L. Deshayesi, J. Sow., Lulelien. Coquiile ovale courte (larg. contenue 2 fois 4/2 dans la long.); sans siries transverses, mais des côtes rayon- nantes sur la partie antérieure des valves (long. 11 mm.). L. hemirhabdotus.Cossm., Barlonien supérieur. (A suivre.) P.-H. FRITEL LES ENNEMIS DE L'HUÎTRE Les Bigsorneaux perceurs sont les plus dangereux ennemis de l'Huitre. C’est d’abord le Rocher hérisson (Murex erinaceus, LiN.), dont le Murex tarentinus, LAM., n’est qu'une variété qui se retrouve avec l’espèce-type dans la Méditerranée et particulièrement dans l'Etang de Thau où elle s'attaque aux Clovisses — on le vend sur le marché de Cette sous le nom de Pouré ; sa coquille ne mesure guère que 3 centimètres. Le Murex erinaceus type atteint # centimètres, il est connu sous le nom de Cormaillot dans la région d'Arcachon. Cet animal se fixe sur une valve, 1l l’entame en exécu- tant des mouvements à droite et à gauche autour d'un axe fixe représenté par l’orifice de sa trompe. En moins de quatre heures 1l peut ainsi perforer la coquille d'un échantillon ordinaire ; il fait alors pénétrer sa trompe dans la cavité intérieure et dévore les parties molles du plètement, il l'abandonne aux attaques des autres net- toyeurs de parcs, crustacés, vers, qui profitent du travail du Gastéropode. La perforation, d’une régularité remarquable, porte en général sur la valve gauche de l'Huitre en un point correspondant au muscle adducteur ou aux organes essentiels de la masse viscérale. Les jeunes sujets attaquent le naissain, les gros Cor- maillots attaquent de plus vieilles Huiîtres, c’est-à-dire que chaque animal s’en prend à des victimes appropriées à sa force, maïs en général ce sont les Huitres de six mois à un an qui sont le plus éprouvées tandis que les vieilles Huïîtres ne sont guère attaquées. La Nasse réticulée (Nassa reticulata, DESH.) possède une coquille de 3 centimètres environ. ovale, avec des stries longitudinales et transversales. Ce Gastéropode vit habituellement de chair morte et possède un odorat très délicat ; dans:le Bassin d'Arcachon 6ôn'le connaît sous le nom de Cornichon;il cause de grands ravages sur les parcs, non qu’il puisse perforer les coquilles comme le Murex erinaceus, mais en s’attaquant aux Hui- tres blessées. En Amérique, les Bigorneaux perceurs sont connus sous le nom de «Drills » (vrilles), ce sont les pius grands destructeurs d'Huitres de la baie de la Chesapeake et des régions avoisinantes, ainsi que des grands bancs situés plus au Nord. Il en existe de plusieurs genres. L'espèce la plus dévastatrice est l'Urosalpinx cinerea qui perfore la coquille de l'Huitre à la façon du Murex erinaceus et comme lui se repait des parties molles qu’il va chercher avec sa trompe. ll n'y a guère que de jeunes Huitres qui soient détruites par elle car lorsque l'Ostrea virginica a atteint 5 centimètres de diamètre sa coquille est deve- nue assez épaisse pour résister à son attaque. Les pertes occasionnées par ces Bigorneaux perceurs sont assez considérables, car ces animaux existent en nombre parfois immense et leurs ravages se continuent pen- dant toute l’année. Deux autres Gastéropodes ostréophages beaucoup plus volumineux, dont la coquille est en forme de conque de Triton, se rencontrent sur la côte orientale des Etats- Unis : le Sycotypus canaliculatus et le Fulgur carica. Grâce à leur taille ils sont de force à s'attaquer aux plus grosses Huitres; mais ces longues « periwinkles » ou « winkles » ne sont que relativement peu dangereuses, car elles ne sont pas très nombreuses sauf sur les côtes de Floride. Il existe sans doute beaucoup d’autres Gastéropodes plus ou moins dangereux pour l'Huitre, mais il n’y a pas lieu de s’y arrêter. : Les Echinodermes qui s’attaquent à l'Huître sont les Etoiles de Mer et les Oursins. Ces derniers munis d’une puissante armature buccale rongent la coquille par les bords et dévorent la chair du Lamellibranche. Les Etoiles de mer comptent parmi les espèces les plus dévastatrices. Elles parviennent à absorber le con- tenu d’une Huitre, chose assez étonnante au premier abord, soit en prôtitant de l’entrebâillement des valves pour y introduire leur estomac dévaginé, soit de la facon décrite plus loin, On rencontre souvent de petites Huiîtres complètement englobées dans l'estomac de l'Echino- derme, mais ceci n’est plus possible avec des échan- tillons un peu volumineux ou largement fixés à leur support. Mais on n'était absolument pas fixé jusque dans Lamelhbranche, puis, comme il ne peutl’absorber com- | ces dernières années sur la facon dont elle parvenait à PCR RS EU CEE Eee de CP EU ER RE TE Ve CPAM PT AUS Ÿ Se LE NATURALISTE 74 ouvrir les Huïîtres d’une certaine taille, mais le professeur Schiemenz parait avoir absolument démontré la probabilité de leur ouverture sous les efforts musculaire de l'Etoile de mer. On sait qu'à la face inférieure de chacun des bras des Etoiles de Mer existent quatre rangées de pieds tubuleux s'étendant de la bouche à l'extrémité des bras; ces organes connus sous le nom d’ambulacres sont sus- ceptibles de s'allonger et de se fixer aux corps solides par leur extrémité creusée en ventouse: ces ambulacres sont des cylindres creux, contractiles dans toutes leurs parties, dont la base située dans le corps de l’animal est une sorte de vésicule où s’épanche un liquide que l'Echi- noderme peut refouler dans la portion cylindrique ex- terne qu'il peut à volonté rendre turgescente ou non. L'adhérence de la ventouse qui les termine est encore augmentée de toute la force de la pression hydraulique exercée par le milieu ambiant. On comprend qu'avecun tel point d'appuiles muscles des bras puissent se contrac- ter avec force et que ces bras, se fixant sur les valves et exerçant leur action soit indépendamment les uns des autres soit dans une action commune, puissent donner une puissance considérable. Or on trouve fréquemment des Etoiles de mer enroulées autour des Huîtres intactes de telle sorte qu’une partie de leurs bras soient fixés d’un côté et les autres à la valve opposée; dans cette position la majeure partie des ambulacres sont donc fixes, et lorsqu'elles se contractent elles peuvent produire une résultante de forces directement opposée à celle produite par le muscle adducteur qui tend à maintenir les valves fermées, Cette force est considérable, il est vrai, mais le D: Schiemenz a montré par des mensurations directes qu'elle n’était pas d’un ordre différent de celle exercée par la totalité des ambulacres de l'Echinoderme qui pouvait vaincre à la longue celle qui lui était opposée par le muscle adducteur. Cette résistance vaincue, la coquille b&lle, l'Etoile de mer peut alors dévaginer son estomac et en quelques heures absorber toute la partie charnue de l'animal. Au point de vue ostréicole, l'Étoile de mer n’est pas très dangereuse sur les bancs qui découvrent; elle est considérée comme inoffensive sur les étalages de la baie de la Chesapeake, tandis qu’elle est l’ennemi le plus redoutable pour les bancs situés en eau profonde dans le chenal de Long-Island. On rencontre les Étoiles de mer en quantité considé- rable sur un point donné, mais ce sont des animaux véritablement migrateurs, et certains bancs enrestent in- demnes tandis que des bancs voisins sont ruinés par leurs incursions. Rien ne révèle, pour les bancs qui ne découvrent pas, l'apparition de cette peste et un banc peut être dévasté avant que l’on ait pu y soupconner leur présence. leurs bandes traversent parfois des champs d'huitres en dévorant tous les mollusques qu’elles ren- contrent. Souvent leur marche envahissante s'étend en tache d'huile, formant un arc de cercle, progressant par- fois de 150 mètres par jour. Il faut un travail énergique pour arrêter leurs ravages sur les étalages, et agir avec des méthodes süres. Sur les parcs, où on les'enlève à la main, il faut les tuer par exposition au soleil ou les ébouillanter et non les écraser sur les étalages, car ces animaux possèdent au plus haut degré la faculté de réintégration, c’est-à-dire de repro- duire leurs organes perdus accidentellement, et un seul des rayons brisé près du corps peut reproduire un animal par la phase Pluteus, où elles sont libres et pélagiques, lèur mode de reproduction contribue à enrichir leurs es- saims : en effet les œufs et les jeunes larves ne quittent pas la mère après la ponte, mais demeurent enfermés dans une chambre incubatrice formée par le rapproche- ment des bras du générateur, ce qui interdit toute loco- motion et toute alimentation à l'animal pendant une douzaine de jours. La jeune Etoile de mer commence ses ravages sitôt qu’elle a franchi le stade pélagique (elle a atteint alors les dimensions d’une tête d’épingle) et les continue jusqu’à sa mort, s'attaquant d’abord au naissain, puis à des proies de plus en plus volumineuses à mesure qu'elle grandit. Lorsque l'Étoile de mer a acquis son complet développement, elle s'attaque à des Huitres de deux ou trois ans. Un autre genre d’ennemi des Huitres, très fréquent et fort incommode, est constitué par diverses éponges per- forantes, la Clione celata en France, la sulphurea en Amérique, Ces éponges different des ennemis actifs pré- cédemment décrits en cequ'elles s’attaquent à la coquille et non aux parties molles de l'animal. La jeune éponge vit dans des galeries creusées dans la substance calcaire des écailles mortes ou vivantes, qui finissent par prendre l'aspect du pain d'épice et dont la friabilité est telle que l'on peut facilement les pulvériser entre les doigts. Elles dégagent alors une odeur phosphorée caractéristique bien plus sensible que lorsqu'on les ramasse avec précaution. Lorsque l'éponge s'attaque à des Huitres vivantes, elle creuse dans la coquille des galeries qui aboutissent d’une part à la surface externe, laissant sortir des tubes cylin- driques jaunâtres, et qui pénètrent d'autre part jusqu'à la face interne de la coquille, mais sans dépasser la par- tie nacrée; elles produisent en effet en ce pointune réac- tion du manteau qui amène une gène dans le dépôt co- quillier en ce point. Si l’on examine la face interne d'une coquille ainsi attaquée, on la voit en effet recou- verte d'une couche nacrée mal venue, avec des boursou- flures indiquant les points de contact des galeries. Il en résulte parfois de curieuses malformations : le bec etla portion de la coquille qui avoisinent les empreintes musculaires sont souvent détruits au point où le man- teau ne peut combler les brèches, Bien que l’'Huitre _elle- même ne soit pas attaquée, elle prend un aspect minable, infiltrée d’eau, et souvent elle périt de consomption par suite des efforts constants de sécrétion calcaire qu'elle estamenée à faire pourconserver l'intégrité desacoquille. Les spécimens âgés d’éponges perforantes, formés de grosses masses jaunâtres, atteignent un diamètre de 15 centimètres débordant la coquille qui leur a servi de premier substratum; plus âgées encore, elles finissent par englober l'Huitre et l’étouffer dans leur masse. Outre les formes diverses qui viennent d’être énumé- rées il existe toute une faune et une flore qui vivent inoffensivessur les bancs d'Huitre et dans l’'Huitre même, y compris certains microbes plus ou moins nocifs à l'homme, beaucoup de petits formes, en particulier des poissons (la Loche, sur les parcs de Bretagne) et de petits crustacés. Parmi les Crustacés, le Crabe et particulièrement le Crabe enragé (Carcinus mœænas) sont considérés comme, très nuisibles par les ostréiculteurs français. La Crevette rose (Palæmon vulgaris), que l’on trouve communément sur les pares en compagnie de la Crevette tout entier. Enfin bien que la larve des Astéries passe | grise (Cranyon vulgaris), est regardée comme nuisible 12 LE NATURALISTE pour les jeunes Huiïtres, mais on s'explique mal la noci- civité de cet animal à faible carapace contre une proie aussi bien défendue. Sur la côte orientale des États-Unis les Crabes ne sont pas considérés comme très nuisibles, mais au contraire comme des nettoyeurs, dévorant les animaux morts et remuant les vases qui peuvent être alors emportées par les courants et ne risquent pas de devenir fatales à l’'Huître par leur accumulation. En résumé, on peut dire que la population des bancs d'Huitres naturels et même des pares est très variée, que les relations sociales nées de la cohabitation sur le même noint sont extrêmement complexes et que beau- coup d’entre elles vivent en commensales, se rendant ré- ciproquement quelques services qui profitent en somme aux autres espèces, bien que quelques individus périssent. La loi du banc d'Huiîtres se résume en deux mots: « donner et recevoir », chacun des organismes apportant quelque chose à la communauté et y puisant par contre ce qui lui est nécessaire. Dr DEYROLLE-GUILLOU. CAUSERIES LA DESCENDANCE DE L'HOMME IT Depuis les trouvailles et les publications de Tournal et de Schmerling ; depuis les observations de Cristol et de Marcel de Serres ; depuis les écrits de G, Cuvier et surtout son fameux Discours sur les révolutions de La suwr- face du globe d’où l’on a voulu sortir une négation for- melle de l’homme fossile ; depuis Aymard et Boucher de Perthes dont la mémoire n’a pu être effacée, la question de l'homme fossile a fait de grands progrès. Actuellement elle est définitivement acquise à la science; et partisans de l’immutabilité comme trans- formistes ne peuvent pas aujourd'hui nier qu'il a existé, ä une époque très reculée, des ancêtres très primitifs, assez différents de nous et formant, par un ensemble de caractères constants et nettement établis, des races distinctes. On est obligé d'admettre que, si de nos Jours encore et chez les races les plus élevées on voit appa- raître quelques-uns des caractères que nous considé- rons comme primitifs, on ne les trouve point réunis tous à la fois sur un même individu. Ils apparaissent par groupes ou isolément. Et, au moment où nous formulons une semblable opinion, la science possède quelques données précises qui ne laissent plus subsister aucun doute. On ne peut pas dire que les découvertes d’ossements humains du paléolithique ont été innombrables, mais on a pleinement le droit d'affirmer que nous possédons enfin des matériaux suflisants, capables de dissiper nos moindres hésitations. Nous connaissons actuellement nos ancêtres magda- léniens et solutréens ; nous avons des renseignements précis sur l’homme du moustérien et peut-être avons- nous le droit de croire que nous possédons aussi quei- ques données intéressantes sur celui du chelléen. Et sion considère tous ces restes de l'homme soi- à caractérisé au point de vue géologique. gueusement datés et étudiés, on arrive presque fatale-. ment à cette conception que plus on remonte dans le passé plus on voit l’homme s’animalser, si on peut ainsi s'exprimer. L'ancêtre moustérien ne répond pas à cette description que Buffon a faite de l'homme : « Tout marque dans l'homme, même à l'extérieur, sa supériorité sur tous les êtres vivants : il se soutient droit etélevé; son attitude est celle du commandement; sa tête regarde le ciel et présente une face auguste sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité... ; son port majestueux,sa démarche ferme et hardie annon- cent sa noblesse et son rang; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées. » Il est plus exact de dire, avec M. Marcellin Boule, que cet homme moustérien «par l'ensemble de ses caractères. représente un type inférieur se rapprochant beaucoup plus des singes anthkropoides qu'aucun autre groupe humain ». Il est donc intéressant. de faire un peu: connaissance avec ces restes de nos ancêtres pour avoir une idée de leur physionomie qui devait être différente de la nôtre. Il nous semble que nous pouvons laisser de côté l’homme néolithique. L'étude de cette période néolithi- que, pendant laquelle la civilisation et les types étaient déjà très avancés, ne nous apporterait, au point de vue qui nous occupe, rien de réellement intéressant. Et nous pouvons nous contenter de dire que, si pendant les âges de la pierre polie, du bronze et du fer l’homme était encore arriéré et qu'il n'avait pas manifesté tout ce dont il est capable, il était en revanche parfaite- ment spécialisé et pour ainsi dire arrivé à son déve- loppement humain, dans toute la force de cette expres- sion. On peut dire qu'il était véritablement, pendant le quaternaire supérieur, l’homo sapiens; il avait perdu, d’une façon générale, les caractères distinctifs et spé- ciaux des ancêtres plus primitifs. Il semble qu'il s'était dégagé, en quelque sorte, de la nature qu'il vou- lait déjà dominer et qu’il devait tenter de vaincre com- plètement dans la suite. Laissons donc ces hommes de la pierre polie de côté; passons très rapidement au milieu d'eux pour nous arrêter un instant parmi Ceux qui ont vécu speent le pleistocène supérieur (1). Les opinions sont différentes au sujet des hommes qui ont vécu pendant cette époque. Certains squelettes, ceux de Solutré, de Baoussé-Roussé, de Cro-Magnon, par exemple, et les ossements de la grotte d'Aurignac sont rejetés par quelques auteurs qui les croient plus récents. M. de Mortillet est un de ceux qui s’est le plus élevé contre l’ancienneté de ces restes humains, et dans son ouvrage : Le Préhistorique, il essaie de démontrer la justesse de son opinion. Pour lui les hommes de 5o- lutré, de Baoussé-Roussé, de Cro-Magnon ne datent pas du paléolithique supérieur. Voici d’ailleurs ce qu’il écrit au sujet du cimetière de Solutré : « Dans toutes les sépultures qu'il a explorées, de Ferry, ayant constaté avec les assements humains la présence de silex taillés, d’os de chevaux et de rennes, en a déduit que silex, chevaux, rennes et hommes étaient contemporains. (1) Nous suivons l’opinion du professeur Marcellin Boule pour qui le solutréen et le magdalénien ne forment qu'un seul bloc au point de vue IE ae Il faut reconnaitre cependant, toujours avec le savant paléontologue, que ce bloc est peu Cette déduction est loin d’être rigoureuse. En effet, le sol est tellement rempli de silex et d'os quaternuires qu'il est impossible d’y enterrer qui ou quoi que ce soit sans qu'il y ait mélange. « Les sépultures intactes ans le terrain bien en place sont à une profondeur normale, qui. indique qu'elles sont postérieures au dépôt paléolithique au mi- lieu duquel elles se trouvent. « Les crânes étudiés par Broca, au nombre de dix- huit, sont très divers : 88.26 68.34 Le plus fort indice céphalique était... Leplussarble. 72 TUE RARES : « Cette excessive variabilité suppose une population plutôt récente qu'ancienne... Mais ce qui est encore plus caractéristique, ce sont les quelques objets rencon- trés avec les squelettes : un anneau métallique et quel- ques débris de poterie qui semblent nous ramener à l'époque wabenienne et même à des temps plus ré- cents. » M. de Mortillet dit d’ailleurs que la haute antiquité des squelettes humains de Solutré «n’a plus de défen- Seurs ». Au sujet de l’homme de Menton, M. de Mortillet émet une semblable opinion. Après avoir parlé de la position des squelettes, de la différence qui, pour lui, existe entre les silex taillés du dépôt général «et ceux qui accompagnaient le corps », il ajoute : « Le squelette du Muséum porte sur le front un poinçon qui ne laisse aucun doute... L'intervention du néolithique est du reste rendue incontestable par la présence d’un morceau d’auneau plat en pierre et d'un fragment de hache polie que possède le musée de Saint-Germain et qui provien- nent des fouilles Rivière. » _ Enfin pour ce même auteur, le vieillard de Cro-Magnon lui-même n'appartiendrait pas au paléolithique. En revanche, pour M. de Mortillet, trois découvertes restent définitivement datées, pouvant nous donner une idée de nos ancêtres de la fin du paléolithique : le sque- lette de Laugerie-Basse, dans la Dordogne, celui de Chancelade également dans la Dordogne et le crâne de Sorde. Le savant préhistorien a dénommé cette race du pleistocène supérieur la «race de Laugerie-Basse ». Toutefois, certains autres auteurs également conscien- cieux, malgré l'opinion formulée par M. de Mortillet, continuent de croire à l’ancienneté du vieillard de Cro- Magnon et des squelettes de Baoussé-Roussé et recon- naissent, pendant la fin du paléolithique, deux types d'hommes, deux races pourrait-on dire même : 1° La race de Cro-Magnon; 2° La race de Chancelade. Reconnaissons immédiatement que le squelette de Chancelade est unanimement accepté. Le vieillard de Cro-Magnon, que l’on pourrait pren- dre comme type, avait une taille élevée : 4 m. 80. Le crâne est dolichocéphale, au contour pentagonal ; le front élevé et large ; les sinus peu marqués et les pom- mettes saillantes. La face avait peu de hauteur par rap- port au développement du crâne; la tête de ce grand vieillard est, par conséquent, dysharmonique, Le nez est lepthorhinien; le menton proéminent ; l’arcade dentaire arrondie. Le maxillaire supérieur présente un prognathisme accusé, LE NATURALISTE 13 ET Un autre type de la race de Cro-Magnon est repré- senté par les squelettes de Baoussé-Roussé. Tète volu- mineuse et dysharmonique, crâne dolichocéphale à contour pentagonal un peu moins accusé que chez le vieillard de Cro-Magnon; pommettes fortes ; nez leptho- rhinien. Le prognathisme maxillaire supérieur existe, mais est un peu moins développé que dans le type pré- cédent. Mâchoire inférieure robuste, menton saillant. L'homme de Baoussé-Roussé était très vigoureux et d’une taille élevée : 1 m. 87. Le squelette de Chancelade a été trouvé dans un abri naturel situé à 4 m. 65 au-dessus du cours d’eau la Beauronne dans la commune de Chancelade (Dordogne). Testut qui l’a étudié avec beaucoup de soin lui a donné les caractères suivants : crâne volumineux, fortement dolichocéphale et haut; on pourrait dire plus élevé que le crâne de l’homme de Baoussé-Roussé. Le front est redressé ; les arcades sourcilières sont très peu proémi- nentes. Le maxillaire inférieur estpuissant et les molaires croissent de la première à la dernière. Le menton est très développé. Les pieds sont forts et les gros orteils très écartés. Le fémur est arqué à ligne àpre saillante; le tibia est aplati. En général, os robustes, massifs, trapus avec empreintes musculaires très accusées. La taille de l'homme de Chancelade, d’après Testut, était de 4 m. 50, et pour d’autres anthropologistes de 4 m.59 à 1 m. 60. Disons enfin qu’il avait la tête moins dysharmonique et plus allongée que dans la race de Cro-Magnon, Pour ce qui concerne le squelette de Laugerie-Basse, dont nous n'avons pas parlé, nous reproduisons ici ce passage extrait des écrits de M. de Mortillet et qui met suffisamment en relief la grande importance qu'il à aux yeux @e ce savant : « Vers la fin de l'hiver de 1872, Massenat a rencontré dans le gisement magdalénien de Laugerie-Basse un squelette humain. La tête se trou- vait du côté du talus, les pieds vers le rocher. Il était couché sur le côté, tout à fait accroupi, la main gauche sous le pariétal gauche, la droite sur le cou; les coudes touchant à peu près les genoux, un pied rapproché du bassin. Les os étaient presque en place ; ily avait eu à peine un très léger tassement des terres, mais la colonne vertébrale était écrasée par l'angle d’un gros bloc, et le bassin brisé. Cartailhac, Lalande et Massenat, ayant examiné avec soin le gisement de ce squelette, ont con- clu qu'il appartenait à un homme écrasé par un éboulis de rocher. En effet, le squelette gisait à la partie supé- rieure d’un épais dépôt archéologique magdalénien, re- couvert de gros blocs de roches, détachés du surplomb supérieur, qui atteignaient jusqu'à 5 mètres de lon- gueur sur 2 mètres de largeur et d'épaisseur. Tous les interstices étaient remplis par du dépôt également magdalénien, dépôt qui s'élevait à plus de 1 mètre au- dessus et qui était plus puissant autrefois, car on avait déblayé une certaine hauteur pour établir une bergerie. « Ce n’était pas une inhumalion postérieure, les blocs éboulés s'opposant au creusement d’une fosse sépul- crale. Le squelette appartient donc bien à l’époque de la Madeleine, La victime de laccident se trouvait recou- verte de ses parures : une série de coquilles diverse- ment distribuées sur le corps. » Le crâne de Laugerie-Basse a un frontal très arrondi, des arcades sourcilières peu marquées. Le maxillare inférieur est fort, le menton proéminent. Hamy avait établi un rapprochement entre le crâne de Chancelade 74 LE NATURALISTE et celui de Laugerie-Basse, mais cette facon de voir n'est pas partagée par tous les anthropologistes, par M. Verneau entre autres. J. LACROIX. Silhouettes d’Animaux La Gerhoise. Les Gerboises ont le groin du pore, le corps et les pattes de devant de la souris, les pattes de derrière d’un oiseau, la tête d'un lièvre, les'moustaches de l’écureuil et la queue du loir. Aïnsiles définissait le naturaliste Hasselquist, qui voulait ainsi exprimer leur aspect sin- gulier qui frappe tout le monde et qui est dû surtout à leur long appendice caudal et à leurs démesurées pattes de derrière, qui sont six fois plus longues que les pattes de devant, l’élongation portant surtout sur le tibia : les auteurs grecs et romains les appelaient pour cette raison des souris bipèdes. On trouve ces gentilles petites bêtes dans le nord-est de l'Afrique et dans les parties avoisi- nantes de l'Asie. En Egypte elles sont particulièrement abondantes : on les rencontre dans les régions les plus arides, presque dénuées de toute végétation et on se demande comment elles peuvent y vivre. Dans les plaines parsemées de la graminée appelée alfa, elles se creusent des couloirs dans lesol meuble en s’aidant de leurs griffes de devant. Bien qu’elles soient fort communes, on ne les voit que rarement, parce que, d’une part, la couleur de leur pelage se confond avec celle du sable, et d'autre part, irès timides, elles se réfugient dans leurs trous à la moindre alerte. « On peut dire, dit Brehm, avec juste raison, qu’il n’y a guère d'êtres plus charmants que les Gerboises. Autant elles paraissent difformes quand on les voit mortes ou immobiles, autantelles sont gracieuses quand elles se meuvent. Ce sont bien alors des enfants du désert ; alors aussi elles montrent toutes les facultés dont elle sont douées : on croirait voir des oiseaux. Leurs mouvements se succèdent avec une rapidité incro- yable. Marchent-elles tranquillement, elles mettent une patte devant l’autre ; se hâtent-elles, elles font des bonds qui se suivent de si près que l’on dirait un oiseau qui vole. Un bond succède à l’autre sans qu’on puisse remar- quer le temps d'arrêt. Dans le saut, elles ont le corps un peu penché, les jambes de devant rapprochées et étendues en avant, la queue dirigée en arrière et faisant équilibre. Vues à quelque distance, on dirait une flèche qui traverse l'air. L’homme ne peut les suivre à la course et un bon tireur à de la peine à les ajuster. Dans un espace même clos, un chien de chasse ne peut s’en emparer qu'avec difficulté. » Au repos, les Gerboises se tiennent sur la plante des pieds et tiennent ce qu’elles mangent avec leurs pattes de devant : on dirait ainsi des Kan- guroos minuscules. Elles boivent d’une manière particu- lière : elles plongent leurs pattes de devant dans la bois- son et les lèchent ensuite. Elles mangent un peu de tout, par exemple des feuilles, des fruits, des graines, des insectes et même de la charogne. Très propres, elles passent une grande partie de leur temps à se nettoyer, soit en se léchant, soit en se grattant; elles se recouchent alors de mille manières sur elles-mêmes pour atteindre toutes les parties de leur corps(t)et prennentdes attitudes (1) Voir : H. Coupin. Les Animaux excentriques. Paris 1908. grotesques. Les Arabes se plaisent à se livrer à leur chasse : pour les capturer, ils garnissent d’un filet l'entrée d’un terrier et bouchent les autres avec de la terre. En provoquant ensuite l'effondrement du sol, ils forcent l'animal à se réfugier dans le filet et à s'y empêtrer les pattes. Leur chair est assez agréable mais un peu fade. Les Arabes utilisent aussi leur peau pour faire des vête- ments ou des objets de sellerie : le poil en devient plus brillant par l'usage, mais finit par se détacher facile- ment. En captivité, elles s'élèvent fort bien si elles ont suffisamment de chaleur à leur disposition. Le Castor. L’aspect du Castor ne pourait faire soupconner son habileté, qui en fait l'être le plus ingénieux peut-être de tous les mammifères. Son corps, lourd et tout d’une venue avec la tête, porte des pattes palmées. Sa queue a une forme très particulière que l’on ne rencontre chez aucun autre animal : c’est une large lame plate, couverte d'écailles et très musculeuse. Les Castors étaient jadis très communs en France ; on les rencontrait même en si grande abondance dans les environs de Paris que l’on a donné leur ancien nom (Bièvre) à une petite rivière se jetant dans Ja Seine. Aujourd'hui on ne les rencontre guère que dans le voisinage du Rhône, mais leur extinc- tion parait proche. Mn Amérique, ilssontencoreabondants. Vivant sur le bord des cours d'eaux, ils ont l'instinct merveilleux de construire des digues pour rehausser le niveau de l'eau; tout auprès ils placent des buites leur servant de maison. Pour faire des huttes, le Castor emploie des branches‘ d'arbres qu'il a dépouillées au préa- lable de leur écorce en la mangeant. Ces branches sont entassées, enchevêtrées en forme de dôme et plus ou moins bien agglutinées avec de la vase. Au centre se trouve une cavité dont le fond est jonché de débris de bois. Près de l'ouverture se trouve un espace destiné à recevoir les provisions et où l’on trouve souventplusieurs charretées de racines de nénuphars. Des huttes part un couloir creusé dans le sol et qui aboutit dans la rivière voisine à { m.20 au moins au-dessous de la surface de l’eau, c’est-à-dire en un point qui n’est jamais pris par les glaces. Achevées, les cabanes forment des dômes de 3 à 4 mètres de diamètre à la base et de 2à3 mètres de hauteur ; elles servent souvent pendant plusieurs années au même animal. Les Castors édifient chacun de leur côté, ils ne se réunissent en commun que pour la cons- truction des digues. Quand le niveau de l’eau où ils vivent commence à baisser, on les voit se répandre dans les forêts du voisinage et se mettre à ronger la base des arbres avec leurs dents. Les arbres de vingt à trentre centimètres de diamètre finissent par ne plus être solides sur leur base; les Castors achèvent leur chute en les poussant dans la direction du fleuve. « Les matériaux étant ainsi préparés, les animaux se mettent en devoir &’établir leur digue. Ils plantent sur le fond dela rivière des pieux d'environ 4 m. 50 à 2 mètres de hauteur et les alignent les uns contre les autres. Puis ils entrelacent entre eux des branches flexibles et bouchent tous les trous avec de la vase. Le barrage a une épaisseur de 3 à 4 mètres à la base et de 9 m. 60 à la partie supérieure. La paroi d’amont est inclinée, celte d’aval est verticale ; c'est la meilleure disposition pour supporter la pression de la masse d’eau, qui s'exerce alors sur une surface déclive. Dans certains cas, les Castors poussent même _ plus loin la science hydraulique. Si le cours d’eau est LE NATURALISTE cs ————————————————————————————— "TE peu rapide, ils font en général une diguerectiligne, perpendiculaire aux deux rives; dans ce cas cela suffit ; mais, si le courant est violent, ils l’incurvent de facon que sa convexité soit tournée en amont. De la sorte elle peut bien plus efficacement résister. En un motils ne font pas toujoursde même, et ils s’ingénient pour mettre leur manière d'agir en rapport, de la façon la plus favorable possible, avec les conditions du milieu. » ( F. Houssay). Les Castors préfèrent les peupliers, les saules, les bou- leaux, les frênes aux chênes et aux ormes. Crespon dit qu'il n’est pas rare qu'une paire de Castors dans une seule nuit renverse une cinquantaine de jeunes saules de la grosseur du bras et de la jambe. Lorsqu'ils en ont jonché le sol, ces animaux choisisent les morceaux qui sont le plus à leur idée. Le Castor est d'un caractère très doux et très sociable. : f VICTOR DE CLÈVES. RE ES coceccoscecsscocsccsccscconcocsco ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les mouvements préhercyniens du massif breton Note de M. F. KERroRNE présentée par M. A. Lacroix. La tectonique de la Bretagne est considérée comme le résultat des plissements énergiques qui, à l'époque carboniférienne, ont édifié la chaîue hercynienne. Des mouvements antérieurs à cette - époque ont été cependant signalés à plusieurs reprises. Mais ces mouvements préhercyniens sont difficiles à étudier en Bretagne, surtout dans la fosse septentrionale, parce que les mouvements hercyniens les masquent. Ils existe une région, véritable bou- clier brelon, où ces derniers mouvements se sont fait peu ou pas sentir, c’est celle donr le centre est occupé par la forèt de Paimpont et Coëtquidon, entre Ploërmel, Montfort et Renne se On y voit les couches cambriennes etsiluriennes presque h:rizon- tales ou décrivant des ondulations à trés grand rayon de cour- bure,reposer en discordance absolue sur les assises algonkiennes redressées presque jusqu’à la verticale et abrasées. Vers l'Ouest elle parait s'étendre jusqu'à Pontivy, mais elle y est moins inté- ressante parce que l'érosion a fait disparaitre les formations siluro- cambriennes; en allant vers l'Est, les plissements hercyniens se font bientôt sentir mais graduellement ; c'est la région du Sud de Rennes, si remarquable par la régularité de ses plis. Il est intéressant de constater qu'au Sud et au Nord de ce bouclier les deux fosses bretonnes sont plus éloignées que partout ailleurs. Après les dépôts de l’Algonkien, représentant une pério de dont nous ne connaissons pas l’origine en Bretagne, mais qui a -dù avoir une durée extrêmement longue et a présenté des facies variés : schistes prédominants, poudingues, grès, arkoses, grau - -wackes, phtanites, ampélites, calcaires, tufs, etc., il y a donc eu dans tout le massif breton des plissements très énergiques, aussi énergiques sans doute queles plissements hercyniens eux-même S puis il y a une période d’abrasions etc’est sur le massif déjà transformé: une première fois en pénéplaine que sont venus se déposer les premiers sédiments cambriens, en respectant toute- fois, comme l'a montré M. Bigot, un relief central que la mer ordovicienne est venue ensuite recouvrir transgressivement. Avant ces mouvements de la fin de l’Algonkien, il y avait déjà eu du reste des mouvements précurseurs, amenant la mise au jour, par érosion subséquente, de roches granitiques et de leurs auréoles métamorphiques, ainsi que le montrent les poudinèues à éléments variés, intercalés à la partie supérieure de l'étage . = Depuis ces importants mouvements, antérieurs au Cambrien, jusqu'aux mouvements hercyniens proprement dits, la Bretagne n’a pas subi de plissements généraux ;vers son extrémité su d-est seulement des discordances ont pu être signalées par M. Bureau. Partout ailleurs l'étude détaillée des terrains a montré que les contacts anormaux, pris autrefois pour des discordances, sont dus à des failles et que du Cambrien au Dévonien supérieur existe une concordance si absolue que quelquefois on éprouve des difficuités à fixer avec précision la limite des étages. On constate seulement, pendant cetle longue durée, des successions de facies variés, témoins de variations en quelque sorte périodi- ques des courants ou de la profondeur du géosynclinal. Les nombreuses formations détritiques qui s’intercalent paraissent indiquer une plus grande proximité d'un continent qu'au moment de la mer aigonkienne. L’entrainement da limon des terres par Îles eaux de la Seine. Note de M. À. Muxrz. Les énormes quantités d'eau que débite le fleuve emporten t avec elles vers la mer des limons enlevés en grande majorité aux terres cultivées, et il y a intérêt à se rendre compte de l'appau- vrissement que celles-ci subissent par le fait de l'entrainement des éléments les plus utiles du sol. Dans ce but l’auteur a déterminé la proportion du limon con- tenu dans les eaux pour pouvoir les rapporter au débit total. Ces essais ont été commencés le 235 janvier au matin, à un moment où la crue était déjà forte, et se sont continués sans interruption jusqu'à ce jour, la crue s'étant accentuée de plus en plus. - Or, on voit la proportion de limon décroitre à mesure que la crue se prolonge. Cela doit être attribué à ce fait que c'est sur- tout à l’eau de ruissellement, qui court à la surface du terrain, qu'est due la crue actuelle. Les premières eaux entraïnent en plus forte proportion les éléments fins: cellés qui suivent, pas- sant sur un terrain déjà lavé, en entrainent moins. Cet entrainement journalier delimon pourrait paraître élevé et de nature à compromettre la fertilité à venir des terres aux- quelles il à été enlevé. Cette quantité correspond à la masse des éléments fins contenus moyennement dans 25 h. à 30 h. et l'on est ainsi porté à ne pas s'exagérer le dégät porté de ce chef. En admettant que cette période de crue dure 20 jours, il y aurait uu enlèvement de limons correspondant à ceux qui sont contenus dans 500 h. à 600h. de terre arable. En comparaison de la superficie de la partie du bassin de la Seine située en amont de Paris, soit plusieurs millions d'hectares, c'est insignifiant, et l'on voit que quelque dix millièmes seulement des éléments fins de ce bassin ont été enlevés à l’agriculture. En présence de l'importance du phénomène actuel, c'est donc peu de chose, et l’on peut affirmerque, s’il y a des dégâts locaux dans les terres cultivées, la situation générale de l'agriculture de la région du bassin de la Seine n’est pas compromise, du chef de l’enlêvement deséléments fins, qui sont les principaux agents de la fertilité. Mème si cet enlèvement était décuplé, la force pro- ductive du sol n'en serait pas diminuée dans une proportion appréciable. 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Ce genre comprend 18 espèces (y compris le P. squa- mula) qui se répartissent stratigraphiquement comme il suit : [ol fr ca a ol un | NOMS DES ESPÈCES Numéros | Lutétien | Bartonien L+ [Thanétien | Yprésien Prestiwichi, Morr........ breviaurita, Desh........ Mellevillei, d'Orb corneola, Wood squamula, Lamk plebeia, Lamk SOLE DES MERE ENTRE milis, Desh Paueri, Fraus multicarinata, Lamk.... multislriata, Desh escharoides, Desh subornala, d'Orb operosa, Desh parisiensis, d'Crb oplata, Desh lripartlila, Desh infumata, Lamk Chlamys O 00 m2 Où OT He O2 NO HE + _— Comme l’a déjà fait remarquer M. Cossmann la dé- termination des Chlamys du bassin de Paris est très ardue parce que. les types établis par Deshayes ont été mal figurés et: sont difficiles à reconnaitre; de plus certaines espèces sont caractérisées par des détails d'or- nementation qui ne se montrent pas toujours nettement sur les échantillons que l’on peut récolter, les deux valves étant quelquefois ornées un peu différemment, enfin parce que les espèces sont assez variables ;et ten- dent à se confondre bien souvent. Pour l'établissement des clés spécifiques qui vont suivre nous nous sommes inspiré des caractères donnés dans les diagnoses de M. Cossmann. Nous avons cependant joint aux Chlamys, le Pecten squamula, de Lamark, qui est distingué génériquement (genre AMUSSIUM) dans les catalogue des coquilles fos- siles du bassin de Paris (1). Coquille lisse extérieurement ou ornées de stries concentriques (figu- Aires Mel et AG) ner PERTE Coquille ornée de stries ou de cô- : tes rayonnantes (fig. 141-159)....... 4. (4) Cosmann. Cat. illustré des coq. foss. de l'Eocène des env. de Paris, 2° fasc. p. 188, 1887. 2 face externe, lisse, non brillante, l’interne ornée de 8-9 côtes écartées (CRD dim Coquille lisse et brillante ou ornée de stries fines et concentriques..... | Fig. 141. C. squamulu. Fig. 142. C. Mellevillei. Coquille hsse, brillante, avec stries d'accroissement, peu visibles et irré- gulièrement espacées (diam. 40 mm.) (REMONTER sed roues Coquille ornée de stries concen- triques, lamelleuses et régulièrement espacées (diam. 15 mm.) (fig. 143). Coquille ornée de stries rayonnan- tes d'une extréme finesse ( fig. 142). Coquille ornée de côtes rayonnan- tes plus ou moins prononcées, lisses OURÉCAIIEUSES ee ee ere Stries obliques entre les côtes ou stries rayonnantes... Pas de stries obliques entre les COLES I, eue shot fasciste Côtes fines, légèrement ondulées, valves lisses’ à l’intérieur (fig. 144).. Côtes écartées, droites, plus écail- leuses que dans la précédente, elles se répètent à l’intérieur des valves (He TERRES RL AT eos À. squamula. 9 D. Pig. 143. C. carneola. C. solea. C. carneola. C. Mellevillei. 1 C, breviaurita. CG. Prestwichii. 1 Fig. 146. — C. soleu. Fig. Côtes tranchantes, beaucoup plus étroites que l'intervalle qui les sé- Parent (los) Rene nt Côtes non tranchantes (aplaties, anguleuses ou arrondies)..... RASE Côtes taplanes ter enr ôtes ang ou arrondies... Côt guleuses ou à fl 147. — C. Paueri. C. mitis. 8. 10. 78 10 ll 12 C. mullistriata. 413 “ 15 16 17 C. subornala. Côtes lisses séparées par des cos- tules plus ou moins nombreuses (60 mm, de diam.) ffig. 147)........ P. Côtes striées transversalement avec costule intercostale unique (25 mm. de diam.) (Ren4149) een nt C. Fig. 148. C. milis. Fig. 149. plebeia. Côtessubanguleuses ouanguleuses, 11. Côtes arrondies. ..... Ste ne ee one Côtes groupées par 3, subépineu- ses, espaces intercostaux striés trans- versalement (fig. 150).:..,......... Côtes non groupées par 3........ 12. 35 côtes; costules lisses; stries transverses toutes égales (fig. 151)... 20-24 côtes; stries transverses en —— , inégales, une forte pour deux fines. 13. Fig. 151. Fig. 152. C. escharoides. Stries transverses franchissant tout l’espace intercostal (fig. 152, 153)... CG. Stries transverses ne franchissant pas tout l’espace intercostal (fig. 154). G. Côtes groupées par 3, pas de cos- tules intercostales (fig. 155)......... C. Côtes non groupées par 3........ ASE 24 côtes au plus, 2 costules entre chaque côte (fig. 156)..........:... C. Toujours plus de 24 côtes....... 2016: nl MIDI ELLE LEE Fig. 154. Fig. 155. Ce tripartila. 35-38 côtes, pas de costules entre les Cotes (RE: 15 1)S etes ete C. 30-34 côtes, des costules entre les CO ES A rs ne ma nn aa el a ee le AT Côtes simples dans toute leur lon- gueur (fo b9) entente een C. Jôtes se bifurquant sur une partie de leur longueur (fig. 458).......... GC, Paueri. plebeia. Fig. 150. C. mullicarinala. C. multicarinata. CG. multistriata. escharoides. subornata. tripartita. operosa. Fig. 156. C. operosa. parisiensis. infumata: optata. Fig. 157. C. parisiensis. L'ig. 158. C. oplala. Infumata. Aux 18 espèces éocènes que nous venons d’énumérer. Il faut ajouter les trois suivantes qui appartiennent à l'étage stampien. Coquilles ayant plus de 20 mm. de diam. ; orbiculaire, plutôt plus large que haute, ornée de côtes bifides, surtout sur la valve supérieure C. inœqualis. Coquille ayant moins de 20 mm. de diamètre, moins orbiculaire que la précédente, ornée de côtes ou stries rayonnantes jamais bifides......... DRE Coquille ornée de stries rayonnan- tes, très fines, rapprochées, croisées par des stries d’accroissement for- mant un réseau ponctué régulier à (BR 160 Pr nee Stries rayonnantes remplacées de 2 en 2 ou de 3 en 3 par des côtes ob- solètes (on observe des stries obliques intercostales sur certains individus) (DE) A DDR AD AO ARE TEE C. decussata. C. picta. P. H:FuteL. (A suivre.) Description de nouvelles espèces de LÉPIDOPTÈRES DE TUNISIE 1° Somabrachys ragmata, nov. sp. — Enver- gure 21-24 millim. Ailes supérieures brunes ou brun jaunûtre, avec éclaircies jaunâtres, formant : une bande longitudinale dorsale, de la base à l’angle interne, entre la nervure 1? et le bord interne; une strie basilaire le long de la médiane, atteignant le quart de l’aiie; un groupe detaches elliptiques avant et après l'extrémité de la cellule discoïdale ; une tache apicale allongée ; côte brun foncé; nervures indiquées presque toujours en brun foncé; espace subterminal plus ou moins lar- gement envahi par une éclaircie jaunâtre; franges brunes. Ailes inférieures d’un brun jaunâtre, presque toujours uniforme, mais parfois avec éclaircies jaunêtres le long du bord externe; nervures indiquées en brun foncé. Corps de la couleur des ailes; antennes à flagellum jaunâtre et à lamelles brun jaunâtre, quelquefois rous- sâtre. ® aptère, jaunâtre sur le thorax, brun roussâtre sur l'abdomen ; antennes noirâtres. 20 Diplura simulatrix, nov. sp. — Envergure : ©” 24-26 millim.; © 35 millim. Aïles supérieures d’un brun un peu rougeûtre, l’espace médian plus foncé, l’es- LE NATURALISTE pace terminal plus clair ; avec deux lignes blanches : la première, près de la base, large, droite, perpendäicu- laire, partant de la côte vers le quart et descendant jus- qu’à la nervure dorsale; la seconde, subparallèle au bord externe, partant de la côte vers les trois quarts, d’abord droite et oblique jusqu’à la nervure 6, où elle fait un angle arrondi, puis sinueuse, dentée, jusqu’à la nervure 2 et enfin droite et perpendiculaire jusqu'au bord interne qu'eile atteint un peu au delà du milieu et sur lequel elle s’élargit ; entre ces deux lignes une large tache blanche dorsale subrectangulaire s’étend depuis la médiane et à l’origine de la nervure 3 jusqu'au bord interne qu'elle ne touche pas tout à fait; tache disco- cellulaire blanche, très nette, ou ronde, ou réniforme, ou en lumule, parfois subquadrangulaire. Franges bru- nes, à extrémité blanche. Ailes inférieures brun rougeûtre, plus clair vers la base, plus foncé vers le bord externe, avec une petite éclaircie blanchâtre dans l'espace médian, figurée le plus souvent par une strie blanche sur les nervures 3, &et 5. Franges blanches à base brune. Corps de la couleur des ailes ; antennes à flagellum blanc jaunâtre, à lamelles brunes ; villosité blanc jau- nâtre ou rougeûtre, ® semblable comme dessin, le plus souvent de cou- leur plus foncée, avec la première ligne et la tache mé- diane moins nettes ; villosité brune. Les détails complets sur la biologie de ces deux espè- ces seront donnés ultérieurement. P. CHRÉTIEN. | CAUSERIES LA DESCENDANCE DE L'HOMME Pour M. de Mortillet, qui écarte les squelettes de Cro- Magnon, de Baoussé-Roussé et de Solutré, une vérita- ble race humaine bien caractérisée a existé pendant le paléolithique supérieur (nous venons de voir que pour quelques anthropologistes il semble même y avoir des différences entre l’homme de Chancelade et celui de Laugerie-Basse). Les ossements trouvés et appartenant à des individus différents présentent un ensemble de caractères communs qui ne laissent aucun doute. Pour d’autres il y avait déja, dès cette époque, quelques diversités dans les races, des types ethniques différents. Quoiqu'il en soit, ces hommes du Solutréen et du Mag- dalénien présentaient donc un front haut et une grande capacité cranienne. Ils s'étaient beaucoup élevés au- dessus du sol, ayant perdu cette position oblique que pa- raissent avoir les ancêtres des âges antérieurs. Leur mandibule n'a plus cette robusticité et cette grossièreté qui donnaient aux ancêtres plus primitifs encore une physionomie propre ; on ne trouve plus de visière sur- plombant les yeux, ou en tout cas, elle est très atté- nuée. Ils sont déjà avancés; ils ne se contentent plus de rochers et de silex pour la fabrication de leurs instru- 79 ments : ils se servent aussi d’os et ces instruments sont variés et nombreux. Ils vivent en société, se confec- tionnent des vêtements, habitent des cavernes que des artistes se plaisent à décorer. Ces mêmes artistes sculptent l'os et l’ivoire et nous ont laissé ainsi des gra- vures qui dénotent un sens d'observation élevé. Ils chassent et possèdent des armes appropriées à cet usage ; ils pêchent aussi et savent confectionner de véritables hamecons en os. Ils paraissent être certes bien au-dessus des hommes de Néanderthal,de Spy et de la Chapelle-aux-Saints, et M. G. Grandidier a pu dire d'eux « qu'il est aisé de voir que, dès l’époque de la Madeleine, l'humanité estsortie de l'enfance. Par une gradation constante et insensible, elle va s'acheminer vers l’âge de la pierre polie auquel succéderont ceux du bronze et du fer, car l’homme a commencé à développer ses facultés intellectuelles les plus élevées et ilne s’arrêtera plus dans cette voie ». Il peut sembler même que du Moustérien au Solutréen et Magdalénien, l'homme ait fait un saut brusque. Mais ces primitifs de Cro-Magnon, de Chancelade sont encore éloignés des races supérieures actuelles et par leurs mœurs et par leur organisation. « L'homme du Périgord, a écrit de Quatrefages, ne s’est pas élevé au-dessus jdu degré le plus inférieur de l'Etat social... C’est donc à tort que l’on a prononcé à son sujet le mot de civilisa- lion. » Si maintenant nous pénétrons plus en avant dans le passé, si nous descendons du pléistocène supérieur au pléistocène moyen (moustérien) nous rencontrons un type à figure particulière et bestiale, à allure plus ou moins oblique. On donne généralement à la race ayant vécu pendant le moustérien le nom de race de Néanderthal ou de Spy; mais MM. de Quatrefages et Hamy dans leur remar- quable ouvrage Crania ethnica, l'appellent race de Can- stadt. Pourtant, il y a autour du crâne de Canstadt quel- que obscurité. Les conditions de sa découverte nous échappent. Il provient, parait-il, de fouilles commandées par le duc de Wurtemberg, et fut trouvé en 1700. Cette pièce est d'autant plus douteuse, quant à son origine, que Salomon Reisseil et Gessner, médecins du duc, affirment, dans des rapports faits au sujet des objets trouvés pen- dant ces fouilles et l’année même de ces fouilles, qu'aucun des osssements ne pouvait se rapporter à l'homme. D'autre part Cuvier dit à son tour : « On voit parmi les os trouvés à Canstadt un fragment de mâchoire et quelques ouvrages humains.., » Il semble donc y avoir doute au moins sur le crâne de Canstadt et quelques auteurs ont préféré choisir, pour dénommer la race moustérienne, un terme qui évoque le souvenir d’une découverte plus précise et mieux datée. On a sur l'homme moustérien quelques bons docu- ments dont les principaux et les plus authentiques sont les ossements de Néanderthal, de Spy ; la mâchoire de la Naulette et celle de Malarnaud, enfin la découverte récente de la Chapelle-aux-Saints (1). (4) Depuis que cette causerie a été faite — l'homme de la Cha $ 80 LE NATURALISTE Vraimentquandonexamine ces restes de la vieille huma- nité sans le souci des préjugés, en s’abandonnant com- plètement aux impressions reçues, on se sent très loin de l'époque actuelle. Les saillies osseuses, le caractère d'infériorité manifeste qui frappent immédiatement nous font descendre plusieurs degrés vers l’animalité. Et cette impression ressentie est si réelle, elle saisit si bien que l’on comprend les exagérations de quelques transformistes qui ont vu dans ces hommes des êtres intermédiaires et celles des adversaires de la théorie de la descendance qui les ont pris pour des idiots ou de vrais singes. Nous nous représentons l'homme de Néanderthal, de Spy et celui de la Corrèze avec une physionomie bes- tiale, osseuse, aux forts reliefs musculaires. Leurs os longs semblent nous les montrer inclinés vers la terre dont ils ne paraissent pas s'être complètement détachés encore; petits et cependant puissamment musclés. Avec l’homme moustérien évidemment nous nous rap- prochons davantage de l'animal; nous trouvons chez lui des caractères véritablement simiens et il constitue à nos yeux une étape intéressante. À ceux qui rejettent la théorie de la descendance, ne veulent pas entendre parler d’origine inférieure, croient encore à un moule spécial pour l’homme, on pourrait demander l'explication de ces caractères remarquables et de cette dégradation réelle. Si la théorie de l’évolu- tion n’a pas encore triomphé de certaines incrédulités ou du parti pris, si elle est dans l'impossibilité d'aller jus- qu’à la souche et de montrer les étapes successives des hominiens, la théorie adverse, à son tour, n’a pas encore donné de ces caractères d'infériorité et de ce faceis par- ticulier de l’homme moustérien une explication plausi- ble et définitive. Sans doute le transformisme n’est qu'une concep- tion et que des preuves tangibles manquent encore, malgré des recherches assidues et de nombreuses décou- vertes; sans doute les transformistes qui admettent pour l’homme une origine animale ne peuvent pas se montrer rigoureusement affirmatifs; sans doute ils peuvent même être dans l'erreur. Et nous souhai- terions ardemment voir déclarer cette erreur, pourvu toutefois qu'une théorie plus acceptable vienne satis- faire davantage notre esprit; pourvu que des décou- vertes nouvelles et définitivement probantes vien- nent aider à renverser l'hypothèse transformiste et fas- sent enfin briller aux yeux de tous le véritable flambeau de la vérité. Jusque-là nous continuerons de considérer la théorie de la descendance de l’homme comme celle qui satisfait le plus notre esprit. Nous y croyons sans qu'aucune pression nous y oblige, sans haine, avec impartialité. « La race de Spy, a écrit M. Vernau, était loin de répondre à l'idéal que nous nous faisons de la beauté. » Cette race est véritablement caractérisée. Le crâne est très développé d'avant en arrière ; les arcades sourci- lières font une saillie exceptionnelle et forment un bour- relet épais s'étendant d’une apophyse orbitaire à l’autre. Les sinus frontaux sont profonds (3 centimètres chez l’homme de Néanderthal); les os sont épais. pelle-aux-Saints n’avait pas encore été étudié à fond — M. Peyrony a découvert près du Bugue, en Dordogne, dans l'abri de la Ferrassie, les restes d’un homme que l’on doit considérer comme mouslérien. Ces faits sont importants à signaler, car, comme l’a dit M. Verneau, « deux faits dominent toute la morpho- logie céphalique des individus de cette race : la réduc- tion considérable des diamètres verticaux et l'énorme développement des sinus frontaux. À ces deux causes de diminution de la capacité de la boîte encéphalique, il faut joindre l'épaisseur notable des os de la voüte ». Au-dessus du bourrelet sourcilier se trouve un large sillon ; le frontal est bas et fuyant avec des bosses à peine appréciables. Cette particularité et la grande épaisseur des arcades sourcilières contribuent pour beaucoup à donner à cette figure ancienne un aspect véritablement extraordinaire. Le développement de ses mâchoires comparé à sa voute cranienne très surbaissée nous oblige à l’éloigner considérablement du type actuel chez qui le crâne s’est élevé, où le front s'impose, en quelque sorte, au regard. Ce front étroit et fuyant de l'homme moustérien est, si l’on peut dire ainsi, un de ses caractères saillants. « On peut dire, écrit M. de Mortillet, qu'il n’y en a pas. C'est là le caractère le plus frappant. Le frontal monte très obliquement vers la région pariétale sans s’infléchir, sans former voussure, d'où il résulte qu'il y a absence complète de face de frontal. » L’occipital se projette fortement en arrière, formant une sorte de chignon (1). Les arcades zygoma- tiques sont fortes ; la mâchoire supérieure est prognathe. Le maxillaire inférieur est épais, robuste et caractérisé, à part sa robusticité et son épaisseur, par l'absence d'éminence mentonnière et par des apophyses géni mal indiquées, confondues en une crête médiane ou rempla- cées par des cupules. Grâce à des moulages intra-craniens, on a pu se faire une idée du cerveau de cette race. On a constaté ce fait intéressant que les lobes occipitaux étaient complète- ment séparés des lobes pariétaux. Et il est à signaler que cette particularité qui se voit très rarement chez l'homme est au contraire constante chez les Singes. De plus ces lobes occipitaux ne semblent présenter que quelques grossiers replis. D'une façon générale, la sur- (1) A propos de, l’occipital, il est peut-être intéressant de rapporter in exlenso ce passage tiré des écrits du professeur Klaatsch que nous ne commenterons pas : « L’os du derrière de la tête de ces anciennes races n’est pas moins frappant que les os du front. Pour tous les crânes, de Néanderthal, de Spy et de Krapina, on constate l'absence de la proéminence du derrière de la tête, sur la ligue médiane, qui caractérise la plupart des hommes actuels. Par contre, il s'y trouve des protubérances latérales qu'il faut rattacher au développement particulier des lobes du cerveau dans la partie postérieure de la tête. Sur la surface intérieure, on trouve de profondes empreintes prove- nant des circonvolutions du cerveau. Si donc l’homme diluvia accusait un développement plus faible des lobes frontaux du cerveau, il n'en est pas de même des lobes de la partie posté- rieure de la tête. On peut peut-être tirer parti de ces faits pour porter un jugement sur le caractère particulier du cerveau de l'homme ancien. La partie frontale est agrandie, chez nous, par le développement de centres intellectuels, par celui du langage en particulier; on suppose que les lobes de la partie posté- rieure de la tête renferment les centres servant à l'élaboration des impressions sensorielles de l'œil. D'après cela, on a exprimé l'idée que le chasseur de l’époque diluviale était doué d'une acuité particulière du sens de l’observation, ce qui concorderait tout à fait avec les manifestations de son activité, alors que les facultés plus élevées de l'intelligence et du langage restaient en arrière. Les ares frontaux ne sont naturellement pas comme tels de nouvelles acquisitions, mais leur développement pro- noncé à pu avoir une importance comme appareil protecteur de l'œil, non seulement contre les attaques venant de face et d'en haut, mais encore pour protéger la pupille de l'œil. » LE NATURALISTE 81 face de l’encéphale est peu plissée, les circonvolutions | frontales sont extraordinairement petites. Si le crâne est déjà très particulier. chez l'homme moustérien et présente un facies que quelques auteurs ont qualifié de simiesque, certains os longs ne sont pas moins caractéristiques et ne rappellent pas moins l’ani- malité. Les côtes sont arrondies et à courbure brusque ; le _cubitus et le radius sont fortement recourbés et l’espace interosseux de l’avant-bras devait être très large. Le fémur ei le tibia ont une physionomie spéciale et attirent l’attention. Celui-là est lourd et épais, avec une tête volumineuse et un col court et massif ; son corps est arrondi et fortement arqué en avant. Quant au tibia, il est robuste, épais, court avec un corps presque arrondi. Ces deux os présentent des surfaces d’articulation véritablement remarquables qui rapprochent assez les hommes de Spy ou de Néanderthal des Singes anthro- pomorphes : les condyles des fémurs ont un développe- ment remarquable et « les limites antérieure et posté- rieure de jeur partie articulaire se trouvent très repor- tées en arrière ». D'autre part, « les plateaux du tibia sont très développés dans le sens antéro-postérieur et légèrement renversés en arrière ». MM. Fraipont et Lohest tirent de cette disposition particulière la conclusion suivante: « La forte incur- vation en avant du corps sub-cylindrique à ligne àpre relativement peu accentuée du fémur, l'énorme ‘déve- loppement antéro-postérieur des surfaces articulaires des condyles inférieurs, en rapport avec un tibia court à région moyenne arrondie et partiellement cylindrique, nous autorisent à comparer l'allure de ces hommes dans la station verticale avec celle d'êtres qui se trouvent dans les conditions ostéologiques identiques, les anthro- poides, Les hommes de Spy, dans la station verticale, devaient avoir les cuisses (fémur) reposant obliquement d'arrière en avantet de haut en bas sur la jambe (tibia) légèrement inclinée d'avant en arrière et de haut en bas. Cette position n’est pas seulement indiquée par la cour- bure du fémur, mais encore par la forme de ses surfaces articulaires inférieures. Ces hommes n’auraient pu être en équilibre sur leurs jambes dans une autre position avec un tel fémur et un tel tibia (1). » J. LACROIX, Chirurgien-dentiste à Niort. (1) On sait que cette conclusion de MM. Fraipont et Lohest n'est pas unanimement acceptée. M. Manouvrier en France est un de ceux qui s’est le plus élevé contre elle. Un de ses grands arguments est que des Français présentant cette particularité se tiennent parfaitement dans la station verticale. Il faut dire que M. Manouvrier reconnait cependant que la constitution du fémur et du tibia, telle que nous venons de la donner, pourrait permettre, en effet, une légère obliquité des hommes de Spy, mais il ajoute que cette obliquité n'est pas définitivement prouvée. En tout cas, sans vouloir donner sur ce point de détail notre avis, reconnaissons tout simplement que la configuration des surfaces articulaires du fémur et dutibia, comme aussi sa con- figuration générale, se rapproche énormément de celle que nous pouvons relever constamment chez les Singes, c'est-à-dire chez des grimpeurs. ee — — —— Explorations d'Océanographie biologique Un coup d’œil, jeté sur l’histoire des croisières océani- ques et sur les publications qui en ont été la consé- quence, est plein d'intérêt et n’est pas inutile pour plu- sieurs raisons : d’abord pour mettre un peu d'ordre dans cette foule de uoms de bateaux qui reviennent constam- ment dans les études océaniques et dont la consonnance peut amener des erreurs sur les nationalités, puis pour suivre, grâce aux découvertes faites à chaque nouvelle expédition, d’une part, l’évolution des théories relatives aux diverses faunes et à leur répartition et, d’autre part, celle des diverses hypothèses sur les conditions influant sur la biologie des êtres marins : se plaçant au point de vue français, il est intéressant d'examiner d’abord les expéditions étrangères faites antérieurement aux croi- sières françaises du Travailleur et du Talisman (1880- 1883) et après celles-ci, de voir les expéditions récentes étrangères; enfin de comparer le peu de chose que fait la France à l'heure actuelle, dans l’étude de ces questions océanographiques, scientifiques et pratiques, en pré- sence des efforts que font les gouvernements et l'initia- tive privée chez les nations étrangères et de voir ce qui lui reste à faire. Jusqu'au milieu du siècle dernier, il était admis que les fonds des mers étaient inhabités : les orga- nismes, pensait-on, ne pouvant vivre dans ces ténèbres glacées des grands fonds (que l’on s’imaginait être de — 4° par suite d'une assimilation peu réfléchie à l’eau douce), soumis à des pressions de plusieurs centaines d’atmos- phères. Au delà de 200 mètres, zone où l’on exerçait la pêche, le calme n'était troubié que par la chute des débris venus de la surface et peut-être par les perturbations de séismes sous-marins. Cette hypothèse a priori fut confirmée par les travaux d'EpwaRD FORBES qui, après une étude approfondie des côtes britanniques, alla étudier la faune de la Méditer- ranée en 1841. Il trouva, dans la mer Egée qu'il étudia particulièrement, que la faune si riche du littoral allait en s’appauvrissant à mesure que l’on descendait dans la profondeur; ses explorations n’allèrent pas au delà de 250 mètres, néanmoins dans son rapport à l'Association Britannique (1823), et dans son Histoire naturelle des Mers d'Europe (1859), il exposait qu'au delà de 92 mètres (50 brasses) commençait une zone habitée que par les coraux de mers profondes, où l’on ne trouvait guère que des animaux fourvoyés dans la partie supérieure de cette zone et que l’on atteignait vite un zéro de la vie animale. Son erreur aujourd'hui expliquée vient de ce qu’il avait malencontreusement choisi pour théâtre de ses études une mer close et que les mers closes ont une faune très pauvre et qu’il avait trop vite généralisé. Les investigations de FORBES venant confirmer l’hy- pothèse courante dans la science paralysa longtemps les recherches sur la faune de la profondeur des mers. Au dogme de l’inhabitabilité des grands fonds quel- ques faits pourtant étaient venus donner un démenti. En 1819, dans un voyage de découvertes sur l'Isabeila et l’Alexander, le capitaine Jonn Ross et le général Sa- BINE avaient retiré d’une profondeur de 1859 mètres des Serpules et une Crinoïde (Euryale) bien vivants. — Le capitaine JAMES CLARKE Ross avait, dans une expédi- 82 LE NATURALISTE tion antarctique, trouvé de nombreux échantillons d'ani- ! KOREN, DAMELSSEN augmentèrent considérablement la maux variés jusqu'à 486 mètres de profondeur. Goodsir, dans la mer de Baffin par 600 mètres, avait trouvé des: animaux vivants : Serpules, Oursins, Etoiles de mer. Toutefois on ne tenait pas compte de ces observations isolées faites par des marins,en face des investigations scientifiquement conduites de Forbes. Mais les marins continueèrent. En 1854, le lieutenant BROOKE, de la marine américaine, grâce à la sonde qu'il avait inventée, retirait de 2.000 mètres des échantillons d'une boue qui couvrait le fond de l'Atlantique unique- ment composée de carapaces de Foraminifères (Globulines Orbulines) et de Radiolaires. Les naturalistes admirent qu'il ne s'agissait que de squelettes d'animaux vivant en surface, et leur objection était d’ailleurs légitime en l'espèce; toutefois le doute était entré dans l'esprit de quelques savants et le micro- graphe allemand Ehrenberg admit que les Foraminifères de Brooke vivaient réellement sur les grands fonds de l'Atlantique, et en 1861, le docteur WALLICH, un Amé- ricain, au retour d'une croisière sur les côtes de Terre- Neuve et du Groenland, à bord du Bull Dog, publia un ouvrage important, Le Fond de l'Atlantiqu, où il affirma le premier la richesse du fond des mers et donna toute une série de preuves de l'existence d'animaux vivant sur les fonds de l'Océan. A ce moment se place un fait capital dans l'histoire de l’Océanographie biologique. Le câble sous-marin qui relie Bône à la Corse se rompit à la traversée d’une vallée sous-marine profonde de 2.000 à 2.800 mètres ; il fallut relever le câble, mais il se rompit de nouveau et le fragment que l’on remonta était couvert d'une épaisse couche d'animaux encore vivants à leur sortie de l’eau et qui triplait son volume : des Coraux avaient moulé leur base sur le câble auquel était également fixée une huiître, l'Ostrea cochlear, dont on a depuis reconnu l'ha- bitat dans les grands fonds de la Méditerranée. Des mor- ceaux de ce câble furent confiés à Alphonse MIine- EnwarDs et à M. DE LACAZE-DUTHIERS — celui-ci n’a pas publié ses observations, mais Milne-Edwards cons- tata que ces animaux avaient incontestablement vécu dans la profondeur depuis leur naissance, que ces ani- maux différaient de leurs congénères littoraux seuls connus jusqu'alors et que ces espèces avaient certaines analogies avec les espèces fossiles tertiaires, réfutant ainsi l'hypothèse que des embryons avaient pu s’y fixer lors de la pose de ces câbles et se développer par la suite accidentellement sur le câble immergé à 2.000 mètres. Ce fait portait donc un coup terrible à la théorie de Forbes qui était devenue un véritable dogme dans les milieux scientifiques. Déjà la Norwège avait ouvert la série des expéditions océanographiques. Des 1853, ABSJORN ABSJORNSSEN, le barde national, avait retiré du Hardangerfjord la magnifique Etoile de Mer aux dix rayons de Corail qn’il appela Brisinga en sou- venir du bijou mystique de Freia, la déesse scandinave de l'Amour. MICHAEL SARS, continuait les travaux de son père, OSsrAn Sars, inspecteur des pêcheries qui sans avoir à s'éloigner beaucoup des côtes norwégiennes avait pu draguer jusqu’à 700 mètres. Une série de dragages dans les parages des îles Lofodën révélait une faune toute nouvelle à ce savant déjà illustré par la décou- verte du développement des Méduses. — Sous sa direc- tion fut organisée une série d'explorations et Duen, ! qu’elle expliquait l'erreur de Forbes. somme de nos connaissances océanographiques, mon- trant que les formes profondes reproduisaient des for- mes que l’on croyait éteintes. Depuis, la Norwège tient bien sa place dans les études océanographiques ; l'Ecole d'Océanographie de Bergen poursuit des études et fait des conférences à la fois théoriques et pratiques, donnant des indications scienti- fiques aux pêcheurs qui s’en trouvent fort bien. D'autre part, les Anglais encouragés par les résultats acquis par les Norwégiens se mirent à l'œuvre et vinrent les confirmer. WYWILLE THOMPSON et WILLIAM CARPENTER, sOus les auspices de la Société royale de Londres, organisèrent méthodiquement des croisières à bord du Lightning, principalement dans les parages de l'Ecosse et des îles Feroé. Le Lightning mis à leur disposition par l’'Ami- rauté était une vieille canonnière à aubes, jugée impropre à tout service de guerre, et qui fut aménagée tant bien que mal. Cette première campagne où l’on fit dix-sept sondages donna, malgré le mauvais temps, des résultats que l’on jugerait médiocres actuellement, mais qui n’en furent pas moins fort importants et très intéressants. On retrouva la boue à Globigérines des éponges siliceuses (Hyalonema) avec leur colonie de polypes (Euplectelles, Chironema) sans compter des faits nouveaux d’océanogra- phie physique (température variant de 90 à — 1° dans la profondeur), Mais, par suite de vétusté, les agrès de l'avant du navire s’effondrèrent et on dut le réparer de nouveau. Ces dragages étaient d’ailleurs fort dangereux sur cette vieille coque hors de service; ils poussèrent les sondages jusqu’à 1.500 mètres et les dragages furent poussés jusqu’à 1.500 mètres. Les résultats furent tels que l’on n’hésita pas àlesencou- ragereten 1869 le Lightning fut remplacé parle Porcupine. Ce bateau, garde-côte, monté par des officiers habitués à des travaux comportant une précision scientifique, fut placé sous la direction de Gwyn JErrreys. Le but de l'expédition était de déterminer exactement les condi- tions biologiques des animaux de grands fonds (salinité, température, etc); des chimistes et des physiciens furent donc adjoints aux naturalistes. L'expédition eut lieu dans le Nord de l'Atlantique, sur les côtes occidentales d'Ir- lande, la profondeur atteinte fut 2.247 mètres; elle montra que l’on trouvait partout une faune riche et rapporta des espèces nouvelles, des Mollusques et des Foraminifères principalement, et cela malgré les mauvaises conditions des dragages faits au moyen de câbles de chanvre. Dans une deuxième expédition, Jeffreys,au large du Finistère, jeta la drague par4.456 mètres de fonds ; la draguetrainée sur 41 kilomètres reparut au bout de sept heures chargée de vase et d'animaux appartenant à tous les groupes d’In- vertébrés. Une troisième campagne dirigée par CARPENTER vint, dans les parages des îles Feroé, contrôler avec des instruments plus précis les résultats obtenus par le Light- ning : on put déterminerle sens et la position des courants profonds, les uns chauds (100), les autres froids (0 à 2°), la différence des faunes suivant la température, enfin on trouva des Oursins mous (Asthenosoma) ayant des affinités avec les Oursins de la Craie, des Pantapodes nouveaux (Nymphon robustum). En 1870, JEFFREYS dirigea une expédition du Porcupine dans la Méditerranée où l’on ne rencontra qu’une boue azoïque et une faune de mer close, c'est-à-dire si pauvre LE NATURALISTE 83 Cependant les Etats-Unis étaient entrés dans le mou- vement. Louis AGassiz d'abord, puis ALEXANDRE AGASSIZ en prirent la direction, En 1867 sur le Corwin, en 1868 et 1869 sur le Bibb, Louis AGassiz et le comte DE POURTALES exploraient les eaux profondes du Gulf Stream En 1872, ils repartaient sur le Hassler qui visita la mer des Sargasses, doubla le cap Horn et remonta jusqu’en Cali- fornie, découvrant le nid de l’Antennarius marmoratus, _poïsson au mimétisme si curieux, retrouvant l'encrine découverte aux Lofondën (Rhizocrinus Lofotensis), des Pleurotornaria (mollusque des terrains primaires), des Oursins voisins des Micraster de la craie, des Tomocaris, crustacé isopode, aux allures de Trilobites. De 1877 à 1879 sur le Blake appartenant au Coast Survey (service hydrographique des U. S.), Alexandre Agassiz étudia la faune du golfe du Mexique, de la mer des Antilles, les côtes des Etats-Unis, tandis que les hydrographes exécutaient leurs travaux. Le Blake avait d’ailleurs un outillage perfectionné, le câble pour sonder, pour trainer la drague et la corde à piano d'acier remplaçaient la corde de chanvre. 289 coups de sonde furent donnés entre 25 et 4500 mètres. Les es- pèces nouvelles étaient au nombre de plusieurs centaines et la faune différait considérablement de celle du nord de l'Atlantique, détruisant l'opinion trop prématurément conçue que les espèces abyssales étaient les espèces lit- torales des contrées boréales. [exploration de toutes les mers s’imposait donc aux naturalistes. C’est ce qui détermina la grande exploration du Chal- lenger organisée d'une façon grandiose, et dont les résul- tats ont donné les lois de l'Océanographie, physique, chimique et biologique. Le Challenger que l'Amirauté mit à la disposition de Carpenter et de Wyville Thompson était une corvette à hélices de 2.300 tonnes fortmerveilleusementaménagée, seize canons sur dix-huit furent débarqués, on y installa des laboratoires de chimie et de physique, d'histoire natu- relle, de photographie, un aquarium, desarmoires où d'in- nombrables bocaux étaient bien assujettis, un réservoir de liquide conservateur, haut placé dans les bastingages ; il portait un matériel spécialement conditionné, micros- copes fixes, instruments nickelés, canalisation d’eau douce, bibliothèque, etc. : Le capitaine G. $S. NARes commandait le navire; M. WYyvilLe THomPsoN qui se réserva l'étude des ani- maux inférieurs présidaitune commission de spécialistes : M. BucHANAN chimiste, MurrAY (vertébrés), MoseBy (bota- niste, qui étudia les hydrocora-lliaires), etc. L'expédition quitta Porsmouth en décembre 1872et n’y revint qu'en mai 1876, soit après trois ans et demi. En 1873 elle passa à Lisbonne, longea le Maroc, atteignit Madère, traversa l'Atlantique allant des Canaries aux Antilles, à la Nouvelle-Ecosse, revenant aux Açores en passant par les Bermudes, pour retourner longer la côte du Brésil jusqu'à San-Salvador, cinglant de là sur le cap de Bonne-Espé- rance. En 1875 elle poussa sa croisière jusque dans les eaux de l'Antarctique, visitant les ilots du Prince-Edward, de Marion, de Crozet, atteignant la grande muraille de glace sans pouvoir voir la terre de Willis, puis mit le cap sur Melbourne, Sydney, la Nouvelle-Zélande, les Fidji, le détroit de Torrès, la Malaisie, Bornéo, les Philippines, la Mer Intérieure du Japon, les îles Aléoutiennes, les Sand, wich, Tahiti, les Pomotou, revint sur l'Amérique, longeant les côtes du Pérou, du Chili, explorant les iles de l'Amérique australe et le Pacifique, doublant le cap Horn et revenant à Porstmouth après une nou- velle boucle dans l'Atlantique. L'expédition rentrait avec d'innombrables observations et des matériaux considérables. Le navire avait parcouru 32.000 lieues, effectué 492 sondages et donné 234 coups de dragues dont l’un à 8.189 mètres au large du Japon. Le butin fut partagé entre les naturalistes et on demandala collaboration desavants étrangers mais aucun savant français n’y fut convié; toutefois le Muséum ouvrit ses portes aux savants qui y vinrent chercher des termes de comparaison. Jusqu'ici dans ces explorations biologiques de l'Océan nous n'avons eu à citer que Milne-Edwards et encore un peu indirectement, bien qu’il ait eu l'honneur c’affirmer, le premier, l'existence d'une faune abyssale et d'en reconnaitre les caractères soi-disant archaiques. Toutefois de nombreux particuliers avaient devancé les explorateurs officiels. C’est d'abord AIMÉ qui fit les premières recherches d'Océanographie physique sur les côtes de l’Algérie, sur une felouque montée par deux rameurs arabes. D' DEYROLLE-GUILLOU. REVUE SCIENTIFIQUE La pêche des éponges en Tunisie. — La faune du Cap de Bonne-Espérance. — L'art de manger et le calcul des calories. Les éponges comptent certainement parmi les produits marins les plus intéressants de la Tunisie. D'après M. Jules Cotte,on y pêche Hippospongia equina, var. elas- tica, Euspongia zimocca, Euspongia officinalis, var. lamella ; il est probable qu'Æuspongia ofjicinalis, var. adriaca, qui a été rapportée de Calle par Lacaze-Duthiers, doit se ren- contrer également dans les eaux tunisiennes. Les Zimocca sont surtout abondantes dans la région sud, vers la fron- tière tripolitaine ; elles remontent cependant jusque près des Kerkennah et même plus haut encore; on les trouve généralement réunies par petits groupes. Les Euspongia officinalis lamella (oreilles d'éléphant du commerce) sont assez rares et vivent surtout dans les environs de Lam- pédouse; on en trouve cependant quelques individus au large de Sousse ; et c’est à cette même variété qu'il faut rapporter sans doute des éponges pêchées en 1904 par une gangave grecque, à une cinquantaine de milles au N.-N.-E. de Djerba. C'est le genre Hippospongia qui fournit la presque totalité des éponges apportées sur le marché de Sfax. Les principaux bancs sont : celui de Faroua, au sud, celui de Kas-Moustapha à l'est de Djerba, dans le golfe de Gabès qui s'étend à l’est, pour remonter vers le Kerkennah. Au large, compris surtout entre les degrés 34° et 34° 30° de latitude nord, estle banc de Fango ou de Laspi. Les éponges sont fixées tantôt sur des co- quilles, tantôt sur les tiges de posidonies (ziddagra des indigènes), tantôt sur les roches du fond; elles sont plus où moins étalées, de forme plus où moins régulière. Par- fois elles sont creusées de cavités volumineuses, et il peut arriver que dans celles-ci se cache la drakaina des Grecs (Trachinus draco), dont la piqüre est redoutée des pécheurs. M. Jules Cotte donne des renseignements sur les modes de pêche utilisés sur les côtes tunisiennes et qui sont des plus variés. À Humt-Adjim, au sud-ouest de Djerba, se trouvent d’habiles plongeurs indigènes qui vont enle- ver les éponges dans des anfractuosités de rocher où elles sont à peu près inaccessibles aux autres procédés. Sur SEE CAN EE A PR TR PO A TE SERA PSE RELATED EEE e AT PR eu TE Teen LS PT RAT EE. ES 84 LE NATURALISTE | les côtes des Kerkennah, des hommes se promènent à pied, à marée basse, sur la vase du fond, tâtant avec le pied les posidonies, et ils cherchent à arracher avec leurs orteils les éponges qui sont fixées sur elles; les individus qui résistent sont enlevés à la main ou avec l'aide d’un croc. Mais les pêches les plus importantes sont celles qui se font avec la foène, avec la drague et au scaphandre, La‘pêche à la foène ne peut se pratiquer que lorsque les éponges sont faciles à distinguer sur les fonds dépour- vus d'herbes, c’est-à-dire après la chute automnale des feuilles de posidonies, favorisée par les tempêtes d’au- tomne, et avant le renouveau de la végétation, soit d’oc- tobre à fin février. Elle est exercée surtout par des indigènes, Berbères d’origine comme tous les pécheurs tunisiens, et par les Siciliens qui viennent périodiquement explorer les alentours de Kerkennah ; les éponges pêchées en ce point sont fort prisées pour leurs qualités et, sous le nom de siliciennes, font primes sur les marchés. Celles que prennent les indigènes sont moins estimées, car la plupart de ceux-ci ne pratiquent pas la péche blanche, mais bien la péche noire, c'est-à-dire qu'ils vendent les éponges à l’état brut, sans les avoir lavées. Pour explorer les fonds avec suffisamment de netteté, on a renoncé à la vieille coutume de jeter de l'huile à la surface de l’eau : on se sert d’une sorte de lunette de maitre calfat, courte, appelée miroir, à l'emploi de laquelle les indigènes qui pratiquent la péche noire sont malheu- reusement réfractaires encore. Des indigènes du sud, appartenant à l’active tribu des Accara, pêchent au signal. Ils attendent que les herbes du fond aient acquis une longueur suffisante. Alors, sous l’action 4u courant alternatif de la marée, leurs feuilles sont inclinées, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre: quand une éponge se trouve entre leurs touffes, elle les empêche de se courber d'une manière uniforme, ce qui laisse apparaître en ce point la base blanche des feuilles. Cettr tache blanche, nettement visible sur le fond vert sombre, est le signal. Le pêcheur évalue d’un coup d’œil la hauteur des feuilles, l'énergie du flot qui les couche et la position probable de l'éponge, et il ramène celle-ci avec son harpon. L’habileté de ces pêcheurs est des plus remarquables, Certains d’entre eux arrivent à pêcher à une profondeur de 26 mètres. La drague ou gangave a son ouverture limitée à la partie inférieure et sur les deux côtés latéraux par une barre de fer ronde, en haut par une traverse de bois: la longueur de cette ouverture est de 6 à 42 metres, et la hauteur de 50 à 80 centimètres. Les éponges arrachées par cet engin vont s'accumuler dans la poche en filet, celles qui sont de petites dimensions traversent les mailles, puis meurent pour la plupart. C’est là l’instru- ment de pêche destructeur par excellence; par contre, il fournit d'excellents résultats aux armateurs qui lui font promener son action dévastatrice sur les fonds de sable, de gravier Coquillier et de vase. Le scaphandre constitue l'engin théoriquement parfait. Le scaphandrier ne peut guère aborder les fonds de vase sur lesquels l’eau est promptement opacifiée par le nuage que soulèvent ses chaussures, mais il fait sur les fonds de roches et de gravier d'excellentes récoltes, très co- pieuses parfois. Le scaphandrier dispose en effet d’un appareil très parfait, il peut apercevoir et il enlève trop souvent toutes les éponges placées sur le champ qu'il explore, aussi bien les petites que les grosses. Le nombre des éponges de faible dimension et dont la valeur mar- chande est presque nulle, rangées parmi les écarts, est vraiment excessif parmi celles que pêchent les scaphan- driers, lesquels sont tous de nationalité grecque, * *X * D'une étude de M. Henri Dehérain sur la faune du Cap de Bonue-Espérance au xvr* siècle, il résulte que l'élevage du bétail rencontra, à cette époque, des adver- saires imprévus, des bêtes fauves. Autour des troupeaux, les carnassiers rôdaient constamment, et les documents de l’époque contiennent des preuves multiples de la lutte que les premiers pionniers européens eurent à sou- tenir contre ces pillards redoutables. Les civettes étaient si nombreux autour du fort du Cap, qu’on avait peine à défendre les oies, les canards et les pigeons de leurs attaques. Un jour même, l’une d'elles poussa l’audace jusqu'à s’introduire dans la chambre du gouverneur de la colonie. Des loups pénétrèrent aussi dans les parcs à bétail. Mais les deux espèces de carnassiers, contre lesquels les Européens eurent principalement à se défendre, furent les lions et les panthères. D’un grand nombre de faits, donnons quelques exemples. Le 16 juin 1656, le commandeur van Riebeeck se promenait dans son jardin; tout à coup, un lion-bondit à 40 mètres, puis s’en alla tranquillement. Mais habituellement, les lions étaient moins inoffensifs. Le 27 octobre 1658, une vache est enlevée au colon Jan Reynierszoon ;le 15 août 1663, deux bœufs de trait appartenant aux attelages de la Compa- gnie (car dès l’origine, les. Européens du Cap se servirent des charriots actuellement encore en usage parmi les Boers) sont dévorés. Le 28 octobre, le 17 novembre, le 11 décembre de la même année,des bœufs et des vaches sont attaqués par des lions. Le 22 juin 1671, le colon Wonter Mostaert se voit ravir en plein jour deux de ses meilleures bêtes à cornes, et le 25 septembre, trois lions se jettent sur son troupeau et entraînent chacun un mouton. En septembre 1672, le troupeau que la Compa- gnie entretenait près de la baie de Saldanha est ravagé par deux lions qui, en deux jours, tuent cinq moutons et trois bœufs. Les panthères ne le cédaient pas aux lions en audace. Le 2 mai 1655, elles pratiquent un trou dans le mur de la bergerie du fort et tuent six moutons. Le 28 avril, qua- torze moutons appartenant au colon Jacob Rosendaal, sont égorgés. Le 5 octobre 1669, une panthère tue vingt- trois moutons et une autre neuf, le 30 septembre 1671. S'ils s’en prenaient de préférence au bétail, les fauves n’hésitaient cependant pas à attaquer l’homme, quand celui-ci prétendait leur disputer leur proie. Le 18 avril 1667, deux panthères se jettent sur le berger Jan Staets, pendant quil gardait ses moutons au pied du mont de la Table, et lui déchirent le bras et la main gauche, bles- sures qui furent mortelles. Ie 20 septembre 1669, le ber- ger Bartel Barentse est grièvement mordu par une pan- thère et, le 29 avril 1674, le berger Stenkes est tué par un lion. Le 20 novembre 1664, des ouvriers agricoles fauchaient de l’herbe au lieu nommé « Mont des tigres » quand un lion déboucha. Tiré par l’un des faucheurs, il veut s’élancer sur lui. Mais celui-ci, conservant son sang- froid, appuie son arme sur l'épaule d’un camarade et loge à dix ou douze pas une balle entre les yeux du lion, qui roule, essaie de se relever, mais retombe percé d’autres balles, C'était un bel animal; sa tête était aussi large que celle d’un taureau : « Des oreilles à la poitrine, il était couvert d’épais flocons de laine, preuve de ses habitudes de pillage et de gloutonnerie. » Ù Cependant, si la faune sauvage causa des déboires aux premières générations de colons européens établis au Cap, elle leur valut simultanément des avantages maté- riels et des satisfactions de curiosité. Le poisson qu'on péchait en abondance dans la baie de la Table, les pingouins qui peuplaientles iles Dassen, l'ile Robben et la baie de Saldanha, constituèrent dans le début une ressource précieuse pour les Hollandais, souvent menacés par la famine. « Ce soir, écrit le 29 jan- vier 1653 dans son journal le commandeur van Riebeeck, re, S REA EA Ut QU (TL) LF NATURALISTE le Tout-Puissant nous a envoyé un beau banc de pois- sons : quatorze à quinze cents merges, » Et le 6avrili65#, il dépêche le navire Roode Vos à la baie de Saldanba pour y chasser des pingouins et en rapporter promptement au cap les œufs et la chair. Pour fournir à leurs familles un supplément d'alimen- tation, les colons allaient chasser des élans, des cerfs, des chevreuils et même des rhinocéros et des hippopo- tames. Jan Coenraad Visser et Willem van Deventer, par exemple, revinrent le 10 juillet 1669 avec trois grands hippopotames, animaux très abondants à cette époque dans les rivières Brog et Breede. Parmi les animaux du Cap, deux espèces exciterent principalement la curiosité des Hollandais, l’autruche et le zèbre, Le 18 février 1664, les cuisses d'une autruche, qu'on venait de tuer, sont accommodées et servies sur la table du gouverneur, qui goûta fort ce mets nouveau. En 4665, pour cultiver l'amitié du roi indigène de Ceylan, on lui envoya du Cap deux autruches qu'on venait de capturer. Lors de leur établissement au Cap, les Hollandais n°y .trouvèrent pas de chevaux indigènes, et ceux dont ils se servirent furent importés de Batavia. Aussi, dès qu’ils découvrirent le zèbre, y firent-ils, espérant le dompter à leur usage, grande attention. Le 16 novembre 1658, un officier, Jan van Harwanden rapporte d’un voyage dans l'intérieur du pays deux fragments de peaux « extraor- dinairement marqués » dont les indigènes Gorachouquas « fabriquèrent des sandales analogues à celles portées par les capucins ». * x Jusqu'ici, le choix des aliments était un « art » auquel excellaient les « cordons bleus »; aujourd’hui, il tend à devenir une science. On doit manger comme on fait sa caisse : ceci plus cela égale « tant ». Car, ainsi que le dit l'adage bien connu il faut manger pour vivre. Et pour vivre, on doit réparer tout ce que l’on perd de diffé- rentes façons, notamment par la chaleur que nous déver- sons sans cesse dans le milieu ambiant. En somme, tout ce que nous mangeons est destiné à être « brülé » dans notre organisme, et le meilleur moyen de savoir quelle peut être l'utilité d’un aliment donné consiste à con- naître la quantité de chaleur qu'il est susceptible de fournir, ou, comme disent les savants, quel nombre de « calories », il peut dégager. Et, partant de ce fait, le calcul va tout seul. - Voici, en effet, ce qu'un homme de 70 kilos, se livrant à un travail modéré, doit absorber par jour : Grammes TOUR SU RTE ST a DES VS à 3.000 Matières minérales.............. ANT 30 PAlDUMINOITES s24 2 ce dieteiae 70 Matières hydrocarbonées....... PRE 400 CRAISS es ner PME ee ue 50 Il n’y a pas lieu de s’occuper de l’eau, ni des matières minérales, qui surabondent dans tous les aliments. Ce sont les trois derniers aliments qui sont les plus impor- tants. Voici la quantité de calories qu’ils dégagent : Calories 10 gr. d’albuminoïdes........:...... 287 400 gr. d'hydrocarbones ............. 1.640 d0)gr-idérgraisses. Lan 465 Au total : 2.392 calories. C’est ce qu'il faut, en moyenne, à un homme par jour chiffres «ronds ». Le « menu » ci-dessus est bien compris, parce qu'il est varié et aboutit au total exigé de calories. Mais on peut arriver à ce dernier de bien d’autres facons, et, pour cela il suffit de savoir que : : 2.400 calories, en 85 Dégagent 4 calories 10 4 calories 10 9 calories 30 gr. de matières albuminoïdes. gr. de matières hydrocarbonées. FMOGFETAISSOS. See eme Les matières albuminoïdes abondent notamment dans le blanc d'œuf, la viande, ainsi que dans certains légumes. On aura une idée de leur importance dans le tableau suivant : Teneur en albuminoiïdes p. 100 Fromage/déksruyere Le. #40: 31,60 Jarretdeveauseeee creuset 19,85 Aloyau de bœuf............. u 18,82 Gigot desmouton. #60 2.-0h cer. 17,13 Gôteletteidenorc Me" ceet ee 15,7 Œufsidespoule Pre enr. 14,31 Éaitédenvache me er C 5,38 Lentilles Re etarecseeureeee 24,28 POISÉSECS mme ele cie eirtelers 21,83 HaricOtS venise eme cree. eee 20,77 MaCaTOn RE Re eee 12,45 RIZITÉCONIQUE ee -cre 8,26 PAmaDlaNnc RE ee. 8,26 ÉDiInardS en erestee OO 3,15 Les matières hydrocarbonées se trouvent notamment dans les sucres et féculents (graines, pain, pomme de terre) et les matières grasses dans le lait, le jaune d’œuf, certains légumes. Le tableau ci-dessous fixe les idées à cet égard. Matières k hydrocarbonées Graisse par kilo par kilo gr. gr. ailes ne eo ee 40 45 Jaune diŒUFe ee. eee : 8,5 320 Viande de bœuf maigre...... 4 15 Blancid ŒUutr nes eee cce 2,6 40 RIZ etant eh 834 8 Hentilles me sss-encesos ie 559 24 Haricotse et. Rasa 499 19,5 PAIN ne Rien 470 » Pommes de terre....... RÉ 193 175 Les chiffres ci-dessus sont fort intéressants : mais pour être complets, il faut savoir qu'une partie seulement des matières absorbées par nous est utilisée dans la pro- duction des calories, Voici, en effet, quel est le « coefli- cient d'utilisation » des matières alimentaires dont nous avons parlé plus haut. UTILISATION P. 100 DES EE — Matières Matières \atières albuminoides hydrocarbonées grasses Viande cultes... 97 » 95 Œuis SN sts alert rate : 97 » 95 IAE PR ANS EN, da tete 90 100 96 Macaroni et pâtes...... 83 99 9% ARR PAU NE RATE ee 70 99 9% Pommes de terre....... 80 96 » Pamiblancr ie. 19 99 » Mais, si l’on veut s’éviter des calculs un peu longs, on peut laisser ce tableau de côté et considérer que toutes les matières albuminoïdes, hydrocarbonées et grasses sont utilisées intégralement. Pour rétablir l'équilibre, on calcule ses repas de manière à arriver, par exemple, à 2,600 calories, au lieu de la quantité normale: 2.400. On a dressé toute une série de tableaux permettant d'aboutir à ce total en remplacant un aliment par un autre : c’est à l'imagination de chacun de faire le reste. Et, désor- mais, au restaurant, on ne commandera plus un « bif- teck aux pommes », mais « 10 grammes de matières albuminoïdes » accompagnées de beaucoup de « matières hydrocarbonées ». HENRI COUPIN. COCCCOCCICICCOOCOCOCCOCOCONCCCOCOX 86 LE NATURALISTE LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques Le Mormyre d'Hasselquist. — Mormyrus Hassel- quisti, Geoffroy. — Nous retrouvons, dans cette image (fig. 6) tirée d’un bas-relief memphite de la Ve dynas tie, tous les caractères propres au Mormyre d'Has- selquist : museau allongé, lèvre supérieure dépassant l'inférieure, nageoire dorsale considérablement dévelop- pée, anale courte, caudale formée de deux lobes poin- tus, l'œil placé sur le haut de la joue. Dans le poisson vivant, les écailles assez grandes et fort distinctes, couvrent le corps ; sur la tête s'étend une peau nue, épaisse, piquée d’une infinité de pores minuscules; les narines et les dents sont très petites, Fig. 6. — Le Mormyre d'Hasselquist, bas-relief de la V° dynastie. ces dernières mobiles et enchassées dans une épaisse gencive. La couleur générale est d’un gris de fer argenté, les traits bleuâtres courent obliquement sur la dorsale; les joues, irisées d’ambre et d'azur, sont délicatement semées de points d’or. te Ce Mormyre habite non seulement le Nil, mais on le rencontre aussi dans les rivières de l'Afrique occiden- tale. Sa longueur moyenne est d'environ trente-cinq centimètres (1. Le Mormyre de Denderah. — Mormyrus anguil- loïdes, Linné. — Le corps allongé, le museau arrondi comme celui d'une anguille, la mâchoire inférieure plus courte que la supérieure, les yeux petits, une dorsale tres brève, presque semblable à l’anale qu’elle super- pose; pectorales et ventrales, rappelant celle du Mor- myre d'Hasselquist, caudale divisée en deux lobes four- chus, tels sont les principaux caractères extérieurs offerts par le Mormyre de Denderah, et que l'on trouve Fig. 7. — Le Morn.yre de Denderah. fidèlement reproduits dans notre sculpture égyptienne provenant d'une tombe de l’ancien empire (fig. 7). L'anguilloïde a, en outre, la tête couverte d’une peau nue criblée de pores et les écailles plus grandes que dans les espèces précédentes. Sa coloration, d’an noir verdâtre (1) Lacépkne. Hist. nal. des Poiss, vol. V, p, 620-625. — Gzsorrroy SanT-Hizarre. Descrip.Egyp. Poiss. du Nil, vol. XXIV, 1829. Le Mormyre d'asselquist, p. 262; Atlas, I, pl. VI, fig. 2. — Cuvier et VaLENGIENNES. Hist. nat. des Poiss., t. XIX, p. 184. — Gunraer. Catalogue of the Flshes in the British Museum, vol. VI,p. 217 (1866). sur le dos, prend un gris nué de rose le long des flancs et sur le ventre; la tête est variée d'émeraude, d'azur, de rose et de jaune d’or; les yeux sont d’un gris bleuâtre et les nageoires d’une teinte obscure tirant sur le vert. Cette espèce, assez abondante dans le Nil, en dessous des Cataractes, ne descend guère plus loin, aujourd'hui, qu'aux environs de Denderah. Quelques individus ont été capturés à Dongola, en Nubie (1). Sonnini a donné, avec une figure, la description du Mormyrus anguilloïdes. Il raconte qu’en raison de la forme allongée de son museau et de sa tête, laquelle offre un certain rapport avec le nez pointu de la Belette, les Arabes l’appellent Hersé, nom qui, dans leur langue, sert à désigner ce quadrupède (2). ACADEMIE DES SCIENCES Note sur un filon aurifère situé à Beslé (Loire-Infé- rieure).. Note de M. F. KERFORNE, présentée par. M: A. LAGRoIx. M. J.-B. Lehagre, expert agricole à Rennes, après examen d'échantillons de quartz micacé, minéralisé en pyrite et en mis- pickel, provenant d’excavations découvertes à Beslé (Loire-[nfé- rieure) conclut à l’existence d'anciennes exploitations. M. F. Kerforne s'étant rendu sur les lieux reconnut en effet la présence d'anciennes galeries de mine remblayées, établies sur un filon: quartzeux dont il ne restait que quelques débris et dont l’an- cienne exploitation devait remonter à l’époque gallo-romaine, d’après des poteries et des briques trouvées dans les remblais; elle ne s'est pas étendue à une g ande profondeur, par suite d’une venue aquifère considérable, mais elle a existé sur une longueur de plus de 2 kilomètres. Des travaux poussés au-dessous du niveau hydrostatique ont permis de reconnaitre la présence d'un filon quartzeux minéralisé en or libre, pyrite et mispickel. Le filon présente toutes les appa- rences d’un filon couche encaissé dans les schistes ordoviciens- quoique en certains points, localisés il est vrai, il les recoupe nettement; il envoie souvent, assez loin dans les épontes, des apophyses sous forme de filonnets. Le quartz est accompagné de larges salbandes argileuses minéralisées ; le tout contient abondamment de la muscovite, le plus souvent en masses testacées, colorées en vert clair un peu jaunâtre, mais pas de tourmaline. Les paillettes de mica isolées sont blanc d'argent et un peu onctueuses au toucher; dans les parties superficielles du gite, le mica est au contraire jaune doré et perd son onctuosité. Le filon et les salbandes sont riche_ ment minéralisés en pyrite, se présentant en cristaux cubiques, généralement déformés, en petites masses amorphes et en croûtes cristallines avec les facettes de l’octaèdre ; en mispickel sous forme de jolis cristaux, souvent maclés, de petites traînées ou de masses amoiphes occupant des cellules quartzeuses cloisonnées finement. L'or natif se présente sous la forme de paillettes minces ou de fils contournés; on en trouve dans le quartz massif, dans les masses de mica, dans les cellules quartzeuses cloisonnées vides de leur mispickel, dans du mispickel en voie d’altération. Il est abondant et l’on trouve quelquefois des pelotons de paillettes chiffonnées atteignant jusqu’à la grosseur d’un pois. Les épontes du filon présentent, outre une minéralisation intense en pyrile ef même en mispickel, un métamorphisme com- parable à celui qu'aurait pu produire une roche éruptive. Ce filon aurifère paraît présenter un grand intérêt tant scienti- fique qu'industriel et appartenir à un type apparenté avec les pegmatites. - Sur la genèse des formes glaciaires alpines. Note de M. E. pe ManTonns, presentée par M. Micner Lévy. Les formes alpines apparaissent comme d’origine très com- (1) Lacérène. Hist nat. des Poiss., V, p. 619-620. — Gror- FROY SAINT-HiLaIRE, Descrip. Egyp., vol. XXIV, p. 265. Atlas, pl. VII, fig. 2. — Cuvier et VAaLENcIENNES. Mist. nat. Poiss.. tu. XIX, p. 187. — Gunruer, Catalogue of the Flshes, etc., vol. VI, p. 223. Mormyrus anguilloïides. (2) Sonnixr. Voyage dans la haute el basse Egypte, t. IT, p- 286, pl. XXII), fig. 4. (ke lt LE NATURALISTE 87 plexé. Pour les expliquer, on ne saurait se contenter de consi- dérer soit la tectonique, soit l'érosion fluviale, soit l'érosion gla- ciaire. Ces trois facteurs doivent entrer en ligne de compte. Des mouvements du sol, poursuivis jusqu’au Pliocène supé- rieur, ont donné des vallées jeunes à profil longitudinal tendu et irrégulier, à profil transversal plus ou moins large, suivant la nature des roches et suivant les éléments tectoniques traversés. L’érosion glaciaire a profité de ces inégalités pour former des bassins et des verrous, des vallées suspendues, des cirques et des bassins terminaux. L'’érosion interglaciaire tendait à réduire les ruptures de pente les plus fortes, à approfondir les thalwegs en les rapprochant du profil d'équilibre et à régulariser les pentes des versants suivant la nature des roches. Mais les périodes gla- ciaires retrouvaient toujours un modele encore assez heurté pour que la formation des bassins, verrous et autres traits glaciaires reprii nécessairement. C’est seulement en partant de ces considérations qu'on peut espérer arriver, par une étude minutieuse de chaque vallée, à expliquer toutes les formes alpines, en rapport avec les forces variées qui leur ont donné naissance. Sur la structure et la signification de la membrane qui enveloppe la sphère vitelline de l'œuf des oi- seaux. Note de M. A. LecarLLon, présentée par M. HexxeGuy. En se détachant de l'ovaire, la sphère vitelline de l’œuf des oiseaux emporte autour d'elle une enveloppe qui n'est ni une simple membrane vitelline ni mème un simple chorion dépourvu de structure cellulaire. Elle comprend la couche interne, la gra- nulosa et une partie plus ou moins épaisse de la {heca du fol- licule. L'auteur propose le nom de capsule vitelline. Cette cap- sule protège la sphère vitelline pendant qu'elle traverse l'oviducte, pendant qu'il se dépose autour d'elle la couche albumineuse, puis la membrane coquillière et la coquille, et ensuite pendant qu’il s’y forme un embryon. Mais la dégénérescence des cellules qui entrent dans sa composilion, déjà commencée au moment où l'œuf se détache de l'ovaire, continue ensuite, de sorte que géné- ralement, dans l'œuf pondu, il est difficile ou impossible d'en retrouver les traces. C’est ce qui explique pourquoi, jusqu'ici, les embryogénistes se sont trompés sur la vraie nature de l’enve- loppe qui entoure la sphère vitelline de l'œuf des oiseaux. Contribution à l'étude de l'audition et de son déve. loppement (par les vibraiions de la sirène à voyelle). Note de M. Rancarp, présentée par M. Yves Derace. Considéré dans son ensemble, le sens de l’ouïe est un phéno- mène physio-psychologique qu'on peut diviser en plusieurs étapes ou phases : io Le son est recueilli par le pavillon et le conduit auditif externe (appareil collectif). 2° La vibration sonore est transmise par le tympan, les osse- lets, la fenêtre ovale, les milieux labyrinthiques, la membrane de Corti (appareil de transmission mécanique) jusqu'aux 30 Cellules de Corti qui l'enregistrent en tant que modifica- tions de pression, et dont 4° L'impression est transmise par le nerf auditif (éransmission nerveuse) aux 50 Centres de sensation du son. Ces centres sont multiples et il en existe probablement un pour chaque genre de son (voix, musique, bruit). Ce fait n'a pu être révélé par l'anatomie nor- male ou pathologique, mais semble prouvé par les observations précédentes, qui confirment celles de M. Marage. 6o Ces centres sont en connexion avec d’autres plus élevés qui président à la compréhension de l'impression sonore reçue (per- ceplion audilive). Leur fonction est condition ef dépendance de phénomènes psychologiques purs : attention, mémoire, ete. Les vibrations de la sirène à voyelles ont une action acces- soire sur l'appareil de transmission mécanique (massage vibra. toire). Elles ont une action prépondérante sur la fonction des centres de la sensation auditive, qu’elles développent en totalité ou en partie, cette action étant prédominante sur l'audition cor- respondante (parole), où sur l'audition la plus respectée en cas de lésions centrales. Il est impossible de déterminer, quant à présent, si cette action est le résultat de l'hypertrophie des cel- lules nerveuses, soumises à un travail exagéré et répété, ou à l'atcroissement’ numérique de ces éléments. CONGRÉS PRÉHISTORIQUE DE FRANCE Sixième session. — Tours (Indre-et-Loire) : 21-27 août 1910. Les cinq premières sessions du Congrès préhistorique de France, tenues à Périgueux (1905), à Vannes (1906), à Autur (1907), à Chambéry (1908)et à Beauvais (1909), ont eu un incontestable succès, Le nombre des adhérents, l’importance des travaux présentés, le résultat des excur- sions ont pleinement justifié les prévisions des promo- teurs de ces assises scientifiques nationales. D'accord avec la Societé préhistorique de France et avec la municipalité de Tours, le Comité d'organisation a décidé de choisir cette année, pour la sixième session, la ville de TOURS (Indre-et-Loire), qui est le siège de So- ciétés savantes et un centre important de belles excur- sions, géologiques et préhistoriques. Les assises du Congrès se tiendront du dimanche 21 au samedi 27 août 1910 inclusivement. — La Séance d'inauguration aura lieu le dimanche 21 août, à 4 heures du soir, à Tours. — Les trois premières jour- nées (22, 23 et 24 août), à Tours, seront consacrées aux présentations, communications et discussions scienti- fiques, ainsi qu'à des visites archéologiques locales (Musées ; Collections particulières ; Monuments de la Ville et des environs, etc.). Les autres journées (25, 26, 27 août) seront réservées à des excursions scientifiques dans le département d'Indre-et-Loire, et notamment aux suivantes : 1° Les Dolmens de lu Grotte des Fées, près Mettray. 20 Les Puits funéraires de Sublaines. — Le Menhir de la Pierre Bouchelière. — Les Sillons de Gargantua. — Les Donges de Sublaines. — Le Polissoir de Luzillé. — Le Dolmen de Hys. 3° Le Grand et le Petit Pressigny. — Ateliers d'Abilly, La Guerche, etc. — La Station néolithique de Brane. 40 Tailleries modernes de Silex, à Meusnes-sur-Cher. Parmi les QUESTIONS INSCRITES A L'ORDRE DU JOUR figurent les suivantes, particulièrement intéressantes pour la région où se tiendra le Congrès : 19 LE PALÉOLITHIQUE EN TOURAINE. 20 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE L'INDUSTRIE EN SILEX DU GRAND-PRESSIGNY. 3° LES PUITS FUNÉRAIRES DU BASSIN DE LA LOIRE. Le Congrès comprend des membres titulaires et des menbres adhérents. Les membres titulaires paient une cotisation de 12 francs. Seuls, ils ont droit au volume des Comptes rendus de la Session. Les membres adhérents paient une cotisation de 6 francs; iis peuvent assister aux réceptions, réunions et exCur- sions. Toutes les communications ou demandes de rensei- gnements doiventêtre adressées à M. le D' MARCEL BAU- DOUIN, Secrétaire général du Comité, à Paris, rue Linné, 21. Les Adhésions et Cotisations sont reçues chez M. Louis GIRAUX, Trésorier du Comité, 11, rue Eugénie, SAINT-MANDE (Seine). 2000000000000000000C0CALOOCOCL LA TEIGNE DES LILAS (Tinea Syringella) Parmi les insectes les plus intéressants sur lesquels on me demande encore assez souvent des renseigne- ments, il convient de citer en première ligne : la Teigne des lilas (Tinea syringella). Ce microlépidoptère, un des plus petits que nous possédions en France, apparaît dès les premiers beaux jours du printemps. Aussitôt la femelle fécondée, elle AUS PRE EE re LP ONNEE à A TE LE has 1 88 LE NATURALISTE dépose ses œufs dans les feuilles encore tendres des lilas. Au bout de sept ou huit jours,s’il ne revient pas de froid, les œufs éclosent et donnent naissance à une très petite chenille blanchâtre qui perce les feuilles d’un trou, pénètre dans le parenchyme et creuse entre les deux épidermes' une galerie dans laquelle elle vit et croit pendant quelque temps. Les feuilles attaquées se fanent, se dessèchent et pa- raissent comme bruülées, surtout à leurs extrémités. Si l’on soulève, au mois de mai, l’épiderme d’une feuille ainsi attaquée, on y trouve une famille de jeunes che- niiles, ainsi que leurs excréments noirâtres ressemblant à du tabac à priser. Lorsque ces petites chenilles, dit Boisduval, se sentent logées trop à l’étroit, et que la nourriture va leur man- quer, elles font une petite ouverture dans une portion de l’épiderme, sortent de cette retraite devenue insuffi- santeet lient ensemble quelques feuilles de lilas à l’aide de fils de soie. Une fois installées dans ce paquet, elles continuent de croitre en rongeant la face supérieure de ces organes. Au mois de juin, arrivées à toute leur taille, elles sont d’un vert blanchâtre. Alors, elles aban- donnent leur demeure, la petite colonie se disperse et chacune se fait une petite coque de soie, les unes entre les feuilles et les autres dans les gercures de l'écorce. Lorsqu'on secoue les lilas, ou que ces larves ont peur d’un oiseau quelconque, elles se laissent tomber de l'arbre, en ayant soin de se suspendre à un fil de soie, qu'elles sécrètent au fur et à mesure qu’elles descen- dent. & Elles peuvent donc, par ce moyen.des plus simples, échapper à leurs ennemis. Nombre de chenilles, du reste, usent du même procédé. L’éclosion de l’insecte parfait a lieu au bout de douze à quinze jours. Au mois de juillet, les Teignes du lilas s’accouplent de nouveau et donnent une seconde géné- ration, dont l'insecte parait en septembre. « Les indi- vidus provenart de cette seconde époque, dit Boisduval, s’accouplent de même et donnent une troisième généra- tion de chenillettes, dont les chrysalides passent l'hiver pour propager l'espèce au printemps suivant. » La Tinea syringella, malgré son exiguité, est un superbe insecte. Les ailes sont très étroites, linéaires. Les supérieures, dont le fond est brun, sont marquées de quelques petits traits blanchâtres et de petites raies irrégulières d’or bruni. Les inférieures sont allongées, pointues, extrêmement étroites et munies d’une longue frange soyeuse. Les antennes sont longues et sétacées. Cet insecte, inconnu au temps de Linné, est devenu très commun, et semble tous les ans augmenter ses ravages. Il est fort probable que ce microlépidoptère nous a été importé d'Orient, comme les lilas. On peut détruire cet insecte en enlevant et brülant, au mois de mai, les feuiiles qui présentent sur leurs bords un commencement de boursouflure et de dessicea- tion de l’épiderme. Mais le meilleur moyen, à mon avis, consiste à placer dans son jardin, près des lilas, le piège dont je vais donner la description. Ce piège est basé sur la propriété qu’a la lumière d'attirer la nuit non seulement la Tinea syringella, mais encore une foule d’autres Teignes et Papillons. En outre, ce piège coûte très bon marché et est très ornemental dans un jardin. Il suffit tout simplement de placer sur un vieux tronc d’arbre une cloche en verre ordinaire de jardinier, la base en haut ; on emplit d’eau cette cloche, puis on fait flotter à l’intérieur de la cloche une lampe à bougie de sûreté, système Marie, employée actuellement pour l'éclairage de süreté des théâtres. Le soir venu, on allume la bougie. Tous les petits papillons sont attirés par la lumière et viennent se noyer dans l’eau. On peut même transformer ce piège en un petit aquarium, où les poissons sont largement nourris par les insectes attirés par la lumière. Dans le cas où ‘la lumière d’une bougie semblerait trop dispendieuse, on peut la remplacer avec un même succès par une simple veilleuse à l'huile. Il est bien entendu qu'il ne faut allumer ce piège qu’au moment de l’éclosion du papillon, c'est-à-dire au mois de juillet, époque tres favorable non seulement, comme je le disais tout à l'heure, à la capture de la Tinea syringella, mais encore d’un grand nombre de nos ennemis du jardin. _ PauL NoëL. Bibliographie Tous les ouvrages et mémoires ci-après indiqués peuvent être consultés à la bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. Milne-Edwards et Bouvier. Les Pénéides et Siénopides (« Blake »). Mein. Mus. Comp. Zool., XXVII, n° 3, 1909, pp. 180-274, pl. I-IX. Minkiewicz (R.). Mémoire sur la biologie du Tonnelier de mer (Phronina sedentaria, Foxrsk) IT. Bull. Inst. Océanogr., n° 152, 1909, 19 p., fig- Musgrave (E.-M.) Experimental Observations on the Organs of Circulation and the Porvers of Locomotion in Pennatulids. Quart. Journ. Micr. Sc., n° 915, pp. 443-481, pl. XXVI- XXVII. Nicolas (L.). Le caoutchouc en Côte d'Ivoire. L'Agric. pratl. des Pays chauds, oct. 1909, pp. 282-313, fig. Nicolas (G.). Recherches sur la respiration des organes végé- tatifs des plantes vasculaires. Ann. Sc. nat., Bot., X, 1909, pp. 1-113. Orbigny (d). Types du prodrome de Paléontologie siratigra- phique universelle (suite). Ann. de Paléontol., IV, 1999, pp. 109-128, pl. XII-XIV. Osimo (Gr). Studio critico sul genere Alveolina d'Orb. Palaeont. ital., XV, 1909, pp. 71-100, pl. IV-VII. Pax (F.). Aktinienstudien. Jen. Zeitschr. f. Naturw., 38,1909, pp. 325-344, pl. XXVII. Pelourde (F.). Recherches comparatives sur la structure des fougères fossiles et vivantes. Ann. Sc. nat., Bot., X, 1909, pp. 115-147, fig. Le Pierantoni (U.). Sul genere Paranais e su di una nuova specie del Golfo di Napoli (Paranais elongata). Mitt. Zool. Stat. Neapel, XIX, 1909, pp. 445-458, pl. XVII- Pira (A.). Studien zur Geschichte der Schweinerassen insbe sondere derjenigen Schwedens. Zool. Jahrb., supplt 10, Lieft 2,909, pp. 233-426, fig. : Pocock (R..-I.).On the Colours of Horses, Zebras and Tapirs. Ann. and Mag. of nat. hist. nov. 1909, pp. 404-415. Pohl (L.). Ueber das os penis der Musteliden. Jen. Zeitschr. f. Naturw., 38, 1909, pp. 379-394, fig. Protic (Dr). Zweiter und dritter Beitrag zur Kenntnis der Algenflora Bosniens und der Herzegowina. Wiss. Mitl. aus Bosn. und Herzeg., XI, 3, 1909, pp. 499- 526. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 17. e 0 32 ANNÉE , il 1 12 C9 11 CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS Genre CHAMA. Coquille dont le diamètre fait — de 20 mm...... 2 Coquille dont le diamètre fait + de 20 mm...... 8. Coquille n'atteignant même pas 10 mm. de diamètre très convexe: lamelles (10-12) équidistantes, régulière- ment costulées. ‘ G. squamosa, Soland., Lulétien, Barlonien (fig. 1). Coquille dont le diamètre fait toujours + de 10 mm. et RON EME rs ete Mau ne alerts re le deu éna anse ve iste 3. — —— — ER Coquille ornée extérieurement de lamelles concentri- ques peu nombreuses, espacées.................. 4. Coquille ornée extérieurement de lamelles très nom- brensesaserrees se UT CU RAR ER EN in e 5, Coquille de 12 mm. de diamètre, orbiculaire, ornée de 6-1 lamelles relevées, froncées à la base et plissées du côté antérieur; intérieur des valves ponctué. G. Bezançoni, Cossm., Yprésien (fig. 2). Coquille de 15 mm. de diamètre plus large que haute, avec 18-20 lamelles foliacées + où — régulièrement fes- tonnées ; intérieur des valves lisse. G. inornata, Desh., Lulélien supérieur, Coincourt (Oise) (fig. 3). spéciale à Coquille en forme d'Exogyre, valve inférieure pourvue d’une crète squameuse, intérieur des valves lisse... 6. Coquille suborbiculaire, sans crète, punctuées à l’in- téTIEULe. 1... LOS MOUSE oN TDR DÉCOR CLS 1. Lamelles régulièrement espacées et costules des la- melles régulières. assez fortes (diam. 15 mm.). G. plicatella, Mellev., Yprésien, spéciale à Laon (Aisne) (fig. #4). Lamelles irrégulièrement espacées, costules irrégulières, très serrées, valve supérieure comme treillissée (diam. 9 mm.). GC. intricata, Desh., Lulélien (fig. 5). Coquille un peu plus large que haute: lamelles avec épines presque égales, dent de la valve gauche étroite, peu saillante ; celle de la valve droite non crénelée, C. punctulata, Desh., Ypresien (fig. 6). Coquille orbiculaire, lamelles à épines très inégales ; dent de la valve gauche forte, saillante, celle de la valve droite crénelée. C. depauperata, Desh., Lulétien (fig. 7). Coquille ornée extérieurement de lamelles concentri- ques simples où costulées, mais sans épines....... 9e Coquille ornée extérieurement de lamelles plus où moins ÉDINOUSES 7 Eee ester af afro etre lets de cine se lede Si De 11. Coquille très épaisse ayant plus de 50 mm. de diamètre ; lamelles ni costulées, ni épineuses. G. subgigas, &’'Orb., Lulélien inférieur (fig. 8). Coquille ayant toujours moins de 50 mm. de diam. 10. Coquille assez régulièrement orbiculaire; 9-10 lamelles minces, espacées à costules rares du côté antérieur. G. papyracea, Desh., Barlonien (fig. 9). Coquille moins orbiculaire que la précédente, à lamelles plus nombreuses, ornées de costules obliques, très nom- breuses et très serrées. GC. turgidula, Lamk., Lulélien, Bartonien (fig. 10). Lamelles peu nombreuses (12-15) espacées ; épines des lamelles externes non barbelées, très longues, en lame de Sabre AREA Lee ere rene ne en le D Na 12. Lamelles très nombreuses et très serrées, épines plus ou moins développées... ..... die Nath sue 13. 2 SÉRIE — [N° 12 ES x (A suivre.) /15 AVRIL 190 t Intérieur des valves ponctué, espaces interlamellaires avec nombreuses costules longitudinales très prononcées régulièrement espacées, C. calcarata, Lamk., Lutétien, Barlonien (fig. 11). Intérieur des valves non ponctué; espaces interlamel- laires striés concentriquement, quelques faibles costules seulement vers le crochet. C. distans, Desh., Yprésien (fig. 12). LZL ÆRITEL del Genre Chama. Coquille relativement peu épaisse, épines des lamelles externes, barbelées sur les bords, disposées par tonffes, quelques-unes très longues. G.lamellosa, Lamk., Lulélien, Barlonien (fig. 13). Coquille lourde, très épaisse, lamelles très serrées et ne portant des épines très courtes que vers la partie anté- rieure des valves. C. fimbriata, Defr., Bartonien (fig. 1%). P.-H. FRITEL. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1) Adultes. — Clytres et Cryptocéphales aux couleurs vives et variées constituent un groupe de Coléoptères parti- culiers à la plaine et aux régions montagneuses dont le : (4) Voir les numéros 528 et suivants du Naturalisle. 40 | LE NATURALISTE séjour de prédilection est sur les feuilles, sur les fleurs; c'est de jour, aux moments où l’astre solaire déverse ses chauds rayons autour de leurs plantes favorites, qu'on les voit soit voltiger, soit ronger les tendres sommets des plantes ou des arbustes ; — fatigués de leurs courses diurnes, ils passent la nuit au repos, fixés par leurs pattes le long des tiges des graminées ou sur le feuillage des arbres autour desquels ils prennent leurs ébats de jour; c’est de mai à septembre qu'a lieu leur apparition, un peu plus tôt pour quelques rares espèces ; — leur vol, bien soutenu, est de courte durée ; — surpris, ils se lais- sent tomber sur le sol, pattes et antennes contractées, mais quand ils le peuvent, ils évitent le danger en s’'en- volant; — l’accouplement a lieu de jour,il peut se ré- péter plusieurs fois, il dure assez longtemps, et c’est durant l'acte de la copulation que la femelle ronge les tiges ou les feuilles les plus tendres des plantes ; plus tard, en déposant sa ponte, elle l’entoure des mesures de précaution voulues pour la mettre à l’abri de tout acci- dent et c’est ainsi que la génération des espèces s’accom- plit dans le cours d’une année; — après la copulation, une fois les organes génitaux désunis, le mâle meurt, la femelle ne lui survit que le temps de déposer sa ponte. Les Clytres sont moins agiles que les Cryptocéphales, leur vol est aussi moins soutenu ; c’est sur les arbres bien pius que sur les végétaux Ho qu'ils se tien- nent ; les chênes ont le don de les attirer plus particu- lièrement ; ils ont malgré cela les plus grands rapports avec les Cryptocéphales, mais au point de vue anatomi- que comme à celui des métamorphoses, il n'existe point de différence entre eux. Les Cryplocéphales supportent très bien la captivité : on peut élever chez soi, en recouvrant au moyen d’un grillage en fil de fer le sable tamisé d’un vase, toutes les espèces de ce groupe, en leur donnant les feuilles fraiches nourricières au préalable trempées dans de l’eau : ils vivent très bien dans ces conditions, s’y accouplent et y pondent. Aire de diffusion. — Le littoral méditerranéen, les contrées montagneuses, Alpes, Pyrénées, sont le séjour privilégié d’un grand nombre d'espèces particulières à ces régions ; la Russie comme la Sibérie ont aussi leurs représentants spéciaux ; — cette prédilection des espèces à n'occuper que des zones déterminées tient sans doute pour les Clytres aux habitants (fourmis) qui pourvoient à leur nourriture à l’état de larve; de l’autre, pour les Cryptocéphales, aux affinités botaniques qui les lient au sol. Nous ne nous occuperons dans notre travail que des groupes de notre pays, incidemment des contrées limi- trophes, ne réservant pour les espèces exotiques qu’un aperçu général. Anomalies. — Nous ne connaissons que très peu d’es- pèces sur lesquelles aient été constatés des caractères anormaux, cela tient essentiellement à la protection dont sont enveloppées dans leur étui les larves ainsi que les nÿymphes des Clytres et des Cryptocéphales ; — dans la plupart des cas généraux de l’ordre des Coléoptères, les cas anormaux signalés sur l’adulte ont pour cause dés accidents survenus aux larves, se répercutant sur la nymphe pour se reproduire sur l’insecte à l’état parfait, ainsi que nous l'avons relaté dans un petit opuscule paru dans l'Echange de Lyon (numéros 294 et 295, juin et juillet 1909), —ici ce n’est pas le cas, la larve vit seule, elle a facilement les moyens de se mettre à l'abri de tout danger, elle n’est sujette qu'à de très rares accidents, comme celui de sortir de son fourreau, ce qui est l’équi- valent de sa mort, à moins que par des efforts inouis elle ne parvienne à y rentrer. Classification. — La division en Clytres et en Crypto- céphales des Tubifères de Chevrolat est très naturelle et il faudrait qu’il y en eût ainsi pour toutes les autres fa- milles, elle est basée sur les caractères empruntés aux larves. La robe si nuancée des Clytres dans ses couleurs, leur forme cylindrique, leur donnent un cachet particulier; —les Cryptocéphales quoiqu'ils en soient bien voisins par leurs premiers états ont le corps plus court, plus arrondi, varient aussi dans leurs couleurs. Un trait ne permet- trait pas de confondre entre eux ces deux groupes :.. la conformation de leurs antennes ; — de plus, beaucoup de mâles de Clytres ont leur tête très développée, leurs pattes antérieures allongées et toutes les femelles ont leur dernier segment abdominal incisé en forme de fossette, particularités auxquelles ne participent pas les Cryptocéphales. Notre travail ne comprend que la biologie partielle ou totale d'un peu plus de cinquante espèces de Clytres ou de Cryptocéphales ; c’est peu sans doute et c’est d'autant moins que-si un coin du voile, qui enveloppait les prin- cipales particularités afférentes à la construction de la coque a été soulevé, 1l n’en reste pas moins à connaître encore par quel effet se développe le système pileux dont sont couverts nombre de coques des Clytres ; — Est-ce le résidu d’un mucilage déposé par la larve sur la coque et qui en durcissant prend la forme d’un fil ?... d'un cil?.… Dans le cours des années 1907 et 1908, M. Pic (Bull. éch. Lyon et Bull. soc. ent. fr., 1909) a fait connaître, mais un peu succinctement, les œufs ainsi que l’enve- loppe primaire de nombreux Cryptocéphales de Saône-et- Loire et des Alpes qui ont été observés par lui ; travail utile à consulter. Parasitisme. — Les larves des Clytres et des Cryptocé- phales ont des ennemis appartenant à la famille des Hyménoptères-Ichneumoniens : les fourreaux dans les- quels se développent ces parasites sont toujours oper- culés par les larves qui les abritaient. Quand donc, à quel moment a été pondu l’œuf qui à donné naissance au ver de l’'Hyménoptère ? Quelques jours avant la transmutation, aux premiers moments des symptômes transfiguratifs, avant que la larve n'ait fermé l'entrée de son fourreau; et ce qui le prouve, c’est que nous avons trouvé des fourreaux contaminés dont l'opercule était plaqué contre des écorces, c’est-à-dire dans des conditions telles que l’œuf du parasite avait dû être déposé avant ; — comme tous les vers parasites, c’est par succion que ceux-ci se rendent maitres des corps qui doivent leur donner la vie ; ils les vident en aspirant les principes nutritifs qui étaient destinés à un autre emploi, et c'est ainsi que procéderait la sage na- ture dans un esprit pondératif. Vers parasites des larves de Cryptocéphales : Corps arqué, charnu, plus ou moins blanchâtre, à fond sous-cutané, granuleux, très éparsement cilié, convexe en dessus, déprimé en dessous, peu atténué vers les deux extrémités qui sont arrondies : ce corps se com- pose de la tête, de trois segments oo et GE neuf segments abdominaux. : LE NATURALISTE 91 Tête petite, arrondie ; mandibules courtes, arquées, à bout ferrugineux et denté; lèvre inférieure large, flan- quée de deux courts palpes biarticulés ; antennes, en arrière des mandibules est une petite éminence brunà- tre antennaires ; ocelles, pas de traces ni de vestiges. Segments thoraciques convexes, ciliés, transversale- ment ridés, le premier un peu plus large que la tête, relevé ainsi que les deux suivants à leur bord postérieur par une légère arête. Segments abdominaux arqués, fortement convexes, ri- dés, atténués vers l'extrémité, relevés en léger bourrelet à leur bord postérieur ; segment anal petit. Pattes sans traces ni vestiges; organes inutiles à ce ver qui n’a pas à bouger de place. Stigmates très petits, orbiculaires, blanchâtres, à péri- trème roux doré, sis au tiers antérieur des deuxième et troisième segments thoraciques et des huit premiers segments abdominaux. < À quel moment, avons-nous dit, la larve a-t-elle recu en dépôt l'œuf du ver qu’elle est destinée à nourrir aux dépens de sa vie? il faut qu'elle soit bien près de sa transformation, et ce qui l'indique exactement, c’est le fourreau qui est au dernier degré de son développement; ce qui le prouve encore, c’est l’opercule façonné par la larve et appliqué contre un appui; c’est donc à sa der- _nière expansion que la larve recoit en dépôt l'œuf duquel éclora le ver assassin, puis bouche l’ouverture du four- _reau; peine perdue pour elle, son existence reste in- complète, la fin de l’œuvre sera celle du ver qui trou- vera, sans inquiétude pour son avenir, la table et le couvert servis dans cette habitation d'un genre tout par- ticulier; — le temps d’absorber sa victime par succion, douze à quinze jours, et le ver après s'être enveloppé d’un léger réseau soyeux prend la forme suivante : Pupe, corps charnu, un peu arqué, plus ou moins jaunâtre, glabre, convexe en dessus, déprimé en des- sous, à région antérieure arrondie, la postérieure atté- nuée et plus ou moins terminée en pointe. Tête déprimée ; régions thoracique et abdominale for- _tement convexes, parcourues par un trait médian pâle, segment anal prolongé en pointe plus ou moins dépri- mée; une légère carène latérale longe les flancs ; an- tennes coudées, pattes et ailes rassemblées sous la ré- gion thoracique. Une dizaine de jours sont nécessaires pour l'exécution de la phase pupiforme, puis l’adulte, après avoir perforé le fourreau, s'échappe pour aller à la recherche de l’un de ses semblables avec lequel il puisse s’accoupler et perpétuer ainsi l'espèce. L’adulte sort, laissant dans la coque sa dépouille pu- pale presque intacte ; ilest très agile. DEUXIÈME PARTIE DESCRIPTION DES ESPÈCES Il serait encore prématuré, avons-nous dit dans notre dixième mémoire (1899), de fixer les principes d’une clas- sification des Clytres et des Cryptocéphales ; un groupe- ment superficiel seul, basé sur les premiers états connus et exposés dans le tableau suivant, permettra de subdi- visionner d’après leurs plus grandes analogies les genres de ces deux familles. À. — Clytrides. Larves jaunûtres, œufs éparpillés ou groupés, fourreaux terreux, pileux ou non. PREMIER GROUPE. — Œufs groupés, enveloppe sus- pendue, fourreaux rugueux et pileux. — (Genre Clytra. 2° GROUPE. — Œufs groupés, fourreaux pileux. — Genre Labidostomes. 3° GROUPE. — (Œufs éparpillés, enveloppe qua- drillée, fourreaux granuleux, côtelés. — Genre Gynaudo- phthalma. 4e GROUPE. — Œufs suspendus, fourreaux granuleux, chevronnés. — Genre Coptocephala. 5e GROUPE. — Fourreaux, sans côtes, rugueux. — Genre Lachnaca. B. Cryptocéphalides. Larves blanchätres, œufs éparpillés, fourreaux granu- leux où verruqueux. 6° GROUPE. — Œufs éparpillés, enveloppe cannelée et côtelée, fourreaux granuleux ou verruqueux. — (Genre Cryptocephalus. 7e GROUPE. — Œufs éparpillés, enveloppe granuleuse. — Genre Stylosomus. 8° GROUPE. — (Œufs pédonculés, enveloppe relevée par des côtes quelquefois interrompues. — Genre Pachy- brachys. A.— Clytrides. PREMIER GROUPE. — Larve testacée jaunâtre, ciliée de roussâtre, œufs groupés, fourreaux rugueux et pi- leux. Genre Clytra, Laicharting. Clytra octosignata, Fab. (Lefèvre, monographie, 1871, p. 82.) Fourreau. — Longueur : 10 à 12 millimètres, diamè- tre : 4 à 5 millimètres, Oblong, piieux et rugueux, brun foncé en dessus et sur les côtés, dessous avec bande longitudinale noire; ouverture coupée en biseau, la partie supérieure cou- vrant l'inférieure, servant ainsi de protection à la tête, les côtés sillonnés par une série transversale de petites saillies ou arêtes très serrées se rejoignant au milieu de la région dorsale suivant une ligne longitudinale mé- diane, saillies minces, régulièrement disposées et dimi- nuant de largeur vers l’extrémité postérieure laquelle est arrondie tout en se terminant par une saillie tuber- culiforme assez prononcée ; intérieur du fourreau lisse noir foncé. Larve.— Lucas, Ann. Soc. ent., 1851, p. 29, pl. 2. Longueur : 8 millimètres, largeur : 2 mm. 6. Corps allongé, cylindrique, postérieurement arqué; tête et premier segment thoracique noirs, cornés, les autres parties du corps charnues et testacées. Tête cornée, presque circulaire, noir roussâtre, forte- ment chagrinée, déprimée, avec poils roussâtres clair- semés en avant et sur les côtés, légèrement convexe à la région antérieure où elle présente une large saillie à milieu excavé figurant le labre, frangée de poils courts et denses; — mandibules courtes, robustes, triangu- laires, noires, à extrémité arrondie et dentée, la dent supérieure accentuée; mâchoires longues, brun roussà- tre, lobe tronqué, palpes petits, Particle basilaire court, le terminal rétractile ; lèvre inférieure longue, brun roussâtre, palpes courts, réduits; antennes peu déve- loppées. le premier article le plus grand, à la base du deuxième est un long article supplémentaire conique. Segments thoraciques, le premier corné, noir, lisse, fine- ment bordé de testacé,à sillon médian peu profond. aux longs poils roussètres, clairsemés sur le bord anté- tx 92 LE NATURALISTE rieur et sur les flancs, deuxième et troisième d’un noir testacé, fortement plissés. Segments abdominaux mous, charnus, testacés, forte- ment plissés et bosselés ; segment anal terminé par un prolongement en forme de bourrelet. Pattes robustes, brun roussâtre, comprimées avec poils roussâtres, raides, épars, terminées par un onglet re- courbé, noir brillant. On trouve cette larve avec sou fourreau,en avril ainsi qu’en mai, aux environs de Médéah et de Boghar {Algérie) dans les nids de la Myrmica testaceopilosella, abritée sous la pierre qui recouvre lés colonies de fourmis ; c'est dans l'intérieur des fourmilières qu'elle vit, que se pässe son existence larvaire : avant de se transformer elle ferme l'ouverture de son fourreau par un opercule légèrement convexe, faconné avec ses propres déjec- tions, mélées à de petits grains de sable ou de terre reliés entre eux ; désormais, à l'abri de tout danger, elle subit sa transformation après s'être au préalable retour- née dans son réduit. Nymphe. — N'offre aucune particularité digne de re- marque ; c'est l’image plastique de l'adulte. Adulte. — La phase nymphale achevée, l'adulte rompt la faible cloison qui le sépare du dehors et vole dans l’espace. CAPITAINE XAMBEU. Explorations d'Océanographie biologique Un ancien officier de marine, le marquis DE FoLIN, qui s'était fait l'apôtre des études des profondeurs océaniques,s'était donné pour mission l’étude méthodique des fonds. Tous les ans, avec ses modiques ressources, il allait étudier quelque point de la côte de la mer de Bis- caye, notamment la fosse du cap Breton et avait obtenu des résultats intéressants qu’il faisait connaitre dans un petit périodique très intéressant qu'ilavait fondé : Les fonds de la mer. Ne pouvant étendre ses recherches il vint trouver Henri Milne-Edwards, président de la Commis- sion des Missions scientifiques, lui persuada qu'il y avait quelque chose à faire et qu'il fallait agir. Il obtint que le Travailleur fût désigné pour continuer les tra- vaux du marquis de Folin. Celui-ci et M. Vaillant du Muséum firent une croisiere de quinze jours dans le golfe de Gascogne. Le Travailleur était un vieux stationnaire du port de Rochefort, modeste bateau à aubes, marchant mal à la. vapeur, plus mal à la voile, plus solide heureusement que le Ligthining, monté par le lieutenant de vaisseau E. Richard et un état-major plein de bonne volonté qui organisa avec habileté la préparation de l'expédition. En 1880. une première campagne de quinze jours ne fut qu'une préparation à de plus longues croisières; elle ne dépassa pas les côtes espagnoles du golfe de Gascogne, des résultats fort intéressants révélèrent une faune très riche en Rhizopodes, en Eponges, en Echi- nodermes (As{henosoma, Cidaris, Porocidaris, Brisinga ). En 1881, nouvelle campagne destinée à résoudre le problème des affinités de la faune méditerranéenne. A bord du Travailleur EDwaARDS. FOLIN, etc. La croisière entre la France et la Corse montra une faune littorale très riche, présentant des connexions étroites avec celle de l'Atlantique (Crustacés, Bryozaires, Eponges), mais aussi la pauvreté de la faune profonde : la drague ne ramenait qu'une boue grisâtre avec des coquilles de Ptéropodes et quelquesSpongiaires (sauf aux points où quelques roches émergent de la boue). Mais ces êtres abyssaux méditerranéens présentaient les cara- tères des formesocéaniques profondes en voie de dégéné- rescence. En somme, sauf la confirmation des résultats obtenus par Forbes, on rapportait peu de choses; aussi, pour remplir les bocaux, le Travailleur fit une série de dragages sur les côtes du Portugal qui donna une foule de matériaux nouveaux, mais pas de résultats généraux. En 1882, avec le commandant PARFAIT, une nouvelle croisière eut lieu dans les parages du Portugal et des Canaries. Sur les instances de Milne-Edwards et sous l'influence des brillants résultats obtenus par le Challenger, on se décida à remplacer le Travailleur par le Talisman. Celui- ciétait bien un bon vapeur et un bon voilier, quoique le roulis s’y fit sentir très violemment. L’outillage s'était perfectionné pendant les campagnes du Travailleur. Il emmenait la plupart des membres de la commission du Travailleur et quelques autres. La croisière visita les côtes du Portugal, d'Espagne, du Maroc, les Canaries, les îles du Cap-Vert, la mer des Sargasses, les Acores. Les résultats furent de tout premier ordre ; les collec- tions rapportées, considérables. Les dragages avaient atteint 5.000 mètres c'était le maximum que permettait d'obtenir les engins. Un dernier coup de drague, à 1.480, en face de la Charente, au pied de la falaise du plateau continental, ravagea une prairie d'Encrines. Les matériaux furent répartis entre les naturalistes. Les résultats ont été publiés en huit volumes, il en reste encore deux à paraître, mais il y à encore au Mu- séum un stock de matériaux qui n'ont pas été utilisés ; ces matériaux ont d’ailleurs perdu beaucoup de leur intérêt par suite des belles publications du Challenger, et des autres expéditions étrangères. Depuis, il n'y a guère àciter que des expéditions faites par des particuliers. Le professeur KOEHLER, de Lyon, à force d'énergie, a pu obtenir du gouvernement de mettre à sa disposition un petit stationnaire, le Caudan, qui a fait des recherches en Méditerranée et sur le versant du plateau occidental de l'Atlantique; trois volumes pleins d'intérêt en ont fait connaitre les résultats. M. Cugvreux, de Bône, à bord d’un yacht, Mélita, afait des croisières sur les côtes de Sardaigne, du Maroc et de l'Algérie, qui ont été publiées dans les Mémoires de la Société Zoologique de France. M. GLANDAZ sur le yacht l’Andrée a fait depuis trois ans de petites croisières océanographiques. La France s’est donc laissé distancer dans les recher- ches océanographiques. C’est par les étrangers, Alle- mands et Anglais, que nous apprenons le peu que nous connaissons des mers de notre empire colonial. Ce sont des Anglais et des Allemands, par exemple, qui nous ont VAILLANT, ED. PERRIER, le marquis DE révélé la faune des Kerguelen. C’est qu’en effet les expé- s’embarquèrent MM. ALP. MILNE- | ditions océanographiques ont continué à l'étranger. ‘Pourtant les croisières du price ALBERT DE MONACO ont lieu tous les ans depuis 1885, d’abord sur un yacht à voile de 200 tonneaux, l'Hirondelle, montée par un équi- page de quinze hommes. Avec un simple treuil à bras, il fit une série de dra- gages importants et l’un deux, de 2.000 mètres, fut mené à bien à force d’habileté et d'énergie et amena par exemple, dans les environs de Terre-Neuve, un char- gement complet, sorte de Gadidé des grands fonds. Durant quatre ans il étudia ainsi le Nord de l’Atlan- tique, depuis les Acores jusqu’à Terre-Neuve et l'Irlande. En 1891 il recommencça ses campagnes à bord d’un vapeur de 600 tonneaux au large des Acores, où il décou- vrit la fosse de Monaco et la fosse de l’Hirondelle au voi- sinage de San-Miguel, puis un volcan sous-marin. Enfin la Princesse-Alice, vapeur de 1.500 tonneaux, fut aménagée avec le confort nécessaire pour de vastes expé- ditions océanographiques. L’outillage très perfectionné va en s’améliorant chaque année : citons par exemple le grand filet Richard dù à l’ingéniosité du savant directeur du Musée océanographique de Monaco. : Une nouvelle série de croisières fut faite avec ce mer- veilleux outil dans la Méditerrané, dans les parages du Maroc, du Sénégal, du Cap-Vert, de la mer des Sargasses, des Açores, de Terre-Neuve, d'Angleterre, d'Islande, de l'ile Jean de Mayeu, du Spitzberg, de la Norvège. En 1909, la croisière a eu lieu dans les archipels de Madère, des Acores et des Canaries. Les matériaux accumulés ainsi sont répartis entre un très grand nombre de collaborateurs, Il y a actuellement trente-huit volumes de résultats des campagnes scienti- fiques du prince Albert de Monaco sept sont à l'impression et sept en préparation. Cette série forme un véritable monument, moindre que celui du Challenger mais de toute première importance. Les matériaux sont classés d'une facon merveilleuse à Monaco, au Musée océano- graphique inauguré en 1910. - Outre les croisières, le prince a fondé l'Institut océanographique où des cours et des conférences ont lieu comme à la Sorbonne; il a fait installer à Monaco et à Paris des laboratoires de recherches, il a créé un Bulletin qui publie des notes sur l’océanographie etplus récemment les ‘Annales de l’Institut Océanographique, destinées aux travaux relatifs aux sciences de la Mer et à leurs appli- cations industrielles. Les expéditions polaires ont eu jusqu'ici en général un but n’äyant qu'un lointain rapport, en apparence du moins, avec l’océanographie biologique;néanmoins, grâce à ces expéditions, nous avons pu connaître les faunes arctiques et antarctiques et à ce titre plusieurs ont même rendu de très grands services. Rappelons donc les principales expéditions antarctiques, ce sont : - L'expédition belge de la Belgica, en 1899, qui a été fort intéressante, mais qui n'a pas fini-de publier ses résul- tats (au point de vue biologique, elle a exécuté des dragages vers 4 et 500 mètres qui nous ont fait connaitre la faune polaire profonde) ; les expéditions anglaises de la Discovery, de la Scottia, et celle du capitaine SHKLETON (les résultats de la croisière de la Discovery ont été pu- bliés par le British Museum, ils contiennent entre autres choses les merveilleuses aquarelles d’après nature de M. Hogdson, des oiseaux des Mers antarctiques, on ne - commence qu'à peine à publier celle de la Scottia); les expéditions allemandes du National, du Goos (Ri- PL EUEEN -LE NATURALISTE 93 WALSKI) ; une expédition suédoise de la Véga; enfin l'expédition française de M. CHaRCOT, qui poussa plus loin que la Belgica. Les collections recueillies ont été données au Muséum ; elle nous ont révélé la faune marine polaire de surface, faune très spéciale, contenant des animaux fort curieux. Les expéditions polaires arctiques lés plus importantes, qui ont donné le plus de résultats au point de vue biolo- gique, sans compter celle du prince de Monaco au Spitz- berg, sont l'expédition danoise d'INGOLF, qui étudia autour de l’Islande les fonds où se pêchent la Morue, les expéditions célèbres de NANSEN, d'AMUNDSEN, l'expédition italienne du DUC DES ABRUZZES, enfin l’expé- dition du puC d'ORLÉANS à bord de cette même Belgica qui était allée au pôle Sud. Dr DEYROLLE-GUILLOU. $- CAUSERIES SUR LA DESCENDANCE DE L'HOMME Une découverte importante et intéressante de l'homme moustérien a été faite le 3 août 1908 à la Chapelie-aux- Saints (Corrèze) par les abhés Bouyssoni et Bardont. Un crâne entier et des os longs, géologiquement et archéologiquement datés, furent exhumés d'une grotte. Cette trouvaille, loin de renverser les conclusions émises jusqu'à maintenant au sujet de la race de Néan- derthal vient au contraire les renforcer extraordinaire- ment et fortifier davantage les convictions des transfor- mistes. Tous ceux qui se sont déjà occupés de cet homme s'accordent à lui reconnaître une physionomie particu- lière et un air d’infériorité manifeste. Voici résumés, d’après le peu que l’on sait de cet ancé- tre, les caractères de l’homme de la Corrèze : absence de front donnant àla tête un aspect aplati et bestial ; développement énorme des arcades sourcilières sur- montant des orbites profondes et tubulaires; position reculée du trou occipital indiquant que la tête n’était pas placée verticalement sur la colonne vertébrale, mais légèrement inclinée en avant; prognathisme; menton fuyant. La face, suivant l'expression d’un auteur, « mériterait plutôt le nom de museau ». « Quand on regarde d'en haut, écrit ce même auteur, par la norma verticalis, comme disent les anthropolo- gistes, la tête osseuse d’un homme actuel, on ne peut rien voir de la partie faciale ; tout au plus aperçoit-on dans quelques cas assez rares, le bout des os du nez ou la portion alvéolaire de la mâchoire supérieure ; chez notre individu, comme chez les Singes les plus élevés en organisation, presque toute la face émerge en avant des arcades sourcilières. » Enfin on a pu dire encore du primitif de la Chapelle- aux-Saints que son maxillaire supérieur se projette en avant d’une seule venue « au lieu d’être creusé entre les os nasaux et les pommettes par un sillon analogue à ‘ celui qui existe chez nos contemporains et qui se mani- feste extérieurement, chez le vivant, par la ride qui s'étend des ailes du nez aux commissures des lèvres. C’est ce pli qui, par ses divers aspects, contribue le plus à donner à notre physionomie son air de gaité ou de 94 LE NATURALISTE tristesse; aussi son absence indique-t-elle une figure aux traits immobiles, sans expression, tout au plus ca- pable d’un rictus analogue à celui d’un animal. » En somme ces caractères sont les mêmes que ceux relevés sur les hommes de Néanderthal et de Spy. On est donc pleinement en droit d'affirmer que la race moustérienne est bien distincte, nettement différenciée et inférieure. La vie de cet ancêtre du paléolithique moyen est plus primitive que celle des hommes du paléolithique supé- rieur. I] habite bien les cavernes, mais il est beaucoup moins sociable, ne connaît pas les arts décoratifs et semble mener avant tout une existence matérielle. Cependant les rigueurs du climat qui. l'ont forcé à rechercher des abris naturels l’ont aussi rendu ingé- nieux. Il a besoin de se vêtir quelque peu et il lui faut préparer des peaux d'animaux. Son outillage est assez varié : il confectionne des lames, des racloirs, des pointes et des scies en silex. Toutefois cette infériorité manifeste de l'ancêtre mous- térien permet-elle de le prendre pour un idiot? Auto- rise-t-elle à le considérer comme une sorte d’intermé- diaire ? —-Non. C’est un être qui mérite bien le nom d'homme, un être élevé au-dessus des autres animaux et qui les domine déjà par sa supériorité. « En somme, écrit M. Verneau, l’homme de Spy est un homme véri- table, un bipède. Déjà, à propos des ossements de l’in- dividu découvert dans la grotte de Néanderthal, Huxley avait dit qu'on ne pouvait, en aucune facon les consi- dérer comme les restes d’un être intermédiaire entre l’homme et le singe. » Et MM. Fraipont, et Lohest eux- mêmes, après avoir montré les caractères d’infériorité de leurs sujets, se sont empressés d'ajouter qu’ « entre l’homme de Spy et un singe anthropomorphe actuel il y à encore un abîme ». Aïnsi, pendant la longue durée du pleistocène moyen et supérieur des hommes ont vécu. Ils se faisaient déjà remarquer, au milieu du monde animé, par leur allure et Surtout par une intelligence élevée ayant favorisé l’accomplissement d'actes caractéristiques. Et les hommes du pleistocène supérieur sont-ils tota- lement différents de ceux du moustérien ? Ne pourrait-on pas dire qu'ils ne sont en somme qu'une continuation, qu'un perfectionnement et qu'il ne semble exister qu’ap- paremment un saut entre le Moustérien et le Solu- trien (1) ? Pour certains auteurs il en est ainsi : l'homme de Chancelade, malgré son front élevé, le peu de relief de ses'arcades sourcilières, l'élévation du sommet de la tête, sa capacité crânienne déjà grande, son menton bien accusé, se relie à la race de Néanderthal. Et cepen- dant, entre l’homme de la Chapelle-aux-Saints, dont on pourra bientôt voir le crâne au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, et le vieillard de Cro-Magnon, par exem- ple, quelle différence ! « La tête de Cro-Magnon, a écrit de Quatrefages, et celle de Canstadt sont des plus dis- semilables. Au lieu d’un front bas et fuyant placé au- dessus de ces crêtes sourcillières qui ont fait penser au —————_]_ "sn (4) Tout dernièrement, M. Hauser a découvert un squelette humain fossile à Combe-Chapelle, Ce squelette a ét étudié par un anthropologiste allemand, M. Klaatsch, Cet ancêtre appar= tiendrait'à une époque plus récente que le moustérien. L’our M. Klaatsch ce squelette tiendrait le milieu, anatomiquement parlant, entre le Moustérien et le Magdalénien. Evidemment ces considérations ne peuvent pas être admises comme définitives. Singe, au lieu d’une voûte surbaissée comme dans le crâne de Néanderthal et ses congénères, on trouve ici un front large s’élevant au-dessus de sinus frontaux assez peu accusés et une voûte présentant les plus belles proportions. » Et ailleurs encore : « Entre l’homme de Néanderthal et le grand vieillard de Cro-Magnon le seul trait commun résulte des proportions du crâne. » On nous permettra bien de ne pas insister sur ce point épineux que notre très faible savoir n’arriverait d'ailleurs pas à résoudre d'une satisfaisante facon. Si, nous plongeant plus en avant encore dans le passé, nous arrivons au Chelléen, nous trouvons d'im- menses espaces où gisent nombreuses des haches gros- sières et uniformes mais nous ne rencontrons pas les ouvriers qui ont fabriqué ces instruments. En parcourant les plateaux et en suivant les exploitations des alluvions du quaternaire ancien, on rencontre un grand nombre de ces coups de poing, comme on les anommés, mais on n'a pas pu encore, par des découvertes répétées et bien datées, se faire une idée de l’ancêtre chelléen. Et cependant cet ancêtre a existé; les restes de son industrie primitive nous le prouvent. Toutefois une découverte faite près d'Heidelberg en octobre 4907 par M. Schætensack nous donne l'espoir de connaître un jour ce lointain ancêtre. Cette décou- verte, d’un grand intérêt évidemment, vient-elle combler une lacune? C’est ce qu’il n’est pas encore permis d’af- firmer. Ce savant a extrait de la sablière de Mauer un maxillaire inférieur véritablement remarquable et dans un état de parfaite conservation. Il diffère sensiblement de toutes les mandibules humaines actuelles et fossiles connues et se rapproche assez, par beaucoup de points, du même os chez les grands Singes. Ce qui frappe immédiatement c'est sa très grande robusticité, la largeur extrême des branches montantes, le peu de profondeur de la cavité sigmoide, la faible élévation du condyle et de l’apophyse coronoïde; enfin l'absence complète de menton, cette région fuyant con- sidérablement en arrière, Ce sont là des traits saillants, véritablement impor- tants ; et si cette mâchoire ne présentait pas en place toutes ses dents on pourrait être embarrassé pour la classer. Toutefois les dents sont humaines ; il n’y a pas de ces saillies qui caractérisent les Singes ; bien plus les em- . preintes des insertions des muscles de la langue sont bien prononcées. L’individu à qui appartenait ce maxil- laire présentait déjà des caractères nettemeut accusés ; il semble, d’après les gravures que nous connaissons de cette pièce, que cet être avait pris une direction franchement humaine et qu'il s’acheminait véritable- ment vers la race de Néanderthal ou de Spy. Il pourrait constituer un de ces chaînons qu'il serait si intéressant de connaître. M. Schœtensack a dénommé ce type : Homo Heidelbergensis. J L'ancienneté de cette mâchoire semble être bien éta- blie. Elle fut trouvée dans un conglomérat de cailloux roulés cimentés par du calcaire, à 24 mètres de profon- deur, et au-dessous d’une couche à blocs erratiques que l’on suppose avoir été transportés par les glaces. Au-des- sus de celle-ci se trouvent onze autres couches surmon- tées elles-mêmes par 6 mètres de læss ancien; ce der- nier recouvert enfin par cinq mètres de læss récent. Les restes d'animaux qui accompagnaient la mâchoire ‘æ LE NATURALISTE 95 étaient: Felis spelwa, Elephas antiquus,Rhinoceros etruscus, Rhinoceros Merckii, un Cheval voisin de Equus stenonis. Cette faune nous fait descendre au moins jusqu'au qua- ternaire inférieur Chelléen proprement dit. On a même émis l’opinion que l'horizon de Homo Heidelber- gensis pourrait bien appartenir à un terrain intermé- diaire au Chelléen et au Pliocène. Est-ce là l'ancêtre chelléen? La science ne peut pas encore répondre définitivement à cette question. La faune qui accompagne cette intéressante pièce semble être plutôt quaternaire très ancien, car la présence de Rhinoceros etruscus ne suflit pas à détruire complètement cette opinion. Nous nous arrêterons là aujourd'hui, sans avoir dit cependant tout ce que nous voulions sur l’homme qua- ternaire. Nous voici donc rendus à l’époque chelléenne. Mais cette époque chelléenne constitue le seuil du quaternaire. D'où vient donc cet homme, personnage nouveau, taillant grossièrement la pierre, doué d’une certaine intelligence et assez inférieure cependant pour se contenter, pendant des milliers d'années, d’un même outil toujours confectionné de la même facon? Quel est donc cet ouvrier qui se montre à nous comme tout à coup et dans lequel on trouve, dans le même temps, « l’organisation la plus abaissée et la plus haute, presque l'idiot et déjà l’homo sapiens ». Nous croyons qu'il est un descendant d'êtres plus inférieurs encore et plus anciens aussi. Et alors se pose la grave question de l'ancêtre tertiaire que la science a pour mission de résoudre. Peu de découvertes, en effet, ont été faites dans ce sens; la nature semble vouloir garder son intéressant secret avec un soin jaloux. — Mais soyons patients, cette nature n'aime pas à se mon- trer toute d’un coup; elle paraît avoir une certaine pu- deur et ne découvre que quelques-unes de ses parties à la fois. -J. LACROIX, REVUE SCIENTIFIQUE Hours des termites de Madagascar.— Les fermes de Renards argentés en Amérique. À Madagascar, ou, plus spécialement, dans le Boina» il y a plusieurs espèces de termites, bien différentes à divers égards, et sur lesquelles MM. Jumelle et Perier de la Bâthie viennent de publier, dans la Revue générale de Botanique, quelques détails. L'une des espèces construit toujours ses nids dans les endroits découverts, sur les collines; elle est collicole. Une seconde, le Termes Perieri, habite, au contraire, les bois ou leur lisière; elle est sylvicole, Plusieurs autres s’érablissent généralement sur les troncs d'arbres ou parmi les branches ; elles sont arboricoles. Les nids coniques des deux premières espèces, qui reposent sur le sol, sont en terre battue; les nids arrondis des arboricoles sont faits d’une matière brunâtre et dure, qui a l'aspect du carton et est constituée par du bois trituré et battu. Tous ces nids n’ont pas toujours, ‘ d’ailleurs, pour seuls habitants les termites ; ils servent souvent aussi d’abri à d’autres animaux, commensaux ou parasites. Dans les galeries termitières des arboricoles vit, par exemple, un petit staphylin d’un genre nouveau, le Termitobia Perieri. Dans les termitières des deux espèces colbcole et sylvicole, il y a des staphylins d’autres genres, qui s'installent surtout dans les galeries abandonnées. Avec ces staphylins, les seuls insectes réellement commensaux des termites semblent être des Lepisma, qui cohabitent avec toutes les espèces. Les autres hôtes des termitières ont des parasites qui, en s’offrant le nid comme gîte, trouvent aussi le couvert, car ils se nourrissent des termites. [Ils sont particuliè- rement en grand nombre dans les hautes termitières du Termes Perieri, dans l’une desquelles, par exemple, on a pu récolter en une seule fois : 1° un Tanrec (Centetes ecaudatus, Wag.), en station d'hivernage ; 2° un serpent alapaty, également endormi; 3° toute une petite fourmi- lière de fourmis rouges; 4° une grosse fourmilière d’une autre espèce ; 5° une dizaine de gros Carabides du genre Brachinus. Pendant la saison des pluies, lorsqu'ils sont éveillés, le Taurec et le serpent alapaty mangent les termites et leurs larves. Les petites fourmis rouges se repaissent des larves qu’elles réussissent à dérober, grâce à leur petite taille. Les soldats, à tête énorme, de la grosse fourmi- lière, s’attaquent aux termites-soldats qui gardent les entrées des galeries, les repoussent peu à peu et par- viennent ainsi à s'emparer de quelques chambres; elles se jettent alors sur les neutres qui s'égarent de leur côté. Les Brachinus vivent de même aux dépens de ceux dont ils ont envahi le domicile. On trouve aussi dans les ter- mitières le serpent bodifotsy. En dehors des nids, les termites mâles, pendant la saison des pluies, deviennent souvent la proie d'insectes divers. On voit, en effet, à un moment donné, et à la suite, semble-t-il, de l’accouplement, tous ces mäles se jeter, le soir, sur les taches lumineuses qu'ils apercoi- vent au voisinage de leur demeure; dès qu'ils sont arrivés sous la lumière, ils sont secoués de mouvements convulsifs et ils perdent spontanément et instantanément leurs ailes. Ils sont maintenant sans défense; MM. Ju- melle et Perier de la Bâthie assurent qu'ils ne rentrent pas au logis, mais oublient, malheureusement, de dire où ils vont, ce qui,semble-t-il, ne devait pas être difficile à savoir. Pour chacune des trois espèces de termites, il y a, dans les nids, en plus de ces mâles qui n'apparaissent qu’en saison pluvieuse, des larves et des œufs à tous les états de développement, des ouvriers qui sont neutres, des soldats également neutres, et une ou deux reines très grosses. Les soldats, chargés de la défense de la collectivité, s'efforcent de s'acquitter consciencieusement de leur mission, Ouvre-t-on un nid, ce sont eux qui viennent se poster aux entrées des galeries, en agitant leurs mandi- bules. Les plus braves et les plus offensifs sont ceux de l'espèce collicole. Lorsque les ouvriers de cette espèce partent «en corvée d'herbes », ils marchent en colonne serrée, entre une doubles haie de soldats. Dès qu'un ennemi quelconque surgit, ces soldats, grimpant sur toutes les éminences d’alentour, prennent une attitude aggressive, puis se précipitent en masse vers le point menacé. Ce curieux spectacle n’est jamais offert par les soldats de Termes Perieri, que leur abdomen sans défense empêche de combattre efficacement, s'ils n’ont pas leur arrière-train à l'abri d’une galerie. Lorsqu'on 96 ouvre une termitière de cette espèce sylvicole, les ouvriers et les larves mis à découvert sont abandonnés et les soldats, quine méritent guère ce nom, s’enfuient jusqu'aux orifices de la partie restée intacte; ce n'est que là qu’ils font volte-face, en bouchant complètement les entrées avec leurs longues mandibules. Derrière eux, sans perdre une seconde, les ouvriers commencent à édifier un nouveau mur. Citons, enfin, un dernier trait relatifaux termites. Un ouvrier privé d'antennes, et avec une patte cassée, fut rejeté un jour par l'observateur dans la galerie d'une termitière habitée; il fut trois fois inexorablement chassé par les autres ouvriers, alors que les soldats le laissaient tranquille, Deux soldats également blessés subirent le même sort; mais toujours ce furent les ouvriers seuls qui rejetèrent ainsi hors du nid ceux qu'ils considéraient sans doute comme un encom- brement inutile dans la colonie. Cela rappelle ces peu- plades sauvages qui tuent les vieillards impotents et mettent à mort les blessés et les enfants infirmes. * x # M. H. Osgood, du Biological Survey des États-Unis, vient de publier un intéressant travail sur le Renard argenté : nous allons en dire quelques mots d'après une étude qu'en a tirée M. Trouessart, étude qui a l’avantage de mettre au point une question de fourrures, objets dans les poils desquels se noiïent les meilleurs zoologistes. Parmi les peaux de renards vendues par les fourreurs, faut mettre à part le Renard bleu (Vulpes lagopus) des régions arctiques, quidevient blanc en hiver, et le Renard d'Alaska, le « Sitka » des fourreurs, qui sont des espèces distinctes, Quant à ce qu’on appelle le Renard argenté, le Renard gris d'argent, Renard argenté-noir et le Renard noir, ce sont de simples variétés du Vulpes fulva, Desm., dont les teintes varient du roux au noir. Dans la phase rousse, le pelage est entièrement d’un fauve vif, sauf les pieds et les oreilles qui sont marqués de noir et le bout de la queue qui est blanc; quelques poils à l'extrémité blanche sont dispersés sur le dos et là croupe. Dans la phase suivante, le noir prend de l'extension, au point que dans le Renard croisé typique (cross où patch), il envahit la totalité des quatre membres et le dessous du corps, le fauve, tranchant sur le noir, restant la couleur de la tête, des épaules et du dos. La teinte noire prenant encore plus d'extension et le fauve étant remplacé par du blanc, on arrive à la phase argentée (ou gris argenté) dans laquelle le pelage est foncé et mélangé de poils blancs plus ou moins clairsemés : ces renards argentés varient beaucoup, depuis ceux qui sont largement tique- tés de blanc jusqu’à ceux qui sont complétement noirs, sauf l'extrémité de la queue qui reste blanche dans toutes les phases. La phase rousse est la plus répandue, mais toutes les variétés se croisent entre elles à l’état sauvage, et, partout où l'espèce existe, on peut trouver accidentellement des Renards croisés ou argentés. En général le Renard croisé est assez commun; le gris argenté, plus rare, et lenoir très rare. Le prix de la four- rure est en rapport avec le degré de rareté; il varie de 7 fr. 50 ou 15 francs (Renard roux), à 20 ou 40 francs (Renard croisé) et à 250 francs ou 1.250 francs (Renard argenté). Le Renard noir est, après la Loutre de mer, la plus chère dés fourrures. Aux Etats-Unis, en divers endroits, on se livre à LE NATURALISTE l'élevage en captivité du Renard argenté, lequel réussit, bien quand on s’en occupe avec soin et vigilance. Les Renards ne réclament pas un grand espace : ils pros pèrent dans un enclos n'ayant que 40 pieds carrés, formé par quelques parquets près d’une ferme ou alex: trémité d’un village où les passants sont rares. Un espace total de 3 acres (l’acre vaut 40 ares) convient pour un grand établissement, 2 ares pour une intallation plus modeste, en calculant qu’un demi-ac'e est suffisant, pour six paires de renards, chiffre qu'il ne faut pas dépasser an début. Le terrrain doit présenter quelques, arbres ou arbustes, qui offrent aux animaux l'illusion qu'ils ne sont pas enfermés. La clôture est constituée par, un treillage de fer galvanisé. Comme les renards ne ne creusent guère qu'au pied du grillage, on y place de lourdes pierre plates pour les protéger. On les nourrit surtout avec de la viande, à laquelle on ajoute du pain, du lait, des débris de table, biscuit, de chien, des fruits, et de l'eau fraiche en abondance. Ils ne se reproduisent qu'une fois par an, en février-mars. La gestation est de 51 jours, de sorte que les petits naissent en avril-mai. Chaque portée est de 2 à 8, suivant l'âge de la mère ; le chiffre le plus habituel est de 5. À l’état sauvage, l'espèce est monogame ; en Cap- tivité, un mâle peut suffire à deux ou trois femelles. Même après plusieurs générations, les Renards restent, sauvages. Ils ne semblent cependant pas être trop affectés par la vie dans un enclos. Ils jouent entre eux ou se couchent tranquillement au soleil ; le froid, d’ailleurs, ne leur déplait pas non plus. : Si l’entreprise est bien conduite, les seules causes de déficit sont les saillies sans résultat, la stérilité des femelles, l'insuccès de l'élevage des jeunes. D'après les éleveurs les plus autorisés, ces difficultés tiennent à deux causes : 1° à l'excès de nourriture qui rent les animaux trop gras; 2 au manque de tranquillité qui met les. animaux dans un état de nervosité continuel. HENRI COUPIN. COcCCOcCCCCcoo LES POISSONS Sur les Monuments pharaoniques Le Mormyre Behbeyt, — Mormyrus dorsalis, Geoffroy Saint-Hilaire. — L'aspect extérieur de ce pois- son se distingue du précédent par; un corps moins effilé, un museau obtus, des yeux plus grands, la lèvre supérieure légèrement en arrière de l'inférieure, mais surtout par l’exiguité de la nageoire dorsale; rejetée en arrière, et l'étendue de l’anale qui est, à peu près, le tiers de la longueur totale. Comme dans les autres es- pèces, la caudale formée de deux lobes distincts est for- tement échancrée. Les pectorales sont assez développées, les ventrales n’offrent rien de remarquable. Le sculpteur pharaonique a, dans l'interprétation de ce Mormyre, parfaitement tenu compte de ces diverses particularités. Nous ferons toutefois des réserves pour la dorsale dont il a exagéré la longueur et à propos de l'anale, à laquelle il n’a point donné toute l’ampleur désirable (fig. 8). , Le Behbeyt a les écailles petites et assez régulières le long des flancs, sa couleur générale est d’un gris, nué de rose qui, sur le dos, prend une teinte noirâtre assez PRE RENE HE RON EM FPE SE ON [LEE ic LE EE QU à LE NATURALISTE 97 soutenue, parsemée de taches noires irrégulières; la tête est variée de rouge, de jaune, d'azur et d’émeraude; les nageoires sont d’un vert jaunâtre. Ce Mormyre, dont la chair constitue un mets fort dé- Fig. 8 — Le Mormyre de Behbeyt, d'après une sculpture de Sakkarah. licat est très commun dans le Nil, mais on le pêche plus fréquemment dans le haut du fleuve: c’est l’une des espèces les plus abondamment répandues sur les mar- chés du Caire. Sonnini en a, sous le nom de Kaschoué, fait une description accompagnée d’un dessin (1). Le Bané. — Mormyrus cyprinoides, Geoffroy. — Il est facile de reconnaitre ici le Mormyre Bané (fig. 9). Fig. 9. — Le Mormyre Bané. L'aspect général de ce poisson, le dessin des nageoires et leur place respective sont fort bien observés. Cette espèce a le corps ovalaire, la tête arrondie, l’œil grand, le museau tronqué et légèrement en arrière d'un front proéminent. La nageoire dorsale et celle de l'anus, opposées l’une à l’autre, sont de même forme, avec l’anale plus longue ; la caudale est profondément échan- crée au lieu d’être, comme chez les autres Mormyres, composée de deux lobes distincts ; les ventrales sont très petites, les pectorales touchent à leur insertion. Les écailles, qui dans l’'Oxyrhynque sont extrémement fines, atteignent des proportions plus considérables que dans les individus précédents. La coloration du Bané est d’un noir de plomb à reflets bleuâtres et sa taille mesure neuf pouces environ de longueur, On le rencontre dans tout le cours du Nil. Le Cyprinoide diffère des autres Mormyres, non seu- lement par plusieurs traits de son organisation, mais encore par ses habitudes. Loin de vivre toujours caché parmi les pierres, on le voit fréquemment nager à la surface de l’eau, ce qui permet de le capturer facilement au filet. Il se plait surtout dans les anses et semble avoir peu de moyens de résister au courant. Indépendamment du nom de Bané, les Arabes de Ja Et (1) Lacérène. Hist. nat. des Poiss.. vol. V. Le Mormyre Bébé p. 619-62%. — Grorrroy Sainr-Hirate. Descrip. Egyp. Poiss. du Nil, vol. XXIV, p. 269, pl. VIII, fig. 1. — Cuvrer et VALEN- CIENNES. Hist. nat. des Poiss., vol. XIX, p.197. Le Mormyre de Behbeyt. — Sonnnr. Voyage dans la haute et basse Egypte, t. Il, p. 283. PI. XXI, fig. 3. Haute-Egypte appellent aussi ce poisson Ras el aïar, tête de pierre (1). (A suivre.) P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. Silhouettes d’Animaux L'Hippopotame. Pouah! la vilaine bête! On peut le dire sans crainte de blesser l'opinion de quelqu'un, car l'Hippopotame n’a vraiment pour lui rien qui le relève à nos yeux. Son corps obèse est on ne peut plus disgracieux, mais c’est surtout son énorme tête qui lui donne un aspect désa- gréable par sa grande longueur et la largeur des narines. Cet animal monstrueux peut atteindre cinq mètres de long et son ventre est si lourd qu'il touche presque à terre, les pattes, munies chacune de quatre sabots, étant trop courtes pour l’élever beaucoup au niveau du sol. On ne le trouve qu’en Afrique et seulementdans les contrées les plus sauvages ; il recule rapidement devant la civili- sation qui envahit ce continent. C’est un être beaucoup plus aquatique que terrestre, qui passe presque toute sa journée dans l’eau des grands fleuves ou des lacs et ne va à terre que pendant quelques heures, soit pour aller chercher sa nourriture, soit pour se chauffer au soleil. Quand il quitte l'élément liquide, il gra vit les pentes les plus abruptes, ce qui ne laisse pas que d’étonner de la part d’un animal aussi lourdaud. Il arrive même à marcher sur les vases les plus molles où ses pattes enfoncent tellement que son ventre trace un sillage sur le limon. Mais ces incursions terrestres ne sont que de courte durée ; il revient bien vite dans l’eauet s’y plonge entièrement. Toutes les trois ou quatre minutes, il vient faire émerger le bout de son nez — quel nez! — à la surface et respire en produisant un soupir que con- naissent bien tous les indigènes de ces régions, puis il plonge à nouveau. Il témoigne tout le plaisir que lui produit l’eau en s’y livrant à mille cabrioles; il y est vraiment comme chez lui, tantôt piquant une tête vers le fond, tantôt nageant en avant ou en arrière, rivalisant alors de vitesse avec le meilleur canot. Les Hippopotames sont rarement isolés; ils sont d'humeur sociable et vivent en bandes plus ou moins nombreuses qui témoi- gnent de leur solidarité en allant par exemple à terre en se suivant à la queue leu-leu. Quand on les laisse tran- quille, d’ailleurs, ils sont d’une humeur douce ; des tour- billons d'oiseaux, par exemple, s'abattent, sans qu'ils protestent, sur leur dos pour ÿ dévorer les parasites qui y puilulent parfois. On peut aussi se promener sans crainte en canot au milieu d'eux : ils regardent le bateau avec curiosité, le suivent même pendant un instant, mais le laissent tranquille. Il en va tout autrement si on les excite, par exemple si on leur envoie une balle qui ne fait que les blesser légèrement. Ils progressent alors par bonds et arrivent tête baissée sur l'esquif qu'ils broient de leur terrible mâchoire, écrasant en même temps quelques-uns des hommes qui s’y trouvent. Leur peau est (4) Lacérène. Hisé. nat. des Poiss., t, V. p. 619-625..:— Gzrorrroy SaiT-Hicatme. Descript. de l'Egypte,voi. XXIV, 1829, p. 271. Atlas, I, pl. VIII, fig. 3. — Cuvier et VALENCIENNES. Hisl. nat. des Poiss.,t. XIX, p. 200. ” 98 LE NATURALISTE CE mm si épaisse qu’il faut des ballesspéciales pour la traverser. Le voyageur Rüppell raconte, par exemple, que lui et ses compagnons durent combattre quatre heures durant pour abattre un seul Hippopotame. Peu s’en fallut même qu'il ne détruisit leur barque et ne les tuât. Vingt-cinq balles, tirées sur sa tête à une distance d'environ cinq pieds, n'avaient percé que la peau etles os du nez. Toutes les autres balles étaient restées dans la peau. À chaque expiration, il lançait des flots de sang dans la barque. Isseservirentalors d'une petite mitrailleuse et ilen fallut cinq décharges, qui produisirent les plus grands dégâts dans la tête et le corps du monstre, avant qu'il expirât. L'Hippopotame blessé poursuit même son ennemi jusque sur terre et le pourchasse alors avec une rapidité extra- ordinaire, aucun obstacle ne pouvant l'arrêter. Il est particulièrement irascible quand il a un petit et, à ce moment, attaque même ceux qui ne lui cherchent pas noise. Il mange toutes sortes de plantes, notamment celles du bord des eaux et en engloutit des quantités pro- digieuses. On lui fait une chasse assez active, soit à l’aide d'armes à feu, soit avec des harpons, pour tirer parti de sa chair, qui est délicieuse, de sa graisse qui sert à assaisonner les aliments et de ses canines, dont. en Europe, on fait des dentiers artificiels, recomman- dés surtout parce qu'ils conservent leur blancheur. Combien peu de personnes se doutent d'avoir des dents d'Hippopotame dans la bouche ! Le Tapir. Le Tapir n'aurait, par lui-même, pas grand’chose de remarquable si la nature ne l'avait pourvu d’un nez long, une véritable petite trompe. C’est un Eléphant manqué ! D'autant plus qu'il n'en a ni la taille, ni la finesse d’in- telligence. On le rencontre en abondance dans toute l'Amérique du Sud, où il est fort commun. Il évite soigneusement les endroits découverts pour ne hanter queles forêts, oùuilse trace des chemins assez analogues à ceux qu'une caravane auraitlaissés derrière elle.Bien qu'il vive solitaire, chaque individu a une tendance à prendre ces chemins tout faits par un des leurs; lorsqu'il est effrayé cependant, il n'hésite pas à le quitter pour se jeter à travers bois, culbutant tous les obstacles dans sa fuite éperdue. Les Tapirs sont surtout actife pendant Ja auit, non pas qu'ils détestent la lumière, mais parce que, _ pendant le jour, ils sont en butte à l’ardeur des rayons du soleil et au dard de nombreux insectes. C’est aussi pour se soustraire à ces derniers qu'ils se baignent très fréquemment et se vautrent dans la boue, laquelle, en séchant, leur constitue une cuirasse protectrice. Quand, en s’enfuyant, ils rencontrent une rivière, ils n'hésitent pas à la traverser, soit en marchant sur la vase du fond, soit en nageant. Par leur allure générale, ils rap- pellent beaucoup les Porcs, ou, mieux encore, les San- gliers. Ils marchent sans se presser, flairant sans cesse à droite et à gauche avec leur trompe, qui, de la sorte, est constamment en mouvement. Si quelque chose les effraye, ils relèvent la tête, leur trompe et leurs oreilles sont prises d’un tremblement fébrile et ils fuient sans demander leur reste. C’est alors surtout qu'ils font entendre un sifflement aigu, dont la force n’est pas en rapport avec la taille de l'animal. Tous sont d’une timidité extrême : ils se sauvent même devant le plus petit chien, L'homme, particulièrement, dont ils ont appris à connaitre les mauvais desseins, leur inspire une crainte étonnante; à sa vue, ils déguerpissent comme äe timides lapins. Pour se défendre ils ne font usage de leurs moyens naturels qu'à la dernière extré- mité; mais c'est alors un ennemi dont il faut se méfier car il fonce sur celui qui l'attaque, le laboure de ses pattes et de son groin et cherche à le mordre avec ses dents. Dans ces circonstances, la mère qui élève un petit est particulièrement terrible car elle défend avec la dernière énergie ses chers petits, lesquels sont, d’ailleurs, bien plus gentils que les adultes, leur pelage étant agréablement rehaussé par des taches et des raies plus claires, Les Tapirs se nourrissent de toutes sortes de végétaux depuis les feuilles des arbustes jusqu'aux plantes de marais; quand ils ont l’occasion de pénétrer dans des plantations de cannes à sucre et de melons, ils causent des dégâts irréparables, non seulement par ce qu'ils mangent, mais encore par ce qu'ils abiment en piétinant. On les chasse beaucoup à l’aide de chiens et de rabatteurs. Leur chair est excellente, mais on utilise surtout leur peau, remarquable par son épaisseur et sa résistance. Une fois tannée, on la découpe en longues lanières, dont on fait des fouets après les avoir imbibés d'huile chaude. Elle ne peut servir à confectionner des chaussures, parce que, après avoir été mouillée, elle devient dure comme du bois. Les Indiens utilisent aussi d’une manière bizarre leurs ongles, au nombre de quatre à chaque doigt : ils les réduisent en poudre,les font fondre avec du cacao et du foie de moufettes et les donnent en remède] pour guérir. la phtisie! Les mêmes ongles passent d’ailleurs pour de bons remèdes contre... l’épi- lepsie et, ce quiest plus vraisemblable, constituent une fois secs d'excellentes castagnettes. De cette façon, ils permettent aux malades non seulement de guérir, mais aussi de danser pour exprimer leur joie d’être débarrassés de leurs maux. VICTOR DE CLÈVES. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur un oiseau de la famille des Coureurs, particu- lier aux hauts sommets des Andes péruvienres. Note de MM. Ex. Pozzr-Escor. L'oiseau faisant l’objet de cette note est un coureur qui est probablement un Vanneau armé (Balanopterus chilentis) et qui fut rencontré dans la région de la Sierra péruvienne pendant les mois de janvier et de février. Ce n’est qu’à partir de 3.800 mêtres d'altitude qu'on rencon- tre cet oiseau, dont le cri est très fort et ressemble à celui de la Crécelle: il semble avoir son lieu de prédilection au voisinage des neiges éternelles et dans les grandes punas &e la Cordillère à 4.000 ou 4 500 mètres d'altitude ; on a l’occasion d'en rencon- trer plusieurs couples par jour; il vit seul ou par couple seule- ment et se plait à s'élever très fréquemment dans l'air en criant tres fort. Il est très rare de rencontrer cet oiseau, et il est probable que la rencontre que l’auteur en a faite cette fois est due à ce que son voyage a coïncidé avec la période hivernale et des gran- des pluies qui l'ont obligé à descendre des hauteurs, peu acces- sibles, où il avait jusqu'à présent échappé, car jamais il n'a été rencontré à moins de 3.800 mètres d'altitude. ARR Architecture de la partie centrale des monts da Forez. Note de M. Pn. GLAnGEAUD, présentée par M. A. Lacroix. Si, dans leur ensemble, les monts du Forez ont une direction sensiblement NS, on doit les diviser géographiquement et géo- logiquement en deux bandes montagneuses, de direction géné- rale NO, séparées par l'importante dislocation qui s'étend des environs de Cusset (Allier) à Boën (Loire). ! Cette dislocation, étudiée récemment par M. Albert Michel- Lévy, détache au NE le tronçon des monts de la Madeleine et leur prolongement septentrional. Le reste du territoire qui domine PTT PONT OUT ee PER" LE NATURALISTE 99 la Limagne, le synelinal de la Dore, le bassin d'Ambert à l'Ouest, | Sur 1à présence du bore dans les vins d'Algérie, Note et le bassin de Montbrison à l'Est, constitue plus spécialement les monts du Forez. , La partie centrale comprise entre Thiers, Ambert et Montbri- son est la plus élevée de cette chaine : c'est également la plus - accidentée et la moins connue. Elle n’a guère fait l'objet, jus- qu'ici, que de notes très sommaires de Grüner et de Le Verrier. Elle offre également une disposition en bandes et chainons montagneux de direction NO-SE, jusque vers Saint-Anthème où, sur l’axe orographique qui se prolonge vers Monistrol-sur- Loire, s’en greffe un second NS, s'étendant vers Craponne. Ces deux rides délimitent le bassin hydrographique de l’Ance. La partie centrale des monts du Forez offre une dissymétrie géographique et géologique dont une coupe menée des bords de la Dore : de Job (Puy-de-Dôme) jusqu'au bassin de Montbrison. vers Pralong (Loire), à travers les hauteurs de Pierre-sur-Autre, point culminant de la région (1.640 mètres), synthétise, en quel- que sorte, les caractères généraux. À Le versant occidental très ‘escarpé, offre une série de dômes à pentes raides et il est sillonné par des ruisseaux torrentiels encaissés qui ont donné naissance à des deltas importants. Le versant oriental, en raison de son étendue transversale, : | deux fois plus considérable, présente des croupes aux contours émoussés, des pentes plus douces et des cours d’eau d’allure plus tranquille, au moins actuellement. La limite du versant occidental est d’une netteté géométrique. Elle s'établit, entre la Limagne, le synclinal de la Dore et le bassin d’Ambert, le long d'une faille prolongeant celle de Thiers qu'on peut suivre, au Sud, vers Ambert, et reliée à celle qui a été étudiée par M. Termier, jusqu'à la Chaise-Dieu (Haute-Loire). Cette fracture de 80 kilomètres de long, au pied de laquelle se sont effondrés les terrains tertiaires et cristallins, à amené la formation d’un escarpement de 100 mètres à 300 mètres de haut qui, sur une portion de son parcours, fait le pendant de l’escarpement occi- dental de la Limagne. Elle encadre extérieurement le bassin oli- gocène d'Ambert, tassé à sa base, et elle est jalonnée par des filons de quartz ancien (permo-triasique), de nombreuses sources minérales, des dégagements d'acide carbonique et, en quelques points, par de faibles venues de pétrole. Dans une notable portion de son parcours, cette faille provient manifestement d’une fracture ancienne ayant rejoué au tertiaire (mio-pliocène). Sur le versant du bassin de Montbrison, il n'existe pas d’es- carpement prononcé, sauf en quelques points, ni de faille termi- nale. La faille limite occidentale des monts du Forez n’est qu'un élé- ment de la tectonique de cette chaine, dont les divers chainons et la plupart des dislocations lui sont généralement parallèles ou perpendiculaires. Le cours des rivières, comme la Durolle, l'Auzon, le Fayé, la Vertolaye, l'Ance, etc., est en grande partie sous la dépendance de ce double système de fractures qui im- prime à la chaine son caractère le plus saillant. En outre, le versant occidental, des environs de Thiers, à Pierre-sur-Autre et Saint-Martin-des-Olmes, est en grande par- tie constitué par des dômes de granuhte qui s'élagent en gra- dins, depuis les bords de la Dore (500 mètres) jusqu’au delà de la chaine (de 1.100 mètres à 1.640 mètres). Il offre aussi d’im- portants filons de pegmatite de direction NO et des ilots notables de terrains archéens. Le versant oriental, par contre, sauf quelques flots de granu- lite et de formations archéennes. est entièrement granitique. Mais il est criblé d'anciennes cheminées volcaniques tertiaires, qui paraissent alignées également suivant une direction NO, ainsi que le pensait Le Verrier. Aucune éruption tertiaire n’avait été signalée sur le versant occidental; on y découvre une dizaine de pointements basaltiques. Les deux versants du Forez ont donc été volcaniques dans des conditions analogues aux autres régions de l'Auvergne, mais il . y a rareté des éruptions à l'Ouest et abondance à l'Est, Si les volcans du Forez sont aujourd’hui réduits à des cheminées érup- tives, c’est que de puissants.agents d’érosion les ont démantelés. Tous ces caractères des monts du Forez s'expliquent aisément sion envisage ce territoire comme formé par un anticlinal dis- symétrique de direction NO et à grand rayon de courbure, dont _ les flancs seraient découpés en une série de voussoirs effondrés vers les régions synclinales de la Dore et de la Loire. Cette architecture est semblable d’ailleurs à celle des régions voisines du Massif Central. - de M. Pucasr, présentée par M. A. Müxrz. L'acide borique est très répandu dans la nature. On le trouve dans les cendres de beaucoup de graines ou de fruits. En 1889, Crampton a signalé sa présence dans les vins de Californie. Plus récemment, Azarelli a examiné 84 échantillons de vins de Sicile et a trouvé de l'acide borique dans tous. Le dosage de l'acide borique, effectué sur 6 échantillons, a donné des quantités variant entre 19 milligrammes et 41 milligrammes par litre de vin. L'application de la loi du 1°" août 1905 sur la répression des fraudes a conduit les auteurs à rechercher l'acide borique dans les vins d'Algérie. L'examen d’un grand nombre d'échantillons, d'origine certaine et de pureté indiscutable, a démontré la pré- sence constante de l'acide borique dans ces vins. La présence du bore dans les divers organes de la vigne a, en outre, été décelée, notamment dans les cendres des sarments. des pellicules et des pépins. La proportion ‘est relativement lorte dans les pellicules et les pépins. L'arséniate de plomb en viticulture. Note de MM. L. Mo- REAU et E. ViNerT, présentée par M. ScuLosinG. Les auteurs se sont proposés de rechercher, à la Station œno- logique de Maine-et-Loire : 1° quelle quantité d’arséniate de plomb restait sur les grappes après un ou deux traitements à cet insecticide; 20 dans quelle proportion cet arséniate de plomb était éliminé au cours de la végétation; 3° quelle quantité de ce produit pouvait rester sur les grappes à la vendange et quelle proportion on en retrouvait dans les lies et le vin. 19 La quantité d'arséniate restant sur les grappes, après le traitement, bien que de l’ordre des milligrammes, est élevée, si on le rapporte au poids moyen d'une grappe qui, à ce moment- là (fin mai) est très faible, de 1 gramme à 2 gramme environ. 20 Cet arséniate de plomb s'élimine en partie aucours de la végétation. 30 Trois semaines ou un mois avant la récolte, on trouve encore de ce poison jusqu’à 068,27 par grappe, ce qui ferait par kilogramme de raisins 1"8,68, le poids moyen d'une grappe de Chenin blanc pouvant être évalué, à cette date, à 160 grammes environ. 4° Il doit en rester encore sur les raisins à la récolte, puis- qu’on en trouve un peu dans les lies. - 5° La présence d'arséniale de plomb n'a pas été décelée dans le vin; il est éliminé dans les lies et vraisemblablement aussi dans les marcs. LIVRES NOUVEAUX HENr1 CoupiN. — Carnet d'herborisations et d'herbiers. 1 vol. 22/12 broché de 312 pages. En vente chez Les fils d'Emile Deyrolle, 46 rue du Bac. Paris, 1 fr. 50, franco 1 fr. 75. Cet intéressant et original Carnet est destiné à per- mettre à celui qui herborise de coordonner les rensei- gnements -qu'il recueille au cours de ses excursions botaniques. Il comprend la liste — en français et en jatin — des plantes qui se trouvent dans l'intérieur de la France (et, plus spécialement, dans un rayon de 100 kilo- mètres autour de Paris). Chaque nom d'espèces est imprimé avec des caractères — aù nombre de quatre — qui indiquent tout de suite son importance. Au-dessous de chaque nom, on a laissé un espace blanc. ou le collec- tionneur inscrit : 1° l’endroit où il a récolté la plante; 20 la date de la récolte; 3° les caractères qui lont frappé le plus (couleur, odeur des fleurs, etc.);#4° ses noms vulgaires, etc. De plus, en face de chaque colonne de noms, on a laissé une page blanche où le botaniste, suivant son désir, ou bien fait un petit croquis des espèces ou colle un fragment de celles-ci (par exemple une fleure ou une feuille préalablement séchées). Les espèces sont numérotées, ce qui permet à ceux qui font un herbier de classer facilement leurs plantes sèches et de les retrouver instantanément. : 200000000000000000000€7000000000000€ 100 LE NATURALISTE 1, Canton d'Ecos (Eure). — 2. Environs de Vigny et de Tessancourt (Seine-et-Oise). — 3. Environs de Mantes. — 4. Vallée de la Maulüre. ! Fig. 4 — Jis gîtes fossilifères ouverts dans le calcaire grossier du canton d'Ecos (Euve), sont peu connus mais fournissent, p comme Réquiécourt, par exemple, un nombre considérable d'espèces intéressantes. | Ceux de Cahaignes et de Fours sont remarquables par le nombre vraiment prodigieux d'Oursins et de dents de squales qui s'y renconhent. Dés Fig. 2. — Environsde Vigny et de Tessancourt (Seine-et-Oise), localités très intéressantes. La première surtout pour son affleurement | k de calcaire pisolithique très fossilifère. La seconde par la présence du calcaire grossier inférieur avec fossiles en bon état. | Rail Fig. 3. — Environs de Mantes er buttes de l'Arthies, avec les gites coquilliers bien connus et fort riches d’Issou, de Gargenville A} (» l. et surtout de Fontenay-Saint-Père. 1. Fig, 4. — Vallée de la Mauldre, environs de Beynes, gisements fort intéressants : 19 de craie magnésienne au pont de l’Etendard ue près Beynes; 2 de calcaire pisolithique fossihfère à Montainvillé et enfin les gites coquilliers extrêmement productifs de la hi ferme de la Frileuse, de Saint-Germain de la Grange, du moulin de la Chapelle et de la tranchée de Villiers-Saint-Frédéric. . : N.-B. — Les gites sont indiqués par une +. 2] k ; PAeDUre Le Gérant : PAUL GROULT. ; Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. oi 32° ANNÉE Les Crabes fossiles de France. CANCÉRIDES. Nous avons vu, dans un précédent article, que les espèces qui appartiennent au groupe des Xanthides étaient relativement nombreuses ; il n’en est pas de même pour celles qui constituent le groupe des Cancé- rides, et nous n’aurons à citer, parmi les fossiles de France, que deux espèces appartenant au genre Cancer. Genre Cancer (Linn.), LEACH. Ce genre est caractérisé par des formes à carapace très large, peu bombée, rétrécie en arrière ; à bord antérieur garni de chaque côté de dents ou de lobes dentelés, formant une grande courbe avec la région frontale qui est elle-même dentée à plusieurs degrés. Le bord posté- rieur est court et, sur la face dorsale de la carapace, les régions sont peu distinctes et peu bombées. Cancer Beaumonti.M.-Ebw.—Lecancer Beaumonti présente une carapace remarquablement plate et élargie; en dehors de ce caractère important qui permet de le reconnaître facilement, il se rapproche par tous les autres du C. antennarius, Sümpson, espèce qui habite actuellement les côtes californiennes. Nous n’insisterons pas sur les caractères de l'espèce fossile qui a été rencon- 0 ç K À À û (ll, \\ qi! ‘4 à | | À , , | j /, 2e NY 7) € | 7 AS TN | | Aube J : Du: IS vs 2° SÉRIE — [M° 356 1° MAÏ 1910 A "——— —— ——— — —— — — —————"““_———————— “2 La carapace, plus large que haute, est assez régulière- ment ellipsoïdale, le bord postérieur est court et légère- ment denticulé ; les bords latéraux et surtout le bord frontal sont fortement dentelés, Sur la face dorsale les régions sont assez nettement délimitées par des sillons peu profonds mais cependant nettement dessinés. Les échantillons se rapportantà cette belle espèce sont souvent assez bien conservés, les pattes et les pincessont encore en place, comme sur l'individu que nous figurons. D’après Milne-Edwards, le C. Deshayesi se rapproche beaucoup du C. Edwardsii qui habite actuellement les côtes du Chili, il n’en diffère guère que par la forme des denticulations du bord qui sont beaucoup plus sail- lantes dans l'espèce fossile que sur le vivant et les articles qui diffèrent également de forme. La carapace du C. Des- hayesi mesure 140 millimètres de largeur sur 85 millimè- tres de longueur. ERIPHIDES, Nous rappellerons que les représentants de cette section possèdent une carapace peu arquée en avant, presque quadrangulaire, d’où le nom de crabes quadran- gulaires qui leur a été quelquefois donné; le front est très large, les orbites sontcloses en dedans. En France, ce groupe ne parait représenté que par une seule espèce, Eriphia spinifrons, du Quaternaire de Saint-Hospice, à Nice. Cette espèce habite encore aujourd'hui les mers d'Europe ; elle est très commune [AA SS. L 4 | QUE ne ].. ñ [] ; Fig. !. — Cancer Deshayesi, À. M.-Edw. Réd. de 1/3, Face dorsale et ventrale. — Pliocène des environs d'Oran (Algérie). rée dans le aummulitique du Sud-Ouest.où elle est d’ail- leurs très rare. Cancer Deshayesi, M.-Epw. — Cette seconde espèce provient du Pliocène des environs d'Oran et d'Alger. ; C’est une forme remarquable, comme l’on peut s’en rendre comple par l’examen de la figure 1, qui repro- duit celle d'Edwards. dans la Méditerranée. Elle se rencontre à Madère et sur les côtes des Canaries. GALÉNIDES. Comme dans le groupe précédent, la carapace est ici presque quadrangulaire et peu arquée en avant, mais le front est médiocrement large et les orbites présententen dedans un bhiatus logeant la tigelle antennaire. Les SCT EPAU 102 LE NATURALISTE LA ‘45 | formes fossiles francaises qui se rapportent à cette sec- tion se répartissent dans les deux genres Galenopsis, À. M.-Edw., et Cœloma., A. M.-Edw. Genre Galenopsis., À. MILNE-Erw. Semblable au genre actuel Galena, c’est-à-dire présen- tant une carapace quadrangulaire peu rétrécie en arrière ; à bords latéraux légèrement arqués, et ne s'étendant pas beaucoup vers l’arrière dans leur partie antérieure, leur partie postérieure allongée. Surface dorsale peu bombée à régions faiblement indiquées. Bord frontal peu proé- minent. Ce genre paraît représenté en France par trois espèces dont l’une provient du calcaire concrétionné d'Orglandes (Manche) et les deux autres du gisement déjà si souvent cité de Hastingues (Landes). Galenopsis Gervillianus, À. M.-Edw.— Cette espèce, la plus grande des trois que nous ayons à mentionner, pré- sente une forme beaucoup plus quadrilatère que les autres, la largeur de la carapace peut atteindre Fig. 2. — Galenopsis Gervillianus, À M.-Ewd. Réd. 1/3. 105 millimètres et sa longueur 76 millimètres. La surface est lisse et le bord frontal présente les particularités reproduites par la figure 2. Cette espèce provient d'Orglandes (Manche). Galenopsis typicus, À. M.-Edw. — Espèce de moitié moins grande que la précédente, la surface parait fine- ment ponctuée et le bord frontal est très différent par ses découpures, de celui de l'espèce précédente. Le — Galenopsis typicus, À. M.-Edw. Nummulitique des Fig. 3. l Landes. En & pince. G. typreus se trouve assez communément dans le calcaire nummulitique de Hastingues, sur les bords du gave de Pau. Les exemplaires sont en général en assez mauvais état de conservation, cependant il en est, comme celui ———__—_—_————————————…—…—…—…—…—…—…—…——_…———————…—…—…—…"…"…"…"…"….… ….…—….…"…"…"…"…"…"…"_ _…_—— _"_——_—_———_—_— -—————————————…—.…". ——-——— Gr que nous figurons (fig. 3), qui permettent une étude assez complète. : La taille moyenne des carapaces est de 50 millimètres pour la largeur et de 30 millimètres pour la longueur. Galenopsis pustulosus, À, M.-Edw. — Cette espèce pro- vient de la même localité que la précédente dont elle se rapproche beaucoup par la forme générale, mais la carapace, au lieu d’être lisse, est couverte de petites gra- nulations pustuliformes ; elle est relativement plus large. Quant à la taille, elle‘est à peu près la même que celle du G. typicus. Genre Cœloma, A. MILNE Epw. Carapace subquadrangulaire, plus large que longue, rétrécie en arrière, peu bombée. Région frontale étroite, proéminente, quadridentée, échancrée au milieu. Cavités orbitaires largement ouvertes avec deux fentes au- dessus, Portion antérieure des bords latéraux courte, légèrement arquée et se transformant visiblement en portion postérieure des mêmes bords latéraux. Régions peu bombées mais bien distinctes, les branchiales très Fig. 4. — Cœloma vigil., À. M.-Edw. du nummulitique du Sud- Ouest. Réd. 1/3. grandes. Sternum large elliptique. Pattes préhensiles volumineuses chez le mâle, grêles chez la femelle; les autres paires de pattes longues et plus fines. : Le C. vigil, À. M.-Edw, seule espèce qui se soit rencon- trée en France, présente une carapace entièrement cou- verte de granulations miliaires, assez larges, aplaties et rapprochées; sa taille peut atteindre 63 millimètres de largeur sur 51 millimètres de longueur. Nous citerons encore dans le groupe des catométopes : le genre Psam- mograpsus, À. M.-Edw., représenté dans les sables bar- toniens de Beauchamp. P.-H. FRITEL. EXCURSIONS ORNITHCLOGIQUES au Bassin d'Arcachon. et au lac de Cazaux Lorsqu'on suit le littoral de l'Océan, de l’embou- chure de la Gironde à celle de l’Adour, on rencontre, à l'Est de la chaine des dunes, une longue rangée &’étangs qui étaient, à une époque géologique antérieure, en communication avec la mer et formaient autant de baies et de golfes, en découpure de la côte. Séparés de la mer par un bourrelet de sable et repoussés dans l’inté- rieur des terres, ils sont devenus des réservoirs d'eau douce apportée par les pluies et les ruisseaux, tandis que: l’eau salée qui les emplissait s’est échappée peu à peu “+ LE NATURALISTE 103 par des courants de sortie. La Canau, Cazaux, Bisca- rosse, représentent à l'heure actuelle les plus importants de ces golfes transformés. Le Bassin d'Arcachon a seul conservé jusqu’à nos jours sa libre communication avec l'Océan, quoique la mer travaille incessamment à cons- truire une barre au-devant de son entrée où le jusant de sortie, aidé des eaux de la Leyre et des autres petits affluents, réusssit à maintenir la passe. La presqu'ile du cap Ferret, étroite langue de sable opposée aux flots de l'Océan, se prolonge à l’ouest et enserre de ses dunes boisées les eaux du Bassin. La forme générale du golfe est celle d’un triangle à la base duquel s’avance le promontoire qui porte Arcachon. Sa superficie est de 15.500 hectares, mais l'étendue de l’eau se trouve réduite, à marée basse, à 4.900 par les nombreux bancs de sable vaseux ou crassats sur les- quels se fait la culture des huîtres. En face d'Arcachon émerge l'ile des Oiseaux comprenant 225 hectares, bordée de cabanes ostréicoles. Elle doit son nom à la grande quantité d'Echassiers et de Palmipèdes qui venaient jadis s’y abattre aux époques de passage. Mais le nombre des hôtes ailés de la petite ile a beaucoup diminué depuis que l'exploitation des crassats ne leur permet plus de s’y réunir en sécurité. Le chasseur peut se rattraper sur les Lapins qui abondent dans l'ile, il est vrai qu'il doit payer pour cela 50 centimes par coup de fusil et 50 centimes en plus s’il abat la pièce. On a voulu mettre ainsi un frein à son ardeur. En revanche, les 80 à 85 kilomètres de tour du Bassin lui offrent gratuitement, au printemps et en automne, un vaste développement de plages et de marais peuplés de gibier. Les prés salés, qui ressemblent beaucoup à ce que nous appelons «les mollières » en baie de Somme, coupés de fossés, semés de mares, envahis par l’eau des hautes marées, sont deslieux d'élection pour y poursuivre la Sauvagine. On y fait la guerre aux Canards dès leur arrivée, en automne et pendant l'hiver, guerre de jour et de nuit, de préférence à la douteuse clarté de la lune, à l’aube, au crépuscule, enfermé dans des gabéons ou tonnes qui flottent sur les eaux tranquilles des mares, et vomissent par leurs hublots la mitraille sur les malheu- reux Paimipèdes attirés par la voie traîtresse des appe- lants. Souvent même les bandes de Canards sont si nombreuses qu'il suffit de leur préparer une mare pour qu’elles s’y abattent de confiance. Quand on parcourt les prés salés de La Hume, de Gujan-Mestras, de l’em- bouchure de ja Leyre, d’Audenge, on regarde avec étonnement, dans la plaine verdoyante et humide, cette multitude de tonnes affaissées sur l'herbe ou la vase, petites forteresses noires et sinistres où le chasseur se mettra au guet, la saison et l'heure venues. Les Echas- siers s’y font tuer comme les Palmipèdes : c'est notam- ment la meilleure façon de tirer les Courlis cendrés si méfiants. Bien d’autres espèces viennent y trouver la mort au cours de leurs voyages, quand on a la précau- tion de leur ménager un terre-plein au milieu de l’eau. Mais pour ces dernières on a maintes occasions, dans la saison favorable, de décimer leurs bandes à découvert. Le Bassin d'Arcachon est entouré de bois de pins maritimes, dépendances de l’immense forêt qui s’étend de la Gironde à celle de l’Adour et couvre 90.000 hec- tares de dunes. Des terrains incultes, chargés de bruyères, de fougères, de genûts aux fleurs d’or, de - touffes de joncs et de laiches, interrompent l’uniformité un peu mélancolique de tous ces grands corps dénudés à la tête d’immuable verdure. Eparses dans la grande sylve, des cabanes en planches abritent de solitaires travail- leurs occupés tout le long du jour à pratiquer ou entretenir sur le tronc des arbres, perchés sur leur pitey et armés du hapchot, des saignées, des cares, d’où s'écoule la résine dans le petit pot de terre vernissée fixé au- dessous de la blessure. Un bon résinier doit, pour gagner sa vie, piquer chaque jour environ 300 pins. Il recoit pour salaire la moitié de la récolte. Ces ermites laborieux m'ont fourni plus d'un renseignement sur les oiseaux de la forêt et le passage des petits passereaux. Les ondulations du sol sont parfois si fortes qu'on se croirait,non dans des dunes boisées, mais dans de vraies montagnes forestières avec gorges et ravins. À l'orée des bois, les chênes, les acacias, les troënes en fleurs, les arbousiers se mélent aux pins. Là se tiennent les oiseaux chanteurs, Fauvettes, Pinsous, Rouges-queues, Hypolais, Rouges-gorges, Troglodytes, là le Rossignol fait entendre sa voix. Au delà il n’y a, en sous-bois, que des ronciers, des ajoncs, des genèts et de rares arbousiers. Ces quartiers sont plus silencieux, on n’en- tend que le petit cri des Mésanges, l'appel éclatant du Pic, le croassement d'une Corneille. Si l’on s'enfonce au cœur de la forêt, le silence devient complet, la soli- tude absolue. Quelquefois, quand le soleil disparait à l'horizon, on aperçoit contre les têtes des pins un oiseau de proie qui rase la futaie et cherche un perchoir pour la nuit. Les bords de la Leyre, dont le golfe peut être consi- déré comme l'estuaire, sont plus riants: rideaux de grands arbres, prairies verdoyantes où dans de petites mares s’étalent des nénuphars, et, au second plan, des bois d'un charme pénétrant que l'éternel pin maritime n'a pas partout envahis. Lieu de prédilection des Fau- vettes, des Hypolais, des Pipis ; le Rossignol y chante délicieusement, mais les Pies y jacassent formidable- ment. Des Hochequeues et des Bergeronnettes courent sur les berges, et le Martin-Pêcheur passe d’un vol ra- pide, en suivant la rivière, dans un éblouissement d’azur. A La Hume où, comme on le verra, j'ai fait mes obser- vations les plus intéressantes sur les Echassiers, vient se déverser le canal qui part du lac de Cazaux.Ce canal, aujourd’hui abandonné, a gagné en pittoresque ce qu'il a perdu en utilité. Lorsqu'on le remonte, à la sortie de La Hume, on suit un chemin romantique qui fuit sous les pins en longeant la berge, au pied de laquelle l'eau coule à travers les herbes en légers filets, ou dort dans des trous voilés de plantes aquatiques. À la troisième écluse, ruinée comme toutes les autres, une forêt de roseaux, où s’abritent en hiver les Canards, couvre le fond. En aval, encore des massifs de roseaux coupés de grandes flaques d’eau stagnante sur lesquelles s'épa- nouissent les fleurs des nénuphars. De chaque côté, la forêt de pins, interrompue parfois par des champs d’ajonces, de bruyères et de brandes, les pentes des berges encombrées de fougères et de ronciers sous des pins qui descendent au bord de l'eau. Puis c'est la grande lande aux défrichements abandonnés, jadis cultivée par une compagnie agricole, entre le canal et la forèt de La Teste, Le Courneau et ses ajoncs et enfin Cazaux et son lac. L’étang ou lac de Cazaux est la plus importante de ces anciennes baies qui ont passé de l’eau salée à l’eau douce. Il n’a pas moins de 5.750 hectares d’etendue Il 104 LE NATURALISTE Co Po recoit les eaux des landes voisines et de la chaine boisée qui le sépare de l'Océan, et se déverse au sud dans l'étang de Biscarosse. La partie méridionale, apparte- nant au département des Landes, porte le nom d'étang de Sanguinet, bourg situé à l'extrémité orientale. Ce lac, dont la pêche est affermée, abonde en poissons, j'y ai pris à la cuillerides Brochets monstrueux et les plus grosses Perches que j'ai jamais vues. En hiver ses eaux sont couvertes de Sauvagines, et dans les bois qui lui font une ceinture. la Bécasse, aux époques de passage, aime à s'arrêter. La région relativement restreinte que je viens de décrire, la région du Bassin, est intéressante pour l’or- nithologiste, parce qu’elle se trouve sur la route habi- tuelle que suivent les oiseaux migrateurs, au printemps et en automne. à l’arrivée et au départ. Elle est une de ces stations de la ligne de l'Océan dont j'ai parlé à pro- pos de l'ile d’Yeu et de l'ile d'Oléron (1). J'ai séjourné plusieurs mois d'été et j'ai assisté à la fin du passage de printemps et au commencement de celui d'automne. J'ai notéégalement lesespèces qui m'ont paru sédentaires. Je ne veux pas terminer cette courte introduction sans protester, avec tous les amis des oiseaux et de l’agri- ‘culture, contre la destruction imbécile et criminelle des Passereaux, Becs-fins et autres, qui s'aventurent sur cette terre ennemie à l’époque de leur voyage de départ. Dès qu'ils arrivent en ces lieux hostiles, c’est une pour- suite sans trève ni merci. On les tire au fusil et on les capture à l’aide d'engins les plus divers et le plus ingé- nieusement agencés. Quand apparaît le Traquet motteux par exemple, les porteurs de fusil entrent en campagne, et la chasse du Cul-blanc devient un sport pratiqué avec passion. Je n'ose parler des innombrables douzaines d’Alouettes, de Pipis ou Tites, rafflées quotidiennement, en bonne saison, sous le regard bienveillant de l'autorité départementale, chasse autorisée, m'a-t-on dit; mais cou- vert par cette tolérance, le tendeur ne se fait pas faute de capturer toutes les autres espèces de petits oiseaux utiles à la défense de nos champs et qui nous chärment par leurs mélodies. Un engin local très employé est la cédasse. C’est un piège en forme d’archet garni de lacets, fixé d’un côté à une baïe et de l’autre à un piquet. Les oiseaux se perchent et sont retenus par les lacets. Un propriétaire de La Teste, qui a derrière sa maison une vaste prairie entourée d’une large haie, disposa sur cette haie de clôture 110 cédasses portant chacune dix lacets. Il n’y avait pas de jours qu'il n’y capturât un nombre prodigieux d'oiseaux, Merles, Grives, Pies-Grièches, jusqu’à des Martins-Pêcheurs, mais surtout des Fau- vettes, des Hypolais, des Rouges-queues, des Tariers, des Mouchets, des Gobe-mouches (2). Il se glorifiait d’avoir pris une fois, à la fin de l’automne, 90 Rouges- gorges dans la même journée! Rapaces. — Pendant la belle saison on ne voit pas une grande quantité de Rapaces diurnes dans la région du Bassin. En juin et juillet, j'ai observé trois fois l’Eper- (1) Excursions ornithologiques aux iles d’'Yeu el d'Oléron. Le Naturaliste, 1909, 1er et 15 mai, 10r et 15 juin. (2) Plusieurs de ces oiseaux sont connus dans le pays sous la dénomination de müriers. On m'a présenté, avec cette qualifi- cation, des espèces très différentes : Fauvettes grisettes et des ardins, Mouchets chanteurs, Gobe-mouches noirs, Butalo gris. Ce nom vient de la croyance où l’on est que ces petits oiseaux s'engraissent à l’automne avec les fruits des ronces, qu’on appelle commmunément müres, comme le fruit du mürier. vier (Accipiter nisus, Pallos), une fois la Buse vulgaire (Buteo vulgaris, Bechstein), à Cazaux'; une seconde fois, le 17 août, à La Hume, l'oiseau décrivait des cercles dans l'air au-dessus de la digue. Le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus, Boie) est plus commun. On le rencontre souvent dans les landes et au lac de Cazaux. Le 5 juillet, dans la lande de Le Courneau, le long du canal, je vis un très beau Busard, en livrée d’adulte, voler au-dessus des ajoncs serrés et touffus. Deux Draines sortirent brusquement d’un bouquet de pins et se mirent à lui donner la chasse en poussant des trè, trè, trè, trè de colère. Le Busard ne s’en débarrassa qu’en fuyant. Il continua de voler &ans une autre partie de la lande en rasant les ajoncs. Les Draines revinrent au petit bois, mais, inquiètes de ce voisinage, restèrent assez longtemps perchées sur un pin en jetant des cris continuels. Elles ne sont pas les seules à redouter le Busard. Le proprié- taire. d’une ferme de la lande, qui élève beaucoup de volailles, se plaignait à moi du dommage que lui cause ce Rapace en lui enlevant un grand nombre de poussins. Vers la fin d'août et dans le courant de septembre on tue parfois le Busard cendré ou Montagu (Circus cinera- ceus, Naumann). Au lac de Cazaux apparaissent aussi de temps à autre le Milan royal (Milvus regalis, Brisson) et le Milan noir (Milvus niger, Brisson). Des Pygargues (Haliaetus albicilla, Leach) viennent fréquemment chasser les canards sur le lac, à partir du mois de novembre. Ces apparitions sont cependant irré- gulières, tandis que tous les ans arrivent des Balbuzards (Pandion haliaetus, G. Cuvier) qui s’attaquent également aux canards, très nombreux en hiver sur les eaux du lac. Ces Balbuzards séjournent plus longtemps que les Pygargues. Le garde des chasses de Cazaux m'a montré plusieurs endroits où on avait tué des Pygargues, et lui-même a abattu un de ces grands Rapaces du galian où il était un matin enfermé à l’affüt des canards. Son récit évoqua en moi un souvenir ancien. Il y à quelque ving-cinq ans, passant par Cazaux, je vis un magnifique Pygargue prisonnier dans une grande cage au buffet de la petite gare .du chemin de fer économique. Le propriétaire du restaurant avait guetté cet oiseau et fini par découvrir le lieu où il passait la nuit. Il s’était mis à l’affütet, le tirant de près, lui avait cassé une aile. Je voulus l’acheter, mais son maitre refusa, « Il aurait mieux fait de vous le vendre, me dit le garde qui m'accompagnait et avait vu ce Pigargue dans son enfance, car la mauvaise bête lui a coûté un doigt.» Et il me raconta que voulant un jour présenter à son prisonnier, entre les barreaux de la cage, un poisson, le malheureux restaurateur fut si grièvement blessé par les serres de l’insociable Rapace qu’on fut obligé de lui amputer le doigt. A l’époque des migrations d'automne le nombre des Rapaces, attirés par la proie facile que leur offrent les colonnes d’'émigrants, augmente dans une proportion très sensible. Certaines espèces telles que le Faucon commun (Falco communis, Gmeliu) et le Hobereau (Falco subbuteo, Linné) ne se montrent guère que dans cette saison. Les tendeurs aux Alouettes prétendent même que le passage leur est annoncé deux ou trois jours à l'avance par l’arrivée subite de Rapaces, dont la pré- sence n'avait pas été signalée auparavant. ed. LE NATURALISTE Le 0 lee EE mn 105 Parmi les Rapaces nocturnes, ia Hulotte Chat-huant (Syrnium aluco, Brehm) et l’Effraye commune (Strix flam- mea, Linné) sont sédentaires. Le 12 août, au crépuscule, j'ai entendu pour la pre- mière fois le cri de la Chevèche (Noctua minor, Brisson) dans les jardins des villas d'Arcachon, et il en a été ainsi presque chaque soir jusqu'à mon départ, En automne passent le Hibou brachvote (Ofus bra- chyotus, Boie) et le Hibou vulgaire (Otus vulgaris, Flem- ming). Quelques représentants de cette dernière espèce nicherit dans la forêt et demeurent toute l’année. Vers la fin de septembre a lieu un passage de Scops (Scops Aldrovandi, Willugby) plus ou moins nombreux suivant les années. (A suivre.) MAGAUD D'AUBUSSON. 20000000000002000000000000000000000 COLÉOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX ORIGINAIRES D'AMÉRIQUE Ptinus testaceipes, n.sp. Court et large, un peu brillant, noir, pubescent de gris avec de longs poils obscurs dres- sés, fascié de blanc sur les élytres, pattes et antennes rougeâtres, ces dernières en partie rembrunies. Protho- rax Court, en partie pubescent de flave sur les côtes avec, sur le milieu du disque, un fascicule de poils noirs dressés ; écusson allongé, pubescent de blanc ; élytres courts et larges, faiblement striés mais assez fortement ponctués avec les intervalles peu larges, ornés de deux bandes blanches, la première près de la base un peu arquée en avant, la deuxième presque droite en dessous du milieu, de plus une trace de bande longi- tudinale blanche près de la suture, extrémité brièvement rousse. Long. 3 mm. République Argentine (coll. Pic). Voisin de Groulti, Pic, bandes plus nettes et coloration des membres différente. Ptinus Wagneri, n. sp. Assez court et large, peu bril. lant, brunâtre avec les élytres largement noirs sur leur milieu (seulement et étroitement bordés de roux en arrière, et courtement marqués de brun à la base), diver- sement pubescent de jaune et gris et hérissé de longs poils obscurs dressés, membres roussâtres. Prothorax court, fortement dilaté — arrondi en avant, fasciculé sur son milieu ; écusson pubescent de gris ; élytres courts et larges, fortement strié-ponctués, diversement pubescents, nettement pubescents de jaune vers les épaules, avec des fascicules noirs et de petites taches blanches peu nettes sur le disque en arrière, Long. 3 mm. République Argen- tine : Chaco de Santiago (coll. Pic). Près de brasiliensis, Pic, prothorax plus robuste et revé- tement différent. : M: Pic: + NOUVELLE RACE HUMAINE FOSSILE Homo Aurignacensis (Hauser). Il existe un gisement moustérien au lieu dit Combe- Capelle à Montfaucon du Périgord, localité de l’arrondis- sement de Bergerac mais voisine de celui de Sarlat et à une distance égale de ces deux sous-préfectures, soit 32 kilomètres environ à vol d'oiseau, par conséquent - dans le sud de la Dordogne et sur le plateau qui borde au sud la rivière de ce nom. Ce gisement a fourni de belles récoltes moustériennes, en particulier à M. l’abbé Landesc. Les instruments paraissent appartenir à un moustérien ancien el se rencontrent accompagnés de formes encore acheu- léennes. Au cours de fouilles entreprises par un savant préhis- tarien suisse, M. Hauser, dans un gisement voisin de celui fouillé par M. l'abbé Landesc, les constatations suivantes ont été faites : A la partie supérieure existe un niveau nettement au- rignacien, c'est-à-dire solutréen ; à la partie inférieure un niveau moustérien identique à celui de Combe-Capelle. Dans le niveau intermédiaire, M. Hauser, le 12 sep- tembre 1909, a pu extraire un squelette humain en par- fait état de conservation : tous les os de ce squelette ont pu être recueillis. Ce squelette est moins ancien que celui de La Chapelle-aux-Saints si bien étudié par M. le P' Boule du Muséum et sur lequel a été attirée l'attention du gros publique tant par les articles des grands quotidiens que par les illustrations de nos périodiques. Il n’est pas néanderthalien, quoiqu'il présente quel- ques caractères néanderthaloides assez accusés, le front assez fuyant présente des [arcades sourcilières assez fortement marquées. Cette trouvaille vient poser un chaiînon entre les types magdaléniens de Laugerie- Basse, de Chancelade et la race de Néanderthal. La mà- choire inférieure nous présente les mêmes caractères que ceux des anciennes races récemment découvertes : la branche montante est d'une largeur excessive, presque aussi large que haute. Le squelette a été étudié jusqu'ici par le Dr H. Klaatsch et M. O. Fauser lui-même. M. Hauser dénomme cette race Homo Aurignacensis (Hauser). Ce savant, comme pour le squelette précédemment mis au jour par lui, a l'in- tention de publier et communiquer ses observations d'une facon très détaillée et par là à droit aux remerciements des préhistoriens et des anthropologistes francais. Il y a lieu d'en féliciter M. Hauser (qui est de Bâle et non alle- mand, comme on l’a dit au cours de la discussion ayant pour but de faire décréter la limitation de la Liberté des fouilles en France, après la découverte de son premier squelette). Cette seconde trouvaille montre qu'il y à encore dans le sol de la France une infinité de trésors scientifiques enfouis qui n'attendent que des cher- cheurs ; espérons que le succès couronnera encore les recherches des savants. M. Hauser a déjà fait tirer des cartes postales, des pho- tographies de ce squelette, que l’on trouve déja dans le commerce, aux Eyzies en particulier. Dr DEYROLLE, MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1). Clytra 4. — Punctata, Linné. (Lefèvre, monogr., 1874, p. 94.) La ponte a lieu en juin, la femelle laisse tomber un à ———" (1) Voir le Naturaliste, n° 555. 106 un les œufs sur le sol; ils sont de couleur pâle, couverts d'écailles, à bout pointu. Fourreau primaire, Rosenhauer, 1852, n° 1, p. 22. Longueur : 4 mm. 5. Formé de cinq lignes irrégulières de minces lamelles brun rougeâtre, recourbées en arrière, ayant la forme d’un cône de pin, faconné avec les déjections de la mère. Fourreau. — Longueur : 11 à 12 millimètres. Allongé, gris noirâtre, de couleur terreuse, portant les vestiges du fourreau primaire devenu noirâtre, coupé en deux par une carène latérale ; le dessous est garni de cinq côtes élevées formant chevron qui viennent se per- dre en ligne dentée au bord antérieur du fourreau, l’ex- trémité postérieure renflée en forme de sac; en plus de ces cinq côtes sont de plus petites carènes disposées par paires sur les côtés ; l’opercule destiné à fermer l’ou- verture lors de la transformation nymphale est dur, con- sistant, un pea convexe vers l'extérieur. Larve. — Longueur : 7 millimètres. Corps jaunâtre pâle, couvert de petits poils jaunâtres, en particulier à la région dorsale. Téte brun clair, un peu cintrée, fortement ridée, à dis- que déprimé, relevée par trois légères carènes, mandi- bules brunûtres. Segments thoraciques, le premier couvert d'une plaque cornée semi-lunaire, rouge clair brillant, finement ponc- tuée. Pattes à base jaunâtre pâle, à extrémité plus foncée, avec onglet brun clair, corné. Cette larve vit dans les nids de la Formica rufa ; sa phase nymphale a lieu en juin ; la ponte en juillet ; les œufs sont cylindriques, brun jaunûâtre, lisses et luisants, imperceptiblement sillonnés, à pôles arrondis, à co- quille peu résistante, longs de 0 mm. 6 et du diamètre de 0 mm. 3. Clytra lœviuscula, Ratz. (Lefèvre, monographie, 1871, p. 98.) Les œufs, au nombre de vingt à vingt-cinq, ont la forme cylindrique, arrondis aux deux pôles, longs d’un millimètre, du diamètre de 0 mm. 5, la présence de la coque leur donne une couleur brune, maïs nus, ils sont jaunes : — cette différence de couleur a son importance pour la protection de l'œuf; la couleur brune les dissi- mule mieux au milicu des broussailles et sur le sol qu'ils ne les seraient avec la teinte jaune. L'éclosion de l'œuf a lieu de douze à quinze jours après la ponte : exposés pendant le jour à la grande ardeur du soleil, la nuit ils sont au contraire sujets à subir un degré de chaleur bien plus bas : — ces alterna- tives de chaud et de froid influent-elles sur la durée du développement? placés dans un milieu très sec les œufs en se ridant avortent souvent. Fourreau primaire : ressemble à une petite pomme de pin, c’est un ovoide hérissé de lamelles triangulaires qui sont disposées obliquement ; la coque au moment de la formation est molle, mais elle ne tarde pas à prendre de la consistance au contact de l’air qui la durcit forte- ment. Semblable comme forme et comme dimension au fourreau primaire de Clytra 4 punctata, les lamelles sont plus minces, plus irrégulièrement disposées en six li- gnes ; la ponte a lieu en juin, la petite larve, d'abord LE NATURALISTE jaunâtre, ressemble à celle de la Clytra 4 punctata pré- citée. Fourreau. — Longueur : 4 millimètres. Subcylindrique, brun terreux, rapeux, glabre, garni en dessus de dix côtes élevées, en forme de carène dé- chiquetée, disposées irrégulièrement en forme de che- vrons ; dessous granuleux, l'extrémité postérieure fai- blement bimamelonnée, ouverture obliquement tron- quée, parois intérieures noirâtres, lisses, opercule noi- râtre déprimé. Ces fourreaux ne sont pas rares dans les fourmilières des environs de Lentilly, près de Lyon, on la trouve au nombre de dix à douze dans chaque nid: l’éclosion de l'adulte se fait à partir des premiers jours de mai; n’est pas rare aux environs de Ria. 41-12 millimètres; diamètre : Clytra atraphaxidis, Pallas. (Lefèvre, monographie, 1871, n° 7, p. 100.) L’accouplement des deux sexes a lieu en juillet, la ponte quelques jours après,les œufs recouverts d'une enveloppe noire, raboteuse sont au nombre d’une ving- taine environ. Œuf. — Longueur : 0 mm. 6; diamètre : 0 mm. 2. Ovoiïde, jaune blanchâtre, pâle aux deux bouts, lisse et luisant, imperceptiblement pointillé, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Fourreau. — Longueur: 14 millimètres; diamètre : 5 millimètres. Argilacé, subcylindrique, subdéprimé à la région supé- rieure qui est relevée en faibles crêtes formant chevrons au nombre d’une vingtaine environ, convexe en dessus, avec légère carène médiane, un peu renflé à la région postérieure, qui est bimamelonnée, ouverture oblique- ment coupée, à bords déchiquetés, parois intérieures lisses, de couleur brune. Larve. — Longueur : 9 millimètres; largeur : 3 milli- mètres. Corps fortement arqué, jaunâtre pâle, densément poin- tillé, couvert de courts cils roux, convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure arrondie, la région postérieure large relevée en forme de bourrelet. Téte grande, écailleuse, grossièrement ponctuée, dé- primée, épistome et labre confondus en une masse homo- gène, biincisée, relevée en trois légères protubérances, éparsement couvertes à leur base de cils claviformes; mandibules courtes, avec rainurelle de séparation entre les deux dents; mâchoires à pièces rétractiles, menton marginé de blanchâtre. . Segments thoraciques courts, larges, transverses, le premier couvert d'une grande plaque rougeûtre, lisse et luisante finement pointillée, deuxième et troisième à flancs tuméfiés et incisés. Fe Segments abdominaux bincisés, finement pointillés, leur bord postérieur relevé en bourrelet très accentué au cinquième, les suivants arqués, le neuvième large, à côtés incisés, à milieu bisillonné, le fond des incisions taché de noirâtre ; les flancs diagonalement incisés en dessous. Pattes allongées, à base flave, à extrémité rougeûtre; trochanters marqués de trois points noirâtres, tarses allongés, rougeâtres, acérés. Stigmates très réduits, orbiculaires, roux doré, à péri- trème flave. Cette larve vit dans l’intérieur des galeries du Myrme- ‘ FPE LE NATURALISTE 107 oo Cocystus cursor, Fons., près des couloirs où sont déposés les résidus laissés par les fourmis ; c'est là dans cet inté- rieur, à l'abri de tout accident qu'elle se transforme; — elle se fait remarquer par ses poils claviformes de la lisière frontale, par le rebord du segment terminal taché de noirâtre, par les taches rougeûtres des pattes. Adulte, — Est très commun dans les Pyrénées-Orien- tales, en juin et en juillet: il se trouve toujours aux alentours des lieux occupés par les colonies de la fourmi nourricière ; il vole avec facilité ; l’'accouplement a lieu sur les plantes, Clytra longipes, Fab. (Lefèvre, monogr., 1871, p. 114.) Œufs en forme d’ellipsoide tronqué, de 1 millimètre de longueur, brun foncé, en forme de dé à coudre, cri- blés de fossettes rangées en séries spirales. Fourreau primaire. — Longueur : 6 mm. 7; diamètre : 1 mr. 1. Forme presque cylindrique, raboteuse, gris clair, plus foncé sur la région dorsale, terminé en dessous par un appendice turbiné. Fourreuu. — Longueur : 13 à 16 millimètres ; diamètre : 7 millimètres. Rappelle par sa disposition la forme d'une cruche dont le col supérieur plus étroit serait courbé vers un de ses côtés, ce qui produit un côté faiblement concave et un convexe; extrémité postérieure arrondie massive, épaisse, l’antérieure ronde, couleur d’un gris jaunâtre, avec carènes plus foncées, jointives, opercule déprimé avec bourrelet en pourtour ; sa composition est formée de deux couches dont l’une, l’extérieure compacte, l’autre intérieure, lisse fine ; le matériel employé est en partie de l’argile fin; l’opercule est gris foncé à pourtour garni de fines lignes concentriques; à l'extrémité postérieure, qui est tronquée, sont, vers le dessous, deux tubercules assez prononcés, très écartés, reste de l'enveloppe pri- maire de l'œuf que la mère laisse tomber en juin sur le sol un à un. Larve.— Longueur : 11 mm. 2; largeur : 6 millimètres. Corps arqué, glabre, jaunâtre, transparent. Téte arrondie, déprimée, noir mat, avec carènes semi- circulaires en arrière du bord antérieur, sommets et côtés granuleux, front transversalement sillonné, pièces buccales noir brillant. Segments thoraciques, le premier avec grande plaque brune, ponctuée, brillante, marginée de clair au bord antérieur et lisse ; deuxième et troisième avec bourrelets transverses, cornés, brun luisant. Segments abdominaux avec bourrelets transverses, moins prononcés; aux deux premiers les bourrelets ont leur côtés jaunâtres, brillants; aux suivants, ces côtés sont transparents et jaunes. Pattes longues, robustes, brunâtres, avec ongle bru- nâtre bien développé. En Transylvanie (Autriche), les fourreaux avec les larves ont été trouvésen nombre, rassemblés sous des pierres. CAPITAINE XAMBEU. Les Fourmis moissonneuses. L'étude des mœurs des fourmis est un champ inépui- sable, où il reste toujours à glaner. C’est la réflexion qui me venait à l'esprit en lisant les observations faites par F. W. Neger sur une fourmi moissonneuse, Messor barbarus, de la côte dalmate et des îles avoisinantes. (Biologisches Centralblatt, 1910, p. 138.) Ces fourmis ramassent indistinctement toutes les graines qui se trouvent à leur disposition : pin, cen- taurées, graminées, Spartium junceum, Ononis Spinosa, plantain, luzerne, Polygonum, Anagallis arvensis, etc. Lorsque les graines sont très adhérentes à leur support, il y a des fourmis chargées spécialement de les détacher; elles les repassent à d’autres qui font un va-et-vient entre la plante et la fourmilière. Il y a parfois des erreurs; c’est ainsi que Neger a vu recueillir des aigrettes de fruits de centaurées, qui se détachent très facilement à la maturité. Les fourmis les rapportent au nid; mais celles qui travaillent à l'intérieur de la fourmilière reconnaissent qu’elles sont inutilisables et les rejettent sur le tas de déblais qui se trouve autour de chaque nid. D’autres fois les fourmis emmagasinent de petites coquilles d’escargots; mais on les retrouve tou- jours sur les déblais. Il s'opère donc dans l’intérieur du nid un véritable triage de tous les matériaux rapportés parles moissonneuses. Les auteurs ne sont pas d'accord sur ce que font les fourmis avec les graines qu'elles récoltent; d’ailleurs la réponse peut ne pas être la même pour ies diverses espèces de fourmis. En ce qui concerne Messor barbarus, voici ce qu'a observé Neger. La germination des graines commence dans le nid, et dans la grande majorité des cas la radicelle se développe. Dès que les graines sont arrivées à ce stade, les fourmis arrêtent la germination en les portant sur une aire bien aérée et bien ensoleillée située à l'extérieur du nid. On constate alors que ces graines sont privées de leurs enveloppes; le gonflement produit par la germination a permis aux fourmis de les peler. Les enveloppes sont déposées sur le tas de déblais et les graines germées et pelées ne sont de nouveau emmagasinées que lorsqu'elles sont parfaitement sèches. A diverses reprises Negera placé près de l'orifice de la fourmilière des graines qui étaient encore humides. Les premières fourmis qui venaient à passer les tâtaient avec leurs antennes et les rapportaient sur l'aire de dessiccation. Sous ce nom il faut entendre tantôt un ou plusieurs espaces vides et ensoleillés situés dans le voisinage de: la fourmilière, tantôt le tas de déblais lui-même, qui, par la siccité et la porosité des matériaux dont il est formé, constitue une surface éminemment propre à la dessicca- tion. On a souvent comparé les opérations des fourmis mois- sonneuses à celles qui s’exécutent dans nos brasseries. La germinatioutransformel’amidonen sucre et la dessic- cation empêche la graine de germer entièrement. Mais dans le cas de Messor barbarus elle a lieu trop tôt pour que la comparaison soitexacte. En effet, l'examen micros- copique montre que les cellules des graines sont encore bourrées d'amidon. Il semble que la germination ait pour but non tant de fabriquer du sucre que de faciliter le dépouillement des enveloppes de la graine. ANT 108 D'après Moggridee, qui a le premier attiré l'attention sur les fourmis moissonneuses, lorsque les graines sont sèches, elles sont de nouveau introduites dans le nid pour y être consommées. Les observations de Neger montrent que, au moins pour Messor barbarus, les phéno- mènes sont beaucoup plus complexes.Tout au moins une partie des graines germées et desséchées esttriturée de façon à former une pâte homogène, qu'on peut appeler le « pain des fourmis ». À certaines heures du jour des miettes de ce pain, de la grosseur approximative d’un grain de poivre, sont retirées du nid et apportées en grande quantité sur l'aire de dessiccation. Leur couleur est d’un rose brun; à l’état frais elles sont molles et peuvent être pétries entre les doigts; leur saveur est amère. L'examen microscopique de ces miettes montre qu’elles sont formées de débris de graines broyées très finement, au point qu'on ne peut en général reconnaitrela structure histologique spéciale à chaque espèce. Cependant M. Neger a pu déterminer des graines de graminées gorgées d'amidon ou d’aleurone, des semences de légu- mineuses (Ononis, Medicago, Spartium) renfermant des substances albuminoïdes, des fragments de vaisseaux, du pollen de conifères. Ces « pains » mous sont laisséssur l'aire de dessiccation jusqu’à ce qu'ils soient devenus durs et cassants. Le matin l'aire est en général couverte de pain, l’après- midi elle est entièrement vide. On peut donc supposer que c’est vers le milieu de la journée que leur mise en magasin a lieu, quoique M. Neger n'ait pas assisté direc- tement à l'opération. Si on place des pains encore hu- mides près de l'entrée du nid, les fourmis les reportent sur l’aire de dessiccation. Il n’a pas été possiblede déterminer comment les four- mis utilisent ces pains. Les consomment-elles directe- ment, ou bien s’en servent-elles comme d’un milieu de culture pour certains champignons ? La dessiccation à l'air parait avoir pour objet la stérilisation de la pâte. La trituration des graines produit certainement un mélange intime des ferments protéolytiques et amylo- lytiques avec les matériaux de réserve qu’elles renfer- ment. La chaleur solaire peut hâter la digestion de ceux-ci. Mais ce ne sont là que des hypothèses. D'après la structure des organes buccaux des larves on voit qu’elles ne peuvent absorber que des aliments demi- liquides. A ce point de vue le « pain » desséché ne leur est guère plus favorable que les graines dont il provient, même lorsque, par un séjour prolongé dans la fourmilière, il a de nouveau absorbé une certaine dose d'humidité. On est donc porté à admettre que certains champignons entrent en action pour solubiliser, à la facon des fer- ments, les substances nutritives renfermées dans le pain. M. Neger a transporté en milieu stérile des graines pelées et germées que les fourmis apportaient sur l’aire de dessiccation. Bien entendu, il a vu se développer une flore mycologique très abondante, mais que sa variété même rendait sans intérêt. Il n’en allait pas de même lorsqu'il prenait de la bouche d’une fourmi la miette de « pain » qu’elle portait et qu'il la semait en milieu stérile. Dans la majorité des cas il se développait alors un Asper- gillus, probablement A. niger. Le mycélium et les spores de ce champignon se rencontrent même parfois dans les pains eux-mêmes. La fréquence de la présence d’Aspergillus porte à penser qu'il joue un rôle dans les fermentations destinées à solubiliser le pain des fourmis. LE NATURALISTE HS M. Neger a encore noté que Messor barbarus coupe les feuilles et parfois les tiges des plantes qui vivent dans le voisinage du nid. Parmi les végétaux qu’il a vus ainsi taillés il convient de citer Triticum repens, Tunica saæi- fraga, Plantago maritima, Centaurea sp. etc. La fourmi cherche à couper la feuille à l'endroit où elle est le plus étroite, la nervure principale lui offre de grandes diffi- cultés. Lorsqu'elle est partiellement coupée, la fourmi saisit la feuille à la pointe etla tiraille jusqu'à ce qu’elle cède. Elle porte ensuite la feuille à quelque distance du nid et l’abandonne. Certaines plantes sont entièrement dégarnies et finalement réduites au collet de la racine. Ily a donc, en Europe comme en Amérique, des fourmis coupeuses de feuilles. Pour les Pogonomyrmex de l'Amérique du Nord, on admet que la destruction de la végétation dans le voisinage du nid a pour but d'empêcher celui-ci d'être à l'ombre. Chez Messor bar- barus, M. Neger a observé que, lorsque les feuilles ont séjourné un certain temps au soleil, et qu'elles sont flé- tries, les fourmis les transportent à l’intérieur de la fourmilière. Il n’a pu déterminer à quel usage elles sont employées, car il n’a pas trouvé de débris de feuilles dans le pain des fourmis. En tous cas l’insolation de la four- milière n'est pas l’unique but de l’élagage des plantes avoisinantes. Dr L. LALOY. L'EXPÉDITION POLAIRE JEAN CHARCOT M. Jean Charcot a adressé à l’Académie des Sciences un résumé de son expédition au pôle Sud, aux terres de Graham, de Loubet et Alexandre Ier; nous reproduisons ci-dessous ce résumé contenant des aperçus intéressants sur cette importante mission : « En quittant Déception nous nous sommes rendus à Port-Lockroy où nous avons commencé nos travaux. Pendant ce temps je partais en vedette avec Godfroy et Gourdon pour Wandel, afin de voir de là les glaces et d'économiser le charbon et le temps. C'est un petit voyage de 40 milles qui a été assez mouvementé, mais dont le résultat final a été satisfaisant. Quelques jours après nous arrivions avec le Pourquoi pas? à Wandel. De suite le temps a été mauvais du nord-est. L'anse était un peu petite pour notre bateau, nous n'avons pas eu Je temps d'installer un barrage satisfaisant, les petites glaces ne sont pas venues nous protéger, et, pendant une semaine sans pouvoir en sortir, nous avons été en danger, assaillis par d'énormes ice-blocs qu'il à fallu repousser, amarrer,etc., nuit et jour. « Le 4er janvier, avec Godfroy, Liouville et Gourdon, nous allons en vedette chercher un meilleur abri, et nous trouvons à l’ile Pétermann le port que nous bapti- sons, à cause de la date, Port-Circoncision. Quelques jours après nous y arrivons avec le Pourquoi pas? échappé de Wandel sans avarie importante en nous faufilant à travers les ice-bergs. Le même jour je pars avec Godfroy et Gourdon explorer le Sud, pour monter surtout à un sommet nous permettant de voir si nous avions des chances de passer avec le Pourquoi pas ? entre les Biscoe et la côte. Nous comptions revenir le jour même et n'avions emporté ni vivres, ni vêtements de re- change, Notre mission est facilement remplie; nous voyons que la côte est bloquée, mais quand nous vou- lons revenir, nous nous trouvons bloqués à notre tour RCE AE RM ET CORRE scsi: énmimitit HS SLE PRESSE EE EE CEE RE ER METRE SEP L'E NATURALISTE par les glaces. Pendant quatre jours, avec une neige continuelle, nous cherchons à nous dégager; je passe sur les détails de cette odyssée. Nous risquions de mourir äe faim et de froid. Le quatrième jour, alors que nous partions (nous avions nos sacs sur le dos) pour essayer de gagner à pied par la falaise de glace un cap d'où à la première éclaircie on aurait pu voir nos signaux, le Pourquoi pas ? a fait entendre son sifflet dans la brume et les neiges. Habilement et heureusement conduit par Bongrain secondé de Rouch, il est venu nous tirer d'affaire. « Malheureusement, au retour, le bateau s’est échoué avec une grande brutalité sur un des innombrables récifs à fleur d’eau. L’'arrière était dans l’eau à marée basse, il a fallu décharger le bateau. Au bout de trois jours et trois nuits de travail nous sommes arrivés à le désé- chouer, mais nous avons laissé sur le rocher un gros morceau de notre avant, la quille enlevée jusqu'à la rablure. C’est avec le bateau dans cet état que nous avons accompli toute notre expédition. « De Petermann nous sommes partis vers le Sud, lon- geant la côte, complétant la carte du Francais. Nous avons retrouvé là baie signalée par Penditon tbaleinier américain), puis découvert au nord de l'ile Adélaïde une grande baie que nous avons appelée depuis baie Matha. Nous avons fait l’hydrographie de l'ile Adélaïde qui a une configuration bizarre et curieuse ; au lieu de 8 milles de long comme on le croyait, elle en a 70! Au sud d’Adé- laide, dans une région jamais explorée ni vue, nous avons découvert un grand golfe que nous avons baptisé baie Marguerite, où, malgré les récifs et les glaces très compactes, nous sommes entrés, nous amarrant à Ja banquise, près d’une petite ile que j'ai appelée l'ile Jenny (la femme de Bongrain). Là nous nous sommes mis au travail, mais sans mouillage possible, en lutte perpé- tuelle avec les ice-blocs, risquant d’être broyés par d'énormes ice-bergs. Nous y avons été en perdition, surtout pendant quatre jours de gros temps. C’est mira- cle que le bateau ait échappé. Un ice-berg a chaviré auprès de nous; seule une manœuvre rapide nous a sauvés (ceci par beau temps); une embarcation a été broyée et rejetée sur la banquise. « Pendant notre séjour, Bongrain, Gain et Boland ont fait en traineau une excursion de deux jours, qui a per- mis de faire l'hydrographie de la côte qui sépare Adélaïde de la terre Loubet. Au sud de la baie Marguerite nous sommes en lutte continuelle avec les glaces, les ice-bergs et les récifs, mais nous découvrons et faisons l'hydro- graphie de 129 milles de côte inconnue. Après deux essais, nous forçons notre route et atteignons enfin la terre Alexandre Ier, dont nous faisons l’hydrographie, et nous allons ensuite relever cette terre d'un autre point. Quand nous l’avions quittée, il ne manquait qu'un petit coin pour l'avoir complètement, nous avons pu le relever l'été suivant; malgré tous nos efforts nous n'avons pu hiverner en cet endroit. Cela a été mon plus grand désespoir, mais il n’y a qu'une falaise de glace ; partant pas d’abri, pas de mouillage. Si nous avions voulu hiverner dans la banquise, ce qui eût été désastreux pour les observations, il aurait fallu nous éloigner de terre pour ne pas être broyé; on ne s’imagine pas ce que sont les ice-bergs et la banquise de cette région. En vain nous avons cherché dans la baie Marguerite, la baie Matha et ailleurs; cependant nous nous serions con- tentés de bien peu. Alors il a fallu se résigner à revenir à Petermann, ce qui nous permettait, avec une bonne installation, de compléter et amplifier les observations du Français, augmentant ainsi la valeur de l’une et de Pautre expédition. Cette campagne d'été, malgré quelque mauvais temps, à été favorisée par un ciel exception- nellement clair, de sorte que nous rapportons des pho- tographies, je puis dire de toute la côte, y compris 109 Alexandre Ier, et que nos observations sont des plus exactes. Partout où nous avons pu, il y a eu des travaux et des débarquements; enfin de très nombreux sondages et dragages ont été faits pendant toute la durée de la campagne. La lutte avec les glaces a été très dure, mais” le bateau s’est admirablement comporté. « Notre station d’hivernage a été organisée le plus con fortablement possible, les observatoires nombreux étaient éclairés par la lumière électrique amenée du bord, Avec la vedette, en trois jours j'ai ramené la maison démon- table du Français qui a fait un observatoire confortable de plus, «En automne, en vedette et surles glaciers, nous avons fait de longues et nombreuses excursions. L'hiver a été doux mais affreux. En somme un formidable coup de vent de nord-est qui a duré neuf mois. Nous n’avons vu le soleil que cinq jours et la quantité de neige tombée a été formidable. La banquise se disloquait perpétuelle- ment, le passage des ice-bergs était considérable. Malgré notre abri, les précautions prises, les barrages ont été cassés les uns après les autres ; le bateau a été souvent en danger et notré gouvernail a été broyé. Nous en avons fait un autre avec les moyens du bord, en coupant une vergue. «Cet hiver pénible a eu son retentissement sur la santé; plusieurs d'entre nous ont été assez gravement atteints de scorbut, l’un d'eux de myocardite. Ce n'est que la viande de phoque qui nous a tirés d'affaire, quand nous avons pu nous en procurer. «Un raid pour traverserla terre de Graham a été pré- paré avec beaucoup de soin, je devais le commander, mais j'ai été terrassé par le scorbut ; Gourdon m'a rem- placé avec Gain, Senouque et les trois matelots Besnard, Aveline et Hervé. Ils ont rapporté de très intéressantes observations, mais sans avoir pu vaincre la vraiment infranchissable muraille à pic de granit et de glace qui part des glaciers et borde la côte partout où nous avons cherché à pénétrer. Nombre d’autres excursions ont été faites. «Avec beaucoup de mal, fin novembre, nous avons pu dégager le bateau. Les glaces, malgré l’hiver doux, pro- bablement à cause de la neige, étaient en abondance considérable, et les difficultés de la navigation augmen- tées par le nombre phénoménal des ice-bergs. Enfin, après de grands efforts, nous avons pu gagner Décep- tion, où nous avons trouvé les baleiniers gênés par les glaces et le mauvais temps. Nous y avons été admira blement recus, sur le vapeur chilien Gobernador Bories, par M. Andresen et sa femme. Avec une grande géné- rosité, ils nous ont aidés dans la mesure de leurs movens et nous ont fourni, d’après les ordres de la Sociedad Ballenera Magellanes, 100 tonnes de charbon, Comme notre bateau fait 2 tonnes d’eau par heure, le scaphan- drier, qui chercha à renflouer le vapeur Telefon qui s’est échoué l'an dernier, a tenu à examiner notre coque; il n’a pu que constater la gravité de notre avarie de l'avant et quelques avaries de moindre importance. Nous avons rapidement fait quelques installations à terre pour le sismographe, et des dragages en même temps que l'hy- drographie. Les naturalistes et les géologies ont pu faire du bon travail. Le temps a été affreux. De Décep- tion j'ai voulu aller à la terre Joinville chercher des fossiles, mais très vite nous avons été arrêtés par les glaces, et, ne voulant pas risquer de compromettre notre campagne au Sud ou de subir dans les mêmes parages le sort de l'Antarctique, après une courte lutte, je me suis rabattu sur l'ile Bridgeman, où nous avons débar- qué, puis sur Admiralty-Bay et la côte Sud des Shetlands, où nous avons fait un très bon travail. « De là nous sommes partis vers le Sud. Le temps tou- de suite a été mauvais et sombre, les glaces et les ice- bergs très abondants; néanmoins nous avons pu déj 110 passer toutes les latitudes atteintes au sud-ouest de la terre Alexandre Ier et en terminer la carte; puis nous avons eu la chance de découvrir une suite de terres nouvelles au sud et à l’ouest de la terre Alexandre T°", dans un endroit inattendu, résolvant ainsi un problème important. La banquise nous a empêchés d’y aborder, en une heure nous n’avancions pas de 10 mètres! Nous avons continué notre route en suivant les variations de la banquise et avons retrouvé bien à sa place Pile Pierre Ier qui n’avait pas été revue depuis que Belling- shausen l'avait découverte. Une tempête nous y a assaillis avec brume ; nous avons eu la chance de pou- voir nous diriger parmi les ice-bergs. À partir de ce moment les ice-bergs sont tellement nombreux que j'éva- lue à plus de 5.000 ceux que nous avons vus en moins d'une semaine. Il faut tout le temps être sous vapeur, et sans cesse une brume épaisse à ne pas voir à 15 mètres devant, alternée avec les coups de vent. Néanmoins nous arrivons jusqu’à 126° de longitude, ayant navigué depuis l'endroit d’où la Belgica est sortie des glaces entre 69 et 71° de latitude, c’est-à-dire bien au sud de Cook ou de Bellingshausen. Notre provision de charbon était épui- sée, la santé de plusieurs devenait un peu alarmante; Godfroy était repris de scorbut. Nous avons donc dû mettre le cap au Nord. Pendant longtemps les ice-bergs ont été nombreux, puis ils ont diminué et enfin nous avons vu le dernier. La traversée de l'Antarctique au cap Pillar a été extrêmement rapide, grâce à une série ininterrompue de grands coups de vent variant de sud- ouest au nord-nord-ouest ; la mer était énorme. En dix jours nous sommes arrivés à l'entrée du détroit de Ma- gellan, mais nous y avons recu un formidable coup de vent de nord-nord-ouest accompagné de temps bouché. Sur la côte nous avons quelques heures d'inquiétude. Grâce aux magnifiques qualités du bateau et à sa très bonne machine aidée de voiles, nous avons pu cepen- dant nous élever au vent et mouiller quelques heures après à la baie Tuesday. L'état de santé des hommes, la nécessité de faire de l’eau douce pour la chaudière, m'ont décidé à séjourner quatre jours dans le détroit. En raison de la mauvaise situation dans la baie Tuesday, nous nous sommes rendus à Puerto-Gallante, où nous avons pu nous procurer de la viande fraiche, quelques légumes et faire de l’eau ; les hommes ont pu se reposer. Nous mouillons à Punta-Arenas, où nous avons été admirablement accueillis, après quatorze mois d'absence. Pendant cette seconde campagne d'été comme pendant la première, de nombreux sondages et dragages ont été exécutés. « Le bateau à tous points de vue, tant dans les glaces qu'en mer, s’est montré excellent, et nous n'avons pas eu une seule avarie de machine. Pour avoir supporté ce qu'il a supporté, il faut que ce bateau soit d’une soli- dité remarquable. L'équipage a été parfait. Quant à l'état-major, c'est à son travail incessant que sont dus les résultats de la mission; le programme scientifique a été scrupuleusement rempli. » Silhouettes d’Animaux. L’Eléphant. On trouve des Eléphants en Asie et en Afrique, mais ils n’appartiennent pas à la même espèce. Ce sont des animaux vraiment extraordinaires, tant par leur volume énorme que parleur nez allongé en une longue trompe, leurs petits yeux pétillants de malice et leur intelligence. A l'état sauvage, ils sont fort difficiles à approcher et à capturer car ils font tout ce qu'ils peuvent pour défen- LE NATURALISIE dre leur vie ou simplement leur liberté. Mais en capti- vité, ils arrivent vite à constituer des animaux domes- tiques, dont on fait pour ainsi dire tout ce que l’on veut, à condition de ne pas les châtier sans raison. Car ils ont la rancune tenace. En voici un exemple. « Un jour, raconte Griffiths, que deux conducteurs se trouvaient auprès d’un puits avec leurs Eléphants, l’une des bêtes, qui était d’une taille et d’une force remarquables, voyant l’autre munie d’un seau que lui avait fourni son maitre et qu'elle portait au bout de sa trompe, lui arracha cet ustensile nécessaire. Tandis que les deux gardiens se disaient des sottises, la victime, consciente de son infé- riorité comme force et comme taille, contint son res- sentiment d'une insulte à laquelle elle était évidemment très sensible, mais elle eut bientôt l'occasion de se ven- ger. Choisissant le moment où l’autre présentait le côté au puits, le petit Eléphant recula tranquillement de quelques pas avec un air des plus innocents, puis, pre- nant son élan, il s’en vint donner de la tête contre le flanc de son ennemi et le fit tomber dans le puits. » Il n’est pas moins rancunier à l’égard des hommes, ainsi que le montre le récit suivant, fait par M. Young, au sujet d’un Eléphant apprivoisé appelé Chuny. « Un jour, un élégant, après s'être bêtement amusé à taquiner l'animal en lui offrant de la laitue, légume qui lui était notoirement antipathique, finit par lui donner une pomme et lui enfoncer, âdu même coup, une grosse épingle dans la trompe, en ayant soin de s’esquiver promptement. Voyant que l'Eléphant commençait à se fâcher, et craignant qu'il ne devint dangereux, le gar- dien pria le mauvais plaisant de s'éloigner, ce qu’il fit en haussant les épaules. Mais après avoir passé une demi- heure à persécuter de plus humbles victimes, à l’autre bout de la galerie, il revint du côté de Chuny, et comme il ne se souvenait plus des tours qu'il lui avait joués, il s'approcha sans méfiance d’une cage qui se trouvait vis-à-vis. À peine avait-il tourné le dos à l'Eléphant que celui-ci, passant sa trompe à travers les barreaux de sa prison, saisit le chapeau du personnage, le déchira et lui en jeta les morceaux à la face avec un bruyant rica- nement de satisfaction. L'assistance fut ravie de cet acte de représailles, et le niais qui l'avait provoqué n'eut d'autre ressource que de sauter dans un fiacre et de se faire conduire chez un chapelier pour se procurer un nouveau couvre-chef, » On se sert beaucoup de l’Elé- phant comme portefaix et on constate souvent l'intelli- gence avec laquelle ils font leur travail, « Ainsi, dit E. fennent, deux Eléphants qui travaillaient à mettre en piles les bois d’ébène et de sapin dans les chantiers de l’intendance militaire, à Colombo, s'étaient si bien accou- tumés à leur besogne qu'ils s’en acquittaient avec autant de précision et plus rapidement que ne l’auraient fait les ouvriers du port. Quand la pile avait atteint une cer- taine hauteur et qu'ils ne pouvaient plus, de leurs efforts réunis, hisser un des gros blocs d’ébène jusqu'au sommet, ils avaient recours à un moyen qu'on leur avait enseigné et qui consistait à incliner deux pièces de bois contre la pile et à s'en servir comme d’un plan incliné le long duquel ils faisaient rouler les blocs qui leur res- taient et les ajustaient ensuite comme il faut au som- met. » Assez rarement, l'Eléphant emploie mal sa ma- lice, mais le fait est rare. « Le gardien d’un Eléphant, raconte Romanes, avait attaché sa bête à un arbre en face de sa maison, puis il s'était construit à quelques pas de là un four pour y cuir ses gâteaux de riz qu'il avait LE NATURALISTE recouverts de pierres et d'herbe avant de s’en aller. Après son départ, l'Eléphant, à l’aide de sa trompe, se débarrassa de la chaîne qu'il avait au pied, puis il s’ap- procha du four, le découvrit et y prit des gâteaux. Après s’en être régalé, il remit les pierres et l'herbe comme il les avait trouvées et revint à son poste. Ne pouvant s’at- tacher la chaine autour du pied, il l’'enroula de manière à ce qu’elle eût l’air d’être en place. Quand le gardien revint, il trouva sa bête tournant le dos au four, mais le suivant du coin de l’œil pour voir ce qui allait arriver! » Le Cerf. Cet élégant animal n’est pas rare chez nous. Dans la plupart de nos bois, même ceux qui sont aux portes de Paris, il y en a des troupeaux assez importants dont la silhouette gracieuse se détache agréablement aux milieux des grands arbres. 11 faut avouer que la nature à été singulièrement inspirée en ornant sa tête d'énormes « bois » ramifiés et pesants, car ces cornes, outre qu'elles ne sont utiles en rien, leur sont au contraire plutôt nui- sibles en gênant sa course au milieu des branches. Le mâle seul est pourvu de cet ornement bizarre, qu'il sem- ble d’ailleurs porter fièrement et qui constitue peut-être, à son idée, un ornement. Ces bois, velus pendant leur jeune âge, portent des ramifications désignées sous le nom d’andouillers. Ceux-ci deviennent de plus en plus nombreux avec les années et permettent ainsi de recon- naître l’âge d’un Cerf, bien qu’ils ne dépassent jamais le nombre d’une vingtaine. Ces bois tombent chaque année au printemps mais ne tardent pas à repousser. Les femelles, appelées Biches, n'ont pas trace de cornes : ce sont des créatures plus fines et plus élégantes peut- être encore que les mâles. Les Cerfs sont sociables et parcourent les forêts en petites troupes qui se nour- rissent aux dépens des bourgeons des arbres et auxquels pour cette raison ils causent des dommages importants. Ce sont des êtres timides, que l’on arrive assez bien à apprivoiser et même à élever en liberté, mais auxquels il ne faut pas se fier d'une manière absolue, car, parfois, ils sont pris d’une colère noire et deviennent dangereux. On en cite par exemple qui, étant au mieux avec leur gardien, se sont un jour élancé sur lui et l’ont tué. Le Cerf est toute la journée couché dans son gîte; le soir il va chercher sa nourriture, ce qu’il fait, en été, plus tôt qu’en hiver. Dans les pays où il se voit parfaite- ment en sûreté, 11 paît aussi pendant le jour. Quand il quitte son lieu de repos, il va au trot; le matin il Y retourne lentement, et même quand le soleil est levé, il reste encore quelque temps dans les taillis; la rosée lui est désagréable, et il attend qu'elle soit séchée. Tous les mouvements du Cerf sont légers, gracieux, élégants et nobles en même temps. Il marche lentement; il trotte très rapidement, et court avec une vitesse presque in- croyable. Quand il trotte, ilallonge le cou ; lorsqu'il galope, ille jette en arrière. Il fait, comme en se jouant, des bonds prodigieux; il surmonte sans difficulté les plus grands obstacles, et traverse sans hésiter des fleuves. et même des bras de mer. Le Cerf est admirablement pourvu sous le rapport de l’ouie, de la vue et de l’odorat, comme les chasseurs ont eu hien des ‘occasions de s’en convaincre. On croit qu'un Cerf peut sentir un homme à quatre ou six cents pas. Son ouie est excellente, il entend le moindre bruit qui se produit dans la forêt. Certains sons paraissent le charmer ; on a-ainsi remar- qué que les sons de la trompe, du chalumeau, de la flûte, AAA | l'attiraient, ou du moins le faisaient rester en place. Il est probable que le Cerf n’est peureux que pour avoir appris par expérience que l’homme est son ennemi le plus redoutable. Dans les pays où on ne le chasse pas il est très confiant. Au Prater de Vienne, il y a continuelle- ment des troupeaux nombreux de ces superbes animaux ; ils se sont parfaitement habitués à la foule des prome- neurs et ils laissent sans crainte approcher un homme jusqu’à trente pas. Un d’entre eux était même devenu assez hardi pour s’approcher des restaurants, pour courir entre les tables et lécher la main des dames; c'était sa façon de demander du sucre ou des gâteaux. Jamais il ne fit de mal à qui le traitait bien. Ce Cerf périt d’une manière fort malheureuse. Par un mouvement mala- droit il eut un andouiller pris dans le dossier d’une chaise, et renversa, en voulant se dégager, la personne qui occupait le siège. La frayeur lui fit engager plus encore le bois: irrité, excité par ce fardeau,il courut alors comme un fou dans les promenades. On fut obligé de le tuer. (Brehm.) On chasse le Cerf à courre, mais il faut être bien cruel pour tuer un animal aussi sympathique. VICTOR DE CLÈVES. ACADÉMIE DES SCIENCES De l'influence du régime sur la production de l’athé- rome spontané. Note de M. WEINserG, présentée par M. E. Roux. Les recherches déjà anciennes de Gilber et Lion ont montré qu'il est possible de reproduire chez le lapin des lésions aorti- ques de nature infectieuse. Plus récemment, Josué à obtenu chez cet animal, par des injections d’adrénaline, des lésions calcaires de l'aorte ; celles-ci ressemblent par certains caractères à l’athé- rome, tel qu'il est observé chez l’homme. Depuis la première note de Josué, les travaux sur l’athérome expérimental se sont multipliés avec une grande rapidité. Il à été ainsi démontré que maintes substances sont capables de pro- duire des lésions athéromateuses. Il faut toutefois remarquer que nombreux sont les auteurs qui appuient leurs conclusions sur un petit nombre d'expériences; or, ces résultats peuvent être attribués à des cas d'athérome spontané qui ont été signalés chez le lapin (Kaiserling, Kalamkaroff, Miles). Des observations ont montré que chez le lapin sain les lésions athéromateuses étaient trouvées dans 4 à 19 pour 100 des cas. Le lapin, animal herbivore, est donc très souvent athéroma- teux. Cependant, quelques cliniciens très éminents ont prétendu que c'est surtout le régime carné qui doit être considéré comme facteur étiologique de l’athérome. L'objet de cette note est de rechercher si dans la série animale le régime alimentaire joue vraiment un rôle dans la production des lésions athéromateuses. Il résulte des analyses qui ont porté sur les animaux suivants : lapin, cobaye, cheval, chat, chien, rat d’égout, urubu, chien de mer, que l’athérome spontané se rencontre surtout chez certains animaux herbivores. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la classe des carnivores stricts, les lésions athéromateuses deviennent de plus en plus rares. L'état de putréfaction de la viande ingérée par JV urubu (1) sain ne paraît pas produire l'athérome chez cet animal. Les formations archéennes, l'ancienne couverture et les plissements des monts du Forez. Note de M. Px. GLaNGEAUD, présentée par M. A. Lacroix. Les formations archéennes v’affleurent actuellement que sur (4) L'urubu (Catharle aura) est un oiseau de proie de la Guyane française; cet oiseau se nourrit presque exclusivement de cadavres, aussi le désigne-t-on dans le pays sous le nom de | charognard. 112 LE NATURALISTE EN RE NEN NN AT eh ne RO AS PR une surface restreinte dans les monts du Forez. Elles se mon- trent principalement à la base de deux versants äe la chaîne, sous la forme de lambeaux discontinus, d’étendue variable, dis- loqués par le granite et la granulite. Elles bordent ainsi irrégu- lièrement : à l'Est, le bassin de Montbrison et à l'Ouest le syn- clinal de la Dore et le bassin d'Ambert. Le terrain archéen a été disloqué, pénétré et injecté par le granite et la granulite qui l'ont fortement métamorphosé. Les monts du Forez présentent, ainsi que MM. Michel Lévy et Termier l’ont constaté dans les régions voisines, les traces d'au moins cinq grands efforts orogéniques : 10 Moùvements conduisant à la mise en place des granites et granulites ; 20 Mouvements hercyniens (plissements varisques) ; 3° Mouvements post-hercyniens (failles NO, filons de quartz permotriasiques) ; 4° Mouvements oligocènes préparant les dépressions oligo- cènes ; 5v Mouvements miocènes continuant les mouvements précé- dents terminés par une activité éruptive sur les deux flancs de la chaine. LIVRES NOUVEAUX Initiation zoologique, par E. BRUCKER, professeur au lycée de Versailles, — Un volume in-16, broché, 2 francs ; franco, 2 fr. 20 (1). Cet ouvrage s'adresse aux éducateurs : son but est d'indiquer comment on peut apprendre de la zoologie aux enfants jusque vers douze ans environ ; il est écrit, en dehors de tout programme officiel, et la conception que l’auteur se fait de ce premier enseignement est fort éloignée des idées courantes. Il étudie successivement divers animaux qu'il est facile de se procurer : il prend ainsi pour base les observations que les enfants peuvent faire directement. Il raconte alors, mais en se bornant là au strict nécessaire, ce que des recherches minu- tieuses ou longues pourraient seules leur faire connai- tre sur ces animaux. Grâce aux connaissances ainsi amassées, il les initie, en s'adressant à leur instinct de comparaison et de classification, à leurs facultés naïis- santes de jugement et de réflexion, non seulement à la classification zoologique, mais encore à la notion des lois biologiques fondamentales. La suppression de ces termes techniques inutiles, qui rendent d'ordinaire illisibles les ouvrages de zoologie même élémentaires, fait que le langage reste toujours très simple et bien à la portée des enfants. L’anatomie interne est indiquée seulement dans les cas où les faits sont faciles à constater sans dissection proprement dite ; la physiologie est réduite à ce que les ‘enfants sont ca- pables de constater et de comprendre, c'est-à-dire à fort peu de choses. En revanche, les phénomènes de repro- duction, qu’il est impossible de cacher aux enfants, du jour où ils observent des êtres vivants, ont été traités d'une façon conforme à leur importance dans la nature et dans la science,en même temps qu'avec le plus grand souci des sentiments de l'enfant. Ce livre est donc aussi une initiation, faite d’une facon à la fois saine et simple, à la connaissance des phénomènes de reproduction; et bien des éducateurs seront heureux d’y trouver une s0- lution de ce délicat problème. En résumé, livre vraiment nouveau par l'esprit qui l'anime, le plan suivi, le langage employé. :: Les Tremblements de Terre, par E. EISENMEN- GER, docteur ès sciences. 1 vol, in-32, avec figures, 0 fr. 60 (1). Ce petit ouvrage de M. Eisenmenger se recommande (1) En vente chez les fils d'Émile Deyrolle, 46, rue du Bac. Paris. à bien des égards. Les catastrophes les plus récentes, celles de San-Francisco, de Messine, de Provence y servent de base à l'étude générale des tremblements de terre, et permettent de faire connaître les causes des secousses sismiques, comme de préciser leur significa- tion et leur rôle dans l’évolution du globe terrestre. Après avoir montré que les grands tremblements de terre ne sont nullement en rapport avecles phénomènes volcaniques, l’auteur passe en revue les diverses théo- ries, les procédés d'enregistrement des secousses, la question de la prévision des tremblements de terre, et termine par des considérations sur l’art de bâtir dans les régions instables. Ecrit avec sobriété, clarté et pré- cision, ce petit livre a su rendre attachant un des cha- pitres les plus intéressants de l'histoire de la terre. Bibliographie. Tous les ouvrages et mémoires ci-après indiqués peuvent être consultés à la bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. Romand et Joleaud. Le Cadurcotherium de l'Isle-sur Sorgues et revision du genre Cadurcotherium. Arch. du Mus. d'Hist. nat. de Marseille, X, 1909, pp. 1-44, pl. HI. Row (R.-W.-H.). Report on the Sponges coll. by Mr. C. Crossland. Journ. Linn. Soc. Lond., Zool., XXXI, n° 206, pp. 182- 214, pl. XIX-XX. Schimmer (F.) Beitrag zu einer Monographie der Gryllo- deengathung Myrmecophila Latr. Zeilschr. f. Wiss. Zool., 93, 1909, pp. 409-534, pl. XXII- XXIV. Schmidt (W.). Beobachtungen über den Bau und die Fortpflan- zung der Castanelliden. Zool. Jahrb., Abth. Anat., XXVII, 1909, pp. 242-280, pl. X VIII-XX. Schulthess Rechberg (A. v.). Hymenopteren aus Tripolis und Barka (exkl. Formicidae). Zool. Jahrb., Abth. Syst., XXVII, 1909, pp. 439-446. Servettaz. Monographie des Eleagnacces. IT. Bot. Centralbl., B. H. XXV, 2, 1909, pp. 129-420 fig. Siebenrock (Æ.). Synopsis der Rezenten Schildkrüten, mit berücksichtigung der in Historicher Zeit Ausgestorbenen Arten. Zool. Jahrb., Supp. 10, 1909, pp. 418-618. Steche (O.). Die Leuchtorgane von Anomalops katoptron und Photoblepharon palpebratus, Zwei Oberflachenfischen aus dem Malaïischen Archipel. Zeilschr. f. Wiss. Zool., 93, 1909, pp. 349-408, pl. XIX- XXI. Stefanini (G.). Echinidi del Miocene medio dell Emilia, Il. Palaeont. ilal., XV, 1909, pp. 1-47, pl. I-IT. Thiele (J.). Revision des Systems der Chitonen. Zoologica, 56, 1910, pp. 71-126, pl. VII-XI. Toniolo (A.-R.). L'eocene dei dintorni di Rozzo in Istria e la sua Fauna. R Paleontol. ilal., XV, 1909, pp. 237-295, pl. XXIV-XXVI. Topsent (E.). Etudes sur quelques Cladorhiza et sur Eucheli- pluma prislina n. g. n. sp. Bull. Inst. océanogr., n° 151, 1909, 23 p. 2 pl. Tullgren (A.). Aphidologische Studien. Ark. for Zool., V, n° 14, 1909, pp. 14-190, fig. Van Tieghem. Remarques sur les Dipsacacées. Ann. Sc. nal., Bot., X, 1909, pp. 149-200. Le Gerant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. PAR OR Fra & # n. M. L | n È Les Crabes fossiles de France. Section des Xanthides (1). Les représentants de cette section qui, en France, se sont rencontrés à l’état fossile, appartiennent aux gen- res : Xanthopsis, Titanocarcinus, Caloxanthus, Menippe, Syphax et Etisus. Genre Xanthopsis, M. Coy. Les plus communs de ces restes sont ceux qui se rapportent au genre Xanthopsis et plus particulièrement à une espèce du Sud-Ouest : le Xanthopsis Dufouri, À. M.-E., du nummulitique du département des Landes, Xanthopsis Dufouri, À. M.-Ed. — Cette espèce est extrêmement variable, comme M. À. M.-Edwards a pu s’en rendre compte par l'examen de plus de cinq cents échantillons provenant de Saint-Sever (Landes), et parmi lesquels on a pu trouver toutes les combinaisons possibles de proportions. Tantôt petite et bombée, la carapace est alors mar- Fig. 1. — Xanlhopsis Dufouri, M.-Edw. quée de bosses proéminentes; tantôt grande, elle est alors large et aplatie; enfin d’autres exemplaires pré- sentent un bouclier dorsal presque complètement lisse. Ce n’est jusqu’à présent que dans le nummulitique a (4) Voir le Naturaliste, n° 446, 1% octobre 1905. as ae 32° ANNÉE © Se 2e SÉRIE — N° 35 15 MAI 1910 des environs de Saint-Sever que cette espèce s’est ren- contrée avec certitude ; on la trouve en abondance dans les carrières de Sainte-Colombe et dans les marnières de Huntet, commune de Coudures. Les environs de Paris paraissent cependant en avoir fourni quelques exemplaires, c’est ainsi que A. Milne- Edwards en cite un individu recueilli dans le calcaire grossier inférieur de Barizy-aux-Bois, près de Coucy-le- Château (Aisne). Xanthopsis Leachi, Desm. — M. Edwards pense que cette espèce est identique à la variété du X. Dufouri, décrite par son père, qui la considérait comme espèce distincte sous le nom de X. Delbosii et qu’en résumé les nombreuses espèces appartenant à ce genre pourraient fort bien n'être que des formes dues aux variations de sexe et d'âge d'un type unique, qui devrait, en cette occurrence, prendre le nom de Xunthopsis Leachi, Desma- rest, nom spécifique ayant la priorité sur les autres, par suite de son ancienneté. La figure 1 représente le-X. Du- fouri, vu sur la face ventrale et dorsale. Genre Titanocarcinus, À. M.-Ed. Ce genre, aujourd’hui disparu, ne semble pas avoir dépassé la période tertiaire. IL est caractérisé par une carapace de petite taille, un peu plus large que longue, peu bombée, peu rétrécie et aplatie en arrière, Les bords latéraux sort fortement dentelés dans leur partie antérieure et les dents au nombre de cinq, du moins dans les deux espèces du Sud-Ouest. Le rostre est large à bords entiers, le bord supérieur des cavités orbitaires présente deux fentes. Les « régions » de la face dorsale sont bien marquées et surtout la région stomacale, limitée par de profonds sillons. : Les deux espèces que nous ayons à mentionner ici sont le T, pulchellus et le T. Raulinianus. T. Raulinianus, À. M.-Edw.— Cette espèce est relative- ment grande pour ce genre, puisque la largeur de la carapace atteint 60 millimètres de largeur et sa longueur 49 millimètres. Cette espèce est remarquable par les fortes granuia- tions qui ornent toutes les parties saillantes du cépha- Fig. 2.— Tilanocarcinus Raulinianus, A. M.-Edw., du nummu- litique d'Hastingues (Landes). x 2 fois. Fig. 3. — Tilanocarcinus pulchellus, À. M.-Edw., du falun helvétien de Thouarée (Maine-et-Loire), X 2 fois. lothorax et qui forment une série concentrique parallèle au bord antérieur. Le T. Raulinianus provient de la vaste carrière qui était ouverte dans le calcaire nummulitique, au pied de la colline qui supporte le village de Hastingues, au bord du Gave, et à 4 kilomètres de Peyrehorade (Landes). La figure 2 représente cette belle espèce. T. pulchellus, À. M.-Edw. — Cette seconde forme est beaucoup plus petite que la précédente, sa taille ne dé- passant pas {3 millimètres de largeur et 8 millimètres de 114 longueur. Elle est plus rétrécie à la partie postérieure, et l’ornementation est plus riche que dans le T. Rauli- nianus. Les tubercules sont plus petits, mais beaucoup plus nombreux, ils forment une triple rangée, parallèle au bord frontal, qui est fortement plissé entre les orbi- tes, et des groupes qui occupent les parties saillantes des lobes méso, hypo, et urogastriques, et des lobes épi, méso, et métabranchiaux. Les articles détachés appartenant à cette espèce sont commüns dans les faluns de Maine-et-Loire, mais les carapaces entières y sont plus rares. Celle dont nous donnons la figure (fig. 3) provient de Thouarcé. Genre Caloxanthus, A. M.-Edw. Caractérisé par un céphalothorax petit, plus large que long, avec partie antérieure des bords latéraux arquée, non dentelée. Régions complètement indis- tinctes. Surface uniformément bombée, entièrement couverte de gros granules. ARIRESS fig. 4. — Caloxanthus formosus, M.-Edw.; du Cénomanien de la Sarthe. Pince et carapace, face dorsale. X 3 fois. Ce genre n’est représenté que par les seuls C. Tom- becki, du Néocomien et C. formosus, M.-Edw., du Céno- manien du Mans; ce dernier w’offre d’analogie avec au- cun autre brachyure fossile. Les genres du terrain crétacé, qui sont voisins, présentent des formes bien différentes; parmi les espèces vivantes, c’est le Xantho setiger des Antilles qui semble se rapprocher le plus de l'espèce cénomanienne, que représente notre figure # (a et b). Le Caloxanthus Tombecki, Trib.,se rapproche du C. for- mosus, mais il en diffère par une main plus courte, qui est triangulaire au lieu d’être parallélipipédique. Cette forme a été trouvée dans le calcaire à spatangues (Néoco- mien) de Bétancourt. Genre Menippe, de Haan. Ce genre a été créé en 1833 pour des.Crabes présen- tant une carapace élargie, à front régulièrement courbé, le bord latéro-antérieur formant avec ce dernier une courbe régulière. Dans les espèces vivantes appartenant à ce genre, les régions sont tantôt distinctes, tantôt très obscurément indiquées. La portion postérieure de la carapace est toujours lisse avec bords latéro-antérieurs dentelés. Le front qui est relativement étroit est divisé en plu- sieurs dents ou lobes. Les pattes mâchoires sont fortes avec troisième arti- cle subrectangulaire, tronqué. Lies pattes antérieures sont inégales et extrêmement développées chez le mâle. Les maïns ne présentent ni crètes ni tubercuies. LE NATURALISTE largeur, pour une longueur de 68-millimètres, est très Les pattes ambulatoires sont longues, grêles, cylin- driques et dépourvues de crètes aiguës en dessus. Par leur forme générale, les Menippes ressemblent à certains Xanthes. Dans la faune actuelle, toutes les espè- ces qui appartiennent à ce genre, vivent dans les mers chaudes, soit sur les côtes de l'Océanie, soit dans l'océan Indien. ; ; Le Menippe Chauvini, P. de Berville (1), dont le type (fig. 5) provient du calcaire grossier inférieur de Cri- Fig. 5. — Menippe Chauvini, P. de Ber. Pinces, carapace vue de | face, carapace face dorsale et ventrale. Réd. de %. Du Lutétien du bassin de Paris. | { solles, près Noyon (Oise), est caractérisé par sa carapace peu bombée, sur laquelle les régions sont peu apparen- tes, et dont la surface entière est couverte de fines ponctuations, Le bord latéro-antérieur est orné de 8 à 10 dents arrondies et le bord frontal est quadridenté. La carapace de cette espèce qui atteint 85 millimètres de voisine de celle du M. gigas actuel, de l'Australie. Les doigts, de forme allongée, sont caractérisés par la présence de tubercules sur le bord tranchant; par leur taille ils se rapprochent de ceux du M. Rumphii des mers de l’Inde, Les pinces de cette espèce sont communes dans le calcaire grossier à Chaumont en Vexin et à Parnes. Genre Syphax, À. M.-Edw. Ce genre est particulièrement remarquable par. le renflement des régions branchiales ; par ce caractère, il se rapproche des Galénides, mais la disposition da bord frontal et la courbure peu prononcée de la carapace, en avant, en font un véritable Xanthide. La taille du Syphax (1) P.ne Bervizce, Bull. Soc. géologique de France (2° série), t. XIV, :p: 108; pl.IT. { LE NATURALISTE crassus, À. M.-Edw., la seule espèce que nous ayons à signaler, ne dépasse pas 16 millimètres de longueur pour 12 millimètres de largeur; elle est commune dans le Fig. 6. — Syphazx crassus. A. M.-Edw. a. Carapace (face dor- sale) de grand. nature. b. Patte mâchoire du même, grand. nature. €. Carapace du même, grossie de 4/3, du nummuli- tique de Ribaute (Aude). nummulitique supérieur de Ribaute (Aude), où M. Milne- Edwards a pu en recueillir un grand nombre de frag- ments, soit de pattes, soit du corps même. Genre Etisus, Milne-Edw. Une seule espèce paraît représenter ce genre en France, et encore n’est-elle connue que fort incompléte- ment. En effet, Milne-Edwards n'en cite qu’un pouce qui provient de la carrière d'Hastingues (Landes), qui a fourni un nombre considérable d'espèces. L’Etisus d'Hastingues devait ressembler beaucoup à une espèce actuelle des mers de l'Inde : E. dentatus, Herb. Son pouce qui a une longueur de 3 centimètres présente un bord tranchant qui n’est armé que d’une seule dent peu saillante et située à la base; les faces sont cannelées et ornées de gros tubercules espacés et proéminents. P.-H. FRITEL. | COLÉOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX ORIGINAIRES D'AMÉRIQUE Nemognatha (Nematognatha) rufoscutellaris, n. sp. Etroit et allongé, un peu rétréci en arrière, brillant ; pubescent de gris obscur noir, les élytres étant d’un violacé métal- lique, avec le prothorax, l’écusson et l'abdomen testacés. Tête courte, fortement et assez densément ponctuée, lobes des mâchoires courts; antennes subfiliformes ; pro- thorax presque carré, faiblement impressionné sur le disque, à ponctuation assez fine et espacée: élytres un peu plus larges que le prothorax, élargis vers l'extrémité, finement, densément et rugueusement ponctués; pattes assez grêles. Long. 8 mm. Am. Mie (coll. Pic). Voisin de zonitoides, Duges, mais s’en distingue à pre- mière vue par ses élytres d'un violacé métallique, sans doute voisin aussi de pallidicollis, Baur. Nemognatha Gounellei, n. sp. Etroit et allongé, subpa- rallèle, brillant, pubescent de gris noir, avec le prothorax, l’écusson et le milieu des élytres testacés, le reste de ces derniers organes (c’est-à-dire étroitement à la base et largement à l'extrémité) d’un bleu violacé métallique. Tête courte, fortement. et assez densément ponctuée ; antennes subfiliformes ; prothorax presque carré, marqué en avant, sur le milieu du disque, de deux impressions allongées et rapprochées ; écusson testacé roussâtre ; élytres un peu plus larges que le prothorax, parallèles, rugueusement ponctués, largement testacés sur leur mi- lieu et antérieurement; pattes assez grêles. Long. 9 mm. Brésil (Gounelle, in coll. Pic). Voisin du précédent, mais, en outre de la coloration bien différente, paraît s’en distinguer par le prothorax | 115 oo à impressions antérieures nettes, longues et rapprochées”? la pubescence un peu plus claire et plus couchée sur les élytres, etc. Mi Pic: < LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES DU GLOBE LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES (1). 39 | Gou5se déhiscente par le milieu des valves.... 29 | Gousse n'ayant pas ce caractère.............. 7 :0 | Etamines 5, longuement exsertes............. 41 TE A MT ID ON RAR CET el 42 feuilles bipennées. Calice à 5 divisions lan- céolées. Pétales 5, étroits. Etamines 5, alter- nipétales. Ovaire stipité, à nombreux ovules. — 2 espèces: Asie tropicale. Fieurs en épis allongés, sessiles, et arbuste épi- TOURS EP INDANTENAULt Re eee. Ce 43 Arbres n'ayant pas les fleurs disposées comme acte 16 , WAGATEA, Dalz. — Feuilles bipennées. Calice | | CISTeSSUS EE ME STE . à 5 dents obtuses, l'antérieure plus longue que les autres. Pétales 5, le supérieur plus large que les autres. Etamines 10, libres, à filets velus à la base. Ovaire sessile, libre, à ovules nombreux. Gousse indéhiscente, — 1 espèce : Indes orientales. ACROCARPUS, Wight. — Arbres inermes, à mn | 42 43 \ Ovule 1, très rarement 2, et arbuste à aiguil- lons en crochets, grimpant très haut; fleurs à stigmate obtus ou concave, terminal. ..... 3 à Ovules 2 ouplus; plantes n'ayant pas à la fois | le même portet le même stigmate que ci-des- SUR RE rene annees eco sé de 45 SCA LCAD ET A ER EME merci 6 45 : ; 16 SUIS MATE MONDES. une de seu ce entire 46 Graines albumineées. 22.2... 20h. 17 Graines sans albumen....................... 7 SA CR ne EL Re AR or 48 £7 \ Péta e 1e POLE SR RE eme nee ere APREVALIA, Baill. — Arbre à feuilles bipen- nées. Calice à 5 dents valvaires, épaisses. Pé- 48 tale supérieur seul développé. Etamines 10, inégales. Ovaire à 30-40 ovules. — 1 espèce : Madagascar. ÉtaminesMbiiormes ES RE LIÉE Een 50 #9 EtamiNesUNIOrMeES Er nee dieepeceer 7 feuilles paripennées. Calice en coupe, à 5 di- visions larges, presque circulaires. Pétales 5, égaux, 2-3 fois plus longs que les sépales. STACHYTHYRSUS, Harms. — Arbre élevé, à 50 Etamines10,biformes.—1 espèce : Caméroun. (4) Voir le Naturaliste, n° 549. 4116 HiSépales Bree LE LE AR RE AO EC PAU DA ÉSÉpalés gs ANR TUE TAN UE LR HER is Etamines biformes, en 2 verticilles, à anthères à dorsifixes, à filets arqués dans le tube....... Etamines uniformes, n'ayant pas tous ces ca- TAGLÉTES TÉUMIS ere A Sale pat ee / POGOCYBE, Pierre. — Arbre petit, grimpant (?), à feuilles bipennées, à pennes paripennées, opposées. Fleurs ©” à calice quinquilobé, val- E vaire. Pétales.5, plus courts que les sépales. Etamines 10, en 2? verticilles. — 1 espèce: Cochinchine. 84 Gonsse piralyes in ERNEST Rene Gousse indéhiscente.::2.%4e52.. min. ! BUSSAEA, Harms. — Arbre ou arbuste à feuil- les bipennées. Sépales 5, plus ou moins for- tement imbriqués. Pétales 5, plus longs que . le calice. Etamines 10, à filets très velus. j Ovaire très velu. Gousse bivalve, ligneuse; graines assez grosses, probablement dépour- vues d’albumen. — 1 espèce: Afrique tropi- | cale orientale. 56 Etaminestunmornmes:i ne Pen NEeR ete SCR" Etamines bifonmes:2 Mere traRre ern LÉAÉTIQUe Mere DNA PE ANT Te A Pie | AMÉTIQUE Re neo EE EE Ci Re AE CRASIGNX Le res ESS ne Eee HOAUEE DI EIERR DS | FUTOPOL ET RER AMOR En ORAN DEA Soin (LE Er 6 PE EE Da et re a CR ANNE A éHemllés simples es encre At 2 | Feuilles composées ou réduites au pétiole com- un phyHodique MERE ER EME Seau BAUDOUINIA, Baill. — Petits arbres inermes, à feuilles simples, alternes ovales. Calicé à SU 5 divisions égales, imbriquées. Corolle à 5 pé- tales, semblables aux divisions du calice. | Etamines 10, hypogynes. Gousse charnue. — 2 espèces : Madagascar. Feuilles paripennées, ou réduites au pétiole ComMUnEPhylodique eee AN UE ee Fetilles-imparipennées:... 4e tUnnUr CGASSIA, L. — Arbres, arbustes ou herbes à feuilles paripennées, rarement à folioles nul- | les, et transformées en phyllodes par dilata- tion du pétiole commun. Calice à 5 divisions. Pétales 5, imbriqués, à peu près égaux. Eta- mines 10, toutes fertiles ou non, ou 5. An- thères le plus souvent à déhiscence poricide, à pore situé en haut ou en bas, plus rarement s'ouvrant par une fente. Gousse variable ; graines albuminées. — 380 espèces : toutes régions chaudes. (L'usage le plus connu des espèces de ce genre consiste dans l'emploi des feuilles comme purgatif ou laxatif, sous le nom de « feuilles de séné » ou simple- ment de « séné». Le meilleur se prépare dans le bassin de la mer Rouge, du Nileten Arabie. On mange aussi les jeunes feuilles | de quelques espèces comme légumes; | d’autres produisent des matières tannantes Fe | et colorantes; ce sont là des usages secon- daires.) 4 © LE NATURALISTE 55 Le] 55 50 28 ï ü il Lil ï ( \ \ Ji | || > | il Fig. 19. Fig. 20. Fig. 21. * Fig. 22. Fig. 17 et 18. — Cassia floribunda. Fleur coupée en long et diagramme. Fig. 19. — Cassia fistula, L. Gousse coupée en long. Fig. 20. — Cassia angustifolia, Vahl. Gousse et feuille. Fig. 21. — Cassia aculifolia, Del. Gousse et feuille. Fig. 22, — Cassia ovalifolia. Feuille. g | Pétales 5, plus courts que les sépales........ : Pétales3 où moins... A LOIS — Arbuste glabre ou petit arbre à feuilles imparipennées. Calice à 4 divisions, l’anté- rieure pétaloide. Pétales 5. Etamines 5, rare- ment #. Gousse à 4 ailes dans la jeunesse. — 1 espèce: Gabon. Pétales 3, staminodes 3, pétaloïdes........... 1 Pétales 2 ou moins, staminode 0.............. 10: DISTEMONANTHUS, Benth. — Arbre inerme à feuilles imparipennées. Calice à #5 divisions membraneuses imbriquées. Pétales 3, sessiles. Etamines fertiles 2, à déhiscence obliquement poricide ; staminodes 3, oppositipétales.Ovaire soudé par son pied au réceptacle. — 1 espèce : Guinée. De à | Fig. 93. — Distemonanthus Benthamianus, Baïll. Diagramme. [ DIALIUM, L. — Arbres inermes, à feuilles im- paripennées. Calice à $, rarement 4 divisions pétaloides. Pétales 2, 1 ou 0. Etamines 2, ra- rement 3. Gousse indéhiscente; une seule graine albuminée. — 9 espèces : toutes 10 régions tropicales. (On mange le fruit du D. guineense, Willä., sous le nom de velvet tamarind au Sierra Leone. Son goût est celui du citron; on en peut fabriquer, par fer- mentation, une boisson agréable et rafrai- chissante.) = 3 al plume Verte) l'orin DOS eu (M É Prépa Air LOrma La Ta ( ment jaune, Ja: Partie Fig. 26. Fig. 24 et 25. — Dialium nilidum. Fleur et diagramme. Fig. 26. — Dialium quineense, Willd. Fleur coupée en long. Feuilles paripennées, ou réduites au pétiole 11 commMunphyIodique... ic... 5 Éeuillesimparipennées....4.:12.::...... 0 12 12 IÉÉDIES SACS RER RE EN ER RE PER 13 HiPétales 3 ou moins. sl}... 14 HENRI COUPIN et LOUIS CAPITAINE. EXCURSIONS ORXITHCLOGIQUES au Bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux. Passereaux. — Le Picvert (Gecinus viridis, Boie) est assez abondant dans les bois de pins, il l’est du moins plus qu'on aurait pu le supposer dans une forêt de conifères où il se montre ordinairement très peu. J’ai déjà fait remarquer que je n’en avais observé aucun dans les grands bois de pins de l’ile d'Oléron. Le Musée municipal conserve dans sa collection orni- thologique une variété albine de Pic tué dans la région. Le plamage est d'un blanc un peu sale avec les rectrices et les rémiges grisâtres et les sus-caudales blanches. Les plumes d’un rouge brillant, qui décorent le front, le vertex et l’occiput, chez l'oiseau normal, tirent ici sur l’orangé et sont moins fournies. Il n’y a pas trace de moustaches. Le bec est de couleur de corne claire un peu jaunâtre, et les pieds sont blanchâtres. J'ignore si cet oiseau avait les yeux rouges, c’est probable, mais le préparateur s’est contenté de mettre à sa dépouille des yeux en verre à iris blanc, comme à tous les Picverts normaux. Les variétés de plumage ne sont pas d’ailleurs fort rares chez cette espèce. On trouve des individus entière- ment blancs ou tachés de blanc, d’autres à plumage jaune, d’autres encore d’un gris verdâtre. J'ai vu des Pics épeiches (Picus major, Linné), dansune partie de la forêt qui entoure le lac de Cazaux. On y tue aussi quelquefois le Pic mar (Picus medius, Linné). Au mois de septembre passent quelques Torcals (Yunæ torquilla, Linné). Ils se tiennent de préférence du cêté de La Teste, de la Hume, de Gujan-Mestras, du Teich, de 7 LE NATURALISTE 117 Lamothe, où on les aperçoit de temps à autre dans les vergers ou fouillant à terre une fourmiliere. On voit très peu de Coucous (Cuculus canorus, Linné. dans les localités les plus voisines du bassin. Le Martin-pêcheur(Alcedo ispida, Linné) est commun. Je n’allais pas une seule fois à la Hume sans en faire filer quelques-uns devant moi, à l'embouchure du canal qui vient de Cazaux se déverser dans le Bassin, et tout le long de cé canal, sur les rives du lac, il se pose souvent sur les piquets des brise-lames, J'en ai rencontré aussi maintes fois sur les bords de la Leyre et assez rare- ment à la presqu'ile du cap Ferret. En fait de Certhiidés, j'ai observé le Grimpereau forme brachydactyle (Certia brachydactyla, Brehm). Je n’ai jamais vu la Sitelle torchepot (Sitta cœæsia, Meyer et Wolf), si commune dans presque tous les grands bois de la France. Le Grimpereau, au contraire, est très répandu sur les bordures des bois et dans les parcs des villes. Chaque jour il en venait dans mon jardin visiter l’écorce d'un grand pin, grimpant par saccades en poussant un petit cri. De temps à autre, au cours de mes excursions, une Huppe (Hupupa epops, Linué) partait d’une haie, de la lisière d’un bois ou, dans la lande, d’un champ d’ajoncs. Dans les bois de pins croassait la Corneille (Corvus co- rone, Linné), et parfois je la surprenais picorant sur la plage. De tous côtés jacassaient des Pies (Pica caudata, Linné), mais je n’ai rencontré, au pourtour du Bassin, que trois ou quatre Geais (Garrulus glandarius, Vieillot). Iis sont plus nombreux à l’arrière-saison, le passage est même quelquefois abondant, mais ils séjournent peu. Je n’aipas vu un grand nombre de Pies-grièches : quel- ques Pies-grièches rousses (Lanius rufus, Brisson), notam- ment àla Hume et à Lamothe et, le 21 juillet, au cap Fer- ret, deux Pies-grièches écorcheurs (Lanius collurio, Linné) perchées sur un roncier à l'entrée du bois. Aucun Etourneau (Sturnus vulgaris, Linné) ; ils sont seulement de passage à l'automne. De tous les Fringillidés, si l’on excepte le Moineau domestique (Passer domesticus, Brisson), le plus commun, en été, est le Pinson (Fringilla cælebs, Linné), et avec lui le Cini (Serinus meridionalis, Bonaparte), C’est a peine si, durant tout l'été, j'ai vu quelques Linottes (Cannabina linota, G.-R. Gray), et je n'ai pas aperçu un seul Char- donneret(Carduelis elegans, Stephens). Ces espèces toute- fois passent à l'automne. Les Pinsons, au contraire, sont ici la joie de la belle saison. Leurs roulades pleines d’entrain et de gaité retentissent de toutes parts. On trouvre des Pinsons en tous lieux, dans les jardins, le long des routes, à l'orée de la forêt, ils y pénètrent même assez profondé- ment, s'arrêtant de préférence aux endroits découverts plantés de jeunes pins. Les Cinis sont aussi fort nombreux. Leur gazouille- ment frais, un peu acide, se mêle agréablement aux airs de bravoure des Pinsons. Mais on entend ces petits oiseaux plus souvent qu’on ne les voit, car ils aiment à se tenir au sommet des pins maritimes. Quand je montais jusqu’à la dernière plate-forme du belvedère de la ville d'hiver qui domine la forêt, je voyais les Cinis posés tout autour de moi à l'extrémité des branches. Ils circu- laient agilement dans les têtes des pins et gazouillaient avec allégresse. Ils en descendent cependant pour cher- cher leur nourriture, et j'en surpris un jour (5 juin) toute une famille très occupée à picorer dans une allée 118 LE NATURALISTE de mon jardin, les jeunes étaient déjà forts mais encore abecqués par les parents. Dans mou jardin venaient aussi des Verdiers (Ligu- rinus chloris, Koch). Ils se promenaient, comme les Pin- sons, devant le perron de la villa, ramassant sur le sable de menus grains que j'y avais répandus. C’est un assez joli oiseau, malgré la lourdeur de ses formes, lorsqu'il est bien en couleur au printemps. Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana, Linné) passe au printemps et à l’automne, en avril et mai et en octobre. Cet oiseau devient à ces deux époques l’objet d'une chasse particulière, à l’aide de pièges et d'appelantsque l'on place dans les champs cultivés et les vignes. Cette chasse, que l’on pratique aussi dans le département voisin des Landes, se fait sur une moindre échelle aux environs d'Arcachon et de la Teste et sur la presqu'ile du Ferret. En octobre, on en prend beaucoup moins qu’au printemps. Dans la saison du passage des Alouettes (Alauda arvensis, Linné), les tendeurs en prennent des quantités considérables, mais ces oiseaux nichent en petit nombre dans la région. J'ai rencontré quelques couples dans les landes et, dans les dunes et sur les routes, des Cochevis huppés (Gulerida cristata, Boïe). On capture également, au passage, beaucoup d’Alouettes lulus (Alauda arborea, Linné), et, parmi les Motacillidés, des Agrodromes champêtres (Agrodroma campestris, SWaïinson), des Pipis des prés (Anthus pratensis, Bechstein), des Pipis des arbres (Anthus arboreus, Bechstein), tous les deux connus dans le pays sous le nom de Tites, dénomination tirée de leur cri. ; J'ai vu, en été, peu de Bergeronnettes printanières (Budytes flava, Bonaparte), et de Hochequeues grises (Motacilla alba, Linné), ces deux espèces deviennent plus nombreuses dès la première quinzaine dé septembre. Je n'ai pas observé de Loriots (Oriolus Galbula, Linné). J'ai cru en entendre un, de très loin, dans le bois de la Hume, mais je n’en suis pas certain. Le chant joyeux des Merles (Turdus merula, Linné) égaie la forêt, les parcs et les jardins. En automne, arri- vent des Merles à plastron (Turdus torquatus, Linné), qui élisent pour principale station les bois qui ceintu- rent le lac de Cazaux. Des Grives (Turdus musicus, Linné), et des Draines (Turdus viscivorus, Linné) nichent en petit nombre. A l’arrière-saison passent des Mauvis (Turdus iliacus, Linné) et des Litornes (Turdus pilaris, Linné). Il ÿ a aussi à cette époque un passage de Grives musiciennes et de Draines, et aussi de Merles noirs, qui viennent grossir, pour un temps, l'effectif des Merles sédentaires. Les Rouges-sorges fréquentent les jardins et le sous- bois en chènes, acacias, arbousiers, etc., où se tiennent les petits oiseaux, en bordure de la forêt ou à une faible distance de l’orée, on n’en voit plus lorsqu'on pénètre plus profondément, quand on ne trouve plus que des ronciers, des ajoncs et des genêts. Dès le commence- ment de l’automne arrivent des émigrants, et le passage s'accentue à mesure que la température baisse dans le Nord. Il y a beaucoup de Rossignols (Philomela luscinia, Selby). quelques-uns bons chanteurs, mais le plus grand nombre à la voix médiocre et courte. Ils ont cessé de se faire entendre vers le milieu de juin ou à peu près; même dans la première quinzaine on en voyait plus qu’on n’en entendait, Ceux qui chantaient encore, de temps à autre, à la fin de juin, n'avaient plus que des phrases brèves dites sans entrain, quelques coups de gosier vite arrêtés. L'ivresse était tombée et la poésie éteinte. Le Rouge-queue de muraille (Ruticilla phænicura, Bonaparte) se montre dans les jardins et sur la lisière des bois. Au mois d'août un de ces jolis oiseaux s’ins- talla dans mon jardin. Très familier, il venait nous rendre visite quand nous étions tous réunis devant le perron de la maison. Il se perchait sur le dossier d’une chaise rustique et nous regardait de son œil vif. Son congénere, le Rouge-queue tithys (Ruticilla tithys, Brehm), qui fréquente les mêmes endroits, est moins commun. C’est le 19 août que j'ai rencontré les premiers Tra- quets motteux (Saxicola œnanthe, Bechstein). Je n’en ai vu aucun avant cette date. Le passage qui est abondant s'effectue dans la première quinzaine de septembre. Cet oiseau que l’on nomme ici, comme dans beaucoup d’au- tres localités, Cul-blanc, est considéré comme gibier par les chasseurs du pays qui le tuent sans miséricorde. Il disparait vers la fin de septembre et au commencement d'octobre. Le Tarier ordinaire (Pratincola rubetra, Koch) passe également dans les premiers jours de septembre. Quel- ques-uns s'arrêtent au printemps et nichent. On lui donne le nom de Crèque. On en voit encore en octobre et même en novembre. Ce petit oiseau aime à se percher sur les fils télégraphiques. Le Tarier rubicole (Pratincola rubicola, Koch), moins abondant, arrive à la même époque. Au printemps, plusieurs couples se reproduisent dans la région et établissent leurs nids dans les champs incultes, parmi les pierres, et dans les terrains sablonneux. Des Mouchets (Prunella modularis, Vieillot) vivent dans les haies, les taillis, les buissons, les jardins. A ces oiseaux sédentaires viennent se joindre en septembre des Mouchets migrateurs. Quand je suis arrivé à Arcachon, au mois de juin, j'ai été accueilli par la voix claire et variée d’une Fauvette à tête noire cachée dans la frondaison d’un chêne de mon jardin. Les Fauvettes, comme les Rossignols, ne sont pas toutes des virtuoses, la mienne, à mon grand plaisir, annonçait une artiste de premier ordre. Je l’ai entendue depuis bien des fois, sans jamais me lasser de ses notes pures et cristallines. La Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla, Scopoli) est très commune ici. Elle chante dans tous les jardins. Pendant les mois de juin et de juillet, c'était un enchantement quotidien. A partir du - mois d'août ces charmants oiseaux se faisaient entendre moins régulièrement, leur chant plus court, leurs accents moins mélodieux présageaient la fin de leurs concerts, peu à peu ils devinrent muets. D’autres gracieux Sylviens, la Babillarde grisette (Curruca cinerea, Brisson), la Babillarde ordinaire (Cur- ruca garrula, Brisson) fréquentaient ies bosquets et la lisière de la forêt, et parmi les Calamoherpiens, quelques Hypolais ictérines (Hypolais icterina, Z. Gerbe) habi- taient les Tamaris et les haies d’aubépines. Le 5 juillet, à Le Courneau, dans la lande couverte d’ajoncs et de broussailles qui avoisine le canal, j'ai ren- contréun certain nombre de Bouscarles Cetti (Cettia Cetti, Degland). On les voyait circuler dans les buissons épais. Elles paraïissaient peu farouches et ne prenaient leur vol qu'à la dernière extrémité. Elles n’allaient pas loin et passaient seulement d’une touffe de buissons à une autre. Quand elles parcourent les fourrés, elles relèvent par. » \ Îl (A , | "| (BR | le \ | de À nf 100 Tê eltl dl D mo pou Fe QUE K E T ï 1 k le {Par A ça (ll Il Non Le sem! fam | cirel én Nl x suilé leyal {our TeVIl ; {en On h dl | | il | ] TON ini a 4 | à s. CL cet .. k Les étaler 4 0e fen) 1 JA] & | ville j » | Ene J ‘4 i -% 5101, 1 . 0 4 Des ù | |- 4 IL TET CT Dur D lie, “4 | SOur (| on. | Er: DR Goier, fl om en LE NATURALISTE 119 fois brusquement la queue, l’étalant un peu et entr'ou- vrant leurs ailes. J’en vis une qui avait une larve à son bec et s’enfonça dans un buisson, au milieu des ajoncs; à mon approche elle partit tenant toujours sa larve. Comme je pensais qu'elle apportait cette proie à ses petits, je fouillai aussi minutieusement que possible l'énorme buisson, mais je ne découvris point le nid. Cependant durant mes recherches, l'oiseau arrêté à peu de distance de moi donnait des signes d’une violente inquiétude, perché sur un ajonc le mâle était venu rejoindre sa compagne et poussait de petits cris de colère et d’effroi. Cette espèce place son nid, construit avec un certain art de graminées et de feuilles, dans les buissons et les broussailles, à peu de distance du sol. Son chant un peu monotone ne s'entend pas de fort loin, de près il est pourtant assez sonore, mais les notes en sont saccadées. La Bouscarle est remarquable par son. activité conti- nuelle, je l’apercevais dans les ajoncs et les broussailles sans cesse en mouvement, me regardant parfois avec défiance de son grand œil brun. On ne peut bien l'ob- server qu'en se tenant patiemment près de sa retraite, car si elle abandonne un buisson, c’est pour plonger rapidement dans un autre. Des Mésanges visitaient les arbres des jardins et des bois. La plus commune était la Mésange charbonnière (Parus major, Linné), puis en petit nombre se montrait la Mésange noire (Parus ater, Linné), et au mois d'août quelques Mésanges bleues (Parus cæruleus, Linné), des Nonnettes vulgaires (Pæcile communis, Gerbe). Les Orites longicaudes (Orites caudatus, G. R. Gray) semblaient assez abondantes. Le 29 juin, toute une famille de ces jolis oiseaux apparait dans mon jardin, circulant dans les arbres, se suspendant aux branches, en poussant de petits cris. Il en vint souvent dans la suite. On entendait tout à coup de petits si, si, si, on levait la tête, et on voyait dans les arbres les Orites tourner autour des branches. Elles passaient ainsi en revue tous les arbres du jardin, très amusantes à con- templer, dans les postures les plus invraisemblables, avec leur petit corps rond et leur longue queue. Les rites allaient de la sorte de jardin en jardin. J'en vis aussi dans la lande de Le Courneau, sur les ajoncs et les grands buissons, et dans bien d’autres endroits. Le 10 août, je rencontrai des Butalis gris (Butalis gri- sola, Boie), et le 21, je constatai un passage de Gobe- mouches noirs (Muscicapa nigra, Brisson), dans les jar- dins des villas et le bois de pins de Moulleau. On appelle ici cet oiseau Batane. Les Hirondelles rustiques (Hirundo rustica, Linné) étaient assez répandues, et peu nombreux les Chélidons de fenêtre (Chelidon urbica, Boie). J'ai vu des Martinets voler autour du belvédère de la ville d'hiver, sur la côte et près de la gare de La Hume. Je ne peux fixer la date exacte de leur départ de la ré- gion, mais le 9 août ils avaient disparu des localités que je viens de citer. Des Engoulevents (Caprimulqus europaeus, Linné), le bec largement ouvert, poursuivaient le soir les insectes d’un vol léger et facile, et, dans le calme silence de la lande, on percevait parfois le bourdonnement faible et sourd que produit l'air en s’engouffrant dans leur vaste . gosier. (A suivre.) MAGAUD D'AUBUSSON. DESCRIPTIONS DB LÉPIDOPTERES NOUVEAUX BERBERODES AURICONCHA, n. 5p. — ©” enverg. 20 à 22 millimètres. Antennes brun noir, très finement velou- tées. Cette espèce est très voisine de Berberodes CASSITE- ris, Warr. (Proc. U.S.N.M., vol. XXX, p. 493), etelle a, comme elle, un reflet argenté sur le dessus des ailes. Voici ce qui l’en distingue : en dessus des supérieures la côte est fortement teintée de jaune d'ocre, sauf à la base et au point de départ des trois lignes transverses, où l'on voit des espaces ou taches noires assez étendus. Le bord externe, chez cassiteris, est occupé par une bande gris brun étroite et régulière ; chez auriconcha, cette bande est plus large (2 millimètres environ), sauf entre 3 et #, où elle n’a guère qu’un millimètre. Les deux premières lignes transverses de points ou taches nervurales sont identiques à celles de cassiteris, mais elles sont un peu plus marquées de jaune d’ocre ; quant à la troisième ligne, la post-médiane, elle est un peu plus ondulée extérieurement. La frange est gris brun. Aux inférieures, la bordure gris brun du commencement du bord externe est comme chez cassiteris, et la frange gris brun depuis l’apex jusqu'à la quatre, et blanche ensuite, avant le bouquet de poils jaune d’or de l'angle anal dont je par- lerai plus bas. On voit un bouquet de poils noirs vers le milieu du bord interne, comme chez cassiteris, mais alors que l’angle anal est garni, dansl’espèce de Warren, d'écailles plumeuses brun noirâtre, on voit, chez auri- concha, un bouquet très étendu d’écailles jaune d'or cou- vrant l'angle anal. L’aile est gondolée à cet endroit. Ce bouquet d’écailles jaune d'or pénètre à l’intérieur de l'aile. jusqu'à une distance de 3 millimètres de l’angle anal. Les lignes transverses du dessus des supérieures sontun peu visibles en dessous ; quant à la bande quilonge le bord externe, elle est très apparente et rétrécie dans son milieu, comme en dessus. Palpes noirs, front brun noir, vertex et collier bruns, thorax et abdomen blancs; quelques longs poils noirs et blancs partant du milieu de l'abdomen, sur le dos. Pinceau anal blanc jaunûtre, avec le milieu noir. l L’exemplaire typique de cassiteris Oo" qui a servi à la description de M. Warren avait le thorax et l’abdomen jaunâtres, dit-il, mais il suppose qu'ils sont blancs chez les individus frais. C’est exact, et il y à un pinceau ocracé au-bout de l'abdomen. Quant aux écailles spa- tulées qui garnissent l’angle anal (chez cassiteris), M. Warren n’en indique pas la couleur, mais elles sont brun noirâtre, comme je l'ai dit, d’après un exemplaire envoyé à M. Warren et retourné par lui comme cassi- teris. ® 31 millimètres, à antennes filiformes, extrêmement voisine de celle de cassiteris, dont elle ne diffère que par la bordure du bord externe des supérieures, plus large et rétrécie vers son milieu, comme chez le ©. Saint-Jean-du-MARONI, Guyane francaise, trois ©”, une ®, ma coll. PAUL THIERRY-MIEG. 320 MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1). Clytra 6 maculata, Fab. (Lefèvre, monographie, 1871, n° 3, p. 73.) Après l’accouplement qui a lieu vers la mi-juillet, la femelle fait le dépôt de sa ponte : elle se compose d'une vingtaine d'œufs environ. DŒuf. — Longueur : 0 min. #, diamètre 0 mm. 2-3. Allongé, subcylindrique, d'un beau jaune brillant, üsse, très imperceptiblement siilonné, à pôles arrondis, à coquille peu résistante. L'éclosion se fait dix à douze jours après, c’est-à-dire vers la fin de juillet : comme toujours, chacun de ces æufs est revêtu d’une couche de déjections qui lui donne Ja forme suivante : Enveloppe primaire : longueur0mm.5, diamètre 0 mm. 3. Ovalaire, brun noirâtre, recouverte d’une couche de Jamelles irrégulièrement disposées en forme dg losanges variés qui la font ressembler à un résidu ridé et chiffonné, ironqué avec deux pôles, l'inférieur maintenu par un fil très court dont l'extrémité adhère à une feuille, à une ge, à un épi sur lequel la mère a déposé la ponte ; les æufs sont groupés, mais par petits nombres de trois à quatre. La jeune larve une fois éclose de l'œuf fait éclater le bout antérieur de l'enveloppe, puis exerce une traction sur le fil d'attache, jusqu’à ce qu'il se rompe; — elle est irès agile; si par accident elle vient à sortir de son four- reau, elle rôde inquiète en essayant de le retrouver et d’y rentrer, ce qui ne lui est pas bien aisé : eile est jau- nâtre, à tache et à plaques thoraciques brun terne. 2° groupe. — Larve jaunâtre : cilié de roux. Œufs groupés, fourreaux pileux. Genre Labidostomis, Chevrolat. Les fourreaux des espèces comprises dans le groupe des Labidostomis se distinguent par la couche de poils plus ou moins longs, à directions différentes, qui les recouvrent et qui les réunissent en un fourreau particu- lier. Ces œufs sont réunis entre eux par un léger fil ; ils sont retenus sur le végétal contre lequel ils ont été pondus. Labidostomis taxicornis, Fab. (Lefèvre, monographie, 1871, p. 20.) Enveloppe primaire : rassemblés par faisceau de 25 à 35 ot fixés chacun au moven d’un grêle filament, les œufs sont disposés en forme d’ombelle renversée qui pendille an feuillage des rameaux qui les supportent ; au moindre souffle de vent le faisceau tremble. La ponte a lieu fin mai; l'œuf, d'un brun de café, lisse, a Ja forme d'un dé à coudre; par transparence on voit. es principales divisions de l'enveloppe, cinq zones de couleur plus concentrées, plus foncées que le reste ; le bout rattaché au fil suspenseur est légèrement conique, Fautre est tronqué et se soulève au moment de l’éclo- sion. Labidostomis lucida, Germar. (Lefèvre, monographie, 1871, no 31, p. 24) L'accouplement des deux sexes a lieu par superposi- äon, il dure toute la journée, sans que rien ne vienne ER EE (4) Voir les numéros 528 et suivants du Naluralisle, LE NATURALISTE ‘en‘interrompre le coùrs ; la femelle, une fois fécondée, : d'une tige florale de scabieuse ou de graminée, pond gagne le bout d’une feuille d'Eryngium ou de ronces, aux deux tiers de la hauteur et tout autour de la feuille ou de la tige, un groupe compact d'une centaine d'œufs qu'elle fixe ‘à l’aide d'un léger brin de soie et qu'elle recouvre, au moyen de ses excréments, d’une enveloppe cylindrique rougeûtre, parcheminée, annelée par inter- valle de brun, ce qui lui donne un faux air de barillet; le bout non fixé est tronqué et bouché au moyen d’un lopercule moins dur que l'enveloppe et forme saillie sur a troncature, ce qui le met à l’abri de tout danger; cette enveloppe parcheminée, consistante, constitue le four- reau primaire de la larve ; que l’on détache la ponte en bloc, et l’on dirait que chaque œuf a été tramé par son fil avec celui de son voisin auquel il:se lie de manière à faire un cordonnet retemant par ce moyen tous les œufs de la ponte. Œuf. — Longueur: 0 mm. 6, diamètre, 0 mm.3. Court, subcylindrique, d'un brun jaune d’ocre, lisse et luisant, très imperceptiblement ridé, arrondi aux deux pôles qui se prolongent en une très courte saillie brunâtre, à coquille résistante ; l’éclosion a lieu dix à douze jours après le dépôt de la ponte : au fur et à me- sure de l’éclosion, la jeune larve détache l’enveloppe protectrice de la tige porte-ponte. Fourreau à son plus grand développement. Longueur : 10 à 11 millimètres, diamètre : # à 5 milli- mètres. Oblong, arrondi, noir terreux, à surface raboteuse et couverte de courts cils noirs dirigés en avant, renflé vers l'extrémité postérieure dont le dessous est arrondi au bout, lequel porte deux courts mamelons noirs, ves- tiges du fourreau primaire, peu atténué vers l'extrémité antérieure dont le dessous est chevronné de quatre à cinq côtes diagonales aboutissant à deux lignes longi- tudinales à fond noir ; l’espace entre elles est verru- queux, quelques stries au-dessous de la région anté- rieure, ouverture obliquement tronquée, peu en rebord, opercule terreux circulairement strié. C'est un 15 mai, au bas d’un mur contre lequel pous- sait un Sonchus, que je trouvai des fourreaux avec leurs larves ; le 15 juin, la larve prit appui contre le dessous d'une feuille et le 30 juin apparaissait l'adulte qui rom- pait le fourreau par une coupure en forme. de calotte, à bords irréguliers. Cette espece, assez commune dans le Midi de la France, ronge les feuilles de la vigne. Lo détac de (le L les cu à litre, prés a fois, d de ca] Ponte, dUX r4 accès du Bible D Günter | ni, Len Capitaine XAMBEU. MŒURS DE LA GRENOUILLE VOLANTE DE JAYA J'ai eu occasion de dire quelques mots de la grenouille volante de Java dans mon étude sur l’origine des appa- reils de vol (Naturaliste, 15 juin 1909). Comme les mœurs de cet animal sont encore peu connues, il me parait in- téressant de compléter ces données avec les renseigne- ments que M. Siedlecki a recueillis au cours d'un séjour de plusieurs mois à Java (Biologisches Centralblatt, 1909, n° 22-94). Le mâle de Polypedat-s (Racophorus) reinwardti est a moitié plus petit que la femelle. Des animaux des deux sexes peuvent parcourir « au vol » une distance de 1,50 à 2 mètres, c'est-à-dire environ 20 fois la longueur de leur corps. Dès que la grenouille a quitté le sol, elle met ses pattes dans une position particulière qu’elles conser- vent pendant toute la durée du saut : aux membres an- térieurs les coudes sont fortement appliqués contre le thorax, les avant-bras sont écartés latéralement. Les pattes postérieures sont repliées contre le corps de sorte que le pied seul fait saillie. Aux quatre membres les doigts sont fortement écartés, de façon à étaler les mem- branes interdigitales. Le corps augmente de volume parce que les sacs pulmonaires sont gonflés au maximum. Dans _cette position de vol, le Polypedates occupe une surface considérable. Cette surface a été déterminée pour une - femelle de taille moyenne à 6.800 millimètres carrés. On concoitdans ces conditions, le poids d’une femelle adulte n'étant que de 15 à 20 grammes, que la rapidité de chute est considérablement diminuée. Cette faculté de parcourir en l'air des espaces relati- vement considérables est très importante pour le Poly- pedates ; elle lui permet d'échapper aux ennemis qui le guettent sur les arbres où il vit: certains serpents, des oiseaux du type des marabouts, etc. Siedlecki a pu observer la reproduction des Polypedates sur des animaux maintenus au laboratoire de Butenzorg. La copulation a lieu dans la soirée. Le mâle monte sur la femelle, qu’il embrasse avec ses pattes antérieures sous les aisselles. Toute la nuit se passe dans cette posi- tion. Vers 6 heures du matin seulement commence la ponte et la fécondation des œufs. , La femelle se déplace en portant son mâle, et cherche sur les buissons un endroit favorable pour la ponte. Elle se fixe solidementavec ses pattes antérieures qui ont des ventouses très développées à la surface d’une grande feuille ou entre de petites feuilles ; puis la ponte com- mence. Les deux animaux en copulation dressent enl’air leurs pattes de derrière ; à ce moment un œuf est déposé avec une masse de mucus; le mâle répand sa liqueur sé- minale.Les deux partenaires commencent alors à remuer -leurs pattes de derrière en plongeant leurs pieds dans le mucus. Le mouvement est rapide et bientôt le mucus est « battu en neige ». Il y a alors une période de repos, puis un deuxième œuf est pondu et les mouvements des pattes destinés à faire mousser le mucus recommen- cent. En une heure la ponte est de 60 à 90 œufs et il se forme une boule d’écume de 5 à 7 centimètres de dia- mètre. Lorsque la ponte est terminée et que le mâle s’est déjà détaché, la femelle palpe de tous les côtés avecses pattes de derrière étalées la masse spumeuse où se trouvent les œufs. Elle la transforme ainsien une balle assez régu- lière. Elle replie alors les feuilles les plus voisines et les presse contre ce mucus, de façon à les y coller. En gé- néral, la ponte est fixée entre deux feuilles ; d’autres fois, elle est déposée à la surface d’une feuille ; les bords de celle-ci sont alors recourbés de façon à protéger la ponte. Dans les deux cas, les pontes sont suspendues aux rameaux des buissons, dans des endroits difficiles d'accès. Au cours du développement on constate que le volume de l’œuf augmente un peu ; une partie du mucus qu'il contient se liquéfie etle jeuneembryon y nage librement, - Il finit par déchirer la membrane de l’œuf et tombe dans le mucus spumeux qui entoure la ponte. À ce moment, STARS a FAURE ETES LE NATURALISTE une partie de celui-ci se liquéfie, les bulles d'air qu'il renferme se réunissent dans le haut de la cavité, tandis que le bas renferme du liquide où nagent les têtards. La ponte des Polypedates est parfaitement protégée contre la chaleur et l'action directe des rayons du soleil, grâce à son enveloppe très aqueuse et parsemée de bulles d’air, Les membranes des œufs se gonflent aussi fortement au cours du développement et sont mauvaises conductrices de la chaleur. D'autre part les feuilles ne sont collées à la ponte que par leur face supérieure. Elles continuent donc à vivre et constituent pour le froid une protection très efficace. En somme il y a latout un ensemble d’adaptations & la vie arboricole, et les soins que le Polypedates sait donner à sa ponte constituent un chapitre très intéressant des faits que j'avais résumés autrefois dans mon tra- vail sur la maternité chez les Batraciens (Naturaliste. 15 février 1900). La couleur est à peu près la même dans les deux sexes : vert bleuâtre sur le dos, blanche sur la face veu- trale. Les membranes interdigitales sont jaunes entre le pouce et les deux premiers doigts, noires entre les autres doigts. Les animaux adultes ont des couleurs plus vives et à contraste plus marqué que les jeunes. La couleur vert bleuâtre de la face dorsale ne s'ab- serve que chez les animaux capturés en plein jour. Le soir elle tourne au vert foncé ou au brun olive. La cou- leur varie aussi de façon à se rapprocher de celle de La plante sur laquelle se trouve l'animal; sur les grandes feuilles brunes des Acalypha les grenouilles ont une co- leur plus foncée que lorsqu'on les capture sur desramezux verdoyants. Les sujets conservés au laboratoire étaient vert bleuâtre pendant le jour; après le coucher du soleil ils tournaient au vert foncé, puis au noir verdâtre avec une teinte jaune. Dès le matin la couleur vert clair reparaissait. Les parties jaunes, blanches et noires de Læ peau ne changent jamais de couleur. Ce mimétisme de milieu est plus développé chez Les mâles que chez les femelles, Depuis les recherches clas- siques de Biedermann, on sait que l'homochromie est en rapport avec les couches optiques. Or celles-ci sont pré- cisément plus développées chez le mâle de Polypedates que chez la femelle. Polypedates vit toujours sur les buissons où les arbres, parfois à plusieurs centaines de mètres de distance des cours d’eau ou des mares. Il peut vivre longtemps sans aller à l'eau. En effet dans les régions tropicales l'atmo- sphère est souvent saturée d'humidité, l'eau s’accumule sur les mousses et autres plantes épiphytes. Cependant il arrive que la grenouille volante souffre du manque d'eau, surtout pendant la saison sèche. Dans ce cas Sa couleur est très foncée. Il est possible que ce fait soit di à l'accumulation de l'acide carbonique dans les tisSUS, par suite du ralentissement de la circulation. Dans la position de repos, lorsque le Potypedates est accroupi sur une feuille, toutes les parties vertes du corps sont dirigées en haut, les parties jaunes, blanches ou noires sont cachées sous le ventre ouentre les replis des extrémités. Les pattes sont serrées contre le corps. Celui- ci paraît d'abord volumineux par suite du gonflement des poumons, puis la respiration se ralentit peu à peu, le corps s’affaisse, les yeux se ferment, la pupille se rétrécif, et l’animal finit par s'endormir. D' L. LALOY CODCOCOSSCSCCCOCCCOCOCcCCOcOCcOcOou ACADÉMIE DES SCIENCES Sur l'éruption de }Etma du 28 mars 1910. Note de M. A. Ricco, présentée par M. A. Lacroix. Dans la journée du 22 mars, les sismographes de l'Observa- toire de Catane ont enregistré quelques petites secousses. Depuis les premières heures du 23, jusqu'à 8 heures du matin, une vinglaine de faibles mouvements ont été constatés, dont le plus important a eu lieu à 2 h. 55 (temps de l'Europe centrale) Ces secousses ont été exclusivement instrumentales et rien d'anormal n'a été observé sur le volcan. A 8h. 15, on a vu surgir des brouillards au-dessus du Piano del Lago un mince panache de fumée, ayant la forme caracté- ristique du pin éruptif ; c'était le signal d’une nouvelle éruption. En effet, une fente s’est ouverte entre le Monte Castello et la Montagnola, entre les altitudes de 1.950 mètres et de 2.300 mètres, avec une direction Sud-Sud-Ouest Nord-Nord-Est ; elle se pro- longeait vers le Nord, sur le Piano del Lago, par deux grandes fractures principales. Fe Sur la pente éruptive, quinze à vingt bouches ont commencé à lancer des bombes, des lapilli et des vapeurs. Une petite coulée est sortie tout d'abord des bouches supérieures, mais elle n'a parcouru que 2 kilomètres, dans la direction Nord-Sud, parce que le flux principal de la lave s’était établi, selon la loi hydros- tatique, aux bouches inférieures, près du pied sud du Monte Castellazo. De ces bouches la lave coulait en plusieurs branches, qui ne tardaient pas à se réunir en un magnifique fleuve de feu, dont la vitesse était d'environ 6 mètres par seconde près des bouches et de 3 mètres plus bas. La lave arrivait bientôt à l’est du Monte Faggi; ne trouvant entre celui-ci et la première coulée de l’éruption de 1892 qu'un passage très étroit, elle s'accumulait pour former ensuite une superbe cascade incandescente, large d'environ 10 mètres, haute de 20 mètres. Le courant a gagné ensuite le pied oriental du Monte Sona, puis la gorge située entre le Monte San-Leo et le Rinazzi, ne mettant que 7 heures 30 pour effectuer 5 kilomètres, sa vitesse moyenne était, par suite, d'environ 700 mètres à l'heure, : Les Jours suivants, les laves ont continué à s'avancer vers le Sud, mais avec une vitesse moindre. La coulée s'est élargie et sest partagée en plusieurs branches, dont la plus longue s’est arrêtée avant la Cisterna della Regina, à environ 10 kilomètres des bouches inférieures; une branche moins longue s’est arrêtée le 10 avril. Les cratères supérieurs ont émis des lapili et des cendres, mais en quantité très modérée et avec une faible quantité de produits gazeux, parmi lesquels il y avait peu de vapeur d’eau. Aussi, les détlonations n’ont-elles été qu'intermittentes et d'une intensité médiocre ; ce n’est que le 25 mars qu'il s’en est produit d'assez fortes pour faire trembler les vitres à Catane. La cascade de lave du Monte Faggi s’est consolidée le 4 avril, les coulées inférieures se sont arrêtées le 10; les laves supé- rieures ont continué à ravager les campagnes jusque vers le 20 avril. Lors de l'éruption de 1883, le versant méridional de l’Etna a été déchiré par une fente radiale qui allait en serpentant du cratère central à ceux qui venaient de s'ouvrir. Elle se bifur- quait ensuite: Une branche était dirigée vers le Monte Segreta et l’autre vers Monte Fusara et les Monti Rossi, cratères de l'éruption de 1669. Les appareils éruptifs de 1886, de 1892 et le milieu de celui de l’éruption actuelle sont tous sur les traces de cette fente. Dès lors, on comprend que les laves d’une éruption, avec leur tendance à descendre, soudent et recouvrent la partie inférieure de la fente radiale, en laissant ouverte la partie supérieure, qui, par suite, présente une voie plus facile pour l'éruption suivante. Celle-ci, dès lors, aura une tendance à se produire au-dessus du point de sortie de l'éruption précédente. Il parait difficile de trouver une relation entre l’éruption actuelle et celle de 1908, car la direction de leurs fractures font entre elles un angle de 450, et jusqu'à présent on n'a pas trouvé sur le terrain de trace de la continuation de l'une dans l'autre. Néanmoins, il faut remarquer que dans chacune de ces éruptions, le Piano del Lago à été fissuré; les fentes principales de 4910 sont dirigées au Nord jusqu'au pied oriental du Monte Frumento, comme en 1883. S'il y a des fissures joignant les deux appareils éruptifs, elles auront sans doute une allure très irrégulière, à LE NATURALISTE | cause de la complexité de la constitution de la partie haute du Val del Bove et elles seront difficiles à reconnaitre, car cette région du volcan est d’un abord peu accessible. Il y a lieu de remarquer enfin qu'au cours de l’éruption de 1910 les cratères de 1908 n'ont présenté aucune trace d'activité. Composition de l'essence de coco. Note de MM. A. HALLER et A. LaAssIEUR Le beurre de coco brut doit son odeur particulière à une essence dont les deux constituants principaux sont la méthylhep- tyleétone et la méthylnonylcétone. Malgré l’épuration la plus soignée, le beurre de coco alimentaire renferme encore des traces de ces cétones dont l’odeur particulière se perçoit en chauffant la matière grasse. Cette essence contient en outre de petites quantités d'une aldéhyde non isolée, et dévie la lumière polarisée. Ces caractéres sont ceux de l’essence de rue (Ruta graveo- lens) qui renferme les mêmes cétones, et dont la. déviation est due à la présence des méthylheptylcarbimol et méthylnonylear- binol actifs, alcools correspondant aux deux cétones précitées. Quand on hydrogène la méthylmonylcétone en présence du nickel réduit à une température de 2500 à 3000, on la transforme partiellement en un carbure CH29, moins riche en carbone que la cétone primitive, et en une pinacoline C??H410. Bibliographie. Tous les ouvrages et mémoires ci-après indiqués peuvent être consultés à la bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle, à Paris. Vogel (R.). Die Entwickelung des Schultergürtels und Brustflossenskelettes der Forelle (Trutta fario). Jen. Zeitschr. f. Naturw., 38, 1909, pp. 499-544, pl. XXXIX- XLI. Werner (F.). Reptilien, Batrachier und Fische von Tripolis und Barka. Zool. Jahrb. Abt. f. Syst., XXVII, 1909, pp. 595-646, pl- XXX. Wilsmore (L.-J.). On some Zoantheae from Queensland and the New Hebrides. Journ. Linn. Soc. Lond. Zool., XXX, n° 200, 1909, pp. 315- 328, pl. XLITI-XLV. ; Wohlberedt (0.\. Zur Fauna Montenegros und Nordalbaniens. Wiss. Mitt. aus Bosn. u. d. Herzeg., XI, 3, 4909, pp. 585- 122, pl. XLVII-LVIL. Wunderer (H.\. Beiträge zur Biologie und Entwicklungsges- chichte der Alpensalamanders (Salamandra atra, Laur..). Zool. Jahrb., Abt. f. Syst., XXVIIX, 1909, pp. 24-80, fig. Zugmayer (E.). Beiträge zur Herpetologie von Zentral Asien. Zool. Jahrb., Abth. Syst., XXVII, 1909, pp. 481-508. LIVRES D'OCCASION A VENDRE S’adresser à : « Les Fils D'Emile Deyrolle » 46, rue du Bac, Paris. Abel (0.).— Les Dauphins longirostres du Boldérien (mio- cène supérieur) des environs d'Anvers, I-IT. Bruxelles, 4901-1902, 2 livr. gr. in-4°, 18 pl. Prix : 9 francs. Agassiz (L.). — Monographies d'Echinodermes. 2° Monogr. Scutelles. Neufchâtel, 1841, 1 vol. in-4° rel., 32 pl.n. et col. Prix : 45 francs. 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Dans cette région il y a lieu de citer les gisements classiques de Ducy, de Versigny, du bois de Perthes, d'Ermenon- ville et de Ver, appartenant tous aux sables bartoniens et ceux de la Chapelle-en-Serval, de la butte aux Clo- chettes, près Mortefontaine, de Survilliers et du Guespelle également bartoniens où les fossiles sont très nombreux, et d’une belle conservation. 124 LE NATURALISTE re Environs de Braine (fig. 1). de Château-Thierry (fig. 2) et de la Ferté-Milon (fig. 5). ourd'hui peu accessibles e Mareuil-en-Dôle. et de Bazoches, au) À de Courcelles de Chéry-Chartreuve, de Dravegny et d #4 5 & Se Se) code! KO Er 7 à Lil Sr isements de grès sparnaciens, à Co} D artenant au Bartonien et ouverts ). — Environs de Braine (Aisne) avec les (Fig. 1 Essomes où le calcaire es et de Gland qui appartiennent à l’Yprésien. A Blesmes les grès bartoniens présentent Chesneaux et du Buisson, celui d du Mont-Saint tes bartoniens bien connus des { Î œ [e] près es où sont situés | Château-Thierry, € Il fournit quelques espèces spéciales, — Les environs « des restes de végétaux. et les gites coquilliers app grossier (Fig. 2). enfin ceux de Brasl 32° ANNÉE 14 Vif: 2° SERIE — N° 35e 1er JUIN 1910 LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES DU GLOBE LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES (1). MARTIA, Benth, (— Martiusia, Benth.). — Ar- : bresinermes à feuilles imparipennées. Calice à divisions étroites, à peine imbriquées. Pé- tales 5, le supérieur plus grand que les au- tres. Etamines #4, rarement 5; anthères à _déhiscence poricide. Gousse indéhiscente; graines à albumen peu abondant. — 2? espèces: | Amérique du Sud. 13 Fig. 27 et 98. Fig. 21 et 25. — Martlia excelsa, Benth. Fleur coupée en long et diagramme. Fig. 29. — Martiusia parviflora, Benth. Fruit. Pétales 3 _ Anthères s’ouvrant au sommet; ovaire sessile, Mibreauifondidu calice: 2h Prat 15 | Anthères à déhiscence longitudinale; ovaire . brièvement stipité, à stipe adhérent à la coupe CAC Aer UNE ee nn JS ONE D RTE [ LDICORYNIA, Benth. — Arbresinermes à feuilles imparipennées. Calice à 5 divisions inégales, 46 les 2 internes plus petites. Pétales 3. Etami- nes 2, Gousse coriace indéhiscente; graines -albuminées. — % espèces: Guyane, Brésil septentrional. Fig. 30 et 31. Fig. 30 et 31. — Dicorynia paraensis, Benth. Fleur et diagramme. APULEIA, Mart. (— Zenkeria, Arn.). — Arbres inermes à feuilles imparipennées. Calice à 3 divisions imbriquées. Pétales 3, atténués à la base. Etamines 3, plus rarement 2-4. Gousse indéhiscente; graines albuminées. — 2 espèces : Amérique tropicale. AE (1) Voir le Naturaliste, n° 549. 17 A 19 20 9 A 12 Æ 18 | commun phyllodique \ l = Feuilles paripennées, ou réduites au pétiole Feuilles imparipennées................ re 19 PÉTAIES PR A an nn 20 | Pétales 2 ou moins; staminodes nuls..,...... 10 KOOMPASSIA, Maingav (— Abauria, Becc.). — .. Arbres inermes à feuilles imparipennées. Ua- lice à 5 divisions étroites, imbriquées. Pé- tales 5. Etamines 5; anthèreés basifixes, à déhiscence poricide. Gousse indéhiscente; une seule graine sans albumen. — 2 espèces : Ma- lacca, Archipel malais. CERATONIA, L. — Arbre moyen à feuilles pa- ripennées. Calice à 5 dents étalées. Pétales nuls. Etamines 5, oppositisépales. Disque très net. Gousse indéhiscente; graines albu- minées. — {1 espèce : Région méditerranéenne orientale. (C. Siliqua, L., ou Caroubier est recherché pour ses gousses müres, très nourrissantes, et qui contiennent jusqu'à la moitié de leur poids de sucre de canne.) Feuilles paripennées ou réduites au pétiole com- TDUMDhYMOMQUES FLE EPL ERA RENE Feuilles imparipennées, ou rarement subdigitées OUUNTONOlÉCS Eee MER ARE E CCR Nee 2 { Etamines fertiles 10 ou plus, ou 4, à anthères TLC ATOS PR in en 2 Hiaminesttertiles one Hu nnen Paul. 0 20 Etamines fertiles 3, et style pétaloide...... y. 22 28 Etamines fertiles 2 (ou si 3, style non pétaloïde). 26 STORCKIELLA, Seem. — Arbres inermes à | feuilles imparipennées. Calice à 4, rarement 3-5 divisions subégales. Pétales 4, rarement 3-5. Etamines 4, 40 ou davantage. Gousse bi- valve; graines nombreuses, albuminées. — 2 espèces : Océanie. Fig. 35. Vie. 32. — Apuleiu præcox, Mart. Diagramme. Fig. 33 et 34. — Ceralonia Siliqua, L. Fleur et diagramme. Fig. 35. — Labichea cassioïdes, Gaud. Fleur coupée en long. 2 x 6) 26 PETALOSTYLES, R. Br. — Arbuste inerme à | feuilles imparipennées. Calice à 5 divisions. Pétales 3. Etamines 3; staminodes 2. Style pétaloide, 3-lobé. Gousse bivalve; graines al- buminées, à arille charnue. — 1 espèce : | Australie. | Pétales 5‘ou #....:...-::.. Re eos : | -Pétales 2, 4 ou 0:..:.1.... LABICHEA, Gaud. — Arbustes ou arbrisseaux | inermes, à feuilles imparipennées. Calice à ] 4-5 divisions imbriquées, subégales. Pétales 4-5. Etamines 2, anthères à déhiscence pori- | cide. Gousse bivalve; graines albuminées à ari.le charnue. — 5 espèces : Australie. | Ovules très nombreux; anthères basifixes. .. | Ovules 2; anthères dorsifixes.......... are STUHLMANNIA, Taub. — Arbre à feuilles paripennées. Calice à 5 sépales. Pétales 5, 13 ongulés. Etamines 10, soudées en un anneau à la base, biformes. Ovules 2 au sommet de l'ovaire. — 1 espèce : Afrique orientale. 28 : ; TRiIBU IV. — BAUHINIÉES. ADNÉPIQUE OU VSTE IR Eee Ut CR | HUTOper uen Etre entres OCÉANS Nes er Sa rent Afrique. rip ie soie re ere ‘e : 3 | Goussé brièvement stipitée, turgide.:...2.;2 | Gousse longuement stipitée, non turgide...... / BANDEIRAEA, Welw. (— Griffonia, Baïll.). — Arbustes grimpant très haut, à feuilles sim- ples, entières, coriaces, brièvement pétiolées. Calice à réceptacle tubüleux, allongé, et 5 dents larges, courtes, imbriquées. Corolle subrégulière, à 5 pétales allongés. Etamines 10, biformes, (c'est-à-dire 5 plus courtes, 5 plus longues). Gousse bivalve coriace, cou- ronnée par le style, en crochet. — 3 espèces: | Afrique tropicale occidentale. BAUHINIA, L. — Arbres dressés ou grimpants, rabustes inermes ou pourvus d'aiguillons, à tronc cylindrique ou aplati, et parfois ra- meaux transformés en cirrhes, à feuilles sim- ples, ou composées de 2 folioles jumelées, ou feuilles composées, Fleurs presque tou- jours hermaphrodites, parfois polygames.Ca- lice à 5 dents courtes. Corolle subrégulière à 5 pétales subégaux. Etamines 10, toutes fer- üles, ou quelques-unes transformées en sta- minodes. Gousse variable; graines albumi- nées.— 150 espèces : toutes régions chaudes, (Le tronc des diverses espèces grimpantes a donné lieu à de nombreuses études, à cause des formations anormales qu'on y trouve, et de la forme souvent bizarre qu'il affecte. Plusieurs espèces sont utilisées, dans les | pays chauds, comme ornement.) Fisi3n Fig. 36 et 37, — Bauhinia porrecta. Fleur et feuille. Fig. 36. LE NATURALISTE 19 D Æ © & Mess 9 Fig. 40. Fig. 38. — Bauhinia purpurea, L. Diagramme. Fig. 39. — Bauhinia paulelia, Pers. Diagramme. Fig. 40. — Bauhinia petiolata (Mut.), Baill. Diagramme. Fig. 44. Fig. 45. Fig. 41. — Bauhinia tomentosa, L. Diagramme. Fig. 42, — Bauhinia dipetala. Diagramme. Fig. 43. — Bauhinia Krugü, Urb. Diagramme. l'ig. 44. — Bauhinia Burkeana, Benth. Diagramme. Fig. 45. — Bauhinia anguinea, Roxb. Diagramme. Corolle pseudo-papilionacée très irrégulière... Corolle à peu près régulière, à pétales subé- DR se ee de de de en CERCIS, L. — Arbres ou arbustes inermes, à feuilles simples, entières, subbilobées. Calice campanulé, à 5 dents courtes larges. Pétales 5, très inégaux. Etamines 10. Gousse tard bi- valve, faiblement ailée à la suture posté- rieure; graines albuminées. — 5 espèces : Europe, Asie tempérée, Japon, Amérique du Nord.{C. Siliquastrum, L., est l’Arbre de Judée très répandu dans les jardins. On lappelle aussi Arbre de Judas car on dit que c’est à un de ces arbres que se serait pendu le traître.) Ne Mig. 46. Fig. 49. Fig. 46, 47, 48 et 49. — Cercis Siliquastrum, L. Fleur coupée en long. Diagramme. Graine coupée en long. Feuille. HENRI Coupin et LOUIS CAPITAINE. D ——— DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Dans ma description de Berberodes auriconcha (Natur. 45 mai 1910, p. 119), il faut lire : © envergure 21 milli- mètres (et non pas 31 millim.). GNoPxos CROSI, n. sp. — ©” 23 millimètres,antennes à deux rangs de courte pectination, avec l'extrémité à peu près filiforme. Voisine de G. obscuraria hb., mais s’en distingue à première vue par les antennes, qui sont sim- ples chez obscuraria Oo”. Les 4 ailes sont d’un gris légè- rement jaunâtre, parsemé d’une infinité de petites écailles noires. Le bord externe des supérieures est à peine ondulé, avec la frange gris jaunâtre, fortement entremélé de noir. On voit sur ces mêmes ailes deux lignes transverses, ondulées, placées de même que chez obscuraria. Ces lignes sont composées d’un mince filet noir. Je dois dire que la première ligne, (l’extrabasilaire), est peu visible dans mon exemplaire, car cette partie des _ ailes a été un peu frottée. La tache cellulaire est formée d’un petit omicron noir, moins visible que chez obscu- raria. Une série marginale de petits points noirs inter- nervuraux au bord externe. Aux ailes inférieures, on voit une ligne ondulée située comme chez obscuraria, mais elle est moins visible qu'aux supérieures et formée surtout de petites cndulations gris jaunâtre. En d’autres termes cette ligne n’est constituée que par le manque d’écailles noires, qui sont abondantes sur tout le reste des ailes. Il n’y a pas d'omicron. Le bord externe estaussi fortement ondulé que chez obscuraria, On y voit, comme aux supérieures, une série marginale de petits points noirs internervuraux, et la frange est gris jaunâtre, fortement entreméêlée de noir. Dessous des ailes gris blanchâtre luisant, picoté d’écailles grises qui se distinguent diffci- lement de la couleur du fond, mais sans taches cellu- laires et sans lignes apparentes. Palpes gris, picotés de noir. Front brun. Thorax de la couleur des ailes. (L’ab- domen est tourné au gras). Pattes gris blanchâtre. Deux paires d’éperons aux tibias postérieurs, qui sont renflés comme chez obscuraria. MascaR4 (Algérie), fin août, une ©, ma coll. Prise par M. le Dr Cros, à qui je suis heureux de dédier cette intéressante espèce. ; PAUL THIERRY-MIEG. EXCURSIONS -ORNITHOLOGTOUES au Bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux. Pigeons.— Quelques couples de Tourterelles (Tur- tur auritus Ray) nichent dans le pays. Au printemps, en avril et mai, le passage est abondant. Il en arrive jusqu’au 20 juin. Au retour, en septembre, les Tourte- relles se montrent en moins grand nombre, ne suivent pas toutes la même route et une notable partie des émi- | grants passe un peu plus profondément dans l’intérieur des terres. Cependant, vers le 15 août, elles commencent à apparaître au cap Ferret. On les chasse avec ardeur au fusil et au filet. Celles qu'on prend de cette dernière façon sont conservées vivantes et, engraissées par quel- ques chasseurs, fournissent un rôti excellent. Une chasse plus active encore est faite aux Palombhes ou Pigeons ramiers {Columba palumbus Linné), et aux Colombes Colombins (Columba ænas Linné), qui passent en grandes troupes dès la fin de septembre, mais surtout en octobre et novembre. On se sert d’appelants, mais non de filets comme dans d’autres contrées : les bandes sont décimées à coups de fusil. La presqu'ile du cap Ferret jouit dans le pays d'une réputation méritée pour ce genre de chasse. Gallinacés. — Il y a quelques compagnies de Per- drix rouges (Perdix rubra Brisson) dans les landes et les dunes boisées. Les champs d’ajoncs où le chasseur pénètre difficilement offrent à ces oiseaux de bonnes remises. On a essayé d'introduire des Perdrix grises (Starna cinerea Bonaparte), mais elles n'ont pas réussi. La Caille (Coturnix communis Bonnaterre) est peu abondante à son double passage. Celui du départ a heu du 45 septembre au 15 octobre. J'ai vu près de Cazaux un vaste marais aux longues herbes, quin'a d’eau qu’en hiver,où les Cailles aiment à s'arrêter et à nicher, bien qu’elles se reproduisent en très petit nombre dans la région. Echassiers. — Le passage des Echassiers, au prin- temps de l’année 1909, a été, dans la région du Bassin d'Arcachon, extrèmement abondant. Pendant le mois de mai des troupes de voyageurs couvraient à mer basse les vases, les bancs de sable et les lagunes des prés salés. Dans la saison favorable, ces oiseaux arrivent en masses, presque tous à la même époque, pressés d'aller retrouver au Nord les lieux où ils ont l'habitude de se reproduire. Ils font escale, et au premier vent propice reprennent leur route. Le commencement de juin mar- que la fin de l'exode, il ne reste plus que quelques retar- dataires. C’est ainsi qu'on a tue à La Hume des Cheva- liers gambettes ou à pieds rouges (Totanus calidris Bechstein) jusqu'au 10 juin. Il faut attendre ensuite la fin de juillet pour revoir quelques Echassiers précoces qui sont des oiseaux d'avant-garde. Cette seconde mi- gration, migration de départ, s'effectue avec moins d’en- semble que la première et par paquets successifs, sou- ventavec assez d'irrégularité, et pour certaines espèces se prolonge pendant l’automne. Mais déjà dans la se- conde quinzaine de juillet les plages et les terrains humides soumis à l’action de la marée, solitaires jus- qu'alors, commencent à se peupler de quelques oiseaux de rivage. Le 18 juillet, je vois entrer dans le Bassin, venant de la direction du cap Ferret un petit volier de Chevaliers gambettes qui passent en criant, et le 21 je tue deux de ces Echassiers à l’ile des Oiseaux dans une bande d'une vingtaine d'individus. Le 29, à Gujan-Mestras, j’observe trois Courlis corlieux (Numenius phaeopus Latham); le 30, à La Hume, deux Guiguettes (Actitis hypoleucos Boiïe), dans les fossés vaseux d’un réservoir à poissons qu'on venait de vider. Le 31, je rencontre deux troupes de Pluviers à collier ou Gravelots hiaticules (Charadrius hiaticula Linné), et un Tournepierre (Sérepsilas interpres Illiger). Cet oiseau porte en patois le nom de Bire-teis Tourne-coquille. On trouve des Courlis cendrés (Numenius arquata La- tham) pendant toute l’année, bien que ces oiseaux ne nichent pas dans la région. Durant les mois de juin et de juillet, j'en ai observé maintes fois des voliers consi- dérables qui se déplacaient avec régularité, suivant les mouvements de la marée. Ils picoraient sur les vases et : 128 dans les prés salés, et leurs cris aigus, pleins de charme ! à l'oreille du chasseur, apportaient une note de vie sur les plages silencieuses. Dès le mois d'août, des émigrants viennent renforcer le-nombre des Courlis sédentaires et, en automne et en hiver, on en voit d'innombrables trou- peaux. Le Courlis cendré est fort méfiant et exerce la pa- tience et la sagacité du chasseur. On ne peut le tirer que par surprise, J'ai passé bien des heures, accroupi au fond d’un fossé dans les prés salés de La Hume, avec l'espoir que des Courlis que je voyais barboter dans la boue d’une mare viendraient à portée de mon fusil. C'était souvent en vain. Un jour pourtant, au mois d'août, j'eus l’occasion de faire un joli coup de feu sur ces oiseaux. Caché dans un trou, à la vérité un peu humide, je vis arriver quatre Courlis qui se posérent à quelques pas de mon affüt. J'aurais pu les tirer à cette distance presque avec la certitude d’en abattre au moins deux, la tentation était grande pour un chasseur, elle céda au désir du naturaliste de faire une observation intéressante. Pendant plus d’un quart d'heure je pus examiner à loisir mes Courlis. Il y avait entre eux une assez notable différence de taille. La femelle étant, chez cette espèce, plus forte que le mâle, j'avais devant moi une vieille femelle à côté d’un mâle bien adulte recon- naissable à son plumage plus roux et à la grande lon- gueur de son bec; les deux autres devaient être des jeunes ; ils avaient une taille plus petite, un bec plus court et moins arqué, un plumage plus cendré. Ces Courlis allaient et venaient autour de moi, donnant de temps à autre quelques coups de bec dans la vase et la piétinant, puis, relevant brusquement la tête, restaient immobiles, semblant écouter avec attention et, le cou penché de côté, leur œil fauve fixant le vide de l’air. Ils me régalaient abondamment de leurs cris, auxquels répondaient des voix venues des bancs de sable que la mer découvrait. J'aime le cri du Courlis, c'est un de ceux que je préfère dans le lointain des plages, mais entendu de trop près il est rauque et déchirant. Les cris de mes Courlis finirent par exciter la curiosité d’une bande de leurs congénères, en train d’exploiter une mare du voisinage. Répondant à ces appels répétés, elle prit son vol et vint passer, sans me voir,au-dessus de ma tête. Je lâchai cette fois mes deux coups de fusil, et cinq victimes joncherent l'herbe marine; une sixième, blessée grièvement, alla tomber dans un chenal large et profond d’où je ne pus la retirer. Semblable fortune arrive rare- ment à découvert. Il faut avoir recours ordinairement à l'abri du gabion, de la tonne comme on dit ici. On tue beaucoup de Courlis de cette facon du côté d'Audenge en automne et en hiver. Les chasseurs à la tonne les attirent au sifflet et à l’aide d'appelants artificiels et, de leur gabion, tirent sur les bandes qu'ils déciment. Le 3 août, je rencontre une troupe de Chevaliers gam- bettes et j’en entends d’autres crier le long de l’eau. Je | vois aussi des Pluviers à collier et une Guiguette qui se défile à la muette près de la digue. Le soir, vers neuf heures, une bande très considérable de Courlis passe en criant au-dessus de ma villa. Les jours suivants, je con- tinue de voir des Chevaliers gambettes, des Pluviers à collier et, nouveaux venus, des Bécasseaux cincles (Pelidna cinclus Bonaparte). Le 7, je tue, dans une bande de ces derniers, un Bécasseau minule (Pelidna minuta Boie), et le lendemain un Bécasseau temmia (Pelidna Temminckii Boie) isolé. LE NATURALISTE —— Le 11 août, me trouvant sur le bord du bassin à onze heures et demie du matin, je vis passer au-dessus d’Ar- cachon un vol d’une soixantaine de Grues (Grus cinerea Bechstein). Elles semblaient venir du Nord-Est. Elles ont tourbillonné un moment comme si elles cherchaient leur route, et ont pris la direction du sud-ouest. Un marin d'Arcachon, à qui je dois faire confiance, m'a assuré qu'il avait observé aussi le 9 août un volier important de ces oiseaux. Le passage des Grues à cette époque de l’année est tout à fait anormal. J’écrivis à ce sujet à M. Germain, connu par ses travaux sur l’ornithologie de la Cochin- chine où il a résidé longtemps, et qui observe avec grand soin depuis plusieurs années le passage des Grues à Périgueux. M. Germain fut porté à ces observations par la régularité des passages de Grues dans le département de la Dordogne, au printemps (mars) et en automne (octobre). Voici la réponse qu’il m'a faite : « Les passages à Arcachon des 9 et 11 août sont très particuliers par leur précocité. « Il faut que les oiseaux aient été dérangés dans leur station d'été, peut-être par un tremblement de terre... Il y en a eu dans les régions supposables de leurs stations. « La direction suivie par les oiseaux que vous avez observés est bien celle que suivent les bandes dans leurs passages à Périgueux. Les oiseaux s’arrêtent dans le voi- sinage, car on en apporte au marché tous les printemps et automnes. « Je ne pense pas qu'il y ait eu des passages ici les 9 et 11 août, je l'aurais su, et cette particularité est à noter. » UC Les Grues cendrées passent régulièrement dans la ré- gion du Bassin d'Arcachon et à Cazaux, mais elles s’arré- tent rarement, Le passage du printemps est plus abon- dant, m'a-t-on dit, que celui de l’arrière-saison, qui à lieu en octobre. Le 15 août, par une température chaude et une pluie douce, on a vu beaucoup de Chevaliers gambettes. Vers 10 heures du soir, un volier considérable a passé en sif- flant au-dessus de ma villa, et pendant la nuit j'ai en- tendu passer d’autres vols et des Courlis. Le 16, je vais chasser à La Hume, et je tombe en arri- vant sur une grande bande de Bécasseaux cineles aux- quels sont mêlés quelques Pluviers à collier. Puis j'abats deux Chevaliers gambettes, dans une troupe d'une ving- taine d'oiseaux, Près d’une mare garnie d'appelants en bois, je tue un Bécasseau cocorli (Pelidua subarquata Brehm), et je vois passer une petite bande de Tourne- pierres. Ces oiseaux se montrent en grande quantité pendant le mois de septembre. La mer monte en grande marée, ses flots recouvrent entièrement les'prés salés et viennent battre contre la digue. Caché derrière un rideau de tamaris, je vois passer des Pluviers à collier, des Bé- casseaux cincles, des Chevaliers gambettes, des Tour- nepierres, des Guiguettes, des Courlis. ; Le 17, je retourne à La Hume à mer basse. Dans les prés salés, près des mares et des flaques d’eau laissées par la dernière marée, des Guiguettes partent en criant. Je tue des Pluviers à colliers jeune âge dans des bandes importantes et des Bécasseaux cincles, mais je ne ren- contre pas de Chevaliers comme les jours précédents. IL y a du reste beaucoup moins d'oiseaux qu'hier. C'est aussi grande marée, la mer pleine vient battre la digue le long de laquelle courent des Guiguettes. Pendant que LE NATURALISTE 129 la iner monte, je lève trois fois un Chevalier cul- blanc (Totanus ochropus Temminck) sans pouvoir le tirer, il vole d'ilot en ilot. De grandes troupes de Courlis passent en désordre au-dessus de l’eau. Le 19, dans la même localité, je tue un Chevalier syl- vain (Totanus glareola Temminck), sur le bord d’une mare des prés salés et, au revers de la digue, dans un fossé, un Chevalier cul-blanc. Je rencontre peu d'oi- seaux. Le 26, à Gujan-Mestras, j'abats un Chevalier gris (Totanus griseus Bechstein), sur trois oiseaux posés sur la vase, et, le 30, je tire sans résultat sur un petit vol de Pluviers gris (Pluvialis varius Schlegel). Pendant le mois de septembre, le passage s’accentue et tout le pourtour du bassin se garnit d'oiseaux de rivage. À cette époque on tue des Barges (Limosa aegoce- phala Leach} et (Limosa rafa Brisson), des Maubèches canuts (Tringa canutus Linné), des Chevaliers gris (Tota- nus griseus Bechstein) et des Chevaliers bruns (Totanus fuscus Bechstein), des Avocettes (Recuroirostra avocetta Linné), des Spatules blanches (Platea leucorodinx Lin- né), etc... Plus tard, en octobre, des Huitriers pies (Haematopus ostralequs Linné), et à partir de novembre des Vanneaux huppés (Vanellus cristatus Meyer et Wof). Le Falcinelle éclatant (Falcinellus igneus G.-R. Gray), se montre aussi en septembre, mais irrégulièrement, - isolé ou par troupes d'une douzaine d'individus. On a tué accidentellement des KFlamanuts roses (Phænicop- terus roseus Pallas', oiseaux égarés. On voit, surtout à Cazaux, des Hérons gris (Ardea cinerea Linné), presque en tout temps, cependant ils ne nichent pas. Ils sont plus nombreux à l’arrière-saison. En hiver passent des Œdicnèmes (OEdicnemus crepi- tans Temminck). Des Poules d'eau (Gallinula chloropus Latham) et des Ralles (Rallus aquaticus Linné), nicheut dans les roseaux du canal. : Quelques Crex des prés (Creæ pratensis Bechstein) ou Ralles de genêt passent aux mêmes époques que les Cailles, Une multitude de Foulques (Fulica atra Linné), sou- vent si pressées qu'elles se touchent, couvrent en hiver de grands espaces du lac de Cazaux, principalement en décembre. La Bécasse (Scolopax rusticula Linné), est très abon- dante dans les bois de pins au moment du passage. Au cap Ferret notamment, elle arrive en graud nombre, mais ne fait que passer rapidement. À Cazaux, elle sé- journe plus longtemps, il en reste même pendant une grande partie de l'hiver. En automne, la Bécasse fait son apparition dans la première quinzaine d'octobre, quelques-unes parfois vers la fin de septembre. A la re- montée en mars et avril, Ces oiseaux sont beaucoup moins nombreux. On ne les chasse même has régulière- ment comme en automne. La Bécassine (Gallinago scolopacinus Bonaparte), arrive - vers le 15 août dans les marais, mais en petle quantité, Le meilleur passage a lieu en septembre. J'en ai ren- contré une, près de La Hume, le 29 juillet. MAGAUD D'AUBUSSON. (A suivre.) LES HUTTRSS DE L'AMERIQUE DU NORD Il n’y a qu'une seule espèce d'huîtres commune sur la côte orientale de l'Amérique du Nord : c’est l'Ostrea vir- giniana (1),que l’on rencontre sur la partie nord du golfe du Mexique et, dans l'Atlantique, de la Floride au cap Cod, enfin sur les deux rives du golfe du Saint-Laurent, Elle ne se trouve plus de nos jours dans la baie des Massachusetts et sur les côtes du New-Hampshire,bien qu'on l’y rencontrât jadis fort abondamment en certains points lors de l'établissement des colons européens dans cette région. La preuve positive de l'existence de bancs d'huitres considérables résulte des vastes amas de co- quilles dans les anciens établissements indiens. — Les pêcheries d'huîtres sont louées par les soins des Etats riverains du Texas au Massachusetts et dans les pro- vinces maritimes; la plus importente est celle de la baie de Chesapeake, où elle consiste en un banc naturel, et au sud de Long-Island, principalement cn des places ense- mencées de naissain. Les bancs d'huitres sont très appauvris au Canada, et l'on s'efforce actuellement de les ramener à de meilleures conditions de production. Sur la côte occidentale de l'Amérique du Nord on reconnait ciuq, et peut-être six espèces d'huitres, mais dont deux seulement présentent quelque importance, De plus, l’huitre occidentale, l’Ostrea virginiuna, fut semée à San-Francisco vers 4872, Elle a servi de base à une industrie d'une certaine importance, Cet essai s’est maintenu grâce à un ensemencement annuel de naissains provenant de l'Atlantique, d'autant plus que l'espèce paraît s'être propagée d'elle-même en dehors de ce point limité, mais on ne possède aucun document sur le fait de la conservation des bancs. Le comité des Pèé- cheries des Ftats-Unis a récemment semé des huitres dans la baie de Villapa, dans l'Etat de Washington, dans la baie de Yaquina, dans l'Orégon, et dans la baie de Humboldt, en Californie, mais ces faits sont encore trop récents pour qu'on puisse dire si l’on a obtenu un succés. L'huître indigène de Californie, de l'Orégon et du Washington, l’Ostrea lurida (2) se rencontre en divers points des cûtes de ces Etats, mais elle atteint son plus grand développement dans la baie de Wellapa. Elle est bien inférieure comme taille à l’Huiître de Virginie, mais beaucoup. de gens apprécient fort sa saveur pur- ticulière. Une autre espèce, plus grande, l'Ostrea iridescens (3), (1) 0. Virginiana (Gmeliu) — O0. Virginica (Lamarck) = O0. Canadensis (Lam. — O0. borealis (Lam.) = 0. rostrcta (Chemnitz). — Coquille allongée, subtriangulaire, généralement arquée, trés feuilletée, blanchätre. — Valve inférieure profonde au milieu. — V. supérieure renflée au milieu. Impres-ions mus- culaires généralement atlonuéex, marron. — Canada, New-York, Boston, Rio-de-Janeiro, (2) ©. lurida (Carpenter). — Coq. presque équivalve, mince, plutôt lisse, à bord ventral plissé, à bord dorsal elargi, de couleur vert glauque. — V. ji. profonde, à bort dorsal droit. — V.s.lésérement convexe. — Côtes occ. des Etats-Unis, Mazatlan. (3) O. üidescens (Gray.) — O0. prismalica (Gray.). — Coq. ovale, longitudinalement allongée, épaisse, évailleuse, brune, à stries divergentes chez les jeunes, iridescente à l'intérieur avec uue bande ou des taches d'un brut pourpré près du bord, i. musculaires très grandes, charnièr large, noirätre, amincie longitudinalement, avec une goulliére profonde cenlrale à la v. i. et deux à la v.s — V. ji. concave, feuilletée. — Amérique centrale. 130 LE NATURALISTE se rencontre dans le golfe de Californie, elle ressemble beaucoup à l’huitre de Virginie. Elle constitue l’objet d’un certain commerce dans les régions du Mexique qui avoisinent le golfe de Californie, mais les tentatives faites pour introduire ces espèces sur le marché de San- Francisco n’ont pas réussi; la mortalité, trop considé- rable pendant le trajet, fait que la vente ne donne aucun profit. Deux huïîtres plus petites, l’Ostrea palumea et l'O. pa- lumea, V. glomerata, se rencontrent également dans le golfe de Californie. La coquille de l’O. virginiana est généralement allon- gée, mais elle varie avec l’âge et les conditions dans lesquelles elle croît. Dans le jeune âge, elle est souvent presque ronde, avec ces appendices que l’on appelle des oreilles, chaque côté du bec et des plis rayonnant près des bords, présentant ainsi certaine ressemblance avec l’Ostrea edulis d'Europe. Sur les coquilles dont la pousse a été très active, une frange de cuticule se montre au- tour des valves, jaune d'abord, mais qui ne tarde pas à s'épaissir par suite du dépôt calcaire. La coquille est sujette à de grandes variations sous le rapport de l'épaisseur, mais elle est rarement aussi considérable que dans l’huitre de la côte du Pacifique. Sur l'extérieur on remarque les lames plus ou moins concentriques et les lignes de pousses. Souvent l’exté- rieur est recouvert d'une cuticule jaunâtre, mais qui par- fois est blanche et prend une apparence vitreuse. Les bords de la coquille sont généralement blancs, parfois teints de pourpre à la périphérie, et d’un aspect plus ou moins nacré. L’impression musculaire est générale- ment plus large vers le bec qu’à la partie postérieure. Cette impression, bien marquée dans les échantillons de moyenne dimension, s'allonge dans les très grands spécimens ; pâle chez les jeunes individus, elle devient avec le temps pourprée et noirâtre. La valve gauche ou valve inférieure est profondément concave, la valve droite ou supérieure étant plate, ou même le plus souvent légèrement concave. Quant à ce qui concerne l’animal proprement dit, il est large tandis que la bordure que lui fait le manteau est relativement étroite. La coquille de l’ «Huître native » du Pacifique (Ostrea lurida) est irrégulière, variant d’une forme circulaire à une ellipse allongée ;la surface présente parfois des lames, mais jamais de plicatures ; la. couleur est égale- ment très variable, quelquefois pourprée, quelquefois vert sombre ou grise ; les bords de l’écaille sont verdà- tres, parfois teints de pourpre. L'impression ou cica- trice musculaire est pourprée, mais plus pâle que dans l’Huître de Virginie, et sa dimension longitudinale est plus considérable que sa dimension transversale ; elle est située à égale distance entre le bec etles bordsetson bord ventral est habituellement prolongé vers le bec. Rarement il fait une pointe ou une concavité bien mar- quée du côté du bec. La valve inférieure est bien plus creuse que la valve supérieure, mais elle est rarement aussi fortement bombée que dans l’huitre de l'Atlan- tique. Tandis que l'Ostrea edulis est hermaphrodite, puis- que chaque individu est à la fois mâle et femelle, dans l’Ostrea virginiana les sexes sont séparés, chaque individu étant ou mâle ou femelle, mais jamais mâle et femelle. Bien que les sexes soient très différents au point de vue physiologique et histologique, il est impos- sible de distinguer un individu mâle d’un individu fe- melle par la seule observation des caractères extérieurs. Ce n’est que par l'examen des glandes génitales , qui chez le mâle produisent des spermatozoïdes ou milt et chez la femelle des ovules, œufs ou spawn, ou par l'examen des produits génitaux que l’on peut différencier les sexes. Dans ce dernier cas, si l'individu est une femelle dont les éléments sexuels sont arrivés à maturité, une goutte du fluide génital, écrasée entre les lames de verre se montre, lorsqu'on l’examine sur un champ noir, sous Ja forme d’un nuage uniformément réparti, composé de l'accumulation de petits grains blancs qui sont les œufs. Si les œufs ne sont pas arrivés à maturité, ils se pré- sentent sous la forme de petites masses agglomérées. Au cas où l'on a affaire à un individu mâle, la goutte de milt forme un nuage qui n’est plus homogène, mais qui tend à former des trainées et dont les éléments restent indistincts à l'œil nu. Une autre goutte de fluide génital est mêlée à de l'eau de mer et étendue sur une lame porté-objet. Si l'animal est femelle l'examen au moyen d'une forte loupe à main, révélera l'existence de corps périformes ou ovales qui sont les œufs et dont chacun présente une tache claire, le nucleus ou vésicule germinative. Si l'animal est un mâle, la trainée formée par la goutte d'eau de mer char- gée de liquide séminal ne peut être résolue en parti- cules distinctes, même à la loupe : elle se présente sous l'apparence d’une masse blanchâtre, laiteuse, donnant perception d’un certain mouvement dü aux déplace- ments combinés des spermatozoïdes que l’on ne peut distinguer. Suivant le professeur Schiedt, une huitre herma- phrodite se rencontre sur la côte nord-ouest des Etats- Unis, dans l'Etat de Washington. Cette espèce au point de vue sexuel, ressemble à l’Ostrea edulis. Il est possible que ce soit l'O. circumsutus (1) plutôt que l’0. cymbæ- formis (2) ou l'O. Floridensis (3). D' DEYROLLE-GUILLOU. COLÉOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX ORIGINAIRES D'AMÉRIQUE Zonilis pulcherrima,n. sp. Etroit et allongé, brillant sur l’avant-corps avec les élytres presque mats, rougeûtre, à dessins noirs sur les élytres. Antennes foncées, longues et grêles, atténuées à l’extrémité; tête assez longue for- tement, densément et rugueusement ponctuée ; prothorax long, rétréci, étranglé en avant, à ponctuation forte et peu serrée, sillonné au milieu; élytres un peu plus larges que le prothorax, longs, subparallèles, très den- (1) O. circumsutlus (Gould). — Coq. ovale, allongée, géné- ralement étroite, plissée sur les bords, blanchâtre ou pourprée, intérieur blanc teinté de pourpre ou de vert. — V. s. munie de dents sur tout son pourtour. — V. i. avec creux correspondant aux dents de la v. s. Massachusetts sur les Masgliers (d'après Reeves). (2) O. cymbæformis. — Coq. inéquivalve, longitudinalement amincie, feuilletée, tachée de pourpre. — V. i. profonde, navi- forme, à charnière amincie, à bec encore aigu. — V. s. déprimée, plate ou excavée, à bord dorsal presque droit, à bec petit aigu. — Floride. à (3) O0. Floridensis (Sowerby). — Coq. inéquivalve, longitu- dinalement amincie, un peu arquée. — V. i. plissée sur les bords, tachée de pourpre à i. m. marron ou blanche. — V.s. un peu convexe, operculiforme, lisse. — Floride, sur les Man- gliers. Espèce polymorphe. LE NATURALISTE 131 ————————.——————————————— sément et finement ponctués, rougeâtres et ornés d'une longue macule noire en forme d’x, assez éloignée du sommet et laissant à découvert les épaules; pattes robustes, rougeâtres avec les tarses en partie noirs. Long. 11 mm. Brésil : Jatahy (coll. Pic). Cette superbe espèce aux couleurs vives, très facile à reconnaître au premier abord par son dessin particulier, peut prendre place près de nigromaculata, Champ. Très voisine de cette espèce est le superba, que je possède, originaire du Pérou, offrant une coloration à peu près semblable mais avec le dessin noir des élytres plus élargi, s’éteudant sur les épaules en avant et attei- gnant l'extrémité sur les côtis, la forme un peu plus élargie des élytres, en arrière surtout, enfin par la ponc- tuation plus ou moins dense du prothorax. Zonitis surinamensis, n. sp. Très étroit et allongé, peu brillant, entièrement noir avec le prothorax seul testacé. Tête peu longue, très fortement et densément ponctuée ; antennes grêles, atténuées à l'extrémité; prothorax un peu plus long que large, rétréci antérieurement, à ponc- tuation forte et écartée ; élytres distinctement plus larges que le prothorax, subparallèles, densément, finement et rugueusement ponctués; pattes peu robustes. Long. 10 m. Surinam (coll. Pic). Peut se placer près des espèces précédentes. J'ai conservé à cette espèce le nom, queje crois inédit, SOUS lequel je l’ai acquise de feu Staudinger. M°-"PIC: LUMIÈRE ET VÉCÉTATION La fonction chlorophyllienne est trop connue dans ses grands traits pour que nous en parlions ici. Je voudrais seulement mettre en évidence quelques points particu- liers de l’adaptation des végétaux à la lumière. Celle-ci peut, comme le montre WIESNER (Naturwissenschaftliche Wochenschrift, 3 avril 1910), venir d'en haut, être réflé- chie par le sol, ou atteindre le végétal par une de ses faces latérales. Si on suppose la couronne d’un arbre entourée d’une surface qui lui est tangente, celle-ci re- présente la valeur maxima de toute la lumière qu'il reçoit; on peut la comparer à celle toujours plus petite, qu'il utilise réellement par l'intermédiaire deses feuilles. L'absorption de la lumière dans ces organes est très considérable; en effet, les radiations qui ont traversé une feuille ne sont plus capables de provoquer dans une autre feuille une assimilation de carbone. Il y a donc avantage pour la plante à ce que les feuilles les plus grandes soient situées dans le bas de l’axe, tandis que vers le sommet se trouvent des feuilles plus petites qui laissent passer une grande quantité de lumière. Le même but est atteint par la division des feuilles, comme chez Fumaria, Delphinium, Fœniculum, etc., qi permet aux feuilles inférieures d’être insolées, sans cependant être brülées par des rayons qui ont perdu une partie de leur puissance sur les feuilles supérieures. Enfin la petitesse des feuilles les empêche de s’échauffer avec excès. ; La forme du végétal entier peut être en rapport avec l'adaptation à la lumière. Ainsi le cyprès vit dans des régions chaudes, mais grâce à sa forme pyramidale les rayons zénithaux le coupent sous un angle faible et le touchent à peine; cet arbre n'utilise guère que les rayons moins chauds qui l’atteignent par ses faces laté- rales. La forme pyramidale est done bien adaptée aux climats méridionaux. Dans le nord elle n'est pas nuisi- ble non plus, car elle permet à l'arbre de recevoir en abondance les rayons latéraux. On comprend dès lors pourquoi Picea pungens à dans la plaine l’habitus des pins où des sapins et prend, à une plus grande altitude, la forme pyramidale ; c’est que dans la montagne l’ac- tion des rayons zénithaux est plus intense et l'arbre cher- che à s'en protéger. Il ÿ a des plantes que Wiesner appelle euphotomé- triques et chez lesquelles il existe une organisation compliquée qui force la feuille à se placer perpendicu- lairement à la direction des rayons lumineux, de façon à utiliser ceux-ci le plus efficacement possible. C'est Haberlandt qui à particulièrement étudié ces «organes des sens » des végétaux. Dans les plantes en question l’épiderme supérieur des feuilles est papilleux et chaque papille agit à la facon d’une lentille convexe. Si la feuille change de position, il se produit une diffé- rence dans l'intensité des rayons lamineux qu’elle recoit et l'équilibre héliotropique n'est atteint que lorsque ces rayons sont perpendiculaires au plan de la feuille. C’est par un mécanisme analogue que l'œil humain s’accom- mode de facon à faire tomber l’image d’un objet sur la tache jaune. Une organisation de ce genre s’observe surtout chez les plantes ombrophiles qui doivent se contenter de quantités faibles de lumières.Si on humecte les feuilles de ces plantes avec de l’eau, dont l'indice de réfraction est à peu près le même que celui du suc cellulaire, elles ne s’orientent plus par rapport à la lumière parce que, les papilles épidermiques ne pouvant plus fonctionner comme des lentilles, les feuilles ne percoivent plus la direction des rayons lumineux. Ce ne sont pas là de simples vues de l'esprit, car Haberlandt, en plaçant ces fragments d’épiderme sous le microscope, a vu distinctement les cônes lumineux projetés par les papilles sur les tissus internes de la plante. D'autre part, il a éclairé de deux côtés une feuille de Tropæolum avec des sources d'intensité égale et des angles d'incidence égaux. L'une des moitiés de la feuille était sèche, l’autre humide ; chacune ne rece- vait la lumière que d’une seule source, parce qu'elles étaient séparées l’une de l’autre par un écran. On vit alors la feuille tourner sa surface vers la source lumi- neuse qui éclairait la partie sèche, même lorsque celle-ci était plus petite que la partie humide de la feuille. Il est à remarquer que les organes de perception lumineuse ne sont pas répartis sur toute la surface de la feuille : chez Tropwolum, dans le voisinage du bord 15 % des cellules épidermiques sont papilleuses. Le phototropisme du pétiole agit dans le même sens que celui du limbe ; il semble qu'il donne grossièrement à la feuille la position qu'elle doit occuper par rapport aux rayons lumineux, tandis que le limbe règle l’ac- commodation définitive, D' L. LALOY. Silhouettes d’Animaux. Le Porc-Epic. Contrairement à la plupart des autres mammifères, le Porc-Epic est plus curieux par la forme de son corps que par ses mœurs. Ce quiluidonne un aspectbien particulier, ce sont, outre son museau court et obtus et la crinière qui KiTe y" ü Si 132 LE NATURALISTE orne son dos, des piquants qui garnissent une grande partie de son dos. Ces piquants sont d'une longusur vraiment remarquable et sont marqués alternativement de brun et de blanc, la pointe et la racine étant toujours blanches : on les prendrait plutôt pour des tuyaux de plumes d'oiseaux, car, comme chez eux, l’intérieur est creux. Ils sont très faiblement implantés dans la peau, de sorte qu'ils tombent au moindre attouchement, par exemple lorsque l’animal, poursuivi, est obligé de passer au travers des buissons : autrefois on crovait que le Porc-Epic avait de lui-même la faculté de se débar- rasser de ses piquants et de les envoyer, comme autant de flèches, sur ses ennemis. Tout ces piquants sont d’ailleurs réunis à la base par un muscle plat se trou- vant sous la peau et, qui, en se contractant, a pour effet de les relever, de les dresser d’un air plus ou moins menaçant. On trouve surtout le Porc-Epic le long des côtes de la Méditerranée, notamment à Alger et à Tunis, ainsi que dans la campagne de Rome, les Calabres, la Sicile, la Grèce. Il aime la solitude et se creuse un terrier, où il reste enfoui pendant le jour er d’où il ne sort que la nuit pour aller chercher sa nourriture ; celle-ci consiste surtout en morceaux de plantes qu'il grignotte en les tenant avec ses deux pattes de devant. Quand on le surprend hors de son gite, il hérisse ses piquants et pousse un sourd grognement rappelant celui du porc. En même temps on perçoit comme un bruit de grelot qui parait être produit par le choc, les uns contre les autres, des piquants de la queue. Si l’on insiste, il se roule en boule comme le hérisson et alors, si l'on n'y prend garde, on peut être blessé par les pointes de ses baionnettes. Mais cela est sans gravité, En aucuncas, il ne cherche à faire usage de ses fortes dents qui, cependant, seraient susceptibles de lui servir d'importantes armes défensives. Si, d’ailleurs, on veut s’en emparer sans danger, il suffit de le prendre avec la main par la crinière. Il a beau rejeter la tête en arrière et ramener les piquants en avant, il est mis dans l'impossibilité de nuire. Comme il s'établit toujours assez loin des lieux habités, il n’est guère nuisible, ce qui n'empêche qu’on le chasse avec ardeur. Dans la campägne romaine notam- ment, c'est un passe-temps très couru que d'aller à leur découverte à la nuit close en se faisant accompagner par des chiens. Ceux-ci fouillent les terriers et, quand ils ont découvert un Porc-Epic, ils donñent de la voix avec ardeur. En arrivant, on voit l’infortuné animal essayer de tenir tête au chien en se haussant et en grognant, mais On en à vite raison en le prenant à la main avec un filet ou lui assénant un coup de bâton sur le museau. Avec ses piquants, on fait des porte-plumes légers que connaissent tous les écoliers, Le Rhinocéros. On croirait plutôt un animal des temps passés tantil est étrange par la forme de son corps, sa peau épaisse comme divisée en plusieurs plaques à l'instar des ancien- nes armures, sa gueule immonde et la corne qui orne son nez, simple chez le Rhinocéros unicorne, double chez le Rhinocéros bicorne. Son tégument, chez les vieux individus, est entièrement privé de poils, sauf à la base de la corne, au borä des oreilles et au bout de la queue ; il est raide comme une planche, sauf à l'endroit des plis où il est fort mou, ce qui permet à l'animal ! d’effectuer un certain nombre de mouvements. On trouve des Rhinocéros en Asie (Rhinocéros unicorne) et en Afrique (Rhinocéros bicorne) ; ils sont partout très redoutés. Ils vivent surtout dans le voisinage de l’eau et notamment des lacs à bords marécageux; ils s’en éloignent quelquefois pour aller dans les steppes ou les montagnes, mais, toujours, ils se rapprochentde l'eau une fois par jour au moins. Ils se baignent alors avec une évidente volupté et se roulent dans la vase, laquelle reste adhérente sous forme de croûte à leur peau, ce qui les met à l'abri des piqüres des mouches et autres parasites désagréables. Pendant le jour, le Rhinocéros, accablé par la trop grande chaleur, dort dans les lieux ombragés,. couché sur le flanc ou sur le ventre : son sommeil est si profond qu'on peut s'en approcher et même le toucher sans qu'il se réveille ; quelques individus ronflent d'une manière formidable et signalent ainsi leur préseuce de loin. À la tombée de la nuit, il se réveille, va prendre un bain, oùil reste plusieurs heures, puis se met en quête de nourriture. Il va alors n'importe où, aussi bien dans les plaines que dans les forêts : il marche droit son chemin sans s'occuper des obstacles qu'il bouscu:e sans presque s’en apercevoir, se frayant une voie même au milieu des fourrés les plus inextricables. Quand ils sont nombreux dans une région, les Rhinocéros s’habituent quelquefois à prendre la même route pour aller d’un endroit à un autre: ainsi se font des chemins au sol dé- foncé, aux végétaux écrasés, que les chasseurs savent bien distinguer de ceux des Eléphants, dont les pistes leur ressemblent un peu. Les Rhinocéros se contentent d'une nourriture assez grossière; ils aiment les plantes dures et piquantes telles que les roseaux, les chardons, les ajoncs, les mimosas épineux. Pendant la saison des pluies, ils pénètrent dans les plantations et y font des ravages inouis. En captivité, il faut pour les nourrir au moins 25 kilogrammes de fourrage ; mais, en liberté, ils mangent certainement beaucoup plus : leur estomac, d’un mètre et demi de long, est toujours irassouvi. Ils prennent leur nourriture à pleine gueule et sont aidés dans cette opération par leur ièvre supérieure qui peut S ’allonger à l'instar d’une petite trompe et atteindre une longueur de 26 centimètres. Ils avalent aussi bien des branches d'arbre que des touffes d'herbes; quand ils veulent se payer une friandise, ils déracinent des arbrisseaux et avalent les racines avec la terre qu’elles entraineut. Ils ont des mouvements lourds et un naturel apathique. Si on les laisse tranquilles, ils continuent leur chemin et fuient même à la vue d’un chien. Mais, pour peu qu'on les excite, ils deviennent terribles. Leur fureur dépasse tout ce que l'on peut imaginer et ils s'élancent avec impétuosité sur celui qui leur a été déplaisant et qui, bien souvent, peut les éviter en se jetant rapidement de côté. Mais s'ils atteignent leur but, ils piétinent leur ennemi et lui labourent le corps à coups de groin, pour, finalement, l'envoyer en l'air d'un coup de corne airigé de bas en haut. VICTOR DE CLÈVES. ——— Les noms des Fleurs. Les noms des fleurs trouvés par la Méthode simple sans aucune notion de Botanique, par M. GASTON BONNIER, Membre de l'Institut, Professeur de Bota- nique à la Sorbonne, avec 372 photographies en cou- leurs et 2.715 figures en noir({). Lorsqu'on se propose de trouver facilement les noms des plantes, il ne faut pas se préoccuper de leur classi- fication. Les personnes qui connaissent très bien les plantes savent les nommer, même à distance, ou en jetant un coup d'œil sur une tige fleurie qu'ils viennent de cueillir. Ces personnes, si exercées, ne tiennent donc pas compte des caractères techniques des végétaux pour les déterminer, et n’ont besoin de connaitre ni l’organi- sation de la fleur ni les caractères des familles végétales pour donner exactement les noms des espèces. Est-il possible de mettre à la portée de tous cette connaissance des plantes? Peut-on trouver facilement les noms des fleurs sans savoir la Botanique ? C'est le cas de citer quelques extraits empruntés au philosophe Ernest Bersot qui, lorsqu'il dirigeait l'Ecole Normale Supérieure, a publié, parmi ses réflexions de moraliste, une Lettre sur la Botanique. « La Botanique, dit-il, est une des sciences les plus trompeuses. Comme les fleurs sont charmantes, on s’imagine qu’elle est charmante aussi, et l’on est vite désabusé. Pourquoi donc? Ah! pourquoi? c’est que les savants ont songé à eux,et non pas à nous. Ils ont voulu une science qui en füt une, et ils ont mis chaque chose - à sa place sans s'occuper de savoir s'il serait facile à tout le monde de l’y trouver. Combien de fois j'ai essayé de devenir botaniste, et à chaque fois j'ai été vaincu! « J'avais pensé que, pour reconnaître une fleur, ïl suffisait de reconnaître quelques gros caractères, bien visibles, bien tranchés et toujours réunis ; mais il paraît qu’il ne faut pas se fier aux apparences... Force a été aux savants de s'adresser à des caractères cachés et délicats, en sorte qu'on ne peut rien sans le scalpel et le microscope, et sans avoir en même temps la fleur et le fruit, sans avoir suivi à peu près toute l’histoire de la plante. On se rebuterait à moins.» Plus loin, l’auteur parle des figures accompagnant les descriptions des plantes ou servant à faire trouver leurs noms; il s'exprime ainsi : « Oui, ils sont précieux aux ignorants ces livres avec figures ; s’il n’y a qu'un dessin, c’est bien; si la couleur y est, c'est encore mieux. Que de peine ils nous évitent! On nous imposerait de trouver, dans des salons nom- breux, une personne inconnue, sur des renseignements minutieux, quelle difficulté de la reconnaitre ! et com- bien de‘chances nous aurions de tomber sur-une autre: Au contraire, on nous la présente, ou son portrait, et d'un coup d'œil, sans analyse de détail, il se forme en nous une image d'ensemble par laquelle nous Ja recon- naîtrons toujours. « De quoi s'agit-il en définitive ? De savoir; car d'être savant est pour la plupart de nous une prétention trop haute. » Les botanistes qui ont découragé Bersot avaient- ils raison? Non, répond M. Gaston Bounier. « La re- cherche du nom des plantes et l'étude de leur classe- (4) Un volume de poche, 336 pages illustrées et 64 planches en couleurs sur papier glacé; relié 6 francs (franco recommandé, 6 fr. 60). En vente, chez les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris et chez tous les libraires. — Cet ouvrage donne des indications sur les propriélés agricoles, industrielles et médi- cales des plantes; dans ce dernier cas, on trouve, s’il y a lieu, les doses a employer. on signale le danger que peut présenter . Ja plante, etc. — Un signe spécial fait savoir si la plante est recherchée var les abeilles. Or TER EEE EN ASC FOR TT NE 133 RE ment sont, dit-il, deux questions essentiellement diffé rentes. » Et il le prouve en rédigeant la Méthode simple. ['est en combinant le procédé des questions succes- sives (qui conduisent de numéro en numéro jusqu’au nom cherché) avec l'examen de ces « quelques gros caractères bien visibles, bien tranchés ettoujours réunis » dont parle Bersot, et en y joignant, comme il le souhai- tait, de nombreuses figures en noir et des photographies en couleurs, que M. Gaston Bonnier a pu résoudre le problème proposé. 11 a réussi à faire trouver facilement le nom des plantes à tous ceux qui n'ont fait aucune étude préalable de Botanique, et sans qu'il soit jamais question d’étamines, de pistils, d'ovaires, de carpelles, d'ovules, de styles, de stigmates, de graines ni de fruits. Grâce à la Méthode simple, ce n’est plus une étude de trouver le nom des plantes cueillies dans les champs, dans les prés ou dans les bois ; c'est plutôt, pourrait-on dire,un attrayant amusement, tant est rendue facile cette détermination. La couleur et la forme générale des fleurs, la disposition des feuilles et leurs découpures plus ou moins profondes suffisent, avec quelques carac- tères très aisés à observer, pour distinguer de toutes les autres la plante qu’on a entre les mains. En somme, ce que vient de prouver clairement M. Gaston Bonnier en publiant la Méthode simple, c'est que, s’il est vrai qu'il faut connaitre les plantes pour étudier la Botanique, il est non moins vrai qu'il n’est pas nécessaire de savoir la Botanique pour connaitre les plantes. AD. SEIGNETTE, Docteur ès sciences. LS TREMPLENENTS DE TERRE EX 4909 L'activité de notre planète au point de vue sismolo- gique, s’est fait sentir en maints endroits et dans cette étude nous tâächerons de passer en revue les principaux phénomènes sismiques de l’année. Nous commencerons cette revue, par l’étude du bassin méditerranéen; ce bassin, de formation géologique récente, est plus sujet qu'aucune autre partie de l'Europe aux tremblements de terre. L La région du détroit de Messine n’a cessé, durant toute l’année 1909, d’être le siège de nombreuses secousses, faisant suite au terrible évènement du 28 décembre 1908 qui a détruit toute la région et dont nous avions rendu compte l'année dernière. Nous citerons les principales secousses. Le 8 mai, une forte secousse, suivie de trois plus légères, s'est fait sentir à Messine et Reggio de Calabre, plusieurs murs se sont écroulés et il n’y a pas eu d'accidents de personnes. Le 16 mai, le même phénomène se reproduisait à Branca-Leone. Le 21 du même mois, l'Etna, qui depuis la éatastrophe de Messine n'avait cessé d’être en activité ralentie, entre en éruption et donne lieu à des gronde- ments souterrains et à quelques secousses de tremble- ment de terre. La population était très impressionnée, la chaleur était étouffante et l’air irrespirable. L'activité sismique de la région cesse durant un moment puis, le {® juillet à 7 h. 30 du matin, une secousse sismique ondulatoire et sussultoire, accompagnée d'un fort grondement, se produit à Messine, Reggio de Calabre etMileto. Toute la population, qui était réfugiée sous des baraquements mis à sa disposition lors de la catastrophe 134 LE NATURALISTE de l'année dernière, sort épouvantée; à Messine, des maisons se sont écroulées et l'on a déploré la mort d’une mère et de son enfant et sept blessés. L'observatoire a enregistré douze secousses successives. À partir de cette époque, les secousses deviennent moins fréquentes et ne causent plus de dégâts. À Branca- Leone (Calabre) une secousse précédée de bourdonne- inents s’est produite le 3 avril à 7 h. 15 du matin. A Messine, le 24 septembre, et le 29 octobre à 8 heures, dans la nuit à deux heures et à 5 heures le soir, secousse de courte durée et, le 16 octobre, quatre fortes secousses qui ont produit un vif émoi dans la population. Dans le Nordet le Centre de l'Italie, une secousse sis- mique dont le centre semble être à Bologne a ébranlé une grande partie de l'Italie continentale : Milan, Gênes, Bologne, Florence, Padoue, Venise, Parme ont été assez fortement secouées pour que la secousse ait occasionné de menus dégâts dans la nuit du 42 au 13 janvier. Dans la région de Rome, nous ne. pouvons indiquer que la secousse ondulatoire et sussuitoire qui s'est fait sentir à Rome le 2 mai à 1 h. 30 de l'après-midi et a été suivie de secousses moins fortes qui ont duré tout l’aprèes-midi. Le 17 juillet un tremblement de terre assez violent avec éruption volcanique a eu lieu dans le Nord de la Grèce aux environs de Pyrgos. Il s’est étendu sur une surface à peu près circulaire comprenant les villes de Pyrgos, Tripoli, Zante, Missolonghi où il y aeu peu de dégâts. Le centre du phénomème s’est trouvé près des villages de Miozika, Liopesi et Marigki qui ont été très éprouves. À Havari, les 250 maisons du village ont été détruites, il y a eu 23 morts et 80 blessés. La lave s'est écoulée près du village de Mponhioti; elle coulait par une ouverture de 25 centimètres de large, toutes les maisons de ce village ont été détruites et il y a eu dans cette localité dix morts et cinquante blessés. À Athènes, le 22 septembre, une forte secousse a été ressentie sans occasionner aucun dégât. Dans les îles de l’Archipel et sur la côte de l’Asie Mineure aucun phénomène sismologique n’a été signalé durant l’année 1909. Sinous revenons vers l'Ouest en suivant la côte afri- caine de la Méditerrannée, nous pouvons signaler une légère secousse qui a été ressentie à Tunis le 4er juillet et qui a duré quatre secondes. Dans certains quartiers de la ville, les meubles ont été déplacés etils’est produit un léger raz de marée dans le golfe de Tunis. En Algérie, trois secousses sismiques ont été ressenties au village de Meskiana dans le N.-E. de la province de Constantine, la première vers minuit, la seconde à minuit trente et la troisième vers deux heures du matin qui a duré le plus longtemps, environ deux secondes. Lies oscillations allaient du Nord au Sudetil n’y a eu aucun dégât. Nous ne quitterons pas les bords de la Méditerrannée sans parler du tremblement de terre qui a désolé notre pays, aux environs de Marseille. Le 11 juin, les villages de Rognes, Lambesc, Saint-Cannat furent complètement détruits, et l’on compta 50 morts et de nombreux blessés. Ce tremblement de terre qui eut heu le 11 juin au matin et qui aduré 10 secondesse fit sentir à Marseille à 9 h. 14; les vitres frémirent, la vaisselle se répandit dans les armoires et les meubles légers furent projetés à terre. La secousse fut ressentie dans toute la région du Midi : Toulon, Nice, Cannes, Montpellier, Perpignan, Béziers, Nimes, Avignon. Les secousses furent enregistrées à Gre- noble, Paris et Hambourg. À l’observatoire du Parc Saint- Maurprès Paris, lessecousses enregistrées se produisirent de 9 h. 7 à 9 h. 18 ; leur amplitude était de 3 centimètres. À partir de ce jour les secousses continuèrent dans la région. À Toulon le 16 juin, vers les 2 heures du matin, on ressentit des trépidations légères, le 41 juillet, le même phénomène se reproduisit; le 17 juillet, à Lambesc une maison déjà ébranlée se démolit complètement. Le 22 septembre, la secousse fut plus violente, les murs se sont écroulés et la population de Lambesc fut prise de panique, le tremblement de terre atténué atteignit Pélis- sane, Aix et Salon. Le 41 novembre, des bruits souterrains se firent sentir à Rognes où la terre frissonna légèrement à 2 heures du matin; puis, à 5 h. 20, secousse plus forte et le soir, à 8 h. 52, secousse très forte mais de très courte durée qui met le pays en émoi; seuls, quelques murs sont lézardés. Le 2 décembre, une secousse sismique est res- sentie à Lambese dans la matinée, les habitants ont quitté leurs demeures, il n’y a eu ni dégâts, ni accidents. Depuis ce jour cette région a retrouvé son calme habituel. | E. MassaT. Ce ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les mycorhizes endotrophes de quelques arbres fruitiers. Note de M. Viraz BouLet, présentée par M. Gas- roN BoNNiEr. à Dans la famille des Rosacées, l’auteur a constamment rencon- te des mycorhizes endotrophes chez les arbres suivants : aman- dier, abricotier, pêcher, cerisier, prunellier, prunier, cognas- sier, poirier, pommier, sorbier, provenant du pays toulousain, du Périgord, de l'Auvergne. Les radicelles abondamment infestées sont fréquemment défor- mées, contournées, claviformes, à surface mamelonnée ; les ra- dicelles normales, lisses etrégulières sont plusrarement atteintes. Les unes et les autres ont des poils absorbants. La manière d'être de l'endophyte est assez constante. Le my- célium traverse l'assise pilifère, pénètre dans les cellules corti- cales, s’y ramifie parfois, forme une ou deux anses dans les cel- lules longues et des tortils serrés dans les cellules isodiamé- tiques et ne dépasse guëre en profondeur les trois quarts de l'écorce. Dans cettezone de pénétration, les dimensions moyennes du filament sont de 64 à Ty. Au début de l'infection, l'endophyte est ainsi réduit à quelques hyphes abondamment contournées dans les cellules, et, dans cette phase de sa vie, sans aucun suçoir ni appareil absorbant différencié, il semble bien qu'il se nourrisse du contenu des cellules qui l’hébergent ; les réserves amylacées de ces cellules ont en effet disparu et les fragments du mycélium externe à la racine sont généralement vides. Cette partie du corps de l’endophyte parait avoir une organisation définitive, et il est peu probable que les formations qu sy adjomdront dans les cellules plus profondes aient une influence sur elle. Dans les cellules plus internes de l'écorce, une partie des hyphes continue à se développer dansles cellules, une autre partie s’insinue dans les méats, remplissant leur cavité, sy moulant si elle n’est pas trop grande, s’y divisant en branches serrées si elle est plus spacieuse. Ce mycélium contient sou- vent des matières de réserve ef présente, surtout dans les assises profondes, de fréquentes altérations de forme et de struc- ture. ù L'endophyte parait se comporter comme un parasite. Les organes essentiels de la racine ne sont pas atteints et que la plante, dans des conditions normales, lulte victorieusement contre l'infection. Mais il est à présumer que l’endophyte peut devenir redoutable si, par suite de conditions défavorables à sa vie, la plante faiblit dans sa résistance. Les différences indivi- duelles parfois si marquées que l'on observe dans la production des arbres fruitiers, les phénomènes de dépérissement souvent inexpliqués qu'ils présentent quelquefois pourraient être déter- minés par une vie parasitaire de l'endophyte. Des expériences | entreprises contribueront peut-être à résoudre cette question. effets de ce parasitisme sont généralement bénins parce que les LE NATURALISTE 135 Le 00 LIMINE477 DrREr re LL ESP 2 A À DT T SA NN D < 6 N CÉ NW LL PS2 SA LE ir e | Xe Te Q:: SAR tee NT { LES AR ee ol Région comprise entre Creil et Beauvais. C’est dans cette région que sont situés les gisements d'Abbecourt (bois de l'Epine) et de Noailles (Boncourt), ouverts dans le Thanétien avec faune de Bracheux, et ceux de Hermes, de Ponchon, de Saint-Félix, de Heilles, de Mouchy-le-Châtel, de Fercourt, de Coincourt, ouverts dans le calcaire grossier, Nous _citerons encore dans la même formation les gisements de Mouy, de Cauvigny, de Châteaurouge et d'Ully Sain Georges. - * N.-B. — Les gites sont indiqués par une K. NE Le DIUISE Par D SE Environs de Pacy-sur-Eure (Eure). Environs de Laon. Très intéressante région, dont les nombreux gisements sont encore peu visités. Nous citerons parmi les plus productifs, quant à la recherche des Les environs de Laon fournissent d'assez nombreuses localités fossi- fossiles, les gites de Douains, ceux de Ménilles et enfin ceux de Caillouet-Orgeville. £ : lifères, les unes appartenant au Sparnacien comme Chailvet, Il convient de mentionner aussi les sablières où carrières de la Cornouilleraie près Jouy-sur-Eure, celles d'Aigleville, de Cravent et de Blaru, qui Ucel, etc., les autres, plus nombreuses, à P'Yprésien, comme Mons- toutes entament les strates du Lutétien supérieur, enfin vers le hameau de la Cailletterie, près Houlbec Cocherel, se montrent des lambeaux en-Laonnais, Bourguignon-sous-Montbavia, Chavignon, Chevregny intéressants de sables granitiques de la Sologne. Tous ces gisements sont indiqués sur la carte par une FE. et surtout le célèbre gite d'Aizy-Jouy, ou bien encore au Lutétien, _ étage dans lequel sont ouvertes les carrières de la Bovette près de Da : D lat ; ; ms daccer : ete D Le Gérant : PAUL GROULT, Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11 Pargny Filain, qui ont fourni d'assez nombreux restes de mamini res. Tous ces points sont indiqués sur la carte par le signe PK 32° ANNÉ :: SUR LES PHÉNOMÈNES DE MUTATION OBSERVÉS . CHEZ DES CREVELTES D'EAU DOUCE de la famille des ATYIDÉS A côté des doctrines lamarckiennes et darwiniennes, qui cherchent dans les variations lentes et continues, longuement accumulées au cours des générations succes- sives, la solution du problème des transformations des êtres vivants, s’est dressée, depuis quelques années, une autre théorie, dite des mutations, qui explique au con- traire par des variations brusques, surgissant soudaine- ment sans formes de passage, l'apparition des types nouveaux ; récemment émises par le botaniste hollandais De Vries, ces idées reposent. comme on le sait, sur des observations nombreuses et fort Lien conduites. Mais, comme il arrive fréquemment en pareil cas, d'une part, le principal promoteur de la théorie, fasciné par la gran- deur de sa découverte, a voulu l'ériger en système trans- formiste complet : De Vries a voulu voir dans ses muta- tions le mode unique, exclusif, suivant lequel s'opère l’évolution biologique. Quelques auteurs, d'autre part, sans doute un peu par suite de ceite défiance avec jaquelle sont souvent accueillis des résultats appelés à modifier des notions généralement admises auparavant, ont pris une attitude nettement hostile en face du nouvel] élément introduit dans Ja discussion des problèmes du transformisme. Ce n’est que par un examen minutieux de chacun des faits signalés jusqu’à présent dans cet ordre d’idées, par l'accumulation d’un très grand nombre d'observations précises ou de résultats expérimentaux à l'abri de toute critique, que pourra se dégager peu à peu Fig. 1.— Caridina apiocheles Bouv. (a, b1, b?) et sa mutation Edwardsi Bouv. (b'4, b'?) (d'après E.-L. Bouvier). b\, b'l: chélipèdes de la première paire; b?, b'? : chélipèdes de la deuxième paire. le rôle exact qu'il convient d'attribuer au nouveau mode de variation dans l’évolution générale des êtres orga- nisés. À ce point de vue,on ne saurait trop attirer l'atten- ‘tion sur les curieux phénomènes de mutation trouvés par M. Bouvier dans la famille des Atyidés, à la suite de saisis sur le vif, M. Bordage, dont les expériences effectuées à l’ile de la Réunion viennent de confirmer d’une facon éclatante les vues émises, quelques années auparavant, par le phénomènes pour ainsi dire, par Fig. 2 — Orlmania Alluaudi Bouv., ® des iles Mariannes. Le] Li (d'après E.-L. Bouvier), (x 4). savant professeur du Muséum d'histoire naturelle. Ces faits jettent certainement un jour tout nouveau et tout spécial sur le mécanisme de l’évolution biologique. La famille des Atyidés comprend des crevettes en général de petite taille, exclusivement cantonnées à l'époque actuelle dans les eaux douces, principalement dans les cours d’eau des pays chauds; malgré les adapta- tions diverses qui s’y manifestent, et les allures toutes spéciales de quelques formes, c’est une famille assez primi- tive, se reliant étroitement, par ses for- mes inférieures, aux Acanthephyridés, restés marins, et qui comptent parmi les moins évolués des Décapodes na- geurs. C’est ainsi que les Xiphocaris, à rostre délicat très allongé et finement denticulé, ne diffèrent guère des Acan- thephyra que par l'absence de palpes mandibulaires; toutes les pattes tho- raciques sont des appendices bifurqués, composés d’un endopodite et d'un ex- opodite, portés par une hampe ou sym- podite, dont l’article basilaire possède en outre un épipodite: c’est l’appen- dice typique, schématique, des crus- tacés, bien rarement conservé intact, (chez l'adulte) dans l’ordre des Déca podes, et indiquant que nous ne som- mes encore que fort peu éloigués de la souche ancestrale schizopodienne. Dans une série de genres de plus en plus élevés, en même temps que le rostre se raccourcit, nous assistons à la disparition graduelle des exopodites, et les formes supérieures de la famille en sont con- 138 LE NATURALISTE DCR ER RE SE RE OT LE nn den stamment dépourvues sur les cinq paires de pattes propre- ment dites. Nous nous occuperons seulement, parmi ces dernières, des trois genres Caridina, Ortmannia et Atya, qui, comme on va le voir, forment une série particulièrement intéressante, Chez les Caridina apparaît une modification très curieuse qui frappe les pattes de la première paire : le carpe se raccourcit considérablement et son bord distal tend à s’excaver, tandis que la région palmaire de la pince s’élargit en arrière de son point d’articulation avec le carpe, de sorte que l’on arrive à la disposition indi- quée dans la figure 1 (b!); rien de semblable dans les pattes de la deuxième paire qui possèdent un carpe normal, grêle et allongé (b?). Chez les Ortmannia, nous retrouvons une modification identique, mais qui atteint cette fois non plus seulement les pattes de la première paire, mais encore celles de la paire suivante, ces dernières perdant à leur tour la structure ordinaire pour copier en quelque sorte la structure acquise déjà par les appendices du segment immédiatement antérieur (fig. 2, b,, b?); nous avons manifestement affaire par conséquent à des formes plus évoluées que les précédentes. Chez Fig, 3, — Alya serrala Bale — Orlmannia Alluaudi Bouv. mul. serrata, ® des îles Mariannes, (d'après E.-L. Bouvier), (< 3). les Atya enfin (fig. 3), le raccourcissement des carpes des chélipèdes 4 et 2 s’accentue fortement, à tel point qu'ils deviennent plus larges que longs et prennent la forme de croissants ; de plus, les pinces subissent une transformation extrêmement curieuse : alors que, chez tous les autres Décapodes, le dactylopodite, où doigt mobile, est plus court que l’article précédent ou propo- dite (qui forme la région palmaire et le doigt immobile de la pince) et s'insère sur le bord supérieur de ce der- nier, chezles Atya, la pince est fendue jusqu’à la base, de sorte qu’elle manque complètement de région palmaire et comprend seulement deux doigts identiques (dans toutes ces formes l'extrémité des doigts est munie d'un pinceau de longs poils très spécial aux Atyidés). Voilà donc une série très nette qui nous montre des formes de plus en plus évoluées en passant des Caridina aux Atya par l'intermédiaire des Ortmannia, Ce passage s'est-il effectué graduellement, par des modifications insensibles ayant successivement réalisé tous les intermédaires possibles entre les formes extrêmes? Tel ne paraît pas être le cas. En étudiant un lot de onze exemplaires de la Caridina Apiocbeles Bouv. des iles Seychelles, M. Bouvier en trouva un chez qui les pattes de la deuxième paire (fig. 1) pré- sentaient la même disposition que celles de la première, qui offrait par conséquent tous les caractères essentiels d'un Ortmannia; mais parailleurs, «il est tellement iden- tique aux spécimens normaux de la Caridina Apiocheles qu'il estimpossible de lé considérer autrement que comme une forme ortmannienne de cette espèce ». Les chéli- pèdes de la deuxième paire étant tout à fait normaux chez tous les autres exemplaires, il semble bien que l’on ait affaire à une mutation ortmannienne (Caridina Apio- cheles, rnut. Edwardsi Bouv.) apparue brusquement et consistant en une répétition métamérique (pattes de la deuxième paire acquérant le structure de celles de Ja première). Des considérations analogues conduisirent M. Bouvier à supposer que le passage du genre Ortmannia au genre Atya s'effectue de même par une variation brusque. Cer- taines espèces d’'Orimannia de petite taille présentent souvent en effet les caractères des Atya; c’est ainsi que l’'Ortmannia Alluaudi Bouv., de Madagascar et des iles voisines, se trouve fréquemment sous la forme atyenne : c'est alors l’Aiya serrata Bate des auteurs; dans les nombreux lots étudiés se rencontraient à peu près con- stamment des représentants de l’une et l’autre forme, en proportions variables suivant les lieux. Mais, abstrac- tion faite des caractères génériques, la ressemblance était absolument complète, et cela jusque dans les moindres détails d'ornementation du tégument, les deux types offrant cette « similitude d'aspect qui caractérise tous les représentants d'une même espèce, et qui, dans la détermination, guide plus vite et parfois aussi sûre- ment que l'examen des caractères morphologiques ». Il est difficile dès lors de ne pas considérer ces formes couplées comme appartenant à une seule et même espèce, l'une étant une mutation de l’autre. Ces curieuses muta- tions évolutives nous dévoileraient ainsi le mécanisme suivant lequel s'opère l'évolution, au moins dans les types supérieurs du groupe des Atyidés (1). Mais cette hypothèse, quelque bien fondée qu'elle püt être, n'était encore qu’une hypothèse ; une vérifica- tion expérimentale était nécessaire pour donner satis- faction complète aux biologistes. M. Bordage, qui se trou- vait alors à l'ile de la Réunion, où existe dans les tor- rents un semblable couple de formes : Ortmannia Alluaudi Bouv., Atya serrata Bate (fig. 4), se chargea de Fig. 4. — A. Orémannia Alluaudi Bouv., et B. Ortmannia Alluaudi mut. serrata (Atya serrata Bate), de la Réunion. (Grandeur naturelle.) rechercher si les conclusions formulées par M. Bouvier étaient bien exactes. Il nous raconte avec détails les difli- AR RS Ne PO NT et (1) E.-L. Bouvier. Observations nouvelles sur les crevettes de la famille des Atyidés (Bull. scient. de la France et de la Bels gique, t. XXXIK, 1905). L : ‘E : Î | ù LE NATURALISTE 139 cultés diverses qu’il eutà vaincre pour mener à bien cette expérience d'un intérêt si primordial et pour écarter toute cause d'erreur. Après plusieurs tentatives infruc- tueuses, des contre-temps fâcheux, il parvint enfin à obtenir le résultat tant désiré. Une femelle ovifère dO. Alluaudi ayant été isolée dans un petit bas- sin en maçonnerie,après que toute cause de con- produire les hiatus qu’on observe entre ces étapes et qui ont frappé depuis longtemps les naturalistes ». Quant aux variations lentes et continues, obéissant aux fac- teurs lamarckiens, et dont le rôle primordial ne peut être méconnu, principalement dans les phénomènes tamination eut été rendue impossible,il vit bien- Ep tôt apparaître dans l’eau de nombreuses larves zoès, qui se transformèrent peu après en mysis, et finalement il put recueillir seize exemplaires ayant pris l’aspeot de véritables petites crevettes; M. Bordage eut alors la joie de constater que sur ces selze exemplaires, provenant indubita- blement d'une même mère, et tous semblables par ailleurs, dix possédaient des pinces d'Ortman- nia, alors que six étaient munis de pinces fendues jusqu’à la base, articulées chacune sur un carpe court en croissant. Voilà donc une femelle d’O. Alluaudi chargée des œufs qu’elle vient de pon- dre ; de ces œufs naissent des larves qui devien- nent les unes des O. Alluaudi, les autres des Atya serrata: l'hypothèse de M. Bouvier était vérifiée (1). Ces phénomènes font songer immédiatement aux faits analogues que De Vries a si bien mis en évidence dans le règne végétal; mais les cas de mutation de De Vries, comme tous ceux qui, depuis, ont été reconnus çà et là dans les deux règnes, se ramènent généralement à la - production de variétés plus ou moins stables, ou petites espèces, représentant des sauts d'amplitude faible, n’at- teignant pas la distance qui sépare deux véritables espèces linnéennes, Ici au contraire nous voyons des formes capables de donner naissance indifféremment à des indi- vidus du même type ou à des individus d’un type différent, que les naturalistes s’accordent à ranger dans un genre différent. Ces espèces à équilibre instable ont sans doute accumulé, au cours des générations successives, sous l’action de quelque facteur externe, par suite de quelque changement dans les conditions de vie, « une grande puissance évolutive, qui se dépense actuellement tout d’un coup pour conduire sans transition au type générique immédiatement supérieur ». Les faits de cette nature doivent être fréquents, ou tout au moins beau- coup plus répandus que pourrait le faire supposer la rareté relative des cas observés jusqu'à présent. C’est ainsi que Giard avait déjà fait remarquer très justement que les modifications dans la nervation des ailes chez les insectes, qui joue un si grand rôle en systématique, ne peuvent se produire que par un nouveau dispositif mécanique, constituant, par rapport au précédent, une variation brusque dans l’agencement des cellules et des vervures ; il en est de même encore du nombre des vertèbres ou des métamères, etc. Mais nous nous garde- rons bien, d'un autre côté, d’être aussi exclusiviste que _ De Vries, qui nous présente sa doctrine comme une expli- cation générale de l’évolution phylogénétiqne ; la varia- tion brusque, discontinue, est seulement une des voies, dont la réalité ne peut plus être discutée, de l’évolution ; d’après les résultats précédemment exposés, elle parait surtout propre à déterminer, au moins dans certains groupes, « les étapes successives de l’évolution, et à (1) E. Borpace. Mutation et régénération hypotypique chez certains Atyidés (Bull. scient., t. XLIITI, 1909). Fig. 5. — Atya robusta A. Edw., de la Nouveile-Calédonie. Type d’Atye fouisseuse, déjà très éloigné, par variation adaptative con- tinue, de la forme ortmanienne originelle. (Grandeur naturelle.) d’adaptation,elles semblent plus particulièrement propres à multiplier les espèces et les variétés. Quoi qu'il en soit, quelque importance quel’on veuille attribuer à l’un ou àl’autrede ces deux modes de variation dans l’évolutiondes êtres,on ne peut plus nier actuellement que les anciennes théories classiques doivent être com- plétées par celle des mutations, et que toute l’évolution ne se fait pas uniquement par des changements lents et graduels. SOLLAUD. COLÉOPTÈRE EXOTIQUE NOUVEAU ORIGINAIRE D'AMÉRIQUE Lystronychus vicinus, n. sp. Assez large, hérissé de poils, densément ponctué, foncéet subopaque sur l’avant- corps avec les élytres un peu brillants, foncés, à vagues reflets roussâtres, ces derniers finement striés-ponctués; antennes noires, un peu épaisses, subfiliformes ; pattes noires avec la base des cuisses rousse ; prothorax court et trausverse, non denticulé; élytres bien plus larges que le prothorax, atténués à l'extrémité. Long. 9 mm. Brésil : Diamantina (coll. Pic). Des chasses de E. Gounelle, ainsi que les deux espèces suivantes. Voisin de piliferus, Champ., coloration à peu près semblable mais de forme plus robuste, prothorax plus large et antennes moins grêles. M. Pic. EXCURSIONS ORNITHOLOGIQUES au Bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux. Palmipèdes.— Je n’ai pas observé un grand nombre de Palmipèdes pendant mon séjour à Arcachon, En fait de Laridés, je n’ai vu en juin et juillet que des Goélands bruns (Larus fuscus Linné) et des Goélands rieurs (Larus ridibundus Linné). Cette dernière espèce est la plus nombreuse et se reproduit dans quelques marais des environs. Le garde-chasse de Cazaux m'a assuré que les 140 à Goélands rieurs nichent au nord du lac, en des endroits sablonneux, et établissent souvent leurs nids dans les traces profondes laissées sur le sol par les vaches nour- ries en grand nombre dans la forêt et qui vont s’abreuver au lac. Le Goéland brun se reproduit peut-être dans les dunes de Gascogne, en tout cas il se propage dans nos dépar- tements méridionaux. Il y en a ici, je crois, en toute saison. Le 9 juin, à La Hume, à mer haute, une quaran- taine de ces oiseaux étaient rangés en ligne à l’ourlet du flot, et j'en ai vu pendant toute la durée de mon séjour. Le 26 juin, j'ai tué sur la plage du cap Ferret un Goé- land tridactyle (Larus tridactylus Linné) bien adulte et en beau plumage d’été, d’un blanc éclatant avec le dos et les ailes d’un cendré bleuâtre, l’intérieur de la bouche, les commissures du bec et le bord Hbre des paupières d'un rouge orange, et les pieds bruns foncés un peu oli- vâtres. Cette espèce, commune en automne sur les côtes maritimes du nord de la France,:vit dans les régions arctiques en été. Sa présence au bassin d'Arcachon, à la fin de juin, méritait d'être notée. Cet oiseau avait un compagnon que je n'ai pu tirer. Au commencement du mois, j'avais en outre observé deux ou trois Goélands marins (Larus marinus Linné), quatre Goélands argentés (Larus argentatus Brünnich), et un Goéland cendré (Lwus canus Linné), que j'ai tué. Le 16 août, je rencontrai à l'entrée du bassin six Sternes caugek (Sferna cantiaca Gmelin), et un vol im- portant de Sternes hirondelles ou Pierre-Garins (Sterna hirundo Linné). En hiver le bassin est couvert de Canards, les prés salés qui l’entourent sont semés de gabions qui témoi- gnent de la chasse très active qu'on fait à ces oiseaux. Dans cette saison, le lac de Cazaux voit s’abattre sur ses eaux à peu près toutes les espèces de Canards qu’on ren- contre en France : Canard sauvage ou Colvert (Anas boschas Linné), Souchet commun (Svoatula elypeata Boie), Chipeau (Chaulelasmus strepera G.-R. Gray), Ma- réque pénélope ou Siffleur (Mareca penelope Selby), Pilet acuticaude (Dafila acuta Eyton), Sarcelle sarcelline (Quer- quedula crecca Stephens), Morillon (Fuligula cristata Stephens), Milouin (Fuligula ferina Stephens), etc. On y voit aussi des Cygnes (Cygnus ferus Ray). L’hi- ver dernier on y a tué un Cygne de Bewick (Cygnus minor Keyserling et Blasius). Le Colvert niche dans les marais couverts de roseaux et d’ajoncs. Dans celui que j'ai visité en juillet, à Cazaux, au port de Maubruc, ancien déversoir du lac, il y avait des Haïbrans. Les couples qui nichent étant très peu nombreux, on ne les chasse pas. Les Canards qui se re- produisent dans la région et leur progéniture sont natu- rellement les premiers qui se montrent. sur le lac. Ceux qui sont de passage n'arrivent pas avant le mois de no- vembre. Quelques couples de Sarcelles sarcellines, qu'on appelle ici Biganons, nichent aussi, non dans les marais, mais sur les berges du canal ou dans les grands fossés. Les Sarcelles étrangères au pays commencent à arriver dès la dernière quinzaine d'août, et on en voit pendant tout l'hiver sur le lac et le bassin, comme les autres Canards, A l’arrière-saison passent des Oies cendrées (Anser cinereus Meye:). Au lac de Cazaux et sur le bassin on tue toutes les espèces de Grèbes : Grèbe huppé (Podiceps cristatus La- tham), Grèbe jougris (P. grisegena G.-R. Gray), Grèbe \ LE NATURALISTE oreillard (P. auritus Latham), Grèbe à cou noir (P. nigri- collis Sundevall), Grèbe castagneux (P. minor Latham). Aucune espèce ne niche dans la région. Le Plongeon Catmarin (Colymbus septentrionalis Linné) se montre en nombre sur le lac et le bassin en hiver. Le Plongeon imbrim (Colymbus glacialis Linné) et le Plon- geon lumme (Colymbus. arcticus Linné), font des appari- tions irrégulières dans les mêmes parages. On voit en hiver une très grande quantité da Guille- mots (Uria troile Latham). Ils étaient autrefois encore plus nombreux sur le bassin; souvent, du côté de l'île des Oiseaux, la mer en était couverte, et, avec un canot à voile, on en faisait un grand massacre. Mais depuis l'adoption des canots et des pinasses automobiles, le bruit du moteur, qui les annonce de fort loin, fait fuir le gibier ou même l'empêche d'entrer actuellement, en aussi grand nombre que jadis, dans le bassin. Le Macareux arctique (Fratercula arctica Vieïllot) et le Pingouin torda (Alca torda Linné) arrivent, ainsi que le Guillemot, vers le mois d'octobre, et sont abondants pendant tout l'hiver. On en trouve quelques-uns parfois, au mois d'août, près de la passe et même dans le bassin. Au mois d'octobre apparaissent les Fous de Bassan (Sula bassana Brisson). Ils sont souvent en grande quan- tité en novembre. Ils se tiennent principalement dans les parages du cap Ferret et dans la passe, d’où ils s’avan- cent devant Moulleau et entrent ensuite dans l’intérieur du bassin. MaGaAUD D'AUBUSSON. OCTOCOSSICICICOCCOOCCCCCCCCOCCOONX DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTERES NOUVEAUX SCODIONA DUPONTI, n. sp. — ® 35 millimètres an- tennes finement crénelées. Coupe d'ailes et facies de S. conspersaria F. Aïles supérieures d’un blanc pur, sans aucune trace des lignes ordinaires des scodiona. Sur la sous-costale et sur la médiane, respectivement à 6 mil- limètres de la base, se voient deux points orangés très petits, (un seul sur chaque nervure), recouverts chacun de deux écailles noires, Un trait celiulaire orangé, assez large et long de deux millimètres, recouvert de quelques écailles noires. Entre 5 et 6, à 4 millimètres du bord externe, une tache crangée assez vague, surchargée de quelques écailles noires. Immédiatement au-dessous de la 2, et à 4 millimètres du bord externe, une autre tache orangée, large d'environ 3 millimètres, également pico- tée de noir. J’ajouterai que sur les nervures 7 et8, à 5 millimètres de l’apex et du bord externe, on voit quel- ques écailles orangées, et deux ou trois écailles noires. Le reste des ailes est entièrement blanc, comme je l'ai dit, avec quelques rares écailles noires par-ci par-là. Ailes inférieures d’un blanc pur, sans aucune ligne et sans trait cellulaire, avec quelques écailles noires, (une douzaine à peine), le long du bord abdominal. Franges des quatre ailes entièrement blanches. Dessous des quatre ailes d’un blanc pur, ainsi que les fraages. Le trait cellulaire, aux supérieures, est vaguement indiqué par quelques écailles orangées et noires, et sur les ner- vures 7 et 8, à 5 millimètres de l’apex et du bord externe, ‘on entrevoit quelques écailles orangées. On voit un trait cellulaire très étroit aux inférieures, composé de quél- ques écailles noires. Ce trait est peu apparent. Palpes en partie blancs et orangé pâle. Front, vertex, thorax, EUR SENS HRREE DNS TEE Ne Che PUR abdomen blanc pur. Pattes en partie blanches, en partie orangé pâle. Mascara, (Algérie), une ©, ma coll., prise par le D: Cros, et que jesuis heureux de dédier à mon ami M. Louis Dupont. PAUL THIERRY-MIEG. LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES DU GLOBE. LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES (1). : TRIBU V. — AMHERSTIÉES. Afrique L = 117. ATRORIQUERA MR. hrs PAS TOR MR A NA DUR, Re PA AN pe qe 61 sales in telrele ets eiesssellene reussite a she te, à OX & HYLODENDRON, Taub. — Arbre à feuilles im- paripennées. Calice à 4 sépales concaves, pe- tits. Corolle nulle. Étamines 8, Ovaire sessile à ovules nombreux. — 1 espèce : Gabon. DEWINDTIA, De Wild. — Plantes naines à feuilles pennées. Calice et corolle réduits à des mamelons rudimentaires. Étamines 6. Ovaire subsessile, à 2 ovules. — 1 espèce : Congo. ee Bit Sépales #, longs épais. Grappes florales compo- sées en panicules terminales. .....:........ 7 Sépales 4, courts, membraneux, Grappes flora- les simples, terminales ou latérales. ....,.:. 8 WESTIA, Vahl. (2). — Arbre à feuilles impari- pennées. Calice (souvent confondu avec la co- rolle) à 4 (?) segments. Corolle nulle (?). Éta- mines 10, libres. Ovaire stipité, à ovules nom- pou Gousse coriace épaissie aux sutures, 2 espèces : Afrique tropicale. [ et Schreb. (— Apalatoa, Aubl.: Crudya, À l | 6) | DC.; Priona, Miq.; Touchiroa, Aubl. ) —Arbres inermes à feuilles imparipennées. Calice à 4 divisions membraneuses, petites. Corolle nulle. Étamines 10, rarement moins. Gousse bivalve; graines réniformes. — 11 espèces : Archipel indien, Afrique, Amérique. GCaliéenule sen UE Mu ae N ARRET EU g 10 ; Calice Ds er one" ne TT de tte AL 12 (4) Voir le D ee Mreralete ne no 549. (2) L'existence de ce genre, accompagné d'une diagnose in- suffisante et de mauvais échantillons d'herbier, est très contestée par Taubert, in Engl. u. Pr. Planzenfam. III, 3, 134 (en note). Nous le laisserons subsister ici, car il est admis par Benth. et Hook. Genera, I, 583. LE NATURALISTE 141 a de MN à Réceptacle à disque épais, charnu, supportant les 5 étamines....... M eieie due dre a 11 Réceptacle sans disque charnu; étamines 10, en CORÉEN A ne dec so ele 27 10 coriaces. Calice nul, remplacé par un disque à dix lobes, glanduleux. Pétales réduits à Afri- 11 5 squames. Etamines 5. — 2 espèces : | DIDELOTIA, Baill. — Arbres à feuilles pennées, que tropicale. Un seul pétale bien développé................ 13 12 { Cinq pétales bien développés, ou 3...,........ 22 Pétales tous réduits à de petites écailles... ... 27 13 MÉGtAesesstle RE can cute ou . 14 Réal ONEUICUIERS ER MER REC 17 1£ WEtamines 10 libres ne re 115 gris . ‘ na { Etamines:3, à filets courts... 12.54.41... 16 DANIELLA, Benn. — Arbres résineux, inermes, à feuilles paripennées. Calice à # divisions presque égales, Pétale 1, sessile allongé. Eta- 45 / mines 10, libres. Ovaire longuement stipité à ovules nombreux. Gousse bivalve ; graine gé- néralement unique, sans albumen. — 2 es- pèces : Afrique occidentale tropicale. (D. thurifera, Benn., du Sierra-Leone, les indigènes nomment Bungho.) fournit une résine que CRYPTOSEPALUM, Benth. — Petits arbres, inermes, très rameux, à feuilles paripennées. 16 Calice à 4 petits sépales, squamuliformes. Pé- tale unique, sessile. Etamines 3. — 3 espèces : Afrique tropicale. \ADivisionsicalicimales 5e 2 et ue 18 4 MDivisrons/calicimales 4eme ER ARE ter 19 / BERLINIA, Sol. — Arbres inermes, à feuilles paripeunées. Calice à 5 sépales. Pétale supé- rieur, seul bien développé, très grand, à on- 8 glet long. Etamines 10, plus rarement5. Gousse bivalve. Bractéoles incluant le bouton floral comme dans deux valves. — 7 espèces : Afri- que occidentale tropicale e D Ds Ru 51 Fig. 50. — Macrolobium bifolium, Aubl. Fleur. Fig. 51. — Macrolobium mullijuga, Taub, Diagramme. | Bractéoles incluant le bouton comme dans 2 val- 19 vésrétalées/asl'anthese, 2104... 20 | Bractéoles plus petites que le bouton floral.... 21 LE NATURALISTE { MACROLOBIUM, Schreb. (— Vouapa, Aubl.) — Arbres inermes à feuilles pari-rarement impa- ripennées. Calice à #, quelquefois 5 dents dont l’antérieure est souvent plus grande que les autres. Pétale supérieur, ongulé, seul bien développé. Etamines fertiles 3, et sta- minodes 7 ou moins. Gousse bivalve ; graine | généralement unique, sans albumen. AZELIA, Sm.(— Intsia, Thouars.) — Arbres inermes à feuilles paripennées. Calice à 4 di- visions égales, Corolle à { seul pétale. Eta- 21( mines fertiles 3-8, accompagnées de stamino- des en nombre variable. Gousse bhivalve; graines sans albumen. — 7 espèces : Asie et Afrique tropicales. Fie. 52. — Afzelia bracteata. Diagramme. Htamines fertiles 3 MARNE TENN Re RPRUN 24 22) Etamines fertiles 10, rarement 5............ OT Etamines fertiles très nombreuses............ 23 POLYSTEMONANTHUS, Harms. — Arbre à grandes feuilles paripennées. Calice à 4 sé- 23 pales imbriqués, velus extérieurement, Co- 4 rolle à 5 pétales. Etamines très nombreuses. | Ovaire stipité à 10-12 ovules. — 1 espèce : Li- béria. 94 Htaminesilibres Rires ete nero 20 ‘HHÉtamines soudées. een Asett Ue e 25 93 55 Fig. 53, 54 et 55. — Tamarindus indica, L. Fleur coupée en long. Diagramme. Gousses. | TAMARINDUS, L. — Arbre inerme à feuilles paripennées. Calice à 4 divisions membra- neuses. Corolle à 3 pétales bien développés. Etamines fertiles 3, à filets soudés en gaine. Gousse charnue, indéhiscente; graines sans albumen. — 1 espèce : toutes régions chaudes. 1 CT (T. indica, L., fournit un précieux aliment dans les pays chauds où l’on mange ses gousses crues où cuites, et accommo- dées de diverses manières sous le nom de T'amarin. Ses pro- priétés ralraichissantes sont encore utilisées dans le bonbon laxatif bien connu sous le nom de Tamar indien) (1). 26) Calice à 4 divisions subégales......... ” | Calice bipartit, presque bilabié HENRI CoupiN et LOUIS CAPITAINE. ARCTIIDÆ . DE LA FAUNE FRANÇAISE SEPTENTRIONALE Ces observations ont été faites : 1° dans les environs du Tréport et le canton d'Eu; 2° dans la région de Mailly-Maillet, arrondissement de Doullens (Somme), et la haute vallée del’Authie qui limite la Somme et le Pas- de-Calais (en réalité cette vallée commence à Foncque- villers, Pas-de-Calais). Les derniers travaux sur la systématique de ce beau groupe en ont modifié l’allure générale : il comprend maintenant les Nolinæ, les Lithosinæ et les Arctii- næ. Le genre Callimorpha en est distrait pour entrer dans la famille des Hypsidæ et se placer entre les Lymantriidæ (Liparides) et les Sphingidæ. En passant, je noterai que les espèces suivantes auront aussi leursnoms changés : Lubricipeda (4159Cat. Stgr.), devient Lutea, Hufn; Menthastri, Esp. (*163 Cat. Stgr.), devient Lubricipeda, L.: Hebe, L., devient Festiva, Hufn.; le genre Gnophria, Stph. (Rubricollis, L.), devient Atolmis et est rejeté avec le genre Ufetheisa, Hb. — Deiopeia, Steph. à la fin des Arctiinæ. Voici la liste des espèces recueillies par moi ou par des collègues d'après le catalogue Standinger 1901 : XXVII. — NOLIDÆ (Nolinæ). 655 : Nola, Leach. 4103 : Cucüllatella, L: (n. g. Rœselia) 4105 : Strigulla, Schiff. XXIX. — ARCTIIDÆ A. — Arctiinæ : 665 : Spilosoma. Stph. 4188 : Mendica, CI. 4159, : Lubrcbeose L. (Lutea, ren Husn). Re Diaersie) 163 : Mon ani Esp. (Lu- bricipeda, L.). 667 : Phragmatobia, Stph. 4168 : Fuliginosa, L. (n. g. Diacrisia). 4170 : Sordida, Hb. — Eu. 668 : Parasemia, Hb. 4177 : Plantaginis, L. 672 : Diacrisia, Hb. 4186 : Sanio, L. 616 : Arclia, Schrk. 4201 : Caja, L. 4203 : Villica, L. 4915 : Hebe, L. — Eu (Fes- (n. g. Eucharia, Hb.) A FRA ; J (1) Lovis CapiraINe, Sur la confusion fréquente de quatre Tamariniers, in Bull. Soc. Bot. Fr. ‘ (HYPSIDÆ). 682 : Callimorpha, Lat. 4248 : Quadripunctaria, Poda. 686 : Hipocrita. Hb. 4255 : Jacobææ, L. (n. g. Tyria, Hb.) B. — Lithosiinæ : 692 : Nudaria, Hb. 426% : Mundana, L. Le Tréport. 693 : Millochrista, Hb. 4266 : Miniata, Forst. 698 : Endrosa, Hb. : 427$ : Irrorella, Cl. (n. g. Philea), (collines vallée d'Authie). 705 : Gnophria, Stph. 4289 : Rubricollis, L. (n. g. Atolmis, Hb.) 106 : Œnistis, Hb. 4290 : Quadra, L. Eu. (n. g. Lithosia. F.) 5 {_ 4294 a : Flava Hw. v. de “ie 08 - Ti nl seola, Bois de Mail. 108: ue Hb.) 4296 : Lurideola Zinck. AE 4 ù | 4299 : Complana, L. 4311 : Sororcula, Hufn. J'ai pu en élever 8 espèces et noter des divergences évolutives surtout au point de vue de l’hivernage : Hivernent sous la forme chenille : Fuliginosa, L.; Plantaginis, L.; Caja, L. et Villica, L. Hivernent sous la forme chrysalide : Mendica, Lubricipeda. L., Menthastri, Esp.; et Jacobæ, L. Fuliginosa, L.. est la seule espèce qui offre deux gé- vérations : les cheniiles qui hivernent donnent leur pa- pillon en avril-mai; de ceux-ci proviennent des chenilles qui évoluent en mai-juin et arrivent en juiliet-août à l'état parfait. J'ai dressé un tableau d’hivernage de ces 8 espèces d’après mes notes, le t. II des Lépidoptères, de Berce: les Papillons d'Europe, de J. Martin; le Livre des Papillons. par Berge-Heinemann (dont le Dr Sériziat a bien voulu me prêter sa traduction manuscrite), et le Catalogue, des Lépidoptères du Morbihan, de M. de Joannis, publié dans les Annales de la Société entomologique francaise, 4° trim., 1908, p. 689 à 838, pl. XV. IL en résulte les di- vergences suivantes dues sans doute aux conditions cli- ©l: matériques : Mendica, CL, hiverne toujours à l’état de chrysalide. Lubricipeda, Li, hiverne à l’état de chrysalide, sauf dans le Morbihan : chenille d'août à mai. Menthastri, Esp. hiverne à l’état de chrysalide ; d’après J. Martin et M. de Joannis, ce serait à l’état de chenille: août à avril. Fuliginosa, L., a deux générations, et hiverne à l’état de chenille; dans le Morbihan, elle n’a qu’une seule géné- ration : la chenille est indiquée seulement en mai-juin, ce qui correspond à notre période larvaire estivale. Plantaginis, L. : sa chenille hiverne toute petite. Caja, L. : sa chenille hiverne également toute petite ; pour le Morbihan, elle n’est indiquée qu’en mai; c'est seulement à cette époque qu’elle devient adulte dans le Nord. Dans Le Naturaliste, n° 546 du 1er déc. 1909, p. 278. J'ai attiré l'attention des entomologistes du Midi sur ce fait que M. Paul Noël dans le No 442, du 1er août 1905, p. 176, a dit avoir observé deux générations de ce papil- lon : {° en mai-juin; 2 en août-septembre, à Montpel- lier. Berce indique aussi deux générations. Villica, L., hiverne à l'état de chenille; celle-ci a déjà le tiers de sa taille; elle est indiquée seulement en mai pour le Morbihan. Jacobæ, L., hiverne à l’état de chrysalide; J, Martin dit qu'il y a parfois une seconde génération. Comme rendement : Caja, L., vient en tête avec un pourcentage élevé; Vilica, L., sequitur a longe; quant à Fuliginosa, L., et à Plantaginis, L., elles sont victimes . d'une effrayante mortalité quand arrive le printemps. GEORGES POSTEL. LE NATURALISTE 143 LES TREMBLEMENTS DE TERRE EN 1909 Une région de la France où des phénomènes sismi- ques se sont fait encore sentir est la région de Brest où une forte secousse, le 5 août, a ébranlé Brest, Lan- derneau, Roscoff et Audierne. De nombreux objets et de la vaisselle ont été brisés et la secousse a été sensible dans un rayon de trente kilomètres environ. Sinous passons maintenant le détroit de Gibraltar, nous pouvons signaler une violente secousse de trem- blement de terre avec dégâts, le 23 avril, aux environs de Lisbonne et dans la région. À Lisbonne même, il n'y eut pas de victimes, mais les oscillations considéra- bles provoquèrent de nombreux dégâts. Ce phénomène sismique fut accompagné d’un raz de marée à Espinho, sur les côtes du Portugal où la mer s’éleva de 10 mètres plus haut que dans les plus fortes marées. Le lende- main, 24 avril, le Tage sortit de son lit entre Lisbonne et Santarem et renversa tout sur son passage. Mais le phénomène fut le plus violent dans la province de l'Alentejo où ies villages de Benavente, Salvaterra, Alverca et Samera furent détruits ; le nombre des morts fut de 22 et il y eut de nombreux blessés. Ce tremble- ment de terre s’étendit, en Espagne, sur toute la surface de l’Andalousie où les dégâts ont été peu importants dans les villes échelonnées le long de la Méditerranée, de Huelva à Malaga. Ce phénomène sismique a été en- registré à l'observatoire de Tortosa, à l'embouchure de l'Ebre, à 500 kilomètres du centre du tremblement de terre. En Angleterre, un centre sismologique existe dans le pays de Galles; de légères secousses se sont fait sentir à Newport au mois de juin, et au mois de novem- bre à Rhymmey Valley; trois secousses furent ressen- ties dans l’espace d'un mois. La secousse la plus forte eut lieu le 21 novembre, l’ébranlement fut si intense qu'un nombre considérable de personnes coururent aux mines voisines croyant qu'une explosion s'était pro- duite. Le 19 novembre, le pic de Teyde, volcan de l'ile de Ténériffe, aux iles Canaries, entrait en éruption, par trois bouches situées au Nord-Ouest, la lave coulait en abon- dance et envahissait les vallées de Santiago et de Tan- que. Les laves s'étendaient sur une largeur de 500 mètres, avaient 2 mètres de hauteur et s’avancaient avec une vitesse de’6 mètres à l'heure. Puis l’éruption se ralentit vers le Nord, pour reprendre avec plus d'intensité sur le versant sud où la vallée de Saint-Jacques fut me- nacée. Du 19 au 21 novembre la lave avait parcouru 6 kilomètres, mais les secours furent rapidement orga- nisés et il n'y eut pas de victimes. En Asie, un tremblement de terre eut lieu dans la région du Pamir et de l’Indou-Kousch; il intéressa les districts de Rawalpiudj et de Chitral, au Nord de l'Inde. Ce tremblement de terre fut enregistré à l'observatoire de Tasckent (Turkestan russe) à 600 kilomètres du lieu où il s'était produit et au sismographe de la faculté des sciences de Grenoble. En Perse,un violent tremblement de terre eut lieu le 23 février dans la région montagneuse du Lewistan à environ 250 kilomètres de Téhéran. Il fut terrible et le nombre des victimes est évalué à cinq ou six mille. Il été enregistré par tous les observatoires de l'Europe, 444 et même par celui du cap de Bonne-Espérance. A Tiflis, trois secousses ont eu lieu le 3 juillet et n'ont occa- sionné aucun dégât. En Amérique, une secousse s’est fait sentir dans la province de Saskatchen et dans le Manitoba au Canada. Le 2 août, soixante-quinze secousses ont ravagé la ville d'Acapulco (Mexique), un raz de marée a détruit la jetée et ravagé la promenade le long de la mer. On compte plusieurs centaines de morts et les dégâts se montent à plusieurs millions de dollars. Le 12 avril, une secousse allant de l'Est à l'Ouest a ébranlé la ville de Lima, au Pérou, et, à la même date, l’ile Plate, située près de Guyaquil (Equateur), a eu à subir trente-six se- cousses de tremblement de terre accompagnées de forts grondements et d’un vent violent. En Océanie deux volcans font éruption : le 1° mai, c'est celui de l'ile de White dans la baie de Plenty, à la Nouvelle-Zélande, qui redouble d'activité et dont on voit les flammes et fumées jusqu’à trente milles en mer ; le 49 janvier, le volcan Cagna, situé au Sud-Ouest de l'ile de Luçon (Philippines), entrait en éruption, lançant des débris au loin et causant des ravages dans les ré- gions voisines. Il a rejeté des torrents de laves, mais on n'a pas signalé d'accidents de personnes. Dans les Indes néerlandaises, à Sumatra, dans le Padang supérieur, un tremblement de terre suivi d’un raz de marée à eu lieu à Korinji, les dégêts ont été très importants et l’on compte deux cent trente morts et de nombreux blessés. Tel est le bilan, pour l’année 1909, des secousses sismi- ques. Ces manifestations de notre planète montrent qu'elle n’est pas dans une période de repos complet et que ses différentes parties recherchent toujours leur position d'équilibre. Malheureusement, ces phénomènes sé manifestent par des perturbations qui, souvent, sè- ment la ruine et la mort sur leur passage. E. MAsSAT, << GIGANTOCYPRIS AGASSIZII Les Cypris, communs dans les eaux douces, sont de petits crustacés dont le corps est entouré d’une carapace à deux valves. Ils se rencontrent souvent en grande quantité sur la vase du fond et se nourrissent d’infusoires et de matières organiqnes en décomposition, qu'ils atti- rent vers leur bouche au moyen des mouvements de leurs membres garnis de soies, qui débordent la coquille. Les représentants marins de ce groupe ne sont en général guère plus grands que ceux de nos eaux douces; ceux qui atteignent le volume d’une lentille sont plutôt excep- tionnels. Cependant, depuis qu'on s’est mis à explorer méthodiquement les profondeurs de la mer, onen a ramené des Cypridés beaucoup plus grands. C’est l’expé- dition américaine de l’Albatros qui a découvert, la pre- mière, des Cypridés de la grosseur d’une cerise : c’est le Gigantocypris Agassizü. D'autres: exemplaires du même organisme ont été ramenés en 1898 par l’expé- dition allemande de la Vaidivia. M. L. LüDERS à pu étudier ces crustacés en détail; il donne le résultat de ses observations dans Umschau (29 janvier 1910). Lorsqu'on regarde l'animal dans la position qu'il occupe lorsqu'il flotte dans Peau, on voit d’abord deux grands « yeux » de couleur foncé. Un examen plus ER LE NATURALISTE attentif montre que ces taches sont constituées par les parties latérales de l'œil médian qui existe chez tous les crustacés, au moins à l’état larvaire. Mais, alors qu'il est en général microscopique, chez Gigantocypris ses parties latérales se sont développées énormément et transfor- mées d’une facon toute particulière. La partie interne forme un réflecteur garni d'un enduit brillant, tandis que du côté externe l'organe est limité par une membrane transparente. Ces organes ne servent pas à la vision, mais à rassembler les rayons émis par les nombreux animaux de mer profonde pourvus d'appareils lumineux. Ces rayons sont projetés sur les êtres qui servent de proie au Gigantocypris. Ainsi celui-ci peut les voir avec ses yeux véritables situés sous la partie médiane du faux œil impair et beaucoup plus petits que celui-ci. Ces yeux sont d'une structure très simple : chacun est formé de quatre vésicules appendues au nerf optique et revêtues de cellules rétiniennes aplaties. Ainsi ce crustacé qui vit dans une demi-obscurité perpétuelle possède non pas des organes lumineux, mais des réflecteurs destinés à recueillir la faible luminosité qui existe même à ces profondeurs et à la projeter sur les proies. Le système circulatoire de Gigantocypris pré- sente aussi quelques particularités qu’il faut considérer comme une adaptation à la vie sous de fortes pressions : on sait qu'à 2.000 mètres, niveau où on rencontre ces crustacés, la pression est de 200 atmosphères. Le cœur est grand, pourvu, en arrière, de deux orifices d'entrée, et, en avant, d’un orifice de sortie. En outre deux canaux lymphatiques partis dé l'intestin amènent au cœur le chyle élaboré par les sucs digestifs. Ce liquide, mélangé au sang oxygéné, est ensuite envoyé aux divers organes grâce à la contraction du cœur. Les vastes cavités sanguines de ces crustacés donnent à leur corps la densité nécessaire pour leur permettre de flotter à un niveau déterminé. Dr L. LALOY. Silhouettes d’Animaux. L'Elan. Ce puissant Ruminant est remarquable par les «bois » qui garnissent sa tête et qui se présentent sous forme de deux larges raquettes trés dentelées sur les bords et pouvant, chez les vieuxindividus, peser jusqu’à 20 kilo- grammes. Ces cornes ne se présentent pas toujours sous cet aspect. Les jeunes n’ont qu'une saillie osseuse d’une trentaine de centimètres, qui se renouvelle à tous les printemps et tombe à l’automne. Ce n’est qu'au bout de la cinquième année que se montre la plaque terminale qui s’accroit lentement et présente de plus en plus de dentelures à mesure que l'animal vieillit. Le mâle. seul en possède; la femelle en est dépourvue et sa tête ressemble à celle de l’Are ou du Mulet. L'Elan vit dans les forêts du Nord de l'Europe et surtout de l'Asie. Ce qu’il demande surtout, ce sont les bois de saules, de peu- pliers, de bouleaux, entrecoupés de ravins et de marais, qu'il traverse sans s'enfoncer. Quandle temps est mauvais, il préfère les forêts de conifères. Il se tient dans les bas- fonds durant tout l'été, mais, aussitôt l'hiver arrivé, il gagne les lieux plus élevés pour se soustraire aux ennuis des inondations. Il forme des troupeaux de 15 à 20 têtes, qui rôdentlejouret surtout la nuit, moment —- où ils paissent de préférence. Avec ses dents, ii arrache de larges lanières d’écorce et les dévore ; il s'attaque aussi aux branches, aux feuilles et surtout aux jeunes pousses. C’est ce qui fait que, dans tous les pays où on se livre à la sylviculture, il est considéré comme animal très nui- sible et détruit sans pitié. Dans les forêts sauvages, au contraire, il est regardé comme animal utile : on le chasse avec ardeur, car sa viande est très tendre et sa peau donne un excellent cuir. Les Lapons et les Sibé- riens sont très friands de ses bois, dont la consistance est cartilagineuse ; ils lui prennent aussi ses os, remar- quables par leur dureté et leur blancheur, ainsi que les tendons des pattes dont ils font des cordes pour attacher les hamecons. Il trotte assez rapidement. Lorque le sol ne peut plus porter l'animal, il s'assied sur son arrière-train, étend en avant les pattes antérieures, et, se poussant, glisse ainsi sur la vase ; si celle-ci cède davantage. il se couche sur le côté et se fait progresser en se poussant avec ses pattes. L Elan est un habile nageur. Il va à l’eau, non seulement par nécessité, mais encore par plaisir, pour s'y baigner et s’y rafraichir. Sur la glace il ne peut avancer qu'avec difficulté; y tombe-t-il, il ne peut se relever sans efforts, Quand il court, ses sabots frappent l'un contre l’autre et produisent un bruit qu’on entend à quelque distance : l’Elan sonne, comme disent les chasseurs. En pleine course, il couche son bois presque horizontalement en arrière et lève le museau ; aussi trébuche-t-il et tombe- t-il souvent. Pour se relever, il agite ses pattes ; il porte surtout celles de derrière très en avant. De là la fable qu'il est sujet à l’épilepsie et qu'il s'en guérit en se grat- tant l’oreille jusqu’au sang. Un Elan ne se laisse arrêter par rien dans sa course; il traverse les fourrés les plus impénétrables, les lacs, les rivières, les marais (Wan- genheim),. Quelquefois, il présente une déviation de mœurs fort curieuse. Il attaque les petits rongeurs appelés Lemmings et leur ouvre le ventre avec ses dents, non pour les dévorer, mais pour manger ce que ces animaux ont dans l'estomac, à savoir surtout des matières végétales. Ainsi reprennent-ils aux Lemmings ce que ceux-ci ont dérobé à ce qu'ils considèrent comme « leurs » forêts. Ce n’estpas un «élan » de sympathie... L'Elan s’apprivoise assez bien et pourrait rendre quel- ques services, notamment comme animal de trait, mais on le néglige à ce point de vue parce qu'il ne peut guère se nourrir avec l’herbe des prairies. Quant à le nourrir avec des forêts, ce serait un peu trop cher et, d’ailleurs, peu facile. Le Renne. Chez nous, on évalue la fortune d’une personne par la quantité d'argent qu’elle possède ou les immeubles dont elle peut disposer. En Laponie, on estime la richesse en têtes de Rennes. On dit : un tel a 30.000 Rennes, et, comme dot à sa fille, il en donne 5.000, Hit cette évalua- tion est d'autant plus bizarre que les troupeaux vivent sur de vastes espaces, presque à l’état sauvage, et que le propriétaire lui-même évite d'en parler, persuadé qu'il est que cette seule parole suffira à en faire périr de nombreux individus... D'ailleurs, ce n’est pas tant le maitre qui possède les Rennes, mais bien ceux-ci qui possèdent leur maître. Les troupeaux vont où bon leur semble et c'est celui à qui ils appartiennent qui est forcé de les \ suivre. Ils voyagent surtout le long des fleuves, allant Es re QE surtout devant les mouches, qui leur sont insupportables. Un troupeau de Rennes est curieux à voir : on dirait une forêt mouvante.Ces animaux marchent réuniscomme les moutons, mais d'un pas plus rapide que nul autre animal domestique. D'un côté est le berger avec ses chiens, qui s'occupent à maintenir les Rennes ensemble. Ils courent sans cesse autour du troupeau, ramenant les bêtes qui s’en écartent; le troupeau ne se débande jamais, etle Lapon peut facilement avec son lasso, qu'il manie très adroitement, saisir le Renne qu'ila choisi. Lorsque les Lapons ont rencontré de bons pâtu- rages, ils établissent dans le voisinage un parc, où, chaque soir, ils poussent leur troupeau. Ce parc est entouré de troncs de bouleaux, de 4 m. 60 à 2 mètres de hauteur, serrés les uns contre les autres, retenus par des poutres transversales, maintenues elles-mêrues par de forts pieux. Ils y ménagent deux portes, fermées par des claies. Au milieu du parc sont plusieurs troncs d'arbres auxquels on attache l'animal que l'on trait. Sans lasso, on ne pourrait traire le Renne; aussi chaque Lapon,chaque Laponne en sont pourvus. Le lasso consiste en une longue courroie ou en un lacet; on en forme une anse, on en tient solidement les deux bouts, et on le jette autour du cou ou des bois de l'animal, que l'on attire peu à peu à soi. Lorsqu'on l’a sous la main, on lui fait un nœud coulant autour de la bouche, pour le con- traindre à l’obéissance, puis on l’attache à un tronc d'arbre et on le trait. Le Renne fait mille efforts pour s'échapper, mais le Lapon sait le maitriser. Il force l'animal àrester tranquille en serrant le nœud qui entoure le museau. Puis il s'approche du Renne par derrière, frappe plusieurs fois à plat sur la mamelle et la vide (Brekm). Le Renne est un animal de première nécessité pour les Lapons, car il sert de nombreux usages. Vivant, on l'attelle à des traineaux qu'il traine même sans avoir êté dressé à cet exercice. Un bon individu fait 10 kilomètres à l'heure en trainant une centaine de kilogrammes. Les femelles donnent un lait excellent, que l'on boit tel quel ou que l’on transforme en fromages. Uue fois tué, toutes les parties de son corps sont utilisées. La chair est exquise et constitue un vrai régal pour les Lapons, qui, en outre, mangent les aliments à demi digérés que renferme l'estomac et transforment les tendons en corde, la peau en cuir, les os en gratloirs, etc. L'animal existe d’ailleurs abondamment à l’état sauvage dans les vastes solitudes du Nord de l’Asie et del'Europe. Très sociable, il vit par bandes parfois énormes, qui sont malheureusement décimées parles Loups. Ils se nourrit, en été, de plantes basses, et en hiver, de lichens crois- sant sur le sol et qu'il déterre en grattant la neige avec ses sabots et non, comme on le dit quelquefois, avec ses cornes. On le chasse activement. Le Bison. L'histoire du Bison est plutôt triste. Autrefois, on peut dire qu’il couvrait de ses troupeaux toute l'Amérique du Nord, mais une chasse inconsidérée l'en a fait presque disparaitre entièrement. Pour assurer la conservation de l'espèce, le gouvernement a même été obligé d'en mettre quelques spécimens à lPabri dans le magnifique parc de l'État. La chasse au Bison, à laquelle se livraient surtout les Peaux-Roages ne manquait cependant pas de pitto- resque. Lisez par exemple, cette description de Mœællhau- tantôt vers la mer, tantôt vers la montagne, fuyant | sen : « Monté sur un cheval dur à la fatigue, qu’il a ordi- 146 nairement pris sauvage dans les steppes. l’Indien atteint en plaine n'importe quel gibier; il met sa gloire à envoyer de sa selle, rapidement et sûrement, un coup mortel à la victime qu'il a choisie. IL se dépouille, lui et son cheval, de tout ce qui peut l'alourdir; il enlève ses vêtements et sa selle. Dans la main gauche, il tient son arc et autant de flèches qu'il peut; dans la main droite, il a un fouet, avec lequel il pousse son cheval au milieu du troupeau. Le coursier intelligent comprend l'intention de son maitre et,sans avoir besoin d'être conduit, il s'arrête près de la proie convoitée, et donne au chasseur l’occa- sion de lui envoyer une flèche dans le flanc. La corde de l'arc vibre encore; le fer de la flèche est à peine arrivé à son but que le cheval fait un bond vigoureux et s'éloigne du Bison furieux qui le menace de ses cornes; et il rap- proche le chasseur d’une autre victime. La chasse con- tinue ainsi, par toute la plaine, jusqu'à ce que lépuise- ment du coursier vienne arrêter le chasseur infatigable. Les Bisons blessés se sont séparés dela bande:1ls gisent exténués où mourants sur la route que le troupeau a par- courue. Les femmes du chasseur ont suivi ses traces ; elles achèvent et dépècent la proie, emportent la peau et les meilleurs morceaux à leurs wigwams; la viande y est coupée en longues lanières et séchées; la peau y est grossièrement tannée. La majeure partie de la bête est abandonnée aux loups. La longue crinière du Bison lui couvre les yeux et l'empêche de bien voir : aussi le chas- seur peut s'approcher de lui, même à pied, sans être apercu. L'Indien se revêt d’une peau de loup, et marche à quatre pattes en tenant ses armes devant lui et en dé- crivant des zigzags. Si le vent ne vient pas le trahir, l'Indien peut tuer un Bison de très près, sans troubler le reste du troupeau. La détonation d’une arme à feu n'effraye pas ces animaux, tant que leur odorat ne leur a pas révélé la présence de l’homme. Un chasseur bien caché peut tuer plusieurs Bisons de suite, le râle de l'agonisant peut tout au plus faire lever quelques têtes pendant un instant; mais bientôt l'animal inquiet se remet à paitre. En toute saison on poursuit le Bison avec ardeur, même quand la neige recouvre le sol d’une couche épaisse et que la chasse à cheval est devenue impossible. Le Bison ne marche alors que difficilement; mais le rusé Indien chausse ses souliers de neige, qui l’empêchent d’enfoncer, il s'approche aisément du géant maintenant sans défense et le transperce sans difficultés. » Le Bison blessé n’est pas un être commoce. Il s’élance sur son ennemi et le transperce de ses cornes; sa tête énorme a une force inouie. Si on le laisse tranquille, ilne cherche noise à personne. Fræbel raconte, par exemple, qu'il marcha pendant huit jours au milieu d’un troupeau de Bisons sans avoir été inquiété par eux. Les Bisons sont sociables et vivent en petites familles réunies en de vastes troupeaux. Ils semblent —— ou plutôt ils semblaient — effectuer des soctes de migrations, depuis le Canada jusqu'aux côtes du golfe du Mexique, et depuis le Mis- souri jusqu'aux Montagnes Rocheuses, Ils suivent géné- ralement les mêmes routes pour aller d’un endroit à un autre; celles qui vont aux étangs sont bien connues des indigènes sous le nom de « sentiers à Bisons. » VICTOR DE CLÈVES. LE NATURALISTE) ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la végétation de quelques moisissures dans l'huile. Note de M. Hexer CouriN, présentée par M. Gaston Bonxier. Lorsqu'on laisse tomber au fond d’un flacon plein d'huile un corps'organique humide quelconque, au bout de quelques jours ou voit se former sur celui-ci un tapis mycélien composé de diverses espèces de moisissures, dont la plus importante, de beaucoup, est le Penicillium glaucum. Celui-ci, comme M. Van Tieghem l’a montré, présente la curieuse ‘propriété de se cou- vrir, dans l'huile même, d'appareils sporifères. dont l’ensemble forme une couche verte bien manifeste, fait remarquable lors- qu'on le compare à la végétation toujours stérile que présente le Penicillium quand il vit immergé dans de l’eau. Ces observations ont été faites dans des milieux naturels non -stérilisés. On peut se demander si elles seraient. les mêmes : 19 en milieux stérilisés sures. Des ensemencements de tubes de carottes stérilisées à l’auto- clave.--faits avec une espèce déterminée de champignons qu'on recouvrait aseptiquement d'huile prélevée dans un autre tube préalablement stérilisé. ont conduit aux résultats suivants : Toutes les moisissures végètent sur la carotte tout en étant immergées dans l'huile. Le mycélium reste toujours court, c’est- à-dire ne dépasse pas une épaisseur de 00,5, alors que certains d’entre eux, comme par exemple le Phycomyces nitens, peuvent atteindre dans l'air une longueur de près de 40cm. L'huile demeure limpide et il n'y a pas formation d'acide gras ainsi qu'on l’observe en culture non stérilisée ; ce qui, dans ce cas, est vraisemblablement produit non par les champignons, mais par des bactéries. La moisissure se nourrit manifestement aux dépens de la carotte et non de l'huile où elle baigne. D'ail- leurs, les spores ensemencées directement dans l'huile n'y ger- ment pas. La seule modification que lhuile présente est d'être, à la longue, parfois décolorée partiellement. Le mycélium im- mergé, vu au microscope, présente à peu près la même appa- rence que le mycélium aérien ; il est cependant parfois en partie variqueux (Sterigmatocystis, Botrytis). Le mycélium, dans la ; 20 avec différentes espèces de moisis- majorité des cas, demeure stérile, même après une culture de plusieurs mois. Parfois le mycélium présente des appareils spo- rilères extrémement rares (Rhizopus) et alors généralement dé- formés (Sporodinia). Chez certaines espèces, le mycélium présente des appareils fructifères abondants ; tel est le cas du Penicillium et du Cun- ninghamella. Dans ce dernier cas, les têtes sporifères sont plus simples, moins fournies que dans Pair. Lx Les espèces qui, dans l'air, donnent des œufs (Sporodinia, ‘Mucor, Rhizopus} ou des sclérotes (Botrytis) ne donnent rien d'analogue dans l'huile, ce qu’elles font d'ailleurs aussi quand elles vivent immergées dans l’eau. En résumé, la végétation de la plupart des moisissures dans l'huile se rapproche beaucoup plus de la végétation dans l’eau que dans l'air. LIVRES D'OCCASION A VENDRE S’adresser à : « Les Fils d'Emile Deyrolle » 46, rue du Bac, Paris. Chenu (J.-C.). — Manuel de Conchyliologie et de Paléonto- logie conchyliologique. Paris, 1862, 2 vol. gr. in-8° rel., 4943 fig. n. et col. Prix : 60 francs. Darwin (Ch.).— À Monograph on the Fossil Lepadidæ, or pedunculuted Cirripedes of Great Britain. London, 1851, 5 pl. — A, Monograph on the Fossil Balanidæ, and Ver- rucidæ of Great Britain. London, 1854, 2 pl.,rel. en 4 vol. in-40, Prix : 5 francs. Lambert (J.). — Description des Echinides fossiles de la province de Barcelone. Paris, 1902, in-4° br., 4 p. Prix : 6 francs. 8 — LE NATURALISTE 147 NN 7 « Nr SAUT LUFAINNXS SJ ë 4) LME | 4 (ee NAN | Gîtes fossilifères de la région Parisienne Lt TAN ST D K IN Nu ÿ A \? ÉK A Environs de Lizy-sur-Ourcq et de Crouy-sur-Ourcq. Cette région est classique pour l’étude des sables moyens. C'est là que sont situés les célèbres gisements de Varinfroy, d'Acy-en-Multien, des environs immédiats de Lizy, de Vendrest et de Coulombs, les célèbres ravins de Mary et de Jaignes, À Ocquerre, le calcaire de Saint-Ouen est très fossilifére et le gisement, aujourd'hui disparu, du Gué, à Tresmes près Congis, était renommé jadis par le grand nombre de débris de Crustacés qu’il fournissait, 6 LAB sata Fosnlileres de à ii Fe région Parisienne + Gîtes LE NATURALISTE Environs de Reims (région O0. N.-0.) : = Il n’est pas de région plus favorable pour l'étude de l’éocèné inférieur que celle représentée dans cette carte. C’est là, en effet, que sont situés les gisements 2 thanétiens de Jonchery-sur-Vesle, de Chälons-sur-Vesle, de Trigny, de Chenay, de Maco-Merfy, de Toussicourt, etc., les gites fossilifères de Brimont, — ceux de Villers-Franqueux, d'Hermonville, de Pavy, de Prouilly, de Sapicourt, de Gueux, et de Vrigny. Tous ces points si intéressants et si riches sont indiqués sur la carte par une PK située sur l'emplacement exact du gisement. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — [mp. Levé, rue Cassette, 17. 32° ARABE _ LES ÉCHINODERMES FOSSILES (Suite.) ASIN S rues Suivant qu'ils présentent ou non un appareil mastica- teur autour du péristome, les Oursins irréguliers se divi- sent de la manière suivante : : 2 Un appareil masticateur............. — Gnathostomes. Pas d'appareil masticateur.......... — Atelostomes. A. GNASTHOSTOMES. y { Aires interambulacraires larges... ... — IT Clypéastridés 4 : 8e YP Aires — étroites 347.2 À 2 Péristome décagonal ou arrondi.....:=—,1 Echinoconidés ——\ tpentagonal..:.....,.:1:.2.. = II Conoclypéidés I. ECHINOCONIDÉS Test élevé conique, anus marginal... — Echinoconus. 4 + Test convexe, mais peu élevé, anus en dessus ou en dessous.......... =" 2 AMUSAEN AeSSUS bee able ces — 3 ANUS en dessous.” ,.:2.2 1020 4 { Périprocte petit, fortes cloisonsinternes sur les bords des aires interambu- 3 laCrAITeS etre eee tnie eluiers — Discoïdea Périprocte grand, pas de cloisons in- FAN ÉTAGE TR UOTE — Holectypus. Périprocte régulier, tubercules non 4 CHENE ane remis een — Pygaster. Périprocte irrégulier, tubercules cré- OS ERA AU RENE ARENA — Anorthopygus. IT. — CONOCLYPÉIDÉS. Test fortement bombé. Ambulacres pétaloides, ouverts à la partie inférieure et se continuant, sur la face infé- rieure, jusqu'au péristome. Un seul genre important à signaler : Conoclypus, Agassiz. III. CLYPÉASTRIDÉS. Test plus ou moins bombé; sillons ambulacraires in- férieurs simples — a) Euclypéastridés. Test aplati, en forme de palet ; sillons ambulacraires inférieurs ramifiés — b) Scutellidés. _a) Euclypéastridés. 1 Contour du test pentagonal... ..... =? — — arrondi ou elliptique = 3 Oursin de très grande taille ; dos ren- flé; pétales saillants, n'atteignant 2) pas JOPDOTd eine nee — Clypeaster © ) Oursin de moyenne ou petite taille aplati des deux côtés; pétales non , saillants atteignant les bords... ... = Sis mondia . ( Contour du test arrondi, oùrsin en Ge) forme de palet....,....... EE — $Scutellina =; (-Contour-elliptique...............". — 4 Anus en dessous, entre la bouche et le bord du test; dix cloisons radiaires A à-l'intérieur du test sil — Echinocyamus. Anus en dessus, touchant au bord du test, pas de cloisons à l’intérieur de CelUR CIS MAR ann ne — Lenita. b) Scutellidés. RES CDETIOTE 2 ser e nat etre cie ele tuleisiens — Amphope. 1 Héstnontperforé: 15. Ne RAC Ntes —.2 E Oursin de grande taille, anus infra- 2 marginale: HOnene re ocutella. Oursin de très petite taille, anus su- DraMareina let eee ere Me — Scutulum. Les Oursins irréguliers, de Desor, ou Exocycliques de Wright, sont des animaux à symétrie bilatérale, Le test peut être de forme ronde, elliptique ou discoïde, tantôt conique, tantôt cordiforme. La bouche peut être ou cen- trale ou excentrique. L’anus est toujours excentrique, - Il peut être ou marginal ou placé soit en dessus, soit en 2* SÉRIE — N° 56 \ À G} JUILLET 1910 ———" dessous. Les ambulacrcs sont simples ou pétaloides; l'antérieur, ou impair, souvent différent des autres. Par leur structure nettement bilatérale, fortement différenciée, les Oursins irréguliers et surtout les spatan- gides doivent être regardés comme des êtres plus per- fectionnés que les Oursins réguliers; entre ces derniers et le groupe des Spatangues, la transition s'opère d’ail- leurs par des formes qui, bien que placées dans le groupe des irréguliers, se rapproche par certains caractères des réguliers, comme c’est le cas pour les Cassidulidés et les Holasteridés. Les Oursins irréguliers débutent dans le Lias, où ils ne sont, d'ailleurs, représentés que par trois espèces : un Pygaster et deux Galeropygus. C’est dans le Crétacé et le Tertiaire qu’ils atteignent leur plus grand développe- ment. Suivant que la bouche est centrale ou excentrique on peut diviser les Oursins irréguliers en deux grands groupes que nous étudierons successivement. Formes à péristome central ou presque. n Ambulacres SUNDIES Rec th ee — 2 Ambulacres pétaloïdes.............. #1 Périprocte (anus) marginal. ........ —13 2 4 Périprocte situé soit en dessus soit ERNCESSOUS NN rare ele re e ele = 4 3! Péristome décagonal............... — Echinoconus. | Péristome pentagonal.............. = Conoclypus. { Périprocte situé en dessus...:..... . = 5 | Périprocte situé en dessous.......... — 6 Périprocte régulier longiludinal, tu- 5 | bercules perlorés, non crénelés ... = Pygaster. | Périprocte irrégulier, oblique ; tuber- (Cules CrENnelÉS ER. CRAN — Anorthopygus. ; à Périprocte petit; des cloisons internes ETS sur le bord des aires interambu- ; 6 JACTAITES EEE Eee erenr er °.. — Discoidea. Périprocte grand, pas de cloisons ; Internes ss niet Me nerson sn donne — Holectypus. 7 Oursins de petite taille... :.:.."..... = Oursins de grande taille........ N—112 8 A contour penlagonal.............. — $Sismondia A contour arrondi ou ovale ........ —=1:9 g Contour-arrondi "er rretert rte — Scutellina Gontouriovales ln 7.2.5. — 110 10 Déstrenpé Rene eee ere —= Fibularia. Des dépRunen Ce rene — 11 Des cloisons inlernes; pas de zone - a | lisse à la face inférieure.......... — Echinocyamus, Pas de cloisons internes; une large | zone lisse en dessous............. — Lenita, Test bombé, à contour pentagonal... — Clypeaster. 42! Test {rès déprimé (1), à contour dis- COUR bin er ereem erer = 13 43 | Formés sans entailles ni trous ...... — Scutella, | Formes munies de trous ou d’entailles — 14 Deux lunules circulaires, dans le pro- longement des aires ambulacraires TESPITALOILÉS Eee esse certe — Amphiope 14 | Aires ambulacraires séparées des in- terambulacraires par des sillons DLOIOD OS Rep er mereeeecese — Runa. I. ECHINOCONIDES. Genre Echinoconus, Breyn., ou Galerites, de Lamarck (fig. 1). — Les Echinoconus ou Galerites sont des Our- sins de taille moyenne que l’on rencontre en assez grand nombre dans la craie, leur moule interne silicifié se ren- contre aussi fréquemment soit dans l'argile à silex, soit dans le Diluvium ou les rognons de silex provenant de la craie se trouvent à l’état remanié. Ces Oursins se dis- (1) Sauf Runa qui est petit et renflé, 150 tinguent à première vue par leur forme conique presque turritée et par le contour subpentangulaire de leur base. La forme type est l'E. vulgaris, Klein, qui est très commune dans la craie blanche ainsi que les E, alboga- lerus, Lam. et E. abbreviata, du même gisement, Fig. 4. — Echinoconus vulgaris, vu de profil et du dessous : a) périprocte; b) péristome. Nous citerons encore, d'après Pictet, comme prove- nant de la craie de France, les espèces suivantes : G. pyramidalis, Desm. G. laevis, Ag. G. orbignyana, Ag. G. oblongus, Desor, et &. mixtus, Defr. Genre Discoïdea, Klein. — Ce genre est voisin du pré- cédent par la taille, bien qu'il présente aussi des espèces beaucoup plus petites. Le test est ordinairement sub- conique ou hémisphérique et le contour de la base est circulaire, Les tubercules sont disposés par séries et c’est l’un des caractères qui les différencient des Galé- rites. Une particularité qui fera toujours reconnaitre les Discoïdea, sont les profondes entailles que l’on remarque sur les moules internes, que nous avons si- gnalées plus haut. Les Discoiïdées appartiennent toutes au Crétacé. Onen rencontre plusieurs espèces dans le Gault : D. favrina, Desor; D. conica, Des.; D. rotula, Ag.; D. decorata, Des. Dans le Cénomanien, on trouve les D. cylindrica, Ag. (fig. 2), D. subuculus, Leske, et D. minima, Desor, cette Fig. 2. — Discoïdea cylindrica, Agass., du Cénomanien. Gr. nat. dernière provenant du département de l'Orne. Ce genre fournit encore des. espèces dans la craie sénonienne parmi lesquelles il convient de citer : la D. infera, Desor, trouvée à Fécamp, la D. excisa, Des., de Tours et la D. lævissima, Desor, provenant de Royan. Genre Holectypus, Desor. — Fut quelquefois considéré comme une coupe du genre précédent, avec lequel il a d’ailleurs beaucoup de rapport; ses principaux caractères consistent dans la présence de tubercules très apparents, dans l'absence complète d’entailles sur le moule par suite du manque de cloisons internes et enfin dans la grandeur de l’anus qui est très large. Les espèces sont assez nom- LE NATURALISIE breuses, nous citerons les : H. concavus, Desor; H. sub- depressus, d'Orb.; H. Devauxianus, Cott.. de l’Oolithe in- férieure, H. hemisphæricus, Desor, H. antiquus, Desor, pro- viennent de la grande Oolithe (étage bathonien); cette même formation, dans le département de l'Yonne, fournit une autre espèce, l’H. Raulini, de Cotreau. A l'étage callovien se rapportent les H. planus que l’on trouve aux Vaches-Noires (Calvados), H. striatus, d'Orb., de Marolles et de Ste-Scolasse dans l'Orne. Dans l’Oxfordien proprement dit se présente fréquem- ment l'H. punctulatus, Desor. et plus rarement l’H. Or- moisianus, Cott., trouvé dans le département de l'Yonne, L'H. depressus, Lesk. sp. (fig. 3), se rencontre dans LEONE) MN (2007 SZ Fig. 3. — Holectypus depressus, Lesk. sp., dessous et profil. Oxfordien, un peu grossi. l'Oxfordien et dans le Corallien; ce dernier étage fournit également les H. corallinus, d’'Orb., et H. drogiacus, Cott. Enfiu nous citerons dans le Kimmeridgien deux es- pèces : H. inflatus, Des., et H. speciosus, Desor. Pendant la période crétacée, ce genre fut encore repré- senté par quelques espèces, peu abondantes d’ailleurs, parmi lesquelles il convient de retenir l’H. macropygus, Desor, qui se trouve assez communément dans le Néo- comien, etles H. serialis, Desh., et 7. turonensis, Desor, le premier de la craie à Hippurites d'Algérie, le second du Sénonien de Touraine. Genre Pygaster, Ag. — Les Pygaster sont de très jolis. Oursins à test un peu déprimé dont le contour est ou subpentagonal ou circulaire; ils sont concaves à la face inférieure, qui présente un péristome largement ouvert, décagonal et incisé à ses angles. L’anus est très grand et occupe quelquefois tout l’espace situé entre le sommet etle bord. Les tubercules sont disposés en séries très régulières. F Les espèces ont vécu aux temps jurassiques et cré- tacés. Dans le Bathonien de Normandie se montre le P. la- ganoïdes, Ag., tandis que le P. umbrella, Ag. (fig. 4), l'espèce la plus connue, est fréquente dans le Callovien de Marolles et dans l'Oxfordien de Châtillon-sur-Seine. De l'étage séquanien nous citerons les P. pileus, Ag., et P. inflatus, d'Orb. Les couches cénomaniennes de l'ile d'Aix et de Fouras ont aussi fourni deux espèces de ce genre :le P. costel- latus, Ag. et le P.truncatus, Ag. STE PR UV LE NATURALISTE Fig. 4. — Pygaster uinbrella, Agass., Oxfordien de Châtillon- sur-Seine. Gr. nat. Genre Anorthopygus, Cott. — Présente à peu près les mêmes caractères que le genre précédent; cependant ici le périprocte est irrégulier, développé dans une direction oblique, et les tubercules sont crénelés. 2, 3 , Fig. 5. — Anorthopygqus orbicularis, Cott., dessus et profil. Du Cénomanien. Gr. nat. Le P. costellatus, Ag., que nous citons plus haut doit être placé ici; 1l devient donc À, costellatus, il se trouve dans les couches cénomaniennes. IL. CONOCLYPÉIDÉS. Genre Conoclypus, Ag. — Les espèces qui appartien- nent à ce genre nous ramènent à la forme conique que nous voyons chez les Galérites et aussi un peu à celles des Ananchytes que nous verrons plus tard. Ce sont des Oursins à test fort épais, à péristome pentagonal, en- touré par les aires ambulacraires, enfoncées sur le bord, tandis que les aires interambulacraires font saillie et forment comme des lèvres ; le bord buccal est fortement recourbé à l’intérieur et porte de courtes auricules hori- zontales. L'appareil masticateur est puissant, Les espèces de ce genre se montrent dès le Crétacé supérieur mais elles y sont rares, elles abondent dans lVEocène et se poursuivent dans le Miocène, mais avec moins de variété. Nous citerons : C. Leskei, Ag., où Gale- rites ovata de Lam.,de la craie de Royan; €. acutus, Ag., qui caractérise la craie blanche de la Dordogne. Comme espèces tertiaires nous citerons : C. ovum, Ag.. du Nummulitique de Dax; le C. conoideus, Goldf. (fig. 6), de l'Eocène; le C. plagiosomus, Ag., du Miocène du cap . Couronne près Martigues, etc. c'e FE © I, UT, Fig. 6. — Conoclypus conoïdeus, Goldf., de profil. Eocène de Bavière, réduit de moitié. lesquels les ambulacres sont pétaloïdes et qui renferment des espèces très curieuses sous beaucoup de rapports. (A suivre.) P.-H. FRITEL. 2000000000000300000000000000000000 COLÉOPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX ORIGINAIRES D'AMÉRIQUE Lystronychus vicinus, n. sp. Assez large, hérissé de poils, densément ponctué, foncé et subopaque sur l’avant- corps avec les élytres un peu brillants, foncés, à vagues reflets roussâtres, ces derniers finement striés-ponctués, antennes noires, un peu épaisses, subfliformes; pattes noires avec la base des cuisses rousse ; prothorax court et transverse, non denticulé; élytres bien plus larges que le prothorax, atténués à l'extrémité. Long. 9 mm. Brésil : Diamantina (coll. Pic). — Des chasses de E, Gounelle, ainsi que les deux espèces suivantes. Voisin de piliferus, Champ., coloration à peu près semblable mais de forme plus robuste, prothorax plus large et antennes moins grêles. Lystronychus Gounellei, n. sp. Un peu allongé, subpa- rallèle, à peine brillant, hérissé de poils, noir à faibles reflets bronzés avec les pattes plus ou moins roussâtres. Antennes un péu épaisses, subfliformes, noires, parfois vaguement roussâtres à la base; prothorax très densé- ment ponctué, court et large, fortement dilaté — arrondi antérieurement, faiblement crénelé, denticulé — sur les côtés ; élytres un peu plus larges que le prothorax, ayant des rangées longitudinales de granules brillants et fai- blement ponctués en rangées. Long. 7-8 mm.— Brésil : Itatiaya (coll. Pic). Coloration près espèce précédente mais de forme bien différente; peut se placer près de Guerini, Mekl. Lystronychus obscuripes, n. sp. Très voisin du précé- dent par sa forme et par ses caractères généraux, mais s'en distingue à première vue par la coloration bleutée du dessus du corps et par ses pattes qui sont entière- ment foncées. Long. 8 mm. — Brésil : environs de Rio de Janeiro. M. Pic. a — —— —"—"— ———— LES RARETÉS DE LA BLORE FRANÇAISE Quel est le jeune botaniste qui n'a pas été doucement ému en recueillant ouen découvrant une plante rare ou nouvelle pour son département ou sa région ? Ce senti- ment de joie est toujours éprouvé, même par le botaniste Dans un prochain article nous verrons les genres chez | expérimenté qui rencontre une espèce nouvelle pour la 152 LE NATURALISTE science Ou pour son pays où qui met la main sur une espèce réputée rarissime. Nous avons dressé le bilan de toutes les raretés de la flore française et nous avons trouvé que, sur les 4.500 espèces environ qui composent la flore de notre pays, 145 peuvent être considérées comme très rares et 52 comme rarissimes. Dans ces nombres ne sont pas comprises les espèces naturalisées. La Corse, à elle seule, renferme 51 plantes rares dont 12 rarissimes. Viennent ensuite le Var avec 15 espèces, les Pyrénées-Orientales avec 14 espèces, la Savoie ._avec 12, les Alpes-Maritimes avec 11, les Hautes-Pyré- nées et les Hautes-Alpes avec 6, l'Hérault avec 5, l'Aude avec k, l'Aveyron, les Bouches-du-Rhône, les Basses- Pyrénées avec 3, le Jura, le Finistère, l'Isère, le Loiret avec 2. Enfin l'Ariège, l'Ain, les Ardennes, les Basses- Alpes, le Cantal, la Charente-Inférieure, la Lorraine, la Gironde, la Lozère et le Morbihan comptent chacun une rareté, Nous croyons rendre un réel service aux botanistes en leur indiquant, par départements, les plantes qu’ils con- voitent pourleur herbier. Cette énumération, n'étant pas longue, ne sera pas fastidieuses. Ce relevé n’a, croyons- nous, été jamais fait. Au point de vue des familles de plantes, on constatera que les raretés se répartissent comme suit : Grami- nées 24, Composées 20, Légumineuses 19, Liliacées 16, Rosacées et Cypéracées 9, Ombellifères et Scrofula- riacées 8, Crucifères et Plombaginées 7, Caryophyllées et Boraginées 5. Les Graminées viennent exceptionnellement en tête parce que cette famille est d’une étude difficile et a été fort négligée dans les recherches. Nous le savons par expérience et nous avons la conviction que, pour les raretés qu'elles renferment, on trouvera facilement de nouvelles localités et que de nouvelles espèces viendront récompenser les chercheurs. Aussi nous bornerons-nous à énumérer les espèces les plus rares de cette famille, Ce sont : Maillea crypsoïides, Boiss., de la Corse ; Eleusine indica, Gærtn., des Basses-P yrénées : Sesleria sphærocephala, Ard., de la Savoie ; Calamagrostis neglecta, Gærtn., du Jura ; Stipa tenella, Gaud., de l'Hérault; Avena filifolia, Lag., des Pyrénées-Orientales ; Trisetum Burnoufii, Req., de la Corse; — . alpestres, P. B., de la Savoie; Poa Balbisii, Parl., de la Savoie ; — concinna, Gaud., de la Savoie ; Catapodium Salzmanni, Boiss., des Bouches-du-Rhône ; Bromus fasciculatus, Presl., de la Corse ; Nous n'avons pas à dessein précisé les localités de ces plantes parce que, croyons-nous, on les retrouvera dans les départements où elles occupent généralement à l'heure actuelle une seule localité sinon dans les départements limitrophes. Nous ferons de même pour les Rubus et Hieracium si sujets à contestation. Nous n’indiquerons même que les espèces, Tels sont: Rubus Schlechtendalii, Weihe ; —. gratus, Focke ; — Lindleyanus, Nees; — . Mercieri, Gen; — scaber, Weiïhe; Hieracium Bocconei, Gris. — compositum, Lap. — Langei, Fr. — Epiimedium, Fr. Dans l’'énumération qui va suivre nous ferons précéder d’un astérisque les plantes rarissimes. Nous indiquerons, pour chaque espèce, autant que faire se pourra, la loca- lité, la station et la date de fleuraison (1). : Ranunculus Revelieri, Bor. — Corse : marais et fossés à Porto-Vecchio et Bonifacio, d'avril à mai. * Papaver obtusifolium, Desf. — Corse : vignes à Ro- gliano, de mai à juin. * Alyssum pyrenaicum, Lap. — Croît en juin sur le rocher inaccessible le Soler à la Font de Comps dans les Pyrénées-Orientales. Æthionema pyrenaïcum, Bout. — Ariège : sur les rochers calcaires, de juin à août. HU Barbarea sicula, Presl. — D'avril à juin, au bord des ruisseaux en Corse où l'on a très rarement la chance de la renconter. Sisymbrium Costei, F. et R. — Aveyron : à Latour près Saint-Affrique, au bord des chemins, dans les décombres et les cultures, de mai à juillet. : Cardamine Chelidonia, L. — En mai, juin et juillet, sur les rochers ombragés, près de Bastia (Corse). * Cistus hirsutus, Lamk. — Finistère, à Landerneau, dans les landes et sur les rochers schisteux, en juin- juillet. Ils est intéressant de retrouver, sous le climat d’ailleurs doux de la Bretagne, cette espèce qui appartient exclusivement aux flores espagnole et portugaise. Viola corsica, Nym. — Croit en mai et juin dans les pâturages des montagnes de la Corse. # Silene viridiflora. Li. — Hérault : Saint-Pons, de mai à Juillet, dans une clairière ombragée du bois de Par- dailhan. Lychnis cœli-rosa, Desr. — Cette espèce, signalée dans les marais de la Corse où elle se rencontre très rare- ment, fleurit en avril-mai. Saponaria bellidifolia, Sm.— Aveyron : pelouses rocail- leuses et sables dolomitiques du Larzac, Devèze de la Panouse, en juin et juillet. Spergularia insularis, F. et $. — Habite les sables maritimes de la Corse, à Calviet Bonifacio. Erodium Jacquinianum, Fisch. — Espèce des sables maritimes de la Corse où on la recherche souvent sans succès d'avril àjuin, car elley esttrès rare. Genista ephedroïides, DC. — Très curieux genêt fleuris- sant d'avril à juin sur les côtes de la Corse où sa rareté excite le botaniste à le rechercher. Genista linifoli, L. — Plante des bois, de mars à mai, dans le Var, à Hyères et à Toulon. à * Lupinus pilosus, Murr. —Corse : à Porto-Vecchio, en avril-mai,. + Ononis aragonensis, Asso. — En juin-juillet, aux ports de Gavarnie et de Venasque dans les Pyrénées centrales. * Medicago torncta, Willd. — A Corte, en Corse, d'avril à juin, où on n’est pas toujours assuré de le ren- contrer. (4) Nous écrivons à dessein fleuraison car, si la botanique a le droit d'employer au sens propre le mot fleurir par opposition au mot figuré florir, nous ne voyons pas pourquoi elle n’emploierai= pas aussi légitimement Aeuraison par opposition à floraison. U'est ce que nous faisons depuis longtemps quand les imprimeurs, veulent bien respecter notre orthographe. Ë L'E NATURALISTE Trifolium Savianum, Guss. — Môle de Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, d’ avril à juin. Astragalus nevadensis, Boiss. — Plante fes Pyrénées- Orientales, à Caruby dans le Capsir, où on peut la re- cueillir de juin à août. Astragalus sirinicus, Ten. — Espèce estivale des hautes montagnes de la Corse. Astragalus epiglottis, L. — Spéciale en France au Var; elle y croit à la Valette et au mont Coudon près de Toulon, en avril et en mai. Astragalus leontinus, Wulf. — On le rencontre dans les rochers et éboulis et sur les pentes herbeuses des hautes montagnes et près des glaciers dans les Hautes- Alpes à Briançon et au pic des Trois-Évéchés. Elle y prospère en juillet-août, Vicia melanops, Sibth. — Var, où elle affectionne les bois secs. On peut l'y rechercher en mai et juin, mais elle y est rare. * Vicia vestita, Boiss. — D’avril à juin, au bord des champs et des vignes dans le vallon de Cerbère (Pyrénées- Orientales). Vicia argentea, Lap. — Habite les rocailles et les pâtu- rages élevés, à Gèdre dans les Hautes-Pyrénées, en juillet- août. * Vicia elegantissima, Shutt. — Plante du Var où on la rencontre, à Porquerolles, en mai-juin dans les bois et les broussailles, Nous pourrions encore citer de Porquerolles la * monoperma, Thomps., et le Lathyrus tingitanus, L. La Corse ne renferme qu'un seul Vicia très rare : V. Barbazitæ. Lathyrus venetus, Romy. — Plante des bois monta- gneux, fleurissant en mai et juin, appartient aussi à cette ile. * Prunus lusitanica, L. — Cette plante, cultivée dans certains parcs, n’est indigène en France que dans les Hautes-Pyrénées : bois de la vallée de Aïra près de Blanca, où elle fleurit en juin. * Geum heterocarpum, Boiss.— Dans les Hautes-Alpes, où on le rencontre dans les buissons, sous les rochers calcaires du mont Séuse près de Gap, en juillet-août. Potentilla pennsylvanica, L. — Habite, dans l'Isère, la vallée de la Bérarde près Saint-Christophe-en-Oisans où on pourra le recueillir en juin-août. Aichimilla cornucopioïdes, R. $S. — Plante de Corse où elle se rencontre en mai et juin dans les lieux secs, à Vivario et à Vezzani. Vicia Epilobium gemmiferum, Bor. — Habite les Hautes-Alpes ï et l'Isère à la jonction de ces deux départements et croit dans les ruisseaux en août et septembre. * Saxifraga hieracifolia, W. et K. — Très intéressante espèce qui habite le Cantal où elle n'existe que sur un rocher inaccessible, au Pas-de-Roland. Il faut être habile gymnaste pour l’atteindre. Nous sommes passé près d’elle sans pouvoir l’atteindre. L’échantillon figuré ici vient néanmoins de cette station, où la plante croit en août et septembre. Ce sont des plantes dangereuses à cueillir et les annales de la Botanique ont enregistré plus d’un acci- dent mortel arrivé au botaniste imprudent qui veut à tout prix cueillir des raretés retranchées sur des rochers hors d'atteinte. La distribution géographique de cette espèce mérite d'attirer l’attention. 153 Le Saæifraga hieracifolia, en effet, qui n’occupe en France qu'une seule localité, d’ailleurs très restreinte, ne se retrouve en Europe qu’en Autriche-Hongrie, dans les sols boueux des ruisseaux des Alpes de Styrie, où il est rare, et dans la Norvège d’où, par le Spitzberg et la Nou- velle-Zemble, il gagne la Russie arctique et la Sibérie et Saxifraga hieracifolia. par celle-ci l'Amérique arctique. Les stations de France et d'Autriche ne sont donc que des postes avancés de l'espèce vers le Sud, dont l’origine est peut-être attri- buable à des oiseaux migrateurs. Saxifraga florulenta, Moret, — De juillet à septembre, sur les rochers élevés siliceux des Alpes-Maritimes. * Saxifraga Seguieri, Spreng. — Rochers et pelouses des hautes montagues de la Savoie. Eryngium viviparum, Gay. — Cette curieuse petite plante occupe les landes et les pâturages inondés des côtes du Morbihan où on a chance de la rencontrer de juillet à septembre, Eryngium Barrelieri, Boiss. — Conlinée en Corse dans les marais des côtes près de Bonifacio, où elle fleurit en mai et juin. * Thapsia tenuifolia, Lag. — Cette espèce n’a été vue qu'une seule fois, en juin-juillet, sous les murs de la cita- delle de Saint-Florent en Corse. C’est une plante de l'Europe occidentale qui habite l'Espagne et le Portugal. Thapsia polygama, Desf. — Espèce des sables mari- times, également hôte de la Corse. On est sûr de la ren- contrer, de juin à août, à Porto-Vecchio. Seseli Bocconi, Guss. — C’est encore à la Corse qu'ap- partient cette plante, Elle y croit en juin et juillet sur les rochers du golfe de Porto et de la baie de Sagone. 154 ; Physospermum aquilegifolium, Koch. — Bois et rochers humides de la Corse où elle est rare. Fleurit de juin à août. Linnæa borealis, L. — Longtemps inconnue en France, cette délicieuse petite plante, dédiée au plus grand des botanistes, fut découverte parmi la mousse dans les forêts des montagnes en Haute-Savoie près de la fron- tière. On fut longtemps sans l’y retrouver. Elle compte en Savoie quatre localités. Nous l'y avons vue et cueillie sur place. On a déjà publié de nombreuses figures de cette espèce. Aussi renonçons-nous à la représenter de nouveau. Il y a d’ailleurs des espèces encore plus rares. A M. PETITMENGIN, récemment décédé à la fleur de l’âge et qui fut notre savant guide durant la session de l’Académie internationale de Géographie botanique, en Savoie, nous sommes redevable de la cueillette de cette plante. HECTOR LÉVEILLÉ. (A suivre.) DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX GNOPHOS SEROTINARIA hb., v. DOoGNINI, n. var. — ©" 38 millimètres. En tout conforme au type, mais le fond des ailes, en dessus, est d’un gris ardoisé foncé, uni, nullement picoté. La ligne ondulée qui traverse les quatre ailes, et les omicron dans la cellule de chaque aile sont très apparents, leur teinte est noirâtre. Franges de la couleur du fond. Une série de points noirs inter- nervuraux longe le bord externe, comme chez le type. Dessous d’un gris uni, mais plus clair qu'en dessus. La ligne transverse n’est pas apparente. Mont CANIGOU, (Pyrénées Orientales), 21 juillet, pris par M. P.Dognin, et faisant partie de sa collection. Le type scrotinaria se prend aussi dans les Pyrénées Orientales. J'en ai un ©” provenant de la TOUR DE CAROL, (Pyrénées Orientales). ZEPHYRUS BETULÆ l., v. SINEMACULA, n. var. — Con- forme au type, mais sans tache fauve en dessus des supérieures, après le traitcellulaire noir, ni entre les ner- vures 2 et # (syst. anglais). Environs de Paris, un ©”, ma coll. PAUL THIERRY-MIE&. LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES (1). BRACHYSTEGIA, Benth. — Arbres inermes à feuilles paripennées et à écorce fibreuse. Ca- lice à dents presque rulles. Corolle nulle ou formée de petites écailles très réduites. Eta- mines 10, plus ou moins soudées par leur base, toutes fertiles, Gousse bivalve; graines sans albumen. — # espèces : Afrique tropi- cale. (4) Voir le Naluraliste, n° 446, 1°" octobre 1905. LE NATURALISTE On utilise les fibres corticales au tissage, et les graines dans l'alimentation. Feuilles à 2 folioles coriaces, et fleurs non ve- lues en NE een ESS 29 28 4 Feuilles paripennées, à plus de 2 folioles, ou sinon, n’ayant pas en même temps les fleurs glapresi cet Re ere ee RATER 30 TRACHYLOBIUM, Hayne. — Arbres inérmes à feuilles bifoliolées. Calice à # dents forte- ment imbriquées. Corolle à 5 pétales, ou 3 au 29 moins bien développés. Etamines 10, libres. Gousse coriace, indéhiscente; graine sans arille, ni albumen. — 3 espèces : Afrique, Mascareignes, Asie tropicale. Les différentes espèces de ce genre font partie du groupe d’ar- bres qui fournissent le Copal. Ce baume, dont le plus apprécié vient de Zanzibar, sert à la fabrication des vernis, et surtout, quand il est bien pur, c’est un succédané de l’ambre. On le trouve concrété dans le sol, c’est une résine pseudo-fossile. Fig. 56. — Trachylobium Hornemannianum, Hayne, Fleur. Folioles ponctuées-pellucides................. 31 30 ù : : Folioles non ponctuées-pellucides............. 32 CYANOTHYRSUS, Harms. — Arbres ou arbustes à feuilles paripennées.Calice infundibuliforme à 4 lobes. Corolle à 5 pétales, dont 3 beaucoup plus grands que les autres. Etamines 10, soudées en une gaine velue. Ovules nombreux. — 3 espèces : Afrique tropicale occidentale. 31 Bractéoles colorées incluant le bouton, persis- 32 tantes, étalées à l’anthèse.............:... TOR) Bractéoles très caduques..................... 36 ; | Etamines: fertiles 14072252 34 A BNP ET s : à l'Etamines fertiles hier one See 35 LOESENERA, Harms. — Arbuste à feuilles pa- ripennées. Calice à 4 divisions. Pétales 5, dont 3 plus grands. Etamines 10. Ovaire sti- pité à ovules peu nombreux, plus ou moins longuement soudé au tube calicinal. — 1 es- pèce : Afrique tropicale occidentale. HUMBOLDTIA, Vahl (— Batschia, Vahl). — Ar- bres bas ou arbustes à feuilles paripennées. Calice à 4 divisions subégales colorées. Pé- tales 5 ou 3 bien développés. Etamines ferti- les 5. Gousse bivalve; graines sans albumen.. — k& espèces : Ceylan,Indes orientales. 34 35 HENRI Coupin et LOUIS CAPITAINE. LE JA MYRMÉCOPHILIE DES CHCROPIA Ilest plus honorable de reconnaître ses erreurs que d’y persister. Dans une de mes publications (Parasitisme et mutualisme dans la nature. Paris, Alcan 1906) je m'étais fait l'écho d’une théorie qui était alors couramment admise dans le monde scientifique, celle de la myrmé- cophilie, Rappelons en quelques mots en quoi elle con- siste. Il existe dans l'Amérique du Sud des arbres nom- més Cecropia, qui hébergeut des fourmis du genre Azteca; celles-ci les protègent contre les fourmis coupeuses de feuilles. Pour attirer les Azfeca, l'arbre leur offre des conditions d'existence favorables : bon souper, bon gîte et possibilité de pratiquer le reste sans être dérangées. En effet, le tronc est creux et c’est dans une cavité limi- tée par deux cloisons nodales que les fourmis élisent domicile. Il y a sur le tronc des ébauches de trous qui leur permettent, au prix d’un faible travail de creuse- ment, de pénétrer dans une de ces cavités internodales. D'autre part, il se développe, à la base des feuilles du Cecropia, des corpuscules, dits corpuscules de Müller, très riches en albumine, qui servent de nourriture aux fourmis. D’après la théorie de Fritz Müller il y aurait donc échange de services, entre l'arbre et les fourmis; les Cecropia protégés par une garnison d’Azfeca ne seraient pas dépouillés de leurs feuilles par les Atta etseraient en outre protégés contre d'autres parasites. Or cette théorie, établie peut-être un peu hâtivement, vient d’être battue en brèche par M. K. FIEBRIG (Biolo- gisches Centralblatt, 1909), qui, habitant le Paraguay, a pu faire des observations précises sur les relations des Cecropia avec les fourmis. Un fait reste hors de conteste : c'est la présence à peu près constante des Azfeca; on les voit entrer et sorur par les orifices perforantla paroi du tronc et des branches. Dans les cavités internodales on trouve des fourmilières avec des œufs, des larves, et des provisions de corpus- cules de Müller, qui servent à nourrir celles-ci. Mais il est faux que les fossettes qu'on observe sur le tronc soient une adaptation myrmécophile, destinée à faciliter aux fourmis la pénétration dans la cavité. Ces fossettes _se produisent tout naturellement par refoulement des tissus, lors de la formation des feuilles. Si les fourmis tirent profit de l’abri et de la nourriture que leur fournit l'arbre, il est faux en revanche qu'elles protègent celui-ci. Malgré la présence des Azteca les feuilles des Cecropia sont attaquées par de nombreux insectes, notamment par des chenilles et des Hémiptères. Il y a même la chenille d'un Héliothis, qui vit à l’inté- rieur des rameaux en refoulant la garnison ét en dévo- rant les cloisons transversales, et la moëlle, jusqu'à l'extrémité des rameaux ; au contraire Azteca ménage ces cloisons ainsi que la moëlle des jeunes pousses. Quantaux fourmis coupeuses de feuilles, celle qui vit au Paraguay est Atta sexdens; son nid se trouve dans un sol compact et sec formé par la latrite, jamais dans les endroits sableux ou hümides, où croissent les Cecropia. D'ailleurs les Atta préfèrent les plantes exotiques, récemment importées, et n’occasionnent pas de dommages sensibles aux végétaux indigènes. En tous cas, chez Cecropia les feuilles repoussent lorsqu'elles ont été coupées. Ces - arbres n’ont donc rien à craindre des Atta, d’autant que _ leurs feuiiles sont dures et velues. D'ailleurs dans leur jeunesse ils n’ont pas de garnison protectrice. D’autre l 4 L NEA RO RESA IOUS IE 155 part, si le temps est frais, les Azteca sommeillent, tandis que les Atfa opèrent par tous les temps, Enfin les Azteca ne protègent pas l'arbre contre les autres fourmis qui viennent y chercher nourriture et abri. Tous ces faits concordent pour prouver qu'elles ne le protègent pas non plus contre les coupeuses de feuilles et que cette protection serait superflue. Les dispositions que pré- sentent les Cecropia sont bien favorables aux Azfeca, mais elles n'ont pas pour but de les attirer et de les retenir. Il y a entre ces arbr:set les fourmis des rela- tions de commensalisme ou même de parasitisme plutôt que de mutualisme. Il serait intéressant de voir si les autres exemples de myrmécophilie (par exemple chez Acacia sphæroce- phala) qu'on a mis en avant résisteraient à une critique basée sur des observations précises. On a même prétendu que certaines plantes attirent des acariens en leur prépa- rant un logement convenable (acarodomaties). Il est probable que ces productions végétales sont simplement le résultat de l’irritation produite par la présence du parasite; de même que les corpuscules de Müller qui naissent à la base des feuilles des Cecropia peuvent être considérés comme des gales produites par l’irri- tation que les tissus végétaux subissent de la part des fourmis. Si les phénomènes ainsi compris perdent leur carac- tère merveilleux, ils deviennent en revanche plus vrai- semblables. La nature nous offre déjà assez de sujets d'étonnement sans qu'il faille sortir des limites du réel en construisant des romans scientifiques. Dr L. LaLoy. Silhouettes d’Animaux. Le Chamois. Le Chamois caractérise les Alpes au même titre que les Edelweiss que les ascensionnistes vont cueillir au sommet des montagnes de la Suisse. Ceux-ci d’ailleurs ne le voient presque jamais parce qu'il ne sympathise pas avec les voyageurs de l'agence Cook, mais le con- naissent néanmoins sous forme de... cannes, leurs cor- nes élégamment recourbées en hameçon en constituant un manche des plus « select ». On le trouve surtout dans les hautes régions et jusque sur les neiges éternelles, surtout en été. Il passe sa vie à gambader, à sauter d'une éminence à l’autre, ne comprenant la vie que grimpé sur la crète la plus terrifiante ou narguant le précipice le plus abrupt. C'est le clown des mammifères l'Et il saute avec une telle rapidité et une telle audace qu'il est quasi impossible de l’atteindre. « Jamais, dit Tschudi, un Chamois ne reste perché sur uue pointe de roche pres- que inaccessible sans faire des efforts pour se sauver, comme cela arrive souvent aux Chèvres, qui attendent, en bélant, que le berger vienne, au péril de sa vie, les sortir de cette position périlleuse. Le Chamois aime mieux faire un saut qui lui sera presque nécessairement fatal. Lorsqu'il arrive à l'extrémité d’une corniche sans issue, il s'arrête un moment en face de l’abime, se re- tourne, et, surmontant l’effroi que lui inspire l'homme qui le poursuit, il revient sur ses pas avec la rapidité d'une flèche. Si le chasseur n’est pas bien posté, il à juste le temps de se coucher à plat ventre, où de se coller contre le rocher, pour laisser le Chamois bondir 156 à côté ou au-dessus de lui. Si un Chamois est forcé de descendre des escarpements presque verticaux et qu'il n’aperçoive, au-dessous de lui, aucun promontoire qu'il puisse atteindre pour amortir sa chute en s'y arrêtant au moins un instant, il s'élance cependant, la tête et le cou en arrière, de façon que tout le poids du corps porte sur l’arrière-train, et il cherche à diminuer la rapidité de la descente en faisant frotter les pieds de derrière contre le rocher. Sa présence d'esprit est telle que si, dans cette chute, il aperçoit quelque saillie qui le puisse re- tenir, il cherche à l’atteindre en ramant avec les pieds dans le vide, en parcourant ainsi dans sa chute uneligne courbe, » Il vit en petits troupeaux ayant généralement à leur tête un garde qui fait le guet et les avertit par un sifflement de l'approche d'un danger; il flaire le chas- seur de loin, ainsi que le témoigne son inquiétude, mais il ne prend la fuite qu’à sa vue. En été, les Chamoïis se nourrissent de plantes alpestres et de jeunes pousses de Conifères. En hiver, 1ls se contentent de mousses et de lichens, maigre nourriture qui leur profite peu, car, à ce moment,ils maigerissent beaucoup. Pour un véri- table alpiniste, c'est un sport passionnant que de se livrer à leur chasse, mais il faut être doué d’une endu- rance exceptionnelle et d’une habileté particulière pour grimper. « Souvent, dit Kohl, le chasseur erre pendant huit ou dix jours dans les hautes régions sans découvrir avec certitude une piste, ou sans pouvoir arriver à portée de fusil. S'il a été assez heureux ou assez prudent pour . arriver près du gibier, si le vent ou une pierre qui a roulé sous son pied ne Pa pas trahi, si sa longue cara- bine est déjà appuyée sur une pierre, il faut encore au'il vise et tire parfaitement juste, sans quoi son Chamois blessé lui échappera par la fuite ou rouiera mort au fond d’un abime, On vise toujours à la tête, au cou ou à la poitrine. Le coup part, l'animal atteint roule une ou deux fois sur lui-même et reste étendu; l'heureux chasseur s'approche du Chamois qui git sur le flanc ; mais, tout à coup, voilà qu'il se relève brusquement, et, malgré sa blessure, il se met à fuir avec tant de rapidité qu'il semble impossible de l'atteindre.Les Chamois ont la vie si tenace qu'ils se traînent encore à des distances de plusieurs lieues avec les deux jambes de derrière paralysées. » Dans les champs de neige ils se promènent avec autant d'assurance que dans les prairies alpestres ; ils évitent au contraire les glaciers proprement dits et ils aiment mieux, paraît-il, faire tête au chasseur que de s’y hasarder, certains qu'ils sont d’avance d'y faire trop de mauvais pas. | Le Buffle. Le Buffle existe dans l'Inde à l’état sauvage; il y est, d’ailleurs, assez rare et ses mœurs sont mal connues. Tout ce que l’on sait, se borne à ceci : il aime particu- lièrement les endroits humides, marécageux et cherche sa nourriture au milieu des roseaux, se contentant des fourrages les plus vulgaires. Quand on veut s’en empa- rer, On entoure un espace de palissades ne laissant qu'une porte libre. À partir de celle-ci et en s’éloignant, on place deux rangées d'hommes dont l’ensemble constitue un angle très ouvert. Des rabatteurs chassent peu à peu le troupeau dans celui-ci et, en frappant sur des mor- _ ceaux de bois secs rendant un bruit sonore, ils les amènent peu à peu dans l’enclos où, dès lors, ils ne peuvent plus se sauver. Ces Buffles sauvages sont sur- tout destinés à des combats contre des Tigres, specta- cles dont les Hindous sont très friands. LE NATURALISTE Dès la plus haute antiquité, le Buffle a été domesti- qué ; aujourd’hui, il est, à ce point de vue, très utilisé dans nombre de régions. Habitué des marécages, il rend de grands services dans les cultures de riz; en Egypte, il est très commun, aucun climat ne lui plaisant autant que celui du Delta du Nil; au Transvaal, c’est un animal de première nécessité. Ces Buffles nagent admirable- ment, ce qui étonne toujours d'un animal aussi lourd. L'eau lui est même si indispensable que, lorsqu'il en est privé, il devient méchant. Cette passion ne va même pas sans inconvénients pour ceux qui les conduisent : dans l'Inde, on a vu des attelages entiers se précipiter dans un cours d’eau avec la voiture qu'ils conduisaient. Sur la terre, le Buffle est plus maladroit que dans l’eau. I] ne preud le galop que lorsqu'il approche de cet élé- ment; mais, en temps ordinaire, ii garde le pas ou tout au plus le trot qu’il effectue par une succession de sauts lourds et maladroits. Son aspect général est effrayant; il respire la fierté et on le croirait indomptable. Il n’en est rien : il est, en effet, très doux et peus être gardé sans crainte par de jeunes enfants qui s’amusent même à luÿ grimper sur le dos sans qu'il proteste. Il est, d’ail- leurs, indifférent à tout, à la condition qu'il ait de l’eau pour se vautrer et de la nourriture pour se remplir la panse : à cet égard, son caractère est donc très analogue à celui de notre Bœuf domestique. On s’en sert surtout pour trainer la charrue et les chariots : depuis la guerre de l'Angleterre avec les Boërs, les grosses voitures trainées par de longues files de Buffles sont devenues familières à tous. 11 peut aussi être utilisé comme bête de somme ou de selle; mais, avec lui, il ne faut pas être pressé Il n’est pas difficile sous le rapport de la nour- riture. Contrairement aux autres bestiaux, il dédai- gne les plantes succulentes; ce qu’il lui faut, ce sont des roseaux, des joncs, des laiches durs et secs comme ceux qui croissent dans les marais. Si, à ce point de vue, il est recommandable, il n’en va pas de même au point de vue de la propreté : il ne peut rencontrer une flaque de boue sans s'y vautrer, se recouvrant d'une couche de crasse qui, vraisemblablement, le met à l’abri de l'attaque de parasites. Il n’est pas seulement utilisé comme bête de trait: il donne encore un lait excellent, aromatique, et dont on tire du beurre en abondance. Sa chair est mangeable, quoique un peu musquée; celle du jeune est naturellement meilleure que celle de l'adulte. La graisse vaut celle du porc. Sa peau donne un beau cuir et, avec ses cornes, on fabrique divers ustensiles inusables (1). L'Yack. L'Yack vit à l’état sauvage dans la Mongolie,le Thibet et le Turkestan, mais seulement dans les altitudes éle- vées. « La région où lon trouve l’Yack, dit Schla- gintweit, est, au point de vue zoologique, une des plus curieuses du globe. Quoique libres, en été, de glace et de neige, ces hauts plateaux ne sont cependant toute l’année qu’un désert; la végétation y est encore plus rare qu'en Egypte, entre le Caire et Suez ; et cependant, ces contrées élevées et stériles sont peuplées par des troupeaux innombrables de grands quadrupèdes. Outre l’Yack et le Kiang, on y trouve des espèces nombreuses d’Antilopidés, quelques animaux qui ressemblent au Chien, des Renards et des Lièvres. Les herbivores n'y (1) Voir H. Coupin. Promenade scientifique au pays des fri- : volilés, Vuibert et Nony, édit., Paris. LE NATURALISTE peuvent trouver assez de nourriture qu’à la condition de parcourir de grands espaces, où ils ne rencontrent que quelques places fertiles, tandis que la plus grande partie du sol est complètement dégarnie de toute végétation. De tous les grands mammifères l'Yack est un de ceux dont l’aire de dispersion est la plus limitée. Plus que tous les autres animaux, il a son existence liée à un climat sec et tempéré. » Il ne vit bien qu'à plus de 2.600 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il marche assez vivement, mais son galop est très maladroit. De temps à autre, il pousse des grognements rappelant ceux du Cochon, mais plus bas et moins étendus ; la Vache crie plus souvent que le mâle. Les Yacks sont d’un naturel timide. « Chaque fois, dit Schlagintweit, que nous vimes des Yacks sauvages, nous les trouvimes très craintifs. À peine approchions-nous qu'ils s’en- fuyaient. Nous constatâmes cela surtout pendant notre voyage dans le Turkestan ; pour ne pouvoir être décou- verts, nous quittâmes la route ordinaire des caravanes, et parcourümes pendant des journées entières des con- trées que depuis de longues années peut-être aucun homme n’avait foulées. Non-seulement les Yacks, mais encore tous les autres animaux que nous rencontrâmes s’enfuyaient à notre vue, comme s'ils étaient conti- nuellement chassés et poursuivis par l’homme, Je fais cette remarque parce que l’on a dit que la peur innée que les animaux ont de l'homme disparait ou diminue là où ils ne sont pas inquiétés. Les oiseaux étaient bien moins craintifs : nous leur jetions de la nourriture et ils arrivaient aussitôt auprès de notre campement. » . Attaqué, il se défend avec un courage remarquable ; s’il n'est que blessé, c'en est fait de celui qui a manqué son coup. Le Vack a été domestiqué dans nombre de con- trées ; ilest peu difficile à élever, sauf qu'il ne supporte pas la chaleur; par contre, le froid lui est très favorable : il se baigne dans les eaux les plus glacées et couche sur la neige. Les Thibétains l'utilisent beaucoup comme bête de somme et de selle. Les personnes qui lui sont familières peuvent, sans qu'il proteste, l’étriller et le conduire à l’aide d’un anneau passé dans le nez, mais il est plus difficile à l'égard des étrangers. Il porte des far- deaux de 100 à 125 kilogrammes et cela en passant d’une altitude de 3.000 à 5.000 mètres. Quelquefois on l’emploie à trainer la charrue. Sa chair est bonne, sur- tout celle des jeunes. Les femelles donnent un lait excellent. Avec la peau, on fait du cuir et des courroies. On utilise aussi la queue comme emblème de la guerre : les poils qui l’ornent servent à faire des chasse-mouches pour les grands chefs et même les divinités! VICTOR DE CLÈVES. Le LA CULTURE DU CAGAOYER AU GABON Au cours de l’année 1909, M. Bories, directeur du Jardin d'essai de Libreville, a eu l’occasion de visiter la plupart des plantations de cacaoyers situées dans la région du Como et sur les bords de l’estuaire du Gabon. Les rapports minutieusement établis par ce fonction- naire à l'issue de chacune de ses tournées, renferment un certain nombre d'observations particulièrement inté- ressantes sur les divers procédés employés pour la constitution et l'entretien de ces exploitations. Condition climatérique et choix du terrain. — IL est reconnu aujourd’hui qu'au point de vue climatérique 157 la partie nord-ouest du Gabon se prète merveilleuse- ment à la culture du cacaoyer. Indépendamment des soins ultérieurs à donner à la plantation, le succès de l’entreprise restera très étroite- ment lié au choix judicieux du terrain. Avant toute chose, le colon devra done se préoccuper de la confor- mation, de la constitution et de l'exposition de la con- cession qu’il veut mettre en valeur. Or, à ce sujet, l'expé- rience a démontré que les terrains convenant le mieux au développement du cacaoyer doivent être frais, pro- fonds, riches en humus, argile sablonneux, et contenir une quantité suffisante de matières fertilisantes (chaux potasse, azote, acide phosphorique). D'autre part, le sol doit être meuble et facilement perméable, afin de permettre aux racines pivotantes de la plante de se développer normalement. Il sera donc d’une sage prudence de pratiquer de nom- breux sondages qui, non seulement édifieront le plan - teur sur la profondeur et la composition physique du sol, mais pourront également lui révéler la présence d’un sous-sol rocheux, inapte à la culture du cacaoyer Il est également de bonne précaution de choisir son terrain au moment de la saison des pluies afin de se bien rendre compte du degré de perméabilité du sol et des conséquences de la stagnation plus ou moins grande des eaux. Au surplus, les plantations ne devront jamais être entreprises sur des pentes trop escarpées; l’écoule- ment des eaux s’y fait, en effet, trop rapidement, privant ainsi les plants de l'humidité nécessaire à leur déve- loppement. Les terrains plats ou en pente très douce sont ceux qui semblent le mieux convenir à la culture du cacaoyer. Enfin, autant que faire se pourra, les exploitations ga- gneront au début à être constituées sur les bords des fleuves, rivières, étangs ou marais. Cette facon de pro- céder rendra plus économique l'écoulement des produits et permettra d'autre part au colon d’irriguer convena- blement, et à peu de frais, toute sa concession. Amélioration du sol. — Certains planteurs gabonais ont remédié de la façon la plus heureuse, et selon les conseils à eux donnés par M. Bones, à l'insuffisance des prin- cipes fertilisants contenus dans le sol de leur exploita- tion. C’est ainsi que la teneur en chaux a pu être aug- mentée par l'apport de coquillages marins dont la pré- sence donnait également au sol plus de perméabilité et le chargeait du phosphate de chaux provenant de Paction de l'acide phosphorique sur le calcaire. À En ce qui concerne la pauvreté du sol en azote, deux procédés peuvent être employés pour y remédier : a) Par un apport de vase. — Avant d'être utilisé, cet engrais naturel doit être séché légèrement afin de lui enlever de sa compacité, et mélangé de débris galcaires pour le rendre plus friable et plus poreux. Cette précau- tion est absolument indispensable; appliquée encore humide, cette vase forme, en se séchant,une espèce de bitume qui prive les racines de toute aération. Le sujet au pied duquel elle aurait été ainsi apportée serait voué à un dépérissement certain ; b) Par la décomposition sur place de végétaux. — Jus- qu’à ces dernières années, il était d'usage d’enrayer par le feu la végétation envahissante des mauvaises herbes, en dépit des accidents que ce procédé pouvait engendrer. Aussi M. Bories s'est-il efforcé de faire rompre avec cette vieille habitude. Le système qu'il préconise con- siste à enfouir purement et simplement les herbes frai- chement arrachées et à les laisser se décomposer sur place. Le sol est ainsi enrichi de matières fertilisantes et les expériences tentées en ce sens ont été pleinement couronnées de succès. Constitution de ia plantation. — Utilité de créer : des pépinières, — M. Bories, fermement partisan de la 158 LE NATURALISTE GP PE TS multiplication par pépinière est absolument hostile au système de la mise en place directe des graines. Mise en place. — Les cacaoyers doivent être replantés de telle façon que leur système radiculaire puisse se développer librement. M. Bories estime à ce sujet qu'un intervalle de 2 m. 75 à 3 mètres au maximum, SulVant la constitution et la composition du sol, doit être adopté si on veut obtenir de beaux arbres et un rendement rémunérateur. É Entre chaque couple de jeunes pieds, il est nécessaire de ménager un arbre porte-ombrage. Le bananier est généralement affecté à cet usage en raison de son port élevé, de ses larges feuilles et du parti que l'on peut tirer de ses fruits. Toutefois, le planteur avisé doit veiller à ce que ces arbres protecteurs ne se reproduisent pas trop rapidement, Leur présence épuiserait inuule- ment le sol et gênerait le développement des cacaoyers en les privant d'air et de lumière, Dès que les plants sont suffisamment vigoureux et atteignent une hauteur convenable, les bananiers porte-ombrage doivent être progressivement enlevés. Entretien de la plantation. — Drainage. — Il a été signalé plus haut qu’une des conditions essentielles de la prospérité d’une plantation de cacao était l'humi- dité. Tous les soias du colon devront donc porter sur l'établissement d'un système de drainage aussi étendu que possible. Cette précaution aura pour heureux effet : a) De donner au sol une fraicheur constante ; b) De faciliter l'écoulement des eaux de pluie ou de crue et d'éviter ainsi que les racines extrêmes du plant ne restent trop longtemps noyées. Dans ce dernier cas, en effet, l'arbre ne tarderait pas à dépérir. Débroussement. — Sauf le cas exceptionnel relaté au paragraphe précédent, les plantations gagneront tou- jours à être débarrassées des mauvaises herbes dont la végétation prive forcément le sol d’une partie des ma- tières nutritives utiles au développement des cacaoyers. Il est bon de rappeler à cet endroit que les produits du défrichement constituent un engrais naturel appré- ciable, par le simple jeu de leur enfouissement et de leur décomposition sur place. La méthode qui consiste à brüler ces mauvaises herbes doit être absolument pros- crite. Taille des arbres. — « Chez le cacaoyer, la taille est nécessaire, indispensable même, mais elle ne doit être opérée que sur des rameaux et des branches secon- daires. Les branches principales, sauf dans des cas extrémement rares, ne doivent pas être supprimées parce que c'est sur elles que se produit, en majeure partie, la floraison. Au surplus, comme le cacaoyer est constamment en état de végétation, l’amputation d’une des parties de la couronne amène presque toujours ou une forte déperdition de sève qui affaiblit la plante, ou un violent afflux de cette sève vers les racines, phéno- mène qui occasionne souvent la mort de cette plante par apoplexie. « Lorsqu'on taille un cacaoyer, le but à atteindre est d'obtenir que l'arbre traité étende ses rameaux vers ceux des arbres voisins de manière à protéger le sol contre les ardeurs d’un soleil trop briliant, mais sans toutefcis contrarier le développement des autres ca- caoyers. De même, les petites branches trop près de terre devront être supprimées parce qu'elles génent l’opé- ration de la cueillette et servent de véhicule aux larves de toutes sortes qui rampent sur le sol et les hautes herbes. Les rejets ou gourmands seront enlevés parce qu'ils dérobent à la plante de la sève et de l’alimenta- tion nécéssaire à la formation des fleurs et des fruits. On ne laissera subsister que les gourmands destinés à former un arbre nouveau, le pied-mère se trouvant en voie de dépérissement par suite de vétusté ou pour toute autre cause. » Dans tous les cas, les blessures provenant de la taille devront être immédiatement recouvertes d’un mastic, d’un enduit de goudron ou de toute autre substance analogue. Cette précaution a pour but d'éviter la pourri- ture de l'arbre, les attaques des insectes, la formation de végétaux cryptogamiques et le développement de para- sites dangereux. Destruction des sujets malades. — Ilest enfin une re- commandation sur laquelle on ne saurait trop insister ; c'est la destruction par le feu des sujets atteints de ma- ladie cryptogamique ou parasitaire. Dès l'apparition de la maladie, les branches et les fruits atteints doivent être immédiatement coupés. Les parties de l’arbuste provenant de cette taille doivent être soigneusement ramassées et brülées. Le système qui consiste à laisser se décomposer sur place les déchets provenant de cette taille est, de plus, néfaste. Mis en contact plus direct avec l'humidité du sol, les champignons se trouvent dans des conditions favorables de développement et leur reproduction en est rendue plus rapide. La propagation de la maladie, au lieu d’être enrayée, n’est alors que facilitée. Le feu est le remède le plus pratique, le plus économique et le plus efficace à employer en pareille circonstance. Journat Officiel du Congo français. ———————— — LES POISSONS Sur les monuments pharaoniques Le Serran airain. — Serranus œneus, Geoffroy Saint-Hilaire. — Hôtes de l'Océan, les Serrans péné- trent quelquefois très loin dans les fleuves ; leur pré- sence est signalée dans le Gange aux confins du Né- paul (4),et en Egypte les monuments de l'ancien em- pire nous montrent qu'à cette époque reculée ces pois- sons remontaient le Nil jusqu'au 30e degré, C’est-à- dire, environ 460 kilomètres, dans l’intérieur des terres. Le dessin que nous donnons ici (fig. 1) est tiré d'un Fig. 1. — Le serran airain. bas-relief memphite de la Ve dynastie, représentant une pêche au filet où, pêle-mêle, s’ébattent Mormyres, Si- lures, Fahakas et autres espèces entièrement fluvia- tiles (fig. 2). C’est donc un Serran de la Méditerranée qu'a voulu reproduire le sculpteur pharaonique. Le corps est un peu trapu et la dorsale trop haute; néan- moins l’aspect général de notre sujet, la forme convexe de la queue, l'importance attribuée à la nageoïre anale, permettent d'y reconnaître le Serran airain dont Geof- (4) Breum. La Vie des animaux illustrée. Les Poissons, p. 194-195. Ed. franc. Les confins du Nepaul sont situés à plus de 300 kilomètres de l'Océan Indien. LE NATURALISTE froy nous a donné la description, accompagnée d’une fort belle image (4). Ce percoide, classé par Cuvier dans le sous-genre Mérou (2), atteint souvent près d'un mètre de longueur et pèse jusqu’à 60 livres. Couvert d’écailles, il se distin- gue par une dorsale très prolongée en arrière, une cau- dale arrondie et de fines dentelures au bord inférieur du préopercule. Sa tonalité, faite de blanc, d'azur et lee VA VAE CA AAA on CC me Fig. 2. — Pêche auifilet. Bas-relief memphite. d'émeraude, est distribuée de la facon suivante. La dor- sale, le dos et les flancs sont variés de vert-clair sur vert- foncé, le ventre est blanc, un vert-pré uniforme colore les lèvres. Les pectorales et la caudale sont verdâtres. Blanches à la base et sur le bord externe, les ventrales ont le milieu vert et l’extrémnité bleue. L’anale est verte bordée d’azur.L'œil, assez grand, a l'iris d’un beau jaune d'or, la pupille bleue. Quoique assez rare sur les côtes de l'Egypte, cette espèce se rencontre quelquefois dans les eaux de Da- miette où les pêcheurs de la région la connaissent sous le nom de Dalouse. La ponte de ces poissons a toujours lieu en-mai, et leur régime est essentiellement carnivore. P.-HIPPOLYTE BOUSSAC. ACADÉMIE DES SCIENCES Influence du terrain sur les variations de l'appareil sécréteur des Clusiacées. Note de M. H.-J. ne Corpemoy présentée par M. Gaston Bonwrer. Dans ses importantés-recherches sur les canaux-sécréteurs des plantes, M. Van Tieghem fut le premier botaniste à bien faire connaitre la structure et la localisation de l'appareil de sécrétion des Clusiacées. établit, en outre, que la disposition anatomique de cet appareil permettait de caractériser les divers genres de cette famille et contribuait à déterminer leurs affinités réelles. Mais la constitution de l'appareil sécréteur n'échappe pas, autant du moins qu'on l'avait admis jusqu'ici, à l'influence des: . conditions de milieu. Des observations anatomiques faites sur des Clusiacées du Nord-Ouest de Madagascar ont montré que ces conditions de milieu, principalement la nature et la composition du terrain, entrainent, chez des plantes de même espèce ou d'espèces très voisines, des variations parfois considérables dans la sécrétion résineuse, et qu'il en résulte des modifications très appréciables de la disposition, du nombre et des dimensions des organes renfermant les substances résineuses sécrétées. Il en résulte que, dans les mêmes conditions de milieu, les (2) Isid. Grorr. Sar-Hir., Descript. Egypt. Hist. nat. des poissons de la mer Rouge el de la Méditerranée, t. XXIV, p- 339 et suiv. Allas, I, pl. XXI, fig. 3. (2) Cuvier et VALENCIENNES. Hist. nat. des Poiss. T. II, p- 210-211. Le Mérou bronzé ou Dalouse. = —————————_—————— caracteres et la disposition de l'appareil sécréteur de la tige et de la feuille des Clusiacées peuvent sans doute contribuer à La détermination ‘anatomique des divers genres de cette famille, Mais, si les conditions de milieu varient, la constitution de cet appareil offre elle-même des variations parfois considérables. Celles-ci se manifestent dans le nombre et les dimensions des organes de sécrétion, qui augmentent ou diminuent; et toutes ces modifications se produisent principalement sous l'influence de la nature et de la composition du terrain. Recherches expérimentales sur la vie latente des spores des Mucorinées et des Ascomycètes. Note de M. Paur BEcQuerEL, présentée par M. L. MAQuEeNNE. Les nombreuses expériences sur la physiologie des graines qui ont été publiées dans ces derniers temps ont fait voir que la théorie classique de la vie latente doit être complètement modi- fiée. La vie latente des graines n'est jamais une vie aérobie ralentie, mais la plupart du temps une vie anaërobie extrémement lente, quelquefois même, dans certaines circonstances, une vie parfaitement suspendue. Il était intéressant de savoir si cette nouvelle conception de la vie latente était applicable aux spores des Champignons, parti- culièrement à celles des Mucorinées et des Ascomycètes. Des spores de Mucor mucedo, de Mucor racemosus, de Rhizo- pus niger, de Sferigmatocystis nigra et d’Aspergillus glaucus ont été désséchées lentement, dans de petits tubes de verre stérilisés, en présence de baryte caustique anhydre, pendant deux semaines, à la température de 35°. Ces tubes ont ensuite ‘été soumis à un vide inférieur au millième de millimètre, puis fermés à la lampe. Tous ces tubes contenant les spores furent soumis, dans le courant du mois de février 1909, pendant trois semaines, à la température de l'air liquide (— 180°) et, sans réchauffement préalable, pendant 17 heures, à la température de l'hydrogène liquide, c’est-à-dire à 253° au-dessous de zéro. Ces tubes, ont été ouverts cette année, le 9 mai, avec toutes les précautions nécessaires pour empêcher dans leur intérieur l'introduction des germes de l'atmosphère. Les spores ont été ensemencées dans des liquides nutritifs stérilisés. Au bout de 16 heures de séjour dans une étuve à température constante, toutes les spores des Mucorinées ont germé; elles ont commencé à produire des sporanges. Deux jours après, les spores des Slerigmalocyslis et des Aspergillus avaient aussi donné un feutrage très serré de filaments ramifiés portant de nombreux appareils conidiens. Ces résultats, obtenus sur des organismes unicellulaires, viennent généraliser d’une façon remarquable ceux publiés antérieurement sur les graines. La conservation de ces spores pendant les 25 mois qu’elles ont séjourné dans le vide ne peut, en effet, être interprétée, selon la doctrine classique, comme conséquence d'une vie aérobie ralentie. On pourrait peut-être admettre une vie anaérobie extrémement lente, confinant à la vie suspendue. Mais, pendant les 24 jours d'action des grands froids de Pair et de l'hydrogène liquides sur ces spores desséchées dans le vide, il ne peut plus être question de vie anaérobie, même très atténuée. Par suite de la superposition des effets combinés de la dessicca- tion, du haut vide et des basses températures, le protoplasma de ces organismes, Sans eau, sans gaz, ayant perdu son état colloïdal, ne peut plus du tout posséder aucune trace de son activité vitale. La vie est alors réellement suspendue et le grand principe de la continuité des phénomènes vitaux mis complètement en échec. La preuve expérimentale de cette interruption de la vie, sans porter préjudice à son retour, aussi bien dans les spores des champignons que dans les graines, est l'exemple le plus con- vaincant pour démontrer la réalité d:1 rigoureux déterminisme des phénomènes vitaux. Il prouve le peu de solidité de la défi- nition de la vie, acceptée et propagée par des savants d’une grande valeur, comme Grasset, Bundge, Reinke, Lodge. Selon cette définition, la vie serait une force particulière, une puissance directrice spéciale « issue d'un monde où-la Physique et la Chimie n'auraient aucune prise, monde qu'il nous est impos- sible de connaître avec le secours de nos sens ». Or, d'après les résultats de toute une série d'expériences sur la vie latente qui confirment la conception de Claude Bernard, on ne peut plus affirmer que la vie est un principe, ni une force directrice m ysté- rieuse échappant au déterminisme des phénomènes naturels. La vie n’est pas autre chose que le fonctionnement physico-. chimique extrèmement complexe des organismes protoplasmiques, provoqué par leurs rapports incessants avec les éléments de la matière et les différentes formes de l'énergie. LTNOUD TNVA : 4p 07 ‘LE ‘oysesseo où pAOT ‘df — ‘site 460% LE NATURALISTE Gites fossilifères de la région Parisienne 2818 S91{299 $9T SJu9po9oud sep uISi0A \ } S9[I S94ne ga4aju9 SUO4I97/19 SUON q [ n0 2[{RIPPISUO9 a1quou 91 aed 1 JUSU9SIS 7 je ‘1o4AeyO 21 SAJUOIIIP 29198SU09 759 aqourId 2179 NEIL 0p 10 puetel|y-stetA CA = a = np ce © A Le] po e) © (ee) D œ © “ 08 8 a a — = ER UOIJBAIISUOI AUUO AI 2I 00 NO 8Pp JUOJY np Suarjoueg} sjuowu sap 19 9p Suoyamn] saoupinbos s913 9 2p 39 Adour tnb sajpinbos S SUP 9P USSE{ np o[equano arnaud e[ ep suol d SuOrrTauS Sop susreuteds saru8t] ep sjuawost8 se] uyu ‘(+ “AIfponooi quoanod À S21{9M9A 9Pp UNE} 9JUESSOIQJUI QUN JON AUOT XN9IQUOU Z2SSE,P SAnJIS JUOS no $ JESNOg 9p Mf99 Ainalj op 39 Éioweg ep uraea np xno9 ‘(3 ‘8y) uouSeymo > < S œ æe @œ n L2 oQ = œ Her. 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Sous ce dernier nom sont en effet représentées des empreintes foliaires entre lesquelles il y a lieu d’établir une distinction. Les unes (Ettingshausen, F1, foss. de Monte-Promina, pl. X, fig. 2,3, et XI, fig. 1; Heer, F2. tert. Helv., pl. CVII, fig. 3,4,5) appartiennent bien au genre Nelumbium et c'est à elles seules que devrait s'appliquer le nom de Fig. 30. — Feuille d'Anæctomeria Brongniarti, Sap,, du gi- sement aquitanien d'Armissan (Aude), réd, 4 fois. Fig. 32. — Feuille d'Anæctomeria, sp. du gisement de Paud ze (Suisse) et figurée par Heer sous le nom de Nelumbium Buchii, réd. 3 fois. Nymphæa, soit, avec plus de vraisemblance encore, au genre Anæctomeria. Les figures ci-dessus que nous donnons comparative- 162 ment feront sentir, mieux que toute description, les rap- ports qui existent entre les empreintes précitées et les feuilles d'Anæctomeria, telles que de Saporta les a figu- rées. La feuille représentée par Heer sous le nom de Nelum- biam Buchii,dans sa pl. CVIT, est tout à fait différente des autres figures de la même planche. Celles-ci paraissent bien en effet correspondre à un Nelumbium, alors que la première est une feuille de Nymphæ&a ou d'Anæcto- meria. Elle est également assez différente de la feuille de M'e Promina, figurée par Ettingshausen, qui comme elle provient néanmoins soit d’un Anæctomeria soit d'un véritable Nymphæa. Il est possible que ces deux em- preintes aient appartenu à un même type spécifique, le fossile suisse ne représentant qu’une variante indivi- duelle. Les détails de la nervation sont en effet identi- ques. On voit sur l’une et l’autre de ces empreintes une nervure médiane donnant naissance à 5-6 paires de nervures secondaires opposées ou subopposées et qui se dichotomisent à leur approche de la marge. Cette ner- vure médiane est accompagnée de 12 paires de nervures rayonnantes qui présentent le même système de dicho- tomisation que les nervures dont il vient d’être question. Si l’on compare l'empreinte de M'e Promina aux feuilles figurées par de Saporta sous le nom d’Anæctomeria media et d'Anæctomeria Brongniarti, on voit qu'elles sont cons- truites sur le même modèle et que les détails de la ner- vation correspondent d’une manière très exacte. En effet dans les Anæctomeria précités, la forme générale du limbe est extrêmement voisine et les détails de la nerva- tion se correspondent parfaitement. Dans l’'Anæctomeria media l’on compte 5-6 paires de nervures secondaires espacées le long de la médiane et 12-13 paires de ner- vures rayonnantes. Dans A. Brongniarti, les nérvures secondaires paraissent un veu plus nombreuses (6-7 paires) mais les nervures rayonnantes sont en nombre égal (12 paires) à celles du N. Buchii d'Ettingshausen. À notre avis il y a donc lieu de réunir au genre Anæc- tomeria une partie des empreintes décrites et figurées par Ettingshausen et par Heer sous le nom de Nelumbium Buchii. La détermination spécifique est rendue plus difficile par suite de l’absence des rhizomes; mais néanmoins nous croyons que l'espèce de Mt° Promina ést plus rapprochée de l'A. media que de l'A. Brongniarti. Comme nous l'avons déjà fait remarquer (1),ces deuxformes sont} d’ail- Jeurs extrêmement voisines et si l’on ne connaissait que les feuilles il n’y aurait pas lieu de les distinguer. L’Anæctomeria media est cependant plus réduit dans ses proportions, ce qui paraît concorder avec l'espèce de Dalmatie. Nous rapporterons également au genre Anæctomeria les feuilles de M'e Promina désignées par d’Ettings- hausen sous le nom de Nelumbium nymphæoides, que Schimper met en synonymie du N. Charpentier: de Heer. Pour nous ce dernier constitue une espèce distincte et appartenant bien au genre Nymphæa, du moins à er juger par les caractères du rhizome figuré pl. CVII, fig.1. Section Palaeocastalia. Parmi les espèces qu'il nous reste à passer en revue y (4) P. H. Frrez. Bull. soc. géol. de France (4e),t. VIII, p. 418, 1908. LE NATURALISTE il en est un certain nombre qui ne peuvent trouver place dans les sections établies pour les espèces actuelles. En effet par certains de leurs caractères elles se rap- prochent des Castalia, alors qu’elles s’en éloignent par d’autres, qui, au contraire, permettraient de les placer soit avec les formes de la section Cyanea, soit avec celles de la section Lotus. La plupart des espèces oligocènes sont dans ce cas, c’est pourquoi nous avons cru devoir former une section intermédiaire, dont les représentants seraient éteints aujourd’hui et qui comprend les formes suivantes : EOCÈNE (sparnacien). N. Marini, Frit. : Cessoy. ee N. gypsorum, Sap. : Aix. (noue — A Herr : Célas. Ë — Dumasi, Sap. : Alais. An Spin) RS es MMPrO na (stampien). — Nalini, Sap. : Céreste. — calophylla, Sap.: Manosque et (aquitanien) | — Ameliana, Sap. : bois d'Asson. P.-H. FRITEL. —————# —————— LES RARBIÉS DE LA FLORE FRANÇAISE Centranthus nervosus, Moris. — Plante rare en Corse sur les rochers et les montagnes où on la rencontre en mai et juin. Fedia Cornucopiæ, Gærtn. — Très rare également en Corse bien qu’elle y affectionne les lieux cultivés où on a chance de la rencontrer en mai etjuin. Phagnalon rupestre, DC. — Croit sur deux pointes à Annot (Basses-Alpes), et à Bonifacio (Corse), de mai à juin, sur les rochers, $ Evax carpetana, Lange. — Plante espagnole dont la variété gallica se retrouve aux chaumes de Sèche-bec dans la Charente-Inférieure, où on peut la recueillir de mai à juin entre Bords et Saint-Savinien. Une espèce du même genre l'E. rotundata, Moris, fleurit à la même époque dans les iles Lavezzi et Sanguinaires et aussi dans les sables maritimes de la Corse. Hors de là on ne la retrouve qu'en Sardaigne. Nananthea perpusilla, DC. — Cette plante également petite et très grêle croit sur les sables et les rochers maritimes des petites iles de la Corse en avril et mai. * Anthemis asperula, Bert. — Corse : le Niolo, juin- juillet. * Onopordum horridum, Viv. — Corse: de juin à août à Bonifacio. Carduus aurosicus, Vill. — Plante absolument spéciale au mont Aurouse et à son voisinage, dans les Hautes- Alpes où nous l’avons encore trouvée en août, Elle fleurit dès juillet. : : Centaurea sempervirens, L. — Croît en juin à Toulon et à Marseille dans les lieux secs et pierreux. Centaurea Cineraria, L. — Plante des rochers du littoral dans les Alpes-Maritimes, en mai et juin, à Eze et à Villefranche. * Centaurea corymbosa, Pourr. — Cette espèce est très strictement localisée à Narbonne où elle croît en juin sur les rochers maritimes. Ë Scolymus grandiflorus, Desf. — Pyrénées-Orientales, 4 LE NATURALISTE EE ——…—"—" —" — —"—"—"—] coteaux secs à Collioure et Banyuls où on le rencontre en juin. * Chondrilla prenanthoides, Vill. — Se plaît sur les graviers des torrents des hautes montagnes de la Corse où on le rencontrera en juillet. * Crepis jubata, K.— Nous avons recueilli cette très rare espèce en Savoie au col de l'Iseran à 2.700 mètres. Elle se retrouvera sur quelques sommets voisins. Tou- tefois elle n’est pas si abondante qu’on puisse en re- cueillir impudemment de nombreux échantillons, ce à quoi on serait porté, étant donné la petitesse de cette plante qui croît en août et septembre dans les éboulis et entre les pierres. Les passages des cols sont toujours aventureux même dans la belle saison. Il faut compter avec le vent et surtout avec l’orage qui vient souvent troubler les recherches et hâter la descente de l'explo- rateur. Les cols de l’'Iseran et du Palet sont mal réputés à ce point de vue. * Ambrosia maritima, L. — Plante des sables mari- times de la Corse indiquée à Cervieune et florissant en août-septembre. * Wahlenbergia nutabunda, DC. — Voici une plante qu’il sera malaisé de retrouver en Corse car l'indication est très vague : champ inculte à Ajaccio. C’est une très intéressante plante, d'ailleurs précoce, puisqu'elle fleurit en mars et avril. Elle est très différente de W. hederacea car ses tiges sont dressées et ses feuilles sont lancéolées ou linéaires. C’est une espèce nettement méridionale et presque exclusivement méditerranéenne qui habite la Sardaigne, le sud de l'Italie, l'Espagne, Madère et les Canaries. (Fig. 1.) Nous représentons cette espèce dessinée par la plume artistique de notre dessinateur M. GONZALVE DE Cor- DOÙE. Phyteuma serratum, Vill. — Cette espèce se plait dans les fentes des rochers siliceux des hautes montagnes et fleurit en juillet-août. * Rhododendron hirsutum, L. — Belle plante d’août- septembre qui a été signalée dans le Jura et qui est à rechercher en France sur la frontière franco-suisse. Phyllodoce cærulea, &. G. — Très rare dans les Pyré- nées centrales où elle se rencontre de juin à août dans les rocailles des hautes montagnes. Pinguicula corsica, Bern. et G. — Ravissante espèce qui habite en Corse les prairies marécageuses et les ravins des bautes montagnes. On l’y trouve de juin à août. Chlora grandiflora, Viv. — Très rare en mai-juin sur les coteaux sablonneux ou rocailleux de la Corse. .. Anchusa crispa, Viv. — C’est encore en Corse que de mai à juin on rencontre cette Boraginacée dans les sables maritimes à Bonifacio. Anchusa Barrelieri, DC. — C'est près de la frontière (Alpes-Maritimes), que croit cette rare espèce. On l'y cueillera en juin-juillet dans les lieux incultes, les prés ou les bois. * Lithospermum aleæfolium, Lop. — Près de la fron- tière aussi mais tout à l'opposé c'est-à-dire à l’ouest, dans les Pyrénées-Orientales, sur les confins de la Cata- logne et seulement sur deux points, vit cette espèce _ réfugiée dans les fentes des rochers calcaires. * Onosma stellulatum, W.et K. — Egalement espèce des frontières mais en Savoie végète cette plante sur les . Coteaux arides des montagnes. Myosotis ruscinonensis, Rouy. — Plus facile à atteindre 163 et pour cela même en voie de disparition, ce Myosotis habite les sables herbeux du littoral entre Argelès et Collioure. * Celsia cretica, L. — Cette très rare espèce se plait dans les lieux arides et sablonneux. On la trouve jus- qu'ici dans le Var où on pourra se livrer à sa recherche d'avril à juin. $ Antirrhinum molle, L. — Rarissime espèce à re- cueillir de mai à août sur les rochers des hautes vallées des Pyrénées sur les confins de l’Andorre et de la Cata- logne. Fig. 1. — Wahlenbergia nutabunda. Antirrhinum siculum, Ucria. — N'est connu que de Perpignan et de Rio où, d'avril à novembre, il prospère sur les vieux murs de ces deux localités des Pyrénées- Orientales. Veronica repens, Lois. — Lieux humides des hautes montagnes de la Corse, de mai à septembre. Nous pourrions encore citer comme Scrofulariacées rares le Veronica longifolia, L. de la Lozère, sur l’Aulnée ou l’Odonbites cetennensis, Costeet $. de l'Aveyron; mais il nous faut abréger. * Orobanche Ozanonis, Sch. — A récolter en juillet dans les Hautes-Alpes près de la Grave où elle croît sur l'Artemisia camphorata. * Micromeria filiformis, Benth. — Plante de la Corse sur les rochers et coteaux de Ponte di Golo, d'avril à juin. 164 LE NATURALISTE RS Armeria pungens, Rœm. et Sch.— Plante du littoral de la Corse méridionale et iles Cavallo, en mai et juin. * Armeria littoralis, Hoffim. et Link. — Cette espèce d'Espagne et du Portugal est implantée chez nous dans le Var, sur les terrains sablonneux au-dessus de Bel- gentier où elle fleurit d'avril à juin. Armeria ruscinonensis, Gis. — Espèce exclusivement européenne confinée sur les rochers et pelouses du litto- ral du Roussillon et de la Catalogne. A recueillir d’avril à juin. Armeria multiceps, Walb. — De juin à août on peut espérer recueillir cette rareté sur les hautes montagnes de la Corse entre 1 400 et 2.500 mètres. Armeria pubinervis, Boiss. — Cette plante n'appartient qu'aux Pyrénées et encore à la région occidentale de celles-ci. Nous l'avons recueillie en août sur les pelouses rocailleuses des montagres dans les Passes-P yrénées. Elle commence à fleurir dès juin. Armeria leucocephala, Koch. — Spéciale à la Corse et à la Sardaigne, cette espèce occupe en mai et juin les montagnes. * Armeria cantabrica, Boiss, et Reut, — Fleurit en juillet-août sur les montagnes près Saint-Jean-Pied-de- Port (Basses-Pyrénées). Nous avions cru à tort l'avoir récoltée aux Pyrénées-Orientales. * Statice diffusa, Pourr. — Sables humides du littoral à l'île Sainte-Lucie (Aude), de juin à août. Rumex tuberosus, L. — Alpes-Maritimes, en mai et juin dans les lieux pierreux et herbeux où on le ren- contre rarement. Euphorbia variabilis, Cesati. — Croit de mai à juillet dans les montagnes de Saint-Martin-de-Lantosque (Alpes-Maritimes). * Euphorbia helioscopioides, Losc. — Probablement une race naine de l'E. helioscopia croissant de mars à mal aux Baux (Bouches-du-Rhône) dans les terrains secs et vagues, HECTOR LÉVEILLÉ. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMÉLIENS (1). Labidostomis longimana, Linné. Fourreau, Rosenhauer, 1852, n°10, P- 27. Longueur 6-7 millimètres, diamètre 3 millimètres. Forme ovoide, consistance terreuse, massive, à sur- face entièrement couverte d'une couche de poils laineux très allongés, rouge jaunâtre, voûté en dessus, peu ré- tréci en avant, formant ainsi une coque subcylindrique ; à son extrémité postérieure est une tache noire, très apparente, vestige de l’enveloppe primaire. OŒuf. — Cylindrique, peu allongé, jaunâtre, à coquille lisse et peu résistante, fixé par la mère aux plantes et liés entre eux par une couche muqueuse ; chaque ponte se composant d’une vingtaine d'œufs. C'est sous les pierres recouvrant les fourmilières qu’on trouve ces fourreaux. Labidostomis distinguenda, Rosenhauer. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 30). I (1) Voir les numéros 528 et suivants du Naluraliste. Fourreau, Rosenhauer, 1852, n° 8, p. 20, à De consistance peu solide, brun noir en dessus, à sur- face en entier couverte de quelques courts poils bruns, côtés de la face inférieure larges, rétréci à la région antérieure, un peu bombé en dessus et à côtés chargés de nombreuses côtes dirigées l’une vers l’autre, plus accentuées en avant, ouverture chliquement coupée, opercule un peu renflé, le bord supérieur saillant; à l'extrémité postérieure tronquée, se trouve à la place de l'enveloppe primaire une tache noire. Larve. — Corps jaunâtre pâle, tête brunâtre, peu con- vexe,à milieu peu ridé, à bords confusément plissés ; la plaque semi-lunaire du premier segment thoracique brunâtre, à bords plus clairs; tête et premier segment thoracique éparsement garnis de petits poils jaunâtres; pattes à base claire à extrémité brune et cornée, Le fourreau ainsi que sa larve ont été trouvés en mai à Ravereda sous une pierre recouvrant le nid d’une petite fourmi rougeâtre : on les rencontre aussi en Autriche ainsi qu'en Russie. Labidostomis humeralis, Panzer. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 53.) Fourreau. Rosenhauer, biologie, 4852, n° 9, p. 26. Longueur 11 millimètres, diamètre 5 millimètres. Solide, épais, jaune d'argile, garni de longs poils rous- sâtres épars, en partie placés l’un au-dessus de l’autre, très rétréci en avant; opercule blanchâtre bombé,; la tache brillante et noire de l'extrémité n'est pas appa- rente, toutes les autres parties surtout les carènes laté- rales comme chez la L. distinguenda. Ce fourreau a été trouvé d’abord à Breslau sous une pierre, puis en Bavière contre un rocher. Labidostomis lusitanica, Germar. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 24.) Fourreau, Xambeu, 7° mémoire, 1896, p. 6. Longueur 6 millimètres, diamètre 3 millimètres. Cylindrique, noir terreux, courtement cilié de roux, à extrémité postérieure un peu renflée, à orifice oblique- ment tronqué, à surface rugueuse, inégale, longitudina- lement parcourue eu dessous par un trait raboteux. C'est dans ce fourreau, graduellement modifié, que la larve accomplira sa phase larvaire sans qu'il lui soit donné d'en pouvoir sortir; c’est sous Ce même couvert qu'aura lieu la phase nymphale. Larve. — Longueur 7 millimètres, largeur 2 à 3 milli- mètres. Corps arqué, à fond jaunâtre et gris terne, à bourrelets blanchâtres, à pubescence dense sur la tête, un peu moins à la région thoracique, clairsemée à la région abdominale. Tète déprimée, noire, ponctuée, chagrinée, ligne mé- diane obsolète bifurquée au vertex, épistome court, luisant, formant corps avec la lisière, labre très court. excavé, à pourtour garni de trois faisceaux de cils dorés; mandibules à base ferrugineuse, à extrémité noire; lobe maxillaire court, denté, frangé de roux ; antennes rou- geâtres à bout annelé de testacé ; ocelles cornés, rou- geûtres, saillants. Segments thoraciques éparsement ciliés de roux, le premier enchasse le bord postérieur de la tête; plaque large, brunâtre ; deuxième et troisième incisés en tra- vers et formés de deux bourrelets relevés de chaque côté par deux plaques brunes. Segments abdominaux formés, le premier de trois bour- L'E NATURALISTE 165 relets, les quatre suivants de quatre, le cinquième garni | mâchoires à pièce basilaire droite, lobe très court, pec- de courts cils, les quatre suivants fortement renflés sont arqués en dedans et formés de deux à trois bour- relets. Pattes flaves, à bout rougeâtre, hanches longues, à base biponctuée de rougeâtre, cuisses et jambes com- primées, onglet tarsal long, rougeûtre. Stigmates flaves, à péritrème roux à la première paire, les suivantes très petites à péritrème blanchâtre. Issue d'œufs pondus à la fin de l'été, cette larve vit de brindilles ou de débris de bois et de feuilles qui se trouvent sur son passage; dès qu'arrivent les frimas elle se met à l'abri soit en s’enterrant à une faible profon- deur soit en fixant son fourreau sous le rebord d’une pierre ou contre une tige; plus tard, à la belle saison, elle subit deux à trois mues,puis parvenue à sa complète croissance, elle se transforme. Nymphe. — Longueur 6 millimètres, largeur 2 milli- mètres. Corps oblong, un peu arqué, jaunâtre, couvert de courts poils roux à base bulbeuse, convexe en dessus, un peu moins en dessous, à région antérieure arrondie, la postérieure tronquée. Téte déclive, arrondie, réticulée, disque déprimé, pre- mier segment thoracique grand, à bord postérieur relevé en léger bourrelet, à disque convexe, à pourtour garni de courtes soies à base bulbeuse, deuxième transverse, troisième à milieu canaliculé; segments abdominaux courts, transverses, les sept premiers à flancs incisés et relevés en un double bourrelet garni d'une apophyse géminée, huitième réduit ; segment anal court, tronqué, relevé en léger bourrelet; dessous subdéprimé, mamelon anal trilobé. Nymphe inerte; la phase nymphale dure une quin- Zaine de jours. : Adulte. — Commun en juin ainsi qu’en juillet; de jour il se tient de préférence sur les fleurs de Dorycnium suffruticosum dont il ronge les étamines; de nuit, il s’abrite sous les feuilles ou se tient le long de la tige de la plante. Rosenhauer (Biologie, 1852, p. 25) a donné de la larve de cette espèce et de son fourreau une description qui diffère de la nôtre. 3e GROUPE. — Larves jaunâtre pâle, œufs pillés, fourreaux granuleux, côtelés. Genre Gynandrophthalma, Lacordaire. Gynandrophthalma nigritarsis, Lac. (Lefèvre, monogr. 4871, n° 21, p. 158.) Fourreau, Xambeu, biologie, 7° mémoire, p. 64. Longueur 6 millimètres, diamètre 3 millimètres. Ovoïde, brun terreux, un peu courbe et tronqué au bout antérieur, la région supérieure granuleuse creusée de deux dépressions qui en relèvent la surface en trois côtes arrondies, une médiane, deux latérales, couvert inférieur renflé et arrondi près du bord postérieur; orifice de sortie arrondi déclive, parois intérieures peu lisses, subanguleuses. Larve. — Longueur 6 millimètres; largeur 2 à 3 milli- mètres. Corps charnu, blanc clair, courtement cilié, finement granuleux, à convexité très prononcée. Téte orbiculaire, rapeuse, brun rougeâtre, couverte de fins poils roussâtres ; lisière frontale carénée, épistome et labre confondus en une petite saillie bidentée, les deux dents obtuses avec légère rainurelle extérieure; épar- tiné, palpes arqués en dedans; lèvre inférieur cordi- forme, palpes petits droits; languette courte; antennes à articles rougeûtres, à articulations testacées, l’article basilaire court, le terminal petit, faiblement denté. Segments thoraciques, le premier, à bord marginé de flave, disque couvert d'une plaque brune, en forme de croissant, deuxième et troisième diagonalement incisés, chaque arceau relevé en cinq petits bourrelets couverts d'une plaque jaunâtre brillante, ciliée, finement ridée. Segments abdominaux blanchâtres, éparsement ciliés, les sept premiers incisés, chaque arceau relevé en étroits bourrelets transverses couverts de fines aspérités, hui- tième et neuvième à incisions moins marquées, deux longs poils roux au milieu de ces deux derniers arceaux, Dessous subréticulé, segment anal avec fente trans- verse: un léger bourrelet aux segments abdominaux et deux plaques aux segments thoraciques longent les flancs. Pattes longues, écartées, à base flave, à extrémité rou- geâtre dirigées en avant, hanches à base tachée de deux traits parallèles rougeâtres, semi-circulaires; onglet long. Stigmates très petits, saillants, orbiculaires, blanchä- tres à péritrème sombre, C’est sur des terrains secs exposés en plein midi que vit cette larve ; c’est sous la protection de son fourreau qu’elle franchit toute la période estivale; en octobre à l'approche des frimas, elle se met à l’abri sous le rebord d’une pierre exposée au midi, contre la tige d’un ar- buste : l'endroit choisi, elle fixe son fourreau, en bouche l'orifice, puis se retourne dans sa coque et passe ainsi la saison hivernale : au printemps a lieu la transforma- tion; dans les premiers jours de mai on trouve l'adulte formé. Nymphe. — Longueur 4 à 5 millimètres, largeur 2 à 3 millimètres. Corps charnu ovalaire, blanchâtre, un peu arqué, cou- vert de petits poils bulbeux. Tête transversalement ovalaire, déclive, très finement ridée ; le premier segment couvert de petites saillies sur- montées d’un court poil, deuxième triangulairement incisé, avancé sur le suivant dont le milieu est canali- culé et les côtés dilatés; segments abdominaux à milieu incisé, les côtés des sept premiers légèrement dilatés, aux anneaux suivants cette dilatation se change en un léger bourrelet qui se continue en contournant le seg- ment anal dont chaque côté est garni de deux apophyses surmontées d’un court cil brun, de plus chaque segment abdominal est transversalement incisé, les intervalles garnis de légères dilatations ciliées, Dans sa loge, la nymphe se tient le corps renversé, la tête dirigée vers le sol ; fin avril, la phase nymphale achevée, l'adulte provoque, quelques jours après, la rupture du fourreau en le faisant éclater sur une section circulaire à pourtour irrégulier. Adulte. — C'est en mai ainsi qu’en juin qu'il fait son apparition, c'est durant les heures chaudes qu'il prend son essor, se lance dans l’espace, s’arrêtant tantôt sur la corolle des fleurs, tantôt sur la tige des plantes ; son existence assez longue au reste se prolonge jusqu'au moment où les deux sexes se rencontrent et assurent, par un rapprochement, la souche d’une nouvelle géné- ration; la copulation est longue : elle peut durer une et deux journées. 166 La larve a pour parasite le ver d'un Hyménoptère, de la famille des Chalcidiens, l’Eupelmus Xambeui, dont M. À. Giard a donné la description. Gynandrophthalma Salicina, Scopaoli. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 157.) Fourreau. — Rosenhauer, Stett. ent. Zeit. 1882, n° 44, p. 145. Longueur 6 à 7 millimètres; largeur 4 à 5 millimètres. Court, jaune grisâtre, bordé vers la région dorsale d’une rayure et de deux bordures latérales, avec faible carêne en dessous figurant avec l’incision transverse un dessin rhomboïdal : vers l'extrémité postérieure sont des petites saillies sombres entre lesquelles s’échappent les bordures latérales et ventrales ; ouverture en biais, arrondie avec rebord. Larve. — Longueur 6 à 8 millimètres. Corps jaune brillant, comme transparent ; tête grande convexe, arrondie, rugueuse, couverte de courts poils jaunâtres; premier segment thoracique en forme de croissant, à surface très brillante, brun noirâtre, à côtés éparsement ciliés. Cette larve très lente dans ses mouvements, se trouve fin août sur les montagnes du Jura, dans les prairies, sous les feuilles du Plantago major ; elle passe à l'abri la saison des frimas, c’est en mai qu'a lieu sa transfor- mation. Adulte. — $e fait jour au dehors par un passage qu'il pratique à l’extrémité du fourreau. Gynandrophthalma concolor, Fab. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 139.) Biologie, Xambeu, 7e mémoire, 1906, p. 20. Ponte. — La copulation est assez longue, elle peut durer deux jours, puis la femelle pond une cinquan- taine d'œufs qu’elle éparpille au pied des plantes : cet œuf a une longueur de 0 mm. 7, un diamètre de 0 mm. 3; il est jaunâtre pâle, cylindrique, lisse et luisant, arrondi aux deux pôles. Enveloppe primaire, verdâtre pâle, formée d'un réseau hexagonal quadrillé, les lignes des figures relevées en légères côtes brunes ; après l’éclosion de l’œuf, cette enveloppe se modifie, s’agrandit et présente à la fin de l'existence larvaire, la forme suivante. Fourreau. — Longueur 5 à 6 millimètres, diamètre 2 millimètres. Brun terne, raboteux, cylindrique, recouvert de petites paillettes qui le rendent brillant ; tronqué à la région antérieure, arrondi à la postérieure, à parois intérieures noires et lisses, les fourreaux que l’on prend au revers oriental du Canigou (Pyrénées-Orientales) sont recou- verts d’imperceptibles lames de mica qui les rendent très brillants, ce qui semblerait prouver au moins pour cette espèce que la larve ajouterait à ses déjections des parcelles étrangères pour le développement de sa coque. Larve. — Longueur 7 millimètres, largeur 2 milli- mètres. Corps droit en avant, recourbé en dedans, renflé à l'extrémité postérieure, jaunâtre pâle, finement poin- tillé. Téte grande, rougeâtre, réticulée, ligne médiane pâle bifurquée ; disque déprimé, strié en arrière de la lisière frontale où se confondent le labre et l’épistome dont le milieu est excavé et les bords relevés en légère carène qui borde la base des antennes et s'arrête à hauteur des ocelles; mandibules déprimées ; mâchoires à tige allou- LE NATURALISTE gée, droite, rougeâtre ; lobe court, petit, lèvre infé- rieure étroite arrondie, languette petite, triangulaire; antennes de trois courts articles rougeâtres ; ocelles au nombre de six petits tubercules rougeâtres, à sommet rembruni. Segments thoraciques pointillés, transverses et con- vexes, le premier couvert d’une plaque jaunâtre fine- ment ridée, deuxième et troisième égaux, avec incision transverse divisant l’arceau en deux bourrelets. Segments abdominaux coupés par des incisions relevant chaque arceau en plusieurs bourrelets transverses dont le postérieur est le plus saillant, segment anal entier à bords arrondis et ciliés. È Dessous déprimé, pointillé, faiblement cilié, les seg- ments non incisés, le dernier quadrilobé, à l'intersection des lobes est l’anus à fente transverse ; les flancs par- courus par une rangée de mamelons. Pattes allongées, rougeâtres, hanches à base biponc- tuée de noir, cuisses et jambes comprimées, prolongées par un onglet rougeâtre clair, à pointe aciculée et ar- quée. Stigmates très petits, arrondis, les huit abdominaux un peu en dehors d’une ligne sous-cutanée flave. En automne comme au printemps, à 2.400 mètres d'altitude, près des étangs du revers oriental du Canigou dans les nids du Tetramorium cœspitum, Linné. On trouve cette larve dans les résidus accumulés sous les pierres par cette fourmi, vivant des restes animalisés que ces résidus renferment ; aux premiers jours de mai, ou plutôt selon l'altitude, parvenue à son complet déve- loppement, elle gagne le dessous du rebord de la pierre qui sert d'issue aux fourmis, s’enterre dans ce milieu chaud, abrité, formé d’un amoncellement de débris végétaux dont les myrmiques savent protéger leur orifice de sortie, bouche l'ouverture de son fourreau, se re tourne ensuite dans son réduit, puis subit sa transfor- mation nymphale. Nymphe. — Longueur 4 millimètres, largeur 4 mm. 2. Corps oblong, jaunâtre pâle, charnu, courtement cilié de roux, subconvexe aux deux faces, arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et peu arquée. Téte déclive, front excavé, deux excroissances ciliées sur le vertex; premier segment thoracique large à bords relevés, à surface couverte de très courtes spinules rousses, deuxième étroit, à milieu canaliculé, troisième subrectangulaire ; segments abdominaux courts, trans- verses, les sept premiers avec courte apophyse latérale. La nymphe, avons-nous dit, n’est douée d'aucun mouvement, cloitrée dans une coque assez résistante pour la mettre à l'abri de tout danger, de tout accident, elle n'avait nul besoin de se défendre et c'est ainsi que tout mouvement lui a été refusé. La phase nymphale dure une quinzaine de jours envi- ron, puis par une forte poussée de son front, l'adulte force l'enveloppe de son réduit qui cède et lui livre passage au point le moins dur du fourreau; le point de rupture est inégalement festonné et rien ne fait sup- poser que cette partie de la coque qui s’est entr'ouverte ait été évidée à l'avance. Adulte. — Parait de mai à septembre suivant lPalti- tude, se pose sur différents végétaux, plus particulière- ment sur les feuilles et sur les fleurs de Polygonum sur lesquelles il s’accouple ; est très commun sur les lieux frais et ombragés du mont Canigou, depuis 4.000 jus- qu'à 2.400 mètres de hauteur, partout où croissent les — ee Polygonum et tant que dure la floraison de cette plante : il aperçoit facilement le danger et y pare soit par lefvol, soit en se dissimulant derrière un obstacle; en plaine n'est pas rare sur les fleurs de ronce et d’aubépine ; en coteau sur le chêne vert. CAPITAINE XAMBEU. —————— 42 ——_—— DESCRIPTIONS DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Lycaena bellargus Rott., ab. Coppelia, n. ab. — Cette aberration dont je ne possède qu'une © , est l’équivalente de l’ab. Zcarinus de Lycaena Icarus, c'est-à-dire qu'elle manque des taches (ou yeux) de la base des supérieures, en dessous, avant la tache qui ferme la cellule. Le dessus des quatre ailes est assez fortement teinté de bleu par places, faisant ainsi le passage entre le type et l’ab. CERONUS Esp. France, une ©, ma coll. Lycaena coridon Poda, ab. Clio, n. ab. — Cette aberra- tion se distingue du type par l'absence de taches (ou yeux) à la base des supérieures en dessous, avant la tache qui ferme la cellule. France, une ©, ma coll. Chrysophanus phlaeas l., v. Menelicki, n. var. — ©” 28 millimètres. En dessus des supérieures, l’espace rouge métallique qui, chez le type phlaeas, est parsemé en certains endroits d’écailles noires, ne renferme pas d'écailles noires chez menelicki. Quant aux taches noires, elles sont identiques à celles du type. La côte est très finement bordée de noir, cette bordure étant trois fois moins large que chez le tvpe, En dessus des inférieures, la bande rouge métallique est large de 3 millimètres. Dessous des supérieures pareil au type, sauf la partie apicale de la bande grise qui longe le bord externe et recouvre l’espace apical, Danscette variété, la bande grise se termine sur la côte à trois millimètres de l’apex, alors qu'elle atteint au moins quatre millimètres chez phlaeus. En dessous des inférieures, la teinte gris colombe, qui fait le fond de ces ailes chez phlaeas est ici surchargée d'une infinité de petites écailles rouge orangé, donnant à cette aile un ton beaucoup plus chaud, La bande subter- minale rouge orangé est un peu plus large. HaRRAR (Abyssinie), en novembre, un ©”, ma coll. PAUL THIERRY-MIEG. NESTOR NOTABILIS Perroquet de la Nouvelle-Zélande. Le. Kea ou Nestor notabilis appartient à un petit groupe qui ne comprend que trois espèces. M. G. R, MARRINER (The kea, a New Zealand problem, London 1909, résumé dans Naturwissenschaftliche Wochenschrift, 20 mars 1910) donne des détaiis sur les mœurs de ce curieux oiseau. Il habite les régions les plus hautes des Alpes néo- zélandaises, qui s'élèvent jusqu'à 4.000 mètres et dont les sommets sont partiellement couverts de neige,même en été. Les Keas vivent en petites troupes au-dessus de la limite de la végétation arborescente ; ils parcourent . les pâturages couverts de plantes alpestres et de buissons bas, et se nourrissent de feuilles et de bourgeons, de LE NATURALISTE 167 racines, d'insectes, de larves et de vers. Ils savent aussi recueillir le nectar des fleurs au moyen de leur langue dont la pointe est garnie de cils. En hiver ils recherchent leur nourriture à l’abri des buissons qui ne laissent pas descendre la neige jusqu’au sol. Il se forme au contraire à la surface de ces arbustes une couverture de neige qui se transforme peu à peu en glace, Les perroquets percent des trous à travers cette croûte et pénètrent ainsi dans l'abri, où ils trouvent, dans le sol non gelé, des vers et des larves. Ces provi- sions doivent être assez abondantes, puisque c'est jus- tement en hiver que les Keas élèvent leurs petits. Ils nichent dans les fentes des rochers et la femelle dépose, en juillet, quatre œufs en moyenne. Les jeunes se déve- loppent assez lentement; car on en trouve encore dans les nids en septembre. Les Keas sont très intelligents, très joueurs et très curieux. Tout objet nouveau pour eux attire leur atten- tion. Souvent on les voit s'amuser à détacher des pierres et à les faire rouler sur la pente de la montagne. Ils les suivent de l'œil et écoutent le bruit qu’elles font en tombant, Si on à abandonné des objets brillants, en verre ou en métal, ils viennent les examiner; puis ils se rassemblent sur un rocher et, criant et gesticulant, ils semblent discuter sur la valeur de leur découverte. Un chien, raconte un voyageur, dormait paisiblement devant une cabane. Arrive une bande de Keas attirés par la vue de cet animal qui leur semble étrange. Ils entourent le dormeur et le plus courageux d’entre eux lui mord la queue. Le chien se réveille en sursaut et les chasse; mais ils reviennent bientôt et le même jeu recommence jusqu’à ce que le chien se réfugie dans la hutte. Un botaniste dépose sa récolte de plantes rares sous une pierre. Quand il revient, il voit une troupe de Keas en train d'examiner sa collection et de la disperser. Un mulet chargé de bagages excite la curiosité des Keas, qui voltigent autour de lui. Finalement l’un d'eux se perche sur son cou, le mulet s'emporte, lance des ruades et se débarrasse à la fois du perroquet et de son chargement. En présence de l’homme, les Keas sont assez hardis pour se poser sur sa tête et ses épaules. On en avait attrapé quelques-uns vivants et on les avait placés dans une caisse, en mettant des pierres sur le couver- cle, Le chasseur vit bientôt des Keas libres, attirés par les cris des prisonniers, arriver et jeter les pierres par terre en les repoussant avec leurs têtes, parce qu’elles étaient trop grosses pour être saisies avec le bec. Un voyageur traverse un glacier. Il est bientôt en- touré d’une bande de Keas qui l’accompagnent au vol. Mais comme il avance lentement il est sans cesse dé- passé par les oiseaux, ceux-ci se décident à le suivre à pied en file indienne. Comme le terrain était inégal, les Keas disparaissaient de temps en temps dans les dépressions, mais dès que les premiers de la série arri- vaient sur une éminence, ils tendaient le cou pour voir l’objet de leur intérêt puis ils poussaient jeur cri de « Ke-a » pour appeler les autres. Ceux-ci venaient alors les rejoindre aussi vite que possible, en s’aidant du bec pour avancer. Ces observations montrent bien l'intelligence réelle des Keas. Mais ces oiseaux sont encore remarquables à un autre point de vue. Vers 1860, on a introduit des moutons dans les Alpes de la Nouvelle-Zélande et, 168 LE NATURALISTE depuis cette date, ces perroquets sont devenus carni- 39 Pétales NUS Rs RER PAR RER RERE vores. Ils attaquent, isolément ou en troupe, un mouton, Pétales développés meer ee enee es 40 Crises sur la partie poses de ne dos “ Un seul pétale très bien développé, beaucoup Rupee coups de bec de profondes blessures Fu a | z9 plus grand que les autres................. A FORTS a EnNQEnnnC QUTENE AU à a Pétales 3, 4 ou 5 bien développés.............. 43 cherche à se débarrasser de son bourreau; mais, même 3 ! £ L AO < Bractéoles persistantes incluant le bouton floral s'il y réussit, il meurt de ses blessures. C’est surtout en FRS Se : D 41 comme dans deux valves... nmeeneRe 20 PARU De. JUPES ne Bractéoles très caduques.:...112.44212.0200Rs 42 que les moutons restent empêtrés dans la neige et ne peuvent s'échapper. Il est très difficile d'expliquer com- ment ces perroquets ont pu acquérir ces goûts Carni- vores. Il faut noter cependant que, habitués à chercher des proies vivantes — insectes, larves et vers — dans le sol recouvert de plantes basses enchevêtrées, la toison des moutons au repos a pu leur faire l’effet d’une végé- tation de ce genre, 1ls ont constaté qu’au-dessous d'elle se trouvent de la viande et du sang chaud, et ils ont ainsi pu prendre goût à ce nouveau genre d’alimen- tation. Les dommages occasionnés par les Keas sont assez importants. Sur un troupeau de 1,600 têtes, ils en ont tué 300 au cours d’un hiver. Aussi poursuit-on ces per- roquets ; heureusement ils résident dans des endroits peu accessibles, ce qui les met provisoirement à l'abr: de la destruction. Cependant M. Marriner propose d’ét a_ blir des réserves dans lesquelles cette intéressante espèce pourrait se perpétuer sans nuire aux moutons. Rappelons que la Nouvelle-Zélande contient encore d’autres espèces animales intéressantes à divers titres et menacées d’une extinction rapide; tel le Kiwi ou Apteryæ. Il serait à souhaiter que ces espèces trouvent aussi leur place dans les réserves, D' L. LALOY. LES GENRES DE LA FAMILLE CÉSALPINIACÉES LEUR CLASSIFICATION ET LEURS PRINCIPAUX USAGES (1) Etamine supérieure libre, les autres soudées à la base. Fleurs velues en grappes compactes. 37 36 { Etamines toutes libres, ou très brièvement sou- dées à la base, Fleurs glabres, rouges en pa- niCUlesiCOUTÉeS ER. ere sise sisionis o cie 38 BAIKIAEA, Benth. — Arbres inermes, à fleurs velues, à feuilles paripennées. Calice à 4 sé- pales allongés. Corolle à 5 pétales ongulés, subégaux. Etamines 10. une seule (la posté- rieure) entièrement libre. Ovaire velu iaineux. 2 espèces : Afrique occidentale tropicale. SCHOTIA, Jacq. (— Guillandinodes L. Theodora Med.). — Petits arbres ou arbustes inermes, à feuilles paripennées. Calice à 4 divisions imbriquées. Corolle à 5 pétales. Etamines 10. Gousse coriace, presque indéhiscente; graines sans albumen. — 6 espèces : Afrique tropi- cale et méridionale. 37 38 (Les jeunes graines du $S. latifolla, Jacq., servent de nourri- ture aux Hottentots et aux Cafres). (4) Voir le Naturaliste, n° 446, 1°" octobre 1905. EPERUA, Aubl. (— Dimorpha, Schreb., Panzera Willd., Parivoa, Aubl.}. — Arbres inermes à feuilles généralement paripennées. Calice à 42 / k sépales ovales, coriaces. Un seul pétale très grand. Etamines 10. Gousse coriace, bivalve; graines sans arille ni albumen. — 6 espèces : Brésil septentrional, Guyane. (£. falcata, Aubl., fournit un bois très apprécié à la Guyane, et connu sous le nom de Bois de Wallaba.) Pétales 3-4 bien développés. ................. 4 Pétale:5 bien/développés 2 Rene 50 is | | PALOVEA, Aubl. (— Ginannia, Scop.). — Arbre petit, inerme, à feuilles simples ou unifolio- 45 lées. Calice à 4 divisions presque égales. Co- rolle à 3 pétales. Etamines 9. Gousse bivalve. — 1 espèce : Guyane française. 26 Etamines 12-1522 SR Te RE 47 Etamines 10 ou moins..... snessecssssessesee 48 BROWNEOPSIS, Harms. — Arbre de taille moyenne à feuilles paripennées. Réceptacle 4714 charnu. Sépales 4, pétaloïdes. Pétales 3-4, inégaux, Etamines 12-15. Gousse épaissie aux marges. — 2 espèces: Brésil, Pérou. Gousse bivalve, coriace..... sense nie ebieieliie 49 Gousse indéhiscente charnue................. 25 ; HETEROSTEMON, Desf.— Arbres petits, inermes à feuilles pari ou imparipennées, rarement réduites à 2 folioles coriaces. Calice à 4 sé- 49 pales pétaloides. Corolle à 3 pétales bien dé- veloppés. Etamines 9, dont 3 à anthères fer- tiles. Gousse bivalve; graines sans arille, ni albumen., — # espèces : Amérique tropicale. 48 Etamines 9 {y compris les staminodes)..... ... 51 Etamines 10 ou plus (y compris les staminodes). 52 LE NATURALISTE 169 a ———————_—_— EE | ELISABETHA, Schomh. — Arbres inermes, à .. | Bractéoles nulles........ SRE Re 57 | feuilles paripennées. Calice à 4 sépales péta- de | Bractéoles développées tôt caduques en général. 58 loides. Cor à 5 pétales. E ines 9 - , x, | loïdes. Corolle à 5 pétales. Etamines 9, dont TACHIGALIA, Aubl. (— Cubaea. Schreb., Tachia, 3 fertiles, plus grandes que les autres. Gousse : À : : : ë : } Pers.). — Arbres inermes à feuilles paripen- coriace ou ligneuse. — 2 espèces : Guyane , SUR En UE ee _ pé LS anglaise (1) “- ] nées. Calice à 5 sépales inégaux. Pétales 5, . J1 , . . 8 subégaux. Etamines 10, dont 3 plus petites. | Gousse indéhiscente; graines à albumen très | réduit, — 5 espèces : Amérique tropicale. | | | | ; | | | Fig. 61. — Tachigalia mullijuga, Benth. Fleur. NOTION AE DELLE Se eee ce ere ee ce 59 DOMA EE , | | Stigmate petit................ re 60 | | Fig. 58. — Helerostemon mimosoïdes, Desf. Fleur coupée | en long. | Etamines biformes, 5 courtes et 5 longues.... 53 | 52 4 Etamines semblables, de longueur à peu près | ÉHUICL LEA ROVER ARS M RE ES AL GONIORRHACHIS, Taub. — Arbuste à feuilles Fig. 62, — Pellogyne paniculata, Benth. Fleur coupée en long. | 53 paripennées. Calice à 4 sépales. Pétales 5, presque égaux. Etamines 10, biformes. — | 1 espèce: Brésil sud-oriental. gs PELTOGYNE, Vog. — Arbres inermes à feuilles bifoliolées, coriaces. Calice à 4 divisions for- tement imbriquées. Corolle à 5 pétales ses- siles. Etamines 10. Gousse coriace, bivalve ; graines sans arille, ni albumen. — 5 espèces : Brésil tropical. (P. confertiflora, Benth., fournit un bon bois de constructicn, le Péo roxo, et l'écorce une belle couleur rouge.) HENRI Coupin et LOUIS CAPITAINE. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les excrétions des racines. Note de MM. Broco-Rous sEAU et EpmMoxp GAIN, présentée par M. Gasron Bonnier. Il n’a jamais été démontré rigoureusement que les racines étaient capables d’excrétions physiologiques. L'expérience clas- sique de l'influence des racines au contact d’une plaque de marbre est sans valeur à ce point de vue. Les auteurs ont alors expérimenté sur les racines de fèves et des marrons d'Inde en germination. Ils ont alors constaté que les plantes rejetaient de la peroxydiastase par les poils absorbants de leurs racines, et pendant la première période de leur existence ; ils ont en même | Bractéoles colorées, plas ou moins soudées, in- temps vérifié l'hypothèse générale de l’excrétion osmotique par SR Cent leccalico A MM Per Jun sn les poil. absGrbants des racines | Bractéoles caduques, petites ou nulles......... 6 | La truffe peut-elle se replanter? Note de M. Lecoo pe BoiSBAUDRAN. BROWNEA, Jacq.(— Hermesias Lôfl.). — Arbre Fig. 60. — Brownea coccinea, Jacq. Diagramme. M. G. Boyer avait décrit d'intéressantes observations faites par bas, à feuilles paripennées. Calice à # sépales lui sur la croissance de la truffe noire et d’après lesquelles il ne étaloïides. Corolle à 5 pétales. Etamines 9-15 semblerait pas que le tubercule püt se nourrir dans la terre après HA P ) ARTE P L libres ou un peu soudées à la base. Gousse bi- la section de ses attaches mycéliennes. L'auteur au contraire avait autrefois remarqué un fait qui l'avait conduit à penser que si l’ablation du mycélium nuisait, dans une certaine mesure, au développement de la truffe, il ne l’empêchait pas absolument; soit que la truffe absorbât les sucs de la terre, (1) Taubert, 1. c., fait remarquer que ce genre est un trait | soit plutôt, peut-être, qu’elle se remit en communication avec d'union intéressani entre Heterostemon, Desf.,et Brownea, Jacq. l'arbre (chêne noir) par un nouveau mycélium. Vers la fin d'août, valve; graines sans arille ni albumen. — 10 espèces : Amérique tropicale et Antilles. Ÿ 4 170 LE NATURALISTE une truffe pesant quelques grammes fut donc arrachée d'un terrain, très peu profond, argilo-calcaire et rouge, reposant sur un rocher calcaire (crétacé inférieur), à la Grolette, près Cognac (Charente). Extérieurement, la truffe était noire. D’un coup d’ongle, on enleva un petit éclat de chair, laquelle était ferme et très blanche. La truffe fut alors remise en place. après qu'on eut noté la forme de sa blessure et repéré sa position sur le terrain. À l’époque ordinaire de la récolte, la truffe fut retrouvée et identifiée ; elle avait beaucoup grossi et était noire à l'extérieur; la forme générale avait peu varié; l’intérieur était noir et même un peu plus que ne le sont les truffes en moyenne; il y avait peu ou point de marbrures blanches; la chair était sensiblement plus ferme que chez les truffes ordinaires; le goût paraissait être presque normal, quoique certainement un peu inférieur à celui des autres truffes voisines. Sur la présence de résidus tartriques du vin dans un vase antique. Note de M. GEorGes PENIGES. Tout récemment et lors des fouilles pratiquées dans l’ancien cimetière attenant à l’église Saint-Seurin, de Bordeaux, M. Cour- teault découvrait, dans un sarcophage paraissant remonter au zer siècle de l’ère chrétienne, un récipient en verre vert, fermé à l'une de ses extrémités et lécèrement évasé à l’autre, ayant grossièrement l'aspect d'une pipette de laboratoire dont la partie renflée aurait 3° environ de diamètre et les portions terminales, cylindriques, seraient des tubes de 13mm de diamètre extérieur et ayant, sensiblement, chacun, 18cm de longueur. Sa capacité n'excède pas 60e"3. Ce vase curieux, qui vient de faire l’objet d’une communication de M. Jullian à l'Académie des Inscriptions, présentait des enduits ou incrustations quiont été analysés pour qu'il fût possible de déterminer la nature du produit que ce vase avait pu primitivement contenir. Or, parmi les résidus qui ont pu être recueillis sur les parois du vase, figurait l’acide tartrique qui a été mis en évidence par les réactions chimiques caractéristiques. Il n’est donc point douteux que le récipient examiné contenait de la crème de tartre, produit qui ne peut provenir que d'un liquide vineux primitivement introduit dans,ce récipient. Ce récipient renfermait donc originellement du vin qui a probablement abandonné, sur les parois du vase, des traces de sa malière chromotannique, plus où moins complètement recou- verte de carbonate de chaux et qui a laissé, en outre, déposer des grains très nets et caractéristiques de crème de tartre. Ces grains, primitivement adhérents, ont dû, vraisemblablement, être désagrégés par le lavage sommaire du récipient, fait, lors de sa découverte, à l'insu de M. Courteault, et se sont ensuite détachés facilement après Gessiccation. Courbure lombaire et promontoire. Note de M.J. CHAINE présentée par M. Enmoxn PErrtEr. On a bien discuté sur le redressement de la colonne vertébrale de l'homme, mais il est un ensemble de considérations anatomi- ques en rapport avec ce fait, qui semblent n'avoir pas été suffi- samment mis en lumière. Pour la même raison qui fait que le sacrum se développe à mesure que le corps s'élève sur les membres, dans la station bipède, où l'être ne repose que sur ses membres postérieurs, la ceinture pelvienne contracte avec la colonne vertébrale (sacrum) une union plus intime qu'ailleurs; il y a immobilité à peu près absolue. De plus, cette attitude spéciale à entrainé une orienta- tion particulière du bassin, mais dans ce mouvement les os ilia- ques et le sacrum ont conservé leurs rapports réciproques ; l'os coxal est devenu nettement vertical et le sacrum a acquis une direction {rès oblique, mais non verticale ; il en résulte que si notre colonne lombaire n'avait pas formé une courbure concave en arrière et était restée dans le prolongement du sacrum, l’en- semble de notre colonne vertébrale aurait été très oblique, et le corps de l’homme fortement incliné en avant. En somme donc, l'homme devant se relever dans le redresse- ment du bassin, par suite de sa fixité aux autres parties du squelette, le sacrum à pris une situation oblique et c'est cette position qui, à son tour, a été la cause efficiente de la formation de la courbure lombaire. Le sacrum formant une région immobile, la colonne verté- brale a pivoté autour de la première vertèbre sacrée en prenant sur elle son point fixe. Ce mouvement n’a pu se produire que par l’action des muscles des gouttières lombaires.Certains états pathologiques viennent ici en aide à l'expérience et au raisonne- ment ; dans la contracture permanente des extenseurs dorsaux, il y à ‘exagération de la courbure lombaire dans leur paralysie; au contraire, la partie inférieure de la colonne vertébrale est en ligne droite avecle bassin (Duchenne de Boulogne). La courbure lombaire est maintenue, enfre autres causes, par l’action con- tinue des muscles lombaires et probablement aussi par celledes carrés des lombes qui sont situés dans un plan légèrement pos: térieur à l’axe solide de la calonne vertébrale, axe constitué par la succession des corps vertébraux. Le redressement de la colonne vertébrale a eu un grand reten- tissement sur la constitution de la région lombo-sacrée Par suite de leur action continue, les muscles dorsaux de la région lombaire de l’homme sont beaucoup plus développés que: ceux des autres Mammifères. Chez les Anthropoides, dont le rachis est oblique, ils sont intermédiaires entre ceux de l’homme et des autres Mammifères. Ces muscles étant très développés ont besoin d’une large sur- face d'insertion; aussi le sacrum de l'homme est-il, en général, plus large que celui des autres Mammifères. Les espèces qui .se tiennent accidentellement sur leurs membres postérieurs (ours, singes, quelques rongeurs) ont géné- ralement un sacrum, toute proportion gardée, plus large que leurs voisins quadrupèdes. Les disques intervertébraux de la région lombaire de l’homme: sont plus minces en arrière qu'en avant; il en est de même du corps de la cinquième lombaire. Chez les autres Mammifères, cette disposition ne se produit jamais; un léger amincissement antérieur des disques ou des corps peut même quelquefois. s’observer. Les régions lombaires et sacrées se rencontrent suivant un angle très obtus qui fait saillie dans la cavité pelvienne (pro- montoire). Si la région sacrée avait été malléable, au lieu d'un angle saillant il se serait constitué un passage graduel entre ces deux parties de la colonne vertébrale, comme cela s’est produit entre portion lombaire et dorsale, La raison de l'existence du promontoire se trouve dans la rigidité et la fixité du sacrum qui offrant une forte résistance, a obligé la colonne lombaire à se courber brusquement à partir d’un point déterminé (l'expérience démontre le fait). Chez les Mammifères où la courbure lombaire n'existe pas, iln’y a pas de promontoire; lorsque la courbure est légèrement accentuée (Anthropoïdes) le promontoire est peu indiqué. CATALOGUE NUMÉROTÉ POUR CLANSER EN COLLECTION MALADIES CRYPTOGAMIQUES des PLANTES PHYCOMYCÈTES I. — Chytridiacées. 1 Olpidium Brassicæ, Woronin, sur Brassica sativa. 2 — Trifolii, Schrôt, sur Trifolium repens. 3 Synchytrium Taraxaci, de Bary, sur les Taraxacum. 4 — fulgens, Schrüter, sur OEnothera biennis et OŒ. muricata. 5 — Succisæ, de Bary, sur Succisa pratensis. 6 = Stellariæ, Fuck, sur Slellaria media et St. nemorum. ‘1 — Myosotidis, Kühn, sur Myosotis stricla et Lilhospermum arvense. ! 8 — cupulatum, Thomas, sur Potentilla ar- gentea et Dryas oclopelala. 9 — punctum, Sorokin, sur Plantago lanceolata et Plantago media. 10 ee lœtum, Schrôter, sur les Gagea. Al — aureum, Schrüter, sur Lysimachia Nummu- J laria. 12 — pilificum, Thomas, sur Potentilla Tormen- tilla. 13 — punctatum, Schrüter, sur Gagea pratensis. 14 = rubrocinctum, Magnus, sur Saxifraga gra- nulata. 15 — alpinum, Thomas, sur Viola biflora. 16 — anomalum, Schrüter, sur Adoxa noscha- tellina, Ficaria ranunculoïides, Isopyrum thalictroïdes, Rumex acelosa.. (A suivre.) 174 LE NATURALISTE Gîtes fossilifères de la région Parisienne. °s97n4 S99 Op OWQU JOUUOS NE (IS PNR, S10A uoqueo 09 suep soplopdxe quauoaroe stpef jueany mb ooneeg op soxgrneuu xne nbsnl ‘979 ‘jseno À np ‘urxeA-u9-AuSEJUOIT op ‘sur19S ep ‘oÂE,T np SOI] -600] soyola sej 9048 ‘suolou soçqes so] sindep juoporons es mb euredio sop juoa]jo SUOITAUS SAN9T 79 SUBISS 9p AIO PJ 9p 39 AMOACMUOI 2p sarmq SAT ‘jnOOUepneA 9p 39 SIoquEUD 9p neoged of ans quoajuou »s mb sp40jo snjd so xneoaru xnenbsnf ‘079 ‘[eanoxwsp} & Ainog ® ‘quoumeu,) & sojeuêsrs sanorgqui Sn]d so[ xneoaiu so[ smdop uo1Soi 0790 suep o4JifIssO sou] Je pddojonop sou 359 do1SS018 o1120189 orT "AUSUIY 0P JUOJY NE 19 JUANOLHIET & ‘SIA -101)-JUTES € SOISJIIISSOT 9SIMQ op Sefqes soj ‘oppraoqquy 9s1xo enbigrjostd exrvtoteo of je s10s11) op none ‘edf 9p 09[[UA EL SUEP e[qISTA 75 ‘sou 2P 19 UIXOA-U9-JUOuMET 9p S099ds9 € sorpeq se 30 dnopo8siog np sopnao sosso18 so] onb sojej sooodse soiex soi] op juoanoay es no 39 a ‘(8510-32-eu19S) uixoA-u8-Aufejy 8p 19 (an) S10$19 9P SUOXAUT : AUD OIBA9 CT SH 9P UISSEQ np SorJI[ISSO] Snd Saj suoiSox sop eun/'T 172 (ets LE NATURALISTE Gîtes fossilifères de la région Parisienne. Fig. IL. — Environs de Chaumont-en-Vexin et de Gisors. La ligne de l'Ouest, entre les stations de Liancourt-Saint-Pierre et de Gisors, fournit pes à chaque pas des gise- ments fossilifères, qui peuvent compter parmi les plus riches du bassin de Paris. Tous sont indiqués sur la carte ci-dessus par le signe m4 : à Liancourt-Saint-Pierre, au passage à niveau du Vivray, au-dessus de la station même de Chaumont, dans la Garenne de Bertichère et enfin sur le plateau au-dessus du bois de la Garenne entre Chambors et Trie-Château. Nous citerons encore le beau gite coquillier du Mont de Magny au-dessus du hameau “ PRE à 2 kilomètres de Gisors, gite qui fournit quelques-unes des plus grosses espèces connues dans le assin de Paris. Fig. II. — Environs de Marines et de la butte de Neuville-Bosc. Autour des buttes de Neuville-Bosc,les gisements fossilifères sont nombreux, et bien que plus difficilement accessibles que les précédents ils n'offrent pas moins d'intérêt. Ils sont pour la plupart ouverts dans les sables moyens et il nous suffira de rappeler que là sont situés les gites renommés de Chars, du Ruel, du Quoniam, de Cresnes, d'Alleré, de Chavançon et de Monneville, qui ont fourni un nombre considérable d'espèces parmi les plus rares et les plus intéressantes de la faune conchyliologique de l’éocène. D É Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. 2° SÉRIE — N° 5107 1 AOÛT 1910 Étude sur les Nymphéacées Fossiles {Suite) (1). Nymphæa Marini, FRITEL. Cette espèce, dont nous avons publié une étude détaillée, paraît être la première qui soit signalée dans l'Eocène. Elle ne nous est connue, jusqu à présent, que par des restes de rhizomes, parfois assez volumi- neux et qui présentent les vestiges de cicatrices pétiolaires, pédonculaires et radiculaires, Par les caractères de ses cicatrices pétiolaires cette espèce se rapproche du N. gypsorum, Sap., d’Aix, et du N. calophylla, Sap., de Manosque. Les cicatrices pédonculaires ont de grands rapports, Fig. 33. — Nymphœa polyrhiza, sap. À : cicatrice pétiolaire, de Saint-Jean de Garguier. B : fragment d'un pétale de Saint-Zacharie. =" quant à la taille et à la disposition des canaux aérifères avec celles que ornent les rhizomes du N. polyrhiza, Sap., de Saint-Zacharie (fig. 33). Mais le N. Marini se distingue nettement de toutes, ces espèces par la disposition beaucoup plus simple de ses cicatrices radiculaires, disposées à la base des dis- ques pétiolaires, en deux séries divergentes comme les branches d’un V. Cette belle espèce parait assez commune dans les argiles sparnaciennes de Cessoy (Seine-et-Marne). Nymphæa gypsorum, Sar. Les rhizomes de cette espèce étaient de grande taille et leur épaisseur hors de proportion avec l’étendue assez médiocre des feuilles, De Saporta a donné la description de cette espèce dans sa revision de la flore d'Aix, page 83 (1). Les dessins que nous donnons de cette belle plante sont exécutés d'apres les figures du mémoire de M. de Saporta. La fig. 34 À correspond à un lambeau de rhizome présentant des cicatrices pétiolaires et radiculaires, les dernières atteignent parfois un diamètre considérable relativement à celui des disques pétiolaires. La fig. 34 B se rapporte visiblement au coussinet, non d'une feuille, mais d’un pédoncule floral, avec des cicatrices lacunaires plus nombreuses et plus inordonnées que celles des pétioles. Enfin la fig. 34 C est la reconstitution d’une feuille, à l’aide des fragments recueillis dans les couches de la série calcarogypsifére d'Aix en Provence. Nous ferons remarquer combien le mode de nervation des Nymphæa qui entrent danSnotre section Palæocas- C Fig. 34 — Nymphœa gypsorum;Sap. — À : lambeau de rhizome avec cicatrices pétiolaires et aire 4 B : coussinet avec cicatrices pédonculaires et cicatrices radiculaires, C : feuille reconstituée. talia est voisin de celui qui se montre sur le genre actuel | entre ceux de la section Castalia et les espèces du genre .Nuphar. Ce Nymphæa, dit de Saporta, semble tenir le milieu a ————————————————— (4) Voir le n° 561 du Naturaliste. Lotus, se rattachant aux premiers par le bord entier, et ET ——_—_———_—_—_——— (1) De Saronra. Annales des sciences naturelles. Botanique (5e) t. XVIII, p. 83. 174 LE NATURALISTE aux seconds par le mode de ramification des nervures principales. Nous ajouterons qu'il paraît se distinguer des autres espèces oligocènes par la forme parfaitement orbiculaire de ses feuilles dont les auricules à peine divergentes présentent un angle presque droit. Cette espèce se rencontre assez communément dans la partie inférieure de la série sextienne, elle devient rare au sommet. Fig. 35. — Nymphœa Charpentieri, Heer., feuille en partie restaurée, réd. 2/3. Nymphæa Charpentieri, HEER. Heer a figuré plusieurs empreintes se rapportant à cette espèce qui, par la forme générale du limbe, encore plus que par les détails de la nervation.se distingue bien nettement de ses congénères. Il présente des feuilles orbiculaires à pétiole subcen- tral, alors que dans les autres espèces il est toujours plus ou moins excentrique. Les auricules sont espacées et séparées par un sinus dont la profondeur fait presque la moitié du diamètre. La nervure médiane est, de ce fait, beaucoup plus courte dans le N. Charpentieri que dans les autres formes et elle ne donne naissance qu'à 4 paires de nervures secondaires; par contre, les nervures rayvonnantes sont en nombre au moins égal à celui des autres espèces et dépassent même quelquefois ce nombre, puisqu'on peut en compter sur certaines empreintes de 14 à 16 paires. La dichotomisation de ces nervures se fait beaucoup plus près du bord que dans les N. Dumasi, calophylla et gypsorum par exemple. C’est à tort, croyons-nous, que Heeridentifie le Nelum- bium nymphæoides, d'Ettingshausen, avec son N. Char- pentieri. En effet les empreintes de Monte Promina auxquelles ce nom a été donnésemblent bien plus voisines des feuilles du même gisement décrites sous le nom de Nelumbium Buchi (fig. 36), surtout celle qui est repré- sentée sur la planche XIT, du mémoire d’Ettingshausen et que nous rapprochons des feuilles d’Anæctomeria, comme il a été dit précédemment. Les fragments de rhizomes que Heer rapporte au N. Charpentieri, bien qu'en trop mauvais état, du moins à en juger par les figures, pour qu’il soit possible d’en tirer parti pour ladétermination, paraissent néanmoins appar- tenir à un véritable Nymphæa. C’est avec ceux du N. calophylla qu'ils paraissent avoir le plus de rapport. Fig. 36. — Nelumbium Buchi, Eltings., feuille réd.1/2 (d'après Heer). Nymphæa Dumasi, Sapr. Les feuilles de cette espèce atteignent presque la taille de celles du N. calophylla, mais elles sont moins orbicu- Fig. 37. — Nymphœa Dumasi, Sap., moitié d’une feuille mutilée au sommet, réd. 2/3 (d'après de Saporta laires; le diamètre de l'exemplaire que nous figurons atteint 25 centimètres. Le sinus qui sépare les auricules représente le 1/3 de la hauteur totale, il est donc plus profond que dans le - N. calophylla où il ne représente guère que le 1/4 de la hauteur; dans le N. gypsorum au contraire, il fait les 2/5 de cette hauteur. La forme des auricules est d'ailleurs sensiblement la même que dans cette dernière espèce. : Par les détails de la nervation, la feuille du N. Dumasit paraît plutôt voisine de celles des Anæctomeria don nous avons parlé tout à l'heure. On compte, en eflet 5 à 6 paires de nervures secondaires» assez régulièrement opposées et qui s’échelonnent le long d’une médiane fortement accusée. Les nervures rayonnantes qui occupent toute la partie inférieure du limbe sont au nombre de 12 paires, du moins surl’échan- tillon que nous représentons; on voit donc que ces nombres concordent bien avec ceux qui existent dans le genre Anæctomeria. Mais les rhizomes de cette espèce, qui ont été étudiés par de Saporta, se rapportent sans aucun doute au genre Nymphæa. De Saporta a donné une restauration de la feuille de son N. Dumasi, figure reproduite par Scherk et qui ressemble énormément à cette du N. gypsorum. Celle qui est représentée par notre figure s'éloigne, au contraire, de cette forme sannoisienne. Peut-être faudra-t-il placer ici, ou tout près du N. Du- masi, les feuilles signalées à Monte Promina sous le nom de Nelumbium nymphæides, que Schimper crut devoir identifier au Nymphæa Charpentieri de Heer, mais qui nous paraissent avoir plus d’affinités avec les feuilles d'Anæctomeria. L'absence de fragments de rhizomes ne permet pas de trancher la question, mais il est indubitable que l'espèce de Monte Promina ne représente nullement un Nelum- bium. En ce qui concerne les deux formes reconnues dans le gisement dalmate, on doit remarquer que le nom de Nelumbium Buchii Ettingsh, doit être réservé aux seules empreintes se rapportant aux figures 2-3 de la pl. X, et sans doute aussi à la 1 de la planche XI. Quant à la feuille représentée pl. XII. elle appartient au même type que celles représentées pl. X, fig. 1 et pl: XI, fig. 2, désignées sous le nom de Nelumbium nym- phæides et qui se rapportent sans doute à un Anæcto- meria, comme nous venons de le dire. P.-H. FRITEL. —————— #4 —— LES PLUSIA (Lép.Noctuidæ) de LA HAUTE PICARDIE Premiers états de P. MONETA F. POLYEMBRYOGÉNIE DE SON PARASITE Les vallées de l’Encre (affluent de la Somme) et de l’Authie prennent naissance dos à dos au contrefort de Foncquevillers (Pas-de-Calais) où je réside depuis dix- huit-mois. A 10 kilomètres plus au Sud se trouve Mailly- Maillet (Somme) où j'ai résidé neuf ans et quiestaussi bâti sur un contrefort d’où partent les vallées de multiples affluents de l'Encreet de l’Authie. Ces deux points, Fonc- quevillers et Mailly, sont parmi les plus élevés de la région picardo-artésienne, couverte autrefois d'immenses forêts. La partie comprise entre l'Encre et l’Authie (Maiïlly) a conservé quantité de petits bois; tandis qu’à partir de l’Authie, au Nord, (Foncquevillers), presque tout a été défriché. Or, l’Authie forme la limite naturelle entre les deux départements de la Somme et du Pas-de- Calais : Foncquevillers est donc moins riche que Mailly ; pour être plus exact, je dois dire que la faune est diffé- LE NATURALISTE 175 rente. Je donnerai bientôt le catalogue des Macrolépi- doptères de toute cette région ; il comprend à ce jour près de 400 espèces, dont la plupart sont fort intéres- santes par leur grand nombre de formes aberratives. La caractéristique de cette faune est surtout la tendance au mélanisme. Je passerai donc en revue les principaux groupes. Voici les Plusia que j'y ai rencontrées : Abrostola triplasia L, assez commune ; Abrostola asclepiadis Schiff, 2 ex. en VI-0#4; Abrostola tripartita Hufn, de beaucoup la plus com- mune; sa chenille, de robe très variable, se trouve par- fois en quantité sur Urtica urens, et s'élève facilement. À Mailly, je capturais le papillon au crépuscule pendant qu'il butinait sur les fleurs de Borrago officinalis, en compagnie de Triplasia L., de Gamma L. et de Chrysi- tis L. Je n'ai jamais vu ces Plusia à la miellée; pourtant un jeune collègue m'a affirmé y avoir pris un Chrysitis L. dans un herbage planté de pommiers. Plusia moneta F. À Mailly, en neuf ans, j'en avais pris 4 ex., presque tous en mauvais état ; 3 dans l'intérieur de la maison, attirés probablement la veille par la lu- mière, et 1 dans une toile d’araignée, C’est seulement en 1909 et cette même année 1910 que j'ai pu faire les obser- sations qui suivent sur son développement. — Chrysitis L. Assez commune et variable par la bande brune médiane plus ou moins large ou oblitérée. — Pulchrina Hw. Rare. ex. pris en juin et juillet, le soir, attirés par la lumière soit dans la maison, soit dans le bois de Maiïlly; plus 1 ex. ab. Percontatrix Auriv. — lota L. Rare. 2 ex. ex larva ; 4° en 1902, d’une che- nille trouvée dans la cour, au printemps, sur du cerfeuil. Le mimétisme est tel que, en captivité, il me fallait cher- cher un instant pour voir cette chenille dans le cerfeuil ; 20 en 1905, d’une chenille trouvée dans le jardin de mes parents, horticulteurs à Mesnil-Sorel (Le Tréport-Ter- rasse). Plus 1 ex. ab. Percontationis Tr. — Gamma L.Très commune certaines années à Mailly, parait beaucoup plus rare à Foncquevillers. Cette espèce est intéressante par ses variations; sa chenille s'élève très facilement. En 1908, à Mesnil-Sorel, mon frère se plaignait de cette espèce qui décimait ses plants de Reines-Marguerites dont elle coupait les sommités non encore épanouies, juste au collet, pendant que la chenille de Cucullia asteris Schiff dévorait les fleurons. — Festucæ L. n’a pas encore été rencontrée dans la Haute-Picardie,à ma connaissance; mais M. Carpentier, d'Amiens, la capture dans la vallée de la Somme, et M. le Dr H. Bourgeois, dans la vallée de la Bresle, entre la ville d'Eu et Ponts (marais de la rive gauche). Observations sur Moneta F. J'ai trouvé à Foncquevillers le 21 mai 1909, sur l’Aconit, dans un jardin, À cocon, 3 chenilles adultes, et 1 jeune, de Plusia moneta F. La jeune chenille est d'un vert pomme uniforme avec une rangée transversale de poinis noirs sur chaque anneau; la stigmatale blanche tranche nettement sur le fond. Les chenilles adultes sont d’un vert tendre sauf à la partie dorsale qui est comme gouachée de blanc, et à la stigma- tale qui apparait en blanc, se détache nettement de la large bande verte supérieure, et s’étend jusque sur les pattes anales qu’elle partage en deux parties égales jusqu’à leur extrémité. Le 23 mai, je récolte à Sailly-au-Bois (;kilomètres vers le Sud-Ouest), dans un jardin, limité par le « rù » (an- cien lit de l’Authie), qui ne sert plus qu'à l'écoulement 176 ee des eaux de pluie, une vingtaine de cocons et de chenilles dont une non encore adulte. . Cocon: Le cocon de P, moneta F., parfois d’un beau jaune d’or, est d'un tissu léger, gommé, transparent; la chrysalide est bien visible et suspendue au centre, parallèlement à la base, dans un réseau de soie blanche ; la forme est celle d’un bicorne à angles arrondis. Le grand axe de la base quiest plane mesure environ 28 mil- limètres, le petit axe 15 millimètres, la hauteur 45 mil- limètres. Ce cocon est toujours caché avec soin à la par- te inférieure des feuilles les plus basses de l’Aconit ou d’une plante voisine. C’est ainsi qu'à Sailly j'ai trouvé une grosse touffe de Phlox, à côté d’un pied d'Aconit ; les feuilles basses de ces Phlox, longues, larges, retom- bantes avaient paru aux chenilles plus protectrices, et tous les cocons se trouvaient à leur face inférieure, à l'abri de tous regards. En captivité ce cocon est d'un blanc jaunâtre; un des derniers est verdâtre. La chenille commence par tapisser la feuille d’un tissu serré, gommé, qui sera la base du cocon ; puis elle tisse à peu près la moitié en hauteur du cocon de façon à for- mer un entourage ovale plus étroit en haut qu’en bas. Enfin, elle file la calotte qui ferme la demeure. Jusqu'à ce moment, la soie est blanche ; c'est avant de tisser le réseau qui soutient la chrysalide que la chenille secrète le produit qui donne à l'enveloppe sa belle teinte jaune plus ou moins vive; mais. le réseau intérieur et la base restent blancs. Chrysalide. Le 30 mai, presque toutes les chenilles avaient filé, Quelques jours après la nymphose, la chry- salide a toute la partie dorsale et les yeux d'un beau noir luisant;le reste du corps est d’un blanc verdâtre. Le 7 juin, je remarque que quelques chrysalides prêtes à éclore sont d’une jolie teinte rosée; entre l'apparition de cette teinte et des dessins métalliques des ailes, et l’éclosion, il n’y a guëre que vingt-quatre heures, La durée de la nymphose varie de quinze jours à un mois. Parasites. Le 5 juin, il ne reste plus qu’une seule che- nille. Je m'aperçois que, dans deux cocons, la chenille a gardé un aspect singulier ; j’ouvre ces cocons et je trouve des masses informes, déjetées, rigides, dilatées à l’excès, tantôt d’un gris blond, tantôt d’un jaune d’ocre sale, dont la peau translucide laisse voir des myriades de petites larves d’un parasite ; c’est un cas incontestablede polyem- bryogénie. Une chenille de Hadena monoghypha Hüfn. conservée dans le formol m’offre le même aspect. Le {11 juin, je constate un cinquième cas de parasitisme. (En 1910,j'en ai huit sur une quarantaine de cocons.) J’ai adressé une de ces chenilles à M. de Gaulle qui s’est empressé de me répondre que ce parasite était un Hymé- noptère Ptéromalide de détermination très difficile parce que ce groupe renferme de nombreuses espèces dont on n’a que de courtes diagnoses méconnaissables aujour- d’hui que les types ont été détruits ou ne sont pas acces- sibles ; — et qui ajoute : « La polyembryogénie qui a été constatée chez les Encvrtides existe vraisemblablement aussi chez les Microgastérides; toutefois ce n’est pas dans l'œuf mais dans la chenille que ces derniers effec- tuent leur ponte » M. de Gaule me donne la liste sui- vante des parasites connus de Moneta : Spilocryptus mi- grator, Microgaster subcompletus, Microplitis tristis, Litomastix truncatella, Ageniaspis atricollis. Il est à remarquer qu'ici, comme dans la plupart des cas de parasitisme, c’est au moment de la nymphose LE NATURALISTE que le développement du parasite se fait avec une rapi- dité foudroyante. Le 14 juillet, première éclosion du parasite de Moneta : c'est un tout petit Hyménoptère dont le corps trapu est tout noir avec des ailes transparentes donnant, sous une certaine incidence, un vif reflet bleu d'acier. Le 23 juillet, nouvelle éclosion; j'avais laissé ces che- nilles dans leur cocon; les petits Hyménoptères sortent avec une ardeur fébrile à travers la soie; quelques-uns y restent accrochés et périssent. Le 28 juillet, autre éclosion en grand nombre: ils s’agi- tent avec frénésie; les oo” paraissent plus gros que les ® 9. L’accouplement se fait en courant. Le o7 saute sur la $ etse laisse trainer sur le dos en essayant de placer ses organes génitaux contre ceux dela 9 ; si celle-ci fait saillir ses organes, l’accouplement a lieu: si elle reste indifférente, le ©” va. voir ailleurs. L’accouplement ne dure qu’un instant, à peine une minute; mais il serenou- velle fréquemment, au hasard des rencontres, et c’est un assaut général. La mortalité est très grande. Le 29 juillet, je trouve les parasites de Moneta absolu- ment immobiles; je les secoue, mais ils nes Rein que pour quelques minutes. Adulte. L’éclosion de l’adulte commence le 8 juin au matin ; elle se continue jusqu'au 5 juillet. Plus tardive cette année (1910); au # juillet, il reste encore un tiers à éclore. Moneta est une espèce peu variable; les plus: beaux exemplaires sont ceux dont la bande médiane est d’un brun noir intense et largement ombrée de cette même teinte; cela donne, par contraste avec les taches aux tons délicats et changeants, un ensemble très riche. La Moneta au repos rapproche du corps le bord anté- rieur des ailes et s’archoute sur ses longues pattes de devant. Dans la journée, quand rien ne l’effraie et qu’elle est au soleil, etle soir, elle voltige dans la cage et butine avec ardeur; mais au moindre bruit ou mouvement, elle se pose, le plus souvent la tête en bas et replie ses ailes contre le corps. J'ai observé cette même pose chez Cucul- lia asteris Schiff. Œuf. Le 12 juin,je mets à part dans une cage en toile métallique un ©” et deux ® © avec un jeune pied d’Aco- nit et un bouquet d’œillets eu fleur. Le 22 juin, un et une ® sont morts; je remarque des œufs un peu partout sur l’Aconit, soit isolés, soit par paquets. Ils sont blancs, plus gros que ceux de Gamma L. et striés d'un pôle à l’autre. Ils paraissent hémisphériques et fixés sur une base plane. Le 25 juin, la seconde® meurt. Le {er juillet plusieurs œufs sont prêts à éclore, un est éclos; les plus avancés ont au sommet une tache ronde d’un bleu violet foncé. Chenille : 2 juillet. L'éclosion continue ; mais je n’a encore vu qu'une seule chenille laquelle s’est blottie dans un petit bouquet de jeunes feuilles d’Aconit: la tête est noire; le corps très légèrement teinté d’orangé, avec une fine ponctuation noire. Le 3 juillet, j'ai pu voir plusieurs chenilles s'attaquer à l’épiderme du pétiole des jeunes feuilles et s’enfoncer dans l’intérieur soittransversalement, soit longitudinale- ment; ces mines sont d’ailleurs très apparentes, car elles forment un trait noir sur le fond vert translucide de ces petites tiges. 10juillet. Les petits bouquets de feuilles terminaux que les chenilles avaient attaqués sont tout noirs et quelques tigelles retombent brisées au point où la chenille s’est introduite. (1 LE NATURALISTE 11 juillet. Ce matin, j'ai coupé une branche d’Aconiten- vahie par la pourriture. Au sommet, il y avait un petit bouquet de feuilles flétries et même noires ; j'ai écarté ce petit bouquet à son aisselle et mis à jour une douzaine de petites chenilles qui vivaient à l'intérieur de la tige; mon insuccès vient peut-être de cette brutale interven- tion, car j'ai eu beau ensuite les déposer sur un autre pied d’Aconit, elles ne sont plus restées en place et n’ont cherché qu’à se sauver soit en descendant le long de la tige, soit en selaissant tomber au bout d’un fil de soie. Fi- nalement elles sont disparues ou mortes. vers le 21 juillet. Malgré mes recherches, je n’ai trouvé nulle part de chenilles de cette génération qui doit hiverner en bas-âge et se développer avec la végétation printanière, à partir d'avril; en avril et mai, elles réunissent par quelques fils toutes les feuilles d’une sommité, en y enfermant les grappes de boutons à fleurs qu’elles semblent préférer et qu'elles dévorent jusqu’à la base, C’est là qu’on les trouve à coup sûr, quelquefois quatre ou cinq ensemble. Adultes, elles se tiennent sur les feuilles où on les distingue diffi- cilement; elles se laissent tomber lorsqu'on veut les saisir. G. POSTEL. UNE HERBORISATION MICROSCOPIQUE CHEZ les Moisissures blanches Si l’on met dans une assiette du crottin de cheval, de la bouse de vache, des déjections diverses, du pain, de l’empois d'amidon, etc., et qu’on recouvre le tout d’une cloche, on ne tarde pas, au bout de quelques jours, à voir ces différentes matières se recouvrir de moisissures d’un beau blanc, qu'il est très intéressant d’étudier au microscope, ce à quoi on arrive très facilement en en prenant délicatement un fragment et en l’étalant non moins délicatement sur une lame de verre dans une goutte d'acide lactique ou, à défaut, d'alcool : on recou- vre ensuite la goutte d’une lamelle mince et on procède alors à l'examen microscopique (1). Ces Moisissures blanches appartiennent à divers grou- pes de champignons, mais les plus nombreuses sont des Mucorinées, l’une des familles des Oomycètes, appelés aujourd'hui plus généralement Siphomycètes. Ce sont ces Mucorinées que nous allons étudier en en décrivant les principaux types, ceux que l’on trouve pour ainsi dire à coup sûr, même sans se livrer à de grandes recherches. Genre Mucor. — La plus commune des Mucori- nées est le Mucor Mucedo que l’on obtient en abondance en mettant du crottin de cheval sous une cloche, c’est-à- dire dans une atmosphère humide. Il est formé de fins (1) Ces préparations à l'acide lactique ne peuvent malheureu- sement se conserver indéfiniment parce que l'acide lactique finit par cristalliser. Mais on obtient des préparations durables en montant la moisissure dans un liquide appelé lacto-phénol et composé de 20 grammes d'acide phénique cristallisé, 20 grammes d'acide lactique, 4 grammes de glycérine et 20 grammes d’eau - distillée. On lute le pourtour de la lamelle avec du bitume de Judée ou du baume de Canada. 177 filaments ramifiés, qui courent à la surface du crottin ou pénètrent à son intérieur : c’est le mycélium dont Fig. 1. — Ensemble du thalle du Mucor Mucedo. l’ensemble constitue le thalle. De place en place, il s’en élève des colonnes verticales, non moins hyalines, qui se terminent en haut par une boule d'abord blanehe, puis noirâtre, qui est le sporange, Si nous étudions au mi- croscope un filament quelconque de ce Mucor, nous ver- rons qu'ilest formé, à l'extérieur, d’une membrane de cellulose et, à l’intérieur, de protoplasma contenant plu- sieurs noyaux; en aucun endroit, il n’y a de cloisons Fig. 2. Fig. 2. — Fragment d'une colonne à sporange du Mucor Mucedo. Fig. 3. — Sporange jeune : a, cristaux d'oxalate de calcium , columelle. Fig, 4 — Sporange âgé: a, spores. Fig. 5. — Spores. Fig. 4. Fig. 5: Fig. 5. transversales, ce que l’on exprime en disant que le thalle est continu. De place en place, surtout dans les colonnes à sporanges, il y a, dans le protoplasma, de petits cris- taux d’oxalate de calcium. La tête du sporange est une boule parfaitement sphé- Rig-wie Fig. 6. — Mucor Mucedo. Spores germant. Fig. 1. — Début de la formation de l'œuf: 4, gamètes, rique recouverte de très fins cristaux d’oxalate de cal- i cium insérés perpendiculairement à sa surface à la ma- 178 LE NATURALISTE nière des filaments du velours. Le contenu de cette boule est séparé de celui du reste de son support par une cloison, qui n’est pas plate, mais pénètre à son in- térieur sous forme d'une massue à laquelle on a donné le nom de columelle. L'espace qui sépare celle-ci de la paroi du sporange est d’abord formé d’un protoplasma homogène, Un peu plus tard, celui-ci se divise de ma- nière à donner un grand nombre de spores, un peu woides. Ces spores, arrivées à leur maturité, sont mises n liberté par la rupture de la peau du sporange. Une & Fig. 8. Fig. 9. Fig. 8. — Gamètes (a) venant au contact. Fig. 9. — Œuf formé, mais encore attaché aux filaments,. fois tombées sur le milieu nutritif, elles germent et re- donnent un nouveau mycélium. Le Mucor présente encore un autre mode de repro- duction. Pour l’observer, il faut examiner comment se comportent les filaments, non à J’air libre comme précé- demment, mais à l’intérieur même du crottin. Là,on voit que certains filaments se divisent l’un vers l’autre et qu’à leur extrémité se forme une cloison transver- “ Fig. 11. Fig. 13. Fig. 14. Fig. 10 — Mucor Mucedo. Œuf isolé. Fig. 11. — (Œut gerrnant en donnant naissance à un sporange. Fig. 12. — Mucor racemosus. Grappe de sporanges. Fig. 13. — Mucor racemosus. Chlamydospores formées le long d'un filament. Fig. 14. — Mucor racemosus, vivant dans un liquide sucré. sale, de manière à isoler deux petites masses, qui sont les gamétes. Celles-ci ne tardent pas à arriver en contact, duis à se fusionner en une masse unique qui est l'œuf -où zygospore. Cette masse grossit, se recouvre d’une épaisse membrane verruqueuse qui la protège contre les agents extérieurs, et finit par s’isoler par destruction des filaments qui lui ont donné naissance. Les zygospores demeurent dans le crottin plus ou moins longtemps, mais, un jour, trouvant des conditions favorables à leur développement, germent en donnant directement, soit du mycélium, soit un sporange contenant des spores. À côté du Mucor Mucedo, il faut citer d’autres espèces non moins intéressantes. Le Mucor racemosus se trouve dans le fumier et a ses rameaux à sporanges disposés en grappe. Il est à noter que sur le thalle se forment fréquemment des cloisons transversales peu éloignées les unes des autres et entre lesquelles le protoplasma se coudense et s’enveloppe d’une membrane propre. Ce sont des organes appelés Chlamydospores ou, mieux, Kystes, qui gardent leur vita- lité durant très longtemps et ne germent que lorsque les conditions sont devenues très favorables. La même espèce présente une particularité physiologique impor- tante. Lorsqu'on le cultive dans un liquide sucré, le mycélium se résout en boules bourgeonnantes ressem- blant ainsi tout à fait à des levures et. d’ailleurs, sus- ceptibles, comme celles-ci, de faire fermenter le liquide nutritif en donnant de l’acide carbonique et de l'alcool. Le Mucor spinosus est ainsi appelé parce que la colu- melle, dans le sporange, présente des sortes de prolon- gements épineux. Les sporanges semblent insérés les uns sur les autres. Le thalle, mis dans un liquide sucré, le fait fermenter. ï Le Mucor corymbifer a ses sporanges insérés au som- is. Fig. 16. Fig. 17. - Fig. 18. Fig. 15. — Mucor spinosus. Ensemble des sporanges. Fig. 16. — Mucor Spinosus. Coupe d'un jeune sporange. Fig. 17. — Mucor corymbifer. Tête de sporanges. Fig. 18. — Mucor corymbifer. Deux sporanges, plus grossis. met d’un pédicelle commun. Il est pathogène pour l’homme (1) : on l’a trouvé dans un cas de mycose géné- (4) Voir, pour plus de détails : H. Coupin, A{las des champi- gnons parasiles de l'homme et des animaux. — Les fils d'Emile Deyrolle, éditeurs. Paris, 1909. LE NATURALISTE 479 ralisée de l’appareil respiratoire, de l'intestin et du cer- , MŒURS & MÉTAMORPHOSES veau. Il à été plusieurs fois signalé dans des cas d'oto- mycose et dans le poumon. (A suivre.) EE ——————— "4 L'AUROCHS ET LE TAUREAU M. E. H. KRAUSE (Naturwissenschaftliche Wochen- schrift, 1e mai 1910) fait remarquer que Virgile connais- sait l’aurocns sauvage et domestiqué. Dans le second chant de ses Géorgiques il recommande de protéger la vigne contre les déprédations des moutons (oves), des génisses (juvencæ), des chèvres (capræ) et des aurochs sauvages (silvestres uri), Comme il s’agit probablement, dans cette description, du domaine du poète, situé près de Mantoue, on peut en conclure que, dans le dernier siècle avant notre ère, les aurochs descendaient encore des Alpes jusque dans la plaine lombarde. Dans le troisième chant du même poème, Virgile parle d'une épizootie, probablement le charbon, qui détruisit les bestiaux de la région des Alpes de Carniole. Comme On n'avait plus de bœufs (boves) pour traîner le char de Cérès, on y attela des aurochs. Ceux-ci étaient donc apprivoisés; de plus on voit qu'ils résistent mieux que les bœufs ordinaires aux épizooties. Cette circonstance explique peut-être pourquoi, dans certaines région du Sud-Est de l'Europe, le bétail descend de Bos primigenius, c’est-à-dire de l’aurochs. Le mot urus sous lequel Virgile désigne l’aurochs parait être d'origine celtique. En Pologne l’aurochs a per- sisté Jusqu'au xve siécle : on l'appelle ur. Le mot celtique dérive de celui-ci par élimination dut. Quant au latin taurus, il désigne un taureau-étalon et non, comme on l’a cru, le taureau par opposition au bœuf. En effet les bêtes de trait des Romains,les boves, n'étaient pas châtrées. De même que les Grecs, les Romains labouraient avec des taureaux, mais ces taureaux de travail s’appelaient boves, tandis que ceux qui étaient choisis pour la repro- ducution portaient le nom de fauri. Ce nom, qui dérive évidemment de wrus, leur était peut-être donné à cause de leur ressemblance avec l'espèce sauvage. Il en était d’ailleurs de même des chevaux : à l'époque voulue, on faisait saillir des juments de choix par des étalons réservés, de facon à obtenir des poulains de race, tandis que les bêtes ordinaires avaient toute l'année libre commerce entre elles, et leurs produits servaient aux travaux des champs. Les étalons (admissarices) et les taureaux servant à la reproduction (tauri) constituaient dans le domaine agricole une caste privilégiée, mais les bêtes de travail n'étaient en aucun cas châtrées, elles formaient seulement une caste d’ordreinférieur. L'Orien- tal au contraire, qui châtre ses esclaves masculins et en fait des eunuques, agit de même avec les chevaux et les taureaux qu'il ne destine pas à la reproduction. C’est donc en Orient qu’il faut chercher l’origine de la castra- tion des animaux domestiques; et, chaque fois que les écrivains romains parlent de cette opération, ils le font en s’en référant aux coutumes carthaginoises. D: L. LALOY. | des Coléoptères de la tribu des CHRYSOMELIENS (1). 4° GROUPE. — Larves jaunâtres, à pubescence blanchä- tre, œufs suspendus, fourreaux graruleux, chevronnés, Genre Coptocephala, Chevrolati. Coptocephala Gebleri, Dejean. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 181.) Fourreau Rosenh. Stett. ent. Zeit, 1882, n° 46, p. 147. Longueur 13 millim. 5, diamètre 4 millim. 5. Ovale allongé, obliquement tronqué, large à la région postérieure, convexe en dessus, déprimé en dessous, gris noirâtre, surface raboteuse ; de l'extrémité postérieure courent en partant d'un même point, jusquesur le milieu de la région dorsaleoù insensiblement elles disparaissent, trois côtes divergentes élevées; des deux côtés de ce même point d'origine sont deux élévations déprimées entre lesquelles deux chevrons prennent naissance; ils s'éloignent d’abord l’un de l’autre, puis se rapprochent sur le devant, forment sur les côtés un ovale allongé qui est partagé en deux moitiés par une bifurcation de plus en plus distincte en avant ; ouverture du fourreau pres- que arrondie, obliquement coupée, avec bourrelet au rebord; opercule garni de quelques aspérités. Larve. — Longueur 6 millim. 7, largeur 3 millim. 3. Corps arqué, jaune blanchâtre, région dorsale un peu déprimée, la ventrale cannelée. Téte voûtée, arrondie, brun rougeûtre brillant, lèvre supérieure deux fois bordée; mandibules brun foncé à extrémité bidentée; lèvre inférieure quadrangulaire, brunâtre, palpes labiaux à base large et cornée ; antennes triarticulées ; ocelles au rombre de quatre placés der- rière les antennes. Segments ridés, un peu étranglés, le premier thoraci- que couvert d’une grande plaque cornée brun rougeûtre; arqués à partir du neuvième arceau. Pattes longues, jaunâtres, à extrémités plus foncées, avec onglet allongé et droit : base des cuisses marquée d’un point foncé. C’est en Russie, à Sarepta, que cette larve à été trouvée en nombre. Coptocephala scopolina, Linné. (Lefèvre, monogr. 1871, n° 4, p. 173.) Ea juin a lieu l’accouplement des deux sexes, le mâle sur Ja femelle ; celle-ci une fois fécondée procède au dépôt de sa ponte : ses œufs épars et disséminés sont recouverts d’une enveloppe primaire façconnée par la mère au moyen de ses propres déjections et suspendus par un fil très tenu au végétal sur lequel ils ont été pondus : ce léger brin de soie d’une longueur de 10 milli- mètres les maintient suspendus en l’air et vacillant au plus léger des déplacements atmosphériques. Lors de l’éclosion de la larve, celle-ci pour se déta- cher du groupe des œufs, sort de sa coque, n’y adhère au bout que par son extrémité postérieure, atteint ainsi le fil d'attache, le coupe et rentre aussitôt dans son réduit où elle reste quelque temps immobile, laissant ainsi à son corps les moyens de se reposer de l'effort qu'il vient de subir ; couper le fil et rentrer dans le fourreau sont deux opérations précipitées qui tiennent un moment en (1) Voir les numéros 528 et suivants du Naturaliste. 180 suspens la vie de la larve: en effet, si la coque venait à se détacher avant qu’elle ne fut rentrée dans son four- reau, c'en serait fait d'elle : la nature a donné à cette si jeune larve le moyen de faire ces deux opérations avec une vitesse qui dépasse l'imagination. Œuf. — Longueur 0 mm. 6, diamètre 0 mm. 3. Petit, allongé, subcylindrique, d’un beau jaune d’ocre, lisse et luisant, longitudinalement et imperceptiblement sillonné, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Enveloppe primaire, — Longueur 3 millimètres, dia- mètre 2 millimètres. Cunéiforme, couleur verdâtre terreuse, circulairement marquetée de petites fossettes carrées, le fil prenant atiache au bout pointu, l'extrémité opposée tronquée. La ponte a lieu au commencement de juillet, l’éclo- sion huit jours après. Fourreau. — Longueur 7 millimètres, diamètre # milli- mètres. En ovale allongé, noir, terreux, glabre, granuleux, la partie supérieure est garnie de deux arêtes latérales formant chevron et une légère médiane arête entre les deux branches du chevron qui se réunissent près du bout postérieur lequel est bimamelonné : région infé- rieure subconvexe, raboteuse et striée en arrière des arêtes ; opercule déprimé ; parois intérieures lisses noi- râtres. Vers la fin de juin, avant sa transformation, la larve fixe son fourreau contre une tige de graminée, se re- tourne ensuite dans son abri puis change de forme: une dizaine de jours après, l’adulte par une forté poussée rompt, fait éclater l'extrémité du fourreau et se trouve ainsi délivré de toute entrave. : Larve. — À son jeune âge, elle est jaunâtre, à tête et plaque du premier segment thoracique écailleuses, bru- nes et cornées : elle est douée de mouvements vifs, avance par soubresauts, portant son fourreau complète- ment relevée, quelquefois un reste du fil d'attache y demeure adhérent. Adulte est commun durant toute la belle saison, 1l s’englue souvent contre les tiges visqueuses de Phlox dont il ne peut se dégager et où il trouve la mort. Coptocephala floralis, Oliv. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 176.) Fourreau. — Rosenhauer, Biologie 1852, n° 5, p. 24. Allongé, quadrangulaire, à côté supérieur formé en bordure épaisse dentelée, et sur le milieu deux gros bourrelets en saillie ; côtés assez droits; dessous dé- primé, côté supérieur en forme de lamelle ; ouverture du fourreau oblique, opercule cintré, au-dessus est encore entre les deux bords une légère carène relevée en arrière. Larve. — Corps jaunâtre clair garni de quelques légers poils blanchâtres. Téte arrondie, cintrée, finement ponctuée, couleur brun de poix avec quelques gros points en mélange, plaque du premier segment thoracique en forme de demi-lune ; aux bords marginés de clair. Paites jaunâtres, à extrémités plus foncées, onglet noir, corné. Cette larve a été prise à Grenade (Espagne). Coptocephala # maculata, Linné. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 179.) Enveloppe primaire. — Rosenhauer, Biologie, 1852, p. 25. 2. Longueur 0 mm. ” à 8. LE NATURALISTE Offre une ressemblance assez frappante avec un cône de pin dépouillé de ses écailles, ou avec un épi de maïs débarrassé de ses grains ; elle se compose de sept à neuf lamelles excrémentitielles saillantes, jaune verdâtre, munies à leur extrémité postérieure d'un filament mince très ténu, qui sert à la mère à le fixer sur les végétaux. Fourreau. — Longueur 6 à 7 millimètres, diamètre 3 mm.5. De forme cylindrique, brunâtre ; sur la région dorsale sont trois côtes longitudinales un peu dentelées, la médiane la plus accentuée, ouverture oblique, opercule parallèle au bord antérieur. Larve. — Offre la plus grande ressemblance avec la précédente Copt. floralis, Oliv. : 5° GROUPE. — Larves jaunâtres à pubescence blanchä- tre ; fourreaux sans côtes, rugueu. Genre Lachnæa, Chevrolat. Lachnæa pubescens, Linné. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 115.) Fourreau. — Dufour, Ann. génér., VI, p. 307. Très grand, régulièrement formé, sans côtes ni sail- lies, à surface un peu rugueuse, ridé et rayé en dedans, à surface un peu oblique mais non prolongée, terminé par deux petits tubercules. On le trouve en grand nombre sous les pierres en Catalogne. Aux renseignements qui précèdent nous pouvons ajouter les observations suivantes se rapportant à la ponte de cette espèce. Un 20 mai à dix heures du matin, nous apercevons une femelle cramponnée sur le limbe d’une feuille de figuier, le corps relevé et campé sur les deux premières paires de pattes, la troisième paire rassemblée en dessous de l'extrémité anale, les antennes allongées sur les côtés du corps, indices certains d’une préparation à la ponte; aux premiers efforts de l’oviducte, l’une des dernières pattes aide, par un mouvement alternatif d'avant en arrière, à l'extraction de l’ovule, puis c’est au tour de l’autre patte, ensuite des deux à la fois, on dirait que l’insecte lisse un objet; entre temps, ia femelle se re- dresse sur ses quatre premières pattes pendant que les antennes se dirigent d'autant plus droites en avant que l’œuf est plus prêt à sortir; le mouvement des pattes postérieures se continue jusqu’au moment où l'œuf va tomber; à ce moment la mère avance un peu vers les bords de la feuille, l’œuf est pondu sur la feuille même, mais la moindre des secousses le fait choir sur le sol; tout ce temps, en apparence court, dure quatre minutes; c’est au nombre de seize que les œufs furent pondus sans que ma présence eût en rien gêné la femelle durant sa ponte, et toujours très régulièrement, avec un inter- valle de quatre minutes, d’un œuf à l’autre. OŒuf. — Longueur 0 mm. 8, diamètre 0 mm. #. Ovalaire, jaune d'ocre, arrondi aux deux pôles, avec faibles rides longitudinales. Lachuæ tristigma, Hoffin. (Lefèvre, monogr. 1871, p. 109.) Rosenhauer, Biologie 1852, n° 4, p. 24. Fourreau. — Longueur 11 millimètres, diamètre 4 millim. 5. : Très résistant, jaune rougeûtre, de substance homo- gène, poli et brillant, convexe en dessus, déprimé en dessous, postérieurement terminé par deux tubercules latéraux arrondis, marquant les vestiges de l'enveloppe primaire. : situ rhin LE NATURALISTE 181 Larve, — Blanc jaunâtre, tête un peu cintrée, finement ridée, brun noirâtre; la partie semi-lunaire du premier segment thoracique brun noirâtre aussi avec marge jau- nâtre ; pattes de couleur pâle, onglet simple, corné, bru- nâtre. Cette larve fut trouvée en mai à Malaga (Espagne), sous des pierres. Suivant Rosenhauer, d’un fourreau de cette espèce est sortie une Mutile, voisine de Sabulosa, Klug., qui avait percé la coque en y pratiquant un grand trou rond. Adulte. — Valery Mayet, dans le Progrès agricole et viticole de Montpellier, 1896, n° 33, p. 180, signale espèce comme nuisible à la vigne. Aux renseignements qui précèdent nous ajouterons les suivants qui nous sont particuliers : Larve. — Longueur 8 millimètres, largeur 3 milli- mètres. Corps fortement arqué, blanc jaunâtre, finement poin- tillé, couvert de très courts cils roux. Téte déprimée, granuleuse, à disque convexe, à côtés ciliés, épistome et labre indistincts, ce dernier éparse- ment cilié; mandibules échancrées, obtusément triden- tées; base maxillaire et menton rougeâtres, rebordés de testaäcé, lobe maxillaire arrondi frangé de courts cils roux ; plaque du premier segment thoracique rougeûtre, étroite, mais très développée ; bourrelets des quatrième et cinquième segments abdominaux très accusés, seg- ment anal largement tronqué; pattes rougeûtres, avec onglet très prononcé, la première paire très allongée dans la plupart des sujets; stigmates jaune roussâtre, à péritrème brunâtre. Sur les coteaux bien insolés des environs de Ria, on trouve cette larve en automne ainsi qu’au printemps dans les couloirs supérieurs où sont amoncelés les dé- tritus de la fourmilière du Myrmecocystus cursor, Fons. L'adulte peu répandu paraît en mai et juin. Lachnæa vicina, Dejean. (Lefèvre, monogr. 1871. p. 118.) Fourreau. — Rosenhauer, Biologie 1852, n° 3, D-423; Longueur 14 millimètres, diamètre 2 à 3 millimètres. Composé d’une masse de gros grains argilacés, Ja partie postérieure n’est pas très élargie, l'ouverture est obliquement tronquée, l'opercule est convexe, la région dorsale du fourreau est transversalement ridée. Larve. — Longueur 40 millimètres. Corps blanc jaunâtre, couvert de courts poils blanchâ- tres épars; * Téte arrondie, brun rougeûtre, ridée, confusément ponctuée de gros points; plaque thoracique semi-lunaire, brun rougéâtre, marginée de couleur plus claire ; pattes brun rougeâtre cornées en dessous ; onglet simple. . Cette larve avec son fourreau ont été pris à Malaga (Espagne), sous des pierres. Nymphe. — D'abord de couleur jaune clair, puis bru- nâtre, vec les segments abdominaux épineux en dessus, le septième postérieurement relevé afin de fournir un point d'appui à l'adulte quittant la peau nymphale. CAPITAINE XAMBEU. L'INSTINCT MATERNEL CHEL LES GRENOULLLES Le but essentiel de la vie est la reproduction de l’es- pèce, et toutes les espèces animales tendent vers ce but. Si quelques-unes abandonnent leurs œufs aussitôt pon- dus, le plus grand nombre, tels les oiseaux que l’on cite toujours en exemple, entourent leurs petits de soins assidus, jusqu’à ce qu'ils soient assez forts pour se suflire à eux-mêmes. Nous voudrions examiner ce que les Batraciens, et principalement les Batraciens Anoures, font dans ce but, en nous servant des très curieuses observations recueillies par M. A. Boulenger, le célèbre naturaliste anglais. Tout le monde sait que, chez les Batraciens, entre l'œuf et l’animal parfait, il se passe une série de méta- morphoses où l'animal se montre à l’état imparfait de tétard. Il se transforme successivement : après avoir eu d'abord une vie aquatique et respiré au moyen de bran- chies, il respire au moyen de poumons, et prend une vie aérienne. Cependant, au point de vue embryologique, on peut diviser les œufs des Batraciens Anoures en deux catégories. Ceux chez qui une partie de l'œuf se divise seulement, l’autre restant comme réserve nutritive (ces sortes d'œufs sont nommés œufs méroblastiques), et ceux dont l'œuf se divise entièrement (ou œufs holoblastiques). Chezles premiers il n’y a plus de passage intermédiaire par l’état de tétard, et l'animal naît avec sa forme défini- tive, tandis que chez les seconds il passe par toute une série de formes successives. Nous allons maintenant examiner ces deux catégories. Le cas le plus anciennement connu est le cas du Pipa de l'Amérique du Sud (Pipa Americana). Au moment de la ponte, les œufs sont portés sur le dos de la mère au moyen d'un dispositif spécial. Là, ils se collent sur l’épiderme dorsal et ilse fait autour d'eux une sorte d’éruption spéciale, etles œufs au nombre d’une centaine s'incrustent dans la peau et sont renfermés dans des cellules qui les recouvrent complètement. Le développe- ment jusqu’à l’état parfait s’opère à l’intérieur de l'œuf et le jeune Pipa s'échappe de sa cellule semblable à ses parents sauf la taille. Chez une rainette du Brésil (Hyla Goeldii), les œufs,au nombre de vingt-six, sont également portés sur le dos de la mère et n’ont d'autre support qu'un pli latéral de La peau formant une mince bordure et entourant les œufs. Le même mode de protection des œufs se rencontre chez une rainette de la Guyane Anglaise (Hyla Evansii) où les œufs sont au nombre de vingt-deux, tandis qu’ils sontde neuf seulement chez une espèce arboricole de la Bolivie (Ceratohyla bubalus). Chez les Raïinettes Marsupiales, ce n’est pas seulement un pli latéral qui se forme sur la peau de la femelle mais, à l'époque de la ponte, la peau du dos se replie graduel- lement en forme de fer à cheval, sur la région pelvienne, pli qui s’accentue de plus en plus vers l'intérieur de façon à former une poche, dont la face interne n’est autre que la couche externe de la peau du dos tournée en dedans. On ne sait encore comment les œufs gagnent cette poche pourvue d’un orifice externe. Chez certaines espèces le nombre des œufs est peu élevé, de quatre à seize (Nototrema ovrifrum N. fissipes, N. cornutum, etc.;) les Batraciens de 182 les jeunes sortent de la poche à l’état parfait, Chez d’au- tres où le nombre des œufs est assez grand, une partie du développement s’opère à l'intérieur et les jeunes quit- tent la poche à l’état de tétards. Chez le Rhacophorus reticulatus de Ceylan, les œufs,au lieu d’être portés sur le dos, sont collés au ventre, où 1ls sont logés dans des alvéoles assez profondes, tandis qu'une rainette arboricole du Cameroun porte les siens dans sa bouche. Parmi les Anoures chez lesquels la charge des œufs incombe au mâle, il faut citer l'Alytes obstetricans qui habite nos pays. Pendant l'acte de la fécondation, le mâle reçoit les œufs dans ses pattes de derrière réunies par leurs doigts et formant avec la partie postérieure du corps, comme une sorte de corbeille, ces œufs sont réunis ensemble par une sorte de cordon gélatineux. Puis le mâle passe ses pattes à travers le paquet d'œufs qui sont alors entortillés autour des jambes, au niveau des talons. Il seretire ensuite dans un trou, sous une pierre er continue à porter ses œufs durant trois semaines environ. Cela ne l'empêche pas de sortir la nuit pour rechercher sa nourriture ou même par un temps sec d'aller à l'eau pour entretenir l'humidité de ses œufs. Quand le mäle considère que le temps de l’incubation est fini, il choisit une mare, y plonge son arrière train et les petits tétards s’échappent rapidement par une fente quise produit dans la capsule de l'œuf. Cette opération se produit en France, depuis mars jusqu’à la fin d'août, chaque femelle pond trois ou quatre fois à quelques jours d'intervalle produisant en tout de 120 à 150 œufs. Chez une grenouille de la Nouvelle-Guinée (Mantophryne ro- busta) les œufs comme ceux de l’Alyte sont soignés par le mêle qui les enroule autour de ses pattes antérieures. Chez Rhinoderma darierni qui habite le Chili, c’est dans le sac vocal prolongé sur la région ventrale que se fait l’incubation des œufs. Le mâle introduit les œufs au nombre de quinze environ dans sa bouche, ils passent de là dans le sac vocal où ils subissent leur développement jusqu’à ce que le jeune puisse s'échapper à l’état de gre- nouille parfaite. Parmi les Rainettes, un certain nombre ne s'occupent pas de leurs œufs mais portent toute leur attention sur leurs tétards. Ainsi certains Phyllobates et Dendrobates de l'Amérique du Sud transportent sur leur dos leurs tétards attachés par leur bouche en sucoir. Ilest probable qu'en temps sec ceslarves sont transportées d’une mare à l'autre. Chez une autre espèce, Looglossus des Sey- chelles, les œufssont pondus sur des feuilles mortes; puis, quand vient l’éclosion, les tétards rampent comme ils peuvent surtout à l’aide de leur queue et se hissent sur le üos du père auquel ils adhérent par succion. La peau du père secrète alors une matière visqueuse dans Ja- quelle les jeunes achèvent leurs métamorphoses, ne pouvant aller à l’eau qui marque dans les régions où habite cette espèce. D'autres espèces fournissent à leurs tétards une protec- tion où un abri quiles soustrait à bien des dangers. C’est ainsi que la grande rainette patte d’oie du Brésil (Hyla Faber) creuse dans l’eau du bord des étangs des trous d’une profondeur de huit à dix centimètres, dont elle rejette la terre tout autour de facon à former une muraille. C’est dans ces bassins d’un diamètre de 30 centimètres environ que sont pondus les œufs. Les larves dans ces sortes de bassins artificiels sont protégées contre les attaques desinsectes aquatiques, des poissons, etc., Goeldi LE NATURALISTE | a fait connaître les mœurs d’une autre rainette du Brésil qu’il a décrite sous le nom deHyla resinifictrix à cause de ses mœurs. Elle se tient sur les arbres élevés de la forêt vierge et choisit pour y déposer ses œufs une branche creuse dans laquelle elle construit un petit bassin de résine que la pluie vient remplir. Les œufs et plus tard les larves trouvent ainsi sous un abri ombragé un petit réservoir où grâce à la résine l'eau conserve toute Sa fraicheur. Un autre batracien ressemblant à une rainette (Rha- cophorus Schlegeli) du Japon assure la protection de sa progéniture par un procédé des plus ingénieux. Le mâle et la femelle accouplés, creusent dans le sol, à quelques centimètres au bord de l’eau, un réduit complètement clos. Puis la ponte commence précédée de l'émission d'une sécrétion mucilagineuse qui est battue en mousse par les pieds du mâle et de la femelle. C'est au milieu de cette masse que tombentles œufs aussitôt fécondés. Puis le mâle et la femelle se séparent opérant leur sortie, non par où ils sont entrés mais par une galerie sortant direc- tement surl’eau. Les embryons naissent au milieu de cette mousse etils ont évidemment besoin de la masse d’air retenue car tous les œufs de cette espèce que l'on a fait éclore dans l'eau ont péri. Quand l’embryon est devenu un tétard ordinaire, par ses mouvements il crève toute les bulles d'air du mucilage qui en se liquéfiant s'écoule par le tunnel entraînant à l’eau les tétards qui y accomplissent le reste de leurs métamorphoses. Une mousse protectrice est également nécessaire à la vie desembryons deplusieurs Cystignathides de l'Amérique du Sud. Les œufs entourés d’un mucilage mousseux sont déposés dans un trou sous une pierre, les larves éclosent et, quandelies ont atteintun certain développement, c'est la pluie qui entraine les tétards vers la mare. En Afrique, des rainettes du genre Chiromantis pondent surdes bran- ches d’arbres et plient les feuilles autour de cette gelée gluante. Ces nids pendent au-dessus de l'eau et, quand les embryons sont parvenus à l’état de tétards, ils tombent naturellement à l'eau et les métamorphoses s’accomplis- sent à la manière ordinaire. Chez des Racophorus d'Asie, les œufs, au lieu d’être entourés de feuilles, sont collés par un mucilage protecteur contre le bord d'un puits, une roche, un tronc d'arbre, de facon que les larves puissent se laisser tomber dans l’eau quand elles sont assez fortes pour nager. C’est toujours l’eau qu'il faut au tétard pour achever ses métamorphoses : un petit crapaud de l'Australie, Pseudophryne, accomplit une partie de ses métamorphoses dans un œuf à parois très résistants jusqu’à ce que la pluie vienne inonder l'endroit où il setrouve et permettre au tétard de continuer dans un endroit humide ses méta- morphoses. Cette attente peut être de trois à quatre mois. Parmi les instincts des animaux, nous voyons que c’est celui de la maternité qui est le plus développé, même chez ceux des classes inférieures. Montrer ce qu'il était chez les Grenouilles et autres Batraciens analogues, en citant des exemples jusqu'alors peu connus, tel a été le but de cet article. E. MASSAT. » : LE NATURALISTE Gîtes fossilifères de la région Parisienne. | = AS Æ N he 24 et | d É f l SE | ES PIE x | $ HUE : ES - à * LS ep LÉ énle : L Ses CN ND Eu) No PR NN RON Ds PRET) ES < RE ] N ae < | & RS KS | ne | cr | Si, | Ée. sa 7 ARE re S ON) = ES SE — F- - LS LE - Ÿ ee? Environs de Palaiseau, de Saint-Chéron et d'Etampes. | Cette planche est consacrée à la partie méridionale de la région parisienne. La figure 1 indique l'emplacement (#4) des gisements fossilifères aquilaniens et stampiens des environs de Palaiseau, et situés soit près du fort même de ce nom soit à Massy (gare du chemin de fer) ou le long de la route de Paris à Orléans, avant l’entréz du bourg de Longjumeau. La figure 2 est consacrée aux gisements sparnaciens des environs du Breuillet, . . Enfin la figure 3 donne l’empiacement exact de tous les gites coquilliers, appartenant à l'étage stampien et qui sont ouverts près de la ville d'Etampes. soit au Nord : à Etréchy, Jeures, Morigny et Brunehaut, soit à l'Ouest comme les gites de Pierrefitte et du Four blanc, soit enfin au Sud, à Vauroux et à Ormoy-la-Rivière. 183 184. EXPOSITION D'ORNITHOLOGIE Une exposition d'ornithologie aura lieu à Verviers, du 27 août au 7 septembre prochain, dans les locaux de la Société des Beaux-Arts, rue du Palais. Cette exposition comprendra la réunion des diverses collections se rapportant à l'étude des mœurs des oiseaux indigènes. Des classes y seront réservées : A.— Aux oiseaux (naturalisés) de la faune belge, en plumage normal. B. — Aux sujets présentant des aberrations de plu- mage. C. — Aux hybrides capturés à l'état sauvage. D. — Aux nids avec œufs (pontes complètes). E. — Aux nids avec jeunes et poussins en duvet. F.— Aux groupes biologiques représentant les oïi- seaux dans leur milieu, avec leur famille ou auprès de leur nid, dans des poses caractérisant leurs mœurs et leur manière de vivre. G.— Aux tableaux muraux d'enseignement (tableaux synoptiques des caractères de classification, oiseaux uti- les, oiseaux nuisibles, etc., etc.). Un compartiment spé- cial renfermera les spécimens naturalïsés des animaux de rapine (fauves et mordants) ennemis de la gent ailée, et des groupes biologiques représentant les oiseaux aux prises avec leurs ravisseurs. Placée sous le patronage de la commission commu- nale des fêtes de la ville de Verviers, cette exposition est appelée à un grand succès. Organisée pour la première fois en Belgique, dans un centre important d’une agglomération qui compte de nombreux adeptes des sciences d'observation, elle aura, outre le cachet scientifique qui lui est assuré par les belles collections qui y figureront, un attrait tout spécial pour le monde des chasseurs, naturalistes, gardes-chasse, forestiers, etc. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur une nouvelle Légumineuse à fruits souterrains cultivée dans le Moyen-Dahomey (Voandzeia Pois- soni). Note de M. Au. CHEVALIER, présentée par M. Enmonn PERRIER. On rencontre à l’état cultivé, chez presque toutes les peuplades africaines, deux Légumineuses dont les fruits se développent dans le sol. L'une est l'Arachide appartenant à la tribu des Hédysarées et au genre Arachis dont les autres représentants vivent en Amérique méridionale. L'autre est le Voandzou de la tribu des Phaséolées, constituant l'unique espèce du genre Voandzeia, regardé comme originaire de l’Afrique tropicale bien qu'il n’ait pas encore été rencontré à l’état sauvage. Dans les régions de l’intérieur du Dahomey est cultivée par les indigènes une troisième plante à fruits souterrains, à graines alimentaires. Les graines de cette plante sont mises en vente en assez grande quantité sur le marché d'Abomey sous le nom de doï (prononcer doye) et constituent un produit alimentaire de premier choix. $ Le Doi constitue une nouvelle espèce de Voandzeia pour laquelle l’auteur propose le nom de V. Poissoni (1). Comme les Haricots, les Doliques et le Voandzou, le Doï com- prend plusieurs races caractérisées par la coloration du tégu- ment des graines, le plus souvent blanc, parfois noir ou rouge, ou enfin marbré. L'aire occupée par le Doï est excessivement restreinte : elle comprend quelques cantons du centre du Dahomey habités par les Dassas, les Mahis, les Yorubas et les Baribas, cantons situés entre le 7°30° et,le 9€ parallèle. Cette plante est connue sous les noms indigènes suivants : doï, dohi (dahoméen), nadou {(dassa), sui (bariba). On l'ensemence dans les terrains sablonneux vers le milieu de la saison des pluies (en mai et juin) et.on la récolte 4 ou mois plus tard. Elle n’est connue qu’à l’état cultivé, mais elle se produit parfois plusieurs années dans les champs où on l'a ensemencée une première fois : dans ce cas elle fleurit dès le mois de mai. (4) M. EuGène Poisson, que dix années de séjour au Dahomey ont familiarisé avec les productions agricoles de ce pays, a, le premier, signalé cette plante. | LE NATURALISTE RE A Me in à. Les Doï peuvent être consommés de la même manière que les Haricots, ils rappellent nos variétés les plus prisées et sont en cela bien supérieurs aux Doliques, au Voandzou et à l'Embre- vade. Ce serait un végétal très précieux pour l’indigène s’il ne donnait des rendements faibles, en raison de la petitesse des graines. Aussi les chefs seuls peuvent en consommer. D’après les usages dahoméens, il est formellement interdit aux femmes d’en manger; suivant une expression locale : c’est une nourrilure d'homme. Ce légume précieux, très agréable pour l’Européen, devrait être cultivé dans tous nos postes de l'Afrique Occidentale Fran- çaise. L'action abiotiqne de l’ultraviolet et l'hypothèse de l'origine cosmiqué de la vie. Note de M. Pauz Bec- QUEREL, présentée par M. L. MAQuENE. L'auteur a déjà montré par une série de recherches que les graines et les spores de champignons ont leur vie suspendue sous l'influence combinée de la dessiccation, du vide et des basses températures. Or ce sont là des conditions qui sont réa- lisées dans les espaces célestes; ces expériences semblaient donc venir à l’appui de la théorie panspermique de l’origine astrale de la vie, soutenue depuis longtemps par de nombreux savants, tels que Richter, Cohn, Hélmholtz. Van Tieghem, lord Kelvin, et complètement renouvelée depuis par Swante Arrhe- nius. s Selon cef éminent physicien, des germes microscopiques, arra- chés à l’atmosphère des planètes, seraient emportés sous l’action de la pression des radiations lumineuses dans le vide glacé des espaces interstellaires et y chemineraient pendant des siècles, jusqu'à ce qu'ils rencontrent d’autres mondes susceptibles d’être ensemencés. : Dans cette théorie séduisante, l’un des facteurs les plus impor- tants de la conservation de la vie a été négligé : c’est l'influence des radiations ultraviolettes émises par les astres incandescents. On sait déjà que le rayonnement des lampes électriques en quartz à vapeur de mercure tue en quelques secondes, à 10c" de dis- tance, les bactéries et les spores humides, séjournant dans l'air ou leur milieu de culture. En serait-il de même dans le vide sec et aux basses températures ? Tel est l’objet de cette note. Or des expériences entreprises à ce sujet il résulte que, si l’action combinée de la dessiccation, du vide et du froid augmente considérablement la résistance des spores à l'influence des rayons ultraviolets, elle ne les rend pas invulnérables et même, dans ces circonstances, la stérilisation devient complète après quelques heures. L'action abiotique de ce rayonnement apparait ainsi tout à fait générale. Mais alors, les espaces célestes environnant notre planète étant sans cesse traversés par le rayonnement solaire, riche en radiations ultraviolettes, il y a beaucoup de probabilités pour que toutes les spores que l’on suppose voyager dans ces zones dangereuses soient rapidement détruites. Cette conséquence logique de nos recherches est de nature à ébranler sérieusement l'hypothèse rappelée plus haut de l’origine cosmique de la vie à la surface de la terre : les milieux interplanétaires doivent être stérilisants et par conséquent rester stériles, quelle que soit d'ailleurs la nature des particules infiniment petites que l'on y suppose charriées. CATALOGUE NUMÉROTÉ POUR CLASSER EN COLLECTION LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES des PLANTES PHYCOMYCÈTES I. — Chytridiacées. 47 Synchytrium anemones, de Bary et Woronin, sur Ane- mone nemorosaet Anemone ranunculoïides. 18 — globosum, Schrôter, sur Viola, Achillea, Galium, Myosotis, Sunchus. 19 = Mercurialis, Fuch., sur Mercurialis pe- renms. 20 Chladochytrium pulposa, Wallr., sur Chenopodiüm e Atriplex. 21 — Butomi, B'sgen, sur Bulomus umbel- lalus. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — mp. Levé, rue Cassette, 11. 32+ ANNÉE 0: 2 SÉRIE — N° 5463 15 AOÛT 1910 PA Étude sur les Nymphéacées Fossiles (Suite) (1). Nymphæa Nalini, Sar. Largement orbiculaire, parfaitement entière sur les bords, notablement plus large (33 à 44 centimètres) que haute (20 à 25 centimètres), cette espèce se distingue, par ce dernier caractère, de ses congénères fossiles. Les nervures rayonnantes sont au nombre de 10-12 de 2 a | — NS 1] ANS Fig. 38. — Nymphæa Charpentieri, Heer. Feuille du gisement de Paudèze (Suisse) reconstituée et réduite des 2/3. chaque côté de la médiane. Elles sont ramifiées bien avant la marge, parfois même dès le milieu de leur par- cours, ou même très peu au-dessus de leur base; elles donnent lieu,dans le haut, à des ramifications plus étalées que dansle N.calophylla et se subdivisent en ramuscules plus déliés, dont les derniers contractent entre eux, au contact de la marge, des anastomoses formant une sorte Fig. 40. — Nymphœa Nalini, Sap. réd. 1/4. — Partie moyenne et inférieure d'une feuille de l’Aquitanien de Céreste (Basses-Alpes). de réseau très fin, Par ce dernier caractère, les feuilles du N. Nalini, se rapprochent beaucoup de celles du N.gypsorum d’Aix, mais leur forme semi-lunaire et leur taille ne permettent point de confondre ces deux types, qui d’ailleurs ne cohabitent point, le N. Nalini, prove- nant du gisement stampien de Céreste (Basses-Alpes). (4) Voir le n° 561 du Naluraliste. Nymphæa calophylla, Sap, Dans cette espèce, le limbe est plus étendu et moins orbiculaire que dans le N. gypsorum. Les nervures rayonnant du point d'attache du pétiole Fig. 39. — Nymphæa Dumasi, Sap. Feuille reconstituée et ré- duite des 2/3. Oligocène des environs d’Alais (Gard). sont au nombre de 17-18, de chaque côté de la médiane; elles sont élancées, subdivisées par dichotomie bien avant la marge et les dernières ramules de ces dichoto- TS NN INR OS Fig. 41, — Nymphæa calophylla, Sap. Feuille restaurée réduit2 des 2/3 d'aprés un échantillon de l’Aquitanien de Céreste. mies vont se perdre et s’anastomoser en atteignant le bord. Inférieurement la feuille est fendue, auriculée, à lobes ou auricules peu divergents, assez peu prononcés, non pas anguleux, mais arrondis obtusément. 186 Les rhizomes étaient de grande dimension, les cous- ; sinets ressemblant à ceux du N. gypsorum, mais cepen- dant plus grands et plus élargis. La dispositon des lacunes aérifères est la même. Il est donc probable que ces deux espèces appartiennent à la même section. Dans la nature actuelle, c’est le N. rufescens, Gill et Perr., de l'Afrique tropicale qui semble pouvoir le mieux être comparé au N. calophylla, bien que les rap- ports soient encore assez éloignés. La N. calophylla, Sap., provient des marnes aquita- niennes de Manosque et du bois d’Asson (Basses-Alpes), où elle est accompagnée par l'espèce suivante : Nymphæa Ameliana, Sp. Cette espèce, que de Saporta considère comme extré- mement voisine du N. gypsorum, sous des proportions plus modestes, présente néanmoins un limbe beaucoup moins orbiculaire que celui du Nymphæa d'Aix. Les auriculés sont aussi plus écartées et plus obtuses. Les uervures rayonnantes se subdivisent en ramules, par dichotomies successives un peu au delà de la moitié de leur parcours et bien avant d'atteindre la marge, Fig. 49. — — Nymphæa Amaelina, Sap., de moitié. feuille entière réduite Fig. 43. — Coussinet péliolaire de la même espèce. Gr. nat. toujours parfaitement entière, le long de laquelle les derniers ramuscules vont se perdre en contractant entre eux des anastomoses d’une nature très délicate. LE NATURALISTE Les nervures qui accompagnent la médiane, de chaque côté semblent cependant plus nombreuses dans l’espèce d'Aix que dans celle de Manosque, De Saporta ne connaît parmi les vivantes, aucune espèce qui soit comparable, sinon d'assez loin, au N. Ameliana. Parmi les fossiles, il fait ressortir, en dehors de la ressemblance avec N. gypsorum, les ana- logies qui rapprochent le N. Ameliana des N. Dumasi de l’oligocène d’Alais (Gard) et N. Charpentieri, Heer, de la molasse suisse. SECTION Lotus. Nymphæa (Lotus) Langeroni, MARTY. Cette espèce qui provient des argiles cinéritiques Lig. 44. — Nymphæa (Lotus) Langeroni, Marty, du Plaisan: cien de Niac (Cantal), plaisanciennes de Niac (Cantal) a été le sujet d’une étude sérieuse de M. Marty (1). Comparé aux espèces vivantes, le N. Langeroni fait penser immédiatement aux formes des sections Cyanea et Lotus. La ressemblance paraît particulièrement frappante quand on compare l’espèce pliocène au Nymphæa den- tata, Thome et Schum, ce dernier ne constituant d’ail- leurs qu'une simple forme du N. Lotus. La feuille de Niac est cependant moins orbiculaire, plus réniforme et plus largement échancrée à la base. M. Laurent (2), dans l’étude qu'il consacre avec M. Marty à la flore plaisancienne de Niac, compare le N.Langeroni au N. thermalis, D. C., qui est aujourd'hui cantonnés dans les eaux tièdes des fontaines de la Hon- grie orientale, et qui est le seul représentant européen de la section Lotus. La présence du N. Langeroni dans les couches Dos cènes du Cantal donne en partie l'explication de laloca- lisation actuelle du N. thermalis en un point d’une étendue très faible au centre même de l'Europe. (1) Marrv. Feuilles des Jeunes naturalisles, série, 4 nos 375, 380. (2) Ann. du Mus. dhist. natur. p- 52, pl. IX, fig. 4 VE de Marseille, t. XII, 1908, LE NATURALISTE Genre Nymphæites. Ce genre est constituépar des Nymphéacées d’affinité générique douteuse, représentées soit par des restes de rhizomes, soit par des lambeaux de feuilles, soit enfin par des graines, Nymphæites nupharoïdes, FRIT. Cette espèce, découverte par nous dans les argiles noires feuilletées de la base du Sparnacien, est repré- sentée par des fragments de rhizomes qui montrent, comme il a été dit précédemment, une grande res- semblance avec ceux du Nuphar actuel, mais l’état des échantillons n’est malheureusement pas suffisant pour autoriser d’une manière absolue l'identification avec ce genre. Nymphæites palæopygmeus, Sap. Les fragments de rhizomes décrits sous ce nom par de Saporta proviennent des calcaires marneux aquita- niens d’Armissan (Aude). Ils s’éloignent peu de ceux du Nymphæa minuta , Sap. de l’aquitanien de Manosque, mais présentent des dimen- sions plus fortes d’un tiers au moins, et des coussinets plus étendus transversalement. La forme des coussinets est voisine de celle qui se Fig. 45. — Nymphæiles palæopygmeus. montre sur les rhizomes de l'Anœctomeria Brongniarti, et de Saporta émit l'opinion que ce Nymphæites pourrait avoir appartenu à une section très rapprochée du genre Anœctomeria, bien que les cicatrices pétiolaires ne mon- trent bien que deux lacunes principales, arrondies et presque contigués ; il en existe en réalité une autre ran- gée circulaire autour des premières, mais le plus souvent elles sont effacées et très menues, de sorte qu’elles sont la plupart du temps invisibles. Aucune espèce, dans la nature actuelle, ne peut être comparée au Nymphæites palæopygmeus. Les N. saxonicus, Fried., et Weberi, Casp., sont tous deux représentés par des fruits; le N. thulensis, Heer, du miocène de la baie du roi Georges (Spitzberg) n’est représenté que par des feuilles de petite taille, à ner- vures rayonnantes égales, avec nervures secondaires émises à angle aigu, ce qui différencie nettement cette espèce du N. arctica, Heer, du même gisement. Genre Euryale. La présence du genre Euryale a été récemment cons- 187 tatée dans les argiles interglaciaires du gouvernement de Kaluga, dans lesquelles Weber a reconnu des graines très voisines de celles de l'Euryale ferox, Salisb., et qu’il désigne sous le nom d’Euryale europæa. Une seconde espèce également voisine de l’espèce actuelle a été signalée dans un gisement analogue, c’est-à-dire dans des argiles interglaciaires, à Tegelen- sur-Meuse, près Venloo (Limbourg). Cette seconde espèce a reçu le nom de Euryale limbur- gensis, C. et M. Reïd. On sait qu'Euryale ferox, Salisb., habite aujourd’hui la Chine et les Indes orientales. P.-H. FRITEL. DESCRIPTION DE NOCTUBLLES DE ELA GUYANE FRANÇANE Capnodes ? discomaculata, nov. spec. o” Envergure, 20 millimètres. Les ailes sont d’un gris un peu violacé. Au milieu des supérieures, On voit une tache pyriforme, de couleur brun olivâtre, liserée de blanc; cette tache, dont la base s'appuie sur la nervure 2, est placée sur la discocellu- laire et son sommet se trouve à l'origine de la ner- vure 7. Deux autres taches de la même couleur, assez petites, sont placées sur la côte, qu’elles partagent en trois parties à peu près d’égale longueur. Les ailes inférieures portent également, à l'extrémité de la cellule, une tache de même forme et de même cou- leur que celle des ailes supérieures, mais plus petite et entourée aussi d’un liseré blanc. Une fine ligne antémé- diane, irrégulière, de couleur un peu plus foncée que le fond des ailes, part du bord intérieur de la première tache placée sur la côte des supérieures pour aboutir au bord interne. Une ligne postmédiane, légèrement fes- tonnée, part du bord extérieur de la deuxième tache costale. Cette ligne traverse le bord interne et se conti- nue sur l'aile inférieure, en forme d’s peu accentué, pour aboutir au bord abdominal, aux deux tiers à partir de la base. Enfin, il est bon de noter que cette ligne transverse est éclairée extérieurement, surtout aux infé- rieures, d'une teinte d’un gris un peu rosé, assez vague. Au bord externe des quatre ailes, à environ 1 milli- mètre de la frange, on voit une ondulation d’un gris un peu noirâtre assez vague. De petites taches triangu- laires d’un brun olivâtre sont placées au bord externe entre les nervures. La frange est gris violacé. Dessous des ailes gris jaunâtre, avec les taches du dessus un peu visibles en transparence et la ligne trans- verse des inférieures, assez apparente; à ces dernières, une bande gris brun pâle, large de deux millimètres, longe le bord externe. Antennes du Oo” très légèrement ciliées. Thorax et abdomen gris hlacé en dessus, blanc jaunâtre en des- 188 LE NATURALISTE sous. Deuxième article des palpes brun olivâtre, troi- sième article de même couleur, avec la base blanchâtre. Pattes antérieures brun olivâtre, annelées de blanchôâtre. Kourou (Guyane française). Plusieurs exemplaires. Ma collection. Capnodes restricta. nov. spec. o7. Envergure 30 millimètres. — Coupes d'ailes et couleur du fond comme chez Capnodes orbiculata, Feld., c'est-à-dire d'un brun roux, la teinte des ailes infé- rieures étant plutôt de couleur noisette. Un petit point noir dans l’espace cellulaire des supérieures à 5 milli- mètres de la base, qui est garnie de poils blanchâtres. Le bord externe des mêmes ailes est recouvert d’un espace d’un blanc un peu sale, la limite de cet espace à l’intérieur de l’aile étant une ligne d’un brun violacé concave {par rapport au bord externe). Cette ligne con- cave, qui part de l’apex, passe sur la nervure 4 à 4 mil- limètres du bord externe et vient se terminer presque à l'angle interne. Cet espace blanc sale qui occupe donc tout le bord externe est lui-même recouvert d’une série de taches irrégulières d'un brun roux. Ces dites taches forment généralement une dent, dont la pointe est diri- gée vers la base de l'aile; la plus grande tache se ter- mine à l’intérieur de l’aile, entre les nervures 5 et 6, à 3 millimètres du bord externe. Deux autres taches éga- lement bien visibles et très pointues se voient respecti- vement entre les nervures 1, 2 et 3. Les autres taches sont peu apparentes et se perdent un peu dans la couleur blanche. Un liseré terminal, formé de traits droits de couleur brune un peu rougeâtre, interrompus par les nervures au bord externe, précède la frange, qui est d’un blanc sale. On remarquera que l'espèce de Felder, Orbiculata, offre contre le bord externe des supérieures une large tache ovale, de teinte gris argenté, liserée de bleu d'acier, qui pénètre bien plus avant à l'intérieur de l'aile et est très arrondie sur la nervure 1 au-dessus de Pangle interne. De plus, le bord externe des quatre aïles chez Orbiculata est ondulé avant la frange; ce qui n’est pas le cas chez restricta. Aïles inférieures avec un petit trait blanc sale longeant lapex et trois petits points blancs entre les nervures # à 8, près du bord externe. Une petite ligne d’un blanc sale part de l’angle anal et finit sur la 2; cette ligne ne longe pas tout à fait le bord externe, mais pénètre un peu à l’intérieur de l'aile. Chez Orbiculata, au contraire, une tache arrondie d’un gris argenté, placée contre le bord abdominal, occupe l'angle abdominal. Liseré termi- nal comme aux supérieures. Frange un peu plus foncée. On voit aux ailes supérieures deux lignes transverses ondulées, d'un brun un peu plus foncé que la coulenr du fond. Ces lignes partent de la côte respectivement à 5 et 8 millimètres de la base. Elles sont peu apparentes et se continuent aux ailes inférieures ; la plus éloignée de la base arrivant seule au bord abdominal. Dessous des quatre ailes d’un gris jaunâtre uni, ainsi que les franges. Une série de traits internervuraux bruns avant la frange. Une ligne transverse tournant sa con- vexité vers le bord externe et une bande large de 3 mil- limètres longeant ie bord externe : le tout d’un gris un peu noirâtre. Antennes légèrement ciliées ; palpes d’un gris brun, recourbés vers le front qui est également d’un gris entre- mêlé de roux; collier roussâtre; ptérygodes d’un gris blanc. Dessus de l'abdomen roussâtre avec l'extrémité blanc sale ; dessous de l’abdomen jaunâtre. Saint Jean du Maroni (Guyane francaise). Plusieurs exemplaires. Ma collection. Cette espèce a été capturée par M. Le Moult, pendant son séjour en Guyane. Ep, BRABANT. UNE HERBORISATION MICROSCOPIQUE CHEZ les Moisissures blanches Genre Circinella. — Dans ce genre, le pédicelle se termine par un bouquet de sporanges en ombelle, puis, Fig. 49. Fig. 20. Fig. 19. — Circinella umbellalus. Ensemble des sporanges. Fig. 20. — Circinella umbellata. Ombelle de sporanges plus grossie, et spores. au-dessous, le pédicelle présente un prolongement qui contourne l’ombelle et vient se mettre dans la direction de lui pour porter, à son tour, un bouquet de sporanges. La chose recommence ainsi plusieurs fois de suite, de mauière à constituer un arbuscule très élégant. Genre Rhizopus. — Le Rhizopus nigricans est très facile à obtenir en très grande abondance, puisqu'il suffit de mettre une tranche de pain érès légèrement humide sous une cloche, durant plusieurs jours. Il a bientôt envahi toute la surface du pain, l’assiette qui le ren- ferme et même la cloche qui le recouvre. Il se présente sous forme d’arbuscules, où les pédicelles à sporanges partent d'un même point. De celui-ci,en outre, pénètrent LE NATURALISTE 2 pe dans le support des filaments rhizoïdes, et, de plus, un filament horizontal ou stolon, qui va s’insérer plus loin, Fig. 21. — Rhüizopus nigricans. Deux bouquets de sporanges réunis par un stolon. Fig. 22. — Rhizopus nigricans. Divers aspects de la columelle. de manière à donner un nouveau bouquet de sporanges, lequel donne à son tour un stolon,et ainsi de suite, de sorte que le champignon peut aller très loin de son point d’origine. Les sporanges ont la même constitution que ceux des Mucor : ils sont d’abord blancs, puis noirs. À la maturité, la columelle s'étale souvent ou même se rabat au dehors. Si l’on veut avoir des œufs, il faut cultiver le champignon sur du pain humide enfoncé dans un vase cylindrique. Les œufs apparaissent entre le pain et la paroi du vase sous forme de petits grains noirs. Genre Rhizomucor. — Dans ce genre, les carac- tères sont intermédiaires entre ceux des Mucor et ceux “Fig. 23. — Divers aspects du Rhizomucor parasiticus. des Rhizopus. À citer, particulièrement, le Rhizomucor. parasiticus, qui à été trouvé dans les voies respiratoires d’une femme à laquelle il causait une maladie ayant des analogies avec la tuberculose. En injection, il s’est mon- tré pathogène pour le lapin et le cobaye. Il vit, d’ail- leurs, facilement en saprophyte sur milieux glucosés, surtout à la température de 38° à 40°. Genre Spinellus. — Le Spinellus fusiger se déve- loppe, à l'automne, sur les grands champignons à cha- -peau. Son mycélium est d’abord jaunâtre, puis bleu, puis chocolat. I1 pénètre dans les tissus du champignon 189 et, là, présente des sucoirs ou des petites épines, qui doivent être considérées comme des suçoirs avortés. L’appareil sporifère présente une colonne un peu ren- Îlée, qui, en vieillissant, se cloisonne. Les spores sont Fig. 24. —Spinellus fusiger. — a, appareil sporifère. — b, formation de l'œuf. — c, spores. — d, œuf. ovales. Les œufs se forment dans les parties profondes ; les filaments renflés qui les produisent sont courbés l’un vers l’autre en forme de pince. De la fusion résulte un œuf à surface lisse, cas fort rare chez les Mucorinées. Genre Phycomyces. — Le Phycomyces nitens se développe sur les matières grasses dans les fabriques d'huiles, dans les suiferies, surtout sur la laque de co- chenille. C’est un magnifique champignon qui s'élève facilement en culture pure sur le pain ou la carotte. Les tubes sporangifères peuvent atteindre jusqu’à plus Fig. 25. — Phycomyces nilens. Œuf jeune. de 35 centimètres de hauteur,ce qui a permis de les utiliser pour diverses expériences de physiologie végé- tale. Ils sont d’abord jaune d’or, puis d’un beau vert, avec des reflets irisés. L’œuf est formé par la fusion de deux filaments recourbés l’un vers l’autre en forme de mors de pince. Près de lui, les filaments émettent, en outre des épines ramifiées qui finissent par l’envelopper, ce qui le fait paraître plus gros qu’il! ne l’est en réalité. Genre Absidia.— Les Absidia ont une végétation analogue à celle des Rhizopus, c’est-à-dire par stolons, mais les bouquets de spuranges naissent au sommet des arcades au lieu de naître près des filaments rhizoides. Les sporanges ont une couleur cendrée ; la columelle est très développée et colorée en bleu noir. L’œuf se forme par la conjugaison de deux filaments, qui, ensuite, envoient autour de lui des filaments qui, s’enchevétrant les uns aux autres, finissent par lui constituer une en- veloppe protectrice. L'espèce la plus fréquente est 190 l’Absidia septata, où il y a une cloison transversale entre le sporange et son pédicelle. Genre Sporodinia.— Le Sporodinia grandis s’ob- tient en mettant sous une cloche des champignons à Fig. 26. — Absidia seplala: a, aspect général de la répartition des sporanges. —.b, sporange. — c, sporanges ouverts. — d, œuf en partie enveloppé par les filaments. chapeau : il apparaît sous les feuillets sous forme d'une moisissure grisâtre. On peut le cultiver facilement sur carotte stérilisée. Le pédicelle des sporanges est cloi- | Fig 29 Pie 130: Fig. 31. Fig. 32. Fig. 27. — Sporodinia grandis. Ensemble de l'appareil sporangifère. Fig. 28. — Un sporange plus grossi. Fig. 29. — Début de la formation de l'œuf, Fig. 30. — Naissance des gamètes. Fig. 31. — Fusion des gamètes. Fig. 32. — Œuf formé. sonné ; il se divise, au sommet, par dichotomies succes- sives, en plusieurs branches, dont les dernières sont un peu renflées et portent chacune un sporange à columelle un peu sinueux et àspores volumineuses.Le champignon présente aussi en abondance des œufs qui, contraire- ment aux précédents, se forment à l'air, ce qui permet de les étudier facilement. On voit ainsi très bien les deux branches venant au contact, le double cloisonne- ment faisant naître les gamètes, la fusion de ceux-ci et, LE NATURALISTE enfin, l'œuf qui est d'abord laiteux, puis noir, avec une épaisse surface verruqueuse. Genre Thamnidium.— Le Thamnidium elegans vit sur le fumier. Ses branches sporangifères sont d’un beau blanc et portent, au sommet, un gros sporange; puis, au- dessous, tout le long de leur parcours, ils portent de nombreuses branches ramifiées, terminées par de petits sporanges ne contenant que quatre spores. À la matu- Fig. 33. — Thamnidium elegans. Œuf et sommet d'un tube sporangifère. rité, les sporanges, aussi bien les gros que les petits, ne s’ouvrent pas, mais tombent d’une seule pièce par rup- ture de leur pédicule. Il n’y a pas de columelle. Parfois, certains pieds n’ont que de gros sporanges, et certains autres de petits seulement. (A suivre.) ER ne ER RER QE RAR AA Per ee LA LOCOMOTION CHEZ LES SERPENTS Dans tous les ouvrages de zoologie, anciens et moder- nes, on dit que les serpents progressent en s'appuyant sur l'extrémité de leurs côtes, qui fonctionnent à peu près à la facon des pattes des Myriapodes. D’après M. Rex (Naturiwissenschaftliche Wochenschrift, 27 mars 1910), c'est là une idée absolument erronée, que les auteurs se transmettent les uns aux autres sans contrôle. Si on observe les choses de près, on constate que toute la face ventrale du serpent est garnie de plaques qui empêchent l'extrémité des côtes de venir en contact avec le sol à travers la peau. D'ailleurs les côtes ne présentent aucun dispositif qui pourrait leur servir à s'appuyer sur le sol. Si on dépose un serpent sur une surface entièrement lisse, il se tortille de droite et de gauche sans parvenir à se déplacer; il en serait tout autrement si les côtes servaient réellement à la progression. M. Reh a enroulé un serpent autour de son bras, il a parfaitement senti que le déplacement a lieu grâce aux mouvements exécutés par les plaques ventrales. Celles de la partie postérieure du corps étant fixées au support, le serpent pousse en avant la moitié antérieure, dont les plaques sont au contraire appliquées contre le corps. Puis les plaques de l'extrémité antérieure se redressent, se fixent au support et l'animal hale la partie posté- rieure de son corps dont les plaques sont SDRNAUÉeS pendant cette phase du mouvement. En résumé la locomotion des serpents est du même LE NATURALISTE type que celle des vers de terre.Chez ceux-ci ce sont les soies ventrales qui remplissent l'office des plaques des serpents. Si les côtes des Ophidiens ne jouent aucun rôle dans la marche, on peut se demander pourquoi elles ont une musculature si compliquée et une articulation sphéri- que. Elles contribuent probablement à l’écrasement de la proie lorsque le serpent s’enroule autour d'elle. Leurs muscles servent aussi à produire les contractions du corps qui servent à la progression, et peut-être à re- dresser les plaques ventrales, Mais ce n'est là qu’un rôle indirect et les côtes des serpents ne sauraient en aucune facon être comparées, comme on l’a fait, aux pattes des Myriapodes. Dr L. LALOY. CPLSPPPRPPRPIPPPPIRTS LA CULTURE DES ESSENCES CAOUTCHOUTIFÈRES A MADAGASCAR La hausse des prix du caoutchouc dont ont profité les espèces de Madagascar a attiré de nouveau l'attention sur les plantations d’essences caoutchoutifères. Dans la Grande Ile, déjà, on signale des installations de machines à traiter les caoutchoucs bruts ainsi que des plantations sur la côte Ouest principalement. Il nous faudra encore de nombreuses années d’expé- riences et d'observations pour arriver à avoir des règles précises sur les modes culturaux tant des plantes indi- gènes que de celles d'importation. Nous avons cru utile de noter tous les renseignements que nous avons pu recueillir pendant ces deux dernières années, ainsi que les essais nous avons entrepris; nous inciterons ainsi certains planteurs à nous faire parvenir les observations qu'ils ont pu faire de leur côté. Nous avons toujours été convaincus que toute planta- tion à Madagascar doit se faire principalement avec les espèces locales qui sont reconnues pour donner les pro- duits de meilleure qualité. Il restait encore à trouver quel était le meilleur mode de reproduction, Le bouturage avait eu un résultat si malheureux à Analamazaotra qu'il eût été présomptueux de tenter un nouvel essai. En nous inspirant des conseils déjà donnés depuis longtemps par Perier de la Bathie, nous avons pratiqué le semis: le semis en pot, en pépinière, semis direct. Les uns et les autres nous ont donné de bons résultats. Pour les graines de lianes de la côte Est,et notamment le fingibary (Landolphia Madagascariensis), les semis di- rects sont seuls à déconseiller; elles ont, en effet, un albumen très corné, aussi leur période de germination est-elle très longue. Des graines misesen pot en avril 1906 sous des abris convenables et dans de bonnes conditions d'humidité, commencent à peine à germer. Lorsqu'on les sème en terre directement, les graines doivent être détruites par les insectes avant leur germination; la réussite à Analamazaotra a été de 70 %. Le piralahy (Landolphia Pierrieri), par contre, vient con- venablement en semis directs, il s’accommode des ter- rains secs; dans la plantation faite à Marovoay au pied de kapoquiers, c'est-à-dire sous un couvert excessive- ment léger, 60 % des graines ont levé. Le gidroa (Mascarenhasia arborescens) vient également très bien en semis: il fautle conserver en plantation ser- rée afin qu’il ne vuisse se ramifier dès la base et prendre la 1orme puissonnante. 191 Sur la côte Est, au jardin de l’Ivoloina,les Castilloa sont d'une superbe venue: plantés en 1902, ils ont actuelle- ment plus de 10 mètres de hauteur et mesurent à 1 mètre au-dessus du sol 1 m. 20 de circonférence. Trois arbres ont été saignés le 28 septembre 1909 au moyen d’un inciseur à couteau rond:1il a été fait sur chaque arbre une incision en arête de poisson de 2 m. 20 de hauteur portant 1# à 18 branches, n'inté- ressant que la moitié de la surface du tronc. Chaque arbre a donné des quantités de latex sensiblement égales, de 185 grammes en moyenne. Ce latex était blanc mais parsemé de filaments brunâtres formés de résineet parais- sant provenir de vaisseaux situés immédiatement au- dessous de l’épiderme, c’est-à-dire plus externes que les vaisseaux laticifères. Il nous à paru intéressant d'apprécier quel était le mode de coagulation qui permettrait d'obtenir le caout- chouc le moins résineux. La quantité de latex employée dans chaque cas est de 100 grammes: NATURE POIDS DU POIDS DU OBSERVATIONS DU QUANTITÉ CAOUTCHOUC CAOUTCHOUC (quantité COAGULANT EMPLOYÉE FRAIS SEC de résine) AICOOlRER ARTE 4Dcc 465° 205° Moyenne Acide sulfurique. 28 30 14 Grande Séchage au soleil. %h. 40 16 Très grande EEner cs 24ce 62 25 Petite Latex lavé à l'eau sur papier-filtre et séchage à l'ombre ;...…... — — 15 Très petite Borax ere | Acide citrique... | Sans résultat En somme, aucun procédé ne nous a donné des résultats intéressants au point de vue de la qualité du caoutchouc, mais il est certain que le latex doit subir un traitement spécial dans le but de le débarrasser de la résine qui est en très grande abondance et qui enlève toute valeur au caoutchouc. Néanmoins, sa végétation nous a paru s'adapter si bien au climat de la côte Est que nous avons cru devoir entreprendre de nouvelles plantations. Les Hevea à la même station poussent lentement; les Funtumia paraissent mal s’accommoder des terrains du bord de la rivière, peut-être trop humides Le latex provenant des lianes de la côte Est est cer- tainement celui qui donne le caoutchouc de meilleure qualité. Voicile résultat des essais entrepris avec le latex de deux lianes différentes : 1° Fingibary (Landolphia Madagascariensis) (Densité du latex : 0,980) MÉTHODE CAOUTCHOUC DE QUANTITÉ DE OBTENU COAGULATION LATEX COAGULANT HUMIDE . SEC OBSERVATIONS en lit. en lit, Ebullition.... 0.500 » 9Zsr 805° Acide citrique 5% (solution) 0.500 0.325 66 59 Acide sulfuri- que 5% (solu- tlON)aneseree 0.500 0.010 60 46 Alcool absolu. 0.500 0.290 64 46 Acide nitrique (solution)5%. 0.500 0.100 63 50 Bichlorure de mercure(solu- tion) 1%.... 0.500 0.300 — — Sans résultat Sel marin (so- lution) 1%.. 0.500 0.070 714 56 20 Voahena (Densité du latex : 1,000) Acide sulfuri- QUES el 0.2504 0.030 3057 — Gomme pois- seuse dé- pourvue d'é- lasticité Sel marin.... 0.250 0.240 12 — — Acide citrique. 0.250 0.100 20 —- — se ne On remarque que la liane dite voahena, probablement le mandrianambo du rapport de M. Thiry, ne nous a donné qu’un latex incoagulable par les procédés généra- lement usités. Ce résultat est-il dù à l'époque des saï- gnées oubienest-ce peut-être une erreur dans la récolte? Nous avons pu, dans une tournée dans le Nord-Ouest, visiter la propriété de Malilo, appartenant à la Société française du Sambirano, située dans cette vallée à trois heures en amont d'Armbanja. Plantée en mai 1901, elle à été complètement abandonnée depuis 1906 ; on peut y faire néanmoins quelques observations intéres- santes. On y remarque notamment un petit bois de Castilloa plantés à 3 m. 50 les uns des autres; cette distance trop réduite a forcé les arbres à pousser en hauteur; ils ont en général entre 8 et 10 mètres de haut. Trois arbres saignés sur 4 mètres de hauteur ont donné (1) : Le 1er 0.86 de circonférence, 105 gr. de caoutchouc frais. Le 2e0.71 - 55 — — Le 3e 0.80 — 47 D’autres arbres sur lesquels ont été pratiquées des saignées moins importantes n’ont donné que des résultats insignifiants (5 grammes en moyenne). Il faut ajouter que ces arbres ont été incisés aussi bru- talement que possible par les indigènes pendant ces der- nières années. Le même inconvénient déjà signalé pour ceux de l’Ivo- loina se retrouve ici, au sujet de la grande quantité de résine qui se mélange au latex après les incisions. Aucun résultat n'a pu être obtenu avec les Hevea. Les sujets cependant se sont bien développés (plusieurs ont des troncs de 0 m. 80 de circonférence) chaque fois qu'ils n'ont pas été gênés par le voisinage d’autres arbres. Enfin le Ceara a donné lieu à des observations analo- gues à celles publiées. déjà dans le Bulletin économique (1er semestre 1908, page 14), au sujet de la méthode de saignées qui lui convient. Cette méthode comprend trois opérations distinctes: 1° L'enlèvement du rhitidome qui couvre le tronc ; 29 [attaque de l’écorce sous-jacente par de nombreuses piqüres faites à l’aide d’un instrument quelconque et renouvelées de huit jours en huit jours; 3° La récolte de caoutchouc de plus en plus abondante, qui se coagule sur l'écorce pendant la nuit. Les piqüres doivent être arrêtées dès que l’arbre paraït en souffrir. À remarquer encore qu'un pied de Landolphia Klaini Pierre, de l'Afrique occidentale, a pris sur ces même sols et dans le mêmelaps de temps un développement remar- quable. Sa gomme était abondante et paraissait d’excel- lente qualité. Enfin, nous avons vu des liaues qui, par la grosseur des troncs déjà amputés, avaient dû être exploi- tables au bout de la sixième année. Nous n’avons pu avoir que des écorces sèches depuis longtemps et le ren- dement en caoutchouc n’était pas appréciable. À noter encore dans cette propriété des cocotiers, mais surtout des caféiers Libéria, et trois caféiers Affinis pa- raissant en très bon état bien qu'abandonnés depuis trois ans. Quoi qu'il en soit, nous n’avons pas cru devoir atten- dre deconnaitie complètement les règles de la culture des plantes à caoutchouc pour en commencer des plan- tations. Nous pensons que toute tentative de plantation devra comprendre les essences indigènes locales comme base principale et donner une moins grande importance aux essences d'importation telles que les Castilloa, les Funtumia, les Hevea, les Ceara dans toutes les terres pré- sentant de bonnes conditions pour la réussite de ces (1) Ces prélèvements ont été faits par M. Keating agent de culture. LE NATURALISTE espèces. À Analamazaotra, nos essais de plantations comprennent des Castillo et des Funtumia en terrain relativement maigre. Sous une forêt éclaircie et dégagée, nous planterons les fingibary et peut-être les voahena. Les graines ont été semées en pot et les jeunes plants présentent jusqu'à maintenant un bel aspect. A l'Ivoloina, le beau développement des Castilloa nous a engagé à en développer la culture. Nous en avons placé sur les tanety de latérite rouge autrefois boisée, aujour- d’hui recouverte de broussailles et de ravenala. En l’es- pèce, nous l’avons considéré comme une essence de reboisement. Enfin, dans un terrain près de la rivière, une plantation de 3 hectares a été faite. ) A la station de Marovoay, que nous avons essayé de reboiser, nous avons fait planter des Ceara sur toutes les collines gréseuses, très sèches, maissurlesquelles depuis trois ans le bozaka est conservé; dans les pépinières ont été semés des lianes piralahy, des gidroa, des lambiro qui ont été repiqués vers le mois de novembre 1909. Malheureusement, cette transplantation s’est faite par une sècheresse tout à fait anormale qui aura peut-être compromis la reprise de ces plantes. Enfin, à quelques heures de Marovoay, M. Drouhard, agent de culture du service de colonisation, à procédé à la création d’une réserve caoutchoutifère au profit du village d’Analamandotra. L'ensemble des boquetaux à replanter fut entouré d'une piste circulaire de quatre mètres de large dans laquelle la terre fut retournée; cette piste dénudée doit servir à protéger la parcelle plan- tée contre les feux de brousse: les parties élevées de la forêt furent plantées en piralahy et les parties basses en gidroa; celle très humides en lombiro et hokaly; il a été ainsi planté directement 18.000 piralahy, 12.000 gidroa, 4.000 à 5.000 bokaly; dans des parties dénudées on à planté 6.000 mahabibo en vue du reboisement,. Nous pensons dans le courant de cette année développer ces plantations. : Nous donnons ci-dessous les résultats d'analyses faites sur des caoutchoucs ayant été tous récoltés à Madagas- car; FICUS FUNTUMIA FINGIBARY ELASTICA Numéros d'inventaire HEVEA 90 88 S5 S Humidité. oo 11.96 19.09 11.82 4.71 Matières solubles dans k l’eau et impuretés so- Hide silent ar 0.54% » » » RÉSMES EEE MORE 4.24 5.92 6.18 24.69 Cendresi #50 ren 1.43 4.80 0.06 1.06: - FICUS BOCABE BOCABE CASTILLOA VOGELIT Numéros d'inventaire ASS UE EN RE Q 83ou 84 83 ou 84 89 86 Humidité. .…... RUARUTE 41.08 12.56 4.74 4.923 Matières solubles dans l’eau et impuretés so- k À EG VERRE RSA 4.51 1.44. 4.01 BAT CE Résines hs eus 92.08 20.44 25.80 51.37 Cendress sens cn 1.64 A. 0.52 0.67 Le 0/0 est rapporté à la matière sèche et propre. Exploration d'Océanographie biologique Les études océanographiques des mers de France sont encore fort incomplètes et presque rien n’a été fait sur les côtes de nos colonies. Il serait pourtant assez facile d'améliorer cet état de choses si l’on voulait s’en donner la peine et si l’on saisissait l'utilité de ces études. relles dans d’autres pays : LE NATURALISTE Nous avons, en effet, en France, beaucoup de yachts de plaisance de tout tonnage et dans les colonies un grand nombre de stationnaires. Sur les uns et les autres de longues journées s’écoulent vides et monotones; des traversées parfois sans but précis prendraient un intérêt inattendu, si l’on voulait s’adonner à la recherche des matériaux tels que le plankton par exemple. Dans des conditions à peu près analogues de désœuvrement forcé, on sait quels progrès nos officiers ont fait faire à l'ar- chéologie dans le Nord de l'Afrique et les résultats pratiques qui en sont résultés adductions d'eaux, replantation de la forêt d’oliviers, etc. Ce n'est pas une utopie que de faire appel à nos officiers de marine de guerre et de commerce, à nos yachtsmen : en Allemagne ce sont eux qui dirigent sur le laboratoire de Kiel des séries de flacons renfermant le butin de pêches planktoniques. — En France, il y a quelques amateurs, dignes des plus grands éloges, mais trop rares. Nous pouvons citer M. Gadeau de Ker- ville qui, sur la côte normande, s’est livré à des recher- ches sur le plankton, qui ont donné lieu à une intéres- sante publication par un groupe de naturalistes. Quel avantage il y aurait à laisser embarquer pour quelques mois à bord de nos stationnaires de jeunes naturalistes qui seraient heureux d'aller recueillir sur place, sans grands frais pour la France, une foule d’obser- vations qui seraient évidemment intéressantes non seu- lement pour la science pure mais encore pour la mise en valeur des eaux encore inexplorées de notre empire colonial ! Ceci pourrait encore se faire puisque cela s’est déjà fait. Lorsqu'en 1881 une Commission de savants, astro- nomes, physiciens, etc., se réunit pour choisir les meilleures dispositions à prendre pour examiner le pas- sage de Vénus, M. Alphonse Milne-Edwards y fut con- voqué. Il obtint aussi qu'avec les officiers topographes, hydrographes, électriciens, etc., trois naturalistes fussent embarqués sur la Romanche, navire désigné pour aller observer le passage de Vénus dans le voisinage du Cap Horn. C’étaient MM. Hariot, assistant de cryptogamie, Lallemand et Sauvinet — qui ont rapporté des maté- rlaux superbes. La Romanche, en effet, partie en juillet 1882, a fait, dans les parages de la terre de Feu, des sondages dans le détroit de Magellan et le détroit du Beagle, puis une croisière aux iles Malouines et aux iles Falkland avant de revenir en septembre 1883. Quelques mémoires d'histoire naturelle, des observations ethno- graphiques et anthropologiques sur les Fuégiens, fort bien traités par le médecin-chef, ont paru par les soins de la marine, puis la publication a cessé faute de crédits. De même lorsque par une entente internationale, à la même époque, on décida de faire une série d’observa- tions circumpolaires simultanées, surtout d'ordre phy- sique et météorologique, M. G. Pouchet s’embarqua sur l’aviso La Manche et rapporta quelques renseigne- ments. La Manche cingla sur l’ile Jan de Mayen (où elle trouva la Pola, qui amenait les observateurs autrichiens), de là elle alla au Spitzherg ; Pouchet, avec un filet rudi- mentaire, fit quelques pêches de plankton, ce qui était alors presque une nouveauté. Les minces résultats obtenus ont été publiés dans les Comptes-rendus des Missions scientifiques de l’Instruction publique. D'autre part, cet appui est donné aux sciences natu- on autorise les savants à s'embarquer sur les bateaux des services de l'Etat aui 193 ! font quelque petite expédition d'hydrographie ou de balisage; sans frais on fait ainsi double besogne. — C’est ainsi qu'Agassiz a pu étendre ses investigations. Quant aux appels faits jusqu'ici en France, ils sont restés sans échos. M. Thoulet a montré la facilité avec laquelle les par- ticuliers pouvaient rendre service à la science. M. Glan- daz a publié sur ce sujet une brochure largement dis- tribuée et a montré l'exemple en faisant croisière à quelques centaines de milles au large. M.le professeur Joubin, qui a convoqué personnellement les yachtsmen au Congrès des Sables-d'Olonnes pour leur dire ce qu'on attendait d'eux, n’a vu personne répondre à son appel. La carte si intéressante qu'il a faite de la répartition des algues dans la baie de Roscoff, publiée grâce à la géné- rosité du prince de Monaco, serait pourtant un exceilent guide pour les « baigneurs » qui vont chaque été en villégiature dans les « trous » pas chers où la reproduc- tion de cette étude serait pour eux une distraction puissante et une intelligente récréation. Bien entendu, la vingtaine de laboratoires scienti- fiques qui jalonnent nos côtes s'intéressent plus ou moins vivement à la question. M. Pruvot, en particulier à Banuyls, sur le Roland, construisit à ses frais au laboratoire de ce port une magnifique carte du golfe du Lion, poussant ses croisières sur les côtes d'Espagne et jusqu'aux Baléares, découvrant une foule d’espèces nouvelles et de faits intéressants. MM. Edm. Perrier et Anthony, au laboratoire de l'ile Tatihou, ont entrepris une étude méthodique du Plankton de la baie de la Hougue et M. Anthony, grâce à l’obligeance de M. Glan- daz qui a mis son yacht à sa disposition, a fait avec M. J. Pérard une croisière dans le golfe de Gascogne, recueillant des observations qui ne sont pas publiées à l'heure actuelle, etc. Mais un manque d’entente entre les divers labora- toires, où chaque naturaliste travaille pour son compte, vient stériliser leur œuvre. , Espérons qu’il n’en sera pas toujours ainsi et que les appels aux amateurs ne resteront pas toujours vains, que nos collectionneurs botanistes, entomologistes, « coquillards », quittant des yeux la motte de terre qui n’a plus guère de secrets ni de « petite bête » nouvelle à leur livrer,tourneront les yeux vers l'infini de l'Océan si proche et si lointain, source de vie toute pleine de mystère. Dr DEYROLLE-GUILLOU. ACADÉMIE DES SCIENCES L'éclairement optimum pour le développement des végétaux. Note de M. Raouz Comses, présentée par M. Gasron BonNiEr. Les recherches de Garreau, Wolkoff, van Tieghem, Boussin- gault, Müller, Prianischnikoff, Famintzine, Reinke, Kreusler, etc., ont mis en évidence l'influence exercée par la lumière sur l’assi- milation chlorophyllienne, et certains de ces auteurs ont montré que le phénomène chlorophyllien se produit avec son maximum d'intensité à un éclairement voisin de celui de la lumière solaire directe; cet éclairement représentait donc l’optimum lumineux pour l'assimilation chlorophyllienne. Weis, Pantanelli et Lubi- menko ont fait voir que l’éclairement optimum pour l'assimila- tion chlorophyllienne n’est pas représenté par la même intensité lumineuse pour toutes les espèces végétales. Enfin Lubimenko, en étudiant la formation de la chlorophylle, l'assimilation chlo- À rophyllienne et la production de substance sèche, chez de très 194 jeunes plantes cultivées à des intensités lumineuses plus ou moins fortes, a montré que, pour une même espèce végétale, les éclairements optima sont différents suivant le phénomène physio- logique que l’on considère. L'auteur a entrepris l'étude des éclairements optima pour les différents phénomènes physiologiques aux divers stades du développement des végétaux depuis la germination jusqu'à la formation des graines. Les expériences ont porté sur des espèces appartenant à plusieurs types biologiques : plantes habituées à vivre à un éclairement très intense (Szxlsola Kali, Atriplex crassifolia, etc.); plantes adaptées à une lumière moyenne (Tr1- licum vulgare, Mercurialis annua, Raphanus sativus, Pisum salivum, etc.) ; plantes d'ombre (Teucrium Scorodonia). Les phénomènes étudiés ont été les suivants : production de substance sèche, production de substance fraiche, assimilation &hlorophyllienne, germination, développement de l'appareil végé- tatif, rapidité de croissance, tubérisation, floraison, formation des fruits, maturation des fruits, déterminisme du sexe, faculté d'adaptation à des éclairements différents. Les divers éclairements ont été obtenus en atténuant la lumière solaire au moyen de toiles dont les fils étaient plus ou moins épais et les mailles plus ou moins larges. La lumière était ainsi modifiée quantitativement mais non qualitativement; elle était d'autant plus atténuée que les fils des toiles étaient plus épais et les mailles moins larges. Les plantes ont été cul- tivées sous cinq éclairements d'intensité croissante, et les diverses déterminations ont été faites, sur les individus des cinq lots, aux différents stades du développement. Un dispositif particulier permettait de réaliser des conditions de température, d'état hygrométrique de l'air et d'humidité du so), identiques sous les cinq éclairements. Les conclusions les plus générales qu'il est permis de tirer de l’ensemble des résultats obtenus sont les suivantes : Non seulement l'optimum lumineux est différent, chez une même plante, suivant le phénomène physiologique que l’on con- sidère, mais encore l'éclairement oplimum pour un phénomène déterminé, chez une plante donnée, n’est pas représenté par la même intensité lumineuse pendant toule la vie de la plante; cel oplimum est différent suivant le slade du déve- ldoppement que l’on considère. D'une manière générale, cette lumière optima est faible pen- dant les premiers stades du développement el correspond à des éclairements de plus en plus forls à mesure que la plante vieillit. L'ensemble des faits, mis en évidence dans ces recherches, conduit à la conception suivante de l’action générale de la lumière sur le développement des plantes : Les fortes intensilés lumineuses provoquent, chez les végé- laux, l'accumulation des composées nutrilifs élaborés dans les parties vertes el favorisent par conséquent la formation des organes de réserve (rhizomes, tubercules, fruits, elc.) ; tandis que les éclairements faibles déterminent au contraire l'utilisa- tion des substances nutrilives et accélèrent par conséquent la production des organes de vie active (liges herbacées, feuilles, elc,). Sur les produits de décomposition du chloroforme dans l’organisme. Note de M. Maurice Nicroux, présentée par M. A. Dasrre. Le chloroforme est décomposé dans l'organisme en propor- tion notable : la moitié environ. Tout se passe comme si cette décomposition était due à une hydrolyse alcaline ; à côté des chlorures alcalins qui en résultent nécessairement, on peut affirmer la production d'oxyde de car- bone. Si les formiates se forment en même temps, ce n'est vrai- semblablement qu’en petites quantités. Le sang, il y a tout lieu de le penser, est le siège de cette décomposition : la production in vivo d'oxyde de carbone dans le sang de l’animal anesthésié, la diminution in vitro du chloroforme du sang chloroformé et la formation simultanée d'oxyde de carbone sont, on le conçoit aisément, deux arguments très sérieux en faveur de cette manière de voir. Le rôle éventuel du foie n’est pas encore étudié. Il est inadmissible de faire jouer à l’oxyde de carbone (dont la quantité dans le sang est toujours très petite, même aux maxima de l’anesthésie) un rôle toxique dans la pathogénie des accidents post-chloroformiques (ictères graves) signalés depuis un certain temps par la clinique. Faut-il rechercher l’origine dans la diminution notable de l’alcalinité générale de l’orga- pisme et la soustraction rapide d'éléments minéraux indispen- sables ? LE NATURALISTE | Sur les dépôts de tourbe littorale de l’ouest de la France. Note de M. Juces WeLsc, présentée par M. MicneL Lévy. À la Parée, ou plage de Brétignolles(Vendée), une assise de tourbe couverte à marée haute repose sur des schistes cristallins qui se continuent de chaque côté de la plage où ils forment de petites falaises. La tourbe est recouverte par le sable de l’estran qui se prolonge par de petites dunes entourant la plage et portant quelques chalets. Souvent le sable ou les cailloux rou- lés, apportés par la mer, cachent entièrement la tourbe; celle-ci se continue au Sud, au-dessus du niveau des plus hautes mers; on la voit reposer sur une assise de sables noircis, cailloux rou- lés et argile. Cette assise de sables et cailloux ne dépasse guère un pied d'épaisseur ; les cailloux roulés dépendent probablement du terrain de transport des plateaux ; l'argile provient surtout de la décomposition des schistes qui sont au-dessous. Dans l’anse, la tourbe montre des troncs d’arbres couchés; elle est plus sableuse à sa partie supérieure ; l'épaisseur est de 40 centimètres environ. On trouve dans cette tourbe des graines fossiles indiquant une flore de marais maritimes et la présence de la vigne. Plus au Nord le gite detourbe de la plage Valentin au Croisic se présente dans des conditions analogues, reposant sur la gra- nulite. 2 Sur la côte des Granges d'Olonne, près la Gachère (Vendée), le lit de tourbe autrefois signalé par Risitère, repose sur les cal- caires jaunes de la partie inférieure du Lias, qui sont eux-mêmes supportés par des schistes cristallins. Dans l'ile d'Oléron, la tourbe de Domino, plage des Chardon- nières, se présente dans les mêmes conditions; elle repose sur les calcaires à Ichtyosarcolites du Cénomanien et supporte les dunes de sable moderne. Sur la côte du Médoc, au Nord et au Sud de Montalivet, on voit affleurer une assise de tourbereposant sur l'argile de Gurp à Elephas meridionalis, au-dessus il y a des sables agglutinés d'anciennes dunes et les sables modernes. L’argile porte des troncs d'arbres encore enracinés. Il est admissible que la couche de tourbe sur argile se conti- nue tout le long des Landes de Gascogne, d’après les indications recueillies à Lacanau, au Moulleau d'Arcachon et plus au Sud. Tous les gisements indiqués paraissent être du même âge. Les plantes, avec la seule exception de la vigne, sont des espèces communes à la France et à l'Angleterre. Il ya absence complète de toute espèce caractéristique de France ou de régions plus au Sud. A première vue, l'étude de ces gisements littoraux paraît four- nir une preuve incontestable d'un affaissement'général de la côte considérée, affaissement qui serait le dernier grand mouvement du sol de l’ouest de la France ; mais cela ne parait pas absolument probant. En effet il se forme actuellement des dépôts marécageux à peu de distance de l'Océan, dans des bas-fonds. Si l'érosion était ac- tive, la côte reculerait jusqu’à ces points et la marée haute les couvrirait, On peut dire que cette tourbe à pu se former à un moment où son emplacement était protégé à l'Ouest par des dunes ou un autre abri; c'est une preuve, en tout cas, du recul de la cûte par érosion depuis une époque géologiquement récente. Mécanisme de la réduction chromatiqué chez Sabel- Iaria spinlosa. Note de M. ArManp DEHORNE, présentée par Yves DELAGE. La théorie de la conjugaison latérale des chromosomes repose surune interprétation défectueuse de la véritable division longitu- dinale dans le noyau des cytes de premier ordre, et sur une nu- mération inexacte des chromosomes chez les espèces étudiées. Cette division s'opère à la dernière télophase goniale; elle persiste à travers le repos gonial, puis à travers toute la pro- phase de la première mitose maturative, même dans les anses pachytènes où les moitiés se rapprochent étroitement, et elle ne s'achève qu’à la métaphase de la seconde mitose. La ‘première mitose ne l’intéresse pas et se réalise comme si elle n'existait pas En un mot, la division longitudinale, si précoce qu’elle soit, ne prépare que les secondes mitoses de maturation; elle reste sus- pendue pendant toute l’évolution du cyte de premier ordre. Le partage de cette cellule est obtenu grâce à un processus particulier, étranger à la division longitudinale des chromosomes qui agit de la façon suivante: il détruit l'unité du noyau en le n É ramenant à deux groupements de 3 chromosomes entiers et fis- LE NATURALISTE 495 TP EN 0 surés qui-représentent des territoires nucléaires différents. Ces deux groupements s'opposent l’un à l'autre et s’éloignent dans les cytes de denxième ordre qui, au point de vue numérique, au moins, sont symétriques des deux pronuclei de la fécondation. +— REUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE ‘à Valence, Alais et Nîmes, du 22 au 29 septembre 1910: Étude comparative des terrains crétacés inférieurs de la vallée du Rhône et du bassin tertiaire lacustre d’Alaiïs. PROGRAMME DES EXCURSIONS DIRIGÉES PAR MM. SAYN ET ROMAN Jeudi 22 septembre. — Rendez-vous à Valence, hôtel de la Croix-d'Or, à 10 heures du matin. Séance d'ouverlure, élection du bureau ; exposé sommaire des excursions de la réunion. Départ à 11 heures en autobus pour Crussol. Déjeuner à Beauregard. 2 $ L’après-midi, coupe de la montagne de Crussol et retour à Valence en autobus (série du Trias au Portlandien). Diner et coucher à Valence. Vendredi 23 septembre. — Départ de Valence par le train de 6 h. 35 pour Pontaix Sainte-Croix. - À pied, buse de la série crélacée (Valanginien inférieur très fossilifère). Déjeuner à Pontaix. Départ de Pontaix en chemin de fer pour Piégros-la-Clastre à 49 h, A. ÆEn voiture et à pied, visite des gisements de l'Hauterivien et du Barrémien pyrileux des environs de la Clastre, et retour sur Creste, par Aouste; arrêt dans les gisements du Barrémien et de l'Hauterivien calcaire de ce dernier village. Diner et coucher à Crest. Samedi 24 septembre. — Départ en voiture à T heures du matin pour Cobonne, coupe de l'Hauterivien et du Barré- mien. Retour à Crest en voiture et déjeuner. L'après-midi, départ de Crest en voiture pour Livron. Coupe du Barrémien et de l'Hauterivien de Livron. Départ de Livron en chemin de fer pour Montélimar à 7 h. 30. Diner et coucher à Montélimar. Le soir séance. Dimanche 25 septembre. — Départ en voiture à 9 heures du matin pour Châteauneuf-du-Rhône. Etude de la cluse bédou- lienne- de Donzère (faciès urgonien, type du Donzérien de Torcapel.) ; Déjeuner à Viviers. L'après-midi, étude du Barrémien de Saint-Thomé et retour à Montélimar par le Teil. Arrêt dans les carrières à chaux hydraulique de la Farge (Bédoulien). Diner et coucher à Montélimar. “Lundi 26 septembre. — Départ à 8 heures pour le Teil en autobus, on prendra le train de 9 h.1/2 pour Vogüé. En voiture, étude du Tithonique supérieur el de la base du Crétacé (Berriasien) des environs de Vogüé. L Après l'arrêt, on ira directement en voiture à Ruoms où l’on déjeunera. L'aprés-midi, excursion en voiture aux gorges de l'Ardèche, cañon classique dans le Jurassique supérieur. Retour sur Ruoms et étude de l'Hauterwien au confluent de l'Ardèche et du Chassezac. Diner sommaire avant de partir pour Alais par le train de 6 h..57- Arrivée à Alais à 8 h. 50. Mardi 27 septembre. — Départ d’Alais en voiture à 1 heures du matin pour Brouzet. Halle dans les conglomérats stam- piens sur la route de. Brouzet. A pied, coupe du Crétacé inférieur de Brouzet à Saint-Just lLype-du fuciès languedocien). Barrémien supérieur du Brouzet (faciès urgonien) très fossilifère. Déjeuner à Saint-Just. L’après-midi, 2n voiture de Saint-Just à Seyne : étude du i Barrémien inférieur néritique à Echinides abondants el Bra- chiopodes (Barutelien. Torcapel). Retour direct en voiture pour Alais. Diner et coucher à Alais. Mercredi 28 septembre. — Départ d'Alais en voiture. Coupe complète de l'Eocène et de l'Oligocène du Bassin d'Alais. Arrèt dans les calcaires à Cyrena Pumasi entre Méjannes et Monteils (Sannoisien) ; 26 dans les calcaires en plaquettes à In- sectes et Poissons de Saint-Hippolyte de Caton; 3° Visite au gisement de Vertébrés d'Euset-les-Bains {gisement très riche du niveau de Gargas). Déjeuner à Euzet. L’après-midi en voiture d'Euzet à Saint-Cézaire de (rauzi- gnan; arrêt dans les marnes à Mélanoïdes albigensis du San- noisien Moyen. En voiture, de Saint-Cézaire-de-Gauzignan à Ners où l’on prendra le train de 5 heures pour Nimes. Le soir séance de clôture. Diner et coucher à Nimes. Jeudi 29 septembre. — Départ de Nimes par le train de 7 h. 50 du matin pour Fons. En voiture de la station de Fons à Saint-Mamerl, coupe «de l'Eocène supérieur, du Bartonien, du Lulélien et de l'Eocèné inférieur. Arrêt au gisement à Lophiodon lautricense de Robiac (Bartonien). : ‘ Trajet en voiture de Saint-Mamert à Sommières. Déjeuner à Sommières. L’après-midi, retour en voiture sur Nîmes avec arrêt à Au- jarques (Hauterivien inférieur). Etude, sur le parcours, de la série crétacée inférieure des environs de Nîmes. LIVRES NOUVEAUX Les Plantes utiles et nuisibles, par M. GASTON BoNNIER, Professeur de Botanique à la Sorbonne, Membre de l’Académie des Sciences. — 64 planches séparées, comprenant 272 photographies en couleurs, accompagnées chacune d’un texte spécial indiquant les usages agricoles et industriels, ainsi que les pro- priétés médicales des plantes, avec l'indication des doses à employer, du danger que certaines espèces peuvent présenter, etc. L'ouvrage complet forme 8 sé- ries. Chaque série contient environ #7 photographies en couleurs et 8 pages de texte. Prix de chaque série 0 fr. 30 (franco 0 fr. 35). L'ensemble des 8 séries 2 fr. 40 (franco recommandé 2 fr. 75). En vente chez le: fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris. M. Gaston Bonnier, dont le récent ouvrage Les noms des fleurs trouvés par la méthode simple a en ce moment tant de succes, a voulu répandre au plus bas prix pos- sible les photographies en couleurs des plantes utiles et nuisibles qui ornent cet ouvrage. L'auteur a rédigé pour accompagner ces figures en couleurs, un texte clair et instructif dans lequel on trou- vera des renseignements variés sur chaque plante : l'ori- gine de son nom, la désignation des endroits où on peut la rencontrer, la saison pendant laquelle les fleurs s’épa- nouissent, la taille de la plante, les particularités qui la caractérisent, ses diverses applications agricoles indus- trielles ou médicales. Pour ces dernières, des indications précises sont don- nées sur le mode d'emploi, sauf pour les plantes véné- neuses dont les dangers sont signalés. Des renseignements spéciaux font encore savoir si la plante est recherchée par les abeilles, et comment celles- ci vont butiner sur les fleurs. Au prix si modique auquel on peut se procurer ces jolies séries de photographies en couleurs, toutle monde : voudra s'occuper de botanique, de médecine végé- tale et connaître les plantes intéressant l’agriculture ou J'industrie. 196 Les Batraciens et principalement ceux d'Eu- rope, par G.-A. BOULANGER, membre de la Société Royale de Londres, Vice-Président de la Société Zoo- logique de Londres. Un volume in-18 jésus, cartonné toile, de 320 pages, avec 55 figures dans le texte. 5 francs, franco 5 fr. 50. Cet ouvrage du savant herpétologiste du British Mu- seum est unique en son genre. Il a été conçu pour être le manuel indispensable, non seulement du zoologiste qui ne traite la question qu'au point de vue général, mais encore du spécialiste qui s'intéresse plus particu- lièrement aux Batraciens. Si, en effet, ce manuel est concis, la bibliographie qui y est jointe permettra à ceux qui en feront usage de se renseigner d'une façon plus complète sur l’état actuel de la science, en ce qui con cerne l’organisation, le développement et les mœurs d'un groupe au sujet duquel nos connaissances ont fait de grands progrès dans ces dernières années. L'ouvrage comprend d’abord une partie générale dans laquelle l'auteur considère l’organisation des Batraciens, leurs mœurs, les évolutions et les distributions dans les temps géologiques, les distributions géographiques ac- tuelles. 11 donne ensuite un ensemble de la classification, puis, passant à l'étude systématique, il se consacre exclu- sivement alors à la faune européenne : mais, là, des ta- bleaux synoptiques permettent de déterminer les genres et les espèces non seulement chez les larves et chez les adultes, mais encore en s'adressant aux caractères ana- iomiques en même temps qu'aux Caractères morpholo- giques ; enfin une étude biologique particulièrement vi- vante de chaque espèce fait de cet ouvrage un livre de lecture attachante autant qu’essentiellement instructive. CATALOGUE NUMÉROTÉ POUR CLASSER EN COLLECTION LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES des PLANTES PHYCOMYCÈTES I. — Chytridiacées. 22 Chladochytrium Menyanthis, de Bary, sur Menyanithes trifoliata. 23 — Flammulæ, Düsgen, sur Ranunculus Flammula. 24 — Kriegerianum, Magnes, sur Carum carvi. 98 — Spargani ramosi, Büsgen, sur Sparga- nium TAMOSUM : 96 — Iridis, de Bary, sur Zris pseudo acorus. 21 — Graminis, Büsgen, sur les Graminées. 28 — maculare, Wallr.,sur AZisma Plantago. 29 — Heleocharidis, Fuck, sur Scirpus pa- lustris. 30 — vagans, Schrüt., sur Ranunculus Flam- mula, R. acris, R. repens, Sium lati- folium, Silaus pratensis, Cnidium ve- nenosum, Potentilla anserina. si _— Gerhardti, Schrüt, sur Phalaris arun- dinacea, Glyceria aquatica, Alope- curus pratensis, Glyceria fluilans. 82 — Ali, Krig, sur Allium Schünoprasum. 33 — majus, Schrôt, sur Rumex. 34 — Menthæ, Schrüt, sur Mentha aqualica. speciosum, Schrüt, sur Symphilum offt- cinale. II. — Oomycètes. 36 Pythium de Baryanum, Hesse, sur la Caméline, le Cresson alénois, le Trèfle blanc, le Maïs, le Millet, la Betterave, gracile, sur les Algues. cystosiphon, sur Lemna. LE NATURALISTE RE 39 Phytophthora omnivora, de Bary, sur le Sarrazin, les Joubarbes, les Cereus,les semis de Hêtre, d'Erable, de Frêne, de Robiniers, de Pins, de Sapins, de Mélèze. 40 — infestans, de Bary, sur Solanum tube- rosum et Solanum Lycopersicum. PA — Phaseoli, Thaxter, sur Phaseolus lunatus. 42 Cystopus candidus (Pers.), Lév., sur les Crucifères. 43 — Convolvulacearum, Otth., sur les Convolvula- cées. 44 — Portulacæ, D. C., sur Portulaca oleracea et P. sativa. 45 — Tragopogonis, Pers., sur diverses Composées. 46 — Bliti, B., sur les Amarantacées. 47 — Lepigoni, de Bary, sur Spergularia. 48 Basidiophora entospora, Roye et Cornu, sur Erigeron canadense. 49 Plasmopara nivea, Unger, sur Daucus carota, Petrose- — linum sativum, Anthriscus Cerefolium. 50 — viticola, Berk, sur Vitis vinifera. 51 — pusilla, de Bary, sur le Geranium. 52 — pygmæa, Ung., sur les Renonculacées. 53 — densa, Rabh, sur les Scrofulariacées. 54 — ribicola, Schrôt., sur Ribes rubrum. 55 - Epilobii, Rabh., sur Epilobium palustris et E. parviflorum. 56 — obducens, Schrüt., sur Impaliens noli : langere. 57 — Geranii, Peck, sur les Géraniacées. 58 Sclerospora graminicola, Sacc., sur Sefaria. 59 Bremia Lactucæ, Reg., sur Lactuca saliva. 60 Peronospora Schachtii, Fuch., sur Bela vulgaris. 61 — Schleideni, Une., sur Allium. 62 — Dipsaci, Tul., sur Dipsacus silvestris et D. Fullonum. 63 — Knautiæ, Fuck., sur Knaultia et Scabiosa. 6% _— effusa, Grev., sur Spinacia oleracea. 65 — Viciæ, Berk., sur diverses Papilionacées (Vicia, Lathyrus). 66 — sparsa, Berck., sur Rosa. 67 = Trifoliorum, de Bary, sur divers Papilio- nacées (Medicago sativa, Trifolium, etc.). 68 — arborescens, Berck., sur Papaver. 69 — Cytisi, Rosti, sur Cylisus. 10 — parasilica, Pers., sur divers Crucifères cul- tivés et Réséda. 71 — Radii, de Bary, sur les Composées. 72 — obovata, Bon., sur Spergula. 73 = violacea, Berk., sur les Dispacées. 14 — leptosperma, de Bary, sur les Composées, 7 — Myosotidis, de Bary, sur les Borraginées. 16 -- Alsinearum, Casp., sur les Alsinées. srl _— Lini, Schrôt., sur Linum calharticum. 18 — Chloræ, de Bary, sur les Gentianées. 19 — calotheca, de Bary, sur les Rubiacces. 80 — Dianthi, de Bary, sur les Silénées. 81 — Arenariæ, Berk., sur Arenaria serpylli- folia et Mœhringia b'inerva. 82 — Asperuginis, Schrôt., sur Asperugo pro- cumbens. 83 — Arthurii, Farl., sur OEnothera biennis. 8% — Holostei, Casp , sur Holosteum. 85 — alta, Fuck, sur Planlago. $ 86 — tribulina, Pan., sur Tribulus. 87 — pulveracea, Fuck., sur Æelleborus. 88 — sordida, Berk., sur Verbascum Thapsus et Scrophularia. 89 — Polygoni, Thüm, sur Polygonum. 90 — Rumicis, Corda, sur Rumex. 91 — Cyparissiæ, de Bary, sur Euphorbia. 92 — Hyoscyami, de Bary, sur Hyoscyanus et Nicotiana Tabacum. 93 — leptoclada, Sacc., sur Helianthemum. 94 — Corydalis, de Bary, sur Corydalis. 95 — conglomerata, Fuck., sur Geranium. 96 — Eranthidis, Pass., sur Eranthis. 97 — Potentillæ, de Bary, sur les Rosacées. Le Gérent : PAUL GROULT. Paris. — Jmp. Levé, rue Cassette, 17. 32° ANNÉE ALL LT AO PSP ER PC PP OR Pr AR ve LA RÉCOLTE ET L'EXPÉDITION DES GRAINES ET DES PLANTES VIVARTES Il n’est pas nécessaire d’insister longuement sur l’uti- lité que peut présenter, pour la science et pour le pro- grès de l’agriculture, l’envoi de graines et de végétaux vivants rencontrés par les explorateurs dans leurs péré- grinations ou par les personnes qui habitentles colonies. Les voyageurs n'ont ni le temps, ni la facilité d’'ob- server dans tous leurs détails et de décrire les plantes sur les lieux où ils les récoltent. C’est seulement lors- qu’elles sont réunies dans les herbiers des grands éta- blissements scientifiques, tels que le Muséum, ou bien cultivées dans nos jardins, dans nos serres, qu'on peut les étudier avec tout le soin désirable, les dessiner lors- qu’elles sont en fleurs ; en un mot,en faire un examen complet. Mais le Muséum n'a pas seulement pour tâche de col- lectionnerles plantes dans un intérêt purement et exclu- sivement scientifique; il s'attache aussi à donner des soins particuliers à celles qui peuvent devenir un objet d'utilité ou d'agrément, dans le but de les propager. Sous ce rapport, cet établissement a rendu les plus grands services, et l’on pourrait citer un nombre consi- dérable d'espèces qui sont aujourd'hui communément cultivées en France ou dans nos colonies, dont l'honneur de l'introduction lui revient. < Le * * Avant d'entrer dans le détail des procédés de récolte et d'expédition des graines et des plantes vivantes, il est utile d'exposer quelques considérations générales. Il importe tout d’abord de montrer combien nous sommes mal renseignés sur un grand nombre de ques- tions, et de faire comprendre l'intérêt que présenterait l'étude des plantes utiles au point de vue de la mise en valeur de nos colonies. Malheureusement, les voyageurs ne s’attachent pas toujours assez à distinguer entre elles les diverses espèces d’un même genre, et sont enclins à attribuer, à un végétal, toutes les propriétés qui appartiennent en réalité à des espèces particulières. Par exemple, certaines espèces des genres Hevea, Cas- tilloa, Funtumia, Cryptostegia, Landolphia, donnent un caoutchouc d'excellente qualité, alors que d’autres, relativement peu distinctes, n'en produisent que de très médiocre. On conçoit que les colons qui voudraient se livrer à la culture de ces plantes s’exposeraient à des mécomptes pénibles s'ils n’apportaient le plus grand soin dans le choix des espèces, basé sur leur détermination scientifique rigoureuse. Pour éviter des confusions si regrettables, il importe donc que les voyageurs s’attachent scrupuleusement à n’indiquer, pour chaque plante, que les propriétés qui lui appartiennent. Aujourd’hui, où les questions coloniales occupent tous les esprits et provoquent tant d'efforts, nous devons nous (1) Conférence faite au Muséum national d'histoire naturelle, Cours pour les voyageurs naturalistes. 2 SÉRIE — N° 564 1" SEPTEMBRE 1910 . attacher, d’une manière toute particulière, à l’étude des plantes utiles qui existent ou qui pourraient être 1niro- duites dans nos possessions d'outre-mer. Pendant longtemps, on peut le dire, la découverte de ces plantes et celle des moyens de les utiliser se sont accomplies au hasard. Maintenant que des explorateurs instruits se sont pré- parés et parcourent tout le globe, il y a nécessité de procéder d’une manière méthodique et scientifique pour arriver à connaitre les ressources dont nous pouvons disposer afin d’en tirer le meilleur parti possible. | I1 y a là une œuvre d’investigations et d’études à pou- suivre qui doit porter sur tous les végél aux utiles à un titre quelconque. Pour ne pas être exposés à faire des envois en pure perte, il serait nécessaire que les voyageurs s’entendis- sent avec les services intéressés, qui leur feraient con- naître leurs desiderata, Ils pourraient apprendre, aussi, à distinguer certaines graines sans intérêt, que l’on est toujours tenté d'envoyer en Europe lorsqu'on les voit pour la première fois. Les unes, comme l’Abrus præcatorius, l’Adenanthera pavonina, se font remarquer par leur brillant coloris rouge ; d’autres, comme les Mucuna, l'Entada,le Bonduc, le Flambovant, les Canavalia, etc., attirent l'attention par leur volume ou par leur forme. * l + + Pour faciliter l'étude, des échantillons d’herbier et des photographies donnant le port des plantes seront joints aux envois, chaque fois que la chose pourra se faire; mais, Ce qui importe surtout, c’est d'apporter tous ses soins dans la récolte, la préparation et l'expédition des échantillons. Quelques graines recues dans de bonnes conditions peuvent, en effet, donner plus de résultats utiles que des collections nombreuses, mal recueillies et expédiées à tout hasard (1). Une étiquette en carton (fig. 1), en parchemin, en bois ou en zinc (fig. 2), sera fixée à chaque échantillon, et Fig. 2. portera un numéro d'ordre, toujours le même pour tous ceux qui se rapportent à une même plante. C’est ainsi qu'un morceau de tige, un fruit, des graines pris sur un même arbre, porteront le même numéro. (1) Pour la récolte et l'expédition des objets d'histoire natu- relle, voir aussiles Instructions pour les voyageurs el les em- ployés dans les colonies sur la manière de recueillir, de con- server et d'envoyer les objets d'histoire nalurelle, par les professeurs du Muséum d'histoire naturelle. … 198 LE NATURALISTE Pour éviter toute confusion, les numéros ne formeront qu'une seule ‘série pendant toute la durée du voyage. Ils correspondront à un catalogue ou journal sur lequel on presdra en note tous les renseignements que l’on sera à méme de se procurer. On indiquera par exemple : 1° La localite où la plante ou la graine a été re- cueillre ; 2° La date de la récolte ; 3° Le nom que la piante porte dans le pays, en don- mant autant que possible sa signification ; 4° La couleur de la fleur, son odeur ; ÿ° Lia forme, la consistance et la couleur du fruit ; sa saveur, s’il s'agit d’un fruit comestible ; 6s Les usages de la plante, lorsqu'ils sont bien con- statés. 51 la plante est cultivée, on dira s’il en existe des vaniétés ; on notera les modes d'utilisation, les procédés de culture appliqués, etc. On complétera ces renseignements par des indications sur la mature du sol, son degré d'humidité, l'altitude à laquelle la plante a été récoltée;son exposition préférée. ll est facile de multiplier les détails à cet égard. Dams le cas où il ne serait pas possible de réunir tous ces renseignements, On S’attacherait seulement à cata- loguer avec précision les collections, en rejetant toutes les indications qni ne vnrésenteraient pas une garantie suffisante d'exactitude. Il est nécessaire d'écrire au crayon sur les étiquettes, car, lorsqu'on se sert d’encre, l'humidité les rend rapidement illisibles. * x * Examinons maintenant les moyens qui s'offrent aux voyageurs pour nous adresser äes collections. Deux cas se présentent : 4° L'envoi de graines ; 20 L'envoi de plantes vivantes. GRAINES L'envoi de graines constitue le moyen le plus simple et le moins coûteux d'enrichir nos collections. Il a, en outre, le grand avantage de procurer de nombreux indi- idus qui permettent la propagation rapide des espèces atéressantes. Les doubies ainsi obtenus constituent galement une ressource précieuse pour les échanges. Il est des graines qui conservent longtemps leur apti- tude à germer, d’autres, au contraire, la perdent très rapidement. Celles de la première catégorie peuvent supporter de longs voyages lorsqu'elles ont été récoltées bien mures, séchées à point et emballées soigneusement, de manière à être soustraites à l’action des changements de tempé- rature. Pour celles de la seconde catégorie, il est indispen- sahle de prendre certaines précautions afin qu’elles con- servent aussi longtemps que possible leur vitalité ou, tout au moins, pour leur assurer un milieu convenable dans le cas où elles commenceraient à germer pendant le voyage. On reconnait que les graines sont à point pour être récoltées : 4° Parun changement de couleur et de consistance des fruits qui, à la maturité, se détachent généralement sans effort des plantes qui les portent, et qui souvent s'ouvrent d'eux-mêmes pour laisser échapper leur con- tenu ; 20 Par le desséchement ou le flétrissement des enve- | luisante et à amande loppes, lorsqu'il s'agit de fruits non charnus et indé- hiscents ; 3° Par le changement de couleur des graines elles- mêmes qui, étant coupées transversalement, doivent présenter une amande solide et un embryon bien con- stitué. La maturation ne.se produit généralement pas simul- tanément sur tous les fruits d'une même plante : elle est successive. Cependant, lorsqu'on rencontre une plante présentant quelques fruits à point pour être récoltés, on peut, sans crainte, en cueillir parmi ceux qui sont dans un état un peu moins avancé. Ces fruits, incomplète- ment mürs, devront être récoltés avec une portion de la tige qui les porte; ils seront étalés sur une feuille de papier, dans un local sec, à l'ombre, et achèveront ainsi leur maturation. On doit se garder de ramasser les graines que l’on trouve à terre sous les arbres : d’abord parce qu'il est presque toujours impossible. de savoir exactement de quelles plantes elles proviennent ; ensuite, parce qu’elles peuvent être tombées depuis très longtemps et devenues, de ce fait, inaptes à sermer. Elles sont, d’ailleurs,presque toujours attaquées par les insectes et les moisissures. Mais, s’il importe de n'expédier que des graines bien mures et fraichement récoltées, il est indispensable de leur faire subir une préparation pour les bien sécheravant de lesenfermer dans les boîtes destinées à leur transport. 11 suffit, en effet, d'une tres faible humidité pour déter- miner des fermentations et favoriser le développement de. moisissures, toujours tres préjudiciables à la bonne con- servation des graines. = ki ) ) ï Fig. 3. — Le rectangle de papier est placé sur une table et plié longitudinalement en deux parties inégales, l’inférieure plus large, débordant de 4 centimètre la partie supérieure. Les graines des fruits pulpeux et charnus doivent être débarrassées de l'enveloppe qui lesentoure, puis sé- chées, soit à l'ombre, à l'air libre, dans un lieu sec et aéré, soit au soleil, en les mettant alors dans des sacs. de toile claire ou de papier. On peut aussi écraser les fruits charnus et laisser sécher: en une seule masse la pulpe et les graines. Le tout devra être ensuite renfermé dans des récipients parfailement clos et tenu soigneusement à l’abri de Phumidité. Les graines ainsi enveloppées dans la pulpe du fruit qui les. reufermait se conservent ordinairement en.très bon état, si l’on peut obtenirune dessiccation parfaite. Ainsi que je l'ai dit déjà, il y a des graines qui suppor- tent sans inconvénient les variations de température et d'humidité de l’air lorsqu'elles ont été convenablement préparées. On peut citer comme étant de ce nombre les graines de petite dimension, à enveloppe dure ou amvylacée, comme celles. de- LE NATURALISTE 199 PAcacia, du Genêt, de la Pensée ou celles un peu plus grosses, comme le Pois, les Haricots, le Maïs. Celles-là peuvent voyager pendant plusieurs semaines, simple- ment mises en sachets emballés dans des boites de bois ou dans des sacs de toile, Fig. 4. — La partie inférieure débordante est rabattue sur la partie supérieure et le pli ainsi formé est rabattu sur une nou- velle largeur de 1 centimètre. Ce double pli rend la fermeture plus complète. Lorsqu'on part en voyage, on peut emporter des sa- chets collés, tout préparés, que l’on trouve dans le com- merce. Mais il est facile de confectionner soi-même des sachets lorsqu'on n’en a pas à sa disposition. C’est là Fig. 5. — Pour maintenir ces plis et rendre la fermeture aussi parfaite que possible, on saisit les extrémités du sachet en voie de préparation, entre le pouce et l'index de chaque main et l’on frotte longitudinalement le côté rabattu sur le rebord d'une table, par un mouvement de va-et-vient répété deux ou trois fois. une bien petite peine, étant donné l’absolue nécessité de ne se servir que d’enveloppes parfaitement closes pour éviter les mélanges (cause d'erreurs fréquentes dans les envois mal préparés), surtout lorsqu'il s’agit de graines de petites dimensions, Pour préparer un sachet, on prend du papier quel- conque, même de journal, pourvu qu’il ait une certaine résistance. On divise ce papier en rectangles de dimensions en rapport avec celles des sachets dont on a besoin. Un rectangle de 20 centimètres de longueur et de 15 centi- mètres de largeur donne un sachet d'emploi courant. _ Les figures ci-contre montrent les diverses phases de la confection. ‘Les graines à enveloppe peu consistante ou velues sont, au contraire,sensibles à la chaleur humide, et doi- vent être complètement soustraites à l’action de l’air extérieur. À cet effet, on les met, lorsqu'elles ont été bien séchées, dans des sachets que l’on enferme dans des récipients bien clos : par exemple, dans des boîtes Fig. 8. Fig. . — Fermeture des extrémités du sachet. Elle s'obtient en plaçant le sachet le pli tourné vers la table, On rabat à angle droit l’une des extrémités, de telle manière que la partie rabattue couvre l’autre. Fig. 7. — On plie en deux parties égales le triangle ainsi formé et l’on insère la partie que l’on rabat dans le rebord. Toutes les fois que l’on fait un pli, il est nécessaire d'y passer l’ongle pour le bien accuser. Fig. 8. — Sachet fermé aux deux extrémités, tel qu'il doit être lorsqu'on y à introduit des graines. en bois ou métalliques à couvercle percé de quelques petits trous pour permettre une légère évaporation. L’in- tervalle des sachets devra être garni de rognures de pa- pier, de coir de coco ou autres substances capables d’absorber l'humidité et non fermentescibles. (A suivre.) D. Bois. ——— — #4 — ——— Origines et Mutations DE LA FAUNE DES MAMMIFÈRES D'EUROPE La Faune de l’Europe semble au premier abord celle que les zoologistes ont pu le mieux étudier et bien con- naitre, dès l’épo jue où les savants dela Renaissance se sont préoccupés de dresser des catalogues systématiques des animaux qui vivaient autour d'eux. Mais, dès cette époque, qui suit de près la découverte du Nouveau Monde, on s’occupa surtout des formes exotiques de grande taille qui frappaient davantage l'imagination, et l’on négligea les espèces de plus petite taille habitant notre pays, et qui restèrent longtemps confondues sous des noms vulgaires, ou sous un nom scientifique englo- bant souvent plusieurs espèces bien distinctes. C'est seulement à la fin du dix-septième siècle et au commen: cement du dix-huitième que les recherches de Linné, de Daubenton, de Cuvier, de Sélys-Longchamp et d'autres encore, commencèrent à débrouiller les petites espèces de Chaure-Souris, de Musaraignes, de Campagrols que l’on confondait jusque-là sous un même nom. Toutes ces recherches furent condensées, de 1840 à 1850, par Keyserling et Blasius, d’abord dans leur Faune des Vertébrés d'Europe (1), puis dans la Faune de l’Alle- _ (4) KeyseruiNG und Brasius, Wirbelthiere Europa's (1840). où RUN PCT MU AE Pr AA EE À 6 200 LE NATURALISTE D magne ef des pays circonvoisins (1) que ce dernier au- teur publia peu après. Ce dernier ouvrage semblait arrivé presque à la perfection, et pendant plus d’un demi-siècle les zoologistes crurent que le dernier mot était dit sur la Faune des mammifères d'Europe, et qu'il n'y avait plus rièn à y changer, malgré quelques tentatives qui parurent à cette époque inopportunes et sans intérêt. Ce sont les zoologistes américains qui ont été les pre- miers à montrer récemment que la revision de cette faune européenne des mammifères exigeait de nouvelles recherches, et que les Catalogues dont on se contentait encore à la fin du dix-neuvième siècle n'étaient plus en rapport avec les progrès de la science. C’est surtout M. Gerrit-S. Miller, du Muséum national de Washington, qui s’est fait le protagoniste de cette revision. Il est venu en Europe chasser les petits mammifères et il y a découvert un grand nombre de formes nouvelles, espèces qu sous-espèces, restées jusque-là confondues avec d autres espèces. Les zoologistes anglais, allemands, susses, espagnols et même francais, stimulés par cet exemple, ont contribué pour une large part à accroître nos Connaissances sur cette faune trop longtemps négli- gée;faute de collections nombreuses et comparables. L'Europe, par sa configuration géographique, se prête mieux:qu'aucun autre continent à la différenciation des formes animales qui l'habitent. Si l'on jette les yeux sur une carte ‘du globe, on constate facilement qu'aucun autre continent n'est, malgré sa faible étendue, aussi étroitement découpé par des mers intérieures et ne pré- sente un aussi grand nombre d'iles-et de presqu'iles, ou des chaînes de montagnes aussi rapprochées. Par uite .9n y trouve tous les climats : au Nord, les glaces et les neiges des régions arctiques, au Sud, dans la zone médi- terranéenne, la température élevée des régions inter- tropicales et,en effet, on y trouve des animaux (Porc- | Epic, Chacal, Mangouste, Genette) qui donnent à cette | région un facies africain. L'Europe occidentale, sans cesse baignée par les eaux tièdes du Gulf-Stream, ne diffère pas moins de l'Europe orientale à saisons nette- ment tranchées, C'est cette configuration de l’Europe qui explique les variations considérables que l'on remarque dans sa faune, variations qui avaient échappé aux anciens naturalistes, et que les recherches récentes ont mises en évidence. Dans un livre qui vient de paraître (2), l'auteur de ces lignes a Cherché à mettre à jour cette faune des mam- mifères d'Europe,en donnant la description systémati- que de toutes les espèces et sous-espèces actuellement connues. | Dans les lignes qui vont suivre, je me propose de faire, en quelque sorte, le Commentaire de cette faune, sous une forme plus familière et moins sèche que les simples descriptions, etde manière à mettre en évidence l'intérêt que présente cette étude. 1. Les Singes : le Magot de Gibraltar, Macacus innuus (L.). L'Europe a possédé, à l’époque tertiaire, une assez grande variété de Singes; elle n'en possède plus qu'un (4) BLasgius, Fauna des Wirbelthiere Deutschlands und der angrenzenden Lander von Mitleleuropa. I. Saugethiere, (487). (2) E. Trougssart, Faune des Mammifères d'Europe (1910). seul,le Magot, confiné depuis longtemps sur l’étroite bande de terre qu’on appelle le « Rocher de Gibraltar ». Les naturalistes qui ont supposé à cette espèce une origine africaine n'avaient certainement pas une con- naissance bien complète de la distribution géographique de l’ordre des Primates: Si le Magot existe actuellement au Maroc et en Algérie, c'est qu'il y est venu du Nord, c'est-à-dire de l’Europe, ainsi qu’il est facile de le dé- montrer. Mais faisons d’abord connaître l’animal, qui présente un certain intérêt au point de vue historique, puisque son anatomie a longtemps été décrite comme étant celle de l’homme. C'est qu'en effet le Magot présente assez bien les pro- portions d'un enfant, et si l’on met à part les Singes anthropomorphes, à bras démesurés, c'est une des espè- ces qui ont la queue la plus courte, car cet appendice n’est représenté que par un très petit tubercule aplati. Le corps est robuste, la tête ronde avec la face nue et couleur de chair, le pelage d'un fauve doré mêlé de brun. Tous les autres singes du groupe des Macaques habi- tent à l’époque actuelle l'Asie et ses îles jusqu’à Célèbes et l'archipel du Japon. Sur le continent asiatique, ils remontent même très loin vers le Nord, jusque sur le haut plateau du Tibet, région froide où l'on est surpris de trouver des Singes, supportant parfaitement les rudes hivers de ce pays. Moins arboricoles que les autres singes, les Macaques préfèrent les contrées monta- gneuses et rocheuses, ne grimpant sur les arbres que pour en piller les fruits. Tel est le genre de vie du Maca- cus tibetanus, du Moupin, dans la Chine occidentale, décrit en 4870 par A. Milne-Edwards, et qui vit au mi- lieu des neiges, se retirant dans les cavernes pour y passer la nuit. Le Magot a des habitudes identiques. bien que vivant sous un climat moins rude. Aucune espèce du groupe des Macaques n’habite l'Afrique, à l'exception de l’extrème pointe nord-ouest formée par le Maroc et l'Algérie. Ces singes sont rem- placés sur ce continent par les Théropithèques, qui constituent un genre bien distinct, mais présentent les mêmes mœurs dans les montagnes de l’Abyssinie. L'Europe, au contraire, a possédé autrefois de véri- tables Macaques, reliant les espèces asiatiques au Magot d'Espagne et du Maroc. Dans les couches pliocènes d'Italie, de Suisse, d'Allemagne, de France et même d'Angleterre, on trouve des débris fossiles que les natu- ralistes ont décrits sous les noms de Macacus florentinus, M. suevicus, M. priscus, M. pliocænus ; de plus, dans les cavernes quaternaires des Pyrénées, M. Harlé a décou- vert les restes d’un singe qu’il a d’abord désigné sous le nom de Macacus tolosanus, mais qui semble identique au Magot de Gibraltar. Enfin, l’on trouve aussi les dé- bris de ce dernier dans les cavernes du sud de l'Espagne et dans des couches qui sont incontestablement quater- naires. Comme on le voit, il est difficile d'accumuler plus de preuves de ce fait, désormais acquis à la science : le Magot de Gibraltar est bien, en Espagne, dans sa véri- table patrie, et c’est au contraire le Magot du Maroc qui est venu du nord, à l'époque où le détroit de Gibraltar n'existait pas encore. On sait que la Méditerranée a communiqué d'abord avec l'Océan par la vallée du Guadalquivir, le sud de l’Andalousie étant resté relié à l'Afrique jusqu’à la fin du Tertiaire. La Sierra Nevada a dû être habitée naguère par le Magot. # DR 2 he a ae e hits 1] ES LE NATURALISTE Aujourd'hui on ne trouve plus ces singes que sur l'étroite langue de terre formée par le rocher de Gibral- tar : ils y sont protégés par la garnison anglaise, et cette petite troupe toujours peu nombreuse ne se montre guère que lorsqu'elle change de place pour se soustraire au vent qu'ils semblent beaucoup redouter. À plusieurs reprises, cette intéressante colonie a failli s’éteindre : ainsi, en 1861, il ne restait plus que quatre femelles. Le commandant anglais a fait venir quelques mâles d’Afri- que pour reconstituer la petite famille. Ces animaux vivent tout à fait à l’état sauvage,se nourrissant de ra- cines, de lézards et d'insectes. Chez les anciens Grecs et Romains, la dissection des cadavres humains étant interdite, les médecins y sup- pléaient en étudiant l’anatomie du Magot que l’on appe- lait Pithecus. Ces Singes étaient apportés de Numidie, c'est-à-dire d'Algérie. Aristote, Hippocrate et Galien décrivent. plus ou moins longuement les viscères du Pithèque à défaut de ceux de l'homme. (À suivre.) E. TROUESSART, Professeur au Muséum. UNE HERBORISATION MICROSCOPIQUE CHEZ les Moisissures blanches Genre Chætostylum. — Dans ce genre, très voi- sin du précédent, les ramifications se terminent toutes Fig. 34. — Chætostylum Fresenii. Portion d'un rameau sporangifère. par des pointes stériles, semblables à des poils hyalins. * Ï n’y a pas de columelle. L'espèce la plus commune est le Chætostylum Fresenii. Genre Helicostylum. — L'Helicostylum elegans se “trouve sur le fumier. Il possède aussi deux sortes de _ Sporanges, le gros au sommet, les autres plus bas. Ces branches latérales se terminent par une pointe stérile © Fig. 35. — Helicostylum elegans. Schémas des deux appareils sporifères. 241 et portent de petits sporanges au bout de petites bran- ches courbes. Il n'y a pas de columelle. Les sporanges tombent tout entiers. Genre Dicranophora.— Le Dicranophora fulva se Fig. 36. — Dicranophora fulva. — a. branches sporangifères, — b, gros sporange. — c, bouquet de petiis sporanges, — d, spores. — e, œuf. trouve sur le Paæillus involutus. Les figures que nous em donnons indiquent bien ses caractères. Genre Pilaira.— Le Pilaira anomala à un sporange très petit, noir, recouvert de cristaux d’oxalate de cak- Fig. 31. — Pilaira anomala. — a, ensemble du tube sporas- gifère. — b, columelle. — c, spores. — 4, formation: de l'œuf, cium. La columelle est aplatie et soulevée par un bour- relet gélatineux. À l4 maturité le pédoncule grandit très vite, devient vingt fois plus haut, puis il s’amineit, se plisse et se rabat, venant ainsi mettre en contact les spores avec le milieu nutritif. Les œufs se forment par isogamie. Genre Pilobolus. — Le Pilobolus crystallinus est facile à obtenir en mettant de la bouse de vache dans une assiette et en recouvrant le tout d'une eloche, Au 202 LE NATURALISTE bout de quelques jours, on voit des vés cules c s qui se dirigent droit vers la fenêtre éciairaut la piece. L'ape pareil sporangifère comprend, à la base, un petit renfle- ment divisé en deux par une cloison transversale, puis, plus haut, une partie cylindrique, qui, en haut, se renfle en une grosse vésicule claire, surmontée du sporange, lequel est noir à la partie supérieure. À la maturité, la Fig. 38. — Pilobolus. — a. appareil sporangifère du Pilobolus Kleinii. — b, œuf du Pilobolus crystallinus. vésicule éclate et envoie au loin le sporange, jusqu'à un mètre de distance ; tout l’intérieur de la cloche finit par en être couvert, car chaque sporange a la partie in- férieure gélatineuse, ce qui lui permet:de se coller aux . Supports. Les œufs se forment par la fusion de deux branches. Genre Mortierella.— Les Mortierella, qui compren- nent beaucoup d'espèces, poussent sur le fumier, mais généralement, plus tardivement que les autres moisis- sures. Les filaments sont d’un blanc mat, se divisent par dichotomie et présentent parfois des soudures. Les fructifications sont des colonnes verticales, un peu ren- flées vers la base, qui se divisent ou non plus haut pour porter des sporanges arrondis, dépourvus de columelle et d’oxalate de calcium. A la base inférieure du pédon- cule il y a parfois des ramifications un peu boursouflées. Lorsque la nourriture n’est pas suffisante, il se pro- duit d’autres genres de spores : ce sont de petites boules, garnies de fines épines, à membrane cutinisée, et réunies au thalle par des branches courtes : ce sont des spores en quelque sorte accessoires, auxquelles on donne le nom de Conidies. De place en place aussi le thalle se renfle un peu, se cloisonne, épaissit sa membrane, de manière à créer de petites masses résistantes, qui demeurent longtemps daus cet état et peuvent ainsi attendre des conditions favorables à leur développement : ce sont des organes de conservation appelés Kystes ou Chlamydospores ou Stylospores. Enfin, le champignon peut se reproduire par œuf : deux filaments se fusionnent et donnent naissance à un œuf; en outre, des filaments naissent un grand nombre de rameaux qui enveloppent peu à peu ce dernier d’un ‘Jacis ‘inextricable. L'ensemble est d’abord blanc, puis noir. Parmi les principales espèces, citons le Mortierella * polycephala, où les pédicelles sont rameux, et les Mor- tierella strangulata, M. nigrescens, M. reticulata, M. sim- Fig. 39. — Mortierella polycephala. — 1. Groupe de pieds fruc- tifères pleinement développés. — 2. Groupe de pieds fructi- fères un peu anormaux. — 3, 4. Chlamydospores. — 5. Début de la formation de l’œuf. — 6, 8. Spores des sporanges. — 7,9. Stylospores. — 10. Ramification du thalle. — 11. Stylos- pores en place. — 12. Œuf. — 13. Jeunes pieds fructifères. — 14, 15. Filaments anastomosés. à plex, M.biramosa, dont nos gravures indiquent les prin- cipales caractéristiques. Genre Herpocladiella. — Sur le thalle, nait, de place en place, de petits rameaux courbés terminés par des sporanges. Genre Choanephora.— Le Choanephora infundibu- lifera, bien que ne se trouvant que dans l’Inde, est bon à connaître, car c’est un type un peu à part. L'appareil Ge fric Sapro ec: 6 la Sente clan Porter fl son LE NATURALISTE 203 conidier st rameux °t norte de nombreuses comic. s. Si l’on fait vivre ie champignon dans un milieu étou.6, on voit naître les sporanges, lesquels n’ont pas de colu- Fig. 42. Fig. 43. Fig. 40. — Mortierella strangulata. Tube sporangifère. Fig. 41. — Mortierella nigrescens. Formation de l’œuf, Fig. 42. — Mortierella reticulata. Tube sporangifère. Pig. 43. — a, Mortierella simplex (stylospore). — b, Mortierella biramosa |stylospores). Fig. 44. — Choanephora infundibulifera. — a, appareils conidiens. — b, bouquet de conidies. — c, sporanges. — d, conidies. — e, f, œufs. melle et ne possèdent que peu de spores. Il fabrique aussi «es œufs. Genre Cunninghamella. — Le Cunninghamella _africana a été rencontré par M. Matruchot, vivant en ‘saprophyte sur du crottin de chameau recueilli à l’état -sec dans le Soudan français, expédié à cet état en France et placé daus une enceinte humide et chaude. Il ne pré- ‘sente pas de sporanges, et se reproduit uniquement par . chlamydospores et par conidies; celles-ci sont rondes, portent à leur surface une multitude de petites pointes, et sont généralement groupées à plusieurs sur une tête Fig. 45. — Cunninghamella africana. Tête avec conidies. renflée. — Ce qui prouve que cette espèce est bien une Mucorinée, c’est qu’elle est susceptible d’être attaquée par le Piptocephalis Tieghemiana, qui exige une Muco- rinée pour le nourrir, tandis qu'il ne peut végéter sur aucune autre moisissure. — Les œufs ont été découverts récemment. Genre Chætocladium. — Le Chætocladium Bre- feldi vit en parasite sur le Mucor et diverses autres moi- sissures, mais son parasitisme est facultatif, car il peut bien vivre sur un milieu nutritif quelconque. Les fila- ments du Chætocladium sont neigeux; là, où ils touchent ceux du Mucor, il se produit, entre les deux, un orifice Fig. 46. — Chætocladium Brefeldi. — a, rameaux couverts de Sporanges. — D, œuf. — c, rameau de Mucor attaqué par le Chætocladium. de communication ; en outre, apparaît là tout un bou- -quet de renflements en forme de sacs. Certains ra- meaux se terminent par une pointe fine et transparente, mais présentent, auparavant, de petites parties ramifiées, terminées par des sporanges, contenant, chacun, une seule spore, à membrane d’un bleu d’ardoise. Le cham- pignon peut aussi former des œufs. (A suivre.) 10000000080D000000000C6A00000L. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE BUSARD ORDINAIRE (Circus rufus). Nous avons eu, dernièrement, l’occasion d'observer une nichée de Busard ordinaire (Circus rufus), sur les bords de l'Aisne, dans le département des Ardennes. Ii s’agit d'un rapace diurne d'assez grande taille, et qui, de ce fait, attire de suite l'attention dans la région considérée, les grands rapaces y étant rares. 204 Le vol, suivre facilement l'animal du regard. Pour peu qu’on l'observe quelques jours, on arrive vite à savoir dans quelle région il niche. Ceci fait, il nous à fallu chercher encore assez longuement pour découvrir le nid. Ce der- nier était dissimulé habilement, dans les hautes herbes et constitué fort simplement par quelques brindilles de bois sec. Désirant pouvoir retrouver ce nid facilement, nous avons noté soigneusement quelques arbustes situés à quelques mètres, nous en avons même entrelacé quel- ques branches pour rendre plus facile là reconnais- sance. Quand nous lPavons découvert, le nid contenait deux œufs, le lendemain, un troisième était pondu, quelques jours après, il y en avait cinq, la durée de ïa ponte nous a semblé devoir être fixée à une semaine. Nous avons été quelque peu étonné en constatant que les trois derniers œufs pondus différaient notablement des deux premiers. Tous étaient blancs azurés, sans aucune tache, mais les premiers pondus étaient de teinte plus pâle, pas plus longs, mais plus larges, conséquem- ment plus lourds et d’aspect notablement différent. Nous . avons pris un œuf de chaque type et nous avons trouvé : pour le plus pâle : longueur 42 millimètres, plus grande largeur 35,5 millimètres, poids 27 grammes ; pour le plus teinté : longueur 42 millimètres, plus grande largeur 34 millimètres, poids 25 grammes. Le contenu de ces œufs était identique, de teinte bla- farde, de saveur fade. Blanc et jaune étaient aussi peu consistants que possible, le blanc coulaitcomme pourrait le faire de l'eau légèrement gommée. L'’éclosion des jeunes se fit successivement, comme la ponte, mais en un laps de temps bien moindre. Dans ces conditions, il nous est difficile de fixer une durée pour l’incubation. Et d'ailleurs, la mère à été dérangée très souvent, forcée de s’enfuir sans avoir pris de précautions pour empêcher le refroidissement des œufs. Chaque fois, elle ne s’envolait pour ainsi dire que sous les pieds de l'intrus, et il eüt été certainement très facile de s’en emparer ou de la tuer. Elle allait se poster assez loin, mais cependant à un endroit d’où il lui était possible de ‘ surveiller son nid. Si on s'attardait trop à examiner ce dernier, elle revenait tournoyer autour du visiteur, sans aller pourtant jusqu’à l’attaquer.… Nous pensons cependant que cela aurait pu se pro- duire. L’an dernier, sur une route traversant un bois du canton de Buzancy (Ardennes), les passants (les cyclistes surtout} étaient souvent attaqués par une Buse d’assez grande taille (un Aigle, disaient les habitants de la ré- gion). Vraisemblablement, il s'agissait d'une femelle dont on avait enlevé les petits, et, si elle s’en prenait de préférence aux cyclistes, c'est certainement parce qu’ils avaient l’air de s'enfuir devant elle Elle se bornait d’ailleurs à leur imprimer une violente secousse, laquelle les renversait le plus souvent, sans s’acharner autrement sur eux. Quant aux piétons, et surtout ceux ne craignant _pas de lui faire face, la Buse dont nous parlons ne se hasardait guère à les attaquer. Revenons maintenant à notre Busard, lequel s'est . borné envers nous à des menaces non suivies d'effet, bien que (bien malgré nous) il ait assisté à l'enlèvement de ses jeunes. Ceux-ci, âgés d’une quinzaine de jours, étaient déjà emplumés et robustes, et cherchaïent à s'échapper dans les herbes. LE NATURALISTE assez lourd, en temps ordinaire, permet de |, au cours-de nos-observations jamais aperçu le Busard .mâle, la femelle semble avoir seule assré l’incubatron Avant d’aller plus loin, signalons que nous n’avons, et la nourriture des jeunes. Les trois jeunes que nous avons recueillis étaient aussi semblables que possible, malgré la différence constatée dans les œufs. Le poids moyen de ces jeunes était de 350 grammes (compris le contenu du tube digestif formant plus de 40 grammes). Si on veut bien se reporter au poids des œufs que nous avons donné plus haut, on pourra constater avec nous que le poids de ces jeunes oiseaux devait avoir doublé après chaque période de trois jours (5 fois en 15 jours). Cela correspond nécessairement à une alimentation très abondante. Malheureusement, la nourriture de nos jeunes Busards avait consisté exclusivement en petits oiseaux, le contenu de leur tube digestif ne laissait aucun doute à ce sujet. Bien mieux, les jabots de deux des Busards ne conte- naient presque que des cuisses, pas de têtes ni d'ailes, ce qui semble indiquer que la mère déchiquète les oiseaux capturés et ne donne à ses jeunes que les mor- ceaux de choix. Cependant, le jabot du troisième Busard contenait, en outre des cuisses, un oiseau entier, à bec court et noir, qui nous a semblé être un Bouvreuil de petite taille. Ainsi qu'il fallait s’y attendre, les gésiers contenaient une masse de débris, plumes, os, plus ou moins broyés, provenant exclusivement d'oiseaux. Un examen minu- tieux ne nous a pas permis de découvrir un seul débris pouvant avoir une autre origine. Après l'enlèvement de ses jeunes, notre Busard fes melle n’avait pas abandonné son nid,:et nous pensions avoir l'occasion de faire encore quelques observations intéressantes. Mais une crue de l’Aisne étant survenue, notre oiseau a dû transporter ailleurs ses pénates. Il reste cependant dans la région, et nous l’apercevons de temps à autre; nous espérons bien découvrir un jour ou l’autre son nouveau nid. CH. GROUD. a —————————— PAUNES ET BLORES OGÉANIOUES Le fond des mers est loin d'être uniforme, il à son orographie comme la terre. Il y a lieu de remarquer d’abord, que de même que les grandes montagnes ne se trouvent pas en général au milieu des continents, les fosses profondes se rencontrent au voisinage des côtes. D'autre part, on peut voir d’après les cartes bathymé- triques que le profil général d’une coupe de la pente du terrain sous-marin n'est pas uniformément progressive de la côte aux grands fonds, mais que ce profil débute par une pente douce depuis la côte jusqu'à une cer- taine profondeur, 200 à 250 mètres environ, profondeur au delà de laquelle la pente devient très rapide, pour reprendre une pente plus ou moins régulière jusqu'aux abysses. Les côtes continentales sont donc entourées d'une sorte de terrasse sous-marine, le plateau continental. Le plateau continental varie de forme et d'étendue suivant la côte considérée. À côté des rivages abrupts il “polaires -LE NATURALISTE 205 est étroit, c'est le cas des côtes de Provence et du comté de Nice ou du littoral nord de l'Espagne. Si au contraire lacôte considérée est basse, il s’étend à plusieurs centaines de kilomètres comme sur les rivages du Nord de la Sibérie ou @e l'Est de l'Amérique du Sud. Ces considérations permettent de comprendre les définitions des divisions qu'il a été nécessaire de créer dans la masse des eaux océaniques et des fonds qu’elles recouvrent. On appelle Système littoral la portion de l'Océan qui recouvre le plateau continental et Sys- tème abyssal celle comprise en dehors des limites de ce plateau. Le système littoral s'étend sur une surface de 22 millions de kilomètres carrés, soit environ la 1/15 partie de la surface occupée par les Océans. On appelle Système pélagique, l’ensemble de la masse des eaux océaniques où les organismes vivent complète- ment de la vie pélagique, c’est-à-dire ne se reposent jamais sur le fond (au moins pendant la période où ils vivent dans cet état), Le système pélagique occupe environ un milliard trois cent cinquante millions de kilomètres cubes. I. Système littoral. — On divise le système lit- toral en deux districts: le district littoral propre- ment dit jusqu’à une profondeur de 30 mètres environ au-dessous du niveau moyen des marées etle district côtier situé au delà de cette profondeur. Ces divisions sont très naturelles: pour s’en con- vaincre il suffit de passer en revue les caractères de chacun de ces systèmes ou districts. 1° SYSTÈME LITTORAL. — Les caractères primaires du système littoral sont les suivants : 1° Le sol sous-marin est varié et accidenté. 2° La lumière du jour y pénètre. 3° Les végétaux peuvent donc y vivre (algues, zos- tères, etc.). 4° Sa faune comprendra par conséquent les animaux herbivores. 3 5° Il présentera des variations saisonnières de tempé- rature (ces variations, insignifiantes dans les régions où la température reste voisine de 0, peuvent atteindre 2° à l’équateur et 60à 7° sur nos côtes). he Il est à remarquer que ces variations ne se font pas sentir au delà de 200 mètres de profondeur, et que cette limite coincide avec celle de la pénétration de la lumière du jour suffisante à la biologie des êtres vivants, remar- ques qui font ressortir combien sont naturelles les divi- sions considérées. À. District littoral. — Les caractères primaires de ce district sont les suivants : 1° L'eau y est très agitée par suite du jeu des vagues et des marées. 2° Le degré de salinité de l’eau est très variable sui- -vant les lieux et les moments par suite des apports en eau douce {de faible densité par conséquent) des fleuves et par suite du brassage de ces eaux par les marées. 3° La température y est très variable, la marée montante amenant ses eaux sur des plages chauffées par le soleil (jusqu'à parfois 30° en été) ou refroidies en hiver jusqu’à 2° ou 3° lorsqu'elles sont couvertes de glace. 4° Le fond y est raboteux avec des galets ou des blocs -de rochers pouvant servir de substratum aux algues. Mais dans ce district littoral les conditions des divers } 4 4 points de la zone intercotidale sont bien différentes, Le jeu des marées a une amplitude plus petite au moment des mortes eaux qu’au moment des vives eaux, et cette amplitude est maxima au moment des équi- noxes. Nous pouvons donc distinguer trois régions dans cette zone intercotidale : 1° Une région subterrestre qui va duniveauqu'atteintles hautes marées d’équinoxe au niveau atteint par les hautes mers moyennes; les plantes et les animaux fixés dans cette zone auront donc à supporter des périodes plus ou moins longues d’ensoleillement et de dessicca- tion ; 2° Une région littorale proprement dite située entre le niveau des hautes et des basses mers de syzygies et soumise au balancement moyen des marées, région où les animaux et les plantes qui y sont fixés sont recou- verts plus ou moins longtemps, mais deux fois par jour par les eaux de la mer; 3° Une région sublittorale qui va du niveau des basses mers de syzygies au niveau desbasses mers d’équi- noxe ; les animaux et les plantes fixés à la base de cette zone ne sont donc découverts que pendant quelques. instants tous les six mois. B. District côtier. — A l'inverse du district littoral, ses caractères sont : 1° Un fond soustrait à l'agitation des vagues (sauf lors des très grandes tempêtes). 20 La température de l’eau est plus constante : iln'y a plus de variations quotidiennes, mais seulement des. variations saisonnières. 3° Le fond est composé de sables et de vases. 4° Par suite de l'absence d'éléments du fond assez: volumineux pour fournir un substratum aux algues légères c’est-à-dire non incrustées de calcaires, celles- ci disparaissent, à mesure que disparaissent peu à peu les éléments d'une masse suffisante. Dans le district côtier les divers facteurs quiinfluent sur ses caractères varient eux-mêmes assez rapidement; l'agitation des vagues peut encore se faire sentir jusqu'à une certaine profondeur pendant les tempêtes. Supposons donc que la région de calme absolu commence au delà de 30 mètres : la température de l’eau est loin d’être constante ; dansune première région voisine de la surface, une région inférieure ouùles influences saisonnières ne se font plus sentir, le fond présente des éléments plus gros (graviers) près de la côte qu'à une distance éloignée où les éléments deviennent très fins et où l’eau restant plus pure permet le développement des coraux. On peut donc distinguer dans ce district plusieurs zones : 1o La zone des Laminaires, jusqu’à 27 ou 30 mètres; 2° La zone des Corallines de 27 ou 30 mètres à 92 ou 100 mètres ; 3° La zone des Coraux de mer profonde de 92 ou 100 mètres à la limite du plateau continental. Ces zones peuvent être modifiées par des influences géographiques. II. Système abyssal.— Les conditions biologiques diffèrent profondément au delà de lisobathe de 200 ou 250 mètres : 1° La lumière solaire n'y pénètre plus. 2° Les végétaux ne peuvent donc y vivre même en présence d’un substratum suffisant. 3° L'absence des végétaux détermine celle des ani- maux herbivores, les animaux abyssaux seront donc 206 nr 2e rm réduits à se manger entre eux ou à se nourrir des débris organiques qui tombent des zones supérieures. 4° Le calme absolu y règne; les courants mêmes y sont si lents qu’ils sont biologiquement insensibles. 5° La température y est constante en un point donné. Le système abyssal allant depuis l’isobathe 250 jus- qu'aux plus profonds abimes présente des fonds qui se ressemblent par la ténuité de la plus grande part de leurs éléments, mais qui diffèrent par leur composition et qui permettent de les classer suivant leur nature en : 1. Vases calcaires à Globigérines; 2. Vases calcaires à Ptéropodes ; 3. Boues siliceuses à Diatomées ; 4. Districts à produits volcaniques. IT. Système pélagique. — On divise le système pélagique en deux districts également : le district néritique (de Nérée, déesse de la mer) qui comprend la partie des eaux océaniques située au-dessus du pla- teau continental et le district océanique celle qui s'étend au-dessus des fonds occupés par le système abys- sal. District néritique. — Les caractères de ce district sont les suivants : 1° Il est agité par les vagues et les lames qui défer- lent, et cette agitation influe d’une façon marquée surles conditions d'existence des animaux quile peuplent. 2° La salinité de l’eau y est variable. 3° Il présente un plankton tout particulier qui contient ‘des spores d'algues, les larves vivant à l’état libre et flottant ainsi que les œufs dela plupart des ani- maux vivant sur les fonds appartenant au système littoral. District océanique. — Le district océanique du système pélagique peut être divisé au point de vue de la lumière solaire en deux régions de caractères bien différents : Région diaphane. — 1° La lumière solaire y pénètre. 2° L’agitation des vagues s’y fait sentir. 3° Son plankton ne contient ni œufs ni larves d’ani- maux fixés. Région aphotique. — 1° La lumière solaire n'y pénètre pas ; on n’y trouve donc que des organismesflottants qui se passent de lumière solaire. 2° Elle n'est pas agitée par les vagues. 3° La température ne présente plus de différences saisonnières. 4° Le plankton est différent de celui de la région aphotique. Toutes ces différences s’atténuent dans la zone où ces régions se confondent. Facies. — Dans chacune de ces divisions de la masse océanique ou des fonds il existe des points où les con- ditions diffèrent au point que l’on a du faire intervenir un autre critérium de division emprunté à la géologie : c'est la notion de facies. En des points bien caractérisés, la faune et la flore dif- fèrent totalement de celles que l’on trouve à quelques mètres : et ces faunes se rencontrent presque identiques en des points très éloignés. Tels sont par exemple le facies de la mer des Sargasses le facies coralligène, le facies des estuaires, les facies rocheux, vaseux, sableux. Un autre point, qui joue dans la répartition des faunes et des flores océaniques un rôle important comme pour les faunes terrestres, est la division de l'Océan en zones correspondant aux influences climatériques soumises à la position géographique. LE NATURALISTE : Les courants froids venant des deux calottes polaires et les courants chauds venant de l'équateur se rencontrent vers les latitudes moyennes boréales et australes; les zones, chaudes, tempérées et froides correspondent à des zones biologiques très nettes. On a convenu de prendre comme limite inférieure à la région tempérée des points où la température de l’eau est à la température de la glace fondante, mais cette limite serait pratiquement difficile à déterminer; on est convenu de considérer comme limite les points où disparaissent les glaces flottantes. Au sein des zones elles-mêmes il existe des différences en rapport avec la position du point considéré sous la dépendance des conditions géographiques isolant les rivages de telle mer ou faisant de telle autre un bassin plus ou moins fermé. C’est ainsi que l’on peut distin- guer une région atlantique orientale et une région atlan- tique occidentale, deux régions également pour le Paci- fique, une autre pour l'océan Indien. A ces régions naturelles correspondent avec une remarquable coïnci- dence autant de faunes districtes. D' ETIENNE DEYROLLE, Licencié èssciences. BIOLOGIE DE L'ANGUIELE Le mode de reproduction de l’anguille est resté long- temps mystérieux. On sait maintenant que le frai a lieu en pleine mer et que, de l'œuf, sort un poisson plat et transparent qu’on à pris d'abord pour une espèce dis- tincte et décrit sous le nom de Leptocephalus. Les récentes explorations océanographiques, celles notamment du « Thor », nous ont renseignés sur les conditions néces- saires à la reproduction de l’anguille et du développe- ment de sa larve. Ces conditions sont au nombre de trois : une profondeur d'au moins 1.000 fmètres, une température supérieure à T° et [une salinité d’au moins 35,20 0/0. Il résulte de ce fait que des anguilles venant de la Bal- tique et de la mer du Nord ne rencontrent des conditions favorables pour frayer qu'à l'ouest des îles Britanniques et de la France. En effet, dans les détroits danois et la mer du Nord, la profondeur est insuffisante ; dans la mer de Norvège la température est trop basse. L'expédition du « Thor » a rencontré des larves d’an- guilles (Leptocephalus brevirostris) sur toute la distance qui s’étend entre l’ouest des Færôe et l’ouest de la Bre- tagne. La première de ces stations, située sur 64° lati- tude nord, indique la limite septentrionale de leur distribution, déterminée par la température des eaux profondes. D’autre part, les observations faites en Médi- terranée permettent de penser qu'on trouvera des lepto- céphales beaucoup plus au sud que la latitude de la Bre- tagne, c’est-à-dire le long des côtes de France, d'Espagne, de Portugal et d'Afrique aussi loin que la température de l’eau leur permet de vivre. L’aire de distribution des larves d’anguille constitue une bande qui longe la bordure continentale du nord au sud. Les anguilles d'Amérique (Anguilla chrysypa et ‘4 Ee vulgaris) fraient également dans les eaux profondes de l'Atlantique, mais pas assez loin des côtes pour que ces espèces puissent se mélanger avec les anguilles d'Europe. On sait que Anguilla vulgaris a 111-119 vertèbres, tandis “% LE NATURALISTE 207 que A. chrysypa, spéciale aux eaux américaines n'en | Mentionnons en terminant que le détroit de Messine possède que 103-140. La larve d'A. vulgaris (Leptocephalus brevirostris) n'avait d'abord été trouvée que dans la Méditerranée ; c'est à l'expédition du « Thor » en 1904 que revient l'honneur de l'avoir découverte dans l'Atlantique. On a trouvé tous les stades intermédiaires entre l’état larvaire et Anguilla vulgaris, C’est dans la région située à l’ouest de la Manche qu'on a fait les récoltes les plus abon- dantes. Cette partie de l'Atlantique doit être regardée comme un des principaux lieux de frai de l’anguille. Les larves ou leptocéphales sont organisées pour la vie pélagique; elles ne vivent jamais sur le fond, elles sont transparentes comme du verre et se rencontrent toujours en compagnie d'autres formes pélagiques parmi lesquelles il faut mentionner des salpes, des pétropodes (Cymbulia, Hylæa), des hétéropodes (Cari- naria), les crustacés (Phronima). Il y a, en outre, des formes jeunes de divers poissons pélagiques, plusieurs autres leptocéphales, notamment les formes larvaires de Synaphobranchus pinnatus et de Conger vulgaris. Les larves de l'anguille ordinaire (Leptocephalus brevi- rostris) doivent donc être considérées comme de véri- tables formes pélagiques de mer profonde. Il en est de même des autres leptocéphales recueillis par l’expédi- tion. On ne connait pas encore les conditions de vie des stades qui précèdent la forme leptocéphale. Leptocephalus brevirostris se rencontre surtout dans les couches supérieures et moyennes. On le trouve près de la surface, mdis il est surtout fréquent, pendant la journée, à une profondeur de 100 mètres. Comme beau- coup d'autres poissons pélagiques, il semble qu'il se rapproche de la surface durant la nuit. Il est probable que le développement de l'œuf et les stades préleptocé- phaliques de la vie larvaire se passent dans la proton- deur, les larves ne montant vers la surface que lorsqu'elles ont atteint le stade leptocéphale. Leptocephalus brevirostris se rencontre dans l’Atlan- tique de-mai en septembre. En automne on trouve des formes intermédiaires qui conduisent à l’anguille adulte. Ces formes se rencontrent toujours au-dessus des grandes profondeurs d’eau. Elles ne se rapprochent des côtes que lorsque la métamorphose en anguilles est com- plète. C'est ce qui explique pourquoi les premiers stades du développement de l’anguille sont restés si longtemps inconnus. Dans la plupart des pays d'Europe la pêche de l'angmille pendant sa migration d'automne et d'hiver est limitée aux rivières et à leurs estuaires. [Il n'en va pas de même des pays qui entourent la Baltique. Dans : les eaux du Danemark, de l'Allemagne et de la Suède on pêche les anguilles lorsqu'elles ont déjà quitté les eaux douces. On le fait au moyen de nasses et les résultats de ces pêches ont permis de fixer le trajet parcouru par les anguilles dans leur migration d'automne vers la haute mer. Sur la rive sud de la Baltique la migration a lieu de l’est à l’ouest. Sur la rive nord le courant suit les côtes de la Suède, le Sund et le Kattegat. En effet la pêche commence plus tôt dans le Nord de la Baltique, plus tard dans le sud,'et en dernier lieu dans le Sund. Les recherches n’ont pu être poursuivies sur la côte ouest de la Suede, où ce genre de pêche n’est pas pra- -tiqué. Dans les eaux danoises la migration à lieu du ‘ sud au nord. Les pêcheries les plus productives sont ! - celles du Sund, des Belts, ét de la côte est du Jutiand. dont nous avons étudié récemment les courants (Géogra- Phie,1910) n’est pas favorable aux leptocéphales. Les vio- lents tourbillons qui s’y développent les raménent à la surface. En mars 1895, Grassi et Calandruccio en ont vu plusieurs milliers échoués dans le voisinage de Faro. Les pêcheurs les capturent souvent dans de petits filets, et leur ont même donné un nom spécial : vermisseau de mer. Le poisson-lune (Orthagoriscus mola), très commun dans le détroit de Messine, en fait sa principale nour- riture; les abondantes pêches de leptocéphales faites dans le détroit de Messine, grâce aux conditions particu- hères qui y règnent, ont permis aux savants italiens d'étudier en détail l'anatomie de ces formes Jarvaires; mais elles n’ont pu les renseigner sur leurs mœurs, puisqu'on les trouvait en dehors de leur habitat naturel. Pour achever cette esquisse de la biologie de l’anguille, rappelons qu’en France la montée des jeunes anguilles dans les cours d’eau a lieu de janvier en avril. Elle donne lieu à une pêche très fructueuse. Le poisson est trans- parent, comme gélatineux, se décelant au milieu du liquide par les points noirs répondant aux yeux et par la tache rougeûtre que forment le cœur et les branchies. A mesure qu'il remonte les cours d'eau,il se transforme rapi- dement, sa peau s'épaissit et se charge d’un pigment noir qui colore toutes les parties supérieures, tandis que la face ventrale est d’un blanc argenté. C'est alors, sauf pour les dimensions, une véritable anguille. Mais, sous ce second état, il a épuisé la réserve embryonnaire pour former ses tissus définitifs et, comme d’autre part il n’a pu encore se nourrir suffisamment, ce poisson est maigre et n'offre aucune des qualités recherchées pour l'alimentation, ce qui explique assez l’abandon de sa pêche. Au icontraire, les jeunes anguilles encore trans- parentes renferment encore dans leur abdomen une quantité notable de la réserve embryonnaire, substance d'une assimilation facile. Aussi la pêche se limite-t-elle à cette forme jeune, extrêmement abondante et qui cons- titue un aliment de premier choix. Dr L. Laïoy. ACADÉMIE DES SCIENCES Etudes sur la biologie de la truffe mélanospore (Tmber melanosporum Vif). Note de M. G. Boxxr, pré- sentée par M. Gasrox BoNiEr. Le mode de formation de la truffe mélanospore m'est pas en- core parfaitement élucidé. L'évolution même du tubercele une fois produit n'a pas été décrite d'une manière précise par les auteurs qui s'en sont occupés tels que Tulasne (Fungi hypogæi), Chatin (la Truffe), etc. En présence de ces lacunes, M. G. Boyer a entrepris des recherches dans les truftières, et cette étude, poursuivie patiem- ment depuis plusieurs années dans la Dordogne. lui à permis d'apporter quelque clarté dans une étude difficile à plus d'un égard et notamment de déterminer Fépoque d'apparition et le mode de développement du tubercule. Pour ce qui concerne la truffe mélanospore ou trulle.du Péri- gord, plus particulièrement intéressante, les jeunes tubercules trouvés l'ont toujours été au plus tôt en juillet. Tl en apparait aussi au mois d'août. L'auteur à pu trouver le 4 août 1909 une | jeune truffe dont le poids total à l’état frais n'atteignait que 5 centigrammes. Jamais aussi petite truffe n'avait été signalée. Ce précieux échantillon, ainsi que d'autres ‘un peu plus volu- mineux trouvés en juillet, août et, septembre, ont permis de rectifier l'assertion de Tulasne, d'après laquelle « les jeunes truffes sont de toutes parts enveloppées d'un feutre parfaitement blanc, très dense, de 4 à 3 millimètres d'épais- 208 LE NATURALISTE seur, dont les fils constitutifs se prolongent où s'étendent çà et là autour du champignon sous la forme de filets déliés ou celle de flocons mal définis ». Rien de semblable n'existe autour des jeunes truffes rencontrées, bien que beaucoup d’entre elles fus- sent plus petites que celles de Tulasne qui, dit-il, « ne dépas- saient guère le volume d'une noix ». La truffe de 5 centigrammes récoltée est du volume d’un très petit pois. Des truffes de toutes les dimensions ont d’ailleurs pu être observées depuis ce minine volume jusqu'à celui d’une orange. Les jeunes tubercules recueillis en juillet en en août sont com- plètement Hlancs à l'intérieur, mais ils sont revêtus d’un péri- dium verruqueux. Les verrues déjà noires sont séparées par des dépressions de couleur blanc rougeûtre. A l’encontre de ce que décrit Tulasne, aucun de ces tuber- cules ne paraissait à première vue entouré d’une gaine blanche, ni même en adhésion avec aucun mycélium. Toutefois un exa- men attentif permet d’apercevoir, avec l'aide du microscope, dans les anfractuosités du péridium,quelques minces fragments mycé- liens isolés, d'environ 34 d'épaisseur qui, partant de la gleba, semblent se rattacher à des cordons de mycélium eux-mêmestrès déliés qui rampent dans le sol. Certains champignons, les Morilles, d’après M. Matruchot, le Scleroderma verrucosum, Bull., var. spadiceum, Schæf., d'après les propres constatations de l’auteur, sont en relation par leur mycélium avec certains mycorhizes des arbres, Il semble bien en être de même pour la truffe et, de fait, les racines des arbres truffiers présentent toujours semblables productions en abon- dance. Les jeunes truffes une fois formées grossissent peu à peu pen- dant la belle saison. Leur développement ne s'arrête qu'aux pre- miers froids, époque à laquelle la maturité commence à se pro- duire. Il est surtout provoqué par les pluies d'été et d’automne après lesquelles le grossissement rapide des tubercules soulève la terre qui les surmontent. Vienne ensuite un temps sec et chaud et aux mêmes endroits la terre se fend, produisant ce qu'on appelle les marques. A mesure que la maturation se produit, les verrues d’abord peu prononcées se développent ; le péridium s’épa'ssit et se fonce, la gleba d'abord blanche acquiert des veines grises, puis noires lorsque les spores sont müres. D'où viennent les sucs nutritifs qui permettent ce grossisse- ment progressif de la truffe? Le tubercule tire-t-1l sa nourriture de la terre fortement agrégée qui l'entoure? Il ne semble pas qu'il en soit ainsi, car des truffes déplacées cessent de croitre à partir de ce moment, malgré toutes les précautions prises telles qu'arrosage immédiat, etc. Il est probable qu’en déplaçant les truffes on -brise les fragiles attaches mycéliennes issues des tubérhizes par où elles se nour- rissent. Même résultat a été obtenu avec divers champignons, Amanites, Russules, etc., qui, déplaces même avec adhésion «l’une certaine quantité de terre à leur pied, ont cessé de grossir d'une manière appréciable à partir de leur transplantation. Tout tend donc à prouver que la truffe mélanospore est en relations étroites avec les racines des arbres dits /ruffiers. L'appareil fructifère une fois formé présente une croissance et une maturation lentes, pouvant s'étendre depuis le début de l'été jusqu’à la fin de l'hiver, ce qui différencie la truffe de beaucoup d’autres champignons. Sur les Crevettes du genre Saron à mâies di- morphes. Note de M. H. Courière, présentée par M. Bou- VIER. Les Crevettes du genre Saron, Thalwitz, ont été pendantlong- temps représentées par les deux formes, Hippolyte marmoralus et H. gibberosus, H.M.-Edwards, espèces indo-pacifiques à très vaste dispersion, dont les femelles sont identiques. En 1898, Bor- radaïle, contre la plupart des auteurs, émit nettement l’idée qu'il s'agissait d’une espèce unique à mâles dimorphes. Depuis de Man a séparé une seconde espèce, S. neglectus, qui explique les prétendues variations relevées dans certains caractères de la première. En étudiant ces diverses formes sur des matériaux des collec- tions Muséum, l’auteur a pu arriver aux conclusions suivantes : 1° S. marmoralus et gibberosus sont une seuleet même espèce, La forme gibberosus comprend toutes les femelles et la majo- rité des mâles. Quelques-uns de ces derniers, toujours très adultes, atteignent à la forme marmoralus par une exagération telle de leurs pattes-mâchoires et des pinces de la première paire, que la longueur de ces appendices devient deux fois et demie plus grande et leur poids décuple, à taille égale des spe- cimens. La différence d'aspect est telle qu’il existe certainement jrès peu d'exemples comparables. in outre, on rencontre des-mäles dont les appendices sont exa= gérés à tous les degrés intermédiaires. 2° S. neglectus de Man montre des faits identiques comme direction et intensité, mais portant uniquement sur les pinces de la première paire; les pattes-mâchoires restent toujours iden- tiques. Les cas actuellement rangés sous le nom de dinorphisme des mäles ne sont pas comparables entre eux exactement, ni à celui des Saron. Chez les Inachus, de Leaucoup les mieux étu- diés à ce point de vue par Geoffrey Smith, on trouve, parmi les mâles mürs, des spécimens (low » et «bigh », les pinces de ces derniers étant relativement plus volumineuses, en outre des mâles moyens, à ui la nécessité d'accroître leur taille, en pas- sant de la premiè: : à la deuxième catégorie, impose un semi-her- maphrodisme (glandes génitales réduites, pinces de 9). Or, l'examen de: glandes génitales des Saron mâles accentue encore l'originalité de leur cas : tous les grands spécimens, dont les appendices son! ie plus démesurés, ont des testicules, nota- blement plus réduits que les mâles gibberosus ou très faiblement marmoralus. Il semble que la tendance au gigantisme des ap- pendices, freinée pendant la période d'activité sexuelle, n'ait pu pleinement se manifester qu'au déclin de cette activiié, chez les vieux mâles dont les glandes sont en voie d’atrophie. Ce serait un caractère de sénilité. Que'le que soit l'explication de ce fait, il est un rapproche- ment qui s'impose; c'est la très proche parenté des Hyppolitidæ tels que Saron, Naulicaris, Alope, avec les Alpheidæ inférieurs tels qu'Athanus, Betæus æquimanus. Les ressemblances sont telles, en particul'er le gigantisme des pinces de la première paire, chez les Alpheidæ, que ceux-ci constituent la suite naturelle et comme l'épanouissement des Hyppolitidæ. Et si l’on suppose qu'à un moment de leur histoire les Crevettes eucyphotes aient pu ne pas comporter d'Alpheidæ, le mécanisme qu’on surprend à l’œuvre chez les Saron actuels permettrait de comprendre la différenciation de cette famille. On peut trouver des traces d'une semblable céphalisation dans la plupart des familles d'Eucyphotes (Leander et Palemon, Coralliocaris et Pontonia). Ces Macroures groupe parallèle à celui du reste des Décapodes, mais de bien moindre envergure, ont subi ou subissent, en raccourci et pour leur propre compte, la tendance générale qui a dirigé l'évolution des Décapodes, depuis les Pénéides nageurs à abdomen volumineux, jusqu'aux Homards marcheurs et jusqu'aux Crabes. L'’explication valable pour les rapports phylétiques entre Saron et Alpheidæ appa- rait ainsi comme susceptible d'une grande généralisation. La craie de Blois. Note de M. Marius Fizriozat, présentée par M. Herr Douviré. La craie de Blois et Chaumont présente de grandes affinités paléontologiques avec les assises supérieures de Vendôme à Marsupiles testudinarius. À Blois, les couches crétacées su- bissent une transformation pétrographique si complète que tous les géologues ont cru y voir l'équivalent du Campanien inférieur de l’Aquitaine. La présence à Chaumont d'un Micraster, rap- porté par M. Lambert au Micrasler regularis, Arnaud, parais- sait même, au premier abord, être un motif suffisamment con- cluant pour justifier cette parallélisation, Des travaux pour le creusement d’un puits, dans la propriété de Roisprieur, à 2 kilomètres de Blois, sur la rive droite de la Loire, ont permis d'établir la superposition suivante et de pré- ciser très exactement la position de la craie de Blois : 1° craie blanche, fine et traçante à Onychocella cypræa, Coscino- pleura vindocinensis, Rosseliana crassa, Unicylis falcata : 15 mètres; 2° craie micacée à Onychocella nerei : 1 mètre; 3° craie blanche, assez dure à Rhynchonella vespertilio : 4 m. 50; 4° lit à Micraster turonensis, Onycholla nerei, Rha- gasostoma æœgon : 3 mètres; à° calcaire dur spathique, à Cal- lianassa. Valdemunitella grandis, Rhagasostoma Groussouvrei. La couche 1° correspond à l’assise à Marsupiles lestudina- rius ; les couches 29, 30 et 4° représentent l’assise à Onycho- cella nerei, et la couche 5° l’assise à Crania ignabergensis. La correspondance des assises abyssales de Blois avec les assises subpélagiques de Vendôme et Villedieu se trouve ainsi nettement établie. Il n’est pas prouvé, dès lors, que les commu- nications des bassins de Paris et d'Aquitaine aient persisté à l'époque campanienne. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Jmp. Lerc, race Csssette, 17. Fig. 32° ANNÉE LA RÉCOLTE ET L'EXPÉDITION DES GRAINES ET DES PLANTES VIVARTES Les graines oléagineuses, et surtout celles à albumen corné dont le testa est très mince au point micropylaire (où doit sortir la radicule), se conservent très difficile- ment. Il en est ainsi des graines de Cacaoyer, de Lau- rier, de Muscadier, de Giroflier, d'Hevea, de Caféier, de la plupart des Palmiers, des Landolphia, etc. On peut en dire autant de celles des Chênes (glands), des Mar- ronniers, du Châtaignier, etc., qui possèdent un péri- sperme mince et se dessèchent rapidement. Ces graines courent deux dangers, l’excès d'humidité et la trop grande dessiccation, qui occasionnent la des- truction de leur embryon. Le seul moyen de faire par- venir ces graines en bon état est de les stratifier dans une matière presque sèche, non fermentescible, pouvant les maintenir à l'abri de l'air extérieur et les conserver à l'état de vie latente. Pour l’expédition de ces graines, on se sert de boites en bois (fig. 9) ou en métal (fig. 10), de dimensions appro- 9. — Boites en bois s'emboitant les unes dans les autres. priées à l'importance de l'envoi que l’on veut faire. On trouve, dans le commerce, des jeux de boites s’emboi- tant les unes dans les autres, ce qui les rend moins encombrantes pour les voyageurs. 10. — Boites en fer blanc s'emboitant les unes dans les autres, La stratilication consiste à disposer les graines par lits horizontaux, sur du sable, du terreau de forêt très décomposé, de la poussière de bois pourri ou des déchets du coir de coco (1), employés à l’état presque sec. Lors- (1) Coir est le nom de la fibre contenue dans le mésocarpe du fruit du cocotier (enveloppe épaisse, sorte de brou qui recouvre a noix de coco). La matière recommandée pourla stratification 2° SÉRIE — N° 5365 15 SEPTEMBRE 1910 qu'on a le choix entre ces diverses substances, on don- nera naturellement la préférence à la plus légère, de manière à réduire les frais de transport, On pourrait, à la rigueur, se servir également de poussière de charbon de bois; mais on ne doit y recourir que lorsqu'on ne peut pas faire autrement, car elle est très salissante, Pour opérer la stratification, on dispose au fond de la boite. sur une faible couche de substratum, un lit de graines que l’on place les unes près des autres, en veil- lant à ce qu'elles ne touchent jamais les parois du réci- pient, et à ce qu'il n'y ait aucun contact entre elles. Une nouvelle couche du substratum est mise sur les graines, et l’on dispose ainsi, alternativement, des couches de Fig. 11. — Boite contenant des graines stratifiées. substratum et de graines, jusqu'à ce que la boite soit complètement remplie (fig. 11). Le couvercle devra être légèrement perforé, pour per- mettre l'évacuation de la vapeur d'eau qui pourrait se dégager pendant la durée du voyage, et on veillera à ce qu'il s'applique très exactement sur la dernière couche de substratum. Cette dernière condition est essentielle pour que les graines ne se dérangent pas par le ballottement,pendant le voyage. J'ai déjà dit, qu'on doit employer un substratum à l’état presque sec pour la stratification. Dans les nom- breux envois qui sont adressés au service de la culture, au Muséum, ceux qui nous parviennent dans le meilleur état sont faits dans du terreau de forêt ou des déchets de coir légèrement humectés, ayant à peu près la consis- tance du tabac à priser (2). Mais ce que l’on ne saurait trop recommander aux voyageurs, c'est de ne pas conserver les graines qu'ils récoltent afin de faire, en une seule fois, un envoi plus considérable. Il est de la plus grande importance, au contraire, que leurs récoltes parviennent dans le plus court délai possible et, lorsque cela se peut, par chaque courrier. Dans les pays tropicaux, et surtout dans les régions à atmosphère chaude et humide, les graines per- dent très rapidement leur faculté germinative. Il est donc nécessaire de les expédier dès qu’elles sont récol- tées. n’est pas le coir lui-même, mais la substance poudreuse qui constitue le déchet, après l'extraction de la fibre. Le coir est un excellent textile; quant aux déchets,ils forment une matière ex- trémement légère, imputrescible, très précieuse pour l'embal- lage des graines et des tubercules qui ont à supporter de longs voyages. 2) Grâce à ce mode d'expédition des graines, la chaire de culture du Muséum a pu introduire un nombre considérable de plantes utiles dans nos colonies (voir la brochure intitulée : Le Jardin des Plantes de Paris et Les colonies françaises, Paris, : 4901). 210 Aux explorateurs désireux de faire connaitre et d’in- troduire les plantes intéressantes d’une région, il fau- drait faire les recommandations suivantes : Choisir, dans la région que l’on veut explorer, un point où l’on se fixera; Commencer à parcourir les environs, à une journée à peine du quartier général, de manière à se familiariser avec la flore du pays; Récoiter des échantillons d'herbier, et les expédier, au fur et à mesure, par les plus prochains courriers, en conservant, de chaque plante, un échantillon avecun numéro correspondant à celui des plantes envoyées. Les échantillons, recus en France, seront étudiés et permettront de diriger les recherches, s’il y a lieu de se faire adresser ces plantes à l’état vivant. Quand la flore des environs immédiats du point que l’on aura choisi comme quartier général sera connue, on étendra de plus en plus les explorations, en rayonnant autour de la résidence. On arrivera ainsi à connaître à peu près out ce qui existe dans la région. * # Les instructions relatives à la récolte et à l'expédition des plantes vivantes ne peuvent être les mêmes pour l’ensemble des végétaux. Elles varient selon qu'il s’agit : 4° De plantes bulbeuses ou à tubercules ; 2° De plantes grasses, ou à tiges et feuilles plus ou moins charnues; 3° De plantes ligneuses ou herbacées, non charnues. Les bulbes et les tubercules voyagent aussi facile- ment que les graines; mais 1l importe de ne les arra- cher que lorsque leur maturité est parfaite, c’est-à-dire lorsque le desséchement complet des organes aériens, tiges et feuilles, annonce l'arrêt de la végétation. Lorsque cette période de repos de la végétation est arrivée, on peut arracher les bulbes et les tubercules, les laisser se ressuyer à l’ombre, puis, au hout de quelques jours, procéder à leur emballage, On peut les transporter facilement à de très grandes distances, à la condition de les soustraire à l'action de l'humidité excessive ou d’une trop grande siccité de l'air extérieur. À cet effet, on les stratifie comme les graines ou on les plonge dans des caisses contenant des balles de riz, des déchets de coir de coco, de la poudre de liège ou des. vrillons de bois, employés très secs. Les plantes grasses comme les Cactées, les Agaves, les Aloës,les Euphorbes cactiformes, etc., sont d’an transport facile parce qu’elles renferment des. réserves qui leur permettent de rester, pendant un temps relati- vement très long, à l’état de vie ralentie. Ce qu’il faut pour ces plantes, c'est un emballage qui les garantisse du contact de corps durs qui pourraient les froisser ou les briser. Elles redoutent aussi l’excès d'humidité; mais il est facile de les en préserver en assurant la cir- culation de l’air dans les caisses qui les renferment. Elles voyagent facilement, emballées dans des vrillons de bois, dans des caisses à claires-voies. . Il en est de même des troncs ou des tiges charnues d’un bon nombre de plantes parmi lesquelles on peut citer les Aroidées grimpantes, les Pipéracées, la Va- nille, etc. Toutes ces plantes, comme les plantes grasses, peuvent être arrachées et exvédiées les racines à nu, sans terre. si Nous avons eu l’occasion d'envoyer, à maintes :re- LE :NATURALISTE prises, daus nos colonies, des fragments de tiges de Va- nille, simplement mis en stratificaticn dans de la pous- sière de bois pourri et qui, transportés par la poste, sont arrivés en excellent état à destination où ils ont pu être utilisés sous forme de boutures. On peut faire voyager de la sorteles Ficus, les Dracæna, les Pandanus, etc. Les troncs de Fougères en arbre, ceux de Cycadées, les souches de Bananiers peuvent égale- ment voyager les racines à nu, sans terre, lorsqu'on peut les arracher pendant la période du repos de la végé- tation. Le transport des Orchidées s’opère également avec facilité lorsqu'il s’agit d'espèces qui sont munies de pseudo-bulbes : Odontoglossum, Oncidium, Catileya, Lælia. etc. On doit les expédier au moment où elles entrent dans la période du repos de la végétation. Les plantes em- ballées lorsqu'elles sont encore en activité végétative émettent des bourgeons et des feuilles qui s'étiolent, pourrissent pendant la durée du voyage, et arrivent à destination souvent complètement perdues. Certaines plantes de cette famille qui n’ont pas de pseudo-bulbes, comme les Cypripedium, voyagent aussi avec la plus grande facilité. Il suffit de les emballer bien sèches, après s'être assuré qu'il ne reste aucune trace d'humidité entre les feuilles. Mais il est une catégorie d'Orchidées qui supportent mal les longs voyages. Ce sont celles qui sont épiphytes et qui n’ont pas de pseudo- bulbes : les Phalænopsis, par exemple. Ces plantes doivent être maintenues sur leurs supports naturels, ou fixées sur des plauchettes de bois ou sur des fragments de branches d'arbres, aussitôt après la récolte, puis cul- tivées en attendant l’arrèt de la végétation, seul moment pendant lequel le transport peut en être fait. Au moment d’emballer les plantes, on les débarrassera des parties inutiles, fleurs fanées, feuilles mortes ou brisées, racines desséchées ou froissées, qui pourraient entrer en décomposition pendant le voyage, et commu- niquer la pourriture à toute la cargaison. Il est indis- pensable de laisser les plantes à l’air, pendant quelques jours, pour qu'elles puissent se bien ressuyer. L’emballage se fait dans des caisses percées de trous. d'aération; mais ces trous doivent être garnis de toile métallique, afin que les rats, les blattes ou autres ani- maux ne puissent pénétrer dans la caisse pour en dé- vorer le contenu. Pour éviter le tassement et, par suite, la fermentation, on dispose, à l’intérieur de la caisse, des traverses en bois sur lesquelles on fixe les plantes à l’aide de liens. Des vrillons de bois ou du coir de coco interposés entre les plantes absorberont l'humidité et feront matelas en cas de chocs violents. On doit éviter, pour l'emballage, l'emploi du foin, qui a le grave inconvénient d'entrer facilement en fermen- tation. On ne devra pas, non plus, employer la sciure- de bois, qui se loge dans les interstices des feuilles et y entretient de l'humidité. Les caisses ainsi préparées doivent être placées,sur le. bateau, loin des machines et à l'abri des coups de mer. Il est aussi très important de faire les envois de manière à ce qu'ils parviennent en France pendant la belle saison, c'est-à-dire de mai à septembre, pour ne pas être exposé à voir les plantes geler pendant le trajet du port de débarquement au lieu de destination..Le. desti- nataire devra, d’ailleurs, être avisé à temps de l'envoi . | Lip. 4 |. aux (tr | én Frs exp one in d'un 4e D ni Qt lu | pl de Qu, | Il 1e. | | Puis | si l ! LE NATURALISTE qui lui est fait, afin qu'il puisse prendre toutes les précautions nécessaires pour la préservation des plantes à l’arrivée. Il est bon d'adresser, avec la lettre d'avis d'envoi, la liste du contenu de la caisse ou des caisses (1). Pour les expéditions au Muséum, on se servira d'étiquettes tricolores, bien fixées, bien clouées. Ces étiquettes permettent l'envoi des colis certificat d’origine et sans dépôt préalable du prix du fret. On indiquera alors-les ports d'embarquement et de débarquement des colis, pour faciliter la demande qu'il est nécessaire d'adresser au ministère de l'Agriculture pour obtenir l'autorisation de faire pénétrer ces colis. (A suivre.) D. Bors. $ CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DÙÜ BASSIN DE PARIS É Suile. GENRE MODIOLA Surface ornée de stries rayonnantes — Sect. donles. Surface lisse. 2. : | Brachy- ( Lisse et luisante — sect. Agmydalum. Lisse et terne — Modiola., s. Str. l M. dolobrata, Desh. Thanétien. Bracheux, fig. 160 ‘ Section Amygdalum. Coquille ne dépassant pas 2 centimètres de longueur. 1 M. amaura, Cossm. Cuisien, Hérouval. Cossm. PI. . XXXVIII,.F. 115-114: Coquille dépassant toujours 2 centimètres de longueur : 2 Coquille atteignant 6 centimètres, falciforme, à bords parallèles. 2) M. subcarinala, Lamk. Lutétien, fe, AUOLES Coquille ayant toujours moins de 6 centimètres de lon- gueur, droite à bords non parallèles, 3. Fig. 160. lig. (1) Les plantes et arbustes autres que la vigne ne sont admis, aux termes de l'article 2 du décret du 28 août 1882, à pénétrer en France que s'ils sont accompagnés d'une déclaration de l'expéditeur et d’une attestation de l'autorité compétente du pays d'origine (certificat d’origine) portant : a, qu'ils proviennent d'un terrain séparé de tout pied de vigne par un espace de 20 mètres au moins ou par un obstacle aux racines jugé suflisant par l'autorité compétente; b, que ce terrain ne contient aucun pied de vigne; e, qu'il n’y est fait aucun dépôt de cette plante ; d, que, sur ce terrain, le Phylloxera n’a jamais paru. . Il ne doit être apporté aucune entrave à l'entrée des petites plantes étrangères à la vigne arrivant avec un voyageur comme colis à la main. (Circulaire du 6 juillet 1883.) 1 19 10 | l { l \ SU 4 Région dorsale avec une dépression sinueuse descen_ dant du crochet; stries d'accroissemen: peu visibles e ésalement distribuées sur toute la surface : M. subangulata. Desh. Lutétien, fig. 162. | Région dorsale sans dépression sinueuse, stries d'ac- croissement serrées et brusquement arrêtées du côté pos- térieur. M. semilævigata. Desh. Lutétien, fig. 163. Section Brachydontes. Bord palléal fortement concave. 2. Ce rs ‘ Bord palléal à peine concave ou droit. 3. Coquille subquadrangulaire fortement anguleuse sur le bord postérieur, crochet rejelé sur le côté, côtes rayon: uantes fortes, épaisses. | M. pectinata, Lmk. Lutétien Chambors, fig. 16%. Coquille arrondie ou à peine anguleuse sur le bord pos- térieur, arrondie e2 avant et en arrière, côles iuyon— nantes tres fines. M. compta, Cossm. KXKXVIIL: fig. 145, 10: Cuisien, Hérouval. Cossm. PI. Crochet non terminal fortement dépassé par le bord palléal antérieur, bord palléal un peu concave,stries rayon- nantes très fines. M. ochrophæa, Cossm. Bartonien, le Ruel, fig. 165. Crochet terminal ou subterminal. 4. Coquille très allongée, acuminée, bord palléal droit, bord postérieur subanguleux, côtes rayonnantes fines. M.acuminata, Desh., Lutétien, Passy, fig. 166. Coquille peu allongée, obtuse au sommet, bord palléal un peu sinueux, côtes rayonnantes épaisses. 5. Coquille ayant toujours + de 15 mm. de longueur, bord antérieur bombé en avant puis droit, le postérieur arrondi, fortement crénelé, sans fossette. ; M. crenella, Desh. Lutétien Chambors, fig. 167. Coquille ayant toujours + de 15 mm. de longueur, bord antérieur convexe sur toute sa longueur, le postérieur fortement anguleux, crénelé seulement dans sa partie an- térieure. ; à M. ambiqua, Desh. Bartonien, Arcis-Penant, fig. 168 Fig. 165. Fig. 166. Fig. 167. Le] GENRE MODIOLARIA. Coquilles aplaties = sect. Planimodolia. Coquilles gibbeuses. 2. Coquille ovale dans sa forme générale = sect. Modio- laria, s. str. 2 : | Coquille courbée ou très allongée = sect. Semimodiola. Section Planimodolia. Coquille ayant + de 20 mm. de longueur. 2. Coquille ayant — de 20 mm. de longueur. à. Bord palléal droit. M. sulcata, Lamk. Lut. Ferme de l’'Orme (169). Cossm. P1° 38. 147-8. Bord palléal fortement sinueux. : M. subrostrata, Desh. Lut. Cuis. Hermonville fig. (17) Cossm. PI. 38. 117.9. Fig. 171 1 NO | | Fig. 173. Fig. 114. Coquille dépourvue de côtes rayonnantes, étroite. 3 M. inlerjecla, Desh. Lut. Grignon (171). 117.13. Coquille ornée de côtes rayonuantes + ou — élargie. | Coquille étroite (larg. comprise + de 2 fois dans longs acuminée en avant, bord palléal concave antérieurement: M. spatulata, Desh. Lut. St-Félix (172). 117.42. 4 Coquille large (larg. — de 2 fois dans long.), obtuse en avant, bord palléal droit ou convexe. 5. 12 côtes en avant, aire treillissée, côtes rayonnantes ru- gueuses, en éventail vers la charnière. M. aizyensis, Cossm. Cuis. Aïzy (173). 417.11. 1-8 côtes en avant, aire lisse, côtes rayonnantes lisses, \ parallèles au bord cardinal vers la charnière. | M. srenularia, de R. et M. C. Bart. le Guespelle (174). 5 Section Modiolaria. / Coquille arrondie en avant et en arrière. 1 M. seminuda, Desh. Bart. Lut. (175). 117.1 Coquille anguleuse, en avant et en arrière, \ M. arcæformis, Cossm. Lut. Chaumont (476). 117.2. KE SSSS ER RÈ > Fig. 115: Section Semimodiola Coquille non courbée, mais très allongée, côtes rayon 1 | nantes très fines. : ë | M. Bernayi, Desh., Bart. Valmondois (171). 111.5. Coquilles gibbeuses et courbées comme des modioles. S 2 SS Coquille large en forme de Lima. 3. | Coquille étroite en forme de Mytilus. #4. Fig. 181. Fig. 180. Coquille arrondie en avant, côtes très épaisses. M. pectiformis, Desh. Lut. Houdan (178). 117.6. Coquille acuminée en avant, côtes larges peu épaisses. M. Piethei, Desh. Yp. Lut. Bart. (179). 447.7 Bord palléal excavé, bord antérieur dépassant de beau- coup le crochet côtes rayonnantes très fines. M. hastata. Desh. Th, Yp. Lut. (180). 417.3. Bord palléal presque droit, bord antérieur ne dépassant pas le crochet, côtes rayonnantes épaisses. M. angularis, Desh. Th. Bart. (181). 117.4, rs EE ——— LE NATURALISTE KI =SS = GENRE ARCOPERNA. Coquille de très petite taille (4 mm.), allongée, dont la longueur atteint ou dépasse souvent deux fois la largeur. A. profunda, Desh., Lutétien, fig. 482. ; Coquille ovalaire dont la longueur n’atteint jamais deux fois la largeur. 2. Coquille de + de 10 mm. de longueur. 3. Coquille de — de 10 mm. de longueur. #4. Coquille ornée de stries rayonnantes et de lamelles concentriques (12 mm.). A. Mellevillei, d'Orb. Yprés. fig., 183. Coquille ornée de stries rayonnantes mais sans lamelles concentriques (18 mm.). A. capillaris, Desh. Bartonien, fig. 184. Coquille n'ayant que à mm. de longueur maxima ; des stries rayonnantes, pas de lamelles concentriques. A. Searlesi, Chel., Bartonien, le Vouas{ (Oise), fig. 185. Coquille ayant au moins 8 mm. de longueur. 5. Coquille renflée à costules fines et serrées et à lamelles concentriques. A. radiolata, Desh. fig. 186. Coquille non renflée, à stries rayonnantes et à lamelles concentriques beaucoup plus fines que dans la précédente. A. brevis, Desh. Lutétien, fig. 187. : S SSS ares SS =SSS =. D e: LLTÈ RES 9 = ne ( I} N NN ANEUET M xù SN SN À } K& SZ 5 ÿ 4 Fig. 189. Pinnidés.- GENRE PINNA. Coq. d’assez grande taille (de 60 mm.) bord antérieur et posté- E rieur droit. Surface externe entièrement ornée de costules écartées croisant les stries d’accroissement. P. margarilæa. Luck. Lut. Bart. fig. 188. : Coq. de moyenne taille (55 mm. de long) bord antérieur droit, le postérieur fortement arqué, pas de costules rayonnantes sur la partie postérieure des valves, les autres plus serrées et plus fines que dans l’espèce précédente. P. fragilis, Watelet, Yprésien, fig. 189. P.-H. FRITEL. ————————— #4 8 ———————— LE NATURALISTE 213 CONSIDÉRATIONS SUR L'ALIMENTATION DES HUITRES L'huitre n'ayant aucun moyen de préhension volon- taire pour ses alunents, il semble, de prime abord, que les ingestats de ce mollusque doivent comprendre les corps de toute nature en suspension dans le milieu am- biant : microorganismes animaux et végétaux, parti- cules inorganiques, corps entraînés par l’action des cils vibratils garnissant toute la surface des branchies et des palpes labiaux et déterminant par leurs mouvements rythmiques et orientés dans le même sens un courant violent qui amène ces corps jusqu'à l’orifice buccal. En réalité, il n’en est pas ainsi : on a bien signalé dans le tube digestif de l’huitre une certaine quantité de matière inorganique, sans valeur nutritive, mais ces ingestats minéraux ne sont que très peu de chose en comparaison des autres matériaux pouvant fournir un aliment à l’huitre, et ïil n’y a aucune comparaison possible entre le mode d’alimention de ce mollusque et celui des Holothuries par exemple. Il est donc intéressant de rechercher comment peut se produire une sélection entre les particules présentées à l'orifice buccal, si cette sélection n’élimine que les maté- rlaux inorganiques ou si elle est poussée plus loin. On peut, avec avantage, suivre dans cette étude l’ordre chro- nologique. Jusqu'à nos jours les observations ‘ont été peu détaillées, et, parmi les ostréiculteurs, qui connaissaient empiriquement les points les plus favorables à l’élevage ou à l’engraissement des huîtres, aucune opinion très précise ne s'était fait jour. Alimentation de la larve. — Avant d'entrer dans l'étude des recherches qui n'ont porté que sur l'adulte, exami- nons ce qui a lieu pour les larves. La larve de l’huitre consomme une quantité relative- ment considérabie de Bactéries et d’Amibes, c'est-à-dire des plus petits organismes que nous révèle le microscope dans l’eau de mer. Le bol alimentaire contenu dans l'intestin du naissain récemment fixé ne mesure guère que 25y de diamètre; les dimensions de Ja cavité stomacale de ce jeune animal ne dépassent pas 1/10 de millimètre, et pourtant dans cette minuscule cavité digestive on peut voir les aliments sous forme de petits corps arrondis ou ovales entraînés dans un mouvement de rotation sous-l'action des cils vibratils qui tapissent cet estomac. Dans ces bols alimen- taires tourbillonnant dans l'estomac et dont on a pu mesurer les dimensions, les corps ingérés sont tels qu’ils étaient au moment où ilsont été entrainés dans l’ouver- ture buccale, la jeune huitre pas plus que l’huître adulte ne possédant d'appareil masticatoire. On retrouve en plus ou moins grande abondance dans l’eau de mer ambiante les divers organismes animaux ou végétaux qui composent cette nourriture, et cette abon- dance augmente encore durant la saison du frai, au moment de la désagrégation de toute espèce de débris organiques flottants dans l’eau, et dont le nombre croit avec la température de l'atmosphère et de l’eau. Il est donc plus que probable que l’on ne saurait ren- contrer de localités où l’on ne puisse trouver une nourri- ture appropriée à l’huitre durant son jeune âge. Alimentation de l'huitre adulte. — L'observation mi- croscopique du contenu du tube digestif de l’huître montre surtout des Diatomées, mais aussi des Radiolaires, des Foraminifères, des carapaces de petits crustacés (Co- pépodes et Ostracodes), ainsi que des Bactéries et quel- ques parasites (1). Ces études ont été poursuivies surtout par le P' RYDER en 1881, sur les huitres de la baie de la Chesapeake (2); par BASHFORD DEAN, en 1886 (3) et 1890 (4), qui établit que les éléments de la nourriture de l’huitre sont les mêmes à Long-Island et dans la Caroline du Sud; enfin par J.-P. LorTsy (à). En 1892 HENRI VIALLAXES (6) fut amené à rechercher les conditions dans lesquelles s'effectue l'alimentation des huitres, au cours de ses études sur la filtration de l’eau par les mollusques. È Il a constaté que les huitres et les autres animaux fixés à un substratum marin devaient pour se nourrir établir un courant rapide, intra-valvaire pour les huitres, et agglutiner, au moyen d’un mucus (sécrété par l'épi- thélium du manteau pour ces mollusques), certaines par- ticules en suspension dans le liquide ambiant, que ces grumeaux étaient en majeure partie dirigés vers l’orifice buccal chez les mollusques, mais qüe d’autres étaient repoussés et rejetés hors de la coquille. Ce fait est d'une importance capitale dans l'étude de l'alimentation de l'huitre. Voici, d'après des observations personnelles, comment se passent les phénomènes d'expulsion : Une huitre, posée sur une assiette blanche, est placée dans un cristallisoir où le liquide reste stagnant dans une eau de mer quelconque; au bout de quelques heures, des dépôts sonttrès visibles sur l'assiette : 1° En face de la partie supéro-ventrale du mollusque, un petit amas de sable fin, assez nettement délimité, atteignant un centimètre de diamètre et formé de parti- cules assez denses; 2 A la partie dorsale du mollusque, depuis la charnière jusqu’à la région anale, un amas de fèces bien moulées en forme de cylindres brun-verdâtres; 3° De temps à autre, toutes les cinq minutes par exempie, la coquille se fermant brusquement, expulse violemment une certaine quantité d’eau qui entraîne au loin des matériaux assez légers, peu homogènes, agglo- mérés par du mucus, jusqu'à une distance de dix centi- mètres et cela sur tout le bord ventral de la coquille. de la bouche à l'anus. Cette contraction est évidemment due au jeu de la partie spécialisée du muscle adducteur, dont elle doit être la fonction normale. Les excréments solides de l’huitre et des autres mollusques, ainsi que les grumeaux provenant des agglu- tinations palléales forment la vase organique que l'on voit se déposer au voisinage de tous les bancs de mollusques fixes et des moules en particulier. Ayant délayé dans de l’eau de mer une quantité (4) Cerres. C.-R. de l'Ac. d. Sc., Paris, 4 septembre 1882. (2) Pr Ryper. Rep. of. Maryland Fish. Commission for 1881. (3) Basurorb Dean. Rep. of. New-York Oyster Investigation, 1886. (4; Basmrorn DEax. The physical and biological characteris- tics of the natural oyster-grounds of South-Caroline. (Bull. of U-S Fish, Commission, vol. X.) (5) J.-P, Lorsy. Etude sur l'alimentation des James-River. . (6) VrazLaxes (H.). Recherches sur la filtration de l’eau par les Mollusques et applications à l'Ostréiculture et à l'Océano- graphie. C. R. de l’Ac. d. Sc., Paris, 1892. huîtres de 214 donnée d'argile sèche, 0 gr.0546 par litre, proportion qui se retrouve dans la nature, il observa qu’en 24 heures, une Ostrea edulis en avait déposé 0 gr.199 et une huître portugaise (Ostrea rostralis) (1) 1gr.075. Il estime en outre que la matière organique aggluti- nante ne dépasse pas 1 0/0 du poids de l'argile déposée. Cette constatation nous permet de comprendre comment des huîtres portugaises peuvent vivre dans des eaux relativement vaseuses où périt l’Ostrea edulis. Nous pou- vons d'ores et déjà entrevoir quelle sera la nature de la sélection opérée entreles matériaux épars dans le milieu ambiant et dans la zone d’attraction du mollusque. M. ADOLPHE CHATIN a traité indirectement une autre face de la question dans ses études sur le verdissement des huîtres, et appelé l'attention sur la proportion élevée de l’azote contenu dans les boues du vivier de Roscoff (7,55) en comparaison de celle relativement très faible (1,43) des boues du parc voisin qui recouvre à toutes les marées. « La raison de cette anomalie, dit-il, a été donnée par l'observation micrographique qui avait appris que des milliers de petits animaux, infusoires, etc., grouillaient dans la vase extraite par lévigation du moussin ou amas d’algues. Cette observation rapprochée du fait que les huîtres prennent un développement plus rapide dans le vivier que dans le parc de Roscoff, indique, ce que confirme d’ailleurs l'observation microscopique du tube intestinal de l’huître, qui, contrairement à l’hy- pothèse commune, croit et engraisse principalement sous l'influence d’une nourriture animale. À noter aussi, ce qui n’est pas indifférent, que la salure du vivier où sont retenues les eaux pluviales est un peu supérieure à celle du parc (28 gr. 5 de chlorure de sodium par litre au lieu de 29 gr.5). » Nous verrons ce qu'il faut penser de cette manière de voir. En 1901,le D' HoEcx fut chargé d'une enquête au sujet des plaintes formulées par les ostréiculteurs de l'Escaut oriental dont les huitres ne prospéraient plus depuis quelques années : la pousse devenait trop lente, la fécondité diminuait à mesure que croissait la mortalité. Ilexamina les diverses hypothèses plausibles, condi- tions météorologiques défavorables, maladies de l’huitre, etc. Ses recherches lui montrèrent qu’il n’en était rien, que la fécondité des huîtres zélandaises ne paraissait pas (1) C'est à dessein que j'emploie le mot Ostrea rostralis etnon Gryphæa angulata. Liamarck, en effet (et après lui Sowerly), attribue ce nom à une Ostréidée très rare qui est une véritable Gryphée : Coquille ovale-oblongue, la valve inférieure fortement arquée, très convexe en-dessous, bossuée, assez régulière, très profonde en dedans se terminant par un crochet fort, grand, relevé, contourné sur le côté antérieur, présentant comme toutes les Gryphées une surface supérieure cardinale, striée en travers, creusée d'une gouttière médiane, laquelle est accompa- gnée à l'extérieur d'un bourrelet saillant et étroit. En dehors, cette même valve présente, dans le milieu du dos, trois fortes carènes anguleuses, irrégulières, qui découpent le bord en trois plis inégaux. La valve supérieure est operculiforme, concave en-dessous, foliacée, lisse en dedans; ses bords sont simples, tranchants, avec trois ondulations inférieurement pour s'insérer dans les plis de l’autre valve. — A l'intérieur les valves sont blanches subnacrées, teintées de violet, ayant antérieurement une petite impression musculaire constamment violette. Cette coquille rarissime, la seule des espèces qui soit connue à l’état vivant,habiterait les côtes de France (Bayonne) (Lamarck, Delessert, Deshayes). L'huitre portugaise est à proprement parler l'Ostrea rostralis. (Lamarck, Sowerly, Reeves). LE NATURALISTE D 4 GPA A CEE A EEE ES _les Diatomées benthales du golfe de Kiel, leur pré- inférieure à celle des huîtres françaises, que, transporté en d’autres parages, par exemple dans les eaux du Texel, le naissain provenant de l’Escaut oriental continuait à donner de bons résultats. Le dépérissement des huitres tenait done à une cause locale etil fut ainsi amené à for- muler les conclusions suivantes pleines d'intérêt : « Il est prouvé que les huîtres ne se nourrissent pas de Plankton, mais seulement de microorganismes végé- taux qui vivent sur le fond, c’est-à-dire des Diatomées du Benthos, Ces Diatomées ne sont pas également abon- dantes en tous les points des bancs de l'Escaut oriental et leur présence est liée d'une façon remarquable avec la nature du fond. » D'après les travaux de G. KARSTEN, qui a étudié sence ou leur absence sur divers fonds tient très probablement à la teneur différente de ces fonds en sels nutritifs qui jouent un rôle considérable dans le dé- veloppement des Diatomées, rôle qui peut être comparé à celui qu'ils jouent en agriculture. En outre, de la même manière que certaines Bactéries ont une action favorable sur certaines plantes cultivées, il est vraisemblable que certaines Bactéries maritimes agissent favorablement sur le développement des Dia- tomées. Quelle que soit d’ailleurs l'abondance des Diatomées, il est bien évident que le surpeuplement prolongé de cer: tains fonds en huîtres doit diminuer la part de chaque individu, et que, sur les bancs d’huitres comme ailleurs, la population ne peut s’accroitre indéfiniment sans dommage pour la collectivité, ce qui s’était produit pour l'Escaut oriental. D: DEYROLLE-GUILLOU. UNE HERBORISATION MICROSCOPIQUE CHEZ les Moisissures blanches Genre Piptocephalis. — Le thalle du Piploce- phalis Freseniana parasite sur celui des Mucor, dont il aspire la nourriture à laide de suçoirs renflés et en- Fig. 41. — Piplocephalis Freseniana. — a, rameau de Mucor — b, filaments du Pipiocephalis. — c, suçoir de celui-ci. — d, œuf. — e, sporanges. LE NATURALISTE 245 voyant de fines ramifications à son intérieur. Il présente des rameaux ramifiés se terminant par des bouquets de petits sporanges un peu allongés, Les œufs se forment par la fusion de deux rameaux renflés, recourbés et Fig. 48. — Piplocephalis Freseniana. 'ormation de l'œuf. présentant deux cloisons isolant des gamètes inégaux. L’œuf est couvert de verrucosités saillantes. Genre Syncephalis.— Le Syncephalis cordata est parasite du Chætocladium, lequel, nous l’avons vu plus haut, est, lui-même, parasite du Mucor. Mais il peut vivre Fig. 49. Fig. 49. — Syncephalis cordala. Tête sporangifére. Fig. 50. — Syncephalis Cornu. — à, tube sporangifère. —b,spo- ranges. — €, spores des sporanges. — 4, e, f, formation de l'œuf. — g, œuf donnant, en germant, un tube sporangifère. Fig. 50. aussi sur diverses matières nutritives. Son thalle est formé de filaments très fins, d'abord d’un jaune soufre, puis d'un jaune brun, présentant de fréquentes anasto- moses. Les têtes sporifères sont courbées en crosses et portant des sporanges allongés, tassés les uns contre les autres. Les œufs se forment par la fusion de deux fila- ments, qui se placent presque parallèlement et présen- tant des gamétes inégaux. — Le Syncephalis Cornu est aussi une espèce fréquente. ig.154— Syncephalastrüm racemosum. Téèies sporangifères. Genre Syncephalastrum. — Chez le Syncepha- lastrum racemosum, le pédicelle des sporanges est un peu | ramifié et les fructifications sont en ombelles ou en capitules. Le thalle n’est pas parasite. . Résumé. — Pour avoir une vue d'ensemble des genres que nous avons étudiés, nous allons donner, en terminant, la manière dont on les groupe : | Mucor. | Circinella. Pirella. Rhizopus. Rhizomucor. Spinellus. I Mucorées. / Phycomyces. { . | Absidia. Sporodinia. Thamnidium. Chœtostylum. Helicostylum. Dicranophora. MucorAGÉes. ({ Pilaira. Pilobolées. } Pilobolus. MUCORINÉES / Il MORTIÉRELLACÉES...,..... Re | Herpocladiella. IT n : { ('hoanephora. CHOANÉPHORACÉES ....,... | Cunninghamlela. IV CHÆTOCLADIACÉES......... Chætocladium. y Piplocephalis. Syncephalis. | PiPTOCEPHALIDACÉES . ..... i Syncephalatrum. HENRI COUPIN. 000009%0909000000000000000001 UNE PARTIGULARITÉ BIOLOGIQUE DU RENNE Depuis longtemps, on avait observé chez divers Cervi- dés, le cerf, le chevreuil, par exemple, une certaine cor- rélation entre l'état des pattes et celui des cornes ; lors- que les premières étaient lésées,les bois poussaient mal. Une remarque faite par M. ERICH BERGTSROM (Urnschau, 18 juin 1910) sur le renne du Nord de la Suède permet d'expliquer cette corrélation. Il observait un certain nombre de ces animaux au pâturage ; les mâles avaient déjà rejeté leur vieille ramureet les bois nouveaux étaient encore rudimentaires. De temps en temps ils s’arrêtaient de pâturer, levaient l’une des pattes de derrière et avec beaucoup d'efforts, l’appliquaient sur leur rudiment de corne en tournant la tête du même côté.Ils touchaient ainsi le sommet de la corne avec la glande située entre les sabots et y déposaient un peu de la sécrétion de cette glande. Ils étalaient ensuite cettè sécrétion visqueuse en frottant leur corne contre leurs reins. Ilest à remarquer que cette glande n'existe qu'aux pattes de derrière; son rôle était totalement inconnu jusqu’à ce jour. D’après l'observation de M. Bergstrom. il semble bien que sa sécrétion soit nécessaire pour une croissance régulière de la corne. On s'explique dés lors pourquoi lorsque chez les Cervidés, par suite d’une lésion de la patte, l'animal ne peutatteindre sa tête avec celle-ci, la corne pousse irrégulièrement. Une boiterie de la patte antérieure peut d’ailleurs amener le mênie résultat en empêchant l'animal de se tenir en équilibre instable pour exécuter cette espèce de tour de force. D: L. LaLoY. 216 LE NATURALISTE LES TOURBIÈRES DE IA HOLEANDE Parmi les matériaux employés pour le chauffage, la tourbe représente un combustible de formation récente, mi-partie végétal, mi-partie minéral, et que nous voyons se former sous nos yeux. Sa puissance calorique n’est pas très grande, et elle donne beaucoup de fumée; mais, pour les pays où on la trouve en abondance, c'est encore un mode de chauffage appréciable. Des conditions spéciales sont nécessaires à la forma- tion de la tourbe : il faut une température moyenne de 6 à 8 degrés, un sol remarquablement plat, récemment sorti du sein des flots où les eaux abondent surtout après La saison d'hiver. Les eaux provenant de la fonte des neiges, ne trouvant pour leur écoulement ni une pente suffisante ni des vallées bien dessinées, restent stationnaires. Elles ont assez de limpidité pour favoriser la végétation des sphaignes, réunie à celle des jones et autres herbes aquatiques nécessaires à la formation de la tourbe. Sous un autre climat, ces anciens fonds de mer fussent demeurés à l’état de lagunes ou de marais salants, mais l'humidité de l’atmosplière a peu à peu dessalé les eaux, et la végétation terrestre s'en est empa- rée donnant lieu à la formation des tourbières, Ces con- ditions se trouvent réalisées en Europe dans trois pays qui sont, par ordre d'importance : l'Irlande, la Hollande et l'Allemagne du Nord. En Hollande, les tourbières occupent des milliers d'hectares et font vivre en moyenne 30.000 personnes; elles s’étendent dans les provinces de Frise, de Gro- ningue, du Drenthe, de la Gueldre et’ de l’Over-Yssel. Elles se partagent en tourbes hautes situées dans l’inté- rieur du pays et qui disparaissent rapidement par suite des progrès de l'agriculture et en tourbes basses exploi- tées comme combustible et qui s'étendent jusque sous les dunes. L'exploitation de la tourbe en Hollande date, d’après Winsenius, du commencement du x1Ie siècle, et aurait pris naissance en Frise. Nous allons étudier l’exploita- tion de la tourbe dans la province de Groningue et dans le Drenthe, et nous verrons en même temps l’exploita- tion de la tourbe comme combustible et la transforma- ton des tourbières en exploitation agricole. Au moyen des cendres mêmes de la couche {supérieure de la tourbe on fait de ces espaces incultes de vastes. champs de céréales dont la fertilité dure une vingtaine d'années. Dans la province de Groningue située au Nord de Ja Hollande, près de la frontière allemande, l'exploitation de la tourbe date de la fin du xvie siècle : une compa- gnie frisonne acheta en 1599 à la ville de Winschoten une grande concession de tourbe à l'endroit où s'élève aujourd'hui la ville d'Onde-Pekela. La ville de Groningue s’'empara de l'exploitation en 1633. Depuis cette époque, on continua l'exploitation de la tourbe dans cette pro- vince, en creusant des canaux qui facilitèrent les trans- ports. La ville de Groningue, par la direction qu'elle donna aux canaux, devint bientôt le centre commercial de l’industrie tourbière dans le Nord de la Hollande et dans la province de Drenthe, L'exploitation des tourbières commence par l’ense- mencement et la récolte du sarrazin, puis vient l’extrac- tion de la tourbe. Après cette opération, on a un terrain sableux qui est inculte, terrain recouvert d’une couche de vase donnant au paysage, un air de tristesse et de désolation. Dans ces dernières années, on a pu, en mélangeant des engrais à cette terre inculte, lui rendre de la fertilité, et beaucoup de tourbières abandonnées sont devenues des terres de rapport qui portent le nom de colonies de tourbe. La façon la plus simple de défricher les hautes tour- bières est de les diviser par des canaux en rectangles réguliers, traversés par un canal principal. Le long de ce canal se, groupent les maisons entourées de jardins cultivés ; on sacrifie ainsi une partie de la tourbe. Quand la tourbe atteint un mètre d'épaisseur, l'exploi- tation se fait sur une grande échelle. La tourbière est alors traversée par un canal principal où viennent à angle droit déboucher des canaux secondaires. D'un côté du canal principal, se trouve la grande route coupée à chaque instant par des ponts pour passer les canaux. Quelquefois, le canal principal, au lieu d’être au milieu de l'exploitation, se trouve sur un côté. Il y a alors sur une rive tous les canaux secondaires, et sur l’autre rive la route qui se déroule sans obstacle. Les villages des tourbières se composent généralement d’une ou deux rangées de maisons le long de la route. Souventilnya pas de transitions entre les villages, et la rue se continue dans le paysage régulier et monotone. A perte de vue, le sol est plat, on ne voit que des ca- naux rectilignes et des fossés, pas un endroit ombragé. La route principale a quelques arbres, mais les canaux sont en plein soleil; l'horizon est seulement coupé par les moulins à vent, servant à l'épuisement des eaux et qui donnent tant de charme au paysage hollandais. Une fois que l’eau s’est écoulée du terrain tourbeux on se livre à son exploitation. La tourbe est coupée à l'aide d’un outil spécial ayant la forme d’une bèche avec une lame tranchante perpendiculaire à son plus grand côté, de facon à diviser la masse en tronçons de forme cubique. Ces morceaux de tourbe sont mis à sécher sous des hangars dans un fort courant d'air, de façon à perdre la plus grande partie de l’eau dont ils sont encore imprégnés, puis livrés à la consommation. La province de Dreuthe, située immédiatement au Sud de la province de Groningue, est presque -exclusi- vement composée de tourbières qui, jusqu'au xviri° siècle, formaient sur son plateau de vastes marécages; la couche de tourbe y atteint de trois à dix mètres d’épais- seur. Le terrain était alors couvert d’arbrisseaux (Cal- luna vulgaris), réunis en bosquets sur de petits monti- cules appelés «helt». Autour de ces bosquets s'étendait la tourbe spongieuse, et quand, l'été, il fallait voyager dans ces régions, on était obligé de sauter de belt en belt. Le mode d'exploitation de ces tourbières consiste à brüler la tourbe qui forme la couche superficielle du terrain, de façon à donner un engrais à la couche inférieure sableuse et à l’exploiter ensuite pour l’agriculture. On commence par dessécher le terrain en creusant dans toute la lon- sueur de l'exploitation de grands fossés, coupés par de plus petits. Ces canaux, nécessaires pour l'évacuation des eaux, sont ensuite utilisés pour l'exploitation. Cette ex- ploitation se fait principalement en hiver et la tourbe est débitée en prismes comme il a été dit précédemment. Les morceaux de tourbe sont entassés dans le champ où ils sèchent, puis ils sont brülés durant les mois d'avril et mai. Des nuages de fumée épaisse et âcre montent de la plaine déserte, et remplissent l'atmosphère d’une pous- sière de charbon bleuâtre. Par moment apparaît et dis- : paraît une flamme tel un feu follet, c'est le brüleur de ———_—— 2 —— ———— LE NATURALISTE tourbe, qui, tenant à la main son panier rempli de feu, régularise la marche de l'incendie, car le succès de la récolte future dépendra de la facon dont la tourbe sera brülée. La préparation de la tourbe terminée, on l’éga- lise sur le terrain, on laboure, puis l’on sème du sarra- zin. La récolte est abondante, pendant une période de huit années environ, puis le rapport diminue de plus en plus et, au bout d’une période de vingt à trente ans, le terrain tourbeux retourne en friche. Dans la Frise, l'exploitation de la tourbe, sans avoir l'importance de la production de la province de Gro- ningue, est un élément de prospérité dans le Sud-Ouest du pays, aux environs de la ville de Strobos dans les pays situés au-dessus du niveau de la mer. Dans la province d'Utrecht, les terrains que tra- versent le Rhin et la Vecht sont généralement argileux et deviennent tourbières en s’avançcant vers le Nord- Ouest. Ces terrains, riches en argile et en tourbe, sont généralement convertis en pâturages. À l'Est de la Vecht, entre l'argile de l'Ouest et le sable de l'Est, se trouvent des tourbières marécageuses comme aux envi- rons de Loosdrecht. Dans la province de l'Over-Yssel, le terrain sablon- neux du bassin de la Regge était jadis en majeure partie recouvert de tourbières actuellement épuisées. Dans quelques endroits, on travaille actuellement à l’extrac- üon de la tourbe qui sert de combustible aux habitants. Dans l’exploitation des tourbières, on trouve fréquem- ment des arbres entiers montrant que le pays était au- trefois couverts de forêts disparues aujourd’hui; ce sont principalement des troncs de saules, de noisetiers et de pins. On trouve aussi des objets travaillés par l'homme, on y rencontre aussi fréquemment des débris de planches, où pontes longi,employées par les Romains, pour la traversée des tourbières. Un fait remarquable, c'est que les objets enfouis dans la tourbe remontent peu à peu par suite des trépidations imprimées au sol et finissent par affleurer à la surface. Telle est la situation et la localisation des tourbières de la Hollande, qui fournissent annuellement pour plus de 40 millions de tonnes de tourbe. Elles se continuent ensuite dans l'Allemagne du Nord et forment de grands espaces dans le Hanovre et l'Oldenbourg. E. Massar. Silhouettes d’Animaux. Le Lama. Le Lama tient à la fois du Chameau et du Mouton, — un petit Chameau sans bosse et un grand Mouton au long cou. Il se rapproche d’ailleurs plus de ce dernier par son extrême douceur et du premier par les services qu'on lui demande. On le trouve particulièrement sur les hauts plateaux du Pérou où il sert de bête de somme, notamment pour transporter les barres d'argent que l’on y exploite : on en fait des troupeaux immenses qui marchent à la file les uns des autres, guidés seule- ment par quelques indigènes. Toutes les nuits, ils dorment en pleine campagne ; et jamais, sur la longue route, rien n’est dérobé, tant est grande la sécurité au Pérou. Aux haltes, s’il y à des sources et des pâturages, les guides déchargent les animaux, dressent les tentes et font leur cuisine; ils se | trouvent à l'aise, quoique le voyage soit long. S'il ne dure qu'un jour, on charge un quintal sur ces moutons et ils font ainsi de huit à dix lieues. Tous ces animaux aiment l’air frais, et se trouvent bien dans les monts- gnes ; ils meurent dans les plaines, à cause de la cha- leur. Ils sont quelquefois couverts de glaçons et n’en souffrent cependant pas. Ces moutons à poil court prêtent souvent à rire. Parfois ils s'arrêtent subitement au milieu du chemin, portent le cou en l’air,regardant attentivement les gens, et restent longtemps immobiles, sans témoigner ni peur, ni impatience, Une autre fois, ils prennent peur et courent avec leur charge sur les rochers les plus élevés; on est obligé de les tuer à coups de fusil, pour ne pas perdre leur charge (d’Acosta). Quand ils sont au repos, on les garde, la nuit, dans un enclos de pieux. Au inatin, on leur rend la liberté et ils en profitent pour gagner rapidement les pâturages, d'où ils reviennent d'eux-mêmes à la tombée de la nuit. Ce sont des animaux très doux, dont on fait tout ce que l’on veut. Ils n'ont qu'un défaut, celui de s’effrayer parfois à la vue d’un objet inconnu : ils se dispersent alors et on a toutes les peines du monde à les rassem- bler. Leurs guides les aiment beaucoup et ont pour eux toutes les tendresses. « Rien de plus beau, dit Steven- son, qu'une bande de ces animaux, chargés d'environ un quintal, marchant en ordre l'un derrière l’autre et suivant le Lama guide, qui est orné d’un harnais superbe, qui porte une clochette au cou et un drapeau à la tête. Ils vont ainsi le long des cimes neigeuses des Cordillères, le long des flancs de la montagne, par des chemins où passeraient à peine chevaux ou mulets; ils sont si obéissants que leurs conducteurs n'ont besoin ni de fouets, ni d’aiguillons pour les pousser. Tranquilles, sans s'arrêter, ils marchent vers leur but. » La variété dite «Guanacho » est peut-être la forme sauvage du Lama proprement dit. Les Guanachos vivent dans les mêmes régions que lui, par petites troupes de sept à dix individus, comprenant un mâle et plusieurs femelles. Quand un darger se manifeste, le mâle pousse un bêlement spécial et tout le troupeau fuit avec une vitesse telle qu'un homme ne pourrait le poursuivre à la course. Ils sont cependant d’un naturel curieux ; quand ils voient un étranger, ils le regardent avec insis- tance et grimpent même sur des éminences pour mieux contempler ses traits; mais il se tiennent néanmoins hors de portée du fusil. De même que les Lamas, quand on les ennuie trop, ils se défendent à coups de dents ou _de pieds,ou se contentent de cracher à la figure de leur gêneur. C’est ce qui a lieu notamment dans les jardins zoologiques où des enfants ont la mauvaise habitude de les tracasser et où d’ailleurs ils perdent les bonnes qua- lités qu'ils ont dans leur pays d’origine, Tous donnent une laine susceptible de faire des vêtements, notamment la variété « Alpaca ». OCcCOcoocOcooUx ACADÉMIE DES SCIENCES Distribution des niveaux et des facies dans le Num- mulutique dit autochtone de la Suisse orientale. Note de M. JEan Boussac, présentée par M. Hexrt Douvircé. Tousles faitsobservés dansle flysch ditautochtone ile la Suisse centrale et orientale ont amené à cette conclusion qu'il y fallait distinguer deux séries de couches : une série normale, seule autochtone, et une série renversée appartenant au flanc médian 218 de la nappe helvétique la plus profonde, les deux séries ayant | et la potasse, S [l un noyau synclinal, olisocène, commun. On doit done examiner séparément ces deux séries, si on veut essayer d’embrasser d'une vue synthétique ce Nummulitique, et y distinguer les crandes zones de sédimentation dues à la transgression gra- duelle des niveaux et aux changements correspondants de facies. On rencontre, dans le Nummulitique autochtone de la Suisse orientale, /« inéme succession de zones que celle qu'on trouve dans toutes les Alpes suisses {ransversalement à la direction de la chaine et qu'on constate aussi, dans le sens longitudinal, le long du front de la nappe du Wildhorn : Priabonien trans- gressif à l'extrémité sud-occidentale de cette nappe, puis Auver- sien lransgressif avec les grès du Hohgant, puis Lutétien transgressif à partir de la Grosse Emme, Lutétien schisteux enfin dans la région de Sarnen et surtout dans le canton de Schwytz. Ce sont les mêmes zones qu'on retrouve dans l'au- lochlone, mais avec un relard considérable vers L'Est; ce re- tard atleint environ 100 kilomètres pour la zone de l'Auversien transgreseif, 80 kilomètres pour celle du Lutétien tansgressif, 10 kilomètres pour celle du Lutétien schisteux Mais il résulte de ce retard vers l'Est que, si on reporte la nappe du Wildhorn dans sa position primitive, au sud dun massif de l’Aare, c'est-à- dire au Sud-Ouest de l’autochtone de la Suisse orientale, les zones de facies de l’autochtone et de la nappe, étant dirigées SW-NE, viendront se placer sur le prolongement direct les unes des autres. Comment peut s'intercaler, dans cet ensemble, le flanc ren- versé nummulitique qui ee sous les nappes helvétiques, el comment ses facies viennent-ils s’encadrer entre ceux de l’autoch- tone et ceux des nappes? Pour le remettre en place, on doit le faire pivoter autour d’un axe suivant le bord méridional du mas- sif de l’Aare et situé sur le prolongement de la charnière du Panixer-Pass; il vient alors se placer sur le bord méridional du massif de l’Aare, au Sud de l’autochtone, mais au Nord des nappes. Et les faits sont tels que la région du Joch-Pass se trouve à peu près sur le prolongement de la région du Schim- bere, où les facies sont à peu près les mêmes : Lutétien gréso- calcaire relativement peu épais, puis Auversien représenté par des ‘schistes gréseux. D'autre part la partie de ce flanc ren- versé située entre le Surenen et Ragaz, où le Lutétien est schis- teux et très épais, vient se placer sur le trajet de la zone de facies semblables Sarnen-Schwytz, qui va rejoindre l’autochtone de Ragaz. Cette parfaite concordance entre les conclusions straligra- phiques et les données de la tectonique, qui. permet de faire, par la remise en place des terrains charriés, une harmonieuse syn- thèse touchant la distribution des facies et la reconstitution des principales zones sédimentaires, parait l'argument le plus fort en faveur des méthodes de paléontologie stratigraphique. Décomposition du chloroforme dans l'organisme. Note de M. Par une série d'expériences entreprises sur le chien, l’auteur a pu conclure que, au cours de l’anesthésie et pendant ‘la période de retour, le chloroforme fixé par le sang et par les tissus était décomposé dans une proportion d'environ 50 ® Maurice NicLoux, présentée par M. A. Dasrre. Sur la composition des œillets ätiges soupleset àatiges rigides. Note de MM. L. FoxparD et F. Gaurxté, présentée par M. HENxEeGuy. Le littoral de la Côte d'Azur, qui exporte, chaque année, pour pus de 50 millions de francs de fleurs, a pour principale culture l'œillet, Or, depuis quelques années, le commerce de- mande, non ee des œillets à grosses fleurs, mais surtout des fleurs à tiges d’une belle tenue. Les variétés cultivées en France ne répondant pas suffisam- me-:t à ces desiderata, on à importé des œillets américains, à tiges rigides, dits races à liges de fer : or il paraissait intéres- sant de rechercher si la raideur des tiges de ces plantes n'était pas en relation avec leur teneur en éléments fertilisants. L'analyse chimique de la matière sèche des tiges présente des différences très accentuées. La teneur, en matière sèche, des tiges rigides est beau- coup plus élevée que celle des tiges molles et souples ; la teneur en azote, acide phosphorique et potasse est également plus forte chez les tiges rigides, mais c'est l'inverse pour la te- neur en chaux. La chaux se trouvant, d'une façon générale, en quantité tou- jours suffisante dans les sols pour les besoins des plantes, il s'ensuit que, à ne considérer que l'azote, l'acide phosphorique LE NATURALISTE les œillets américains à tiges rigides sont de nouvelles races à grande capacité d'absorption d'aliments. D'autre part, si 1 rigidité ou la souplesse des t'ges sont sur- tout des qualités propres à chaque individu, où à chaque va- ricté, il n'en est pas moins vrai que, en raison de l'influence certaine de l'alimentation dans l'obtention des nouvelles varic- tés, chez les végétaux, les horticulteurs devraient davantage se préoccuper d'équilibrer mreux les éléments fertilisants dans les fumures qu'ils apportent. Au contraire, tout au moins sur Île littoral de la Côte d'Azur, ils utilisent des engrais presque exclusivement azotés, comme la vidange. Cette préoccupation est justifiée par la comparaison des com- positions respectives des feuilles et des tiges chez chaque va- riété d'œillets. On voit par exemple que, si les feuilles sont plus riches en azote, en potasse et en chaux que les tiges de la même variété, -elles sont plus pauvres en acide phospborique. Pour avoir beaucoup de tiges fleuries, et non des feuilles seulement, il faut donc favoriser, chez l’œillet, l'absorption de l'acide phos- phorique, ce que très peu d'horticulteurs se préoccupent de faire jusqu'ici. EBembex chasseur de Glossines au panonies Note de M.E. Rousaup, présentée par M. E.-L. Rouvier. On ne connait encore qu'un très petit nombre d'insectes ento- mophages ennemis des {sétsés; aussi toutes les observations, à cet égard, offrent-elles un réel intérêt. Récemment Picard a fait connaitre la découverte par le Dr Bouffard, à Bamako, d'un Hyménoptère destructeur de Glossines, qui parait faire bien électivement sa proie de Glossines : c’est une guëpe du genre Oxybelus qui chasse et capture ces mouches Pour en approvi- sionner son nid. L'observation de Bovffard constitue le seul exemple, actuelle- ment connu avec certitude, d'un Hyménoptère prédateur, chas- seur de Glossines. Mais ce qu'on sait des habitudés des Bembex, d'après les observations classiques de Fabre, celles de Bou- vier, etc., permettait de penser que ces guêpes, dont certaines espèces s'attaquent, en Europ , aux taons et aux stomoxes, devaient adjoindre en Afrique, à l'occasion, les Glossines à la liste des proies qu'elles servent en päture à leurs larves. Au Congo, certains Européens affirment avoir vu des guëêpes, dont la description correspond assez à celle des Bembex, s'élan- cer sur les Glossines et les emporter. L'auteur n'a pu contrôler le fait. Mais des observations récentes faite: au Dahomey permettent de lever tous les doutes sur la question. Le long des rives du fleuve Ouémé existe un gite à Glossina palpalis et à Glossina longipalpis. Au voisinage immédiat de l'eau, etsous le couvert du rideau forestierriverain, on rencontre presque exclusivement la palpalis en gite « au voisinage de l’homme », tandis que plus en retrait, dans les broussailles assez touffues qui confinent au rideau forestier, ce sont les longipal- pis qui prédominent. En faisant pénétrer un âne dans la zone infestée de G. Longi- palpis, on observe immédiatement l'arrivée de plusieurs gros Bembex qui viennent assaillir l'animal à la manière des taons, passant d’un vol rapide sans toutefois s'y poser ; or, au bout d'un instant, l’un d’eux s’élançait sur une Glossine et l’entrainait avec lui. L'arrivée des Bembex autour de l'âne était presque immédiate, dès que celui-ci était introduit dans la zone à longipalpis. En le conduisant en divers points de la zone fréquentée par cette Glossine, les mêmes Bembex apparaissaient ; au bord de l’eau, dans la zone à palpalis, àquelque distance de là, aucun Bembex w'apparut, bien que l'âne ait été laissé en observation pendant plusieurs heures.Les œuêépes fréquentaientdonc exclusivement les abords du gite à longipalpis. À quoi donc attribuer cette loca- lisation des .guêpes ? Sur le sol, on remarquaitdes traces fraiches d’'hippopotames et d’antilopes ; les Bembex devaient être atti- rés, dans cette zone fréquentée, par l'odeur de ces animaux, sur lesquels ils sont assurés de trouver leur proie. L'absence des guêpes dans le gite à palpalis s'expliquerait par l’absence de toute trace de “gibier : l'odeur humaine ne les attire pas: en pénétrant seul ou avec des noirs dans le gite à longipalpis, on ne se doute pas de leur présence. Il est probable que, comme la plnpart des espèces euro- péennes, les Bembex africains n'ont point de prédilection abso- lue pour un seul type de Diptères. Les effets du veuin du Bembex sur les Glossines comme sur les taons sont absolument foudroyants : on ne peut préciser encore combien de temps les Glossines paralysées peuvent res- ter en vie, mais un T'abanusoffert à la piqûre estdemeuré vivant quoique absolument inerte pendant trois jours entiers. 1e sell (] Fr riak ri sub LE NATUR Rôle de la chitine dans !e développement des Néma- todes parasites. Note de MM. Jammes et MARTIN, présen- tée par M. A. DASTRE. Les Nématodes possèdent la propriété de sécréter de grandes quantités de chitine. Cette matière existe non seulement chez les adultes, mais encore chez les larves, les embryons et jusque au- tour des œufs où elle forme une coque. Celle-ci constitue avec la membrane vitelline le système d'enveloppes ovulaires. Si l’on place dans l’eau distillée des œufs simplement entou- rés de leur membrane vitelline, le protoplasme augmente de volume, se dissocie ‘et fait souvent éclater la membrane. Le même phénomène se produit dans toutes les solutions à pres- sion osmotique inférieure à celle de la matière ovulaire. Les œufs pourvus de leur coque, placés dans les mêmes milieux, ne présentent aucun gonflement. La membrane vitelline est donc pénétrable mais la coque chitineuse s'oppose au pas- sage de l'eau. Elle se laisse traverser par les gaz. Dans l’eau privée d'oxygène le développement n'a pas lieu. Ces phéno- mènes se produisent, quelle que soit la température. Au degré de chaleur du laboratoire (15° en moyenne), les œufs se conservent très longtemps dans les solutions les plus diverses (acides, neutres ou alcalines). Mais, :si l'on élève-la température, on voit l'imperméabilité partielle de la coque passer à une perméabilité généralisée. A 33° les embryons survivent assez longtemps dans diverses solutions neutres ou alcalines (chlorure de sodium, de calcium, de magnésium, bicarbonate de soude). [ls meurent bientot, au contraire, dans d’autres solutions (acide chlorhydrique, carbo- nate de soude, chlorure de potassium, acide lactique, etc.) La perméabilité de la coque s'étend, à la fin de tous les déve- loppements, d'autant plus vite que la température se rapproche davantage de celle de l'hôte habituel. À 380 la survie des em- bryons est encore plus courte qu'à 33°. - Ces résultats laissent entrevoir une partie du rôle que joue la chitiñe en biologie parasitaire. Les parasites se trouvent sur- tout dans les groupes où cette subsance est la plus répandue. Inattaquable par un grand nombre d'agents chimiques, résis- tant en particulier à l'action des sucs digestifs, elle a rendu possibles de multiples accoutumances. En particulier, chez les Nématodes des animaux homéothermes, les manifestations para- sitaires se montrent nettement liées aux propriétés physico-chi- miques de la chitine. Si la température reste basse, la coque conserve une imperméabilité relative dont l’effet est de prolon- ger dans les milieux extérieurs la survie de l'embryon. Quand la températures’élève, la perméabilité augmente : de nombreuses substances pénètrent la coque, et la survie de l'embryon est alors subordonnée à l’action de chacune d'elles. Ces phénomènes, uniformes dans leur ensemble, présentent, selon les espèces de Nématodes, de nombreuses modalités. En dernière analyse, la chitine représente une barrière, ja- mais entièrement close, interposée entre l’œuf et le milieu exté- rieur. Elle s'ouvre de plus en plus à mesure que la température s'élève, ce qui correspond, dans les conditions naturelles, à la rencontre de l'hôte définitif. Ainsi se trouve réglée l’action des substances des différents milieux sur la conservation et le déve- loppement de l'œuf. Sur les variations de structure de la sclérotique chez les vertébrés. Note de M. JoanNes CHaTIN. Parmi les diverses membranes oculaires des vertébrés, la sclérotique est certainemenent celle qui semble s'imposer le moins souvent à l'attention des observateurs : on se borne à la mentionner comme une membrane de soutien et de protection ; à peine croit-on devoir ajouter qu'elle est de nature fibreuse. En effet, chez les mammifères, auxquels on assimile trop volontiers l’ensemble des vertébrés, la sclérotique est générale- ment formée par un tissu conjonctif plus où moins dense, Mais, lorsqu'on étudie cette tunique oculaire chez les vertébrés ovipares, on y consiate de très nombreuses variations, La sclé- rotique présente alors fréquemment une chondrification ou même une ossification plus ou moins étendue. La chondrification, c'est-à-dire la substitution d’un tissu cartila gineux au tissu conjonctif, est rare ; cependant elle s’observe chez divers ovipares :elle peut même, dans certains Sauriens, offrir des caractères histologiques, tout spéciaux et très remar- quables, Chez les types de Sauriens étudiés jusqu'â ce jour, la chon- _drification revétait un aspect assez rare, puisque le cartilage évoluait suivant des modalités qui le rapprochaient du cartilage étoilé des Céphalopodes ét des Chimères. RALISTE 219 Au contraire, chez les Sauriens dernièrement étudiés (Platy- dactylus muralis, Gymnodactylus scaber), le cartilage appa- raissait, chez les deux sujets, sous une forme bien classique et bien connue : c'était un cartilage hyalin, avec tous ses attributs normaux, tendant parfois, sur certains points, vers le cartilage fibreux ou fibro-cartilage. Cette tendance s’accenltuait surtout vers le pôle antérieur de l’anneau sclérotical. Voilà donc des exemples nouveaux et très nets de sclérotique chondrifiée. Il est extrêmement intéressant, d'une part, de voir le tissu fibreux, le tissu cartilagineux et le tissu osseux se substituer les uns aux autres pour assurer la constitution de telle membrane protectrice de l'œil; d'autre part, il est important de remarquer que ces tissus appartiennent au même groupe tissulaire, consti- tuant ainsi une famille histologique des plus naturelles. Détermination de la nature d'une mèche de lampe punique. Note de M. EuGèxe Cocuix, présentée par M. Gur- GNARD, En ce qui concerne les mèches de lampes phéniciennes, on a émis sur leur nature les hypothèses les plus diverses:on a parlé de moelle de sureau, d'étoupes, de fils ou filaments divers (in, papyrus, Arundo phragmiles, etc.) et même de poils d’ani- maux. Le service des antiquités de Tunisie, dans ses fouilles sous- marines faites au large de Mahdia, a trouvé une lampe avec sa mèche. Les menus fragments de cette mèche avaient une teinte noire etétaient en partie calcinés :les uns étaient pulvérulents, d’autres filamenteux, isolés ; d'autres, sgalement filamenteux, étaient réunis en forme de tissu peu serré. Ces filaments étaient très fragiles et se brisaient très facilement sous la pression d’une aiguille à dissection; ils offraient plus de résistance quand on ayait de les dissocier dans le sens de leur longueur et de sé- parer les fibrilles qui les constituaient. La disposition de cette mèche en forme de tissu permet déjà d’'exclure l'hypothèse de la moelle de sureau, car celle-ci est uniquement constituée par un parenchyme cellulaire daus le- quel il n'existe aucune fibre susceptible d'être tissée. D'autres considérations permettent d’exclure la présence dans ces mèches de fibres de graminées (Arundo phragmiles, Tri- ticum, Hordeum) qui ont toujours des dimensions extrêmement variables, des cavités souvent très larges et sont souvent accom- pagnées de cellules à parois très sinueuses. La longueur et le diamètre des fibres constituant la mèche permettent également d'exclure les fibres de chanvre, car ces dernières sont généralement plus grosses que celles qui font l'objet de l'examen ; en outre, aucune des fibres examinées ne se termine en forme de spatule comme cela se produit chez le chanvre. Le contour lisse et généralement régulier de ces fibres permet également d’exclure les poils d'animaux ou la laine, car tous ces poils sont recouverts d'écailles dont les proéminences donnent au contour des filaments une apparence spéciale, La décoloration des filaments pouvait seule permettre d'ap- préciser leur véritable nature : immersion dans une solution de permanganate de potasse acidulée avec un peu d'acide sul- furique ; lavage des filamenis, puis traitement par une solution de bisulfite de soude additionné d'un peu d'acide sulfurique. Sous l'influence de ce traitement, les filaments se sont décolo- rés ; on les a désagrégés ou dissociés avec une aiguille. En les examinant alors au microscope, on a pu tres bien les caractéri- r : 19 par leurs dimensions relatives; 2° par la régularité de leur canal qui est parfois linéaire, parfois un peu plus large ; 30 par les protubérances, qui sont assez apparentes de distance en distance, et par les siries transversales disposées à l'endroit où apparaissent ces protubérances, qui sont même apparentes dans les fibres les plus petites. En outre, ces fibres se terminent toutes en pointe eflilée, tandis que dans le chanvre elles se ter- minent fréquemment en forme de spatule. Il ne peut donc exister aucun doute sur la véritable de ces fibres, qui sont bien des fibres de lin. nature CATALOGUE NUMÉROTÉ POUR CLASSER EN COLLECTION LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES des PLANTES PHYCOMYCÈTES I. — Chytridiacées. 98 Peronospera Urticæ, Lib., sur Urlica. 99 — Ficariæ, Tub., sur Ficaria, Ranunculus, Myosurus. 100 — Linariæ, Fuck, sur Linaria, Digitalis. 101 == grisea, Ung., sur Veronica. 102 — Antirrhini, Schrôt., sur Antirrhinum. 103 — Chrysosplenii, Fuck., sur Chrysosplenium, Saxifraga. 104 — Cubensis. 105 — elliptica, S., sur Lilium. 106 = Vincæ, Schrôt., sur Vinca. 107 — Valerianellæ. Fuck., sur Valerianella. 108 — candida, FMuck., sur les Primulacées. 109 = affinis, Rossm., sur Fumaria. 110 — Euphorbiæ, Fuck., sur Evphorbia. 111 — Lamii, À. Braun, sur les Labiées 112 — Phyteumatis, Fuck., sur Phyleuma. 113 - Violæ, de Bary, sur Viola. 11% — Hernariæ, de Bary, sur Hernaria. MYCOMYCÈTES I. — Ascomycètes. 115 Protomyces macrosporus, Ung., sur diverses Ombelli. (dŒgopodium podagraria, Chœrophyllum hirsutum, Heracleum Sphondylium, etc.) 116 — pachydermus, Thüm., sur les Chicoracées. 117 - radicicolus, Zopf., sur Stiflia Chrysantha et Achilleu clypeolata. 118 Exoascus Pruni, Fuck., sur Prunus domeslica, P. Padus, P. virginian«. 119 — Rostrupianus, Sad., sur Prunus spinosa. 120 — communis, Sad., sur Prunus americana, P. pumila. P. marilima. 121 — Farlowii, Sad., sur Prunus serotina. 122 — Johansoni, Sad., sur Populus tremula. 193 rhizophora, Joh., sur Populus «alba. 194 — Alni incanœæ, Kühn. sur A/nus. 125 epiphyllus, Sad., sur les Cupulifères. 126 — Garpini, Rostr., sur Carpinus betulus. 127 — turgidus, Sad., sur Belula verrucosa. 128 — betulinus, Rostr., sur Belula pubescens, B. odo- rala. 129. — alpinus, Joh., sur Belula aibu. 130 == Kruchii, Vuil., sur Quercus Ilex. 131 — Gerasi, Fuck., sur Prunus cerasus, P. avium. 132 — minor, Sad., sur Prunus Chamæcerasus, P. Ce- TASUS, 133 — Insititiæ, Sad., sur Prunus Cerasus, P. Insi- lilia. 134 — deformans, Berk., sur Persica vulgaris. 135 — Cratægi, Fuck., sur Cratæqus oxyacanthu. 136 — Tosquinetii, West., sur A/nus glutinosu. 137 Taphrina aurea, Pers., sur Populus. 138 — cœrulescens, Mont., sur Belula adorata, nana, intermedia. LE NATURALISTE 139 = carnea, Joh., sur Betula odorata, nana, inter media. 140 — polyspora, Sor., sur Acer tataricum. A4 — bullata, Berk. et Br., sur Pirus communs, Cydonia japonica. 142 — Sadebeckii, John, sur Alnus glutinosa. 143 — Ostryæ, Mass., sur Ostrya carpinifolia. 144 — Betulæ, Fuck., sur Belula verrucosa, B. pu- bescens. 145 — Ulmi, Fuck., sur Ulmnus campestris, U. mon- lana. 146 — Geltis, Sad., sur Cellis. 147 Sphærotheca pannosa, Wallr., sur Rosa. 148 — Castagnei. Lév., sur les Composées, les Ro- sacées (Sptræa, etc.), les Cucurbitacées, Impratiens, le Houblon. 149 — Epilobi. Lk.. sur Epilobium. 150 — Nieslii, Thüm., sur Sorbus Aria. 151 — mors uva,B,et C., sur Ribes uva crispa. 152 Podophæra Oxyacanthæ., D. canth«. C., sur Cralæqgus oxya- 153 — tridactyla, Wallr., sur le Prunier. 154 -— myrtillina, Schub., sur Vaccinium myrtillus- V. ulginosum. 155 Erisiphe Tuckeri. Berk, sur la Vigne. 156 — Graminis. D. C.. sur les Graminées. 157 -- Martii, Lév., sur les Légumineuses, les Cruci- fères, etc. 158 — Umbelliferarum. de Bary, sur les Ombellifères. 159 — communis, Wallr., sur les Renonculacées, les Papillonactes, le Tabac, etc. 160 — tortilis, Wallr., sur Cornus sanguinea. 164 — Galeopsidis, D. C., sur les Labiées. 162 — Cichoriacearum, D. C., sur les Composées, les Borraginées, etc. 163 Microsphæra Astragali, D. C., sur Aslragalus glycy- phyllos, A. virgatus. 164 = Berberidis, D. C., sur Berberis. 165 — Loniceræ, D. C., sur Lonicera. 166 —= Grossulariæ, Wallr.. sur les Grossulariées, 167 — Lycii, Larch., sur Lycium. 168 — Evonymi, D. C., sur Evonymus Europæus. 169 — divaricata, Walir. 170 — Alni, D. C. sur Alnus glutinosa, Belula verrucos«, B. pubescens, Rhamnus cathar- lica, Viburnum opulus, V. Latana. 171 — Ehrenbergü. Lév., sur Lonicera tatarica. 172 = Guarinonii, Br., sur Cylisus Laburnum. 173 Uncinula Aceris, D. C., sur Acer. 174% — Tulasneï, Fuck. 175 — Salicis, D. C., sur Salix. 176 — Prunastii, D. C., sur le Pruniez. 171 — Bivonæ, L5v., sur Ulnius monian«. 178 — suffulta, Reberti, sur Fagus silvatica. 179 Capnodium salicinum, Mont., sur Salir et Populus. 180 — quercinum. Pers., sur Quercus. 181 _ Taxi, Sacc. et Roum:, sur Taxus. 182 — fœdum, Sacc. sur l'Olivier. 183 Apiosporium pinophilum, Fuck. 18% — Rhobodendri, Fuck., sur Rhododendron. 185 — Ulmi, Fuck., sur Ulmus campestris. (A suivre). Henri Courin. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Jmprimerie Levé, rue Cassette, 17. CCOLYE X6s pl (Prepri 1 | î Un \ | ï | East iqu Nerre u Placer f mtinenenmnnénnemnnmens 32° ANNÉE LA RÉCOLTE ET L'EXPÉDITION DES GRAINES ET DES PLANTES VIVANTES J'arrive maintenant à parler d’une catégorie de vé- gétaux dont le transport est beaucoup plus difficile. Il s’agit des plantes ligneuses ou herbacées non charnues. Autrefois ces végétaux ne pouvaient être transportés à de grandes distances que lorsqu'on les faisait accom- pagner par un jardinier chargé du soin de leur conser- vation. Il fallait embarquer l’eau douce nécessaire à leur arrosage pendant la traversée; on devait éviter tout excès de sécheresse ou d'humidité, trop d'ombrage ou d’insolation. En un mot, le transport des plantes dans de telles conditions était rempli de difficultés et nécessitait des frais considérables. On peut rappeler, à cette occasion, l'ëxemple souvent cité de Desclieux, qui ne parvint à introduire le Caféier à la Martinique qu’en prélevant une partie de sa ration d’eau pour en faire bénéficier des plantes qui lui avaient été confiées par de Jussieu. Grâce aux serres de voyage où caisses vitrées dési- gnées sous le nom deserres Ward{(fig. 12), le transport des plantes délicates est devenu beaucoup plus facile lorsque des soins convenables ont été donnés à la préparation des plantes et à l'emballage. Ces serres, inventées par Ward et employées d’abord en Angleterre, peuvent varier de formes et de dimen- sions. Celles dont on se sert généralement au Muséum mesurent 1 mètre de longueur, 50 centimètres de lar- geur et 70 centimètres à 1 mètre de hauteur. Leur fond doit être élevé de 5 à 6 centimètres par les pieds qui forment les quatre angles, de manière que l’eau de mer ne puisse pénétrer dans la caisse lorsqu'elle coule sur le pont du navire. Les deux petits côtés de cette caisse oblongue sont taillés supérieurement en pignon aigu. Ils supportent deux châssis vitrés formant un toit à deux versants. Ces caisses sont construites en chêne ou en un autre bois très solide, bien sec et assemblé à rainure afin de ne présenter aucune fissure. Les châssis sont divisés par des traverses de 4 à 5 centimètres de largeur, éloignées de 7 à 8 centimètres les unes des autres. Ces traverses sont à rainures; elles recoivent les verres qui doivent être épais et solides, fixés à recouvrement comme les tuiles d’un toit et bien mastiqués. Il est nécessaire de donner à ces carreaux de verre une petite dimension, afin de pouvoir les rem- placer facilement dans le cas où l’un d'eux viendrait à se trouver brisé par suite d'accident. Pour éviter les accidents de cette nature, un fort grillage en fil de fer ou des barres de bois doivent être fixés sur les châssis, de manière à empêcher le contact de tout corps étranger sur les carreaux. Le grillage doit être fixé de telle sorte qu'il soit laissé un intervalle de 3 centimètres entre lui et les carreaux. L'un des châssis est assujetti d'une façon permanente sur l'un des côtés de la caisse. L'autre est fixé au moyen de vis que l’on graisse soigneusement, en les enfonçant, 9 SÉRIE — N° 566 1° OCTOBRE 1910 PE à pour les préserver de la rouille et de manière que l’on puisse les retirer facilement en cas de besoin. Ces caisses sont, en outre, mastiquées sur tous les joints et peintes à l'huile extérieurement. Deux fortes poignées, en fer ou en bois, sont fixées aux extrémités pour les rendre plus portatives et aussi pour pouvoir les amarrer sur le pont du navire. * # + Les plantes à expédier doivent être soumises à une préparation avant l'emballage. C’est là une question de la plus haute importance dont dépend en réalité le succès. Si les plantes qu'il s’agit de transporter peuvent être prises dans un établissement de culture, jardin colonial ou autre, on devra choisir, de préférence, des individus venus de graines et cultivés en pot. On évitera de les expédier lorsqu'elles sont en pleine végétation. Dans le cas où il y aurait nécessité d’en faire l'envoi dans un délai assez rapproché, il conviendrait de les préparer au voyage, un certain temps d'avance, en diminuant pro- gressivement les arrosages de manière à arriver à ne plus leur donner que la quantité d’eau nécessaire pour les empêcher de mourir. On détermine ainsi un arrêt de la végétation et un durcissement des tissus qui rend les plantes plus aptes à voyager. Lorsqu'il s’agit d’expédier des végétaux rencontrés dans le cours d’un voyage et qu’il faut arracher cà et là dans les localités où ils croissent à l’état sauvage, il importe de choisir de préférence des individus ni trop jeunes ni trop développés et d'apporter le plus grand soin à la déplantation. En règle générale, il faut les arracher, sinon avec la totalité de leurs racines, au moins en conservant le plus possible celles qui sont situées dans le voisinage du collet. On prendra les plus grandes précautions pour ne pas mutiler ces racines et pour les laisser en motte, c’est-à-dire entourées de la terre dans laquelle elles s'étaient développées : elles se trouvent ainsi préservées du contact de l'air jusqu'au moment de la replantation. On devra couper, à l’aide d’un couteau à lame bien tranchante, les racines froissées, de manière que les parties amputées présentent des sections très nettes. En attendant le moment de l’expédition, les plantes qu'on ne peut mettre en pot et cultiver pour les préparer au voyage seront mises en jauge dans un endroit om- bragé. La mise en jauge consiste à ouvrir dans le sol une tranchée un peu inclinée, de 10 à 15 centimètres de pro fondeur, et à y déposer avec ordre les plantes, de facon que les racines seules soient recouvertes de terre, En procédant ainsi, on peut accumuler chaque soir les ré- coltes, pendant un temps plus ou moins long. Il serait cependant préférable, si on était à même de le faire, de mettre immédiatement ces plantes en pots et de les cul- tiver le mieux possible pour obtenir le développement de nouvelles racines, ce qui assurerait leur bon trans- port. On se sert, à cet effet, de vases en terre, de réci- pients que l’on confectionne soi-même avec des plan- chettes de bois ou des entre-nœuds de bambou. Lorsque les plantes doivent être expédiées immédia- tement après l’arrachage, il faut, après les avoir plantées avec soin dans la serre Ward, les laisser reprendre avant de clore définitivement la serre. Pour placer les plantes à expédier dans les serres à Ward, voici comment on opère : 1O 19 19 LE’ NATURALISTE On met d’abord, au fond'de la'serre,. un: lit de 5: centt- mètres d'épaisseur de terre forte, bien: mouillée; on étend au-dessus 15 à20 centimètres de bonne- terre; de consistance moyenne, dans laquelle on fait la plantation en plaçant au centre de la caisseles plantes dont les tiges sont les: plus élevées. Les plantes cultivées en pots sont simplement disposées dans laicaisse Ward, en les main- tenant dans leurs récipients. De cette manière, on ne se trouve pas exposé à déranger et. à briser leurs racines. .La maison Vilmorin-Andrieux et Cie se sert, pour l'expédition de jeunes plants, de godets spéciaux, en carton, dans lesquels chaque graine germée est repiquée;. de telle. façon que ses racines puissent. se développer librement. Au moment. du déballage, la séparation se fait: facilement sans blesser les, racines, et ie godet, qui disparaîtra à la suite: d’un. séjour prolongé dans la terre, est mis en place avec la plante qu'il contient. Pour les expéditions de graines germées, la: même maison emploie un modèle spécial de caisse Ward qui permet de réaliser une grande économie- sur les. frais d'emballage et de transport. Il se compose de: caisses superposées, prenant jour surles côtés et surmontées d'un châssis du modèle ordinaire; ces: caisses sont réu- nies par des montants: vissés. Pour éviter les bouleversements qui peuvent se pro- duire dans les transbordements et dans: les accidents de toutes sortes auxquels les: caisses sont exposées pendant un long voyage, on tasse le sol,,on l'arrose, puis on le couvré d’un lit de mousse, dé coir de coco ou de fines ramilles de bambou: dépourvues de: leurs feuilles. Le tout est solidement assujetti au moyen.de traverses:en bois clouées aux parois desicaisses. Une caisse ainsi préparée: peutêtre mise sens dessus dessous sans qu'aucune plante et qu'aucune parcelie de terre:ne se trouvent déplacées. Lorsque les plantes sont définitivement disposées dans la caisse et que l’on est prêt à faire l’expéditions ilcon- vient d’arroser copieusement la terre, puis de la laisser égoutter en retournant, la caisse :‘1l importe qu'il n’y ait pas: d’eau stagnante. On place alorsle panneau vitré mobile: dont on mastique tous. les: joints pour obtenir une fermeture hermétique. La caisse devra, dès lors, rester fermée jusqu'à son arrivée à destination. Une fois en mer, les seules précautions à prendre: consistent à maintenir les caisses sur le pont du navire, loin des machines et toujours exposées au grand jour. On devra aussi remplacer sans retard les carreaux qui se trouveraient brisés: Dans le cas où des plantes originaires de pays chauds auraient à traverser une région. froide, il serait néces- saire de descendre les caisses sous le pont pour les: abriter. En cas de gelées légères qui n’ont lieu que pen- dant la nuit, une-toile jetée’sur les caisses suffirait à les préserver. Comme je l'ai déja dit d'ailleurs, les, expéditions doivent toujours être faites de: manière: que les plantes parviennent en France pendant. la période comprise entre mai et octobre, afin de: ne pas: être exposé à voir des plantes précieuses détruites par le froid au moment de leur arrivée. En terminant ainsi ce qui est relatif à la récolte.et à: l'expédition des graines, j'ajouterai que! les plantes ob- tenues de semis se développent généralement mieux dans nos serres que celles qui sont importées. à l'état de plantes vivantes. Certains végétaux, d'ailleurs, suppor- | les retrouver. tent difficilement là transplantation, et résiste :! ue au rude traitement qu'on leur inflige en les arrachant et en les exposant ensuite aux vicissitudes d’un long voyage. C'est aimsi que les: Palmiers sont restés fort rares dans nos serres d'Europe tant qu’on les arracha dans les forêts: pour les transporter. Ils sont ax ccrtraire, devenus des plantes ornementales comptant parmi les plus fré- quemment cultivées, lorsqu'on: s’est rendu compte: qu’il était facile de les importer sous forme de graines. L'introduction de Palmiers se fait: très facilement depuis le jour où M, Smith, curateur des Jardins rovaux de Kew, recut d'Australie-des caisses de plantes que lui envoyait Cunningham, caisses dont le fond avait été drainé avec des graines de Livistona australis, à défaut de tessons et de cailloux. À l’arrivée, M. Smith voulut voir les plantes qui lui étaient adressées; 1l assista au déballage des caisses et remarqua les graines de Livistona qu'il st semer aussitôt et qui germèrentrapidement,. Dès lors, M. Smith. recommanda aux correspondants chargés de recueillir des plantes pour lesjardins de Kew, de lui envoyer des grames de Palmiers dans des condi- tions analogues. Les succès qu’il obtint attirèrent l’atten- tion sur ce mode d'introduction et, aujourd’hui, c’est à l'état degraines que se:-fait l'importation des Palmiers, dont la culture: dans nos serres est devenue: si impor- tante. PLANTES VIVANTES Si, comme nous venons de le voir, l'expédition des graines est chose relativement facile, la récolte et l’'ex- pédition des plantes vivantes est loin d’être aussi simple. Elle exige, de la part des voyageurs, une préparation préalable, et des instructions spéciales, pour éviter des envois, très couteux, de choses qui ne présenteraient pas un intérêt suffisant. Je n'ai pas à décrire ici la préparation des échantillons d'herbiers, nécessaires pour arriver à connaître la flore d'une région. Il est facile de s’initier dans nos établisse- ments scientifiques : c’est une chose très simple. Lorsque ces échantillons ont été bien récoltéset munis d'étiquettes indiquant exactement les localités où ils ont été re- cueillis, il est possible de diriger les recherches des col- lecteurs de plantes vivantes, en leur signalant les choses intéressantes à envoyer, et les localités à explorer pour C'est ainsi qu’on a pu faire des récoltes fructueuses d’Orchidées grâce à la précision des ren- seignements consignés dans les herbiers de voyageurs naturalistes comme Linden, Schomburgk, Jame- son, etc. Re î D. Bors. —_& CONSIDÉRATIONS SUR L'ALIMENTATION DES HUITRES Analyse quantitative des substances. nutritives en sus= pensioncdans l'eau..— Il est intéressant, surtout au point de vue: ostréicole, dans l'étude de: l’eau d'une localité donnée ou à une époque: donnée, de connaitre et de f pouvoir comparer la quantité des substances alibiles con- \ tenues dans: cette eau, © ‘à Cette étude a été entreprise pour différentes localité 4 LE NATURALISTE de la côte orientale des États-Tnis, par BASHFORD DEAN, qui a pris comme localités types les côtes de Long-Island (Blue Point dans la Great South Bay et la côte Nord de cette ile) (1), et a fait un grand nombre d'analyses d'eau des localités de la Caroline du Sud. La première méthode essayée par cet auteur (méthode bactério-quantitative) ne lui a pas donné de bons résul- tats, et il adopta la suivante : On puise deux litres d’eau à un pied environ du fond au moyen d’une bouteille ad hoc de façon à obtenir un bon échantillon du milieu ambiant où vivent les huîtres. On ne peut prendre l’échantillon plus près du fond sans s’exposer à recueillir les matières organiques de la vase que soulèverait le contact de l’appareil et qui ne fait pas partie normalement de la nourriture de l’huitre: un échantillon prélevé soigneusement et examiné au laboratoire ne doit pas contenir d'impuretés. L'échantillon est alors agité vigoureusement, puis on le laisse se déposer; les organismes vivants dont l’huître peut se nourrir descendent assez rapidement pour for- mer un léger sédiment. On puise alors soigneusement au moyen d’une pipette plongée dans le récipient le volume d’eau nécessaire à une analyse organique. Cet échantillon représente la valeur nutritive de l’eau de la localité, et le microscope montre qu'elle est pratiquement libre de la matière organique qui peut être comprise dans la nourriture de l’huître. La méthode de Wancklin est employée pour détermi- ner la quantité de matière azotée albuminoïde. Cette méthode, avec un opérateur habile, est très exacte, le colorant Nesler révélant la présence d’une millième partie d’ammoniaque dans un million de parties d’eau. La quantité d'ammoniaque libre émise lorsque l’eau est simplement bouillie doit être considérée comme représentant celle qui provient des sels ammoniacaux résultant en grande partie des tissus désagrégés. La matière organique restante reste coagulée. Un fort caustique introduit dans l’eau la détruit, les produits de combustion permettent de calculer la quantité de ma- tières azotées albuminoïdes. La quantité de l’ammoniaque albuminoïde représentera la valeur nutritive de l’eau (2). Examen du contenu stomacal. — Pour savoir quelle est la nature des aliments de l’huitre, la méthode est simple. On va les rechercher dans l’estomac même de l’huitre: pour cela on enlève d’un coup de ciseau la pointe de la « noix » de l’huître, ou plus simplement l’angle où sont attachés les palpes labiaux, de façon à trancher l’œsophage. On introduit alors dans l'estomac l'extrémité effilée d’une pipette de verre et l’on aspire directement, ou au moyen d'une petite poire de caout- chouc, le contenu stomacal qui se présente sous l’appa- rence d'un liquide d’un beau brun doré. On prélève ainsi le contenu stomacal d’un certain nombre d’huitres de la même localité, que l’on réunit dans un petit tube éti- queté dont on peut ensuite examiner au moyen de petits prélèvements soit la partie liquide, soitle dépôt. Voici, d’après les auteurs américains, les proportions pour cent approximatives dans lesquelles les diverses sortes d'organismes se trouvent dans l'estomac de l’huitre (O. Virginiana, Lmk). ÉLÉMENTS VÉGÉTAUX : a) Diatomées...,,.,.......... 90 b) Pollen de pin........ ses. 3 À 950, c) Fragments et corps repro- Eu ducteurs d’algues...,.... - (4) Basnrorp EAN. New-York, Report of 1886. (2) Biology of the Oyster-Grounds of South-Carolina. ÉLÉMENTS ANIMAUX : a) Crustacés DEVETS RE ta. ue le c) Protozoaires...,.,.,. Laissons pour le moment de côté les diatomés qui forment la principale nourriture de l’huître et examinons les éléments pour ainsi dire accidentels de cette nourri- ture. Pollen de Pin. — Le pollen des conifères a été trouvé dans l'estomac des huîtres de toutes les localités de la Caroline du Sud où Bashford Dean a porté ses investiga- tions, du mois de décembre au mois d'avril; ce pollen était parfois extrêmement abondant et, au début du printemps, cet élément doit jouer un grand rôle dans la nourriture du mollusque. De l'énorme quantité de pollen qui se répend en pluie de soufre dans une région aussi fertile en pins que la Caroline, une grande partie est pré- cipitée sur l’eau, y flotte un jour ou deux, une partie se dépose sur les rivages des régions huitrières où se fait sentir la marée, une autre partie s’imbibe d'eau, coule et peut être absorbée parles huîtres vivant en des eaux profondes. Cette pluie de pollen se voyait nettement sur le pont du bateau le Hawk qui servait aux recherches de Bashford Dean et aussi dans les remous que faisait le navire. Il est propable que, dans la région d'Arcachon, le pollen du Pin Maritime doit jouer un rôle analogue. Fragments et corps reproducteurs d'algues. — Ces petits fragments d’algues sont très rares; on n’a pas rencontré en particulier de fragments d’alves, à peine un débris d’une Floridæ plus délicate. Accidentellement on rencontre des débris cellulaires fusiformes d’OEdogo- nium. On trouve le plus souvent des Zoospores, Le petit Spirillum bryosoon (Pritchard) nageant à la facon d’un Nematode a été trouvé assez abondamment en quelques cas, À une saison plus tardive, il serait possible de trou- ver dans la Caroline, comme plus au Nord,des Oogones de formes communes. Crustacés. Les crustacés sont rares et ce sont seule- ment de petits Entomostracés. Dean a noté deux fois des fragments'de Copépodes mais ces fragments (antennes, plaques mérales, segments de pattes) appartenaient à des animaux de taiile si considérable qu'ils avaient dus être ingérés en débris séparés en même temps que des cor- puscules minéraux. | Cettehypothèse est d’ailleurs confirmée par la présence de matériaux tout à fait inattendus dans le régime ali- mentaire de l’huitre, tels que des articles de Mouche de sable et des amas de cellules provenant de palmiers oude conifères. On a également signalé d’une façon acciden- telle des œufs provenant de formes qui doivent être voi- sines de la crevette. Vers. On a trouvé assez fréquemment des œufs de divers Annélides mais jamais de Rotifères. Leslarves de Bryozoaires ontété rencontrées assez rare- ment même chez l'O. virginiana où se trouvent des Pinnothères, commensaux qui ne se rencontrent guère que chez les huitres, Protozoaires.— Ils constituent la partie essentielle du contenu stomacal animal de l’huître. Sur certains points de la côte de Floride où arrivaient très librement les eaux de l'Atlantique, on a trouvé un certain nombre de Foraminifères, principalement des Polystomella, des Tex- tuaria et des Rotalia, mais ce ne sont pas là des hôtes habituels des gisements huitriers. Dans d’autres localités, les huîtres, examinées après des | pluies abondantes, fournirent une grande proportion de oraminifères, et parmi eux des tests d'individus morts: lo Les Rhizopodes Monothalames, Arcella et Euglypha, sont abondants en plusieurs points. Les Infusoires sont rares; pourtant on a rencontré quelques infusoires. ciliés,. en particulier des Trachelius. Il est possible d’ailleurs que la quantité: des Iufusoires absorbés soit beaucoup plus considérable que celle: trouvée par l'observation directe: La membrane-externe des Protozoaires doit éclater presque immédiatement sous l'influence du liquide secrété. par la glande hépa- tique et le protoplasma. se dissoudre très rapidement. Telle paraît être l’opinion de M. Fabre-Domergue.. Dans presque tous les échantillonssetrouvaient, à l'état. sporadique, des Gregarines et un Monocyste (peut-être une forme embryonaire). . .Les Opalina parasites.ne sont pas rares. Pour être complet, on peut citer encore, parmi ia dé- bris animaux sans valeur nutritive du contenu stoma- cal, des spicules qui par myriades sont libérés; par! la: désintégration des Spougiaires, notamment des Clionaet des Gorgones et entraînés par le courant alimentaire. Diatomées, — En. somme, ce sont les Diatomées qui pa- raissent former le fonds. de la nourriture de l’huitre. Telle est l'opinion du Dr Hæck qui admet que, pour l'Escaut oriental en particulier, les huîtres ne: se nourrissent pas de plankton mais seulement de Diatomées du Benthos. Bashford Dean a remarqué que, sur les. côtes: orien- taies des Etats-Unis, on retrouvait souvent les mêmes Diatomées dans l’estomac des huîtres de Long Island.et de la Caroline du Sud. En ce: point, la forte salinité. de l’eau. permet l’exubérance de formes pélagiques du large; tels que le Triceratium. favus et d'autres Triceratium, mais l’ensemble des: Diatomées d’eau saumâtre présente un contraste marqué avec celles de Long Island. Toutes ces Diatomées sont loin d’être déterminées, en particulier celles de la Caroline. On peut citer parmi.elles. des Cymbella, des Navicula, des Nitzhneprobablement non décrites. Mais la grosse masse des Diatomées consiste en petites espèces de forme allongée. Les principaux genres sont: Navicula (N. didyma, E., très commune), Surirella (S. limosa, Baïi.et. S, gemma, E., espèces domi- nantes). Pleurosigma, (P. littorale, W. Sin, espèce: dominante) Amphora, Synedra, Grammophora. Trois espèces, de: forme arrondie, étaient communes dans toutes. les localités examinées: Cyclotella, rotula, Coscinodiscus radiatus, undulatus: Les genres suivants se ment: Triceraltium, Biduwiphia, Stephanopyxis, Cerataulus. Actinocyclus Dans le Nord, la quantité de nourriture paraît plus con- sidérable et de meilleure qualité. Les Melasira et des formes voisines en chapelet. présentent peu d'activité. L'huitre méridionale, par suite de son gisement plus rapproché du rivage, se trouve dans l’obligation de-captu-. rer des Diatomées plus menues et plus agiles.. Lotsy est arrivé: à des: conclusions: ne plus: ri- goureuses, Ses sujets ont été pris sur des De naturels et dans des parcs, sur fond = Q- Ar o 32° ANNÉE 2 SÉRIE Le Calcite de Bellamar (Cuba) M. Paul Serre, consul de France à la Havane, m'a fait récemment parvenir pour les collections du Muséum national, une jolie série d'échantillons recueillis dans des grottes qui ne paraissent pas avoir été explorées jusqu'ici. Elles sont situées à Bellamar, près de Ma- tauzas, sur la côte septentrionale de l'ile de Cuba et n'avaient pas encore été l'objet d'une visite scien- üufique. D’après les objets que M. Serre y a recueillis, elles paraissent devoir procurer un complément de faits à la spéléologie en général et peut-être aussi à l’histoire de la calcite, ou carbonate de calcium cristallisé. C’est par un puits qu’on pénètre dans les cavernes de Bellamar. Il s'ouvre à la surface d'un plateau qui, à l'altitude de 50 mètres, s’étend à proximité de la mer et dont la surface appartient à une société allemande qui s’y livre à la culture de l’Agave (Henneken). En 1862, un Chinois, aujourd’hui septuagénaire, découvrit tout un ensemble de cavités souterraines qui débutent par une très grande salle d’où irradient, dans toutes les directions, des couloirs formant un véritable réseau étendu, suivant les points, à des profondeurs de 30 à 100 mètres. Les explorations ont fait reconnaitre l'existence d’un _très grand nombre de ces couloirs, peut-être une cen- taine; quelques-uns seulement ont été parcourus et il en est un que le Chinois qui vient d’être nommé a suivi jadis pendant vingt-quatre heures sans en trouver la fin et où encore aujourd'hui il conduit les touristes attirés dans la région. La plupart des galeries sont encore vierges de toute visite et par conséquent complètement inconnues : c’est l’une de celles-là que M. Paul Serre a choisie et où il a collectionné les échantillons qui me sont parvenus, L’exploration dura une heure et demie et fut, parait-il, fort pénible à cause du manque d'air, des ruissellements aqueux et de l’extrème étroitesse des pertuis (parfois 40 centimètres seulement) où il a fallu plus d’une fois progresser à genoux. « C’est ainsi, dit notre correspon- dant, que je gagnai les différents « salons » qui se suc- cèdent en chapelet et où les stalactites, parfois longues de plusieurs mètres, et les stalagmites, sont merveil- leuses de blancheur. » Si les fragments que nous possédons de ces’ produc- tions calcaires sont petits, ils suffisent cependant à nous donner une idée intéressante des grottes de Bellamar. En effet, les stalactites que nous avons sous les yeux diffèrent par leur structure de leurs analogues ordinai- res : On n’y voit pas la disposition rayonnante qui est si essentiellement classique et, le plus souvent, ce sont des cylindres transparents de calcite dont le diamètre est sensiblement uniforme d'un bout à l’autre et qui sont pertorés dans toute leur longneur d'une tubulure sensi- blement uniforme et relativement très larges: à cet égard, elles rappellent certains macaronis et possèdent parfois à une extrémité des prolongements bizarres (fig. 1). Le Muséum possède des stalactites du même genre provenant de la grotte de La Cave (Lot) qui lui -ont été données par MM. Armand Viréet Pierre Embry; elles sont loin d’être aussi pures que celles de Bellamar. .… Comme on le voit par la figure, la surface extérieure [e] ) — N° 569 15 NOVEMBRE 1910 ———" |! est remarquablement lisse, sans aucun pointement cristallin ; elle a même une apparence grasse et vernissée toute particulière qu’il n’est peut-être pas facile d’expli- quer et qui se retrouve dans divers échantillons non Fig. 2. — Stalactites soudées ensemble par une couche transparente de calcite vernissée, (CIN): Fig. 1. — Stalactite trans- parente de calcite en for- me de tube mince rappe- lant un macaroni. (G. N.) stalactiformes et très différents qu'il faudra mentionner tout à l’heure. On remarque que la substance constitutive des stalac- tites tubuliformes est très uniformément cristallisée, au point que la cassure transversale se présente sous la forme d’un demi-rhomboèdre de clivage parfaitement régulier. Ni le contour cylindrique extérieur, ni la perforation également cylindrique, n’apportent la moindre vertur- bation à cette structure. Parfois un seul clivage, aussi net qu’au travers d'un spath d’Islande divise toute l'épaisseur de la stalactite. Parfois deux stalactites fines et cylindriques sont géminées (fig. 2?),c'est-à-dire soudées ensemble dans toute leur longueur et enveloppées d’une couche commune de la substance vernissée, Il arrive que, même dans ce cas, les plans de clivage se conti- nuent dans toute l'épaisseur de l’ensemble, sans dévia- tion, comme ils le feraient au sein d’un cristal unique. D'autres fois, les deux stalactites ainsi accouplées ne sont pas orientées de la même façon et les plans de clivages, nets pour chacune, ne se poursuivent pas de l’une à l’autre. ‘On voit des stalactites translucides et parfaitement clivables, dépourvues d’ailleurs de la structure rayonnée ordinaire, présenter des apophyses plus ou moins com- pliquées. La figure 1 en montre un exemple à son extré- mité inférieure et l’on voit qu'il s’agit de rameaux à géminées et 258 LE NATURALISTE peu près à angle droit sur la tige principale, parfois courbés et associés les uns aux autres de facon très capricieuse. Enfin, en ce qui concerne ce genre de produits, on peut noter des concrétions presque opaques ou d’autres cristallines dont les formes branchues extrêmement compliquées ne paraissent pas pouvoir s'expliquer bien facilement (fig. 3). On y voit toujours la structure large- spécimens qui méritent de nous arrêter un instant, car on ne trouve pas communément leurs analogues dans les cavernes ordinaires. Je veux parler de cristaux parfai- tement définis, parfois volumineux, et dont l'apparence varie beaucoup d’un cas à l’autre. Dans ce genre, je citerai d’abord de gros rhomboëèdres sans modifications, associés les uns à côté des autres et pouvant sans doute constituer des plaques plus ou Fig. 5. — Cristal fusiforme polysyn- thétique. (Gr. nat.) Fig. 3 — Concrétion cristalline branchue et compliquée. (Gr. nat.) Fig. 4. — Trémies calcaires à formes triangulaires. (Gr. ment cristallisée et il est facile d'y provoquer de grands clivages se prolongeant dans toute la masse. À côté de cette première catégorie de produits cylin- droides ou coralloïdes, il est tout une autre série de Fig. 6. — Cristal penné. Gr. nat) nat.) moins larges. Viennent ensuite de longs prismes hexa- gonaux, à base large limitée par trois clivages rhomboé- driques et s’amincissant progressivement jusqu'à l'autre extrémité, aussi terminée par une pyramide triangulaire, ee, Nombre de cristaux, d’ailleurs volumineux, et dont la surface est un peu corrodée, peut-être incrustée, ontune allure générale qui rappelle la variété de calcite que Haüy appelait imitative. Il faut mentionner, au voisinage de ces échantillons, des spécimens consistant en cristaux creux, disposés intérieurement en manière de trémies triangulaires (fig. #) dont l'allure contraste avec leur profil extérieur qui est hexagonal. Beaucoup de cristaux et d’aiguilles fusiformes ont les faces un peu courbées et sont en même temps polysyn- thétiques (fig. 5). Souvent à leur surface on en voit d’autres qui y sont comme greffés latéralement et qui donnent ainsi à l’ensemble une apparence pennée tout à fait remarquable (fig. 6). Fig. 7. — Stalactite à surface pralinée. (Gr. nat.) En terminant, il y a lieu de remarquer que la surface de beaucoup de stalactites et de beaucoup de cristaux se signale par une apparsnce spéciale Fréquemment elle est très lisse, comme vernissée et jouissant d’un éclat gras. D'autres fois très fréquentes, cette surface est comme pralinée d’un enduit cristallin du plus agréable effet (fig. 7). Certaines portions des grottes doivent avoir leurs parois recouvertes de la même croûte neigeuse, car M. Serre en a rempli tout un carton. Dans les lignes qui précèdent, je n'ai pu donner qu’un simple apercu des richesses des grottes de Bellamar. Elles réservent d’ailleurs sans doute bien des trouvailles intéressantes aux cristallographes, comme aux voyageurs qui les visiteront de nouveau. STANISLAS MEUNIER. MALACODERMES ET HÉTÉROMÈRES NOUVEAUX D'AFRIQUE ET D'ASIE Lagria scutellaris, n. sp. — Oblong, assez brillant, courtement pubescent de gris, noir avec le prothorax LE NATURALISTE nes) È © et l'écusson testacés. Tête à peu près de la jargeur du prothorax, irrégulièrement ponctuée, yeux gris, assez grands; fortement échancrés; antennes pas très longues, robustes, à dernier article ©” très Jong, à peu près de la longueur des six précédents; prothorax presque carré, à ponctuation forte, peu serrée; élytres assez longs, bien plus larges que le prothorax, un peu élargis en dessous du milieu, puis rétrécis à l’extrémité, assez fortement et densément ponctués avec de faibles rides transversales. Longueur 6 millimètres. Ile Formose (coll. Pic). — Peut se placer près de fristicula, Fairm, dont il paraît différer par la ponctuation du prothorax, la coloration des mem- bres, etc. : Silis Anceyi, n. sp. — Assez étroit et allongé, un peu brillant, moins sur les élytres, ‘pubescent de gris, en partie foncé, en partie testacé. Tête testacée, maculée de foncé postérieurement; antennes noires, assez grèles, un peu atténuées à l’extrémité; prothorax assez large, arqué en avant, sinué latéralement avec les angles pos- térieurs un peu marqués, impressionné sur le disque, testacé rougeûtre avec une bande foncée médiane n'attei- gnant pas la base; écusson foncé; élytres un peu plus larges que le protnorax, densément et assez fortement ponctués, d’un jaune pâle à macule apicale noire petite ; dessous du corps foncé, un peu roussâtre par place; pattes presque entièrement foncées. Longueur 8 milli- mètres. Guinée. (Je l'ai acquis avec la coll. Ancey.) Voisin de Benuensis, Pic, en diffère par la bande du prothorax qui atteint le bord antérieur de cet organe, la macule petite de l'extrémité des élytres, ete. Silidius æthiopicus, var. Raffrayi. — HElytres testacés ornés chacun d’une petite macule humérale et C’une deuxième très grande étendue d’avant le milieu presque jusqu'au sommet de ces organes; prothorax bimaculé de noir sur le disque. Abyssinie (Raffray, in coll. Pic). Silidius æthiopicus,var. harrarensis. — Elytres foncés, bordés de flave et prothorax à grande macule noire dis- cale. Abyssinie, dans l’'Harrar (coll. Pic). Læmoglyptus subspinosus, n. sp. — Oo’ Peu allonge, brillant, pubescent de gris, noir avec le prothorax, l’écus- son, le pourtour de quelques segments abdominaux et les pattes en majeure partie, ces dernières rembrunies par places, testacés. Antennes foncées, longuement fla- bellées; prothorax court, impressionné transversale- menten avant et en arrière et postérieurement sur le milieu du disque, muni latéralement d’un appendice dentiforme robuste, suivi d’une petite dent; élytres modérement longs, ruguleux. Longueur 5 millimètres, Ile Formose (coll. Pic). Voisin de Bonfordi,Fairm, mais pattes plus claires, forme moins allongée, etc. Cantharis capensis, n. sp. — Assez allongé, distincte- ment et finement pubescent de gris, à peine brillant, en partie noir, en partie testacé avec les élytres verts. Tête noire, testacée parfois en dessous des yeux; antennes courtes, grêles, noires, à premiers articles plus ou moins testacés; prothorax robuste, large, inégal et impres- sionné en dessus, sinué latéralement et faiblement échancré près des angles postérieurs chez ©”, noir sur le disque et largement testacé de chaque côté; dessous du corps noir avec l'abdomen plus ou moins testacé au sommet; pattes testacées avec les genoux et tarses plus ou moins noirs. Longueur 9-11 millimètres. Le Cap : P. Elisabeth (coll. Pic). Voisin de incisa, Wied, mais élytres moins verts, genoux foncés, etc. M. P1c: 260 ms CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS Suite. TROISIÈME PARTIE ASIPHONIDÉS HOMOMYAIRES { Dents cardinales non en série : Nayadidæ. À. | Dents cardinales en série : 2 \ | { Face interne des valves nacrée soyeuse : Nuculidæ. B. . Face interne des valves non nacrée terne : 3. Arcidæ. C, Coquille arrondie ou ovale, dents cardinales en séries + ou moins courbées ; pied large sans byssus : 4 a) Pectun- culineæ. Coquille allongée subquadrangulaire, dents cardinales en | série + ou — rectilignes, pied étroit muni d'uu byssus : 1 b) Arcinæ. À : NAYADIDÆ 1! Charnière sans dents latérales en crête. Margarilana. | Charnière avec dents latérales en crête. Unio s. st. 2. B : NUCULIDÆ 1 Pas de sinus palléal : Nucula. Un sinus palléal : Leda. C : ARCITÆ a) Pectunculinæ. Coquille ovale ou triangulaire, très ‘inéquilatérale, pas | d'arealigamentaire. 5. ; } Coquille orbiculaire, subéquilatérale + ou — oblique; area ligamentaire triangulaire, striée. 6. NAYADIDAE 1. Margarilana Cordieri, d'Orb. typique. —2.M. Cordieri, var. anti- quus, d'Orb. — 3, 4. Unio Wateleli, Desh. — 5, 6. Unio Michaudi, Desh., — 7, 8. Unio truncatosus, Desh. LE NATURALISTE ! Côté postérieur court, tronqué obliquement ; ligament ex- terne dans une rainure : Nucinella. | Côté postérieur allongé, carêné ; ligament dans une fos- \ sette triangulaire : Tr'inacria. Ligament non attaché dans une fossette, bord palléal g | crânelé en dedans : Pectunculus. Ligament attaché dans une fossette triangulaire sous les crochets, bords non crénelés en dedans : Limopsis. b) Arcinæ. Ligne cardinaie droite, dents égales, nombreuses, plus ou moins parallèles entre elles : Arca. { Ligne cardinale portant au centre de petites dents trans- 1 verses et latéralement 2-5 grandes crêtes dentaires pa- rallèles au bord cardinal : Cucullœæa. CLÉS DES ESPÈCES GENRE MARGARITANA M. Cordieri, d'Orb. Sparnacien., Cuis, fig. 1. Var. antiquus d'Orb. Sparnacien de moitié plus courte que la forme typique, fig. 2, même localité. GENRE UNIO,. s. str. .Coquille au moins 2 fois + longue que large, bord car- dinal droit, surface dorsale ornée e côtes flexueuses, concentriques vers le crochet. U Wateleli, Desh., Sparnacien, Soissons, fig. 3-4. Coquille ovalaire, à bord cardinal convexe, la longueur . ne faisant jamais de une fois et demi la largeur. 2. et en arrière, très fortement bombée. U. Michaudi, Desh., Sparnac., Cuis, fig. 5-6. Coquille ovalaire, tronquée en arrière, à valves beaucoup moins bombées que dans le précédent. | Coquille ovale oblongue, régulièrement arrondie en avant | U. truncatosus, Desh. Sparnac., Cuis, fig. 7-8. P.-H. FRITEL. a ———— — À —————————— ————— LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 1° Aporophila Haasi, Stgr. — D'après une com- munication qu'a bien voulu me faire M. R. Püngeler, d’Aix-la-Chapelle, cette noctuelle aurait été obtenue d’une chenille trouvée dans les environs de Vernet-les- Bains (Pyrénées-Orientales), par le Dr Os. Struve. J'ai élevé moi-même cette espèce en Castille, où sa chenille n’est pas rare sur les Genista purgans, L., genêt qui est aussi très abondant sur les montagnes qui avoi- sinent Vernet-les-Bains. Chenille. — Adulte, elle mesure 45-50 millimètres. Elle est allongée, subcylindrique, médiocrement atténuée en avant, jaunâtre sur le dos, verdâtre en dessous, avec de nombreuses mouchetures brunes, clairsemées sur le dos entre les lignes sous-dorsales, et beaucoup plus fournies sur les côtés qui sont brun olivâtre; lignes et bandes blanc de crème : dorsale très fine, bordée de brun, peu distincte sur les premiers segments, interrompue aux incisions par une tache brune; sous-dorsale fine, bordée de brun ; bande stigmatale lavée de jaune soufre; verru- queux petits, blanc jaunâtre, avec un point pilifère noir; poils courts, blonds; tête brun jaunâtre, plus foncé au sommet des calottes; ocelles noirs, organes buccaux jau- nâtres; écusson gris ou brun jaunâtre avec le commen- cement des trois lignes du dos; clapet de même couleur et marqué par la fin des mêmes lignes ; pattes écailleuses blondes; membraneuses de la couleur du ventre avec crochets noirâtres; stigmates grands, jaunâtres, cernés de noir. FE FE TE LE NATURALISTE 261 C’est dans le courant de mai et la première quinzaine de juin qu’en battant les Genista purgans, on fait tomber dans le parapluie renversé les jeunes chenilles de l'Apor. haasi; elles sont alors vertes et se confondent aisé- ment avec les chenilles d'Apor. nigra, Hw. et Lutulenta, Bkh. (1). Plus tard, on n’en voit plus, car, pendant le jour, elles descendent à terre se cacher parmi les débris végétaux ou sous les pierres, ou même en s’enfonçant dans la terre et ne remontant que la nuit pour manger. Au commencement de juillet, elles s’enterrent défini- tivement pour se transformer. Chrysalide. — Brun rougeûtre ; surface lisse sur les ptérothèques sans nervures distinctes, finement ridée sur le thorax et chagrinée sur les segments abdominaux; verruqueux peu distincts, en petite dépression; stigma- tes grands, très étroits, noirs; mucron noir, subconique, un peu apiati en dessous, tout ridé longitudinalement et terminé par deux épines longues, minces, parallèles, brun rougeâtre, à extrémité un peu courbée en crochet. 2° Ephestia disparella, Rag. — On ne connaissait qu'un mauvais exemplaire pris dans les Landes en juin et rapporté avec doute à cette espèce (Monogr. des Phyci- des, t. II, p. 298). _ Ce doute est maintenant levé, car Pespèce existe dans plusieurs points du midi de la France. Je J'ai capturée en mai dans les Alpes-Maritimes, en mai et juin dans l’Aude, en juin et juillet dans l'Hérault. Elle habite aussi l'Espagne : je l'ai prise en juillet près de Ségovie. 3° Orenaia ventosalis, n. sp. — Cette nouvelle forme d’Orenaia participe à la fois à Helveticalis, HS. et à Rupestralis, HB. (Anderreggialis, HS.) : à Helveticalis, par la taille (19-23 millimètres) et le. dessous des ailes supérieures, sans ligne courbe avantla bordure noirûtre; à Rupestralis, par la netteté des lignes transverses des ailes supérieures et la partie claire des ailes inférieures. Elle diffère des deux par cette partie claire des ailes inférieures, qui est plus blanche et qui occupe, sauf chez la ©, presque les trois quarts de l’aile, et par le dessous des ailes bien plus blanc. La deuxième ligne, presque droite, à peine anguleuse vers le bord interne, est très différente de celle d'Helveticalis figurée par Herrich. Schæffer, qui forme un coude très prononcé et un angle accentué sur la nervure 1. La lunule du disque est très obsolète en dessus et très distincte en dessous. Cette Orenaia vole en juillet sur le mont Ventoux. — Communiquée par notre collègue, M. H. Brown, de Paris. 4° Conchylis woliniana, var. V. Lorana,Fuchs. — Un seul exemplaire pris en juillet à Vernet-les-Bains (Py- rénées Orientales), parmi de nombreux plants d’Artemisia absinthium, L., et ressemblant tout à fait à la variété Lorana, Fuchs, dont je possède deux co-types, reçus de Fuchs lui-même et obtenus de chenilles ayant vécu dans les tiges d’Artemisia absinthium. (1) Staudinger (ris, iv, p. 280) dit avoir obtenu l’Apor. haasi de nombreuses chenilles qui lui ont paru semblables et qui . néanmoins lui ont donné en outre les Apor. nigra, Hw. et Lulu. lanta, Bkh. Ces chenilles avaient été trouvées en avril, soùs les pierres. Connaissant bien les chenilles d’Apor. nigra et Lutulenta, pour les avoir rencontrées souvent dans le midi de la France, ‘Je les ai séparées de celles qui m'en ont paru différentes et J'ai pu éviter la confusion de ces trois espèces. 5° Argyresthia abisella, n. sp.— Cette nouvelle espèce a un faux air de Plutella et d'Hofmannia. On reconnait de suite que ce n’est pas une Pluiella à l'exa- men de ses palpes.Ce ne peut être non plus une Hofman- nia : elle est dépourvue d’ocelles et ses ailes supérieures n’ont pas la même coupe, mais possèdent le stigma. Voici ses caractéristiques : tête hérissée; ocelles nuls ; palpes grêles, pendants; palpes maxillaires nuls; an- tennes simples,-à peine dentées ou créneilées. Ailes supé- rieures lancettiformes, avec stigma; 12 nervures libres, 1 non bouclée, 2 avant l'angle de la cellule, 3 un peu incurvée à son origine, de l'angle; 7 au bord externe. Ailes inférieures lancettiformes, un peu élargies sur la côte, de la base au milieu; 7 nervures, 4 manquant, 5 et 6 libres. Oviducte de la © exserte. Ces données ne répondent pas de tout point à la dia- gnose générale des Argyresthia, en ce qui concerne la nervulation des ailes inférieures ; mais déjà des espèces d’'Argyresthia, la Rufella Tngstr., par exemple, offraient des exceptions. On doit donc établir un autre groupe dans ce genre. La section À de nos Argyresthia, telle que l’a établie Heinemann : Ast 7 und 8 der Vdfl gesondert, doit com- prendre deux subdivisions : 40 Ast 5 und 6 der Hitft gestielt. DORE eee JeSOndente La nouvelle Arg. Gel trouvera tout FA een sa place dans cette dernière subdivision, avec l'Arg. ru- fella. Envergure : 15-16 millimètres Ailes supérieures blan- ches, plus ou moins parsemées d'écailles brun jaunâtre doré, à extrémité brun foncé ou noirâtre même, formant comme des points sur les principales nervures : costale, sous-costale, médiane et dorsale, et des taches plus ou moins régulières : une costale à la base, descendant jus- qu’au pli ou le dépassant un peu; deux autres dans le pli, après le 1/4, et le disque, avant le milieu, semblant se réunir en une bande transverse oblique; une dernière tache ou gros point à l'angle inférieur de la cellule, simulant aussi,avec des écailles foncées plus abondantes au-dessous d’elle jusqu'au bord interne et au-dessus jus- que vers la côte, près de l’apex, une seconde bande transverse vague et oblique. Franges blanches, partagées par une ligne ou bandelette brun noirâtre et terminées par du brun vers l’apex. Ailes inférieures gris brunâtre, légerement Franges blanches, lavées de jaunâtre à la base. Tête et thorax blancs; antennes blanc jaunâtre, plus ou moins distinctement él ne ont annelées de brun; palpes blancs; abdomen gris où brun jaunätre, touffe anale blanche. Pattes blanches, les antérieures et les médianes tachées extérieurement de brun doré. Var. Alterella. — Un peu plus grande-(16-17 milli- mètres) et plus sombre ; ailes supérieures lavées de brun doré par places, dans le pli, le disque et l’espace subter- minal, avec franges brunâtres; ailes inférieures plus foncées et franges brunâtres; tête parfois ocracée en dessus. Plusieurs exemplaires pris en juin et juillet dans les Hautes-Alpes et l'Isère; ceux de l'Isère ont été capturés par notre collègue, M. Viard, de Paris. 6o Lita spergulariella, n. sp. — Envergure : 9-10,5 millimètres. Ailes supérieures étroites, ocracé jaunâtre; la côte, les nervures, partie du disque et l’es- pace terminal plus ou moins chargée d’ écailles noir violacé. 19 © 19 bleuâtre, à base blanc bleuâtre; lignes transverses dis- tinctes, peu anguleuses, blanc jaunâtre ; une tache cos- tale peu distincte au 1/4. une dans le disque, avant le milieu, une après le milieu, parfois redoublée, une dans le pli, placée obliquement au-dessous de la première du disque, toutes noires et entourées d’ocracé ferrugi- neux; bord de l’aile taché de points noirs, ceux du bord costal et de l’apex bien distincts. Franges gris brunâtre, avec deux fines lignes d’écailles noires, plus ou moins régulières, Ailes inférieures soyeuses, luisantes, blanchâtres, assombries vers les bords; nervures à peineindiquées en brunâtre. Franges gris brunâtre, teintées d’ocracé. Tête blanc de crème en avant, grise en dessus. An- tennes brun foncé, finement annelées de jaunâtre; palpes blanc jaunâtre; squames du deuxième article très peu tachées de brun à l’extrémité, troisième article deux fois zoné de brun foncé; thorax ocracé jaunâtre ; abdomen gris brunâtre, touffe anale jaunâtre. Chenille mesurant 9 millimètres de longueur; vert jaunâtre, sans lignes distinctes; premier et deuxième segment brun rougeñtre très foncé; verruqueux très petits, noirs, avec poils blonds; tête brun foncé, en avant, avec une large bordure noire; écusson noir lui- sant; clapet brun; pattes écailleuses noires, membra- neuses de la couleur du fond, crochets. brun .jaunâtre ; stigmates indistincts. Cette chenille-vit en juin sur le littoral de l'Aude, aux dépens des feuilles un peu charnues de la Spergularia azorica, Lebel, qu’elle mine, après les avoir réunies en petits paquets, et aussi des inflorescences; elle descend à terre pour se chrysalider, à la surfacè du sol, dans un. petit cocon de soie blanchâtre, entouré de grains de sable. La chrysalide est brun jaunâtre; surface présentant une très fine et rare pubescence; nervures indistinctes sur les ptérothèques; stigmates en dépression, sauf ceux du pénultième segment; mucron large, conique, très obtus, avec quelques poils blond roux, à crochets dis- posés en éventail, quatre de chaque côté. Le papillon éclôt une quinzaine de jours après et vole en juillet. Il appartient au groupe des Lita halophiles ; il se rapproche de l’Ocellatella, Boyd, par l’imago et de l'Halimella, Mill., par la chenille. P. CHRÉTIEN. : LE DÉBOISBMENT BT LA MALARIA EX GRÈCE A l'époque de sa grandeur, la Grèce était très peuplée: les historiens estiment qu’elle possèdait au moins huit millions d'habitants. La dépopulation, déjà marquée dans la seconde moitié du quatrième siècle, s’accentua au point qu'à la fin du troisième ce pays devint une proie facile. Les villes, les ligues les plus puissantes n'arrivaient à mettre sur pied qu: quelques milliers de soldats; l'Hellade entière ne pouvait, d'après Plutarque, armer plus de trois mille hoplites (1). Les historiens ont expliqué cette dépopulation par l'oliganthrophie : comme les Français actuels, les an- (1) On trouvera des détails nombreux dans Duruy, Histoire de la Grèce, tome IIT, pages 456 à 458. LE NATURALISTE ciens Grecs, disent-ils, ne voulaient plus faire d'enfants. L'exemple des Spartiates est célèbre, ils étaient 9.000 au temps de Lycurgue, 8.000 en l'an 480. 6.000 en 420, 2.000 en 371, 1.000 au temps d’Aristote, 700 en l'an 230 sous Agis IV. Le nombre ‘des citoyens libres diminua de même dans toutes les cités. Mais ce n’était là qu’une aristocratie; partout et toujours les classes dirigeantes se sont éteintes rapidement. Or, en Grèce, non seule- ment les chefs, mais les soldats manquaient. On a encore noté que la dépopulation coïncide souvent avec une émigration intense. Dans la seconde moitié du quatrième siècle, les Grecs pratiquaient le métier des armes et se vendaient comme mercenaires, Après les conquêtes d'Alexandre, il se fit en Asie un véritable exode d'Hellènes. Le travail rural fut tenu en mépris, les champs manquèrent de bras et la dépopulation fit de rapides progrès. Le même phénomème se produisit en Italie après la conquête du monde, et plus tard en Espagne après la découverte de l'Amérique. Dans ces deux pays, racontent les ‘historiens, les campagnes furent désertées, les cul- tures abandonnées par les émigrants furent remplacées par l'élevage des troupeaux. On ne possédait pas alors les machines agricoles qui permettent aujourd’hui de suppléer au manque de bras, niles chemins de fer qui transportent, au moment des récoltes, des milliers de travailleurs supplémentaires venus parfois de pays loin- tains. Force était de recourir à l’art pastoral que quelques bras suflisent à exercer, surtout quand il s’agit d'élevage extensif de moutons et de chèvres, le seul praticable dans les pays secs du bassin méditerranéen. L'émigration et la dépopulation favorisèrent aussi en Grèce l’art pastoral. Celui-ci, en se développant, produisit deux maux qui ruinèrent définitivement l’ Hé lade : le déboisement et la malaria. Il est indubitable que la Grèce fut autrefois très bois sée. Aujourd'hui la terre se montre dénudée dans les lieux dont les auteurs anciens célébraient la fraicheuret l'ombre: l’Arcadie n’a plus de chênes, le Pélion est dé- pouillé de ses forêts, Épidaure est dans un site aride, Samos est dénudée... De même les rivières qui avaient un débit régulier sont devenues des torrents d'ordinaire à sec: le Céphise et l’Hissus, en Attique, l'Éleuthérion et l’Astérion, dans la plaine d'Argos... On a attribué le dé- boisement aux guerres, aux incendies, à la cupidité des hommes.Mais ces maux sont réparables; de nouveaux arbres repoussent, spontanément; seuls, les troupeaux qui dévorent lessemis re les forêts de se recons- tituer. \ -L'œuvre-que les bergers ont accompli depuis plus..de vingt siècles, ils la. continuent de nos jours. Les quel- ques rares forêts qui subsistaient en Thessalie, en La- ‘conie, sont brülées par ces imprévoyants qui veulent donner des pâturages à leurs troupeaux. Les protections politiques assurent l'impunité. Et pourtant il existe une ligue pour le reboisement dont le roi et la reine sont présidents d'honneur. ne La déforestation appauvrit le pays et produisit une autre conséquence plus redoutable encore : la malaria. On sait que le déboisement provoque la: formation d’étangs générateurs de moustiques et de fièvres. Lefait a été étudié dans les Marennes et les marais Pontins en Italie, à Alésia en Corse. Dans les Landes et la Solo- gne en France, seul le reboisement put ramener la salu- brité. Dans les plaines argileuses, imperméables; les ‘indécis, hésitants, faibles, égoistes, LE NATURALISTE 263 arbres boivent l'eau: et l’'empêchent de stagner en marais. En Grèce, pays accidenté formé de terrain cal- caire perméable, les étangs se produisirent par un mé- canisme différent. Dans les pays calcaires, l’eau filtre par les fissures et s’écoule par des rivières souterraines. Celles-ci produi- sent des effondrements du sol, vastes cavités que colmate le limon. Il se produit ainsi des lacs qui vident leur trop plein dans le fleuve souterrain au moyen de déversoïrs ou « catavothres ». Lorsque ceux-ci viennent à se boucher, le niveau du lac s'élève jusqu’à ce qu'il attei- gne d’autres fissures latérales qui assurent à nouveau l'écoulement, mais peuvent aussi s'obturer. Alors, sui- vant les alternatives de pluies et de sécheresse, les eaux s'élèvent, s’abaissent, formant sur leurs rives des maré- cages propices à l’éclosion des moustiques anophèles. De nombreux lacs s’étagent en chapelets dans les vallées, répandant parteut les fièvres. Etangs et malaria sont donc une conséquence de la déforestation qui est due elle-même au développement de l’art pastoral. : Plusieurs médecins, MM. Jones, Cawadias, ont insisté sur le rôle de la malaria dans la décadence de la Grèce. Avant le cinquième siècle, l'impaludisme était très rare, les auteurs n’en parlent guère. On ne relève à son sujet que quelques passages obscurs dans Homère et Théognis. On cite encore la légende de l’hydre au souffle empoisonné qui habitait les marais de Lerne et dont Héraclès trancha les neuf têtes. On rappelle l’his- toire du philosophe Empédocle : il fit cesser une épidé- mie de fièvre avec frissons qui décimait sa patrie, Agri- gente, en élevant un mur qui arrêtait le souffle des marais. Quelques travaux de drainage remontent à la préhistoire : on attribuait à Hercule la gloire d'avoir creusé dans la plaine de Phénéos un canal qui dégorgeait les entonnoirs; la rivière souterraine qui donne issue au lac Céphise était nettoyée au moyen de seize puits dont les Béotiens ignoraient l’origine. . À partir du cinquième siècle, les passages des auteurs grecs qui se rapportent à la malaria deviennent nom- breux. Presque tous les écrivains, Aristophane, Isocrate, Platon, Théophraste... insistent sur la fièvre avec fris- sons, et dans la littérature médicale,œuvres d'Hippocrate, de Galien, d’Arétée, d'Alexandre de Tralle, de Paul d'Egine, les fièvres de marais tiennent une grande place (1). À mesure que le pays se dépeuplait, que l’art pastoral s’étendait, que le déboisement progressait, la malaria agrandissait son royaume. À l’époque romaine, nous possédons de nombreux témoignages de ce dépeu- plement et de l'extension des fièvres. Nous savons aussi que le pays était entièrement déboisé : Strabon rapporte que presque toutes les montagnes que l’on voyait de la cûte étaient dénudées, Il'en est toujours de même. La Grèce ne contient que deux millions et demi d'habitants; elle est déforestée, elle est très impaludique. En 1905, on a calculé que la malaria avait fait 960.000 victimes et causé 5.909 décès. :: M. W. Jones va plus loin : il estime que la malaria influa sur le caractère des Grecs qu'il rendit lâches, tels que Polybe et les auteurs romains nous les décrivent. Sans doute la (1) Voir pour plus de détails M. W.-H.-S. Jones, Malaria, Cambridge, 1907-1908; Jankelevitch, Presse Médicale, 4 dé- cembre 1909; H. Cawadias, Bulletin de la Société française d'histoire de la Médecine, 1909, pages 158-165. 2 malaria en même temps qu’elle provoque la chétivité amène des troubles moraux, notament la mélancolie. Mais, quelque étendu qu'ait été le domaine de ce fléau, il ya toujours eu de nombreux territoires qui y ont échappé. Si les Grecs vigoureux et intelligents de ces régions saines sont devenus des grécules à l’époque romaine, c'est qu’ils prirent le caractère des peuples restés intelligents, mais devenus asservis et exploités. Au xIxe siècle, au moment de la guerre de l'indépen- dance, les Hellènes ont montré un courage héroïque ; pourtant leur pays était depuis longtemps déboisé, dé- peuplé, voué à l’art pastoral, infesté par la malaria. Si, dans la dernière guerre, la génération actuelle s’est montrée moins courageuse, c'est qu’elle avait longtemps joui des bienfaits de la paix. Seuls les Crétois toujours assujettis gardèrent dans leurs révoltes les qualités anti- ques. Actuellement le mal de la politique sévit en Grèce, mais ce n’est point le seul pays qui en souffre. S'il en souffre davantage, c'est que ce malse fait sentir davantage dans un pays appauvri et faiblement peuplé. FÉLIX REGNAULT. À PROPOS DU TRANSFORMISME MŒURS & MÉTAMORPHOSES des espèces du genre RHIZOTROGUS, Lat. Rhizotrogus pini, Oliv. Larve. — Xambeu, 11° mémoire 1901, 3, p. #1. Corps plus petit, moins iarge que celui de la larve de Rhiz. fuscus, blanchâtre, à extrémité brunâtre; tête d’un beau jaunâtre, ligne médiane bifurquée, six fovéoles le long des traits, six points ciliés en arrière de la lisière frontale ; mandibules, la droite biseautée, la gauche biden tée; le premier segment thoracique paré d’une large .tache latérale jaunâtre; segments abdominaux blanc jaunâtre, les sept premiers avec courtes spinules ; sac incisé en forme de V à branches très ouvertes, dessous blanchâtre plus clair ; hanches longues, trochanters ta- chés de rougeâtre; onglet tarsal rougeâtre; stigmates blanchâtres à péritrème déprimé jaunâtre. Cette larve vit des racines des plantes formant gazon au bord des lisières des forêts de pin de la moyenne montagne ; elle n’y est pas rare; issue d’une génération pondue en août, elle progresse jusqu’en mai suivant avec interruption dans le cours de la saison hivernale ; alors seulement elle se façconne dans le sol la loge qui devra la protéger durant son existence nymphale. Nymphe. — Corps plus petit, plus effilé que celui de Rhiz, fuscus, extrémité postérieure en pointe bifide; pre- mier segment thoracique clypéiforme, à bord relevé, segments abdominaux ridés, atténués vers l'extrémité, les sept premiers à bord postérieur relevé en léger bour- relet. La nymphe repose dans sa loge sur la région dorsale, elle peut imprimer à ses segments abdominaux de lé- gers mouvements défensifs suffisants pour assurer sa protection. L’adulte n’est pas rare dans les lisières de nos bois de 264 LE NATURALISTE pin; c’est un fin voilier qui apparaît en juillet au moment le plus chaud de la journée, de 10 heures à 2 heures, plus tard en temps d'orage; son vol est élevé et bien soutenu : il n’est pas nuisible, sa larve non plus: Le caractère spécifique bien distinctif chez les larves que nous venons de décrire du genre Rhizotrogus con- siste en la présence de points ou de fovéoles placés en arrière de la lisière frontale; chez les nymphes, c’est la couleur et le volume qui peuvent guider; — pour l’adulte, c'est la taille, la couleur, les poils, points et cicatrices dont le corps est couvert. Après avoir ainsi donné les traits différentiels de la larve et de la nymphe de chaque espèce, nous‘allons maintenant envisager la vestiture de l'adulte pour voir combien peu se ressemblent les cinq espèces observées. Nous prendrons comme guide de là description : Mul- sant, Lamellicornes de France, 1871, 2e édition. Nous ne donnerons de chaque espèce que la phrase diagnostique de l’auteur lyonnais. Rhizotrogus rufescens, Lat. Mulsant, loc. cit., 1871, p. 578. Longueur 14 à 15 millimètres, largeur 5 à 6 milli- mètres. Corps oblong ; tête et prothorax d’un rouge rosat, front pourvu d'une saillie transversale sur son milieu et à sa partie postérieure, thorax anguleux garni de quelques poils blonds, finement ponctué, couvert de poils épars sur le reste du corps; écusson ponctué, élytres d’un Jaune fauve à suture un peu obscure, chargés d'une cote suturale et de deux nervures un peu moins saillan- tes, ruguleuses, marquées de points donnant naissance à un poil fin, court et peu apparent; ‘pygidium briève- ment hérissé de poils, ventre d’un jaune fauve, briève- ment pubescent; pattes d’un jaune fauve ; femelle sem- blable au mâle. Rhizotrogus cicatricosus, Muls. Mulsant, loc. cit., 1871, p. 590. Longueur 14 à 17 millimètres ; largeur 6 à 7 milli- mètres. Corps oblong; prothorax d’un rouge rose, cilié en avant et sur les bords, glabre sur le disque qui est im- ponctué, marqué de points plus ou moins serrés; écus- son imponctué, marqué de points rapprochés: élytres d’un fauve jaune, à suture rougeâtre, à extrémité brune, glabres, ruguleusement ponctués, avec côte suturale ; ventre rouge orangé, avec sillon longitudinal, hérissé de poils d’un livide rougeûtre ; pattes d’un fauve rougeâtre ; femelle semblable au mâle mais à corps plus épais. Rhizotrogus fuscus, Oliv. Mulsant, loc. cit., 1871, p. 572. Longueur 12 à {4 millimètres ; largeur 6 à 7 milli- mètres. Corps oblong, noir, hérissé de poils à la tête, carène frontale entière, front sans fossettes, antennes d’un rouge fauve; prothorax finement ponctué, hérissé de poils d’un blanchâtre terne; élytres ruguleusement ponctués,glabres ou à peu près, chargés d’une côte sutu- rale, de deux autres pareilles et de deux nervures; abdo- men brunâtre, garni de poils les uns couchés, les autres mi-relevés par rangées transverses: pattes noires ou brunes ; femelle semblable au mâle, plus épaisse, rouge rosat à la tête et au prothorax, d’un fauve flave ou tes- tacé aux élytres ; dessous rouge rosat. Rhizotrogus maculicollis, Villa. Mulsant, loc. cit., 1871, p. 584. Longueur 12 à 14 millimètres; largeur 4 à 5 milli- mètres. Corps oblong, prothorax d’un flave rougeâtre avec trait longitudinal brun, marqué de points séparés par des intervalles presque lisses, hérissé de poils flaves- cents ; écusson ponctué ; élytres glabres, ponctués, brun rougeätre, chargés de deux côtes suturales et de deux autres plus faibles ; abdomen orangé, hérissé de poils rigides ; pattes d'un fauve jaunâtre: — femelle à corps plus massif; prothorax rougeâtre sans trait médian brun, grossièrement ponctué; élytres brun rougeûtre ; pygidium rouge orangé, flave sur les côtés. Rhizotrogus pini, Oliv. Mulsant, loc. cit., 1871, p. 562. Longueur 1#à15 millimètres; largeur 5 à 7 millimètres. Corps oblong, front noir avec sillon transverse et ligne _ longitudinale ; prothorax noirâtre sur sa moitié mé- diane, glabre ou à peu près, flave sur les côtés avec sillon médian; élytres chargés chacune de cinq petites | côtes d’un fauve testacé, garnis de poils peu apparents, abdomen noir, dernier segment testacé, pattes jaunâtres; femelle semblable au mâle mais à corps plus épais, élytres moins convexes. Chez ces cinq espèces de Rhizotrogus, comme au reste dans toutes les espèces du genre, les mâles se distin- guent des femelles par leur massue antennaire bien plus développée et dont les articles sont au nombre de neuf chez les Amphimallus, de dix chez les Rhizotrogus. ainsi que parle volume de leur corps. Pour résumer cette phrase diagnostique particulière à chaque espèce, nous constatons, sujets en main, les différences suivantes : Le Rh. rufescens est rosâtre, peu ponctué, peu pu- bescent. Le Rh. cicatricosus est rougeâtre, à ponctuation accen- tuée, à pubescence claire et longue. Le Rh. fuscus, noir chez le mâle, est rougeûtre chez la femelle, à grosse ponctuation, à pubescence épaisse. Le Rh. maculicollis est rougeâtre, mêlé de noirâtre à ponctuation diffuse, à pubescence longue et serrée. Le Rh. pini est brun noirâtre, à ponctuation peu mar- quée, à côtes élytrales carénées, à pubescence nulle en dessus, épaisse, cotonneuse et blanchâtre en dessous. Passons maintenant à l’ordre dans lequel paraissent les cinq espèces sur le plateau de Belloc, avec les heures de sortie : De janvier à mars, de 5 à 7 heures du soir, le Cicatri- COSUS. En mai, de 7 à 9 heures du matin, le Maculicollis. En juin et juillet, de 7 à 9 heures du matin,le Fuscus. En juin, de 7 à 8 heures 1/2 du soir,le Rufescens. En juillet, de 40 à 2 heures du soir, le Pini. Ce qui représente une succession étagée d'espèces qui pendant plus de six mois donne vie, à heures diverses, à ces coteaux si dénudés. Nous avons déjà fait connaître dans le journal Le Naturaliste, 1905, p. 117, pour les espèces de France par nous observées, avec considérations à l'appui, les causes jusqu'ici inconnues sur ces différentes époques d’appari- tion avec la diversité de leurs heures. De ces différentes époques d'apparition, de cette diver- sité d'heures, il nous est permis d’aflirmer que les es- pèces observées ne peuvent se mélanger au point de constituer des variétés tombant sous le coup du système préconisé par l’école des darwinistes. : LE NATURALISTE < Én : Z = a Avec la couleur, avec la pubescence ou avec la ponc- tuation, il aurait pu se produire quelques modifications, si légères fussent-elles, durant ce long espace d’observa- tions ; pendant plus de soixante années rien de particu- lier ne s’est produit, les espèces sont restées dans l’ordre primordial établi par la création, c’est-à-dire se reprodui- sant dans cet ordre, comme dans un moule, depuis des siècles, et susceptibles de se maintenir dans les mêmes conditions durant des milliers d'années encore. Réflexions sur le transformisme. M. Fabre, de Sérignan (Vaucluse), dont on vient de célébrer le jubilé (avril 1910), a donné dans ses divers mémoires de nombreux exemples probants qui sont à l'encontre du darwinisme ; pas un savant n’y a répondu ; quelques-uns se sont contentés de rééditer cette phrase caractéristique du précurseur du transformisme : «Fabre, c'est un observateur inimitable » ; ou bien d’autres, que Von trouve parmi les entomologistes en chambre, ou en commission, se sont contentés naivement de dire que les angles des faits relatés par Fabre avaient besoin d’être arrondis, ce qui est bien puéril et n’a aucune si- gnification au point de vue de la confirmation du trans- formisme ; à citer des exemples du grand entomologiste sérignanais, il faudrait des pages entières. À propos des Paléopterines fossiles décrits par Scud- der sous le nom générique de Miamia, Maurice Girard dit : « Ces créations si anciennes prouvent, avec d’autres fossiles, l'existence de types les plus élevés des insectes aux époques les plus reculées de la vie organique. Ainsi tombent en partie devant les faits modernes ces théories si séduisantes mais erronées d’un perfectionnement pro- gressif des formes et d’un transformisme des espèces, » Pictet, dans sun Traité d’entomologie paléontologique, démontre que l’histoire des insectes anciens fournit plus d'arguments contre la loi de perfectionnement graduel des êtres (darwinisme) qu'en faveur de cette théorie. F. Vachal (Ann. Soc. ent. fr.), 1905, p. 68, mentionne le fait d’une Mélipone qui, depuis trois mille années, a conservé les mêmes caractères. M. Fernand Meunier trouve un Diptère mycétophile, l’'Empalia vitripennis, fossile, différent très peu de l’es- pèce vivante : « Ces gracieux diptères, dit-il, ne parais- sent guère s'être transformés depuis la période ter- tiaire. » Combien d’autres exemples, et ils sont milliers, qui tous prouvent en entomologie que l'espèce est im- muable. Tel est l’avis que partagent beaucoup de bons esprits inspirés par la pratique des faits exacts et non d’après les théories fugaces du darwinisme ; le hasard n’a jamais rien créé de stable. En dehors de ces cas d’immutabilité, il est des faits du domaine pratique que néglige Darwin. Ainsi le Philanthus apivorus à appris, par sélection, par transformisme, à tuer sa victime qui est l’Apis melli- fica, l’abeille commune, en la poignardant à un point faible; pourquoi cette abeille, qui a un dard mortel pour se défendre, n’a-t-elle pas appris, en raison des mêmes causes, à parer aux attaques de son adversaire ? Mais nôn, si le Philanthus poignarde sa proie, c'est - qu'il l’a toujours poignardée, le contraire ne s’explique- rait pas, d’où il résulte que l’un et l’autre sont nés et ont vécu dans ces conditions d’extermination et qu'ils 265 continueront à y vivre tant qu'il y aura des Philanthes et des Abeilles ; et quels meilleurs exemples voulez-vous en faveur de la fixité des espèces? Nos vues étant limitées par notre champ d'observa- tions de Belloc, nous arrêtons là nos citations pour ne pas sortir du cadre de nos expériences. CAPITAINE XAMBEU. Un extrait de cette notice a été envoyé pour être re- produit aux Annales de la Societé linnéenne de Lyon où figurent mes travaux sur les mœurs et les métamor- phoses des insectes. LES GENRES DE LA FAMILLE DES RANUNCULACÉES DU GLOBE Leur Classification et leurs principaux usages Caractères généraux de la famille. Sépales 3-8, (généralement 5), hypogynes, libres, sou- vent pétaloides et caducs. Pétales isomères avec les sépales ou plus nombreux, hypogynes, libres, parfois mal formés ou nuls. Efamines très nombreuses, libres. Anthères à déhiscence latérale ou extrorse. Carpelles gé- néralement nombreux, uniloculaires, libres ou plus ou moins soudés. Ovules tantôt solitaires, dressés hypo- nastes ou pendants épinastes, ou nombreux, bisériés, horizontaux. Fruit tantôt indéhiscent sec (akène) ou charnu (baie), tantôt déhiscent (capsule, follicule). Graines sans arilles; tégument simple ou double. Em- bryon petit. Albumen corné ou charnu. Herbes annuelles ou vivaces par stolons, plus rare- ment plantes ligneuses (Clematis, Thalictrum, Xanthor- rhiza). Feuilles radicales ou alternes, rarement opposées (Clematis), entières ou plus ou moins lobées ou divisées, à pétiole souvent engainant à la base. Fleurs générale- ment isolées, rarement en grappes ou paniculées, presque toujours hermaphrodites. TABLEAU DES SOUS-FAMILLES .. I. Ranunculoïdées. II. Helléboroïdées. Akènes indéhiscents..... Follicules, baies ou capsules. Sous-FAMILLE I. — RANUNCULOÏDÉES. Tribus. Feuilles opposées.............. A. Clématidées. 1 4 Feuilles alternes, radicales ou simulant un in- volucre, jamais opposées.................. : 1° B. Anémonées. C. Ranunculées. Ovules pendants épinastes...... Ovules dressés hyponastes...... 266 _t1AÀ, Clématidées: Clematis, L.— Arbrisseaux ou arbustes grim- pants par cirrhes ou par les pétioles foliaires, à feuilles simples, trilobées ou plus où moins :. composées-pennées, opposées. Périgone (4): | généralement à 4 pièces pétaloïdes (plus rare- ment à 6-8 pièces). Fleurs parfois dioiques. Carpelles presque toujours surmontés d'un long style plumeux. — 170 espèces : haies et. buissons dans presque tout le globe (2). Fig. 1. — Clematis Vitalba, L. Fruits. B. Anémonées. ANTIQUE SNS D AE MIT Rens à Se Le AIMÉTIQUE SE none PR ee RARE 9 L'ÉRA STE ER ne de ne ne PL A ne ee ol EUTOPES RE RSA SRE fran Re ee ER all Océanie eee ea ornée 9 , À Pièces du périgone éperonnées à la base..... 150 Non": RARE EN nr TES es RNA n ! Myosurus, L. — Herbes annuëlles à feuilles radicales linéaires, portant à leur aisselle les rameaux latéraux. Périgone à 5 pièces épe- ronnées à la base, jaunes. Etamines peu nom- 3 ; breuses. Carpelles nombreux, serrés sur un réceptacle allongé. — 5 espèces : régions tem- pérées de l’hémisphère nord; Chili, Australie, Nouvelle-Zélande, ñ Graines unitegminées. Carpelles sans veines... 5 Graines bitegminées. Carpelles veinés......... 6 Anemone, L.{(3).— Herbes vivaces ou petits arbrisseaux à feuilles chiromorphes ou plus ou moins lobées, radicales. Feuilles cauli- paires groupées en un involucre floral variable. 5 Périgone à 6 pièces au moins, toutes ou la plupart, pétaloides. Style souvent plumeux.— 90 espèces: régions tempérées, froides, monta- gneuses de l’hémisphère nord. Genre peu ou pas représenté dans l'hémisphère austral. (4) Dans la famille des Ranunculacées, il n’est pas toujours aisé de distinguer un calice et une corolle, nous emploierons donc assez souvent l'expression périgone qui désigne l’ensemble des pièces florales entourant-les organes reproducteurs. (2) On distinguait autrefois le genre Naravelia, DC., dont on ne fait plus aujourd’hui qu'une section des Clematis : ses feuilles sont cirrheuses à la pointe. — On range aussi parfois quelques espèces sous le nom générique de Afragene, L.; la plus connue est À. alpina, L., qui habite les montagnes de l’Europe. Dans les espèces qui constituent le genre Atragene, les étamines externes sont staminodiales, avec fleurs terminales sur de courts rameaux. RENE (3) On distinguait autrefois le genre Knowltonia, Salisb., dont on ne fait plus aujourd’hui qu'une section des Anémones : la corolle y est nettement développée. — Par contre, on isole souvent des Anémones deux groupes d'espèces que l’on élève au rang de genres : chez les premières l’involucre est extrêmement rapproché LE >NATURALISTE: ee ss (La présence de l’'anémonine, dans À. pratensis, L., confère à cette espèce des propriétés officinales. D'autres espèces 4. ful- gens, Gay, A, hortensis, L., sont des plantes ornementales assez recherchées.) ; Fig 9; Fig. 3. ; Fig. 2. — Myosurus minimus, L. Fleur coupée en long. Fig. 3. — Anemone vernalis, L. Fleur. (Véines longitudinales: 5er D USE Veines transversales... ..... DÉS RRUE RAS ODA Fig. 5. — Thalictrum aquilegifolium, L. Fleur coupée en long. Thalictrum, L. — Arbustes légers, buisson- nants, à feuilles composées ; fleurs petites en inflorescences assez grandes. Périgone à 4 pièces le plus souvent sépaloïdes, tôt cadu- ques. Etamines très nombreuses, longues. Carpelles peu nombreux sur le réceptacle plan, à 1 ou plusieurs veines latérales. — 76 espèces : Europe, Asie, Amérique extra- tropicales. 1 (A suivre.) de la fleur, — et considéré souvent comme calice. Elles consti- tuent le genre Hepatica, Spr., dont la plus connue des espèces est H. triloba, Chaix, souvent cultivée dans les jardins comme plante d'ornement. Chez les autres, le style qui persiste sur le fruit est très allongé et velu Les quelque 15 espèces qui présen- tent ce caractère constituent le genre Pulsatilla, L., qui possède en France notamment de beaux représentants dans les forêts des plaines et dans les montagnes, DOUDOCOCECCCCONCONCCOCNCOCONCOCCONNt LE NATURALISTE 267 ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la durée de la vie chez les Madréporaires. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier. Les données qu'on possède sur la vitesse de croissance des Polypiers des récifs sont loin d’être concordantes; elles pro- viennent d'observations faites dans des conditions qui n'avaient rien de comparable. On ne sait rien sur la vitesse de croissance des coraux à différentes profondeurs; nous n'avons, à ce sujet, que des renseignements tout à fait insuffisants pour ceux de Ja surface seulement. Cette vitesse est, du reste, fortement affectée par l'ambiance qui peut se modifier au cours de l'existence d'une colonie. Il est néanmoins hors de doute que la durée de la vie peut être fort longue chez certaines colonies qui atteignent des dimensions considérables, comme on en voit dans les grands musées et en particulier au British Museum (South Kensington) de Londres. Mais. dans certains cas, et surtout pour les formes encroû- tantes et pour les formes massives, la question de l’âge ne peut plus se poser. On constate fréquemment chez elles, en effet, l'existence, au milieu de grands espaces nécrosés, de petits lots restés vivants qui couvrent peu à peu les parties mortes et se superposent aux formations cles polypes préexistants. Ces faits de régénération s’observent, tant chez les Madréporaires où les calices sont largement séparés par un cœnenchyme abondant comme chez les Galaxea, que chez ceux où les calices partielle- ment fusionnés constituent des vallées calicinales longues et sinueuses, comme chez les Mussa ou chez les Mœandra, Par exemple, chez un Galaxea fascicularis rapporté de la baie de Tadjourah (Afrique orientale), on voit sur une aire morte, trois jeunes calices emboîtés très exactement dans les an- ciens, dont les polypes avaient disparu depuis un temps assez long, à en juger par les traces d'érosion de leur surface. Les calices néoformés ont respectivement les mêmes centres de figure que ceux sur lesquels ils ont été édifiés. Il est impossible d’ad- mettre que les trois polypes qui les ont sécrétés provenaient de trois larves, dont chacune se serait fixée sur un polype mort, de façon que les néoformations se développent en continuant exactement celles qui leur servent de support. Il est beaucoup plus plausible de supposer que, dans chaque calice, des parties restées vivantes ont pu bourgeonner un nouveau polype. Peut- être y a-t-il dans l’évolution des Madréporaires quelque phéno- mène qui rappelle ce qu'on observe chez d’autres animaux colo- niaux, notamment chez les Bryozoaires et chez beaucoup de Synascidies, et qui expliquerait comment sur des plages, en apparence nécrosées depuis un certain temps, il apparait une plaque vivante qui se superpose exactement à l’ancienne, les nouveaux calices s’enchâssent dans ceux qui les ont précédés. Fréquemment, il ne peut être question d’une nouvelle colonie ayant pour point de départ une larve qui se serait fixée sur la partie morte. La superposition est si parfaite qu'ilne peut s'agir que d'un bourgeonnement, d’une réfection sur place des tissus nécrosés. Dans les récifs, il n’est pas rare de voir des colonies compo- sées de croûtes ou de lames superposées et reliées l’une à l'autre, dont la partie inférieure est morte et se désagrège avec le temps. Il n’est pas plus possible de fixer l’âge de la région vivante du sommet que d’estimer celui d'un rhizome qui croît constamment en avant, en même temps qu’il se détruit sans cesse à l'extrémité postérieure. Chez les Madréporaires ramifiés, une branche nécrosée à sa base et séparée de la colonie à laquelle elle appartient poursuit son évolution, tout comme un £{olon qui s’affranchit de la plante mère D'autre part, il se peut qu'une colonie paraissant homogène soit composée de parties non contemporaines. Nombre de polypes coralliaires qui atteignent une grande taille traversent, au cours de leur existence, des crises très graves dues. soit à des changements défavorables dans le milieu, soit à des causes physiologiques actuellement inconnues mais, grâce à l'activité du bourgeonnement, la vie peut, avec des variations d’intensité,se continuer fort longtemps chez ces animaux. Sur un monstre humain acéphale. Note de MM. MA- exan et Perricriar, présentée par M. Edmond Perrier. Cette note a pour objet la description d’un monstre (1) né LILI AIM BRON à APS RER ER EMEA EE RE EME MAR LAN A EN AE tee (1) Ce monstre est conservé dans la collection de M. le profes- seur Pinard, à la clinique Baudelocque, lors d’un accouchement gémellaire au cours du septième mois Le premier enfant qui est normal pèse 1800 grammes. Le second fœtus, du sexe masculin, est un monstre pesant 1700 grammes et mesurant 25 centimètres de long. Il a la forme d’une masse globuleuse ; on dirait un ventre distendu au bas duquel s’allon- gent deux jambes présentant des malformations. Le fait caractéristique est l'absence de la tête et des bras. Au milieu de la face ventrale se place une bourse gaufrée qu’un pé- doncule relie à la peau; au-dessus de cette bourse ont poussé quelques cheveux. Toutes les articulations des membres infé- rieurs sont normales. Le pied droit, simple moignon, où s’im- plantent quatre doigts, se renverse au dehors: le pied gauche, tourné en dedans, prend la forme d'une coque de navire et ne porte qu'un seul doigt. Au milieu de la masse globuleuse du monstre se trouve un corps en miniature sur lequel on distingue une colonne verté- brale, une cage thoracique et un bassin. Là encore la tête et les membres antérieurs font complètement défaut. Ce tronc minus- cule qui mesure 9 centimètres de long adhère par ses faces ven- trale et dorsale à la peau du monstre, épaisse de 1 centimètre et lardacée. Il baigne sur les côtés et à sa partie supérieure dans le liquide ascitique d’un sac fortement sacculé par de nombreuses cloisons et qui l’enserre en fer à cheval. Au-dessous de la cage thoracique se logent les replis d’un intestin long de 23 centi- mètres, s’ouvrant à sa partie inférieure par un anus et terminé à sa partie supérieure par un cul-de-sac. À 15 centimètres de l'anus s'ouvre l’appendice et, à 3 centimètres du cul-de-sac; s'allonge un cæcum qui semble l’ébauche non différenciée du pancréas. Près de ce cæcum débouche le canal cholédoque d’un foie en forme de cœur à pointe dirigée vers le haut et qui repose à l'intérieur de la cage thoracique sur un tissu spongieux verdâtre. Un fait important à noter est l’absence du cœur. Cette ano- malie, jointe à la non existence des reins, des poumons, de l'estomac et de l'æœsophage a modifié le système circulatoire en le simplifiant La circulation y était sans doute assurée à travers le placenta commun, par le cœur du fœtus jumeau. Le squelette serait normal sans le manque de la ceinture sca- pulaire, des sept vertèbres cervicales de la tête. Le système nerveux central, dégénéré et rempli de sérosité, communiquait au dehors à sa partie inférieure par une fissure spinale, Cette monstruosité semble due à une prolifération de l'ecto- derme au début du développement. Un sac s’est formé qui, parti du milieu du dos, est venu enserrer la partie céphalique de l’em« bryon, l'empêchant de se développer. La bourse gaufrée qu'on voit sur la face ventrale du monstre constitue la fermeture de ce sac qui n’est pas sans analogie avee le manteau des Tuniciers ou le sac péribranchial de l'Amphioæus. L'avortement dela tête a amené d’autres complications telles que l'absence du cœur, de la partie antérieure du tube digestif. Une telle constitution empé- chait ce monstre, qui a cependant survécu quelques secondes à son expulsion, de prétendre à la vie humaine. LES POISSONS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE LA MER ROUGE représentés sur les monuments pharaoniques. Le temple de Deir-el-Bahari, élevé en l'honneur de la reine Hatchepsiou, sur les plans de l'architecte Senmat, peut être considéré comme l’une des merveilles de l’art pharaonique. Adossé à la chaine libyque, contre un rocher à pic, ïl est formé de terrasses superposées où, dans une archi- tecture grandiose, se développent des galeries et des portiques; conception harmonieuse offrant un ensemble à la fois pittoresque et empreint d'une extrème origina- lité. Ses parois sont ornées de tableaux sans nombre qui, traités en manière de camées, avec ce goût si pur, infi- niment délicat de la XVIII dynastie, n'auraient à redouter, en rien, le voisinage des œuvres de l’art clas- sique, orgueil de nos musées. 268 LE NATURALISTE Ces compositions, destinées à perpétuer les actions d'éclat de la puissante reine, sont d’une étonnante variété, L'une d’elles, sculptée et peinte dans la galerie sud de la deuxième terrasse, nous fait assister à divers épisodes d’une expédition maritime aux Echelles de l’Encens (1). Avec tous ses agrès, ses mâts, ses cordages, la flotte, à pleines voiles, vogue sur les eaux de la mer Érythrée où peintres et sculpteurs, indifférents à toute classifica- tion, ont reproduit une faune nombreuse, mêlant au hasard les espèces marines et les fluviatiles. Aussi voyons-nous là, réunis ensemble, tortues du Nil, silures, fahakas et des individus exclusivement propres aux immensités de l'Océan. Parmi ces derniers figurent le Trygon ou Pastenague à l'aiguillon léthifère, le Scare tant célébré des poèmes antiques, la Scorpène bigarrée, le redoutable Espadon. Véritables joyaux des ondes tro- picales, paraissant alourdis sous le poids de leur éblouis- sante parure, voici des Squammipennes couverts d'or, d'argent, de saphirs, de rubis, d'émeraudes ; des Balistes, les uns d’un noir d’ébène, les autres dont la robe scin- tille comme l'étoile au firmament; des Pleuronectes au curieux mimétisme, l'Écrevisse compliquée; enfin, muni de puissantes tentacules, le terrible Calmar, objet d'épouvante des anciens navigateurs. Traités sans préoccupation d'échelle, ces différents sujets sont presque tous de même grandeur, aussi, en dehors de quelques animaux fortement caractérisés par leur forme spéciale, est-il assez difficile d'établir une identification certaine. La difficulté est encore accrue par le système conventionnel souvent employé à cette époque. Alors que les sculpteurs de l’ancien empire, rendaient scrupuleusement chaque détail, ceux de la XVIIIe dynastie, se bornant parfois à une silhouette extérieure, laissaient aux peintres le soin de compléter leur œuvre (2). Mais comme, à de rares exceptions près, un grand nombre de tableaux ont perdu les brillantes couleurs dont ils étaient enluminés jadis, cette lacune contribue à rendre la détermination fort laborieuse. Néanmoins en dépit des injures du temps et du vanda- lisme de l’homme, nous allons, à l’aide d'un minutieux examen, essayer de fixer le nom de chaque espèce. La Pastenague (3). Trygon, Adanson. — Deux de ces individus sont représentés à Deir-el-Bahari où; malgré la forme schématique donnée à leurs images, l’on doit, croyons-nous, voir dans l'une d'elles l’interpréta- tion de la Pastenague ordinaire, et dans l’autre celle de la Pastenague lymme, figurée par Geoffroy Saint-Hilaire, dans la description de l'Égypte. La Pastenague commune. Trygon vulgaris, Adanson. — Ce poisson, ancien genre raie de Linné, appartient à l’ordre des Sélaciens, famille des Trygo- ) (4) Aujourd'hui le pays des Somalis. (2) Häâtons-nous d'ajouter que ce procédé n’est, cependant, point spécial à la XVIIIe dynastie et qu’il a été mis en pratique à diverses époques de la civilisation pharaonique. Dans la grande salle du tombeau de Ti(Ve dynastie), des figures en pied, uniquement peintes, complètent une frise entièrement sculptée. À Bercheh (XIIe dynastie), l’individu placé sur les genoux du colosse a une partie du corps traitée en bas-relief et le reste en peinture seulement. (3) Les Grecs désignaient ce poisson sous le nom de rpuyv, tourterelle, à cause de sa couleur et de ses nageoires semblables à des ailes; c’est la paslinacæ des Latins. On l’appelle pasti- naque et lareronde près de Bordeaux; pastenago, vastango, pastenaga, sur les côtes de Languedoc et pastenaigo à Nice. nidés. il est presque rhomboïdal, aplati, très large, carti- lagineux et sans écailles. Son museau triangulaire pos- sède une bouche armée de petites dents obtuses, disposées par séries obliques. Ses yeux sont grands et ont l'iris doré, la pupille noirâtre. Les nageoires pectorales, réu- nes au-dessous de l'extrémité du museau, ont leurs par- ties postérieures arrondies et sont séparées, l’une de l'autre, par la ventrale et la base de la queue. Celle-ci, très grosse à l'origine, est beaucoup plus longue que le corps et va en diminuant, jusqu’à offrir l'aspect d'une queue de rat. Sa crête supérieure porte un aiguillon à dentelures dirigées vers la base (1). La Pastenague atteint près de quatre mètres de long, elle est blanchâtre en dessous, d’un gris bleu ou jaunâtre dans sa partie supérieure et marquée, sur le dos, de taches mal définies. . Cette espèce habite la Méditerranée, l'Atlantique, les mers du Japon, de la Chine, la Manche et la mer du Nord; elle vit sur les fonds de sable, non loin des côtes se nourrissant de petits poissons, de crustacés, de mol- lusques (2). Fig. 1. — La Pastenague commune. (Bas-relief de Deïr-el-Baharti.) On retrouve les principaux caractères de cette Raie dans l’une des images stylisées de Déir-el-Bahari (fig. 1) où, en dehors des pectorales traduites par deux courbes ininterrompues, depuis la tête jusqu'aux ventrales, les divers organes présentent bien les mêmes particularités que le poisson vivant : grands yeux, museau triangulaire et, détail digne d’attention, une queue plus longue que le corps, allant en diminuant depuis l’origine jusqu’à son extrémité. Nous ferons toutefois remarquer que, dans ce bas-relief, la tête est trop dégagée et l’aiguillon, traité sans doute en peinture, n’a pas laissé de trace, toute cou- leur ayant disparu. P.-HIPPOLYTE BOUSSAC. (1) Franciscr Wiczucageu. De Hist. Piscium, tab. c. 5. (1743). — E. BLocu. Ichtyologie ou hist. nat. des poiss., pl. 82. — Gervais et Roucarr. Les Poissons, 3° vol., pl. 96. (2) Gervais et RouLarr. Loc. cil., 3° vol., p. 243-244. — SAU- vace dans Breum, Les Poissons et les Crustacés, p. 174 (Ed. franc.). — Gunrner. Catalogue of the Fishes in the British Museum, vol. VIII, p. 478.. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imprimerie Levé, rue Cassette, 17. ne a : 9 N. mixta, Desh. 32° ANNÉE CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS Suite. GENRE NUCULA. Coquille ayant toujours — de ÿmm de longueur. 2. Coquille ayant + de 5mm de longueur. 3. Fà Coquille aplatie, tronquée en avant, avec stries rayon- nantes très fines; charnière mince à dents très fines et peu nombreuses, N. capillacea, Desh. Lutétien, fig. 1. Coquille convexe, subarrondie en avant, sans stries rayonnantes; charnière épaisse à dents assez grosses. N. minor, Desh. Lutét. Barton., fig. 2. Coquille dont les deux branches de la charnière font un angle de plus de 90° d'ouverture, forme générale ovalaire ou subovalaire. 4. Coquilles dont les deux branches de la charnière font un angle de moins de 90° d'ouverture, forme générale, trigone ou subrhombique. 5. Coquille présentant un grand corselef convexe à bords régulièrement arrondis en avant et sinué en arrière par la dépression du corselet. N. subovata, d'Orb. Lutétien, fig. 3. Coquille à corselet nul ou mal défini, bords pointus en avant et en arrière, sans dépression; lunule à double sillon. N. bisulcata, Sow. Barton., fig. 4. Coquille de 11" {frès allongée transversalement, angle cardinal de 75°. 5 N. Woodi, Cossm. Barton., Valmondois, fig. 5. Coquille trigone ou subrhombique, peu allongée trans- versalement, quelquefois même aussi haute que large. 6. Charnière épaisse à dents fortes. N. Bronni, Desh. Lutétien, fig. 6. Charnière mince à dents fines. 7. -[ _ Coquille à bord palléal très convexe, subanguleux; sur- | face externe lisse avec gradins d’accroissement rares. 1 N. similis, Sow. Bartonien, fig. 7. Bord palléal, régulièrement arrondi, peu convexe. 8. GENRE NUCULA 4: N. capillacea. — 2. N. minor. — 3. N. subovala. — 4. N. ‘bisulcata. — 5. N. Woodi. — 6. N. Bronni. — 7. N. similsi. __ 8. N. mixta. — 9. N. parisiensis. — 10. N. terminalis. — 11. N. fragilis, Desh. Branches de la charnière formant un angle de — de 700. 9. ‘ 8 _ Branches. de la charnière formant un angle de + de 700: 10. Stries sous-cutanées bien apparentes; bord palléal net: tement crénelé. Lutét., Bart., fig. 8. Stries rayonnantes absentes. N. parisiensis, Desh. Lutétien, fig. 9. 10 Lo) ES 2% — SÉRIE N° 7 O | | | 17 DÉCEMBRE 1910 —— Dents sériales diminuant graduellement de grosseur; stries rayonnantes nulles ou peu ,apparentes. N. ierminalis; Desh. Lut.,Bart., fig. 10. } FU Dents sériales-avec arrêt de la décroissance à hauteur du cuilleron; stries rayonnantes bien apparentes. N. fragilis, Desh: Cuisien, Hérouval, fig. 11. GENRE NUCINELLA. Espèce unique. N. miliaris, Desh. Thanét., Yprés., Lut. GENRE LEDA. Coquille à surface externe lisse (sauf les stries d’accrois- sement). 2. Coquille à surface externe sillonnée concentriquement. 3. Coquille subovalaire, à rostre très court; bord palléal régulièrement arrondi, sans sinus près de l’extrémité pos- térieure (3m de long). | L. prisca, Desh. Than. et Ypré., fig 1: : Coquille subrhombique, rostre nettement accusé: bord palléal subanguleux au milieu, avec un sinus postérieur. L. lævigala, Wat. Yprésien, Cuise, fig. 2. Villers-Franqueux, Coquille à rostre court, comme tronqué à l'extrémité. 4. Coquille à rostre très allongé, arrondie à l’extrémité. 5, Coquille à côtes concentriques épaisses, et peu nom- breuses {— de 20) (— de 10"% de long). L. costulala, Desh. Bartonien, Acy, fig. 3. Coquille à côtes concentriques très fines.et très nom- breuses serrées (+ de 30) (+ de 40"® de long). L. striata, Lamk. Lut., Cuise, fig. 4. Coquille à rostre légèrement courbé, curviligne, à bord cardinal postérieur concave, le palléal réguliérement ar- rondi, sans sinus à l’extrémité. L. galeottiana, Lamk, Lut., Bart., fig. 5. Coquille à rostre droit, à bord cardinal postérieur con- vexe, le palléal subanguleux avec un sinus à l'extrémité. L. lumidula, Cossm. Bartonien, fig. 6. Le a, ee, GENRE LEDA 1. L. prisca. — 2. L. lævigala. — 3. L. coslulata. — 4. L. striata. — 5.°L. galeottiana. — 6. L. lumidula. GENRE TRINACRIA. . Coquille nettement triangulaire avec bord postérieur + ou — prolongé au bec. 2. Coquille subquadrangulaire à bord postérieur arrondi et formant un bec très court. 8. Charnière haute, courte, étroite, à dents peu nom- breuses, 3. Charnière surbaissée, longue, élargie, à dents + où — nombreuses. 4. Coquille à bord paliéal crénelé en avant, carène en bour- relet: surface ornée de côtes rayonnantes en avant. T. crenata, Cossm. Bart. (Icon., pl. 34, f. 107.2). Coquille à bord non crénelé, arrondi en avant, carène non en bourrelet, pas de côtes rayonnantes en avant. T. inœquilateralis, d'Orb. Th.,Yp.,Lut.(Ic.,id.,f. 107. 4). Bec pointu mais tronqué en arrière, surface très fine. ment treillissée. T. media, Desh. Lutét., Bart. Bec franchement pointu. 5. LE NATURALISTE = | | | | : | | [0] (20 6 1 8 Bec pointu avec sinuosité sur le bord palléal; pas de côtes rayonnantes en avant. T. curvirostris, Cossm. Lutét., Bart. Bec pointu mais sans sinuosité sur le bord palléal. 6. Surface externe non treillissée. T. plesiomorpha, Cossm. Yprésien, fig. 1. Surface externe treillissée. 7. Coquille treillissée sur toute la surface. T. cancellata, Desh. Lutét., Bart. S Coquille non franchement treillissée mais ornée de stries concentriques régulières croisées par quelques costules sur le tiers antérieur. T. deltoidea, Lamk. Lutétien. Coquille épaisse subrhombique à surface non treillissée. T. crassa, Desh. Lutét., Bart. Coquille plus mince que la précédente subquadrangu- laire 20° Surface treillissée. T. Baudoni, Mayer. Yprésien. Surface non treillissée mais ornée de côtes concen- triques. T. mixta, Mayer, Bartonien. ds AË 9 Le GENRE TRINACRIA T. plesiomorpha. — 2. T. curvirostris. — 3. T. crassa. 4. T. Baudoni. — 5. T. mixla. GENRE PECTUNCULUS. Coquille ayant 20 mm. ou — de 20 mm. de diamètre. 2 Coquille ayant + de 20 mm. de diamètre. 4. Surface externe ornée de grosses côtes rayonnantes. P. Bezançoni, Cossm. YVprésien, Väilly, fig. 1 et1a . Surface externe treillissée. 3. Côtes rayonnantes très accusées. P. humilis, Desh. Yprésien, St-Gobain, fig. 2et2 a. Côtes rayonnantes effacées, les concentriques bien nettes. P. dissimilis, Desh. Bartonien, fig. 3. Dents cardinales non interrompues sous le crochet. 5, Dents cardinales interrompues sous le crochet. 6. Charnière avec 14 dents de chaque côté, celles-ci très étroites. P. angustidens, What. Yprésien, fig. 4. 9-11 dents cardinales, assez épaisses, de chaque côté. P. pulvinatus, Lamk. Lutét., Bart., fig. 8. Area ligamentaire élevée, étroite. 7. Area ligamentaire surbaissée. 9. + de 10 dents cardinales de chaque côté. P. polymorphus, Desh. Yprésien, fig. 6 et 6a. — de 10 dents cardinales de chaque côté. 8. 4 dents. P. lerebratularis, Lamk. Thanétien, fig. 7. 5-6 dents. P. paucidentatus, Desh. Sparnac., Yprésien, fig. 8et Sa. Coquille légèrement transverse. 10. Ad Coquille parfaitement orbiculaire ou obliquement oblon- | | Ë \ Coquille orbiculaire, anguleuse postérieurement; côtes rayonnantes régulièrement distribuées sur toute la surface, area ligamentaire large. 10 P. dispar, Defr. Lutét. Bart., fig. 9. Coquille subovalaire, tronquée en arrière, côtes rayon- nantes 1rrégulièrement distribuées,area ligamentaire étroite. P. subangulatus, Desh. Bartonier, fig. 10. LR GENRE PECTUNCULUS 1, 1a. P. Bezançoni. — 9, 2a. P. humilis. — 3. P. dissimilis. — 4. P. angustidens. — 5. P. pulvinatus. — 6, 6 a. P. poly- morphus. — 7. P. terebralularis. — 8. 8a. P. pauciden- talus. — 9. P. dispar. — 10. P. subangulatus. — 11. P. lenuis. — 12. P. depressus. — 13. C. nuculata (1). Dents cardinales, 9-10 de chaque côté. 11 P. tenuis, Desh. Yprésien, fig. 11. Dents cardinales, 7 au plus de chaque côté. P. depressus, Desh. Bartonien, fig. 12. GENRE LIMOPSIS. Coquille suborbiculaire ou obronde, équilatérale ou subé- quilatérale. 2. Coquille subquadrangulaire, plus ou moins oblique ou transverse. 3. Coquille ornée de côtes rayonnantes et granuleuses; bord palléal crénelé. L. granulata, Lamk. Yprés., Lutét., Bart. fig. 1a. Coquille ornée de stries concentriques, très finement treillissées, sans côtes rayonnantes granuleuses, bord pal- léal lisse, aplati. L. lentiformis, Desh. Yprésien, fig. 2 a. | l Coquille subéquilatérale, peu oblique. 4. Coquille très inéquilatérale, très oblique. 6. Coquille transverse, plus large que haute, charnière comme celle d'une arche. 4 L. Gysseyi, de Rainc. Lutétien, fig. 7. Coquille non transveser, plus haute que large. 5. (4) Cette espèce, considérée comme sous-genre (Cnisma), est caractérisée par sa très petite taille (2 mm.), sa forme trapézoïde, sa charnière anguleuse ne comportant que 3 dents cardinales de chaque côté du crochet. à LE NATURALISTE a, ‘ Coquille un peu oblique, charnière épaisse, area ligamen- 1 taire bien développée, côtes rayonnantes fines. L. chonioides, Cossm. Yprés., fig. 3. Coquille non oblique, charnière mince, area très peu dé- veloppée, côtes rayonnantes épaisses. L. altera, Desh. Yprés., Lutét., fig. 5. : \ Coquille subquadrangulaire, plus large que haute, area et fossette ligamentaires peu développées, côtes rayon- nantes épaisses. 6 L. nana, Lamk. Lutét., Bart., fig. 4 a. Coquille semilunaire, plus haute que large, très oblique, area et fossette rayonnantes fines, . L. perobliqua, Cossm. Lutétien, Parnes., fig. 6. ligamentaires bien développées, côtes GENRE LIMOPSIS -4. L. granulata. — 2, L. lentiformis. — 3. L. chonioides. — 4. L. nana. — 5. L. allera. — 6.L. perobliqua. — 7. L. Gys- seyi. GENRE CUCULLÆA. Espèce unique. €. crassatina, Lamk. Thanétien, fig. 1. EE — Fig. 1.— Cucullæa crassatina, Lamk. rèd. de 1/2. Cette espèce se retrouve dans le Bartonien à Mary-sur- Marne ét à Sacy-le-Grand, mais à l’état remanié. Pet: FRITEL. MALACODERMES ET HÉTÉROMÈRES NOUVEAUX D'AFRIQUE ET D'ASIE Cantharis monstrosicornis, n. sp. — Assez robuste et “relativement court, distinctement pubescent de gris, à -peine brillant, testacé pâle avec la poitrine, les élytres, et parfois partie de l’écusson, d’un verdâtre plombé, la . bifides. Longueur 9-10 millimètres. Chine 271 tête et le prothorax maculés de noir, membres en partie noirs, en partie testacés. Tête testacée, maculée de foncé sur le vertex; antennes foncées à base testacée, grêles à partir du troisième article, les deux premiers étant par- ticuliers, arqués, le premier en dedans, le deuxième en dehors et élargis subtriangulairement au sommet, le deuxième étant bien plus court et transversal; prothorax robuste, transversal, testacé, orné des dessins noirs sui- vants : une macule discale en forme de M flanquée de deux petites macules latérales, un° de chaque côté, et d’une autre médian: postérieure; cuisses testacées, ge- noux, tiblias et tarses noirs. Longueur 10-10,5 milli- mètres. Natal (coll. Pic). Voisin de incisa, Wied, et de l'espèce précédente et bien distinct par la structure spéciale des antennes. Podabrus pilipes, n. sp. — Etroit et allongé, assez brillant, revêtu de poils gris ou obscurs mi-dressés, entièrement noir avec la majeure partie de la tête, le prothorax et l’écusson testacé rougeâtre, abdomen bordé de clair, Tête assez rétrécie derrière les yeux qui soni gros,rougeâtre mais obscurcie au milieu entre les yeux'; antennes noires, grêles, longues; prothorax plus long que large, presque droit sur les côtés, imoressionné sur le milieu postérieur et sur les côtés antérieurement ; élytres ruguleux avec des traces de côtes; pattes assez grèles, pileuses, crochets des tarses dentés, ou simples. Longueur 9 millimètres. Ile Formose (coll. Pic). Voisin de exophthalmus, Frm, mais antennes grêles, entierement noires, pattes très pubescentes, etc. Podabrus multilimbatus, n. sp. — Etroit et allongé, assez brillant, finement pubescent de gris, en partie testacé, en partie foncé. Tête testacée, rembrunie der- rière les yeux, peu rétrécie en arrière; antennes très grèles, noires, à base testacée ; prothorax bieu plus iong que la'ge, subparallèle sur Iles côtés, sillonné sur le milieu, testace, largement bordé de foncé sur les côtés; écusson testacé ; élytres longs, parallèles, d’un noir gris avec une bordure latérale blanchâtre; dessous du corps en partie noir, en partie testacé; pattes grèles, testacées, tarses un peu rembrunis, crochets des tarses simples. Longueur, 7, 5 millimètres. Ile Formose (coll. Pic). Espèce très distincte par sa coloration particulière. Je la classe dans le genre Podabrus à cause de ses ongles non bifides bien que sa tête soit peu rétrécie postérieu- rement. Rhagonycha formosana, n. sp. — Etroit et allongé, brillant, pubescent de gris noir avec l’avant-corps et l’écusson testacé rougeûtre, les pattes presque entière- ment testacées. Tête un peu rétrécie derrière les yeux; antennes un peu épaisses, noires à deux premiers arti- cles testacés; prothorax très long, un peu rétréci en avant, impressionné sur le milieu et les côtés ; élvtres ruguleux, assez longs, subparallèles; pattes testacées avec parfois les tibias ou les tarses un peu rembrunis, ongles bifides. Longueur 6,5-7 millimetres. Ile Formose (coll. Pic). Voisin de Rollei, Pic, mais élytres non violacés, taille moindre, etc., ressemble d'autre part à P. dimidiaticrus, Frm, mais pattes plus claires, prothorax plus long, etc. Rhagonycha pallidiceps, n. sp. — Etroit et allongé, un peu briliant, distinctement pubescent de gris, noir avec la tête, la base des antennes et les pattes d’un testacé pâle; antennes assez longues et grêles; prothorax un peu plus long que large, très arqué en avant, impres- sionné en dessus; élytres ruguleux, ongles des tarses Ningpo (coll. Pic). Espèce très distincte à première vue par sa coloration; peut se placer près de bothriodera, Frm. Cteniopinus subobscurus, n. sp. — Allongé, rétréci aux deux extrémités, assez brillant, pubescent de jaune obscur en dessus et de grisâtre en dessous, noir (le pro- 212 thorax et les élytres paraissant jaune par la présence de leur pubescence dense) avec les cuisses, moins l’extrême pointe, jaunes. Antennes longues, noires; prothorax long, plus ou moins rétréci en avant; élytres longs, rétrécis postérieurement, assez fortement strié-ponctués. Longueur 10-11 millimètres. Ile Formose (coll. Pic). Diffère de Holtzei, Heyd. par la coloration d'un jaune obscur en dessus, la tête entièrement noire, etc. Cteniopinus impressithorax, n. sp. — Allongé, rétréci aux deux extrémités, très finement pubescent de gris, presque mat, jaune paille avec les antennes rembrunies à l'extrémité. Antennes longues, plus ou moins testacées à la base et rembrunies à l'extrémité; prothorax long, impressior né sur les bords de chaque côté en dessous du milieu; élytres longs, rétrécis postérieurement, assez fortement strié-ponctués, intervalles subconvexes. Lon- gueur 11 millimètres environ. Ile Formose (coll. Pic). Très distinct du précédent par sa coloration claire et les impressions de son prothorax. M. Pic. LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 7° Lita lagunella, n. sp. — Envergure : 7 milli- mètres. Ailes supérieures étroites, d’un aspect gris un peu bleuâtre, par suite d’un mélange d’écailles gris ocracé et blanc bleuâtre, terminées par du brun plus ou moins foncé ; pli sous-costal ocracé jaunâtre pâle; lignes transverses ocracé pâle, presque indistinctes ; une tache sur la costale au 1/4, deux dans le disque avant et après le milieu de l’aile, deux ou trois dans le pli, celle qui se trouve presque au-dessous de la première du disque est la plus grosse ; toutes ces taches bien nettes et noires ; celles du disque ne sont pas accompagnées d’ocracé. Franges gris brunâtre, un peu ocracé à la base, avec des écailles noires irrégulièrement distribuées, en forme de petites taches ou de points. Ailes inférieures, soyeuses, luisantes, blanchâtres à la base, assombries vers les bords ; nervures non indiquées en brun. Franges gris brunâtre, lavées d’ocracé. Tête blanc de crème en avant, légèrement teintée d’ocracé en dessus; antennes brun foncé, à peine anne- lées d’ocracé ; palpes blanc de crème en dessus, squames du deuxième article tachées de brun à leur extrémité, troisième article brun, avec la base, un anneau étroit au milieu et l'extrémité blanc de crème; thorax gris; abdo- men gris brunâtre luisant, extrémité anale jaunâtre. Par sa teinte générale, la netteté et la grosseur de ses taches, l’absence d’arécle ocracée autour des taches du disque, cette nouvelle espèce se distingue suffisamment des Lita du groupe d’Ocellatella, Boyd, dans lequel elle vient se ranger. 1 & pris en battant les plantes marines du littoral de l'Aude, en mai. 8° Lita montanella, n. sp. — Envergure : 9,5-10 millimètres. Ailes supérieures gris ocracé brunâtre, par- semées de quelques écailles blanchâtres; le pli sous- costal, partie du disque et le pli dorsal ocracé pâle ou même teinté d'orangé; ligne transverse indistincte ; deux points ou taches dans le disque, l’un avant, l’autre après le milieu, une autre tache dans le pli placée obli- quement sous la première du disque et quelques points plus ou moins distincts en bordure de l’aile, l’apical plus LE NATURALISTE a gros que les autres, tous noirs. Franges gris brunâtre, avec des écailles noires irrégulièrement distribuées près de leur base. Ailes inférieures soyeuses, un peu luisantes, blanchâ- tres, assombries d’écailles brunes surtout vers les bords; nervures à peine indiquées en brun. Franges gris bru- nâtre, lavées d’ocracé à leur base. À Tête gris jaunâtre en avant, gris brunâtre en dessus; 1 antennes annelées de brun foncé et de jaunâtre ; palpes. 1 gris jJaunâtre fortement rembrunies à l'extrémité des squames du deuxième article, et sous le troisième arti- cle, sauf à l’apex ; thorax gris ocracé brunâtre, abdomen: plus foncé. Chenille mesurant 9-10 millimètres: blanc verdâtre, zonée, quand elle est adulte, de rougeâtre sur la moitié antérieure de chaque segment: ces anneaux sont inter-- rompus à la région stigmatale, mais ils sont aussi indi- qués sous le ventre après les segments thoraciques; verruqueux de la couleur du fond, formant de petites. taches rondes dans les zones rougeûtres, poils blonds ;: tête blonde, avec un point brun noir au bord des lobes de chaque côté, derrière les ocelles qui sont noirs ; orga-- nes buccaux brun ferrugineux : écusson blond plus clair; clapet blond ; pattes écailleuses blondes, membrareuses. blanc verdâtre,avec crochets bruns ; stigmates très petits- jaunâtres et cerclés de brun. Elle vit dans les pousses, les feuilles et les tiges de PAnthyllis montana, L., en juin, juillet et août. Elle se chrysalide à la surface du sol, dans un petit cocon ovoide de soie blanche, entouré de grains de terre. Chrysalide brun jaunâtre clair, très finement pubes- cente où pruineuse ; surface du dos presque lisse, des- ptérothèques très faiblement striée, sans indication des nervures; stigmates assez distincts, jaunâtres; mucron: court, très obtus, ceinturé d’une dizaine de poils à cro- chets brun roux, étalés, ceux du dessus redressés. Le papillon parait avoir deux générations : la pre- mièreen mai ; la seconde en juillet et août. Cette nouvelle espèce, qui habite l'Hérault, peut se- placer à côté de la L. suasella, Ost. 9° Paltodora kefersteiniella, Z. —1 © reposant sur un capitule d’Asferiscus spinosus, G. et G., capturée en juin dans l'Aude. Espèce reconnaissable à sa strie blanche près de l’apex, moins oblique et se rapprochant plus de la per-- pendiculaire que chez les autres espèces voisines, à sa teinte plus sombre, surtout des ailes inférieures, qui sont d’un brun très foncé, presque noir. 10° Gracilaria terebinthiella, n. sp. — S'il ya quasi-impossibilité de reconnaitre soit le genre, soit l'espèce de microlépidoptère qu'a voulu décrire et figurer Rondani, sous le nom de Gracilaria pistaciella(i), 1l est certain que ni la description ni les figures ne peuvent l convenir à une Gracilaria. ; 4 Rondani ne dit rien du cocon, rien des « chambres ». si particulières que se construisent les chenilles de Gra- cilaria. Il n’eût pas manqué de les faire connaître, s’il avait eu affaire à une vraie Gracilaria. Après sa descrip- tion, cet auteur ajoute simplement : « Unicum exemplar possideo, domi ortum ex foliis galliferis Pistaciæ tere- binthi. » (1) Bulletin de la Société entomologique italienne, t. VIII, p. 21 et pl. I, fig. 6-10, | | | | SR rte 28 LE NATURALISTE Etcependant, il existe réellement une Gracilaria vivant -sur le Pistacia terebinthus, L. C’est dans l’Aude que je l'ai découverte en juin der- nier, sur les Pistachiers sauvages qui poussent cà et là sur les collines calcaires se rattachant de gradins en -gradins aux derniers contreforts des Cévennes méridio- nales. Aucune observation n’est plus facile. L’attention est d'abord attirée par les folioles contournées en cône ou en cornet; on ne tarde pas ensuite à reconnaître les stades de l’évolution d’une Gracilaria. D'abord, une mine -claire plus ou moins sinueuse, au commencement de laquelle on voit l’œuf, puis une chambre plate formée par un pli au bord de la foliole ; ensuite, sur la même foliole -Ou sur une autre, une ou deux chambres en cône ou cor- net, que la chenille quitte successivement après en avoir rongé l’intérieur, ne laissant que l’épiderme extérieur qui devient décoloré, Une chambre qui est percée d’un petit ‘trou rond est inhabitée : la chenille en est sortie pour s’en -construire une autre. Très souvent, elle fait son cocon dans l’intérieur de sa dernière chambre; d’autres fois, ce -cocon est placé en dehors et accolé aux parois exté- rieures. Elie est très décimée par de petitshyménoptères para- sites et également fort gênée par l'intrusion dans ses chambres de jeunes chenilles de Teleia humeralis, Z. Ce voisinage paraît très pernicieux pour elle, sans qu’on s’en explique la cause, car, dans toutes les chambres où -S’était introduite une Teleia humeralis, la Gracilaria était morte. Cette chenille, dont les mœurs sont conformes à celles -des Gracilaria, m'a donné un papillon ayant aussi tous les caractères des Gracilaria. Imago. — Envergure : 7-8 millimètres. — Ailes supé- rieures brun rougeâtre on jaunâtre à reflet pourpre; l’espace basilaire plus foncé à la côte, nettement brun ‘rougeâtre ; une tache costale subquadrangulaire jau- nâtre, s'étendant depuis le 1/4 jusqu’un peu au delà du milieu de la côte, où elle est bordée par une petite tache brun foncé, marquée sur la côte de quelques petites taches ou stries noires et mal définie dans sa partie infé- rieure, atteignant ou dépassant un peu le pli. Franges brun rougeâtre, divisées par quatre lignes brun foncé et terminées par du brun noirâtre dans leur partie supé- rieure, brunes et sans lignes de partage dans leur partie inférieure, un peu lavées de jaunâtre à la base. Aïles inférieures d’un brun soyeux, luisant. Franges brunes. Tête et thorax brun rougeâtre ; antennes forte- ment annelées de brun et de jaunâtre ou rougeâtre; palpes brun rougeâtre; abdomen brun, anus jaunâtre; cuisses ettibias des pattes antérieures et médianes brun rougeâtre, tarses jaunâtres, pattes postérieures jau- nâtres. La Gracilaria terebinthiella a beaucoup de ressem- blance avec la Gracilaria coruscans, Wilsm., du Rhus oxya- -canthoïides. Cependant, chez la coruscans, la tache claire paraît s'étendre moins sur la côte et ne pas dépas- ser le milieu. Chenille. — Mesurant 5 millimètres ; verdâtre; verru- -queux indistincts, sauf ceux des premiers segments, un peu: saillants, arrondis, poils assez longs, blancs; tête _jaune de miel, un peu mouchetée de brun pâle sur le som- met; ocelles noirs; écusson blond pâle, bord postérieur un peu relevé; clapet blond; pattes écailleuses blondes, dernier article brunâtre; membraneuses (3 paires de ven- 273 trales seulement), à crochets excessivement petits etbrun jaunâtre; stigmates brunâtres. La chenille de Gr. coruscans a la tête plus chargée de brunâtre, les plaques chitineuses des pattes écailleuses plus foncées etles verruqueux plus saillants. Le cocon de fterebinthiella a la forme habituelle des cocons de Gracilaria : une enveloppe papyracée blanc jaunâtre ou verdâtre. Chrysalide. —Jaunâtre, rembrunie sur le dos ; extrémité des enveloppes des ailes, pattes et antennes libre, celle des antennes etdes pattes postérieures dépassant beaucouple mucron,; surface lisse sur le thorax et sur les ptéro- thèques dontles nervures sont distinctes, chargée de nom- breuses petites aspérités sur les segments abdominaux ; verruqueux faiblement saillants, avec long poil blanc; mucron large, cylindrico-conique tronqué, terminé par deux petits cônes en dessus et quatre petitstubercules en dessous, aigus. La chysalide de Gr. coruscans est d’une couleur beau- coup plus sombre, presque noirâtre. Le papillon parait en juillet. 11° Coriscium cocciferellum, n. sp. — Sur toutes nos espèces de chêne, Q. pedunculata, Ehrh., ilex, L., toza, Bosc., etc.,on trouve en deux saisons, au printemps et à la fin de l’été, des feuilles dont la surface supérieure est comme détachée, soulevée, en une mince pellicule blan- châtre,translucide,sous laquelle viventen société plusieurs petites chenilles quirongent le parenchyme de la feuille. Cesont des chenilles de Coriscium brongniardellum, F. Une chenille de même genre, mais vivant solitaire, traite de même les feuilles du Quercus coccifera, L., à cette différence près qu’elle opère sous la feuille. L’épi- derme est détaché et soulevé comme une pellicule extrè- mement mince, par la petite chenille, quise creuse d’abord une mine ou galerie irrégulière, s’élargissant ensuite et s'étendant sous toute la feuille, La pellicule esthlanche et translucide, plissée ou chiffonnée en divers sens. Par suite de cette contraction, le dessus de la feuille s’ar- rondit, les bords se contournent en dessous, de facon à former une sorte de chambre dans laquelle la chenille se meut à l'aise. Chenille. — Mesurant 6 millim. de longueur ; subcylin- drique, convexe sur le dos, aplatie en dessous, carénée sur les côtés, la carène faisant une légère saillie aux segments 11 et 12, atténuée progressivement, à partir du deuxième segment, qui est le plus large, très rétrécie aux derniers segments; est de couleur vert jaunâtre ou blanc jau- nâtre, avec une bande transverse rose ou rouge sur chaque segment, s’arrêtant à la carène stigmatale oula dépassant sur les côtés du ventre ; vaisseau interne grisâtre ; verru- queux indistincts, poils blonds; tête blonde, ocelles brun rougeàtre, organes buccaux brun ferrugineux; écusson luisant, de la couleur du fond; clapet de même ; pattes écailleuses blondes ; membraneuses (3 paires de ventrales seulement) de la couleur du ventre; stigmates indistincts Par ün trou rond qu’elle fait à la pellicule, la chenille sort de sa dernière chambre, descend à terre et va se transformer parmi les détritus, sous une toile circulaire abritant un cocon papyracé, comme ceux des Gracilaria ou Ornix, ou bien à la surface du sol, dans un cocon entouré de grains de terre. Chrysalide. — Blanc jaunâtre ; extrémité desenveloppes, des ailes, des pattes et des antennes libre, les dernières dépassant le mucron. Surface lisse sur le thorax et sur les ptérothèques, dont les nervures sont faiblement dis- 274 tinctes ; segments abdominaux un peuridés sur les côtés; verruqueux en forme de petits boutons peu saillants, surmontés d’un poil blond assez long; stigmates peu dis- tincts, jaunâtres, au centre d’une petite dépression, les derniers ne-paraissant pas saillants; mucron court, large, arrondi au sommet, ceinturé de petites cornes, les trois du dessus plus grosses que celles des côtés. Une quinzaine de jours après, le papillon éclôt. Il ressemble à Coriscium brongniardellum, mais est de plus petite taille (7-8 millimètres d'envergure). Sa cou- leur est d’un brun jaunâtre, avec une légère tendance au vert olive ; les fasces transverses sont plus étroites, d'un blanc plus pur et surtout très nettement hordées de noir (chez brongniardellum, les bordures sont plus larges et se fondent extérieurement); la fasce courbe du milieu du bord interne est très réduite, presque obsolète ; la tête est d’un blanc pur en avant et gris ocracé olivâtre en dessus; les antennes sont beaucoup plus foncées que celles de brongniardellum, presque noires et finement annelées de blanchâtre. Telles sont les principales diffé- rences qui se remarquent de suite dans la comparaison des deux espèces. Ce papillon vole en juin et juillet dans les garrigues de l'Hérault et de l'Aude. J’ignore s’il a une seconde génération. Ragonot en avait déjà observé la chenille en Espagne (Soc. ent. Fr.,1876, p. 154). 12° Lithocolletis purgantella, n. sp. — Envergure 8-9 millimètres. Ailes supérieures brun jaunâtre doré, avec une ligne discale, quatre stries costales et quatre stries dorsales blanches : la ligne discale étroite vers la base, puis élargie, touche de sa pointe le milieu dela pre- mière strie costale; celle-ci, partant de la côte avant le milieu, d'abord large et presque droite, se rétrécit et descend très obliquement dans le disque où son extré- mité se réunit à la pointe de la deuxième strie dorsale ; la deuxième strie costale descend de la côte après le mi- lieu presque droite et s'arrête à l'angle que forment la première costale et la deuxième dorsale ; les deux autres stries costales occupent le dernier tiers de l’aile égale- ment espacées entre la deuxième costale et l’apex, qui a aussi une strie blanche dans la frange. La première strie dorsale part du bord interne au 1/4et gagne en s’élargissant un peu la strie discale; la deuxième dorsale part du bord interne avant le milieuet joint la prernière strie costale dans le disque; la troisième dorsale, très peu oblique, s'élève au dernier tiers et monte jusqu’au- dessus du pli; c'est la seule qui soit nettement bordée intérieurement d’écailles brun noirâtre. Parfois cepen- dant, la troisième strie costale et la quatrième dorsale sont plus ou moins distinctement bordées intérieure- ment d’écailles brun noirâtre. On voit encore une strie longitudinale de pareilles écailles brun noirâtre entre les pointes des dernières stries costales et dorsales, de l'ex- trémité de la cellule à l'apex. Franges brun jaunâtre, avec des mèches blanches et une ligne de partage brun foncé, peu distincte. Ailes inférieures gris brunâtre, Franges plus claires et jaunâtres à leur base. Tête et thorax brun jaunâtre doré; antennes brunes, aunelées d’ocracé; palpes jaunâtres; abdomen gris jau- nâtre. k La purgantella se distingue des autres espèces de Lithocolletis des genêts,, par la largeur de ses stries LE NATURALISTE blanches très distinctes et par sa première strie dorsale. Elle peut se placer près de la L. scopariella, Z. ë Plusieurs exemplaires trouvés toujours sur les Genistar purgans en juillet et août, au Canigou (Pyrénées-Orien- tales). s De C'est en juillet que l’on prend les sujets très frais. En août, leur teinte s’éclaircit et devient blanchâtre. Ses premiers états n’ont pas été observés. Cette espèce se trouve également sur le Guadarrama (Espagne). P. CHRÉTIEN. RER PPPPPPPPRN LES GENRES DE LA FAMILLE DES À RANUNCULACÉES. DU GLOBE Leur Classification et leurs principaux usages. Caractères généraux de la famille. Adonis, L. — Herbes ou petits arbrisseaux. Feuilles à divisions très légères. Fleurs iso- lées terminales. Calice et corolle distincts, 8 celle-ci à pétales généralement nombreux. Carpelles nombreux. Réceptacle cylindrique. Akène dur veiné. — 10 espèces : régions tempérées boréales de l'Ancien Monde. (A. autumnalis, L., et quelques autres sont utilisées dans l'or nementation des jardins; les racines amères d'A. vernalis, L., sont employées comme purgatif dans la médecine populaire.) Pièces du périgone éperonnées à la base....... ! Graines unitegminées. Carpelles sans veines. Graines bitegminées. Carpelles veinés...,..... Pétales ayant une fossette nectarifère au-dessus Al de l'onglet frere ER PR ANNE ë Sépales non éperonnés. Pétales assez grands, blancs. Feuilles découpées ................. Sépales éperonnés. Pétales petits. Feuilles en- tières Fig. 6. — Adonis autumnalis, L. Fleur. Callianthemum, C.-A. Mey (1). — Herbes vivaces à tiges peu feuillées, généralement à 4 seule fleur terminale blanche. Sépales caducs ; pétales 5-15, blancs, à fossette necta- rifère. Etamines et carpelles nombreux. Fruits élémentaires (pseudo-akènes) mono-spermes, s’ouvrant à la suture ventrale. — 3 espèces : montagnes de l’Asie centrale et de l'Europe. SR (1) On range souvent ce genre à côté du genre Trollius, dans. les Helléborées. Fig. 7. — Callianthemum rutæfolium, C. A. Mey. Jeune carpelle ouvert. C. Ranunculées. RGO manne Docu Mie deb ce doi De 2 A ÉTIE ES in ne en me ed ueat de o TRANS CPR ee LE ni enpilspianee No à) ERONO RME RE Re née 2 CECI ER Re ee de. 2 { Ranunculus, L. (1) (s./.).— Herbes annuelles ou vivaces, à feuilles rarement entières, géné- ralement chiromorphes, plus ou moins lobées. Calice et corolle le plus souvent distincts. Fossette nectarifère à la base de l'onglet des pétales. Etamines et carpelles très nombreux, — 250 espèces : particulièrement régions HO] tempérées de l'hémisphère Nord. ë Fige9; Fig. 8. — Ranunculus acris, L. Fleur coupée en long. Fig. 9. — Ranunculus acris, L. Pétale vu du côté interne. (1)-Le genre Ranunculus contient des plantes de port très variable, qu'on a rangées en plusieurs séries, désignées chacune par des noms spéciaux. Plusieurs de celles-ci étant considérées, par nombre de botanistes, comme constituant des genres auto- nomes, nous croyons utile de signaler les plus importants, à savoir Ficaria, Dill, Ceratocephalus, Pers., et Batra- chium, DC. On peut les distinguer des Ranuneulus proprement dits à l’aide du petit tableau ci-dessous : Carpelles terminés par un style 4 à 5 fois plus long que le reste du car- DEMNe Ras n eu AN AR MR ne Ceratocephalus. Carpelles n'ayant pas ce caractère................... B B | Dépales sine eee cleaner it Ficaria. RS CPAS D rer Renan ner la Laye el eeie rie à C { Plantes aquatiques à feuilles immer- gées très finement laciniées. Fleurs C Blanches res ce re Roue Batrachium. Plantes terrestres à feuilles non pro- fondément laciniées. Fleurs jaunes. Ranuneulus (s. s.). Dans le genre Ceratocephalus on range environ 7 espèces voisines d'Europe, d'Orient et d'Asie centrale dont la plus connue est le C. falcatus, Pers., qui croit abondamment en France depuis la Marne et le Loiret jusqu'aux Alpes, la région méditerranéenne et les Pyrénées. Les Ficaria comprennent environ 4 espèces : le R. Ficaria, L., cité plus haut, est très connu aussi sous le nom de, Ficaria ranunculoïides, Roth. C’est une plante très polymorphe, d’une déplorable abondance dans presque toute la France. Le genre Batrachium constitue une fort jolie section des Ranunculus proprement dits. On y range envi- ron 20 espèces, habitant spécialement l'Europe et remarquables par la finesse de découpure de leurs feuilles immergées. On en rencontre aussi quelques représentants en Amérique (du Nord et du Sud), en Abyssinie et en Australie. Fig. 41° Fig. 10. — Ranunculus acris, L. Diagramme, Fig. 11, Ranunculus aquatilis, L. Rameau, (Le R. ficaria, L., et plusieurs espèces de Renoncules sont parmi les plantes les plus communes de nos pays. Plusieurs especes constituent de très mauvaises herbes pour les bestiaux qui les évitent instinctivement. Les Renoncules d’eau (Batra- chium, DC. pro gen.) ont les feuilles immergées extrèmement divisées, laciniées, elles ont donc un facies très différent des espèces terrestres.) HJeurS dOiqQues Ce da el «4 Fleurs bermaphrodites... tn. 5 Hamadryas, Comm. — Plantes vivaces du port des Ranunculus, mais à fleurs dioiques. Sépales, 5-6. Pétales, 10-12. — % espèces : Amérique antarctique. 5 Feuilles radicales entières, Tige nue. ......... 6 Feuilles caulinaires + développées . ° . : Û . . . ER Oxygraphis, Bge. — Plantes vivaces, sous- arbrisseaux. Sépales 5, en général, persis- tants ; pétales aussi grands ou plus grands, 5-12, ayant un nectaire nu ou recouvert à la base. Fruits veinés longitudinalement. — 9 espèces : Asie centrale et orientale, Amé- rique du Nord. Pétalesnuls ns D RME A Le Lo Ne AR 8 pétales développés ee Een Er 19 Trautvetteria, Fisch. et Mey. — Plantes vi- vaces à feuilles chiromorphes. Fleurs nom- breuses en cymes. Périgone (calice) à 4 pièces blanches, caduques., Carpelles nombreux à 2 veines longitudinales latérales. — 1 espèce: Amérique du Nord, Japon. Soûs-FAMILLE II. — HELLÉBOROIDÉES Tribus. Pétales nuls et feuilles palmatiner- | viées ou palmatiséquées...:,.... D. Calthées Fe Pétales développés, ou plantes n'ayant pas à la fois les pétales | nuls et les feuilles comme ci-des- SU SA LA PA AT NE 2 late en ae ee 2 2 formés en nectaires,.........:.. E. Helléborées F. Pæoniées BUTOPDONFAMER ENS R D PR URSS D Æé & © IN 216 \ Carpelles/bIOUIeS er. ce 6e, MER Rene xt Carpellespluniovalés: 2... 47e RUE Hydrastis, L. — Herbes vivaces à feuilles palmatilobées (2 seulement par tige). Péri- 3 gone à 3 pièces pétaloides très facilement caduques. Carpelles très nombreux. Fruit en baie composée, rappelant nos mures. — 2 espè- | ces: Japon, Amérique du Nord. H. canadensis, L., est un hémostatique bien connu. Fig. 12. Fig. 13. Fig. 12. — Hydrastis canadensis, L. Pied entier. / Fig. 13. — Hydrastis canadensis, L. Fleur. Fig. 14. — Hydrastis canadensis, L. Carpelle ouvert, Caltha, L.— Herbes glabres des lieux frais et humides, en général. Feuilles radicales chiro- nerves, entières ou crénelées, cordiformes à la Hase, les caulinaires souvent absentes. Sépales 5-8 colorés. Carpelles 8 à déhis- cence folliculoide. Graines à raphé proémi- nent, Souvent comme une aile. — 16 espèces rangées en deux sous-genres géographique- ment bien distincts : zone tempérée de l’hé- ,_ misphère boréal, Amérique du Sud, Australie : et Nouvelle-Zélande. EE Fig. 15. Fig. 15. — Caliha palustris, L. Fleur et bouton. Fig. 16. — Caltha palustris, L. Fleur coupée en long. Fig- 16. (:Carpelles-biovulés 25,000 | Carpelles pluriovulés......... | 2 3 Fig. 14. LE NATURALISTE 3 6 7 4 Glaucidium, Sieb. et Zucc. — Herbe vivace dressée à feuilles palmatilobées (2 seulement par tige). Sépales 4 réguliers, caducs. Car- pelles peu nombreux, s’ouvrant à maturité par le dos. Graines nombreuses, dures, à raphé proéminent, souvent comme une aile. — 1 es- pèce : région montagneuse du Japon. E. Helléborées. Arique PL) ERA AC AE Re RE \ AMÉTIQUES AL SA MMREN UE IR SNS ENS ARRERS S 4 Fleurs régulières ere Rene “| Fleursirrégulières tr" 1 eee 3 6 3 Pétales sans'éperons. 1% #00 AA eee 4 5 Pétales éperonnés........ ! Nigella, L. (2). — Herbes annuelles à feuilles pennées, à divisions fines. Périgoné (calice) à 5 pièces, et 5 ou 8 nectaires (pétales). Filets 4 staminaux d’abord arqués, puis divergents après l’anthèse. Carpelles + soudés. — 16 es- pèces : région méditerranéenne, Europe cen- trale. N. damascena, L., est souvent recherchée comme plante d’or- nement; quelques espèces sont vaguement employées comme condiment (Cumin noir). Fig. 17. — Nigella arvensis, L. Fleur coupée en long. Aquilegia, L. — Herbes vivaces à feuilles al- ternes composées-ternées. Sépales 5. Pétales 5, en cornet. Etamines internes réduites à des écailles. Carpelles à déhiscence follicu- loïde. — 50 (?) espèces : zone tempérée de l'hémisphère boréal. (4. fragrans, Benth., 4. cœrulea, Jam., A. formosa, Fisch., sont employées dans ia culture ornementale.) CG (2 S) fe Ë GS LT à G où 35G A) È ë, EE Z 0990 Q Fig. 18. Fig. 19. Fig. 18. — Aquilegia vulgaris, L. Fleurs. Fig. 19. — Aquilegia vulgaris, L. Diagramme. (1) CF. Cossox, Compend. FT. Atlantic, II, 3. (2) On isole quelquefois des Nigella deux espèces de la ré- \ gion méditerranéenne occidentale, qui constituent alors le genre Garidella, Tourn., à périgone sépaloïde. | Fig. 20. — Aquilegia vulgaris, L. Graine coupée en long. | 6 Sépale postérieur éperonné................... 7 | Sépale postérieur en casque (A suivre.) DO00000000909900099000090900€ A PROPOS D'UN GOURFRE OBSTRUÉ | | MALTE-BRUN, dans sa France illustrée (nouvelle édi- | tion 1883, IV, p. 114), a signalé l’existence, en Seine-et- | Oise, près du château de Vaujours, d’un ruisseau dont | les eaux vont se perdre dans un gouffre: le gouffre de Fourgoyeuse. Plus tard, en 1894, M. Alexis Martin, __ dans les Excursions dans les environs de Paris, Région du | Nord, p. 347, écrivait également ceci : « Près de ce châ- | teau, on voit — c’est une curiosité du lieu — le gonftre | de Fourgoyeuse, sorte de petit maëlstrom qui engloutit | toutes les eaux de la vallée. » Un troisième auteur parle encore de cette disparition dont la réalité ne peut donc | être mise en doute. Elle n'avait d’ailleurs rien d'impro- bable, puisque, aux portes mêmes de Paris, le Trou du Tonnerre, relativement connu des touristes, par suite de sa situation dans la forêt de Montmorency, absorbe | en tout temps un filet d’eau, dans les mêmes terrains que ceux qui constituent la colline de Vaujours. La visite de ce gouffre oublié pouvait donc être intéres- sante. Fourgoyeuse existe bien, en effet, mais combien | changé de ce qu’il a dû être! | C’est, actuellement, une petite mare allongée, boueuse, | infecte, stagnante, occupant le fond du ravin assez pro- fond et étroit qui aboutit à un mur situé un peu au- | dessus de l’ancien château de la famille de Maistre, occupé à l’heure actuelle par l’asile Fénelon. Four- goyeuse, ou mieux Fourgonneuse, reçoit, en outre, les eaux sales d’un lavoir voisin, et, comme les fissures de ‘ ce maëlstrom sont bouchées, il déborde et à même recou- | vert cet hiver, de ses eaux puantes, partie des jardinets | riverains. À côté du mal que peut faire une résurgence | souillée, on a ici un exemple du dommage que peut | causer, par ses exhalaisons malsaines et ses déborde- ments, un gouffre obstrué, changé ainsi en cloaque sans | issues. Le bon fonctionnement de ces pertes est donc parfois nécessaire à l'hygiène, comme c’est le cas à Vau- | | jours. Ici, du moins, le remède est simple; rétablir l'écoulement de jadis; pure question d'argent. Si Fourgonneuse n’a ainsi plus de rôle en tant que | gouffre, ce qui est regrettable, toujours est-il que cet ex- | point d'absorption ne doit pas surprendre dans cette | masse de marne et de gypse dont les nombreuses exploi- tations, bien connues de tous les géologues, entament le flanc des collines de Livry à Villeparisis. Le gypse est, en effet, fort soluble, même dans l’eau pure (dans 460 parties d’eau) et sa dissolution intense s'exerce aussi . bien en profondeur qu’en surface, le long des diaclases et des fissures de retrait. De là, engouffrement des eaux | LE NATURALISTE oo, DATE dans les vides ainsi créés, de là aussi, très souvent, effondrements dus à ces vides qui peuvent se propager jusqu’à la surface du sol et déterminer des excavations en forme d’entonnoir. Ce sont alors, suivant les pays, des bétoires, des gouffres, des oules, des olettes ou des trous de nains. L’âge du gypse n’y est pour rien, qu'il soit tertiaire ou secondaire. De plus, l’eau passant à travers le sol et des matières organiques augmente sa teneur en acide carbonique et par là son pouvoir dissol- vant. Ainsi s’est formé le Trou du Tonnerre, déjà cité, dans une situation tout à fait comparable à celle de Fourgonneuse, de même que les gouffres ou cavernes de Taverny, de Triel, d'Herblay, de Montigny, pour ne rappeler que ceux des environs de Paris. Ce gouffre obstrué n’est pas le seul accident de ce genre que l’on trouve sur cette ligne de eoteaux. À 7 kilo- mètres de là, sur le territoire de Villevaudé, un peu en contre-bas de l’aqueduc souterrain de la Dhuis, existe une vaste et profonde dépression, résultat très probable d’un effondrement. Un ruisseau, où l'eau est assez constante, la traverse et aboutit contre la paroi nord, très raide, à un superbe entonnoir naturel. Il y à bien 7 mètres du haut du talus au fond. Cette dépres- sion est, je crois, fort ignorée, bien qu'elle soit indiquée sur la carte de l'état-major et sur celle de l’Intérieur qui a copié la précédente, par le mot trou. Un autre terme aurait pu être mieux choisi: ce n'est pas, en effet, un trou ordinaire, mais un véritable gouffre, et la dépres- sion totale est assez importante et assez profonde pour figurer sur les cartes. Sa représentation serait, en parti- culier, très nette sur la carte des environs de Paris au 1 : 20.000e, par exemple, et interromprait la régularité- des courbes de niveau de 95 mètres à 120 mètres entre lesquelles elle est comprise. L'existence de dépressions dans le gypse est donc fré— quente, et nous aurons chance d’en découvrir encore- dans les terrains de cette formation. Quittons pour cela Vaujours et Villevaudé, et fran- chissons vers le nord-est 15 à 20 kilomètres, de façon: à atteindre la ligne des hauteurs de Dammartin-en- Goële. La base de ces collines est constituée par la pierre à plâtre surmontée de marnes; au-dessus, on ren- contre les argiles vertes, puis les sables de Fontaine- bleau. (Le calcaire de Beauce n’a subsisté que sur les seuls sommets de Montmélian et de Montgé.) Sur le ver- sant nord, à droite de la route qui descend de Dammar- tin vers Othis, et à peu près à la limite de séparation des marnes vertes et des marnes blanches, existe déjà un véritable bétoire dont un saule marque le point absor- bant. Mais, plus à l’est, toujours sur le même versant, se trouve un groupe de six ou sepi entonnoirs, parfaite- ment constitués. Ces derniers sont situés vers la lisière des bois qui s’approchent de Saint-Soupplets (Seine-et- Marne), un peu au-dessous de la nouvelle petite voie ferrée, non encore ouverte à l'exploitation, qui doit relier Meaux à Dammartin (4). Ces entonnoirs, très rapprochés les uns des autres, atteignant 3 mètres (1) Sur les cartes de cette région, on voit souvent figurer le mot gouffre sur la signification duquel il ne faut pas se tromper. Il s'applique, en effet, presque toujours à des sources, à des étangs, ou même à des lieuxdits et nullement à des points d'absorption de l’eau, par exemple à Ermenonville, Baron, Forfry, etc. J'ai signalé ici même d’autres fosses absorbantes dans les sables bartoniens de Villers-Cotterets (Le Naluraliste, 1er octobre 1908, n° 518). 218 — — de profondeur et plus, se creusent dans les marnes supragypseuses, vers l'altitude de 430 à 140 mètres, sans doute fort peu au-dessus de la pierre à plâtre qui est exploitée à peu de distance. Leur régularité n’est pas toujours parfaite et la pente peut être plus à pic sur un tiers ou sur un quart de la circonférence, partie alors opposée à l’arrivée de l’eau, Les crevasses du fond, qui doivent atteindre le gypse, sont ordinairement masquées par des branchages et des détritus humides. Ce sont ici des gouffres à peu près morts, et le garde champêtre me disait n'y avoir jamais vu d’eau, depuis dix-huit ans qu'il est dans le pays, même cette année, Il est vrai que le ruissellement sous bois est nul, et que ce ne sont pas les faibles sources ou points d’eau de l'argile située au- dessus qui peuvent les alimenter. Ces entonnoirs sont caractéristiques, et qui en à vu quelques-uns ne peut plus se tromper sur leur nature. La communauté d’ori- gine leur donne un air de famille; ceux-ci se rappro- chent, par exemple, des gouffres de la forêt de la Montagne de Reims que j'ai décrits ailleurs, ou de ceux plus profonds d’'Ambert et de Fosse-Guillaume dans la forêt d'Orléans. Dr L.-J. MOREAU. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA PONTE de MALACOSMA (Bombyx) Neustria La Livrée. « En examinant les arbres fruitiers de nos jardins, on observe fréquemment sur les jeunes branches ou les tiges des espèces d’anneaux ou de bracelets composés d'œufs arrangés avec un ordre si admirable qu'on les prendrait plutôt pour l'ouvrage de l'art, que pour celui d’un insecte. Ces œufs appartiennent à une espèce de Lépidoptère nocturne (Bombyx neustria), qui ne pond qu'en automne, et comme ces œufs ne doivent éclore qu'au printemps suivant, au lieu de les placer sur les feuilles que le vent pourrait emporter, la femelle les colle autour des branches. Deux autres espèces du même genre (B. castrensis et franconica) placent les leurs sur les tiges des graminées et des hélianthèmes. Chaque anneau se compose de deux à trois cents œufs de forme pyraäidale, aplatis au sommet, ayant leur axe perpendiculaire à la tige qu'ils embrassent en formant plusieurs spirales. Les intervalles sont remplis d’une gomme brune et tenace, destinée sans doute autant à les protéger contre le froid qu'à les fixer en place. Il est d'autant plus difficile de connaître les moyens qu'em- ploient les femelles pour disposer ainsi leurs. œufs, qu’en captivité elles semblent perdre leur instinct, et les laissent tomber au hasard sans essayer de les ranger avec symétrie. Réaumur, qui en a fait pondre plusieurs auxquelles il fournissait de petites branches, n’a jamais pu leur arracher leur secret. » In Introduction à l'Ento- mologie; par Th. Lacordaire, I, p. 33-34. En 1908, au Tréport, j'ai eu le bonheur de pouvoir faire l'observation consignée in Bulletin de la Société entomologique de France, 10 mars 1909; sur un grand nombre de ® ©, une seule avait consenti à pondre nor- malement; toutes les autres avaient étalé leurs œufs en plaques irrégulières sur les feuilles. Je n'avais pas vu le LE NATURALISTE début du travail de cette 9, mais comme elle pondait lentement, j'ai pu me rendre compte que les lignes d'œufs étaient disposées, par rapport à la branche, lon- gitudinalement et non transversalement. C’est que des collègues, cependant entomologistes sérieux, avaient considéré mon observation comme fantaisiste, sous le beau prétexte que les lignes d'œufs de Neustria parais- sent disposées en spirale autour de la tige. C’est là de l'impressionnisme. Nous voyons, au contraire, Réaumur et Lacordaire attendre d’avoir vu pour expliquer. Or, actuellement (août 1910), j'ai une chance extraordi- naire. Au 25 août, j'ai 8 pontes normales de ®9@ in vitro. D'ailleurs, malgré ma fiévre de voir le travail jus- qu’à la fin, je n’ai pas craint d’eulever les deux pre- mières ® ©, afin de conserver des documents indiscu- tables sur la marche de cette ponte. J'ai bien déjà des bagues interrompues longitudinalement trouvées en liberté; mais on peut objecter (contre toute vraisem- blance) qu’il y a eu accident et rupture. Les premières éclosions de Neustria datent cette année du 28 juillet; mais c'est surtout à partir du 20 août qu’elles ont eu lieu en masse, chaque jour, dans la première partie de Paprès-midi. Je n'ai constaté qu’un seul accouplement le 20 août au soir; les autres ont dû se produire la nuit, Le 21 août, je mets toutes les ® © dans mes appa- reils en verre; les branches dénudées sont enfoncées dans un épais lit de sable. Vers 11 heures du matin, je constate qu’une ©, le n° À, a commencé à pondre. Voici quelle est la position de ponte : Pabdomen étant allongé et l’oviducte en érection, le corps forme un demi-cercle en spirale autour de la tige; la 1%e et l’oviducte sont donc diamétralement opposés, la tête étant toujours plus élevée; la bête ne voit pas son travail; c’est l’oviducte, délicat organe de toucher, qui explore soigneusement le terrain, et cela à plusieurs reprises chez certaines © ta- tillonnes; car les pondeuses rapides opèrent avec une remarquable précision, même lorsque leur oviducte saute brusquement d’un bord à l’autre. : J'ai donc observé 8 © © de Neustria en train de pondre ; je leur avais fourni des branchettes semblables à celles sur lesquelles elles pondent en liberté; c’est du calibre que je parle; car l'essence leur est indifférente, du moins en captivité : le n° 4 a pondu sur Rumex crispus. Chaque ® a pour ainsi dire son mode opératoire; les unes pondent très vite : en 4 heure, { heure et demie, la bague est achevée; d’autres très lentement. Les lignes d'œufs peuvent être disposées régulièrement les unes à côté des autres; ou bien l'oviducte fait des sautes brusques, et dépose les œufs tantôt en haut, tantôt en bas, sans suite, N° 1. Est une pondeuse très lente; voici une série de temps consécutifs que j'ai enregistrée (chaque temps représente l'intervalle écoulé entre chaque œuf): 65”, 4 220", 225", 420", 230”, 420", 3557, #55, 520; 290", 4157, 3407, 325", 2/55 121484 3/20 607, 240 450% Cette ©, après s'être arrêtée de pondre à 4 heure du soir, recommence vers trois heures, mais à l'endroit où elle avait commencé le matin, c'est-à-dire qu'elle conti- nue à l'envers. À 4 heures et demie elle se repose de nouveau, et à 5 heures je l’enlève. Elle n’est morte que le 25 août, sans avoir pondu. La bague n° 1 est très irrégulière; ses lignes longitudinales sont de 3 ou # œufs; l'espace vide est d'environ un cinquième. ; LE NATURALISTE No 2, 22 août. Pond de 2 heures à 3 h. 15 du soir. La bague, incomplète, présente des lignes de # œufs d'un bout et se termine en pointe avec un seul œuf à l’autre bout. Changée de place, cette © se remet en position et pond par places de petites rangées transversales. Je la trouve morte le 23 à midi. N° 3, 23 août. À commencé à pondre à 11 heures du matin; ponte très active et normale. Voici les temps enregistrés, pour une série consécutive : 10", 40", 15°, 7”, 182202102040, 40145515 45710, 10107, 107, 40”, 10”, 25”, 10”, 20”, 20”, 10”, 15, 10”, 15”. Quelle diffé- rence avec le n° 1! Aussi sa bague serait déjà fermée en 4 heure, au moins en haut, si cette bague n’était inflé- chie et ne formait spirale. Les rangées sont de 6 à 7 œufs. L’abdomen du n° 3, qui chez le n° 1 retombait comme pour se reposer entre chaque œuf, ne quitte pas la branche; l’oviducte se déplace seulement pour déposer les œufs sans tâtonnement, quoique à des endroits par- fois éloignés. À midi, je mets cette © sur une autre branche où elle continue à pondre aussitôt. A midi et demi elle ne pond plus, mais son oviducte se déplace fréquemment, à la recherche de la bague absente, et déverse chaque fois, au hasard, sur la branchette, une grosse goutte d’un liquide noirâtre visqueux. À 1 heure du soir, je la trouve la tête en bas dans l'inaction. N° 4, 23 août. Il est 6 heures du soir quand j'apercois cette ponte disposée au bas d’une tige; eomme les œufs sont encore d’un blanc jaunâtre, je conclus que la 9 a commencé à pondre il y a à peine 1 heure. Le travail a été mené rondement, car la bague est fermée par en haut. Je vois nettement la © garnir les deux extrémités de la bague de l’enduit noir qui, par capillarité, pénètre dans la masse des œufs et occasionne en se desséchant une énergique contraction de toute la bague. N°5, 23 août. Commence à pondre à 6 heures du soir très activement. En une demi-heure, il y a déjà une demi-bague de lignes de 4 œufs. À 6 h. 45 la bague est fermée en haut par des lignes de 3. L’oviducte est des- cendu et complète les lignes pour qu’elles soient de 6 ou 7 œufs. J’enlève cette ® pour pouvoir conserver le résultat de 1 heure de travail. N° 6, 24 août. Commence à pondre (dans la cage d’éle- vage) à 9 heures du matin, à l'extrémité d’une petite branchette de tilleul. Les lignes sont longues de 7 œufs et irrégulières. À 11 heures et demie je la trouve morte n'ayant pondu qu’une demi-bague anormale. Ce n'est probablement qu’une fin de ponte. En effet, le 27 août, en nettoyant la cage, je trouve une autre demi-bague, peu fournie, également sur une toute petite branche. N° 7, 24 août. Entre deux observations à 3 heures et à 5 heures et demie cette © a pondu les trois quarts d’une bague (7 à 8 œufs par ligne) dont deux pointes médianes se touchent presque. N° 8, 24 août. À 5 heures et demie du soir cette ® n’a pondu qu'une petite bande transversale irrégulière; à 5 heures et demie, la bague est presque à moitié, sur 4 à 5 œufs par ligne; à 7 heures et demie la bague est terminée et large (7 à 8 œufs), mais irrégulière par en haut. La © se tient au repos. Cette bague a subi une contraction plus accentuée que les autres et les œufs du milieu, à certaines places, sont broyés et indistincts. Le 25 août au matin, ces deux 9®,n°s 7 et 8, sont mortes. L'observation attentive des pondeuses m'a permis de saisir tous les détails de la ponte. En ouvrant l'abdomen des © © mortes sans avoir pondu, j'ai trouvé deux longs tubes fusiformes réunis à lextrémité postérieure et ren- fermant le vernis noir épais, qui doit cimenter la bague: et en faire un bloc indestructible. Quand l'œuf apparait dans l’oviducte, il refoule devant lui un peu de ce vernis qui le fait adhérer à la branche et le lubrifie sur toutes. ses faces, sauf l'extrémité supérieure. L’œuf par lui- même est d'un blanc jaunâtre; les œufs non fécondés. restent de cette teinte; ce serait donc la fécondation qui favoriserait cette sécrétion, comme elle fait varier la couleur des œufs d’autres espèces, C'est au bout d'au moins 1 heure et demie que la bague prend la teinte noire caractéristique sur laquelle tranche le bourrelet jaunâtre, au milieu duquel s'enfonce le micropyle de chaque œuf. La meilleure comparaison qu'on puisse faire c'est avec une dissolution alcoolique de gomme laque ; la couche liquide est ambrée et transparente ; la couche durcie est brune et opaque. Mais les œufs sont plus fortement collés entre eux qu'ils ne le sont à la branche ; en effet, les bagues qui n’ont pas été cimentées. sur leurs bords par une abondaute couche de gomme sont très faciles à décoller du support; les petites pontes incomplètes sur des brindillons de tilleul n’y adhèrent même qu'un peu en haut. Th. Lacordaire dit que ces. œufs sont de forme pyramidale ; 11 me semble que leur forme est plutôt celle d'un tonnelet légèrement aplati, dont l’un des bouts, la base, est arrondie, et dont l’autre bout présente un trou médian, le micropyle, et une dé- pression Circulaire délimitant un bourrelet, Les œufs sont accolés les uns aux autres par leur côté plat dans le sens transversal, ce qui porte à croire qu'ils forment des spirales ; mais nn peu d'attention, et l'examen appro- fondi d'un grand nombre de bagues, même sans le fait indiscutable de l'observation directe, démontrent que ce n’est qu'une illusion d'optique. On peut aussi bien y voir les lignes longitudinales ; mais le plus souvent, je le répète, les 9 ® pondent arbitrairement, et ce n'est que sur la fin qu’elles rectifient et ramènent l1 bague à une hauteur à peu près égale; car 1l n'y en a pas une seule qui soit symétrique. ; En comparant mes bagues avec le nombreux lot que j'ai réuni depuis longtemps, je constate que les bagues prises sur les arbres sont deux ou trois fois plus four- nies. C’est le 8 juin que j'ai trouvé un nid de petites che- nilles de Neustria; c'est d’ailleurs le seul que j'ai vu cette année; mais j'ai rencontré un peu partout des. chenilles adultes solitaires. En 1909, les nids étaient nombreux, mais tous parasités, si bien que j'ai eu peu de papillons, et pas une seule ponte. J'ai nourri mes chenilles avec des feuilles de pommier, de poirier, de- rosier, d'aubépine, de tilleul et de noisetier, Dans la nature, on les trouve presque sur tous les arbres frui- tiers et arbustes des jardins, et sur le charme qui forme la majeure partie des haies dans la région. La captivité. aura influé sur leur développement; cependant les papil- lons sont de taille normale. En résumé : les papillons éclosent au début de l’après- midi; l’accouplement, qui a lieu ile soir ou la nuit, est de courte durée; les ? ® se mettent à pondre le lendemain ou seulement quelques jours après; la durée de la ponte est très variable : de 2 à 24 heures ; l'éle- vage en captivité semble réduire considérablement la fécondité ; les œufs, aplatis sur deux faces, sont disposés très irrégulièrement sur la branche, mais toujours dans le sens longitudinal ; la bague achevée, la la soude à (e) 5e LE 1h AA É 280 LE NATURALISTE la branche à l’aide d'un vernis imperméable qui donne à l’ensemble une très grande résistance à tous les agents. G. POSTEL. CHAMPIGNONS LUMENEUX La phosphorescence est la propriété que possède cer- tains corps de devenir lumineux dans l'obscurité, sans production de chaleur sensible et sans combustion. Cette propriété existe : dans des substances chimiques telles que le phosphore, le sulfate de quinine ; parmi {es animaux; le ver luisant (lampyrus), le noctiluque, et chez les végétaux, dans quelques groupes de champi- gnons supérieurs. C’est sur ces derniers que nous vou- drions appeler l'attention. Les champignons phosphorescents sont peu nom- breux et croissent principalement dans les contrées chaudes. En France, nous possédons une espèce jouissant de cette propriété ; elle appartient au groupe des Amma- nites où champignons à feuillets, c'est le Pleurotus olea- rius, D. C., qui croit en touffes sur les troncs d’olivier. C'est un champignon à pied,s’appuyant sur le tronc de l’arbre, à chapeau jaune orangé, d’abord convexe, puis à bords relevés, à pied brun jaunâtre, à lamelles et à chair jaune ; il est vénéneux. Il émet par ses feuillets, quand il est jeune, et par ses feuillets et son pied, quand il est plus âgé, une lumière douce, blanche ettranquille, ana- logue à celle du phosphore dissous dans l'huile. Nous reviendrons à la fin de cette étude sur les causes de la phosphorescence chez les champignons et des expé- riences qui ont été faites, notamment avec le Pleurotus olearius, D. C. Au Brésil, Gardener découvrit un agaric qui porte ac- tuellement son nom et qui était remarquablement lumi- neux. Arrivant un soir d'hiver dans la ville de la Nativité, située à l'Est de la province de Matto-Grosso, au Brésil, il vit des enfants qui s’'amusaient avec un objet lumineux, il pensait que c'était une de ces grosses lucioles, si communes dans ce pays, mais ayant examiné l’objet, il vit qu'il s'agissait d’un champignon du genre Agaric dont il donna plus tard la description. Ce champignon, À. Gard- neri, qui croit sur les feuilles mortes et sur le tronc des palmiers, émet une brillante lumière verte ;ilest nommé par les indigènes « flor de coco». Le Dr Coilingreood a fait des observations sur la phos- phorescence d’un agaric de Borneo que l’on croit être VA. Gardneri. Par une nuit sombre, les champignons se voyaient distinctement à une distance modérée, ils émettaient une lueur douce, d'un vert pâle; cà et là on voyait au milieu de l'herbe des taches plus brillantes, c'était des échantillons plus jeunes et plus petits. D’après l'observateur, le chapeau et le mycelium de ce cham- pignon étaient lumineux. En Australie, le voyageur James Drumond parle dans une lettre datée de Swan River, dans le Sud-Est de l'Australie, de deux agarics lumineux. Le premier échantillon fut trouvé poussant sur le tronc d'un Banksia, dans l'Australie occidentale. Il fut mis sur un journal et il émettait, la nuit, une lueur suffisante pour permettre de lire alentour; le phénomène dura plu-. sieurs nuits consécutives en diminuant d'intensité à mesure que la plante se desséchait. L'autre exemple, con- cerne un grand agaric mesurant 16 pouces de diamètre et pesant environ 5 livres. Il fut mis à sécher dans une salle et le soir on s’aperçut qu'il répandaiït une lumière remarquable. La propriété lumineuse continua durant quatre à cinq nuits. D’autres champignons lumineux ont été signalés par divers explorateurs et botanistes : l’Agaric ampuas, en Australie; VA. igneus, à Amboiïne (iles Moluques); PA. noctilucens, à Manille. Dans le genre Polyporus on trouve aussi quelques champignons lumineux, M. Worhtington Smith a observé des échantillons de l’espèce commune P annosus, qui se trouvaient sur des pièces de bois dans les houil- lères de Cardiff et qui étaient très lumineux. Ils étaient visibles dans l'obscurité, à une vingtaine de mètres de distance. Le même auteur dit aussi qu'il a rencontré des spécimens de P. sulfureus qui étaient phosphores- cents. Dans l’Agaricus metleus, ce n’est pas le champignon lui- même qui est phosphorescent, mais son appareil végéta- tif ou mycélium, qui était autrefois pris pour une espèce particulière et désigné sous le nom de Rizomor- pha. Ce mycélium, qui est formé de cordonscylindriques flexibles, se ramifie sur le sol principalement au voisi- nage des chênes. Il est formé d’une écorce dure incrus- tante et fragile, d’abord lisse et brune, devenant ensuite rugueuseet noire; le tissu intérieur, d’abord blanchître, passe à une teinte brune plus ou moins foncée et est formée de filaments parallèles de 0,0035 à 0,0025 milli- mètres de diamètre. C’est principalement dans les journées chaudes de l'été que ce mycélium brille d’un vif éclat. « Le soir du jour, écrit Fulasme, où j’examinai les échantillons que j'avais reçus, il faisait une température de 22 degrés cen- tigrades ; toutes les jeunes branches brillaient d’une lueur phosphorescente, les branches plus âgées n'of- raient que quelques points lumineux. Si l’on coupait ces cordons, la surface interne n’était pas phosphorescente. » Des expériences ont été faites sur les champignons phosphorescents, notamment sur le Pleurotus olearius, D. C , qui habite nos pays. Ce champignon, comme nous l'avons vu précédem- ment, émet des lueurs par sa surface extérieure, mais en le coupant en menus fragments, les rnorceaux qui ne sont pas dans les premiers moments phosrescents le deviennent au contact de l'air. La surface seule en contact avec l’air extérieur produit des lueurs tandis que l'intérieur est inactif. La phosphoresence re se produite pas dans le vide, elle diminue et s'éteint complètement lorsque ia plante se dessèche, elle reparait au contact de l'humidité. Plongé dans l’eau, le champignon demeure phospho- rescent moins longtemps qu'à l'air et communique à l’eau une teinte jaune sensible. Dans l'alcool, la lumière ne disparaît pas complètement mais devient très faible. Le champignon soumis à l’action du froid perd sa phos- phorescence : trois considérations sont donc nécessaires pour que la phosphorescence du champignon ait lieu; ce sont : la chaleur, l'exposition à lair et l'humidité. Il s’agit là d’une production delumière par oxydation, ce qui est démontré par la quantité d'acide carbonique dégagée. E. MAssarT. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imprimerie Levé, rue Cassette, 17. 32e ANNÉE 2 — SÉRIE N° 57 1. 15 DÉCEMBRE 1910 CLÉS POUR LA DÉTERMINATION DES Coquilles Tertiaires DU BASSIN DE PARIS (Suite.) 4° Section Arca, 5. str. Bord palléal sans sinus médian, area ligamentaire large, A. bianqula, Lamk. Than. Yprés. Lutét. Bart. Lud., | MO UMEE \ Bord palléal avec sinus médian + où — prononcé. 1 2 Coquille à bord anal présentant 2-4 crénelures; sans dé- pression dorsale ; côtes rayonnantes épaisses, peu serrées. A. laudunensis, Desh. Yprésien. Coquille à bord anal ne présentant que deux crénelures; une dépression dorsale : ornementation fine et serrée. A. disjuncta, Desh. Than. Yprés. 19 2° Section Acar. Coquille arrondie en avant, presque normalement tron- quée en arrière; bord cardinal rectiligne, lamelles concen- triques espacées, côtes rayonnantes épaisses. A. lamellala, Desh. Than. Yprés. Bart., fig. 4. Coquille pointue en avant, tronquée et très oblique en arrière, bord cardinal courbé, lamelles concentriques, nom- breuses côtes rayonnantes fines et serrées. A. Lyellii, Desh. Bartonien, fig. 5. PHFrilel.del. SECTION ARCA, S. str. A —_—_—————— Coquille haute, peu oblique ; area ligamentaire très dé- veloppée; dents 3-4; surface externe grossièrement treil- lissée. A. filigrana, Desh. Lutét. Bart. Coquille étroite une fois plus large que haute; area peu prononcée ; dents 7-9; surface externe finement treil- lissée avec strie plus profonde de 5 en 5 côtes et enca- drée de deux costules plus fortes que les autres. A. auversiensis, Desh. Bartonien. CS Surface externe, régulièrement treillissée; dents cardi- nales peu nombreuses. 6. Surface externe ornée d’un treillis dans lequel les côtes rayonnantes sont beaucoup plus importantes que les con- centriques. 8. Coquille plus de 2 fois plus large que haute, régulière- ment arrondie en avant, anguleuse en arrière, surface fine- ment treillissée avec sillons rayonnants dominant, A. barbalula, Lamk. Lut. Bart., fig. 1. Coquille à peine 1 fois et demie plus large que haute. 7. Coquille de moyenne taille, tronquée en arrière; treillis de la face externe à côtes concentriques très accusées. A. scutptata, Desh, Lutét., fig. 2. Coquille de petite taille, anguleuse obtuse en arrière; treillis à côtes plus accentuées sur le côté anal qu'en avant, la différence de grosseur se manifestant brusquement. A. ornala, Desh. Lutétien. Coquille de très petite taille, ornée de côtes très fortes, surtout en arrière ; bord palléal crénelé en dedans. A. Baudoni, Cossm. Yprés. Lutét. Coquille de taille moyenne, ornée de côtes ou de stries lines ; bord palléal lisse en dedans. 9. Coquille ornée de côtes écartées, aussi étroites du côt anal que sur le dos. A Gervaisi, Bayan, Yprésien, fig. 3. Coquille ornée de côtes serrées beaucoup plus fines en avant et sur le dos que sur la partie anale. À. appendiculata, Sow. Lutét, Bart. L et3, Arca biangula,forme typique X 1/3:2, var. minuata X 1/3. SECTION ACAR. 4, A. lamellosa X 3/5. — 5, À. Lyellii x 2,1. 30 Section Barbatia. Coquille à bords parallèles ou presque parallèles. 2, Coquille à bords palléal et cardinal formant entre eux un angle plus ou moins ouvert. 10, Dents sériales peu nombreuses (3-4), largement inter- rompues sous le crochet; area ligamentaire plus ou moins ‘2 ( prononcée. 3. na. Dents sériales nombreuses (15-40), non interrompues sous le crochet, arca peu prononcée. 5. _{_. Coquille de petite taille, bord antérieur tronqué; surface ornée de grosses côtes rayonnantes, surtout en arriére. - A. Bernayi, Desh. Bartonien. : : Coquille de taille moyenne, régulièrement arrondie en avant. 4. PCT, | 1, B. SECTION BARBATIA. B. sculplata. — 3, B. Gervaisi. — 4, B. insignis. — 5, B. Morlieri. — 6,B. arliculata, X 2/1. — 7, B. magellanoides. 9 +. barbatula. — Coquille à surface externe ornée d’un treillis dans lequel les côtes concentriques et les côtes rayonnantes ont une importance égale. 11. Treillis de la face externe à côtes rayonnantes beaucoup plus fortes que les concentriques qui, le plus souvent, dis- paraissent. 15. Area ligamentaire large. Area ligamentaire étroite. 12. 13. Dents sériales interrompues sous les crochets. A. Morlieri, Desh. Yprésien, fig. 5. Dents sériales non interrempues sous le crochet. A, subrudis, d'Orb. Lutét. Bart. Coquille de petite taille; bord palléal crénelé intérieure- ment surtout en arrière. A. articulata, Desh. Lutétien, fig. 6. Coquille de grande et moyenne taille; bord palléal non crénelé intérieurement. 14%. Coquille de grande taille. arrondie en arrière, bord car- dinal courbé. A. insignis, Desh, Lutétien, fig. 4. Coquille de taille moyenne, anguleuse en arrière, bord cardinal rectiligne. A. sabuletorum, Desh. Bartonien. { Coquille à bord antérieur prolongé en un bec + ou — aigu ; area ligamentaire haute. 16. Coquille à bord antérieur arrondi, non prolongé en bec; area surbaissée. 17. Bec antérieur très prononcé ; côtes externes épaisses es- pacées. A. magellanoïides. Desh. Bartonien, fig. 7. Bec antérieur court, arrondi, côtes externes filiformes, | serrées. A. Rigaulti, Desh. Bartonien, Coquille à bords presque parallèles, ornée extérieure- ment de côtes espacées, séparées les unes des autres par des costules plus fines. A. Edwardi, Desh. Bartonien. Coquille très élargie du côté anal, ornée extérieurement de côtes fines et serrées. 18. ternes beaucoup plus fortes aux deux extrémités que sur le dos; dents sériales non striées perpendiculairement. À, interrupta, Lamk., Lutét. Bart. Bord palléal non crénelé en dedans postérieurement ; côtes externes fortes en arrière seulement; dents cardi- nales striées perpendiculairement. \ A. obliquaria, Desh., Yprés. Lutét. | Bord palléal crénelé intérieurement en arrière, côtes ex- \ | 4° Secticn Plagiarca. contenue + de 2 fois dans la largeur). 2. Coquille transverse, mais dont la laïgeur ne fait jamais | Coquille étroite très allongée transversalement (hauteur + de 2 fois la hauteur. 3. ! Coquille à bords cardinal et palléal parallèles, c'est-à- dire presque aussi haute en avant qu'en arriere; arrondie non anguleuse en avant. A. angusta, Lamk., Lutét. Bart., fig. 1. Coquille à bords non parallèlles, bien plus haute en ar- rière qu’en avant; arrondie anguleuse en avant. A. lucida, Desh., Lutét., fig. 2. té Coquille subéquilatérale, à bords parallèles, presque aussi haute en avant qu’en arrière. À. intersecta, Desh. Yprésien, fig. 3. Coquille, à bords non paralleles, plus haute en arrière qu'en avant. A. punctifera, Desh. Lutét, Bart., fig. 4-5. SECTION PLAGTARCA 1, P. angusta, 1/1.—42, P. lucida, 2/3. —3, P. intersecta, 2,5/1. 4, P. punctifera, 25/1. 5° Section Anadara. {__ Coquille ayant + de 15 mm. de long, bords presque pa- rallèles; côtes rayonnantes, granuleuses, fines et serrées. 1 A. granulosa, Desh. Lutét., fig. 1. Coquille ayant — de 10mm. de long; bords formant | entre eux un angle + ou — ouvert, côtes rayonnantes lisses, espacées, peu nombreuses, 2. ( Î l CESR AN GORE PSP AE CES EE PR PO (1) La var. interposila fait le passage de cette espèce à lan précédente. Coquille étroite, très allongée transversalement (2 fois + large que haute), très oblique en arrière, bord cardinal ot postérieurement, dents interrompues sous le cro- chet. A. scapulina, Lamk. Lutét., Bart,, fig. 3. Coquille haute, relativement courte. beaucoup plus haute en arrière qu'en avant; bord cardinal anguleux postérieu- rement; dents non interrompues sous le crochet. A. globulosa (1), Desh. Yprés. Lutét. Bart, fig. 2. SECTION ANADARA. 1, À. granulosa, < 1/1.—2, A, globulosa, X 4/1. —3. À. sca- pulina, X 3/1. — 4. var. miliacea, X S/1, 6° Section Fossularca. Coquille tronquée en arrière presque normalement, avec dépression anale bien nette. A. quadrilalera, Lamk. Lutét. Bart. fig. 1. Coquille tronquée + ou — obliquement en arrière, sans dépression anale. 2. Angle palléo-lanal pointu. A. decipiens, Desh. Bartonien, fig. 2. Angle palléo-anal arrondi. 3. Coquille ornée de stries rayonnantes très finement gra- nuleuses . A. capillacea, Desh. Bartonien, fig. 3. . Coquille ornée de stries et de côtes rayonnantes non granuleuses, treillissée ou coquille lisse. 4. 2. SECTION FOSSULARCA. Coquille subéquilatérale, transversalement courte, + haute en avant qu'en arrière; la hauteur contenue une fois etun quart dans la largeur. A. mullidentata, Desh. Lutétien, fig. 4. Coquille inéquilatérale, transversalement allongée (la largeur faisant une fois et demie la hauteur). 5. Coquille pointue en avantetbeaucoup moins haute en avant qu'enarrière; bord anal convexe; fossettestriée verticalement. A. Bezançoni, Cossm. Lutétien, fig. 5. Coquille arrondie en avant et aussi haute ou plus haute en avant qu’en arrière; bord anal tronqué, droit. 6. Dents sériales peu nombreuses, bord sous-cardinal con- cave. A. Chevalieri, Cossm. Lutétien, fig. 7. Dents sériales très nombreuses, bord sous-cardinal droit. A. Cosmani, de Laub. Thanétien, fig. 6. - 10 Section Cucullaria. Un sillon en avant de la charnière à la place des dents | antérieures. A. heterodonta, Desh. Lutét. Bart, fig. 1. Des dents obliques en avant de la charnière. 2, | | LE NATURALISTE 283 à .__mm SECTION CUCULLARIA. 1,C. heterodonta.— 2, C. cucullaris. — 3. C. adversidentata. 4, C. Caillalti. Dents postérieures tres allongées, coquille très oblique en arrière; bord palléal avec sinus bien net. A. cucullaris, Desh. Yprés. Lutét., fig. 2. Dents postérieures courtes, coquille non très oblique en arrière. 3. 2 { _ Bord sous-cardinal anguleux, bord palléal légèrement sinueux au milieu, crénelé en arrière ; surface treillissée. A. adversidentata, Desh. Lutétien, fig. 3. Bord sous-cardinal droit, bord palléal non sinueux ni crénelé ; surface externe non treillissée, A. Caillati, Desh. Lutétien, fig. 4. 5 P.-H. FRITEL. DEUX NOUVELLES POURMIS DU TOXKIN Genre Dilobocondyla; n. g. — % sculpture du thorax ridée-réticulée comme chez Pristomyrmex. Epis- tome bicaréné. Arêtes frontales fortement prolongées et divergentes formant en dehors un scrobe plus ou moins profond pour le scape. Mandibules triangulaires à bord terminal droit et denté. Antennes de douze articles, massue plus ou moins distincte de trois articles. Scape court. Thorax inerme, déprimé, à sutures effacées sur le dos. Pronotum épaulé. Base de l’epinotum armé de deux expansions lamelliformes protégeant les côtés de l'insertion du pédicule. Premier article allongé subcylin- drique inerme. Deuxième article nodiforme. Gastre presque entièrement recouvert par le segment basal. Se place entre les genres Podomyrma dont il a les caractères généraux et Afopomyrmer. D. Selebensis, Em. ® — (Atopomyrmex selebensis, Em. Rend. R. Acc. Bologne, 1897-1898, p. 234, fig. 445. — Selèbes. D. Fouqueti n. sp. — % Longueur 5,8 millimètres, thorax et pédicule rouges. Tête et gastre noir. Scapes et tarses testacés. Fumicule, trochanter et fémurs d’un - brun jaunâtre. Tibias et métatarses des deuxième et troisième paires brun noirûtre. Partout abonde une pilosité serrée blanchâtre obtuse. La pubescerce couchée fait défaut. Devant de la tête entre les arêtes frontales grossièrement ridée en long (douze rides environ à la hauteur des yeux) ; en attei- gnant l’occiput ces rides s’anastomosent de facon à for- mer un réseau de mailles élevées ou de fossettes plus ou moins irrégulières. Le fond de ces fossettes et l’in- tervalle des rides est partout finement ponctué-réticulé et luisant. Sur les côtés de la tête, en dehors des arêtes frontales se répète la sculpture de l’occiput, mais le réseau y est plus serré, surtout près des yeux où les mailles sont plus régulières tandis qu'elles s’allongent un peu sur les joues et s’effacent dans la gouttière du scape. Dessous de la tête lisse. Epistome lisse ou très finement réticulé avec une courte ride médiane et deux latérales, plus fortes, formant une double carène en avant et se prolongeant en arrière jusqu'à l’occiput. Mandibules assez grossièrement striées. Le thorax est encore plus grossièrement ridé-réticulé que l’occiput formant des fossettes bien plus larges et profondes, sur- tout sur le dos du promesonotum mais qui s’amoindris- sent sur les côtés du mesonotum et s’effacent presque sur les côtés de l’'épinotum. Face déclive de l’épinotum et toutes les pattes lisses. Pédicule moins fortement sculpté que le thorax, Gastre lisse et luisant avec des stries divergentes à la base. Tête quadrangulaire, un peu plus longue que large et un peu plus étroite en avant, bord postérieur largement mais peu profondément échancré. Bords latéraux à peine convexes. Les angles postérieurs droits peu ou pas émoussés. Clypeus assez court déclive en avant des lames frontales, le milieu de son bord antérieur porte une échancrure courte mais nette entre deux tubérosités d’où partent les rides formant carêne. Celles-ci, d’abord parallèles, divergent assez brusquement à la hauteur de l'insertion antennaire, Mandibules de six dents, l’apicale bien plus forte et aiguë que les suivantes. Les crêtes frontales très divergentes se prolongent jusqu'aux angles postérieurs de la tête. Antennes de douze articles, le scape dépasse légèrement l'œil. Les articles 3 à 7 du funicule plus courts que iongs, les trois dermiers articles forment une massue plus distincte que chez Selebensis, le neuvième étant d’un bon tiers plus long que le pré- cédent. Thorax déprimé, sans sillons ni sutures sur le dos. Le pronotum est près du double plus large que l'épinotum, son bord antérieur fortement arqué avec les angles suillants et dentiformes. Les bords latéraux des- cendent en angle aigu. Les côtes sont presque rectilignes jusque vers le mesonotum qui se rétrécit rapidement en arrière pour former au niveau du metanotum un étran- glement sensible. La face basale est un peu plus longue que large et fait passage à la face déclive par un angle arrondi et inerme. Le bas dela face déclive est creusée en gouttière etarmé de chaque côté de l'insertion du pétiole d’un prolongement lamelliforme, bien plus ac- centué que chez Podomyrma inermis, Mayr. Le profil du thorax est à peu près semblable à celui de cette der- nière espèce. Pattes robustes et renflées comme chez les Podomyrma. Premier nœud du pédicu: … allongé, subcy- lindrique arqué, sans nœud mais seulement un peu plus épais au milieu et inerme en dessus, mais le dessous porte une petite épine très oblique en avant près de l'ar- ticulation épinotale. Deuxième nœud environ d'un tiers plus large que le précédent, plus long que large, les 284 LE NATURALISTE côtés sont droits et parallèles en arrière et convergent en avant. Sur le profil il dessine dans son tiers postérieur une bosse beaucoup plus large et arrondie que chez Selebensis. Le dessous présente une petite échancrure triangulaire suivie d'une petite dent. Gastre lenticu- laire, à peu près aussi grand que la tête, presque entiè- rement recouvert par le segment basal. Hanoï (Tonkin). CAP. FOUQUET. TABLEAU DICHOTOMIQUE des PozyrHacais du groupe rastellata, Latr. Épaules du pronotum épineuses ou dentées............... 1 1NETMES Eee eee ere male 3 1. Epinotum denté, une ponctuation obsolète, écailles à quatre dents aiguës (Nouvelle-Guinée), sp. Alberlisi, PNR re Rp A AR TT era tele taste eee de 2. Epinotum inerme, pas trace de ponctuation, écailles à quatre dents :MOUSSeS neo nee see Vete e ehetieise a) Noire avec les pattes rougeûtres, sp., lævissima, Sm. (Birmanie, “Tonkin, Java) Marre ne Re b) Noire, pattes et gastre rougeûtres, var. dichrous, For. (ASS an) Re ME ete fers ere a een ele te ele 3.: Tête plus large que longue, une impression transversale au niveau du metanotum, sp. ralumensis, For. (Archi- peliBismarele) ere en ERa en ARR Le 5 Tête plus longue que large, pas d'impression transversale au/niveau du metanoturmm eee te seseeeeteieseiesie 4 4. Epinotum inerme ou tout au plus une trace de dent..... 5 Epinotum plus ou moins nettement denté ou épineux..... 6 b.#Entièrementenoire. etoile biere a) Ecaille dentée latéralement, sp. rastellata, Latr. (Indesiet:Tnsulinde) Reine RER Eee brie b) Ecaille épineuse latéralement, var. goramensis, Em. (Coran) SUR ARR Re ART Pen Acte Pattes plus ou moins colorées... ......... LD D'Én ARTE a) Presque glabre, un léger reflet métallique, st. forni- cata, Em. (Ceylan, Indes)............, SR set b) Pilosité blanchâtre (Queensland), var. pilosa, For... 6. Thorax allongé, bien plus long que haut................ 7 Thorax court, trapu, presque aussi haut que long........ a) Epinotum épineux (Australie), st. lævior, Rog......... b) Epinotum faiblement denté, var. debilis, Em. (Nouvelle- Cruinée) a TE TT etre n tee eVale else 1 . Luisante, épines médianes de l’écaille longue et beaucoup plus haute que les dents latérales (Tonkin), st. Deman- gere isprnce PANIER A SR US LAS Ets Re Submat, dents médianes moins longues que leur intervalle et pas beaucoup plus hautes que les latérales (Archipel Bismarck), sp: Leonidas, Forint eee 1 2 v 3 Lo. Écaille vue de ne 1 P. rastellata. — 2 P. lævior. — 3 P. Demangei. u. P. Leonidas. Polyrhachis rastellata, Latr. Mist: Long. #, 5, 6 millimètres. Entièrement noire y com- pris les pattes. Glabre sauf quelques soies autour de la bouche et en dessous du gastre. Lisse et luisante comme le type dont elle diffère comme suit. Les antennes sont un peu plus épaisses. — Le pronotum plus allongé, le tho- rax presque aussi long que chez Leonidas, For. L'’epino- tum armé de dents plus ou moins fortes selon la taille des individus et recourbées en haut. L’écaille est sur- Demangesi, montée de deux épines médianes bien plus longues que leurs intervalles, recourbées en arrière, les dents laté- rales sont situées beaucoup plus bas et moins écartées que chez rastellata et Leonidas. Hanoï, Tonkin (De- mange). Cette forme est intermédiaire entre lævior et Leonidas, elle est surtout facile à distinguer par la forme de son écaille. Hanoï (Tonkin). M. DEMANGE. D: F. SANTSCHI. Se LES GENRES DE LA FAMILLE DES RANUNCULACÉES DU GLOBE ; Leur Classification et leurs principaux usages. — N Caractères généraux de la famille. Delphinium,. L. — Herbes ou arbrisseaux à feuilles alternes palmatilobées ou palmati- séquées. Pièces du périgonce (sépales) colorées généralement bleues. Pétales 2-4 nectarifères, 7 les postérieurs engageant leur limbe dans l'éperon dressé du sépale. Etamines trèsnom- breuses. Carpelles 3-1, rarement 5. Follicule. — 120 espèces : zone tempérée de l’hémis- | phère boréal. Fig. 21. — Delphinium Consolida, L. Kleur. Fig. 22. — Delphinium Consolida, L. Diagramme. (Un certain nombre d'espèces sont recherchées pour la cul- ture ornementale : D. Consolida L., D. Ajacis, L., D. Staphy- sagria L., etc. Cette dernière contient deux alcaloïdes puissants ; delphinine et staphysagrine. Aconitum. L. — Herbes vivaces où sous-ar- brissaux à feuilles alternes palmatilobées ou palmatiséquées. Sépales5, le postérieur en cas- 8 que ; pétales 2-K, les 2 supérieurs à onglet long et cucullés au sommet. Carpelles 3-5 à déhiscence folliculoide. — 60 espèces : zone tempérée boréale, surtout dans les régions montagneuses. $ (A. Napellus L., contient dans toutes ses parties deux alca- loïdes puissants : aconitine et pseudo-aconitine. On emploie en pharmacie la teinture alcoolique obtenue par épuisement des ra- cines. Son action se fait surtout sentir sur les nerfs périphéri- ques. C’est aussi un déprimant de l’activité cardiaque. Hieursérésuhères, 270) Mems ue eaenr à 10 leurs irrégulières . 4eme meet 6 HIEURE ENT ETADPES 2e ue me ser alle 11 10 { Fleurs non en grappes (isolées, ou groupées d'une façon. quelconque)}.4...2..:..5%:..14... 14 11 12 153 Fig! 23. Fg. 24. Fig. 93. — Aconitum Napellus, L. Fleur. Fig. 24. — Aconitum Napellus, L. Fleur coupée en long. ! Actæa, L. (1). — Herbes vivaces à feuilles alternes composées-ternées. Sépales 3-6 péta- loïdes, caducs ; pétales 4-10 petits, plans. Car- pelle unique pluriovulé. Graines dures, lisses. Baie, rarement follicule, — 13 espèces : zone tempérée boréale. Fig. 25. Fig. 26. Fig. 25. — Aclæa spicata, L. Fleur coupée en long. Fig. 26. — Aclæa spicata, L. Fruit, (On utilisait autrefois les racines de À. Cimicifuga L. et À, americana Michx., dans la médecine populaire.) Xanthorrhiza, Marsh. — Petit arbuste à écorce et bois jaunes. Pièces du périgone 5, très caduques, brunes (— sépales); nectaires (= pétales) 5, bilobés. Etamines 5-10, Car- pelles sans veines, à 1 ou 2 graines. — 1 es- pèce : Forêts de l'Amérique du Nord. (On utilise le rhizome en pharmacie.) 13 Nectaires éperonnés 2 nee een en dot 5 14 NON ERREUR ARC eee Re ee Er ie 15 Feuilles chiromorphes..... Le RE Ce 16 15 { Feuilles composées-ternées, au moins celles de JAMDA SE RAR NN PNR sn ee en 17 (1) On considère aujourd'hui le genre Cimicifuga L., comme section du genre Actæa L. Fig. 27. Fig. 28. Fig. 27. — Xantorrhiza apüfolia, L. Fleur. Fig. 28. — Xantorrhiza apüfolia, L. Pétale. Trollius, L. (1). — Herbes vivaces à feuilles alternes palmatilobées ou palmatiséquées. Sé- pales 5-8 pétaloides généralement caducs; pétales 5-8 (nectaires) petits, à : fossette nectarifère à la base. Carpelles 5-8, libres sessiles, à ‘déhiscence’ foiliculoïde. Graines nombreuses dures. — 12 espèces : zones tem- pérée et froide de l'hémisphère boréal. 16 Fig. 29. — Trollius europæus, L. Fleur. Divisions foliaires dentées en scie............ 18 17 ! Divisions foliaires entières ou faiblement ondu- ÉRSENA rrns s ee net nn are de € 19 Coptis, Salisb. — Herbes vivaces à feuilles radicales découpées ternées. Sépales 5-6 blancs; pétales à fossette. Carpelles stipités avec où sans veines longitudinales. — 8 es- pèces : régions arctique et subarctique, Eura- sie, Japon, Amérique du Nord. (Le rhizome jaune de certaines espèces contient de la berbe- rine. Celui du C. Teela, Wall. notamment fournit une subs- tauce utilisée dans la région himalayenne sous le nom de Ma- mira.) È | Un seul tégument séminal. Carpelles nom- 16} ELU PERD A I en SERA RER RS 20 Deux téguments séminaux. Carpelles 8 ou MOINS ES rene reel MCD dec Vie 21 18) Leptopyrum. Rchb. — Herbe annuelle à feuilles caulinaires verticillées rapprochées. 20 Sépales 4-5, pétaloïdes ; pétales alternisépales, avec une écaille à la face postérieure. Eta- mines 8-10. — 1 espèce : Asie centrale. Genre très voisin du genre Isopyrum L. 8 Py (1) On distinguait autrefois le genre Calathodes, Hook. f. et Thoms., dans la tribu des Calthées. On l’a réuni aujourd'hui aux Trollius. La corolle est nulle. LE NATURALISTE Isopyrum, L. — Herbes vivaces à feuilles composées ternées, alternes ou celles du haut + nettement opposées ou nulles. Sépales 5-6, blancs, caducs. Pétales 5 très petits ou nuis. Carpelles nombreux, sessiles, libres, à déhis- cence folliculoide. Graines dures. lisses ou rugueuses. — 17 espèces : zone tempérée bo- réale. 52 y Fleurs régulières..." A En de 23 7 | Fleurs irrégulières Lee SR Tia NE | Eléurs enérappes er MR Re tort 42 23 | Fleurs non en grappes (isolées ou disposées d’une | facon, quelconque) 7er RP RER mure 24 2, LR Pétalestéperonnés ee eee es 5 NON en Poe Te nds rate ci 25 25 Feuilles chiromorphes à divisions + profondes. 27 : Feuilles composées-ternées, au moins à la base. - 26 26 Carpelles soudés au moins à la base.......... k Carpelles libres 4eme 17 97 Pétales nectarifères en cornets....... er 28 Non;fossette nectarifère nettes. 2-77 16 28 Graines bitegminées. Périgone persistant..... 29 Graines unitegminées. Périgone caduc........ 30 Helleborus, L. — Herbes vivaces à feuilles palmatilobées ou palmatiséquées, celles du haut de la tige de forme un peu variable jus- 29 qu'à simuler un involucre. Périgone vert ou rougeâtre ou blanc ; pétales en cornets necta- rifères, 5-8. Carpelles libres ou + soudés, 3-5. — 15 espèces : Europe ‘méditerranéenne et centrale, Asie occidentale. (La plupart des espèces de ce genre renferment dans toutes leurs parties 2 glucosides puissants : helléboréine, helléborine, que l’on utilisait autrefois en médecine. H. niger, L., ou Rose de Noël et plusieurs espèces originaires du Caucase | H. purpu- rascens Waldst], sont employées dans la culture ornementale.) Fig. 30. — Helleborus niger, L. Fieur. ! Eranthis, Salisb. — Herbes basses à rhizome tubérisé, à feuilles radicales palmatiséquées. Une seule feuille caulinaire, simulant un in- 30 volucre sous la fleur jaune. Périgone (sépales) caduc ; pétales 5-8. Carpelles libres. — 7 es- pèces : Asie centrale et orientale; région méditerranéenne. (£. hyemalis, Salisb., est recherché pour l'ornement des jar- dine. Cette espèce commence déjà à fleurir à la fin de février dans le sud de l'Europe et même dans le Centre.) 31 Fleurs-:régulieres 24e eines Fleurs irrégulières... sonne ee ee oo ee Fleurs en#grappes.tse eee Fleurs non en grappes (isolées ou disposées d’une facon quelconque). 0e 0038 32 EE RE NE PR AE RS o) 33 Pétales éperonnés Feuilles chiromorphes à divisions + profondes. 27 34 | Feuilles composées-ternées, au moins celles de LA DAS GER RSR UE RE RT R R t a aride 35 as Carpelles soudés au moins à la base........... 4 ° Garpelles libres. etre erre Pt enee Le 36 { Divisions foliaires dentées en scie............ 18 36 ; Divisions foliaires entières ou faiblement on- 9 chier, A EST ER PP EU et RAR AU Rue AS EMEA | Fig. 31. — Eranthis hyemalis, Salisb. Fleur. F. Paeoniées, Paeonia, L. — Herbes vivaces à tige Æ li- gneuse.Feuilles alternes,nombreuses,grandes, palmatiséquées ou composées palmées. Sé- pales 5, persistants. Pétales 5-10, colorés, 37 grands, herbacés sans fossette nectarifère. Carpelles 2-5 entourés d’un disque charnu, à déhiscence folliculoide. Graines grosses. Albumen charnu. — 15 espèces : Europe, Asie tempérée, Chine, Amérique boréale. (Nombreuses sont les Pivoines qu'emploie l’horticulture pour l’ornementation des jardins. Leurs grandes corolles brillamment colorées en font, en effet, des plantes très décoratives. On utilise beaucoup au Japonl’écorce dela racine du P. papaveracea, Anûr., qui est très aromatique.) HENRI COUPIN et LOUIS CAPITAINE. = = EE LE NATURALISTE LES. POISSONS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE LA MER ROUGE représentés sur les monuments pharaoniques. La Pastenague lymme. — Trygon lymma, (xeof- froy Saint-Hilaire. Celle-ci se rapproche beaucoup de la précédente, mais son corps, au lieu d’être arrondi, offre l'aspect d’un quadrilatére. Le Trygon lymme est plus petit que la plupart des raies et sa taille a généralement moius de deux pieds, en y comprenant la queue qui, à elle seule, mesure près des deux tiers de la longueur totale. Sa peau, entièrement lisse, ne présente ni aspé- rités, ni tubercules ; une belle couleur d'airain où s’en- lèvent, en bleu céleste, des taches irrégulières couvre la partie supérieure ; le dessous est blanchâtre (1). Les particularités propres à la coloration ne peuvent être apparentes sur la seconde image pharaonique où, comme dans la première, aucune teinte n’a subsisté (fig. 2). Mais le sculpteur a fort bien tenu compte de la forme spéciale de cette espèce en insistant sur l’aspect rectiligne des nageoires pectorales ; il a toutefois, dans les deux bas-reliefs, conservé le même caractère aux autres parties de l'animal. Ici non plus, l’aiguillon n’est pas indiqué. Forskal, le premier, a fait connaitre ce poisson, qu'il a découvert lui-même dans la mer Rouge; il est dési- gné sous le nom de Zymme par les Arabes de Lohaja (2). Appelé Outouata à Alexandrie, ce sélacien habite aussi la Méditerranée où il se nourrit principalement de crabes. On le rencontreordinairement à l'embouchure du Nil et dans le voisinage des côtes (3). Le genre Trygon actuel apparait dès l’époque tertiaire. On a trouvé des fossiles de ce groupe dans l’éocène de Monte-Bolca, près de Vérone, et un piquant de nageoire atteste qu'il n’est point ignoré du miocène de Virginie (4), Toutes les raies sont ovipares, et la plupart d’entre elles ont des œufs d’une forme très singulière. Compo- sés d'une forte membrane à demi transparente, ils représentent une sorte de poche rectangulaire, aplatie, assez semblable à un coussin et terminée, à chacun de ses angles, par un appendice que l’on pourrait comparer aux cordons d’une bourse (fig. 3). À cause de leur confor- mation extraordinaire, On attribuait jadis à ces œufs de grandes vertus; les Grecs, les Turcsetautres Orientaux en faisaient respirer la fumée, comme un excellent remède, aux. personnes atteintes de fièvres intermittentes (5). En raison des propriétés malignes de son aiguillon, la Pastenague est considérée comme un raïdé fort dange- reux. Soustraite à tout regard par la vase où elle est (4) Is. Grorrroy SainT-Hizaire. Description de l'Egypte, t. XXIV, p. 386 (1829). Atlas, pl. 27, fig. 1. — RüPrezz. Atlas zu der Reise im nôrdlichen Afrika, Tab. 18, fig. 1, p. 51. (2) Forsxar. Descripliones animalium, RaïA LYMma, p. 17 n. 15, (1775). (3) Is. Georrroy SaintT-HiLaire, loc. cit. (4) L. Acassiz. Recherches sur les Poissons fossiles; texte, t. III, p, 382**, vol. de pl. PH. III, tab. 11, fig. 1 et 2; squelette de Trygon.— A. Zrrre. Traité de Paléontologie, t. III, p. 103 (Ed. franc.). (5) LacéPène. Hist. nat. des Poiss., t. Ier, p. 64, pl. 7, fig. 4. (1198). — Gervais et RouLarrT. Loc. cit, t, 1er, p. 10, fig. 9, 287 enfouie, si, par mégarde, quelqu'un vient troubler son repos, vivement, avec la rapidité d'un trait, elle lance sa longue queue vers l'imprudent, presse son dardcontre la partie saisie et fait des blessures redoutables qui, non seulement provoquent de terribles convulsions, mais amènent souvent la mort. Le caractère pernicieux de ce poisson était déjà fort connu dans l'antiquité. Pline (4), Elien (2), en font men- tion. Oppien s'étend sur ce sujet très longuement. Il raconte que la blessure causée par le dard du Trygon fait un mal plus assuré que les flèches empoisonnées, dont se servent les Perses. Non seulement ses ravages s'étendent sur les animaux, mais enfoncé dans un arbre, celui-ci perd aussitôt la verte parure de ses feuilles, se dessèche peu à peu et ne tarde point à périr; la pierre même ne saurait impunément en recevoir l'atteinte. Ce formidable aiguillon ne conserve pas seulement son activité tant que l’animal est vivant, maïs aussi après qu'il a cessé de l'être. L'enchanteresse Circé arma, jadis, son fils Télégon d'un dard de Pastenague pour s’en servir contre ses ennemis. Jeté dans une ile où paissaient de nombreuses chèvres, il en fit un grand butin et tua, sans le con- naitre, son père Ulysse accouru pour défendre ses trou- peaux (3). Fig. 2. — Le Trygon lymme (deir-el-Bahari). Tendre et savoureuse, la chair du Trygon était fort appréciée des anciens. Dioscoride écrit qu'avant de la manger on doit lui enlever la tête et la partie safranée qui se trouve dans le dos (4). Pline recommande, en outre, de la laver modérément, afin de ne lui point retirer sa saveur (5). | . Comme tous les poissons dépourvus d’écailles, la Raïe était tenue en abomination par la loi mosaïque (6). D'après Horapollon, les Egyptiens voyaient dans le Trygon la figure de l’homme puni pour meurtre et repentant. En effet, dit-il, prise à l’hamecon la Raie vénéneuse abandonne le dard dont sa queueest armée (7). Peut-être doit-on voir, dans cette opinion, l’origine de la croyance qu'avaient les anciens sur les propriétés curatives du Trygon auquel ils attribuaient le pouvoir de guérir lui-même le mal qu’il avait fait. Appliquée sur la plaie avec du vinaigre, la cendre de cet animal était, suivant Dioscoride, un remède efficace contre son (1) Hist. nat., liv. IX, p. 72, 1. (2) Ærrani. De nalura animalium. (3) Les Halieutiques, ch. 1. (4) Droscorine. Liv. If, ch. xvur. (5) Pune. Hist. nat., XXXIT, 20, 1. (6) Lévitique, XI, 9, 10, 11. — Deutéronome, XIV, 9, 40. (7) Hiéroglyphes, II. 288 propre venin (1). Pline tient un discours semblable (2). L'aignillon apaisait les maux de dents, et attaché à l'ombilie d'une femme favorisait ses couches; dans ce dernier cas, il devait être arraché à une Pastenague vivante qu’on rejetait ensuite à la mer (3). Dans ses curiosités de la mer des Indes, Louis Renard, parlant de la Raïie de Ceran, nous dit qu’on en faisait sécher au soleil de grandes quantités pour les offrir en présents. Sa peau était fort estimée, non seulement à cause de ses belles couleurs, mais surtout parce que les femmes mariées l’utilisaient pour couvrir leur sexe, particularité servant à les distinguer des jeunes filles, lesquelles allaient entièrement nues (4). D'après une légende, le Diable, voulant imiter les créa- tions de Dieu, n’aurait produit que des œuvres infé- rieures, et la Raie serait une contrefaçon de la Plie (5). En dehors des deux images que nous venons d’exa- miner, je n’ai pu rencontrer sur les monuments pharao- niques d’autres reproductions de ce sélacien, et l’on en chercherait, je crois, vainement l'application comme sujet décoratif, De même que les artistes égyptiens, ceux des divers peuples de l’antiquité ne paraissent guère, non pius, s’en être inspirés; mais il a quelquefois été mis à contribution par l’art industriel contemporain. P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. Nouveau Traitement contre LA COCHYLIS DE LA VIGNE Des expériences originales concluantes ont été faites dernièrement dans le Trentin contre la Cochylis de la vigne par le Dr Jules Catoni. Le mélange insecticide reconnu le plus efficace en puivérisations est une solution de Ok. 500 de sulfure de carbonne et de ? kilogrammes de savon gras jaune dans 100 litres d’eau. Pour la préparation, on dissout d’abord le savon dans de l'eau chaude: on allonge cette émulsion de toute la quantité d'eau froide indiquée dans la formule et, tout en l'agitant, on y verse ensuite le sulfure de carbone. Cette composition à l’avantage de pénétrer entre les fleurs de la grappe naissante jusque dans les recoins où se cache l'insecte. Toutefois, le journal auquel nous em- _pruntons ces renseignements fait remarquer que le mérite du Dr Catoni n’est pas tant d'avoir découvert un remède aussi efficace que d’être arrivé à connaître l'heure favorable à son application. Pour obtenir l'effet désiré, il faut, observant la vigne avec une loupe, choisir le moment où les petites che- nilles sortent de l’œuf. Il est bon, cependant, de faire précéder cette pulvérisation d’une première application de traitement avant le développement des œufs. L'auteur de la formule insiste particulièrement sur ce point que cet insecticide n’atteint vraiment son but que quand il est employé à un moment déterminé de l’exis- tence de l’anima!, Ainsi, il a remarqué que les larves de la Cochylis sont beaucoup plus sensibles quand elles sont (1) Loc. cit. (2)#Loc.\cit. (3) Dioscorne. Loc. cit. — Prine. Hist. nat., XXXII, 46, 5. (4) Louis RENARD. Poissons, écrevisses, etc. Hist. nat. des plus rares curiosités de la mer des Indes. t, II, pl. 43, n°183 (Amsterdam, 1718). (5) Sémizor. Le Folk-lore de France, t. III, p. 343 (1096). LE NATURALISTE petites, et, pour que le traitement soit efficace, il faut que les pulvérisations soient faites quand leur grosseur ne dépasse pas 2 millimètres. Sice moment-là n’est pas mis à profit, la chenille se file un petit cocon dans lequel elle trouve une défense naturelle. Il reste d’ailleurs bien entendu que l'observation de chaque vigne ne s'impose pas : l'examen de quelques plants choisis au hasard est suffisant pour édifier le viti- culteur sur le moment propice pour la pulvérisation, Le D: Catoni, qui dit avoir obtenu avec cette formule d'excellents résultats, croit toutefois devoir faire les recommandations suivantes : bien mélanger le sulfure de carbone avec le savon, afin d'éviter les brülures et se servir de préférence d’un récipient en bois qui n’a pas à craindre la corrosion. COMMENT DISPARAISSENT LES FORÉTS Darwin, le vremier, a montré que les moutons pou- vaient supprimer les arbres d’un pays. Dans son livre sur l’Origine des espèces, lorsqu'il étudie les rapports qui existent entre les animaux et les plantes, il observe que dans le comté de Surrey, auprès de Tarnham, se trouvent d'immenses landes, plantées çà et là, sur le sommet des collines, de quelques groupes de vieux pins d’'Ecosse. « Pendant ces dix dernières années, écrit-il, on a enclos quelques-unes @e ces landes, et aujourd’hui il pousse de toutes parts une quantité de jeunes pins, venus naturel- lement, et si rapprochés les uns des autres que tous ne peuvent pas vivre. Quand j'ai appris que ces jeunes arbres n'avaient été nisemés ni plantés, j'aiété tellement surpris que je me rendis à plusieurs endroits, d’où je pouvais embraseer du regard des centaines d’hectares de landes qui n'avaient pas été enclos; or il m’a été impos- sible de rien découvrir, sauf les vieux arbres. En exami- nant avec plus de soin l'état de la lande, j'ai découvert une multitude de petits plants qui avaient été rongés par les bestiaux. Dans l'espace d’un seul mètre carré, à une distance de quelques centaines äe mètres de l’un des vieux arbres, j'ai compté trente-deux jeunes plants : un avait vingt-six anneaux. Il avait donc essayé, pen- dant bien des années, d'élever sa tête au-dessus des tiges de la bruyère et n’y avait pas réussi. Rien d'étonnant donc à ce que le sol se couvrit de jeunes pins vigoureux dès que les clôtures ont été établies. Et cependant ces landes sont si stériles et si étendues, que personne ne se serait imaginé que les bestiaux aient pu y trouver des aliments. » La question du déboisement est devenue, en ces der- nières années, d'actualité dans notre pays. Beaucoup de personnes raisonnent comme si la forêt était irrémédia- blement détruite du fait d’une coupe rase qu'on lui a fait subir. Or, dans les conditions ordinaires, le reboisement s'effectue, spontané. Dès le printemps suivant, le sol se couvre d’unsemis épais dejeunes plants, et lessouches des arbres rejettent avec vigueur. Mais que l’on introduise dans ce terrain un troupeau de moutons ou de chèvres, il mangera les jeunes pousses et la lande s’établira. Pour reconstituer la forêt il faudra supprimer le bétail. Les méfaits des moutons ont été récemment mis en évidence par M. Descombes, président de l'Association LE NATURALISTE 289 = centrale pour l'aménagement des montagnes. Cet auteur a prouvé que les pâturages des montagnes étaient abi- més, défoncés, détruits par la surcharge du bétail trans- bumant. Ladite société afferma dans les Pyrénées plu- sieurs pâturages, supprima la surcharge et vit le sol se regazonner, Elle interdit enfin le pacage sur certaines parties du territoire et laissa la nature semer sur ces espaces dénudés, se bornant à planter les places que l’'ensemencement spontané ne pouvait atteindre. Cette méthode de reboisement entraine peu de dépenses : 50 à 60 centimes de location par hectare et par an et à peu près autant pour la garde et pour les travaux. Et les résultats furent rapides, constants, remarquables. L’As- sociation pour l'aménagement des montagnes à ici renou- velé en grand les faits observés par Darwin et en a tiré un important résultat pratique. Le bétail peut encore détruire lentement une forêt à lui seul, sans que le bücheron y participe. Depuis long- temps, j'avais noté, en Provence, sur plusieurs pâturages la présence de quelques vieux pins, mais aucun jeune arbuste ne poussait à côté; moutons et chèvres dévo- raient les semis. L'introduction du bétail dans un bois peut donc en compromettre l'existence. Il ne s’atta- que point aux troncs, mais il dévore les jeunes généra- tions. Les vieux arbres périssent à la longue et, comme ils ne sont point remplacés, la lande s’installe. Un exem- ple célèbre est celui de la forêt de cèdres du Liban. Il en subsiste quelques centaines de dimension moyenne. Quant à ceux de proportions colossales, ils n’ont cessé de diminuer depuis le milieu du xv®siècle. On en comptait alors 25, il n’en existe plus que 5. On n’en trouve point de jeunes. Toute pousse nouvelle est broutée par les chevaux et le bétail. Si on ne prend aucune mesure, la forêt disparaitra inévitablement. De tels exemples sont nombreux en Espagne. Des mil- liers d'hectares de forêts ont disparu, d’autres milliers dis- paraisssent encore lentement, non parce qu’on y a coupé les arbres, mais parce qu’on y à introduit des troupeaux. M. Henri Breuil, de Toulouse, le distingué préhistorien, que je questionnai à ce sujet, m'a cité comme démons- tratif le cas des forêts de hêtres de la Pêna Mellera, au- dessus du Panès, dans les Asturies ; les vieux arbres tombent renversés par le vent ou la foudre, les chèvres mangent les jeunes pousses, et la forêt meurt sans l’in- tervention de l’homme. Il en est de même en de nombreuses parties de la forêt de Santander : les vieilles châtaigneraies, encore compactes il ya peu d’années, sont aujourd'hui réduites à de vieux arbres sous lesquels paissent les vaches et les chèvres; pas un jeune arbre, D'autres animaux que le mouton et la chèvre sont ennemis de la forêt. Darwin aurait pu faire les mêmes remarques à propos du lapin qui maintient l'existence des landes en certains pays, J'avais observé, il y a vingt- cinq ans, à Berck-sur-Mer, qu'aucun arbre ne vient spontanément dans les dunes de sable ; pourtant en cer- tains points les propriétaires ont réussi à faire pousser quelques bois de pins. Mais ces pins sont âgés et aucun arbuste ne s'élève à leurs côtés. Toute pousse nouvelle est [en effet dévorée, non par des moutons ou des chèvres, mais par les lapins qui en sont très friands. Pour faire pousser un bois, il faut d’abord entourer la future plantation d’un treillage en fil de fer mesu- rant { mètre et plus de hauteur et enfoui de 0 m. 20 environ dans le sable, Encore les lapins pénétreraient-ils dans l’intérieur de l’enceinte en passant par-dessousles clôtures, si on ne recourbait pas la partie inférieure en dehors, de sorte que ces rongeurs, quicherchent toujours à se frayer un passage et à creuser leurs galeries le plus près possible du treillage, sont déconcertés et arrêtés par cet obstacle inattendu. Puis on détruit les lapins enfermés dans l'enceinte au moyen de furets, et il faut les détruire tous, sinon les plantations seraient mangées par cette engeance. On n’effectueraies semis que lorsque ces précautions auront été remplies. Cette méthode, usitée à Berck, est aussi employée en Sologne pour la transformation des landes en sapinières. Quand on observe une lande, un désert, on croit géné- ralement que son existence est due à des conditions mé- téorologiques. Elle provient souvent des rapports com- plexes qui s’établissent entre les animaux et les plantes dans la lutte pour l'existence. Ce problème est encore peu étudié. Il est possible que d'autres animaux, comme l’antilope en Algérie, le tarpan au Turkestan..…., main- tiennent l'existence du désert. Il serait intéressant d’enclore une faible portion de ces territoires, de la purger de tout ruminant, de tout rongeur, et de voir si aucun arbre, aucun arbuste n’y pousse. Il serait encore intéres- sant de renouveler la recherche de Darwin et d'observer si quelque tige d'arbre n’a pas été broutée pendant des années au ras du sol. Une observation négative ne suffi- rait pas à faire rejeter l'hypothèse de la destruction des pousses par les animaux, Car si la suppression des arbres est devenue totale sur un territoire étendu, il ne se produit plus de semis de graines. Aussi faudrait-il encore essayer de planter dans un enclos des arbres indi- gènes. La non-existence de la forêt peut encore être due à la lutte quise produit entre les diverses espèces de plantes. Si, par une cause quelconque, les jeunes semis d'arbres sontsystématiquement détruits pendant quelques années, les broussailles s'élèvent, couvrent le terrain et étouffent tont nouvel arbuste. Ainsi, quand on rase une forêt, lorsqu'on y introduit les moutons et les chèvres, ceux-ci dévorent tous les nouveaux plants mais respectent les genêts, les végétaux ras et épineux, et bientôt la brousse, le maquis, sont reconstitués. EN Les incendies répétés à courts intervalles peuvent en- core opérer une sélection en faveur des broussailles. Une forêt de pins incendiée se reforme spontanément. Les cônes des pins s'ouvrent sous l'influence de la chaleur, laissent échapper en masse leurs graines saines, et, dès le printemps suivant, le sol se couvre d’un semis épais. Mais si l'incendie se reproduit avant que les nouveaux résineux aient fructifié, 1l n’y a plus de réensemence- ment et le maquis improductif s’installe. C'est ainsi qu’en Corse, en Provence, en Languedoc, en Roussillon, les incendies et les bergers s'unissent pour substituer aux forêts des broussailles où bientôt leurs troupaux n'arrivent même plus à trouver de nourriture. Nous n'avons indiqué ici que quelques-uns de ces nombreux épisodes de la lutte entre les arbres d'une part, les animaux et les broussailles d’autre part. J’estime que lorsque lattention sera portée de ce côté, bien d'autres faits nouveaux seront découverts et on ajoutera un important chapitre aux constatations déjà anciennes &e Darwin. Est-il nécessaire d’insister sur l'importance pratique de pareilles études? De FÉLIX REGNAULT. —@— LE NATURALISTE, REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES TABLE DES MATIÈRES DU 24° ET DERNIER VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE 1910 Vertébrés. Aurochs (Bjiet le Taureau, DE Laloy.. 12. .ene emelemieece Ed ordinaire (quelques ao sur le) (Circus rufus), Ch. LOU A te Di ce ent tenais eV en te re ee Courbure lombaire et promontoire, J Chaine everest Excursions ornithologiques au bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux, Magaud d'Aubusson................... 102, 417, 127, Faune (la) du Cap de Bonne-Espérance, Henri Coupin........... Fermes (les) de Renards argentés en Amérique, Henri Coupin.. Flammants (les) ou Phénicoptères, Hide Schaeck:., er. Locomotion (la) chez les Serpents, Dr L. Laloy.................. Moœurs de la Grenouille volante de Java, D' L. Laloy............ Nestor notabilis, perroquet de la Nouvelle-Zélande, Dr L. Laloy..…. Oiseau (sur un) de la famille des Coureurs, particulier aux hauts sommets des Andes péruviennes, Pozzi-Escot Oiseaux-erimpeurs DA Lalonde comes Particularité (une) biologique du Renne, D' L. Laloy.. Race (nouvelle) humaine fossile, Dr Deyrolle..................... Silhouettes d’Animaux, Victor de Clèves. 9, 22, 45, 61, 74, 97, 140, 191144945027: 2998 ,%239; Variations (sur les) de structure de la sclérotique chez les verté- brés; JoannesiChatin, 52.42 -22.Leueieenens eee Dodo users. PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Anguilla vulgaris... 206, 229 |, Mormyrus cyprinoides...... DATI Or te nee mn tiers tee ee RUES 239 | Mormyrus dorsalis.......... AUPOCNS A Rec reecee 179 | Mormyrus Hasselquisti..... BISON Se enr nee Ans re 145 | Mormyrus oxyrhynchus..... Blaireau nie neue 22: | EMOrSe anale ei te Bufflé isa. tre 156 | Nestor Notabilis........... Castor See TASEENototremal tes re RieLRe Ceratophyla bubalus. ....... 181 ! Orthagoriscus mola......... Ceres ene nai MAS EOurs blanc: Mere Chamois 2e rot 155 MQUrS/DEUNE RER RER GHatisauvage..2...ne sur 224 MPalmipedess er recense Circus irufus Rene Re 203 |HPanthére Mere Raman Clarias macracanthus....... 29, Passereaux. here Dromadaire 2e. 229 Percarlatus..#.ersmee.cte Echassiers free Rent 121%Phoquenitieer enrer seras Elan. inst CDR AE 1Æ4/ EHPigeonsi ere t A RMRenr léphante.. 22 Hosts 110 | Pimelodus symodontus...... MOUINE. se Nono e 22: | Pipa Americana:,.,.1:..1.% Gallinacés.,2.5., 11.20 427 Pithecus ee RAR GeTDOISO RER een ete 14 | Polypedates....,.... 120 et Girafe RE ra een 2282 POPC-Epic eee nee Gloutont hrs een 10 Renne ts Er Ne 145, Heterobranchus bidorsalis... 48 | Renard.................... Hippopotame .:...........:. 919% |HRhinocérose nee mr Homo Aurignacensis (Hau- Rhacophorus "rte ET PRE A ee 105: |#Sciœns umbhrats fem Ant Hyene sen. PR 45 | Serranus œneus............ HylaiGoeldn. 20%. 0e 181 | Serrasalmus citharus........ JABUATE. ANRT CRUE PER 22 | Silurus anguillaris.......... Lama. Re den 217 Synaphobranchus pinnatus.. Leptocephalus ........ 206,242 %|-Tapir. Sens nee Sa TER DO ML JATaureauts re PEN Macacus innuus....... ce 200 Tr yEON tr Re 268 et Malapterurus electricus...... 48 Trigon pastinacea.........., 2 LEP ————_—_—_—_—_] —_—pZ Vanneauass nana se 98 MISON Le Rene er bin 10 Invertébrés. Aglossa (l) pinguinalis, Paul Noël... 25H ER ELLE Re Anatomie de l’'Huître, Deyrolle-Guillou..................... 15, Apion (l’) du Trèfle, Paul NOËL LEE ER ES Rene Arctiidæ de la faune française septentrionale, Georges Postel. Bembex chasseur de Glossines au Dahomey, E. Roubaud........ Calandre (la) du:riz Paul :Noël: 1 MRC EN RME RM PERRIER Cantharides (descriptions de) (Telephorides) américains nouveaux, MPG Re en lo enter ele eee ele CR Ce ie ete Cochylis «le la vigne (nouveau traitement contre la).............. Coléoptères exotiques nouveaux originaires d'Amérique, M. Pic. 105, 115, 130, 139, Considérations sur l'alimentation des Huitres, Deyrolle- -Guillou. 213, 223, 236, Crevettes (sur les) du genre Saron à mäles dimorphes, H. Cou- tiére ne al etane lee ere aie eee PE ER CEE Descriptions de lépidoptères nouveaux, Paul Thierry-Mieg. 7, 20, 34, 46, 119, 127, 140, 154, 167, 235, Description de nouvelles espèces de lépidoptéres de Tunisie, 19 Chrétiens ten Re PP Rural tir teste IE LT COMERC Description d’une aberration nouvelle de lépidoptère de France, Dehermann/.t "sets enor een de ceeoeee Description d’une nouvelle espèce de lépidoptère du Neon palin- dia, Ed.:Brabant. 720 men rs Re er NES Ennemis (les) de l’huître, D' Deyrolle-Guillou............... 56 Faunes et Flores océaniques, D' Etienne Deyrolle.....:....:.:... Fourmies (deux nouvelles) du Tonkin. M. Demange............. Fourmis (les) moissonneuses, D' L. Laloy......,...........:,.... Gigantocypris/Apassizir, Dr. Laloy...... her dette Gypsochroa (la) renitidata, HAb PAChrétien ACER eee 57, Huitres (les) de l'Amérique du Nord, Dr Deyrolle-Guillon........ Lépidoptères nouveaux pour la faune française, P. CS Lophyrei(la);dufPin,;PauliNoël "eee ER RER Lopus (le) sulcatus, Paul Noël: Re Malacodernes et Hétéromères nouveaux DAtique et d’Asie, M RPC 2h era Ne DRAC AS A A ER NE 259, Malacosoma (nouvelles observations sur la ponte de) (Bombyx) Neustria, (G:Postél Re NEC RE AT ESRE Moœurs et métamorphoses des coléoptères de la tribu des chrysomé- liens, capitaine Xambeu............, 31, 41, 89, 105, 120, 164, Noctuelles (description de) de la Guyane francaise, Ed. Brabant. Orcheste (l’}:du Hêtre, Paul Noël: 252. RES RCE RARE Eee Phénomènes (sur les) de mutation observés chez les Crevettes d’eau douce de la famille des Atyidés, Sollaud................. Plusia (les) (Lep. Noctuidæ) de la Haute-Picardie, G. Postel. Premiers états de Rhescynthis Urythrinæ, Walk, Théophile Ray- MONA LARMES MT CE CEE CELEET PSylla pyrisugas ns ee NS ER TEE TELE C EEE Reproduction et développement de l’Huitre, Deyrolle-Guillou. 37, Spirule (sur une jeune), L. Joubin........,...........::.,.:.4".. Teigne/(la) des lilas, Paul Noël RPC CCR ERe Transformisme (à propos du). Mœurs et métamorphoses des espèces du genre Rhizotrogus, La., capitaine Xambeu.. 226, 233, 249, ferne Appol Ayo | ado Libre | 4 20! spl | QU ia à Alop 2porn Ulaloo lopan Al LE NATURALISTE 291 PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES 1 bros tolas 2 RE AOL à 115 Lita montanella (n. sp.)..... . Aglossa pinguinalis......... 232 | Lita spergulariella. ......... DApionapricaus.........:... 242 | Lithocolletis purgantella (n. — Aporophila Haasi....:...... 260 SP ee doc HO TE À Argyresthia abisella (n. sp.).. 261 | Lophyrus Pini...,......... | È ATA sexes: eee 1550 Lopus Sulcatus- en. IN Atya robusta (fig.)......... 1OMAyCæna ee ere a EMAatyaserrata (fig.).......... 137 | Lycæna bellargus Rott ; ab. À ALLO C ARR ER AT Pia or re al are 155 Goppelia,;-n4ab:-5... Ballantiophora neglecta (n. Lycæna coridon Poda, ab. ; SD Re at eee se 235 Cho nabs ss Debo EMBBGDDEX. mise do ose à 218 | Lycæna zephyrus........... … Berberodes Auriconcha(n.sp.) 119 | Lystronychus Vicinus (n. sp.) Calandra orizæ............. DM Malacosoma.:2.:...12.:00 Cantharis cœpensis (n. sp.). 259 | Messor barbarus............ Cantharis monstrosicornis (n. Murex erinaceus............ SD ne eme teee 271 | Nemognatha Gounellei (n.sp.) Capnodes? discomaculata (n. ie Nemognatha rufoscutellaris(n. SD re ariaisaiere e SPA ce Ces ne ie tas ces restricta (n. sp.).. 188 | Odezia atrata 1., var. niger- Caridina apiocheles......... 137 TNA VAL cesse et Chrysophanus phlæas 1, v. Orchestes fagt #22... Menelicki, n. var......... 167 | Orenaia Ventosalis (n. sp.) RClione celata:....….........: 31 | Ortmania Alluaudi (fig.)..... ACISIA 0... ce 4910102) OxyTbeluss ES RR.n.2...0 Conchylis Woliniana, Var. Palæmon Vulgaris......... VMAÉorana fuchs.:.°:.1.. 261% |MPalindia.:2"2". fn isaae aire RCoptocephala..,...:..-..... 119 | Paltodora Kefersteiniella, Z. Coriscium cocciferellum (n. Phasiane clathrata, L., V. SDeMlcienise cleinele soie see os 273 Chretieni, n. var....... 2 PMCoscinia striata.:........... 34 | Plusia moneta........... ne . Cosmotriche potatoria, C., v. Podabrus multibirbatus (n. BU brunnea, n:var........... 46 Dares centrales IMCranyon vulgaris........... 11 | Podabrus pilipes (n. sp.).... … Cryptocephalus............. 31 | Polyrhachis rastellata....... Cteniopinus impressithorax Psylaspyrisusart #12 | (méssphan sims... se 272 | Ptinus testaceipes (n. sp.). Cteniopinus subobscurus (n. Ptinus Wagneri (n. sp.).... PR sp.) Re Cle space 211 | Rambara galactina (n. sp.).. Diplura simulatrix (n. sp.).. 18 | Rambara obiana (n. sp.).... Discodon galapanum....... 43 | Rambara quadrinotata..,... Discodon Le Moulti........ 43 | Phagonycha formosana (n. « Discodon limbaticolle....... 43 SPA re REC RS RE . Discodon notaticorne....... 43 | Phagonycha pallidiceps (n . Discodon paranum.......:.. 43 Ce ANNE REA Discodon Schneideri....... 43 | Rhescynthis Erythrinæ,.... + Dilobocon dyla n. g........ 283 | Rhizotrogus lat. 226, 233,249, - Eilicrina ursula (n. sp.)..... 248 | Sabellaria Vulgaris (fig.).... - Emplocia orla (n. sp)...... 24i | Sangala subobscura (n. sp.). k Kphestia disparella.......... 261 | Sangalopsis incaudata....., Erebia Æthiops:........... 35 | Sangalopsis (nelo) darthula, . Eustroma pilosa (n.sp.) 20, 34 var:-Lena ns var nee In Galacea fascicularis,........ DOTE SATON se eee contes IMGigantocypris Agassizii..... 144 | Satyrus actæa.............. Gnophos Crosi (n. sp)....... 127 | Scodiona Duponti (n. sp.)..…. _Gnophos Serotinaria hb., v. Scordylia morvena (n. sp.).. Dognini, n. var........... 154 | Silidus Æthiopicus, var. Gonanticlea oclusata F. et RAATA VIS SR ae sera à PMR: v. amplior n. var..:. 46 | Silisalbibucca.............. . Gracilaria terebinthiella (n. Silis Anceyi (n. sp.)........ SD ce con 272 | Silisludicra, var.nigroscutel- Gynandrophthalma......... 165 larisse siens. saved tés - Gypsochroa renitidata.. 57. 67 | Siona decussata bkh. ; ab. in- BHiéliothiss 21. 155 fumata:n-ab:20lLr eut Hermella alveolaria (fig.),... 51.| Somabrachys ragmata (nov. Hippolyte marmoratus...... 208 SD) PAR RER de Kyrtolitha obstinata....... + 2471 | Sycotypus canaliculatus..... - Labidostomis....... SA AGEN IE Tabanus ter era AURe IMDachnæa........:.-........ 180 | Tinea Syringella............ . Lœmoglyptus subspinosus (n. Zephyrus Betulæ, 1., v. Sine- BSD)... 259 macula, n. var............ Il Lagria scutellaris (n. sp.)... 259 | Zonitis pulcherrima (n. sp.). Lita lagunella (n.sp.)....... 272 ! Zonitis surinamensis (n. sp.). Botanique. Biologie (études sur la) de la truffe mélanospore (Tuber melanos- porum), G. Boyer..... na en nt RES ROAD SULOPE Hosseses . Catalogue numéroté pour classer en collections les maladies cryp- togamiques des plantes, Henri Coupin....... Û 0, - Composition (sur la) des œæillets-à tiges souples et à tiges rigides, ME Gudard eh :Gauthié.. 0.2 0 CNRS ne emiensie o cle | Culture (la) du cacaoyer au Gabon 5 | | Eclairement (l’) optimum pour le développement des végétaux, Ou Combes nn CA ane Ne een dla die dues ee | | Hxcretions (sur les) des racines, Brocq-Rousseau et Ed. Gain.... | Faunes et flores océaniques, Dr Peyrolle........................ …. Forêts (comment disparaissent les ?), D' Félix Regnault......... | Genres (les) de la famille des Césalpiniacées du globe, etc. (avec 170, 196, 220, 244, figures), Henri Coupin et Louis Capitaine, 7, 21, 145, 195, 140, 154, 168, 295, Genres de la famille des Renonculacées du globe, leur classifica- tion et{leurs principaux usages, Henri Coupin et Louis Capi- PANORAMA na anale mode ierere du pee co vit 0 0e ne 265, 274, Herborisation (une) microscopique chez les moisissures blanches (avecifipures) ER Rennes eee t oser 171, 188, 201, Influence du terrain sur les variations de l'appareil sécréteur des clusiacées" H:-J'de Cordemoy:2#7. MR 2 Nr ie. een (sur une nouvelle) à fruits souterrains, Auguste Che- ENT TE OO DOTE ADD TOC EI ER TE Mycorhizes {sur les) endotrophes de quelques arbres fruitiers, Nital BORMES RES à 8 sement Mr ie see reine se due CES de Noircissement des feuilles vertes, L. Maquenne et Demoussy.... Noms:fles) des fléurs, Ad: Seignette. 5 =/:.5.....:..:..1...4.1... Rocine (du rôle électit de la) dans l'absorption des sels, Jean de Rufz de Layisonse.. 2... tree lee à Aire ie Raretés (les) de la flore francaise, H. Léveillé.... 151, 162, 240, Recherches expérimentales sur la vie latente des spores des Mu- corinées et des Ascomycètes, P. Becquerel...,................ Récolte (la) et l'expédition des graines et des plantes vivantes (avecigures) D:#Bois::225. 247... LEE 197, 209, Truffe (la) peut-elle se replanter, Lecoq de Bois-Baudran....... Types (sur les) sauvages de la pomme de terre cultivée, Pierre BerPhaULLEe eee cerner mec ie Ce Lee Lee PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Absidia (fig.)...... ele 1891 Hydrastis (fig)... INCACI Den elite ser ebieolole 155 | Hymenea verrucosa (fig.).... ACONITUMNES) 2 see 2-0 - 284 |-Labichea:(fig.).........,.:... Actæa (fig)... OO DEC Or 284 | Macrolobium (fig.)....,..... Adonis autumnalis (fig.).... 974 | Martia (fig.)................ Afzelia bracteata (fig.)...... 142 | Melanoxylon Brauna (fig.).. Ambherstia nobilis (fig.)..... 226 | Mortierella (fig.)...,..,..... Apulelatetee messes PDT DEEE 125 | Mucor mucedo............. AQUTepIAR ER rer ect 276 | Mucor mucedo ffig.)........ Arundo phragmites......... 219 | Mucor spinosus (fig.)....... ASperpilluS- ee. rrecseee 159 | Myosurus minimus.......... Bauhliniasrenescrececree 126,1 Nivellan (for) MMM Brownea neglecta........... 169.|FPaconia (fig.).......4020. Cæsalpinia Sappan (fig.).... 8 | Peltogyne paniculata....... Callianthemum (fig.)........ 275 | Peltophorum dubium....... Caltha® (fin). chere 216 | Phycomyces....,... Sos dan Cassie (He) Re 1160 | Pilaira (fig): 22 2022 Poe CECROPIAR RE CREER NE 155 IRBMObDOlUS (fn) ee rer Coratoniaeneees ce etes 125 | Piptocephalis (fig.).... 214, CeLcIS NDS) EEE Eee 1961 Potentilla..shre mue Cesalpiniacées (fig.). 7, 21, Ranunculus (fig.) .......... 4115, 125, 140, 154,168, 225, 235 | Renonculacées (fig.).. 265, Chætocladium..:-:...1.02., 203 ; 266, Chœtostylum (fig.)}......... 201 | Rhizomucor (fig.)......,... Choanephora (fig.).......... 202. |-Rhizopus (fig.).:.........:. Gircinellas (fig) esse 188 | Saxifraga hieracifolia (fig).. Clematis Vitalba (fig.)....... 266 Scabiosa RO ER : Copaiferan(fips)..c-er Mere 236 | Sterigmatocystis...... Ress Cunninghamella(fig.)........ 203 1 ÉSINAPIS nement Pass Delphinium (fig.)....:....... 281 MSOlANUM SE NE Res Detarium (fig)... 2362 |PSpinellus. en. L eee Draium ee Peer ec 117 Sporodinia (fig.)......... A Dicorynia (fig:)}:40,..:..4.2. 195 | Syncephalastrum (fig.)...... Dicranophora (fig.)......... 204 | Syncephalis (fig.)........... Distemonanthus............ 1460 |ETamarindus (fiw;:). 275. 44.04 AB) ere RE En SO AR ire 184 | Thalictrum aquilegifolium Eperua grandiflora (fig.).... 168 Essen denses EÉvanthis:(fig.):....:22r22r 286 | Thamnidium (fig.).......... Eucesalpiniées .....,.,...... 7 | Trachigalia multijuga....... Gleditschia ferox........... 8 | Trachylobium Hornemannia- Gleditschia triacanthos (fig.) 8 QUI 2% eee semer Gymnocladus dioica (fig.)... . 21 | Triticum................... H:emetoxylon Campechianum Drolliuse(fies)s ee nee (fn) enter. eeLERR 21 | Tuber melanosporum..:.... Helerostemon mimotoides.. 169 MYDHa SSSR rene encens Helleborus (fig.)............ 286 | Voandzeia Poissoni......... Helicostylum (fig.)......... 201 ! Wabhlenbergia nutabunda... Hepatica triloba............ 266 | Xanthorrhiza (fig.).......... Herpocladiella (fig.)......... 202 Biologie et Physiologie générales, Action (l'} abiotique de l’ultra-violet et l'hypothèse de l’origine cosmique de la vie, Paul Becquerel . MO PRE esse Mae HARAE Art (l') de manger et le calcul des calories, Henri Coupin........ Biologie de l’Anguille, D' L. Laloy............................. Champignons lumineux, E. Massat................ sersereresesee Chitine (rôle de la), dans le développement des hématodes para- sites, Jammes et Martin....,.......1.-.1..... nn. Contribution à l'étude de l'audition et de son développement (par les vibrations de la sirène à voyelle), Rancard......... DRE Déboisement (le) et la malaria en Grèce, Félix Regnault......... 184- 83 206 280 219 ST 262 LO «à 19 Décomposition du chloroforme dans l'organisme, Maurice NIClOUX SE te jose seeider ete esse eesrenereesssesee Emploi (sur l’) du cyanure de potassium comme insecticide souter- rain, Th: Mamelle:. 2 RARE ee Jones sosesseee Explorations d'océanographie biologique, D' Deyrolle-Guillou.. 81 92 et Influence du régime sur la production .de l’athérome spontané, Wéinberg. #02 ture ie a a rraurele era lier ee oasis Crete Instinct (l’ maternel chez les grenouilles, E. Massat...... sise Lumière et végétation, D' L. Laloy............................. Mécanisme de la réduction chromatique chez Sabellaria spinulosa, Armand'DehOrne Ph deeeieso sen eenteenleeeeeeebDesel Migrations (les) des oiseaux, Dr L. Laloy....................... Mœurs des termites de Madagascar, Henri Coupin.............. à Monstre (sur un) humain acéphale, Magnan et Pehrilliat......... Nijrmecophile (la) du Cecropia, D' L. Laloy.........,........... Oculaire (de l’action). expérimentale des poussières de routes gou- dronnées, Hilruciet CG: Fleige}: CR EN Rent r te Origines et mutations de la Faune des mammifères d'Europe, HÉRrouessarnte PANTIN Pluralité (sur la) des types de végétation dans les sols tourbeux du nord de la France, E.. Coquidé.........,...:..t nee Produits (sur les) de décomposition du chloroforme dans l’orga- nisme; Maurice Nicloux era e nl ie ehanmaetelieretiele Revêtement pileux, dans l'espèce humaine, Dr L. Laloy......... Séparation (sur la) du saccharose et du lactose par le ferment bul- gare, Maroaillan ee re ciret eee el cerises Structure (sur la) et la signification de la membrane qui enveloppe la sphère vitelline de l’œuf des oiseaux, A. Lecaillon........... Végétation (sur la) de quelques moisissures dans l'huile, Henri COUPINS A Re Ron ee EST nude lee farine etes Vate Géologie et Minéralogie. Architecture de la partie centrale des monts du Forez, Ph. Glan- eaud Bec (sur un) erratique non encore signalé aux environs d’'Arte- mare (Ain), Stanislas Meunier (av. fig.)........................ Calcite (la) de Bellamar (Cuba) (av. fig.), Stanislas Meunier....... Changement de coloration du diamant sous l’action de divers agents physiqués,-Paul Sacerdôte..f.. 4.22 Rate bee Clé pour la détermination des coquilles tertiaires du bassin de Paris, :P=H--Kritel! #05 17, 29, 53, 69, 77, 89, 211, 260, 269 et Conditions (sur les) du filtrage efficace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires, Ernest van den Broeck et E.-A. JU ES SH Re LA de A OS lo TRE er Me CD Contribution à la faune des Phoridæ du Copal sub-fossile de Zan- Zibar (Prof-Fernand Meunier. eee dostee deefiseinalte D, Coquilles tertiaires du bassin de Paris, P. H. Fritel. 17, 29, 53, ; Ge 69, 717, 89, 211, 260, 269 et Crabes (les) fossiles de France (fig.), P.-H. Fritel..... Ho 101 Craie de:Blois MariusiFilliozate etes tt tte ete nre Dépôt de sources (fig.), Stanislas Meunier....................... Dépôts (sur les) de la tourbe littorale de l’ouest de la France, Jules Welsh Ra see ete Distribution des niveaux et des facies dans le nummulitique dit au- tochtone de la Suisse orientale, Jean Boussac.................. Echinodermes fossiles (les), P.-H: Fritél..:....:.:........2,4.4. Encéphale (l’) de l'homme fossile de la Chapelle-aux-Saints, Mar- cellin Boule..... RENE PS A AE 2 LS EME EE OC DO DO DL Entrainement du limon des terres par les eaux de la Seine, A. MUR EZ EE Set brin eiane lee ere ne Re ne en el elle TR PR AE Eruption (sur l’) de l'Etna du 23 mars, A. Ricco................ Filon aurifère situé à Beslé, F. Kerforne............ PS GUN ER Formations (les) archéennes, l’ancienne couverture et les plisse- ments des monts du Forez, Ph. Glangeaud...... HAS Duo ait tre Genèse. (sur la) des formes glaciaires alpines, E. de Martonne..... Gites fossilifères de la région parisienne. 100, 123, 124, 135, 136, 147, 148, 160, 171, 172, seen ous nn semestres ees ee... Gouffre (à propos d’un) obstrué, Dr L. J. Moreau................ Houille: (la). à Madagascar, .H: Massat. li 2.5 Re. shereee. Lignes (les). de fracture de la croûte terrestre, A. Pécsi.......... Mouvements (sur les) préhercyniens du massif breton, F. Kerforne. Nymphéacées fossiles (étude sur les), P.-H, Fritel...... 461:113, Observations sur les Pinakodendron, René Cambier et Armand DA) TR OT CAS AC ee Se LA PE DE Oscillations (sur les) de la mer observées à Bonifacio, M. Ferret.. Pl (sur un double) dans la paroi sud du soubassement de la pointe. de Platé,-près Chedde, Ed. Hitzel. 2 22e Succession (sur la) des faunes et la répartition des facies du cal- caire carbonifère de Belgique, G. Délépine.........:.....:.4.% Tourbières (les) de la Hollande. E."Massat.!....:.": petit Tremblements (les) de terre en 1909, E. Massat............. LE NATURALISTE a —_—_—_——"— —— PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES ACar (fe) raser 281/1 Modiolaria seen ue 08 Anæctomeria media (fig.)... 159 | Mytilus (fig.)................ Anadara (fig.)...., Eten oerel 281 | Nucinella..... SD Da Ge Done ; Anorthopygus (fig.)......... 15e) Nucula (fie): EAN ds Aphiochæta {fig.).......…. D, 4181) SNympheæe a (fte:). EUR Avicula (fig.)...:........... 54 | Nymphæa Ameliana........ ë Aviculidés et. tree 53 | Nymphæa calophylla (fig.)... Aviculoperna (fig.)...:....:. 54 | Nymphæa Charpentieri (fig.). Arca (fig) SOS DT de 281 | Nymphæa Dumasi (fig.)..... Barbaua: {fig.):::......).... 281 | Nymphæa (lotus) Langeroni Cincer esse RAS 101 (One) RAS Le DNS ee dub Cancer Deshayesi (fig.)...... 101 | Nymphæa Marini......... où Cæœloma (fig.)...., Reis lee 102 | Nymphæa Nalini (fig.)..... 6 Caloxanthus (fig.)........... 114 | Nymphæites............... : Chama (fig.):::::..4 HAS 89 | Nymphœæites palæopyguveus Chlamys.:f5rs HER 11 Ce) ao A Oo dre Der de t c Conoclypsus (fig.)........... 151 | Oursins..... ddésont seu Gucullæa (fo) RNA 271 | Paloæcastalia............ ave Cucullaria (fig.)............. 281 | Pectunculus (fig.)......... e Discoïdea (fie) sas 15021 Perna (fre) rer ARS CUS Dreissensia (fig.)........... 69 PiINN AS RES NRA RIRE Echinococus (fig.).......... 150 Plagiarcae (fi) rer ÉCISUS Serres en ee AAA ES Plicatula (fes) Rene : Fossularca (fig.)............ 281 |" Pygaster (fige). nn ire Galenopsis (fig) mie 102") Septifer (fie) ren Holectypsus (fig.)..::....... 150 | Spondylus (fig.)......:::.... Leda fig) ren ennceas 269 NE SYphaxE AREA imeas(fe) een ren 29 | Titanocarcinus (fig.)........ - Eimopsis(fige) sur rete 270, |} Trinacria (fie) te. : Lithodomus (fig.)........... 69 AVIS elle (fre) ENRE Menipperss nee 114 | Xanthopsis (fig.)..........:.. Modiolass en NON 211 Divers, Arséniate (l’) de plomb en viticulture, L. Moreau............... ë Bibliographie, V: Vautier:: 2.40 se. DAS 0200 881442; Caustobiolithes, DL Laloy. NME RS Re Composition de l'essence de coco, A. Haller et A. Lassieur...,... Congrès préhistorique de Franco 22e ee te b0 0 à Culture (la) des essences caoutchoutifères à Madagascar... ......... Descendance (causeries sur la) de l'homme, J. Lacroix... 5912: 19, Détermination de la nature d'une mèche de lampe punique, EupéneiCollin Re mRneE ere Expédition polaire (l’), Jean Charcot Exposition d’Ornithologie.......... Livres d’occasion...,.....:........ Pèche (la) de la baleine, au Brésil 40, 122 Pêche des éponges en Tunisie, Henri Coupin.................... Poissons (les) sur les monuments pharaoniques (av. fig.), P. Hippo- lyte Boussac...... 11, 25, 48, 62, 86, 96, 158, 229, 241, 255, 267, Premier congrès international d’entomologie............,....... Présence (sur la) de résidus tartr que, Georges Penigès............ iques du vin dans un vase anti- Présence (sur la) du bore dans les vins d'Algérie, Pugast........ Prix décernés en 1910 à l'Académie des sciences........,......... Programme des prix concernant les sciences naturelles proposés pour les années 1911 à 4916...... Found dodo) 00000 DSboS Réunion extraordinaire de la Société Géologique de France... Livres nouveaux, Bactraciens (les) et principalement ceux d'Europe. G. A. Boulan- RARES OPA OS LR OCR A A A AO 7 D OS ED Pi 00 Do ene Carnet d’herborisations et d’herbiers, Henri Coupin............. Faune des mammifères d Europe, E. Trouessart................. Initiation:zoolopique, E:/Bruckert te POSER Pere Insectes (les). Introduction à l’étude de l’entomologie biologique, Constant Houlbert............... Le Gérant : PAUL GROULT. Paris: — Imprimerie Levé, rue Cassette, 17. 32° ANNÉE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS 7 ste ee EN Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction MANENIAGTERE du n°S#ZS, 1° janvier 1910: 7 Le Contribution à Ja faune des Phoridæ du Copal sub-fossile de Zanzibar, récent de Zan- : zibar, de Madagascar et d'Aura. Prof. Fernann Meunier. — Descriptions de lépidop- tères nouveaux. Pauz Taierry-Miec. — Les genres de la famille des Césalpiniacées du slobe, leur classification et leurs principaux usages, Herr Cour et Louis CAprraIr. - Silhouettes d'animaux, Vicror pe CLèves. — Premiers états de Rhecynthis Erythrinæ. PP TE Walk. Taéopaire Raymonr. — Les Poissons sur les monuments pharaoniques, P.-Hir- poryre Boussac. — Le Lophyre du pin (Lophyrus pini) Pauz Noëz. — Anatomie de l'Huitre. D' Enmxne Drvrorce. — Académie des sciences. te mn ne mn ar 0 ns / ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEVROLLE, éditeurs, 46, rue du, Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU l°" DE CHAQUE MOIS - France et AlBéneE de A0 Mme»: lousiesautres pays. D PA Bd AUMETO 0 ee . . O0 fe où Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 30 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURMNMAHI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS 5S FILS D'EMILE DEVROLLE, Naturalistes, 46, rue du DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l’emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 el deux oculaires n° À et n° 3 donnant ‘un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en. outre, êlre d'uu grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l'éle- vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- 95 fr. MerHalés A PrIX UNE RUN Se Re Et : Le même microscope à renversement 125 fr. F PIN ES EIRE LES FILS D’'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. SERINGUES A INJECTIONS FINES Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- = elles servent à puiser les humeurs suspectes de Bac, PARIS 1 À 4 i 1 | te | à | | =) l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringue tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue une aiguille en platine ou en acier. Ces seringues sontfournies en une boîte en métalservant pour la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les aguilles en acier présentent l'inconvénient de s’oxyder, on peut toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. a om AMPOULES A SERUM Ampoules bouteïlles, emballées en boîte : 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. i —— 1.000 =— 55 » — 60 » 2 — 500 — 34 » — 35 » 2 — 1.000 — 60 » — 65 » Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. Prix des seringues en verres : : Seringue en boite Seringue en boite Capacits. avec deux aiguilles avec deux aigu en acier. Ampoules ovoiïdes à crochets : La pièce 60 grarnmes... 0 fr. 90 125 A CR El 4.000 — 250 MED OS 7 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris, SOUCIETTER 500 grammes... Ç ". MONTE … GARD ee SITE SIAQ COST = ‘snoaqerde COST = ‘vordeo snjoeides C :GLT — : VONSOWOP —. — GERS a ‘eJo19s sng COUT ET ‘snuse sanb:y C6 = SNNOIUND — GE = ‘snpruut} sndorg C0 — ‘Joueur SAtUOJ9IY (QC 08 = ‘SUPS[NA SNINI9Q af GY 9UCT;T ‘sn}v9 SIJ9,T (Rs (09 « 0£ GE (COS (RACE CAS (€ G9 (€ G9 "ay STY ‘xodore sedpnA SSIAUIILUUR SIUPO “RxnI CAJUTT ‘snrnojnd snr1om4 ‘BUtOJ P[91SnN ‘Snxt] Sa ‘snædoine snooeuti °"OOUCIIT ‘SNUTINUU OtpiJ10dS0 À. 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L Le 18 F2 \ £ 4 Avee 1G2 figures dans le texte et 2> Cartes hors texte donnant l’empla- Détail et prix des autres tomes de, cement des gîtes fossilifères. Flore de France: e T. I. Renonculacées aux crucifères, 6 fr. ,L6fn en IL. Crucifères aux violariées, 6 fr., {° 6 fr. 4l III. Violariées aux droseracées, 6 1 , 6. fr, PRÉPARATEUR AU MUSÉUM IV. Droseracées aux légumineuses, G fr., f° 6fr MEMBRE DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE NV. Légumineuses (suite et fin), 6fr. fo 6 fr, VI. Rosacées, 8 fr., 8 fr. 60. à VII. Rosacées aux ombellacées, 8 fr., {° 8 fr. 6 P. H. FRITEL | Prix : broché, 6 francs, franco, 6 fr. 85 VIILL. Ombellacées aux composées, 8 fr. ps fr. « LE cartonné, 6 fr. 95, franco, ‘7 fr. 25 IX. Composées (suite), 8 fr., £ 8 fr. G0. ee X. Composées aux are 8 fr., (Sfr : : LES FILS D'EMILE DEYROLLES 3 LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS ÉDITEURS à 46, RUE DU BAC, 46 — PARIST 46, rue du Bac, Paris. Machine à Écrire “T DE PREMI GE ÉCRIT EN TROIS COULEURS M CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL M DEMANDER NOR Een Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter 89, rue de Richelieu, P EEE ces CT OUTRE Enter) PARIS. — MPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETIE 17 x | DA 22 Se LORIE TEE nee PS LR NP ERNES CE LR 120 lie ue. PA MT RSR. NM & ji | | LL 4 se : PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS se Ac Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° #29, 15 janvier 1910: | 0 | Clés pour la détermination des coquilles Tertiaires du bassin de Paris. P.-.H. Frirez. — | Contribution à la faune des Phoridæ du Copal sub-fossile de Zanzibar, récent de | Zanzibar, de Madagascar et d'Accra. Prof. FerNañn MEunIER. — Descriptions de lépi- | ! doptères nouveaux. PAuz Tarerry-Miec. — Les genres de la famille des Césalpiniacées du globe, leur classification et leurs principaux usages, Henrt Cour et Louis Carr- | PAINE. — Silhouettes d'animaux, Vicror DE CLÈVESs. — Anatomie de l Huitre. D' Eriene Devrorze-Guircou. — Les Poissons sur les monuments pharaoniques, P. Hiprocyre c ; Boussac. — L'orchestre du hêtre. Paur Norr. — Académie des sciences. — Biblio- ee. graphie. — Livres d'occasion. : ABONNEMENT ANNUEL | : EE en on mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, | LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS E Re 10 Iron) —-TousJesautres pays, ., 14 fr, Les Pricdu numéro 0 à dé se Or 50 + Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, CS _ BURHAUX DU JOURNAT.. Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS DSCOPE DE TRAVAUX PRATIQU PRIX : 95 FRANCS C’est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° À et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l’objectif dont on ne se sert pas el avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra: tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l’éle- merciales. Prix LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. SERINCUES À INJECTIONS FINES a] ———— Les seringues jouent un grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l'homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’étre stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringnx tout en verre, par cela même facilement stérilisable : est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue une aiguille en platine ou en acier. Ces seringues sontfournies en une boîte en métalservant pour la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les aiguilles en acier présentent l'inconvénient de s’oxyder, on peut toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. Le même vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- microscope le piston Capaciti. avec deux aiguilles avec deux aiguill en acier. en platin 1ETAMME EEE ES 6 fr. 50 12 fr. 2 — 7 » 50 43 » 501 D NT rue 41 » 25 15 » 254 De nue 45 » 18 » 50" JOLRANA eEe 13e 22 » 50 DORE RES Head 22 » 26 » AMPOULES A SERUM La pièce Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes... O fr. 90 500 gramme | Se 1 centicupe, 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. ne te 10 1.000 FOR ou 1 .000 a ) D Loes 2 - 500 — 34 ) — 35 » : 2 — 1.000 — 60 » — 65 » : LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 95 fr. 1 à renversement 12» fr. à | | I Prix des seringues en verres :. Seringue en boîte Seringue en both SOUELETTES MONTS Ampoules ovoïdes à crochets : 46, rue du Bac. Paris, « « « « « se « « « «C « « « ii « « 1 UNS “AJ 08 OP OT 06 ad SG SG &G 81 dd GE 098 Se SF G6 56 08 0G 08 SG LY 97 LT jueAmMSs — ‘snpnoluns — GUDIRRE ‘oouvig ‘snpruy sndort *:°:-eurquesay onbr1q -ndoy ‘voruoSseed snouoi(oq tt" roouvisr ‘eleqoo erAtT eee -eueueq ‘tord sÂu980109 r'tet-ou98V ‘JS XIUSAÂTI *te'nsoig ‘snd{o9 10320044 9e OOUBI,T ‘SNUEUNI0pP SN *‘:°-sod[y ‘eyotuieuw SÂWOJ91Y 21°" °oour1/ff STIeSINA SNINI9Q VILNHAOW pue] —U904r) ‘SNIRWSOI SNHPOUOIL, “OOU8IT 2p 52700 eUIN)TA C0] VIQŒH4INNId MELON E SEE 0 OU TT ‘sn7e9 = sesecsereose “onbiyy ‘or SIT — ‘eyJau2s BIOAIA — ‘xodore sodpnA — ‘SITEIIILUE STUE) = ‘exJn] BXJN'T — ‘goutte — ‘:''ODURA] ‘SUES[NA SNHIOMN] — ‘EUIO] e[9Sn tit" oouex ‘SNxEJ Se[OU *:t++opur ‘sur LAS € gg t:tt'tsoquauq ‘sopoie — CNT: **pUC[UROIN) ‘SUUJIBUI SNSA1() VHOAINHVI Cor: — ‘eœdoune edfe I, CS — ‘stieS[nA x910Q C FI ‘‘oourry ‘snædome snoseut VHOAILIHSNI CN "‘eourx,j ‘snurmu otfrjaodse À V4LdOHIHI € ST °‘'‘avosesepe ‘‘°'ds anworg ŒINISOHd4 € 08 °° rnsaig ‘suyosel ojeder « 07 ss. uses snyeydooou") : € 0€ A e ET C_ 0£ « ‘ter ++-sn90y11d00109 «_ Qg DOI ATOIDIO DID *snooy}idoutuog C OFF ‘'‘ ‘‘''oouiog ‘sniÂges eruiQ SALVNIXd € 09 °*:(sodnoo 7) — — « ge y ‘‘'(sodnoo go) — = C 08807 ‘‘‘(sednoo x) — = CU Gye gg ‘‘‘(sodnos z) — == ‘AJ 07 R 0€ ‘‘‘'(odnos j) suardes OO] VNVINI4 L “20o1d ej op Jexequr PIEJUOZTIOU NO D[ESIOASUEA JS9 SOUGIO $99 ans opnbryerd odnoo err HdNO9 9HAV SIU3JIMNMVMN 10 SAINVAHO !:':11"""'SUR[OA soploanejeer Feittesesesreees ou “e1Sny ‘énoodina sninsoqora y, Te torrent =SnVi :‘SNOIOUTO SNJ21E[00SEC] rs VIIVIANSHVN — O4HO se 08 °°° ''ouruo8iy onbrqndsy ‘snsoyma sndiseq ‘eue{ns ‘eyeqn[ eSeydoseurrTy VLVLNHQH — O4ŒHO ap, SE Ne AUOT Eee DE OR HVd ‘08g np ont ‘9% ATIOUAAQ MINE S'TIA SAT ‘eL "SI ‘TV U8900 ‘SIUNWUO9 EU&IOU ““eyeporued ojeSoxe4 | « 0€ 008 Ge SG 06 Ge 87 0G “1 008 *""‘oqouerx ‘stydjop snurydpoq V4HIVLHI ::‘:"edomm ‘snædoano uosig — ‘snant} so — ‘SOIE SIA() °1111 eux ‘snourq erdes :‘sodfy ‘sn$ey exdeordny 1117170048 ‘Se10p eJpoze)) Fortress oremopoQ onbruyy ‘snæews{d SNSU1J09 N MS ESS SE Sn DTA ‘styepied oojeueo eyeas C _ 0$ € 008 t: 06G “AJ SG ‘’t''oouvay ‘eoideo snpooïde9 | « ressens ses see rte 918 ( -sny ‘(auod stoq) sou S90rY « *‘":oouea], ‘à snydejo snA199 00 DD 08 RE ‘{enSep) snuydere snao9 *‘‘uep{e9 ‘euurwew snmnsex, RTS RASE EU CNE EN -O8uOJ{ ‘SNISJIYOSOUW SNYISON tro. 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GRIESHABER Frères & C'' ESSAYEZ ETVOUS ADOPTEREZ 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) USINE HODELE à Saint-Maur (Seine) il” Lee SPAS “AS DE TRÉFLE” FRE | MOBILIER | ET MATÉRIEL D : CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, 46: .. PARIS. Vient . paraitre . | GUIDE Eine et paléontologique De LA à : _. 6. ROU h : R f { [ ï ‘À P AR S IE NNE : . VIENT un fe © DANS UN RAYONDE 100 KILOMÈTRES ee D culariées, Sélagenacées, Verbénacées, Tan Avee 162 figures dans le texte 4 volume broché 8 fr., franco 8 fr. 60. et 25 Cartes hors texte donnant l’empla- Détail et prix des autres tomes de | cement des gîtes fossilifères. .- | Flore de France: : Lo Renonculacées aux crucifères, 6 fr. P6fr. n . à Il. Crucifères aux violariées, 6 fr., f° 6 fr. 40. III. Violariées aux droseracées, 6 fr. , 6 fr. 4 IV. Droseracées aux ou eee a , f°6 fr. Al Légumineuses (suite et fin), 6fr. Æ 6 fr. P. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE : V. _ VI. Rosacées, 8 fr., [ 8 fr. 60. - : - VII. Rosacées aux ombellacées, 8 fr., f° 8 fr. 60. Prix : broché,: 6 francs, franco, 6 fr. 85 VILL Ombellacées aux composées, 8 #. {° 8 fr. 6È — cartonné, 6 fr. 75, franco, 7 fr. 25 IX. Composées (suite), 8 fr., F8 fr. 60. X. Composées aux a 8 fr., f°8 fr. 6) LES FILS D'EMILE DEVIRUIELES LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS | ÉDITEURS. . 46, RUE DU BAC, 46 — PARIS Te 46, rue du Bac, Paris. | 4 Machine à orire FSNITE PREMIER 5 ÉCRIT EN TROIS COULEURS 4 CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 0 | ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL - ———————— : TÉPhoneRceess | The Smith Premier Typewriter,Co 89, rue de Richelieu, Paris. ————_—_—_—_—_—_—…—…—a et € < PARIS. =— IMPRIMERIE LEVÉ, RTE SEE AT à ” EEas cine TOR LPS PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction EL D SOMMALRE du n° SO, 1°" février 1910: : Clés pour la détermination des coquilles Tertiaires du bassin de Paris. P.-.H. FRirez. — Description d’une nouvelle espèce du genre Palindia. Ed. Braganr. — Moœurs et méta- . morphoses des coléoptères de la tribu des Chrysoméliens. Capitaine XamBeu. — Descrip- tions de lépidoptères nouveaux. Pauz Tarierry-Mrec. — La houille à Madagascar. E. Massar. — Description d'une aberration nouvelle de lépidoptère de France, Dener- MANN. — Le revêtement pileux dans l'espèce humaine. D. L. Laroy. — Reproduction et développement de l’Huître. D° Devrozrr-Guirrou. — Livres nouveaux. — Académie des sciences. — Livres d'occasion. EE: ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEVROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS $ > France et Algérie . etoneleleh eee 410 fr. » — Tousles autres DANS M en ne deur sie A1 (r Re 1 Beduenuméro 7 7 4 D fr. DO Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, > M Aüreser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURN AT. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS JA U D'EMILE LES RILS CROSCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS FE C’est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système oplique com- prend deux objeclifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas el avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, léle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- 4 mercialess Prier mr ere 0 CCE CNE RE 95 fr. Le même microscope à renversement 125 fre DEYROLL alistes, 46, rue du re : [ 1 y lun qq | En LES FILS D'EMILE DEYROLLE, SERINGUES A INJECTIONS FINES 46, rue du Bac. SERINGUES A INJECTIONS FINES | À un LDH EL Les seringues joueutun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modele de seringue tout en verre, par cela même facitément stérilisable : le piston est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue es Prix des seringues en verres : à ï Seringue eu boîte Seringue en boîte} Capacits. avec deux aiguilles avec deux aiguille en acier. en platine. une aiguille en platine ou en acier. 1Sorammes te Re ere 6 fr. 50 12 fr | Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour DST er er 7 » 50 13 » | la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les D TON D RSI 11 » 95 15 » aiguilles en acier présentent l'inconvénient de s’oxyder, on peut RSR A TU 15 » 18 » | toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de ADRESSE RSS SEE 13 » 22 » | l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. RDS PR Re QE 22 » 26 » { Ampoules ovoïdes à crochets : AMPOULES A SERUM | La pièce La pièce) { 4 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 5 me 4 tee AS M e000 TA 200 154 À a 1.000 SR a es D 4 2 _ 500 SP ASS 4 2 = 4.000 — 60 » GDS 5 5 EE LES FILS D’EMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, & osent esses sn 2 « O8! abatetuteNore Letete at else rate te to7s sanuiydro « 06 (€ 00€ OP AORDIO OS SO TLC ON LC) so « ce COST PNR AE re AN SO! 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SUIMIIS VILNHGO RAC Car Ie M ee sodynA ele ee nflelete etelee cel eUu'T denses °°°:"snrdomM « St C 08 € OL C: 07 € 07 CGI « 0 € GG €: SI (C GG C0 U ZG € SI CH07 “1} 0€ ED DoLoIo ONU DOG ET 1e RE RD Éd nn D 0 Gi M OCIE RO) Sopo\ eee eheiete se..." snçaf) VAOAINAVI possssseeeesesresee *edrer, BB TIO 0 0 0 017 0010 be ED Et X910Q Go nro} GE LAG:0 °°": SN920UTANT VHOAILIHSNI RAT nesrsesee opruodsoA VAAHL4dOMIHS EN RE Ue MUST Are a a ee nan An or] IMNISOHd an 5e tele lets ehellene tete Dole os ere he orederx PE ET ete ele Pere suçeqdooou{ AE de STOMITITOUBO SUIU9TI DOC ECC CCC sn9ou}1do9100) Oo oo CODOUDS susotyrdoutueg SHLVINTHd der dt ‘::(queyue) ue, — -+e.ee-(ognpe) suoides OUOH VNVINIX “aTOu IA9A nvoyerd un 1ns 99XIj 2TAIM9 9p 881} SUN ans 9gjuou 7s9 99g1d onbeyo ‘souvio-tuop ans so9jn99xo quos suoreredoid s29 NOLLILNHG VI 44 HAQALAT HAO4d SI4Y31INMVM 1QG S3Ld1N9S SINVHO Hoyu oo baoPUoC bo Fboseo AS ei VIIVIANSHVIN SNA rec ee ST Se CT “oueAnr)‘eyeqn{ eSeydosourxAN VLVINHGH ‘’‘eqouegg ‘siqdjop snuiqdoq VAHIVLAHI — ‘sine SO — ‘SOrIe SIAQ ‘1: "ooueu,7 ‘snoxiy exde sy 0$6 0% 06 08 SIC 0€ 7 09 09 GS “p 06 °:::sodjy ‘snsea exdeordnax DOD TE NODENON0 "onu y ‘sipepaed oojowueo een) — ‘wordeo snjooïdes Rae oourisx ‘snydee SnA1#9 HÉROS D ALO Tno dde do da snjowe!) dat 00060 oo dun to08 onbuyy ‘snrqudue snwejododdrpfr — ‘BAI}SOLUOP — — eJo198 snS — ISNUISC te: -oouex ‘snyyeqgeo snnb *’ouvnr) ‘snuvortoue snude], tisereestecse.eiee.e Seudot VLV'IANPNA : HdNOD 9HAV SAUIIIMNMNVMN 31Q SINVAO S1S41nIQ S3N0I90103150 SNOIIVEVdAUd 13 SEE UES PROUTS AOTGUPAQUES || AMATEURS PHOTOGRAPHES | GRIESHABER Faënes ge C'' ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II°) oo à Suintfaur (Seine) || Fitrrs _AS DE TRÉFLE” MOBILIER À ET MATÉRIEL | SCOLAIRES! CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLER} 46, rue du Bac, 46 PARIS Vient de paraitre : GUIDE Géologique et paléontologique FLORE DE FAN no. | | | de G.RoUY fe REGION PARISIENNE ; | - VIENT DE PARATI £ : TOME XI DANS UN RAYON DE 100 KILOMETRES (Scrofulariacées, Orobranchacées, Gesneriacées,@ culariées, Sélagenacées, Verbénacées, Lal Avec 162 figures dans le texte 1 volume broché 8 fr., franco 8 fr. 60. et => Cartes hors texte donnant l’empla- - Détail et prix des autres tomes d cement des gîtes fossilifères. Flore de France: | T. L Renonculacées aux crucifères, 6 fr. (61 a IL. Crucifères aux violariées, 6 fr., f° G fr P. H. FRITEL LIT. Violarites aux GERS, 6 fr., f 6 tar IV. Droseracées GENE NEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE V. Légumineuses (suite et fin), 6fr., f° 6 4 VI. Rosacées, 8 fr., f 8 fr. 60. È Ù VIT. Rosacées aux ombellacées, 8 fr., (° 8 fra Prix : broché, 6 francs, franco, 6 fr. 35 VIII. Ombellucées aux composées, 8 fr., {° SM — cartonné, 6 fr. 75, franco, 7 fr. 25 IX. Comyposées (suite), 8 fr., ( 8 fr. 60. X. Composées aux solanacées, 8 fr., {° 8 LES FILS D’EMILE DEYROLLES LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS ÉDITEURS 46, RUE DU BAC, 46 — PARIS 7e Si UE NU Enr Eee : France Machine à Éerire “SITE PREMIEI ÉCRIT EN TROIS COULEURS Î CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEN fi li PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE} LE SEUL CLAVIER RATIONNEL | ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL NN A ———_——————— mm eee The Smith Premier Typewriter 89, rue de Richelieu, P em-—— EE __ PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Sécrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° SSI, 15 février 1910: Mœurs et métamorphoses des coléoptères de la tribu des Chrysoméliens. Capitaine Xan- BEu, — Cantharides Téléphorides américaines nouveaux. M. Pic. — Reproduction et développement de l’Huiître. Dr Devrozre-GuizLou. — Silhouettes d'animaux. Victor DE Crèves. — Descriptions de lépidoptères nouveaux. Pauz Taieray-Mire. — La pêche de la baleine au Brésil. — La Psylla pyrisuga. — Les Poissons sur les monuments pharaoniques. P. Hrprorvre. Boussac. — Académie des sciences, — Premier congrès international d’Entomologie. — Livres nouveaux. 5 ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS. LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* DE CHAQUE MOIS - France cHAleée a - … 10 fm. » — Touslés autres pays... . . .s +... . Air |? | PrX du numéro 0 ne 3 0'fr: 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la drnière bande, Re ae RIT TES SORT PRÉ PAR VE ENT M PLUS EN = L Adresser tout ce qui concerne Îa Rédaction et l'Administration aux L BUREAUX DU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS nee 2 Le 7 bd dvi del (You DE Ré CS SERINGUES A INJECTIONS 71 EES FILS D'EMILE DEYROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS ce 0 20SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES CRT Ur j L » 4 AE 14 Il I [ll | 1] DEvS 0 | l ns PRIX : 95 FRANCS LES FILS D'EMILE DEYROLLE, C’est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com-. prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n°3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l’objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur, Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- merciales. Prix......,. A D ET ee OT Le même microscope à renversement 125 fr. 46, rue du Bac. FES SERINGUES A INJECTIONS FINES Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringne tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Prix des seringues en verres : Seringue en boite Seringue en boîte est formé par un cylindre plein rodé à l’émeri et glissant dans A . a Re qe es un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue 2e AS Re une aiguille en platine ou en acier. 1 gramme Re nveee 6 fr. 50 12 fr. 3 Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour D ARE DE EU FC 7 » HO 13550 0 la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les A ES {1 » 25 15 » 25 aiguilles en acier présentent l'inconvénient de s’oxyder, on peut ne en RS MN EN A LAS 15 » 18 » 50 toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de AD EN RSR ER A 13 » 22 » 50 À l’alcoo]l absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. D OT En NN ee 29 » 26 » 4 - = AM POU LES A S E RU FA Ampoules ovoïdes à crochets : | La pièce La pièce à Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes... Ofr. 90 500 grammes... 2 fr. 20 | 4 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 7e ne nn 1.000 mn e. sl — 4.000 =— 55 » — 60 » D 4 » 55 | 2 — 500 — 34 » — 35 » eu 2 — 1.000 — 60 » — 65 » Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris, C0€ ‘0 09 € 007 € OT « 07 « 09 C 067 “J 06 SPAS D « 08 «€ 06 SC 007 «© 09 CC 08 € 07 € 0€ © 0£ ‘a 08 **‘epnbipur snssop-19 91/89 onb uo5e J ou e] op spjuosord 750 ooe1d 2729 ‘(oyraodse À) sunos-soaneyo op aineormosod je exnongque soye 4 ‘uosteredu09 e] 41931119] e a1grueuw ep uejd eue 9] ANS sopjuosoud 39 Sappnonaesop orned ue (snoxto) paezng op ojte je (stjex) reyo ep eyed 3190 TONWNOH Re Ge ‘‘eodouæjeg ep uoury *(exred ej) snA199 ep sjoyoo19 BGg “eee seudotp quo(] Sn ee se ee (To WU 0 9p JuawuSeiJ) UOPOUOJY op — OT GIE DL ET seyde[rp oSUOJo(] AO OQS DORE LOUE ET ee fo) u9 UOSSN29 ANS) SO 2P ALIPSESEN 08 1:09 tt": "(ou9y9 uo uossn2o IS) Snjoyng 9p o1esse{ PARRORSE TENSANOEAU ETES) us UOSSN29 ANS) SIAO,P 2198SSCII ONE DBO NE CEE u9 uossn99 4ns) e1de0) ap o19esseI 11117" "(ougyo ue uossn29 Ans) 4JoJISUUY op eo1esse]f °*°tr""""(ou9u9 ue uossn29 Ans) snjooïdes op oxwessery OA DAUROC NEO ET CEE uOSSN99 ANS) SNA19O) AP 0198SSC IA SAYFIINMNVM a "OL3 ‘SISNI111Q ‘SIUYOVSSVIN “801 Jo ‘que soyged ‘sndose | « ‘9804 jo ‘que spord ‘sorre SAQ Bates leies eee rellsle ets eie “s0d Jo “jue spaid ‘snuerxoeq snpoure") rares een sod È J9 ‘jue speid ‘snorsowuop sng ANG TOC TION OUE OT RO ET yel 1e ‘que spoid ‘snyyegeo snnby sos oreceevessnsceses sod Jo ‘que soyyed ‘snnoruno sndeq FIGE OR TON ONCE] 10 ‘jue soyed ‘snuetun9op snyy FE 900 000 GA Oo DO ATOS Tel Je ‘jue soyed ‘sresyna Snin19 PATATE TOO NRC ET | 1e ‘jue soyed ‘eummIA vo — “snane sog | « {(C SG "AJ GG ‘TAIM9 9p 981 oun,p ue{ow ne neoyejd ms oox1 750 o0o1d enbeyr ‘sod jo ‘que soqed ‘sue SI 2evsesreoeeecereeesese “1sod 1 ‘ue sayed ‘xodoye sodnA RÉ RE CIO RO CIC D D GO DO SET Jo ‘que soped ‘srerprurey stues AURONT OR | 79 ‘que soyyed ‘snriond snt1OMN “3s0d J9 ‘que soyed ‘snxey SOON DÉROP AOC SNS OUT RO NY! je ‘jue soyed ‘eædoino edter, FAO RP ONOO TOO RTE M que soyyed ‘snædoime snoseursy senc. seecssee. “1sod LE) ‘que soyed ‘snurantu otjyrodse À **"3sod 3e ‘que spord ‘SN99EI CHOSE y PE pr ue ‘suerdes owoy AN3HONV34 V1 V SILNOU SIYIJIINMVM a S31nN9ILYVS3a SIYINWIMN °L'STUVA “984 NP on ‘97 AITOUAIG H'TINAA STI SAT « « « « « « « «C « « « (1 0€ GY 008 87 gl SISUAAIO S1N0I901031$0 SNOILYHVdTHd PPS PAP PP PPS SPP PIE SI 12217 ououo neoyed ans (L8'w 0 Suor) seyder,p sniper tree" ouguo neoyerd ans (Lo ‘uw y ‘Suor) seydersy,p ant x ‘snine] SO -s0d je ‘que spord ‘sorre STAQ enr nssseoeses “s0od Jo ‘que spord ‘eyes suepredoopoure drones rpecse green. 1s0od 19 que spord ‘eordeo snjooïrdes PODUUR ON 00 NO NO TU ODOUO TETE 19 ‘que spoid ‘snydere snato9 sure ovevegpeeseseess “1sod re) que spord ‘snuer19eq snjeure) 30H00 DO ED000 00 CD) TON NET oYe je ‘que spoid ‘snorysowuop sng Han OO DD TO VO OO ONE) | 3e ‘que spord ‘sngreqeo snnbsr SODO OP POCHE OS DIET je ‘que soyed ‘snpnoruno sndert « « « « « Me] 0G 08 ta ‘AJ SG sessersresseesrocrese RO je ‘que soyjed ‘snuewno9p sny\ esoneressoerrssesres ot coû Je que soyed ‘srres[nA $nan19€ “sod 79 ‘que soyed ‘snyeo S1[9 soosrerseneéosereeses SO je “que soyed ‘srrerqiuez Stue) — eUI0] 8[93S0 IN “sod Je ‘que soyjed ‘snxey s919]N pnssessssosesssesoose +500 jo ‘que soyed ‘eædoime ®edex, snssessesesoessoses 21500 70 “que soyzed ‘snædo.no sno9euritf enoooeecs0scss0sse “1s0d 19 “que seed ‘snurnu orr10ds0 À *: sod qe ‘que spord ‘sn9voei lssvosoporsosspesssee SOC j ‘que spard ‘snooyydouteg SCO OO 0) srl REX SES 2000700 0 ae = — DODOLOR ETS ÎT SE, ess °reee" te seiq ‘suoides OWOF ‘2IAIN9 9p 0817 oun,p uo4ouwu ne nvoyed ans o9xy 759 ooe1d onbeyn (SHLLHIHAÔS) : SIUIIIMNANVAN 10 SIYGINIM c+...sog ++: AO ‘‘:"'eides * snjooxde") :‘::°*SnA199 . : SÉRRREREn Petsteesatessesssse se snnb « td SE 07 0€ 07 Sy 1j 0G enr eNen ne es ane ST OT ST RU RATÉ SU ES Ie a GOT RP ete ee SOC NAS SRE ARR ONCE CAGE DETTES RARE RAC ARO ROGERS) ES °'esettret:e: "snoogjidoutuee Re CPR CARE SE OU O ET *sjuoutieduoo € Sojloq uo so98ueax juos soraed so] sejnor, À MLD SAYIJIWNAVN 2Q S31N9ILUHVS3Q SINVHO 13 SOCIETÉ”DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES ‘“ AS DE TRÈFLE” IGRIESHABER Frères 8 C' 42, rue du Quatre-Septembre. 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Crucifères aux violariées, 6 fr., f° 6 fr. 4 III. Violariées aux droseracées, 6 fr., f° G fr. IV. Droseracées aux légumineuses, 6 fr. f°6 fr. V. Légumineuses (suite et fin), 6fr., f° 6 fr. VI. Rosacées, 8 fr., f 8 fr. 60. NII. Rosacées aux ombellacées, 8 fr., f° 8 fr. GQ VIH. Ombellacées aux composées, 8 fr., f° 8 fr. IX. Composees (suite), 8 fr., L 8 fr. 60. X. Composées aux solanacées, 8 fr., 1° 8 fr LES FILS D'EMILE DEYROLLES ÉDITEURS = 46, rue du Bac, Paris. 7 Mie à fe “SMITE PREMISS à. . ÉCRIT EN TROIS COULEURS | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME} PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE. LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 1 } Li ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE | DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL 1 Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Ci cd! 89, rue de Richelieu, Paris.) SR ES PARIS. — IMPRIMÉRIE LEVÉ, RUE CASSETTE, {7 =. n'es 2 50 raie 2 LC RANCE 2° SÉRIE. — PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction BODNENMIMAIIRE deu n° BB®, 1 mars 19W1O : Clés pour la déterminaticn des coquilles tertaires du bassin de Paris. P.-H. Faite. — Les Flammants ou phénicoptères. F. DE Scxaeok. — Les ennemis de Il’Huitre. D' Dey- ROLLE-GuiLLou. — La Gypsochroa renitidata. Hb. P. Carémen. — Causeries sur la descendance de l’homme, J. Lacrorx. — Silhouettes d'animaux. Victor ne CLèvEs. — Les Poissons sur Jes monuments pharaoniques. P. Hiproryre Boussac. — Académie des sciences. 7 © 7 A ER | 2 ABONNEMENT ANNUEL |! 1 Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LE LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS France el Algérie. . . . . 0 10 » — Touslesoutres pays... . . . ..... A1 Bt duinuMero. 2.0 0 © 0 fr. 50 Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, = | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURKHAUX DÜU JOURNATI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES KILS D'EMILE DEYROLLE. Naturalistes. 46, rue du Bac, PARIS SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS 1 C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage EN run —). mn: un | se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- La prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n° 3 donnant ue un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. “4 Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- ïl vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en | plus porté à exiger des élèves. Vu son prix .peu élevé et les excellents | résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direclion du professeur. Cet instrument peut, en | outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des À recherches d’hislologie, et l'industriel pour l'étude des textiles, l’éle- | vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- merciales: Prix: 4: muets uen nr en dl NRC 95 fr. Le meme microscope à renversement 25 fr. : DEVRO 1 LES FILS D’EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. ; SERINGUES A IN | ; «| ——— - l CR EIRE . Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- se riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de : l’homme ou de 1 animal, elles servent aussi à inoculer des cul- 1k tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles É servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres 5 liquides HérADenUaReR aussi, étant données ces opérations, la \ première qualité d'une seringue à injection est-elle d’être stéri- DAT : ee Nr hsable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringui ee UE es: ‘ c tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Le Seringue en boite Seringue en boîte ile est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans SENPLE avec deux aiguilles avec deux aiguilles É ë un Gamers creux également rodé; on adapte à cette seringue ta To | R une aiguille en platine ou en acier. A or = fr. > f k : L € > ANNEES ABS IR RSR UE 5 AR Ces seringues sont fournies en une boîte en métal servant pour ES < ss 0 . 5 c| À la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les Does SRENAie M » 28 * 5 he aiguilles en acier présentent inconvénient de s’oxyder, on peut RES nr ne 45 » de 18 ; 50 +: È toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de 10 Re Re 12 29 à 4 ne l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. RER CU Mers 99 à 26 à D e Tot0 or 0 6 3246 00 0 CEA » a} Le à D RD D PRE RER :| @ AM POU LES A SE R U Fi Ampoules ovoïdes à crochets : 4 ) La pièce La pièce | ù Ampoules bouteilles, emhallées en boîte : LE si 4 rs ! 60 grammes... Ofr.90 500 grammes... 2fr.20 À centicube, 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 125 pc Lo 1.000 T 20» 15 08 Dove 1.000 CE A CN Go OP to LÉ. 2 = 500 —= 34 » — 35 15) 3 4 2 — 1.000 — 60 » 2 GS ES Fes LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 4 Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46 He du RUE “E « GG PR ES CR CIS NE NO ET) « 0L DPOPAAD DOUDOU] CET ’''oouri ‘SHESNA Snuime “@PIJOLIONE — “CITE X srannannnnRARnRRRRAnARre SpTUXIN T ‘BITEUUE HD Ads SR ON AE A entree Ur -a PE 4S FT ï € CT :::t:"t-ooueay ‘sdode edndn C0 RE BG RC TOT & ST *°::""OOUBIT ‘ejugeS snjor : j ne Je) Sn to une sneyods snsifp ounoroque uore[nori y | [ny ISHO æprdndn — ‘eIJIUeX ; ae Frrteseseteeserereeeepg tu Q “BUOI (sne[ædS S0S1().D ana SPIIOHIO — ‘CII . 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ABONNEMENT ANNUEL — Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEVROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS Ë France et Algérie . NS A0» — Touslesaulres pays sat" Al fr PrRedunumeéto 00 fr. 00 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à le dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux _ BUREAUX DU JOURNAHI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs EE 46, RUE DU BAC, PARIS ÿ # VAR 1 LES FILS D'EMNILE DEYROLLE, Naturalistes, 416, rue du Bac, PARIS QI pe ÿ “4 Ta ICROSCOPE DE TRAVAUX PRATIQU PRIX : 95 FRANCS 1 | | VU C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- 2. teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et À SAT une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise _ point Î « | des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en 4 | ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine : se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage LE - se fait par transparence par un miroir plan. Le système oplique com- : anna tremrrmn % prend deux objectifs n° 2 et n° 7 el deux oculaires n° 1 et n°3 donnant | Æ L 7 un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré À : | avec un étui métallique pour ranger lobjectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons élabli ce nouveau modèle de microscope en vue des lra- vaux pratiques et des recherches personnelles quon est de plus en À plus porlé à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents À : résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais lravailler par lui-même sous la direclion du professeur. Cet instrument peut, en 4 : outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’hislologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, Ke © vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques a 4 à fr. RO | | 1 l us cs Æ Mnerciales Prix PR CON CAT E PR Er Le même microscope à renversement 125 fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. | | | Seringues stérilisables à injections Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- Prix des seringues en verres : = lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue à : on : - Ne <- tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Ce SRE en Loi Seringue en soie = est formé par un cylindre plein rodé à l’émeri et glissant dans SE a re de . nee EURE me L fe : Ë n platine. LE un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue = Re ee n- une aiguille en platine ou en acier. À gramme... .....…. des 6 fr. 50 12 fr. D E- Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour 9 PS EE de Ro Ti» 50 = 13 » 50 la stérilisation avec deux aïguiles en platine ou en acier. Les DUREE PR Re CNE 11 9 2 18 » 2500 Œ aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut SPA NE de Pin AURA 15 » 18 » 50 L— toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de TO pee NM 13 » 22 » 50 = l'alcool absolu au sortir de l'eau bouillante de stérilisation. DTA RGO tee ARR er er 92 » 26 » 1 Ampoules ovoïdes à crochets : AMPOULES A SERUM La pièce La pièce 4 Ampoules bouteilles, emballées en boite : 60 grarnmes.… o fr. 90 500 grammes… 2 fr. 20 À 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 125 nd cl DAS 1.000 — 20752 1 — 1.000 RS D PURES er D ER OC 2 — 500 — 34 » — 35 » PAT 1.000 60) Te LES FILS D’ÉMILE DEYROLL , Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. | 46, rue du Bac. Paris, DONNER UE enbuyy. 2p pns S2J09 ‘snstowep snostuoudg ‘@PISIUOUAS — "CII SANNHANI — OŒUO :t'ooutI,] ‘UorJoie C[N219704 T I ë — ‘e[tox eux ANRT EE DOUCI;] EPLOY CO “ŒPIOIV — ‘BITTUB DR ‘rs... oqeuoip -Hou odounfy ‘iouru sediaipoq DR ‘-""""-........ oqeuorprx -QU oouti ‘snjraine Sodio1poq &PIPOTOTPOX — ‘BIT (ES 1600 000009 dede sc oIoE aue[od ou07 ‘Steuorajuoqdes snqu4|o" ‘@PIQUAIOD — ‘CIIIUBX SHAO40OY9X4 — O4HO gg erree does. 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PARIS (IT) = al ue MODÈLE à Saint so Ces) | US "AS DE TREFLE” USER ERA | MOBILIER | ET MATÉRIEL | SCOLAIRES À CATALOGUE GRATIS | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE JE 46, rue du Bac, 46 | PARIS Vient de en : | GUIDE (réologique et paléontologique © [PLORE DE FRANC RÉGION PARISIENNE | 4 c nou VIENT DE PARAI DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES en à (Serofulariacées, Orobranchacées, Gesneriacées, Avec 162 figures dans le texte culariées, Sélagenacées, Verbénacées, Labx 4 volume broché 8 fr., franco 8 fr. 60. NC et 25 Cartes hors texte donnant l’empla- cement des gîtes fossilifères. Détail et prix des autres tomes de Flore de France: | te T. I. Renonculacées aux crucifères, 6 fr. f°6fm P. H. FRITEL II. Crucifères aux violariées, 6 fr., © 6 fr. 4 PRÉPARATEUR AU MUSÉUM IN. Violariées aux droseracées, 6 fr. ,°6 fr. MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE IV. Droseracées ces, 6 fr. ,f6fr NV. Léqumineuses (suite et fin), 6fr. fe 6 fr. Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 85 VI. Rosacées, 8 fr., f 8 fr. 60. — cartonné, 6 fr. ‘75, franco, ‘7 fr. 25 VII. Rosacées aux ABLE 8 fr., f°8 fr. 6 NIII. Ombellacées aux composées, 8 fr. fo 8718 | IX. Composees (suite),8 fr., £ 8 fr. 60. | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EDITEURS X. Composées aux solanacées, 8 fr., (8 ; 46, RUE DU BAC, 46. — Paris LES FILS D'EMILE DEYROLLES . ÉDITEURS 46, rue du Bac, Paris. taie CEE »4 HE nie brin “SMITE PREMIEN ARS SA THE SH PREMI| = ÉCRIT EN TROIS COULEURS 4 CLAVIER (COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME! PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE, ui LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DAGTYLOGRAPHIE “4 DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL À { Téléphone 277-659 The Smith Premier Typewriter Go 0! 89, rue de Richelieu, Far RE 6 PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, Â7 % Zen — _ _ 32° ANNÉE 2 SÉRIE. — N° 332 1 AVRIL 1910 d | | | | | LU | | PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS 18H MUSR—. @° 8 TAGN Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction Ê ENTER D) & = Re den é > : à } D. ER, H ed UD: ET OC SOMMAIRE du n° &5Z, 14 avril 1910: ve Clés pour la détermination des coquilles tertaires du bassin de Paris, P.-H. Friter. -— : + Description de nouvelles espèces de Lépidoptères de Tunisie. P. CHRéstEN. — Causcries | sur la descendance de l’homme. J. Lacroix. — Explorations d'Océanographie Biolo- logique. D’ Devyrozre-Guizrou. — Revue scientifique. H. CouriN. — Les poissons sur les monuments Pharaoniques. P.-H. Boussac. — Académie des sciences. — La Tcigne | des Eïlas. P. Nogz. — Bibliographie. Ï ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS France et Algérie. . . . . . . . . . . . A0 fr. » — Tousles autres pays. ., . , . . . . .., Al fr | PIX AUMUMÉrFO SR ha en 0 fr. 50 Pour changement d'adresse, joindre O fr, 50 c. à la dernière bande, | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNATI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS a € PR TN NES A NP OEUR LES WILS D'EMILE DEVROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS ROSCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS 1 C’est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et : : : 4 une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point 1 des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ; \ ébonite pour l’emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine É. ce trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le syslème optique com- prend deux objectifs n° 2 el n° 7 et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant 1 un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré 1 avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux praliques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- liques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direclion du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l'éle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- merciales Prise none SR GTR ET CE RES 95 fr. Le mêmc microscope à renversement 125 fr. 4 He.) y ï l'A ee ni! i JUNE | | | | LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisable à injections Les seringues joueutun grand rôle en expérimentation bacté- : — riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de: L Il | | | MONTE l’homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres | | liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la + - vremière qualité d’une seringue à injection est-elle d’étre stéri- | Prix des serineues en verres | É lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue : 5 de : ë : M Se tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston a Seringue en boite Seringue en boite A! ou est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans Re RE PNR Eee ae sign | Fu un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue LE Han cs NES 1 une aiguille en platine ou en acier. À gramme. ....... roses 6 fr. 50 42 fr = Ces seringues sontfournies en une boîte en-métalservant pour D de de SN en 13 » 50 0 la stérilisation avec deux aiguiles en platine où en acier. Les Sete PORN te 11 » 93 15 » 2$ | ea aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut A AR ae ee ere 15 » 18 » 50 MN — toutefois éviter l'oxydation en conservant-les aiguilles dans de A0 SR TRS AS Re a Aa Do 150 || ne l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. 20 RE de 22 » 26 » 1 | AMPOULES A SERUM Ampoules ovoïdes à crochets : à 0 La pièce La piècew Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 gramnmes. o fr. 90 500 grammes 9 fr. 20 A 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 125 Do A oNte 1.000 eee DIE | ie 1.000 CS ot te C0 PDA °° D 2 500 = Hoin me nues SE - 2 — 1.000 — 60 » =. (65 : n| LES FILS D’ÉMILE DEYROLL! n. Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, FAIQJULT JUBAIMS 9[RJUOZTI y no OJBSIDASUEI] 159 SOUVAI S99 (Es EE ed DO resserre SnA10Q 9 PAL DAS O NICOLE Te Ope9rY € 08 «C Q C 38 4 07 D Do A NS ONoNer ‘‘:':snw999) pesreeessseeee soyseydiueuar HER ENEnOtSeT “aoetd ef op is ognbuerd ednoo eq 34NOQ 93AV XNVASI0.Q SAINVYO ( ‘‘''eouvi ‘ROoie ENO19TUA,T Dee RS ED BL ++ RpI0) TOY GYIE T9 op D 06 CDD 'Lfe Do eme snquÂ[o" S4ŒO4O094d po reieeseeeeeseeeerses snxeT e eur Rod “+: eo) IAVYH (a — ‘LoSUESIOU SNS *‘'oouteay ‘99040 epnponbront) BAR at DOUCIT ‘SEUISOQ SEUY PR SE :’edoanfg ‘snxy snuS$49 PR A TE ot cette tou SHHHSNV SNUEJO I, — ‘erjodeo snpourA _— ‘STUNUUOY SNL) ‘1 'OOUBAIT ‘SIII97S Sninej04 — ‘olouro vopry 07 11177 'eU8AT ‘eQle eIu0a19) 07 ‘oHPS[Y ‘snosor snrodooruc] ct Donbo eve ‘: *+--opeuotprr “PU OOUCIX ‘EIPOTOPNOT CO[EJEI SHNOIŒOHHH ce 4 So} | T- © 00 om 9 — ‘COUUUEI] XLYQ y — ‘one wniule G — ‘SU[NOUNUUT OR] 9 — ‘SES8InA 09m ) 1177 ester ‘susiu 17109 ce D OD Te ‘’ON98[y ‘snAqny sdAn) |. 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PARIS (II°) = USINE UE ie uns Au] HS PAPIERS AS: TREFLE” À CARRE 77 4 CHAR EE] Vient d de le par ai itre : : À MOBILIER ET MATÉRIEL SCOLAIRES CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, 46 PARIS GUIDE a Géologique el paléontologique DE LA CHEMINS DE FER DE L'ETAT Billets de bains de mer (jusqu au 31 octobre 4910). L’Administration des Chemins de fer de l'État, La dans le but de faciliter au public la visite ou le : séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fall délivrer, au départ de Paris, les billets d’aller retour, ci-après, qui comportent jusqu’à 40 % réduction sur les prix du tarif ordinaire : DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES 40 Bains de mer de la Manche. — Billets 1 duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 10 jours ‘ (Are et 2e classes) et 33 jours ({re, 2e et 3e classes). Avec 162% figures. dans le tente Les biliets de 33 jours peuvent être prolongés et 25 Cartes hors texte donnant l’empla- d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant sup: À °1:e: lément de 10 % par période. îites fossilifères. P con oess 20 Bains de mer de l'Océan. — A. Billets id duels de 4re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, ave a faculté de prolongation d’une ou deux périodes dt 30 jours moyennant supplément de 10 % par pé: P. H. FRITEL Re PP . PATES PRÉPARATEUR, AU MUSÉUM B. Billets individuels de 1re, 2e et 3e classes, v À MMPAUADE EE SOCETE CECLOSOTE DER PRERCE lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du ven dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou d Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. È : : PSE cartonné, 6 fr. 75, : franco, “ fr. 25 Billets de vacances (jusqu’au 4er octobre 1910). 1 Billets de famille valables 33 jours (1*=, 2ee 3e classes) avec faculté de prolongation d’une oi deux périodes de 30 jours moyennant "applis Û r s LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EDITEURS cd ons Ces billets sont délivrés aux familles composée el 46, RUE DU BAC, 46. — Paris d'au moins trois personnes voyageant ensemble pour toutes les gares du réseau de l’État (lignes d d} Sud-Ouest), . Li tuées à 123 kilomètres au moinsd} Paris, ou FÉPRON Amen En F. 2 Machine à Écrire ‘ SI TH PRE MI E R. du ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER (COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEN PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE .P LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE 4 ; DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ——_—_—_———————————————_—— Téléphone 277-659 The Smith Premier Typewriter Co.N 89, rue de Richelieu, Paris. M qe ner. Je men mn RENE > Ve ce - PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, Â7 8 ne = À RE = SE IR Se RC ZE = ARS Er EP PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction Mœurs et métamorphoses des Coléoptéres de la tribu des Chrysoméliens. Capitaine XamBeu. — Explorations d'Océatographie Biolologique. D' Drvrorrr-Gumrou. — Causeries sur la descendance de l'homme. J. Lacroix. — Revue scientifique. H. Cov- PIN, — Les poissons sur les monuments Pharaoniques. P.-H. Boussac. — Silhouettes d'Animaux. Victor DE CLeves. — Académie des sciences. — Livres nouveaux. — Gites | Clés pour la détermination des coquilles tertaires du bassin de Paris. P.-H. Frirer. — | | fossiliféres de la région Parisienne. SOMMAIRE du n° 53%, 18 avril 1910: : | | | ! mem nel | + | ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS [|France et Algérie. . . . ei ee AO in 1 — Tousles dUILeS DaVS ee Ms Et Ad fp Prxidunmumero. 1, 0.4.0 0 fr. 50 Pour changement d'adresse, joindre O fr. 50 c. à la dernière bande, | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAT. 1. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs È 46, RUE DU BAC, PARIS SATETT C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. | Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l'éle- qua | L IE EUR sl (u . El [LU [il fl c LES FILS D’EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisable à injections . Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l’animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences; elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou äutres hquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la PORT OL A OI AT OR MOND ONO UD CN TO DID CNRC OS RO ONE O merciales. Prix.... Le même microscope à renversement 125 fre vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- 95 fr. SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS HT LE MONTÉS n = première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- Pr des cenneies encres 17 lisable : C'est pourquoi nous avons établice modele de seringue è $ ee ë se . 1 tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston cs Seringueen pois Seringue en boite 4 Be est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans ue SN + Fire tt | = un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue ou FRS CRE une aiguille en platine ou en acier. 1 gramine.. ..... No 6 fr. 50 A2fr = Ces seringues sontfournies en une boîte en métalservant pour Re RER 7) 60 135 50 Te Ja stérilisation avec deux aïguiles en platine ou en acier. Les D re DR ETES {1 » 95 45» 2% VE aguilles en acier présentent inconvénient de s’oxyder, on peut Re . 15 D 18 » 50 À — toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de ÉD a a on 13 » 29 » 50 = l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. Des He me dou 26 » 1 Pa = Ampoules ovoïdes à crochets : Ro | AMPOULES A SERUM me À a pièce La pièce Ampoules bouteilles, embhallées en boîte : 60 grammes. ofr. 90 500 grammes. fr 20 | 1 centicube. 500, blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 1 “ io 0 D 4 — 1.000 ESS» DNS 2H0PR NS Lo 5 à À 2 me 500 NS Gr D oh 0) 3 | PR 0 SE 1.000 Tom rie Gr | Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. LES FILS D’ÉMILE DEYROLL: 46, rue du Bac. Paris, (€ _ 006 Sn Rene Res nennoes QU EnS LUE (JS 06 MI] UOISUeUI(T ‘SQNUTJ99TA Sn[IPO2017 €. 0G 0600 EEE CR RES 3 00 0 ErTAUS X< gg (oyed) A Es « 08 ne en pr C0 (0721) SAISON SNINESOLUIUO] ‘a] 0CG nor rep Qi QUE () EC SU uUOITSUSeUUI(] ‘snssioripenb snaneso{u]u9T 6 Le S171ILdZ3Y 3Q S171ISS04 SA1LL111N0S GOT “re Re r LE UOpOuS | € 008 *‘*" etes. dr TS to ECC 007 CIGALE CRENCE CE BONE OS °'’RAPUBRLUEIES « 00% sos rrs res rss LRCbIdS | € ScT A El € 009 ‘°°°: testts tete snPODOT) » SUD 07 RASE NERE sus... :snjouoprdouT, DOC US ERP RE CDS of, "ODAJIA 9860 snos sojuosgrd juos S99po091d $01p09 op uor1d99x9 | e ‘sooard SO'T "DATE [ot uü od -n9T 9P 9] 09 7 )] U9 9)UCJSIP R S9} -UOUWAT J9 fOURI) Np XN00 Jues ‘SNorJAESEp JUOS SO soj suoy suorvaedord $09 sue AN3H9NV14 V1 V SILNON SNAIOVALVS LA S371ILda4 3Q S31N9ILYVS3Q S1L1L313N0S CC07 RENE RS SR ‘'e[OIuae") C 01 > — ‘SUJEJSUO MOT, op soyjoan) ‘snumSne snojoiq | € GI "OUR IT ‘CSO[NOPUL IPUEUEIES CC G£ ‘‘enbixoy{ ‘poqunpr uopoarg VIHaOWN © OTr ERP ES etonquerdes = : eubueuy ‘sueur ewuniyduy | 8 As CG «00€ SOI DOS RES RIRE DST RAA Cr: _ : “SIPUIA CAT ; 500 0 arrv Q : = ef ‘snoruodel snyouexqoyd{rn | © 9 A SE U SAIS SAN 1] 08 been core -Liroe|eur0 9 DOUCI,T ‘EJUO[NOSS EUCA “ef ‘snoruodel snqouexqojd {is VHANY SN3IOVYLVSI 3G SALNOW SALL3711N0S € Gg — ‘{SWEUSeIPJ|C ST — ‘siqqSeiy smsuy C GG 111111" 'eouea ‘sidse vaodrA | © 87 SRGRES ODULI ‘Soyojeyo sdog € DE 'oMp6[V ‘œunyuooer sypodoroo | « ag °°: 'OISTUNT, ‘SI[UULIJO Snoug (C cz — :xquu sujouopidour | © a — : eJep000 — 0€ ‘SOUCI ‘SNAUIJIPIUA siuotur7 | Ç CF ‘2217 'eOUCAIT SIPIUA RJIO90rT C 06 12 eSoupS SNS — | © DZ :‘uer{o9) ‘sisuo)esuoq snuvie À COST D SLOnDrv ioqos — OT Go) oo EL Dion cou : : : XSEWOAP) GC 06b ‘°°’ "epuy ‘sninjow uoAgq | 0% ‘:! 1!" euTOqUuVY ‘SUCIOA O9E4(T CO OGE °°° ""NS9IT ‘Snunnw sopoung | ‘ay GG ‘°‘oe8[y ‘sueSynaA CHE AATe) 1] 08 11 IIS ‘d0Jo1JSU09 0e VIGIH4O | Hinvs 66 oL'STUVd 064 ND on ‘y ATTOYANC A'IINAQ S'IL SAT « 008 se ie vero res "oleuorpriogut € OT DO0DNNEpENS) rem] opnis19) enbuowuy ‘snqnoe sn|iposo19 | & 91 tt TISOU ‘een — C 008 ‘*:’idississtgg ‘snront aoge8yy | « pe *’‘:uer{o9 fsopouroe — (CNGz "de ‘vorjowuoos — VITIAONIO 9 ‘TJ 97 "OUPS [Y COIUEJANEUT OPnJSOI, € 08 —‘TunwoS0na] tUnUxoSOUL/) : °1J GE ‘O91XO{ ‘SISUSIU0S910 SÂWWET) VINOTHHI S17!/Ld34 3G SIALNOIMN S1LL3713n0S € 07 = — ROHOI PINOT | C 07 _ — ROUE] XLQ CT _ = . œpio]eoy | cr — — SIIUSINA 090 € 07 — — sdoa1poq | © 6% — =: snonsauop Sn[[er) C 07 _ — SUpUNIPII SET | € 07 — — RIAIT ECLUN[ON) C 07 -— — exe CON | C 0% — — eepnvo vor € 0Q — — seuy904Œ seu | C 0% — —_ SnA10 CT — — SQUEJO I, | © 0 — — SIPIITA SNUI991) 1] 6G opte Jo oyed Ropaiy l'y CF ol Jo oped SUIUNIS ‘OTAM9 9p 961} oun,p uoLout ne neoyerd ans o9xy 7s9 90a1d oubey9 IN3H9NV34 V1 V S11LNOUW S131Nn9iILYVS3a XNVASIO.Q S1711V L3 S3LLVd € 9 Petenrieeretssrttier tome [QC ou — fODUCAT ‘VII NIORT | € ç ‘’oped — ‘snueJG], & 9 srerrestreseseeesroned € 9 :‘-ope s) DE Se foueay ‘Rorjore epnoaequaf | € 9 opyed — ‘erpodeo snypoueA «€ 9 “top ee "one — % es C9 ‘'::'toged — ‘eprop mp | € 8 ‘royped ‘oouvax ‘eorouro vepiy « 9 “+2 01e a € 9 ‘7°: oped ‘oouerx ‘sdoorpoa SHNOIGO4HI| C_ 9 °’'eTre = ES = SHŒO4O92d € 9 'eped — ‘rouutue} xs Cr ones CT AN ee 2e C0 roped — ‘sur | ni on oui Le RO TE in Bi c EC ‘oyed PL ( oerqueo BUL91S CS ait se IROnENTEOS ET 3 06 7 OP = Ée IAVY : 0 » *’oged — ‘sreSqna oopng (or [One — — — GE r0) le an des er *“oped ‘eouery ‘snsiu 1971d00% € 9 *''topd — ‘seyosoq seuy : AR ee ns SHUHLIdID9V “If 9 *:"oped ‘oouray SNJ LOSUVY C-y ‘one fs rt SHUHHSNV “A 7 oped ‘oouer BLOUI9 XP Ad4n09 93AV XNVASIO.G SAINVYO ALAON SLLATAANS PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES AMATEURS PHOTOGRAPHES h “AS DE TRÉFLE”" HABER Frères g C'F ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 42, rue du ue tre-Septembre. PARIS (II°) PLAQUES 65 ù USINE . ÊLE à à un RMENT (Seine) Le PATERS AS DE TRÉFLE” | on | u | MOBILIER | ET MATÉRIEL SCO LAIRES | CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, 46 PARIS — " et paléontologique DE LA CHEMINS DE FER DE LETAT > Billets de bains de mer (jusqu’au 31 octobre 1910) ) L’Administration des Chemins de fer de l'E dans le but de faciliter au public la visite ou 4 séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, F délivrer, au départ de Paris, les billets d’allerif retour, ci-après, qui comportent jusqu’à 40 She réduction sur les prix du tarif ordinaire : 19 Bains de mer de la Manche. — Billets ind) duels valables, suivant la distance, 3, # et 10 jo (Are et 2e classes) et 33 jours ({re, 2e et 3e classes) Les biliets de 33 jours peuvent être prolonÿ d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant s plément de 10 % par période. 20 Bains de mer de l'Océan. — A. Billets ind duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, a faculté de prolongation d'une ou deux périodes 30 jours moyennant supplément de 10 % par, . riode. B. Billets individuels de 1re, 2e et 3e classes,, lables 5 jours (sans faculté de prolongation), dux dredi de chaque semaine au mardi suivant, ot} l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre 1910). Billets de famille valables 33 jours (ire, 2 3e classes) avec faculté de prolongation d’une deux périodes de 30 jours moyennant supplém de 19 % par période. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éprreurs À à Cés billets sont délivrés aux familles compoÿ 416, RUE DU BAC, 46. — Paris d'au moins trois personnes voyageant ensem pour toutes les gares du réseau de l'État (lignes Sud-Ouest), situées à 123 kilomètres au moin | Paris, ou PR “Machine à Écrire D SMITE PREMIER EI ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER (COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEÏ PERMETTANT UN DOIGTÉE ÉGAL ET RAPIDE ll LE SEUL CLAVIER RATIONNEL À ù ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL RÉGION PARISIENNE DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES Avec 1G2 figures dans le texte et 2% Cartes hors texte donnant l’empla- cement des gîtes fossilifères. PAR P. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM HMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 — cartonné, 6 fr. 75, franco, ‘7 fr. 25 | Wéo NZ | Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter col 89, rue de Richelieu, DES L| So D mm Le PARIS. =— IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 17 ns _ vd ROME ETUI; EPA da ON RM CE fre À + /Tèd D) | ne oo | NU NAN f l il A £ EE] PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROUET, Secrétaire de la Rédaction | SOMMAIRE du n° &5@6, H°r Mai 1910: Les crabes fossiles de France. P.-H. Frirer. — Excursions ornithologiques au bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux. MacauD Aususson. — Coléoptères exotiques nouveaux originaires d'Amérique. M. Pic. — Nouvelle race humaine fossile. D' Devrozre. — Mœurs et métamorphoses des Coléoptéres de la tribu des Chrysoméliens. Capitaine : XamBeu. — Les Fourmis moissonneuses. D' E. Laroy. — L'expédition polaire Jean } Charcot. — Silhouettes d’Animaux. Victor pe CLeves. — Académie des sciences. — | jo { Livres nouveaux. — Bibliographie. à ne ABONNEMENT ANNUEL Payable en ou mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bao, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS HéncectAlgéene.. 0 De M9 /10/ 5) Tousles-autres pays... 11 fr BU NUMEÉT ON Lee Chr 0 fr. 56 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAHI. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAG, PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS PRIX : 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossisséments. La platine est recouverte d'une plaque en se trouve une série de diapliragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° À et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résullats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et ee 95 fr. no DVD m Ê r HE Il | | | | MANU ercales Prix ee DE ÉD ER RC RCE Le même microscope à renversement 12S fr. Seringues stérilisable 46, rue du Bac. à injections DE TRAVAUX PRATIQUES ste 108 ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine LES FILS D’EMILE DEYROLLE, SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS Ç nl n Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l’animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres MONT liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la l première qualité d’une seringue à injection est-elle d’étre stéri- Prix des sernmenes enterrer is lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue ë e ë ie À rs tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston nn Seringue en boite Seringue en boîte … Wu est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans ApaGe te Le entes AA qe sos En un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue ie AGREE à RAS ui une aiguille en platine ou en acier. 1 gramme. ...... AE 6 fr. 30 : or = Ces seringues sontfournies en une boîte en métalservant pour CR A RE te Ar ARTE D 13» 50 la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les SUAqLeE A EE LA » 98 413 » 925 | a aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut ea NN PRES # 45 » 18 » 50 Er toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de ON TS CE CS CN 15 22 » 50 | l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. DO EE ME CN A ARE STE 26 » LS ve AM PO U LES A S E R U M Ampoules ovoïdes à crochets : La pièce La pièce Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes Ofr. 90 500 grammes 2fr. 20 1 centicube, 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. AR 10 45 RME ODOR EEE 2.» 15 0 HEAR 1.000 RS Ne LD où 2 — 500 — 34 » — 35 » ; 2 —— 1.000 — 60 » — 65 » 2 LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, « 07 LOIPAN ‘snostideo saysiqesr | & Tr ‘oqjoueyy ‘Suuerqo) soy{pourtuy € 09 oriremersiee ee FOQUEUT IHEVNIDOLIH Id op S9)0 LPS[NA Snonoi ; ; € Cr DT C_ 06 OQUCAOJIPO ‘EUOOU CULANN “ut ‘snueuoqueo ER G206 Aueny ue920 ‘SHESNA 18000 | | ce ‘UV 890 ‘sueSpnA snBueII0 NN GUESS CU PAT © 0g °°°: "ooue1] ‘SUESINA CSO[Y : [Bu Y,p 59109 “enqriow snpor) UC Gz ‘’:’eqoueyy ‘sn8uorey eodnjo é $ ; (CCR ‘UBIIOJIPO IN ‘SUBJI[OA Sn990X" INIHILNVOVNV CN °°! 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FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 cartonné, 6 fr. 75, franco, ‘7 fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS AG, RUE DU BAC, 46. — Paris PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 17 TS AMATEURS PHOTOGRAPHES L ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ Machine à Écrire “ ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER (COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE | LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 4 lb ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE Téléphone 277-695 1 MOBILIER | ET MATÉRIEL | SCOLAIRES CATALOGUE GRATIS Il LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, 46 | PARIS NE 2 CHEMINS DE FER DE L'ETAT |. Billets de bains de mer (jusqu’au 31 octobre 1910) / L’Administration des Chemins de fer de l'Épl\ dans le but de faciliter au public la visite ofl séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, délivrer, au départ de Paris, les billets dalle: (à retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 94 réduction sur les prix du tarif ordinaire : L lo Bains de mer de la Manche. — Billets ind duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 10 ja (Are et 2e classes) et 33 jours (1re, 2e et 3e classes Les biliets de 33 jours peuvent être prolon d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant s plément de 10 % par période. 20 Bains de mer de l'Océan. — A. Billets inc duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, 4 faculté de prolongation d’une ou deux période 30 jours moyennant supplément de 10 % par riode. B. Billets individuels de 1re, 2e et 3c classes, | lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du dredi de chaque semaine au mardi suivant, of l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre 1910). | Billets de famille valables 33 jours (1re, 3e classes) avec faculté de prolongation d’un deux périodes de 30 jours moyennant supplér# de 19 % par période. Ces billets sont délivrés aux familles comp} d'au moins trois personnes voyageant ense pour toutes les gares du réseau de l’État (ligne Sud-Ouest), situées à 123 kilomètres au moi Paris, ou réciproquement. SMITH PREMIEE F Tant | DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL M) The Smith Premier Typewriter û | 89, rue de Richelieu, Paris. me € ne ! 32e ANNÉE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SORIMAIRE du n° SE57, 15 Mai 1910: } Les crabes fossiles de France. P.-H. Fraitez. — Coléoptères exotiques nouveaux origi- | naires d'Amérique. M. Pic. — Les genres de la famille des Césalpiniacées du globe, | leur classification et leurs principaux usages. Henri Cour et Louis CAPITAINE. — : Excursions ornithologiques au bassin d'Arcachon et au lac de Cazaux. MacauD D'Au- -BUSSON. — Descriptions de lépidoptères nouveaux. Paul Tarerry-Miec. — Mœurs et métamorphoses des Co'éoptéres de la tribu des Chrysoméliens. Capitaine XamBeu. — Mœurs de la grenouille volante de Java. Dr Laroy. — Académie. des sciences. — Bibliographie, — Livres d'occasion à vendre. — Gites fossilifères de la région Pari- | Î sienne, ABONNEMENT ANNUEL Payable on an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!‘ DE CHAQUE MOIS 1° Evancé et Albérie de ce. Dec 10m» — Touslesautres pays. , 2. Lo... A1 ir ER AUNUMETO. 6. 0. + Difr 56 Pour changement d'adresse, joindre O0 fr. 50 c. à la dernière bande, > Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLEKX, Naturalistes.' 46, rue du Bac, PARIS SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES! PRIX : 95 FRANCS | C’est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l’emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l’éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n°3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en _ outre, êlre d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des ns ._ recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l’éle- 1 p 1 Il vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- Dhs ji merciales. Prix........................ RAR RD 0 die 95 fr. Le même microscope à renversement 125 fr. nee ER PE LES FILS D'EMILE DEYROLLE, SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS 46, rue du Bac. ; KA) Seringues stérilisable 5 à injections & 0 a Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- ) a riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de | | )) j TT l 1 l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la = première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- Prix des seringues en verres : lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringne : ME 4h BI /ET MY CN # 1 : tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Cabacits Setnge en joie Seringue en boîte à Fe est formé par un cylindre plein rodé à l’émeri et glissant dans qe Fe cp de Res els | = un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue ee Le PS D une aiguille en platine ou en acier. À gramme............... 6 fr. 30 42fr | Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour HAE : AL 7 » 50 413 » 50 Î [= la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les SP ne TA 11 » 95 18» 25 | G aiguilles en acier présentent ’inconvénient de s’oxyder, on peut BUS PT MR ane 15 » 18 » 50 Me toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de | A0 ET RES Rares 413 » 22 » 50 1 | l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. Dre ds rare 22 » 26 » < (o Ampoules ovoïdes à crochets : 1 AMPOULES A SERUM 1 La pièce La pièce Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grarnmes... Ofr. 90 500 grammes... 2fr 20 0 À centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 125 1 4.5 1045 1.000 1 2070 4 — 1.000 — 55 » ES 250 ni ah à AE nn | 2 — 500 — 34 » — 35 » 2 — 1.000 — 60 » — 65 » LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, CGT € ST € Gr (47 CO 47 (C ST € GT € Gr € GT @ GT € GT « GT « GT ‘ay Sy € _OTY € 08 « 08 ‘AJ 007 C_ 0 € L C_ 08 C ST 8 (LU € 0 “IT 8 < OO TE — onbissowuoy — a Ex — onbio9019j9y — ui _ — onbioo{qdip ejepneo — Le = — oxqmop — — RE ‘eyoeyje,p jurod uos 9 ojduurs oqeue — ‘1 Oue[NIRJUe) AUPSIO U9 29JIPOU — — ::: UOUPXI @p AUCSIO U9 99JIPOW — — rte? 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P. H. Frirez. — Coléoptères exotiques nouveaux originaires d'Amérique. M. Pic. — Les raretés de la Flore française. Hrcror LÉvæiLré. — Des- criptions de lépidoptères nouveaux. Paul Tarerry-Mirc. — Les genres de la famille des Césalpiniacées du globe, leur classification et leurs principaux usages. Henri - CouriN et Louis Carrraine. — La myrmécophilie des Cecropia. D' L. Larov. — Sil- houettes d'animaux. Vicron pe CLrèves. — La culture du cäcaoyer au Gabon. — Les ; poissons sur les monuments pharaoniques. P.-Hippolyte Boussac. — Académie des à sciences. — Gites fossilifères de la région Parisienne. À 6 d ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, he: LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!” DE CHAQUE MOIS France et Algérie me Se EU frein Tous les autres DANSE NT mi Verdi en 41 fr. é Ésredu numéros" 0h er." 0 fr. 56 Pour changement d'adresse, joindre O0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL . ee Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS <: Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d'être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringne tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston sn Seringue en boîte Seringue en boîte | est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans Pope avec deux aiguilles avec deux aiguilles M un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue Du : RE ee panne | une aiguille en platine ou en acier. À gramme de ice 6 fr. 50 A2 fr 1 Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour D AU REA REA TENUE 43 » 50 1 la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les ee D 11 ». 98 45 » 928 | aiguilles en acier présentent ’inconvénient de s’oxyder, on peut me A ue 45 » 18 » 50 | toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de AD ET RS Are ot 13 » 29 » 50 : l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. 20 — RSR CD) 26 » ° | { sl 2 2 y ; f LES RÉLS D'EMNILE LES FILS D'EMILE DEYROLLE, SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS « “pe ne 1 a —— Seringues stérilisables V “ose Lo à injections 46, rue du Bac. " DEYXROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES! _ PRIX: 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument, Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à'exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d’un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- meérciales Prix 400 pee er eu seven ec DOUTS Le même microscope à renversement 12» fr. 1 | - TUS du Bac, PARIS. 7e. En em eg nm = on y | | | | | l Prix des seringues en verres : AMPOULES A SERUM | Ampoules ovoïdes à crochets : Les noms des fleurs PRET UN La pièce La pièce À Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes... Ofr. 90 500 grammes. a fr, 20 A “enticube, 500 blanc] À 8) 1 125 ee ADM 1.000 — 2 » 75 1 cer 1 A anches ARE 34 de 950 Re 1 me 500 — 035 » EL Ta 1.000 = 168 bb ; RAR ï k LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, ES 29 ON CD ON 1 209 29 ) = = M a 29 NN = NI GNU ti 1 ON 00 = 2 Dm NN Pa)} SUR D OS OT ONE PEU NE ES oT ‘ur19 e aJu104 RER SRE nu RSC AS NE A AT ‘ayonojor Juouau RP » TJ RE ERNEST) pae2eId Up 09H04 Rs ee P000 06006 ee A “uoyeu) 32 & ‘06 1 ‘7 ‘‘’‘’(ousopaoq) saizl Sorg ‘ortnef op Sopiney uo sojuroq DRE ARRET ES RAR TR ST S CDI) SOIZÂT SO'T ‘suring Éd ra à 200 ORAN ACC 00 0 TO DROGUE 0h00 00 0 0 TÉL -10{) ammerH-omo8neT ‘(sjuouSery spura) dorine op of[Ino] ue sojurog DOC ISI1OJJPIS-SOUUETT ‘um °°°" "‘"(ousopio(g) apner-ornws8ne ‘(soossvo) torine| op eppmey uo sojui04 COOL CIE ë ‘SA10}RT) ‘sogyonojor sajurod s9719q PROS AUS d — — “OLME, 9p SM} U9 SOJUIO ‘suring ‘opnes op eJ[Noj U9 Sajuioq Ptit (ouSopao(f) omnepj-ono8neT onne, 9p 9[[Me} uo SOUO 39 OT A Ne °t"°"(ausopiog) oMmep-one8neT ‘ueL SOJUIO PPT tr trnrr terre: (ouSopio() SMNEF-ONOSPNENT “HOME OR Ed LOT]-J9-OU08Q) DUNIOQ MOTINETT 9p O[[IMOF u9 SAUIO Jo £ PAC TOO OT ON 0 0 DS È ES NE 2 ** (Oxrorr-Jo-ouoeg) 9unpog ‘SOU2N0J9X SAUT ‘U9OIU9IUPSCII — u994JUI0S jo y 'z DD PACE TT STONN "I AE JD p ‘trees... 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PARIS (If°) ’ Î USINE MODÈLE à à Saint- “Maur 1PeIne 6) E PLAQUES He PAPIERS ASDE GUIDE |: Géologique À pa éouto ogique RÉGION PARISIENNE DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES _ Avec 16G2 figures dans le texte et 25 Cartes hors texte donnant l’'empla- cement des gîtes fossilifères. PAR ©. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 cartonné, 6 fr. "75, franco, "7? fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éprreurs 46, RUE DU BAC, 46. — Paris “Machine à Écrire . PERMETTANT UN Téléphone 277-65 à T'ARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, 1. RUE CASSETTE. I M US L 1 “AMATEURS PHOTOGRAPHES 1 ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ : | 3e classe : 43 francs. départ 3 jours au moins à l’avancé: @e d - réduit à 2 heures pour les billets demändés à | Montparnasse et à Paris- Saint-Lazare, du . lables 5 jours (sans faculté de prolongation), ". “SMITH PREMIER ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLAGEME E| LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ‘4 | ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE : TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'ETAT. 7. Excursion en Touraine. Billets d'excursion à prix réduits, valables 15 jou _ délivrés toute l’année, par les gares du réseau” l'Etat (lignes dü Sud-Ouest), et pouvant étre. longés de 2 fois 15 jours moyennant un suppl de 10 % pour chaque prolongation. ire classe : 26 francs, 2e classe « Itinéraire : Saumur, Montre : Loudun, Chinon, Azay-le- on vel renault, Montoire-eur- le-Loir, Ver de-Braye, Saumur. (Faculté d'arrêt aux gares intermédiaires). Billets spéciaux de parcours | complémentai] pour rejoindre ou quitter l'itinéraire#du os .| d'excursion comportant. 40 % de: AU On ‘prix.des:billets simples, : ! La demande des billets doit être! faite à la Æ 71] _ Billets de bains de mer (jusqu'au 31 octobre 19 L'Administration des Chemins de fer, de 1 dans le but de faciliter au public la: “visite. séjour aux plages de la Manche et de l'Océan délivrer, au départ de Paris, les billets d’al retour, ci-après, qui CORRE jusqu’à 40 réduction sur les prix du tarif ordinaire : lo Bains de mer de la Manche. — Billets int duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 40 j0 (Are et 2e classes) et 33 jours (re, 2e et 3e classes Les biliets de 33 jours peuvent être prolor d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant ; plément de 10 % par période, 2 Bains de mer de l'Océan. — ‘À. Billets ind] duels de 1e, 2e et 3e classes, valables 33 jours, 4 faculté de prolongation d’une ou deux périodes J 30 jours moyennant supplément de 10 % pari} ‘riode. | B. Billets individuels de 1re, 2eet 3° classes, dredi de chaque semaine au mardi suivant l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié} Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre 1910). | Billets de famille valables 33 jours (1"e, 3° classes) avec faculté de prolongation d’une deux périodes de 30 jours moyennant suppléni deg % par période. | Ces billets sont délivrés aux familles compe 4 d'au moins trois personnes voyageant ensem} pour toutes les gares du réseau de l’État (ligne a] Sud-Ouest), situées à 123 kilomètres au moin | Paris, ou AROTEURE FE À o! E Fu "| n DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE | ls DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL D' The Smith Premier Type nt C | 89, rue de Richelieu, Paris. À 32° ANNÉE Il | AE 1 il PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction E PTS SORENIANERE du n° SGA, 15 Juillet 1910: Étude sur les Nymphéacées fossiles. P. H. Fnirer. — Les raretés de la Flore française: Hecror LÉveirré. — Mœurs et métamorphoses des coléoptères de la tribu des Chryso_ méliens. CariTaiE Xamseu. — Descriptions de lépiäoptères nouveaux. Paul Tmerny- Misc. — Nestor notabilis, perroquet de la Nouvelle-Zélande. D' L. Laroy. — Les genres de la famille des Césalpiniacées du globe, leur classification et leurs prin- cipaux usages. Henri Cour et Louis CAPITAINE. — Académie des sciences. — Ca- talogue numéroté pour classer en collection les maladies cryptogamiques des plantes. né : — Gites fossilifères de la région Parisienne. ee OR © ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bao, P£&RIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS HénbeetAlbénes ee . 10fr: » — Tousles autres pays. : . . :. .. . . , A1 (x BR dUNUMÉrO 6 2 0 4 Ur. 00 Pour changement d’adresse, joindre 0 fr, 50 c. à le dernière bande, sm mc Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux . BUREAUX DU JOURNAL | LE Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 5 46, RUE DU BAG, PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS OUR C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. Ba platine est recouverte dune plaque en j ébonite pour l'emnploi.des acides et produits chimiques ; sous la platine | se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le syslème oplique com- prend deux objectifs n° 2 et n°7 et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant 4 un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré É avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se serl pas et à 1 avecune cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. à Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résullats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- ; tiques, d'en remeitre un à chaque élève qui peut désormais travailler 4 par lui-même sous la direclion du professeur. Cet instrument peut, en ôlre d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des — outre, s du LUN recherches d'histologie, et l'industriel pour l'étude des textiles, l’éle- | DU u LE vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- EMA LUE menciales. EIRE ROUE POP RIDIOES O5 — = Le même microscope à renversement HI fr. BRUT ARR ve MÎ NE AU LE PAGE US in ms APN EN D LEE RC TP CPE PRIE DEEE TRUE SIRET SOUPER ENNEMI ETES . LES FILS D'EMILE DEYROLLE, | SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS M 16, rue du Bac. Seringues stérilisables 2 à injections Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- SE — riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de 1 | D ll) | l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- } | | | |] | tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles | | il | 1] ll | servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres — = liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, Ja : première qualité d’une seringue à injection est-elle d'être stéri- De RE ARE ee lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringux Re ane ; Re FA tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston ” Seringue en boite Seringue en boîte Rs est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans Cana? ENCE COX GEPURS Cenee den ane : un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue Fa SE EUR Se DRE une aiguille en platine ou en acier. 4 oramme. 6 fr. 50 12 fr Ces seringues sont fournies en une boîte en métal servant pour ot Re sut ; Res la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les Res nues ES 14 DA d. aiguilles en acier présentent ’inconvénient de s’oxyder, on peut RS RÉ ne on AAA 18 » 50 “Le toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de 102 Re Ne 13 » 29 » 30 Le l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. Le Re DA 26 » AMPOULES À SERUM Ampoules ovoïdes à crochets : La pièce La pièce | Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes 0 fr. 90 500 erammes 2 fr 20 1 BY .. . D .… . | 1 — RAP DNS 1.000 en und A) AL) El à Dies 1.000 or ee Go, Re en 4 | Din De 500 he are . |: | 2 — 1.000 — 60 » — 65 » Ë LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris centicuhe, 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. | 2 es LPO GOERNER >) CS € 01 € & CG LCA OT € 07 es 06 & € G (RG 06 & 06 & « 2 « G © (TI € 08 CO «6 (GNT C ca (QC: GT «C OZ « 07 «© 9 «C 0Tr « ç «C € CY « 07 « e « G ((ON + «€ L « té (RG GC & QG (GRO C 6 € G « y € OI « ce (GT (OT CU % © SI € OT CYy 0GG (IG “IT OF J L'SIHVd ‘284 np ons ‘ge cu Annette tr nOS910 MOUUSIPISO == SR RSS RE OT OT NAT °N EE ER MAR OR ON TOO EN É THOUDO DOTE ARS PE TNMAO) AN es te NO ETAT NOTES PRES atueA{su24 — — 39 DSC ‘08 3 ‘09 7 SENTIER OU (©) CAES Lt J9 e ‘08 4 %é ST CCC ECRIRE AS BUT U OA RE es 39 0G TL NS SRE SJOHONSSESSEI — en 19 06 y ‘e Ga .. HSE STOUTT SXOIS rs D dodo SÉPR Ole DiS HAE :: *OLHOJIEO) ‘uUSpISGO ae SSD OOo NÉ D ares on do tie ve ‘xopts FE ÉD SP CE panT Son RDC OR moyoounoo “zjrenb NS JORDON CR br eee ns ER *! SESUCMIV SXOTIS U9 Sa499]] 2P SAJUIO EEE RS AURA ONE) OO NOT HOAUS ouod JUIL 2pPUBAL) PR SAGE 0 0 séreerertetet2::t:22 {+ "2SSInQ Op out Op SI0Q UO OUIEE) jo Gg ‘‘‘'°":""""ossIm@ 9p AUUOL 9Pp SI0Q u9 aureS es surp — jo QG Gp “rite. 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Billets indi vi} PAR duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, ar el | à | faculté de prolongation d’une ou deux périodes d' 30 jours moyennant supplément de 10 % par] pé riode. à | B. Billets individuels de {re, 2e et 3e classes, va! lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du vei} dredi de chaque semaine au mardi suivant, oud] l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. &:| Billets. de vacances (jusqu'au 1er octobre 0 4 Billets de famille valables 33 jours (1, 2e 3e classes) avec faculté de prolongation d'une oi deux périodes de 30 jours moyennant pres D} de 10 % par période. Ces billets sont délivrés aux familles composé (] d'au moins trois personnes voyageant ensemblé pour toutes les gares du réseau de l'Élat (lignes dl d Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moins, | Paris, ou RARES “Machine à Écrire SUITE PREMIER 7 lr ÉCRIT EN TROIS COULEURS ; CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME ! Li. PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE | Al LE SEUL CLAVIER RATIONNEL L ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ». H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 — cartonné, 6 fr. ‘75, franco, ‘7 fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, éprreurs 4&, RUE BU BAC, 46. — Paris En Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter 89, rue ÎE Richelieu, Pari TARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, |. RUE CAS8ETTE- ne - TE RE F me. “ FRONT ET SU ns < 22,7 1 fort HER Sc © 39 ANNÉE # 2 SÈRE. — q [YU } t / PARAISSANT LE 4 ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction MADNANIANBEET dun n° BG2, 1 Août L9DAO : Étude Sur les Nymphéacées fossiles. P. H. Frirez. — Les Plusia (Lep. Noctuidæ) de la Haute Picardie, premiers etats de P. Moneta F. ; polyembryonie de son parasite. ir G. Posrez. — Une herborisation microscopique chez les moisissures blanches. Henri. LE SN TNNE Courin. — L’aurochs et le Taureau. D" L. Laroy. — Mœurs et métamorphoses des co- in 4 ao on en léoptères de la tribu des Chrysoméliens, CAPITAINE XamBeu. — L'instinct maternel FN LE RS \ is ne chez les grenouilles. E. Massar. — Exposition d'ornithologie. — Gites fossilifères de la { , " URAL Lite O4 ie < région Parisienne. — Académie des sciences. — Catalogue numeroté pour classer en |. sl À collection les maïadies cryptogamiques des plantes. ABONNEMENT ANNUEL À Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac. PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l!l‘” DE CHAQUE MOIS | france el Algérie... . 0... AOfr, » — Tousles autres pays. . .. . . . . . . , AA (x Po du numéro 06.2 C0 fr 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, e me are Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JSOURNALI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLLE. Naturalistes, AG, rue du ——_————— PRIX : 95 FRANCS | C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- î teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et Ê | une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point 4 des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en Se | ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine J se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 9 et n° 7 et deux oculaires n° À et n° 3 donnant Û un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- ‘1 vaux pratiques el des recherches personnelles qu’on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des 1 recherches d’histologie, et l'industriel pour l'étude des textiles, l’éle- À vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- | 95 fr. 4 TE + du Bac, PARIS. 16, 7e Ï LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ll méccialess Prix et OA CN OR r RER RSPEE EEE ‘Le même microscope à renversement Le fr. LÉ LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS Seringues stérilisable à injections Les seringues jouent un grand rôle en expérimentation bacté- riologique : ‘elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la un première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- De ds ones ou tons à lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modele de’seringur 8 es L ME UE tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Ce Seringue en boite Seringue en boite gl! est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans FOACLE AA MANSS rase auce sue RL f un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue RS ÉSURY ( DRA CAVE à une aiguille en platine ou en acier. derammetmreree LUE 6 fr. 50 42 fr 4 r Ces seringues sontfournies en une boîte en métal servant pour ON a ES Re 4» 050 13» 30 la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les Ste Ua a 11 » 23 15 » 285 ÆŒE aiguilles en acier présentent ?’inconvénient de s’oxyder, on peut he ab 15 » 48 » 80 toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de TORRES AIR RE le LD 29 » 50 A l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. SR AL RS DOS 26 » D ; ï = à > 2 1 AMPOULES A SERUM Ampoules ovoïdes à crochets : one LL ( a La pièce ’ La pièces | È Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes Con USED Doha 2 fr 200 | ; 4 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 12 RU 1.000 — 42010 de 1.000 DE ns lala Neb0 RO EE) ASS 4 2 — 500 — 34 » —. 35 » { 2 — 1.000 — 60 » — 65 » me , ï à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, 2 - etuoqoid eutpnyng %L |°A SITELUSEUNU EUNOTEIO LE A ‘“MOP vSoioqn) eutydrowi EL | jf] ‘tue mootrputo euronde 9€ ; ‘4H ‘ŒO.P epnosnque CUT LE SALASECHEU 7 (xeA) smeuerd srdomusq #£ LA SSE Ver UJESTAR] CUTNPISSE) G À (mA) sneuerd srdoouoqg £e DNS eSsordop et69)S0199F TJ °A “UT ‘“æedsuo eOuoSAIOG GE MAN ee MU UOSSERT PÈRE 0 "À — RJELTS CUITE A JE D — SUHCS[NA IMS9)ST4duY 69 LE vjeuerduoo eurpnorwdO 08 ‘1 ‘HO BO9PSOI PUMHOBLI9]SV ne UJERTA@ EUI[OLPIS 6 ‘S9nS9/S0WOJUH = ARE PUNESVesc Te — SISU9ISIEC EUI[NACIO) RE nt Sa ‘1 — ejns eur JE un si D = QU eætus4d eurte8rA Se ee ee e PNR CAD SIPULO = Nes ir < "A TOP sueSo[o eUIUINE a , ELU TUTO NT e. 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PARIS (IT°) ne MODÈLE à Saint-Maur (Seine) | | LES PAPIERS AS DE TRÉFLE” rm RON re RE CHEMINS DE FER DE LETAT Excursion en Touraine. L] "1 70 € : Vien À de pat (A A) ire « Billets d'excursion à prix réduits, valables 15 jours SR SES Apr ONG EN (a délivrés toute l’année, par les gares du réseau de A I III : l'Etat (lignes du Sud-Ouest). et pouvant être pros longés de 2 fois 15 jours moyennant un supplémen 1 de 10 % pour chaque prolongation, 5 : dre classe : 26 francs, 2e cIasse 22220 francs 3 3e classe : 13 francs. Itinéraire : Saumur, Montetis -Bellay, Thoua ë Loudun, Chinon, Azay-le-Rideau, Tours, Château}, à renault, Montoire-sur- Je-Loir, Vendôme, Blois, Pong de- Braye, Saumur. (Fac .lté d'arrêt aux gares intermédiaires). Billets spéciaux de parcours complémentaires pour rejoindre ou quitter l'itinéraire du voÿagé d'excursion comportant 40 % de RENE sur 1e | prix des billets simples. A lÉ La demande des billets doit être faite à la gare def L départ 3 jours au moins à l’avance. Ce délai es} réduit à 2 heures pour les billets demandés à ParishW Montparnasse et à Paris-Saint-Lazare. DE. LA Billets de bains de mer (jusqu'au 31 octobre 1910). M É : _Æ L’Administration des Chemins de fer de l'Eta 10 à dans le but de faciliter au public la visite ou ep} Ai séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fall déli F: élivrer, au départ de Paris, les billets d'aller retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 % ke réduction sur les du iarif ordinaire : à Du DANS UA RAYON DE 100 KILOMÈTRES do a de ne : ee — Billets. US duels valables, suivant la distance, 3, £ et 10 jours Ë 2° Bains de mer de l'Océan. — A. Billets indiv duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, avec} faculté de prolongation d’une ou deux périodes de | D. H. FRITEL 30 ue moyennant supplément de 10 % par pé | riode | : Avec 1G2 figures dans le texte (4"e et 2e classes) et 33 jours (1re, 2e et 3e classes). À À : Les biliets de 33 jours peuvent être prolongés ; et 23% Cartes hors texte donnant l’empla- d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant sup} % cement des gites fossilifères. plément de 10 % par période. PAR PRÉPARATEUR AU MUSÉUM ds + DRE B. Billets ddl de lre, 2e et 3e classes, v , 5 MEMBRE DE LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE nt lables 5 jours (sans faculté de pr olongation), du ven- "| dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou de e| Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié M Le, cartonné, 6 fr. 75, franco, ‘" fr. 25 Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre 1910). | Billets de famille valables 33 jours (1, 2e et} RRQ 3e classes) avec faculté de prolongation d’une o al Ù : deux périodes de 30 jours moyennant su plémenf : | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS AA dote £ | Ces billets sont délivrés aux familles com osé 46, RUE DU BAC, 16. — Paris dau moins trois personnes voyageant ensembles) pour toutes Les gares du réseau de l'État (lignes du! Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moins del | Paris, ou SUR | Tachine à Éerire *SWMITE PREMIER, ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENY PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE | LE SEUL CLAVIER RATIONNEL oo | ÉCOLE DE STÉNO-DAGTYLOGRAPHIE. DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ‘4 je PE Téléphone 277-695 The Smith Premier Typewriter Co, . 89, rue de Richelieu, eee mes: J'ARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, 11. RUE CASSRTIE. DAS 0e et > EL RE EP TS NS, De Ut EN NN I SR TU UT RU IT CRT ONE. VER TIQUE “ Fu NP ONCE PAL AT 32 ANNÉE. > SèmE. — N° 563 13 AOUT 1940 ll ds il ji je li in nn it ns PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Ù eue. _ Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SRONIMABIRE du n° 563, 15 Août 19EKÉ0O : | i Etudes sur les Nymphéacées fossiles. P. H. Frirez. — Description de Noctuelles de la | Guyane française, En. Braranr. — Une herborisation microscopique chez lesmoisissures blanches. H, Coupx. — La locomotion chez les serpents. D° L. Laroy. — La culture des essences caoutchoutifères à Madagascar. — Exploration d'Océanographie b'olo- sique. Dr Deyrozre-GuirLou. — Académie des Sciences. — Réunion extraordinaire de la Société géologique dé France. — Livres nouveaux. — Catalogue numéroté pour classer en collection les maladies cryptogamiques des plantes. | ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rne du Bac. PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS France CHANSODIe e L0 Ur #v —— Touslés autres pays. 4. 2.6. à: 4{0lr. Banednumen ee 0 fr 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à le dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux . BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAG, PARIS AN SX ot Ag TE ES H'KBULE DEYROLLE. Naturalistes, 46, OPE DE TRAVAUX PRATIQUES rue du Bac, PRIX : 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système oplique eom- prend deux objectifs n° 2 et n° 7et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des lra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en. plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra: tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais (ravailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en. outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d'hislologie, et l'industriel pour l'étude des textiles, Léle- PARIS . A Fac, PART. rire ROLER, 46. E ln Te D ee . l 1 “ Ro Le mére nerciailes, PL AAA R AR RARES CALE PE DRE SA ; renversement A5 fr. microscope à vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- Là LES FILS. D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. stérilisables à injections Seringues Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringue tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston 95 fr. TN on Prix des seringues en verres: Seringue en boite | Capacits. Seringue en boîte est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans ANCCHAEN NE NES ESS SUES se aiguilles un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue es a sn e RAAAE ; une aiguille en platine ou en acier. A'oramme Nue Gir 30 fr Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservaut pour GRACE ui ere 5 » 80 13 » 50 la stérilisation avec deux aiguiles eu platine ou en acier. Les SEE M RENE PA Neon 15 » 25 aiguilles en acier présentent ’inconvénient de s’oxyder, on peut RAI RCE A et 18 » 50 toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de RES AE At ee a 13 » 99 » 50 l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. DD NES AU tons 26: His SR Rene AM POU LES A SE RU M Ampoules ovoïdes à crochets : La pièce La pièce Ampoules bouteilles, emballées en boite : 60 grammes... Ofr. 90 500 grammes... 2fr. 20 À centicuhe, 590 blanches, 30 fr. jaunes, 34fr, Lee FR Lao 15 1.000 Be .. 29,175 î — 1.000 AUS 0 Se CE0 4, co 1 » 5û ; a 500 LAN Vo net ast 2 — 1,000 — 60 » — 65° » Les ampoules bouteilles ne se délaillent pas. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris, Go _pg 2errrerer serétretenrnee:8T UT 0 XX LE CU () : SUOISUOUI(} "29JUAMEUIO ‘10 ounon9)sod eue a HO Jtaane; 9p 9}10$ 9un Ans sv 2SEUUOSIO { GG CPC ECC nn nn °#f UQ Cartes hors texte donnant l’empla- cement des gites fossilifères. PAR P. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU NUSÉUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE De FRANCE Prix : Both, cartonné, 6 francs, franco, 6 tr. 35 6 fr. 75, franco, "7 fr. 25 — LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS 46, RUE DU BAC, 46 — Paris AMATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'ETAT. _ Excursion en Touraine. Billets d'excursion à prix réduits, valables 15j0 délivrés toute l'année, par les gares du réseau l'Etat (lignes du Sud-Ouest). et pouvant être p Jlongés de 2 fois 13 jours moyennant un supplém: de 10 % pour chaque prolonge tion. {re classe : 26:francs, 2e classe : 20, fran@h 3e classe : 13 francs. Itinéraire : Saumur, Montreuil-Bellay, Tho Loudun, Chinon, Azay-le-Rideau, Tours. Châte renault, Montoire-sur-le- Loir, Vendome, Blois, Po de-Braye, Saumur. (Fac lté d'arrêt aux gares intermédiaires). Billets spéciaux de parcours complément Pour rejoindre ou quitter l'itinéraire du voy d'excursion comportant 40 -% de réduction sur pee des billets simples. La demande des billets doit être faite à la ga départ 3 jours au moins à l'avance. Ce délai réduit à 2 heures pour les billets demandés à P Montparnasse et à Paris-Sant-Lazare. 1 _ Billets de bains de mer (jusqu’ au 31 octobre 1910) L’Administration des Chemins de fer de. V'ÉL dans le but de faciliter au public la visite où séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fi délivrer, au départ de Paris, les billets d’aller. retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 % réduction sur les prix du tarif ordinaire : 40 Bains de mer de la Manche. — Billets indiw duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 40 jouhil (Are et 2e classes) et 33 jours (ire, 2e et 3e classe Les biliets de 33 jours peuvent être prolo d’une ou deux périodes de 30 jours Dose AE su plément de 10 % par période. 2° Bains de mer de l'Océan. — A: Billets à indiv duels de 4re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, avet| faculté de prolongation d’une ou deux nétiodes il 30 jours moyennant supplément de 10 % pas pé : riode. : ÿ L | B. Billets individuels de dre, 2e et 3e classes, v va lables 5 jours (sans faculté de pr olongation), du ven dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou dé l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. ‘1 Billets de vacances (jusqu'au 1€ octobre 1910), 24] Billets de famille valables 33 jours (1e, 2e eh 3e classes) avec faculté de prolongation d’une | deux périodes de 30 jours moyennant supplément} de 19 % par période. he | Ces billets sont délivrés aux familles composées d’au moins trois personnes voyageant ‘ensemble: pour toutes les gares du réseau de l'État tiens dul Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moins « Paris, ou réciproquement: Machine à Écrire “SMITE PREMIER] ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DEPLAG CNE | PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL. À tu The Smith Premier Typewriter Co 89, rue de Richelieu, Paris. J'ARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, |1. RUE CASSEITE- - 32 ANNÉE. : 2 Séue. — %° 564 . 1 SEPTEMBRE 1940 FR x Pa r 3 F [. N it EU a ul fs PARAISSANT LE 4% ET EE 15 DE CHAQUE MOIS 0e Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° SG6Z, É Septembre 1910: 0 SE mes à + roses ra 1? fo Ex récolteret l'expédition des graines et des plantes vivantes. D. Bors. — Origines ét mu- tations dé la faune des mammifères d'Europe. E: Trourssarr. — Une herborisation- * microscopique chez les moisissures blanches. H. CouriN. — Quelques observations sur » le Busard ordinaire (Circus rufus) Ch: Group. —Faunes et flores océaniques. Dr E. } Ex { ! | Devrorce. — Biologie de languille. D' EL. Laroy. — Académie des Sciences. 2 ED ie rm rare mere oser Rae ntm He ABONNEMENT ANNUEL. de * payable en an Mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac PARIS el : ; AE + Cr ge ï AE ‘ ra Fe - LES ABONNEMENTS PARTENT DU |” DE CHAQUE MOIS See Hu Ch an is BhemvcechAlpere. 2. 10 .P< Tous les autres pays... !: {4x à Re Bi du numero pee ee 4 T0 3 S ne RENE Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, | Adresser tont ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux £ ne Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs R 4 £ d 46, RUE DU BAC, PARIS 0 E DE TRAVAUX PRATIQUE PRIX : 95 FRANCS 1 C'est un microscope modèle droil, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La plaline esl recouverte dune plaque en ébonite pour l'eaploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système oplique com- | prend deux objectifs n° 2 et n° 7 el deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques el des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- | tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler F par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en | outre, êlre d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des . recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l'éle- À 1 is vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques Fo 4 à fr. PARIS. 7e. du Pac, Dos MAT DEVROLIT, 46 | L PTS EU — mérciales sPTIR NERO EN RE EE Le même microscope à renversement 125 fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisables à injections SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l’animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces PRAUORe la première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- ie : $ é lisable : C'est pourquoi nous avôns établi ce modèle de seringne Prix des seringues en ECS © tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston < Seringue en boite Seringue en boite est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans LAue avec deux aiguilles avec deux aiguilles un cylindre creux également rodé:; on adapte à cette seringue de M AN do en platine. une aiguille en platine ou en acier. 4 gramme... 6fr.50 12fr Ces seringues sontfournies en une boîte en métal servant pour De PAM DRE do 7 » 50 ÉÉRRER la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les does en) 11 » 9% 13 » 95 aiguilles en acier présentent ’inconvénient de s’oxyder, on peut NO re ee ER 10 18 » 50 0 0 toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de | 49 = à s : Rene ES LA AE de ANS me lei ae 13 » l'alcool absolu au sortir de l'eau bouillante de stérilisation. AE 99. : ce 3 D > Ampoules ovoïdes à crochets : AMPOULES A SERUM Les noms des fasse La pièce La pièce Ampoules bouteilles, emballées en hoite : 60 grainmes Ofr 20 s00 grammes 2 fr. 20 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 12 im de 1 12000 mn 0 Faes 1.000 SA ee) RON ae D Cet APS 2 500 CLS Line 2 2e 1.000 — 60 » — 65 » < ; LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, CRC ENIRE 0 X [y ‘UT Q : SUOISUEUI(] ‘98n01 eu, ed e e{noiue Jeduos € 09 ‘Ce ‘tt 9 X ET ‘UD : SUOISUSI(] 2LOU EUO, #[NO0aUS Soyeuuos € Juodes SLNHdUAS Cu 0r ru: "60 D X< GLQ “ ( : SUOISULUI(T ‘AU 21197 U9 eubsert Sp ‘°°° ""10 0 X Ep ‘U 9 : Suorsueuug ‘oanbanjrq enSuer oun 1ossedop 9SSIP] J9 2JIOANO JUAWOBIE] JS9 SUIn0OY ET] ‘EUSQUS NP UOIE)UOUOUtO,] D9A8 JUEPUOJUOD 9S UD JuaWrI9odp oSodox eanormejur 2n1ed ë| JUOp ao, SUOISUDUI(T ‘SUB eUNn AAUMO] OIIUPU ©} SOp np sussop-ne uvesuojoad es juedios un sed oojuesoidor so onenb «y ‘oseA oo] 12 2Sno49 JS9 9797 8 ep ainorrodns anted e] Juop eurewuny 9797 © JELUIUY SUOISUOUI(T ‘SOj9199 9) SSUCI XN9P Op opudo Js9 ourarod ®e'f ‘oanoredns eyard | R sayojed xnep jo xneto7e] soqo[ xnop ed oouuxo] ainpioo oun oj1od 9797 very ‘sisse oS8euuosrod un juejuosoader oJjenju)@ Pr ep 0 X° 19 ‘WU (0 : SUOISUSIUI( ‘e8juomouto 159 o4nolt97s0d oyred e] juop jmoyney ep aj1os oun ans sisse 28euU0S19,] Nr TG (9 ‘INEU : SUOISUQUI(] ‘UOJIIepaut un J9 41/09 A 98 ou10d EJ ANG ‘SaIIEe SIOAJ R 91nJJIO ouu,p opu10 2jjon}eJS Porno ere RO dur 0 < SY ‘WU 0 : Suorsüoun(] ‘sjuop xnop quoddeyo9s oyonoq e] ep fuoyeq un 1e ps1onex 3S0 enbseur np zou org ‘osox oue[q o1t0) ue onbseuwu : un,p uoneorpdde,| aed ooutoy osuy ‘oSxe] poid. e o8nox o1to7 uo os8A É °°::90 ‘ü 0 X C0 ‘ Q ‘ SUOISUOI(T ‘JUOUOINOIIYIXO OUIO ‘ITOUUOJU9 P SUMHO U9 9SEA 9p [09 CA SN Os ER RER PRE SR ET RO SE PAU DE StLorS =UUI(T ‘SI1847 9P 79 SO[9199 9p aoui0 2SU SIC d SPIOQ © 79 osur 104 CNT She oo ee eee ere ele eee fe ane te lelanetetaohe nee clean lee elole slilleltale ‘Op OX TT ‘ur ( ? 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PARIS (II°) USINE MODÈLE à Sainte Maur CE | “AMATEURS PHOTOGRAPHE ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ ss HAS “AS DE TRÉFLE” La Excursion en Touraine. 3 | Vient de par ai 42 (AR Billets d’excursion à prix réduits, valables 15 jours} ce ai aus délivrés toute l’année, par les gares du réseau dep l'Etat (lignes du Sud- Ouest). et pouvant être pros longés de 2 fois 15 jours moyennant un “pplénes de 10 %. pour chaque prolongation. ire classe : 26 francs, 2e classe : 20 frandi 3e classe : 13 francs. [AS Itinéraire : Saumur, Montreuil-Bellay, Thoua Loudun, Chinon, Azay-le-Rideau, Tours. Châte renault, Montoire-sur- Je- Loir, Vendôme, Blois, Pont 0 0 I [18 de- Braye, Saumur. 5 (Fac _.Ité d'arrêt aux gares intermédiaires). je Billets spéciaux de parcours complémentai pour rejoindre ou quitter l'iinéraire du yoya d’excursion comportant 40 % de réduction sur DE LA : )). y Billets de bains de mer (jusqu'au 31 octobre 1910 (2 ë ef 1 à à éonto ORIQUE prix des billets simples. | à 8: La demande des billets doit être faite à la gare départ 3 jours au moins à l'avance. Ce délai | réduit à 2 heures pour les billets demandés à Par e 1h HA L’Administration des Chemins de fer de l'El | Fe NN dans le but de faciliter au public la visite ou. 4 El séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fe délivrer, au départ de Paris, les billets d'aller. ; retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 7 DANS UN RAYON DE ] 00 | LOMETRES réduction sur les prix du tarif ordinaire : Montparnasse et à Paris-Saint-Lazare. 1° Bains de mer de la Manche. — Billets indivi { duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 10 io) Avec 1G2 figures dans le texte (Are et 2e classes) et 33 jours ({re, 2e et 3e classes). 2 ‘ Les biliets de 33 jours peuvent être prolongé et => Cartes hors texte donnant l’empla- d’une ou deux eo de 30 jours moyennant a cement des gites fossiliféères. plément de 10 % par période. ; 2° Bains de mer de l'Océan. — A. Billets indiv PAR duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, av faculté de prolongation d’une ou deux périodes P. H. FRITEL 30 jours moyennant supplément de 10 % par pé- PRÉPARATEUR AU MUSÉUM - riode. 4 B. Billets individuels de re, 2e et 3e classes, va MEMBRE DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du ve 1 : ; dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou dé Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. 4 — cartonné, 6 fr. 75, franco, ‘*Ÿ fr. 25 Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre As Billets de famille valables 33 jours (1 | 3e classes) avec faculté de prolongation dunes 0! ï LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS deux périodes de 30 jours moyennant SHPPIÉRESS de lg % par période. Ces billets sont délivrés aux familles compos sal 46, RUE DU BAC, 46. — Paris d'au moins trois personnes voyageant ensem pour toutes les gares du réseau de l'État (lignes du} Sud-Ouest), situées à 123 kilomètres au moins de} Paris, ou réciproquement. 0 nc Mamie “SMITH PREMIER ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENM) PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL . l ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE - 4 DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ‘a d Téléphone 277-695 The Smith Premier Typewriter Co,« à 89, rue de Richelieu, Paris. om E T'ARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, |1. RUE CAGSKTTE. 32+ ANNE en % SÈRE. — N 566 j* OCTOBRE 1910 PARAISSANT LE 1° ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction Sn LA Ë SOMMAIRE du n° #66, 1° Octobre 1910 : La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes. D. Bors. — Considérations Ë £ ; . sur l'alimentation des huitres. Dr Devrocr»-Guirrou. — Les genres de la famille des ÉS 5 Césalpiniacées du globe, leur classification et leurs principaux usages. Herr Cour et Fa Louis CaprTAiNe. — À propos du transformisme. Mœurs et métamorphoses des espèces REX dü genre Rhizotrogus Lat. CArrraine NamBeu, -- Oiseaux grimpeurs. Dr L. Laroy. — É ï Silhouettes d'animaux. Vicror ne CLÈvrs. — Les poissons sur les monuments pharao- niques. P. Hipporvrs Bouss:e, — Académie des Sciences. l’Aglossa pinguinalis. mn mn mm D MALE < SNS FRET ABONNEMENT ANNUEL D ble en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU !l‘* DE CHAQUE MOIS * RPM TE EG RRES U Fe France et Algérie. D ne æ AO n--Tousles autres pays. #1 1, + Ad: fe: PRIAAUNUMIÉEO NU M 0 nn. 0 fr. 56 : Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, VUE Ra | En] É Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux TE _ BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs + LES FILS D'EMILE DEVROLLE, Naturalistes. 46, rue du Bac, PARIS © MICROSCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- - teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et TD une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point AN he des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en L: 1" A ébonite pour l'emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine | E L. Le se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire ; l'éclairage E 14 se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- LE prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 4 et n° 3 donnant (LT SE ne 1 = un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré : Lil avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et | Cu avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. 1 \UE] Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- | tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler È l ( par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, êlre d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- | | IMERCIAIES PILE MeNENERE te DORE 0 95 fr. | Le même microscope à renversement 125 fr. | RS < WE TES ee LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. ie Seringues stérilisables à injections NN Les seringues joueatun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures où des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier Leu à injecter à l'homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la ms première qualité d’une seringue à injection est-elle d’étre stéri- : : : lhisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue PONS cennête cesse LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Re Seringue en boite Seringue en boîte JM |] est formé par un cylindre plein rodé à l’émeri et glissant dans ER Se sn seu SE qe aiguilles D g un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue | #0 SH : “e panne K une aiguille en platine ou en acier. NET NENOES E'dr0 à Re near 6 fr. 50 42 fr 4 Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour es 2 7» 50 13 » 50 ’ $ la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les DS RE id 1 > 08 15 » 98 Û aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut DRE ai LR 15 » 18 » 50 ; N toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de (HR RNA te Air 13 » 22 » 50 î À l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. DD Le MAS SRE ARE COS 26 » D : Re AM PO U LES A SE R U M | Ampoules ovoïdes à crochets : ; | La pièce La piècey Ampoules bouteilles, emballées en boîte : | 60 grammes O fr. 90 500 grammes 9 fr. 20 | 5 1 centicuhe. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. | 0 pairs LOUIS 1.000 nd ñ en 1.000 DM D Ne | 250 ie Gb es 2 — 500 — 340» —. 3505» je 2 — 1.000 Dr OU) -» | FR RSEEn | “1 007 ‘’'’::S000d60 (Gp U0H09110) | ‘4 pGY ‘::'" ’soodso CZ op uowsarl0) ‘SOPIUUSVAIV SOI ‘S998ISNAIIO SOI ‘S9J09SUI SOI ZOUN HUHIVLISVHVA KIA V'I VW NOILVLAVAV ‘SMOJEAIOSUO9 sopimbt| sep jueuajuoo pord e spuot xnt904 Sop Suep J10S ‘xnvoerd sop ans 908 % J10s soojuosord juos suojito sop sup soouuopuar 0179 anod sopuris doi] sooodso so] fSu01)991109 09 su(] ‘JON Rte 220 0 sooodso 0 | ‘17 006 Gala 00 cos dso tr SA'IHILSHMNONI SHIVILSAUHI HA SNOILIMIION ‘xrid op uorejuomuene sues ‘soinuret e S9)10{ Sp Suep saoo8uex Jjuos soonbrput SUSSAP-19 SUOIJ29][09 XU9P S9/] ‘VJ0N De ee er 2222: suoneaedord 0 ep uoyo21l0) ‘onbido2SoxoTIU UeWEX9,1 Anod Sojuort SHGOLVNHN ‘AJ 06 Dons do Ge Go RES : ‘''':t:suomeedord Gy op UOIJ90[[00) ‘onbirdosSoOïTU USWEXA I ANO SIMON SHGOLVNMELL LH SHAOËLS 49 “O[EIDAIOUUTOO S09SSE[9 SoSu0d9,p S9JLOS SoSIOAIP [oo uo Jaacç a8uody SHONOdH SH HHIOLSIH ‘JU99 O[ SOURAJ 7 & G op a1dwoo 39 oSejonbr9 TT ‘06 ‘4 & 10 7 op Jo snojues s00 op xd OT { SUOIJ29/[09 Sop oout} —1odur| uojos ‘95 X GT n0 92 < GE Jueinsour s9 21] 19 SOXJIA SUOJARO S9P SUP JreJ JS2 SOQUSIS9p SNOSSOP-19 SUO1J29/[00 Sop JuowoEuet O7 ‘Soppeusts suorydooxo jura ANTAQIN AC SALTANIVA SAT SNVE A9VSNA NA S1N0190100Z SNOIL9171109 RP RP OC 0 $S UMO X OT UM 0 : SUOISUOUICT ‘oureumu 0)97 oun Juejuosordor onbrddy © El °°° 60 0 XL ‘U Q : SuorSUEUI] xnouo wo suiIssop op souto eyonber (CO NT ARTS ER Ab it SUOISUOUI(] ‘e8enou 2e uoyonpoidor oun 949 qques oyjonberd er op OTJIOU PT ‘Jolox ue sa] SI0417 1e ogjuoure ] SUISS9P op ouio onbsi( (SV STONE eruomoo ounpr00 2948 outeum 9797 oun red edn990 1S0 noi of ‘XN9419 U9 So9189 9p Jo Sojupenb op 91099p je[d onbsiq © SI ‘LY'W 0 SUOTT ‘S091000e sosno1o 079) xnop 9p 39 joueur un, p sw] Jou00H on ONDES À .Q A : AJ 87 0G 0 © UOT “opudor op 0397 oun ad euro) 9TISU9)SN,p OHOurY SUMHAIQ ‘dIT0N no 98nox SONO] —VION (O9IXAN 4a AJ11VA) ANÜIXAN AG INVNYAOUA San0312V S3LINÔILNY ‘Me1NO0 9p 979 exe} Lo jUOS soonSoyeyeo soide-19 so0p1d So 2 ZOUD OJU9A US ‘Sajondoid sinaor je suotjdnosap Sinop 0948 sIM9fNO9 uo s091n81y SO[qIS TU nO sorrn sojued buro ouuoÂour uo oquosordor o11e1098 osuedwoootx onbeuo fsoarontsut soure[0o2s sostoduroogx 9p JUOWETIN JUOITAI9S ‘97X0] op osed ounp ounoeyo sopusedt099e ‘sinofnoo uo Souyouerd S09 +2 ‘(GA ‘AJ à 2PUPUWIOI91 ‘OOUCAJ) OP ‘AJ & “aysod er aed uoyep J9nofe p otœwnd ‘sopuewuutosox stoaue sop on! 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PARIS (Il°) USINE MODELE à Saint-Maur (Seine) AMATEURS ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ (À : HE AS DE TRÈFLE" CHEMINS DE FER DE LETAT Excursion en Touraine. 4 Billets d’ excursion à prix réduits, valables 15 jours LA délivrés toute l’année, par les gares du réseau dh bi l'Etat (lignes du Sud- Ouest). et. pouvant être pro) longés de 2 fois 15 jours moyennant un HDDIERS | de 10 % pour chaque prolongation. Are #classe 26 francs te Acssses 220 fra 4: | 3e classe : 13 francs. Itinéraire : Saumur, Montrewl-Bellay, Thouari]} h Loudun, Chinon, Azay-le-Rideau, Tours, Châteauk L renault, Montoire-sur- le-Loir, Vendôme, Blois, Pont | de-Brave, Saumur. (Fac té d'arrêt aux gares intermédiaires). Billets spéciaux de parcours complémentaire) pour rejoindre ou quitter l'itinéraire du un d’excursion comportant 40 % de réduction sur pr des billets simples. | La demande des billets doit être faite à la gare a M: ! départ 3 jours au moins à l'avance. Ce délai es} # réduit à 2 heures pour les billets demandés à Paris} |. | Montparnasse et à Paris-Saint-Lazare. | a “ (réologique et paléontologique DE LA RÉGION PARISIENNE DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES Avee 1G2? figures dans le texte Billets de bains de mer (jusqu'au 31 octobre 1910)» | Gf L’Administration des Chemins de fer de l'État} à dans le but de faciliter au public la visite ou RE séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fail délivrer, au départ de Paris, les billets d'aller e retour, ci-après, qui comportent jusqu à 40 % di réduction sur les prix du tarif ordinaire : LS 1° Bains de mer de la Manche. — Billets indivis duels valables, suivant la distance, 3, # et 10 jours} (Are et 2e classes) ) 4433 jours ( (14, 2e et 3e classes). | es biliets de, 33 jours peuvent être prolongé re ou deux pê ad de 30 jours moyennant SUP plément de 10 % par période. Î | 2° Bains de mer de l'Océan. — A. Billets indivi duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, avec] faculté de prolongation d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant supplément de 10 % par pé riode. | B. Billets individuels de 1re, 2e et 3e classes, va: lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du ve dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou ad l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. Billets de vacances (jusqu'au 1e octobre 1910). ME Billets de famille valables 33 jours (1r:, 2e efh 3e classes) avec faculté de prolongation d’une où deux périodes de 30 jours moyens pie de 10 % par période. Ces billets sont délivrés aux familles coriposees d'au moins trois personnes voyageant ensemble; * pour toutes Les gares du réseau de l'État (lignes du Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moins de Paris, ou ARE ‘ Machine à Écrire “SUITE PREMIER À ÉCRIT EN TROIS coureurs et 25% Cartes hors texte donnant l’'empla- cement des giles fossilifères. PAR P. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSEUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 35 — cartonné, 6 fr. 5, franco, ‘7 fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉpIreurs 46, RUE DU BAC, 46. — Paris D, LE 2 PRET RS REP RER D LE DRE TETE OT RE OR RENE Eee Eee De US en di MAINS di ei ES ENS nU L PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE | LE SEUL CLAVIER RATIONNEL 4 ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE e | DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-635 The Smith Premier Typewriter Co JE 89, rue de Richelieu, Paris. PA re +, Écran ee ER SRE CE Re en É T'ARIS, — IMPRIMERIE LEVX, {1 RUE CAËSETTE: [NÉ AE 8. RAWP > Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 5G6GG, 15 Octobre 19103 À propos du transformisme. Mœurs et métamorphoses des espèces du genre Rhizotroqus Lat. Caprmae XamBeu. — Descriptions de lépidoptères nouveaux. Paul Tarerry-Mec. — Les genres dela famille des Césalpiniacées du globe, leur classification et leurs prin- cipaux usages. Louis CapiraE et Hexrr Cour. — Considérations sur l'alimentation des huïtres. Dr Devrozze-Guirrou. — Les migrations des oiseaux. Dr L. Larov. — Silhouettes danimaux. Vicror DE CLÈvEes. — Les raretés de la flore française. LÉVEILLÉ. — Les poissons sur les monuments pharaoniques. P. Hippozyre Boussac. — L’Apion du trèfle. P. Noëz. — Académie des Sciences. — Catalogue numéroté pour classer en col- lection les maladies cryptogamiques des plantes. H. C. — Livres nouveaux. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEVROLLE, éditeurs, 46, rue du Bao, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS Brance el Alsérie. #0", A0 fr = : Dous ICS GUIrES Days Se ne AUTRE RTE PC UERUMEÉTON Met 0 fr. 50 | . Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, > CE Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAT Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS in 1] 1] ji PRIX : 95 FRANCS ji [I Lu C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l’emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 el n° 7 et deux oculaires n° 1 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- merciales: Prix. :2 22528600 RIRES Re 95 fr. Le même microscope à renversement 125 fr. [ICROSCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES A RITES = SES LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisables à injections Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l'homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d'une seringue à injection est-elle d’être stéri- hsable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringue tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston est formé par un cylindre plein rodé à l’émeri et glissant dans un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue une aiguille en platine ou en acier, Ces seringues sontfournies en une boîte en métalservant pour la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. É ai À EE — NO 4 : 4 AMPOULES A SERUM Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 4 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. c| — 1.000 — 55 » — 60 » 2 — 500 — 34 » — 35 » 2 — 1.000 — 60 » — 65 » Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. : J }. fes 1 re, x dati ph RE TN EE OT d qi ui dons dt EIRE à Er LE dns DE À PT D NV CR D RE On LE ei ES SE Ne OT PR APE ie PP NET UE ct it ou, à ' SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS SES DHL Prix des seringues en verres : Seringue en boîte Seringue en boîte Capacit. avec deux aiguilles avec deux aiguilles en acier. en platine. 0 { gramme........ re 6 fr. 50 APE | 2 — RSR SON va 7 » 50 43 » 50 af. EE ee 11 » 25 15 » 25 4 D Re rs à 15 » . 18 » 50 3 AO EU Rene 13 » 22 » 50 1 ? ANR RE er ES 22 » 26 » 4 Ampoules ovoïdes à crochets : La pièce La pièce | 60 grammes... Ofr.90 500 grammes... 2 fr. 20 125 — AD 45 1.000 RS or TE : 20 1 » 55 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE : 46, rue du Bac. Paris, ré 2° SÉRIE. DA cm 1 —— Nr AG RTL Fes PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction Le k | SOMMAIRE du n° #6S, 1° Novembre 1910: Sur un bloc erratique non encore signalé aux environs d Artemare (Ain). SraxisLas Meu- Nir. — Descriptions de lépidoptères nouveaux. Paul Tarerry-Mrec. — Considérations sur l'alimentation des huilres. Dr Devrorre-GuiLiou. — A propos du transformisme. Moœurs et métamorphoses des espèces du genre Rhézotrogus Lat. Cxpiraine KimBeu.—— Les raretés de la flore française. H. Lévreiccé. — Les Caustobiolithes. Dr L. Larox: — Silhouettes d'animaux. Vicror pr Crèves. — Le lopus sulicatus. P. Noez. — Académie des Sciences. — Livre nouveaux. — Les poissons sur les monuments pharaoniques. 18 Hipporyre Boussac. — Catalogue numéroté pourclasser en collection les maladies cryp- togamiques des plantes. H° C: = EE à Ya > ee memes” à PEER De ELA | FSU : : ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bao, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1” DE CHAQUE MOIS [M rence et Algérie... 2... 10 tr. — Tous les autres pays. . . 4 . . . . . . . 11 RER DUMerOo At > 0, fr: 00 ; Pour changement d’adrésse, joindre O fr. 50 c. à la dernière bande. ET SC ERE | _Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL o ÿ Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAG, PARIS SCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES PRIX : 95 FRANCS C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour lé mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l’emploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l'éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l’élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- 95 fr. ( DS 2 SE : sil merciales. Prix ANA ER Se EE rer ee OR PUS ER Le même microscope à renversement 122 fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisables | à injections SERINGUES STÉRILISABLES A INJECTIONS TT E VE x \ Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l'homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- “TE tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles ( servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la NN nn première qualité d’une seringue à injection est-elle d’être stéri- Fe : Mer | lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue ne VERS ; $ : Le tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston Dos Seringue en boîte Seringue en boîte PL est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans cpeciie ue sure avec deux aiguilles lt un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue Le SA FRS TUE à une aiguille en platine ou en acier. Léramme ss 6 fr. 50 L2fr Un Ces seringues sont fournies en une boîte en métalservant pour Dpt ARR EMA St NEO 43 » 50 Ki la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les Suis RE HER 140 05 15 » 925 LH | aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut Dé Ce Na Ne A 15 » 18 » 50 n«< toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de 10 SR CO RNA 13 29 » 50 L ( l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. Dr A A A AE ce 26 » [a Ne AMPOULES A SERUM Re êE La pièce La pièce à É ( Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grammes. o fr. 90 500 grammes 2 fr 20 E LS lu 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 1251 Le SU AOAS PE AE O0 == 2 » 75 : 4 La 1.000 ARE ee 20 DES 1» 55 3 2 ar 500 TES 34 » — 35 » ÿ à 2 — 1.000 — 60 » 00) di Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris, 3 se # RES E re ; D Ce: cs Fi JOGe L'trrrnte rexTTT "OonDIJa JUOUOSNOUBIOS SOU -0[[09 ®[ 9Je[d09 ‘SOS19AIP SUOTIPUOD Sop u9 SpANO4 Sureumy SAIOO SOp ZOO OI €[ op uorjessoo e] ep onbodo toumudoop anod orSoçou -OjUo | © Sinoooi no juefe SoJS1891 sUHopeu op jueuetus sjodder op OT9S OU) ‘SOISSOAS Som81y op SouSedwos9e Jo onbidorsotu uoreaed -1d uo sajuou juos ‘nu JO | © Souruexo oo anod syyod dou ‘sopod -OIHJAe SUIPJMOD ‘Soamsy sep red so9oeduox juos so/fo fourexmuoo se o[ suep ‘ouydulu inoy jo o4tey anoy zed ‘orqussod 97e e prynb juemne ‘jo sorrepduuoxe simoisnrd red fquoanos snjd of ‘sogjuosoxdor quos sooadso sorr *SOSTOUILUL SOTABPEO SOp QUE] of Ÿ SQUINUUI SOLAUPEI FOP OUNEF 08 : 2IQI( AIE,[ P S9S0dx9 So1ABpEI SOp OUN®J F : SOJUBAINS SOUNEJ So JCd 89NJ1JSU09 JS9 UO1J90][00 9770) ‘218391 SUI99P9UI BI U 9ISOIOWOQUY I 9P UOIUIIA AY SHHAVAOVIO SH HNAVAH CROP 007 = Cyr D 09 a "if cL ‘Sarydexsojoud @z op uoroopog l09 a ‘sorydeaSojoud eg op uouooftog SEXY JUEIMSOU 107S11Q 97489 Ans 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PARIS (Il°) USINE MODELE à à Saint —+ Le | S PAPIERS CE DE TRÉFLE”_ CHEMINS DE FER DE LETAT : . Excursion en Touraine. Billets d'excursion à prix réduits, valables 15 jo - délivrés toute l’année, par: les gares’du réseau df l'Etat (lignes du Sud-Ouest). et pouvant être pro] . longés de 2 fois 15 jours moyennant un "pr oE de 10 % pour giae prolongation. ire classe :: 26 francs, 2e classe 220 francs] 3e classe : 13 Frances Itinéraire : Saumur, 1 More du Belles. Phoust | Loudun, Chinon, Azay-le-Rideau, Tours, Châteaih renault, Montoire- -sur-le-Loir, Vendôme, Blois, PONS de-Braye, Saumur, (Fac Ité d'arrêt aux gares intermédiaires). Billets spéciaux de parcours complémentaire | pour rejoindre ou quitter l'itinéraire du voyag d'exeursion comportant 40 % de réduction sur prix des billets simples. : La demande des billets doit être faite à la. gare «| départ 3 jours au moins à l'avance, Ce délai ef réduit à 2 heurés pour les billets demandés à Pari M: Montparnasse et à Paris-Saint-Lazare. | il Billets de bains de mer (jusqu au 31 octobre 1910)" L’Adrninistration des Ghemins de fer de l'Eté dans le but de faciliter au public la visite ou séjour aux plages.de la Manche et de l'Océan, fa délivrer, au départ de Paris, les billets d'aller” retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 % réduction sur les prix du tarif ordinaire : . 4 10 Bains de mer de la Manche. — Billets indiW duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 10 jou | QT ; à L |A { za DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES Avee 1G2 figures dans [fa este (1"e et 2e classes) et33 jours {lre, 2e et 3e classes). Les biliets de 33 jours peuvent être LL d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant su ul plément de 10 % par période. 2° Bains de mer de l'Océan. — A.-Billets indiv| duels de dre, 2e et 3e classes, valables 33 jours, avé et > Cartes hors texte donnant l’empla- cermemnt des gîtes fossilifères. PAR P. EE FRITEHL PRÉPARATEUR AU MUSEUM MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 30 jours moyennant supplément de 10 % par pl riode. ‘4 B. Billets individuels de dre, 2e et 3e classes, v faculté de prolongation d'une ou deux périodes d| JE lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du ve! dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou lPavant-veille au surlendemain d’un jour férié. M Billets de vacances (jusqu'au 1€* octobre 4910). Mh Billets de famille valables 33 jours «(12°, 2e" 3e classes) avec faculté de prolongation d’une deux périodes de 30 jours moyennant suprléme) de 10 % par période, La Ces billets sont délivrés aux familles composé] d’au moins trois personnes voyageant ‘ensemb} pour toutes les gares du réseau de l'État (lignes. d Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moïnsk ( Paris, ou FAORTSREER ES | Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 85 — cartonné, 6 fr. Y5, franco, ‘7 fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDrreurs AG, MUR HU BAC, 46. — Paris à he fre un PREMIER] ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENY! PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter C 89, rue de Richelieu, Paris T'ARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, {TT RUE CASSR Il Li Li LL (HUIT PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS ji SU | il l Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction A à. 4 SOMMAIRE du n° 569, 13 Novembre 1910: 4 | Le Calcite de Bellamar (Cuba). Sramiscas Meunrer. — Malacodermes et hétéromères ù Lo nouveaux d'Afrique et d'Asie. M. Pic. — Clés pour la détermination des coquilles ter- ‘4 1 tiaires du bassin de Paris. P.-H. Frirez. — Lépidoptères nouveaux pour la faune N “ à % - française. P. Cnrértiex. — Le déboisement et la malaria en Grèce. Fécrx REGNAuLT. | ES h | — À propos du transformisme. Mœurs et métamorphoses des espèces du genre Rhizo- ù | ; trogus Lat. CApiramne XamBeu.— Les’'genres de la famille des Ranunculacées du Globe. 7 D Leur classifieation et leurs principaux usages. Henri Cour et Louis CariraNE. — Le re ER RRT Académie des Sciences. — Les poissons de la Méditerranée et (le la mer Rouge repré- 1 Re sentés sur les monuments pharaoniques. P.-H. Boussac. Ent | A dre |: 5 ABONNEMENT ANNUEL nes D à Lux FD Payable en un mandat à l'orère de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, | LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°" DE CHAQUE MOIS a E HhanCeet Algérie... Vent te Aefr — Tous les autres pays. , . . . . . . . . . À1 fr 4. Prix du numéro 00m nr 0 fr. 50 5 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. ee Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL, Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS PO E LES RILS , D'EMILE DEYROLLE. Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS “00, oËN Il] LE > et ee Le 7 il il OSCOPE DE TRAVAUX PRATIQUES! PRIX : 95 FRANCS JL LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisables à injections Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l’animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l'homme les sérums ou autres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d'une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établice modèle de seringne tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston re Seringue en boîte Seringue en boîte & est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans eue sv AU ARTE As ee ee Diane lu un cylindre creux également rodé; on adapte à cette seringue te PARUS Fa panne 1 une aiguille en platine ou en acier. 1-cramme 0 ne 6 fr. 50 fr à Ces seringues sontfournies en une boîte en métal servant pour 0e “ne Me Ty 50 13 » 50 1 la stérilisation avec deux-aiguiles en platine ou en acier. Les D One ct He 11 » 98 15 » 25 où re aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut Bo D CES 18 » 50 { toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de 10 — de 22 » 50 [R l'alcool absolu au sortir de l’eau bouillante de stérilisation. NN Lo SL PE or 26 » l D. de 009 ee | —- | | AM POU LES A SERU M Ampoules ovoïdes à crochets : 4! La pièce La pièce k Ë Ampoules bouteilles, emballées en boîte : 60 grarnmes..…. Ofr. 90 500 grammes... 2fr. 20 1 centicube. 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. 0 ni de 15 1.000 rai 2 » 15 4 Mae 1.000 = Din de 00 co 1» Sù 2 — 500 EU = 0600 — 1.000 — 60 » — 65 » MA ae DL US RES Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. C'est un microscope modèle droit, mesurant 30 centimètres de hau- teur le tube tiré, avec une crémaillère pour le mouvement rapide et une vis micrométrique pour le mouvement lent, pour la mise au point des forts grossissements. La platine est recouverte d'une plaque en ébonite pour l’esnploi des acides et produits chimiques ; sous la platine se trouve une série de diaphragmes à mouvement circulaire; l’éclairage se fait par transparence par un miroir plan. Le système optique com- prend deux objectifs n° 2 et n° 7 et deux oculaires n° 1 et n° 3 donnant un grossissement maximum de 500 diamètres. Le microscope est livré avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas et avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra- tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais travailler par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand secours pour l'étudiant qui commence des recherches d'histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l’éle- vage des vers à soie, et toutes les observations technologiques et com- mercrales: Prier se en RIT Te Re RRQ M es ne 95 fr. Le. même microscope à renversement 125 fre. TT ED CDE ED Em D EDR mu COLLECTION <= di | Prix des seringues en verres : LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE (46, rue du Bac. Paris, FF >< ECTS BEC RE ET ES AE red A EE ! 2 ve.) Lo sirtettenr ester texneT ‘elonbua JUOWOSNOUSIOS SQ1) JS9 J0OJ Of ‘ot =29/[09 ®[ eJo[dutoo ‘SoSI0ATP SUOHIpUOD Sop uo soAnoy Sureuny Sdroo Sop ZoU9 o1A ef op uouyessoo ep op anbode œuruuoep anod o1Sojouu -OJU9,] R Simoodi no juele S0/S1597 SUopout op jueuerue sjaoddex op OTI9S of) ‘SOISSO1S Sont op sausedwoove Jo onbrdossoronu uoyexed -oxd uo sojuou juos ‘nu [K0,] R Souttuexo 0179 anod sed dou ‘sopod -OIUJae SU) ‘SAME Sop ed sopov[duor juos Soppo ‘ouwauoo svo a] suep ‘ouydu£u anoy Jo oA7ej amor aed ‘erqssod 939 e jLnb qjuezne ‘jo sourvrduoxe smorsnrd ed ‘quaanos snjd oj ‘sogquosorder juos sooadso sory "SOBOUIUIT SOIABPEO S0p QUNE} of SAUNUUI SOTABPEO OP AUNEJ 68 : SAT A1, [ P SaSOdx® soxAUpe9 Sop ounte] F : SOJUUAINS SOUNCJ S9[ 48 09n}18009 JS9 uO90[00 9709 ‘OTUS9I QUI99PAUI I 2ISOIOWOQUO J 9P UOIJUOIG AY SHHAVAVI SH ANAVYI 1] OS « : = 007 de dre classe : 26) francs, 2e classe 220 fran pour rejoindre ou quitter l'itinéraire, du vo yag CHEMINS DE FER DE L'ETAT e, 3e classe : 13 francs. 4 | d'excursion comportant 40 % de réduction sui} . pa éon : ( l (IL | prix des billets simples. nn | La demande des billets doit être faite à la care Va () ‘ail . A o Exeursion en Touraine. 71 vent (eg pa (AY Ve e ; Ste a one prix réduits, valables 15 jours Itinéraire : Saumur, Montreuil- -Bellay, Thouaïl départ 3 jours au moins à l'avance. Ce délai €] réduit à 2 heures pour les billets demandés à Paril DE [IA Montparnasse et à Paris-Saint-bazare. | (pe | Billets de bains de mer (jusqu'au 31 Sie 1910)° L’Administration des Chemins de fer de Ve dans le but de faciliter au public la visite où | séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fa délivrer, au départ de Paris, les billets d’allers retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 90 DANS UN RAYON DE 100 KILOMÈTRES | réduction sur les prix du tarif ordinaire : 10 Bains de mer de la Manche. — Billets di | & duels valables, suivant la distance, 3, 4 et 10 jou} Avec 162 figures dans le texte (Are et 2e classes) et 33 jours (ire, 2e et 3e classes) et 2% Cartes hors texte donnant l’'empla- Les biliets de 33 jours peuvent être prolongl d’une ou deux périodes de 30 jours D su 1 cement des gîtes fossiliféres. plément de 10 % par période. : 20 Bains de mer de l'Océan. — A. Billets ind "| PAR duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, a avi faculté de prolongation d'une ou deux périodes (} P. H. FRITEL 30 jours moyennant supplément de 10 % par pl, PRÉPARATEUR AU MUSÉUM riode. À MEMBRE DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE B. Billets individuels de 1xe, 2e et 3e classes, y (LE lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du vel : Lou dredi de chaque semaine au mardi suivant, ouM Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 85 l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. — cartonné, 6 fr. ‘75,. franco, ‘7 fr. 25 Billets de vacances (jusqu’au 12° octobre 1910). Billets de famille valables 33 jours (4::, | 3e classes) avec faculté de prolongation d’une! € LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS deux périodes de 30 jours moyennant spé de 10 % par période. Ces billets sont délivrés aux familles composé 46, RURK DU BAC, 46. — Paris d'au moins trois personnes voyageant ensembl | pour toutes les gares du réseau de l’État (lignes Sud-Ouest), situées à 125 kilomètres au moins} | Paris, ou FORMES À 4 | Machine à ferire “SMITH PREMIER | ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE Dern | PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL Téléphone 277-695 The Smith Premier Typewriter ( | 89, rue de Richelieu Frasptc 32° ANNÉE Ge 2° SÉRIE. — er Ga] : MBRE 1910 = £ ic je DÉCE Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction | De a. SOMMAIRE du n° #7O, 1% Dcembre 1910: À | Cr Clés pour la détermination des coquilles tertiaires du bassin de Paris. P.-H. Fire. 1, NS PARTOl — Malacodermes et Hétéromères nouveaux d'Afrique et d'Asie. M. Pic. — Lépidop- Re re tères nouveaux pour la faune française. P. CarériEn. — Les genres de la famille des | SR À ; 5 Ranunculacées du Globe. Leur classification et leurs principaux usages. Henri CoupiN Ï 4e et Louis CAPITAINE. — A propos d’un gouffre obstrué. D' L.-J. Moreau. — Nouvelles in | observations sur la ponte de Malacosoma (Bombyx). Neustria — la Livrée, G. Postez. ae — Champignons lumineux. E. Massar. do ro ABONNEMENT ANNUEL à SRE _Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rae du Bac, PARIS. L FR LES ABONNEMENTS PARTENT DU |‘ DE CHAQUE MOIS IIS te à re Brancelel Algérie... 2 ... 410. — Tous les autres pays. . . . . . . . . . . 11 (x ( ÉMEGATHDUMErOS du 0 fr. 56 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l’Administration aux D BUREAUX DU JOURNAL HE | Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs : 46, RUE DU BAC, PARIS UE LES FILS D'EMILE DEVROLLE, Naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS PRIX : 95. FRANCS. 167 dt un microscope mudets Dot mesurant 30 _. timèlres de h: teur. le tube tiré, avee une ‘crémaillère pour: le. mouvement rapide: une vis micrométrique pour lé mouvement lent, pour à mise : des forts grossissements. La platine es. recouverte dune plaque en ébonite pour l'emploi des’acides el produits chimiques ; sous Ja platine | se trouve une sérié de diaphragmes à mouvement circulaire ; sVeclairage 2 | se fail par transparence pär un miroir plan. Le système oplique com- NAS ; ki prend deux objectifs n° 2 el n° £: el deux oculaires n° À et n° 3 dounänt :. ak ja 1 un grossissement maximuin de 300 diamètres. Le microscope est livré MERS avec un étui métallique pour ranger l'objectif dont on ne se sert pas el. GA avec une cloche en verre à bouton pour recouvrir l'instrument. RTS . Nous avons établi ce nouveau modèle de microscope en vue des tra- SR NANEe À vaux pratiques et des recherches personnelles qu'on est de plus en. | plus porté à exiger des élèves. Vu son prix peu élevé et les excellents pre résultats que donne ce microscope, il est possible, pour les travaux pra: : | tiques, d'en remettre un à chaque élève qui peut désormais tr. ivailler L Fe | | | LTODCDE ED CE nm sue par lui-même sous la direction du professeur. Cet instrument peut, en outre, être d'un grand Secours pour l'étudiant qui commence des recherches d’histologie, et l'industriel pour l'élude des textiles, l’ele- vage des vers à soie, et Loutes les observations technologiques et com- merciales. Prix............ RS EE A SRE .. 95 fr. Le même microscope à renversement 125 fr. COLLECTIONS puy qu D 1e LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac. Seringues stérilisables injections Les seringues jouentun grand rôle en expérimentation bacté- riologique : elles servent à puiser les humeurs suspectes de l’homme ou de l'animal, elles servent aussi à inoculer des cul- tures ou des toxines aux animaux pour les expériences, elles servent en dernier lieu à injecter à l’homme les sérumsouautres liquides thérapeutiques : aussi, étant données ces opérations, la première qualité d'une seringue à injection est-elle d’être stéri- lisable : C'est pourquoi nous avons établi ce modèle de seringue Prix des seringues en verres : tout en verre, par cela même facilement stérilisable : le piston ns Seringue en boîte Seringur en lioîte est formé par un cylindre plein rodé a l’émeri et glissant dans CARRE avec deux aiguilles avec deux auilles un cylindre creux égilement rodé; on adapte à cette seringue ee ae “plaies une aiguille en platine ou en acier. 1 gramme. ....... 6 fr. 50 ja fr Ces seringues sontfournies en une boîte en métal servant pour CANAL ONE AT 0 7» 50 AE la stérilisation avec deux aiguiles en platine ou en acier. Les Sim dci us Hu a aiguilles en acier présentent ‘inconvénient de s’oxyder, on peut 5 — A 15» 8 50: toutefois éviter l'oxydation en conservant les aiguilles dans de A0" 12e A Re 13 » So St Y'alcool absolu au fr_20 4 centicube: 500 blanches, 30 fr. jaunes, 34 fr. : ee TA Se: AMEN E M 00 AR TS 4 = 4.000 AM 60 0 200 ee dinion 2 . ie 500 — 34 y» — 35 » — 1.000 — 60 » — 65 » £ À LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE Les ampoules bouteilles ne se détaillent pas. 46, rue du Bac. Paris, GETE q ! < me Er RSR ns a 0SE ‘ he ten ‘ajonbro Juowosnensros Soi] 789 JN0) OT ‘OU 2110 1 eJeçduroo ‘sosxoaip suorrpuoo S9p u® soAnoï Sureumy sd109 Sp. 549 914 €J op Uoressoo ej op onbodoj ruruaogep mod or8ojou LOJU9 © SiIN09o1 no JueLe soJs18o7 suopou ep jueueure sj1oddex op AU9S HA ‘SaISSO18 samsy op souSedwosve jo onbrdoosotin uoryered -p1d u\ sgjuou juos ‘nu jé @ Sourtuexo oo amod sed dox ‘sopod OIUNIEEUTEI00 ‘SMET sop red s099erduox quos SOJ[2 ‘alrerju00 Se) 1 SuepfoqduAu amet jo o47r] Anoy sed ‘orqrssod 939 e punb juejue sortepdtoxe sinaisnyd red ‘quoanos sud of ‘sogquosorder juos sosodso sort *SOSIOUUIT SOIABPLO SOp QUNEZ 06! SOUNUT SOTAGPEI SOP UNE 08 : OAI] ATE,] € SoSOdxo SOIABPE9 S2p OUnY ,7 : SoJUeAIMS sounvr sor aed 99n1JSU09 JS9 UOIJ29I[09 97190) ‘elUS9T oUpepour EI 9ISOTOWOQU9 [ 9P UOTUITIG AY SHUAVAVO SH ANAVUA (C9 Ge D 007 se CEST Da 0g na ‘AJ &L ‘SarqdeiSojod 97, op U0U991109 106 Fe ‘'SoryderSojoud cz op uorjoapoo ‘SI dit ER . | de-Braye, Saumur: : ot are Va de Re | _ «NaFac.lté-d'arret aux gares innmedes), UT RME Billets spéciaux- de. parcours complémenta pour rejoindre où quitter l'itméraire: dû” VOYak DE LA d’ excursion comportant 40 % de réduction sur 4l} à ’ r., à DANS UN RAYON DE 100 NILOMÈTRES départ: 3 jours au moins à l’avance.-Ce déla réduit à 2 heures pour les billets demandés à F4 Montparnasse et à Paris-Saint-Lazare.. Billets de bains de mer (jusqu'au 31 octobre. 1940). L’Administration des Chemins de fer de l'ÉL Il dans le but de faciliter au public la visite out séjour aux plages de la Manche et de l'Océan, fa} délivrer, au départ de Paris, les billets d'aller & | retour, ci-après, qui comportent jusqu'à 40 % réduction sur les prix du tarif ordinaire: || 10 Bains de mer de la Manche. — Billets indiw duels valables, suivant la distance, 3, # et 10 joul La demande des billets doit être faite à la gar Avec 16G2 figures dans le texte et 25 Cartes hors texte donnant l’empla- cement des gîtes fossilifères. PAR ©. H. FRITEL PRÉPARATEUR AU MUSÉUM MEMBRÉ DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE, Prix : broché, 6 francs, franco, 6 tr. 85 — cartonné, 6 fr. ‘75, franco, ‘7 fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS AG, RUE DU BAC, 46. — Paris Machine à Éerire Fa (Are et 2e classes) et 33 jours (1re, 2e et 3e classes) Les biliets de 33 jours peuvent être prolongé] ! d’une ou deux périodes de 30 jours moyennant su]| plément de 10 % par période. | 2 Bains de mer de l'Océan. — A. Billets indiv duels de 1re, 2e et 3e classes, valables 33 jours, avé} faculté de prolongation d'une ou deux périodes 4 30 jours moyennant supplément de 10 % par p | riode. À B. Billets individuels de 1re, 2e et 3e classes, wé| lables 5 jours (sans faculté de prolongation), du vel dredi de chaque semaine au mardi suivant, ou «|. l’avant-veille au surlendemain d’un jour férié. M Billets de vacances (jusqu'au 1er octobre 4910), on de famille valables 33 jours (1' 2 | classes) avec faculté de prolongation dune d ee périodes de 30 jours moyennant suppléna de 10 % par période. Ces billets sont délivrés aux familles composé 1) d'au moins trois personnes voyageant ensembl} pour toutes les gares du réseau de l’État (lignes à Sud-Ouest}, situées à 125 kilomètres au moins ( Pa ou réciproquement. SMITH PREMIER | ÉCRIT EN TROIS COULEURS ; CLAVIER COMPLET SANS TGUCHE DE DÉPLACEMEN! PERMETTANT UN DOIGTE ÉGAL ET RAPIDE | LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ——————————————— The Smith Premier Typewriter Co, Téléphone 277-695 89, rue de Richelieu, Paris. 1 M T'ARIS, — IMPRIMERIE LEVÉ, AT. RUE CASSETTE. Se PA Nadal. lei 5 L'art SP AE LE LR PA AA Le PR ROSE PE OPEN Li REDON TE PAPE CAES APR ARE DUO ENN L L : \ à ET