N \S\ a A | Er F 2 D : PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS |) . 9 = +. F, Émile DEYROLLE, DirEctEUR-GÉRANT, — Paul GROULT, SECRÉTAIRE DE LA RÉDAGTION | | À P ER. Ph à | 16° Année |. 2 8° Année de la 2° Série : ABONNEMENT ANNUEL #4 PAYABLE EN UN MANDAT A L'ORDRE DU (NATURALISTE» : : France nr tee D RE be PA LANG daté + Ven NÉS AE Pi DER UE ENS CE 10 fr, » M Li | ÉNÉOE ne TOE EE CONE du ee SON OR SE EE ÉC TM EE (DE) * £ BAS Cmaiprisdons lUMIOR postales re. nn. see 4... Le Fo) ra ones HER EMRE RE NA NET OR SR OC IN SRE 10) | PARIS ï. | BUREAUX DU JOURNAL LG, RuE Du BAC, 46. 1894 celui de Cou- glandarius 16 ANNÉE LE 2e SÉRIE — N° 1624 17 JANVIER 1894 NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES L’'OXYLOPHE-GEAI (Coreystes glandarius). Parmi les oiseaux dont la capture est le rêve de l’Or- nithologiste français il faut citer l’Oxylophe-Geai, une des espèces les plus rares que l’on rencontre en France, _ Get oiseau, qui appartient à la famille des Cuculidés, a re- eu les dénomi- nations les plus variées : Temminck le nomma Cou- cou-geai où {a- cheté, Buffon le désigna sous le nom de Grand Coucou tacheté, Vieillot sous licou noir et blanc; ses noms scientifiques sontaussinom- breux : Cuculus glan- darius (Lin.). Cuculus An- dalusiæ (Bris- son). Coccyzus Pi- sanus (Vieïl.). Oxylophus glandarius (B.). _ Coceystes (Gloger). Presque toutes ces dénominations indiquent suffisam- ment les rapports que les Oxylophes ont avec les Geais et les Coucous. L'Oxylophe-Geai a la partie supérieure du corps, les ailes et la queue d’un cendré noirâtre à reflets verdâtres, parsemé de quelques taches blanches sur le dos et le croupion, plus nombreuses sur les couvertures supé- rieures des ailes; la gorge, les côtés du cou et la poi- trine sont d’un jaune pâle légèrement rougeâtre; le ven- tre est blanc; les rémiges secondaires et les couvertures Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. L’OXYLOPHE - GEAL des ailes sont marquées à l'extrémité d’une large tache blanche triangulaire; la tête est surmontée d’une sorte de huppe formée par le prolongement des plumes occi- pitales ; le bec, qui est couleur de corne, est large, épais à la base, fortement comprimé latéralement et recourbé; les pattes sont bleudtres, fortes et relativement longues. Cet oiseau a 38 à 40 centimètres de longueur. La femelle est d’un brun obscur en des- sus, avec des taches blan - ches ; la nuque et les côtés du cou sont noirs, la gorge rous- sâtre, On a long- temps ignoré les mœurs de cette espèce et les ornitholo- gistes moder- nes eux -mê - mes étaient di- visés Sur cer- taines particu- larités de sa nidification. L'Oxylopae- Geai habite l’A- frique ; il est commun dans certaines par- ties de l'Égyp- te et de la Nu- bie;onle trouve en Algérie, en Espagne,enfta- lie et en Grè- ec. Ondoità Brehm l’indicationg des premiers individus observés en Allemagne: « Au commencement du siècle un négociant de Lubbén, dansla vallée de la Sprée, du nom de Müller, fut prévenu que deux oiseaux fort singuliers s'étaient abattus non loin de sa demeure, dans un bois maréca- geux. Sur cette indication il s’y rendit et vit effective- ment deux oiseaux fort défiants et craintifs qui res- semblaient au Coucou, volaient d'arbre en arbre et criaient avec force. Leur cri n'avait aucune ressemblance avec celui du Coucou gris, il rappelait davantage celui du 6 LE NATURALISTE Pic. Il parvint à en tuer un; l’autre, effrayé par la déto- nation qui avait accompagné la mort de son conjoint, devint encore plus craintif et ne put être pris. L'oiseau qui avait été abattu fut donné plus tard à mon père qui le décrivit et le nomma Coucou à longue queue. Plus tard on découvrit que cet oiseau avait été décrit par Linné sous le nom de Cuculus glandarius, Mon père, dans tous les cas, fut le premier à signaler cet oiseau en Allemagne et il m'était réservé de faire connaître son mode de re- production." » L'Oxylophe-Geai a le vol rapide; il se pose rarement à terre et saisit au vol les insectes dont il fait sa nourri- ture : il a trois cris d'appel : le premier qui ressemble à celui du Coucou, un cri d'alarme qui offre une certaine ressemblance avec celui du Geai ou du Rollier etun troi- sième cri que l’on peut traduire par le mot Kerk, Kerk. La question relative à son mode de reproduction est restée longtemps indécise : Latham affirmait qu’un cou- ple de ces oiseaux avait niché aux environs de Pise en 1739; c’est à Brehm que l’on doit d'intéressants détails sur les observalions personnelles faites par ce naturaliste en Égypte : « L'Oxylophe-Geai niche-t-il ou pond-il ses œufs dans des nids d’autres espèces ? Cette question était importante à résoudre, car elle décidait si cet oiseau était-ou n’était pas un Cuculidé. Je résolus de l’étudier, Pendant long- temps mes recherches furent vaines, enfin le 5 mars 1850 je recueillis un premier indice. Je tuai, dans un bois de mimosas, aux environs de Siout, sept Oxylophes, parmi lesquels une femelle ayant un œuf formé dans l’oviducte. Malheureusement le plomb ayant brisé cet œuf, je n’en trouvai plus que des débris, mais ils suffisaient pour m'apprendre que l’œuf de l’Oxylophe-Geai différait beaucoup de celui du Coucou gris. De plus, et c'était là le point important, je connaissais la saison de la ponte, saison qui varie beaucoup en Afrique. Néanmoins deux ans s’écoulèrent avant que je susse à quoi m'en tenir, Le 2 mars 1852 je poursuivis longtemps un Oxylophe dans un jardin des environs de Thèbes, dans la Haute- Égypte. Au bout d’une demi-heure je le vis se glisser dans un nid placé sur un arbre peu élevé. Je me gardai bien de le troubler, Après un quart d'heure environ il s’envola et quitta aussitôt les alentours. Je montai sur l'arbre et trouvai un nid de Corneille cendrée contenant six œufs, mais dont l’un venait d’être brisé. De ces six œufs j'en reconnus de suite deux qui ressemblaient beaucoup pour la grandeur et la couleur à ceux de la Corneille, mais qui étaient un peu plus petits et que l’on ne pouvait confondre avec ceux d’aucun autre oi- seau, Je les pris et les transportai soigneusement à ma barque pour les comparer aux débris de mon premier œuf, à ma grande stupéfaction ils y ressemblaient abso- lument. Ils avaient à peu près la taille d’un œuf de Pie et la forme des autres œufs de Coucou. Leur couleur, comme le dit Bædecker, est un vert bleuâtre clair, relevé par des taches serrées d’un gris cendré et d’un gris bru- nâtre, se réunissant vers le gros bout en une couronne plus ou moins complète, Outre ces taches, il y a encore quelques points d’un brun foncé. On ne peut guère les comparer, encore moins les confondre avec les œufs de Pie ou de Corneille, car ils en diffèrent par la forme, le grain de la coquille, le dessin, la couleur. Cette pre- mière découverte suffisait déjà à établir le mode de re- production de l’'Oxylophe. Le 42 mars j'eus occasion de faire à ce sujet une nouvelle observation : dans un jar- din planté de bosquets d'arbres, comme dans toute l'Égypte, j'entendis retentir le cri discordant de lOxylo- phe; je me mis en chasse et tuai deux individus adultes; mais j'en remarquai un troisième, un jeune, qui étail nourri par deux Corneilles cendrées, A partir de ce mo- ment je fis fouiller tous les nids de Corneilles et Le 19 mars je trouvai encore un œuf d'Oxylophe. » Aujourd’hui la question est complètement tranchée : Tristam, dans son exploration de l’Algérie, a trouvé des œufs d’'Oxylophe-Geai dans des nids de Pie (Pica Maurita- nica), Cochrane et Allen ont trouvé ces œufs en Egypte dans des nids de Corneille (Corvus cornix), lord Lilford en Espagne les a observés dans des nids de Pie, L'Oxylophe-Geai n’est que de passage très accidentel en France et principalement dans le midi. Le Maséum d'Arcachon possède un sujet tué dans la région; deux autres individus, capturés près d'Hendaye, faisaient par- tie des collections du Muséum de Bayonne qui ont été détruites par un incendie, Un sujet, qui figure au Mu- séum de Marseille, aurait été pris au filet sur la plage de Pérols près Montpellier. Enfin dans une note publiée ‘par la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers (année 1885), un amateur passionné d’ornithologie, M. Rey de Nissan (Hérault) fait connaître qu’un superbe -Oxylophe mâle, adulte, lui a été remis par un chasseur de la localité qui l’avait tué le 25 juin 1884. M. Rey ajoute dans la même note : « Fin mai 1885, j'eus la bonne for- tune de recevoir de Pézénas, d’un de mes collègues, bo- taniste distingué, M. Triadou Cadet, un jeune oiseau échappé du nid : c’était un jeune Coulicou dont un pay- san s'était emparé. Plus de doute sur sa nidification dans le midi de la France : le faciès de l’oiseau, sa petite taille, ses plumes naissantes, sa queue très courte, son bec mou et les membranes jaunes de la bouche nous don- naient tous les caractères de l'enfance et nous disaient d’une facon à ne pouvoir en douter que le sujet était né dans le pays et était encore incapable d'effectuer la plus petite migration. » Le jeune Oxylophe, qui fait l’objet de la note précé- dente, est conservé dans la collection ornithologique de M. Rey, mais il est regrettable que l’auteur de cette cap- ture n’ait pas recherché le nid d’où l'oiseau s’était échap- pé et qui n’était probablement qu’un nid de Corneille ou de Pie. Albert GRANGER, INFLUENCE DES BASSES TEMPÉRATURES SUR LES ANIMAUX Quand on voit le peu d’ampleur que présentent la faune et la flore dans les régions boréales, on est tenté de croire que la vie devient impossible à une tempéra- ture d’environ — 40° et — 60°, C’est pour vérifier cette idée préconçue, que M. Pictet, le savant physicien de Ge- nève, s’est livré à une série d’expériences des plus in- téressantes (1), Ses recherches ont porté sur des indivi- dus représentant la plupart des groupes animaux ou végétaux; elles ont été effectuées dans ün puits frigori- fique qui se compose d’une enceinte assez spacieuse et dont les parois, à double enveloppe, sont maintenues à une température basse variant à volonté entre + 10° et (1) Archives des sciences physiques el naturelles, 1893, ‘ LE NATURALISTE î —200°, On se sert à cet effet des gaz liquéfiés, y pris l’air atmosphérique. Comme type de mammifères, M. Pictet a pris un chien à poils ras, plongé dans le puits frigorifique entre — 90° et — 1000, « Le chien, dit-il, est placé sur un fond de bois garni d’un sac de toile. Sa queue et son museau ne touchent pas les parois métalliques du puits tendues à l'intérieur d’un cylindre de toile formé par les parois d’un grand sac relevées tout autour de l'animal, Dans cette expérience, un thermomètre est fixé dans l’aine du chien, dont la patte de derrière est solidement fixée contre l’abdomen avec plusieurs doubles de flanelle. La peau ayant été rasée, un excellent- contact est établi “entre le réservoir du thermomètre ayant une forme cylindrique et la circulation générale de la bête: la fla- nelle et la position du chien font que le réservoir du thermomètre occupe à peu près la portion centrale du puits frigorifique et qu'il se trouve très protégé contre le rayonnement. La tige du thermomètre est assez longue pour permettre des lectures continues à 35 centimètres au-dessus du chien. » _Un fait curieux, c’est que, pendant les vingt premières minutes, on constate que la température de l’animal augmente de un demi-degré; elle ne revient à son point de départ qu’au bout de 25 minutes. En même temps les mouvements respiratoires et le pouls deviennent très fré- quents, et l'animal mange avec avidité. Les choses restent ainsi pendant environ une heure et demie. Puis tout d’un coup, la respiration se ralentit, le pouls devient fuyant et la température de l’animal s’a- baisse avec rapidité. Quand cette dernière atteint 22°, le chien meurt. Les expériences effectuées sur les poissons d’eau douce sont bien plus curieuses. « Si l’on congèle lente- ment, dans une atmosphère de — 8° à — 159, des poissons de cette catégorie, en ayant eu la précaution de laisser ces poissons quelque vingt-quatre heures dans de l’eau à 0°, on peut former un seul bloc compact de cette eau et des poissons qu’elle contient. En brisant une partie de la glace et mettant à nu un de ces animaux, on constate qu’on peut le casser en petit morceaux comme s'il était lui-même fait de glace. En laissant lentement fondre la glace et les poissons qu’elle renferme, on voit ceux-ci nager après comme avant, sans aucun signe de malaise com- apparent. » Il faut faire attention à ce que la tempéra- ture ne descende pas au-dessous de — 20°, car les pois- sons, et surtout les Tanches et les Cyprins, meurent. Les Grenouilles sont plus résistantes; elles peuvent être congelées à — 28° sans mourir. Leurs œufs, refroi- dis lentement à — 60°, peuvent revivre et donner nais- _ sance à dés tétards. Des Scolopendres soumis à un froid de — 50°, ont sub- sisté.. On sait que les Escargots, l'hiver, sécrètent une mem- brane calcaire, l’épiphragme, qui bouche hermétique- ment l’orifice de leur coquille. La durée de l’hibernage dure environ sixmois, mais varie beaucoup avec les con- ditions climatériques, surtout la température et l’humi- dité. Il est rare cependant que les Escargots se réveil- lent en février : ce n’est guère qu’en mars ou avril qu'ils sortent de leur torpeur. Émile Yung dit que, dans quel- ques pays du canton de Vaud, les cultivateurs préten- dent que la retraite précoce des Escargots est un signe précurseur d’un hiver rigoureux: le fait serait intéres- sant à vérifier. On peut artificiellement les réveiller en les placant dans une salle chauffée et surtout en les im- mergeant dans l’eau. Pendant les cinq ou six mois de l'hiver, ils ne prennent aucune nourriture; la petite quantité d'air qui traverse l’épiphragme suïfit à leur respiration, Leur cœur qui, en temps ordinaire, bat 84 on 36 pulsation® par minute descend, d’après Yung, à une pulsation et demie dans le même temps et quelque- fois moins encore. Il est facile de prolonger le sommeil hibernal en maintenant l’animal dans un endroit froid et sec : on en à vu qui restaient ainsi sans bouger pendant plus de vingt mois. La résistance au froid est extrême- ment grande et ne peut être comparée qu'à celle des microbes ; mais elle ne se manifeste que chez les indi- vidus endormis, C’est ainsi que MM. Pictet et Yung ont montré qu'un Escargot endormi pouvait supporter pen- dant quatre heures au froid de — 100, produit par l’évaporation d’un mélange d’acide sulfureux et de pro- toxyde d'azote liquides, tandis qu'un Escargot éveillé périssait rapidement. Un autre a résisté 20 heures à — 70°, 80 heures à — 76 et 20 heures à — 130, Les œufs d'oiseaux meurent à — 2° et — 3°.11s ne sur- vivent que si le froid n’a pas dépassé — 1°. Les expériences effectuées sur les œufs de ver à soie ont donné un résultat pratique tout à fait inattendu. « Lorsque les œufs pondus sont placés immédiatement dans la chambre froide, on peut les refroidir à — 40° sans compromettre leur développement. Il se passe même dans ce cas un phénomène intéressant : les œufs refroïidis, puis soumis aux conditions de température normale pour leur éclosion dès que le printemps a garni les müriers de leurs feuilles, ne présentent presque jamais les maladies si fréquentes aux œufs de ver à soie abandonnés à eux-mêmes et subissant plusieurs mois durant les fluctuations des températures ambiantes. Les parasites de toutes espèces, vrais microbes des œufs de ver, ne trouvent pas dans ces conditions un terrain favo- rable à leur culture, et la chenille sort indemne de tous ces accidents si redoutables pour elle et si redoutables pour l’industrie de la soie. Le refroidissement artificiel des œufs de ver-à-soie est entré dans la grande indus- trie, vu ces avantages bien positifs. » Les infusoires résistent à — 60°, Quant aux autres pro- tozoaires, aux microbes, aux diatomées, aux graines, ils ont résisté aux froids les plus considérables, c’est-à-dire jusqu'à la température de — 200° produit par l'air li- quéfié ! On voit en résumé que les organismes inférieurs et les êtres vivants pris au début de leur développement résistent beaucoup plus aux grands froids que les orga- nismes élevés en organisation et les êtres vivants adultes. L'échelle des êtres est analogue à celle des tempéra- tures minima que ces êtres peuvent supporter. Henri Courin. NOTES SUR LA LARVE DE L'AMPHIZOA Par M. G. HueBarp. L'intérêt tout particulier qui s'attache à la connaissance de cet Insecte remarquable, découvert comme on le sait, pour la première fois il y a quarante ans, dans la vallée du Sacramento, m'engage à reproduire ici, pour les lecteurs dn Naturalisle, l’article que M. G. Hubbard a consacré à l'étude de sa larve dans l’Insect Life du 27 septembre 1892 (1). (1) Insect Life, edited by C. V. Riley, entomologist, and L. Howard, first Assistant. Washington, 1892. Vol. 5, n° 1, p.19. RTE NM EMI NN RS PER 8 LE NATURALISTE Voici la traduction de cette curieuse Note à laquelle j'ai laissé autant que possible, toute sa saveur et toute son origi- nalité : Au mois de juin 1891, dans une excursion entomologique au Grand Lac Salé et dans les montages de l’Utah, M. E. A. Schwarz et l’auteur de la présente Note (1) rencontrèrent l’'Amphizoa Lecontei avec sa larve, vivant en nombre considérable dans un ruisseau de montagne, clair et froid, qui alimente d'eau po- table la cité de Lac Salé (fig. 1). Fig, 1. — Amphizoa Lecontei, grandi. D’autres ruisseaux des montages de Wasatch, dont les eaux s'écoulent aussi dans le bassin du Grand Lac donnèrent l’in- secte parfait et un seul exemplaire de la larve de Fork Canyon, présentant des différences qui peuvent n'être qu'accidentelles. En mai de l’année présente (2) une seule larve qu'il est im- possible de distinguer de celle de lAmphizoa Lecontei fut trouvée aux sources du Gleenwood (Colo), à la jonction du Roaring Fork avec le Grand River. Quelques semaines plus tard, M. Schwarz découvrit aussi la larve de l’Amphizoa inso- lens, en compagnie de l’insecte parfait, à North Bend, dans les eaux glaciales d’un torrent des montagnes de British Co- lumbia. Une comparaison attentive de la larve de British Columbia avec celles de l’Utah et du Colorado, ne révèle pas de diffé- rences en dehors des limites de la variation individuelle : par exemple une plus grande intensité de coloration, et une netteté plus parfaite des impressions dans les types du Nord. Il est probable qu'il n'existe pas de distinction, ,autre que cette va- riation climatérique très fréquente entre les deux espèces d’Amphizoa qui sont présentement dans notre catalogue ; et, en effet, la forme Josephi a été depuis longtemps reconnue comme n’ayant aucune valeur spécifique. La larve de lAmphizoa. est un insecte ovale, à pattes courtes, et dont la longueur est d’environ 3/4 de pouce. Sa couleur est d'un brun terre d'ombre qui peut aller jusqu'au noir. La face supérieure est convexe et fortement chitinisée; elle présente des mouchetures vaporeuses qui s’arrangent elles-mêmes en lignes longitudinales. et qui paraissent, dans les spécimens foncés, former plusieurs rangées de points et de traits plus ou moins nettement définis. La surface inférieure est plate et complètement nue. La ca- rapace dorsale couvre entièrement la surface supérieure et s’é- tend en dehors, sur les côtés, en formant des lobes extérieurs (fig. 2). Ces lobes, arrondis également autour du prothorax, deviennent de plus en plus étroits vers la partie postérieure de l'abdomen, de sorte que leur ensemble donne au corps la forme d'un fuseau régulier, finissant par une double pointe al- longée. La tête est grade et proéminente, avec un groupe de six occlles de chaque côté, près des angles antérieurs. Les an- tennes sont courtes, triarticulées ct placées juste en arrière des mâchoires. Celles-ci sont creusées par un canal intérieur et armées d'une dentelure très fine sur le bord inférieur. La cavité buccale cest grande et adaptée à la mastication des aliments ; elle porte des plaques molaires formées par des épaississements de la surface interne du clypeus en dessus et (1) M. G. Henry Hugsar». (2) — 1892. du menton en dessous. Les mâchoires sont fortes, et leurs pièces basales sont surmontées par des palpes de quatre ar- ticles. languette, et porte des palpes très courts, biarticulés. 1% L'abdomen possède huit segments et se termine par une paire d’épines dorsales courtes et mobiles ; celles-ci paraissent dépendre du 8° segment en dessous, mais en réalité ce sont les seules parties visibles du 9° segment rudimentaire. 2 L’ouverture anale est une fente étroite entre les bases des deux épines terminales. L’animal respire au moyen de deux grandes trachées valvulaires, placées à l’extrémité du 8° seg- ment; cependant des stigmates fermés ou rudimentaires se trouvent sur le mésothorax et sur les segments abdominaux. Les häbitudes de la larve ne différent pas de celles de l'in- secte parfait. Tous les deux vivent dans les eaux peu pro- fondes, ou sous les pierres partiellement submergées du bord des rivières. Dans le City Canyon et l'Utah, la larve et l’insecte parfait furent trouvés ensemble, cramponnés à des morceaux de bois flottants et à des chatons de saule amoncelés dans les remous ; ils se nourrissent probablement des insectes noyés et apportés par les eaux dans ces débris. Lorsqu’on les dérange, ils lâchent les fragments flottants, et se laissent couler, les pattes étendues, jusqu’au fond, où ils se trouvent pris et em- portés par le courant. Quoique un peu paresseux, ils peuvent se trainer càct là, assez activement sous l’eau, etils regagnent facilement la terre, si par hasard ils se trouvent emportés au large. La larve de l'Amphizoa présente des affinités qui éloignent certainement cet insecte des Coléoptères de la série des Adé- phages. Leur bouclier dorsal, aplati et lobë sur ses bords, l'apparence largement fusiforme deleur corps, rappellent l’aspect général de la larve du Cychrus. Le nombre des stigmates, la structure des mandibules et la forme de la cavité buccale. jointes aux habitudes de l’animal, qui sont celles d'un insecte marcheur, sont des caractères qui tendent à le rapprocher des Carabides ; mais l'abdomen à huit segments empêche de le ranger dans cette famille. D'un autre côté, les mâchoires non suceuses séparent mette- ment l'Amphizoa des Dytiscides, bien qu’il ait certaines affinités de structure avec les Coléoptères aquatiques, notamment avec les Colymbétides par la position et la structure des antennes, par la forme des mâchoires et de la lèvre inféricure, enfin par la trachée terminale du 8 segment et les cerques du 9 qui est également rudimentaire. En résumé, de même que le genre européen Pelobius, l'Amphizoa possède presque tous les carac- tères distinctifs des Dytiscides. La larve du Pelobius est en- tièrement aquatique et respire par des branchies, les stigmates, devenus inutiles, sont seulement indiqués comme dans l’Am- phizoa ; il est toutefois à remarquer que ceux de la dernière paire, qui forment une trachée ouverte dans l’Amphizoa, sont supprimés chez le Pelobius, le huitième segment terminal étant prolongé en un appendice natatoire (1). Les mâchoires ne sont pas disposées pour sucer chez les (1) La descripion complète de la larve de l’Amphizoa a été présentée à la Société Entomologique de Washington dans sa séance du 4 mai 1892, et publiée dans le vol. II, n° 3, de ses Proceedings. La lèvre inférieure est transverse et proéminente, mais sans larves dans les deux genres; d’un autre côté la figure donnée par Schiædte d’une larve nouvellement née du Pelobius sug- - gère l'opinion que l'Amphizoa pourrait bien avoir aussi un stade « Nauplius ». Que cette hypothèse soit juste ou fausse, l’étude de ces larves conduit indubitablement à cette conclusion que l’Amphizoa et . le Pelobius appartiennent à d'anciens types ; isolés maintenant par l'extinction des formes environnantes, ils ne conservent que des rapports synthétiques avec certaines familles. Les affinités de l’Amphioza le rapprochent autant des Cara- bides, que celles du Pelobius rapprochent celui-ci des Dytis- cides. Les caractères de la larve viennent donc complètement à l’appui de l’opinion du Dr Horn qui maintient l’Amphizoa comme type d’une famille distincte. Traduit de l'anglais par C. HouLBerT, Docteur ès sciences naturelles. £ Bien que l’entomologie soit en grand honneur, l’étude des larves des Insectes ne semble pas avoir acquis jusqu’à ce jour, en France, l'importance qu'elle à depuis longtemps dans les autres pays. En dehors de la Sorbonne, où l’enseignement de M. Giard occupe une place À part par sa hardiesse et par son étendue, il serait évidemment diflicile de trouver un centre scientifique où l’étude systématique des soit Insectes aussi dé- veloppée que dans les Universités des Etats-Unis. Je dois reconnaître toutefois que, parmi les publications fran. -caises, le Naturaliste n’est pas le plus mal partagé; bien sou- vent, en effet, j'ai eu le plaisir de lire ici des descriptions de larves qui rompent un peu avec la monotonie des études pure- ment descriptives. Je ne veux pas terminer cet article sans adresser mes plus | vifs remerciements à M. le professeur Riley, qui dirige avec tant de talent la publication de l’Insect Life. La bienveillance —…. … que ce savant naturaliste m'a témoignée m'est très sensible, et je suis heureux qu’ilait bien voulu me fournir les moyens d’ap- précier directement ses intéressants travaux ainsi que ceux de U ses distingués collaborateurs. U “ C. H. 4 Recherche et préparation des Oiseaux 1 L (Suite.) D. < - IL s’agit maintenant de refouler le crâne à l’intérieur une opération délicate qui exige chez le débutant de la patience jointe à une certaine habileté ; on prend le crâne avec la main gauche, tandis que la droite ramène peu à À … peu la peau au long des parois osseuses en la faisant re- - monter graduellement. Quand le bec commence à dépas- … … ser, on le saisit par les mandibules, on l’amène douce- ; ment à soi ayec une des mains, tandis que l’autre agit : en sens inverse sur la peau et, de cette manière, on ar- E . rive progressivement à remettre toutes les parties exté- __ rieures en position. … Mais dans ces manipulations les plumes des différentes . parties du corps ont été dérangées, froissées, ou bien ont pris une position mauvaise, il faut y remédier au plus … tôt : on saisit l'oiseau par le bec, on imprime des se- cousses à sa dépouille, on souffle fortement sur les plumes, principalement du front, du gosier et de la queue; avec Les brucelles on remet en place celles qui n'auraient pas encore repris leur position naturelle, on arrache au besoin les récalcitrantes et onles met de côté; | avec les mêmes pinces on fait bouffer le coton qui rem- e plit les orbites et l'on garnit les joues de la même ma- nière. Lorsqu'on veut conserver un oiseau en peau pour l’ex- pédier plus facilement cu qu’on n’a pas le temps de monter, i! faut s'occuper de rendre au corps sa grosseur 1 _ pour remettre la tête dans sa position normale; c’est là 9 F- e HN: 4 d jy LE NATURALISTE 9 et la queue à droite comme au moment du dépouillement : on pose sur la queue une plaque de plomb pour mainte- nir le sujet, on écarte les lèvres de l'incision sterno-ab- dominale en relevant les plumes avec soin tout autour ; on trempe un pinceau dans le préservatif, on l'introduit dans le cou pour enduire la peau dans toute sa longueur, depuis la base du crâne jusqu’à la poitrine ; avec une brucelle à pointes fines on saisit de l’étoupe hachée dont on introduit d’abord un tampon qu’on fait pénétrer jusqu’à la région occipitale; en distendant les branches des brucelles on étale cette première bourre, on laisse les pinces en place pour maintenir le cou libre, on pré- pare une seconde bourre qu’on place et qu’on étale de la même manière, et l’on continue jusqu’à ce quele cou soit entièrement garni dans toute sa longueur, en ayant soin que le bourrage ne soit jamais trop serré, ce qui présenterait le double inconvénient de distendre Le cou qu’il serait difficile de faire revenir plus tard à sa posi- tion naturelle et d’empécher le passage des fils de fer dans cette partie. On passe ensuite aux ailes dont on fait saillir les os restés dans la peau afin de passer un fil entre le radius et le cubitus, dont on noue les extrémités de manière à laisser entre les deux membres un espace plus ou moins large basé sur la dimension des sujets et la position de l’'humérus de chacun. Lorsque les ailes sont liées l’une à l’autre, on enduit la peau en tous sens d’une forte couche de préservatif qu’on fait pénétrer iusqu’au coccyx, on en passe sur les os des ailes qu’on remet en position; on place un tampon d’étoupe hachée au milieu de la peau, on l'é- tend avec les pinces à bourrer de manière qu'il se réunisse au remplissage du cou; on pose un autre tam- pon de bourre qu’on étend dans la direction du coccyx, enfin un troisième que l’on élargit vers les côtés ; on place un tampon d’étoupe entre les humérus pour les empêcher de se déplacer ; enfin, par des additions suc- cessives d’étoupe hachée, on achève de garnir la poi- trine et l’abdomen en s’efforçant de refaire un corps fac- tice analogue en grosseur à celui de l'oiseau qu'on a dépouillé, tout en évitant de forcer et de distendre la peau. On rapproche ensuite les bords de l’incision et on les maintient en les fixant avec une épingle ou par quel- ques points faits à l’aiguille. On arrange les plumes qui se sont froissées pendant le bôurrage ; on place les ailes en position normale; on attache les pattes l’une à l’au- tre en passant un fil dans les talons, et le travail de la mise en peau est terminé. Il ne reste plus qu’à rouler le sujet dans une feuille de papier qu’on plie aux extré- mités,et on peut le conserver ainsi dans un endroit aéré et exempt d'humidité; c’est ainsi que l’ornithologiste peut préparer le produit de ses chasses en attendant qu'il puisse s’occuper du montage; c’est aussi par ce procédé que les oiseaux exotiques nous parviennent en bon état de conservation. Difficultés accidentelles, — Dans les indications que nous venons de donner nous avons supposé la mise en peau d’un oiseau de la taille d’un Merle, n’offrant con- séquemment aucune difficulté ; il n’en est pas toujours ainsi et quelques catégories d'oiseaux, présentent des par- ticularités qu'il importe de signaler, en raison des mo- diffications qu’elles apportent aux procédés habituels de mise en peau : 40. — Chez les Palmipèdes, tels que Plongeons, Cygnes, naturelle : on place l'oiseau devant soi la tête à gauche * Gyèbes, etc., les parties inférieures sont garnies d’un 10 LE NAT URALISME 4 plumage épais et soyeux qu'il importe de présenter dans tout son lustre au coup d’œil, et une couture abdominale : mal réussie suffirait à en dénaturer l'harmonie. Dans ce cas il est préférable de pratiquer l'incision sur le dos, depuis les omoplates jusqu'à la région lombaire; on procède d’ailleurs comme nous l’avons indiqué précé- demment. 20, — D'autres oiseaux tels que les Pies, Canards, Dindons, ont la tête plus grosse que le cou ou ornée de caroncules, de houppes ou de crêtes; on ne pourrait dépouiller cette partie en retournant la peau comme nous l'avons indiqué d’autre part; on doit, dans ce cas, pratiquer une incision depuis la base de la crête ou de la houppe et la prolonger verticalement jusqu’au-des- sous de l’occiput ou plus bas si cela est nécessaire ; on soulève la peau et l’on fait saillir le crâne par l’ouver- ture ; on le dissèque par le procédé déjà indiqué ; et, quand il a été passé au préservatif et convenablement bourré, on le rentre dans la peau, on rapproche les bords de l’incision et on les coud à points serrés. 3°, — Chez les oiseaux de la taille du Corbeau et au- dessus il est à remarquer que le dépouillement des ailes ayant été tout interne, a laissé subsister extérieurement une certaine quantité de chair sous la peau qui recou- vre les métacarpes et qu’il est indispensable d'éliminer ; car c’est le plus souvent par cette partie des ailes que les Dermestes, les Anthrènes et autres insectes ravageurs commencent leurs attaques. A cet effet on pratique une incision sur la peau recouvrant la face interne des mé- tacarpes; on la soulève des deux côtés, et l’on extrait par l'ouverture toutes les parties charnues qu’il est possible d'atteindre ; on passe du préservatif sur les métacarpes et les parties internes de ia peau; on ajoute une petite quantité d’étoupe hachée pour remplacer les chairs en- levées; on recoud l’ouverture, et on remet en place les plumes qui pourraient avoir été déplacées par l’incision. 4°, — Dans un grand nombre d’oiseaux dont le tarse présente une certaine épaisseur, comme les Aigles, Vautours, Pélicans, etc., ou une grande longueur, comme dans les Hérons, Phœnicoptères, etc., il est fréquent de voir le derme se soulever et tomber par morceaux; il est alors fort long et fort difficile de rajuster ces parties. Ce soulèvement est dù à la fermentation interne qui se pro- duit après la mise en peau, quand ces parties commen- cent à sécher. On peut le prévenir de deux manières: 1° On introduit un fil de fer proportionné par la plante des pieds au long de chaque tarse en le faisant pénétrer jusqu’au tibia, on le laisse en place deux ou trois heures, puis on le retire; par ce moyen l’air circulant dans le tarse hâte la prompte dessiccation du derme; en répé- tant deux ou trois fois cette opération on peut être assuré du succès. 2° Pour les grands oiseaux de proie, les Palmipèdes et les Marcheurs, dont les tarses sont épais et charnus, il est préférable de fendre le derme par der- rière dans toute son étendue, d'enlever par cette ouver- ture les gros muscles qui entourent l’os, de passer du préservatif sur le tarse et les parois internes du derme, de bourrer cette partie avec de l’étoupe, puis de recou- dre l’incision à points serrés ; on s'occupe ensuite de la plante des pieds qu’on incise, ainsi que le dessous des doigts jusqu’à la seconde phalange inclusivement, et qu'on traite ensuite comme nous venons de. l'indiquer pour le tarse, Pour compléter l’ensemble des précautions à prendre en vue d’éloigner les insectes, il sera prudent de passer une couche légère de préservatif sur les membranes di- gitales et toutes les parties externes et nues des peaux d'oiseaux : orifice des narines, face, commissures du bec, tour des yeux, gosier, crête, caroncules, etc. 50, — La plupart des Palmipèdes : Canards, Grèbes, Plongeons ont la peau tellement huileuse que le plâtre est insuffisant à absorber cette manifestation graisseuse ; il est pourtant de la plus grande importance de la suppri- mer, car, sion la laissait subsister, elle ne tarderait pas à se répandre extérieurement, à gagner le duvet, puis la plume, à les imprégner profondément, à leur donner une couleur jaune ; elle attirerait les insectes et deviendrait extrêmement difficile à faire disparaître par la suite, Pour enlever cette graisse on verse dans une terrine de l’essence minérale, on retourne la peau fraîchement dépouillée, de manière que le derme intérieur trempe entièrement dans le liquide, mais sans l’abandonner complètement, afin que le plumage ne puisse être con- taminé par l'essence devenue graisseuse. Le temps de l'immersion dans l’essence doit être subordonné tant à la dimension du sujet qu'à l’épaisseur des tissus adi- peux; on retire ensuite la peau, on la fait égoutter et on la sèche avec du plâtre; on renouvelle l’essence après avoir essuyé soigneusement la terrine et on y plonge de nouveau la peau; enfin on recommence cette opération jusqu’à ce que la graisse soit entièrement résorbée, ce qui se reconnaîtra facilement à la siccité du plâtre au contact de la peau. Le plumage aura, malgré toutes les précautions prises, recu quelques taches pendant l'opération : on mouille une éponge dans l’essence et on le lave entière- ment tant sur le dos que sur le ventre, en le séchant au plâtre, puis on procède au bourrage comme nous l'avons déjà indiqué. > - 6°. — Les jeunes Oiseaux ou Poussins, qui doivent [figu- rer dans une collection à côté des sujets adultes, ont la peau mince et difficile à préparer ; il est toujours préfé- rable de les monter immédiatement plutôt que de les remanier une seconde fois. (A suivre.) A. GRANCER, PHOTOGRAPHIE PEINTURE DES ÉPREUVES PHOTOGRAPHIQUES Je ne sais plus quel botaniste disait un jour : Je pré- fère une mauvaise figure à une savante description. Si paradoxal que cela puisse paraître scientifiquement, il faut reconnaître qu’en bien des cas, un dessin vous per- met de saisir d’un coup d’œil la forme et l’aspect général d’un objet dont une minutieuse description ne vous aurait permis la reconstitution qu’au prix d’un certain travail et dont vous n’auriez conservé le souvenir qu’au prix d’un effort de mémoire plus grand encore, alors que la chose vue vous reste présente à l'esprit. Au point de vue documentaire la photographie est cer- tainement le plus exact des moyens de représentation; mais une épreuve, pour acquérir toute sa valeur, doit ou- tre le dessin, donner la couleur de l’objet photographié. Dans ma dernière chronique, je vous disais que, peut- être, nous pourrions bientôt obtenir directement la pho- tographie des couleurs ; mais, en attendant que le procédé passe du domaine du laboratoire dans celui de la prati- tique, il faut nous contenter de peindre les épreuves que donnent les divers procédés, La qualité de l’épreuve n’est pas sans influence sur le résultat définitif; aussi devrons-nous chercher à obtenir aussi parfaites que possible les photographies destinées à être mises en couleurs. C'est à l’aquarelle que nous demanderons la transformation de notre image mono- - chrome, et nous procéderons presque exclusivement par - une application de teintes plates, la transparence de la plupart des couleurs à l’aquarelle nous permettant de conserver tout le travail du modelé photographique. Il faut donc que les épreuves se rapprochent le plus possible d'un ton gris neutre qui ne viendra pas con- trarier les couleurs employées ; ces épreuves seronttirées plutôt claires et virées, de facon à perdre complètement le ton brun ou rougeûtre quelquefois recherché, et, si nous voulons nous rapprocher autant que possible de la perfection, c'est dès le début des opérations, dès l’obten- tion du cliché, quenous devrons penser au but à atteindre. Chacun sait qu'en photographie cer- faines couleurs, di- _ tes non actiniques, _ sont sans influence sur les couches sen- sibles : ainsi le rou- _ gequi vient noir, le _ jaune quidonne des gris très foncés a- lors que d’autres couleurs dites acli- niques impression- nent {a couche au point de donner du _ blanc pur sur l’é- _ preuvepositive; ain- si se comportent le Ë bleu, et Les violets. É Nous aurions donc _un dessous absolu- ment faux au mo- ment de la peinture - de nos épreuves, tel rouge éclatant, tel jaune clair ne pou- vant être obtenu, le noir de l'épreuve reparaissant sous la transparence de notre couleur, quand, au contraire, un : violet foncé ne sera nullement soutenu, le papier étant - resté blanc pur aux places où nous avons à l’appliquer. … Pour obtenir la reproduction exacte de la valeur rela- . tive des couleurs, il faut employer les plaques isochro- - matiques. Ce sont des plaques à l’émulsion desquelles on ajoute une substance qui les rend sensibles aussi + bien aux rayons rouges qu'aux rayons bleus; mais l'effet . maximum d’isochromatisme n’est obtenu qu’en interpo- _ sant sur le passage des rayons lumineux, dans l’objectif . même, un écran qui retarde les rayons bleus, les plus _ actiniques, permettant ainsi aux rayons rouges d’exercer toute leur action, On ne possède pas encore de substances rendant les émulsions ordinaires sensibles à tous les rayons ; aussiles plaques isochromatiques se divisent-elles en deux catégories : 4° celles sensibles aux rayons rouges _ à employer pour les reproductions où le rouge dornine ; _ 2° celles sensibles aux rayons jaunes, à employer pour . Bouquet photooraphié sur une plaque ordinaire PTE Me) Cette photographie dont l’effet d’isochromatisme est com- plet a été obtenu sans l'emploi d'écran sur une plaque XL. (Merville, dépositaire, 48, rue Poissonnière), AIRE | > LE NATURALIS TE les paysages, ou les reproductions d’un ton général jaune ou vert. Voici d’un même bouquet deux épreuves qui montrent tout le parti que l’on peut tirer des plaques ainsi pré- parées. L’une des épreuves à été obtenue avec plaque ordinaire, l’autre avec plaque isochromatique, Le bouquet était composé de muguet, de jonquilles et de jacinthe violette des bois. Pour le détail des manipulations que comporte ce procédé j'indiquerai les deux volumes sui- vants : La photographie des objets colorés avec leurs valeurs réelles, par H. Vogel, traduit par H. Gauthier-Villars: Photographie isochromatique, par Roux. Lesclichés une fois obtenus, les épreuvesseront, comme je le disais plus haut, tirées claires par l’un des procédés connus. Sur platine, papier salé, aucune difficulté ; ces papiers mats recevront facilement les couleurs d’aquarelles s’ils ont été manipulés avec soin; quelquefois pourtant, certaines parties re- pousseront la cou- leur, auquel cas il suffira de mettre quelques gouttes d’une solution de noix de galle dans l’eau qui servira à délayer les cou- leurs. Sur papier albu- miné le mode opé- ratoire diffère un peu. Il est vendu des couleurs à l’al- bumine qui seront d’une application facile sans prépara- tion, mais la sur- face de l'épreuve se refusera complète- ment à l'application des couleurs ordi- naires si elle n’a été disposée à cet effet; c'est peu de chose puisqu'il suffit d’y étendre un peu de salive soit avec un pinceau soit avec le bout du doigt. L'épreuve prête, établissez votre palette; plus loin nous verrons quelle en sera la composition, et, dans un godet, au lieu d’eau pour étendre vos couleurs, ayez une des préparations suivantes. La plus connue est le fiel de bœuf que vous trouverez tout épuré chez les marchands de couleurs, mais dontil faut surveiller l'emploi ; un excès empêchera l’application des teintes plates un peu étendues, et les couleurs avec lesquelles il sera mélangé auront assez pénétré le papier pour qu’il soit impossible de les atténuer. Une liqueur souvent employée est ainsi composée : Bouquet photographié sur plaque isochromatique (1) Reproductions directes de photographies IOTTENTE 94 EEE GOce Gomme arabique SL Ghhne 887 SUCER PA ne GE Alcool. 46T | Alun en poudre. PRE LR CURE AS EM 187 La quantité d’eau peut être un peu augmentée, Mais donnez la préférence à l’albumine dont M. Klary indique ainsi la préparation. « Prenez huit blancs d'œuf, ce qui représente environ 250c d’albumine, Ajoutez-y 24 gouttes d'acide acétique 12 LE NATURALISTE cristallisable et 50° d’eau ordinaire, Remuezle tout avec une baguette de verre pendant trois ou quatre minutes, sans essayer de faire passer cette préparation à l’état de mousse, Laissez reposer pendant deux heures et filtrez soigneusement à travers deux épaisseurs de mousseline. Ajoutez ensuite 3 ou 4° d’ammoniaque, Conservez dans un flacon hermétiquement fermé. Tels sont les véhicules qui permettront la peinture à l’aquarelle des épreuves sur papier albuminé. Restent les épreuves sur papiers gélatinés : papiersolio, papier aristotype, papier au citrate, à la celloïdine, etc. Malgré le durcissement de la couche de gélatine par le bain d’alun, la peinture de ces épreuves est chose à peu près impossible par les procédés ordinaires. La gélatine gonfle aux places où les teintes sont appliquées et rend celles-ci fort inégales, l’épreuve présente des surfaces mates et brillantes d’un vilain aspect; il faut peindre ce genre d'épreuves au revers avec des couleurs pénétrant le papier et séchant presque instantanément: ce sont là les qualités que possèdent les couleurs spéciales du pro- cédé lancé par M. Klary sous le nom de chromophoto- phanie. La photographie est collée sur un cadre de bois blanc face en dessus, de sorte qu’une fois posée sur la glace d’un pupitre à retouche, l’épreuve est vue par trans- parence; les couleurs liquides transparentes, enfermées dans des flacons stiligouttes, sont allongées au moyen d’un médium spécial et étendues en teintes plates; elles pénètrent Le papier et deviennent ainsi visibles à l'endroit sous la couche photographique qui conserve tout son éclat, toute sa fraîcheur, jusque dans les demi-teintes les plus délicates ; c’est là le côté original et vraiment inté- ressant de ce procédé. Les teintes livrées dans la boîte sont au nombre de douze, mais quantités d’autres sont envoyées sur demande; les douze de la boîte peuvent être mélangées dans les godets ou au contraire succes- sivement appliquées à une même place laissant dominer la première posée; dans certains cas les couleurs peu- vent être aussi étendues surl’endroitde la photographie ;il résulte, de ces modifications dans l’emploi, des effets de relief saisissants, et une pureté de modelé que ne permet pas d'obtenir le coloris sur la photographie, Ce procédé peut s’employer avec le même succès sur papier albuminé et pour positifs sur verres et vues à pro- jection ; les couleurs ne s'étendent pas sur la couche, se limitant nettement aux places voulues pour les teintes plates et permettant également les teintes fondues ; il est donc évident que, pour la retouche et l'amélioration des clichés, ce procédé offre de précieuses ressources, Pour le choix des couleurs dans la chromophotophanie la brochure qui accompagne chaque boîte donnera toutes les indications voulues. Voici pour les amateurs qui s’en tiennent à l’aquarelle la nomenclature des couleurs les plus employées et leurs applications; que ces couleurs soient dures sous forme de pains et de pastilles, moites en godets de verre ou de métal, ou demi-fluides en tubes semblables à ceux des couleurs à l’huile, il faut les pren- dre de bonne qualité: c’est toujours une économieet c’est tout au moins une garantie contre les surprises fort dé- sagréables que donnent les couleurs de mauvaise qua- lité, Les meilleurs pinceaux sont en martre zibeline de moyenne grosseur, accompagnés de quelques pinceaux en poil de chameau spécialement utiles pour les teintes plates un peu étendues, Blanc de Chine. — Le plus fixe et le plus solide des blancs; se mélange bien aux autres couleurs mais en amenant forcément une certaine opacité. Jaune indien. — Couleur puissante ; donne avec l'indigo et la terre de Sienne brülée plusieurs très beaux verts. Gomme-gutte. — Jaune brillant transparent; donne les = verts avec le bleu de Prusse et l’indigo. Chrome-citron. — Donne les jaunes-or. Asphalle (bitume). — Brun magnifique ; ne jamais mé- langer avec du blanc. Sépia. — Brun d’un mélange facile avec toutes les au, . tres couleurs ; donne avec l’indigo et la gomme-gutte un noir transparent, Rose garance. — Très utile dans les tons chairs en mé- lange avec le vermillon. Laque carminée. — Beau rouge transparent; indispen- sable dans la formation des pourpres. Vermillon. — Couleur fraiche et solide. Bleu de Prusse. — Tourne facilement à une teinte ver- dâtre ; donne les pourpres, violets, lilas. Indigo. — Bleu sourd. Terre de Sienne brülée. — Utile pour certaines verdures. Bleu d’outremer. — Le plus brillant et le plus durable des bleus, Cobalt, — Couleur fsolide mais un peu opaque. Base des gris-perle.: Carmin. — Rouge cramoisi. Teinte neutre. — Sorte de bleu noir. Cette nomenclature, qui termine les indications à grandes lignes que je donnerai sur la peinture des épreuves, est extraite d’un ouvrage auquel je renverrai mes lecteurs (1), tout en les prévenant qu’il a surtout été fait en vue de la peinture de portrait; mais quantités de renseignements y sont donnés qui seront utiles en bien d’autres cas. Un dernier mot: ayez la main légère, il est toujours plus facile de revenir sur un coup de pinceau pour le + renforcer que pour l’atténuer; faites quelques essais et vous aurez vite reconnu qu’une épreuve trop chargée en couleurs n’est qu'une criarde enluminure, alors, que délicatement traitée, la même épreuve fournit, non pas une aquarelle, mais une photographie aquarellée du plus bel effet, C’est à dessein que j’ai complètement laissé de côté la peinture à l’huile des épreuves; ce n’est plus ici le coloris d’une épreuve toujours visible mais une véri- table peinture à laquelle la photographie ne sert qu'à donner les bases de la mise en place; aussi ne pourrait- on réussir qu'avec une connaissance assez approfondie du dessin, des couleurs et de leur emploi. Charles Jacos. SOCIÉTÉ Z00LOGIQUE DE FRANCE : I. — BULLETIN Janvier. — M. R. BLancnaR», décrit deux Hirudinées rares, le Theromyzon palleus et l’'Hirudo brevis; il crée pour cette dernière le genre nouveau Mesobdella, dont il donne la diagnose. — M. OusraLer signale deux variétés nouvelles de Lophophores de la région himalayenne ; il donne ensuite le caractère d’un nouveau perroquet du Thibet, le Palæonis Salvadoriü. — M. ErrerA s'applique à déterminer le nombre de zoologistes 2 1 4 À U (4) Klary. Toute pratique de la peinture des épreuves photo- graphiques avec les couleurs à l’aquarelle et à l’huile, suivie de différents procédés de peinture appliqués aux photographies qui s'occupent de tel ou tel groupe du règne animal; sur un . total de 9,835 zoologistes, il trouve que 2,012, soit 20 0/0, s’oc- cupent d'entomologie, tandis que 5 seulement, soit 0,1 0/0, se xouent à l’étude de l’évolution. Ces chiffres laissent beaucoup à désirer, car l’auteur n’a pas séparé les anatomistes des Systématiciens, et il n’a pas tenu compte des nombreux travail- leurs qui, sans faire de l'évolution le but unique de leurs recherches, s'occupent néanmoins activement de tout ce qui intéresse cette question. Février. — M. R. BLaxcxanp étudie la variation dans la - constitution du somite chez les Hirudinées. — M. Ancey décrit quelques espèces du genre Buliminus parmi lesquelles plusieurs sont nouvelles. Il donne en outre une liste des Gastéropodes pulmonés de l'Afghanistan et du Béloutchistan. — M. XAvIER RasParz donne quelques détails sur les mœurs d’une Planaire . d’eau douce d’espèce indéterminée ; d'aprés l'auteur, ce ver serait «capable de se jeter avec avidité sur une nourriture toute diflérente de celle qu'il trouve habituellement dans son milieu … d'origine » et pourrait même s’attaquer aux mouches. — M. DE = PousarGues décrit deux Mammifères nouveaux, rapportés par M: Dÿbowski, de la région de lOubangui; l’un d’eux est un É lémurien, le Galago anomurus, dont la queue est moins longue que le corps, l’autre est un carnassier assez voisin des Man- . goustes, le Cronarchus Dybowskii. — M. Léon VaiLLanr donne la liste des Poissons recueillis par M. Chaper à Bornéo, dans les eaux douces; cette liste ne comprend pas moins de 92 es- pèces, réparties dans 54 genres; les espècés nouvelles sont : PAmblyrhynchichtys altus, le Diastalomycler Chaperi et le Callichrous eugeneiatus. — M. Erxesr Orivier présenteun Cra- paud adulte qui « a non seulement conservé sa queue de larve, mais cette dernière a continué à s’accroître et a pris un grand développement ; elle atteint une longueur de 51 millimètres » le corps de l’animal n’en mesurant pas plus de 67. Le même auteur a trouvé en Algérie l'Uromaslix spinifer « connu seu- _lementen Egypte », et un Ophidien rare, le Cœlopeltis producta. Mars. — M. Jousseaume a observé à Obock une mortalité … si grande des Poissons « que la plage en était couverte »; il D attribue ce phénomëne à la présence d'une algue, le Tricho- … desmium erythræum qui donne fréquemment à la mer, dans ces « régions, une couleur jaune purin, et qui la couvre, « comme - une couche d'huile, sur plus d'un mètre d’épaisseur, ». — … M: Cuevreux étudie les Amphipodes recueillis dans l’estomac … des Germons que captura l’Hirondelle entre les Açores et nos côtes. Ces Amphipodes appartiennent à quatre espèces diffé- rentes, dont une, le Brachyscelus crusculum prédomine de beau- —coupsur toutes les autres. Aux parages où furent pêchés les Ger- _mons, la profondeur « dépasse 4000 mètres. Dès qu’elle vient à diminuer, au voisinage des côtes de Bretagne par exemple, les Amphipodes mentionnés semblent disparaître.» —- M. CoRpDIER compare l'estomac des Caméliens à celuides Pécaris et des vrais — Ruminants; il trouve qu’il a beaucoup de ressemblance avec celui des premiers et il conclut que «les Caméliens sont des -Ruminants à estomac de Pachydermes »; il montre en outre …. que les prétendues poches à eau des Caméliens n’ont en réalité “aucune fonction aquifère. — M. DaurzeNgerG donne une liste de Mollusques recueillis aux Seychelles par plusieurs voya- . geurs. — M. Remy Sarnr-Loup ne croit pas que les souris, … «dites Souris du Japon, qui ont la singulière habitude de se mouvoir rapidement de la manière désignée en physiologie …. sous le nom de mouvement de manège », soient toujours de ‘ice japonaise; il a obtenu, en effet, parmi des nichées de —… Souris indigènes, des individus qui se livraient à ce mouvement. —_— M. SCHLUMBERGER observe à ce sujet qu’il « serait intéres- t de savoir si les père et mère sont des Souris ordinaires nos habitations, où si elles proviennent du marchand du ai du Louvre. Celui-ci, en effet, a eu des Souris dansantes du Japon et a fait des croisements. » —M.CnarLes JANET décrit un thermo-régulateur de construction très simplifiée pour les A étuves à température constante. — M. Van KemPEx signale le - passäge aux environs de Saint-Omer, pendant l’hiver de 1892- . 1893, de nombreux Cygnes sauvages et de plusieurs autres oiseaux; il fait savoir en outre qu’un Lagopède blanc a été . capturé dans la la même région. — M. R. BLancuarD décrit - plusieurs Hirudinées peu connues et forme pour quelques À L 5 , espèces nouvelles, le genre Placobdella. Avril. — M. L. von Grarr décrit une planaire nouvelle des Pyrénées, le Rhynchodemus Pyrenaicus. — M. CHEVREUX si- . gnale quelque particularités relatives à plusieurs Amphipodes * (Talitres, Orchesties) de la Méditerranée. — M. R. BLANCHARD présente quelques observations sur quatre Hirudinées précé- -demment décrites par M. le professeur Émile Blanchard. Il MR f LE NATURALISTE 13 appelle en outre l'attention sur la déformation que subit par- fois la carapace chez les Cistudes d'Europe, du département de l'Indre. — M. Aprten Dorrrus décrit un Isopode nouveau, de Sphæroma Dugesi, recueilli par M. Dugès dans les eaux douces du Mexique. — M. Cerres donne la liste des Infusoires qu’il a recueillis dans un des bassins du Muséum, — Dans le même Bulletin se trouve le règlement relatif aux prix décernés par le congrès international de zoologie. * Maï. — M. LrenrèRes donne le signalement des chenilles de Bombyx neustria après chacune de leurs mues. — M. R. BLaw- CHARD résume l’histoire des « pierres de serpent » qui servent d’amulette dans les Indes Orientales; ces corps calcaires sont de nature et d’origine très variables et ne sont parfois qu'un simple fragment d'os. — M. Axcey décrit deux nouveaux Pul- monés d'Algérie, l’Helix subaperta et le Pupa Cartennensis. Juin. — Sous le nom de Cypris balnearia, M. Montrez dé- crit un Ostracode nouveau qui habite les eaux thermales du Hammam-Meskoutine, Algérie; c'est, avec le C. {hermalis, le seul Ostracode qui vive dans les eaux chaudes. —M. R. BLax- CHARD émet l’avis que l’entrée dans les Musées de France, et spécialement dans les galeries du Muséum de Paris, soit payante plusieurs jours par semaine : c’est là, pense-t-il, dans l’état actuel du budget, la. mesure la plus eflicace pour assurer aux Musées un fonds de réserve toujours disponible et grâce auquel ils pourraient faire face à toutes les éventualités. » Cette motion a été provoquée par la vente à un Anglais, au prix de 8,000 francs, de l’importante collection diptérologique de feu M. Bigot. — M. L. Joue décrit, dans un Chiroteuthis recueilli par l'Hurondelle, des chromatophores modifiés qui occupent la face ventrale du manteau et qu’il est porté à con- sidérer comme des yeux thermoscopiques; le chromatophore, qui a la forme d’une lentille biconvexe, est rempli de pigment noir ; comme une lentille pleine d'une solution d'iode, il ne laisserait passer que les rayons caloriques, qui, viendraient se concentrer en un foyer qui est occupé, dans l’appareil, par une terminaison nerveuse largement épanouie. — M. Jures Ri- CARD donne les caractères de l'Heterochæta Grimaldi, calanide nouveau recueilli en 1888 par l’Hirondelle. Juillet. — MM. ne Guerne et Horsr décrivent, sous le nom d’Allobobophora Savignyi, un lombricien nouveau, qu’on trouve en abondance sur les bords du lac de Cazeau. — M. pe Pou- SARGUES étudie un Rongeur nouveau, le Golunda Dybowskii, et M. CockerREeLL une nouvelle espèce d’Insecte, le Lecanium Schini, qui provient du Mexique. — M. Cu. Janer entretient la Société des études qu’il a faites sur les Fourmis, au moyen d’un appareil spécial où ces animaux vivent parfaitement en sociétés. — M. Topsenr étudie les Spongiaires recueillis aux Seychelles par M. Alluaud, et dans le golfe de Tadjoura, par M. Faurot; il rappelle en outre que les éponges d’eau douce européennes sont au nombre de sept, qu’on en connaissait en France quatre espèces, mais que M. Chaper venait d’en décou- vrir une cinquième, Spongilla fragilis, espèce cosmopolitequ’on trouve dans l’Yerre, aux environs de Châteaudun. II. MÉMOIRES (Tome VI, parties I à III.) M. J, Lienrères donne une étude zoologique et morphologique du Tyroglyphus malus et de sa nymphe hypopiale, qui jusqu'ici était inconnue; cet Acarien qui est très rare en Europe, se trouve sur les branches de Pommiers couvertes de Kermes con- chiformis ; il habite les coques vides de ces derniers animaux et se nourrit de leurs mues et des sécrétions qu'ils peuvent produire. C’est à tort qu’on accuse le Tyroglyphus de sucer le suc du pommier. Le même auteur étudie en outre un Acarien nouveau, l’Hemisarcoples coccisugus qui vit dans la coque du puceron du pommier et de l’aubépine et qui se développe en pa- rasite sur le puceron dont il détruit aussi les œufs. C’est donc un auxiliaire des plus utiles. — Continuant ses recherches sur l'hybridation chez les Oiseaux, M. Sucaerer observe que les Rapaces ne présentent pas jusqu'ici d’hybrides sauvages net- tement caractérisés. Chez les Perroquets le Plalycercus de Master serait le résultat du croisement à l’état sauvage du PI. eximius et du PL. Pennanlii; il serait intéressant, observe à juste titre M. Suchetet, de comparer cet hybride avec ceux qu’on obtient aisément dans la volitre par le croisement des deux espèces. — M. A. Dorzrus donne son travail détaillé sur les Isopodes terrestres recueillis aux Canaries par M. Alluaud : sur dix-neuf espèces, sept sont nouvelles et spéciales à la région, et dix autres appartiennent franchement à la faune méditerranéenne; on sait du reste que les caractères de la faune canarienne sont essentiellement méditerranéenne. — 14 LE NATURALISTE M. ScnLuMBERGER décrit et figure les Milolidés du golfe de Marseille; certaines espèces sont nouvelles, les autres avaient été nommées et dessinées par d’Orbigny, mais la description et les planches n’ayant pas été publiées, M. Schlumberger a comblé cette lacune, soit d’après ses propres dessins, soit en se servant de ceux de d'Orbigny, qui sont au Muséum d’histoire naturelle. — M. J.-G. ne Max publie son cinquième mémoire sur les Nématodes libres de la mer du Nord et de la Manche; jusqu'ici, les espèces connues dans ces deux régions s'élèvent aux nombre de soixante-sept, dont trente-sept ont été décrites et observées pour la premiére fois par l’auteur. — M. XAVIER RaspaiL expose le. résultat de ses observations sur les mœurs des Hannetons : les adultes peuvent aisément rentrer dans la terre pour se soustraire aux froids tardifs du printemps, et les jeunes larves, d'autre part, à peine sorties de l’œuf, descendent où s’élèvent dans le sol suivant la température. — Le mème auteur communique quelques documents nouveaux qui ten- draient à légitimer l'existence en Europe d'une espèce d’éper- vier, l'Accipiler major, distincte de l’A. nisus. — MM. J. »E Guerne et J. RicarD décrivent et figurent deux nouveaux en- tomostracés d’eau douce : le Canthocamptus Grandidieri et l’Alona cambouei, qui proviennent de Madagascar. — M. Kra- siLsursaik donne d'intéressants détarls sur la graphitose et la septicémie chez les Insectes ; ce mémoire important fera pro- chainement le sujet d’un article dans ce journal. — M. E. Apr publie des notes pour servir à la connaissance des Muti!les paléarctiques et décrit quelques espèces nouvelles.— M. CHARLES Girarp propose quelques modifications qu’il serait bon d’in- troduire dans la nomenclature zoologique. E.-L. Bouvier. LA COURTILIÈRE Gryllus gryllotalpa, Lin. Gryllolaipa vulgaris Latr.), SES MOEURS, MOYENS DE DESTRUCTION. Tous les agriculteurs connaissent ce gros Orthoptère nommé Courtilière, si nuisible à l’agriculture et à la cul- ture maraîchère sous verre; par les dégâts considérables qu’il fait dans les semis de pins, de sapins et autres es- pèces d’arbres et de plantes, il est un fléau pour la syl- viculture et les horticulteurs pépiniéristes. Cet insecte mine le terrain dans toutes les directions, ses galeries soulèvent au-dessus du sol les graines qui ont germé, et leur exposition à l’air les dessèche et les fait périr. Dans certains terrains sablonneux et légers, il s’est tel- lement multiplié, qu'il est souvent difficile d'y pratiquer des semis, Gryllotalpa Vulgaris Latr. (fig. 1). Longueur 45 milli- mètres, soyeux, de couleur brune, mais plus ocreux en dessous qu’en dessus ; tête conique pouvant rentrer dans le corselet; yeux proéminents; antennes droites compo- sées d’un très grand nombre d'articles ; mâchoires fortes, cornées etaiguës ; thorax convexe, ovale ; élytres courtes, d’un blanc jaunâtre extérieurement, se recouvrant l’une l’autre dans le repos, avec beaucoup de nervures; les deux ailes sont pliées en long, en forme de lanière, dé- passant l'abdomen; celui-ci est deux fois aussi long que le thorax, très épais, mou, cylindrique; les six pattes sont robustes, particulièrement les deux premières, qui sont comprimées et dilatées avec les tibias trigones, pal- més, ayant l’extrémité découpée en quatre dents très fortes et tranchantes. Depuis longtemps la Courtilière a attiré l’attention d’un grand nombre de savants observateurs : Linné, Fabri- cius, Rœsel, Féburier, Bouché, E. Blanchard, Curtis, le colonel Goureau, docteur Boisduval, etc, Féburier, au commencement du siècle (1), et Curtis, savant entomolo- (4) Nouveau Cours d'ugricullure, vol.V, page 16%. TRES EUR giste anglais (2), en ont particulièrement fait connaître les mœurs et tracé chacun une histoire de ses habitudes, qui diffère sur plusieurs points essentiels. Pour con- naître plus intimement ses mœurs, nous avons élevé non sans de grandes difficultés) cet insecte en captivité, | ; k Lots £ & : en caisse d'environ 80 centimètres carrés et 50 centi- 1. Courtilière adulte. — 2. Larve jeune de l’année 3. Œufs. . mètres de profondeur recouverte d’une toile métallique. et suivi ses habitudes depuis la ponte jusqu’à l’insecte parfait. En outre, grâce à l’obligeance de M. Précastel, habile jardinier-chef au château de Bagatelle (bois de Boulogne), nous avons pu étudier etcompléter sur place toutes nos observations: nous lui adressons nos meil- leurs remerciements. Maœurs, — Dans nos caisses d’élevage, l’accouplement a eu lieu la nuit à partir du 15 avril; à la fin d'avril le nid contenait 300 œufs environ, de la grosseur d’une graine de colza, ovales, brillants, d’un jaune ocreux : le 15 mai les larves élaient nées et continuaient à vivre en société; ce n’est que vers le 1‘" juin, c'est-à- dire environ cinq semaines après la ponte, que les jeunes Courtilières se sont définitivement séparées. “Pour établir son nid la femelle creuse d’abord une galerie verticale s’enfonçant à 25 ou 30 centimètres de profondeur, ensuite cette galerie forme un coude d’en- viron 5 centimètres, conduisant au nid proprement dit, qui est creusé en forme de cornue ayant 5 à 7 centi- mètres de long et 3 à ë centimètres de large; un mucus abondant expectoré par la Courtilière agglutine la terre et la rend imperméable ; l’intérieur du nid est lisse. La ponte terminée, la femelle bouche l'entrée du nid et se tient en embuscade dans une petite loge perpendiculaire à la galerie conduisant à l'extérieur dont elle bouche l’entree avec: son corps. En naissant les jeunes larves sont privées d'ailes et ‘ ressemblent à leurs parents, elles sonthlanches d’abord, plus tard elles deviennent gris jaunâtre ; ce n’est qu'à la fin de la deuxième année qu'elles seront pourvues d'ailes. MM. Feburier et Brullé assurent que les femelles pren- nent le plus grand soin de leurs petits et vont leur cher- cher leur nourriture; M. M, Curtis et Bouché prétendent que les parents dévorent 90 0/0 de leurs enfants. Dans (2) Farm insects, Londres 1860, LE À la un premier essai en captivité, une grande partie des jeunes larves ayant disparu nous supposâämes que les pères, et non les mères, pourraient bien être les cou- pables. Dans nos autres essais, nous avons retiré de la caisse tous les mâles aussitôt après la ponte; le succès a été complet ; bien qu'il ne nous ait pas été donné de surprendre la mère portant la nourriture à sa progéni- ture dans le nid, il est présumable qu’elle doit le faire. Aussitôt après l'abandon du nid, nousavons surpris, les jeunes larves mangeant pendant la nuit, les jeunes feuilles de salade plantées dans nos caisses. Nourrirure. — La Courtilière, à l’état libre, sort de sa galerie pour chasser les insectes pendant la nuit, ou pour s’accoupler ; elle ne s’attaque guère aux plantes et mange relativement peu comparativement à sa taille, ce qui expliquerait la lenteur de sa croissance. Par des essais successifs en captivité, nous avons uourri des Courtilières uniquement : 1° pendant plu- sieurs mois de proies vivantes : vers blancs, vers gris, lombrics, limaces, grillons, sauterelles, etc. ; 2° de jeunes plantes : carottes, betteraves, salades, etc.; 3° pendant six mois avec des feuilles de salades : romaines, laitues, qu’elles percent de trous sans attaquer les nervures. Dans une caisse en dehors de nos élevages, nous avions placé 25 Courtilières mâles et femelles, de tous âges, depuis l’insecte ayant un an jusqu'a celui adulte : toute la nuit, on pouvait les surprendre, courant, se querellant, chas- sant les insectes déposés par nous, ou mangeant les feuilles des plantes; les mâles font entendre, d’avril à septembre, un petit chant rappelant assez lecri d’une jeune souris, cette stridulation est produite par le frot- tement des élytres, qui ont à leur base des nervures fortes et écartées. A quoi servent les galeries! — En dehors du trou vertical conduisant à son nid, la Courtilière creuse à quelques centimètres du sol de nombreuses galeries … dans toutes les directions, se croisant et aboutissant de link dt ts différents côtés au trou vertical. M. Féburier s'attache à démontrer que toutes ces galeries sont construites seu- lement pour pouvoir poursuivre les insectes et non pour . rechercher et détruire les racines des plantes, A notre avis ces galeries sont construites par la Courtilière dans un but de conservation; si on la poursuit avec le doigt, elle avance ou recule à volonté dans sa galerie, puis tout à coup, trouvant une bifurcation, elle vous échappe. Comme exemple à l’appui de notre manière de voir, nous citerons la caisse contenant des courtilières de tous âges et nourries avec des feuilles de salades, il n’existait ni plantes, ni proies vivantes dars la caisse, cependant Ja surface était sillonnée de galeries semblables aux autres caisses. Le plan de ces galeries est toujours à peu près … le même en captivité ouen liberté; si elle rencontre un . insecte en minant; elle le dévore, puis elle continue son travail. Toutes les Courtilières d’une même ponte n'arrivent pas en même temps à leur entier développement; dans nos caisses laissées en tous temps à l’air libre et conve- nablement arrosées, elles ont cessé de manger chaque année et sont restées engourdies à 30 ou 35 centimètres de profondeur, du commencement d'octobre au 15 avril. Les plus avancées se sont reproduites 25 mois après leur sortie de l’œuf; les dernières ont mis 28 mois; et quelques exemplaires n’ont pondu qu'après 35 mois. Les femelles ne meurent pas après la ponte; nous leur avions attaché un fil aux pattes postérieures pour les re- NATURALISTE 15 connaître ; ces fils ayant disparu, il ne nous est pas pos- sible d'affirmer si elles pondent une seconde fois mais cette hypothèse est très admissible, Nous avons trouvé dans le parc du château de Baga- telle quelques tas de plusieurs mètres cubes de feuilles réduites en terreau, que nous avons fait remuer plusieurs fois. Les feuilles de la saison précédente contenaient très peu de Courtilières et pas un seul nid; celles de deux ans en contenaient des centaines et un grand nombre de nids placés à diverses profondeurs, de 30 à 60 centi- mètres, nous avons constaté des œufs et de jeunes larves, depuis la fin d’avril jusqu’au premier septembre, dans les feuilles ayant trois ans, il restait quelques in- sectes et fort peu de nids. Ces tas de terreau étant éloi- gnés des cultures de plusieurs centaines de mètres, de quoi vivaient ces milliers de Courtilières, larves et in- sectes ? Dans un pot à fleurs rempli deterreau bien arrosé, nous avons enfermé six Courtilières de grande taille; deux mois après, elles étaient toutes bien vivantes le terreau de feuilles de deux ans avait suffi à leur nourriture. Des Courtilières mises dans un pot remplide sable sec, avec des feuilles de salade, ne tardent pas à périr faute d'humidité pour leurs téguments; tandis que cet insecte vit plusieurs mois, avec la même nourriture, dans un pot dont le sable est saturé d’eau et forme un petit ma- rais. Conczusion. — En liberté, la Courtilière vit particuliè- rement d'insectes qu’elle chasse en sortant la nuit, et ne mange les racines et les feuilles des plantes que lors- qu’elle manque de proies vivantes. En théorie, elle pour- rait passer pour un insecte utile; malheureusement, en pratique, les nombreuses galeries qu’elle trace en tous sens, avec ses pattes antérieures, coupant et renversant les jeunes plantes et les semis, en font un insecte des plus nuisibles qu’il faut détruire sans trève ni merci. MOYENS DE DESTRUCTION. — Il à été préconisé plu- sieurs moyens plus ou moins pratiques pour détruire la Courtilière. En Allemagne, on enfonce en terre des pots à fleurs contenant ün peu d’eau, les Courtilières viennent y tom- ber et s’y noyer pendant la nuit, En France, on recommande de rechercher les trous conduisant aux nids, puis d’y verser de l'huile, de l'eau pétrolée ou autres liquides ; on espère détruire ainsi la mère et la couvée, La suie, la chaux, l’eau bouillante, l'urine, l’eau salée, versées sur les places infestées, contribuent à les ex- pulser. Ces procédés peuvent être employés dans de petits jardins, mais ils sont impraticables dans la grande cul- ture. Nous avons constaté, que le chiffon imprégné de 10 0/0 de pétrole, enfoui comme engrais et employé à raison de 3000 kilos à l’hectare préservait les semis des attaques de la Courtilière, Ce procédé, applicable à la grande et à la petite culture, est peut-être un peu oné- TeUXx, Le moyen qui nous paraît le plus pratique et qui nous a permis depuis 30 aus de détruire un nombre considé- rable de Courtilières, consiste à lui tendre des pièges en disposant vers le commencement de septembre, des tas d’un ou plusieurs mètres cubes de fumier de cheval sor- tant de l'écurie, près des terres infestées par cet insecte. Les Courtilières viendront se réfugier dans ces pièges 16 LE NATURALISTE bien chauds, pour y passer l'hiver; de décembre à fé- vrier, on retourne ce fumier et l’on détruit les Courti- lières qui s’y trouvent à moitié engourdies. Le même piège peut s'employer pendant l'été, en creu- sant un trou de 50 centimètres de long sur 30 centi- mètres de largeur et profondeur, entre les planches cul- tivées et infestées ; on remplit ces trous de fumier frais bien tassé et arrosé; deux fois par semaine, on enlève et éparpille le fumier avec une fourche; on y trouve un grand nombre de Courtilières qu'on écrase. En -employaut ces pièges au château de Bagatelle, M. Précastel estime avoir détruit # à 5,000 courtilières en 1893. Nous nous sommes assuré que le Crapaud chassant toute la nuit, dévore un grand nombre de Courtilières, et autres insectes des plus nuisibles; sa protection et son introduction dans les jardins s'impose. Dans une précédente étude (Le ver gris, etc., Feuille des jeunes naturalistes, n° 275) nous avons indiqué le moyen de le propager sans frais, à l'infini, dans la grande culture. DeEcaux, CHASSE LÉPIDOPTÉRIQUES EN ALGÉRIE (Suile) CHARAXES 21. Jasius. L. Au mois de septembre le Jasius apparaît dans les jardins ct les campagnes des environs de Bône. Il plane majestueusement au grand soleil et vient se poser une minute sur le tronc ou les feuilles des arbres, mais presque toujours hors de la portée du filet. Il est très farouche, et dès qu’on fait mine de s’occuper de lui, il repart brusquement, et, avec des allures d'oiseau, disparaît en un clin d'œil. Souvent alors, au bout de quelques minutes, on le voit repasser par les mêmes endroits, et se poser de nouveau à la même place. Il est très difficile à prendre, et, pour ma part, je n’y ai jamais réussi. J'ai employé inutilement, dans, ce but, un moyen préconisé par M. de Mimont (C. Mill. icon. t. III, p. 439 et 440), et qui consiste à suspendre à une branche d’arbre, un petit sac contenant du lait caillé. Le Charaxes Jasius continue souvent à se montrer fort tard dans la saison. Le 1er décembre 1889, j'en ai vu un très grand individu, fort défraichi, il est vrai, qui tournoyait autour d’un mürier, dans une allée de la Pépinière. Je n’ai point constaté l’existence d’une génération du printemps, au moins à Bône, car j'en ai vu et poursuivi longtemps un sans succès, à Bir- mandreïs, près d'Alger, le 29 avril 1881. J'ai fouillé en vain les arbousiers du mont Edough pour récolter la chemlle. Mes recherches ont été infructueuses. A propos de cette chenille, je tiens à rapporter un fait assez curieux. Je l'avais trouvée en nombre assez respectable (peut- être une douzaine) sur les arbousicrs des jardins de Tamaris, près de Toulon, en novembre 1887. I1 m'a été impossibie de mener à bien ces chenilies qui, après avoir comme à regret entamé quelques feuilles, ont refusé ensuite absolument de se nourrir en captivité et sont toutes mortes en peu de temps. Quant au second genre de cette famille, Apalura, et aussi pour les genres voisins, Limenilis et Neplis, de la famille des Nymphalidæ, je n'en ai jamais apercu un seul représentant. Cela ne peut guère étonner, car le sol et le climat de l'Algérie ne semblent point bien favorables à ces papillons, qui se plaisent dans les forêts humides, les lieux frais et ombragés, le bord des ruisseaux. Pourtant, il faut se garder des opinions a priori. Les parties montagneuses ct boisées de notre co- lonie, telles que le territoire des Beni-Salah, par exemple, ont été bien peu explorées à ce point de vue et nous ménagent peut-être des surprises. Il est bon d’ajouter que, dans ces loca- lités, l'entomologiste chasseur pourrait bien avoir, en fait de surprise, celle de voir débusquer d'un fourré une panthère plus ou moins élégamment mouchetée, ainsi que cela est arrivé à un de mes amis, qui, lui, chassait le perdreau et ne se trouvait guère mieux armé avec son plomb n° 8 que s’il eût eu à la main le classique filet de l’amateur d'insectes. Pour rassurer les âmes sensibles, je m’empresse de déclarer que l’ami en ques- tion en fut quitte pour un moment d'émotion un peu trop vive, et que la panthère jugea à propos de disparaitre à Van- glaise. 4 VANESSA 22. Polychloros L. Le type de Bône est grand et très dan 4 dement coloré ainsi que cela avait déjà été constaté. La cou leur est plus riche même que chez Xanthomelas. Notre poly- chloros algérienne se rapproche aussi de Xanthomelas par la tache noire du bord antérieur de laile inférieure, plus grande que dans Polychloros type et de forme arrondie, par l’accen- tuation de la bande noire antémarginale et des lunules margi- nales bleues et par la petitesse des éclaircies costales de l'aile supérieure. J’ai trouvé sa chenille en société nombreuse sur le cerisier. 23. Atalanta L. 24, Cardui L. sont deux espèces communes aux environs de Bône où on les voit voler à peu près toute l’année. Je ne mentionnerai que sous les plus expresses réserves la = Vanessa Antiopa L. que j'ai cru voir voler sur la colline de la Kasba en avril 1889. N'ayant jamais depuis retrouvé cette espèce, il est bien probable qu'il y a eu erreur de ma part. Je n’ai jamais vu en Algérie nos espèces communes de France, C. album, Egea, Urlicæ, Lo, non plus que Prorsa el Levana. MELITÆA 25. Didyma O. C’est la seule Melitæa dont j'aie constaté l'existence dans la région. J’en ai pris quelques exemplaires sur les pentes du mont Edough, vers l'altitude de 300 mètres. Ces individus ne m’ont présenté rien de particulier à signaler ARGYNNIS 26. Pandora Schiff. J'ai vu voler un mäle de cette espéce sur le mont Edough, mais je me montrerai moins aflirmatif en Ce qui concerne Paphia, que pourtant je crois avoir aperçu aussi. (A suivre.) OFFRES ET DEMANDES M. Ernest Olivier, aux Ramillons près Moulins (Al- lier) offre des individus frais de la variété toute noire du Mus rattus et demande en échange Mus alezandrinus, | Sorex fodiens, Talpa cæca, en peaux. — Lots de Coléoptères à céder, chez les fils d’Émile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac. Lot n° 26. Lot de Brachélytres européens, comprenant environ 550 exemplaires répartis en un grand nombre d’espèces, la plupart déterminées. 2ICAT ON SEE EE RE PSS TUE 2 2) Lot n° 26 Lot de Brachélytres européens, comprenant bis environ 700 exemplaires. Même composition que ci-dessus, 2 cartons.......,....,. 32 » Lot de Byrrhides, Parnides et Heterocerides européens, comprenant environ 61 espèces, 304 exemplaires, contenus dans 2 cartons. (Georissus, Potamophilus, Parnus, Dryops, Elmis, Limniuis, Stelnelmis, Macronychus, Heterocerus) . 20 » E Lot n° 28. Collection de Curculionides européens, com- prenant environ 252 espèces,783 exemplaires, contenus dans 148 cartons. Espèces bien dé- terminées, conservation parfaite ...,., 70 » — La maison Emile Deyrolle 46, rue du Bac, Paris, { vient de publier un nouveau catalogue des Instruments è pour la recherche et le classement des objets d'histoire i naturelle. Ce catalogue qui comporte 56 pages et 235 fi- 4 Ë 1 gures sera envoyé franco sur demande, SE Le Gérant: Émze DEYROLLE. À Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. 16° ANNÉE 2% SÉRIE — N° 165 15 JANVIER 1894 SUR DEUX FERS MÉTÉORIQUES RÉCEMMENT PARVENUS AU MUSEUM La collection des météorites du Muséum s’accroît avec une très grande rapidité et les riches matériaux qu’elle contient se prêtent de plus en plus à une étude fruc- tueuse des roches tombées du ciel. Parmi ces roches, la série des fers massifs a dans ces derniers temps fixé mon attention d’une manière tout à fait particulière et j'ai soumis à une révision très sévère les types lithologiques entre lesquels nos échantillons doivent être répartis (1). Le tableau synoptique résume ces recherches qui représentent un travail considérable : FERS MÉTÉORIQUES ES R 5 HOMOGENES, RENFERMANT : E— ———…— Q : ë ce: e E 22 ô © © , E e] 29% 2 2 € 2 cru HARLÉ. à EE SAS 3 L'ART CN : 852 2 & À SE : CRT AIMONS ENS . æ 2 € EN re OMS . Lu 09 CS CRE : S7 ble) ù a © ne PS CS PR. PS : LE 9 Cle te ET 0. — © NES rer BE — SO 8 ar Do PE À 1 ë RO) ES ns & s Free rw FE de: > à Sue MR DE & à © 8 œ © de © ENS p à D &R A, Luis) C2 ere OR GG EE = NS © RES a = Une © © Ee EL = SE MSc: © 6 ee 2 À ST Us = a c æ Mio Jo + 6 S + mt — EAP RS 50, SANTE , Re MP rm TU TS — 5 © 2 — ce = © MA AIO NO ION ©. = A É > 4 = ee — MBUNENE FE D pe bo OT) & & Ë p & © DREAM = ED EG. o > + eu EMEMONE DMC IONIO Où E: 5 EE, É D © = D À MOD EE D Op D © MO @ Er EPST : ENCRES n ÿ = EME MEME + © UT Er à a 8 © a É. D, # © Sir : + + & 5 Q np > 2 ENONCE EC = eo 0 SA ie = ONE MREMoLcs À « mont Gi EE S BMP = PRÉ RRER ot @ —_°— © œ © ARE MENS 00-775 D Te : ARTS ESA MERE on: mo = = GE DRE EE NU co et 1 ‘© :CS. à PL MCE ° M7 UE CPE TNEMIONOLS AGE D : & © NE MONO EE, ©: © EUR USE 5: OMENE Cac BE +GE + HS RITSN ES 9e À :, €. ap CRE 2 VE MISE CNE MEN EE ETES NE CAR EMI Le pi. © = © © æ CHOISI Lee SO SIC NE MS) 0 7,09 CN: e Sn AW NES "he RE Et he 741 ete ES & : Ar ee TO =, 0 EX CSC 7 HN ANS SONO LE. no cer ie RO 0e SO ESS 2 7 NN SE DIRES Sr: 2 METRE SAT SN re lp oo d'UE RAR ne. © ChaR= RTE eu CCR — CS . F . = a . PUCES VERT PONS = IEEE g Das TEL. : A COR ER ME SAIT Et OS DRE DRE 1: COMME = PUÉEUIOM ES ES Mn ©, : CASSEL MON QUES à Te UE S EC NENE S à 2 MT : : RER Et ou : ARC File CPAS EN a 7 On RE Co © Mrs CIC . “ (] D . ww © © ë An Cr PACE CAPOT EN OA ë = PS à a TNT CR DE ET RE TT L EURE ie SEE END E D > S'EUT TIR © Re 5 . 246 RS © MU TON SC sg: LES : CICUE Se NU RE SHNoNSre : en re ART CTI MS + DURS Pa 2 RES E (ONrOR MR CE és, . DT LAIT) oi à S 0 : : D, CP CR EN he MAP LE 5 VONMENONENENERN COURO = © © Go 1 = À D ND = © © Oo. y OC & © ho À PNG EEE Q DE WU yHDAEUE > & 2 © & © © PR SE ions: die ve puohere Dé D 6 S EE EME ES ENONCE IA NS A ECTS IbnS EME PT 2 5 5 2 5 € œ PMU Er Le à 5 4 8 seb S Ses EE 22 RE NE SUR NOESIS one nm SE 2 RS 6 & © SNÈMNES Æ + ÉD CIRE AT NE TE ANLEE Re 0: EE æ © æ © . Cd CES LE + . ZONE © « RE" ES ‘ : @ Ce n’est pas la place de revenir sur les méthodes qui permettent d'arriver ainsi à la détermination minéralo- gique des fers météoriques. Elles sont maintenant d’une très grande sureté etles types qui viennent d’être indi- qués sont nettement différents les uns des autres. Parmi eux je signalerai d’une manière tout à fait spéciale celui qui figure tout en bas du tableau et qui concerne des fers météoriques différents de tous les au- (1) On trouvera mon travail complet sur ce sujet dans le tome VI (1893) du Bullelin de la Société d'histoire | pa M lAutun. Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. Ze Va Er 4$ tres parleur structure bréchoïde.Comme on le voit par la figure ci-jointe c’est une roche métallique formée de fragments: juxtaposés : elle prend très bien le poli et les acides y dessinent des figures très complexes. Les diffé- rents fragments métalliques justaposés sont évidemment très dissemblables : les uns donnent une figure de Wid- mannstætten assez régulière, les autres ne présentent qu’une sorte de moiré. De nombreux fragments de matière noire et char- bonneuse sont associés à ces éléments métalliques et leur composition est analogue à celle d’une substance également noire quis’est insinuée comme un ciment entre les éléments de la brèche. Cette météorite dont l'étude n’est pas encore complète est évidemment très intéressante au point de vue de la géologie comparée. Malgré sa complication, le tableau synoptiqne qui pré- cède ne renferme pas toutes les météorites métalli- ques du Muséum. Notre grande collection nationale possède én outre un certain nombre d'échantillons qui ne présentent pas des caractères de composition ou de structure suffisants pour les déterminer complètement. Peut-être quelques-uns d’entre eux sont-ils même d’origine terrestre et devront-ils être retranchés du ca- talogue; mais la plupart sont certainement météoritiques et plusieurs ne sont devenus indéterminables qu’à la suite d’une altération plus ou moins profonde. La masse dont je vais parler en est un exemple. L'Institut impérial des mines de Saint-Pétersbourg possède depuis un assez long temps un bloc de fer natif de 25 pouds environ (406 k.) et qui provient du læss d’Augustinowka, gouvernement d'Ekaterinoslaw. Ce spécimen, qui tire de son gisement dans le terrain quaternaire un intérêt tout à fait particulier, n’a pas en- core été étudié; aussi ai-je été très aise de me trouver en possession, à la suite de circonstances spéciales, d’un petit lot de la matière oxydée qui l'enveloppe de toutes parts. En attendant des notions plus complètes, je crois utile de résumer ici en quelques lignes le résultat de l’examen auquel je viens de procéder. Telle que je l’ai recue, la matière consiste en écailles ocreuses dont les plus grandes mesurent 25 à 28 milli- mètres de largeur et 2 à 3 millimètres d'épaisseur; les plus nombreuses sont très petites, avec elles est beau- coup de poussière. Une de ces écailles, et des plus grandes, est formée de petites couches superposées, cour- bes et rappelantintimementmalgré son étatoxydé la struc- ture ordinaire des fers météoriques qui donnent par les acides de belles figures de Widmannstætten. Les écailles ocracées laissent sur le biscuit de porce- laine la trace brunâtre ordinaire de la limonite. On y voit à la loupe, et même à l’œil nu en quelques points, des paillettes d’un blanc d'argent qui précipitent le cuivre rouge de la solution de sulfate. Ces paillettes sont très magnétiques et communiquent des propriétés magné- tiques intenses aux écailles tout entières. Elles sont in- solubles dans l'acide chlorhydrique qui les sépare de l’oxyde de fer auquel elles sont mélangées, mais l’eau régale les dissout très aisément ; la liqueur ainsi obte- nue donne, par le molybdate d’ammoniaque, le préci- pité jaune caractéristique des phosphates. D’autres es- sais concourent avec celui-ci pour montrer que la ma- tière métallique consiste en schreibersite ou phosphure triple de fer, de nickel et de magnésium. C’est l’un des PÉOMPOSES les plus'caractéristiques des météorites. Use 18 Dans l’écaille complexe mentionnée tout à l’heure, on voit que la schreiberite interposée entre des lames de limonite contribue à donner à l'échantillon sa structure si caractéristique. LE NATURALISTE En même temps que la matière ocreuse, j'ai recu un tout petit fragment portant cette mention : « Grains verts qu’on trouve dans le fer d’Augustinowka. Ces graïns sont rares ; on ne les a pas examinés : peut-être olivine ou Fer météorique découvert en 1887 à Kendal, Texas (États-Unis). — Kchantillon poli et soumis à l’action d’un acide (grandeur naturelle). La solution chlorhydrique fournie parles écailles laisse un résidu comprenant, outre la schreiberite, de très petits grains silicatés colorés par de l’oxyde de fer. Cette so- lution privée de fer parle carbonate de baryte puis de la baryte par l'acide sulfurique, donne avec la plus grande netteté les réactions caractéristiques du nickel. Traitée par l’eau bouillante, les écailles abandonnent une quantité sensible de chlorure soluble, Une analyse faite sur un gramme de donné : matière a DESUOX VETEMENT 0.880 Protoxyde dénickel ee : 0,132 Schreibersite,....... te ee . 0.038 Résidu insoluble et non magnétique.... 0.021 1.071 oxydrite de fer ? » Je me suis assuré qu'ici encore il s'a- git d’un produit d'altération du fermétéorique. Les grains dont il s’agit, d’un vert assez foncé sont immédiatement solubles dans l’eau froide. La solution contient de l'a- cide sulfurique et du protoxyde de fer. Ils dérivent sans doute de pyrites ou d’autres sulfures. En résumé, les faits qui précèdent suffisent pour dé- montrer l’origine météorique parfaitement authentique du fer d’Augustinowka, dont lachute doit remonter à une haute antiquité et peut-être à la période quaternaire. Ils feront désirer qu’on puisse étudier les parties nôn alté- rées et encore métalliques de cette masse. Slanislas MEUNIER. BOULE DE NAPHTALINE CONCENTRÉE POUR LA CONSERVATION DES COLLECTIONS D’INSECTES Nouveau modèle. Dans un numéro du Naturaliste de l’année dernière, nous avions annoncé l’apparition d'un préservatif nou- veau pour les collections d'insectes ; nous disons nouveau, il serait plus exact de dire une facon nouvelle et émi- nemment pratique d'employer un produit dont l'efficacité est reconnue : la naphtaline. La naphtaline était concen- trée et employée en boule, laquelle boule, montée sur une épingle, permettait d’être fixée à volonté dans les cadres et cartons d'insectes. Au point de vue préservatif, ! c'était, et c'est toujours, excellent, mais la forme sphé- LE NATURALISTE 49 rique de ces boules laissait à désirer, et voici pourquoi. Malgré la sphéricité, l’évaporation de la naphtaline était irrégulière, tantôt l’évaporation était plus active d’un côté, tantôt d'un autre; il en est résulté que certaines boules abandonnaient l'épingle avant l’évaporation com- plète et tombaient au fond de la boite, risquant ainsi d’occasionner des dégâts. Plusieurs cas de ce genre ayant été signalés aux fabricants, ceux-ci ont cherché la facon d'éviter ces graves in- convénients et y ont maintenant plei- nement réussi. La forme en a été chan- gée. Au lieu d’être sphériques, ces bou- les sont ovoi-coniques, et c'est dans cette forme uniquement que consiste le progrès réalisé, qui répondra certaine- ment à l’attente. Des expériences ont été faites, et il en résulte que, avec cette nouvelle boule, il n’y a plus lieu de craindre les inconvénients qu’on aurait Boule de Naphta- reprochés aux anciennes boules sphéri- line concentrée. : à (Nouveau modèle) TUES. Nous sommes heureux de le si- gnaler à nos lecteurs, car la naphtaline concentrée est certainement le meilleur des prévervatifs. La figure ci-contre représente ces nouvelles boules telles qu’elles sont fabriquées maintenant. OISEAUX ACRIDOPHAGES NOS ALLIÉS CONTRE LES SAUTERELLES La prospérité de notre Afrique du Nord est mise cruellement à l’épreuve par un fléau qui semble accli- . maté et se reproduit régulièrement depuis quelques années. Une des plus importantes questions pour Vavenir de la colonisation est donc sans conteste aujour- d'hui celle qui défend l’agriculture contre son ennemie la plus terrible, La Sauterelle. On a écrit sur ce débat de nombreux volumes, on a compilé des in-quarto, on a discuté chimiquement, physiquement, etle résultat malheureusement obtenu a été insignifiant, malgré le bon vouloir de chacun et malgré les sommes considérables dépensées à cet effet. La pratique du procédé chypriote officiellement adopté durant ces dernières années, l’emploi des auxiliaires : champignons entomophytes, diffusion de crapauds, nuages asphyxiants, etc., etc., ont-ils satisfait aux espé- rances de leurs inventeurs et aux besoins du pays??? Le Criquet à chaque invasion et à quelque espèce qu’il appartienne, fait table rase des récoltes, se joue des em- bûches qu'on lui dresse, et des autodafés dont nombre des siens sont victimes. La recherche des moyens destructifs moins aléatoires s’impose par la comparaison du maigre résultat défensif, obtenu en égard de l'importance des pertes en nature, des dépenses en argent pour appareils, etc. ; du travail pénible e excessif, non rétribué généralement, et im- posé à l’armée. aux colons et surtout à la population in- digène. Peut-être avons-nous trouvé, sinon le remède absolu, du moins une atténuation dans le moyen que nous al- lons exposer, Notre moyen est bien simple : nous vou- lons faire notre auxiliaire de cette légion d'oiseaux, aides précieux, alliés fidèles, instruments indispen- sables pour combattre utilement les Sauterelles et en débarrasser le sol de l’Afrique du Nord, A quels oiseaux d'Afrique faut-il de préférence donner cette mission purificatrice ? L’est ce que nous allons étu- dier en décrivant les oiseaux plus particulièrement des- tructeurs de Sauterelles dans la colonie du Cap de Bonne- Espérance, contrée qui, sous bien des rapports, offre une grande analogie avec notre Afrique septentrionale, comme climat et productions naturelles ; nous citerons quelques espèces rendant les mêmes services dans les savanes de l'Amérique et dans les déserts de l’Australie; toutefois nous observerons que les oiseaux africains ont été l’objet principal de nos recherches. Nous allons brièvement présenter divers oiseaux acri- dophages en évitant l’amplification de descriptions qu’on trouvera dans les traités spéciaux d’histoire naturelle, j: ACCIPITRES, RAPACES. L'ordre des Rapaces nous fournit nombre d’auxiliaires précieux. Leur importance comme destruction de ver- mine est indiscutable ; leurs facultés extraordinaires de locomotion sont servies par une puissance visuelle qui leur permet de découvrir leur proie, quelles que soient les distances et les dimensions, et à toute époque de l’année. Comme éliminateurs d’êtres nuisibles la con- servation des espèces que nous décrirons nous paraît nécessaire. Parmi les Rapaces africains, nous remarquons : Ery- thropus vespertinus, Falco Tinnunculus, FE. Subbuteo, F. Rupicolis, Milvus migrans, dont l’apparitiou pendant la saison des pluies, époque du printemps africain, est presque simultanée ; tous sont des auxiliaires précieux, détruisant toutes sortes de vermine : petits rongeurs, reptiles, coléoptères, sauterelles, etc. Une série de documents publiés en 1889 par le minis- tère de l’agriculture des États-Unis, contient un rappor du D: Fischer, ornithologiste, assistant auprès de ce mi- nistère, relatif à l'examen de 1,072 estomacs de Faucons et de Hiboux. Sur 311 estomacs de Faucons à queue rouge, 25 con- tenaient des débris de volailles, 4 de Cailles, 5 de Cor- neilles, 35 de Moineaux et autres Passereaux, 55 diffé- rents petits mammifères, 24 des insectes, et dans les 20 autres on trouva 270 Souris, Sur 102 estomacs de Faucons à épaules rouges, 1 seul contenait de la volaille, 20 de petits mammifères, 40 des insectes et 61 des Souris. Le tribut que les Faucons prélèvent sur les basses- cours serait donc largement compensé par les services qu'ils rendent comme insectivores et comme destruc- teurs des Souris. I. Rapaces diurnes. Miluus ægyptius, niger, parasiticus, ater. — Cet oiseau, de passage dans le nord de L'Europe, se trouve assez commun l'hiver dans l’Europe méridio- nale et dans le nord de l’Afrique. Le Milan parasite représente en Afrique notre Milan noir ; il joue dans ces contrées un rôle plus important pour l’homme que celui de ses congénères européens. Il a les habitudes de notre Buse. Lorsque les nègres mettent le feu aux herbes des savanes ou des marais, les Milans accourent en troupes et dévorent les Sauterelles, qui, 20 LE NATURALISTE ainsi que les libellules et les petits rongeurs fort nom- breux, réussissent à s'échapper à travers les flammes et la fumée. Jadis le Milan royal remplissait, dans quelques villes d'Europe, le rôle que remplissent le Milan parasite et le Govinda en Afrique et dans l'Inde, les Cathartes et les Urubus dans l’Amérique méridionale. Du temps du roi Henri VIII, dit Pennant, un grand nombre de Milans se 7) y?» Milan. voyaient dans les rues de Londres; ils étaient attirés par les débris de toute nature qu'on jetait sur la voie pu- blique et ils étaient si peu craintifs qu'ils venaient prendre leur proie au milieu de la foule la plus grande. Il était défendu de les tuer. Malgré son nom, ce Milan n’est rien moins qu’un oiseau royal. Il est paresseux, assez lourd et passablement lâche. Malgré tous ses défauts, c’est un des oiseaux les plus utiles dans les contrées où il se trouve, par les chasses continuelles qu’il fait aux Campagnols ; chaque jour ilen détruit des quantités considérables pour sa nourriture et celle de ses petits. « Lorsqu’on tient compte du nombre d'insectes et de rongeurs nuisibles qu’il dévore, on est porté à lui pardonner le rapt d’un gibier ou d’une volaille s’il ne forçait les Faucons à enlever plus qu'ils n’ont besoin pour eux-mêmes à leur profit, il mériterait une place d'honneur parmi les alliés de l’agriculteur (Brehm). Heuglin à son retour du lac Tana (Abyssinie), obligé de fuir un incendie de steppes, remarqua une multitude de Milans, Faucons, Crécerelles et de Cigognes Abdimii, lesquels, avec une ardeur extraordinaire, happaient les Sauterelles en volant au milieu des flammes et dans la plus épaisse fumée : les Cigognes les récoltaient à terre sur le chaume carbonisé. Cette observation concorde avec celles de Holub qui déclare que les services rendus par les Rapaces africains sont de beaucoup supérieurs aux dégâts dont ils se rendent coupables, I. Les Mélierax, — Cette famille d’autours particu- liers à l'Afrique comprend deux espèces : 1° M. Gabar-po- lygonus ; 2° M. Musicus-niger. Les descriptions sont assez confuses, Levaillant qui a découvert une de ces espèces lui a donné le nom de Faucon chanteur ; c'est principa- lement dans le temps des amours qu’il chante, suivant les habitudes de notre Rossignol. Brehm nous dit : « Le Mélierax mange surtout des insectes, des reptiles et des petits mammifères. D’après ce que j'ai vu, il se nourrit principaiement, sinon exclusivement, de Sauterelles. » Holub l’a toujours vu à la suite des passages de Saute- relles, les attrapant au vol en société avec d’autres oi- seaux qui d'habitude se gardent de sa compagnie. Les Mélierax se trouvent plus ou moins communs dans toute l'Afrique méridionale. III. La petite Crécerelle crécerine. Tinnunculus cen- chris. — Cet oïseau est assez répandu dans l’Afrique sep- tentrionale, dans les oasis du Sahara, sur les hauts pla- teaux et sur le littoral près des habitations et des centres de population. J’en ai vu des quantités importantes du- rant mon séjour à Mazagan, Maroc (mars 1891). Je n’avais pas observé ces charmants rapaces dans les autres ports du littoral de l'Atlantique marocain. Cet oiseau est séden- taire à Mazagan. IV. Le Kobez vesperal. Erythropus Vespertinus. Falco vespertinus. — Dans les steppes de la Russie et de l’Asie centrale, la Crécerelle est remplacée par le Kobez qui s’y trouve en grandes bandes. Taczanowski nous dit qu’en mai, quelquefois de nombreuses troupes de ces oiseaux viennent dans le gouvernement de Lublin (Pologne) et s'arrêtent pendant quelques jours dans des lieux fayo- rables, où ils sont en mouvement continuel, occupés de la chasse aux Hannetons dans les champs de froment. Le Kobez est très commun et se reproduit en Roumanie. On voit en automne tous les Kobez d’un canton se réunir sur les poteaux télégraphiques en se serrant toujours jusqu’au moment où le signal de l’émigration est donné. Au passage du printemps, on voit des bandes de Kobez tourbillonner dans l’air comme les Hirondelles pour saisir les Moucherons qui grouillent par les temps calmes. (Alleon. Les oiseaux de la Bulgarie et de la Dobroja.) C’est un destructeur de Sauterelles, supérieur à la petite Crécerelle. Cet oiseau est migrateur; l'été en Europe, l'hiver aux Indes. 11 serait facile d’en faire l'importation en Algérie en profitant des relations régulières de Mar- seille avec les ports de la mer Noire : un autre petit Ra- pace : V. L'Élanion mélanoptère rend les mêmes services en Syrie et en Egypte où il est assez abondant. (A suivre.) FOREST. PLASTICITÉ DES CHAMPIGNONS CHARNUS La forme individuelle des champignons charnus, au moins dans leur partie apparente, c’est-à-dire, dans leurs hyménophores, n’est jamais l’œuvre exclusive des apti- tudes spécifiques qui sont en jeu dans l’évolution de leurs caractères. Cescaractères dépendent toujours pour une bonne part, non pas évidemment dans leur na- ture, qui est invariable ou du moins ne se modifie qu’à la longue et par des acquisitions héréditaires, mais dans leur degré de réalisation, dans leur plus ou moins grande valeur relative, des influences mésologiques qui entou- rent le développement du jeune organisme dont ils doi- vent constituer la forme. Se LE NATURALISTE 21 ZE Il est certain que les champignons charnus peuvent être classés rationnellement, que leurs différents types sont suffisamment différenciés pour que l'observateur puisse les distinguer, et que, par suite, la notion de l’espèce a, à tous les degrés de la progression morpho- logique qui conduit de leur forme initiale à son plus extrême dérivé, une importance objective. Mais, par con- tre, et bien qu’elle soit très réelle, l'espèce mycologique ne jouit, dans les détails extérieurs qui la déterminent, que d’une faible stabilité, et les limites en decà des- quelles elle peut varier sans devenir méconnaissable sont très étendues. En d’autres termes, cette disposition naturelle qui dif- férencie, ne füt-ce que par une nuance insensible, les divers représentants d’un même type, et qui se retrouve en tous les points de la série ontologique, est réalisée chez les champignons charnus avec une fréquence re- marquable ; de plus, elle présente chez eux cette parti- cularité que, au lieu d’avoir pour moyen principal l’héré- dité, elle fait surtout intervenir les forces actives du mi- lieu actuel. Les animaux, les plantes à phyllochlore héritent, de leurs parents immédiats, leurs aptitudes ou leurs infériorités particulières, d’où dérive, pour cha- que individu, sa physionomie propre ; les champignons charnus, eux, n’héritent guère que de l’essence spéci- fique et de la tendance à s’accroitre : les influences ambiantes font le reste en faconnant cette essence et en dirigeant cette tendance. Le résultat de cette plasticité spéciale, de cette facile adaptation de la forme individuelle aux circonstances extérieures, est de créer, pour chacune des réalisations spécifiques, un grand nombre de variations dans les- quelles le type se retrouve toujours plus ou moins facile- ment, mais sensiblement altéré. La genèse de ces va- riations est si intimement liée à la nature du milieu, à l’obstacle qu'il oppose ou à l'impulsion plus grande qu’il imprime aux manifestations de la vitalité, que bien cer- tainement, dans la plupart des cas, il serait possible de faire prendre à un jeune hyménophore en évolution une forme donnée, en le forcant à se développer dans un moule qui représenterait cette forme. Les espèces résupinées s'appliquent si étroitement sur leur substratum qu’elles en reproduisent fidèlement toutes les inégalités et toutes les aspérités ; la forme in- dividuelle de chacun de leurs représentants est donc très évidemment dépendante des accidents du support. Pour les autres espèces, qui n’ont avec leur substra- tum, dans lequel rampent leurs fibres mycéliennes, qu'un seul point de contact, la base du stipe ou la tranche latérale du pileus dimidié, la forme individuelle est presque entièrement affranchie de cette cause de modification. Point tout à fait cependant: car ici inter- viennent, en dehors des accidents superficiels et pure- ment physiques, la composition chimique et l’agréga- tion plus ou moins étroite des éléments qui composent le substratum ou qui le recouvrent. La nature chimique n’a qu’une importance assez effacée, et cela, pour la rai- son que les diverses espèces de champignons s’accommo- dent presque indifféremment de toutes les substances capables d'alimenter leur saprophytisme ; cette impor- tance n’est point nulle, cependant, et elle se manifeste surtout dans les variations de coloration que subissent les individus suivant leur habitat. Il est clair, en outre, que l’hyménophore s’accroîtra d'autant plus que son substratum sera moins compact, plus facile à désagré- ger, et, par suite, à assimiler ; en un mot, que la vitalité sera d'autant plus active que les aliments seront fournis avec plus d’abondance, absorbés avec plus de rapidité. Si le substratum est recouvert d’une couche de matières étrangères, si, par exemple, c’est un morceau de bois enterré à une certaine profondeur, cette condition par- ticulière suffira pour modifier les caractères spécifiques en provoquant une plus grande élongation du stipe qui, par compensation, sera souvent, dans ce cas, plus grêle. Si les formes stipitées ou munies d’un pileus distinct ne sont point sensiblement modifiées par les accidents superficiels de leur substratum, il ne faut pas croire que leur évolution ne soit pas souvent dépendante d’obsta- cles physiques qui la font dévier, et avec elle son ré- sultat matériel, dans une direction ou dans une autre, de Thelephora englobant dans sa substance une tige de Thyidium et une tige de Mnium. — Les mousses, d’une texture délicate, n'ont certainement pas pu pénétrer dans la subs- tance coriace du champignon; donc, l'accroissement de celui-ci s’est fait autour des deux obstacles qu'il à ren- contrés, manière à ajouter ou à retrancher au produit que don- nerait la manifestation normale des tendances spécifi- ques, Si le pileus, dans sa période d'expansion, se heurte à un corps solide, flexible ou non, à une petite branche rigide, par exemple, à une tige de mousse, à une feuille de graminée, sa marge, naturellement divisée par l'obsta- cle, réunit ordinairement du côté opposé les deux lèvres de son échancrure par une suture spontanée. Les thélé- phores, les polypores subéreux montrent souvent, en- globés dans leur substance, des tiges sèches d'herbes, des fragments de bois et même des petits cailloux, et il n’est pas rare de rencontrer des individus appartenant à des espèces très charnues, des lactaires, des tricho- lomes, traversés par quelque menue branche; l’adhérence entre l’obstacle et la chair du champignon est d’ailleurs très complète, ce qui démontre que l'introduction du corps étranger n’est point postérieure au développement. Si l’obstacle est trop considérable pour être englobé, le champignon ne divise point sa marge ; il arrête le plus souvent de ce côté son accroissement, l'effort de la vita- lité se portant presque en entier vers l’autre partie de la LE NATURALISTE périphérie, où il peut se manifester librement ; de cette manière, le pileus, normalement central, devient excen- trique etmème quelquefois pleurope. Cette modification de la forme spécifique se rencontre fréquemment dans les types qui habitent les troncs d’arbres, et, parmi les espèces humigènes, chez celles qui ont unstipe très court, ne s’allongeant point même accidentellement, et ne pouvant par suite éloigner, à la faveur d’un accrois- sement oblique, le pileus du corps qui le gêne. La greffe spontanée de deux ou même de plusieurs hyménophores voisins est un phénomène assez fréquent dansles formes cespiteuses ; elle a lieu ordinairement par les pileus, mais quelquefois aussi par les stipes et même entre un stipe et un pileus, ce qui démontre bien l’homogénéité absolue du tissu fungique, malgré les mo- difications locales de l'aspect subies par les diversespar- ties sous l’influence des tendances physiologiques. Tous les hyménophores subissent l'attraction, non point précisément de la lumière et de l’air, puisque ces élé- ments n’interviennent que pour une faible part dans leur développement, mais de l’espace, c’est-à-dire, tendent à se développer en liberté, de manière à être le moins possible gênés dans leur évolution. Ceux qui naissent, par exemple, dans les cavités des troncs, se dirigent de préférence vers l’issue de ces cavités, mais, très évidem- ment, grâce à des modifications accidentelles dans la direction normale et les proportions relatives des or- ganes : ainsi, le stipe, d'ordinaire droit, prend dans ce cas une courbure ascendante, et très souvent s’allonge considérablement ; il peut se faire alors que la force vi- tale soit en quelque sorte épuisée par le développement inusité de cet organe et que le pileus reste atrophié, ren- dant inutile la déviation que la nature avait cependant autorisée à son profit. Un individu ainsi modifié devient un monstre physio- logique, et, au point de vue morphologique, non plus une variation, mais une anomalie. Le groupe en produit bien d’autres, Sous l’influence de diverses causes, au premier rang desquelles il faut placer le manque d’es- pace joint à une intense activité vitale, la déviation se crée, et elle devient facilement bizarre, monstrueuse : les tubes, les lames, les feuillets se contournent, le stipe s’allonge, se renfle, se courbe, disparaît; le pileus se di- vise en lobes convolutés, convexes, ayant leur centre particulier et devenant, par la disposition de la portion d’hymenium qui les tapisse, autant de chapeaux secon- daires, Aux influences matérielles représentées par des obs- tacles physiques, par le manque de place, par la nature chimique du support, par les diverses circonstances du milieu, il faut ajouter, comme causes déterminantes des variations de la forme chez les champignons, des in- fluences immatérielles, que nous ne pouvons ni con- naître, ni apprécier, ni juger, et qui sont le fruit des aptitudes transmises, non point comme une propriété spécifique, mais comme une propriété individuelle : ainsi, par exemple, il est difficile d'expliquer autrement que par la réalisation d’une tendance intime et spéciale à chaque individu, les formes diverses des clavaires ra- meuses, qui varient à la fois dans les dimensions, dans le nombre, dans la direction des digitations, ou, du moins, on ne voit pas bien le rapport qui peut exister entre la création de ces variations et les conditions mé- sologiques qui les entourent, Au point de vue physiologique, la facile adaptation de la forme individuelle des champignons charnus n’a qu’une importance assez secondaire, en raison de la va- leur très faible des causes actives dont elle dépend; au point de vue morphologique, elle doit être sérieusement étudiée dans ses manifestations, étant donné qu'elle peut devenir l’origine de formes aberrantes assez bien carac- térisées pour qu'on les considère, en ignorant leur ge- nèse, comme des espèces distinctes, d'autant plus que le résultat est rarement proportionné à la cause, et qu’une minime influence peut donner lieu à une très impor- tante variation. Cette plasticité toute spéciale reconnaît, selon nous, pour causes la faible action, dans la réalisation des carac- tères de la forme, de l’essence spécifique, et l'absence presque absolue d’une direction évolutive déterminée, L'organisation esttrès simple, exclusivement hyphique, c’est-à-dire cellulaire, peu différenciée et par consé- quent apte en tous les points à remplir, le cas échéant, le même rôle physiologique ; de plus cette organisation homogène est influencée seulement par des tendances très vagues n’ayant pour but que l’accroissement. Or, la formule morphologique de l’espèce n’imprimant à cet accroissement qu'un sens général, il devient facile de comprendre l’action que peut exercer le milieu sur l’é- volution de l'individu, et, par suite, sur la forme maté- rielle qui en est le résultat, A. ACLOQUE. CONSIDERATIONS SUR LA FAUNE DU NYANZA -OUKÉREÉWE et des autres lacs de l'Afrique Centrale La faune malacologique du grand lac Nyanza-Oukéréwé, grâce aux recherches de Speke, dont les résultats ont été donnés en 1860, par le Dr H. Dohrn, à celles du Rév. Har- rington, évêque Anglais, massacré par les indigènes dans le courant de l’une de ces dernières années, et enfin grâce aux découvertes plus nombreuses des missionnaires de la Société des Missions d'Afrique, s’est enrichie d’un certain nombre d'espèces qui permettent d’aflirmer que la faune est entière- ment Nilotique dans son ensemble, à l’exception des coquilles terrestres récoltées sur les rives de cette vaste mer intérieure. 11 m’a paru intéressant de consigner ici les résultats acquis ; de l'étude des matériaux recueillis par les différents voyageurs, il ressort que la population malacologique de lOukéréwé diffère profondément de celle du Tanganika et à ceux qui contestent l’utilité des études malacologiques on peut hardi- ment répondre que, si les premiers voyageurs s'étaient donné la peine de ramasser des coquilles en nombre suflisant, et si, par la suite, ils les avaient confiées à d’habiles spécialistes, on aurait d'ores et déjà pu affirmer sans crainte que les deux lacs n'avaient aucune communication entre eux et appartenaient à deux bassins différents ; en effet, à l’exclusion de la Melania tuberculala, espèce cosmopolite, il n’existe aucune coquille commune à l’Oukéréwé et au Tanganika. En outre, il n’est pas sans intérêt de noter que ce dernier lac renferme une quantité considérable de types spéciaux et de genres qui y sont entière- ment localisés maintenant : je ne parle ici que pour mémoire de l’analogie vraiment frappante qui existe entre certaines formes fossiles et des mollusques connus comme habitant ce lac ; je citerai comme exemple la ressemblance entre les Pyrqulifera, fossiles du bassin central des Etats-Unis et les Paramelania du lac Tanganika ; on a même voulu réunir ces deux groupes, mais cette question me semble prématurée dans l’état actuel de nos connaissances. Il n’y a peut-être là qu'une ressemblance extérieure due à l'influence des milieux, comme celle que l’on observe entre certains Unio du lac Nica- ragua (U. Gabbianus, Lea) et les Grandidieria. Une coïncidence assez curieuse également consiste dans # LE NATURALISTE 23 l’analogie que l'on observe entre certains genres des eaux du Cambodge et de la Cochinchine et diverses espèces du lac Tan- ganika. Ainsi les Lacunopsis et Jullienia correspondent aux Spekia, qui en sont néanmoins fort différentes ; le genre Brolia aux Hilacantha (Anc., — Tiphobia, Smith olim, nec Pascæ), les Pseudodon du groupe du P. exilis aux Moncelia ; je pour- rais multiplier les exemples, maïs je ne cherche pas à justifier et à expliquer ces ressemblances extérieures qui sont cepen- dant, sans doute, dues à l'influence des milieux, les espèces en question dérivant, dans chacune de ces régions, de types essentiellement différents. » x * Si les coquilles du Tanganika et du Nianza Oukéréwé ont entre elles peu ou pas d’analogies, il n’en est pas de même en ce qui regarde ceïles de ce dernier lac comparées à celles que l’on connaît maintenant comme originaires du lac Mwoutan ou Albert. î | Dans cette grande mer intérieure, plusieurs espéces ont été découvertes par le célèbre voyageur Samuel White Baker et par le Dr Emin-Pacha. Les deux espèces du Mwoutan rapportées par le premier sont les Unio acuminatus et Bakeri (H. Adams, 1860), très voisins des Unio du Nyanza Oukéréwé (U. Monceti, Ruellani). Quant aux coquilles récoltées par le second dans le lac Albert-Nianza, elles ont été tout récemment publiées par M. E.-A. Smith, dans les Proceedings de la Société Zoologi- que de Londres et je n'y reviendrai pas. La faune de ce lac paraît être Nilofique, comme celle de l'Oukéréwé et ne pas renfermer de ces types si remarquables constatés dans le Tan- ganika. — On ne connaît rien du Louta-Nzisi. C. F, AncEÿ. (A suivre.) La Terre avant l’apparition de l'Homme ‘ Tout le monde a intérêt à connaître la géologie car ses applications sont multiples et journalières. Elle s'adresse d'abord au géographe auquel elle fournit le secret de l’orographie de la Terre, à l’historien dont les données Si la géologie est tributaire des sciences physiques et chimiques, celles-ci lui doivent les matières qui servent à leur développement. La géologie est également utile à l’agriculture, à l’industrie, aux travaux publics, etc., et, Essai de restauration des Triceratops. sont reculées jusqu’à l'apparition de l’homme ; ‘au z00- logiste et au botaniste, qui ajoutent à la connais- sance du monde vivant celle du monde fossile leur permettant de compléter la série évolutive du monde organique, incompréhensible si on ne s’attache qu’aux espèces actuellement vivantes. (1) La Terre avant l'apparition de l’homme. ouvrage faisant partie des « Merveilles de la Nature de Brehm », par Fernand Priem, 1 gr. vol. in-40 avec 856 figures dans le texte, prix 12fr. franco 12,85. en général, à tout ce qui rattache au travail du sol, aux fouilles et aux explorations. En dehors de l'attrait puissant qu’elle présente, elle offre un concours précieux aux progrès de la science et au bien-être de l’homme sur cette terre. Il y a donc un grand intérêt à la faire connaître, à la propager en la mettant le plus possible à la portée de tous ceux qui aiment à lire et à observer. C’est dans cet esprit qu'a été écrit le livre que vient de faire paraître M. Priem : La Terre avant l'apparition de . l’homme. 24 LE NATURALISTE Cet ouvrage, qui fait partie de. la série des Merveilles de la Nature de Brehm, est divisé en deux parties. Après une courte introduction sur les méthodes employées en géologie, l’auteur entreprend l’histoire des diverses pé- Cependant l’œuvre n’est pas complètement à l’abri de toute critique. Parmi les illustrations il en est de fran- chement mauvaises, notamment les photogravures des- tinées à représenter les paysages géologiques. Stegosaurus ungulatus, Marsh. Jurassique supéricur des montagnes Rocheuses. riodes géologiques à chacune desquelles il consacre un chapitre spécial. La faune, la flore et les dépôts formés durant ces périodes sont successivement étudiés. La géologie régionale de la France, celle qui est le Cela tient surtout à ce que le papier employé est de qualité inférieure et rend difficilement les finesses des clichés, Nous nous associons aux critiques que le Geolo- gical Magazine a adressées à l'éditeur de M. Priem sur C'woboy EUR, Tête de Rhinoceros Marckii, avec la peau et les poils, provenant du sol glacé de la Sibérie. moins généralement traitée, est exposée dans la seconde partie du livre. On ne peut que féliciter M. Priem de faire connaître, d’après les travaux les plus récents, l'histoire complète des régions francaises telles que le Plateau Central, le Bassin de Paris, le Jura, les Alpes, etc. Il avait bien paru, il y a quelques années, un autre ouvrage sur ce sujet, mais. il était si peu au courant des découvertes de la science, qu’on n’en pouvait conseiller la lecture. La Terre avant l'apparition de l’homme comblera donc une lacune importante dans la littérature de vul- gorisation géologique et tiendra une bonne place parmi les autres ouvrages de la collection de Brehm. son précédent ouvrage, La Terre, les Mers et lesContinents, imprimé sur du mauvais papier et dont les feuillets faisaient aux coins des oreilles de chien, « dogs-eared ». Les travaux des paléontologistes du monde entier ont été largement mis à contribution pour le choix des figures. Le lecteur peut ainsi faire connaissance avec les formes étranges des anciens vertébrés de l’Europe, de l'Afrique australe et de l’Amérique. Signalons aussi comme particulièrement intéressantes les planches du travail de M. Renault sur les végétaux de l’époque houillère, les Insectes de la houille et ceux de l’ambre gris de la Baltique. Plusieurs cartes géologiques et des mers anciennes, LE des coupes nombreuses sont également intercalées dans le texte et en facilitent beaucoup la compréhension. Quant à l’œuvre géologique proprement dite, elle est excellemment exposée. Quelques lacunes doivent ce- pendant être signalées. L'auteur ne fait pas suffisamment ressortir l'allure générale des dépôts qu'il étudie, il parle trop peu de l’architectonique des régions. Si la constitution pétro- graphique et paléontologique des assises sédimentaires est importante à connaître, leur disposition ne doit pas être négligée. C’est d’ailleurs là un des côtés ättrayants de tout travail géologique. En parcourant, par exemple, les divers chapitres qui se rapportent à l'Angleterre, nous ne voyons exposée nulle part l'allure pourtant si curieuse des dépôts ;'il Protophasma de Commentry. ne nous est fait aucune mention de la structure des montagnes d'Écosse. Et, pour ne pas quitter l'Angleterre, pourquoi l’auteur n'a-t-il pas signalé l’analogie pro- fonde des roches volcaniques (basaltes, labrado- rites, etc.) des périodes primaires avec les roches ter- tiaires ? Dans le même ordre d'idées, nous aurions été content de voir figurer la coupe du Menez-Hom de M. Barrois avec ses Volcans Devoniens restaurés, D’autres coupes classiques et d’intérêt général eussent été aussi utilement intercalées dans le texte ; telles sont les coupes schématiques de M. Marcel Bertrand relatives aux changements de faciès du Jurassique et du Crétacé du bassin du Rhône ; celle du Lac supérieur d'Amérique, si intéressante à cause de la double discordance huro- nienne et cambrienne qu’elle présente, etc. Dans la seconde partie du livre, nous croyons que M. Priem eût été beaucoup mieux inspiré en ne morce- lant pas l’histoire de régions aussi naturelles que le Plateau Central, l’Armorique. L'histoire du Plateau Cen- tral en douze morceaux n'est plus l’histoire du Pliteau Central, car on ne voit pas comment le massif cristallin s’est comporté dans son ensemble aux divers âges géologiques. L’esprit est obligé de faire un effort trop grand pour relier tous les phénomènes dont cette région, la plus curieuse de France, a été le théâtre. Combien plus simple et plus rationnel eût été l'exposé des faits en suivant un ordre chronologique, On aurait NATURALISTE 25 pu de la sorte envisager tout le carbonifère et les érup- tions de cette période qui ont tant de liens de parenté dans le Morvan, le Beaujolais, etc.; on aurait pu 1iden- tifier les séries éruptives du Cantal, du Mont-Dore et du Velay, au lieu d’en faire trois chapitres dans lesquels les rapports ne sont pas exprimés. En admettant la division faite par l’auteur, il est impossible de com- prendre pourquoi l’étude de la chaîne des Puys a été traitée avant celle du Mont-Dore, les monts d'Auvergne étant considérés comme les cônes adventifs du grand volcan mont-Dorien. Et, pour en finir, une carte géolo- gique, si schématique qu’elle füt, aurait été bien utile. Malgré ces imperfections de méthode l'ouvrage de M. Priem n’en est pas moins précieux par les renseigne- ments multiples qu'y peuvent trouver ceux surtout qui n’ont pas le loisir de recourir aux travaux originaux, Il est au courant de tout ce qui est connu en géologie, les idées qui règnent dans cette science y sont exposées, nous le recommandons à tous ceux que l’histoire de la Terre intéresse: | Nous reproduisons ci-coutre quelques figures extraites de cet ouvrage. PH. GLANGEAUD. PHOTOGRAPHIE ÉMULSION POUR PROJECTIONS Voici comment le Bristish 1oumnal indique le moyen d'utiliser les glaces manquées et d’en préparer de neu- ves. Les glaces nettoyées sont recouvertes de l’émulsion suivante : Bromure de potassium........ 56 grammes Gélatine d’Heinrich.......... ve 80 _— Eau distillée......... MS D 1500 — On chauffe au bain-marie de 50° à 55°, et lorsque la solution est complète, on verse lentement et en remuant continuellement avec un agiteur en verre une solution de 60 grammes d’azotate d’argent dans 500 grammes d’eau ; on laisse faire prise, et l’on passe l’'émulsion à travers un canevas semblable à ceux qu'on emploie pour la tapisserie. On lave à quatre ou cinq eaux, on égoutte, on fait refondre, on filtre à travers une flanelle et l’onrecouvre les plaques avec quatre centimètres cube environ pour chacune. On prépare le révélateur suivant à chaud, ce qui donne de meilleurs résultats qu'à basse température. Hydroquinone.1..:,:........ 10 grammes Sulfate de soude.............. : 60 — Carbonate de potasse.......... 40 — Bromure de potassium......... il == Bautchande PRET CEE CC 000 — Le bain fixateur a plus d'importance qu'on ne croit gé- néralement; on recommande le suivant : Hyposulfite de soude........... 453 grarimes Sulfate de soude acide........ 93,3 — Eau chaude...... D messe. CRU — Ce bain fixe très rapidement, donne des lumières très pures et ne fait jamais de taches. (Revue scientifique.) EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIE En 189%, de mai à octobre, la ville de Milan aura une 26 LE NATURALISTE Exposition de photographie. Cette exposilion sera inter- nationale et se composera de trois grandes sections dis- tinctes : 1° Photographie professionnelle ; 2° Photogra- phie d'amateurs, et 3° Applications de la photographie aux diverses branches de l'Industrie. E. SANTINI DE RioLS. Recherche et préparation des Oiseaux (Suite.) MONTAGE DES OISEAUX, — On appelle monter un animal lui rendre l’attitude naturelle et l’apparence de la vie. On monte un oiseau en chair ou en peau, c’est-à-dire que dans le premier cas on fait l’opération aussitôt après avoir dépouillé le sujet; dans le second cas il faut ramollir la peau déjà préparée et la mettre en état de recevoir toutes les fermes que le préparateur voudra lui donner. Nous indiquons d’abord les procédés pour monter les oiseaux en chair : Le choix des fils de fer destinés à former la char- pente est très important; on doit se servir de fils de fer yernissés ; dans tous les cas les fils doivent être recuits c’est-à-dire rougis au feu avant qu'on en fasse usage. Quand un fil est trop faible et qu’on n’a pas sous la main un numéro plus fort, on peut le doubler par l’adjonction d'une tringle supplémentaire du même numéro. Quand on s'adresse aux quincailliers pour se procurer du fil de fer, c’est par l'indication des numéros qu'on obtient la grosseur désirée ; nous donnons ici un tableau destiné à renseigner les débutants sur la grosseur des fils de fer qu'ils doivent employer : Nos DES FILS DE FER NoMS DES ESPÈCES Roitelet, Troglydyte, Pouillot, Grimpereau familier, MéSanre a lonpuelqueut PEER EME CRRECEC EEE il Chardonneret, Friquet, Linotte, Mésange bleue, Se- TER SdoNs odente stereo dé vi a ub 0 00 08 à Verdier, Bruant, Rouge-gorge, Rossignol, Moineau, Bergeronnettes, Mésange Charbonnière, Sittelle... 3 Alouettes Pinson, Torcol, Martinet noir............. 4 Pie-grièche à tête rousse, Martin-pêcheur, Bruant proyer, Gros-bec, Jaseur de Bohème..............:. ù Pie-grièche grise, Pic épeiche, Pic-mar, Martin rose- lo Marne AIDER EE PET E CC Creer. 6 ni 8 9 Lo] Loriot, Merles (noir et à plastron), Huppe, Caille, En- poulevent, Bécassinelsourde.r.. 4:14: ..LeRRt Grive, Bécassine, Coucou, Chevéchette, Petit duc, Râles d’eau et de genêts, Sterne minule........... Tourterelle, Pic-vert, Epervier mâle, Hobereau et Emérillon (mâles), Castagneux......,,.....,4...... Vanneau, Pie, Geaïi, Pluvier doré, Epervier (femelle) Combattant, Barge rousse, Sterne Pierre-garin, Ho- bereau et Emérillon (femelles)................. DE 10 Choucas, Barge mélanure, Avocette, Pigeon biset..... 11 Mouette AICAPUCHON metre ere rec 12 Huitrier, Poule d'eau, Perdrix grise et rouge, Lago- pède, Gélinotte, Busard, Effraie, Ramier.......... : 13 Faucon pèlerin, Moyen duc, Hulotte, Faisan doré, Cor- lieu, Œdienème, Freux, Corneille noire, Macareux. 14 Faisan argenté, Foulque, grand Corbeau.......... Ré 15 Faisan ordinaire, Pintade, Autour, Courlis cendré, Plongeon Catmarin Buse... LMP AUSEE 16 Canard sauvage, Tadorne, Cravant, Bernache, hyperborée, Goéland à manteau noir, Butor, Héron POUrpré, ArOO- ce een eee PE 17 Eider, Canard à tête grise, Plongeon imbrin.. ...... 18 Héron cendré, Tétras à queue fourchue, Grand duc, GOrMOran : : :::..:: La NES ere Eire 19 Die sauvage, Cigognes (blanche et noire)............. 20 Aigle, grand Coq de bruyére.= ee eee 21 Cygne, Pélica, Outarde, Grue. "Me RP EVENE... 22 CasoarrEmen, Nandou.…..:. 22 PRE rende 2e AOUEUCHE NME RE NS, DER RENE en 24 Lorsqu'on vient de dépouiller un oiseau et qu’on veut le monter, on coupe un fil de fer proportionné à sa gros- seur, en calculant la longueur du sujet augmentée d’un tiers en sus, la (longueur est mesurée du bec à l’extré- mité de la queue). On aiguise le fil de fer en pointe aux deux extrémités, puis au moyen d’une pince ronde on le tourne deux ou troi: fois sur lui-même aux deux tiers de sa longueur de manière à former un cercle ou anneau ; puis, le prenant par le bout le plus court, on lui fait traverser le cou dans toute sa longueur en le rou- lant entre les doigts; on parvient à l'introduire ainsi dans le crâne et, lorsqu'on a atteint la paroi interne, on maintient la tête de l’oiseau de la main gauche, tandis que de la droite on continue à rouler le fil de fer, dont l'extrémité aiguisée perce comme une vrille le crâne entre les yeux, mais près du front). L'anneau qui supportera la tête aura trois attaches avec lesquelles on fixera les autres anneaux. Ayant ainsi disposé la traverse de fil de fer, on lui fait prendre une position telle que l’anneau qu’on vient d'y pratiquer, se trouve provisoirement placé vers le haut du sternum. On coupe ensuite deux fils de fer d’une longeur suffisante, pour dépasser de moitié celle des jambes, on les aiguise à leurs extrémités, mais de facon que l’une d’elles présente une pointe mousse plutôt qu’effilée. On prendune patte de l’oiseau, on troue la peau au bas du tarse avec une alène, et par cette ouverture on Au centre du corps de l'oiseau tous les anneaux se trouveront superposés. LE NATURALISTE introduit le fil de fer ; on le pousse en le faisant glisser au long du tarse, et on le conduit jusqu’au delà du tibia au- quel on le lie, de manière qu'il vienne croiser sur la traverse; on fait la même opération à l’autre patte. On replie en crochet l'extrémité de chaque fer croisant la traverse, on introduit ces crochets dans l'anneau; on tord ensemble leurs extrémités, puis on recourbe en dedans de l’anneau la partie inférieure de la traverse, on la redresse et on la fait sortir par le croupion, de manière qu'elle dépasse l’extrémité des pennes caudales. | | Carcasse préparée en haut, An centre latige pour la tête, à droite et à gauche les fils de fer destinés aux ailes, en bas la fourche pour la queue et de chaque côté les fils de fer pour les pattes. Si l’on devait monter l’oiseau la queue écartée, il fau- drait doubler le fil de fer du croupion, au moyen d’un autre que l’on tordrait sur la traverse, et qui formerait avec elle une sorte de fourche à deux branches, se prè- tant mieux qu'un fil unique à soutenir les pennes cau- dales. Bourroir. Mais avant de lier les fers des jambes à la traverse, il faut d’abord bourrer l'oiseau : on répartira de l’étoupe hachée entre toutes les parties du corps, on la pressera au moyen du bourroir, et on en mettra surtout au long des parois dorsales et au croupion; on fixera ensuite les fers comme nous l’avons indiqué. Ensuite on imprime à la traverse, en appuyant forte- ment, la position qu’elle doit désormais garder; on re- dresse les jambes et, en les soutenant dessous, on plie les fers de manière qu'ils simulent la position de la cuisse, comme elle devait être placée chez l'oiseau vi- vant. On trouve encore à loger beaucoup d’étoupe entre la traverse et le dos, ainsi que sur les côtés et on ter- mine le remplissage du ventre et de la poitrine, sans garnir les cavités du corps, qui répondent aux muscles pectoraux dans lesquels reposent les ailes qui ne pour- raient être replacées sans cette précaution. On éloigne les jambes du milieu du corps, en les repliant sur les côtés et il ne reste plus qu’à fermer l’ouverture de la peau. (A suivre.) A. GRANGER, DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX Denops Albofasciatus Charp. Une race d2 Denops sem- blable de forme au type en est différente par les épaules ornées d’une large bande rougeâtre au lieu d'être uniformé- [Ra] er ment d’un noir bleuâtre. Tète rouge, pattes en majeure partie rouges : une bande blanchâtre vers le milieu des élytres. Cette intéressante modification, propre seulement, je crois, à la Sicile et à l'Italie méridionale, me semble devoir mériter un nom (ce qui à ma connaissance n’a pas été fait encore), je proposerai celui de var. rubrofasciatus pour la distinguer du type. J’ai vu plusieurs exemplaires de la variété (coll. Abeille de Perrin, Fairmaire, Pic), qui correspond à la V. B. de la Monographie de Spinola, vol. I, p. 91, venant tous de Sicile, moins un. Le type se trouve dans la France méridionale et en Algérie où je l’ai capturé à Thaya dans les branches mortes de Lentisque. Ptinus (Eutaphrus) Algéricus. Entièrement d'un brun brillant avec les élytres marqués de taches blanches écaiïl- leuses peu nettes à l'état frais. Antennes pas très longues, pubescentes de jaune à deuxième art. égalant presque troi- sième prothorax relevé en bosse dans son milieu avec la partie médiane brillante, nettement impressionnée en arrière devant la fossette médiane qui est large et garnie de duvet jaune ; oreilles peu maxquées ni poilues chez ©*, assez proé- minentes chez ®, impressions latérales de la base revêtues de duvet jaune épais. Elytres allongés, parallèles c*', un peu ovalaires @, fortement ponctués et faiblement striés avec la suture lisse. Quelques longs poils dressés en dessus. Dessous du corps et pattes très pubescents de duvet jaunâtre, ces dernières ayant chez ©* les tibias postérieurs assez courts, un peu épaissis au sommet avec le premier des tarses long. Long. 2 1/2, 3 mill. De mes chasses en Algérie, à Bouira ou Maison-Carrée. Très voisin de fossulatus Luc : il en diffère nettement par la forme plus étroite avec une coloration uniformément brune chez les deux sexes. M. Prec. ———— LIVRES NOUVEAUX Aviculture industrielle, incubation, nutrition, reproduction, par Pauz Devaux (1 vol. in-8° de 290 p., prix : 4 francs, franco 4 fr. 45. Les Fils d'Emile Deyrolle, libraires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris). M. Paul Devaux, l’écrivain bien connu de tous les aviculteurs, vient de réunir en volume ses études sur la multiplication des oiseaux, études qui ont fait sensation dans le monde de l’éle- vage, à l’époque de leur première apparition. Tous les grands problèmes de l’incubation, de la nutrition et de la reproduction y sont traités de main de maître, par un observateur et un praticien. En écrivant cet ouvrage éminem- ment utile, M. Paul Devaux a inscrit son nom à côté de celui de Réaumur, et tous les amateurs de volailles et d'oiseaux feront à cet excellent livre l’accueil qui lui est du. Vocabulaire ornithologique, explication de tous les termes employés en aviculture, plumasserie, fauconnerie, colombo- philie, chasse, blason, etc., par F. ne Scmarcx (1 vol. de 67 p., prix : 2 francs, franco 2 fr. 10. Les Fils d'£mile Deyrolle, li- braires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.) M. de Schaeck vient de réunir en un petit livre de 67 pages les divers articles qui ont été publiés sur ce sujet dans Le Natu- raliste sous son nom. Ce vocabulaire explique tous les termes admis dans la science ornithologique pure et appliquée et ceux qui en dérivent dans l’aviculture, la plumasserie, la fauconnerie, la colombophilie, la chasse et l'aviceptologie, enfin dans Ie bla- son. La liste de ces termes est assez longue pour ne pas rester toujours gravée dans la meilleure des mémoires; en outre, elle comprend de nombreux synonymes qui embarrassent quelque- fois le naturaliste, voire même le spécialiste. M. de Schaeck vient de combler une lacune souvent déplorée. Nos Alliés, Nos Ennemis, par un amateur, o l'eopyos (£ vol. in-80 avec fig. dans le texte, prix : 5 francs, franco 5 fr. 60. Les Fils d'Emile Deyrolle, libraires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris). L’auteur de ce nouvel ouvrage se cache sous un pseudonyme; ce n’est pas amateur qu'il aurait dû prendre, mais observateur. Cet ouvrage est, en effet, observé d'un bout à l’autre; tout ce qui yest dit a été vu et étudié. Ce n'est pas de ces ouvrages où l'imagination peut se donner libre cours; pour écrire sur ce sujet d’une facon utile, il faut avoir bien vu, et être bien cer- tain de ce qu’on a observé afin de pouvoir en tirer des conclu- sions vraies. Nos Alliés, Nos Ennemis, peut être ainsi défini : c'est un ouvrage théorique et pratique sur les animaux nuisibles, 25 LE avec des considérations mathématiques sur les services qu'ils rendent ou les dégâts qu'ils causent, Jamais, certainement, celte question n’a été traitée sur ce terrain; il est vrai que, pour qu’il en soit ainsi, il faut pouvoir présenter des argu- ments positifs, et que les résultats ou conclusions tirés puissent s'appuyer sur Ces documents sérieux. L'auteur s’est bien péné- tré de cet esprit et rien n’est avancé qui ne puisse être prouvé. Nous ferons seulement quelques citations au hasard qui sont, dans l’ouvrage, discutées et prouvées : Un homme qui tue. une guëêpe de mars à novembre sauve à l'Etat une somme d'environ 0 fr. 25; si la guêpe est tuée de fin novembre à début de mars, c’est environ 10 francs sauxés. Con- sidérant la cécidomie du froment, l'auteur estime que 1 kilo de cécidomies représent 1.200.000 individus et que cette quan- tité, énorme quant au chiffre, mais en réalité bivn faible en considération de cette espèce si répandue, coûte à l'Etat 1.000 fr. par an; il y a lieu de remarquer que la femelle est beaucoup plus répandue que le mäle et qu’elle estcapable de pro- duire environ 1.000 œufs. Le rat coûte par an en moyenne 10fr.; le campagnol, 3 fr. ; la couleuvre, 300 fr. ; la taupe, 2 fr. 50, etc. Cet ouvrage est bourré de documents précis et nous ne sau- rions mieux faire qu’en priant nos lecteurs de s’y reporter. Comme le dit l’auteur dans sa préface : « Ceci est un livre de bonne foi » C'est certainement vrai. CHRONIQUE Fossile géant. — On a découvert, dans la craie de Car- desse, près de Pau, un animal géant fossile qui a été nommé Leiodon mosasauroïdes à cause de certaine ressemblance avec le fameux Mosasaurus Camperi trouvé vers la fin du siècle dernier dans les environs de Maestricht. Cette découverte est fort intéressante ; on n'avait trouvé jusqu'alors en France, dans la craie de Michery, près de Sens, qu’une mâchoire d’un animal de cette espèce. Le fossile de Cardesse appartient aux P ythonomorphes et ne mesure pas moins de 10 mètres de long. La tête est très petite en comparaison de la taille du corps. Reproduction de FPlanaria Alpina Dana. — Le mode de reproduction de ce ver, considéré fort longtemps comme vivipare, à été établi par W. Voigt. Dans un aquarium qui en contenait une certaine quantité, il trouva des cocons fraiche: ment pondus. Ces cocons, de forme sphérique, mesuraient 4 millimètre et n'étaient point pédiculés. Ils n’étaïent fixés à aucun point d’attache, mais se trouvaient complètement déga- gés; cette particularité, en leur permettant de se perdre dans le sable ou la vase, a peut-être été la cause qu'ils n'avaient pas été observés jusqu'alors. [ls furent conservés 14 semaines dans une pièce froide, ensuite 8 semaines dans un endroit chauffé ; au bout de ce temps les jeunes sortirent des cocons déchirés d’une facon irrégulière. Ils mesuraient de 2 à 4 milli- mètres suivant qu'ils se trouvaient en plus ou moins grande quantité dans un cocon. Rongeur ichthyophage. — Le Pérou central possède un rongeur, Ichthyornys, qui se nourrit exclusivement de poisson. C’est une espèce de hamster; il ressemble à notre rat d’eau qu'il dépasse en taille, Il porte des moustaches longues et très fournies, les yeux et les oreilles sont petits. A l'exception du rat musqué du Canada, qui mange parfois un poisson pêché par lui-même, aucun rongeur ne s’est affran- chi d’une facon aussi complète de la vie végétarienne. Deux faits curieux sont à signaler chez ce rongeur : le cœcum, qui atteint chez les rats des proportions remarquables, est réduit chez l’Ichthyornys à l’état de rudiment; et les incisives, par suite d'un développement anormal, se sont transformées en pointes longues ct effilées qui lui permettent de s'emparer facilement du poisson, Oiseaux frappés de cécité par le froid. — A la suite de l'hiver rigoureux de 1892, la plus grande partie des pies fort nombreuses aux environs de Washington furent frappées de cécité. Dans les bois de sapins avoisinants la ville, qui leur ser- vaient de refuge, bon nombre gisaient mortes sur le sol tandis que d'autres, respirant encore, mais tout à fait épuisées, per- chaient sur les branches, picotant la neige ou cherchant à man- ger les aiguilles des sapins. Il était facile de s'en emparer; car, en voulant fuir, elles se buttaient contre les brancheset retom- baient sans forces à terre. La cécité dont elles étaient affligées présentait des cas extraordinaires. Chez les unes les yeux étaient fermés et fortement tuméfiés; d’autres avaient tantôt NATURALISTE un œil, tantôt les deux yeux crevés et gelés ; ce qui avait dû se produire au contact des pointes aiguës, de branches cassées contre lesquelles elles venaient frapper en voltigeant. Quand les yeux n’étaient pas fermés et enflammés, la pupille était tou- jours d’un blanc laiteux et l’iris bleuâtre. Quant aux causes qui ont pu amener cette cécité, on tend généralement à supposer que ces oiseaux, en gagnant leur refuge par des froids intenses, volaient contre le vent qui entrainait dans les airs de microscopiques parcelles de glace qui endommagèrent leurs yeux et causèrent ces accidents. Les pies seules furent atteintes tandis que les corbeaux, nombreux aussi autour de Washington, en restèrent préservés. Température sous diverses formes de coiffure. — «Dans le numéro du Naturaliste du 1er novembre, à un arti- cle intitulé « Température sous diverses formes de coiffure », l’auteur dit que la meilleure coiffure pour les pays chauds est sans contredit le casque blanc des colonies ; or, j'ai constaté moi-même en Algérie que ce casque, qui est peut-être efficace pour éviter les insolations, a le grave défaut d'emmaganiser la chaleur sur la tête de telle facon qu’on est obligé à chaque instant de soulever le casque pour laisser sortir l’air surchauffé, et cela malgré les ouvertures qui sont complètement insuffi- santes. La meilleure coiffure, suivant moi, est le casque chinois qui ne tient à la tête que par un cercle léger et laisse circuler l’air librement tout autour de la tête. J’aiété à l’affüt des vau- tours avec cette coiffure en plein midi et en plein soleil par une température de 450 à l’ombre sans être le moins du monde incommodé par la chaleur. On sent même une fraicheur agréable causée par la vaporisation de la sueur. Il serait à souhaiter que cette coiffure se répandit dans nos colonies: » Un lecteur du Naturaliste. BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE 4. Anderson, John. On a new Species of Zamenis and a new Species of Bufo from Egypt. Ann. Mag. Nät. Hist. 1893, pp. 437-440. 2. Bergh, R. Die gruppe der Dcridüden. PI. VIII. Mittheil. Zool. Stat. Neapel. XI, 1893, pp. 107-135. 3. Bœttger, O. Ein neuer Drache (Draco) aus Siam: Zoolog. Anzeiger. 1893, pp. 429-432. A. Borgert, A. Uber Doliolum denticulatum und eine neue dieser Art nahe verwandte Form aus dem atlan- tischen Ocean. (Fig.) Zeilschr. für wissensch. Zool. 1893, pp. 402-408. . Carazzi, D. Revisione del genere Polydora Bosc. e cenni su due specie che vivono sulle ostriche. PJ. IT. Mittheil. Zool. Slat. Neapel. XI, 1893, pp. 4-45. 6. Cerfontaine, Paul. Contribution à l’étude de la tri- chinose. Archives de Biol. 1893, pp. 125-414. G. MALLOIZEL. A OFFRES ET DEMANDES M. D. Lafont, répétiteur au collège de La Mure (Isère) demande l'ouvrage de Lapparent et Frietel, sur des Fos- siles caractéristiques des terrains. —M.Alb.Môhlenbruck,à Morat (Suisse), désire échanger une petite collection de graines, bois, etc., contre co- quilles, animaux, insectes, etc. — [es boules de naphtaline concentrée, nouveau mo- dèle, valent # fr. 75 le cent, (Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris.) : DRE EUR AR ARRET TE A Le Gérant: Émize DEYROLLE. ne ——————— Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. . s 16° ANNÉE 92e SÉRIE — N° 166 ler FÉVRIER 1894 la saison qui va s'ouvrir, amèneront peut-être la décou- verte d’espèces encore inconnues ; c’est aussi dans le but de provoquer ces observations que je reproduis ici les principaux résultats de cette remarquable étude. L'Insecte dont il s’agit a été signalé, pour la première fois, comme nuisible aux Fraisiers, en 1871, par M. Tow- nend Glover; M. le professeur Riley le rencontra lui- même, en 1873, aux environs de Saint-Louis, Mo: En 1883, M. Cook publia un exposé de ses dégâts à Phénix, Mich. En 1884 et 1885, il est encore signalé comme nuisible datis l’État d’Island. En 1887, d’après M. James Flechter, cet insecte occasionne de sérieux dommages dans la pro- vince de Québec; ses habitudes restent d’ailleurs incon- nues jusque vers 1890, où M. W.-A. Hale constata qu'il attaque de préférence les variétés de fraisiers à étamines L'ANTHONOME DU FRAISIER (Anthonomus signatus, Say). En rendant compte du travail de M. Charles Whitehead, paru récemment en Angleterre sur les Insectes et les Champignons nuisibles à l’agriculture, M. le D' C.-V. Riley appelle l'attention des entomologistes américains sur l’'Anthonomé ‘du Pommier; dont les mœurs sont abso- lument semblables à celles du Charancon du Fraisier (Anthonomus signatus), qui cause parfois de grands ra- vages dans les cultures industrielles de l'Amérique du Nord. M. F.-H. Chittenden, assistant de la Division d’entomo- mologie au Muséum de Washington, ayant présenté une \£ it A do DV EC ER SP YE RAR. 2 5) | Mantes tnt ét spt Em à À ss PR D Rig. 1, — Anthonomus signatus : branche de Fräisier montrant les anthonomes occupés 4 percer les boutons (d'aprés Riley.) Rig.2. — Anthonomus signalus : montrant une fleur et des bourgeons endommagés. — «a, b, branche de Fraisiers. — c, œuf. — d, larve. — e, tête grossie de la larve.— f, nymphe. — 9, fleur ouverte dont les pétales ont été perforés par le rostre de lInsecte (d’après J. Chittenden). histoire très complète de cet Insecte dans l’Insect-Life du 27 janvier 1893, je vais résumer ici brièvement cette note dans l’espoir qu’elle intéressera également les lecteurs du Naturaliste (1). et qu'il dépose son œuf dans le bourgeon non encore éclos, où la larve subit toutes ses métamorphoses. En 1891, M. Georges Dimmock fait connaître que cet Anthonome peut également se développer dans les fleurs Les dix-huit ou dix-neuf espèces d'Anthonomes qui sont actuellement connues en Europe, et qui existent presque toutes en France, n’ont guère été étudiées jusqu'ici que sur lesarbusteset les arbres, Pommieret Poiriers surtout; cependant, nos Rosacées herbacées ne doivent pas en être exemptes. Des observations faites à propos, pendant (1) F.-H. Chitenden. The Strawberry Weevil, Insecl-Life, vol. V,, n° 3, p.161. à Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. de la Müre sauvage, et tout particulièrement sur la va- riété Wachuset. En 1892, la Division d’entomologie du Muséum de Washington fut avisée que cet Insecte faisait de nombreux ravages dans quelques localités des environs, notamment à Anne Arundel, Caroline, Baltimore, où quelques grands cultivateurs avaient beaucoup à souffrir de ses dégâts. Une première excursion, faite par M. H.-E. Van 30 LE NATURALISTE Deman, chef de la Division de Pomologie, dans les ré- gions du Maryland et de la Virginie, permit de constater que la récolte des fraisiers serait diminuée des deux tiers environ. A cause de sa petitesse et de ses habitudes, l’Insecte échappe presque toujours à l’attention des cultivateurs, qui ne s’apercoivent de ses méfaits qu’au moment de la moisson; ils rapportent alors au froid, à la gelée, à la grêle, la diminution de la récolte sans en soupconner la véritable cause. Bien que les recherches de cette année aient été entre- prises un peu tard, elles ont permis de relever un certain nombre de faits nouveaux, qui aideront sans doute à trouver des remèdes ou des préservatifs contre les at- taques futures de cet Insecte. Le Charancon du Fraisier fait sa première apparition dans les premiers jours de mai; mais, dès le 17 du même mois, au moment des observations de MM. Chittenden et Cordley, il était déjà en voie de disparition. Dans les cultures où il s'était développé, les trois quarts de la récolte étaient perdus, et partout l’on constata que c'étaient les variétés à étamines qui souffraient le plus de ses méfaits (1). A Dixie Landing, à peu de distance de Washington, de grands dégâts furent également signalés ; mais, quand on visita cette place, le 6 juin, tous les Insectes avaient disparu ; pas un ne fut trouvé sur les plants qui fleuris- saient encore à cette époque. Cette année même, 1893, M. Beckwith a publié un article sur cet Insecte dans le dix-huitième Bulletin de la Station expérimentale de Delaware ; il rappelle aussi les dommages causés aux Fraisiers, mais, en outre, il indique que l’animal peut également se reproduire dans les jeunes bourgeons du Pêcher et des autres Rosacées. Enfin, M. le Dr John Hamilton a noté, dans le Bulletin entomolo- gique du Canada, vol. XXIV, p. #1, que les individus de cette espèce peuvent être trouvés pendant toute la belle saison; il est vrai qu'après une certaine époque ces rencontres sont de plus en plus rares. L'aspect des champs infestés par le Charançon du Fraisier est tout particulier, surtout quand on les visite vers le milieu de mai, au moment où tous les plants sont en fleurs. Sur chaque pied, deux ou trois fleurs seulement sont saines ef sauves, ainsi qu’un petit nombre de fraises déjà mürissantes. Parmi les bourgeons endommagés, environ la moitié sont déjà tombés ; les autres, encore attachés à la tige, sont languissants et à moitié dessé- chés, ainsi que le représente la figure ci-contre (fig .2). Sur d’autres pieds, tous les boutons étaient complètement détruits. Bien que la manière de procéder de cet Insecte ne soit pas encore exactemenent connue, on sait qu'il commet ses principaux dégâts en piquant le pédoncule floral à une petite distance au-dessous du bouton. L’œuf est déposé dans le bouton complètement formé, immédiate- ment avant l’anthose; la tige, ainsi détruite au-dessous de son point d’attache, amène l’atrophie de la fleur qui languit, se dessèche et tombe à terre. Toutefois, les bourgeons floraux ne sont pas complètement séparés de leur support, comme on peut le voir par la figure ci- jointe ; ils restent sur les branches un temps plus ou (1) La culture rationnelle du Fraisier, telle qu’on la pratique en Amérique, semble avoir introduit un dimorphisme prononcé dans la fleur, RE M ER ee moins long avant de tomber. Tous ne contiennent pas des larves, et on peut voir, en particulier sur ceux qui s’ou- vrent tardivement, qu'ils ont été perforés dans un tout autre but que celui de servir à la nourriture de l’insecte Les pédoncules sont coupés à des distances variables du bourgeon : les enveloppes extérieures de la fleur, res- tant pliées, protègent la larve en même temps que le pollen lui sert de nourriture. L’Insecte se comporte à peu près de la même manière sur la Müûre sauvage; un certain nombre de boutons flétris montrent une piqûre franche; d’autres, bien que séparés de leur tige, ne laissent voir que quelques cica- trices sur le calice ou sur la corolle, quand le bouton est ouvert, Enfin, dans d’autres, les piqûres ne sont point visibles à la partie extérieure de la fleur; on ne peut les voir qu'à l’intérieur de la corolle, ce qui indique qu’elles ont dù être faites entre les folioles libres de l’involucre. Les diverses variétés de Fraisiers ne sont pas attaquées de la même manière; les variétés à étamines, destinées à la fécondation, le sont plus fortement que les variétés à pistils, et on a remarqué que l'importance des dégâts est en raison directe de la quantité de pollen produit, el de l’exposition, plus ou moins directe, aux rayons du soleil. Il est probable que les variétés qui fournissent la plus grande quantité de pollen sont également celles qui offrent naturellement les plus grands attraits aux In- sectes. La variété de Framboise dite « Black Cap », pour une raison étrange et encore inconnue, paraît exempte des attaques de l’Anthonome; mais on ne sait pas encore si la Framboise rouge jouit de la même immunité, Les Fraisiers sont maintenant la nourriture favorite de ce Charançon, mais il paraît que le Rubus villosus est sa véritable plante nourricière, Un grand nombre de bou- tons de Rubus canadensis ont été examinés, mais on n°’v a trouvé que des larves de Diptères; on ne sait donc pas encore si cette espèce est attaquée ou nom par l’An- thonome. Les bourgeons des Fraisiers sauvages et de la Poten- tille du Canada peuvent aussi être attaqués par des An- thonomes; des larves ont été observées dans les boutons floraux de ces diverses espèces par M. Chittenden, le 3 juin 1892 ; toutefois ces larves sont plus sombres et un peu plus petites que celles qui vivent sur les Fraisiers cultivés; il semble qu’elles possèdent toutes les appa- rences d’une espèce distincte, Certaines variétés de Vaccinium et de Gaylussacia (G. resinosa) sont rongées par quelques insectes, mais la nature des dégâts porte à croire qu’il ne s’agit pas ici de l’Anthonome, car il est bien probable que cet Insecte ne pourrait pas se reproduire dans ces plantes. Cepen- dant il est vrai que les Anthonomes adultes visitent ces fleurs en grand nombre, ainsi que celles du Cornus flo- rida et du Monarda fistulosa. M. le professeur Riley les a trouvés en juin dans le Missouri sur les fleurs du Yucca, et le D' Hamilton les à pris abondamment sur les Tilleuls et sur les Sumacs en Pensylvanie. Des variations parfois très sensibles ont été observées entre les insectes adultes, selon la provenance et selon les plantes sur lesquelles ils se sont développés; mais comme il n'existe pas de différences appréciables entre les jeunes larves, on suppose que ces variations sont d'ordre éthologique, et qu’elles n’ont aucune importance spécilique. LE NATURALISTE 31 L'espèce qui fait l’objet de cet article a été longtemps : confondues avec une espèce très voisine, ‘Anthonomus musculus; mais les comparaisons très attentives de M. Chittenden, faites à l'aide de nombreux échantillons; ont montré qu’il s’agit en réalité d’une espèee parfaite- ment distincte. L’Anthonomus signatus (fig. 3), d’après M. le D' Dietz, a le second article du funicule distincte- ment plus long que le troisième ; au contraire chez A. musculus, ce second article est à peine plus long que le troisième, L’Anthonomus musculus est apparemment beaucoup plus rare que ses congénères ; le nombre des espèces trouvées par les collectionneurs locaux est en effet très petit ; quant aux habitudes des larves, elles sont complètement inconnues, Le D' Hamilton dit que cette espèce n’est pas commune à Allegheny (Can. Ent., vol, XXIV, p. #1); il l'a rencontrée exclusivement sur les fleurs du Gaylussacia resinosa depuis le 15 mai jusque dans les premiers jours de juin. L’œuf de lAnthonomus signatus est ovale; sa couléur est jaune pâle; la femelle le dépose dans le bourgeon après avoir percé les écailles de celui-ci avec son rostre. La larve ressemble à celle de tous les Curculionides ; elle se nourrit des parties les plus tendres de la fleur, dans laquelle elle se creuse une cavité qui lui sert d’abri pour le reste de son développement. Au reste les mœurs de cette espèce ne diffèrent en rien de celles de nos espèces européennes. L'animal subit une véritable hibernation: vers le mois d'avril, les adultes sortent de leurs quartiers d'hiver (winter quarters) et commencent à senourrir, Les boutons du Fraisier sont attaqués aussitôt qu’ils sont formés ; les Müres sauvages sont envahies plus tard, suivant l'ordre de leur floraison; mais le fruit est très rarement attaqué. L’Anthonome du Fraisier possède plusieurs ennemis naturels qui détruisent les larves et sont ainsi d’utiles auxiliaires aux cultivateurs; on connaît jusqu'ici deux espèces de Braconides et deux Chalcides de la famille des Ptéromalines. L’une de ces espèces est bien connue, s’est le Calyptus tibiator Cr. ; les autres sont nouvelles et ont été décrites par M. V.-H. Ashmead, qui a fait une étude approfondie de ces formes : ce sont Bracon antho- nomi; Catolaccus anthonomi; et incertus. La figure ci-des- sus (fig. 4) représente le Catolaccus anthonomi fortement grossi, d’après M. Ashmead A Ja suite de cette intéressante étude, M. Chittenden, 18. 3. — Anlhonomus signatus (grossi) Say. — Insecte parfait (d’après Chittenden). 4. — Calolaccus anthonomi. Astus (grossi), parasite de l’Anthonome du Fraisier. indique les remèdes et les préservatifs qui ont été em- ployés jusqu'ici pour détruire cet Insecte ou pour en- traver son développement. Constant HouLBERT, Docteur és sciences naturelles, MŒURS DE LA TRUITE DES RIVIÈRES La truite commune est un de nos plus élégants et de nos plus exquis poissons d’eau douce ; rien de gracieux comme son corps svelte aux flancs argentés tout marbrés,dans leur partie supérieure, de taches orangées et de taches noires. Elle n’habite que les eaux très fraîches, très limpides, les torrents, les rivières et les ruisseaux rapides, qu’elle remonte, grâce à sa vigueur, avec une très grande faci- lité ; elle résiste aisément à leurs efforts, et on la voit se maintenir dans les plus forts courants grâce à une im- perceptible agitation de ses nageoires. Elle ne les re- cherche pas d’ailleurs, à part quelques exceptions indi- viduelles, et en général elle n’y demeure qu’autant qu’elle s’y trouve abritée par quelque obstacle, tronc d’arbre ou touffe de roseaux, qui rompt la viclence des eaux. Les parties de la rivière que la truite affectionne sont surtout les anfractuosités de larive, les petites anses où l’eau tourbillonne lentement, sous les bouissons quisur- plombent, l’extrémité en aval des touffes d'herbes aqua- tiques et les canaux que ces touffes laissent entre elles ; c'est dans ces endroits tranquilles ou ces étroits pas- sages que les pêcheurs opèrent avec le plus de succès; aussi les nomment-ils des « coups de filet ». Partout où la rivière offre une profondeur moyenne, suffisante pour que le poisson qui nage au fond ne soit pas apercu de la rive, pas trop grande pour que son œil percant ne puisse distinguer les insectes entraînés à la surface par le cou- rant, un sol couvert de cailloux entre lesquels croissent € à 32 LE des roseaux ou les longues crinières des renoncules, la truite se plaît. Ce poisson fraye à partir du mois d'octobre jusqu'au mois de février, c’est-à-dire, pendant une grande partie de l'hiver ; les femelles creusent des trous dans le fond, et cachent leurs œufs parmi les graviers, L’éclosion a lieu au bout de six à neuf semaines; les jeunes indivi- dus se réunissent en groupes très peu nombreux et vagnent la rive, où ils se cachent sous les touffes d'herbes ; ils vivent de très menus insectes qu'ils viennent souvent happer à la surface. Ils croissent plus ou moins rapidement, selonl’abondance de la nourriture qu’ils peuvent se procurer. Pendant la première année de leur existence, ils sontmarqués de lignes transversales bleuâtres ; ils quittent ensuite cette livrée. L'étude de la vie des truites offre surtout de l'intérêt au point de vue de leur alimentation. Tout est bon à ce poisson vorace : vers, insectes, petits poissons, tels que roches, vairons, chabots. larves dodues d’éphémères et de phryganes; il dévore même les jeunes individus de son espèce. Du mois d'octobre au mois de mai, ilne prend presque rien à la surface, et, pendant cette période, il est plus difficile d'évaluer la quantité de nourriture qu'il peut absorber. Au mois de mai, il commence à « donner »; à cette époque de l'année, les tièdes caresses du soleil font éclore une quantité de mouches et d’hyménoptères sans vigueur, qui, après avoir joui pendant toute une journée de leur gaie mais fugace existence, retombent vers le soir, épuisés par leurs ébats, sur l’eau d’où ils sont sor- tis vivants et qui les recoit morts; la truite ne laisse pas échapper l’occasion, et ces petits cadavres deviennent pour elle la base d’un joyeux festin. Mais les premiersindividus qui donnent sont les plus petits, ceux qui, n'ayant pas encore la force d'affronter les courants rapides du milieu de la rivière, se tiennent prudemment vers lesrives, Les autres, les gros mangeurs, attendent, avant de venir jeter leur corps robuste hors de l’eau en de vigoureux bonds, l’éclosion de la mouche jaune, grasse éphémère qui fait son apparition vers la seconde quinzaine de mai. Quandla nymphe de cet insecte monte sur l’eau pour se dépouiller de sa disgracieuse enveloppe et épanouir ses blanches ailes, la truite La suit, et elle ne redescend plus, se maintenant à trente centimètres de la surface, et se précipitant brusquement sur tous les insectes qui passent à sa portée, Quand la saison est favorable, les mouches jaunes éclosent par milliers, et retombent en neige sur la rivière; et pendant quinze jours ce n’est qu’un festin ininterrompu, un bouillennement continu de l’eau. La truite se grise positivement avec cette nourri- ture qui lui est livrée en si grande abondance, et elle perd toute prudence; c’est ce moment que choisissent les pécheurs pour lui offrir leurs mouches artificielles, dont les ailes sont des plumes et le corps un hamecon, et sur lesquelles elle se jette violemment ; en d’autres temps, la truite est un poisson très défiant, difficile à tromper, et auquel on peut dire adieu dès qu'on l’a manqué une fois, Les truites ne donnent pas toutes de lamême manière, et manifestent chacune des préférences particulières. Les unes ne prennent que les mouches qui viennent d’éclore, et dont les ailes sont encore bien dressées; les autres, les mouches mortes ou mourantes dont les ailes sont étalées à la surface, Tantôt elles donnent NATURALISTE au même endroit, c’est-à-dire qu'elles happent tous les insectes qui suivent, emportés par le courant, la ligne passant au-dessus de l’abri où elles se trou- vent, et cela constamment au même point de cette ligne. D’autres fois elles se déplacent, poursuivant en quelque sorte les mouches, mais seulement dans un rayon donné autour du point fixe qui marque l’endroit où elles se tiennent de préférence. Enfin, il y à des in- dividus qui, selon l'expression des pêcheurs, « ron- dissent », c’est-à-dire qui décrivent une courbe fermée, une ellipse plus ou moins allongée, en donnant à des endroits variables sur le parcours de cettecourbe. Il y a un fait digne de remarque, c’est que, dans tous les cas, une seule truite donne en une place déterminée, et que, quand cette truite vient à périr, sa place est im- médiatement prise par un autre individu. Ce fait recon- nait selon nous pour cause, toutes les fois qu’il est réa- lisé, un de ces conflits partiels dont se compose la grande lutte pour la vie que se livrent entre eux les ani- maux et plus généralement tous les êtres organisés. Supposons, par exemple, qu’en un point donné de la rivière, au fond, et surun espace très restreint, habitent plusieurs truites. A ce point ne correspond, à la surface qu'une place suffisamment abritée pour permettre aux poissons de s’y loger, une branche d'arbre, par exemple, ou un étroit canal entre deux touffes d'herbes, Le gibier qui arrive à cette place ne peut évidemment nourrir qu'une seule truite, puisque l'expérience prouve qu'on n’en trouve jamais qu'une. Cette truite est évidemment l’une de celles qui habitent le point correspondant, au fond, et, parmi ces individus, celui qui est monté le pre- mier à la surface. Si celui-ci est plus vigoureux que les autres, il s’y maintient par le seul droit de sa force. S'il est de force égale, les autres n'acceptent pas une lutte qui serait inutile et sans fin, et, par une sorte d'accord instinctif, ils laissent la place au premier occupant. Quand celui-ci vient à disparaître, il est remplacé de la même manière. Après la disparition de la mouche jaune, les grosses truites regagnent le fond de la rivière; les frêles phry- ganes, vulgairement mouches-à-bateau, ne sont plus pour elles un appât suffisant, et elles aiment mieux chercher sous les pierres quelque chabot à la grosse tête ou poursuivre quelque roche argentée. Les autres continuent de donner jusqu’à la fin de l'été, mais de jour en jour pour un temps de moins en moins long, de telle manière qu’en juilletet août elles ne donnent plus uuère que pendantune heure, la dernière du jour. Selon nous, à cette époque, tous lesindividus sont redescendus au fond ; ceux qui donnent encore habitent à une profon- deur médiocre, ce qui leur permet de voir, sans se tenir, comme au mois de mai,à une petite distance de la surface, les insectes entraînés par Le courant. A. ACLOQUE. DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX Formicomus obsceurus. Espèce d’un noir de poix avec ou sans bande posthumérale droite, d’un jaune roussätre ayant quelquefois la tète et le prothorax plus clairs ou les cuisses obscurcies. Tête peu diminuée en arrière, arrondie en arc, presque lisse avec les yeux gris, peu saillants, les antennes courtes et assez fortes, un peu épaissies à l’extrémité, bru- nâtres. Prothorax long, à ponctuation assez forte, écartée, largement dilaté, arrondi en avant avec la base droite. Elytres LE NATURALISTE 33 anguleusement arrondies, à l'extrémité modérément élargie, à ponctuation forte, écartée. Quelques longs poils gris mi- dressés en dessus. Pattes assez fortes avec les cuisses ren- flées. Long. 4, 4 1/2 mill. En nombre à Java (coll. Pic|. Les © sont armés (caractère propre à la plupart des espèces du xenre) d’une forte épine aux cuisses antérieures. Je pense que BR, obscurus est voisin de F. armatus Boh. qui m'est inconnu. Xylophilus Sumatræ. Assez allongé, presque mat, pu- bescent de gris, d'un rouge roussâtre, largement obscurci sur le milieu des élytres. Tête assez grosse, bombée, tronquée droit avec les yeux gris, pas très gros, éloignés. Antennes à peu près normales, roussâtres, longues, progressivement épaissies avec les derniers articles tronqués au sommet, le terminal pas très long, pyriforme. Prothorax à peine plus long que large, seulement un peu dilaté et anguleusement arrondi en avant, impressionné transversalement sur son milieu avec les côtés presque droits sur la base; ponctuation assez forte, peu serrée. Elytres modérément allongés et assez étroits ayant les épaules bien marquées et des gibbosités post-scutellaires saillantes avec une large impression transversale un peu avant le milieu et l'extrémité arrondie : ponctuation forte, écartée. Dessous du corps un peu obscurci. Pattes plus ou moins rous- sàtres,. en partie obscurcies, grêles avec les tibias postérieurs courts un peu dilatés à l'extrémité, le premier article des tarses peu long. Long. 2 mill. Sumatra. A classer dans le groupe des Olotelus avec une forme plus illongée que les espèces composant ordinairement ce groupe. Je dois X. Sumatræ à la générosité de M. A. Grouvelle qui Va recueilli dans des détritus de Tabac venant de Sumatra. M. Prec. Recherche et préparation des Oiseaux (Suite.) Quelques préparateurs opèrent différemment en fabri- quant un corps factice ou mannequin, qui doit être mo- delé sur les dimensions du corps de l'oiseau. Ces corps doivent former une pyramide dont la base en général, regarde la poitrine, ou bien ils doivent être arrondis, comme pour les Canards et autres oiseaux aquatiques. Ce mannequin est formé de substances diverses, il est assujetti avec le troisième fil de fer, et recouvert d’é- toupe dans toute sa longueur ; il est essentiel qu’il pré- sente beancoup de solidité, Au lieu du mannequin on forme quelquefois une charpente interne compo- sée de plusieurs fils de fer, dont deux pour la jambe, deux pour la tête, le cou, le corps et la queue; mais cette méthode présente de grands inconvénients elle dérange les plumes et ne fixe pas assez solidement dif- férentes parties du corps. Une des extrémités du troi- sième fil de fer recouvert d’étoupe dépasse le corps factice d’une longueur proportionnée à celle du cou de l'oiseau. Avec l'excédent du fil de fer on entoure le mannequin dans toute sa longueur, en commencant par la partie qui représente la poitrine, et en prenant par le ventre; on passe ensuite, à différentes reprises, autour du mannequin, une petite ficelle qui sert à assujettir le fil de fer qui l’embrasse et l’entoure dans toute sa lon- gueur, ef à lui donner la consistance nécessaire, Ce procédé, qui réussit bien pour certains oiseaux, présente plus de difficultés pour les débutants que celui (que nous avons indiqué précédemment, et est généra- lement peu employé. Il ne reste plus qu’à fermer l’incision ventrale avec une aiguille et du fil proportionnés à la résistance de la peau du sujet : après avoir fait un nœud à l’extrémité du fil, on écarte les plumes qui garnissent les bords de l’incision, et passant l’aiguille sous la peau d’un des bords, on tire le fil en dessus et on attaque l’autre bord en dessous; on coud ainsi par un mouvement de lacet et on réunit les bords de la peau en assurant leur fer meture par un nœud solide. Pendant le cours de ce tra- vail, on aura soin, soit avec la pointe de l'aiguille, soit avec des brucelles à pointes fines, de retirer et de re- mettre en place les plumes qui se trouveraient prises sous le fil. Si, durant cette opération, l’oiseau s’est déformé sous l'influence de la pression qu’on exerce sur lui en le manipulant, on y remédie de suite en enfonçant sous la peau un carrelet courbe, à l’aide duquel on fait bouffer les matières qui ont servi à bourrer de facon à relever toutes les parties affaissées; on couche l’oiseau sur le dos et on arrange les ailes qu’on place dans les cavités pectorales; on peut passer alors à l’aide d’une longue aiguille ou carrelet, dans la partie du corps saillante au- dessous des ailes, un fil qui les embrasse latéralement et les maintient dans leur position naturelle; on noue ce fil au-dessus des ailes et du dos, et lorsque l'oiseau est sec on le coupe si on le juge à propos. On donne ensuite aux jambes leur longueur normale, en les tirant ou les repoussant sur leurs fils de fer; il est essentiel de leur donner la même longueur, ce qui est facile en les rapprochant l’une de l’autre, de manière que les talons soient en regard de la naïssance de la queue. Après toutes ces opérations il faut rendre à l’oiseau son attitude naturelle : il est utile, dans ce cas de con- naître les habitudes des oiseaux, et le tableau que nous donnons pourra être fructueusement consulté par les débutants. Si un oiseau est percheur, on le place provi- soirement sur un juchoir que l’on désigne sous le nom de félégraphe où il peut être facilement tourné Fig. 1. — Télégraphe. en tous sens, Cet instrument se compose d’un bâton cylindrique placé horizontalement sur une tige fixée elle-même sur un plateau, Avec une vrille on perce deux trous correspondant chacun aux fils de fer placés dans les pattes de l’oiseau; on y passe ces fils de fer en les tirant en dessous, jusqu'à ce que les pattes reposent d’une manière naturelle sur la terrasse du juchoir, et que les doigts la serrent bien; ensuite pour empêcher .ces fils de remonter, on les fixe en ramenant en arrière 37 LE NATURALISTE leurs extrémités libres, et en les tordant l’un sur l’autre. Si on à affaire à un oiseau marcheur, on le pose sur une planchette et au moyen de rainures correspondant aux trous pratiqués pour le passage des fers, on couche ceux-ci en dessous de la planchette et, courbant leurs extrémités en crochet, on les fait pénétrer dans le bois à l’aide d’un marteau. Arrivé à ce point du travail, il importe que les sujets soient posés bien d'aplomb et surtout qu’ils n'aient pas l’air de tomber en arrière ou en avant, comme cela ar- rive souvent dans les débuts. Lorsque l’oiseau est bien placé, on lui donne l’attitude particulière à son espèce. Prenant d’une main le fil de fer qui dépasse le front, on refoule la tête si le cou est trop long, ou on l’étire s’il est trop court, en tournant un peu le bec à droite ou à gauche, suivant l'inspiration du préparateur : on ne coupera ce fil qu’au dernier moment et pour donner à la pose de la tête, un soutien qui l'empêche de dévier; on fera bien de remettre ce fil sur le bec, et de courber son extrémité en un crochet dont on l’enveloppera; en agissant ainsi on pourra, sans déranger la tête, poser les yeux et relever les paupières à l’entour. La queue est soutenue par le fil de fer de la traverse, qui fait saillie en dehors du croupion et on la maintient en forme, en la serrant entre deux fils de fer minces, d’égale grandeur, qu’on tord l’un sur l’autre au bord de chacune des rectrices latérales. On lustre et on unit le plumage de tous côtés avec un blaireau doux, que l’on promène dans le sens du bec à la queue, et si des plumes se dérangent ou restent re- belles à l’action des brucelles dont on se sert pour les replacer, on les arrache et on les met provisoirement de côté pour les récolter ultérieurement. Enfin on bande l'oiseau, au moyen de bandelettes de linge très fin ou même de papier, que l’on place de manière à maintenir les plumes et leur conserver une boune direc- tion ; on enveloppe d’une bande le bas du cou, et on ra- mène les extrémités sur le dos, où on les croise en les fixant au moyen d’une épingle; une seconde bande maintient la poitrine, ainsi que le milieu des aïles, et se rattache sur le dos de la même manière que la pre- mière ; enfin une troisième bande se place au-devant des jambes, pour comprimer l’abdomen et maintenir les grandes rectrices, on l’arrête au milieu du croupion. Ces bandes, ayant pour but de maintenir le plumage sans l’affaisser, ne doivent pas être très serrées. On laisse sécher l’oiseau et on s'occupe ensuite de poser les yeux : dans ce but on retire une partie du coton qui garnit les orbites, et on le remplace par un petit tampon d'étoupe imprégnée d’eau. Lorsqu'on à acquis la certitude que la peau des paupières est sufli- samment ramollie, on retire ce tampon, avec une pince fine on arrondit le tour des paupières, puis, au moyen d’un petit pinceau, on laisse tomber dans l'orbite une youtte de gomme arabique diluée dans un peu d’eau additionnée de sucre, on place l'œil en position normale et, avec la pointe d’une aiguille et le secours de brucelles fines, on ramène les paupières à leur place, Le prépara- teur doit s'appliquer à donner aux yeux lexpression naturelle, on ne doit pas les placer à fleur de tête, il faut surtout chercher à leur rendre l’expression particu- lière chez chaque oiseau; ainsi dans l'attitude de la colère, les prunelles doivent se rapprocher du bec ; dans celle de l'amour elles s’éloignent l’une de l’autre, enfin au repos elles sont au milieu de l’œil. On doit aussi consulter ses notes sur la couleur des yeux de l'oiseau que l’on monte; le tableau que nous donnons ci-après, pourrait renseigner les débutants, Quelques manuels indiquent la manière de fabriquer soi-même des yeux artificiels; mais ces procédés sont beaucoup trop compliqués pour un simple amateur qui trouvera toujours, à peu de frais, chez les marchands naturalistes, un assortiment de tous les yeux dont il peut avoir besoin. On emploie généralement deux sortes d’yeux : les uns vitrés ou à chambr'e et les autres émaillés extérieurement ; les premiers imitant mieux les yeux naturels doivent être préférés, quoique étant d’un prix plus élevé. On substitue généralement des yeux complètement noirs aux iris bruns et brun noir des oiseaux, surtout pour ceux de petite taille. Lorsque les yeux ont été mis en place, on relève le fil de fer qui entourait le bec et on le rabat à angle aigu sur le crâne de l'oiseau ; alors, avec la pince à mors tran- chant, on le coupe de manière qu’il reste une sorte de petit crochet formant une légère saillie, masquée d’ail- leurs sous les plumes ; puis on coupe la traverse de la queue à quelque distance de la peau, on enlève les ban- des qui maintenaient l'oiseau, on le place sur le sup- port, on le lustre et unit une dernière fois son plumage à l’aide du blaireau ; dès lors l’oiseau peut être placé en collection, après avoir passé sur le bec et les pattes une très légère couche de vernis transparent. Le choix du support doit être proportionné à la grosseur de loiseau, notre tableau indique les numéros pour chaque espèce; la hauteur du perchoir se mesure depuis le bas du pla- teau jusqu'au haut du T, comme on peut le voir par la figure ci-contre. Le n° 0 a 42 millimètres de haut, le n° 20,245 millimètres. Hauteur N°s en my/n 0 42 A 416 2 52 3 57 k (ou 5 TC 6 70 7 85 8 90 9 100 10 105 du 115 12 130 13 140 ; 1% 155 Mount ion > 15 165 LLC TOUTE LIUN l - 16 180 17 195 18 210 ; 19 225 Fig. 2. — Perchoir. 20 245 Le débutant trouvera dans le tableau ci-après tous les renseignements sur la nuance des yeux, les numéros des perchoirs et l'indication des oiseaux qui sont percheurs ou marcheurs. Les astérisques désignent les oiseaux qu'on peut à volonté dresser sur un perchoir ou sur un pla- teau, leur nature étant d'être tour à tour percheurs ou mar- cheurs, Quant aux oiseaux nageurs, ils sont désignés comme marcheurs, puisque dans la préparation on ne saurait les figurer dans l’eau. TABLEAU ABRÉGÉ DES OISEAUX D'EUROPE indiquant, en regard des espêces citées, s'ils sont percheurs ou marcheurs, ainsi que la nuance de leurs yeux et le numéro des perchoirs qui leur conviennent. Noms des oiseaux Nos des perchoirs Accenteur des Alpes .......... 7 Agrobate rubigineux .......... # Agrodrome champêtre ...... D Aguassière CIRCIC: = due » Aïgle Eole SRE 25 (DES à PRRORINEREER 20 2" NON OO EEE 26 DETAIL... 95 — Jean-le-Blanc......... 25 — àtête blanche........... 25 Aferétiétblanche.. 4.10 19.19: » Albatros chlororynque ........ » Alouettes (en général)......... » Anthropoïde demoiselle ....... » Archibusepattue....:........: 2) AE OME MERE ne enr asaote durs 20 PASS 10 MONET On » BÉGARS AE à 2 dun caro ous de su à » Bécasseaux (en GÉNCLAL EE FR Bec-croisé...... RE AAC AE À * Bergeronnettes (en général. 5 Bernache nonnette............ » UMORERNIL SE ES ÉODEMERERORNEE » MBlDREIOS Nain... .......; » OT SERA 20 ÉOHMPENIS 2204. recu ces Sat Bruants (en général). ......... 5 BUSardiRanpaye.........L.2.. 20 —.…Saint-Marlin.......... 16 LHNIOE 5 JU OT SERRE » Ce » Canard sauvage............... » Chevaliers (en général, ....... » Chevêche commune ........... 13 Chipeau bruyant.............. » LEGO RE 16 Cigosnes (blanches ou soires;.. » tombe Disc... et 16 — GOIOMDIN.. Arc Aa — TÉNNOTÉE CARE CRE TENUE 16 Corbeau choucas.... ......... 16 — RE ne me Ve 17 _— mantelen 2... Nr 17 * Cormoran ordinaire......... » CARAOULETIS. 2 ue. co 12 Courts cendrer.:............, » éabienichevelu: 0." .:.1.0%42... » Cygne domestique............. » Driopic NP RME 42 Daer(Grand=)ne te. Los. 22 RICA ON à tes LL à » Ectopiste migrateur. ........, 16 BRRATOEee eme eee e of 16 RON SL crc co AS 13 Hnmbule vente... 1..:.:..4 9 Bpervier ordinaire. ........... 13 BOULE EAU. Se ee cute ee 0 9 * Faïsan de Colchide ...... » Falcinelle éclatant ....... » Haueon commun .....:2..... 16 — cresserelle....... 13 I CTEASETINE 2. de. dre ce 13 —" émérillon............. 43 ARODETÉAU 25.10 Poe 13 RAR O DER nuire octo 13 Fauvettes (en A ce ù FourderBassanint 2.40 ur » Fuligule nyroca. | ES SUPOE E » Gallinule ordinaire........... » Garrots (en général)........... » Geaiordinairest 2 ..-2,.. 13 Gécine vert. eur à 12 Grerfaut (DEEE 20 Glaréoles.:217 ARTE » Goéland argenté.............. » — Dr Et » Nuance des yeux brun clair. id. id. gris-perle. ambre bruni. brun roux. id. jaune pâle. jaune brillant. crème. jaune brillant : blanc. brun rouge noisette jaune brillant brun noir brun noir brun brun brun noirâtre rouge jaune vif jaune brun foncé brun safrané jaune verdätre id. brun-noisette rouge-cerise brun foncé jaune vif brun clair brun brun foncé orangé rouge -brique crème blanc brun noir brun foncé vert jaune brun fauve jaune vif brun foncé crème orange rouge Cramoisi orange brun noir jaune -orange brun noir jaune-ciitron brun jaune - orange brun brun brun-noisette jaune brun brun noisette brun clair brun noir crème blanc rouge jaune bleuâtre blanc brun foncé brun clair jaune clair id. LE NATURALISTE 39 2 IE n © Es E He à Noms des Oiseaux 7 à Nuance des yeux SRE 2 A Es A © Gi d DÉS tt CONATÉ ue » brun noir » In Fi ADN ie, » gris jaunâtre » mu ÊvE —DATIeUT, 6. » brun foncé » mn UE NEA ORAN » brun noir » m & £ Gravelots (en général)... ... » noir » m a = Grèbelcastagneux........... » rouge-brique » m — huppé... Re SR » rouge-cerise » m EC RO reladiens M » id. » m p » Grue cendrée....,............ » ponceau » m p » Guillemots (en général)....... » brun foncé » » on Gypaète barbu..." 30 jaune-paille p m SE GYpSLAUVE EEE CERN 30 brun p m p » Harle hub pE SEE PRE EEE » rouge-cerise » m p » — pliette..s...... ....... » brun roux » m p_» MHÉrON CENTRE EE. . jaune p m p » Hibou vulgaire ........ sb Jaune-orange p » p » Hirondelles (en général)...... 5 noir P » p » Houbaras ..........:....… » verdatre clair » m NT UM CRE APE AE anse ee » ponceau » m NE Hulotte. es HÉUASMENE LE 16 brun roussätre p » SA Hypolaïs (en général). ..... 5 brun noir P » Si Es Labbes (en général). . ....... » brun » m p >» LasOpÈdEs A) ME CEE EEE » brun , » m p » Loriot j JADE PE Ed re ie 9 rouge-cérise D) St Macaroux. ee » blanc grisâtre » m Sr Macreuse à lunettes........... » blanc » m SH — DAME So rouvacee » id. » m p > . OLdiNAITE. Le. » rouge » m pm Martinet alpin .......... 7 noisette p » SMS — MOÏP. .............. 6 brun foncé p » SA Merles (en général)... 9 brun Pp » p » Mésansesatd er re 2r 5 Ho p » p » Milan “royal. É sen bien 0 HG 20 jaune clair p » p > Moïneaux (en général)........ 5 brun p » p » Naucler-martinet- "0" 20 rouge orangé p » p » * Néophron percnoptère..... . 23 jaune orangé p m p > Nonnettes (en général)........ D) . anoirâtre Pp » Sn Nyctale Tengmalm........... 13 jaune brillant p » SH Œdicnème criard Ne EN 2 » Jaune-citron » m » Oiïes (en général) ............. » brun foncé » m ST m Outarde barbue.............. » jaune orangé » m DU = CANCPELIÈRE.- "2 » jaune » m a OxylOphe near 13 jaune DA) p > PÉLCANIDIAUC PAPE MEME ETES » rouge » In 5 in =, HEC none due ecoute » jaune clair » m p > Perdrix (en général). ......... » brun rougeñtre » m p » PÉLTElS EEE RE AMEE RE > brun foncé » m p » PCILOCUICIESEME PRE EEE 9 brun clair Pp » p » MACON CAC a be 0 Momo de D brun noir » m p ” Phénicoptère rose. » jaune clair brillant » m p » Pics (en général). . 12 brun-rougeätre "p » p m Picoïde tridactyle. =: «. 1 10 blanchätre D » p » Pic bleue....... ALSACE 12 noisette p » S En ordinaire ra NS noir p » ST Pies-grièches (en général;.. .. 8 brun foncé P » » m Pingouin brachyptère...... » brun foncé » m p » — macroptère.. » brun » m p > PINSONS 002. LAMPE 5 id. P » S RPIDITS ere ee b) id. : p m p » Plongeon catmarin. » rouge-lie de vin » m p > — LONDRES » rouge vif » m DE — luMmmeE RE Eee » brun roux » m p » Porzanestere D'RECErEE » rouge-brique » m p > Porphyrion bleu.... » rouge laque » m FES Etyncide NOura ler" 16 brun D) p m Puflins (en général). ....... .. » brun noirûtre » mn Ge NENGICENEERENEN EEE 2e » rouge brique » m p » Récurvirostre avocetir........ » roux brun » m p » Rollerernccr pre cree 12 brun-noisctte Pp » p >» Sarcelles ten général . ...... » : Jo » mi p » Scops d'Aldrovande... 9 jaune brillant p o P » Sitelles sr ee CL 1 noisette | Ep > P » SLZÉDIRS ee et Sr 2 À EE : brun foncé D D » Souchet commun:.-...."..... » jaune roussätre » m Sn Spatule blanche............... » rouge-ie de vin » m SM SÉARNE ENISC eee = aa » brun roussâtre » m SLA Sternes (en général .......... » brun foncé » m 5m Surnie caparacoch. Pc 20 jaune brillant p » p » = chevéchette............ 9 . jaune vif Pp » D — HET CONEONPEENTE 22 jaune-soufre Pa) p » Syrrhapte paradoxal....... » brun » m ÿ. m Tadorne de Belon.......... » id. » m » m : Tétras IVe ne. 0 Hire » GIE p m RE nn UPOGAIIC 2. ee «1. cer » brun clair p m 36 LE Thalassidrome Ne tite die SD) brun noir » m lourterelle...... PRADA € 16 brun orangé P » * Traquets (en général;....... 6 brun noirâtre op m Troglodyte mignon........... 4 noirâtre p » Turdoïde obscur. ...... ...... ÿ id. Do Turnixsauvage............ NE brun roux » M Vanneau huppé......... SRE) noir » m PAVaUtOUrEMONC EC rE ne 30 brun clair p m Les poses à donner aux oiseaux sont très variables ; sous ce mot de pose, nous comptons tous les procédés Fig. 3. — Martin-pécheur avec les ailes ouvertes, monté sur branche pour accrocher au mur. Fig. 4. — Chouette montée avec les aïles déployées pour accrocher au mur. J/2int 14 MAN if 4 Fig. 5.— Faucon au repos monté sur pied. Fig. 6 — Héron cendrèé monté au repos sur plateau. Fig. 7. — Chouette montée en écran. NATURALISTE très divers qui sont employés pour le montage des oiseaux, tant pour les collections scientifiques, que pour les préparations artistiques, qui perpétuent ainsi pour le chasseur où l’amateur le souvenir d’un beau coup de fusil ou le rappel d’une capture intéressante opérée dans des conditions particulières. Les oiseaux pour collections scientifiques sont génc- ralement montés au repos sur perchoir ou sur plateau, suivant que l’animal est percheur ou marcheur. Pour les oiseaux préparés au point de vue artistique ou décoratif les quelques figures ci-contre donneront une idée des préparations qui peuvent être exécutées. Les pièces destinées à être montées en écran ou pano- plies, subissent une sorte de mutilation, tantôt la tête est . retournée par rapport au corps, tantôt les ailes sont déplacées de leur position naturelle, etc., en un mot ce sont des pièces faitaisistes, inais très décoratives. (A suivre.) A. GRANGER. PIC DE MINEUR PRÉHISTORIQUE Au milieu d'une série de roches, M. Juhle, avait fait figurer à la dernière exposition des Actualités géologiques du Muséum d'histoire naturelle de Paris l’objet reproduit par la figure ci-jointe. C’est, comme on le reconnaît à première vue, un bois de Cervidé taillé en pointe. Il date des temps préhistoriques (période néolithique) et a été découvert avec beaucoup d’autres à Mur-de-Barrez dans l'Aveyron. Ce qui en fait l'intérêt c’est qu’il représente un outil qui témoigne, à l’époque antique d’où il date, d’une exploitation méthodique et qui peut se comparer exactement à nos travaux de mines. Il résulte en effet des travaux des anthropologistes que dans beaucoup de localités, comme Pienne en Belgique, Brandt et Cissbury en Angleterre, quelques points des environs de Paris, Mur-de-Barrez, Aveyron, etc, les hommes de l’âge de pierre savaient se procurer le silex si nécessaire à leurs besoins et l’allaient chercher dans l'épaisseur des couches calcaires ou marneuses à l'aide de puits et de galeries. A Mur-de-Barrez les silex sont contenus en rognons plus ou moins alignés dans des calcaires argileux de l’époque (tongrienne) qui n’affleurent que sur le flanc des montagnes et sont recouvertes par des formations vol- caniques. Encore aujourd'hui les argiles dont il s’agit sont recherchées à cause de la rareté de la chaux dans le pays, et ce sont même les extractions actuelles qui ont fait découvrir à M. Cartailhac et à M. Boule les anciens travaux. Malheureusement elles sont forcément destinées en se continuant à en faire disparaitre tout vestige. Les puits antiques sont très nombreux, ils sont verti- caux et vont aboutir, avec des profondeurs variables sur tous les points, à une couche épaisse de silex remar- quable par son homogénéité et sa transparence : il y a de ces puits qui ont plus de 6 mètres de profondeur. Ils sont toujours remblayés et sans doute par les anciens mineurs fort préoccupés, semble-til, d'éviter des acci- dents et en particulier les éboulements. C’est dans les matériaux de remblais qu’on rencontre les bois de cerf analogues à celui que j'ai fait dessiner, de grands éclats de silex, et d’autres objets fort anciens. LE NATURALISTE El En plusieurs points on a constaté que les puits verti- caux sont en relation avec des galeries plus ou moins horizontales et souvent très courbes : malgré le remplissage on reconnaît facilement le sol de ces saleries qui a été durci sous les allées et venues des exploitants et qui, chose curieuse, mais non encore tout à fait expli- quée, se trouve recouvert d’une couche continue de charbon de bois. « Le creusement de ces valeries, dit M. Boule, dans une intéressante note, de- vait être très pénible. Il se faisait avec beaucoup de précaution : les mi- neurs laissaient, sur des points assez rapprochés, le silex en place sous for- me de piliers servant de garantie contre les tas- sements. De plus ils é- tayaient leurs travaux a- vec des blocs plus résis- tants et plus durs em- pruntés aux roches supé- rieures. Malgré ces pré- cautions il se produisait parfois des éboulements et nous avons vu des ins- truments en bois de cerf pincés entre deux mas- ses, aplatis, et broyés par la chute du toit de la ga- lerie. » Il n’y a aucun doute que les antiques mineurs n’aient employé, sur une vaste échelle, les outils en bois de cerf analogues à celui dont nos lecteurs ont le portrait sous les yeux pour creuser les galeries. Le fait est dé- montré avant tout par les traces de coups visibles, sur toutes les parois des an- ciens travaux. Souvent les pics ont leur pointe cassée et, comme complément, on a trouvé des pointes de pics incrustées dans le calcaire où elles s’étaient brisées. Stanislas MEUNIER. OISEAUX ACRIDOPHAGES (Suile.) Pic en bois de cerf ayant servi à l’extraction préhis- torique du silex.Echantillon recueilli à Mur-de-Barrez (Aveyron) par M. Julhe et donné par lui au Muséum, 1/2 G.N VI. Là Bondrée apivore (Pernis apivorus). — La Bon- drée apivore dans ses migrations du nord de l’Afrique en Europe où elle niche au printemps est aussi un oi- seau destructeur de Sauterelles, des œufs et des larÿes qu’elle déterre. NII. La Buse vulgaire (Buleo vulgaris), — Tout le monde connaît cet oiseau, mais son utilité incontestable n’est pas généralement reconnue, C’est un destructeur de premier ordre d'insectes, de Rats, Souris, Reptiles, etc.. et ses méfaits à l'égard des Caïlles, Perdreaux, sont insi- gnifiants, relativement aux grands services rendus, Dan: la Bulgarie son apparition est accidentelle. En 1882, 1l s’en fit un passage considérable qui dura des derniers Fig. 1. — Buse vulgaire (Buleo vulgaris). Jours du mois d’août à la fin de novembre. Leur présence si prolongée doit être attribuée à l'abondance de Saute- relles qui, cette année-là, avaient envahi les environs de Kustendje. (Alleon, loc. cit.) Sa destruction devrait être absolument interdite et de fortes amendes puniraient les destructeurs; ce système réussit très bien dans les colo- nies anglaises. (Chaque Buse détruit environ 6,000 souris par an.) (Tschudi, Des animaux nuisibles et des oiseaux.) Cette espèce est représentée dans le Soudan et l’inté- rieur de l'Afrique par VIII. La Buse des Sauterelles (Poliornis rufipennis). — Cet oiseau est particulier à l’intérieur de l'Afrique et de passage dans le nord-est de l'Afrique. Il arrive au commencement de la saison des pluies dans les steppes du Soudan oriental et y est alors très commun par cette unique raison qu’il y trouve une nourriture abondante. Dans ses mœurs, le Poliornis se rapproche de la Buse et de la Crécerelle. IL se nourrit exclusivement de Saute- relles. IX. Le Serpentaire reptilivore (Gypogeramus reptili- vorus) n'existe que dans l’Afrique australe. Il se trouve répandu par petits groupes jusqu'au Congo. Heuglin le trouva en quantité dans la région de Gondar, il a été fré- quemment observé dans toute la région sud de la Séné- gambie : Gambie, Casamance, Mellacorée (Rochebrune), Abyssinie. Beaucoup de fermiers au Cap le conservent apprivoisé; il rend d'énormes services comme destruc- teur de Serpents, de Rats, de Sauterelles. On a essayé d’acclimater cet oiseau à la Martinique, pour détruire les Serpents à fer de lance, le fléau de cette île ; le Serpentaire reptilivore aurait disparu de l’île, victime de l'ignorance des chasseurs. Dans les colonies du sud africain, le meurtre d’un Serpentaire est puni d’une amende de £ 5 (125 fr.). L'éducation des jeunes est assez difficultueuse, Lorsque pour une cause aœuel- 38 LE NATURALISTE conque, le jeune Serpentaire quitte le nid avant d’avoir ses jambes complètement développées, une maladie de l’'épiphyse du tibia se déclare par une enflure empêchant l'oiseau de se mouvoir, il reste couché sur le flanc et tous ses efforts pour se soulever ne font qu’abréger sa misé- rable existence. Cette maladie est incurable. En domes- ticité le Serpentaire garde sa sauvagerie native, il est dangereux pour les oiseaux de basse-cour, les chats et les chiens de petite faille. Le serpentaire ne fait pas sa nour- rilure exclusive de reptiles, il est loin de dédaigner la charogne et faute de mieux il s'empare des insectes. RAPACES NOCTURNES, ACCIPITRES NOCTURNI La famille des Rapaces nocturnes en grande partie doit être considérée comme utile par la destruction des petits mammifères rongeurs, des sauterelles et des in- sectes nocturnes qui forment la base de leur nourriture. Nous croyons que les vieux préjugés de nos campa- unards contre ces utiles auxiliaires se modifieront, grâce aux bienfaits de la vulgarisation des connaissances qui devraient être enseignées dans les écoles de village et aider à la propagation des espèces dont l’utilité aujour- d’'hui est bien reconnue, quoique contestée par quelques auteurs. Pour les Rapaces nocturnes utiles, on devrait bien suivre l'exemple de ce qui se fait en Allemagne. Partout il serait bon de ménager des endroits où niche- raient les Effraies et les Chevêches. Dans l'Allemagne du Nord, le pignon des granges présente une ouverture pou- vant Aie passage à une Effraie. Cette ouverture con- duit dans une sorte de caisse présentant à droite et à gauche des endroits convenables pour nicher, la lumière ne peut y pénétrer; l'oiseau en entrant s’engage dans un couloir d'environ un pied de long, puis au delà il est obligé de tourner soit à droite, soit à gauche, pour en- trer dans son nid. Vers l’intérieur de la maison, la caisse est solidement fermée, de facon à ce qu'on ne puisse venir troubler les oiseaux. Ce procédé assure la paisible reproduction d’auxiliaires importants comme destruc- teurs de vermine de toutes sortes. I. L’'Effraie (S{rix flammea). — Les oiseaux de:cetle espèce assez communs en Europe, en Afrique, en Asie el dans l'Amérique du Nord se nourrissent de petits ron- Fig. 2, — Eftraye (S{rix flamme). geurs et d'insectes. qu’elles habitent La coloration varie suivant les pays : celles de Madagascar et de l'Afrique australe sont remarquables par leur couleur vieil or, celles de l’Afrique du Nord sont d’un coloris plus pâle. Malgré le non-classement de Effraie parmi les insecti- vores, nous appelons l'attention sur les services que rend cet oiseau comme destructeur de rats, souris, etc... Un couple d’Effraies détruit chaque jour au moins cent cin- quante petits rongeurs (White). Nous avons souvent vu, en France comme en Algérie, cet utile oiseau cloué à la porte des granges, victime de l'ignorance et des préjugés superstitieux qui ont cours même parmi les Nègres de l'Afrique australe, lesquels tout en ne le détruisant pas le considèrent comme un oi- seau de mauvais augure, Toutefois on accuse l’Effraie de tuer sans la manger la musaraigne, animal utile, destruc- teur d'insectes. Cette inadvertance nocturne trouve sa jus- tificalion dans le vieux proverbe : « la nuit tous les chats sont gris »; nous ne plaiderons pas d’autres circons- tances atténuantes. II, Le Hibou du Cap. — Otus asio capensis, Fig Smith IL. S.afr. Zool.aves, pl. 67, — Habite les parties maréca- geuses de l’Afrique (je possède des exemplaires prove- nant du Maroc). Cet oiseau vit paisiblement dans les roseaux avec de nombreuses espèces d'oiseaux, aqua- tiques, Échassiers, Palmipèdes, Poules d’eau : Bergeron- nettes, Chera Progne, Platistira pririt, Hirundo rustica; il se nourrit de rats d’eau et d’insectes. III. Strix capensis, Strix punctata. — Fig. Smith Il]. S. afr. Zool, aves, p. #5. — Cette espèce, très rare, a les mœurs de l'Effraie. IV. Le petit Hibou terrestre (Pholéoptynx). — Tous les steppes des deux Amériques sont habités: par de petits Strigiens qui sont très voisins des chevêches; leur particularité consiste en ce qu’ils nichent dans des ter- riers. Leur nourriture est celle des chevèches. V. Le Hibou brachyote (Otus brachiotus). — « Quand il y à quelque part une invasion de campagnols, allez vous promener sur le théâtre de leurs tristes exploits, cherchez leurs galeries souterraines, et bientôt vous verrez s'élever sous vos pieds, comme une apparition, un oiseau étrange, qui était rasé à terre. C’estun Hibou bra- chyote, que la nature a pourvu de rémiges amples, à barbules égales sans crochet, de sorte qu’il peut voler sans faire le même bruit qui attirerait l’attention des rongeurs dont il estle destructeur attitré. Partout où les compagnies de Campagnols prospèrent, vous trouverez le Brachyote en nombre suffisant pour enrayer la multipli- cation de ce petit mammifère, et quandils disparaïtront, l'oiseau disparaîtra à son tour. Ne voilà-t-il pas un oiseau très utile. (M. le baron d'Haussonville, Conseil général de Meurthe-et-Moselle, séance du 25 août 1892.) VI. Scotopelia Peli. Syn. Ketupa Peli. Kaup Contrib. Orn. 1852, p.117. Scotopelia Peli Hartporn West Afrikas, p. 18. Sharpe in Layards B.-S. Afr., p. 69. B. du Bocage Orn. d’Angola, p. 55. — Cette espèce rare, connue d’abord d'après des exemplaires rapportés de différents points de l’Afrique occidentale, de la Sénégambie au Gabon, à été rencontrée plus tard au Zambèze, mais n’avail jamais été observée dans l’Afrique méridionale, ni sur la côte occidentale au sud de l'équateur. VII. Bubo maculosus, strix maculoso. Bubo fascio- latus. — Ce Hibou particulier aux forêts africaines se trouve répandu depuis le Cap jusqu’en Abyssinie à Pest et jusqu’au Congo à l’ouest, c’est un destructeur d’in- LE NATURALISTE 39 sectes très important, il détruit considérablement de rats et de Souris. Il niche dans les trous d’arbres. VIII. Le petit Duc. Scops. Ephialtes. — Le Scops se trouve régulièrement dans l’Europe méridionale comme oiseau de passage. Dès la fin de l'automne, il gagne l’in- térieur de l'Afrique. Heuglin croit que le Scops estséden- Fig 3. — Petit-Duc (Scops). taire dans le pays des Bogos; Brehm ne l’a jamais ren- contré sur les bords du Nil par paires, mais bien en troupes, qui évidemment accomplissaient leurs migra- tions. Ces bandes n'étaient pas aussi nombreuses que celles des hirondelles dont le passage se faisait aux mêmes époques, Deux espèces sont particulières à l'Afrique méridionale, S. leucotis,S.capensis,et se nour- rissent d'insectes. (A suivre.) Foresr, LE TÉLÉ-OBJECTIF Nous extrayons du journal La Photo-Revue rédigée par M. Ch. Mendel, les documents ci-après : Il s’agit ici d’un instrument permettant de prendre une vue photographique d’objets placés à une grande distance de l'opérateur, comme, par exemple, on obtint de Saint-Cergues (Jura) une belle photographie du mont Blanc, distant cependant de 90 kilomètres. Plusieurs tentatives ont été faites dans ce genre à di- verses époques. En 185% un opérateur, M. Thomas de Liverpool, prit, au moyen d’une longue-vue, l'image d’un fort situé à une lieue de sa maison ; l’opticien De- rogy faisait breveter, en 1858, un objectif spécial; en 1885, le commandant Fribourg en décrivait un autre dans le Journal de Pharmarcie et de Chimie. Le journal La Nature (N°5 du # septembre et du 13 novembre 1886) mentionnait les résultats obtenus séparément par deux amateurs, MM. Lacombe et Emile Mathieu, toujours au moyen d’une longue-vue placée devant l'objectif, Puis enfin se produisirent plusieurs véritables télé-objectifs : ceux de MM. Jarret, Dallmeyer, Miethe, etc. Celui de ces appareils qui nous paraît remplir les meilleures conditions est celui de l’opticien français M. Jarret; nous le décrivons ici d’après les renseigne- ments que nous fournit le journal la Photo-Revue. Le principe commun à tous lestélé-objectif est celui-ci : c’est l'addition à un objectif ordinaire convergent, d’une lentille bi-convexe divergente oculaire, qui étale le pin- ceau lumineux émis par le système convergent, en don- nant aux images des dimensions nouvelles qui peuvent varier en raison de la lentille additive par rapport à l’objectif. La distance de la lentille divergente au système con- vergent se trouve limitée, d’une part, parle plan focal de l'objectif, et, d'autre part, par sa propre distance fo- cale, Entre ces deux limites, elle peut occuper une place quelconque, dépendant de la position de la plaque sensible, et, par conséquent, du grandissement que l’on veut atteindre, L'image obtenue est de même sens que celle qu’aurait fournie l’objectif employé seul, c’est-à-dire renversée. Sa dimension varie avec la position respective de l’ob- jectif etde l’oculaire et le tirage du verre dépoli. L’agran- dissement maximum est lié intimement avec le rapport des distances focales des deux systè- mes. Il est à peine nécessaire d'ajouter que la combinaison satisfait aux con- ditions ordinaires d’achromatisme sans lesquelles il n’est pas possible d'obtenir des images rigoureusement nettes. L’instrument de M. Jarret se com- pose : 4° D’un objectif extra-rapide d’un foyer de 145 millimètres (cet objectif peut être employé séparément pour les opérations courantes : à cet eflet deux rondelles sont livrées avec l’instru- ment); 20 D'un tube à crémaillère portant la rondelle qui se fixe à la chambre noi- re, et à l’autre extrémité duquel on visse l'objectif; 3° D’un oculaire achromatique de grandissement qui entre à frottement doux dans la partie du tube qui s’ap- puie sur la chambre. Il n’est pas nécessaire d’avoir à sa disposition une chambre noire à long tirage, comme on pourrait le supposer : toute chambre de construction moderne suffit amplement. La mise au point ne se fait pas en déplaçant la glace dépolie, comme on la pratique d'habitude, mais bien en manœuvrant la crémaillère de facon à rapprocher ou à éloigner l'objectif de l’oculaire jusqu’à ce que l’image soit nette. La position de la glace dépolie aura été fixée approximativement selon l’amplification qu’il s’agit de faire subir à l’image, telle que la donnerait, l’objectif employé seul. Une roulette de diaphragmes permet de donner toute la netteté désirable; ajoutons que, selon les indications de M. Janssen, le constructeur a placé dans l’écrin une série de quatre cadrans jaunes de teintes graduées, qui, peuvent être fixés dans le parasoleiïl par une bague, L’u- tilité de ces écrans est démontrée pour absorber les ra- diations bleu violàtre dont l’atmosphère baigne les lointains et, grâce à leur emploi, ceux-ci peuvent être rendus dans leurs moindres détails avec toute leur pu- reté. L'emploi des plaques orthochromatiques est également tout indiqué. Le Télé-Objectif. 10 LE NATURALISTE Le seul point délicat, dans la pratique de la téléphoto- graphie est l'appréciation du temps de pose. Il est su- bordonné aux conditions d'éclairage et d'ouverture qui concourent à l’obtention d’une image au moyen de l’objectif ordinaire. Mais il est un facteur qui varie dans chaque cas particulier : c’est le foyer, qui ne doit pas ètre mesuré sur la chambre même, mais qui doit être pris égal au produit du foyer de l’objectif (145 milli- mètres) par le rapport de l'agrandissement qui donne à l’image le tirage plus ou moins allongé du soufflet. En supposant que l’image produite soit six fois plus grande avec le télé-objectif qu’elle ne seraitavec l’objectif ordinaire sur lequel il est monté, il faudra calculer la pose comme si l’on opérait avec un objectif d’une lon- sueur focale de 145 X 6 — 87 centimètres. Ce petit calculne demande qu’un instant et Vappré- ciation du temps de pose se trouve ramenée à la règle générale. Nous croyons utile d’insister sur les avantages résultant d’un emploi judicieux de ce précieux instrument, qui permet à l’amateur de fixer sur la plaque une foule de détails qui échappent à l’objectif ordinaire, — à l'œil même, — et cela, dans des conditions d’éloignement qui confondent la pensée, On peut se procurer cet excellent télé-objectif, pour le prix de 150 francs, chez M. Charles Mendel. : E. Sanrint DE Riozs. OFFRES ET DEMANDES — M, Théry, Saint-Charles, par Philippeville (Al- série), offre des Coléoptères d’Abyssinie en échange de Coléoptères africains, Histérides, Buprestides, Céramby- cides du globe, — Les fils d'Émile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris, viennent de publier un catalogue de prépa- rations microscopiques de Müicrobes, qu’ils mettent en vente. Cette liste comporte 131 préparations différentes de Microbes en culture pure ou in vitro; les détermina- tions sont garanties exactes. Ce catalogue sera envoyé gratis sur demande. BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE 7. 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Levé, rue Cassette, 17. | cotier, le Dattier et jadis à . sulmans et les Bhil- ou du Maduré et 16° ANNÉE 9 SÉRIE — N° 167 15 FÉVRIER 1894 LES RACES DE L'INDE BHILLAVARS, TAYARS, SANARS ET PALLIS Parmi ces castes ou peuplades, les trois premières s’adonnent à l’agriculture et tout particulièrement à la culture du Palmier. On les reucontre dans les districts où croissent le Co- le Rondier. C’est ce dernier qui est, au moins pour les Sanars, l'objet d'u- ne prédilectionspé: ciale. L'homme et l'arbre sont, peut- on dire, insépara- bles, Les Bhillavars habitent le pays canara dont ils forment la caste la plus nombreuse. Une dynastie de leur race régnait à Warangal, au nord-ouest de l'Etat actuel du Ni- zam. Ce royaume fut détruit au xive siècle par les mu- lavars fugitifs fon- dèrent le royaume de Vijayanagar qui domina assezlong- temps tout le Dé- can. Deux siècles plus tard environ. les Bhillavars enva- hissaient le royau- me des Pandyars s’y fixaient défini- tivement. Les Tayars habi- tent le Travancore. Comme les Bhilla- vars et les Sanars, ils pratiquent la démonolâtrie ou le culte du démon, Les Sanars, au nombre de plus d’un million et de- mi, habitentle pays tamoulet plus spécidementle district de Tinnivelly. Leur occupation est d’extraire le jus du Palmier ou Rondier (Borassus flabellifer L.), afin d’en faire du sucre ou de le vendre comme boisson. On donne à ce jusle nom de toddy; d’où le nom de toddyman donné par les Anglais au Sanar qui extrait ce jus. Ce nom est aussi donné par extension à tout homme qui extrait le jus d’un palmier. Les Sanars sont regardés, par les autres castes, comme étant de caste inférieure. Ils se Le Naturaliste, 46, ruc du Bac. Paris. Ve prétendent pourtant, et avec raison, semble-t-il, les lé- gitimes propriétaires du sol qu’ils occupaient autrefois. Le Sanar apprend, tout enfant, à grimper sur l'arbre qui dôit lui fournir dans l’avenir ses moyens d'existence. La gravure ci-jointe montrera suffisamment au lecteur comment le toddyman parvient à grimper, avec une agji- lité surprenante, sur le stipe, pourtant assez lisse et fort élevé, despalmiers. Les Pallis forment une classe importante de la popula- tion du pays ta- moul. Ils se sub- divisent en castes nombreuses dont il serait fastidieux de donner ici. l’é- numération. Qu'il suffise de .dire que toutes por - tent des noms guer- riers qui rappel- lent l'ancienne position sociale de leurs membres. Ils semblent a- voir occupé jadis parmi les Dravidas le rang que les Kshatiryas occu- pèrent parmi les Aryas. Ils furent mé- me admis par les Brahmes parmi les guerriers aryens; mais leur indoci- lité ne tarda pas à les faire relé - guer parmi les Su- APAS un Beaucoup de gros propriétaires ou petits princes héréditaires du pays tamoul, con- nus sous le nom de zémindars, ap- partiennent à la classe des Pallis. Hector LÉVEILLÉ. LES RACES DE L'INDE. Sanars grimpant sur un palmier. SUR QUELQUES CAS DE FAUX NINÉTISUE Plusieurs fois déjà et, entre autres, dans un article publié dans le Naturaliste (1), j'ai rappelé la différence entre le Mimétisme proprement dit et là Ressemblance pro- tectrice ; avec À, R. Wallace (2) j'appelle Mimétisme le (1) La Ressemblance protectrice et le Mimétisme chez les Araignées. (Le Naturaliste, 11° année, 2e série, n° 63, 15 oc- tobre 1889, p. 247.) à : (2) WazLace, La Sélection naturelle, traduction de L. ne Can- es p. 7%.et 124: à 127: Paris, 1812. 40 LE fait d’un animal copiant, par son attitude, par sa forme ou par sa coloration, un autre animal et tirant un cer- tain avantage offensif ou défensif de cette similitude d'aspect; je nomme ressemblance protectrice le fait d’un animal plus ou moins bien dissimulé par une ana- logie avec des corps ou des êtres immobiles, roches, écorces, tiges, feuilles, etc. La ressemblance protectrice est tellement répandue qu’elle semble l’expression d’une sorte de loi générale ; le mimétisme proprement dit est moins fréquent et cons- titue, par suite, un sujet d’études plus intéressant. Le zoologue qui rencontre un animal reproduisant dans son aspect général ou par certains traits caracté- ristiques un animal d’un autre groupe est toujours tenté, au premier abord, de croire à un cas de mimé- tisme vrai; mais ici une grande prudence est indispen- sable, le mimétisme n'’existant qu'aux conditions sui- vantes : 1° les deux espèces qui se ressemblent doivent habiter la même région et se retrouver sur les mêmes supports; 2 leur apparition, s’il s’agit, par exemple, d’Insectes, doit avoir lieu à la même saison ; 3° l’une des deux espèces, celle qui est imitée, doit posséder des moyens efficaces de défense, armes, poisons, odeur ou saveur nauséabondes qui manquent à l’espèce imitante. En dehors de ces conditions, le mimétisme est faux, c’est-à-dire qu'il ne s’agit que d’une ressemblance for- tuite résultant de ce que, dans la nature, les combinai- sons de couleurs et de formes ne sont pas en nombre illimité et doivent fatalement se reproduire quelque- fois. S Voici plusieurs faits qu’il faut probablement inter- préter dans ce sens, Carl. Bovallius a décrit en 1885 un curieux genre d'Amphipodes marins de la famille des Hyperidæ pour lequel il créa le nom générique de Mimonectes (3). Son caractère le plus frappant est d’avoir la tête et une grande partie du péréion dévelsppés en une sphère ou en petit ballon. Les Mimonectes, grâce à cette forme et à leur transpa- rence, ressemblent, à première vue, à de petites Méduses. Trois espèces ont été signalées par l’auteur : Mimonectes Loweni, diamètre du globe 10 à 47 milli- mètres, couleur brun jaunâtre, Atlantique. Mimonectes sphæricus, diamètre du globe 12 milli- mètres, hyalin avec des taches rouges, Atlantique au voisinage des Canaries. À Mimonectes Sleenstrupii, diamètre du globe 9 milli- mètres, couleur blanche avec de petites taches rouges éparses. Globe formé ici de la tête et de tous les seg- ments du péréion, Atlantique nord, entrée du détroit de Davis. Je reproduis (fig. 1) la figure de cette espèce d’après Bovallius. Est-on ici en présence d’un véritable cas de mimé- tisme? Malgré la dénomination de Mimonectes il est presque certain que non, car limitation d’une petite méduse par un crustacé ne peut guère offrir d'avantages à ce dernier. Fr. E., Beddard (4) fait effectivement remarquer, avec raison, que les animaux marins voraces (3) C. Bovazrivs, Mimonecles a remarkable Genus of Amphi - poda Hyperidæ (Nova acta Societatis regiæ Upsaliensis, Ser. Ill, 1885). (4) Bepnarp, Animal Coloration, p. 221. London, 1892. NATURALISTE avalent indistinctement tous Les représentants, méduses et autres, de la faune pélagique. Beaucoup d’Araignées imitent des Fourmis à s'y méprendre; Pietro Pavesi (5) en a cité toute une série (7) Fig. 1 (5/1). — Mimonectes Sleenstrupi, Bov. BovaLzius. D'après et la liste des formes exotiques est déjà longue; cepen- dant le genre Formicina Canestrini, de la famille des Theridionidæ, représenté dans toute la France méridio- nale et en Italie pour la Formicina mutinensis Can. (fig. 2) ne constitue vraisemblablement pas ur exemple de mimétisme vrai. La ressemblance de ces petites Ara- néides avec des Fourmis semble toute accidentelle. Elles ne fréquentent pas le voisinage des fourmilières, ne courent pas habituellement sur le sol et habitent même des lieux où les Fourmis ne se montrent guère. E. Simon nous dit que :les Formicines se trouvent dans les prairies un peu humides où elles filent, sur les herbes, une grande toile horizontale à la face inférieure de laquelle elles se tiennent (6}. Deux lépidoptères noctuéliens de la faune européenne, Dichonia aprilina L. (fig. 3) et Moma Orion Esp. (fig. #) ont tous deux les ailes antérieures, seules visibles au repos. 2 4 Fig. 2 (5/1). — Formicina mulinensis Can. D’après E. Simox. Fig. 3. — Dichonia aprilina L. D'après nature. Fig. 4. — Moma Orion Esp. D'après nature (5) Panesr, Nole arachneologiche, V. p. 61. (6) E. Simon, Les Arachnides de France, 1re édition, t. V, part. I, p.23, pl. XXV. fig. 9. 1881. LE NATURALISTE M d’un vert tendre maculé de noir et de blanc, de sorte qu'ils se dissimulent admirablement à la surface des lichens revêtant les troncs d’arbres. Ils se ressemblent d’une facon extraordinaire que la gravure rend mal à cause de l’absence des couleurs. La similitude est telle que l’on est obligé d'analyser leurs caractères de près pour ne pas se tromper. Malgré cela, le mimétisme est faux, car les dates d'apparition des deux espèces sont si différentes qu’il faudrait de véritables perturbations dans les saisons pour les rencontrer à la même époque de l’année. Moma Orion vit à l’état de chenille de juillet à septembre, passe l'hiver en chrysalide et éclôt en mai; Dichonia aprilina est sous la forme de chenille en mai et éclôt en aoùût-septembre (7). Tous les lépidoptéristes connaissent Araschnia (Va- nessa) Prorsa, L., de France, d'Allemagne et de Belgique, volant en juillet-août et sa variété plus pâle Ar. Levana apparaissant au printemps et provenant de chrysalides qui, ayant hiverné, ont été soumises pendant longtemps à une température basse. Or, d’après le D: Seitz (8), il existe dans la République argentine, un lépidoptère rhopalocère du genre Phyciodes offrant la même coloration et la même forme d’ailes que Ar. Levana et présentant, de plus, une variété presque identique à Ar. Prorsa; de sorte que si ces Insectes s’ob- servaient chez nous, personne ne douterait qu’il n’existe là un cas remarquable de mimétisme. Le mimétisme est naturellement faux, les deux genres habitant des aires géographiques absolument distinctes ; le genre Araschnia appartient exclusivement à l’ancien monde, et le genre Phyciodes au nouveau. Suivant E, von Martens (9), l'expédition Stuhlmann en Afrique a rapporté une quarantaine de fourreaux hé- licoïdaux de la chenille d’un Psychide voisin du Psyche Helix d'Europe; l’espèce porte le nom de Cochlophora valvata; les fourreaux ressemblant à une coquille de Valvéc, mesurent 10 à 11 millimètres de hauteur, 11 à 12 millim. de large, et offrent trois ou quatre tours de spireenroulés tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Tandis qu’on peut, à la rigueur, admettre un cas de mimétisme chez notre Psyche Helix dont le fourreau co- pierait de petits gastropodes terrestres, l'hypothèse est insoutenable pour la Cochlophora africaine, la larve de ce lépidoptère vivant à sec, tandis que les Valvées, du reste toutes de dimensions moindres que les fourreaux en question, habitent l’eau. Von Martens rappelle, dans le même travail, qu’un tube de Phryganide a été pris par Lamarck pour un Den- tale, dont il faisait le Dentalium nigrum; nouveau cas évident de faux mimétisme, comme le prouvent les dif- térences d'habitat. Les exemples qui précèdent suffisent pour démontrer que l’étude de ce genre de questions doit être conduite avec beaucoup de circonspection. Je crois que si tous les cas, même ceux du mimétisme en apparence le plus évi- dent, faisaient l’objet d’un nouvel examen critique et parfois expérimental, plusieurs d’entre eux devraient être rayés, Ce serait peut-être dommage au point de vue pittoresque, mais la science y gagnerait en exacti- tude. F. PLATEAU. EN PR D EU PO PR el (1) Ernst HormanN, Die Raupen der Schmetterlinge Euro- pas. Stuttgart, 4892-93. e Cité par Beddard, Animal coloration, p. #1. 9) S. B. Gesell. nat. Freunde, Berlin, pp. 19-85, 1891, OBSERVATIONS SUR LES MŒURS DU COUCOU D'EUROPE (” Le Coucou gris d'Europe (Cuculus canorus, L.) est un des parasites les plus intéressants du règne animal. La difficulté de l’observer directement dans ses mœurs à laissé planer sur son histoire les doutes les plus auto- risés ; aussi, toutes les observations se rapportant à cet intéressant oiseau méritent d’être signalées. Ce qui est acquis, bien acquis, c’est que le Coucou ne couve pas ses propres œufs, et laisse à divers oiseaux le soin de faire éclore ses œufs et d'élever ses petits. Dès 1785, Jenner publiait dans les Transactions philoso- phiques ses observations sur le Coucou et, pour résumer les faits acquis par ce grand savant et confirmés par tous ceux qui ont repris cette étude, nous empruntons à la traduction du livre de Romanes des extraits de ce travail : «IL y a plusieurs espèces de petits oiseaux dont le nid plaît au Coucou. Je lui ai vu confier ses œufs à la Fauvette d’hiver, à la Bergeronnette, à l’Alouette des prés, au Bruant, au Verdier et au Tarin. D’habitude, il préfère les trois premiers, mais c’est la Fauvette qu’il estime le plus... Quand la Fauvette, après avoir couvé le nombre de jours voulu, a fait éclore l’œuf du Coucou (celui-ci est généralement le premier à éclore), le nid ne tarde pas à être débarrassé du reste de son contenu, œufs.et oisillons. Le jeune tyran ne tue pas ses frères de lait pas plus qu'il ne brise les œufs avant de les expulser ; il les laisse périr sur les branches où ils restent accro- chés ou à terre, au-dessous du nid. « Le 18 juin 1787, j'inspectai le nid d’une Fauvette d'hiver qui se trouvait contenir quatre œufs, dont un de Coucou. Le jour suivant, je m’aperçus que l’éclosion avait eu lieu, mais qu'il n’y avait au nid qu'une seule jeune Fauvette et le Coucou. Comme d’ailleurs, la na- ture du lieu se prêtait à l’observation, je continuai à regarder et, à mon grand étonnement, je vis le Jeune Coucou, si récemment éclos, se mettre en devoir de faire vider la place à sa compagne. «Sa manière de s’y prendre était fort curieuse. A l’aide de son croupion et de ses ailes, il se mit la Fau- vette sur le dos, la maintint en place en élevant les coudes, et gravit à reculons la paroi du nid. Arrivé en haut, il prit un temps de repos, puis, rassemblant ses forces en un soubresaut, il lança son fardeau de manière à le dégager complètement du nid. Puis, après être resté quelque temps à tâtonner du bout de ses ailes, comme pour s'assurer qu'il s'était bien acquitté de sa besogne, il se laissa glisser dans le nid. « J'ai souvent eu l’occasion de constater que le bout des ailes est pour les jeunes Coucous une sorte de main avec laquelle ils examinent un œuf ou un oisillon avant de se mettre à l’œuvre, et dont la sensibilité paraît sup- pléer à la vue qui leur manque encore. J'ai également, à plusieurs reprises, mis un œuf dans différents nids contenant un jeune Coucou, et, chaque fois, j’ai vu le petit animal manœuvrer d’une façon analogue à celle qui vient d’être décrite. Souvent, en grimpant sur le bord du nid, il lui arrive de laisser retomber son far- (4j Voir Dr Paul Giron. — Les Sociélés chez les Animaux, in Bibl. Sc. contemp. Paris, 1890. 42 LE NATURALISTE deau ; mais il ne se laisse pas rebuter et recommence jusqu'à réussite complète, Ce qui est curieux, c’est de voir la manière dont il se démène lorsqu'on lui adjoint un jeune oiseau dont le poids est au-dessus de ses forces, c’est l'inquiétude et l’agitation personnifiées. « Au bout de deux à trois jours, cette tendance à éli- miner ses compagnons commence à diminuer et dispa- raît entièrement, à ce qu'il semble, au bout de douze jours. Même avant cette époque, il semble tolérer la présence d'œufs dans le nid, car j'ai souvent vu un jeune Coucou, éclos depuis neuf ou dix jours, rejeter un oisillon placé dans son nid, en même temps que d'un œuf il ne s’offusquait pas. « Sa forme singulière se prête, du reste, à ces ma- nœuvres : à l'encontre des oiseaux, lorsqu'ils viennent d’éclore, il a le dos très large à partir des omoplates, et muni vers le milieu d’un creux considérable, qui semble destiné à recevoir l’œuf ou l'oiseau qu'il cherche à éliminer. « 27 juin 1787. — Ce matin, deux Coucous et une Fau- vette d'hiver vinrent au monde dans le même nid; il restait un œuf encore intact. Quelques heures après, les deux Coucous commencèrent à se disputer la possession du nid ; la lutte, longtemps indécise, finit par se ter- miner en faveur du plus gros, qui mit à la porte l’œuf et la jeune Fauvette, aussi bien que son adversaire. Rien de curieux comme de voir ces deux oiseaux aux prises ; tantôt l’un, tantôt l’autre, réussissait à pousser son rival jusque vers le bord du nid, pour fléchir au dernier moment sous le poids et retomber; ce ne fut qu'après maints efforts que la victoire resta au plus fort, qui devint, dès lors, l'unique nourrisson des Fau- vettes. » Ces communications si intéressantes laissaient peu à découvrir aux naturalistes qui se sont occupés, depuis, des mœurs de cet oiseau indigène. Mais la confirmation de cet instinot si spécial est faite, et il nous reste à rechercher une explication plausible de cette habi- tude qui entraîne chez les jeunes un genre de vie si insolite. Pour Jenner, ces mœurs singulières sont le résultat du peu de temps que l’oiseau a à passer dans la région où il doit se propager. Il a un devoir à remplir, assurer la multiplication des individus de l’espèce, et cependant, il séjourne à peine trois mois, c’est-à-dire un temps insuffisant pour mener à bien une couvée régulière : « Son œuf n’est guère prêt à couver que vers le milieu de mai, et l’incubation exige une quinzaine de jours. Le jeune oiscau séjourne d’habitude trois semaines avant de voler, et, après cela ses père et mère nourriciers continuent à le nourrir au moins cinq semaines. Par conséquent, même dans le cas d’une ponte anticipée, un Jeune Coucou ne saurait être arrivé à se suffire avant que ses parents, poussés par leur instinct, se missent en voyage. » L’intervalle de plusieurs jours que le Coucou met entre la ponte de chaque œuf ne peut être consi- déré comme une cause de la ponte successive du Cou- cou dans des nids d’oiseaux différents, depuis que le D° Merrel a donné sur le Coucou d'Amérique les détails que nous avons rapportés ailleurs. Adolf Müller signale que notre Coucou indigène, dans la plupart des cas parasite, peut parfois « déposer ses œufs sur le sol, à nu, couver ses œufs et élever ses petits ». Ce fait étrange est pour Darwin un retour à Pinstinct primitif, Pour le grand transformiste, l’ins- tinct actuel est acquis, il a pour cause un avan- tage réel obtenu tant pour l’adulte qui peut émigrer plus tôt, que pour le jeune qui trouve de meilleurs soins et une plus grande vigueur, étant le seul hôte de ses parents adoptifs. Les petits ont hérité de l'habitude accidentelle de leur mère et « cette habitude longtemps continuée a fini par amener l'instinct bizarre du Coucou ». Plusieurs questions importantes se posent, lorsqu'on envisage les mœurs si étranges du Coucou : Comment se fait-il que les petits oiseaux ne reconnaissent pas l'œuf de leur ennemi? On a répondu que la robe de l'œuf variait et que la similitude de couleur en imposait facilement aux parents qui, au retour au nid, trouvaient à côté de leurs œufs celui du parasite. Nos observations personnelles nous ont si souvent montré l’œuf de Coucou différent par sa grosseur, son allure et sa couleur, des œufs de l’espèce adoptive que nous doutons de la valeur de cette explication. Comment se fait-il que les parents qui ont vu et élevé leurs propres petits, acceptent sans hésitation le para- site qui vient d’éclore dans leur nid, avec son aspect hideux et rébarbatif et son appétit féroce ? La faim dévorante du nouvel hôte, sa forme, sa grosseur, sa couleur devraient mettre les parents en garde contre une telle méprise. Et la disparition de leur propre enfant devrait les prévenir de l'introduction d’un bour- reau vorace dans la maison ! Et, cependant, il n’en est rien : les parents s’épuisent à la recherche des vivres, suffisant à peine à garnir le bec toujours ouvert du pa- rasite ; ils le voient grandir, manifester les qualités de son espèce, et ils restent parents nourriciers mo- dèles. On a pensé que la brusque disparition des petits par les coups de dos du parasite, rendait la comparaison impossible et entrainait les parents à cette inconce- vable méprise. On a dit que le nid, demeure commune des petits, restait indemne et contribuait à l’erreur des parents. Nous nous élevons contre cette double manière de voir par les observations suivantes : « Nous nous proposions, M. Massénat et moi, en juin 1892, d’élever des Fauvettes à tête noire; nous avions chargé un jeune berger de nous procurer deux nids de ces oiseaux ; dès le lendemain, il nous fit pré- venir que les deux nids étaient découverts et que dans l’un d’eux se trouvait un superbe Coucou. Nous nous rendimes le soir même sur les lieux. « Le Coucou devait avoir trois ou quatre jours et il était en compagnie de deux petites Fauvettes; nous vimes le père et la mère qui apportaient la becquée et nous pûmes constater qu’ils donnaient indistinctement aux trois nourrissons le produit de leurs chasses. Ici, la comparaison était facile entre les petits oiseaux ; le petit berger ne s'était pas trompé et nous nous deman- dions comment nos Fauvettes ne voyaient pas les diffé- rences si grandes qui frappaient au premier abord. Le lendemain une des petites Fauvettes était morte, écra- sée sous le Coucou qui, ne pouvant la charger, à cause de l’exiguité du nid, la laissait sous ses pattes. Les pa- rents ne semblèrent pas constater le crime et continuè- rent à nourrir les deux petits oiseaux sans rien modifier à leurs allures. Le surlendemain, la seconde petite Fauvette avait disparu : elle avait été rejetée hors du nid par le Coucou. Or les parents continuèrent à nourrir le Coucou, insouciant de ce drame qui, en deux jours, LE NATURALISTE 43 leur ravissait leurs deux enfants. Nous pûmes, pendant douze jours, assister à la sollicitude des Fauvettes pour le parasite meurtrier. » L'action due à la présence du nid n’est pas plus sérieuse. « La même année, un Coucou nous était signalé dans un nid de Fauvettes par un de nos amis. En attendant notre arrivée, le Coucou, déjà gros, fut placé dans une cage qui fut installée, sous un genêt, à côté du nid. Or, quel ne fut pas notre étonnement, en voyant les Fauvettes apporter la becquée à leur nourrisson, dans sa prison. » Ce dernier fait n’est pas isolé. MM. Pradel et Dupuis ont fait une observation identique, le 12 juillet 1888, dont ils m’adressent le compte rendu détaillé. Ils ont” vu « les Fauvettes, tenant à leur bec la nourriture de leur pensionnaire, alimenter le Coucou enfermé dans une cage ; et ces pauvres petites bêtes étaient constam- ment préoccupées de l’alimenter. » Il est impossible de faire intervenir ici l'impulsion déterminée par la présence du nid. Ces observations montrent que l'histoire du Coucoù est loin d’être complète; nous nous trouvons ici en présence d’une force, le besoin de nourrir les petits, qui absorbe toutes les facultés des parents et les rend incapables, pendant cette phase d’activité si grande, de discerner ceux à qui ils apportent la becquée. Il faut que les Fauvettes ne voient ni l'œuf du Coucou, ni le jeune qui en sort, il faut qu’elles oublient tout, dans la préoccupation de la proie nécessaire aux becs avides et entr’ouverts, becs qui représentent pour eux l’avenir de leur espèce ; le nombre de ces becs peut diminuer, celui qui reste, celui du Coucou dévorant, nécessite une activité de plus en plus grande pour la recherche de la proie, et, quand le jeune quitte le nid, les parents n’ont rien saisi de cette fantasmagorie incompréhen- sible et incomprise. D' Paul Grrop, Professeur à la Faculté de Clermont. CONDIMENTS A VINAIGRE Elle est déjà longue la liste des plantes condimen- taires, et elle pourrait être continuellement augmentée. Les herbes les plus fades, les substances les plus insipides saturées de vinaigre, valent sans peine le cornichon ou le petit melon. N’a-t-on pas recommandé les figues non müres — autant des bouchons? — Les Japonais ne con- somment-ils pas, préparées au vinaigre, les substances les plus nauséabondes et les moins vraisemblables ? Ne mangent-ils pas, conservés dans la saumure, les fruits du Mume (Prunus Mume) et bien d’autres choses encore ? Que peut-on imaginer de plus détestable que les con- combres salés? et pourtant, les Russes de toutes les classes ne sauraient s’en passer. Amateur déclaré des conserves au vinaigre, nous avons eu l’occasion de goûter de nombreux condiments. Nous devons d’abord déclarer, — ce qui paraîtra une énormité, — que le cornichon, même bien préparé (ce qui est fort rare), est loin d’être un des meilleurs. N’est- ce pas, la plupart du temps, une éponge à vinaigre? La tomate verte, par contre, est de tous points excel- lente : sa peau reste dure et n’absorbe le vinaigre que | dans des conditions suffisantes pour ne pas s’en saturer. Les graines de capucine sont délicieuses ; on confectionne avec elles des pickles qui peuvent rivaliser avec les meil- leurs produits anglais et qui ont plu à tous ceux qui en ont goûté. Je ne parlerai pas du chou rouge idéalement dur et élastique, rappelant le caoutchouc et pourtant si prisé des Flamands et des gens du Nord; le chou-fleur par petits quartiers, les petites carottes, les haricots verts, sont tellement vieux qu’on n’en parle plus : on se contente de les consommer, et on les trouve d’autant meilleurs qu’ils sont bien présentés dans de jolis petits flacons avec une étiquette anglaise et accompagnement de gingembre. Ce que nous voulons recommander aujourd’hui à nos lecteurs ce ne sont point précisément des nouveautés. Il s’en faut de beaucoup, et les gens de nos côtes de l’Océan ne se font pas faute de s’en servir depuis de longues années. Ce n’est pas autre chose que le Perce-pierre et la Salicorne. IL serait facile de se procurer ces deux plantes à l’automue, et si la consommation s’en faisait suffisam- ment, on les rencontrerait bientôt sur nos marchés pari- siens. Le Perce-pierre, le Critimum maritimum L., est une > ESS ANR Le Perce-pierre (Crithmum marilimum). ombellifère qui croît en abondance sur les rochers mari- times des côtes de la Méditerranée et de l’Océan. Il est facile à reconnaître à ses feuilles épaisses, charnues, très glabres, divisées en segments linéaires aigus et étalés. La tige est dressée, flexueuse, épaisse, plus ou moins striée, simple ou rameuse. La plante elle-même 44 LE NATURALISTE peut atteindre deux ou trois décimètres ; elle est glauque, glabre, et porte de petites fleurs d’un blanc verdûtre, insignifiantes; quant aux graines, elles sont ovoïdes, à côtes saillantes et assez grosses. | La culture en est facile, soit qu'on rapporte de jeunes plants que l’on repiquera, soit qu’on procède au semis. L'autre espèce est la Salicorne herbacée (Salicornia herbacea L.) qui, à l’inverse de la précédente, est une plante annuelle. On la reconnaît à sa tige simple, charnue, devenant ligneuse à la base en vieillissant, droite, glabre, et composée d’une série d’articles. Ces articles ont une singulière conformation : ils sont terminés au sommet par un bord membraneux, creusés sur deux des faces opposées et arrondis sur les deux autres. Les rameaux sont formés également d’articles identiques. Quant aux feuilles, il n’y en a pas. La Salicorne abonde aux bords de la Méditerranée et de l'Océan, C’est une plante essentiellement amie du sel. Elle croît de préférence dans les vases submergées à chaque marée, dans les petit sentiers de marais salants et même elle ne dédaigne pas de tremper ses pieds dans l’eau saturée des réservoirs. Avec ce besoin de sel pour sa végétation, nous ne devons pas être étonnés de retrouver cette plante au voisinage des salines et dans les prairies salées de l’Est de la France. En Lorraine, à Vic, à Dieuze, à Marsale, etc., la Salicorne croît abon- damment et dans le pays on la consomme en salade. Nous nous contentons aujourd’hui d'indiquer ces deux condiments qui se préparent comme tous ceux de même genre. Un accompagnement d’estragon est fort utile; il communique au vinaigre cette saveur et cet arome si agréables que tout le monde connaît. Il faudrait bien se garder de remplacer l'estragon, comme on le conseillait encore dernièrement par le Tagetes lucida, une herbe puante et écœurante. P. HarioT. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LUCANIDE Le Füalcicornis Groulti Les collections d’entomologie ont été enrichies depuis peu d’un original petit Lucanide originaire de l’Inde que signale tout d’abord à l'attention la forme bizarre et caractéristique de ses mandibules, Cet insecte, Falcicornis Groulti, qui constitue à la fois un nouveau genre ct une nouvelle espèce, n’a encore été, je crois, ni décrit ni figuré. Je donne ci-après le dessin et la description du mâle et de la femelle dont je dois la communication à l’obligeance de MM. G. Deyrolle et Groult. Je n’ai pas eu la prétention d’assigner ici une place défini- tive dans le groupe si nombreux des Lucanides, à ce remar- quable petit insecte auquel je propose de donner le nom géné- rique de Falcicornis en raison de la forme de faucille qu’affectent ses mandibules. Cependant je dois remarquer que son apparence générale, le nombre d’articles à la massue antennaire, la structure des pattes et notamment celle des mandibules, le rapprochent sensiblement du Lucanide que J.-0. Westwood à décrit et figuré sous le nom d’Eulepidius luridus dans les Trans. Ent. Soc., 1874, pages 357 et 358, pl. IL, fig. Par contre, il s’écarte de cette espèce par la tête plus large et par le corselet, beaucoup plus large ct moins haut. De plus, notre espèce est entièrement nue tandis que l'Eule- pidius, ainsi que l'indique d’ailleurs son nom, est recouvert sur toute sa surface de petites/spaniules : « niger, punctatus, squamulis minutis luteosericeis undique tectus. » Caractères du genre Tête large, labre irês développé, large et transverse, plus bas que le restant de la tête, beaucoup plus étroit chez la femelle. Yeux divisés à peu près également en haut et en bas par le prolongement des bords de la tête. Prothorax très large, très peu long et rebordé tout autour. Mandibules du mâle en forme de faux divisées en deux parties, l'une très large et triangulaire comprise entre la base et la courbure, l'autre subcylindrique comprise entre la courbure et l’extrémité. Tibias bifides au côté externe, munis à leur extrémité interne d'une forte griffe recourbée sous laquelle se trouye une forte touffe de poils. Tarses très développés, triangulaires, avec l'extrémité subglobuleuse et ornée de chaque côté de bouquets de longs poils. Massue antennaiïre de trois articles seulement. Description du mâle Longueur, 22 millimètres et demi, y compris les mandibules pour à millimètres. Ces dernières, d'apparence très originale, ainsi que je le dis plus haut, sont sur toute leur longueur dans le prolongement du corps et ne sont pas arquées en dessous, comme cela se voit chez beaucoup de Lucanides. Elles ont la forme d'une lame de faucille dont la partie médiane, au lieu d’être simplement courbée en arc de cercle, le serait à angle assez aigu. Les deux portions de cette faucille sont d’égale longueur mais tout à fait dissemblables. La première, de forme triangulaire, est très large, presque plate et munie à son bord interne de deux dents dont la supé- rieure est la plus longue et constitué le sommet d'un triangle dont les deux autres angles seraient, l’un la base même de la mandibule et l’autre l'endroit où commence la courbure. La seconde portion comprise depuis cette courbure jusqu’à l'extrémité, est beaucoup plus étroite, subcylindrique et ter- minée en pointe aiguë. Cette partie cylindrique n’est pes absolument rectiligne mais un peu ondulée par endroits et Coléoptère nouveau de la famille des Lucanides, le Falcicornis Groulli, double de grandeur naturelle. légèrement renflée avant la pointe terminale, particulièrement à sa partie inférieure. La tête est sensiblement plus étroite mais plus longue que ne l'est le corselet. De forme presque carrée et rappelant assez celle des Dorcus, elle se rétrécit un peu en arrière depuis les yeux jusqu'au corselet. Les yeux sont coupés comne dans le genre Lucane. Le labre, un peu en contrebas, est développé et a la forme d’un parallélogramme beaucoup plus large que long et dont les angles supérieurs seraient plus hauts et plus écartés en dehors que les inférieurs. La surface de la tête est lisse, d'apparence mate, surtout en avant. Vue avec une forte:loupe, on la voit couverte de points très petits et très espacés. Les antennes ne présentent que trois articles à la massue, laquelle est rendue grisätre et comme poussiéreuse par suite du feutrage court et serré qui la recouvre. Les autres articles sont très brillants et presque noirs. Les palpes maxillaires sont assez courts, [particulièrement le premier article. Le corselet, tout aussi lisse mais plus brillant que la tête, sauf sur les côtés où il est mat, est plus large que cette dernière et rebordé tout autour. Il est légèrement convexe et remarquable par son peu de longueur. Sa forme générale est parallèle. Le bord antérieur seul est largement échancré à droite et à gauche, sa partie médiane étant à peu près aussi haute que les angles antérieurs, lesquels sont arrondis. LE NATURALISTE A5 Les élytres, plus étroites que le corselet, sont environ trois fois et demie plus longues que ce dernier et luisantes comme lui. Cependant elles ne sont pas lisses mais munies chacune, depuis l’angle huméral jusqu’à la strie suturale, de trois lignes géminées de points enfoncés. Ces points, ainsi d’ailleurs que ceux de la strie suturale, sont très rapprochés les uns des autres et constituent presque des stries. Les intervalles existant entre ces lignes sont également ponciués mais beaucoup plus finement. Les côtés et la base des éiytres, sauf l'angle huméral, sont couverts d’une forte ponctuation. Toute cette ornementation ne dépasse pas les deux tiers des étuis, le der- nier ticrs étant absolument lisse. Les angles latéro-antérieurs sont trés développés et le paraissent d'autant plus que leur partie interne est fortement déprimée. Ils sont un peu plus foncés que le restant des élytres. L’écusson est très petit et cordiforme. Les pattes antérieures, un peu plus longues que les deux autres paires, sont de forme triangulaire, planes en dessous et légèrement ponctuées. En dessus elles sont légèrement convexes avec une forte strie enfoncée qui court le long du rebord externe, ce dernier denticulé. Vue à la loupe, leur surface n'est pas absolument lisse, mais garnie de deux strioles formés de petits points plus ou moins effacés. Leur extrémité est profondément excavée, les rebords de cette excavation étant formés, au côté externe par la patte elle-même qui forme deux dents à cet endroit et au côté interne par une forte griffe recourbée. Sous cette griffe un bouquet de petits poils roux. C’est dans cette excavation que se trouve abrité le premier tarse. Tous les tarses des trois paires de pattes sont très développés, de forme triangulaire avec leur extrémité très renflée, subglo- buleuse et munie de chaque côté d’un fort bouquet de poils d’un roux foncé qui leur donnent un aspect très caractéristique. Sous les tarses ces poils constituent un feutrage serré, sauf sous l’onychium où ils forment une simple raie médiane. Réunis, les cinq tarses sont aussi longs que la patte elle- mème. Leur structure est la même pour les trois paires de pattes. Les deuxième et troisième paires de pattes sont tout à fait droites, nettement triangulaires ct terminées à l'extrémité de leur bord interne par deux épines dont la supérieure est forte- ment recourbée et aussi longue que le premier tarse. Le long de ce bord interne, à partir du milieu de la patte, courent des poils roux d’autant plus longs qu’ils se rapprochent des tarses. D’autres rangées de poils, beaucoup plus courts et que l’on ne voit distinctement qu’à la loupe, prennent naissance dans les stries ponctuées qui se trouvent à la face inférieure des deux dernières paires de pattes. Tout le dessous du corps est, luisant sauf le dessous de la tète, lequel est mat. La couleur est sur tout le corps d’un rouge brun uniforme sauf à l'extrémité des mandibules, aux côtés de la tête, au pourtour du corselet, aux épaules et à la suture des élytres dont la couleur est un peu plus foncée. Les cuisses, sauf à leur jonction avec les pattes, sont un peu plus claires que ces dernières. La femelle Elle est sensiblement plus petite que le mâle (17 à 18 millim.). La tête est robuste, armée de pinces très développées présen- tant une dent au delà de leur milieu et une élévation sur leur partie médiane. La partie comprise entre cette élévation et le bord externe qui est assez élevé paraît par suite légèrement vexcavée. Le corselet est un peu plus convexe et proportion- nellement plus haut que celui du mâle. A l'encontre de ce qui arrive chez ce dernier, il est tout à fait accolé aux élytres. IL est, ainsi que la tête, recouvert d’une ponctuation très serrée et d'autant plus forte qu’elle se rapproche des côtés. Les élytres présentent, mais sur toute leur longueur, les mêmes stries ponctuées et géminées que chez le mäle; néan- moins ces stries s’effacent assez sensiblement à partir du der- nier tiers, lequel est, d’ailleurs, ponctué sur toute sa surface. Toute la partie des élytres qui avoisine le corselet est égale- iuent très ponctuée. Les pattes antérieures ont leur rebord externe denticulé depuis la base jusque vers {le milieu et armée de plusieurs dents assez fortes depuis le milieu jusqu’à l’extrémité. Les deux autres paires de pattes présentent vers la partie médiane de leur bord'interneune déviation en forme de dent. Les tarses sont, en plus petit, les mêmes que chez le mâle. La couleur est la même que chez le mâle mais légèrement plus foncée, particulièrement sur l'extrémité des mandibules dans le voisinage des yeux et sur les côtés du corselet où elle est d’un brun noirâtre très luisant. De chaque côté du cor- selet, un peu au-dessous du milieu, se voit une petite tache ronde d’un brun noirâtre et plus ou moins apparente. La strie suturale n’est pas rectiligne mais arquée en dehors vers le milieu. Je suis heureux de dédier cet insecte à M. Groult qui me l'a obligemment communiqué et auquel j’adresse ici mes remer ciments. Louis PLANET Recherche et préparation des Oiseaux (Suite.) Matières employées pour bourrer les peaux.— Nous avons dit que l’étoupe hachée était ordinairement employée pour bourrer les Oiseaux; mais lorsqu'il s’agit d’un sujet très volumineux ou qu'on n’a pas à sa disposition de l’étoupe en quantité suffisante, on peut faire usage de plusieurs autres matières faciles à se procurer : Le cotonale défautde grossir les parties et de les faire paraître trop volumineuses; on doit l’employer le moins possible. Le sparte (Lygeum spartum) remplace la paille pour faire des corps factices ou mannequins des gros Oi- seaux. Le foin de mer(Zostera marina) et les mousses, prin- cipalement différentes espèces du genre Hypnum, sont d’une grande utilité pour bourrer, mais avant de s’en servir, on doit les bien laver pour les débarrasser de la terre et des insectes qui sont presque toujours mélés avec elles ; on ne doit, en outre, les employer que lors- qu’elles sont parfaitement sèches. L'écorce de différents arbres, tels que l’Orme, le Til- leul, le Mürier à papier, les copeaux de bois de Saule, de Peuplier, de Conifères peuvent également servir à faire des mannequins, ainsi que le Liège qui n’est point atta- qué par les insectes, mais qui est beaucoup plus diffi- cile à manier que les autres substances. On emploie aussi le poil ou la laine de différents ani- maux, mais ces produits attirent les insectes. La sciure de bois, associée au foin, est aussi très commode, Ori à tenté d'employer le mastic, le plétre et l'argile mais non seulement ces matières donnent au corps des formes peu élégantes, mais elles se fendent, éclatent en sèchant et déchirent souvent la peau. Difficultés accidentelles. — 1° Quand un oiseau présente sur la tête ou le cou des crêtes ou des caroncules, il faut étendre les premières et les soutenir suivant leur position entre deux cartes fixées par des épingles ; quand ces membranes sont sèches on leur rend leurs couleurs primitives en les peignant à l'essence, à l’huile ou à la cire. Ce dernier mode est même préférable, parce qu'il est appelé à raviver un peu de cette ampleur perdue par la dessiccation. On emploie généralement une composi- tion faite avec le noù d'ivoire, le blanc de plomb et le ver- millon. Ces trois couleurs mélangées en proportions différentes, donnent une certaine gamme de rouge dans les limites de laquelle on peut renger presque toutesles couleurs rouges que présentent les parties du corps de l'oiseau dont on veut rafraîchir la couleur. Avec l’ocre jaune, le jaune d’or ou la gomme-gulte on obtient les cou- leurs jaunes. On les dissout dans l'essence de térében- thine et on ajoute du vernis. Lorsque les couleurs dont on a enduit les différentes parties sont sèches, on y passe une couche de vernis qui sert à leur donner du lustre et à éloigner les insectes. 46 LE NATURALISTE On peut aussi couper les crêtes et les caroncules et les remplacer par des imitations en cire ou en mastic coloré. Cétte préparation produit plus d’effet, mais elle a l’incon- convénient d’être d’une extrême fragilité. 2° Un assez grand nombre d’Oiseaux ont la face, le cou, le tour des yeux ornés de membranes colorées qui per- dent leurs couleurs pendant la dessiccation : on en ré- tablira les nuances en les peignant soit à l’essence, soit à la cire et l’on agira de même pour le bec, les tarses et les doigts en prenant garde, pour ces dernières parties de la jambe, d’empâter les scutelles qui les couvrent, 3° Lorsqu'on doit monter de grands Oiseaux, tels que: Pélican, Cygne, Flammant, les fils de fer qu’on emploie Fig. 4. — Pélican. sont déjà d’une telle grosseur qu'il devient fort difficile de les manier. Pour remédier à cette difficulté, on prend un morceau de bois résistant dont on calcule la dimension sur la capacité de l’oiseau, en tenant compte de la position qu’il doit occuper à la hauteur du bassin, on y creuse d'un côté une rainure pour recevoir la tra- verse et de l’autre un trou pour en fixer le bout ; on passe la traverse dans la rainure et on l’y fixe avec des clous, on en recourbe l’extrémité eton enfonce à coup de marteau l'extrémité pointue dans le trou ménagé à cet effet ; on y fixe de même les fers des jambes et celui du croupion ; quant à ceux des ailes on les tord sur la traverse. 4° Dans les Oiseaux à cou très long, tels que Héron, Grue, elc., le bourrage de cette partie serait difficile et rendraitle passage du fer impossible si on procédait pour l'introduire selon la manière ordinaire. Voici comment on opère : le fil de fer de la traverse étant prêt on l’enve- Joppe de filasse longue qu’on enroule jusqu’à ce qu’il ait acquis le volume du cou, on maintient la filasse en l’attachant avec du fil plat, on l’enduit de préservatif dans toute sa longueur et on introduit ce cou artificiel dans la peau du cou qui se trouve par ce moyen bourrée uniformément dans toute sa longueur. 5° Les Palmipèdes: Goélands, Canards, Oies, Cygnes, ete., ont les doigts réunis par une membrane pleine ; d’autres, tels que les Grèbes, ont ces membranes incomplètes et comme échancrées ; quand l'oiseau est monté, on devra avant de le poser sur le plateau, passer d’abord une bonne couche de préservatif sur la partie des mem- branes qui s'applique sur la planche ; ensuite, quand il Fig 2. — Héron. sera fixé, on maintiendra lesdoigtsécartés en les fixant de distance en distance avec des épingles que l’on reti- rera quand les membranes seront sèches. SD ni) 2 Fig. 3. — Patte de Goéland. Fig. 4. — Patte de Grébe. 6° Il arrive fréquemment qu’un Oiseau perd des plu- mes dans un endroit apparent, dans ce cas si on ne peut dissimuler cette avarie en modifiant la tournure du sujet il faut tâcher de le réparer ; quand on n’a pas immédia- tement dans le sujet que l’on tient les plumes néces- cessaires, onse les procure sur un autre de même espèce et l’on procède de la manière suivante à la restauration du spécimen endommagé : On place l’oiseau sur le télégraphe, on à devant soi dans un carton les plumes auxiliaires, des ciseaux, un petit pinceau, une grande aiguille, des ‘brucelles fines et une colle liquide composée de gomme arabique fondue avec du sucre candi, un peu d’amidon et additionnée d’une petite quantité d'alcool saturé au sublimé. A l’aide des brucelles onsaisit une plume qu’on coupe an ras des barbes avec les ciseaux. De la pointe du pinceau trem- pée dans la colle, on touche la base de cette plume, avec les brucelles on la place sur celles qui bordent l'endroit dénudé, dans la partie inférieure, et on l’y fait adhérer en appuyant légèrement dessus avec l’aiguille, On prend ensuite une seconde plume et on opère de même en l'a- LE NATURALISTE #1 ee justant à côté, de manière à la recouvrir un peu; on fait de même pour les autres plumes que l’on colle par ran- gées en cherchant à imiter la disposition naturelle jus- qu'à ce que l’espace dénudé soit entièrement recou- vert. plumes qui, pendant le montage, s'étaient déplacées et, étant restées rebelles à l’action des brucelles, avaient dû être arrachées. T° Nous ayons indiqué comment on montait un oiseau en chair, c’est-à-dire fraichement dépouillé, mais lors- qu’il s’agit d’un oiseau conservé en peau, cette opération présente de grandes difficultés pour les débutants, sou- vent l'oiseau est en peau depuis longtemps, surtout ceux qui sont expédiées de l'étranger, il est nécessaire alors de ramollir la peau ; on se procure une caisse fermant à couvercle, dont le fond et les côtés pourront être dou- blés de zinc et dont les dimensions ne @oivent pas être inférieures à 80 centimètres de longueur sur 50 centi- mètres de largeur et 20 de profondeur ; on la remplit au 3/4 de sable oude sablon finmouillé, mais non dé- trempé ; on prend la peau qu’on veut ramollir, on coupe les points de suture s’il en existe, on écarte les bords de l'ouverture en évitant de la forcer et avec des brucelles on la vide complètement, de la tête au coccyx, des matières dont elle a été primitivement bourrée (1),on prend du sable . humide, on en remplit avec précaution le corps de loi- seau en le faisant pénétrer jusqu'au crâne, on enveloppe hermétiquement la peau dans un linge sec, à l'exception despattes qui ne doivent pas étre couvertes; on dispose dans le sable de la caisse une place d’une profondeur ratio- nelle, on y couche l'oiseau disposé comme nous venons de le dire, on le recouvre d’une couche de sable d’une épaisseur suffisante, on ferme la caisse et on l’abandonne jusqu’à ce qu'on juge que la peau a acquis un degré de ramollissement permettant de la monter, douze heures suffisent pour les petites espèces, vingt-quatre sont né- cessaires pour d’autres, les grosses espèces exigent un séjour de trois à quatre jours dans la caisse, Quand on a jugé le temps suffisant pour la pénétration du derme par l'humidité, on écarte le sable, on retire l’oi- seau, on fait tomber le sable dont on l’a rempli, on enlève l’étoupe des jambes, on passe sur les tibias et sur toute la face interne de la peau une couche de préser- vatif, puis on bourre et on passe les fers comme nous Pavons déjà dit. 8° Il arrive fréquemment que, pendant le ramollisse- ment, le bec ou les ongles s’altèrent et s’écaillent sous l'influence de l'humidité; on pourradissimuler cet acci- dent au moyen d’une couche de peinture, lorsque l’oiseau sera monté ; mais il est préférable d’énduire le bec et les ongles de graisse avant de mettre le sujet ramollir, on empêche ainsi l'humidité de le pénétrer et de le faire écailler. 9° Il n’est pas rare de voir l’épiderme des tarses tomber par place, comme aussi de rencontrer dans les mêmes parties des lésions profondes qui exigent une réparation : dans le premier cas, on peut essayer de déguiser cette altération en taillant de petits morceaux de baudruche dans la forme des scutelles détruites et que l’on colle ensuite les uns sur les autres dans la disposition qu’elles (1) En débourrant la peau il est prudent de prendre quelques précautions : la poussière provenant du préservatif et renfer- mant de l’arsenic est dangereuse à respirer. On procède de la même manière pour recoller les ——_——."…—— — —— ————_——…————…—…—…"…”…" — a ———"—"———— —— — —"— ——— _— = —— — 2 — ont naturellement; dans le second cas on peut bou- cher les déchirures au moyen d’un mastic composé de : Cire commune, ...... . 250 grammes Saindoux....... ee 00 » RÉSINEN PR 65 » Blanc d'Espagne...... 40 » On fait chauffer d’abord ensemble la cire et le sain- doux, on y ajoute ensuite la résine, puis le blanc d’Es- pagne; on se sert de ce mélange quand il est presque refroidi. Si on le trouve trop gras, on le corrigera de ce défaut par l’adjonction d’une plus forte quantité de blanc d'Espagne. 10° On monte généralement les oiseaux dans la position du repos, parce qu'ils occupent ainsi moins de place dans une collection; mais, si on veut les disposer avec les ailes étendues, voici comment on doit procéder : On prend un morceau de fil de fer que l’on courbe en demi-cercle, on fait entrer une de ses pointes dans les os de l’avant-bras et, pour plus de solidité, on les fait un peu ressortir à l'articulation de l’humérus et du cubitus, où on les courbe un peu en crochet; on prend de la filasse longue et l’on garnit parfaitement les os de l’avant- bras et Le fil de fer dans toute leur longueur, en tournant la filasse autour et en en mettant une bonne quantité que l’on serre fortement; nous n’avons pas besoin de dire qu’il faut détacher les cubitus s'ils ont été attachés en mettant en peau. Par cette méthode on étend les ailes autant qu'il est nécessaire en ouvrant plus ou moins le demi- cercle de fil de fer dont les deux côtés remplacent la posi- tion de l’humérus qui a été enlevée. Quand l'oiseau est placé sur le dos, la traverse de la tête doit passer sur le fil de fer des aïles et s'y appuyer, c’est-à-dire que cette traverse ne passera pas entre la peau du dos et ce fil de fer, mais entre celui-ci et la peau du ventre. (A suivre.) A. (RANGER. SUR L'ALIMENTATION DES BÉROË Les Cténophores sont des animaux marins de la série des Polypes dont la forme est assez variable suivant les ordres, mais qui sont remarquables par la présence de huit rangées de palettes vibratiles servant à ces êtres d'organes locomoteurs ; ils se distinguent aussi par la grande transparence de leur corps. Sur les côtes de la Manche, on rencontre assez abondamment les genres Cydippe et Béroë; les Cydippes ont une forme ovoide avec une bouche étroite, tandis que les Béroës sont al- longés, presque cylindriques, avec une large ouverture buccale. Les Cydippes servent souvent de proie aux Béroës, qui n'hésitent pas à s'attaquer à des individus plus gros: qu'eux; j'ai été témoin de ce fait au laboratoire maritime. du Muséum d'histoire naturelle de Saint-Waast la-Hougue: (Manche), dirigé par M.le professeur Ed. Perrier: comme cette particularité des mœurs du Béroë est, sinonignorée, du moins peu connue, je crois intéressant d'appeler sur elle l’attention des naturalistes. J'avais réuni dans un grand vase de verre un certain nombre d'individus des deux genres que je viens de men- tionner, et j'étais occupé à admirer ces élégants ani- 4 LE NATURALISTE a maux, les magnifiques reflets variés de leurs palettes, | plus tari, le vorace animal avala un autre Cydippe qui lorsqu'un Béroë s’approcha d’un Cydippe plus volumi- neux que lui, et se fixa à lui par sa large ouverture L’Alimentation des Beroë. fut digéré tout aussi rapidement. Si J'ai cru devoir rapporter tout au long cette observa- buccale. Peu à peu celle-ci s'agrandit, ses lèvres progres- | tion, c’est pour insister sur la remarquable puissance sèrent sur le corps du Cydippe qui finalement fut tout entier englouti dans la large poche gastrique de son ennemi dont la bouche revint bientôt à sa dimension normale ; cette Jlaborieuse opération ne dura pas plus d’un quart d'heure, Pendant une demi-heure encore le Cydippe resta vivant: on distinguait facilement l’agita- tion de ses palettes à travers le Béroë distendu. J'isolai le Béroë dans un petit flacon et'je pus constater qu’au bout de quatre heures, il avait entièrement digéré sa proie, et était revenu à son volume-primitif. Deux jours assimilatrice d'êtres dont l’appareil digestif est des plus: simples, puissance qui leur permet de s’incorporer d'énormes proies dans un laps de temps très court. A. Goux. CHRONIQUE Mus&um d’histoire naturelle,— M, le profes- seur Emile Blanchard fera, le lundi 19 février 1894, à une heure, dans les nouvelles galeries de Zoologie du Muséum d'histoire naturelle de Paris,une visite publique iux collections des Lépidoptères. LE NATURALISTE LIVRES NOUVEAUX Les Némertiens. M. le Dr Joubin, professeur à la Faculté des sciences de Rennes, vient de faire paraître un livre qui ne peut manquer d’intéresser les zoologistes. Cet ouvrage donne la description de la plupart des espèces de Némertiens de nos mers et celles des eaux douces de France. De très belles planches en couleur donnent un véritable portrait des spécimens les plus remar- quables et, dans le texte, des figures intercalées font comprendre les particularités de structure de ces vers. Le livre de M. Joubin établit d’une manière très claire le résumé des connaissances précises que nous possédons aujour- d'hui au sujet de la répartition géographique, de l’organisation et de la classification des Némertes. Il doit prendre place dans la bibliothèque de tous les naturalistes qui sont soucieux de se tenir au courant des progrès de la zoologie. La collection dont fait partie cette histoire des Némertiens est publiée sous le titre de Faune française, par MM. Raphaël Blanchard et Jules de Guerne. RAS. Les Cultures sur le litloral de la Méditerranée (Provence, Ligurie, Algérie), par le Dr E. Sauvaico. Introduction par M. Naupin (1 vol. in-16 de 316 pages avec 115 figures, cart. Prix : 4fr., franco, 4 fr. 40 (en vente aux bureaux du Journal). Il était temps que l’horticulture du Midi trouvât un inter- prète capable d’en donner un fidèle tableau et de diriger ceux qui, de plus en plus nombreux, viennent de toutes les parties de la France et même de l’étranger, simples amateurs ou hor- ticulteurs de profession, exercer l’art horticole sous le beau climat méditerranéen. Aïnsi que le dit M. Naudin (de l’Institut), dans son introduc- tion, le livre du Dr Sauvaigo sera le guide indispensable du botaniste, de l'amateur de jardin et de l’horticulteur, dans cette région privilégiée du Midi. Dans un premier chapitre, l’auteur décrit les plantes décora- tives et commerciales des jardins du littoral méditerranéen, in- dique les types les plus répandus, leur emploi et leur mode de culture ordinaire et intensive. S Le deuxième chapitre est consacré à l’étude des plantes à fruits exotiques, étude toute nouvelle qui mérite d'appeler l’at- tention des acclimateurs et des commercants. Le troisième chapitre traite de la culture des plantes à par- fums qui tend à prendre une extension importante en Algérie. Les plantes potagères et les arbres fruitiers indigènes font l'objet des quatrième et cinquième chapitres. On y passe en revue la constitution du sol, les opérations culturales, les meil- leures variétés de plantes, les insectes nuisibles, les maladies les plus redoutables. De nombreuses et belles figures aident à l'intelligence du texte clairement écrit par un homme tout à fait compétent. Le Microscope el ses applicalions. M. le Dr Beauregard vient de publier un petit livre intitulé « le Microscope et ses applications», qui ne peut manquer d’intéresser les personnes qui s’occupent d'histoire naturelle. En. prenant pour guide cet ouvrage élémentaire, les débutants pourront apprendre à se servir du microscope, à faire de très bonnes préparations microscopiques et à reconnaître les éléments cellulaires ou les organismes inférieurs animaux et vé- gétaux ; les naturalistes déjà expérimentés y trouveront un aide- mémoire très précis et d’une clarté parfaite. M. le Dr Beaure- gard, professeur à l'École supérieure de Pharmacie et assis- tant au Muséum, est d'ailleurs connu par des ouvrages de plus grande importance; sa compétence en pareille matiôro n'est plus à établir, nous pouvons donc à tous égards recommander son livre. RSA. L'âge du cheval et des principaux animaux domestiques, äne, mulet, bœuf, mouton, chèvre, chien, porc, oiseaux de basse- cour et de volière, par M. MARCELIN Dupoxr. Voici un ouvragé bien fait, bien compris et, qui mieux est, pratique. Il est très difficile, en effet, de préciser l’âge de nos animaux domestiques; pour reconnaître sûrement l’âge de telle ou telle bête domestique, acheteurs et amateurs sont souvent bien embarrassés, et cela peut avoir des conséquences bien désagréables. Lorsque le minitsère de la guerre fait procéder à 49) l'inspection et au classement des chevaux et mulets suscep- tibles d’être requis pour l’armée, les propriétaires sont tenusde déclarer, chaque année, le nombre et le signalement des sujets qu'ils possèdent : toute fausse déclaration étant sévèrement: punie. L’étude de l’âge du cheval, du mulet, etc., s'impose: donc. Ce qu'il manquait, c'est un manuel, avec figures, auquel on put se reporter, sans avoir à compulser un nombre énorme de gros ouvrages, pour ne pas toujours trouver: um renseisnement précis. Le volume de M. Marcelin Dupont ré- pond à toutes les attentes, et nous ne saurions trop féliciter l’auteur du service qu’il rend à tous. Ajoutons que ce volume comporte 30 planches en couleurs et 6 planches noires (4). Le Chat, zoologie, origine, historique, mœurs, habitudes; races, anatomie, maladies, jurisprudence, par M. A. Lan- DRIN (2). Le chat est un animal peu aimé généralement, mais il de- mande peut-être à être un peu mieux connu. L’ouvrage de: M. Landrin permettra à tous de se faire une idée juste sur cet animal domestique. L'auteur étudie successivement les caractères zoologiques du chat, les légendes sur son origine, ses habitudes, ses. mœurs, etc.; ses amis, ses ennemis, son intelligence, etc.,,ses maladies. C’est en un mot un traité complet du chat rédigé en un style agréable; où tout se. trouve condensé en moins de 300 pages. OFFRES ET DEMANDES — M. A. Mœbhlenbruck, à Morat (Suisse), offre em échange des fossiles déterminés contre insectes, co- quilles, reptiles, etc. — Vient de paraître : Cataloque des Lépidoptères de France, par le D' Sériziat, prix : 1 fr. 25 (Les Fils d’Émile. Deyrolle, libraires-éditeurs). — M. G. Rogeron, à l’Arceau, près Angers, offre en échange des Lépidoptères; liste sur demande. — Les Fils d'Émile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris, adressent sur demande des lots à choisir de Papillons européens et exotiques, à prix très modérés (remises suivant quantité). ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 20 novembre 4893. — M. Cu. Roucer pré- sente des planches phototypiques,reproduisantises préparations: des plaques terminales des nerfs moteurs des muscles striés, chez le Coluber natrix etle Lacerta ocellata. — M. Janer an- nonce qu’il a découvert un nouveau Nématode dans les glandes pharyngiennes des Fourmis, et donne une figure, montrant le mode de parasitisme de ces vers, que M: de Lacaze-Duthiers propose de nommer Pelodera Janeti. — M. Poucser entretient l'Académie du polymorphisme du Peridinium acuminatum (Ehr.) et joint à sa note une figure schématique représentant huit formes différentes de ce Péridinien. — MM. Durarc Em Mrazec adressent un apercu de la constitution géologique de l'extrémité nord-est du massif du Mont-Blanc, et M. Hans Scnarpr explique l’origine des Alpes du Chablais en Savoie et en Suisse. La séance est levée après un exposé de la: décou- verte, par MM. Giron er MasséNar, d'un nouvelatelier préhis- torique magdalénien dans la vallée de la Vézère. Séance du 2% novembre.— M. Dissarp étudie les varta- tions de la respiration et de la transpiration chez divers Batraciens, et conclut qu'elles sont fonctions déterminantes de l'habitat, aquatique ou terrestre. — Un: nouveau, genre de Poisson voisin des Fierasfer a été découvert aux Carolines, . par M. Marcue. M. Varccanr le décrit sous le nom de | Rhizoikelicus carolinensis. — M. Ep». Perrier présente le | (t1 Un br., prix 6 francs; franco 6 fr. 40 (en vente aux | bureaux du journal). (2) 4 vol. in-8°, br., prix 3 fr. 50; franco, 3 fr. 85 (en vente aux bureaux du journal): 50 LE NATURALISTE résumé des observations de M. Borpas sur les parties consti- tutives de l’appareil génital mâle des Hyménoptères (Abeilles, Guëpes) : et M. Mizxe-Epwarps remet une note de M. Peyrou- REAU sur l’anatomie et le développement de l’armure génitale femelle des Orthoptères (Periplanela americana.) — M. Gui- GNARD étend ses conclusions sur la localisation des principes actifs des Crucifères, des Capparidées et des Tropéolées, à la petite famille des Limmanthées. — M. BRAEMER poursuit les mêmes recherches que M. Guignard dans différentes plantes de la famille des Cucurbitacés et fait remarquer que, sous ce rapport, ces plantes se rapprochent des Campanulacées. — M. CosranTIN préconise pour la désinfection des carrières à champignon, l’emploi de l’acide sulfureux et du lysol pulvérisé. — Finalement, M. Bapoureau énumère les preuves et explique la cause du mouvement lent ascensionnel de la Scandinavie. Séance du 22 janvier 4894. — M. L. Ranvier poursui- vant ses études sur l’organisation histologique et sur le méca- nisme de la sécrétion cellulaire des glandes, entretient l’Aca- démie des résultats que lui ont procurés l'étude de la glande granuleuse sous-maxillaire du rat (mus decumanus.) — Ces glandes au lieu de sécréter de l’eau et du mucus, comme les glandes muqueuses, sécrètent de l’eau ct de la diastase — Les vacuoles contiennent de l’eau dans les cellules muqueuses; cette eau, en s'échappant de la cellule, entraine du mucigène et forme du mucus. Il est probable que l’eau des vacuoles des cellules granuleuses sort aussi de la cellule en entraînant de la diastase élaborée par le protoplasma cellulaire. L’auteur, dans cette courte note, indique brièvement la techique ingénieuse au moyen de laquelle il a, comme il a le secret de le faire, su écarter les obstables nombreux qui jusqu’à maintenant avaient rendu cette étude impossible. — M. de Lacaze-Duthiers annonce à l'Académie que, grâce à la libéralité du prince Roland Bonaparte, qui a mis à sa disposition une somme de 50 000 francs, il lui a été possible de faire construire un bateau avec lequel il compte explorer et dresser la carte faunique de la région comprise entre le cap Creux et le cap Béar; ce travail a déjà été entrepris par M. G. Pruvot, qui, dans une note suc- cincte, en présentera à l’Académie les premiers résultats. — M. I. de Rey-Pailhade, à la suite d'études entreprises sur les propriétés chimiques de l'extrait alcoolique de levure de bière, demontre que les principes immédiats eux-mêmes produisent les phénomênes d'absorption d'oxygène et de formation d’acide carbonique, lorsque ces principes ont été extraits par des dis- solvants convenables. Ces effets paraissent donc indépendants de tout élément figuré. — M. G. Pruvot présente à l’Académie une carte de la région maritime qu’il a explorée d’une superficie de 1700 kilomètres carrés; cette étude, poursuivie pendant les mois d’août et octobre 1893, comprend la région comprise entre les caps Creux et Béar, ct peut se diviser en quatre zones 19 une zone littorale étroite à Posidonies jusqu'4 40 mètres: 20 une zone de la vase grise côlière de 40 mètres à 90 mètres; 30 la zone des graviers du large jusqu’à 250 mètres de profon- deur ; 4° enfin la zone de la vase profonde à partir de 250 mètres; du côté du plateau espagnol la vase existe seule montrant d'emblée les mêmes caractères que ceux de la vase profonde. — M. S. Jourdain présente quelques observations à la suite de la note de MM. Bertrand et Phisalix, il croit pouvoir généraliser les observations par eux faites. En effet, suivant lés observations faites par M. Jourdain, Tioyidonotus Vipérinus, Elaphis Æscu- lapii, Coronella lævis, Rinachis scalaris, possèdent une sem- blable immunité au venin de la vipère; il semble donc à M. Jourdain que ces animaux et probablement tous les Ophi- diens, possèdent un appareil vénénifique: —M. L. Vaillant, à la suite de l’étude de nombreux spécimens de poissons d’eau douce provenant des récoltes de M.Chaper à Bornéo,'peut porter à 322 le nombre des poissons actuellement connus provenant de cette ile. — Sur ces poissons 72 sont des espèces spéciales à la grande ile. 126 existent sur d’auires points de l'archipel malais, 112 sur ces îles et le continent, enfin 12 seulement sont com- munes à la grande ile et au continent. — M. Gustave Chau- veaud signale à l’Académie un moyen d’assurer et de rendre très hâtive la germination des vignes. — Ce procédé consiste en la décortication de la pointe du bec de la graine qui supprime l'obstacle qui s'oppose à la sortie de la plantule. — M. Marcel Bertrand, d’après les études qu'il poursuit depuis quatre ans en Maurienne et en Tarentaise, arrive à ces conclusions sur la structure des Alpes francaises : 40 les Alpes françaises sont construites en éventail, 2° les plis sont amygdaloïdes ou en chapelets, 3° enfin, à l’est de la bande houillère, le métamor- phisme va en croissant de l'ouest à l’est. — M. Dembré présente à l’Académie une note de M. Zücher sur les lois des plissements de l'écorce terrestre. Séance du 29 janvier. — M. Pierre Lesage, de l'étude du rapport qui existe entre la présence dans les feuilles du tissu en palissade avec la transpiration, conclut que, dans tous les cas, on se trouve en présence de feuilles menacées de trop trans- pirer, qui se modifient : ainsi donc on peut voir dans le tissu palissadique l’un des appareils qu’emploie la plante pour se pro- tèger contre une trop grande transpiration. — M. Marcel Ber- lrand soumet à l'Académie une carte de France sur laquelle se trouve tracés les plis synclinaux paléozoïques et tertiaires — « Toute l’histoire géologique de la France, dit M. Marcel Ber- trand, est dans une dépendance étroite de ces lignes, et comme la sédimentation se montre en rapport direct avec les mouve- ments du sol, l'étude seule de la composition des couches, de leurs épaisseurs et de leurs faunes, si elles étaient partout connues, permettrait, en faisant une complète abstraction de leurs allures et de leurs plissements, de retrouver et de tracer le même réseau » double orthogonal de parallèles et de méri- diens. — M. Paul Girod et P. Gautier fixent l’âge du squelette humain découvert dans les formations éruptives de Gravenoir (Puy-de-Dôme) comme correspondant à la formation des argiles sous-lavique de la route de Beaumont, c'est-à-dire comme appartenant à l’époque des dépôts post-glaciaires de l’âge du Renne. A. Eug. MaLarD. BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE 39. Wagner, Wold. Etude sur l’activité du cœur chez les Araignées. ; Ann. des Sci. Nat. Zool. 1893, pp. 320-324. 40. Van Bambeke. Ch. Contributions à l’histoire de la constitution de l’œuf. — Elimination d’éléments nucléaires dans l’œuf ovarien de Scorpæna scrofa L. PI. V-VI. : Archives de Biol. 1893, pp. 89-124. a AA. Veckenstedt, Edm. Das wilde, heilige und Gebrau- chsfeuer. Zeilschr. für Natumwiss. 1893, pp. 191-269. 42. Werner, Franz. Wissenschafiliche Mittheïlungen 1. Zur Herpetologie von Bosnien. Zoolog. Anzeiger. 1893, pp. 421-426. 43. Werner, Franz. Untersuchungen über die Zeichnunz der Wirbelthiere. PI. XIV-XVI. Zool. Jahrbucher. system. 1893, pp. 365-410. 44. Whitehead, John. A Review of the Species of the Family Pittidæ. Ibis. 1893, pp. 488-508. BOTANIQUE 45. Baker, E.-G. Synopsis of Genera and Species of Malvæ (fin). Journ..of Bol. 1893, pp. 361-368. 46. Bonnier, G. Recherches sur PL I-II. Ann. Sci. Nat. Bot. XVIII. 1892, pp. 1-31. 4%. Brick, C. Ucber Nectria cinnabarina (Tode) Fr. Jahrb. Hamburg. Wiss. Anst. X. 1893, pp. 111-124. 48. Chodat, R. Monographia polygalacearum. 2€ Partie. 23 PI. Mém. Soc. Sci. Phy.et Wat. Genève. XXXI. 1892-1893, . 00. A9. RAELER A. Beiträge zur Flora von Afrika. Engler, Scrophulariaceæ. PI, HI. — Gesneriaceæ. PI. IV-V. — Icacinaceæ. Hallier, Convolvulaceæ. Gürke, Flacourtiaceæ-Oncobeæ, PI. VI-VII. — Verbenaceæ. Bolan. Jahrbücher. XVIII. 1893, pp. 65-183. G,. MaALLOIZEL. la chaleur végétale. : EE EE ER SERRE AUTRE OC Le Gérant: ÉmizEe DEYROLLE. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. tn. Share), =» LL M 16 ANNÉE LE PILA BIBRACTENSIS Sous ce nom, MM. C. Eg. Bertrand et Bernard Renault désignent une algue permienne dont les débrisaccumulés constituent pour une très notable partie le boghead d’Autun et de plusieurs autres localités et qui mérite par conséquent une considération très particulière. Le Pila est une algue gélatineuse dont le thalle ellip- soïde, multicellulaire, estimmédiatement reconnaissable au microscope et présente en lame mince l’aspect radié indiqué par la figure 1. D’après les savants auteurs auxquels il faut emprunter les termes mêmes de cette description sommaire : ces _thallesisolés ou groupés en bancs d'épaisseur variable sont empilés en couches horizontales dans le boghead d’Au- fab Un fait spécialement digne d'intérêt c’est que, contrai- rement à ce qui arrive souvent pour les masses gélosiques Fig: 4. -— Coupe mince de boghead montrant les thalles multi- cellulaires du Pila bibractensis, grossissement de 90 dia- mètres. et pour les matières gélifiées enfouies dans les mêmes conditions, les thalles des Pilas n’ont pas été minéralisés par la calcite d’imprégnation. Cette matièrecommencait seulement à pénétrer les surfaces des thalles età s’y loca- liser lorsque la compression de la masse s'est opérée. « Les détails de la structure des Pilas, ajoutent les auteurs, mous ont été conservés non par le calcite, mais par un mode spécial de conservation de la matière gélosique et par sa tinction partielle par des corps bruns condensés provenant de l’altération de la gelée houillère. Ces corps bruns condensés ont d’abord teint la surface des thalles et le réseau de lamelles moyennes, puis suivant ces lamelles moyennes, ils ont gagné peu à peu de la péri- phérie vers le centre. Le nombre des Pilas APR dans le combustible est vraiment énorme. Dans un échantillon type provenant du gisement des Thélots on a compté 166 lits d'algues dans une épaisseur de 24 millimètres. Parmi ces lits, 56 avaient de 2 à 9 rangs de thalles, 43 n’avaient qu’un seul rang, 67 étaient formés de Pilas isolés. En admettant la même richesse pour toute l'épaisseur du dépôt, ce qui est justifié par l'examen d’échautillons pris à diverses hauteurs, la couche de boghead d'Autun qui mesure en moyenne 24 à 25 centimètres représente une accumu- Le Naturaliste, 46, ruc du Bac. Paris. 2% SÉRIE — N° 16S ler MARS 1894 | lation de 1,660 à 1,826 lits de Pilas noyés dans la matière fondamentale du dépôt. . Du reste, lorsqu'on suit horizontalement un banc de Pilas on voit qu’en un certain point il présente quatre ou cinq rangs de thalles,alors qu'un peu plusloin ilest formé de deux rangs seulement ou même d’un seul rang. Le banc peut s’'interrompre et au même niveau nous trou- vons des Pilas ‘isolés ou seulement la matière fonda- mentale du dépôt. Là où les Pilas sont abondants leurs thalles peuvent former jusqu'aux 755 millièmes de la masse totale, En ces points, où la inatière fondamentale et l'argile n’inter- viennent que pour 245 millièmes, un centimètre cube de boghead contient plus de deux cent cinquante mille ‘halles. Il faut du reste ajouter que les thalles des Pilas ne constituent pas seulement des couches dans les schistes. En bien des points des environs de Margenne on trouve fréquemment, dans la partie tout à fait supérieure de Ja RS Fig. 2. — Boghead de Margenne contenant des concrétions sili- ceuses remplies de thalles de Pilas, moitié de la grandeur na- turelle. couche de boghead, voire même à la surface de celle-ci et faisant alors saïllie dans les schistes bitumineux, des no- dules siliceux ovoïdes de longueur variable (fig. 2). M. Re- nault en décrit de 35 à 120 millimètres de longueur avec une largeur moyenne de 20 millimètres et une hauteur de 30 millimètres. La forme ovoide très constante et spéciale des premiers nodules, ainsi que leur cassure presque homogène ont fait penser d’abord à des copro- lithes ; mais l'hypothèse ne s’accommode pasde l’orienta- tion de ces corps dans la couche, car elle ne correspond pas à leur maximum de stabilité. Ce sont évidemment des corps formés in situ. On reconnaît au microscope que, tout comme le boghead quiles entoure, les con- crétions siliceuses de Margenne sont exclusivement formées de bancs de Pilas et de grains de pollen noyés dans une substance fondamentale, mais ici ces restes végétaux sont fortement gonflés et plus ou moins pro- fondément modifiés. Cependantla disposition des bancs des Pilas dans les concrétions est intimement liée à celle des bancs dans le boghead voisin, et l’étude très minutieuse qu’en ont faite MM. Renault et Bertrand les conduisent à admettre que ces concrétions sont dues à une localisation de la silice en certains points des bancs de ÉCRAN >2 LE NATURALISTE Suivant eux, les eaux qui ont amené la silice ont pénétré dans le boghead postérieurement à la compres- sion des bancs. Elles ont pénétré par les fissures de retrait du combustible complètement solidifié. Sous l’action de ces eaux siliceuses le boghead s’est lentement gonflé de part et d'autre de la fente de pénétration et en se gon- flant les lits de pilas ont pris l'orientation que nous leur voyons dans les concrétions. Les thalles et les grains de pollen ont aussi pris part à ce gonflement, La silice s’est localisée dans les thalles en isolant leurs masses protoplasmiques puis en formant des sphérolithes de calcédoine dans les plus fortement gonflés. Avec les pilas, le boghead d’Autun renferme beaucoup de grains de pollen. MM. Renault et Bertrand en comp- tent de 25 000 à 80 000 par centimètre cube. Leur mesure suffit pour montrer l'importance des pluies de pollen à l’époque du dépôt des roches qui les contiennent. L’im- mense majorité de ces grains s’est vidée et ne consiste plus que dans le nembrane extérieure. Pourtant on en ren. contre où l’intine a subsisté : elle est très brune et très altérée et l'identité des ornementations et des dimensions des exines s’ajoutant à ce résultat, les auteurs regardent comme tout à fait vraisemblable que le pollen de boghead provient de Cordaïte. Cette intéressante étude du boghead d’Autun conduit à y voir une couche formée dans des eaux brunes peu profondes, analogues à celles de certains points des ter- ritoires Amazoniens où MM. Marcano et Muntz les ont étudiées récemment, Dans leur voisinage devaient exister des forêts de Cordaites dont l’abondante floraison don- nait lieu à de véritables pluies de pollen. Au moment de la formation du boghead les eaux ont dù arriver moins abondantes, la surface du lac d'Autun a pu être envahie par la végétation et ces alternatives paraissent s'être renouvelée plusieurs fois sur une surface progressivement décroissante. En somme le travail de MM. Renault et Bertrand ren- ferme une foule de faits du plus haut intérêt et nous n'avons pas la prétention d’en avoir donné une idée complète à nos lecteurs. Ils le trouveront in extenso avec deux planches à l’appui dans le sixième volume du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. Stanislas MEUNIER. EFFETS DE LA CULTURE sur une plante Montagnarde Espagnole Valeriana longiflora Willk. Sert, p. 69 ; non Regel, Rhizome épais à rameaux ascendants, dénudés à la base, subéreux, portantles cicatrices desfeuilles détruites, terminés par des tiges plus ou moins raccourcies, très feuillées, à feuilles petites, fragiles, un peu charnues, assez longuement pétiolées, exactement cordiformes. Cymes florales appauvries, obscurément dichotomes ; bractées glabres, beaucoup plus courtes que l’achaine comprimée portant une côte filiforme sur une face et trois côtes très rapprochées sur l’autre, Les graines de cette plante, semées, en serre, ont pro- duit la seconde année des touffes cespiteuses à feuilles et tiges trèsnombreuses, différant sensiblementde celles de la plante sauvage, Les tiges étaient très feuillées, un peu plus longues que les feuilles radicales à inflores- cence assez fournie, trichotome. Les feuilles très longue- ment pétiolées avaient un limbe elliptique oblongentier ou à peine ondulé. Les fleurs d’un rose pâle, d’une odeur douce et agréable. ont un tube gréle de 7 à8 millimètres et un limbe étalé de 5 millimètres environ. Comparée à la forme cultivée à Valleyres que je dois à l’obligeance de M. Autran, notre plante diffère totale- ment par son inflorescence nullement scapiforme et le tube de la corolle beaucoup plus court quoique aussi grêle. Elle diffère en outre de tous les autres Valeriana par la gracilité etla longueur de ce même tube, Le calice reste enroulé et comme charnu après la floraison. Ainsi le Valeriana longiflora peut se présenter sous trois formes qu'il est presque impossible de rapporter à la même espèce si on n’en a pas suivi la genèse: la forme sauvage, la forme cultivée en Suisse sur les murs de Valleyres et enfinles touffes magnifiques que j’ai ob- tenues dans ma serre; ce qui prouve combien, dans les descriptions, il faut se méfier des formes cultivées; ilest vrai qu'on trouve rarement un pareil polymorphisme. Hab. Cette plante croît en Espagne au monastère de San-Juan de la Peña près Jaca (Willkomm), — à la Er- mita de Anié (Bubani), d’après un exemplaire du Mu- séum. — Enfin je l'ai trouvée dansles fentes desrochers de la sierra de Guara près Huesca le 20 juin 1892. Le Va- leriana longiflora paraît être une plante exclusivement aragonnaise. AUGUSTE DE COINCY. Recherche et préparation des Üiseaux (Suite.) Collection ornithologique. — Les Collections d'oiseaux doivent être renfermées dans des vitrines fer- mant hermétiquement et placées dans un local bien sec; les sujets sont disposés sur des supports peints en blanc, comme l’intérieur des armoires. On évite d'employer pour supports des branches naturelles qui tiennent beaucoup trop de place; les Grimpeurs font seul exception et se placent ordinairement sur des portions de branches revêtues de leur écorce et inclinées plus ou moins obli- quement sur une rondelle tournée d’une grandeur pro- portionnelle; on peut aussi disposer les grands oiseaux de proie sur de grosses branches ou sur une souche d'arbre. On doit réunir autant que possible, des sujets mâle et femelle, de chaque espèce, le plumage variant beaucoup dans chaque sexe. Les collections d'oiseaux sont exposées aux ravages des insectes, comme les collections entomologiques : les moyens de préservation que nous avons indiqués au cha- pitre des Coléoptères peuvent être employés également pour les oiseaux; on doit surtout visiter fréquemment ses vitrines et l’on reconnaîtra le plus souvent qu'un oiseau est attaqué aux débris tombés au-dessous de lui; mais il ne faut pas attendre cette preuve évidente de la présence de l'ennemi : au commencement de mai et à la fin de septembre, il faut visiter les vitrines, en retirer les sujets, les frapper doucement avec une baleine ou simplement avec la main; ensuite, au moyen d’un compte-gouttes, on administre de l'essence minérale rectifiée (huile de pétrole distillée) à tous indistinctement, dans les narines, aux jointures, à l'anus, au croupion. Si on emploie du LE NATURALISTE 53 mercure pour la conservation, cette opération n’est pas indispensable ; maïs il faut veiller à ce que le mercure soit toujours en certaine quantité dans le récipient. Si, malgré les précautions prises, un oiseau est attaqué par les insectes, on prend une longue aiguille à tricoter, on soulève les plumes aux endroits que l’on suppose endom- magés et, avec un pinceau trempé dans l'essence miné- rale, on touche la peau dans toutes ces parties; on fait ensuite retomber les plumes à leur place et on badigeonne d'essence tout le corps de l’oiseau ; on laisse cette essence s’évaporer à l’air et on replace le sujet en collection lors- qu’il est bien sec. L’essence de térébenthine, très souvent employée pour la préservation des oiseaux, a l'inconvénient de ne pas sécher complètement et de laisser sur le plumage une couche huileuse qui retient la poussière. L'alcool additionné de strichnine ou de sublimé corrosif est d’un emploi efficace, mais d’un usage dangereux; la benzine, l'alcool saturé d’acide phénique, sont d’un em- ploi facile et sans danger: pour s’en servir il suffit d’ar- roser le plumage et de faire sécher le sujet à l'air libre; mais on doit observer que ces liquides sont d’une grande inflammabilité et qu’en raison de leur volatilité on ne doit pas s’en servir dans le voisinage d’une lumière, Pour la détermination des oiseaux les principaux ouvrages à consulter sont : Degland et Gerbe : Ornitho- logie Européenne (1), l'ouvrage de E. Deyrolle; Les oiseaux de France, avec 27 pl. en couleur, formant la troisième partie de l’histoire naturelle de la France (2). Collectiondenids d’oiseaux,— Cette collection est très intéressante, mais elle présente certaines diffi- cultés et exige beaucoup de soins : il faut, autant que possible, se procurer Les nids avec leurs supports et couper seulement les feuilles et les extrémités trop longues des branches ; on fixe alors sur un socle l’extrè- mité inférieure de la branche qui supporte le nid. Plusieurs oiseaux ne forment pas de nid proprement dit, mais ramassent ensemble des herbes qu'ils arran- gent avec plus ou moins de soins; on peut néanmoins conserver ces sortes de coucheltes en creusant la terre tout autour avec une bêche; on enlève tout ensemble le nid avec la terre sur laquelle il se trouve et on l’entoure de plâtre détrempé; celui-ci se durcissant maintient toute la masse; lorsqu'il est sec, on lui donne une teinte terreuse et l’on replace les œufs dans le nid. . Les nids d’hirondelles doivent être détachés avec pré- caution à l’aide d’un couteau et plongés dans la colle fort claire pour leur donner plus de consistance; on les colle ensuite sur des planchettes pour imiter les surfaces sur lesquelles ils étaient placés. Certains nids sont composés de matières laineuses ou garnis de plumes qui attirent les insectes; on les imbibe d'essence minérale, de térébenthine ou de toute autre substance destinée à les préserver ; si leur volume le permet, on peut les enfermer dans une boîte en fer-blanc hermétiquement close et plonger cette boîte pendant dix où quinze minutes dans l’eau bouillante ; on arrosera ensuite le nid d’alcool phéniqué ou mieux encore d'alcool au sublimé. Les nids dont on n’a pu conserver les supports doivent (1) Degland et Gerbe : Ornithologie Européenne ou catalogue descriptif, analylique el raisonné des oïseaux observés en Europe, 2 vol. (2) 1 vol., br. 5 fr. 50, cart. 6 fr. 25. Les fils d’Émile Deyrolle éditeurs, 46, rue du Bac. se placer dans des cuvettes en carton ou dans des cadres vitrés. Il y a des oiseaux qui nichent dans des creux de rochers, sans aucun apprêt; on peut imiter artificielle- ment ces cavités; d’autres, tels que le Martin-pécheur, le Guépier, etc., se creusent des galeries dans la terre; on peut aussi les figurer ; on peut même les enlever, après les avoir dégagées de tous côtés et les avoir imbibées complètement avec de la colle liquide; lorsque celle-ci est sèche, on peut enlever la galerie. Les nids plats de la vlupart des oiseaux terrestres, qui se composent de sable ou de pierres peuvent être imbibés de colle sur place et s’enlèvent ensuite facilement. Quoiqu'une collection de nids soit le complément naturel d’une collection d'oiseaux, il n'est pas prudent de renfermer le tout ensemble dans une même vitrine, les nids, par les matières dont ils se composent, attirent trop facilement les insectes, et il vaut mieux isoler cette collection dans un meuble spécial. (A suivre.) A. GRANGER. Mœurs et Métamorphoses DE L'OTIORYNCHUS PRÆLONGUS FAIRMAIRE Coléoptère du grand groupe des Rhyncophores. 9 Larve : Longueur, 10 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps apode, peu arqué, mou, charnu, blanc jaunâtre, couvert de cils et de spinules, convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure arrondie, atténué à l’extrémité postérieure. Téte petite, ovalaire, d'un beau jaune-citron, lisse avec cils roux épars; bord antérieur noirätre, deux fossettes uniciliées en arrière de ce bord; épistome grand, flavescent, labre semi- orbiculaire, cilié; mandibules larges, cornées, à base rou- ‘geâtre, à extrémité noire et obtusément bidentée ; mächoires droites à lobe frangé de courts cils; palpes maxillaires de deux articles rougeâtres, le basilaire globuleux, le terminal conique; lèvre inférieure semi-elliptique, à suture rougeätre; palpes labiaux de deux articles, le premier cylindrique plus long que le terminal qui est conique ; antennes de deux courts articles rétractiles, jaunâtres, à dernier article globuliforme. Segments thoraciques au nombre de trois s’élargissant d’avant en arrière, le premier couvert d’une large plaque jau- nâtre finement ridée ; deuxième et troisième transverses, courts, formés de deux bourrelets avec rangée transverse de cils. Segments abdominaux au nombre de neuf, diminuant gra- duellement de largeur vers l’extrémité, les six premiers avec tache jaunâtre, divisés en trois bourrelets ciliés et spinuleux, cils et spinules plus denses aux septième et huitième arceaux; neuvième, petit, arrondi, garni de quatre longs cils et de quatre courtes spinules. Le dessous des segments thoraciques porte à chaque arceau un bourrelet médian et denx mamelons tuméfiés garnis de cils, chacun de ces mamelons tenant la place d'une patte et en faisant l'office. Sligmates petits, flaves, à péritrème doré et luisant, la pre- mière paire au bord inférieur du premier segment thoracique, les suivantes au milieu des huit premiers segments abdomi- naux. Cette larve est très lente dans ses mouvements, elle vit sur le Canigou, à l'altitude dé 2500 mètres et au dessus, d’une exis- tence souterraine; c’est dans un sol faiblement gazonné, cou- vert d'une courte végétation, qu'on la trouve, etc’est au milieu d’un fouillis de racines de plantes diverses qu’elle se tient; c’est à l’aide de ses mamelons sous-thoraciques renforcés par les spinules dorsales et ventrales qu'elle exécute les légers déplacements qui lui sont nécessaires pour se transporter d’une racine à l’autre : issue d’une génération pondue à la fin de l’été au bas du collet des racines des plantes nourricières, elle entre de plus en plus profondément dans le sol et se trouve à s 45 ou 20 centimètres de la surface lorsque commencent à D# LE NATURALISTE tomber les premières neiges, ce qui a lieu fin automne: dès lors elle cesse toute alimentation, se pelotonne et tombe en état de léthargie, et c’est ainsi que se passeront pour elle les six longs mois qui séparent octobre de mai, quelquefois sept; — en juin, elle reprend de son activité première, ses appétits augmentant avec l'âge, elle arrive fin juillet à toute son expansion ; à ce mo- ment elle se rapproche de la surface, tasse le sol environnant au moyen de pressions exercées à l’aide de son corps, se faconne une loge oblongue à parois intérieures lisses : ce tra- vail accompli, elle prend position sur l’un de ses côtés, le corps quitte la forme courbe pour devenir droit, la couleur jaunâtre fait place à une teinte blanchâtre, les parties tuméfiées se ré- sorbent et quand tout le travail d'élaboration est accompli, ce qui demande dix à douze jours, à cette forme primitive se subs- titue un être tenant encore à la larve par sa région abdomi- nale, mais appartenant déjà à l'adulte par sa région thoracique et présentant les caractères suivants : Nymphe. À cet endroit, je me vois contraint de faire un retour en arrière et de relever sur mon cahier d'observations journalières la note suivante, n° 20 : « Le 24 août 4890, à 2500 mètres d’altitude. sur le revers oriental du Canigou, je me plaisais à admirer les allures peu farouches d’un joli petit oiseau, le Trichodroma muraria, plus connu sous le nom de Rose des Alpes, et j'allais moi-même sonder les interstices d'un roc au travers desquels l’oiseau avait plusieurs fois plongé son long bec, lorsque le hasard me mit en présence d’un quartier de roc que je pus retourner et grande fut ma surprise d’apercevoir sous le bloc renversé une nymphe de coléoptère appartenant au groupe des Rhyncophores ; à quel genre pouvait donc bien appartenir cette nymphe? L’explica- tion m'en fut bientôt donnée, lorsque, après avoir soulevé d’autres pierres, je trouvai Immatures ou entiérement formés plusieurs exemplaires de l'Ofiorynchus prælongus : je passai bien du temps à piocher le sol, en particulier le dessous des quelques rares plantes qui poussent sur ces lieux aussi arides qu’élevés, à seul effet de trouver la larve, mes recherches furent vaines; à défaut donc de larve, je vais toujours décrire la nymphe : » Longueur, 1 millimètres ; largeur, 4 millimètres. Corps entièrement blanchätre, un peu arqué, couvert de courtes spinules, convexe en dessus, déprimé en dessous, ar- rondi à la région antérieure, un peu moins à l’extrémité opposée qui est légèrement attenuée. Téle convexe, granuleuse, avec longue épine roussätre en arrière des yeux, qui sont grands et saillants ; premier segment thoracique quadrangulaire, deuxième et troisième étroits, trans- verses; les segments abdominaux d’abord larges diminuent ensuite assez sensiblement vers l’extrémité, les quatre premiers sans pointe ni épine, les suiwants avec rangée transverse de spinules; segment anal tronqué, terminé par deux épines ; les genoux des pattes en saillie débordent le corps et sont armes d'une double spinule rousse: spinules et épines ayant pour objet d’amortir les chocs que pourrait recevoir le corps dans son réduit. La phase nymphale a une durée d’une quinzaine de jours environ ; une fois achevée et ses téguments durcis, ce qui cor- respond de la fin du mois d’août aux premicrs jours de sep- tembre, l'adulte se fait jour à travers la couche terreuse qui le sépare du dehors. Adulle. C’est fin août que commence à apparaître l’adulte; très lent dans ses mouvements, il se tient de jour sous les pierres, entre les herbes; de nuit, il parcourt d’un pas assuré les lieux qui furent le théâtre de ses premiers états, dès lors il n’a qu'un but, celui d'assurer à la suite d’un rapprochement la souche d'une nouvelle couche, et c’est ainsi que, dans ces lieux élevés où pendant plus de six longs mois de lPannée le sol est couvert de neige et de glace, les générations se remplacent sans que rien ne vienne en interrompre la succession; quelques rares exemplaires, ceux qui n'ont pu s'accoupler, passent l’hiver à l’état adulte ; il est aussi des larves qui, par arrêt de déve- loppement, tenant à des causes diverses, prolongent leur exis- tence jusqu'à la fin de la deuxième saison, mais l'ensemble de la génération se renouvelle chaque année : dans le domaine restreint qu'elle habite, cette espèce pyrénéenne, sans ‘être commune, se prend assez facilement aux époques de son appa- rition ; c’est-à-dire du commencement de septembre à fin oc- tobre ; où commence l'aire de l'O. prælongus se termine celle de son congénère, l'O. monlicola, qui est beaucoup plus petit et que l'on prend entre 1800 et 2200 mètres d'altitude. Capitaine XAMBEU. LA FLORE DE L'INDE DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE On peut évaluer en chiffres ronds, à 14,000, le nombre total des espèces végétales phanérogames connues comme existant actuellement dans l’Inde. Si de ce nombre on rapproche celui de 4,340 qui est celui des espèces fran- caises, et si l’on songe que la superficie totale des pays que comprend la Flore de l’Inde équivaut à celle de plus de la moitié de l’Europe, on trouvera que le chiffre des espèces françaises est relativement élevé. Nous disons relativement, d’abord parce qu’en ajoutant au territoire francais les régions dont la végétation est à peu près la même, la proportion qui est d’environ 1/8 (1) tendrait sensiblement à décoître; ensuite parce que les espèces indiennes ont eu jusqu'ici la chance de n’être pas multi- pliées, comme l’ont été trop souvent nos espèces fran- caises, Les botanistes de l’Inde ont en effet devant eux un champ trop vaste pour borner leur ambition à la créa- tion de simples formes ou d’accidentelles variétés, élevées par vanité ou par ignorance au rang d’espèces. Dans les chiffres précédents nous ne tenons compte que des espèces admises actuellement, quelle que soit d’ailleurs leur valeur, et dont l'existence dans les paysen question est regardée comme certaine. Quant aux espèces communes aux deux Flores, on en compte au moins 609: ce qui donne comme rapport des espèces communes au nombre total des espèces de l’Inde : 1/23. Le rapport des mêmes espèces communes aux espèces de la Flore de France serait peu éloigné de 4" Ces rapports, surtout si l’on tient compte de quelques découvertes futures encore possibles, montrent l'extrême richesse de la Flore de l’Inde, richesse incomparable, surtout sur les montagnes, et qui compense largement, aux yeux du botaniste, la pauvreté relative du tapis végétal dans l’Inde. Souvent les espèces communes offrent de nombreuses variétés et le type lui-même n'est pas toujours rigoureusement identique. Notons en passant les rapports de ressemblance qui existent entre la Flore de l'Inde et celle du continent africain, surtout en ce qui concerne la côte occidentale de ce dernier. Au point de vue morphologique, on constate que l’alti- tude diminue la hauteur des tiges, favorise le dévelop- pement des racines et porte à son maximum d'intensité la coloration des feuilles et des fleurs. Aussi ne doit-on, surtout en ce qui concerne les tiges, les racines et les feuilles, ne faire entrer que très prudemment en ligne de compte leurs modifications, quand il s’agit des carac- tères spécifiques. Nous donnons en terminant les conclusions suivantes que nous à suggérées l'étude comparative des deux Flores : Les plantes communes aux deux pays croissent ordinaire- ment dans l'Inde sur les montagnes. Si ce sont des espèces de montagnes dans notre Flore fran caise, elles se retrouvent dans l'Inde, dans la région alpine de l'Himalaya. (1) Dans cette proportion le numérateur représente le nombre des espèces françaises par rapport à la superficie de la France qui est de 536,408 kilom.; le dénominateur représente le chiffre des espèces qui croissent dans les pays dont traite la Flore de , l'Inde par rapport à leur superficie. LE Les plantes aquatiques plus aïsément cosmopolites peuvent braver le climat tropical &e l'Inde. A égalité d'altitude, les montagnes de l'Inde présentent la même Flore. } Contrairement à l'hypothèse des centres de création, les espèces végétales apparaissent, croissent ou s’éleignent selon quelles rencontrent ou non les conditions de climat et de milieu qui leur sont favorables. H. LÉVEILLÉ. DIAGNOSES DE FORMES NOUVELLES APPARTENANT AU GENRE CERATOSOMA 1. — Ceratosoma Jousseaumi, Kochbr. C. Corpus crassum, quadratoelongatum, læve; caput subla- tum, antice subtruncatum ; dorsum longum utrinque bilobatum etin appendiculum crassum subrotundatum, læviter canalicu- latum desinens; tentacula dorsalia minuta, in cavitatem par- vam retractilia; branchiæ plumosæ, abbreviatæ, cauda crassa longe conica, apice obtusa, dimidium corporis fere attingens, perangustissimus, linearis, antice rotundatus. — Color (in al- cool) — pallide roseoluteus, maculis albidoluteis undique mi- nute sparsus. Long. max. — 0,098; altit. 0,025; caud. 0,040 ; long. lob. post. 0,012. Hab. — Mer Rouge (Botta 1831) mus. par. 2. — Ceratosoma rhopalicum, Rochbr. C. Corpus crassum, abbreviatum, claviforme, postice præ- actum; caput parvum, antice obtusum, lateraliter lobatum ; dor- sum utrinque bilobatum et in appendiculum erectum canalicu- latum desinens ; tentacula dorsalia parvain cavitatem retrac- tilia; branchiæ breves: cauda crassa, rotundata, longissima crass. 0,029 ; long. apice obtusa. — Color (in alcool) — undique sordide stra- mineus. Long. max. — 0,066; altit. 0,012; crass. 0,011; long. caud. 0,040 ; long. lob. post. 0,015. Hab. — Mer Rouge (Botta 1837) mus. par. 3. — Ceratosoma Lixi, Rochbr. (OA ae crassum, subelongatum, prismaticum, postice al- tum ; caput latum, antice subobtusum; dorsum longum, com- planatum, utrinque sublobatum et in appendiculum crassum, apice ovoideum subcanaliculatum desinens ; tentacula dorsalia ovoidea in cavitatem latam retractilia ; branchiæ magnæ, sub- plumosæ ; cauda crassa, conica, compressa, non dimidium cor- poris attingens ; pes subangustus, margine fimbriato. — Color {in alcool) — lætiroseus, maculis rubroaurantiacis sparsus, margo frontalis processuum dorsaliumque lineaintense cæruleo- violacea ornatus. Long. mux. — 0,092; altit. 0,030; caud. 0,037; lony. lob. post. 0,014. Hab. — Dead Joland, dett. de Torris. (M. Lix 1892) mus. par. crass. 0,026; long. 4. — Ceratosoma gibbosum, Rochbr, C. Coryus crassum, abbreviatum ; caput latum, antice abrupte truncatum, dorsum breve, minute variolosum, gibbosum utrinque lobatum et in appendiculum, crassum, complanatum, vix canaliculatum desinens; tentacula dorsalia, magna, retrac- tilia, branchiæ breves; cauda crassa, conica, apice subacuta, pes angustissimus. — Color (in alcool) — pallide roseo-cæru- lescens, maculis violaceis undique sparsus, margo frontalis et processuum dorsalium, linea cærulea ornatus. Long. max. — 0,058; altit. 0,018; crass. caud. 0,094 ; long. lob. post. 0,017. Hab. — Dead Joland, détroit de Torrès (M. Lix 1892) mus. par. 0,022; long. 5. — Ceratosoma Françæsii, Rochb. C. Corpus elongatissimum, angustatum, caput sublatum an- tice subrotundatum ; dorsum longum, utrinque breve biloba- tum, complanatum, et in appendiculum iongum, antice incurva- tum, profonde canaliculatum desinens ; tentacula dorsalia magna retractilia, branchiæ plumosæ ; cauda longa dimidium longitudinis attingens ; apice subacuta ; pesangustissimus mar- NATURALISTE 59 gine subfimbriato. — Color pallide stramineus rufo parcemar- moratus, maculis aurantiacis sparsus: margo frontalis et pro- cessuum dorsalium linea cæruleoviolacea ornatus. Long. max. — 0,020 ; altit. 0,027 ; crass. caud. 0,065 ; long. lob. post. 0,034. Hab.— Noumea (M. Francois 1893) mus. par. A. T. DE RocH=BRUNE. Assistant au museum. 0,015; long. LÉPIDOPTÈRES INÉDITS D'ALGÉRIE ET DU MAROC Spilosoma Vallaatini. Austaut, J’ai recu récemment de M. le docteur Vallantin, autrefois en résidence à Bone (Algérie), et sous le nom de Leprieuri, Oberthür, deux exemplaires mäles d'un spilosoma que cet ento- mologiste zélé avait recueilli avec d’autres lépidoptères inté- ressants dans les environs immédiats de sa résidence. J'ai soumis ces deux curieuses Chélonides à un examen attentif; et je suis arrivé à cette conclusion qu'ils différent spécifiquement de l'espèce qui a été publiée sans le nom de Leprieuri par M. Charles Oberthür dans la troisième livraison de ses Études d'Entomclogie, pages 43-44, planche V, fig. 2. Je ferai ressortir plus loin les dissemblances importantes qui existent entre les deux exemplaires dont il s’agit et la forme typique du savant lépidoptériste de Rennes; mais je dois énumérer d’abord les caractères très particuliers qui les distinguent : Envergure de 32 millimètres environ, à peu près semblable à celle de la Spilosoma luctuosa. Dessus des ailes supérieures d’un brun rougeûtre rosé opaque, avec trois bandes transver- sales maculaires parallèles d’un noir profond, formant chacune un coude saillant à mi-hauteur de l'aile, et situées : l’une à la base, la seconde au milieu de l'aile, ct la troisième à égale dis- tance de la précédente et du bord externe. Les macules qui constituent ces bandes sont plus grosses à la côte et au bord interne que sur le disque où elles “affectent la forme arrondie. Franges de la couleur du fond, entrecoupées de deux petites taches noires au sommet et de trois autres au milieu du bord externe. Ailes inférieures, en dessus d’un brun noirätre fuligineux uni- forme, plus foncées cependant vers l’angle anal, avec le bord abdominal lavé de fauve rougeûtre. Dessous des premières ailes plus sombres, moins rosé que le dessus, avec la côte lavée de fauve. Bandes transverses peu distinctes, excepté au bord antérieur où l'on remarque trois grosses taches noires à peu près équidistantes. Dessous des secondes ailes de même couleur, avec le bord antérieur lavé de jaunâtre à la base et marqué de deux taches noires arrondies d'inégale grosseur. Tête, thorax et abdomen abondamment couverts de longs poils d’un fauve rougeñtre. Palpes noirs. Antennes d’un noir profond, excepté la moitié inférieure de la tigequiestrouge. Pattes d’un rouge clair très vif, avec l'extré- mité des tarses ainsi que celle É tibias d'un noir de suie. Si l'on compare ces caractères qui sont constants chez les decx exemplaires que j'ai sous les yeux avec ceux que montre la figure précitée des Études d'Entomologie, laquelle représente le Spilosoma Leprieuri, il est aisé de reconnaitre qu’ils sont dissemblables et que les papillons auxqu’ils ils s’appliquent ne sauraient, par conséquent, être identifiés. En effet, l’espèce re- cueillie à Bône par M. Vallantin diffère de celle de M. Ober- thür: par sa taille plus grande, par l’opacité de ses aiïles, par la teinte plus rougeâtre des supérieures, par la nuance au con- traire plus noirâtre des inférieures, et surtout par les trois bandes maculaires noires; alors qu’en fait de dessin, il n'existe chez Leprieuri, tant à la côte qu’au bord interne, que quatre taches noires entourées chacune d’une liture jaune mais sans trace de macules intermédiaires formant des séries transver- sales. Vallantini, à cause de son envergure et de la vivacité de sa teinte, me semble, au contraire, être plus voisin de l'espèce qui a été publiée par Lucas sous le nom de Pudens; et peut- ètre n’est-il qu’une variété géographique remarquable de ce rare spilosoma. Il s’écarte cependant très nettement de cette dernière forme : par l’accentuation des bandes transyerses qui traversent l’aile supérieure, lesquelles font défaut chez Pudens etpar la nuance de l'aile postérieure qui est d’un brun noirätre et non d'un fauve rosé. Quoi qu’il en soit, qu’il s'agisse d’une espèce indépendante ou simplement d'une variété locale ; Val- 56 LE NATURALISTE lantini censtitue un type bien tranché qu'il était utile de dési- gner par un nom spécial ot que jeme fais un devoir de dédier à l’entomologiste zélé qui a bien voulu se dessaisir en ma faveur des deux exemplaires de la curieuse Spilosoma qui fait l’objet de cette notice. 90 Saturnia atlantiea Lucas, variété Marocana (Austaut). Cette rare et belle Saturnia a été figurée dans sa forme typique, d’abord par Lucas (Exploralion scientique de PAI- gérie planche 3, figure 4), puis par Millière dans son magni- fique ouvrage qui a pour titre : Iconographie el description de Chenilles el Lépidoptères inédits d'Europe,;tomelll, 27e livraison, planche 110, figures 1 et 2, d’après deux exemplaires trouvés aux environs de Philippeville par le capitaine Vieilleet adressés par ce dernier à M. Bruand-d’'Uzelle, de Besancon. La trace de cette espèce semblait avoir été perdue depuis cette époque déjà lointaine, lorsque M. le docteur Vallantin la retrouva ré- cemment à Bône où il fut assez heureux de découvrir la chenille de ce précieux Bombycide. Les exemplaires de ces différentes origines sont semblables entre eux. Ils appartiennent tous à la forme typique représentée avec tant d'exactitude par Millière et caractérisée par une teinte générale assez claire, ainsi que par leton gris jaunâtre qui couvre tant le bord antérieur des secondes ailes, depuis la côte jusqu’à la tache ocellée du disque. J’ai obtenu récemment, de mon côté, de l’extrême frontière du Maroc, dans la province d'Oran, trois exemplaires de la Saturnia Atlantica (1 mâle et 2 femelles) qui différent sensible- ment du type primitif par un aspect plus rembruni ainsi que par diverses particularités dont voici les plus importantes : 1° La ligne figurée qui traverse obliquement les quatre ailes est plus profondément dentée, notamment la partie qui forme un W couché dans le voisinage du bord interne des supérieures; 20 les ocelles sont plus écartées des lignes basilaires transver- sales ; 3° la petite tache rouge qui termine le troisième angle de la ligne fulgurée à partir de la côte, fait complètement de- faut; 4° le bord antérieur des secondes aïles est gris blanchätre et non jaunâtre ; enfin 50 le liséré blanc qui précède le limbe est plus étroit; il encadre l’aile postérieure depuis l’angle anal jusqu’à l'extrême limite du bord antérieur où il est appuyé du côté interne contre une bande brune étroite, alore que chez Atlantica typique, dont j'ai deux exemplaires bien frais sous les yeux, le dit liséré se perc subitement avant d’atteindre le bord antérieur dans la teinte jaunäâtre qui s’étend sur toute cette partie de laile. Je dois ajouter encore que les deux sexes de la variété dont il s’agit sont semblables ; la femelle est aussi bien marquée et aussi vivement colorée que le mâle, contraire- ment à celle de la forme normale, laquelle est ordinairement plus terne que l’autre sexe. Je ne connais que trois sujets de cette variété nouvelle, les- quels font partie de ma collection : Un mâle ct une femelle sont d’une conservation parfaite ; le troisième exemplaire, une fe- melle, estmalheureusement déjà fatiguée par l'usage de la vie; mais tous reproduisent intégralement les différents caractères que je viens d’énumérer. Jules Léon Ausraur. LA PHOTOGRAPHIE SANS OBJECTIF La chambre noire, telle que la créa d’abord le physicien Porta, . était, on le sait, une simple boîte percée d’une petite ouverture circulaire permettant aux rayons lumi- neux d’y pénétrer et de former sur la paroi opposée l’i- mage des objets extérieurs. Cette image était d’une grande netteté, d’une merveil- leuse finesse, mais aussi d’une faiblesse considérable ; cefut donc une véritable et heureuse révolution dans cet appareil primitif quand on munit l'ouverture d’une lentille convexe (objectif) permettant d’arriver par le tà- tonnement au maximum de grandeur et de netteté à la fois. Or, d’après de nombreuses expériences, entre autres celles de M. Méheux, il est très facile d'utiliser la chambre noire sans objectif pour produire des images photographiques, et nous trouvons à ce sujet les détails | suivants dans les Récréations photographiques, de MM. Bergeret et Drouin : < « On a reconnu que, dans certains cas, la chambre noire simple possède des avantages particuliers sur celle à objectif. Le champ obtenu est, en effet, parfaite- ment rectilinéaire, la même ouverture peut servir ayec différents tirages et fonctionne, par conséquent, comme une trousse disposant de tous les foyers possibles entre des limites assez étendues; enfin, l'angle embrassé peut être considérablement plus grand qu'avec les meilleurs grands angulaires. | Telles sont les qualités particulières quiavaientfrappé M. Méheux, lorsque, en 1881, il fit ses premiers essais de photographie sans objectif. L'ouverture qui luisembla convenir le mieux fut un trou de0®,3 de diamètre, bien circulaire, à bords tranchants, percé dans une plaque métallique. Une série d’ouvertures de diamètres diffé- rents, percées dans la même plaque, permet d’ailleurs de faire choix de celle qui donne le maximum denet- teté. Il vasans dire que la pose est assez longue, etse compte souvent par minutes. La lumière est presque toujours trop faible pour qu'onpuisse aisément voir l’i- mage sur la glace dépolie : ÿ n’y a d’ailleurs pas de mise au point ; mais, comme il importe de faire cadrer lesujet sur la glace, on emploie pour cela une ouverture de? ou 3 millimètres de diamètre, que l’on remplace, au mo- ment de la pose, par l'ouverture plus fine, donnant plus de netteté. M. le capitaine Colson a, de son côté, obtenu des ré- sultats intéressants dans le même ordre de recherches. Il a indiqué la relation suivante qui relie le diamètre d de l’ouverture à la distance f de la glace dépolie, [= te 0,00081 — Pr D étant la distance de l’objet à reproduire. Lorsqu'il s’agit de paysage, comme c’est presque tou- jours le cas, D peut être considéré commeinfini, et la relation prend la forme: d —0,0081F, F étant alors le foyer principal; relation qui montre que la rapidité du système est d’autantplus grande que. D est plus petit; autrement dit, s’il y avait possibilité de faire de l’instantané avec ce système, ce serait avec de petites ouvertureset de très courtes distances focales. Les figures { et 2 montrent un appareil dit Sfénopé, « POUR yUES © Fig. 1. composé d’une plaque métallique circulaire percée de plusieurs trous de grandeurs différentes. Les deux trous percés à l'extrémité du même diamètre sont les mêmes et la plaque est mobile autour de son centre. Ce dispo- sitif permet d'utiliser trois ouvertures au choix, pour l'obtention d'épreuves, soit simples, soit stéréoscopiques. ES LE NATURALISTE La figure 3 représente une chambre noire munie du Sté-' nopé. Fig. 3 LA PHOTOGRAPHIE SANS CHAMBRE NOIRE Après avoir opéré sans objectif, nous allons opérer sans chambre noire. « La chambre noire, disent les Récréations photogra- phiques, figure en tête de toute liste du matériel néces- saire, et, certes, l’on pourrait croire qu’il est impossible de faire un cliché sans cet appareil de première utilité. "Eh bien, il n’en est rien, et la chambre noire, c’est-à-dire l'intervalle absolument obscur qui sépare l'objectif de la plaque, n’est pas rigoureusement indispensable. Sup- posons un objectif monté en face d’un écran blanc, et y donnant l’image d’un sujet quelconque. Cette image est visible à condition que la lumière diffusée par les objets environnants soit faible relativement à celle qui passe par l'objectif. Cette condition est facile à réaliser en re- couvrant l’ensemble d'un voile noir, sans qu'il soit néces- saire que ce voile soit complètement étanche à la lumière. Une plaque photographique, exposée dans les mêmes conditions, donnera évidemment la même image; mais il faudra avoir soin, bien entendu, de ne découvrir la plaque que pour la pose; en un mot, d’obturer sur la plaque au lieu d’obturer sur l'objectif, On obtient ainsi d'assez bons clichés, au voile près, bien entendu. I1 ne faut pas se dissimuler que la suppression de la chambre noire ne simplifie pas sensiblement le matériel photographique, l'objectif et la plaque devant être réunis d’une manière immuable : ainsi, la base de la chambre, Vavant et l'arrière, doivent subsister; or, il est bien évi- dent que la suppression du soufflet n’est pas de nature à alléger de beaucoup le bagage, ni à réduire considéra- - blément son volume : aussi ne signalons-nous cette facon d'opérer que comme une curiosité, d'autant plus que Vobturation sur de grandes plaques n’est guère possible. IL est un cas cependant où la chose pourrait offrir quelque intérêt : c’est lorsqu'il s’agit de faire des instan- tanés de petite dimension; on a souvent recommandé, en effet, de faire agir légèrement la lumière sur la plaque, indépendamment de’ l’action fournie par l’ob- jectif. Tels sont les moyens qui consistent à fixer un papier dioptrique sur une partie d’une guillotine à longue chute, ou bien à faire agir la lumière verte avant le développement; lorsqu'on emploie l'appareil sans chambre noire, le même effet se produit, et peut, comme dans les cas ci-dessus, exercer une action favorable. 91 La figure 4 représente un chdssis-guillotine qui peut servir dans ce cas. Il va sans dire que, si la chute libre n’est pas suffisam- ment rapide, on l’accélère au moyen de deux ressorts de caoutchouc, dont on choisit la grosseur suivant les conditions d'éclairage, » E. Sanrint (be RioLs). LES DIAMANTS (Diamond Birds) Les Ornithologistes anglais avaient donné primitive- ment le nom de Diamant (Diamond bird) à quelques petits Passereaux d'Australie dont le plumage était semé de points blancs, Ce nom a été étendu par les marchands oiseliers à un certain nombre d’espèces appartenant à des genres très différents et dont quelques-unes ne sont pas de provenance australienne. Nous avons cru intéressant de donner une liste des principales espèces désignées dans le commerce sous le nom de Diamants, avec l’indication de leurs noms scien- tifiques et de Leur habitat. Diamant modeste. — Cette espèce doit son nom à sa livrée peu brillante, son plumage entièrement gris n’é- tant rehaussé que par une tache d’un rouge-cerise qui couvre la nuque. C’est l’Aidemosyne modesta (Gould), qui habite toute l’Australie du sud et n’est importée en Eu- rope que depuis une vingtaine d’années. Diamant aurore. — Le plumage de cet oiseau, qui ne justifie nullement le nom pompeux que lui donnent les oiseliers, est d’üuneteinte grise, relevée seulement par la coloration rougeâtre des ailes, du croupion et de la queue, c’est la Pytelia phænicoptera (Swains.); elle ha- bite l'Afrique australe et occidentale et est assez rare- ment importée. Diamant phaëton. — Le Phaéton (Nœchmia phaeton, Homb. et Jacq.) n’a pas un plumage beaucoup plus brillant que le précédent; les oiseliers anglais le nom- j ment aussi Astrild-Soleil et Amarcnte australienne. Cet LE NATURALISTE oiseau habite l'Australie occidentale et septentrionale; il estencore rare dans le commerce. Diamant à bavette. — La bavette noire qui s'étend sous la gorge a valu ce nom à cette espèce que Gould avait nommée Poephila cincta, à cause du trait noirquis’étend comme une ceinture, d’une aile à l’autre, en passant der- rière les cuisses. L'Australie occidentale est sa patrie, et son importation est assez récente, les premiers indivi- dus parvenus vivants en Europe ayant été apportés en 1861 au Jardin zoologique de Londres. Diamant de Gould. — Ce magnifique Passereau avait été placé dans le genre Poephila par Gould qui, sous le nom de Poephila Gouldiæ, l'avait dédié à sa femme, com- pagne inséparable de ses voyages. Reichenbach a cru devoir détacher cette espèce et la suivante pour en for- mer un groupe spécial auquel il a donné le nom de Chloebia. La Chloebia Gouldiæ habite la côte occidentale de l'Australie; d'importation récente, elle a encore au- jourd’hui une valeur de 60 francs la paire. Diamant mirabilis. — La Chloebia mirabilis (Homb. et Jacq.) ne diffère de la précédente que par la couleur carmin qui remplace le noir velouté de la tête. Mac Gil- livray aflirme que ces deux espèces ne doivent pas être séparées et qu'il a rencontré un certain nombre d'indi- vidus à tête plus ou moins rouge, établissant le passage d’une espèce à l’autre. Hombron et Jacquinot découvrirent cette espèce dans les environs de la baie de Raffles, sur la côte nord de la Nouvelle-Hollande. Elle est encore rare et d'un prix aussi élevé que la précédente. Diamant à gouttelettes. — Get oiseau, désigné dans les anciens ouvrages d’Ornithologie sous le nom de Gros-bec de Latham, doit son nom aux petites taches blanches répandues sur ses flancs. C’est la Stagonoplewra guttata (Shaw), qui habite les parties méridionales de l'Australie, où Gould l’a rencontrée, principalement dans la Nou- velle-Galles ; elle n’est pas importée très fréquemment en Europe, Diamant mandarin. — Les oiseliers désignent aussi ce petit Passereau sous les noms de Moineau mandarin et de Diamant à moustaches, à cause dela raie blanche enca- drée entre deux traits noirs qui sillonne chaque côté du bec ; pour les Ornithologistes c’est la Tæniopygia casta- notis (Gould), espèce répandue dans tout l’intérieur de VAustralie et fréquemment importée. Diamant de Bichenow. — Cette charmante espèce est la Stictoptera Bichenovi (Vig. et H.\; elle habitele sud et l’ouest de l’Australie, Son importation est assez récente, et le D' Rüss dit que c’est à Paris, à l’occasion de l’Expo- sition Universelle de 1867, qu'il vit pour la première fois une paire de ces oiseaux, dont le prix était de 100 francs. Moins rare aujourd’hui, cette espèce n’appa- rait dans le commerce qu'à des intervalles de temps assez éloignés. Diamant à tête rouge. — Cette espèce est l’Amblynura, cyanovirens (Peale) ; elle habite les îles Samoa d’où elle w’est importée que très rarement. Diamant bicolore. — Connu aussi sous le nom de Dia- mant de Kittlitz, cet oiseau (Acalantha Kitilitzi, Bp.) habite les îles Carolines ; on doit à Kittiz les premiers rensei- gnements sur cette espèce qui est rare dans le com- rerce, Diamant quadricolore, — Cet oiseau, que Brisson avait décrit sous le nom de Gros-bec de Java, et Buffon sous celui de Quadricolor, est vendu par les oiseliers sous } me le nom de Pape de prairies ; c'est l'Erythrure verte (Ery- thura prasina, Sparrm.), qui habite les îles de Java, Su- matra et Bornéo et est très fréquemment importée en Europe. LES TROIS RÈGNES DU MONDE ORGANISÉ Les êtres de la nature ont été répartis en deux grands groupes, que l’on appelle le monde organisé elle monde inorganique. Le premier, comme son nom l'indique, renferme tous les êtres constitués d'organes, qui leur permettent de vivre d’une vie indépendante ou en so- ciété. Le second renferme tous les corps qui ne présen- tent pas trace d’un organisme vivant, comme les pierres, les liquides, les gaz. Nous nous bornerons à étudier le monde organisé dans son ensemble. De tout temps, on l’a partagé en deux règnes : le règne animal et le règne végétal. Aujourd'hui une certaine école a de la tendance à les réunir en un seul, sous prétexte que les liens qui les unissent sont tellement intimes, qu’on ne peut trouver de ligre de démarcation bien nette, qui s'applique à tous les cas que l’on ren- contre. Cette difficulté tient simplement à une chose : au lieu de deux règnes dans le monde organisé, il serait beaucoup plus logique d’en compter trois, classés dans l’ordre suivant : le règne des animaux, le règne des champignons ef le règne des végétaux verts. Quand on admet résolument trois règnes, au lieu de deux,il devient beaucoup plus facile de les délimiter d’une manière satisfaisante. Il est bien surprenant que les savants waient pas adopté plutôt cette classification, qui a l'avantage d’é- clairer d’une vive lumière toutes les obscurités que pré- sentent les classifications ordinaires. Nous appelons animaux, tous les êtres vivants qui ava- lent leurs aliments; champignons, tous ceux qui vivent par endosmose seule ; et végétaux, tous ceux qui vivent par endosmose, et qui absorbent de plus l’acide carbo- nique. À la faveur de leur chlorophylle, ces derniers décomposent l’acide carbonique, en fixant le carbone, et en dégageant l’oxygène régénéré. Quelques êtres vivants paraissent faire exception à cette classification générale. Ainsi, il y a des animaux parasites qui vivent par endosmose seule, et qui n’ont pas de bouche pour avaler leurs aliments. De même on rencontre un certain nombre de végétaux ordinaires qui ne sont pas colorés en vert par de la chlorophylle, Il n’y a guère, dans ce monde, de règle sans exception. Il faut savoir se contenter de ce que l’on a, sans prétendre à une perfection qui est en dehors de notre portée. Le soleil lui-même a des taches, et beaucoup; elles se renouvellent à toute heure : ce n’en est pas moins un astre éclatant de lumière, D'ailleurs, les exceptions con- cernant notre classification sont relativement peu impor- tantes. Les parasites dépourvus de bouche dérivent d’a- nimaux plus parfaits, qui possédaient une bouche, avant d’être plongés dans un milieu, où leurs descendants ren- contrent une nourriture toute digérée par l'hôte qui les héberge. Leur peau joue le rôle d’une muqueuse diges- tive : leur bouche est celle de l’animal chez lequel ils vivent en parasites. De même, les végétaux dépourvus de chlorophylle vivent en parasites sur d’autres végétaux, qui en possèdent pour deux. On voit combien ces excep: LE NATURALISTE 59 tions sont plus apparentes que réelles. Nous allons démontrer pourquoi les champignons méritent de con- stituer un règne à part. Jusqu'ici, on les classait dans le règne végétal, entre les algues et les lichens. Mais ils diffèrent des végétaux par des caractères physiologiques d’une telle importance qu'on aurait tout aussi bien le droit de les ranger parmi les animaux. Sans doute, la paroi de leurs cellules est une membrane de cellulose, comme ceile des végétaux; mais le contenu est bien différent. D'abord, on n’y ren- contre de l’amidon qu’à titre exceptionnel; ensuite on n’y voit pas de chlorophylle. De sorte que ces êtres rem- plissent des fonctions différentes de celles des plantes, qui se rapprochent singulièrement de celles des ani- maux. Les champignons croissent en parasites sur les êtres organisés vivants ou morts, dans des liquides orga- niques ou sur des tissus organisés, qu'ils ont pour mis- Sion de ramener progressivement à leurs éléments inorganiques primitifs. Les animaux se nourrissent d'êtres organisés qu’ils décomposent partiellement, sans pouvoir les ramener en totalité à leurs éléments fonda- mentaux, Les champignons achèvent cette décomposition jusqu’au bout : ils transforment l’urée en carbonate d’ammoniaque, C’est alors que les végétaux arrivent à leur tour pour produire de la matière organisée, à l’aide des matériaux tirés du monde inorganique, qui lui ont été restitués par l’action complètement destructive des champignons. Les végétaux composent la matière organisée; les ani- maux la décomposent en partie et les champignons achèvent cette décomposition, qui n’était encore que partielle (1). Les champignons se rapprochent donc, par leurs fonc- tions, tout à fait des animaux et se séparent absolument des végétaux sous ce rapport. Comme on ne peut pas en faire des animaux, il est tout naturel d’en former un règne à part. Ne sait-on pas depuis longtemps que la combustion et la putréfaction des champignons donnent des produits, qui rappellent tout à fait l'odeur des cornes, des poils et de la chair brülés ou pourris? Il est donc probable qu'avec les progrès de la science, la chimie démontrera . que leur protoplasma a une composition voisine de celle des animaux. Au point de vue du parasitisme, c’est bien autre chose encore! Animaux et champignons sont des parasites destructeurs des végétaux et d'eux-mêmes. Les algues parasites au contraire jouent un rôle de protection, de symbiose, de commensalisme, chez les êtres qui les hé- bergent. Avec les champignons, elles forment les lichens ; avec les animaux, qu’elles colorent en vert, elles aident Panimal dans sa lutte contre l’existence, en lui fournis- Sant du carbone et une gelée nutritive, En définitive, si l’on compare dans la nature les cham- pignons aux végétaux, on verra toujours les premiers s'éloigner des seconds pour se rapprocher des animaux, au point de vue de leurs fonctions. Si leur paroi de cel- lulose ne permet pas de les identifier aux animaux, puisqu'elle est de nature végétale, le content de leurs (1) Dans certains cas pourtant, les animaux arrivent à dé- composer complètement la matière organisée, sans que l’inter- xention des champignons soit nécessaire. C’est ainsi qu'ils exhalent de l’acide carbonique par leur respiration: mais c'est . 2 l'exception. cellules leur fait jouer un rôle tellement différent de celui des végétaux verts, qu’on est bien obligé d’en for- mer un règne à part, si l’on veut rester toujours dans les limites de la justice et de la vérité. Dr Boucon. OISEAUX ACRIDOPHACGES ÉCHASSIERS — GRALLÆ. La grande famille des Échassiers nous fournit les auxiliaires les plus précieux, les plus redoutables dans la lutte contre les sauterelles dans toutes les périodes de leur existence. Depuis le géant de l'espèce jusqu'aux infiniment petits, tous avec une ardeur égales se nour- rissent exclusivement de sauterelles, lorsque ces insectes se trouvent en abendance à leur portée. La sauterelle est la grande nourricière des arpenteurs de steppes, indispensable à l'élevage des jeunes oiseaux de nom- breuses espèces de cette famille. . L’Autruche, Struthio. Cet oiseau, dontla description est suffisamment connue, diffère selon les contrées de son habitat dans ses dimen- sions corporelles et la qualité de son plumage, précieux, très recherché. Il est remarquable que cette différence physique se constate également pour les œufs. Les plumes de qualité supérieure sont toujours la production exclusive de l’espèce soudanaise ou barbaresque. Malgré la concurrence des prix avilissant des plumes de l'Afrique australe, la préférence méritée reviendra dans une mode nouvelle, retour au passé, à l’espèce barba- resque, dont uniquement les plumes permettent l’em- ploi gracieux et élégant de la plume simple sans dou- blure : la parure recherchée par l'élégance d'antan, plus soucieux de raffinement que les fashionables au rabais de nos jours. L'élevage de l’Autruche dans nos possessions africaines de l'Algérie, de la Tunisie, de la Sénégambie, est cer- tainement possible, Il n’est pas chimérique d’espérer la reconstitution des nombreuses Autruches qui ont par- couru le Sahara et les steppes des Hauts-Plateaux, dont le nombre, prodigieux autrefois, permettait des hors- d'œuvre de quelques centaines de cervelles d’Autruches dans le menu d’un festin de l’empereur romain Hélio- gabale! ‘ Au surplus le seul animal saharien dont on ait trouvé jusqu'ici les restes fossiles (1) est un habitantdes steppes et des déserts, qui manque totalement dans le Sa- hara Algérien, victime de l’imprévoyance et de la cupidité humaines! D’après les observations des nombreux voyageurs na- turalistes, qui ont vu l’Autruche sauvage dans son ha- bitat, aux époques d’éclosion des criquets les Autruches s'en nourrissent presque exclusivement, c’est pour ainsi dire la première alimentation des jeunes Autruchons. C'est surtout de grand matin, lorsque les säuterelles adultes Sont entassées par terre, engourdies par le froid (1) Le musée de Saint-Germain possède un œuf d'une di- mension exceptionnelle dont l’aspect dénote un âge trés re- culè : cet œuf a été trouvé par la mission Flatters dans les dunes au Sud de Ouargla, dans l’Erg, au Hassi el Rhatmaïa On a rencontré des fragments d'œufs d’Autruche danstous les ateliers de silex saharicns. 60 LE NATURALISTE © —— —— produit par le rayonnement nocturne, qu'elles sont en- glouties par l’Autruche avec une voracité sans égale. Cette qualité d'acridophage doit être une des considéra- tions importantes qui militent en faveur de la reconsti- tution de nombreux troupeaux d'Autruches dans les steppes du Sahara et des Hauts-Plateaux ; ce serait pour l'Algérie de précieux auxiliaires dans la lutte contre le fléau périodique africain qui cause la ruine et la mi- sère à chacune de ses apparitions. Dans la séance du 22 janvier dernier de l’Académie des Sciences, après communication par M. Milnes Edwards d'un mémoire sur l’Autruche en Afrique, admettant la nécessité de reconstituer l’Autruche en Algérie la pa- role autorisée d’un de ses membres les plus distingués, le savant entomologiste M. Blanchard, a confirmé l’exac- titude de mes observations. La réacclimatation de l’Autruche en terriloire fran- çais ne pourrait se réaliser que grâce à l’appui du Gou- vernement, seul dispensateur des emplacements impor- tants nécessaires à cet élevage, un particulier ne sau- rait suffire par ses ressources à créer cette industrie! C’est grâce à l’emploi judicieux d'immenses étendues de terrains favorables que la réussite dans l'Afrique aus- trale est si surprenante. À l’exemple des colons anglais et hollandais, nous voyons aujourd'hui les Hottentots et les Cafres indépendants, interdire l’entrée de leurs ter- ritoires aux chasseurs blancs et protéger les survivants de l’espèce sauvage encore en liberté; d’ailleurs depuis 1878 ils pratiquent l'élevage en domesticité dont les produits, grâce au procédé de demi-liberté surveillée, sont bien supérieurs à ceux fournis par les colons blancs du Cap. L'élevage des Autruches, celui de la Chèvre an- gora sur les Hauts-Plateaux algériens pourraient être une importante source de revenus français. Serons-nous toujours tributaires de l'étranger pour les plumes d’Au- truche et le poil mohair? En présence de l'indifférence publique qui semble envelopper cette question, la té- nacité la plus opiniâtre surmontera peut-être les diffi- cultés présentes; pour mon compte personnel, je ne me laisserai pas décourager malgré les échecs et les dé- boires de mes tentatives persévérantes. i Je ne saurais trop rappeler comme exemple frappant le succès d’un des éleveurs de la première heure, Arthur Douglass, qui entreprit l'élevage des Autruches près de Grahams Town.En 1865, il possédait trois Autruches sauvages, plus tard il en eut huit. Dès qu’il eut constaté qu’elles pondaient en captivité il commenca des expé- riences d’incubation artificielle. Pendant trois ans, les résultats furent peu satisfaisants, mais bientôt, grâce à un incubateur particulier, ils devinrent tout à fait sur- prenams. En moins de dix ans, M. Douglass vit s'élever à neuf cents le nombre de ses onze Autruches primitives, dont l’accroissement annuel a fourni un appoint consi- dérable dans le stock d’oiseaux vivants actuellement dans la colonie du cap de Bonne-Espérance. Les premières Autruches furent domestiquées au Cap en 1865. Le recensement officiel de cette année accuse l'existence de 80 Autruches : dix ans après, en 1875, on en comptait 32,247 ? En 1888 le recensement constate l'existence de 152,445 Autruches., En 1889, année d’épi- zootie et de sécheresse, le recensement constate l'existence de 149.684 Autruches, Sans commentaires ! Il est probable qu'aujourd'hui le nombre total des Autruches de l'Afrique australe doit s'élever à plus de 250.000 ? ee meme eee ren * x x Quoique le commerce des plumes d’autruche se rat- tache à une industrie de luxe, à une question de mode, on ne peut méconnaître l’importance qu'il acquiert dans l’état économique actuel, en particulier lorsqu'on réflé- chit que la mode qui a fait de ces plumes une parure de prix, dure depuis près de quatre mille ans. Le front des Pharaons, dont la dynastie compte parmi les plus anciennes de l'Égypte, en était en effet orné; et de nos jours elle jouit de la même faveur, mais elle s’est démo- cratisée au point qu'à Londres elle coiffe la première pauvresse venue à la recherche d’un penny. Durant la période de temps comprise entre 1879 et 1888, la Colonie du Cap n’a pas exporté moins de un million de kilogrammes de plumes. Les poids des quan- tités exportées depuis cette époque suivent l’échelle ascendante proportionnelle au nombre d’oiseaux vivants. Cette production anormale de plumes déroute quelque peu les traditions de ce commerce; toutefois, il est permis de prévoir une transformation dans l’industrie qui emploie les plumes d’autruche (1); le bon marché relatif du produit permettra des applications nouvelles, dont la recherche s'impose aux industriels avisés. D’au- tre part, dans le but de mettre un frein à la production des plumes de qualité inférieure, on a émis au Cap l’idée de placer les autruches domestiques sous la protection de la loi, comme Les autruches sauvages. Il ne s'agirait que de faire déterminer par un acte du Parlement le nombre et la nature des plumes qui peuvent être rai- sonnablement enlevées à l’animal dans un temps donné. Cela nous paraît inconciliable dans la pratique, avec les principes de liberté commerciale et industrielle, en hon- neur chez nos voisins. Une autruche adulte ne produisant pas dans l’année, en moyenne, plus* d’un quart de livre de très belles plumes on n’en tirerait qu’un revenu insuffisant si l’on se contentait de cette récolte de premier choix. En effet la qualité superfine (Wite primes) ne se paie pas plus de 300 fr. la livre à Cape-Town; il faut donc de toute néces- sité trouver. le débouché et une rémunération par les plumes de qualité inférieure. Voici un tableau détaillé de l'importance des transac- tions sur les plumes d’autruche au Cap de Bonne Espé- rance. LIVRES ANGLAISES AVOIR DU POIDS. LIVRES STERLING. (453 GR.) (25 rR. 25.) Années … 1879)... ... 96.582 j 55.756 == ASUS 163.065 883.632 — L'EST AU 193.612 894.241 — 4882 La 253.954 1.093.989 — RSR NRA 247.179 931.380 — CLOSE RATE 233.411 966.479 — LS AE 251 O$4 585.278 — 18802ereRRr 288.568 546,230 —— ASBSTISRAÈCE 268.832 365.587 — 698 es 259,967 347.792 2,956,254 L. 7.290.364 a ———— Fr. 184.081.991 F Kil. 1.022.083 (1) Renseignement rétrospeclif : Autrefois, les plumes d’au- truche de qualité inférieure étaient employées dans la fabri- cation des draps fins de Sedan, comme lisière des pièces de | drap; on s’en servait aussi dans la fabrication des chapeaux. LE NATURALISTE 61 D’après les relevés officiels, le prix moyen calculé sur l’ensemble des plumes de toutes catégories était : En 1860, de 8 livres sterling 8 shelling , £ En 1865, — 3 = 4 — En 1870, — 3 — 4 — En 1875, — 6 — D En 1880, — 5 — 8 — En 188%, — 4 — 2 — Les productions du Transvaal et de l'Etat libre d’O- range ne figurent pas dans ce relevé, qui ne comprend pas non plus la quantité de plumes fournies par les peuplades nègres indépendantes de l'Afrique Aus- trale (1). Le Bulletin Consuluire de 1890 contient le très intéres- sant rapport de M. Coutouly, nous donnant le tableau comparatif des quantités exportées et des valeurs décla- rées durant là période décennale 1879-1888. En 1885, il y eut une chute profonde; pour l’année 1888 le prix moyen ne peut pas être évalué à plus de 1 Jiv. 8 sh. ; les cours pratiqués en 1893 sont encore plus bas. Voici un apercu des prix de vente pratiqués durant cette période pour oiseaux vivants : En 1871, un Autruchon valait au sortir de l’œuf5 1. st., âgé de quelques mois 8 à 10 1. st., un adulte se payait jusque 50 L. st. En 1881-S2, un couple d'oiseaux reproducteurs (Bree- ding Birds) se vendait jusqu’à 250 I. st. (6,250 fr.); en 1883, ce prix était descendu à #0 et 50 livres (1,000 à 1,250 fr.); en 1889, le Bulletin mensuel de la maison Thomson, Watson and C°, de Port-Elisabeth, cote les prix suivants pour les oiseaux vivants : Couples reproducteurs d’Autruches Prix inconnu. = n'ayant pas encore couyé. 4 à 5 L. URSS DE ARS, ... 1. 0. 3 à 4 L. — ÉTAT 2 à 3/1: de LU OANS 0 4. 1 à 20. Autruchons de 1 à 3 mois, 5 à 7 sh. 6 d. (6 fr. 25 à Dir25): Pour apprécier en toute connaissance de cause l’im- portance du commerce des plumes d’Autruche, malgré la corrélation peut-être indirecte avec l'objectif « étude de l'importance de l'élevage des Autruches au Cap » le tableau des exportations des plumes dénommées de Bur- baie complétera utilement cette statistique d’après les Annual Series du Foreign Office et le Bulletin Consulairè Français. Nous avons pu utiliser pour cette partie le beau travail de M. Scuirmer, Le Sahara. (Conditions ac- tuelles du commerce). TRIPOLI. R. ANGLAIS. R. FRANÇAIS. 1884 4.600.000 5.280.006 1885 2.125.000 4 1886 750.000 ? 1887 319.000 500.000 1888 1.000.600 1.250.000 1889 1.375.000 815.000 1890 2,315.000 ? 1891 2.000.090 ? Moyenne 1.826.000 Bengazi rapp. angl. (2). (1) Le rapport de M. Dausseny, vice-consul à Durban (Natal), de l’année 1889 (les rapports de 1890, 1891, 1892, sont muets), donne les chiffres suivants : les expéditions de la Natalie ont été respectueusement de 2,183, 2,130, 2,215, 4,130, 1,095 1. st. (1. st., 25 fr. 25) produisant 3,463,795 francs. (2) On sait que les négociants de Tripoli font via Bengazi toutes leurs affaires avec le Wadaï. Moyenne de 6 ans, 1885-90 : 181.000 fr. Bengazi exporte à Malte et à Tripoli, sans que l’on puisse, en l’absence des statistiques douanières, déter- miner la part que ces places prennent chacune à son commerce, Une partie des envois de Bengazi sont donc réexpédiés par Tripoli et l’exportation réelle est infé- rieure au total des sorties de ces deux ports. Exportation par Mogador {1), rapport Beaumier, de 1865 à 1874. Total 507,000 fr. ANGLAIS. FRANCS. 1884 375.000 1885 120.000 1886 3.100 1887 30.000 1888 1889 1890 44.000 1891 311.000 Jusqu'en 1880, les colons du Cap n’avaient pas encore de concurrents dans cette industrie lucrative. En 1884, quelques expéditions d’Autruches du Cap, à destination de Buenos-Ayres et de Montevideo, s’ajoutant aux entre- prises de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l’Ile Maurice, provoquèrent l'établissement d’un droit de sor- tie de 2,500 fr. par oiseau et de 125 fr. par œuf, que le Gouvernement colonial a maintenu depuis 1883. Les établissements pour la reproduction des Autruches fondés dans les pays susmentionnés sont tous pros- pères ; l'Exposition de 1889 a permis d’en apprécier les produits remarquables. L'établissement de Mataryeh, près du Caire (Egypte) et ceux de l’Algérie n’ont pas été aussi heureux; toutefois, celui d'Egypte existe encore, alors que les établissements algériens sont fortement éprouvés ou ont disparu. Les diverses entreprises algériennes ont échoué, par suite de causes assez complexes; nous ne signalerons que celles de l’ordre général, soit : climat humide du littoral, emplacements trop restreints et mal appropriés au développement des jeunes oiseaux. (À suivre.) ForEsT ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 5 février. — MM. C. Pxisazix ET BERTRAND, en continuant leurs recherches sur le venin de la vipère, sont arrivés à trouver une atténuation de ce venin par l’action de la chaleur et sont parvenus, en vaccinant des Cobayes avec ce venin atténué, à les rendre indemnes sous une action ulté- rieure du venin entier. — Le venin chauffé de 75° à 900 vac- cine, tandis que le venin entier, même à la dose la plus faible, engendre seulement une accoutumance progressive et lente, mais pas de vaccination réelle. — M. Paur Giro», à la suite d'observations physiologiques qu’il a entreprises sur le rein de l'Escargot (Helix Pomatia, L.) arrive à conclure que l’Escar- got possède, dans sa vésicule urinaire, une glande alcaline spéciale, chargée de transformer, par sécrétion, en urate de soude, l'acide urique excrété par le rein. — M. Edmond Per- rier présente à l’Académie une note de M. Borpas sur les glandes salivaires des Hyménoptères ; dans cette note l’auteur ramène les groupes de glandes salivaires principales à sept, soit : 1° Les glandes salivaires thoraciques ; 29 Les glandes postocellaires ; 3° Les [glandes supracérébrales ; 4 et 5° Les glandes mandibulaires externes et internes ; 6° Les glandes sublingnales ; 7° Les glandes maxillaires. — M. Cu. Bruyanr nn ————————— (4) Mogador est le port d'embarquement d'une partie des provenances du Soudan occidental, principalement centrali- sées à Tombouctou, le surplus passe par In’salah, Ghadames et Tripoli. (F, a.) 62 LE NATURALISTE | ! signale à l’Académie la présence en Auvergne d'un Hémiptère aquatique stridulant encore peu, connu, et décrit le mode au moyen duquel il produit cette stridulation. — M. »E Gros- souvre signale les relations qu’on observe entre les transgres- sions marines et les mouvements du sol. Séance du 42 février. — MM. C. Prisazix ET G. BEr- rRAND découvrent la propriété antitoxique du sang des ani- maux vaccinés contre le venin de la vipère. Le sang des cobayes immunisés par accoutumance possède cette propriété, mais à un degré beaucoup plus faible que celui des animaux immunisés par vaccination. En employant cette dernière mé- thode, qui n’offre aucun danger et qui permet d'inoculer des doses croissantes d'Echidno-vaccin, MM. C. Phisalix et G. Bertrand espèrent obtenir des modifications du sang suflisam- ment intenses pour qu'il puisse être utilisé comme agent thé- rapeutique. — M. A. PEyTOUREAU, à la suite des recherches qu’il a entreprises sur l'atanomic et le développement de l’ar- mure génitale femelle des insectes lépidoptères, pose en prin- cipe que l’abdomen des Lépidoptères femelles est formé de dix urites ; le huitième est généralement modifié, mais toujours reconnaissable chez l’adulte, le neuvième est atrophié et soudé au dixième ; ce dernier est constitué par un tergite seulement ; l'anus et l’oviducte débouchent par deux CTÉR ee distincts entre les valves latérales du dixième urostergite au-dessus du neu- vième urosternite. Le canal de la poche copulatrice s’ouvre entre le septième et le huitième sternite. L'anus et l’orifice copulateur occupent donc la même situation que chez les Orthoptères coureurs. Il n’en est pas de même de l'orifice de l’oviducte dont la position se trouve sensiblement modifiée. — M. J. Künckez p'HercuLais, à la suite de l’étude des phéno- mènes d'hypermétamorphose ou d’hypnodie qu'il a observés chez les Cantharidiens, hôtes à l'état lavaire des Coques Ovi- gères des Acridiens, croit pouvoir considérer la phase dite de pseudo-chrysalide de ces êtres comme une sorte d’enkyste- ment pour lequel il propose le nom d’hypnothèque. — M. Ed- mond Perrier présente à l'Académie une note de M. Borpas sur les glandes salivaires des Hyménoptères de la famille des Crabonidsæe. L'auteur décrit chez plusieurs espèces de cette famille (Astata Boops, A. aflinis, etc.), cinq paires de glandes : 1° Les glandes salivaires thoraciques; 20 Les glandes supra- cérébrales; 30 Les glandes mandibulaires ; 40 Les glandes sublinguales ; 5° Les glandes linguales. — M. B. Renauzr en étudiant des coupes de Lépidodendrons silicifiés du Culm, à découvert des œufs qu’il pense devoir rapporter à un hydra- chnide ou à un insecte aquatique parasite de ces végétaux. — M. Sraxiscas MeuxieR adresse à l’Académie quelques ob- servations sur la constitution de la roche mère du Platine. — M. L. Genriz signale et décrit un gisement d’aäpophyllite situé près de Collo. A.-Eug. Mararo. CHRONIQUE Une source de savon. — Dacota, à 68 milles du cap Buf- falo, possède une source naturelle de savon. Il sort de terre sous forme d'écume bouillante et dessèche à l'air. Ce savon res- semble à de l'argile tendre, et on peut le recueillir avec une pelle. On suppose que c’estun mélange d’alcali, de soude et de pétroie, ce dernier se trouvant dans plusieurs endroits des en- virons. Nourriture de la Courtilière. — Nous relevons dans le Bullelin de la Société Vaudoise des sciences naturelles le ré- sultat des recherches faites par A. Forel sur les matières con- tenues dans l’estomac de la taupe-grillon, une sorte de bouillie qui, vue au microscope, présentait un amalgame composé en grande partie de restes de cellules animales, de graisse et de fi- laments de muscles. De rares débris végétaux s’y trouvaient mélangés. Selon toute probabilité, la taupe-grillon se nourrit principalement de vers et d’autres petits animaux qui vivent sous terre. De temps à autre elle peut se laisser tenter par quelques racines tendres pour varier cetie nourriture animale. Peut-être aussi se contente-t-elle de couper celles qui se ren- contrent sur son passage. Quoi qu'il en soit, le résultat est le mème dans les deux cas, ct la taupe-grillon continuera à être pourchassée comme un animal nuisible. Étude sur les Champignons. — Tous les mycologues liront avec intérêt un chapitre publié par Board. of agriculteur sous le titre de Report oj the intelligence Department on Rust or Mildew on Wheat Plants 1892, London, 1893. Après avoir énuméré les observations faites en Angleterre pendant l'été de 1892, il passe en revue celles qui ont été faites antérieurement en Australie, en Allemagne, dans les Indes et au Japon. Trois belles planches en couleur reprodui- sent Accidium Berberidis Pers., Puccinia Graminis Pers. et Puccinia Rubigo vera D. C. Une quatrième planche, également coloriée, représente des grains de blé sains et avariés. Chenille nuisible d'Afrique. — Dans le pays des Ba- venda, au nord du Transvaal, il existe une chenille que les indigènes nomment Khohe et dont le contact produit chez l'homme une douleur intense et brülante ; mélangée à la nour- riture des animaux domestiques, elle peut occasionner la mort. On ne connaît pas encore le papillon auquel elle donne naïs- sance. Chaque anneau porte, sur la partie dorsale, deux proé- minences semi-sphériques situées l'une à droite l'autre à gauche de la ligne médiane du corps, etgarnies de poils durs etaigus. Des touffes de ces mêmes poils se trouvent encore sur la partie inférieure des anneaux. Il n’a pas été possible jusqu'à ce,.jour de savoir si ces poils sont reliés à des glandes venimeuses. Deux causes peuvent déterminer la mort chez les animaux domes- tiques. On suppose d’abord que, consommées en grande quan- tité avecle fourrage, ces chenilles occasionnent une inflamma- tion des intestins par suite de l’introduction des poils dans la muqueuse de l'estomac. Mais il est plus probable que lespoils, en pénétrant dans la langue des animaux, y font naître une forte inflammation. La langue s’enfle rapidement et les ani- maux ne peuvent plus manger. L’enflure progresse et gagne les tissus de l’arrière- bouche et du larynx et provoque une asphyxie foudroyante. Muséum d'histoire naturelle. — Cours de Cullure. — M. Maxime Cornu, professeur, commencera ce cours le ven- dredi 2 mars 4894, à 9 heures du matin, dans l’amphithéâtre de la galerie de Minéralogie, et le continuera, à la même heure, les lundis, mercredis ét vendredis suivants. Ce cours aura pour objet l’exposé des cultures coloniales des Européens en Océanie, principalement de celles qui sont usitées dans les régions voisines de nos possessions d'Asie et d'Australie ; l'étude des cultures qui peuvent être entreprises par nos colons. gutta-percha, épices, etc.), ct des végétaux (café, caoutchouc, utilisables dans nos colonies. Les lecons du mercredi seront des lecons pratiques (étude des végétaux et des produits en relation avec le cours); elles auront lieu au laboratoire de Culture, n° 61, rue de Buffon, à 9 heures, pendant la durée du cours. Cours de Paléontologie. — M. Albert Gaxdry, professeur, membre de l'Institut, commencera ce cours le mercredi, 1 mars 1894, à 8 heures 1/2, ct le continuera le vendredi et le mercredi de chaque semaine, à la même heure. Il pré- sentera le résumé de l’histoire des êtres de tous les temps géologiques, en commencant par l’époque cambrienne et en passant d'âge en âge jusqu’à l’époque actuelle. Les lecons au- ront lieu dans l’amphithéâtre d'anatomie comparée. Les lundis le professeur fera une lecon pratique, soit dans le laboratoire de paléontologie, soit dans les galeries publiques. OFFRES ET DEMANDES — D' C. Houlbert, 55, rue Chanzy, Dieppe. Offre sa Petite Faune analytique des Coléoptères français, in-12 78 pages, en échange de Coléoptères déterminés. (Env. oblata, au moins 40 espèces pour chaque exemplaire.) — Les fils d'Émile Deyrolle, naturalistes, 46 rue du Bac, Paris, viennent de publier un nouveau ‘catalogue de leurs pièces d'anatomie humaine, d'anatomie comparée et d’a- natomie botanique, Ce catalogue, qui comporte159 figures est envoyé gratis sur demande. — M, A. Olivier, quartier de la Pépinière demande en échange des papillons européens. — A vendre un bel exemplaire en 2 volumes de l’Ico- nographie des Chenilles de Godart et Duponchel. S'adres- ser aux bureaux du journal. nn ———————_— Le Gérant: ÉmLE DEYROLLE. III à Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. à Bône, 16e ANNÉE LE NELUMBIUM SPECIOSUM C’est une plante aquatique, vivace, quiestoriginaire de l'Asie méridionale, autrefois très répandue en Égypte où elle avait été introduite, et d’où elle a disparu depuis LE longtemps. C'était une des espèces de Lotus du Nil; les Égyptiens la divinisèrent et firent figurer sesfleurs etses fruits sur la plupart de leurs monuments. Plus tard, on la chercha en vain dans les eaux du Nil, et pendant long- temps elle ne fut connue que par les médailles et les hié- roglyphes, C’est en 1602, que la plante fut enfin découverte dans l'Inde, son pays natal, et le savant botaniste Lécluse (CI Le Naturaliste, 46, ruc du Bac. Paris. 2e SÉRIE — N° 169 15 MARS 1894 sius) put reconnaitre que le Nelumbo et la célèbre plante d'Égypte appartenaient à une seule et même espèce. Cette plante aquatique croit aussi dans les eaux des fleuves de la Perse, de l'Inde, du Cachemire, jusqu’à la hauteur de 1.600 mètres, du Volga, sous le 4t° degré de latitude, de la Chine, du Japon et de l'Australie tropicale, er] NELUMBIUM jusqu’au 23° degré de latitude sud. La vaste étendue de cette aire géographique, qui embrase des climats si difré- rents, explique la facilité avec laquelle cette belle plante s’est introduite dans le Midi de l’Europe, notamment en Italie et dans la région méditerranéenne française, Elle a fleuri et müri, même ses graines, à Montpellier où elle a été introduite par le botaniste Delile vers la fin du siè- e dernier. 64 LE NATURALISTE Cette belle plante aquatique est composée d’un rhizome traçant, souterrain, plus ou moins ramifié, muni de ren- flements desquels naissent les feuilles à pétioles cylin- driques, aiguillonnés ; les unes à limbe flottant, peltées, planes ; les autres s’élevant à 75 centimètres au-dessus de la surface de l’eau, orbiculaires, à bords relevés en forme de coupe, larges d’environ 25 centimètres. La fleur s’épanouit en juillet-août; elle s'élève sur un pé- doncule qui prend naissance sur la souche et atteint ou même dépasse les feuilles les plus hautes. Elle est large d'environ 25 centimètres et formée d’une vingtaine de pétales blanchâtres à leur base, d’un beau rose à leur sommet. Le fruit, en forme de cône renversé, à la face supérieure plane et munie d’une vingtaine d’alvéoles, dans chacun desquel est renfermée une graine de la grosseur d’une petite noisette. Ce fruit ressemble à une pomme d’arrosoir percée de gros trous. « D’après le D' Mène, les rhizomes et les graines de cette plante sont employées dans la cuisine japonaise. On trouve sur les marchés du Japon, de même qu’en Chine, en Cochinchine et dans le royaume de Siam, des mon- ceaux de rhizomes de Lotus désignés sous le nom de Hasu-none. Le goût de ces rhizomes quand ils sont cuits rappelle celui de la rave, du cardon et du céleri; on les mange crus, cuits à l’eau et saus la cendre, bouillis ou frits comme les salsifis ; on les réduit aussi en poudre qu’on fait sécher et dont on se sert surtout pour les soupes. Quant aux graines, qui ont un peu le goût de la noisette, elles sont alimentaires, et les Japonais les man- gent à leur repas comme mets sucré; on en fait des gà- teaux et des pâtisseries. » A l’époque de sa floraison, le Nelumbium speciosum forme un des plus beaux ornements du lac Srinagar (Cachemire); son feuillage, d’un vert gai, couvre entière- ment les eaux, et de cette surface émergent des myriades de pédoncules terminés par des fleurs roses qui rap- pellent nos plus belles Pivoines. Ces fleurs d’une plante sacrée sont placées dans les temples et dans les ora- toires particuliers des Hindous et renouvelées chaque matin pendant toute la durée de la plante. D’après la mythologie indienne, c’est ce Lotus qui sert de siège à Brahma et c’est sur sa feuille que Wichnou fut porté sur les eaux. Une autre espèce de Nelumbium, qui est très orne- mentale et offre aussi des ressources alimentaires, c’est le N. luteum Willod, Cette seconde espèce est améri- caine ; elle ressemble beaucoup à la précédente dont elle se distingue par ses fleurs jaunes. Elle habite l’Amé- rique du Nord, les Antilles et se rencontre jusqu'au 44° de latitude nord et descend au sud jusqu’à la Jamaïque. Ses fruits contiennent de vingt à trente graines et ont un goût très agréable. Ses rhizomes renferment une assez forte proportion de fécule. J'ai introduit cesplantes au Sénégal en 1883, Les Nelumbium appartiennent à la petite famille des Nelumbonées, Henri JorEr, Un nouvel ennemi du Chêne SES MŒURS, SON PARASITE, MOYEN DE DESTRUCTION Les promeneurs habituels du bois de Boulogne ont remarqué sans doute, depuis quelques années, que lors- que, au printemps, les chênes ontreverdi, beaucoup de branches ont refusé d’imiter les autres, et que, depuis lors, ce roi des forêts, hérissé de branches sèches, qui le déshonorent, semble menacé de mort, Si l’on coupe et fend une de ces branches mortes, et qu’on l’examine avec soin, on à de grandes probabilités pour y rencontrer une ou plusieurs larves d’insecte, d’un aspect assez sin- gulier, aplatie, ayant assez la forme d’un clou à ferrer les chevaux, Pour connaître l’insecte parfait, nous avons recueilli quelques branches, que nous avons déposées dans une caisse à élevage, et notre surprise a élé grande en ob- tenant l’éclosion d’un coléoptère crépusculaire de la fa- mille des Eucnemidæ, le Melasis buprestoites (Linné), con- sidéré comme rare aux environs de Paris, par tous les entomologistes, et qui s’est multiplié avec une assez grande rapidité aux dépens des chênes du bois de Bou- logne, Nous avons également obtenu la sortie d’un hy- ménoptère de la famille des Braconites dont il sera parlé plus loin, et qui vit en parasite aux dépens des larves de melasis. Ayant réussi à faire reproduire et pondre cet insecte en captivité dans nos caisses à éducation, nous allons faire connaître certaines particularités peu connues des mœæurs de la larve et de l’insecte parfait et de celles de son parasite jusqu'ici inconnues. Melasis buprestoides Lin., Flabellicornis Fab. (fig. 1) Fig. 1. — Melasis buprestoïdes c. Longueur 6 à 11 millimètres, corps allongé, subcylin- drique, noir de poix, mat, revêtu d’une pubescence jau- nâtre, très fine, assez serrée; antennes ferrugineuses à articles 6-10 prolongés en dedans en lobe aigu au bout, chez le ©’; prænotum moins long que large, un peu convexe dans son milieu, couvert de fortes granulations aiguës et serrées ; élytres allongées, cylindriques, arron- dies à leur base ; stries bien marquées, ponctuées, inter- valles finement granulés, rugueux; pattes, cuisses et ab- domen noir de poix, garnis de poils dorés assez serrés, Larses plus clairs à dernier article testacé, Larve. Longueur 18 à 22 millimètres, elle est blanche, molle et complètement apode, la tête est petite et enchâssée dans le premier segment. Le corps est formé Vi LE NATURALISTE 65 de douze segments, tète non comprise, le premier est large (2 à 2 1/2 millimètres) et marqué, en dessus et en dessous, de deux taches brun roussâtre transverses etde deux traits longitudinaux, qui vont rejoindre ces deux taches, le deuxième et le troisième segment vont en diminuant et sont un peu plus étroits que le premier ; à partir du quatrième, le diamètre du corps reste le même (1 à 4 1/2 millimètre), on observe sur les deux antépénultièmes segments des traces de petites aréoles elliptiques. Les stigmates, de couleur roussâtre, sont au nombre de neuf paires ; les mandibules sont noires, fortes et carnées, profondément bidentées à l’extrémité et arquées en dehors; le jeu de ces mandibules est hori- zontal, mais c’est en s’écartant et non en se rapprochant qu'elles rongent le bois, par un mouvement horizontal de la tête. Nywpxe très courte, environ moitié de la longueur de la larve, épaisse et cylindrique, on apercoit très bien les antennes couchées le long du thorax, les pattes, les élytreset les ailes, elle présente déjà la forme de l’in- secte parfait. Maœæurs, Aussitôt après l’éclosion de l’insecte parfait, qui a lieu vers le 15 mai, les melasis se recherchent le soir pour s’accoupler. Dans notre caisse, nous avions préparé des branches de chêne de douze centimètres de diamètre, sèches et légèrement en décomposition, c’est-à- dire sans sève, et d’autres branches de même grosseur contenant encore de la sève. La ponte a eu lieu le soir, uniquement sur les branches sèches; nous avons trouvé des œufs disséminés et cachés dans les fentes de l'écorce, dans les fissures äu bois. Les jeunes larves éclosent 5 à 1 jours après la ponte, elles s’enfoncent immédiatement dansle bois, en creusant des galeries aplaties dans le sens horizontal, c’est-à-dire perpendiculaires aux fibres du bois; ces galeries ont en largeur une fois et demie celle du prothorax, près de trois fois celle du corps et environ un millimètre de hauteur ; les parois inférieures et supérieures sont planes et parallèles et nullement concaves comme celles des autres larves lignivores (fig. 2). RS Su] Fig. 2, — Fragment de bois de chêne criblé de galeries de larves de Melasis buprestoides. Lorsque l’époque de la transformation en nymphe ap- proche, vers le 10 ou 20 octobre, la larve se retourne dans sa galerie, pour que sa tête et par suite celle de l’insecte parfait soit tournée du côté de l'écorce, elle ar- rondit ensuite une portion de sa galerie de manière à la rendre cylindrique, et c’est ià que, sans apprêt, elle accomplit sa métamorphose. Contrairement à ce quise passe chez le plus grand nombre de larves lignivores, qui se rapprochent de l'écorce pour se métamorphoser, notre melasis opère cette transformation à 4 ou 5 1/2 cen- timètres de profondeur. L'état de nymphe dure environ 10 à 12 jours et dès le commencement de novembre, si l’on fend une branche on trouve des melasis bien conformés ; ils passeront l'hiver sans bouger, au mois de mai, ranimés par la cha- leur, ils creuseront une galerie droite et horizontale et perceront l’écorce d’un trou rond pour s'échapper et perpétuer leur espèce. Ilarrive cependant des exceptions, et nous avons trouvé, dans la forêt de Compiègne, deux nymphes vivantes en fendant des branches de hêtre au commencement de mars. Cet insecte habite une partie de l’Europe, on le trouve en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Suisse et dans plusieurs parties de la France. Il à été étudié par Erichson, par Guérin, par Perris, par Nordlinger, par Schiôdte, D’après ces savants auteurs, la larve aurait été ren- contrée dans le bouleau, l’aune, le châtaignier, le hêtre, le saule marceau. M. Guérin a tracé une bonne figure de la larve, il lui donne 26 à 28 millimètres de lon- gueur ce qui nous parait excessif. À part mon regretté maître M. Perris, les savants ento- mologistes qui se sont occupés de la larve de melasis bu- prestoides, ne semblent pas avoir remarqué (du moins ils n’en font pas mention) la manière toute particulière dont la larve ronge le bois par un mouvement horizontal de la tête et le jeu des mandibules en s’écartant et non en se rapprochant. La transformation en nymphe et en insecte parfait à 5 ou 6 centimètres de profondeur, dès le mois de novembre a dû également leur échapper? Ce- pendant ce sont ces particularités qui rendent cette larve remarquable parmi les espèces lignivores connues. M. Schiôdte, après avoir démontré les rapports de res- semblance de la larve de Melasis avec les larves d’Elaté- rides, conclut qu’à l’instar de celles-ci, elle se nourrit de substances animales ; bien plus, il affirme qu’ellene peut pas se nourrir d’autre chose, la cavité buccale présen- tant une ouverture si petite, qu’elle est incapable d’ab- sorber des matières ligneuses et de creuser une galerie dans le bois. Malgré l'autorité de M. Schiodte, ilnous est bien diffi- cile d'admettresses conclusions, et pour peu que l’on veuille parcourir l'excellent mémoire de M. Perris (notre Réaumur de Mont-de-Marsan, comme l’a si bien dit M. Mulsant), qui a longuement discuté et réfuté les faits cités par M. Schiüdte, et démontré, par des observations répétées dans les Landes, que la larve de WMelasis était uniquement lignivore et qu’elle pouvait vivre non seu- lement dans le bois pourri, mais encore dans les souches nouvellement mortes de l’aune. Si nous ajoutons, comme preuve indiscutable, que les branches de “hêne, pré- parées dans nos caisses à éducation, pour recevoir la ponte et suivre toutes les phases d’évolution du Melasis depuis la ponte jusqu’à la sortie de l’insecte parfait, ne contenaient aucune trace de galeries d'aucun autre in- secte, on pourra se convaincre que cette larve, quoique ne pouvant pas ronger le bois, ainsi que l'indique l’or- ganisation de sa bouche, peut cependant l’attaquer et le 66 LE NATURALISTE détruire par un mouvement continu de le tête et des mandibules et absorber les parcelles détachées pour sa nourriture. MOYEN DE DESTRUCTION L'homme est fà peu près désarmé contre cet insecte crépusculaire, ne sortant de l’intérieur des branches, que pour s’accoupler dans l’obscurité, et se cachant sous les écorces pendant le jour, et par conséquent à l'abri des oiseaux insectivores. Le badigeonnage des branches au goudron minéral dilué avec 5 à 8 0/0 de pétrole, ex- cellent pour quelques arbres isolés, ne nous paraît pas pratique pour une forêt. Dans ce cas, il faut rechercher les chênes portant des branches mortes, les faire éla- guer pendant l'hiver ou au plus tard versle 15 mars, et brüler ces branches immédiatement, afin d’anéantir les colonies de melasis, qui ne manqueraient pas, au mois de mai, d'aller pondre sur d’autres arbres restés indemnes jusqu'ici. Heureusement que par une magnifique loi de la na- ture, les insectes phytophages sont exposés à être dévorés par d’autres insectes que l’on nomme des parasites : ce sont en général des hyménoptères désignés vulgairement sous le nom de mouches à quatre ailes. Notre melasis n'échappe pas à cette loi générale, sa larve est attaquée dans l’intérieur du bois, par la larve d’ur curieux insecte de la famille des Braconites, inconnu jusqu'ici et que nous avons obtenu d’éclosion. M. Thomas Ansell Marshall, le savant spécialiste an- glais, auquel j'ai soumis cet hyménoptère, a bien voulu l’étudier et se charger de le décrire sous le nom de Diopilus Melasidis. N. sp., dans le supplément de son Species des hyménoptères d'Europe et d'Algérie, qui pa- raitra sous peu. La figure 3 dessinée d’après nature par M. L. Planet, Fig. 3. — Parasite de Melasis buprestoïdes. Diospilus Melasidis, n. sp. donne une idée suffisamment nette de cet insecte, pour le faire reconnaître en attendant sa description scienti- fique, Mœurs. Vers la fin de mai ou au commencement de juin, lorsque la femelle de melasis buprestoides a terminé sa ponte et que les jeunes larves nouvellement écloses vont s’enfoncer dans la branche de chêne, arrive le Dios- pilus melasidis femelle, qui dépose à l’aide de sa tarière, un seul œuf sous la peau de la jeune larve de melasis; celle- ci continue à grossir et à s’enfoncer dans la branche ; plus tard la petite larve du parasite se nourrira du tissu adipeux de sa victime, en prenant bien soin de ne pas . attaquer ses parties vitales, et ce n’est qu'au moment de se métamorphoser, qu’elle finira par la dévorer en en- tier, en réservant la peau, dontelle se sert pour établir une petite coque pour se chrysalider. Arrivée à son com- plet développement la larve de Diospilus a environ #4 à 5 millimètres de long, elle est rougeâtre, apode et for- mée de 13 segments assez luisants, L’insecte parfait s’é- chäppe en mai, pour accomplir le rôle qui lui est échu de perpétuer son espèce aux dépens du melasis. Nos premières remarques sur Diospilus melasidis re- montent à 1888 (1); à cette époque nos éclosions nous avaient donné environ 5 0/0 de parasites, depuis il s’est heureusement multiplié : l’année dernière (1893), le nombre des branches de chêne attaquées par mélasis buprestoides a été réduit dans de grandes proportions ; d'ici quelques années ses dégâts seront devenus insigni- fiants, surtout si on prend soin d’élaguer les branches mortes pendant l'hiver, et si l’on procède à leur destruc- tion par le feu avant le 15 mars. DEcaux, OISEAUX ACRIDOPHACES L’'AUTRUCHE (suite). L’Autruche aime la solitude et les grands espaces ; pourvue de membres très puissants, elle franchit en très peu de temps des espaces considérables; par conséquent. pour en faire l’élevage, l'homme a besoin de grandes étendues de terrains : c’est ce qu'ont bien compris les Anglais au Cap; c’est grâce à cette clairvoyance qu'ils ont obtenu de si brillants résultats (2). La France, qui dispose de milliers d'hectares incultes dans le Sud de l'Algérie, dans des régions impropres à la création de centres de population européenne, pour- rait et devrait aider à la création d’une industrie si im- portante dont la réussite dépend uniquement de la possibilité d'utiliser de grands parcours. Il y a bientôt quarante ans, déjà en 1856, le général Daumas recom= mandait au D' Gosse les emplacements favorables des environs de Biskra, soit les oasis des Zibans. Ma der- nière exploration de cette région, en 1891, me permet d'apprécier l'exactitude et la valeur des recommanda- tions du général Daumas. — Mon expérience d’ancien éleveur me permet d'affirmer que, si les essais algériens s'étaient faits dans le Sud, région qui, il y à quinze ans, était encore dangereuse et fort hasardeuse, nous serions aujourd’hui les maîtres incontestés de l'élevage des autruches par la production d’une importante quantité de plumes bien supérieures en qualité à celles fournies par le Cap. Dès 1876, mes études et mes recherches préparatoires avaient comme objectif les oasis sahariennes. Ma pre- mière exploration de 4879, dont le but était la création d’une autrucherie à Biskra, fut arrêtée dans son cours (1) La difficulté de faire nommer cet insecte nous a empêché de faire connaître nos observations jusqu'ici. (2) Holub, loc. cit : « Des fermes de 1,000, 2,000 arpents sont les plus communes la plupart ont 3,000, même 5,000 arpents; quelques-unes dis- posent d’emplacements représentant des surfaces immenses. » C'est dans ceci que Holub a trouvé l’explication de la réussite surprenante de l'élevage des autruches dans l'Afrique australe. LE NATURALISTE 67 par l'insurrection de l’Aurès, qui, en m’empêchant de pénétrer dans le Sud, à mon grand regret, me fit tenter l'expérience à Misserghin (province d’Oran). L'espoir d’en faire le centre de production devant repeupler le Sud, malgré tous les sacrifices de temps et d'argent, de santé, n’a pas pu étre réalisé pour des raisons d’ordre complexe. Malgré cet échec, ma conviction reste immua- bie, ma confiance est absolue : Je crois à la possibilité de reconstitution de nombreux troupeaux d’autruches dans le Sud Algérien. J'ai la conviction qu’en important un grand nombre de reproducteurs bien installés et soignés convenable- ment, dans une oasis favorable, à proximité d’une voie ferrée, Le bon effet du climat saharien, qui est nécessaire à ces oiseaux, ne tardera pas à produire son effet natu- rel, c'est-à-dire une reproduction régulière et normale. Cette tentative serait facilitée aujourd’hui par la sécu- rité existant dans le Sahara algérien; les risques de transport sont réduits aux risques habituels d’un envoi d'animaux vivants par chemins de fer. En effet, grâce à ce moyen de transport, on évite autant que possible, les accidents de route, ordinairement fort préjudiciables aux éleveurs, car les frais de transport sont très élevés et le nombre d'oiseaux disponibles assez restreint. Il ne faut pas songer à en importer du dehors, à moins d’ex- poser au hasard des sommes relativement élevées. C’est avec des moyens modestes qu'il faut réussir. Or, la réussite s’obtiendra par la possibilité de nourrir sur place des couples reproducteurs sans grands frais de clôture, de garde, d'entretien, etc. La progéniture sera élevée en liberté et conduite au pâturage en com- pagnie de troupeaux de moutons ou de chameaux, com- plètement de l’élevage saharien. Dès que l’on aura élevé ou acclimaté un nombre d’oiseaux suffisant aux charges de exploitation, l’excédent des sujets disponibles pour- rait être placé en cheptel sous la direction administra- tive des tribus nomades du Sud, constituées en Djemâa, là où ce système social est pratiqué ; certainement, avec cette organisation, il faudrait peu d'années pour créer de la vie et une certaine industrie dans ces immenses régions actuellement improductives. * * * L’autruche est parfaitement domesticable lorsqu'elle est élevée en liberté. A l'appui de cette opinion, nous rappellerons qu’en 1849, on a présenté au lieutenant- colonel Bazaine, chef du bureau arabe de Tlemcen, un troupeau de 21 autruches domestiquées, qui, complète- ment libres, vaguaient tous les jours avec les troupeaux sans chercher à s'échapper et à reprendre leur liberté. Heuglin, Brehm, ont voyagé dans l’Afrique orientale avec des autruches parmi les chevaux et les chameaux de leur convoi; elles se promenaient en toute liberté à la recherche de leur nourriture dans les localités du parcours. Tous les voyageurs des pays Somalis ont vu des troupeaux d’autruches dans tous les lieux habités, en complète liberté ou menées à la pâture avec les autres animaux domestiques. Edouard Mohr, Mauch, Holub, ont parcouru l’Afrique Australe avec des autru- ches en liberté suivant leurs chariots très paisiblement. En 1880, le D' Lenz à Tombouctou voyait les autruches domestiques menées à l’abreuvoir avec les autres ani- maux domestiques du pays. L’autruche est omnivore; tout ce qui est à portée de. son bec sera englouti, grâce à ses yeux percants. Elle mange l’herbe à la facon des oïes et devient fort grasse dans la période de temps où elle est nourrie de verdure en abondance. Autrefois, avant que l'autruche fût refoulée au delà des limites de l'Algérie par les chasses dont nous parle le général Margueritte, elle venait pâturer dans les Daïas et sur les bords des Chotts des Hauts-Plateaux. Dans ces dépressions salées, le sol est couvert d'une végétation caractéristique (coloquinte, guethaf, téré- binthe, jujubier, armoise, drin, etc.) qui compose les pâturages des troupeaux et qui est aussi recherchée par l’autruche. Elle mange aussi toute espèce d'insectes, des larves, des lézards, des scorpions, des gerboises; des djerds, gros rats du désert; des coléoptères, des saute- relles, des criquets. Dans l’Afrique orientale et centrale elle recherche les baies de sodada decidua, de salvadore persica, les gousses et la gomme des acacia seyal, tor- tilis, etc., etc. Dans le désert du Kalahari de l’Afrique australe, son grand régal est le melon amer Gn’arras, la ressource prècieuse des Noirs et des explorateurs aux époques de sécheresse. Elle ne dédaigne pas les excré- ments d’autres animaux et les siens; les jeunes autru- ches particulièrement en sont friandes, etc., etc... Cest donc à bon droit qu’on peut la qualifier d’omnivore. L’autruche parquée se nourrit facilement avec de l'orge, du fourrage vert, des choux, des betteraves, etc. On leur dorine aussi des feuilles hachées d’une espèce de cactus « opuntia vulgaria », notre figuier de Barbarie, mais il faut avoir la précaution d’enlever les parties piquantes. Au Cap, le figuier de Barbarie « opuntia vul- garis » et les graines de maïs sout les grandes ressources alimentaires des éleveurs d’autruches. L’autruche en liberté mange des sauterelles toute la journée. Nous observerons encore que l’autruche en captivité, bien nourrie, ne mange pas de sauterelles, mais les tue à coups de bec; il faut lui supprimer le grain et l’herbage pour la forcer à se nourrir d’acridiens. Cette qualité d’acridophage doit encore être une des considérations qui militent en faveur de la reconstitu- tion de nombreux troupeaux d’autruches dans les steppes du Sahara et des Hauts-Plateaux, ce seraient pour nous de précieux auxiliaires dans notre lutte contre le fléau périodique africain qui cause la ruine et la misère à chacune de ses apparitions. L’habitude d’avaler de petits cailloux favorise la tri- turation de ses aliments et lui assure le bon fonctionne- ment de ses estomacs. L’autruche aime beaucoup l'eau, elle en boit souvent, on évalue qu’elle absorbe plusde six litres par jour l'été, ce besoin est moindre en hiver, surtout si l'oiseau est nourri de végétaux frais ou de fourrage vert. Dans la sai- son chaude, l’autruche se baigne. Au Sénégal, autrefois, après l’hivernage, elle fréquentait les marigots et les flaques d’eau provenant des inondations. Dans les pays côtiers de la Somalie, on voit souvent par les journées de grande chaleur, près des bancs de sable et des récifs éloignés de la côte, de grandes troupes d’autruches, du- rant des heures entières plongées dans l’eau jusqu’à l’ex- trémité du cou. Cette habitude était aussi celle des autruches de l’Afri- que occidentale, Le capitaine Vincent, dans le récit de son exploration d’Adrar, en 1860, nous dit que c'était pendant leur baignade dans la mer que les autruches étaient capturées par les Maures des environs du Cap Blanc et du banc d’Arguin. 68 LE NATURALISTE Dans les régions où elles ne peuvent se livrer à la baignade, elles remplacent cet exercice hygiénique par l'action de se poudrer dans le sable à la facon des galli- nacés, dont le résultat fâcheux, la détérioration des plumes des ailes cause une dépréciation importante de leur valeur commerciale. L’autruche dont les œufs et la chair sont essentielle- ment comestibles, ne saurait-elle être élevée que dans le seul but de produire des plumes, dont la valeur est su- bordonnée à toutes les fluctuations des caprices de la mode ? Déjà en 1849 dans un rapport à M. Lanjuinais, ministre de l’agriculture et du commerce, Isidore Geoffroy Saint- Hilaire avait qualifié l’autruche : « Oiseau de boucherie » ; le jour est peut-être proche où cetanimal justifiera cette appellation en fournissant une ressource nouvelle à l’a- limentation publique. La viande d’autruche, semblable à celle de bœuf, est supérieure à celle du cheval, du chameau. La viande crue présente l’apparence de la chair de jeune bœuf. Le bouilli ne diffère en rien de celui de bonne viande de bœuf sous le rapport de la couleur, de l’odeur, de la sa- veur; elle a l’avantage d’être excessivement tendre et d’une cuisson très facile. La peau, quoique plus épaisse, devient très tendre et n’est pas plus dure que celle d’une dinde. Le filet rôti ettrès peu cuit donne une viande juteuse tendre, couleur de bœuf légèrement foncé, elle est su- périeure au filet de cheval. On peut en conclure que l'acceptation de la viande d’autruche par la consomma- tion aurait plus de succès encore que n’en a eu la viande de cheval, le jour où cette consommation serait facilitée par.une production régulière et normale. D'après Heuglin, au Kordofan, souvent on élève des jeunes autruches que l’on engraisse pour les manger fraîches ou en conserve. Des peuples entiers dans l’anti- quité étaient connus comme strutophages : les auteurs anciens nous disent que ces peuples habitaient l’Ethio- pie, au delà de l'Egypte. L'observation moderne de Heu- glin, dans les mêmes régions, confirme ce fait. On sait que l’autruche pond annuellement de 25 à 30 œufs, et que souvent ce nombre est porté à 45 et 50. Un œuf d’autruche de bonne dimension renferme 250 gram- mes de jaune et 1.000 à 1.100 grammes d’albumine li- quide. Les œufs d’autruche sont de fort bon goût, mais pour les servir sur la table en omelette, en œufs bouillis, etc., il convient d’enlever à peu près le quart du blanc. Dans ces œufs, la proportion de blanc est beaucoup plus con- sidérable que dans les œufs de poules. Si l’on adopte une moyenne de 35 œufs par couple et que sur ce nombre 15 soient affectés à la reproduction de l'espèce, il restera 20 œufs à livrer à la consomma- tion, soit l'équivalent d'environ 600 œufs de poule, dont on pourra retirer un bénéfice assez important par la vente des coquilles vides, qui sont assez recherchées, D'autre part, les 15 œufs affectés à la reproduction pou- vant produire environ 10 sujets, ces derniers pèseront, à un an,de 25 à 30 kilogrammes. Leur chair étant comparable à celle du dindonneau, l’écoulement en se- rait facile au prix moyen de 1 franc par kilogramme, En ajoutant la valeur des plumes à celle produite par la vente, pour l’alimentation d’une dizaine de jeunes oi- seaux par couple reproducteur, le revenu annuel pour- rait se chiffrer à 500 francs au minimum. La graisse d’autruche est, pour les Arabes, un objet de luxe, ce produit dont le prix dans le Sahara algérien variait de 1 fr. 59 à 2 francs le kilogramme, est presque introuvable aujourd’hui. Ils s’en servent fraîche ou sa- lée en guise de beurre ou d'huile d'olive dans leur cui- sine, Elle a une grande importance dans leur théra- peutique (D: Seriziat, L'Oasis de Biskra). Dans l'intention de faire profiter les futurs éleveurs d’Autruches francais, de mes études et d’une suite d'expé- riences concernant les mœurs, et les habitudes des Autruches, je me fais un devoir de recommander à leur attention vigilante leurs oiseaux adultes pendant la période de reproduction. D’habitude le changement de coloration des parties nues du mâle, les attitudes des deux sexes en rutforment les préliminaires faciles à reconnaître; le printemps africain est la période des amours, l’incubation et les éclosions se produisent à l’époque où la nature fournit la végétation tendre et les insectes mous, nécessaires au développement des jeunes Autruches,. On sait que les animaux sauvages se cachent par une sorte de prévoyance qui, ayant pour but immédiat le soin de leur propre conservation, paraît plus près de l'instinct des bêtes que tous les motifs de décence dont on a voulu leurfaire honneur ; l’Autruche a d’autant plus besoin de cette prévoyance en raison du mode particu- lier de l’acte de la génération se produisant par.intro- mission et ayant une certaine durée, pendant laquelle l’oubli de sa prudence habituelle pourrait la livrer sans défense à ses ennemis bipèdes ou quadrupèdes. Par alavisme sans doute, même en captivité et sur les oi- seaux nés en captivité, l’Autruche mâle ne s’accouple que dans des circonstances lui donnant l'illusion d’un isole- ment parfait, hors la vue de ses congénères et de tout être vivant lui inspirant la peur. Pour amener la paisible reproduction de ces oiseaux craintifs, durant toute la période d’accouplement il faut absolument empêcher les approches des étrangers, des chiens, si possible tout bruit insolite; le même gardien auquel les oiseaux sont habitués, seul, et avec toutes précautions, approchera des oiseaux et leur fournira leur nourriture, Je puis assurer la réussite grâce à ces précautions peu difficiles à prendre et dont l'impor- tance capitale s'impose sans conteste, car le succès satis- fera amplement l’heureux éleveur. En complément de ces observations il est utile de se rappeler que les éleveurs qui sesont distingués dans l'art de croiser et d'améliorer les espèces, savent de quel secours aété pour leurs projets une alimentation appropriée à la modification qu’ils avaient cherchée. Ils savent aussi que les modifications ne seront constantes qu’en perpétuant à la descendance le régime imposé aux ancêtres. Notre conclusion est que leretour des Autruches s’im- pose dans les lieux fréquentés par leurs ancêtres autre- fois, la reproduction normale et naturelle — par ata- visme — s’obtiendra en replacant l'oiseau dans le milieu nécessaire à l’évolution héréditaire. FoREsT. (A suivre.) LE NATURALISTE 69 QUELQUES LIGNES DE BOTANIQUE FOSSILE La botanique fossile n'a pas, comme la botanique vivante, le privilège de réunir autour d'elle une multi- tude d’adeptes ; bien petit est le nombre d’amateurs et de savants qui consacrent leurs efforts et leur temps à recueillir et étudier les font les recherches: on se rappelle qu’à une date peu an- cienne cette connaissance a permis à MM. Zeiller et Grand’Eury de conseiller à la Compagnie des houillers de la Grand’(ombe de rejoindre à une profondeur de 600 mètres une couche de houille exploitée déjà, mais à une assez grande distance du lieu indiqué pour les nou- velles recherches et recouverte par des bancs épais et stériles. Cette couche re- } restes desplantesque nous à à EU f “| h connue par la nature de ont légués les siècles pas- ia Ÿ hi 14 Vi ses plantes fossiles comme sés. __ WW ! N Ÿ Wr | la plus ancienne de toutes Serait-ce que cette étude j \) \ \| \ ÿ \ celles de la région et la ne présente d’autre inté- d | { y \ NY ÿ VA plus importante, devait se rêt, que celui de satisfaire \ ÿ NU W ! retrouver au-dessous de une simple curiosité? N'of- \ À ) U \ NN W W celles qui, par la nature de A NW fre-t-elle aucun problème sérieux à résoudre, au- cune utilité pratique dont on puisse tirer profit ? Chacun saitpourtant que, s’il était possible de sui- vre une famille de plan- tes depuis son origine jus- qu'à nos jours, les mo- difications successives constatées dans le port, lastructureinterne,le fonc- tionnement des organes de ses représentants, per- mettraient de se faire une idée claire de ce que l’on doit entendre par le mot d'évolution. Or il existe plusieurs familles telles que celles des Lycopodiacées, des Marattiées, des Equiséta= cées, des Cycadées etc., qui ont apparu aux épo- ques primaires et qui, tra- versant les âges géologi- ques, se sont maintenues jusqu’à nous. Le port des individus composant ces différentes familles nous est fourni par les empreintes, avec ff la même exactitude que celui des plantes conser- vées en herbier. La structure anatomique peut être observée au moyen de plaques minces, taillées dans les échantillons minéralisés par la silice ou le carbonate de chaux, et cela avec une précision qu’on n’aurait pas osé espérer; quant au fonctionnement des organes, les rapports intimes qui existent entre les plantes vi- vantes et les plantes fossiles, ne laissent dans la plu- part des cas, aucun doute sur le rôle ou les fonctions des organes que l’on observe. On voit donc que les différents problèmes qui se rat- {tachent à l'étude de l’évolution des plantes, peuvent être hardiment attaqués et en partie résolus à l’aide de la Paléontologie végétale. ‘ Chacun sait également que l’un des meilleurs guides, dans la recherche de la houille, est la connaissance des plantes fossiles qui se trouvent dans les terrains où se leurs empreintes végéta- les, paraissent plus récen- tes. Les travaux entrepris, ont amené la confirma- tion de l’exactitude des déductions tirées de la nature des empreintes et vré à l’exploitation, des masses de combustible dont l’existence jusque-là problématique, avait dé- couragé les tentatives el les travaux de plusieurs ingénieurs. Pour donner une idée des résultats précis aux- quels on peut arriver dans l'étude des plantes fossi- les, nous choisirons pour exemple, un type des plus communs, pris dans la fa- mille des Lycopodiacées citée plus haut, celui des Lepidodendrons. La figure suivante est Lepidendron restauré. une restauration faite d’a- près des empreintes re- cueillies dans les schistes du terrain houiller moyen. Les Lépidodendrons (1) étaient des arbres attei- gnant quelquefois dix à quinze mètres de hauteur sur plusieurs mètres de circonférence. Ce grand déve- loppement en diamètre était dû non au cylindre ligneux central mais à l’assise subéreuse de l’écorce qui, ne cessant de s’accroître pendant toute la vie de la plante, finissait par lui donner une grosseur hors de proportion avec le système ligneux. Ce liège extrêmement abondant a concouru largement à la formation de certains anthracites (anthracite d’Es- nost) en se transformant en houille. Le tronc des Lépidodendronsse divisait par dichotomies successives, les derniersrameaux ase terminaientsouvent par des épis b (Lepidostrobus), cylindriques ou ovoïdes, dont les bractées portaient en dessus des sacs allongés (sporanges). (1) De Jen, écaille, et ôsvôpov, arbre. Arbre recouvert d'une écorce portant des cicatrices de forme écailleuse. 10 Généralement les sporanges de la partie inférieure de l’épi étaient remplis de macrospores, tandis que ceux du sommet renfermaient des microspores, Certains épis de Lepidodendron esnostense, rhodumnense sont assez bien conservés pour que le microscope fasse distinguerles cellules à anthérozoïdes des microspores, et l'archégone unique développé au sommet du prothalle femelle de la macrospore, ces observations rapprochent donc à ce point de vue les Lépidodendrons des Sélagi- nelles et des Isoëtes vivants. Les rameaux étaient couverts de feuilles petites, très rapprochées, ne se détachant pas tout d’une pièce comme celles des Sigillaires, mais se desséchant et se détruisant peu à peu, les échantillons silicifiés montrent souvent desrésidus de base de feuilles ercore attachés au rameau Ce résidu finissait par disparaitre et laissait une petite cicatrice rhomboïdale allongée transversalement, n’occu- pant qu’une minime partie du coussinet. Les cicatrices laissées sur les tiges par les feuilles et leurs coussinets persistaient longtemps avec une grande netteté; aussi est-ce sur les caractères tirés des variations qu'elles présentent, qu'est basée la distinction des diffé- rentes espèces de Lépidodendrons. Cependant à la base des vieilles tiges l'accroissement continuel de l’assise su- béreuse amenait des déchirements dans le rhytidome et finissait par faire disparaître complètement les cicatrices. Les Lépidodendrons ont eu des racines stigmariformes c'est-à-dire divisées en branches plus ou moins impor- tantes c, environnées de radicelles d présentant la forme des baguettes cylindriques, simples ou dichotomes à peu près d’égale longueur. Ces plantes vivaient le pied dans l’eau, aussi les marais et les étangs de l’époque recevaient-ils leur nom- breux débris arrachés par les ouragans ; ces fragments immergés ou exposés à l’action d’une humidité fréquem- ment renouvelée, étaient envahis par des êtres microsco- piques qui en achevaient la décomposition et la dispari- tion. Des eaux siliceuses ayant de temps à autre rempli les marécages ou se développaient ces végétaux, nous ont conservé leurs débris, racines, bois, écorce, feuilles, etc, servant d’abri à des œufs d'acariens ou d'insectes, et nourrissant une merveilleuse végétation de champignons et d'algues, êtres d'autant plus intéressants à observer qu'ils datent de l’époque Culm, c’est-à-dire presque de l'aurore de la vie. B. RENAULT. Recherche et préparation des Diseaux (Suite.) Collection d’œufs d’oisecaux. — Les œufs sont le complément de la collection de nids, mais cette collec- tion ne peut avoir une véritable valeur qu’autant que les spécimens sont parfaitement déterminés. Quand on veut prendre dans un nid quelconque des œufs momen- tanément abandonnés, il faut avoir soin de laisser revenir dans le nid les oiseaux qui ont pondu ces œufs, afin de bien déterminer l'espèce. Pour conserver les œufs, il manière suivante : On a un perforateur de grosseur proportionnée au volume de l’œuf (fig. 172 et 173); on prend l’œuf de la faut les préparer de la LE NATURALISTE main gauche et de la droite, on perce d’un seul côté à l’aide du perforateur un trou aussi petit que possible, si l'œuf est frais; on introduit par ce trou une aiguille à Perforateurs. crochet et l’on s’en sert pour malaxer ensemble le blanc et le jaune, en prenant soin de ne pas rayer les parois internes de l'œuf; avec un doigt on bouche le trou et l'on agite fortement la coquille pour achever d’enbrouiller le contenu; puis, prenant une pipette en verre (fig. 174), et engageant sa partie la plus effilée dans l’orifice de perforation on soufle fortement dans le tube de verre Pipette. par le côté le plus évasé : sous la pression de cette insuf- flation les liquides se déplacent et débordent des deux côtés de la pipette; on peut aussi faire le vide en aspi- rant, et le contenu de l’œuf s’accumulera dans le bulbe d’où on l’expulsera en soufflant. On met alors de l’eau dans un injecteur et on la pro- jette dans l’œuf qu’on agite fortement et d’où on l'extrait encore au moyen de l’insufflation. On dépose ensuite l'œuf sur un linge l’orifice en dessous, et on le laisse égoutter complètement; on lave l'extérieur de la coquille qui a pu être sali pendant l’opération, puis on l’essuie, mais sans frotter, la couleur de certaines coquilles étant très altérabie. Le mode de perforer les œufs d’un seul trou est géné- ralement adopté aujourd’hui; néaumoins quelques ama- teurs conservent encore l'habitude de percer deux trous aux pôles de l’œuf. Quand le spécimen est bien sec. on bouche le trou avec un disque de taffetas gommé ou de papier très fin. On ne doit pas vernir les œufs, le vernis leur donne un éclat qui n’est pas naturel. Difficultés accidentelles. — 1° Quand un œuf est couvé et que l'embryon est en voie de formation, ce qui se reconnaît facilement soit par le défaut de transparence, soit au sondage, une tache sanguinolente se produisant: dès le retrait de l'aiguille employée à sonder, on fera un trou assez large pour qu’un petit scalpel puisse y péné- trer aisément, on le fait jouer en tous sens pour diviser le fœtus, puis, avec une aiguille à crochet, on le retire par morceau en s’aidant avec la petite pince-bruxelle à mors dentés, On injecte de l’eau pure pour faciliter la sortie des derniers fragments, on passe une seconde fois de l'eau pour nettoyer l’intérieur de la coquille ; puis on met sécher. LE NATURALISTE 71 20 Il arrive assez fréquemment que l'embryon soittelle- ment développé qu’on ne puisse l’extraire que très im- parfaitement. En ce cas il faut avec un crayon tracer sur un des côtés de l’œuf les contours d’un ovale en rapport avec sa dimension qu’on découpera ensuite avec la pointe tranchante du canif; on enlève avec des pinces, cette portion détachée de l’œuf et par l’ouverture, au moyen des ciseaux courbes et du scalpel, on coupe l'embryon à volonté et on l’extrait facilement avec les brucelles; on nettoie l’intérieur de l’œuf ; on y ajoute quelques gouttes d'alcool phéniqué, puis on remet en place la pièce détachée en soudant ses bords, soit avec un peu de gomme légère- ment additionnée de farine, soit avec un peu de chaux vive délayée dans du blanc d'œuf, 3° Si on avait à vider un œuf qui eùt été longtemps couvé où dont on suspectât la solidité, il faudrait, avant de le perforer, l’entourer d’une bande de papier mince ou de baudruche que l’on fixerait avec une solution de gomme pure et qu'on percerait après dessiccation; on enlève ensuite la bande en la mouillant avec précaution. 4° Quand on vient à casser un œuf rare, voici comment il faudrait s’y prendre pour le raccommoder : 4° Si la fracture était simple, on glisserait entre ses bords un peu de chaux délayée avec de l’albumine (blanc d'œuf) et on les rapprocherait l’un de l'autre en les maintenant entre deux billots de liège fixés ad hoc sur une planchette et un peu excavés en leur centre, pour prévenir le déplacement du sujet; 2° si la fracture était complexe, si un certain nombre de morceaux se trouvaient détachés, on devrait alors rapporter sous le morceau le plus grand des formes en papier fin etsur lesquelles, une fois sèches, on passe- rait une épaisse couche de gomme arabique fondue avec addition d’une petite quantité de sucre candi et quelques gouttes d'alcool au sublimé ; après quoi, saisissant les fragments détachés avec une pince à pointes en baleine, on les ajusterait l’un contre l’autre sur les formes artifi- cielles et on les laisserait sécher entre autant de billots de liège qu’il serait nécessaire. Arrangement des œufs en collection. — Chaque collectionneur adopte un plan pour l’organisation de sa collection; le système le plus commode est celui de M. O. Salvin : il consiste à donner aux tiroirs une profondeur différente, mais qui soit un multiple du nombre de centimètres que mesure l’écart entre les cor- dons en bois sur lesquels reposent les tiroirs. Tous les tiroirs peuvent alors parfaitement se remplacer l’un l’autre et un tiroir assez profond pour contenir un œuf d’Autruche peut très bien prendre place sous un autre qui ne contient, par exemple, que des œufs de Fauvette. Chaque tiroir est divisé en trois ou plusieurs comparti- ments par des planchettes en bois mince et qui serviront à soutenir les supports des œufs. Ces supports en carton sont rabattus à angle droit des deux côtés el vont s'appuyer contre les cloisons du tiroir, Au moyen d’un instrument tranchant on pratique une ouverture ovalaire proportion- nelle au volume de l’œuf qui doit y être couché. La sur- face du carton peut être recouverte de coton formant coussinet et garantissant les œufs des chocs trop violents. Pour empêcher l’accès de la poussière, les tiroirs sont recouverts d’une glace. Transport et emballage des oiseaux. — Les oiseaux expédiés en chair se gâtent facilement, surtout lorsque le temps est chaud. on peut retarder leur décom- position en introduisant dans le gosier un tampon de coton imbibé d’alcool phéniqué ; on peut aussi inciser le ventre et en extraire les intestins, mais il est toujours préférable d’expédier les oiseaux en peau; chaque sujet est roulé dans du papier et placé dans une caisse où les oiseaux sont superposés selon leur grosseur. A. GRANGER. DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES DU NORD DE L'AFRIQUE Felopes lineatus. Noir, assez court, un peu ovalaire, bien bombé; étuis couverts de quelques poils mi-dressès en dessus ayec une pubescence assez serrée, jaunâtre et ordinai- rement sur les élytres quelques taches ou lignes longitudinales produites par dénudation. Prothorax à ponctuation dense, légèrement échancré en arc de cercle sur les côtés de sa base avec son lobe médian, large, tronqué, arrondi au sommet, modérément avancé, les angles postéricurs assez saillants. Eiytres à ponctuation dense, bien revêtus d’une pubescence assez serrée, jaunâtre ; taches dénudées variables. Cuisses ordinairement noirâtres avec les tbias et tarses plus clairs. Dessous du corps noir pubescent. La coloration foncière est quelquefois légèrement brunâtre surtout aux élytres. Lon- gucur 3, 3 1/2 millimètres. Mostaganem (coll. Leprieur). Voisin de Obfusus Gyl. et je ne pense pas que cette race en soit une simple variété car sa pubescence double est moins hérissée et plus rapprochée sur les élytres. Ptinus (cyphoderes) Logesi. Brunätre, plus foncé chez Q, avec des macules élytrales blanches peu nettes. Ecusson grisâtre. Pattes, antennes, tête et prothorax revêtus de poils jaunes, très serrés sur le milieu de ce dernier ; quelques longs poils clairs dressés. Antennes fortes, courtes ©, modérément longues ©*, prothorax large, sillonné longitudinalement, assez largement impressionné tranversalement devant la base, bien élevé, gibbeux en avant avec le bord antérieur rebordé, les côtés munis de deux étroites orcilles dressées. Elytres à côtés parallèles ©*', un peu ovalaires ©, à deux taches blanches antérieures et deux postérieures, quelquefois un peu effacées. Dessous du corps duveté de jaune. Pattes modérément fortes et assez longues surtout ©, à tibias postérieurs un peu incurvés. Longueur 3 1/2 millimètres. Tanger. Recu de M. Desbrochers des Loges à qui je le dédie. Très voisin de hirticornis Kies., même coloration avec une forme plus large, des antennes plus fortes, un prothorax plus robuste bien bombé en avant vu de profil, surtout chez cn. Ptinus brachus Reïtteri. D’un roux brunâtre, ordinai- rement plus foncé sur le milieu des élytres, surtout ® ; quel- quefois entièrement d'un rougeûtre clair et à l'état frais orné de macules blanches antérieures et postérieures. Modérément allongé, un peu ovalaire, hérissé de quelques poils dressés. Antennes et pattes rougeâtres, pubescentes. Tète bien garnie de duvet jaune avec les yeux gros, noirs, les antennes lon- gues, assez grêles. Prothorax long, granuleux, sans carène garnie de touffes distinctes de poils en dessus, mais avec de longs poils jaunes surles côtés à l’état frais, plan sur le milieu en dessus et à gibbosité arrondie sur le milieu de ses côtés, impressionné transversalement près de la base. Elytres un peu diminués vers les épaules et à l’extrémité c*, assez ova- laires ©, à ponctuation forte, écartée ct disposée en lignes sans stries, les intervalles et la suture lisses un peu élevés chez ©*, non élargis et arrondis à l’extrémité chez ce dernier; Tibias postérieurs c* armés d’une très courte épine, premier article des tarses assez long. Pattes longues avec les cuisses très renflées chez ©. Dessous du corps clair, pubescent et jaunâtre. Prothorax quelquefois obscurci chez c'. Lon- gueur 2-3 1/3 millimètres. Plusieurs exemplaires de Bône (Leprieur) ou de L'Edough (Pic) : février et novembre, parait vivre sur le chêne. Ptinus Reïtteri, dédié au savant auteur du dernier travail sur ce groupe de Coléoptères, est variable de taille et colora- tion, il doit se placer selon moi avant P. phlomidis B.il rappelle Subpilosus Strm. de forme ; diffère nettement des espèces voi- sines par la forme de son prothorax long, granuleux et la forme des élytres plus ou moins ovalaires chez c'et Q. MeAPIcC. 72 | LE NATURALISTE CHRONIQUE Muséum d'Histoire naturelle. — Cours de minéralogie. — M. À. Lacroix, professeur, a commencé ce cours le mercredi 14 mars 1894, à 4 h. 3/4, dans l’amphithéätre de la galerie de minéralogie, et le continuera les vendredis et mercredis sui- vants, à la même heure. Le professeur étudiera les minéraux des roches éruptives non volcaniques, des météorites et ceux que les roches éruptives développent dans les assises sédimen- aires par métamorphisme de contact; après avoir passé en revue les propriétés générales de ces minéraux, il étudiera les conditions de leurs gisements en insistant sur Ceux qui se trou- vent en France; il exposera, en outre, leur mode probable de formation, en se basant, d'une part, sur les observations faites dans la nature et, de l’autre, sur les synthèses réalisées jusqu’à ce jour. Des conférences de cristallographie pratique auront lieu au Laboratoire de Minéralogie, rue de Buffon, n° 61, les jeudis, à 2 heures, à partir du 15 mars. Cours de zoologie, Mammifères el Oiseaux. — M. Milne- Edwards, professeur, membre de l'Institut a commencé ce cours le lundi 2 avril 1894, à 2 heures, dans l’amphithéâtre de la galerie de zoologie, et le continucrales lundis, mercredis et vendredis à la même heure. Le professeur traitera de l’organisation, de la classification et de la distribution géographique des oiseaux. À partir du 7 mai, la lecon du lundi aura lieu à 10 heures du matin, dans les galeries de zoologie, dans le Laboratoire ou dans la Ménagerie. Cours de botanique, classification et familles naturelles. — M. Edouard Bureau, professeur a commencé ce cours le mer= credi 7 mars 4894, à 1 heure, dans l’amphithéâtre de la galerie de minéralogie. Il traitera, comme les années précédentes, des plantes fossiles et des plantes vivantes, dans deux séries de lecons qui seront le complément l’une de l’autre. 17e partie : Plantes fossiles. Le professeur parlera des familles de plantes phanérogames dicotylédones qui ont été reconnues à l'état fos- sile. Il indiquera leurs affinités dans la flore actuelle, leur âge relatif et leur répartition géographique ancienne et actuelle. Ces lecons auront lieu tous les mercredis, à { heure, jusqu'au 25 avril inclusivement. 2€ Partie : plantes vivantes. Les lecons porteront sur les fa- milles de plantes monocotylédones. Elles commenceront le lundi 30 avril, à 4 heure, et se continueront les lundis, mer- credis et vendredis suivants. Elles auront lieu dans la salle de cours, rue de Buffon, n° 63. Des herborisations seront annon- cées par des affiches particulières. Faculté des sciences. Minéralogie. — Les lundis etjeudis à deux heures trois quarts. M. Hautefeuille, professeur, a ou- vert ce cours le lundi 5 mars. Il traitcra de la cristallographie, des propriétés physiques des cristaux ct il étudiera les princi- pales espèces minérales. Zoologie, anatomie, physiologie comparée. — Les mardis et samedis, à trois heures et demie. M. H. de Lacaze-Duthiers, professeur, a ouvert ce cours le mardi 6 mars. Il traitera des fonctions de relation. — Anatomie ct fonctions des centres nerveux (animaux supérieurs). Etude détaillée des organes des sens dans la série animale (anatomie, histologie, fonctions). Organes du mouvement, squelette, (ostéologie comparée). Les travaux pratiques et manipulations auront lieu le jeudi, de midi à 3 heures, dans le laboratoire, sur les sujets relatifs aux examens de la licence. Géologie. — Les mercredis etvendredis, à deux heures. M. Mu- nier-Chalmas,professeur, a ouvert ce cours le vendredi 2 mars. Il étudiera les terrains tertiaires au point de vue paléontolo- gique, stratigraphique et pétrographique. Histologie. — Les lundis, à quatre heures ct demie. M. Chatin, professeur adjoint, chargé du cours, a ouvert ce cours le lundi 5 mars. Après avoir résumé les caractères généraux des élé- ments anatomiques, il traitera de l’histologie comparée des organes sexuels chez les invertébrés. (Amphithéâtre d'histoire naturelle.) Conférences. — M. J. Chatin, professeur adjoint, continuera les jeudis, à 4 heures 412, l'étude des organes et fonctions de nutrition, (Amphithéâtre d'histoire naturelle.) —M.Boutan,mai- tre de conférences, fera, pendant le semestre d'été, des confé- rences de zoologie aux Laboratoires de Roscoif et de Banyuls. — M. Vesque, maitre de conférences, fera, les jeudis et ven- a ee dredis, à 8 heures trois quarts, des conférences de botanique. I traitera de la morphologie et de l'anatomie végétales et, en particulier, des organes de la reproduction. (Salle des confé- rences, escalier F.) — M. Vélain, maître de conférences, fera les mercredis et samedis, à 9 heures, des conférences sur les - diverses parties de la géologie. (Salle des conférences, escalier F.) Les travaux pratiques auront lieu au Laboratoire de géo- logie, les lundis et mardis, de 1 heure 1/2 à 3 heures 1/2. Exposition internationale de médecine et d'hygiène à Rome. — A l'occasion du congrès international de médecine qui se réunira à Rome le 28 mars 1894 aura lieu une exposition rétrospective de Médecine. Le Comité adresse un chaleureux appel à MM. les directeurs des Musées nationaux et à MM. les propriétaires de collections privées pour les prier de bien vou- loir lui prêter leur précieux concours. Tous les objets se rap- portant à la médecine et à la chirurgie anciennes : instruments, monnaies, médailles, statues, inscriptions, etc. — originaux ou reproductions — seront recus avec reconnaissance. Les envois seront l'objet de soins tout particuliers. La participation des riches Musées italiens et celle de plusieurs collections privées de l'Italie et de l'étranger assurent dès à présent le succès de cette intéressante Exposition. Un diplôme d'honneur sera of- fert aux exposants et des médailles seront décernées aux col- lections remarquables. Pour renseignements s'adresser à M. le docteur Sambon, — Exposition de médecine, Rome. OFFRES ET DEMANDES — Demande : Arge Galathæa et Arge Lachesis. Il sera envoyé en échange : Spilosoma Leprieuri et Lycæna Theo- phrastes. À. Olivier, quartier de la Pépinière, Bône (Al- gérie). — Collection de Coléoptères, de la famille des Cassides, européens et exotiques, comprenant 325 espèces et 364 exemplaires, en 5 cartons, 75 francs. S’adresser à «Les Fils d'Émile Deyrolle », naturalistes, 46, rue du Bac, Paris. — M. Paul Noel, 41, route de Neufchâtel, Rouen, dési- rerait échanger contre desboîtes à insectes, desmammi- fères et oiseaux de France empaillés; liste sur demande. — À vendre : belles araignées Mygales de Colombie, préparées à sec; parfait état, 6 à 8 francs pièce (Maison Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris). BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE 50. Engler, A. K. Prantl. p. 24; Alphonse De Candolle, p. 46. Ber, Deutsch. Bot. Gesells. XI. 1893. 54. Klot, L. 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PI. IV-VI. Notes from Leyden Museum. 1893, pp. 262-266. G MaALLoIZEL. ——_—_—_—__—_——_————————————…—…….…..………………—_.——._….…——_—…——— Le Gérant: ÉmizE DEYROLLE. ———_——————@—— Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. Les Fils d'Émile DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris. CO G@ WELL Liste complémentaire des HÉLIX. Liste des NANINA, ZONITES, HYALINIA, LEUCOCHROA NANINA Bistrialis Rk. 2-2.50 Bombayana Gratl. 3 »-+ » Boryana Morl. 1.25 Bulla Pf, Cinnamomea Val. Citrina L. Crossei Pf, Imperfecta Desh. Inversicolor Fer, Inversicolor Fer. var. minor © Lamarckiana Lea. Maderaspatana Gray. RoOormeiLe CRE “ Se Qt = Ovum Val. Pallida Gray. » Rufa Less. re) Semigranosa Sow. 0.75-1.25 Weinkauffiana Cross. 0.60-1 » ZONITES Algirus L, 0.75 Verticillus Fer. 0.35 HYALINIA Achlyophila Bourg. 0.30 Alliaria Müll, 0.25 Cellaria Müll. 0.25 — var. albinos. 0.30 Cheilia Bourg. 0.30 Crystallina Müll. O.20 Diaphana Stud. 0.20 Farinesiana Bourg. 0.20 Fulva Drap. 0.25 Glabra Stud, 0.20 Hydafina Rm. 0.25 Incerta Drap. 0.50 Navarrica Bourg, Nitens Mich. Nitida Müll, var. lucida Drap. Nitidosa Fer. Nitidula Drap. Olivetorum Gm., Psecdohydatina Bourg. Radiatula Ald Septemtrionalis Bourg. Viridula Menk, Ot OUT csecceecse 19 © © D -1 D WW © © © © Oz O7 Or OE CE LEUCOCHROA Argia Bourg, | 0.75 3ætica Rm. 0,75 Candidissima Drap. 0.30 — var, minor, 0.40 — var, microstoma 0.40 Cariosa Oliv. 0,75 S'adresser à « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », naturalistes, 46, rue du Bac, Paris. COCHLOSTYLA. ‘ Cariosula Mich. 0.75 — var. depressa. 0.75 — var. prophetarum 0.75 Ghionodiscus Bourg. 0.60 Debeauxi Kob. 0.60 Erythrostoma Ph, 1 » Kobeltiana Deb. 0.75 Mayrani Gass, 0.75 Octinella Bourg. 0.80 Otthiana Forb. 0.75 Piestia 0.75 Saharica Deb. 0.50 | Sigensis Kob. 120 (l | HELIX Aculeata Mü 0.40 Acuta Müll. 0.40-0.60 Advena Webb. 0.40-0.60 Albolabris Say. 0.75 Alonensis Fer. 0.40 Alpina Faur, B. 0.35 Apalista Bourg. 9.30 Arenarum Bourg. 0.60 Bahamensis Pf. 0.50 Barbata Fer. 0.60 Becki Pf, 0.75 Bomplandi Lam. 1.50 Cæsareana Parr. 20-350 Caldwelli Bens. 0.60 Cepoïdes Lea 2.50-5 » Ciliata Venez. 0.50 Cingulata Stud. 0.60 Citrina L. 0.55-1 » Clausa Say. 0.60 Coluber Reev. 1.25 Constantina For. 0.60 Cornea var, squamatina Mich. 0.60 Depilata G. PF. 0.40 Depressa. 0.40 Depressula Parr. 0.60 Diaphana Lk. 0.25 Dictyoïdes 1.50-1,75 Dimera Jouss. 1 » Discolor Fer. 1 »-1.75 Duclosiana Fer. 0.30 Doumeti 0.75-1 » Ehrenbergi Roth. 0.65 Excellens Pf. 6 »-7.50 Exoleta Say. 1 Fulvus 0.30 Glabella var, Telonensis Mitt, 0.40 Gussoniana Shut. À » Hirsuta Say. 0.30 Implicata Bk. 0.30 Isabella Fer. 0.60 Jamaïcensis Ch. 1 »-1,25 Jenynsi Pf, 0.75 Lens Fer, 0.75 Lævipes Müll. 2.50 Lychnuchus Mül], 0.75 Mitchelliana Lea 1,70 = — Novacula Mart, Obesa Bk. 0,60-1 » Obvia Hartm. | Okeniana Pf. Olivieri Fer. 0.30 Orbiculata Fer. 1.25 Oreta var. minor Bourg. 0.60 Pachygastra Gray. 1.25 Pbylirina Morl, 0.75 Planti Pf. 0.75 Pomum Pf. 1 75 Psammoica Morl. 0.40 Pulcherrima Sow. 1.50 Rangiana Fer. 0.65 Rufolabris Ben. 0,40 Rupestris Drap. 0.40 Siquijorensis Brod. 2.50 Solidula Pf. 0.75-1 » Sollieri Bourg. 1.50-2,50 Souverbyana Fisch, 5 »-6.50 Speciosa Jay. 1 »-1.50 Sphæriostoma var. 1.25 Strigata Fer. 0.65 Subaperta Ancey. 1.50 Subplicata Sow. 1.25 Tectiformis Sow. 0.50 Thersites Reev. 3 »-4 » Titanodellæna Bourg. 0.50 Trochiformis Fer. 0.30 Turriplana Mori. 1.25 Vatonniana Bourse. 0.50 Xystera Val. 2.19 Zonitomæa Let. 1.50 COCHLOSTYLA Alberti Brod. 6 »-42 » Annulata Sow. 0.75 -1.25 Aspera Grat. 1 »-1.50 Chrysaliformis Sow. 1.25-1.75 Cincinnus Sow. 0.60-1.25 Curta Sow. 1.25-1.75 — var. 1.25-1,75 Dubiosa Pf, 1.25-3.75 Electrina Reev. 1.25-2.50 Florida Sow. 1.25-1.75 Fulgetrum Brod. 0.60-1.75 Gilva Sow. 1,25-2.50 Lignaria Pf. 1.25-3.75 Luzonicus Sow. 0.60-1.75 Melanocheila Val. 1.25-2.50 Metaformis Fer. 0.60-1.25 Mindorænsis Brod, 0,60-1.25 Mirabilis Fer. 0.60-1.75 Monozona Pf. 3.5 Phillippinensis Pf. 1,25-2,50 Polychroa Sow. 1.25 -1.75 Pithogaster Fer. 1.25-3.75 Reevei Brod, 3.50-6 » Roissyana Fer. 0.601,25 Romblonensis Pf. 0.75-1.25 Rufogaster Less, 1.25 -3.50 Simplex Jon. 1.25 J ©: Tr Smaragdina Reev. 1° » Sphærica Sow. 0.60-1.25 Zonifera Sow. 1.25-2,50 ANOSTOMA Verreauxianum Hupe. 2,500 16° ANNÉE 2% SÉRIE — N° 17O 1 AVRIL 1894 EPA D'EUROPE Les vertus du Thé sont connues et même fortement exagérées. Mais avant que l’Europe le recût de la Chine aussi facilement que de nos jours, le Thé était un pro- duit que seuls pouvaient se permettre les favoris de la fortune. Il fallait donc y suppléer par des herbes douées de propriétés analogues ou supposées identiques. C'est aux Véroniques qu’on s’est le plus souvent adressé, et les auteurs des vieilles matières médicales et des recettes d'antan, citent à tout propos la Véronique mâle et la Véronique femelle. Qu’elle soit mâle ou femelle, c’est gé- néralement au Veronica officinalis que s’applique ou plutôt que s’appliquait le nom de Thé d’'Europs à l’é- poque déjà lointaine où les simples guérissaient en- core. Vous pouvez reconnaitre cette panacée d'autre- fois aux caractères suivants : « Fleurs en grappes serrées, pédonculées, bleu pâle véiné de bleufoncé, quelquefois, mais rarement blanches veinées de rose; feuilles ovales, den- tées en scie, ridées, velues, courtement pétiolées; tige ra- meuse couchée et radicante, velue, vert sombre, cou- verte de poils qui lui donnent une teinte grisâtre. Cet- te plante se ren- contre abondam- ment dans les bois secs, sur les co- teaux ombragés. » J'ai sous les yeux un petit livre du ._ commencement du xvmne siècleintitulé: Le Thé de l’Europe ou les propriélés de la Véronique, eine des herbes, et, qui plus est, une troisième édition augmentée. Je passerai sous silence les premières pa- “ ges de ce panégyrique pour m'arrêter seulement au “ chapitre qui traite des vertus de la Véronique. Vous y trouvez que cette plante mirifique agit plus prompte- ment que le Thé pour les douleurs de tête causées par des indigestions : «Ces têtes vaporeuses qui ressemblent “à des bombes prêtes à éclater se tranquillisent comme par enchantement, par l’infusion de la Véronique, pourvu que l'on prenne le soin de tenir le ventre libre aux malades, par l’usage de l’aloès ou de quelque autre Jaxatif, » Mais lout cela ce n’est rien, écoutez plutôt : La Véro- nique est nécessaire aux gens de lettres et aux prédica- teurs ; « elle réjouit le cerveau et dissipe cette lymphe épaissie qui empêche les esprits de briller, et qui, dans sa suite, produit des affections soporeuses et même l’apoplexie. » C’est, en effet, une plante bien merveil- leuse, que celle qui permet à un prédicateur de parler sans s'endormir, tout en endormant ses auditeurs! La pauvre petite Véronique éclaircit encore la vue, rend l’ouie délicate et surpasse la brunelle, — je le crois Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. LA VÉRONIQUE (Veronica officinale). volontiers, — pour les maux de gorge; elle guérit même - les ulcères scorbutiques quand on y ajoute quelques gouttes d’une teinture astringente. L’asthme, la toux sèche, la fièvre lente, la phtisie, les pareille; on marche « pour faire vuider cette colle qui farcit les vésicules et les bronches (sic) du poumon, » Il paraît même qu’une personne qui avait une fistule dans la poitrine fut guérie par l’usage constant de l’eau de Véronique. Pour la fièvre et les coliques néphrétiques, rien ne va- lait la Véronique en lavement, en infusion, en cataplasme et en grand bain, — le tout l’un après l’autre, — avec une saignée comme prélude et des yeux d’écrevisse pour la fin. Et l'hydropisie ! elle est vaincue carrément après. la friction, ajoute naïvement l’auteur de ce petit livre. Et le foie ! sa « tissure, de racornie qu’elle était, devient souple, douillette, obéissante ». La Véronique est enfin sudorifique, vulnéraire, apéri- tive et par-dessus tout antiseptique. Un roi de France, — n on ne le nomme | pas, — fut guéri de la lèpre par la fo- mentation qu'on lui faisait avec l’eau de cette plante. Mais il ne suffit pas d’énumérer des propriétés merveil- leuses, il faut ici faire des preuves, c'est ce que l’au- teur a fait dans un chapitre entière- ment rempli d’ob- servations médica- les : enfantguérien quatorze jours de la morsure d’un chien enragé; un homme délivré de la gravelle, et si bien guéri «qu’il s’est marié depuis et aeu plusieurs enfants »; une fem- me qui vomissait du sang depuis un an, pour avoir recu plusieurs coups de bâton sous la plante des pieds, par son mari », débarrassée de ses maux par l’usage de la Véronique, etc. Toutes les professions défilent dans ces atlestations qu’on croirait lire à la quatrième page d’un journal de nos jours à côté de la douce Revalescière, en compagnie du purgatif Géraudel et du Santal Midy : nous y appre- nons que la servante d’un curé, âgée de soixante ans, — elle avait l’âge canonnique, au moins, — avait des ulcères aux jambes; qu’un étranger fort pauvre, mais « qui pa- raissoit assez honneste homme », était dans le marasme et embarrassé dans sa respiration autant que dans ses affaires, — tous guéris par la Véronique. | Il n'est pas jusqu’au nom du patient qui n’ait eu quelque importance, et, à ce sujet, l’auteur nous fait sa- voir que sa femme, qui s'appelait Véronique, fut sauvée d’une toux violente qui la désolait, en prenant une infu- sion de Véronique, avec des raisins secs et de la cannelle. La maladie avait jusque-là résisté à des médications aussi énergiques que l’emploi de la réglisse, des figues, [7 ulcères du poumon, rien ne lui résiste et elle n’a pas sa LE 76 de l'iris et même de l'Émila-Campana (l'Aunée)! Mais nous sommes suffisamment renseignés sur les vertus de la Véronique, « plante de bénédictin, reine des herbes, présent incomparable de la nature, souve- rain vulnéraire à qui sont confiées, tant de vies », et mal- gré toute notre sympathie, nous pouvons nous dispenser de nous écrier avec l’auteur : « A vous, soit louange et gloire au-dessus de toutes les herbes de la terre! » Puisque nous en sommes au Thé d'Europe, laissez-moi vous en présenter une autre espèce, qui vaut bien Ja première, c'est le Grémil ou Lithospannum officinale dont voici le signalement : tige dressée, ferme, rude, très ra- meuse; feuilles finement hérissées, très rudes, à ner- vures prononcées, pâles en dessous; fleurs petites, blanc jaunâtre, disposées en grappes terminales ; fruits ovoides, lisses, blanc brillant, très durs. Dans les bois secs et calcaires. Maintenant que vous connaisssez nos deux Thés d’Eu- rope, un conseil : n’en usez pas, et adressez-vous, quand l’envie vous en prendra, au Thé de Chine, qu'on falsifie actuellement avec une telle habileté, qu’elle commande le respect et l’admiration. P, Harior. L'INTELLIGENCE DU CHAT On fait en général au chat domestique la réputation d'être d’une éducation difficile, d’une sauvagerie rebelle à tous les traitements, bons ou mauvais, qui devient de la fureur sous les coups, et que les caresses transfor- ment en une hypocrite douceur sous laquelle il y a des griffes. La vérité est qu'on s'occupe ordinairement fort peu de lui, qu’on ne prend aucun souci de son éducation, qu'on le laisse faire à son gré la chasse aux souris et aux rats, estimant que cette chasse est sa seule raison d’être, et qu'on ne fait rien pour corriger les défauts qu’on lui reproche. On laisse chez lui agir librement les tendances dont l’a doué la nature ; et il faut bien avouer que ce n’est pas tout à fait sa faute s’il a recu en par- tage un peu de cette cruauté sanguinaire, de cette féro- cité, qui caractérise ses congénères de grande taille, D'un autre côté, il est juste de reconnaître que cette transformation radicale qu’on voudrait voir s’opérer dans ses mœurs présente des difficultés assez sérieuses pour qu'on soit autorisé à n’en pas tenter la réalisation. On arriverait certainement, cà et là, et en opérant une sé- lection rationnelle des sujets, à des résultats satisfai- sants, mais ces résultats seraient forcément isolés, et, ce qui plus grave, exclusivement individuels; les qua- lités obtenues ne seraient point héréditaires, pas plus que ne l’est l’adresse des chiens savants ou des chevaux dressés ; il faudrait, pour arriver à atténuer les défauts originaires, pour les chasser, en quelque sorte, de l’hé- ritage naturel transmis, avec la vie, par les parents aux descendants, soumettre aux mêmes procédés d'éducation une longue suite de générations. C’est par ce moyen que se sont perfectionnées les qualités intellectuelles du chien ; mais il est probable que les premiers chiens ap- privoisés, quelle que soit l’espèce qui les a fournis, se sont montrés souples et dociles, et que l’homme, pour faire de cet animal son compagnon et son ami, n’a eu qu’à développer d'heureuses dispositions naturelles, Chez le chat, au contraire, il faudrait, non point favoriser la NATURALISTE nature, mais la contrarier continuellement. Qui voudra entreprendre cette tâche ardue ? Le chat ne manque pas d'intelligence, ainsi que nous allons le montrer; mais celte intelligence est presque toujours contrebalancée par des tendances innées, qui, sollicitant la satisfaction brutale des appétits naturels, et en particulier de cette férocité qui constitue le trait principal de la physionomie intellectuelle des félins, mettent la volonté de l'individu sous la dépendance de ses instincts. Une autre cause de la rareté des manifes- tations de l'intelligence du chat est précisément sa do- mesticité, qui lui enlève une partie de ses aptitudes ori- ginaires sans leur substituer aucune qualité utile; les impulsions de la vie sauvage étant chez lui atténuées ou presque effacées, il se fie de préférence, dans la plupart des cas où ces impulsions disparues lui seraient néces- saires, à son instinct, qui, bien qu’altéré, lui paraît plus sûr qu'une décision imposée à sa volonté par son intel- ligence. Le chat possède à un haut degré ce qu'on est convenu ‘appeler chez les animaux l'instinct du logis; c’est-à-dire qu'il adopte une demeure fixe, à laquelle il revient tou- jours, qu'ii n’abandonne jamais librement. A l'inverse des autres animaux, qui changent assez volontiers de terrier ou de nid, il reste fidèle toute sa vie à la maison où il a grandi, retenu par des liens auxquels l'habitude donne rapidement une grande force. À ce point de vue, c'est par excellence l'animal domestique (domus) ; ce qui lattache au foyer, ce n’est point son affection pour son maitre, la vue continuelle de personnes connues, c’est la disposition des lieux, le trou dans la haie par lequel il sort du jardin, le grenier où il s'introduit pour dormir, le toit sur lequel il donne des concerts nocturnes. Transporté de sa maison natale dans une autre, Le chat le plus doux, le plus craintif, devient rapidement furieux, au point de mordre son maître si celui-ci cherche à le prendre; il rôde partout, cherchant une issue, faisant des bonds prodigieux pour s’élancer sur les toits et s’é- chapper. Si on le retient de force, il devient sauvage, refuse de manger, et il est bien visible que le souvenir de son ancienne demeure le hante; il guette les portes, et gardez-vous de les laisser ouvertes, car il saura vite profiter de l’occasion offerte. Le temps n’atténue pas son désir de s'échapper, et il faut user, au bout de plusieurs mois comme au premier jour, des mêmes précautions pour le retenir. On prétend dans nos campagnes que pour retenir un chat adulte dans une ‘maison qui n’est point celle où il à été élevé, il suffit de lui faire gratter avec ses pattes l’intérieur de la cheminée de sa nouvelle demeure; celte assertion est absolument en désaccord avec l’expérience. Le sens de l'orientation est très développé chez le chat adulte. Si on le transporte à plusieurs lieues de distance de la maison qui lui est familière, dans une caisse abso- lument close, et qu’on le mette ensuite en liberté, il re- vient rapidement à son point de départ. Ce n’est pas évidemment, dans ce cas, la route parcourue qui le guide au retour, puisqu'il ne l’a point vue; d’ailleurs, il ne suit pas pour revenir le même chemin qu'on lui a fait prendre en le transportant. Il y à là une faculté curieuse et difficilement explicable, Ordinairement, le chat se montre doux envers les per- sonnes qu’il voit fréquemment, tout en restant sauvage et défiant envers les étrangers; il aime la main qui le nourrit, mais seulement parce qu’elle le nourrit, et ne 4& 1 os ns GR ts art Son ba D LE NATURALISTE 17 s'attache point, comme le chien, à son maître. Il y a ce- pendant des exceptions; en voici une, Un campagnard, qui habitait seul une maisonnette à l'extrémité d’un hameau, se rendait fréquemment au bourg voisin, et n’en revenait que très tard le soir. Il devait passer, pour ren- trer chez lui, sur un petit pont situé à environ trois cents mètres de sa demeure. À chacune de ses absences, son chat venait attendre son retour sur ce pont, où il de- meurait parfois plusieurs heures; son maître l’appelait en passant, et le chat le suivait en miaulant. Tout en restant très attaché à la maison où il a été élevé, le chat conserve toujours une liberté relative, exigée par sa sauvagerie instinctive; il consent bien à entrer dans les habitations, il aime même à venir se chauffer près du feu, paresseusement couché en cercle ; mais il faut qu’on lui laisse le droit d’aller où bon lui semble, de courir les greniers et les toits à la ville, les jardins et les granges à la campagne. C’est un chasseur; c’est l'ennemi héréditaire des rats et des souris. Pour les surprendre, pour découvrir les nids où se cachent ces désagréables rongeurs, il va souvent, dans ses rondes diurnes et nocturnes, très loin de sa demeure, et ses . absences sont quelquefois très longues, car, lorsqu'il se sent sur une piste, il ne la quitte point qu’il n’ait le gi- bier en sa possession, Rien n'égale la patience, la souple agilité, la malice rusée qu'il déploie dans cette chasse, où se révèlent en même temps tous les instincts cruels dont l'a doué la nature. Quelle que soit la proie convoitée, dès qu'il l’apercoit, et souvent à une distance relativement consi- dérable, il ramasse son corps sur ses pattes allongées, le regard fixe et attentif, les membres postérieurs con- tractés, prêt à bondir, plein d’un désir sauvage de sang et de chair pantelante; il s’'avance doucement, ne mar- chant point, mais rampant, d'apparence inoffensive, ne faisant aucun bruit, son mouvement continu seulement décélé par l’ondulation de sa robe soyeuse, puis soudain, prompt comme l’éclair, il s’élance, et de ses griffes acé- rées il retient le gibier qui cherche à fuir. … Si ce gibier est un rat vigoureux, il y a lutte ; les deux ennemis se mordent cruellement ; le sang coule des deux côtés, jusqu’à ce que le chat, d’ailleurs plus fort, termine cette lutte, qui est pour lui une réelle jouissance, en broyant d’un coup de dent l’épine dorsale de son adver- saire. Si le gibier est une souris, le chasseur, qui sait parfaitement qu’une proie si faible ne saurait lui échap- per, se repaît avec un évident plaisir des souffrances de Sa victime ; il l’étourdit en la broyant à moitié, puis «desserre ses mâchoires, la laisse s'échapper, la saisit de | nouveau, la jette en l’air avec les dents, la recoit avec “les griffes, se fatigue à ce jeu, et se décide enfin à man- ger la tête de lo souris ; il ne mange le corps que s’il est affamé. | Il ne se contente pas des rats et des souris; il pour- suit également les petits oiseaux, qu'il attrape, avec une rare adresse, jusque sur les arbres où ils se réfugient ; on le rencontre quelquefois à l'affût de ce délicat gibier très loin des habitations, sur les lisières des bois ou le long des haies. Quant il tient une proie, s’il prévoit qu’on a l'intention de la lui prendre, il « jure » et me- nace des griffes; si on peut la lui arracher, il cesse aus- sitôt de gronder : il n’a le désir de la nourriture qu’au- tant qu’il la tient dans ses dents. Le chat est voleur; il aime à sauter sur la table ou dans le buffet, et il a parfaitement conscience que, ce faisant, il accomplit une action illicite, car il n’a rien de plus pressé que de se sauver avec son butin, dont il ne s'empare d’ailleurs qu’autant qu'il sent qu’on ne le surveille pas. Ici, il n’obéit pas à un instinct, mais à un vice ; aussi arrive-t-on généralement à le corriger de cette mauvaise habitude en ie châtiant chaque fois qu’on le surprend en flagrant délit. IL a peu de mémoire, et si l’occasion de faire mal se présente souvent, il oublie rapidement le châtiment qui a suivi sa précédente faute ; cependant, à la longue, l’idée de la faute et l’idée du châtiment se fixent dans son esprit comme deux faits absolument dépendants l’un de l’autre, et le souvenir de cette association constamment immédiate de la cause et de l’effet suffit pour vaincre chez lui la tentation dela gourmandise et même quelquefois les exigences de la faim. L’habitude ou la répétition des mêmes actes cons- tituent chez lui une sorte de mémoire des sens qui le sert utilement; c’est ainsi qu'il fréquente de préférence les greniers où il trouve plus souvent des souris ou des rats, et qu’il fuit les endroits où on l’a accueilli avec des pierres ou des coups de bâton. Son intelligence s’efface entièrement lorsqu'il se trouve dans quelque danger pressant; le désir de la conserva- tion le pousse alors à dés actes purement instinctifs : c’est ainsi que, si on le suspend au-dessus du vide, se croyant perdu, il cherche désespérément à s’accrocher à tout ce qui l'entoure; il faut, pour tenter cette expé- rience sans avoir la figure ou les mains labourées par ses griffes, être très prudent et le maintenir fortement. Si on lui jette de la nourriture, il suit des yeux le mouvement de la main, mais non l’objet jeté. Sa vue cependant est très percante, et lui donne une idée juste des objets qui l'entourent. Il distingue parfaitement les images reflétées par un miroir; car si on agite derrière lui un corps quelconque, il en suit les mouvements dans le miroir. La vue de sa propre image ne produit sur lui aucun effet sensible, à l'inverse du chien qui aboïie lors- qu’il se voit pour la première fois dans une glace. A. ACLOQUE. * MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DE CHRYSOMELA MARGINATA, LINNÉ Coléoptère du groupe des Chrysomélides. Œufs. — Aussitôt après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs, au nombre d’une vingtaine environ, à l’aisselle des feuilles de la plante nourricière, l’Achillea millefolium ; couplés deux par deux et maintenus contre la feuille, au moyen d’une substance agglutinative, ils mesurent un peu plus de un millimètre de long et un demi-millimètre en diamètre; ils ont la forme d’un ovale très allongé, arrondis aux deux bouts, très fine- ment réticulés ; après la ponte, qui a lieu en automne, ils sont rougeâtres aux deux pôles et noirâtres au milieu, cette dernière teinte prenant d’autant plus d’extension, et arrivant à remplir en entier l’intérieur, que l’éclosion est plus proche; la larve apparaît une quinzaine de jours après, taille, ronge les feuilles de l’Achillée et lorsqu'elle est parvenue à sa plus grande expansion, elle se pré- sente avec la forme suivante : Larve, — Longueur 7 millimètres; largeur 2 à 3 milli- mètres. 18 DEF Corps charnu. gris terne, hexapode, arqué, couvert de courts poils bruns, marqué de taches noires et de traits sous-cutanés rougeâtres, fortement convexe en dessus, déprimé en dessous, à extrémité antérieure arrondie atténué à l'extrémité postérieure. Téte petite, ocbiculaire, cuivreux brillant, couverte de longs poils bruns, divisée en deux petits lobes par la ligfe médiane, disque excavé, lisière frontale échancrée ; épistome testacé el membraneux; labre court, large, à milieu fortement échancré, sans traces de cils; mandi- bules rougeâtres, un peu arquées, se touchant sans se croiser, à extrémité quadridentée; mâchoires membra- neuses, à articulations verdâtres, lobe petit triangulaire, non cilié; palpes de quatre articles brunâtres ; lèvre in- férieure étroite testacée ; palpes labiaux de deux articles brans à bout noir et acuminé; languette déprimée, brune, lisse et luisante; antennes rétractiles, de quatre articles, le basilaire annulaire, les trois suivants coniques avec article supplémentaire noirâtre ; ocelles au nombre de quatre disposés en carré. Segments thoraciques verdâires, s'élargissant d'avant en arrière, le premier avec plaque écailleuse noirâtre, cou- verte de courts cils et de légères fossettes, à bord posté- rieur relevé en légère carène, deuxième et troisième très finement chagrinées, à milieu transversalement in- cisé, formés de deux bourrelets garnis de taches rou- geâtres, ciliées, disposées en rangée transverse. Segments abdominaux brunâtres, très finement cha- grinés, convexes, s'élargissant jusqu’au cinquième pour diminuer ensuite vers l'extrémité, les cinq premiers transversalement incisés, garnis de taches rougeûtres mêlées à d’autres taches d'un rouge sanguinolent, les quatre derniers non incisés, septième et huitième avec double rangée de taches rougeâtres, neuvième très petit, trilobé, fente anale transverse. Dessous déprimé, les segments thoraciques rouge car- nminé, un peu renflés, finement chagrinés, les segments &pdominaux avec taches rougeâtres sous cutanées, irré- gulièrement disposées, taches qui seront plus sensibles sur la nymphe, ef qui se reproduiront sur l’adulte en une belle marge rougeûtre. Pattes membraneuses, verdâtres, courtes et latérales, hanches courtes, épaisses, cuisses assez longues à base renflée, jambes avec prolongement verdâtre, denté, cou- vrant en partie le dessous de l'onglet qui est très court. Sligmates noirs, à péritrème corné, la première paire transversalement ovalaire au bord postérieur du premier segment thoracique, les suivantes au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. Dans les Pyrénées-Orientales, aux environs de Ria, cette larve ne se trouve qu'à partir d'une certaine altitude va- riant de 1,000 à 2,400 mètres:: elle vit des feuilles de la variété montagnarde naine de l’Achillea millefolium , plante qui a quelque peine à se montrer au milieu du fouillis d'herbes diverses qui ornent les pelouses de nos montagnes; aussi reste-t-elle rabougrie, ses feuilles émergeant à peine de la surface du sol, ce qui rend la recherche de la larve difficile : issue d’une génération pondue en automne, notre larve prend de l'extension tant que le froid ne la force pas à rentrer dans ses quartiers d’hiver; quand arrivent les frimas, elle se choisit un abri dans les touffes les plus épaisses du gazon, ou au rebord d’une pierre bien exposée au soleil, elle reste là, en état d’expectative, dans l'inaction la plus complète, jusqu'aux premiers chauds rayons du NATURALISTE soleil printanier, à ce moment elle quitte son refuge pour se mettre en quête de sa plante nourricière, elle broute de jour et de nuit, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à sa plus grande expansion, alors seulement elle entre en terre, peu profondément, se faconne une loge arron- die, dont elle unit les parois à l’aide de pressions exer- cées au moyen de son corps; ce travail préparatoire ac- combpli, elle se dispose à subir la phase transitoire qui précède sa transformation nymphale, et qui a une durée de cinq à six jours au bout desquels la nymphe, débar- rassée de sa peau larvaire, se présente sous la forme suivante : Nymphe. — Longueur, 5 mètres. Corps ovale, mou, charnu, rose, parsemé de courts cils roux, subconvexe en dessus, déprimé en dessous, à ré- à extrémité posté- millimètres ; largeur, 3 milli- gion antérieure large presque droite, à rieure un peu atténuée. Tête large convexe, à disque excavé; yeux roux; pre- mier segment thoracique clypéiforme avec deux taches latérales rose vif, une de chaque côté de la ligne mé- diane, deuxième segment rougeâtre, marbré de taches de couleur plus vive, troisième à milieu canaliculé avec impression latérale ; segments abdominaux roses, larges et transverses, diminuant de volume vers l’extrémité. segment anal pointu terminé en forme d’épine droite. Dessous déprimé un peu plus pàle qu’en dessus, les ailes couvrent le corps, les antennes un peu arquées re- posent sur le milieu des cuisses des deux premières paires de pattes. Cette nymphe, dont les téguments sont très délicats, repose dans sa loge sur sa région dorsale; elle imprime à son extrémité abdominale des mouvements latéraux, qui lui permettent de se défendre contre les ennemis qui la recherchent ; malgré cela beaucoup deviennent la proie de larves carnassières, les fourmis aussi en sont très friandes et se les disputent avec un acharnement sauvage. La phase nymphale dure une quinzaine de jours, de mi à fin juin. Adulte. — On le trouve rarement rarement de jour; de nuit il erre gravement et à pas comptés sur les Lieux qui furent le théâtre de ses premiers états; on le prend sur les montagnes des environs de Ria (Pyrénées-Orien- tales), au printemps ef en automne, sous les pierres el sous les herbes, Capitaine XAmBEu, LES TROIS RÈGNES DU MONDE ORGANISÉ Il est mauvais, en principe, d'être l’ennemi des nouveautés ; un tel défaut, d'ailleurs, n'est pas assez celui du siècle qui, trop habitué aux découvertes, accepte tout sans contrôle sulli- sant. Car il y a nouveautés et nouveautés, celles qui reposent sur des bases admissibles, celles qui s'élèvent sur un écha= faudage branlant. PR J'avoue, pour ma part, que ce n'est pas sans une curiosité mêlée d’appréhension que j'ai lu la note de M. le D: Bougon;, le titre en était alléchant et, bien que peu enclin aux classifi= cations — toujours plus ou moins conventionneiles — la har- diesse mème de la tentative, tendant à révolutionner le mondeén organisé tout entier, méritait attention. ; Tee qu’elle est présentée, la proposition est ingénieuse, séduisante même, mais elle ne paraît pas supporter aisément l'analyse. Outre qu’il semble peu urgent de diviser en trois ce qu’il est déjà fort diflicile de diviser en deux, il est bien admis. aujourd'hui que certains êtres ont autant de points COMMUNS avec les animaux qu'avec les plantes. Botanistes et zoologistes! ; 14 À 4 Lt éme et À LA let) és es le sn LE NATURALISTE 19 se les disputent, en faire un groupe séparé ne constitue point une solution, loin de là. D’ailleurs, pour avoir le droit d'isoler ainsi (oute une catégorie d'êtres avec la valeur d’un Règne il faut montrer l’existence de caractères spéciaux. Trouverons-nous ces caractères dans des formules chimiques aboutissant à des corps inorganiques plus ou moins simples? dans la constitution probable du protoplasma ? Mais cela est de la chimie pure et l’on ne peut songer à classer les êtres vivants suivant les corps simples qui les com- posent ou les réactions qui s'opèrent en eux, on risquerait ainsi des rapprochements inattendus. Pourrons-nous, au contraire, prendre pour base la nutrition par endosmose ? En accordant mème à cette action passive une valeur physiologique, comment édifier une classification sur une fonction quelconque alors qu’elle peut être l'effet d'organes très différents? L'endosmose d’ailleurs n’est même pas cela : c'est un simple "”1oyen de préhension des aliments, c'est par elle que les matériaux nutritifs arrivent au contact des cellules digestives, celles-ci seules capables d’absorber et de se nourrir. Les animaux triturent leurs aliments, ils ont un estomac et des glandes pour les rendre assimilables, les plantes puisent des aliments dissous, donc liquides (d’où la nécessité de Parrosage) qui arrivent, grâce à l’endosmose (et à bien d’autres forces encore), jusqu’à leurs cellules foliaires chargées de les élaborer. Il ne s’agit donc là, en réalité, que d’une action physique et le phénomène est toujours le même: c'est un /ravail cellulaire et mon pas un acte passif ; l’être ne saurait se nourrir par en- dosmose, il risquerait fort d’avaler des choses impropres à son existence. En d’autres termes les distinctions que cherche à établir M. Bougon manquent de vérité et j'ose à peine parler du para- sitisme ! I1 faut des caractères anatomiques précis, des carac- tères embryologiques très nets auxquels pourront se surajouter — mais alors seulement — toute une série d’autres notions. Et s’il arrive que par ce procédé on ait à rapprocher un ètre de l'animal, c'est un animal qu’il en faudra faire sans qu’il soit nécessaire de créer pour lui une division nouvelle, cet être füt-il un champignon. Au surplus, si l’on tient à créer trois règnes au lieu de deux où dun seul, la chose manquant totalement d'importance, per- sonne, je pense, n’y mettra opposition. Etienne Ragaup. PHOTOGRAPHIE Nous trouvons dans la Photo-Revue d'excellentes indi- cations pour arrêter l'impression du papier aristotype dès que l’image apparaît distinctement; au moyen de ce procédé spécial on peut ainsi réduire le temps d’expo- sition au quart, au cinquième, ou même au vingtième de sa durée normale : « La faible quantité de lumière exigée dans ces condi- tions, dit-elle, permet d'obtenir des images suffisamment denses, avec une source de lumière artificielle, par exemple celle que produit en brûlant un bout de ruban ou de fil de magnésium, placé à 30 centimètres du châs- sis. - Ge procédé sera d’un grand secours dans les journées courtes et sombres de la période hivernale, où il est si difficile et si fastidieux de réussir le tirage des photo- copies. Le tirage de l'épreuve peut donc être arrêté dès que l’image est visible sur le papier, le développement en étant d'autant plus rapide qu’elle sera plus marquée. . L'épreuve est plongée, sans lavage préalable, dans le bain suivant : ds 1.000 grammes ACideccitrique mn... 2, Acide gallique Ne Au bout d’une minute, l’image commence à se ren- forcer, et elle se complète rapidement: on retire l'épreuve dès que l’intensité voulue est acquise, et on fixe dansun bain d’hyposulfite à 10 0/0 qui lui communique un ton sepia. Pour obtenir une teinte noire ou bleu noir, onfait usage du virage ordinaire à l’or ou à l’acétate. On peut encore virer et fixer dans un bain combiné dont voici la composition : 1.000 grammes Hyposulfite de soude...... 200 _- AUTRE ete (ue 30 — Sulfocyanure d’ammonium. 25 == Acétate de plomb......... Je WE Ajouter après un jour ou deux : AURAS REA RTE UE AE 100 grammes Chlorure Toner Î Deux recommandations essentielles si réussir : La première a trait à la propreté rigoureuse, absolue, qu’il est nécessaire d’apporter dans ce procédé. La seconde, au lavage prolongé, à fond, que doivent subir les épreuves au sortir du fixage, et sans lequel elles seraient exposées à jaunir. D'autre part, M. Ed. Liesesang affirme que les épreuves sur papier au gélatino-chlorure, brièvement exposées à la lumière, peuvent être complètement développées dans une solution concentrée de tannin; l'opération demande environ vingt minutes ; le ton est d’un rouge brun pareil à celui que l’on obtient avec l’hydroquinone et l’acétate de soude; un précipité jaunâtre se manifeste pendant cette opération, mais il n’a aucune action sur la couche: le fond de l’épreuve reste d’un blanc très pur. Après le développement, l’image peut étre soumise à l'action du bain combiné de virage et de fixage. Si l’on ajoute une petite quantité de nitrate d'argent à la solution de tannin, les oppositions seront plus mar- quées; le précipité sera plus abondant par cette addj- tion, mais il demeurera inoffensif, » e on tient à RENFORCEMENT DES NÉGATIFS La méthode de renforcement le plus généralement employée est celle qui consiste à blanchir le négatif trop faible dans un bain de bichlorure de mercure, et à le plonger ensuite, après lavage, dans une solution très étendue d’ammoniaque. Ce traitement présente souvent l'inconvénient de détruire la pureté des blancs du cliché. Le British Journal of Photography conseille de remplacer l’ammoniaque par une solution composée de : MAUR mie AE ne 100 grammes Sulfite de soude........... 30 —— METAL Me mes ue nee 3 — Ce traitement présenterait l'avantage de fournir des négatifs plus brillants et de nécessiter un lavage subsé- quent moins long que par le procédé à l’ammoniaque. Le sulfite de soude peut être employé seul pour noir- cir le négatif, mais il agit avec une moins grande éner- gie que l’ammoniaque. La présence du métal permet d’obten'r un renforcement plus considérable. Nous ajou- teroi s qu’on peut également employer une solution de sulfite contenant une petite quantité d'acide pyrogallique ou d’hydroquinone, et c’est même avec ce dernier pro- duit que l’on obtient les meilleurs résultats. Renforcement et vernis. — Voici une formule qui a deux 80 LE NATURALISTE qualités ; elle renforce un peu les clichés et les verniten même temps : Le négatif, après avoir été fixé et, dûment lavé, est plongé pendant trois à cinq minutes dans cette solution, que l’on tient continuellement en mouvement pour que son action soit uniforme. Le cliché fonce en couleur et devient plus brillant; on le lave ensuite pendant un quart d'heure et on sèche; il est alors brillant comme le cristal. Il ne faut pas dépasser le temps indiqué sion veut éviter du soulèvement. Ce procédé est supérieur pour vernir les positifs pour projections (Photo-Revue). E. SAnNTINI DE RIOLS, L'ÉLÉPHANT DE DURFORT « Il n’y a pas d'animaux sur lesquels on ait autant écrit que sur les Eléphants, ces bonnes et majestueuses créatures qui nous inspirent de l’intérêt à l’état vivant et nous impressionnent même à l’état fossile ; leurs os dont l'aspect est encore plus gigantesque lorsqu'ils sont dans leur gisement et que les morceaux de roche auxquels ils sont attachés semblent faire corps avec eux, excitent toujours notre curiosité et notre admiration. » Ainsi s'exprime M. Albert Gaudry, le savant professeur du Muséum, dans un mémoire sur l'Eléphant de Dur- fort. Ce mémoire, publié à l’occasion du centenaire du Mu- séum, est accompagné d’une très belle planche repré- sentant, dans son entier, le squelette de la bête géante de Durfort. L’éminent paléontologiste nous raconte avec dé- tails et en un style rempli de clarté et d’élégance, l’histoire de ce grand Mammifère, déjà l’hôte du Mu- séum depuis plus de vingt ans. Il a été placé dans la galerie provisoire de Paléontologie, en attendant qu'il fasse l’ornement des nouvelles galeries en voie de cons- truction. Sa découverte est due à M. Cazalis de Fondouce qui allant explorer en 1869 une grotte près du village de Durfort, dans le Gard, remarqua sur des tas de pierres des débris d’« Eléphant». Un cantonnier qu’il interrogea lui apprit qu'ils provenaient de travaux faits pour la rec- tification de la route et il lui montraunpoint où on avait trouvé, disait-il, des tuyaux de quelque ancienne fontaine. M. Cazalis comprit que ces prétendus tuyaux devaient être des défenses d’Eléphant et il fit faire des fouilles à cette place. » Les recherches, interrompues pendant nos désastres de 1870, furent reprises en 1873. Au fur et à mesure que les os sortaient de Ja roche ils tombaient en poussière ; on les enduisait de blanc de baleine dès qu’ils étaient mis au jour. Grâce à ce procédé, le squelette a été conservé dans son entier. L'animal avait dù s’enfoncer dans la vase du lac de Durfort en allant se désaltérer; c’est ce qui explique qu'on ait trouvé toutes les parties du squelette en con- nexion naturelle, Du même gisement on a retiré des dé- bris de beaucoup d'animaux très bien conservés et dont la plupart avaient, eux aussi, probablement subi le même sort que leur gigantesque voisin. Des Hippopotames, des Rhinocéros, des Bisons, des Cerfs, des Chevaux, etc., vivaient dans les mêmes parages que l’Eléphant, Dans les eaux du lac nageaïent des Pois- sons, en particulier le Brochet commun. Le cadre de ce tableau animé était formé par des forêts de Chênes variés (Chêne indigène du Portugal, Chêne de l'Italie méridionale, Chêne d'Asie, Chêne faux liège), de Hètres à feuilles remarquablement petites ressemblant à des Hêtres japonais, de Zelcoves, de Parroties, etc. « L'étude des végétaux comme celle des animaux porte à penser que ce spectacle majestueux avait lieu vers l'é- poque du Forest-bed, c’est-à-dire à l’époque qui forme la transilion du Tertiaire au Quartenaire. » M. Gaudry voulant savoir à quelle espèce il doit rap- porter l’'Eléphant de Durfort le compare aux deux types d’Eléphants bien connus, l’Elephas meridionalis et l'Ele- phas primigenius (Mammouth). Le premier, le plus ancien, vivait au Pliocène supérieur, le second au Quaternaire récent. D’après l’auteur ces deux types « ne sont pas des entités immuables » car on trouve des témoins de leurs . mutations. L'Elephas meridionalis « a encore quelque souvenance de l’état ommivore des Mastodontes »; ses molaires sont courtes et peu élevées comparativement à leur largeur; elles ont en outre un petit nombre de collines, larges, basses, enduites d’un émail très épais. L’Elephas primi- genius est « l’Eléphant le plus Eléphant » et présente un type parfait d’herbivore. Les collines de ses molaires sont nombreuses et si hautes qu’elles peuvent durer longtemps, tout en s’usant beaucoup; ces collines ont des lames minces enduites d’un émail peu épais; leur sépa- ration va jusqu’à la racine. Les défenses sont également plus longues, plus minces et plus courbées que dans l’E- lephas meridionalis. L’Elephas antiquus est intermédiaire par son âge (il vi- vait au commencement du Quaternaire) et ses caractères entre l’Elephas meridionalis et l’Elephas primigenius, ce qui porte à penser M. Gaudry que « l’Elephas meridiona- lis a dû probablement passer par l’état antiquus pour devenir primigenius. » L'Eléphant de Durfort a sa place marquée entre l’Ele- phas meridionalis et V'Elephas antiquus. Il appartient à une race modifiée dite type de Nesti. Son squelette est le plus imposant squelette de Mam- mifère terrestre qui ait été rencontré : il a 4 mètres de hauteur et 6 mètres 80 de longueur. Ces dimensions ont été rarement atteintes parles animaux terrestres dans les temps géologiques, ainsi que nous le montre M. Gaudryÿ en faisant défiler devant nous les grandes espèces terres- tres des temps passés. Aux premiers àges de la Terre, au Silurien, il n’y a pas d'animaux terrestres. Le premier que l’on connaisse est un Insecte trouvé dans le Devonien et mesurant 0 m. 20 de long. Dans le Houiller de Commentry, M. Fayol a dé- couvert le plus grand Insecte connu, le Megancura qui avait 0 m. 0 de large quand il élendait ses ailes. C'est à l’époque houillère, au moment où la Terre était recou= verte d’une végétation luxuriante que le monde entomo= logique atteint l’apogée de sa puissance. + Les Reptiles se montrent dans le Devonien et le Houil- ler; quelques-uns, comme l’Anthracosawrus, ont jusqu'à 2 mètres de long. Pendant le Permien, de nombreux Batraciens, ainsi que des Reptiles, vivent aussi bien en Amérique et en Afrique qu'en Europe. Il faut citer l’Actinodon trouvés DE DURFORT PHANT L'ELK 82 LE NATURALISTE —_—— — à Autun et mesurant 0 m. 80 de long, le Stereorachis et l’Eryops des Montagnes Rocheuses ayant 1m. 60 et 2m. 40 de long. Mais c’est pendant les temps secondaires que les Reptiles atteignent d'énormes proportions. Le Dimo- dosaurus du Trias a une taille d'environ 6 mètres. Cer- tes, c’est là un géant; mais quelle impression ne doit- on pas éprouver quand on se trouve en présence des Dinosauriens des Montagnes Rocheuses, tels que le Bronto- saurus qui avait 15 mètres de long et lAtlantosawrus 24 mètres. A l’époque Crétacée, les Iguanodon etles Mastodonsawrus du Wealdien belge possèdent encore des dimensions considérables, puisqu'ils ont de 10 à 12 mètres de long. et les grands Reptiles volants, comme le Pteranodon in-- gens, mesurent jusqu’à 8 mètres d'envergure. Au commencement de l’Ere Tertiaire, les gigantesques animaux à sang froid sont en décroissance, mais en re- vanche les Mammifères, qui ont fait leurapparition dèsle Jurassique, prennent possession du globe. Ce sont eux qui donneront naissance aux espèces actuelles. Les Marsupiaux, aujourd’hui si localisés et si mal représentés, offraient pendant les temps tertiaires une grande variété de formes. Certains d’entre eux, comme le Thylacoleo , le Diprotodon étaient redoutables et pos- sédaient une taille élevée. Mais ce sont surtout les Carnassiers et les Herhivores qui ont les plus grandes dimensions. Tels sont, dans l’'Eocène, le Lophiodon et le Coryphodon trouvés dans les environs de Paris; les Dinoceras,ces curieux Mammifères d'Amérique à la tête étrangement cornue, etc. Dans l’Oligocène les Pachydermes sont très puisssants: citons en particulier l’Anthracotherium, précurseur des Rhinocéridés et le Titanotherium des Montagnes Ro- cheuses qui possédait la taille du Mastodon. « C’est seulement vers la fin des temps géologiques que les Mammifères sont arrivés au maximum de leur taille. » Le Dinotherium giganteum recueilli par M. Gaudry à Pikermi, n'avait pas loin de 5 mètres de hauteur; le Mastodon Borsonis atteignait les dimensions de l’Eléphant de Durfort, Les Éléphants succèdent aux Mastodontes à à la fin du Pliocène et pendant le Pleistocène; nous avons déjà fait l’énumération des divers fypes qui ont vécu avant ces derniers. Le dernier survivant des Pro- boscidiens, le Mammouth n’a pas ésalé, comme gran- deur, les espèces miocènes et pliocènes. Enfin les Elé- phants actuels sont plus petits que le Mammouth. « Ainsi le règne de la force brutale a eu lieu pendant les temps secondaires, alors que vivaientles Dinosauriens, qui ont été les plus gigantesques de tous les quadru- pèdes continentaux, mais sans doute étaient des êtres stupides. L’apogée réelle du monde animal, comprenant les quadrupèdes les plus beaux, les plus actifs, les plus intelligents, se montre à la fin des temps tertiaires, pen- dant les époques miocène et pliocène, c’est-à-dire immé- diatement avant le règne de l’homme, » M. Albert Gaudry termine son intéressant et curieux mémoire en faisant remarquer que les êtres les plus puissants n’ont pas élé les carnivores, mais les herbi- vores. Ces géants de la création ont été souvent les plus éphémères, « Pourquoi le Dinotherium s'est-il éteint sans laisser de postérité? Pourquoi le Mastodon at-il disparu de nos contrées au moment où il avait atteint le sonis? Pourquoi l’Elephas a-t-il passé de l’élat meri- dionalis aux états antiquus, indicus (Eléphant d’Asie) et priseus (Eléphant d'Afrique) ? Nous l’ignorons. La loi du changement est la grande loi qui domine le monde. » Ph, GLANGEAUD. OISEAUX ACRIDOPHAGES L'AUTRUCHE (Suite. Il serait présomptueux de croire qu’au début, c’est-à- dire dès la première année de l’organisation des parcs de reproducteurs, on aurait des couvées ou des pontes; pour ceci aucune certitude, mais cela n’est pas impos- sible. Il faut tenir compte du changement d'habitat dont l'influence se fera sentir sur les Autruches à réaccli- mater; il est très important d’ailleurs d'étudier la com- position du troupeau, de manière à former des couples dont les sujets s’accorderont entre eux de facon à pro= . duire l’accouplement à l’époque des amours. Je reproduis ci-contre le tableau de la reproduction des, Autruches obtenue au jardin d'essai d’Alger depuis l'origine, 1857 jusque 1879, d’après les notes fournies par M. Ch. Rivière, pour le livre le Fermage des Autruches de J. Oudot. TABLEAU DE LA REPRODUCTION NATURELLE DU JARDIN D'Essal de 1857 à 1879 Nom- he ŒUEFS Autruchons ANNÉE se RAT EE UT TE Rs LU couples nl inutili_| PoUS- | arrivés on- |pondus | clairs |incubés £ sins |à l’âge LE [l Sés. | éelos ui 1 CRE | mme | meme | SERENCEENS | GER | EEE | CONTES CZ | ES 1857 1 20 2 10 8 1 1 1858 2 28 3 L4 11 12 12 18a9 2 42 4 20 18 » » 1860 Ê 45 2 10 33 9 5 1861 bi) 95 10 20 65 17 1% 1862 à) 69 12 36 21 29 43 1863 3) 135 8 20 107 1K 5 186% tn) 112 10 20 82 13 10 1865 6 425 12 20 93 17 5 1866 6 129 6 30 93 23 18 1867 3 15 " 24 47 23 20 1868 2 38 ) 22 11 24 18 1869 B) 150 18 39 93 ol 28 1870 D) 127 10 38 19 38 2% 18741 6: | 203 18 )6 129 D4 31 1872 6 185 AA 65 109 61 #7 1873 6 PA) 12 8 165 48 3% 1874 6 1710 20 42 198 39 22 1875 5 113 14 38 61 36 20 1876 DOM 19 30 57 30 21 1877 ÿ 139 4 6% 71 60 | 18 1878 4 110 4 38 68 36 20e 1879 | 4 112 21 29 62 26 22 Totaux 10 1 12558 229 138 11591 648 446 Moyenne # 401 111 10 32 | 69 19 19 \ OgsERvarION. — Il est important de remarquer que ce ta= bleau n'indique des résultats obtenus par couvée naturelle; que chaque année les couples étaient à reconstituer en raison des) ventes d'oiseaux adultes qui se sont réalisées pendant cette période. : Un lot important d’autruches à été envoyé à Constantinople et une notable partie à fourni les meilleurs reproducteurs des parcs d’autruches du Mazafran, de Zeralda, etc., etc. (Il n'existe » maximum de grandeur sous la forme du Mastodon Bor- | plus que celui du Mazafran, sans avenir aucun.) LE NATURALISTÉ 80 Un fait peu connu, mais d'une grande importance, consiste dans les différences de la coquille des œufs. Une série d’études sur ces œufs m'amène à une consta- tion fort surprenante. Je suppose que l'échec des incu- bations artificielles par œufs d'Autruches de race barbaresque provient d’une conformation spéciale de sa coquille. Les œufs d’Autruches barbaresques ont la coquille lisse et de l’aspect de l’ivoire frais : les coquilles d'œufs de l’espèce somali et australe, généralement sont d'une épaisseur et de dimensions moindres: ils sont complètement couverts de picots dont la fonction doit être de faciliter l’éclosion par une absorption de calo- rique humide aidée par ces pores particuliers. La différence dans la coquille des deux espèces étant constante, on ne saurait admettre que ce fait physiolo- gique ait une cause dans le plus ou moins de calcaire que l'oiseau trouverait dans son alimentation. En Algérie, généralement, toutes les tentatives d’éle- vage par incubation artificielle, ont donné des éclosions quel que soit le modèle de l'appareil incubateur em- ployé; les Autruchons, fort délicats généralement, périssaient successivement dans une période plus ou moins longue. J'ai cru, et ne suis pas encore assuré du contraire, que ces accidents mortels provenaient du manque d’étendue des lieux de parcours des jeunes oiseaux et peut-être aussi d’une alimentation défectueuse. Les observations contradictoires de mon savant ami, M. Charles Rivière, qui pendant plusieurs années a fait des expériences d’incubation artificielle d'œufs d’Au- truches au jardin d'essai du Hamma d'Alger me rendent très perplexe. Il est fâcheux que.ces expériences n’aient Pas une consécration absolue en permettant de fixer d’une manière définitive, le plus ou moins bien-fondé de la croyance que la non-imperméabilité relatif des œufs algériens a contribué pour une notable partie dans les échecs d’incubation artificielle des éleveurs algériens. On a essayé de modifier les coquilles lisses et polies des æufs barbaresques par un bain d’eau légèrement dilué d'acide sulfurique, Le vernis qui recouvre la coquille à été enlevé il est vrai; mais, à l’éclosion, l'oiseau était blessé eten partie difforme, il ne vivait pas. Pour le pré- sent, pour sauvegarder l'avenir je crois que la prudence la plus élémentaire commande de n’opérer que par in- Cubation naturelle; l'essai d’incubation artificielle ne devra se produire que sur des œufs abandonnés par les parents ; la fécondité des œufs pourrait être contrôlée Par un mirage attentif, dans une chambre noire ad hoc ayant une ouverture de la dimension de l'œuf présenté au plein soleil dans un tube en carton ou en bois. L'avenir de la question demeure ainsi réservé; l’expérience démontrera si, dans les conditions normales d’existence de PAutruche, l’incubation artificielle devra venir à l’aide de sa reproduction et si la continuation des échecs attribués à la nature de la coquille nécessite de faire des croisements; alors il faudra se résigner à ajouter aux couples soudanais, quelques oiseaux du Cap et faire des parcs d’étude avec couple mâle barbaresque et femelle du Cap et inversement femelle barbaresque et mâle du Cap. IL y aura lieu de prêter une extrême attention à ces croisements à créer suivant l’âge et l'aspect physique des oiseaux, S'il était reconnu qu’il faut produire des œufs avec des pores apparents pour faire de l'incubation artificielle, J'aurais à grands traits, indiqué la voie à suivre. L'instinct d'assurer la reproduction d’une descendance bien constituée, est caractérisé par un phénomène bien surprenant chez l’Autruche, oiseau généralement stupide. Nombre d’éleveurs ont constaté dans diverses circonstances le refus de couver les œufs produits par des oiseaux d’aspect satisfaisant. Une première ponte abandonnée sans avoir été couvée par les parents, con- fiée à un appareil d’incubation, donna naissance à des oiseaux anormaux, difformes, non constitués pour l'existence normale. Ces mêmes parents produisirent une nouvelle ponte qui eut les mêmes phases et évolution, avec le résultat négatif de la première ponte. Cette expérience démonstrative pourrait servir utile- ment dans l'observation de la conduite à suivre en admettant la pratique du système de l’incubation natu- relle à adopter de préférence pour l'espèce barbaresque ou soudanaise dans les présentes circonstances. Les naturalistes croient à l’unité de l’espèce Autruche; nous savons qu'il y a des variations très sensibles dans les dimensions physiques de l’oiseau, suivant la prove- nance et surtout dans la qualité et l'aspect des plumes. (Je crois que les Autruches du Cap sont le produit d’un croisement entre l’espèce indigène et l’espèce soudanaise dont un grand nombre a été importé dans le cours des vingt ans écoulés. ) Deux naturalistes anglais, MM. Sclater et Gurney, re- connaissent deux espèces d’autruches qu'ils désignent : Autruche du nord Séruthio camelus., et Autruche du sud Struthio australis. La controverse la plus connue, quant aux spécifications d’Autruches, est celle d’Anderson dans Notes on the Birds of Damaraland and the adjoint countries of South West Africa, 1872. Aujourd'hui ces questions sont bien simplifiées, tar la diversité des plumes classées suivant leur origine et ayant des qualités spécifiques ou distinctives très remarquables. permet de fixer en toute sûreté les espèces suivantes; les caractères physiolo- giques d'une nature anatomique échappent à ma com- pétence, il est remarquable de constater que chacune des espèces ci-contre à une odeur sui generis particulière qui, dans le commerce des plumes, est une garantie d'authenticité pour l’acheteur. 1° Autruche des déserts de Syrie et de l'Arabie produisant la plume d'Alep tant estimée autrefois (1), espèce presque éteinte, sa contribution dans l’industrie est nulle. 2° Autruche de l’Afrique orientale, var. negre Struthio molybdophanes. Se trouve assez nombreuse dans les diverses contrées littorales de la mer Rouge, Egypte, Abyssinie, pays Gallas, Somalie et dans les pares de Mataryah. 3° Autruches du Darfour, Kordofan, Wadaï, assez nombreuses, en partie domestiquées. L'espèce sauvage fournit la plus belle qualité de plumes au monde; les plumes noires, en particulier, sont d’un brillant et d’une fermeté très appréciables, bien supérieures aux produc- (1) Cette provenance fournissait les plumes merveilleuses ornant le cimier de la chevalerie au moyen âge. J’ai vu une fresque dans la cour de l'Hôtel de Ville de Bâle, représentant une tête de chevalier casqué, orné de 24 grandes plumes d’Au- truche simple d'une pièce. C'était merveilleux et d’une richesse inouïe, on comprend que ces gaillards défendaient avec achar- nement leur panache, comme entre autres Henri IV à la bataille d'Ivry. Ces plumes se payaient des prix qui paraîtraient fan- tastiques aujourd’hui. S4 LE NATURALISTE ER CU SES EE ET DE SURESNES NE DE DES CS TRES EN AN RO A RO TE PU eu € 2 tions des autres espèces. — Caractère spécifique : duvet ferme, large, brillant. 4° Autruches du Bornou, Darmegou, Aïr, Sénégambie pays Haoussa ; assez nombreuses, surtout domestiquées. L'oiseau sauvage est devenu fort rare dans cette partie de l’Afrique. La qualité des plumes est inférieure à celle des plumes fournies par le groupe précédent. Cette immense contrée, er partie, est plus humide que la précédente; conséquence spécifique : plumes à tige plus grosse, duvet plus étroit et barbules moins larges, au surplus qualités égales. do Autruches australes. D’après Anderson il y aurait trois variétés dans l’A- frique du Sud, Nous admettons qu’il existe deux genres qui sont la transition entre l’espèce somalie et l’autruche du Nord, caractérisés par une taille généralement supé- rieure à l’espèce barbaresque (les soudanaises sont très grandes, les algériennes très petites); leur plumage est fort distinct, 4° Toutes les plumes noires sont plus ou moins veules, les plumes des ailes sont toujours plus blanches que celles fournies par l’oiseau du Nord, leur duvet est plus mou, les barbules sont moins fournies; ces plumes, dans l’industrie, ne peuvent s’utiliser qu’en les doublant, les tiges sont généralement grosses. Nous distinguons dans cette provenance deux sortes de plumes, celles fournies par l’oiseau sauvage et en demi- HAB % } : ne 519, ? ITAT DE L'AUTRUCHE EN AFRIQUE par J FOREST, 1892 CRT 0 S00 kilom. SAROLONG AOROWNA \QuA DEL. CE) D Ge a Feu Nota. Les régions habitées par l'Autruche sont indiquées en hachures, La densité est proportionnelle aux traits plus ‘ou moins rapprochés < Habitat de l'Autruche en Afrique (cliché prèté par la Société de Géographie) captivité (système pratiqué par les peuplades du Kala- pari) ; dans le commerce cette qualité est désignée plumes du Cap sauvages. Les barbules sont longues, le duvet est d'une forme plus élégante que celle fournie par l'oiseau domestique, latête de la plume se distingue de la plume de l'oiseau privé par son extrémité coiffée : cette courbe gracieuse de la plume simple tant prisée autrefois, puisque cette qualité seulement pouvait permettre les coiffures si gracieuses dont les gravures anciennes nous fournissent l’image si attrayante, Il est remarquable que toutes les tentatives pour obtenir l'aspect du coiffé sur la plume d'oiseau privé ont échoué. Aucun croisement ni avec oiseau du Nord, ni avec oiseau sauvage indigène, n’a pu améliorer l’aspect caractéristique de la plume du Cap, qui est plate à son extrémité à l’égal des plumes d’autruches femelles pareilles, dans toutes les variétés. IL ressort des observations précédentes que Ja qualité des plumes de l’Autruche australe est bien inférieure à celle de l’Autruche du Nord et que ni la sélection, ni les croisements n'ont modifié cet aspect constant, qui doit voir pour cause le climat, l’alimentation propre à la nature du sol, etc. En conclusion, l'avenir appartient à l'espèce du Nord qui seule fournit la plume appelée à régénérer la mode. L’occupation de Tombouctou, qui clôt la conquête militaire du Soudan, est un événement important dont les conséquences pourront influer heu- reusement sur l’avenir de notre extension dans le Soudan occidental. I] nous appartient de relever l'emporium commercial africain de son rôle déchu et, par une nou- velle ère de prospérité civilisatrice, nous ferons accepter notre influence politique à toutes ces populations bar- bares. Tombouctou pourrait redevenir le centre commer- cial de la production des plumes d’autruches dites barbaresques, dont l'élevage devrait être provoqué par les sollicitations de l'administration francaise. Nous pourrions, pour cette industrie, en terre francaise, riva- liser enfin avec les Anglais du Cap et constituer l’entre- pôt commercial des produits manufacturés en France, en vue du débouché colonial, dont l’écoulement assuré devrait se trouver dans toute l’Afrique soumise à notre influence. Les régions qui s’alimentent par Tombouctou dans la plus grande étendue sont peuplées par des noirs mahométans qui, à peu de chose près, ont adopté les usages et le genre de vêtements des mahométans du Nord. Il est de notre devoir de ne pas laisser échapper ce nouveau marché fermé aux alcools allemands par les prescriptions religieuses du Coran, fermé aux coton- nades anglaises par les droits de douane protecteurs de notre industrie. Dans cette provision l'Autruche pourra devenir le grand facteur, notre auxiliaire le plus pré- cieux dans l’alimentation et la fortune publique de nos sujets soudanais, producteurs exclusifs de la plume bar- baresque que nous préconisons de préférence à la plume du Cap. A l’exemple de S. M. très gracieuse Victoria, reine d'Angleterre, imposant l'obligation aux dames présen- tées et assistant au Drawsing-Rooms, d’orner leur toi- lette avec des plumes d’autruche dans le but ostensible de produire des débouchés aux plumes d’autruche du Cap, il suffirait que, dans le même but patriotique, les dames francaises incitent leurs modistes réfractaires à l'emploi de la plume simple, de leur fournir cette sorte de plume qui possède une réelle valeur esthétique, en place des tapons ou assemblages de morceaux de plumes dont l'équivalent se trouve au rabais tous les jours d'affiche dans les grands magasins de nouveautés de Paris. Alors lamode, « Nouvelle Rédemption », reviendra en faveur &e la plume vraie : ce sera le salut de l’indus- trie plumassière française ruinée par la production illi- milée, le prix avilissant des plumes du Cap, dont la fabri- cation peu compliquée se pratique aujourd’hui plus grandement à l'étranger qu'à Paris, en raison d’une moindre inconstance de la mode et dans Ja recherche LE NATURALISTE 8 d’un symbolisme nobiliaire particulier aux races anglo- germaniques. La reconstitution de l’autruche barbaresque permettra également la reconstitution du monopole de la « vraie plume », au profit exclusivement de l'industrie fran- caise et de la haute élégance cosmopolite. Quand aurons- nous la satisfaction patriotique de constater une indus- trie rivale de l'étranger dans les régions favorables de l'Algérie et du Soudan français? Foresr. CHRONIQUE Muséum d'histoire naturelle. Voici le programme des cours, pour l’enseignement spécial pour les voyageurs qui auront lieu cette année au Muséum. 40 avril. Lecon d'ouverture, M. Milne-Edwards ; 12 avril. Anthropologie, M. Hamy ; 14 avril. Ethnographie, M. Verneau; A7 avril. Mammifères, M. Oustalet; 19 avril. Oiseaux, M. Ous- talet ; 21 avril. Reptiles et poissons, M. Vaillant ; 24 avril. Mollusques, M. Perrier ; 26 avril. Vers et Zoophytes, M. Ber- nard ; 28 avril. Insectes, Myriapodes, Arachnides et Crustacés, M. Ch. Brongniart; 12" mai. Anatomie comparée, M. Pouchet: 5 mai. Plantes vivantes, M. Cornu; 8 mai. Botanique (Phané- rogames), M. E. Bureau ; 10 mai. Botanique (Bois, Crypto- games), M. Van Tieghem; 12 mai. Paléontologie, M. M. Boule; 171 mai. Géologie, M. Stanislas Meunier; 19 mai. Minéralogie, M. Lacroix ; 22 mai. Météorologie, M. H. Becquerel; 24 mai. Hygiène des voyageurs, M. Gréhant ; 26-29 mai. Utilisation de la photographie dans la construction des Cartes et Plans, M. le colonel Laussedat, directeur du Conservatoire des Arts et Métiers; 31 mai. Détermination du point en voyage, 2 juin. Notions de Géodésie et de topographie expédiées, M. le commandant Defforges, du service géographique de l’Armée. Ces lecons commenceront le mardi 10 avril, à dix heures du matin, dans l’amphithéâtre de la Galerie de Zoologie, et conti- nueront les jeudis et mardis suivants, à la même heure. Dans des conférences pratiques faites dans les laboratoires ou sur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte et à là préparation des collections, aux relevés photographiques et à la détermination du point en voyage. (Les jours et heures de ces conférences seront indiquées à la suite des lecons.) ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 19 février. — M. RANviIER présente une note de M. P. Thélohan, sur les aflinités réciproques des myxospo- ridies. Suivant M. P. Thélohan les myxosporidies les plus élevées en organisation sont celles qui n’ont qu'une ou deux spores, tandis que les myxosporidies à un grand nombre de spores semblent être des organismes dégradés par le parasi- tisme. — MM. P.-A. Daxcearp et Maurice LÉGER ont étudié la Siruture des noyaux souvent nombreux, existant dans le thalle des mucorinées, ils décrivent les variations que ces noyaux présentent, la distribution de ces éléments dans le thalle, et leur disposition pendant la formation du sporange et des spores, suivant ces auteurs, les deux gamètes, en présence dans la reproduction sexuée de ces champignons, renferment de nombreux noyaux venant du thalle. — M. E. Guinter si- gnale le rôle du Plantago alpina qui, dans les pays de mon- tagne, indique toujours les meilleurs pâturages entre les alti- tudes de 1200 à 2500 mètres. Séance du 26 février. — M. Edmond PerrtEr en présentant à l’Académie l'ouvrage posthume de M. pe Qua- TREFAGES, Les Emules de Darwin, rappelle dans une courte notice les travaux de ce si remarquable et si regretté savant. — Suivant M. PERRIER, l’éminent naturaliste, dans son dernier ouvrage, combat toutes ces doctrines qui, depuis Darwin, mêlent les hypothèses et les faits dans un chaos presque inex- tricable. M. pe QuarrerAGes, « dans l'intimité de son âme, ne croit certainement pas au transformisme, mais il se déclare prêt à l’accepter, le jour où les données sur lesquelles on l’appuie lui paraîtront incontestables; ce qu'il proscrit dans ses derniers livres avec une admirable rigueur de raisonne- ment, c'est la substitution de la métaphysique à la science, de l’hypothèse à l’observation et à l’expérience. Au nom de la science, il repousse l'évolution prédestinée, soutenue sous des formes diverses par Mivarr, Naupix, Owen, Taury, GüsLer, KôLLIKER ; au nom de l'observation et de l’expérience, il repousse les hypothèses plus que hardies, auxquelles s’est abandonné Hzckel dans des livres célèbres; il reproche à Lamarck de n’avoir nulle part distingué l’espèce de la race, et d’avoir méconnu, par conséquent, la question fondamen- tale du transformisme : il constate l'insuffisance signalée déjà par RoMaxes, Carz Vocr et autres de la grande doctrine darwinienne de lu sélection naturelle et s’il conclut avec quel- que mélancolie en disant de l’origine des espèces : « nous ne savons pas », il se garde de fermer la porte aux découvertes futures, » C'est toujours le caractère impartial de ce savant dont, suivant les paroles de M. Perrier, ce sera l'éternel hon- neur d’avoir proclamé, lui, l'adversaire déclaré de toutes les doctrines transformistes, qu'un homme d'aussi puissante sta- ture que Darwin ne pouvait demeurer en dehors de l’Aca- démie des sciences. — M. Edmond PERRIER présente ensuite une note de M. Borpas sur l’anatomie des glandes salivaires des Philantidæ. L'auteur montre que, jusqu'ici, on a confondu dans la description des glandes salivaires des Philanthus, deux systèmes glandulaires absolument distincts ; les glandes thoraciques et les glandes supracérébrales — il décrit en outre quatre autres groupes de glandes ; les glandes mandibulaires, sublingquales, linquales el maxillaires. — M. Gustave Cxau- vVEAU adresse à l'Académie une note sur les caractères internes de la graine des vignes et leur emploi dans la déter mination des espèces et la distinction des hybrides. Ces carac- tères, souvent très différents suivant les espèces, sont tirés, suivant l’auteur : 10 de la forme, de l’épaisseur, du mode de cloisonnement et de la forme de la cavité des cellules, du tégument ; 20 de la forme de l’amande ; 30 de la forme et des dimensions relatives de l’Embryon. — M. Stanislas Meunier signale à l'Académie qu’il a pu reproduire en petit artificiel- lement de véritables avens en faisant agir sur une dalle de calcaire coupée par des fissures verticales un filet mince et continu d’eau acidulée d'acide chlorhydrique; il suffit pour obtenir cette transformation d'avens que le courant d'eau soit dirige sur le point d’intersection de ces fissures. Séance du 53 mars. — M. Milne-Edwards présente une note de M. Peyloureau sur l'anatomie ct le développement de l'armure génitale mâle des lépidoptères. Il résulte de ces re- cherches que l'abdomen des lépidoptères mâles se trouve formé de 10 urites, l’uncus, soudé, chez l’adulte, à l’anneau précé- dent, devant être regardé comme un dixième uroteraite et le scaphium comme un dixième urosternite, d’après leur mode de développement. L’anus débouche au-dessous du dixième uroter- gite; le dixième urosternite fait souvent défaut et une mem- brane plissée le remplace; le neuvième urosternite donne nais- sance aux valves et, par un phénomène de plissement, au saccus. Le pénis est situé entre le neuvième et le dixième uros- ternite et passe à travers leur membrane d’union qui présente souvent des paramères nettement développés. — M. Tourenq signale la présence chez Dreyssensia polymorpha d’un gan- glion supplémentaire réniforme, situé de chaque côté de la masse viscérale et en avant: ce ganglion est recouvert du côté de la cavité palléale par un épithélium pigmentaire ; de ce gan- glion partent plusieurs connectifs ct nerfs que l’auteur décrit. — M. Léon Guignard montre que l’on rencontre chez certaines papayacées certains principes actifs voisins de ceux que l’on rencontre chez les crucifères. Les papayacées offrent donc un nouvel exemple d’une étroite analogie de composition et de propriétés avec d’autres familles, dont elles diffèrent entièrement par leurs caractères morphologiques. — MM. P.-A. Dangeard et Maurice Léger adressent à l’Académie une note sur larepro- duction sexuelle des mucorinées. — MM. Paul Vuillemin ci Émile Learain décrivent lasymbiose de l’Heterodera radicicola avec les plantes cultivées au Sahara. — M. A. des Cloizeaux présente une note de M. I. Lacroix sur quelques minéraux de la Nouvelle-Calédonie. Séance du 42 mars. — M. de Lacaze-Duthiers décrit les organes de reproduction de l’Ancylus fluviatilis. — MM. H. Beau- regard et R. Boulard signalent la présence chez les mysticètes d'une utricule prostatique analogue à celle des cétodontes. Ces observateurs ont en outre constaté que, chez la baleine et chez 86 le dauphin, les canaux déférents sont pourvus d'une valvule spirale. — M. Caullery en étudiant les ascidies composées du genre distaplia croit pouvoir rapporter les phénomènes bien connus de dégénérescence dont sont atteints les cormus de ces animaux à des phénomènes de phagocytose. — M. Pierre Lesage, en étudiant l'influence de différences très faibles dans la tension de la vapeur d’eau qui remplit une atmosphère sur la végéta- tion des champignons qui s’y développent, a observé que cette influence est très nette sur la végétation des moisissures et en particulier du penicillium glaucum. — MM. B. Renault et H. Roche signalent la présence dans lepermien d'Autun debois de conifères appartenant au genre cadroxylon, type que l’on croyait ne pas être antérieur à l’époque rhétienne. A.-Eug. MALARD. BIBLIOGRAPHIE 400. Korschelt, E. Ueber Ophryotrocha puerilis Clap.- Metschn. und die polytrochen Larven eines anderen Anneliden (Harpochæta cingulata nov. gen., nov. spec.) PI. XII-XV. Leitschr. jür wissensch. Zool. 1893, pp. 224-290. 401. Lewis. G. On a new species of Apalelica (Staphi- linidæ). Apalelica siamensis. Noles from Leyden Museum. 1893, pp. 248-249. 402. Me Lean, J.-C. On the Interbrecding of Rhipidura fuliginosa with R. flabellifera. The Ibis. 1893, pp. 100-102. 403. Linstow in Gœttingen.Zur Anatomie und Entwick- lungsgeschichte der Tänien. PI. XVII-XVIII. Arch. für Mikrosk. Anat. 1893, pp. 442-458, 104. Munn, P.-W. On the Birds of the Calcutta District. The Ibis. 189%, pp. 39-79. 405. Noack, Th. Neue Beiträge zur Kenntniss der Sänge- thier-Fauna von Ostafrika. PI. XVIII. Zoolog. 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Ucber die Metamorphose der Distaplia magnilarva. Ein Beitrag zur Geschichte der Metagenesis der Tuni- caten. PI. XVI-XX. Morphol. Jahrbücher. 1893, pp. 449-542. 112. Schaudinn, F. Myxotheca arenilega nov. gen. nov. spec. Ein neuer mariner Rhizopode. PI. IT. Zeitsch. für wissensch. Zool. 1893, pp. 18-31. 113. Schewiakoff, Wladimir. Ueber cinige ekto und en- toparasitische Protozoën der Cyclopiden. PI. I. Bull. Soc. Imp. Nalural. de Moscou. 1893, pp. 1-29. 414. Schewiakoff, W. Ueber die Natur der sogenannten Exkretkürner der Infusorien. PI. II]. Zeilschr. für wissensch. Zool. 1893, pp. 32-56. 445. Shelley, G.-E. Second List of Birds collected by Mr. Alexander Whyte, F. Z. S., in Nyasaland. PI. I-II. Prodotiscus Zambesiæ. — Xenocichla milanjensis. — Phyllostrophus cerviniventris. — Sylviella Whylii. — LE NATURALISTE Laniarius Berlrandi. — Francolinus Johnstoni. The Ibis. 1894, pp. 1-27. 146. Shufeldt, R.-W. On the Taxonomy of the Swifts and Humming-birds : a Rejoinder. The Ibis. 1894, pp. 32-38. 44%. Solger, B. Notiz über die Nebenhühle des Geruch- sorgans von Gasterostens aculaetus L. Fig. Zeitsch. für wissensch. Zool. 1893, p. 186. 448. Tristram, H.-B. On some Birds ‘from Bugotu, Solo- mon Islands, and Santa Cruz. PI. III. Zosterops Metcalfii. — Macrocorax vegetus. Rendovæ. — Sanctæ-Crucis. The Ibis. 1894, pp. 28-31. Hyphantornis Nyasæ. G. MALLoIzEL. LIVRE NOUVEAU Census Orchidearum, par Ta. Duran», aïide-naturaliste-au Jardin botanique de Bruxelles, Ém. Duran», professeur . de sciences naturelles; avec la collaboration de MM. Azr. Cocnaux et L. LuBgers. La famille des Orchidées, la plus nombreuse après les Composées, occupe le premier rang à cause de la variété et de la beauté d’un grand nombre de ses espèces. Les Orchidées sont recherchées par tous ceux qui aiment les fleurs ; leur culture est devenue la source d’un commerce important. Non seulement depuis quarante ans, les Orchidées ont fait l’objet d'articles innombrables dans les journaux botaniques ou horticoles, mais en Belgique, en France, en Angleterre, etc., on a vu paraître, dans ces dernières années, plusieurs revues spéciales où sont traitées les multiples questions qui touchent à cette famille. Il ne manque pas d'ouvrages sur les Orchidées cultivées; mais il restait à faire un ouvrage présentant la famille dans son ensemble, c’est-à-dire donnant l’'énumération des 800) Orchidées connues avec leurs synonymes souvent si nombreux, ainsi que les nom- breuses variétés spontanées ou horticoles et les hybrides naturels ou artificiels. C’est ce qu'ont tenté ces auteurs qui certainement rendront service aux sciences botanique et horticole en essayant de mettre un peu d'ordre dans ce chaos, car il ne faut pas se dissimuler que l’anarchie la plus com- plète règne dans la nomenclature, la même espèce apparaissant parfois dans les expositions ou dans les catalogues sous cinq ou six noms différents, faute d’un guide sùr servant de norme à tous. Pour chaque nom (espèce ou synonyme), sont indiqués : 1° L'ouvrage ou le journal dans lequel il a paru la première fois ; 20 La date de publication de cet ouvrage ou de ce journal. Ainsi le lecteur pourra toujours reconnaitre que la | nomenclature adoptée est entièrement basée sur les | décisions des Congrès botaniques de Paris et de Gênes, Le Census paraîtra en cinq fascicules de plus de 200 pages chacun. Le prix pour les 500 premiers souscripteurs est fixé à 6 francs par fascicule, payables à la réception de chacun d'eux. Le MR UE TL NÉE OMR ER E LE 2 4 NE Le Gérant: ÉmizE DEYROLLE. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17 16° ANNÉE 2 SÉRIE — IN° 171 15 AVRIL 1894 CORROSION DES CALCAIRES PAR LA PLUIE L'échantillon dont nos lecteurs ont le portrait sous les yeux provient du sommet d’une des plus belles mon- tagnes du Vorarlberg en Autriche, la Sulzfluhe, où je lai recueilli il y a quelques mois pour le déposer dans les collections du Muséum. Il consiste en un calcaire ma- ynésien ou dolomitique renfermant des fossiles peu nom- breux dont les plus reconnaissables sont desnérinées. Les caractères surlesquels je veux aujourd'hui appeler Ces roches, absolument contraires à toute végétation, constituent au sommet de lamontagne un sol absolument stérile sur lequel aucune poussière ne reste adhérente et qui n'offre au regard que la pierre blanchâtre constam- ment décapée. Leslits successifs, traversés de fissures en- trecoisées, sont donc dans les conditions les meilleures pour subirl’action directe delapluie et manifester parles corrosions subies les directions de solubilité plus facile. Or, bien que la roche soit parfaitement homogène, on voit tout de suite que l’usure météorique est loin d’être rigoureusement la même dans tous les points. Il y a des CALCATRE MAGNÉSIEN corrodé par la pluie du sommet de la Sulzfluhe, Vorarlberg (Autriche). — Echantillon du Muséum de Paris 1/2 grandeur naturelle. Vattention du lecteur ne sont du reste relatifs ni à sa cemposition, ni à son âge, mais à la manière spéciale dont l’eau pluviale y a imprimé sa puissance de disso- lution. Pour bien comprendre ce dont il s’agit, il convient avant tout de préciser les conditions dans lesquelles les choses se présentent. Pour faire l'ascension de la Sulzfluhe(2.900M), le mieux est de partir de Schrunz dans le Montavonerthal, On traverse d’abord les alluvions de l’Ill puis des couches fortement redressées de calcaires noirs, très compacts associées à desschistes parfois d’un rouge très vif. Le tout repose sur des gneiss de protozines, On arrive ainsi à la Tilisuna Hütte, près de laquelle affleureut des veines de belle serpentine et où commencent les couches peu inclinées de la dolomie dont la Sulzfluhe est couronnée. Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. régions profondément excavées et d’autres au voisinag qui font une saillie relative très forte. J’ai analysé com- parativementdes éciats provenant de ces deux conditions, et j y ai trouvé la même teneur en magnésie, la même densité, en général une identité complète. Un examen plus attentif suffit pour montrer que l’iné- gale corrosion provient avant tout des inégalités de forme de la surface du sol. . Les eaux de pluie, dirigées par les déclivités, vont s’ac- cumuler en certains points qui subissent une usure pro- portionnée, et, quand l’action estcommencée, toutes les conditions se réunissent pour la continuer el pour l’exagérer progressivement. Bien plus, et c’est ici que l’échantillon dessiné prend toute sa valeur, des blocs polyédriques à surface très 88 LE régulière sont le théâtre, en plus petit, de phénomènes comparables, C'est-à-dire que nulle surface plane ne subit la corrosion pluviale sans perdre sa planimétrie. Il suffit d’une inégalité insensible dans ses différents points pour que l'érosion soit imperceptiblement plus forte ici qu'ailleurs, et l'inégalité commencée s’accentue peu à peu pour devenir bientôt très manifeste. Le bloc dessiné c’est le produit d’érosion du sommet trièdre d’un affleurement prismatique et l’on voit com- ment les trois arêtes, rectiliges au commencement, sont devenues de vraies petites chaînes de pics successifs, à droite et à gauche desquelles se détachent, avec une forme générale pennée, de petites vallées parallèles entre elles et séparées les unes des autres par des crêtes très sensibles. L’analogie de forme de ce tout petit ensemble avec le relief de bien des chaînes de montagnes est de nature à montrer que, sans nier l'influence des cassures profondes du sol dans l'orientation générale des vallées, on est pourtant conduit à reconnaître que dans une foule de cas, les vallés pennées se seraientconstituées avecl’allure que nous leur connaissons des deux côtés d’une arête tectiforme, même si celle-ci n’avait en aucune facon été interrompue par des cassures transversales. Bien certainement ces cassures transversales ou perpen- diculaires à la longueur des chaînes ne se retrouveraient pas dans toutes les vallées des Alpes, et j'ai noté des séries d'exemples où rien ne permet de les supposer. J’ai installé à cet égard des séries d'expériences qui m'ont montré qu'une crête calcaire, sur laquelle tombe une pluie d’eau acidulée, se comporte comme les arêtes de roches de la Sulzfluhe et prend l'apparence denticulée d’une ligne de faite dans un pays de montagnes. Stanislas MEUNIER. GEORGES POUCHET Le Professeur Georges Pouchet vient de mourir à Paris, à l’âge de soixante et un ans. Peu d'hommes se sont fait remarquer par une aussi infatigable activité, par une aussi grande originalité de caractère, et c'est pour cela qu'on ne peut rappeler les œuvres du savant, sans retracer d'abord les principaux traits de sa physionomie, Pouchet était grand et mince ; il avait le teint animé, portait les cheveux courts et seulement la moustache ; ses traits et son attitude lui donnaient la silhouette d’un ancien oflicier de cavalerie plutôt que la physionomie d’un homme absorbé par l’étude. Il garda jusqu'aux der- niers temps une vivacité de jeunesse gaie. Naturellement affable et bienveillant, Pouchet ignorait les allures cauteleuses et hypocrites ; si par une sorte d'inquiétude maladive il devenait brusque et déconcer- tant, il restait au fond disposé à la bonté et ceux mêmes qui pouvaient se plaindre de ces inégalités de caractère gardaient pour lui un sentiment d'indulgence. Toujours disposé à rendre service à ses amis, il était cependant, par étourderie, capable de leur nuire gravement, et ces mêmes distractions l’empêchaient quelquefois de dis- cerner ses ennemis, Comme la plupart des hommes qui parviennent à une situation éminente, il eut beaucoup à souffrir dans sa longue et active carrière, et ces souf- frances altéraient parfois en lui l’exacte appréciation NATURALISTE des causes, et l’entraînaient à des accès d’humeur si violents qu’il cessait d’être responsable. Les dispositions de son testament relatives à ses collègues du Muséum sont assez connues pour qu'il soit inutile de les taire: il leur défendait d’assister à ses obsèques. Si Pouchet n'avait pas été si brusquement saisi par la maladie, il n’eût pas laissé subsister cet écrit; il était capable de. colères irréfléchies, mais non de méchanceté calculée et voulue. Peut-être, une heure après avoir rédigé son tes- tament, ne se souvenailt-il plus de l’avoir écrit. IL savait le bien qu’il voulait faire, il ignorait le mal qu'il faisait. L'idée, chez lui, n’assiégeait pas le cerveau; elle le prenait d'assaut, s’y installait pour un temps avec force, puis tout à coup disparaissait pour laisser le champ à d’autres pensées. Dans le domaine des travaux scienti- fiques, il lui restait quelque chose de cette rapidité de la conception et de cette mobilité; son intelligence s’im- pressionnait vivement et lui donnait une grande origi- nalité d'opinions. Préoccupé d'activilé, sans cesse en mouvement, Georges Pouchet ne savait pas prendre le repos nécessaire. Il dormait quatre ou cinq heures à peine, s’empressait de préparer et de faire son cours, partait pour l’Angleterre, revenait prononcer une autre lecon, donnait des ordres pour le travail de ses laboratoires, s'embarquait pour visiter l’Islande ou l'Amérique, s’arrêtait, on ne sait où, pour rédiger soit une note scientifique, soit une relation destinée aux grands journaux, Quand un peu de fatigue parvenait à le calmer, sun travail devenait plus régulier et plus puissant. Alors il donnait exclusivement ses forces à la recherche et à l'étude, il consentait à subir l'influence respectueuse et bienfaisante de son plus. aimé collaborateur M. le Professeur Beauregard. Peu de personnes ont prononcé ce nom quand Pouchet s’est en- dormi pour toujours. M. Beauregard fut cependant l'homme dévoué qui saisit la pensée du maitre, qui l’inserit et lui donne une forme pour lui en faire sou- vent l'hommage anonyme. Ceux qui ont suivi de près les travaux de laboratoire d'anatomie comparée du Muséum savent cela, ils savent que le nom d’un maître s'établit pour une part sur le travail de ses collaborateurs. Si M. Pouchet n’a pas récompensé tous ceux qui obéis- saientà sa direction, ila cependant donné une marque de son affection à quelques-uns d’entre eux, il a légué à MM. Beauregard, Tourneux et Rœttererson Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, en même temps qu'il laissait toute sa fortune à la Société de Biologie. Parmi les hommes de science qui travaillaient auprès de Pou- chet, je veux citer encore un nom, celui de M. Boulard, qui pendant plus de vingt ans eut la charge de tout le travail pratique du cours, et dont le patient labeur a enrichi le Muséum des plus belles pièces d'anatomie comparée. M. Boulard me reprochera d’avoir parlé de lui; c'est un homme modeste et ennemi du bruit, mais les reproches que l’on recoit pour avoir dit la vérité n’ont jamais rien de blessant. La mort de Pouchet est encore trop récente pour qu'il soit possible d'apprécier l'influence du professeur, sur le mouvement scientifique actuel, En général il dégageait ses auditeurs de la tradition classique, chaque fois que l'examen des faits ne lui permettait pas d’accepter cette tradition, Ilaimaità décrire d’une manière ingénieuse, «il montrait les objets dont il parlait et donnait tout son soin. à préciser les notions dans l’esprit de ses élèves, Quel- quefois il prenait plaisir à secouer le dogme scien- ' 3 LE 4 V9 tifique et à le critiquer; une de ses thèses favorites était de soutenir que la paléontologie se leurre en prétendant reconstituer, avec un fragment d'os, l'architecture d’un animal disparu. Sa critique restait courtoise et prudente, le professeur voulait se garder d’incursions dans les domaines que le principe de la division du travail lui tenait fermés. Admirable principe et des plus utiles pour le progrès de l’analyse scientifique, mais dont les esprits soucieux de synthèse se plaisent à oublier la rigueur. La division du travail commence les tours de Babel, mais ne les termine pas. G. Pouchet se montrait très réservé sur le chapitre du Transformisme, Adepte fervent du système positiviste, il se rapprochait cependant, en matière de philosophie des idées que le Professeur Huxley appelle agnostiques. Naturellement soucieux de la méthode expérimentale, la seule qui affermisse l’idée en démontrant les réalités qui nous sont accessibles, Pouchet donna son attention aux variations de couleur des animaux, sous la puis- sance des réflexes nerveux. Il démontra que cette sin- gulière propriété que possèdent certains poissons de modifier leurs nuances pour la confondre avec celle du sable, des algues ou des rochers environnants, est sous l'influence directe des organes de la vue et cesse de se manifester si l'on détruit ou si l’on paralyse les nerfs optiques. Ces recherches ont ouvert la voie à l'étude des relations du jeu des chromatophores avec les centres nerveux, On sait que dans plusieurs laboratoires, dans celui de M. le Professeur Chauveau par exemple, ces études ont été poursuivies. Les recherches de Pouchet relatives aux grands cétacés sont généralement connues ; parmi le monde de la mer, ces géants des êtres vivants l'intéressaient au plus haut degré. Grâce à une entente avec le service de la marine, les échouements de baleines étaient signalés au labora- toire d'anatomie comparée du Muséum et aussitôt l'as- sistant de la chaire, M. Beauregard, se rendait au point indiqué pour diriger le pénible travail de la dissection. Plusieurs spécimens ostéologiques, un grand nombre de pièces anatomiques sont ainsi parvenues dans les collec- tions du Muséum. Mais le directeur du laboratoire vou- lut payer lui-même de sa personne, il demanda et obtint plusieurs missions aux mers septentrionales, et se rendit dans les régions où les grands cétacés peuvent être observés. Les voyages au Spitzberg, au Groënland ont été racontés dans d’intéréssants articles publiés par le journal Le Temps, les matériaux scientifiques rap- portés à la suite de ces explorations ont été répartis dans les différents services du Muséum. Parmi les ouvrages de Georges Pouchet plusieurs por- lient en même temps la signature de l'un de ses assis- tants ou de ses élèves, qui devait accepter sans résis- tance Les vues et les plans du maître. Le Traité d'Ostéo- logie comparée à été critiqué en raison de sa forme trop élémentaire, mais le Pr Pouchet avait désiré d’abord un ouvrage accessible à tous et travaillait encore à une nou- velle édition plus étendue. En Angleterre Owen, en France H. Milne-Edwards ont publié en anatomie com- parée des traités fondamentaux et de haute importance ; Pouchet avait compris la nécessité, pour favoriser l’en- seignement, d'établir le développement de certains cha- pitres utiles à la spécialisation d’études, Il n'a pu achever ce travail comme il l'aurait désiré, mais il a fait néanmoins œuvre utile. En Histologie, cette science qui est un des moyens de. NATURALISTE 89 l’Anatomie générale, il a publié un Traité en collabora- tion avec M. Tourneux. Son dernier mémoire publié avec ceux de plusieurs professeurs du Muséum, à loc- casion du centenaire de cet établissement, était relatif à l’ambre gris. Nous ne citons que quelques-unes de ses œuvres; mais ces citations suffisent pour montrer que cet homme à qui l’on à pu reprocher des bizarreries d'humeur et une trop longue jeunesse, était doublé d’un savant de grand mérite, Le respect de tous se donne à la mémoire de ceux qui ont voué les forces de leur intelligence au progrès des sciences, parce que le travail est encore le plus beau des titres d'honneur et de noblesse. Le temps du repos que Tolstoï voudrait pour les vivants n'est guère que pour les morts; Pouchet n’a connu ce repos qu'à son heure dernière. Remy Sawr-Loup OISEAUX ACRIDOPHAGES AUTRUCHE (Suite.) L’autruche pourrait-elle être utilisée comme mon- ture et comme bête de somme? L'emploi des autruches comme monture n’est pas nouveau, l’on sait que les empereurs romains faisaient concourir les autruches montées, aux jeux du cirque. Les dames romaines de l'aristocratie arrivaient aux re- présentations du cirque montées sur une autruche. Ce sport pourrait remplacer le cyclisme dans un avenir prochain, lorsque la vélocipédie aura lassé nos héri- tiers! D’après Vopiscus, un tyran d'Egypte les em- ployait à son usage : monté sur d'énormes autruches, il était emporté par elles et semblait voler. Pausanias raconte que la reine d'Egypte Arsinoé, qui vivait quel- que temps avant la célèbre Cléopâtre, avait fait ériger sur le Hélison une statue la représentant à cheval sur une autruche. La collection de Pinkerton repré- sente une autruche portant un nègre adulte. M. Meu- rand, le vénéré président de la Société de géographie commerciale, se rappelle que dans sa jeunesse ses amis, les fils de notre grand naturaliste Cuvier, se livraient à l’équitation sur les autruches du Jar- din des Plantes. Le général Daumas rapporte qu'un Arabe attaché à son service, lui a assuré qu'il n’est pas rare de voir, à quelque distance du douar, mettre un enfant fatigué sur le dos d’une autruche, qui se dirige avec son fardeau droit sur la tente de son maître. Il est possible que ceci se pratique encore de nos jours dans l'Ouest de notre Extrême-Sud algérien. On sait que les Ouled Sidi-Cheikh possèdent quelques au- truches dont les plumes noires d’ailleurs, sont l’em- blème religieux de leur qualité de marabouts et servent aussi pour fabriquer des chapeaux dont ils se servent dans les grandes solennités. Les premiers essais en France d’attelage d’autruches remontent à 1872, leur réussite est due à une origine assez singulière pour être rappelée (1). } M. le général comte de Lacroix-Vaubois, commandant | en 1872 une colonne dans le sud de l’Algérie, recut en présent une belle autruche femelle, L'idée lui vint de (4) Revue des Sciences nalurelles appliquées, 1889, £. I, | p. 462. 90 LE NATURALISTE ———— = l'offrir à notre établissement qui se reconstituait alors après les terribles événements de 1871. Mais comment amener de Ouargla, où on était alors, à Constantine, ce grand oiseau, On n’avait ni caisses, ni chariots, Le général fit venir un indigène grand chasseur d'autruches et lui demanda s'il se chargeait de faire suivre la colonne à l'oiseau, Le fils du désert répondit affirmativement, Comment s'y prit-il? Il installa une sorte de bricole en tresses, y fixa deux cordes à la hau- teur des flancs de la bête; se plaçant derrière l'oiseau pour les marches, il tenait dans les mains, ces cordes qui formaient de véritables traits et se faisait traîner; quand l’oiseau n'allait pas à son gré, il le poussait avec son corps. C’est ainsi que voyagea l’autruche de Ouargla à Constantineet de Constantine à Bône, C’est ainsi qu’elle lit son entrée dans la cour des bureaux du jardin d’ac- climation toujours suivie de son Arabe. L'idée de subs- tituer une voiture au conducteur vint d'elle-même et le lendemain de son arrivée au Bois de Boulogne, l'oiseau était mis dans les brancards. Cette première autruche carrossière à vécu de longues années, jusqu’en 1889. 1] faut remarquer que les femelles ont toujours mieux réussi que les mâles dans ce service. Elles sont beaucoup plus douces que les mâles qui, à l’époque du rut, devien- nent d’une violence extrême ce qui n’est pes sans des inconvénients sérieux. Devons-nous conclure de ce qui précède que l’autruche pourrait être utilisée comme animal de trait, ou peut- être comme bête de somme ? Il ya des précédents pour les deux modes d'utilisation subordonnés à l’état des routes ou des localités, et surtout dans l’observat'on du naturel peureux de l'autruche qui pourrait souvent oc- casionner des accidents. \ ue Pour compléter l'étude de l’importante Question pes AUTRUCHES au point de vue francais, quelques développe- ments seront nécessaires. Les savantes publications sur l’'Acclimatation et la Domestication des animaux utiles de M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, dès 1849, ont appelé l'attention sur l’Autruche, Deux membres de la Société d’Acclimatation ont eu, à des titres divers, le mérite de provoquer des essais de domestication de l’Autruche : ce sont M. Gosse médecin genevois et M. Chagot aîné, négo- eiant plumassier, M. Gosse plublia en 1857 un ouvrage intitulé : Des avantages que présenterait en Algérie la Domestication de l'Autruche, qui détermina les essais tentés de divers côtés en Europe et dont les résultats, contre l'attente de leurs promoteurs, sont aujourd’hui un des éléments importants de la prospérité des États de l'Afrique australe !.… En 1859, un fait accidentel se produisit au Jardin d’Essai d'Alger : un couple avait produit huit œufs, dont la couvée produisait un seul poussin. Quelques repro- ductions se répétèrent les années suivantes ; sur le con- ünent, on enregistera aussi des éclosions : à San-Donato, près de Florence; au Jardin du Buen Retiro, à Madrid ; au Jardin Zoologique de Marseille et enfin à Grenoble. Ces résultats qui eurent en leur temps un grand reten- tissement atlirèrent l'attention des colons anglais du Cap de Bonne-Espérance et les décidèrent à tenter l’éle- vage des autruches en domestication, ce dont on ne s'était pas avisé dans la colonie jusqu'à cette époque; toute- fois nombre de fermiers en possédaient quelques couples domestiques : on cite mème à ce propos un cas de cou- vée suivi d'éclosion, en 1866 (1). D'un bout à l’autre du pays, l’Autruche se rencontre aujourd'hui dans les régions impropres à la culture ou à l'élevage des bœufs du mouton ou de la chèvre angora. L'espace perdu par l'oiseau sauvage a été reconquis par l’oiseau domestique. L’Autruche se trouve partout à l’état captif, soit par troupeaux, soit par groupe de quelques-unes, dans les domaines même peu importants, où cet échassier fait partie du cheptel comme source accessoire de revenu. Il suffit de monter en chemin de fer pour voir, aux portes de Cape-Town, des autruches paissant à côté de chevaux et de vaches et ne tendant même pas leur long cou pour observer le passage des trains, tant elles ont l'habitude de ce spectacle. Dans une seule division (département), celle d'Oudt- shorn, il y avait en 1888 plus de 19.000 Autruches. Les centres d'élevage sont Port-Elisabeth, Graham’s-Town, Cradock. Dans ces localités, tous les samedis se tient un marché aux plumes. Nous en trouverons le plus grand nombre dans les provinces de l’Est et de l'Ouest et de la colonie du Cap, dans la République d'Orange, dans la province du West- Griqualand, appartenant au Cap, dans le Transwaal, le Natal et en plus petit nombre dans les trois royaumes indépendants du Bechuana méridional. L’Autruche sauvage se trouve encore en nombre très réduit dans les pays Matébélés, Bamangwatos de l'Ouest et de l'Est, dans le territoire du Mashona, dans diverses parties du Bakwena, Banquaketse, Barolong et Batlapine, dans l’Ouest du pays des Damaras et Namaquois. Quel- ques-unes encore se trouveront dans le Nord et dans l'Ouest du Transwaal, L’énumération des pays ci-dessus forme les parcs réservés (c’est-à-dire territotre de chasse interdit aux blancs) des Noirs Hottentots, Bechuanas, Korannas,Griquasetdes Zoulous Matébélés qui depuis 1878 reconnaissent les avantages de la domestication et la pra- tiquent. Bien que ces contrées souffrent d'une pauvreté d’eau sensible, elles offrent néanmoins de grands avan- tages pour l’élevage des Autruches ; leur terre, riche en calcaire et en lacs salés, est couverte de broussailles basses et d'immenses prairies, de plus la population est relativement peu nombreuse et dispose de terres d’une grande étendue. La flore agricole de la région pastorale de la colonie du Cap de Bonne-Espérance est caractérisée par une grande abondance de formes frutescentes (broussailles) ; plusieurs espèces constituent, pour ainsi dire, le gros de la nourriture des innombrables troupeaux de Mou- tons de la colonie. D'après M. Mac Owan, directeur du Jardin Botanique de Cape-Town, les meilleures, les plus dignes d’être protégées et propagées. sont (2). (1) Des auteurs anglais (Silver’s Handbook to South-Africa, M London 1887) admettent que Ce promoteur de ce genre d’éle- vage dans la colonie du Cap, M. Kinnear, s’était inspiré des pu= blications de la Société nationale d'Acclimatation de France et des succès obtenus vers 1865 par M. Hardy au Jardin d'Essai d'Alger. (2) Plants (hat furnish Stock food al the Cape, troisième réim-, pression, complétée d’un rapport, présenté en 1811 à uno « Commission gouvernementale pour l'étude des causes dela décadence des pâturages et des maladies du bétail ». Extrait du South African Agricultural Almanach. de 1887. 2 LE NATURALISTE 1. Pentzia virgata. Less. 2. Adenachæna parvifolia. D. C. 3. Diplopappus filifolius. D. C. Le Cactus (opuntia) à cochenille, variété presque ou même tout à fait énorme (ce qui lui a valu dans les quelques exploitations de Boërs où elle a été introduite le nom de « Kaalblad » semble à M. Mac-Owan mériter la plus grande attèntion, comme ressource fourragère en temps de sécheresse pour toutes les régions « Kar- roides » de la colonie, « Je suis convaincu », conclut M. Mac Owan, « que c’est avec le Pentzia qu’on reconstituera le mieux nos steppes menacées. Les gens du peuple qui l’appellent « le bon Karroo » savent bien ce qu’ils disent lorsqu'ils appliquent à la plante cette épithète... » — « J'ai, d’ailleurs, fait ce que j'ai pu, pour la répandre dans les autres. J’en ai distri- bué des graines à profusion dans les quatre principales divisions de l’Australie ; et cette année encore (1887) j'en ai envoyé en Algérie, en Sicile et à Kew pour étre ré- _ parties plus loin.» Le Portulacaria afra, Jacq. (Spek-boom), est une su- perbe espèce qui vient sur les coteaux pareils à ceux que caractérise le Diplopappus, mais plus ensoleillés, mieux partagés au point de vue de la richesse du sol, et plus doux, comme pente ; aussi, dans ces prairies (veldis) spé- ciales àrelief ondulé, à sol rouge, souvent quelque peu sau- mäâtre, qui sont particulières à larégion du Karroo, où se pratique l'élevage des Autruches. l'élevage du mouton se pratique en Australie sur une grande échelle, on a voulu y ajouter l'élevage des Autruches comme au Cap, en raison d’une grande affinité declimat etde productions végétales. Si la Karroo Country n’y existe pas semblable à celle de l'Afrique australe,setrouventparcontre,dans ce continent, de vastes étendues où les salt-bushes constituent le gros de la végétation et où l’élevage du bétail et des chevaux est basé principalement sur eux. « La famille des Salso- lacées présente en Australie une multitude de formes endémiques du plus haut intérêt botanique et comprend un nombre considérable de végétaux utiles, d’une im- portance de premier ordre dans l’économie du pays » (conography of Australian salsolaceus plants, par lebaron von Mueller, paraissant depuis 1889 par décades de dix planches avec dénomination de figures sans texte) (1). Nous n’avons pas en Algérie, ni dans le Sahara, ni sur les Hauts Plateaux, l'équivalent de terrains avec des res- sources aussi variées, aussi favorables, mais l’industrie .- humaine surmontera ces difficultés locales en ÿ créant et en développant les ressources nécessaires à l’Au- truche, Il me paraît intéressant de mentionner qu'on ne rouye pas d’autruches ni de girafes dans le Midi de l'Afrique centrale, dans le pays Marutsé, soit dans le Nord du cours central du Zambèze et dans l'Est de son cours supérieur, et qu'on ne les retrouve que vers les grands lacs dans leurs parties septentrionales. Les troupes d'Autruches les plus nombreuses se trouvent dans le Kalahari méridional, centre du pays Bechuana: on les rencontre en petites troupes et pendant une partie de l’année, en couples ou par familles de 20 à 30 individus du même nid, dans les grandes clairières des forêts de la partie septentrionale de l'Afrique du Sud. L'oiseau (1) Fuir : Les Pâturages du cap de Bonne Espérance, par M. Jean Vilbouchevitch (Revue des Sciences naturelles appli- quées. 20 septembre 1893). 91 solitaire, généralement, est un oiseau égaré ou ayant perdu ses compagnons après avoir été pourchassé par des hommes ou des fauves, des lions et des léopards, beaucoup moins dangereux pour lui que l’homme. Le grand fléau des Autruches domestiques de l'Afrique australe se trouve dans la famille des entozoaires, heu- reusement inconnue en Algérie. Bon an, mal an, de 5 à 25 0/0 des oiseaux meurent de parasites musculaires et de vers intestinaux, dont ceux de petite dimension par milliers, d’autres de la longueur d’un mètre, dévorent la musculature de l’oiseau et atteignent le cœur. On a trouvé aussi des entozoaires dans les œufs avant le dur- cissement de la membrane séreuse qui tapisse l’intérieur de la coquille (Hobub, Beitræge zur Ornithologie Sud- Africas, Wien, 1882). * x + La colonie du Cap de Bonne-Espérance, dans ses li- mites actuelles, est un pays plus vaste que la France continentale, dont la superficie embrasse, comme on sait, 518.830 kilomètres carrés. Elle couvre, en effet, une surface de 217.894 milles carrés, ou plus, de 560.000 ki- lomètres carrés (un mille carré égale 3.097.600 yards carrés ou 2.589.894 mètres carrés). Dans ce total emprunté aux plus récentes publications officielles, on a fait entrer deux petites possessions exté- rieures. de la colonie : le district de Walfish-Bay (1.113 kilomètres carrés), enclavé dans le protectorat allemand de Damaraland, et le port de Saint-John avec son rayon (41 kilomètres carrés), sur la côle de Pondo- land, pays cafre encore indépendant qui se trouve situé entre le territoire du Cap et celui de la Natalie. La population est actuellement évaluée à 4.428.729 in- dividus, Ce chiffre est purement estimatif, pour les dis- tricts d’annexion récente, et basé, pour les autres, sur ceux du recensement de 1875, qu'on a majoré de 23,7 0/0, augmentation constatée durant la période dé- cennale de 1865 à 1875, La colonie du Cap est donc bien moins peuplée que l'Algérie avec 3.800.000 habitants, malgré ses ressources extraordinaires fournies par le rendement des mines de diamant, de l'élevage des autru- ches, des chèvres angoras et des moutons, du bé- tail; etc., ete. (1): 1l est vrai que l’élément arabe en Algérie est plutôt un obstacle à l'extension de la population européenne, alors que les populations noires de l’Afrique australe forment un élément considérable, très appréciable dans l'exploitation raisonnée du pays; presque toutes ces po- pulations assujetties aux Européens sont chrétiennes, quelques peuplades indépendantes ont également ac- cepté les croyances chrétiennes. J’ai pu contrôler de visu et auditu l'exactitude des renseignements généraux sur ces pays pendant une exhibition de Hottentots, au Jardin d’Acclimatation de Paris; la langue allemande me per- (4) L’importance de la production des laines du Cap est connue, celle des poils de chèvres angoras peut être moins; le poil mohaïr fourni par les Anglais du Cap en 1888, dans les ventes publiques de Bradford (Angleterre), a atteint la somme d’environ quatorze millions de francs,pour environ onze millions de livres anglaises de 460 grammes la livre! (Comptes rendus, S. G. P., 20 juin 1890.) L’élevage des chèvres angoras aurait pu réussir très certai- nement en divers emplacements des Hauts-Plateaux algériens, dont le climat se rapproche de celui de l'Anatolie(Asie Mineure), leur pays d’origine, bien plus que le climat du Cap de Bonne- Espérance. 92 LE NATURALISTE mettait de converser facilement avec les Hottentots par- lant le hollandais, qui, comme l'on sait, est une langue germanique, L'intelligence et la variété des connais- sances de ces nègres, « quantité négligeable », pour un certain public, m'ont profondément étonné; la compa- raison n'a pas été à l'avantage de nos Arabes algériens. ForEsr. (A suivre.) PHOTOGRAPHIE LES AGRANDISSEMENTS D'AMATEURS. On sait que l'agrandissement d’une épreuve est une des opérations les plus délicates de la photographie. Elle peut s'obtenir directement à la chambre noire comme s'il s'agissait de tirer une vue ou un portrait, en ayant soin, toutefois, de rapprocher plus ou moins l'objectif de l'épreuve et d'augmenter par conséquent l’éloignement de l'objectif à la plaque sensible dans un certain rapport. Toutes les chambres noires ne se prêtent pas à ce tra- vail, et l’on est presque toujours obligé d'avoir recours à une chambre à soufflet, sans parler de mille autres dé- tails spéciaux dont le praticien doit tenir compte pour réussir le mieux possible l'opération dont il s’agit. Voici, — spécialement pour les amateurs, — ce qu'un amateur même à combiné pour posséder à peu de frais un appareil donnant des résultats aussi bons que ceux que l’on obtient avec les chambres achetées a grands frais chez les fabricants: il décrit son procédé de la ma- nière suivante dans une lettre adressée à la Photo-Revue : « Je commence par boucher tout un côté de la fenêtre éclairant la pièce où j’opère par un cadre léger en bois blanc sur lequel j’ai tendu une toile recouverte de papier noir. Les deux carreaux supérieurs de l’autre battant sont obturés de la même facon, la troisième ouverture restant seule à découvert. À la place du verre, qu’on enlève, on ajuste bien exac- tement un panneau de bois dont les bords sont garnis de feutre ou de drap pour faire un joint hermétique, et qui est maintenu par des tourniquets permettant de l’enlever à volonté. Il est percé d’une ouverture dont la feuillure mesure 13 X 18, et peut recevoir un cliché 13 X 18, ou un intermédiaire 9 X 12 et au-dessous. D'autre part, j'ai fait faire deux gros cylindres, ou manchons en zinc, qui rentrent l’un dans l’autre à frot- tement doux; ils mesurent chacun 20 centimètres de diamètre, et 18 à 20 de long. Leur assemblage forme une sorte de gros tube d’objectif à coulisse, dont l’intérieur est noir pour éviter les reflets, Le premier manchon est soudé par son bout libre au bord d’une ouverture ronde de même dimension, percée dans une feuille de zinc qu’on accroche au panneau de bois, par-dessus le cliché mis en place, au moyen de quatre pointes recourbées. Le second manchon est soudé lui-même à une autre plaque de zinc ayant au centre une ouverture d’un dia- mètre un peu plus grand que celui de l’objectif dont on se sert habituellement ; cette deuxième plaque est desti- née à recevoir, dans des coulisses semblables à celles de la chambre noire, faites de deux bandes de zinc recour- bées, la planchette portant J’objectif. Tout étant ainsi disposé, et mettant par précaution un verre dépoli derrière le cliché pour égaliser l’action de la lumière, je bouche toutes les fissures qui pourraient exister, et je fais la mise au point sur un écran blanc placé en face de l'objectif, en donnant plus ou moins de tirage au manchon de zinc, selon que je veux faire un agrandissement de moyenre ou de grande dimension. L'écran doit être manœuvré en sens inverse, et d'autant plus éloigné de l'objectif que l'amplification doit être plus grande, en raison du rapprochement de l'objectif au cliché. D'un autre côté, plus l'agrandissement est considé- rable, plus grandes doivent être les dimensions des cu- vettes, Or voici un moyen de se passer de ces accessoires dispendieux, donné par la Photo Gazeite, pour opérer les développements, fixages, lavages, etc., même pour des épreuves mesurant 1 mètre de hauteur sur 90 de largeur : Pour agrandir un cliché 9 X 12, je me sers d’une lan- terne à projection éclairée par une lampe au pétrole et munie d’un condenseur de 18 centimètres de diamètre. J'emploie un diaphragme moyen, et je maintiens la pose pendant 10 minutes environ si le cliché est exempt de voile. Le temps de pose ainsi prolongé permet d'obtenir un développement très lent et rend très facile le moment où l’on désire arrêter l'impression de l’image. Pour développer, je fixe la feuille impressionnée, par le côté gélatiné, contre une planche à dessin, ou même, à défaut de celle-ci, contre une porte. Avec un large blaireau imbibé d’eau, je mouille la feuille sur le côté opposé à la gélatine; la feuille ainsi humectée est retournée, et la même opération est faite du côté de la gélatine; de cette facon, la feuille reste adhérente et très uniformément tendue sur la planche. Je place dans une petite cuvette un bain révélateur quelconque, en quantité et avec le dosage voulu pour développer un instantané 9 X 12; j'ajoute à cette quan- ‘ tité de révélateur 2/3 d’eau environ. Je trempe le blai- reau dans ee bain, et je badigeonne rapidement la feuille dans tous les sens; puis je continue ainsi plus lentement, jusqu’à ce que l’image soit bien développée. Ordinairement le développement commence après 20 à 30 secondes, et il se fait avec une lenteur remar- quable, Pour l'arrêter, je trempe le blaireau dans une certaine quantité d'eau acidulée avec l'acide tartrique (ou acétique), même simplement avec du vinaigre, en opérant de la même manière que pour le développe- ment. Pour le fixage, je procède également avec un autré LE NATURALISTE 93 blaireau que je trempe dans une ‘solution saturée d’hy- posulfite de soude. Quant au lavage, qui doit enlever toute trace d'hypo- sulfite, commeil ne s’agit que d’avoir de l’eau en quantité, on peut se servir d’un récipient quelconque, selon les dimensions de l’épreuve, ou bien placer celle-ci sur une plancheet faire passer dessus un courant d’eau, au moyen d’un robinet muni d’une petite pomme d’arrosoir. E. SANTINI DE RIOLS. DESCRIPTIONS DB TROIS COLÉOPTÈRES HÉTÉROMERES NOUVEAU X Steropes caspius Ster. var. Obsecurans. Un peu cylin- drique. Tète noire; prothorax et pattes d’un rougeâtre testacé, ces dernières plus claires ; antennes et palpes rousses ; élytres à coloration foncière noirâtre, très pubescents de gris jau- nâtre. Antennes surtout chez c*' à trois derniers articles très allongés. . Long 6.6 1/2 millimètres. Turkestan-Margelan. Diffère de caspius par la forme plus cylindrique, la colo- ration plus foncée des élytres ; les antennes paraissent aussi avoir leurs derniers articles plus allongés, un peu moins élargis. Formicomus eanaliculatus Laf. var. Sulcifer. Modé- rément allongé. Noir verdâtre brillant avec la base des an- tennes et des cuisses jaunâtres ; extrémité des tibias un peu roussâtre. Tète modérément longue, bien arrondie en arrière à ponctuation forte, écartée. Antennes assez grêles atteignant la base du prothorax, celui-ci assez long, bien dilaté, arrondi en avant, à ponctuation forte, écartée, marqué d’un profond ° sillon longitudinal. Elytres en ovale court avec les épaules anguleuses, l'extrémité obliquement arrondie, à ponctuation assez forte, écartée; quelques poils dressés grisâtres en dessus. Pattes relativement courtes avec les cuisses renfilées. 9 Long 3 1/2 millimètres. Rikatla-l'elagoa Bay. Je dois Y. sulcifer à la générosité de M. A. Fauvel. A cause de son sillon longitudinal et sa coloration sem- blable je signale cette race seulement comme variété, bien que la base du prothorax foncée et la forme moins élancée l’éloi- gnent de canaliculatus. Probosea Letourneuxi, n.sp. D’un noir bleuâtre à peine brillant, assez densément revêtu d’une pubescence grisâtre plus serrée sous le dessous du corps. Pattes et antennes tes- tacées, ces dernières à articles quelquefois obscurcis ; yeux un peu échancrés noirs. Prothôrax à ponctuation très forte, rap- prochée, marqué d'une dépression sur les côtés, plus diminué en arrière chez ©*. Elytres légèrement convexes sans lignes (rarement avec deux à peine marquées) longitudinales sail- lantes, peu diminués à l'extrémité. Dessous du corps foncé pubescent. c* à forme un peu plus étroite. Forme de Probosca viridana Sch. seulement moins acuminé en arrière avec une autre coloration. Long 1-9 millimètres. Ramlé. Egypte (Letourneux). À cataloguer entre Pr. viridana Sch. et unicolor Kust. M. Prc. PRÉSERVATION DES PLANTES EN HERBIER M. Rouy, notre distingué collaborateur, l'un des au- teurs de la Flore de France, fait usage, pour la préser- vation de son remarquable herbier, d'un procédé dont l'efficacité est absolument remarquable. Nous sommes heureux de pouvoir faire connaître ci-après ce procédé dans tous ses détails. La solution à employer se prépare en versant dans un bocal (d’une contenance d’environ 6 litres) 5 litres d'al- cool ordinaire à brûler, tel qu’on le trouve dans.le com- merce, puis 200 grammes de bichlorure de mercure (su- blimé corrosif), soit 40 grammes par litre d'alcool, et en agitant jusqu’à dissolution complète. Ensuite on fait fondre à part, dans 375 grammes d’eau chaude, 100 grammes de chlorhydrate d'ammoniaque pulvérisé (sel ammoniac du commerce), et l’on verse [2 tout dans le bocal contenant déjà la solution alcoolique de sublimé, puis on agite et on laisse reposer la liqueur pendant une heure ou plus. Avec 5 litres de cette solution on peut empoisonner 500 à 600 plantes bien représentées. Pour s’en servir, on en verse jusqu’à mi-bord dans une cuvette rectangulaire en porcelaine, dont le fond a 45 centimètres environ de longueur sur 31 ou 32 de large, avec un bord haut de 5 à 8, et que l’on pose sur une grande table ou sur un établi. À gauche de la cuvette, on met le paquet de plantes à empoisonner en laissant à côté de ce paquet une place pour les feuilles de papier dont on va retirer les échantillons. A droite de la cu- vette, on réserve aussi une place pour le paquet que l’on ya former avec des plantes qui auront été pessées dans la solwéion. On tient encore à sa portée des feuilles de papier bulle fort et enfin du papier à sécher (buvard gris ou rouge, paille, etc.) Ces préparatifsterminés, on prend la première plante à empoisonner, on la plonge dans la solution avec une pince en bois, et on l'y laisse de 30 à 40 secondes selon sa consistance, puis on la dépose sur un premier coussin formé d’une dizaine de feuilles de papier buvard sur lesquelles on a ajouté une feuille de papier bulle (1). Sur cette première plante on pose une deuxième feuille de papier bulle, puis successivement une seconde plante empoisonnée, une troisième feuille de papier bulle, une troisième plante, une quatrième feuille de papier bulle et sur celle-ci un deuxième cous- sin de papier buvard ; on recommence ensuite la série précédente en superposant de nouveau quatre feuilles de papier bulle dans lesquelles on intercale trois plantes empoisonnées, puis un coussin buvard sur le tout, et ainsi de suite jusqu’à épuisement des plantes à empoi- sonner ou que le paquet ainsi formé ait atteint 15 à 20 centimètres de hauteur; on le recouvre alors d’un der- nier coussin de papier buvard et on serre le tout modé- rément entre trois courroies, afin que les plantes soient suffisamment pressées mais non froissées ou brisées, et on laisse le paquet sans y toucher pendant une huitaine de jours au moins. Les étiquettes ont été retirées pendant l'opération et empilées au fur et à mesure les unes sur les autres; sans cette précaution, nombre d’entre elles, notamment celles faites avec de l'encre d’aniline ou au polycopie, se décoloreraient ou deviendraient à peine lisibles. Au bout de huit jours on défait le paquet, et l’on re- place les étiquettes avec les échantillons correspon- dants ; la première a été la dernière retirée, de même que la première plante du paquet était la dernière em- poisonnée, on les remet ensemble, de même pour les suivantes, et finalement le paquet primitif se trouve re- constitué dans le même ordre qu'avant l’empoisonne- ment. 4 Ce procédé d’empoisonnement ne donne lieu à au- cune efflorescence, fait pénétrer suffisamment le poison dans le tissu des plantes pour en assurer la conserva- tion et n’altère que peu ou point la couleur des fleurs. Nous avons vu des Campanules (Campanula saxatilis, C. (4) Le meme papier bulle sert indéfiniment et doit étre mis j de côté pour de nouveaux empoisonnements. 94 LE lingulata, C. speciosa, C. stellaris, C. strigosa, etc.) dont les fleurs avait conservé leur couleur bleue si délicate après la dessiccalion et qui la présentaient encore plusieurs années après l’empoisonnement. RECHERCHE ET PRÉPARATION DES MAMMIFÈRES Un modeste naturaliste peut difficilement réunir une collection de grands Mammifères ; les Musées publics possèdent seuls ces collections qui exigent un vaste local; mais, en France, le zoologiste peut former une réunion très intéressante des Mammifères qui vivent sur notre sol, et les renseignements que nous donnons ici sur la recherche de ces animaux s'appliquent uni- quement aux espèces indigènes; il sera question des grands Mammifères dans un chapitre spécial consacré aux recherches des objets d'histoire naturelle à l'étranger. Recherche des Mammifères, — La chasse au fusil et la chasse aux pièges sont les seuls moyens de se procurer ces animaux, Nous ne décrirons pas ici les nombreux pièges en usage, on lrouvera ces renseigne- ments dans le Manuel du destructeur d'animaux nui- sibles (1). « Les personnes qui habitent la campagne, dit M. le D' Trouessart (2), ont en général toutes facilités pour se procurer les petits quadrupèdes qui vivent dans leur voisinage. On emploie avec succès les pièges à ressort que l’on trouve chez tous les quincailliers (3), que l’on amorce d’un appât approprié au goût de chaque espèce, et dont la force et la grandeur doivent être graduées sur celle de l’animal que l’on veut prendre. La plupart de ces petits Mammifères étant nocturnes, il faut tendre les pièges Le soir et Les visiter de bon matin. Un excellent moyen consiste à enterrer, au niveau du sol, dans les lieux fréquentés par ces diverses espèces, de grands vases de terre vernissés à l’intérieur, à parois verticales et assez profonds pour que les animaux qui y tombent ne puissent plus en sortir. Des tuyaux en fer-blanc, du diamètre de ceux qui servent aux conduits de gouttière, de 50 centimètres de long et garnis d’un fond, peuvent remplir le même but, On peut encore creuser au moyen d’une tarière des trous en terre ayant les mêmes dimen- sions ; il faut visiter ces trous assez souvent pour ne pas donner aux petits rongeurs le temps de faire, en creusant, des galeries latérales. Si l’on connait, dans les environs, un {aupier intelli- sent, on pourra se procurer par son entremise des sujets en bon état et souvent en grande quantité : les Campagnols, en effet, les Musaraignes et d’autres petits Mammifères se prennent dans les pièges tendus pour la Taupe. Quant à ceux que des enfants ou des paysans peuvent vous procurer, il ne faut guère compter sur eux : écrasés à coups de bêche ou de sabots, ils feront triste figure dans la collection, Le mieux est de tendre 4) Manuel du destructeur d'animaux nuisibles. 1 vol. in-12, maison Deyrolle, éditeur. (2) Histoire naturelle de la France : Mammifères, par le Dr TrouEssarr. 1 vol. maison E. Deyrolle, éditeur. (3) La maison Moriceau frères, quai du Louvre, à Paris, possède un grand assortiment de ces pièges. NATURALISTE soi-même des pièges et de les visiter régulièrement afin d’avoir des sujets aussi frais que possible. Quant aux Chayves-souris, il est très difficile de les prendre au filet, ou même de les abattre à coups de fusil, en raison des crochets continuels qu’elles font en volant. On dit qu'on les attire au moyen d'une lanterne allumée ou d’un drapeau blanc qu’on agite et autour duquel elles viennent voleter; c’est ce que nous avons pu vérifier. On se Jes procure plus facilement en visitant, pendant le jour, les arbres creux, les greniers, les clo- chers et les trous des vieux édifices, mais surtout, pen- dant l’hiver, en allant les surprendre, à la lueur des torches ou des bougies, dans les cavernes, les caves, les carrières et autres souterrains à température constante, où on les trouvé engourdies et souvent rassemblées en quantités considérables, lorsque la neige couvre la terre. Ilest cependant des espèces qui ne se rencontrent jamais dans les souterrains et qui passent probablement l'hiver dans des trous d’arbres, étant apparemment moins fri- leuses que celles dont nous venons de parler, » Les grands Mammifères qui vivent en France, tels que l'Ours, le Blaireau, le Putois, la Loutre, le Loup, le Renard, le Chat sauvage, ue peuvent être chassés qu'avec le fusil, et encore le plus souvent, au moyen de battues qui néces- sitent la présence de plusieurs chasseurs; on peut aussi les tuer à l’affût lorsqu'on s’est bien assuré du gîte qu'ils ont choisi. Préparation des Mammifères, — La méthode ne différant qu'exceptionnellement des petits aux grands Mammifères, nous indiquons comment on doit procéder pour un animal de la grosseur d’un Chat domestique; nous signalons ensuite les difficultés accidentelles. Quel que soit l’animal à dépouiller, on ne doit entre- prendre ce travail qu’autant que le sujet est complè- tement refroidi, sinon les liquides se répandant à l’exté- rieur produiraient des taches souvent ineffaçcables, On s’entoure de tous les instruments de taxidermie que nous avons indiqués pour la préparation des Oiseaux; on place devant soi, sur le dos, le corps de l'animal, on fait jouer les articulations et on tiraille la peau en tous sens afin de faire cesser la rigidité cadavé- rique; ensuite, au moyen d'un scalpel, on incise la peau depuis la fourchette du sternum jusqu’au bas-ventre, en ayant soin de ne pas attaquer avec la pointe de l’ins- trument les muscles abdominaux et faciliter ainsi une issue aux intestins. Ensuite, avec le manche du scalpel que l’on fait glisser en biais sous la peau, on la détache peu à peu vers le dos et on en dégage les parois abdo- minales. Quand on s’est assuré que l’on peut introduire la main entre la peau et la région lombaire, on achève de dégager le haut des cuisses et on sépare ces der- nières du tronc par une section entre la tête du fémur et le bassin; on détache avec soin les parties génitales et l'anus et l’on poursuit le dépouillement jusqu'à la naissance de la queue; parvenu à cette dernière, on fait saillir quelques vertèbres du fourreau et on les détache du corps par une section pratiquée près du sacrum., L'animal étant ainsi sommairement dépouillé dans ses parties inférieures, on le saisit par les reins, et, rabat- tant la peau sur la tête, on continue l’opération vers les parties supérieures du corps, en évitant soigneusement de distendre Ja peau. Lorsqu'on est arrivé aux côtes, on les découvre et on parvient ainsi aux membres antérieurs que l’on sépare de l’omoplate à leur jonction avec l’hu- : mérus, puis on dépouille le cou, ct, lorsqu'on rencontre . ÎNE à 135 NATURALISTE le crâne, on le sépare de la colonne vertébrale par une section entre la première vertèbre et l’occiput. La masse du corps étant alors entièrement détachée de toute adhérence, on poursuit l’opération en renver- sant la peau sur la tête et en la tirant vers le museau, on arrive aux oreilles que l’on coupe le plus près pos- sible du crâne; parvenu à la région oculaire, on tire sur la membrane qui rattache les paupières au crâne, on la sépare à petits coups de scalpel en prenant soin de ne pas trouer la peau, et l’on pousse jusqu'aux fosses nasales et aux lèvres que l’on dédouble en évitant de percer le derme. On arrache les yeux en les prenant à leur base avec une pivce à dissection dont on facilite lPintroduction par quelques coups de pointe de scalpel. Avec la scie à main, on enlève la partie postérieure du crâne, afin d'agrandir le trou de la moelle épinière, on extrait la cervelle autant par cette ouverture naturelle, agrandie artificiellement, que par les orbites des yeux troués à cet effet; on enfonce la voûte palatine d’un coup de marteau ; on gratte et on arrache avec le plus srand soin tous les téguments, toutes les parties char- nues qui recouvrent les os de la tête, surtout les muscles pariétaux, les temporaux et le frontal, On extirpe la langue, on nettoie les os maxillaires, mais il faut con- server les ligaments articulaires de l’os maxillaire infé- rieur retenant cette partie de la mâchoire. Le crâne étant complètement nettoyé, on le rentre dans la peau en fai- sant reprendre sa position à la mâchoire inférieure. Puis on passe aux membres antérieurs que l’on traite tour à tour de la manière suivante : on refoule la peau de haut en bas en s’aidant du scalpel, on la détache par j Scie à os. petites portions et on pousse le dépouillement jusqu’à la plazte des pieds; on fend cette dernière, ainsi que le dessous des doigts, et l’on extrait autant de chair que lon peut en atteindre; on gratte les os, on les nettoie de toutes leurs parties molles, mais en respectant les ligaments qui réunissent les articulations; on replace dans la peau les os dénudés et l’on passe aux membres postérieurs que l’on traite comme nous venons de l’in- diquer pour les antérieurs, mais en respectant Le tendon d'Achille, essentiel à conserver pour le montage de l'ani- mal. Arrivant enfin à la queue, on tire les vertèbres cau- dales d’une main, le fourreau de l’autre, on détache successivement la peau de toutes les apophyses en cou- pant avec le tranchant du scalpel tous les ligaments qui ne céderaient pas d’eux-mêmes à l'action de la main, et, dans le cas où la partie osseuse vient à se rompre et qu’on ne peut la ressaisir, on fend la queue au-dessous, depuis l’endroit où l'accident s’est produit jusqu’à l’ex- trémité des vertèbres, de facon à extraire les os et les chairs, Lorsque la peau est complètement détachée, le crânë et les membres bien dénudés, il est indispensable de dégraisser les tissus avant de les soumettre à l’action du bain. Lorsqu'un sujet présente des loupes graisseuses sur une étendue plus ou moins grande de la face interne de la peau, on glisse entre celle-ci et le tissu adipeux la lame d’un couteau de bois au moyen de laquelle on soulève et on fait tendre l'épiderme; puis, avec un scalpel à tranchant arrondi, on racle et on enlève le tissu graisseux. Dès que les glandes adipeuses sont enta- mées par le scalpel, il faut jeter du plâtre autant à leur surface que sur le reste de la peau, afin d'absorber la graisse liquéfiée qui, sans cette précaution, se répan- drait à l'extérieur et gâterait le pelage de l'animal; on doit renouveler le plâtre jusqu’à complète dessiccation Outils divers pour le grattage des peaux. de la peau, Pour les animaux d’une taille assez grande, on emploie des grattoirs de différents modèles à l’aide desquels on gratte la peau que l’on saupoudre de cendres chaudes, de sable ou de sciure de bois. Si, pendant cette opération, quelque déchirure se produisait dans la peau, il faudrait en rapprocher les bords en les cou- sant à points serrés. Albert GRANGER. (A suivre.) DE L'ÉLEVAGE DES HYMÉNOPTÈRES Le département de la Vaucluse est devenu un centre actif pour l'étude des Hyménoptères. M. Fabre, l’ento- mologiste si connu, qui habite Sérignan, une petite ville de ce département, a eu quelques imitateurs à Avignon même, M. Nicolas et M. Chobaut; ces trois savants s’adonnent à l'élevage des insectes et en étudient les mœurs. La découverte du procédé à employer pour arriver à ce résultat est due à M. Fabre. Il met des tiges de roseaux creux de différents diamètres aux endroits que fréquentent les Hyménoptères et ceux-ci y effectuent leur ponte, On peut alors transporter ces roseaux dans un appartement, les insectes s’y développeront et conti- 96 LE nueront à les fréquenter une fois arrivés à l’état d’in- sectes parfaits. On possédera ainsi un laboratoire incom- parable où on pourra facilement étudier la vie et les mœurs des insectes. M. Nicolas a perfectionné la méthode; il a élevé ainsi un grand nombre d'espèces. Il est mème parvenu à obtenir des pontes dans des tubes de verre. Il a été alors facile de voir le choix et l’arrangement des cellules, la ponte de l'œuf, sa position particulière, son éclosion. On a pu observer les phases larvaires, la nymphe et la transformation en insecte parfait. Enfin, on découvrit une foule de parasites, toute une série de Coléoptères, regardés auparavant comme extrêmement rares, et qui vivaient à leurs dépens. Et on n’est encore qu’au début! Un des derniers et des plus intéressants travaux sur ce sujet est celui de M. Nicolas, publié au dernier congrès international de Zoologie. Il y a rapporté les mœurs des osmia. Les osmies, comme les Pigeons voyageurs et proba- blement une foule d’autres animaux, ont la faculté de retrouver leur logis sans qu’il leur soit nécessaire de connaitre la route ou de prendre des points de repère. Emportant ces osmies au loin, à deux et quatre kilo- mètres, enfermées dans une boîte, elles reviennent au logis lorsqu'on les met en liberté. L'étude des osmies apporte une donnée intéressante au problème de la formation des sexes. Les œufs pondus en série dans un tube par une osmia sont séparés les uns des autres par une cloison, et chacun enfermé dans une loge. Le plus près de l’ouverture, celui qui s’échap- pera le premier donnera naissance à un mâle, les autres à des femelles. La ponte débute donc toujours par des femelles et se termine par un mâle. Les cellules qui contiennent des femelles sont toujours plus spacieuses pour faciliter leur développement, car elles sont plus Disposition des loges d’Anthophores occupées par les Osmies. Fig. 1 (à gauche) posi- tion naturelle, goulot en haut et partie renflée en bas ; A, cloison intérieure; B, Fig. 2 (à droite) position renversée, goulot en bas et partie renflée en haut; C, ouverture pratiquée dans la calotte; À, cloison inté- ouverture du goulot. rieure; B, ouverture obturée. grosses que les mäles, La pondeuse y accumule plus de provisions ; elle a donc conscience du sexe qu'aura l’in- secte sorti de l’œuf, Mais est-ce la nourriture seule qui influe sur le sexe ? NATURALISTE On a soutenu celte théorie pour les abeilles, Il aurait suffi, dans une ruche, que les ouvrières donnent la pâtée royale à üne des leurs et agrandissent sa cellule pour en faire une reine. Si le fait est possible, les expé- riences de M. Nicolas prouvent en tous cas qu'on ne peut transformer un œuf mâle en un femelle. IL a, en effet, changé les œufs de position, mis un œuf de mâle dans une cellule de femelle, et vice versa. Rien n’a été changé, seulement la femelle, mal nourrie, était ché- tive, malingre, tandis que le mäle, largement approvi- sionné, contre son habitude, était superbe. De plus, suivant la nécessité, c’est-à-dire la longueur du tube, la mère pond à volonté une suite d'œufs mâles ou femelles. Si, on offre un roseau court ou bien des roseaux de longueur différente, les mères pondront le nombre d'œufs nécessaires pour remplir le tube et ter- mineront toujours par un mâle, quel que soit le nombre d’œufs femelles pondus. Il cst donc évident que, par un mécanisme spécial, mais ignoré, la mère donne, au moment voulu, le sexe à l’œuf qu’elle va pondre. Parfois, les osmia se servent, pour pondre, de nids d'anthophores abandonnés : ce sont des ampoules en forme de poire avec goulot étroit de sortie. La capacité de ces ampoules est trop petite pour contenir deux œufs femelles dans sa largeur et trop grande pour rece- voir deux œufs mâles. Dans la partie large et ventrue, l’osmia pond d’abord un œuf femelle, et dans la partie rétrécie un œuf mâle. Si on renverse le nid d'antho- phores, qu’on perce l’ampoule dans sa partie la plus. large et qu’on obture le goulot, là mère commencera par pondre un œuf mäle dans le goulot, puis un femelle dans la partie large. M. Nicolas n’a pas borné là son étude. Il a noté l’époque d'apparition de chaque espèce. L'Osmia cornuta se mon- trerait toujours en mi-février, et les osmies en général sont presque toutes du printemps, tan- dis que les Dasypodes marquent l’au- tomne. Le Melothontha fullo est du 21 juin; à quelques jours près, c’est le solstice d'été. Ne pourrait-on arriver, par la connaissance de ces dates, à détermi- ner le nombre d'années qu’ontemployé à se former certains dépôts géologi- ques ? Supposez, en effet, que les cou- ches possédant des empreintes d’os- mies, et d’autres, qui en seraient dé- pourvues, soient régulièrement juxta- posées. On sait qu’en hiver, les cou- ches disposées ne peuvent contenir au- cun de ces êtres. Deux couches mar- queraient donc par suite une année! Pour terminer, rapportons un exem- ple de lice chez une Xylocopa violucea. Elle avait établi sa nichée dans un roseau accroché au plafond du labora-. toire de M. Nicolas, Ce dernier la vit. dégarnir ses six premières cellules, en rejeter les larves, pour recommencer de l’autre côté du même roseau une ponte semblable, cette fois respectée » et entourée de soins. | Dr Félix REGNAULT. A“ LE NATURALISTE 97 LES TROIS REGNES DU MONDE ORGANISÉ RÉPONSE À M. ÉTIENNE RABAUD Voici ce qui frappe particulièrement l’esprit de l'obser- vateur, quand on étudie le mode de vie des êtres orga- nisés, Généralement les animaux décomposent la matière vivante pour la réduire à des termes organiques plus simples en organisation. C’est ainsi que, suivant leur régime habituel, on les a divisés en herbivores et en carnivores, pour indiquer qu'ils se nourrissent de préfé- rence d'herbes ou d'animaux. D’un autre côté les plantes semblent avoir pour but d'assimiler les matériaux tirés du monde inorganique, pour former la matière orga- nisée. Voilà donc deux règnes, bien tranchés sous ce rap- port. Entre ces deux règnes on voit les champignons, qui appartiennent évidemment au dernier, et qui ont cependant une manière toute différente de se comporter à l'égard du monde inorganique. Leur rôle semble être de compléter la décomposition des matières orga- niques, déjà effectuée par les animaux, pour les transfor- mer complètement en matériaux inorganiques primitifs, Ils servent donc d’intermédiaires aux animaux et aux végétaux. Quand on fume le sol pour cultiver les végétaux, on apporte sur le terrain les déjections solides et liquides des animaux, qui renferment, à côté de substances mi- nérales complètement réduites (telles que des phosphates, des chlorures, des sulfates, etc.), des substances orga- niques, qui ont besoin d’être ramenées à leurs éléments inorganiques primitifs, pour être absorbées par les végé- taux. C’est alors qu'interviennent les champignons microscopiques. L’urée par exemple, qui se trouve dans les urines, se transforme en carbonate d'ammoniaque, sous l'influence d'un champignon, le Micrococcus ureæ, D’autres matières azotées, provenant des déjections ou des dépouilles des animaux, se transforment en azotates alcalins sous l'influence du champignon microsco- pique (1), qui engendre les nitrates dans le sol. Les champignons ont donc pour but d'achever la décompo- sition des substances organiques, qui a été déjà com- mencée et effectuée en grande partie par les animaux. Si l'on considère l'état parasitaire des champignons sur les animaux et sur les végétaux vivants ou morts, on se rend compte que, partout, les champignons réduisent ces êtres à leurs éléments inorganiques primitifs, qui seront repris à leur tour par les végétaux, pour reconstituer toujours une nouvelle matière organisée. C’est à la suite de ces considérations que nous avons été amenés à proposer une classification, en trois règnes distincts, du monde organisé. D' Boucox, LIVRES NOUVEAUX Monographies des Globulaires, Essai de classification "histolaxique, par le D' HeckeL (2). Sous ce titre modeste, M. le professeur Heckel vient de faire paraitre un travail magistral et de longue halcine sur la (1) Micrococcus nitrifieans. (2} Grand in-8° de 118 pages avec 6 planches lithographiées et figures dans le texte, (Librairie Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris.) É famille des Globulariées, qu’il examine au triple point de vue botanique, chimique et thérapeutique. La partic botanique seule doit retenir ici notre attention, malgré la nouveauté et la valeur des deux autres. L’auteur y examine les diverses espèces établies dans les Globulaires : il les soumet à un contrôle minutieux; élimine celles qui ne lui paraissent pas suflisamment justifiées; montre les rapports mutuels de celles qu'il conserve, et les classe dans un ordre de filiation que l’on a tout lieu de considérer comme définitif. Le côté nouveau de cet important travail, c’est qu'il est fondé sur l’examen anatomique des tissus, ainsi que sur les faits physiologiques, l’auteur étant persuadé, avec raison, que cette voie le ménerait à une certitude qui a fait défaut jusqu’à présent à la plupart des travaux de morphologie pure dont cette famille avait été l’objet, Ce serait pourtant méconnaitre singulièrement la portée de ce travail, si l’on s'imaginait que son but unique fût d’élucider la question des Globulaires, si intéressante qu’elle soit en elle- mème. Il veut expérimenter une méthode nouvelle et encore controversée; il tient à montrer quels résultats sont capables de donner les études histotaxiques lorsqu’elles sont appliquées avec discernement à la classification d’une famille judicieuse- ment choisie. Ce n’est pas qu'il entre le moins du monde dans la pensée de M. Heckel de méconnaitre les services rendus par la mor- phologie pure et par l’étude exclusive des formes extérieures. Il à voulu s'expliquer dès le début sur ce point et ne laisser subsister aucun malentendu. Mais la morphologie pure s’est laissé quelquefois convaincre d’impuissance, certains esprits avisés se sont adressés à anatomie et à la physiologie. Peut-être celles-ci livreront-elles le secret que leur sœur ainée a trop bien gardé. Peut-être parleront-elles là où elle a refusé de donner la réponse. Tel est le but louable que se propose l’école nouvelle; c'est là le programme qu'elle s’est tracé, et on ne saurait trop applaudir à ses efforts. M. Heckel en est un des adeptes, que dis-je, un des promoteurs les plus zélés. Nous pouvons dire dès à présent que l’essai a réussi, et nous pouvons ajouter également qu'au point de vue particulier des Globulatr'es, il n’était pas inutile. En cet état de choses, nulle famille n'était mieux désignée pour servir de champ d’expérience. La morphologie avait bien dit son dernier mot; on pouvait donc donner la parole aux méthodes nouvelles. Dans les cas où les morphologistes n'arrivent pas à se mettre d'accord entre eux-mêmes, l'histotaxie vient trancher le différend de sa pleine autorité. Le Globularia lenella nous en offre un exemple probant. Il était promené de groupe en groupe, sans trouver nulle part une place tranquille. Le pro- fesseur Lange, son créateur, le mettait d’abord près du G4. vul- aaris, ensuite près du Gl. Willkommii. Nymann le reléguait loin de là dans le groupe des cordifolia: M. Rouy le reprend et le replace près du Gl. vulgaris. Où se trouve sa place légi- time ? où cet éternel proscrit trouvera-t-il un asile ? L’histologie ya nous le dire. Il a un faisceau médian libéro-ligneux sus- pendu; il est donc parent du vulgaris et doit se placer dans son voisinage immédiat. Mais si le Gl. tenella a été mis à couvert de nouvelles tribu- lations, d'autres espèces, moins chanceuses, ont complètement disparu. Ne demandez pas ce que sont devenus Gl. Valentina, Bylhinica, macrantha, trichoealyxz, thrichosantha, humifusa et d'autres. Elles n’existent plus. L'examen histologique y a découvert si peu de caractères propres, une conformité si absolue avec les espèces dont on les avait détachées, qu'il ne pouvait y avoir aucune hésitation. M. Heckel les a suppri- mées, et elles auront de la peine à ressusciter. « En somme, il découle de cette étude que les caractères épharmoniques ont sufli à établir et à confirmer le plus souvent les sections spécifiques basées jusqu'ici sur la morphologie. Mais elles ont permis aussi de comprendre ce groupe d’une facon plus synthétique et d’en dresser une filiation satisfaisante en se reposant sur la fixation de certains caractères épharmo- niques, qui sont devenus véritablement filiatifs (héréditaires) par leur constance : tels l’état du faisceau médian de la feuille qui peut être suspendu ou immergé; la présence de glandes foliaires bicipitées, sécrétant ou non du calcaire, etc. Enfin, grâce à ces caractères épharmoniques, il a été possible de résoudre certaines espèces litigieuses. À ces divers titres, ces caractères s'imposent à l’afttention des botanistes. Centenaire de la fondation du Muséum d'Hisloire naturelle, 10 juin 1193-10 Juin 1893. Volume commémoratif publié par | 98 LE NATURALISTE : ds les professeurs du Muséum. Paris. Imprimerie nationale, 1 vol. gr. in-40, 1893; 571 pag.,1ls pl. 1 E. T, Hay. Les derniers jours du Jardin du Roi et la fondation du Muséum d'Histoire naturelle, pp. 1-162. 2 H. BecquereL. Notice sur Charles-François de Cisternay du Fay, physicien, intendant du Jardin Royal des plantes (1698-1739), pp. 165-185. 3 A. Mue-Enwanrps et M. E. Ousrazer. Notice sur quelques espèces d’oiseaux actuellement éteintes qui se trouvent représentées dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle, pp. 189-239, pl. 1-5 (Mascarinus Dubosi — Fre- gilupus varius — Alectrænas nitidissima — Camptolæ- mus labradorius — Dromaius ater). 4 Léon VaizLanr. Les tortues éteintes de l’üe Rodriguez d’après les pièces conservées dans les galeries du Mu- seum, pp. 255-288, pl. 1-3 (Testudo Vosmaeri — Testudo peltastes). 5 Em. BLaxcrarp. La Chaire de Zoologie (Animaux articulés). pp. 201-307. 6 G. Poucuer. Sur l'ambre gris, pp. 311-323. 2 pl. 7 Aus. Gaupry. L'Eléphant de Durfort, pp. 321-341. 1 pl. 8 Ep. Bureau. Les collections de Botanique fossile du Muséum , d'Histoire naturelle, pp. 351-372. P.-P. DenéRan. La nitrification dans la pp. 315-398. 10 Sr. Meunier. Notice historique sur la collection de météo- rites du Muséum d'Histoire naturelle, pp. 401-448. 2 pl, 11 A. Lacroix. Apercu des développements de la minéralogie pendant le siècle qui vient de s'écouler et contribution des professeurs du Muséum à ce progrès, pp. #51-46%. 12 Ep. Perrier. Lamarck et le transformisme pp. 471-521. 43 G. Vrzee. L'analyse de la terre par les plantes, pp. 531-571. 2 pl. et fig. terre arable, L= actuel, CHRONIQUE Cire végétale du Japon. — L'arbre à cire du Japon, Rhus succedanea, produit des fruits brun ver- dâtre, de la grosseur des cerises, dont on extrait la cire végétale. C’est en octobre et novembre que l’on récolte la cire: elle se conserve pendant quelques mois dans des sacs de paille qui doivent en bonifier la qualité et [ui donner une couleur plusbelle. Les fruits séchés sont pul- vérisés; chauffée cette poudre devient une masse pà- teuse que l’on met dans des sacs de toile de lin pour l’exposer à une température plus élevée.Puis on la presse fortement pour en tirer la cire vierge. Après l’avoirblan- chie au soleil, qui lui donne une jolie couleur blanche, ou la conserve dans des vases de porcelaine, Par sa composition chimique, cette cire du palmier ; elle diffère de celle des abeilles en ce qu’elle est plus molle et plus soluble dans l'alcool, Avec la cire brute on fabrique surtout des cierges, nommés rosocos, qui servent généralement à l’éclairage des habitations. On leur donne des formes gracieuses et il n’est pas rare d’en rencontrer qui sont décorés de peintures ar- tistiques. Les arbres provenant de semis donnent, vers l’âge de 7 ou 8 ans, une première récolte de 3 à 7 kilos Suivant l'âge de l'arbre, le terrain dans lequel il se trouve, et aussi les soins qu'il recoit, cette récolte peut varier de 25 à 37 kilos, quelquefois même elle atteint le double. Vers 40 ans environ, la production diminue. Le kilo de fruit donne 17 0/0 de cire, A Concours de Botanique, — La Société de physi- que et d'histoire naturelle de Genève a ouvert un concours pour le prix A.-P. de Candolle. Ce prix, de 500 francs, sera décerné, en 1895, à l’auteur de la meilleure mono- graphie inédite d’un genre ou d’une famille de plantes. Les manuscrits peuvent être écrits en français, latin, allemand, anglais ou italien, mais en caractères latins; ils seront recus jusqu’au 15 janvier 1895. Mammifères de Togoland, — La galerie z00- logique du Musée royal d'histoire naturelle de Berlin a reçu, au commencement de mars, le premier envoi de l'explorateur Baumann, stationné à Misahoche dans le Togoland. Entre autres, il s’y trouve quelques mammi- fères fort intéressants, parmi lesquels on signale un curieux exemplaire de Colobus qui marque très nette- ment le passage de la jeunesse à l’âge adulte. Le pelage, blanc de neige chez les jeunes, devient noir. à cette époque. ré Il est à remarquer que, parmi les mammifères qui vi- vent dans les environs de Misahoche, un certain nombre présentent les caractères de ceux de la région des steppes du nord-ouest, tandis que la plupart appartien- nent à la faune des forêts de l'Afrique occidentale, Congrès international de Géolegie. — Le sixième congrès international de géologie se tiendra cette année à Zurich, du 29 août au 2 septembre, Il sera divisé en trois sections : Géologie générale ; Stratigraphie el Paléontologie ; Minéralogie et Pétrographie. Le Bureau est formé de MM. les Professeurs : E. Renevier, de Lausanne, Président ; Alb. Hem, de Zurich, Vice-Président ; P. Gozziez, de Lausanne, Secrétaire. Les rapports et communications d’objets scientifiques devront être adressés à M. le P' Heim. De nombreuses excursions sont projetées à cette occa- sion, Dès avant l’ouverture, on visitera les diverses par: ties des monts du Jura, sous la direction de savants pro- fesseurs et géologues. Après la clôture d’autres profes- seurs guideront les excursionnistes à travers les Alpes. On compte faire en outre deux voyages circulaires. Le premier du 15 au 18 août, sur un parcours de 852 kilo-… mètres, comprendra Genève et ses environs, Lausanne, Yverdon, Sainte-Croix, Neufchâtel, Chaux-de-Fonds, - Bienne, Bäle et ses environs pour se terminer à Zurich. Le second aura lieu après les sessions, du 3au 15 septem- bre, et compte 913 kilomètres, Les Alpes en sont le bul. Partant de Zurich on gagnera le Saint-Gothard, la région. de la Jungfrau, les lacs de Thunes et de Genève, la vallée du Rhône, le mont Rose, le Simplon et les lacs Majeurs Diverses autres localités, importantes au point de vue géologique, attireront également bon nombre de visi=n teurs, à d Les cotisations, fixées à 25 francs, sont recues chez M. Carp, Escher-Hess, rue de la Gare, à Zurich, chez qui on peut se procurer, moyennant 10 francs, l’indicateur des excursions géologiques. s — Le Gérant: Éme DEYROLLE. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 11. 16° ANNÉE 2e SÉRIE — IN° 172 1 MAI 1894 LES VOLCANS PRIMAIRES Les récents progrès de nos connaissances géologiques nous ont fait assister à une résurrection de types orga- niques extrêmement curieux. Mais si les découvertes paléontologiques ont été nombreuses, l'étude des modifi- cations de notre planète, dans les divers âges géologiques, a marché aussi à grands pas. Il est surtout un chapitre . dé l’histoire de la Terre qui a été l’objet ‘de nombreux travaux; je veux parler du volcanisine (sous toutes les formes où il s’est manifesté) dans les temps Primaires. Ce n'est que par l’observation scrupuleuse et la com- paraison avec les phénomènes volcaniques actuels que Pon pouvait comprendre la facon dont étaient venues au jour les roches dites cristallines. L'emploi du microscope polarisant a d’abord permis de dévoiler le secret grande que celle de la France. Mais nos connaissances sont moins avancées pour l’histoire volcanique des ères antérieures au Tertiaire. La plupart des roches cristal- lines de ces périodes reculées n’ont été encore étudiées qu’au point de vue de leur composition minéralogique ; elles ont été considérées généralement comme des ro- ches filoniennes ou intrusives. On ne connaît, en effet, que des racines ou cheminées. des venues volcaniques anciennes, aussi s’est-on refusé longtemps à admettre que pendant les temps Primaires il y avait eu des volcans. M. Geikie a, le premier, établi que l’action volcanique aux anciennes périodes géologiques, ne différait par aucun trait essentiel des conditions des volcans actuels et tertiaires, L'éminent géologue anglais à reconstitué, avec un talent merveilleux, un grand nombre de volcans des Iles Britanniques. La SAN EX de la véritable FD ES À Grande - Bretagne + 1 ñ SN = ARS CS AE & , : constitution des Dub ee V7 l ù et l'Irlande, qui roches que l’ana- + ml Er ANR £ | aujourd’hui sont lysechimiquen’a- + can dans une phase de vait pu résoudre, “7: re _ repos, formaient Les travaux de ex Ë = aux époques Pri- è de MM. ai LM _ . maires une t . TS D. SPC MU He Trees, CNT pue de se ouqué et À NE Se A A a essentiellement Lévy, ainsi que a, SORE ES, à NE AU AH INEAQ PAGE volcanique. M. les remarquables ; LS É Geikie a montré ê À Fig. 1. — Vue du Largo-Law. Sur la gauche, à la base du cône, on apercoit ; : études de MM. Ch. ï que l’une des ré- Sainte-Claire- De- ville et Fouqué sur les volcans méditerranéens ont été des gui- des précieux dans les recher- ches relatives à la sortie des ro- ches éruptives. S'il avait été possible, en ef- fet, il y a plus d’un siècle, à Guettard de Malesherbesde reconnaitre dans les monts d'Auvergne, grace à leur _ belle conserva- _ tion, d'anciens “volcans analogues à ceux de l'Italie, quelles difficultés ny avait-il pas à surmonter quand on se trouvait en présence de roches et de terrains bouleversés, masqués par la végétation et érodés par les eaux! De minutieuses et souvent laboricuses recherches, l'emploi des moyens d'investigation dont nous avons précédemment parlé, et aussi le talent de l’observateur, pouvaient seuls permettre de rétablir l'ordre chronologique et la véritable signifi- cation des faits observés. On a d’abord constaté que pendant toute l’ère Tertiaire de multiples volcans s'étaient édifiés en différents points du globe et avaient couvert de leurs laves et de leurs projections des espaces parfois considérables, Tels ceux d'Amérique dont les coulées occupent une surface plus Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. Le » tours primitifs du volcan. B, apophyses basaltiques. une partie de la coulée basaltique. a) Fig. 2. — Coupe à travers le Largo-Law. /,/, couches du Carbonifère inférieur; £, l, tufs; B, B, dykes basaltiques; B', coulée basaltique. Les lignes pointillées indiquent les con- dE 3. — Coupe à travers le Binn de’Burntisland. 1, grès; 2, calcaires; 3, schistes, etc. ; , D, basaltes interstratifiés; £, £, lits de tufs: T, tufs de la grande cheminée du Burntisland gions où les phé- nomènes volca niques avaient atteintune gran- de intensité était la Midland Val- lee (1). À l’épo- que carbonifère, à la faveur des mouvements o- rogéniques, des bouches érupti_ ves s’ouvrirent dans cette con- trée et émirent des laves ana- logues aux laves tertiaires (basaltes , la- : bradorites,tra- chytes, etc.) des projec- tions, des tufs, des brèches et tout le cortège de ma- tériaux que l’on observe dans les éruptions actuelles, Les laves et les tufs atteignent en certains points une grande épaisseur. M. Geikie a parfois retrouvé, assez bien conservées, les cheminées ou necks par lesquelles les laves se sont épanchées. Un exemple des plus frappants est celui fourni par le volcan de Largo-Law (fig. 1 et 2). La figure 2 le montre formé de deux cônes volcaniques accolés qui devaient probablement fonctionner d’une facon indé- pendante. Tous les deux possèdent un dyke central (1) Comprise entre les monts Grampians et les monts Che- viots. 100 terminé par un chapeau basaltique représentant un culot solidifié de l’ancien cratère. Les tufs qui constituent le reste du volcan sont à double pente : à l’intérieur vers l'orifice de la cheminée et à l'extérieur vers la base de la montagne; enfin une coulée s'étale sur la pente du cône. De pareils faits se constatent fréquemment dans les volcans actuels. D’autres volcans (fig. 3) laissent voir, intercalés au milieu des tufs, des lits de laves indiquant les différentes phases de l'énergie volcanique. Des éruptions analogues avaient lieu également au Carbonifère, dans différentes régions de la Grande- Bretagne. Mais dès les périodes GéOIOB QUES les plus anciennes, les phénomènes éruptifs s'étaient manifestés avec une ampleur remarquable. Si l’on ne retrouve pas, à cause des érosions qui les ont fait disparaître, les cônes de ces premiers volcans, l’arrangement des matériaux qui subsistent ne laisse aucun doute sur la facon dont ils sont venus au jour. D'ailleurs le paysage de certaines régions, comme celle du Tremadoec, présente encore une analogie frap- pante avec celui des contrées vol- caniques actuel- les, Dans la région de Snowdon, on trouve des épais- seurs de tufs et de cendres volcani- ques, eo jusqu’à 2,500 mè- tres. : VD Pc et porpluprites. A ces époques les plus reculées, dès le Cambrien, Ja plupart des roches qui ont fait éruption sont des por- phyrites, des diabases, des orthophyres, de tout point _camparables aux andérites, basaltes et trachytes ter- tiaires. La ressemblance est si grande que M. Teall a pu dire : «Si une collection de dolérites diabases carboni- fères était placée à côté d’une collection de dolérites tertiaires, on éprouverait une certaine difficulté à les distinguer. » Si les yéologues anglais, MM. Geikie, Teall, Hicks ont retracé jusque dans ses détails l'histoire des éruptions anciennes des Iles Britaniques, des géologues francais ont retrouvé dans notre pays des faits analogues, aussi bien dans le Plateau Central, comme l'ont établi les études de M. Michel Lévy sur le Morvan, le Beaujo- lais, etc., qu'en Bretagne, ce massif également ancien, ayant des rapports si étroits dans sa constitution avec le pays de Galles et le Cornouaille. Grâce à certaines particularités, l'Armorique montre quoique à un degré de conservation moindre l’existence d'anciens volcans. M. Barrois, se basant sur les découvertes de M. Geikie et prenant également pour guide les études de M. Fou- qué à Santorin, a reconstitué l’histoire des manifesta- tions éruptives qui ont eu lieu dans l’Armorique et principalement dans la chaîne du Menez-Hom, petit massif montagneux isolant la presqu’ile de Crozon du reste du Finistère, Il a montré qu’à l’époque du Silurien LEGENDE Terrain devonien, ele. | Ts et sédiments métumorphiques. Terrain silurient superéelur. Zérrain silurien Tr oyerL LE NATURALISTE I En moyen et du Silurien supérieur, des bouches éruptives s'étaient formées dans cette région, soit sur le rivage, soit sous les eaux, et avaient donné naissance à des produits aériens ou sous-marins. L'étude des couches siluriennes où les produits volcaniques sont aujourd’hui interstratifiés lui a appris que « les éruptions siluriennes du Menez-Hom ne débu- tèrent pas par des explosions, qui auraient projeté les débris voisins des bouches de sortie; elles ne débutèrent pas par des émissions acides; les premières manifesta- tions de l’activité volcanique de la région se traduisirent par la sortie tranquille et l'écoulement sur de vastes étendues du fond de mer silurien, de laves basiques très fluides. Ces émissions sous-marines de produits en fusion se répétèrent fréquemment pendant le silurien moyen et, à la fin de cette époque, la profondeur de la mer se trouva très réduite dans la région. A partir de ce mo- ment la région fut une contrée littorale où des faunes de rivage, des lits arénacés, alternèrent avec des couches un peu plus pro- fondes à graptoli- tes, .et avec des tufs à blocs pro- jetés, provenantde NI cheminées exon- 2 dées. » * Ces tufs où l’on à trouve des bom- N bes, des éclats, É des lapillis, des cendres, indi- quent qu'il y eut formation de sco- ries bulleuses et des émanations gazeuses dans les volcans siluriens. On distingue dans le massif deux espèces de tufs ; les uns subaëériens ont eu pour origine les débris projetés en l’air par les bouches émergées, débris qui sont retombés sur le lit- toral où la mer apportait d’abondants sédiments; les autres ou {ufs palagonitiques auraient été rejetés par des bouches d’éruptions sous-marines. Les volcans du Menez-Hom émettaient lentement leurs projections et leurs cendres comme le prouve la min- ceur des lits alternants ; généralement plus épais dans les éruptions rapides, leur activité s’est munifestée pendant une longue période géologique s'étendant du Silurien moyen au Silurien supérieur. Au Menez-Hom. les coulées n’ont pas conservé leur horizontalité primitive par suite des divers mouvements du sol qui ont relevé jusqu'à la verticale toutes les couches antérieures au Carbonifère (fig. #4). Les deux travaux, aussi curieux que remarquables, que nous venons d'analyser sont les seuls dans lesquels la restauration des volcans primaires ait été établie: mais s’il n’a pas été possible de reconstituer jusqu’à présent tous les volcans des premières périodes géolo- giques, on a pu du moins conclure par analogie des faits observés. Et l’on ne s’avance pas trop en disant que dans la plupart des massifs anciens, comme l'Écosse, la Bre- de tagne, le Plateau Central, le Hartz, etc., où l’on observe M la venue au jour de roches éruptives accompagnées den tufs, de cendres, de brèches, il a dù probablement Grès armoricain LE NATURALISTE 101 exister des bouches volcaniques analogues à celles que MM. Geikie et Barrois ont retrouvées, analogues aussi à celles des volcans tertiaires ou modernes. En un mot l’activité volcanique s’est montrée la même à toutes les périodes géologiques. PH. GLANGEAUD. L'ASTHENA ANSERARIA cn, (Rare géomètre de la faune française) En cherchant des chenilles d’Antispila sur le Cornus san- quinea, dans une forêt des environs de Paris, en 1890, je trouvai, par hasard, entre deux feuilles reliées par quel- ques soies, une petite chenille d’arpenteuse offrant beau- coup de rapport avec celle de la vulgaire Asthena candi- data. Cette petite chenille, qui était toute rosâtre, paraissait prête à se transformer; malheureusement, elle était pa- rasitée, et il en sortit quelques jours plus tard une larve d’hyménoptère. Malgré mes recherches les plus atten- tives, je ne pus trouver un second individu de cette es- pèce de géomètre, Cependant, aucune espèce de chenille d’Asthena.n’étant signalée comme vivant sur le Cornus, je pris bonne note de la localité et me proposai d'y revenir l’année suivante à pareille époque, mais quelques jours plus tôt, pensant bien que l’insuccès de mes recherches tenait à ce que la saison était trop avancée pour ces bestioles, qui avaient dù en conséquence abandonner leur arbre nourricier et gagner leurs quartiers d'hiver afin d’ysubir leur métamorphose. En effet, en 1891, j’eus la chance de récolter dans le même endroit une trentaine de cette sorte de chenille que j’emportai bien précieusement, me promettant de surveiller avec soin la fin de leur éducation. Ces chenilles étaient toutes d’un vert bleuâtre et res- semblaient beaucoup à celle de Candidata ; mais elles ne présentaient pas les bandes et les taches ferrugineuses de cette dernière et n’avaient pas les taches latérales du quatrième segment si caractéristiques chez Candidata. Quand le moment de la nymphose approcha, mes pe- tites chenilles changèrent de couleur : de vertes, elles . devinrent roses, puis elles descendirent à terre et se faconnèrent un petit cocon de soie et de terre à la sur- face du sol. À la fin d’avril 1892, j’obtins une dizaine de papillons - tous exactement pareils et ressemblant aussi beaucoup - au papillon d’Asthena candidata, tout en présentant des différences sensibles et très crabtériationes. Était-ce une espèce bien distincte ou simplement une race, une variété de Candidata? — Avant de me pro- noncer, je résolus de consulter de nouveau les chenilles : par elles, j'étais sûr de trouver la solution de la ques- tion. Si, par exemple, les chenilles de Candidata man- geaient du Cornus et si les chenilles que je trouvais sur le Cornus se nourrissaient également de charme et de noisetier, comme les Candidata, n'y aurait-il pas là une présomption en faveur de l'identité des deux sortes de chenilles ? Si le contraire arrivait, il faudrait bien admettre que ces chenilles sont spécifiquement séparées. En 1892, je pus encore récolter sur le Cornus quelques chenilles n'ayant pas atteint toute leur taille et se pré- rience. Au lieu de Cornus sanguinea, je leur donnai seu- lement du charme, du noisetier, de l’aune. Elles ne tou- chèrent à aucun de ces végétaux et se laissèrent dépérir. Plus tard, je fis la contre-épreuve. Ayant capturé une dem-idouzaine de chenilles d’Asthena candidata, je leur servis exclusivement des feuilles de Cornus. Elles refu- sèrent absolument d’en manger et périrent également, C'était concluant. J'avais affaire à une espèce distincte. Je lui aurais donné bien volontiers le nom significatif d’Asthena corneata, si je n'avais trouvé dans Guenée mention d’une Asfhena sem- blable que cet illustre entomologiste rapporta à l’Anse- raria d'Herrich Schæffer, — espèce, à mon humble avis, plus que douteuse, attendu qu'aucun texte n’accompagne la figure qu'en donne Herrich Schæffer et que cette figure est à ce point défectueuse que M. Staudinger a cru reconnaître en elle une Acidalia caricuria. Quoi qu'il en soit, mon Asfhena étant identique à l’As- thena ® dont parle Guenée (Phal., I, 436), prise dans la forêt de Compiègne, ainsi que l’a constaté M. Ch. Ober- thür en comparant mon papillon à celui de la collection Bellier actuellement en sa possession, je crois devoir lui conserver le nom d’Anseraria imposé par Guenée, tant qu’il ne sera pas prouvé que lAnseraria d’Herrich Schæffer est spécifiquement différente; mais je pense qu'il n’est pas inutile de donner du papillon une des- cription un peu plus détaillée que celle du Species. Comme la Candidata, l'Anseraria a les ailes blanches; les supérieures sont ornées de lignes ou plutôt de taches disposées en lignes sinueuses, interrompues, subparal- lèles, d’un jaunâtre pâle, chargé par places d’atomes bruns (la côte présente bien six taches, ce qui indi- querait par conséquent six lignes, mais la plus rappro- chée de la base est indistincte); les inférieures n’ont que trois lignes. Les quatre ailes ont un point discoïdal noir très marqué. Ceux des ailes supérieures sont placés pres-" que sur l’extra-basilaire ; ceux des inférieures bien avant ‘la première ligne. On voit, en outre, une série de points noirs antémarginaux. Le dessous des ailes supérieures est blanc, lavé de brunâtre à la base et vers la côte et reproduisant les li- gnes du dessus presque aussi nettement; dessous des ailes inférieures sans lignes distinctes. Antennes à articles alternativement blancs et noirâtres en dessus; celles du mâle faiblement pectinées. Corps entièrement blanc; yeux noirs. Asthena Anseraria se distingue principalement de Can- didata : 1° Par la disposition des lignes, continues et plus étroitement serrées au milieu de l’aile chez Candidata, interrompues et plus espacées au contraire chez Anse- raria. 2 Par la place du point discoïdal qui, sur les supé- rieures, se trouve bien avant l’extrabasilaire et, sur les inférieures, est placé exactement sur la première ligne, chez Candidata (lorsque ce point est distinctement mar- qué),; c’est l'inverse chez Anseraria. Il ne m'a pas été possible jusqu’à présent de constater si, comme Candidata, Anseraria avait deux générations, .l’une en avril-mai, l’autre en juillet. C’est peu probable, car d’après les dates de capture du papillon et de la chenille, l’'Anseraria me paraît plutôt avoir les habitudes de Luteata que celles de Candidata. Un mot maintenant sur la Flammeolaria de Borkhausen : sentant dans de bonnes conditions pour tenter l'expé- | c2 qu’en dit Guenée n’est pas de nature à démontrer suffisamment la non-identité de la Flammeolaria et de l'Anseraria. La Fiammeolaria de Borkhausen « n’est probablement, dit Guenée (Phal., I, 436), qu'une variété de Candidata, mais on pourrait la supposer être Anseraria, à cause de la présence du point cellulaire aux quatre ailes, s’il était probable que cette rare géomètre eût été déjà observée du temps de cet auteur ». On ne voit pas bien l’impossibilité où se trouve une rare espèce d’avoir été connue par un auteur du siècle dernier, Le hasard, qui préside le plus souvent à la décou- verte des espèces rares, est de tous les temps. J'aime mieux examiner de près la description de Borkhausen et ne pas m’arrêter à une raison aussi spécieuse. Selon Borkhausen, sa Flammeolaria diffère de la Candi- data : 4) Durch die gekämmten Fühlhôüvner des Mannchens, — les antennes de Candidata © sont également peclinées ; 2) Durch eine mindere Weise der Flügel, — affaire d’ap- préciation, en raison surtout de la fraîcheur des sujets examinés ; 3) Durch den deutlichern Ausdrück der gestammiten Zeich- nungen, — les lignes de Cundidata sont au contraire plus distinctes et plus accentuées que celles d’Anseraria. Mais le vrai caractère qui sépare Candidata de l’Anse- raria est passé sous silence par Borkhausen, ce qui prouve qu'il n'avait pas sous les yeux une Anseraria, mais bien probablement une variété de Candidata. Je ferai en outre remarquer que Borkhausen dit de sa Flammeolaria: In der Mitte eines jeden Flügels ist ein kleiner brauner Punkt, tandis que le papillon de Bellier et les miens ont le point discoïdal no, et que certaines Can- didata présentent parfois un point brun. C’est dans le cabinet, la collection de Scriba, que Borkhausen a trouvé sa Flammeolaria, sans indication de provenance, sans date de capture, sans rien... L’Asthena Anseraria se présente maintenant avec tous ses papiers en règle, si je puis ainsi parler : la nourri- ture de sa chenille, l’époque de son apparition, sa loca- lité déterminée, en un mot son état civil au complet (1). Je ne donne pas aujourd’hui la description de sa che- nille; elle sera mieux à sa place avec celle que je me propose de publier des chenilles des autres Asthena : les Asth. candidata, testaceata, Blomeri, luteata, chenilles que je possède dans ma collection et dont au moins deux sont très imparfaitement connues. P. CHRÉTIEN. (1) Puisqu'on ne possède aucun renseignement précis sur Le papillon qu’a figuré Herrich Schæœffer, — la facon cependant dont les ailes sont étalées indiquerait une provenance anglaise — on peut dire que la vraic patrie de l'As{hena Anseraria est la France. Il y à longtemps que Bellier l’a capturée à Compiègne; elle fréquente plusieurs forêts des environs de Paris, et Paris même puisque je l'ai prise près de la gare de Montrouge (Ceinture) ; elle se trouverait également dans les environs de Bordeaux, ainsi que le constate le catalogue supplémentaire de la faune du sud- ouest de MM. Brown et Breignet, p. 21. Néanmoins, on en chercherait vainement la description dans la Faune française de Berce. Il en est de même pour l’Asthena Blomeri, bien que cette dernière ait été prise par Bruand dans les environs de Besancon (Soc. d'Emul. du Doubs, 1855, p. 161). LE NATURALISTE L'ASPERGE ET SES SUCCÉDANÉS ———— L’asperge brille du plus vif éclat au rang des légumes ; quand elle n’est encore qu’à l’état de primeur, on la. recherche pour sa rareté plutôt que pour la finesse de sa . Ù saveur. Plus tard seulement elle développe toutes ses qualités, et alors on ne saurait s’en rassasier. Rare autrefois dans les cultures, l’asperge se trouve. maintenant partout, Au fond de la dernière des campa- gnes on sait la cultiver, et les palais paysans savent en apprécier la saveur. Nous ne voulons pas faire ici l'éloge de l’asperge, mais rappeler seulement que, depuis fort longtemps, on à recherché pour l’alimentation des végétaux qui ont avec elle plus ou moins de rapports ou d’affinités. Ne seraient= ce que les diverses espèces du genre Asparagus qui habitent les lieux secs du midi de la France ou de l’Algérie, Les. Asparagus amarus, albus, acutifolius, sont en effet recueil: lis et consommés. Ce sont bien des asperges —- botani- quement parlant; — mais quelle différence entre ces pâles représentants de la famille des Asparaginées et l'as pèrge d'Argenteuil! Quel abîme entre ses gracieux € succulents turions à la pointe verte ou violacée et ce pousses flasques, minces et amères! si seulement LE NATURALISTE RE RE Er en ARR US ment pouvait faire servir ces asperges sauvages à fabriquer des omelettes aux pointes d’asperges, passe encore; mais elles communiquent aux préparations culinaires une saveur qui n’a rien de bien agréable. Mais il n’y a pas que parmi les Asparagus qu'il faut chercher des succédanés à l’asperge de nos jardins N'y a-il pas en premier lieu le Houblon aux pousses délicates qui jouit en Belgique d’une grande réputation qui ne présente, paraît-il, rien d’usurpé? Le Houblon est presque une panacée : il sert à tout. La bière devait jadis son amertume au Houblon: jadis peut-on dire, car l'écorce de buis et lesulfate de strychnine ontfait depuis quelques années une concurrence désastreuse à la jolie liane de nos baïes et de nos buissons. Il était amer à la bouche et bon aucorps et ses propriétés toniques, excitantes, dé- puratives — toute la lyre en unmot— le faisaentemployer envers etcontretout. N’était-il pas hypnotique etne l’avait- on pas conseillé en oreiller contre l’insomnie ? Mais assez parler des usage du Houblon dans l’art de guérir! En Belgique on recueille avec soin les jeunes pousses de cette plante et on les fait servir à l’alimentation. Rien ne vaut, paraît-il, le jambon d’Yorck aux pousses de Houblon. Nous n’en parlons que par oui-dire n’ayant jamais eu la bonne fortune d’être appelé à déguster ce plat délicat, En certaines parties de la France c’est l’Ornithogale des Pyrénées, Ornithogalum pyrenaicum, qui tient lieu d’as- perges. Nous avons eu l’occasion de goûter les jeunes plantes au moment ouellessortent de terre,etnousn’avons été frappé que de leur fadeur à nulle autre pareille. Si pourtant, ce que nous ne conseillerons cependant pasoutre . mesure — quelqu'un de nos lecteurs voulait déguster les pousses de cette liliacée qui habite nos bois humides, il pourrait reconnaître la plante qui les fournit aux carac- tères suivants : Tige pouvant atteindre un mètre, terminée par une grappe florale longue de un à deux décimètres etcompacte au sommet, fleurs d’un jaune pâle et verdätre aux bords et sur la face supérieure, marqué sur le dos d’une strie verte ; feuilles linéaires, étalées, marquées d’un sillon plus où moins apparent, plus courtes que la tige, mais fré- quemment détruites au moment de la floraison; bulbe ovoïde assez volumineux. Nous pourrions citer bien d'autres végétaux ceux qui sont usités aux lieu et place de l’asperge, mais à quoi bon? ne seraient-ce que les Polygamum sachalinense et autres horreurs culinaires ejusdem farinæ. Goûtez-en si le cœur vous en dit; vous n’en ferez certainement jamais deux fois Pexpérience, et vous en reviendrez toujours à la succu- lente asperge. P. Harior. Recherche et préparation des Mammifères (Suite.) Bain, — Avant de monter le sujet dépouillé, il faut lui faire subir une opération destinée à conserver l’inté- grité de la peau et qu'on nomme le Bat, Pour les petits Mammifères, le bain n’est pas indis- pensable, et il suffit d’une couche de préservatif passé à l'intérieuf pour assurer leur conservation, mais il n’en est pas ainsi pour les Mammifères d’une taille plus grande, ol 103 Jusqu'ici on plongeait la peau de l’animal dépouillé et amincie dans un bain contetenant de l’alun en dis- solution; on l'y laissait séjourner un temps plus ou moins long, suivant l’épaisseur de la peau; le bain d’alun assurait la conservation, mais avait le-grand in- convénient de rétrécir la peau d’une facon considé- rable qui ne permettait pas de rendre à l’animal, après la préparation, l'ampleur qu’il avait lorsqu'il était vivant; de plus, il fallait ne la laisser séjourner que juste le temps nécessaire et calculer cette durée en la compa- rant à la force du bain. Après avoir essayé tous les procédés recommandés par nos devanciers, nous nous sommes servi depuis quelques années et cela avec plein succès, de la solution suivante, qui nous a été communiquée par M. le Dr de Montessus : Dans un baquet contenant environ un hectolitre d’eau, nous mettons 40 kilos d’alun pulvérisé et 10 kilos de sulfate de zinc. Dès que la dissolution est achevée, on plonge les peaux dans ce baïn, en prenant garde seu- lement de ne pas en mettre une trop grande quantité, afin que toutes soient bien submergées ; on place un poids sur celles qui surnageraïent, ou mieux encore, on fait construire un couvercle en bois de chêne assez lourd et de telle dimension qu'il entre aisément dans le baquet; ce poids suffit pour assurer l'immersion. On peut laisser les peaux presque indéfiniment dans ce bain ; nous en avons laissé séjourner trois mois sans qu’elles aient subi la moindre avarie ». M. Lataste (1) recommande le bain suivant : Panteee US URL ORNE 8 litres. SElEMALINRE TE TEEN ETS 1 kilo. CAEN PR D ar de, MO 0000 Acide phénique.... 0.049 lo 080 Alcool à 900..., C.040 ( Cette formule est celle du bain tannant ordinaire, à chaque litre duquel on a ajouté dix grammes de mélange à poids égaux d'acide phénique et d'alcool. Les parties de la peau dont le derme n’a pas été mis à nu ne se décomposent nullement et se tannent comme les autres ; on est ainsi dispensé de dépouiller les oreilles et les extrémités, et on peut choisir son temps pour achever de nettoyer la peau; ce nettoyage se fait avec la plus grande facilité après le bain. Pour un animal de la taille du Chat, un séjour de vingt- quatre heures dans le bain suffit pour saturer convena- blement l’épiderme ; mais, pour les Mammifères d’une taille supérieure, tels que l’Ours, le Sanglier, huit jours sont nécessaires. D'ailleurs, il est à peu près sans danger de laisser séjourner plus longtemps une peau dans le bain, pourvu qu’on aitle double soin de renouveler celui- ci et de retourner les peaux toutes les vingt-quatre heures. Lorsqu'on retire la peau du bain, et après l'avoir laissé égoutter, on complète l'opération par le montage. Conservation des Mammifères en peau, Si on veut conserver le sujet en peau, on passe une couche épaisse de préservatif dans les fosses nasales et sur toutes les parties du crâne tant intérieures qu’exté- rieures; on bourre les orbites et les fosses nasales avec de la filasse et l’on rabat la peau sur le crâne en rame- nant les paupières et les oreilles à leur position natu- relle; on passs aux membres antérieurs et postérieurs; on applique sur les os une forte couche de préservatif (1)]Larasre : Sur la préparation el la conservation des petits Mammifères (Feuille des Jeunes Naturalisles). 10% que l’on fait pénétrer aussi loin que possible dans les moindres replis de la peau, on entoure les membres de filasse et on les repousse dans la peau, on passe égale- ment une couche de préservatif dans l’intérieur de la queue; puis on la coud, s’il y a lieu, mais sans la bourrer, On fait pénétrer du préservatif dans les inci- sions pratiquées sous la plante des pieds, on y introduit de la filasse ; puis, après avoir soigneusement garni ces cavités, on rapproche les bords de l’incision et on les coud à points peu serrés. En cet état, il ne reste plus qu'à lisser le poil età faire sécher le sujet dans un endroit aéré, à l’abri du soleil et encore plus de l’humi- dité, Difficultés accidentelles. — 1° Certains Mam- mifères, tels que les Didelphes, les Phalangers, etc., pré- sentent sur la région inférieure du corps des particu- larités qui ne permettent pas de les dépouiller par le système que nous avons indiqué ; la poche dans laquelle ces animaux portent leurs petits devant être ménagée, on commence par la bourrer d’étoupe pour en prévenir la dépression ou le retrait, on place ensuite le sujet sur le ventre ; avec la pointe du scalpel on pratique une incision entre les deux omoplates, on prolonge cette ouverture au long de la colonne vertébrale jusqu’à la naissance de la queue et l’on continue le dépouillement comme à l’ordinaire. Ce même système est appliqué avan- tageusement à tous les Chiroptères. 20 Quand on dépouillera un Singe, un Chien ou un Loup, il sera bon de dépouiller non seulement la plante des pieds, mais encore les doigts jusqu'aux ongles. 3° Chez les Quadrumanes, il est utile de conserver intégralement les os des membres antérieurs et posté- reurs, c’est-à-dire dans les premiers jusqu’à lomoplate inclusivement, et dans les derniers jusqu’au fémur inclu- sivement. Quand il s'agira de monter ces animaux, la présence de ces ossements sera d’un puissant secours pour leur rendre exactement leurs formes primitives, 4° Quelques Mammifères ayant la tête plus grosse que le cou, cette partie ne peut être dépouillée comme dans les autres animaux. On pratique alors une incision depuis l’occiput, entre les oreilles jusqu’au garrot, et l'on complète le travail par cette ouverture que l’on recoud ensuite avec soin. 5° Pour dépouiller les animaux qui portent des cornes, on peut opérer de deux manières : 1° En fendant la peau de la région occipitale entre les oreilles, jusqu'au milieu des cornes; faisant à cette hauteur une incision latérale à droite et à gauche en forme de croix, on détache ensuite la peau du crâne en tranchant à petits coups de scalpel les ligaments qui l’y fixent; après l’opération du bain, on rapproche les bords de ces incisions et on les recoud à points serrés. 2° On peut scier sur le crâne la base des cornes et les laisser adhérentes à la peau; de cette manière, on retourne cette dernière sans la diviser, et, lorsqu'il s’agit de rétablir la tête dans son état normal, on replace chaque fragment dans le trait de scie, après l’avoir enduit d’une bonne couche de colle forte légèrement additionnée d'arsenic en poudre. ° Les grands animaux, tels que le Buffle, le Cheval, le Lion, ne sauraient être dépouillés comme il a été indiqué pour les Mammifères de taille moyenne; la difficulté de manier des corps d’un poids aussi considérable oblige à modifier ce que nous avons dit précédemment à cet égard. Pour obvier à cette difficulté, il faut : 4° fendre la peau LE NATURALISTE ————————————— du cou de l’occiput au garrot; 2° pratiquer deux autres incisions dont la première, commencant à la partie infé- rieure interne remonterait jusqu’à la poitrine, au long de l’humérus, pour suivre parallèlement le même trajet sur l’autre membre antérieur, tandis que la seconde suivrait le même parcours au long de la face interne des . membres antérieurs, mais de manière à ne pas léser les organes de la génération. Au moyen de ces incisions, le dépouillement des grandes pièces sera notablement facilité et pourrait être considérablemeut accéléré au moyen du soufflage pratiqué par les bouchers lorsqu'ils écorchent le bétail, (A suivre.) A. GRANGER. DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX DE L'INDE 1. Osdora granosa, All. Long 10 à 11 mill. Larg. 5 1/2 mill. Cette espèce a absolument la même taille, le même profil que: l'Osdora Picipes Walk. Mais elle est toute noire, te corselet est criblé de granulations assez fortes, uniformes, sans appa- rence d'aucun sillon longitudinal à la base. Les élytres ont cinq lignes régulières de granulations égales et très serrées avec les bords latéraux plus densement et plus confusément granulés. Les intervalles de ces lignes granulées sont lisses avec quelques granules. L’extrémité des élytres fe confusé- ment granulée. Cette espèce vient de Maduré au sud de PondielE 2. chanoeees caraboiïdes, All. Long. 5 1/2 mill. Larg. 2 1/2 mill. Cette nec est caractérisée par un prolongement de son prosternum qui s’avance en une pointe horizontale sur le mi- sosternum. Les antennes sont courtes et déprimées et à ar- ticles élargis à leur extrémité ; elles sont rousses. L'insecte est ovale, médiocrement convexe, ressemblant un peu à une amara. Les articles 1 à 10 des antennes sont transversaux; le onzième est arrondi et plus gros que 10. Les pattes sont noires de poix avec les tarses ferrugineux. Le dessus de l'in- secte est d'un noir brillant. Le pronotum est trapézoïdal et tronqué à la base, un peu plus large que long, rebordé en gouttière, lisse, avec quelques points épars extrêmement fins. Les élytres ont quatre stries ponctuées superficielles à partir de la suture et des points épars dans les interstries et au delà latéralement. Cette espèce vient de Maduré au sud de Pondichéry. 2. Chariotheca ovalis. All. Long. 5 mill, Targ. 2 mill. Elle est plus étroite, plus convexe que la Char. cœ'aboides, mais le prolongement du prosternum est le même. Elle est en- tiérement d’un brun ferrugineux avec les pattes et les an= tennes plus: claires. Le pronotum, trapézoïdal et tronqué à la base, a les côtés presque droits obliquement, et est rebordé; il est aussi large que les élytres. Celles-ci se rétrécissent à par-" tir du milieu et ont six ou sept lignes d'assez fort points, et. entre ces lignes il y à d’autres points plus fins. Maduré, au sud de Pondichéry. ALLARD, SINGE ET CHAT 4 Singe et chat n’ont pas toujours eu la réputation de É vivre en parfaite intelligence, du moins nous ne le croyons pas. Les quatre figures ci-contre, reproductions. + directes de photographies prises en instantanée par un de nos abonnés et qu’il a bien voulu nous communi: LE NATURALISTE 105 ———————————." quer, sembleraient prouver le contraire. Nous ne vou- lons pas tirer de conclusion quelconque de cette scène È touchante, nous la livrons à la méditation de nos lec- K teurs. LA FLORE DE L'INDE DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE : Saxifragacées … Saxifraga hirculus L. Lieux humides des montagnes. — Thibet £a occidental, Cachemir, Sikkim.— D. Régions arctiques : Du # Caucase aux Alpes d'Europe. —_ Variété : Indica 3.300 à 5.100 mètres. Cachemir au Nord, Sikkim. « . Variété : Hirculoïdes 5.100 mètres, Cachemir, Thibet occi- ù dental, passe de Balch. Le « Variété : Subdioeca 4.500 à 5.100 mètres, Thibet occidental, passe de Lanak. os. oppositifolia L. Jura, Auvergne, Alpes, Pyrénées. Thibet occidental 4.500 à 5.100 mètres. — D. Alpes _ d'Europs et d'Asie, Régions arctiques. Baie de Lady Franklin. Chrysosplenium alternifolium L. (Paris). Lieux humides des montagnes. — Sikkim, 3.600 à 4.500 mètres. Kankola. Philadelphées Philadelphus coronarius L. Cultivé. — Himalaya tempéré, du Cachemir au Bhoutan 1.500 à 2.700 mètres, fréquent dans le Garhwal et le Cumaon. Grossulariées Ribes grossularia L. Haies. Cultivé (Paris). — Himalaya occi- dental alpin, de Cumaon au Cachemir, 2.100 à 3.600 mètres, fréquent. —-- D. Europe septentrionale et alpine, Atlas, Caucase, montagnes de la Grèce. Ribes nigrum L. (Paris). Bois. Cultivé. — Région tempérée de l'Himalaya occidental de Kumawar au Cachemir, 2.100 à 3.600 mètres. — D. Nord de l'Europe, Nord de l'Asie. Ribes rubrum L, Bois,montagnes de l'Est. Cultivé. — Himalaya occidental, de Camaon au Cachemir, 2.400 à 3.600 mètres, fréquent. — D. Europe alpine, Caucase, Altaï. Crassulacées Tillæa L. 2 espèces. Crassula 1 1 espèce. Sedum Rhodiola DC. Rhodiola rosea L. Sommet des Alpes, des Pyrénées, des Vosges. Région alpine de l'Himalaya occidental, de Cumaon au Cachemir, 3.600 à 5.100 mètres, fréquent. — D. Régions alpines et arctiques de l'Europe, de VAsie, de l'Amérique. Sempervivum L. Himalaya, 3 espèces. Droséracées Drosera L.3 espèces. Parnassia palustris L. Paris, prés humides. — Thibet occi- dental, Skardo dans le Baltistan, 2.200 mètres. — D. Ré- gions subalpines et subarctiques. Aldrovanda vesiculosa L. Midi, Eaux stagnantes. — Salines au Sud de Calcutta. — D. Europe centrale, Australie. Hippuricacées Hippuris vulgaris L. (Paris). Marais, fossés, étangs. — Thibet occidental, 3.000 à 4.500 mètres. — D. Caboul, eaux froides ct fraiches de l'hémisphère nord, détroit de Magellan. Myriophyllacées Myriophyllum verticillatum L. (Paris). Marais. — Cachemir. — D. Perse, Nord de l'Asie, Europe, Nord de l’Amérique. Myriophyllum spicatum L. (Paris). Marais. — Cachemir, 1.500 mètres, descend jusqu'à 800 mètres le long de la frontière nord du Panjab, fréquent, Cumaon, 1.500 mètres. — D. Caboul, régions froides et teméprées de l'hémis- phrèe nord. Callitrichacées Callitriche stagnalis Scop. Montagnes de l'Inde; des Hima- layas 1.500 à 3.000 mètres, au Décan 1.500 mètres. — D. Europe, Nord de l'Asie, Afrique tropicale, Malaïsie, Aus- tralie et Nouvelle-Zélande. Callitriche verna L. Himalaya tempéré occidental, 1.500 à 2.400 mètres. Cachemir 2.000 mètres. — D. Europe, Asie froide et tempérée, Amérique du Nord. Lythracées Punica granatum L. Provence, Roussillon. — Cultivé dans l'Inde, probablement spontané dans le nord-ouest. — . Spontané dans le Caboul et la Perse. Cultivé dans les contrées plus chaudes du globe. Œnothéracées Œnothera L. Niloiris, Himalaya. Epilobium angustifolium L. (Paris). Haies, bois. — Himalaya tempéré occidental, 2.400 à 3.600 mètres ; du Cachemir au Gharwal. — D. Asie occidentale, Europe, Amérique du Nord. Epilobium hirsutum L. (Paris). Le long des ruisseaux. — Hi- malaya tempéré occidental, 4.500 à 2.100 mètres; du Cache- mir au Cumaon. — D. Europe, Afrique, Asie, Himalaya vers le nord et l'ouest. Variété : Sericeum. Variété : Lætum. Epilobium parviflorum Schreb. (Paris). Lieux humides. — Hi- malaya occidental. — D. Asie occidentale, Europe, Nord de l'Afrique. Epilobium roseum Schreb. (Paris). Lieux humides. — Hima- laya tempéré, 1.500 à 3.300. mètres. — D. Asie occidentale et Europe. Variété : Indicum. Variété : Daihouseianum. Variété : Anagallidifolium. Variété : Cylindricum. Epilobium palustre L. (Paris). Lieux humides. — Nord du Cachemir, Baltistan, 2.400 à 4.200 mètres. — D. Nord de l'Asie, de l’Europe, de l'Amérique; les trois formes in. diennes s'éloignent toutes du type européen quant à à leurs graines plus petites. Variété : Typicum. Variété : Majus. Variété : Minimum. Epilobium origanilolium Lam. Ruisseaux des montagnes. — Région alpine de l'Himalaya, 2.700 à 4.200 mètres : du Ca- chemir au Sikkim. — D. Zone septentrionale tempérée froide et arctique. Variété : Villosum. 106 Epilobium alpinum L. Hautes montagnes. — Sikkim, 3.600 mètres. Epilobium tetragonum L. (Paris). Lieux humides, marais. — Sikkim, 1.500 à 3.600 mètres; très commun. Monts Khasias, 1.200 à 1.900 mètres; commun. — D. Zone froide des deux hémisphères et zone tempérée des montagnes qui sont situées dans les contrées plus chaudes. H. Léverré. BACTÉRIES ET ENTOZOAIRES FOSSILES Il me paraît d’un grand intérêt de signaler aux lec- teurs du Naturaliste une très intéressante découverte que M. Bernard Renault vient d'ajouter à la longue série de celles dont il a enrichi la paléontologie. Il s’agit de la trouvaille, au sein de coprolithes datant des temps pri- maires, de parasites justifiant dans une certaine mesure la dénomination pittoresque de choléra fossile qu’on leur a donnée. Les coprolithes dont il s'agit sont disséminés dans le boghead qu’on exploite à Igornay, aux environs d’Autun, dans les couches du terrain permien. On en retrouve dont les caractères sont analogues, en plusieurs autres points du même bassin, ainsi qu’à Montceau-les-Mines où j'en ai recueilli moi-même lors de la dernière excur- sion géologique publique du Muséum d'histoire natu- relle. La figure 1 représente la forme de ces coprolithes. Fig. 1. — Coprolithe du terrain permien d’Igornay (Saône- et-Loire) montrant sa structure helicoïdale. Double de la gros- seur naturelle. Comme on le voit, c'est celle d’un ellipsoïde irrégu- lièrement aplati dont la surface antérieure montre la trace d’une ligne en hélice. Cette ligne révèle-la struc- ture de l'objet qui est en réalité une bande ou ruban épais enroulé sur lui-mêmeet dont les tours se recouvrent de l'axe vers le périphérie, avec un retrait sensible d’ar- rière en avant, L'origine d’une semblable structure pour un excré- ment de poisson n’a rien de mystérieux, car on sait que dans la plupart des squales le tube intestinal est muni d'une « valvule spirale » qui force les résidus de la di- gestion à 2heminer suivant les tours d’une hélice jus- LE NATURALISTE qu’au moment où ils sont rejetés au dehors d’une sorte de cloaque terminal par une ouverture latérale. Comme les matières ainsi laminées et turbinées n’ont en général qu’une très faible consistance on pouvait se demander si la texture spirale continuerait à se montrer dans les portions internes du coprolithe. Les sections pra- tiquées par M. B. Renault montrent qu'il en est vraiment ainsi. Une section perpendiculaire à la longueur fait voir autour de l’axe une spirale continue et parfaitement régulière. On peut distinguer à l’œil nu et beaucoup mieux encore à la loupe à la surface externe des coprolithes, une foule de débris qui trahissent le régime exclusivement animal des poissons d’où ils proviennent. Ce sont des écailles, des fragments d'os et d’autres objets analogues. Dans les coupes on voit de tous côtés « des sections d’é- cailles quelquefois admirablement conservées montrant les cellules osseuses avec leur cavité centrale, leurs cana- licules multiples allant se mettre en communication avec les canalicules des cellules voisines et les cellules pris- matiques de l’ivoire ou de l’émail recouvrant la face supérieure de l’écaille; les débris osseux ont conservé également une structure parfaitement reconnaissable dans ses moindres détails ». Tous ces débris sont reliés entre eux par une masse amorphe renfermant un nombre considérable de bactéries, visibles surtout dans les derniers tours de la bande excrémentitielle. On voit dans la figure 2, au grossissement de 400 dia- mètres environ, l'apparence de ces microbes qui consis- Fig. 2. — Bactéries renfermées dans les coprolithes d’Igor- nay. Grossissement de 400 diamètres environ. tent en bâtonnets cylindrique arrondis à leurs extrémités. Les plus longs mesurent environ 8 millièmes de milli- mètre avec une largeur d’un millième de millimètre. Beaucoup d’entre eux sont en voie de multiplication par scissiparité et constituent alors des chaînes comprenant deux ou trois bâtonnets. Entre ces corps bien définis, se montrent de tous les côtés de très fines granulations qui tout naturellement font songer à des spores sans qu'on puisse toutefois affirmer qu’il s’agisse réellement de cor- puscules reproducteurs. « Malgré les dimensions des organismes que nous dé- crivons, nous n’hésitons pas, dit M. Renault, à les con- sidérer comme des bactéries développées dans les mi- lieux azotés, résidus de la digestion des poissons carnas-. siers qui se nourrissaient de poissons cartilagineux si. nombreux à cette époque. Leurs caractères généraux les LE NATURALISTE 107 rapprochent des Tyrothrix; mais on comprendra facile- ment que nous ne pouvons, au début de cette étude, chercher à les rapprocher des genres de bactéries vi- vants qui ont été suivis par des cultures méthodiques et appropriées, nos observations ne pouvant porter que sur des stades de développemement rendus définitifs par la . minéralisation. Nous les désignerons sous le nom de Bacterium permiense. » C’est en poursuivant l’examen des coprolithes, qui déjà lui avaient fourni tant de documents intéressants, que M. Bernard Renault y a trouvé les objets que repré- sentent la figure 3. Ce sont des corps cylindriques très fie: 3. — Vers intestinaux contenus dans les coprolithes d'Igornay. Grossissement 50 diamétres. allongés, bizarrement contournés sur eux-mêmes et dont les caractères visibles sont de nature à les faire consi- dérer comme étant des vers intestinaux plus'ou moins défigurés. Dans beaucoup d’entre eux l’auteur a distin- gué des traces d’un tube analogue à un intestin et peut- être des indices d’autres organes encore, Mais la mau- aise conservation des spécimens ne permet guère d’être affirmatif dans la détermination de ces organes et il faut se borner à dire que, selon toute vraisemblance, les pois- sons permiens éfaient déjà les victimes d’invasions d’en- _tozoaires. : En tous cas les observations nouvelles de M. Renault ont le mérite d'ouvrir des voies nouvelles aux recher- ches paléontologiques. Nous y applaudissons sansréserve. Stanislas MEUNIER. LA NYMPHE DU MELANOTUS RUFIPES Herbst J'ai donné dans le Naturaliste n° 73, du 15 mars 1890, le résumé de mes observations sur un certain nombre de larves de Melanotus rufipes que j'avais trouvées dans une souche de chêne au bois de Boulogne. La description complète et fort bien faite de cette larve se trouvant dans « l'Histoire des Insectes du Pin ma- ritime » de Perris (1), il n’y a pas lieu d'y revenir ici et c’est à cette description que devront se reporter ceux des lecteurs du Naturaliste que les métamorphoses des insectes intéressent. (1) Ann. Soc. Entom. de France, 1854, p. 135-140, pl. 5. Quant à la nymphe, elle a été également fort bien dé- crite par le savant entomologiste des Landes, mais ce dernier, suivant en cela son habitude, n’en a pas donné la figure ; il est juste, d’ailleurs, de dire que les nymphes d'Élatérides se ressemblent beaucoup entre elles. Cependant je pense que les lecteurs du Naturaliste me sauront gré de compléter l'étude que je rappelle ci-des- sus par-un dessin de la nymphe du Melanotus rufipes, nymphe dont j'ai recueilli quelques individus tout for- més au mois de juillet de l’année dernière dans les bois du Vésinet (Seine-et-Oise). Ces nymphes qui se trouvaient sous l’écorce d’un vieux chêne, vers le pied de cet arbre, ont donné naissance à l’insecte parfait quinze jours après, c’est-à-dire seize ou dix-sept jours après leur éclo- sion, Il ne saurait donc y avoir de doute à leur égard; elles correspondent, d’ailleurs, fort bien à la description que Perris en a donnée, et que je répète ici : « Blanche avec les yeux roussâtres ; antennes couchées « sous le thorax; chacun de leurs ar- « ticles muni de quatre tubercales poin- « tus, spiniformes, disposés par paires, «une en dehors, une en dedans; deux « longues soies coniques, roussâtres, sub- « cornées, au bord antérieur du protho- « rax, une près de chaque œil; deux « soies semblables, rapprochées et diri- « gées en avant au bord postérieur, tout « près de l'écusson; une à chaque angle « postérieur et deux divergentes à l’ex- « trémité de l'abdomen. » Il convient d’ajouter que ces deux der- nières sont plus robustes que les autres. Quant aux phases de la coloration, elles ne présentent rien de bien particulier. Ainsi que cela paraît se passer chez tous les Coléoptères, ce sont les ailes et les élytres qui se colorent et se durcissent en dernier. Au reste, l’insecte qui éclôt de douze à quinze jours après le pas- sage à l'état de nymphe, reste beaucoup plus longtemps (45 jours de plus environ) avant d'acquérir sa colora- tion et sa dureté complètes. Encore ne sort-il de sa retraite que longtemps après, souvent plusieurs mois, (voir Naturaliste du 15 mars 1890). Perris a signalé la larve du Melanotus rufipes comme se trouvant sur l’é- corce desgros pins morts, déjà labourée par les larves des Rhagium et des OEdilis qui y ont laissé des amas d’excréments et de vermoulures. Cette larve doit évidemment se rencontrer dans beau- coup d’autres arbres; pour ma part, je l’ai trouvée no- tamment dans le saule et dans le chêne, mais toujours dans des souches ou dans des arbres vermoulus et déjà attaqués par d’autres insectes. C’est ainsi que celles dont j’ai suivi l’évolution se trou- vaient, les unes, dans une souche de chêne à moitié ron- gée par les larves du Lucanus cervus et de la Cetonia au- rata, les autres dans l'écorce d’un très vieux chêne miné, en cet endroit par les larves de ce dernier coléop- tère et par la chenille du Cossus gâte-bois (Cossus ligni- perda). * Il est très probable, comme semble le croire Perris, que la larve du Melanotus rufipes se nourrit d’excré- ments d’autreslarves ; mais ce quiest certain c’est qu’elle sait suffisamment creuser le bois pour se former une loge au moment de sa transformation en nymphe. Gette loge n’a, d'ailleurs, rien de remarquable et n’est sou- vent qu’une amélioration assez sommaire d’une cavité 108 déjà existante et dans laquelle la larve trouve un abri suffisant. Louis PLANET, LIVRES NOUVEAUX Applications de la photographie aux Sciences naturelles, par le Dr Kœuzrer. Notre distingué collaborateur M. le Dr Kœæhler a publié dernièrement, dans « l'Encyclopédie scientifique des aide-mé- moire »,un manuel très pratique sur les applications de la photographie aux sciences naturelles. En histoire naturelle le dessin est d’une importance capi- tale ; la meilleure description ne vaut pas un dessin; mais il est certaines choses qu'on a peine à représenter en un dessin, quelque fidèle que soit la reproduction, soit à cause des dé- tails du document, soit à cause de l'interprétation qui peut prêter matière à la discussion. Par la photographie, on obtient la reproduction des objets les plus simples comme les plus compliqués, avec toutes les garanties possibles sans contesta- tion aucune. Dans l’ethnographie, par exemple, la figure des types de races reproduits en photographie est un document d’une autorité indiscutable; par un dessin on peut accuser son auteur d’avoir donné cours à son imagination, d’avoir inter- prété un type avec un caractère qui ne lui est pas propre, d'a- voir composé un individu tel qu’il pourrait être, mais qu’il n’est pas, etc. ; par la photographie, c’est la nature vivante elle- même que vous montrez. Grâce aux procédés des clichés en photogravure, qui se sont tant perfectionnés ces dernières années, on peut représenter dans des livres mêmes ces photo- graphies reproduites en clichés typographiques avec tous les détails de l'original. La photographie s’impose donc en histoire naturelle. Il ne faut pas conclure de cela qu'ilfaut à jamais bannir le dessin : loin de là; certains objets gagneront certainement à ètre des- sinés plutôt que photographiés, telles les dissections fines par exemple, etc. L’application de la photographie à l'étude desdifférents mou- vements, ct en particulier de la locomotion, a fourni aux phy- siologistes les plus brillants résultats. Une application importante de la photographie, c’est son emploi dans la microscopie ou microphotographie. La chrono- photographie permet d'obtenir des images successives dans des temps connus, d’objets en mouvement; les belles re- cherches de Marey, si universellement admirées, prouvent l'im- portance des résultats que la chronophotosraphie a donnés. Il manquait toutefois un ouvrage pratique pour guider non seulement le débutant ou l'amateur, mais même le profes- sionnel, si nous pouvons nous exprimer ainsi : l’ouvrage du D' Kœhler répond à tous les désirs et à toutes les atteintes. L'ouvrage (1) est divisé en deux parties : l’une consacrée à la microphotographie, l'autre aux applications de la photographie à la physiologie, Nous voyons successivement étudier pour la microscopie les appareils, les objectifs et oculaires, l’éclairage, les préparations, les méthodes et opérations. Pour la physiolo- gie, nous signalerons l’étude de la chronophotographie, des appareils enregistreurs, puis la photographie des cavités pro- fondes de l'organisme, oreille, vessie, de fond l'œil, larynx, etc. Nous terminerons en mentionnant que cet ouvrage fait par- tie de l'excellente Encyclopédie scientifique des aide-mémoire publiée sous la direction de M. Leauté, de l'Institut. Puisque nous parlons de l'Encyclopédie scientifique des aide- mémoire, signalons lestroisouvrages suivants parus récemment. Chaque ouvrage vaut broché, 2 fr. 50 (2ufr.075 Mfranco);mMet cartonné 3 francs (3 fr. 30 franco). (Aux bureaux du journal.) Les Organes de relation chez les Vertébrés, par Joannes CHATIN. Dans ce volume, M. Chatin étudie les téguments, le sque- lette, la musculature, les organes électriques, le système ner- veux et les organes des sens, décrivant leur structure dans les différentes classes de l’'embranchement des Vertébrés. Exposer sous leur forme la plus simple les notions essentielles, per- mettre à l’étudiant de les résumer aisément et sûrement, tel est le but que s'est proposé l'auteur. (1) 4 vol. in-8° avec fig. broch. 2 fr. 50, franco 2 fr. 75; Cart., 3 francs, franco 3 fr, 30. (Aux bureaux du journal.) LE ,NATURALISTE Les Organes de nutrilion et de reproduction chez les Vertébrés, par Joannes CHATIN. Ce volume forme le complément naturel du précédent. S'ins- pirant des travaux les plus récents, s'attachant à présenter les dispositions anatomiques sous leur forme la plus démonstra- tive et en les dégageant de toute conception théorique, l’au- teur nous fait ainsi connaître : l’appareil digestif, l'appareil circulatoire, l'appareil respiratoire et les organes de la pho- nation, l’appareil excréteur, les organes génitaux. Accompagné dans toutes ses modifications essentielles, chacun de ces appa- reils se trouve successivement décrit chez les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, les Batraciens et les Poissons. L'Influence du milieu sur les animaux, par L. Cuénor. Dans ce livre, M. Cuénot a rassemblé avec ordre et clarté tous les documents sur ce sujet si controversé et d’une impor- tance capitale pour la compréhension de la doctrine transfor- miste. Dans la première partie, il étudie les modifications (forme, couleur, sexe, etc.) qui se produisent dans l'animal vivant lorsqu’il y a changement dans les conditions extérieures (nourriture, température, lumière, salure, etc). Dans la se- conde partie, il passe en revue les adaptations 'si curieuses à certains milieux, tels que les iles, les grands fonds de mer, les lieux secs, etc., de facon à mettre rapidement le lecteur au courant de l’état actuel de la science. J. Hugxer. Papillons exotiques, nouvelle édition revue et corrigée par W. J. KirBy, du British Museum. Les deux premières livraisons de cette intéressante publi- cation viennent de paraitre. Disons-le tout de suite, les planches sont magnifiques, comme coloris ct comme gravure. Cette nouvelle édition a recu un très bon accueil parmi les Lépidoptéristes à en juger par la liste des souscripteurs que nous avons sous les yeux et qui est déjà longue. Le texte sera revu et corrigé par M. Kirby, il ne pouvait être en de meilleures mains. Nous félicitons M. P. Wyttsman, libraire (79, rue Neuve) à Bruxelles, qui a eu l’heureuse idée de nous publier ce nouveau livre, qui sera très utile aux Lépidoptéristes. L'ouvrage se publie en livraisons de chacune 10 planches, il est donc d’une acquisition trés facile, aussi nous ne pouvons qu’engager les collectionneurs à y souscrire. ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 49 mars. — M. L. Ranvier, à la suitc d'é- tudes qu'il a entreprises pour découvrir le mécanisme de l'absorption intestinale, décrit les chylifères du Rat. L'auteur donne une description anatomique et histologique des villosi- tés intestinales de ce rongeur, aussi complète que possible ; et, à la suite de cette description, il montre comment les matières grasses sont absorbées par, les cellules épithéliales cylin- driques. La graisse absorbée [par une cellule est ensuite reje- tée et transmise à une autre de proche en proche à la facon de l'eau que l’on se passe de main en main dans une chaïne pour éteindre un incendie. Le plateau strié des cellules cylindriques, semble jouer le rôle d’un filtre, d’une très grande délicatesse; c’est sans aucun doute, grâce à lui, que les animaux évitent nombre d’intoxications qui pour eux seraient rapidement mor= telles. — M. Ranvier présente ensuite à l'Académie une note de M. Portier, élève de M. Balbiani sur les sacs anaux des Ophidiens. En résumé le sac anal, qui existe chez les mâles aussi bien que chez les femelles, est un organe tapissé inté- ricurement dun épithélium de revêtement, tout en s’adaptant à des fonctions sécrétoires. — M. Edmond Perrier présente une note de M. Bordas sur l’anatomie, du système trachéen des hyménoptères; en résumé, on peut se représenter l’appareil tras, chéen des larves comme formé de deux longs cylindres laté: raux, parallèles, émettant transversalement de nombreuses ra= mifications, unies antérieurement par un gros tronc et posté- rieurement par deux branches d'inégale grosseur, constituant un anneau périrectal. — M. Caullery soumet à l’Académie une note sur la dégénérescence des produits génitaux chez les polyclinidés. — MM. Prilleux et Delacroix signalent à l’Aca= " démie l'action de certains bacilles capables de produire des, maladies chez divers végétaux. — M. B. Renault communique à l’Académie ses recherches sur les Pterophyllurn. — M. Kou=" qué présente une note de MM. L. Duparc et A. Delebecque sur L LE NATURALISTE les Gabbros et les Amphibolites, et une note de M. Emile Haug sur les zones tectoniques des Alpes de Suisse et de Sa- voie. — M. Stanislas Meunier communique le résultat des recherches expérimentales qu'il a imaginées pour étudier les effets des épanchements boueux. Séance du 27 mars. — M. Chauveau présente une note de M. Kaufmann sur le mode d'action du Pancréas dans la régulation de la fonction glycoso-formatrice du foie, et sur de nouveaux faits relatifs au mécanisme du diabète pancréatique. _—_ M. À. Calmette adresse une note sur les propriétés du sé- rum des animaux immunisés contre le venin des serpents ; et E. G. Racovitza sur l’accouplement de quelques céphalopodes. Sepiola Rondeletii (Leach) et Octopus vulgaris (Lam). Séance du 2 avril. — MM. Prilleux et Delacroix ont étudié une maladie qui avait attaqué un grand nombre de plantes de culture maraîchère, et surtout les semis des serres de multipli- cation (Begonia, Alternanthera, Echeveria, etc.) des environs de Fontainebleau; de cette étude résulte que cette maladie, qui fait dépérir les plantes en entourant les racines d'une véri- table toile, qui les réunit entre elles, n’est autre qu’une mani- festation de l’activité du Botritis cinerea, Le Botritis cinerea est la forme conidienne d’un pezize à sclérotes, le sclerotinia Fuckeliana, dont les sclérotes peuvent produire aussi bien des Conidiophores de Botritis cinerea que des apothécies de Pe- zizes. On doit donc considérer le Botritis cinerea comme un ennemi fort redoutable de l'horticulture ; mais il semble cepen- dant qu'il sera possible toutefois d’en atténuer les effets per- nicieux par l'emploi des sels de cuivre, et en particulier par la Bouillie au saccharate de cuivre à la dose de 4 0/0. — M. Ed. Viette adresse une note relative à la race de l’homme des ca- vernes. D’après l'auteur, les races anciennes qui ont occupé notre sol doivent être rattachées aux Nègres et aux Hottentots et non aux Esquimaux. Séance du 9 avril. — MM. Ed. Perrier et A.-T. de Roche- . brune signalent à l’Académie un Octopus nouveau de la basse Californie (Octopus Digueti), habitant les coquilles de Mollus- ques bivalves : comme Aristote semble lavoir observé pour certains céphalopodes, l’Octopus Digucti paraît devoir couver Ses œufs. On trouve dans ce cas une marque de plus de la vé- racité de ce principe que «lorsqu’un animal présente une forme « d'instinct remarquable, cette forme d'instinct peut toujours « être considérée comme une spécialisation ou un perfection- «nement d’un instinct plus général et plus vague, très répandu « dans le groupe zoologique auquel appartient l’animal consi- « déré. » — M. Ad. Chatin, en étudiant la signification de l’her- maphrodisme, dans la mesure de la gradation des végétaux, pose en principe « que l’hermaphrodisme, attribut naturel des végétaux, est ainsi que la limitation du nombre des parties homologues, que la variété et la localisation des organes, le caractère plus spécial des corollitiores, les plus élevés, sous tous les rapports, de leurs espèces. — M. Edmond Perrier, au nom de M. Edwards et au sien, présente à l’Académie son ou- vrage sur l’histoire des Étoiles de Mer recueillies durant les expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman. 1] fait . remarquer à l'Académie la différence qui existe entre les faunes profondes d'Echinodermes constatées par les récoltes du … Challenger, du Blake et du Travailleur et du Talisman. Il est encore très remarquable qu'aucun des types recueillis ne soit exclusivement propre aux abimes. Chaque famille abyssale à des représentants littoraux en quelque point du globe; mais la réciproque n’est pas vraie et nombre de fa- milles littorales (Asteriidæ, Echinasteridæ, Solasteridæ, Aste- rinidæ) n'ont aucun représentant dans la faune profonde. — M. A. Chauveau fait hommage à l'Académie d’un opuscule inti- tulé: «la Vie et l'énergie chez l'animal. — M. À. Giard signale un nouveau Ver de terre de la famille des Phréoryctidæ (Phréoryctes Endeka, G d.) qu'il a trouvé dans les environs de Boulogne-sur-Mer. —M. Ch. Janet a étudié les nerfs de l’an- ténne et les organes chordotonaux des Fourmis. — M. A. Milne Edwards présente à l'Académie une note de M. Denis Lance sur la reviviscence des Tardigrades. — M. Godfrin a étudié le Trajet des canaux résineux dans les parties caulinaires du sapin argenté. — M. Ch. Depéret signale un gisement sidérolithique de mammifères de l’éocène moyen, dont ilse propose de décrire la faune en détail. Ce gisement. situé à Lissieu près de Lyon, semble être un des plus riches gisements de vertébrés éocènes que l’on connaisse. — M, Édouard Harlé annonce la découverte d’ossements d'hyènes rayées dans la grotte de Montsaunès (Haute-Garonne.) — M. Édouard Piette donne les caractères de la race glyptique ou de l’homme qui occupa notre sol durant l'époque Eburnéenne ou Taraudienne. A.-Eug. MaLanrp. 109 OFFRES ET DEMANDES — M. Benderitter, rue Champs-Maillets, Rouen, offre un lot de Lépidoptères d'Europe, parfaitement préparés et déterminés (45 espèces, 60 individus) contre Coléoptères d'Europe ou exotiques bien déterminés. — À vendre, une collection de Chrysomélides euro- péens et exotiques comprenant 2,420 espèces et 2,953 exemplaires en 49 cartons, prix, 300 francs. (S’adresser aux bureaux du journal.) — M. A. Duchaussoy, 156, rue de la République, à Sotteville-les-Rouen, offre des Hyménoptères en échange d’autres Hyménoptères ; demander liste. — M. Georges Mautin, 54, quai de Billy, Paris, demande par échange des Orchidées et des ouvrages con- cernant les Orchidées. — Les Fils d'Émile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris, possèdent en ce moment de belles et bonnes espèces de Papillons. exotiques, principalement sud- américains; des envois à choix seront faits sur demande. Prix très modérés. BIBLIOGRAPHIE . Ude, H. Beiträge zur Kenntnis ausländischer Regen- würmer. PI. IV. Zeitschr. für wissensch. Zool. 1893, pp. 51-75. . Urech, F. Beiïträge zur Kenntnis der Farbe von In- sektenschuppen. I. Zur Kenntnis der Farbe der Lepidopterenschuppen. II. Zur Kenntnis der Farbe von Käferschuppen. Zeilschr. für wissensch. Zool. 1893, pp. 306-374-384. 424. Van Lidth de Jeude, Th. On Reptiles from North Borneo. Fig. Japalura ornata. — Calarnaria Prakkei. — Bothrops sandakanensis. Notes from Leyden Museum. 1893, pp. 250-251. . Whitaker, J.-S. Notes on some Tunisian Birds. The Ibis. 1894, pp. 18-99. . Zykoff, W. Ueber das Verhältniss des Knorpels zur Chorda bei Siredon pisciformis. PI. Il. Bull. Soc. Imp. Natural. de Moscou. 1893, pp. 30-36. BOTANIQUE . Askenasy, E. Ueber einige australische Meerealgen. Flora, 1894, pp. 1-18. . Baker, E.-G. African species of Lobelia, Rynchope- talum. Lobelia Gregoriana. PI. CCCXL. — Tayloriana. PI. CCCXL. Journ. of Bot., 1894, pp. 65-70. . Boswell, H. Some New-Zealand Mosses and Hepa- ticæ. Journ. of Bot., 189%, pp. 18-84. . Botanical Magazine (janvier et février 1894). 1332 Barringlonia samoensis. 1333 Veronica lycopodoides. 7334 Pentaraphia longiflora. 7335 Dyckia Desmelian«. 1336 Elægnus mulliflora. 1331 Sobralia Xantholeuca. 1338 Kalanchoe marmorata. 1339 Erylhroæylon coca. 1340 Prunus humilis. 1341 Æschynanthus obconica. . Boutroux, L. Revue des travaux sur les bactéries et les fermentations. Rev. gén. de Bot., 1894, pp. 30-40 ; 76-82. Le Gérant: Émize DEYROLLE. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 11. 110 4: 2. Bacillus alvei (Bacille de [la maladie des abeilles 67. LE NATURALISTE MICROBES PRÉPARATIONS MICROSCOPIQUES DE MICROBES EN CULTURE PURE OU IN SITU Prix de chaque préparation : 1 fr. 50 Bacille de la fermentation lactique. connue sous le nom de Fool-brod). > Co © @ 1 C: 4h. 45. Bacille du charbon. Bacillus brunneus. Bacille de la fermentation butyrique. Bacillus capsulatus de Pfeiffer. Bacillus anthracoïdes. Bacillus cavicida (fermentation propionique). Bacille du choléra des poules. . Bacillus crassus sputigenus. . Bacillus cuniculicida. . Bacillus cyaneofuscus. . Bacille du lait bleu. . Bacille de la diphtérie des pigeons. . Bacille de la diphtérie de l'homme. . Bacillus disciformans. . Bacillus endocarditis griseus. ., Bacille du rouget du porc, Bacillus erythrosporus. . Bacillus fluorescens aureus. . Bacille de la septicémie de la grenouille, . Bacillus fuscus. . Bacille de la septicémie des oiseaux, . Bacillus helvolus. . Bacillus indicus ruber. . Bacille de Kiel. . Bacille de l’entérite membraneuse du lapin. . Bacillus lateritia. . Bacille de la morve. . Septicémie de la souris. . Bacillus megatherium. . Bacillus mesentericus fuscus. . Bacillus mesentericus vulgatus. Bacillus m;niaceus. . Bacillus murisepticus. .-Bacillus mycoïdes. . Bacillus Neapolitanus d’Emmerich. . Bacillus ochraceus. . Bacille de la septicémie gangréneuse. Bacillus oxalaticus. . Bacillus oxytocus perniciosus. 2, Bacille de la pneumonie de Friedlander. 3. Bacillus pseudo-pneumonicus. Bacillus pseudo-tuberculosus. Bacille pyocyanique (du pus bleu). Bacillus pyogenes fætidus. . Bacillus radicicola. . Bacillus ramosus. . Bacillus ramosus non liquefaciens. . Bacille du charbon symptomatique. . Fièvre du Texas. . Bacille du Rhinosclérome. . Bacille rouge de l’eau. . Bacille de Plymouth. . Bacille de la peste porcine (Epidémie danoise). . Bacille de la peste porcine (Epidémie allemande). Bacillus spinosus. . B. Billings swine-plague. . B. Salmons swine-plague. B. subtilis. . B. synxanthus. B. du tétanos, . B. de la tuberculose humaine. . B. de . B. de la coqueluche. la tuberculose aviaire, B. de la fièvre typohide. Bacillus ureæ. Bacillus vernicosus. . Bacillus vermiculosus. . Bacillus violaceus. . Bacille de la gangrène. . Yorl choléra. . Yorlenteritis. 74. Bacillus lactis acrogenes. . Bacillus -lactis erythrogenes. . Bacillus tremelMoïdes. . Bacillus Zopfi. . Bacille de la diarrhée verte. . Bacillus termo. . Bacterium coli commune. . Photobacterium balticum. . Ph. Fischeri. . Ph. Indicum. . Ph. luminosum. . Ph. pathogène. . Ph. Pflügeri. . Ph, phosphorescens. . Proteus hominis. . Proteus mirabilis. . Proteus vulgaris. . Proteus Zenkeri. . Micrococcus agilis. . M. aurantiacus. . M.beriberi albus. . M. beriberi flavus. . Micrococcus candicans. . Micr. cinnabareus. . Micrococcus concentricus. . Micrococcus rodochrous. . Micrococcus roseus. . Micr. sordidus. . Micr. tetragenus. . Micr. ureæ, . Micr. versicolor. . Micr. violaceus. . Sarcine jaune. . Staphilococcus pyogenes albus. . Sta. pyogenes aureus. . Sta. pyogenes citreus. . Streptococcus de l’érysipèle. . Spirille du choléra asiatique (Koch). . Spirille du choléra nostras (Finckler et Prior). . Spirillum concentricum (Kitasato). . Vibrion avicide (Gameleia). . Spirille de Miller. . Spirillum rubrum. . Spirillum de Deneke. . Actynomycose. . Cladothrix alba. . Cladothrix asteroïdes. . Cladothrix dichotoma. 2. Streptothrix du farcin du bœuf. . Gonococcus de Neisser. . Diplocoque de la pneumonie (Fraænkel). 125. 126. 127. 128. 129. 130. 131. Bacille de la tuberculose dans le poumon. Item dans les crachats. Item dans le foie. Diplocoque de la pneumonie dans les crachats. Bacille du charbon dans le rein. Bacille du charbon dans le foie. Bacille du charbon dans la rate. Toutes ces préparations sont de-premier choix et.d'une rigoureuse détermination EN VENTE : CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, 46, RUE DU BAC, PARIS. En 1 46° ANNÉE SÉRIE — N° 173 15 MAI 1894 LES MOUTONS A CORNES BIFURQUÉES Dans l’ordre des Ruminants, la quadruplicité réelle des cornes existe seulement chez les mâles d’un genre de la famille des Antilopidés, genre que cette particula- rité a fait nommer Tetracera, et qui renferme d'élégants animaux habitant l’Asie méridionale. Chez différentes espèces de Ruminants, on a observé l'apparence de trois, quatre, cinq, six, et même sept et huit cornes distinctes, qui sont produites par la bifurca- tion, trifurcation ou la quadrifurcation des deux cornes habituelles, et cette anomalie est fréquente dans une race de Moutons. Toutefois, on a observé aussi dans cet ordre d'animaux, des cornes surnuméraires provenant d'une troisième saillie osseuse de l'os frontal, mais c’est là un fait très exceptionnel, Il y a quelques mois, mon ami Paul Noel, le savant et très zélé Directeur du Laboratoire régional d'Entomolo- a quelques années, sur les marchés de Paris et de ses environs. La race de Syrie, dit André Sanson (1), auquel j’em- prunte les renseignements suivants qui la concernent, à le front plat, avec les deuxsaillies osseuses de l'os fron- tal à base elliptique, éloignées l’une de l’autre, dirigées obliquement d'avant en arrière et contournées en spirale très allongée. Parfois, ces chetilles osseuses sont divi- sées en deux ou trois parties ayant des sens différents de telle sorte que la tête paraît avoir quatre, cinq ou six cornes. Cette race de Moutons est la seule chez laquelle se montre la furcation des cornes qui résulte de la divi- sion des deux chevilles osseuses normales. Ce mode de production de ce phénomène est rendu évident par les cas assez fréquents dans lesquels la division, ayant eu lieu dès la base, est restée incomplète, la corne étant bifide ou sillonnée dans sa longueur. En outre, la race de Syrie présente, dans le plus grand nombre des cas, une remarquable particularité qui lui Tête anomale d’un Mouton de la race de Syrie. (1/5 de la grandeur naturelle.) Reproduction directe d’une photographie de l'auteur. gie agricole de Rouen, m’a communiqué la tête possé- dant deux cornes bifurquées dès la base avec étuis cor- «nés distincts, d'un Mouton tué, il y a environ dix ans, - Fabattoir Mnisipel de-Rouen. J'ai envoyé une A phie de cette tête à mon distingué collègue M. A. Rail- liet, professeur d'Histoire naturelle à l École vétérinaire d'Alfort. Ce savant reconnut en elle la tête d’un Mouton de la race de Syrie (Ovis aries asiatica), et pour une com- plète certitude, il a communiqué cette photographie au professeur André Sanson, l’éminent zootechnicien qui confirma sa détermination. Quoique la furcation des cornes soit une anomalie fré- quente et bien connue chez certaines variétés de Moutons de la race syrienne, dont certaines autres variétés de de cette race sont acères, il n’en est pas moins intéres- sant d'y consacrer quelques lignes dans ce journal de vulgarisation et de publier une figure très exacte de cette anomalie, qui a été peu représentée d’une manière satis- faisante. La figure ci-jointe montre la tête du Mouton en ques- tion, qui était un mâle jeune, mais adulte, probable- ment importé d'Algérie, d’où il en venait, beaucoup: il y Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. | à | est exclusivement spéciale et qui l’a fait, à tort, considé- rer comme une espèce distincte, nommée par Desmarest Ovis laticauda, et qui recut aussi l'appellation d’Ovis stea- topyga. Cette particularité, que traduisent ces deux noms spé- cifiques, consiste en la présence, à chaque côté de la base de la queue, toujours assez courte, de masses adipeuses plus ou moins développées, qui sont parfois tellement volumineuses et pendantes, que l’on est obligé de les faire traîner à l’animal sur un petit chariot, car il ne peut les porter. Chez d’autres sujets d’une même variété de cette race syrienne, ces deux, masses adipeuses sont très fai- blement prononcées, ou même n’existent nullement. Que les Moutons de la race syrienne aient ou non des masses adipeuses aux fesses, le nom de laticauda (à large queue) est mauvais, attendu que la queue n’est pas large mais noyée entre les deux masses graisseuses, qui ne sont que des exagérations d’un phénomène constant chez tous les Moutons s’engraissant, à savoir la formation du maniement appelé bord ou abord chez les Bovidés. (1) André Sanson, Trailé de zootechnie, 3e édit., revue et COHESe, Paris, 1886, t. V, p. 119 et suiv. 412 Quant au terme de steatopyga (à fesses graisseuses), il est exact pour la plupart des sujets de la race syrienne, mais non pour tous, puisque tous ne possèdent pas les masses adipeuses en question. Il importe de faire observer que chez les mâles du genre Tétracère, les cornes, que ne possèdent pas les femelles, sont véritablement au nombre de quatre, puis- qu'il existe quatre saillies osseuses distinctes de l’os frontal, quatre chevilles osseuses, tandis que chez les Moutons dont nous venons de parler, et chez les autres Ruminants multiples, — sauf quelques rares exemples où l'os frontal à cornes d'apparence présente trois chevilles osseuses avec étuis cornés, — il n’y a que deux chevilles osseuses, dont la division basilaire anomale en deux ou plusieurs parties, avec des étuis cornés indépendants, produit l'aspect de cornes multiples. Dans le langage scientifique, il est donc nécessaire de dire que la tête de tel Mouton ou de tel autre Ruminant, présente des cornes bifurquées, soit dès leur base, avec étuis cornés distincts, soil au-dessus, — ou que la corne droite est bifurquée et la gauche trifurquée — ou que les deux cornes sont trifurquées, — au lieu de parler de Moutons ou autres Ruminants anomaux à quatre, cinq ou six cornes. Ces Moutons à cornes plurifurquées nous offrent un exemple de plus, — ils sont très nombreux, — de la grande influence que la domestication et la culture exercent sur la production et l'augmentation des cas téra- tologiques. Ajoutons que la furcation des cornes des Ruminants n'est pas assez fidèlement héréditaire pour constituer une race distincte. Henri GADEAU DE KERVILLE. EXPÉRIENCES SUR LES CILS VIBRATILES Les éléments anatomiques, les cellules, se prêtent gé- néralement assez mal, à cause de leur petitesse, à des expériences physiologiques. IL est un cas cependant que l'on peut étudier presque macroscopiquement avec quel- ques détails : c’est celui où les cellules sont pourvues de ces appendices très fins et très mobiles. que l’on dé- signe sous le nom de cils vibratiles et qui sont très ré- pandus dans le règne animal, Ces cils vibratiles, en nombres variables suivant les points où on les considère, sont toujours des émanations du protoplasma et sont doués de mouvements d’abaissement et de redressement successifs parfois très rapides. Généralement les cellules vibratiles sont placées en grand nombre les unes à côté des autres en revêtant une surface et en formant ce qu'en histologie on appelle un épithélium. Les cils sont toujours tournés d'un même côté et font ressembler celui-ci à une brosse très touffue et dont les crins se- raient constamment en mouvement. Rien n’est plus facile que d’observer des cils vibratiles en mouvement. Pour cela, il suffit d'ouvrir une moule vivante et de recueillir la petite quantité de liquide qui s'écoule. On prend une petite goutte de cette eau et on la dispose sur une lame de verre dite porte-objets. D'autre part, avec une pince, on prend un fragment très petit de lilaments branchiaux et on le dépose dans la goutte d’eau, En regardant alors, à l’aide d’un microscope, même à un grossissement très faible, on voit que ces à . 4 LE NATURALISTE L filaments sont recouverts d'une multitude de cils extré- mement puissants et qui s’inclinent tous dans le même sens pour se redresser presque immédiatement après. Ce mouvement se communique au liquide ambiant qui, grâce aux particules étrangères qu’il tient en suspension, montre des tourbillons fort curieux à observer. C’est un spectacle certainement aussi intéressant à contempler que la circulation du sang dans la patte ou la langue d’une grenouille. La moule se prête encore à une autre expérience en- core plus facile à répéter. Pour cela, il est nécessaire de se procurer une petite quantité d'eau de mer, ce qui ne souffre aucune difficulté en s’adressant aux mar- chands d’huîtres. A l’aide d’un couteau on entr'ouvre pe- tit à petit la coquille, ainsi que l’animal. Un aide y in- troduit alors les deux doigts et écarte de plus en plus les deux parties qui pivotent autour de la charnière. L’ani- mal est bien un peu endommagé, quelques muscles sont bien brisés, mais peu importe pour notre expérience. L'animal ainsi étalé est placé dans une petite cuvette avec l’eau de mer : on apercoit les deux lobes du man- teau, les branchies, le pied, les palpes labiïaux, la bouche. Ceci étant fait, on fait tomber sur cette surface une pluie de particules étrangères, du sable, des poussières di- verses, etc. On voitainsi que les particules volumineuses tombent sur le manteau et sont rapidement amenées le long d’un sillon parallèle au bord épaissi de celui-ci. Là, on s’apercoit bien vite que les particules s’engluent peu à peu de mucus et sont entraînées, par le jeu de cils vi- bratiles puissants, à la partie postérieure du manteau où on les voit sortir en boules gélatineuses ou en un cordon mucilagineux. Mais la chose la plus intéressante à voir, c’est de suivre les particules qui tombent sur le bord libre des branchies : elles se tiennent là, on ne sait trop comment et progressent rapidement vers la bouche ; on croirait voir un danseur se promener sur une corde ou un fil de fer. Quand ces particules arrivent à la bouche, elles y pénètrent et sont absorbées. Une expérience analogue, et encore plus instructive, peut être faite sur la Pholade, le Dayl des côtes nor- mandes (1). Un de ces volumineux mollusques étant sorti de sa coquille, étalons-le sur le dos et fendons le manteau et le siphon ventral dans toute sa longueur; cette opération n’altère en rien la vitalité de l’animal. Comme nous l’avons fait tout à l'heure pour la moule, laissons tomber une pluie de particules étrangères sur. les tentacules buccaux et voyons quelle direction elles . vont prendre. On assiste à un spectacle très net. Les particules tombées sur les tentacules dorsaux sont en- traînées, avec une rapidité remarquable, latéralement et surtout en arrière. Elles sont ainsi ramenées dans cette région du manteau qui est comprise à droite et à gauche, entre l’organe lumineux antérieur et le palpe. Dès lors elles sont entraînées rapidement vers la région sipho- naire, en même temps qu'un mucus les réunit, les con- crète en boules plus ou moins volumineuses. Les cou- rants de droite et de gauche sont d’abord distincts, mais ils se réunissent un peu plus bas que les cornes de l’or-. yane lumineux antérieur, en un courant unique qui suit toute la ligne longitudinale ventrale du siphon ventral.… Arrivées à l’extrémité du siphon, les particules sont en-… trainées au dehors. Les faits que nous venons d'exposer. et qui sont faciles à vérifier, montrent que les palpes | (1) Académie des Sciences. LE NATURALISTE 113 labiaux, chez la Pholade, sont destinés à empêcher les particules volumineuses d’arriver à la bouche. Ils ex- pliquent aussi ce que deviennent les matériaux désagré- gés par la Pholade qui perce son trou soit dans l'argile, soit dans un rocher. Ces particules détachées par le jeu du pied et de la coquille, s’introduisent naturellement dans l’espace qui sépare le pied des bords de l’orifice pédieux du manteau, et arrivent jusque dans la région buccale. Là, elles rencontrent les palpes labiaux qui les conduisent de proche en proche jusqu’à l’orifice du si- phon ventral et, par suite, au dehors. Dans ce cas, les cils se transmettent les particules à la manière des hommes qui, pendant un incendie, font la « chaîne » et se prennent des seaux d’eau. Chez les animaux marins, et particulièrement les Mollusques, les cils vibratiles, comme nous venons de le voir, jouent un rôle considérable, Chez les animaux plus élevés, leur importance est moins grande, mais se prêtent néanmoins à plusieurs expériences amusantes. Sur une grenouille étalée sur le dos, on dissèque l’æso- phage en l’isolant des tissus voisins et en le coupant transversalement à ses deux points extrêmes, c’est-à-dire au voisinage de l’estomac et de la bouche. On obtient ainsi un tube cylindrique creux ouvert aux deux bouts et dont toute la face interne est tapissée de cils vibra- Liles. Nous allons pouvoir montrer la puissance de ces derniers ; pour cela, enfilons une paille dans la cavité de l'æsophage et supportons-la d’une facon quelconque, par exemple à l’aide de deux supports également en paille. Par deux traits d'encre, on marque sur la paille horizontale les limites occupées par le tronçon œsopha- gien. Peu de temps après, on voit que ce dernier s’est déplacé d'environ un centimètre au bout de cinq mi- nutes, On peut disposer les choses autrement pour obtenir Mexpérience dite de la loche artificielle, et due à M. Ma- thias Duval (1). Pour cela, on fend l’œsophage longitu- dinalement ; on obtient ainsi une plaque couverte d’un côté de cils vibratiles. D'autre part, on humecte d’eau la surface d’une plaque de liège et on applique sur celle-ci l'æsophage de facon que la face ciliée soit en con- tact avec le liège. On ne tarde pas à voir glisser l’œso- phage comme une limace qui se promène. On peut aussi, sur le trajet que va parcourir l'æsophage, placer vertica- lement soit un crayon, soit un scalpel, soit une baguette de verre : quand la membrane animale vient a réncon- trer cet objet, elle grimpe dessus, toujours comme s’il s'agissait d’un Escargot ou d'une Limace. Quand l'æsophage s’est livré à ces prouesses variées, on peut encore le faire « travailler » autrement (2). Pour cela, sur une plaque de liège, on étale le lambeau œso- phagien en sens inverse de celui de l'expérience précé- dente, c’est-à-dire que l’on met la face qui ne porte pas les cils vibratiles en contact avec le liège. D'autre part, pilons très finement un fragment de charbon de bois et déposons la poudre sur un tamis fin ou, au besoin, sur une passoire. En agitant ce tamis au-dessus de notre lambeau nous ferons tomber une pluie de fine poussière noire qui se répartira uniformément sur la surface que nous considérons. Recouvrons le tout d’un verre ren- versé pour empêcher le desséchement et attendons une heure ou deux. Bientôt nous verrons changer la réparti- (1) Société de Biologie. (2) La Science moderne. tion de la poudre de charbon. Tout se passe, en un mot, comme si l’on balayait la surface en dirigeant le balai de la bouche à l'estomac. Et ainsi, petit à petit, la poudre impalpable est repoussée jusqu’à l'extrémité stomacale. Finalement, la surface œsophagienne est devenue aussi nette qu’au début de l’expérience, tandis que la poudre de charbon s’est accumulée, en un petit tas, au point où l’œsophage se continuait naguère avec l’estomac. Voici enfin, pour terminer, un dispositif fort ingénieux qui permet d'étudier d’une manière plus précise la vi- tesse du mouvement vribratile. Dans une cuvette À, on place un axe vertical et mobile B, sur lequel on dispose un disque de verre horizontal très léger C, pouvant tour- ner à une faible distance d’un petit support D immuable et parallèle à lui. C’est entre G et D que l’on place le lambeau œsophagien, de facon que les cils vibratiles soient en contact avec le disque mobile. Ceux-ci, en se mouvant, font tourner le disque sur lui-même : une aiguille E indique la distance parcourue pendant un temps donné, c’est-à-dire la vitesse du mouvement. Cette horloge vibratile, c'est ainsi qu’on l’appelle, permet d’é- tudier l'influence de la température sur la vitesse du mouvement vibratile : on trouve ainsi qu'à 8°, il faut 35 minutes pour faire un tour complet; à 15°, 5 mi- nutes ; à 35° une minute. Les mouvements s'arrêtent à 45°. L’électricité les active tandis queles acides les diminuent. Quant au curare, il n’a aucune action sur eux. Henri Coupix. BENGALIS ET SÉNÉGALIS On a longtemps confondu sous les noms de Bengalis et de Sénégalis un groupe de petits Passereaux que les anciens ornithologistes : Brisson, Daudin, etc., avaient ainsi nommés selon qu'ils les croyaient originaires du Bengale ou du Sénégal; mais ces dénominations repo- saient souvent sur des erreurs de provenance. « On se tromperait fort, dit Buffon, si d’après les noms de Séné- galis et de Bengalis on se persuadait que ces oiseaux ne se trouvent qu'au Bengale et au Sénégal ; ils sont ré- pandus dans la plus grande partie de l’Asie et de l’Afrique et même dans plusieurs îles adjacentes, telles que celles de Madagascar, de Bourbon, de Java, etc...» Les orni- thologistes modernes ont divisé les Berigalis en deux groupes : les Bengalis proprement dits (Mariposa) et les Astrilds (Estrilda); les premiers sont caractérisés par des formes élancées, un bec une fois et demie plus long qu'il n’est haut et large, et entamant le front anguleu- sement, des ailes moyennes, à quatrième rémige plus longue que les autres, une queue allongée et conique, un plumage épais et soyeux. Les Astrilds ont également des formes élancées, une queue longue et conique; mais diffèrent par les caractères du bec qui est presque aussi haut et aussi large qu’il est long et par leur plumage de couleur tendre et souvent finement ondulé. Enfin les Sénégalis composent aujourd’hui le genre Lagonosticta, caractérisé par un bec relativement long, comprimé latéralement et une queue arrondie; leur plumage est généralement rougeûtre et parsemé de petits points blancs. 3 Cabanis avait placé ces différents groupes dans sa famille des Plocéidés ; leur nidification justifie, en effet, cette classification, car ces oiseaux construisent des nids 114 offrant quelque ressemblance avec ceux de nos Moineaux domestiques, et qui sont composés d’un amas d'herbes desséchées, au milieu desquelles l'oiseau ménage une cavité arrondie, comme dans les nids de nos Mésanges et de nos Roitelets. Ces petits Passereaux étant importés en grand nombre en Europe où ils font l’ornement de nos volières, nous indiquons les espèces les plus connues et que l’on trouve le plus fréquemment chez les oiseliers : BENGALI CORDON-BLEU (Mariposa phænicotis. Cab.). — Cette espèce, type du genre Mariposa, est connue dans le commerce des oiseliers sous les noms de Cordon bleu et d’Astrild papillon. Elle a la partie supérieure du corps brun clair; la face, le haut de la poitrine et les flancs d’un beau bleu de ciel, l'abdomen brun clair. Les joues sont marquées d’une tache allongée rouge-carmin; le bec est rouge et les pieds couleur de chair. La femelle ne diffère du mâle que par l’absence de la tache rouge des joues. Cet oiseau habite une grande partie de l’Afrique ; on le trouve aussi bien sur la côte occidentale que dans l’intérieur, jusque dans les pays du Nil et plus loin encore vers l’est. AsTRiLp Gris (Eskrilda cinerea. Vieil.). — Bien connu sous le nom vulgaire de Bec de corail, ce petit oiseau est de la taille de notre Roitelet; son plumage est gris brun sur le dos, plus clair sur toute la face inférieure du corps qui a une teinte rosée; un trait rouge partant de la base du bec, traverse l’œil et se prolonge jusqu’à l'oreille; le bec est rouge de corail, les pieds sont bruns. Cette espèce est répandue dans une grande partie de l'Afrique; elle est très commune en Sénégambie. Le docteur Dohrn l’a observée au Cap-Vert, maïs sa présence dans ces parages ne serait due, d’après ce voyageur, qu’à un fait accidentel et proviendrait d'oiseaux échappés en 1865 d’un navire qui les transportait en Europe et avait fait naufrage dans ces parages. ASTRILD ONDULÉ (Estrilda astrild. L.). — Cette espèce offre une grande ressemblance avec la précédente : sa taille est à peu près la même, un trait rouge s’étend également de chaque côté du bec qui est rouge; toute la partie supérieure du corps est d’un gris sombre, la partie inférieure et les flancs sont d’un gris clair; la poitrine, le ventre et les flancs sont teintés de rose; mais elle diffère de l'Astrild gris par les lignes grises très fines qui sillonnent son plumage et simulent sur la gorge et la poitrine des ondulations. Les oiseliers désignent cet oiseau sous le nom Astrild Sainte-Hélène, Répandu dans presque tout le continent africain, on le trouve même à Madagascar, à Bourbon, à l’île Maurice et à Sainte-Hélène. ASTRILD A JOUES ORANGE (Estrilda melpoda. Vieil.). — La taille de cet oiseau est plus grande que celle du pré- cédent ; il a la partie supérieure du corps d’un brun clair, le sommet de la tête gris cendré, toute la face inférieure du corps d’un gris clair satiné, une belle tache orange s'étend sur chaque joue et se prolonge jusqu’à la | base du bec qui est rouge; les pieds sont bruns, Cette espèce est répandue depuis le Sénégal jusqu’au Cap- Lopez et à Angola. Astrio vert (Estrilda viridis. Vieil.). — Cet Astrild, connu sous le nom de Bengali vert, est de la grosseur du Bec de corail ; il a toute la partie supérieure du corps gris olivâtre, les ailes et la queue d’un vert plus foncé, la face inférieure du corps d’un jaune verdâtre, les flancs LE NATURALISTE zébrés de gris et de blanc, le bec rouge et les pieds couleur de chair. Cette espèce habite la Sénégambie où elle est peu commune; elle est importée en Europe plus rarement que les espèces précédentes. ASTRILD A VENTRE ORANGÉ (Estrilda subflava. Hart.). -— Cet Astrild est de la taille du précédent; il a également toute la partie supérieure du corps olivâtre, mais d’une nuance plus foncée; le croupion et les rectrices supé- rieures de la queue sont d’un rouge orangé. La gorge est jaune clair, le haut de la poitrine et l'abdomen d’un beau jaune orangé; les flancs sont olivätres et striés de lignes qui se prolongent jusqu’à la poitrine; un trait rouge surmonte l'œil et s'étend jusqu’à la base du bec qui est rouge. Cette espèce, connue dans le commerce des oïiselièrs sous le nom de Ventre orange, habite l'Afrique occidentale et est commune en Sénégambie, 104 ASTRILD MOUCHETÉ (Estrilda amandava. L.). — Bien connu de tous les amateurs d’oiseaux de volière sous les noms de Bengali piqueté et d'Amandava, cet oiseau est de la grosseur de notre Roitelet; son plumage est d’une belle nuance d’un rouge vermillon, principalement sur la poitrine, avec de petits points blancs semés sur toute la face, les flancs, les ailes et la queue. Ces oiseaux habitent l'Inde et le Bengale ; on les trouve également à Malacca et à Java. SÉNÉGALT ROUGE (Lagonosticta Senegala. L.). — Gette espèce, type des Sénégalis, est de la taille du Bec de corail ; elle est bien conuue sous le nom vulgaire d’Ama- rante. Elle a la partie supérieure du corps brune, la tête et toute la partie inférieure du corps d’un rouge carmin, les flancs et le croupion semés de petits points blancs à peine visibles, le bec et les pieds rougeàtres. On trouve des individus d’un rouge plus ou moins foncé avec ou sans points blancs. Ces oiseaux qui habitent toute l'Afrique, de la côte orientale à la côte occidentale, sont fréquemment im- portés, confondus avec des espèces voisines : Lagonos- ticta minima et vinacea et L. nigricollis que les oiseliers vendent sous le nom d’Amarante masqué. À SÉNÉGALT GRIS BLEU (Lagonosticta cœrulescens. Vieil..) — Tout le plumage de cet oiseau est d’un gris cendré bleuâtre, à l'exception du croupion et de la queue qui sont d’un beau rouge cramoisi, ce qui ne justifie guère le nom vulgaire de Queue" de vinaigre. sous lequel le désignent les oiseliers. IL habite l’Afrique occidentale et est commun en Sénégambie. Albert GRANGER. DES ANOMALIES DENTAIRES CHEZ LES ANIMAUX On n'a d’abord étudié les anomalies dentaires que chez l’homme. 11 semblait qu’il dût être seul à offrir des anomalies dans le nombre et la structure des dents. On recherche aujourd'hui ces anomalies chez les animaux et de plus en plus on note leur fréquence, Tout d’abord les anomalies de nombre sont loin d’être exceptionnelles chez les vertébrés. Et ce fait n’est pas. sans importance, puisque la formule dentaire est actuel= lement pour le naturaliste un excellent moyen de classification. LE NATURALISTE Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire avait indiqué dans son traité des anomalies de l’organisation, une loi qui s’ap= plique parfaitement aux anomalies dentaires, à savoir que : «les variations numériques des organes multiples sont d'autant plus fréquentes et plus importantes que les organes sont disposés en séries plus nombreuses». Les dents canines n'étant qu’au nombre de quatre chez les animaux qui en possèdent, offrent très peu d'anomalies numériques. Les prémolaires et les incisives offrent également moins d'anomalies que les molaires. Parcou- rons successivement les divers ordres des mammifères. Les herbivores ont fréquemment une augmentation dans le nombre des dents; les anomalies’ par diminution sont exceptionnelles. Néanmoins chez la femelle des rumi- nants on observe assez souvent la suppression de la canine inférieure. Il en est de même pour la jument. Lafosse et Goubaux ont marqué que certains chevaux présentent une double rangée d’incisives. M. Magitot à noté une incisive supplémentaire chez un mouton, une chez un rhinocéros et deux chez un hippopotame; un bœuf lui a montré une molaire supplémentaire supé- rieure gauche. Les anomalies que l’on retrouve chez le carnivore portent plutôt sur les molaires que sur les incisives. Ces différences dans le nombre des molaires constituent dans certaines variétés de chiens un caractère pour ainsi dire immuable. Chez le chien en général on trouve 12 molaires supé- rieures et 14 molaires inférieures, mais certaines races ont 1# molaires supérieures, Dans la race du bouledogue au contraire et dans les petites races à tête ronde la formule des molaires n’est plus, comme Henri Müller et plus tard Toussaint l’ont montré, que de 5/7 ou de 5/6; on trouve même des sujets où elle est de 4/6 et de 4/5. Ici c’est le changement de lon- gueur de la partie faciale qui a retenti sur les dents. L’ar- cade alvéolaire, étant moins allongée, chez le bouledogue, ne peut plus fournir de place à six molaires, Les chiens turcs ou chinois privés de poils présentent aussi une réduction notable du nombre des dents. Cela [n’a paslieu d'étonner puisqu'on sait que les dents comme les poils sont des produits épidermiques. Toute cause qui frappe les unes peut atteindre également les autres, Jockville relate l'observation d’un chien qui n’avait aucune dent. Chez le singe, les principales anomalies dentaires portent également sur les molaires. Cependant on a signalé quelques exemples d’incisivés supplémentaires comme il s’en produit chez l’homme. « M. le docteur Alex. Barillet nous a fourni quelques formules d'anomalies dentaires. Le gorille, qui a ordinairement 32 dents, peut avoir, 3 & — molaires Ë - c’est-à-dire 34 dents. L'atèle pendactylus peut présenter une molaire sur- numéraire aux deux mâchoires du côté gauche seulement; d'où 38 dents au lieu de 36. Le sapajou enfin peut avoir deux molaires surnuméraires supérieures. Après les anomalies de nombre, un mot sur les ano- malies de structure. M. Fournier s’est beaucoup préoc- cupé de ces altérations chez l’homme et leur attribuait une grande valeur pour le diagnostic de maladie spécifique. Or, ces lésions sont fréquentes chez les animaux, et tout dernièrement, en examinant les crânes des singes du Muséum nous avons pu nous assurer de l'existence de malformations dentaires nombreuses et A15 variées. Il peut arriver qu’une dent soit atrophiée au point de ne plus représenter que la moitié ou le tiers du volume de la dent voisine. Telles les figures 2 et 4 qui nous représentent l'atrophie des incisives latérales supérieures chez un orang et semnopithèque. Souvent il existe des intervalles entre les dents qui peuvent quelquefois prendre des proportions considé- rables, jusqu’à 5 et 8 millimètres. D’autres fois les dents chevauchent, ce fait est surtout fréquent chez les cyno- céphales qui possèdent une forte denture. Les dentelures, si fréquentes chez l’homme, du bord libre des incisives sont plus rares chez le singe. Elles doivent en effet s’user rapidement. La figure 1 montre la dentition d’un orang-outang dont l’incisive latérale gauche présente des dentelures très manifestes, qui ont été préservées par la longueur un peu plus grande de l’incisive médiane. Nous avons noté des cas d'irrégularités de surface de la dent formant des facettes multiples. Quelquefois Vincisive est divisée par une barre verticale pro- fonde et creusée aux dépens de l’émail, qui coupe la dent du tiers à la moitié de sa hauteur. L’émail peut offrir des érosions en cupule. Trasbot a indiqué la fréquence de ces érosions chezle chien et en a attribué la cause à la variole. Elles sont fréquentes chez le singe. D’autres fois des sillons coupent transversalement l’émail de la dent. La figure 1 en offre un bel exemple nel Fig. 1. Orang-outang. C’est un sillon unique, transverse, marqué sur toutes les dents, sauf l’incisive latérale gauche qui est dentelée. Ces sillons ont été retrouvés sur les dents des bœufs et des chiens. Reste enfin l’altération dentaire décrite par Hutchin- son sur les incisives humaines. C’est une incisive qui s’usant davantage à la partie médiane, offre un bord libre concave. La dent deviendrait un signe typique de maladie spécifique, quand les angles en sont émoussés et que l’émail ne recouvrirait plus l’ivoire du bord libre dentaire. Nous avons retrouvé dans la denture de quelques singes cette concavité des incisives supérieures. En quelques cas elle correspond à une convexité des inci- sives inférieures (fig. 2 et 3). On s’explique bien alors TRACE ru année : s rat 116 le mode d'usure des incisives, Mais en d’autres cas les bords libres des incisives supérieures et inférieures Fig. 3. Cercopithéque blanc-nez. Fig. 4 Semnopithèque. offrent deux concavités qui se regardent (fig. 4). Quant à l’usure de l'émail plus rapide que celle de l’ivoire, elle peut s’observer également chez les jeunes singes. La dent d'Hutchinson n'existe pas, il est vrai, chez les animaux à un degré aussi marqué que chez l’homme : ce fait est uniquement dû à ce que les singes qui possèdent des dents aussi allérées doivent succomber rapidement, Félix REGNAULT, DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX a — Chariotheca angusta, All. Long. 4 mill. Larg. 1 4/2 mill. Elle est très curieuse par sa forme étroite et par le prolon- sement du prosternum entre les hanches antérieures qui forme une bande horizontale non pointue, mais tronquée au bout. Le corps est d’un noir brillant avec une tache ferrugineuse transversale en biais au delà du milieu de l’élytre. Les pattes et les antennes sont ferrugineuses. Le pronotum est aussi long que large, rebordé et arrondi latéralement; sa partie la plus large au milieu est de la (largeur des {élytres. Il est uni avec des petits points très épars. Les élytres sont très lisses. un peu élargies après les épaules, puis diminuent progressive- ment de largeur jusqu'à l’extrémité. Elles sont finement ponc- tuées en stries avec les intervalles des stries lisses. Madura. Pseudhelops fasciatus, All. Long. 6 mill. Larg. 2 1/2 mill. Cette espèce se range dans le genre Pseudhelops parce que c’est une misolampide à prosternum et mesosternum contigus. Elle n'a pas la forme du type du genre (Ps. tuberculatus), mais plutôt celle du Pseud. Harpaloides Wh. Elle est ovale et large, médiocrement convexe, d'un noir très brillant avec la base des élytres et une bande transversale en zigzag après le milieu, rousses. Les pattes sont noires, moins les tarses qui sont ferrugineux ainsi que les antennes. Ces dernières ont les six premiers articles obconiques, les quatre suivants transver- saux, comprimés, le onzième plus gros que le dixième, ova- laire. Le pronotum est presque aussi large que les élytres, un peu atténué en avant, fortement rebordé en gouttière latéra- lement, et très finement ponctué. Sa base est bissinuée, ce qui rend les angles postérieurs aigus et produit une courbure du pronotum qui s’avance au-dessus de l’écusson. Les élytres sont planes, superficiellement ponctuées striées, avec les inter- valles des stries plus fortement ponctuées que le corselet. Cett espèce provient de Madura. Dictysus puncticollis, All. Long. 9 à 140 mill. Il est d’un noir bronzé cuivreux comme le Dict. confusus Pasc.; il en a également la taille et est cependant le plus sou- vent un peu plus petit et plus étroit, mais s’en distingue particulièrement en ce que le corselet qui est lisse dans le Dict. confusus est ici assez densement et fortement ponctué. En outre les points des strics des élytres sont entourés d'une légère auréole irisée qui n'existe pas chez le Confusus. Cette espèce m’a été donnée par M. Lefèvre de Saint-Mandé comme provenant de Madura. ALLARD, LE NATURALISTE LA FLORE DE L'INDE DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE Circéacées Cireta Lutetiana L. (Paris). Croit à l'ombre. — Himalaya tem- péré du Cumaon au Sikkim, 2.100 à 3.000 mètres. — D. Hémisphère nord,s’étend au Sud jusque auprès du tropique du Cancer. Circæa alpina L. Forêts humides des hautes montagnes. — Himalaya tempéré du Cachemir au Sikkim, 2.100 à 3.300 mètres; monts Khasias, Nilgiris, mont Pulney 2.100 mè- tres. — D. Hémisphère, nord tempéré. Variété : Himalaica. Trapacées Trapa natans L. (Paris). Etangs, mares. — Cachemir, Silhet. — D. De la Perse à l'Europe centrale, Nil supérieur. Cucurbitacées Lagenaria vulgaris Seringe (Paris). Cultivée. — Cultivée dans l'Inde. — D. Cultivée dans les tropiques et les zones tem- pérées et chaudes du monde entier. Cucumis Mels L. Cultivé. — Cultivé dans l'Inde. — “Guitivé dans la plupart des contrées chaudes, peut-être est-ce lu forme cultivée du Cucumis trigonus indigène de l’Inde. Cucumis sativus L. Cultivé. — Cultivé dans l'Inde. — D. Cul- tivé dans toutes les contrées chaudes et tempérées, patrie inconnue. Cucurbita maxima DC. Cultivé dans l’Inde. — Cultivé dans toutes les parties chaudes et tempérées du globe. Cucurbita Pepo DC. Cultivé dans l’Inde. — Cultivé dans toutes les parties chaudes et tempérées du globe, Bryonia L. Cactées Famille représentée dans l'Inde par plusieurs espèces amé- ricaines : Opuntia, Cereus, et par une seule espèce indigène, Rhipsalis, Cassytha Graertn. Ombellifères. > 21 Hydrocotyle L. Eryngium L. Sanicula Europæa L. Lieux humides, boisés. — Himalaya du Cachemir au Bhoutan, 1.290 à 3.600 mètres. — Commun. Monts Khasias commun. — D. Birmanie, Asie, Europe, Afrique. Bupleurum diversifolium Rochel. sine Pyrénées. — Nord- Ouest de l'Himalaya, 2.100 à 2.700 mètres. Cachemir et Baltistan, 2.700 à 3.600 mètres. — D. Asie occidentale, Sud-Est de l'Europe. Bupleurum falcatum L. Coteaux, bords des chemins. — Hima- laya, 900 à 3.600 mètres du Cachemir au Bhoutan, fré- quent; monts Khasias 900 à 1.800 mètres, fréquent. — D. Asie centrale et occidentale, Sud de l'Europe. Variété : Marginata. Variété : Hoffmeisteri. Variété : Nigrocarpa. Apium graveolens L. Prés humides, marais de Midi. — Vient communément dans les terres salées (Paris). — Pied de l'Himalaya au nord-ouest, montagnes limitrophes du Panjab. — D. Caboul, Asie occidentale, Europe, Nord.de l'Afrique. Circuta virosa JL. 1.500 mètres. fossés. Carum carvi L. Est rare dans le Centre et le Nord (Paris). Bois, prairies. — Baltistan, Cachemir et Garhwal 9,700 à 3.600 mètres. — D. Asie occidentale et septen= trionale, Europe (souvent cultivé). Carum Bulbocastanum Koch. Bunium Bulbocastanum Ls Paris, champs cultivés. — Cachemir. — D, Bélouchistan Nord de l'Asie, Europe, Nord de l’Afrique. Sium L. 4 espèce. Cachemir et Baltistan. Pimpinella saxifraga L. (Paris). Lieux secs, pâturages. — Gachemir 3.900 mètres, Thibet occidental, Uaracoru 4.200 mètres. — Europe, Nord et Ouest de l'Asie. — Ces n’est pas le type, c’est la variété dissectifolia. J Chœrophyllum L. Himalaya. Scandix Pecten Veneris L. (Paris). Moissons. — Cachemir Panjab, Salt Hills. — D. Caboul jusqu’à l'Europe occis dentale, Maroc. (Paris). Marais. — Cachemir, Srinagar — D. Europe, Asie tempérée, Marais et LE NATURALISTE 117 Anthriscus Hoff. Cachemir, 1 espèce. Seseli L. Fœniculum vulgare Gœrtn. (Paris). Vignes, lieux secs ; très commun dans le Midi. — Cultivé dans l'Inde, 0 à 1.800 mè- tres. Soùvent spontané. Œnanthe L. Ligusticum L. Himalaya. Selinum L. Pleurospermum Hoffm. Angelica L. 1 espèce. Ferula L. Cachemir, Baltistan. Peucedanum L. Heracleum L. Coriandrum sativum L. (Paris). Cultivé. — Cultivé. — D. Tripoli subspontané. Daucus carota L. Cachemir, Himalaya occidental, 1.500 à 2.100 mètres. — Cultivé ailleurs dans l’Inde. — D. Région méditerranéenne, Asie tempérée, Nord de l'Amérique, Aus- tralie. Torilis anthriscus L. (Paris). Bords des routes, baies, huis- sons. — Himalaya, 900 à 2.100 mètres, du Cachemir au Sik- kim, fréquent. — D. Nord de l’Asie, Europe, Nord de l'Afrique. Ft jte Caucalis leptophylla L. Midi. Lieux cultivés. — Cachemir, 1.200 à 4.800 mètres Panjab. — D. Asie occidentale, Sud de l'Europe, Nord de l'Afrique. Uaucalis latifolia L. Turgenia latifoha Hoff. (Paris). Moissons. — Cachemir, 1.500 à 2.400 mètres. Hector LÉVEILLÉ. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DU STAPHYLINUS MURINUS Linné Coléoptère de la famille des Staphylinides Larve : ‘.mètres. Corps hexapode, allongé, linéaire, mou, charnu, corné et rougeûtre luisant à la région antérieure, gris terne à larégion postérieure, en entier couvert de courts cils bruns, convexe en dessus comme en dessous, arrondi en avant, atténué en arrière. è Tête grande, déprimée, quadrangulaire, noir luisant, à angles arrondis, finement chagrinée sur sa première moitié, lisse et luisante sur sa deuxième, avec poils épars sur les côtés, ligne médiane entière obsolète s’ar- rêtant à hauteur des antennes; épistome et labre con- fondus avec la lisière frontale qui est rougeâtre et qua- dridentée; mandibules longues, étroites, falciformes, se croisant au repos, à base rougeûtre, à extrémité noire et unidentée ; mâchoires à base géniculée, à tige longue et ciliée; lobe petit, denté, à bout unicilié; palpes longs, -zrêles, de quatre articles arqués en dedans,'le premier court, deuxième un peu plus long et obconique, troi- …sième arqué, bicilié, quatrièmegrèle, conique ; lèvre in- lérieure très étroite, en partie rétractile, bituberculeuse, courtement garnie de cils dorés ; palpes labiaux longs, de deux articles, le basilaire obconique, le terminal co- nique à bout obtus; languette longue triangulaire ; an- tennes latérales de quatre articles, le troisième denté avec deux cils au-dessous de la dent, le quatrième à bout quadricilié ; ocelles composés de quatre petits tu- bercules subcornés, disposés, trois en demi-cercle, un quatrième en arrière. Segments thoraciques rougeâtres, cornés, convexes, lisses et luisants, le premier plus étroit que la tête dont il est séparé par un court col, quadrangulaire, presque aussi long que les deux suivants réunis qui sont égaux, courts, transverses, à bord postérieur relevé en légère carène. Longueur 18 millimètres; largeur 2 milli- Segments abdominaux gris terne, diminuant de largeur vers l'extrémité, avec ligne médiane pâle, le premier très court couvert d’une plaque écailleuse lisse et lui- sante, les suivantes avec plaque noirâtre incisée en demi- cercle, neuvième étroit terminé par deux longs appen - dices biarticulés ; en-dessous, ce même segment est muni d’un long pseudopode tubuleux sur lequel s'appuie la larve durant sa marche. Pattes longues, latérales, rougeûtres, spinuleuses ; hanches subcomprimées, à base incisée, trochanters coudés, cuisses comprimées à bout élargi, jambes courtes, épineuses, tarses unguiformes, à extrémité aci- culée. Stigmates petits, roux, à péritrème blanchâtre, la pre- mière paire transversalement elliptique au bord posté- rieur du premier segment thoracique, les suivantes ova- laires au tiers antérieur des huit premiers segments ab- dominaux. Cette larve, au moindre danger, se défend à l’aide de ses mandibules, elle dégorge aussi un liquide âcre et rougeûtre ; elle se fait remarquer par la ligne médiane bifurquée du dessous de sa tête, ligne qui n'existe pas à cette région dans toutes nos larves de coléoptères et qui chez elle a pour objet, en crevant sous les fortes dila = tations imprimées au moment de sa transformation nym phale, de donner, de concert avec la ligne médiane su- périeure qui s'ouvrira en même temps, passage à cefte partie antérieure si massive qui caractérise le corps de la nymphe : on la trouve de fin août à mi-septembre au Canigou, à 1,600 mètres d'altitude et au-dessus, vivant de nombreuses larves de Lamellicornes, en particulier d’Aphodiens qui grouillent dans les déjections des rumi; nants, en un instant elle vide par succion une larve de grosseur moyenne; sans cesse à la recherche de sa proie favorite, son existence larvaire s'écoule rapidement; au moindre contact avec une larve nourricière, elle ouvre ses longues mandibules falciformes qu'elle enfonce faci- lement dans le corps mou de sa victime incapable de fuir ou de se défendre; en un instant la larve percée est vidée, délaissée aussitôt pour une autre, elle porte ainsi la mort et le carnage parmi cette population si paisible dont la triste mission consiste à dissocier les restes des solipèdes et des grands ruminants; fin août, prévoyant sa fin larvaire prochaine, dans la bouse même qui lui à fourni et vivres et couvert, elle se faconne une grande loge où en quelques jours elle se dépouille de sa pre- mière forme pour apparaître sous les traits différentiels suivants : Nymphe. — Longueur 7 millimètres; largeur 4 milli- mètres. Corps ovalaire, jaunâtre, lisse et luisant, déprimé en-dessus, subconvexe en-dessous, arrondi à la région antérieure qui est large, atténué à l’extrémité opposée. Téte déclive, masque frontal convexe, grand, lisse; premier segment thoracique, grand, convexe, scuti- forme, à angles arrondis, à bord antérieur relevé de chaque côté de la ligne médiane par sept longues soies roussâtres arquées; deuxième segment court, transver- salement ridé, prolongé en pointe triangulaire sur le troisième qui est subcordiforme et tronqué; segments abdominaux déprimés, diminuant progressivement vers l'extrémité, les huit premiers étroits, transverses, avec bord latéral en forme de lame tranchante et stigmates pédonculés très saillants aux premiers segments, un peu moins aux suivants, un long cil sur le rebord latéral 118 du septième segment, neuvième petit, arrondi, échancré au milieu du bord latéral; les antennes reposent près des genoux des deux premières paires de pattes, Les jambes de la deuxième paire avec une double rangée d’épines, les tarses de la troisième paire avec une rangée de courtes protubérances coniques. La phase nymphale a une durée de douze à quinze jours. , Adulte. — Arrivé à l’état parfait, l’insecte est alerte, très vif et difficile à prendre; on le voit rarement de jour parce que son vol est aussi rapide que sa démarche est prompte ; à peine posé, il disparaît et lorsqu'on sou- lève la pierre ou l'abri sous lequel il se réfugie, instan- tanément il se dérobe à la vue par une fuite précipitée : c’est sous les déjections des solipèdes et des ruminants qu'on le trouve sur les terrains de pacage du Canigou. Dans un recueil étranger publié en 1788 et que nous n'avons pu nous procurer, Stræm se serait occupé de la larve de cette espèce que nous yenons de faire connaître au double point de vue descriptif et biologique. Capitaine XAMBEU. L'ORIGINE DES ALGUES Quand on remonte progressivement des Dicotylédones aux Monocotylédones, des Angiospermes aux Gymnos- permes, et de celles-ci aux Cryptogames, en allant ainsi jusqu'aux êtres les plus simples, on finit par arriver aux Algues, en laissant de côté les Champignons etles Lichens. C’est donc au fond des eaux que la vie des plantes a pris naissance, quand notre globe refroidi a laissé déposer à sa surface les vapeurs condensées, qui se sont précipi- tées sous forme de pluies diluviennes. Il est intéressant de rechercher d’où proviennent les premières Algues elles-mêmes. C’est ce que nous allons tenter, tout en avouant les difficultés qui se présentent pour résoudre la question dans le peu d’espace dont nous disposons ici. En histoire naturelle, il est bon de ne pas trop se laisser arrêter par l'intervention si commode d’une créa- tion originelle. On aura bien assez tôt l’occasion de s’ar- rêter à cette notion fondamentale, quand on se trouvera dans l'impossibilité absolue de remonter plus loin dans l’origine des êtres. Les premières Algues ont-elles apparu spontanément sur la terre; ou bien ne dériveraient-elles pas elles- mêmes d’autres êtres préexistants? On trouvera la dé- monstration de cette dernière hypothèse dans un ou- vrage qui paraît chez O0. Doin, l’éditeur, intitulé Nature végétale des Euglénes, que nous venons de publier. Chose bien inattendue : les Algues procèdent, comme les Champignons d’ailleurs, d'animaux inférieurs, qui les ont précédées au fond des eaux. Rien n’est plus curieux que de rechercher minutieusement comment des ani-. maux microscopiques ont pu donner naissance aux pre- mières Algues. Et d’abord, les végétaux inférieurs ne pro- viennent pas d'un animal unique. Les origines des Algues sont multiples, et elles ne sont pasles mêmes que celles des Champignons, Alors que ces derniers dérivent géné- ralement des Monadinés-Zoosporés, les Algues procèdent de différents groupes d’Infusoires, plus avancés encore en organisation : elles dérivent des Infusoires flagellés. Les Infusoires munis d'un seul flagellum antérieur, LE NATURALISTE a de la famille des Paramonadiens, doués de mouvements de métabolie, ont produit les Astasiées. Or les Astasia ne sont déjà plus des animaux, bien qu’elles soient incolores comme les Paramonadiens eux-mêmes; parce qu'elles n’avalent déjà plus leurs aliments. En outre, leur mem-- brane d’enveloppe renferme de la cellulose : indice de leur tendance dans le sens de leur évolution vers le règne végétal. Enfin elles se nourrissent par endos: mose. Aux Astasiées succèdent les Euglénacées, qui sont des Algues parfaites munies de chlorophylle, sous forme de chromoleucites et non de zoochlorelles. D’ailleurs, la première Euglène, l’Euglena hyalina, est incolore comme les Astasia qui lui ont donné naïssance, Comme les Pa- ramonadiens dont elles dérivent, les Astasiées et les Eu- glénacées sont des êtres essentiellement métaboliques. Quand elles rampent surles corps solides, ellesse défor- ment comme une limace, pour reprendre bien vite leur aspect primitif. A leur tour, les Euglénacées ont engen- dré les Desmidiées et les Diatomées, à différentes hau- teurs dans leur évolution. C'est pour cela que ces deux familles d’Algues sont si remarquables par la motilité dont elles jouissent. Leurs mouvements singuliers déri- vent de la métabolie des Euglènes. En effet cette métabo- lie a éprouvé des modifications intéressantes, quand le protoplasma s’est trouvé renfermé dans une enveloppe rigide. L'évolution n’est pas allée plus loin que les Diato- mées, dans cette direction. D’où proviennent donc les autres Algues? La plupart d’entre elles proviennent d'Infusoires munis de deuxfla- gellums antérieurs, au lieu d’un seul. C’est ainsi que les familles animales des Zygoselmidés et des Chrysomo- nadiens ont produit respectivement les Cryptomonadi- nées et les Chlamydomonadinées, pourvues de Chloro- phylle; par l’intermédiaire des Chilomonas et des Poly- toma incolores, qui déjà n’avalent plus leurs aliments mais se nourrissent par endosmose, et qui contiennent de l’amidon dans l'intérieur de leur protoplasma. Ainsi donc, partont les Algues vertes inférieures primitives ont été précédées d’êtres incolores, dérivant d’Infusoires flagellés. mais différant essentiellement de ceux-ci par l’occlusion de leur orifice buccal; occlusion qui lesa mis dans la nécessité de vivre par endosmose, puisqu'elle ne leur permettait plus d’avaler leurs aliments. En outre la différenciation de ces êtres intermédiaires, dansle sens végétal, a toujours été marquée parlaprésence d'éléments ternaires dans leur constitution : cellulose chez les As- tasia, amidon chezles Chilomonas et les Polytoma, C’est directement de ces familles d’Algues vertes, des Crypto- monadinées el des Chlamydomonadinées, que sont sor- ties les Volvocinées, C’est ensuite qu’arrivent les Tétras- porées, les Pleurococcacées, les Hydrodictyées, les Endosphéractes, les Characiées, etc., qui dérivent direc- tement les unes des autres par évolutions successives. Nous nous bornerons à indiquer les origines qui pré- cèdent, parce qu’elles sont les plus connues et les mieux étudiées; mais il y en a encore plusieurs autres. Nous dirons seulement que les Infusoires munis de quatre flagellums et plus ont donné naissance aux Polyblé- pharidées. De même, les Infusoires cilio-flagellés ont mis au jour une famille d'Algues des Péridiniées, voisine des Péridiniens animaux; elle en diffère toutefois parce qu’elle se nourrit par endosmose, sans pouvoir avaler » des aliments, et parce que toutes les espèces sont colo- rées de teintes très riches par de la chlorophylle jointe LE NATURALISTE à différentes matières colorantes, comme on en rencontre chez les Floridées. D: 'Boucon. OBSERVATION NOUVELLE sur la nourriture des Lucanides de Franceet de leurs larves et Note sur une déformation antennaire d’un Ctenoscelis major. On se trompe souvent en histoire naturelle, même sur les choses qui semblent, au premier abord, les mieux connues, et l’on est parfois tout surpris d'observer des faits qui se trouvent être en contradiction avec ceux que l'on croyait connaître à fond. C’est ainsi que l’on considère généralement notre Lu- canus et notre Dorcus comme sucant la sève qui découle des arbres et leurs larves comme se nourrissant exclusi- vement des bois vermoulus ou du terreau dans lesquels on les trouve. Or cette manière de voir, qui repose à la fois sur des observations faites sur place et sur des considérations tirées de la disposition des pièces de la bouche chez ces insectes, est exacte, car telle est en effet la nourriture habituelle des Lucanus et des Dorcus, mais elle n’est pas absolument vraie. Ces insectes en effet, les Dorcus tout au moins, ne dé- 119 daignent pas de s'attaquer parfois à d’autres bestioles dans le but de s’ennourrir, mais je crois que, jusqu’à ce jour, la seule observation précise que nous ayons à ce sujet est celle de Chevrolat qui a signalé avoir vu Dorcus paralellipipedus en train de dévorer un Helops. Je crois donc intéressant de signaler ici deux autres observations de même nature faites par moi qui viennent corroborer le dire du savant entomologiste. La première de ces observations a trait à une femelle de Dorcus de la même espèce, que j'ai prise cette année dans une vieillesouche de peupliers où elle était attablée devant une larve de Cétoine dorée qu’elle avait coupée en deux et qu’elle sucait avidemment vers le milieu de la région abdominale, Ctenoscelis présentant une déformation antennaire. La seconde, plus intéressante en ce sens qu’elle n’a pas encore, je crois, été faite, se rapporte à une larve de L. cervus que j'ai surprise en train de dévorer, non pas avidement, mais gloutonnement, une assez grosse larve à peau blanche et nue, très vraisemblablement une larve de Curculionide. Cette larve, bien qu’elle se débattit de toutes ses forces, était engloutie jusqu’à mi-corps dans la bouche de la larve du L. cervus, laquelle, assise pour ainsi dire, sur ses derniers arceaux recourbés en arc de cercle, parais- sait prendre un très grand plaisir à ce petit exercice de déglutition en vue duquel elle faisait mouvoir ses palpes etses mandibules avec une grande activité, mais sans pour cela déchirer sa proie. 120 Comme cette larve était arrivée à peu près à terme et que je la destinais à la nymphose je ne voulus pas la déranger plus longtemps et j'ignore si elle s’est con- tentée de sucer sa proie ou si elle l’a absorbée en entier. La figure qui accompagne cette note est d’un bel exem- plaire de Ctenoscelis major qui m’a été récemmentcom- muniqué et qui présente une curieuse déformation antennaire, Comme on peut le voir par ce dessin, l’antenne droite se trouve réduite à 8 articles dont le sixième est évidemment la réunion de? articles soudés. Telle qu’elle se compose, cette antenne ne dépasse pas la base du thorax. L. PranET. LE MACERON (Smyrnium Olusatrum 1.) La plupart des Ombellifères sont remarquables par leurs propriétés aromatiques. et excitantes qui depuis longtemps les ont fait rechercher pour l'usage médieal : ou alimentaire. Quelques-unes sont passées de mode, par exemple le chervi; d’autres ont été, il y a peu de temps encore, l’objet d’un engouement mérité comme le cerfeuil bulbeux. Le cerfeuil, Le persil, le panais, lacarotte, le céleri, à des titres divers, sont restés dans la pratique courante. Il n’en est pas de même, tant s’en faut du Maceron. Maintenant qui connaît cette plante ou si vous préférez lui donner sa qualification botanique, le Smyr- nium Olusatrum? Certes nous n’aurions jamais songé à en parler si on n’en avait recommandé l’emploi il ya quelques années, L’odeur forte et répugnante des feuilles n'est pas engageante : on croirait avoir affaire à une Livêche exagérée dans son parfum et dans son âcreté. On se demande si véritablement on a pu, à une époque plus ou moins éloignée, utiliser cette ombellifère comme aliment. Théophraste,Dioscoride et son commentateur Matthiole, Pline, Daléchamp qu’il faut toujours citer, parlent lon- guement du Smyrnium, en exaltent les vertus mais exclu- sivement au point de vue médical : le Smyrnium alors guérissait tout et si M. Géraudel eût vécu en ce temps-là il l'aurait certainement mis en pastilles, Galien, par contre, tout en en parlant en médecin, signale l’usage qu’on en fait dans l'alimentation : au printemps il donne une tige qu’on peut manger crue, cuite, accommodée à l’huile, au Garum, au vinaigre ou au vin. Il paraît que Charlemagne — on l’a dit du moins — en avait recommandé la culture dans ses villas impériales. Nous n'avons trouvé aucune trace de cette recommanda- tion dans Sprengel, ni dans E. Meyer qui ont relevé les noms des plantes médicinales et alimentaires indiquées dans les Capitulaires de l'empereur à la barbe florie. D'ou vient ce mot de Maceron sous lequel le Smyrnium est habituellement connu? Nous ne savons trop. Toujours est-il que Matthiole de Sienne, dit que l’ombellifère dont nous parlons, porte en Etrurie le nom de Macerone. Au xvur siècle, le Maceron est indiqué pour ses qualités médicales mais nullement à titre de produit alimen- taire, dans le Dictionnaire universel de messire Antoine Furetière, abbé de Chalivoi, de l’Académie française. Notre ami Dybowski, qui s’est fait en 1886 l’apôtre du Smyrnium, reconnaît que les feuilles mangées en salade ont un goût trop fort pour nos palais délicats mais il vante la saveur agréable des racines, Il faut les faire cuire à grande eau avant de les jeter dans la friture. La culture en est facile ; les graines serment facilement sans même LE NATURALISTE qu’il soit besoin d'arrosage. À ce point de vue c’eût été le légume idéal pour nos cultures de l’été 1893. Au bout de trois mois les racines sont suffisamment développées, atteignent 25 centimètres de long avec la grosseur du doigt. ; Mais, avant de le cultiver, il serait bon d’avoir le signa- lement du Maceron : ‘ Tige dressée, striée, fistuleuse, rameuse, à rameaux supérieurs opposés ; racine épaisse, fusiforme, rameuse ; feuilles d’un vert gai, luisantes et comme lustrées en dessus, pâles en dessous, les radicales grandes, pétiolées, profondément et plusieurs fois découpées, à divisions ovales, crénelées, celles de la tige moins développées et moins divisées; ombelle convexe à 5-15 rayons sillonnés glabres, épaissis à la maturité, sans involucre et à invo- lucelle très réduite, fruits gros, arrondis, noirs et à côte très saillante, Toute la plante, les feuilles et les fruits principalement, répandent quand on les froisse une odeur forte que les anciens avaient comparée à celle de la Myrrhe. On rencontre le Maceron en France dans le Midi et dans l'Ouest, de préférence dans la région maritime. IL se plaît au voisinage des vieux châteaux où on l’a longtemps cultivé. Devez-vous déguster le Maceron? je n’ose trop vous le conseiller. Goûtez-le du bout des dents, si vous n'êtes pas trop hardi. Peut-être alors vous y ferez-vous et le mettrez-vous en bonne compagnie, sur le même rang que le cerfeuil bulbeux et que l’excellent chervi..… ? P. Hartor. PE DESCRIPTION D'UN MOLLUNQUE NOUVEAU Ampullaria tenuissima. Testa tenuissima, umbilicata, ovata, nitens, luteo-alba, spira exserta, SCalata, apice crosa, anfracti ad suturam impressi canaliculati, deinde rotundati, tenuissime striati; apertura oblongo-ovalis, fauce alba. Dimensions : longueur, 67 millimètres; largeur, 50 milli- mètres; épaisseur, 42 millimètres. Ouverture : longueur, 50 mil- limètres ; larceur, 28 millimètres. Coquille remarquable par la minceur de son test et sa cou- leur d’un blanc jaunâtre. Sa forme est ovoïde et sa surface luisante. Son sommet, quoique érodé, permet do distinguer cinq tours de spire convexes et arrondis se développant d'une facon régulière et rapide, le dernier formant à lui seul la presque totalité de la coquille; en arrière, les tours s'inclinent brusquement du côté de la suture, qui occupe le fond d’une D« LE NATURALISTE 491 cavité profonde et anguleuse. Le sommet, de forme conique et formé par des tours qui semblent s’emboîter les uns dans les autres, s'élève au-dessus du dernier tour de quinze millimètres environ. Sur les premiers tours, on apercoit à la loupe de fines stries longitudinales, presque droites, régulières et ser- rées; sur le dernier tour, indépendamment de ces fines stries, l’on voit largement espacées des saillies d'accroissement, qui suivent dans leur direction le contour du bord externe. L'ou- verture, légèrement déprimée par l'avant-dernier tour, est de forme ovale; son intérieur est d’un blanc opaque; son bord externe, droit, mince et tranchant, décrit une courbe arrondie dont l'extrémité postérieure vient s’unir à l’avant-dernier tour par une courbure étroite. Un dépôt calcaire, appliqué sur la base de l'avant-dernier tour, se réunit sans solution de continuité au bord columellaire; ce dernier, très large, mince et saillant, se déjette légèrement en dehors; il entoure un om- bilic assez large et profond qu'il recouvre un peu en dehors. Hab. : La Coca, province d'Orient (Équateur). Cette espèce ma été remise par mon excellent ami M. Cousin, l’auteur de nombreuses découvertes et d’un important mémoire sur les Mollusques de l'Equateur. er Dr JoussEAUME. ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 16 avril. — M. À. Giard, en montrant qu'en biologie la statistique ne dispense pas de l'étude analytique des faits enregistrés, signale cependant certains cas de dédou- blement, des courbes, de Galton, qu’il pense pouvoir expliquer par le parasitisme. En appliquant la méthode de statistique graphique des courbes de déviation (1) à divers organes va- riables (longueur des pinces de Forficules mâles, longueur des cornes céphaliques du scarabée Xyloptrupes Gideon, largeur frontale de la carapace de Carcinus Mœnas) Bateson et Weldon ont trouvé .que les individus ne peuvent pas toujours se grou- per en un ensemble unique; mais que parfois ils se groupent en deux ensembles. M. Giard pense pouvoir expliquer ce fait pour Carcinus Mœnas par l'action de Portunion Mœnadis, de même pour les Forficules et Xylotrupes Gedéon par la présence des Grégarines. Les deux ensembles représenteraient donc, d'une part, les individus sains, de l'autre les individus. infestés. — M. Edmond Perrier présente une note de M. Bor- das sur l'appareil venimeux des Hyménoptères. M. Bordas, de l’étude d'une centaine d'espèces appartenant à une cinquan- taine de genres pris parmi les Aculeata, les Ichneumonidæ, les Tentbredinæ, etc., conclut à l'existence de deux glandes chez tous les Hyménoptères : 1° une glande acide composée de trois parties : la portion glandulaire, le réservoir à venin et le canal excréteur; 2° la glande alcaline ou glande de Dufour ; 3° chez la plupart des Hyménoptères, on constate, en outre, la présence d’une troisième glande impaire granuleuse rectan- gulaire ou lancéolée, dont l'orifice excréteur débouche à côté de celui de la glande alcaline. — M. L. Cuénot, contrairement à Magretti (1881), Beauregard (4890), de Bono (1889), pense LS le suc coloré, rejeté par certains insectes, comme moyen de défense (Timarchæ, Coccinellæ, Vésicants), n'est pas dû à “un produit de sécrétion, mais est bien du sang comme l’a soutenu Leydig en 1859, — M. de Lacaze-Duthiers présente une note de M. Frédéric Guitel sur les bourgeons musculaires des nageoires paires du Cyclopterus lumpus. — M. Louis Mangin, à propos de la note de M. Prillicux et Delacroix sur le parasitisme d’une espèce de Botrytis, signale à l'Académie une note qu'il a présentée sur le même sujet à la Société de Biologie le 3 mars 1894 et dans laquelle il est arrivé au même résultat. — M. W. Russell étudic les modifications anato- miques des plantes de la même espèce dans la région méditer- ranéenne et dans la région des environs de Paris. En résumé les plantes Yégétant sous le climat méditerranéen différent des mêmes espèces qui habitent la région parisienne par les caractéres suivants : 10 épidermes à plus grandes cellules plus régulières, à parois plus épaisses; 20 écorce à tissu agi milateur, l'emportant sur le parenchyme sans chlorophylle, ce dernier se transformant en tissu protecteur; 3° accroissement du diamêtre des vaisseaux ; 4° augmentation du tissu palissa- (1) Francis Gazron. Natural inherilance. London, M: Millan et Co, p. 31 et suiv., 1889. ‘ dique et, par suite, de l'épaisseur des feuilles. — M. P. Fliche signale la présence de fruits de Palmier trouvés dans le Céno- manien aux environs de Sainte-Menehould. — M. Sfanislas Meunier a observé un mode de striage des roches dû à des glissements sur des galets et indépendant des phénomènes glaciaires. Séance da 2% avril. — M. Albert Gaudry, à propos des fossiles de Montsaunès, recueillis par M. Harlé, montre que . non seulement lz mandibule de magot, mais tout l’ensemble de la faune, prouve un climat tempéré, plutôt chaud à cette époquè dans la région des Pyrénées. — M. Perrier présente une note de M. Künckel d'Herculais sur les Diptères parasites des Acridiens, les Bombylides. Ces Diptères présentent un état d’hypnodie analogue à celui qu’on rencontre chez les Vési- cants. La métamorphose des Bombylides est partagée en deux stades; dans le premier, la nymphe, qui succède à une larve mixte, est active comme la nymphe d’un insecte à métamor- phose incomplète; dans le second, elle est inactive, plus inerte qu’une nymphe d’insecte à métamorphose complète. — M. Tou- reng a étudié l'appareil circulatoire de Dreyssensia poly- morpha, l'absence complète d’aorte postérieure la distingue facilement du reste des Mytilidés. — M. P. À. Dangeard sou- met, à l’Académie, le résultat de ses recherches sur la structure histologique des Lichens. — M. Paul Vuillemin signale une Ustilaginée (Ustilago Vriesiana) capable de produire des tumeurs ligneuses chez les Eucalyptus. — M. Chauveau com- munique à l'Académie une réclamation de priorité de MM. Phi- salix et G. Bertrand à propos de la note de M. Calmette rela- tive au venin des serpents. À ce propos, il rappelle que limmunisation par accoutumance avait déjà été signalée par M. Kaufmann en 1888. — M. 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(sa Aussi est-ce avec surprise que l’on apprend l’origine d'un semblable échantillon extrait du terrain carboni- fère d'Elandsfontein, près de Pen, dans la co- Jonie du Cap de Bonne- : ‘Espérance. Des traces gla- ciaires provenant du Cap et datant de l'époque car- bonifère, voilà qui est bien invraisemblable, Aussi, malgré l’appa- rence, voilà qui n'est pas yrai et l’intérêt du galet de M. Stapff, loin d’en être amoindri, en est considé- rablement augmenté. Il montre en effet que des stries toutes pareilles à celles que portent les galets et les roches gla- ciaires peuvent être pro- duites par des agents tout autres que les glaciers. Il invite par conséquent à une très grande prudence ‘toutes les fois qu’il s’agit de conclure la preuve d'un ancien glacier maintenant disparu, de la découverte de « stries glaciaires ». Le sujet, comme on le voit, mérite de nous arrêter un moment. é Les couches d’où provient le galet qui nous oceupe et consistent en un conglomérat surtout bien visible dans la localité de Dwyka et qu’on est assez d'accord pour rapporter l’époque carbonifère. Ce conglomérat est recouvert par les schistes de Kymberley dans lesquels se rencontrent des glossoptéris et qui datent ou du carboni- fère supérieur ou du permien inférieur; puis viennent les couches inférieures de karoo avec bois silicifié et qui correspond au grès rouge. Au-dessus s’étalent les assises du karoo supérieur, évidemmentsynchroniques de notre trias et contenant des dicynodontes et d’autres reptiles. Enfin l'infra-lias (rhétien) est représenté par les lits de Storneberg avec Phylloteca, Equisetites, Cycadéesetrep- tiles ne comprenant du reste pas de dicynodontes. Le conglomérat de Dwyka sé montre entre Prieska, Kimberley, Hopetown où seréunissent les vallées du Vaal et de la rivière Orange et s'étend à partir de là sur un territoire LS Le géologue Dunn, qui l’a étudi CY | Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. 92 SÉRIE — N° 12Æ 1% JUIN 1894 déjà en 1872, le considère comme glaciaire et son opinion a été adoptée par beaucoup de savants. Cependant les difficultés ne manquent pas pour adop- ter cette conclusion et le contraste entre le dépôt et les masses qui le recouvrent au point de vue des conditions dans lesquelles auraient pris naissance les uns et les autres ne résulte aucunement de leur caractère. M. Stapp, après une étude très approfondie, est d’avis que M. Dunn et ses adeptes ont été victimes d'illusion. C’est tout à fait mon sentiment aussi et je crois que quand on les cherchera, on trouvera de tous les côtés des traces d'apparence g glaciaire qui ne doivent en nulle façon leur origine à des glaciers. C’est'ainsi qu'en 1870 M. Julien, actuellement profes- seur de géologie à la Faculté des Sciences de Clermont- Ferrand, pensait reconnaître des moraines profondes dans des couches remaniées de ANS points de la vallée de la Seine. D’après cet observateur, le banc de grès de Fontaine- Dleau qui forme la sur- face du plateau entre les petites rivières d'Esson- nes et d'Ecole est recou- vert d’un limon dans le- quel abondent les galets Striés. « L'aspect de ces cailloux est remarquable, disait M. Julien; leur for- me polyédrique, les traces de frottement, leurs stries nombreuses, les font res sembler, à s’y méprendre, ‘aux cailloux d’une morai- ne profonde. » D'un autre côté, et com- me pour compléter ces indications, plusieurs géo- logues, Belgrand et Col- lomb surtout, annoncè- rent l'existence, aux en- Galet sérié de Dwyka, Afrique du Sud. 1/2 de lagrandeur naturelle. irons de Paris, de ro- ches en place, polies et cannelées comme le sont celles qui servent de support aux glaces. Collomb a étudié surtout à cet égard la colline de la Padole, en Seine-et-Marne, dont la surface, sensiblement horizontale, est en grès exploité par le pavage. Ce grès est sillonné de nombreuses stries, sensiblement paral- _ lèles et rectilignes, parfois très rapprochées, parfois à quelques cents mètres les unes des autres et dont la longueur varie de cinquante à soixante centimètres. Sur certains points, elles se croisent légèrement sous un angle très aigu; elles suivent les ondulations de la sur- face, exactement comme les stries qu'on observe sur les roches qui ont été frottées par les glaciers. Lorsque le grès est couvert par: le calcaire de la Beauce, les stries ne se poursuivent pas sous ce revêtement. A trois kilomètres au nord de la Padole, près du vil- lage de Champcueil, il y a une autre butte de grès de Fontainebleau, faisant suite au même massif : sur le sommet très aplati, Collomb signalait un régime de stries en tout pareilles aux précédentes. Le grès y forme un petit plateau dénudé, presque horizontal, ondulé comme celui de la Padole. Sur un point du côté sud, les les de grès s'infléchissent brusquement ; on y 124 remarque un couloir rétréci par le bas, une espèce de karrenfelder à forte pente; les stries y sont fortement accentuées ; elles remontent le long des parois, comme on en voit au pied du pavillon Dollfus, au glacier de l'Aar. Sans hésiter, Collomb concluait que des glaciers seuls ont pu produire de semblables effets. Et certainement il émettrait la même opinion à l'égard d’un gros bloc de grès, récemment découvert à Gentilly, et dont je viens d'exposer un volumineux fragment sous le péristyle de la galerie de géologie du Muséum. Avant d’avoir été brisé, le bloc dont il s’agit était une srande table de 50 centimètres dont le contour était limité par sept pans. Partout la surface est polie, presque émaillée, comme il arcive aux roches qui ont été longtemps soumises à la friction de sable charrié par l'eau ou même par le vent. Les diamètres principaux de la table gréseuse étaient de 2",10 et de 1,75. Les sept côtés mesuraient respectivement 0®,84, 0,83, 1 mètre, Om,88, 0,76, 0®,60 et 1m,10. En examinant la surface supérieure du prisme sur- baissé qui constitue la masse gréseuse, on y remarque des rayures évidemment fort anciennes, disposées par groupes ou faisceaux et ressemblant, à première vue, d’une facon tout à fait frappante, aux stries caractéris- tiques des blocs glaciaires. En certaines régions, ces délinéaments sont si serrés qu’on en compte jusqu’à une vingtaine sur une largeur de 30 centimètres. Leur lon- gueur est très variable, depuis quelques millimètres jusqu’à 16 centimètres. Un caractère tout à fait remarquable, c’est que beau- coup de ces stries, les plus longues, commencent par une partie un peu élargie, une sorte de cupule mesurant jusqu’à 6 millimètres de diamètre et se continuant avec une largeur progressivement moindre, jusqu’à ce qu’elles deviennent invisibles. Il y avait, sur la dalle, au moins trois directions prin- cipales de stries disposées en faisceaux distincts faisant avec un même bord, pris comme ligne de comparaison, des angles de 40, de 60 et de 90 degrés. Et il faut remarquer que toutes les stries parallèles constituant un même faisceau sont dirigées de la même facon, c’est- à-dire que leurs cupules sont toutes à une même extré- mité et leurs pointes à l’autre, ce qui paraît témoigner éloquemment d’une uniformité complète dans les fric- tions d’où elles résultent. Comme on le voit, la plupart de ces caractères coin- cident avec ceux des blocs glaciaires striés, et je répète que Collomb, par exemple, aurait été d’avis que le bloc de Gentilly témoigne de l'existence d'anciens glaciers dans la région parisienne. Toutefois, bien des objections peuvent être faites à cette manière de voir. Ainsi, M. de Mortillet, qui a recueilli au Pecq, près de Saint-Germain, des silex très nettement striés, n’admet pas pour cela que les glaciers les aient apportés au point où on les ramasse aujour- d'hui : « Les glaciers, dit-il, en glissant sur le sol, pro- duisent, par leur poids, une trituration et un amalgame de tous les matériaux sous-jacents. C’est ce qu’on désigne sous le nom de boue glaciaire. Gette boue est caractérisée par le mélange d'éléments de toutes grosseurs qui se tiennent associés sans aucune trace stratificative et sans aucun ordre. Or, dans le diluvium du terrain quater- naire de Paris, il n'y a pas la moindre trace de cette boue glaciaire, Les éléments, au contraire, sont bien F7 , LE NATURALISTE lavés et groupés suivant leur grosseur ou leur poids. Le sable est séparé du gravier et le gravier des cailloux. Il y a toujours une stratification bien nette, bien mar- quée. Les cailloux striés se trouvent évidemment là dans un dépôt de formation fluviatile. Les glaciers, pesant lourdement sur le sol et triturant les éléments sous- jacents, détruisent surtout les débris fossiles en phos- phate et en carbonate de chaux; aussi ne trouve-t-on pas de débris fossiles dans les formations glaciaires propre- ment dites, les formations dues à de véritables glaciers. Il en est tout autrement dans Les dépôts quaternaires du bassin parisien. Ils contiennent en abondance des coquilles remaniées provenant de diverses assises ter- tiaires, ef très fréquemment aussi des ossements d’ani- maux de l'époque même du dépôt. Les Elephas primi- genius sont communs, et parmi leurs débris, ceux de jeunes individus se trouvent proportionnellement très nombreux; ce qui est très naturel dans les dépôts du grand cours d’eau, où les jeunes se noient plus facile- ment que les vieux, et ce qui est inexplicable avec un glacier. A l’époque quaternaire il y avait donc, dans la vallée de la Seine, un grand cours d’eau et non un gla- cier, Quant aux stries, elles ont dù se former par l’effet des glaces flottantes. » Peut-être cependant ne voit-on pas bien tout de suite comment des glaces flottantes peuvent strier des galets de silex. Pour le bloc de Gentilly, il y a des remarques spéciales à faire. Belgrand, Collomb et d'autres géo- logues, partisans de l'intervention glaciaire à Paris, avaient été obligés de rattacher cette intervention à une époque antérieure à celle où le diluvium s’est déposé. À la Padole comme à Champcueil, la direction des stries n’est pas en rapport avec celle du phénomène qui a faconné le relief actuel du pays. Les rivières, les vallées, les dénudations du plateau de la Brie sont, en moyenne, orientées vers le nord-ouest, tandis que les stries vont au nord-est, dans une direction presque perpendiculaire. On en devait conclure que les vallées n’existaient pas encore lorsque ces stries se sont produites, parce que les glaciers, quel que soit leur volume, se moulent tou- jours sur les reliefs du sol. Ils cheminent comme les rivières, en suivant le thalwegs existant. Si les vallées de la Seine, de l'Essonne, etc., eussent existé à cette époque, les glaciers auraient naturellement pris a direction du nord-ouest. Le relief était donc différent de ce qu'il est aujourd'hui; ce qui ferait remonter la date de ces prétendus glaciers jusque vers la fin des temps pliocènes. Sans insister sur l’incompatibilité de cette conclusion avec les autres données actuellement acquises au sujet de la climatologie quaternaire aux environs de Paris, il faut noter que le bloc de Gentilly n’est pas en place, mais noyé, au contraire, en pleine masse de diluvium. S'il était strié depuis l’époque pliocène, il est bien sûr que les traces glaciaires en auraient été effacées par le long passage à sa surface des eaux et des sables dans lesquels il était enfoui. Et le glacier tertiaire étant éli- miné au moins pour ce bloc ainsi que les glaces flot- tantes, dont l’action semble devoir être incessamment inefficace comme outils de burinage, il faut nécessaire= ment rechercher ailleurs l’origine des stries qui nous occupent. Or, il semble que le problème soit tout à fait acces- sible et que la production des stries soit compatible avec le régime d'un gros bloc gisant dans les conditions. LE NATURALISTE 12 O6 de celui de Gentilly. On a dit qu'il faisait partie du revè- tement caillouteux étalé sur le flanc du côteau de Ville- juif. Par le fait seul de la dénudation consécutive au re- nouvellement et à l’infiltration des eaux sauvages, il descend depuis bien longtemps, suivant une direction dont la verticalité est plus ou moins modifiée par la dé- clivité du terrain. C’est un mouvement très lent qui a pour résultat de concentrer tous les résidus insolubles ou très cohérents des couches désagrégées et dissoutes, dont l'épaisseur du sol était naguère constituée avec un relief que parfois on peut évaluer. Dans ce mouvement progressif, un bloc, suffisamment gros, exerce sur les grains placés au-dessous de lui une pression considérable, et le moindre glissement doit des- siner à sa surface la trace de ces corps durs qui sont plus ou moins solidement enchâssés dans les masses voisines : à de très faibles variations dans la direction dé glissement du bloc doivent correspondre des faisceaux spéciaux de stries, Il semble que la forme indiquée plus haut pour chacun de ces pelits sillons soit caractéristique : la cupule _placée à leur tête provient de la pression, sensiblement verticale, antérieure au glissement, et la diminution progressive de la strie du broyage progressif du petit burin qui, après quelques centimètres de friction, doit être complètement porphyrisé, La surface striée du bloc est d’ailleurs très certaine- ment sa face inférieure qui s’est présentée en haut par suite de la bascule du rocher lors de son éboulement provoqué par le travail des carriers. Cette histoire du bloc parisien s'applique très exacte- ment au galet de l’Afrique australe. Ici encore c’est au tassement subi par la couche caillouteuse que le creuse- ment des stries doit être attribué, Il faut remarquer tou- tefois que de semblables stries ne peuvent pas résulter d’un tassement pur et simple, et c’est ce qui explique L absence de galets d'apparence glaciaire dans le nagel- fluhe ou dans les poudingues si fréquents à tous les étages. Il faut que le tassement soit accompagné d’un glissement relatif des parties juxtaposées, et ceci suppose des conditions qui ne sont pas fréquemment réalisées. C’est surtout sous l'influence de la dénudation que le phénomène peut se développer, et d’habitude alors, comme il s’agit de terrains superficiels, la pression n’est plus suffisante pour que les stries soient déformées. C'est parce que des conditions diverses doivent être réu- nies que des spécimens analogues à ceux de Gentilly ou « de Dwyka sont si rarement rencontrés. Leur rareté ajoute à leur intérèt, et il importe de leur attacher à l'avenir une sérieuse attention. Stanislas MEUNIER. LES INSECTES DES TEMPS PRIMAIRES (Mémoire lu à l’Académie des Sciences le 21 mai 1894. Les Insectes des temps primaires sont restés pen- dant longtemps inconnus, vivant à la surface de la terre ou fréquentant le bord des eaux ; ils étaient après leur mort entraînés par les pluies ou les ruisseaux, et leurs dépouilles ne pouvaient se conserver que dans les sédi- ments accumulés au fond des lacs ou des estuaires : or les assises géologiques de ce genre ne se rencontrent qu'isolément et elles sont relativement de peu d’impor- tance. Au contraire les Zoophytes, les Mollusques et les Crus- tacés qui habitaient les mers à cette époque sont très répandus dans les collections, et les conditions qui ont présidé à leur enfouissement expliquent leur abon- dance dans les dépôts littoraux si développés aux épo- ques siluriennes, dévonienne, ou carbonifère ; aussi ont- ils été l’objet de publications importantes. Le premier indice de l’existence ancienne des Insec- tes a été signalé en 1833 par Victor Audouin lorsqu'il fit connaître l’emprunte d’une aile de Névroptère (1) prove- nant des nodules de minerai de fer de Coalbrooke Dale qui appartient à la période houillère. Depuis ce moment Germar, Goldenberg, Heer, H. Wood- ward et S.-H. Scudder décrivirent divers insectes du même âge représentéspar desempreintes dont la netteté laissait beaucoup à désirer et ne donnait que des ren- seignements peu certains surla nature des animaux dont elles provenaient. Jusque dans ces dernières années la France semblait, sous ce rapport, moins bien partagée que l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou surtout l'Amérique du Nord, car elle n'avait donné aucun débris d’'Insecte. Aujourd’hui, au contraire, ce sont les couches pri- maires de notre pays qui fournissent les documents les plus certains sur l’histoire des Insectes des époques anciennes, car d’admirables collections en ont été faites par M. H. Fayol dans les houillères de Commentry. — Depuis une quinzaine. d'années, de nombreux Insectes fossiles ont été découverts par le savantingénieur, qui avec la plus grande libéralité s’estdessaisi de ses récoltes pour me permettre de les étudier. J'ai recu de lui des matériaux de travail aussi variés qu'intéressants, révélant l’existence d’une faune des plus riches. J'ai examiné et comparé près de 1,500 échan- tillons à l’aide desquels il m'est maintenant possible d'établir les caractères des Insectes contemporains des végétaux qui ont formé la houille. L'étude en a été longue et difficile, et si j'ai tardé à en faire connaître les résultats, c’est que je voulais multiplier les observations et ne présenter que des déterminations sérieusement contrôlées. Je suis arrivé maintenant à des conclusions qui me paraissent certaines et je demanderai à l’Acadé- mie la permission de les lui exposer. Les Insectes existaient dès la période silurienne mais on n’en connait qu’une empreinte qui provient des grès de Tarques (Calvados) et que j'ai décrite sous le nom de Palaeoblattina Douvillei. Dans les terrains Dévo- niens du Nouveau Brunswick plusieurs espèces ont été aussi rencontrées. Mais nous avons la preuve que dès la période houillère les Insectes étaient nombreux en espèces et qu'ils appar- tenaient au moins à quatre ordres : les Névroptères, les Or- thoptères, les Thysanoures et les Homoptères. Beaucoup d’entre eux étaient de taille gigantesque et quelques-uns dépassaient par leurs dimensions les plus grands des ani- maux de ce groupe qui vivent actuellement ; quelques- uns en effet mesuraient près de 70 centimètres d’enver- gure. Bien que leur organisation soit, dans ses traits géné- raux, la même que celle des Insectes qui vivent autour de nous, elle présente dans certains types des caractères d’une grande importance, car ils jettent une vive lu- (1) I fut nommé Corydalis Brongniarti par Audouin ct Man- tell. 426, mière sur certains points obscurs de la morphologie de ces animaux et marquent les étapes successives que le type Insecte a subies avant d’arriver à sa forme défini- tive. Je ferai d’abord remarquer que le thorax est divisé en trois segments toujours reconnaissables, au lieu de for- mer une masse unique comme on le voit généralement ; on peut en conclure que les ganglions nerveux de cette partie du corps étaient distincts les uns des autres. Le premier segment thoracique des Insectes actuels porte la première paire de pattes, mais il est toujours dépourvu d'ailes. Ces organes de vol, au nombre de deux paires au maximum, sont insérés sur le méso et sur le métathorax. Quelques-uns des Insectes, de l’époque carbonifère offrent déjà cette disposition, mais il en est d’autres où le nombre des ailes répond à celui des pattes et où une première paire d’ailes occupe.le premier segment thora- cique. Ces Arthropodes sont donc hexaptères comme ils sont hexapodes. Ces premières ailes, plus petites que les autres ressemblent aux élytres rudimentaires du méso- thorax des Phasmides; elles affectent l’apparence de lames arrondies à leur extrémité, soutenues par des nervures et rétrécies à leur base. IL est probable que lorsque l’on connaîtra les Insectes qui ont précédé ceux de la période houillère on constatera que les dimensions des ailes prothoraciques étaient presque égales à celles qui viennentaprès, ou bien que lestroispaires d’ailes étaient petites et égales entre elles. Ces appendices alaires du prothorax ont disparu chez les Insectes actuels; ils sont télraptères ou même diptères et parmi les premiers nous remarquons une réduction notable dans la longueur de lune des paires d’ailes, tantôt de la paire mésothora- cique (quelques Coléoptères, Forficules, Phasmes, etc.), tantôt de la paire métathoracique (Lépidoptères, Hymé- noptères, Ephémères, etc.). En outre plusieurs de ces anciens insectes ont conservé à l’état adulte, des caractères qui ne se retrouvent de nos jours que chez des nymphes ou chez des larves. Ainsi, chez quelques-uns, les membranes supérieure et infé- rieure des ailes n'étaient pas intimement soudées l’une à l’autre, comme cela se voit encore dans les moignons alaires des nymphes et par conséquent devaient per- mettre au sang de circuler librement. Ces mêmes insectes et d’autres de groupes différents offrent, à l’état adulte, des appendices latéraux de l’abdomen qui nous parais- sent comparables aux lames respiratoires de certaines larves de Névroptères dans lesquelles se distribuent de nombreuses trachées, mais qui n’ont qu’une courte durée, excepté dans certaines espèces de la famille des Perlides; doit-on en conclure que l'existence de cet appareil pseudo-branchial était lié aux nécessités de la vie d’Insectes constamment plongés dans une atmos- phère chaude et humide comme celles des rivages du lac de Commentry, nous ne saurions l’affirmer et nous nous bornons à en indiquer la possibilité. Si maintenant nous examinons les Insectes fossiles primaires au point de vue des rapports qu'ils offrent avec la faune actuelle, nous voyons qu’ils diffèrent tout à fait des types vivants, non seulement spécifiquement et génériquement, mais même qu'ils ne peuvent rentrer dans les familles créées pour les types qui vivent de nos jours ; il a été nécessaire de former des groupes nou- veaux qui prennent place dans les ordres actuels. Les Névroptères sont largement représentés et offrent déjà LE NATURALISTE une grande variété de formes. Nous y avons reconnu six familles qui ont des rapports avec les Éphémérides, les Odonates et les Perlides. C’est parmi ces Névroptères qu’il existe des types à six ailes ou possédant des lames respiratoires abdominales et des espèces de très grande taille se rapprochant de nos Libellules. L'ordre des Orthoptères est représenté par des Blattes, des Phasmes, des Locustes et des Criquets, c’est-à-dire à peu de chose près par les groupes qui sont encore vivants. Cependant on remarque des différences secon- daires assez notables entre ces anciens insectes et leurs représentants actuels, différences qui résident princi-. palement dans la disposition des ailes. Aïnsi tandis que les ailes postérieures de nos Orthoptères offrent un champ anal très large, traversé par des nervures dis- posées en éventail et qui se replie sous les champs anté- rieurs, les insectes houillers avaient les deux paires d'ailes moins différenciées et les postérieures ne pré- sentaient pas un champ anal très développé. Un autre caractère du plus haut intérêt se rencontre chez les Blattes. Les espèces de notre époque pondent leurs œufs contenus dans une capsule ovigère. d'autres sont ovipares; les PALÉOBLATTIDES étaient pourvus d'un oviscapte et pondaient leurs œufs un à un, comme le font nos Sauterelles et nos Phasmes. Les Phasmes actuels ont les ailes de la première paire réduites à l’état d’écailles; les Proropnasmpes houillers avaient les quatre ailes bien développées. Les Prorozocusripes et les PALÉACRIDIDES représentaient les Orthoptères sauteurs ; mais leurs ailes postérieures égalaient les antérieures et ne se repliaient pas en éventail. De plus les Paléacridides avaient de longues antennes tandis que celles de nos Criquets sont courtes. Les Homoptères étaient représentés dans les temps primaires par des types dont la nervation des ailes rap. pelle beaucoup celle des Fulgorides, mais fandis que ces \ derniers ont des antennes très réduites, ces organes étaient au contraire très développés chez les PROTOFUL= … GORIDES. ? Enfin quelques espèces présentaient les pièces buc- cales allongées, ce qui permet de penser que ces insectes puisaient à l’aide de ces instruments les sucs des végétaux. Je n’entrerai pas aujourd’hui dans plus de détails, car la description de toutes ces espèces forme l’objet d’un travail spécial accompagné de nombreuses planches et je, me contenterai de dire que, en mettant de côté les Blattes dont une étude détaillée sera faite ultérieurement, M j'ai reconnu 62 genres représentés par 137 espèces, sur lesquels 46 genres et 103 espèces sont nouveaux et pro viennent de Commentry. M Cette étude éclaire d’un jour nouveau l’histoire et le. développement des insectes : elle prouve leur antiquité; elle montre qu’ils n'avaient pas acquis, malgré leur grande taille, le perfectionnement organique que nous leur connaissons de nos jours. L'étude des insectes fossiles primaires vient enfin corroborer les données fournies par les végétaux rela=M tivement à la climatologie de la période houillère et. prouver que l’atmosphère était alors humide et chaude, et qu’il y avait sans doute une lumière intense, - Charles BRONGNIART, Assistant de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle LE NATURALISTE PHOTOGRAPHIE EPREUVES POSITIVES DIRECTES OBTENUES A LA CHAMBRE NOIRE Il y a souventintérêt, dit M. G. Balagny dans la Science en Famille, à obtenir directement un positif à la chambre noire, ou bien à faire immédiatement d’un cliché néga- tif que l’on possède un autre négatif augmenté ou réduit. Continuant en cela nos premières études sur les contre-types par contact au moyen des plaques simples bichromatées, nous avons cherché à rendre plus cou- rante, pour ainsi dire, et absolument pratique, une mé- thode au moyen de laquelle on peut obtenir directement par la chambre noire un positif d’un objet photographié : paysage, portrait, reproduction, etc. La plupart de nos prédécesseurs en la matière travaillent en plein jour. Nous, nous travaillons à l’obscurité et nous croyons que là est le secret d'une réussite à peu près certaine. Sans doute, l’on pourra avoir quelques insuccès de pose; mais en général, nous le répétons, si l’on suit bien ce que nous allons écrire, on réussira d’une facon absolu- ment satisfaisante. Nous prenons toujours des pellicules, des plaques souples, mais les glaces vont naturellement aussi bien. Toutefois, vu la quantité d'acide nitrique employée, il y a quelquefois, avec le verre, des soulèvements. Qu'’allons-nous reproduire ? Supposons un cliché négatif à réduire en positif plus petit : nous chargeons notre châssis, comme d'habitude, avec une bonne plaque autant que possible exempte de voile, et nous faisons cette opération à la lumière de la lanterne de notre laboratoire, comme si nous faisions un cliché ordinaire. Notre négatif à reproduire est fixé, au moyen d’un cadre, sur un volet éclairé du dehors, par une glace à 45 degrés; tout a été disposé pour que la lumière du jour seule puisse passer à travers le sujet que nous vou- lons reproduire. Pose à volonté, suivant le cas. Nous développons avec un bain vieux ou lent d’hydro- quinone ainsi composé : LETTRE NL 1000 grammes. SUITE RAA 250 — Hydroquinone............. 15 — Pour développer, prendre un volume de ce mélange et ajouter un volume d’eau; puis, bromure de potas- sium à 40 p. c., 6 à 10 centimètres cubes; nous ajoutons alors le carbonate de soude en solution à 25 0/0, portion par portion, jusqu’à ce que l’image se montre bien, et nous laissons celle-ci monter, en blancs et noirs très éner- giques, eu évitant que les blancs puissent s’entamer ni se griser. Nous lavons alors bien complètement, de manière à éliminer toute trace du révélateur ; il faut au moins dix minutes d’eau courante, Ce lavage doit être fait à la lumière de la lanterne. Nous retirons alors l'épreuve de l’eau pour la déposer sur une plaque d'ébonite, toute humide, couche en des- sous, et nous l’exposons pendant 10 à 20 secondes à la lumière diffuse derrière le carreau d’une fenêtre, On comprend que dans cette opération les blancs du positif seront impressionnés, puisque les noirs formés d'argent réduit ont servi d'écran à la couche sous-jacente de bromure d’argent, Nous relevons alors notre positif pendant quelques instants, juste le temps de préparer le bain suivant : LÉ ....... 41000 grammes. Bichromate de potasse..... 30 — 12 cent. cubes. Nous mettons le positif dans une cuvette en verre, et nous jetons ce bain à la surface. Son action est d’effacer les noirs du positif. L'argent réduit, comme l’a très bien dit le capitaine Bing, repasse à l’état de nitrate d'argent, lequel, en présence du bichromate, donne lieu à un dépôt pulvérulent de chro- mate d'argent, qui présente une image en ton brique se détachant sur les blancs non attaqués de notre positif, Il faut arrêter l’action quand, par transparence, on com- mence à percevoir l’image formée par les blancs, et qui ont très légèrement noirci lors de la deuxième exposition derrière la fenêtre. On lave alors vigoureusement, de manière à enlever tout le bichromate, et quand toute trace en a disparu, on redéveloppe, soit avec le bain neuf d’hydroquinone, soit avec l’acide pyrogallique, qui va aussi très bien. Pour développer, nous ajoutons 2 cent. cubes de bro- mure de potassium à 10 p. c., et 10 cent. cubes de car- bonate de soude à 25 p. c. SOLUTION PYROGALLIQUE Bauer tue HSE Ne . 100 grammes. TEE RE DILENC ES 1EaCRS 25 — PyrocaHols ne" en nnene 1 — Les blancs du positif primitif vont donc se réduire et, comme ils correspondent:'exactement aux noirs du mo- dèle, nous aurons un uégatif direct. Sous les parties qui ont été protégées par le bichro- mate, et qui constituaient auparavant les noirs de notre positif, il y a encore un peu de bromure d’argent qui n’a pu être altéré lors de la deuxième exposition, Nous enlè- verons tout ce bromure en fixant notre contre-type dans une solution d’hyposulfite à 25 p. c. Bien laver après le fixage. On doit obtenir ainsi des contre-négatifs très beaux, très détaillés et très énergiques. Si l’on a employé une plaque souple, on la laisse pen- dant deux heures au moins dans le bain suivant : 1000 grammes. Glycéiine rene: GB 30 cent. cubes. Ou l’essore ensuite en le plaçant sur une glace, couche en dessous, sans laver, et on la met à sécher à plat sur une table, couche en dessus. Voilà tout le procédé dans sa simplicité. Nous nous séparons du capitaine Bing en ce que, après le premier développement, il lave rapidement, de ma- nière à laisser, malgré ce lavage, beaucoup d’oxalate de fer dans l’épaisseur de la couche. Il expose alors à la lumière; mais, dit-il, il faut arrêter cette action à temps, sinon on aurait plus tard un mélange de positif et de négatif dans l’image. Il y a dans cette manière d'opérer, croyons-nous, une grande incertitude; ce: qui fait dire à l’auteur du pro- cédé, un peu plus loin, dans la communication, que malheureusement ces images ont rarement l'intensité désirable. Aussi recommande-t-il le renforcage au bichlorure. Dans notre méthode, au contraire, nous avons une très grande énergie ; c’est assurément ce qui la distingue de la précédente. Entre autres applications du procédé, nous citerons la réduction de l'agrandissement des clichés par contre- 128 types directs, la formation des positives directes à la chambre noire ; et, par voie de conséquence, si on inter- cale une trame dans le châssis, l’obtention directe de po- sitifs grainés à la chambre noire, devant servir immédia- tement à l'impression du zinc pour la photographie. C’est là, pour nous, la grande application du procédé actuel, car cette question des impressions dans le texte est bien certainement celle qui est le plus à l’ordre du jour parmi toutes celles qui intéressent aujourd’hui la photographie. (Photo-Gazette). E. SanTINI DE RI0£S, LA FLORE DE L'INDE DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE Hédéracées Hedera helix L. (Paris). Rochers, bois, murs. — Himalaya 1.800 à 3.000 mètres, monts Khasias 1.200 à 1.800 mètres. — D. De l’Europe occidentale au Japon. Cornacées Cornus sanguinea L. (Paris). Haies, Bois. — Cachemir 2.100 mè- tres. —- D. Asie occidentale et septentrionale, Europe. Caprifoliacées Adoxa Moschatellina L. (Paris). Haies, bords des ruisseaux. — Vélizy, Cachemir 3.400 mètres. — D. Nord de l'Europe, Asie, Amérique. Sambucus Ebulus L. (Paris). Bons terrains. — Abondant au Cachemir 1.800 à 3.000 mètres. — D. Europe, Nord de l'Afrique et jusqu'aux monts Elbourz (Perse). Viburnum L. 11 espèces. Lonicera alpigena. L. — Alpes, Pyrénées, Auvergne : du Cachemir au Cumaou 2.700 à 3.600 mètres. — D. Alpes d'Europe. Rubiacées Cette famille qui est représentée aux Indes par 91 genres ne présente de communes que les espèces suivantes : Rubia tinctorum L. Cultivé. — Cultivé au Cachemir et dans leXSindh. — D. De l'Afghanistan en Espagne, Tripoli. Galium rotundifolium L. Bois des montagnes. — Monts Hima- layas et Khasias 1.200 à 300 mètres, commun; ouest de la Péninsule Nilgiris. — D. Europe, Nord de l'Afrique, Ouest de l'Asie. Galium boreale L.Lieux humides dans le nord! — Himalaya tempéré occidental 1.500 à 3.300 mètres. Cachemir. — D. Nord et centre de l'Europe, Asie, Amérique Caucase, Arménie. Galium aparine L. (Paris). Haïes, bois, lieux cultivés. — Hima- laya tempéré, Thibet occidental, monte jusqu’à 3 600 mètres, du Cachemir et du Salt Range au Sikkim. — D. Europe, Nord de l'Afrique, Nord, ouest et centre de l'Asie, Maroc. Galium Mollugo L. Haies, Bois. — Parties montagneuses de l'Inde; 900 à 3.000 mètres. Himalaya, monts Khasias, parties les plus élevées des Ghattes et des montagnes de Ceylan. — D. Birmanie, Europe, Nord de l'Afrique, Asie tempérée. Galium tricorne With. (Paris). Moissons. — Himalaya occi- dental, Cachemir 4.000 mètres. Thibet occidental, collines à Attock. — D, Europe centrale et méridionale, Afrique septentrionale, Asie occidentale, Tripoli, Maroc. Galium spurium L. (Paris). Haies, bois, lieux cultivés. — Ca- chemir. Galium verum L. (Paris). Prairies, coteaux, haies. — Hima- laya occidental, Cachemir. — D. Europe, Nord de l'Afri- que, Nord et ouest de l’Asie. Galium setaceum Lam. Provence. — Panjab à Hussar. — D. Bélouchistan, Afghanistan, Asie-Mineure et Grèce. Galium vernum Scop. Midi, Alpes, Pyrénées. — Himalaya occidental. Chumba, 2.700 mètres. — D. Centre et sud de l'Europe, Sibérie. Asperula cynanchica L. (Paris). Lieux arides. — Himalaya occidental, Cachemir 2.400 mètres, Kistwar 2.100 à 2.700 mètres, Garhwal 3.400 mètres. — D. Europe, Asie-Mincure. LE NATURALISTE Valérianacées Valeriana dioïca L. (Paris). Nord, lieux humides. — Himalaya tempéré occidental du Cachemir au Caracorum 3.306 à 4.000 mètres, fréquent. — D. Asie du Nord-Ouest, Europe. Valeriana officinalis L. (Paris). Lieux humides. — Nord du Cachemir, Sonamurg 2.400 à 2.100 mètres. Kunzlwan. — D. Nord et Ouest de l'Asie, Europe. Valerianella microcarpa. Lois, Midi, Cachemir. — D. Europe, Asie, Nord de l'Amérique. Dipsacées Dipsacus L. Himalaya (1), Khasias (2), Nilairis (3), Ceylan (4). 4 espèces (1). Scabiosa L. (A suivre.) H. LéveiLré L’IGNICOLORE (Euplectes franciscanus.) De tous les petits Passereaux exotiques de volière, l’Ignicolore est sans contredit l’un des plus remarquables par la beauté de son plumage; tous les amateurs con- naissent cet oiseau dont la couleur d’un rouge de feu lui a valu le nom d’Ignicolore. La taille du mâle est celle d’un moineau, mais son plumage de noces est resplen- dissant : sa tête et ses joues sont recouvertes d’une ca- lotte d’un noir de velours: la même teinte s'éfend sur l'abdomen, mais elle est séparée de celle de la tête par un plastron d'un rouge brillant; les ailes sont brunes, marquées de brun fauve, le bord des plumes étant plus clair que le centre; le bec est noir et les pieds jaunâtres. La femelle a le dos semblable à celui de notre moineau, le ventre brun clair, l’œil surmonté d’un trait jaune. C’est aussi le plumage du mâle en hiver et sous cette livrée on reconnaîtrait difficilement l’oiseau au brillant plumage que nous venons de décrire. L’'Ignicolore avait été placé par Gray dans la famille des Tisserins, par de la Fresnaye dans celle des Veuves, par Vieillot dans ses Loxies; pour les ornithologistes mo- dernes, c’est l’Euplecte franciscain ou flamboyant (Eu- plectes franciscanus) ; il habite toutes les contrées humi- des de l’Afrique, depuis la Nubie centrale jusque dans l'intérieur. è Lorsque dans le sud de la Nubie, dit Brehm, lesverts dourrahs, qui couvrent tous les endroits cultivés des bords du Nil, commencent à mürir, le voyageur est témoin d’un superbe spectacle : un gazouillement attire son attention sur un point du champ et là il voit sur un des épis les plus élevés, brillant comme une flamme, un oiseau splendide qui se tourne et se retourne de tous les côtés. C’est le chanteur dont il a entendu la voix; mais son chant trouve de l’écho : d’autres lui répondent et des douzaines, des centaines de ces oiseaux d’un rouge éclatant se détachent sur le vert des végétaux; chacun en se montrant semble vouloir faire admirer la beauté de son plumage ; il lève les ailes, il se baigne dans les rayons du soleil; puis, aussi vite qu'ila apparu, il dis- paraît pour se montrer de nouveau quelques minutes plus tard, Il préfère les endroits cultivés au désert et ce. n’est qu’en dernière ressource qu'il s'établit au milieu des herbes et des roseaux. Un champ de dourrah est pour lui un paradis d’où il se laisse difficilement chas- ser, II vit à la faconde l’Effarvaiette : il grimpe lelong des ne —— (1) Les chiffres placés prés des noms indiquent qu'à chaque localité correspond une espèce différente. LE NATURALISTE tiges, soit en montant, soit en descendant, court sur le sol entre les chaumes, au milieu desquels il se cache quand un danger le menace. Lorsque les champs sont moissonnés et qu’il n'y trouve plus d’asile, il rôde dans le pays. On ne peut pas dire que l’Euplecte franciscain forme réellement des colonies, cependant c’est un oiseau sociable. Leurs nids, formés de tiges vertes, sont aussi artistement construits, mais plus légèrement que ceux des autres Tisserins. L'oiseau ne les suspend pas, il les cache dans de petits buissons entourés de hautes herbes, au milieu des tiges de dourrah, ou même dans les herbes. Ces nids varient beaucoup de forme et de grandeur: les uns sont arrondis, les autres allongés. En moyenne, ils ont de 19 à 22 centimètres de long et 11 à 14 centimètres de large. Les parois en sont treillagés et si lâches qu’on peut y apercevoir les œufs. Ceux-ci, dont le nombre varie de trois à six, sont bleu de ciel. Souvent on trouve dix à douze de ces nids dans un espace de quelques mètres carrés. Petit et Quartier-Dillon, qui ont observé ces oiseaux en Abyssinie, ont remarqué qu'ils muent en août et que leur plumage n’est complet qu’à la fête de la Croix (7 septembre) : d’où le nom donné dans le pays à cette espèce. La dernière mue a lieu en décembre et c’est alors que les Euplectes revétent leur plumage d’hiver. On peut dire que si l’Ignicolore ressemble à ce mo- ment à notre moineau, il offre avec lui d’autres rapports frappants : ces oiseaux se réunissent à certaines époques en bandes nombreuses et se jettent sur les champs cul- tivés où ils causent des dégâts considérables, Les mal- heureux indigènes, qui n’ont d’autres ressources pour vivre que la récolte d’un coin de terre, sont obligés de poster des enfants, toujours en alerte, pour éloigner ces pillards. Dans le but de préserver leurs récoltes, ces gar- - diens font mouvoir des épouvantails et emploient tous les moyens d’intimidation dont nous nous servons pour éloigner les moineanx: mannequins habillés des cos- tumes les plus grottesques, lambeaux d’étoffes suspendus sur des fils, etc. On prend aussi des quantités considé- rables d’Ignicolores au moyen de différents pièges, c’est ce qui explique le grand nombre de ces oiseaux impor- tés en Europe. L’'Ignicolore s‘habitue facilement à la captivité et se “contente pour nourriture de menues graines et de pain “détrempé dans du lait; mais il se reproduitrarement par suite de sa surexcitation à l’époque des amours. Autant, en plumage d'hiver, il est doux et sociable avec les com- -pagnons de volière, autant il devient désagréable lors- qu'il a revêtu son beau plumage : il semble que l’orgueil s'empare alors de cet oiseau qui devient agressif et que- relleur; il redresse sans cesse les plumes du sommet de Sa tête et, pris d’accès continuels de jalousie, il poursuit sans relâche sa femelle et les autres oiseaux, principale- ment ceux de son espèce. Son beau plumage s’altère en captivité et, après plu- sieurs mues, le rouge brillant prend une teinte orangée et quelquefois jaune pâle. Son chant n’a rien d’harmonieux et consiste en un mélange de sons aigus et durs qui imitent le bruit de la scie sur une pierre ou celui que fait le rouage d’une pen- dule qu’on remonte. Ces défauts n’empêchent pas l’Ignicolore d’être recher- ché par les amateurs, car il est l’un des plus beaux ornements des volières d'oiseaux exotiques. Albert GRANGER, MÉTAMORPHOSES DU CARYOBORUS TAMARINDI Coléoptère de la famille des Bruchides. Désirant étudier et analyser le fruit du Tamarinier {Tama- rindus Indica) au point de vue de ses propriétés médicinales et alimentaires, nous nous étions fait envoyer des Indes fran- çaises des gousses de cet arbre à divers états de leur crois- sance. Au cours de nos recherches, nous avons rencontré dans les semences de ces fruits la larve d’un insecte coléoptère de la famille des Bruchides et du genre Caryoborus (Schænherr) qui vit à leurs dépens. On connaît plusieurs Bruchides du genre Caryoborus vivant à l'état de larve dans les fruits de Palmiers et de Cassia divers : Germar (Mag. der Entom., III, 1818, p. 1, tab. 1) a signalé comme attaquant les noix de Coco aux Antilles, le Caryoborus ruficornis, qu'il rapporte plus loin au C. Curvipes de Latreiïlle (Humboldts, voy. 1, p. 158, tab. 16, fig. 5, 6) et qu’il décrit et figure à ses divers états. Plus tard, le professeur E. Blanchard (Histoire des insectes, vol. 2, p. 114, pl. 10, fig. 5 à 8), décrit une espèce nouvelle, le C. Pandani (Blanch.) trouvé à ses trois états dans les graines du Pandanus Vacoa envoyées de Mada- gascar au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Ed. Lefèvre et À. Poujade (Soc. Ent. de France, 1884) font connaître les métamorphoses du C. Nucleorum (Fab.) qui vit dans les fruits de l'Orbignyia humilis (Mart.). Enfin F. Decaux (Soc. des Agriculteurs de France, 1890) a obtenu l’éclosion du C. Bactris (Lin.) des fruits du Bactris seltuloso (Mart.) provenant du Ve- nezuela, du C. Gonagra (Fab.) des gousses de l’Adenanthera falcata, provenant des Indes françaises, et du C. Pallidus (Oliv.) des gousses du Cassia Occidentalis venant du Gabon. D’après la comparaison que nous avons faite de notre Caryoborus avec les espèces déjà connues, et spécialement avec les exemplaires du C. Gonagra (Fab.) de la collection du Muséum de Paris (revus par Chevrolat d'après les types de Schæœnherr), et après avoir consulté Fabricius (Ent. syst.) et Schænherr (Genera et species curcul. 1839), notre insecte serait une espèce nouvelle se rapprochant du C. Gonagra (Fab) par la taille, mais en différant par plusieurs autres caractères et surtout par les mœurs. Caryoborus TamarindiN. Sp. (Cx. DEecaux). Longueur 7 à 8 millimètres, largeur3 à 3 millimètres 1/2, elliptique allongé, Fig. A. Caryoborus Tamarindi (n. sp.). — Fig. B. Semence de tamarinier. brun rougeñtre, recouvert en entier d’une pubescence gris jaunätre (lorsque cette pubescence se trouve enlevée par le frottement, on apercoit sur les interstries de petites taches noi- râtres irrégulières). Téle arrondie, abaissée; couleur de poix, carinée au front entre les yeux, fortement mouchetée, finement velue avec bec saillant dirigé en bas. Cow de la largeur de la tête, arrondi en sphère. Yeux noirs, un peu échancrés en avant par le point de fixation des antennes, à surface fortement bombée, paraissant granuleux à la loupe. Antennes attachées sur les côtés du front, immédiatement devant les yeux, atteignant à peine la moitié du corps; 4 pre- miers articles claviformes courts, les suivants grands, aplatis, en forme de scie, article terminal (onzième), moins plat, un peu plus long, presque en massue; tous ces articles sont brun rouge clair et velus; le premier est un peu plus foncé. 130 LE Lèvre supérieure brun foncé à bord clair et transparent, comme du parchemin, plus large que longue. Mandibules cornées, fortes, brun foncé; bord externe finis- sant par une pointe légèrement courbe et assez forte. Lèvre inférieure, menton parchemineux, une fois plus large que long, rétréci en avant; bord antérieur profondément creusé, droit au milieu, les côtés arrondis en arc et fortement saillants, surface velue. Palpes de 3 articles; le premier le plus court, presque cylindrique, le deuxième deux fois aussi long que le premier, claviforme, à pointe mousse, le troisième un peu plus long, presque ovale. Tous ces articles sont couverts de poils isolés assez forts. Thorax court, À 1/2 millimètre de long sur 2 4/2 de large en arrière, base bisinuée, angles postérieurs presque droits, sur- face fortement ponctuée, couverte de poils serrés. Écusson petit, plus étroit que long, divisé par un creux lon- gitudinal, couvert de poils serrés grisätres. Elytres ovales, allongées 4 1/2 à 5 millimètres de longueur, 2 4/2 à 3 millimètres de largeur, maximum de largeur vers le tiers antérieur, rétrècies légèrement en arrière, ne recouvrant pas le pygidium ; saillie des épaules brillante, fortement accu- sée, surtout à cause d’un léger enfoncement situé du côté in- terne près du cinquième interstrie qui se soulève légèrement et forme saillie; bord de la suture médiane un peu saillant au milieu, dix lignes de points vont de la base de l’élytre à la pointe; l’élytre est recouverte entièrement de poils serrés gris jaunâtre. Aile étalée 8 millimètres de longueur, 3 millimètres de lar- geur couverte de poils très fins qui, au bord, dépassent comme une frange et sont plus visibles sur les nervures. La ner- vure la plus forte est la marginale. Paltes insérées en trapèze, les hanches de la première paire se touchant presque, celles de la troisième se trouvant à deux millimètres l’une de l'autre; les deux premières paires sont grèles, testacées; les postérieures ont les cuisses très renflées et aplaties légèrement sur les côtés, dentelées du milieu au sommet en forme de peigne, recouvertes de poils serrés gris jaunâtre, tibias arqués, cylindriques, tarses longs, un peu di- latés. Anneaux abdominaux. Lie premier est aussi long que tous les autres ensemble, pourvu de pointes dirigées en avant, et s'en- fonçant sous le métathorax, au milieu et sur les côtés; la sur- face entière est bombée surtout au milieu; segment anal petit, un peu saillant. Toute la face inféricure est ponctuée et cou- verte de poils serrés. Fig. C. Caryoborus Tamarindi (n. sp.) — 1. Larve grossie. — 2. Larve grandeur naturelle, Larve. Corps blanc ivoire, longueur 10 millimètres, étendu, charnu, convexe en dessus, aplati en dessous, anneaux thora- ciques plus gros que l'abdomen qui diminue de grosseur vers l'arrière, finement pubescent, composé .de 12 segments et de 6 pattes extrêmement réduites. Téle petite, enfoncée dans le premier segment, cornée, brune avec un sillon longitudinal s’atténuant peu à peu sur le front, Labre, ressemble à du cuir brun, plus large que long, cou- vert de poils isolés. de L Mandibules cornées, fortes, triangulaires, à côté interne avec une forte carène, sans dent terminale. Palles insérées en trapèze sur le thorax, courtes, formées de deux articles, terminées par un tarse aigu et brun. Anneaux abdominaux, le troisième anneau thoracique et les huit segments abdominaux suivants portent un sillon trans- versal qui divise chaque anneau en deux parties, dont chacune est divisée elle-même en trois sillons longitudinaux de faible profondeur; ces bourrelets ou mamelons sont plus ou moins NATURALISTE marqués selon les contractions de l'animal. La face ventrale, ! plus aplatie et à faibles saïllies. Segment anal, plus petit, for- tement bombé en haut, sans sillon, plat en dessous, l'anus en fente transversale. Stigmates ronds, au nombre de neuf paires : la première pla- cée au bord latéral du mnésothorax sur les bourrelets latéraux près du prothoraz ; les huit paires suivantes sur les bourrelets latéraux des segments abdominaux, à la partie antérieure de chacun d'eux. La larve fortement courbée parait se servir du segment anal : pour se pousser en avant. É Nymphe. Blanche, molle ; la féle montre les yeux très gros, à sillons puissants découpant les facettes; les antennes se pla- cent sur le dos par-dessus les épaules; les gaines des antennes Fig. D. — 3. Nymphe grossie. permettent de reconnaitre nettement la forme de chaque ar- ticle; les étuis des Élytres laissent le dos libre et s’étendent sur les côtés vers le ventre, leurs pointes se rapprochent ct at- teignent le dernier anneau de l'abdomen. On voit les pattes antérieures; les postérieures, ayant la jambe repliée contre la cuisse, sont presque entièrement cachées par les étuis des élytres, qui ne laissent voir que l'extrémité de la cuisse et le tarse. Les élytres présentent quatre côtes élevées qui chez l'in secte parfait deviennent des stries pointillées, le ventre et le dos montrent la segmentation normale jusqu’à l’anus. La peau de la nymphe est mince, semblable à du parchemin et couverte de poils fins. MŒURS Le Tamarindus Indica est un arbre élevé, faisant partie de la famille des Léqumineuses. Il produit des gousses de 10 à 13 centimètres renfermant une pulpe épaisse, molle, gluante, brunâtre, au milieu de laquelle on trouve une, deux, trois et rarement quatre semences, luisantes, comprimées, anguleuses, à enveloppe ligneuse, lorsqu'elles sont arrivées à maturité. Nous avons pu élever une quarantaine de ces insectes et suivre leurs métamorphoses, depuis la larve jusqu'à linsecté parfait (nous n'avons pu observer la ponte). Nous supposons, par analogie avec les Bruchides connus, que le C. Tamarindi vient consacrer son union sur les branches et les feuilles du Tamarindus Indica quand il a cessé de fleurir et que ses fruits sont en formation. La femelle choisit un jeune fruit encore rudimentaire, perce l'épiderme avec son oviducte et y dépose un œuf, puis va en faire autant à un autre fruit jusqu’à ce qu’elle ait fini de pondre. La petite larve aussitôt éclose s’ins- talle dans l'intérieur d’une des semences encore embryonnaires que renferme le fruit, et croit en se nourrissant des cotylédons: Molle, peu active, elle vit recourbée en arc sans beaucoup se déplacer; arrivée à son complet développement, elle quitte la gousse pour aller se chrysalider en terre, point sur lequel nous attirons spécialement l'attention. Elle perfore la paroi dure êt presque ligneuse de la semence (le fruit étant arrivé à matu: rité) (fig. 2,) et, rencontrant des difficultés trop grandes, essaie en plusieurs points jusqu’à ce qu’elle réussisse à percer la paroi d’un trou rond de À à.2 millimètres de diamètre pour s'échapper. En ouvrant une semence attaquée, on pourrait supposer, en voyant les traces de ces essais, qu’elle contenait, plusieurs larves: il n’en estrien, et nous n'avons jamais trouvé. qu'un seulinsecte par semence. x La larve adulte sort donc du fruit, s'enfonce en terre à quelques centimètres de profondeur et s’enveloppe d'une, coque cylindrique, opaque, d’un blanc sale ; examinée au mi= croscope, cette coque se présente sous la forme d'un réseau LE NATURALISTE irrégulier de gros filaments enchevétrés et soudés entre eux (fig.5). La larve fabrique ce cocon à l’aide d'un mucus qu’elle Fig. E. — Réseau de la coque vu au microscope. dégorge, et sans y faire entrer aucune autre matière; deux jours lui suffisent pour opérer ce travail. C'est dans cette coque qu’a lieu la transformation en nymphe; dans nos caisses à éclosion, l’insecte parfait est sorti environ 30 à 35 jours après la formation du cocon; nous supposons qu'à l’état libre, il doit rester en terre jusqu'au printemps sous forme de nymphe et attendre la floraison du Tamarinier pour éclore. CONCLUSION Par sa métamorphose en terre dans une coque, le Caryo- borus Tamarindi diffère essentiellement des Caryoborus et des Bruclius connus dont le développement se fait en entier dans la graine. Par exception, le C. Gonagra Fab.) et le C. Pallidus (Oliv.), d’après les observations de Fabricius et de F. Decaux, se transforment en nymphe après avoir quitté la graine, mais toujours sans sortir de la gousse, en s’entourant d'une coque; parfois mème ils restent dans la graine comme les autres Caryo- borus. On voit donc que le Caryoborus Tamarindi, tout en se rap- prochant du C. Gonagra par les formes extérieures, en diffère “complètement par ses mœurs et sa facon de se transformer en terre. Nous aimons ces sortes de comparaison parce qu’elles aident à fonder la véritable philosophie de la science. Cx. Decaux. DESCRIPTIONS DE MOLLUSQUES NOUVEAUX Dosinia Spaldingi. Testa suborbicularis, antice rotundata, depressa postice obtusce truncata, apice angulata inferne arcuata,solida compresiuscula, nitida alba, apice roseotincta, concentrice lirata, liris confertis subeleyatis versus utramque extremitatem lamellaribus, paucio- ribus in spinis acutis postice terminatis, striisque evanidis radiantibus decussata. Lunula cordata, striata, profunde effosa; ‘arca ovato-oblonga, oblique striata, in spinis erectis acute marginata ; ligamentum productum, lamellis altis amplectum. Dimensions : long., 45 à 60 millimètres; larg., 58 à 65 milli- mètres ; épaiss., 24 à 31 millimètres. Coquille déprimée orbiculaire à sommet saillant, à extrémité antérieure déprimée, arrondie et plus petite que la postérieure, 131 qui est légèrement anguleuse àla jonction des bords supérieur et inférieur. Ce dernier décrit une demi-circonférence assez régulière. La face externe des valves, brillante et d’un blanc pâle teinté de rose au sommet, est ornée de petites côtes con- centriques régulières, assez élevées, se terminant en lamelles saillantes à l'extrémité antérieure. Ces lamelles, de longueur inégale et dont quelques-unes sont très saillantes, se recouvrent sans se toucher. À l’autre extrémité, ces lamelles sont plus épaisses et moins saillantes ; quelques-unes se prolongent en dehors et forment autour de l'écusson une couronne de pointes épineuses ; à la partie moyenne, ces côtes concentriques sont découpées par des stries rayonnantes, superficielles et à peine visibles à l’œil. Les crochets, assez saillants et recourbés du côté de la lunule, se touchent presque par leur base interne; la lunule, convexe, en forme de cœur et profondément enfoncée chez les sujets adultes, est obliquement et assez profondément striée. L’écusson, dont la forme est celle d’un ovale très allongé et anguleux aux extrémités, est orné de stries obliques, fines, assez saillantes et serrées. Le ligament, qui occupe à peu près la moitié de la longueur totale de l’écusson, est enveloppé par deux lamelles saillantes, qui dépassent de beaucoup les bords de l’écusson desquels elles sont séparées par.un large sillon. Une crête saillante, couronnée d’épines, circonscrit l’écusson du sommet à la base. La face interne des valves ne présente de particularitès spéciales que dans la profondeur et l'étendue de la fossette ligamentaire et dans la très forte dépression que forme l’extrémité inférieure de la lunule. Les bords sont lisses et les dents de la charnière s’élèvent sur une large surface plane qui s’étend sur les côtes jusqu'aux extrémités latérales. Hab. : Aden, Suez. Je n’ai recueilli que deux jeunes dans cette derniére localité. Les coquilles adultes que j’ai rapportées ont été draguées dans le port d'Aden. Cette dédicace à M. Spalding, directeur de la Perim Coal Company est un bien faible témoignage de ma reconnaissance. Son bienveillant accueil et l’'empressement désintéressé qu'il a mis à me procurer les moyens qui pouvaient faciliter mes recherches m’ont révélé chez lui tout l'intérêt qu’il attachait aux recherches scientifiques. Mactra Zellwegeri. Testa ovato-oblonga, subtriangularis, tumida, antice trans- versim striata, postice lævigata, hians, opaca, cincreo-flava, VE TT Fig. 1. — Mactra Zellwegeri. epistesta inferiore vestita; umbones nudi, fulvo radiata; area lunulaque planiusculis livido violaceis, exquisite striatis; 132 curdo latior, dentibus cardinalibus elongato-prominentibus: pagina interna pallide violacea. Dimensions : long., 73 millimètres ; larg., 50 millimètres : épaiss., 31 millimètres. Coquille ayant la forme d’un ovale allongé, dont les sommets assez distants dépassent le bord supérieur; cette saillie angu- leuse des sommets donne au contour de la coquille un aspect triangulaire. La face externe des valves est recouverte, excepté près des crochets où elle à été usée par le frottement, par un épitest adhérent, assez épais et d’un gris jaunâtre ; sur les bords, cet épitest s’exfolie en lamelles plus ou moins longues. Il existe sur la moitié inférieure de cette face des sillons concen- triques, réguliérement espacés, qui vont de l'extrémité anté- ricure jusque vers le milieu des valves où ils finissent en mou- rant. Les inférieurs se prolongent plus que les supérieurs, qui s'arrêtent avant d’atteindre la ligne médiane, alors que les inférieurs la dépassent. Tout l'espace compris entre les sillons et les crochets ainsi que la moitié antérieure des valves est lisse et un peu luisante. La couleur est d'un gris jaunâtre, interrompue par une ou deux zones concentriques de couleur bieue. Des sommets, qui ont une teinte lilas, partent des rayons nombreux d’un brun päle; les deux extrémités sont arrondies, déprimées, la postérieure plus longue, plus atténuée, est bail- lante à la partie supérieure de son extrémité. La lunule et lécusson, large et déprimé, sont ornés de stries obliquement dirigées sur chaque valve, de haut en bas et de dedans en dehors ; les siries inférieures de la lunule continuent avec celles que nous avons indiquées sur la face externe des valves. Les sommets saillants et recourbés sont séparés et distants. Le bord inférieur, assez mince, décrit une longue courbe arrondie. L'intérieur des valves, terne sous les crochets, un peu brillant sur les bords et aux extrémités, est d'un blanc violacé au centre et d'un brun violet aux extrémités. La charnière sur la- quelle s'élèvent des dents lamelleuses, longues ct saillantes, est très étendue et large. Le ligament interne, trés fort, est logé dans des fosseites profondes, et l'externe fait une légère saillie en dehors. Hab. : Zanzibar. Je dois la connaissance de cette espèce à la générosité de M. Zellweger, auquel je suis heureux d'en offrir la dédicace. Dr JoussEAUME. CHRONIQUE Une usine française au Cap de Bonne-Es- pérance.— Au commencement de l’année 1893, une maison française a fait construire, non loin de Cap-Town une factorerie pour la conserve des langoustes. Tout l'outillage a été importé de France. L'Établissement est dirigé par un de nos compatriotes et le travail exé- culé par des hommes ou des femmes indigènes, sous la surveillance d'excellents ouvriers français. On fabrique de 15 à 20,000 boîtes de conserves par journée de travail ; mais il y à forcément des temps d'arrêt, lorsque l’état de la mer ne permet pasdese livrer à la pêche. On prerd Ja langouste dans une eau peu profonde, au moyen d’un filet rond, ouvert par en haut et au fond duquel est at- tachée solidement, comme appât, de Ja chair de lan- souste. Le filet, amarré au bateau par une corde, est lancé à 3 ou 4 inètres dans la mer et retiré au bout de quelques minutes, généralement plein. Le prix des lan- goustes, dont le poids varie de 4 à 5 livres, est d’en- viron 3 fr, 75 le cent, c’est-à-dire moins élevé que celui d’une seule langouste à Paris. La totalité des produits de la factorerie estexportée en France, et les demandes dépassent de beaucoup la pro- duction, Au mois d’août, il a été expédié 3,000 caisses contenant 300,000 boîtes de conserves, à destination de la France. Il existe, en outre, sur les côtes de la colonie, 37 sta- tions de pêche, occupant 300 embarcations montées par LE NATURALISTE produit total de la pêche, pour l’année terminée au 31 mars 1892, a été de 14,200,000 poissons de toutes es- pèces. (Bulletin des Pêches.) Le Polygonum Saccalinense aux Indes. — D’après l’Indian Agriculturist, la Saccaline serait fort connue et employée comme fourrage dans la province - du Bengale. Elle y affecte, paraît-il, la inème forme éminemment tracante que chez nous, pénètre dans les sols les plus durs et se développe avec une étonnante rapidité. Les tiges sont nombreuses et serrées ; elles entrent de bonne heure en végétation et atteignent rapidement une hauteur de 3 mètres. Les expériences qui ont été faites démontrent d’une facon indiscutable sa valeur comme plante fourragère et l’ardeur avec laquelle le bétail s’en nourrit. Une jeune plante arrive vite à couvrir avec ses feuilles un espace de 1 mètre carré. La première récolte est faite quand les tiges atteignent 1 mètre à 1 m. 50. Si la seconde pousse est assez vigou- reuse, on fait une nouvelle coupe. Les années suivantes on fait couramment trois ou quatre coupes. La quantité de fourrage récolté est évaluée de 250 à 415 tonnes par hectare. (Revue horticole.) Paons vivant à l’état sauvage en Hon- grie., — Les quatre paons domestiques, un mâle et trois femelles, lâchés depuis quelque temps dans le domaine de Szanny (Com d’OEdembourg) appartenant au prince Esterhazy, se sont multipliés. On compte maintenant 32 paons qui vivent librement dans la forêt; plusieurs sont des oiseaux de toute beauté. D’allures peu sauvages, ils ne font preuve de défiance qu'à l’époque où ils con- duisent leurs petits : à la moindre alerte, ils s’enfoncent dans les plus épais taillis. En plein hiver, vieux et jeunes se montrèrent résistants aux froids en se juchant, pen- dant la nuit, au sommet des arbres élevés. La chair du Paonneau acquiert en liberté, comme on sait, une saveur toute particulière (Société d’Acclimatation). L’Horticulture de la France, — Cette revue des serres, des parcs et des jardins, qui est publiée à Lyon par MM. Cusin père et fils, comprend la description, suivant l’ordre alphabétique, de tousles végétaux d’or- nement, leur utilisation et leur emploi dans les cultures, leur mode de culture, etc. De nombreux dessins, fort bien exécutés par Mme Gan-, gneron-Rachat, accompagnent le texte. La dernière li- vraison du 1° mai contenait l’étnde des genres Atra, At- zoon, Ajuga, Akebia, Alaugium, Alberta, Albuca, Alche- milla, Aletris, Aleurites, etc. (Abonnement : 12 francs par an). Excursions de l’École d’Anthropologie, — L'École d’Anthropologie (15, rue de l’École de médecine Paris) fera les 3, 17 juin et1°* juillet prochain des excur- sions, sous la direction de MM. G. et A. de Mortillet, dont voici le programme : Dimanche 3 juin. — Départ de Paris à 8 h. 15. — Dol- men de Trie-Chäteau, — Dolmen de Villers-Saint-Sépul=M cre., — Retour à Paris à 40 h. 25. (Rendez-vous à la Gare Saint-Lazare, salle des Pas-Perdus du côté de la Cour du Has vre, à T h. 55 dumatin). — Dimanche 17 juin. — Départ de Paris à 8 h.15. — Dolmen avec sculptures de la Bellehaye, à Boury. — Dolmen avec sculptures d’Aveny, à Damps=" mesnil. — Dolmen de Copière.— Retour à Paris à 11 h.50.. (Rendez-vous à la Gare Saint-Lazare, salle des Pas-Perdus, 1,408 pêcheurs, dont 142 seulement sont européens, Le | du côte de la Cour du Havre, à 7 h. 55 du matin). — Di: LE NATURALISTE manche 1°° juillet. — Départ de Paris à 8h. #0. — Dol- men des Mureaux. -— Dolmen de la Justice, à Epône. — Dolmen avec sculptures du Trou-aux-Anglais, à Epône. — Retour à Paris à 6 h. 25. (Rendez-vous à la Gare Saint- Lazare. salle des Pas-Perdus, du côté de la Cour du Havre, à 8 h. 20 du matin.) Nora. — Les personnes qui désireraient prendre part à ces Excursions sont priées d’en aviser M. A. de Mor- tillet, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). Association française pour l’avancement des sciences. —Le prochain Congrès de l'Association se réunira à Caen du 9 au 15 août prochain. OFFRES ET DEMANDES — Les fils d'Émile Deyrolle. naturalistes, 46, rue du Bac, Paris, demandent en quantité des Calosoma syco- phanta. — M. Moberly, 9, Rockstone Place, Southampton, offre des chenilles de Callimorpha dominula en échange de chenilles ou de chrysalides de Prunaria, Lunaria, Albici- liata. — Belles collections de Ténébrionides européens et exotiques à vendre, contenant 1350 espèces et 1480 exem- plaires en 27 cartons, prix 255 francs. (S’adresser aux bureaux du Journal.) — M. Lionel Stones, Northwood, seymour Grove, old Prafford, Manchester, offre en échange des papillons de sa région. EE ERRATUM — Dans le résumé de la séance de l’Académie des Sciences du 23 avril la note de M. Toureng doit être rectifiée ainsi : « Le Dreissensia se distingue des autres Mytilidés par l'existence d’une aorte postérieure périrectale. » — Dans l’article de M. Gadeau de Kerville, précédent numéro, p- 412, col. 1,1. 10, lire : «et chez les autres Ruminants à cornes d'apparence multiple, — saut quelques rares exemples où l’os frontal présente trois chevilles osseuses avec étuis cor- nés, » — au lieu de : « et chez les autres Ruminants multiples, — sauf quelques rares exemples où l’os frontal à cornes d’ap- parence présente trois chevilles osseuses avec étuis cornés. » “Do, 1. 30, lire : « la furcation animale des cornes des Rumi- nants, » au lieu de : «la furcation descornes des Ruminants. » BIBLIOGRAPHIE 489. Lewis, @. On the Elaleridæ of Japan. Ann. Mug. Nat. Hist. 189%, pp. 255-266; 311-320. 490. Locy, William-A. The Optic Vesicles of Elasmo- branchs and their Serial Relations the other Structures on the Cephalic Plate. Journ. of Morphol. 1894, pp. 115-122. Lucas, Frederic A. Note on the Air-Sacs änd Hollow- Bones of Birds. . Natural Science. 1894, pp. 36-31. 492. Lydekker, R. The La Plata Museum. Ê Nulural Science. 1894, pp. 117-128. 193. 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Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 349-351. 218. Traustedt, M. und Weltner, W. Bericht über die von Heérrn Dr Sander gesammelten Tunicaten. PI. II. Archiv für Nalurgesch. 1894, pp. 10-14. Le Gérant: Émxe DEYROLLE. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 41. 201. 204. 208. 209. 210. 2411. Les Fils W'ÉMILE DEVROLLE, Naturaliste, 48, rue du Bac, PARIS FOSSILES DU DÉVONIEN ET DE L' HETTANGIEN DE L'EIFEL, DES ARDENNES ET DU LUXEMBOURG LES PRIX SONT MARQUÉS EN FRANCS DÉVONIEN MOYEN Région de l’Eifel Crustacés. Phacops létifrons, Brant recente pere : Dalmanmia caudata, SOVA-e- LECEARen e Homalonotus laticaudata, Sand................ » Ahrendi, Rœæmer Céphalopodes. Nautilus "intermedius, S0W....:..: 2.4... Gomphoceras clathratum Sand..,.......,..... Orthocerastregulare, SCHIO te MERE EEE » crassum, Rœmier..1. » anello-undulatum , Cyrtoceras Dubiosus, Stein Gasléropodes. Pleurotomaria delphinuloides, Goldf........... » Crenalo-SILIdid. ere rene Brachiopodes. Productus productoides, d’Orb.........:....... Leptœna depressa, Dalm....:.....°........... Strophomena rhomboidalis, Wahl............. Orthis Eifelensis, de Veen................ » tetragona, Schnur DpCana ont SCENE EE EUR Me TEE CT Ortiis stniaiulas ADR PRE EL ANNE Conte Spirifer balcidensis, d'Orb........... » lævicosta, Valenc......... HART » SDECIOSUS- ALLIER, PE RENNER AR PEREEE » cultrijugatus, Rœm » CurvaIus, Ce BUGS. Pr co » TOSTTALUS Eee See. » Venus OLD LEE Ce PRÉPA LUE NES » Arduennensis, Schnur ................ » concentricus/MSChNUr..... Me. » Verneuilll, MuüurCch: 257.0 EU Hemithiris subwilsonnii d'Orb................. Stringocephalus Burtini, Def................. : Athrypa microrhyncha, d'Orh................. Pentamerus galeatus, Dalm.......... ......... Spirigera concentrica, Buch:?.:::::-.:..... » réhicularis d'OTD tete rrnerrenrece » » var. aspera, d’Orb » pASCa Sehlot eLE ECO PE REPEEERERRE » squammiera dOrD EP Er EPRERE » aftinis "LOT errant traeee » feritas L'OLDi mm evene donnent Rhynchonella subcordiformis, Schnur.......... » acuminata Mantes -cPe de pet Terebratula squammifera, d’Orb................ » daleidensis. Rœm................ » primipilaris, de Buch............. » anpUuIOS A MSCNMES ELLE... » cassided IQ UHENST ne eee » fOTMOSD AS CEE Pere ee e Echinodermes, Crinoïides. Cupressocrinus abbreviatus, Goldf............. Rhodocrinus crenatus, Goldf..........:........ Zoophytes. Cyathophyllum hippocrateriforme, Goldf........ » ceéspitosum, MOI PAS TeNmn CE » ceratites, (Goldi- 7020070 Fret De C4 ©) © N ND © D © #& 1 =» SOS se NO Ce ROC pSoesee = Discophyllum helianthoïdes, d’Orb..... AE Favositésitrold{iuss MOD RE MERC ES ce 1 > Alveolites suborbicularis, Goldf............... Calamophora Gothlandica, Goldf.............. 0 50 Aulopora conglomerata, Goldf. Co eDE UE 00 de 0 50 DÉVONIEN SUPÉRIEUR Etage Famennien de Villers s.-Lesse Céphalopodes. CYTIOCETAS SD AR LE ENS APR D L'oeil) Orthoceras sp. ere OU A SN 47.4 0 Mes Lamellibranches. Myalina aduaticorum, de Ryck. 4" "mu ; » Sabestana, de RYCR IN NME A ER CREER EE », Dammontensis MPhIlL EAU Fr Pteronites MOVA SpA LEE MER CREER EE NUGUlIER ON AMOR ER ELLE RN MRC FAR Net RUE TS Brachicpodes. Productus SCabTiuSeuluS, SONT EE ERA EENNES » subaculeatus AMUXCh ERP RRERRE 0 50 Strophalosianowasp.................. D PR Ortmssiriatula MOD 2 EEE REC EE 0 30 Rhynchonellaacuminata, Mart. "M 0 50 » D'OUMONHENIOSS EE AM TE » Pre qUars Mer ee CRE DUR 0 50 » Omaliusi, SAR EE à Ur 0 50 » Contient ME) ES PEAR PRE 0 75 Athrypatreticntaris Bee tte Cet ete ù 50 ANDYTISEROÏSSVLMLe APE eee 0 50 » CONCENITICAMBUC NE PRE RE 0 60 Spinoera metiCulatalOosS rer ee Cyrtia murchisoniana, de Ko..." 0 75 Spirifer Verneuil Murch "Eee CRE 0 75 HETTANGIEN DU LUXEMBOURG L L? Gastéropodes. Neritina Hettangiensis, Terqg... "M" 4 Pleurotomaria Warnimonti, Kint.............. 0 55 » Cepa mDeslonsen Rene 0 50 Lametllibranches. Cardmain fera PGA EP ER ENTER 0 50 » SECUPIÉONNIS, AND AS ee Ce 0 75 » hybride AN TA SA ERE TE IRC REMENE AE 0 50 Pectentextonius.ISChlEe EP EEPEE NEREERE 0 75 Dr Hell, L'OPDsE er RTL EE 0 30 Gryphæa’arcuata SOEUR POUR NE E NE 0 30 Lima gigantea, d'Orb .......... ere ee GR 1 » Brachiopodes. Rhynchonella variabilis, d'Orb........,....... LIASIEN Macigno d’Aubange Miitorinaclathrate MSOWE re CCR ARTE 0 50 Plagiostoma duplicata, SOw.................... 0 50 Pecten æquivalvis SO. PETER CEE CRE 0 50 Astartendetnta (COIN en er-0 etre 0 50 TOARCIEN Ammonites radians, d'Orb....:2,0..4:4407.". 0 30 » Jüurensis OLD ee ee ACER 0 5 Rhynchonella tetraedra, d'Orb................. 0 25 RS =i 16° ANNÉE 9 SERIE — N° 1253 15 JUIN 1894 SUR QUELQUES PARASITES DES LÉPIDODENDRONS DU CULM Dans une note précédente (1), nous avons appelé l’at- tention du lecteur sur quelques résultats intéressants que pouvait fournir l’étude de la botanique fossile, soit en faisant connaître l’organisation curieuse de plantes disparues, soit en fournissant l’occasion de découvrir de nombreux parasites animaux ou végétaux ayant vécu à leurs dépens. Aujourd'hui nous dirons quelques mots surdes œufs d’Arthro- podes déposés dans l’intérieur de radi- celles de Lepidoden- drons. Chacun sait queles Lépidodendrons for- ment une famille de plantes d’origine fort ancienne , et l’une des premières appa- rues sur le globe; le Lepidodendronnothum à structure conservée, décrit par Unger, da- te des formations di- voniennes. Les mem- bres de cette famille sont très nombreux dans le Culm, et nous pouvons citer deux espèces françaises re- cueillies l’une dans les environs de Ré- gny, à Combres, le L. rhodummense, l’autre dans les environs d’Autun, à Esnost, le L. esnostense, conser- vées par la silice et - constituant un type différent de celui re- présenté par le L. nothum de la Thuringe et le L. Harcourtii du Northum- berland, On admet généralement que les Lepidodendrons ont eu des racines stigmariformes analogues à celle des Si- gillaires, mais on sait peu de choses sur leur structure interne. Voici, résumée en quelqueslignes, l’organisation des radicelles en forme de baguettes cylindriques, quel- quefois bifurquées, dont nous avons parlé précédemment et qui partent de la partie inférieure de la tige ou rayon- nent autour du corps principal de la racine, organisa- tion reconnue sur les échantillons silicifiés provenant des deux localités citées plus haut. Dans l’axe se trouve un faisceau vasculaire bi-centre a (fig. 1) à section trans- versale elliptique, des radicelles très grêles portent laté- (1) Le Nalturaliste, 16 mars 1894, p. 69. Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. Fig. 1. — Section transversale d'une radicelle de Lepidodendron provenant d’'Esnost, près Autun. Fig. 2: — Œufs d'Arthroon Rochei dans le tissu parenchymateux du liber d’une racine. ralement des deux pôles. Lorsque la racine se bifurque, le faisceau vasculaire est seulement monocentre par division du faisceau principal en deux parties égales et rappelle sous ce rapport les racines des Selaginelles. Le cylindre vasculaire de la racine est entouré de parenchyme libérien b dont.les cellules plus hautes que larges sont à très minces parois; la couche est assez épaisse, mais le plus souvent cette assise libérienne peu résistante est écrasée contre le cylindre central. Plus extérieurement se trouve une large zone de {issu cortical d composée de grosses cellules également à parois minces , cependant un peu plus solides que celles de la gaine libérienne, par con- séquent moins apla- ties; le tissu paren- chymateux del’écorce se continue Jusqu'à la périphérie, il est limité par une assise de cellules épider- miques peu différen- tes mais seulement un peu plus petites ; il n'y à aucun tissu qui rappelle soit du liège soit de l’hypo- derme, on ne trouve pas les trois couches que l'on remarque dans l’écorce des ra- dicelles des Sigillai- res ; hors de l’eau ces racines devaient s’é- craser à la moindre pression, aussi sur lesempreinteslesren- contre-t-on sous la forme de simples ru- bans. C’est entre l’assise libérienne et la cou- che parenchymateuse corticale, quelquefois dans cette dernière, que se trouvent logés des corps ovoides e (fig. 1). Ils sont extrêmement nom- breux; sur des coupes successives faites dans uneméme radicelle, toutes en renferment, on peut en compter de huit à vingt-quatre, dans une même préparation; dès Jors sur une longueur de plusieurs centimètres, le nom- bre, difficile à apprécier, doit cependant être fort grand. Ils présentent la forme d'un ellipsoïide de révolution dont le grand axe mesure 0,16, et le petit axe 0,10 en moyenne; à Combres (Loire), à Esnost près Autun, tous ont à peu près les mêmes dimensions. L'une des extrémités est munie d'un pédicelle droit ou recourbé (fig. 2) long de Om,03 qui paraît creux ; ces corps ovoïdes ne peuvent être des sporanges, car il n’y a aucune trace de mycelium; dans les tissus en contact, les cellules sont simplement déformées, aplaties, on ne voit -aucun indice de tissu réparateur ou de séquestre, autour 136 d'eux ; leur introduction s'est faite après ou peu avant la mort de l’organe. Il n’y a pas davantage de mycelium qui leur soit adhérent, car le petit pédoncule que nous avons signalé ne peut être pris ni pour un fragment de mycelium, ni pour un col ou un rostre de sporange, un prolongement semblable se remarque souvent du reste, à l’une des extrémités des œufs d'insectes vivants. De plus, leurtaille uniforme, observée dans des échantillons provenant de deux localités très éloignées l'une de l’autre, exclut encore l’idée de sporange, car si on avait affaire à des organes de ce genre développés sur place, il est évident que l’on devrait constater des stades divers parmi les nombreux individus qui sont réunis; dans la plupart des cas les enveloppes se touchent, se com- priment, comme si ces corps avaient été introduits dans une même cavité et pressés les uns contre les autres ; des sporanges prenant naissance dans des tissus seraient moins serrés et ne se comprimeraient pas de manière à gèner leur développement. Il n'y a donc pas à douter que ce ne soient des œufs, B. RENAULT DESCRIPTION D'UNE COQUILLE NOUVELLE Bulimus du groupe des Cochlostyla Phengus Groulti Testa imperforata, ovato-pyramidata, solidula, oblique te- nuiter striata, nitida, alba, nigro rubescentefaciata, infra sul- phurea, ad umbilicum nigro maculata; apice obtuata; anfr. 61/2 convexiusculi, subcarinati, regulariter crescentes ; apertura obliqua, lunato-ovalis, intus lactea, peristomum subincrossa- tum, breviter reflexum, infra nigro-limbatum margine dextro arcuato, columellari subrecto, incrossato, infra nigro basin albo. ê Dimens. : longueur 38 millimètres, diam. 20 millimètres, — Apert.long. 15 millimètres, lat. 12 milllimétres. Coquille oblongue à spire corique, à base convexe et arron- die et à sommet obtus. Son test, assez épais et un peu lui- sant, est sillonné à la surface de stries effacées et obliques. Sa couleur blanche est recouverte à la base par une zone jaune orangé ; sur les individus les micux colorés la partie blanche est séparée de lajaune par une étroite bande brune qui remonte dans la suture des trois derniers tours. La base de la colume est entourée d’un croissant spiral d’un noir de jais. Cette partie Phengus Groulti. noire est quelquefois séparée du jaune par un étroit liséré d’un brun rougeâtre. Les tours de spire, au nombre de 6 1/2 légèrement convexes ctobtusement carénés se développent, régu- lièrement; ils sont séparés par une suture linéaire, marginée in- férieurement d’un très petit liséré crénelé; l'ouverture descen- dante, ettrès oblique par rapport à l'axe, a la forme d'un ovale, très largement échancrée en arrière par la base de l'avant- dernier tour ; dans son intérieur d'un blanc de porcelaine on apercoit par transparence les zones colorées de la surface. Le péristome est assez épais ct très légèrement déjeté en dehors; LE NATURALISTE (9 es. ses deux extrémités sont reliées entre elles par une couche d’enduit si mince qu'on ne peut en constater la présence qu'à l'aide d'un verre grossissant; le bord externe décrit une courbe arrondie, alors que le columellaire beaucoup plus épais et blanchâtre est presque droit; la torsion qu'il produit pour s’u- nir au bord externe forme dans l'intérieur de l’ouverture une gouttière superficielle ; la tache noire qui embrasse la base du bord columellaire se continue sur le bord externe jusqu'au milieu où elle s'arrête brusquement, l'autre moitié du bord externe est blanc ou très légèrement teintée de brun rougeâtre. Hab, Cette jolie coquille provient des Philippines ; MM. Dey- rolle ont recu quelques individus de cette espèce nouvelle. Je dédie à M. Groult, de la maison Deyrolle, cette espèce dont il est le détenteur. Cette espèce est très voisine du B. Romblonensis Pfr. mais s'en distingue par son sommet plus obtus, la coloration jaune de la base et l'épaisseur de son bord columellaire. Dr JousseAUME. LES CHENILLES DU GENRE ASTHENA —————— IL est assez difficile, en général, de réunir en collection toutes les chenilles d'un même genre, encore faut-il que les espèces qui constituent ce genre ne soient pas très nombreuses et qu’elles habitent la même région, conditions permettant d'espérer de capturer ces espèces un jour ou l’autre. Le genre As{hena n’est pas nombreux en espèces; il n’en compte que cinq vivant en France : quatre se trouvent dans . les bois des environs de Paris. Malgré ce petit nombre, quel lépidoptériste pourrait se flatter de les connaitre toutes ? Nos auteurs n’en ont guère connu qu'une, la plus commune, l'Asth. candidata, et ce qu’ils ont dit des autres prête à confu- sion. Je pense être utile à {mes collègues en lépidoptérologie, qui s'intéressent aux chenilles, en leur donnant une description sommaire des chenilles du genre Asthena que, g'âce à de nombreuses recherches, j'ai pu me procurer, et en leur indi- quant les arbres sur lesquels vivent ces chenilles. j Il est oiseux, n’est-ce pas, d'entamer la question de classifi- cation et d'examiner même superficiellement si le genre Asthena appartient aux Acidalidæ ou sil serait mieux placé dans les Larentidæ, si l'on a agi sagement en le mettant près du genre Acidalia ou si l’on ne serait pas plus en droit de le laisser se débrouiller dans le méli-mélo du genre Cidaria (Can taiogue Staudinger et Wocke) : il me suffit de dire que ces chenilles médiocrement allongées, un peu épaisses, à peau molle, tuberculeuse, et vivant sur les arbres, ne sont ni des Acidalia ni des Cidaria, au sens que nous attachons à ces mots : ce sont... des chenilles d'As{hena. Asthena candidata, Schiff. Longueur : 13 à 45 mm., à peau tendue. Corps subcylindrique, un peu renflé aux segments intermédiaires et postérieurs, à verruqueux saillants et tuberculeux; sa couleur est d’un vert faunâtre. Le plus généralement, cette chenille est ornée d'une bande dorsale finement divisée au milicu, d’un rouge brique ou ferrugineux, visible seulement sur les quatre premiers et quatre derniers segments. Les segments intermédiaires (4 à 8) sont marqués de larges taches de même couleur, placées latés ralement, deux sur le dos et deux sur le ventre. Quelquefois,« ces taches sont confluentes principalement sur le 4e segment qu’elles envahissent presque tout entier. ; : Les verruqueux $e détachent en clair, à l'exception de ceux du 4 segment, surtout les stigmataux, qui sont d’un ferrugi neux foncé et sont en outre plus saillants. Ils portent tous un poil assez long, raide et de couleur foncée allant du châtain au noirâtre. ï à La tête est d'un verdâtre assombri de mouchetures brunes chaque calotte présente au sommet une sorte de couronne ou ligne circulaire brune, non fermée latéralement; les ocelles soft noirâtres appuyés d’une tache ferrugineuse près du Acr segment. - L'écusson du 1°" segment est très étroit, Les pattes sont teintées de rougeâtre, lesstigmates bruns. é La chenille de l’Asthena candidala varie. Elle est parfois entièrement verte, sans autre tache qu’un point ou deux ferrms ineux sur les verruqueux stigmataux du quatrième segmenbel (NEA » LE NATURALISTE un faible indice de la ligne circulaire brune des calottes de la tête. Cette Asthena a deux générations : la première, en juin, pro- vient des papillons qui ont paru en avril et mai; la seconde, en septembre et octobre, provient des papillons éclos en juillet- août. Vit généralement sur le Carpinus betulus et plus rarement sur le Corylus avellan«. Asthena anseraria, Gn. De la taille de Candidala, un peu plus épaisse cependant, aux 7e, 80 et 9° segments surtout, et à verruqueux moins sail- lants. Corps d’un vert blanchâtre ou bleuâtre, un peu vitreux, sans aucune tache ferrugineuse ou rouge brique, mais devenant, vers l'époque de la nymphose, d’un rosätre uniforme. Tête verte, ocelles noirs. Sur une cinquantaine de chenilles de cette Asthena que j'ai trouvées, deux seulement ont présenté une légère variation. Elles avaient quatre gros points noirs à la tête : deux aux ocelles qu'ils englobaïient tous et les deux autres au sommet de chaque calotte, rappelant les points noirs de l’Eupisteria oblilerata Hfn. Aucune n’offrait la moindre trace de la ligne circulaire brun noirâtre des calottes de Candidata. L'écusson du 10 segment est indistinct; les verruqueux sont de la couleur du fond, légèrement saillants, et portent un poil blond sensiblement plus court que celui des verruqueux de Candidata. Pattes et stigmates également concolores. Cette chenille vit exclusivement sur le Cornus sanguinea dont elle mange les feuilles, en les trouant ou en les attaquant par les bords. Quelquefois on trouve des Anseraria entre deux feuilles attachées par des fils de soie, mais j’ai remarqué que celles qui s’abritaient ainsi étaient presque toujours parasitées. Le plus souvent, elles se tiennent dessous la feuille, accrochées à la nervure principale, tantôt allongées, tantôt courbées ou repliées comme en charnière. La chrysalide d'Anseraria, qui passe l’hiver, est un peu plus courte et plus épaisse que celle de Candidata. Elle est en outre d’un brun marron moins foncé et a les incisions des segments plus claires que Candidata. Je ne puis dire encore si l'Asthena anseraria a deux géné- rations comme la Candidata. Asthena luteata, Schiff. C’est la plus grêle et la plus allongée des chenilles d’Asthena. Elle mesure de 18 à 20 mm. Corps médiocrement atténué an- térieurement et un peu renflé postérieurement, couvert de. petites granulations, plissé surtout aux premiers segments et - près des incisions ; couleur vert pâle; vasculaire fine, d'un vert foncé; sous-dorsales jaunâtres, faiblement indiquées; pas de stigmatales proprement dites; pas ‘de ventrale; incisions jaunes; granulations blanc jaunâtre. Tête d'un vert pâle, plus clair que le fond : pattes écailleuses blondes, membraneuses, de la couleur du fond; stigmates jaunâtres. Points verruqueux peu distincts, blanc jaunâtre : ils ne se voient bien, à la loupe, que sur les derniers segments où ils seraient plutôt bleuâtres; poils blonds, courts et raides : ceux des premiers segments dirigés en avant et ceux des derniers en arrière, ceux des in- - termédiaires droits. — Je n'ai trouvé nulle part la description de cette chenille (1). Guenée et Berce disent qu’elle est inconnue. Aussi pendant “longtemps n’a-t-on été réduit qu’à des suppositions au sujet de la nourriture de cette espèce d’Asthena. M. Barrett, dans l'En- tomologist monthly Magasine, numéro d'octobre 1886, dit avoir trouvé quantité de Luleata (insecte parfait) dans un endroit où ne poussaient que quelques Aunes qui ont dû nourrir la che- mille, et il ajoute que dans l’est et le sud de l'Angleterre la Luteala vit certainement sur l’Érable. M. Carter, dans le nu- méro suivant, dit qu'il a toujours trouvé la chenille de la Luteata sur V'Aune, en compagnie de l'Eupisteria oblilerata ct qu’il était persuadé que l’aune était la nourriture naturelle de la Luteala au moins dans le nord de l’Angleterrce. Roœssler avait déjà indiqué les chatons de l’Aune. Dans les environs de Paris, où j'ai cherché longtemps cette Asthena, je l'ai trouvée sur plusieurs espèces d’arbres el dans les proportions suivantes : 60 0/0 sur l’Érable (Acer campestre et pseudoplalanus); 25 0/0 sur le Bouleau (Betula alba); 10 0/0 sur l’Aune (Betula alnus); a —]———— "| (1) IL est impossible de tenir compte de la description d'O. Wilde, 444. 137 5 0/0 sur le Marceau (Salix capræa) et Peupliers divers {Populus tremula, etc.). La chenille de l’Asthena luleata se tient sous les feuilles, ac- crochée aux nervures, entame les feuilles de tous côtés, mais non sur les bords, ct respecte les nervures principales. Elle vit du 15 juillet au 15 septembre. Elle se chrysalide dans un cocon formé de terre et de soie à la surface du sol. Le papillon éclôt en mai et juin de l'année suivante. L'espèce n’a qu’une génération. Asthena testaceata, Don. La moins répandue de nos As{hena parisiennes, la Testaceala ne se prend guère que dans les parties très humides de quelques forèts des environs de Paris. La forèt de Montmorency par exemple est celle où on a le plus de chance de rencontrer cette espèce. La chenille de la Testaceala est la plus grosse des Asthena, c’en est aussi la plus belle. Bien que figurée d’une facon exacte par Hubner sous le nom de Sylvala, cette chenille a été considérée longtemps par les lépidoptéristes comme inconnue, Guéënée et d'autres après lui n’ayant voulu voir dans le dessin d’Hubner, éclairé et appuyé d'aucune note, d’aucune descrip- tion, qu'une variété de la vulgaire Candidata. Il y a quelques années, Hellins étudia les premiers états de l'Asthena tleslaceata et en publia une description complète dans le numéro de février 1877 de l’Entomologist monthly Ma- gasine. Sa description donna raison au grand iconographe allemand. La chenille de l’Asth. lestaceala ressemble, à la vérité, beaucoup à celle de Candidata, tachée de rouge-brique ou fer- rugineux, dont j'ai donné la description plus haut, mais elle en dilfère principalement par les caractères suivants auxquels je me bornerai sans entreprendre la description complète de la chenille. La Testaceala est plus grosse; sa tête est entièrement d’un brun noirâtre. À l’exception de ceux des derniers segments, tous les verruqueux de Tes{aceata sont brun ferrugineux, les trapézoïdaux sont en outre cerclés de vert jaunûtre, les stigrma- taux lés plus saillants et en même temps les plus chargés de brun ferrugineux sont ceux des 5e, 6e, 7e et 8e segments : tandis que chez Candidata les plus saillants et les plus colorés sont ceux du 4€, leur poil est court et blond. Les pattes écailleuses et membraneuses n’ont aucune tache rouge er sont d’un vert jaunûtre. La chenille de Testaceala vit sur l’Aune, mais non unique- ment, car j'en ai recu deux sujets trouvés en septembre sur le Saule Marceau, l’un par M. Lelièvre dans le département du Nord, ct l’autre par M. Renaut dans le département de la Haute-Marne. La Testaceala fait son cocon de terre et de soie à la surface du sol, ‘passe l’hiver en chrysalide et donne son papillon en juin suivant. L'espèce n'a qu’une génération par an. Asthena Blomeri, Curt. Bien quen'appartenant pas à la faune parisienne, la dernière espèce d’Asthena dont la chenille soit connue doit avoir aussi sa petite place à côté des autres dans cette revue rapide des chenilles de son genre. La Blomeri participe à la fois de la Luleala et de la Can- didata : de la Luteata, par sa forme élancée et salongueur qui est presque la même; de la Candidala, par sa bande dorsale d'un brun ferrugineux ne s’étendant cependant que sur les trois premiers segments, par ses taches de même couleur qui occu- pent les côtés. Ces derniers n’existent pas toujours et, sous ce rapport encore, beaucoup de chenilles de Blomeri varient comme celles de Candidata. Mais c’est de la Luleala qu'elle se rapproche davantage. Elle est cependant plus moniliforme et sa tête n’est pas entièrement verte, mais rembrunie et marquée de noirätre longitudinalement sur chaque calotte. Cette chenille a été élevée d’œuf en 1874 et décrite par Hellins dans le numéro de septembre 1874 de l'Entomologist monthly Magasine. Millière l'a aussi décrite brièvement ct figu- rée exactement dans les Annales de la Société entomologique de France de 1875. La cheniile de Blomeri vit sur l'Orme, celle a deux générations. L'Asthena Blomeri ne parait pas avoir été trouvée en France depuis Bruand. Les deux tableaux suivants serviront, je pense, d’utile ré- sumé à ce qui vient d’être dit sur les chenilles du genre As- lhena : 138 I, NOURRITURE Charme (Ca’pinus belulus)................ Asth. candidata. Noisetier (Corylus avellana).............. id. Cornouillier (Cornus sanguinea\........... Asth. anseraria, Erable (Acer campestre). ................ Asth. luteata, Aune (Be RAA NA NUS) RP TE SE RENE id. Bouleau(Betulanriba) ESS ETS id. Marceau (Salirocapren). me Re id. Tremble (Populus tremula), ete........... id AUNE (BELLE IQIRNS)P SEE Re Asth. leslaceata. Marceau. (Sais caprea) A ee ON id. Orme (Ulimus campestris)................ Asth. Blomeri. 11, CLEF DICHOTOMIQUE ls Téteren majeurelpantiemvente eee RE EE TT 2 — — — M PTrunMOIrTATe CARPE 5 2. Tête avec lignes ou taches noires autres que les ocelles... 3 Tête sans points noirs autres que les ocelles.......... 4 3. Ligne circulaire couronnant les calottes CORÉEN RNA DES ER Asth. candidata Gros points noirs, de face, près du som- MEITESICAONES MEN PE EEE RCE Anseraria. LACOLPSIÉAIS I TAMASSO Anseraria. Corps-crele#alloncc ui 00 "Pat Luleat«. ». Calottes entièrement d'un brun noi- RADDEMISANDE, LM de re ne Puel Testaceal«. Calottes présentant seulement une bande noirâtre longitudinale... .:.......... Blomeri. P. CHRÉTIEN. LA FLORE DE L'INDE DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE Composées Eupatorium cannabium L. (Paris). Bords des eaux. — Hima- laya tempéré, abondant de 900 à 3.300 mètres, monts Khasias 900 à 1.800 mètres. — D. Birmanie, Asie tempérée, Europe. Solidago virga aurea L. (Paris). ; Lieux boisés, élevés. — Himalaya tempéré; du Cachemir en se dirigeant vers l’est : 1.500 à 2,700 mètres, monts Khasias 1.200 à 1.800 mètres. — D. Europe, Asie ct Amérique tempérée, Kong-Kong. Variété : Leiocarpa. Variété : Pubescens. Aster L. Erigeron Canadensis L. (Paris). Originaire d'Amérique, natu- ralisée et très commune. — Himalaya occidental. Panjab, montant jusqu’à 900 mètres : Rohïlcund. — D. Toutes les contrées chaudes. Erigeron alpinus L. Hautes montagnes. — Régions tempérées et alpines de l'Himalaya occidental, Khasias, Nilgiris. — D. Montagnes du Nord de la zone tempérée. Variété : Multicaulis. Variété : Semibarbata. Variété : Khasiana. Variété : Wightii. Variété : Uniflora. Conyza Less. Filago Germanica L. Moissons (Paris). — Plaines et montagnes du Nord-Ouest de l'Inde, de Cawnpore dans les plaines et de Cumaou dans l'Himalaya à l’ouest jusqu’à l'Afghanistan, s'élève jusqu’à 2.400 mètres dans le Thibet, — D. A l’ouest jusqu'aux Canaries. Filago arvensis L. (Paris). — Moissons, sols siliceux. Nord- Ouest de lInde, Thibet occidental. Iskardo et Dras 2.100 à 2.100 mètres. — D. A l'ouest jusqu'aux Canaries. Antennaria R. Br. Leontopodium alpinum Cass. Jura, Pyrénées, Alpes. — kégion alpine de l'Himalaya. Thibet de 3.000 à 5.400 mètres. — D. Alpes de l’Europe, Asie centrale. Variété : Stracheyi. Plagnalon Cass. 1 espèce Himalaya. Gnaphalium luteo-album L. (Paris). Lieux sablonneux. — A LE NATURALISTE "# “Artemisia maritima L. Côtes de l'Océan. — Himalaya occi- travers l'Inde, monte jusqu'à 3.000 mètres dans le Sikkim: — D. Les contrées les plus chaudes et d'une chaleur tempérée. ; Variété : Multiceps. Variété : Pallidum. Helicrysum Gœrtn. Inula graveolens Desf. Cupularia graveolens G. G: (Paris). Lieux humides. — Nord-Ouest de l'Inde, Peshawer, Ter- rains vagues. — D. A l’ouest jusqu’à l'Espagne. Pulicaria vulgaris Gœærtn (Paris), Lieux humides. — Cachemir 1.500 à 1.800 mètres. Peshawer. — D. Nord et centre de l'Asie, Perse à l’ouest jusqu’à l’Algérie et la Bretagne. Pulicaria dysenterica Gœrtn (Paris). Lieux humides. — Ca- chemir 1,500 à 1.809 mètres. — D. A l’ouest jusqu'à l'Algérie et la Bretagne. Carpesium cernuum L. — Alsace, Dauphiné, Roussillon. — Himalaya tempéré. Khasias, Nilgiris. — D. Du Caucase à la France, Java, Japon. j Bidens cernua L. (Paris). Lieux humides. — Himalaya occi- dental, Cachemir, Chumba 1.500 à 1.800 mètres; rare. — D. Nord de l'Asie, Nord et centre de l'Europe, Nord de l'Amérique. Bidens tripartita L. (Paris). Lieux humides. — Himalaya cen- tral et occidental dans les marais, 900 à 1,500 mêtres du Népal au Cachemir, Thibet occidental, Iskardo. — D. Nord de l'Asie, Japon, à l’ouest jusqu'au nord de l'Afri- que, Europe occidentale et nord de l'Amérique. 1 Achillæa millefolium L. Seule espèce dans l'Inde (Paris). Lieux incultes. — Himalaya occidental; du Cachemir au Cumaou. 1.800 à 2.100 mètres. — D. Nord de l'Asie, Eu-- rope, Nord de l'Amérique. É Anthemis cotula L. (Paris). Moissons Sindh. — D. Nord de l'Asie, à l'ouest jusqu'à la Bretagne et les îles Canaries. Chrysanthemum L. Matricaria Chamomilla L. (Paris). Moissons. — Plaine supé- rieure du Gange, Panjab. — D. Nord de l'Asie, à l'ouest. jusqu’à l'Atlantique. . Tanacetum L. — Himalaya et Thibet occidental. dental, du Cachemir au Cumaou, 2.100 à 2.100 mètres. Thibet occidental ; abondant dans les plaines salées, 2.100 à 4.200 mètres. — D. Côtes de l’Europe et salines du Nord de l'Asie. Artemisia vulgaris L. (Paris). Lieux stériles — Districts mon- M tagneux de l’Inde, 1.500 à 3.600 mètres, dans l'Himalaya à 1 500 mètres dans le Sikkim, les Khasias, monts Abou dans le Marwar, Ghattes occidentales du Concanà Cey- lan.— D. Europe et Asie tempérée, Ava, mont Martaban, Siam, Java. Artemisia Absinthium L. (Paris). Lieux incultes. — Cachemir, 1.500 à 2.100 mètres. — D. Nord de l'Asie, Afghanistan jusqu’à l’Atlantique. l ; Tussilago farfara L. (Paris). Terres fortes, humides. — Hima= laya occidental : du Cachemir au Cumaou, 1.800 à 3.300 mètres. — D. Nord et ouest de l'Asie, Nord de l'Afrique; Europe. Doronicum L. — Himalaya, Cachemir. Senecio L. 63 espèces. : Calendula oflicinalis L. Cultivée. — Champs dans le Panjab et le Sindh, douteusement indigène, Peshawer. — D. Afgha-M nistan, à l’ouest jusqu’au sud de l’Europe. 4 Calendula arvensis L. Terres cultivées (Paris). — Cachemir. = D. Sud de l’Europe, Asie occidentale, Tripoli: Echinops L. — Himalaya. ÿ 2 Carduus nutans L. (Paris). Lieux incultes. — Himalaya OCCI= dental, du Cachemir à Simla, 1.800 à 3.600 mètres. Hazara, dans le Panjab; Thibet occidental, Nubia 3 900 mètres. —= D. Nord de l'Asie jusqu’au Nord de l'Afrique et Europe occidentale, Cnicus L. Cirisum arvense Scop. (Paris). Bords des routes, terres cul- tivées. — Bengale et plaines du Gange, depuis les Souder- bauds jusque dans le Panjab. Himalaya occidental; du Cachemir au Cumaou, Thibet occidental, 3.300 à 3.900 mètres. — D. Nord de l’Asie et à l’ouest jusqu'à l'Atlans tique. 1° Silyÿbum Marianum Gœrtn. (Paris). Lieux incultes. — Panjab et Nord-Ouest de l'Himalaya, Peshawer, Hazara et du Cachemir à Jamu, 41.800 à 2.400 mètres. — D. À l'ouesh jusqu'au nord de l'Afrique, Europe, Maroc. RE n D LE NATURALISTE 139 Saussurea DC. 39 espèces. Jurinea Cass. Serratula L. Centaurea Cyanus. L. (Paris). Moissons. — Dans les champs de blé et les lieux cultivés du nord-ouest de l'Inde; spora- dique. — D. Caucase et à l'ouest jusqu'à l'Atlantique. Centaurea melitensis L. — Lyon, Corse, Nilgiris 4.800 à 2.100 mètres ; sporadique. — D. A l'ouest jusqu'à l'Atlan- tique. : Centaurea calcitrapa L. (Paris). Lieux stériles. — Nord Ouest de l'Inde; Panjab et Cachemir, monte jusqu'à 1.000 mètres. Mysore, sporadique. — D. Asie occidentale et Europe; in- troduit dans presque toutes les contrées du monde. Carthamus tinctorius L. Cultivé. Carthamus lanatus L. Kentrophyllum lanatum DC. (Paris). Coteaux arides. — Cachemir 1.500 à 1.800 mètres. — D, À l'ouest jusqu'à l'Atlantique. Tripoli. Cichorium Intybus L. (Paris). Lieux incultes. — Nord-Ouest de l'Inde. — D. A l'ouest jusqu’à l'Atlantique. Lampsana communis L. (Paris). Bois, Lieux cultivés. — Ca- chemir, 1.500 à 1.800 mètres. — D. Nord et Ouest de l'Asie, * Europe, Nord de l'Afrique. Rhagadiolus Juss. 1 espèce. Cachemir. “Picris hieracioides L. (Paris). Lieux incultes, dicombes. — Himalaya tempéré de Murree au Bhoutan, 1.800 à 2.400 m. monte jusqu'à 3.000 méêtres dans le Sikkim, monts Kha- sias, 1.200 à 1.800 mètres, Nilgiris, 1.500 à 1.800 mètres. — D. Du Nord de l'Asie au Japon, Asie occidentale, Europe, Nord de l'Afrique. - Crepis blattarioïdes. Vill. Hautes montagnes. — Cachemir, Sonamurg, 3.400 mètres. — D. Midi et Ouest de l'Europe. Barthausia fœtida DC. (Paris). Lieux incultes. — Panjab et Himalaya occidental ;, du Cachemir au Cumaou, dans les champs, 1.800 à 2.400 mètres. — D. A l'ouest jusqu'à l'Atlantique. Hieracium sylvaticum. Lam. Bois. Lieux incultes. — Hima- laya occidental: du Cachemir au Garhwal, 1.800 à 3.000 mètres. — D. Nord de l'Asie, Europe, Amérique arctique. Hieracium prenanthoïdes Vill. Alpes. — Nord du Cachemir 2.400 à 3.000 mètres. — D. Nord de l'Asie, Caucase, Nord et centre de l'Europe, Algérie. Hieracium umbellatum. L. Bois, Lieux secs. — Himalaya occidental ; du Cachemir au Garhwal, 1.500 à 3.000 mètres. — D. Nord de l'Asie jusqu'au Japon, Nord de la Perse, Caucase, Nord et centre de l'Europe, Nord de l'Amérique. Hieracium villosum Pall. Alpes. — Cachemir, Srinagar 2.100 à 2.400 mètres. — D. Nord de l'Asie jusqu'au centre de l'Europe. Hypochæris glabra L. (Paris). Lieux arides, champs sablon- neux. — Nilgiris, 2.100 à 2.400 mètres; introduite. — D. Europe. Maraxacum oflicinale Wigg. — Himalaya, Thibet occidental, 3.000 à 5.400 mêtres. monts Mishmi, Nilgiris. — D. Régions froides et tempérées des deux hémisphéres. Baie de Lady Franklin. Variété : Glaucescens. Variété : Eriopoda. Variété : Parvula. Chondrilla L. Bactuca sÿlvestris Lam. Lieux incultes. (Paris). — Himalaya occidental de Marri à Kunawar, 1.800 à 3.300 mètres. Thibet occidental, 2.700 à 3.600 mètres. — D. Sibérie et à l'ouest jusqu'aux îles anglaises et aux Canaries, Prenanthes L. — Himalaya, Khasias. Pieridium Desf. 1 espèce. Panjab. Sonchus asper. Vill. (Paris). Lieux cultivés. Inde. Champs ct lieux cultivés ; monte dans l'Himalaya jusqu'à 3.600 mètres. pu Indigène ou introduit dans toutes les régions topi- cales. Sorchus oleraceus L. Lieux cultivés. — Inde, champs et lieux cultivés, s'élève jusqu'à 2.400 mètres dans l'Himalaya. — D. Cours, l'espèce précédente. Tripoli. Sonchus arvensis L. (Paris). Lieux cultivés. — Inde. Indigène et lieux cultivés; rare dans les plaines, commune dans les monts Khasias et l'Himalaya. — D. Comme Sonchus asper. Sonchus maritimus L. Ouest et Midi, littoral. — Panjab, Peshawer. — D. A l'ouest jusqu'à l'Atlantique, Tripoli. Tragopogon pratense L. Paris, prairies et pâturages. — Hima- laya occidental, Thibet occidental. — A l'ouest jusqu'à l'Atlantique. 4 Tragopogon porrifolium L. Midi, cultivé. — Thibet occidental, Simla, lieux cultivés. — D. A l'ouest jusqu'à la Méditer- rannée, Algérie. Scorzonera purpurea L. Est, Midi. — Cachemir, Banahal, 2.400 mètres. — D. Asie Mincure. Pterotheca. Cass. H. Léveizii. PHOTOGRAPHIE LES PETITES MISÈRES DU PHOTOGRAPHE Les pêcheurs à la ligne connaissent tous, pour l'avoir oui dire ou pour l’avoir parfois éprouvé eux-mêmes, ce qu’il y a d’infiniment désagréable à avoir vu une su- perbe tanche ou une copieuse carpe s’ébattre au sein d’une eau limpide, à convoiter immédiatement le succu- lent poisson, à jeter une ligne qui jusqu'ici fut toujours infaillible, à en sentir le crin se tendre violemment, à lever l’objet avec des précautions infinies, en s’aidant soigneusement du moulinet, comme cela se fait toujours lorsqu'on a ferré quelque grosse et turbulente pièce, et à voir soudain surgir de l’eau — oh! combien impassi- bles! — une tige de botte ou une vieille casserole, Le photographe est, lui aussi, sujet à ces mécomptes. Ainsi, supposons que l'opérateur veuille prendre un cliché de la devanture d’un beau magasin ; cette image doit servir ultérieurement à illustrer un catalogue quel- conque et à allécher le poisson, — le client, veux-je dire. Mais, l’opération terminée, lorsqu'on regarde le cliché développé, qu'y voit-on? Au lieu de la facade du magasin, on découvre un immeuble inconnu. D’où vient donc celui-ci? il était tout bonnement derrière le photo- graphe, le regardant faire sournoisement, et se substi- tuant ensuite au magasin sur la plaque sensible..: Com- ment cela? Par un simple changement d'éclairage du magasin, conséquence de la marche du soleil. A un mo- ment donné, la devanture a fait miroir; la maison d’en face s’y est réfléchie, masquant complètement l’étalage du commercant, et la plaque sensible, qui accepte tout ce qu'on lui offre, a accueilli complaisamment la nou- velle image qu’on lui présentait. C’est absolument ce qui se passe au théâtre lorsque, grâce à des glaces sans tain convenablement éclairées, on nous montre des fantômes se mouvant au milieu des acteurs et leur donnant, par leurs gestes, une muette réplique. Notre confrère Photo-Revue! publie, précisément à ce sujet, la lettre d’un amateur-photographe que nous repro- duisons ici, avec une épreuve de la photographie... intruse : « J'ai la foi qui transporte les montagnes, mais qui, en photographie, fait gâcher pas mal de plaques et de produits. J'avais consciencieusement mis au point une boutique que je voulais photographier, et j'avais sur la glace dépo- lie de votre appareil une image merveilleusement détail- lée qui accusait les moindres objets placés en étalage, à leur valeur relative d'éclairage. J'étais d'avance enchanté de ma petite opération, el c’est le cœur battant d’aise que je criai à la personne ? 4. Photo-Revue, 1 fr. par an. Ch. Mendel, rue d'Assas 118. 140 placée sur le seuil : « Attention! » Une pression sur la poire de mon Perpétuel, et c'était fait. Au développement, tout marcha normalement, et c’est seulement quand mon cliché fut fini et que je l’exami- nai par transparence qu’une première inquiétude me vint : je ne retrouvais pas dans les demi-teintesles détails qui étaient si bien accusés sur le verre dépoli. Mon édification fut complète quand la première épreuve fut à moitié venue; l'éclairage de mon sujet s'était modifié pendant les quelques minutes qui avaient séparé la mise au point de l’opération proprement dite : un mouvement de lumiëre avait reflété dans les glaces du magasin l’image de ce qui se trouvait en face, et mon épreuve me donnait. non pas la vue détaillée de l’étalage que j'avais voulu reproduire et qu’on avait fourbi en mon honneur, mais une image vigoureuse des maisons qui lui faisaient vis-à-vis. » Voici maintenant une vue du Trocadéro, assez bien réussie, comme on en jugera d’ailleurs, mais dans la- quelle les coins inférieurs de la plaque renversée — le côté du ciel, par conséquent — ne sont pas couverts, l'opérateur, par suite d’un oubli commun aux débutants, ayant négligé de descendre l'objectif en face äe la pla- que placée horizontalement. Du reste, la plupart des insuccès proviennent surtout LE NATURALISTE _ de l’emploi ‘des appareils à main et à magasin, genre détective. Il est, en effet, curieux de remarquer que le maniement de ces appareils soi-disant sim- plifiés, qu’on croit imaginés pour faciliter les opérations, exige plus d’expérience, plus de sang-froid, plus de virtuosité, en un mot, que les appareils sur pied dont s’effrayent à tort les débutants. Ceci nous rappelle incidemment une fan- taisie d’un conférencier bien connu, M. Go- derus, de Gand, lequel s'était complu à pro- duire volontairement, sur une série de douze plaques, le cycle des résultats... négatifs ob- tenus par l'amateur qui, sur la foi d’un prospectus, est persuadé qu'il n’y à qu'une ficelle à tirer ou un bouton à pousser pour faire de la photographie, — et qui obtint à peu près ceci : 1° Par suite d’un mélange erroné de déve- loppateur et de bain de fixage, la première plaque donne du noir absolu. 20 Dans la deuxième, un contre-jour fait fondre les toits dans le ciel. ; 3° Plaque : une gaffe est aussi grande qu'un bateau et traverse toute l’é- preuve (quelle gaffe !). 4° Pour avoir voulu mettre sur une seule épreuve une maison et des gens, on trouve un poteau télégraphique comme sujet principal; 5° un bateau passant sous un pont; seulement, on ne voit que le pont; 6° un paysage coupé par la trace de la courroie de suspension, qui a flotté devant l’objectif; 7° un horizon en diagonale, l’appa- reil n’ayant pas été tenu horizonta- lement ; 8° une voile sans bateau, etc., etc. E. N. Santini DE R1oLs. SIGNIFICATION BIOLOGIQUE DE LA SPORE La spore est un organe très constant dans la réalisa tion végétale, et, à partir du point où le progrès physio- logique en a provoqué pour la première fois l’apparition, elle a sa place marquée dans l’évolution individuelle de tous les types, à la base de cette évolution dont elle constitue le point de départ. Mais il est souvent difficile de la retrouver, et les processus de sa genèse sont si, variés, ses formes si diverses, qu’elle n’est bien isolée, bien caractérisée, bien autonome que chez les crypto games cellulaires et chez les vasculaires isosporées. Dans ces deux groupes, elle représente véritablement un. genre, et elle joue en apparence le rôle d’une graine, quoique sa valeur biologique soit bien différente de celle de la graine. La spore s’offre sous une foule d’aspects; en général, c’est une vésicule ténue (fig. 1), formée de deux enve loppes qui limitent une cavité renfermant des granula=M en LE NATURALISTE 141 tions protoplasmiques, amylacées, huileuses et quelque- fois la phyllochlore; cette vésicule est elliptique ou glo- buleuse, plus rarement anguleuse, lisse ou chargée d’é- pines, de verrues, de tubercules; la paroi est assez souvent colorée; les dimensions sont toujours très res- treintes, et la plupart des spores ne peuvent guère s’a- percevoir qu’à l’aide d’un fort grossissement; elles sont endogènes ou exogènes, c’est-à-dire se forment soit à l'intérieur, soit à l'extérieur de leurs cellules-mères im- médiates. Les spores ont des origines très diverses, dont les va- riations coïncident avec les modifications organiques des types. A la base de la série végétale, la spore, mieux nommée dans ce cas « cellule durable », est simplement un élément quelconque de l'individu qui se sépare des autres, s'entoure d’une membrane épaisse et acquiert la faculté de germer. Cette multiplication agame, processus primitif de l’acte, se conserve d’ailleurs jusque dans les Algues supérieures, mais comme mode supplémentaire, accidentel, et s'accompagnant de la formation régulière de spores normales par les voies ordinaires de la sexua lité. Les produits de ce mode supplémentaire de repro- duction sont très souvent des spores amimées, ou z00- spores, qui s’agitent dans l’eau à l’aide de cils vibratiles, et qui, en se fixant, développent un appareil végétatif. Une première phase dans l’évolution de la sexualité est réalisée chez les Spirogyrées, les Diatomées, qui co- pulent en rapprochant deux branches de leurs fila- ments (fig. 2), à la jonction desquelles se développent, gràce à la résorption de la portion confluente des pro- cessus rapprochés, une zygospore. Toutefois, si cette conjugaison offre, dans sa marche générale, les phéno- mènes extérieurs de la véritable fécondation, les élé- “ments protoplasmiques qui copulent ne sont encore visiblement ni mâles ni femelles. La sexualité s’ajoute au mécanisme de l’acte dans quelques Algues, encore assez peu élevées en organisation, chez lesquelles les zoospores ciliées sont de taille inégale et copulent entre elles pour former des oospores; les plus petites parais- sant renfermer le protoplasme mâle et jouer par suite un rôle fécondateur. La reproduction sexuée des Sipho- nées oogames (Vauchériacées), représente réalisé un nouveau progrès : les zoosphores mâles deviennent, dans ce groupe, des anthérozoïdes, qui fécondent une oosphère renfermée tout entière dans un rameau femelle “spécial, nommé oogone, Mais l’oosphère se transforme encore en une cellule fertile unique, qui ne se divise point pour germer. Les véritables caractères du fruit polyspore ne sont acquis que chez les Confervacées, dont les oosphères se partagent, après la fécondation, en un nombre variable de zoospores agames, qui représentent chacun le point de départ d'un appareil sexué, Réalisé pour la première fois, le sporogone, c’est-à- dire l'appareil polyspore; dont l’évolution est consécutive . à l’acte fécondateur, subit une différenciation jamais stable, qui le conduit aux formes les plus complexes, les plus diversifiées, les plus nobles. D'abord simple cystocarpe parenchymateux chez les Floridées, puis cap- sule incluse chez les Ricciées, capsule exserte et munie | d’élatères chez les Hépatiques, urne pédicellée chez les Mousses, il devient chez les Champignons, un chapeau garni de feuillets, de pointes, de tubes, une. mitre, un cône alvéole, chez les Fougères, un bouquet de frondes produisant des sores à la page inférieure, chez les Équi- sétacées une tige articulée émettant des verticilles de | rameaux, et, finalement, chez les Phanérogames un en- semble harmonieux de feuilles, de branches, de fleurs, qui atteint souvent des proportions considérables et même parfois gigantesques. Il arrive très souvent, chez les Algues, que les carpo- spores, c’est-à-dire, les spores développées au sein du fruit, ne représentent pas les agents uniques de la reproduction, et qu’il y a, intercalées dans le cycle de l’évolution individuelle et à la base de chacune des con- ditions successives qui constituent cette évolution, des spores spéciales, ne provenant point d’une fécondation. Ainsi, dans le genre Balbiania, par exemple la carpospore donne naissance à un protonéma rudimentaire, lequel produit des spores de deuxième formation, d'où émanent des individus sexués ; ceux-ci se reproduisent dans leur Fig, cessus de la formation de la zygospore. — Fig. 3. Proto- néma de Muscinée. — Fig. 4 Coupe dans le prothalle d’une Ophioglossée ; ar, anthéridie; an, archégone. — Fig. 5. Pro- thalle mâle très réduit d'une Gymnosperme (microspore, grain de pollen). 1. Spores de Mnium. — Fig. 2. Mesocarpus. Pro- forme par des spores agames, et portent aussi des or- ganes sexuels qui copulent, et d’où dérivent des cysto- carpes renfermant des carpospores; de telle manière que le cycle individuel se ferme par la succession de deux générations asexuées (fruit et protonéma), et d’une génération sexuée (thalle à anthéridies et à carpogones), avec une propagation agame indépendante. Toutefois, dans les Floridées supérieures, les spores agames disparaissent, et finalement, à partir des Léma- néacées, algues déjà très voisines des Hépatiques, il ne reste plus que les carpospores, développées dans un sporogone consécutif à une fécondation. Nous sommes donc autorisés à faire abstraction de toutes les généra- tions supplémentaires, et à ne voir, dans l’évolution in- dividuelle de tous les végétaux, que deux états succes- sifs, l’un sexué, représenté par un appareil végétatif ou prothalle, l'autre asexué, représenté par un sporogone. À la base du sporogone il y a toujours, théoriquement, une fécondation ; cependant, il est juste de remarquer que, dans le groupe presque entier des Champignons, cette fécondation subit une régression évidemment provo- quée par la tendance au parasitisme, et qui fait que l'acte se réduit à une simple anastomose de filaments dont les granulations plasmiques ne sont point douées 142 LE de propriétés sexuelles respectivement complémentaires les unes des autres. Entre le sporogone et le prothalle, unissant l’un à l'autre, il y a un organe particulier, instable et destiné à se transformer en évoluant, et qui représente à l’état latent toutes les aptitudes morphogéniques de l'individu ; cet organe, c’est la spore. Elle constitue, pour les pro- priétés héréditaires, une période de repos, de condensa- tion inactive qui est nécessaire dans presque tous les cas, puisqu'elle se trouve toujours normalement réalisée. Le rôle biologique de la spore est donc de servir de trait d'union entre les deux conditions successives de l'être vé- gétal. Il peut se faire d’ailleurs qu’à ce rôle, incontestable- ment réalisé au point de vue physiologique, ne corres- ponde aucune disposition organique spéciale; c’est ce qui arrive, par exemple, locsque le sporogone, avant sa maturité, se divise en fragments qui donnent chacun naissance à un individu sexué. Cette disparition acci- dentelle de la spore, démontre que la fonction ne ré- clame pas toujours, pour s’accomplir, la complète diffé- renciation de l’organe, eu égard soit au temps nécessaire par son développement, soit à la perfection relative du type qui le comprend dans ses caractères. Le produit initial de l’évolution de la spore est, en général, un filament plus ou moins développé (fig. 3), qui se ramifie et prolifère en donnant naissance à un prothalle sur lequel apparaissent les organes sexuels, soit directement (Algues et plantes vasculaires), soit grâce à la formation intermédiaire d’un appareil végé- tatif secondaire (Muscinées). La perfection de ce prothalle est, dans la série végétale, en raison inverse de la per- fection du sporogone. Chez les Algues inférieures, où le fruit est très peu évolué, l'appareil sexué repré- sente la presque totalité de l'individu. L'importance relative des deux conditions commence à se balancer chez les Muscinées; l'orientation de ce groupe vers les Félicinées, par le genre Anthoceros, inaugure la supé- riorité du sporogone, qui va s’affirmer définitivement, en même temps que le prothalle se réduit de plus en plus chez les Phanérogames gymnospernes et finale- ment chez les Angiospermes. Dans les groupes inférieurs, le prothalle est monoi- que (fig. 4), c’est-à-dire que le même individu porte les organes mâles et les organes femelles; dans ces condi- lions, la spore renferme en elle-même les deux proto- plasmes dont la fusion doit donner au fruit l'impulsion évolutive; elle est monoïque comme le prothalle, dont elle représente la première ébauche, et, par suite, toutes les spores issues d’un même individu ayant à remplir un rôle identique, elles ont toutes la même forme, et les végétaux à prothalle monoïque sont isosporés. En géné- ral , les prothalles monoïques sont assez développés et la réduction vraiment sensible de cet organe ne com- mence qu’au stade où apparait la diœcie. Dans ce cas, les sporés sont destinées, les unes à donner un prothalle mäle, les autres à donner un pro- thalle femelle; ayant un but difiérent, elles sont organi- sées par la nature sur un plan différent, et les végétaux à prothalles dioiques deviennent hétérosporés ; les spores mäles, moins développées, constituent les microspores, les spores femelles, les macrospores. Les thalles auxquels los unes et les autres donnent naissance, se réduisent de plus en plus, et finalement, chez les Phanérogames, après avoir passé par le stade intermédiaire d’une NATURALISTE formation paucicellulaire (fig. 5), le thalle mâle n’est plus représenté que par un grain de pollen qui, au mo- ment de la fécondation, émet un boyau pollinique, et le. thalle femelle par un sac embryonnaire contenu dans un sporange spécial (ovule), et germant sur place en produisant un tissu parenchymateux, dans lequel nais- sent des archégones inclus, qu’on nomme « corpus- puscules ». È Quelle que soit la forme affectée par le produit immé- diat de son évolution, la spore se retrouve à tous les degrés de la série végétale. Et partout elle a, au point de vue biologique, la même signification, le même rôle, qui est de servir de trait d’union, de transition organique entre l'appareil sexué et le sporogone. Partout elle est produite par un sporogone à la base duquel est une fé- condation; partout elle différencie, soit dans son sein (phanérogames), soit à la surface du prothalle qui en dérive (cryptogames), des organes mâles et des œufs qui se transforment en embryons. Seulement, elle est tantôt monoique et homomorphe, tantôt dioïque et dimorphe et, selon les réalisations, elle germe tantôt seulement après sa mise en liberté, tantôt sur le sporogone lui- même, l’œuffécondé dans son sein produisant un embryon qui reste renfermé dans une graine. A. ACLOQUE. OBSERVATIONS SUR LA FLORE LACUSTRE D'AUVERGNE L'étude des lacs de France, assez négligée jusque-là, a été reprise en détail dans ces dernières années. Chaque région a eu ses explorateurs. MM. les professeurs Thou- let pour les Vosges et Magnin pour le Jura, M. Belloc pour les Pyrénées, M. l'ingénieur Delebecque et tant d’autres ont apporté nombre de données précieuses. L’Auvergne n'est point restée en arrière, et sur linitia- tive de M. le D’ Girod et de M. Berthoule, un laboratoire spécial vient d’être installé dans la petite ville histo- rique de Besse. Ouverte à tous les travailleurs, qui s’y trouveront au centre de larégion lacustre, cette « station biologique » ne tardera probablement pas à devenir, comme celle de Plœn dans le Holstein, un centre impor- tant de recherches. L’Auvergne renferme en effet un nombre assez consi- dérable de lacs, qui, par leur origine, leur nature, leurs productions, par tous leurs caractères enfin, méritent d'attirer l'attention du naturaliste. Quelques-uns de ces lacs, une vingtaine environ, forment un groupe fort natu- rel. À l’exception du « gour » de Tazanat isolé à une quarantaine de kilomètres au nord de Clermont, ils sont disposés tout autour du massif du Mont-Dore et lui for- ment une étroite ceinture, visible en grande partie du sommet du pic de Sancy, le point culminant de la France centrale. La plupart d’entre eux doivent leur formation aux phénomènes volcaniques qui ont bouleversé le relief de notre sol d’une facon si intense. Ils acquièrent ainsi une allure toute spéciale, qui en accentue l'intérêt tant au point de vue pittoresque qu’au point de vue scientifique. Le plus célèbre est sans contredit le Pavin. Ce lac an donné lieu à bien des discussions passionnées relatives. à son mode de formation; cependant la plupart des au-. teurs s'accordent à le considérer comme un cratère. j d’explosion rempli d'eau (cratère-lac), Il existe d'ailleurs … LE NATURALISTE un certain nombre d’autres cuvettes lacustres qui, pré- sentant les mêmes caractères, se sont vu attribuer la même origine : la Godivelle (lac supérieur), Montci- neyre, Tazanat et snrtout Chauvet, pour ne citer que les principaux. Tous ces lacs, d’une étendue moyenne (de- puis 15 jusqu’à 45 hectares), sont remarquables par leur profondeur qui atteint 60 mètres (Chauvet) et même 95 mètres (Pavin), par leur forme circulaire, par leur profil enfin, car ce sont de véritables cuvettes à fond plat, à bords rapidement déclives. D’autres sont des lacs de barrage. Une coulée lavique ou basaltique venant à couper une vallée, les eaux se trouvent emprisonnées dans un réservoir plus ou moins Spacieux; leur niveau atteignant lasurface de l’obstacle, elles se frayent un nouveau passage et donnent un émis- saire dont le cours est très tourmenté. Les lacs ainsi formés ont une superficie assez considérable (60 hect, pour les plus grands), mais leur profondeur varie beau- coup (Aydat) et même est quelquefois très faible (Cham- bon). L'origine des autres lacs de cette région est assez obseure ; il est possible que les phénomènes glaciaires ne soient pas étrangers à la formation de certains d’entre eux; mais, en tout cas, de nouvelles recherches sont né- cessaires pour qu'il soit permis d'émettre à ce sujet une hypothèse au moins solide (Bourdouze, la Godivelle (lac inférieur), la Landie etc.). Quelques-uns (Chambedaze, les Esclauzes) envahis par les Sphaignes et plantes ana- logues, sont devenus de véritables tourbières dont la « narse » d'Espinasse nous présente le terme le plus complet. Le profil d’un lac normal, profond, à rives sujettes à l'érosion, est assez peu compliqué. « Sous l’action de l'eau et du mouvement des vagues, il se forme aux dé- pens du bord primitif : 4° une grève plus ou moins inon- - dée ; une beine, ou blanc-fond, légèrement inclinée, à la profondeur moyenne de 3 à 5 mètres, se décomposant en deux parties, la beine d’érosion et la beine d’atterris- sement; 3 le mont plus ou moins rapide; 4 le grand talus à pente moins inclinée, et 5 enfin, le plafond ou la plaine du lac » (1). Mais il arrive rarement dans notre région qu'un lac présente, dans toutes ses parties, cette configuration ca- ractéristique. Ainsi que le remarque M. Magnin, iln'y a “abord formation de beine ni dans les lacs de tourbière (Chambedaze, les Esclauzes), ni dans les lacs peu pro- fonds (la Godivelle, lac inférieur), Pour les autres, la nature éruptive des terrains s'oppose fortement à l’éro- Sion ; mais sur tous les points où la rive se laisse enta- mer, ou constate très nettement l’existence d’une beine, de quelques mètres par exemple auPavin, beaucoup plus large au Chauvet, etc. Les lacs de barrage sont de tous les plus accidentés : offrant l’aspect d’un étang dans la partie d’amont, où l’affluent dépose des alluvions sou- vent considérables, ils sont très irréguliers du côté du barrage où la lave forme un bord très inégal, inatta- quable à l'érosion (Aydat). La répartition de la flore est en relation étroite avec la structure de la rive. La végétation lacustre, la végéta- tion macrophytique, s'entend, ne comprend en effet que des espèces de faible profondeur (15 mètres au maxi- mum) qui se distribuent à la périphérie du deg, de ma- (4) Dr A. Magnin. Recherches sur la végétation des lacs, du. Jura. 1n Revue. générale de botanique, ie du 15 juin 1893. | 143 nière à lui constituer une ceinture littorale, plus ou moins complète. Il est difficile de définir avec précision la flore lacustre. Les types qui appartiennent exclusivement à nos lacs sont au nombre de vingt-quatre; mais ils ne peuvent suffire à caractériser leur flore, puisqu'ils sont assez rares pour la plupart. Il faut donc admettre, à côté d’eux, un assez grand nombre d'espèces, que leur abondance ou di- verses particularités d'habitat rendent plus ‘caractéristi- ques, ce qui porte à quarante-huit lenombre des «espèces lacustres. » Enfin, pour être complet il ya lieu de faire intervenir les plantes aquatiques ou de marécages, qui se trouvent répandues un peu partoutmais qui n’en font pas moins partie du tapis végétal des bords de nos lacs (63 espèces). Il serait fastidieux de donner ici la liste de ces 111 es- pèces. Beaucoup d’entre elles sont très disséminées, par conséquent d’un intérêt secondaire, au point de vue où nous nous placons ; il n’existe même aucun lac qui en possède seulement la moitié (le plus riche, le lac de Chambedaze, offre une proportion de #47 pour cent); quant aux plus fréquentes, celles qui forment le fonds de la végétation lacustre proprement dite (espèces ca- ractéristiques), le nombre en est assez restreint : Scirpus lacustris. — Littorella lacustris. — Ranunculus trichophyllus. — Arundo phragmites. — Equisetum limo- sum. — Ranunculus aquatilis. — Potamogeton lucens. — Scirpus acicularis. — Carex ampullacea. — Myriophyllum spicatum. — Potamogeton crispus etnatans. — Carex vesica- via. —Ceratophyllum demersum.— Nuphar lutumetpumilum. — Nymphœa alba. — Carex limosa etriparia. — Potamoge- ton gramineus. — Isoetes lacustris et echinospora. — Fonti- nalis antepyritica. Dans ses lignes générales, à part certaines exceptions relatives surtout aux lacs de grande altitude, la flore la- custre d'Auvergne est analogue à celles du Jura et des Pyrénées. Mais il y a lieu d’insister sur la fréquence dans nos lacs de Littorella lacustris, inconnue dans le Jura et les Pyrénées, puis d’Isoetes lacustris et echinos- pora, également inconnues dans le Jura et signalées comme rares par M. Belloc (1). Les végétaux d’un lac sont distribués d’une façon assez constante et forment une série de zones concentriques que M. le Dr Magnin a caractérisées avec beaucoup de précision : 1° CarIGAIE. — Les abords du lac sont occupés par un grand nombre de plantes de marécage, dont les plus abondantes sont des Careæ, d’où le nom de cette zone. Aux Carex (ampuilacea, vesicaria, etc.) se joignent par- ticulièrement Comarum palustre, Menyanthes trifoliata, Veronica scutellata, Sparganium ramosum, Phalaris arun- dinacea, Equisetum limosum et palustre, de nombreux Hy- pnum tels que H. cuspidatum, etc. — La caricaie, assez nettement accusée dans les lacs de tourbière (Chambe- daze, les Esclauzes), est très developpée dans les lacs de dépression dont les rives sont plates (Bourdouze, la Go- develle (lac inférieur) ete. Dans les lacs de barrage comme Aydat elle est fréquemment interrempue et n’est représentée que sur quelques points; enfin elle est nulle ou à peu près dans les lacs-cratères où la déclivité des bords s’oppose à la constitution d’une plage. 29 PHRAGMITAIE ET SGrRPAIE. — La deuxième zone ap- (1) Cf, A. Magnin, loc. cil., et E. Belloc, C. R. Association francaise pour l'avancement des sciences. Congrès de Pau. 144 partient réellement au lac, Arundo phragmites et Scirpus lacustris en constituent les éléments essentiels auxquels s'ajoutent souvent Scüpus acicularis, Polygonum amphi- bium, Potamogeton natans, etc. Gettezone se dédouble par- fois (Aydat) en deux sous-zones distinctes, caractérisées par la prédominance l’une d’Arundo phragmites, l'autre de Scirpus. 39 NUPHARAIE. — Nuphar luteum. 49 POTAMOGETONAIE, — Potamogeton lucens et P. crispus avec Myriophyllum spicatum, Ceratophyllum demersum et submersum. 30 CHaRAIE., — Chara fragilis, fotida, Ch. Braunii, Nitella fleæilis, N. tenuissima, Fontinalis antipyretica, etc. En réalité, la distinction des zones n’est pas toujours très nette; les différentes espèces empiètent plus ou moins sur leurs domaines respectifs, et l'absence de l’une d’entre elles dans un lac suffit pour modifier l'allure gé- nérale. D'autre part certaines formes très importantes ne peuvent entrer dans la caractéristique des zones. Telles sont les Isoetes et les Littorelles, que leur struc- ture est loin de confiner dans des limites aussi étroites et qui s’établissent souvent sur toute la ceinture litto- rale. za Phragmitaie et la Scirpaie s'étendent sur la grève ét la beine jusqu’à une profondeur maximale de 3mètres environ; la Nupharaie occupe le reste de la beine alors que la Potamogetonaie descend la pente du mont jus- qu'à 8 mètres de profondeur. On comprend dès lors quelles modifications apporte dans la flore la constitu- tion anormale de la rive ou le manque de profondeur du lac. Il faudrait, pour être complet passer en revue tous les cas particuliculiers — énumération bien longue. Qu'il nous suffise ici de citer les termes extrêmes de la série. Le bord oriental du lac de la Landie, avec une beine très accentuée, offre un exemple remarquable de la distribution des végétaux en zones successives, Le Pavin, au contraire, dépourvu déjà de Caricaie, ne montre que quelques vestiges des autres zones. Equise- tum limosum, E. palustre, Phalaris arundinacea d’une part, de l’autre Ranunculus aquatilis. Myriophyllum spicatum Ceratophyllum demersum, enfin Fontinalis autipyretica, croissant cà et là en touffes clairsemées, sont là les seuls représentants d’une flore ailleurs riche en espèces aussi bien qu’en individus. Mais, quelles que soient les modifications que nous constations dans ces cas spéciaux, la flore lacustre n’en offre pas moins toujours la même allure, les mêmes grandes lignes, et l’étude à peine commencée des lacs d'Auvergne permet déjà d'étendre à une nouvelle ré- gion les conclusions que M. le D' Magnin a dégagées de ses consciencieuses recherches sur les lacs du Jura, C. BRUYANT. LIVRES NOUVEAUX Les Ennemis de la Vigne (1) et les moyens de les combattre, par Dussuc. La vigne est attaquée par une foule d’ennemis dont plusieurs sont des plus redoutables. Ce sont ces ravageurs de la vigne et (1) 1 vol. in-16 de 368 p. avec 140 fig. Cart. 4 francs ; franco 4 fr. 40 (aux bureaux du journal). LE NATURALISTE les moyens de les combattre que M. Dussuc, mettant à profit l’expérience qu’il avait acquise au Laboratoire de viticulture de l'Ecole d'agriculture de Montpellier, a exposés en un volume simple, précis cet concis, que la Société des agriculteurs de France vient de couronner. M. Dussuc étudie successivement les insectes souterrains et aériens nuisibles à la vigne, les maladies cryptogamiques et les altérations organiques de la vigne. Parmi les insectes souterrains, le plus important est le Phyl- loxera : M. Dussuc s'occupe longuement des moyens de des- truction, soit préventifs (plantation dans les sables, destruction « de l'œuf d’hiver, désinfection des boutures), soit curatifs (traitement au sulfure de carbone et au sulfocarbonate, sub- mersion des vignes). Il passe successivement en revue tous les insectes nuisibles à la vigne, les plus répandus, Pyrale, Cochylis, etc., comme les moins connus, tels que le Tétranyque tisserand qui produit la maladie rouge de la vigne. Parmi les maladies cryptogamiques de la vigne, le Mildiou occupe la première place, avec les procédés pour le combattre soit par les liquides, soit par les poudres. Viennent ensuite les moyens de combattre l'Oïdium, l’Anthracnose, le Black- Rot, le Rot-Blanc, la Brunissure, la maladie de Californie, le Pourridié, etc. L'ouvrage se termine par l'étude de la chlorose ct des autres altérations organiques de la vigne et les moyens de remédier aux dégâts commis par la gelée et la grêle. C’est un livre essentiellement pratique donnant tous les moyens proposés pour combattre les ennemis de Ja vigne, leurs inconvénients et leurs avantages respectifs et leur prix de re- vient. L'Art de conserver la santé des animaux dans les campagnes (4), par J.-M. Fonran, médecin-vétérinaire. Nouvelle médecine vétérinaire domestique à l’usage des agriculteurs, fermiers, éleveurs, propriétaires ruraux, etc, Cet ouvrage s'adresse à la grande famille des agricultenrsM et des éleveurs, à tous les ‘propriétaires d’animaux domes-" tiques. Il comprend trois parties : Dans la première, qui a pour titre : Hygiène vélérinaire, M. Fontan a réuni les règles à suivre pour entretenir l’état dem santé chez nos animaux. De longues années de pratique lui ont appris que ces précieux auxiliaires sont, par le fait d'i- gnorance ou de préjugés, victimes d’habitudes funestes, de négligences ou d’abus qui sont les principales causes de la plupart des maladies. Il les signale avec soin et offre des” moyens pratiques d'éviter un grand nombre de maladies et d’accidents. La seconde partie, Médecine vélérinaire usuelle, donne une idée générale des maladies les plus faciles à reconnaître et du traitement à leur opposer en attendant la visite du vétérinaire Le propriétaire n’a pas toujours un vétérinaire sous la main lorsqu'une bête tombe malade. Il peut arriver que le cas soit pressant. Que de fois le vétérinaire a dü renoncer à toute mé-n dication parce que l’heure de la tenter était écoulée ! Dans ces. circonstances, quelques soins élémentaires donnés dés le début du mal auraient suffi bien souvent pour éviter tout danger, ou tout au moins auraient permis d'attendre l'application dem remèdes énergiques que l'homme de l’art peut seul prescrire. M Le traitement indiqué à propos de chaque maladie se com: pose de moyens excessivement simples et inoffensifs, que le. propriétaire peut employer lui-même impunément. Les ingré= dients qui en forment la base sont tirés en grande partie de plantes ou d’autres substances qu’il est toujours facile de ses procurer. Tout ce qui concerne la préparation, l'application ou l’administration de ces moyens se trouve détaillé dans l& troisième partie, intitulée : Pharmacie vétérinaire domestiques Ce livre, destiné à être pour les animaux le pendant de la Nouvelle Médecine des famitles de SainT-ViNcENT, arrivé à S 11e édition et aujourd'hui entre les mains de tous ceux qui vivent à la campagne, ne peut manquer d’avoir le même succès® (1) 1 vol in-16 de 350 pages avec fig. Cart. 4 francs, franco # fr. 40 (aux bureaux du journal). Li LE NATURALISTE ——— Elore de France, contenant la description de toutes les es- pèces indigènes disposées en tableaux {analytiques et illus- lrée de 2,165 figures représentant les types caractéristiques des genres et des sous-genres, par À. ACLOQUE. Extrait de la lettre-préface de M. Ed. Bureau, professeur de botanique au Muséum : « Les personnes qui commencent à herboriser sont très embarrassées pour déterminer les plantes qu’elles recueillent : une clef conduisant au nom des plantes francaises était donc véritablement utile. Une flore francaise complète manque sans doute; mais un Synopsis ne faisait pas inoins défaut. Celui-ci permettra d’attendre l’achèvement d'ouvrages plus détaillés, et même, ceux-ci achevés, comme il en contiendra en quelque sorte la substance condensée, il pourra toujours être commode, étant plus maniable en raison de son format réduit. « Dans un ouvrage n’ayant pas d’autre but que de conduire à là détermination des plantes, il n’y avait pas d'autre méthode à employer que la méthode dichotomique. « Il importe de remarquer, dans l'emploi de cette méthode, que le genre étant trouvé, on n'a presque jamais d’embarras Sérieux pour arriver à l’espèce. C'est en cherchant la famille et le genre que le commencant peut faire fausse route. Plus le wroupe est vaste, en effet, et plus il y a de chances pour qu'il Sy glisse des formes à caractères exceptionnels. L’auteur à com- pris cette difficulté et y a remédié dans la mesure du possible, en donnant, outre la clef pour arriver aux familles, un tableau Synoptique de leurs caractères distinctifs. On aura donc, pour arriver à reconnaitre la famille, deux procédés qui se contrôle- ront l'un par l’autre. « Le moyen le plus sûr de se rendre compte de l'utilité d'un {el livre, cest d'en faire usage. J'ai donc pris quelques plantes au hasard, et, j'ai essayé de les déterminer en suivant les tableaux dichotomiques. J’y suis arrivé. « J'ai donc tout lieu de croire que d’autres y arriveront comme moi, et que, par conséquent, le but est atteint. « Cette entreprise témoigne d’un vif amour de la botanique, dun travail acharné et d’une rare persévérance ». Les figures, au nombre de 2.165, ont été toutes dessinées par l'auteur exprès pour cette Flore de France: elles repré- Seéntent au moins une espèce des principaux genres ct sous- wenres ; elles donnent le facies, le port de la plante, plutôt que des détails anatomiques ; il sera plus facile de rapporter les éSpèces étudiés aux groupes auxquels elles appartiennent à “l'aide de leur physionomie générale que par l’examen d’un seul organe. Les petiles figures schémaliques sont réservées pour le Tableau général des familles, qui, tenant compte de toutes les exceptions, détruit nécessairement les rapports naturels, ef pour le vocabulaire des lermes techniques, dont elles faciliteront l'intelligence et l'usage. Ce livre s'adresse autant aux débutants, aux élèves, aux amateurs qui, voulant s’instruire, pensent que la meilleure préparation à l’étude de la botanique est d'apprendre d’abord à classer ct à déterminer les plantes, qu'aux botanistes déjà “insiruits par leurs herborisations personnelles et l'étude des _buvrages classiques. 4. c “— La Iore de France, par Gaston Bonnier et G. de Layens, ‘publiée sous les auspices du Ministère de l’Instruction publique, avec 5289 figures vient de paraitre. Nous en rendrons compte dans le prochain numéro du journal (prix : broché 9 fr. franco ) fr, 45, relié 10 fr. ,ranco 10 fr. 85). ACADÉMIE DES SCIENCES . Séance du 30 avril. —. M. Dastre signale à l'Académie la possibilité de digestion sans ferments digestifs. Ce fait para- doxal aurait, suivant lui, pour conditions nécessaires et comme explications suffisantes cette seule règle : que les substances albuminoïdes fraiches (fibrine, albumine, caséine crues) peuvent éprouver, sans addition explicite de sucs digestifs, la Série des mêmes transformations que sous l’influence du suc gastrique, qu’elles soient laissées en contact suflisamment pro- longé avec des solutions salines à dose antiseptique, telles que chlorure de sodium à 10 et 15 0/0, fluorure de sodium à 4 et (1) 1 vol. in-16 de 840 p. Prix : 12 fr. 30, franco 13 fr. 35. 145 2 0/0, chlorure d’ammonium à 10 ou 15 0/0. — M. Leltellier pense pouvoir expliquer l’action perforante des cliones (Eponges qui creusent leurs galeries dans les valves des huitres) par une action purement mécanique. Il base cette opinion sur quelques expériences, et cette remarque que la clione perce toujours la Nacre perpendiculairement à sa surface (direction de sa moindre résistance) et que jamais elle ne se creuse de galeries dans son épaisseur, tandis que dans le calcaire, ses galeries s'étendent dans tous les sens. — M. Charles Janet dé- crit le système glandulaire des Fourmis. — M. Lucien Daniel pense pouvoir conclure de ses études sur la possibilité de la création de variétés nouvelles au moyen de la greffe : 1° que l'hybridation ;par la greffe est possible pour certaines plantes herbacées auxquelles on peut faire acquérir des qualités ali- mentaires nouvelles en les placant sur des plantes qui leur sont supérieures sous ce rapport et en semant les graines pro- duites par le greffon. 20 Cette impression plus ou moins pro- fonde semble jusqu'ici plus particulièrement rnarquée dans les plantes de la famille des Crucifères. — M. Adolphe Carnot adresse une note sur la composition chimique des Wavellites et des Turquoises. — M. À. Calmette signale les propriétés du sérum des animaux immunisés contre les Venins de diverses espèces de serpents. Séance du 7 maï. — M. Lacaze-Dufhiers communique à l’Académie quelques observations qu’il a faites sur le Flabellum Anthophyllum et le développement de ses cloisons. —M. Marey étudie les mouvements articulaires, au moyen de la photogra- phie, il donne le résultat de cette étude pour les mouvements du maxillaire inférieur etpour l’articulation atloïdo-axoïdienne. — M. À. Milne-Edwa:ds présente une note de M. H. Filhol sur quelques points de l’anatomie du Cryptoprocte de Madagascar. I1 résulte de ces observations que, par l’ensemble de sa struc- ture anatomique, le Cryptoprocte doit être placé parmi les Fébns. 1l se rattache probablement à un groupe de chats très anciens, comprenant les pseudolurus et les prailurus qui ont vécu en Europe durant l’Oligocène. — M. H. Beauregard, à la suite d’une étude qu’il a faite de la glande anale de la Genette de l’Inde, distingue trois types de glandes à parfum chez les Viverridés. Le type le plus simple appartenant aux Genettes, le plus composé aux Civettes et l'intermédiaire aux Viverricula. — M. P.-A. Dangeard signale une véritable reproduction sexuelle chez les Ascomycètes. Peziza Vesiculosa (Bul.). — M. E. Ficheur communique le résultat des études qu'il a entre- prises pour le service de la carte géologique de l'Algérie sur le bassin lacustre de Constantine et les formations oligocènes en Alwérie. — M. Edmond Perrier présente à l’Académie une note de M. I. Künckel d’Herculais sur les Diptères parasites des Acridiens; ces muscides vivipares à larves sarcophages pro- duisent sur les Acridiens l'apténie et la castration parasitaire. — MM. Costantin el L. Malruchel signalent la fixité de cer- taines variétés de champignons de couche (Psalliota campes- tris). La couleur du chapeau, son aspect écailleux ou fibril- leux, etc., semblent être des caractères héréditaires d'une sta- bilité que rien jusqu'ici ne laissait prévoir. — M. Séanislus Meunier remarque, à propos d’une récente communication de M. Issel sur les tremblements de terre de l'ile de Zante (C. R. t. CXVIIL., p. 314), que les phénomènes observés sont parfaitement d’accord avec la théorie qu’il a lui-même précé- demment exposée (C. R., t. XCII, p. 1230). Séance du 24 mai 4894. — M. Charles Brongniart lit une note sur les insectes de l'époque carbonifère qu'il a pu étudier d’une manière toute spéciale, grâce à l'admirable col- lection recueillie par M. Fayol dans les houillères de Com- mentry et muse par lui à la disposition de l’auteur. Dans cette collection, comprenant quinse cents échantillons appartenant à au moins quatre ordres : les Névroptères, les Orthoptères, les Thysanoures et les Homoptères. On trouve en dehors des Blattes, dont une étude détaillée sera faite ultérieurement, 62 genres et 183 espèces sont nouveaux. Sur ces insectes car- bonifères dont le thorax est toujours divisé en trois segments, comme on le sait, on trouve souvent outre les trois paires de pattes, les trois paires d'ailes répondant à ces trois segments. En outre, plusieurs de ces anciens insectes ont conservé, à : l'état adulte, des caractères qui ne se retrouvent de nos jours que chez des nymphes ou chez des larves. — M. A4. Bechamp, au sujet de la note de M. Dastre, rappelle à l’Académie ses travaux sur les Microzymas de la Fibrine, les plus petits de tous les ferments. Suivant M. Béchamp, « il n’y a donc pas de transformations d'albuminoïdes de l’ordre des phénomènes di- gestifs sans une cause physiologique; ct il n’est pas vain de 146 prouver que les albuminoïdes sont réductibles en espèces défi- nies, stables ». — M.S. Jourdain adresse une note sur l'Essai d'une théorie du temporal en s'appuyant sur les données em- bryologiques et physiologiques; {il étudie les éléments du groupe ostéologique désigné sous ce nom, et esquisse ensuite dans la série des Vertébrés l’évolution des divers éléments qu’il reconnait dans cet os. Séance du 28 mai. — M. E. Trouessart adresse à l’Aca- démie une note sur la parthénogénèse chez les Sarcoptides plumicoles. Les faits qu’il a observés ont pour sujet le Syringobia Chelopus (Tr. et Neum.), sarcoptide plumicole qui vit d’une facon presque exclusive dans le tuyau des grandes plumes de l'aile du Chevalier gambette (Totanus calidris) ; il a trouvé dans certaines colonies de ces Syringobia des fe- melles ne possédant pas de poches copulatrices. L’examen de la femelle de la nymphe et de l'œuf montre qu'il s’agit là évidemment d’une forme ‘parthénogénésique. M. Herbert Ha- viland Field a eu l’occasion d'étudier le développement de l'appareil excréteur de l’Amphiuma. De ses observations, il résulte : 1° que la théorie selon laquelle le pronéphros repré- senterait un organe défini ancestral est très invraisemblable ; 2° que la constitution du pronéphros des Amphiuma est toute différente de celle des autres Batraciens. A.-Eug. MaLarp. OFFRES ET DEMANDES — Mme Bidault de l’Isle, 8 boul. Malesherbes, Paris, offre des cocons vivants de À. luna en échange de cocons d’autres espèces séricigènes exotiques. — M. L. Perruchon, vicaire à Champfleur (Sarthe), offre en échange des œufs d'oiseaux. —— On demande des Calosoma sycophanta (Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris). — A vendre une collection de Chrysomélides europ. et exot. 2420 espèces. 2953 ex. en 49 cartons, prix 900 fr. (S'adresser aux bureaux du Journal.) — Envois à choix, sur demande, de papillons exotiques, provenant des derniers élevages (Les Fils d'Emile Dey- rolle, 46, rue du Bac, Paris). BIBLIOGRAPHIE 249. Voigt, Alwin. Die schriftliche Darstellung von Vogels- timmen. Journ. für Ornithol. 189%, pp. 81-88. 220. Watherhouse, C.-O. New Coleoptera from the Aus- tralian Region. Eurytrachelus Wickhami. — Pœcilopharis femorata. — Belionota Saundersii. — B. Woodforti. — Natalis Black- burni, lala, lævis. Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 283-287. 2241. Wendt, Gustav. Ueber den Chemismus im lebenden Protoplasma. Jena Zeitschr. 1893, pp. 53-15. 222. Willey, Arthur. Report on a Collection of Amphioxus made by Professor À. C. Haddon in Torres Straits. Quart. Journ. Microsc. Sc. 1894, pp. 361-372. 223. Williamson, Henry. On a Bifid Earthworm (Lum- bricus lerrestris). Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 217-224. GÉOLOGIE 224. Barlow, W. Ueber die geometrischen Kigenschaften homogener starrer Structuren und jhre Anwendung auf Krystalle. PERTE Zeitschr. für Krystall. 189%, pp. 1-63. 225. Bonney, T.-G. Some Notes on Gneiss. Fig. Geolog. Maguz. 1894, pp. 114-122. 226. Brauns, R. Betrachtungen über die chemische Zusam- mensetzung der Mineralien der Serpentin. N. Jahrb. für Min. 189%, pp. 205-244. LE NATURALISTE | De. 2214. 228. 229. 230. 2314. 232. 233. 234. 238. 239. 251. Rupert, T. On the Rhælic and some Liassic Ostracoda 252. . Gregory, J.-W. The Waldensian Gneisses and Cher | 4 . Hogbom, A.-G. Ucber Dolomitbildung Eh dolomi- . Hunt, A.-R. Four Theories of the Age and Origin of . Me Mahon, C.-A. The Rape of the Chlorites. . Marr, J.-E. Notes on the Skiddaw-Slates. Fig. . Marsh, O.-C. Restoration of Elotherium. PI. IX. . Marsh, O.-C. New Miocene Mammal. Fi . Newton, E.-T. The Verlebrale Fauna collected by . Pirsson, E.-V. Ueber die Krystallform des Enargit. . Penfield, S.-L. Ueber die Krystallform des Herderit. . Penfield, S.-L. Crystallization of Herderite. . Penfield, S.-L. Beitrige zur Krystallisation des Wil _pereñld, S.-L. et Howe, W. Ueber die chemisché . Reynolds, S.-H. Fossils from the Lower Palæozc oic Brodie, P.-B. 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Jahrb. pür Min. 1894, pp. 262- 274. the Dartmoor Granites. Geolog. Magaz. 1894, pp. 97-108. 1 Koken, E. Bciträge zur Kenntniss der Gattung Notho= saurus. PL. VI-XI. ; Zeitschr. Deutsch. Geol. Gesells. 1893, pp. 332-337. Lewis Abbott, W.-J. The Ossiferous Fissures in the Valley of the Shode, near Ightham, Kent. Quart. Journ. Geol. Soc. 1894, pp. 171-189. J Kemp, J.-F. Additional Note on Leucite in Susses Co. N. J. Americ. Journ. of Sc. 1894, p. 339-341. Geolog. Magaz. 189%, pp. 111-114. Geolog. Magaz. 1894, pp. 122-130 Americ. Journ. of Sc. 1894, pp. 407-409. - g. (Heplacodon« curtus). CL. Americ. Journ. of Sc. 1894, p. 409. É Mr. Lewis Abbott from the fissure near Ightham, Kent PI. X-XIL. Quart. Journ. Geol. Soc. 1894, pp. 188-211. Zeitschr. für Krystall. 1894, pp. 114-117. Zeitschr. für Krystall. 1894, pp. 118-130. Americ. Journ. of Sc. 1894, pp. 329-339. lemits. 7 fig. Zeitschr. für Krystall. 1894, p. 13-71. Zusammensetzung des Chondrodits, Humits und Klino - humits. - ZLeitschr. für Krystall. 1894, pp. 18-98. Rocks of Yorkshire. PI. IV. Geolog. Magaz. 1894, pp. 108-111. of Britain. P1. IX. 4 Quart. Journ. Geol. Soc. 1894, pp. 156-169. p Rutley, Frank. On the Sequence of Perlitic and Spherulitic Structures. PI. I. É: Riete Journ. Geul. Soc. 1894, pp. 10-14. Le Gérant: Pauz GROULT. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. 46° ANNÉE 9% SÉRIE — N° 127% 1° JUILLET 1894 EEE D a ne IMITATION EXPÉRIMENTALE des Épanchements Boueux A la suite de plusieurs accidents, dont le plus célèbre est la catastrophe de Saint-Gervais, l'attention a été rap- pelée, dans ces derniers temps, sur les épanchements Fig. 4. — Appareil destiné à l’imitation artificielle des épanchements boueux. — C, réservoir de la boue. R, glissière inclinée à 640. T, table inclinée à 5 de- grés — 1/10 de la grandeur naturelle. Le Naturaliste, 46, ruc du Bac. Paris. boueux des pays de montagnes. Mais, s’il est rare, heu- reusement, que les conséquences des torrents de boue soient aussi désastreuses que le 12 juillet 4892, il ne faut pas oublier que le phénomène en lui-même est tout à fait normal et constitue comme un trait de la physio- logie des régions où il se produit. M. de Montzey en a, du reste, résumé l’économie dans un travail d’un haut intérêt (1). Fig. 2. — Autre appareil destiné à l’imitation expérimentale des épan- chements boueux.— C, réservoir pour la boue. F, corde passant sur une poulie et qui permet la bascule du réservoir. RR, table sur la- quelle se fait l’épanchement. E, éclimètre. B, bloc rocheux charrié par la boue. — Mème échelle que la figure 1. il suffit d’une excursion de quelques heures dans certaines val- lées de chaines montagneuses, et spécialement dans celles des Alpes, pour constater la reproduction, sur des points déterminés et avec desintensités très variables du phénomène qui nous oc- cupe. C’est ainsi que la nappe boueuse du 12 juillet 1892 ne s’est pas étendue dans la vallée de PArve sur unterrain ayant la pente générale de cette vallée, mais sur une protubérance deltoïde cons- tituée successivement par des épanchements antérieurs et qu’elle est venue auginenter, Une fois prévenu, on re- (1) Comptes rendus, t. CXV, p. 305, 8 août 1892, 118 | LE NATURALISTE trouve de ces deltas boueux, très différents des cônes de C représente une caisse qui renferme de la boue et dont déjection proprement dits, dans un très grand nombre | le fond peut s’ouvrir. Elle est située à la partie supérieure s de localités. d’une glissière R de 1 m. 70 de hauteur et qui fait, avec On peut même s'étonner que les montagnards, malgré ! l'horizon, un angle de 64°, À la partie inférieure, cette M LAS PR LE ER HET CPAS Fig. 3. — Coupe suivant la ligne MN MN de l’épanchement boueux représenté dans la figure 2. On y voit la masse médiane reposant sur un matelas beueux qui se dispose à droite et à gauche sous la forme de plèvres immobiles. la notion très juste qu'ils ont du phénomène, per- sistent à s'établir dans des localités qui sont fatalement vouées à des retours successifs de la boue. Comme exemple, je citerai, parce que je l’ai étudiée spéciale- ment, une région de la vallée de l’Ill, dans le Vorarl- berg, située un peu au-dessus de Schruns et qui, en petit, mais dans des conditions éminemment favorables, m'a fourni une reproduction exacte du phénomène de Saint- Gervais. Dans le point dont il s’agit, à Gamprecht, sur le flanc S.-W. du Hoch Ioch, un petit ruisseau descend sans méandre très sensible suivant la ligne de plus grande pente dans une rainure qu'il a creusée, qui n’a pas plus de 3 mètres de largeur au fond. La pente est de 60 degrés en moyenne et l’eau qui y circule très rapidement n’y existe que d’une manière intermittente. Après Les pluies, c’est une espèce de gouttière d’asséchement des prairies supérieures. À certains moments, l’eau est remplacée par de la boue qui, au pied de la grande pente, rencontre un terrain incliné à 30 degrés. À certains moments, il vomit de la boue au lieu d’eau, et celle-ci s’étale en un delta très surbaissé dont le sol très fertile est cultivé par des maraîchers, Lors de mon passage, une coulée de boue venait de recouvrir toutes les cultures sur 60 centimètres d'épaisseur, La boue avait contourné les maisons d’ha- bitation de facon à en condamner les portes d'entrée qu'il fallait dégager par un vrai travail de terrassement. L’étude du delta de Gamprecht m’a inspiré l’idée d’i- miter expérimentalement les épanchements boueux, afin de préciser leur condition et d'apprécier, si possible, leur rôle géologique. Les résultats de mes expériences, dont les premières remontent à près de deux ans, me semblent dèe maintenant de nature à donner à ces épan- chements une signification plus large qu’on n’aurait pu le soupconner tout d’abord. D'une manière générale, il y a lieu de distinguer, dans le cours d’un torrent boueux, deux régions nettement distinctes : {° une région supérieure à forte pente où la boue se constitue et où elle acquiert, par le fait même de sa descente, une force vive considérable; 2° une région inférieure, à pente beaucoup plus douce, où la boue perd sa vitesse ets’arrête enfin sous la forme de delta boueux. C'est de cette seconde région que je m’occuperai exclu- sivement aujourd’hui, réservant l’autre pour une étude ultérieure. APPAREILS, — Les appareils dont je me suis servi sont des plus simples, et j’ai même trouvé un avantage pra- Fig. 4. — Résultat de l'écoulement d'une boue très fluide qui tique à simplifier encore le dispositif très peu compliqué se meut dans une rigole boueuse bordée de deux plèvres el. que j'avais d’abord imaginé. offrant des parois abruptes visibles dans la figure 5. La figure 1 indique le dispositif de l’appareil que j’ap- | glissière R aboutit à une table T bien plus large, et dont pellerai complet, | l’angle n'est plus que de 5°, Bien entendu, les inclinais (2 LE NATURALISTE : 149 sons peuvent être variées à volonté et sont mesurées par des éclimètres. Dans le plus grand nombre des expériences, j'ai em- ployé l’appareil de la figure 2, qui consiste en une table RR de 66 centimètres de largeur et de # mètres de lon- gueur, dont l’inclinaison, variable à volonté, est indiquée par un éclimètre E. A la partie supérieure est articulée, à l’aide d’une charnière, une caisse carrée C de 18 cen- timètres de côté, et de 80 centimètres de profondeur, qu’on peut faire basculer au moyen d'une corde pas- sant sur une poulie F de façon à en déverser sur la table le contenu consistant en 30 à 50 kilogrammes de boue. Boue EMPLOYÉE. — La boue dont j'ai fait usage a été obtenue en mélangeant avec de l’eau une variété ocreuse de sable de Fontainebleau connue dans Paris sous le nom vulgaire de sablon. Avec 300 centimètres cubes d’eau par kilogramme de sable sec, an obtient une boue bien coulante qui, cependant, porte sans les engloutir des blocs de calcaire ou de granit. MODE D'ÉCOULEMENT DE LA BOUE. — La table étant inclinée convenablement sur l'horizon, on constate que la boue s'étale de facon à constituer une vrai coulée dont la forme ,°st tout à fait comparable à celle des nappes de lave vomie par les volcans. C’est ce qu'on voit bien sur les deux figures 1 et 2 où la forme des coulées est soigneu- sement indiquée. Pendant le déversement de 35 kilogrammes de boue, et pour une pente de 26°, celle-ci s’épanche d’abord latéralement à droite et à gauche des bords de la caisse de facon à occuper 40 centimètres environ en largeur. Elle progresse en même temps dans le sens de la pente en une traînée limitée en avant par un bourrelet semi- circulaire et s'arrête après avoir recouvert À m. 50 à 1 m. 80 de longueur. Cette traînée reste toujours adhérente à la boue restée contre la paroi du réservoir; ce qui montre que sa pro- gression est due, avant tout, à la pression des parties supérieures. Le mécanisme de l’écoulement mérite d’être précisé : dans une coupe verticale passant sur l'axe de symétrie de la coulée on trouve que la vitesse maxima est à la sur- face. Mais il existe à l'avant une zone frontale où, à cause de la forme du bourrelet limite, les parties superficielles descendent vers le sol et viennent se jeter à la traverse des courants horizontaux plus profonds. Il en résulte que nie bourrelet est aplati et comme écrasé par le torrent qui s’avance sur lui, … La matière du fond, celle qui est en contact avec lesol, augmentée à la tête de la coulée par les éléments ve- nant d'en haut ne glisse pas du tout. Elle se constitue en une sorte de matelas, bien plus étalé vers l’amont que le torrent lui-même et reste sous la forme de larges plèvres à droite et à gauche du flot qui descend, La boue glisse donc exclusivement sur de la boue qui, dès le commence- ment de l'écoulement, a comblé les inégalités du sol. On a marqué sur la figure 2 par les lettres PP les plèvres dont il s’agit etpar MN, MN la direction d’une coupe, représentée figure 3 et qui montre nettement la disposi- tiun de ces plèvres. En employant une boue bien plus fluide que la précé- dente et contenant moitié plus d'eau, ces accidents si intéressants se révèlent encore plus nettement, Il se constitue alors en effet, au milieu de la coulée, un chenal à parois verticales (fig. 4), dans lequel la boue glisse en masse sans s’y arrêter, La figure 5 donne la coupe trans- versale suivant la ligne AB de la rigole boueuse bordée de plèvres dont il s’agit. Fig. 5. — Coupe suivant la ligne AB de la rigole représentée figure 4. On voit la forme abrupte des parois qui séparent la boue coulants de la bouc fixe constituant les plèvres. PRINCIPAUX RÉSULTATS D'EXPÉRIENCES, — Je ne puis qu’in- diquerici les différentes séries de résultats obtenus et dont la description nous entraînerait au delà des limites d’un simple article. L'influence de la charge supérieure et de la pente sur la vitesse de l'écoulement et sur la forme du delta épanché a été déterminée pour diverses compacités de pâtes. La vitesse d'écoulement a une influence très nette sur lalargeur des plèvres. Des séries d'expériences ont concerné l'influence d'obstacles placés devant la matière coulante : on produit ainsi des intumescences, des divisions de courant en plu- sieurs bras, et des confluences de plusieurs torrents en un seul. J'ai relevé une série de plans et de coupes de ces dispositions (fig. 6). Fig. 6. — Coupe transversale de deux courants boueux con- fluents et montrant les quatre plèvres P, P, P', P',et le sillon médian. C’est d’une manière spéciale qu’a été étudiée lapuissance de transport des épanchements boueux. Des blocs rocheux variés ont été charriés, sans aucun frottement, sur plus d’un mètre de longueur (voir la fig. 2). Il en est qui ont été rejetés soit sur le front soit sur les bords de lacoulée de facon à imiter la disposition des moraines glaciaires. Quand un bloc préalablement placé en avant du réser- voir recoit le choc du courant il est ordinairement roulé et recouvert de boue. Cependant nombre de dispositions permettent à la boue de le prendre par-dessous et de le soulever, à la faveur d’une espèce de jaillissement hy- drostatique, pour l'emporter. C’est la reproduction du fait que j’ai vu à Saint-Gervais, où des meules de moulins ont été prises dans un cel- lier par le torrent et emportées à plusieurs kilomètres. Coxczusions. — Parmi les conclusions nombreuses de recherches dont on ne peut ici qu'indiquer le sens géné- ral, je signalerai spécialement celles qui paraissent avoir des applications géologiquesdirectes. Du nombre est évidemment le transport des blocs ro- cheux à des distances souvent très grandes et dans des conditions qui feraient nécessairement supposer l’inter- vention glaciaire. Il suffit que la pluie et les intempéries fassent plus tard disparaître la boue pour que les rocs charriés se présente exactement avec l’allure des blocs erratiques proprement dits. Une autre application plus fréquente encore concerne les accumulations de boue à pierrailles dont tant de val- lées sont encombrées et qu’on regarde aussi sans excep- lee le A Où en Len) nie > tion comme du terrain franchement glaciaire. Une partie notable de ce terrain dans lequel se constituent si aisément les pilastres de terre,comme les cheminées des fées de Saint-Gervais et de Botzen, doit certainement son origine au phénomène boueux, et la considération de celui-ci devra provoquer, en certain cas, une restriction notable dans les dimensions généralement accordées aux anciens glaciers. Je rappelle qu’à l'inverse des glaciers et des cours d’eau, les épanchements boueux, au moins dans la partie inférieure de leur cours, ne produisent aucun affouille- ment du sol. Il en résulte un criterium de nature à les faire fréquemment reconnaitre. Stanislas MEUNIER. LES PARFUMS COUP D'’OEIL HISTORIQUE : L'étude des parfums est à l’ordre du jour à plus d’un titre, Tandis que les horticulteurs du Midi voient leurs bénéfices décroître de jour en jour, les chimistes s’ef- forcent de fabriquer artificiellement des parfums, à quoi ils arrivent d’ailleurs facilement. D'autre part les odeurs sont un sujet d'étude favori pour les physiologistes qui étudient leur action sur la muqueuse nasale et sur les cordes vocales, Enfin les botanistes s'efforcent d'étudier la localisation des parfums dans les plantes et à mesurer leur intensité d’une manière précise. Ces divers points de vue nous ont engagé à publier une série d’articlessur les parfums, les matières premières qui les fournissent les moyens de les extraire, etc. Mais, avant d’entrer en plein dans notre sujet, nous croyons intéressant de jeter un coup d’œil sur l’historique des parfums. Les parfums, à leur origine, furent exclusivement em- ployés dans un butreligieux. Par la facilité avec laquelle ils se répandent dans l’air, les prêtres anciens s’imagi- naient, sans doute, queces matières avaient la propriété de se rendre jusqu'aux cieux et de venir ainsi chatouil- ler agréablement les narines des Maîtres du monde. C’est dans les contrées de l’Orient, au dire de Pline, que l’on se servit pour la première fois des parfums dans les cérémonies religieuses. Cela n’a rien qui puisse nousétonner, étant donnée la grande quantité de parfums, cannelle, santal, camphre, girofle, muscade, etc., quela nature y fournit à foison. Les Juifs attachaient aux par- fums une telle origine religieuse, que, pour empêcher les femmes de les faire servir à leur toilette, Moïse, qui ne plaisantait pas sous ce rapport, dut prendre des pres- criptions sévères contre ceux qui commettraient un tel sacrilège. Ils en employaient aussi de grandes quantités pour ensevelir les mortsetles conserver. Mais ce respect pour les parfums ne dura pas longtemps : les hommes aussi bien que les femmes, séduits par leur odeur agréable, ne tardèrent pas à satisfaire leur coquetterie sous la forme de bains, de pommades ou d’extraits. Les Grecs connurent aussi les parfums de très bonne heure. Dans Homère on y trouve des allusious fréquentes. Ce sont les dieux de l’Olympe laissant après eux une odeur d’ambroisie, c'est Vénus arrosant d'un baume précieux les restes d’Hector, Ulysse enfermant ses habits dans des coffrets odorants, Les Athéniens parfumaient } LE NATURALISTF leurs vins avec des violettes et des roses. C'était à ce . moment un tel engouement pour les parfums que Solon et Lycurgue tentèrent, d’ailleurs vainement, d'y mettre un frein. Mais allez donc empêcher la coquetterie ! c'était une véritable débauche surtout pendant les repas où l'on s’oignait de parfums le corps ou la tête sous le fallacieux prétexte de dissiper l’ivresse. Souvent même, ils endui- saient de parfums différents quatre colombes et leslais- saient s'envoler dans la salle : de leurs ailes humides pleuvaient des parfums sur les robes etles vêtements des convives. Les boutiques des parfumeurs avaient d’ailleurs « l’entrée libre», et on y allait potiner tout à son aise. De la Grèce, comme il y a lieu de s’y attendre, les par- fums ne tardèrent pas à pénétrer à Rome. Ici, même his- toire : au début, interdiction, puis usage modéré, et enfin abus. Dans les maisons, on arrosait d’eau de rose la tête des convives ; au théâtre, on en faisait tomber en pluie sur les acteurs et les spectateurs; sur le champ de bataille même, les aigles étaient parfumées d’essences odorantes. Les Gaulois connaissaient quelques parfums; les Ro- mains en apportèrent d’autres. Mais c’est surtout depuis l'invasion des barbares que les odeurs se sont répandues en France. La connaissance des parfums parles Gaulois nous est connue par plusieurs écrits : c’est ainsi que Grégoire de Tours nous parle de l’art aveclequel Clotilde, Brunehaut, et Frédégonde relevaient l'éclat de leurs attraits. Forest | fait plusieurs allusions à l’eau de rose. Quant à Mathieu de Coucy, il déclare nettement que, dans un banquet. donné par Philippe le Bon, on voyait une statue d'enfant. « qui pissait de l’eau de rose »… Pendant la Renaissance, les parfums prirent une. extension considérable « Cette époque, dit Piesse, peut être comparée à celle de Martial pour l’abus qu'on fit des pâtes et despommades, des gants parfumés et de tous | les raffinements de l’art. Les historiens attestent que . Diane de Poitiers, grâce aux cosmétiques dontelle faisait usage, conserva tous ses charmes jusqu’à un âge où ses rivales avaient renoncé à plaire; on prétend qu'elle te- nait ses secrets de Paracelse, A côté de la châtelaine d’Anet brillaient la Marguerite des marguerites et les . héroïnes célébrées par Brantôme, qui demandaient à la cosmétique italienne toutes les ressources de son art. C’est à cette époque que furent publiés les ouvrages de Saigini, de Guet, de Dettazy, d’Isabella Cortese, de Mari- nello sur les cosmétiques, et qui traitaient tous de cet art d’une manière remarquable. Sous les Valois, l'usage des parfums alla jusqu’à l’abus ; les pâtes, les pommades, le masqüe de Poppée, retrouvé pour Henri IT et ses mi-, gnons, amenèrent l’espèce deréaction qui se fit pendant, le règne suivant contre les parfums et les cosmétiques; mais les pratiques de René le Florentin, les gants dela reine de Navarre et ceux de la belle Gabrielle contri- buërent à cette répulsion, comme les vendeur de poudres épouvantèrent plus tard la cour de Louis XIV. | Négligés sous Henri IV, qui avait bien autre chose à faire que de s’en occuper, les parfums redevinrent très en faveur sous le règne efféminé de Louis XIII. Par conire, Louis XIV qui les détestait les proscrivit, et ils EM purent revenir à la mode que sous la Régence. C’est grâce. à eux, paraît-il, que Ninon de Lenclos garda sa célèbre beauté jusqu’à soixante ans. E Le goût des parfums s’épura avec Marie-Antoinette 4. LE NATURALISTE 151 qui préférait les odeurs douces comme celles de la violette et de la rose aux odeurs vives. La Révolution, commeen toute chose, se fit sentir dans l'industrie du parfumeur. « Chaque parfum, nous apprend Piesse, portait un nom bizarre : il y avait des habits à la guillotine, la pommade de Sanson, etc. Plusieurs composi- tions, devenues historiques, nous ontété transmises parle Directoire et l’Empire; c’est de cette époque que l’indus- trie du parfumeur se transforme en s'appuyant sur la science ; c’est sous le Directoire queles belles dames firent renaître les bains parfumés de Rome et dela Grèce, Madame Tallien, au sortir d’un bain de fraises et de fram- boises, sefaisait doucement frictionner avec des éponges imbibées de lait et de parfums. » C’est à l’époque de Napoléon l* que la consommation des parfums fut la plus considérable : l'empereur se la- vait tous les matins à l’eau de Cologne et Joséphine faisait usage de nombreux cosmétiques. De nos jours, la parfumerie a pris une très grande ex- tension par suite du bas prix auquel on est arrivé à livrer la plupart des produits : ces établissements à grand éta- lage, qui pullulent dans Paris depuis deux ou trois ans, sont une preuve de la vitalité de ce commerce. Henri Coupin. HYGIÈNE MOYEN FACILE D'OBIENIR LES POIS, LENTILLES, FÈVES ET HARICOTS DÉBARRASSÉS DES LARVES RÉPUGNANTES QU'ILS GONTIENNENT. Autrefois, lorsque nos ancêtres professaient le culte druidique mêlé au paganisme romain, il y a 1800 ans, le blé et les légumineuses étaient placés sous la protec- tion de trois divinités secondaires, dont la puissance s'exercait sur leur conservation et leur bonne venue. Ces trois divinités champêtres étaient déesses. La pre- mière se nommait Seia et avait les récoltes sous sa garde tout le temps qu’elles étaient dans la terre jusqu’à la pousse des feuilles. Les plantes étant levées, elle les cé- dait à la seconde appelé Segitia, qui en prenait soin durant leur croissance jusqu’à la moisson. Enfin la troi- sième, dont le nom était Tufelina, était chargée de la conservation du grain dans les greniers. On adressait des prières à ces divinités; on leur offrait des sacrifices, selon les cérémonies de la religion de ce temps et à chacune, au moment convenable, pour se les rendre propices et obtenir de bonnes récoltes, On rap- porte aussi que les disettes et les calamités leur étaient imputées et que le peuple, qui n'avait pu les fléchir par ses prières, s’irritait contre elles et les précipitait dans un lac avec des imprécations en terminant une proces- sion où leurs statues étaient portées. Dans ces temps reculés on connaissait peu les causes qui influent sur les mauvaises récoltes, au nombre desquelles on doit compter les insectes qui exercent de si grands ravages sur les céréales et les légumineuses pendant qu’elles croissent et pendant qu’elles séjournent dans le grenier ; on les croyait surnaturelles et l’on n'imaginait pas d'autre moyen de les combattre que d'adresser aux divinités protectrices des prières et des sacrifices. Aujourd’hui les insectes nuisibles sont beaucoup plus nombreux. Par.la culture, des espaces immenses sont couverts par une seule espèce de plante. L’insecte qui recherche cette plante peut y effectuer sa ponte sans craindre que sa progéniture périsse faute d’aliment. Si l’espèce se tient dans la terre, ou si elle doit s’y enfon- cer à l’époque de sa métamorphose, elle ne rencontre aucune difficulté; le terrain est meuble, il semble avoir été préparé pour lui rendre la vie facile. On peut dire que c’est l’agriculture perfectionnée qui a amené la pro- pagation prodigieuse d’une foule d’espèces nuisibles inconnues des Anciens. D’après la statistique officielle, la France consacre 15,000,000 d'hectares à la culture des céréales : blés, orges, seigles, avoi- nes, mais, etc. qui produisent environ 215,000,000 d’hecto- litres de graines d'une valeur de plus de quatre milliards de francs. Les légumineuses : pois, fèves, lentilles, haricots, elc., re- couvrent environ un million d'hectares, qui produisent en moyenne 16 à 18 millions d'hectolitres de graines, d’une va- leur d'environ 500,000,000 de francs. Ilest admis que la perte causée par les insectes à cette immense richesse agricole, soit en terre pendant la crois- sance de la plante, soit aux graines dans les greniers, dépasse un demi-milliard de francs. Comment expliquer qu’à la fin du x1x° siècle, avec les immenses progrès de la science, l’homme soit resté aussi impuissant que les peuples primitifs d’il y a vingt sièles, pour conserver les céréales et les légumineuses qui font le fond de sa nourriture quotidienne ? Sans vouloir diminuer en rien le mérite des savants qui s'occupent de la classification systématique de tous les insectes du globe; des entomologistes qui consacrent tous leurs loisirs à recueillir des insectes pour les ali- gner ensuite méthodiquement dans des boîtes, en les décorant de noms plus ou moins grecs ou latins. À notre avis, l’'entomologie, comme toute science véritable et sérieuse, doit avoir son côté utile et son côté philo- sophique. Sinous comparons, nous voyons qu'en horticulture les éleveurs de plantes et de fleurs sont nombreux, bien plus nombreux même que les botanistes; mais, en ento- mologie, les éleveurs d’insectes qui se livrent aux études biologiques sont en bien plus petit nombre que les entomologistes. Pourquoi? Nous n’en savons rien; ce- pendant les merveilleuses métamorphoses des insectes laissent bien loin derrière elles les changements assez monotones des plantes, feuilles, fleurs et fruits. En France, les Réaumur, les Léon Dufour, les E. Perris, les Emile Blanchard, les D' Laboulbène, etc., qui ont si brillamment ouvert la route dans laquelle nous vou- drions voir nos jeunes entomologistes les suivre, n’ont eu que de rares imitateurs; le champ à explorer est bien vaste, et ceux qui voudront s’y hasarder se trouve- ront récompensés de leurs travaux par des jouissances inconnues aux purs classificateurs et d’une utilité incon- testable pour la défense de notre richesse agricole. Il n’est pas douteux qu’en faisant éclore et en élevant en captivité les insectes nuisibles, on découvrira: leurs moyens d'attaque, comment ils se transforment, com- ment ils passent l'hiver; leurs ennemis parasites, créés par la nature pour arrêter leur trop grande exten- sion, etc... Il y a de grandes probabilités qu'avec tous ces renseignements, on trouvera facilement un moment de leur existence pour opérer leur destruction ; soit par 152 des moyens artificiels, soit en développant leurs parasites naturels. Il y a quelques jours, nous avons eu l’occasion d’en- tendre les récriminations d’une ménagère écossant des pois, qu’elle avait achetés de première qualité et qui étaient remplis de vers, le marchand l’avaittrompée, etc. Nous nous sommes demandé : Est-il possible d’obtenir les pois, les fèves, les lentilles, les haricots complète- ment sains et débarrassés de ces vers répugnants, lorsqu'ils sont mangés verts, comme les petits pois et les haricots {dans le Midi) ou remplis d'insectes, lorsqu'ils sont consommés secs, pendant l’hiver ? Nos observations, suivies d’un grand nombre d’expé- riences, nous permettent de répondre affirmativement oui, mille fois oui. Nous allons essayer de le démontrer. Les insectes qui vivent aux dépens des légumineuses sont des coléoptères de la famille des Bruchides qui, bien que d’espèces différentes pour chaque espèce de graine, ont tous la même manière de vivre. Pour faciliter notre démonstration, prenons comme exemple le vulgaire Bruchus pisorum Boh. (fig. 00), dont la larve, bien connue des ménagères, vit dans le pois pisum sativum L. des environs de Paris. C’est au commencement d'avril, lorsque lés pois sont en fleurs, que le Bruchus pisorum femelle vient déposer un œuf dans la jeune gousse en formation. La larve, aussitôt éclose, choisit une graine, s'y enfonce et se nourrit de la partie interne, sans jamais s'attaquer au hile. Ce parasite, au lieu de nuire à la première végéta- tion de la graine, détermine une irritation qui a pour résultat une exubérance de sève qui permet au pois de se développer avantageusement et d’arriver à la maturité presque toujours plus gros que les autres graines saines contenues dans la même gousse. La larve arrive à son entier développement un peu avant la maturité de la graine ; avant de se métamorphoser en rymphe, elle creuse une galerie dans le pois jusqu’au péricarpe, qu’elle n’entame jamais, puis elle se forme une coque avec les débris provenant de son travail, qu’elle agglu- tine avec un mucus qu’elle dégorge par la bouche ? L’in- secte parfait reste enfermé dans la graine et normale- ment ne doit sortir qu'au mois de mars de l’année suivante. Il est alors facile de comprendre comment le cultivateur emporte avec sa semence l'ennemi qui dévorera plus tard sa récolte, Le Bruchus, parfaitement à l'abri dans le pois, peut impunément braver l’humidité de la légère couche de terre qui le recouvre, son instinct lui indiquera le moment précis où il doit percer sa pri- son et prendre son vol pour accomplir la mission qui lui est échue de perpétuer son espèce, Nous espérons avoir suffisamment démontré que l’in- secte est toujours enfermé dans la graine de pois, hari- cot, lentille, etc.…., au moment de Ja récolte. Supposons un instant qu’il soit possible de déterminer tous les cultivateurs d’un pays, ou seulement d’une contrée, à stériliser la petite quantité de graines réservées pour la semence, immédiatement après la récolte (comme il sera indiqué plus loin). Il est facile de prévoir que les insectes qui doivent servir à la reproduction de l’espèce dans les champs, l’année suivante, seraient détruits d’un seul coup, et qu'il ne resterait plus, au mois de mars, que les Bruchus contenus dans les graines réservées dans les magasins, pour la consommation du printemps, c'est-à- dire très peu d’insectes susceptibles de prendre la liberté et de regagner les champs cultivés. LE NATURALISTE OO —————————_— DESTRUCTION Le produit à employer doit réunir plusieurs qualités indispensables. Pour les graines comestibles, il est essentiel de ne se servir que d’un produit ne laissant aucune mauvaise odeur elne pouvant en aucune façon nuire à la santé. Il faut encore que la faculté germina- tive de la graine ne soit en rien altérée, que ce produit soit bon marché et que son mode d'emploi soit simple et facile. Depuis l’année 1889!, où nous avons continué nos recherches avec l’aide et le concours de M. le docteur Charles Decaux, nous avons fait de nombreuses expé- riences, en employant divers produits chimiques: le sul- fure de carbone nous a donné les meilleurs résultats. Emploi du sulfure de carbone. Ce procédé est basé sur la rapidité avec laquelle le sulfure de carbone se volatilise et dégage des vapeurs toxiques. Son mode d’emploi consiste à enfermer les graines à stériliser dans un tonneau cerclé en fer ou autre récipient susceptible d’une fermeture aussi com- plète que possible. Dans nos essais nous avons employé le sulfure de carbone à la dose d'un millième, c’est-à- dire un décilitre pour un hectolitre de graines. Nous avons laissé les graines en contact avec les vapeurs du sulfure de carbone pendant 15 à 24 heures; mais nous sommes certains que la quantité de liquide et le temps nécessaire pour tuer les insectes peuvent être réduits. SOINS À PRENDRE Les manipulations devront être faites à l'air libre, sous un hangar couvert, pour éviter de respirer les vapeurs qui se dégagent pendant l’opération, surtout lorsqu'on aura à traiter de grandes quantités de graines à la fois. Il faut éviter de s'approcher avec du feu des récipients contenant les graines en traitement ; les vapeurs du sulfure de carbone comme celles de l’éther font explosion, Il n’est pas démontré qu’en opérant à l’air libre, cetteexplosionsoit à craindre ; mais on ne sau- rait s’entourer de trop de précautions; on fera bien de prévenir l’ouvrier chargé des manipulations de ne pas fumer et d'opérer le jour. Nous nous sommes assurés que la faculté germinative de la graine reste intacte après le traitement. En réalité, rien de plus facile, de plus simple et de plus économique que ces manipulations : remplir un tonneau par la bonde avec un entonnoir (aux 9/10€) avec la graine à stériliser, y ajouter un décilitre de sulfure de carbone par hectolitre, bien boucher le tonneau, le remuer une ou deux fois, pour bien mélanger ia graine, et l’'abandonner pendant 15 à 24 heures ; ensuite renver- ser la semence, et c'est fini. La dépense est d'environ 5 à 10 centimes par hectolitre. Nous formons le vœu que M. le Ministre de l’Agricul- ture engage toutes les écoles d'agriculture de France et de nos Colonies à stériliser leurs semences de légumi- neuses comme il a été indiqué; de préférence aussitôt après la récolte, surtout pour nos Colonies, pour préve- nir les éclosions anticipées, qui peuvent se produire, si les semailles sont retardées, c’est un usage et une habi- tude à prendre: le traitement est moins difficile que 1. Etude sur les insectes nuisibles, recueillis à l'Exposition universelle de 1889, Soc. des Agriculteurs de France, n° 20 et 21 (1890). s PE PT …. celui qu’on fait subir aux semences de céréales adopté …— par tous les agriculteurs ; il n’est pas douteux que, devant les bons résultats obtenus, les cultivateurs ne tarderont pas à suivre ce bon exemple. Dès lors, ces excellents légumes nous arriveront sains, - avec toute leur saveur, débarrassés de ces insectes répu- … gnants, au grand profit de l'hygiène et de l'économie, hs :-S F. gr Cu. DEcaux. à! DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX …_ Amarygmus ruficrus, All. Long. 8 1/2 mill. 1] est d'un noir bronzé brillant, sauf la base des antennes “ciules pattes, plus spécialement leurs cuisses qui sont d'un roux ferrugineux. Le corselet est couvert de points assez forts, peu serrés et confus. Les élytres ont huit lignes de points plus gros que ceux du corselet et assez distants. Dans les in- “iervalles de ces lignes de points, il y a des points épars d’une — extrême finesse. — Comme forme, cet insecte rappelle l’Am. cupreofossus de —… Fairmaire, mais la ponctuation est très différente. Il vient de Madura, au sud de Pondichéry, et m’a été donné par M. Lefèvre de Suint-Mandé. Cistelomorpha ealida, All. Long. 12 à 15 mill. L D'après Fairmaire (Ann. soc. belge, 1893, p. 323), le genre — Cistelomorpha Rest. ne se distingue guére des vraies Cistela que par ses mandibules non fendues à l’extrémité et par la saillie intercoxale large, triangulaire, aiguë, pénétrant dans le …rmctasternum, tandis qu’il est étroit et souvent caché sous les hanches postérieures chez les vraies Cistèles. Or, j'ai sous les F veux plusieurs Cistèles de Madura qui possèdent ces carac- tères. Je propose de leur donner les noms suivants. Cistelomorpha calida, All. —Elleestelliptique, convexe,ovale, d’un jaune-orange en dessus, … naisnullement brillante parce qu’elle est couverte d'une pubes- …cence extrêmement courte et fine ; les tibias, les tarses, les an- tennes (moins le premier article) et le dernier anneau anal sont noirs. Le corselet plus étroit que les élytres, rétréci en avant, éstbissinué à la base. L’écusson cest triangulaire mais non pointu au bout. Les élytres oblongues-ovales sont fortement Striées et ponctuées au fond des stries dont les intervalles sont onvexes. Le dessous du corps est très finement ponctué. Mar. Nigropicta, All. — Quelquefois, il y a sur les élytres “après le milieu, une pétite bande noire oblique qui n’atteint aucun des bords de l’élytre. Var. nigromaculata, All. F. D'autres fois, en outre de la bande noire postmédiane, il y en-a une autre assez large qui part du calus huméral et vient | ©bliquemenr à la suture qu’elle longe pour rejoindre la bande ostmédiane. — Madura. …—…Cistelomorpha nigrolineata, All. Long. 10 mill. (moins le museau). Elle est d’un jaune de paille, avec les élytres couvertes de huit siries ponctuées; les intervalles 2, 4, 6, 8, sont entiére- Mment noirs. Les antennes, moins les deux premiers articles | Jes tibias, les tarses et le dernier anneau ventral sont noirs. «Les intervalles des stries sont presque plans et très finement | ponctués. Le noir des troisième et quatrième bandes atteint Mléreule. celui des première et deuxieme bandes ne va pas Jusqu'à la base des élytres. — Madura. Xe Cistelomorpha humeralis, All. M Long. 9 mill. M Elec est d'un brun rouge brillant, avec une tache noire ar- “rondie qui occupe le premier quart de l'élytre sans atteindre Lu niles bords, ni la suture. Les antennes, moins le premier ar- # ticle, les tibias, les tarses et le dernier anneau abdominal sont _ noirs. Cette espèce est fortement striée ponctuée sur les élytres et les intervalles des stries sont rugueusement ponctuées, L’ab- Madura. “ ALLARD. domen est d'un jaune de paille, bien plus pâle que le dessus. : LE NATURALISTE 153 LE PHOTOCHROMOSCOPE La peinture des épreuves photographiques, telle que je vous l’indiquais dans une de mes chroniques, permet d'obtenir de nombreux effets de coloris, mais ce, moyen- nant un nouveau travail pour chaque épreuve ; je veux aujourd’hui vous signaler un petit appareil fort ingé- nieusement compris æt grâce auquel, vous et vos amis, groupés autour d’une épreuve unique, vous la verrez se transformer suivant votre désir : tel paysage passera du soleil levant à la pleine lumière de midi ou aux reflets si curieux du soleil couchant; tel portrait sera, à vo- lonté, violemment éclairé ou enveloppé d'une lumière douce tamisée, blanche ou colorée. Figurez-vous un pupitre à retouche sur lequel vous placez votre épreuve préparée comme nous verrons tout à l'heure ; la manœuvre de deux ficelles, placées à droite et à gauche de l’appareil, suffira à donner ces curieux résultats, Voici comment vous opérerez : Choisissez parmi vos épreuves sur papier albuminé d’une bonne tonalité, plutôt un peu poussées que trop claires; ces épreuves, non collées, devront avoir l’en- vers parfaitement propre et être rendues aussi plates que possible par un séjour un peu long entre des cartons sous pression; le satinage à la presse est d’un excellent effet. Il faut alors rendre l’épreuve transparente : l'appareil est accompagné d’une bouillotte plate fermée, montée sur quatre petits pieds; emplissez la bouillotte aux trois quarts et maintenez la température de l’eau à environ 10 degrés au moyen du petit fourneau à alcool glissé Fig. 4. — Bouillotte du photochromoscope. entre les pieds. Sur le coin A de la bouillotte, vous remarquez une sorte de petit godet dans lequel vous placez le pain de transparentine, cire spéciale préparée, qui, sous l’action de la chaleur, se fond assez rapide- ment. Une fois la transparentine bien liquide, vous posez votre photographie sur la bouillotte, face en dessous; avec un petit tampon d’étoffe, vous étendez uniformé- ment au dos de l’épreuve, par frictions légères, une couche de transparentine. Lorsque la photographie est imbibée partout, enlevez l’excès avec un linge propre; puis, laissant toujours l'épreuve sur la bouillotte, vous frottez en tous sens avec la paume de la main pour éga- liser la couche et obtenir une surface parfaitement lisse: retournez votre épreuve face en l'air, et, avec le chiffon propre et la main, recommencez les mêmes frictions, mais sans appliquer une nouvelle couche de transpa- rentine. Les épreuves ainsi préparées seront laissées de douze à vingt-quatre heures en pression, entre des car- tons, pour leur redonner la planimétrie. Vous passez alors au coloris. L'appareil servira de pupitre; vous placez sous le verre supérieur une feuille de papier blanc, et sur ce verre, vous posez voire épreuve. Les couleurs doivent être étendues très légèrement, il faudra donc employer de très petites quantités de cou- 154 leurs concentrées que vous trouvez dans les flacons; la solution n° 1 vous servira du reste à les diluer et à en faciliter les mélanges; quant à la solution n° 2, ayez-la sous la main pour enlever les excès de couleur au moyen d’un linge un peu imbibé. Pour les grandes surfaces, appliquez vos couleurs à l’aide du doigt en teintes plates, soit au recto, soit au verso de l'épreuve; le pinceau ne sera utile que pour les contours délicats. Une instruction qui accompagne l’ap- pareil vous donnera quelques conseils pour le coloris, et vous pourrez aussi vous reporter à l’article spécial sur le coloris des épreuves photographiques publiées par le Naturaliste. Une fois votre photographie coloriée, avec un canif très tranchant, enlevez le ciel et les fonds ; à travers les feuillages ou certains détails d'architecture, enlevez à la pointe ; en un mot, ne conservez que la silhouette du sujet. Prenez quelques feuilles de papier calque; elles vous serviront à faire les ciels et les terrains artificiels ; ceux- ci seront utiles pour quelques épreuves où de grands premiers plans plats et dénudés demandent à être retra- vaillés. Ciels et terrains seront faits à grands traits, sans préoccupation de détails méticuleux; il ne sera pas nécessaire qu’ils suivent exactement la silhouette du sujet. Les décors sont prêts: mettons-les en place, et bientôt nous pourrons frapper au rideau. Ouvrez l’appareil en forme de pupitre ; placez l’image entre le verre simple et le verre dépoli à charnière; le =. # Fig. 3. — Combinaison pour la retouche des clichés négatifs. ciel et le terrain, s’il y a lieu, contre le troisième verre; au moyen des volets latéraux, encadrez l’image de facon à ne pas laisser de parties vides autour. LE NATURALISTE Derrière le pupitre, vous disposez les écrans colorés - que font manœuvrer les deux ficelles ressortant sur le devant de l’appareil, Portez l’appareil ainsi monté devant une fenêtre, D Fig. 4. — Disposition pour éclairage sombre. l’image naturellement tournée du côté de la pièce; le soir, mettez derrière une lampe un peu basse; si, dans la journée, l'éclairage de la pièce diminue un peu lin- tensité des effets, entourez l’appareils des volets qui per- mettent de le transformer en pupitre à retouche. Vous voyez alors votre photographie complètement transformée ; le relief devient presque aussi saisissant que dans une épreuve stéréoscopique; les objets ont» leur couleur naturelle, la lumière du ciel les éclaire vivement ; elle se joue au travers des feuillages, elle. enveloppe les monuments; vous tirez un peu les ficelles" et le ciel bleu si pur se couvre, se voile, devient sombre, ou du bleu passe au rouge des soleils couchants, tout lew paysage en est modifié; c’est un véritable kaléidoscope de la lumière et de la couleur : dix écrans teintés servent de réflecteurs : blanc mat, argent brillant, noir bleu clair, bleu foncé, jaune clair, jaune brillant, or mat, rouge orangé, cramoisi brillant ; vous pouvez les tourner horizontalement ou verticalement, les assembler de toutes facons et modifier à l'infini l’aspect d’une mêmes épreuve; essayez, et je suis certain que vous passerez des heures devant votre photochromoscope. CURIEUX CAS DE PHOTOGRAPHIE JUDICIAIRE Les journaux américains racontent le cas fort curieux d’un procès où la photographie fut appelée à jouer un: rôle assez important et fut peut-être cause d’une erreur irréparable, À Une propriété avait été transférée à un nouveau pro priétaire, suivant un acte qui n’avait de valeur qu’autanb que les cinq personnes intéressées à l’affaire avaient ap= REC leur signature au bas de Pate 0% la pièce pro es ment invisibles pour l’œil humain : telles certaitil étoiles que les LR ne découvrent pas et On cite également ce fait : un photographe dut renoncer à faire le portrait d'une cliente qui s'était adressée à lui; plusieurs plaques, successivement impressionnées, présentaient des taches noires, qu’une retouche savante … n'aurait certainement pu faire disparaître. Le photo- — graphe pria la cliente de vouloir bien revenir; il se pro- … curerait de nouvelles plaques, mettant sur le compte de $ leur mauvaise qualité cet accident très désagréable. Le 4 lendemain, la cliente s’alitait, atteinte de la petite «… rérole; les taches que présentaient les clichés étaient - causées par les rougeurs de l’éruption, encore invisibles “pour l’œil de l'opérateur. Or, comme le fait fort justement remarquer le corres- pondant du Moniteur de la Photographie, qui signale le «procès en question, il se pourrait très bien que la signa- ture n’ait jamais été apposée ; pourquoi, seule, se serait- elle effacée, quand tout le reste du document avait, - malgré le temps, conservé sa netteté. Il est dans les “habitudes de beaucoup d’avocats d'indiquer les places où doivent signer leurs clients en y inscrivant au crayon le nom du client et la formule qui en accompagne la signa- ture! s’il y a lieu. Probablement, il fut ainsi pour cet acte de transfert, et le cliché fit simplement réappa- -raîlre les mots au crayon, devenus illisibles à la suite du frottement répété et de l'usure de la surface du papier. 2 Charles Jacos. ke Î | | | | 4 | ' { ; | h Î NOTE SUR UN OPHIDIEN DE LA GUYANE APPARTENANT AU GENRE PSEUDERYX. Genre Pseuderyx (1) (Fitzinger). “Oaractères. — Tête peu distincte du cou. Museau court et axrondi. Tronc subcylindrique. Queue relativement courte. ÆHuit pliques suscéphaliques dont une seule internasale. Ros- ale à cinq pans et séparée de la précédente plaque par les masales. Narines ouvertes sur le dessus du museau. Préfron- tales courtes, mais s'étendant latéralement entre la postnasale étla préoculaire. Frontale et pariétales assez bien dévelop- “pécs. Frénale absente. Préoculaire large à sa base. Lamelles inier-sous-maxillaires de médiocre longueur. Squames gulaires assez nombreuses. Dents susmaxillaires lisses, petites et à — peu près de même longueur. Pseuderyx inagnitus (2). - Cette espèce, originaire de la Guyane, a été confondue par les auteurs avec une autre du Brésil décrite et figurée en 1824 ar, Wagler sous le nom de Elaps Marti (3); quoique ces deux pèces soient très voisines l’une de l’autre, il est encore facile les distinguer par les traits suivants : … Ps. inagnitus. Ecailles du tronc disposées en quinze séries longitudinales. — Tête en dessus d’un brun olivâtre. Museau ourt et arrondi. Gastrotèges relativement larges. Corps tra- érsé par une suite d'anneaux noirs plus ou moins complet, détachant sur un fond jaunâtre. (1) Pseuderyx (Fitzinger), Neue Class. Rept. 1826, p. 55, n° 3 Id. Cope Bull. Unit. Slates Nat. Mus. Washington, 1887, æ- 52. (Type Coluber plicatilis, Lin). (2) Homalopsis Marti (Schlegel), Ess. Physion. Serp., 1837, mè p-173,t. IT, p. 356, fig. 19-20. — Hydrops Marti (Du- iéril et Bibron), Erpét. Génér.,t. VII, 1854, p. 484. — Calo- isma Marti (Jan), Elenco sist. degli ofidi, 1863, p. 74. — Id., “Jin, Icon. Génér. Ophid., 29 livr., p 1. IV, fig. 1. (3). Elaps Marti (Wagler), Novæ species Serp. Brasil, 1824, p: 3, tab. IL, fig. 2. La collection herpétologique du Muséum renferme depuis 4819 un exemplaire de cette espèce, rapporté du Brésil par M. le Dr Jobert, Nous donnerons des figures comparatives des deux espèces dans Miss. sc. du Mexique, 14 divr., pl. 60. | : LE NATURALISTE Ps. Marti. Ecailles du tronc en dix-sept séries. Tête d'un brun olivâtre avec une bande transversale jaune sur le bout du museau. Celui-ci est faiblement comprimé en avant des veux. Gastrotèges étroites. Une suite d'anneaux noirs se détachent sur un fond olivâtre entre-coupé de jaune. Chez le Pseuderyx inagnitus, on compte cent soixante et une à cent soixante dix-neuf gastrostèges. Queue ayant envi- ron le septième de la longueur totale et garnie en dessous par quarante-huit à soixante-neuf plaques doubles. Longueur: totale d’un individu recueilli dans Guyaneparle DACrevauxs en. Lien 0,690 Longueur du bout du museau à l’anus............... 0,585 loneveuriderld queue RESTE EE den eee 0,105 Le Muséum possède plusieurs spécimens de cette espèce recueillis à Cayenne et à Surinam. F. Bocourr. L’'ANGUILLE Tout le monde connaît assez l’anguille pour qu'il ne soit pas nécessaire d’en faire une longue description. Ce poisson appartient à la famille des Murénides, dont les représentants sont surtout caractérisés par l’absence de nageoires ventrales. Il se distingue facilement à son corps anguiforme, arrondi-cylindrique dans sa partie antérieure, comprimé dans toute la partie postérieure à partir de l’orifice anal, dépourvu d’écailles visibles, à ses mâchoires minces, un peu molles, inégales, l’infé- rieure débordant en avant la supérieure, à ses narines placées très en avant des yeux, et écartées l’une de l’autre. On ne trouve pas sur $sés flancs la ligne latérale qui s’accuse chez les autres poissons, et les pores destinés à l’écoulement du mucus, qui est d’ailleurs très abon- dant, ne sont visibles qu’à la tête. Sa couleur est très variable; les individus qui vivent dans les eaux claires, limpides, courantes, sont en général d’un vert foncé, avec les parties inférieures du corps argentées ou blanches : ceux qui vivent dans les eaux dormantes et bourbeuses sont jaunâtres, bruns ou presque noirs; exceptionnellement, on rencontre dans les rivières des individus d’un beau bleu sombre. L’anguille ne se reproduit pas dans sa forme. Elle est absolument dépourvue d’organes sexuels, ou du moins ceux de ses organes qu'on pourrait regarder comme destinés à servir la fonction génératrice sont absolu- ment atrophiés, rudimentaires, et incapables par suite de s’acquitter de leur rôle. L’anguille n’est donc pas une condition définitive, apte à arriver sans modification à l’état adulte, mais une condition transitoire, et sa forme correspond à la période larvaire d’une évolution dont on ne connaît ni le point de départ nile terme ;elle estàce terme, sur lequel l'incertitude plane encore, ce que la che- nille est au papillon. Que devient-elle, après avoir quitté la rivière ou l'étang et s’être perdue dans la mer? Se change-t-elle, ainsi qu’on l’a supposé, en congre? La question est encore à résoudre. On rencontre l’anguiile dans toutes les eaux douces, dormantes ou courantes, dans les rivières Les plus limpides comme dans les fossés les plus bourbeux; elle est commune presque partout en Europe, sauf dans quelques fleuves de la partie orientale, et notamment dans le Danube, où elle manque. La diversité des milieux qu'elle habite influe évidemment sur ses caractères, | modifie sa couleur, sa forme, la saveur de sa chair: celle-ci, très délicate chez les individus qui vivent dans les rivières limpides, prend un goût de vase désagréable chez ceux qui habitent les étangs ou les mares stagnan- tes. L’anguille ne paraît pas avoir de préférences bien marquées pour sa station ; on la prend un peu partout, sur les fonds caillouteux dépourvus d’herbes et d'algues comme parmi les touffes aquatiques; elle est cependant plus abondante aux endroits d’une profondeur moyenne où croissent de longs roseaux ; ordinairement elle évite les courants rapides, qui l’entraînent sans qu'elle cherche à résister; elle est cependant assez vigoureuse pour les remonter quand il le faut. Pendant l'hiver, l’anguille se tient au fond, cachée dans la vase, engourdie, mangeant peu probablement, car à cette époque on n’en prend guère à la ligne. Vers le mois de mai, elle quitte son abri, et commence à chercher pâture; on la voit nager lentement à quelque distance du fond, horizontale, ondulant mollement, les nageoires vibrant par intervalles; quelquefois, quand la chaleur du soleil fait tiédir l’eau, elle vient respirer près de la surface, dans une anse abritée où le courant est peu rapide, où les roseaux décrivent, avec la pointe de leurs feuilles, des courbes lentes qui révèlent seules l’imperceptible agitation du liquide. Elle est craintive, comme la plupart des poissons, et le moindre ébranle- ment du sol, transmis par l’eau, la met en fuite; dans ce cas, elle se dérobe généralement à la vue en imprimant au fond, avec la queue, une brusque secousse qui fait monter un nuage de particules sableuses ; quand le nuage s’est dissipé, l’anguille a disparu. Ce procédé de fuite est . également mis en pratique par le chabot de rivière. On assure que l’anguille peut, sans inconvénient, quitter son élément pour un temps plus ou moins long, et voyager dans les prés humides, à la recherche des vers et des limaces. Ce fait a été affirmé tant de fois qu'on peut le considérer comme démontré; il s'explique d’ailleurs très facilement. En effet, ce qui fait périr si rapidement les poissons, lorsqu'on les retire de l’eau, ce n’est pas le contact de l’air avec les branchies, mais le desséchement presque instantané de ces délicats or- ganes, qui les empêche d'accomplir leur fonction, Chez languille, ce desséchement ne se fait que très lentement, en raison de la faible ouverture des ouïes qui ne permet que difficilement à l’eau de s’écouler hors de la chambre branchiole. 5 La montée des ne. se fait en mars eten avril. A cette époque, des quantités immenses d'individus très ténus, gros comme des fils, remontent les fleuves, grou- pées vers les rives, et des fleuves se répandent dans les rivières, les fossés, les canaux, les étangs, partout où s'offre un passage. Un phénomène inverse se produit pendant l'été. Les anguilles ayant atteint un certain volume abandonnent leurs abris, et se livrent au courant des rivières, qui les entraînent vers la mer. Parvenues à l’embouchure, elles abandonnent les eaux douces, et il est probable qu’elles n’y rentrent plus, car il est notoire que les anguilles arrivées à une certaine taille descendent toujours, à l'inverse de la truite. Ce voyage vers la mer commence ordinairement à la fin de juillet; c'est au mois d'août que le phénomène atteint son maximum d'intensité. À cette époque, les anguilles suivent les courants par bandes nombreuses, et on peut en prendre des quantités considérables en disposant des paniers en travers des rivières, aux endroits où ily a LE NATURALISTE une différence de niveau, aux barrages des moulins, par | exemple. L’anguille est vorace. Elle se jefte avec avidité sur toutes les proies animales qui s'offrent à elle: vers, limaces, œufs et têtards de grenouilles, frai et jeunes individus des autres espèces de poissons. Elle mord volontiers à l’hamecon garni soit d’un troncon d’intestin de volaille, soit d’un morceau de sang caillé, provenant d’un abattoir. Elle refuse absolument toute nourriture végétale. Rien n’est curieux que de la voir s’attaquer à une proie vivante, à un ver, par exemple. Elle le saisit de préférence par la tête, l’enlève, l’agite violemment, le rejette sans le diviser, puis le saisit de nouveau, recommence le même manège plusieurs fois, et finale- ment l’avale, en l’attirant peu à peu avec ses dents obliques. Si l’on amorce un fort hamecon avec un ver, et que l’anguille à laquelle cet appät est offert ait la tête trop petite pour le saisir, elle le dévore peu à peu en tournant autour de l’hamecon, de telle manière que celui-ci finit par se retourner, et que le fil qui le retient s’enroule autour de lui en hélice, en vrille. Quand languille tient une proie, il est rare, même si elle sent une résistance, qu'elle ouvre la gueule pour la lâcher. Les pêcheurs mettent à profit cette particularité pour s’en emparer facilement. Il: lui présentent une pelote de vers tous traversés longitudinalement par un fil, qui les rend plus résistants; l’anguille mord sur cette pelote et se laisse enlever avec elle hors de l’eau; elle ne lâche prise que lorsqu'elle arrive à terre ; mais il est troptard. L’anguille paraît avoir assez peu d'intelligence. Si on la manque, iln’est pas rare qu’elle vienne une seconde fois mordre au même appât; il m'est arrivé plusieurs fois d’en prendre qui avaient un hamecon dans le ventre. Lors- qu’elle se sent retenue par l’hamecon, au lieu de cher- cher à s’en débarrassér, comme font beaucoup d’autres . poissons, elle commence par tirer sur la ligne de toutes ses forces; si le fil tient bon, elle recourbe la queue, se contourne en 8, et forme un premier nœud, puis un deuxième, et ainsi de suite, en passant chaque fois dans la boucle, la queue la première. Quelquefois le fil casse, et l’anguille reste cependant 1etenue par les nœuds qu’elle a formés elle-même autour de son corps ; d’autres \ fois elle s’enlace si étroitement aux souches, auxracines ou aux roseaux fixés au fond de l’eau qu'elle finit par y périr, sans pouvoir s’en détacher. Elle est douée d’une vitalité très résistante; il est presque impossible de la tuer. La tête coupée, la peau « et les intestins enlevées, elle s’agite encore douze heures après cette mutilation, alors, bien entendu, que la volonté n’est plus pour rien dans les contractions de son corps. Elle guérit aisément des plus graves blessures, et survit à l’arrachement par l’hamecon d’une mâchoire, de la langue et même de la gorge. Ë Toutes les anguilles ont entre elles, au point de vue. morphologique, d’étroites affinités. Cependant les. pêcheurs en distinguent plusieurs formes, dont certains” naturalistes font autant d'espèces. Voici, avec leurs caractères distinctifs, celles qui se rencontrent er France : A Anguilla latirostris Risso; tête très large, à peine atté= nuée en avant; museau très arrondi. Anguilla medionosiris Risso; tête conique, aussi large que le corps à la hauteur des yeux, s’atténuant insensi-. blement jusqu’à l'extrémité du museau. * LE NATURALISTE Anguilla acutirostris Risso; corps effilé; tête étroite à la hauteur des yeux, diminuant insensiblement jusqu’à l'extrémité. Ces différentes formes habitent indistinctement toutes les parties de l'Europe, et, par suite, il est vraisemblable — que leurs caractères, qu’ils aient ou non une valeur …—. spécifique, ne sont pas en rapport sensible avec le 4 milieu. E A. ACLOQUE. CHRONIQUE Ecole d'agriculture de Beauchêne. — Les examens d'admission à l'Ecole pratique d’agriculture de Beauchène … (Mayenne) auront lieu le 3 août, à une heure de l’après-midi, au siège de l’école. L'école est située à trois kilomètres de . Mayenne. — Species des Hyménoptères. — Le 47° fascicule du Spe- ….cies des Hyménoptères d'Europe et d'Algérie vient de paraître. Ces temps derniers, la publication de cet ouvrage avait subi une interruption, par suite de la mort de son regretté fondateur Edmond André ; mais la direction de cette œuvre a été reprise par M. Ernest André, et on peut compter maintenant que cette “publication va suivre, sans interruption, l’ordre régulier de ses . apparitions. Rappelons qu’il y a actuellement quatre volumes de parus et que deux sont en cours de publication : les Braconides (2° vo- lume), par le Rév. T.-A. Marsonazz,,et les Chrysides, par - R. pu Buyssox. Le prix total des volumes et fascicules parus depuis l’origine, est de 486 fr. 25, jusques et non comprise la souscription « pour 1894. Afin de facililer aux Naturalisles l'acquisition de cette œuvre considérable, la maison Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris, …livrera l’ouvrage complet aussitôt après avoir recu l’engage- mnnent de souscription, et il en fera encaisser le montant à raison de 20 francs par mois, jusqu'à paiement complet. Après cette deuxième souscription, qui sera close avec le mois de juillet, il ne sera tiré que le nombre exact d'exem- “plaires qui seront dus aux souscripteurs, de sorte qu’il de- viendra, par la suite, impossible de se procurer cet important ouvrage en librairie. Le prix de l'abonnement annuel est de “15 francs pour la France, et de 16 francs pour l'Étranger. …— Conférences agricoles. — M. Georges Ville, professeur idminisirateur au Muséum d'histoire naturelle, a commencé cette année ses conférences agricoles au champ d’expériences de Vincennes, le 24 juin, à trois heures précises. Mules seront consacrées à l'exposition de la doctrine des “Engrais chimiques étendue aux cultures arbustives (Vignes et arbres fruitiers) à la sidération et au rationnement du bétail ACADÉMIE DES SCIENCES ——© — “Séance du 4 juin 4894. — M. C. Phisalix à étudié la “natière pismentaire rouge d’un hémiptère Pyrrhocoris apterus, “illa considère comme une substance très voisine de la caro- tine, sans action physiologique. — M. G. Saint-Remy adresse —unenote sur les relations de la corde dorsale et de l'hypophyse hez. les oiseaux ; chez ces animaux la corde dorsale est sou- Pinvagination hypophysaire. L'opinion de Romiti, que la corde tire à elle cette invagination, est absolument erronée. Le cordon observé par Romiti et Bawden entre l'extrémité de la “corde différenciée et l’hypophyse n’est autre chose que. l'extré- | mité de la corde en voie de régression. — M. Louis Léger si- | gnale un genre nouveau de grégarine de la famille des Dacty- lophorides parasite des Géophiles. Il propose pour ce genre le nom de (Rhopalonia Géophili.) La famille des Dactylophorides comprendra donc maintenant cinq genres correspondants à chacun des types des chilopodes. — M. Stanislas Meunier adresse à l'Académie des Sciences une note sur des expériences qu’il poursuit pour expliquer la formation des géoclases conjuguées. Séance du 44 juin. — MM. H.Becquerel el Charles Bron- gniart, à la suite de recherches qu'ils ont entreprises sur la matière verte chez les Phyllies (orthoptères mimant des feuilles de la famille des Phasmides), pensent qu’on peut conclure d’une étude comparative que le spectre d'absorption observé au travers des Phyllies vivantes ne diffère pas de celui qu’on vbserve au travers des feuilles vivantes, et est dû à la chloro- phylle. — M. Beawr'egard communique à l’Académie le résultat des recherches qu’il a entreprises sur l’oreille interne de la Roussette de l’Inde. — M. À. Milne-Edwards présente une note de M. E. L. Le Bouvier sur les caractères et l’évolution des Lomisinés, nouveau groupe des Crustacés anomoures. Il pro- pose de créer pour les Lomis un groupe spécial dans la grande famille des paguridés et de diviser cette dernière en trois sous- familles; les pagurines, les lithodines et les lomisines. — M. Joannes Chatin communique le résultat de ses études sur le développement et la formation des canaux excréteurs chez la cercaire hérissée. — M. Edmond Perrier communique à l'A- cadémie une note de M. S. Künckel d'Herculais sur les Dip- tères parasites des Acridiens et les Muscides ovipares à larves oophages. — M. Georges Poiraull signale chez les Lichens (Usnea barbata), les communications protoplasmiques inter- cellulaires déjà décrites par M. Kienitz Gerloff chez les plantes vasculaires, et par M. F. G. Kohl chez les Algues et les Mousses. — M. P. W. Stuart-Menteath représente au moyen d’une carte les principales lignes de la structure géologique des en- irons de l’observatoire 1 Abbadia (Basses-P yrénées). A. E. Mazarn. LIVRES NOUVEAUX ATLAS DE POCHE DES PLANTES DES CHAMPS, DES PRAIRIES ET DES Bois, par R. Siélain, avec 121 planches coloriées et 23 plan- ches noires. Il vient de paraître un charmant livre de Botanique avec un très grand nombre de planches coloriées, et d'un prix très modique eu égard à l'ouvrage et à son exécution. Ce volume s'adresse à tout le monde, c'est un ouvrage type de vulgarisa- tion. Son but et son plan peuvent se résumer ainsi : Apprendre à tous le nom des principales plantes indigènes leurs pro- priétés et leurs usages, sans que le lecteur ait besoin de con- naître un mot de Botanique. Pour résoudre ce problème, très complexe en l'espèce, on a substitué d’abord des figures en couleurs aux descriptions usitées jusqu'à ce jour, et que le simple amateur trouve toujours trop savantes, même lorsqu'elles sont accompagnées de figures noires. Rien, en effet, ne vaut la couleur pour reconnaître les fleurs. De plus, au lieu d'un ordre botanique nécessitant des connaissances botaniques, on a adopté l'ordre de l'apparition des fleurs, approximativement du moins; cette classification artificielle sera plus simple aux yeux du public. Les planches, d'une parfaite exécution, sont toujours placées en regard du texte, disposition qui sera autant appréciée de l'amateur ou du promeneur que le format portatif du livre. Les figures des arbres, où la forme seule suffit à les distinguer, sont en noir, toutes les 128 autres planches sont en couleur. Chaque planche contient en tête l'indication des prin- cipaux endroits où se trouve le plus souvent la plante, et, à côté, les époques de floraison et parfois de fructification, quand celle-ci offre de l'intérêt ; immédiatement sous la figure, le nom par lequel la plante est le plus fréquemment désignée et au- dessous de ce nom, les autres dénominations sous lesquelles elle est encore souvent connue. Puis viennent le nom latin, utile surtout à connaître pour ceux qui veulent poursuivre leurs études, le nom de la famille, etc. Tout le monde voudra posséder cet excellent Atlas de poche, qui s’adresse à ceux que les choses de la nature intéressent, c'est-à-dire à tous (1 volume avec 128 planches coloriées, et 23 planches noires cartonnées toile anglaise, prix 6 fr. 50, franco 6 fr. 85. En vente chez les Fils d'Emile Deyrolle, li- braires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. La FLoRE DE LA FRANCE, par Gaston Bonnier et G. de Layens. Sous le titre général de Végétlalion de la France, il doit être publié, sous les auspices du Ministère de l’Instruction publique, un certain nombre de volumes. Le premier volume qui vient de paraitre renferme des tableaux synoptiques qui ont pour but de donner une vue d'ensemble de la Flore de la France et de faciliter la détermination des espèces. C’est cet ouvrage nouveau, dont nous allons parler et qu'on peut appeler la Grande Flore de France de G. Bonnier et G. de Layens. Le succès qu’a obtenu la Nouvelle Flore, qui fait partie de l'His- toire naturelle de la France, cette série d'ouvrages édités par la Maison Deyrolle, a engagé les auteurs à appliquer leur mé- thode de tableaux synoptiques illustrés à la totalité de la Flore francaise. Malgré les diflicultés que pouvait présenter un sem- blable travail, par cet immense quantité d'espèces qui consti- tuent la Flore de la France, on peut aflirmer que le résultat obtenu atteint le plus haut degré de pratique et d’exactitude; il suffirait du reste de citer les noms des auteurs, et tout en tête M. Gaston Bonnier, le distingué professeur de la Sor- bonne. Comme dans la Nouvelle Flore, dont l'apparition a causé, on peut le dire, un changement considérable dans l’enseignement de la Botanique descriptive, les auteurs ont fait table rase de tous les termes techniques; car l’emploi de ces termes pré- sente toujours de grandes difficultés pour celui qui n’est pas versé dans le langage spécial des Flores. Les descriptions illustrées des plantes sont disposées en ta- bleaux qui permettent d'apprécier d’un seul coup d’œil, par la comparaison des figures ainsi que par le texte, les différences qui font reconnaître les espèces. De plus, au-dessous de chaque espèce sont inserits, en ca- ractères très apparents, les noms des régions de la France où se trouve la plante. Grâce à cette simple combinaison, lorsqu'on est dans une région déterminée, toutes les espèces étrangères à cette ré- gion sont par là même facilement éliminées, et le lecteur transforme ainsi à son gré l'ouvrage général en une Flore locale, Ce nouveau volume, comme le précédent, contribuera pour une large part, nous n’en doutons pas, à développer en France le goût de l'étude des plantes, déjà si répandu aujourd’hui. En résumé c'est une œuvre considérable dont la France scientifique peut être fitre, et qui fait le plus grand honneur à leurs auteurs, MM. Gaston Bonnier et G. de Layens. OFFRES ET DEMANDES . H. Tugwvell, 6 Lewisham Road, Greenwich, Angleterre, offre en échange des Lépidoptères de sa ré- gion. — À vendre quelques exemplaires seulement du Cochlos- tyla (Phengus) Groulti, coquille nouvelle dont la descrip- tion a paru dans le dernier numéro du « Naturaliste » Prix : 6 francs pièce. (Les fils d'Emile Deyrolle, natura- listes, 46, rue du Bac, Paris.) BIBLIOGRAPHIE 3. Steinmann, G. Ueber Thecospira in rhätischen Sand- stein von Nürtingen. N. Jahrb. für Min. 1894, pp. 276-296. 254. Tenne, C.-A. Ucber Gesteine der äthiopischen Vul- kanreihe. Leilschr. Deutsch. Geol. Gesells. 1893, pp. 451-477. 255. Traube, H. Ueber die Isomorrhie von Nitraten, Chlo- raten, Bromaten (Jodaten), zweiwerthiger Elemente. Leilschr. für Krystall. 1894, pp. 131-138. (4) 1 volume avec 5289 figures, représentant les caractères de toutes les espèces qui sont décrites, sans mots techniques et une carte des régions de la France. Prix broché, 9 francs franco, 9 fr. 85; cartonné, 40 francs ; franco, 10 fr. 85. (En vente chez Les Fils d'Emile Deyrolle, libraires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris). LE NATURALISTE . Traube, H. Ueber die Dappelsalze des weinsauren Antimonoxyd-Bleis und-Baryums mit salpetersaurem Kalium. N. Jahrb. für Min. 189%, pp. 245-261. 25%. Walford, Edw.-A. On Cheilostomatous Bryozoa from the Middle Lias. PI. V-VII. Quart. Journ.) Geol. Soc. 1894, p. 19-84. 258. Walford, Edw.-A. On Inferior Oolite Bryozoa from Shipton Gorge, Dorset. PI. II-IV. Quart. Journ. Geol. Soc. 1894, pp. 72-78. 259. Whittle, C.-L. General Structure of the Main Axis of the Green Mountains. Americ. Journ. of Sc. 1894, pp. 347-354. ZOOLOGIE . Aplin, O.-V. On the Birds of Uruguay. PI. V. The Ibis. 189%, pp. 149-214. . Barrois, Th. Contribution à l'étude de quelques lacs Syrie. (suile.) Rev. Biol. du Nord. 189%, pp. 241-280. 262. Bernard, Henry. On the Relations of the isotropous to the anisotropos Layers in striped Muscles. PI. XXIX. Zool. Jahrb. Anat. 1894, pp. 533-544. . Bohrer, F. 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Observations relatives aux ossements d’hippopotames trouvés dans le marais d’ AM Route à Madagascar (suile). PI. VII-XW. Ë Ann. Se: Nat. (Zool. ) 16, 1894, pp. 177-190. Le Gérant: PAUL GROULT. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. Mikrotechnische Mitthei=M 4e Eu . ' 16° ANNÉE LES PALAMÉDÉIDES Entre tous les Oiseaux de l'Amérique du Sud, les Pala- médéidés constituent un groupe très caractéristique. On On y rattache le Kamichi cornu (Palamedea cornuta L.) qui habite le Brésil, Les rives de l’'Amazone et la Guyane; le Chauna chavaria (Chauna chavaria L.) répandu dans le — Brésil méridional, le Paraguay et l'Argentine ; en dernier — lieu, l'Ischyornis de Derby. (Ischyornis. derbyana G. R. Gray) plus particulier à la Colombie et à la République 2e SÉRIE — INN° 1727 15 JUILLET 1894 Plusieurs naturalistes, notamment d’Azara, Burmeister, le prince de Wied, ont étudié leurs mœurs en liberté que nous résumerons. Mais des observations récentes sur les instincts sociables et la vie des Palamédéidés captifs complètent leur histoire. Nos principaux musées possèdent les dépouilles des deux espèces les plus connues : Ch. chavaria et Pal. cor- nuta. Dans l’un des parcs du Jardin zoologique d’Accli- matation, on remarque actuellement un exemplaire vivant du Chauna chavaria. L'espèce se distingue du Ka- michi par sa tête qui est dépourvue de cornes; par le Fig. 1. Le KAMICHI cornu (Palamedea cornuta). mu Vénézuela. Classés d’abord avec certains Gallinacés, les Pénélopes, puis avec des Échassiers, les Râles et les oules d’eau, ces Oiseaux prennent maintenant place äprès les Foulques et avant les Nageurs proprement dits Mnatidæ). Ils terminent la série des Échassiers en for- mant une famille à part. Le leur aspect extérieur, par leur corps massif, leur | "a petite, leur bec court, enfin par leur plumage abon- dant, les Palamedeidæ offrent quelque analogie avec les |“Gallinacés. En particulier, la sorte de cire, rappelant Celle des Poules, qui recouvre le bec et les protubérances cornées qui apparaissent sur le vertex chez une espèce (P. cornuta) les rapprochent. On reconnait pourtant que Je doigt externe et le médian sont en partie réunis par une palmature ; en outre, l’appareilaérien est très déve- loppé. Ces caractères détermineraient plutôt leur adjonc- tion aux Palmipèdes voiliers. Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. cercle de plumes, formant une huppe qui garnit l’occiput. et que l’Oiseau peut relever à volonté; par la gorge et le haut du cou qui sont revêtus d'un duvet noir, sous la forme d’un collier. Le fouet de l’aile et la base de chaque grande rémige portent une tache blanche; tout le reste du plumage est d’un gris plombé, noirâtre. Sa taille atteint environ celle du Cygne. L’aile porte un ou deux éperons acérés et mesure près de 50 centimètres. Le « Chaja » ou « Yaja » est surtout abondant, suivant M. Ricardo Napp (1), près des bords du Rio lrimero. D’après MM. Sclater et Hudson (2), ses habitudes sont parfois aquatiques. Car il n’est pas rare dans les marais, où il marche dans l’eau et y nage même pour rechercher les feuilles ou les graines des plantes dont il se nourrit. (1) République Argentine, p. 136. (2) Argentine Ornilhology, 1, p. 119. un. 160 Il prend encore des Vers et des petits Poissons. Ces auteurs ajoutent : « Lorsque les herbes douces d'Europe, comme la Luzerne et le Trèfle, eurent remplacés les herbages géants des Pampas, les « Screamers »- s'y habituèrent en menant bientôt une vie terrestre comme on l’observe chez certaines oies de montagnes. » IL y a quelques années, on en rencontrait par milliers, ils n'étaient pas farouches. Le Chavaria paraît choisir une femelle qu’il conserve toujours. En examinant attentivement une société de ces Fig. 2. — Le CHAUNA Chavaria (C. Chavaria). Oiseaux, on reconnait qu’ils se tiennent groupés deux à deux, même en dehors de l’époque des nichées, On sait qu'ils vivent ordinairement en bonne harmonie, malgré les armes formidables de leurs ailes. Les Gauchos en capturent quelquefois pour les faire combattre comme les coqs. A l’état captif, le Chavaria se montre docile et mani- feste de l'intelligence, Vieillot l’a désigné avec raison sous le nom de Chauna fidelis. Il s'attache à son parc et vit en bonne intelligence avec les animaux de basse-cour. Cuvier nous dit : « les Indiens de Carthagène en élèvent quelques individus dans leurs troupeaux d’oies et de poules, parce qu’on le dit fort courageux et capable de repousser même le vautour. Il reconnaît les gens de la (1) De l'Anglais « Scream » qui signifie crier, vociférer. LE NATURALISTE © ———_——— —— maison, mais devient hostile envers les étrangers. Les chiens et les chats ne lui plaisent pas. » : MM. Sclater et Hudson nous donnent des renseigne- ments curieux sur le chant du Chavaria. « C’est le bruit animal le plus retentissant que l’on entende dans les Pampas. Son caractère triomphant et martial contraste avec la solitude mélancolique de ces régions et impres- sionne vivement les voyageurs. Les « Screamers » font entendre ce chant pendant toute l’année, même la nuit, lorsqu'ils sont à terre ou qu’ils planent dans les airs. Quand deux Oiseaux se trouvent ensemble, ils chantent MT qe =S en duo; et, quand c’est une compagnie, elle chante en concert. » Malgré son apparence massive, cette espèce fait preuve de vigueur et d’agilité quand elle vole. C’est grâce à la disposition particulière de son système aérien, que nous retrouvons chez quelques oiseaux aquatiques. En effet, il existe sous la peau un véritable réseau de cellules et de lacunes qui peuvent se gonfler et se vider à volonté. On voit même que la peau des jambes est enflée par lai s'élève dans l'air à une hauteur considérable. Par u temps très clair, il disparaît au zénith. Quelquefois, ces, Oiseaux se livrent à de véritables exercices aériens pen dant plusieurs heures. Le Chavaria établit son nid dans les marais en le fixan LE sans amarres. L'espèce pond cinq œufs blancs, allongés, de la grosseur de ceux de notre oie domestique. Les poussins naissent revêtus d’un duvet jaune et suivent aussitôt les parents. Le Kamichi cornu (P. cornuta) est de taille plus forte — que le Chavaria. La corne de couleur grisâtre qui orne sa — tête et mesurant jusqu’à 15 centimètres, le fait aisément # reconnaître. Cet appendice adhère seulement à la peau ; — il estdonc mobile. Toutes les plumes de la tête sont blan- ns châtres avec des extrémités noires; leur aspect est ve- … louté. Le haut de la poitrine est gris clair. Les joues, la gorge, le cou, le dos et le bas de la poitrine sont d’un brun sombre. On remarque des reflets métalliques sur les ailes. L’abdomen est blanc pur. Brisson avait fondé pour cette espèce le genre Anhima, - du nom « Aninma » adopté par les Brésiliens. Elle a Jes mêmes allures que le Chavaria. L'Ischyornis de Derby (Isch ou Chama derbiana) est plus rare dans les collections. Son plumage est presque entiè- rement noir, la gorge et les joues sont blanches, le bec et les pattes d’un rouge brillant. Malgré l'utilité et l'intérêt qui se rattachent aux Pala- médéidés, il est à craindre qu'ils suivront le sort d’autres animaux là ou l’émigration européenne s’accentue. On a déjà constaté qu’ils diminuent. C’est plutôt l’œuvre des Colons, car les indigènes, de race espagnole, ne chassent - jamais le Chavaria, et les Botocudes ne mangent pas le - Kamichi. Leur chair, bien que grossière, est assez bonne, _elle rappelle celle dé l’oie sauvage. F. DE SCHAECK. LES TREMBLEMENTS DE TERRE M. Stanislas Meunier, le sympathique professeur du Muséum, vient de faire une conférence intéressante dans le grand amphithéâtre de cet établissement, au milieu d’un immense concours d’auditeurs. Il a exposé une ingé- nieuse théorie des tremblements de terre, qui à le mérite de rendre compte d'un grand nombre de particularités qui se produisent dans ces phénomènes sismiques. Cette “théorie, très simple, a en même temps le grand mérite de pouvoir être vérifiée, pour ainsi dire expérimentalement, El Soitavec un ballon de caoutchouc rempli d’air, dont la sur- face aété couverte d’une cuuche destéarine, soit avec une “simple bande de caoutchouc, enduite d'argile quand elle «à été distendue, Si on laisse le ballon se vider peu à peu “du gaz qui le remplit, si on laisse la bande de caoutchouc | “revenir lentement à ses dimensions primitives, on voit alors la couche d'argile revenir petit à petit sur elle- ë même, en se LR NT de la facon la plus curieuse, de [M manière à reproduire les plissements que l’on He J _ dans les failles géologiques, On voit en même temps des | masses d'argile plus ou moins volumineuses se détacher | “de l’ensemble et tomber en grumeaux plus ou moins _ épais. Or notre globe se refroidit constamment par le rayon- nement noclure et même diurne, Si la chaleur du soleil conserve, à la surface du globe terrestre, une tempéra- ture sensiblement uniforme, depuis les temps histo- pques, il est naturel d'admettre que le refroidissement s’exerce d’une façon plus sensible dans la profondeur de sa masse. Or, si la chaleur dilate les corps, en revanche NATURALISTE 161 le refroidissement les contracte; et, comme notre globe est recouvert d’une mince écorce solide, qui occupe une surface énorme relativement à son volume, ce refroidis- sement incessant a pour effet d'opérer une rétraction des couches solides, de plus en plus accentuée, qui est tout à fait comparable à la rétraction d’une couche d’argile, à la surface d'un ballon que l’on dégonfle ou d’une bande de caoutchouc qui revient à ses dimensions primitives. C'est ainsi que s’opèrent les failles, dans l’épaisseur de l’écorce terrestre; c’est ainsi que des blocs immenses de roches imprégnées d'humidité, d'eau de carrière, se détachent à l’intérieur de cette écorce, pour tomber au milieu de ces masses en fusion, qui forment pour ainsi dire la chair même de notre planète. On sait, en effet, qu'il n’est pas de roche au monde qui ne renferme une quantité considérable d'humidité, d'eau de carrière, pour employer l’expression consacrée, quelle que soit la pro- fondeur à laquelle elle ait été extraite. C’est cette eau, dont la masse est imprégnée, qui se dégage tout à coup à l’état de vapeur, en tombant dans un milien dont la tem- pérature est très considérable, Que l’on s’imagine, non plus des petites miettes d'argile, mais de gros blocs pou- vant avoir un kilomètre et plus de dimension, venant tomber au milieu de cette lave en fusion, et développant subitement 1800 fois leur volume de vapeur, sans comp- ter l’immense volume que prend elle-même cette vapeur à une température de 2000 degrés ! Et on comprendra l'intensité de l’ébranlement souterrain qui doit en être la conséquence , ébranlement qui se traduit par les trem- blements de terre qui sévissent actuellement en Grèce et en Amérique. Cette théorie explique bien la soudaineté des tremblements de terre et ces bruits souterrains qui en sont l'accompagnement, pour ainsi dire obligé : ces bruits de bouillonnement, de sifflement de vapeur, de chutes de corps, semblables à des détonations sourdes. On comprend que certains pays, comme le Japon et le Chili par exemple, aient le triste privilège des tremble- ments de terre, dans le voisinage des mers les plus pro- fondes, là où l’eau imbibe les roches dars une plus grande profondeur. Les failles expliquent la possibilité, pour l’eau, de pénétrer dans l’épaisseur de l’écorce terrestre, sans qu’il soit besoin, pour cela, que la mer soit très profonde, dans le voisinage des contrées qui sont sujettes aux tremblements de terre, C’est ainsi que de tout temps, la Grèce, l’Italie, la Sicile, ont été le siège de ces tremble- ments; bien qu'on ne rencontre pas, dans la Méditerra- née, des profondeurs comparables à celle de l'Océan. C’est par ces failles que l’eau pénètre profondément pour imbiber les roches jusque dans toute leur épaisseur. Quand elles tombent au milieu de la masse centrale com- posée de corps en fusion, on comprend qu’il se produise alors un phénomène comparable à celui qui se passe quand on débouche une bouteille de champagne, Au lieu d’eau, c’est de la lave, au lieu de gaz en fusion, c’est de la vapeur d’eau qui se dégage en quantité considérable : de la vapeur portée à l’énorme température de 2 mille degrés, peut-être, c’est-à-dire à une température où l’eau elle-même subit le phénomène de la dissociation, en don- nant un prodigieux volume d'oxygène et d'hydrogène, susceptibles de se reconstituer ensuite à l’état de vapeur d’eau. Dr Boucon. DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX —_—_—_—_—_—_—_——— Lagria sulecicollis, All. Long. 6 à 7 mill. Elle doit ressembler à l'anisocera et à la crassicornis, mais ces deux espèces ont le corselet rouge, tandis que la sulcicollis ne l'a pas. Elle est du même brun que nos Lagrias Airla et depilis, avec la tête noire. Les pattes sont d’un brun clair avec l’extrémité des cuisses et les genoux noirs. Le corselet est brun avec les bords antérieur et postérieur d’un jaune testacé. La tête est fortement pouctuée ; le corselet carré, légèrement arrondi la- téralement, a un sillon longitudinal assez long dans son milieu, ne remontant pas jusqu'au sommet; sa surface est densement, mais plus finement ponctuée que les élytres. Celles-ci sont très peu élargies en arrière, acuminées à leur extrémité, et. forte- ment et densement ponctuées. Elles sont même un peu ru- gueuses. Les mäles sont plus petits que les femelles et ont le dernier article des antennes épaissi et moins long que les précédents. — Madura. Clytus murinus, All. Long. 10 mill. Larg. 1 2/3 mill. Cette espèce a la forme allongée, cylindrique du Cl. massi- liensis. Le corselet est un peu plus long que large, très convexe et arrondi latéralement. Les élytres sont épineuses à l'extrémité. Les antennes, les pattes et le bord des segments abdominaux sont noirs. Tout le reste du corps en dessus comme en dessous est couvert d’une pubescence courte et serrée d’un gris de souris. Il y a souvent, à cheval sur la suture et espacés, trois ou quatre petits losanges noirs, mais ces petits losanges varient de grosseur suivant les individus et souvent sont tout à fait absents. Cette espèce paraît commune à Madura et, suivant M. René Oberthur, à Trichinopoli, à 25 lieues au nord de Madura. Clytus albomavulatus, All. Long. 10 mill. Larg. 1 2/3 mill. Voici encore une espèce qui a la forme allongée du Clyt. massiliensis. Vue de dessus, elle est d'un noir brillant, avec deux taches blanches, rondes, placées chacune au milicu du disque de chaque élytre et un peu au-dessus de leur milieu. Si l’on regarde le dessous, on voit des taches blanches iriangu- laires à la base et sur les côtés du mesosternum et à chaque extrémité des quatre premiers arceaux abdominaux. Les pattes et les antennes sont noires et le corselet est très densement, finement et rugueusement ponctué. Les élytres sont très fine- ment pointillées et sont tronquées au bout. Elles ont une très fine et très superficielle pubescence grisâtre. Madura. ALLARD. RECHERCHE ET PRÉPARATION DES MAMMIFÈRES Montage des Mammifères. — Supposons un Renard fraîchement dépouillé, dont la peau a été enduite antérieurement d’une couche de préservatif et toutes les cavités osseuses remplies de filasse hachée ; on prend alors de fortes brucelles et on bourre le cou avec de J’étoupe, en ayant soin de ne pas le distendre dans cette opération, car il importe que le bourrage conserve une cértaine souplesse, d’abord pour faciliter le passage du fil de fer qui doit le traverser, ensuite pour qu’on puisse le manier en tous sens sans que la peau se déchire, On prend du fil de fer d’un numéro propor- tionné à la grosseur du sujet, on en coupe six morceaux, dont quatre dépassant d’un tiers la longueur des jambes, le cinquième ayant un tiers en plus de la lon- sueur du corps de l’animal calculée du front à la naïis- sance de Ja queue; enfin le sixième, d’un numéro infé- rieur, destiné à la queue. Les quatre fils de fer qui LE NATURALISTE doivent servir pour les membres et le cinquième, appelé à former l’arête centrale, seront aiguisés en pointe à leurs extrémités; on pourra se dispenser d’aiguiser celui de la queue. On prend successivement les fils de fer destinés aux membres, en commencant par lesantérieurs; on les introduit par la plante des pieds et on les fait glisser le long des os, de manière qu’ils dépassent de quelques centimètres d’un côté la tête des humérus et de l’autre leur point d'introduction dans le membre; ensuite avec de la filasse longue on enveloppe les os et les fils de fer, en commencant par le bas et en tortil- lant la filasse de manière à simuler le volume que présentait le membre de l’animal et à lui rendre sa forme naturelle, On traite de la même manière les membres postérieurs. C’est à ce moment qu'il est néces- saire d’accuser exactement la forme du tendon d'Achille. On sait que la plupart des grands mammifères présentent dans la conformation de leurs jambes un caractère par- ticulier : celui d’avoir ce tendon extrêmement saillant. Comme ce caractère donne beaucoup de grâce à l’ani- mal, il est important de le conserver. A cet effet, on passe une ficelle dans un carrelet, on l’arrète par un nœud et on perce la peau de part en part vers la nais- sance des deux cavités qui, dans l’animal vivant, exis- tent entre la jambe et le tendon; on fait une couture d’abord le long de l'os, puis du tendon, en arrêtant son fil de distance en distance; arrivé au point final, on fait un dernier nœud et on abandonne les parties à elles-mêmes. Lorsque lanimal est parfaitement sec, on retire les ficelles et la peau conserve ses formes. On prépare ensuite le fil de fer de la queue en l’en- roulant d’étoupe longue que l’on fixe en la serrant avec du fil ; puis, l'ayant enduit de préservatif, on introduit ce noyau factice dans le fourreau de la queue. On prend alors le fil de fer de l’arête centrale et on y fait un cercle ou anneau en le tournant sur lui-même, après avoir cal- culé, en le posant à la place fictive des omoplates, l'endroit précis où il faudra l’arrêter, puis on pratique de la même manière un second anneau calculé à la hau- M teur qu’occupait le bassin; on enfonce dans le cou l’ex- trémité aiguë de l’arête et on la fait saillir par le milieu du crâne percé d'avance à cet effet; on passe dans le | premier anneau les fers des membres antérieurs et on Fig, 4, — Mammifère monté montrant l'armature. les tord autour de l’anneau au moyen d’une pince, de manière qu’ils soient liés solidement; on en fait autanb sur le deuxième anneau avec les fers des membres pos» térieurs en y raccordant celui de la queue que l’on réus nit aux autres en les tordant ensemble, La charpente artificielle ainsi établie, on complète le bourrage du cou; on bourre surtout solidement la région dorsale, c’est-à-dire les omoplates, l’échine, les reins, le haut des cuisses, en s’efforcant d'imprimer à chaque partie les contours musculaires qui lui sont propress Enfin, quand on croit avoir suffisamment renforcé les LE NATURALISTE 163 ————_—_—_—__———_——_—_———— parties supérieures, on s'occupe de rapprocher les bords de la peau et de les coudre au moyen d’un fil de lin fort et ciré, en dirigeant ce travail du sternum à l’anus eten bourrant à mesure qu’il avance vers les parties abdomi- … nales. Si, dans le cours de cette opération, des poils se “ trouvaient saisis par la couture, on les dégagerait, soit … avec une bruxelle, soit avec une aiguille, puis, après avoir arrêté le point de suture, on les ramènerait dessus pour le dissimuler et avec un peigne on leur imposerait une bonne direction. —_ On peut employer pour le bourrage les diverses ma- tières que nous avons indiquées dans un article sur les - Oiseaux (Matières employées pour le bourrage des peaux); «.… j] est évident que l’emploi de ces matières dépend dela ! grosseur du sujet préparé. s Le bourrage terminé, on couche l'animal sur le côté, 1 on l’aplatit en le frappant avec la main aux endroits op- portuns, puis on le retourne et on opère de la même façon de l’autre côté; on s'occupe alors des jambes qu'il faut ajuster convenablement et placer au même plan; ensuite on prend une longue broche très pointue, on l’enfonce dans la peau et, la faisant pénétrer dans le bourrage, on s’en sert pour faire bouffer les matières dont il est composé. Il ne reste plus qu’à dresser l’animal et à lui donner l'attitude qui convient à son espèce; dans ce but on choisit une planche de force et de dimensions suffisantes pour le porter; on y perce quatre trous au moyen d’une - vrille et on y passe les fers des pattes, on plie l’extré- —mité de ces fers à leur sortie du plateau, on les couche sur la planche et avec des pointes qu’on cloue à l’en- tour et qu'on rabat par-dessus on les maintient Solide- . ment. On retourne ensuite l’animal et on le place devant soi ; on lui prend la tête, on la relève et on la tourne légère- Fig. 2. Mammifère fixé sur plateau, ment de côté, les oreilles rapprochées pointant en avant; ‘on les maintient droites en placant à l’intérieur des cônes en liège sur lesquels on les fixe avec de petits clous à “Marge tête ou avec des cartons légers cousus à grands — points dans l’intérieur; on passe les mains autour du 4 Corps pour reconnaître si le bourrage est également ré- parti et on y remédie avec le poincon s’il forme des bos- “es en quelques endroits. On voit si la croupe est natu- ï xelle et au besoin on la renforce en introduisant de J'étoupe par l'anus; on comprime les flancs entre les mains; enfin on indique les cavités et les parties sail- - Jantes par un jeu de ficelles alternativement passées des deux côtés du corps au moyen d’un long carrelet re- courbé. On revient à la tête du sujet; on ouvre la gueule, on _ remplace les chairs enlevées par du mastic de doreur et on la referme au moyen d’une pointe qu’on enfonce au- dessous du maxillaire inférieur et qu'on fait pénétrer dans le palais ; enfin on s’occupe des yeux, on relire avec des bruxelles la filasse dont on a rempli les orbites, on la remplace par du mastic, on en glisse dans les joues, on arrondit bien les paupières et on place les yeux en ayant soin de leur donner une pose naturelle. Il ne reste plus qu’à lisser le poil de l’animal et à le laisser sécher. Quand il est parfaitement sec, on peint les paupières, le tour des yeux, les narines, les lèvres et on laisse encore sécher; puis on passe du vernis sur toutes ces parties, ainsi que sur les ongles. On débar- rasse les oreilles des cônes de liège ou des cartons qui les maintenaient; on coupe la traverse centrale au ras du front et l’on enlève les fils piqués autour des tendons. Difficultés accidentelles. — 1° Quand on aura à monter quelque grand quadrupède de la taille du Tigre ou du Lion, on se trouvera dans l'impossibilité de tordre les fers nécessaires à leur charpente; dans ce cas, on aura une traverse de bois solide préparée à cet effet et de la longueur environ du corps de l'animal, sur laquelle au moyen de conduites et de clous, on fixera les tringles destinées à soutenir les membres Ces grandes pièces ne peuvent être montées en la manière ordi- naire : il faut, après avoir établi leur charpente, édifier ensuite leur corps en mousse et en foin, le recouvrir de la peau qu’on ajuste sur ce mannequin, marquer les enfoncements de la structure, soigner les détails; c’est une opération difficile pour les débutants et que les pré- parateurs habiles peuvent seuls bien réussir. 20 Certains mammifères, notamment les Carnassiers, sont d’un effet saisissant si on les représente la gueule ouverte et menacante; dans ce cas il, faut d’abord empé- cher le rapprochement des mâchoires au moyen d’une attache en fil de fer qui les tient écartées; on bourre ensuite jusqu’à distance convenable, puis avec du mastic de doreur on refait les joues, les gencives, la langue et, quand ces parties sont sèches, on leur donne leur couleur naturelle ; on laisse encore sécher et on passe le vernis. 30 Divers mammifères, tels que les Chauve-souris, volent au moyen de membranes nues ou peu velues; on garan- tira ces sortes d'ailes des attaques des insectes en les recouvrant d’un vernis très transparent à l'alcool dans lequel on aura fait dissoudre une petite quantité de sublimé corrosif. Quand on procède au montage, on les étale ordinairement sur le dos, les ailes étendues et maintenues par de petites pointes sur une planchette ou un carton. Fig. 3. — Chauve-Souris montée. Une autre méthode plus avantageuse pour étudier ces animaux sur les deux faces consiste à prolonger la tra- verse de manière que, dépassant la queue, elle aille s’en- gager dans un petit socle, ce qui permet de retourner le sujet en tous sens. (A suivre.) A. GRANGER. 164 SUR QUELQUES ŒUFS D'INSECTES TROUVÉS DANS LES RACINES DE LÉPIDENDRONS DU CULM (Suite et fin). Dans une note précédente (!), nous avons fait connaître la structure générale des racines de Lépidendrons et l'existence constatée pour la première fois, d'œufs d’in- sectes placés dans l’assise libérienne et dans le paren- chyme cortical. Les insectes vivaient donc déjà en grand nombre à l’époque du Culm puisqu'ils ont laissé des traces multiples de leur passage dans différentes ré- tions. Aussi croyons-nous utile d'ajouter quelques lignes,pour complèter ce que nous avons écrit sur ce sujet qui est intéressant au point de l’évolution des êtres sur le globe; la conservation des tissus par la silice, permettant de énétrer dans des détails précieux pour l’observation, et | ? la vérifiication des théories transformistes. Däns les œufs en questions, la coque est brune, épaisse, résistante puisqu'ils ne sont pas déformés, quoique pres- sés les uns contre les autres, et malgré l’écrasement des tissus environnant qui ont cédé à une compression extérieure. La surface est creusée tantôt irrégulièrement de petites cavités, tantôt elle présente l'aspect réticulé fig. (2) b (2) assez régulier, que l’on rencontre fréquemment sur les œufs de beaucoup d'insectes vivants. [l est vraisemblable que dans le premier cas l’irrégularité provient de l’action des nombreuses bactéries qui pullullaient comme nous le dirons bientôt, dans les eaux peu profondes et chargés d’une multitude de débris organiques. A l’intérieur du Chorion on remarque une membrane continue, mince, lisse ou plissée, placée à une petite distance de ce dernier, cette enveloppe, de couleur claire et sans trace d'organisation, peut être considérée comme la membrane vitelline, elle est munie du côté du pôle portant le pédoncule d’un petit prolongement co- nique placé en face de l’orifice micropylaire du cho- rion. A l’intérieur de la membrane vitelline on voit dans quelques exemplaires une autre enveloppe contenant des traces évidentes de métamérisation périphérique e(fig. 2.) (2) Parfois l’ensemble affecte la forme d’un tégument pré- sentant quatre plis disposés par paires, comme s’il s’a- gissait d’une dépouille dont le contenu aurait été dissous par la macération. La plupart du temps la membrane vitelline est vide, mais quelquefois elle contient un certain nombre de petites sphères inégales, de couleur foncée qui repré- sentent des goutelettes de matières grasses du vitel- lus. Ces œufs ont été amenés accidentellement ou bien ils ont été déposés intentionnellement, à la place qu’ils oc- cupent, La psemière hypothèse ne peut être admise à cause de leur place même, et de leur nombre; en dehors des radicelles on ne voit aucun œuf, sauf quand elles ont été écrasées, Il ne reste que la deuxième, qui suppose un animal muni de mandibules, de tarière ou d'ovis- capte ayant pu ronger ou percer les tissus de facon à ar- river jusqu’à la couche libérienne de la racine pour ydé- poser ses œufs, opération relativement facile d'après la (1) Le Nalturaliste, 15 juin 1894. (2) Voir la note précédente. LE NATURALISTE structure que nous avons indiquée plus haut avec inten- tion. Fig. 3. — Fragment de racine de Bosnia, présentant des galeries creusées par des larve d'insectes Cette dernière hypothèse se trouve confirmée par l’ob- servation de conduits, de galeries, creusés, non seule- ment dans le parenchyme de la racine mais dans les tis- sus de plantes voisines, pétioles de Fougères, racines de Bornia (fig. 3),comme si, après l’éclosion, la larve avait été obligée de creuser un chemin pour sortir, et s'était atta- quée ensuite aux fragments de végétaux voisins. L'épais- seur de la coque, la place des œufs dans l’intérieur d'un tissu, les galeries observées nous font pencher à voir là des œufs d’'Hydrachnides ou d’Insectes aquatiques. Quant à la famille à laquelle on doit les rapporter, nous devons attéendre qu’une circonstance heureuse nous fournisse des renseignements plus complets. Nous les désignerons sous le nom d’Arthroon Rochei. Quelques remarques intéressantes peuvent être faites au sujet des faits que nous venons d’exposer. Les plantes si anciennes du Culm n'étaient pas plus à l’abri que celles de nos jours des attaques de nombreux ennemis, les dégâts que l’on peut constater, depuis les racines jusque danslesfructifications des Lepidodendrons,comme nous l’indiquerons bientôt, prouvent que, de leur vivant, ils ont eu bien des luttesä soutenir, et cesluttes n'étaient pas localisées dans une seule région, puisque nous trou-M vons les œufs des mêmes insectes occupant les radicelless de végétaux croissant les uns dansles environs de Roanne, les autres autour d’Autun, Nous ne doutons pas que si des recherches semblables étaient entreprises sur les radicelles des Lepidodendrons« minéralisés de la Thuringe ou d’Angleterre on n’ar-. rivât aux mêmes conclusions. B, RENAULT. LE NATURALISTE _Chasses Eépidoptériques en Algérie Suite (1) | SATIRIDÆ 1 Je n'ai rencontré aucun Arge, ni aucun Érebia. - 00 SATYRUS 91. Alcyone Schiff J’ai pris sur le mont Edough une très grande cet très remarquable variété de cette espèce. déjà signalée par mon ami M. Olivier. Ce beau Satyre a été examiné par M. Oberthür, qui à reconnu en lui une forme nouvelle et doit le publier prochainément. Il paraît néanmoins se rappro- cher d’une forme de la Sierra-Nevada, qui constituerait la — transition entre le type habituel du midi de l’Europe et le type de l'Edough. Quoi qu’il en soit, le papillon paraît vers la mi- juin et se prolonge jusqu'en septembre. Il fréquente les bois de chénesdièges à partir de l'altitude de 500 mètres, et a tout à fait les allures d’Hermione ou de Circe. C’est le Iseul Satyrus vrai que j'aie rencontré dans cette région de l'Algérie. D’autres espèces bien intéressantes ont été signalées sur plusieurs autres points. ae Las t H128. Megæha Ee Pas rare sur le bord des chemins, les rocailles, presque toute l’année. 29. Egeria, L. (Meone, Esp.). Très commun pendant toute | l’année. Le type est sensiblement le même que celui de la France sud-occidentale. À propos de la répartition des formes de cette espèce, j'ai à signaler l’existence constatée par moi de la forme septentrionale Egerides, à Montpellier et à Hyères, tandis que dans la Charente, la forme méridionale Ægeria existe seule. PARARGE EPINEPHELE 30. Janira, x. Hispulla Hb. Type très grand et très forte- ment accentué. Très commun depuis la fin d'avril jusqu’en août. 31. Janiroides H. S. J'en ai pris quelques exemplaires en “juillet sur le mont Edough, à l'altitude d’environ 600 mètres ; “contrairement à son congénère Janira, ce papillon semble “vivre assez isolé. Au premier individu que je pris, je m’atten- “dais à en rencontrer un grand nombre d’autres dans la loca- lite. Il n’en fut rien, et c’est à grand’peine que je pus réunir, en deux ou trois chasses, les quatre exemplaires de ma collec- tion, trois femelles et un seul mâle. 32. Ida Esp. J’ai rencontré ce papillon sur un seul point, à Boudaroua, près Duvivier, à une cinquantaine de kilomètres “dans l'intérieur, le 21 juin 1890. Les mäles diffèrent notable- mient de quelques exemplaires provenant de Nemours et que “je dois à l’obligeance de M. Austaut, par la teinte très rem- brunie du dessous des ailes inférieures dont l’éclaircie blan- «châtre est peu visible, et aussi par la tache discoïdale foncée des ailes supérieures que ne possèdent pas les c* de Nemours. É Ce type de la DE de Constantine paraît faire une LL avoir affaire à cette espèce. “Je n’ai pas rencontré le Pasiphae dans la région de Bône. :s nombreuse, mais n’occupant qu'un espace trés restreint (2). propos de cette localisation extrême de certaines espèces, qu’il me soit permis de rappeler un petit fait qui ne concerne À ce point de vue. A l'époque dont ‘je parle j'habitais Angou- me, et depuis mon enfance, je chassais aux papillons aux à mon grand regret, je n’avais jamais pu mettre la main run beau Satyre : le Pararge Dejanira. Un vieil entomolo- ste de la ville qui chassait avec assiduité depuis rente ans, Pavait non plus jamais rencontré, quand, un beau matin du | mois "de juin, étant entré dans un tout petit bois, une sorte de | charmille grande comme un mouchoir de poche et distante de la vile d'à peine deux kilomètres, j’apercus tout à coup de grands papillons dont le vol léger et ondoyant m'était inconnu, mais je les remis bien vite. C’étaient mes Dejanira, et en si | grande abondance, qu’en l'espace de trois quarts d’heure.j'en | pris vingt-huit. (1) Voir le numéro du 1er novembre 1893. (2) Ils appartenaient à la var. Philippina (Austaut). 165 CENONYMPHA 33. Arcanoides Pier. Abondant en juin sur le mont Edough, à partir d’une altitude de 500 mètres. La bande blanche du dessous des ailes inférieures varie beaucoup comme largeur et. comme dessin. J’en ai rencontré deux individus isolés et défraîchis près de mon habitation, et à peu près au niveau de la mer. Comme ce sont les seuls que j'aie jamais vus en pareil lieu, ct que l'espèce vit toujours en société sur la montagne, j'ai supposé que ces deux papillons avaient dû être transportés là par quelque circonstance insolite. 34. Pamphilus L. Paraît au printemps. Commun. a. v. Gen. [, Lyllus. Esp. La variété Lyllus, qui se montre en juillet et août, est remarquable par la taille et la coloration des exemplaires. La © surtout est à noter sous ce double rap- port. HESPERID Æ SPILOTHYRUS 35. Alceæ (Esp) Malvæ (Hbn). Au printemps et en été sur les collines herbues. HESPERIA 36. Lineola O. Très douteux. 31. Actæon Esp. Cette espèce se prend communément en été sur les collines desséchées qui avoisinent la Kasba de Bône. 38. Nostradamus F. J'en ai pris quelques exemplaires au mois de juillet sur les premières pentes de l’Edough (ancienne route de Bugeaud) à une très faible altitude. Ce papillon aime à se poser sur la terre, en plein soleil; je crois aussi en avoir vu un sur des fleurs de lantana. IL Hétérocères. SPHINGIDÆ ACHERONTIA 39. Alropos L. Pris un seul exemplaire en décembre, dans une des pièces de mon habitation où la lumière l’avait attiré. SPHINX 40. Convolvuuli L. Très commun. La chenille, avec ses diverses variétés, dévastait les liserons de mon jardin. DEILEPHILA 41. Livornica Esp. Très commun pendant tout l’été. 42. Celerio Li. Moins commun que Livornica, maïs point rare. Paraît à une saison plus avancée et généralement à une heure plus tardive que Livornica. Tels sont les seuls Deilephila dont j’aie constaté directement l'existence dans la région. Plusieurs autres types très remar- quables ont été signalés en Algérie. J’ai cherché en vain et très longtemps la chenille du Neriü sur les lauriers-roses qui sont très abondants tant à l’état sauvage que dans les jardins. Nulle part je n’en ai trouvé la moindre trace. SMERINTHUS 43. Austauti Stgr. Je n'ai pas trouvé personnellement le Smerinthus Austauli; mais je suis redevable à la générosité de mon ami, M. Olivier, d'une magnifique © de cette espèce, de très grande taille et très chaudement colorée, que cet ento- mologiste zélé avait prise à l'état naïssant sur un chardon dans la Pépinière de Bône. MACROGLOSSA 44. Stellatarum L. Très commun, de grande taille et chau- dement coloré. Cette espèce, assez clairsemée en France, pul- lule à Bône. C'est par véritables essaims qu’on les voit au prin- temps aspirer le suc des myriades de fleurs des plaines et des coteaux. On a mentionné un certain nombre d’espèces de Sesiidæ de provenance algérienne. Je n’en parlerai point ici, car je n’ai par moi-même pris aucun individu de ce groupe. ZYGÆNIDÆ INO e 45. Cirtana Luc. En avril et mai, sur la colline de la Kasba de Bône. Elle n'est pas très rare. ZYGÆNA 46. Cedri, v. Staudingeri Austaut. J’en ai deux exemplaires pris par moi sur une colline avoisinant mon habitation. 41. Algira Dup. Commune en juin et juillet sur le mont Edough à partir de 300 mètres d'altitude, 48. Orana Dup. J'ai trouvé la Zygæna orana, en mars 1889, LE 166 sur les dunes qui bordent le golfe de Bône, entre la Seybse et la Mafrag. Le vent était violent et la manœuvre du filet difiicile, je ne pus en recueillir que trois exemplaires. BOMBICES SARROTHRIPA 49. Undulana Hb. Plusieurs exemplaires pris par moi à la lampe. NOLA 50. Chlamydulalis Hb. Commune. Je la prenais à la lampe. 51. Tgoatulalis Hb. Un seul exemplaire pris à la lampe. 52. Dardoinula Mill. Trois exemplaires pris à la lampe (1). LITHOSIA 53. Caniola Hb. 54. Uniola Rb. 55. Marcida Mn. Ces trois espèces se prennent à la lampe au printemps et en été. J'ai aperçu sans pouvoir le prendre, un Gnopluia dont je n’ai pu déterminer l’espèce. EMYDIA 56. Cribrum, v. Chrysocephala Hb. Pas très rare en été. On la fait lever en marchant sur les herbes desséchées des col- lines : on l’attire aussi à la lumière. DEIOPEIA 57. Pulchella L. Commune presque toute l’année. J’ai re- marqué que les individus de l'arrièére-automne et de l'hiver sont plus grands et plus fortement colorés que ceux de la belle saison. La chenille se rencontre communément dans les champs incultes, sur les héliotropes indigènes. EUPREPIA 58. Pudica Esp. Commune. Le mâle vient en nombre à la lampe en septembre, mais la femelle est hien plus difficile à se procurer. Quand, par les belles nuits de septembre, on se promène à la campagne, on entend de toutes parts le cli- quetis produit par le mäle dans son vol. La chenille se trouve en hiver, isolée sous les pierres. TRICHOSOMA 59. Pierrelii Rb. Considérée longtemps comme une rareté introuvable, cette espèce est très commune à Bône, où on trouve sa chenille sur les plantes basses. Le papillon varie beaucoup, et une éducation de chenilles faites par moi ab ovo m'a procuré une série de ces formes variées parmi lesquelles se trouvait la prétendue espèce Gandolfei. À l’aide d'une femelle vierge, on peut attirer une foule de mâles qui viennent à l’envi se faire prendre sur la boîte qui contient cette femelle, aptère comme l’on sait. J’ai remarqué qu’en captivité un grand nombre de mâles n'’arrivaient pas à développer leurs aïles et demeuraient avec des moignons. Cette fâcheuse tendance des co" ne serait-elle pas à rapprocher de l’atrophie normale des ailes chez la femelle? J'ai vu commencer léclosion dés le 10 janvier, mais la véritable époque de l’apparition est de fin février au commencement d'avril. SPILOSOMA . 60. Pudens Luc. L’existence de cette espèce dans le tierri- toire de la faune européenne a été longtemps considérée comme douteuse. Rambur en particulier inclinait à lui dé- cerner une origine californienne. En réalité elle a été décou- verte en Andalousie par Lorquin : elle est loin d’être rare à Bône où elle existe sous deux formes : la forme rouge que je considère comme la vraie pudens, et la forme brunâtre qui doit, d’après M. Oberthür, étre rattachée à la variété Lepr'i- curi. La chenille m’est inconnue, mais elle doit différer bien peu de celle de Pierrelii, car, dans une éducation que je fis de ces dernières chenilles, lesquelles varient notablement comme coloration, j’obtins un mâle de pudens. L'insecte parfait paraît à la fin de mars, et continue pendant le mois d’avril. Il vient facilement à la lampe; mais il est rare de le prendre bien frais. Je n’ai jamais pris une seulc femelle, et je ne crois point non plus que personne l'ait jamais vue ni décrite. Elle doit être aptère, ou pour le moins fort lourde et fort sédentaire. ZEUZÉRA 61. ÆsculiL. Z. Commun. Vient à la lampe. La chenille fait de grands ravages dans les vergers, où elle s’attaque souvent aux bibaciers (Mespilus Jjaponica), dont elle roage le bois. (1) Peut-être variété päle de Nycteola falsalis H. S. de M. Millière.) (Note NATURALI STE ENDAGRIA 62. Ulula Bkh. N'est pas rare et est EE généralement par la lueur de la lampe. ORGYIA 63. Antiqua L. J'ai pris à Bône un très petit exemplaire (22 mm. d'envergure) qui me parait appartenir à cette espèce. J'ai pris également une autre Orgyia d’une espèce encore douteuse. PORTHERIA 64. Chrysorrhœa L. Vient en juillet à la lumière. tvpe ordinaire d'Europe. ec OCNERIA 65. Rubea S. V. J'en ai pris deux exemplaires à la lampe, D' VALLANTIN. C’est le (A suivre.) PHOTOGRAPHIE L'art photographique, voilà un mot qui soulève bien des protestations, et combien à tort, car il faut recon- naître que ce titre convient réellement aux productions de bien des fervents de la photographie, professionnels ou amateurs. Les détracteurs de l’art photographique vont être obligés de baisser pavillon s'ils veulent se mettre d'accord avec les membres du dernier congrès des Arts décoratifs. La deuxième section de ce congrès avait à s’occuper de l’application de la loi sur la pro- priété artistique aux œuvres d’art industriel. La loi de 1793 et un décret de 1808 étaient, jusqu’à présent, appliqués par les tribunaux, tantôt l'un, tantôt l’autre, sans qu’il y ait une jurisprudence bien établie. Le congrès désirait voir appliquer uniquement la loi de. 1793 à la protection des œuvres dues à l’art du peintre, du dessinateur, du sculpteur. C’est alors que M. Davanne proposa d'ajouter l’art du photographe à la nomencla- ture des arts désignés, Cette proposition souleva de nombreuses protestations de la part des architectes. qui avouèrent cependant faire grand profit de la photographie. M. Lahure, imprimeur, et M. Pouillet, avocat, furent au contraire avec M. Da- vanne, leschauds partisans de la protection de l’art pho- tographique, et, grâce à leurs efforts, la proposition de. M. Davanne fut uptéc à à une assez forte majorité, Voilà donc la première consécration, presque officielle, de l’art photographique. | Ils seront légion ceux qui se réjouiront de cette nou- velle, et leur nombre pourra grandir rapidement grâce à la vulgarisation de la photographie; les fabricants riva- lisent pour mettre cette distraction à la portée de tous, la dernière nouveauté en est bien la preuve. Je veux PE ler du Photoret. Le Photoret, voilà, certes, de tous les appareils portas= tifs plus où moins invisibles, celui qui détient le record de l’indiscrétion. Pas plus gros qu’une montre et sans demander le moins du monde à être développé, il est prêt à fournin six clichés par la simple pression d’un petit bouton. Le prix? me direz-vous : 43 fr. 50. Pour cette somme ini croyable vous pouvez tous vous munir de ce magasin‘ documents, compagnon inséparable du touriste, véris table croque-notes du badaud. Figurez-vous une montre à double boitier; sur l'une des faces une petite ouverture laisse apercevoir une melle é cuivre, c’est l’ obturateur masquant un objecl LE une petite fente par laquelle se lisent les chiffres du compteur. Le dos de la montre est plein : c’est entre lui JUL. 25,93.NOV.28, ga! | 4 NS? \ À 1 de 1) ) i Fig:43 —/:Le Photorel, appareil photographique, grandeur naturelle. eb un double fond qu'est logée une pellicule circulaire. Pour opérer, deux seuls mouvements : au moyen de Vanneau entraîner la face de la montre de gauche à droite ; une petite tige de cuivre vient se placer à côté “du bouton, l’obturateur est armé; il ne reste plus qu’à tourner l'appareil face au sujet et à appuyer sur le bouton entout semblable au bouton d'un chronomètre. «_ Avant même que la personne visée ait pu se rendre compte du fait, la plaque a été impressionnée; et six fois de suite vous pouvez recommencer sans avoir besoin l'un laboratoire pour recharger vos chässis. Successi- “ement l'objectif a été, par le mouvement ci-dessus décrit, “placé en face d’un secteur nouveau de la pellicule circu- “lire, que vous n’avez plus qu'à développer comme toutes “les pellicules. Ah! dame, les clichés sont petits, la figure Fig. 1. — Épreuves obtenues avec le Photoret. 4 (reproduction directe.) | vous en montre les dimensions exactes, mais [ils supportent l'agrandissement; demandez à M. Richard, |le sympathique directeur du Comptoir général de la pho- |tographie, 57, rue Saint-Roch, il vous montrera quantité de croquis amusants pris-avec le Photoret, soit dans leur [grandeur primitive, soit agrandis. Puisque me voilà sur le chapitre du petit matériel NATURALISTE nisseur d'appareils photographiques. C’est la lanterne de voyage par excellence : cylindrique, de la grosseur d’un manche à balai et longue d’environ douze centimètres, elle peut, vous voyez, tenir ou dans une poche, ou dans un coin du sac, S’emplissant avec une cuillerée d'huile d'olive ou d’huile à brûler, elle vous donnera 1 h. 1/2 à 2 heures d’une lumière parfaitement inactinique. Un bouchon de cuivre la ferme hermétiquement, rendant impossible un épanchement insolite; elle est protégée de tout choc dangereux par un cylindre de cuivre qui l'enveloppe entièrement, Où que vous vous trouviez vous serez sûr, muni de cette lanterne, de transformer en la- boratoire suffisamment éclairé, le premier coin noir venu sans avoir à craindre Le feu comme avec les lanternes en toile, et sans avoir, une fois vos châssis chargés, à attendre la resolidification de votre veilleuse comme avec toute les lanternes à cire. Développez-vous encore au fer? Peut-être bien, c’est ce que je fais et je ne m'en trouve pas mal; certaines plaques se conduisent armirablement avec ce dévelop- pateur. Si donc vous êtes resté fidèles à cette classique formule, vous savez combien vite s’altère la solution du sulfate de fer. Je ne sais plus quel chercheur nous in- dique le remède suivant : dans votre bouteille, laissez séjourner un clou ou tout autre morceau de fer et vous serez étonné du temps pendant lequel votre solution con- servera sa belle teinte verte, signe certain de l'énergie que vous lui demandez quand, par des temps comme ceux que nous avons, vous avez appuyé sur le déclan- chement de vos obturateurs instantanés. Ch. Jacog. DESCRIPTIONS DE MOLEUSQUES NOUVEAUX Caneilla Innesi. Testa rimata, adulta umbilicata, oblongo-fusiformis, gracilis, alba, in ultimo anfractu zona media rubescente cincta; spira acuta, lirata; anf. 12, convexiusculi ad suturam depressi, trans- versim lirati, primores liris tribus æqualibus cincti, ad ultimum circiter quatordecim, intertitic liris minoribus inæqualibus 4-7 per lamellas longitrorsum decussata; apertura oblonga, fere domidiam longitudinis æquans columella in medio triplicata; labro intus sulcata. Dimensions : longueur! mètres. Coquille fusiforme à spire turriculée, de couleur blanche, avec une zone transversale d’un brun rougeûtre sur le milieu du dernier tour; à sa surface s’élèvent de petites côtes spi- rales assez saillantes et anguleuses, au nombre de trois sur les premiers tours et de quatorze environ sur le dernier; sur les trois à quatre premiers tours, ces côtes sont séparées par des sillons à peu près égaux en largeur à l'épaisseur de la côte. Sur les tours suivants, ces sillons s’'élaraissent, et au milieu apparait une petite côte intermédiaire, de chaque côté de laquelle viennent s’en ajouter une, puis deux et ainsi de suite jusqu’à sept, chiffre le plus élevé que j'ai observé dans l’inter- valle le plus large qui sépare les côtes supérieures du dernier tour. Ces côtes intermédiaires sont d’inégale grosseur; les plus saillantes sont celles qui apparaissent Les premières. Elles sont découpées à angle droit par des petites lamelles longitudi- nales saillantes. La spire, élancée et acuminée, est formée par l'enroulement de douze tours, légèrement conyexes et dépri- més près de la suture vers laquelle ils s'inclinent par une courbe arrondie. Les deux premiers tours sont lisses et les suivants ornés de trois côtes saillantes largement espacées. Sur le dernier tour, on compte quinze de ces côtes, celles du canal comprises, séparées par des espaces beaucoup moins larges et plus profonds à la base; la zone d’un rouge ferrugineux. dont il est orné, occupe à peu près le tiers médian de sa 4 millimètres; diamètre, 12,5 milli- {jé crois dépositaire, mais que vous procurera tout four- | iongueur totale. La suture se confond tellement avec les orne 168 ments des tours qu'elle sépare qu’il serait diflicile de la distin- guer sans l'inclinaison des tours, qui forme en ce point une rainure assez profonde. L'ouverture, longue et étroite, se ter- mine en avant par un large et profond canal. Son bord colu- mellaire, armé de trois plis saillants au milieu, forme au-des- sous du plis inférieur une lamelle presque droite, qui, à l’âge adulte, recouvre légèrement un embilic étroit et assez profond. Son bord externe est découpé en dedans par douze à treize “sillons profonds, qui ne s'étendent pas à plus de deux milli- mètres dans l'intérieur de l’ouverture ; entre ces sillons, il existe tout à fait sur le bord de petites denticules en nombre variable. Hab. : port d’Aden, où je n’ai recueilli que la coquille. J’ai dédié cette espèce à mon savant ami M. Innes, le zélé conservateur du musée de l'Ecole de médecine du Caire. Cancilla Beyerlei. Testa rimata, oblongo-fusiformis, cinereo-violacea ad suturam aibo-ronata, spira acuta; anfr. 9-10 convexiuseuli, transversim lirati, primores liris tribus cincti, lira mediana prominens, ultimus circiter decem liris circumflexus, intertitiones lira mi- nore intercurrente et striis longitudinalibus elevatis cancellatæ; apertura elongata, demidiam longitudinis æquans, columella arcuata, quadriplicata, plicæ versus basim decrescentis; la- bro intus sulcato. Dimensions : longueur, 38 millimètres; diamètre, 13 milli- mètres. Coquille oblongue fusiforme à dernier tour légèrement ventru. Sa couleur est, sur les premiers tours, blanche dans la moitié supérieure et d’un gris pâle rose inférieurement. Le dernier tour, près de la suture, est bordé d’une large bande blanche, qui se détache de la teinte gris rosé de la partie infé- rieure, À la face externe, s'élèvent de petites côtes spirales au Cancilla Beyerlei. nombre de trois sur les premiers tours, celle du milieu plus forte et plus saillante que les deux latérales, et de dix environ sur le dernier tour. La spire, conique et acuminée, est formée par l’enroulement de neuf à dix tours convexes, séparés par une suture linéaire peu distincte, située dans un sillon formé par l'inclinaison inverse des deux tours qu'elle sépare. L'ac- croissement des tours est régulier et lent. Les deux premiers, lisses, forment à l'extrémité de la spire un petit sommet bril- lant; les trois suivants sont cerclés de trois côtes saillantes, découpées, ainsi que les sillons qui les séparent, par de pe- tites lamelles longitudinales, saillantes et espacées, formant des nodosités sur les côtes. Sur les tours suivants, les côtes sont séparées par des sillons, qui s’élargissent d'un tour à l’autre. Dans ces sillons, crénelés par de petites lamelles longitudi- nales, s'élève une côte intermédiaire assez saillante, sur les côtés de laquelle apparaît, en approchant de l’avant-dernier tour, une nouvelle côte filiforme que l'on n’apercoit nettement qu'à l’aide d’une loupe. Les côtes intermédiaires ont acquis un tel développement sur le dernier tour qu'il est difficile, sur- tout près de la suture, de les séparer des côtes primitives. L'ouverture, sinueuse, étroite et allongée, se termine, en ar- rière, vers le milieu de la longueur totale de la coquille, par une fente anguleuse, et par un large et profond canal, en avant. Le bord columellaire, légèrement courbé en S, est armé de quatre plis; une petite lamelle, déjetée en dehors, recouvre la fente ombilicale, Le bord externe est crénelé et divisé inté- rieurement par des sillons qui correspondent aux côtes. Hab. : J’ai rencontré cette espèce dans un lot de coquilles | fils d'Emile Deyrolle, libraires- éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.) LE NATURALISTE 4 recueillies aux iles Andaman. Je la dédie à mon vicil ami, M. Beyerlé, qui avait rassemblé une collection des coquilles remarquable par la beauté et le nombre des espèces. Dr JoussEAUME. L'EXPOSITION TEMPORAIRE des Actualités Géologiques au Muséum, Le vendredi 1°" juin 1894 s’est ouverte au Muséum, sous la présidence de M. Milne-Edwards, directeur du Muséum et de M. Stanislas Meunier, professeur de Géo- -logie, l’exposition des Actualités géologiques. Cette exposition, qui a pour but de montrer au public les travaux géologiques récents, comprend des dessins, « coupes, plans, photographies, échantillons, notes et mé-« moires prêtés ou donnés par leurs auteurs au Muséum. Parmi les travaux dont les résultats ont été exposés, nous mentionnerons : les roches et fossiles égyptiens envoyés par l'administration des chemins de fer d’Alexan- drie (Egypte) ; les échantillons et photographies de M. Alluaud, chargé de mission à Madagascar; les roches aurifères du Transvaal et les minéraux du Siam de M. J.-M. Bel; les Insectes fossiles du terrain houiller de Commentry, exposés par M. Ch. Brongniart, assistant au les roches. et fossiles des environs de Vichy, de M. J. Dollfus; le“ premier bloc de houille provenant du Tonkin, prêté par le Geological Muséum (Voir le Naturallste du 1° juin 1894); l'Exposition permanente des Colonies, Surwey, de Londres, a envoyé des spécimens de cartes géologiques récemment publiés, des volumes et de nom- breuses photographies se rapportant au nord-ouest de l'Ecosse et à la région carbonifère de l’estuaire du Forth, M. le D' Harris, du Smithsoman, institution de Wash- ington, a donné des fossiles tertiaires de l’Alabama. (Etats-Unis); M. Dimitri Ivanov, ingénieur du chemin de fer transsibérien, des roches de la région de l’Oussouri ; M. Martel, des photographies, plans, coupes, profils des« cavernes qu'il a exploré; M. G. Ramond, assistant de Géologie au Muséum, le profil géologique en long de. l’'Aqueduc d’Achères, avec photographies et échantillons; M. A. Thieullen, membre de la Société d’Anthropologie une collection de silex, taillés à croissant concave; Le» laboratoire de Géologie du Muséum a lui-même exposé les expériences si intéressantes de M, Stanislas Meunier sur la formation des puits naturels et les écoulements boueux. Les volumes et mémoires sont à la disposition des visiteurs ainsi qu'un catalogue sommaire. Cette exposition, qui se trouve dans une salle annexe" de la galerie de Géologie du Muséum, est ouverte au public les mardis, jeudis, samedis et dimanches, de 1 heure à 4 heures. E. Massar, Attaché au Muséum. LIVRES NOUVEAUX | Rapports nalurels et Phylogénie des principales familles de Coléoptères (1), par Constant Houzserr, Docteur ès sciences Il est des auteurs qui croiraient déroger à toute prudence, (t) Un vol. in-8o de 116 pages avec 18 figures d'ensemble représentant environ 400 DRCE) de Coléoptères à l’état de larves ou d'’Insectes parfaits, broch. : 3 francs: franco, 3 fr. 40. (Les | | | H | « LE scientifique s'ils se permettaient d'exprimer quelques idées gé- nérales sur leurs propres recherches, fussent-elles même, ces dées, la conclusion rigoureuse ct obligée de travaux d’ailleurs très consciencieux et très étendus. Il y à cependant des sciences où les matériaux, accumulés par plusieurs générations de travailleurs, appellent depuis long- temps une étude générale qui les relie et les coordonne; plus que toute autre, l'entomologie est dans ce cas; c'est pourquoi il a paru utile à M. Houlbert de rechercher, dans les nombreux mémoires français et étrangers, tout ce qui se rapporte aux larves des Coléoptères, pour tirer de ces innombrables obser- vations une théorie générale de l'évolution de ce groupe im- portant. On verra que cette partie ardue du travail de M. Houlbert est aussi complète qu'il était possible de le faire, et parfaitement au courant des découvertes les plus récentes. Ce grand travail de synthèse entomologique est dédié à M. Alfred Giard, le savant professeur d’Evolution des êtres organisés à la Sorbonne ; c'est assez dire dans quel esprit il IMrest conçu et quelles sont les vues qui ont présidé à son déve- - loppement. : Partisan convaincu de l'évolution, M. Houlbert a demandé à la méthode embryogénique la solution de l'un des nombreux problèmes qui surgissent de toutes parts aujourd'hui dans les sciences naturelles; les résultats obtenus sont des plus inté- ressants. Ils nous montrent toutes les familles de Coléoptères “prenant leur point de départ dans un groupe ancestral unique (Série troncatipenne), puis évoluant à partir de ce point dans une foule de directions — dont quelques-unes donnent encore naissance à des ramifications secondaires, — et se différenciant Et . “ Parmi les points qui appellent le plus vivement l'attention, il convient de citer l'évolution des Strepsiptères, ces Coléop- Mutères si extraordinaires, découverts par Rossi, et qui forment comme le noyau primordial des séries coléoptériques. La filia- ution des Clavicornes met aussi en évidence les véritables rap- ports qui existent entre les Dytiscides et les Hydrophilides; “cnfin, quelques pages sont consacrées aux Coléoptères à larves —_Cruciformes et montrent l'état actuel de nos connaissances sur -ces groupes tellement homogènes que leur filiation ne peut se concevoir que d’une manière excessivement vague. Un septième chapitre est consacré à l’évolution des Coléop- “ières dans le temps, c'est-à-dire à l'examen de ce que la «paléontologie peut nous enseigner sur ce sujet, puis un résumé où l’auteur rappelle la séduisante théorie de la nymphe, exposée “par M: Giard en 1816, et les travaux de ceux qui l'ont précédé “dans cette voie, vient clore cet ouvrage attrayant. Ce livre intéressera ron seulement les coléoptéristes du “monde entier, mais il est aussi appelé à compléter l'un des points les plus intéressants de l’histoire des Insectes, et, à ce titre, ne saurait passer inapercu de ceux qui s'intéressent au H'ogrès des études supérieures en France. Le 4 LamReprésentation arlistique des animaux, application, pra- tique et théorie de la photographie des animaux domestiques, particulièrement du cheval, arrêtés et en mouvement (1). “Dans ce volume, d'une conception absolument originale, sur ün sujet à peu près inédit, M. Gautier, ingénieur agronome, ateur d'animaux distingué, s'est efforcé de montrer en quoi onsiste l'art dans la représentation des quadrupèdes et plus particulièrement du cheval, quelles sont les causes de la res- Semblance du portrait de l’animal en station et les conditions “(le.la beauté de l'animal en mouvement. L'ouvrage tout entier est fait au point de vue de la reproduc- “tion par la photographie, puisque c'est par les procédés pho- … ographiques qu'ont été acquises toutes les données positives, “artistiques ou scientifiques que nous possédons sur les animaux ct leurs mouvements. MuUuMHouis BOURDEAU, continuant la série de ses études sur l'évolution des arts utiles, dont trois volumes (les Forces de industrie, la Conquête du Monde animal et la Conquéte du Monde végétal) ont été précédemment publiés, vient de faire paraître une Histoire de l’Alimentalion (2). Le plus pressant et le plus étendu de nos besoins n'a pu être comblé que par une (1) Un vol. de 330 pages avec 4 planches hors texte. Prix:5 fr. franco, 5 fr. 40 (aux bureaux du journal). (2) Un vol. in-80. Prix: 5 francs; franco, 5 fr. 50 (aux bu- reaux du journal). NATURALISTE 169 longue suite d'inventions et de pratiques accumulées durant le cours entier de la civilisation. L'industrie qui les résume, oc- cupe le plus de bras, crée le plus de valeurs et exerce une influence souveraine sur tous les développements de la vie. Se nourrir est la principale affaire des êtres humains. Le sujet prédominant de l’universelle mistoire, c'est cette lutte acharnée contre la faim qui a eu pour résultat de changer la misère en abondance, l’inquiétude en sécurité, des satisfactions précaires en bien-être large et constant. Tel est le tableau que M. L. Bour deau s'est proposé de retracer dans cet ouvrage, où il examine successivement la nature et la production des substances ali- mentaires, les procédés de conservation, les modes d'apprèt, l'histoire de la cuisine, celle du pain, la préparation des hois- sons, enfin le service des repas. La Photographie et le droit (1). Tous les amateurs de photographie sont journellement ex- posés à se mettre en contravention avec la loi, et par suite d’une conuaissance insuffisante de leurs droits et de leurs devoirs, à s’attirer des mésaventures désagréables. M. A. Bigeon, avocat à la cour d'appel, dans un examen complet et approfondi des questions juridiques intéressant les photographes, a déve- loppé, dans un style net, clair et précis, toutes les questions qu'il est utile de connaître : la contrefaçon, la propriété du cliché, le droit d'instantanéiser, les formalités et autorisations nécessaires, la question du portrait, la protection des œuvres photographiques, etc. Le goût des fleurs est aujourd'hui si répandu qu’il n'existe peut-être pas une seule habitation, dans les villes, où l’on ne rencontre une ou plusieurs plantes cultivées en pots. Rensei- gner méthodiquement les amateurs sur les exigences des plantes qu'ils achètent, dont souvent ils ne connaissent même pas le nom, les traitant au hasard, les mettant près des foyers, ou bien les inondant d’eau par des arrosages successifs, d'autres fois les laissant se recouvrir de poussière, négligeant les rem- potages, etc., tel est le but que s’est proposé M. LARBALÉTRIER dans le volume intitulé : Les Plantes d'appartement, de fe- nêtres el de balcons. Soins à leur donner (2). L'auteur a cherché avant tout à être simple et pratique, de manière à être compris de tous; son livre rendra service aux amis si nombreux des fleurs qui le consulteront. VIENT DE PARAITRE ATLAS DE POCHE des Plantes DES CHAMPS, DES PRAIRIES ET DES BOIS A L'USAGE des PROMENEURS et des EXCURSIONNISTES AVEC 128 planches coloriées et 23 planches noires AVEC TEXTE Par TIÉLAIIN PRIX 6.50, FRANCO, 6.85 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE LIBRAIRES-ÉDITEURS PARIS. 46, rue du BAC, 46. PARIS. (1) Un volume de 320 pages. Prix : 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90 (aux bureaux du journal). | (2) Un volume in-18 avec figures, cartonné. Prix : franco, 1 fr. 15 (aux bureaux du journal). 1 franc 170 BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE 227. Grove, E. Diatomaceæ from the River Lea. P]. XVIII. Journ. Queketlt. Micr. Club. 1894, pp. 344-347. 248. Guitel, F. 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On a collection of Helotidæ from Kur- scong. sang 104-732. s of three Species LE NATURALISTE ‘306. I. altenuata. — H. Bretandeani. Noles from Leyden Museum. 189%, pp. 141-116. 303. Roché, G. Note sur les conditions du développement de la Sardine. Ann. Sc. Nat. (Zool.) 16, 1894, pp. 328-331. 304. Rosseter, T.-B. On Cysticercus quadricurvatus (Ros- seter). PL. XVII. Journ. Quekett. Micr. Club. 1894, pp. 338-343. 305. Rothschild, W. On a new Species of the Hepialid Genus Ænelus. Æ. müabilis. Ann. Magaz. Nat. Hist. 1894, p. 440. Samassa, Paul. Ucber die Nerven des angentragenden fuhlers von Helix pomatia. PI. XXXIII-XXXIV. Zool. Jahrb. Anat. 1894, pp. 593-608. 307. Schaffer, J. Kritische Bemerkungen über einige ‘+ neuere Thymusarbeiten. Jouÿn. Internat, d’'Anat. 1894, pp. ARE InE Scott, Thomas. On some rare and interesting Crus tacea from the Dogger Bank collected. Ann. Magaz. Nat. Hisl. 1894, pp. 412-490. 309. Sharpe, B. On a collection of Birds sent by M. A. 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La pré- sence du Mollusque (lisez : Ver) dans le polypier s’an- nonce à l'extérieur par une perforation oblique qui, dans les vieux individus, se montre à l’extrémité d'une espèce de talon ou prolongement; dans les jeunes, cette perforation existe sur un point de la circonférence, où elle produit une très faible proéminence; si l’on examine à la loupe cette perforation, tantôt on la trouve formée dans le polypier comme si elle avait été moulée sur une partie molle, tantôt elle est garnie à l’in- térieur d’un tube “ podes à tours testacé sécrété disjoints, et qui aformépoureux, par le Mollusque … dans la famille ( nous verrons - des Vermétides, plus loin que le genre Crypto- bia. Grâce aux + riches matériaux que M. le D'Jous- seaume à re- » cueillis récem- / ment à Aden, et qu’il m’a très o- » bligeamment — communiqués , j'ai pu m’assurer que le commen- sal des Polypes - nest point un lGastéropode, mais bien un Ver du groupe des -Géphyriens, et “que ce commen- sal vit dans une — perforation spi- “roide du Poly- pier, en compa- “gnie des jeunes d'un petit La- mellibranche, la ia Deshayesi. Les Heteropsam- : Fig. 2. — Coupe schématique représentant mia et les Hetero- les relations de la coquille (en noir), du ‘ : tube calcaire (hachures) et du Polypier % “ie qu ont (en gris). Quelques canaux respiratoires lait l’objet de sont également figurés. Lu mes recherches, ne sont point adhérents sur le fond, mais se fixent sur de très petites coquilles, vraisem- m…blablement vides, de divers Mollusques Gastéropodes. éIls se terminent, à leur partie supérieure, dit fort Muustement Deshayes, par une cupule rayonnée tout à fait semblable à celle des Astrées; mais au côté opposé, lieu de se terminer en pointe comme dans les Tur- } (1) Mune-Epwarps et Juces Haime. — Recherches sur les |“polypiers. Monographie des Turbinolides, Ann. Sc. nal., Zool. (3) t. IX, p. 323; — Monographie des Eupsammides, _ ibid. t. X, p. 89. … (2) Histoire naturelle des Coralliaires, t. II, p. 51, 1857 et | © LU, p. 105, 4860. | (3) Desnayes. — Catalogue des Mollusques de l’île de La | Réunion, p. 65, 1863. ra Le Naturaliste, 46, ruc du Bac. Paris. ‘ | A: | | | | | | c’est par le Ver). Ces deux parti- cularités annon- cent deux espè- ces très distinc- tes: car elles ont ceci de très re- marquable de se rencontrer sans mélange dans les deux genres que nous venons d'indiquer. Ain- si, dans les He- teropsammia l’ou- verture est tou- jours dégarnie de tube, tandis que le tube se rencontre tou- jours dans les Heterocyathus. » À ces observa- tions rigoureu- sement exactes, Deshayes en a- Fig. 1.— L'association à ses débuts. Le jeune JonLe d’autres Polype est fixé surune coquille de Margi- quinelesont pas nelle; il commence à envelopper le tube cal- ë nl Sur Po : : moins : 1 a caire sécrété par le Ver. Ce dernier est ré- tracté et ne laisse paraître que son bouclier VU, au centre anal à l’orifice du tube. du polypier, une coquille spirale, puis, à la suite de cette co- quille, un tube horizontal formé par deux tours de spire non contigus.Il attribue le tout à la coquille du Vermé- lidé commensal, mais il est frappé pourtant par la structure particulière de ses parois ; elle « ne pré- sente pas, dit-il, cette surface lisse et brillante qui se rencontre particulièrementdans les tubes de Vermets ; il semblerait qu’elle est plutôt produite par la dissolu- tion progressive de la matière du polypier dont le Mollusque (le Ver) aurait comblé les porosités.» Deshayes décrit ensuite les perforations (fig. 2) qui traversent la masse du polypier jusqu’au tube et apprécie exactement leur rôle. « Dans tous les individus que nous avons ouverts, dit-il, ordinairement du côté droit et en bas, il 472 existe une série de perforations, tantôt arrondies, tantôt un peu irrégulières, que l’on voit passer à travers la substance du polypier et gagner la face latérale. Ces perforations n’ont pas la régularité de celles qui exis- tent dans les Siliquaires, mais elles rappellent qu'elles pourraient avoir le même usage, c’est-à-dire d’ap- porter directement le liquide ambiant sur les organes de la respiration. » Ces faits maintenant connus, il reste à retracer, telle qu’elle résulte de mes observations, l’histoire de ces singuliers commensaux (1). Les Polypes des genres Sfephanoceris et Heteropsam- mia, les seuls que j'aie pu étudier, se fixent, proba- blement au sortir de la vie larvaire, sur des coquilles vides, et toujours très pelites, de divers Mollusques gastéropodes; aussitôt fixés, ils recoivent pour com- mensal de jeunes Géphyriens du genre Aspidosiphon qui se logent dans la cavité de la coquille et s’enrou- lent en spirale comme elle (fig. 1), Les deux com- mensaux se développent ensuite simultanément : le Polype envahissant de plus en plus la coquille qu'il recouvre complètement et qu’il finit par déborder; le Ver croissant de son côté sous la forme d’une spirale à tours disjoints et provoquant, dans le tissu calcaire du Polype, une cavité de même forme qui prolonge celle de la coquille et qui s'ouvre au dehors par un orifice arrondi. En même temps que croissent le Polype et son hôte, celui-ci sécrète un tube qui prolonge celui de la coquille, mais qui en diffère, observation importante que n'avait pas faite Deshayes, par son union intime avec le tissu du polypier, ainsi que par l’aspect de sa surface interne qui n’est ni lisse ni brillante comme celle de la co- quille ; dans les Stephanoceris, le tube ainsi formé atteint le plus souvent l’orifice externe ; il se développe, au contraire, pluslentement et n’atteintpascetorifice dans les Heteropsammia (fig. 2). Pour se maintenir en relation directe avec le milieu respirable, Le Ver dissout, suivant certaines lignes normales à sa surface, les éléments cal- caires environnants, et donne naissance, de la sorte, à des perforations linéaires qui servent à l’entrée et à la sortie de l’eau ambiante, La formation de ces sortes d’évents est due, sans doute, à l’action dissolvante qu’exerce sur le calcaire la sécrétion de certaines glandes cutanées ; elle se produit en dessous aussi bien que latéralement, car on voit des perforations aboutir sur la face inférieure du polypier en même temps que sur ses faces latérales. Les Aspidosiphon, c’est-à-dire les Vers commensaux des Polypes, n’ont que quelques centimètres de lon- gueur; ils sont munis d’une longue trompe protractile et de deux boucliers solides formés par la juxtaposition de nombreuses petites pièces cornées. La trompe se ter- mine par une couronne péribuccale de courts tentacules, et présente à sa surface de nombreuses rangéestransver- sales de petits crochets, dont la pointe simple est diri- géeen arrière ; cette trompe estun organe de préhension pour capturer les proies, mais elle sert aussi, grâce à ses crochets, à la locomotion des deux commensaux : car M. Jousseaume a vu le Ver la projeter au dehors, l'appliquer sur le fond comme pour y trouver un point d’appui, et la contracterensuite de manière à entraîner le 0 ADR PT CT LE (1) E.-L. Bouvier. — Nouveau cas de commensalisme : as- sociation de Polypes madréporaires, avec un Géphyrien du genre Aspidosiphon et un Mollusque lamellibranche. — Comp- les rendus Ac. des Sc., 25 juin 1894. LE NATURALISTE ‘ sans ordre dans la cuvette où je les avais mis, occu- Ver et son Polype. Les boucliers sont au nombre de deux, comme dans toutes les espèces du genre Aspidosi- phon ; le premier est sillonné de stries transversales en avant, de stries longitudinales en arrière; il est situé près de l’anus et, par conséquent, à la base de la trompe ; le second occupe l’extrémité postérieure du Ver et a la forme d’un cercle sillonné par des rayons. Je ne sais quel est le rôle de ce dernier; mais le bou- clier anal, quand l’animal est rétracté, ferme l’orifice du tube et joue le rôle d’opercule protecteur; quand l’ani- mal rampe,il doit atténuer les frottements en s’appuyant sur le sol. S Ces Vers appartiennent à deux espèces nouvelles, dont l’une habite indifféremment les Heteropsammia et les Ste- phanoceris, Lapremière serapproche beaucoup de l’Aspi- dosiphon mirabilis Théel (1), des mers de Suède, mais elle en diffère par son habitat, par ses mœurs, par la forme de ces néphridies et par le nombre des tours du tube digestif qui est, comme on sait, enroulé en spirale ; — la seconde est voisine d’une espèce malaisienne, l’Aspido- siphon ravus Sluiter (2), dont elle se distingue aisément par les sillons de son bouclier, Comme on l’a vu plus haut et comme M. Jousseaume l’avait observé depuis longtemps sur des exemplaires de l’Ecole des Mines, il ne saurait plus être question maintenant de conserver le genre Cryptobia; mais Deshayes ayant proposé, pour les Gastéropodes qu’il croyait commensaux des deux Polypes, les noms de Cryplobia Heleropsammiarum et de C. Michelini, il sera bon, pour ne pas compliquer la no- menclature, d'attribuer au Géphyrien des Heteropsammia et des Stephanoceris le nom d’Aspidosiphon Heteropsam- miarum et à l’autre le nom d'A. Michelini. M. Jousseaume a observé sur le vivant ces curieux commensaux ; il a relevé la couleur du Polype, qu'il compare à la fleur brillante des Echinocactus, la teinte terne et grisàtre de son commensal, qu’il a parfaite- ment reconnu pour être un Ver, enfin les habitudes etles mouvements des deux associés, « Tous ces bijoux de la nature, écrit-il dans une note qu’il m'a remise, placés paient des positions différentes, les uns la couronne en bas, les autres renversés sur les côtés ou dans leur. position normale. C’est ainsi qu’ils furent déposés sur une table, au retour de mon excursion. Le lendemain, je les retrouvai tous la couronne en l’air et isolés les uns des autres. En ce moment, un calme absolu régnait dans le groupe et je ne pouvais m'imaginer quelle main de fée avait présidé à ce rangement. « Pour les voir à l’œuvre, je détruisis l'édifice, ou je: fis prendre à mes prisonniers les différentes positions qu’ils occupaient le jour précédent. Après une attentes de quelques minutes, je vis sortir de tous les madré= pores qui occupaient uñe position anormale un petit corps cylindrique d’un gris clair (la trompe) et un peu transparent de moins de deux millimètres de diamètre Souple et mobile, il s’allongeait lentement et recher= chait un point solide pour s’y fixer. C’est par son extrén mité, un peu plus transparente que le reste du corps dans une longueur de trois millimètres environ, et ter= | (1) H. Tuéez.— Eludes sur les Géphyriens inermes des mers lingar, Band 3, n° 6, p. 17. (2) Scurrer. — Beiträge zu der Kenntniss der Gephyreens aus dem Malagischen Archipel. — Nat. Tidjsch. nederland Indie, Deel XLV, p. 495, 1886. minée en pointe mousse et arrondie, que se faisait ladhérence. La longueur totale de ce petit Ver (la trompe) dépassait à peine d’une fois et demie le dia- mètre du corps madréporique. « Après plusieurs tätonnements, et un appui trouvé . sur la paroi du vase ou sur l’un des madréporaires voi- Sins, il s’ycramponnait en se servant d’un procédé qu'il m'a été impossible de découvrir (c'était sans doute, nous — l'avons vu précédemment, au moyen des crochets). Son extrémité libre une fois fixée, il tirait en se contractant —… le petit corps mobile du polypier et, sans trop d'efforts et avec assez de rapidité, il le remettait en place la cou- …. ronne en l'air » (fig. 3). ë Le commensalisme des Aspidosiphon se complique par la présence constante des jeunes d’un petit Mol- lusque lamellibranche, la Kellia Deshayesi, sp. nov. Jous- seaume, qui viennent se loger dans la cavité habitée par le Ver, et qui se nichent dans les dépressions qu'ils provoquent à la surface de ce dernier ; quand les commensaux sont adultes, ces bivalves ne laissent pas que d’être assez nombreux et j'en ai compté plus de douze sur certains gros échantillons. Ils sont placés là - dans un excellent gîte : car ils recoivent, par la perfo- ration du polypier, le courant d’eau respirable et les … particules nutritives qu’il entraîne. Je ne sais si les deux autres commensaux sont nécessaires à ces petits ètres ou s’ils sont eux-mêmes nécessaires à l’Aspidosi- phon; mais M. Jousseaume rapporte que Polype et Ver sont nécessaires l’un à l’autre et que la mort de l’un entraine fatalement celle de l’autre. C’est, en d’autres “iermes, un exemple de mutualisme des plus parfaits. Les faits que je viens de signaler paraîtront peut-être —… bizarres ; mais s’ils sont nouveaux pour les Polypes et les Vers, ils ne le sont nullement pour d’autres groupes du règne animal. On sait que les Pagures, par exemple, se logent dans des coquilles vides de Gastéropodes et qu'ils forment fréquemment une association avec une —Actinie fixée sur la coquille et une Néréide logée à son “intérieur ; c'est une association à trois degrés, comme celle des animaux précédents, mais elle est régulière- “ment troublée par la croissance du Pagure qui doit, “quand il a grandi, échanger sa demeure contre une au- tre plus ample. Chez un pagurien des profondeurs, le amapagurus pilosimanus, cet inconvénient n’existe pas; LVanimal encore jeune se loge dans une coquille vide sur laquelle se fixe en même temps un actinaire colonial, ÆEpizoanthus pagwr'iphilus ; ce dernier dissout bien vite à coquille du Mollusque, et le Bernard l’'Ermite se |. “Malgré le proverbe « qu'il ne faut pas juger les gens | “Sur la mine », il est bien certain pour tout le monde | qu'il y a de grandes relations entre la physionomie et le caractère. L'analyse de la physionomie est malheu- reusement rendue fort difficile, par suite des idées qu'invoquent en nous la taille des cheveux, celle de la barbe, l’état du costume, la conversation des personnes que nous examinons, idées qui modifient parfois com- plètement les conclusions que nous aurions pu tirer de LE NATURALISTE la physionomie à l'état normal. D'ailleurs, le visage est une chose si complexe, que le plus observateur se perd dans les détails et ne peut souvent tirer aucune conclu- sion utile de son étude. De même que dans tous les phénomènes naturels, si l’on veut avoir un fil conducteur, il faut d’abord établir une classification des types que l’on examine : c’est ce que vient de faire M. Eugène Ledos, en qui l’on peut avoir une certaine confiance, étant donné qu'il étudie ces questions depuis fort longtemps, depuis plus de quarante ans, et qu'il a pu ainsi vérifier nombre de fois ses déductions. Tout n’est peut-être pas rigoureusement vrai dans cette classification, mais, de même que pour la gra- phologie, il y a évidemment « quelque chose ». Rien ne vous coûte, d’ailleurs, de vérifier sur vous-mêmes ou sur vos amis les dires de M. Ledos. Le petit jeu des phy- sionomies vaut bien ceux des combinaisons ministé- rielles et des jeux innocents, auxquels on se complait dans nombre de salons. M. Ledos divise d'abord les physionomies en cinq groupes, basés sur la forme de la face : 1° Le type carré indique une nature énergique, ayant des idées bien arrêtées, une logique serrée, une intelli- gence systématique prenant plaisir à examiner les cho- ses sous toutes leurs faces. Dans tout ce qu'ils font, les individus qui présentent ce type sont éminemment réalistes. Égoïistes par nature, ils sont très avares. Justes sans être généreux, ils sont peu enclins aux jeux de l'amour et encore moins du hasard. 2° Le type triangulaire (large du haut, mince du bas) dénote un caractère bizarre et fantasque. Agissant en tout ce qu’ils font par saccades, les personnages dont la tête s’amincit vers le bas effectuent des projets avant de les avoir müris, ont la repartie vive, des élans alter- natifs d'enthousiasme et de découragements ; bien que changeant souvent d'opinions, ils soutiennent celles qu'ils professent pour un instant avec une grande opi- niâtreté. Très amoureux de leur liberté, ils ont le goût des voyages, acquièrent la richesse avec peine et ne la conservent que difficilement. Ce sont, en somme, des sens malheureux par suite de leur habitude de railler les autres, de les taquiner et de se faire ainsi des ennemis. 3° Le type rond est l'indice de beaucoup d’initiative et d’une grande énergie d’action. IPune activité fiévreuse et active, il est très entreprenant, mais ne réussit que dans ce qui exige de l’audace et de la promptitude. Très courageux, il aborde souvent les affaires sans les avoir suffisamment examinées, ce qui est pour lui une cause d’ennuis qui, cependant, n'arrivent pas à le guérir de son défaut. Rond et prompt en affaires, il apprécie ce- pendant le prix de l'argent, sans manquer, pour cela, de générosité. Il jouit presque exclusivement par les sens, ce qui l’entraine souvent dans des excès. 4° Le type ovale caractérise une mobilité et une im- pressionnabilité excessives. Le caractère de ceux qui le présentent est très faible et très capricieux. Ils com- mencent mille choses sans en finir une seule : la téna- cité et la persévérance leur sont inconnues, ce qui est regrettable, vu leur grande facilité à concevoir et à es- quisser des projets. Timides et inconstants, ils sont rusés et portés au mensonge. Indépendants, romanes- ques, ils aiment les aventures, les amourettes, le mer veilleux et tombent parfois dans le mysticisme. 5 Le type conoïde (cràne rétréci vers le haut) indique une nature très pratique et surtout douée d’un grand bon sens naturel ; ce sont des réalistes dans toute l’ac- ception du mot. D'une intelligence assez étroite, ils ne connaissent que les affaires et la notoriété qu’elles rapportent. Vaniteux, poseurs, indolents, ils aiment à jouir de la vie et sont très ambitieux de considération et d'honneurs. Ces cinq types étant ainsi bien établis, M. Ledos divise chacun d’eux en huit sous-types auxquels il donne le nom de huit des divinités grecques de premier ordre, sous le prétexte, assez bizarre d’ailleurs, que ces divinités résument en elles les caractères physiques, moraux et passionnels des divers types humains dont chacune d’elles est le type idéal : ce sont Saturne, Ju- piter, Apollon ou le Soleil, Mars, Mercure, Vénus, Diane ou la Lune, Cybèle ou la Terre. Ces noms ont surtout l'avantage de permettre de caractériser les types par une appellation simple et qui parle à l'esprit. Ces sous- types se divisent, à leur tour, chacun en deux autres variétés, celles-ci étant supposées placées, suivant l’ex- pression des anciens, les unes sous la bonne influence, les autres sous la mauvaise influence des planètes aux- quelles elles empruntent leur nom. Il faut remarquer que ces divisions n’ont rien d’ab- solu et qu'il est même rare de rencontrer, par exemple, des physionomies du type carré et du sous-type Saturne ou du type ovale et du sous-type Jupiter. Bien plus sou- vert, dans les types carré, triangulaire, rond, etc., les individus considérés présentent, en même temps, les caractères de Saturne et de Jupiter, ou de Mercure et de Saturne ou de Jupiter, Saturne et Mercure, etc. Par ces multiples combinaisons nous obtenons ainsi un grand nombre de « caractères » où chacun peut retrou- ver le sien (avec un peu de bonne volonté). Ceci dit, voici d’après M. Ledos, à qui nous laissons la responsabilité de ses affirmations, le signalement résumé et les tendances des types en question. Type heureux du Soleil. — Les Soléiens ont le visage noble, calme et bien proportionné. Leur physionomie offre une expression de gravité, de majesté et d’impres- sibilité qui a quelque chose de divin et qui commande le respect. Prématurément chauves. — Sourcils nettement des- sinés. — Paupières peu épaisses. — Cils longs. — Nez légèrement aquilin. — Lèvres fermes peu épaisses. — Teint légèrement citrin, — Cou bien dessiné. — Peu- vent regarder le soleil en face (?). — Mimique sobre. — Voix vénérable, étendue, pure. Les personnages ainsi définis — un peu vaguement — ont un caractère grave, une âme noble, du courage, de la sincérité, de la résolution et de la justice. Peu com- municatifs, magnanimes, ne désespérant jamais de la fortune, ils deviennent facilement célèbres. Ils sont sobres et ne se spécialisent pas. Type malheureux du Soleil. — Front soucieux, proémi- nent à sa partie supérieure. — Yeux secs et scintillants. — Regard assuré et hautain, — Nez grand en forme de bec d’aigle, — Coins de la bouche abaiïssés et souvent plissés. — Menton ferme et saillant. — Voix brève, im- périeuse, — Allure ferme et altière. — Ont besoin d’une veilleuse pour dormir. Les Soléiens ont une gravité soucieuse et inquiète, une volonté ferme et absolue, une ambition insatiable, Ils sont irascibles, orgueilleux, autoritaires, impérieux, LE NATURALISTE résolus, peu disposés à la clémence, égoistes, sobres, … peu sensuels. Esprits dominateurs, ils n’ont de grand … attachement pour personne. Ils parlent peu, sont sujets à de terribles accès de colère et ont des idées absolument originales: Type heureux de Mercure. — Taille au-dessus de la moyenne. — Corps bien fait, un peu féminin. — Mains très adroites. — Vue aiguë, — Physionomie intelligente, sè déformant peu par la vieillesse. — Yeux très expres- sifs au regard pénétrant, — Nez assez long, un peu pointu au bout. — Bouche un peu relevée à ses extré- mités. — Menton anguleux. — Mächoire fine. — Che- veux se frisant facilement. — Marchent vite. — Corps toujours en mouvement. — Excellent dans la mimique. Les Mercuriens ont une douceur accompagnée de grâce et de politesse. D’un esprit fin et gai, ils ont beaucoup d’à-propos, de la perspicacité et d’éloquence. Leur faculté d'invention et d'imagination est inépui- sable. . Type malheureux de Mercure. — Sourcils conjoints et crispés. — Yeux petits, vipérins, très enfoncés, étin- celants. — Nez pointu. — Teint blême. Ils sont inconstants, perfides, trompeurs, menteurs, hypocrites, envieux, bavards, vaniteux, fanfarons et. vantards. | Type heureux de Vénus. — Visage très agréable ; joues grasses; front uni et serein. — Sourcils correctement dessinés. — Yeux beaux, presque à fleur de tête, avec de longs cils. — Regard doux et voluptueux. — Pau- pières assez épaisses. — Nez droit. — Lèvres épaisses et w incarnates, — Menton rond et gras. — Teint rosé. — Tête un peu inclinée sur l'épaule, — Épaules arrondies. — Hanches larges. — Voix douce et tendre. Les Vénusiens sont expansifs, démonstratifs, doux, généreux, prodigues, chanceux, légers, badins, opti- mistes, francs et fidèles en amitié, assez inconstants, en amour. Tenant singulièrement à la vie, ils aiment le monde et les plaisirs. Leur intelligence à beaucoup. d'éclat, mais peu de fond. Très artistes, ils sont séduits surtout par la beauté de la forme; ils aiment les par-" fums et les fleurs. A ce joli tableau, il faut ajouter qu’ils sont confiants et, hélas! portés à être trompés. = Type malheureux de Vénus. — Front court et plat. — Cheveux noirs et gros. — Sourcils remontant vers les tempes. — Yeux cernés, très brillants et lubriques, — Nez grand et gros. — Narines grosses, palpitantes. — Voix éraillée. — Affectent des postures provocantes: Ils sont lâches et paresseux ; ils aiment surtout less basses voluptés.. N’insistons pas. Type heureux de la Lune. — Tête ronde, — Pariétaux, larges et proéminents. — Front saillant. — Yeux hu“ mides, gris velouté. — Regard doux et rêveur, perdu dans le vague, — Nez court, très rond au bout. — Vi= sage serein. — Voix faible. — Cou large. — Pectoraux développés. — Peau molle et froide. Les lunariens sont impressionnables, mobiles, indécis timides, sans initiative, Ils s’alarment de tout et flottenb constamment entre la crainte et l’espérance. Ils ont une imagination très active, mais ont horreur de la luttes Aimant la solitude, ils sont des contemplateurs de Hi nature. à Type malheureux de la Lune. — Sourcils mal dessinés: — Yeux ronds et saillants, — Paupières épaisses. — Rez gard endormi. — Nez court, — Lèvres épaisses. — Peau moite. — Voix sourde. LE NATURALISTE 173 Ils sont bizarres, fantasques, lâches, égoistes, taci- turnes, très peureux, très superstitieux, hypocrites, menteurs, médisants, artificieux et insinuants. Type heureux de la Terre. — Face aux traits anguleux. — Front accidenté, — Sourcils horizontaux, rapprochés des yeux. — Yeux enfoncés et brillants. — Regard as- suré. — Nez droit, carré à son extrémité. — Bouche sérieuse, — Épaules larges. — Peau brune. — Manières _ brusques. N Les Terriens ne se soucient ni des formes, ni des convenances du monde. D'un caractère très bizarre, —… ils n’entendent rien aux sentiments. Patients aux affai- —…._ res, sédentaires, un peu avares, ils aiment par-dessus —…._ tout la vie champêtre. Sans enthousiasme, ni inspira- —…. tion, ni intuition, ils cherchent en tout le profit. A noter : —… chez Michel-Ange, les femmes ont presque toutes le type _ terrien. « Type malheureux de la Terre. — Tête grosse et enfoncée dans les épaules. — Crâne bas. — Sourcils en désordre. — Regard d’une fixité farouche. — Paupières inférieures gonflées. — Pommettes saillantes, — Menton grand. — Mäâchoires épaisses. Îls sont mélancoliques, sournois, jaloux et envieux du bien d’autrui. Leurs passions sont violentes et bes- «. tiales. Ce sont eux qui peuplent les prisons et les - bagnes. Type heureux de Mars, — Tête assez petite et épaisse. … — Occiput saillant. — Front haut. — Tempes larges, …— proéminentes. — Sourcils se froncant facilement. — …— Yeux très ouverts, étincelants. — Regard fixe, auda- cieux, dur. — Pommettes saillantes, — Nez en forme de bec d’aigle. — Bouche dédaigneuse, — Teint rouge, — Paille généralement élevée, aux allures fières, Ils sont énergiques, audacieux, téméraires, généreux, “imprévoyants, fiers, orgueilleux, violents, colériques, intolérants, agressifs, haineux, vindicatifs. — Type malheureux de Mars. — Face courte et large. — Front bas, penché en arrière. — Yeux sanglants et en- “foncés. — Regard farouche. — Nez court, — Bouche “srinçcante. — Teint rouge. — Tête enfoncée dans les épaules. — Agressifs et grossiers. … Ils sont inhumains, meurtriers, impies, blasphéma- …ieurs, coléreux, fomenteurs de troubles, à passions basses. … Lype heureux de Jupiter. — Cràne bien proportionné. FRAME TN FMEX CE en — CS [e] [qe] dt œ | [op] Ka | a © Fe] C-n 2] (= 2 @ 2 F el œ® = Cl [op] rs © =] > un o) rm ni = [=] EE & k- fermes. — Menton rond. — Visage heureux.— Cou élé- “sant. — Stature moyenne. …— Comme il y a lieu de s’y attendre, les personnes ayant un corps si bien proportionné ont uu esprit sain, réfléchi, studieux. Expansifs, dignes, rieurs, ils sont portés à l’optimisme et craignent la mort. Ils sont bons, sages, prudents, droits, loyaux, sincères, intègres, jus- Les, esclaves du devoir, philanthropes, amoureux de la | famille, sensibles aux égards et aux convenances. __ Type malheureux de Jupiter. — Yeux vifs, à fleur de “tête. — Paupières en forme de coque de noix. — Regard sensuel et malin. — Nez court et charnu. — Bouche sensuelle, — Menton large. Les Jupitériens du type malheureux sont sensuels, amateurs de plaisirs, spirituels, méprisants, orgueilleux, cupides, vantards, lâches. Ils aiment le faste, la table, le vin. Type heureux de Saturne. — Tête longue. — Cràne voûté. — Front carré, osseux, — Regard sévère, médi- tatif. — Nez grand, courbé, aminci du bout, — Lèvres minces. — Menton anguleux. — Teint pâle, — Cou long, maigre. — Corps maigre et grand. — Démarche imposante. Ils sont graves, austères, mélancoliques, esclaves du devoir, diplomates, réfléchis, prudents, prévoyants, te- naces, très indépendants, méditatifs, penseurs, cher- cheurs, méthodistes, classificateurs, laborieux, peu liants, mais fidèles à leurs amis. Type malheureux de Saturne. — Tête assez longue. — Front osseux et saillant, élargi aux tempes. — Petits yeux percants. — Nez long et pointu. — Bouche grande. — Menton long. — Teint plombé. — Maigres et osseux. — Corps souvent déformé. Ils sont taciturnes, tristes, grondeurs, craintifs, en- vieux, très avares, aimant l’argent, détestant la famille, haineux, incrédules,. . Voilà ! Maintenant que vous avez vu défiler toutes les physionomies et tous les caractères, gageons que vous vous êtes tous reconnus dans les types heureux de Vé- nus, mitigé du type heureux de Jupiter. Comme c’est bien là la nature humaine! Henri Cowpix. L'INFLORESCENCE DES COMPOSÉES Tout le monde sait que les fleurs des Composées sont réunies en capitules, c’est-à-dire groupées sur un disque élargi qui termine un pédoncule commun, et qui est en- touré par un nombre variable de folioles constituant un involucre (fig. 1). Si l’on considère cette inflores- cence dans sa pleine réalisation, sans se reporter aux stades au moins théoriques par lesquels elle a dû passer, il est difficile de lui assigner d’autre évolution que la formation simultanée, contemporaine, de toutes les fleurs simples qui la constituent, et qui se produiraient en même temps en des points divers du réceptacle. Mais, il faut bien l’avouer, l'hypothèse d’une prolification du réceptacle par un mode si singulier, si en dehors des procédés ordinairement en jeu dans le mécanisme des inflorescences, n'est pas satisfaisante. Nous avons cherché, à ce problème, intéressant mais délicat, une solution plus rationnelle; cette solution, nous croyons l'avoir trouvée, grâce à de longues re- cherches qui ont porté non seulement sur les Synanthé- rées, mais encore, et avec plus de profit, sur différentes familles expliquant et préparant peu à peu la formule florale de ce groupe. Nous allons résumer aussi briève- ment et aussi clairement que possible le résultat de ces recherches, c’est-à-dire les analogies qui nous ont paru évidentes dans l’évolution et la réalisation des fleurs et des inflorescences, et les conclusions anthogéniques qui en découlent logiquement. Nous avons l'espoir d'amener à partager nos idées les botanistes qui voudront bien suivre nos raisonnements ; peut-être, en tout cas, nous saura-t-on gré d’avoir cherché à faire la lumière sur ce point et à mettre en relief les affinités vraisemblables, probables, sinon réelles, des Synanthérées avec d’autres groupes dont toutes les classifications actuelles les sé- parent impitoyablement. Nous suivrons de préférence, dans nos démonstrations, une marche inductive, qui nous est aujourd’hui possible grâce aux résultats acquis ; mais il est bien évident que, 176 LE cette marche, nous n’avons pu la suivre dans nos re- cherches, entreprises sans doute avec l’espoir de trouver; mais sans aucune notion précise du but, sans idée pré- conçue, sans parti pris de favoriser une thèse, D'ailleurs, soit dit en passant, ces études faites ainsi un peu au hasard, et n’ayant pas pour objet de démontrer bon gré mal gré un «a priori théorique, sont généralement, en histoire naturelle, les plus profitables, parce qu’elles permettent de comparer les faits avec plus de clair- voyance, de les juger avec plus d’impartialité, de les ap- pliquer avec plus d'indépendance. Si vous le voulez bien, nous étudierons séparément la formation de la fleur simple des Composées et la formation du capitule, et nous tâcherons de donner, à ces deux stades de l’évolu- tion de l’inflores- cence, une genèse rationnelle, Voyons d’abord comment est consti- tuée, dans sa réali- sation idéale et par- faite, chaque fleur isolée. La partie ac- cessoire et asexuée comprend un calice représenté par des poils allongés, gé- néralement denti- culés et quelquefois diviséslatéralement en appendices dis- posés comme les barbes d’une plu- me, et une corolle à cinq faisceaux principaux, plongés dans un parenchy- me confluent qui se divise supérieu- rement en cinq si- nus correspondant auxlignes médianes situées à égale dis- tance des deux faisceaux voisins, La partie essentielle et sexuée comprend cinq étamines dont les filets sont une émanation de la corolle, à laquelle ils adhèrent sur une plus ou moins grande longueur, et dont les anthères sont soudées entre elles, et un ovaire uniloculaire, uni- ovulé, surmonté d’un style à deux branches stigmatiques. Cet ovaire est infère, c’est-à-dire que les verticilles flo- raux naissent à son sommet. Bien entendu, il y a, à cette loi morphologique générale, des exceptions : très sou- vent, sollicitées par une sorte de tendance centrifuge, les fleurs de la périphérie ou même toutes les fleurs étirent leur corolle en une languette unilatérale; très souvent aussi les organes de la génération sont atrophiés soit en totalité, soit pour un sexe seulement. Pour résu- mer cette énumération de caractères en une formule, nous dirons que la fleur simple normale des Synanthé- rées est une fleur hermaphrodite inférovariée dichlamydée. Tous les botanistes s'accordent aujourd'hui à recon- naître que la fleur dérive de la feuille, non pas précisé- ment grâce à une réelle métamorphose, car, en ce cas, .ont été dessinées d'après nature. NATURALISTE néral, Comment 5 Centaurea. Capitule, gr. nat. — 2. Passage théorique de la feuille à la fleur sue théorique: - simple des Synanthérées; a, type floral le plus simple réalisé par la transforma- 12 ment la feuille 21 tion en fleur d’une feuille unique; b, apparition du calice par prolifération apicale; e, apparition de la corolle; d, apparition des étamines. — 3. Aiï- grette (calice) accrescente de Tragopogon. — 4. Tussilago. Fleur hermaphrodite ; 5/1. —5. La même, coupée longitudinalement pour montrer l'insertion des étamines; 10/1.— 6. T'ussilago. Fleur ligulée femelle; 5/1. — Les figures réelles les transitions indispensables seraient trop nombreuses, … et on aurait, sur ure même plante, toute une série d’or- ganes intermédiaires, mais par une adaptation spéciale des éléments essentiels de la feuille aux aptitudes flo- rales. Or, les éléments essentiels de la feuille, au point de vue anatomique, sont évidemment ceux qui consti tuent sa charpente et qui provoquent sa forme, c’est-à- dire les faisceaux fibro-vasculaires. Par conséquent, dire que la fleur procède de la feuille, c’est dire que la feuille a, grâce à une modification dans la direction et le mode de division de ses faisceaux accompagnée né- cessairement de variations concomitantes dans la forme des lobes parenchymateux dans lesquels sont plongés les faisceaux, la facul- té de s'organiser en fleur. Voyons si. cette proposition est réalisée dans la fa- mille des Synan- thérées, s’il nousse- ra possible d'arriver à expliquer la forme de la fleur dans ce groupe par une a- daptation spéciale de la feuille, et si noustrouverons des ‘ = JE GERS “ge V 1 / c) LE NT /| analogies entre la \ 4, distribution des piè: cesfloralesetla ner- vation du limbe fo- liaire. Pour résoudre la question, il est né- + cessaire de l’envi-. sager d’abord sous … un aspect plus gé-, Dans quelque es- pèce qu'on l’étu- die, elle forme pri- mitivement, à son origine, un bour- geon clos, c’est-à-dire un cône creux ayant pour char= pente essentielle un faisceau longitudinal, avec une ligne de moindre résistance, c’est-à-dire une suture diam métralement opposée au faisceau. Celui-ci prolifère dem sa base, donne naissance à un deuxième faisceau qui de= vient l’origine anatomique d’un deuxième cône emboîté dans le premier, et ainsi de suite. Sous l'effort du déve= loppement du cône différencié dans sa cavité, le cône externe, qui constitue la première feuille de la tige s'ouvre suivant sa suture, s'étale et, en s’accroissants arrive peu à peu à la forme d’un limbe foliaire. La même évolution se répète pour le deuxième cône, puis pour les troisième; les bases cylindriques des cônes superposés s’allongent en même temps et constituent les entres nœuds de la tige. ; Cette évolution simple est limitée à la feuille sessile dont la partie déhiscente constitue tout le limbe; quand la feuille est réellement pétiolée, c’est-à-dire quand s01« limbe s’unit au péliole par une articulation, la portiom déhiscente donne naissance seulement au pétiole +0 ù LE NATURALISTE 177 aux stipules), ces organes engendrant au sommet le limbe par une prolifération apicale. On peut facilement suivre les progrès d’une semblable organogénie dans certaines espèces dont les limbes foliaires prennent, à mesure que leur insertion est plus haute sur la tige, une — forme plus parfaite. Bien entendu, cette formation sur- numéraire du limbe des feuilles pétiolées n’a, au point de vue morphogénique, qu’une importance limitée, et ne constitue en aucune manière une distinction radicale i dans le processus évolutif : on peut parfaitement rencon- We trer un phénomène analogue dans le développement des A fleurs d’une plante à feuilles sessiles. LA L'évolution des rameaux est identique à celle de la tige; leur partie cylindrique est due à la superposition des bases des cônes foliaires, leurs feuilles à la déhis- … cence en limbes des mêmes cônes: seulement, tandis que le point de départ de la tige est un bourgeon qui fait … partie de l'embryon, le premier cône des rameaux naît dans laisselle d'une feuille de la tige, aux dépens d’une partie de ses éléments fibrovasculaires, Le bourgeon floral est un rameau; comme tout rameau, il se déve- - loppe exclusivement dans l’aisselle d’une feuille généra- trice, qui prend ici le nom de bractée, cette bractée — pouvant être d’ailleurs ou bien développée, ou bien au contraire très réduite et presque atrophiée, le bourgeon — engendré par elle ayant pris rapidement, à ses dépens, un accroissement prépondérant. Nous voici donc arrivés, * grâce à un rapide coup d'œil sur la genèse de la feuille, M. à la notion du bourgeon floral, assimilé à la première ébauche d’un rameau feuillé quelconque. Dans certaines “iormes, par exemple dans la fleur simple hermaphro- “dite supérovariée dichlamydée, l’évolution ultérieure de ce bourgeon est très compliquée, chacun des verticilles “superposés étant dà à la déhiscence d’un limbe particu- “lier. Mais chez les Composées, ainsi que nous allons le oir, cette évolution s’arrèête à la première feuille animée de latendance florale, avec prolifération apicale ro 4 | Dans le limbe foliaire, il y a, séparées par la nervure “ médiane, deux parties symétriques dont le bord libre | males, et par suite des divisions possibles en lobes du verticille auquel elle donne naissance. Cela pee voyons # toutes Paices dans la nature (fig. 2). “Soit un limbe à tendance anthogène différencié au in d’une bractée génératrice. Au lieu de s'ouvrir en L is phylloïde unilatérale, il reste clos en ovaire, a périphérie étant sollicitée en tous ses points par des appels égaux; sa face interne s’anime d’une propriété LT et devient ovuligère ; son extrémité s'organise en stigmate destiné à transmettre l’imprégnation polli- | nique. A la maturité, ou bien il reste indéhiscent, si les | lignes de faible tuice ne cèdent point sous l’effort | des parois du péricarpe, ou bien il s'ouvre, et dans ce cas, généralement en deux valves, dont les lignes de rupture correspondent à la nervure médiane et à la Suture du bourgeon foliaire. Les carpelles des Renoncu- lacées fournissent un exemple du premier mode, les capsules du Saule un exemple du second. De cette fleur femelle achlamydée à la fleur des Com- posées, le passage est insensible et analogue à peu près à celui qui conduit de la feuille sessile à la feuille pé- tiolée. Si, en effet, comme la base déhiscente de la feuille pétiolée (ou stipulée), le limbe floral, tout en restant clos en ovaire, prolifère de son sommet, le résultat de cette prolifération sera un nouveau cône qui s'ouvrira en calice. Ce calice évidemment peut affecter la forme d'une aigrette, grâce à l'extrême division de ses élé- ments fibreux (fig. 3); réunissez par du parenchyme les poils de l’aigrette des Synanthérées, et vous obtiendrez un calice monophylle analogue à la corolle. Celle-ci se développe, quand elle existe, par une nouvelle prolifé- ration de la partie apicale de l'ovaire, aux dépens des éléments non utilisés pour la formation du calice ; quant aux étamines, elles émanent directement des faisceaux de la corolle (fig. 5), et leur genèse ne diffère en rien de celle des étamines épicorollaires; le bourgeon stami- naire reste toujours clos au sommet, et les anthères demeurent soudées. En résumé, la forme de la fleur simple des Synanthérées s'explique par l'adaptation spéciale du limbe d’une feuille unique, qui s'organise en ovaire, et qui produit à son sommet les verticilles floraux et les organes mâles (fig. 4), le bilatéralisme originaire de la feuille mère se révélant par la bifurca- tion du stigmate. Les diverses variations de cette forme s’expliquent par des modifications secondaires, l’exten- sion de la corolle en languette (fig. 6) par une tendance centrifuge de l’inflorescence, la monogamie par l’avor- tement de l’un ou de l’autre des éléments sexuels. ACLOQUE. PHOTOGRAPHIE UN PHOTOMÈTRE POUR LES PAPIERS AU GÉLATINO- BROMURE La commodité des papiers au gélatino-bromure les ont fait employer pour tous tirages urgents et pour les agrandissements, mais ces opérations ne marchent pas sans un petit inconvénient qui provient de l’impos- sibilité où l’on se trouve de suivre les progrès de l’im- pression, À moins d’une grande habitude qui ne vous donne pas encore l'infaillibilité, il faut procéder par tâätonnements : impressionner un petit morceau du papier, le développer et recommencer jusqu’à ce que la pose soit exacte. Un journal anglais indiquait le procédé suivant appli- cable seulement aux agrandissements. La feuille de papier était imprégnée d’un développateur hydroqui- none, amidol ou autre du même genre; ce développa- teur avait été additionné d’un peu de glycérine afin d’en ralentir l’action et de maintenir l'humidité de la feuille pendant des poses qui peuvent atteindre plusieurs minutes. La feuille ainsi imprégnée était appliquée sur le porte-écran et l’action de la lumière se traduisait par une impression visible, dès lors il était facile d’arrêter la pose juste à point, Plus d’insuccès, disait l’auteur de la méthode. J’ai essayé et j'avoue n’avoir obtenu qu’une image grisätre absolument inacceptable; peut-être quel- ques lecteurs seront-ils plus habiles, c’est pour eux que j'ai donné le détail du procédé. Pour ceux qui voudront continuer à exposer du papier sec pour le développer 178 LE ensuite, voici le mode de construction d’un photomètre économique et infaillible, Prenez une feuille de papier noir dit papier à aiguille; taillez-en une bande de 13 centimètres de large et longue de 40 centimètres ; vous pliez la bande de facon à former un fourneau plat de 5 centimètres de large ; sur une des faces au milieu même de la bande vous découpez une ouverture circulaire de 4 centimètres de diamètre : voilà pour la construction ; l'emploi en est tout aussi simple. Sur le papier que vous voulez impressionner, prenez une bande de 4 centimètres de large et de 20 cen- timètres de long. L'habitude que vous avez vous permet d'évaluer à environ 35 à 50 secondes, par exemple, le temps de pose nécessaire pour l'agrandissement que vous voulez obtenir. Glissez la bande de papier sensible dans le photomètre de facon à amener les 4 premiers centimètres en face de l'ouverture; vous portez le photomètre sur le porte-écran en faisant coincider l’ou- verture avec un des détails suffisamment complet du cliché ; vous posez 30 secondes, puis vous faites avancer la bande dans son fourreau de facon à démasquer une nouvelle surface, la partie impressionnée se trouvant dans le photomètre à l’abri de la lumière ; vous posez alors 35 secondes et vous recommencez trois autres poses de 40, 45 et 50 secondes; vous développez la bande ainsi obtenue et il vous est facile de voir à quelle pose correspond le meilleur de vos positifs partiels. Il est bien entendu que les mesures que je viens de vous donner n’ont rieu d’absolu et que souvent l’impres- sion d’une surface de 1 ou 2 centimètres suffira ; de même qu'avec un peu d'habitude vous vous contenterez d'un ou deux essais. Ces essais pourront être de poses beau- coup plus différentes quand vous débuterez ou quand vous aurez un cliché excessivement dur, teinté de jaune ou par trop léger, par conséquent difficile à évaluer. Le même photomètre sert également pour les tirages directs à la lumière artificielle ; il se place alors entre le cliché et un morceau de verre ou de carton rigide que l’on serre de facon à assurer un contact aussi par- foit que possible ; au développement vous aurez toujours un peu de flou, l'épaisseur du papier du photomètre empêchant l'application parfaite du papier sensible sur le cliché, L'emploi de ce photomètre est surtout intéressant pour les agrandissements et le tirage des grandes épreuves où chaque insuccès se traduit non seulement par une perte de temps, mais encore par la perte d’une feuille de grandes dimensions dont le prix est assez élevé. UN NOUVEAU VISEUR Parmi les fervents de l’instantané, vous en trouverez qui prétendent que le viseur est chose inutile; je ne suis pas de leur avis; il est certes possible de placer au jugé son sujet dans la plaque, encore que souvent on n'en prenne que la moitié; mais même pour les plus habiles la réussite est chose incertaine et d’une bonne mise en plaque dépend tout le cachet artistique de l'épreuve. Servez-vous donc du viseur ; de préférence à un viseur à miroir, prenez un viseur clair : on appelle ainsi une lentille biconvexe donnant en petit une image virtuelle des objets visés; un réticule en croix ou un cadre tracé sur la lentille assure la direc- tion des grandes lignes. Mais tous ces viseurs font | d’hypermanganate de potasse ; le liquide se décolo NATURALISTE deviennent plats et banals une fois ramenés au mono- - chrome de l’épreuve positive! Les peintres paysagistes le savent si bien que pour juger de l’effet d’un paysage, ils le regardent dans un miroir noir convexe qui leur donne une image monochrome n’ayant d’effet que par les oppositions d’obscurs et de clairs plus ou moins vifs. C’est ce principe qu'avec beaucoup d’à-propos M. Bardin à appliqué à la construction de son viseur l’Idéal. Ce viseur est composé d’un petit miroir noir convexe, incliné à 45° sur le plan horizontal et sur lequel viennent se refléter les mêmes objets que sur la glace de votre appareil. Grâce à la couleur noire du miroir, ce viseur donne même en plein soleil une image parfaitement nette et visible, et — détail qui ne man: - que pas d'intérêt — vous pouvez viser un sujet tout en lui tournant le dos, vous suivez ainsi tous ses mouve- ments sans qu'il puisse le moins du monde se douter … de vos intentions et au moment propice vous déclan- chez votre obturateur sans même être soupconné d'indis- crétion : et pourtant! E Le viseur Idéal est construit sur deux modèles, un pour les vues en largeur, l’autre pour les vues en hauteur; si l’on avait voulu le faire servir indistinctement dans les deux cas, ilaurait fallu lui donner des dimensions plus grandes et l’image eût été moins nettement délimitée quant à sa forme exacte. Il vous suffira de comparer avec soin l’image donnée par le viseuret celle de la. glace dépolie de votre chambre pour établir la concor-M dance des deux et savoir quels sont ceux des objets. donnés par le viseur qui seront également sur votre cliché, ceci pour le cas où l’angle de votre objectif ne correspondrait pas à l’angle embrassé par le miroir convexe du viseur. ÉLIMINATION DE L'HYPOSULFITE DE SOUDE L’hyposulfite de soude : le voilà l’ennemi de toute conservation d’épreuve ou de cliché photographique; l'élimination doit en être complète sous peine de voir promptement cliché ou épreuve se couvrir de taches jaunes que le temps ne fera qu’agrandir et bientôt destruction du document sera totale, Plusieurs produits ont été donnés comme devant remplacer cet hypo dan= gereux, mais tous atteignaient de tels prix que malgré des essais presque concluants il a fallu se résoudre à les classer au rang de produits d’études et à ne pas lew ouvrir le domaine de la pratique. Il nous faut donc cons avec lechiendent, et faire tousnos efforts pour débarrasser nos épreuves de ce produit malfaisant. Voici, d’après le fixé est plongé dans une solution faible à peine color A LE NATURALISTE ———— a rapidement, on le renouvelle aussitôt; dès qu'il cesse de se décolorer, c’est que sûrement toute trace d’hyposul- fite a disparu, Pour les positifs le mode opératoire est le même, mais il faut, surtout avec les papiers à couche de gélatine, avoir soin de prendre une solution d'hyper- manganate aussi faible que possible, sans quoi l’image … conserverait une légère teinte jaune ; cette teinte dispa- — raîtrait dans un faible bain acide quelconque. Ch. Jacos. { RECHERCHE ET PRÉPARATION DES MAMMIFÈRES (Suite.) Quelques mammifères, tels que les Singes, les Ecu- reuils, ne se montent pas sur une planchette comme les autres animaux; ils gagnent beaucoup à être placés sur des branches naturelles, que l’on dispose comme nous lavons indiqué pour les oiseaux grimpeurs. Nous terminons le chapitre du montage des mammi- fères en donnant quelques détails complémentaires, quelques figures pouvant renseigner les débutants sur Pattitude particulière à certaines espèces et un tableau indiquant le numéro des fils de fer nécessaire pour le montage de quelques animaux. Nous avons déjà dit que le fil de fer destiné à soutenir la queue devait toujours être d’un numéro inférieur à ceux employés pour les membres et pour l’arête centrale. Pour certains animaux, dont les crânes sont pesants, tels que les Cerfs, les Elans, on pose en double les fers qui soutiennent la tête; dans ce cas, l'un s’arrête dans la -sueule et l’autre traverse le crâne. M “TABLEAU INDIQUANT LES N°% DU FIL DE FER NÉCESSAIRE POUR LA CHARPENTE DE QUELQUES ANIMAUX MAMMIFÈRES Nes du fil de fer Souris, Musaraignes............ Ab 1 % Mulots, Loirs, Campagnols..... RL 3 Rats, Lérots, Muscardins........ 764 4 b Surmulots, Rats d’eau............... à RlÉteMMERMINE 4) 5122. UE. 6 Ecureuil, pattes antérieures. ........ À — arêtes et pattes postérieures 8 4 D Enios el. ue. 9 à Soume Lapin, Genefle.,...:, ...... 14 le: 16 A 17 Renard. RACE OX, Le 20 LEUR, RER RP EEE RER 22 A Sn pour la ttéte).C 0 0.0.0... 23 M ion, Ours, Tigre... VEUT EE rs 1 LÉTAUSRONINREeE 24 « Embaumement des petits Mammifères, — Si la taxidermie est le seul procédé applicable aux grands Mammifères, par contre toutes les petites espèces au-dessous de la taille du Rat peuvent se con- Server en peaux non montées par un procédé d’embau- mement très simple et très rapide. Nous empruntons ces | renseignements à M. le D: Trouëssart : « S'il s’agit d’un petit Quadrupède (Souris, Campagnol), on commence par lui fendre le ventre, du sternum jusque près de l’anus; par cette incision on extrait les intestins et, autant que possible, le diaphragme (que l’on 179 coupe à ses insertions costales), le cœur et les poumons; on dessèche la cavité abdominale en y projetant quelques pincées de poudre d'alun, puis on remplace les intestins par un tampon de coton imbibé d’un liquide préservateur, qui peut être le savon de Bécœur, ou bien le mélange suivant : Teinture alcoolique d'acide phénique..... 50 grammes de noix vomique...... 0 Sublimé corrosif (Bichlorure de mercure). 1 On rapproche les bords de l'ouverture qu’il n’est même pas indispensable de recoudre. On touche ensuite les parties nues du museau, les yeux, les oreilles, les pattes, etc., avec un petit pinceau imbibé d’une solution éthérée d'acide phénique, afin d’éloigner les Insectes. Il ne reste plus qu’à faire sécher le sujet ainsi préparé dans un lieu sec et bien aéré, mais à l'ombre. En huit ou quinze jours, suivant la taille de l’animal, la dessic- cation est complète et, dans cet état, le sujet se conser- vera aussi bien que beaucoup de ceux préparés par les procédés taxidermiques ordinaires, pourvu qu'on l’en- ferme dans un tiroir ou un carton hermétiquement clos, en prenant les précautions ordinaires contre les Insectes et l'humidité. Le squelette entier restant dans la peau par ce procédé, les proportions naturelles de l’animal, à part la dessiccation, sont beaucoup moins sujettes à varier que dans les peaux bourrées. Ce procédé est sur- tout très bon pour les Chauves-Souris, mais on le modi- fie alors de la manière suivante : «Les Chauves-Souris se plaçant généralement de face et les ailes étendues dans les collections, il faut ménager leur région ventrale. On fait donc l'incision dans le dos, entre les vertèbres lombaires et l’insertion de l'aile aux flancs, en ayant soin de ne pas intéresser cette mem- brane. Par cette ouverture on retire les intestins et on procède pour le reste comme ci-dessus. Pour faire sécher, on étend l’animal sur une planchette de bois blanc ou de liège, et l’on étale les ailes au moyen d’épingles que l’on a soin d’enfoncer dans les articula- tions des os, afin de ménager les membranes qui se déchirent très facilement. On peut n’étaler l’aile que d’un côté pour que l’animal tienne moins de place dans la collection. 5 « Quelques minutes suffisent pour préparer un petit Mammifère par ce procédé, de sorte que l’on peut en conserver des centaines dans l’espace de temps néces- saire pour préparer et monter un seul d’entre eux par les procédés ordinaires de taxidermie. Les sujets ainsi embaumés se prêtent bien aux échanges et s’envoient facilement par la poste ». Conservation des petits Mammifères dans un liquide, — Ce procédé, en usage chez tous les naturalistes compétents, conserve à l’animal la même souplesse que pendant la vie et permet d'étudier son anatomie, On emploie ordinairement l’alcool pour con- server les petits Mammifères dans des bocaux; malheu- reusement cette substance est d’un prix assez élevé. M. Lataste indique la préparation suivante pour la con- servation provisoire des Vertébrés : : 4 litre 0 k.010 Haut ss. …... Acide phénique cristallisé . AU TED kilog. 003 ACOoA ADR SE 0 kilog. 005 « On prépare à l’avance une certaine quantité d’un mélange à poids égaux d’acide phénique et d’alcool, et l’on marque sur une éprouvette ou un flacon le niveau qu’en occupent 40 grammes. On n’aura plus ensuite qu’à 180 verser cette mesure du mélange dans chaque litre d’eau pour former le liquide conservateur. Le volume du liquide employé doit être cinq à six fois supérieur à celui de l’animal. S'il y a plusieurs ani- maux ensemble dans le même bocal, il faut veiller à ce qu’ils ne se mettent point en tas et à ce que chacun soit entouré de liquide. «Il faut ouvrir l'abdomen (peau et muscle) de l'animal par une incision longitudinale et presser celui-ci sous le liquide, de facon à chasser de la cavité du corps les viscères et l’air et à faire pénétrer à leur place une cer- taine quantité de liquide ; il n’est pas d’ailleurs néces- saire de vider la bête, car les intestins et autres viscères ne pourrissent point dès qu'ils sont convenablement baignés par l’eau phéniquée. Il faut, surtout les premiers jours, agiter fréquemment le bocal afin de renouveler le liquide au contact des animaux. Enfin, quand le liquide est par trop chargé de matières organiques, il faut le jeter et le remplacer par d’autre. «Quand les animaux seront destinés à être misultérieu- remenf en peaux, à servir à la préparation des sque- lettes, ou à être expédiés à des correspondants, le liquide susindiqué rendra de réels services. » (Lataste.) Collection de Mammifères, — Cette collec- tion se compose d’abord de la série des sujets empaillés; ceux-ci doivent être renfermés dans des vitrines à l’abri du soleil et de l’humidité; les soins à leur donner pour assurer leur conservation sont les mêmes que ceux que nous avons indiqués pour les collections d’Oiseaux. Les sujets en peaux ou embaumés sont placés dans des tiroirs et visités fréquemment pour éviter les ravages des Insectes ; c’est le genre de collection qui occupe le moins de place et se prête le mieux aux échanges. Quant aux petits Mammifères conservés dans un liquide, on range les bocaux sur des étagères; chaque sujet doit porter, attachée au pied, une étiquette de par- chemin indiquant son nom et sa provenance, surtout s’il y a plusieurs individus dans le même bocal. On peut compléter ces collections par une série de crânes dont l'étude est indispensable pour la détermina- tion des espèces. Nous indiquons la manière de préparer ces crânes au chapitre : De la préparation des squelettes. Pour la classification des collections de Mammifères, on peut consulter l'ouvrage de Paul Gervais : Histoire naturelle des Mammifères et les divers travaux publiés par MM. Lataste, Trouëssart et Rolland sur les Mammifères de France, et tout particulièrement la Faune des Mam- mifères, par Trouëssart, de l’Histoirenaturelle de la France (Prix er. 50): Emballage et expédition. — Le mode de transport le plus simple pour les petits Mammifères vivants est l’envoi comme échantillon par la poste; ce moyen ne peut guère être employé que pour les Chiroptères : l'animal est renfermé dans un sac d’étoffe claire et résistante et ce sac est placé dans une boîte à parois légères, mais assez solides pour résister aux chocs et pressions qu’elles auront à supporter. Les Rongeurs peuvent être expédiés au tarif des colis postaux dans de petites caisses solides et légères en bois avec une ouverture ou un côté en toile métallique. Après avoir renfermé l'animal dans sa caisse, garnie de mousse ou d’étoupe et de provisions de bouche, on coud celle-ci dans une toile d'emballage et l’on expédie le soiis avec lamention : Objets d'histoire naturelle. Fragile. A. GRANGER. LE NATURALISTE A Contribution à la faune coléoptérologique d'Algérie 4 Anoncodes Wartmanni n. sp. Allongé, noir avec le pro- thorax rouge testacé, quelquefois noirâtre, et les élytres tes- {acés ou un peu obscurcis surtout c'; pubescence jaunâtre orangé. Tête plus longue chez c* foncée; antennes dépassant un peu ©, beaucoup ©, la moitié du corps. Prothorax assez long avec une petite dilatation latérale avant le milieu, plus ou moins longitudinalement impressionné avec les bords anté-m rieurs et postérieurs relevés, la base légèrement sillonnée.M Ecusson noir ponctué, triangulaire, tronqué au sommet. Ely= tres plus larges que le prothorax, peu atténués en arrière, ar- rondis à l'extrémité et aux épaules qui sont bien saillantes avec trois côtes élevées ; ; ponctuation dense, granuleuse. Des- sous du corps noir pubescent de gris. Longueur 6 à 10 milli- mètres. Largeur 2. Sud Oranais. Je possède un exemplaire ® w qui présente une forme moins élancée avec les élytres ayant 3 millimètres aux épaules; cette largeur, avec une coloration pareille, lui donne un aspect un peu à part. À. Wartmanni est facilement séparable de À. flaviceys Frm.; seule espèce avec laquelle elle a un peu d'analogie par la colo- ration foncée des membres. Je dédie cette nouveauté à M. Ju- lius Wartmann, jeune entomologiste avec lequel je me suis rencontré en voyage cette année; elle a été capturée sur les bords de la rivière dans l’oasis du Tiout à la fin de mai; j'en ai rapporté 2 et 30, et M. Wartmann et le docteur Vosseler du musée de Stuttgard en ont pris chacun deux ou trois exem- plaires. À Trogoderma tamaricis n. sp. En ovale court, large, noir brillant avec les pattes et antennes testacées; extrémité clytrale roussâtre; sur le milieu des élytres, 2 bandes varia: bles rouges à pubescence grise, ces bandes quelquefois dé composées en taches. Prothorax régulièrement rétréci en avant, à ponctuation fine, peu serrée, marqué à l'état frais d'une tache de duvet gris en avant de l'écusson avec une sorte de dépression de chaque côté de la base, les côtés pubescents: Elytres bombés à ponctuation modérément forte, écartée sur le milieu et pubescence bicolore. Dessins peu variables avec quelquefois la couleur rousse de l’extrémité étendue jusqu'en. avant de la bande postérieure ou les ceux bandes réunies par une ligne supplémentaire de même couleur près de la suture c* un peu plus étroit que ®, un peu atténué en arrière. Des sous du corps foncé. Long. 2 1/4 à 3 millimètres. Sud Oranais" Prés. Tr. cercynoïides Rest..mais plus large avec une coloras tion élytrale plus foncée. Jardins d'Ain Sefra sur Tamarix, en mai. M. Pic. LES ÉPONGES D'EAU DOUCE Les Éponges des eaux douces ou Spongilles, qui Ont fait à l’étranger DRE d'importants travaux, ont été assez négligées jusqu'ici en France. J'ai cherché à re- cueillir 1e espèces appartenant à la faune du Plateau. central (1) et j'ai publié les formes réunies dans mes ex* cursions, mais il serait nécessaire d’obtenir les échan= tillons des lacs et des cours d’eau de la France entière, pour pouvoir les comparer utilement et dresser la listé complète des espèces françaises. C’est pour intéresser nos jeunes naturalistes à cette récolte que je me suis proposé de leur faire faire connaissance avec les Spongilles. . — RECHERCHE, CONSERVATION Les Spongilles ont été longtemps considérées comme de véritables plantes : leur couleur verdâtre les faisait (1) P. Girod. Les Éponges des eaux douces d'Auvergne. Traxs Lab. Zool. Girod. Clermont-Ferrand, t. I, 2 pl. 1888. N P. Girod. Les Spongilles. Leur recherche, leur préparations leur détermination. Rev. sc. du Bourbonnaïs, t. I, 4 pl. 1 if. LE NATURALISTE placer à côté des mousses aquatiques, des charas et des algues filamenteuses de nos rivières. Les études arato- miques les ont montrées au contraire comme très pro- ches parentes des Éponges marines. Elles rappellent beaucoup par leur aspect général les éponges fines dont nous nous servons pour la toilette. - ILest vrai qu’au doigt, elles semblent très molles, géla- tineuses, mais leur surface présente aussi des orifices ou oscules d’où s'échappe un courant d’eau continu. Leur forme est variable. Elles sont tantôt en masses — cylindriques allongées, coniques ou digitées, tantôt en ÿ lames aplaties sur les pierres ou formant manchon au- (our de petites branches ou de troncons de racines. Elles Î ont une taille qui varie de quelques millimètres à un décimètre ou plus, suivant les espèces et les obstacles rencontrés dans leur développement. Le moment le plus favorable pour la récolte est de juillet à novembre. En effet, à la fin de . jJ'été, on voit se former, dans la « masse, des corpuscules arron- dis que Linné comparait à des È graines de thym. Ces corpuscules … destinés à la propagation de l’es- pèce ont recu le nom de gem- mules. Or, les gemmules sont nécessaires pour la détermina- tion de l’épongeet cette dernière re peut être considérée -comme * déterminable et complète que si elle possède ses gemmules. … Les Spongilles vivent exclusi- vement dans les eaux pures et …ransparentes. Les unes recher- chent les courants rapides des ruisseaux et des rivières ; les “autres, les eaux plus ou moins ägitées des lacs ou des grands étangs; toutes aiment l'eau bat- 181 chera avec un fort couteau ou au marteau le morceau du support qui lui sert de base. Si le support est trop résis- tant, on le raclera de facon à endommager l'éponge le moins possible. Un racloir emmanché permet de déta- cher les exemplaires plus éloignés qu’on recueille dans un filet. Les exemplaires recueillis sont placés dans des bo- caux contenant de l’eau qu'on renouvelle le plus souvent possible. Au retour, les exemplaires les plus vivaces sont mis dans l’aquarium pour l'étude; les autres sont pré- parés pour la collection. Le meilleur procédé est de pla- cer directement dans l'alcool à 90° les échantillons choi- sis bien entiers et munis de gemmules. Une étiquette au crayon est placée dans l'alcool en même temps que l'éponge, indiquant la localité, le jour et l’année de la récolte. 1. Spongilla lacustris; partie d’éponge montrant la surface libre mamelonnée, avec les Aussi est-il inutile deson- oscules:; et la face profonde, adhérente, avec les gemmules. — 2. Spongilia lacustris; a, r à maintenir, dans un bocal, gemmule avec spicules disséminés; D, ces spicules sont épineux.— 3. Spongilla rhenana ; 48 ? à n - a, gemmule présentant les mêmes caractères ; b, ces spicules sont lisses. — 4 Spongilla ne Spongille vivante; un aqua- fojilis; groupe de gemmules dans une enveloppe commune. — 5. Gemmule du genre Hium largement pourvu d’eau Meyenia enveloppée d’une cuirasse d’amphidisques. — 6. Coupe de la cuirasse d’amphi- à disques. — 7. Amphidisques à disques arrondis de Meyenia neriacea. — 8. Amphidisques jourante peut seul donner des étoilés à tige longue de Meyenia fluviatilis.—9.Amphidisques étoilés à tige courte de M.Mül- onditions favorables dans ce ler. — 10. — Heteromeyenia repens; «à, coupe de la cuirasse montrant la position des — Les recherches seront donc fai- es partout où ces conditions in- disques. les racines submergées. Les roseaux, les plantes aqua- liques servent souvent de support à des Spongilles bien léveloppées ; enfin, sur le fond, là où l’eau est limpide,on es masses lobées d’éponge. Les moulins, les écluses, les | cascades naturelles doivent fixer spécialement l'attention. | La caisse des roues, les planches qui font jaillir l’eau, | les dalles qui recoivent le courant, les murs en maçon- nerie, les pilotis sont des retraites affectionnées par diverses espèces de Spongilles, Au même titre, les piles des ponts, les digues, les radeaux seront visités avec soin. ! deux sortes d'amphidisques ; b, les deux sortes d'amphidisques. — disques inégaux de Tubella. — 12.Monodisques avec ti vius Stepanowii; tube gemmulaire avec sa couronne de lanières; deux sortes d'amphi- Si l'éponge en vue est facilement accessible, on déta- | 11. Amphidisques à ge aiguë de Parmula.— 13. Carte- II. — DÉTERMINATION La détermination des espèces est basée sur l’organi- sation des gemmules, et sur la forme des spicules siliceux qui constituent le squelette de l'éponge. 1. Préparation des gemmules. — a. Détacher sur un exemplaire sortant de l’alcool, avec des ciseaux fins, un lambeau de tissu contenant quelques gemmules. Porter ce lambeau sur une lame de verre et, avec des aiguilles, isoler les gemmules. En examinant l’une d'elles, avec un grossissement faible, sous le microscope, chercher sur sa surface sombre une tache plus claire, arrondie, c’est le hile ou foramen. Ce hile se montre comme un orifice, limité par un bord plus ou moins saillant. Dans un seul genre (G. Carterius), le tube s’allonge et forme une es- 182 € pèce de pied qui supporte un ou plusieurs lobes rubanés terminaux, b, Déposer sur les gemmules deux ou trois gouttes d'acide nitrique, chauffer à l’ébullition, laver à l’eau, laver à l'alcool, sécher sur la flamme, déposer une goutte de baume de Canada dissous dans le xylol,recouvrir d’une lamelle, Cette préparation montre que la paroi de la gemmule est d'aspect très varié. Dans un premier cas, elle est lisse, soutenue seule- ment par quelques aiguilles siliceuses, spicules gemmu- laires, disposés sans ordre à sa surface. Ailleurs, elle est protégée par une carapace extérieure de spicules terminés par deux disques parallèles, appelés amphidisques. Dans un seul cas, l’un des disques de l’amphidisque disparaît et l’on a des monodisques (G. Parmula). Les dispositions diverses pouvant être rencontrées sont résumées dans le tableau suivant, c’est sur elles qu'est basée la détermination des genres de Spongilles. I. Gemmules avec hile limité par un simple bourrelet. 4, Gemmules sans amphidisques, avec spicules gemmulaires disséminés : G. Spongilla. 2. Gemmules protégées par une cuirasse d'amphidisques. a. Une seule sorte d’amphidisques, égaux et semblables. Les deux disques sont également développés G. Meyenia. L'un des disques est plus petit : Un seul disque persiste (monodisque) : G. Tubellu. G. Parmula. b. Deux sortes d'amphidisques; de plus grands et de . plus petits : G. Heleromeyenia. II. Gemmules avec hile surmonté d’un tube couronne de la- nières : G. Cartlerius. 2, Préparation des spicules squelettiques. — Ces spicules qui soutiennent le parenchyme de l’éponge interviennent pour la caractéristique des espèces réparties dans les genres précités. Pour les obtenir, mettre dans un tube à essai un fragment d’éponge débarrassé de gemmules. Recouvrir d'acide azotique et faire bouillir jusqu’à com- plète réduction de la masse. Laisser reposer, laver lé sédiment formé par les spicules siliceux. Une particule du sédiment est desséchée sur une lame porte-objet, recouverte de baume et examinée directement au microscope. Les quatre genres Spongilla, Meyenia, Heteromeyenia et Carterius ont été seuls jusqu'ici rencontrés en Eu- rope; les espèces {sont ainsi caractérisées: a. Eponge branchue, gemmules éparses avec spicules épineux. Sp. lacustris. Linné. b. Eponge branchue, gemmules éparses avec spicules lisses. Sp. Rhenana. Retser. c. Eponge massive, gemmules par groupes de 2-30 dans une enveloppe commune. Sp. fragilis. Leidy. 1, Espèces non parasites : a. Amphidisques à disques arrondis : nacea, Ehrenberg. b. Amphidisques à disques éloilés, à lige lon- que : M. fluvialilis, Auct. c. Amphidisques à disques éloilés, à tige courle : M. Mülleri, Lieberkuhn. 2. Espèce parasite sur Spongilla lacustris: M. bo- hemica, F. Petr. G. Heleromeyenia : Une seule espèce : H. repens. Potss. 3. Carlerius : Une seule espèce : C. Stepanowiü, Dybowski. Telle est la série des Spongilles recueillies en Europe. Il est certain que Meyenia bohemica, signalée dans une seule localité de Bohême par Fr. Petr, se retrouvera ail- leurs lorsqu'on examinera avec plus de soin les exem- plaires de Spongilla lacustris sur laquelle elle s’établit G. Spongilla : . . Meyenia : [ep M. eri- _ LE NATURALISTE | 3 2 QT D. en parasite. De même Carterius Stepanovii signalée d’a- L bord à Charchow (Russie) par Dybowski,a été retrouvée à - Deutschbrod (Bohème) par Fr. Petr, eten Galicie par Wierzejski. Ce dernier signale en même temps la décou- « verte de Heteromeyenia repens. Il y a donc d’intéressantes espèces à joindre à la liste de nos Spongilles francaises et nous espérons que ces quelques lignes coutribueront à provoquer des recherches ; nous déterminerons tous les exemplaires qui nous seront adressés, dans le but de dresser un catalogue complet de nos espèces indigènes. D’ Paul Grron, Professeur à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand. . BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE | 325. Alboff. Nouvelles contributions à la Flore de Trans- caucasie, Pl. VII-VIII. Amphoricarpus elegans. — Liqusticum Arofæ. — Sele- num agasylloides. — Aster Tuganianus. — Alsine rho- docalyx. — Jurinea Levieri. Bull. Herb. Boiss. 1894, pp. 241-258. 326. Altenkirch, G. Studien über die Verdunstungsschut- zeinrichiungen in der trokenen Gerüllflora Sachsens. 13 fig. Engler Bolan. Jahrb. XVIII, 1894, pp. 354-393. 32%. Arnold, F. Lichenologische Fragmente. VII. Lichenes foliacei. VIII — — coriacei. Œsterr. Bot. Zeitschr. 1894, pp. 221-223. 328. Batters, E.-A.-L. New or Critical British Alec. Urospora collabens. — Ectocarpus luteolus. —E. tomen- tosoides. — Giffordia fenestrata. —- Scaphospora spe« Ci0s4. Grevillea. 1894, pp. 114-116. 329. Bornmüller,J. Nachtrag zu « Florula insulæ Thasos » (Ichluss). Œsterr. Bot. Zeitschr. 1894, pp. 212-216. Brotherus, V.-F. Musci Sthenc Ein Beitrigm zur Kenntniss der Moosflora Brasiliens. Hedwigia. 1894, pp. 123-186. 331. Braun, H. Ueber einige Kritische Pfanzen der Fees von Niederüsterreich: Œsterr. Bot. Zeilschr. 1894, pp. 204-208. 332. Britten, J. Notes on Convolvulaceæ chiefly African. Journ. of. Bot. 1894, pp. 168-171. 333. Conrath, P. Sur une nouvelle espèce Cytisopsis. C. spinosa. Bull. Herb. 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Levé, rue Cassette, 17. 16° ANNÉE DE L'HYPERTRICHOSE CHEZ L'HOMME L’excès de développement du système pileux chez l'homme peut se produire sur tout le corps ou sur cer- taines régions où il ne se produit pas d'habitude. De temps à autre s’exhibent dans les principales villes d'Europe des sujets velus. La science a conservé le sou- venir de quelques-uns d’entre eux. - Une des plus anciennes observations est celle de Sié- bold, qui décrivit | comme poilue la fa- aire mille Ambras, com- posée du père, du fils :: : et de la fille. Dans . FEES les mémoires de Fé- lix Platter (Bâle) est © mentionnée une au- tre famille qui vécut à la cour d'Henri Il.. Elle comprenait un fils, une fille'et leur père. Ecker cite une ob- servation du docteur Beverne (Journal de Hufeland, 1802). Une nommée Possasi ac- . coucha de deux ju- melles : l’une d’elles « prit vers l’âge de « trois ans une forte …_ corpulence, au point ” qu'on auraitpucroire 5 à un adolescent de vingt ans. Elle avait “ des poils noirs au … pubis et des poils «blonds bouclés abon- dants sur la lèvre su- «périeure, le menton, «les mamelles, la poi- L trine et le dos. —…._ Les ‘observations … suivantes, qui datent de la seconde moitié de ce siècle, revêtent } un caractère de pré- -cision plus grand, Le Russe Adrien IMjeftichen avait la fa- ce, en y comprenant “les paupières, les oreilles et le nez, couverte de poils. —… Les poils du corps étaient beaucoup moins abondants. “a mâchoire supérieure n’avait pas de dents. Son fils Théodore offrait le même aspect et ne possédait que | “quatre incisives inférieures. La famille dite siamoise, qui fit le tour de l’Europe, était composée deJSchwé-Micong, de sa fille et de ses deux fils. Elle fut l’objet de nombreuses monographies qui paraissent un peu discordantes., En effet, ils se pré- tendaient tantôt Siamois, tantôt Bosmans, suivant les villes qu’ils parcouraient. Tous les membres de cette famille était velus et leurs dents étaient en nombre in- férieur à la normale, Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. phie.) 2% SÉRIE — N° 179 Hindou du sud de l’Inde, de race Tamoule, présentant un cas remarquable de développement du système pileux. (Reproduction directe d’une photogra- 15 AOÛT 1894 Le cas de Julie Pastrana, ballerine mexicaine, est bien spécial. Au lieu d’avoir les poils doux et souples des types précédents, elle les avait rudes et durs comme des soies. Les observations d’hypertrichose généralisée ne sont donc pas nombreuses. Le sujet dont nous offrons le por- trait a été vu par M. le docteur Papillault dans une foire à Hambourg. C’est un Hindou adulte, du sud de l’Inde, de race Tamoule. Le corps et tous les membres sont cou- verts de poils longs, noirs, abondants et soyeux. Ses dents sont normales de nombre et de forme. Le rapport que l’on a voulu établir entre l’hypertrichose et les anomalies dentaires n’est doncpas absolu. Certaines races, a- t-on prétendu, offri- .raäient normalement unehypertrichose gé- néralisée. Notre sujet appartiendrait - il à l'une d’elles ? Les Tamouls, ce- pendant, sont peu velus. Mais une peu plade des Nilgherries les Todas, aurait un système pileux très développé. Mante - gazza, dans son der- nier voyage aux In- des, a montré queles Todas n'étaient que des Tamouls, et que, si quelques-uns of- fraient de l’hyper- trichose, il n’en était pas de même de la plupart d’entre eux. On a d’ailleurs exa- géré cette influence ethnique. Telle est la race Aïnos qu'on à prétendu extrême- ment velue. On ‘s’est fié aux Japonais qui, étant glabres, les comparaient à eux- mêmes. Notre ami le docteur Michaut, qui a vécu chez les Aïnos, nous a affirmé qu'ils n'étaient pas plus velus que beaucoup d'Européens. Si les femmes y paraissent moustachues, c’est qu’au lieu de suppri- mer les poils qui estompent leur lèvre supérieure, elles les accentuent souvent en les peignant en bleu. L'hypertrichose généralisée est donc bien rare. Elle parait un pur accident individuel. Ecker pense que cette anomalie est due à la persis- tance et au développement des poils follets. On sait qu’à partir du septième mois, le fœtus a le corps entièrement couvert de poils qui finissent par atteindre la longueur de sept à quatorze millimètres. Quelques-uns de ces poils |. tombent avant la naissance et on les retrouve dans le 184 liquide amniotique. Mais ce ne serait que la minime par- tie pour Ecker. Une certaine quantité tomberait égale- ment au moment de la naissance, la plupart ne dispa- raîtraient que dans les premiers mois qui suivent la naissance, pour faire place aux petits poils persistants. Parfois les poils follets sont plus longs, plus abondants et plus persistants. On voit ainsi des nouveau-nés cou- verts de poils. Il ne s’agit pas seulement d’un arrêt d’é- volution, mais en réalité d’une véritable hypertrichose à rapprocher de celle de lhomme-chien. Si la persistance généralisée de ces poils est rare, par contre, il est fréquent de noter une hypertrichose locali- sée à une région ordinairement glabre. De toutes, la plus connue est celle des femmes à barbe. Celle-ci peut varier depuis la simple moustache jusqu'à la barbe de sapeur. Elle s’associe souvent avec les formes et le caractère de la virago. Mais en d’autres cas les formes et les idées féminines peuvent persister. L’hypertrichose localisée peut exister en d’autres points du corps. On l’observe à la face, sur le nez qui est quelquefois couvert de poils aussi abondants qu'aux joues. D’autres fois, la région sacro-lombaire en est cou- verte. D’autres points du corps, notamment le dos, peuvent avoir de l’hypertrichose localisée. J'ai observé deux hommes offrant cette anomalie. L’un avait deux placards de poils longs et bruns (peu abon- dants, il est vrai), un à chaque région lombaire, remon- tant en pointe jusqu’au bord inférieur de l’omoplate. Il existait de plus deux placards sur la région moyenne des omoplates. L'autre homme, âgé de cinquante-sept ans, avait un placard médian et transverse à la région lombaire ; deux latéraux et symétriques à la partie inférieure du dos et un petit vers la partie externe de l’épine de l’omoplate gauche. Les poils étaient assez rares, mais longs et forts. Cette hypertrichose était congénitale chez les deux su- jets. Elle n’avait pas été consécutive, comme il arrive parfois, à l’action d’agents irritants, telle que l’applica- tion de vésicatoires. D: Félix R£GNAULT. COMMENT ON DOIT COMPRENDRE la PÉRIODE GLACIAIRE On sait qu’à l’époque quaternaire, où l’homme apparut sur la terre, l'Europe centrale présenta des animaux et des plantes qui exigeaient pour vivre une température analogue à celle de la Sibérie, ou à celle que l’on retrouve au sommet des plus hautes montagnes. C’est ainsi qu’on a découvert en France les ossements fossiles des rennes, des bœufs musqués, des mammouths à l’épaisse fourrure et des rhinocéros à narines cloison- nées, le pin des tourbières, le sapin et le bouleau nain de Laponie, des mousses de Norwège, elc., etc. En outre, de vastes glaciers s’étendaient du sommet des Alpes dans la vallée du Rhône, jusqu'aux environs de notre ville actuelle de Lyon, et du mont Blanc au Jura. Les Vosges avaient alors leurs glaciers. Dans les Pyré- rénées, le glacier d’Argelès s’étendait jusque dans le Cantal. La Scandinavie était un véritable Groënland : ses glaciers s’étendaient alors jusque sous les eaux de la mer Baltique. On en a conclu que, pendant cette période glaciaire, nos contrées devaient subir le climat rigoureux du nord de l’Asie actuel, LE NATURALISTE Ce qu’il y a de bien remarquable, c’est que, à la même époque, il y avait précisément, dans la vallée de l'Oise et ailleurs, l'Éléphant antique analogue à l’Élé- phant des Indes. L’Hippopotame d’Afrique pataugeait dans les eaux de la Seine. La Cyrène fluviale du Nil était un coquillage très abondant dans les eaux de la Somme. L’Hyène du Cap vivait aux environs de Tou- lon. Le laurier et le figuier croissaient spontanément à Fontainebleau, et le laurier-rose dans l’ouest de la France ! Ainsi donc, à cette époque, si les montagnes de l’est et du sud de notre pays, ainsi que les vallées voisines, étaient plus froides que de nos jours, en revanche, nos. plaines étaient à une température sensiblement plus élevée qu’elles ne le sont actuellement. Il est donc tout. à fait fautif de conserver le nom de période glaciaire à cette époque des temps géologiques. On a expliqué la coexistence de ces froids excessifs à côté de cette température si douce, en admettant que la France et l’Europe centrale jouissaient alors d’un climat beaucoup plus humide qu'aujourd'hui, Effectivement, le lit de nos rivières et de nos fleuves est bien étroit, si on le compare au lit de nos anciens cours d’eau, qui devaient occuper une partie notable des vallées d’éro- sion qu'ils ont creusées à travers les couches de ter- rain préexistantes. En outre, cette explication trouve sa justification dans le spectacle que nous offre actuel- lement la Nouvelle-Zélande. On sait que cette île présente de gigantesques glaciers, qui descendent de sommets moins élevés que les Alpes, et qui s'étendent beaucoup plus loin dans le fond des vallées. Or ces vallées sont beaucoup plüs humides que les nôtres, et on y voit pousser non seulement des palmiers, mais encore de superbes fougères en arbres. La Nouvelle-Zélande, avec ses glaciers et ses plantes tropicales, nous donne donc par son climat humide une explication rationnelle des conditions dans lesquelles se trouvait notre pays à la période improprement appelée 4 glaciaire. On ne peut cependant pas dire que cette île soit une Sibérie en miniature ! ‘4 Ainsi donc, il suffisait que notre pays füt plus humide qu'aujourd'hui, pour expliquer la présence simultanée des animaux et des végétaux des pays froids vivant côte à côte avec ceux des pays chauds. A l’époque des gla- ciers, notre climat était donc à la fois plus chaud, plus humide et plus égal dansles vallées qu’il ne l’est aujour- d’hui. Pendant la période glaciaire, en pleine époque quater- naire, la présence simultanée de la vigne, du laurier et du figuier permet d’estimer la température moyenne de M l'emplacement de Paris, entre 14 et 15 degrés centi-" grades, au lieu des 10 degrés que l’on constate aujour.M Le s à d’hui. D'ailleurs, pendant la période pliocène qui a précédé Ë celle dont nous parlons, cette température devait varier entre 17 et 18 degrés centigrades. En effet, on voyait alors sur les bords de la Seine le laurier-rose, le chêne vert, le bambou, le magnolia, le laurier des Canaries et l’avocatier des Canaries, beaucoup plus délicats que le laurier d’Apollon. Dans ces conditions, c’est notre époque actuelle qui mériterait plutôt le nom de période glaciaire, que l’époque quaternaire qui a précédé lan nôtre ; puisqu'il fait plus froid, malgré la diminution de la surface des glaciers, dans nos montagnes, Le refroi= dissement de l’époque actuelle se manifeste encore par Ê | ‘ hr à ne — Je développement des glaciers du pôle, qui descendent … dans le Groënland beaucoup plus au sud qu’autrefois. . Aussi ce pays n’offre-t-il plus la flore si riche qu’il pré- sentait jadis. Il est de toute évidence que notre globe se … refroidit progressivement, avec une excessive lenteur. F4 Dr Boucon. # 4 « +4 LE PUFFIN DES ANGLAIS À __ (PUFFINUS ANGLORUM, RAY) | Les Puffins sont des oiseaux pélagiens qui appar- M riennent à cette curieuse famille des Procellaridés ou oiseaux de tempête, dont les membres se distinguent, à premier examen, des autres oiseaux par un bec pa- raissant formé de plusieurs pièces distinctes et des à arines enfermées dans un tube ou deux tubes adossés, couchés sur la mandibule supérieure. Les Albatros, les Ossifrages, les Pétrels, les Thalassidromes sont les autres branches de cette importante famille, qui compte ainsi des représentants à peu près sur toutes les mers du globe, 11e Puffins diffèrent de leurs proches parents les Pé- trels par leur mandibule inférieure pointue et courbée en bas dans le sens de la mandibule supérieure, et “aussi par leurs narines ouvertes à l’extrémité de deux tubes séparés. sieurs espèces de Puffins. Je n’ai pu encore en observer lune seule, le Puffin des Anglais, que les pêcheurs picards connaissent sous le nom de Trayeu. … On ne peut pas dire que les Puffins sont communes : r les côtes de Picardie, mais il est inexact d'affirmer, mme on l’a fait (1), qu ne n'y viennent qu ‘accidentel- lement. Chaque année, en effet, ils se montrent en plus où moins grand nombre, à des époques assez irrégu- héres, il est vrai, qui varient selon le vent régnant et “incident avec lé déplacement des bandes de petits issons dont ils font leur principale nourriture (2). omme, d'autre part, ces oiseaux parcourent en peu de emps de grands espaces, ils paraissent et disparaissent, les parages qu'ils fréquentent, avec une promptitude - déconcerte souvent l’observ ateur. Ils séjournent ndant volontiers sur les eaux poissonneuses, mais là re leur vol embrasse des étendues considérables. est donc en vivant beaucoup soi-même sur les flots que l’on a la chance de rencontrer des Puffins et de pou- d observer leurs habitudes. Je parle, bien entendu, eaux picardes. : Puffins nous arrivent vraisemblablement des îles mniques. Ils sont communs aux Orcades, aux Hé- es et le long des côtes de l'Ecosse. On les trouve en grande quantité, en Islande et à l’île de Man. on chent également dans les îles Feroë et en Islande, 1} Notamment M. Marcotte, Animaux vertébrés de l’arron- sement d'Abbeville, in Mémoires de la Société impériale ulation d'Abbeville (1861). ETC ) Plusieurs ornithologistes les font se nourrir exclusivement vers, de mollusques et de petits crustacés pélagiens. Sans ier positivement cette partie du régime des Eniinss je peux mer que dans tous ceux que j'ai ouverts je n’ai trouvé que ds ont la digestion par l’oiseau était plus ou moins ayancée, -44s LE NATURALISTE La faune ornithologique de l'Europe est riche de plu- 185 La femelle pond un seul œuf, d’un blanc pur, qu’elle dépose au fond d'un trou d’où s’exhale une horrible odeur d’huile de poisson qui trahit la cachette. Il est impossible de se livrer à une chasse véritable des Puffins en pleine mer. La diversité extrême de leurs mouvements et surtout la rapidité de leur vol -défient toute poursuite sérieuse. Il faut savoir profiter du ha- sard qui les amène à portée du fusil, soit que l’on tombe inopinément au milieu d’une bande en train de pêcher, soit qu'un individu isolé vienne à passer, à bonne distance, par le travers du bateau. Celui-ci d’ail- leurs ne paraît pas les effaroucher outre mesure. J’en ai vu quelquefois arriver d’un vol raide, sans dévier, jus- qu'à dix mètres à peine de l’embarcation. On doit se hâter de tirer, car l'oiseau passe comme un éclair et rarement peut-on redoubler. Il est plus aisé d’en abattre dans les bandes dont l’attention est absorbée par le souci de la pêche. Habitués à compter sur la rapi- dité de leur vol, ces oiseaux (rop confiants semblent se préoccuper peu, tout d’abord, de la présence du chas- seur. Il faut qu’ils voient tomber leurs compagnons sous les coups de feu pour qu'ils se décident à la retraite. Ils disparaissent alors comme par enchantement et toute poursuite devient inutile. Ces bandes, du reste, ne sont jamais bien nombreuses: huit, dix, vingt individus au plus les composent, rare- ment ai-je rencontré une trentaine de Puffins ensemble. Ce sont presque toujours des jeunes, n'ayant pas encore revêtu leur livrée complète. Ils sont reconnaissables à leur plumage d’un brun terne sur les parties supérieures du corps et d’un blanc sale sur les parties inférieures, tandis que les adultes l’ont d’un brun noir lustré en des- sus et d’un blanc pur en dessous, varié de taches noi- rätres en croissant sur les côtés de la base du cou. Le vol du Puffin qui se distingue par son impétuosité est peut-être aussi le plus varié que je connaisse dans toute la série des oiseaux de mer. Mais il n’a ni la grâce ni l’élégance de celui des Sternes, dont l’aile agile exécute au-dessus des flots de si capricieuses évolutions. Tous les mouvements du Puffin sont brusques et ces change- ments si prompts d’attitude, dans l'air, étonnent et ne charment pas. Il aime, au surplus, à jouer avec la vague, fond sur les flots, les traverse, se fait balancer par la lame et plonge avec hardiesse. Ces oiseaux ont des habitudes crépusculaires etmême nocturnes. Cependant quand ils s’aventurent en haute mer à la suite des bancs de poissons, ils se montrent à toute heure du jour et par tous les temps (1). Le Puffin cendré (Puffinus cinereus, Degland.), et le Puffin majeur (Puffinus major, Faber.) font aussi des apparitions sur les côtes de Picardie, mais accidentelle- ment. Ce qui est plus remarquable, ce sont les captures que l’on y fait de loin en loin du Puffin obscur (Puffinus obscurus, Boie), qui habite le golfe du Mexique, les côtes de la Floride, de la Virginie, et aussi les îles Mascarei- gnes et les îles Seychelles. Je possède un exemplaire de cette espèce qui me fut apporté encore vivant, il y a quelques années, par un pêcheur de Cayeux-sur-Mer. Il avait été jeté à la côte par une violente tempête de vent d'ouest, Ce Puffin ressemble beaucoup au Puffin des Anglaïs avec lequel on l’a souvent confondu. Il en (1) Non pas seulement, comme on l’a dit, quand le temps est sombre et le flot soulevé. 186 LE NATURALISTE TS TE diffère cependant par plusieurs caractères et principa- lement par sa taille qui est beaucoup plus petite, MAGAUD D’AUBUSSON. DESCRIPTION D'UXE COQUILLE NOUVELLE Axina Beloni Testa imperforata, turbinato-globosa solidula, tenuis- sime confertim striata, epitesta fusca, hydrophana, zona argentea una vel duabus circumcincta; spira conoidea, apice obtuso nitido purpureo nigro. Anfr. 5 vix con- vexiusculi; ultimus medio et ad suturam depressiusculus; apertura angulato-lunaris, intus cærulescente alba, pe- ristomum simplex, brevissime reflexiusculum, violaceo- nigro marginatum; columella ampla, intrans, obliqua striocærulea, alba. Dim. alt. 28, dim. maj. 26, min. 24 mill. Coquille globuleuse à spire élevée conique obtuse et arrondie au sommet; sa couleur est d’un brun foncé noi- râtre, avec une ou deux bandes argentées qui entourent la partie convexe du dernier tour; quelquefois l’une des bandes se déroule sur les tours précédents un peu au- dessus de la suture. Les tours séparés par une suture bien marquée sont au nombre de cinq. Les deux pre- miers dépourvus d’épitest presque lisse, luisant et d’un rouge noirâtre, forment à l’extrémité de la coquille un Coquille nouvelle, Axina Beloni. large sommet obtus. Les tours suivants recouverts d’un épitest assez épais sont finement est superficiellement striés. Les stries que l’on n'aperçcoit nettement qu'à l’aide d’un verre grossissant suivent dans son contour la direction du bord de l'ouverture. Le dernier tour est très légèrement déprimé près de la suture et à sa partie médiane. L'ouverture très oblique à l’axe est d’un blanc bleuâtre intérieurement ; elle est anguleuse en dedans et semilunaire dans sa moitié externe. Sa partie angu- leuse est comprise entre la base de l’avant-dernier tour qui est recouvert en cet endroit d’une légère couche d’enduit et le bord columellaire qui est presque droit. Ce bord, qui est très large en haut, est entouré à sa naissance d’une dépression qui simule un ombilic; a son union avec le bord externe il s’amincit brusque- ment, ce qui produit un angle plus ou moins saillant à son extrémité externe. Les bords inférieurs et externes qui décrivent sans ligne de démarcation une courbe arrondie sont mousses légèrement déjetés en dehors et de couleur brun noirâtre. Cette espèce se distingue de l’H. Bruguieriana Pifr. par son test plus mince, par sa couleur plus uni- forme rehaussée de bandes circulaires blanches et sur- tout par la double dépression de son dernier tour. par une journée très claire. Des précautions sont pri | à Habitat : quatre exemplaires, deux à deux bandes et 1 deux à une seule bande, ont été envoyés des Philippines à MM. Deyrolle. D: JocssEAUME. LES PARFUMS LE PARFUM DES FLEURS La Nature semble avoir voulu rassembler dans les fleurs. tous les moyens de séduction dont elle peut dis- poser. A l’élégance de la forme et à l'éclat des couleurs, elle a ajouté un délicieux arome qui, pour nous, leur donne un charme tout particulier. Bien que l’on puisse rencontrer des essences odorantes dans toutes les par- ties des végétaux, c’est principalement dans la fleur qu’elles sont accumulées : il est bien difficile de dire à quoi doit être attribuée cette abondance. Les causefina- liers n’hésiteraient pas à déclarer que le Créateur a eu l'intention de charmer l’espèce humaine, Mais il est bien plus probable que la présence des odeurs dans les fleurs a pour but principal d'attirer les insectes, lesquels ser- vent, on le sait, beaucoup à l’acte de la fécondation di- recte et croisée. . Quoi qu’il en soit,les parfums présentent des particu- larités dignes d’être signalées. L’une des plus singu- M lières est l’intermittence de leur production dans cer- taines plantes. Les fleurs du Mirabilis Jalapa, du Nyctanthes arbor tris- \ tis, du Cereus grandiflorus, etc., restent inodores pendant le jour et n’exhalent leur parfum que pendant la nuit. Celles du Convolvulus arvensis, du Cucurbita pepo, font l'inverse, c’est-à-dire qu’elles sont inodores pendant la nuit et ne dégagent leur arome que pendant le jour. 4 Dans ces deux catégories de plantes, le dégagement du M parfum est évidemment lié à l’état .d’épanouissement M des fleurs : car celles de La première sont fermées pen- dant le jour, tandis que celles de la seconde le sont pen-« dant la nuit. o Il en est d’autres aussi où cette cause ne peut être in-m voquée, car elles restent constamment ouvertes : les unes restent inodores pendant la nuit (Cestrum diurnum ,, Cacalia septentrionalis), les autres pendant le jour (Pelar- gonium triste, Hesperis tristis). Quelquefois le phéno- mène est lié à la fécondation : à peine a-t-on déposé du pollen dans une fleur odorante de Marillaria aromatica, que le parfum disparaît. Parfois enfin on observe des in- termittences encore plus singulières : les fleurs du Ce-« reus grandiflorus envoient leur parfum par bouffées toutes, minuit. & Sous tous les climats, on remarque des fleurs parfu-* mées ; mais il est à noter que celles qui poussent sous les tropiques dégagent des odeurs plus abondantes, mais grossières, tandis que celles qui croissent dans les pays froids dégagent des odeurs moins abondantes, mais plus délicates. La lumière, ainsi que l’a montré M. En Mesnard, favorise le dégagement de lodeur, mais” exerce en même temps sur elle une action destructive. Voici une expérience qui le montre : M. Mesnard place deux bottes de roses, aussi identiques que possibles l’une à l’obscurité complète, l’autre à la lumière que | " LE NATURALISTE 187 pour que la température ne varie pas dans les deux expériences, L'écran noir qui recouvre l’une des bottes est disposé de facon à ce que l’air puisse se renouveler constamment, et se maintenir à la température am- — biante. Au bout de quelques heures, la botte de roses È placée à l'obscurité dégage une odeur d’une intensité — à peu près double de celle qui est exposée à la lumière, bien que la volatilité du’parfum ait pu se produire dans un cas comme dans l’autre, On sait d’ailleurs que les violettes que l’on cultive sous les arbres à Toggia, en Italie, sont plus odoriférantes que celles qui croissent en plein soleil. Le Muguet, le Chèvrefeuille donnent . leurs parfums les plus exquis à l'ombre des grands bois. Les fleurs cultivées aux environs de Paris sont souvent …— plus odoriférantes que celles qui sont récoltées sous le - brillant soleil de la Provence. Cohler et Schlübert se sont livrés à une statistique des «fleurs à parfums. Ils ont ainsi montré que les Monoco- — tylédones renferment 14 0/0, d'espèces odoriférantes, tandis que les Dicotylédones n’en possèdent que 10 0/0. Les mêmes auteurs ont trouvé également une certaine relation entre la couleur des fleurs et la production des … parfums. Les deux tableaux ci-dessous sont très instruc- . tifs à cet égard. Fleurs odoriférantes Familles. Couleur dominante : pour 100 | SERRE Nymphéacées......... Blanc et jaune... 22 Mosacées 5... Rouge jaune et : blancs cv 43.1 Primulacées....".... Blanc et rouge. 12.3 Borraginées. .._: ._.. Bleu et blanc. 5.9 — ÆConvolvulacées....... Rouge et blanc... 4.13 _ Renonculacées. JAURE Lee 4.11 Papavéracées:........ Rouge et jaune... 2 : Campanulacées... .... BP ue. - 1.31 Odeurs Espèces Odeurs 51 ici Feb Odsrantess agréables. PR mn ARR SRECEEESEEEE RESNNEMEUES CENSURE EEE DES SENS Blanches..... 1193 187 175 12 FANS 951 15 61 14 SLR 923 85 16 9 Fu rsse 594 30 23 41 NL RESTES 107 23 17 6 … Vertes... . . 153 12 10 2 —. Oranges ..... 50 3 1 2 di Brunes 5eme 18 1 » 1 _Les fleurs blanches sont donc les plus parfumées, tan- dis ne les Aus, srangées et brunes sont peu odori- Henri Coup. PHOTOGRAPHIE . MESURE DE LA RAPIDITÉ D'UN OBTURATEUR - On saït que la netteté des images photographiques dé- end le plus souvent de l’obturateur choisi pour n’ame- “ner sur la plaque sensible que les rayons lumineux ri- … soureusement efficaces, et pour éliminer, par conséquent, tous ceux dont l’action, pourtant très réelle, mais se su- | perposant plus ou moins, et dont l’action à objectif ouvert estpourainsi dire rasante dans un angle trop grand, forme un genre d’interférences occasionnant des flous vers les bords de l’image. Les obturateurs ont, du reste, une influence que cha- cun connaît, selon que l’on veut prendre une vue à longue pose ou à pose instantanée, Mais ils sont nombreux et l’écartement est variable. Quel est Le temps de pose pour chacun, étant donné que l’on opérera sous l’influence d’une lumière d'intensité sensiblement uniforme ? D’éminents professeurs et des praticiens à la compé- tence reconnue ont fait à ce sujet des études spéciales dont les résultats ont été universellement appréciés, et le Congrès de photographie de 1889 s’était déjà particu- lièrement occupé de cette question, qu’il avait mise à l’étude, Parmi les photographes les plus autorisés, MM. Fabre, Vogel, Clément, La Brune-Pluvinel, etc., ont donné des méthodes fort ingénieuses pour mesurer mathématique- ment le temps de pose avec tel ou tel obturateur. Pour les mettre en usage, il faut que l’amateur ait à sa dispo- sition Les appareils inventés par ces spécialistes, et qu’il soit, surtout, familier avec les calculs qu’exige leur mise en pratique, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. Un moyen qui nous paraît, au contraire, à la portée de tous nous est donné par Photo-Gazette, et nous nous empressons de la communiquer aux lecteurs du Natura- liste; il est simple, facile, et n’exige qu’un peu de pa- tience et d'attention. « On dresse son appareil comme à l’ordinaire, et l’on met au point sur un journal bien tendu, sur une planche en plein soleil. On aura soin de se mettre assez près pour que l’image couvre entièrement le verre dépoli, afin d’avoir sur la plaque entière une densité uniforme. Le châssis est chargé comme à l'ordinaire et, au lieu de tirer complètement le volet pour exposer toute la surface sen- sible, on letire d’un centimètre seulement, et l’on expose ainsi une bande d’un centimètre de large pendant une seconde très exactement mesurée, C’est de l’exactitude de la mesure de cette seconde que dépend toute l’opéra- tion. « Le meilleur moyen de mesurer exactement une se- conde est de suspendre un poids à une ficelle de 0 m. 99,394 (longueur déterminée par Biot pour le pen- dule à seconde sous la latitude de Paris), soit 1 mètre; chaque oscillation de ce pendule dure une seconde, Il ne faut pas employer l'objectif à toute ouverture, parce qu’on serait certain de surexposer la plaque, et nous avons calculé que, pour les plaques Lumière étiquette bleue, en diaphragmant au 1/20 du foyer environ, la plaque exposée une seconde donnait une image conve- nable. « Quand ona posé une seconde, on referme le volet, et dans le laboratoire on retourne la plaque de façon que le côté exposé (en bas, par exemple) se trouve placé dans le châssis de l’autre côté (en haut). On revient à l’appa- reil, on y remet le châssis, et, armant l’obturateur pour la pose instantanée, on tire le volet d’un centimètre, on appuie sur la poire, on referme le châssis, on arme de nouveau l’obturateur, ontire le volet d’un centimètre de plus que la première fois, on appuie de nouveau sur la poire, on referme le volet, et l’on opère ainsi de centi- mètre en centimètre, en exposant par bandes toute la plaque, sauf les deux derniers centimètres, que l’on n’expose pas.» 188 (Il est probable que pendant ces opérations succes- sives on aura légèrement déplacé la chambre; il en ré- sultera des images doublées ; mais cela à peu d’impor- tance, notre but n'étant pas d'obtenir une image nette, mais un cliché montrant les différentes densités obte- nues par les différents temps de pose.) « Si maintenant l’on considère ce qu’on vient de faire, on remarquera que la première bande aura recu autant d'expositions successives que la plaque contiendra de bandes (déduction faite des deux dernières). Admettons qu'il y ait dix bandes, nous aurons produit une plaque dont la première bande aura recu dix expositions; la suivante en aura reçu neuf, latroisième huit, la quatrième sept, et ainsi de suite jusqu’à la bande blanche quin’a pas été exposée du tout. « Après celle-ci vient la bande qui a été exposée pen- dant une seconde, «On développe cette plaque, avec le révélateur dont on a habitude de se servir, jusqu’à l'intensité voulue ; on la fixe, et, en comparant la densité des diverses bandes, il sera facile de voir laquelle a recu la même quantité de lumière que la bande qui n’a posé que pendant une se- conde. «Supposons que la quatrième bande aitla même valeur que la bande posée; noussavons qu’elle a recu sept expo- sitions successives; donc, notre obturateur donne un temps de pose égal au septième d'une seconde. Si la pre- mière bande, qui a recu dix expositions, ne monte pas à l'intensité de la bande posée, c’est que l’obturateur donne moins d’un dixième de seconde, et l’on recom- mence l'opération sur une nouvelle plaque, en donnant chaque fois deux expositions instantanées à chaque bande. Puis l’on procédera au développement comme précédemment, et l’on tiendra compte dans le calcul final des deux poses que l’on a fait subir aux bandes. «Ilest certain que ce système ne peut rendre des ser- vices qu'avec des obturateurs peu rapides, et que les ré- sultats obtenus ne peuvent être d’une exactitude scienti- fique rigoureuse ; mais elle sera, dans la plupart des cas, suffisante pour les amateurs. » E. SANTINI DE RIOLS. LE MANUEL NATURALISTE ‘ I vient de paraître à la maison Emile Deyrolle un nouvelouvrage : Le Manuel du Naturaliste, par Albert Gran- ger, dont l'apparition était certainement attendue avec une vive impatience. Il n'existait plus, en effet, depuis longtemps déjà, de traité pratique pour tout ce qui con- cerne Ja récolte et la préparation de tous les spécimens d'histoire naturelle, en zoologie, botanique, géologie. Que de fois ne nous a-t-on pas demandé au Journal un Manuel bien fait pour l’empaillage des animaux, pour la préparation dessquelettes, etc. ! Cet ouvrage enfin comble une lacune et peut satisfaire toutes les exigences. Le (4) Un vol.de 326 pages avec257 fig. dans le texte : prix broché k fr., franco 4 fr. 35; cartonné toile anglaise 4fr. 15, franco 5 fr.20.(Les Fils d'Emile Deyrolle, éditeurs, 46 rue du Bac, Paris.) LE NATURALISTE Naturaliste a déjà publié de temps à autre des parties de cet ouvrage sous forme d'articles; nos lecteurs ont pu se rendre compte de la valeur des conseils que prodigue l’auteur. | Ce traité est certainement fait par quelqu'un qui sait et qui, de plus, a puiséà droite ou à gauche, et en citant les sources, Lous les procédés intéressants, toutes les re- cettes plus ou moins secrètes, dont il a trouvé mention. Le Manuel du Naturaliste est én un mot un traité com- plet sur la récolte, la recherche et la préparation des échantillons géologiques et botaniques, et sur leur ran- sement en coliection, En zoologie, où le champ est encore plus vaste, le Manuel traite de la recherche et de la préparation des animaux inférieurs: Cœlentérés, Échinodermes, Mollusques, Crustacés, Myriapodes, etc. Dans les animaux vertébrés nous “trouvons une étude complète sur la recherche, la préparation et l’empaillage, question siimportante chez le collectionneur et le prati- cien,des Poissons, Batraciens, Reptiles, Oiseaux, Mammi- fères. Un chapitre est, de plus, consacré à l’ostéologie, et un autre à des notions élémentaires de dissection. SOCIÉTÉ Z00LOGIQUE DE FRANCE Séance du 9 janvier. — M. Fernañp Meunier signale des Buprestidæ fossiles dans le calcaire lithographique de Ba- vière. — M. Maurice Prc décrit quatre Coléoplères héléromères africains (Xylophilus, Tomoderus, Anthicus), et M. DAUTZEN- BERG un Hélicéen nouveau de la côte occidentale du Maroc (Æelix Renati]. | Séance du 23 janvier. — M. F1eLp étudie la morphologie de la vessie chez les Batraciens. Il résulte de cette étude : 1° que la forme de l'organe, chez les Batraciens primitifs, est celle d’une simple évagination impaire de forme tubulaire; 2° que l’organe dépend de la forme et de la capacité de la ca- vité pleuro-péritonéale; 30 qu’avec la réduction de la longueur du corps (processus qui caractérise en réalité la phylogénie de ce groupe) la vessie se différencie, de sorte qu’on peut distin- guer quatre types différents successifs : la vessie a la forme d'un long tube (Pérennibranches, Cécilies); elle se gonfle en forme de rave ou d'utérus humain (Amblystome, etc.); elle devient cordiforme (Salamandrines, Grenouille), et enfin présente deux évaginations très distinctes (Alytes, Bombina- tor). Dans ce dernier cas, la vessie présente successivement chacune des quatre formes précédentes. Il y a donc parallé- lisme complet entre l’ontogénie et la phylogénie en ce qui concerne la vessie des Batraciens. — M. FERNAND MEUNIER“ étudie les Platypesidæ fossiles de l’ambre tertiaire,il les com- pare aux Dolichopodidæ et donne un tableau de l’évolution probable du groupe. — M. Freurraux étudie les Coléoptères Cicindélides du genre Phœoxantha et donne une clef dichoto=M mique pour la détermination de leurs espèces. — M. AnNcCEx décrit quelques espèces de Mollusques el un genre nouveau du lac Tanganika (genre Lechaploidsia de la famille dés Méla- niidés). % Séance du 43 février. — M. Louis Perir signale un cas d'albinisme du corbeau choucas : le plumage est entièrement blanc; les pattes, le bec et les yeux sont rosés. Le spécimen provient de la Haute-Marne. — M. Félix Meunier présentes quelques observations générales sur la classification des HE È noplères. Ë Séance du 2% février (première réunion générale an nuelle). — Le compte rendu de cette importante séance sera donné dans ce journal, dès qu'auront été publiés tous les tra vaux présentés. " Séance du 143 mars. — M. Frep décrit la manière dem donner des indications bibliographiques d’après la méthode de M. le professeur Mark, de Cambridge; le système consiste à remplacer le numéro d’or dre arbitraire des listes bibliograpt ques annexées aux mémoires, par les deux derniers chiffres de. la date de publication de chacun des travaux de la liste; Pa” vantage est de désigner d'avance, le plus exactement possible, ) le travail en question. — MM. Frezp et Joannx MarmnN décri — vent une nouyelle méthode d’inclusion mixte à la celloïdine et … à la parafline, un procédé d'extraction de la parafline des coupes collées à la liqueur de Schœællibaum, enfin des obser- vations sur l'inclusion et l’orientation des objets très petits. — M. RaPnarz BLancHarp décrit une anomalie des nageoires «… antérieures chez le Protoptère; cette anomalie consiste dans la mu Hifurcation de l’un ou l’autre des deux membres. — Séance du 27 mars. — M. LENNIER a observé qu'a Dives “les Huîtres se développent assez fréquemment dans des co- quilles de Cardium, qu’elles ne peuvent alors que très peu s’en- ouvrir et qu'elles subissent de ce fait d'importantes déforma- _ tions. Séance du 10 avril. — M. L. Jousin étudie les Céphalo- mpodes recueillis dans l’estomac d’un Dauphin de la Méditer- “runée ; ils appartiennent aux espèces suivantes : Ænoploleuthis “margarilifera, Chiroteuthis Veranyi, Loligo vulgaris, Toda- —rodes sagiltatus, Onychoteuthis Lichtensteini et Chtenopteryx cyprinoïides. Comme on le voit par cette simple liste, « l'estomac “de ce Dauphin était un véritable musée de raretés teuthologi- “ques ». La dernière espèce est nouvelle; elle appartient à un …cenre curieux qui se rapproche des Seiches, mais qui présente “des nageoires soutenues par des rayons à disposition pec- Séance du 24 avril. — M. ne GuerNe présente quelques “échantillons de la Mouche Tsélsé (Glossina morsitans) rap- portés de l'Afrique centrale par M. Edouard Foa. Ce voyageur a recueilli sur lui-même, pendant qu ’ils le piquaient, les Di- _ptères en question. Ces animaux ne causeraient à l’homme “aucun dommage sérieux s’ils ne faisaient périr la plupart des animaux domestiques, et particulièrement les Bœuts. Tout … porte à croire que les Glossina inoculent à ceux-ci les germes de quelque maladie virulente analogue au charbon. _ Séance du 8 mai. — M. MARTEL signale les recherches à ‘effectuer sur la faune souterraine dans le Tuidoul de la Vays- “sière (Aveyron). Le Tuidoul est un gouffre, de 60 mètres de profondeur, ouvert sur l’une des causses de l'Aveyron. M. Fario décrit les variations de plumage de quelques spéci- mens du Passer rufipectus et de la Perdix saxatilis, var. me- lanocephala. Séance du 22 mai. — M. Louis Perir signale la nais- pence de jeunes de Tatou encoubert au Jardin d’acclimatation. M: Van Kempen décrit des variétés de coloration, des cas c d’hybridité ou des anomalies chez divers Oiseaux et Mammi- Le — M. Raphaël Blanchard montre que les trois es- èces de Branchellion signalées jusqu’ici, se réduisent à une Roule, le Branchellion torpedinis. Cette Hirudinée, qui diffère autres représentants du groupe par la présence de bran- chies (33 paires), vit sur le corps des Plagiostomes, spéciale- ent des Torpilles, mais s’observe parfois aussi sur le corps 5 dans la cavité buccale de certains Téléostéens. — «Srires et HassaLL signalent une nouvelle espèce de Douve à En complexum) trouvée chez les chats des Etats-Unis, c donnent un tableau dichotomique ces diverses espèces du E.-L. Bouvier. Dur DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX € € lytus parens, All. Long. 10 mill. ette espéce à une analogie frappanteavec le Clyt. Plebejus. dessins des élytres sont presque identiques, seulement le ens est un peu plus étroit et plus allongé, son corselet est us long, moins large et moins arrondi latéralement; il est ns convexe et plus finement ponctué. La coloration foncée S élytres est d’un brun rouge, la bande blanche antérieure ntourne complètement la tache d’un brun rouge humérale, seconde tache blanche, après le milieu de l'élytre, est trian- e, plus large vers la suture, et plus horizontalement droite postérieurement. Les élytres sont plus étroites et un peu us longues et sont tronquées au bout. En dessous le corps noir finement pubescent. Les antennes et les pattes sont in brun ferrugineux. M ladura. Temnosternus Martini, All. … Long. 44 mill. _ Cette espécea la taille et la forme du Tem. planiusculus Wh., LE NATURALISTE 189 mais elle est d’un noir de poix avec des bandes d’un blanc jaunâtre longitudinales sur les élytres et sur les côtés du cor- selet et de la tête. Antennes et pattes comme dans l'espèce précitée. Prothorax transversal, légèrement convexe, avec quelques gros points sur le disque et latéralement une petite dent au-dessous du milieu. Mais il n’a pas de carène longitu- dinale, ni de sillons transversaux sur les côtés comme dans le Planiusculus. Elytres prolongées en pointe en arrière, dépri- mées sur la suture; la dépression limitée de chaque côté par une côte obtuse ; on aperçoit sur la dépression de gros points épars qui disparaissent latéralement sous les bandes soyeuses. Je dédie cette espèce au R. P. Martin qui a bien voulu me la faire connaître. Dermorhytis testacea, Oliv. Long. 5 mill. Larg. 2 1/2 mill. Cette espèce de Colaspide répond parfaitement à la diagnose et à la figure de la colaspis testacea d'Olivier. Elle est d’un jaune testacé, ovale, avec le corselet lisse et les élytres fortement ponctuées striées. Elle appartient au genre Dermorhytis par son prosternum convexe abaissé en avant et en arrière, par scs cuisses renflées, parses tibias échancrés et canaliculés, par son prothorax transversal à bord latéral dilaté, arrondi et ondu- leux, par ses antennes gréles, filiformes, dépassant le milieu de la longueur du corps et à deuxième article plus court que le troisième. Madura. ALLARD. NOTICE SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES de Parnassiens Asiatiques Il est peu de genres parmi l’ordre si nombreux des Lépi- doptères qui offrent autant d’attraits aux yeux du naturaliste que celui des Parnassiens, et cela tient à diverses causes que tous les entomologistes connaissent et savent apprécier. Rien qu'à en juger par l'aspect extérieur, les insectes de ce groupe si homogène sont d’abord doués d’une grâce et d’un éclat peu ordinaires. Le port naturellement majestueux de leurs ailes blanches, presque toujours parsemées de taches noires et de macules en forme d'yeux d'un rouge parfois éclatant, attire la vue immédiatement et captive agréablement le regard. Puis, à part nos trois espèces européennes, qui sont devenues quelque peu banales, les Parnassiens fréquentent presque tous les con- trées mystérieuses du centre et du nord-est de l'Asie, où ils sont relégués sur les hautes montagnes, dans le voisinage des neiges et des glaces perpétuelles. Enfin, les femelles de ces beaux papillons sont munies invariablement, après l'accouplement, d'un appendice anal bien singulier, véritable poche sexuelle qui rappelle, quoique de fort loin, la poche des Marsupiaux de l’ordre des Mammifères, et sur le rôle exact duquel la science n’est pas encore fixée. Voilà certes plus qu'il n’en faut pour entourer les Parnassiens d’un prestige aussi réel que mérité. Aussi ces insectes, avidement recherchés par tous les ama- teurs, ont-ils fait l'objet de travaux importants, aussi bien dans les revues scientifiques que dans des ouvrages spéciaus. Notre but, en écrivant cette notice, ne consiste pas à nous livrer à une étude complète de ces charmants insectes, ce qui nous entrainerait à des développements beaucoup trop longs, mais simplement à décrire quelques-unes de leurs espèces en- core imparfaitement connues ou de découverte récente. 19 Parnass. Eversmanni Ménét. et Parn. Wosnesenskyi Ménét. Parmi les premières figurent incontestablement les deux formes que Ménétriès a créées sous le nom d’Eversmanni et de Wosnesenskyi et qui sont figurées pl. 1, fig. 2 et 3, dans l'ouvrage que ce savant publia en 1840 sous le titre : Enumeratio Corporum Animalium Musei Petropolitani. L’une de ces espèces (le P. Eversmanni), fondée d’après un seul exemplaire mâle recueilli autrefois à Kansk, dans la Sibérie centrale, représente, d'après la figure précitée, un papillon d'un beau jaune citron vif, à ailes subdiaphanes comme celles de beaucoup de Parnassiens, à nervures noires, et dont les antérieures sont traversées par des bandes obscures trans- verses disposées, l'une le long du bord externe, l’autre en ar- 190 rière de celle-ci, et la troisième vers le milieu de l'aile, embras- sant l'extrémité de la cellule discoïdale sous laquelle elle forme une forte sinuosité avant d’arriver au bord interne. Cette cel- lule est elle-même occupée par deux taches rectangulaires obscures, l'une au milieu et l’autre à l'extrémité. La base de l'aile est elle-même très rembrunie et parsemée d’écailles jaunes. Il serait peut-être plus juste de dire que l’aile anté- rieure d'Eversmanni est d’une teinte générale sombre avec deux bandes transversales de taches jaunes subarrondies au milieu du disque et deux autres taches concolores dans l'intérieur de la cellule. L'aile inférieure de ce Parnassien est d’un beau jaune uniforme, sans autres dessins que deux ocelles dont l’an- térieure consiste en une tache d’un rouge vif, largement cerclée de noir, et la postérieure en une petite macule noire à peine pupillée de rouge. On remarque, en outre, vers la base et le long du bord abdominal, une tache noire formant crochet sous la cellule et une autre macule de même couleur en croissant transverse dans le voisinage de l’angle anal. Le second des deux Parnassiens figurés par Ménétriès sous le nom de Wosnesenskyi est très voisin du précédent, dont il diffère seulement parce qu'il est d’un blanc sale, que ses ocelles sont plus grandes, d’égale grandeur, d’un rouge fort pâle, et surtout parce qu’il existe le long du bord externe des se- condes ailes une ligne dentée noirâtre dont les angles abou- tissent jusqu’à la frange. Ce Wosnesenskyi n’a été également établi que d'après un seul spécimen femelle trouvé, nous dit l’auteur, aux envirous d'Ockotsk, c’est-à-dire dans cette partie de la Sibérie qui sépare la Daourie du Kamtchatka. Un second exemplaire de la même forme, aussi du sexe femelle, a été recueilli dix ans plus tard sur les bords de la rivière Outchour, dans la Sibérie orientale ; de sorte qu'il était difficile de dire si ces deux Parnassiens (Eversmanni et Wosnesenskyi, très voi- sins l’un de l’autre et de sexes différents, devaient être rap- portés à une seule et même espèce, ou constituer, au contraire, deux races distinctes. Tel était l’état de la question, lorsqu'un entomologiste alle- mand, M. Louis Greser, parvint, il y a quelques années, à se procurer dans les montagnes situées au nord de Nicolajewsk, non loin de l'embouchure du fleuve Amour, quelques exem- plaires d’un Parnassien dont les femelles sont absolument iden- tiques, et pour la teinte et pour la disposition des dessins, au type Wosnesenskyi des environs d’Okhotsk, tandis que le sexe mâle se rapproche, au contraire, beaucoup plus de l’'Eversmanni de la Sibérie centrale. Ces mâles, pourtant, ne sont pas tout à fait semblables à la forme typique de Ménétriès; on peut assez facilement les en différencier par les caractères suivants : Leur nuance générale est d’un jaune safrané pâle et non d’un jaune citron vif. Leurs ailes supérieures sont d’une tonalité plus sombre, ce qui provient de l'élargissement des bandes transversales qui rétrécissent d'autant la couleur du fond. Les ocelles des secondes ailes, d'égale dimension, sont d'un rouge décoloré, presque blanchâtre. Enfin, tout le bord externe de ces mêmes ailes est occupé par une ligne noirâtre dentée, au moins aussi bien décrite que celle de Wosnesenskyi. Un second exemplaire mâle que nous avons sous les yeux et qui est originaire des montagnes situées non loin de la rivière Vitim et du fleuve Léna, dans la Sibérie orientale, diffère, il est vrai, de ceux dont il vient d’être question, en ce sens qu'il est d’un jaune clair presque aussi vif que celui de la figure de Ménétriés ; mais il s'écarte cependant très franchement du type de cette figure par la bande noirätre dentée de ses secondes ailes et se confond, en somme, par ce dernier caractère, avec la race qui vole au nord de l'embouchure du fleuve Amour. On peut conclure de ce qui précède que le Parnassius Wos- nesenskyi n'est pas une espèce indépendante dans l’acception propre du terme, mais qu’il doit être rattaché comme forme sexuelle au Parnassius Eversmanni. Cependant, comme les mâles de Nicolagjewsk et ceux de Vitim ne sont pas sem- blables à l’exemplaire typique de la Sibérie centrale, à cause de la ligne dentée si nette qui garnit le limbe de leurs ailes postérieures, nous pensons qu’ils constituent une race géogra- phique de l'espèce à laquelle il convient de donner un mom distinct, celui de Wosnesenskyi, par exemple, sous lequel le premier sujet femelle de cette variété orientale a été désigné par Ménétriès lui-même. Nous ne connaissons aucune femelle appartenant exactement au mâle typique de Kansk, figuré dans le catalogue du musée de Saint-Pétersbourg. Nous supposons cependant qu’elle doit être jaune comme de mâle, différant ainsi de celle de la Sibérie orientale (forme Wosnesenskyi), laquelle est toujours blanche. Il résulte encore de ce qu’on vient de lire que le Parnassius LE NATURALISTE Eversmanni- Wosnesenskyi,. bien qu’étant encore actuellement une des plus grandes raretés entomologiques, est dispersé pourtant sur une grande superficie de territoire. Il habite d'abord le centre de la Sibérie, où il affecte la forme typique; puis tout l'est de cette immense région : le gouvernement de Iakoutsk, les monts Stannovoï, ceux de Nicolajewsk, probable- ment les Alpes du Kamtchatka, revétant sur ces différents points la forme Wosnesenskyi: Il passe ensuite dans l'Amé- rique russe, où sa présence a été signalée sous le nom de Thor, mais avec des caracières différents de ceux que ce superbe insecte avait manifestés dans le nord de l'Asie. 2° Parnassinus Mercurias Groum. Une des plus petites espèces du groupe des Carinati, puisque son envergure ne dépasse guère 45 millimètres, et dont la découverte aëté effectuée ily a trois ans à peine par M.Groum- Grshimaïlo, dans les hautes montagnes du Thibet, aux envi- rons d’Amdo et de Snining. Elle est voisine du Parn. Epaphus Oberthur de la province de Ladack et ressemble également beaucoup à Rhodius, Han. du Turkestan. Les aïles du mâle sont d’un blanc jaunûtre clair, peu obs- cures, n’étant saupoudrées d'écailles foncées qu'à la base et le long de la côte des supérieures. Toutes les taches sont petites, surtout l’interne et les deux costales, dont l’antérieure est pupillée de rouge. La bande marginale est large, subdiaphane, d’un aspect huiïleux, garnie d’une frange blanche entrecoupée de noir et de taches internervurales blanchâtres analogues à celles de Nomien. La bande antémarginale est étroite, forte- ment sinuée vis-à-vis de la cellule et formée de petits che- vrons continus qui n’atteignent pas le bord interne. Elle se poursuit sur les secondes aïles en une suite de petites taches isolées qui précèdent une ligne marginale obscure dentée dont ; les angles entrecoupent la frange en noir. Les ocelles de Mer- curius sont réduites, subquadrangulaires, d'un rouge vif, sans pupilles blanches, et la tache basilaïre, d’un noïr foncé et très vivement circonscrite, couvre tout le bord abdominal après avoir dessiné un crochet saïllant et très obtus dans la cel- lule. Les quatre taches basilaires rouges du revers des secondes ailes sont relativement petites chez cette nouvelle espèce dont nous ne connaissons pas encore le sexe femelle. 3° Parnassius Poeta Oberthur Cette très remarquable espêce, qui a été publiée pour la pre- mière fois par l’éminent lépidoptériste de Rennes, M. Charles Oberthur, dans ses belles études d’entomologie, est à peu près de la taille du Parnassius précédent. Mais elle est beaucoup plus voisine de la forme appelée Epaphus par le même au- teur que du Mercurius, avec lequel elle établit un contraste frappant. L'aile supérieure du mâle de Poela, à l’inverse de celle de cette dernière espêce, est très fortement rembrunie sur toute la surface du disque; les taches ordinaires sont larges; les deux costales et l’interne bien saturées de rouge. La bande antémarginale représente une suite bien continue de grosses lunules noires qui se fondeut quelque peu dans le semis obscur de l’aile, La marginale, étroite et peu diaphane, présente également des espaces internervuraux blanchâtres analogues à ceux de Nomien, avec une frange blanche vivement entre coupée de noir. La grande tache basilaire des secondes ailes qui supporte une macule rouge est d'un noir profond, bien arrêtée et d’une forme semblable à celle de Mercurius, c'est-à= dire avec un crochet très obtus dans la cellule. Les ocelles sont de dimensions normales; quant au bord externe de Vaiïle, il est occupé par une série prémarginale de taches noires semilu= naires qui se prolongent à chaque point de contact en autant de taches ovales qui viennent entrecouper largement la cOu=\ leur blanche de la frange. La femelle de cette curieuse nouveauté est encore plus obscure que le mâle; ses ailes antérieures, d’un aspect dia= phane, sont presque tout à fait recouvertes d’un semis atamique, noirâire, et la grande tache basilaire des secondes ailes couvre tout le disque jusqu'aux ocelles. Il est à remarquer que l& poche cornée de l’espèce dont il s’agit ne présente aucune trace de carène, contrairement à ce qui existe chez tous les autres Parnassiens du groupe des Carinati. Poeta n’a été rencontré jusqu’à présent que sur les Alpes” de Tchang-Kou (Thibet), où il vole dé concert avec les Pan: Thibetanus et Szechenyi, dont il va être question. - 4 J.-L. AUSTAUT. ho RECHERCHE ET PRÉPARATION DES SQUELETTES L'étude de l’Ostéologie est indispensable pour bien connaître les animaux, mais la préparation des sque- . lettes est une pération longue, difficile et souvent re- … poussante pour un débutant. Nous donnons ici les excellentes notions élémentaires pour la préparation des squelettes indiquées par M.Capus. Préparation des squelettes. — Pour avoir un squelette de vertébré on commence par écorcher le corps avec toutes les précautions nécessaires pour ne pas briser ou enlever des parties délicates du squelette telles que les phalanges du pied, vertèbres de la queue, 4 rotule, etc., ou toute autre partieen rapport avec le sque- lefte. Après celte opération de l’écorchure, il faut éventrer les animaux : on pratique une incision cruciale dans la “paroi abdominale musculaire, ou bien une incision cir- ….culaire le long des dernières côtes et du bord’ supérieur “du bassin. On enlève le diaphragme en ayant soin des “corps osseux particuliers qui se rencontrent en cet en- droit, chez le Chameau et le Hérisson par exemple. — Après avoir lié le rectum, on détache et on. enlève l'ensemble des viscères, en gardant J’os du cœur des -Ruminants et de quelques Pachydermes et le cartilage - du cœur des Solipèdes. …. Chez un certain nombre de Carnivores, on rencontre ‘dans le pénis un os parfois très développé, comme par exemple chez le Chien domestique. Ensuite on se met à décharner l'animal, c’est-à-dire à enlever les parties musculaires et à mettre le squelette partiellement à nu. On commence par enlever la langue “avéc l'os hyoïde dont les cornes très délicates de- “mandent à être maniées avec précaution, On enlève “l'æsophage, la trachée-artère et les parties charnues environnantes ; ensuite on détache les parties muscu- aires du serein, des côtes, de l’épaule, et on extrait les clavicules pour les mettre séparément dans des none à 4 pas plus tard se tromper de côté. Puis on enlève les gros muscles SE sont en rapport détache d’abord de leurs tone que l’on actache elles- mêmes en tirant dans un sens oblique à leur = point d'insertion. KE Œ bel # ie [ee] 5 @ # =] 5 ® Le) rs 5 = ® le [=] ©
» Cette région est peu favorable à l'élevage des Autru-\ ches; la propriété, fortement morcelée généralement, est utilisée par l’agriculture, aussi les terrains de par- cours sont rares ; l'humidité consécutive au voisinage de la mer et le régime des vents sont contraires à la pros= périté des Autruches. « La région dite des Hauts Plateaux, qui fait suite à Ie précédente, ne renferme guère que des oasis peu étenl dues, très distantes les unes des autres, au miliew d’étendues arides, incultivables. Ce n’est pas qu’on ny rencontre pas de terres de bonne qualité pour la cultures mais les autres éléments de fertilité manquent : ou iln? a pas d'eaux potables, ou les vents sont un obstacle à toute culture, ou les gelées tardives détruisent lesrécoltes. « Enfin, la région saharienne est la continuation et la fin de celle des Hauts Plateaux, elle est encore plus déshéritée qu’elle. Tous les phénomènes atmosphériques s'y présentent avec une intensité extrême qui est pernis cieuse pour l’agriculture. Si le chameau seul peut vivre et présenter quelque utilité dans ces immensités, 1e palmier-dattier et l’alfa sont à peu près les seuls pros duits que l’on puisse en retirer, Encore le palmier-dattie qui constitue de nombreuses oasis, exige-t-il certai conditions de sol et d’eau que l’on ne rencontre, dans, ces régions, que par exception. » à (1) Algérie agricole 1891, p. 898. Dr Seriziat, Oasis de Biskra. Le silex et le sulfate de chaux demeurent les seuls éléments constitutifs du Sa- hara (chott d'Ouargla). _ M. H. Schirmer (1) nous donne une appréciation très … remarquable des conditions actuelles de la climatologie saharienne. « La stérilité du Sahara ne tient donc ni à la forme du … terrain, ni à sa nature. Les alluvions de sable, de chaux, - de gypse et d'argile qui couvrent le Sahara algérien, composent également le sol des plus fertiles plaines du - monde : ce qui fait la misère de l’un, la richesse des “autres, c’est l'absence ou la présence de l’eau. Aucun _ terrain, même le plus stérile en apparence, n'échappe à “la longue à l’action fertilisante des pluies. Ainsi les … déserts ne sont tels que par manque d'humidité. Ce … n'est pas le soleil qui les frappe de mort; ce n’est pas la mer qui les a dépouillés de leurs plantes : c’est le climat « qui les condamne à la stérilité. Qu'ils soient de roc, - d’alluvions ou de sable, peu importe, si le ciel ne leur - verse pas l’eau nécessaire. Otez à un pays fertile quel- 4 ques centimètres de pluie annuelle et vous aurez un —.steppe, encore quelques centimètres de moins, et vous - aurez le désert, » — Je complète ce qui précède par la recommandation “suivante d’après M. Trabut (Algérie agricole 1891, …p. 999) : « Dans les terrains salés très étendus où croissent : salsolacées, il serait facile de faire un choix de bonnes “espèces fourragères comme l’Halogeton sativus ; il serait ême possible d'introduire des espèces similaires d'Australie ou d'Asie. Les pasteurs arabes estiment “beaucoup les Salsolacées qui permettent, sur bien des “points, au bétail de passer l'hiver; des tentatives faites pour Les multiplier seraient acceptées par eux avec “reconnaissance . » L'observation corrélative des recommandations de bo- tanistes éminents sur les pâturages au cap de Bonne- Espérance, en Australie, en Algérie, devra être sérieuse- ment prise en considération et pourra guider les futurs ir algériens dans le choix des plantes convena- es devant fournir les ressources alimentaires perma- nentes, nécessaires pour assurer l'avenir et la conserva- tion des troupeaux d’Autruches. - La Note sur l'alimentation des Autruches sauvages d l'Algérie, d’après. M. Aucapitaine, 1856 (Bull. S. T. d'ac- Climatation), me paraît particulièrement intéressante à rappeler. _ Saison d'été : … el alfa (stipa tenacissima). … elsenza (ligeum spartum). - el chikh, el shish, ou chini (artemisia odoratissima). el souid (zygopyllum album ? Desf.). el foussera (salsolea buxifolia). el metnam (passerina hirsuta) e d'innombrables quantités de graminées et d'herbes menues. 4 Au sud dans la saison d'hiver elles trouvent desplantes L euses salées très nourrissantes telles que : … el drin (stipa barbatas). - elalenda (ephedra fragilis). # - elretem (spartum ou retama Duriei). - Lorsque l'herbe leur manque, dit le rapport de La- ghouat, elles se nourrissent d’arbustes tels que le cheil, _() M. H. Schirmer (Le Sahara. — Les causes du désert, D 22-23). | LE NATURALISTE 223 espèce d’armoise; le neci, le salian, espèces d’aristidées, l’adjezam (salsolaligneuse) le djefna (gymnorocarpium de- candreum Fork), la rega, espèce d’hélianthème, l’arfedja (Rantherum Desf.), etc., etc. Elles sont aussi très friandes des feuilles etdesgraines du betoum (Pistacia terebinthus) et du nebec, fruit du Jujubier sauvage, espèce de ziziphus. Elles mangent le rats, les gerboïises, Îles serpents et les petits lézards et les limaces ; elles sont très avides de sauterelles (Djerad). On a remarqué que cette dernière nourriture les en- graisse au point de ralentir leur course. L’avidité du sel est très remarquable. Les racines d’asphodèle leur ser- vent à étancher la soif, lorsqu'elles ne peuvent se pro- curer de l'eau, mais en sont-elles privées elles peuvent s’en passer pendant cinq à six jours. Toutes les eaux saumâtres ou douces leur sont bonnes. Cependant elles ne se décident à boireles eaux saumâtres que lorsqu’elles sont poussées par la soif. * x * De l'ensemble des études sahariennes des divers auteurs précités, d’une compétence reconnue, nous devons admettre qu’une entreprise dont la réussite pourrait être une source de prospérité incontestable pour le Sud algérien ne doit pas être livrée au hasard. L'élevage des Autruches ne peut, ne doit s’entreprendre qu'avec toute certitude de succès; le choix de l’emplace- ment devant servir de pépinière ou de haras pour le repeuplement saharien a une importance capitale. Cet emplacement existe en Algérie dans les conditions les plus favorables: eau, sécurité, terrains convenables, abrités du sirocco par les monts de Spa, tout enfin, se trouve réuni dans la plaine d’El Outaïa entre Batna et Biskra, desservie par le chemin de fer, ce qui permet le transport des oiseaux avec des risques limités à ceux consécutifs d’un envoi d'animaux vivants, énormes bi- pèdes, très fragiles. « En 1884, le gouvernement général de l'Algérie a livré pour dix-huit ans mille hectares de terres sablonneuses au Kreider (prov. d'Oran) et concédé cent hectares de même terre à M. Creput pour la création de parcs à Au- truches. Les tentatives d’élevage sur le littoral n’ont pas très bien réussi, le climat y étant trop humideetl’espace consacré à ces volatiles du désert n'étant pas suffisant pour leur permettre d'acquérir leur plein développement. « La création de parcs auKreiïder remédiera aux incon- vénients constatés par l'expérience et assurera la pleine réussite de l'élevage en grand de l’Autruche » (l’Éleveur, 18 janvier 1885). Cette concession qui pouvait devenir le salut de l’éle- vage en Algérie n’a pas été exploitée, sur l'avis défavora- ble du regretté M. Cosson. J'avais dans ce but assuré la fusion des divers groupes d’éleveurs algériens. Des con- sidérations climatériques basées sur l’altitude des hauts plateaux oranais et du climat rigoureux, ont produit cet échec regrettable pour tous les intéressés. Dans la séance du 8 novembre 1889 de la Société de Géographie de Paris (Comptes rendus, p. 327), M. Georges Rolland a fait la communication suivante:« Aujourd’hui, après nouvel examen, la Société industrielle etagricole de Batna et du Sud algérien vient de se décider, sur les encouragements de M. A. Geoffroy-Saint-Hilaire, Direc- teur du Jardin zoologique d’Acclimatation, et de M. Tir- man, gouverneur général de l’Algérie, à tenter l’en- treprise. Nous nous occupons actuellement même d’ins- 224 taller un parc à Autruches dans notre oasis d’Ayata, dans l’Oued Rirh. Cette expérience décisive — la première de ce genre qui soit faite dans le Sud, — et la dernière dont dépende l'industrie de la plume en Algérie — sera pousuivie par nous avec tous les soins qu’elle mérite. » — Les résultats de cette tentative très intéressante, à l'heure présente, sont absolument obscurs, ils ne doivent en rien laisser préjuger l’insuccès d’une tentative sérieuse et pratique- ment conçue. — Alger 26 avril 1894, lettre de M. Rivière, directeur du jardin d’essai du Hamma : « Nous avons.en ce moment le concours régional d'Alger. J’y expose des Autruches, principalement mes petits de l’année 1892, quiauront deux ans enjuillet. Ce sont des bêtes magnifiques et je n’en ai jamais eu d'aussi précoces. Les mâles sont caractérisés et en rut. » Cet avis laconique laisse la porte ouverte à toutes les espérances dereconstitution de l’Autruche algérienne (1). (A suivre.) SPÉCIMEN ANORMAL DE ZYGÆNA TRIFOLII Le spécimen remarquable de Zygæna Trifolii, que nous figurons ci-dessous, a été capturé par M. W. M. Christy, au mois de juin dernier dans Sussex-ouest, Sur le côté droit, l’aile postérieure est complètement atrophiée, tandis que sur la partie gauche une aile par- faitement formée, avec couleurs et dessins, occupe la place ordinaire. Spécimen anormal de Zygæna Trifolii. L’aile droite antérieure n’est pas aussi bien développée que celle de gauche. M. Christy constate que Z. Trifolii ne s’est pas ren- contrée, cette année, dans son district en aussi grande quantité que d’ordinaire ; il mentionne que huit ou dix exemplaires d’un rouge orangé ont été capturés, et seu- lement quatre spécimens de couleur jaune. Richard Soura (d’après The Entomologist). 2——— COMPTE RENDU DES COMMUNICATIONS faites à la première réunion générale annuelle de la Société Zoologique de France LE 27 FÉVRIER 1894 La première réunion générale annuelle de la Société zoolo- gique de France à eu lieu, au siège de la Société, le 27 fé- vrier 1894, sous la présidence de M. le professeur Vaillant. Cette tentative a été couronnée d’un plein succès et permet de bien augurer des réunions semblables qui se tiendront désor- mais chaque année, vers la même époque. De nombreux z00- (1) Voir le Naturaliste, n° 481, p 209, 2° colonne, 21° ligne, passage transposé par erreur. LE NATURALISTE rugo, deux Érinaceus, un Sciwrus, un Gerbillus, deux Mus, _œufs du nid sur lequel elle a jeté son dévolu ; 4° tous les Pas= logistes de la province et de l’étranger s'étaient joints à leurs confrères de Paris pour donner plus d'éclat à cette réunion, qui à enrichi la science de communications importantes dont voici le court résumé. Mammifères. — M. Rémy Sair-Loup s'est efforcé de cons- tater, en expérimentant sur des souris, les rapports de la colora- tion pigmentaire avec l'intégrité de l'espèce, en cherchant si les animaux de coloration différente sont susceptibles de former des variétés fécondes ; il a cherché, en outre, à suivre le main- tien héréditaire d’une couleur et d’un assemblage de couleurs afin d'essayer la production d'individus diversement colorés aux dépens d’un couple à pelage gris. De ces expériences il est résulté : 4° que les souris de toutes couleurs sont capables de se croiser, que ces croisements sont féconds et donnent des produits féconds entre eux; 20 que l’espèce maïntient certaines couleurs plus énergiquement que d'autres; que le blanc est fixé dès la première génération chez les -souris, qu'ensuite M vient le noir, et que le pelage gris disparaît par sélection, dans les différentes nuances, au bout de quatre générations ; 3° que le croisement des souris blanches avec les souris grises dé- compose la couleur de ces dernières et conduit, par une sé- lection continue, à des individus panachés dont les taches de- viennent de plus en plus noires et de plus en plus fauves. — M. p£ PousarGues a étudié les affinités d’une espèce très rare et mal connue, le Cercopithecus erythrogaster, sur un exem- plaire adulte de la collection du Muséum; contrairement aux idées admises jusqu’à ce jour, il a fixé le véritable rang zoolo- gique de cette espèce parmi les Cercopithèques blancs-nez ou Rhinosticli de M. Sclater. — M. Ousrarer a donné une première liste des Mammifères recueillis à Obock et au pays des Çomalis par divers voyageurs, et notamment par M. le Dr Jousseaume et par M. Maindron. Les Mammifères signalés M sont au nombre de dix et comprennent une espèce de Vespe- VOERT IR ESE SLR 2 del un Pectinator, un Felix et l’Hyrax abyssinicus. Les deux Mus sont représentés par nos espèces d'Europe : le Mus ratlus et le M. musclus. Oiseaux. — M. Xavier RaspaIL a résumé de la manière sui- vante ses recherches sur l’adoption, par les Passereaux, de l'œuf, du Coucou : 1° la femelle du Coucou enlève toujours un œuf, ef quelquefois plusieurs, du nid dans lequel elle dépose le sien, sans que, pour cela, l'oiseau abandonne le nid; 2° s'il lui ar- rive de casser l'œuf qu’elle enlève, c’est involontairement, et elie prend soin d’en faire disparaître les traces aûtant que pos- sible; 3° elle ne se préoccupe pas du degré d’incubation AGsM sereaux qui couvent l'œuf du Coucou ne sont pas trompés sur l’origine de l'œuf étranger; 5° enfin, l'acte d’adoption provient» d'une influence personnelle qu’exerce le Coucou sur les oiseaux, influence suggestive à laquelle ils ne peuvent se soustraire, . bien qu’en acceptant l’intrus, c’est la perte assurée de leur cou=M vée. — M. d'HAMONvILLE a signalé des pontes anormales chez plusieurs espèces de Rapaces nocturnes et diurnes, et parait les attribuer à l'abondance des petits Rongeurs pendant les an nées (1892 et 1893) où il a observé ces pontes. — M. V.-L: SEOANE à exposé des considérations d’après lesquelles il consi= dère les deux Perdrix espagnoles qu'il nomme Caccabis rufæ hispanica et Perdix cinerea charrela, comme des formes biéis distinctes de celles de l'Europe. Reptiles et Batraciens. — M. ERNEST OLIVIER a dressé 18) catalogue raisonné des Reptiles et des Batraciens observés jusqu’à ce jour en Algérie. Ce catalogue ne comprend pas. moins de 70 espèces : 61 Reptiles et 9 Batraciens: il renferme» des tables dichotomiques qui conduisent à la détermination du genre ou des espèces. Les Tortues signalées sont au nombre de cinq, parmi lesquelles le Luth qui est rare, et la grande Tortue caouanne dont la carapace mesure parfois 17 centimètres de longueur, Les Sauriens se rangent dans 23 genres et sont Sur tout représentés par des Lacertiens et des Scincoïdes; les Ophidiens appartiennent à 11 genres et comprennent un petit Boa, l'Eryx jaculus, le Naja “haje ou cobra d'Afrique, deux Vipères (V. ammodh ytes et V. lebelina), deux Cerastes et l'Ec carinala, petite espèce, heureusement rare, dont le venin, es! très redoutable. Les Batraciens sont représentés par no Salamandre maculée, par deux espèces de Tritons et parsix Anoures pour la plupart semblables à ceux d'Europe. = M. RENÉ PARATRE a fait une étude longue et très précise sur reproduction, l’époque de la parturition et le développement de la larve de la Salamandi'a maculosa, à l'aide des spécimens recueillis dans l'Ile-de-France et dans le département d@ l'Indre. Cette espèce est vivipare comme la S. ah« avec: “quelle on l'a souvent confondue ; mais, au lieu de donner nais- Sance, comme cette dernière, à deux petits dont l'évolution “complète s'effectue à l'intérieur du corps de la mère, elle met “au monde, ordinairement par plusieurs lots, une cinquantaine de petites larves branchifères qui mesurent, au moment de la parturition, de 10 à 15 millimètres, et qui, dans l’organisme maternel, sont enveloppées chacune dans un sac où elles sont enroulées sur elles-mêmes. L’accouplement ressemble à celui du bPleurodeles Wallii, en ce sens que c'est la femelle qui Monte sur le dos du mâle; le développement interne dure d’or- dinaire environ cinq mois. L’acte de la parturition s’effectue Pendant la mauvaise saison, du mois d'octobre à la fin de mars ; est exceptionnel en été et ne s’observe alors que dans les ions froides ou à des altitudes élevées. L’animal ne pré- e donc pas, à vrai dire, de sommeil hibernal; il ne reste ans. son abri que pendant les jours de froid intense ou lorsque Janeise couvre la terre. Ses larves sont déposées, de préfé- re ce, dans les fontaines et pièces d’eau alimentées par des urces dont les eaux ontune température généralement constante du moins suflisamment élevée en hiver pour les préserver une complète congélation; la Salamandre ne doit mettre bas ans les mares que lorsqu’elle n’a pas de fontaine à sa portée. existence larvaire dure de trois à sept mois, suivant la plus oins grande abondance de nourriture ; souvent les adultes ngent leurs larves et ces dernières suppléent parfois au aut d'aliments en se dévorant entre elles. La !livrée de l’a- te n’est acquise qu'après deux ou trois mois d'une exis- nce semblable à celle de l'adulte, c'est-à-dire de vie ter- = Au moment de leur D So les jeunes mesurent ès nent et la taille de 20 ‘centimètres n’est guère ac- use” avant la dixième année. Au moment de la parturition, U “femelles doivent se rendre dans l’eau et y succombent alors équemment par asphyyie accidentelle. oissons. — M. RENÉ PARATRE a signalé l'introduction in Mairon (Phoxinus lœvis)dans un réservoir d’eau pluviale; près lui, l'œuf du Poisson avait été probablement apporté ir un oiseau ou par un insecte. nsectes. — M. Cu. JANET a décrit minutieusement l’ana- du pétiole de la Myrmica rubra, c’est-à-dire dela région cie qui, dans cette Fourmi comme chez la plupart des yménoptères, sépare le thorax de l'abdomen. I1 résulte de e étude que le pétiole de la M. rubra, sauf à sa jonction le thorax, où il est susceptible de mouvements de charnière grande amplitude, permet à tous les viscères, malgré sa nde ténuité, d'occuper leur situation habituelle. Il est par- >uru par deux troncs trachéens longitudinaux, munis de troncs igmatiques à stigmates normaux, par l’aorte, et par l'œso- re flanqué de deux nerfs gastriques ; sa musculature est ichement celle des anneaux abdominaux. — M. Maurice Pro écrit 9 espèces de Coléoptères exotiques appartenant aux mes Gibbium, Plinus, Notoxus, Formicomus, Anthicus, Lep- et RAhopalopus. ustacés. — MM. Mirye-Epwanrps et E.-L. Bouvier ont mé la siste et la distribution des Galathéidés des mers de ce. Les espèces qui n'avaient pas été signalées dans ces “avant les expéditions du Travailleur et du Talisman sont : mida perarmala et la M. microphtalma,, la Munidopsis le Galathodes tridentatus, VOrophorhynchus Marionis, hogaster formosus, le Diplychus rubro-vitlatus et le dus. Iusques. — M. Louis Jouin a donné une note prélimi- sur les Céphalopodes provenant des campagnes du yacht ndelle. Les animaux signalés dans cette note appar- ent tous à la faune de l'Atlantique Nord; deux d’entre araissent nouveaux pour la science : l’un d'eux est un petit Memoclopus qui se rapproche assez de la figure donnée par xbigny pour son Ocfopus minimus, l’autre rappelle beau- e Chiroteuthis Bomplandi Verany et présente des taches auteur à préalablement décrites sous le nom d’œil ther- copique. — M. C.-F. Axcey a exposé le résultat des re- hes malacologiques de Mgr Lechaptois sur les bords du yassa et de la rivière Shiré. Un des traits caractéristiques semble de la population malacologique du Nyassa pa- être l'abondance en même temps que l’exiguïté des petits niens, parmi lesquels il en est qui offrent, jusqu’à un cer- n point, un facies thalassoïde. Les [Mollusques signalés par -Ancey sont, parmi les Gastéropodes, des Achatina (dont Lechaptoisi sp. nov.), les Meladomus, les Vivipara et les mia) ; parmi les Lamellibranches, les Unio (dont une es- ce nouvelle, VU. Lechaptoisi), les Spathella, les Spatha, et les LE NATURALISTE 293 Mutela (dont la M. Simpsoni sp. nov.) — M. DAUTrzENBERG a donné la liste des Mollusques marins recueillis à Saint-Jean- de-Luz par le yacht de M. Chevreux, la Melita. Un seul coup de drague, donné par 8 mètres de profondeur, n'a pas ramené moins de 29 espèces. Vers. — M.FRr. Vespovsxy à décrit une nouvelle espèce de ver, la Dero tonkinensis, qui diffère de la D. palpigera en ce qu'elle possède quatre filaments branchiaux au lieu de six. — M. L.-C. Cosmovicr a décrit l’organisation, jusqu'ici mal con- nue, de l’extrémité céphalique des Rotifères. Cette partie du corps, chez tous les Rotifères a la forme d’un entonnoir fendu sur la face ventrale. Chez les Philodina, les bords de cet en- tonnoir sont ciliés ; sur la face dorsale se trouvent un tentacule et deux points oculifères, et à son intérieur deux roues longue- ment ciliées, entre lesquelles se trouve une forte trompe buccale. L'extrémité céphalique, des Brachionus se distingue de celle des Philodines par la saillie ciliée, appelée rame, qui se trouve au centre de chaque roue, et par une paire de peignes qui occupent le bord de la trompe, du côté ventral. Chez les FÆlos- cularia les roues et l’entonnoir perdent leurs cils, mais d'autres cils très allongés se développent sur les rames, sur les peignes et sur la trompe, parties qui deviennent d'ailleurs beaucoup plus grandes et affectent la forme de massués. Protozoaires. — M. ScuLumBERGER a donné une liste des Fo- raminifères des mers arctiques russes; il aussi décrit et figuré quelques espèces nouvelles de ces mers : Triloculina pirifor- mis, Quinqueloculina parvula, Sigmoïlina Herzensteini, S. Ma- ca'ovi, Reophax flexibilis, et Lagena serrat«. Groupes divers. — M. J. RicHARD a exposé ses recherches préliminaires sur quelques Protozoaires, Rotifères et Ento- mostracés des eaux douces du Tonkin. Beaucoup de ces animaux n'ont pü être spécifiquement déterminés ; mais grâce à la compétence de l’auteur, les divers Entomostracés ont été l’objet d’une étude plus approfondie. Parmi les Cladocères, M. Richard a décrit le Ceriodaphnia Rigaudi sp. nov. et V’'Alona Cambouei; parmi les Copépodes il a signalé trois es- pèces de Cyclops. Bibliographie. — M. HerBerr HaAviLaNp FIELD a exposé la réforme bibliographique dont il est l’infatigable promoteur. Le but de cette réforme serait de créer, en zoologie : 10 un re- cueil bibliographique annuel complet qui remplacerait les nom- breux recueils actuellement publiés, tous forcément incom- plets; 20 de renseigner tout zoologiste sur la bibliographie des sujets spéciaux qu'il travaille, et de le tenir immédiatement au courant des publications nouvelles qui se rattachent à ces sujets. La réforme proposée par M. Field ayant une importance fon- damentale, il ne sera pas inutile de l'exposer assez longuement ici, ne fût-ce que pour provoquer des critiques ou des modi- fications que l’auteur, certainement, serait très heureux d’ac- cueillir. L’un des points essentiels de la réforme est la création d’un bureau bibliographique central et international qui de- vrait être situé près d’une des plus grandes bibliothèques zoolo- giques. Le premier devoir du Bureau serait de préparer des listes complètes de tous les ouvrages, dès qu’ils paraissent. Toutes les fois que la liste atteindrait une longueur suflisante pour remplir une feuille d'impression, on la classerait et on l’impri- merait en deux types différents. L’un de cestypes constituerait une brochure, comme la partie bibliographique du Zoologischer Anseiger. Pour l’autre type, on se servirait de papier très fort, et les titres, largement espacés, ne seraient imprimés que d’un côté de la feuille. On découperait ensuite ces feuilles im- primées en petits feuillets, dont chacun ne porterait'qu’un seul titre, avec la mention précise, mais très courte, du ou des sujets abordés sous ce titre. Cette mention aurait une double utilité. D’abord on s'en servirait pour indiquer quels spécia- listes, chargés d'écrire les analyses pour un annuaire, il faut avertir par Venvoi de la fiche, puis pour classer la fiche elle- même dans un index ad hoc. D’autre part, on pourrait fournir aux investigateurs individuels des parties entières de l'index ou des renseignements spéciaux. Grâce à ce système, le Bureau pourrait informer tout abonné, sans délai et sans erreur, de la publication de tout ouvrage qui touche à l’objet de ses re- cherches. Cela est évidemment ce que tout observateur cherche à savoir; maïs c’est en même temps un besoin auquel nulle publication annuelle ne peut satisfaire. E.-L. Bouvier. L'INFLORESCENCE DES COMPOSÉES (Suite.) Nous avons vu dans un précédent article, grâce à quel processus organogénique très simple se forment les fleurs des Synanthérées. IL nous reste à étudier com- ment se combinent ces fleurs sur le rameau qui doit les porter, et comment elles se groupent sur un axe telle- ment réduit que, conique encore dans certaines espèces, il en arrive, dans beaucoup d’autres, à s’étaler en un disque plan ou même concave. La marche des phéno- mènes est simple, la nature employant toujours, quelque but qu’elle poursuive, les moyens les plus directs; la méthode inductive, corroborée par des indications phy- siologiques et morphologiques qui apparaissent cà et là, comme des exceptions destinées à faire deviner les atro- - phies d’organes qui se produisent ailleurs, nous conduira vite à une notion rationnelle des faits. Nous avons vu qu’à la base de toute fleur, et constituant son point de départ, est une feuille spéciale, une bractée génératrice, dont le faisceau médian est l’origine de la charpente pri- mordiale du bourgeon floral. Dans un grand nombre de Composées, il serait inutile de chercher, sur le récep- tacle, les bractées qui ont dû donner naissance aux fleurs; on n’en trouverait même pas la trace; les anneaux de fleurons sont insérés les uns au-dessus des autres sans formation foliacée intermédiaire, ou plutôt la ligne spi- rale que décrivent ces fleurons n’est interrompue par au- cun limbe plan et déhiscent en bractée. Mais, dans d’autres formes, le réceptacle est couvert d’écailles aux- quelles on donne le nom de paillettes, et qui, très vrai- semblablement, représentent les bractées génératrices des fleurs. D'où l’on peut conclure que, théoriquement, les brac- tées ou paillettes existent chez toutes les Synanthérées, mais selon deux modes différents, nettement évoluées dans le premier, atrophiées dans le second, Cette atro- phie d’un organe physiologiquement indispensable au développement d’un autre organe s’explique parfaite- ment si l’on veut supposer que la bractée s'ouvre abso- lument à son origine, alors qu’elle est encore impercep- tible, comme d’ailleurs le bourgeon floral qu’elle renferme et protège, et que ce bourgeon, ainsi rapidement mis en liberté, prend un accroissement qui épuise l'organe d’où il dérive et limite son évolution. On aurait ainsi un pro- cessus analogue à celui que l’on rencontre dans l’évolu- tion des champignons charnus : on sait que, dans ces champignons, le chapeau du jeune hyménophore est uni au stipe par un prolongement marginal membraneux, ou velum. Selon l’époque à laquelle le velum se rompt, la marge du pileus est, ou bien nue dès sa prime en- fance (Russula, Lactarius), ou bien reliée au stipe par des appendices filamenteux jusqu’à l’état adulte (Cortinarius). — Donc, première acquisition, les fleurs simples des Sy- nanthérées émanent toutes d’une bractée génératrice, que cette bractée soit limitée à une ébauche, à une for- mation unicellulaire si l’on veut, ou qu’elle soit dévelop- pée en languette foliacée. Si maintenant l’on veut bien considérer que les fleurons ne sont pas insérés sans ordre sur le réceptacle, mais qu’ils décrivent une ligne spirale régulière, de cette double constatation on pourra déduire le mécanisme théorique de la formation du ca- pitule, mécanisme évidemment toujours en jeu, mais dont la marche typique est parfois masquée par des phénomènes secondaires. LE NATURALISTE + A la base de l’inflorescence est un involucre composé d’un nombre variable de pièces foliolaires, dont l’ordre d'insertion, en raison du raccourcissement exagéré de” l'axe, n’est en aucune manière évident : en effet, dans certaines espèces, elles sont soudées et sur un seul rang, dans d’autres libres, mais encore, au moins en appa- rence, unisériées, dans d’autres enfin, libres et plurisé- M riées. Quelle que soit d’ailleurs la disposition ultime et définitive de l’involucre après son épanouissement, une proposition évidente s'impose, à savoir que cet épanouis- sement, cette déhiscence, est l’acte initial de la forma-M tion de l’inflorescence. Le principe posé, peu importe comment il s’opère. Nous inclinons toutefois à penser, « en raison de la disposition alterne des feuilles chez les M Composées, que les folioles de linvolucre naissent éga- lement suivant une ligne spirale, qui répète en exagé-« rant son activité, le processus caulinaire, tout en provo-m quant une atrophie de l’axe, conséquence du dévelop- pement considérable des folioles; dans ce cas, l’appa- rence verticillée et confluente serait due à l'extrême rap-m prochement des pièces de l’involucre. Il se peut, cepen- dant, que la tendance alterne se transforme, à la base du. rameau floral,en une tendance également centrifuge, et, dans cettehypothèse, chaque feuille diviseraitses éléments fibrovasculaires en un certain nombre de faisceaux" rayonnants, formant chacun la charpente primordiale d’une bractée; on aurait ainsi un processus analogue à celui qui provoque la division des feuilles des Rubiacées,m lesquelles sont, on le sait, des feuilles sessiles palmati- F séquées. La transformation de la tendance alterne en tendance verticillée, à la base de l’inflorescence, n’est pas un phénomène difficile à concevoir ; on la retrouve d’ailleurs dans un certain nombre de plantes, chez les Anémones, par exemple, dont les feuilles sont alternes et qui ont cependant, au-dessous du rameau floral, un involucre composé ordinairement de trois pièces. " Que l’on accepte l’une ou l’autre de ces deux hypothèses, F tendance alterne ou tendance verticillée, pour expliquer la déhiscence de l’involucre, c’est-à-dire des bractées stériles nonflorisères, il estun fait qui me parait hors de conteste, | c’estladispositionalterne, c’est-à-dire spiralée,des bractées\ appelées à produire les fleurs. Dès qu’on arrive à la plus: inférieure de ces bractées anthogènes, le mécanisme de l’inflorescence devient évident. C'est le retour absolu à la déhiscence foliaire de la tige, avec superposition d'en trenœuds formant un axe primordial, dont l’évolution est parfois sensiblement égale, ce qui donne un réceptacle | | g conique, parfois inégale, ce qui donne un réceptacle, concave. Les bractées s’emboîtent comme les feuilles de la tige, puis s’ouvrent chacune à son rang, en donnanb naissance dans leur aisselle à un bourgeon floral qui s'organise en fleur inférovariée par le processus que nous avons décrit dans la première partie. Il en résulte dans les formes typiques et dont la morphologie est en core en parfait rapport avec l’organogénie, une spirale de bractées, ou paillettes génératrices chacune d’une fleur axillaire. L'équilibre entre la cause et l'effet ess bien, il est vrai, détruit chez la plupart des espèces, où les paillettes font défaut. Mais leur réalisation dans les types caractéristiques autorise à conclure à leur présence, théorique constante, c’est-à-dire à leur présence réelle au moins pendant une période très courte de la forma A tion du capitule. La formule évolutive de cet organe peub ; donc se résumer ainsi : involucre dù soit à la déhiscencen suivant une seule suture de limbes très rapprochés à L — entrenœuds imperceptibles, soit à la déhiscence suivant —plusieurs sutures de limbes superposés et également —…contrifuges ; rameau florigère dû à l’évolution successive … de bractées spiralées ayant un fleuron à leur aisselle; “fleurons produits par la transformation immédiate en ovaire d'un limbe floral unique, qui émet à son sommet des verticilles accessoires et des étamines. La tératolo- sie, dont les phénomènes ne sont très souvent qu’un re- tour à la réalisation typique d’un processus évolutif, vient à l'appui de notre hypothèse. M. Capoduro (1) a donné la figure et la description d’un capitule de Sca- bieuse représentant la forme qu’affecterait le capitule des Composées, si le développement que nous lui attribuons “était complet dans tous ses détails, et si les organes, qui Wexistent que passagèrement et presque théoriquement, “étaient tous bien développés (fig. 1). La Scabieuse est TD " N N N N “1: Scabiosa columbaria. Capitule à bractées nettement évo- ces; coupe longitudinale demi-schématique (d’après M. Ca- xo). —2. Fragaria vesca. Coupe longitudinale du chaton ique. — 3. Ranunculus repens. Coupe longitudinale du cha- synoïque (fleur simple des auteurs). — 4. Cratægus digyna Joupe longitudinale de la fleur (chaton à portion femelle du #eptacle ayant évolué en coupe close). e Dipsacée, mais on sait qu'il n’y a pas de différence ntielle entre l’inflorescence des Dipsacées et celle Synanthérées. Si on accepte la genèse très rationnelle que nous pro- Sons pour le capitule des Composées, on sera néces- ement conduit à admettre les analogies que nous nsrapidement esquisser. Latransformation de la fleur rovariée dichlamydée en ovaire achlamydé, et réci- uement, s'explique très facilement par la destination me différente du sommet du cône floral, émettant ou mAun nouveau cône rapidement déhiscent. Si donc on abstraction de la corolle et de l’aigrette caliciforme, arrivera facilement à conclure à l'identité évolutive capitule des Synanthérées et du chaton femelle des entacées : même déhiscence basilaire de folioles téales stériles destinées à former un involucre; au- us de cet involucre, même superposition de bractées alées engendrant chacune axillairement une fleur. haton mâle sérait représenté par un capitule dont lesovaires avorteraient, trans{ormant les éléments fibro- _ asculaires qui leur étaient destinés en étamines. (1) Le Monde des Plantes, n° 35, p. 222. | RE É: ES | LE NATURALISTE 997 ee Ne a La réunion des deux procédés est réalisée chez les Re- nonculacées, dont l’inflorescence, encore identique au point de vue du mécanisme à celle des Synanthérées, n'est autre chose qu’un chaton bi-sexuel ou synoïque. La formation de ce chaton a pour point de départ la déhiscence d’un limbe primordial en un nombre variable de lobes auxquels les botanistes donnent, à cause de leur analogie morphologique avec les pièces basilaires des fleurs simples, le nom de sépales. Puis vient un nouveau limbe à expansion encore centrifuge, se divi- sant à la déhiscence en bractées corollaires, qui tantôt restent absolument stériles, tantôt révèlent une tendance à la prolifération sexuée par la production d’une glande ou écaille à leur base. Au-dessus de ce deuxième limbe centrifuge, les expansions phylloïdes retournent à la dis- position caulinaire, deviennent alternes et produisent, les inférieures des étamines, les supérieures des ovaires. IL est juste de reconnaître que, comme chez un grand nombre de Synanthérées, elles ne sont pas développées. Chez les Renonculacées (fig. 3) le réceptacle évolue de de- dans en dehors, et par suite devient conique ou tout au moins convexe. Nous retrouvons un mécanisme analogue chezles Fragariées(fig.2), avec cette différence que lerécep: tacle portantles bractées mâles évolue de dehors en dedans, de telle manière que les étamines de plusrécente formation sont plus intérieures, et que la corolle, c’est-à-dire le verti- cille interne de l’involucre, est supère par rapport auxéta- mines ; toutefois, la partie femelle du réceptacle évolue normalement. Chez les Rosacées, l’évolution du récep- tacle en dedans s’étend à la portion qui porte les car- pelles, et, par suite, les ovaires sont infères aux étamines et les étamines infères à la corolle. Un nouveau progrès dans cette marche morphogénique soude l’étranglement supérieur du réceptacle devenu concave au-dessus des carpelles, et on arrive à la fleur inférovariée multista- minée des Pomacées (fig. 4). En résumé, si l’on considère que la production d’une corolle dans une fleur inférova- riée est un phénomène secondaire, que, privés de corolle, les carpelles des Composées ne diffèrent pas de ceux qui composent les chatons à fleurs nues, on est conduit à trouver des analogies étroites, au point de vue de l’évolu- tion de l’inflorescence, entre les Composées et les Renon- culacées, Rosacées, Pomacées, Amentacées. On n’accep- tera peut-être pas notre théorie, mais nous avons jugé intéressant de la faire connaître, avec les observations qui nous y ont conduit. À. ACLOQUE. LES CARDINAUX ET LES PAROÂRES Les anciens ornithologistes et les oiseliers ont con- fondu ces deux genres sous la dénomination générale de Cardinaux; quoiqu’appartenant à la même famille (les Pytilidés), on est frappé, en examinant la forme de leur bec, de la différence qui existe entre les deux genres : tandis que les Cardinaux ont un bec volumi- neux, fort pointu, à arête recourbée, les ailes courtes, les Paroares ont des formes plus élancées,un bec à peine recourbé à son extrémité, des ailes assez poin- tues. Le seul caractère commun aux deux genres con- siste dans la présence d’une huppe sur la tête; encore cette huppe n’existe-t-elle pas chez quelques espèces de Paroares. Les Cardinaux sont très répandus dans l'Amérique du Nord et l’espèce la plus fréquemment importée est le Cardinal] de Virginie (Cardinalis Virginianus). La taille de cet oiseau est de 23 centimètres, la queue seule en mesure 11. Son plumage est d’une nuance rouge foncé uniforme; la gorge seule est recouverte d’une tache noire ; le bec est rouge. La tête est surmontée d'une huppe formée de plumes effilées. La femelle a les teintes du plumage plus ternes et la huppe plus courte; le bec est également d’un rouge moins vif que celui du mâle. Le nom de Cardinal a été donné à ces oiseaux à cause de la teinte rouge de leur plumage. Le Cardinal de Virginie habite l'Amérique du Nord; très commun dans les États du Sud, on ne le trouve pas dans les parties les plus septentrionales, Ses mœurs ont été décrites par Wilson, Nuttall, Audubon, le prince de Wied et plusieurs autres naturalistes. L'Oiseau rouge, comme l’appellent les Américains, se plaît au milieu des branches entrelacées des lianes et se répand dans les champs et les jardins. « IL est rare, dit Audubon, d’entrer dans un jardin sans y apercevoir l'Oiseau rouge sautiller parmi les branches. Mais par- tout il est le bienvenu, le favori de chacun, tant son plumage est brillant, tant son chant est harmonieux. » Les ornithologistes européens ne partagent pas cet enthousiasme pour le chant du Cardinal, qu’ils trouvent plus bizarre qu’agréable. En automne, ces oiseaux se réunissent en petites bandes; ils viennent jusque dans les fermes où, en compagnie des Moineaux et des Bruants, ils ramassent les graines devant les granges, pé- nétrant dans les étables et les écuries. En été, le Cardi- nal de Virginie se nourrit de baies, d'insectes, de che- nilles; en hiver, sa nourriture consiste en graines, en avoine, en blé et même en maïs, dont il peut facilement broyer les grains à l’aide de son bec puissant. Il niche dans les buissons et les arbres, près des fermes ou sur la lisière des forêts. Son nid est construit en feuilles sèches et en branches épineuses enlacées dans des chau- mes et des vrilles de vigne sauvage; il est tapissé in- térieurement d’herbes fines. Les œufs, au nombre de 4 à 6, sont d’un blanc sale, tachés de brun; la durée de lincubation est de treize jours. Ce Cardinal est importé fréquemment en Europe à cause de la beauté de son plumage ; d'un caractère doux, il est généralement sans danger pour les oiseaux plus petits; il s’acclimate facilement et peut se reproduire en volière. " Les Paroares sont les Cardinaux de l’Amérique du Sud. Le nom de Paroare leur a été donné par Buffon: « Cet oiseau est celui que Mac-Grave a indiqué sous le nom brésilien de {ie guacu paroara et comme guacu n’est qu’un adjectif qui veut dire grand et tije un nom générique, nous avons adopté celui de Paroare comme dénomination spécifique, d'autant qu’il faut conserver le plus qu’il est possible à chaque espèce d’animal le nom de son pays. » (Buffon.) Deux espèces sont fréquemment importées : le Paroare huppé et le Paroare dominicain. Le Paorare huppé (Paroaria cucullata) est le Cardinal gris des oiseliers, Sa longueur est de 19 centimètres, la queuc en mesure 8. Une teinte d’un rouge vif couvre la tête et la gorge et se prolonge en pointe sur la poitrine qui est blanche; la tête est surmontée d'une huppe composée de huit à dix plumes rouges effilées que l’oi- seau peut relever ou abaisser à volonté ; les côtés du cou LE NATURALISTE sont blancs, toute la partie inférieure du corps d'un blanc grisâtre, le dos gris ardoisé, ainsi que les scapu- laires et les couvertures supérieures de la queue qui est noire avec les deux pennes externes bordées de blanc, La mardibule supérieure du bec est brune et l’inférieure blanchâtre. Fa Cetoiseau habite le Brésil, la Plata et la Bolivie où il M vit par couple, recherchant les buissons sur la lisière * des forêts ; son vol est court et sa démarche sautillante. Il construit au milieu des fourrés un nid composé à l'extérieur d’herbes sèches et de mousse et à l’intérieur de duvet végétal et de plumes. La femelle y dépose 7 3 à 4 œufs blancs, couverts de petites taches vertes, plus serrées vers le gros bout ; la durée de l’incubation est de quinze jours, Cet oiseau se nourrit de graines, de baies, « d'insectes, de chenilles et de vers; son chant est vibrant, mais peu agréable, On peut le conserver très facilement en captivité, L Le Paroare dominicain (Paroaria larvata) avait Été décrit par Brisson sous le nom de Cardinal dominicain, parce qu’il a le corps noir et blanc et la tête recou- verte d’une sorte de camail rouge; les oiseliers lui ont conservé ce nom, Son plumage offre une grande analo- gie avec l'espèce précédente, dont il diffère par la cou- leur blanche de la partie inférieure du corps, la coloras tion plus foncée du dos et l’absence de huppe; sa taille est également inférieure, mais la disposition du rouges de la tête est la même chez les deux espèces. 4 Ce Paroare habite tout le nord du Brésil, principale ment la province de Bahia, le Para et le bassin du fleuve des Amazones, mais il n’est commun nulle part. «C'est, dit le prince de Wied, un oiseau tranquille, silencieux Il n’a qu’un cri d’appel assez percant et une petite chan= son courte et gazouillante. » Les oiseliers vendent sous le nom de Cardinal vert un oiseau qui n'appartient pas à cette famille; c’est le Commandeur huppé (Gubernatrix cristatella), espèce d la famille des Embérizidés, décrite par les anciens orni= thologistes sous le nom de Bruant commandeur et qui n@ doit son surnom de Cardinal vert qu’à la nuance ver dâtre de son plumage et à la huppe noire qui surmonte sa tête et qui a la même forme que celle du Paroare huppé Albert GRANGER. # CG DESCRIPTIONS DE MOLLUNQUES NOUVEAUX « Malvufandus irregularis. Testa irregularis, depressa, fere ovalis, antice et postice inæqualiter biolata, cornco-cutea, maculis nigrescentis irregus lariter aspersa, concentrice striata, versus apicem lame concentrice instructa, cauda curcata, ala longissima fissouæ cauda disjuncto. ; Dimensions : haut., 30 millimètres; larg. épaiss., 1 millimètres. Coquille irrégulière, aplatie, de forme ovale et à con sinueux, Par sa minceur et sa coloration, son test resseml à une lame d’écaille. Sur l’une des valves s'élèvent, à parti du sommet, des lamelles concentriques, saillantes, minces} assez espacées et inclinées; sur les ailes et sur l’autre vale on apercoit des stries irrégulières plus ou moins soillantes et concentriques. Sa couleur, d’une corne jaunâtre sur les bord passe au brun en approchant des sommets. Des taches brun allongées, inégales et irrégulières semblent jetées au ha sur les ailes et l'extrémité caudale ; au-dessous des crochets\ sont assez saillants s'ouvre, pour le passage du bissusM large ouverture ovale bordée d’un large bourrelet forma ; 52 millimètress …Jautre extrémité un crochet aussi saillant que celui des som- …. mets. Au-dessous de cette saillie se prolonge en dehors une lamelle large et à contour semi-circulaire formée par la partie —caudale qui, dans sa déviation, se prolonge en forme d’aile. «L'autre extrémité de la coquille est divisée par une fissure “étroite et profonde en deux ailes inégales ; V’une, plus large “et plus longue, est formée par l’extrémité de la queue, et “autre par une longue oreillette qui part du sommet et se dirige en ligne droite en arrière. À la face interne des valves, Ja partie concave qui loge le corps de l’animal est recouverte d'un enduit nacré, irisé et brillant. Le ligament est logé dans “une longue fossette triangulaire qui part du sommet pour se diriger obliquement en arrière et en dessous. 4 Le genre Malvufundus que j'ai adopté pour cette nouvelle “espèce a été créé par Gregorio pour les Malleus, qui n'ont qu'une oreillette saillante. …Hab. : Japon. Je n’ai encore vu que l’unique exemplaire qui na servi de type malgré son irrégularité de forme. Je ne crois pas que la déviation aussi brusque de l'extrémité caudale soit le résultat d’un développement anormal. Pinna epica. “esta subtrigono-ovalis, subventrosa, apice latissima hians 213Mongitudinis superante, basi mucronato-acuta, fulvo grisea, imferne violaceo-nigra, transversim undulato-plicata et radiatim irregulariter costata, costis evanidis undulatis inæqualiter e sertis. Dimensions : long., 150 millimètres; larg , 65 millimètres; épaiss., 21 millimètres. Coquille ayant la forme d'une corne d’abondance aplatie. C'est certainement, de toutes les Pinna connues, celle qui ressemble le plus à un jambonneau. Sa couleur, d’un gris jau- nätre très pàle dans presque toute son étendue, est d’un noir lacé à la base. La surface externe, convexe et anguleuse, est boursouflée, surtout inférieurement, par des ondes concen- riques saillantes qui s'élargissent progressivement de la base lu sommet. Indépendamment de ces plis, de petites côtes ayonnantes, ondulées et inégales s'étendent d’une extrémité à e de la coquille. Dans l'espace compris entre les plus äillantes existent de une à trois côtes beaucoup plus fines. Le ord dorsal qui mesure toute la longueur de la coquille est ueux, et recourbé vers le bord ventral inférieurement; ce érnier, au contraire très court, décrit une courbe concave. xtrémité supérieure largement ouverte, les bords de la le s’inclinent en décrivant une courbe arrondie vers le ventral avec lequel il se continue sans démarcation appa- . L’extrémité inférieure courbe, en forme de bec, se ter- é insensiblement en pointe émoussée. b.: Japon. Cette coquille, par sa forme, vient augmenter mbre des coquilles excentriques que l’on trouve au Japon, esque Fusus pagodus, Laliaxis mavæ, Ocinebrellus fal- lus, Biplex perca, Thatcheria mirabilis, ete. Ces formes bi- es, dont on retrouve la reproduction dans l'art japonais, servi de canevas à l’art décoratif de ce peuple, et l’éton- nent cesse lorsqu'on voit que les artistes de l’Extrème- entse sont inspirés, comme ceux des autres nations, des duits de la nature pour la décoration de leurs monuments &t.des objets variés de l'industrie. Le D° JoussEAUME. BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE Beddard, F.-E. A Contribution to our Knowledge of the Oligchaeta of Tropical Eastern Africa. PI. XVIII, RAXIX. Quart. Journ. Microsc. Sc. 1894, pp. 201-210. “Bernard, H.-M. Vestigial Stigmata in the Arach- nida. - Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 449-153. Bethe, À. Ueber die Erhaltung des Gleichgewichts (2). 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Bacillus capsulatus de Pfeiffer, . Bacillus anthracoides. . Bacillus cavicida (fermentation propionique). . Bacille du choléra des poules. 10. Bacillus crassus sputigenus. 11. Bacillus cuniculicida. 12. Bacillus cyaneofuscus. 13. Bacille du lait bleu. 14. Bacille de la diphtérie des pigeons. 15. Bacille de la diphtérie de l’homme. 16. Bacillus disciformans. 17. Bacillus endocarditis griseus. 18. Bacille du rouget du porc. 19. Bacillus erythrosporus. 20. Bacillus fluorescens aureus. 21. Bacille de la septicémie de la grenouille. 22. Bacillus fuscus. 23. Bacille de la septicémie des oiseaux. 24, Bacillus helvolus. 25. Bacillus indicus ruber. 26. Bacille de Kiel, 27. Bacille de l'entérite membraneuse du lapin, 28. Bacillus lateritia. 29, Bacille de la morve. 30. Septicémie de la souris. 31. Bacillus megatherium. 32. Bacillus mesentericus fuscus. 33. Bacillus mesentericus vulgatus. 3%. Bacillus miniaceus. 35. Bacillus murisepticus. 36. Bacillus mycoides. 37, Bacillus Neapolitanus d'Emmerich. 38. Bacillus ochraceus. 39. Bacille de la septicémie gangréneuse. 40. Bacillus oxalaticus. 41. Bacillus oxytocus perniciosus. 42. Bacille de la pneumonie de Friedlander. 43. Bacillus pseudo-pneumonicus. 44, Bacillus pseudo-tuberculosus. 45. Bacille pyocyanique (du pus bleu). 46. Bacillus pyogenes fœtidus. 47. Bacillus radicicola. 48. Bacillus ramosus. 49, Bacillus ramosus non liquefaciens. 50, Bacille du charbon symptomatique. 51. Fièvre du lexas. 52. Bacille du Rhinoclérome. 53. Bacille rouge de l’eau. 54. Bacille de Plymouth. 55. Bacille de la peste porcine. (Epidémne danoise.) 56. Bacille de la peste porcine. (Epidémie allemande.) 57, Bacillus spinosus, 58. B. Billings swine-plague. RES D \ 59. B. Salmons swine-plague, 60. B. subtilis. 61. B. synxanthus. 62. B. du tétanos. 63. B. de la tuberculose humaine, 61. B. de la tuberculose aviaire. 65. B. de la coqueluche. 66. B. de la fièvre typhoïde. . Bacillus ureæ. . Bacillus vernicosus. . Bacillus vermiculosus. . Bacillus violaceus. . Bacille de la gangrène. . Yorl choléra. . Yorl enteritis. . Bacillus lactis acrogenes. . Bacillus lactis erythrogenes. . Bacillus tremelloides. . Bacillus Zopf. . Bacille de la diarrhée verte. . Bacillus termo. . Bacterium coli commune. . Photobacterium balticum, . Ph. Fischeri. . Ph. Indicum, . Ph. luminosum, . Ph. pathogène. . Ph. Pflügeri. . Ph, phosphorescens. . Proteus hominis. . Proteus mirabilis. . Proteus vulgaris. . Proteus Zenkeri. . Micrococcus agilis. . M. aurantiacus. . M. beriberi albus. . M. beriberi flavus. . Micrococcus candicans. . Micr. cinnabareus. . Micrococcus concentricus. . Micrococcus rodochrous. . Micrococcus roseus, . Micr. . Micr. . Micr. . Micr. versicolor. . Micr. violaceus, . Sarcine jaune. . Staphilococcus pyogenes albus. . Sta, pyogenes aureus. . Sta. pyogenes citreus. . Streptococcus de l’érysipèle. . Spirille du choléra asiatique (Koch). 2. Spirille du choléra nostras (Finckler et Prior). . Spirillum concentricum (Kitasato). . Vibrion avicide (Gamaleia). 5. Spirille de Miller. . Spirillum rubrum, . Spirillum de Deneke. . Actynomycose. . Cladothrix alba. . Cladothrix asteroides. . Cladothrix dichotoma. . Streptothrix du farcin du bœuf. . Gonococcus de Neisser, .. Diplocoque de la pneumonie (Frækel). . Bacille de la tuberculose dans le poumon. . Item dans les crachats. . Item dans le foie. à Ÿ . Diplocoque de la pneumonie dans les crachats. = . Bacille du charbon dans le rein. 4 . Bacille du charbon dans le foie: . Bacille du charbon dans la rate. LA COLLECTION COMPLÈTE DES 131 PRÉPARATIONS, PRIX : 180 FRANCS. MAISON ÉMILE DEYROLLE, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS, 46, RUE DU sis PA GENRE MICROCOCCUS sordidus. tetragenus. üureæ, GENRE SPIRILLUM IGENRE CLADOTHRIX MICROBES DIVERS le NA" => V2 a. LES MONUMENTS MÉGALITHIQUES PARISIENS LE MENHIR DE MEUDON La récente communication de M. Berthelot, secrétaire «… perpétuel de l’Académie des Sciences,sur les Menhirs de Meudon, que l’on a dégagés grâce à ses soins, appelle “l'attention sur les monuments mégalithiques parisiens. Ces monuments, que l’on a pris pendant longtemps “pour des autels de divinités gauloises, ont une origine “beaucoup plus ancienne et constituaient, les uns, les dolmens, les sépultures d'hommes de l’époque de la “pierre polie, — comme l’ont prouvé les ossements trouvés 2% SÉRIE — N° 183 15 OCTOBRE 1894 notamment à Châtillon. Ils semblent avoir servi à indi- quer la région des sources qui alimentent actuellement plusieurs étangs, notamment celui de Trivaux près l’ex- trémité du parc de Chalais, Ils sont situés au milieu d’une coupe de bois récente, à 200 mètres environ du carrefour de la Garenne et à peu de distance de la fon- taine Sainte-Marie, bien connue des promeneurs pari- siens. En 1845, le D' Eugène Robert découvrit une sépulture préhistorique à Meudon : c'était une petite allée cou- verte : elle renfermait des crânes qui, étudiés par le D' Pruner-Bey, ont'été rapportés aux types celtique et mongoloïde (2). Les restes de ce monument conservés dans le parc de Meudon ont été jetés dans les fossés du château par les Allemands lors du siège de Paris. Après ns les fouilles pratiquées autour de ces monuments, — tautres,les menbhirs, indiquaient des points importants, exemple l’existence de sources dans leur voisinage. Menhir de Meudon est constitué par une dalle de e couleur grisâtre, d’une forme trapézoïdale, mesu- ant 2 m. 50 de haut, 2 m. 50 de large à la base et Om. 65 au sommet sur 0 m. 60 d'épaisseur (1). IL est à mi enterré dans le limon sableux formé aux dépens s-sables dits de Fontainebleau qui constituent le sol s pentes de la forêt de Meudon. Son poids approxi- atif doit être de 10,000 kilogr. Dans le même empla- ment se trouve un second Menbhir, de moindre dimen- ion, qui repose sur des fragments de meulières, comme Von s'était arrêté au moment de le dresser ; il a une me irrégulière et mesure environ 1 m.50 de long “ont sans doute été extraits des bancs de grès qui se trouvent vers le sommet des sables de Fontainebleau, si SN ee ed 2 1 |. w Voir les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, _ Séance du 23 juillet 1894, La Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. LE : LE MENHIR DE MEUDON la guerre, il a été réédifié par les soins de la Société d’Anthropologie sur la terrasse de Meudon où on peut le voir actuellement près de la grille d’entrée. D’autres monuments mégalithiques existent dans la région parisienne. Les réservant pour une étude ulté- rieure, je n’en fais ‘aujourd'hui que l’énumération : l’al- lée couverte de la forêt de Carmelle connue sous le nom de monument de la Pierre Turquaise,la sépulture de Vau- réal près Pontoise, celle de Champceuil près Corbeil. Il convient encore de citer les dolmens de Trie-Château, Villiers, Saint-Sépulcre, des Mureaux, les pierres gravées de la Billehaye à Boury, d’Aveny à Dampmesnil, du Trou des Anglais près d'Épone, qui ont été visités cet été par les membres de la Société d'Anthropologie sous Ja haute direction de M. de Mortillet, E. Massar, Attaché au Muséum. (2) Stanislas Meunier, Description zoologique des env. de Paris, page 408. MIS LES HALLUGINATIONS DE LA VUE AU MICROSCOPE Il y a quelque temps, je fus très surpris, en examinant des Diatomées à la lumière artificielle, d’éprouver une hallucina- tion brillante : les Coconéis, les Campylonéis, les Auliseus, etc., en un mot les frustules arrondis me produisaient l'effet de mé- dailles d'or jaune, baignées dans un fluide d’or limpide, plus sombre malgré son éclat scintillant. Les raphés des navicules étaient identiques aux filets polis d’une pendule ou d’un cadre doré : même teinte, même éclat, même ombre d’un gris rou- weûtre, même reflet jaune brillant. Depuis lors, d’autres hallu- cinations analogues se produisirent : tantôt sous l’aspect de l’or à reliefs blancs, comme un cadre doré où le métal s'est déta- ché par places, pour laisser voir la pâte blanche sous-jacente; tantôt sous l'aspect jaunâtre de moulages en cire, d’un ton mat. Dans toutes ces circonstances, les dessins des Diatomées sont un peu empâtés, comme usés par le frottement ; mais les con- tours de leurs reliefs sont d’une netteté saïisissante. Les perles d’une rangée se comptent comme de petits pois alignés, et les moindres détails deviennent bien autrement sensibles qu’en employant la vision naturelle. Chaque perle prend alors une individualité propre, son alignement spécial, sa forme particu- lière; tandis qu'ordinairement toutes leurs rangées se res- semblent et se confondent entre elles. Il me semble qu'il y au- rait intérêt à employer ce procédé concurremment avec la méthode ordinaire, qui donne de si beaux résultats à la lumière du jour, afin de trancher d’une manière définitive les questions controversées, à l’égard de la; structure des frustules. La cause de cette hallucination est facile à déterminer, car on peut la confirmer par une contre-expérience. D'abord, c’est à la lumière artificielle que la teinte jaune d’or apparaît; avec l'éclairage de la flamme d’une bonne lampe à essence, qui donne une lumière jaune quand on la compare à celle du soleil ou de l'électricité. Ensuite, c’est à la suite du polissage de la monture en cuivre de la lentille frontale de l’objectif, que cette halluci- nation s’est produite pour la première fois. La lumière, réfléchie par le miroir, éclaire cette surface polie. Celle-ci envoie ses rayons jaune d'or brillant sur la préparation ; et, de plus, la goutte d’eau de l'immersion, par un phénomène de réfraction totale, renvoie peut-être à l'œil directement quelques-uns de ces rayons éclatants. En tous cas, la préparation placée sous le cower prend une teinte jaune d’or. La contre-expérience est bien simple : il suffit de noïrcir cette monture avec de la cou- leur à l’huile, pour que l’hallucination disparaisse aussitôt. Le noir absorbe la lumière; de sorte que le cuivre, ainsi dissimulé, ne peut plus émettre de rayons d'un jaune d’or, qui donnent leur teinte aux Diatomées observées. Pour bien voir les stries si rapprochées de certains pleuro- sigma de la Nouvelle-Zélande, il ne suflit pas d'avoir de bonnes lentilles : il faut employer les plus forts numéros, afin d’obte- nir un grossissement assez considérable, pour que ces stries apparaissent suffisamment écartées les unes des autres. C'est ainsi que de bons yeux ne distingueraient pas, sans le secours d'une loupe, des stries qui seraient au nombre de plus de 5 dans un millimètre, séparés par 5 espaces blancs, c’estle terme maximum de l’acuité visuelle. La vision de 10 stries distinctes, dans un millimètre, me parait tout à fait exceptionnelle. Dans la pratique, on n’a pas encore dépassé la perception de 5000 stries dans un millimètre avec un grossissementde 1000 diamètres. Ce qui confirme pleinement ce que nous avanconsici, soit 5 stries par millimètre à l’œil nu. Cependant il suffirait de résoudre le n° 20 des tests de Moller, avec un grossissement de 500 dia- mètres seulement, pour que la vision correspondant à 10 stries par millimètre, à l’œil nu, fût pleinement réalisée. Il y a des hommes tellement bien doués, qu'ils peuvent distinguer à l’œil nu les satellites de Jupiter; de même, dans un autre ordre de perceptions visuelles, il peut se rencontrer desobser- vateurs capables de distinguer à l’œil nu dix stries dans un millimètre, séparées par autant d’intervalles blancs, qu'ils per- coivent nécessairement. Mais, nous le répétons, c’est l'excep- tion. Le maximum de l'acuité visuelle normale, c’est 5 stries par millimètre. Quand on observe les Diatomées munies de stries trés rap- prochées, il est donc bon d'employer une lentille à immersion, afin d'obtenir un grossissement de 1000 diamètres; de plus, il est très utile d’incliner le miroir latéralement, afin de rendre les stries plus visibles. Cette manœuvre les rend plus nette- ment perceptibles à la vue. De plus, une lumière intense est LE NATURALISTE re 1 nécessaire ; car ril se perd une partie des rayons lumineux “es la manœuvre d’inclinaison du miroir. On doit donc remplacer s leur nombre, qui diminue, par leur intensité lumineuse. Enfin M la gouttelette d’eau de Pianiersiôn doit être très limpide ; aussi À j'y ajoute souvent un peu de glycérine, à la place de l’eau dis. üllée dont on fait habituellement usage. La lentille frontale de l’objectif étant très rapprochée de la préparation, la couleur jaune d’or de sa monture en cuivre poli produit plus facile- M ment l'hallucination. Or il est bien plus facile de distinguer des stries sur une spatule en or jaune pur que sur un pleuro- À sigma en cristal transparent. Tel est l'avantage précieux qui produit cette hallucination dans la pratique. Les illusions d’optique ne font pas plus défaut, avec ce sin- M gulier procédé d’examen, qu'avec la méthode naturelle. C'est M ainsi que l’apparence empâtée et usée des reliefs des Diato- mées est précisément une illusion trompeuse. Nous nous en ! sommes assuré, en examinant les grosses perles qui tapissent la surface des Aulacodiscus. Paul un procédé spécial, elles nous apparaissaient sous forme de pelotes deneige bien rondes : ce qui confirmait les résultats donnés par la méthode ordinaire. M Hé bien ! notre procédé par hallucination nous faisait voir de " grosses têtes d’épingle en or, aplaties et empâtées : c'est donc une illusion d’optique à ajouter à bien d'autres. Au pre- mier abord, les reliefs apparaissent souvent en creux, et vice versä. Seule, la vis tournante peut rectifier le jugement, en montrant, par les mouvements verticaux du microscope, si l’on a affaire à des creux ou à des reliefs véritables. Quant à l'as- pect du fluide d'or transparent dans lequel plongent les Dia- tomées, c’est une autre illusion d'optique, produite simple-\ ment par le vacillement de la flamme de la lampe à essence. Il est bon de connaître la nature de ces illusions trompeuses, 4 afin de rectifier toujours son jugement. t Dr Boucox. NOTE SUR UNE NYMPHE DE BATOCERA C’est toujours, à mon sens, une bonne fortune de pou-M voir décrire et figurer une nymphe de Coléoptère. S'il est vrai, en effet, que les Coléoptères à l’état par-« fait sont bien étudiés et connus, il est également et mal- heureusement vrai que leurs larves et encore bien da vantage leurs nymphes le sont fort peu. Cela tient à différentes causes dont une des premières" est que ces larves ne présentent ni la beauté de forme; ni l’éclat de couleur des insectes auxquels elles don nent naissance. De plus, elles vivent, pour la très grande partie, absolument cachées et malaisées à découvrir, ef enfin, il faut bien le dire, leur étude n’est pas sans pré= senter beaucoup de difficultés. Quant aux nymphes, non seulement elles sont presque pour les petites espèces, quinze pour les moyennes, trois semaines à un mois au maximum pour les insectes d'ur grand développement : telle est, à peu près exacteme la durée moyenne de cette phase intermédiaire. Il faut ajouter à cela que ces nymphes sont très sou vent molles et fort délicates et qu'un rien suffit à blesser ou à entraver leur éducation. La lumière less fusque et leur fait faire de véritables contorsions gènent beaucoup le dessinateur; un peu trop d'humid et elles moisissent ; pas assez, et elles se dessèchent. Cela passe encore quand on en possède plusieurs 6xe plaires semblables et que l’on est sûr de l'espèce tout au moins du genre auquel appartenaient les larw ayant donné naissance à cesnymphes ; mais quand nil ni l’autre ne sont connus, c’est-à-dire quandilestindis sable que la nymphe arrive à éclosion pour que on saûl ii LE “ cequivaen sortir, on préfèreécrireune rapide description … de l'unique nymphe que l’on possède que de courir les . chances d’un dessin, pendant l’exécution duquel la nym- « phe en question peut passer de vie à trépas. C’est en grande partie ce qui explique que si peu d’ou- . yrages d’entomologie comportent de figures de nymphes et surtout de bonnes figures. A la vérité, pourtant, les nymphes de Coléoptères valent “la peine d’être figurées ; souvent très curieuses par les — appendices épineux ou de nature villeuse qui les orne- mentent en même temps qu'ils sont destinés à faci- “liter l’éclosion de l'insecte, elles ont toujours une forme … élégante et fort agréable à la vue. …— D'autre part, chose que ne possèdent jamais ou presque . jamais les larves, les nymphes présentent fort souvent _une forme nc rapprochée de celle de l’insecte parfait pour qu'il soit permis, sinon de deviner, du moins de pressentir non pas l’espèce, mais le genre et en tous cas Ia famille auxquels elles ap- partiennent. Aussi me semble-t-il que, dans bien des cas, il n’y aurait aucun inconvénient à ce que les entomologistes prissent la bonne habitude, non pas évi- demment de se contenter de décrire (ce qui est tout à fait insuffisant en pareille matière), mais bien de figurer toutes les nymphes dont ils connaîtraienit le genre ou tout au moins la fa- mille. C’est en raison de ces diffé- rentes considérations, sur les- quelles je me propose de reve. nir plus longuement dans ce même journal, qu’il m’a paru intéressant de figurer ici “une superbe nymphe de Batocera, bien que je ne sache pas exactement à quelle espèce elle se rapporte. Comme on peut le voir par la figure ci-jointe, cette mymphe donne parfaitement l'aspect d’un Batocera re- plié sur lui-même, - Les antennes, après avoir passé Le l’épine latérale thorax, dissimulent très légèrement l'extrême pointe Pépine que présentent les élytres aux épaules; elles assent ensuite derrière les deux premières paires de tes, à l'endroit où les cuisses s’articulent avec les fé- a set viennent enfin replier leur extrémité en avant de seconde paire de pattes en formant un anneau de me presque ronde et très élégante. Les tarses sont s nets; quant aux pattes, elles sont repliées de la fa- n qui se présente le plus habituellement chez Les nym- es de longicornes. Les anneaux de l’abdomen, lisses et nus sur leur face ventrale, présentent sur leurs QUtES des pli ssements striés: D Ddomen se termine par une arma- ture de consistance chitineuse munie sur toute sa sur- de rugosités ou plutôt de petites épines courtes, errées et robustes, la nymphe. Cette armature, au milieu de laquelle s’apercoit l’ou- reanale, se LiNPe en pointe arrondie etse recourbe son extrémité de facon à se trouver, par rapport au lan dorsal, dans une situation verticale. La face dorsale des parties thoraciques des anneaux émises n’est pas lisse, chacun de ces anneaux pré- | Nymphe de Batoccra, = NATURALISTE TR NT Mt dl gts ru à à destinées à servir de point d'appui 233 sentant à droite et à gauche de la ligne médiane une protubérance assez forte garnie de poils longs et serrés dirigés latéralement, ayant évidemment pour but de ser- vir à la fois de points de protection et de points d'appui. Le corselet proprement dit n’offre pas de protubérance de ce genre. Sur les rebords latéraux, on retrouve les mêmes plissements que sur la face ventrale. Quant aux stigmates, ils sont grands et très visibles, les abdominaux placés sur la tranche des anneaux de l'abdomen. Louis PLANET. LES ÉPINGLES NICKEL POUR LES COLLECTIONS D’INSECTES Pour les Collections d’Insectes Coléoptères, Papillons ou autres, l’épingle estune question de premier ordre. Les épingles ordinaires, en laiton, quoique bien étamées, s’oxydent souvent dans le corps même de l’insecte, et ont par suite le grand inconvénient d’occasionner un développement d’oxyde de cuivre, produit par la graisse des insectes. Il se forme autour de l’épingle, à l'endroit même où elle se trouve, dans l’insecte une sorte de bour- relet, qui augmente sans cesse de volume, qui gagne l'intérieur de l’insecte au point de le faire éclater. Tous les collectionneurs connaissent malheureusement bien cet inconvénient, aussi nelecitons-nous que pour mémoire. Pour remédier à cela, on a fait les épingles vernies noires et les épingles argentées. Les épingles noires sont de 2 sortes, en laiton ou en fer: lorsque le vernisse fendille, mettant le métal à nu, les mêmes inconvénients se produisent par les épingles en laiton; quant à celles en fer, elles rouillent, entraînant par suite la perte de l’insecte. Les épingles argentées n’ont aucun de ces in- convénients, mais elles finissent souvent par noircir et deviennent d’un aspect peu agréable à l'œil. Le problème était donc de trouver un métal qui n'eût aucun des ennuis des précédents et qui puisse en avoir tous les avantages. Le nickel paraissait donc tout in- diqué ; mais la difficulté, c’était de pouvoir le transformer pour l’usage spécial auquel on le destinait. Depuis deux années, la maison Emile Deyrolle cherchait à faire des épingles à insectes en nickel, et à force de recherches et d'essais, elle est arrivée à présenter des épingles en nickel, non en nickel absolument pur, mais en un alliage dans lequel le nickel entre naturellement pourla plus grande part. Le nickel pur, en effet, ne peut pas se tréfiler convenablement, il est cassant et peu résis- tant; il fallait donc trouver un composé de nickel qui ait tous les avantages du métal pur, et c’est surtout dans cet ordre qu'ont consisté les recherches; le résultat obtenu est concluant. Les épingles nickel (1) sont appelées à être utilisées maintenant dans toutes les collections entomologiques, quoique le prix soit un peu plus élevé que celui des épingles ordinaires ; mais les avantages sont tels que nous doutons que les collectionneurs hésitent. L. F. (1) Voici le prix des épingles nickel, qui sont en vente chez Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, à Paris : Epingles n°51 et 2 le mille 3 fr. le cent 0,35 — 3 et 4 — 3,25 — 0,40 — 5 et 6 _ 3,50 — 0,£0 Æ Tet 8 _ 3,15 a 0,45 — 9 et 10 — 4 fr. — 0,45 LE CONGRÈS DE CAEN Dans la dernitre session de l'Association francaise pour l’a- vancement des! sciences, tenue à Caen, les sections de zoologie et de botanique ont entendu d’intéressantes communications, dont nous présenterons un résumé aux lecteurs du Natwraliste. En zoologie, M. Adrien Dollfus (Paris) signale les cas de dimorphisme sexuel chez deux espèces de Crustacés isopodes terrestres, appartenant aux genres Hemilepistus et Meloponor- thus. Les segments péréiaux 2, 3 et 4 présentent chez la Q seule un sillon longitudinal, délimitant nettement la région coxale, tandis que, chez le”, la coalescence du coxopedite avec le somite est complète. Il rapproche de ce fait un autre cas de dimorphisme, signalé précédemment par lui chez des espèces du genre Philoæia, où certains ©* présentent un élargissement extraordinaire (temporaire ou tardif) du propodite de l’une des paires de pattes. M. Albert Fauvel (Caen) s’occupe de l’asymétrie comme ca- ractère constant d'espèce, de genre et de tribu, chez les In- sectes Coléoptères. Si grand que soit le nombre des espèces connues de cet ordre (au moins 100,000), l'asymétrie n'y existe qu’à titre d'extrême rareté. M. Fauvel n’a pu relever que huit cas d'asymétrie spécifique présentés par trois Osorius de Ma- dagascar; un Oxytelus qui habite le Sikkim, Ceylan, Madagas- car, l'Abyssinie, et le Cap; deux Platydema, l’un de Ceylan, l’autre de l’île Damma (Zimor), un Diamerus &e Guinée et du Sénégal, enfin un Doubledya du Japon. Un cas d’asymétrie générique est offert par un genre du Japon (Phytolinus). Enfin quatre exemples d’asymétrie dans les genres Amblysto- mus, Badister, Orescius et Licinus, qui forment la tribu des Licini, dans la famille des Carabides. Dans tous ces cas, l’asymétrie constitue un caractère fixe et invariable des espèces du genre et de la tribu, et n’a rien de commun avec les phénomènes tératologiques. M. Certes (Paris) présente des préparations de spirobacilles gigas, retirées des sédiments des citernes d’Aden et des eaux de Djiboutil (Obock). Ces sédiments ont été rapportés en France par le Dr Jousseaume. Certains de ces spirobacilles sont d'une longueur exceptionnelle de 170 à 175 p , avec 130 à 140 tours de spire. Pendant l’hiver les cultures de ces bacilles sont restées stériles, même à l’étuve. De nouvelles cultures entre- prises aux mois de juin et juillet ont été, au contraire, excep- tionnellement abondantes. Il semble donc que la saison exerce une influence marquée sur leur développement. M. A. Villot (Grenoble) dépose une note sur le polymor- phisme des Gordiens. Ce sont des vers progénétiques. Le com- plet développement des organes génitaux précède de beaucoup celui de leurs téçuments, et ils deviennent adultes, donc aptes à se reproduire, bien avant d'avoir atteint le terme de leur évolution morphologique. Aussi existe-t-il chez eux un déve- loppement postlarvaire et, entre les individus adultes de chaque espèce, un véritable polymorphisme qui correspond aux di- verses phases de développement de leurs téguments. La chitinisation des deux cuticules détermine, chez les Gor- diens adultes, des changements de coloration, de forme et de structure. Les segments passent successivement du blanc pur au blanc jaunâtre, au fauve, au brun et même au noir plus ou moins intense. La dureté et la résistance aux agents chimiques augmentent au fur et à mesure des progrès de la chitinisation. Chez les espèces à cuticule lisse, la cuticule externe se bour- soufle, et il se produit, entre elle et la cuticule interne, des vides qui peuvent donner lieu à diverses illusions d’optique et qui ont été quelquefois pris à tort pour de véritables aréoles. Chez les espèces à cuticule aréolée, les dimensions des aréoles s’ac- croissent avec le degré de chitinisation de la cuticule externe. La forme des diverses parties du corps se modifie aussi sous l'influence de la chitinisation des téguments. Celle-ci, ne s'effec- tuant pas en même temps sur toute la surface du corps, pro- duit, surla zone limite des parties déjà chitinisées, des dépres- sions dues à la différence de consistance. L’extrémité antérieure paraît ainsi plus ou moins eflilée, plus ou moins renflée. De méme, l’extrémité postérieure qui peut être renflée, effilée et plus ou moins profondément divisée par un sillon médian. En somme, on ne peut considérer comme entièrement développés et définitivement fixés dans leurs formes que les individus adultes dont les téguments sont complètement chitinisés. LE NATURALISTE EE L’état jeune, caractérisé par l’incomplète chitinisation des - téguments, a servi à établir deux espèces : le nom de Gordius rosæ camerans à été imposé aux jeunes mâles et celui de Gor- dius emarginatus Villot aux jeunes femelles. L’état vieux, carac: « térisé par la complète chitinisation des téguments, constitue la forme type. Le Gordius impressus Schneider, Gordius suba- reolatus Villot, Gordius Villoti Rosa, et le Gordius Perronciti camerans, reposent sur l'observation de très vieux mâles dont les téguments se trouvaient ridés par l'excès de chitinisation. M. Emile Belloc (Paris) à insisté sur les progrès de la bise ciculture dans le sud-ouest de la France. M. Caraven Cachin (Salvagnac, Tarn) donne un catalogue dei Poissons des eaux douces du département du Tarn. M. Gadeau de Kerville (Rouen) présente une note sur la tri- plicité du cæcum chez les Oiseaux. M. Etienne de Rouville (Montpellier) présente un amphipode nouveau, Siphonæcetes, pêché dans l'étang de Thau à une pro- fondeur de 4 mètres. M. Sabatier (Montpellier) insiste sur quelques points de la spermatogénèse des Sélaciens. En botanique, M. Cornu (Paris) présente des échantillons du Cola Ballayi qu'il a séparés du Cola acuminata. Il en indique les caractères différentiels; les cotylédons sont multiples; au lieu de rester soudés pendant la germination, ils se séparent en divergeant autour de la jeune tige. Les feuilles sont. plus lon- guement pétiolées, elles sont réunies en sortes de faux verti- cillées au sommet des ramifications. Cette espèce abonde au \ Gabon ct au Congo. Elle possède les mêmes propriétés que le Cola officinal, elle est seulement plus petite et plus cylindrique. M. Edouard Blanc (Paris) décrit une plante de la famille des Apocynées, connue au Turkestan sous le nom de Kendir,« appelée par les savants russes Apocynum Sibericum et dont il à rapporté au Muséum des échantillons actuellement vivants Le liber de cette plante contient une fibre textile douée de qualités précieuses. Sa résistance est trois fois égale à celle du chanvre. On en fait des filets de pêche réputés imputrescibles, des cordes et des étoffes. Cette plante pourrait facilement être cultivée en Algérie, en Tunisie et même en France. F. M. Eugène Mesnard (préparateur à la Sorbonne) s'est livré à des recherches expérimentales sur le mode de dégagement des. odeurs en présence des agents extérieurs. Ce dégagement est sous la dépendance de la lumière et de l'oxygène. Ces deux agents paraissent agir, pour l’auteur, d’une manière indépen= dante lune de l'autre et avec une énergie différente. L'action de l'oxygène serait lente, régulière, excitatrice et destrnetité tout à la fois, puisque le dégagement d’odeur parait être dû à une destruction par oxydation, c'est-à-dire à une résinification graduelle des particules odorantes. La lumière exerce une action plus particulièrement rapide et destructive. Peut-être Dani -il voir là une manifestation de las propriété destructive qu’ exerce, en général, la lumière sum toutes les substances d'origine organique. M. Niel lit un travail sur la végétation des vases de la Seine En 1888 on fit des dragages dans le bassin de Rouen. Ces: vases déposées par les dragues, à peine sèches, se recouvrirent très vite d’une végétation dont les plantes atteisnirent des dis mensions inusitées. C'étaient des Polygonum nodosum qui avaient 1,98 de hauteur, au lieu de 0m,50 qui constitue leur dimension normale ; des Chenopodium rubrum de 1,60 a lieu de 0m,15 à Om 80, enfin des Nasturtium amphibium et des Rumex hydrolapathum de 2 à 3 mètres au lieu de 0® 150 L 1 mètre. M. Léger remarque, à propos de ce travail, que cette luxu= riante végétation provient probablement des graines fournies parles plantes des berges etconservées dans la vase. MM. Cornu, Poisson, Lignier, citent de nombreux exemples de conserva tion des graines par stratification. ; Citons, parmi les autres communications, celles de M. Ra (Paris) sur l'appareil conducteur dans les graines de quelqu conifères ; de M. Quéva (Lille) sur l’anatomie de la tige d vanille; 4 MM. B. Renaultet Eugène Bertrand (Amiens) sun bactéries coprophiles de l'époque permienne, et de M. Eugè Bertrand sur une nouvelle Centradesmide de l'époque hot lère. DrF. REGNAULT. MICROGRAPHIE - DE LA COLORATION DES ÉLÉMENTS NERVEUX PAR LA MÉTHODE DE GOLGI OU PAR LES PROCÉDÉS QUI EN DÉRIVENT. . Deux excellentes méthodes de coloration ont été appli- -quées à l'étude du système nerveux : celle de Weigert et celle de Golgi. La première consiste dans la formation d’une laque d’hématoxyline qui colore d’une facon spé- _cifique la myéline des fibres nerveuses et dessine ainsi le trajet des faisceaux nerveux ; la seconde, que nous “allons étudier avec détail, Rd un précipité de chro- “mate d'argent à la surface des cellules nerveuses et de _Jeurs Pt nent (cylindre axe et prolongements pro- toplasiques) : c’est une méthode remarquable qui a “permis à certains histologistes de jeter un peu de lu- mière dans l'anatomie du système nerveux. CD: I. Méthode lente de Golgi. — La méthode primitive de Golgi ou méthode lente comprend les manipulations suivantes : On place un morceau de système nerveux cen- tralmesurant 1 centimètre cube de côté environ, dansdu . liquide de Müller ou simplement dans une solution de bichromate à 2 0/0. On le laissé dans ce bain de 45 à 0 jours suivant la température, moins longtemps si la température est élevée, plus longtemps si elle est basse. Dès les premiers jours on a soin d'augmenter les pro- portions debichromate et de Les porter à 5 0/0. Au sortir du bichromate, on lave la pièce dans une solution deni- trate d'argent à 0,25 0/0, puis on la place pendant ? ou jours dans une solution de nitrate d'argent à 0,75 0/0. Onlave dans l'alcool fréquemment renouvelé. On faitles Coupes au microtome à l'aide d’un rasoir mouillé d’alcool, ondéshydrate avec l’alcool absolu, on éclaircit à l’aide de Pessence de térébenthine et on monte les sections dans la résine Dammare au xylol. Il ne faut pas mettre de couvre-objet si l’on veut conserver la préparation colo- rée, car les courants de diffusion qui se produisent sous Ja lamelle enlèvent les précipités de chromate d'argent ‘quise sont déposés à Ja surface des éléments cellulaires. “II. Méthode rapide de Golgi. — Dansle but d'obtenir plus rapidement des préparations, Golgi remplaca le li- e de Müller par un mélange de bichromateet d'acide ique et c’est ce procédé rapide modifié par Ramon ajal qui est actuellement le plus employé. n durcit la pièce dans le mélange suivant : Br Solution de bichromate à 3 0/0.. “Solution d'acide osmique à 1 0/0. WTA. 20 parties 5 parties ‘ Le séjour de la pièce dans cette solution placée à lobseurité doit varier de 24à 48 heures pour les pièces enant d’embryon, maisil doit être d’autant plus que l’animal est plus âgé. On la porte alors dans solution de nitrate d’argent à 0,20 0/0 où elle reste eures. Immédiatement, sans enlever le nitrate d’ar- b qui imprègne les tissus, on la porte dans un nou- eau bain moins riche en a osmique: Sol. de bichromate de potasse à 3 0/0... “Sol. d'acide osmique à 40/0............ en dernier lieu on la soumet pendant un jour à l’ac- | Hion d'un bain de nitrate d'argent à 0,75 0/0. ba pièce est alors lavée dans l’alcool fréquemment re- nouvelé et coupée au microtome en mouillant le rasoir 20 parties 2 parties LE NATURALISTE 23 © avec de l'alcool. IL faut éviter les inclusions ordinaires à la celloïdine et à la paraffine,mais on peut se servir du microtome à congélation. La manière de traiter les coupes est extrêmement simple : après les avoir deshydratées par l'alcool absolu, on les éclaircit dans la térébenthine ou dans l’essence de girofle, puis on les monte dans jla résine Dammare au xylol sans mettre de lamelle, comme nous l’avons indi- qué pour les coupes obtenues par le procédé lent de Golgi. IL. Méthodes dérivées du procédé de Golgi. —Denom- breuses modifications ont été imaginées pour donner de la fixité au précipité d’argent et permettre l'emploi du couvre-objetet d'unecolorationultérieure dela coupe par une autre méthode. Les uns transforment le chromate d'argent en argent métallique en traitant les coupes par une solution alcaline d’hydroquinone, puis par l'hyposul- fite de soude ; les autres font agir le chlorure d'or et changent ainsi les précipités de chromate d’argent en chromate d’or; enfin Greppin invente une méthode que nous allons indiquer. Les pièces sont placées dans du liquide de Müller qu’on renouvelle tous les jours pendant la première semaine, puis seulement tous les huit jours pendant cinq ou six semaines. On les porte alors dans une solution de ni- trate d'argent ayänt déjà servi (0,75 0/0 ou plus faible), d’où on les retire au bout de dix minutes pour les pla- cer pendant 24 à 36 heures dans une solution fraiche de nitrate d'argent à 75 0/0. Les coupes faites au moyen de la congélation sont lavées rapidement à l’eau distillée, puis placées pendant 30 ou 40 secondes dans une solu- tion d’acide bromhydrique à 10 0/0. Elles sont ensuite lavées dans l’eau distillée où on les laisse quelque temps, puis portées dans l’alcool. On les monte ensuite dans le baume en suivant la technique habituelle et on les couvre d’une lamelle. Sous l’influence de l'acide bromhydrique les précipités de chromate d’argent se sont transformés en bromure d'argent qui est blanc; mais si on expose de semblables coupes à la lumière solaire, le bromure d’argent devient noir et l’imprégnation est produite, En outre de la possibilité de placer une lamelle sur la préparation, le procédé de Greppin présente l’avantage de permettre de traiter La coupe imprégnée d’argent par la méthode de Weigert modifiée par Pal. Les coupes, soigneusement lavées au sortir de l’acide bromhydrique, sont placées dans la solution suivante : Acide chromique...:............... 0 gr. 5 BIS INÉER PARENT 100 où elles doivent séjourner 24 heures. On les rince alors dans l'alcool et on les porte dans la solution d’hématoxy- line de Weigert: Hématoxyline SAMPLE POULE AE A À gr. ACOOMADSOIURE ARR EN RE PNR À 10 gr. HA SUIÉ ES MP EPA AMEN HP LRU 90 gr. Solution saturée de carbonate de lithine. 20 gouttes La coloration est produite après un temps variable se- lon la nature des tissus : moelle épinière, deux heures ; cerveau, six ou vingt-quatre heures. On lave les coupes à l’eau distillée mélangée de quelques gouttes decarbonate de lithine, puis on procède à la décoloration. Les coupes passent successivement : pendant 40 secondes dans une solution de permanganate de potasse à 4 p.400 ; pendant 236 1 ou2 minutes dans l’eau distillée ; puis pendant 5 mi- nutes dans la solution suivante : Acideoxalique... "0-1" SARA 1 Suite de potassuns. sr E Re Eau distillée, . 1:24. 200 On recommence la décoloration jusqu’à ce que la substance grise soit devenue blancheet que la substance blanche soit d’un bleu noir. On lave alors les coupes, on monte au baume en suivant la technique habituelle et on expose les coupes à la lumière, Henri BERDAL. UNE PLANTE PRÉCIEUNE ET NOUVELLE Le Kinkélibah (Combretum Raimbaulti Heckel) contre la fièvre bilieuse hématurique des pays chauds A l’occasion des nombreuses missions françaises dont la conquête africaine entraîne l'organisation, les jour- naux coloniaux s'occupent beaucoup d’un produit végé- tal dont j’ai fait le premier l’étude en 1891 (1)et qui, comme je l'avais annoncé, s'affirme de plus en plus comme le plus pré- cieux sinon l’unique remède contre le terrible fléau qui décime nos troupes ou nos colons eu- ropéens dès leur arrivée dans les ré- gions tropicales de l’un ou de l’autre hémisphère. assez dire l’impor- tance de cette plan- te nouvelle et c’est ce qui m'a décidé à en faire connaître ici brièvement et l'histoire et l’em- ploi.Je joins à cette étude, en une figure, l’aspect d’un rameau fleuri et des- séché de cette plante. Cette notion sera profitable aux nombreux explorateurs scientifiques que le domaine co- lonial attire tout spécialement à cette heure. Historique. — C’est en 1889 que je recus du R. P. Raim- bault, mort supérieur de la Mission apostolique de Ko- nakry (Guinée française), des spécimens botaniques de cette plante inconnue des botanistes et l'annonce de ses propriétés ; le tout était accompagné de détails sur son emploi. Je mis immédiatement le sujet à l'étude et pu- bliai en 1891 (à la fois dans le journal les Nouveaux Re- mèdes de Paris, et le Répertoire de Pharmacie) une note sur ce précieux végétal. Elle passa à peu près inaperçue à cette époque et quelques rares médecins coloniaux de ; LA C est $ { 1 E. = nr $ (1) Un médicament nouveau. De l'emploi des feuilles du Com- bretum Raimbaulli Heckel contre la fièvre bilieuse hématurique des pays chauds. LE NATURALISTE Le Kinkélibah, 4 ma connaissance, les D'° Michel, médecin en chef au Sé- négal, Drevon à Konakry et Rancon au Soudan, consen- tirent à en faire l’essai; leur conviction en l'utilité de cette plante fut rapidement faite par l’expérimentation qu’ils entreprirent soit sur eux-mêmes, soit sur leurs malades. Le Kinkélibah (dialecte sousou),nommé en woloff Khas- saou ou Sekkaou, est une espèce nouvelle du genre Com- bretum ; je l’ai nommée C. Raimbaulti pour perpétuer la mémoire du premier révélateur de ses propriétés. Elle : se rapproche du Combretum glutinosum Perrotet, dont elle est le plus affine sans se confondre cependant avec elle, comme on le verra par la description sommaire qui suit. C’est un arbrisseau de 3 mètres de haut à feuillage dense et ramassé en tête. Sa racine pivotante envoie des ramifications qui se terminent par des nœuds à radi- celles d’où naissent de nouveaux rejets : d'où foisonne- ment dans tous les lieux où il s'implante. Une des tiges, dans les groupes ainsi formés, s’élève au-dessus des autres et parvient à former un arbrisseau. La tige est à écorce lisse et blanchâtre,elle porte des rameaux opposés; son bois est blanc, dur et serré. Les feuilles des ra- meaux sont opposées, ovales, aiguës au sommet, entières et d’un beau vert; lisses sur les deux faces, elles rappel- lent un peu celles de notre hêtre. Les fleurs obscures et petites sont de cou- leur blanc-verdâtre et abondamment réunies en grappes * sur desinflorescen- ces axillaires, le plus souvent pla- cées à l'extrémité des rameaux. À ces fleurs succèdent de petits fruits por- tant quatre ailes membraneuses lon- gitudinales et peu développées. Ce vé- gétal a été trouvé abondant par le Père Raimbault dans le Rio-Pungo (où lesindigènes lui avaient fait connai- tre ses vertus au. moment même où il était en proie à un accès de fièvre bilieuse hématurique). Depuis il a été retrouvé com- mun dans l’île de Konakry, sur le plateau de Thiès par le professeur C. Sambuc, dans la haute Gambie par le D' Rancon. On l’a retrouvé encore avec la même abon- dance au Rio-Nunez, en Dubréka, en Mellacorée, sur la grande terre en face de Freetown (Sierra-Leone), en-« fin en Haute Cazamance, D’après M. Fondère, adminis- trateur au Congo (Loango), il existerait aussi dans le Congo, notamment dans l’immense forêt de Ma yombé, qui vient d’être explorée récemment par M. le professeur Lecomte qui pourra nous fixer sur cette sta=\« tion, Mais ce qui intéresse le plus nos colons francais, c’est de savoir qu’il abonde sur le plateau de Thiès, poste situé surla lignede chemin de fer de Dakarà Saint-Louis!" les endroits non défrichés en sont remplis. Il existe aussi abondamment sur tout le parcours de la voie ferrée de Saint-Louis à Dakar, Cette plante, essentiellement afri- «_caine, au moins d’après nos connaissances actuelles sur sa dispersion géographique, est donc aux portes de notre . capitale du Sénégal et rien n'empêche d'aller la prendre là, pour l’introduire par graines dans toutes nos colo- mies tropicales où elle prospérera certainement. Il ne faut pas oublier dans les tentatives d’acclimatation de “ce végétal que le Kinkélibah se rencontre ordinairement _près des rivières et jamais dans les terres baignées par l'eau salée au voisinage des palétuviers. Il croît dans les terrains sablonneux et pierreux. On le trouve également dans l’intérieur des terres. Sa floraison se produit en Afrique tropicale aux mois de mai et juin dans l’hémi- Sphère nord. Cet arbuste, plus ou moins touffu, suivant : Page, et dont la tige peut atteindre un décimètre de dia- mètre, devient tout blanc à la floraison et tranche alors beaucoup sur les arbres qui l’environnent, aussi est-ce à cette époque qu’il est le plus facile à reconnaître. Son fruit caractéristique se dessèche en même temps que les feuilles et tombe avec elles pendant la saison sèche. Son ombrage agréable est trèsrecherché à cause deson épais- seur même. Il donne souvent abri, pendant la nuit, aux caravanes de l’intérieur. | Usacz, EMPLOI MÉDIGINAL. — Les Woloffs utilisent les jranches de cet abrisseau pour fabriquer d'énormes pa- ni rs en forme'de tonneaux qu'ils enfouissent dans des trous à 30 ou 40 centimètres au-dessous du sol. C’est ms ces magasins souterrains qu'ils conservent leur bou leurs haricots. Aussi les nomment-ils leurs gre- ers (lakkas) et de là le même nom de lakkas donné par ndigènes au Kinkelioah. Pour l'emploi médicinal, les feuilles seules sont em- ployées (en décoction,) soit à l’état frais, soit à l’état sec. Sous ce dernier état, les feuilles concassées gros- èrement peuvent se conserver et garder leurs pro- étés pendant de longues années : il suffit de les pla- dans un flacon bien bouché et à l’état sec. “Pour se servir de la feuille sèche ou fraîche de Kinké- lil ah, on en met dans une bouilloire autant de fois quatre immes qu’elle contient de verres d’eau (250 grammes r verre). On couvre bien et on laisse bouillir 15 mi- tes. La tisane ainsi obtenue doit être amère et jau- ie. Si elle prenait par l’ébullition une coloration une, c’est qu’elle serait trop forte et il faudrait ajou- * de l’eau pour lui rendre la couleur voulue. Si elle enait une teinte jaune clair, c’est qu’elle serait trop le et alors il faut prolonger l’ébullition. On filtre la co ïon et on en fait prendre au patient un verre de rammes dès les premières atteintes de la fièvre bi- ieuse hématurique, puis après 10 minutes de repos un . Les vomissements caractéristiques de la maladie oduisent alors, mais ilsne tardent pas à s’arrêter et ser pour toujours. On doit du reste faire boire de la s dela maladie et pendant quatre joursaumoins,enne ssant pas le total d’un litre et demi parjour. Aucune riture ne doit être prise pendant toute la durée de nte ictérique (jaune), c’est-à-dire pendant les trois miers jours. Le quatrième jour nourriture très légère u à la fois. Le R. P. Raimbault recommandait de ( ri ir les malades avec des œufs crus battus dans du m ou du cognac. Le quatrième jour au matin, en même ps que le Kinkélibah Lis une purgation, si de ’est LE. NATURALISTE 237 . continuer ce fébrifuge autant que dure la fièvre en dimi- nuant chaque jour la dose et tout en continuant l’usage du Kinkélibah. Il est bon de noter que ce remède végétal est tout à la fois curatif et préventif de ce mal, Un moyen sûr d’acclimatement de l’Européen contre la fièvre bilieuse hématurique est l'usage quotidien d’un verre de cette décoction prise le matin à jeun et au réveil pendant toute la saison pluvieuse au moins. Telles sont les règles fort simples que la pratique des nègres a tracées et qu’il convient de suivre pour bénéficier des propriétés de ce précieux remède auquel l’analyse chimique, faite par le professeur Schlagdenhauffen de Nancy, n’a reconnu du reste que deux composants spéciaux à signaler : un peu de fannin et du nitrale de potasse. C'est bien certainement le minimum de substance active mise en œuvre pour ob- tenir de grands effets thérapeutiques. D' Edouard HecxeL. SESSION EXTRAORDINAIRE tenue à Genève PAR LES SOCIÉTÉS BOTANIQUES DE FRANCE ET DE SUISSE Le 5 août dernier, la Société botanique de France, invitée par la Société botanique suisse, se réunissait extraordinaire- ment à Genève, et plus de quatre-vingts botanistes français étaient l'objet, dans cette illustre cité, d'une réception bril- lante et cordiale. Les deux Sociétés, réunies en congrès, ont tenu, les 5 et 6 août, deux importantes séances. Séance du 5 août 4894. — L'ouverture a eu lieu,à 2 h.1/2, au Laboratoire de botanique systématique. M. le professeur Chodat, président du comité d'organisation, et M. Dunant, conseiller d'Etat, représentant le département de l'instruction publique, ont souhaité la bienvenue aux botanistes français. Après une réponse de M. le professeur Guignard, président de la Société botanique de France, le bureau spécial de la session a été formé comme il suit : Président, M. le professeur Christ, Président de la Société suisse de botanique ; vice-présidents : MM. Alfred Chabert, François Crépin, Fliche, professeur à l'Ecole forestière de Nancy: Gérard, recteur de l’Académie de Montpellier; Heckel, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille; secrétaires : MM. Flahault, Bris, Fischer, Péchoutre et Sauvageau. Après un discours très applaudi de M. Christ, on passe aux communications, dont nous devons nous borner, pour chacune d'elles, à mentionner très sommairement l’objet. M. le professeur GizLor entretient l'assistance des colonies végétales qu’on appelle hétérotopiques, en particulier des plantes habituellement calcicoles qu'on rencontre parfois sur des terrains siliceux. Leur présence y paraît due à la désagrégation de certaines roches qui produit une quantité de chaux suffisante pour modifier en quelques points la végétation. M. le Dr Bonner fait connaître les résultats d’intéressantes études sur l’herbier et les manuscrits non publiés de lillustre Albert de Haller. M. Jaccarp donne la diagnose d’une variété inédite de l'Echium vulgare. M. BourQuELOT a constaté la présence de l’éther méthylsa- licylique dans la racine de divers Polygala. M. Mana propose pour les mucilages une nouvelle classi- fication, basée sur l’effet des réactions colorantes. Il distingue des mucilages cellulosiques, callosiques et pectosiques. M. Hua décrit trois espèces nouvelles de Commélinacées, rapportées de l’Afrique occidentale par des voyageurs français. Après cette première séance, les congressistes sont allés vi- siter à Jussy les serres et le jardin de M. Marc Micheli, riches en Iridées et en plantes venant des hauts sommets de l'Afrique centrale. M. et Mme Micheli ont fait les honneurs de leur château et de leurs trésors botaniques avec une bonne grâce et une généreuse hospitalité dont les assistants garde- ront le souvenir. À la fin de cette cordiale réception, M. Gé- rard, recteur de l’Académie de Montpellier, s’est fait l’inter- SE —— ——_ _—_— prète des sentiments de tous dans une spirituelle improvisa- tion. Le lendemain, dès huit heures du matin, le congrès repre- nait ses travaux. Séance du 6 août. — M. le professeur FLaxauzr, de Montpellier, fait une importante communication sur laquelle nous reviendrons plus tard, relative à la géographie botanique du midi de la France. Il termine son intéressant exposé en ex- primant le vœu qu’une carte entière de la France, analogue à celle qu’il à faite pour le Midi, puisse être établie, et en fai- sant appel à l'union de tous les botanistes en vue de cette œuvre. Après une courte discussion, M. Guignard, appuyé par M. Fliche, propose que, vu l’importance pratique de l’établis- sement d’une carte botanique de la France, la Société bota- nique émette, en faveur de ce projet, un vœu faisant appel au concours du Ministère francais de l'instruction publique. Ce vœu est adopté à l’unanimité. M. Huger, assistant au Laboratoire de botanique systéma- tique de Genève, fait l’histoire d'une Algue de la tribu des Chétophoracées, dans laquelle il a pu observer une reproduc- lion sexuée en même temps qu’une reproduction asexuée. M. GurGnarp traite de la localisation des principes de l'acide cyanhydrique dans le Manioc. Passant ensuite à un autre sujet, il dit qu’il a réussi à constater, dans une Algue bleue, la pré- sence des « sphères attractives » dont on a précédemment re- connu l'existence, à côté du protoplasma et du norau, dans les cellules animales, ainsi que dans celles d’un petit nombre de plantes phanérogames. M. Ernest Orrvier, de Moulins, présente des spécimens d’un Champignon nouveau pour la flore françcaise,le Battarea phal- loides. M. PS botaniste belge, décrit le Vaucheria De Ba- ryana. M. le professeur Macnin, de Besancon, donne un apercu de ses recherches sur la flore littorale des lacs du Jura suisse. M. Cnopar analyse un travail de Mlle Rodrigue sur les mouvements spontanés chez les Légumineuses et les Oxalidées. M. le professeur Cuopar donne ensuite un résumé de ses observations sur quelques Algues chez lesquelles il a découvert des modes de développement qui différent sensiblement de ceux qui ont été constatés et décrits jusqu’à ce jour. Puis M. le professeur Christ déclare la session close, et les botanistes se divisent en deux groupes pour aller visiter les herbiers Delessertet De Candolle et la cathédralede Saint-Pierre. Dans l'après-midi du même jour, à 3 h. 1/2, rendez-vous était donné devant l’Université, où des breaks attendaient les bota- nistes pour les conduire aux herbiers Boissier et Barbey, aux Jordils. Là, on se divise en deux groupes : pendant que les uns visitent la bibliothèque et les herbiers, dont le très obligeant conservateur, M. Autran, fait les M nEnres et 2 niTent les trésors de l’une et la luxueuse installation de ceux-ci, les se- conds se répandent dans le parc, où se trouve réunie une mer- veilleuse collection de Conifères de toutes les parties du monde; ils ont, pour les conduire et les renseigner, M. le professeur Christ. assisté de MM. Wilkzeck, Carrevon et du jardinier de M. Barbey. Ensuite collation est servieau bord du lac, en face d'un merveilleux horizon. Chacun, en quittant ces licux cé- lèbres, où s'est accompli le prodigieux travail du Flora Orien- lalis, emportait comme souvenir le portrait du grand bota- niste qui a attaché son nom à cette œuvre mémorable. Le soir, à 8 h, 1/2, un banquet, pour lequel le Conseil d’Etat a fourni les vins d'honneur, réunissait à l'hôtel National les congressistes, les autorités universitaires cantonales et M. Marcellin Pellet, consul de France. Les botanistes ont passé à Vevey la journée du lendemain 7 août, remplie tout entière par l’attrayant programme d'une belle fête offerte par M. Emile Burnat, qu'un récent deuil de famille empéchait malheureusement d'y prendre part. Du 8 au 15 août, les deux Sociétés botaniques ont herborisé en commun dans les Alpes du Valais. E. M. MÉTAMORPHOSES DU RHAMPHUS SUBÆNEUS (lig.), ÆNEUS (Boh.) Coléoptère de la famille des Rhyncophores. S'ilest en entomologie une étude négligée, méconnue, c'est sans contredit celle qui s’occupe des mœurs, des LE NATURATISTE habitudes, des caractères, des particularités des insectes. Le temps et la patience manquent trop souvent quand il faut étudier et suivre des heures entières l'instinct et : les volontés d’un insecte. IL semble au-dessous de Ja science de faire pour des êtres si petits ce que Buffon a « fait pour les grandes espèces, comme si les études philo- sophiques variaient pour les uns et pour les autres.” Pourtant rien de plus agréable, de plus instructif, de plus merveilleux que cette étude philosophique de l'en- tomologie. L'histoire des insectes a constamment excité la curio- sité des amateurs de l’histoire naturelle qui ont fait des | collections. Découvrir l'habitation, le séjour de chaque . espèce dans son état primitif, quand, sortant de l’œuf, elle se montre sous la forme de Jarve ou de chenille; 4 étudier ses allures, observer son genre de vie, recon- naître la nature et la diversité de ses aliments, les lui fournir en abondance et de bonne qualité, pourvoir à ses besoins en la retenant captive, enfin en suivre tous les développements, pour arriver à la connaissance de sa dernière métamorphose, donnent à l’entomologiste des occupations pleines de douces émotions et de jouis- sances inconnues aux purs classificateurs. Depuis longtemps, les jardins zoologiques destinés aux animaux supérieurs ont pris en Europe un remarquable développement; mais leur entretien coûte des sommes M fabuleuses, et il faut être un riche monarque ou une puissante société pour se payer des tapirs à 44,000 francs, des éléphants à 25,000 francs ou des faisans à 2,400 francs » la paire. Eh bien! je vous assure que, pour un entomologiste, il est aussi intéressant d'élever le Tigre du poirier, les Cha- rançons ou la Courtilière, que les tapirs et les faisans les M plus rares du Jardin d’Acclimatation. Et c’est à la portées des bourses les plus modestes. à Un manuel de l’éleveur d'insectes serait un bel ou-" k vrage à entreprendre, car, sauf dans l’ordre des Lépi-" doptères, où les études d'élevage ont été passablement, faites, en laissant pourtant encore pas mal de lacunes à De presque tout est encore nouveau. Mais revenons aux métamorphoses du Rhamphus sub æneus (Illiger) que je désire vous faire connaître. - 3 Rhamphus subæneus Illiger est un coléoptère de la grande famille des Rhynchophora, de la tribu des Rhyn=« chœnini, du genre Rhamphus. Cette espèce est assez rare partout; dans le bassin de la Seine, elle peut être cOn= sidérée comme rarissime, bien qu’elle ait été trouvée par un ou deux exemplaires (dans l’espace de vingt ans) à la Varenne, Bois de Boulogne, Saint-Germain, Chambourcy (Bedel, Faune des Coléoptères, tome VI.) < Au mois d'avril 4889, ayant capturé quelques Rham= phus subæneus ©’ et © dont un accouplement sur l’aubés pine (Cratægus oxyacantha), dans les parages du bois des Saint-Cucufa, je résolus de tenter son éducation au Bois de Boulogne et d’en étudier les mœurs jusqu'ici incon= nues. Je pris grand soin de noter que l’arbuste était. placé sur un talus très sec, bien découvert et exposéa midi ; je tins compte de ces diverses observations pou le choix des aubépines devant servir à mes reproducs tions; le résultat a dépassé mes espérances; en deux trois années, cette espèce rare s’est mullipliée, et cx par centaines que l’on poupraié se procurerle R: subæne Quant à l’étude des DOUTS, j'ai pu suivre à mon aise — des accouplements anormaux du type R. subæneus avec “le R. pulicarius Herbst (Flavicornis Clairv.) indistinc- » tement dans les deux sexes. Fig. 1. — Rhamphus subæneus Illiger. Long. 1 1/2 milli- ‘+ mètre, bronzé vert ou cuivreux, antennes dat insé- … rées à la base même du rostre, Fee les yeux, funicule de six articles, surface du corps glabre, hanches anté- …rieures disjointes, prothorax sans sillon; élytres forte- “ment striés, ponctués, intervalles convexes, alutacés. Fig. 2. — Lanve. — Longueur, 1 1/4 à 1 3/4 milli- “mètre. D’un jaune assez vif, lisse, brillante, apode, cva- “aire courte ; les segments sont légèrement convexes en …lessous, marqués sur les côtés d’une fossette sur chaque segment. L’aspect, de la larve est un peu visqueux, et Rhamphus subæneus (grossi 15 fois) : larve (2), insecte parfait (1). nymphe (3), n elle présente dans le milieu une grande tache ovalaire, d'un noir olivâtre, qui pourrait bien provenir des ali- ments absorbés. À | Tète ‘petite, environ du tiers de la largeur du premier segment, aplatie, arrondie en avant, à côtés droits, dé- primée avec une ligne oblique latérale jaunâtre ; bail te, marquée en arrière d’une grande tache ronde, donne à la tête l'apparence d’un croissant brun. La e est à moitié rétractile dans le premier segment; les mandibules sont assez fortes et font légèrement saillie. Le premier segment est environ deux fo's aussi large e le suivant, éiément échancré en avant, muni au lieu de chaque côté d'une grande tache brune un peu icée ; l’avant-dernier segment est muni de chaque Ôté d'un denticule. Le dernier est petit, tronqué en ar- re. La larve semble se mouvoir avec difficulté en ans de la feuille minée. des élytres sont de la longueur de la moitié du corps. couleur est du même jaune que celui de fa larve, ) les yeux bruns. Les segments postérieurs de ab men sont très mobiles; la transformation en insecte Wait exige douze à quinze jours; les insectes parfaits ent, les uns au commencement de septembre, les es vers le 15 avril. … Les pariades commencent vers la fin d'avril et se con- uent jusqu’au 15 ou 20 mai. Pour pondre, la femelle & un trou avec son rostre dans l’épiderme supérieur Ja feuille, très rarement sür l’inférieur et y introduit LE -NATURALISTE 239 un assez grand nombre d'œufs (de 3 à 8 et peut-être plus? avec son oviducte. Ces œufs sont très petits, presque sphériques, d’une couleur blanc jaunâtre. Les jeunes larves éclosent cinq à sept jours après la ponte: elles se nourrissent du parenchyme de la feuille, qu'elles minent en ménageant les deux épidermes. L'endroit où elles se trouvent placées dans la feuille est variable, le plus souvent c’est vers le milieu, à droite et à gauche de la nervure médiane, atteignant parfois les bords; la substance intérieure de celle-ci étant dévorée, il s'en- suit que ces places se dessèchent, prennent une couleur de rouille et forment une tache facile à reconnaitre. Toutes les larves n’arrivent pas à leur entier dévelop- pement à la même époque; une partie se métamorphose en août et donne des insectes parfaits qui passent alors l’hiver cachés au pied des plantes comme les Orchestes, l’autre partie passe l’hiver dans la feuille sous la forme de nymphe et même assez souvent à l’état de larve; en ce cas, l’insecte parfait sort en avril. Quelle que soit l’époque de la dernière transforma- tion, toutes les métamorphoses ont lieu dans l’intérieur de la feuille minée. Pour se métamorphoser en nymphe, la larve se construit, sans quitter la feuille, une petite coque ovyoïde, lisse en dedans, composée d'une mem- brane mince, formée par une matière mucilagineuse pro- duite par la larve. Examinée au microscope, cette coque se présente sous la forme d’un réseau irrégulier de gros filaments transparents d’un blanc jaunâtre, enchevêtrés les uns dans les autres et soudés entre eux. Nous avons enlevé avec soin la membrane supérieure d’un grand nombre de feuilles contaminées, avec l’es- poir de vérifier où se trouve placée la filière qui produit cette coque. Malgré tous nos soins, nous n'avons pu observer avec certitude si cette matière sort directement par la bouche ou si elle est tirée de l'extrémité du corps, comme le suppose Ed. Perris pour les larves d'Orchestes (Premières Excursions dans les grandes Landes, Lyon, 14850). Nous avons constaté que, pour exécuter ce travail, la larve se tient tantôt courbée, tantôt sur le dos, et qu’elle fait manœuvrer la tête dans tous les sens. Cette observation est rendue très difficile par l'impossibilité de conserver en vie les larves mises à nu au moment de construire leur cocon; elles sont toutes mortes entre quelques heures et vingt-quatre heures; ensuite, elles sont si petites qu'il est difficile d'analyser leurs mouve- ments au travers du verre de montre sous lequel nous avions placé les feuilles à observer. OBsERvVATION. — Le type Rhamphus subæneus est-il bien une espèce ? Ne serait-il pas plutôt une variété du R. puli- carius, obtenue dans des conditions particulières ? Nos observations minutieuses, suivies pendant quatre ou cinq ans, nous ont suggéré l'hypothèse que la rareté du R. subæneus pourrait bien provenir de son affinité à se reproduire avec le type R. pulicarius, qui, étant excessi- vement commun partout, le ramène continuellement à l’espèce noire. Celte hypothèse s'appuie sur l’observa- tion suivante : La première année de son introduction au Bois de Boulogne, nous n’avons pas remarqué d'insectes noirs (R. pulicarius) parmi les éclosions : la deuxième année, nous avons observé quelques accouplements entre R.sub- æneus et R. pulicarius; la troisième année, le nombre d'insectes de chaque espèce est déjà à peu près égal; la quatrième année, les Rhamphus pulicarius dominent de beaucoup le type cuivré (R. subæneus) sur les aubépines servant à nos éducations, Cette année (1894), les éclo- sions du R. subæneus atteignent à peine 10 0/0 du type noir (R. pulicarius) ; il y a tout lieu de croire que d'ici quelques années, il aura à peu près disparu. Nous avons en outre constaté que le R. subæneus (ce qui explique encore sa rareté) se plait seulement sur les aubépines exposées d’une*manière particulière dont il ne s'éloigne pas; nous ne l'avons pas rencontré jusqu'ici sur d’autres arbustes de la même famiile, si communs au Bois de Boulogne, (Il reste cantonné sur les aubé- pines servant à nos éducations depuis cinq ans.) Les larves du Rhamphus subæneus sont attaquées et . dévorées par un Chalcidien parasite, dont nous avons trouvé les larves dans les feuilles minées servant à nos expériences pour la découverte de la filière. Nous espé- rons réussir sous peu à en obtenir l’éclosion en capti- vité. Les dégâts causés aux feuilles du Cratægus oxyacantha par ces insectes sont insignifiants et ne nuisent en rien à la vitalité de ces arbrisseaux. En esquissant ainsi à grands traits l’histoire d’un éle- vase en liberté, je désire seulement faire entrevoir les surprises et les jouissances que peut donner l’installa- tion d’un jardin zoologique d’insectes ; une trentaine de vases ou de caisses, avec autant de cloches en gaze mé- tallique pour les recouvrir et laisser circuler l'air, forment tout le matériel pour les élevages en captivité, plus quelques tubes en verre et des boîtes vitrées pour les observations dans le cabinet, Comme dans les grands jardins zoologiques, nous avons nos Ruminants : les Locustes, dont les longues antennes recourbées rappellent les Antilopes ; nos Carabiques sont les Carnassiers ; les Oiseaux-mouches sont représentés par les Chrysides, qui offrent les mêmes couleurs; les Oiseaux de Junon, aux yeux irisés sur leurs plumes, cèdent leur nom au Paon de Jour, au Petit Paon, etc. J'ai à peine effleuré ce vaste sujet. Que serait-ce si J'avais abordé les mystères de la vie intérieure de nos petits êtres, les drames intimes qui se passent dans ces petites retraites où le légitime propriétaire.est si souvent traqué par le parasite qui lui dévore sa nourriture ou par le cannibale qui le dévore lui-même ? Ce sera pour une autre fois. DEcaux, Membre de la Société Entomologique de France. PHOTOGRAPHIE CONE DÉGRADATEUR POUR FONDS RUSSES L’emploi des dégradateurs et des contre-dégradateurs pour obtenir une image sur fond noir, dit fond russe, n’est pas toujours très facile, et on remplace ces appa- reils par le cône dégradateur, qui peut être lui-même remplacé par un dispositif imaginé par M. L. Durand et dont Photo-Revue nous fournit les détails et les clichés explicatifs. Le cône dégradateur ordinaire est représenté dans notre figure n° 1, Il se compose : 1° d’une plaque porte-cône fixée à de- meure dans l’intérieur de la chambre, et sur laquelle se monte le reste de l’appareil ; 2° d’une plaque d'attache et de trois tubes rentrants à coulisse servant à régler la LE NATURALISTE . grande dimension, dimension de la silhouette projetée; 3° d’une plaques mobile destinée à recevoir la plaque-silhouette, et pou-« vant se mouvoir à volonté dans le sens vertical ou dans # le sens horizontal, pour centrer l’espace à impressionner. Le modèle est placé en face d’un fond sombre uni, que l’on peut remplacer, en campagne, par le voile noir Fig. 1. tendu contre un mur, ou, plus simplement encore, en plaçant le sujet en face d’une ouverture donnant dans une pièce obscure. Le cône étant mis en place, la plaque-silhouette tour- née du côté du verre dépoli, on péut en allonger les coulisses, ce qui a pour effet de diminuer la dimension Hs ph EE Fig. 2. — Fac-similé d’épreuve obtenue avec le cône dégradateur, remplacer cet appareil à On se procure une boîte cylindrique en carton dem tiennent certaines pâtes alimentaires; on fixe le couvere évidé aux 3/4, sur un morceau de carton de 9 à circulaire correspondante. Le carton porte- couvercle (figure 3) est fixé dans la chambre au dos de la plan fond est ae d’une ouverture en forme de poire d'assef, .. Il ne reste à faire que les écrans-silhouettes C, que l’on découpe dans du carton mince avec des ouvertures — de dimensions variées; on les fixe au fond de la boîte au urioyen de deux attaches parisiennes dont les lames —écartées, faisant ressort, maintiennent l'écran adopté, “sans qu'il soit besoin de les recourber à l’intérieur. Il faut éviter de se servir d’écrans-silhouettes d’ouver- ture trop réduite quand l’objectif est à long foyer; l’image “serait beaucoup moins lumineuse, l'ouverture faisant fonction de diaphragme, et la pose devrait être notable- … ment augmentée. ÉPREUVES PHOTOGRAPHIQUES TEINTÉES. — Nous trouvons dans la Revue Scientifique un nouveau procédé de M. Raoul Ladevèze permettant de tirer directement. sur papier toutes les teintes désirables : carmin, rouge, vert, jaune, bistre, etc. Voici comment il opère : —…._ On délaie dans l’eau un pain de la couleur adoptée jusqu’à demi-fluidité seulement ; on y ajoute deux par- “ties d’une solution de gomme assez épaisse, et deux au- tres parties d’une solution saturée de bichromate de “potasse et d'ammoniaque, On malaxe dans un mortier jusqu’à ce que le mélange soit hornogène, puis on étend _cette couleur au pinceau sur une feuille de papier blanc isse ou à à gros grains; on fait sécher dans l’obscurité, et l'on à ainsi un papier coloré impressionnable à la 0 mière. On le place sur le cliché dans le châssis-presse : Jinsolation en plein soleil demande ordinairement de “dix à vingt minutes, tandis qu’à l'ombre il faut de une à deux heures. L'image apparaît facilement. On lave sous un robinet de fontaine ou à l’eau tiède. Le bichromate “isolé rendu insoluble garde la couleur, tandis que le teinte désirée. Avec un peu d'habileté et quelques essais, on pourrait préparer un papier qui donnerait Les images colorées en M; Mittchell recommande le procédé suivant pour être ertain que le virage sera PET, on Eee d’abord / ième pendant trois ou quatre minutes, puis on les aet dans le bain combiné suivant : Hyposulfite DeNSOULE raser Routrate de plomb. :..:........... 6 Miorure d'or... ...:........... Eau distillée. .... e LE 'NATURALISTE 241 On fait d’abord dissoudre l’hyposulfite, puis on ajoute la dissolution de nitrate de plomb dans un peu d’eau chaude; ensuite le chlorure d’or; on agite et on filtre. Il ne faut pas pousser le virage jusqu’au bleu, parce qu’il continue encore un peu, en raison du chlorure d’or absorbé par le papier. Les deux procédés suivants nous sont également don- nés par la Revue Scientifique : MIisE AU POINT PHOTOGRAPHIQUE SUR GLACE DE COULEUR. — L'image qu'on apercoit sur le verre dépoli d’une chambre noire conserve les couleurs de l’objet; cet effet polychrome, agréable à l’œil, a l'inconvénient de fausser l'appréciation des lumières, et l’image positive privée des couleurs apparues sur la glace produit une impres- sion bien différente. D'après le Cosmos, afin de juger correctement l'effet que produira un paysage, certains amateurs de Vienne emploient une glace bleue sur la- quelle l’image apparaît monochrome. On prépare facilement la couche bleue voulue en ver- sant sur le verre dépoli de l’appareil une solution com- posée de bleu d’aniline dissous dans l'alcool. Pour ren- dre au verre sa condition première, on fait disparaître la teinte bleue avec de l’alcool; quelques minutes suffi- sent, soit pour teinter la glace, soit pour la décolorer. AGRANDISSEMENT SUR PAPIER AU GÉLATINO-BROMURE. — Une des principales difficultés consiste à déterminer le temps de pose convenable. M. José supprime cette difficulté en mouillant la couche sensible, avant de l’ex- poser, avec un révélateur à l’hydroquinone, ou mieux à l’iconogène additionné de glycérine. Selon Photogra- phische Wochenblatt, on voit l’image venir et l’on arrête au moment opportun. Un développement ultérieur est généralement inutile, mais il peut servir à modifier les caractères de l’image. E. SanTiNr DE Riozs. ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du lundi 3 septembre 1894. — M. A. Milne- Edwards rend compte à l'Académie de la cérémonie qui a eu lieu à Vallerangue (Gard), le 26 août, à l’occasion de l'inau- guration de la statue d’Armand de Quatrefages. — M. E. Per- rier annonce à l'Académie que l’installation du laboratoire ma- rilime du muséum à l’île Talihou près Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) est aujourd’hui très avancée. Il décrit ce vaste éta- blissement dont le Naturaliste donnera prochainement la des- cription détaillée à ses lecteurs. Séance du 40 septembre. — M. Ad. Chatin décrit les truffes (Terfàs) de Tunisie et de Tripoli. Ces trufles appar- tiennent à ce groupe des Terfàäs à tubercules blanchâtres à périderme lisse, à odeur ét saveur nulles ou faibles, qui entrent dans l'alimentation des peuplades du désert. — M. Paul Mar- chal signale quelques Diptères nuisibles aux céréales, observés à la station entomologique de Paris en 1894. C’est d'abord un diptère voisin de Cecidomya destructor (Say), nuisible aux avoines; ce Diptère, quin'a pu ètre observé qu’à l’état de pupe, exerce ses ravages dans le Poitou. La région vendéenne a eu pour sa part deux terribles ravageurs du genre Cecidomya : C. Destructor Say et C. (Diplosis) Tritici (Kirb: ). Les céréales ont eu aussi cette année à souffrir, dans diverses régions, des attaques des muscides ; Oscinis pusilla (Meig.) en Poitou. les Chlorops sporodiquement dans l’Ouest et le Midi, et enfin Camarita Flavitarsis dans la Haute-Garonne et le Tarn ont exercé leurs ravages (Meig.) sur les blés. Séance du 17 septembre. — M. Louis Mangin signale la présence de Thylles gommeuses dans la Vigne, le ue des Resacées, la tige du Cacaoyer, VAcacia Vereck, etc. De la pré- sence de ces thylles, M. Louis Mangin croit pouvoir déduire 249 LE NATURALISTE Re mo que l'existence de la gommose bacillaire devient probléma- tique. — M. P. Eloste a pu déterminer la cause d'une maladie qui sévit dans le Midi surles Vignes, où on la nomme maladie rouge; elle a pour cause le champignon parasite Awreobasi- dium vitis. Séance du 24 septembré. — M. A. Milne-Edwards pré- sente à l’Académie le fascicule 7 de l'ouvrage publié par le prince de Monaco et contenant les résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht. Ce fascicule, rédigé par MM. Milne-Edwards et E. L. Bouvier, comprend les descrip- tions des crustacés Brachyures et anomoures. — M. A. Chaltin, de l’étude de latruffe (Domalan) de Smyrne, conclut : que les relations qui existent entre les truffes ct les plantes nourri- cières ne sont point dues au parasitisme des tubercules, mais seulement à leur nutrition par les produits d'excrétion et de décomposition des nourrices, qri sont toujours les plantes pour les mêmes tubéracées. — M. A. Pomel transmet à l'Académie un exemplaire de sa monographie des Bœufs-Taurcaux fossiles des terrains quaternaires de l'Algérie. M. Pomel croit pouvoir appliquer à l’espèce de Bœuf qu’il décrit le nom de Bos Opis- thonomus en le rapprochant de l'espèce de Bœuf décrite par Hérodote sous le même nom; il signale en outre la présence du B. T. Ibericus ct d'une autre espèce connue seulement par une partie de sa dentition et qu'il nomme provisoirement Bos Cur- videns. — M. À. Labbé signale la coexistence, chez le même hôte, d’une coccidie monosporée et d'une coccidie polysporée (Chardonnerets infestés par le Diplosphora Lacazei. Tritons infestés par Coccidium proprium. Lamna cornubica infesté également par une coccidie); il propose pour ces coccidies monosporées (qu'il pense appartenir à des espèces différentes des coccidies polysporées) le nom de Pfeifferia. — M. L. Cuénot pense que le fonctionnement du rein des Helix n’est pas tel que le pense M. Girod, qui attribue à la première por- tion de l’uretère une action dissolvante sur les concrétions uriques’; suivant les observations de M. Cuénot, ces concrétions sont expulsées sans être ni corrodées ni attaquées. — M. Henri Coupin pense que l’on peut appliquer à bon droit à Nercilepas fucata et à Pinnotheras pisum le nom de parasites plutôt que celui de commensaux; car ces animaux ne se nourrissent pas des débris de la table de l'hôte, mais bien plutôt d’une portion de sa nourriture. A.-Eug. MaraRp. OFFRES ET DEMANDES M. le D' R. Kæhler, faculté des sciences de Lyon, demande des Echinodermes des mers du Nord et des espèces exotiques en échange d’espèces françaises. — Belle série de Coquilles de l'Équateur à vendre à la pièce; liste avec prix sur demande à « Les Fils d'Émile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris », — M. O0. Meyran, 10, rue Centrale, à Lyon, demande en échange des échantillons d’herbier. — M. P.R., 1747.— L’insecte que vous nous avez com- muniqué est un Coléoptère de la famille des Buprestides; c'est le Ptosima novemmaculatus, insecte d’un noir bril- lant avec des taches jaunes sur la tête, le corselet et les élytres. Ce coléoptère se rencontre même aux environs de Paris sur le Prunellier sauvage. — M. de V.,2069. — A propos des renseignements que vous äétiandez sur les épingles à insectes, veuillez vous reporter à l’article, dans le présent numéro, sur les épingles nickel. e — Le D' Vallantin, 39, rue Pergolèse, à Paris, pour élucider une question de géographie entomologique(Lépi- doptères), désirerait des correspondants en Bretagne, Vendée, Poitou, dans le Berry, le Bourbonnais, le Lyon- nais, le Limousin, l'Auvergne, l’Ardèche, le Gard, la Lozère, l'Aveyron, le Tarn, l’Aude et l’Hérault. — M. Lefèvre, Compiègne, — Nerila Schemidelliana est bien synonyme de Neritina conoidea ; Nerila perversa et | espèce. Fa di 1 Neritina grandis sont également synonimes de cette même — M. Milion, à Toulouse, — Voici la formule d’un engrais pourplantes d’appartement : mélanger une partie” de superphosphate de chaux ou deux parties de salpêtre, | En mettre quelques pincées au pied des plantes, 2 — On demande des Calosoma sycophanta : adresser. offres à « Les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris », BIBLIOGRAPHIE 462. Poulton, E.-B. The Structure of the Bill and Hairs of Ornithorhynchus paradoxus; with a Discussion of the Homologiesand Origin of Mammalian Hair. PI. AY XV et XVa- , Quart. Journ. Microse. Sc. 1894, pp. 143-200. 463. Purcell, F. Ueber den Bau der Phalangidenaugen. PIACAIE Zeilsch. für wissensch. Zool. 58. 1894, pp. 1-53. 4 464. Raspail, X. Sur un développement exagéré des i inci= sives d’un lapin de garenne (Lepus Cuniculus). Bull. Soc. Zool de France. 1894, pp. 117-119. 465. Rollinat, R. Note sur les Mœurs de Salamandra Ma- culosa. 4 Bull. Soc. Zool. de France. 1894, pp. 108-114. 466. Schæck (de). Des chiens d’Afrique (suite). Rev. Sc. Nat. Appliq. 1894, pp. 243-252. $ 46%. Schewiakoff, W. Ueber die Ursache der fortschrei-" tenden Bewegung der Gregarinen. PI. XX, XXI. Zeitsch. für nnsSEr se he Zool. 28. 1894, pp. 340-354, 468. Seeliger, O. Ueber das Verhalten der Keimblätters bei der Knospung der Cülenteraten. PI. VII-IX. e Zeitsch. für wissensch. Zool. 58. 1894, pp. 152-188. 469. Sumner, J.-C. Description of a new Species of Ne- mertine. Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 114-115. 470. Swinhoe, C. New Species of Geometers and Pyralel from the Khasia Hills. Ann. Mag. Nat. Hist. 1894, pp. 135-148. 44. Thiele, J. Beiträge zur vergleichenden Anatomie abs Amphineuren. I. Ueber einige Neapeler Solenogastres. PI. XII-X VI. J Zeitsch. für wissensch. Zool. 58.189%, pp. 222-302. 4%%. Verson, E. Zur Spermatogenesis bei der Seidenraupe PL XVII. Zeitsch. für wissensch. Zool. 58. 1894, pp. 303-313. 4933. Walker, J. À Visit to Damma Island, East Indian Ars « chipelago. Ann. Mag. Nat. Hist. 189%, pp. 98-110. BOTANIQUE : à “1e 474. Albcff, N. Nouvelles contributions à la flore delà Transcaucasie. Clypeola Raddeana. — Cardamine Seidlitziana. = Alsine Circassica. — Cerastium ponticum. — Hyperis cum ardasenovi. — Bupleurum Rischawi. — Chæro: phyllum Borodini. — Ch. Schmalhauseni. — Valeriana Calcarea. — V. Chodaliana. — Scabiosa Olgæ. Pyrethrum ponticum. — P. Slarckianum. Bull. Herbier Boissier. 1894, pp. 448-455. 45. Baldacci, A. Revista critica dalla collezione bots fatta nel 1892 in Albania. Malpighia. 189%, pp. 278-301. 46. Baroni et Del Guercio, G. Sulla infezione prodot à nelle fragole dalla Sphærella Fragariæ Sacc. Nuovo Giornale Bot. Ilal. 1894, pp. 216-249. 4". Bruns, E. Bcitrage zur Anatomie einiger Florideen PIX Berichte Deutsch. Botan. Gesells. 1894, pp. 118-187: G. MaLLoirzeL. Le Gérant: PAUL GROULT.. « À ï 4 Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 11. ‘4 | 46 ANNÉE à INFLUENCE DU MILIEU AQUATIQUE …r_ sur les formes des végétaux Les flores des différentes régions révèlent assez, par …Jes traits particuliers des espèces qui composent cha- à ‘cune d'elles, l’action des circonstances mésologiques sur les formes végétales, ou, d’une manière plus géné- rale, l'équilibre constant qui existe entre chaque milieu et l’ensemble des productions vivantes soumises à son influence organisatrice. Les plantes d'Amérique, si l’on excepte, bien entendu, comme dans tous les autres cas “analogues, les espèces cosmopolites qui doivent ce pri- wilège à l’indécision de leurs exigences, ne sont point , pones aux plantes d'Europe, ni aux plantes d’Asie, aux plantes d'Afrique. De la diversité des nee Pire une diversité des aspects, aussi facile à constater qu elle est malaisée à définir, On connaît la réponse his- “torique de Linué à Jussieu, qui présentait à ses élèves une plante exotique en les priant de e en dire l'origine. Lin- né, qui était “venu là sans se faire con- naître, jeta un coup d’œil sur l’échan- tillon, et ce rapide exa- men suffit à Jui dicter cet- te réponse : Facies ameri- na. j Donc l’in- fluence du cli- mat et de ses constan- s accessoires sur les formes végétales n’est pas contes- able. Subdivisez maintenant le milieu climatérique, int l'action est évidemment très générale et par suite peut pas donner lieu à des ressemblances bien oites et bien sensibles; décomposez les conditions qui constituent, au moins les principales ; opposez ces ditions PS elles vous paraïtront contraires, et “trouverez qu'à chacune des influences ainsi lee rrespond une physionomie propre des types qui en ‘pendent. Avec un peu de recherches, et en comparant nombre suffisant d’espèces, il est même souvent de retrouver l’idée générale qui a présidé, déri- & immédiatement de la cause organisatrice, à la réa- tion des ressemblances, de l’analogie morphologique, variations accessoires entées sur cette idée, et ayant voqué les aberrations de la forme, les exceptions à la le: Si vous le voulez bien, nous donnerons un apercu de de la révélation de cette idée primordiale dans la phogénie des plantes aquatiques, et du rôle des nces secondaires qui, ici ou là, ont exagéré ou iminué ses résultats. Nous n’entrerons pas dans les st ils snolomiques; dont le caractère particulier est 2% SÉRIE — N° 184 | RE —— Rf, Ranunculus fluitans. — R{, Ranunculus tripartitus. — Hin, Hydrocharis morsus- ranææ, — Cv, Callitriche verna. S 1 NOVEMBRE 1894 tissus; l'influence spéciale d’un milieu se révèle bien mieux par les traits de la forme extérieure. Le résultat le plus caractérisé de l’action du milieu aquatique nous paraît être l’extrême division du tissu parenchymateux des feuilles, dont une mince lanière accompagne longitudinalement chaque faisceau de la charpente fibrovasculaire. Il est facile de constater la réalisation de cette tendance chez les Myriophyllées, et surtout chez les Kenoncules aquatiques, où le phéno- mène atteint une intensité remarquable. Ici, tous les éléments secondaires qui peuvent se joindre à l’influence de l’eau, laquelle constitue la cause et le point de départ de la division du parenchyme, sont mis en jeu pour faire varier cette division dans un sens ou dans un autre, lui imprimant une plus grande activité ou au contraire la limitant. Le phénomène principal est dù à la submersion des feuilles, et il s’opère d’une manière très simple, comme les partitions d'une feuille divisée quelconque, par la progression, par l’élongation, à. partir de leur point de départ qui est ou la tige ou le som- met du pé- tiole, des fais- ceaux, au- tour des- quels , mais n’ atteignant pas leur ex- trémité , se développe une lame de parenchyme. Ces faisceaux conservent é- videmment,à la faveur de l’eau qui les maintient é- talés et leur fournit en quelque sorte un point d’appui, la direction qu'ils affec- teraient s'ils s'étaient développés à l’air au sein d’une feuille seulement lobée marginalement. Il en résulte, à ce point de vue, autant de variations qui ont l'importance de caractères spécifiques. Toutefois, il ne faut pas unique- ment faire entrer en ligne de compte, pour les expliquer, les aptitudes" spécifiques orientées vers une obligation spéciale par l’action du milieu; il faut aussi admettre les influences secondaires dont le concours ajoute à ce milieu, par lui-même stable, la possibilité de varier entre certaines limites, d’être réalisé plus ou moins. Ainsi la profondeur de l’eau, sa direction, la rapidité du courant : dans les rivières impétueuses, les lanières filiformes de Ranunculus fluitans s’étalent parallèles et acquièrent une longueur remarquable. Quelle est la cause de cette action spéciale du milieu aquatique sur les feuilles? M. Géneau de Lamarlière a montré, par d’ingénieuses expériences sur les feuilles des Ombellifères, que, dans cette famille, les espèces à feuilles très découpées assimilent beaucoup plus, à sur- face égale, que les espèces à feuilles entières ou peu découpées. Sans doute en est-il de même partout dans le une végétal; dans ce cas, cette faculté plus grande 244 d’assimilation dévolue aux feuilles découpées suffirait à expliquer la division du limbe des feuilles submergées, étant donné que, très évidemment, de cette manière, elles arriveraient à absorber la quantité d’acide carbo- nique qui leur est nécessaire, et qui est moins facile à se procurer dans l’eau que dans l’air. Quoi qu'il en soit, et en acceptant, ce que nous pen- sons être l'expression de la vérité, que la division des feuilles submergées est due à l'influence de l’eau am- biante, il y a une constatation qui s'impose : c’est qu’un limbe à lanières aussi ténues, aussi souples, aussi fines, n'ayant même pas en général la force de rester étalées quand on les sort de l’eau, pourrait difficile- ment se développer à l’air sans perdre de son élégance, et ce fait est tellement vrai que si les circonstances for- cent à croître sur le sol émergé une Renoncule aqua- tique, sa tige prend un aspect rabougri, et ses feuilles, épaissies ne présentent plus que des lobes courts et raides. À ce délicat appareil respiratoire, il faut, pour lui permettre d'accomplir son rôle physiologique tout en conservant sa grâce morphologique, les molles ondu- lations du liquide, ainsi qu'aux branchies des poissons. Ici donc, comme dans beaucoup d’autres cas, l’acte ne s’accomplit pas seulement avec les moyens et les organes qui lui sont strictement nécessaires, mais avec cet appoint d'élégance qui est comme la traduction d’une tendance instinctive de la nature vers un idéal esthé- tique : accord complet du milieu et de la forme, équi- libre parfait de la cause et du résultat à la fois au point de vue de la nutrition de l'individu et de la beauté ab- solue de sa réalisation. Remarquons que cet équilibre n’est pas atteint d'emblée, mais grâce à une lente évo- lution dont le stade intermédiaire le plus caractérisé est réalisé par les feuilles submergées à lanières raides, palmées, divergentes, et ne se réunissant pas en pinceau quand on les sort de l’eau. Quand il ne divise pas les limbes foliacés, ce qui est le résultat le plus fréquent de son influence, le milieu aquatique les allonge, les étire en filaments étroitement linéaires, dont la forme est sans doute due à la même obligation d’extraire le plus possible d'acide carbonique du liquide ambiant. Le milieu aquatique ne semble pas exercer une influence suffisante pour modifier la disposition alterne des feuilles dans les groupes où cette disposition appa- raît comme une tendance nettement accentuée. Mais dès qu’elle devient moins impérieuse et que les apti- tudes spécifiques autorisent le passage à la disposition verticillée, la submersion intervient pour provoquer, le plus immédiatement possible, ce passage. Il y a un stade intermédiaire, réalisé par exemple chez les Callitrichi- nées, où les feuilles sont opposées. On sait que la dispo- sition opposée conduit aisément au verticille, et qu’elle constitue en quelque sorte la base de sa réalisation possible, grâce à une simple division des faisceaux fibrovasculaires et du parenchyme entourant : c’est par ce mode que la phyllotaxie verticillée apparaît chez les Rubiacées, où les feuilles en réalité opposées se divi- sent, à partir du même point, qui est leur confluence avec l’axe, en lobes divergents imitant chacun une feuille simple. La disposition verticillée est réalisée nettement, avec son maximum de perfection, c’est-à-dire avec indépen- dance et évolution propre des éléments, chez un très grand nombre de plantes aquatiques, les Cératophyllées, | sible accidentellement (Sagiltaria LE NATURALISTE les Hippuridées, le Hottonia, l’Elodea, les Characées, « cryptogames algoïdes constamment submergés, les. Equisétacées, plantes éminemment aquatiques, dont la. vie prothallienne est encore si analogue à la végétation … des Algues qui se développent dans l’eau, et qui en sont le point de départ, abstraction faite du sporogone, M lequel, adapté à la vie terrestre, n’en conserve pas. moins les tendances de son origine. La cause de cette M aptitude spéciale qu'on rencontre dans un si grand nombre de plantes aquatiques est peut-être une facilité plus grande à s’étaler en expansions centrifuges, le centre étant l’axe, offerte aux organes par leur submer- sion dans l’eau. La combinaison des deux aptitudes, « disposition verticillée et extrême division de la char- pente et du limbe, est réalisée chezles Myriophyllées, C'est à la submersion qu’il faut attribuer les diverses tendances dont nous venons de constater l'existence chez les végétaux aquatiques. A la surface l'influence du M milieu n’est pas nulle, mais elle se révèle par des résul-w tats différents. En général, les feuilles qui s’y dévelop-m loppent se forment avec l’obligation de flotter, et ilen résulte pour elles une forme particulière, dont le type le plus parfait est représenté par les feuilles nageantes M du Nuphar et du Nymphæa et par celles, mais avec une surface moindre, de l’Hydrocharis. Cette forme de feuille, « qui n’est pas elle-même l’ultime résultat de la tendance, lequel, comme il arrive très souvent, dépasse le terme apparent de sa réalisation idéale, peut être considérée comme la quatrième manifestation de la cause organi- satrice qui, par degrés, est arrivée à la créer. On peut distinguer, dans l’évolution phyllomorphique des plantes aquatiques à feuilles construites d’après la ten dance émergée et flottante, cinq stades, caractérisés. ainsi qu’il suit : Premier stade. Les deux tendances agissent séparé ment. Les feuilles submergées sont multiséquées, les, feuilles supérieures sont entières ou superficiellement… lobées, nageantes. Dans la première révélation de l’apti= tude (Renoncules aquatiques) le phénomène est encore accidentel et subordonné à l’influence immédiate des circonstances accessoires du milieu, de telle manière que les individus, selon que l’une ou l’autre des ten dances l’emporte, sont ou homophylles et totalement submergés, ou hétérophylles et en partie émergés. L'ap: titude s’accusant, la forme hétérophylle devient cons tante (Trapa natans). À Deuxième stade. Les feuilles submergées et les feuilles de la surface ne diffèrent plus sensiblement dans leur forme, mais les supérieures ont une tendance à se diss tinguer des inférieures, grâce au raccourcissement des entre-nœuds, par leur disposition en rosette (Calli: trichinées). ; Troisième stade. Les feuilles submergées et les feuilles émergées sont sensiblement semblables dans leur formie et dans leur mode d’insertion (certains Potamogeton). Quatrième stade. La tendance du type émergé l'em= porte exclusivement; toutes les feuilles sont nageantes et semblables (Nymphæa). Réalisation normale et parfait de l’aptitude. Cinquième stade. Exagération de la tendance et transë tion à la forme de la feuille aérienne. La feuille cons serve les caractères de la forme nageante, mais elle est complètement émergée et elle ne flotte plus (Alisma plantago). Le retour à un stade inférieur est poss sagiltæfolit Vi vallisnerifolia), quand les influences immédiates sont assez puissantes pour l’imposer, et que l'organisme — n’a pas encore éliminé, pour ainsi dire, les aptitudes du - type dont il dérive; car dans le cas contraire évidem- “ ment sa résistance serait invincible. A. ACLOQUE. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES “ DE LA SCOLIA HIRTA (Schranck) Hyménoptère du groupe des Scoliides. _ mètres. a apode, de douze segments, non compris la tête ni le mamelon anal, allongé, ovale! oblong, mou, charnu, jaunâtre ] pale ou blanchâtre, convexe en-dessus, ventru en dessous, à région antérieure arrondie et subarquée, la postérieure tron- ne. Tête très petite, arrondie, submembraneuse, finement poin- lée, avec deux incisions longitudinales, région occipitale bom- “bée; — épistome grand, transverse; labre même forme, plus court, à bords arrondis, à milieu excavé ; — mandibules petites, ächées par la lèvre supérieure, cornées, noires et bidentées, su ies de chaque côté d’un prolongement maxillaire, charnu, “lobiforme, garni de deux pièces palpigères très courtes et bi- articulées ; — lèvre inférieure quadrangulaire, charnue, à bord _ antérieur arqué; languette cartilagineuse, rougeûtre, à angles aigus, saillants, dentés, accolée de chaque côté à un petit palpe Jabial biarticulé ; antennes très courtes, rétractiles, l’emplace- ment de l’article basilaire indiqué par un orbe roux, l’article terminal très grêle; au-dessous de la base antennaire est un traitoblique roussâtre; ocelles sans traces apparentes. _Segments fhoraciques au nombre de trois s’élargissant d’a- vanten arrière, à bord antérieur caréné, transversalement ridés € longitudinalement sillonnés, avec ligne médiane commune deuxième et troisième arceaux. Seyments abdominaux au nombre de neuf, plus le mamelon S'élargissant jusqu” au quatrième, pour s’atténuer vers res none tranchées et transversalement ridées, le lieu de chaque arceau relevé en un bourrelet diversement llonné, très saillant et en forme de tubercule sur les côtés des “arceaux; mamelon anal petit, arrondi. … Dessous, de consistance très molle et blanchâtre, les seg- ments thoraciques transversalement ridés, les segments abdo- minaux diversement sillonnés et ridés; anus à fente transverse, pourtour tuméfié ; une incision parcourt les flancs divisant le corps en deux régions, une dorsale, l’autre ventrale. alles, pas de traces : de quelle utilité seraient-elles à cette re dont l'existence se passe sur le corps de sa victime, puis sé construit sur place sa double coque ? ligmates petits, orbiculaires, roux, à péritrème rougeûtre, co né et saillant, au nombre de dix paires: les deux premières, un peu plus petites et sur un plan un peu plus inférieur que ivantes, sont placées au bord postérieur des deuxième et oisième segments thoraciques, les huit autres au bord anté- des huit premiers segments abdominaux. «Ce ver vit au détriment de la larve de la Cetoniamorio, Fabr. ; us ne pouvons rien dire de son genre de vie dont la phase lexistence doit être très rapide ; tout ce que nous sayons e borne à à ce fait de larves détruites et complètement vidées lÿant conservé que quelques parties charnues molles et sques, et à la place des loges même où elles se trouvaient, ient des coques contenant le ver que nous venons de décrire. ever de notre Scolie, arrivé à sa plus grande expansion, inerte : dans sa coque, il prend appui sur ses mamelons la- 1x tuméfiés et sur ses pièces buccales : son existence ver- forme cesse vers les premiers jours de juillet ; alors seule- it a lieu la transmutation à la suite de laquelle apparaît la en 1e suivante. - Pure. — Longueur 12 à mètre. Corps allongé, ovalaire, charnu, blanchâtre; tête arrondie finement et obsolétement ridée, front bituberculeux ; région tho- acique lisse et luisante, jaunâtre, s'élargissant ds extrémités 13 millimètres; largeur 3 à 5 milli- Ver. — Longueur 15 à 17 millimètres; largeur 5 à7 milli-" LE NATURALISTE 245 vers le centre, fortement convexe, à milieu surmonté d’une double carène très saillante, séparée de la tête par un col très court et de la région abdominale par une forte incision; seg ments abdominaux renflés, s'élargissant en s'arrondissant, le premier finement chagriné, les cinq suivants transversalement ridés, garnis à leur bord postérieur d’une rangée transverse de courtes épines coniques à bout rembruni; à l’extrémité de chacune de ces rangées correspond en-dessous, émergeant de l'angle inférieur des anneaux, une papile conique, Charnue, d'autant moins accentuée qu'elle est plus proche de l'extrémité anale qui est trilobée ; antennes noduleuses longeant les man- dibules, d’abord parallèles, leur bout vient ensuite se réunir à l'extrémité de la région sous-thoracique ; pattes épineuses à genoux saillants. La pupe est contenue dans un long cocon ovalaire à double enveloppe, la première couverture formée d’une mince pelli- cule peu résistante, mélangée à des fils de soie épars, reliés entre eux par une sécrétion visqueuse, la seconde beaucoup plus épaisse, de même composition, comme parcheminée, à pa- rois intérieures noires et lisses, les deux pôles rougeâtres, con- tenant beaucoup moins de matière agglutinative, par suite beaucoup plus de bourre de soie. C’est à partir du milieu de juillet et jusqu'à mi-août que l'adulte formé soulève une des extrémités du cocon qui s’ouvre en forme de calotte nette et franche : le ver en construisant sa coque a-t-il ménagé une ouverture à ce point ouvert, ou bien est-ce l’aduite qui ronge le pourtour de la calotte? Les bords bien examinés n’offrent aucune trace d’incision, ce qui pourrait être de nature à faire croire que c'est le ver qui ménage la porte de sortie, mais cette particularité est encore à démon- trer; un fait semblerait cependant le prouver, la sortie de l’a- dulte à reculons, l'extrémité abdominale la première : de toute la dépouille, l’intérieur de la coque ne contient que la peau rata- tinée du ver, la pupe conserverait donc tous ses téguments, les différentes parties du corps se détachant successivement de la masse charnue, sans qu'elles aient à se dégager de la moindre pellicule; mais alors que deviennent les apophyses, les épines, les mamelons et tubercules que les larves de Coléoptères laissent après leurs dépouilles nymphales ; chez nos Hyméno- ptères, ces parties seraient-elles résorbées, rentreraient-elles dans la mass e charnuc ? Cela est fort possible, et il doit en être ainsi, aucune d'elles n’étant ni cornée ni coriace, ce qui n’est pas le cas des nymphes de Coléoptères chez lesquelles ces ap- pendices épineux ou autres sont cornés ou cartilagineux, et, par suite, non susceptibles d’être résorbés. À côté des larves de Cefonia morio, et vivant du même mi- lieu, se trouvaient des larves d'Oxythyrea Sticlica Linné, attaquées aussi par un ver d’Hyménoptère, mais plus petit, à cocon plus réduit, dont s'est échappé, le 15 juillet, la Scolia 4 punctata, Fabr. Capitaine XAMPEU. LA GUÉRISON DE LA DIPHTÉRIE Ce n’est pas sortir du domaine de l’histoire naturelle que de parler de cette découverte, dont la nouvelle est dans toutes les bouches. Je voudrais montrer ici com- ment, de travaux en travaux, on a fini par aboutir à cet admirable résultat pratique. La découverte du bacille de la diphtérie est due à Klebs et à Lôffler; mais seules les admirables recherches de Roux et Yersin nous le firent bien connaître. Non seulement ils cultivèrent et inoculèrent ce microbe aux animaux, mais, et c’est là le point de départ de toutes les découvertes ultérieures, ils montrèrent qu’il restait localisé dans la fausse membrane et ne se propageait pas dans les organes et dans le sang. Le bacille diphté- rique était donc inoffensif en lui-même et la terrible maladie était due à son produit de sécrétion. Pasteur était déjà arrivé aux mêmes conclusions pour le choléra des poules. Il avait filtré une culture pure du bacille cholérique, et avec ce liquide avait pu repro- 246 duire sur la poule, tous les symptômes, entre autres la somnolence caractéristique, de cette maladie. Roux et Yersin suivirent la même voie. Pour isoler la toxine diphtérique, ils filtrèrent la culture sur un tube de porcelaine. Inoculant aux animaux le liquide de fil- tration, ils reproduisaient les principaux symptômes de cette maladie, notamment les paralysies diphtériques. La technique, indiquée par Pasteur, était ainsi précisée et allait avoir une importance capitale pour l'étude des poisons bactériens. Grâce à elle les poisons tétanique, cholérique, pneumonique, typhique, furent retirés des cultures et étudiés. Les recherches au sujet de la diphtérie partirent de ces données et les savants allemands publièrent alors une série de découvertes, du plus haut intérêt. Frankel, en chauffant la toxine diphtérique à 70°, réussit à la priver en grande partie de sa toxicité, et de plus elle acquérait un pouvoir vaccinal. Si on inoculait les animaux avec cette toxine atténuée, ils devenaient réfractaires et au bacille et au poison diphtérique. L'’Allemand Behring et le Japonais Kitasato poussèrent plus loin ces expériences. Ils découvrirent que plusieurs procédés pouvaient amener l’atténuation de la toxine diphtérique. Le plus certain consistait à ajouter aux cul- tures diphtériques du trichlorure d’iode. Si on inoculait du bacille diphtérique sous la peau d'animaux vaccinés, il s'ensuivait une petite plaque de nécrose sous laquelle le bacille restait longtemps vivant. Néanmoins ce dernier n'avait pas perdu sa virulence et, inoculé aux animaux non vaccinés, les faisait périr. Le sérum vaccinal possé- dait donc la propriété de détruire ou tout au moirs d’annihiler la toxine nocive. Le sérum de l’animal réfractaire ou ais a un pouvoir préventif pour les autres animaux, et ce pouvoir peut être supérieur à 50.000, c’est-à-dire qu’un cobaye résiste à l’inoculation d’un demi-centimètre cube de cul- ture diphtérique récente et très virulente, si on lui a in- jecté, douze heures avant, une quantité de sérum égale à la cinquante-millième partie de ce poids. Bien plus, l’in- jection du sérum antitoxique arrête la diphtérie en voie d’évolution chez les animaux. Mais ces recherches n'avaient encore conduit à aucun résultat pratique. En effet, il était très difficile de se pro- curer du sérum des animaux vaccinés en grande quan- tité : on n’avait pas de méthode sûre de vaccination. Il était réservé à M. Roux de nous la donner. Pour arriver à obtenir de la toxine diphtérique en grande quantilé, les cultures de bacille diphtérique furent faites dans un courant d’air soigneusement amé- nagé à travers l’étuve. Au bout de trois semaines, un mois au plus, la culture était suffisamment riche en toxine pour être employée. Le choix de l’animal à immuniser se porta sur le che- val de préférence au mouton, à la chèvre ou au chien. Cet animal est, en effet, facile à immuniser contre la diphtérie et fournit de grandes quantités de sérum, Pour immuniser le cheval, on ajoute à la toxine diphtérique du trichlorure d’iode, et on introduit sous sa peau des doses d’abord modérées, puis progressivement crois- santes de ce mélange. Il vaut mieux répéter ces injec- tions fréquemment que de les faire fortes et rares. On termine en injectant des doses progressivement crois- santes de toxine pure, Le cheval est immunisé, il faut maintenant l’employer LE NATURALISTE ‘la même époque, les diphtériques de l'hôpital Trousseau, trocart, on ponctionne la jugulaire, on recueille le sang À qu’on laisse se coaguler et on retire le sérum. Il est anti- toxique, immunisant et même curateur. Le traitement par le sérum antidiphtérique à été appliqué par M. Roux, avec le concours de MM. Martin et, Chaïllou, dans 300 cas de diphtérie à l'hôpital des Enfants-Malades de février à juillet 1894. Pendant les années 1890-1893, 3971 enfants étaient entrés au pavillon de la diphtérie de cet hôpital : 2029 M étaient morts, soit une moyenne de 51 p.100. Les 448 en- fants sur lesquels le traitement par le sérum fut appli- qué ne donnèrent que 109 décès, soit 24 p. 400. Et on ne dira pas qu'il s’agissait d’une épidémie bénigne; car, à traités par les moyens ordinaires, fournissaient une mor- talité de 60 p. 100. Si la moyenne de mortalité ne s’est pas plus abaissée au moyen du nouveau traitement, cela tient à ce que nombre de malades ne viennent à l'hôpital qu’à la der- . nière extrémité. D’autre part, certaines angines diphté- riques sont causées par une association du bacille de Lôffler et du streptocoque : elles sont alors très graves et \ entraînent généralement la mort; le sérum possède une efficacité bien moindre sur ces sortes d’angines. a Une autre conséquence importante de la sérumthé- \ rapie est la diminution et la suppression probable des trachéotomies. Si l’enfant étouffe, en effet, le sérum fait tomber les fausses menbranes et désobstrue le larynx au bout de 24 à 48 heures. Il n’est pas nécessaire pour un M\ laps de temps si court de pratiquer une opération san- glante; l'emploi du tubage, qui consiste à introduire un M tube creux de métal dans le larynx de l’enfant, suffira, .« alors qu'auparavant il était souvent insuffisant quand le \ croup durait plus d’une semaine. Le sérum curateur est injecté sous la peau à la dose de 20 centimètres cubes ; 24 heures après, on pratique une nouvelle injection à la même dose; ces deux injections suffisent, en général, pour amener la guérison. Les effets du traitement se manifestent rapidement : Le facies cesse d’être pâle et plombé, l’appétit revient vite, l’état géné ral s’améliore; les fausses membranes se détachent et. cessent de se reproduire. La température s’abaisse prom= ptement et la défervescence s’effectue d'ordinaire dès lew lendemain de la première injection ; l’albuminurie dimi- 4 nue et se dissipe. Dans les cas de diphtérie compliquée par l'association de streptocoques, l’amélioration est moins rapide. et surtout aux enfants qui vivent au contact d’un me atteint de diphtérie. Enfin M. Roux proscrit d’une facon absolue du traites à ment les substances toxiques ou caustiques. Il se con 50 grammes de liqueur de Due par litre. Pas d'acide phénique, pas de sublimé : : on préférera ‘2 avalés par l'enfant sans danger. Ily a bien assez delà toxine diphtérique dans le corps, il ne faut pas en intro: duire d’autres. Depuis la publication au congrès de Budapest de ces, splendides résultats, le service gratuit du vaccin, grâce breux depuis qu’on prend l'habitude de traiter par les — injections dès le début de la maladie. Il y a quelques jours à Berlin, l'hôpital des enfants est parvenu à ré- duire de 42 à 17 0/0 la mortalité au pavillon de la … diphtérie. Les inoculations préventives pratiquées sur —… les frères et les sœurs des petits diphtériques ont donné aussi les meilleurs résultats. On s’occupe actuellement à l’Institut Pasteur d’immu- niser un nombre suffisant de chevaux pour fournir toute \ Ja France de vaccin antidiphtérique. On estime qu’il faudra environ 140 chevaux, chaque cheval pouvant fournir sans fatigue deux litres de sang tous les vingt jours. Huit à dix semaines étant nécessaires pour immu- suffisante de sérum avant deux ou trois mois. Le choix des chevaux est fait par M. Nocard, d’Alfort, Il choisit les meilleurs chevaux de réforme, des bêtes saines, encore jeunes, mais rendues impropres à un service actif par des tares aux jambes. On les éprouve tout d’abord avec la malléine, pour s’assurer qu'ils ne sont pas morveux, la malléine amenant chez les chevaux …morveux une forte hyperthermie, — La découverte de M. Roux est une des plus impor- “iantes qui aient été réalisées en médecine au point de vue pratique. IL est probable qu’elle est la préface d’une “série d’autres applications de Ja sérumthérapie qui “bouleverserait entièrement l’art médical. Ce dernier inira par constituer une science positive formant une “branche, et non des moins importantes, de la biologie. Dr F, REGNAULT. sn «il Un PROJET de CARTE de GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ra question des cartes de géographie botanique, longuement ägitée au congrès botanique tenu à Paris en 1889, malgré le èle et la compétence des personnes qui en avaient pris l’ini- tive, n'a pu sortir du cadre des discussions académiques. Ælle vient d’être reprise, il est vrai à un point de vue différent ébplus pratique, par M. le professeur Flahault, de Montpel- "qui, dans une séance de la récente session de Genève, a tune intéressante communication relative à la géographie anique du midi de la France. Il a rappelé que, dès 1806, rame de Candolle avait été chargé, par le gouvernement ançais, de réunir les éléments d’une publication sur la géo- graphie botanique de la France. Depuis lors de nombreux sa- “anis ont entrepris des recherches dans cet ordre d'idées. Le meilleur moyen, d’après M. Flahault, d'arriver à un résultat sitif, c'est de dresser des cartes comme celle dont il a pré- un spécimen pour le midi de la France. ette tâche est aujourd’hui grandement facilitée par la publi- ion de nombreuses Flores locales et l’abondance des docu- s statistiques relatifs à ce genre d’études. Jne première simplification indispensable dans un tel tra- vailsynthétique, c'est d'éliminer les faits vulgaires et insigni- mts: Ainsi cent soixante espèces de plantes se rencontrent artout, une quarantaine sont répandues de la Méditerranée et s Pyrénées aux Alpes, une autre quarantaine couvrent plus dun tiers de la surface de notre globe. Bar contre, certaines espèces ont une importance primor- e dans la végétation; elles sont, pour ainsi dire, le réactif ertaines zones, qu'on pourrait appeler des formations. Ces «.cSpèces primordiales sont accompagnées de certaines associa- «HONS végétales, toujours les mêmes, qui en sont le cortège insé- Parable. Cette observation permet de généraliser les faits et, [procédant à la manière des géologues, de distinguer la zone du —Châtaignier, celle du Chéne vert, celle du Hëtre, etc. —— Avec ces notions comme point de départ, au lieu de s'arrêter à Ja statistique des végétaux et à une sèche énumération de | “leurs localités, on fera servir les procédés graphiques à la | synthèse des faits recueillis, c'est-à-dire on dressera une carte LA TRE “niser un chéval, on ne peut compter avoir la quantité LE NATURALISTE 247 mm botanique. Au moyen d’un nombre limité de couleurs, le bleu, le brun, le vert, le rouge, on peut enregistrer facilement, rapi- dement, partout et sur place, une quantité de renseignements bien mieux qu’on ne pourrait le faire avec desnotes prises surun carnet. M. Flahault a essayé de construire des cartes à diverses échelles : celle au 200,000 lui a paru très avantageuse. Pour la France entière, l'ensemble comprendrait 82 feuilles, et l’on pourrait réduire ce nombre à 60 en supprimant celles qui ne comprennent qu'un petit lambeau de territoire. On devra tou- Jours considérer, dans le travail d’établissement de la carte, que certaines espèces primordiales peuvent avoir disparu en diverses localités à la suite du travail de l’homme; maisilreste toujours leur cortège qui permettra de déterminer avec sûreté à quelle zone appartient la région étudiée. Cette synthèse géographique a le grand avantage de permettre, bien mieux qu’un catalogue détaillé, de dégager les problèmes tels, par exemple, que celui de l’origine du Hêtre ou d'autres espèces rares, celui des genres à espèces extrémement nom- breuses et non fixées, etc. Elle est aussi d'une grande utilité au point de vue de la culture forestière. Les graphiques four- nissent de précieuses données dans le choix des espèces qui conviennent pour le rcboisement des localités dénudées, ainsi qu’au sujet de la limite possible des cultures. On s’est ruiné dans certaines vallées des Pyrénées, où l'on a planté le Chätaignier trop haut, à une altitude où il ne fructifie plus : ces graphiques auraient montré qu'il cesse de frucüfier au- dessus de la limite inférieure du Hêtre. M. Flahault a signalé ce fait, que, lorsque la végétation a été détruite quelque part, celle qui reparait spontanément lorsque les conditions se sont améliorées est le plus souvent différente de la végétation disparue. Le Sapin détruit l’est pour toujours etne reparaît plus spontanément ; il en est de même pour le Hêtre au-dessous de 1.200 mètres d’altitude. A la place apparaît une autre végétation qui ne craint pas le soleil; il arrive cependant quelquefois que, sous son couvert, l’ancienne végétation spontanée se reforme. Certaines régions offrent de grandes difficultés au botaniste, en particulier les revers méridionaux déboisés desmontagnes du Midi ; il est obligé quelquefois de parcourir de nombreux kilo- mètres avant de trouver, dans quelque ravin abrité, dans quelque anfractuosité que le bétail ne peut atteindre, un témoin de la végétation disparue ; mais d'ordinaire on peut facilement constituer les régions. E. M. CONTRIBUTION A LA FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE D'ALGÉRIE DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES Bagous Tournieri, n. sp. — Petit, noir ou brunâtre, sou- vent avec les côtés et l’extrémité des élytres plus clairs. Tête assez convexe. Rostre court et épais. Prothorax étroit, à peine plus long que large, assez fortement granuleux et sillonné en son milieu; il est recouvert d’écaillettes d'un brun grisätre, paré de trois petites lignes longitudinales irrégulières formées d’écaillettes d’un gris jaunâtre clair. Ecusson petit. Elytres près de deux fois aussi larges aux épaules que la base du prothorax, ruguleux, recouverts d’écaillettes variables d’un gris jaunâtre clair, maculés de taches irrégulières foncées, à déclivité assez brusque. Pattes assez grèles, rougeûtres, avec le dernier ar- ticle des tarses non bilobé, presque pas plus large que le précé- dent. Longueur, 2 millimètres environ. Algérie Sud, Biskra, El Kreider. A placer dans la section groupe II, À 1” 2° des Erirrhinides de H. Tournier (4». Belg. XVII, 1874). Il tranche un peu dans le groupe par les élytres beaucoup plus larges vers les épaules que la base du prothorax. B. Tournieri rappelle un peu par sa forme le B. lululosus Gyÿl., mais avec le prothorax plus étroit, les élytres à épaules plus saillantes, la ponctuation et le coloris des écaillettes du dessus du corps différents, Je suis heureux de dédier cette espèce à M. H. Tournier, qui a bien voulu m'aider à la déterminer. Pimelia papalenta. Voir Sefrensis, n. var. — Noir, revêtu d’une pubescence grise, ovale élargi, un peu déprimé en dessus; élytres ornés de trois carènes, plus ou moins saillantes, faites |_ de tubercules séparés avec les intervalles marqués de plusieurs rangées de petites papules brillantes, saillantes. Tète ornée de 248 granulations petites, espacées. Antennes dépassant la base du prothorax, celui-ci bien arrondi sur les côtés, à granulation ‘ assez dense avec le disque granuleux. Elytres débordant le pro- thorax avec une petite dépression antérieure, bien arrondis aux épaules, atténués en arrière, à déclivité postérieure peu brusque, un peu déprimés, légèrement bombés; ils sont bien pubescents de gris à l’état frais ayant la côte marginale peu nettement et courtement dentée. Dessous du corps pubescent, finement granuleux. Longueur 17 à 22 millimètres. Aïn-Sefra. Capturé Hénon. Rentre dans la division I de Solier et Sénac, avec les pre- miers articles des quatre tarses postérieurs comprimés laté- ralement, et la division C. de Sénac avec les quatre tarses pos- téricurs cilies de poils raides. Diffère des papulenta Keïche, du Kreider et Bou-Saâda (voir Sénac, Monographie, tome, p.61) par les papules du dessus du corps, nombreuses, petites, la côte marginale moins nettement dentée, les épaules paraissent aussi plus arrondies. À cause de la variabilité de papulenta, je n’ai pas osé pré- senter P.sefrensis séparément; cependant je ne serais pas éioi- gné de penser que d’autres puissent la voir spécifiquement distincte, soit par son habitat, soit à cause de son aspect exté- rieur. Je terminerai cet article par la diagnose d'un Erelmoles que je décrirai plus tard. Erctmotes obscurus, Pic. in lit. — Grand, assez arrondi, avec les élytres un peu saillants en dehors vers les épaules bombé, noir (quelquefois brunâtre), avec les pattes, tibias sur- tout, plus claires, brillant à ponctuation fine et écartée sur les élytres. Elytres avec trois stries internes plus ou moins nettes et courtes, sur les côtés une longue strie carénée. Pros- ternum à BonCtuation rugueuse forte, dense. Mesosternum en arc de cercle anguleux et arrondi au sommet, se rapprochant ainsi de {angerianus Mars. Longueur 2 1/41-2 2/3 millimètres. Largeur 2 millimètres en- viron. Forêt des Cèdres, à Teniet-El-Hâd. Paraît vivre indis- tinctement dans les nids de plusieurs espèces de fourmis. Largeur 6-8. Sud-Oranais, avant moi par nos collègues Baron Bonnaire et Maurice Pic. LES HAMADRYAS Dans la mythologie, on donne le nom d’'Hamadryades à des divinités des bois dont la vie était attachée aux arbres qui leur étaient affectés et dans lesquels on les croyait enfermées. Bien que je n'aie pas connu person- nellement ces charmantes dames, je suppose qu’elles étaient plus jolies que leurs homonymes, qui sont arri- vés depuis peu au Jardin d’Acclimatation. Non pas que ces Hamadryas soient laids, loin de là; mais leurs régions postérieures, d’un rouge à rendre jaloux un bif- teack de cheval, les déparent complètement, Par contre, tout leur avant-train est superbe, avec ses longs poils grisâtres et régulièrement peignés, comme s'ils sortaient de chez le perruquier. Loin d’avoir l'air farouche, comme on les représente quelquefois, ils restent très calmes dans leur cage. Ils ne paraissent pas non plus avoir l’humeur folâtre des autres singes, et, n'étaient leurs désirs sexuels qui se manifestent un peu trop au dehors, ils seraient parfaile- ment convenables. Leur tête rappelle d’ailleurs bien plus celle d’un chien que d’un singe : le museau en est par- faitement dessiné et leur cri est plutôt un aboïiement, Ils marchent sur quatre pattes ; ils s’asseyent pour manger et se servent, dans ce but, de leurs membres antérieurs. Toute leur organisation est faite pour marcher et non pour grimper : ils vivent, en effet, dans les rochers des plus hautes montagnes et non dans les forêts, ainsi que le ferait croire leur nom. LE NATURALISTE un infernal plaisir, une volupté cruelle à l’entraîner à, Les Hamadryas habitent l’Abyssinie et la Nubie méri- dionale ; il leur faut des montagnes et de l’eau : aussi, vers le Nord, l’espèce suit-elle la région des pluies. Ce » sont des animaux essentiellement sociables et vivant dans . une grande solidarité les uns par rapport aux autres, en bandes de 150 à 200 singes. Ils mangent surtout des plantes, mais leur régal préféré ce sont les insectes etles vers qu'ils trouvent sous les pierres. Quand l'un d’eux ne peut pas retourner une pierre, il se fait aider par des amis. S'ils rencontrent une fourmilière, ils y plongent la main et la lèchent ensuite, pour manger les fourmis qui y ont grimpé. En temps ordinaire, la vie [des Hamadryas est assez calme : les femelles soignent leurs petits et les mâles demeurent silencieux, allant chercher de temps à autre de la nourriture. Quand ils se déplacent, ils marchent à quatre pattes et balancent leur corps; leur allure fière et leur queue relevée indiquent de suite combien ils sopt sûrs d'eux-mêmes. Au milieu de son petit sérail, le mâle règne en maître et passe son temps à assouvir sa passion sexuelle; sous le rapport de la lubricité, aucun animal ne peut lui être comparé. Que dirait M. Bérenger, s’il allait en Abyssinie ? Le soir, toute la bande va s’abreuver à la mare la plus voisine et revient passer la nuit dans des creux de rochers. Quand ils aperçoivent le moindre danger, la « bande se met à hurler, à aboyer, à faire un tintamarre du diable et à s’enfuir au plus vite : ils n’attaquent que pour se défendre. Ils ne craignent guère que les ser- pents et les léopards, leurs grands ennemis, qui font M d’eux de vastes hécatombes. Mais ce qui les met parti- culièrement en rage, c’est la vue des chiens, qui leur ren-. dent d’ailleurs bien la pareille : il s’engage entre eux. des combats homériques qui se terminent FAI par la mort d’un des champions. Il existe à l'égard des Hamadryas des fables dont il faut faire table rase. « L’indigène, dit Fulbert Dumon- teil, a donné à l’Hamadryas le nom bizarre de singe- cavalier, justifié, paraît-il, par son amour de l’équita= tion, par ses goûts singuliers de monter à cheval sur une bête du désert. Comme les animaux chimériques,…« enfantés par l'imagination de nos vieux paysans, l’'Ha-« madryas aime à se faire porter. D’un bond diabolique,. il saute en croupe sur la bête qu’il surprend, et trouve travers les sables immenses, excitant sa monture affoléeh par de sonores aboiements. L’Hamadryas, c’est le Fran coni du désert... » Il est pénible de voir un chroniqueur. qui se dit scientifique raconter de telles histoires à dors mir debout avec un pareil sérieux. l | F Les Hamadryas sont de terribles ennemis pour les plantations. De temps à autre, ils y vont tous en bande mangent une partie de la récolte et détériorent ce qui reste. Ils ont soin, au préalable, d'envoyer des éclais reurs et de disposer des sentinelles dans les environs” au moindre signe, ils s’enfuient au plus vite. Leur seule qualité est leur amour excessif pour leurs petits. Brehm, qui a eu l’occasion de les chasser, raconte à ce sujet une anecdote touchante. Il s'agit d’un jeune singe resté en arrière et réfugié sur un rocher. « Nous nous flattions déjà, dit-il, de nous emparer de ce singe, mais il ner fut rien. Fier et plein de dignité, un des mâles les plus vigoureux apparut de l’autre côté de la vallée, s'avança” LE NATURALISTE 249 Les Hamadryas ZM TE Z / ke, #3 | | M. HAMADRYAS du Jardin d’Acclimatation de Paris, vus sous différentes poses. (Dessins d’après nature | de P. Mahler.) 250 en respect, monta lentement sur le bloc de rochers, caressa le petit singe et retourna avec lui en passant devant les chiens, tellement ébahis qu'ils le laissèrent tranquillement aller avec son protégé. Cette action héroïque du chef de la bande nous remplit d’admiration et aucun de nous ne songea à faire feu, malgré la grande proximité à laquelle il se trouvait, » Quand on veut se procurer un Hamadryas vivant, on met dans le voisinage de la troupe des liqueurs spiri- tueuses. Un ou plusieurs d’entre eux s’enivrent et, dès lors, se laissent prendre sans résistance. Aubrefais, en Égypte, l’'Hamadryas était adoré à l’ istar d’un dieu. Sur les monuments égyptiens, il est fré- quemment représenté suivant attentivement les oscilla- tions d’une balance destinée à peser les bonnes et les mauvaises actions des hommes. Il symbolisait le dieu Toth, inventeur de l'alphabet. Il est vraiment difficile de dire pourquoi les Hamadryas étaient ainsi adorés. Serait- ce en raison de la crainte qu'ils inspiraient ? La chose ne serait pas sans exemple. Henri Coupin. L’AUTRUCHE (Suite.) NOTE SUR LES COURS COTÉS EN 1894 A PARIS. 1° Plumes d'Autruches sauvages. — Très peu de cette sorte, aujourd’hui peu courante dans le commerce, vient à Paris. Généralement celles qui nous sont offertes sont mélangées de plumes d'oiseaux privés (domes- tiqués). 2° Sénégambie. — L’exportation de St-Louis est insi- gnifiante, les provenances de la Sénégambie et du Sou- dan occidental, venant par Tripoli principalement, sont englobées dans la rubrique ‘‘ Barbarie ”, quelquefois ‘+ Tombouctou ” 3° Algérie. — Cette sorte de plumes est d’une contri- bution insignifiante dans le commerce et l’industrie des plumes : les provenances du M’zab, originaires de l’Aïr et du Soudan occidental, d'habitude transitent par Gha- damèês et Tripoli, rarement par Alger ou Tunis. Les rares oiseaux domestiqués ne produisent pas une quantité de plumes influant sur les cours des sortes désignées ‘ Barbarie ” Barbarie, Cap, sont les deux désigations marchan- des pour les plumes ayant un cours commercial régu- lier, avec contrôle possible par les mercuriales de Lon- dres et les cours pratiqués à Paris (1). Observation. — En général, les causes de fluctuation dans les cours échappent à l’observateur le plus compé- tent, En effet la grande consommation n’étant plus loca- lisée à Paris, les achats destinés à la fabrication de New-York, Londres, Vienne, Berlin, Dresde, Varsovie, etc., influent sur les cours sans appréciation possible pour et par la place de Paris. La haute élégance depuis plu- sieurs saisons à adopté des fantaisies de plumages d’oi- seaux divers; les plumes d'autruches sont tombées dans une catégorie d'emplois courants de grande consomma- tion et d’un bon marché surprenant, La conséquence la plus appréciable de cette situation est celle-ci : les affai- (4) Les provenances d'Egypte et d’'Aden Yamani n'ont aucune influence sur les cours, elles sont considérées comme sortes inférieures. LE NATURALISTE res en haute mode se font dans des conditions désastreu: ses pour le fabricant spécialiste qui, pour sa production : est obligé de trouver un débouché à tout prix. NI Dans les présentes circonstances, il serait difficile de fixer un terme à cette période ruineuse. PLUMES DES MALES CAP \891 1894 BARBARIE 1891 1894 Poids net Prix du kilog.i Poids brut Prix | sans ficelle ere 8 0/0 sans ficelles du kilog. Plumes d'ailes Premiêres. 600 à 800 | 450 à 600 | 17e et 2° mê- Secondes.. 450 à 600 | 250 à 400 lées....... 200 à 500 | 150 à 300 Tierces.... 300 à 450 | 180 à 300 | Tierces..... 50 à 100 | 15 4 30m Ecarts..... 10 à 501 » à » |Ecarts ..... 5 à 20 »-à 1} Plumes de queue Qualité NL TS : Qualité cou- 3 Re 175 à 225 | 100 à 120 | SU PROMO 200 | 90 à 120. Plumes du corps x Long noir. 300 à 350 | 300 à 350 Moyen noir 200 a 250 | 200 à 250 Lots Court. :.. 1. 120 à 160 | 68 à 80 | comprenant Fi r: Commun... 55 à 65 | 15 à 30 les 80 à 200 | 60 à 4 lonp-.ee ... | 60 à 80! différentes Meules5 100 à 150) PRE tailles court... 20 à 401.2 … PLUMES DES FEMELLES Plumes d'ailes (Poids bruts) Prem. cl.. 400 à 650 | 300 à 400 | Sortes géné- Sec. 1/2 cl. 300 à 450 | 200 à 270 | raltassorties? 150 à 300 | 100 à 120 PI. foncées 250 à 350 | 160 à 200 | clair.etfonc. Plumes de queue Claires .... 125 à 150 | 80 à 100 | Claires..... 80 à 120] 60 à 7 Foncées... 75 à 100 | 35 à 50 | Foncées.... 45 à 60| 30 à 401 Plumes du corps Long gris.. 200 à 250 | 150 à 200 : Moy: gris. 150 à 180] 00 à 120 MES Court...... 100 à 115 | 20 à 40 | comprenant Ê Commun “. 102 60! 108 15! Le aie. V 60 à 100 |25 260 eule ST. 0! 190 à 450 | 50 à 60 moyen. . rentes Veulèmoy-! 65 à 100! 20 à 30| sortes. et court. En 1879,le gouvernement général de l’Algérie sem blait encourager les essais d’élevage d'Autruches par l'octroi deconcessionsterritoriales., La sollicitude éclairée du général Chanzy, gouverneur général civil, et la bien= veillance de M. le Myre de Vilers, Directeur général des affaires civiles et financières, étaient accordées à divers éleveurs. Grâce à cette puissante intervention l’élevage de Mme Carrière, à Kouba près Alger, fut transféré dans. la forêt de Zeralva, située sur les coteaux près de Sidi” Ferruch et de Staoueli, — emplacement très défavorable; exposé au vent du Nord et aux effluves marins, — Mal gré l’énergie et le savoir-faire de M. Marchal, son succes” seur dans l’entreprise d'élevage, l’échec le plus lamenta ble résulta des efforts de ce vaillant éleveur, digne d’un meilleur sort. | 4 Dans le même canton mais en plaine, sur le bord de lan mer, une concession territoriale accordée à M. Oudo retrocédée à M. Laloue, ex-directeur de la Cie franca du Mazafran, eut les Re vicissitudes. IL n’existe p d’Autruches dans ces deux établissements . . . . Je ne rappellerai que pour mémoire les essais malheu reux de Misserghin. La possession de Tombouctou Se avoir des rés tats économiques prochains des plus avantageux po nous Français. Entre autres, elle pourrait avoir ce rés tat d'aider heureusement dans la solution du problè de la reconstitution de l’Autruche en territoire franc même en admettant l'abandon de tous projets de genre en Algérie, où, comme l’on sait, l’administra ; militaire seule détient les emplacement convenables et, À LE NATURALISTE —… pour des raisons qui échappent à notre compétence, ne consent pas à s'en dessaisir, même en faveur d’une … œuvre d'importance capitale, comme par exemple la —réacclimatation de l’Autruche en Algérie. … I1y a en France une épargne puissante qui actuelle- ment se méfie,et pour cause,des valeurs étrangères, qui depuis quelques années sont plus ou moins en décon- fiture ; cette épargne se contente à la vérité d’un modeste revenu dans les bonnes valeurs françaises. Il importe de “signaler les ressources à créer et à développer dans nos possessions africaines ; les capitaux et les bonnes vo- “iontés ne manqueront pas pour assurer la réussite d’une nouvelle industrie d’un avenir assuré. - « Les Français, qui mettent au dessus de tout la gran- deur et l'honneur de leur pays, applaudiront sans ré- Serve à ceux de leurs compatriotes qui à force d'énergie, d'abnégation, de courage, de discipline, se sont montrés, malgré toutes les difficultés qu’ils ont rencontrées, à la hauteur de la grande œuvre de civilisation dont Fete lion décidée par le Parlement leur a été confiée, » (Al- locution prononcée le 5 février 1883 par le colonel Des- bordes à l’occasion de la pose de la première pierre du fort de Bammako.) Ce noble langage en l’espèce peut inciter l’émulation des futurs éleveurs d’Autruches dans le Soudan français. “Il nous appartient de relever Tombouctou, l’emporium commercial saharien, de son rôle déchu et par une nou- le ère de prospérité civilisatrice nous ferons accepter notre influence politique aux indigènes de races diverses habitant ces contrées immenses et peu peuplées. Tom- bouctou pourrait redevenir le centre commercial de la production des plumes d’autruches dont l'élevage d'ail- leurs devrait être provoqué par les sollicitations de l’ad- istration française. On sait que les Maures élèvent des chevaux très appré- biés dans toute la région située au nord du Bélédou- et du Kaarta ; cette race de chevaux a été importée Jes Maures jusqu’au littoral de l’Océan d’une part, et ns le Macina, sur la rive droite du Niger d'autre part. > s'étend donc sur les confins du cafars depuis l’Océan ’au centre de l'Afrique. La population chevaline est nombreuse, car les Maures se livrent avec goût et si par intérêt à la production et à l'élevage d'animaux mestiques. Cette région maure esten partie sablonneuse; est parsemée de prairies fertiles qui sont inondées as les deux ou trois ans. CE PAYS AYANT DE BONS PATURA- M DONC PROPRE A L'ÉLEVAGE DES ANIMAUX ; c’est là, du -que nous trouvons les meilleures races d'animaux Stiques de tout le Soudan — La FRANCE DANS L’A- E OCCIDENTALE 1879-1883. Sénégal et Niger. Ministère Marine et des colonies (annexe n° 3). lexemple des Sonraïs du Macina, qui possèdent des nds troupeaux de bœufs et élèvent des Autruches qui rnissent beaucoup de plumes au commerce de Moga- et de Tripoli, nous devrons aider au développement élevage des Autruches dans toutes les régions favo- du Soudan français. Douwentza on élève les Autruches comme les poules s d’autres pays; chaque chef de case et chaque fa- lle en possèdent dont ils tirent profit (De Koulikoro à bouctou, par le lieutenant de vaisseau G. Jaime, 1890- 1). I y a vingt ans, un percepteur du Macina se uvait à Douwentza et donnait un bon de vente aux archands qui ne payaient les droits qu'après la vente plumes, quand elles avaient été échangées contre du sel (1) ou d’autres produits. Aujourd’hui les droits sont doublés et payés à la fois à Douwentza et à Tombouctou. La dépouille d’un mâle valait 60000 cauris (120 p.) à Tombouctou, maintenant on la paie 200. l'élevage des Autruches préoccupait l'administration coloniale il y a peu d'années, comme on pourra s’en ren- dre compte plusloin. Ces traditions, hélas ! semblent perdues ! Les instructions de M. Lataste, chargé de mission le 12 juin 1885, étaient : Remonter la Falemé en vue d'en étudier les terrains aurifères et aussi visiter la région du Kaarta dans le but de rechercher si et comment il serait possible : 1° d'y exploiter les forêts de gommiers, jadis signalées par Mage sur la route de Ségou à Nioro; et, 2° d'y développer l'élevage des Autruches, élevage bien facile sans doute, puisque Raffenel avait vu les indigènes le pratiquer spontanément et dans un butexclusivement alimentaire, Mais cette dernière partie de monitinéraire m'était guèreexécutable depuis qu'Ahmadou, roi de Ségou, étaitvenu s'installer à Nioro. (Copie du Rapport adressé au Ministre de la Marine et des Colonies, 23 février 1886, p. 127.) J'ai eu l'honneur de proposer, le 4 février 1891, à M. Etienne, alors sous-secrétaire d’État aux colonies, un travail spécial qui avait pour but de propager les con- naissances des procédés convenables pour amener la réussite de l'élevage des Autruches en Sénégambie. C'était ma réponse au gouvernement général de l’Algé- rie au refus de m’accorder la concession, pour l’élevage des Autruches, du territoire d'El Outaia, l’unique em- placement favorable dans toute l'Algérie. Ce travail traduit en arabe, en targui, en peulh, en bambara, en mandingue, en ouolof..… contenait les renseignements les plus complets devant permettre aux noirs, nos sujets, à l'exemple de leurs frères de l’Afrique Australe, de se livrer avec succès à l’élevage des Autruches, d’en tirer des ressources alimentaires et, par la vente des plumes, de se créer une ressource qui augmenterait leur bien- être et leur permettrait l'adoption du luxe des étoffes européennes ou autres produits manufacturés dans la mère-patrie fort estimés et recherchés par ces popu- lations. Il s’agit de créer une production de plumes de qualité absolument dissemblable de celles produites dans l'Afrique Australe qui, pour le connaisseur, doivent être aussi différentes, par exemple, que du diamant et du strass. Nous avons établi précédemment que cette qua- lité ne peut être produite uniquement que par l’espèce barbaresque ou soudanaise, grâce à une sélection et une méthode à observer dans la production de l’espèce typique. Dans cet ordre d'idées, il suffirait, à l’exemple des couturiers, scrupuleux dans la reconstitution des dif- férents costumes d’époques diverses remis à la mode depuis peu, que par suggestion bien comprise les dames élégantes exigent de leurs modistes le complément au- thentique et obligatoire, soit le chapeau garni de plumes (1) Le sel gemme est l’objet d'échange et d'un commerce des plus importants; le sel saharien est transporté par les pays Haoussa jusqu'au Dahomey et le Haut Congo. Lieutt Caron (du port de Saint-Louis à Tombouclou) parle d'une caravane de Tombouctou emportant mille barres de sel pour aller les chan- ger contre des plumes d’autruches à Windi, dans le pays de Dori, dépendant de Sokoto, situé à la limite des incursions des Touareg Ould Illimiden. d’Autruche, simples, d'une pièce, sans doublure (que produit uniquement l’oiseau soudanais). Il en résulterait une révolution économique dans l’industrie de la plume pour parures, avec des conséquences satisfaisantes. Pa- ris pourrait reconquérir son rôle prépondérant dans la production des vraies plumes, recherchées par la véri- table élégance qui se distinguerait ainsi de l’élégance à bon marché débitée dans les magasins de nouveautés. IL suffirait que cette mode revienne, pour justifier et ré- compenser les éleveurs français en concurrence avec les productions du Cap, représentées par la plume inférieure à l'aspect ordinaire et commun, encombrant le marché et d'un prix relatif. 1l importe de mettre en relief la démarcation absolue entre la plume soudanaise et la plume australe : l’une et la plus nombreuse est vulgaire et à la portée de tout le monde, l’autre plus rare s'a- dresse à une clientèle élégante et choisie. * x + L’exposé des rares productions sahariennes terminera utilement l’étude de l’Autruche, de son présent et de son avenir. Un élément de fortune sur lequel j'ai déjà appelé l'attention de la Société de Géographie de Paris en 1891 et dans l'Algérie agricole 1890, dans une étude « à propos des gommiers », pourrait tenter les recherches de quelques aventuriers hasardeux, Je fais allusion aux Émeraudes, dont nombre de la grosseur d'un œuf ont été recueillies près de la Sebkah d’Amadghor au cours de la deuxième mission Flatters, L'exploitation commerciale du sel gemme saharien de Bilma, Taoudeni, Idjil, se pratique dans des régions en dehors de l’influeuce francaise ; elle ne peut donc actuellement compter parmi les ressources industrielles ou commerciales offertes à l'Européen. L’énumération des productions sahariennes, fortcourte d’ailleurs, se réduit aujourd'hui aux dattes, produites avec le concours de l’industrie humaine, dans les oasis, et à la gomme qui se recueille dans les forêts bordières du Sahara, dans toute l'Afrique centrale. À ce maigre résumé la prévoyance commande d’ajou- ter l’élevage des Autruches, et ma conclusion justifiera . toutes les tentatives devant amener ce résultat. PHOTOGRAPHIE TÊTES DE PIEDS A INCLINAISON VARIABLE Voici la saison où l’on abandonne le paysage et l’ins- tantané, mais, pour être moins nombreux les sujets à pho- tographier ne sont pas moins intéressants. Le matériel de campagne, tel qu’il est aujourd’hui construit, se prête à tous les travaux d'atelier, et l'amateur Don mainte occasion d'affirmer son talent, Un des détails sur lesquels sera appelée son attention est la position parfois bizarre que devra occuper la chambre noire pour que la glace soit dans un plan parallèle à celui de l’objet photographié ou pour que vienne bien tel détail d’un ensemble, sous un angle spécial : tel sera le cas de la photographie d’un tableau incliné, ou celui de la photographie, dans les serres, de plantes grimpantes ou rampantes. Le pied de campagne à trois brisures pourra quelque- fois suffire, mais ce ne sera pas sans difficulté, et la 2 LE NATURALISTE dr 1 a ——————— 2] —————— . — ———————————…— … —…"…" — — — ————————— —…———— — — ——————— Re stabilité de l'appareil ne sera rien moins qu’assurée, Le pied d’atelier est un meuble cher, toujours encombrant, et encore sera-t-il souvent inutilisable? Parmi les fabricants qui ont cherché à construire un pied répon= dant à tous les desiderata, il faut citer par ordre slphes bétique MM. Bardin, Berteill Gilles. ‘à Le pied est resté le trépied classique et ses trois branches se dressent toujours semblables aux trois piquets des feux de bivouac; c’est dans l’articulation des branches sur la tête du pied qu'ont été apportées toutes les modifications. 4 Le modèle de M. Bardin s’adapte à tous les pieds de campagne une fois montés. K La tête du pied spéciale se compose de deux plates- Tête de pied de MM. Bardin. formes circulaires : l’une inférieure s'applique su plate-forme du pied, et peut par conséquent se mou dans le plan horizontal autour de la vis centrale ; circonférence porte une division en degrés qui, si Von trace un point de repère sur le pied, donne exactement la mesure de l'angle que l’on fait décrire horizont@ lement à l'axe de l'objectif. La plate-forme supérieuni est celle sur laquelle se visse la chambre; elle est sups portée par un système de deux tourillons munis d’écrous à oreilles pour en assurer la fixité au moment vou ce système donne à la chambre un mouvement de bas cule d’avant en arrière de 180° ; ce déplacement dansde plan vertical se mesure au Een de la division @l degrés que porte la base de l’un des tourillons. Sur la plate-forme inférieure se trouve un niveau sphérique à bulle d’air; aussi est-il facile de PR chambre dans une horizontalité parfaite ; quelle ques Ja position donnée à l'appareil, elle pourra être toujours —… mathématiquement rétablie par une autre expérience …srâce aux deux échelles en degrés. - Le modèle de M. Berteil a conservé sensiblement À l'aspect d'une tête de pied ordinaire ; mais les branches 4 sont montées à double pivot, de sorte que la plate-forme qui supporte la chambre peut exécuter tous les mouve- “uments, tant autour de son axe vertical que de son axe L- bronze, mais, par suite des perfectionnements portés au travail de l’aluminium, c’est ce métal seul qui est maintenant employé. L'appareil de MM. Gilles et fils a été construit en vue ÿ Q | 0 ied de MM. Gilles. LE NATURALISTE 253 des travaux du laboratoire de M. Bertillon; la première tête de pied a été montée sur des branches très lon- gues, de facon à pouvoir trouver entre leurs extrémités un écartement suffisant pour photographier {1 m. 50 à 2 mètres carrés de plancher. Il est très aisé de donner à la chambre toutes les positions intermédiaires entre celle où l'objectif regarde le sol et celle où il regarde le plafond. Cette tête de pied se compose de trois couronnes con- centriques ; la chambre est fixée à la couronne inté- rieure C qui, horizontalement, tourne librement sous la couronne B ; ce mouvement pouvant être arrêté au moyen d’une vis, ces deux couronnes forment un ensemble qui pivote verticalement dans la couronne extérieure D, à laquelle il est rattaché par deux tou- rillons À et A’. La couronne extérieure est ouverte sur une partie de sa circonférence de facon à laisser passer soit l'objectif, soit la queue de la chambre, dans le mouvement de bascule. Charles JAcog. ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 4° octobre 1894. — M. G. Saint-Remy adresse une note sur l'évolution de l’extrémité antérieure de la corde dorsale chez les Vertébrés supérieurs ct les phénomènes his- tologiques qui en déterminent la destruction. — M. Antoine Pizon à étudié l'évolution des éléments sexuels chez les Ascidies composées des genres composant les familles des Didemnidés et des Diplosomidés. Il montre que chez ces animaux les rela- tions étroites entre les ascidiozoïdes adultes et les jeunes qu'ils engendrent par voie de bourgeonnement sont les mêmes que celles qu'il a décrites chez les Polyclinidés et les Botryllidés. Les phénomènes si curieux de la transmission des éléments génitaux de l'adulte chez le jeune, qui, après avoir êté décrits d’abord chez les Pyrosomes, avaient paru si étonnants chez les Botrylles et les Botrylloïdes, se généralisent chez les Ascidies composées les plus diverses et viennent jeter un jour aussi nouveau qu'inattendu sur l’évolution coloniale de;ces tuni- ciers. — M. À. Prunet décr-t une Chytridinée nouvelle, para- site de la Vigne, serattachant au genre Cladochytrium de Nowa- kowski. Il lui donne le nom de C. vilicolum. Il signale ce pa- rasite comme représentant la cause de ces maladies mal défi- nies décrites sous les noms d’Anthracnose ponctuée, Anthrac- nose déformante, Gommose bacillaire, Gélivure, Roncet, Bru- nissure, Brunissure rougeole, Maladie pectique, Maladie du coup de pouce, et du Mal Nero des vignes italiennes. — M. W. Kilian signale la présence aux alentours de l’hospice du Lautaret (Hautes-Alpes),à plus de 2.000 mètres d’altitude, de trois gisements de tufs calcaires à végétaux récents. Tous trois ont été produits par des sources chargées de chaux carbonatée sortant des assises calcaires du Lias à Belemnites (Charmouthien infé- rieur). Les débris végétaux contenus dans ces tufs, et notamment les cônes et les rameaux de Pinus sylvestris indiquent en effet, pour cette époque, l'existence au Lautaret d’une végétation forestière qui, actuellement, a abandonné ces altitudes où croissent à peine quelques mélèzes rabougris. — M. F. Fou- reau signale la présence du terrain carbonifère dans le Sa- hara. Le Carbonifère est représenté soit par des calcaires renfermant de nombreux Productus Cora, soit par des calcaires à Poteriocrinus. On y trouve de plus des végétaux carboniféres appartenant au genre Lepidodendron et transformés enfer limonite, au milieu de grès rouges ferrugineux. Séance du 8 octobre. — M. Haton de la Goupillière an- nonce à l’Académie que M. Cotteau a léguëé à lEcole des Mines sa magnifique collection d'Echinides fossiles. — M. Le- clerc du Sablon à étudié les transformations chimiques qui se produisent pendant la germination des graines oléagineuses. A.-Eug. MALar». OFFRES ET DEMANDES — M. D. Chittenden, Willesborough street, Ashford, Angleterre, offre en échange des Lépidoptères de sa région. — M. H. Caillol, 148, rue Traverse-du-Chapitre, à Mar- seille, demande des Bruchides et des Uromides euro- péens et exotiques en échange de Coléoptères de France. — M. C. H., 3936. — Les épingles nickel de la maison Deyrolle existent en 36 ou en #2 millimètres comme les épingles ordinaires. — M. René, M., 2097. — Les Kakis ou abricots du Japon qui, depuis quelques années, sont vendus sur les marchés, sont les fruits de Diospyros costata, lycopersicon ou Mazeli. Ces Kakis sont cultivés en Provence et en Algérie. Consultez du reste l’ouvrage de M. E. Sauvaigo, les Cultures sur le littoral de la Méditerranée (Prix : 4 fr. ; franco 4 fr. 35. En vente aux bureaux du journal). — 56 timbres étrangers, dont quelques-uns rares, pour 4 francs. — M. Chambert, à la Gabillère, par Amboise. — Armes. Collection, 300 pièces environ, xvi‘, XVII, xvine siècles : armures, casques, épées, dagues, arba- lètes, hallebardes, pertuisanes, fauchards, arquebuses, pistolets à mèche et rouet, haches, masses, marteaux d’armes, mors, brides, éperons, etc. — M. Bouillin, 5, place Saint-Nizier, à Lyon. — Abonné, à Cette, — Le Papillon envoyé semble être l’aberration Mista (H. b.) du Tæniocampa rubricosa; il est d’un rouge brique foncé, avec la côte et les lignes tein- tées de gris et l’espace terminal plus obscur; les ailes inférieures sont plus foncées au bord terminal. — Un concours s'ouvrira, le 24 avril 1895, devant l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie de Nantes, pour l’emploi de chef des travaux d’histoire naturelle à ladite Ecole. Les registres d'inscription seront clos un mois avant l'ouverture desdits concours. — M. P. AÀ., 4652. — Veuillez nous adresser la Co- quille de l’Equateur, dont vous désirez connaître le nom ; la maison Deyrolle ayant reçu ces temps derniers un arrivage de cette même provenance, il nous sera facile de l'identifier. — Pour le meuble de collections que vous désirez, veuillez donner tous renseignements à « Les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris »; prix et plan vous seront donnés. — M. Georges G. — Essayez les épingles nickel; voyez dans le précédent numéro l'article paru à ce sujet. — Sont nommés élèves de l’Ecole normale supérieure (section des sciences) ; MM. Gauthier (Jean-Marie) Montel (Antoine-Paul-Aristide), Bénard (René-Henri), Brunet (Maurice-Marie), Gallaud (Ernest-Isidorc). BIBLIOGRAPHIE 48. Burgerstein, A. Anatomie des Holzes von Albizzia Moluccana. Ber. Deutsch. Bot. Gesells. 1894, pp. 170- ATa. A%9. Buser, R. Contributions à la connaissance des Cam- panulacées. 5 pl. Feeria N. G. angustifolia. — Diosphæra N. G. chal- cidica. — D. dubia. — D. asperuloides. — Trache- liopsis N. G. albicans. — T. tubulosa. — T. Postü,. Bull. Herb. Boissier. 1894, pp. 501-533. LE NATURALISTE “00 480. AS. 482. 483. 484. ASS. 486. AJA. A95. 496. 497. . Harms, H. . Kuntze, O. Nomenclatur-Studien. : Leroy. Culture et propagation des végétaux en At. . Levi-Morenos. L’Origine della pietra litografica pers . Lutz, K.-G. Ueber die sogenannte Netzbildung bei . Massalongo, C. Nuova contribuzione alla Micologia, L DA Castracane, F. Nuovo tipo di diatomea pelagica ita= lica. La Nolarisia. 1894, pp. 1518-1521. Chodat, R. Sur une race curieuse de Ranunculus aconitifolius. Bull. Herb. Boissier. 1894, p. 576. Candolle, C. (de). Meliaceæ novæ. I. Americanæ. Bull. Herb. Boissier. 1894, pp. 561-515. 4 Christ, H. Trichomanes orbiculare, n. sp. Engler Botan. Jahrb. 19. 1894 (Beiblalt), p. 26. Dangeard, P.-A. . ® Observ. sur le groupe des Bacléries vertes. — Re: 3 cherches sur la structure des Mucorinées. — Reproduc- lion sexuelle de l'Entyloma Glaucii. — Recherches sur la structure des Lichens. — Reproduction sexuelle des Ascomycèles. — Anomalie floraire de Tulipa Sylveslris Le Botaniste. 1894, pp. 1-61. Engler, A. Beitrage zur Flora von Afrika. J. Briquer. Labialæ africanæ. I. 3 pl. pp. 164-194. M. GURKE. » » I. pp. 195-223. —_ C. pe Canoe. Piperaceæ africanæ et madagasca= rienses, pp. 224-230. — Tu. Lorsener. Celastraceæ afri- canæ, pp. 231-233. — Tu. Lorsener. Hippocrateaceæ | africanæ, pp. 234-243. — F. KranzuN. Orchidaceæ africanæ, pp. 244-255. — KE. Gicc. Thymelæaceæ ar canæ, pp. 256-271. — E. Giza. Oliniaceæ africanæ, 1 p. 278. : Engler. Botan. Jahrb. 19. 1894, pp. 161-278. Engler, A. Bcitrage zur Flora von Afrika. VIII. Hæmanthus eurysiphon. — Hesperantha Volkensii. = Romulea campanuloides. — Faurea arborea. — Osyri\ docarpus scandens. — Rubus Folkensi. — AlchemillaéM Folkensii. — Vouapa cærulea. — Dolichos kilimand=-« scharicus, etc. à Engler Botan. Jahrb. 19. { r 18694 (Beiblatt), pp. 21-53 Plantæ Lehmannianæ in Columbia et Ecuador collectæ. (Passifloraceæ.) Engler Botan. Jahrb. 18. 1894 (Beiblatt), pp. 1-14. Engler Botan. Jahrb. 19. 1894 (Beïblatt), pp. 23-25. Le. gérie. Rev. Sc. Nat. applig. 1894, pp. 217-226. azione biolosica delle diatomee. La Notarisia. 1894, pp. 1510-1512. Loesener, Th. Plantæ selerianæ. 4 pl. Bull. Herb. Boissier. 1894, pp. 533-566. Ramalina reticulata. Fig. Ber. Deutsch. Bot. Gesells. 1894, pp. 207-214. Veronese. PI. III, IV. Malpighia. 1894, pp. 193-226. Massee, G. Peziza rutilans, Tr. et P. Pebic, Schusi Fig. " Grevillea. 1894, pp. 107-111. - Massee, G. New or critical Fungi. à Ascobolus barbatus. — À. marginatus. — Gecopyxis Bloxami. — Orbilia scotica. — Peziza reticulata. Grevillea. 1894, pp. 97-99. ‘Massee, G. Revised Descriptions of Type Specime n: in Kew Herbarium. Peziza cruenta. — P. chlora. — P. rhaphidosporan — P. lobata. — P. Cucurbilæ. — P. exasperata. = P. epitricha. -+ P. epilephra. — P. funerata. P. caroleuca. — P, melanopus. — P. harmoge: P.montiæcola — P. sclerogena. — Pe solentiformis. Helolium alutaceum. n: Grevillea. 1894, pp. 99-107. Meigen, Fr. Biolog. Beobachtungen aus des Flora Santiagos in Chile (Schuss). Engler Botan. Jahrb. 18. 1894, pp. 481-487. G. MALLOIZEL Le Gérant: PAuz GROULT. Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. Oo 16° ANNÉE 2° SÉRIE — N° 1835 15 NOVEMBRE 1894 | ETES LE FRUITS ET LES S FEUILLES À PARFUMS la composition d’un grand nombre de parfums ; grâce à son intensité, on ne peut en employer que de petites quantités. Pimenr. — L’odeur du piment et detoute épice rappelle un peu celle des clous de girofle : on les retire desfruits et des feuilles du Mystus gimenta. Tonka. — Les fèves tonka sont les graines d’une lé- gumineuse, le Dipterix odorata. Leur odeurrappelle celle du foin coupé, quelques personnes en placent dans leur tabatière pour parfumer leur tabac, on en met aussi dans les armoires pour donner une bonne odeur au linge. VANILLE. — La Vanilla planifolia appartient à la famille des orchidées ; c'est une plante grimpante que l’on ren- contre dans les forêts tropicales et que l’on cultive faci- lement. Elle produit des fruits pendant plus de qua- rante ans. Les gousses, bien mûres, sont isolées de la plante et séchées à une douce chaleur, en les brassant avec de l’huile de cacao et de cachou. On les renferme ensuite dans du papier d’étain et dans des tubes de verre pour éviter qu’elles ne moisissent. Les gousses se re- couvrent bientôt d’une efflorescence de petits cristaux de vanilline. Dans le commerce, on trouve trois variétés de vanille, la légitime (longue et givrée), la bétarde (courte et non givrée) et le vanillon (courte). 19 FRUITS — Awannes. — L’amandier amer (Amygdalus communis, “Y. amara) donne au parfumeur un parfum très employé: “l'essence d'amandes amères. Pour l’extraire, on met les “graines sous le FRE et on en fait un tourteau que Von arrose d’eau et qu’on laisse ainsi pendant vingt- “quatre heures. L’essence n'existe pas toute formée dans a graine ; elle ne se produit qu’au moment de Ja mani- p Ption que nous venons d'indiquer. Les deux subs- tances qui y sontnormalement, l’amygdaline et l’émulsine, réagissent l’une sur l’autre et donnent de l’essence d'a mandes amères et de l’acide prussique. Ce dernier acide es 4 poison violent et est fort difficile à faire dispa- ître ; il rend dangereux l'emploi des pommades ou des D iimés à l'essence d'amandes amères. MBrerTe. — La graine pulvérisée de la ketmie (Hibiscus imoschus) peut se mélanger à la poudre de riz pour lui donner une faible odeur de musc. ‘ ANETH. — Le fruit de l’aneth (Anethum graveolens), dis- tillé, donne une huile odorante. Anis. — L’essence d’anis se retire de deux espèces de tes très distinctes l’une de l’autre, la Pimpinella ani- et l'Illicium anisatum. C’est cette dernière qui cons- titue l’anis étoilé et qui donne l’essence la plus suave. Bércamore. — L'essence de bergamote, très employée, Se retire, par l'expression, de l’écorce du fruit du Citrus amia. On doit la conserver dans des flacons bien uchés, car elle se décompose lentement à l’air, en nnant un dépôt de matière résineuse, Cent citrons nent environ 85 grammes d'essence. C’est un parfum s utile, car, ajouté même en petite quantité aux autres nces parfumées, il leur donne une grande richesse. extrait de bergamote », qui sert à parfumer les choirs, n’est autre que de l’essence étendue dans de -de-vie. Les citronniers à bergamote se cultivent icipalement en Italie ; il serait désirable de voir te culture s’introduire dans le midi de l’Europe. Il ait que tous les ans on importe 20,000 kilos d’es- nce de bergamote en Angleterre. NCE DE CITRON. — Cette essence, connue aussi sous nom de limon, s’obtient à l’aide de l'écorce des citrons “limonum) ; en l’exprimant, on a l'essence au zeste en la distillant, l’essence distillée. La première est illeure que la seconde. L’essence de citron est em- oyée dans la confection d’un grand nombre de par- elle présente malheureusement l'inconvénient de érer rapidement en donnant un dépôt mucilagineux 2° FEUILLES CiTRONNELLE. — Dans le voisinage de Galles et de Co- lombo, on cultive en grand une graminée, l’Andropogon schænanthus, qui, distillée, donne une huile odorante, la citronnelle ; c’est avec elle que l’on parfume le savon dit au miel. GÉRANIUM. — Les feuilles du Pelargonium odoratissimum distillées donnent un excellent parfum qui rappelle l’eau de roses. La plante est cultivée en grand dans ce but, en plusieurs points de la France et de l’Algérie, notamment à Montfort-l’Amaury (Seine-et-Oise). MARJOLAINE, — En distillant l'Origanum majorana ou lOriganum vulgare, commun dans nos champs, on ob- tient environ 625 grammes d’essence par 100 kilogrammes d'herbe sèche. On s’en sert surtout pour parfumer les savons. MÉuisse. — La Melissa officinalis, que l’on trouve chez nous à l’état sauvage, mais qui est aussi souvent cul- tivée, dégage une odeur délicieuse rappelant un peu celle du citron; on l’en retire par distillation avec de l’eau. On récolte les feuilles au commencement de l'été, avant que les fleurs apparaissent. C’est avec cette odeur que l’on fabrique l’eau des Carmes que tant de personnes emploient. Voici la formule de cette dernière : ns’acidifiant : à cet état l’essence ne sent neo bte Feuilles de mélisse 2 00 0 ALS d'OUE 4 kilogramme l'essence de térébenthine. C’est surtout des environs DAAUAE DRE SEE ENT 1é9 grammes IMUS CAC EE ARTE Sp ae LU MEN 60 grammes D iuenous vient cette odeur, Graine de coriandre... ...... » is: — Cette enveloppe laciniée qui enveloppe la Clou’de gitofle.…..2.. 2... k cade est riche en essences aromatiques que l’on re- Cannelle er EN E Brere $ ar distillation; son odeur aromatique n’est pas du Racine d’angélique............. » comme on pourrait le croire, celle de la muscade, Eau de fleur d’oranger......... 2 litres t aussi des sachets avec le macis pulvérisé. AICOO RARE RE AE PA TER ane 1 litre USCADE. — Quand les Hollandais colonisèrent les | Puis on distille dans un alambic. Banda, ils trouvèrent dans les muscadiers une source MenTue. — C’est surtout en Angleterre, et notamment enus si considérables, que, pour s’assurer le mono- dans le comté de Surrey, que l’on cultive la menthe poivrée, en vue d'en extraire le parfum puissant que ren- ferment ses feuilles. On la cultive aussi beaucoup dans l'Amérique du Nord. Les pieds sont plantés sur de 256 vastes espaces d'où le cultivateur s’efforce de chasser toutes les mauvaises herbes ; au moment de la récolte qui a lieu à la fin d'août, on coupe les plantes et on les laisse sécher en petits tas au soleil. On les distille avec de l’eau. Dans le comté de Surrey, on cultive deux va- riétés de menthe, la blanche et La noire, la première don- nant un produit plus fin que la seconde, qui, à son tour, est plus rustique et donne plus d’essence. La Provence cultive aussi beaucoup de menthe, ainsi que la plaine de Gennevilliers. Myrre. — L'eau d'anges s'obtient par la distillation des feuilles du myrte commun (Myrtus communis). Parcaouzy. — Il y a déjà un certain nombre d'années les châles de l’Inde avaient une vogue extraordinaire : on les reconnaissait surtout à l’odeur spéciale qu'ils dégageaient, Les manufacturiers français ne tardèrent pas à imiter ces châles dans la perfection; ils ne pou- vaient cependant pas les écouler, à cause de l’absence d’odeur qui les faisait tout de suite reconnaître. Ils se mirent en campagne pour savoir quel était ce mystérieux parfum et découvrirent le patchouly qui en était la cause. Bientôt les parfumeurs, à leur tour, s’em- parèrent de cette plante et en tirèrent un beau revenu. La plante qui donne le patchouly ressemble un peu à la sauge de nos jardins; c’est le Pogostemon patchouly. Elle est originaire du Bengale. Le parfum s’extrait par la distillation. C’est avec du patchouly et du camphre qu’on parfume l’encre de Chine et lui donne une odeur toute spéciale. Le patchouly est un des parfums les plus puissants que l’on connaisse ; aussi incommode-t-il beaucoup de personnes. On assure que les sachets de patchouly font périr les mites et autres insectes destructeurs des vête- ments. RomarIN. — Le romarin est assez commun en France. Par sa distillation on obtient un parfum qui est la base de l’eau de Hongrie. « Elle doit son nom, dit Pierre, à une reine de Hongrie qui, suivant une tradition, obtint de merveilleux effets d’un bain de romarin, à l’âge de soxante-quinze ans. Il n’est pas douteux que les ecclé- siastiques, les orateurs, quand ils parlent pendant quelque temps, se trouveraient très bien de parfumer leur mouchoir avec de l’eau de Hongrie. Le romarin qu’elle contient réveille et fortifie l’esprit ; il suffit d’en respirer les vapeurs stimulantes, en s’essuyant de temps en temps le visage avec un mouchoir sur lequel on en a versé quelques gouttes. » Nous laissons au savant par- fumeur anglais la responsabilité de ses affirmations. SCHŒNANTHE, — La schœænanthe (Andropogon nardus) est très abondante dans l’Inde. Cette graminée, distillée, donne une odeur très puissante qui sert à fabriquer l es- sence artificielle de verveine. SERPOLET. — Le thym et le serpolet sont très communs chez nous à l’état sauvage. On peut les récolter deux fois par an, aux mois de mai et de novembre, pour les distiller et en retirer une odeur aromatique. SpiKkA-NARD. — L'’odorat, comme l’esthétique, varie avec les localités. C’est ainsi que l’odeur du spika-narü qui plait à si peu de narines européennes, est très goùtée des Orientaux qui en mettent dans presque tous leurs par- fums. Henri Courin. | LE NATURALISTE que les Bellardiella subissent le même sort, puisque leurs REMARQUES SUR LE GENRE BELLARDIELLA | (Mollusque gastéropode). Le genre Bellardiella a été créé par M. le D' Tapparone- Canefri (Fauna malac. della Nuova Guinea, I, p. 265, 1883) pour une coquille de la Papouasie occidentale appartenant à la famille des Pupinidæ et se distinguant des autres formes génériques voisines (Pwpinella, Pupinopsis, Raphaulus) par deux petites ouvertures tubulaires dont l'une interrompt le péristome à l'angle supéro-apertural pour se prolonger à une certaine distance le long de la suture et se terminer à l'inté- rieur et dont l’autre, l'inférieure, se trouve située à l’extérieur M et derrière le péristome et non sur ce dernier. La coquille qui M a servi de type générique à l’auteur est la B. Martinsiana, rap=« portée par M. Raffray de Dorey. L'aspect général de ce mollusque est celui des Pupinella et des Pupinopsis, et, si l'on n'’attribue qu’une valeur sous- “géné + rique à cette dernière coupe, en la faisant rentrer dans le genre Pupinella, de date plus ancienne, il me paraît naturel seuls caractères génériques résident dans la forme des petites ouvertures dont je viens de rappeler l'existence. Mais, dans. | ces conditions, elles constitueraient un lieu de transition entre les Pupinella et les Raphaulus qui sont seulement dépourvus" 4 de la tubulure inférieure et qui, à la rigueur, pourraient étre considérés comme une déviation extrême du type Pupinella.… La Bellardiella Martensiana n'est pas la seule espèce connue de ce groupe si curieux. Il faut lui adjoindre la Pupi- nella Ceramica, v. Mart., des Moluques (iles de Céram et dem Saparoea) qui possède des ouvertures tout à fait semblables et que, pour ce motif, l'auteur avait d'abord considéré comme un Raphaulus, nonobstant la présence d'une seconde ouverture derrière le péristome, vers la base de la columelle. û Dans le groupe des Raphaulus lui-même, la tubulure sutu= à rale, la seule qui existe, subit des modifications. Chez les R. bombycinus et Pfeiferi, elle interrompt le péristome sur on lequel elle se trouve placée. Chez le R. pachysiphon, Theob., du Tennasserim, elle se prolonge le long du péristome et 31 l'extérieur en un siphon ouvert, court et épais. Chez le R. cry sallis, Pfr., de Moulmein, elle se trouve derrière le péristome, | le long de la suture. ml Je crois donc qu il est prudent de ne pas attribuer une ya leur trop grande à ces modifications qui peuvent tout au plus servir de bases à l'établissement de sous-genres et de n’ad=u mettre qu'à ce titre les groupes connus sous les noms de Bel lardiella, Pupinopsis, etc. Quant à l’unique espèce (Blanfordis Bens.) de Séreptaulus, elle me paraît se rattacher trop intime“ ment aux Raphaulus pour en être génériquement distinguée la tubulure chez cette coquille se prolongeant seulement assez loin le long de la suture derrière le péristome, à l'instar des Alycœus. | C.-F. ANCEY. L’AUTRUCHE (Suite.) CONCLUSION Je vais rapidement faire la critique des ressources agricoles et commerciales que nous trouverons dans toute la partie désertique du Nord-Ouest africain. É 1° Les cultures industrielles de palmiers-dattiers (Phœnix dactylifera) sont excessivement coûteuses"à créer et ne rapportent qu'environ dix ans après le plantation ; elles impliquent la nécessité des puits tésiens, avec des charges très aléatoires et toujours onéreuses. La production prodigieuse des dattes co munes du Chatt-el-Arab inonde tous les lieux de co sommation, sans concurrence possible, par la créatit d’oasis par des Européens; les dattes fines, exclusi ment destinées à la consommation européenne, po 4 LE NATURALISTE nn pen SN EE > “ ront manquer du débouché nécessaire à une trop grande production. mn 2° Les gommiers se trouvent, en forêts exploitées, sur “ja lisière méridionale du Sahara, depuis l'Atlantique wsqu’à la mer Rouge et dans la péninsule arabique. Par “semis, ces arbres pourront être répandus beaucoup plus “äu Nord. La récolte des gommes est subordonnée à emploi d'une main-d'œuvre d'esclaves qui ne repré- sente aucun capital pour les indigènes; c’est donc une industrie très précaire pour l'Européen, qui ne pourrait ploiter que l'écorce, d’ailleurs précieuse, employée dans la tannerie des peaux. 30 Le seul, l'unique élément de prospérité dans tout le Sahara est sans conteste aucune l’Autruche. L’Autruche est Tauviliaire indispensable de toute colonisation permanente ; e sera, au besoin, l'animal de boucherie du Sahara (1). “On apprécie déjà la diminution des relations par ca- ravanes de la Méditerranée avec le Soudan. Le com- merce tripolitain des plumes d’Autruche ne suffit pas à ntretien des coûteuses caravanes qui vont de Tripoli de Benghazi au Bornou et au Wadaï; l’ivoire prove- nt du Baghirmi et de l’Adamaoua prend aujourd’hui là voie du Niger-Bénoué. Par l'extension de notre puissance dans le Soudan septentrional, le commerce des esclaves avec le Nord se treindra sans doute ; on doit prévoir que bientôt, ns le Sahara, il y aura nombre de routes mortes, St-à-dire abandonnées. me désir actuel de rapprochement des Touareg avec Nous s'explique naturellement : «la faim fait sortir le p du bois, » il n’y a plus de caravanes à piller et nos nemis meurent de faim. Fidèles aux traditions de érosité de notre nation, oublions nos justes griefs contre ces barbares; nous pourrons faire d’eux nos gar- diens d’Autruches, avec plus de sécurité que « les con- Yoyeurs des caravanes de marchandises » qui prendront les routes plus rapides et plus économiques. Ainsi, nous évons admettre que la reconstitution de nombreux peaux d’Autruches serait un bienfaisant moyen de tlisation qui permettrait aux Touareg de renoncer au e et au banditisme en honneur dans leurs tribus. I pourraient devenir nos auxiliaires pour l’extension l'influence française dans toute l'Afrique centrale. Cette opinion que j’ai publiée en 1887 dans l'Algérie ricole et dans plusieurs comptes rendus de la Société Géographie est confirmée aujourd’hui parles déclara- ns précises du commandant Monteil au cours de son rquable discours de réception du 29 janvier 1893 à Sorbonne : « Nous pourrions trafiquer de ce que les avanes de Kano vont prendre du côté du Baghirmi porter en Tripolitaine, c’est-à-dire les plumes che, l'ivoire et surtout le caoutchouc si dant dans ces régions et encore délaissé. Ce mouve- ejà créé est plus facile à exploiter par le Haut-Niger moyen d'un chemin de fer transsaharien. » enir des relations commerciales francaises en con- ice avec les Anglais de la Compagnie royale du \iger, de Lagos et de Sierra-Leone est certainement Fouta-Djallon et les rivières du Sud; bien aveugle, avis, qui prétend le contraire. a parlé de Transsaharien? En admettant même le Re Turcomans des steppes de l’Asie centrale élèvent érablement des chevaux qui servent principalement à ur alimentation. 257 simple rétablissement des moyens habituels de commu- nication qui consistaient surtout dans les caravanes par chameaux, quel animal plus que l’Autruche pourrait rendre des services aux voyageurs en aidant au ravi- taîllement de viande nécessaire dans ce long parcours? L'entreprise est donc des plus intéressantes et grosse de fécondes conséquences. Elle ne saurait manquer de prendre place dans l'histoire de la civilisation en Afri- que, comme un fait d'une importance très considérable aupoint de vue desintérêts de la France et de l'humanité. Des considérations supérieures à notre entendement, des empêchements ou des obstacles d'ordre politique, feront-ils toujours échouer toutes tentatives de création de cette industrie nécessaire ? La création de l’industrie de l'élevage des Autruches en Algérie est-elle oui ou non d'intérêt public? — Le Gouvernement général de l'Algérie pourrait ai- der dans cette voie, sans subvention budgétaire, par la concession des emplacements convenables dont l’État seul est dispensateur. « Le vice dont souffre la société française, c’est l’é- miettement des individus, isolés, diminués, rendus in- capables de s’associer spontanément autour d’un intérêt commun, paralysés par la toute-puissance de l’État, D'où hypertrophie de l'instinct égoïste ; incapacité et insta- bililé politiques; retard du développement commercial et industriel. » (H. Taine, de l’Académie française : les Ori- gines de la France contemporaine. Le régime moderne, t. IL.) Toute personne en situation d'aider efficacement à la reconstitution des troupeaux d’Autruches, dont l'utilité, ainsi que je l’ai démontré, ne saurait être contestée, est en droit de réclamer l'assistance des pouvoirs publics. Je trouve dans la publication de l’éminent économiste M. Paul Leroy-Beaulieu, sur la situation et l’organisa- tion de l’Algérie, nombre d'arguments irréprochables, qui pourront faire réfléchir ou convaincre les profanes et influer heureusement dans les décisions de nos gou- vernants. La compétence universellement acceptée de M. Leroy-Beaulieu, en l'espèce, servira utilement la thèse que je défends et pourra appuyer victorieusement mes arguments. — « L’œuvre de la colonisation à propre- ment parler, en Algérie, ne doit pas être suspendue ; mais il ne faut pas tout sacrifier. Le respect des droits et des mœurs desindigènes s'impose comme une des conditions de la paix, de la sécurité et de l’avenir du pays. Ce n’est pas qu'il convienne d’immobiliser indéfi- niment dans leurs mains la totalité des énormes éten- dues de terre dont ils laissent en friche la plus grande partie. Mais il ne faut pas non plus les exproprier, il convient de ne pas les laisser dévorer par l'usure; on doit les traiter un peu en mineurs avec un statut per- sonnel. « Le domaine public détient encore 867.000 hectares de terres en dehors de ceux qui sont affectés à des services spéciaux, en dehors aussi des hois et des forêts. Avecles 867.000 hectares qui lui restent, en supposant même que le quart seulement en soit utilisable d’ici à peu d’an- nées, le Domaine peut encore pourvoir à une œuvre de colonisation d’une certaine importance, et il n'est pas impossible qu’à l’avenir ïl ne puisse s'entendre avec certains groupes arabes pour des cessions partielles de territoires, moyennant certains avantages, comme le foncement de puits ou autres améliorations. » L'autorité en matière coloniale des savants auteurs précités, mes démarches appuyées auprès du Gouver- nement général de l'Algérie par MM. les Sénateurs et Députés amis de l’Algérie, par divers membres de l’Ins- titut, par la Société de Géographie de Paris, par les So- ciétés nationales d'Acclimatation et d'Agriculture de France, par les Chambres de Commerce de Paris, d’Al- ger, de Constantine, de Philippeville, etc.,etc.,auront-elles une influence sur la décision définitive que voudront prendre M. le Ministre de la Guerre et son Administra- tion, seuls dispensateurs de cette condition de notre réussite : l'emplacement convenable ? Ne serait-il pas du devoir du Gouvernement francais, soucieux des intérêts nationaux, d'aider dans la recons- titution, au profit de l’industrie nationale, de l’Autruche barbaresque, productrice de plumes d’une qualité sans rivale, « la plume simple : The genuine feather, die rechte Feder. » La différence caractéristique de cette sorte de plume est appréciable, tel qu’un diamant à l’égard du strass ! Dans l'intention de vulgariser la connaissance des procédés devant assurer la réussite de l'élevage des Autruches en domesticité, un travail spécial, traduit dans les divers idiomes de nos sujets africains, aurait sans doute une grande efficacité. La propagande en fa- veur de l’Autruche, parles soins des chefs de nos postes dans l’extrême sud de l'Algérie et dans la Sénégambie, la divulgation des résultats heureux obtenus par les Noirs de l’Afrique australe, devaient être des"stimu- lants énergiques pour l’émulation auprès de nôs sujets de l'Afrique francaise. Le Gouvernement général de l’Algérie et l’administra- tion coloniale, par des encouragements et des primes faciliteraient cette tentative à l'exemple de la Société nationale d’Acclimatation de France, qui, dans ce but, vient de mettre au concours un prix de 1.500 francs en faveur de la domestication de l’Autruche en territoires français. L'espoir de voir adoptées les considérations d’ordre supérieur justifiant la reconstitution de l’Autruche en territoire français n’est pas uneillusion, ce ne peut être une déception! D'ailleurs la marche en avant vers l’extrême Sud, si désirable, conséquence du déplacement de nos forces militaires qui se porteront dans des postes d’une impor- tance stratégique incontestable, rendront libres et au service de la colonisation les emplacements nécessaires à l’Autruche. La conséquence de cet événement heureux permet d’assigner un terme prochain à une faute éco- nomique regrettable pour la France et son industrie. De l’ensemble des considérations précédentes nous pourrons admettre que le jour est prochain de la reconsti- tution de | Autruche et de son élevage en Algérie, obliga- tion, sinon devoir inéluctable du Gouvernement francais et de son administration, en faveur de l'Agriculture et de l'Industrie nationales. Pa Dans la lutte entreprise pour la reconstitution de l’Au- truche en Algérie, je me fais un devoir de témoigner ma gratitude au regretté M. de Quatrefages, aux savants émi- nents MM. Milne-Edwards, Blanchard, Charles Levasseur membres de l’Institut, A. Geoffroy-Saint-Hilaire, prési- dent de la Société nationale d’Acclimatation, Rivière, président de la Société d’Agriculture d'Alger, etc. etc., à la Société de Géographie et à la Société de Géographie commerciale de Paris, aux Sociétés d'Agriculture de LE NATURALISTE > ——_— ES TS NT EE France, d'Alger, de Constantine, de Philippeville à la So- M ciété nationale d’Acclimatation de France, aux Chambres - de commerce de Paris, d'Alger, Constantine, Philippeville, M à la Chambre des Négociants-Commissionnaires et du Commerce extérieur de Paris, aux Chambres Syndicales des fabricants de plumes pour parures, à la Chambre syndicale des fleurs et plumes et au Syndicat Général de l’Union nationale du Commerce. J'ai appelé l'attention publique sur cette question d’un intérêt général incontestable en diverses séances de la Société nationale d’Acclimatation et à diverses reprises « à la Société de Géographie de Paris, à la Société de Géo-. graphie commerciale, au Congrès des Sociétés savantes, au Congrès des Arts décoratifs, etc. Je me plais à rendre Mons au bon accueil que mes revendications ont obtenu auprès de personnes et de … corporations aussi distinguées et aussi compétentes. La M presse métropolitaine et la presse algérienne m'ont ac-« cordé leur appui le plus large’ et le plus désintéressé. A tous, merci ! Ces encouragements et ces appuis ont été un réconfor-m tant pour moi, ils constituent la meilleure des récom-« penses pour le peu que j'ai pu accomplir. dl L'histoire impartiale conservera la trace impérissables 7 des bonnes volontés qui ont encouragé mon labeur dans \ l’œuvre à laquelle je me suis dévoué. Les publications des voies et moyens qui rai assurer le succès del’élevage des Autruches en territoiren français seront le témoignage de la sincérité de mes in-n tentions et de la bonne foi qui sont mes seuls guides. En complément de l’historique de la « Question des Autruches », je crois utile de faire suivre le texte du Mémoire du 10) juin 1891, remis à M. Cambon, GOUVErTNEUr général de l'Algérie, een on sans résultat, les emplacements convenables se trouvant en territoire militaire, dont le gouvernement civil ne peut disposer Sur son avis autorisé et le patronage de la Société des Géographie, le 19 février 1894, j’ai eu l’honneur de renouve= ler ma demande auprès de M. le général Mercier, minis=M tre de la Guerre, avec réponse négative cette fois encore Le département de la Guerre, par un sentiment com 3 mun à toutes les administrations, ne veut pas aban= donner une de ses prérogatives ; elle lui assure en effe quelques ressources affectées au 3° régiment de spahi et le moyen de faire camper 19 spahis indigènes av@ leur smala, plus deux sous-officiers européens logés | dans le bordij. Il paraît cependant impossible que lo sacrifie plus longtemps les intérêts généraux du pays ce que nous pourrions appeler des intérêts administras tifs d’un intérêt aussi minime. à L Malgré tout, je conserve le ferme espoir que justice ser rendue à mes efforts et qu’enfin la QuesrioN AUTRUGE sera close. J’ai l'espoir que la démonstration proba qui se produit actuellement à la section algérienne de l'Exposition Universelle de Lyon, aura une solu tion conforme aux intérêts nationaux (1). La reconsti - (4) 49 Unecollection d'Autruches d'Algérie naturalisées, d’à] divers.' 20 Une collection de plumes d’Autruches, des diverses es ct provenances. 30 Divers chapeaux de dames garnis indicatifs du style à i quelques époques. 40 Emplois modernes. — Boas. — Palatines. — Ev tails, etc., etc. _ litaires, aurait la valeur d’une victoire économique sans effusion de sang, sans nouvelles charges budgé- taires. J. Foresr. “ © DHGNOSES DE COLÉOPTÈRES AMÉRICAINS Catomus capillatus. All. —… Long. 7 mill. Larg. 3 3/4 mill. Corps suballongé, convexe, de couleur bronzée, brillante, et couvert de poils assez longs, noirâtres, qui sont confusément dispersés sur tout le dessus de l’insecte et sur ses pattes. Le m…corsclet est coupé presque droit au sommet, arqué en dehors vi là base et très arrondi latéralement, ce qui fait que ses quatre manglies sont obtus. Les élytres sont arrondies aux épaules, ovales, un peu plus larges en arrière qu'en avant, finement et peu profondément ponctuées, striées ; les intervalles, qui sont _ larges et plats, ont dans leur milieu une ligne d'assez forts “points, assez distants les uns des autres. Les pattes et les an- ….tennes sont noires. — Brésil. Nautes asperipennis: All. Long. 8 mill. Larg. 3 mill. Elle est d'un vert un peu bronzé avec le dessous noir, et “conformée absolument comme 1a N. rufipes. Pronatum trans- “versal carré, densement et fortement ponctué, un peu impres- ‘sionné en face de l’écusson. Elytres subparallèles, profondé- mentstriées, à intervalles plats près de la suture, un peu ‘convexes latéralement, cet portant des aspérités tuberculeuses, “espacées longitudinalement. Cette espèce est curieuse en ce qu'elle est la seule des Naules qui porte des tubercules sur les élytres. — Havane. — Corysthea albomaculata. All. Long. 6 mill. Larg. 4 1/2 mill. “Ovale, convexe, noire avec de nombreuses taches blanches. Latête est noire avec le front ponctué, rugueux, le vertex lisse et-blanc, impressionné en travers et siilonné en long. Le cor- selet est transversal, marqué de gros points épars et noir avec ne bande blanche longitudinale sur le milieu de son disque qui n’atteint ni la base, ni le sommet ; les côtés sont largement bordés de blanc. Le bord postérieur est échancré en arc de ‘chaque côté et sublobé dans son milieu. Ecusson noir, en forme de “trapèze. Elytres convexes, ovales, noires brillantes avec des ; Dgnes longitudinales irrégulières de gros points et plusieurs aches blanches : l’une, ronde de chaque côté de l’écusson, une seconde, qui couvre le calus huméral, descend étroitement le g du bord et se dilate irréguliérement en travers de l’élytre Is atteindre la suture; une troisième tache uniforme se pose travers de l'élytre, plus près de la suture que du bord externe au-dessous du milieu; une dernière tache blanche ar- eaux abdominaux. Le dessous du corps et les pattes sont dires comme les antennes. Cette description est faite sur une femelle dont l'abdomen asse les bises et ue ee une tache blanche ALLARD. de la COLLECTION de COLÉOPTÈRES de LETHIERRY et de Livres d'Histoire Naturelle Du 3 au 11 décembre prochain aura lieu, à Paris, une ente publique importante, intéressant tous ceux qui ccupent d'histoire naturelle, C’est la vente de la re- marquable collection de coléoptères de feu Lethierry, des bibliothèques Lethierry, Kralik, etc. - La collection de coléoptères européens et exotiques feu Lethierry, membre de la Société entomologique le France, a une réputation universelle, qu’il suffit de | Duc et sur laquelle il est inutile d'insister. Tous les omologistes connaissent la valeur considérable de 1 LE NATÜRALISTE 259 cette collection tant au point de vue scientifique que matériel. La vente aux enchères publiques, par lots, de cette remarquable collection est, pour les entomologistes, une occasion unique. La collection Lethierry comporte environ 25.560 espèces et 75.477 individus ; de plus, les doubles contiennent plus de 55.000 individus. Quant à la conservation des insectes de la collection, elle est, en général, parfaite. La bibliothèque Lethierry comprend surtout des livres d’entomologie, et nous signalerons une belle série d’ou- vrages sur les hémiptères. Les bibliothèques Kralik, etc., comportent un grand nombre d'ouvrages de botanique et une remarquable collection de cartes anciennes et modernes, qui seront vendues par lots. La vente se ter- mine par une certaine quantité de livres sur les échino- dermes, vers, mollusques, sur la géologie, minéralo- gie, etc. La vente a lieu partie à l'Hôtel des Commissaires-Pri- seurs, rue Drouot, l’après-midi, et partie, à la maison Sylvestre, 28, rue des Bons-Enfants, le soir. Voir l’ordre officiel des vacations. 1° Hôtel des Commissaires priseurs rue Drouot, salle n°10 à 2 heures du soir. — Collections de Coléoptères de Lethierry 1re Vacation, lundi, 3 décembre 1894. N° 1 à 177 2e — mardi, # décembre 1894. No 178 à 345 2° Maison SYLVESTRE, 21, rue des Bons-Enfants, salle n°2 à 8 heures du soir. — Livres d'histoire naturelle 3e Vacation, mercredi, 5 décembre 1894. No 346 à 533 4e — jeudi, 6 décembre 1894. N° 534 à 674 N° 908 à 982 5e — vendredi, 7 décembre 1894. N° 675 à 764 No 983 à 1119 6e — samedi, 8 décembre 1894. N° 765 à 818 No 1120 à 1271 fe — lundi, 10 décembre 1894, N° 829 à 377 No 1272 à 1426 8e — mardi, 11 décembre 1894. N° 878 à 907 N° 1427 à la fin Te catalogue sera adressé sur demande faite aux ex- perts, les « Fils d’'ÉmileDeyrolle, » 46, rue du Bac, Paris. Les experts se chargent des achats des personnes qui ne peuvent assister à la vente. Les ORCHIDÉES de la RÉGION PARISIENNE Les Orchidées du monde entier comptent plus de 5.000 espèces connues: peut-être ce nombre est-il déjà doublé. Celles de la flore parisienne, qui croissent à l’état sauvage, dans un rayon de 2ÿ ou 30 lieues autour de la capitale, sont au nombre de 36 es- pèces (sans compter quelques variétés dues au croisement des espèces entre elles), réparties en 18 genres ou sous-genres. La France entière en compte environ le double : 68 ou 70 es- pèces. Cette jolie famille, dont les fleurs sont si caractéris- tiques, peut étre divisée en 3 sections comprenant chacune 6 genres : ire section. — Orchidées bulbeuses éperonnées : 17 es- pèces. 4 9me section. — Orchidées bulbeuses sans éperon : 10 espèces. 3me section. — Orchidées dépourvues de bulbes : 9 espèces. En adoptant cette classification artificielle pour nos Orchi- dées parisiennes, on voit les genres et les espècesse succéder de la facon la plus régulière. Le genre Limodorum, qui termine la série, se rattache par son éperon au genre Loroglossum, qui est en tête de la liste : de sorte que les Orchidées de nos régions, tout en formant une 260 série linéaire, composent aussi un cercle continu d’espèces. Ce- pendant, plus on avance dans l’étude de la troisième section, et plus on sent que l’on s'éloigne du genre Orchis, qui est le type de la famille, le médaillon de ce collier d'espèces indi- gènes. Généralement, les feuilles sont vertes et bien développées; sauf dans les deux genres Neoftia et Limodorum, où elles sont réduites à des écailles roussâtres ou violacées. On rencontre parfois des Neottia Nidus avis, dont la tige est de la grosseur d'une belle asperge et dont les fleurs largement étalées, d’un aspect cireux, ont un grand développement. Je me rappellerai toujours une grappe de fleurs de 45 centi- mètres de développement, recueillie près de Noyon sur la petite montagne de Larbroye, qui ne le cédait en rien pour sa beauté aux espèces exotiques. On aurait dit une plante en cire ; blanche pour la tige, couleur de miel pour les fleurs: c’était magique! Quelques Orchidées sont devenues très rares dans la région parisienre : Le Malaxis paludosa, qu'on rencontrait à Ram- bouillet, sur les bords de l'étang du Cerisaye, a disparu quand on l'a desséché pour la livrer à la culture. D’autres espèces se rencontrent seulement dans un petit nombre de localités res- treintes. Aïnsi le Goodyera repens croît en quantité sur les pentes et à la base du Mail Henri IV, à Fontainebleau. Par contre, d’autres espèces sont très communes sur les coteaux acides, dans les bois montueux ou dans les praïries herbeuses. Les botanistes herborisants connaissent bien les stations pré- férées des Orchidées de leur localité. Ils savent que dans tel parc, au milieu des pelouses, se trouve l’Orchis odoratissima ; dans tel bois, on aura chance de rencontrer l’Ophrys apifera, qui est peut-être la plus gracieuse de nos Orchidées parisiennes, on dirait une abeille posée sur une délicate fleur d’un rose tendre! Les Orchidées bulbeuses sont munies de deux bulbes, au-des- sous du collet de leur racine fibreuse. L'un est jeune, entier ou palmé suivant les espèces; l’autre est vieux, plus ou moins flétri, suivant l'époque de l’année où on le déterre. Ces bulbes sont riches en salep. C’est une fécule alimentaire, légère à l'estomac, préconisée dans certains pays pour la nourriture des enfants, des convalescents, des épuisés de tout âge. En raison de leur odeur très forte qui rappelle celle du bouc, on a attri- bué à ces plantes des propriétés aphrodisiaques : ayec la foi on arrive à accomplir des prodiges sous ce rapport. Quelques Orchidées ont été vantées, au point de vue théra- peutique. L’helléborine, Epipactis latifolia, a été employée dans la goutte. D’autres espèces, telle que le Lislera ovata, auraient des racines diurétiques, utiles aux graveleux. L’Orchis conopsEa a été employé jadis contre la dyssenterie. L’Orchis morio est cité au nombre des plantes tinctoriales, en raison du riche coloris de sa fleur, d'un bleu violet foncé. L’Orchis coriophora, à cause de son odeur de punaise, le Satyrium hircinum, à cause de son odeur de bouc, ont été re- commandés pour éloigner les vers et les insectes de nos appar- tements, au même titre que la poudre de Pyrèthre. La grappe de ce Satyrium atteint parfois près de 2 picds de haut, et les fleurs 8 centimètres de long et davantage. Par contre, en raison de leur odeur suave, les petites fleurs de l’Orchis odoratissima ont été conseillées comme succédanées de la Vanille, quiest elle- même une orchidée exotique. L'Anacamptis pyramidalis donne une grappe de fort jolies fleurs roses très touffue qui pourrait rivaliser avec celle des plus belles jacinthes, si sa culture n’était pas aussi difficile. Cependant on arrive fort bien à faire pousser dans un salon les Orchidées de nos pays : il suffit de les mettre sur de la mousse humide quand elles sont en boutons. Nous avons pu ainsi cul- tiver pendant neuf semaines des pieds intacts de Godyera re- pens, recueillis au commencement de juin. Dans cesconditions, la grappe donne de 12 à 18 petites fleurs blanches, produisant de loin l'effet d'un bouquet de muguet, qui ont le mérite de s'épanouir successivement, les unes après les autres; de sorte que la floraison de cette plante rustique peut se prolonger bien plus longtemps qu'on ne le croirait d’abord. La famille des Orchidées, si différente de toutes les autres, par la soudure intime du gynécée avec l’androcée, qui forme ce qu’on appelle le gynostème, se rapproche pourtant beaucoup de celle des Cannées, qui est encore à un degré d'évolution plus avancé qu’elle-même. Dans les deux cas, il n’y a qu’une * étamine. Mais les Orchidées laissent voir encore la trace des deux étamines avortées, sous forme de petites éminences que l'on désigne sous le nom de staminodes pétaloïdes; de plus, l’étamine unique a conservé ses deux loges polliniques. Tandis que, chez les Cannées, il ne reste plus qu’une seule loge polli- LE NATURALISTE ee ———————_—_——_—————]_—_ _ nique, l’autre a subi une dégénérescence pétaloïde. Aïnsi les L Canna de nos jardins sont des plantes encure plus extraordi- naires que les Orchidées sous ce rapports la loge pollinique D : dégénérée est alors devenue marginale, c'est-à-dire située sur : le “bord du filet devenu pétaloïde. 11 en résulte que, chez les Cannées, la transformation ou l'avortement de l’androcée est encore plus complet que chez les Orchidées ; il ne reste plus qu’une seule loge pollinique à l’étamine unique; l’autre s’est” transformée en pétale. Cependant l'ovaire est à 3loges chez les Cannées, tandis que chez les Orchidées ces 3 loges sont con- fondues en une seule : de sorte que l'ovaire est uniloculaire, ce qui indique un arrêt dans le développement des cloisons de séparation des loges placentaires. Dr Boucox. LÉPIDOPTÈRE NOUVEAU D'ALGÉRIE Epinephele Ida, var. Cearura. Ayant eu tout récemment l’occasion de comparer les exemplaires d’Epinephele Ida pris par moi à Boudaroua, près Duvivier (province de Constantine), avec des individus M de même espèce provenant des Pyrénées-Orientales, j’ai constaté entre ces deux types des différences qui m'ont paru être assez notables pour mériter une description M particulière et une dénomination spéciale. : En effet le type algérien est plus petit (0728 à 30 mm.); ses ailes supérieures sont plus étroites, moins arrondies M à l’extrémité : la couleur fauve du fond est plus chaude, la bordure plus noire, plus envahissante aux ailes infé- rieures. La macule foncée des ailes supérieures est divisée bien plus nettement par les nervures qui se déta- M chent en fauve. Mais c’est surtout le dessous des ailes inférieures qui est caractérisé. Il est beaucoup plus rem- bruni et l’éclaircie blanchâtre est bien moins visible :. chez quelques sujets même elle manque totalement. Ces différences sont beaucoup moins accentuées chez. la @. Les © algériennes tendraient au contraire à avoir cette éclaircie blanchâtre plus marquée. | Je dédie cette remarquable variété à Mademoiselle Cécile CGhaminade, l’éminent compositeur, dont je m'ho… nore d'être l’ami d’enfance. À On voit que les différences qui existent entre Ep. Ceci" lia et Ida type sont du même ordre que celles qu'on: constate entre Philippina et Pasiphae. Les forces modifis catrices ont agi parallèlement, ce qu’on peut exprime de la facon suivante : Cecilia Ida Pasiphae Cecilia m'a également été envoyé de Medjez-Amon pal M. de Fornel, qui m'a fait parvenir aussi le Crateronya. Vallantini $ et une très belle variété © de Lycœna Jolass Mais cet exemplaire étant encore unique, je crois devoi attendre des documents plus complets pour le publier. Dr H. VALLANTIN. Philippina LES RACES DE L'INDE LAMBADIS dividus de cette race ont un aspect farouche et repous: sant; leurs traits grossiers sont la fidèle image des sions auxquelles ils se livrent. On les rencontre sur les plateaux élevés de Dékan. 1 vont et viennent, conduisant de nombreux troupeaux … chargés de sacs, tantôt portant de l’intérieur du pays à a côte de nombreuses variétés de grains, tantôt rappor- “tant dans le cœur de la péninsule indienne le sel dont ils mont chargé sur la côte leurs bêtes de somme. En tête du «troupeau s’avance, majestueux et exemptde tout fardeau, un bœuf, chef du troupeau, chef même de la caravane : “car il est pour les Lambadis l’objet d’un culte religieux. Aussi ses cornes sont-elles garnies de plumes de paon “et son cou agite-f-il les multiples clochettes dont il est entouré. — Hommes et femmes cheminent au milieu des bœufs. Que leur importe la poussière soulevée par ces rumi- …nants ou la boue du chemin! Ils ne sont pas moins remarquables en effet par leur malpropreté révoltante que par leur haute stature. A ce point de vue ils sont “dignes d’être comparés aux Badagas et aux Bhoutaniens. Leurs enfants, aux yeux chassieux, hissés sur le dos de quelques bœufs, sont plus sales encore. À voir défiler ces nomades on se persuade aisément que l'usage de Peau et des ablutions, pourtant si répandu dans l'Inde, Jeur est totalement inconnu. … En fait dereligion, ce peuple s’adonne à la démono- Jâtrie et adore en plus quelques divinités particulières. Les Lambadis pratiquaient jadis librement (et peut-être le font-ils encore en secret) les sacrifices humains, Voici comment s’opérait ce drame répugnant et sinistre. … Après avoir enlevé la première personne qui s’offrait à eux, ils l'emmenaient dans un lieu écarté et désert. Là ils creusaient une fosse et l'y enterraient jusqu’au cou, tout vivante. Ensuite, avec de la pâte de farine ils fa- briquaient une lampe, la placaient sur la tête de la vic- e et y allumaient quatre mèches, après l’avoirremplie uile. Enfin, hommes et femmes, se tenant par la main, se livraient à une danse échevelée, tournoyant en cercle autour de leur victime, hurlant et chantant pour couvrir es appels désespérés et ne cessant leur infernale sara- bande que lorsque celle-ci avait rendu le dernier soupir. “Quant à l’origine de cette peuplade, elleest fortobscure. Paressemblance de ses membres aveclesraces remuantes “pays mabratte, si amies du pillage et du brigandage, conclure, par analogie, qu’ils ont la même origine. ose bizarre, jusqu'à présent on n’a pu savoir ce que Lambadis font de leurs morts. Tant il est vrai qu’il beaucoup à faire dans l’Inde au point de vue de Pethnographie. Disons en terminant que ce peuple porte aussilesnoms de Sukalars et de Brindjarris. D Hector LévEILLé. + PHOTOGRAPHIE k, % - LE KINÉTOSCOPE Cest de plusieurs mois que date l’annonce de la nou- velle invention d’Edison : le kinétoscope, mais c’est de ques jours seulement que l’exploitation en est com- ée : les appareils sont maintenant construits et ieurs sont installés à Paris en plein boulevard. S savants travaux de M. Marey ont été le point de t de cette curieuse application de la photographie, appareils imaginés par M. Marey et construits sur ndications ont fourni l'analyse du mouvement dont nétoscope est la synthèse, LE NATURALISTE 261 Sur les sujets en mouvement a été braqué l’appareil chronophotographique, véritable mitrailleuse photogra- phique, puisqu’en moins de cinq minutes 4000 clichés étaient pris ; il est bien évident que, dans ces conditions, chacune des phases d’un mouvement, si courte soit-elle, était saisie sur le vif et enregistrée jusque dans ses moindres détails. Ce sont les positifs de cette multitude de petits clichés qui, pris sur un ruban de celluloïd, défilent derrière un oculaire à travers lequel le spectateur voit la scène dérouler, comme si devant lui une troupe de petites poupées, tout habillées de gris, jouaient une pantomime devant un décor peint en grisaille. Les épreuves ont, en effet, la teinte grise de positifs au gélatino-bromure; mais l'illusion des mouvements même les plus compli- qués est absolue, car les intervalles infinitésimaux aux- quels ont été pris les clichés ont permis de saisir toutes les positions que chacun des sujets a pu occuper, et, l’ap- pareil fonctionnant par un moteur électrique, la rapidité de la succession des positifs est telle que l'œil ne peut nullement percevoir le passage d’une épreuve à une autre. Il est question, en ce moment, de compléter le kiné- toscope par l’adjonction d’un phonographe, la couleur seule manquera pour avoir une reproduction totale et complète de la nature, Devrons-nous attendre encore longtemps ? Il se pourrait que non, puisque le bruit court que les perfectionnements apportés par M. Lipp- mann à son procédé donneraient les instantanés en cou- leurs. TRANSMISSION PAR LIGNE TÉLÉGRAPHIQUE D'ÉPREUVES PHOTOGRAPHIQUES Ajoutez à ces découvertes la transmission télégra- phique des clichés photographiques, et il est permis de se demander où s’arrêtera la série des choses surprenantes que nous devrons à Daguerre. Depuis des années déjà les électriciens avaient trouvé le moyen de transmettre par le fil télécraphique des dessins dont le récepteur fournissait une reproduction composée de petits traits correspondants au contact d’un stylet avec l'original, le courant passant durant le contact et s'interrompant dès que celui-ci cessait. Un Américain, M. Anschutz ou Amstritz, avait, il y a environ un an, appliqué le même mode opératoire à l'expédition des clichés; à cette époque, il était déjà fort question de l'Exposition de Chicago et je deman- dais : « À quand les premières instantanées du World fair par le câble transatlantique? » La question paraît remise à l’ordre du jour par quelques journaux photo- graphiques, mais je ne crois pas qu'en Europe nous possédions le moindre petit bleu illustré par le mors photographique. Je puis, en attendant une épreuve, vous indiquer le principe de l'appareil. Le cliché photo- graphique obtenu est soumis à un trempage analogue à celui des planches phototypiques; aussi présente-t-il une série de reliefs et de creux sur lesquels se promène un stylet, suivant une infinité de parallèles; ce stylet, fixé à l’armature d’un électro-aimant, détermine donc une série de courants plus ou moins intenses, tels ceux que donne la plaque du téléphone ou du phonographe : il est bien certain qu’un stylet établi de même facon pour l'appareil récepteur gravera sur la plaque, sur laquelle il se promène, des creux et des reliefs corres- pondants à ceux de l'original; on obtient ainsi une à plaque gravée de même nature que celle du phono- graphe qui a enregistré la parole. Un moulage convena- blement établi de la plaque ainsi obtenue donnerait des clichés typographiques propres à l'illustration des volumes ou des journaux. LES MICROBES PHOTOGRAPHES Enfin, pour terminer par une expérience plus à la portée de tous, je vais vous présenter les plaques au gélatino-microbe. Plus d'argent désormais dans les plaques, et ce métal, précieux il y a seulement quelques années, va être détrôné par de simples microbes, des microbes vulgaires; mais il est encore de beaux jours pour les fabricants de gélatino-bromure, car, pour réussir dans vos expériences, il faut un agent moins prêt à se mettre à votre disposition : le soleil. Le soleil jouit, en effet, de la propriété de détruire complètement les microbes qui s’exposent ou que l’on expose à l’action directe de ses rayons, et voici quels ont été les résultats des expériences de M. Marshall Ward. Des plaques recouvertes de gélatine ensemencée de bactéries ont été exposées au soleil sous un cadre por- tant des parties découpées à jour. Aux endroits de ces jours, la gélatine a conservé son aspect blanchâtre et ce, pendant que sous le cadre, les microbes, s’en donnant à cœur joie, pullulaient au point de rendre la gélatine moins opaque. M. Ward ne s’en est pas tenu là, et c'est à la chambre noire qu'il aurait exposé ses plaques obtenant ainsi portraits et paysages, en positif naturellement; un simple fixage au soleil, qui arrêtait le développement exagéré des microbes, lui donnait des épreuves com- plètes. L'auteur de l’article sur ces essais, M. X. West, oublie de nous donner le nom du généreux microbe dont la multiplication doit être assez énergique pour que le développement soit instantané. En attendant ce renseignement, essayons avec des microbes d’espèces courantes, quitte à avoir un peu plus de pose à exiger de notre sujet. POUR ESSUYER VOS GLACES Même sur ces plaques si spéciales, il sera bon d’essuyer les poussières au moment de l’emploi, et ce n’est pas toujours chose facile avec le blaireau, dont la douceur est souvent un obstacle à un essuyage parfait; remplacez-le donc par le tranchant d’une raclette ou d’une simple planche, en le recouvrant d'un morceau de velours de soie; vous éviterez ainsi presque à coup sûr les petits jours si désagréables connus sous le nom de trous d’aiguilles. INSCRIPTIONS SUR VERRE, PORCELAINE J'emprunterai au Moniteur scientifique le procédé sui- vant breveté par M. Knapp pour l’obtention d'images ou d'inscriptions colorées sur le verre, la porcelaine ou l'émail. On fait une solution avec : Verre soluble (silicate de soude ou de potasse à 40/0/0722 nn . 2 parties Soude caustique.....,...... RAGE Se in = La matière colorante peut être mélangée à ce liquide ou être incorporée après application sur l’objet avec un tampon de coton que l’on frotte légèrement. Le moyen d'application du liquide est quelconque, mais pour des inscriptions répétées, l’usage d’un tampon de caoutchouc est tout indiqué. LE NATURALISTE Les objets pour être séchés sont exposés à une chaleur - de 40 à 50e. Charles Jacos. HISTOIRE de la BLASTOGENÉSE CHEZ LES BOTRYLLIDÉS (Thèse de doctorat, par M. Anionin Pizon) La biologie de ceux des Tuniciers qui vivent associés en colonies est à peine connue; leurs particularités anatomiques seules ont été l’objet de nombreux travaux, et on ignore com- plètement l'histoire de la vie coloniale elle-même, c’est-à-dire le rôle que joue dans l’association chaque membre de la colonie au doubie point de vue de la nutrition et de la reproduction. C'est pour combler ces lacunes que M. Pizon a entrepris de” faire l'histoire biologique d’une famille de Botryllidés, l’une des plus intéressantes des Ascidies composées. À Il y a consacré un long mémoire de 400 pages des Annales des Sciences naturelles, accompagné de neuf planches. Les différentes questions traitées sont toutes du plus haut intérêt scientifique. Quels rapports vasculaires existe-t-il entre les divers membres ou Ascidiozoïdes d’une même colonie, et comment s’effectue la nutrition de cette dernière ? Comment s’opère la fécondation et comment se multiplient les colonies? Y a-t-il des relations entre les deux modes de reproduction = par larves et par bourgeons — dont Ganin et Krohn ont signalé l'existence il y a déjà plus de vingt ans ? Quel est le cycle de l’évolution de chaque ascidiozoïde ? Autant de questions de première importance qui restaient à étudier chez les Botrylles, qui comptent certainement parmi les Ascidies les plus intéressantes. 1 Mais, pour déterminer la situation exacte des individus. d'une colonie et les lois véritables du bourgeonnement, il faut s'adresser en premier lieu aux larves et aux très jeunes bour-M geons, parce que, dans la suite du développement, il se pro duit très fréquemment des atrophies et des modifications acci dentelles qui marquent les phénomènes évolutifs normaux. C'est ainsi que l’auteur s’est trouvé conduit à étudier d’abord le développement des larves et des bourgeons, et son mémoire comprend par suite trois parties distinctes : la première esb Î consacrée à l'organogenèse chez les larves et les bourgeons} la seconde, à l'étude de la reproduction agame, c’est-à-dire au mode de reproduction des colonies par bourgeonnementin enfin, la troisième partie est consacrée à l’étude de la repro=M duction sexuelle et de la fécondation. Première partie : Organogenèse. — Dans cette partie, l’au= du système nerveux, de l’organe vibratile et des tubes vascu= laires. Il ne nous est pas permis, dans cette courte analyse, d'en trer dans des développements sur ces divers points, et no nous contenterons de rappeler quelques-unes des conclusion les plus importantes auxquelles est arrivé l’auteur. D’abord, les cavités des Tuniciers ont une origine entéro célienne; cette question était restée controversée depuis Je recherches de V. Benufen et de Della Valle. % L’organe vibratile, jusqu'alors énigmatique, a été étud dans toutes les phases de son développement; il est constitu par un diverticule dorsal de la vésicule endodermique primi tive, qui va s’ouvrir secondairement à la partie antérieure la cavité branchiale et subir ensuite une atrophie progressiM C’est donc à tort que cet organe a été homologué à l'hypoph des Vertébrés, qui a une origine complètement différente, Une autre conclusion importante, c'est que les premierspro cessus génésiques des Tuniciers présentent une identité fn Echinodermes. Existe-t-il, par suite, une parenté réelle el les deux groupes si différents des Tuniciers et des Æchin pas attribuer à l'embryogénie une importance primordiale pour la détermination des véritables aflinités des êtres ? Deux con- séquences du plus haut intérêt que M. Pizon livre à la discus- sion des zoologistes. —. Dans la seconde partie de son mémoire (Etude de la repro- …(luction agame), M. Pizon à repris et complété les premières “observations de Metmikoff, de Della Valle et de Giard sur le “bourgeonnement de la larve et les modes d’association des “iscidiozoïdes en colonies. L'étude de séries de coupes micros- “copiques lui a donné sur ces questions des renseignements “aussi curieux que précis. Les larves des Botryllidés subissent …iout leur développement dans la cavité péribranchiale mater- “nelle et commencent à bourgeonner bien longtemps avant leur “ ‘Vars. sang < “Tube dig. td à Fig. 1. Æig. 1.— Colonie de Botryllus Schlosseri en voie de formation — 2,— Figu An it eux qui ont engendré les quatre adultes de la colonie, e en liberté ; à leur éclosion, elles portent chacune à droite ünjeune ascidiozoïde formant une protubérance très accen- : c'est donc, en réalité, une jeune colonie qui sort de l'or- misme maternel au moment de la ponte. ’auteur a ensuite suivi pas à pas la série des transfor- tions que subit cette jeune colunie pour devenir un premier ème, c’est-à-dire un premier groupe d’ascidiozvides assem: és autour d’un cloaque commun; puis il a montré comment, ce premier système étoilé, viennent s’en adjoindre de nou- faux pour constituer ces grands Cormus qui atteignent par- s plusieurs décimètres carrés de surface. nfin il a formulé les lois générales de la blastogenèse dont rincipale est la suivante : chaque ascidiozoïde en engendre jours un autre à droite ct à gauche de son sac branchial ; s processus de bourgeonnement s'annoncent de très bonne re, alors que l'ascidiozoïde n’est encore constitué lui-même que par une simple vésicule endodermique qui commence à se diviser en trois. 10 l'en deux grands vaisseaux V et V’ de chacun d'eux ont persisté. — érescence de ces deux individus morts se répandent dans toute la colonie pour la nourrir. LE NATURALISTE 263 La plupart des espèces d'Ascidies composées ne forment que de simples agrégations; les ascidivzoïides qui composent un même Cormus sont seulement placés les uns à côté des autres enfouis dans la même tunique cellulosique et sans aucune rela- tion vasculaire. Chez les Botryllidés, au contraire, la vie colo- niale est réalisée dans toute l’acception du terme. Il existe, chez ces Ascidies, tout un système de vaisseaux sanguins com- muns aux divers individus d’un même Cormus, et dont M. Pizon a décrit minutieusement le développement et la disposition générale. . D'abord, chaque ascidiozoïde reste relié, pendant toute la durée de sa vie, à celui qui l’a engendré par voie de bourgeon- nement au moyen d'un petit tube de nature endodermique, Fig. 2. ] B2? Blastozoïde adulte issu de la larve (2° génération).— B° Blas- mioz0ïde de 3° génération formé par l’adulte à droite.— B3 Blastozoïde de 3e génération formé par l’adulte à gauche.— B‘ Deux “jeunes bourgeons engendrés par l’un des blastozoïdes de 3e génération. — B'4 Deux jeunes bourgeons engendrés par l’autre s…blastozoïde de 3° génération. \ re schématique d’une jeune colonie de Botrylle, vue par sa face inférieure pour montrer la disposition du système vasculaire. — B!, B?,B5, Bi Les quatre individus adultes de la colonie. Chacun d’eux possède un vaisseau sous-endostylaire Vi et un, vaisseau sous-intestinal V2? qui vont s'ouvrir dans le grand vaisseau périphérique P. — bi et b2 Les deux bourgeons engen- “drés par chaque adulte. Chacun d’eux recoit la nourriture du parent par un petit vaisseau p et possède déjà un autre petit Seau » qui s’ouvre dans le grand vaisseau colonial de la périphérie. — b’ Chaque bourgeon bi et b? porte lui-même les ru- ents de deux autres plus jeunes b’. — B et B' Deux individus morts presque complètement absorbés par les suivants; ce avec lesquels ils sont encore en relation par les tubes r et r'; C’est par les tubes V et V', r et r’ que les produits de la qui permet aux éléments nutritifs de passer continuellement du parent chez le jeune bourgeon. De plus, chaque ascidiozoïde est pourvu de deux tubes vas- culaires qui débouchent dans un grand tube périphérique qui s'étend à la face inférieure de la colonie. L’un de ces vaisseaux part de la partie antérieure de la grande lacune sanguine sous- endostylaire, et l'autre part de la lacune sanguine sous-intes- tinale, vers la partie postérieure du corps. Une telle dispo- sition des vaisseaux permet de se rendre compte de quelle facon s'opère la circulation coloniale. Chez les Botryllidés, le cœur s'étend de la lacune sous-endostylaire à la lacune sous- intestinale et se contracte, comme chez tous les Tuniciers, tantôt d’avant en arrière et tantôt d'arrière en avant. Quand les contractions cardiaques ont lieu d’avant en arrière, le sang est chassé dans le vaisseau sous-intestinal et de là dans le grand vaisseau périphérique colonial, Si elles ont lieu d’ar- rière en avant, le sang est chassé dans le tube sous-endosty- laire pour se rendre encore dans le vaisseau colonial. Dans 264 ——— les deux cas, quel que soit le sens des contractions cardiaques, le sang est donc toujours envoyé dans tout l’appareil vascu- laire colonial. L : : , h Un autre fait non moins curieux de la vie coloniale chez les Botryllidés, c’est la façon dont sont éliminés de la colonie les individus qui y meurent. L'ascidiozoïde, une fois mort, se résout, dans les profondeurs de la tunique, en une masse granuleuse dont les éléments passent peu à peu dans les tubes vasculaires et se répandent finalement dans les cavités san- guines des différents individus survivants, où ils se montrent accolés aux globules sanguins qui les absorbent. L’ascidiozoïde ne se contente donc pas seulement de nourrir les bourgeons dans leur jeune âge, mais il leur sert encore lui-même de nour- riture après qu’il a terminé son évolution ! à La troisième partie du mémoire de M. Pizon est consacrée à l'étude de la reproduction sexuelle. IL y expose successivement l'origine de la glande hermaphrodite, le développement des follicules testiculaires, l’évolution des ovules et celle des diverses membranes de la larve jusqu’à l’éclosion de cette dernière. Les éléments sexuels apparaissent chez les premières géné- rations de bourgeons issues de la larve, et même très souvent chez cette dernière; mais ils n'atteignent jamais leur complète maturité chez ces premières générations, et ce n'est en général que la sixième ou septième génération dérivée de la larve qui produit des larves à son tour. Toutes les générations qui ont précédé celles-ci ne se multiplient donc que par bourgeon- nement. : Chez les premières générations, les éléments sexuels émigrent de l’ascidiozoïde qui les a produits chez les deux bourgeons que ce dernier a engendrés, entraînés par les courants san- guins; puis, de ces bourgeons, ils peuvent faire la génération suivante, ct ainsi de suite jusqu'à ce qu’ils aient atteint leur complet développement. Des phénomènes identiques ont lieu chez les colonies Âgées, où chaque ascidiozoïde engendre d’abord deux bourgeons dans son jeune âge, puis pond des larves quand il a atteint l'état adulte, se reproduisant ainsi successivement par voie asexuée, puis par voie sexuée. Ces phénomènes si curieux de migrations ovulaires reten- tissent évidemment par suite sur la fécondation elle-même. Les spermatozoïdes d'un ascidiozoïde fécondent les œufs les plus avancés qu'il renferme; mais comme ces œufs n’ont été que recus en dépôt par cet ascidiozoïde, et qu'en réalité ils ont pris naissance dans la troisième ou quatrième génération pré- cédente, l'autofécondation n’est qu’apparente. Tels sont, rapidement esquissés, les faits principaux de l'his- toire biologique de la famille des Botryllidés; cette histoire, complètement inconnue jusqu'à présent, a été étudiée d'une facon aussi complète que précise par M. Pizon, et l’Académie des sciences, en lui accordant un prix aussi important que le prix Serres, a marqué quelle valeur elle attachait aux recherches de ce jeune naturaliste. MORPHOLOGIE LA FORME DE L'ORGANE RÉNAL ET LA FONCTION [RÉNALE CHEZ LES INVERTÉBRÉS Nous avons dans les sciences biologiques bien des faits, non encore complètement élucidés et parmi ceux des plus controversés — pourtant d’une valeur incomparable — se trouve justement la fonction rénale et l'organe rénal chez les Invertébrés. A plusieurs reprises, j'ai eu l’occasion d'attirer l'attention des naturalistes sur cette question (1), et je vois à regret que, tout ce qu'on écrit de nos jours, n’est qu’une copie de ce qu’on a dit depuis près d’un demi-siècle. Véritablement on. écrit des livres avec les livres. Et cela est si vrai que, même dans l’ouvrage récemment paru de M. le Dr Louis Roule (2), nous trouvons (p. 433;, en ce qui concerne la morphologie d’un organe rénal et sa fonction, justement ce qui a été dit depuis que les naturalistes (1) Le Naluraliste. Paris. 2° série. Vol. IV. 1890, p. 91-105. Ce qu'il faut entendre par « système aquifère, organes seg- mentaires, organes excréteurs, néphridies ». Rapport présenté au Congrès international de zoologie de Moscou 1892. (2) Embryologie comparée. Paris, 1894. LE NATURALISTE ont commencé à considérer les organes segmentaires de Th. Williams (1), non comme des ovaires ou testicules, mais comme des organes rénaux. « Les appareils excréteurs des Trochozoaïires — nous dit-il — ont toujours d'une manière fondamentale, l'aspect des tubes, mettant en relation les espaces interorqganiques avec le dehors; cela, tantôt d'une façon pirecre et tantôt d’une » facon indirecte, lorsque l’orifice interne est obstrué par une mince lame protoplasmique. » x Je crois que, pour les naturalistes, une discussion scienti= M fique à ce sujet ne peut être que très instructive, Ce Que je vais tenter. I En premier, il faut discuter, sila fonctionrénale — excrétrice— existe chez les Invertébrés. Et quand je dis rénale (excrétion), j'entends l’épuralion — du sang chezles nimaux qui en ont — du protoplasma, chez ceux qui ont le corps réduit, soit à une portion protoplasmique, soit à une association de protoplasmes, | épuralion — bien entendu — des produits de la désassimi- lation. En une autre occasion (voyez le Naturalisle), j'ai discuté la valeur scientifique'de l'expression : exæcrélion, et je la main- tiens. Il n’est pas permis d’abuser des termes scientifiques et, dans notre cas, l’écoulement d'un liquide — produit d'une glande sécrétrice — n’est pas une excrétion. L’acte du recueil- lement des œufs ou des spermatozoïdes par les oviductes ou spermiductes n’est pas, non plus, une ‘excrétion. Et si je dis qu'il faut discuter la fonction rénale — dans notre sens — chez les Invertébrés, on est bien forcé, vu la, manière dont elle est envisagée. La communication du blastocèle ou du cœlome ou des espaces interorganiques avec le dehors, ilme semble que ce n'est pas une excrélion (une fonction rénale). Bien plus, quand, en 1880 (2), j'ai démontré chez les Poly- chètes sédentaires qu’il y a des organes rénaux, avec la structure de ceux — bien connus jusqu'alors chez les Mol- lusques — auxquels j'ai conservé, pourne pas surcharger la no- menclature, la dénomination connue de Corps bojaniens — il s'est trouvé des naturalistes (3) qui ont réfuté leur exis- tence — par conséquent, la fonction rénale chez ces Vers. (Ces mêmes naturalistes, quelques pages plus loin, loc. cit:, p. 514, reconnaissent la fonction rénale, réfutée à la page 501.) Eh bien ! cette fonction existe même chez le dernier Moné- rien. Il est impossible qu'une masse protoplasmique puisse vivre sans excréter (sans cette fonction rénale). D’ailleurs tout récemment(4), M. A. Gautier a magistralement indiqué la manière dont une cellule animale se nourrit. Et si le phénomène de l'assimilation — nous dit-il et avec raison —" est encore très myslérieux, il n’en est pas moins vrai que, pour assimiler, la cellule doit d’abord désassimiler, et il ré" sulte — des deux-phases de l’acte — URÉE, ou corps anal0-m gues, et ACIDE ARBONIQUE. l S'il m’est permis, je ferai cette comparaison. Dans toute cellule animale vivante se produit — pendant l'acte de la nu= trition — après les produits assimilés ou mis en réserve, dem la chaleur, de la fumée (acide carbonique) et des cendres (l'urée). Ces deux derniers produits doivent être éliminés : la FUMÉE, par l'organe que nous nommons 'espüaloire; les CENDRES, par l’organe que nous nommons 7'énal. Donc l’excrélion est une fonction de l'organisme animal et de la plus haute importance. Elle consiste dans une filtration du sang, des principes de la désassümilation, non utilisables el même nuisibles à organisme. 4 Je souligne le mot filtration, pour indiquer la confusion im: pardonnable qu'on fait entre la fonction rénale et les sécré= tions en général; entre la fonction rénale telle que nous l'in=M diquons et la manière dont elle est envisagée dans les traités, d’anatomie comparée, dans les zoologies, voire même les traités. d'embryologie. (Voyez par exemple : Lang, Anatomie com=« parée, p. 115.) ! ER PE MON at ES 7 À > (1) Ta. Wicrrams. Researches on the Structure and Homos, logy of the reproductive Organs of the Annelids (Philos Trans. 1858). , (2) Etude des glandes génitales et des organes segmentaires. des Annélides polychètes. Paris, 1880, ; (3) Carz Voar et Yunc. Trailé d'anatomie comparée prati= que. Paris, 1888. AT (4) La nutrition de la cellule. Revue Scientifique. T, 4° série. Avril, 1894, p. 513. Les glandes sécrétrices (pancréas, glandes salivaires, glandes à venin, etc.), empruntant au sang l'eau et certains “principes s'y trouvant en dissolution, fabriquent pour elles- mêmes d'autres substances propres, destinées à l’accomplis- sement des actes physiologiques, le plus souvent de la plus grande importance. —… Dans les liquides excrétés, on ne trouve jamais quelque “chose qui n’ait été auparavant dans le sang. Dans le liquide ….sécrété, on trouve, au contraire, des produits nouveaux, qui «n'existent pas dans le sang. … Les glandes sécrétrices peuvent, jusqu'à un certain point, «jouer un rôle excrétoire, mais jamais une glande excrétrice (rénale) ne pourra jouer un rôle sécrétoire. “Ces faits doivent être, une fois pour toutes, bien précisés, mctje ne saurais combien m'élever contre les abus que je viens d'indiquer, soit en confondant l'excrétion avec la sécré- tion, soit avec tout écoulement d’un liquide quelconque, soit encore — et bien pire — en considérant une communication “lu cœlome ou autre cavité, avec l'extérieur, comme une Ù “excrétion. IL ‘ Quelle est la morphologie générale de l’organe excréteur “dans la série des Métazoaires ? Fatalement nous trouverons des descriptions en Taéon avec l'idée fausse qu'on a de la fonction rénale. Du moment “que c’est une communication des espaces interorganiques avec Je dehors, il faut que l’organe rénal ait deux ouvertures, une interne et l’autre externe. Sur ce dilemme est bâtie toute la morphologie de l’organe énal, que je vois à regret acceptée par tous les naturalistes, et, pour la démolir, je sais qu'il me sera, sinon impossible, du moins bien pénible. C'est tout à fait faux qu’un organe rénal doit avoir un orifice interne. Quand il en existe, c’est l'ouverture d’un autre “organe annexé à l'organe rénal ; c’est un oviducte ou un sper- miducte, réduit à son pavillon et fixé sur le tube rénal. En général, fout organe rénal nest quun tube, plus ou moins Miculeux, plus ou moins long et tordu, lerminé par eextrémilé plus ou moins ampouliforme, ciliée intérieure- tel jamais perforée si ce n'est dans les cas où les ovi- cles ou spermiductes, qui ont la forme d'entonnoirs à wlob plus ou moins long, viennent se greffer sur eux. “Ces tubes à conformation variable sont aussi diversement spersés : tantôt plus ou moins métamériquement ; d’autres ois, ramassés, pour former des glandes plus ou moins volu- neuses — les reins proprement dits. Ætsi tous les naturalistes décrivent des ouvertures sur l’extré- mité des tubes rénaux — comme je l'ai dit tant de fois — ils ppuient sur ce qui a été dit par leurs devanciers — d’une t— sans aucun contrôle (ce qui est d’ailleurs fort pénible, mandant un temps précieux) et se copiant les uns les autres; ütre part — ayant besoin d’une pareille ouverture — vu leur 32 d'envisager cette fonction. Je dis que les naturalistes s’appuient sur des observations conduites, en prenant comme positive la morphologie don- ÿ aux organes excréteurs des Oligochètes. “Or, sur ces organes de ces Vers, on a avancé deux faits exacts : b En décrivant des ouvertures sur l’extrémité, un peu am- forme, de chaque tube; En disant que cette extrémité se trouve dans la cavité segment plus supérieur (l'animal avec la tête en haut), tube traversant le diaphragme qui sépare deux segments sécutifs. es deux faits morphologiques sont faux, vu que la tota- d’un tube rénal se trouve dans la même chambre segmen- e; tube couché sur la face inférieure du diaphragme supé- Dieur, et puis l’extrémité ampouliforme, étant intérieurement ssée par des longs cils, par compression acquiert l’aspect un entonnoir, et les cils donnent l’apparence d’une ouver- jurra comprendre. Une fois que la morphologie des tubes segmentaires (ré- ) des Oligochètes fut admise comme telle, on a dû ad- tre, partout et chez tous les animaux, de pareilles ouver- De là cette discussion, non tranchée, si chez les embryons S Vertébrés les tubes wolfliens ont, ou non, des communi- cations avec la cavité générale, LE NATURALISTE 265 De là aussi cette discussion que je vois dans le traité de M. Remy Perrier, p. 507 (4), entre lui et moi, relative à la morphologie des organes rénaux des Polychètes : naturaliste qui d’ailleurs a accepté "l'existence de ces organes chez ces Vers. Pour ce qui concerne les Vertébrés, j'ai dit mon opinion — bien entendu que j'ai nié formellement l'existence de ces ou- vertures — dans mon rapport présenté au Congrès interna- tional de zoologie de Moscou. Quant à ce que dit mon vénérable contradicteur, la réponse est facile à lui donner. En effet, M. Perrier nous dit : « On ne peut pas, comme l'a « fait Cosmovici, considérer la vésicule comme fondamenta- « lement distincte du tube néphridien, car on ne trouve « jamais simultanément ces . organes distincts l'un de « l'autre, dans un même segment. Or, justement, la vésicule est FOrgané rénal et non le tube qui n’a pas le droit à la dénomination de néphridien, vu qu'il est réduit à un pavillon qui n’est que le bout d’un oviducte. Secundo, ont trouve chez les Oligochètes — fait indiqué même par M. Perrier — dans le même segment, des tubes rénaux et des tubes vecteurs des produits génétiques. Et M. Lang, qui affirme que les tubes vecteurs des produits génétiques ne sont que des néphridies (organes rénaux) modi- fiées, lui-mème nous dit (loc. cit., p. 283) — vu les faits ci- dessus indiqués chez les Oligochètes — « qu'il est bien diff- cile d'homologuer les oviductes avec les néphridies ». Et que dire d’Acanthodrilus, qui a dans le segment génital à côté de quatre paires de tubes néphridiens, une paire de tubes vecteurs des produits génétiques. Donc il existe, dans le même segment, des tubes rénaux (seulement avec la morphologie que je leur donne) et des tubes à entonnoirs — vecteurs. Pour terminer, le fait le plus évident que j’aie à mon aide, pour réfuter la morphologie donnée à l’organe rénal des In- vertébrés, je le trouve dans l’organisation des Polychètes. S'il'est vra1 que la forme primordiale d'un organe rénal est celle d'un tube plus ou moins long, portant sur son extré- mité interne un pavillon, Pourquor, chez les Térébelles, les poches (corps de Bojanus) situées dans le segment céphalique — segment complètement séparé par un diaphragme de la chambre viscérale thoracique — sont-elles dépourvues d'enton- noirs ? Dire parce que dans ce segment n’arrivent ni œufs ni sper- matozoïdes, et de là, l’atrophie des pavillons ? Mais alors le pavillon nesertpas à l’excrétion, mais à l’évacuation des produits génétiques, justement ce que j’ai soutenu dans ma thèse de doctorat et que je soutiens aujourd’hui avec plus de certitude, vu les études que j’ai faites depuis sur tous les Vers. Donc, le pavillon n’est pas primordial. Et, en effet, on ne trouve des pavillons, soit directement fixés sur les parois du corps, soit gre/ffés sur les organes ré- naux que dans les segments où se trouvent des glandes repro- ductrices. Bien plus, chez les Polychètes (voyez Lang, p.311), ayant les poches bojaniennes, pourvues de pavillons, ces der- niers s’organisent séparément des premières, pour venir plus tard se grefter. L'embryologie même vient à l'appui de mon opinion. Quant à la manière dont ses tubes excrètent, c'est-à-dire filtrent le sang des produits de la désassimilation, il faut tenir compte si l’animal à ou non des vaisseaux sanguins. Dans le premier cas, les tubes rénaux ont la forme d’une glande plus ou moins vésiculeuse (Mollusques, Polychètes), ou forment une glande compacte (Vertébrés), et le sang charrie dans un riche réseau de capillaires, dont ils sont pourvus. Chez les Invertébrés sans chambre viscérale, ou sans vaisseaux sanguins (Cestoïdes, Trématodes, Rotifères, etc.), les ampou- les des tubes rénaux floftent dans les lacunes du parenchyme, au milieu du sang qui les remplit, et filérent de la sorte le liquide périviscéral. Ces tubes parfois se réunissent dans un ou plusieurs tubés collecteurs et communiquent soit directement, soit par l’inter- médiaire de ces derniers, avec l'extérieur, par un ou plusieurs orifices, et le produit de la filtration est rejeté par ces ouvertures. Si nous revenons à l'opinion des naturalistes, il y a à se demander si le liquide périviscéral n'est pas rejeté à la fin par les organes excréteurs ou leurs ouvertures internes ciliées. Re — _ __ _ _ _ —- (1) Eléments d'anatomie comparée. Paris, 1893. 266 IT Chez les Protozoaires, cette excrétion, comment se fait- elle ? D'après ce que je viens de dire, il est impossible que les Protozoaires se nourrissent sans excrêter. Et on est d’accord de considérer la vacuole pulsatile, comme le représentant de l'organe rénal des Métazoaires. C’est une erreur, parmi bien d’autres, concernant la manière d'être et la fonction de ces vacuoles. Je dis que c’est une erreur, car la vacuole n'est pas destinée spécialement pour se remplir des produits de la désassimilation et les rejeter ensuite dehors — comme on le verra de suite. La considérer comme un organe (!) circulatoire ou respi- ratoire, parce qu’elle lance continuellement de l’eau dans le corps, c’est une avtre erreur, Car, toutes les fois que la vacuole se contracte, elle lance le liquide qui la remplit au dehors et jamais dans le corps, ce que j'ai vu bien des fois et que j'ai décrit dans mon rapport de Moscou. Quant à la situation de ces vacuoles pulsatiles, il n’y a plus besoin de discuter. Elles se trouvent seulement dans l’ectosave et jamais dans l’endosave. Et pour comprendre la manière d’être de ces vacuoles, il faut considérer la masse protoplasmique d’un Protozoaire, comme un fragment de glace, malléable, plastique, rempli de microsomes et plus oumoins fissuré. L’eau, au milieu de laquelle vit l’animal, s'infiltre par ces fissures, tout comme s’infiltre l'eau de fusion dans les fissures des blocs de glace. Celle eau, suivant l'élat de contraction de la masse proloplasmique, s’in- filtre en plus ou moins grande quantité, chassant avec elle, les particules alimentaires et, à la fin, elle doit s’accumuler dans une fissure quelconque, spécialisée en quelque sorte dans çe sens. Cette accumulation d’eau provoquera une pression sur la masse protoplasmique du pourtour, et, comme celle-ci est vivante, se laisserait distendre jusqu'à un certain point, quand elle entrera en action et chassera l’eau au dehors. Donc les vacuoles contractiles des Protozoaires.servent à proportionner l'eau qui charrie avec la nourriture dans les ou la fissure de la masse protoplasmique du corps et sont des portions de ces fissures spécialisées pour ce but. Les produits de la désassimilation, forcément, doivent tomber dans l’eau des fissures et de la sorte être évacués avec l’eau même. Ce fait, ne nous autorise point à considérer, ni les fissures, ni.les portions spécialisées (les vacuoles pulsatiles) comme homologues à un organe rénal. IV Telle est la morphologie générale de l’organe rénal chez les Invertébrés et on doit s'arrêter avec les homologations erronées des organes excréteurs (rénaux) avec le système aquifère des Protozoaires (fissures et vacuoles), des Cœlen- térés et de soutenir avec acharnement que tout organe rénal doit avoir un pavillon ou simplement une ouverture sur l’ex- trémité interne. En cherchant avec attention, on ne trouve ni pavillons, ni ouvertures, et, physiologiquement parlant, il n'y a pas de rai- sons qu’il y en ait. Dr Léon-C. Cosmovicr, de Jassy. OFFRES ET DEMANDES — M. Léon Vaillant, professeur au Muséum d’histoire na- turelle de Paris, a ouvert son cours de zoologie (Reptiles, Batraciens et Poissons) le 13 novembre dernier à une heure; il le continuera à la même heure les jeudis, samedis et mardis suivants. — Photo-jumelle Carpentier, neuve. — M. Raoul Joany, aux Combes, par Le Cendre (Puy-de-Dôme). — M. Henri B... 1734.—Pourluter vos bocaux d’alcool employez le ciment-lut à chaud de la maison Deyrolle. — Qu'offre-t-on d’une collection de timbres, estimée 8,000 fr., et comprenant surtout période 1866-1875? — Adresse bureau du journal, — Amateur photographe offre photographies 13 x 18, LE NATURALISTE . TT très intéressantes, sites et monuments du Puy et de la Haute-Loire, en échange photographies de tous pays. — Baron Reynaud, au Puy (Haute-Loire). — M. Ch. de G... 3370. — Il n'existe pas d'ouvrage . complet avec beaucoup de gravures, permettant de nom- mer des fossiles; ce n’est qu’à l’aide d’un grand nombre | d'ouvrages qu’il est possible d’y arriver et, malheureu- sement, les plus importants sont épuisés et ne peuvent | guère se rencontrer que dans les ventes publiques de livres d'histoire naturelle. Nous vous signalerons les volumes suivants comme pouvant vous fournir quelques documents : A: Gaudry, les Enchaînements du monde animal. Fossiles primaires, 1 vol. (10 fr.), Fossiles secon-« daires, 4 vol. (15 fr.). — A. de Lapparent, Traité jde géo- logie (24 fr.). — Hæœrner, Hist. nat. des animaux fossiles, 4 vol. avec 672 fig. (20 fr.). — Zeiller, Végétaux fossiles & des terrains houillers (25 fr.). 1 Le meuble le plus commode et le moins encombrant pour une collection de fossiles, tout en présentant [une # bonne capacité, est un meuble à tiroirs : un meuble dem 10 tiroirs mesure : haut. 1 m. 20, larg. 0,69, profond. 0,53; un meuble de 20 tiroirs sur de rangées de 10 mesure : haut, 4 m.20, larg. 1 m. 28, prof. 0,53. Vous | trouverez ces ménbles à la maison Déyrolles 46, rue du Bac. % — M. A. R... 2650. — Nous l’avons déjà indiqué précé- demment : les épingles nickel existent en 36 et en 42 millim. de longueur. [ — On demande des coléoptères européens en quan- tité petite ou grande. S’adresser à Les Fils d’Émile Dey= rolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris. — M. G. de C... 322. — Pour donner au cuivre l’appa“ rence du platine, on plonge le cuivre dans un bain com” posé de : acide chlorhydrique 1 litre, acide arsénieux 200 grammes, acétate de cuivre 35 grammes. Bien 1 toyer l’objet avant de le plonger. — M. R.B. Robertson, à Coxhorne, près Cheltenham, Angleterre, offre en échange &es lépidoptères de sa région. — M. A. Dubourgais, 15, rue Guilbert, à Caen, offre en échange des coléoptères européens et circa, Demander liste. — M.D. D... 4650, P. G. 3460. — Le volume des Cœle F térés et Echinodermes de l'Histoire naturelle de France paraîtra vers le mois de janvier prochain. BIBLIOGRAPHIE 498. Micheli, M. Légumineuses nouvelles de l'Amérique centrale, Dalea virgata. PI. IX. — Gliciridia guatemalensiss PI. X. — Cracca bicolor. PI. XI. — Erythrina Cost ricensis. PI. XII. — Inga Pillieri. Pl. XIII. — Periane dra parviflora. PI. XIV. Bull. Herbier Boissier. 1894, pp. 441-448. 499. Magnus, P. Ueber die Gattung Najas. PI. XI. | Ber. Deutsch. Botan. Gesells. 1894, pp. 214-224 500. Nicotra, L. Elementi statistici della flora siciliana. Nuovo Giornale Bot. Ital. 1894, pp. 186-207. 501. Pruns (de). d'Auvergne. Rev. Sc. Nat. Appliq. 1894, pp. 226-230. Le Gérant: PAuz GROULT. y Culture de Conifères dans la Limagne Paris. — Imprimerie F, Levé, rue Cassette, 17. | JEUNES POISSONS SE PROTÉGEANT PAR DES MEDUSES Rs un long et fort intéressant article sur les pois- “Sons commensaux et parasites, publié dans ce journal Lu du 1% mars 1892, p. 53 et fig. 1-5), L. Cuénot dit, en parlant de poissons associés à des méduses, dont il ‘dé- * t des exemples différents, que M. Alfred Giard a vu jeunes du Saurel commun (Trachurus omorus Lacép. “Oaranx trachurus, L.) associés à des Rhizostomes de uvier (Rhizostoma Cuvieri P. P. et L.). Ayant eu l’occasion, urieuse association, je vais la dépeindre de mon Au cours d’une campagne zoologique que je fis, pen- int l'été de 1893, dans la région de Granville et aux Ghausey (Manche), pour en étudier les faunes ma- ale où je draguais, bande d’une largeur maximum lieues, une multitude d'exemplaires, de taille différente, de la belle et très vulgaire méduse que on et Meur ont nommée Rhizostome de Cuvier, et année, qui fut, en Normandie, fes humide * peu üd, je n’ai pas rencontré un seul exemplaire de cette J S)et aux îles Saint-Marcouf (Manche), où j'ai fait, pen- ant six semaines, des recherches de Zoologie marine. Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris. 2 SÉRIE — N° 186G 17 DÉCEMBRE 1894 Plusieurs jours sans aucune brise, durant lesquels la surface de la mer était aussi calme que celle d’un étang, m'ont permis d'observer, dans des conditions excellentes et de fort près, à la surface et à une très faible profon- deur, cette intéressante association de jeunes Saurels communs avec des Rhizostomes de Cuvier nageant isolé- ment, association très connue des pêcheurs de Gran- ville. Beaucoup de ces Rhizostomes, particulièrement ceux d’assez grandes dimensions, étaient accompagnés chacun d’une flottille de jeunes Saurels communs, flottille com- posée, soit de quelques-uns seulement, soit d’un petit nombre, soit, parfois, de plusieurs douzaines d'individus, les flottilles nombreuses accompagnant les gros Rhizo- Jeunes Saurels communs se protéseant par un Rhizostome de Cuvier. (1/2 de la grandeur naturelle.) stomes et les petites étant indifféremment associées à des exemplaires gros ou de taille moyenne. Ces jeunes poissons nagent parallèlement au grand axe du Rhizostome et dans la même direction que cet animal. Ils se tiennent au-dessus, au-dessous, sur les côtés et en arrière de lui, maisne s’avancent pas au delà du sommet de son ombrelle, Ajoutons que l’on en voit fréquemment qui se sont introduits dans les cavités sous-génitales, et sont visibles de l’extérieur, en raison de la transparence du Rhizostome. Par moments, la flottille s’en écarte de quelques mètres; mais, à la moindre alerte, immédiatement et avec une très grande vitesse, elle revient occuper auprès de lui sa situation précédente. J'ai pêché de nombreux individus composant ces flot- tilles, et constaté que leurs longueurs étaient de 0 m. 02 à 0 m. 09. En outre, j'ai récolté, dans les cavités de ces Rhizostomes, beaucoup d'exemplaires, à tous les âges, 268 d’un petit crustacé amphipode très connu pour vivre dans les discoméduses et tout près d’elles : l’Hyperia galba Mont. Il n’est pas douteux que les jeunes Saurels communs accompagnent les Rhizostomes de Cuvier pour se pro- téger par eux. En effet, cette méduse et les autres dis- coméduses ne sont la proie d’à peu près aucun animal, à cause de leur consistance gélatineuse et de leurs pro- priétés urticantes, et, par ce double fait, elles créent autour d’elles, et cela d’une manière absolument pas- sive, une zone de protection où les jeunes de certaines espèces de poissons et quelques petits crustacés vien- nent se mettre à l'abri de leurs ennemis. Je dois ajouter que les jeunes Saurels communs se protègent aussi par d’autres discoméduses. Bien avant qu’il soit adulte, le Saurel commun (Tra- churus omorus Lacép.), qui appartient à la famille des Scombridés, ne se protège plus en accompagnant des méduses. Ce poisson est abondant sur les côtes de la Normandie, où il est connu sous les noms de maquereau bâtard, de carangue et de caret (à Granville on pro- nonce càret), ces deux derniers noms venant certaine- ment de Caranx (Caranx), nom français et latin d’un genre tout à fait voisin du genre Saurel (Trachurus), que plusieurs ichthyologistes séparent du genre Caranx, tandis que d’autres l'y font rentrer. Avec de jeunes Saurels communs conservés dans l’al- cool, les photographies que j’ai prises d’un gros Rhizo- stome de Cuvier et les renseignements que je lui ai donnés, mon ami M. A.-L. Clément a exécuté la figure ci-jointe, que nous avons revue attentivement ensemble et qui représente, d’une manière fidèle, la curieuse asso- ciation faisant le sujet de cet article. Henri GADEAU DE KERVILLE. L'instinct chez les Infusoires Nous allons voir que, malgré l’énorme différence qu'il y a entre les infusoires et les animaux supé- rieurs dans l’organisation du cerveau, puisque les pre- miers n’en ont pas, les actes de la vie journalière sont quelquefois identiques. Pour obtenir les animaux en question, il nous a suffi de recueillir dans un flacon une fine mèche de Spirogyra, algues filamenteuses que l’on rencontre partout où il y a de l’eau stagnante, notam- ment sur les bords des rivières. Une eau ainsi mélangée d'algues, délayée dans un grand verre d’eau ordinaire et mise en dehors d’une fenêtre à Paris, nous a déjà montré en trois semaines (1) près de 200 espèces d'êtres vivants : Algues, Desmidiées, Diatomées, Champignons; animaux : Infusoires, Rhizopodes, Entomostracés et Rotifères. L'un d’eux, probablement un Actinophrys voisin de VActinophrys sol, mais beaucoup plus volumineux que l'espèce commune, nous a présenté un spectacle si intéressant, que nous désirons faire partager ce plaisir aux lecteurs de ce journal. Ils jugeront la part qu’il convient de faire à l’observation et à son interpréta- tion. (1) Exactement en 20 nuits, de 10 h. du soir à 2 h. du matin, 1-20 octobre. } LE NATURALISTE ù J'observais un Phacus du plus beau vert, en me deman’ dant comment il était possible que tant de monde, même aujourd’hui, prenne encore une algue aussi caractéris- M tique pour un infusoire (1), quand tout à coup je: vis È passer dans le champ du microscope un Actonophrys vivant traîné par quatre Coleps hirtus. Son diamètre égalait la longueur d’un Coleps de taille moyenne. Ces quatre infusoires le maintenaient entre leurs lèvres avec ténacité et le mordaient avec un acharnement inoui, sans parvenir à le déchiqueter. Ils le tenaient suspendu dans l’eau, en le soulevant par son rebord circulaire; comme quatre chiens qui tire- raient à eux un de ces gros pains ronds de 10 livres comme on en faisait autrefois, en forme de disque épais. Quant aux Coleps, on pourrait les comparer à des gros pores ou à des saucissons, dont ils ont la forme générale, # à la fois ronde etallongée. Deux d’entre eux nele lâchaient jamais et le serraient convulsivement. L'un d’eux y met- tait surtout un acharnement indicible: on l’aurait cru alteint de frénésie, tant son corps était agité de mou- vements saccadés, pendant que ses mâchoires le ser: raient comme dans un étau. Les deux derniers ne quit-. taient pas leur place, mais ils s’y reprenaient à chaque instant pour le mordre avec rage. Une dizaine d'autres Coleps accouraient en nageant pour leur prêter main- : forte, et se succédaient tour à tour pour le tirer aussi de j leur côté. L’Actinophrys ne se débattait pas ; il avait ren-« tré tous ses pseudopodes, et je n’en voyais plus un seul, M Bientôt 20, 30, 50 Coleps du voisinage s’agitèrent tumul- tueusement autour de cette foule et contribuèrent encore à la grossir. On en voyait qui regardaient un instant ce dont il s’agissait et retournaient ensuite à leurs petites affaires. D’autres se contentaient de suivre de loin un. spectacle si intéressant, sans se compromettre au milieu de la foule. D’autres se rapprochaient davantage sans crainte d’être bousculés, mais n’arrivaient pas jusqu'au Rhizopode; d’autres enfin, plus hardis, arrivaient à s'ou-* vrir de force un passage et à donner aussi quelques coups. de mâchoire. L'un de ces derniers trouva même le moyen à de monter sur ce large disque, et de saisir la peau du dos entre ses lèvres, en faisant la culbute, c’est-à-dire em se tenant verticalement dressé, l’extrémité antérieure en bas. Il me faisait songer à une statue portée sur un large disque par quatre porteurs dans une procession. 4 Tout a une fin en ce monde, Quand les Coleps les plus \ acharnés se décidèrent à s’en aller, l’Actinophrys était probablement mort, car il n’y avait plus de contractions dans ses vésicules. Peut-être avait-il laissé quelques. débris de son corps dans la bouche de ses adversairess | Ce n’était plus qu’une masse flétrie, nageant au gré des ER FR suc ae + sets 7 à bé i | j | | } | | courants, Nous sommes naturellement portés à attribuer aux animaux les sentiments que nous éprouvons nous-mêmes Ainsi nous disons que les Coleps regardaient ce qui passait autour d’eux, et cependant ils n’ont pas d’ye Voient-ils réellement? A plus forte raison, sentent= (1) C'est pour réfuter cette erreur que nous avons pub ié un ouvrage intitulé : Nature végélale des Euglènes. 1 | ; comme nous ? Tout ce que l’on peut dire, c'est qu'ils se ‘4 sont comportés tout à fait comme des chiens ou des fourmis agiraient en pareil cas. Ne voit-on pas ici se manifester les passions ordinaires communes aux ani- maux les plus avancés : la ténacité, la fureur, l’'émula- tion, l'esprit de corps, la peur de se compromettre ou d'attraper un mauvais coup, l'indifférence, la ruse, l'habi- leté de celui qui a l’idée de coiffer la bête pour l’ache- ver, en l'attaquant par la partie qu'il juge la plus sen- sible, pendant que les autres la maintiennent et l’empé- chent de se défendre? Chacun s'y montre ici avec son caractère : la résolution, le courage, l’indifférence, etc. nu je caractère d'un infusoire! Un y avaitbien d’autres Actinophrys sur la mince plaque de verre. J’en ai compté 110; mais il pouvait y en avoir “une quinzaine dissimulés sous des débris de toute sorte . ou sous des algues entrecroisées. Pourquoi les Coleps se sont-ils adressés à celui-là plutôt qu'aux autres ? Est-ce …— parce qu'étant le plus gros de tous les individus de son espèce, il avait blessé un Coleps à l’aide de ses pseudo- -podes? Mais leur corps est précisément bordé d’une cui- _rasse qui doit les mettre à l'abri. Il est vrai que Ja cui- — rasse offre une foule d'ouvertures pour laisser sortir les cils de ces animaux, et que par où sortent les cils des Les Coleps présentent un corps symétrique par rapport à deux axes, ce qui est tout à fait exceptionnel chez les …Infusoires. Cependantils font partie d’une famille typique, sert le cerveau, si les animaux qui n’en ont pas.ont les m êmes instincts que ceux qui en ont un? Il est vrai que “chez eux le même élément anatomique peut jouer diffé- “rents rôles : sentir, digérer, mouvoir, etc. - Si une ceilule jouit à la fois de tant de propriétés “différentes, pourquoi ne verrait-elle pas aussi? Elle peut se passer d’yeux pour voir, puisqu'elle peut se passer de cerveau pour sentir. | | D' Boucox. L’AUTRUCHE (Suile et fin.) Voici le texte du mémoire que j'ai remis le 10 juin 1893 M. Cambon, Gouverneur général de l'Algérie : El-Outaia, département de Constantine, entre Batna et Biskra, territoire de Commandement; ledit terrain, por- nt le n° 145 du plan parcellaire et figurant sous l’article LE NATURALISTE 269 1133 du sommier de consistance n° 1, des immeubles do- maniaux, ensemble les constructions formant le bord; de la Smala, entourées d’un mur d’enceinte, édifiées sur partie du lot dont il s’agit, mesurant une superficie d’un hectare environ et leurs dépendances, ainsi que le droit à l’eau attribué à cette terre et aux constructions sus- énoncées, sur les quarante-six parts d’eau formant la Sé- guia dite du Beylic, inscrite sous l’article 1130 du même sommier de consistance. Je demande également, mais subsidiairement, la loca- tion de gré à gré, et, de préférence, par bail à long terme, des # autres parcelles composant le surplus du domaine de la Smala, figurant sous les n° 143, 144, 146 et 147 du plan parcellaire, mesurant ensemble 3174 hectares, avec droit aux eaux d'irrigation affectées à ces par- celles. Dans les divers voyages d’étude et de recherches que ai effectués à diverses époques dans les trois provinces de l'Algérie, aucun emplacement ne m'a paru être aussi favorable sous tous les rapports, pour la réalisation de mes projets; et mon choix s’est définitivement fixé sur ce point dans la dernière excursion que je viens de faire dans la colonie. Conditions climatériques du Sahara, terrains favorables, eau en abondance, espacessuffisants et susceptibles d’ail- leurs d’être facilement agrandis, dans la suite, s’il y a lieu, au moyen de locations à réaliser avec les tribus environnantes, qui n’auraient que des bénéfices et du bien-être à retirer de mon voisage, bâtiments nécessaires existants, sécurité, facilités de transport par le chemin de fer de Biskra, qui traverse la propriété : tels sont les avantages sérieux et complets qu’il ne m’a pas été pos- sible de trouver ailleurs ainsi réunis. La Smala d’El-Outaia a été installée, en 1874, sur les cinq parcelles dont il est question plus haut, situées dans la tribu des Saharis, et désignées plus complètement dans le tableau ci-après : C= FA s n n 9 [De | © ae | NOMS 2e 2 | 5 À des Ése las OBSERVATIONS 53 parcelles SÉS ER 1 Se 5 PA o CA E é © Ë QUE 24 5 Ke PS mue | 243| Makraoua 1131 | 238] -+ Le bordj d'El-Outaïa de- vant servir de bâtiment de 444, Dexr-el-Outaïa 1132 2| garde, d'élevage et d'exploita- tion de l’autrucherie projetée, 145! Deir-Deïr 1133 658| estclos de mur ayant 3 mètres de hauteur. Il occupe une surfa- 146 Grand Mehdoua 1134 |2515| ce de 1 hectare environ. Il se trouve sur la parcelle dite 147| Petit Medboua 1135 419] Deir-Deir, n° 145 du plan pe cellaire, mesnrant 658 hec- =— |htares: C'est ce bordj et la par- TOTAL......[3832| celle n° 145 qui sont deman- dés en concession par M. Fo- rest. La totalité de 3832 hectares composant ce vaste domaine est successivement irrigable au moyen de 40 parts d’eau sur les 46 formées par la Séguia dite du Beylic, dont il est parlé ci-dessus. Après avoir formulé ma demande, je vous demande, Monsieur le Gouverneur général, de me permettre de faire précéder de quelques considérations générales, les avantages pouvant résulter de son adoption, 270 _ Depuis que l’industrie plumassière et le commerce des plumes d'autruches ont pris assez d'importance pour tenir un rang dans la richesse publique, les gouverne- ments ont cherché, concurremment avec des savants, des industriels et des commercants, à favoriser l’acclima- tation, l'élevage et l'exploitation raisonnés de cet oiseau. Avec l’imprévoyance de l'ignorance, et n'ayant d’autre but que l’appât d’un gain facile, les indigènes se bornent dansles pays d’origine, à en faire la chasse. En consé- quence, ils tuent l'animal pour avoir sa dépouille, et pillent son nid pour se procurer ses œufs. Ce double procédé barbare d’exploiter l’autruche a pour conséquence fatale la destruction progressive de l’espèce et sa disparition dans un temps plus ou moins éloigné, C’est ce qui est arrivé en Algérie, où il existait un grand nombre d’autruches dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux : c’est ce qui arrivera au Soudan, pays d’origine où la race est d'autant plus menacée que ses relations commerciales s'étendent davantage avec le monde européen. Tandis que le Gouverneur général de l'Algérie aussi bien que la France Métropolitaine, le Jardin d’Essai, près d'Alger, la Société d’Acclimatation, et un certain nombre de savants parmi lesquels je citerai au hasard MM. Gosse, Hardy, Rivière, Geoffroy-Saint-Hilaire, Milne-Edwards, etc. se préoccupaient de relever et de favoriser, par l’accli- matation et l’élevage, l'exploitation de l’autruche, un mouvement semblable se produisit dans d’autres pays moins favorisés que la France. Pour être impartial, il faut reconnaître que les succès obtenus ont été en rapport direct avec les difficultés à surmonter, et que, pendant qu’en France nous procé- dions à de nombreuses et longues études et à des essais purement théoriques, alors que, cependant, nous avions sous la main l'Algérie, le meilleur et le plus fécond champ d’études pratiques et d'exécution, le Cap de Bonne- Espérance, le Transwaal, la Nouvelle-Zélande, la Califor- nie, l'Australie, la République Argentine, l'Ile Maurice, l'Égypte, etc., etc., agissaienthardiment, avec une intui- tion plus exacte des affaires, et créaient des installations excessivement onéreuses, mais qui ont donné les résul- tats les plus grands, les plus rémunérateurs, desrésultats pour ainsi dire inespérés. Pour donner une idée de l’im- portance des dépenses exposées en vue de ces créations, il suffira de rappeler qu’une autruche rendue en Califor- nie est revenue, aux importateurs, jusqu’à 5,000 francs. Mais les industriels qui ont fait des sacrifices pécuniaires aussi importants, avaient conscience de la richesse ‘exceptionnelle du produit animal qu'ils voulaieut exploiter. D'autre part, il est utile de faire remarquer que c’est l’autruche de l’espèce algérienne qui donne les plumes les plus fines et Les plus estimées, et que cette espèce, reportée dans sa contrée d’origine, le Sahara, s’y trou- vera, par conséquent, naturellement acclimatée et dans des conditions d’existence permettant d'y procréer des troupeaux importants à bref délai. Des huit contrées que je viens d'indiquer comme étant celles dans lesquelles l’industrie autruchière a le mieux été entreprise et a le mieux réussi, quatre sont des colo- nies anglaises : Le Cap, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l’Ile Maurice, Le Cap, principalement, qui possède ac- tuellement 80,000 autruches en domesticité, fournit la majeure partie des plumes employées dans le monde entier. LE NATURALISTE Les industriels de ces divers pays ont largement et sûrement réussi, grâce aux facilités que leur ontdonnées leurs gouvernements, qui leur ont accordé, sans mar- chander, d'immenses territoires nécessaires à l’élevage de leurs autruches, pour lesquelles de très vastes ter- rains de parcours sont indispensables. Quant aux entreprises américaines, quoique de création récente, elles donnent déjà de sérieux résultats, et elles ne tarderont pas à entrer en concurrence avec les éta- blissements Sud-Africains. Je ne veux pas dire, par la comparaison qui précède, des résultats positifs obtenus à l'étranger, avec ceux pour ainsi dire insignifiants acquis par la France, en Algérie, le champ d’exploitation, je le répète, le plus fa: vorable, et, en tout cas, le moins éloigné de l’Europe qu'aucun essai pratique n'ait été sérieusement tenté dans notre magnifique colonie, et que le gouvernement n'ait pas donné, lui-même, les plus louables encourage- ments à l'élevage et à l'exploitation de l’autruche. L'exemple donné par l’État, il y a de nombreuses années, au Jardin d’Essai, d’une part; la création, depuis 1876, sur le littoral algérien, de quelques parcs d’autruches, d'autre part, démontrent le contraire. Mais il faut bien l’avouer, les diverses tentatives faites jusqu’à ce jour, par l'initiative privée, dans les conditions étroites qui la limitaient, ne pouvaient pas donner de résultats satis= faisants. En effet, les autruches achetées au hasard, un peu par- tout; le petit nombre de sujets dans chaque parc; l’ins- tallation défavorable des animaux pour la reproduction ; le manque de reproduction normale; l'impossibilité d'aller, jusqu’à ce jour, s’installer avec sécurité dans le Sud ou dans les régions voisines du Sud, c'est-à-dire dans la zone la plus favorable tant à cause du climat que de la nature du sol convenant à l’autruche; enfin la difficulté, à un industriel livré à sa seule initiative, de pouvoir se procurer dans cette zone, sans le concours direct de l’État, des superficies assez vastes, tout cela a donné, aux divers essais entrepris, le caractère d’une expérience né- gative. ; l Or, les études spéciales théoriques et pratiques que je n'ai cessé de faire depuis vingt ans; les expériences sérieusès que j'ai entreprises à mes risques et périls, notamment à Misserghin, près d'Oran; les dépenses considérables que j'ai déboursées pour mener à bien Ces études pratiques, faites avec prudence, avant de me dé-M cider à agir en grand; ma profession de naturaliste-plu-M massier, qui m'a permis, depuis longtemps, de suivre les cours des affaires dans divers marchés du globe, et les progrès réalisés par les nations étrangères, m'ont créé une spécialité reconnue pour l'élevage de l’autruche, comme pour l'exploitation, la préparation et la vente des. plumes, spécialité dont je n’ai-pas l’intention ni le désir de me targuer autrement que pour arriver à créer en AI=M gérie, avec mes propres ressources, une grande industrie francaise, laquelle, en me récompensant de mon initia=h tive, de mes études, de mes peines et de mes dépensess soit, en même temps, une source de prospérité pour Jam colonie, et une cause d'augmentation de la richesse pu=« blique en France, en déplaçant au profit de notre métros maître de la situation, ef qui restera omnipotent jusq ce que ce monopole ait été tout au moins amoindri notre profit, par la réussite de l’industrie que j'au ment et avec le concours d’imitateurs qui ne seront pas pour moi des concurrents, mais bien des collaborateurs d’une entreprise patriotique en même temps que très — productive. M. Ch. Rivière, président du Comice agricole et de la Société d'Agriculture d'Alger, directeur du Jardin d’Es- sai, a bien voulu faire suivre des lignes flafteuses sui- vantes, l'insertion, dans le bulletin dudit Comice agri- cole, d’une première brochure que j’ai publiée en 1887 : « Nous accueillons avec d’autant plus d'empressement « la communication de M. J. Forest aîné, sur cette grave « question, que c’est une bonne occasion pour nous de «a rappeler les efforts faits par ce zélé industriel, pour * doter notre pays algérien d’une production qui lui échappe entièrement. « En effet, M. J. Forest aîné est certainement l’homme connaissant le mieux l’élevage de l’autruche, en Algé- rie; non seulement il l’a étudié au point de vue tech- nique ef industriel, mais encore il a acquis, sur place, une longue expérience que personne ne réfutera, quand on saura que c’est lui qui, depuis un grand hombre d'années, entretient, par ses sacrifices parti- «culiers, l'exploitation connue, dans la province d'Oran, sous le nom d’Autrucherie Créput de Misserghin. « Nous n'avons pas à rentrer, ici, dans les considéra- «tions complexes quiontfait que cetétablissement, comme « tous les autres d’ailleurs, est resté dans une période d'incertitude, Nous nous bornerons à direet à cons- …« tater qu'en voulant introduire l'élevage de l’autruche “pour alimenter son industrie, sans continuer d’être “« tributaire du marché de Londres, M. J. Forest a opéré « avec ses ressources, travaillant en silence, modeste- ment et sérieusement, à l’encontre de bien d’autres qui, avec l’argent de sociétaires, ont rempli la presse et la renommée de leurs projets insensés, pour n’arriver « finalement, qu’à desinsuccès de nature à compromettre - « toute une question, » Cette bienveillante et flatteuse appréciation de M. Ri- “vière m'a acquis son iniluent appui auprès du Gouverne- “ment, dans l’œuvre que je me propose d’entreprendre. Du en est de même des témoignages réitérés d’encoura- gement que j'ai recus de diverses sociétés savantes et de plusieurs corporations scientifiques. Je ne doute pas que les témoignages de ces sommités D ques ne soient recus avec intérêt par l’Adminis- tration supérieure, pour la guider dans létude de la qu uestion faisant l'objet du présent mémoire, et pour vous permettre ensuite, Monsieur le Gouverneur général, de prendre une ARTS en toute connaissance de cause. Pose espérer également, Monsieur le Gouverneur gé- né néral, que, tout en vous inspirant, pour statuer, du ca- ractère d'intérêt général etd’utilité publique que présente projet que je désire réaliser à mes frais, sans subven- ti on, vous voudrez bien accorder un sentiment de bien- lance personnelle à l'industriel qui, désintéressé isqu'à ce jour, a passé vingf années de son existence à kpérimenter et à dépenser une partie de sa fortune en o À 2 À À À # < ns la colonie et étant susceptible par la suite de faire ctifier certaines parties du Sud actuellement arides et déshéritées. Je serais d'autant plus heureux, Monsieur le Gouver- LE NATURALISTE 271 neur général, de vous faire partager ma conviction sur l'utilité de patronner une œuvre aussi féconde en résul- tats favorables, que, parmi les projets que ne va pas manquer d'étudier votre haute administration, surtout à ses débuts, aucun ne semble renfermer autant de riches promesses faciles à réaliser, sans aucun sacrifice pécu- niaire pour l’État. Il ne pourrait, à mon avis, ne résulter qu'honneur et gloire pour Monsieur Con) notre nou- veau et éminent Gouverneur général, à faire profiter, dès à présent, le commerce algérien et la fortune publique d’une source de revenus immenses et certains, connue depuis longtemps et qui, cependant, n’a su être mise à profit par aucun de ses prédécesseurs. Ces paroles me sont dictées plus par mon ardent pa- triotisme que par mor intérêt personnel; elles me sont également donnes par mon profond amour DOUE V’AI- gérie, que j'ai habitée à diverses reprises, tue j'ai par- courue en tous sens depuis longtemps, que j’ai étudiée longuement et dans laquelle j’ai, jusqu’à ce jour, dépensé, sans compter, mon temps et mon argent, comme je con- tinuerai à le faire, par la suite, afin de réaliser la créa- tion de la grande industrie à laquelle je me suis exclu- sivement voué. Qu'il me soit permis d'ajouter, malgré l’hésitation bien naturelle que j’éprouve à parler aussi longuement de moi-même, que je ne suis pas un inconnu pour l’ad- ministration algérienne, qui a suivi avec intérêt mes expériences de dix années à Misserghin. En 1888, à la clôture de cette longue période d’essais pratiqués en petit, et lorsque je résolus de ne plus faire de dépenses en études devenues inutiles, je me fis un devoir de faire hommage au Gouvernement Général, à titre gracieux, d’un troupeau d’environ trente-cinq autruches adultes, afin de permettre à l’administration de faire, à peu de frais, un essai d'élevage et d'exploitation au Kreider (Oran), sur les Hauts-Plateaux et dans des étendues de terrain assez grandes pour en assurer la réussite : le Gouvernement aurait pu, en effet, facilement réaliser ce programme, ce qui l'aurait sans doute amené ultérieu- rement à aider, par de grandes concessions de territoires spéciaux, l'établissement d’industriels-éleveurs, SOI dans le voisinage, soit dans d’autres régions propres à l’éle- vage. A la même époque, M. Rivière, directeur du Jardin d’Essai, faisait au Gouvernement général une proposition semblable, comprenant cinquante oiseaux adultes, pour constituer une autrucherie dans le MZab. Malheureuscment, le Gouvernement général ne put profiter de ces offres, n'ayant pas à sa disposition les ressources nécessaires pour assurer le transport des ani- maux et leur établissement. Je ne voulus pas vendre le troupeau en question, et, sur le refus de M. Tirman, votre honorableprédécesseur, je l’offris à la Résidence générale de Tunis, qui n’en a pas, non plus, trouvé le placement. Finalement, je le fis agréer à M. le Directeur du Jardin d’Acclimatation, à Paris. . Toujours désireux de faire bénéficier la science de mes études et de mes travaux, j'ai également fait don d’une collection d’autruches de divers âges, mes élèves, que j'avais produite à l'Exposition universelle de 1889, au muséum d'Histoire naturelle, qui ne possédait pas ces spécimens dans sa collection. Je fis également un cadeau semblable au muséum de Strasbourg (Alsace), mon pays natal. Enfin, dans la pensée de mieux me recommander à votre sollicitude, je ne crois pas inutile de rappeler ici, pour mémoire, ce qui est, d’ailleurs, parfaitement connu au Gouvernement général, que la plus grande récom- pense, c’est-à-dire le diplôme d'honneur, m’a été attribuée en principe, à la dernière Exposition universelle, pour mes travaux, études et publications sur les autruches. Mais cette haute récompense n’a pu m'être directement décernée, ainsi qu'a bien voulu me l’expliquer M. Ser- vant, président du jury de la classe 43, parce que ma participation à l'Exposition, à laquelle je ne m'étais dé- cidé que tardivement, sur les instances de M. Rivière, ne s’est pas produite en temps utile pour me permettre de figurer nominativement sur le catalogue général. En effet, je n'ai puexposer, grâce au concours de M. Rivière, que sous le titre : « Production du Jardin d’Essai et de « M. Forest, ex-éleveur, classe 43, » Mais, par suite de la jurisprudence suivie, jurisprudence qui m’a égale- ment été révélée par M. Servant, président dudit jury, le Jardin d’Essai n'étant pas possesseur du sol sur lequel il existe, et quiest la propriété de l’État, il n’a pas lui- même bénéficié de la récompense réellement octroyée à mes travaux ; etc’estainsi que ce diplôme d'honneur, de- vant cependant être attribué, a été décerné au Gouverne- ment général, propriétaire du Jardin d’Essaï, au nom du- quel mon exposition avait étéfaite avec ma collaboration. Dans le cas où, comme je l’espère, votre administra- tion voudrait bien prendre en considération la présente requête, et m'accorder la concession et la location qui en font l’objet, je pourrais procéder, dès la mise en pos- session du lot n° 145 dont il s’agit et des constructions de la Simala, qui s’y trouvent édifiées, à l’installation de 40 à 50 autruches, à titre de première installation. L'affectation, à une Smala, des terres et des construc- tions qui me sont nécessaires pour cette création, ne me semblent pas être un obstacle insurmontable à leur con- cession à mon profit, étant donné, Monsieur le Gouver- neur général, que les Smalas sont, comme vous le savez, appelées à disparaître au fur et à mesure des besoins de la colonisation. C’est ainsi qu’un certain nombre d’entre elles ont déjà été désaffectées et concédées comme par exemple : la Smala de l’Oued-Sly, près d’Orléansville (Alger), et celle de l'Ouizert, près de Saïda et Tiaret (Oran), etc., etc. L’étendue et la nature des immeubles demandés ne sont pas non plus en contradiction avec les textes des décrets fixant la manière d’attribuer les concessions, mon projet ayant un véritable caractère d'intérêt général et public. La décision à intervenir pourrait, au surplus, se baser sur de nombreux précédents qu’il ne m'appar- tient pas de signaler autrement que d’une manière gé- nérale. Je vous serais profondément reconnaissant, Monsieur le Gouverneur général, de me permettre derecommander particulièrement ma requête à votre haut et bienveillant examen et de vous demander deluiréserver, à bref délai, un accueil favorable, Veuillez agréer, etc. J. FOREST aîné. | 2 LE NATURALISTE NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR LE STRIAGE DES ROCHES J'ai déjà, dans la livraison du 1‘ juin dernier, appelé l'attention des lecteurs du Naturaliste sur l'existence possible de stries sur des roches non glaciaires et j’ai signalé spécialement la découverte faite récemment à la porte de Paris d’un gros bloc de grès, actuellement exposé au Muséum, et qui est dans ce cas. Les gens imbus de vieilles idées qui voient ce bel échantillon, persistent, encore à présent, à le regarder comme un té- moin des glaciers qui « remplissaient aux temps quater- naires la vallée de la Seine » ; mais les personnes au juge- ment libre formulent une opinion tout à faitinverse. On se rappelle quele bloc gisait en pleins graviers quaternaires, et cela suffirait déjà pour faire réfléchir : car ilest de connaissance certaine qu’un bloc strié par les glaciers perd rapidement ses stries quand on l’abandonne avec des galets dans le lit d’un cours d’eau. Comme les arguments que je faisais valoir pour justifler l'opinion que des blocs peuvent se strier par simple tas- sement dans les terrains caillouteux me paraissent avoir laissé subsister encore de l'incertitude chez plusieurs personnes, j'ai installé à mon laboratoire du Muséum des expériences qui me paraissent avoir fourni des ré- sultats sans réplique. L'appareil employé a été varié de plusieurs facons , et la figure jointe à cet article repré- sente l’un des dispositifs les plus simples. Dans ce cas, il consiste en une table inclinée de 30 à 45 degrés suivant les besoins, et sur laquelle on a accu- mulé des graviers diluviens mélangés ou non de sable et supportant une dalle de calcaire polie ou aplanie, sur laquelle un poids d’une vingtaine de kilogrammes a été assujetti. Un jet d’eau attaquant le tas de gravier en a déterminé l’écroulement, et la dalle surchargée a glissé suivant la pente. On a constaté à sa surface inférieure des paquets de stries parallèles au déplacement et qui y ont été creusées par le gravier. Dans bien des cas ily a eu rotation de la dalle et production successive de plusieurs faisceaux de stries en sens divers. Une autre disposition a consisté à établir à poste fixe une dalle calcaire sur la table inclinée et à la re- couvrir de galets supportant une planche convenable- ment surchargée, Cette fois, l’écroulement aqueux a fait glisser les galets sur la dalle qui a été striée, Enfin pour borner nos exemples, on a de différentes facons mélangé des galets calcaires et même des billes F à jouer aux graviers et après l’écroulement sous une charge suffisante on a constaté que ces galets ou que ces w billes sont striés. Parmi ces expériences, que j'ai variées, beaucoup me paraissent susceptibles d’application à différents phéno- mènes naturels. Avant tout elles doivent nous inviter à. | la prudence quand il s’agit de décider l’origine d'un w terrain caillouteux à cailloux striés. A cet égard j'ai étudié ji oee re les énormes re-« vêtements de semblables terrains qu’on rencontre dans une foule de vallées le long des préalpes vaudoises et dont. les analogues se retrouvent en beaucoup d’autres pays Ainsi dans la vallée de la Baie de Montreux vers le avant | d’arriver aux Avants, on voit sur des coupes fraîches des Sexquepliau et dans la vallée de Chauderon, ï MT ET 04 Se ÉNESe D De + à NT ati is RNB s SRE act Va MCE PAS az LE NATURALISTE 273 … centaines de mètres de ces accumulations qui sont qua- | l’analyse intime que détermine dans les roches la péné- lifiées partout et sans hésitation de terrain glaciaire. tration des eaux sauvages. Il en est résulté des suppres- - A première vue on peut avoir quelque scrupule quant | sions progressives de matértaux solubles ou délayables “à leur origine à cause même de l'abondance des stries | et, comme conséquence, des tassements intéressant suc- mont sont recouverts en tous sens les galets calcaires | cessivement toutes les parties de la formation. A ces tasse- qui les composent en association avec des matériaux | mentscorrespondaientlesuns et lesautresdes glissements mableux et boueux. Jamais, dans aucune moraine ac- | relatifs des parties juxtaposées et la surface très délicate uelle, on n’a vu tant de stries ; la grande majorité des | des galets calcaires en a reçu un vrai stéréogramme dans blocs a été portée surla glace et n’est pas striée. Les ga- | des stries représentant le sens du mouvement, Des rota- Jets striés ne le sont pas non plus d'habitude avec une | tions lentes dues à des attaques inégales ont ajouté en sens “pareille richesse ; ils ont des stries de quelque côté plus | divers de nouveaux paquets de stries à ceux déjà exis- que d’autres, dans deux ou trois directions tout au plus. | tants, et de proche en proche les choses ont pris l'aspect ei au contraire non seulement tous les galets sans | que nous leur voyons aujourd’hui. éxception sont striés, mais ils le sont sur toutes leurs Si, dans le terrain boueux du canton de Vaud, les faits areil procurant à la surface des roches, et par écroulement d'amas caillouteux, un striage identique à celui que détermi- tles phénomènes glaciaires. — A, dalle calcaire chargée d'un poids et qui glisse en se Striant sur un amas G de gravier, “ce un jet d’eau J en détermine l’écroulement., B, seconde dalle fixe sur laquelle glissent les graviers et qui est également “strice par eux. s-avec une égale intensité et dans toutes les directions. | qui viennent de nous occuper se présentent avec beau- I faut cependant se rappeler que pour être strié un | coup plus de netteté et d'intensité que dans le diluvium “entraîné par un glacier doit occuper une situation | parisien, cela vientavant tout de deux causes principales. exceptionnelle : il faut de toute nécessité qu’il soit | D’abord les galets calcaires sont infiniment plus sen- la glace au contact du fond rocheux qui supporte le | sibles que les galets siliceux au phénomène du striage ; uvésolide. Evidemment cela ne peut être le cas que | ils sont plus tendres et leur surface est beaucoup mieux une faible minorité des fragments transportés. | polie. En second lieu l'épaisseur des boues alpines est la nature au contraire, je le répète, tous les galets | incomparablement plus grande que celle des lambeaux striés. quaternaires des bords de la Seine. Dès lors les pres- “rm à la suite d’études continuées pendant plusieurs | sions réalisées par les tassements sont beaucoup plus ées je n'hésite pas à attribuer au terrain caillouteux, | intenses et s’exercent plus régulièrement. SSement dit glaciaire, des préalpes vaudoises et des En résumé, les expériences et les observations dont s analogues l'origine suivante : Des épanchements | je viens de donner un très succinct résumé, et que je Jueux, consécutifs eux-mêmes à la disparition de gla- | continue, paraissent dès maintenant justifier les conclu- rs qui datent de l’époque où le relief du sol était plus | sions suivantes : ) nSidérable, ont entraîné sur les parois des vallées et par 4° Les tassements et les glissements caillouteux, con- Mécanisme que j'ai décrit antérieurement, d'épais re- | sécutifs par exemple à la dénudatiou souterraine, peu- nents de matériaux disposés sans triage et contras- | vent donner lieu à des stries soit sur les galets, soit sur ant'ainsi avec les dépôts aqueux, pour ressembler au | les roches qui supportent les galets, soit sur des dalles ontraire à des formations morainiques, glissant sur les galets. C’est en somme une autre forme “Une fois constitués, ces placages boueux ont subi les | de phénomène qui a déterminé dans d'autres conditions fets multiples de la dénudation aqueuse, et avant tout ! la production des miroirs dans les failles. 274 2 Il paraît nécessaire d'attribuer au mode de forma- tion dont il s'agit, les stries observées à diverses re- prises sur des galets, par exemple auprès de Paris dans le quaternaire par M. Julien et par M. de Mortillet, dans le rhétien de l'Afrique du sud (conglomérat de Dwyka) par M. Dunn ; — celles qui ont été citées par Belgrand, par Collomb et par d’autres géologues, sur des dalles de grès en place, à la Padole et à Champcueil (Seine-et- Marne) ; — celles enfin du bloc gréseux de Gentilly dont nos lecteurs ont eu précédemment la description. 3° Enfin il y a lieu de ne pas qualifier un terrain de glaciaire par cela seul qu’il renferme des blocs striés, ou qu’il repose sur des roches striées, sans s'être as- suré, au préalable, que les stries ne peuvent pas pro- venir du mécanisme qui vient d’être exposé. L’applica- tion de cette dernière conclusion est directe aux placages caillouteux à galets striés des vallées dans les préalpes vaudoises et dans les pays analogues, Stanislas MEUNIER. LA NYMPHE DU BATOCERA RUBUS Suite à la note publiée le 15 octobre, sur une nymphe de Batocera. Lorsque j'ai publié dans le Naturaliste, n° 183 du 15 octobre de cette année, une note avec figure, surune nymphe de Batocera, je déclarais ne pas connaître l’es- pèce à laquelle cette nymphe se rattachait. MM. Deyrolle viennent de me communiquer un Bato- cera qui faisait partie du même envoi et qui n’est autre que le Batocera rubus, Linné. Ce longicorne paraissant concorder parfaitement par sa taille, par sa forme générale et par la conformation de ses différents organes avec la nymphe en question, je ne crois pas m’avancer en le considérant comme étant l'espèce même à laquelle cette nymphe devait donner naissance, Fig. 1. — Batocera rubus. A l'appui de cette opinion, je crois utile de figurer ici la même nymphe vue de dos et aussi le Batocera rubus d’après l’exemplaire qui m’a été communiqué, LE NATURALISTE ° Ce Batocera, qui est connu depuis longtemps, ayant été décrit plusieurs fois et étant assez répandu dans les col- lections, je n’entreprendrai pas d’en donner ici une des- cription complète, mais simplement de rappeler son si- gnalement. 5 Il est d’ailleurs assez facile à reconnaître, à première vue, grâce à sa couleur générale d’un jaune doré plus ou moins vif, due à un revêtement de poils de cette cou- leur. Ces poils, très courts sur la tête, où ils ne consti- tuent qu’une pubescence couchée à peine visible avec une forte loupe, sont un peu plus longs sur le corselet et le deviennent davantage encore sur Les élytres dont la coloration est, par le fait, beaucoup plus jaune, la tête paraissant au contraire un peu grisâtre et comme ar- doisée. Cette dernière, très inclinée, n'offre rien de particu- lier. Le corselet, par contre, est assez caractéristique. Présentant de chaque côté, vers son milieu, une forte épine recourbée en arrière, lisse et d’un noir luisant, il est court, trapu et divisé, dans le sens de sa largeur, en trois parties assez semblables à celles que l’onremarque chez les vrais Cerambyx, c’est-à-dire une antérieure for- mant anneau, une postérieure composée de trois bour- relets en forme d’anneaux rapprochés, et une médiane un peu plus large que les deux autres et présentant des dessins particuliers. Ces dessins sont dus à quelques rides plus ou moins saillantes et dénudées, qui existent sur les côtés du thorax et principalement à la présence de deux dépressions réniformes situées un peu à droite et à gauche de la ligne médiane du thorax. Ces dépres- sions sontremplies d’un feutrage serré ayant l’aspect de velours et de peluche et d’une nuance d’un roux fauve qui tranche d’une facon bien nette avec la couleur beau- coup plus claire et jaune du corselet, L’écusson est d’un jaune pâle, un peu blanchâtre. Les poils qui le ta: pissent sont plus longs etplus dis tincts que ceux des élytres. Ces dernières, terminées par une épine suturale, sontlarges aux épaules, où elles présentent une courte épine couchée latéralement, et sont gar- nies depuis leur base jusque vers leur premier tiers d’une granula- tion particulière formée de petits grains espavés, assez régulièrement disposés, mais se dégradant de plus en plus au fur et à mesure que l’on se rapproche du milieu des élytres. Ces petits grains arrondis, dénu- dés et d’un brun noirâtre bien lui- Fig. 2.2 Nymote sant, donnent beaucoup de cachet Batocera, vue dedos à la robe de l’insecte. ne Les antennes, assez longues et robustes, sont d’un gris ardoisé et un peu luisant sur leurs quatre premiers ar= ticles et deviennent ensuite d’un marron mat, grâce à lan courte pubescence qui les recouvre. 4 Les pattes ont comme coloration beaucoup d’analogien… avec la tête ; les tarses robustes et fort bien développés x sont finement velus en dessus et garnis en dessous d'un feutrage épais qui doit leur permettre d’adhérer forte ment au sol ou aux écorces. Les griffes seules sont COM plètement lisses et très luisantes, Elles sont courtes, très arrondies et terminées en pointe aiguë, Tout le desso du corps est également revêtu de poils très serrés, et À d'apparence soyeuse et chatoyante, dont la coloration d'un jaune très pâle sur les côtés de l’abdomen, d’un gris de souris sur le milieu de ce même organe, donne un curieux aspect à l’insecte quand on le retourne. Le Batocera rubus est originaire de l’Inde. F Louis PLANET. DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX Œdionychis Teinturieri. All. Long. 8 mill. Larg. 5 mill. —…. Cette espèce est noire, peu brillante, avec les pattes et les antennes noires. Le corselet a une étroite bande latérale “blanche et deux taches transversales, blanches aussi, placées “près de la base. Les élytres ont chacune sept petites taches “blanches difformes, placées deux parallèlement à peu de dis- “tance de la base, deux autres disposées de même vers le mi- lieu du disque, deux autres après le milieu, et la dernière à “l'extrémité de l’élytre, à quelque distance de la suture. Le bord latéral est blanc, de l'épaule à lextrémité de l’élytre. Le cor- selet a une ponctuation fine, éparse; les élytres en ont une fine “également, mais beaucoup plus serrée. — Brésil. Dédiée au docteur Teinturier qui a bien voulu me l'envoyer. _Cerichrestus citrinus. All. Long. 6 mill. —…Oblons-ovale, subparallèle, d'un jaune de citron en dessus ten dessous ; sur les élytres, une tache noire, transversale, arrondie, n’atteignant pas les côtés, mais couvrant l'écusson et s environs; une autre tache noire oblique occupe l’extrémité de chaque élytre sans atteindre la suture; le dessus des cuisses postérieures est noir. Les antennes sont jaunes comme les pattes, mais leurs articles 3, 4 et 5 sont un peu rembrunis et légère- ment dilatés. Le prothorax est transverse, rectangulaire; sa urface est jaune, avec une très fine pubescence de cette même uleur. Les élytres sont subgarallèles, assez fortement ponc- es-striées et couvertes d'une très courte et très dense pubes- cence qui leur donne une apparence veloutée. — Des bords là rivière du Maroni à la Guyane. hysimerus Teinturieri. All. Long. 4 mill. “Oblong-ovale, pubescent, d'un noir peu brillant en dessous etren dessus; le vertex et le corselet sont couverts d’une pubes- ce dorée très fournie, qui ressemble à de l'amadou et qui sparaît au-dessus de l’écusson. Les antennes et les pattes noires, sauf la base des cuisses, les tibias et tarses posté- ars qui sont ferrugineux. Le corselet est rétréci postérieu- nent; sa surface est largement et fortement déprimée à la ©. Les élytres sont fortement ponctuées-striées ; les inter- es des stries, très en saillie, sont couverts d'une courte Scence grisätre. — Cayenne. Jeme fais un plaisir de dédier cette espèce au Dr Teinturier ne l’a fait connaître. ALLARD. CHRONIQUE tes fossiles du Rhinocéros Burchellii. — Le ée du Cap a recu en don un fragment de crâne et divers ments du Rhinocéros blanc, trouvés à huit pieds de pro- eur dans la tourbe noire, aux environs de la rivière de où cet animal est introuvable aujourd'hui. Cette espèce, on rencontrait encore il n’y a pas un siècle dans le sud Afrique, est désormais vouée à une destruction certaine. ès s’ètre réfugiée dans l'intérieur, elle a été forcée de se er devant l'invasion européenne, et on ne la trouve plus dans les possessions portugaises de l'Afrique. Emploi du liège. — En sa qualité de mauvais conducteur la chaleur, le liège rend des services inappréciables au com- ce des fleurs dans le midi de la France où on l'utilise pour “expéditions lointaines. Les fleurs, enveloppées de papier, : emballées dans de la sciure très fine de liège, et l'on a pu, de cette facon, expédier des fleurs jusqu’à Saint-Péters- « LE NATURALISTE 275 bourg, où elles sont arrivées aussi fraîches que si elles venaient d'être coupées. Don princier.— L'Académie royale des sciences de Berlin a été l'objet d’une libéralité qui surpasse en munificence toutes celles qui sont relatées dans ses annales. Il s’agit d’un capital de 1,500,000 marks qui lui a été offert par Mme Elise Wentzel- Heckmann pour une fondation qui portera le nom de la géné- reuse donatrice. L'Académie entrera en jouissance d’un tiers des intérêts dès l’année prochaine ; et la totalité lui sera acquise à la mort de la fondatrice. Les plantations de thé à Java. — Sur le plateau de Tjikadjang et sur les penchants déboisés de Tjikoraï, à une altitude de 4,000 pieds, s’étend à perte de vue un immense tapis vert auquel on accède à travers des buissons fleuris de roses et de sombres sapinières. Ce sont les plantations de thé. Les arbustes, hauts de 45 centimètres, sont plantés en lignes et espacés à 4 mètre environ les uns des autres, de facon à recevoir la lumière de tous côtés et à produire le plus de feuilles possible. On peut faire une récolte tous les 40 jours. Les feuilles, étalées sur des claies, sont placées sous des han- gars où elles se fanent. Lorsque, en les pressant fortement, elles ne font plus entendre de craquement, on les roule pendant 20 à 30 minutes au moyen de machines spéciales, puis elles sont étalées de nouveau sur des claies pour y fermenter. Il ne se produit pas une vraie fermentation puisqu'on ne les laisse en cet état que deux heures durant; et ce n'est, à proprement parler, qu'une oxydation des éléments de la feuille, qui se colore en rouge brun. Après avoir été roulées une seconde fois, les feuiüles sont séchées au four à une température de 75 à - 810 C. Sorties de là, elles sont passées au tamis, triées et em- ballées aussitôt dans des caisses garnies de feuilles d'étain. On cultive le thé à Java depuis 1821, époque à laquelle le Jardin botanique de Buitenzorg consacrait un vaste espace à cette plantation. Depuis, la culture de cet arbuste a pris de jour en jour une plus grande extension. C’est à l'ouest de l'ile, à une altitude de 450 à 600 mètres que l’on obtient les meilleurs résultats : la production à Tjikadjang est, malgré cela, satis- faisante. La plus grande grotte du monde. — Sous le dôme de l'Exposition d’horticulture à Chicago se trouvait une grotte dans laquelle on remarquait un certain nombre de stalactites et de stalagmites empruntées à une grotte de la contrée de Black- Hill, réputée la plus vaste du monde. Celle-ci mesure, d’après le Scientific American, 83 kilomètres de long et comprend plus de 1500 pièces, dont quelques-unes atteignent la hauteur respectable de 60 mètres. On y trouve des rivières, des chutes d’eau, et jusqu’à trente-sept lacs dont l’un couvre une superficie d’un demi-hectare. Cette grotte est située à 120 mètres sous terre à une altitude de 1800 mètres. Bois et ossements yabondent. Un tronc de sapin, placé dans l’eau il y a trois ans, est aujour- d'hui complétement pétrifié. Une tortue géante. — Le musée de Colombo possède une tortue, morte cette année dans les environs de cette ville à un âge très avancé. Les plus anciens habitants se rappelaient l'avoir vue dans leur enfance. On suppose qu'elle fut amenée à Ceylan il y a plus d'un siècle, lorsque les Anglais prirent possession de l'ile qui appartenait alors aux Hollandais. Cette tortue mesure 6 pieds de la tète à la queue; elle avait perdu la yue dans les premières années de son existence. Elle appartient à l'espèce que l’on trouvait autrefois aux îles Seychelles et à Maurice et qui est éteinte aujourd’hui dans ces localités; on la rencontre dans le nord de Madagascar. ACADÉMIE DES SCIENCES Séance du 45 octobre. — M. le secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. N. Pringsheim, correspondant de la section de Botanique, décédé à Berlin le 6 octobre 1894. M. Bornel indique en quelques mots les principaux titres scientifiques de M. Pringsheim. La découverte de la fécondation dans l'Œdogonium, lunion des zoospores des Volvocinées, les relations variées de l'oogone et de l’anthéridie dans les Saprolégniées, enfin la chlorophylle et la fonction chlorophy- lienne ont fait successivement le sujet de ses importants tra- vaux. Enfin M. Pringsheim a rendu à la science, en dehors de 276 ces découvertes, un autre genre de service en fondant et diri- geant, pendant vingt-quatre années, la publication d’un recueil de mémoires botaniques qui compte parmi les plus estimés. — M. E. L. Bouvier, grâce à lobligeance de M. A. Milne- Edwards, qui a mis à sa disposition les Dromiacés abyssaux recucillis par le Blake et le Talisman, montre que les crabes dérivent directement des Homaridés et vraisemblablement des Homaridés de la période jurassique. L’ensemble des caractères des ancêtres des Homoles et des Dromies, les formes les plus primitives de Brachyures (Homolodromia Paradoxa des An- tilles), semble en effet prouver cette filiation à partir des Eryma (Homaridé jurassique très exactement étudié par M. Boas). La filiation à partir des Axius, comme l'a soutenu M. Boas, ou à partir des Galathées, comme le prétend M. Claus, est au contraire infirmée par tout l’ensemble des caractères des Homolodromies. — M. Louis Mangin signale une maladie des Ailantes, dans les parcs et promenades de Paris. Il a entrepris l'étude de cette maladie. Séance du 22 octobre.— M. Bordas, décrivant les glandes salivaires des Apides (Apis mellifica), en outre des quatre sys- tèmes de glandes déjà décrites par P. Schiemenz (glandes thoraciques, postcérébrales, supracérébrales et mandibulaires externes), constate la présence de deux nouveaux appa- reils glandulaires qui sont : chez les neutres, les glandes mandibulaires internes et les glandes sublinguales; chez les mäles, les glandes postocellaires et la glande sublingale. — M. Decaux signale une chenille inédite, dévorant les feuilles et les fruits du Figuier, dans l’arrondissement de Puget-Théniers. Cette chenille est celle du Papillon connu sous le nom de Simaethis nemorana (Curtis), Xylopoda nemorana (Duponchel). — M. L. Maquenne conclut de ses recherches sur la respi- ration végétale que la respiration des plantes semble être le résultat de la combustion lente d’un principe éminemment oxydable, que la cellule vivante sécrète constamment, à l’abri de la lumière, et qui est susceptible de s'y accumuler quand l'oxygène fait défaut dans l’atmosphère ambiante. — M. Nüesch présente à l’Académie le résultat de ses fouilles de la station préhistorique de Schweizersbild, près de Schahffouse (Suisse) 1891-1893 : par la succession des faunes, répondant aux äüges paléolithique, néolithique, du bronze et du fer, ainsi que par la découverte des pygmées fossiles, trouvés pour la première fois en Europe, la station préhistorique du Schweïzersbild occupera toujours une place importante dans l’étude de la paléontologie et de l’anthropologie. — M. Maurice Barrat communique à l’Académie trois coupes géologiques du Congo français. — M. Venukoff signale la présence de mines de charbon impor- iantes dans lAltaï. Séance du 29 octobre. — Dans les recherches qu'il pour- suit à la station physiologique sur la locomotion des animaux, M. Marey a entrepris l'étude des mouvements que certains ani- maux exécutent pour retomber sur leurs pieds, lorsqu'il sont précipités d’un lieu élévé. La chronophotographie et la disposi- tion en zootrope des images ainsi obtenues permettent de se rendre compte de ce fait, que ce n’est ni sur les mains de l'o- pérateur, ni sur la résistance de l'air que l’animal prend un point d'appui pour se retourner; c’est sur l’inertie de sa propre masse que l'animal prend des appuis successifs pour se retour- ner. — MM. Guyon et Maurice Lévy montrent qu’au point de vue mathématique, ce retournement spontané de l'animal n’est point incompatible avec le théorème des aires. — M. E. La- croix signale dans l’acinus et les conduits excréteurs des giandes mammaires l’existence de cellules én paniers, ana- logues à celles que F. Boll a décrites d’une facon complète dans lacinus de la glande lacrymale. — M. L. Daille d'Auxerre, à propos de la note de MM. Prilleux et Delacroix sur la gom- mose bacillaire des vignes, pense avoir affaire dans l’espêce qu'il a observée [l’Uredo Vilicida (sp. nov.)] à une espèce dif- férente de la Torula antennata (Pers.) qui possède des spores dans l’intérieur des cellules, ce qui n’existe jamais dans l’Uredo Vilicida. — MM. Costantin et Matruchot, ayant voulu tenter un essai de culture d'un champignon lignicole, ont réussi à culti- ver le Collybia velutipes sur du bois de Robinia pseudo-acacia. — M. Louis Mangin adresse une note sur la maladie du Rouge dans les pépinières et les plantations de Paris; M. Mangin a étudié la germination des spores (conidies et ascospores). Il a observé comment se produit l’infection des arbres et l’altéra- tion des tissus, et indique, comme traitement, les moyens pré- ventifs. (Recouvrir les plaies des arbres d’un enduit imper- méable : goudron de houille ou de marine mélangé d’huile de lin, d'oxyde de zinc et de noir de fumée, lotionner les plaies avec une solution de tanin à 5/100, ou de naphtolate de soude LE NATURALISTE à 1/106.) — M. Ferdinand Gonnard pense trouver dans le mé- tamorphisme des argiles sableuses, des phonolites et des ba- saltes du suc d’Araules (Haute-Loire), une preuve nouvelle de la véracité de l’opinion de M. Marcellin Boule, qui, dans sa description géologique du Velay, considère le phonolite d’A- raules, ainsi que du pic de Lizieux, comme postérieur au ba-. salte dont il aurait traversé la coulée en venant au jour. Tou- tefois, une chose semble encore infirmer cette hypothèse si séduisante, c’est le manque d’enclaves de basaltes dans les phonolites. — M. Maurice Barrat tant dans ses propres tra- vaux que de ceux de ses prédécesseurs, le Dr Lenz, Pierre, S. et Z. de Brazza, Pechuel-Læœsche, Ziboïaski, Dupont, Chô- let, Thollon, Dybowski et Choffat, donne une esquisse de la constitution géologique du Congo francais. L’ensemble de ces documents donne, en effet, les traits essentiels de la géologie du Congo et permet d’en dresser une carte déjà assez com- plète. Trois caractères essentiels permettent de distinguer entre eux les terrains du Congo : 1° le métamorphisme ne paraît pas s’être exercé sur le dévonien; 20 le dernier plissement paraît contemporain du plissement hercynien de l’Europe ; 30 l’émer- sion du plateau africain était achevée à l'époque albienne. Les terrains du Congo peuvent se diviser en quatre groupes : 1° l'archéen proprement dit n’étant pas encore signalé d’une facon certaine, on doit attribuer au précambrien et au silurien tous les terrains métamorphiques, et cette formation de schistes ampéliteux de phtanites et de dolomies, si analogues aux roches de Bretagne et en partie atteintes par le métamorphisme; 20 au dévonien et au carbonifère inférieur appartiennent la for- mation calcaréo-schisteuse du Congo et du Kioulou et, comme équivalent dans l’Ogooué, les schistes argileux et les arkoses à ciment calcaire ; 30 les grès rouges et blancs comprendraient peut-être le houilier, tout le permo-trias et peut-être même l'infra-lias; 40 les terrains fossilifères, allant du crétacé au moderne, s’étalent le long du rivage, au pied du plateau afri- « cain. — M. Emile Rivière rend compte à l'Académie du résultat de ses fouilles en Dordogne dans les grottes de Rey et de Combarelles. Il signale quatre grottes nouvelles quaternaires de la Dordogne qu’il compte explorer; M. Emile Rivière annonce à l’Académie qu'il a terminé l'étude des ateliers néo- lithiques de Cerizy (Orne) cet du polissoir de Saint-Cyr-du-m Bailleul. Séance du 5 novembre. — M. J. Pérez a étudié le mode de dissémination du termite lucifuge et la formation de colo nies nouvelles au moyen de termites ailés provenant des essaims et parfaitement capables, comme l'ont prouvé ses expériences, de vivre sans le secours d'ouvriers de leur espèce. Leurs couples se développent en roi et reine d’une nouvelle colonie — M. L. Cuénot, de queïques observations conclut qu’ « en somme... chez les insectes, la phagocytose joue un rôle tout à fait minime dans la défense de l'organisme contre les parasites. » — M.A.Prunet décrit les caractères extérieurs de la chytridiose de la vigne. — M. Paul Vuillemin signale une maladie myCo=M bactérienne du Tricholoma terreum, champignon comestible poussant dans les bois de pins; de cette étude se dégagent les notions suivantes : plusieurs Mycogones et notamment une es pèce largement répandue dans la nature, vivent en parasites SM les-agarics et produisent des maladies analogues. Les fongi=, culteurs, prévenus de l'existence de la Molle sur les champignon spontanés, n’attribueront pas à un simple vice d’installatio un fléau qui relève de la présence d'agents infectieux. Il seraïb utile de compléter l'étude de la Molle du champignon de couche par la recherche des bactéries. Les effets sont, en effet, iden” tiques à ceux que l’on observe chez les Tricholoma, et il semble probable qu'ils relèvent d’une cause du même ordre. = M. Mayer-Eymar défend le nom de Saharien comme nom du dernier étage géologique. Le nom de Saharien a été propos. en 1865 par M. Mayer-Eymar, en remplacement de celui d8 diluvien. A.-Eug. MALARD. OFFRES ET DEMANDES — Nousrappelons que la vente publique de la collect des coléoptères de Lethierry et des livres d'histoire turelle des 3 décembre et jours suivants a lieu par l'Hôtel des Commissaires-Priseurs, rue Drouot, l’apr k Enfants, le soir, Voir l’ordre officiel des vacations. 1° Hôtel des Commissaires priseurs rue Drouot, salle n°10, à 2 heures du soir. — Collections de Coléoptères de Lethierry Are Vacation, lundi, 3 décembre 1894. N° MT 7 2% — mardi, # décembre 1894, N° 178 à 345 2° Maison SYLVESTRE, 21, rue des Bons-Enfants, salle n°2, à 8 heures du soir, — Livres d'histoire naturelle ‘3e Vacation, mercredi, 5 décembre 1894. No 346 à 533 4° — jeudi, 6 décembre 1894. N° 534 à 671 N° 908 à 982 Do" — vendredi, 7 décembre 1894. N° 675 à 764 | No 983 à 1119 6° — samedi, 8 décembre 1894. N° 765 à 818 N° 4120 à 1271 — lundi, 10 décembre 1894, N° 819 à 877 No 1272 à 1426 — mardi, 41 décembre 1894. N° 878 à 907 N° 1427 à la fin Le catalogue sera adressé sur demande faite aux ex- “perts, les « Fils d'ÉmileDeyrolle, » 46, rue du Bac, Paris. Les experts nous signalent dans le catalogue une cr- “reur qu'il est nécessaire de rectifier : car elle porte sur “un ouvrage important. Le lot n° 1588 bis. Botanicamaga- “ine est incorrectement annoncé, et se compose des “années 1787 à 1840, soit pl. 4 à 379: et la table des 42 premiers volumes, soit en tout 46 volumes. —_ — M. J. Harrison, J. Gawber Road, Barusley, Angle- terre, offre en échange des lle de sa région. EM. J. Schrôder, Kossan, Holstein, Allemagne, de- nde en échange des coléoptères européens ou exoti- “_ M. Ph. van Tiegchem commence au Muséum son c ours de botanique le a 17 décembre à 8 heures1/2 du matin, dans l’amphithéâtre de la galerie de minéra- logie, et le continuera les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine à la même heure. Le professeur trai- a de la morphologie, de la physiologie et de la clas- cation des algues, en insistant sar les espèces vul- res utiles ou nuisibles. M. R. D... 4031, — Les Lepidium sont des plantes a famille des crucifères, connues sous le nom fran- de Passerage ; les espèces françaises sont les L. sa- , campestre, draba, latifolium, graminifolium, rude- virginicum. Consultez la Flore de France de MM. G. onnier et de Layens (10 fr. 85 cart. franco aux bureaux du Journal). — M. Charles D... 736. Le papillon que vous nous nez est bien l’Euterpia Laudeti ; c'est une espèce ahçaise que l’on trouve souvent dans les environs de e (Basses-Alpes); elle se rencontre aussi dans la le méridionale. LIVRES NOUVEAUX Le: CHRYSANTHÈMES, description, histoire, culture, emploi par G. Bellair et V.Bérat, 3° édition revue etaugmentée, vol. in-12 cartonné, figures dansle texte;prix: 2francs, - franco : 2,20. “Ces belles fleurs ont passionné tous les amateurs de jardins, elles sont maintenant dans leur épanouissement LE NATURALISTE midi, etpartie à la maison Sylvestre, 28, rue des Bons- 271 le plus complet; les dernières de la saison, elles donnent aux jardins, que les frimas éprouvent, un air de gaieté et de fraîcheur qui les fait trouver encore pleins de charmes. Les chrysanthèmes nous donnent les dernières fleurs brillantes de pleine terre, jusqu'aux gelées réelles ils seront superbes. Nous sommes heureux de les voir et de les admirer, le volume de MM. Bellair et Bérat nous permet de les reconnaître, de mettre un nom à chaque variété et à même de les cultiver pour les avoir encore plus beaux l’an prochain; c'est un guide précieux pour quiconque s'intéresse à ces plantes si florifères. LES ENGRAIS EN HORTICULTURE, VOL. in-12 cartonné :2 francs, franco : 2,20. Cet ouvrage est divisé en deux parties : la première, due à M. Joulie, donne la théorie générale des engrais; elle n’est certes pas la moins intéressante, car elle four- nit des notions nettes et précises sur la facon d’être des plantes en général et du rôle des engrais. C’est très sa- vant, mais dit très simplement : la science se trouve à la portée de tous, et il n’est pas de jardiniers ou d’ama- teurs de culture qui n’y trouve un enseignement sur la matière qu'il chercherait vainement ailleurs. La seconde partie traite de l’emploi pratique des en- grais, elle est de M. Desbordes, un praticien fort expéri- menté en la matière. Il indique les applications à faire des engrais divers et suivant les sols pour les arbres fruitiers et la vigne, pour les plantes d'ornement et du potager, aussi bien celles qui vivent en plein air que les plus délicates qui récla- ment, sous notre climat, d’être garanties du froid en étant enfermées en serre. Nos lecteurs nous ont sisouvent demandé des rensei- gnements sur les engrais en horticulture, qu’il est évi: dent que cet ouvrage fera Le bonheur d’un grand nombre: d'amateurs et jardiniers. Les Pécheries et les Poissons de la Méditerranée, par Paul Gourrer, docteur ès sciences, sous-directeur de la sta- tion zoologique de Marseille. 1 vol. in-16 de 360 pages, avec 109 figures ; cartonné, prix : 4 francs, franco : 4,40, Les naturalistes ne doivent pas se confiner dans le domaine de la science pure. Parmi les questions de z00- logie appliquée, l’industrie des pêches est une des plus intéressantes. M. Gourret, sous-directeur de la station zoologique de Marseille, vient de publier, sur les pêches côtières de la Méditerranée, un très intéressant volume, illustré de figures inédites. La 1'° partie, intitulée Les lieux de pêche, est consacrée à la configuration des côtes, à la nature et à la diversité des fonds, à la profon- deur, aux vents et courants. Elle se termine par quelques données scientifiques sur le régime des poissons et les poissons sédentaires et voyageurs. La 2° partie est con- sacrée à l’examen des engins et filets de pêche et aux divers modes de pêches : pêches avec appâts au moyen de lignes ou au moyen de casiers ; pêches au harpon, à la lumière ou au fustier, au large, à la grappe; pêches aux filets traînants, aux filets flottants ou dérivants, aux filets fixes. L'influence sur la faune ichthyologique des transformations des côtes, des jets à la mer, des vases des fleuves, des animaux voraces, etc. constitue la 3° par- tie et complète la série des causes plus ou moinsdirectes auxquelles il faut attribuer la crise subie par l’industrie des pêches. Les mesures protectrices capables de rendre aux eaux littorales leur ancienne prospérité font l’objet de la 4° partie, Enfin, la 5° partie est consacrée à la liste des poissons fréquentant le golfe de Marseille et se re- trouvant dans les régions voisines, avec leur appellation scientifique et populaire, leur habitat, leur fréquence ou leur rareté et leurs modes de capture. De nombreuses figures spécialement dossinées d’après nature pour cet ouvrage en font, en même temps qu’une étude d'utilité pratique incontestable, un livre d’une lecture attrayante. Les Oiseaux de basse-cour, par Remy Sar-Lour, maître de conférences à l'Ecole pratique des Hautes Études. 1 vol. in-16 de 369 pages, avec 107 figures; cartonné prix : 4 francs, franco : 4,40. M. Remy Saint-Loup expose d’abord les notions gé- nérales nécessaires aux personnes qui s'occupent des oiseaux de basse-cour. Sous le titre de Classification il explique par quelles ressemblances et par quelles dis- semblances les oiseaux de basse-cour sont caractérisés, comment il est possible de les grouper en un tableau méthodique qui permette de se faire une idée plus nette de l’ensemble des races et des variétés. L'organisation des oiseaux est exposée dans ses traits essentiels au point de vue des connaissances pratiques et sans aucun développement sur l’étude anatomique. Les principes de la sélection ne doivent pas être ignorés : on trouvera sur ce chapitre les renseignements que l'expérience des aviculteurs permet de considérer comme exacts. M. KR. Saint-Loup traite ensuite de l’élevage des différents genres d'oiseaux de basse-cour. La nourriture principale des oiseaux de basse-cour est le grain, ils sont, en outre, à peu près omnivores; si quelque régime plus particulier convient mieux à certaines espèces, on a pris soin de l'indiquer. La Deuxième PARTIE est consacrée à la descrip- tion des espèces, des races, des variétés. On a cherché à rendre ces descriptions aussi claires que possible. Parfois il a paru intéressant de tracer le portrait d’une race ac- tuelle d’après les descriptions d’auteurs anciens, afin de mieux faire remarquer combien les races se modifient par la domestication et comment l'éleveur peut diriger ces modifications. Les coqs et les-poules sauvages et do- mestiques, européennes ou exotiques, sont passés en revue ; il en est de même pour les principales races de pigeons, de dindons, de pintades, de canards et d’oies. Bien des lecteurs apprendront ainsi à connaître beaucoup d'animaux domestiqués ou capables d’être domestiqués et dont l’existence n’est pas toujours signalée aux per- sonnes qui sont le mieux en situation de s’occuper d’avi- culture, L'Art de construire les ballons en papier, par E. Fasry, ancien élève de l’Ecole polytechnique, professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier. — Un vol. 19 planches : 2 francs, franco : 2,20. Le gonflement des ballons à air chaud est une distrac- tion aussi intéressante qu'instructive qui serait certai- nement plus répandue si l’on pouvait facilement se pro- curer des ballons en papier. — L'ouvrage de M. Fabry, dont voici les titres des principaux chapitres, permet de les établir soi-même facilement etéconomiquement. Notions générales — Construction d’un ballon de 0,50 — Ballon de 1 mètre — de 1,50 — de 2 mètres — de 22,50 de diamètre — Réduction des dimensions — Gonflement des ballons — Théorie de la construction d'un ballon — Théorie de l'ascension — Accessoires et parachutes. Dix- neuf planches cotées permettent de découper faci- LE NATURALISTE lement et scientifiquement les différentes pièces etde les assembler comme il convient. Herpétologie algérienne, ou Catalogue raisonné des Rep- tiles et des Batraciens observés jusqu’à ce jour en Al- gérie, par M. Ern. Ourvier, gr. in-8°, 36 pages (Extrait des Mémoires de la Société zoologique de France. —T. NII, 1894), prix : franco 2,10. | Depuis la publication en 1864 du tra-vail de M. Lal- lemant, aucun ouvrage français ne s’est occupé des Reptiles de l’Algérie. M. Boulenger, naturaliste au British Museum, a fait paraître en 41891, dans les Transactions de la Société zoologique de Londres, une faune de ces animaux provenant du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Mais les Transactions, outre qu'ils sont écrits en langue anglaise, sont très peu répandus, et on re les trouve que dans quelques grandes bibliothèques. Le tra- vail de M. Olivier est donc de la plus grande utilité, puis- qu’il fournit à tous ceux qui s'intéressent à l’Herpétolo- sie le moyen d'arriver facilement à la connaissance des Reptiles et des Batraciens capturés jusqu'à ce jour dans notre colonie. Il est en effet rédigé avec la plus grande clarté. Des tableaux dichotomiques basés sur des carac- tères précis et faciles à saisir conduisent facilement à la détermination des espèces, et le nom de chacune de ces dernières est suivi de la synonymie, d’une courte des- cription, de l’énumération des localités où elle a été cap- turée et de remarques intéressantes sur les mœurs et habitat, dues aux observations personnelles de l’auteur, qui a fait plusieurs voyages d'exploration dans les di- verses régions de l’Algérie : car M. Olivier a vu vivantes et conserve dans ses collections la plus grande partie des espèces qu’il énumère; c’est-à-dire Chéloniens, 37 Sau- riens, 49 Ophidiens et 9 Batraciens. La lecture de ces chiffres dénote le climat sec et chaud de l’Algérie; les Sauriens et les Ophidiens, pour la plupart grands (amis du soleil, sont-nombreux en espèces et en individus, tandis que les Batraciens qui ont besoin d’eau pendant une partie plus ou moins longue de leur existence, sont beaucoup moins nombreux. Nous souhaitons que ce tra- vail de M. Olivier, qui est une véritable monographie, trouve des imitateurs et que chacune des branches de l’histoire naturelle algérienne soit bientôt dotée d’un manuel aussi complet (1). H. pu Buysson. D Res ee LATE (1) Tous les ouvrages ci-dessus analysés sont en vente Chez « Les Fils d'Emile Deyrolle», 46, rue du Bac, Paris. : BIBLIOGRAPHIE 44 502. Terracciano, A. romana. Fa Nuovo Giornale Bot. Ilal. 1894, pp. 129-185. nr 503. Vaccari, A. Flora del!” Arcipelago di Maddalent (Sardegna). PI. V. "à Malpighia. 1894, pp. 227-271. 504. West, W. Nonnullæ algæ aquæ dulcis Lusitanicæ. La Nolarisia, 1894, pp. 1497-1506. 505. Woronin, M. Sclerotinia heteroica Wor. et Naw. Ber. Deutsch. Bot. Gesells. 189%, p. 187. Quarta contribuzione alla flora "4 G. MALLOIZEL. Te Gérant: Pauz GROURR Paris. — Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17. 16° ANNÉE NATURE DU VENIN DES SERPENTS Les serpents venimeux, bien qu'appartenant à un — nombre très restreint d'espèces, sont répandus dans les - pays chauds et tempérés et inspirent partout une crainte qui est bien justifiée. La morsure des vipères de France . provoque rarement la mort, mais il n’en est pas de même de celle du cobra, du serpent à sonnettes, etc., qui est toujours mortelle pour l’homme. Il est intéres- _ sant de connaître ce que les recherches récentes nous ont appris sur la nature .du venin, sur son action phy- —… siologique et sur les moyens de combattre cette der- | nière. Bien que la structure anatomique de l’appareil veni- L meux des serpents soit connue, il est peut-être utile de Ja rappeler brièvement. — Les glandes venimeuses des serpents sont des glandes 114 Bite une gaine fibreuse très résistante et enveloppée de toutes parts par des muscles puissants dont la con- _ traction énergique chasse violemment la sécrétion dans . un conduit ch traverse la dent en forme de crochet. Le “ conduit ne s’ouvre pas à l'extrémité de la dent, mais à “une faible distance de celle-ci. De cette facon la pointe «Au crochet est beaucoup plus résistante. L'intérieur de “ja glande est tapissé par un épithélium glandulaire, sé- crétant le venin et ne présentant rien de particulier. — Quelle est la nature du venin? Le premier investiga- eur qui a essayé de déterminer sa nature chimique est “le prince Louis Bonaparte. En 1843, il traita le venin de Ja vipère par l’alcool et obtint un précipité. La toxicité “du venin est proportionnelle à la quantité de substance “précipitée. Il en conclut que cette dernière était le prin- “ipe actif du poison et il lui donna le nom de vipérine. Quelques années plus tard, en 1860, Wein Mitchell “montra que la substance active était une matière albu- minoïde et l’appela croatoline. - Wall en 1883, Wolfenden en 1886, Kanthack en 1893 étudièrent le venin du cobra et montrèrent que son incipe actif est une protéide; le venin des serpents et ui des araignées sont des exemples les plus typiques d ës protéides animales. Pour bien comprendre la nature du venin il est né- dire de donner quelques détails sur les substances minoides. ss _protéides ou substances albuminoïdes sont des ps organiques extrêmement complexes, et la plupart entre elles n’ont pas été obtenues à l’état cristallisé. es sont formées de carbone, d'hydrogène, d'oxygène, zote et de soufre. Leur composition est assez cons- tante, comme le montre le résultat de l’analyse donné par Hoppe-Seyler : | GE HAPAZ" 5170 D de 51,5 6,9 15,2 0,3 20,9 Du à DR TAT,S : 23,5 Leur formule chimique est très complexe et diffère avec les auteurs. * Liberkuhn et Loew admettent pour formule C2 H112 AzI8 O2 S. E Harnack attribue aux substances albuminoïdes la formule C20: H322 A 752 066 S2, et Schutzenberger C?:0 H392 765 075 S3 _ Les protéides ou substances albuminoïdes compren- ïent cinq classes de composés : 4° les albumines, 2° les » Le Naturaliste, 46, ruo du Bac. Paris. » 1 D- 2e SÉRIE — N° 187 ‘4 a ñ ï . labiales, supérieures transformées. Elles sont contenues 15 DÉCEMBRE 1894 globulines, 3° les albumoses qui dérivent des albumines, 4° les protéoses qui sont des produits d’hydrogénation des protéides, 5° les peptones qui sont plus hydrogénées que les albumoses et les protéoses et qui représentent le terme final de l’hydratation. Le venin des serpents doit son action aux a/bumoses, qui sont des produits d'hydratation incomplète des albu- mines. Il en renferme deux et une albumine qui, elle, est inoffensive; chacune des deux albumoses agit comme le venin. L’une d’elles correspond à la proto- albumose et l’autre à l’hétéro-albumose de Kühne. Comment se forme le venin? Dans les cellules épithé- liales qui tapissent l’intérieur de la glande venimeuse, les matières albuminoiïdes s'hydratent et donnent nais- sance aux albumoses de la même facon que dans le tube digestif les albumines se transforment en peptones. Dans ce cas l’hydratation est plus complète, mais ce- pendant on trouve dans les digestions artificielles des albumoses qui seraient éminemment toxiques. Dans les digestions naturelles, il s’en produit aussi, mais elles doivent être modifiées aussitôt : car sans cela elles empoisonneraient rapidement l'animal. Les peptones,qui sont le résultat final de la digestion,doivent subir aussi, dès qu'elles sont absorbées, des modifications par les cellules épithéliales, car elles constituent des poisons. Injectées en faible quantité dans les veines du chien, elles rendent pendant quelque temps le sang incoagu- - lable. Ce fait, que le venin des serpents est constitué par une substance albuminoïde (deux albumoses et une albumine) résulte des travaux de Wein Mitchell, de Wall, de Wolfenden, de Kanthack, de C. J. Martin et de M. G. Smith ; mais d’autres auteurs étaient arrivés à des résultats différents. M. Gautier admet que la substance active du venin est constituée par un alcaloïde, Winter Blyth a obtenu un produit cristallisé qu’il appelle acide cobrique et qu’il a extrait du venin du cobra. Les derniers travaux sur ce sujet de Martin et de Smith ont montré que le venin était composé de pro- téides et ont constaté l'absence de micro-organismes, de ferments d’alcaloïdes, de ptomaïnes et d’acide cristallin. Kobert,qui a fait des recherches semblables sur le venin des araignées, a trouvé qu’il était aussi formé de subs- tances albuminoïdes. Les albumoses se produisent dans beaucoup de cas, elles ne sont pas particulières au règne animal. Le lupin jaune en produit une qui est un poison énergique. Celle du jequirity est aussi bien connue. Les bactéries en produisent aussi et elles n’agissent que par ces produits de sécrétion. Celui de ces derniers qui est le plus connu est la toxalbumose contenue dans la tuberculine de Koch. Le bacille de la diphtérie produit aussi une ma- tière albuminoïde qui est un poison violent et qui a été isolée par M. Roux. Les albumoses ont un pouvoir toxique considérable; le tableau suivant donne la dose minimum du venin né- cessaire pour tuer un animal. Comme elle est propor- tionnelle au poids de ce dernier, les nombres se rap- portent à un kilogramme d'animal. Dose fatale Venin de la vipère commune. 060021 par kil. d'animal Serpent tigré australien ..... 0 ,0049 — D'UNCODTA A M Er laretete een se 0 ,000079 — GlobulmeR Een Ra 0,01 — Albumose....,.. PAM Rate 0,06 — 280 Quelle est l’action du venin des serpents sur l’orga- nisme ? Il y a plus de cent ans que Fontana a constaté, sur des animaux morts des suites des morsures de la vipère, que le sang était plus fluide que chez ceux qui meurent de mort naturelle, Cela est vrai si la mort date de quelques heures; mais l’introduction du venin dans l'appareil circulatoire produit des thromboses, cela n’est pas général; les caillots se produisent aussi bien dans les artères que dans les veines. Elles sont sur- tout localisées dans le système porte. La formation des caillots provient de l’action du sang surles globules, mais celle-ci est incomplètement étudiée, GAUBERT. ACTION DE L'ALCOOL SUR LA VOIX L'alcool a une influence très nette sur la voix. Tout le monde a remarqué qu'à la fin d’un diner, où l’on a absorbé de l’alcool, même en quantité assez faible, la voix n’a pas la même sonorité qu'avant le potage. Le docteur Sandras a fait sur ce sujet des recherches inté- ressantes. En faisant aspirer de l’alcool à 90° à une per- sonne dont la voix initiale était de sol/1 à sol/2, il a re- connu qu'il ne reste plus qu’une seule note et encore très mauvaise. Après un quart d'heure, on recouvre une octave de mi/2 à mi/3. Un quart d'heure après, s’ajoute la/1, si/1, ut/2, ré/2, fa/3. La voix redevient à peu près normale au bout d’une heure. Mais c’est là un cas extrême, car je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de gens qui prennent des petits verres d’al- cool à 90°, Avec la bonne eau-de-vie ordinaire, les modifications sont dans le même sens, mais moins violentes. La voix, à la première aspiration,conserve deuxoctaves affaiblies ; à la deuxième aspiration, il y a perte de trois notes. A la troisième, il n’y a plus que sept notes (fa/2, sol, la, si, ut/3, ré, mi/3). Une seule subsiste à la quatrième aspi- retion : c'est ut/3. Si on cesse alors les inhalations, la voix redevient progressivement normale en quarante- cinq minutes. Résumons les autres résultats. Eau-de-vie de marc. — Après première inhalation, restent la, si, ut; après la deuxième, ut/3. Voix revient en vingt minutes. Rhum de bonne qualité. — Après première inhalation, voix perd sol, la, si, ut/2 et sol/3; à la deuxième, res- tent mi/2, fa, sol, la, si, ut, ré/3; à la troisième, restent la, si, ut, et à la quatrième, ut/3. Voix reparaît en dix minutes. Avec le curaçao, les choses ne vont pas de la même fa- con. À la première aspiration, on gagne deux notes : la/3 et si/2. A la deuxième, ces notes disparaissent. A la troisième, une note gagnée en bas; la voix s’étend de fa, ut, fa/2, ut/2 à sol/3. À la quatrième, nouveau gain de deux notes en bas. Enfin, à la cinquième, nouvelle note mais mauvaise, en bas. Voix revient en quinze minutes. Absinthe bonne qualité. — Première aspiration, deux notes en bas gagnées, mi, fa(sol/1), une en haut (sol/3), la/3; deuxième aspiration, nouvelle acquisition d’une note dans le bas. Les notes de fausset sont considérable- ment étendues, La voix de fausset entièrement disparue avec les alcools et le curaçao réapparaît et se trouve LE. NATURALISTE He AL E RL LR rit tn £ augmentée d’une octave. La voix reprend son étendue normale après un quart d’heure de repos. Vin de Bourgogne (Pomard).— A la première appari- tion, deux notes du bas disparaissent, la voix s'étend seulement de si/1 à sol/3. Deuxième aspiration, ilreste à peine une octave de fa/2 à mi/33 troisième aspiration, quatre notes persistent : la/2, si/2, ut/3, ré/3; quatrième aspiration, reste une seule note : ut/3. Après un repos de dix minutes, la voix revient. Beaune. — Première aspiration, trois notes disparais- sent, deux en bas, une en haut. Ce sont sol/1, la/1, sol/3; deuxième aspiration, la voie s’étend seulement de fa/2 à mi/3; troisième aspiration, il n’y a plus que quatre notes, la/2, si/2, ut/3, ré/3 ; quatrième aspiration, note unique, ut/3. Voix redevient intacte après dix minutes. Les vins blancs agissent comme les vins rouges, mais un peu plus rapidement. Avec les vins de Bordeaux, le timbre seul est légèrement modifié. En somme, de toutes ces expériences, il résulte que l'alcool et le kummeléteignent la voix et que l’anisettela diminue;,tandis que le curacao et l’absinthe l’augmentent. Quant aux vins, leur action est insensible avec les vins de Bordeaux, faible avec les vins de Beaujolais, mais funeste avec les vins de Bourgogne. Les acteurs ont d’ailleurs l’habitude d’absorber des alcools et même d’autres produits ; c’est ainsi qu'avant de chanter, Mar- tin suçait des grains de sel; Chollet buvait de la bière; Montaubry, une demi-bouteille de vin fin; Duménil, six bouteilles de Champagne (!). Quant à la Malibran, il lui fallait du madère et des sardines. O poésie! Henri Covwprin. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DE Gyÿnandrophthalma Goncolor, Sturm COLÉOPTÈRE DU GRAND (GROUPE DES PHYTOPHAGES Œuf. — La copulation de cette espèce est assez longue, elle dure deux ou trois jours ; la femelle une fois fécondée pond aussitôt une cinquantaine de petits œufs qu’elle éparpille au pied des plantes : l'œuf mesure 0mm,7 de longueur et 0,3 à 4 de diamètre, il est jaunâtre pâle, lisse et luisant, cylindrique, arrondi aux deux pôles, renfermé dans une enveloppe protec- trice verdâtre pâle, formé d’un réseau hexagonal quadrillé, les lignes des figures relevées en de légères côtes brunes; après l’éclosion, cette enveloppe, qui doit constituer le fourreau, se modifie et présente à la fin de l'existence larvaire la forme suis vante : ÿ Fourreau. — Longueur 5 à 6 millimètres, diamètre 2 milli= ra mètres. Brun terne, raboteux, cylindrique, recouvert de petites Le paillettes qui le rendent brillant, tronqué à la région antérieure,, 1 arrondi à l’extrémité postérieure, à parois intérieures nOÏreS et lisses : dans son fourréau, lalarve s’y tient la région pos térieure arquée, laquelle adhère contre la paroï et lui donne une stabilité assurée ; ce fourreau présenteune différence bien sen= + sible avec l'enveloppe protectrice première qui n’est autre Que le premier fourreau destiné à protéger la jeune larve. Ces fours g reaux, au revers oriental du Canigou, sont recouverts d’imper… hi ceptibles paillettes de mica qui les rendent très brillants. Larve. — Longueur Tmillimètres ; largeur 2 millimètres. Corps. — Mou, charnu, jaunâtre pâle, très finement pos tillé, couvert de courtes soies rousses éparses, CONVExe CN dessus, déprimé en dessous, à région antérieure aplatie, pa 1 postérieure arrondie et recourbée en dedans. 4 Téte, grande, rougeâtre luisant, cornée, orbiculaire, réti- culée, ligne médiane pâle, bifurquée au vertex en deux traits courbes “aboutissant en arrière de la base antennaire, quelques cils sur la surface, disque déprimé, transversalement strié} D'OR NE M COR SE Te — épistome etlabre confondus avec la lisière frontale dont le milieu est excavé et les bords relevés en une légère carène qui déborde la base antennaire ;— mandibules déprimées, arquées, _à base rougeâtre, à extrémité noire et faiblement tridentée ; mächoires à tige allongée, lobe petit, arrondi, éparsement cilié, … palpes coniques de quatre articles, arquès en dedans ; lèvre — inférieure étroite, arrondie, palpes labiaux très courts, droits ; —._— antennes courtes, de trois articles, premier court, deuxième plus long, troisième petit, moniliforme avec cil au bout; ocei- “ les au nombre de six, rougeâtres, à sommet rembruni, quatre — disposés en carré en arrière de la base antennaire, deux au- _ dessous. … Segments thoraciques au nombre de trois, charnus, trans- verses et convexes, pointillés et ciliés, s'élargissant mais peu avant en arrière, le premier un peu moins large que la tête, couvert d'une plaque jaunâtre avec ligne médiane obsolète, deuxième et troisième égaux, transversalement incisés. — Segments abdominauxjaunâtres, convexes, s’élargissant en se …renflant jusqu'au sixième, pour se recourber et s'atténuer vers … l'éxtrémité, chacun coupé par des incisions transverses; seg- “ ment anal non incisé, arrondi et cilié, à dessous quadrilobé ; à — l'intersection des lobes est l’anus dont la fente esttransverse. — Pattes longues, très rapprochées, hanches à base biponctuée - le noir, trochanters coudés, cuisses longues, comprimées ainsi -qué les jambes qui sont terminées-par un onglet acéré./° / Stigmalespetits, arrondis, flaves, la première paire au bord intérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. — En automne à 2,400 mètres d'altitude près des étangs du revers oriental du Canigou, dans les nids creusés en terre, -sous les pierres, par une petite fourmi brune, le Tetramorium “cespilum Linné, on trouve cette larve vivant des résidus mimoncelés par ce myrmique : lorsqu'elle veut progresser elle “retire du fourreau la tête ainsi que les pattes dont l'onglet adhère fortement contre les corps sur lesquels il s'accroche ; au repos, elle bouche l'ouverture du fourreau au moyen de la …calotte [déprimée que forme le dessus de sa tête. Quelle est “exactement la nourriture de cette larve? Selon toutes probabi- _lités, elle vit, ainsi que l'observation le démontre, des détri- us amoncelés parles fourmis aux couloirs des principaux ‘passages ; c’est au reste de ces substances que se sont nour- ries celles que nous avons apportées dans notre laboratoire ; celles-ci, en mars, ont bouché l’ouverture de leur fourreau au moyen d’une matière granuleuse pareille à celle qui avait servi la formation deleur coque, puis, aprés s’être retournées dans Jeur fourreau, elles se sont transformées en nymphe ; fin mai, par une forte poussée de son front, l’adulte a forcé l'enveloppe de son réduit qui a cédé et lui a livré passage ; sous l'effort de la poussée l'enveloppe a cédé au point qui est le moins dur de coque, les bords de la rupture sont inégalement festonnés rien ne fait supposer que cette partie du fourreau qui s’est entr’ouverte ait été évidée à l’avance. ymphe. Longueur 4 millimètres ; largeur 17"2. rps oblong, jaunâtre pâle, charnu, couvert de très courtes . rousses, subconvexe en dessus comme en dessous, à ion antérieure arrondie, la postérieure peu atténuée et un arquée. ï “éte déclive, deux excroissances sur le vertes; premier seg- t thoracique large, transverse couvert de courtes spinules, gments abdominaux courts, transverses s’atténuant mais peu erslextrémité, les sept premiersaveccourte apophyse latérale, tième et neuvième inermes, ce dernier arrondi ; antennes uleuses. C ette nymphe rest douée d'aucune espèce de mouvement ; cloïtrée dans une coque assez résistante qui la met complète- mb à l'abri des accidents et de la dent des voraces, elle n’a- nul besoin de se défendre : aussi la nature l’a-t-elle due inerte et incapable de toute action défensive. a phase nymphale à une durée de quinze à vingt jours : Vux premiers symptômes de la transformation, la larve le dessous du rebord de la pierre qui sert d’issue aux urmis et s'enterre avec sa coque dans ce miliéu chaud et té, formé d’un amoncellement de débris végétaux dont les nyrmiques savent protéger leur orifice de sortie. dulle: paraît en mai en plaine, en juin à 4,200 mètres altitude, en juillet et août à des altitudes de plus en plus éle- *ées ; quand en plaine il prend son essor, la larve songe à eine à se transformer sur les hauteurs, et c’est ainsi que cette èce qui n’a qu’une seule génération se trouve de mai à tembre suivant l'altitude ; l'adulte se pose sur différents taux; en montagne, c’est plus particulièrement sur les . LE NATURALISTE 281 2 nn ———————_—_]—— ——— — …——…. …——…—…—……—…—…—…— —" .—…" …"— ——————…—…—._—"…———…——…—….——…"…—…"—…——…——"—…—_…——_—"——_————…———__—— ———————————— feuilles des Polygonum qu'il se plaît ; est très commun dans tous les lieux frais et ombragés du Canigou, de Paltitude de 1,000 à 2,400 mètres, partout où croissent des Polygonum, et, tant que dure la floraison de ces plantes, l’accouplement se fait sur la tige, sur la feuille ou sur la fleur; il dure assez long- temps. Le champ de vision de l'adulte est très étendu, de loin il voit le danger, il aperçoit tout ce qui se passe à ses côtés et se dissimule en se cachant du côté opposé; nous l'avons pris en plaine sur les fleurs de ronce, en coteau sur le chêne vert où il abonde; son vol de courte durée n’a lieu qu'au milieu du jour. Capilaine XAMBEU. PHOTOGRAPHIE UN CHASSIS À MERCURE POUR LA PHOTOGRAPHIE DES COULEURS. Jusqu’à présent la méthode de M. Lippmann pour l’ob- tention des couleurs n’avait guère été appliquée que par les photographes qui Se sont adonnés à la photographie scientifique et dont les laboratoires étaient montés pour rendre possible l'exposition des plaques en contact avec une cuve à mercure ; il fallait un dispositif spécial fort compliqué et nullement transportable. M. Contamine eut l’idée d’un châssis dans lequel le mercure, en nappe mince derrière la glace pendant !a pose, viendrait se placer dans un réservoir une fois le châssis posé horizontalement pour le changement de plaque. M. Contamine s’est adressé pour la construction de son appareil au Comptoir général de photographie, et leur collaboration nous a donné un châssis vraiment pratique, dont voici la description : La figure 1 représente le châssis vu de face, le volet M étant ouvert pour démasquer la plaque C. Celle-ci est par # verrous maintenue en pression entre un cadre mé- tallique et les bords de la cuve à mercure. TEMAICH Fig. 1. Fig. 2. Châssis à mercure de M. Contamine, construit par le Comptoir général de photographie. D PARIS FME.PAAIS Si nous considérons la figure 2, nous voyons que cette cuve À, formant réservoir à sa partie supérieure, vient prendre derrière la glace la forme d’une boîte plate, di- visée dans sa hauteur par une cloison B, ne touchant ni le fond ni la paroi supérieure. Pour emplir l’appareil une glace quelconque est mise en C, et le mercure est versé par l’orifice qui ferme le bouchon N. Au moment du chargement : poser le châssis à plat, le 282 volet en dessus, tout le mercure se rassemble dans le réservoir ; la glace G est enlevée et remplacée par la plaque sensible, Quand on redresse le châssis, le mer- cure descend derrière la cloison B, passe dans l’inter- valle réservé entre cette cloison et le fond de la boîte, puis remonte entre la cloison Bet laglace, léchant celle- ci de bas en haut, établissant le contact absolu du mer- cure et de la glace, chassant à la partie supérieure toute bulle d'air ou poussière qui pourrait exister, et ce, même si le châssis était relevé brusquement, manœuvre que cependant il vaut mieux éviter. Quand le châssis sera replacé horizontalement, le mercure regagnera le ré- servoir partie en dessous, partie en dessus de la cloison B. L'idée est ingénieuse, et M. Contamine mérite des com- pliments; illes partagera avec le constructeur qui ima- gina la cloison donnant au mercure sa marche de bas en haut. Ce châssis est peu volumineux et son poids relative- ment restreint, puisqu'il suffit de 20 c. c. de mercure pour le remplir. Son prix est de 90-francs; il s'adapte après ajustage sur toutes chambres 13X18, 18X24, ou autres donnant un cliché de 8 1/2X10, seule dimension de plaques fabriquée pour le moment par la maison Lu- mière. PAPIER MAT POUR EPREUVES POSITIVES PAR NOIR- CISSEMENT DIRECT OU PAR DEVELOPPEMENT, Et puisque le nom de la maison Lumière se présente, c’est le moment de dire quelques mots de leur nouveau papier mat pour épreuves positives par noircissement direct ou par développement, Depuis quelques années les papiers genre aristotype font fureur, à tort ou à raison : l'avenir seul décidera. Le fait acquis est l'extrême finesse des épreuves et la grande commodité de manipulation; le revers de la médaille, la conservation des épreuves ; on prétend que Les photo- graphies traitées par les bains de virage-fixage sont ap- pelées à s’effacer en assez peu de temps. Rien n’est en- core prouvé. Il y a un an le Journal des Photographes ou- vrait une enquête à ce sujet, et les réponses n'avaient rieu de concluant, La Photo-Gazette rouvre la question, le résultat sera le même sans doute. Je crois qu’ilen est de ces papiers comme autrefois des papiers albuminés. Les épreuves tirées sur de bons papiers, traitées avec soin, se conserveront probablement comme se sont con- servées les photographies déjà anciennes que chacun possède dans les albums de famille, où, à côté d’une épreuve jaunie et presque.effacée, se voit, vigoureuse en- core el pure de tons, toute épreuve qui, du tirage au col- lage, a été scrupuleusement manipulée. Continuons donc à employer les papiers genre aristo- type, parmi lesquels le papier au citrate. Séchés à l’air libre, ces papiers ont une surface brillante qui rivalise avec le plus bel émaillage, par le séchage en contact avec une glace talquée; mais autant ceglacage est néces- saire pour faire ressortir nettement les détails des pe- tites épreuves des appareils à main, autant il est désa- sréable pour les grands formats. Il est même certains sujets qui, quelles que soient leurs dimensions, n’ont toute leur valeur artistique que sur des papiers mats, à surface grenue pour beaucoup de grandes épreuves, mais à surface lisse pour les petites. On obtenait à peu près le résultat cherché en séchant les épreuves sur des verres doucis talqués ; mais il était LE NATURALISTE l'habitude et la pratique aient de l'influence sur le bien rare d’avoir un mat pur, exempt de petits points brillants dus aux défauts du dépolissage du verre ou aux petites bulles d'air emprisonnées entre la gélatine et la surface grenue du verre. Le papier mat de MM. Lumière répond aux desiderata ; venant plutôt lentement, il donne, avec des clichés doux des épreuves très harmonieuses ; sa surface lissene laisse perdre aucun détail, les ombres conservant une certaine transparence. Avec le bain de virage-fixage, on obtient facilement le ton violet mauve, et, s’accommodant de toutes les formules, ce papier donnera la gamme en- tière des tons photographiques. Je disais que ce papier vient un peu lentement, je ne trouve pas que ce soit un défaut; et comme d’un autre côté, dès que l’image est apparue dans son ensemble, elle peut être développée et amenée à l’intensité dési- rable, on a donc sous la main le moyen d'obtenir rapi- dement des épreuves même par les temps sombres. Il est certainement préférable de procéder par noir- cissement direct d'autant plus: que le déyeloppement.ne dispense pas du virage, qui doit même être fait immédia- tement sous peine de voir le développement se conti- nuer ; il y a là double manipulation et, à moins d’être familiarisé avec les opérations, on a peut-être à craindre quelques déboires. Voici la formule de développement donnée par les, fabricants; les épreuves y sont plongées sans lavage préalable : TORRES Fe OP E mrre 250 cc. Acide pyrogallique.... 1 gramme. Acide acétique....,... quelques gouttes. Cette formule accompagne l'instruction sur l’emploi du papier mat ; mais s’il est une opération dans laquelle résultat, c’est à coup sûr le développement. Que chacun essaye donc avec le révélateur qu’il emploie journelle- ment, suivant avec attention les premiers essais pour bien se rendre compte des circonstances dans lesquelles se produiraient les insuccès et trouver plus facilement le moyen d'y remédier. Au point de vue du développement toutes les formules conviennent, mais le virage se ressent du révélateur employé : on dit que les épreuves développées à l’oxalate virent mieux que celles traitées par l'acide pyrogal- lique ; des épreuves ont été obtenues avec une exposi- tion de quelques secondes seulement, mais elles ont été développées avec un bain qui aurait infailliblement noirci tout le papier; certains bains à l’hydroquinone doivent être très étendus d’eau pour ne pas voiler les épreuves. IL faut éviter l'emploi de révélateurs colorés par un trop long usage, la couche du papier pourrait de ce fait conserver une teinte désagréable; les bains d'acide. citrique, dont le but est d'arrêter le développement et d'assurer la pureté des blancs, sembleraient tout indi= qués, mais le lavage devrait être assez abondant pour ques le papier arrive au virage complètement débarrassé des produits des bains précédents et d'un autre côté le virage-fixage doit être fait moins d'une minute après le développement. 10 Il est un point sur lequel j’appellerai tout particuliè= rement l'attention. Dans le tirage des épreuves sur pas piers à noircissement direct, la venue de l'image peut être surveillée et le virage effectué au jour: le temps trè \ court pendant lequel le papier voit la lumière ne suffit à _—— LE NATURALISTE 283 pas à donner aux blancs un voile apparent; après virage et fixage, l'image est plus pure qu’au moment où on la retire du châssis; elle a un peu baissé de ton et il s’est produit une sorte de dégorgement, de désempâtement. Il ne saurait en être de même dans le procédé par dé- — veloppement alors que l’image qui semble incomplète … est plongée dans un bain dont l’effet est d'augmenter, de développer un travail insuffisant de la lumière sur les sels d'argent de la couche. Il est bien certain que dans ces conditions le bain accentuera considérablement le voile qu'aura produit la lumière frappant toute la sur- face du papier soit pendant le chargement du châssis, soit pendant son ouverture pour juger du degré d’impres- sion. ‘Et quoique la sensibilité des papiers au citrate ne puisse être comparée à celle des plaques même les plus lentes, il faut au cours des manipulations .prendre quel- ques précautions. Les pochettes seront tenues soigneu- sement fermées, les châssis ne seront chargés et la … Yenue dé l’image surveillée que dans le fond d’une pièce — peu éclairée et mieux encore derrière un rideau jaune — ou à la lumière d’une bougie. «. Les tirages suivis de développement sont donc la source d’une foule d’essais et d’observations dont les résultats seront curieux à noter. Le jour où le mode opé- … ratoire sera bien établi, ce procédé rendra de réels ser- vices aux gens pressés et aux amateurs qui si souvent développent trop ou emploient des révélateurs trop … énergiques et n’obtiennent ainsi que des clichés deman- dant des heures, voire des journées d’exposition. Et - dans la saison où nous sommes, il sera fort agréable de «pouvoir tirer ses épreuves sans avoir à ouvrir sa fenêtre, -comme l’exigent les papiers à noircissement direct qui, _{rop lents, ne se contentent pas du jour de la pièce. Charles JAcoB, Es. ERRATUM «…. Une petite erreur typographique s’est glissée dans ma dernière chronique. On lisait : « Des plaques recouvertes de gélatine ensemencée de bactéries ont été exposées au soleil sous un cadre por- tant des parties découpées à jour, Aux endroits de ces jours, la gélatine a conservé son aspect blanchâtre,et ce, pendant que sous le cadre les microbes, s’en donnant à cœur joie, pullulaient au point de rendre la gélatine moins opaque. » Cadre a été mis pour cache et la dernière ligne aurait être : «au point de rendre la gélatine noire, opaque. » Ainsi s explique que les épreuves obtenues soient des “positives directes. | SUR QUELQUES COQULLES DU KILIMANDJARO “On n’a jusqu'ici que des données fort incomplètes sur la faune des hautes montagnes de l'Afrique équatoriale. Dansle domaine a malacologie, ces données notamment se bornent à celles Von possède sur le massit éthiopien, d'après les recherches qui y ont été éffectuées par Jickeli, Blanford et surtout A. Raf- ray. M. Bourguignat, dans son Histoire malacologique de : l'Abyssinie, a fait observer que, grâce à l'influence des milieux - età la température des hautes régions, les formes qui leur sont péciales ressemblent souvent. à s’y. méprendre, à celles que Jon rencontre en Europe et rappellent même parfois, quoique Duc plus éloignée, celles des Andes de l'Equateur et de a Colombie, appartenant cependant à des groupes différents. Ces constatations du plus grand intérêt se confirment par la découverte, faite il y a quelque temps par Mgr Le Roy, de quelques espèces de coquille provenant du Kilimandjaro. Ces coquilles ont été entre les mains de M. Bourguignat, décédé malheureusement avant d’avoir pu les publier, ainsi qu’il m'en avait manifesté l'intention quelque temps ayant sa mort, mais il en avait envoyé les noms à Mgr Le Roy. Ce missionnaire, dans son ouvrage intitulé : Au Kilimandjaro, p. 338, donne le relevé suivant : 19 Espèces de la zone inférieure : Cleopatra Kynganica, Bourg. (connue en Zanguebar); — Letourneri, Bourg. (id. Ousagara); — Leroyi, Bourg. n. sp.; Melania Courmonti, Bourg. n. sp.; — tuberculata, Müll. (dans toute l’Afrique). 20 Espèces trouvées à 2000 mètres et au-dessus : Helix Leroyi, Bourg. n. sp.; — Courmonti, Bourg. n. sp. Ces deux dernières espèces ont le facies de certaines formes provenant des Alpes de la Transylvanie et présentent un cachet absolument européen, tandis que les espèces recueillies à la base offrent tous les caractères de celles appartenant à la faune de l'Afrique équatoriale. Ce fait témoigne donc une fois de plus que l'espèce en malacologie est essentiellement relative et se modifie dans-un sens ou dans un'autre suivant l’influente des milieux où elle vit. I1 est regrettable que je ne puisse donner la caractéristique des nouveautés découvertes par Mgr Leroy; maïs cette note intéressera probablement ceux que ne laissent point indifférents les questions relatives à la répartition des formes animales à la surface du: globe. En terminant, il n’est point inutile de‘rappeler la découverte, faite il y a plus de vingt ans, d’un Calosoma ressemblant à un Carabe et décrit comme tel (C. Deckeni, Gerst) par le baron von Decken, le premier explorateur du Kilimandjaro. Cette espèce a, dü reste, son analogué sur les montagnes de l’Abys- sinie. C. F. ANCEY. OISEAUX ACRIDOPHAGES LES NANDOUS. — Rhea. Les Nandous sont les représentants, en Amérique, de l’Autruche ; ils ont avec celle-ci de très grands rapports de mœurs et d'organisation. Ces oiseaux sont herbivores et insectivores à l’état sauvage; en domesticité, ils sont omnivores. Les Nandous supportent les elimats les plus extrêmes. Leur introduction sur les hauts plateaux algé- riens serait désirable, comme destructeurs de sauterelles et producteurs des plumes employées pour la mode et la fabrication des plumeaux, dénommés faussement plu- meaux de vautour. La reproduction en domesticité du Nandou s’est pro- duite en différentes localités en France, dans le Berry, à Toulouse, etc. Depuis plusieurs années elle s’opère en Hollande, au jardin zoologique de S’Graveland près Amsterdam. Les plumes se vendent généralement au Havre. Celles de l’Uruguay et de la République Argentine sont les plus estimées, celles de Patagonie sont fort inférieures. Ce genre se compose de trois espèces de l'Amérique méridionale, échelonnées depuis le détroit de Magellan jusqu'aux provinces du Nord ou Brésil. Le Nandou estle caractéristique des steppes de lAmé- rique du Sud comme l’Autruche au désert africain. Les grandes plaines herbeuses des pampas de la République Argentine, les savanes accidentées de l’Uruguay abritent l'espèce la plus estimée pour ses plumes alaires em- ployées dans la fabrication des plumeaux. Elles ont le duvet plus ferme, la plume est plus régulière que les 284 plumes de l'oiseau sauvage qui existe principalement au Brésil et dans la Patagonie. 1. Rhea Americana. — Le Nandou ou Autruche d’Amé- rique est l’espèce la plus anciennement connue. Il est répandu sur l’immense espace qui s'étend, du Nord au Sud, entre les frontières du Brésil et de la Patagonie, et, de l'Est à l'Ouest, entre l’océan Atlantique et les pre- miers contreforts de la Cordillère des Andes. 2, Rhea Darwini. — Le Rhea Darwini, ou Nandou nain, le plus petit du genre, habite la région comprise entre le détroit de Magellan et le Rio Negro, qui sépare la Plata et la Patagonie. Son plumage est d’un gris rou- geâtre avec rayures claires; à l’extrémité de chaque plume se trouve une bordure blanche. 3. Rhea Macroryncha. — Le Nandou à long bec ne se trouve qu’au Brésil. La coloration de son plumage est bien distincte des deux variétés précédentes, Il est brun foncé avec le bas du cou noir et le haut blanchâtre. Actuellement le Jardin Zoologique d’Acclimatation du Bois de Boulogne possède un spécimen de ce curieux Nandou, qu’il est assez rare de voir vivant en Europe. Les Indiens du Brésil et les Patagons se livrent à la chasse de ces oiseaux pour leur dépouille dont ils font commerce et pour leur chair très estimée lorsque l’oi- seau est jeune. Les œufs du Nandou offrent une grande ressource alimentaire cuits sous la cendre ou en ome- lettes. Un seul de ces œufs équivaut à peu près à quinze œufs de poule : comme l’œuf d’Autruche d’Afrique il contient une plus grande proportion de blanc. Les indi- gènes les accommodent de la facon suivante : ils cassent l’un des bouts, enlèvent le blanc, versent dans l’intérieur un peu de graisse, du sel, du poivre et cuisent le jaune dans sa coquille en le remuant sans cesse. M. Emile Daireaux, dans le Tour du Monde (1888,t.IV, p. 161), nous fournit les renseignements les plus com- plets sur les Nandous à la Plata : « La plaine est égayée de troupes de grands gibiers, rares ailleurs; l’Autruche, ou du moins le Nandou, y abonde, Elle est en domesti- cité. La propriété étant close de toutes parts (1), elle ne peut s’enfuir des enceintes où elle a si bien prospéré; si bien que les quelques couples que l’on rencontrait il y à quatre ans ont aujourd'hui plus de mille descen- dants. On en voit du reste de tous côtés des familles nombreuses, On songe depuis peu à exploiter sa plume dont la valeur, sans être considérable, représente un produit annuel de 25 francs par tête. C'était autrefois les Indiens qui la fournissaient, en échange de quelques denrées de première nécessité; l'Indien ayant disparu, la source d’approvisionnement est tarie, et les pro- priétaires se préoccupent de substituer à cet ancien mode d’exploitation très irrégulier, qui sacrifiait la bête pour lui arracher la plume, une opération rationnelle. Il suffit, en effet, à la saison de la mue, de prendre l’Au- truche, de lui ôter les plumes qui tombent d’elles-mêmes, comme on fait en France pour le duvet des Oies et des Canards, et de les relâcher. | « Elle ne demande pas d’autres soins, et s’occupe elle- même de se multiplier. Ses mœurs ont quelques bizarre- ries : le mâle vit au milieu d’un groupe de femelles comme le coq du poulailler, mais il sait se taire et être utile, C’est lui qui couve les œufs de ses compagnes. Mollement NE ARMES AU CE LR M'Ue, er 2 (1) Les propriétés ont pour unité de surface, au lieu de l’hec- tare, la lieuc carrée et elles sont toutes entourées de fils de fer. LE NATURALISTE couché sur une trentaine de ces œufs énormes, dont un seul suffit pour deux omelettes, du reste excellentes, il attend pendant quarante jours l’heure de l’éclosion; plus intelligent que les volatiles ordinaïres, il sait re- connaître les œufs inutiles, les roule hors du nid, et quelques jours avant le terme de l’incubation, en casse un, puis un autre, afin que la pourriture qu’ils contiennent devienne un bouillon de culture pour des nuées d’in- sectes » — sans doute dévorés par les jeunes Nan- dous, | J'ai reproduit tous ces détails qui rappellent singuliè- rement les mœurs de l’Autruche d’Afrique. LES CASOARS. — Casuarius. Les Nandous et les Autruches sont représentés en Nouvelle-Guinée et en Nouvelle-Hollande par les Casoars; les déserts de l'Australie sont habités par l'Emeu dont le plumage, dénommé Casoar, a un emploi pour la mode alors que. celui du Casoar papou n’en a pas. Dans cette espèce le mâle couve uniquement. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, président de la Société d’Acclimatation, nous fournit une très curieuse observa- tion sur l’incubation du Casoar d'Australie. « Ge n’est pas le fait de la naissance de ces oiseaux en lui-même qui mérite l’attention, puisque chaque année, régulière- ment, le couple d'animaux qui vivent dans les parcs du Jardin d’Acclimatation donne naissance à un certain nombre de jeunes, mais bien ce que nous avons été à même d'observer cette année (1), avec plus de rigueur que d’ordinaire, la facon dont le mâle se comportait. Vous savez que l’incubation des œufs de ces gros oiseaux dure ordinairement de 56 à 57 jours. La température ayant été beaucoup plus élevée dans le courant du mois qui vient de s’écouler que d’ordinaire, la durée de l’incu- bation s’est trouvée réduite à 52 et 53 jours. C’est là un abrègement de délai intéressant à observer. On nous avait souvent dit et nous avions nous-même observé que, pendant toute la durée de cette longue incubation de 56 à 57 jours, le mâle, qui seul couve d’ailleurs, ne se levait pas ; mais il était assez difficile de l’affirmer. Or, cette fois, nous avons entouré le couveur d’un certain nombre de moyens d’observer ses mouvements, et en effet, pendant toute la durée de l’incubation, il ne s’est pas levé ; pendant le même temps il n’a pas mangé, pen- dant le même temps il n’a pas déféqué. Le lendemain de l’éclosion des jeunes, l’animal a vidé son cloaque, il a . rendu immédiatement une grande quantité d’un liquide verdâtre qui a été aussitôt complètement absorbé parles jeunes éclos. Il résulte de ces observations des faits ex- trêmement précis : le jeùne de l’animal, sa persévérance à tenir le nid, et enfin le fait final, qui est très curieux à M noter. x Il serait intéressant d’utiliser ces qualités de couveur remarquable et de se servir, s’il est possible, du Casoar pour couver les œufs d’Autruche; ceux du Casoar sont de couleur bronze vert antique. La différence dans la couleur des coquilles pourrait être une difficulté qu'il faudrait vaincre, ce qui ne me paraît pas impossible. id En employant le Casoar comme incubateur, on aurait. des résultats bien plus rapides que par l’incubation arti ficielle puisque les petits auraient de suite un père nour« ricier s’occupant d'eux, On utilise bien les poules nègres (1) Communication à la Société d'Acclimatation, séance du 19 mai 1893, À mia td SH est à Er DANSE RSS le REE LE NATURALISTE : "285 pour les faisanset nos poules ordinaires pourles canards, probablement que l’on réussirait tout aussi bien pour …— les Autruches, grâce aux Casoars. 3 III. — LES OUTARDES (Otis). —_ L'Amérique exceptée, on trouve des Outardes dans toutes les parties du monde, mais surtout en Afrique et “ en Asie; cé sont, en effet, des oiseaux des steppes. Leur vie rappelle celle des Gallinacés ; ces oiseaux se nour- rissent, en Europe, surtout de matières végétales, les - jeunes ne mangent que des insectes et périssent quand ils n’en trouvent pas. | Les observations faites par Holub au Cap sur sept variétés établissent que les sauterelles, les mille-pieds, les reptiles sont leur principale nourriture l'été et durant … l'hiver les termites et les reptiles. …—._ Malgré les services que ces oiseaux rendent aux agri- -culteurs, l’excellence de leur chair les fait détruire par …— les Boers qui les vendent sur le marché des exploita- … tions diamantifères depuis 10 shillings (12 fr. 50) jus- qu'à 1 Liv. st. (25 fr. 25). Parmi les Otidés, diverses variétés pourraient être domestiquées en Algérie. Voici - une liste, publiée le 30 mars 1855 dans le Bulletin de la . Société D aranon, de diverses Outardes dont Florent Prévost demandait l’acclimatation en Algérie : — Outarde huppée, Otis arabs. Kori, Kori. Cafre, Cafra. ‘À d'Afrique, Afra. Cendrée. Cœrulescens. to Hou- “bara. de Vigors, Vigorsii. Afroïde, Afroïdes., à huppe . rousse, ruficristata ; Otis tetrax. Denhami, Heuglini, Burchelli, Nuba, …Arabs, Melanogaster, Hartlaubii, Senegalensis, Humilis, Afra, Hubara. RU: J. Foresr. V (A suivre.) ù L DANCRIPTION DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX à 2 Octogonotes Tricinetus. All. Long. 8 mill. Larg. 5 mill. Voici un Octogonotes qui doit ressembler au Bicinelus de Clarke. I1 a la tête, le corselet en dessous et le merosternum noirs, l'abdomen est d’un jaune brillant avec sa base noire. es quatre pattes antérieures sont noires; les postérieures le t aussi, sauf les cuisses qui sont rousses en dessous. En sus la tête est noire; le corselet, qui est transversal et ré avec ses angles postérieurs aigus, l’est aussi, sauf les ds qui sont d’un j jaune pâle. L'écusson est noir; les élytres t d'un jaune pâle avec: 10 une large bande noire qui tra- se les deux élytres, sans atteindre 16 bord latéral, avant le ieu; 20 une seconde bande noire, située après le milieu, qui ête avant le bord latéral et avant la suture; 3°*l y a à ktrémité de chaque élytre une grosse tache noire n’atteignant le bord latéral, ni la suture. Les élytres sont fortement nétués-striés et ne me paraissent avoir aucune pubescence. — Brésil. Diabrotica Teinturieri. All. “bong. 6 mill. Larg. 3 1/2 mill. Ovale, convexe, uniformément d’un bleu violet en dessus, © les antennes, les pattes et le dessous du corps noirs. Les ennes sont presque aussi longues que le corps; le troisième le est trois fois long comme le second. Le corselet est lisse “milieu, densement ponctué sur les côtés, avec deux fossettes ondies, placées en travers sur son disque. Les élytres sont densement et assez fortement ponctués. Les épaules sont sail- ñtes, impressionnées en dedans et plus larges en arrière qu'à la base, — Brésil. de me fais un plaisir de dédier cette espèce au Dr Teinturier qui me l’a fait connaître. ALLARD, CHRONIQUE Société d'histoire naturelle d’Autun, — Le 6° Bulletin de la Société d’histoire naturelle d’Autun, vient de paraître dernièrement. C’est un superbe volume de 625 pages avec 13 planches d’une remarquable exécu- : tion, et un portrait en héliogravure de feu de Quatrefages. Ce volume contient entre autres travaux : Recherches mi- néralogiques sur les gisements diamantifères de l'Afrique australe, par M. Stanislas Meunier ; le Callibrachion Gau- dryi, nouveau reptile fossile du Permien d’Autun, par MM. M. Boule et P. Glangeaud. Ce volume se vend 15 francs. Société entomologique de France. — [La séance d'ouverture du Congrès annuel commémoratif de la fondation de la Société entomologique de France est fixée au mercredi 27 février 1895. Nouvelle revue d’histoire naturelle, — Si- gnalons l’apparition d’une nouvelle revue d’histoire na- turelle, publiée à Rouen, sous la direction de M. E. Ben- deritter et ayant pour titre : Ami des sciences naturelles. C’est une revue mensuelle s’occupant de zoologie, bota- nique, géologie. Bonne chance à notre nouveau confrère ! Vente de la collection de coléoptères de Lethierry. — La collection de Coléoptères de Le- thierry, dont la vente publique a eu lieu les 3 et 4 dé- cembre derniers, a produit un total de 7,675 fr. Le lot de Pédilides, Anthicides, Pyrrhochroïdes, Mordellides, qui ne comportait que 228 espèces dont 89 d’Anthicus, a été adjugé pour 58 francs à M. Pic, lot que lui disputait M. Abeille de Perrin. A la vente des livres qui a eu lieu lesjours suivants, le Botanicai Magazin a atteint 850 francs et la collection du Bulletin de la Société linnéenne de Paris, dont il n’existe guère que # ou 5 collections complètes, a été adjugé à 150 francs. Sur la grandeur des invertébrés dans les temps primaires, — M. Albert Gaudry, le distingué professeur du Muséum, a présenté dernièrement à la So- ciété géologique de France une note très intéressante sur la grandeur des invertébrés dans les temps pri- maires, de laquelle nous citons les passages suivants : « À l’époque houillère, en même temps que l’Aréthro- pteura Fagon décrit par M. Boule, il y avait des Insectes de dimensions étonnantes, tels que le Titanophasma et le Me- ganeura qui, selon M. Charles Brongniart, avait 0 m. 70 de largeur, lorsqu'il étalait ses ailes. Le plus grand Bra- chiopode, le Productus ‘giganteus, a vécu dans les mers carbonifères ; Davidson dit qu’il atteignait 0 m. 30. Déjà dans le Dévoien Scudder a signalé des Insectes d’une dimension considérable, comme le Platiphemera. Le Crus- tacé le plus long que l’on connaisse à l’état vivant ou fossile estcelui que les carriers d'Écosse appellent le Sé- raphin (Pterygotus anglicus) ; ce mérostome dévonien sur- passait les homards actuels. C’est à l'époque silurienne qu'ont vécu les plus grands Ostracodes (Aristozoe regina), les plus grands Brachiopodes (Ceratiocaris ludensis), les plus grands Ptéropodes (Conularia grandissima), les plus grands Nautilidés (Orthoceras titan), les plus g grands Tri- lobites (Asaphus platycephalus). Déjà, à l’époque cam- brienne, il y avait des Trilobites de Om. 30 de longueur (Paradoxides Davidis). 286 Culture du. tabac en Algérie. — Un assez grand nombre de races de tabac ont été expérimentées cette année (1893). Ces cultures continuées auront pour but de rechercher, soit des races à grands rendements pour les terres où la qualité peut difficilement être ob- tenue, soit des races qui par la forme, la consistance, la nervation des feuilles donneraient la qualité dans les terrains propices, indispensables pour l'obtention de la combustibilité et de l’arome, Les tabacs de la Havane et certaines variétés de Hon- grie ont donné de belles feuilles. En 1894 les essais se poursuivront soit au moyen des graines récoltées en Al- gérie, soit avec des graines d'importation directe. (Société d'histoire naturelle de l'Hérault.) À PROPOS DE SALAMANDRA MACULOSA Nous recevons de M. René Parâtre la lettre suivante : « Je viens de lire, dans Le Naturaliste du 1er octobre der- nier (N° 182, p. 224-225), l’analyse d’une notice que j'ai publiée dans les Mémoires de la Sociélé zoologique de France (NII, 1894, p. 132-176; Première réunion générale annuelle du 21 février 189%) sous ce titre : Notes sur Salamandra maculosa : Sa présence aux environs immédiats de Paris; Remarques sur sa reproduction; Epoque de sa parturilion; Développe- ment de sa larve. «Cette analyse, due à notre distingué collègue M. E.-L. Bou- vier, est parfaite, sauf la petite erreur typographique suivante, que je me permets de vous signaler. On lit, aux lignes 5 et 6 de la première colonne de la page 225, que les larves de Sala- mandra maculosa « mesurent, au moment de la parturition, de 10 à 15 mm. »; c’est 29 à 34 mm. qu'il faut lire. Je dis, en effet, à la page 146, que Claus (Trailé de Zoologie, traduction de Moquin-Tandon, Paris, 1884, p. 1290) s’est trompé en indi- quant 12 à 15 mm. comme taille des larves naissantes; et j'ajoute : « J'ai mesuré de très nombreuses larves au moment de leur naissance et leur taille ne s’est jamais écartée de 29 à 34 mm. ; elle était d’ordinaire de 29 à 32 mm... » « Je profite de l’occasion pour vous exprimer le regret que votre collègue et ami M. Raymond Rollinat n’ait pas été cité dans l'analyse de mon mémoire. C’est, en effet, avec lui que j'ai fait une partie des recherches sur la Salamandre ; et, de son côté, il a fait sur ce Batracien et sur ses larves des obser- vations et des expériences extrémement intéressantes. Je n'ai d’aïleurs pas manqué, dans mon mémoire, de parler de ses études sur la Salamandre ct d’en faire un éloge mérité. J’engage enfin les zoologistes que la question intéresse à lire tous les détails des observations de M. R. Rollinat dans l’intéressante notice qu’il a publiée dans le Bullelin de lu Sociélé zoologique de France (XIX, T, p. 108-144) sous ce titre : Note sur les mœurs de Salanandra maculosa. René PARATRE. BIBLIOGRAPHIE ZOOLOGIE 5. Allen, E.-J. Studies of the Nervous system of Crus- tacea, PL XXXV-XXX VIII. Quart. Journ. Microsc. Sc. 1894, pp. 461-498. . Andrews, E.-A. Some Abnormal Annelids. PI. XXXII- XXXIX. Quart. Journ. Microsc. Sc. 1894, pp. 435-460. . Augstein, ©. Strongylus filaria R. P1. XIII-XIV. Archiv f. Naturg. 1894, pp. 255-304. . Beddard, F.-E., et Mitchel, P.-C. The Anatomy of Palamedea cornuta. Fig. Proc. Zool. Soc. London. 1894, pp. 536-557. . Bell, J. On the Echinoderms collected during the Voyage of H. M S. (Penguin) and by H.M:Ss. (Egeria) when surveying Maccclesfield Bank. PI, XXIII-XX VII. Proc. Zool. Soc. London. 189%, pp. 392-413. LE ‘NATURALISTE Vial 510. 511. 542. 518. 519. . Goeldi, E.-A.On the Nesting of Phibalura flavirostris L. Gottschaldt, R. 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MALLOIZEL. % LE NATURALISTE, REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES D TABLE DES MATIÈRES DU HUITIÈME VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE 1894 Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Poissons | GÉNÉRALITÉS is et Sénégalis, A. Granger. 13 | Galago anomurus. 13 aria (fg.) 160 | Hamadryas (fig.). 249 andarius (fig). 5 | Orang-outan (fig.). 212 U es 13 | Palamedea cornuta (fig.). 159 41 | Palæornis Salyadorii, 42 43 | Arthropodes GÉNÉRALITÉS en japhtaline concentrée pour la conservation des collec- sectes (fig.).. 18 idoptériques en Algérie, D' Vallantin. 16 optériques en Algérie, D' Vallantin. 165 ethierry. 259 e des Hyménoptères (fig.), Dr Regnault. 95 27-32- .. 44-11-03-104-116- 153- 162- 180- 189-210- 221-947-259-985 ère (fig.), Decaux. 14 he du Batocera rubus (fig.), Le Planct. 27: on de Coléoptères nouveaux, Allard, Pic, Planet. 113 PHypertrichose chez l’homme (fig.), D' Regnault. 183 anomalies dentaires chez les animaux, D' Regnault. 11% nguille, Acloque. 155 utruche, Forest. 59-66-82-89-209-222-250-256-269 Puflin des Anglais, Magaud d’Aubusson. 185 Cardinaux et les Paroars, A. Granger. 227 Diamants, A. Granger. by Hamadryas (fig.), Coupin. 248 ces de l’Inde (fig.), H. Léveillé. 39 s de l'Inde, Léveillé. Ù 260 amédéidés (fig.), F. de Schaeek. 159 ore, À. Granger. 2 128 ence du Chat, Acloque. 76 g-outan de Bornéo (ig.), D' Trouessart. 211 me-outan de Bornéo (fig). 219 he-Geai (Coccystes glandarius) (fig.), A. Granger. 5 “de la Truite des rivières, A. Acloque. 31 à cornes bifurquées (fig.), Gadeau de Kerville. ail du venin des Serpents, Gaubert. 279 un Ophidien de la Guyane, F, Bocourt. 155 ons sur les mœurs du Coucou d'Europe, Dr Girod. 4 acridophages, Forest. 19-37-59 e et préparation des Mammifères. , 105-162-179 rche ct préparation des Oiseaux (fig.), A. Granger. 9-26-33- 45-52-70 et préparation des squelettes (fig.), de Granger. 191-202 uveaux de Madagascar. 199 et Chat, idylle. 104 STE DES PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES chichtys altus Euplectes franciscanus. 128 “La Nÿmphe du Melanotus rufipes, Louis Planet. L’Asthena anseraria, P. Chrétien. Lépidoptères inédits d’Algérie et du Maroc, Austaut., Lépidoptère nouveau d'Algérie, Vallantin. Les Chenilles du genre Asthena, P. Chrétien. Les épingles de nickel pour les collections d'insectes. Métamorphoses du Caryoborus Tamarindi (fig.), Ch. Decaux. Métamorphoses du Rhamphus subæneus (fig.), Decaux. Mœurs et métamorphoses du Chrysomela marginata, Xambeu. Mœurs et métamorphoses du Gynandrophthalma concolor, Xambeu. Mœurs et métamorphoses de la Scolia hirta, Xambeu. Moœurs et métamorphoses du Staphylinus murinus, Xambeu. Mœurs et métamorphoses du Rhyncolus punctulatus, Xambeu. Notes sur la larve de l'Amphizoa (fig.), C. Houlbert. Note sur quelques Parnassiens, Austaut. Note sur une nymphe de Batocera (fig.), Planet. Notice sur quelques espèces nouvelles ou peu connues de Par- nassiens, Austaut. Observation nouvelle Planet. Spécimen anormal de Zygæna trifolii (fig.). Sur quelques cas de faux mimétisme (fg.), Plateau. Un nouvel ennemi du Chêne, ses mœurs, son parasite, moyen de destruction (fig.), Decaux. sur la pourriture des Lucanides (fg.), LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Alona Cambones. 1% , Chariotheca ovalis (n. sp.). Amaryemus ruficrus (n.sp.). 153 | Chrysomela marginata. Amphizoa Lecontei (fig.). 1 | Clytus albomaculatus (n.sp.). Anoncodes Wartmanni (n. — murinus (n.sp.). Sp). 180 — parens (n. sp.). Anthonome du fraisier (fig.), Corysthea albomaculata (n- C. Houlbert. 29 sp.). Anthonomus signatus (fig.). 29 | Ctenoscelis (fig.). Asthena anseraria. 104 | Denops albofasciatus (n. sp.). — candidata. 137 | Dermorhytis testacea (n.sp.). — anseraria. 137 | Diabrotica Teinturieri. — luteata. 131 | Dichonia aprilina (fig.). — testaceata. 1317 | Dictysus puncticollis (n.sp.). — Blomeri. 137 | Diospilus melasidis (fig.). Bagous Tournieri (n. sp.). 24,1 | Epinephele Cecilia (n. sp.). Batocera (fig.), 233 | Eretmodes obscurus (n. sp.). Batocera rubus (fig.). 274 | Falcicornis Groulti (fig.). Callichrous eugenciatus (n. Formicina mutinensis (fig.). sp.). 13 | Formicomus canaliculatus, Canthocamptus Grandidieri. 1% var. sulcifer. Caryoborus Tamarindi (n. Formicomusobscurus (n. sp.). sp.) (fig.). 129 | Gryllotalpa vulgaris (fig.). Catolaccus anthonomi (fig.). 31 | Hesperidæ. Catomus capillatus (n. sp.). 259 | Lagria sulcicollis (n. sp.). ® Cerichrestus citrinus (n. sp.). 275 | Melanotus rufpes (fig.). Cistelomorpha calida(n.sp.). 153 | Melasis buprestoides (fig.). — humeralis (n. sp.) 153 | Melitonoma Lefevrei (n. sp.). — nigrolineata(n. sp.). 153 | Mimonectes Steenstrupii (fig.). Mœæurs et métamorphoses de l'Otiorhynchus prælongus, Xambeu. Chariotheca angusta (n. sp.). Chariotheca caraboides (n. sp.). 104 LE NATURALISTE 288 Moma Orion (fg.). 40 | Ptinus algericus (n. sp.). 21 Nautes asperipennis (n. sp.). 259 | Ptinus Logesi (n.sp.) 71 Octogonotes tricinctus. 285 | Ptinus Reitteri (n. sp.). 71 Œdionychis Teinturieri (n. Rhamphus subæneus (fig.). 239 sp.). 27% | Rhyncolus punctulatus. 196 Osdora granosa (n. sp.). 10% | Satiridæ. 165 Otiorhynchus prælongus. 53 | Saturnia Marocana (n. sp.). »6 Parnassius Eversmanni. 189-190 | Scolia hirta. 245 — Wesnesenskyi. 189-190 | Steropes Caspius, var. ob- _ Mercurius. 189-190 scurans (n. Sp.). 93 — poeta. 189-190 | Sphingidæ. 165 — Thibetanus. 200 | Spilosoma Vallantini (n.sp.). 55 —- Szechenyii. 200 | Staphylinus murinus. 117 — Orleans. 200 | Telopes attenuatus (n. sp.). 910 - Groumi. 200 | Telopes lineatus (n. sp.). 71 — imperator. 200 | Temnosternus Martini(n.sp.). 189 Physimerus Teinturieri (n. Trogoderma tamaricis (n. sp.). 275 sp.). 180 Pimelia papulenta (n. sp.). 247 | Tyroglyphus malus. 13 Probosca Letourneuxi. 93 | Xylophilus Sumatræ (n. sp.). 33 F seudhelops fasciatus (n.sp.). 116 | Zygæna trifolii (fig.). 224 Pseudocolaspis Henoni(n.sp.). 211 | Zygænidæ. 165 Mollusques, Rayonnés, etc. GÉNÉRALITÉS Considérations sur la faune du Nyanza-Oukerewé, C.-F. Ancey. 22 Description de Mollusques nouveaux (fig.), D’ Jousseaume. 120-131- 136-167-186-201-229 Diagnoses de formes nouvelles appartenant au genre Ceratosoma, De Rochebrune. 59 Histoire de la Blastogenèse chez les Botryllidés (fig.), A. Pizon. 262 Jeunes poissons se protégeant par des Méduses (fig.), Gadeau de Kerville. 267 La forme de l'organe rénal et la fonction rénale chez les Inver- tébrés, D° Cosmovici. 26% Le bruit de mer des Coquillages, Dr Bougon. 221 Les éponges d’eau douce (fig.), Dr Paul Girod. 180 Les Vers de la France (fig.), E.-L. Bouvier. 197 L'Instinct chez les Infusoires, D' Bougon. 268 Recherche et préparation des Mammifères, A. Granger. 94 Remarques sur le genre Bellardiella, C.-F. Ancey. : 256 Sur l'alimentation des Béroés (fig.), A. Goux. 47 Sur quelques coquilles du Kilimandjaro, C.-F. Ancey. 283 Un cas nouveau de commensalisme (fig.), E.-L. Bouvier. 174 : LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Allobophora Savignyi. 13 , Mactra Zellwerceri (n. sp.). 131 Ampullaria tenuissima (fig.). 120 | Malvufundus irregularis (n. Aspidosiphon Heteropsamma- sp.). 228 rinus (fig.). 171 | Megenia neriacea. 181 Ag£ina Beloni (fig.) (n. sp.). 186 — fluviatilis. 181 Beroe (fig.). 48 | Octobranche Giardi (fig.). 197 Borlasia Elisabeth (fig.). 198 | Pelodera Janeti. 49 Botryllus Schosseri (fig.). 263 | Phengus Groulti (fig.). 202 Cartherius Stepanowii (fig.) Pinna epica (n. sp.). 229 (n. sp.). 181 | Prionospio Malmgrenii (fig.). 198 Cancella Beyerlei (fig.) (n.s.). 168 | Rhizostome de Cuvier (fig.). 267 Cancella Innesi (n. sp.). 167 | Rhynchodemus pyrenaicus. 13 Cypris balnearia. 12 | Scalptia Mac Conkeyi (n.sp.). 201 Dactylus tripartitus (n. sp.). 201 | Sphæroma Dugesii. 13 Dosinia Spaldingi (n. sp.). 131 | Spongilla lacustris. 181 Heteromegenia (fig.). 181 — rhenana. 181 Heteropsammia Cochlea(fig.). 171 — fragilis. 181 Hirudo brevis. 12 Theromyzon pallens (n. sp.). 12 Botanique, GÉNÉRALITÉS Condiments à vinaigre (fig.\. 43 Curieux aspect du Mycélium d’un Champignon Hyménomycète (fig.), Gadeau de Kerville. 195 Effets de la culture sur une plante montagnarde espagnole, A. de Coincy. 52 Influence du milieu aquatique sur les formes des végétaux (fig.), Acloque. 243 La Flore de l'Inde dans ses rapports avec la Flore de France, : Léveillé. 54-105-116-128-138 Amblytperus decorus (fig.). 1499 { Lepidodendron (fig.). Arthroon Rocheiï (fig.). 435 | Pila bibractensis (fig.). Bornia (fig.). 164 | Protoplasma (fig.). Calcaire magnésien (fig.). 87 | Rhinoceros Marckii (fig). Elephas (fig.). 80 | Stegosaurus ungulatus (fig Lepidodendron (fig.). 69 | Triceratops (fig.). L’Asperge et ses succédanés (fig.), P. Hariot. Le Maceron, P. Hariot. Le Nelumbium speciosum (fig.), H. Joret. Les fruits et les feuilles à parfums, Coupin. Les Orchidées de la région parisienne. Les parfums, les fleurs à parfums, Coupin. Les parfums, les tiges à parfums, Coupin. Les fourmis champignonnistes (fig.), Costantin. Le Thé d'Europe (fig.), Hariot. L’Inflorescence des Composées (fis.), Acloque. L'origine des Algues, Dr Bougon. Microbes. Observations sur la flore lacustre d'Auvergne, C. Bruyant. Plasticité des Champignons charnus (fig.), A. Acloque. Préservation des plantes en herbier. Signification biologique de la spore (fig.), Acloque. Une plante précieuse et nouvelle, le Kinkélibah (fig.), Dr Heckel. Un projet de Carte de géographie botanique, E. M. LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES DÉURITES OU CITÉES Cactées. 116 , Myriophyllacées. Callitrichacées. 105 | Nelumbium speciosum (fig.). Callitriche verna (fig.). 243 | Œnothéracées. Caprifoliacées. 128 | Ombellifères. Centaurea (fig.). 176 | Ornithogalum pyrenaicum Circéacées. 116 (fig.). Combretum Raimbaulti(fig.). 236 | Philadelphées. Composées. 138 | Ranunculus repens (fig.). Cornacées. 128 | Ranunculus fluctans (fig. Crassulacées. 105 | Ranunculus tripartitus. Cratægus digyna (fg.). 221 | Rozites gougylophora (fig.). Crithmum maritimum (fig.). 43 | Rubiacées. Cucurbitacées. 116 | Saxifragacées. Dipsacées. 128 | Scabiosa Columbaria. Droséracées.…. 105 | Smyrnium olusatrum. Fragaria Vesca (fig.). 227 | Telcphora (fig.). Grossulariées. 105 | Tragopon (fig.). Hédéracées. 128 | Trapacées. Hippuriacées. 105 | Tussilago (fig.). Hydrocharismorsuranæ (fis.). 243 | Valcriana longiflora. Lythracées. 105 | Valerianacées. Mesocarpus (fig.). 141 | Véronique (fig.). Ninium (fig.). 141 Géologie GÉNÉRALITÉS Amblypterus decorus, poisson fossile du houiller de Commen- try (fig.), Massal. Bactériés et Entozoaires fossiles, Stan. Meunier. Comment on doit comprendre la période glaciaire, Dr Bougon. Corrosion des calcaires par la pluie (fig.), Stan. Meunier. Imitation expérimentale des épanchements boueux (fig Meunier. La Terre avant l'apparition de l’homme (fig.), P. Glangeaud. L’Eléphant de Durfort (fig.), Glangeaud. Le Menhir de Meudon (fig.), Massal. Le Pela bibractensis (fig.), Stan. Meunier. Les Insectes des temps primaires, Ch. Brongniart,. Les Monuments mégalithiques parisiens (fig.), E. Massal. Les Tremblements de terre, Dr Bougon. Les Volcans primaires (fig.), Glaugeaud. L'exposition temporaire des actualités géologiques au Muséum: Nouvelles expériences sur le triage des roches (fig.), St. Meunier: Pic de mineur préhistorique (fig.), Stan. Meunier. Quelques lignes de botanique fossile (fig.), B. Renault. Sur deux fers météoriques (fig.), Stan. Meunier. Sur quelques œufs d'insectes trouvés dans les racines de Lepido= dendron (fig.). B. Renault. Sur quelques parasites de Lépidodendron du Culan (fig.), Re nault. Un galet strié de l’Afrique australe (fig.), Stan. Meunier. .), Stan LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES.. Photographie ne dégradateur pour fonds russes (fig.). Ision pour projections. ; reuves positives directes obtenues à la chambre noire, E, San- ini de Riols. sition de Photographie, hotographie des plantes (fig.), Santini. tographie des plantes par le procédé des châssis-presse .), Santini de Riols. Kinétoscope, Ch, Jacob, hotoret (fig.). é-objectif, E. Santini de Riols (fig.). agrandissements d'amateur, E. Santini de Riols, Petites misères du Photographe, Santini de Riols. ire de la rapidité d’un obturateur, E. Santini de Riols, iture des épreuves photographiques (fig.), C. Jacob. fochromoscope (fig.), Ch. Jacob. lographie sans objectif, Santini de Riols. brcement des négatifs. de pieds à à inclinaison variable (fig.), Smission par ligne eos d’épreuves photogra- { LES, Jacob. he Ssis à mercure pour la photographie des couleurs, Jacob. Notomètre pour les papiers au gélatino-bromure, Ch. Jacob. Livres nouveaux icaion de la photographie aux sciences naturelles, par Dr K&æhler. de poche des plantes des champs, des prairies et des bois, | Siélani, ture industrielle, par P. Devaux. is Orchidearum, par Th. Durand et Em. Durand. haire de la fondation du Muséum, de Francé, par Acloque. tologie algérienne, par E. Olivier. ore de France, par G. Bonnier et de Layens. “du Cheval et des animaux domestiques, par M. Dupont. iotographie et le Droit, par A. Bigcon, “présentation artistique des animaux, par Gautier. de conserver la santé des animaux dans les campagnos, Fontan. de construire les ballons en papier, par Fabry. par A. Landrin, 1 du naturaliste, par A. Granger. éroscope et ses applications, par le D' Beauregard. irysanthèmes, par Bellair ct Bérat. ültures sur le littoral de la Méditerranée, par Sauvaigo. igrais en horticulture, par Jouliet-Desbordes. mertiens, par le Dr Joubin. seaux de basse-cour, par Remy-Saint-Loup. sanes de nutrition et de reproduction chez les Vertébrés, Chatin. es de relation chez les Vertébrés, par J. Chatin. eries et les Poissons de la Méditerranée, es d'appartement, de fenètres et de balcon, par Lar- e du milieu sur les animaux, par L. Cuénot. hie de Globulaires, par le Dr Heckel. és, nos Ennemis, par un amateur. Snaturels et Phylogénie des principales familles de es, par C. Houlbert. ornithologique, par F. de Schæck. Divers alcool sur la voix, H. Coupin. oloration des éléments nerveux par e méthode de Berdal. onces sur les cils vibratiles, H. Coupin. e de Georges Pouchet, par Remy-Saint-Loup. des basses températures sur les animaux, H. Coupin. omie et le Caractère. ison de la Diphtérie, D° Regnault. grès de Caen, Dr Regnault, cinations de la vue au microscope, Dr Bougon. ms, coup d’œil historique, H. Coupin. ums, le parfum des fleurs, Coupin. ègnes du monde organisé, Dr Bougon. ègnes du monde organisé, D' Bougon. Règnes du monde organisé, E. Rabaud. » | nemis de la Vigne et les moyens de les combattre, par Dussuc. LE. NATURALISTE 289 Moyen facile d’obtenir les pois, lentilles, fèves, etc., débarrassés des larves qu’ils contiennent, Decaux. 151 Notions élémentaires de dissection, A: Granger, 214 Chronique Chenille nuisible d’Afrique, 62 Cire végétale du Japon, 98 Concours de Botanique, 98 Conférences agricoles, 157 Congrès international äe Géologie, | 98 Culture du tabac en Algérie, 286 Don princier. 275 Emploi du liège. 215 Etude sur les Champignons. 62 Excursions de l’Ecole d’Anthropologie. 132 Exposition internationale de Médecine et d'Hygiène à Rome, 72 Faculté des Sciences, 72 Fossile géant, 28 La plus grande grotte du monde. 215 Le Polygonum Sacchalinense aux Indes, 132 Les plantations de thé à Java, 275 L’Horticulture de la France, 132 Mammifères de Togoland, 98 Muséum. 72 Muséum. 35 Nourriture de la Courtilière. 63 Nouvelle revue d'Histoire naturelle. 285 Oiseaux frappés de cécité par le froid. 28 Paons vivant à l’état sauvage en Hongrie, 132 Reproduction du Planaria alpina dana. 28 Restes fossiles du Rhinocéros Burchelli, 215 Rongeur ichthyophage, 28 Société d'Histoire naturelle d’Autun, 285 Species des Hyménoptères. 157 Sur la grandeur des Invertébrés dans les temps primaires. 285 Température sous diverses formes de coiffure. 28 Une source de savon, 62 Une tortue géante, 215 Une usine française au Cap de Bonne-Espérance, 132 Vente de la collection Lethierry. 285 Académie des Sciences et Sociétés savantes. ZOOLOGIE Action perforante des Cliones. 145 Action du pancréas. 109 Affinités des Cercopitechus erythrogaster. 224 Albinisme des Choucas. 188 Amphipodes recueillis dans l’estomac des Germons, 13 Anatomie de Myrmica rubra. 995 Anatomie des glandes salivaires des Philantidées. 85 Anatomie du Cryptoprocte féroce. 145 Appareil circulatoire de Dreyssentia polymorpha. 194 Appareil génital mâle des Hyménoptères, 50 Appareil venimeux des Hyménoptères. {2L Arcs aortiques de la Grenouille. 164 Armature génitale femelle des Lépidoptères. 62 Armure génitale mâle des Lépidoptères. 85 Ascidies composées du genre Distapha, ; 86 Asymétrie chez les Coléoptères. 234 Bourgeonnement des Diplosomidæ et des Didemnidæ. 218 Buprestides fossiles. 188 Canaux excréteurs chez la Cercaire. 157 Caractères et évolutions des Lomisinés. 157 Céphalopodes recueillis dans l’estomac d’un Dauphin. 189 Céphalopodes du yacht l’Hirondelle. 225 Chromatophores modifiés, 13 Cicindélides du genre Phæoxantha, 188 Cœur des Orthoptères. 205 Coléoptères hétéromères africains. 188 Coloration des animaux. 224 Coques ovigères des Acridiens. 62 Corde dorsale chez les Oiseaux. 157 Corde dorsale chez les Vertébrés supérieurs. 253 Crabes et Homaridés. 276 : Crapaud adulte avec queue. 13 Distribution sanguine dans les lamelles branchiales. 198 Description de deux Hirudinées. 12 Deux Mammifères nouveaux de l’Oubangui. 13 Digestion sans ferments digestifs. 145 Dimorphisme sexuel chez les Crustacés isopodes. 234 290 Diptères nuisibles aux céréales. Diptères parasites des Acridiens. Diptères parasites des Acridiens. Éléments sexuels chez les Ascidies. Entomostracés d’eau douce nouveaux. Espèces du genre Buliminus. Estomac des Caméliens et des Pécarise Etude du Tyroglyphus malus. , Etudes sur les Fourmis. Extrémité céphalique des Rotifères. Fonctionnement du rein des Helix. Galathéidées de France. Genre nouveau de Grégarine. Glande anale de la Genette de l'Inde. Glandes salivaires des Apides. Glandes salivaires des Hyménoptères. Hémiptère aquatique stridulant. Huitres et Cardium. Isopode nouveau. Isopodes terrestres des Canaries. Larve de Saälamandra maculosa. Le Branchellion. Locomotion des animaux. Lombricien nouveau. Mammifères d’Obock. Matière rouge des Pyrrhocoris. Matière verte chez les Phyllies. Mécanisme de l’absorption intestinale. Membrane de Corti. Microzymas de la Fibrine. Miliolides du golfe de Marseille, Mœurs des Hannetons. Mœurs d’une Planaire d’eau douce. Morphologie de la vessie chez les Batraciens. Mortalité des poissons à Obock. Mouche Tsétsé. Mouvements articulaires. Nageoires chez le Protoptère. Nématodes de la mer du Nord et de la Manche. Nombre des Zoologistes. Nouveau poisson. Nouveau’ Ver de terre. Octopus nouveau. Œuf du Coucou. Oiseaux hybrides. Orangs-outans adultes. Oreille interne de la Roussette. Organisation et sécrétion des glandes. Ostracode nouveau. Parasites et Cominensaux. Parthogenèse chez les Sarcoptides. Passage de Cygnes. Perdrix espagnoles. Pierres de serpent. Planaire nouvelle. Poissons de Bornéo. Poissons recueillis à Bornéo. Polymorphisme des Gordiens. Ponte chez les Rapaces. Ponte des Acridiens. Polymorphisme du Peredinium acuminatum. Race glyptique. Recherches malacologiques du lac Nyassa. Recherches sur les Protozoaires. : Régions glandulaires du tube digestif. Rein de l'Escargot. Remarque sur la Dreyssentia polymorpha. Reptiles et Batraciens d'Algérie. Respiration et Transpiration chez les Batraciens. Sacs anaux des Ophidiens. Sang de la Salamandre terrestre. Sécrétion des Insectes. Septicémie chez les Insectes. Souris du Japon. Spongiaires des Seychelles. Squelette humain dans les formations éruptives du Puy de Dôme. Système trachéen des Hyménoptères. Termite lucifuge. Théorie du temporal. Trématode nouveau. Tube digestif des Hyménoptères. Utricule prostatique chez les Mysticètes. 241 121 LAS 253 14 13 413 13 13 225 242 LE NATURALISTE Variations du Spirifer Verneuilli. Variétés de Lophophores. Venin de la Vipére. BOTANIQUE Acide cyanhydrique dans le manioc. Affinités réciproques des Myxosporidies. Botrytis cinerea. Caractères internes des graines de vignes. Chytridinée nouvelle. Coccidies monosporée et Le Colonies végétales. Communications protoplasmiques chez les Lichens. Dégagement des odeurs. Désinfection des carrières À champignons. Distribution des Cyrtandrées. Espèces nouvelles de Commelinacécs. Faune souterraine de l'Aveyron. Géographie botanique du midi de la France. Germination des Vignes. Gommose bacillaire des Vignes. Hermaphrodisme des végétaux. Le Cola Ballayi. Le Kendir. Maladies du Rouge dans les pépinières. Maladie mycobactérienne du Tricholoma terreum. Maladie rouge de la Vigne. Modifications anatomiques des plantes de régions diverses. Mouvements des Berberis. Mycoderma vini dans les liquides nutritifs. Parasitisme de Botrytis. Plantes du Spitzberg et des Alpes. Principes actifs des Cruciféres, Capparidées, Tropéolées. Principes actifs des Papayacées. ‘ Reproduction des Mucorinées, Respiration des plantes. Respiration et assimilation des Muscinées. Rôle du Plantago alpina. Session extraordinaire tenue à Genève des Sociétés botaniques de France et de Suisse. Sphères directrices des végétaux. Spirobacillus gigas. Spores de Microsporidées. Sur les Canaux résineux. Thalle des Mucorinées. Thylles gommeuses dans la Vigne. Tissu en palissade. Truffe de Smyrne. Truffes de Tunisie et de Tripoli. Vapeur d’eau sur la végétation des Champignons. Variétés au moyen de la greffe. Variétés de Champignons de couche. Végétation des vases de la Seine. GÉOLOGIE Ammonites dans le Barrémien. Atens artificiel. Bassin lacustre de Constantine. Constitution géologique du Congo francais. Fossiles de Montsaunès. Fouilles en Dordogne. Géologie du mont Blanc. Gisement d’apophyllite. Gisement de Mammifères de l’Eocène moyen. Insectes de l’époque carbonifère. L'Homme des cavernes. Monographie des Bœufs-taureaux fossiles. Mutiles paléarctiques. Œufs de parasites de Lépidodendron. Phonolites et Basaltes. Roche mère du Platine. Stations quaternaires de la Dordogne. Station préhistorique de Schweizerbild. - Structure des Alpes francaises. Tufs calcaires à végétaux récents. DIVERS Inclusion dans la celloïdine et la parafline. Indications bibliographiques. Les Emules de Darwin. Réforme bibliographique. Statistique et étude analytique.