( ^ \ '9t^- 'ii'\ 1 ^.^^ y / ,'^^1- te^ ti V. ^ «^^ ^ , .O.cct^K-/ '''' l^ } V n Ok/ ! I L E NO UV E AU PARFAIT MARÉCHAL, L E N O U V EAU PAR FAIT MARECHAL , o u LA CONNOISSANCE GÉNÉRALE ET UNIVERSELLE DU CHEVAL, DIVISÉ EN SEPT TRAITÉS. 1°. De fa Confiniâion. 2°. Du Haras. 3°. De l'Ëcuyer &c du Harnoi?. 4°. Du Médecin, ou TraicédesMaladies des Chevaux, 5°. D j Chirurgien & des Opérations. 6°. Du Maréchal Ferrant. 7°. De l'Apothicaire, ou des Remèdes. AVEC UN DICTIONNAIRE DES TERMES DE CAVALERIE. Le tout enrichi de Figures en Taille-douce. P^R M. Fr. a. de Garsault 5 ci-devant Capitaine en funivance du Haras du Roi. VP. Edition dédiée à Monfeigneur le Comte de MAUREPAS. A ROUEN. Chez J. RACINE, Libraire , rue Ganterie. M. D ce. LXXXVII. AVEC PERMISSION. A MONSEIGNEUR LE COMTE DE MA U R E P A MINISTRE ET SECRÉTAIRE D'ÉTAT> COMMANDEUR DES ORDRES DU ROL ONSEIGNEUR ^J fai été flatté de la réujfue de mon Ouvrage , je le fuis encore davantage de ce que vous voulc^ bien me permettre d'avoir F honneur de vous le préfentcr ^ & agréer que f aie celui de vous en faire mes remercimens ij É P I T R E. à la tête de ce Livre ; le nom d'un Miniflre aujji éclairé donne un nouveau prix a cette nouvelle Edition , augmente en V Auteur le dejîr de mériter fin approbation y & rengage à perfectionner fes faibles connoijfances pour Vutilité du Public, Je fuis avec un profond refpe cl , MONSEIGNEUR Votre très-humble & très- obéifTant ferviteur , De Garsault. P R È F A C Tiré de Job , chap. xxxix. Le Seigneur parle à Job. Eft-ce vous qui donnerez au che- val la force, qui lui ferez pouiTtrfes liennifîemens ? Ou qui le ferez bondir comme les fauterclles ? Le fouffle lî lier de fes narines répand h teneur. Il frappe du pied la terre : il s'c- lance avec audace , il court au de- vant des hommes armés. 11 ne peut être touché de la peur: le tranchant des épécs ne l'arrête point. Les fleclies (ifflent autour de lui , le fer des lances &. des dards le frap- pe de fes éclairs. Il écume , il frémit, & ftmble vouloir manger la terre : il e(l; intré- pide au bruit des trompettes. Lorfque l'on fonne h charge il dit : allons ! il fent de loin l'approche des troupes, il entend la voix des Capi- taines qui encouragent les foldats , & les cris confus d'une armée. LE Cheval qui fait l'unique objet de ce Livre , ed, fans contredit , le plus utile des animaux iounii.s à l'empire de i'honime ; nous avons pour premier ga- rant de Çzs grandes quaiirés l'eftime ginérale dans la- quelle il a toujours éti : cette eflime a été portée an- ciennement à un fi haut degré , qu'on a accordé à v,n Dieu puilTant du Paganifme (j) l'avantage de l'avoir (ii) Neptune fit fortir le cheval de terre , d'un coup de fon trident , dans fa difpute avec Minerve au fu- jet de la Ville d'Athènes. Primas , ab œ^uored percuffus cuf- pidi , lacis. if. 19. Numquid prœbebis equofor- titudinem , aut circumdabis colloc/us hinnïtum. il. 20. Numquid fufcitaHs eum quajl locupas ? gloria narium e/us terror. jt. 21. Terram ungula fodit exul- tât audaclir : in uccurfum pergit ar- matis. f. 22. Contemnit pavorem , nec ce- dit gladio. f. 23. Super ipjum fanabit pha- retra , vibrabit hafta & cljpeus. f. 24.. Fervens iS" fremens , f^r- bet terram , riec reputat tubœ junare clangorem. il. 25. Ubi audierit buccinam , dictt vah ! procul adoratur bellum , exhortationem Ducum , 6* ululatuin ex er citas. Thejfiilius Jonipes bellis firialilus cmen , Exilait. Lucain , Pharfâle. Fudit tquum magnu tsllus percujj'a trident i. Virgile , Georg, 1. i. ij IV PREFACE. créé pour le bonheur de la terre ; on l'a enfuite affo- cis en quelque façon à la nature humaine , en fuppo- fànt un peuple entier moitié homme & moitié che- val (û) : la Religion païenne l'a attelé au char de fes plus grands Dieux (/>) : les Auteurs des Romans les plus célèbres lui ont fait partager les grandes allions de leurs héros (c) : les Poètes lui ont donné des ailes en plufieurs occafions (^) , & l'ont honoré de la plus haute place au ParnafTe , iéjour des Mufes ( t- X PREFACE. connu clairement que fouvent plufieurs maux de dif- férente dénomination ont une caufe commune ; de façon que le procédé du Médecin varioit fuivant les difFérens noms des maladies , & non fuivant la çaufe qui les produifoir, qu'on n'imaginoit pas fouvent être la même ; par exemple , ajoutoit il , quatre perfonnes font à la chafTe , ils ont tous les quatre fort chaud , vient un vent froid qui bouche les pores , & faitfubi- tement cefTcr la tranlpiration, cette humeur refluant en dedans , fera des ravages difFérens fuivant la dilpofi- tion du fiijet : elle donnera h l'un une fluxion de poi- trine , à l'autre un rhumatifme , au troifieme la fièvre, & au quatrième un point de côté. Voilà quatre mala- dies de difFérens noms , dont cependant la caufe eft la même. Il ne s'agit que de la tranfpiration interrompue dont les effets le montrent fous différentes faces , & qui ne donne, pourainfi dire, qu'une maladie dont les degrés font plus foibles ou plus forts ; attaquez alors la caufe plus ou moins vigoureufement , & venant à bout de la vaincre , vous guérirez cts quatre noms de maladies. A l'égard des maladies de la peau , depuis le plus petit bouton jufqu'à la pefle , il ne faut nullement longer , difoit-il , h guérir l'extérieur , c'eft-à-dire, ce qui paroît fur la peau , lorfqu'on ne s'applique pas à rendre fain l'intérieur ; de plus , fi on travaille à effacer ce qui paroît au dehors, en le relîerrant, on bouche l'é- coulement que l'humeur a pris , & on l'oblige à fe jetter fur quelque vifcere, qu'elle corrompra dangereufement. Lorfque je lui faifois mes difficultés Itir le choix ' que j'avois à faire des remèdes , attendu qu on en trouvoit une fi grande quantité dans les difpenlatai- PRÉFACE. xj res , qu'il étoit difficile de fe décider , il m'avouoit que lorfqu'il étoit jeune Médecin , il tomboit lui- même dans la recherche de cette abondance de remè- des , qu'il ordonnoit tantôt l'un & tantôt l'autre , parce que la véritable caufe des maux n'étant pas alors bien développée en lui , il elpéroit que le remède , par fon action , luppléeroit à Ion défaut de connoiflance ; mais que depuis qu'il avoit vu clair , & qu'il avoir trouvé des principes certains , il étoit venu au point d'avoir à peine trente remèdes pour toutes les maladies du corps humain. C'eft ainfi que ce grand homme avoit la bonté de m'inftruire , & c'eft par fes lumières que j'ai réufTi lorf- que j'ai été en occafion de les mettre en pratique. Je fouhaite que la prévention ne s'oppofe point au bien qu'on pourroit en tirer en les fuivant , & que l'igno- rance cefîe d'être orgueilleufe & confiante. Après avoir tiré de M. Chirac de fi bonnes inftruc- tions , j'ai eu la curiofité de parcourir tous les Livres François de Cavalerie que j'ai pu rencontrer. J'en ai trouvé plufieurs qui traitent uniquement du manège , & d'autres qui en voulant parler des maladies, ont fi fort embrouillé la matière , qu'ils ne peuvent être regardés pour la plupart que comme des poirelTeurs de recettes mal digérées dont ils fe fervent par rou- tine & fans railonnement. Quelques-uns donnent dans ce qui s'appelle des paroles , &c dans l'Aftrolo- gie judiciaire , indiquant les Signes du Zodiaque qui préhdent aux différentes parties du corps , croyant les influences de là Lune & des Planètes ce plufieurs autres puérilités , filles de l'ignorance. On ne fait en XIJ PRÉFACE. général h quoi s'en tenir dans la plupart de ces Livres, au milieu de ctz amas confus ; quelques-uns cepen- dant fe font diftinguer, 6c doivent exciter la curiofité , tel eft le Livre de M. de Pluvinel , qui a pour titre , Yinftru^lon du Roi en PArt de monter àCheval. Ce Livre eft recommandable & curieux , tant à caufe que par fa kfture on peut juger du progrès que l'Art de monter à cheval a fait en fe amplifiant depuis la jeunefîe de Louis XIII , jufqu'à prélent , qu'à caufe de 6'j Ellam- pes afTez belles , dans lefquelles fe trouve le portrait de Louis XIII , en 1624 , & celui de la plus grande partie des Seigneurs & Magiftrats renommés de ce temps avec leurs noms , comme aufîi celui de Pluvi- nel, des autres Ecuycrs des Ecuries du Roi, & du Duc de Bcllegarde, Grand Ecuyerde France {a). On voit {a) Les Seigneurs qui montent à cheval au manège avec le Roi , & qu'on voit fur des chevaux de manè- ge en différenits Eftampes , font le Grand Fcuyer , Meflieurs le Comte d'HarcGUic, de Soiflons. M. le Che- valier de Souvré , i\I. le Baron de Valence , M. le Marquis de Morte- marte , M. le Prince , le Comte de More , M. Pluvart , fils du Marquis de la Moiïe. Ceux qui fe tiennent au- piès du Roi à pied, font le Maré- chal de Souvré , le Comte d' tffiat , le Duc de Mayenne , le Baron de Ter- mes. Dans les dernières Ellmpcsoù le Roi fait ces exercices de guerre , comme de courre la bague, la quitai- ne l'épée à la main , rompre en lice , font diftribués, comme fpedateursà cheval , tous ceux qni fuivent ; fa- voir, Monfieur, frère du Roi , M. le Prince , M. de Mets , MM. les Ducs de Vendôme, de Rohan , d'Eper- non , de Guife , de Nevers , de Che- vreufe , d'FIbeuf , de la Rochefou- cauld , de la Rocheguyon , de Lon- gueville , de Montbazon , de Retz , d'Angoulême , de Nemours , d'U- fez , de la Trémouille , de Sullyr, les Cardinaux de Savoie & de la Valette , M. le Connétable , M. de Montmorency , le Maréchal de la Châtre & d'Ornano , les Comtes de Soiflons , de Moret , de Saint Pôl , de Rochefort , de Caudale , de Cham- bor , le Chevalier de Vendôme, le Marquis de Bois - Dauphin , de Themines , de Praflin , de Baflbm- pierre , de Vitry , de Châtillon , d' A.- lincourt , de Courtenvaux , de la Vieuxville, de Beuvron , MM. de Blinville , de la Valette , Mylord Donckafter , M. le Chancelier , M. le Premier Préfident , M. de la Ville-aux-Clercs , premier Secré- taire d'Etat , le Préfident Jeaanin , PREFACE. siij auflfi dans différentes Eftampes le cavefTon , la fèlle à piquer , de l'invention du fieur de Pkivinel , Thabille- ment qu'on portoit à cheval en ce temps; les pièces de l'armure qu'on endofToit pour mettre en lice , 6c plu- fieurs figures de brides. EU: à la fin repréfenté le ballet de l'invention de M. de Pluvinel , 6c eft écrit au bas de l'Eftampe, le magnifique Ballet çui fut danfé à la Place Royale CanMOCXIII, le 3 Avril, Ce Ballet fut com- pofé de fix Chevaliers 6c de fix Ecuyers , qui , avec des habits faits exprès firent manier leur chevaux à toutes fortes d'airs au fon des inftrumens. Un Livre de Cavalerie bon & curieux efl: celui du Comte de Newcaftle ; il a pour titre : Méthode & invention nouvelle de drejfer les Chevaux , par Guil- laume y Marquis & Comte de Newcafile : il ell orné de belles Eitampes , il eft d'un belle imprellion , & on y trouve de très-bonnes chofes , tant pour le m\nege que pour \ts haras ( J ). Quelques Eilampes dipei- M. de Châteauneuf , M. de Lome- nie. Les Ecuyers qui font repréfen- tés dans différentes Eftampes , font MM. Dupré, de Belleville, de Poi- trincourt , de Horbofc , Vanteict , de Zuffettes , Belloii , Benjamin , & de Charnezay , Ecuyer du Duc de Nevers, {a) La quatrième & cinquième Eftampes fon: dignes de remarque. Danslaquatrieme, le Comte de New- caltle paroît ayant une couronne fur Ja tête , & aflis dans un char traîné par deux Centaures , au milieu d'un cercle d'une vingtaine de chevaux profternés fur les genoux , & la têce bafle en figne de refped Dnns la cinquième , ledit Comte eft dans les airs , monté fur le Cheval Pégafe , qu'il fait manier: tous les Dieux fonr affemblés au Ciel , Si font témoins de ce manège , & un demi cercle de che- vaux afiis fur leurs croupes , femblenc en être émerveillés. On voit dans une de ces Eltampes le Roi C har- les II à cheval, quatre Anges ayant chacun une couronne à la main ,,la foutiennen: fur fa réte , les Rois d'Angleterre prenant le titre de Rois d'Angleterre , d'iicolTe , d'Irlande 5e de France. Dans celles qui le repré- fcntent au manège , ou. bien il eft à cheval , ou il donne leçon au Ca- pitaine Mazin : Àl. l^ roder, ou M. Houlay portent fon manteau. Après que quelques autres Eftampes ont XIV PREFACE, gnenr la felle à piquer , les étriers , les éperons , le cavefTon &l les mors dont il fe fervoit. Cet ouvrage eft divilé en cinq Livres : le premier eft un Traité du Haras , les quatre autres traitent du Manège , où on voit que M. le Comte fe fervoit pour plier la tête de fon cheval d'un cavefTon , dont il arrêtoit la longe à la felle , & le manioit ainfi ; attachant cette longe à droite ou à gauche , fuivant qu'il vouloit que la tête du cheval fût tournée en maniant. Le Livre le plus généralement eftimé , fans parler du Manège , & qui eft aufti le plus généralement utile , eft le Parfait Maréchal idàt par M. de Soleyfel, Ecuyer , fieur du Clapier, l'un des Chefs de l'Aca- démie Royale , proche l'Hôtel de Condé : je crois que c'eft le meilleur des anciens qui a été fait. Il eft divifé en deux Livres , dont le premier traite des maladies des chevaux ; & le fécond , de la connoif- fance du cheval , du panfement , des voyages , de la ferrure , &c. A la £n eft un difcours fur le haras , ou plutôt des remarques fur quelques articles du Traité du Haras , de M. le Comte de Newcaftle. Ceux qui liront cette Préface , verront bien que la repréfenté les Châteaux de Welbeck , d'Of^le & de Bothel enrichis de chaOes ; la dernière conlîlle en un périftile formé par plufieurs arca- des , dans krquelles font des enfon- ccmens qui forment des efpeces de niches , au nombre de cinq; celle du milieu eft occupée par M. le Comte de Newcaftle , Auteur du Livre , & Madame la Comtefle fa femme , allife à fes côtés , comme fpcdatcurs , regardant • monter à cheval le Vicomte Charles de Mans- fiels leur fils aine , & le Seigneur Henri Cavendyshe , leur cadet : les femmes de ces deux Seigneurs font afiifes à côté l'une de l'autre dans la première niche à gauche ; les au- tres font occupées par le Comte de Brigdwater & fa femme , fille du Comte , par le Comte de Bulling- brooke & fa femme , fille du Com- te , &C par AI. Cheyne & Madame Jeanne , fille du Comte. P R E F A C E. xy quantité de remèdes difficiles à compofcr _, qui font répandus dans ce Livre , n'eft point dans monlyfléme; d'ailleurs ni'étant appliqué à éviter la prolixité & le manque d'ordre , afin que le Leéteur puifTe trou- ver aifément & en bref les chofes qui l'intéreffent ; j'ai fait mon poilible pour raffembler dans chaque article tout ce que j'ai pu en favoir , perfuadé que l'arrangement d'un Livre le rend beaucoup plus clair au Lefteur , & en l'inflruifant mieux j lui épargne bien de la peine. Comme l'inftruftion ell mon but , j'ai tâché d'agir en conféquence. Je commence donc par la conftruélion du Cheval , connoiffànce qu'il faut avoir , pour favoir à quel animal on a affaire , & les précautions qu'on doit prendre quand on l'a- cheté ; enfuite viennent dans le Traité du Haras les moyens de perpétuer fon efpece : je palfe enfuite aux foins qu'on doit en avoir ; quatrièmement , aux moyens d'en faire ufage ; enfuite à ceux de le guérir de fes maux. Cette matière contient tout le refte du Livre , à la fin duquel j'ai joint un Di61:ionnaire des termes de Cavalerie. Le premier Traité a pour ti- tre la Conjiniclion du Cheval ; le fécond efc , le Traité du Haras ; eniuite le Traité de fEcuyer : la guérifon des Chevaux ed: divifée en pludeiirs Trai- tés , dont le premier ell intitulé , le Médecin , il con- tient les maladies qui ont befoin de l'aiiiilance du Maréchal-Médecin ; le fécond a pour titre , le Chi- rurgien ; il renferme les plaies & les opérations ^ après leiquelles fuit le Traité du Maréchal Ferrant ; le quatrième nommé l' Apothicaire , contient les re- mèdes tant fimples que compolés pour les différen- xvj PRÉFACE. tes indications , &c le Livre finit par le Diclionnaîrei. Voilà le plan de mon Livre, qui , après avoir (crvi à m'inftruire moi-même , montrera fans doute au pu- blic mon zèle pour lui , plus que ma capacité. Pendant le courant de î'impreflion de ce Livre, il m'eft venu en peniée de montrer par deflein, autant que faire fe peut , la figure de plufieurs plantes que j'indique, & dont peu de gens ont connoifTance ; mais n'ayant pas alors eu le temps de les graver moi-même, comme j'ai fait de toutes les autres Eftampes de ce Livre , j'en ai donné les Deffeins à un Graveur , qui , fans doute , n'a pu les exécuter pour la précifion , comme je l'aurois fait moi-même , puifque je les ai toutes delTinées d'après nature ; mais j'efpere que les petites circonftances qui peuvent y manquer, n'empê- cheront pas de reconnoître chaque plante quand on voudra les chercher dans les jardins ou à la campagne. TABLE XVlj TABLE DES CHAPITRES. TRAITÉ DE LA CONSTRUCTION DU CHEVAL. Chap. I. / J Es noms des parties du corps du Cheval Jeurcompa-' raifon avec celles de l'homme f & leur defcrip- tion , Page i. De la tête. De la bouche. Du train de devant. Des parties communes aux quatre jambes» Du pied. Du corps ou coffre , & du train de derrière. Table de la comparai/on des parties de l'homme à celles du Cheval , 8 Chap. II. Des poils y lo Poils fimples. Poils compofés. Poils bifarres & non communs. Chap. III, Des marques blanches des Chevaux ; /avoir , l'étoile ou pelote y le chanfrein & les balzanes yOU pieds blancs, 13 Opinions fur les marques des Chevaux. Chap. IV. Des épies ou molettes, des ergots , des châteignes , & du coup de lance , 16 Chap. V. De la connoijfance de l'âge par les dents , 17 Chap. VI. De l'âge depuis huit ans , ao Chap. VII. Des Chevaux béguts , ou qui marquent toute leur vie , x I Chap. VIII. Récapitulation de l'âge j ibid. Signes de vicillejfe. xviij ^ TABLE Chap. IX. Des défauts des parties du Cheval, ' xt Des Veux. De In Ganache & de la Bouche. Des Epaules , du Garrot & du Poitrail, Des Jambes de devant & de derrière. Du Flanc & du Corps du Cheval. De la Croupe , des Cuises & des Jarrets. Des Pieds, Table des défauts vifîbles du Cheval , 3^ Chap. X. De Pachat des Chevaux , 33 yivertijfement. De là Mefure & de la Taille. Chap. XI. Des tromperies des Maquignons & de la garan- tie , ^ 35 Chap. XIÏ. Comment on doit examiner un Cheval avant de Cacheter , 3^ Chap, XIII. Des allures , & des qualités de la bouche des Che- vaux , 40 Chap. XIV. De tachât des Chevaux de felle ou de monture. 44. Chap. XV. De tachât des Chevaux de tirage , & qui portent , 50 Chap. XVI. Des Chevaux des différens pays , & de lo durée des Chevaux, 52» TRAITÉ DU HARAS. Chap. T. X--^ Es Haras du Royaume , 53 Extrait de plu fleur s lettres du Roi , & de M. Colbert au fujeî du rétabli (fement des Haras. De M, Colbert h M. d'Argouges , h 4 Juin 1 6Sj. Du Roi à M, le Marquis de Boijîon , Gouverneur de Morlaîx en Bajfe-Bretagne. De M. Colbert à M. de Garfault , extrait du 21 Septem- bre ^66^. De M. Colbert à M. de Garfault , du g Novembre 166^. Lettre circulaire du Roi aux Principaux des Provinces. De M. Colbert a M. de Garfault^ extrait du Z Avril 1 666^ Du Roi h M. h Duc de la Vieuville, DES CHAPITRES. xîx De M. Colbert à M. Colbert du Terron, le xj Juillet 1 66 j. Du même , à M. de Garfault du 24 Août , du 7 Septembre , du XI Septembre , du 5 Octobre i668 , du 29 Août , du 2 j Septembre , du 26 Septembre i6jo , du 1 8 Août i6j^, du xg Oclobre 1 6y6 ^ du "J Octobre 1 6j8. Chap. II. De rétabii[}ement d'un Haras. éi III. De rEtalon , & du foin qu'on doit en avoir, 6j IV. De la Jument poulinière, Ci du foin qu 'on en doit avoir fjo V. De l'accouplement , -74 VI. De la monte S' de l'hyppomanes des Jumens , 'j-j VII. De la monte pour faire des Mulets Çf des Joumars, 8z VIII. Des Poulins , du foin qu'on doit en avoir, & comment on les drejje , 83 IX. Des hermaphrodites , 86 X. Pour conduire les Chevaux accouplés , 87 XI. Pour adoucir les Chevaux farouches , 8^ TRAITÉ DE L'ÉCUYER. Chap. I. JL^ EsEcuries de toute efpece,^ dehors proportions,f)o II. Du Commandant de PEcurie , q6 III. Du Maître Palefrenier , 97 IV. Du Piqueur d'Ecurie , ibid. V. Du Délivreur Ci Maître Gardc-tneuhle , ibid. VI. Du Palefrenier , 98 Vil. Des injîrumens du Palefrenier, & de l'écurie , 99 VIII. Du panfement des Chevaux j & de la conduite jour- nalière du dedans de P écurie , 10 1 IX. Suite du gouvernement des Chevaux en différentes occafions , iio X. Du gouvernement du Cheval en voyage , 113 De la dlnée. La couchée. XI. Du retour des voyages , 119 XII. De la nourriture & boijfon , ixo XIII. De l'équipage du Cavalier , 117 XIV. De V équipage du Cheval de felU , laS Tx TABLE ^ ] Chap. XV. De Pembouchure , 6" de tout ce qui fert h la tête du Cheval de felle , 119 XY\. Des cavejjons , 13^ XVII. Des licols , des lunettes , & de tous les autres ujlen- files du Garde-meuble j 13^ XVIII. De la felle y & de tout ce qui fert au corps du Che- val de felle , 137 XIX De l'équipage des Chevaux de carrojje , 149 XX. Des harnois des Chevaux de tirage , 153 XXI. De l'équipage des Mulets , 15$ XXII. Des bâts , panneaux & torches , 157 XXIII. Préceptes généraux pour l'attitude du Cavalier, & pour conduire fan Cheval. ibid. XXIV. Comment on drejje un Cheval d'arquehufe , i6j XXV. Comment il faut fe conduire , & fon Cheval à la. chaffe des chiens courans , 1 64. XXVI. Des courfes u4ngloifes , \Gq XXVII. Du cocher , pojlillon & charretier , & de la façon de mener, 168 LE MEDECIN, o u TRAITÉ DES MALADIES DES CHEVAUX. ChAp. I. J__^- Es avantages de lafiignée , 180 II. Des déjavantages de la purgation , 181 III. Des breuvages , tant par la bouche que p-ar le ne^ ; des pillules , des armands , der gargarifmes & des billots, 183 IV. De Putilité des lavemens , 184. V. Signes généraux du Cheval malade j ibid. VI. Du dégoût & des cirons ^ 185 VU. De Furine & de la fiente , 186 VIIÏ. De la nourriture des Chevaux malades, ibid. DES MALADIES AIGUËS , ou DE CELLES QUI DEMANDENT UN PROMPT SECOURS, Chap» IX. De la fièvre , 187 DESCHAPITRES. xxj Chap. X. Des fièvres inflammatoires , appellées par les Mare- chaux maux de tête , mal de feu , mal d*Efpagne ; & de la jaunijfe , appellée aujjî mal de tête , 195 XI. Du vertigo , 196 XII. De la fourhure , 197 XIII. De la courbature , 2.03 XIV. De la grasfondure , 2,04. XV. Du mal de cerf, 207 XVI. De l'effort du mufcle pecloral , vulgairement appelle avant-cœur , & de V effort des mufles de Paîne , 2-08 XVII. Des avives & de Pêtranguillon , 210 XVIII. Des tranchées en général , tiz XIX. Des tranchées d'^indigeffion & de vents , ibid. XX. Des tranchées appellées convolwulvs ou miferere,2i4. XXI. Du tenefme , ibid, XXII. Des tranchées de rétention d^urine , & des teflicules retirés , où il ejl parlé de la rétention d'urine , 215 XXIII. Des tranchées bilieufes , nommées tranchées rou" ges , 218 XXIV. Des tranchées de vers , où // eff parlé de toutes les efpeces de vers qui s'engendrent dans le corps des Chevaux , 2ZO Remèdes pour plufîeurs efpeces de tranchées^ XXV. Du piffement de fang , ail XXVL De l'hémorragie , 215 XXVIT. Des Chevaux frappés de la fumée , 225 XXVIII. De la palpitation de cœur y & du vertigo de vapeurs , 226 XXIX. Des morfures désuètes venimeufes , & de mufara- gnes 228 XXX. Four avoir avalé de fArfenic , ou des fangfues , ou de la fiente de poule , 229 XXXI. De la rage. Omelette , ibid^ DES MALADIES CHRONIQUES ou DE CELLES QUI AGISSENT LENTEMENT SUR L-E TEMPiRAMENX DU Cheval, Chap. XXXII. De la fièvre lente ^ 230 XXXIII. De la gourme , ■^y^ xxij TABLE Chap. XXXIV. De la fauffe- gourme, 135 XXXV. De la morve, ^ îhid. XXXVI. Du rhume , appelle morfondure , o' Je la cour- bature fimple , ' 2.;7 XXXVII. De la poujfe , a4o XXXYIW. De la toux y 243 XXXIX. De la fatigue & fortraiture , 24,5 XL. Du dévoiement ^ du flux dyjfentérique , 24^ XLI. De la fuperpurgation , 145 XLII. Du flux d'urine immodéré, ibid. XLIII. De la conflipation , 250 XLIV. De la faim canine, 251 XLV. De Vépilepfie ou mal caduc , 6' de la faim-vale , ibid. XL VI. De la léthargie , 25 z Des Maladies de la peau. XLVII. Des dartres en général, 2,53 XLVIII. Des demangeaijons , Z54 XLIX. De la gale , 256 L. Du f arc in , l'^j LI. Des ébulitions du fang , x6i LII. De plufleurs autres humeurs dartreufes ; favoir, eaux roujfes à la queue , malandres & foulandres , arrêtes ou. grappes , ou queues de rat , peignes , mal d'âne , & tei- gnes , z6z LUI. De la brûlure, 2^5 Des Maladies de fluxions et enflures. LIV. Des fluxions , enflures , coups , ou contufions en général , ibid. IN .Anatomie du genou, des jambes, boulets & paturons, 269 LVI. Des jambes travaillées ,uje'es & bouletées , 272 LVII. Anatomie de la tête , 2,7$ LVIII. Des maux des yeux , & de la fluxion habituelle , appellée fluxion lunatique , 2,77 LIX. Des enflures au palais , ou a la langue , 28 ij LX. Des poireaux & des fies du corps , ibid. LXI. Des enflures des te flicules, du fourreau & du ventre^xdS DES CHAPITRES. xxiij Caap. LXII. De la meurtrijfure des tejîicules , z88 LXIII. Anatomie des jarrets , 289 LXIV. Des enflures du jarret ; /avoir, capelets , vejjigons , jardons , efparvins , courbes , varices Çf jarrets cerclés, 2^1 LX V. Des enflures du canon de la jambe ; /avoir , les/uros^ & les ojfelets ou /u/ées , x^6 LXVI. Des enflures du boulet ; /avoir, VoJ/elet du bou-- let , les différentes ejpeces de molettes , 6" les arrêtes /eches du boulet , 2Q8 LXVII. Des enflures du paturon ; /avoir , /ormes , ja^ varts , eaux , poireaux , crevafles , mules , traverfleres & crapaudines , 300 LXVIII. Des enflures & meurtrijfures du pied ; /avoir , le heurt ou étonnement de fabot , le fie ou le crapaud , les ceri/es , la /olle baveufe , & la /olbature , l'apoflhume y ou fuppuration de la fourchette , Ci les bleymes , 309 LXIX. Des tumeurs /roides ; /avoir j loupes , verrues Ù poireaux, 315 Des Maladies d^ effort s. LXX. De l'écart , ou effort a V épaule , & de Ventr'ou» ver tare. , 316 LXXI. Des épaules defféchées , & de celles qui reflent faibles, 319 LXXII. Des efforts de reins ^ îbid. LXXTII. Efort appelle avant-coeur, & effort dans Taine,'^%X LXXÏV. Des efforts à la hanche ,& du Cheval épointé ,\b\d, LXXV. De la /ortie du/onJement , & desjîflules , 313 LXXVI. De la defcente ou hernie , 32e LXXVII. Des efforts des jarrets , & d'un mufcle du dedans de la cuiffe , ibid, LXXV III. Des mémarchures ou entor/es ^ 328 Diverses^ incommodités. LXXIX. De la crampe , 329 LXXX. Du tiq , ibid, LXXXI. Des Jurdents ou dents de loup ^ 3:50 LXXXII. Du lampas ou /eve ^ & des barbes ou barbil' Ions , ibid. LXXXIII. Des poux , 33 1 XXIV TABLE LE CHIRURGIEN, o u TRAITÉ DES LUXATIONS, FRACTURES, Abcès, Plaies et Opérations. Chap. I. Â-^Es os démis ou luxations , oà il fera parlé du how let démis , 33x II. De la fracture des os , 334 III. Des apofîhumes ou abcès f 336 IV. Des plaies en général , 339 V. Des plaies en particulier ^ & t°. de la plaie /Impie , 34.'^ VI. De la plaie compofée , tant de celle qui e(l faite par des injîruments tranchans , que la plaie contufe & d^ar- mes a feu , qu^on appelle plaie d^arquebufade , 3/^,6 VII. Des filandres & os de graijfe, 351 VIII. De la gangrené , 351 IX. De la carie & des efquilles , 353 X. Des ulcères, 3^6 XI. Des cancers ou chancres y 357 XII. De la bouche & langue blejfée s , ibid. XIII. Du chancre rongeant à la langue , 3159 XIV. D'un ulcère fur le garrot , appelle cor, & des moyens de le prévenir , ibid. XV. De récorchure de la felle , des harnois , traits , & du poitrail des Chevaux de chaife ou autres , 360 XVI. Des plaies du garrot & du rognon , 361 XVII. Des plaies du boulet , 3^3 XVIII. De la nerferrure y 365 XIX. De l'enchevejlrure y 3^6 XX. Obfervations fur les maux de pied en général , 367 XXI. Des atteintes , 370 XXII. Desfeymes ou quartes , & des pieds de bœuf, 37X XXIII. Des enclouûres , & des retraites , 374 XXIV. Des clous de rue^ 0 des chicots , 376 Opérations, DES CHAPITRES. Opérations. XXV Chap. XXV. Du travail du Maréchal , 378 XXVI. Comment on met un Cheval au Travail , 381 XXVIL Comment on abat un Cheval avec les lacs , & avec les Entraves , 383 XXVIII. Des inflrumens du Maréchal pour les Opéra- tions , 384. XXIX. Du Poulx des Chevaux & de la Saignée , 386 XXX. Des Lavemens. 389 XXXL Les breuvages Ù P Ulule s y 390 XXXII. Châtrer & boucler , 391 XXXIII. Couper la queue 0 les oreilles ^ & les rapprocher, & la queue à VAnghife , 39/5. XXXIV. Marquer les Chevaux, 396 XXXV. Difoler, ' 397 XXXVI. Le Feu. 399 XXXVII. Barrer la Veine , 401 XXXVÏII. Des Orties & Setons , 403 XXXIX. L'Onglée , 405 XL. Eglander , 40^ XLI. Enerver , 407 XLII. Remettre la Jambe cajfie , 408 XLIII. Pour remédier aux artères coupées , ibid. XLIV. Sur le Poil , 40Q XLV. Plufîeurs Opérations , ibid. XLVI. De VEcorché du Cheval , ou fituation & noms des Mufcles de/on corps immédiatemcatfur la peau , 410 xxvj TABLE TRAITE DU MARÉCHAL FERRANT. Chap. I. ./jL N^tomie du Pied du Cheval ^ 411 II. De la Forge , 414 III. Maximes générales , ' 417 IV. Des défauts des Pieds , 4a i V. De rOnguent de Pied, 4iz VI. Ferrure , 4^3 De la Ferrure des Pieds fans défauts. Première Ferrure des Chevaux de CarroJJe. Ferrure des Chevaux de Manège. Ferrure des Chevaux encaflelés , ou talons ferrés. Ferrure des Pieds plats & des Pieds combles. Ferrure des Chevaux fourbus. Ferrure des Chevaux droits fur leurs membres , bouletés & arqués. Ferrure des Chevaux qui fe coupent. Ferrure des Chevaux qui forgent. Des Chevaux qui fe déferrent. Ferrure des Chevaux rampins. Ferrure du pied foihle ou gras. Ferrure des Talons bas & de la fourchette grajfe. Ferrure des Chevaux qui ont des Seymes, Ferrure des talons inégaux. ' Ferrure des Pieds de Bœuf. Ferrure contre les clous de rue & Chicots, Ferrure des Bleymes. Ferrure des Chevaux qui bronchent. Des Fers h Patins. Des Fers couverte. Des Chevaux difficiles à ferrer^ DES CHAPITRES. XXVlj L' APOTHICAIRE O U TRAITÉ DES MÉDICAMENS. \^ BsERV^TiONS fur les médlcamens en général , 429 Desfignes , du poids & des mefures des médicamens , 44,0 Signes des Poids , ibid. Signes des Mefures , 4^.1 Quelques autres Signes , ibid. Des qualités des Médicamens , ibid. Defciiption & qualités particulières des Médicamens , 443 Des Evacuons, ^^^ Purgatifs forts , ^ ibid. Purgatifs doux, 4^^ Purgatifs foibles , ^^g Laxatifs , ^^o Vomitifs chymiques , 4^^ Purgatifs chymiques, ibid. Anti'Evacuans , 4^ ^ Anti-vomitifs , ibid. Sels ou Alkâlis , ibid. Remèdes contre les Superpurgations , ^i% Adoucijfans, jbid. Alkalis on Ahforhans , ibid, Aftringens , 4^^ Plantes Diurétiques ^ ibid. Pour l'Urine, ibid. Pour la vejjie y 454 Diurétiques apéritives & peciorales , 4^^ Animaux diurétiques , ibid. Diurétiques chymiques , a,^6 Des différens apéritifs , ibid. Z)ffs Apéritifs pour la poitrine , appelles héchiques ou tho- rachiques , ibid. Animaux, 4^0 Chymiques, ibid. **'♦ * iî xxviij TABLE Des apéritifs atténuans , 4'Ç9 Des Apéritifs diaphorétiques ou fudorifiques ^ ibid. Animaux , 4.6 1 Chymiques , ibid. Des Apéritifs hyfiériques , ou qui redonnent de la liquidité au fang , ^ ^^x Gommes & Refînes ^ 464 Minéraux , 465 Animaux, ibid. Chymiques , ibid.. Carminatifs , ou cort/re /e^ Vents ^ ibid. Chymiques , 466 Vermifuges y ou contre les Vers y ibid. Chymiques , 4^7 Stomachiques ^ ou ^pour fortifier Vejlomac relâché , 468 Chymiques , ibid. Fébrifuges , ibid. Chymiques , ibid. Contre tes Hémorragies , ibid.. A [Ir in gens , ibid.^ Chymiques , 47 z Extérieurement ,. ibid. Autres AJlringens , ibid. Chymiques , 473 JD^5 Incrajfans , ou Rafraîchijfans ^ ibid. Pou/- /fl poitrine ,. 474 Chymiques , ibid. Autres Incrajfans , 4715 Chymiques , ibid. 75^5 Narcotiques , ou Somnifères , 47^ Chymiques , ibid. Z)e5 Antijcorbutiques y ou ^z/i purifient le fang,. ibid. Chymiques , 477 i^f5 Contre-Poifons , 478 Poifons corrofifs y ibid. Contre-Poifons , 470 Poifons purgatifs , ibidf. Remèdes , ibid. Poifons coagulans , ibid» Pur morfure , ij8o DES CHAPITRES. xxîx Contre-Poifons y 480 Chymiques , . 4*8 ' Des Remèdes contre la Rage , ibid. Animaux, 483 Chymiques , ibid. MÉDICAMENS DES PaRTIES EXTiRlEURES. Ophtalmique , ou pour les yeux , ^ 483 Animaux , ibid. Minéraux , ibid. Chymiques , ibid. Des Emolliens , ou Maturatifs , & des Anodins , 48$ Maturatifs & Emolliens , ibid.. Animaux, 48^ Chymiques , ibid. Anodins , ibid. Z>^5 Suppuratifs & digejîifs , 487 Chymiques , ibid. Z>^5 Réfoluîifs , 488 Chymiques , 459 i>£5 RépercuJJifs & Aflringens ^ ibid,. Minéraux , 49° Chymiques , ibid^.. Vulnéraires , ibid.. Chymiques , îbid,. Des Incarnatifs y 491 X) Emmiellure , ibid. Emplâtre blanche , ibid, Cataplafme adoucijfant , 506 Rémolade , ibid. DES CHAPITRES, xxxj Emplâtres , 5 06 Emplâtre divin , ou Manus Deî , ibid. Emplâtre oxicroceum , ^07 Emplâtre de foufre , ou de fulphure , ibid. Emplâtre Diachilum avec les Gommes j 508 Emplâtre de Vigo avec le Mercure , ioid. Emplâtre de Ciguë , ibid. Emplâtre d'André de la Croix , ibid. Bains , 509 Bains d'eau ou douche , ibid.. Divers autrSs Rbmbd es* Eau de merveille , ou d'Alibour^ ^lor Teinture d'aloes , ibid. Pierre vulnéraire à froid ,. $1 ^ Digeflify ibid. Définjîf, ^ ibid. Emplâtres rétoires ou vejjicatoires , «il Ciroefne , t-ii TPei Secrets f Paroles , Pactes , Charmes & FoletSy, 5;^. XXXIJ A l^ I s pour placer les Figures. Planches 1,2,3,4, Pages 32 Planche x< , Pases X7X PI. 6, 66 PI. z6, 278 PI. 7, 88 P1.X7, 290 PI. 8, 9, 100 PI. 20, XI, XX , 386 PI. IX, 10, II , 14, 148 Pl.x3,x8, 410 PI. 13» 14» M > M^ PI. 17, 41X PI. 16 , i6x PI. i8. 416 PI. ^ , xi8 PI. 19 , 433 Les zo Figures des Planches^ à la page 515, LE NOUVEAU LE N O UV E A U PARFAIT MARÉCHAL. TRAITÉ DE LA CON STRUCTL O N DU CHEVAL. CHAPITRE PREMIER. Les noms des Parties du Corps du Cheval , leurs comparaifons avec celles de IHomme , & leurs defcriptions. JTLusiEURS des Parties qui forment le corps du Cheval , quoiqu'elles correfpondent aux mêmes dans les Hommes , ne laiflent pas d'avoir des noms différens ; plufieurs autres auffi ont des noms communs à celles des Hommes. La beauté des Parties des Chevaux eft fondée fur un arrangement propor- Planche T. Figure A. Les Oreilles aa. Le Toupet b. Le Front c. Les Larmiers h. Les Salières d. Les Yeux e. Le Chanfrein/, % Le nouveau Parfait Maréchal. tionnel du total ; cependant cette beauté & la bonté ne fe rencontrent pas toujours enfemble. Pour la bonté , il faut une forte confHtution intérieure, que nous ne pouvons décrire, puifqu'elle ne tombe pas fous les yeux. Des Parties qu'on ne croiroit pas avoir rapport à celles des. hommes, font cependant conftruites comme elles , & peuvent leur être comparées avec raifon. De la Tête. La Tête en général doit être menue , feche , déchargée de chair , pas trop longue ; elle doit aufTi être bien pendue , c'eft- à-dire , au plus haut de Tencolure ; elle eft compoféedes oreil- les , du toupet , du front , des larmiers , des falieres , des yeux , du chanfrein , de la ganache , du canal , de la barbe ou bar- bouchet , du menton , des nazeaux , du bout du nez , des lèvres. Le dedans de la bouche eft compofé des dents de devant, des crocs , crochets, ou écaillons, des dents mâchelieres, des barres , de la langue Bi. du palais. Les Oreilles font les parties les plus élevées de la tête du Cheval , elles font Torgane de l'ouie. Elles doivent être peti- tes , étroites , droites , minces , bien plantées /ur le haut de la. tête , & fermes en leurs places. Le Toupet eft une portion de la crinière , laquelle eft fituée entre les deux oreilles. Le Front prend au-deffous du Toupet, & contient tout le devant de la tête jufqu'aux yeux ,ainfi qu'à l'homme : c'eft fur le fi-ont que fe trouve la pelote ou étoile dont on pariera au Chapitre des Marques. // doit être étroit. Les Larmiers répondent aux tempes des hommes; il paffe en cette partie une veine &une artère , qu'on nomme la veine & l'artère temporale. Les Salières fe voient au-deffus des yeux entre l'œil & l'o- reille , où elles paroiffent plus ou moins creufes. Elles doivent être remplies , c^ejl-à-dire , que le creux doit très-peu paraître. Les Yeux font compofés , comme ceux des hommes , des paupières , du blanc de l'œil & de la prunelle. Ils doivent être médiocrement gros , à fleur de tête , & la prunelle grande. Le Chanfrein eft le devant de la tête depuis les yeux jufqu'aux nazeaux ; il fe rapporte au-de/fus du nez de l'homme. // doit être droit ou un peu en arc , ce qui s'appelle moutonné ou bufqué. De la Conjh-uclion du Cheval. Chap. I. 3 t La Ganache ou Ganafîeeft, pour ainfi dire, les joues du Cheval, ^ <^anache g. les deux os de la ganache tiennent les deux côtés de la t^it , depuis Toeil jufqu'au gofier , & depuis le gofierjufqu'au men- ton : c'eft proprement les deux os de la mâchoire inférieure. // ne doit y avoir que peu de chair fur les os de la ganache , lefquels os doivent être peu épais. Le Canal ell: un creux eh forme de gouttière que l'on décou- Le Canal /t vre en regardant fous la tête ; ce creux eft formé par les deux os de la ganache, & va depuis le gofier jufqu'à la barbe; c'elt Tendroit qu'occupe la glande , dans la Planche XXI où eft le Cheval abattu. Il doit être bien évidé. La Barbe ou le Barbouchet eft la jonélion des deux os de la La Barhe o, ganache au haut du menton; la gourmette couvre cet endroit quand le Cheval eft bridé. Le Menton elt une élévation ronde qui fe trouve au-deiïbus te Menton p. de la barbe , & qui eft entourée par en bas & aux côtés de la lèvre inférieure. Les Nazeaux font les inftruments de l'odorat & du hennifTe- tes Nazeaux r ment du Cheval ;ils Ibnt féparés l'un de l'autre par le bas du ^ '^ Souris, chanfrein ou le bout du nez. On appelle la Souris le cartilage p^. ni. Fie. a qui forme le tour des nazeaux par en haut & en devant. Ils & B. doivent être bien ouverts & bien fendus. ^^' ^" ^'^' ^' Le bout du Nez eft l'efpace qui defcend entre les deux na- Le bout du Nez a zeaux, & finit à la lèvre fupérieure , qui eft quelquefois gar- nie d'une efpece de mouftache. // doit être menu. De la Bouche, Les parties extérieures de la Bouche m font , la lèvre fupér Les lèvres n. rieure & inférieure. La bouche doit être médiocrement fendue. La Bouche intérieure eft compofée des dents de devant , Pr. m. Pig. c. des barres , de la langue , du palais & des dents mâchelieres. Les Dents de devant font au nombre de douze, favoir , fix Les Dcnrs de à la mâchoire fupérieure , & fix à la mâchoire inférieure : c'eft 'J^vant cJû^k. à ces Dents qu'on connoît l'âge du Cheval. On appelle les deux de devant de chaque mâchoire les Pinces aaaa , les deux 'qui joignent celles-là les Mitoyennes bbbb , & les dernières les Coins cccc & q. Fig. N. 'Les Chevaux entiers ou hongres ont une autre efpece de Les Crors , Cro- jdehts , qu'on appelle Crocs , Crochets ou Ecaillons ; ces dents <^î^"s ou Ecaillons font fituées entre les dents de devant & les mâchelieres. Les '^'^'^'^' A ij 4 Le nouveau Partait Maréchal. Jumens ont très-rarement de ces crochets. On connoît auflî rage à cette eipcce de dents. Les dents mâchelieres Tont au nombre de vingt-quatre ; favoir, douze defTus & douze defibus en quatre rangs. Entre les dents de devant & les mâchelieres , les os de la mâchoire inférieure ne font recouverts que par une chair ver- meille. Ce font ces efpaces vuides de dents qu'on appelle les. tes Barres m. Barres ; & c'eft fur ces os charnus que pofe le mors de la bride. Elles doivent être ptu charnues & tranchantes. La Langue eft la même partie dans le Cheval que dans l'Homme. Elle ne doit point être trop grojfe. Le Palais efl la même partie dans le Cheval que dans l'Homme ; la feule différence dans celui du Cheval eft qu'il eft traverfé d'un bout à l'autre par des élévations qu'on appelle Crans ou Sillons du Palais. tes Dents mâ- chelieres eeee. Et pp. Fis. t. & M. La Langue n. le Pîlais oo. Planche Fig. A. L'Kiicokire le Cul. Le Crin ou la Crinière tt. Du Train de devante Le Train de devant eft compofé de l'encolure , des épau- les , du poitrail & des jambes de devant. L'Encolure eft compofée du col , de la crinière ou crin ; des avives & du gofier. Elle doit être longue & élevée. Le Crin ou la Crinière tien;; le plus haut lieu de l'encolure ; elle commence entre les deux oreilles ; & formant le tou- pet b qui eft fur le crâne , elle va jufqu'au garot u , en quoi elle eft différente des cheveux des hommes qui fonttous plan- tés fur la tête. Elle doit être médiocrement garnie , & cette partie de l'encolure doit être droite & maigre. Les Avives ç. Les Avives font àes glandes qui fe trouvent entre les oreil- les & le gofier près le haut de la ganache ; on dit que , quand elles fe gonflent , elles caufent de la douleur au Cheval. Le Gofier occupe la partie inférieure du col, & va depuis la ganache jufqu'au poitrail. Près du gofier, pafTe la veine du col ou la jugulaire i. Le Poitrail répond à la poitrine de l'homme , quoiqu'im- parfaitement; car les mamelles des Jumens font au bas-ven- tre , & les Chevaux n'en ont point du tout. Il doit être ouvert fuivant la proportion de Vefpece du Cheval. Le Garot répond à l'entre-deux des palerons des épaules des hommes ; il efl placé entre le bas de l'encolure & le doç. Il doit être élevé , tranchant & déchargé de chair. le Gofier SS, Le Poitrail a-. ï-e Garot "• Le Bras 2. l'Arsj. De la Conflruciion du Cheval. Chap. I. •^ Les Epaules prennent depuis le garot jufqu'au bras de la Les Epaules y jambe, & contiennent les deux jointures qui forment Tépaule • & Tavant-bras de Thomme. Elles doivent être feches & plates , & que l'os qui e(l à côté du poitrail ne fait pas trop gros & ne ferre pas le poitrail. Les Jambes de devant font compofées du coude , du braSjdel'ars, du genou ; ces parties font particulières aux jambes de devant : & les fuivantes font communes aux qua- îre jambes, telles font le canon & le nerf, le boulet, le pa- turon , le fanon , Tergot & le pied ; ces parties , aufli bien que le pied , feront chacune un article à part. Le Coude eft un os qui eft au haut du bras de la jambe du Le Coude j. côté du ventre ; il répond au coude dé Thomme. Le Bras eft une partie mufculeqfe qui forme le haut de la jambe jufqu'au genou ; le gros du bras eft en dehors ; en dedans du bras, il pafle une veine qu'on apelle l'Ars , où on faigne le Cheval, Cette partie fe rapporte au bras de l'homme. Le bras doit être gros & charnu. Le genou eft au-deffus du bras; c'eft une jointure compo- le Genou}, fée de plufieurs petits os ; cette partie fe rapporte au poignet de l'homme. // doit être ejfacé, c'ejlà-dire ,pas trop gros.. Des parties communes aux quatre jambes. Un peu au-deffus & à côté du genou , en dedans du bras , & un peu au-deffous & à côté du jarret en dedans , il paroît à tous les Chevaux & à toutes les Jumens une efpece d'élévation ap- platie , de confiftance de corne molle dénuée de poil , de la grof- feur d'une groffe châteigne applatie. Quelques-uns appellent cette corne ergot ; mais il vaut mieux , comme plufieurs Au- teurs , l'appellerChâteignes ou Lichênes , pour les diftinguer des ergots , autres parties que nous verrons ci-après. Le canon eft la partie qui va du genou , & celle qui va du jarret au boulet ; il eft compofé d'un gros os & d'un principal tendon , qu'on appelle improprement le nerf: cette partie fe rapporte au-deffus de la main de l'homme , & au coudepied de l'homme pour les jambes de derrière. Il doit être large , vu en côté , & plat , 6' le nerf bien détaché , c^Jî-h-dire , qiï'il fait gros & vifihle. Le Boulet eft la partie ou plutôt la jointure qui eft au bas du canon 3 cette partie a rapport à la première jointure des 8c Ghâteignes ou Lichênes 44. LeCànon 66.. Le Boulet 7. le Fanon 8. & l'Er- got. Le Paturon ou la Jointure 9. 6 Le nouveau Parfait Mare'chal.' doigts de la main & du pied. Il doit être menu , &peude poil au fanon. Le Fanon eft un bouquet de poil qui cache une efpece de corne molle qui termine le boulet par derrière : c'eft cette corne qui s'appelle Tergot. Le Paturon , qu'on appelle aufTi la jointure , efl une join- ture qui va du boulet jufqu'au pied ; il eft compofé d'un os & de Tademblage du tendon du pied; il répond au fécond article des doigts de la main & du pied de l'homme. // doit être gros & pas trop long. Du Pied. laCourontie 0000. Le Sabot 10 10, ou la Corne , la Pince , les Quar- ders& les Talons. PtAKCHE IV. Fig. A. ta Fourchette d. ia SoUe e Le pied du Cheval eft compofé de plufieurs parties, qu'il eft efTentiel de connoître & de favoir nommer ; il a rapport à la jointure des doigts, des mains & des pieds des hommes où font attachés les ongles ; il eft compofé aflez différemment dans le Cheval, quoique , à toute rigueur, on pourroittrou- verà peu près les mêmes parties dans le bout du doigt de l'homme. La couronne eft une élévation qui fe trouve au bas de la jointure ou du paturon qui eft la même chofe ; elle eft garnie de poils plus longs que le refte de la jambe , & c'eft de la cou- ronne que la corne du pied prend fon origiue : cette partie ré- pond à l'origine des ongles. Elle ne doit pas être trop groffe. Le faboteft , pour ainfi dire , l'ongle du Cheval ; il forme le pied extérieur , & entoure un os qui s'appelle l'os du petit pied. PI. XFII. Fig. E ; Se comme le fabot eft rond , fa partie de devant s'appelle la pince, PI. IV. Fig. A , aa , les côtés fe nomment les quartiers bbb , & le derrière forme deux élévations appellées les talons ce Fig. A. 6* ce Figure I. La corne doit être noire, unie & luifante ; le fahot doit être haut^ les quartiers ronds , & les talons hauts 5' larges. La fourchette eft une continuation des deux talons qui fe joignant en pointe vers le milieu du deftbus du pied , for- ment ce qu'on appelle la fourchette. Elle doit être menue Ç>' maigre. La folle eft, pour ainfi dire , la plante du pied du Cheval; elle tapiffe le deftbus du pied , elle eft de confiftance de cor- ne ; la fourchette eft par-deffus. Elle doit être forte , êpaijfe ^ creufe ou concave. De la conflnicîlon du Cheval. Chap. I. 7 Le petit pied eft un os caché ibus le fabot , & à peu près de fa forme ; le fabot eft attaché au petit pied parfon côté inté- rieur , & la folle y efl auffi attachée par-deffous. Du corps ou coffre , & du train de derrière. Le corps eft compofé du dos, des reins ou rognons, du ventre , des tétines ( les Jumens en ont , mais les Chevaux n'en ont aucune marque), des côtes & des flancs. Le train de derrière eft compofé de la croupe, de la queue, des hanches , des cuifTes , du graftet ou grosmufclede la cuif- fe , du jarret & de la pointe du jarret. Le refte du train de derrière eft expliqué ci-defTus en parlant des jambes de devant , parce que les quatre jambes du Cheval fe reffemblent depuis le genou pour les jambes de devant , & depuis le jarret pour les jambes de derrière. Le dos eft entre le garot & les reins ; c'eft proprement l'endroit où pofe la felle ; il fe rapporte au dos de l'homme. Jl ne doit être ni trop élevé en arc ou bojju , ni trop creux dans le milieu , ce qui s^ appelle enfellé. Les reins font l'extrémité du dos du côté de la croupe. Entre le dos &les reins , eft un petit efpace appelle le nom- bril. Les côtés prennent des deux côtés du dos, & vont fe ren- dre au ventre ; c'eft ce tout enfemble qu'on appelle particu- lièrement le coffre. Au bas du ventre, entre les cuiftes , font les deux tétines des Jumens , & les parties de la génération des Chevaux entiers ; il coule une veine tout le long du ven- tre , qui s'appelle la veine de l'éperon. Les côtes ne doivent pas être applaties ; elles doivent former , avec le ventre , une rondeur proportionnée à la taille du Cheval. Une Jument pou' liniere ne fauroit avoir le coffre trop large. Les flancs font au-deffous des reins, & au défaut des fauf- fes côtes , entre elles & les hanches. Ils doivent être pleins & courts. La croupe eft le haut du train de derrière ; elle eft compo- fée des deux feffes & de l'origine de la queue. Elle doit être fournie & offt^ large. La queue eft un allongement du croupion. Le tronçon ou Vorigine de la queue doit être gros. La hanche eft formée par un os qui fe trouve à côté de la Planche XVII, Fig. E. Le Petit-pied. PlANCHE I. Fig. A. Le Dos II. Les Reins Rognons la. PlANCHE XXIII. Fig. A. Les Tétines uu. PlANCHE I. Fig. A. Le Ventre 17. îes Côtes 15. la Veine de l'éperon 18. Les Flancs 19» La Croupe 13. La Queue 14- 8 Le nouveau Parfait Marechai.' La Hanche i6- croupe , Si. qui termine le haut du flanc ; cet os fe rapporte à Tos de la hanche de Thomme ; il defcend jufqu'au commen- cement de la cuifTe du Cheval , oi\ il y a une rotule 20, qui fe rappoke au genou de l'homme ; elle fe trouve près le ven- tre du Cheval. Cet os doit être effacé ^ quand il fort trop dehors , // rend le Cheval cornu. la Cuifle ao, L^ cuiffe eft une partie formée par un os & plufieurs muf- ik'^i" Veine' du cles qui vont fe rendre au jarret du Cheval; cette partie fc plat de la Cuillé rapporte à la jambe de Phomme ; & ce qui fait le gras de la *2i' jambe de l'homme , forme ce qu'on appelle au Cheval le gralfet xi , ou le gros de la cuiffe. En dedans de la cuiffe , efl; une veine 21, qu'on barre quelquefois, & où on faigne quel- quefois le Cheval , elle s'appelle la veine du plat de la cuiffe. Elle doit être charnue , & le graffet épais & gros. î-e Jarret a3. Lg jarret efl: une jointure au bas de la cuiffe ; cette join- ture fe rapporte au talon de l'homme , principalement ce qu'on appelle la pointe du jarret 23 ; le dedans du jarret s'appelle le pli du jarret 24; & le gros nerf du jarret qui paroît fe termi- ner à cette pointe , efl le même qui , dans l'homme , fe ter- mine à fon talon. Il doit être large & évidé. TABLE DE LA COMPARAISON DES PARTIES uH l'Homme a celles du Cheval, E N fuppofant qu'un homme s'appuieroit également fur le bout des mains & des pieds , il feroit alors dans l'ati- tude où il le faut , pour comparer plus facilement des parties de fon corps avec celles des animaux à quatre pieds ; c'efl Pi* II. Fig.B. pourquoi je l'ai mis dans cette fituation dans la Planche II. A. La tête & les oreilles de l'homme, aa Celle du Cheval & fes oreilles. B. Les cheveux de l'homme ; ils font tous plantés fir fon crâne , au lieu que le crin hb du Cheval croît en outre tout le long de fon col. C. Le col de l'homme, c Celui du Cheval ; il ne reffemble à De la confîrucclon du Cheval. Chap. I. 9 à celui de THomme , que parce qu'il a précifément le même nombre de vertèbres ou d'os du col ; mais celles du Cheval font, à proportion, bien plus grofles : c'eft ce qui lui rend le col fi long, D. Les épaules de l'Homme , à l'endroit appelle omoplates , elles font maintenues en arrière par les clavicules qui les em- pêchent de fe rapprocher de la poitrine ; & comme les animaux a quatre pieds n'ont point de clavicules , leurs épaules tom- bent toutes droites en bas , venant accompagner la poitrine , Eour que ce qui fert de bras aux Hommes, leur ferve de Jam- es pour porter leur corps : c'eft encore cette raifon qui rend le train de devant des animaux à quatre pieds égal à leur train de derrière; ainfi i/eft l'omoplate du Cheval. E. Le haut de l'épaule de l'Homme ; il fe rapporte à e qui efl à côté du poitrail du Cheval. F. L'avant-bras de l'Homme ; il fe rapporte au bas de l'é- paule du Cheval, qui va depuis e jufqu'au coude /^ La diffé- rence de ces deux parties , eft que celle du Cheval tient au corps , & celle de l'Homme en eft féparée. G. Le bras de l'Homme; il fe rapporte au bras du Cheval g. H. Le poignet de l'Homme , il fe rapporte au genou du Cheval h. n. Le deffus de la main & du pied de l'Homme ; il fe rap- porte au canon de la jambe de devant & de la jambe de der- rière du Cheval ii. LL. La première jointure des doigts de la main & du pied de l'Homme fe rapportent aux boulets du Cheval//. MM. La féconde jointure des doigts de la main & du pied de l'Homme fe rapportent aux paturons de devant & de der- rière du Cheval mm. NN. La jointure des doigts de l'Homme , oij font les on- gles , fe rapporte aux fabots de devant & de derrière du Che- val nn. O. Le bas de l'omoplate de l'Homme : la jonélion des deux omoplates du Cheval fe nomme le garrot 0. P. Le dos de l'Homme fe rapporte à celui du Cheval p ; de la façon dont l'Homme eft fitué dans cette Planche , fon dos defcend en devant; ce qui fait voir que le train de devant de l'Homme , pour ainfi dire , eft bien plus court que fon train de derrière. B 10 Le nouveau Parfait Maréchal. Q. Les reins de l'Homme fe rapportent à ceux du Cheval. R. Les feffes de l'Homme; elles fe rapportent au haut de la croupe du Cheval, & la queue du Cheval au croupion de l'Homme. SSSSS. Les côtes & le ventre de l'Homme & du Cheval. Tt. La hanche de l'Homme & du Cheval. V. La cuilfe de l'Homme ; elle fe rapporte au bas de la crou- pe du Cheval depuis i jufqu'à 3 ; mais cette partie au Cheval efl adhérente au corps & enfermée pour ainfi dire dans la croupe, au lieu que la cuiffe de l'Homme eft dégagée du corps. X. Le genou de l'Homme , au-devant duquel efl un os qui fe nomme la rotule ; il fe rapporte à la pointe du haut de la cuiffe du Cheval x du côté du ventre. On trouve en cet en- droit une pareille rotule. Y. Le gras de la jambe de l'Homme ; il fe rapporte à la cuiffe du Cheval y. Z. Le talon de l'Homme ; il fe rapporte à la pointe du jarret du Cheval :[. CHAPITRE II. Des Poils. Lorsqu'on veut défigner la couleur d'un Cheval , on fe fert du terme de poil , au lieu de celui de couleur ; ainfi , au lieu de dire un Cheval efl d'une telle couleur, on doit dire il efl d'un tel poil. Quoique les opinions que plufieurs ont de la bonté ou du peu de vigueur des Chevaux fur la fimple infpeélion des poils, foient rrès-fautives , je vais cependant les déduire en détaillant les différents poils; mais en même tems j'avertis de ne s'y point lailfer prévenir, car il y a de bons Chevaux de tous poils. Le difcours ne fauroit démontrer que très-imparfaitement les couleurs des poils; il n'y a que l'ufage ou la peinture qui puiffe en donner une connoiffance parfaite : ceci efl donc plutôt pour en défigner les noms que les couleurs au jufle. Je diviferai les poils en poils fimples , c'efl-à-dire , en ceux qui ne font point mêlés de différentes couleurs ; en poils com- pofés de plufieurs couleurs; & en poils bifarres , ou rares & extraordinaires. Alzan. Delà Conjlruclton du Cheval, Chap. II. ii Poils Jîmples. Le blanc de naifTance eft extrêinemenr rare ; mais à mefure Blanc. que les Chevaux gris vieilIifTent , le noir qui étoit dans leur poil s'efFace ; & quand ils font vieux, ils font tout blancs. Les Chevaux blancs de naifTance pafTent en Efpagne pour durer très-long-temps; c'eft pourquoi les Efpagnols difent. Cheval blanc , bon pour le père & les enfans. L'Ilabelle efl un poil jaune , il n'eft pas généralement efti- Isabelle, mé : il y a des Chevaux Ifabelles dont les crins & la queue font blancs, & d'autres dont les crins & la queue font noirs ; ceux-ci ont quelquefois une raie noire tout le long de Tarête du dos jufqu'à la queue , ce qui s'appelle la Raie de Mulet. Ce poil a plufieurs nuances, la plus claire fe nomme Soupe de lait , c'eft un jaune très-clair approchant de la couleur d'une foupe au lait où on a mis des jaunes d'oeuf. Enfuite v'iemVIfabelle clair, puis Vlfabelle commun , VIfabelle doré , & enfin YlJ'abelle foncé. L' Alzan eft un poil tirant fur le roux ou fur la canelle ; il paffe pour bon : fes nuances font Val^an clair ou poil de î^ache , Val^an commun, Val:{an bay , c'eft-à-dire, tirant fur le rouge, Val^^an obfcur & Val^nn brûlé. Les Efpagnols ont tant d'opinion de ce dernier alzan , qu'ils difent en Proverbe , alzan brûlé plutôt mort que laiTé, Il y a des alzans qui ont les crins & la queue blancs , & d'autres qui ont les crins & la queue noirs. Le Bay eft une couleur rougeâtre ; il eft eftimé bon : il a pour nuances le bay clair ou lavé , le bay doré , le bay fan- p. p. guin ou d'écarlate , le bay châtain. Lorfque dans cette efpece * • 's- • de bay , qui eft de couleur de châtaigne , il fe trouve beaucoup de places rondes d'un bay plus clair , on appelle ce poil bay miroité hh. Le bay maron , le ^^y brun; cette efpece de bay a communément au flanc & au bout du nez un bay écarlate qui fe nomme alors du feu. Le noir eft un poil très-commun ; il ne paffe pas pour être Noîr. des meilleurs, peut-être à caufe qu'il eft trop commun. On le diftingue en noir mal teint , qui a un œil rouffeâtre ; en noir ordinaire & en noir jays , qui eft très-liffe & très-noir, Foils compofés. Les poils compofés font ceux qui font mêlés confufément, pj jj p- ^ ou bien par places d'une couleur avec une autre ; tels font les " ' fuivans. B ij Bav. j% Le nouveau Parfait Maréchal. Le poil gris eft un fond blanc mêlé ou de noir ou de bay, &c. Les variétés du poil gris font gns argenté ; il y a très-peu de noir dans cette efpece de gris; & le fond blanc efl lifTe & relui- fant comme de l'argent. Gris pommelé hb eft un gris marqué de ronds blancs & noirs affez également efpacés; ces deux ef- peces de gris deviennent blans en vieillifiTant. Gris vineux eft un gris mêlé de bay dans tout le poil. Gris truite eft un fond blanc mêlé d'alzanpar petites taches longuettes affez également femées fur tout le corps. Gris falle ce eft un gris mêlé de noir dans tout le poil. Gris tourdille eft un gris fale qui approche de la couleur d'une groffe Grive. Gris e/loumeau eft un gris fale qui approche de la couleur d'un Eftourneau ou Sanfonet. Gris tifonné , ou ckarbonné dd eil un gris dont les taches noires font irrégulièrement jettées de côté & d'autre, comme li on avoit noirci ce poil avec un tifon. Gris de fouris reifemble à la- couleur d'une Souris. Les Chevaux de ce poil ont ordinaire- ment les extrémités noires & la raye de Mulet. Le poil de loup ou le louvet eft un ifabelle roux mêlé d'ifa- belle foncé, le tout approchant de la couleur d'un Loup. Le Rouhan eft un poil mêlé de blanc , de gris fale & de bay ; il eft de trois fortes , Rouhan ordinaire , Rouhan vineux , lorfqu'il eft mêlé avec du bay doré, & Rouhan cap-de~more e ; celui-ci n'a point de bay, c'eft une efpece de gris fale avec la tête & les extrémités noires. Il paffe pour être fujet aux mau- vais pieds , ce qui fait dire aux Efpagnols , Cap-de-More , (i tu avois bon pied , tu vaudrois plus que l'or. Le Rubican n'eft pas un poil ; mais lorfqu'un Cheval noir DuRubican. g âu poil blanc femé çà & là , & fur-tout aux flancs, on dit qu'il a du Rubican. - Poils hi:^arres & non communs.. Lonvef. Rouhan. Tigre. Pie. Porcelaine. Le Tigre jfeft un poil blanc femé de taches bien diftinâies, noires , bayes ou alzanes, quelquefois toutes rondes. Pie ggg eft un poil blanc interrompu par de très-grandes taches ou noires, ou bayes, ou alzanes bizarrement placées & figurées ; c'eft en conféquence de ces taches qu'on nomme les Chevaux Pie bay , Pie alzan & Pie noir. Porcelaine eft un gris mêlé de poil bleuâtre couleur d'ardoife par taches; ce poil eft affez rare, & fon nom vient de la ref- femblance qu'il a avec les vafes de porcelaine bleue & blanche. Delà confîruclion du Cheval. Chap. II. 13 Aubert , millefleurs ou fleur de Pêcher , eft un mélange paf- Aubert , Mii- fablement confus de blanc, de bay & d'alzan, approchant de ^'ierde'"pocher. la couleur des fleurs de Pêcher. Du Ladre. On entend du ladre un Cheval de quelque poil que ce foit,* dont le tour des yeux , ou le bout du nez , ou même tous les deux enfemble font fans poil, & d\me chair rouge ou fade mêlée de taches obfcures.. On appelle Cheval zain celui qui n'étant ni blanc ni gris , a zain. tout le corps couvert d'un même poil Ample de quelque cou- leur qu'il foit , fans qu'il s'y rencontre aucun poil blanc ; les. François ont très-mauvaife opinion d'un tel Cheval , & les Ef- pagnols en font fi grand cas , qu'ils difent : beaucoup défirent un Cheval noir zain ; & peu ont le bonheur d'en avoir.. L'expérience a fait entrevoir, 1°. que le poil gris, fur-tout le gris laie, eft plus fujetàmauvaife vue que les autres. 2°. Que les poils clairs marquent peu de force. 3°. Que les poils bruns lavés aux flancs & au bout du nez, c'eft-à-dire , dont la couleur devient plus claire en ces endroits , marquent un Cheval de peu de vigueur ; & au contraire que le feu aux mêmes endroits , qui eft un bay vif, eft un figne de vigueur. Quoique ces remar- ques foient quelquefois fautives, elles doivent être préférables à la comparaifon que quelques-uns ont faite des poils aux élé- mens, & des élémens aux humeurs du Cheval ; cette façon de comparer eil même devenue abfurde : il feroit , je crois, plus raifonnable de penfer que la vigueur vient de la bonne confor- mation des reflbrts intérieurs , & principalement du genre nerveux , & qu'elle fe continue par la copulation d'animaux conftruits avec ces qualités ; ce qu'on ne peut juger que par l'ufage qu'on en fait quant aux Chevaux , & non par aucune autre marque extérieure, comme eft le poil & les balzanes dont nous allons parler. CHAPITRE II I. Des marques blanches des Chevaux : f avoir , PEtoile ou Pelote, le Chanfrein , & les Balzanes , ou Pieds-blancs. LE s Chevaux ne peuvent être appelles zains , Voye^ le Chap. précédent , pour peu qu'ils foient marqués de quel- ques poils blancs à la tête ou aux jambes : lorfque ces poils Pl. II, Fig. A. L'Etoi Parfaït Marbchai.. dents de devant , tombent , & il en vient d'autres à leurs places. Les coins ait pouffent à la mâchoire d'en haut Fig. G. bien avant ceux de la mâchoire d'en bas : ces dernières dents ne font pas parvenues à la longueur qu'elles doivent avoir en quinze jours, comme les pinces & les mitoyennes ; elles ont cependant autant de largeur dès leur naiffance & font tranchantes, elles viennent prefque toujours après les crochets d'en bas F/g. F. hb, quelquefois en même tems & quelquefois avant : comme les crochets méritent d'être détaillés plus au long , nous en par- lerons ci-après. Lorfque les coins pouffent , il femble que la dent ne faffe que border la gencive par dehors , & le dedans eft garni de chair jufqu'à cinq ans ; alors la chair du dedans eft toute re- tirée, & la dent fort de la gencive de l'épaiffeur d'un écu blanc. C'efl vers ce tems que les crochets d'en haut Fig. G. bb pouf- fent affez ordinairement ; de cinq ans à cinq ans & demi , la d^nt du coin reftant toujours creufe en dedans eft fortie de l'épaiffeur de deux écus ; de cinq ans & demi àfix ans , elle eft fortie de l'épaiffeur du petit doigt ; & le creux s'étant effacé autour de la dent , il n'y refle qu'un petit creux noir dans le milieu qu'on nomme le germe de fève , parce qu'il a la figure du germe d'une fève. Alors le creux des pinces eft totalement ufé , & celui des mitoyennes l'eft à demi ; ainfi depuis que le Cheval eft parvenu à fix ans , on ne regarde qu'aux coins , aux mitoyennes & aux crochets , attendu que la marque des pinces eft ufée. A fix ans complets le germe de fève des coins fera diminué & les crochets auront acquis toute leur longueur. A fept ans la dent fera longue environ le travers du troi- fieme doigt , & le germe de fève ou le creux fera beaucoup diminué & ufé. A huit ans la dent fera longue comme le deuxième doigt & le Cheval aura razé & ne marquera plus, ce qui fignifîe que la dent n'aura plus de creux noir & fera toute unie. Nota. Qu'il y a des Chevaux qui confervent une marque noire aux coins après les huit ou neuf ans , mais elle ne fera pas creufe; ainfi par là on reconnoîtra qu'elle ne fait rien à l'âge. Il eft affez rare que les Jumens aient des crochets ; lorf- qu'elles en ont , ils font beaucoup plus petits que ceux des Chevaux , & ne fervent pas à faire connoître l'âge ; les cro- Delà conffruclîon du Cheval. Chap. V. 19 chets d'en bas paroifTent & font hors de la gencive avant ceux de defTus. Les Chevaux font quelquefois malades avant que les crochets d'en haut leur percent ; mais ils ne le font jamais pour les crochets d'en bas. Il y a des Chevaux qui n'ont plus de dents de lait, & qui n'ont pas encore percé leurs crochets d'en haut , quoiqu'ils aient mis les coins : ordinairement ce- pendant les crochets viennent avant les coins. Attachez- vous à la connoi/fance du crochet & de la dent du coin , au moyen de quoi vous vous tromperez rarement fur l'âge. Si le Cheval n'a quejîx ans , le crochet d'en haut fera un peu canelé & creux par dedans : après fix ans il s'arrondit par le dedans. Lorfque le Cheval a razé , c'efl-à-dire , a huit ans , une re- marque des meilleures eft celle du crochet , principalement de celui d'en haut ; s'il fe trouve tout ufé & arrondi , le Che- val a au moins dix ans. Le crochet d'en bas eft aufli une fort bonne remarque : les jeunes Chevaux l'ont pointu, médiocrement grand, tranchant des deux côtés & fans aucune crafTe. A mefure que le Che- val avance en â^e , les crochets d'en bas grandiffent , s'émouf- fent, s'arrondiflent & deviennent crafTeux, puis ils deviennent fort gros & ronds : & enfin dans la vieilleffe ils paroiffent jaunes & tout ufés. On connoît auffi la vieilleffe à la longeur des dents ; car plus la dent eft longue & décharnée , plus elle a amafTé de dents?"^'^^"'^ ** rouille ; & plus elle eft jaune , plus le Cheval eft vieux : de plus , à mefure que le Cheval vieillit , les pinces avancent comme pour fortir de la bouche ; & dans l'extrême vieilleffe , elles vont quafi tout droit en avant : quelquefois ce font les dents d'en haut, & quelquefois ce font les dents d'en bas qui avancent , & quelquefois aulTi tous les deux rangs enfemble : alors le Cheval eft dit faire les forces , à caufe de la reffem- blance que fes dents ont dans cette fituation avec une efpece de tenaille qu'on appelle des forces. Nota. Qu'il y a des Chevaux qui confervent leurs dents jufqu'en un âge très-avancé , belles , blanches & courtes : ceux-là font bons à contremarquer , ce que les Maquignons ne manquent pas de faire. Voye^ le Chap. XL ao Le nouveau Parfait Maréchal. La Queue, les Salières creu- ies. Le Cheval fille. Le Palais déchar- né. Les Plis de la levre. L'os de la ga- nache. la Peau. Le Cheval blanc. CHAPITRE VI. De l'âge depuis huit ans. Quelques perfonnes prétendent connoître l'âge d'un Che- val quand il ne marque plus , à d'autres indices qu'à ceux des dents : mais plufieurs de ces remarques ne font pas abfolument fûres. On prétend que vers dix ou douze ans, il defcend un nœud de plus à la queue & à quatorze ans un autre, ce qu'on connoît en pafTant la main le long du tronçon de la queue depuis le haut jurqu'en bas ; il paroîtroit par ce figne que le Cheval a quelque vertèbres de la queue enfermés dans la croupe juf— qu'à cet âge , ce qui mériteroit confirmation. Les falieres exceflivement creufes font encore un figne qui peut marquer quelquefois pour indiquer l'extrême vieillefTe d'un Cheval , parce qu'il arrive aufii que les Chevaux engen- drés d'un vieil Etalon héritent , quoique jeunes , de cette mar- que de la vieilleffe de leur père. Le poil blanc à l'endroit du fourcil lorfque le Cheval n'eft ni gris ni blanc , eft une marque quafi afilirée que le Cheval a paffé fa quinze ou feizieme année : on appelle un Cheval ainfî marqué un Cheval qui a fillé. Le palais décharné indique la vieilleiïe ; car à mefure que les Chevaux avancent en âge , les filions de leur palais P/. III. Fig. C. 00 qui dans la jeuneffe étoient élevés & charnus , s'a- baifîent peu à peu : & enfin le palais fe deffeche de façon qu'aux vieux Chevaux les filions font totalement effacés. Quelques-uns difent qu'en poufi^ant en haut la levre fupé- rieure , il s'y fait autant de plis que le Cheval a d'années: je crois qu'on pourroit s'abufer à une pareille remarque. Lorfqu'en maniant l'os de la ganache quatre doigts plus haut que la barbe , on fent qu'il eft rond , c'eft une marque de jeunefie: fi on le trouve aigu & tranchant, le Cheval eft vieux ; cette remarque n'eft pas mauvaife. Si on tire à foi la peau fur la ganache ou fur l'épaule , & qu'elle ne fe remette pas vite en fa place , figne de vieilleffe: je crois cette remarque très-incertaine. Con-me il eft fort rare de trouver des Poulains & des jeunes De la conflnicîion du Cheval. Chap. VII. ir Chevaux tout blancs , & que les Chevaux gris blanchiment en vieiiiiirant, il arrive fouvent qu'un Cheval blanc n'eft tel qu'à caufe qu'il eft vieux.. CHAPITRE VII. Des Chevaux Ee'guts , ov gui marquent toute leur vie. LEs Chevaux qui marquent toute leur vie font appelles Béguts ; à ces Chevaux le creux noir des dents s'ufe peu, de façon qu'ils paroîtroient toujours n'avoir que fi ans : les Chevaux hongres y font plus fujets que les Chevaux entiers. Il y a deux fortes de Chevaux Béguts , favoir ceux qui marqoient de toutes les dents , première forte : mais ils n'en font que plus aifés à diftinguer ; car comme j'ai dit dans le chapitre des dents , à trois ans & demi lorfque les mitoyen- nes viennent , la marque des pinces eft à demi ufée. A fix ans le creux des pinces eft ufé , & les mitoyennes à demi ufées : ainfi lorfqu'on voit que les pinces & les mitoyennes mar- quent également , le Cheval eft fûrement Bégut : alors vous pourrez diftinguer fon âge aux autres fignes du chapitre pré- cédent. La deuxième forte de Chevaux Béguts eft ceux qui ne mar- quent pas à toutes les dents , mais qui marquent toute leur vie ; à ceux-là on reconnoîtra l'âge à la longueur des dents,, aux crochets & aux autres fufdites marques. PL.III.Fig.C, c b a ab c. CHAPITRE V I I L Récapitulation de l'âge. PEu après la naifïance , quatre pinces. Peu après les pinces , quatre mitoyennes,. Trois ou quatre mois après , quatre coins. A deux ans & demi les pinces creufes. A trois ans & demi les mitoyennes creufes. Les crochets d'en bas. A quatre ans & demi les coins cxeux bordent la gencive,. Sents de hii. Dents dePoulains. ai Le nouveau Parfait Mariéchal. Les crochets d'en haut. Dents de Cheval. ^ Cinq ans les coins fortent de répaifTeur d'un écu. A cinq ans & demi les coins fortent de l'épaifTeur de deux écus , les crochets d'en bas tranchants & blancs. De cinq ans & demi à fix ans les coins fortent de l'épaifTeur du petit doigt, le germe de fève, le creux des pinces ufé, celui des mitoyennes à demi ufé. A fix ans complets le germe de fève des coins diminué & les crochets parvenus à leur longueur , crochets d'en haut ca- nelés ou raboteux en dedans. Afeptans les coins fortis de l'épaifTeur du troifieme doigt, le germe de fève beaucoup diminué. À huit ans les coins longs du travers du fécond doigt, & le germe de fève effacé ; ce qui s'appelle ne plus marquer. Signes de vieiUeJfe. Le crochet d'en haut arrondi & diminué. Le crochet d'en bas arrondi , grofB & jaune. V Les dents avancées , jaunes & longues. Les falieres creufes. Le Cheval fillé. Le palais décharné. L'os de la ganache tranchant. Le Cheval gris devenu blanc. CHAPITRE IX. Des défauts des Parties dwChevai. Des Yeux. LEs yeux font bien difliciles à bien connoître , & il faut de la pratique pour en remarquer les défauts. On ne peut bien examiner les yeux qu'en fe poftant face à face du Cheval , & qu'il foit fitué de manière qu'il y ait de l'obfcurité derrière & au-defTus de Tes yeux : pour cet effet, on met le Cheval la tête à la porte d'une Ecurie, le corps en de- dans de l'Ecurie : fe tenant en dehors vis-à-vis , on voit cha- que œil par fon côté . afiij que la vue du regardant perce au- De la confirucifon du Cheval. Chap. IX. f^ travers Toeil du Cheval, vous rifquez à vous tromper fi vous vous y prenez de toute autre manière , comme de vous mirer dans l'œil pourvoir s'il rend exadement votre figure, car un mauvais œil vous repréfentera mieux qu'un bon ; eu de paffer votre main devant l'œil pour voir s'il fermera l'œil , ou de pouirer votre doigt vis-à-vis comme pour crever l'œil , car le vent que fera votre main pourra lui faire cligner l'œil quand même il feroit aveugle. Les yeux font fujets à plufieurs infirmités ou défauts de con- formation, qui font plus ou moins à craindre ; mais ce font toujours des défauts , dont les moindres ne laiffent pas de di- minuer le prix des chevaux. 1°, Il y a des poils qui pafi^ent pour être plus fujets à vue foible que les autres, comme gris fale, gris eftourneau , au- bert ou fleur de pêcher & rouhan. 2°. Dans le tems que les Poulains changent leurs dents de lait, particulièrement les coins , & aufli lorfque les crochets d'en haut pouffent, la vue devient trouble à quelques-uns; ils en peuvent devenir borgnes ou même aveugles , mais fou- vent auffi la vue fe raccommode. 3*'. Les prunelles petites , longues & étroites fe gâteront Prunelles petites, plutôt que les autres. 4°. Un cercle blanc autour de l'œil eft un figne douteux de Cercle blanc, mauvaife vue , car il y a des Chevaux qui avec ces cercles blancs ont cependant la vue bonne. 5°. Lorfqu'on voit la prunelle d'un blanc verdâtre tranfpa- Cul de verrez, rent , on dit qu'il y a un cul de verre dans l'œil , cet œil ne vaut rien ; mais comme la réflexion d'objets blancs contre une mu- raille , &c. pourroit faire voir cette couleur dans l'œil , il faut regarder celui qu'on foupçonne d'avoir ce mal en plu- fieurs places; & fi le défaut fubfifte , le cheval a le cul de verre. 6°. La vitre trouble efl fûrement mauvaife , il faut qu'elle ^^"'6 troutfe-. foit claire & tranfparente comme du cryftal ; car on doit voir au travers, & y diftinguer deux taches noires , comme fi c'étoit des grains de fuie qui font au-deflus du trou de la prunelle. ^ 7°. La vitre rougeâtre vife au lunatique , ou à l'œil flu- vitre rougeàre. xionnaire. 8°. La vitre feuille-morte par le bas & trouble par le haut, vitre feuille- ou les yeux enflés & pleurans des larmes claires & chaudes ^ rowe. (Eil noir, (Eil plus petit que l'autre. Dragon. Pt. I. Fig. C. Ganache £èrrée. B, Glandes C. Barres infenfibles. 2i4 Le nouveau Parfait Mariéc'hal.' font une marque infaillible que le Cheval eft lunatique , ayant actuellement la fluxion. 9°, L'œil noir & brun dans le fond & la vitre trouble , marque un Cheval lunatique , mais qui n'a pas aduellement la fluxion. lo®. Un œil plus petit que Tautre, efl une mauvaife dif- pofition qui dénote la fluxion. 11°. Une tache blanche au fond de la prunelle , quelque petite qu'elle foit , s'appelle un dragon & eft incurable. De la Ganache & àe la Bouche. Barres rompues. Le défaut de la ganache eft d'être trop ferrée , parce que lorfque les deux os de la ganache font trop près l'un de l'au- tre , le Cheval ne fauroit loger fon gofier entre deux , ce qui l'empêche de bien placer fa tête , & lui fait porter le nez au vent. En examinant la ganache , fi on y trouve des glandes atta- chées & douloureufeSjCe pourroit être un indice que le Che- val a difpolition à devenir morveux , fur-tout lorfqu'il a pafTé fix ans ; cependant ce n'eft quelquefois qu'une fuite de mor- fondure : que fi le Cheval eft dans l'âge de jetrer , & qu'on le trouve glandé , cela fignifie qu'il va jetter fa gourme ; après quoi il refte quelquefois & pendant long-tems des glandes à la ganache , mais elles ne font point douloureufes & elles font mouvantes ; celles-là ne font d'aucune conféquence. Dans la bouche , il faut examiner fur-tout les barres: lorf- qu'elles font garnies de trop de chair , elles n'ont que très-peu de fenfibilité , le Cheval péfera à la main , le Cavalier ou le Cocher aura de la peine à s'en faire obéir ; & fi outre cela le Cheval a de l'ardeur, il ne fentira point la bride , & pourra emporter le Cavalier ou prendre le mors aux dents. Si les barres ont été rompues par quelques faccades que ceux qui ont mené le Cheval lui auront données , on le fentira à la main , quoique la plaie foit guérie , par les cicatrices qui y feront reftées, ou par le creux que l'efqu'ille y aura laiffé en tombant. Cet accident arrivé aux barres déprife le Cheval ; car il fignifie ou que les barres étoient trop dures & infenfibles, ou bien qu'elles ont été caffées parla faute de celui qui a mené le Cheval ; en ce cas fa bouche n'eft jamais alTurée. Il y a des gens qui ne voulant pas fe défaire d'un Cheval qui a la bou- che De la confîrucllon du Cheval. Chap. IX. 15 che forte , lui calTent les barres exprès pour les lui rendre plus fenfibles. Nota. Que fi avec une bouche infenfibleleCheval a peu de vigueur & de reins, ce fera le plus défagréable animal qu'on puifTe monter; car il faudra lui porter continuellement la tête , & s'il bronche , il tombera. Un tel Cheval ne peut fervir qu'à la charrette. Le défaut contraire aux précédens font des barres trop Çtw- RmestropTen- fibles. Lorfqirun Cheval a les barres trop fufcepribles des ira- ^''''^'* preffions du mors, il n'a aucun appui à la main ; le moindre mouvement du mors Tétonne , l'embarraiTe, le fait bégayer , & battre à la main ; & il s'en trouve de fi fenfibles aux bar- res , que pour peu qu'on tire la bride , ils fe renverfent & mettent le Cavalier en danger de la vie ; ainfi ces bouches font mauvaifes pour être trop bonnes. Des Epaules , du Garrot & du Poitrail. On confidere deux endroits principaux à l'épaule du Che- val ; favoir, la pointe de l'épaule & la jointure qui eftàcôté du poitrail ; & comme en général toute l'épaule doit être feche & très-peu chargée de chair , lorfqu'on voit que la pointe de l'épaule , au lieu d'être plate & collée contre le garrot, eft Ep^.uie^grofTejD. grofie & ronde , & que toute l'épaule eft chargée de chair , c'eft un grand défaut pour un Cheval de felle , parce qu'il dé- note un Cheval pefsnt qui fe laffera aifément , fera fujet à broncher, & à fe ruiner les jambes de devant. Lorfqu'un Che- val a toute l'épaule grofife , c'efl-à-dire , la pointe de l'épaule ronde , beaucoup de chair fur l'épaule, & la jointure qui eft à côté du poitrail groffe & avancée , il ne peut fervir qu'à la charrette où il eft très-bon , & il en tire mieux par la pefan- teur feule de fes épaules : on dit d'un tel Cheval qu'il eft large du devant; qualité bien différente que celle d'être ouvert du devant , comme nous allons l'expliquer. Comme le garrot doit être tranchant & élevé , c'eft un dé- Ganot rond £. faut de conformation lorfqu'il eft rond & bas. Le défaut oppofé , pour ainfi dire , à celui des groftes épau- les , eft de les avoir ferrées : on le reconnoit en fe mettant vis- à-vis du Cheval , lorfqu'on voit le poitrail fort étroit & mal Epaules ferrées à fon aife , entre les deux os de l'épaule qui le flanquent des ^ poitrail étroit deux cotée, A ces Chevaux les deux jambes de devant font fi D Ces. •2.6 Le nouveau Parfait Maréchal. proches l'une de l'autre par en haut , que peut s'en faut qu'elles ne fe touchent , ce qui dénote qu'ils font foibles furie devant ; de plus , ils font fujets à fe croifer & fe mêler les jambes en marchant , & par conféquent à fe couper & à tomber. Lorf- qu'on voit le poitrail bien à fon aife entre les deux épaules , & que les deux jambes de devant fon éloignées l'une de l'autre d'une diftance raifonnable par en haut, on dit que le Cheval efl bien ouvert du devant. Epaules froides. On appelle épaules froides celles qui n'aident pas au Che- val à lever la jambe en marchant, & qui n'ont de mouvement que pour la porter en avant & près de terre ; alors le Cheval efl fujet à broncher & à buter quand le terrain n'efl pas uni , faute de lever fufhfamment les jambes. Les épaules prifes ou entreprifes , font celles qui ont fi peu de jeu qu'il faut que les jambes travaillent prefque toutes feu- les , ce qui les ruine en peu de temps par le trop grand mou- vement qu'elles font obligées de faire ; & , par cette raifon , le Cheval fe fatiguant aifément , eft très-fujet à tomber. On appelle épaules chevillées les épaules ferrées & fans aucun mouvement , comme fi on les avoit attachées l'une à l'autre avec une cheville paffée au travers ; ceci eft le plus grand défaut des épaules, car il rend le Cheval quafi inutile à quelqu'emploi que ce foit. Des Jambes de devant & de derrière. Comme la jambe de devant eft compofée du bras , du ge- nou , du canon de la jambe, du boulet & du paturon ,& que chacune de ces parties eft fujette à des défauts , je vais les dé- tailler l'un après l'autre. Le bras menu. G. Le défaut du bras de la jambe de devant eft d'être menu ; outre la mauvaife conformation , ces bras menus défignentque le Cheval a peu de force dans les jambes de devant. Genou gros. H. C'eft un défaut du genou que d'être trop gros ; il dénote que l'animal eft pefant. BraïTicourt. I. Le Cheval eft dit brafi^icourt , lorfque le canon de la jambe , au lieu de tomber à plomb , eft ployé en deffous ; ce qui fait paroître le genou avancé. Quelques Chevaux ont cette mau- vaife conformation dès leur naiftance , & ce font ceux-ci qu'on appelle bralTicourts ; alors ce défaut n'eft que défagréable à la vue y car il fe trouve des Chevaux brafficourts excellens. Epaules pri Epaules chevil- lées. 1". De la conflruclion du Cheval. Chap. ÎX. ^7 Cette même fituation de jambe fe trouve plus communément aux Chevaux dont les jambes font ufées. Lorfqu'un Cheval commence à avoir les jambes fatiguées , elles deviennent d'a- bord droites , c'eft-à-dire , que le boulet avance plus qu'il ne doit naturellement ; & alors le canon de la jambe , le boulet & la couronne du pied tombent à plomb l'un fur l'autre , & le Cheval eft dit droit fur fes jambes , ce qui fe remarque au bou- let, comme je viens de dire. Il devient arqué lorfque la jambe fait l'effet de celle d'un homme qui ploie un peu le genou ; on voit par là qu'il y a une différence effentielle entre braiïï- court & arqué , puifque braiîicourt n'efl qu'un défaut de con- formation , & arqué marque des jambes très-fatiguées ; & ?uoiqu'on dife qu'un Cheval arqué n'eft que brafficouft , il aut en être fur avant d'en faire l'acquifition : les jambes des Chevaux deviennent aufTi quelquefois arquées quand on leur à mis pendant long-tems des entraves dans l'écurie. On appelle jambes de Veau celles dont le canon va en devant & fait l'effet contraire des jambes arquées ; c'efl un défaut de conformation défagréable à voir; on appelle auflî jambes de Bœuf ou de Veau un défaut dont nous parlerons ci-après. Lorfque les jambes des Chevaux font tout à fait ufées , elles deviennent bouletées , c'eft-à-dire , que le boulet pouffe & avance plus que le fabot ; ce qui vient de longues fatigues qui ont retiré les tendons de la jambe. Le défaut du paturon, qu'on appelle aufîi la jointure, efl d'ê- tre trop menu , ce qui dénote foibleffe en cette partie. Lorf- qu'avec cela la jointure eft longue & fi pliante , que l'ergot touche prefqu'à terre , c'efl un vice dans cette partie qui mar- que que les tendons n'ont pas la force de maintenir cette join- ture en fa fituation ; car il y a des Chevaux long-jointés dont le paturon efl bien placé , alors ce n'efl un défaut qu'à la vue ; mais les jointures pliantes manquent de force & font fujettes aux molettes. Comme il faut que le gros tendon du canon de la jambe , qu'on appelle abufivement le nerf de la jambe , foit gros & détaché , c'eft un défaut lorfqu'il efl menu & près de l'os : ces jambes font foibles & fujettes à fe gorger. Les jambes, dont le tendon amincit fi confidérabîement au- deffous du pli du genou qu'on ne le fent plus , paroiffent olus Dij Droit fur fes boulets. K. Arqué. I. Jambes de Veau. L. Jambes boutées on bouletécs. K. Long-jointé. M. Tendon tr p mince. N. Jambes de Bœuf. O. Boulet trop menu. M, iiuii^ creux. Q, Etroit de boyaux. R. Côtes plates. Ventre avalé. T. Méthode des Anglois. 2-8 Le nouveau Parfait Maréchal. étroites à la vue au-deffous du genou que vers le boulet; & quoique le tendon foit détaché , cette conformation dénote qu'il efttrop mince, & par conféquent foible : on appelle ces jambes , jambes de bœuf , parce que la jambe de ces animaux eft ferrée au-deffous du genou. Le boulet trop menu & trop flexible eft une marque de foiblefle en cette partie ; ces boulets font fujets aux mollettes. Les Chevaux rampins pp font ceux qui font bouletés des jambes de derrière , n'appuyant que fur la pince & le boulet en avant : on appelle aufîi ces Chevaux juchés ; ce défaut ne fait qu'augmenter en vieilliffant ; il y en a qui font juchés de naiffance , ce n'eft alors un défaut qu'à 'la vue. Du Flanc & du corps du Cheval. Lorfque l'efpace qui eft entre la dernière côte & l'os de la hanche eft creux, on dit que le Cheval aie flanc creux ; ou- tre le défagrément de cette conformation , les Chevaux qui ont le flanc creux font fujets à n'avoir pas de corps , ou à le perdre aifément, particulièrement fi la dernière côte efttrop loin de l'os de la hanche , ou fi elle ne defcend pas afTez bas , ce qui s'appelle avoir la côte trop courte. Lorfque le ventre d'un Cheval s'élève vers le train de der- rière relfemblant au ventre d'un Lévrier , il eft dit n'avoir pas de corps , ou être étroit de boyau ; ces Chevaux font commu- nément délicats au manger , ne fe nourriffent pas bien , & ont prefque tous de l'ardeur. Les côtes plates ou le Cheval plat , eft celui dont les côtes ne s'étendent pas aftez en rondeur ; c'eft une forte de défaut qui empêche que le Cheval n'ait du corps , la refpiration n'en doit pas être fi libre ; & fi le Cheval elt grand mangeur, le ventre ne pouvant pas s'étendre en coté , eft obligé de defcen- dre & de s'avaler comme le ventre d'une Vache, ce qui alour- dit un Cheval & lui ôte l'haleine : ces fortes de Chevaux font fujets à la pouffe. Quand les Anglois engrailfent les Chevaux maigres & qu'ils voient qu'ils ont difpofition à avoir le ventre avalé , ce qui arrive affez ordinairement en pareille occafion , ils joignent plufieurs furfaits , & font , par ce moyen , une fangle large d'un pied & demi , avec laquelle ils leur entourent tout le ventre , mettant des coufliaets à l'endroit des côtes pour ne les pas De 11 conflrucilon du Cheval. Chap, IX. 19 bleffer , & tons les jours ils reiïerrent la fangle d'un point, ce qui empêche le ventre de defcendre, &fait paiTer plus promp- tement la graifFe à la croupe. Les Chevaux enfellés , ou qui ont les reins bas , font ceux Les reins bis dont le dos eft creux principalement à l'endroit de lafelle ; ces °" enfeiiei. V. Chevaux ne doivent pas avoir les reins fl forts que ceux qui les ont en dos de mulet; mais on eft communément plus douce- ment fur ces Chevaux dont les reins fe font moins fenrir, & ils paroifTent à la vue plus relevés du devant. De la Croupe , des Cuîjfes & des Jarrets. La croupe eft défedbueufe à la vue feulement, lorfque les os Hanches hiutej du haut des hanches paroiffent à un Cheval qui n'eft pas mai- ^ Chsvai cornu. gre ; on dit alors qu'il a les hanches hautes : mais fi , quelque gras que foitun Cheval, on voit encore les os des hanches faire Peffet des deux grolfeursaux deux côtés du haut de la croupe , le Cheval eft tout à fait cornu. Il y a des Chevaux cornus ex- cellens, mais ils font très-défagréables à la vue, parce qu'ils contrefont les Chevaux maigres. Le Cheval épointé ou éhanché , eft celui qui aune hanche Cheval épointé, plus baffe que l'autre ; ce défaut n'ôterien à la bonté duChe- ^'^ -ii.rig. , val, il eft feulement défagréable avoir. La croupe eft coupée, lorfque, fi on la regarde de profil , Pl. i.Fig. C on voit qu'elle eft étroite , c'eft-à-dire , qu'elle ne prend pas ^Croupe coupée- bien fa rondeur & fon étendue. La croupe avalée eft celle qui tombe trop tôt ; ce qui fait Croupe avalée, z. que l'origine de la queue eft plus bas qu'elle ne doit être pour être bien placée. La croupe de Mulet eft celle qui eft tranchante en la regar- Croupe de raulet. dant par derrière, parce que les feffes font apf»latres : on nom- me ainfi ces croupes par la reffemblance qu'elles ont avec cel- les des Mulets. Tous ces défauts font plutôt choquans que dangereux,. Les cuiffes plates font celles dont les mufcles ne font pas Cuiffes plates & ronds & garnis de chair; cette conformation marque foibleffe '^'■"^^•'^' dans la partie; il en eft de même quand les eu iifes font ferrées , c'eft-à-dire, qu'elles font trop près l'une de l'autre. Les Chevaux crochus font ceux dont la pointe des jarrets chevanx crochcii fe touchant, les jambes vont enfuite s'éloigrrant l'une de l'au- tre , comme aux caigneux ; les Maquignons appellent ces Jarrets mois. Jairers étroits. 6..D. Pieds trop pttirs. Fig. B. Et trop gros. Fig. D. Corne cjffuue. Fig. F. 30 Le nouveau Parfait Maréchal. Chevaux clos du derrière. Une autre efpece de Chevaux cro- chus , eft celle de ceux dont la jambe de derrière efl en def- fous fituée naturellement comme un Cheval qui fait une cour- bette : ces défauts de conformation font fouvent des défauts de force & d'agrément pour le Cavalier. Une autre défaut plus confidérable que le précédent, eft celui d'avoir les jarrets mois. Les jarrets mois font ceux qui balan- cent , & qui fe jettent en dehors lorfque le Cheval marche ; ce défaut dénote beaucoup de foibleffe au train de derrière. Les Jarrets étroits font foibles: lorfque les jarrets font pleins, c'eft-à-dire , qu'ils ne font pas bien évidés entre le tendon & l'os , ils font foibles & chargés d'humeurs. Des Fieds. Les défauts des pieds font très-confidérables , parce que le meilleur & le plus beau Cheval devient inutile s'il ne peut marcher & vous fervir : c'eft pourquoi cette partie doit être bien examinée. Le pied foible eft celui qui a médiocrement de talon & qui a peu d'épaiffeur de pied ; ces pieds-là ont la foie creufe ; mais fi , de la pointe de la fourchette , on perçoit jufqu'à la corne , on ne trouveroit pas affezd'épaifteur. Ils font fujets à s'échauf- fer aifément fur le dur & à boiter. Une autre efpece de pied foible eft le pied gras ; le pied gras eft" celui qui communément eft trop gros , & dont la corne du fabot & la foie ont peu d'épaiffeur ; on ne peut connoître cette efpece de pied qu'en le parant, & alors on voit fi la corne eft mince ; mais il faut être connoiffeur pour le découvrir. Il eft néceftaire delaiffer repofer quelque temps les Chevaux qui ont le pied gras , après la ferrure j car ils boitent ordinairement après avoir été nouveau ferrés. Les pieds trop petits font douloureux. Les pieds trop gros rendent les Chevaux lourds & pefans , & même font une marque de pefanteur. La corne caftante eft un défaut très-incommode ; on la re- connoît en ce qu'on la voit ébréchée près du fer en beaucoup d'endroits : ces brèches font caufées par les clous des fers qui l'ont éclatée ; & fi vous voyez des clous brochés au talon, ce qui ne fe fait qu'à la dernière extrémité aux pieds de devant , c'eft un figne certain que la corne s'eft tellement De la confîruciion du Cheval. Chap. IX. 31 éclatée & calTée en pince , que Ton y a pu brocher : la corne blanche efl fujette à être cafTante. Lescercles fur la corne font des efpeces de gouttières qui entourent & ferrent le fabot en travers , & qui y forment au- tant de filions : ces cercles dénotent un pied trop chaud & ari- de, dont le Cheval devient fou vent boiteux : les cercles font quelquefois une fuite de la fourbuce. Les Avalures n'arrivent que par accidens & bleffures à la corne. Lorfque la corne a été entamée par une bleflure ou par quelque opération , il fe fait une avalure ; c'eft-à-dire , qu'il croît une nouvelle corne à la place de celle qui aura été em- portée. Cette nouvelle corne eil plus raboteufe,plus groiîiere & plus molle que l'ancienne ; elle part communém.ent de la couronne , & defcend toujours , chafTant la vieille corne de- vant elle : lorfqu'on voit une avalure , on peut compter que le pied eft altéré. L'Encaftelure n'eft autre chofe que les talons ferrés , c'efl-à- dire , trop étroits , finiffant en pointe _, & collés l'un contre l'autre; ils font plus étroits vers la fourchette qu'enhaut vers le poil ; ce défaut fait boiter ; il n'arrive guère qu'aux Che- vaux fins & des pays chauds ; il marque aridité & féchereffe de pied. Les Pieds trop longs font ceux dont les talons s'allongent en arrière ; ceux-là font fujets à être encaflelés. Il y a des Chevaux qui ont un côté des talons plus haut que l'autre , ce qui provient de fécherelTe du pied ; la ferrure peut auffi caufer cette difformité , elle peut aufTi y remédier ; ainfi ce défaut n'eft pas fi confidérable que l'encaflelure. Les Talons foibles font ceux qui obéiiTcnt fous la main lorf- qu'on les preffe l'un contre l'autre : ces Chevaux font fujets à boiter , à caufe de la foibleffe de leurs talons qui fe foulent & fe ferrent aifément. Les Talons bas font ceux qui ont peu d'épaiffeur : ces Che- vaux font fujets à boiter , à caufe du peu de force qu'ils ont dans les talons. On dit que la Fourchette eft graffe quand elle eft trop groffe , & qu'elle touche à terre ; c'eftun défaut qui fait boi- ter le Cheval ; les Chevaux qui ont les talons bas font fujets à ce défaut, La Fourchette maigre & ferrée marque un pied aride & Pieds cerclés. Fis. K. Avalures. Pieds encjftelés. Fig. L. Pieds trop longs. Fig. D. a. Un talon plus haut que l'autre, Fig. I. Talons foibles. Talons bas. Fourchettes grafTe. Fig, H. a. Fourchette mai- gre. F/g'. L. ■ Sole mince. Pieds plats & COillbltS. Sole haute. Fis.H.bb. 3x Le NOUVEAU Parfait Maréchal. lec, & prefque toujours que le pied cil encaitelé , ou du moins y a grande difpofition. La Sole trop m'nce eft fujette à être foulée. La Sole haute eft un grand défaut au pied d'un Cheval; 3z fi elle furpalfela corne , le Cheval aura le pied comble , mar- chera fur fa foie & boitera infailliblement: les pieds , qui ont la foie haute , ont prefque toujours la corne plate & évafée com- me une écaille d'huitre : c'eftle défaut des gros Chevaux éle- vés dans les pays marécageux: ces pieds font très-difficiles à ferrer pour que la foie ne porte pas fur le fer ni à terre. Ce dé- faut provient auffi d'accident; c'eft-à-dire, delà fourbure qui fera tombée dans les pieds ; il n'en eft que plus dangereux. Pr..LFig.C. TABLE DES DÉFAUTS VISIBLES D U Cheval. ES oreilles baffes , écar- tées &. pendantes, i. La tête mal pendue, x. Lesfalieres creufes, 3. Les yeux petits. A. Le nez creux ou le chan- frein enfoncé. 4. La ganache ferrée. B. Le bout du nez gros. ^. De groffes glandes fous la ganache. C. L'encolure renverfée. 6. L'encolure faufTe. 7. Le col court. 8. Le garrot rond & bas. E. L'es épaules groftes. D. Les épaules chevillées. F. Le poitrail ferré. 9. Le bras menu, G. Une loupe au coude 10 , qui provient de meurtriifure du fer aux Chevaux qui fe cou- chent en Vache ; c'eft-à-dire , la jambe de devant ployée de façon que le fer du pied tou- che le coude , le meurtrit & occafionne enfin cette loupe. La jambe arquée , eu le cheval bralficourt. \. Les fur-os. 11. Les malandres. 12. La jambe de Veau. L. La jambe de Bœuf. O. La jointure longue & plian- te. M. Les molettes. 13. La bouture , ou le Cheval bouté ou bouleté. K. De la conflruclion Les reins bas ou le Cheval enfellc. V. Les côtes plates. S, Le flarc creux. Q. Le ventre avalé. T. La croupe pointue. Y. Le Cheval cornu ou les han- ches hautes. X. La croupe avalée. Z. La queue mal pendue. 14. La queue de Rat. 14. La cuifle plate, a. Les veffigons. 15. Les capelets. 16, Les varifTes. 17. Les courbes. 18. Les éparvins. 19. du Cheval. Chap. X. "^^ Les foulandres ou folan- dres. lo. Les jardons. ai. Le Cheval crochu. Les formes x%. Les arrêtes, grappes, ou queues de Rat. 2.3. Les poireaux. 24. Les eaux. 2^. Les crevafles. Les mules traverfieres. 16. Les feymes & pieds de Bœuf. 27. Le Cheval juché ou ram- pin. pp. Le fie. x8. Le pied plat. 19. CHAPITRE X. De tachât des Chevaux. Avertissement. LE Cheval efl un des animaux les plus nécefTaires , & en même tems un de ceux auquel on eft le plus aifément trompé ; premièrement , parce que fa figure & fes qualités ne fe rapportent pas toujours ; de plus , parce que non-feulement les Maquignons , mais beaucoup de Particuliers ne fe font aucun fcrupule de cacher & de déguifer les défauts des Che- vaux qu'ils veulent vendre , adoptant volontiers pour leurs intérêts un mauvais diétum : qu'en Chevaux on peut tromper fon père même ; après quoi ils croient leur honneur à couvert; ce qui fans doute eft impoffible, parce que la fauiïeté ne fau- roit s'accorder avec l'honneur: on peut à la vérité vendre un Cheval taré , mais on ne doit pas en bonne confcience dégui- fer fes défauts , afin que l'acquéreur ne les apperçoive pas, & l'acheté aufTi cher que s'il n'en avoit aucun. Les gens du véri- table honneur ne tomberont point dans cet inconvénient ; nous n'avons à nous garantir que des Maquignons & des E AvenifTement. Pl XXIV. Potence. 34 Le nouveau Parfait Maréchal. faux honnêtes g;ens ; c'eft à quoi pourront fervir les préceptes & les connoifTances fuivantes. Quand on veut acheter un Cheval, il eft dangereux de fe prévenir en fa faveur ; car la prévention aveugle fur fes dé- fauts ;c'efl: pourquoi il ne faut donneraucune attention à tous les difcours du Marchand , qu'il déhiteordinairement pour diftraire & étourdir ; il fauts'appliquer feulement à bien examiner le Che- val depuis les pieds jufqu'à la tête, & ne point ôter les yeux de de/Tus que Ton ne foit pleinement fatisfait de fon examen. De la mefure & Je la taille. Les perfonnes accoutumées à voir des Chevaux , connoifTent quelquefois à vue d'oeil la hauteur d'un Cheval ; mais pour en être plus fur , il faut le mefurer avec la chaîne ou avec la potence : on fe fert plus communément de la chaîne , parce qu'elle eft plus portative , mais la mefure avec la potence eft la plus exafte : la chaîne AA. eft faite de petits chaînons de fer ou de laiton haute de fix pieds, marquée de pied en pied par un fil de laiton tortillé ; & depuis le quatrième jufqu'au fixieme pied , d'autres petits fils de fer ou de laiton marquent les pou- ces ; au bas de la chaîne eft un plomb. Lorfqu'on veut me- furer un Cheval , on laifTe tomber le plomb au bas du fabot de la jambe de devant à côté, puis coulant la chaîne le long de l'épaule , on s'arrête au haut de la pointe du garrot ; puis on compte fur la chaîne les pieds & les pouces jufqu'à l'en- droit où on s'eft arrêté, & on a la hauteur du Cheval , fui- vant cette mefure qui n'eft pas parfaitement exaéle , parce qu'elle peut être altérée par l'épaule plus ou moins charnue de deux Chevaux détaille égale , ce qui fait quelquefois juf- qu'à un pouce & demi de différence. La potence, BB. n'eft autre chofe qu'une règle plate de fix pieds de haut , féparée par pieds & par pouces, le long de laquelle coule par le moyen d'une mortoife,une autre règle placée d'équerre avec la toi- fe ou la règle de fix pieds , faifant la figure d'une potence : on place la première règle de fix pieds toute droite , & tou- chant à terre près du bas du fabot à côté ; & on haufîe ou baifi^e l'autre règle jufqu'à ce qu'elle touche fur le milieu du tranchant du garrot , puis comptant fur la toife jufqu'à l'en- droit où cette règle eft demeurée , on connoît précifément la hauteur du Cheval. De la conflrucllon du Cheval. Chap. XI. 35 Quelques perfonnes au défaut de chaîne , fe fervent encore Autres niefures. du poing fermé fur cette corde ; le poings fermé a trois pou- ces , ce qui s'appelle une paume; ainfî dix-neuf paumes font environ quatre pieds neuf pouces : on fe fert rarement de coudée pour mefurer un Cheval, une coudée eft un pied & demi. Un Bidet eft environ de quatre pieds à la chaîne :un dou- ble Bidet de quatre pieds cinq à fix pouces ; un Cheval de taille ordinaire , eft de quatre pieds huit à neuf pouces : un Cheval de carofTe ordinaire , eft de cinq pieds ; & un très- grand Cheval de caroiTe ou de voiture , eft de cinq pieds cinq à fix pouces. Il fe trouve des Bidets de trois pieds de haut, maisilsfont rares & de peu d'utilité. Tai'Ie des Clie- vaux. CHAPITRE XI. Des tromperies des Maquignons & de la garantie. L'Art des Maquignons n'eft autre chofe que d'acheter de mauvais Chevaux à bon marché, & de les réparer & re- faire de façon qu'ils puifTent fafciner les yeux du public , & vendre leurs Chevaux beaucoup plus cher qu'ils ne les ont achetés : c'eft pourquoi il eft bon d'être inftruit des moyens qu'ils emploient pour y réuftir : afin de fe mettre à l'abri de leurs tromperies , je vais déduire toutes celles qui font venues à ma connoifi"ance & les moyens de les diftinguer. Comme on a de la peine à fe défaire d'un Cheval trop jeune , Arracher les les Maquignons arrachent les dents de lait bien avant qu'elles fl^""- tombent ; cela fait pouffer les autres plutôt qu'elles n'auroient poufle naturellement ; & à cela ils y gagnent un an , c'eft-à- dire , qu'on croit le Cheval plus vieux d'un an qu'il n'eft effec- tivement : c'eft ici où la connoiffance des crochets pour les Chevaux fert à découvrir la tromperie. Lorfque les Chevaux font hors d'âge démarquer naturelle- Contremarquer. ment, c'eft-à-direàhuitans ,les Maquignons contremarquent, fur-tout ceux qui conferventla dent courte & blanche jufques dans leur vieilleffe. Ily a plufieurs façons de contremarquer , c'eft-à-dire, d'ajufter la dent, de manière qu'elle paroilTe noire & creufe ; la plus commune eft le burin , ils creufent la Eij Scier ou limer les dents. Peindre Sourcils. les Peindre les Che- vaux. 36 Le nouveau Parfait Maréchal. dent avec un burin , puis ils noircifTent ce creux avec de l'encre double ; ils le noircifTent encore avec un grain de fei- gle , qu'ils mettent dans le creux , & qu'ils brûlent enfuite avec un fer rouge : il eft bon de remarquer ici que la marque noire à. la dent , s'il n'y a point de creux , ne fignifie rien pour l'âge , quelque chofe que vous dife le Maquignon , pour vous perluader que le Cheval marque encore. Il faut un peu de pratique & d'examen , pour connoître les creux naturels des Chevaux qui marquent , & alors on ne fera gueres trompé à la contremarque ; car on trouvera communé- ment la dent rayée à côté du creux , parce que fouvent le Cheval remue pendant l'opération , ce qui fait gliffer le bu- rin fur la dent : on trouvera auffi le noir de la dent plus noir que le naturel ; d'ailleurs pour les Chevaux on a recours aux crochets , on examine aufli s'il n'y a aucune des marques de vieilleffe déduites au Chap. VI. Si les Chevaux font vieux , les Maquignons m.al-adroits leur fcient ou leur liment les dents de devant en deffus ; d'au- tres plus avifés , les liment pardevant en bec de flûte , afin d'efîacer l'avance des dents, & n'y touchent point par-deffus. A l'égard des premières , la tromperie efl facile à connoître quand le Cheval a la bouche fermée , car les dents de devant ne fe joindront plus , à caufe que les mâchelieres les en em- pêchent : aux autres y il eft aifé de voir que le noyau ou le cœur de la dent paroît plus brun : ce noyau a été décou- vert en limant ; de plus la dent paroît voûtée comme fi elle retournoit en dedans. Lorfque le Cheval efl fille , c'efl-à-dire , qu'il lui efl venu des poils blancs au-deffus des yeux , qui font une marque de vieilleffe ; s'il y a peu de ces poils , ils les lui arrachent; en y regardant de près , on peut découvrir qu'il y a en cet en- droit du poil arraché ; fi ces poils blancs font en quantité , ils leur donnent la couleur bay ou noire , fuivant le poil du Cheval. Ils peignent aufTi les Chevaux en bay , en bay brun ou en noir , pour les empêcher d'être reconnus , ou pour en accom- moder celui qui aime mieux ces fortes de poils ; mais lorfque le Cheval mue , il redevient de fa couleur naturelle , & quel- quefois quinze jours après qu'il a été peint , fi on a épargné la couleur. De la conflruciion du Cheval Chap. XI. 37 Ils font auffi des étoiles ou pelotes artificielles , pour que le Cheval ne foit pas zain , ou pour appareiller des Chevaux de caroffe : on les connoît, en ce que les poils blancs font beaucouo plus longs que les autres, & que communément au milieu de la pelote , il fc trouve un efpace fans poil. Les fauf- fes queues leur fervent lorfqu'ils ont des Chevaux qui ont la queue coupée , & qu'on leur demande des Chevaux qui aient toute leur queue : on fentira aifément la fauffe queue avec la main ; car elle efl; liée fous le crin de la queue cou- pée. Aux bouches feches , ils frottent le mors avec des drogues qui font venir Técume ; & aux bouches pefantes,ils mettent dans les lèvres une petite chaînette attachée à la bride & à la gourmette : cette chaînette eft difficile à appercevoir. Ils favent arrêter la pouffe , & il eft bien difficile de s'en appercevoir ; ils arrêtent auffi la morve pendant ii heures : on pourra le découvrir pour peu qu'on en ait de foupçon,en ferrant le gofier ; ce qui fait touffer le Cheval : (1 après avoir touffe, il femble qu'il ravale quelque chofe , méfiez-vous de la morve ; ils refferrent les molettes pendant un tems , mais on voit le poil plus uni dans la place des molettes qu'ailleurs. Ils deffechent les eaux du foir au matin : lorfque la jambe n'eft pas gorgée , on ne peut gueres s'en appercevoir , fmon qu'on ne fent pas le paturon bien net ; mais ils ne peuvent gueres cacher une jambe gorgée , & quelque chofe qu'ils vous difent alors, ne vous y laiftez point aller. Les Maquignons ont aufTl des difcours trompeurs ; par exemple , quand vous croyez voir des peignes au Cheval qu'ils veulent vous vendre , ils vous difent que le poil hérifTé que vous voyez fur la couronne , vient de ce que le Cheval a marché dans des terres fortes ; quand le Cheval eft crochu, le Maquignon pour adoucir le terme , dira qu'il eft clos par derrière , &c. Comme ils font attentifs à tout ce qui peut faire valoir leurs Chevaux , s'ils en ont qui foient lourds & pareffeux , ils leur donnent tant de coups de fouet dehors & dedans l'é- curie, qu'à la feule vue du fouet , quand le Maquignon le tient, ils font toujours en l'air ; c'eft pourquoi plus on verra le Cheval fouetté fe tourmenter à la vue du Maquignon , plus il faut fe méfier de fa légèreté & de fa bonté : alors re- Etoiles cielles & queues. artifi- fauiles Pour la Boucheo Arrêter U PoulTe & la Morve. RefTerrer les Mo- lettes : defl"é:her les Eaux, Difcours des Maquignons. Autres trom- peries. 38 Le nouveau Parfait Maréchal. gardez aux yeux du Cheval , fi vous les voyez triftes & immo- biles, quoiqu'il foit toujours inquiet & en mouvement , foyez perfuadé que c'efl: la vue du Maquignon qui leur caufe cet éveil , & que c'efl une Rolfe : quand le Cheval eft ombrageux, le Maquignon le fait pafTer à force de crier : quand il n'efl pas fenfible à l'éperon , il lui paiTe du verre pilé entre cuir & chair, deiïbus la peau du ventre où porte l'éperon, ce qui le rend fenfible à l'éperon pendant quelques jours : on découvrira cette tromperie , fi en voulant lever la peau à l'endroit de l'éperon , le Cheval fait mine de s'y oppofer , en remuant la queue , & tournant la tête pour mordre : quand le Cheval a quelques groiïeurs ou autres maux apparens aux jambes & aux pieds , le Maquignon choifira un terrain plein de boue , pour vous le montrer , afin que la boue cache ces défauts ; mais il fau- dra lui faire laver les jambes pour les examiner enfuite : fi fon Cheval a les jambes roides de fourbure ou autrement , il le dégourdira & l'échaufFera à marcher fur un terrain doux avant que de l'expofer en vente, La maxime de tous les Marchands de Chevaux , pour mon- trer les Chevaux en main , eft de les brifer avec des filets , dont les branches font très-longues, afin que leurs Valets leur foutiennent la tête haute. On ne peut limiter toutes les fourberies de ces Mefi'ieurs ; car ils en inventent à mefure qu'ils en ont befoin , comme de vendre un Cheval tout fellé , dont la felle cachera un ulcère ; ils l'amèneront au Marché avec un Licol de fangle , pour qu'on ne voie point une plaie ou une fiftule qui fera fous le Licol , &c. Garantie. Les Marchands à Paris , doivent garantir leurs Chevaux de pouffe , morve , courbature & boiteux d'un vieux mal , le tout pendant neuf jours , pendant lequel temps on les peut contrain- dre en Juftice à reprendre leur Cheval ; mais après les neuf jours paffés, ils n'y font plus obligés : il faut quand on acheté un Cheval d'un inconnu, prendre les précautions pour s'affurer qu'il n'a pas été volé ; car fon Maître le peut reprendre par-tout oi!i il le trouvera: il n'en eft pas ainfi des Chevaux vendus en pleine Foire. De la confîruclion du Cheval, Chap. XII. 39 CHAPITRE XII. Comment on doit examiner un Cheval avant de V acheter. Uand on veut acheter un Cheval , de quelque efpece qu'il foit, il faut tâcher d'abord de pouvoir l'examiner dalis l'écurie tranquillement , afin de voir s'il fe foulage tan- tôt fur un pied, tantôt fur l'autre, ou s'il avance un pied de devant : ce qui dénote qu'il à les jambes fatiguées. On exa- mine fes yeux le faifant arrêter à la porte de l'écurie : quand il eft forti , la première chofe qu'on doit faire eft de lui regar- der dans la bouche pour connoître fon âge : puis on confidere fa figure en général ; on lui manie enfuite la ganache pour favoir s'il n'a point de glandes , & fi elle eft bien ouverte ; on regarde dans les nazeaux pour voir s'il n'eft point chancre ce qui pourroit être un figne de morve. On regarde & on parcourt avec la main le garrot , les épaules , les jambes , les jarrets , pour voir fi le tout eft bien conditionné , bien fain , bien net de tous défauts. On regarde le flanc pour voir s'il n'eft point altéré , les pieds deffus , defiTous & de- dans. On fait lever le pied & on fait frapper avec le gros du fouet ou autre chofe deffus le fer , pour connoître fi le Che- val eft aifé à ferrer , c'eft-à-dire , s'il ne retire pas le pied quand on frappe deffus ; enfuite on le fait trotter pour voir s'il ne boite pas , & s'il trotte bien ; après quoi on l'effaie à l'emploi pour lequel il eft deftiné, c'eft-à-dire , au caroffe en le mettant au chariot ou à la charrette , ou on monte deffus s'il doit fervir à la felle : on voit alors s'il eft difficile à bri- der ou à feller. Toutes ces cérémonies faites , fi le Cheval convient, on en fait le prix , puis on le mené à l'écurie , on lui jette un peu d'avoine pour voir s'il la mange bien fans ti- quer & fans inquiétude , & on finit le marché. Lorfqu'on acheté un Cheval d'un Marchand à Paris , le Palefrenier de celui qui l'acheté, exige du Marchand un droit qu'il lui paie ; fi on s'eft fervi d'un Courtier, autre droit qui tombe fur le Marchand : fi on amené un Maréchal , le Maré- chal communément exige encore fon droit. Tout cela aug- mentée prix du Cheval , car le Marchand paie tous ces droits de l'argent de l'acquéreur. Si le marché fe fait de particulier Coutumede Paris. 40 Le nouveau Parfait Maréchal. à particulier , rufiTge à Paiis eft que le vendeur donne au pa- lefrenier de Tachereur la même fomme que celui-ci donne au palefrenier du vendeur. CHAPITRE XIII. Des Allures & des qualités de la Bouche des Chevaux. Es allures des Chevaux font le pas , le trot , l'amble, le L galop ; & les trains rompus qui tiennent des deux allures enfemble , font Pentrepas ou le traquenard , & Paubin. Comme le trot eft l'allure qu'on examine à tout Cheval qu'on veut acheter en le faifant trotter en main , c'eft par cette allure que je vais commencer, après avoir parlé en général de ce qui forme les allures. Remarques far Les allures des Chevaux doivent plutôt leur origine au ks allures. train de derrière qu'au train de devant ; ce font les reins & les jarrets qui les déterminent, les épaules &les jambes de devant en fuivent feulement les impreffions. Quand le Cheval va au pas , au trot & au galop , la jambe de devant d'un côté , & la jambe de derrière de l'autre côté , avancent à peu près en même tems. Lorfqu'il va l'amble , la jambe de devant & de derrière du même côté avancent en niême tems : voilà ce qui fait la différence de Pamble aux autres allures ; au pas ,-les qua- tre, jambes fe meuvent à loifir ; au trot , il fe fait une efpece d'élancement du train de derrière , caufé par le reifort des reins , ce qui contraint le train de devant de redoubler de vîteffe ; ce même élancement fe fait à Pamble , mais on n'en fent pas la dureté, parce que rien ne lui réfifte , la jambe de devant du côté où fe fait le mouvement , y cède en partant auffi-rôt ; au galop , les reins & les jarrets travaillent également, & le reffort des jarrets adoucit plus ou moins le coup des reins ; plus ce reffort des jarrets eft liant , plus le galop eft doux ; plus les jarrets fon nerveux , plus le galop eft vite , & plus les reins font forts , plus le galop eft foutenu, c'eft-à- dire , plus le Cheval galope furfes hanches. Le Cheval fe fati- gue davantage au galop qu'au trot , parce qu'au trot les reins foutiennent, pour ainfi dire , les jambes de derrière , & par ce moyen leur épargnent du travail , au lieu qu'au galop, les jar- rets ont autant de befogne à faire que les reins , s'ils n'en ont pli:s De la conflruclion du Cheval Chap. XÎII. 41 plus , il n'eft pas étonnant auffi que le galop foit Tallure la plus vite , parce qu'elle efl: pouflee par plus de refTorts cjue les autres. L'amble fatigue le Cheval , parce que la précipitation de cette allure n'eft aidée d'aucun relTort. Il faut examiner lorfqu'un Cheval trotte en main, s'il trotte te trot, franc & vigoureufement , c'eft-à-dire , fi le derrière chafTe bien le devant ; fi le trot eft vite & égal ; fi le Cheval trotte la tête haute & les reins droits , c'eft-à-dire, s'il ne berce point & ne dandine point. On dit que le Cheval berce ou dandine lorsqu'on voit la croupe balancer , parce qu'alors les hanches baiflent alternativement à chaque tems de trot , ce qui mar- que un Cheval mol & fans force. On voit auffi fi le Cheval trotte bien devant lui ; & pour le reconnoître , on fe place précifément derrière le Cheval ; quand il jette les jambes de devant en dehors , elles paroilTent au-delà de la ligne du corps à chaque tems de trop s'il trotte mal ; mais s'il trotte bien devant lui, les jambes de derrière cacheront entièrement celles de devant. Le trot eft l'allure que l'on confidere le plus aux Chevaux de carofTe , parce qu'ils font principalement deftinés à celle-ci. Le pas eft la plus lente & la plus pofée des allures desChe- te pas. vaux , & en même tems celle qui fatigue moins un Cheval. Les qualités du pas font d'être doux, prompt ou léger & fur. Il faut, pour que le Cheval ait le pas doux , qu'il ait les mouvemens des épaules , des hanches &: des reins fort lians , de façon que le Cavalier ne les relfente prefque pas ; & alors on dit que le Cheval eft doux comme un bateau , ce qui fignifie que l'on ne fent pas plus fes mouvemens que fi on voguoit dans un ba- teau. Il faut qu'il ait un grand pas , c'eft-à-dire , qu'il avance au pas le plus qu'il eft poftible fans dandiner , tenant toujours fa tête haute & en même fituation ; qu'il ne levé pas trop les jambes , car il fe les fatigue & fe les ruine plus aifément ; qu'il ne les levé pas aufti trop peu , car alors il a ce qu'on appelle des allures froides & eft fujet à broncher ; que le derrière fuive bien le devant , c'eft-à-dire, qu'il pofe fon pied de derrière à la place où étoit celui de devant, & non au-delà , ce qui mar- queroit foibleiïe de reins. Les Chevaux qui palfent leurs pieds de derrière bien au-delà de celui de devant , ont les hanches trop longues , font fur leurs épaules , dandinent, ce qui leur donne un pas dégingandé , & de plus font fujets à F 42- I^E NOUVEAU Partait Maréchal. forger. Il faut que le Cheval qui va le pas ait la jambe' fûre, qu'il ne croife point fes jambes de devant , qu'il ne porte fes jarrets ni en dehors , ni en dedans , qu'il ne piaffe point, ni: ne trépigne , & qu'il n'ait point d'ardeur, le pas «doublé. Le pas redoublé eft un pas plus vite que l'ordinaire ,. moyennant un mouvement plus prompt des jambes du Che- val. Le ga'cp. Les règles d'un bon galop , font que le Cheval coure aifé- ment & très-légérement , fans faire un mouvement trop élevé des jambes de devant ; ce qui marque que le Cheval peine au galop , parce que les épaules ne répondent pas ; qu'il fe tienne toujours dans une belle fituarion , la tête haute & les hancheS' baffes ; que le derrière chaffe le devant , de façon qu'on ne voie point le devant fe pofer , & enfuite le derrière , ce qui s'appelle courre à deux tems ; mais il faut que les quatre jambeS' foient, pour ainfi dire , toujours. en l'air. Les Chevaux qui ont les hanches trop longues , ne peuvent pas aller au petit galop ; ils ne galopent que vite , parce qu'ils ne fauroient ployer' les jarrets , & mettre les hanches fous eux. Quand le Cheval qui galope levé trop le devant , cette façon de courre lui fait perdre de fa vîteffe , & marque même qu'il a peu d'haleine. Il faut donc qu'un Cheval au galop coule également de fes- deux traits en pliant les hanches. Les Chevaux qui courent près du tapis en font plus vîtes ; car ilsne perdent point de tems de bas en haut. On reconnoît les hanches longues à voir les pieds de der- rière campés trop en arrière , & que le haut de la queue ne tombe pas à plomb à la pointe des jarrets : on a bien delà peine à affeoir un tel Cheval fur les hanches.. L'amble. L'amble efl à peu près é2;al en vîteife au trot , c'efl une al- lure naturelle à quelques Chevaux & forcée à d'autres , c'efl- à-dire , qu'on apprend à ceux-ci à aller l'amble. Cette allure a fon agrément quand elle eft naturelle , car elle ne fecoue pas comme le trot, & elle avance autant. Elle fe maintient auffi davantage que l'artificielle : car celle-ci remue le Cavalier d'une façon qui n'efl pas fort agréable. Elle entreprend les épaules du Cheval , & le laffe aifément ; cependant il efl fort commun en Angleterre de forcer les Chevaux à aller l'amble, au moyen d'entraves & de boules qu'on leur attache aux pieds j en général tout Cheval d'amble n'a jamais les épaules Des longues hanches De la conflru^lon du Cheval. Chap, XIII. 43 bien libres. On reconnoît fi l'amble eft naturel en faifant al- ler le Cheval en main ; car au lieu de trotter il ira l'amble ; au lieu que celui auquel on aura donné cette allure ne manquera pas de trotter en main , & n'ira l'amble que quand on fera deffus. J'ai dit précédemment que l'amble étoit une allure qui fe diftin- gue des autres , en ce que le Cheval porte en avant les deux jambes du même côté fucceffivement. On appelle Haquenée ou ambulant un Cheval qui va l'amble. L'entre-pas ou le traquenard elt un train rompu , qui tient de l'amble & du pas , & l'aubin en eft un autre qui tient de l'amble & du galop. ]?lufieurs Chevaux prennent ces allures à mefure qu'ils s'ufent , & fe fatiguent les reins. Le traquenard devient l'allure des Chevaux de meffager & de marchand , & l'aubin des Chevaux de pofte : quelques Chevaux ont ces allures naturel- lement. Les qualités de la bouche font effentielles au Cheval qu'on veut acheter , & principalement au Cheval de monture ;& , comme la bonté de la bouche vient des barres , on peut en quelque façon s'afîurer avant de monter ou d'atteler un Cheval, s'il a la bouche bonne ou mauvaife en appuyant fortement le doigt fur la barre. Si le Cheval marque qu'il le fent, c'eft figne qu'il a la bouche bonne : on peut voir auili par le même moyen s'il n'a pas les barres trop charnues , ce qui dénote une bouche pefante & infenfible , ou s'il n'a pas eu les barres rompues ; car on fentira la cicatrice ou un creux qui provient des efquilles d'os qui en font tombées , le Cheval en cet état ne fauroit avoir la bouche affurée. Un Cheval pour avoir la bouche bon- ne , doit Tavoir légère & à pleine main , c'eft-à-dire , que le Cavalier , fans fentir un poids confidérable à la main de la bri- de , fente cependant qu'il tient quelque chofe ; car , s'il ne fen- toit rien dans fa main , ce feroit une preuve que la bouche eft trop légère & trop fenfible , ce qui eft dangereux , parce que le moindre mouvement de la main peut faire renverfer le Che- val. Si le Cavalier fentoit un poids confidérable à fa main, il doit être fur que la bouche eft pefante , & qu'il fera contraint 'c. Par exemple, en trois. Le plus gras fera deftinéaux jumens pleines, ■& à celles qui allaitent leurs poulins, étant eflen- tiel de bien nourrir ces jumens pour fortifier le poulin qui doit naître , & lui préparer l'abondance du lait qui doit con- tinuer quand îe poulin eft venu au monde , parce que de cette première nourriture dépend fa bonne conftitution. Le deuxiè- me parquet , qui doit être moins gras , fervira de pâture aux jumens vuides , c'eft-à-dire , à celles qui n'ont pas retenu de la dernière monte. On fépare celles-ci des premières , quand on peut reconnoître qu'elles ne font pas pleines, parce que fe fentant plus légères & plus dégagées que les jumens pleines , elles pourroient leur donner des coups de pieds qui les fe- roient avorter; ( enverra dans le chapitre IV, quand & com- ment on peu diftinguer (i une jument eft pleine ou non ; ) de plus , ces jumens vuides ne devenant pas li graffes , retien- 6x Le nouveau Parfait MAnécHAt. dront mieux à la monte prochaine ; car le trop de graifTe s'oppofe à la génération aux jumens , comme aux femmes : on mettra aufîi les pouliches dans le même parquet ; enfin ,1e moins gras de tous fera deftiné pour les poulins mâles en- tiers ou hongres , fur-tout que ce parquet foit bien clos pour ôter à ceux-ci toute communication avec les jumens & pou- liches , car ils font capables de couvrir à deux ans ; & s'ils paffoient avec les femelles , ils s'énerveroient immanquable- ment ; les hongres faifant des efforts inutiles , tourmentent les jumens & fe perdent les jarrets. Je dis qu'il faut que ce dernier parquet foit le moins gras , parce que la nourriture fe changeant en la fubftance de l'animal , principalement lorfqu'il prend fa croiiïance , elle donne à fon tempérament les qualités qu'elle a ; ainfi quand cette nourriture aura fuffi- famment de fucs pour les entretenir Amplement en chair , elle rendra leur fang moins épais & plusfpiritueux, parcon- féquent plus propre a nourrir Se à fortifier les nerfs , puifqu'il fe diftribue alors avec plus de vivacité dans tous les conduits fans les engluer, au lieu que la graififequi provient du fang gluant & épais , enveloppant les mufcles , s'oppofe à leur jeu , & les empêche de fe fortifier, & par conféquent éteint le nerf & la vigueur ; aufîi voit-on que les Chevaux nourris dans des pâturages trop gras , fe chargent de tête & d'enco- lure , ont la vue foible & de groffes épaules. Si dans le parquet des poulins mâles , il fe trouve des coteaux , des hauts & des bas , les poulins en montant & defcendant , fe dénoueront les épaules & les hanches ; ce qui fera un grand avantage , fur-tout pour les Che'f aux fin s , dont le défaut le plus commun eft de n'avoir pas les épaules bien libres. Les terrains humides & marécageux caufent les mêmes inconvéniens dont nous venons de parler, à l'égard des ter- rains gras , & même à un plus haut point : ils ont encore une autre mauvaife qualité , qui eft d'attendrir la corne , & de rendre les pieds plats & combles. Les Chevaux que ces ter- rains produifent deviennent très-grands, mais fans vigueur, parce que la nourriture eft aqueufe , flegmatique , & ne four- nit pas affez d'efprits ; il en eft de même de toutes les produ6tions de la nature qui croifiTent dans ces fortes de ter- rains ; elles augmentent en volume , à mefure qu'elles dimi- lyes Haras. Chap. II. ^3 nuent de force ; c'efl par cette raifon que les arbres y devien- nent très-hauts , & les plantes très-grandes ; mais leurs fruits , ou font indigeftes , ou ont moins de goût que les mêmes qui viendroient en terrain fec & fur des hauteurs , lorfqu'iis y trouvent fuffifamment de nourriture. De là on peut conclure avec l'expérience , que dans un terrain Çtc , on aura de pe- tits Chevaux très-nerveux , qu'un terrain entre gras & maigre, produira des Chevaux de taille & vigoureux , & qu'un terrain trop gras ou marécageux donnera de très-grands Chevaux grofliers , mous & fans vigueur. Revenons à nos parquets. On ne peut fe difpenfer de cou- parauon. per chacun des grands parquets en plufieurs autres , pour pouvoir les rétablir fuccefîivement , à mefure que les Che- vaux les gâtent ; car il eft certain que leur fiente récente & leur urine amaigrit & brûle le fonds du terrain ; mais les bœufs , vaches & moutons l'amélioriffent & l'engraiffent : de plus , les bœufs & vaches mangent la grande herbe, ne pou- vant pincer près de terre comme les Chevaux , parce qu'ils n'ont point de dents de devant à la mâchoire fupérieure , au lieu que les Chevaux qui n'aiment que l'herbe tendre, cher- chent la plus courte & la rafent de près. Ainfi tant pour man- ger la grande herbe , que pour entretenir votre fonds , vous mettrez de ces animaux dans une de vos féparations , pen- dant que vos Chevaux feront dans l'autre , & ainfi toujours fuccefîivement. A l'égard des moutons, l'engrais en eft ex- cellent, mais on ne peut mettre les Chevaux où les mou- tons auront été, que fix mois après , lorfque leur fiente fera incorporée avec la terre ; car cette fiente étant récente , dé- goûte les Chevaux qui la trouvent inceffamment fous la dent ; fi vous ne pouvez vous fervir d'aucun de ces moyens , répa- rez le tort que vos Chevaux auront fait à vos pâturages par quelqu'engrais que ce foit. Ce que je viens de dire delà ruine des fonds parles Che- vaux , eft f] vrai & fi redouté , que dans les meilleurs fonds de la BafTe-Normandie , les propriétaires flipulent ordinai- rement dans les baux , que le fermier ne pourra nourrir dans un herbage de cent bœufs , que deux ou trois Chevaux , de peur que le fonds ne dépérifle, s'il y en avoit davantage: ce- pendant^ c'efl trop appréhender ; car cesbons fonds pourroïent fupporter, fans aucun déchet, dix Chevaux par cent bœ. ifs , Terrains. Mouches, Pl.V^ 6^ Le nouveau Parfait Maréchal. mais fi on veut employer fon terrain à un haras , on le main- tiendra dans fa bonté, en mettant dans un fonds maigre qua- tre vaches ou deux bœufs par Cheval ; dans un fonds médio- cre , deux petites vaches ou un bœuf par Cheval , & dans un fonds excellent, un bon bœuf pour deux Chevaux , obfer- vant le changement fucceffif des parquets , comme nous avons dit. Faites en forte qu'il y ait dans chaque parquet de l'eau fuffi- famment pour abreuver votre haras , comme mares , étangs ou retenue d'eau , fur-tout point d'eau vive , qui caufe des tranchées aux Chevaux , & qui pourroit faire avorter vos jumens : l'eau fale convient aux Chevaux, comme l'eau nette aux hommes ; qu'il y ait aulïï quelques arbres femés de côté & d'autre , afin que les Chevaux s'y mettent à l'abri du grand foleil & des mouches, qui, malgré ces précautions, les fati- guent fi fort en été , qu'il arrive toujours , vers le mois d'Août , dans la force des mouches, que les Chevaux maigrilTentpar l'inquiétude & le tourment que ces infedes leur caufent. 'V^ous verrez dans la PI. V. toutes les efpeces de mouches qui pi- quent les Chevaux. A , la mouche ordinaire. B,la mouche platte ou bretonne ; elle eft grife , & fe tient le plus fouvent autour du fondement du Cheval ; on a bien de la peine à la prendre : quand on la tient , il faut lui arracher la tête : les Chevaux qu'on panfe , y font communément très-fenfibles ; mais ceux qui font à l'herbe , en ont quelquefois des quatre-vingt , fans s'en fou- cier. C, le taon gris ordinaire: D, le gros taon : E , autre efpece de taon: ces trois efpeces piquent plus communément les Chevaux dans les temps chauds & orageux. ! Ne négligez pas s'il y a quelques trous ou foffés dans vos pâturages , fur-tout dans ceux des jumens , de les faire com- bler foigneufement , de peur que , tombant dans ces trous , & faifant effort pour enfortir, les Chevaux ne s'eftropient , & les jumens pleines n'avortent : arrachez parla même rai- fon tous les chicots d'arbres , s'il s'en trouve dans votre en- ceinte ; en un mot , que le terrain foit uni & fans aucun obfta- cle qui puifTe faire tort à votre haras en pâture. Il eft néceffâire auffi d'avoir des hommes qui veillent fur les Chevaux qui paifTent , pour prendre garde aux*accidens (jui peuvent levir arriver. Si Prés. Des Haras. Chap. II. ^5 5irotre parc n'eft pas entouré de murailles, les loups font chaiïè des Loups à craindre , car ils font friands des poulins de Tannée ; ainfi il faut travailler à les détruire aux environs de votre haras : la meilleure de toutes les façons pour en venir â bout, eft d'avoir un ou deux valets de limiers aétifs , lefquels auffi- tot qu'il fait bon en revoir , partent avant le jour avec leurs limiers , pour détourner les loups qui fe trouveront dans les bois voifins , & qui , le loup détourné , envoient avertir fur le champ chez vous & dans les endroits voifins : une douzai- ne de bons fufiliers , qui entourent une enceinte fans bruit , font fouvent fuffifans : quand ils font tous portés, on avale la botte au limier, qui , du premier au fécond coup d'aboi, fera fortir le loup de l'enceinte : on le tire en fortant , & on le tue fouvent ou on le bleffe ; mais s'il échappe la première fois , vient un jour où il y demeure : d'ailleurs , ces va- lets de limiers découvrent les portées de loups, &lesdétrui- fent. Vos prés , fi vous en avez , ferviront à nourrir tout votre haras , tant les Chevaux qui font à l'écurie toute l'année, que ceux qui ont été en pâture pendant les herbes, qu'on eft obli- gé de nourrir avec du foin pendant l'hyver, à moins que vous n'ayez des pâturages d'hyver, comme de jeunes taillis, des brouffailles, de grandes bruyères , ô'c. fous lefquelles l'herbe étant à l'abri, fe conferve tendre : alors vous aurez moins dç foin à dépenfer , parce que votre haras vivra en partie de ces herbes pendant Thyver ; mais fi vous n'avez point de ces pâ- tures , il faudra le nourrir au foin pendant toute cette fai- fon ; & pour favoir fi vous avez fuffifamment de pré pour tout votre haras , voici fur quoi vous pouvez vous régler : dans un fonds ordinaire , trois quarts d'arpens , qui produi- ront environ quatre à cinq cens bottes de foin pefant dix li- vres la botte , nourriffent pendant toute l'année un Cheval entre deux tailles. Si vous faites cortftruire dans votre enclos des hangards , qui ne font autre chofe que des râteliers couverts d'un toît , il fuffira de les garnir de foin; car les Chevaux l'hyver y vien- nent quand ils ont faim , & en fortent quand ils veulent ; ce- pendant les hangards ont un inconvénient que n'ont pas les écuries : cet inconvénient eft que lorfqu'un Cheval fort fe trouve au râtelier à côté d'un foible, il le bat & l'empêche de Hangards & Ecu- ries. 66 Le nouveau Parfait Maréchal. manger ; mais dans une écurie on peut féparer les forts d'avec les foibles & en avoir plus de foin : de plus , on apprivoife mieux les poulins quand on les tient l'hyver dans une écurie où on peut les approcher , les carefTer , & leur lever les jambes pour les accoutumer à la ferrure : quand les Che- vaux font ainfi à l'écurie , on les fait fortir pour les égayer quand il fe trouve quelque heure de beau temps. Pour connoître la qualité d'un pré , il eft utile de favoir quelles font les herbes qui le rendent bon ; il y a des prés hauts & des prés bas qu'on pçut couvrir d'eau quand on veut : ces deux fortes de prés produifent différentes efpeces de plantes. J'ai deffiné , PI. VI , les plantes dont l'abondance* dans un pré ^ tant haut que bas , le rend bon pour les Che- vaux. faStîpu VK ^' A , herbe nommée Vétemue, B , le trèfle , toutes les efpeces en font bonnes. CCCC , le lotier , plante qui fleurit jaune ; I fa feuille féparée de la tige ; % fa graine ; 3 fa fleur. DDDD , la crête àe coq , autrement trompe Cheval ; elle fleurit jaune ; I fa feuille ; z fa graine avec la gaine de fes graines ; 3 fa fleur. EEEE, efpece de seffe ; elle fleurit jaune; i fes feuilles qui s'accrochent par des filamens qui fe trouvent au bout de leurs petites tiges ; 2 fes cofles où font les graines; 3 la fleur. GGG, efpece dt vefce fauvage , dont les bouts fur quoi font les feuilles, s'accrochent aux plantes voifines ; elle fleuritbleu violet; 1 {qs coiïes ; x fa fleur. HH , la jacée des prés , elle fleurit pourpre ; i fa fleur. Herbes des prés bas : L, , le petit rofelet. Mm , la prejle ou queue de Cheval, o , fa fleur; p , fa feuille. Après avoir parlé de l'emplacement néceffaire & de toutce qui concerne les pâtures des jumens & des poulins à l'herbe, il. efl: temps maintenant de fonger à ce qui efl: néceffaire pour mettre à couvert & nourrir les étalons & les pou- lins qu'on a retirés , pour les dreffer. Les étalons ne peuvent aller en pâture pour plufieurs raifons. 1°. Ils fe battroientles uns contre les autres jufqu'à fe tuer. 2°. Ils s'énerveroient , n'y ayant ni haie ni fofféqui puffent les empêcher d'aller cher- cher les jumens. 3°, Vous ne feriez pas maîtres de vos races , puifqu'ils couvriroient indifféremment toutes les jumens ; il faut donc abfolument les tenir à l'écurie , & les nourrir au {qc pendant toute l'année : refte à favoir l'efpece d'écurie Des Prés bas. Pi 'VI Des Haras. Chap. III. èj qui leur convient le mieux ; ce fera celles dont les places fe- Ecuriej cioifon- ront réparées par des cloilbns à la manière des Anglois , au "^"* moyen de quoi on donne plus de largeur à chaque place. L'avantage de ces cloilbns eft que le Cheval y efl plus en repos , qu'il n'eft point fujet à recevoir des coups de pieds & à s'embarrer , ce qui arrive principalement dans le temps de la monte, auquel temps les étalons deviennent plus vicieux & plus animés ; il ne fera pas nécelTaire de prendre toutes ces précautions avec les poulins mâles qu'on retirera de l'her- be, car ils ne doivent point avoir couvert dejumens: déplus , ils ne font pas fi forts en cœur ; ainfi ils feront moins vicieux. Il eft bon d'avoir une écurie à part pour les Chevaux ma- Manège. lades , & un manège couvert pour y exercer les étalons & les poulins. CHAPITRE III. De l'Etalon , & du foin qu'on en doit avoir. A Près avoir parlé de l'établiiTement d'un haras en général , il eft queltion maintenant d'en tirer de beaux & bons Chevaux : un des moyens pour y réuflir , eft d'avoir des éta- lons qui puiffent mettre dans votre haras d'excellentes races, tant à l'égard des poulins qu'à celui des pouliches , qui , de- venant jumens poulinières , doivent les perpétuer. On nomme étalon ou ételon indifféremment un Cheval en- Ce que c>ft tier , auffi-tôt qu'il eft choift pour couvrir les jumens : les ^"~^-^'-'"* Chevaux fins qu'on delline à cet ufage fe nomment fimple- ment étalons ; mais les gros Chevaux , deftinés à faire des Chevaux de tirage , s'appellent auffi des rouffms. Comme l'étalon ou le rouftin doivent être en partie les modèles de la race qu'ils produiront , il faut les choi- fir fur les meilleurs & les plus beaux de leurefpece ,afin que ce qui en doit provenir , participe des mêmes qualités ;ayez Qualités deiEca- donc pour un haras des étalons de belle taille , ni trop jeu- lo"^- nés ni trop vieux , bien faits , fur-tout forts & nerveux par préférence , de bon poil , fans aucun défaut héréditaire , en un mot , les plus diftingués, & , pour ainfi àïre , les rois d 3 ï ij Dts Race?. 68 Le nouveau Parfait MARÉcHAt. leur efpece. Nous allons expliquer tout ceci en détail. Si vous voulez avoir un haras de Chevaux fins & de Che- vaux de maître , les races que vous devez rechercher par-def- fus les autres , font les Chevaux de certains, pays chauds ,, *'^^* comme de l'Arabie fi vous pouvez en avoir ; du Royaume de Maroc , de Barbarie , d'Efpagne , fur-tout de ceux de la Haute-Andaloufie. Les Chevaux Anglois, quoique d'un pays tempéré , ont grande réputation , parce qu'ils viennent de races d'Arabes & de Barbes , bien confervées parles habitans du pays , qui font très-curieux en Chevaux , & que le pays efl: excellent pour la nourriture. Les Chevaux d'Italie , par- ticulièrement du Royaume de Naples, peuvent faire des Che- vaux fins, accouplés avec des jumens fines , & feront de beaux Chevaux de carrofTe avec des jumens de taille & étof- fées. Le Barbe & l'Arabe a réputation de faire plus grand que lui , & le Cheval d'Efpagne plus petit que lui ; les Che- vaux Anglois font alTez de leurs tailles. Toutes ces règles ont leurs exceptions , parce que la race remonte fouvent jufqu'au- grand-pere , pour la taille , pour la vigueur , & même quel- quefois pour le poil ; ainfi un petit Cheval dont le père ou' le grand-pere ont été grands, fera un grand poulin : fi le père ou îe grand-pere a été de poil noir, quoiqu'il foit gris^.il pourra faire un poulin noir, & ainfi du refte.. Pour un haras de gros Chevaux , comme font les Chevaux de carro/Te , tirez race des Napolitains , avec des jumens de carrofTe , des Danois & de certains cantons d'Allemagne , comme du Holflein , de l'Oldembourg & de la Frife , qui font de très-beaux & bons Chevaux à deux mains, Chevaux de troupes Si. de carroffe. Quand je dis qu'il faut avoir des étalons de belle taille , c'eft-à-dire, de quatre pieds, depuis 8 jufqu'à lo pouces pour les Chevaux fins , & de 5 pieds & au-delà pour les Chevaux de carroiTe & de tirage. , ,„. , L'âge le plus convenable pour commencer à mettre en œuvre un étalon fin , elt a 6 ans ; car avant ce temps la force n'efl pas encore venue ; par conféquent il s'affbibliroit davan- tage les jarrets , & s'uferoit beaucoup plutôt ; il peut conti- nuer jufqu'à 18 & to ans ; enfin ,en fuivant la nature à la pifte, c'eft à vous à voir fi votre étalon a toujours la même vigueur , & à le réformer quand il commence à décheoir ,. parce qu'a- Des Haras. Chap. IÎI. 6<) lors il feroit des poulins moins forts , & qu'on a beaucoup plus de peine à élever. Il en eft des Chevaux comme des Hommes ;. car il s'en trouve dont les reiTorts font fi bien compofés q.u'ils font encore tous neufs dans Page où commu^- nément les autres, viennent à foiblir & à déclieoir. Vous ob- ferverez la même chofe pour les gros Chevaux , excepté qu'ayant ordinairement acquis leur force de bonne heure , ils font en état de couvrir à 4, ans ; mais aufîi ils font plutôt hors de combat que les étalons fins; Les poils les plus agréables , & qui pafîênt pour les meil- Poils, leurs , font le Bay, le Rouhan & l'Alezan j le Pie , le Ti- gre & rifabelle doré à crins noirs , font des poils ornés dont 'i n'eft pas mal d'avoir quelques-uns dans votre haras pour la curiolîté. ' Les maux héréditaires, c'efl-à-dire , ceux qui fe commu- Maux héréditai- niquent aux poulins par la voie de la génération , font les yeux '«* foibles , les fluxions habituelles , appellées lunatiques, & les- maux des jarrets, fur-tout les éparvins. Paffons maintenant au foin qu'on doit prendre des étalons : Soin qu'on doit- pour cet effet , il faut divifer l'année en deux temps , le temps avoir des Etalons^ ■ de la monte qui dure 3 mois ou environ., & le refte de l'an- née. Nous renvoyons le leéleur , pour ce premier temps , au chapitre YL, qui traite de la monte : à l'égard du refte de l'année , nous dirons que les étalons étant toujours à l'écurie , doivent être nourris généralement de foin , paille & avoine , ne leur en donnant qu'autant qu'il en faut à des Chevaux qui ne doivent faire qu'un exercice modéré ; il leur faut même donner plus de paille que de foin , principalement quand ils ont paffé 8 ans , ou qu'ils font grands mangeurs-; caria-plu- part des étalons finiffent par la pouffe. Pour maintenir les étalons en fanté , il faut îes entretenir dans un exercice modéré en les montant une heure par jour ^ les promenant en main , & les trottant au tour du pilHer , fi on ne peut les monter , & en attelant au chariot ceux qui peu- vent tirer. Le trop grand travail & lafatfgueénerveroientvos étalons , & leur diminueroient l'efpece de vigueur qui leur e/t nécefîàire pour le métier auquel ils font deflinés. Comme l'étalon n'eft échauffé après la monte qu*à caufe d'une grande dlffipation d^'efprits qui a rendu fon; fang épais y, & par conféquent lui donne de la difpofition àavoir le.flanc^ 7° Le nouveau Parfait Maréchal. altéré, jê crois qu'alors le vert ne lui eft pas bon , & qu'il vaudroit mieux , après Tavoir iaigné, lui donner pendant quel- ques jours le foie d'antimoine , afin de remettre fon lang dans une fluidité convenable , le vert ne faifant qu'augmenter la poufîë , & par conféquent la difpofition à l'avoir. CHAPITRE IV. De la jument poulinière , & du foin qu''on en doit avoir. o N appelle cavale ou jument poulinière , une jument de haras deftinée conjointement avec l'étalon , à produire fon femblable qu'elle doit nourrir de fon lait ; la cavale con- tribue ainfi que l'étalon , quoique moins effentielîement , à la figure & aux qualités de fon poulin : il faut déplus qu'elle le porte dans fon ventre , & qu'elle le nourriffe abondamment ; c'eft pour toutes ces raifons qu'elle doit être choifie de belle taille , la côte bien ronde , ni trop jeune , ni trop vieille , vigoureùfe , & fur-tout bonne nourrice : entrons en explication. Généralement parlant, le poulin tient plus du père que de la mère pour la figure; il fe trouve même des jumens qui font leurs poulins fi femblables au père ( ce qui efl une excel- lente qualité ) que l'on pourroit s'y méprendre ; mais lorf- qu'une cavale donne à la progéniture quelque chofe d'elle , Choix desCâvaies. c'efl plus communément fon avant-main qu'elle lui commu- nique ; c'eft pourquoi il faut que vos cavales aient de la no- blefîe dans la tête & dans l'encolure. La jument n'étant donc îe plus fouvent que la dépofitaire de la race de l'étalon , on peut la choifir de quelque pays que ce foit, pourvu qu'elle ait ■les, qualités que nous venons de dire, & que nous alionsex- pliquer ci-deffous. On ne doit pas cependant s'attendre qu'il forte d'une jument de race commune ou d'une jument de pays , ce que produiroit celle qui fort d'une race pure & dif- tinguée ; néanmoins fi cette jument commune eft accouplée avec un Cheval de race, & qu'elle ait des qualités , elle fera toujours plus beau & meilleur qu'elle j fa fille accouplée de même la furpalfera, & ainfi du refle. Pays. Lesiraces de juraensies plus eftimées poor faire des Çbe- Des Haras. Chap. IV. 71 vaux de diftin(5lion , font les Efpagnoles ^lesAngloifes & les Italiennes. Il faut que la jument ait un grand coffre , afin que le pou- Qualités des Câ- lin foit logé à fon aife & puiffe profiter, c'eft-à-dire , croître ^^"' & s'étoffer dans le ventre de fa mère ; car on remarque que les jumens plates , & qui ont peu de ventre , mettentau monde des poulins chétifs & minces. Les jumens , qui ont la queue coupée , fouffrent confidérabiem.ent plus Pété à caufe des mou- ches , que celles qui ont leur queue ; ainfi que vos jumens de haras aient tous leurs crins , circonftance qui contribue à Taugmentation du lait ; car plus une jument eft en repos & tranquille dans la pâture , plus la nourriture lui profite ; il eft effentiel, pour le poulin , que fa mère foit bonne nourrice , fans quoi il reftera petit, délicat &fans force , ayantfouffèrc la faim dans le temps où il ne doit fon accroiifement & fa vigueur qu'à l'abondance de la feule nourriture du lait , ou à fa bonne qualité. Une cavale ne porte qu'un poulin ; cependant il s'en eft Combien elles- vu qui en ont mis deux au monde : mais cela eft excefTive- P'"'^"^* ment rare ; elles mettent bas dans le douzième mois , & quoiq-ù'on dife qu'elles portent onze mois & autant de jours , qu'elles ont d'années , il n'y a rien de moins fur ; il eft plus certain que leur accouchement eft plus hâtif ou plus reculé, fuivant qu'elles ont été en meilleur ou plus mauvais état de' fanté pendant le temps de leur groiTelTe , ce qui avance plus ou moins la formation du poulin. L'âge auquel les pouliches font en état de devenir poulinie- Age^- res eft depuis 4 ans jufqu'à i'5 , ou plus , félon leur vigueur , comme il eft dit de l'étalon dans le chapitre précédent. Pour avoir bien foin des poulinières pendant toute l'année, il faut les confidérer dans deux fituations; la première, pen- dant le temps de l'herbe ;, & enfuite pendant l'hyver jufqu'au temps de la monte. Au commencement du printemps vous faites couvrir vos Nonmtures d'été, jumens, & vous les mettez dans ces pâturages les plus gras quand l'herbey eft affez grande pour qu'elles puiffent la paître & en trouver une quantité fufiifante. Au bout de cinq mois , ou environ , examinez celles qui font pleines pour les fépa- rer de celles qui n'auront pas retenu par les raifons déduites dans le premier Chapitre : il eft dilîicile de le reconnoître ■Signes de la ju- îCieuc pleine. Nourritures & Coins de l'by ver. jfitvorteinent. 7X Le nouveau Parfait Maréchal plutôt , encore s'y trompe-t-on quelquefois, fur-tout à cel- les qui ont accoutumé de pouliner tous les ans , pafce que leur extérieur ne change point , & que leur ventre conferve toujours fa même rondeur: cependant voici les obfervations les moins incertaines. On a remarqué que les jumens pleines s'entretiennent toujours plus graffes que les autres , fur-tout l'hyver. Secondement , quand on voit ou qu'on fent remuer le poulin , ce qui fe connoît quelquefois par hafard dans le temps qu'on y donne attention , lachofe efl: fûre ; mais lorf- que ce figne ne fe préfente pas de lui-même , il faut faire faire quelque exercice à la jument , comme de la trotter cinq Qu fix tours ; puis la mettant fur le champ à l'écurie , vous la ferez boire ou manger : alors mettant la main fous le -ventre , on fentira le poulin remuer fi la jument eft pleine. Deux mois avant que les cavales poulinent , leur pic s'affer- mit & fe tend davantage , puis leur croupe & leurs flancs s'a- valent & fe creufent. L'hyver venu, on donne du foin à tout le haras qui a été en pâture pendant le printemps , l'été & l'automne : ainfi , lorfqu'il n'y a plus d'herbes, & que les pluies froides com- mencent à venir, on renfermera les jumens à l'écurie pen- dant la nuit; & quand il ne pleuvra pas, on les fera fortir pendant le jour dans les pâturages , qui , quoique peu nour- riflans pendant cette faifon , font cependant convenables à des bêtes accoutumées à être dehors , parce qu'alors c'eft le feul exercice qu'elles puiffcnt faire. Les pluies froides font plus contraires aux haras que la gelée , parce qu'elles bou- chent les pores & empêchent la tranfpiration, ce qui fe voit en ce que le poil devient piqué , c'eft-à-dire, qui le hériffe. Cette tranfpiration interceptée donne des morfondures ou d'autres maladies ; il eft cependant à remarquer que quand on a commencé à faire entrer les jumens dans leurs écuries , s'il vient à geler blanc , il ne faut pas mettre celles qui font plei- nes en pâture que la gelée ne foit fondue , parce qu'elle con- tribueroit à les faire avorter. Si une jument avorte, il la faut conduire comme malade, & fouvent elle l'eft effeélivement. Les ravages du lait mêlé <îans le fang font d'abord à craindre ; c'eft pourquoi tenez-la chaudement , la couvrant bien , afin de procurer la tranfpira- xioii du lait ^ il faut même la traire fi elle a beaucoup de lait , & diiÊciici Des Haras. Chap. IV. 73 & lui faire obferver pendant quelque temps une diète févere, la nourriffant de chofes légères & d'eau blanche , de peur que fon lait ne s'augmente parla nourriture, & que fortant de fes limites , il ne corrompe le fang & ne fafTe tomber la jument en une maigreur extrême , ou en d'autres maux fâ- cheux. Lorfque le terme efl venu de mettre bas , il faut redoubler de foins & d'attention pour aider celles qui auroient de la peine à pouliner , en les faignant , & leur faifant obferver la diète: on aidera auffi dans le temps des efforts quand le Poulin efl: mal fitué & qu'il a de la peineàfortir , en le rangeant avec la ^ j^ccouchemens main , afin que la tête palfe la première. Si on fentoit que le poulin efl mort, il faut promptement en délivrer la mère, en faifant entrer de l'huile dans la matrice pour faire couler le poulain , que l'on tirera enfuice avec les mains , ou même avec des cordes que l'on attache à ce qui en paroît le pre- mier en dehors , comme la tête, les jambes , &c. , & on trai- tera la jument comme fi elle avoit avorté. Lorfqu'une jument pouline , fi on eft préfent , on peut re- p marquer une efpece de ces fameux hippomanes qui ont tant nés du PouihiT'* été cités par les Auteurs anciens fur la foi les uns des autres, & auxquels on a imaginé de fi grandes propriétés pour les phil- tres amoureux, Prefque tous ont placé cette efpece d'hippo- manes fur le front du poulin, quelques-uns fur la langue: c'efl un morceau d'une efpece de chair grife , long de trois ou quatre pouces ou plus long ; de la couleur & à peu près de la figure d'une rate , fans avoir aucune forme arrêtée. Cette chair eft ordinairement compofée de trois feuillets réunis tout autour l'un à l'autre par un bord commun : ce qui fait que fi vous le coupez par un bout , vous pouvez fourrer votre main jufqu'au fond dans deux cavités féparées par le feuillet du milieu , comme dans une bourfe applatie qui feroit parta- gée en deux côtés par une cloifon. Lorfque le poulin a crevé les membranes qui l'enveloppoient , ce qui arrive dans le moment qu'il paroît pour fortîr , vous voyez quantité d'eau s'écouler , & ce morceau de chair tombe en même temps ; les mêmes Auteurs difent que lorfque cet hippomanes eft à terre , la jument fe retourne fur le champ & l'avale, & que quand on efl alTez adroit pour s'en faifir, cette chair donnée enboif- fon a la propriété de faire aimer la perfonne qui l'a préparée K j^ Le nouveau Parfait Mar^chae. & donnée à boire. Je fais par expérience que Phippoitianes tombé , la jument n^y fait aucune attention , elle lèche feule- ment fon poulin couché pendant quelques momens, & le pou- lin après quelques efforts fe levé & fuit fa mère. Ce fameux hippomanes abandonné fe fond en eau en plufieurs jours , ce qui fait bien voir que ce n'eft qu'un épailîîiTement de la lym- phe la plus grodiere de celle qui fe trouve dans les envelop- pes du poulin , qui a formé cette maiTe grife pendant tout le temps qu'il a été dans le ventre de fa mère. Je laiiïe à penfer quelle vertu cette eau peut communiquer ; l'Auteur Anglois, dont j'ai produit l'anatoniie , parle de cet hippomanes , chapi- t:^ XXVIÏÎ , page Sf L'nutre eCpece d'hippomanes qui efl celui des jumens^eft bien différent de celui-ci : j'en parle dans le chapitre^ VI, qui traite de la Monte. c CHAPITRE V. De l\4ccouplt:ment. Omme le but pour lequel on établit un haras , eft la propagation de l'efpece par l'accouplement de l'étalon avec la jument , la monte qui eft le moment auquel cet ac- couplement s'exécutera , doit être précédée de quelques ob- fervations. Croifer les races. H eft elfentiel de bien croifer les races ; c'eft la première maxime. On les croife en s'attachant à faire toujours faillir les jumens par des Chevaux de pays différent du leur ; fans cela , c'eft-à-dire , fi vous joignez un Cheval avec une Jument de fon pays, ce qui en proviendra ne manquera pas de dégé- nérer , n'étant point dans le fol originaire ; c'eft pourquoi, au lieu d'accoupler une jument d'Efpagne avec un Cheval d'Ef- pagne , un Cheval Anglois avec une jument Angloife , &c., il faut donner la jument d'Efpagne au Cheval Anglois, la ju- ment Angloife au Cheval d'Efpagne , & ainfi des autres; parce que ces races mêlées donnent, pour ainfi dire , origine à une race toute nouvelle , qui participant des qualités différentes des pères & mères , relèvera l'une par l'autre , & fera un bon compofé. Cette même maxime fe pratique avec fuccès à l'égard des Chiens. Les Chiens courans François ont de Des Haras. Chap, V. y^ l'épaule , crient & rapprochent bien , mais ils n'ont pas de vî- tefîe. Les Chiens Anglois ont une figure plus légère ,ne rap- prochent point , crient grêle , & font très- vîtes ; mêlez ces deux pays enfemble , & vous avez des Chiens qui tiennent de la voix des François , qui augmentent de vîtefTe , dimi- nuent d'épaule, & qui rapprochent bien. Il faut en fécond lieu avoir attention à l'accouplement des Accouplement figures , comme à celui des qualités, & réparer par Tune ce ^^^ figures. qui manque à l'autre , de peur de produire des membres fi difproportionnés & fi peu convenables entre eux , qu'ils ne puifitnt pas s'étayer mutuellement , & qu'ils s'oppofent eux- mêmes au jeu réciproque qu'ils doivent fe communiquer , tant pour la beauté que pour la bonté. Par exemple , fi on ac- couploit un petit Barbe avec une grande jument de carrofie bien épaiffe , le Poulin pourroit avoir de la nobleffe ; mais elle feroitfi découfue , qu'elle en deviendroit défagréable; il aura , par exemple , de gros pieds , une jambe menue , &c. & ainfi des autres accouplemens difproportionnés. Il faut donc fonger à cette circonflance ; &, au lieu de défigurer vos pou- lins , tâcher à réparer les défeéluofités réciproques ; par exem- ple , donner à une jument épailfe un étalon qui puiffe par un peu plus de finefie diminuer cette épaififeur : fi elle pèche par l'avant-main , lui donner un Cheval qui ait de la noblelfe : fi la jument efl: petite, un Cheval plus haut qu'elle , mais pas exceffivement , & ainfi du refl:e pour le Cheval comme pour la jument. Il peut cependant arriver que malgré toutes ces précau- Effet des races^ tions , vous ne réufi^irez pas quelquefois , puifque de deux beaux Chevaux, il peut provenir un poulin médiocre; mais fi on tiroir race de ce poulin, les Chevaux qui viendroient de lui , remonteroient à la première race , & retrouveroient les qualités du grand-pere ou du père. Ceci n'efi: point une idée vague , c'eft une expérience réitérée : la raifon en efl:, je crois, que la nature ayant manqué dans une partie de fon ouvrage, les principes efiTentiels fe trouvent cachés & embarrafTés : mais ils fe développent dans Toccafion , c'eft-à-dire , dans une féconde génération , ce qui doit s'entendre des Chevaux de race pure ; car il ne faut jamais tirer race de poulins de votre haras , qui n'iroient qu'en dégénérant , mais bien des pouli- ches , parce qu'elles n'influent pas fur la race comme l'étalon. K ij T>a premier pon- lin. Des cbangemens denourrimres par rapport à l'accou- plement. Des noms. ■76 Le nouveau Parfait Mari^chae. Le trop de feu & de vivacité des deux parts rend fouvent inutile Taéle de la génération ; il en eft de même du contraire: ainfi je donnerois a une jument jeune & vive un étalon plus mûr, & à une vieille jument un jeune Cheval. Le premier poulin d'une jument vient rarement aufîî étoffé que ceux qu'elle aura enfuite , fe trouvant dans un efpace qui n'a pas encore été occupé , qu'il eft en quelque façon obligé de préparer à fes dépens pour ceux qui y feront ren- fermés par la fuite : c'eft pourquoi il eft à propos de donner pour la première fois à la jument un étalon beaucoup plus étoffé qu'elle , afin que ce premier poulin ait plus de con- fiftance & donne du coffre à la jument. Si vous faites couvrir une jument qui ait toujours été à l'écurie , & que vous l'y laiffiez toujours enfuite , elle ne pourra faire un poulin fort , & elle aura peu de lait ; que fi vous la mettez enfuite à la pâture , le même inconvénient arrivera, attendu que cette nourriture eft nouvelle pour elle , & que n'ayant pas le corps endurci à l'air , elle fouffrira des injures du tems & des mouches , ce qui empêchera le poulin de pro- fiter dans le ventre de fa mère. Il ne faut pas non plus atten-/ dre un bon poulin pour la première année d'une jument, qui, après avoir fervi quelque tems , & par conféquent avoir été nourrie au fec , eft deftinée au haras. Il lui faut du tems avant que fon tempérament s'accoutume à cette nouvelle nourriture & à ce nouveau genre de vie ; de plus , il eft très- rare que ces jumens retiennent : ainfi , le meilleur eft que vos jumens aient toujours pâturé ou aient été peu à l'écurie. On donne des noms aux jumens & aux étalons , & cela eft néceffaire : car on doit écrire , & tenir un regiftre de chaque accouplement , afin de connoître les pères & mères , & de juger des races qu'ils ont produites. Des Haras. Chap. VI. 77 CHAPITRE VI. De la monte & de l'hippomanes des Jumens. Es jumens de haras commencent à entrer en chaleur De la chaleur des vers le commencement d'Avril , depuis ce tems juf- Jumens. qu'à la fin de Juin ; c'eft ce qu'on appelle en terme de Haras, le tems de la monte, c'cft-à-dire , le tems pendant lequel les étalons font employés à monter, couvrir , faillir , fauter ou fervir les jumens en chaleur. Si une jument venoit plutôt ou plus tard en chaleur , il ne feroit pas à propos de la faire couvrir plutôt , parce que le poulain venant au monde l'hiver & auparavant que les herbes foient pouflees , la mauvaife faifon & le peu de nourriture ou la méchante nourriture de la jument feroient capables de le faire périr: plus tard , il vien ■ droit pendant les chaleurs & le tems des mouches qui le tourmenteroient excefîivement dans un âge auffi tendre ; & de plus , il n'a^Jiioit pas affez de tems pour acquérir la force de rcfiller à l'hiver fuivant. Comm.e il eft inutile de faire couvrir une jument ,à moins signes de k cha- qu'elle ne foit bien en chaleur , parce qu'elle ne retiendroit leur, &derHip- pas , on examinera avant de la livrer à l'étalon , fi elle montre P""^^'""' des fignes de chaleur. Les fignes fe connoiifent à fa nature, dont le bas fe gonfle davantage qu'à l'ordinaire : de plus, fi elle voit un Cheval , elle hennit & cherche à s'en approcher; elle jette ce que nous appelions des chaleurs , qui eil une li- queur gluante & blanchâtre : c'eft cette liqueur que les an- ciens appelloient hippomanes ; c'étoit celui-ci qui étoitl'hip- pomanes par excellence; & celui du poulin, dont nous avons parlé dans le chapitre précédent , ne venoit qu'après. Hippo- manes eft compofé de deux mots Grecs, qui fignifienr fureur ou manie de Cheval. Ariftote , Pline , Virgile & Paufanias ont fait mention des deux hippomanes , & y ont mêlé plu- fieurs fables. Ils difent de celui-ci , que la ftatue d'un Che- val , dans l'airain duquel on avoir mêlé de i'hippomanes , mettoit les Chevaux dans une telle fureur , que les coups ne pouvoient les empêcher de s'en approcher amoureufement, Eayle fait une aiïez longue differtation fur les hippomanes , à la fin de fon Diftionnaire, dans laquelle il rapporte ce qui en a été dit par ces Auteurs, Du trai". boute-cn- Des jours Monte. de Abus & fuperfti tions. y8 Le nouveau Parfait Maréchal. Lorfque l'on a nombre de jumens , il eft à propos de fe prccautionner pour le tems de la monte de quelque Cheval entier, qui ne fervira qu'à faire connoître les jumens qui font en chaleur ou à les y faire venir : c'eft pour cette raifon qu'on l'appelle un boute-en-train : fa principale qualité , eft d'être ardent , & de hennir fréquemment. On fait pafTer en revue toutes les jumens devant le boute-en-train: celles qui ne font pas en chaleur , fe défendent de lui & veulent le ruer ; mais celles qui y font fe laifTent approcher , & montrent des lignes de chaleur : après cette épreuve on retjre le boute-en-train y. & on fait couvrir les jumens en chaleur par les étalons qui leur font deftinés , renvoyant les autres jufqu'à ce que leur chaleur fe dénote. Une jument eft communément en chaleur au bout du neuvième jour qu'elle a pouliné : c'eft pourquoi il faut la mener à l'étalon le neuvième jour , en chaleur ou non. Lorf- qu'une jument a été couverte cette première fqjs , on la fait revoir au boute-en-train neuf jours après : fi eu^ fe trouve encore en chaleur , on la fait recouvrir : on la ramené ainfi tous les neuvièmes jours , jufqu'à la fin de la monte ; & ' on la fait toujours couvrir , tant qu'elle eft en chaleur: lorf- que fa chaleur ceffe , c'eft une marque qu'elle eft pleine. Ce témoignage n'eft pas toujours sûr ; mais on n'a pas d'au- tre expédient , pour en être plus certain : il fe trouve aufti des jumens qui fe font couvrir tous les neuf jours , quoique pleines de la première foi , d'autres , qui jettent de fauftes chaleurs à l'approche du Cheval , Se qui ne voudront pas le fouffrir. Remarquez que pendant le tems de la monte , il faut avoir grande attention à ne laiffer approcher des jumens aucun Cheval entier ni hongre , ce qui les tîendroit plus long-tems en chaleur , & feroit qu'elles retiendroient plus difficilement. L'envie d'avoir une poulin "mâle de fa jument , a pcrfuadé à quelques-uns qu'il pouvoir fe trouver des moyens d'en venir à bout, en avertilTant la nature de leurs intentions , & en la dirigeant , pour ainfi dire , fuivant leurs fouhaits : cha- cun a fa recette ; les uns mettent une poignée d'orties fous la queue de la jument , après qu'elle eft découverte : d'autres la font frotter : d'autres La font entrer dans l'eau jufqu'à la tête : les autres , on la font tourner en rond en la fouettant , ou la Des Haras. Chap. I. VI. 79 font courir à toutes jambes , ou bien lui font manger de la graine de chenevis : plufieurs les font faigner avant , pendant ou après la monte ; avant la monte , feroit le meilleur : il y a auffi des fecrets pour avoir des mâles ; d'autres , pour que le poulin ait le poil qu'on voudra. Evitez de donner dans tou- tes ces fimagrées , pour ne pas faire connoître que vous n'ê- tes gueres inftruit de Tindépendance de la nature. Venons maintenant à la monte même , c'eft-à-dire, au mo- ment auquel l'étalon couvre la jument. Il fe pratique^iH deux efpeces de montes ; l'une s'accomplit avec VaideJSes hom- mes , & l'autre fe fait en liberté. Comme la première eft fu- jette à moins d'inconvéniens , c'eft auffi celle qui fe pratique le plus : nous allons donc coinmencer par la dctailisr , en- fuite de quoi nous parlerons de l'autre , qui peut être benne dans de certains cas. Quand on veut faire couvrir une jument, il faut premiè- rement voir (1 elle eft ferrée du derrière ou non : fi elle l'eft, on la fait déferrer ; ou bien on fe fert d'entraves , de peur qu'en ruant, elle ne blefle le Cheval ; car ces animaux font l'amour à coups de pieds; & il fe trouve des jumens , qui , quoique fort en chaleur , font chatouilleufes , & ne laiiTent pas de ruer l'étalon, quand il approche ou quand il monte : î'efpece d'entraves dont on fe fert , pour empêcher que la jument n'allonge la ruade à l'étalon , efl: compofée de deux cordes AA , dont un des bouts eft tourné en anneau ! on en met une à chaque pied de derrière , en pafTant le bout qui n'a point d'anneau , dans l'anneau de l'autre bout; Reti- rant ce bout à foi , il fe form.e un nœud coulant BB , qui en- toure le paturon. On pafFe enfuite ces deux cordes que l'on croife fous le ventre entre les jambes de devant , & les fai- fant revenir en'uite des deux cotés du col , on les lie fur le •garrot ; ou bien on a un collier de cuir CC , on le paiTe par îa tête & par le col ; & on attache les deu:r cordes qui fe croi- fent à deux anneaux de fer D , mis aux deux côtés de ce col- lier ; on n'arrête point les nœuds pour les défaire promptement, en cas d'accident : un homme tient la jument par le licol ; ce qui vaut mieux que de l'attacher au pillier , parce qu'elle ^ft moins gênée : fi elle n'eft point ferrée du derrière , on ne fe fert point d'entraves ; on la tient feulement comme je viens 4e dire. De deux erpe- ces de Monte. Pt, VI[. Fig. A* Eîurdves, 8o Le nouveau Parfait Maréchal. Obfervations fur l'Ecaion. Tertain. Du moment de la Monte. II s'agit maintenant de l'étalon , fur quoi il y a plufieurs oblervations à faire avant de venir à la conclufion. Premiè- rement , comme cet anim-iil diffipe beaucoup d'efprits, (k fe fatigue dans cette opération , il faut pour la faire , prendre le tems le plus frais de la journée , qui eft le matin ; &, dans les jours chauds , le plus matin qu'on peut eft le mieux , comme aufîi le panfer avant de le mener à la jument^ pour le lailTer tranquille après qu'il a couvert ; ce qui lui fait grand bi^ , parce que le repos répare les forces qu'il a per- dues : c'eft pour cette raifon qu'il faut éviter le plus qu'on peut d'aller & de venir dans l'écurie , après que les Chevaux ont couvert , de peur de les inquiéter & pour les laifler fe tranquillifer à leur aife. Le terrain où fe pafîe la monte, doit avoir des inégalités, afin d'aider l'étalon , pendant qu'il couvre ; car fi la jument efl plus grande que lui, on la placera près d'une petite hauteur, afin .que le Cheval fe trouve fur la hauteur & ait de l'avan- tage : fi la jument efl plus baffe que le Cheval , on la fera mettre fur la hauteur par la même raifon. Quand on veut mener l'étalon à la jument, on lui met un cavefibn à trois anneaux E , garni de deux cordes longues , FF , attachées aux anneaux des côtés : deux Palefreniers prennent chacun une de ces cordes ou longes , & font fortir ainfi l'étalon , qui fe trouvant alors comme en liberté , mar- chera de lui-même à la jument. Lorfqu'il voudra la couvrir, on l'aidera tant à fon égard que pour la queue de la jument. Le figne auquel on reconnoît qu'un Cheval couvre, elt un mouvement de balancier , cpii fe fait voir au tronçon de la queue près la croupe; c'eft à quoi on doit abfolument pi-endre garde ; car un Cheval fort quelquefois de deh'us la jument fans avoir couvert; & on le rameneroit à l'écurie, fi on n'é- toit pas inftruit de cette particularité , au lieu qu'il faut atten- dre qu'il Tait réellement couverte. Comme il arrive dans le moment même de la monte plu- fieurs inconvéniens qui pourroient embarraffer, il cfc bon de mettre au fait des expédiens , dont on doit fe fervir pour y remédier. Lorfque le Cheval eft prompt & la jument tran- quille , tout fe paflera bien & ne donnera point d'inquié- tude ; mais il fe trouve des étalons qui montent plufieurs fois inutilement fur la jument , ce qui ne fait que les fatiguer: à ceux-là Des Haras. Chap. VI. 8r ceux-là , mettez des lunettes , ils fe tourmenteront moins ; (fautres s'élèvent & fe dreffent , de façon qu'ils font fujets à fe renverfer : il faut alors que les palefreniers baifTent les cordes jufqu'à terre pour ramener le Cheval en bas. Il fe trouve des étalons lents à couvrir , qui reftent quelquefois long-temps tranquilles auprès de la jument : on les éloigne alors de la jument , en les promenant un tour ; puis on les laiffe rapprocher j ils couvriront à la fin. D'autres , par trop de vivacité , fe mettent tout en eau fans pouvoir couvrir ; ce qui arrive plutôt aux jeunes Chevaux qui n'ont pas encore couvert : on les remettra dans l'écurie , & un quart-d'heure après on fera une nouvelle tentative. La jument eft quelque- fois inquiète & dérange le Cheval par fon agitation ; alors il faut que l'homme qui eft à fa tête lui parle & la tienne de près : fi cela nelui réuffitpas , il lui mettra le torchenez qu'il aura foin de défaire promptement dans le moment que le Cheval couvre. Quand le Cheval a couvert on le ram.ene à fa place , on lui remet fa couverture : s'il a chaud, on le bouchonne bien ; s'il eft en nage, on abat la fueur avec le couteau de chaleur, & on le laiffe en repos; on reconduit k jument à l'herbe fans autre cérémonie , c'eft-à-dire , fans fe fervir d'aucun fecret pour la faire retenir, fuivant ce que j'ai dit plus haut. Ce qui s'appelle la monte en liberté ,n'eft.autre chofe que De la monte en de lâcher un étalon dans un pâturage bien fermé , avec la liberté, quantité de jumens qu'on veut qu'il couvre. Il eft certain que les jumens retiendront bien mieux ; mais l'étalon fe fa- tigue & fe ruine plus à cette fois qu'il ne feroit en quatre ans ; ainfi onne fe doit fervir de cette manière que quand on a un étalon dont on veut tirer encore quelques couvertures avant de le réformer ; il faudra lui donner les jeunes jumens qui n'ont pas encore porté, & celles qui retiennent le plus diffi- cilement. Pendant les trois mois de la monte , qui doivent être de- puis Avril jufqu'en Juin , on ne monte point les étalons. L'exercice qu'ils font leur fuffit ; & même quoiqu'un étalon puiffe couvrir tous les jours, il vaut mieux , fi on veut qu'il dure , ne le faire couvrir que de deux jours l'un: on compte qu'un étalon ainfi ménagé couvrira environ quinze ou vingt jumens. De la nourriture des Etalons dans le temps de l'ac- couplement. 8i Le nouveau Parfait Maréchal. Comme le Cheval qui couvre , diffipe beaucoup à ce mé- tier , plufieurs croient qu'il faut alors réparer cette difTipa- tion par des nourritures chaudes, & qui excitent à l'aéte , comme des jaunes d'oeufs , du chenevis , 6'c. Ces moyens font excellens pour forcer la nature en accélérant fes opéra- tions ; mais comme on ne lui donne pas le loi fir d'y mettre , pour ainfi dire , la dernière main , la femence trop tôt for- mée ne fauroit avoir, à la longue ,1e degré de cuifTon qui lui convient pour être féconde. A l'égard de la réparation des efprits , à quoi ces nourritures paroiffent fervir , on répond que par ce moyen on augmente la difpofition à difliper , ajou- tant des alimens chauds à un fang bien échauffé, & par con- féquent épaifîi; au lieu qu'on devroit en diminuer l'ardeur en lui rendant fa température. C'eft pourquoi, au lieu d'ajouter chaleur fur chaleur, le mieux qu'on puilfe faire , à mon avis , feroit de nourrir l'étalon dans le temps de la monte , comme à l'ordinaire ; & pour peu qu'on lui vît difpofition à s'é- chaufter , fonger à le rafraîchir avec de l'orge concaffé ou de l'orge moulu au lieu d'avoine. Quand la monte fera finie , faites faigner vos étalons , & les mettez au fon pendant quelques jours. CHAPITRE VII. De la Monte , pour faire des Mulets & des foumars, LE mulet & la mule font des animaux monftrueux, engen- drés le plus communément par un âne & par une ju- ment, & rarement par un Cheval & une ânefie. Les joumars, mâle & femelle , font pareillement monftrueux , puifqu'ils proviennent du taureau & de la jument ou de l'ânefie , ou de l'âne & de la vache : ces deux efpeces d'animaux n'engen- drent point leurs femblables , quoiqu'ils aient en apparence tout ce qu'il faut pour cela. Les mulets font beaucoup plus communs que les joumars , attendu qu'on en tire beaucoup plus d'avantage , fur-tout pour la guerre ; ils tiennent de l'âne , la bonté du pied , la fureté -de la jambe & la fanté : ces animaux ont les reins très- forts , Se portent beaucoup plus pefant que le Cheval , quel- ques-uns om des allures afîez agréables ; mais cela _eft très- Du Haras. CttAp. VIII. 83 rare; car, communément , ils ont le pas Ççc , trottent très- dur , & galopent fous eux. On ne s'en fert gueres dans nos pays pour tirer ; car , dans les mauvais chemins , ils refufent pour peu qu'ils trouvent de réfiftance ; ainfi leur principal emploi eft de porter des fardeaux : l'Efpagne , le Poitou , le Mirebalais , & l'Auvergne , fournifTent de très-bons mulets. Dans les pays fecs , on les ferre d'une manière particulière , comme vous verrez dans le Traité de la Ferrure : ils vivent très-fains , mangent bien moins que les Chevaux , & ne font point fujets aux maux de pieds. Le Joumart eft un petit animal un peu plus grand qu'un âne , mais exceftivement fort ; fa tête reflemble affez à celle du taureau , ayant le front très-large & le bout du nez gros , de façon que quand on le voit en face, on croiroit que c'eft un taureau fans cornes : les joumars font communs en Dau- phiné ; on ne s'en fert que pour porter des fardeaux. Quand on veut avoir un mulet , on préfente à l'âne une ânefie ; puis quand il eft prêt à couvrir, on fait prendre la place de l'ânefte à une jument bien en chaleur ; il en eft de même pour faire des joumars : on préfente une vache au taureau , ou une âneiïe à l'âne ; puis on leur fuppofe la ju- ment, la boutique ou la vache : le joumart , venu du tau- reau avec la jument ou l'ânefte , eft différent du joumart provenant de l'âne & de la vache ; en ce que celui-ci n'a point de dents de devant à la mâchoire fupérieure. Si ces mères n'ont pas retenu , elles peuvent redevenir en chaleur , & on les fait recouvrir jufqu'à ce que leur chaleur foit paflee, ainfi qu'il eft dit des Chevaux. CHAPITRE VIII. Des Poulins , du foin qu'on en doit avoir, & comment on les drejfe. Quelques précautions qu'on prenne à obferver tout ce qui Du pr^duudes eft dit ci-deffus , il faut compter qu'un bon tiers des lumens. )umens que vous avez fait couvrir n'auront pas retenu , _& que celles qui deviennent pleines , vous donnent bon an , mal an , moitié mâles , moitié femelles. Lij 84 Le nouveau Parfait Marechae. Les poulins fuivent leurs mères, & tettent depuis qu'ils font nés jufqu'à ce qu'on les fevre , ce qui fe fait communé- ment à la fin d'Oétobre ; ainfi ils ont cinq ou fix mois de lart. Nourritures àes Quand ils ont été féparés de leurs mères & mis dans une Poulins jufqu'à 4 écurie qui ne foit pas trop chaude, parce qu'elle les rendroit délicats à l'air , ils font inquiets pendant quelques jours ,juf- qu'à ce qu'ils aient oublié leurs mères : dans cette écurie , oii ils paiïent tout l'hiver, on leur donne du foin tant qu'ils en veulent , & d'abord deux jointées de fon à chacun , deux fois par jour. Il y a des perfonnes qui mêlent dès ce tems4à de l'avoine concaiTée avec le fon, ce qui s'appelle de la pro- vende ; mais je retrancherois l'avoine , & ne leur donnerois que le fon pour cette première année, perfuadé que l'avoine les échauffe trop à cet âge. Lorfque l'on voit que leur in- quiétude d'être féparés de leurs mères eft paffée,on les laiife fortir par le beau tems , après leur avoir donné le fon & fait boire une heure avant d'aller dans les pâtures ; il faut obfer- verdeneles point faire fortir trop matin, ni rentrer trop tard , fur-tout dans le cœur de l'hiver, & il faut toujours les rentrer par les grandes pluies qui leur font très-contraires. - Dans les premiers jours de Mai de Tannée d'enfuite , c'ejft- à-dire , quand ils auront un an , on les mettra coucher la nuit dans les herbages, & on les y laiffera jufqu'à la fin d'Oc- tobre : ne leur faites jamais paître les regains , parce qu'il les dégoûtent des autres herbespar leur délicateffe. L'hiverve- nUjOn leur donnera feulement du foin quand ils ne pâture- ront plus, pourvu qu'ils foient en bon état; car s'ils font maigres , on y ajoutera le fon le foir , fi on les fait pâturer pendant le jour les pâtures d'hiver; car quand on leur donne le fon le matin , l'herbe leur fait vuider , & cet aliment ne leur profite point. On fuivra la même façon d'agir tant qu'on les tiendra à l'herbe , c'efl-à-dire , jufqu'à ce qu'on les retire à l'écurie pour les monter, ou pour s'en fervir à quelqu'ufage que ce foit. Comme ils n'ont pas encore pris leur croilTance , ni aifez de force à trois ans , il efl effentiel de ne les retirer pour toujours de l'herbe qu'à quatre ans, & de pafTer un an à les acheminer & drefîèr tout doucement , après lequel tems on peut les faire travailler comme des Chevaux faits. Des Haras. Chap. VIîI. ^ R5 Quand on retire les poulins pour commencer à s'en fervir. Traitement des on ne les panfe point pendant quelques jours , on ne fait que Pouiius dcpui* 4 les bouchonner pour leur ôter , petit à petit , de defîi.is le *'^'* corps la groffs crafTe far laquelle l'étrille ni la brolle ne pour- roient pas mordre : on ne doit leur donner pendant huit jours que de la paille , pour leur laiffer vuider leur vert ; puis il fera bon de leur donner pendant quelques jours des breuva- ges contre les vers , fur-tout s'ils ont fouffert de la rigueur des faifons , parce que les mauvaifes digeftions de Therbe refroidie , leur caufent des vers qui deviennent quelquefois dangereux ; quand toutes ces précautions feront prifes , on les mettra petit à petit au foin & à Tavoine , puis on les traitera comme les autres Chevaux. Il arrive fouvent que dans les premiers jours que les pou- lins font à l'écurie , les jambes leur deviennent enflées, cette enflure s'en va ordinairement quelques jours après ; mais- il vaut mieux la faire diffiper en leur frottant d'eau-de-vie & les faignant ; la faignée , indépendamment de cela, ne peàt être que très-bonne à ces animaux, à eaufe qu'ils changent de façon de vivre &: de nourriture. Soit que vos poulins foient defHnés au harnois ou à la felle , il faut commencer de bonne heure, c'efl-à-dire, quel- ques joiu's après leur arrivée à l'écurie , à les faire trotter fui- vant leurs forces au bout de la longe autour du pilller; pour cet effet, on leur met un cavefTon à anneaux , & un palefrenier tenant le bout d'une corde attachée à l'anneau qui efl: fur le nez, on excite le Cheval tout doucement à avancer, & le palefrenier reliant en fa place , celui qui doit le faire trotter , tourne autour du palefrenier ayant la chambrière à la main ; quelques jours après on fait trotter le Cheval avec le harnois fur le corps , fi c'eftun Cheval de carroffe , ou avec ivne felle, fi c'eft un Cheval de felle. Quand le Cheval de carroffe efl accou-- tumé au harnois , on l'attelé avec un Cheval fait , lui mettant une bride , & un homme le conduit avec une longe qu'il paîfe dans la bride : quand il commence à être fage au trait , on ne le conduit plus par la bride, & le cocher effaie à le faire reculer , ayant pour aide un homme devant , qui , au moyen de petits coups de gaules furies jambes ou fur le poi- trail, lui aide à entendre ce qu'on defiredelui, le tout avec grande douceur & patience : car fi on y alloit rudement , on 85 Le nouveau Parfait Mariéchal. rebuteroit un Cheval. A Tégard du Cheval de Telle , quand il eft fait à fentir la felle fur fon corps , on lui rr.et un fimple bridon dans la bouche, puis on elTaie de le monter , mettant d'abord le pied à Tétrier fans paHTer la jambe de l'autre coté ; enfin , on fe met en felle ; tout celafe paffe en plufieurs jours, & on avance à mefure qu'on voit que fon inquiétude dimi- nue. Quand on eft affuré delfus , on le fait avancer petit à pe- tit, le palefrenier tenant toujours la longe du caveffon , & marchant devant, enfin, on le fait trotter autour de la longe, l'homme deffus , après quoi on ôte le caveifon ; au bout de quelque temps , on lui met une bride avec laquelle on le con- duit, & c'eft ainfi qu'on l'accoutume à obéir, à quoi on ne fauroit avoir trop de patience ; car fi un Cheval eft mené rudement dans le commencement , il s'effarouche , devient indocile, rétif & quelquefois indomtable : c'eft de ces pre- miers temps que dépendent les fantaifies & les défenfes qu'on voit à plufieurs iChevaux, & qui deviennent très-difficiles à détruire. Je confeille de commencer à dreffer les Chevaux peu après qu'ils font à l'écurie, parce qu'alors n'étant pas encore en cœur , ils obéilfent mieux & cèdent plus aifément à ce qu'on leur demande ; au lieu que fi on les laiffe engrener, & qu'ils aient envie de réfifter, leur force leur aidera , & ils devien- dront plus difficiles à foumettre. Pt. xxvm. CHAPITRE IX. Des Hermaphrodites. JE finis ce traité par les hermaphrodites ; je n'en ai point vu de parfaits ; mais j'en ai vu deux ou trois ( car ils font rares) , qui étoient mâles, & dont les parties de la génération étoient retournées , le mâle paroifilint par derrière , & le gland fortant à quatre ou cinq pouces au-deflTous de l'anus ; les teftitules font reftés dans le ventre , & ce font de vérita- bles Chevaux entiers qu'on ne fauroit châtrer , & qui uri- nent fur leur queue : ils fervent d'ailleurs comme d'autres Chevaux. Des Haras. Chap. X 87 CHAPITRE X. Four conduire les Chevaux accouplés. QUand on veut conduire nombre de Chevaux neufs ou autres fans les fatiguer , & pour les rendre au lieu de leur deftination , fi l'on ne veut pas faire la dépenfe d'un nombre fuffifant d'hommes pour les mener à pied un à un , on les couple ; c'eft-à-dire , on les attache l'un derrière l'autre, de façon qu'ils ne puilfent pas fe nuire, ni fe donner des at- teintes ; de cette manière un feul homme à pied ou à Cheval fuffit pour en mener quatre , ou cinq , ou fix. Il edbon d'a- vertir que lorfqu'on a delTein de faire voyager ainfi de jeu- nes Chevaux qui n'ont point encore fervi , il eft néceflaire de les y accoutumer petit à petit au moins trois femaines auparavant , ce qui s'appelle les mettre dans les barres : ve- nons à l'explication de ce harnois. On commence par tortiller de la filalfe en forme de corde : pi.. vu. Fig. B. on pafTe le milieu delà corde fous le haut de la queue, puis on la trefTe en deifus avec le crin de la queue jufqu'à la lon- gueur des trois quarts de queue ; on laiiîe cette trefTe à la queue jour & nuit fans l'ôter , tant qu'on accoutume le Che- val, &. jufqu'à ce qu'il foit rendu où on veut le conduire. Quand on veut coupler les Chevaux , on leur met dans la bouche un bridon garni d'un billot ou mors creux de fer gar- ni de fiiaffe , auquel tiennent au lieu de rênes deux cordes pafTées en fautoir l'une dans l'autre A , qui s'attachent com- me les rênes d'un Cheval de carroiïe furie coufTinet du fur- faix B. On met à la tête un gros licol de cuir CC , & dans l'anneau de ce licol , on paiïe deux anneaux de cordes dd deftinés à fupporter les barres : ceci fe met à tous les Che- vaux , excepté au premier de chaque bande, qui eft mené par un homm.e tenant la longe du licol. Les couvertures EE qu'on met fur le dos des Chevaux doivent être accompagnées d'un furfaix tttt avec fon coullinet BB : en palTe dans le furfaix un anneau de corde, de chaque côté, appelle porte-bar- res gg. L'eftrofFe y eft une corde courte , dont les deux bou.ts^, fbrmen,c chacun un anneau : on pafle^ cette eftroffe 88 Le nouveau Parfait Maréchal. pardefTous le haut de la queue , au-deffus du tour de la corde de filafle treiïee dont nous avons parlé d'abord, & on pafTe & repafTe un anneau dans l'autre , de manière que des deux il n'en paroît plus qu'un en deflus : après quoi on forme de la trelîe de la queue une efpece de gros bouton ou entortille- ment u , afin que l'eftrofFe ne pui/îe defccndre , & foit ferme en fa place. On pafTeenfuite le couple RRRau col, ce cou- ple eft un colier lâche de corde, auquel eft attaché un long bout de corde, qui paffera d'abord au travers du porte-barres du furfaix g au côté du raontoir , enfuite dans l'eftroffe y ; puis on le nouera à la longe du licol du Cheval de derrière 777 ; refte à placer les barres SSSS qui font des morceaux de bois longs de fix pieds , rongs & de l'épaifieur du poignet ou environ, ayant une hoche aux deux bouts, afin d'y lier une petite corde xx qu'on attache à nœud coulant aux portes-bar- res du furfaix , & à ceux du licol du Cheval de derrière : ces barres font mifes afin d'empêcher le Cheval de derrière d'a- vancer trop fur celui qui le précède , & de lui donner des atteintes. A chaque barre eft attachée une fouventriere de corde oo , qui va rendre à la barre de l'autre côté. Les Mar- chands de Chevaux qui n'ont que de petites routes à faire , ne s'embarraiïent pas de tout cet attirail, & ne conduifentleurs Chevaux qu'avec le couple & l'eftroffe. Le billot ou mors creux avec fes cordes A , paffees l'une dans l'autre , & attachées au couftinet. Le licol de cuir avec fa longe CC. Le furfaix ittt & fon couftinet BB ; les portes-barres gg. Le couple RRR qui coule le long du côté gauche, & s'atta^ che à la longe du liçol du deuxième Cheval en m, L'eftroffe y. La treife delà queue formant un bouton w. La couverture EE. Les baires SSSS avec leur fouventriere oo. Les portes- barres du licol du deuxième Cheval dJ. Les petites cordes qui attachent les barres aux quatre por- tes-harres. CHAPITRE Des Haras. Chap. XI. '89 CH APITRE XI. Pour adoucir les Chevaux farouches. QUand on n'a point apprivoifé les poulins dès leur tendre jeunefle , il arrive fouvent que l'approche & l'attouche- ment de l'homme leur caufe tant de frayeur , qu'ils s'en dé- fendent à coups de dents & de pieds , de façon qu'il eft pr'efque impoiïible de les panfer & de les ferrer : quelque- fois ils fe privent en les approchant avec patience & circonf- peftion , c'eft-à-dire , fans les furprendre, & en leur préfen- tant de l'herbe , ou quelque chofe à manger qu'ils aiment ; mais quand cela ne vient pas à bien , il faut fe fervir du moyen que je vais indiquer , lequel réufTit prefque toujours, il eft pris de la Fauconnerie. Lorsqu'on veut priver un oifeau de proie qu'on vient de prendre , pour enfuite le drelTer au vol , on en vient promptement à bout en le veillant , c'eft-à-dire , en l'empêchant de dormir jufqu'à ce qu'il tombe de foibleffe: c'eft ainfi qu'il en faut ufer avec un Cheval farouche : après quoi vous l'approcherez enfuite très-aifément , & vous ver- rez avec étonnement comme il eft fi fubitement adouci, que vous n'aurez plus de peine à le confirmer dans ce change- ment d'inclination , en ufant cependant toujours de beau- coup de douceur, principalement immédiatement après cette épreuve. Il y a des Chevaux qu'on eft obligé de veiller pen- dant huit jours. Pour veiller un Cheval , on le tourne à fa place le derrière à la mangeoire , & un homme eft toute la nuit & tout le jour à fa tête , qui lui donne de tems en tems une poignée de foin , & l'empêche de fe coucher. La méthode de les laifTer avoir foif eft encore fort bonne. # t:,-)!ft>T^«"î> M 5)0 Le nouveau Parfait Maréchal, TRAITÉ DE L' É C U Y E R. CHAPITRE PREMIER. Des Ecuries de toute efpece , & de leurs proportions. Différentes efpe- T L fe conftruit de trois fortes d'écuries pour y mettre les ces d'écuries. j|[ Chevaux à l'attache ; la première eft l'écurie à un feul rang de Chevaux ; la deuxième eft l'écurie double ou à deux rangs de Chevaux , les croupes des Chevaux vis-à-vis les unes des autres , & unefpace pour pafTer entre les deux rangs ; la çroiiieme eft une autre efpece d'écurie double , féparée au milieu dans fa longueur par un mur ou une forte cloifon j^ ks têtes des Chevaux regardent ce mur ou cette cloifon ^ & font vis-à-vis l'un de l'autre , fans fe voir : entre les croupes & le gros mur de chaque côté, eft un palTage; & te TOur ou la cloifon du milieu cefTent avant les bouts de l'écu- rie , pour laifter la liberté de communiquer d'un côté à l*^au4 tre ; ou fi les bouts font fermés , on laiffe une communication ou porte au milieu. Toute écurie eft meublée d'une mangeoire , d*un râtelier, de barres & de poteaux : elles font communément pavées avec un ruifteau pour écouler l'eau & les urines : on les fait ou voûtées de voûtes pleines , ou à ance de panier , ou bien avec un platfonds ; les voûtées font préférables étant plus chaudes & plus agréables à la vue. C'eft aux Architectes à proportionner leurs voûtes à la longueur & à la largeur des Conftruâ!on& écuries,afin qu'elles ne foient ni trop hautes ,ni trop baffes; proportion. notre affaire eft d'efpacer les places des Chevaux de façon iDe PEcttyer. Chap. I. 91 qu'ils foient à leur aife , & qu'on ait afTez de place pour pafTer derrière eux fans crainte d'en être blefîe ; pour ces rai- fons , je crois qu'il fuffit que la largeur d'une écurie foit de vingt-quatre pieds de dedans en dedans : vous prendrez douze pieds pour l'habitation des Chevaux, fi le râtelier eft droit; fi le râtelier eft panché , vous diminuerez la place des Chevaux de deux pieds , & pour lors vingt-deux pieds fuffiront pour la largeur de votre écurie. Il le conftruit de deux efpeces de râteliers , les uns pan- Ratelien. chés & les autres droits ; les râteliers panchés ne prennent rien fur l'écurie , parce que le bas du râtelier eft fcellé con- tre le mur , & le haut qui eft panché en devant eft foutenu dans cette fituation par des barres de fer qui vont horifonta- lement du mur au haut du râtelier , alors la mangeoire eft contre le mur ; mais le râtelier droit doit avancer de près d'un pied , & la mangeoire eft appuyée contre fa cloifon. Au bas des rouleaux de ce râtelier , entre fa cloifon & le mur , on pofe une grille de bois diagonalement , dont le haut s'accote contre le mur, & qui laifïe paffer la poufliere du foin. La mangeoire, ou l'auge, eft un conduit d'environ un pied Mangeoire. de creux qui préfente le côté , & qui continue d'un bout à l'autre de l'écurie , foutenue en deffous de diftance en dif- tance par des morceaux de bois qui fe nomment des raci- naux : le haut de la mangeoire eft ordinairement élevé de trois pieds & demi , & fon bord eft garni de tôle ou de cuivre , afin que les Chevaux ne rongent point le bois : c'eft dans le concave de ce conduit qu'on jette l'avoine qu'on donne au Cheval : on attache à diftances égales aux parois de la mangeoire au-deffous de fon rebord trois anneaux , celui du milieu fert à foutenir la barre , & par les autres pafTent les longes du licol qui attachent chaque Cheval à fa place. Les places des Chevaux font préparées par les barres & les Barres & poteaur, poteaux. Les barres font des morceaux de bois ronds & longs , troués parles deux bouts , afin d'y mettre deux cor- des , dont l'une attache la barrée l'anneau de fer de la man- geoire , & l'autre l'attache au poteau : les poteaux font de gros morceaux de bois ronds & hauts de quatre pieds hors de terre , efpacés de diftance en diftance , & placés debout , M ii Cloifons. 02/ Le nouveau Parfait Maréchal. îefquels terminent la place de chaque Cheval ; chaque poteau eft percé par le haut d'un trou dans lequel on pafîe une des cordes de chaque barre pour la foutenir par un des bouts , pendant que Vanneau de la mangeoire la foutient par Tautre. On met au haut & aux deux côtés des poteaux un anneau de fer de chaque côté , qui fert à attacher les longes de la cavef- fine , l'une à un poteau , l'autre à l'autre , quand on veut retourner le Cheval dans fa place. On met encore au haut^ du poteau en devant un crochet pour y prendre la caveiTîne, la bride ou le filet : chaque poteau eft enfoncé de deux pieds & demi au moins dans terre , & bien folidement fondé , afin qu'il foit ftable & ferme. Les Anglois , pour féparer leurs Chevaux , afin qu'ils foient plus en sûreté , & qu'ils ne puiffent fe bleffer les uns les au- tres , mettent à la place des barres, des cloifons qui montent depuis le haut du poteau jufqu'au bas des roulons du râtelier: cette méthode eft fort bonne ; mais en même temps , il faut donner plus de largeur aux places , afin que le Cheval ait aflez d'efpace pour fe coucher. - Chaque place doit avoir fept pieds & demi à huit pieds de, longueur, depuis la mangeoire jufqu'aux poteaux, & quatre pieds de large avec des barres ; mais il faut cinq pieds avec des cloifons : elle doit avoir une pente douce depuis la man- geoire jufqu'au poteau , afin de donner écoulement à l'urine , & pour que le devant du Cheval étant un peu plus haut que le derrière, il ne pefe pas tant fur fes épaules , & ait plus de grâce à la vue: chaque place doit être pavée , elle en eft plus propre & plus aifée à nettoyer. Le refte de l'écurie fera pavé, & il y aura un ruiffeau à un pied des poteaux où fe rendront toutes les eaux des places ; le mur qui fait face aux croupes des Chevaux doit être percé de croifées pour donner du jour: Derrière des pla- on garnit ce mur de planches en tablettes , de tafleaux & de "*• porte-manteaux , pour y mettre & y pendre tous les uftenfiles du Palefrenier, les felles, brides, étrilles, filets, &c. On met quelquefois aufli dans les embrâfures des fenêtres des lits faits en coffres pour les Palefreniers qui couchent dans les écuries; dans celles où il y a nombre de Chevaux, on y place un coflTre à l'avoine à l'endroit le plus commode , foit au bout ou dans une embrâfure de fenêtre : ce coffre aura en dedans une féparation pour le fon ; & , s'il le faut, upe autre pour Porge. Proporti&ns des places. Hui/Ieau. Lits. Coffre voine. l l'a- De VEcuyer. Chap. I. 93 Les lanternes font ncceiïaires dans les écuries ; les meilleures Lanternes. font à peu près faites comme les lampes des églifes , & on n'y brûle que de Thuile , parce que la lumière qui eil: dans la lanterne ne doit jamais en être ôtée de peur du feu : mais quand le palefrenier aura befoin de lumière , il faut qu'il ait une petite lanterne de corne ordinaire avec une chandelle dedans qu'il allumera à la lanterne d'écurie. Il y a des écuries au bout defquelles eft une fellerie ou garde-meuble pour y Garde-meuble, ferrer les felles , brides , &c. , ce qui efl: fort commode pour que Thumidité de l'écurie ne moififie pas les cuirs : il eft en- core mieux qu'il y ait une cheminée dans la fellerie pour y faire de tems en tems du feu, afin de tenir cet endroit i^QC. 11 eft encore bon d'appliquer , à chaque bout de l'écurie, con- tre le mur , à côté du dernier Cheval , une cloifon , afin que la blancheur du mur ne fatigue pas l'œil du Cheval, & pour le préferver de l'humidité delà muraille. On fait de deux for- tes de fenêtres aux écuries , ou fenêtres vitrées , ou chafïis de Fenêtre*, treillis ; avec les fenêtres vitrées , les écuries font toujours plus claires & plus chaudes qu'avec les chaftis de treillis ; quel- ques écuries ont des puits en dedans , ce qui eft fort commo- de pour laver les Chevaux; & ne peut fervir à leur donner à boire ; car l'eau fortant du puits eft trop crue , & ne leur vaudroit rien. Revenons maintenant aux différentes écuries qui fe conf- truifent , & examinons-en les inconvéniens & les avantages. J'ai dit au commencement de ce chapitre qu'on en faifoit de trois fortes , une fimple & deux doubles. L'écurie fimpleeft, fans contredit la plus commode, parce qu'on eft maître des embrâfures des fenêtres & de tout le mur qui regarde la croupe des Chevaux, qui fervira à loger tous les uftenfiles, & le palefrenier m.ême qui a fous fa main & à portée du Che- val qu'il panfe , tout ce qu'il lui faut : la première écurie dou- ble , qui eft celle dont les croupes des Chevaux fe regardent, eft plus belle au coup d'oeil , puifque vous voyez en même tems deux rangs de Chevaux ; mais elle eft fort incommode, parce que le palefrenier n'a point derrière fes Chevaux de quoi mettre fes uftenfiles qu'il faut aller chercher aux bouts de cette écurie , où on pratique ordinairement un efpace fans Che- vaux à cet effet ; ainft plus ces écuries font longues , plus elles font incommodes. A l'égard de la deuxième écurie dou- Ecurie fimplf? Ecuties doubles. Obfervationsfur les Râteliers & Mangeoires. 04. Le nouveau Par'fait Maréchal. ble , dont nous avons parlé , favoir , celle dont les têtes des Chevaux font vis-à-vis l'une de l'autre , & féparées par un mur : ce n'efl: autre chofe que deux écuries fimples, accolées par un mur mitoyen, & ainfi elles ont chacune les mêmes commodités de l'écurie fimple , puifqu'il y a un mur derrière la croupe des Chevaux de chacune. Il fe fait dans ce goût- là à peu près une efpece d'écurie double , fur le mur du mi- lieu defquelles on pofe , de côté & d'autre, un râtelier pan- ché ; je n'ai point parlé de celle-ci , parce qu'elle ne peut gueres fervir à des Chevaux qui font à l'attache & qui ont leur ordinaire réglé ; c'eft plutôt une écurie de haras , où on fait entrer les Chevaux au fortir des pâtures , fans les attacher. On garnit tout le râtelier de foin pour la nuit , & chaque Che- val mange, chacun de fon côté , tant qu'il veut , & , pour ainfi dire , dans la même écuelle. . Il y a aufii quelques obfervations à faire fur les râteliers & fur les mangeoires. J'ai parlé de râteliers panchés & de râteliers droits ; les râteliers panchés ne font bons que par néceffité , c'eft-à-dire , quand on n'a pas affez de terrain pour en faire de droits ; car comme ces râteliers panchent précifé- ment au de/Tus de la mangeoire , les fétus & la poufliere du foin tombent perpétuellement fur la tête & fur le col du Cheval , & le lui rendent fale & malpropre , ce qui ne peut pas être aux râteliers droits ; mais ceux-ci avancent de deux pieds dans l'écurie , & par conféquent la rétrécifTent de deux pieds. Les roulons d'un râtelier doivent être éloignés l'un de l'autre de trois à quatre pouces , afin que le Cheval puijTe ti- rer le foin : ceux qui font arrondis autour , font plus agréa- bles à la vue ; & ceux qui tournent & roulent fur leur ef- fieu , donnent plus de facilité au Cheval pour tirer fon foin & fa paille. A l'égard des mangeoires , auges ou crèches , il s'en conftruit de deux fortes de matières ; favoir , de bois ou de pierre ; celles de bois font les plus communes , & Dour en conferver le bord que les Chevaux rongeroient en s''amufant , on le garnit de tôle : quelques perfonnes plus cu- rieufes & riches , les garnifient de cuivre rouge. Il efl: sûr que les auges de bois durent beaucoup moins que celles de pierre, & même il faut regarder de tems en tems s'il ne s'y fait point de trous ni de fente par la défunion de l'afl'emblage du bois ; car l'avoine tomberoit à terre & n'engraifferoit pas le Cheval: De PEcayer. Chat. î. 95; les mangeoires de pierre ont certainement l'avantage de la durée , fe nettoient bien plus aifément en les lavant que cel- les de bo*5s ; eUes deviennent même un abreuvoir quand on peut y porter de Teau , par le moyen d'un robinet placé à un bout , & un bondon ou bouchon à l'autre : alors vous remplirez votre mangeoire d'eau ; & après que les Chevaux ont bu, vous débouchez l'autre bout , toute l'eau s'écoule & la mangeoire devient nette & propre. Obfervez encore, à l'égard des racinaux qui font les foutiens de la mangeoire, de les efpacer , de façon que chacun fe trouve à l'endroit oij eft attachée une barre, parce que fi un racinal fe trou- voit dans le milieu d'une place , le Cheval pourroit fe bleffer le genou ou la jambe contre le racinal , qui embarrafTeroit aufli pour relever la litière fous la mangeoire. Il nous refte à examiner l'expofition de l'écurie , c'eft-à- Expofition âa dire , en cas qu'on foit le maître de fon terrain , quel côté Ecc.ries. du monde il faut qu'elle regarde pour être feche , & par con- féquent faine. Pour cet effet, il faut éviter de la construire dans des lieux humides & bas ; mais il faut la placer fur un terrain fec & élevé & l'expofer au levant , d'où vient com- munément un air tempéré en toutes faifons. L'humidité eft contraire aux Chevaux , & par conféquent les écuries fituées dans des fonds & dans des fouterrains , caufent des maladies aux Chevaux , comme eauTC , poireaux , fies , morfondures , &c. , parce que l'humidité bouche les pores , & interrompt par conféquent la tranfpiration , qui , refluant dans le fang, fe rejette fur quelque partie qu'elle affeéle. La trop grande chaleur eft mal faine pour les yeux foibles , & entretient le mauvais air ; & le trop grand froid bouche ks pores & fait hériffer & planter le poii. Les perfonnes curieufes d'écuries , peuvent les orner exté- rieurement d'une belle architefture avec des fculptures : on place aufii , fi on veut , le nom de chaque Cheval au-deffus du râtelier; on applique fur les murs des bois de cerf, &c^ 0k 96 Le nouveau Parfait Mari^chai. CHAPITRE IJ. * Du Commandant de PEcurle. POnr mériter à jufte titre le nom de commandant , ii faut être né avec le talent de commander , c'eft-à-dire , une difpofition de Tame forte & raifonnable : l'expérience ne nous apprend que ce qu'il faut commander , mais le tem- pérament ou la nature feule nous inftruifent comment il faut s^^y prendre ; c'eft pourquoi les préceptes qu'on pour- roit donner à cet égard , deviendroient gauches dans un fu- jet qui voudroit s'efforcer à les mettre en pratique , en dé- pit de l'éloignement qu'il y auroit , & contre toutes les dif^ pofitions naturelles ; mais ils pourroient faire profit à un qui n'auroit pas encore réfléchi fur fon talent , & lui accélérer le degré auquel il peut atteindre. Commençons donc. , Premièrement , il eft effentiel que l'homme qui ordonne foit inftruit lui-même jufqu'au moindre petit détail , qu'il ai- me ce dont il eft chargé , fans quoi il le négligera. Comme il ne travaille que d'efprit , il faut qu'il l'ait fort, vif, atten- tif & capable de détail ; qu'il donne fes ordres intelligible- ment , à propos & fans précipitation , avec décence , douceur & fermeté , qu'il les faffe exécuter aufîi promptement que le befoin le requiert, fans emportement ; qu'il ait le maintien fé- rieux, fans rudefle , & qu'il réprime fur-tout fa colère, de peur de mettre de la confufion dans fes idées. La pénétration lui eft néceffaire pour le choix des perfonnes qu'il doit em- ployer : il eft tenu de connoître & d'approfondir leurs difpo- fîtions , aufti-bien que leur probité , afin de les mener par les différens chemins qu'exigent leurs caracfteres , & de les traiter félon la diftance de leurs fubordinations : voilà , je crois , le caradere que doit avoir tout commandant , & particuliè- rement celui de notre écurie. CHAPITRE De PEcuyer. Chap. III, IV , V. - 97 CHAPITRE III. Du Maître Palefrenier. LE Maître Palefrenier eft proprement le chef des Palefre- niers , & par conféquent de tout ce qui concerne l'écurie ; ainfi elle doit être fon principal féjour. Son devoir eft d'avoir Toeil fur tout ce qui fe pafTe autour des Chevaux, tant pour le panfement , le boire & le manger , que pour faire obferver à ceux qui font fournis à fon autorité, l'ordre & la vigilance; en un mot , il eft refponfable de la conduite des Palefreniers & du gouvernement des Chevaux. CHAPITRE IV. Du Piqueur d^Ecurie. LE Piqueur , dans une écurie de Chevaux defelle, eft un homme deftiné uniquement à monter les Chevaux, tant pour leur faire prendre de l'exercice , que pour les débourrer & les dreffer ,fuivant que le Commandant le juge convenable. Un Piqueur doit être a6lif , vigoureux & hardi ; fur-tout , favoir bien monter à Cheval, & y être très-patient, princi- palement à l'égard des jeunes Chevaux qu'on n'accoutume à être montés qu'au moyen de beaucoup de douceur & de patience. Il doit être fobre & continent : ces qualités perpé- tueront fa vigueur & fon jugement ; chofes qui lui font né- celfaires dans fon métier; car non-feulement il doit être ferme à Cheval, mais il doit encore s'étudiera connoître l'exercice dont chaque Cheval qu'il monte a befoin , afin de ne lui en pas demander plus qu'il ne peut en faire. CHAPITREV. Du Délivreur & Maître Garde - meuble. L'Emploi du Délivreur , eft premièrement d'avoir foin du coffre à l'avoine , dont il a les clefs : de fe trouver dans l'écurie aux heures marquées, pour donnerl'avoineaux N ^8 Le nouveau Parfatt Mar^chae. Chevaux , afin de la diftribuer aux Palefreniers qui la portent aux Chevaux : fon emploi demande aufïï de Texaélitude & de l'attention à fuivre le d'étal! que lui indique le Maître Pale- frenier pour le plus ou le moins de nourriture de chaque Cheval dans la diflributîon de l'avoine , fon , foin , paille , &c. car c'ell lui qui efl chargé de toutes lesefpeces de nourritures qui conviennent aux Chevaux, devant avoir les clefs des gre- niers comme du coffre à l'avoine rc'efl pourquoi il tiendra ur» regiftre exa(5t , jour par jour, de ce qu'il a diftribué , caril eft comptable du dégât qui pourroit s'en faire. Si le Délivreur eft en même temps Maître Garde-meuble , il doit avoir foin de ferrer & d'arranger ce qui s'appelle meubles d'écurie , comme félles , harnois , licols ^caveffons , &c. favoir ce qu'il en dKèribue ,& faire rapporter journellement ce qui doit rentrer. dans le garde-meuble; & comme la plupart de ces uflenfiles font garnis de cuir ou de fer, il doit veiller à les tenir nets & aies dt' fendre de l'humiditéqui pourrit les cuirs& rouille le fer , en faifant de temps en temps du feu dans le garde- meuble, fur-tout dans les temps humides. CHAPITRE VI.. Du Palefrenier. Uoîque le métier de Palefrenier paroifTe ne demander ^ qu'une certaine routine ; cependant , dans le nombre de ceux qui s'y emploient, il s'en trouve peu qui fâchent le bien faire ; car il y faut de l'aélivité , une certaine adreffe qui n'eft pas commune dans ces fortes de gens , de la vigueur & de la hardiefle auprès des Chevaux , fans brutalité ;au con- traire de la douceur, point d'ivrognerie & beaucoup d'atten- tion pour ce qui regarde le panfement &les foins qu'exige cet animal : le Palefrenier eft, pour ainfi dire, celui qui vit le plus avec les Chevaux , qui les approche le plus fouvent ,&;qui doit plutôt connaître leur état. Ainfi il doit avertir , fans tarder , lorfque les Chevaux ont befoinde quelque chofe , comme d'être médicamentés , ferrés , &c. Il faut de plus qu'il ait la propreté en recommandation j afin de tenir les Chevaux, nets sr. De VEcuyer. Chap. VII. 9^ H y a des pays affectés pour les bons Palefreniers, Les Bas- Bretons font excellens à ce métier : mais les Anglois y font fupérieurs. CHAPITRE VII. Des injlrume^s du Palefrenier & de l'Ecurie. Es inftrumens dont un Palefrenier ne fauroit fe pafler , Pl, vm, font les fuivans. L'étrille de fer étamé fert à ôter la première crafle. A. La broffe ronde fert aufïi à ôter la craïïe la plus fine , & à unir le poil. B Le peigne de corne , à peigner la queue & les crins. C. L'éponge à laver les crins & nettoyer les jambes. D. L'épounette de drap ou de ferge, à elîuyer les crins & à rendre le poil luifant. EE, Le couteau de chaleur , à abattre la fueur du ClievaL F. Les cifeaux ou le rafoir GG , pour faire les crins , le tor- chenez H , pour empêcher le Cheval de fe tourmenter quand on lui fait les crins , &c. Le feau I , pour apporter toute l'eau néceffàire au panfe- ment , & pour faire boire. La pelle K, pour nettoyer l'écurie du crottin. La fourche de bois, pour faire remuer la litière. L. Le balai de bouleauM , pour balayer l'urine des Chevaux, Le balai de jonc O , ne doit fervir qu'à laver les roues & le train des voitures , parce que pour laver les jambes on doit fe fervir de la petite brolfe longue P , avec l'éponge. La fourche de fer Q , fert à remuer le fumier. La pince à poil R , fert à arracher le poil du fanon à un Cheval qui en a trop. Le bouchon de foin S , fe fait fur le champ pour frotter un Cheval qui a chaud , &c. Le cure-pied T , fert à nettoyer le deffous du pied : un Pale- frenier doit le porter en campagne pour ôter ks gravois & pierres qui s'engageroient fous le pied. Il doit aufli avoir toujours dans fa poche un couteau à poinçon U, tant pour couper les cuirs quand il en eft be- Nij loo Le nouveau Parfait Maréchal. foin , que pour faire des trous aux courroies , fuivant les cas. Les meubles d'écurie font les entraves X , qu'on met aux. pieds des Chevaux accoutumés à mettre leurs pieds dans la mangeoire. Les boules hh , pour faire defcendre les longes du licol. La vanette Y , ou le crible Z , pour ôter la poulliere de Ta- voine quand on la donne. La mefure aa ,dans laquelle on mefureravoine qu'on donne aux chevaux , elle elt de bois plein ou d'ofier. Pl. IX. La civière AA , fert à tranfporter le fumier hors de Técurie. Le tablier de Palefrenier ou l'épouffette de toile B , fert au Palefrenier à mettre autour de fa ceinture , quand il panfe le Cheval , &c. Les lunettes ce fe mettent au Cheval en plufieurs occa- fions où on ne veut pas qu'il voie clair. La cavelTine Dà deux longes , fert à attacher le Cheval aux deux pilliers quand on le panfe , &c. La cavefTine de main E, fert à paffer par-deiïus la bride d'un Cheval pour le tenir quand on le mené en main. La mufeliere de fer ou le panier de fer F , fert quand on. veut empêcher le Cheval de manger ou de mordre fon com- pagnon. Le chapelet H , fe met au col du Cheval , quand on veut l'empêcher de porter la dent fur quelque mal qu'il a, de peur qu'il ne l'envenime. Le coupe-paille MM , fert à couper de la paille par petits fétus, de façon que le Cheval puiffe la manger en guife d'a- voine , en y mettant cependant moitié avoine. Je crois que cette machine a été inventée en Allemagne , les Allemands en font beaucoup d'ufage ; c'eft une efpece de canal de bois de grandeur capable de recevoir une botte de paille ; il eft ter- miné en devant par une arcade de fer aa , un morceau de planche b plat en deffous , & traverfé par une barre de fer dont les deux bouts paffent de chaque côté par une petite fenêtre ferrée (/.^communiquant par le moyen de courroies à un marche-pied /fur lequel l'homme qui coupe la paille met le pied pour ferrer la botte de paille qu'il avance à chaque coup de couteau qu'il donne , afin d'en couper l'extrémité par le moyen du râteau de fer h qu'il enfonce dans la botte - MW De rEcuyer. Chap. VIII. lor quand la paille excède la longueur d'un grain d'avoine , il la tranche en faifant couler le couteau S tour le long de l'ar- cade de fer : plus elle eiz coupée courte , & mieux les Che- vaux la mangent : il eft bon de la mouiller en la mêlant avec l'avoine en fanté ou en maladie. CHAPITRE VIÎI. Du panfement des Chevaux , & de la conduite journalière du dedans de Vècurie. UN Palefrenier ne doit guère avoir plus de cinq Chevaux à panfer pour pouvoir en avoir bien foin. La première chofe qu'il a à £îire le matin, eft de bien net- toyer la mangeoire devant chaque Cheval , ou avec la main, ou bien avec un bouchon de foin ; après quoi il donne à cha- que Cheval fa mefure d'avoine : quand elle eft mangée , il relèvera la litière avec une fourche , féparant la vieille qu'il tirera hors de la place du Cheval , d'avec la nouvelle qu'il pouffera fous la mangeoire : le crottin ou la vieille litière fera porté dehors fur une civière ou autrement : c'êft cette vieille litière amaffée & pourrie qui fait le fumier dont on engrailîe les terres. Après avoir bien balayé les places de fes Chevaux & ôté la vieille litière, il mettra une caveiïine ou un filet à fon Che- val , & il le fortira de l'écurie , s'il fe peut , pour le panfer, ce qui eft préférable , à caufe quelapoudiere qui fort du Cheval revole dans l'écurie fur les autres Chevaux ; s'il y avoit obf- tacle pour le panfer dehors , du moins il le fortira de fa place & l'attachera au poteau , après quoi il fe mettra en devoir de l'étriller. L'étrille doit toujours marcher à rebroufTe poil ; ainfi il étriller, commencera à étriller par la croupe. Il prendra donc l'étrille par le manche , de la main droite , & la queue de la main gau- che, & commençant par la croupe, il ira tout le long du corps toujours à grands coups , étendant & déployant bien fon bras , fans appuyer rudement , mais à l'aife & légèrement, & finira aux oreilles ; quand il aura donné cinq ou fix coups d'étrillé , il la frappera contre le pavé afin d'en faire fortir la lOi Le nouveau Parfait Mari^chai. poufTiere , & continuera toujours ainfi. Quand il aura étrillé un côté, il en fera autant à l'autre , & cefTera d'étriller quand l'étrille n'amènera plu-s de poufîiere : il ne pafTera point Ton étrille fur l'arrête du dos , ni fur les canons des jambes. Quand l'étrille aura paffé fuffifamment , il la quittera pour prendre une époulfette, qui eft une aune de drap ou deferge verte coupée en quarré , & la tenant par un des coins avec une main , il en donnera légèrement des coups par-tout le corps , afin d'en faire partir le relie delà poufîiere, & enfuite avec la même époulfette ,il nettoyera les oreilles dedans & dehors: îl frottera fous la ganache , entre les jambes de devant , entre les cuilfes , enfin tous les endroits ou l'étrille ne fauroit aller, BroiTer. Cela fait , il prendra la brofle , ou plutôt la chauffera , paffant fa main à plat fous la courroie , fon étrille dans l'autre main , & ayant précédemment pouffé la têtière de la caveffmeleplus qu'il aura pu en arrière fur le crin : ou bien fi le Cheval n'a qu'un licol , l'ayant abfolument ôté , il broffera bien la tête ^er l'a- voine au Cheval pour lui donner courasre , & la force d'ar- river a la dinee. CHAPITRE XL Du retour des voyages. I le voyage a été long & que le Cheval ait beaucoup fa- tigué , il fera sûrement échauffé au retour , & aura les jambes & les pieds laifés : c'eft pourquoi afin de le remettre de fes fatigues & rétablir toutes ces parties , il faut aufii-tôt qu'on eft arrivé, faire ôter deux clous de chaque talon des pieds de devant , ou des quatre pieds fi c'eft un grand pied comme celui d'un Cheval de carroÂe , cela lui mettra les pieds à l'aife ; & d'ailleurs comme les pieds enflent quelquefois après un long voyage, fi on n'ôtoit pas ce& clous, le fer pour lors gêneroit trop ces pieds enflés. Il fera bon auffi de remplir les pieds de fiente de vache, pour ramollir la folle qui pourroit être deflechée ; il ne faudra point alors déferrer le Cheval , ni lui parer les pieds , de peur d'attirer la fluxicn; mais vous les graifTerez avec l'onguent de pied, & quand il fera délafl!e , on lui parera les pieds , puis on le referrera. A réo;ard des jambes, s'il les a fatiguées , on lui frottera plu- fieurs fois avec de l'eau-de-vie camphrée , ou avec une leflîve de cendres de farment ou d'autres cendres , excepté celles de bois blanc & de bois flotté jjettées toutes rouges dans de l'eau Bouillante que vous laiiïerez réduire aa tiers : de cette eau iio Le NOuvEAxr Parfait Maréchal. chaude frottez toutes les parties fatiguées ; chargez enfuite avec les cendres mêmes , & continuez jufqu'à ce que vous voyiez les jambes , épaules , 8cc. fouples ; ou bien fi vous le faites faigner peu de temps après être arrivé , vous lui ferez tout de fuite une charge de fon fang mêlé avec une chopine d'efprit-de-vin. Pour rafraîchiffement intérieur , il faut un ou deux jours après l'arrivée faire faigner le Cheval au col ; on lui donnera quelques lavemens , & on le mettra dix ou douze jours au fon mouillé , lui faifant bonne litière pendant la journée : il fera bon encore de lui faire manger une livre de foie d'anti- moine , à deux onces par jour: û on trouve le flanc échauffé , on lui donnera le miel comme il eiï indiqué Chap. XXXV du Traité des Maladies des Chevaux ; & s'il y avoir grande maigreur , on lui donneroit le vert quelque temps ou l'orge en vert au printemps , ce que vous ne feriez pas s'il avoir le flanc altéré : mais à fon lieu vous mêleriez fur un boifleau de paille coupée une poignée d'avoine: vous mouilleriez un peu le tout, & lui donneriez pendant quelque temps. Remarquez que lorfqu'on s'apperçoit qu'un Cheval fatigué que Ton veut rétablir recommence à bien boire ^ c'efl un pro- noflic qu'il fera bientôt remis. CHAPITRE XII. Di; la nourriture 5" hoijfon. QUand le Cheval vient au monde, fa nourriture efllelalt de fa mère, l'année d'enfuite il pâturera l'herbe verte , & lorfque l'herbe manque on lui donne du fon , du foin & <]uelquefois de l'avoine. Voye:^ le Traité du Haras. Enfuite vers quatre ans on le met au fec , c'efl-à-dire , on ne le fait ^plus pâturer , & on le nourrit à l'écurie de foin, de paille & d'avoine , c'efl 1^ nourriture ordinaire de tous les Chevaux au fec : on peut leur donner au iïi de tous les gra'ns, favoir, du froment , du feigle & de l'orge , & plufieurs autres plan- tes fuivant l'occafion ; mais comme tous ces alimens ont des qualités différentes , il efl à propos de faire les remarques né- ceifaires fur chacun. Commençons Le Foin. De VEcuyer. Chap. XII. ïii Commençons donc par la nourriture ordinaire , puis nous détaillerons celles qui ne font qu'accidentelles. L'avoine eft la nourriture qui convient le mieux à un Che- L'Avoine, val qui travaille ; c'eft pourquoi on dit Cheval d'avoine. Che- val de peine. Elle le foutient & lui donne une chaleur mo- dérée dans le fang; la meilleure eft communément la noire & la plus pefante à la main : l'avoine ne fait que renfler & aug- menter dans le grenier ; c'eft pourquoi il eft bon d'en faire provifion. Le foin a différentes qualités, fuivant le terrain où on l'a recueilli ; il eft plus ou moins fucculent & nourri/Tant : le foin vafé ne vaut rien aux Chevaux , il leur met de l'âcreté dans le fang : le foin trop délicat ne leur convient gueres, il eft trop nourriftant; & quand les Chevaux y font accoutu- més , ils n'en veulent plus manger d'une autre efpece, ce qui les fait maigrir. Le foin nouveau , c'eft-à-dire, qui n'a pas encore fué , ou qui a été donné avant d'avoir pafté trois mois au moins dans le grenier , eft très-dangereux aux Chevaux ; il faut donc leur donner du foin ni trop gros , ni trop fin , ni trop nouveau, ni pourri, ni de regain, mais d'une bonne confiftance ; & pour peu qu'il y ait de la pouftiere dans le foin , il faut le bien fecouer & même le mouiller, car les Chevaux qui mangent du foin poudreux courent rifque de pouiïe. Le foin rend fouvent poulîifs les Chevaux qui en mangent trop pafte l'âge de fix ans; mais avant ce temps, on ne court pas ce danger. Pour peu qu'un Cheval ait de difpofition à la poufle, il faat lui ôter le foin qui lui eft pernicieux & ne lui donner que de la paille : il ne faut pas abfolument bannir le foin quand il n'y a pas de raifon expreffe pour retrancher cette nourriture, car elle fait boire les Chevaux : il faut donc leur donner un peu de foin avant de boire , quand on fuit la maxime de le leur épargner , qui eft fort bonne. Il n'y a pas de mal de donner plus de foin aux Chevaux étroits de boyaux qu'aux autres , pourvu qu'ils ne foient point échauffés; car cet aliment, en les faifant boire davantage, leur ouvrira le flanc. En général , le foin n'eft bon qu'aux jeunes Chevaux ; il ne fait que de la chair, c'eft une nourriture lourde qui rend le Cheval pareffeux; ce quia fait dire en proverbe. Cheval de foin , Cheval de rien. Q I^^ Le nouveau Parfait Maréchal. La paille eft une nourriture très-bonne aux Chevaux ; elle ta Paille, ^■>^^ ^^^ ç^ terreftre , ni fi fubflancielle que le foin, & fait, une bonne chair : le feul inconvénient qu'elle ait, eft d'aug- menter l'encolure à ceux qui font fujets à s'en charger ; hors cela, elle eft meilleure en abondance que le foin , fur-tout aux Chevaux de féjour; elle rend la graifie plus ferme & le Cheval plus éveillé & léger ; ce qui fait que l'on dit, Cheval de paille , Cheval de bataille. Pour peu qu'un Cheval ait difpofition à la pouffe, il faut lui ôter le foin qui lui eft pernicieux , & ne lui donner que de la paille. Dofe de la On proportionne la nourriture ordinaire des Chevaux à nourriture. Jeur taille & à leur travail. Pour un Cheval de felle , de bonne taille, dix à douze li- vres de foin , onze livres de paille , cinq picotins d'avoine. Pour un double bidet, fix à huit livres de foin, huit livres de paille , trois picotins d'avoine. Pour un bidet, quatre à cinq livres de foin , autant de paille, & deux picotins d'avoine. Pour deux Chevaux de carroffe très-grands , trente livres de foin , vingt-quatre livres de paille , & quatorze picotins d'avoine : pour les médiocres , vingt-quatre livres de foin , autant de paille , & dix mefures d'avoine. Pour un Cheval de manège , fept livres de foin , huit livres de paille, quatre picotins d'avoine, & déplus deux picotins de fon à midi. Ceci eft la règle ordinaire , mais fuivant les cas, on peut augmenter ou diminuer , c'eft-à-dire , félon le travail , l'ap- pétit, le plus ou le moins de graiffe , &c. car il s'agit d'entre- tenir les Chevaux en chair, fans être ni trop gras, ni trop maigres. Le Cheval en chair eft plutôt en haleine & plus en état de foutenir la fatigue , & fes mufcles qui ne font point enveloppés de trop de graiffe, en ont plus de jeu ; s'il eft trop gras , tous les refforts de fon corps font obfédés, & ne peuvent le mouvoir qu'avec effort ;& s'il eft trop maigre , fes mufcles fe deffechent & fe roidiffent ; s'il n'eft que maigre , on l'en- graiffera , en lui augmentant fon ordinaire d'avoine jufqu'à ce qu'il foit devenu bien en chair : ainfi donc, quand un Che- val eft en chair , peu de nourriture lui fuffit pour l'y mainte- nir, lorfqu'il ne fait qu'un exercice raifonnable. Sur ce pied- De VEcuyer, Chap. XII. ^ 113 là , la nourriture des Chevaux de felle doit être proportion- née à leur taille & à leur travail ; celle des Chevaux de car- rofle & de tirage , eft ordinairement plus ample , parce qu'ils font plus grands ou plus épais , & celle des Chevaux de ma- nège eft la moindre de toutes, puifqu'ils n'ont qu'un travail médiocre , & qu'ils font fins. Quand les Chevaux ne font rien , il ne leur faut que très- peu de nourriture, parce que le fuperflu fe tourneroit en humeurs , ce qui cauferoit des maladies confidérables. Quand les Chevaux font trop nourris, il arrive fouvent qu'ils fe mettent à fuer dans l'écurie , fur-tout en dormant ; alors fi vous ne voyez aucune caufe manifefte de cette fueur, ne manquez pas de leur retrancher de leur nourriture. Quel- quefois la caufe de ces fueurs provient auffi de manger leur litière , ce qu'il faut empêcher le plus qu'on peut ; car cette paille échauffée les fera devenir poufîifs par la fuite. Les nourritures accidentelles feches , font le fon , l'orge , le froment, le fénugrec , les féveroles ou haricots, les cof- fas de pois gris fecs , les lentilles herbe & grain , le fain- foin fec , la luzerne feche , la lande ou le jonc marin , la paille hachée. Le fon eft proprement la nourriture des Chevaux malades; c'eft le plus rafraîchiftant & le plus aifé à digérer de tous les alimens des Chevaux ; c'eft pourquoi celui-ci eft le plus en ufage après l'avoine. Plus un Cheval eft échauffe , plus il lui faut continuer l'ufage du fon. Un Cheval qu'on met au fon ne peut gueres travailler pendant qu'il en mange ; c'eft une efpece de diète pour lui qui diminue fes forces pour le travail; mais en même tems elle lui rafraîchit le fang , & le rétablit : ainfi quand les Che- vaux font fort maigres , il eft bon , outre leur ordinaire <3'avoine , de leur donner, avant de fe coucher, deux pico- tins de fon mouillé. ■ L'orge en grain concafle , ou la farine d'orge , eft ra- L'orge, fraîch i (Tante , & de plus très-nourriftante ; elle fera bien pendant quelque tems aux Chevaux échauffes & maigres avec l'avoine. Le fénugrec eft un grain émollient & nourriffant , ainft mêlé avec l'avoine, il fera un très-bon effet pour rafraî- ^""S'^'^* Paille hachée. Ccupepaille. Froment. Feveroles. Sainfoin. Luzerne , CofTcis de Pois , Lentilles. Lande. Du Vert, 114 Le nouveau Parfait Maréchal. chir & redonner du corps à un Cheval échauffé. La paille hachée & mêlée avec l'avoine , efl: une très-bonne nourriture, moins échauffante que l'avoine pure, & qui con- vient principalement aux Chevaux altérés du flanc, en mouil- lant le tout; la dofe de paille hachée , eft deux jointées de cette paille contre une d'avoine. Le froment efl un grain excefUvement chaud pour les Chevaux, ainfi il n'en faut gueres faire ufage, car il leur met le feu au corps, & leur caufe la fourbure & le farcin : il fe trouve cependant des cas où on en peut ufer modérément , par exemple une jointée de froment, tous les matins avant boire , pendant quelques jours , avec un peu de paille & beaucoup de foin , redonnera du corps à un Cheval étroit de boyaux : la paille de froment dans laquelle eft reflé beau- coup de grain , peut être donnée au lieu de paille & d'a- voine aux Chevaux , pourvu qu'ils ne ceffent point de tra- vailler. Les feveroles ou haricots de marais n'échauffent pas tant que le froment , mais elles font encore très-chaudes : on les donne par jointées & avec modération, & il faut faire tra- vailler journellement le Cheval. Le fainfoin efl un foin très-nourriffant , il engraiffe les Chevaux & leur donne du courage ; il ne faut en donner que la moitié de ce qu'on donneroit du foin ordinaire. La luzerne échauffe & engraiffe les Chevaux ; on donne •les coffas de pois gris & les lentilles avec le grain & l'her- be feche : tout cela doit être donné en moindre quantité que le foin , & il faut faire travailler les Chevaux qui en man- gent, car ces nourritures fucculentes ne feroient qu'accumuler des humeurs, faute de difîipation : on en donne aufîi pour redonner du corps aux Chevaux, mais aufli-tôt qu'ils ont re- pris corps , il faut les remettre à la nourriture ordinaire, qui efl avoine , paille & foin. Dans les terrains maigres, on cultive une efpece de ge- nêt, dont toutes les feuilles piquent comme celles du geniè- vre , qui fe nomme de la Lande, de l'Ajonc, du Jonc marin ; on le donne aux Chevaux en vert ou en fee, après en avoir amorti les pointes avec des pilons : cette nourriture efl affez bonne. Les nourritures qu'on donne en vert aux Chevaux , font De VEcuyer. Chap. XII. ii^ deftinées à les rafraîchir en leur lâchant le ventre & à leur donner par ce moyen du corps ; le vert s'emploie donc aux jeunes Chevaux & à ceux qui font extrêmement échauffés de fatigue ou autrement. Je ne parle ici que des efpeces d'her- bes que les Chevaux mangent dans Técurie ; ce qui s'appelle mettre les Chevaux au vert ; car quand on les lâche dans les herbages , on dit qu'on les met à l'herbe & non au vert. L'herbe & le vert , font bons à bien des maladies où je les ai indiqués pour remèdes dans le traité des maladies : j'ajoute encore ici , que cette nourriture eft pernicieufe feu- lement aux Chevaux pouffifs , morveux & farcineux. Quand on met les Chevaux au vert, ce qui arrive toujours au Printemps , l'ufage commun, eft de ne les point panfer du tout, & de leur laiffer leur litière fans l'ôter de deffbus eux, de façon qu'ils couchent dans leur fange : on prétend que le vert leur profite mieux de cette façon : c'eft un ufage , c'eft tout dire, & une pure opinion fans réflexion, de la part de ceux qui la perpétuent ; mais je crois qu'il eft plus fenfé de tenir les Chevaux propres fans les trop tourmenter, & que le vert leur profite également : on les bouchonnera donc du moins tous les matins, & on leur fera litière tous les foirs comme à l'ordinaire ; ce feroit là mon avis , & je crois que le vert ne leur profitera pas moins. Avant de donner le vert dans l'écurie , il faut commencer à faigner les Chevaux, puis le furlendemain , les mettre au vert : on coupe le vert à l'heu- re que la rofée eft deffus : cette maxime lâche mieux le ven- tre aux Chevaux ; puis on le donne par poignée pendant toute la journée , tant qu'ils en veulent manger , car fi on leur en jettoit une grande quantité devant eux , ils foufTle- roient deffus & s'en dégoûteroient ; ce qui n'arrive pas quand on leur donne petit à petit, & on ne dépenfe pas tant d'her- be. Quand le Cheval eft bien maigre , il faut lui donner du fon deux fois par jour, fincn une fois fuffit : vous ferez bien même chaque fois que vous donnerez du fbn , de le mouiller & d'y mettre deux onces de foie d'antimoine : cette pré- caution empêchera premièrement que le vert n'agace les dents, tuera les vers à mefure que cette nourriture les formera, & garantira de la fourbure qui quelquefois prend dans ce tems- îà , mais qui n'eft pas dangereufe , & qu'une faignée & wn remède pour la fourbure , guérit fans difcontinuer le vert. 1x6 Le nouveau Parfait Maréchal. Obfervez de tenir le Cheval bien chaudement , quand il prend le vert. L'orge en vert, eft le meilleur vert & le plus en réputa- tion pour les Chevaux : il y en a de deux fortes , celui qu'on appelle efcourgeon , & l'autre fimplement orge : ces deux orges fe donnent, quand ils font en fourreau, c'eft-à-dire, quand l'épi eft prêt à fortir du tuyau : on feme l'efcourgeon en hyver, & il n'eft bon qu'à la fin d'Avril, & l'orge com- mune fe feme en Mars, & eft propre adonner à la fin de Mai. L'efcourgeon engraiiïe plutôt , mais l'orge purge mieux. Il faut femer ces orges , de façon que vous en ayez toujours au point de maturité , pendant tout le temps que vous en donne- rez , qui eft ordinairement un mois ou fix femaines : il faut aufti le femer très-épais : à chaque fois que vous donnerez l'orge , il faut toujours la mouiller. Au défaut de ces orges , on donne le fainfoin , la luzerne, la veCce , les lentilles , le grand treffle , en les coupant en pleine fleur, & enfin l'herbe des prés dans le temps qu'elle eft verte & tendre. La feule boiffon des Chevaux , eft l'eau ; l'eau blanche fe La boiflbn. donne dans de certains cas : on fait aufii avaler quelquefois du vin. Toutes efpeces d'eaux ne fe donnent pas indifféremment aux Chevaux , car il y en a qui leur font très-préjudiciables & qui caufent des tranchées très-dangereufes : toutes les eaux vives & crues leur font contraires, comme l'eau de fon- taine, de puits; mais l'eau de grandes rivières, d'étangs, de foffés, &c. en un mot, l'eau féjournée & même épaiffe , leur eft bonne. Quand on eft obligé de donner de l'eau de puits, on la tire bien avant de la donner, & on lui laifte prendre l'air dans des pierres ou autres vaifteaux , afin de lui ôter fa crudité : f] on eft prefte, on y met du fon, ou du moins on met la main dans le feau , & on l'y tient quelques minutes : cette façon en diminue un peu la mauvaife qualité : l'eau de la rivière d'EJfone , fur le chemin de Fontainebleau , eft pernicieufe aux Chevaux ; il faut abfolument y ajouter du fon. L'eau blanche qui n'eft autre chofe que du fon mêlé dans de l'eau, eft la boifiTon des Chevaux malades. Le vin s'emploie pour fortifier & donner du cœur au Che- De VEcuyer. Chap. XIII. 117 val , quand on veut le mener plus loin que de coutume : fur- tout dans les chaleurs , on lui en fouille dans la bouche, ou on lui en fait avaler une chopine avec la corne , quand il ne veut pas le boire de lui-même. Pl. xil CHAPITREXIII. De V Equipage du Cavalier. CElni qui va monter à Cheval doit s'ajufter de vêtemens deftinés, tant pour fe garantir des accidens que pour être gracieux à l'œil : c'eft en ce cas qu'il faut mijcere utile du Ici. Commençons à détailler ces vêtemens par les jambes qu'il faut garantir de la fueur du Cheval, des coups & des chûtes : pour cet effet, on fe fert de bottes, de bottines & de guê- tres. Les guêtres A ne doivent s'employer que dans une prome- Guêtres, nade ou un petit voyage fur un Cheval doux , ou lorfqu'on va tirer, afin de fe moins laffer à monter & à defcendre fou- vent de Cheval : on les fait de coutis, de drap, &c. Les bottines de cuir B font un peu plus de réfifrance que „ 1 A iTv/rij .rr r r ^ Bottines. les guêtres , les Marchands qui vont en voyage le fervent communément de greffes bottines de cuir. Les bottes molles C s'emploient à la guerre pour les Offi- Bottes molles. ciers ; les Dragons font en bottes molles , parce qu'ils com- battent quelquefois à pied. Ces bottes fervent encore aux Académies , parce qu'elles donnent de la facilité pour monter & defcendre de Cheval, & pour aider les Chevaux de ma- nège. Les bottes fortes D font néceffaires pour courre la pofle. Bottes fortes. & pour la chaffe aux chiens courans , parce qu'elles foutien- nent un moment la pefanteur du Cheval quand il tombe fur le côté , & laiffent au Cavalier le temps de fe dégager la jambe de fa botte ; & pour les Chaffeurs, elles les garantiffent des coups de branches d'arbres quand ils fuivent les chiens dans le bois. Les bottes, bottines ou guêtres doivent être armées d'une Eperons. paire de bons éperons, dont les molettes foient à fix pointes z , Gants & ha- billement. Précautions. ii8 Le nouveau Parfait Maréchal. & non en roues 3 ; car ceux-ci ne font que chatouiller & in- quiètent plutôt un Cheval qu'ils ne le font avancer, au lieu que les premiers le piquent véritablement & le déterminent : les petits éperons quarrés à 4 ou 5 pointes , que les Marchands de guêtres coufent au bas des guêtres, n'ont prefque aucun effet. Il n'eft pas féant de monter à Cheval fans avoir des gants dans fes mains : Thabit qui fervira quand on monte à Cheval, ne doit point être ferré ; il fiéroit très-mal : il faut qu'il foit large ; la redingotte fait un très-bon effet par cette raifon. Si vous entreprenez quelque voyage , ou bien même par précaution , il faut vous munir de quelques crochets de gour- mette , de morceaux de feutre pour mettre fous la gourmette, en cas que le Cheval s'écorche la barbe, d'un fer à tous pieds, d'un couteau à poinçon pour percer des trous, & de quelques boucles de fangles. On ne monte jamais à Cheval fans gaule ou fans fouet; on Fouets, fe fert de la gaule au manège & pour dreffer les jeunes Che- vaux ; du fouet à l'Angloife 5 , pour la promenade & les ' voyages ; du fouet de chaffe 6, quand on va à la chaffe , tant pour fe garantir des branches , que pour châtier ou arrêter les Chiens courans ; & du fouet de pofle 7 , quand on courre la pofle. CHAPITRE XIV. De Péquipage du Cheval de felle. COmme les Chevaux en général fervent à bien des ufages, chacun de ces ufages exige un équipage ou harnois par- ticulier ; le Cheval de felle aura ici la préférence , puifqu'il fert aux ufages les plus nobles : c'efl pourquoi , après avoir traité de l'embouchure qui fert à plufieuts fortes de Chevaux, je détaillerai la felle & tout le refle de l'équipage du Cheval de felle , après quoi je pafferai aux autres efpeces de harnois. CHAPITRE De VEcuyer. Chap. XV, 119 La têtière. Leî porte-morj. CHAPITRE XV. De V embouchure & de tout ce qulfert a la tête du Cheval defelle. AVant de parler des différentes efpeces d'embouchures, il Vu Xii. eft nécefîaire de détailler les noms de chaque partie qui compofe toute la bride. L'embouchure eil premièrement foutenue en fa place par La monture la monture de la bride : cette monture eft de cuir, & a plu- fieurs parties qui ont chacune leurs noms particuliers. La têtière ou le delTus de tête a , eft la partie qui pofe fur le haut de la tête derrière les oreilles. Les porte-mors ou les montans de la bridée , font les deux cuirs qui , pafTant dans les yeux du mors , le foutiennentà fa place , chacun a une boucle pour pouvoir hauffer ou baifTer le mors. Le frontail c eft le cuir qui traverfe le front au-deiïlis des Le frontail. yeux , & qui eft attaché à la têtière des deux côtes ; il n'a point de boucles. La fous-gorge d , eft le cuir qui part de la têtière , & dont La fous-gorge. on entoure la jonélion de la ganache au col , l'ayant attaché à une boucle du côté du montoir. La muferole t? , eft le cuir qui entoure le milieu de la tête La muferoie. du Cheval , & qui fe boucle du côté du montoir. Les rênes enfin ff, font deux cuirs qui , d'un bout , fe bou- Les rênes. clent aux anneaux des tourets des branches; & de l'autre, font jointes & liées enfemble. Le bouton g eft une efpece d'anneau de cuir qu'on peut Leboutcn. couler tout le long des rênes. Les porte-mors , comme nous venons de dire , paffent dans ^^z^- les yeux de la bride : ainfi , l'œil aa.iaaa eft la partie la plus ^'^''' haute de la bride : cet œil , comme toutes les parties que nous allons détailler , font de fer étamé. Aux yeux eft attaché du côté du montoir , le crochet h de la gourmette , & de l'autre côté la gourmette même qui tient à l'autre œil par un eiïe c , & qui eft compofée de mailles de fer 6G66 & de deux maillons 33 , deftinés à eiurer dans R La gc ctre L, Le banquer,. Le mors. La branche. Lafous-barbe, Les boflèttes, 130 Le nouveau Parfait Maréchal. le crochet h , quand on veut mettre la gourmette en fa place ^ laquelle eft d'entourer la barbe. Au bas de Pœil fe trouve le banquet ddd , qui n'efl autre chofe qu'un efpace vuide , terminé du côté de la gourmette par un arc ou demi-cercle , qu'on appelle l'arc du banquet ddd , & vis-à-vis de cet arc , par une partie droite , qui fe nomme la broche du banqueté. C'ell: aufTi au banquet que vient s'attacher le gros houtf ff de chaque côté du mors , ce gros bout du côté où il eft recou- vert par la bofTette , s'appelle le fonceau ; & la partie qui tou- che fur la barre , s'appelle le talon g. Le mors eft le fer qui entre dans la bouche du Cheval, : il s^en compofe de plufieurs façons : les plus utiles à préfent , font le canon brifé A , la gorge de pigeon brifée B , le canon fimple, canne ou canon à trompe C , la gorge de pigeon D , le mors à porte E, & le pas d'âne F. Du bas du banquet part la branche , dont le corps lui-même eft nommé de différens noms , fuivant les contours qu'il dé- crit. Quand la branche fe recourbe en partant du banquet , on appelle la courbure qu'elle décrit, le coude de la branche h : lorfqu'elle fait un retour vers fon milieu , ce retour fe nomme le genou ou jarret ii : enfuite vient la gargouille //, qui eft une efpece d'anneau bifarrement allongé , au bas du- quel eft un trou , dans lequel on met une efpece de clou , ap- pelle le touret mm , qui joue dans le trou , & dont la queue recourbée foutient un anneau qu'on appelle l'anneau du touret nn , auquel fe boucle la rêne : les deux branches font jointes l'une à l'autre par deux chaînettes 00 .quand les branches font longues , ou par une feule , quand elles font courtes , qui les empêchent ds s'écarter l'un de l'autre ; on les joint auftï par de petites barres de fer. La fous-barbe p eft une pièce de fer , qui prend du fonceau au bas du coude de la branche, & qui ne fert qu'à attacher l'o- reille du bas de la boftette , aux branches coudées. Les boftettes qqq ne fervent que d'ornement, & font faites pour cacher le banquet & le fonceau du mors; elles font at- tachées à l'œil & à la branche , ou à la fous-barbe par leurs oreilles rr. Après avoir montré & défini toutes les parties de l'embou- chure & du mors du Cheval, il eft queftion maintenant d'ex- De l'Ecvy^r. Cha?. XV. 131 pliquer à quoi fert toute cette machine , &i pourquoi elle efl compofée de tant de pièces qui ont chacune un ulage par- ticulier & ncce.Taire : toutes ces pièces cependant le rédui- fent à trois principales : favoir , le mors m, premièrement Ufagî de U bride, delliné à appuyer fur les barres delà bouche, à un doigtau- defTus du crochet, & non plus haut, de peur de foncer les lèvres du Cheval : la gourmette /"qui eft faite pour faire ap- puyer le mors, par le moyen des branches Q & deToeil a , qui forment une efpece de bafcule , laquelle preffant par dedans & par dehors la ré9;ion du menton du Cheval, le con- traignent , à caufe de la douleur plus ou moins grande que lui caufe le Cavalier en tirant les rênes , à lui obéir c: à agir fuivant fa volonté : ainfi l'emploi du mors eft de porter fur ïes barres ; les branches & l'œil fervent à Ty faire porter , & la gourmette à l'y faire appuyer. Or , comme les barres des différentes bouches font plus ou moins fenfibles , on a formé de différentes embouchures , fuivant les diverfes qualités & conformations intérieures de ces bouches. Anciennement , on avoit tant d'égard aux moindres variations des lèvres, de la langue , & même des différens degrés de fenfibilité les plus fubtils , & jufqu'aux moindres inclinations du Cheval, que pour chacun de ces cas , on avoit imaginé un mors dif- férent : mais on a reconnu depuis quelque tems cet abus , parce que ces mors égaroient à la fin , ou endormoient la bouche du Cheval ; & on a vu qu'avec trois ou quatre efpeces d'embouchures , on conduifoit également un Cheval , non tant par le mors , que par l'art de ménager la bouche , & que par conféquent tout ce fatras de mors étoit fuperflu ; ainfi , j>our toutes fortes de bouches , on n'a à préfent que le canon fimple brifé & non brifé, la gorge de pigeon brifée & non bri- fee. A l'égard du mors à porte '5-: dupas d'âne, il n'efl gue- ^-^ diffC-rens res en ufage que pour les Chevaux de carroffe. J'ai defliné ™ un mors à miroir G , qui peut fervir quand un Cheval de carroffe paffe fa langue par-deffus fon mors, pour l'en empê- cher. Outre ce que je viens de dire du mors, de quelque efpece Pcfitionscutr.ors. qu'il foit , qui efl, qu'il doit porter à un pouce du crochet , fur les barres : il faut obferver encore qu'il n'excède pas trop la bouche de chaque côté , & auffi qu'il ne foit pas trop court , de façon que les lèvres foient prêtes à recouvrir les boffettes^ Rii Les HifFsrentes gourmettes. Portions de la rourmetce. 131 Le nouveau Parfait Maréchal. quand cela arrive, on dit qu'un Cheval boit fa bride , ce qui eft difgracieux. Les groffes gourmettes rondes H font les plus douces: les gourmettes fines font plus rudes , parce qu'elles ferrent plus exad:ement : les gourmettes quarrccs L font très-rudes à caufe de leurs quarres : les gourmettes à charnières K font quafi hors d'ufage , elles font plus douces que les gourmettes quar- rées ; & comme elles font difficiles à faire , on fe fert mieux de gourmettes rondes: la plus rude de toutes les gourmettes, eft celle du mors à la turque MM, celle-là tient au mors dans la bouche , & en relTort pour entourer le menton : on ne doit s'en fervir qu'à un Cheval qui a la bouche perdue , & qu'on ne fauroit retenir par aucune efpece de bride ;il en eft ne même de la gourmette N à ciguette , dont les pointes de fer entrent dans le menton, quand on tire la bride. La gourmette doit porter précifément au-deffous de l'os de la barbe, pour faire fon effet ; car fî elle pofe plus haut, c'eft-à-dire , fur l'os , le Cheval la fenrira peu ; il en eft de même fi elle portoit fur le menton. Il y a façon de mettre la gourmette , c'eft-à-dire , de faire entrer le maillon dans fon crochet : toute gourmette a un plat qui eft un côté qui n'eftpas boffu ; c'eft ce plat qui doit toucher au Cheval : il faut aufïl que la gourmette foit proportionnée au tour qu'elle doit faire , de façon qu'elle ne ferre pas la barbe , quand on l'ac- croche par le deuxième maillon , qui eft toujours celui qui doit fervir pour le mieux. Quelques perfonnes font attacher & fouder un reffort de fer b , au haut du crochet de la gourmette , ce qui forme une efpece de porte-moufquet , qui empêche la gourmette de fortir, quand elle eft une fois mife. De l'ccii. Plus l'œil , qu'on appelle aufîi l'œil du banquet , eft bas & renverfé en arrière , moins la gourmette a d'effet ; & au contraire , plus il eft haut , & plus la gourmette agit fur la barbe. Il fe fait de plufieurs fortes de branches ; favoir labuade ou branche à piftolet O O O , qu'on forge plus ou moins longue ; celle-là tombe tout droit : c'eft la plus douce des branches ; & plus elle eft longue , plus elle eft douce. Le filet P , qu'on met à un Cheval pour le faire fortir en main , eft une efpece de bride à longues branches ou buade : les Mar- Reffort de la gourmette. Des branches De PEcuyer. Chap. XV. 133 chands de Chevaux font lortir leurs Chevaux avec des filets très-longs de branches , afin que leurs garçons leur foutien- nent toujours la tête haute. Enfuite viennent les branches courbées , plus ou moins hardies QQQ , c'eft-à-dire , qui avancent plus ou moins en devant ; celles qui avancent le plus font les plus rudes : plus le coude eft grand , plus elles ont de force : celles qui ont un genou & un jarret , s^appel- lent branches à la Françoife : celles dont le touret n'eft pas tout à fait au bas de la gargouille , s'appellent à la connéta- ble Q y ; & celles qui n'ont point de genou , s'appellent à l'œil de perdrix Q x : les branches flafques R font celles qui font courbées du côté du cou , & celles-là ont très-peu d'eflTet. Après ce que nous venons de dire , l'ordonnance de l'em- t'ordonnance bouchure confifte à donner toujours à un Cheval la bride la °^ ''^"ibouchure. plus douce, & qui lui fafi^e cependant effet ; enfuite c'eft au cavalier à ménager fi bien la bouche de fon Cheval , qu'il la lui rende parfes bonnes leçons, aufii agréable qu'elle peut le de- venir ; enfin le plus court moyen eft d'efiTayer pîufieurs mors à un Cheval , & de s'en tenir à celui qu'on fent qui lui va le mieux, & qui le maintient dans la plus belle firuation , fans le gêner , quelque efpece de bouche qu'il ait. Il y a des Chevaux qui ont la mauvaife habitude de pren- dre une branche de la bride avec les lèvres , comme pour jouer avec ; c'eft une efpece de tic fort incommode au cavalier : pour empêcher cela , il n'y a qu'à attacher deux cuirs fins au banquet , fous les boffettes , & on les agraffe l'un à l'autre dans le milieu, cela fe trouve au-defilisde la gourmette : on verra que le Cheval ne peut plus prendre la branche , parce que cette invention la fait tourner en dehors. Comme les Chevaux de carroffe ont communément la bouche plus forte que les Chevaux fi^ns , les barres plus char- nues & moins fenfibles ; à ceux-là , il faut des mors qui fe faffent fentir , le tout en proportion de leurs bouches , à celle des Chevaux fins ,. obfervant toujours ce que je viens de dire. Les Chevaux de tirage s'embouchent avec des mors creux de fer S , ou des billots de bois. Aux Chevaux de felle feulement , on met un bridon dans la j^^^ bridons bouche : ce bridon eft une efpece de petit mors fort léger ^ brifé au milieu , qui s'appelle bridon Anglois T , ou bien il 134' Le NOUVEAU Parfait Maréchal. eft compofé de trois pièces , & brifé en deux endroits ; celui- ci Ce nomme bridon François V : fa monture confifte en deux ^'^'ir^'c' ""^o^t^^s 77 j attachés aux anneaux du bridon, un frontail 8, '^" ' & une têne 9. Ce bridon eft une pièce nécefîaire à un Che- val de felle : premièrement , en ce que fi une rêne vient àfe cafTer , ou qu'il arrive quelqu'autre accident à la bride qui la rende inutile , fi on n'avoit pas de bridon , on fe trouveroit à la merci du Cheval, & on courroit quelquefois rifque de la vie fur un cheval ardent ou animé , qui s'en iroit à fa vo- lonté où bon lui fembleroit , au lieu qu'alors on fe fert du bridon pour le diriger ou pour l'arrêter : de plus , c'eft au moyen du bridon qu'on rafraîchit & qu'on foulage la bouche du Cheval , en rendant de tems en tems la main , & pre- nant le bridon. Yl.x. ^^ commence à monter les jeunes Chevaux avec de gros Gros bridons, bridons X , pour les accoutumer à avoir du fer dans la bou- che , afin qu'ils puiiïent foufFrir plus aifément la bride par la fuite. Les Anglois montent & courent leurs Chevaux en bridon, afin de leur donner plus d'haleine , & qu'ils puilfent aller plus vite & plus long-tems ; ce n'eft point notre maxi- me , celle-là n'eft- bonne que fur un terrain bien uni ; car dans tout autre il y auroit du danger de faire des chûtes dangereu- fes , puifqu'un Cheval ,en cette fituation , s'en vafur les épau- les , & le nez haut , & qu'il ne fe fert point de fes hanches : d'ailleurs cette façon de courre ne nous paroît pas avoir beau- coup de grâce : nous voulons au contraire que les épaules foient foulagées aux dépens des hanches qui doivent parta- ger une partie du travail , que le bout du nez foit bas & le cou élevé. Lemaftioadoiir. ^^ maftigadour Y eft une efpece d'embouchure , mais qui ne fert que dans l'écurie ; on met le Cheval au maftigadour pour le faire écumer, par conféquent lui décharger le cer- veau , l'empêcher de manger & lui donner apétit : on le tourne pour cet effet en fa place , & on lui laiffe le mafti- gadour dans la bouche plus ou moins de tems , félon les cas. De VEcuyer. Chap. XVI. 13^ CHAPITREXVI. Des Cavejfons^ IL fe fait de trois fortes de cavefTons ; celui qui fert à plus d'ufages , eft le petit cavefTon ou le caveiïbn à charnière, ou à trois anneaux , fîg. a. Le cave/Ton eft , pour ainfi dire, Pl. XXIV. une efpece de muferole de fer fur le nez , & de cuir fous la ganache, tenue en fa place par deux montans de cuir & un frontail : les plus commodes font de fer à charnière , c'eft-à- dire , qui fe brifent à^s deux côtés du chanfrein du Cheval : on rembourre ce fer III , de peur qu'il ne le blefTe, &: onlaiffe Pi-, x, fortir au travers de la rembourrure les trois anneaux 44.4, dont un fur le nez , & les deux autres aux deux côtés ; quand on veut trotter un jeune Cheval autour du pilier, on paffe une longe de corde dans l'anneau du milieu , & le Palefrenier te- nant le bout de cette corde ^ fe met au centre du rond que le Cheval décrit en trottant; quand on veut promener un Che- val malade ou autrement en main , le même anneau du mi- lieu fert de même , le Palefrenier s'éloignant du Cheval au- tant & fi peu qu'il veut, ^c. Les deux anneaux des deux cô- tés fervent à mener un Cheval avec deux longes de corde , tenues à droite & à gauche , par un ou pîufieurs Palefreniers : on fort ainfi un étalon dans le temps de la monte , pour aller à la jument , ^c. Le gros cavefTon , ^zg. /^ , n'a qu'un ufage, qui eft: celui du Pl. XXIV. pilier au manège : quand on veut mettre un Cheval entre deux piliers, on l'attache aux piliers par le moyen de ce ca- veflbn fait d'un gros- cuir fort large : le deffus de la tête eft quelquefois rembourré , mais la muferole reft toujours, parce qu'on met ce cavefTon par-defTus la bride du Cheval , des anneaux de ce cavefTon , partent deux longes de corde qui s'attachent aux piliers. Le troifieme cavefTon s^appelle à ciguette TIII, c'eft-à-dire, PioX, à pointes en dedans ; il efi de fer & tout d'une pièce ; on ne pourrait gueres s'en fervir que quand on mené en main un. Cheval trop fougueux. 1^6 Le nouveau Parfait Mari^chal. CHAPITRE X V î I. Des licous , des lunettes & de tous les autres ujlenfiles du garde-meuble. Vl. XXIV. T L y a trois fortes de licous qui fervent aux Chevaux , fa- Jl voir , le licou de corde g , le licou de fangle f, Se le licou or- dinaire de cuir c ; on ne fe fert gueres que dans un haras des deux premiers ; le troifieme , qui eft celui de cuir , fert aux Chevaux de felle & de carrofîé ; le licou de corde n'a qu'une têtière & une muferole ; le licou de fangle efl compofé de même; il a de plus une petite corde qui fert de fous-gorge , & un anneau de fangle x à la muferole , dans lequel on met une corde pour attacher le Cheval. Les licous de cuir font à une ou à deux longes ; ils font compofés d'une têtière avec frontail & muferole ; les mon- tans & la muferole vont s'attacher fous la ganache, au même anneau de fer 3 , & font joints fur le côté par deux paflTans 44.. On met une ou deux longes de cuir ou de fer à cet an- neau ; la longe de fer fe met lorfque le Cheval ronge le cuir. Si les Chevaux font fujets à fe délicoter : voici un licou ex- cellent /, & avec lequel jamais un Cheval ne fauroit fe déli- coter ; à celui-ci il n'y a point de fous-gorge, ou plutôt il y en a deux qui vontfecroifer & fe rendre à deux anneaux quar- rés ^5 , qui font au bas des montans , auxquels anneaux tien- nent auffi le devant & le derrière de la muferole; une efpe- ce de bouton plat & lâche 6 , affemble le milieu de cette croifée , qui fe trouve au-deffous des os de la ganache , vers la fin du canal ; quand le licou eft en place , on attache les longes aux deux anneaux quarrés "55. Pr. IX. Les lunettes CC fe mettent à la tête des Chevaux dans queî- Des luiietits. ques occafions 011 on ne veut pas qu'ils voient , foitoù on les mené , foit ce qu'on veut leur faire : ce font deux efpeces de petites alTiettes de cuir , dont le dos eft du côté du fpeâa- teur ; elles font jointes enfemble par un deiTus de tète , une fous-gorge & un frontail ; le dedans eft doublé d'une ferge vei'te , afin que l'œil ne foit point blefle. Ce De VEcuyer. Chap. XVIII. 137 Ce que j'appelle uftenfiles du garde-meuble , efl: ce qu'on V va chercher quand on en a befoin , comme couvertures . y^enfiJes du gjr- iit lA cr > i-j f !• de-meuble. felles , bats , cavellons a trois anneaux a, bridons, b , c, bri- des, d , licols de cuir, e, /, licols de fangles/, licols de corde , g ^^ „„.y gros caveiïbns de piliers h , maftigadours / , troufTe-queue K, pour les fauteurs de manège , la potence ou toife pour mefu- rer la taille des Chevaux BB , la chambrière u , pour faire trotter les poulins , & pour les fauteurs entre les piliers: du refte , on renferme dans les gardes-meubles de manège, Té- pée o qui fert à enlever la tête x , en courant à toute bride, le javelotp pour percer la tête de Médufe 5, le dard q pour lancer à la tête r , la lance t , pour courre la bague n ; on en courre ordinairement cinq , dont la première & la plus grande s'appelle la porte-cochere , & la plus petite le pu- celage. CHAPITREXIX. De la felle & de tout ce qui fert au corps du Cheval de [elle. AVant de parler de la feile même , il eft nécelTaire de connoître la fondation fur laquelle elle eft bâtie. Cette fondation eft de bois de hêtre , & c'eft d'elle que dépend principalement la bonne ou mauvaife façon de tout le refte de la felle ; on appelle cet affemblage de bois de hêtre des arçons AAA ; il eft compofé de onze pièces de bois , dont les principales à l'arçon de devsnt , font le garrot ou l'arcade b ^ Arçons les mammelles ccc & les pointes dddd ; les bannes eeee joi- gnent l'arçon de devant à celui de derrière ; les arçons de derrière font plus ouverts que ceux de devant, &: font com- pofés des pointes & du pontet f. Voilà ce qui eft néceftaire au Cheval ; & pour le Cavalier , on a ajouté à l'arçon de devant les lièges ggg & le trouftequin hh à l'arçon de derrière; l'arçon de devant eft ferré en delTous d'un bande de tôle ou de fer H. Les lièges font maintenus enfemble parune bande de fer/, les portes-étrivieres// font clouées aux bandes, ainfi que deux bou- cles à chacune m m m m , pour y mettre les contre-fanglots qui doivent attacher les fangles : on foutient le trouffequin quand on en met un avec deux petites bandes de fer nnn : S Pl. XI, Panneaux. Quartiers. Siège. Battes. Trouflequin. Pommeau. Cro»piere. Porte-piftolets. Poitrail. FtriviereSjétriers, fangles. Selle à la royale, Selle à la troufle- quin. 138 Le NOUVEAU Parfait Maréchal. j'oubliois de dire qu'on appelle le collet de Tarçon , répaif- feur du garrot 0. Sur ce bâtis de charpente , on forme la felle des parties qui la compofent ; les panneaux fig. B. AA , font très-effen- tiels ; ce font deux couffins rembourrés qui touchent immé- diatement le Cheval ; on les voit en renverlant la felle : les quartiers fig. C. B , cachent les arçons des deux côtés en deffus , & garantiffent les cuiiïes du Cavr.lier, des ardillons, des fangles & de la fueur du Cheval : on les fait de cuir, de drap ou de velours : ils font furmontés du fiege qui eft ordinairement rembourré C. Au bout du fiege en devant , on garnit les lièges , s'il y en a , avec des battes rembour- rées D ; & fi on a mis à l'arçon un trouflequin , on le rem- bourre auffi : on attache un pommeau F , quand on veut en avoir un au-deiïlis du garrot de Parçon ; & on met au pon- tet un anneau de cuir , ou de fer quarré G , pour y pafTer la croupière H ; on attache à l'arçon de devant les crampons de piftolets fig. D. I , & des boucles qui tiennent la potence fis. C. LL, du poitrail M , & alors la felle ell faite & gar- nie : quand on y a ajouté les étrivieres N, & étriers O, deux fangles PP , & un furfaix Q , un poitrail M , & une crou- pière H. Venons à préfent aux felles qui font en ufage pour les voyageurs ou pour la guerre , c'eft la felle à la royale, & celle à troufiequin , qui fert aux valets, à la cavalerie , aux dragons , Çfc. La felle à la royale fîg. D , eft compofée d'un arçon , de battes & d'un trouffequin, les quartiers fe font de velours, de drap ou de rouffi : on orne communément ces felles de galons , treffes & franges. La felle à troufîequin eft une felle plus groffiere ; elle eft compofée de deux arçons avec des bandes : fi c'eft pour la cavalerie , il faut que ces bandes foient ferrées deffiis& def- fous , à caufe des trouffes que les cavaliers portent ; lefdites felles font faites d'un cuir de réfiftance : on met deux crampons , dans lefquels on paffe deux courroies à bou- cles , pour attacher les valifes ou trouffes , quatre crampons de piftolets & un porte-moufqueton : on y ajoute auffi l'é- tui à mettre une hache , & une bêche pour les dragons : & comme ils mettent quelquefois pied à terre pour corn- De rEcuyer/Ciîkv.XVlU. 139 battre , on ajoute un crampon à Tarçon de devant , dans le- quel on parte une courroie qui va d'un Cheval à l'autre : ces courroies attachent aind tous les Chevaux enfemble. La felle à piquer fj g. E , n'eft en ufage qu'au manège, elle Selle à piquer^ eft compofée de deux arçons avec des bandes de fer : on attache les deux grandes bandes aux arçons , à treize pouces de fiege ; on coud les battes de derrière avec un fond de bois que l'on garnit de toile , qu'on embourre avec de la paille ou foin piqué , à fix rangs de piquûres pour les rendre fermes , puis on les garnit par-defTus de cuir ; les battes de devant font ajuftées de même ;ces battes avec celles de der- rière étant fort hautes , enchâffent , pour ainfi dire , entre elles les cuifles du cavalier , & augmentent fa fermeté: on met les étriers à cette felle , par le moyen d'un chapelet ^o'. F, dont on paffe la couronne autour du pommeau : chaque aca- démifte a fon chapelet à la main , qu'il met fur chaque Che- val qu'il monte , & qu'il ôte quand il en defcend ; par ce moyen , les étriers font toujours à fon point. La felle raze ou demi-Angloife , & la felle Angloife , font celles dont communément les chafTeurs fe fervent comme plus légères & moins embarraffantes. La felle t2Lze fig. C , eft un arçon compofé tout de bois, Seilerazeoudemi- avec deux petits lièges qui font collés fur l'arçon de devant, Angloife. auxquels on ajufte des battes ; il n'y a ni battes ni trouffequin derrière : on met aux arçons des portes-étrivieres doubles , pour y attacher double étrier & étriviere ; les féconds étriers, qui ordinairement font à l'Anglolfe , font attachés à un porte- étrier de cuir qui tient à l'arçon de derrière , & que le ca- valier a mis à fon point ; ainfi fi fon étrier fe cafTe ou fe dé- fait , il ne fait que détacher cet autre étrier qui lui fert à la place du premier. La felle Angloife ou à l'Angloife j?^. G , eft une felle dont selîe Angloife. l'arçon eft fort petit : les quartiers arafent les bandes de l'ar- çon venant à rien à l'arçon de derrière : le fiege eft coupé en deux pièces juftes enfemble , avec un jonc de cutr ou de foie , & coufu tout autour des quartiers : le fiege & les quar- tiers étant ainfi coufus enfemble, on les applique, on met les portes-étrivieres doubles , & deux ou trois contre-fanglots de chaque coté pour les fangles : on ne met à cette felle ni poitrail ni croupière. S ij 140 Le nouveau Parfait Maréchal. Comme la felle à bafque & la felle de courfe font des ef- peces de Telles Angîoifes, je vais les décrire tout de fuite. Selle à bafque. La felle à bafque fe fait plus moyenne que la felle An- gloife ; les quartiers font coupés fort petits , & la genouil- liere efl coupée en rond : on met un entre-jambe que Ton cloue à l'arçon pour éviter le danger des boucles. Selle de cour 'è. La felle de courfe ne fert qu'aux courfes de Chevaux , qu'on veut faire courre l'un contre l'autre ; celle-ci eft très- petite & excelTivement légère ; elle reffemble en miniature à la felle à bafque : on met le faux fiege fort mince ; on pofe les quartiers & le fiege tout enfemble : on les colle fur la feu- trure ; on rabat la felle fur l'arçon tout autour , & on l'y cloue ; on fait une paire de panneaux très-minces : quand ils font rembourrés & pofés , on fait fondre de la poix noire , & on en enduit tout le deiïbus des panneaux, pour que cette poix prenne fur le poil du Cheval , quand il fera fa courfe: quand la courfe eft finie , on rafe l'endroit où le poil eft imbu de poix. Selle de femme. On appelle felle de femme, ^^. H, une felle faite exprès pour fervir aux femmes qui ne montent point à Cheval » jambe deçà , jambe delà ; c'eft une felle à arçon de bois; l'ar- çon de devant fe fait à col d'oie aa , 8c on y ajoute une main de fer bl> que la femme empoigne , quand elle eft affife fur la felle : on ajoute encore un petit couftinet ce devant la felle ; & on met une bouffe en fouliers ^ qui s'attache à un petit crampon qui eft à l'arçon : il n'y a à cette felle qu'un étrier qu'on rembourre. Il fe fait d'autres efpeces de felles moins confidérables , qui fervent à difFérens ufages , comme la felle de pofte , la felle de poftillon , la felle pour les couriers de malles, la felle des foyrgoniers. . SejJcdepoÛe. La felle de pofte eft compofée d'arçons de bois, avec deux grands lièges que l'on garnit de cuir , qui fervent de battes : le trouffequin eft de deux pouces & demi de hau- teur : les deux bouts rabattus , ledit arçon a feize ou dix-fept pouces de longueur : on fait le fiege de peau de mouton paf- lée à l'huile , & on coud deux entre-jambes fur les quartiers de ladite felle : on coud des bourfes derrière ladite felle aux quartiers , pour mettre ce qu'on veut dedans : les fangles , la croupière & le poitrail font de cuir blanc. De VEcuyer. Chap. XVIII. 141 La felle de poftillon , eft compofée d'un arçon de bois à Seile de portillon, troufTequin , faite de cuirnoir , qui accompagne les harnois de Chevaux de carrofTe : on met des bourfes fur les quartiers pour la commodité du poftillon ; les fangles font de cuir , & la croupière fera conforme aux harnois de carrofTe. La feile des couriers de malles , eft compofée de deux ar- Seiie i^s couriers çons fort épais , avec de longues bandes de fer fort épaifîcs, '^^ nulles. où il y a trois boucles , avec des chapes de fer , qui font rivées aux bandes : on met au trouftequin , qui a dix pouces de hau- teur , quatre équerres de fer clouées aux bandes & au trouf- fequin , pour empêcher que l'arçon ne cafTe , à caufe de la malle qu'on met derrière la felle. Le fiege eft de chamois ou de veau ; il relevé beaucoup du devant : on met quatre cram- pons de piftolets à l'arçon de derrière , pour y attacher la mal- le : on fait un grand couftinet à garde-flanc, fort épais, avec deux barres de bois qu'on lie fur ce couffinet, & qu'on atta- che avec des courroies qui percent tout au travers du couf- linet : on ajoute à cet équipage quatre courroies d'un pouce de large , & de fix pieds de long pour lier la malle. La l'elle des fouro^oniers , eu une felle à arçons de bois „ „ , „ /.i- ^' r • rr • \ ' -i Selle oe Fou'^o- lans lièges, avec un tort petit trouliequin t les quartiers de nier, cuir lifte , le fiege de veau noir. Après avoir décrit la façon de plufieurs efpeces de felles, & Conflruaion c":» à quel ufage on les met , voyons maintenant ce qu'il faut pour Telles. qu'une felle foit bien faite & commode en même tems au Ca- valier & au Cheval , ce qui dépend beaucoup de l'arçon bien fait & bien choifi. L'elfentiel pour le Cheval , eft que la felle porte par-tout également; c'eft pourquoi il faut que les arçons ne foient ni trop ouverts ni trop ferrés d'une pointe à l'autre, tant celui de devant que celui de derrière r c'eft cette tournure jufte des arçons qui en fait le mérite; car fi les pointes ferroient trop , les mammelles ne toucheroient point , & fi les pointes étoient écartées , la felle fouleroit fur les mammelles , & feroit venir des cors : enfin il faut que la prefiion foit égale , depuis l'endroit oi!i l'arçon commence à poier fur le Cheval , qui eft près du garrot & des rognons, jufqu'où il fe termine , qui eft a la moitré de l'épaule & fur les dernières côtes, le tout quand les panneaux font pofés , lefquels panneaux doivent empêcher l'arçon de toucher fur le garrot , fur l'épine du dos qu'on appelle gallone , en terme de fellier, & fur le milieu des deux rognons. Telles. IA2 Le nouveau Parfait Maréchal. Les panneaux fe rembourrent avec du crin , de la bourre de cerf ou de bœuf; celle de cerf eft préférable à celle de bœuf, parce qu'elle s'endurcit moins à la fueur ; il faut qu'ils foient rembourrés bien également, & que la toile foit déliée , car la groiïe s'endurcit d'abord à la fueur : il efl: donc quefHon que les panneaux éloignent aiïez du Cheval le haut des arçons , & qu'ils empêchent les côtés de porter à cru fur fon corps ; pour cet effet , deux doigts de rembourrure font fuffifans , davantage nuiroit au Cheval & au Cavalier , par les raifons que nous allons dire , quand nous parlerons de la manière dont il faut que la felle foit faite pour la commodité du Ca- valier. ^ Or voici ce qu'il faut obferver pour que la felle foit com- Pioportions des niode à l'Homme. i°. Qu'elle foit proche du Cheval , de façon qu'entre les cuiffes de l'Homme & le corps du Cheval, il y ait le moins de diftance que faire fe pourra , parce que plus on s'éloigne de l'origine du mouvement , plus il devient étendu : ainfi plus l'Homme fera loin du Cheval , plus le mou- vement du Cheval fe fera fentir à l'Homme , & par contre- coup plus le mouvement que l'Homme endurera , fatiguera le Cheval : ainfi , comme je viens de dire , deux doigts de rem- bourrure aux panneaux font fuffifans, ce qui élèvera l'homme au-de(fus du garrot du Cheval , de deux ou trois doigts tout au plus , qui efl; la diflance ou le vuide qu'il doit y avoir au milieu , depuis le garrot jufqu'aux rognons : il faut auffi que l'arçon n'ait qu'un pouce de collet. x^. Il faut que la felle foit longue fur bandes ; les bandes font de bois ou de fer , il faut qu'elles foient affez longues pour qu'on puiffe être afTis entre les deux arçons , & qu'on ne porte pas fur l'arçon de derrière oii on feroit affis durement & incommodément : les bandes doivent être auffi près l'une de l'autre au haut de l'arçon de devant; car fi elles font atta-. chées trop bas & éloignées l'une de l'autre , elles éloigne- ront l'Homme du Cheval , & elles l'incommoderont quand il voudra ferrer les cuiffes : il faut auffi qu'elles foient râpées , en adouciffant à l'endroit des cuiffes , afin qu'elles rencontrent ces bandes à plat, & non en tranchant. 3**. Il faut au fil pour la commodité du Cavalier, que la felle ne foit gueres plus élevée fur le devant que fur le derrière :. fi elle eft trop haute du devant l'Homme eft affis fur le crou- De VEcuyer. Chap. XVIII. 143 pron , & a les reins fatigués ; lî c'eft du derrière, elle le porte en devant, lui donne une fituation très-défagréable & très- mauvaife : cette fituation & cette conformation de felle , at- tirera la croupière , qui en fe tendant trop , ne manquera pas d'écorcher le Cheval fous la queue : enfin il faut en général qu'une felle foit aufîi légère que faire fe peut , & qu^elle tien- ne PHomme près du Cheval & afhs à fon aife. Les felles véritablement Angloifes ont ces qualités : on croiroit d'abord qu'elles porteroient à vif fur le garrot, mais auffi-tôt qu'on eft en felle, les bandes font ajuftées & tour- nées de façon , que le poids fait élever la felle fur le devant: de forte qu'elle ne peut porter furie garrot , ni blefTer le Che- val : elles font ainfi très-près du Cheval fans l'incommoder, & par conféquent l'Homme en eft plus ferme, quand il y eft accoutumé. Le feul inconvénient qu'elles ont, eft d'être du- res à un homme maigre , ou à qui n'y eft pas accoutumé, par- ce qu'elles ne font point rembourrées ; mais quand on y eft fait , on les trouve excellentes , & on s'écorche moins en courant , parce qu'elles n'échauffent pas les feftes , comme celles qui font garnies. Les demi-Angloifes font auflî légères & bonnes, mais les felles à la royale , font fujettes à être trop garnies & à trop éloigner l'homme du ChevaL L'ufage de mettre des couvertures avant la felle , eft bon Couvertures k\M pour empêcher les panneaux de durcir & de fouler le Cheval, '^ ^^''^* celui découdre fous les panneaux une peau de chevreuil, le poil en dehors , évite le même inconvénient. Ce qui nous „ . . , , «.„ relte a dire lur cet article , n eft que le réluftat d une partie de ce qui vient d'être dit : favoir , qfiie celui qui veut met- tre une felle fur fon Cheval , doit obferver premièrement de la placer juftement au milieu du corps : fi on la mettoit trop en arrière , & que le Cheval foit étroit de boyaux , les fan- gles couleront d'abord le long du ventre jufqu'au fourreau : 11 elle eft trop en avant , le poids de l'homme qui fe fera fen- tir fur les épaules , fera marcher le Cheval contraint ,i& le fera fouvent broncher , c'eft pourquoi il faut que l'arçOEn de devant foit placé au défaut àt^ épaules , à un endroit-.gn- foncé ai'x Chevaux maigres , que les felliers appellent les fa- lieres des épaules : fi la felle eft trop avancée , ou les pointes des arçons trop étroites ^ la chair des épaules paroîtra bou-r- 144- Le nouveau Parfait Mar^chai,. foufïlée au droit de la pointe des arçons , fur-tout en mar- chant. Pour connoître enfuite , fi la Telle porte bien par-tout & s'éloigne où il faut , vous ferez monter un homme fur le Cheval fellé , vous palferez votre main de tous cotés , pour voir fi tout prefTe également , & fi elle ne porte point fur le garrot , fur le dos & aux rognons : enfuite vous vous met- trez vous-même en felle , pour voir fi vous y êtes commodé- ment. De la Croupière. La felle étant bien ajuftée fur le Cheval Se commode au Cavalier , il faut avoir attention à tous les harnois , c'efl-à- dire , à tout le refte de l'équipage qui en dépend , cVil ce que nous allons détailler. La croupière eft deflinée à maintenir la felle en fa place , & à Tempêcher de venir en avant , principalement dans les defcentes , mais elle ne doit point être trop tendue , parce qu'elle preiïeroit fous la queue, & écorcheroit infailliblement le Clieval. Il y a même des Chevaux qui fe mettent à ruer, quand la croupière ferre trop; elle ne doit pas non plus être trop lâche , parce qu'elle n'empêcheroit pas la felle de cou- ler fur les épaules aux defcentes , & de plus qu'elle auroit mauvaife grâce : le culeron de la croupière doit être plus gros que mince , de peur d'écorcher & de couper fous la queue : il faut ôter exadement le crin de la queue de delTous le culeron ; car en froiffant la peau fous le culeron , il écor- cheroit infailliblement. Il fe fait des croupières de plufieurs façons , celles qui ont des boucles , font les moins? bonnes , car il faut avoir atten- tion que la boucle ne porte pas fur le rognon : fi elle y por- toit , elle écorcheroit le Cheval très-dangereufement , & même fi on voyoit qu'elle commençât à emporter quelques poils , il faudroit fur le champ mettre de la peau de veau ou de chevreuil fous la boucle , le poil tourné du côté du poil du Cheval. Les croupières àl'Angloife, font les meilleures ; la boucle paur raccourcir & allonger, eft au "milieu de la croupière, & celle qui tient à la felle & dans laquelle la croupière paffe, n*a point d'ardillon. Les croupières de chafTe n'ont que' deux crampons de cuir , qui les attachent à la felle : il faut que ces crampons ne foient pas trop gros ^ & qu'ils foient bien atta- chés : De PEcuyer. Chap. XVIII. ^ 145 chés : il n*y a point à craindre que la boucle écorche , puif- qu'elles n'en ont point . il y a des croupières, qui quoiqu'elles ne foient gueres en ufage, parce qu'elles font un effet défa- gréable à la vue, ne lailFent pas d'être fort bonnes, elles ont deux boucles éloignées , chacune de quatre pouces de l'en- droit où on attache communément la croupière : cette façon tient mieux une felle à fa place qu'aucune autre croupière: à l'égard des écorchures de la croupière & de leurs remèdes , voyez le Chapitre XII du Traité des plaies. Le poitrail eft fait, pour premièrement empêcher la felle Du Poitrail, de couler en arrière , fur-tout quand on monte une monta- gne : fecondement, pour tenir les fontes de piftolet en leur place, à côté de la felle ; à ceux-là, il faut abfolument deux potences , ayant chacune deux anneaux de cuir , dans lef- quels ont fait entrer les fontes. Il faut pour la proportion du poitrail, qu'il foit de jufte longueur, que les potences ne foient pas trop longues , parce que le poitrail defcendroit plus bas que le mouvement de l'épaule, & au(Ti qu'elles ne foient pas trop courtes : il feroit trop tendu , & couperoit le poil en plufieurs endroits. Que les boucles qui tiennent le poitrail à la felle foient pofées , enforte qu'elles n'entament pas le poil ; que fi elles étoient trop avant , il faudroit les re- culer entre l'arçon & le panneau ou fur l'arçon, ou bien met- tre deffous un morceau de peau de veau, ou de chevreuil, poil contre poil : fi l'on voyoit aufîi que le poil fe coupe à l'endroit des porte-piftolets , il faudra y faire la même façon, ou bien fourrer cet endroit avec du cuir fort doux & de la laine en dedans. Il eft effentiel ici , d'avertir d'un accident très-dangereux, que peut caufer le poitrail, fur-tout quand un Cheval s'arme, ou que les branches de la bride font longues , & qu'on veut tenir trop dans la main, ou reculer fon Cheval : le danger eft que les branches fe prenant dans le poitrail , & que ni vous ni le Cheval , ne pouvant les dégager, le Cheval vien- dra à reculer toujours par la douleur qu'il fent aux bar- res , & enfin tombera en arrière ou fe renverfera : le plus fur eft donc de n'avoir point de poitrail , quand on n'a point de piftolets , & de prendre le crin de la main droite , quand on montera une montagne , afin d'empêcher la felle de couler. Quand les branches de la bride font très-courtes, T j^6 Le nouveau Parfait Mar^chac. RcfTcrt de il y a moins d'inconvénient à avoir un poitrail. On a Inventé- P°""''* un reffort qui tient un poitrail fans potences , avec lequel fi la bride s'engage, en tirant un bouton qui eft à la Telle , fig. Pl. xt. C. X , près du garrot , le refTort laifle aller le côté du poitrail qu'il tenoit , & la bride fe dégage fur le champ , puifque le poitrail ne tient plus que d'un côté. Comme le reffort du poitrail eft extrêmement utile par les raifons que je viens de dire, il me paroît à propos de le dé- crire ici, & d'y joindre le deffein pris jufte fur fes propor- tions, tant pour la grandeur de la boîte, que pour les divers relforts qui font dedans. Vu XXIX. La boîte & la boucle qui en fort, ainfi que la branche qui fait agir les relforts en la tirant à foi par le bouton, y font marquées ; ce qui paroît en dehors quand la boîte eft en fa place , eft marqué A ; l'envers ou ce qui s'applique contre l'ar- çon au moyen des quatre vis bbbb. bb eft marqué B ; le pro- fil de la boîte C en montre l'épaiffeur, & l'endroit V où en- tre la queue de la boucle D. La Figure E montre le dedans de la boîte fans la boucle, & la Figure F montre la fituation des refforts quand la queue de la boucle a été pouftee dans la boîte. On voit par cette Figure F , que la queue de la boucle , a poufte le reffort g , & que le petit bec h , pouffé par le ref- fort k, eft entré dans la rênure mm de la queue de la boucle ,. Si que tirant à foi la branche n on fait fortir le bec de dedans. la rênure de la queue, & qu'alors le reffort j^ fe détendant ,. fait fortir & chaffe de la boîte la boucle G, à laquelle le- poitrail eft attaché du côté hors le montair , & que par ce- moyen les branches de la bride font dégagées. On voit dans la Figure X la boîte a attachée à un arçon de devant & la branche b qui monte , elle fort à côté du pommeau ; il ne paroît que le bouton d qui tient à l'anneau Pl. XI. ^^ comme vous le voyez paroître dans la Planche XI. en D' x , Figure C. Des fangies Ce qu'on appelle généralement les fangles , eft compofé de & furfaix. deux fangles & un furfaix ; ces trois pièces ont un coulant qui les affemWe fous le ventre, elles tiennent à la felle à droi- te , avec des contre-fanglots; & on les boucle à gauche, quand' elles ont fait le tour du ventre avec de pareils contre-fanglots. Les fangles font faites pour tenir & ferrer la felle fur le dos du? Cheval : il faut qu'elles foient larges & fortes , bien attaT- - De VEcuyer. Chat. XVIIÎ. 147 clives & Bien garnies de boucles à l'Angloifc , parce que celles-là ne déchirent jamais les bottes ou guêtres , avec les ardillons : les fangles d'Angleterre font les plus belles & les mieux travaillées : que le furfaix foit bien large ; ceux de chalTe font très-bons & fanglent bien; ils ont deux boucles, dont une n'a point d'ardillon : que vos contre-fanglots foient de bon cuir d'Hongrie , il eft utile d'avoir doubles contre- fanglots, parce que fi l'un venoit à rompre, l'autre fervira , fans quoi on feroit obligé de laiffer traîner la fangle : prenez garde que celui qui felle votre Cheval , trouvant les fangles trop longues, n'y faffe un nœud pour les raccourcir, car ces nœuds peuvent fouler ou blefTer le Cheval. On peut ferrer la fangle du devant, tant qu'on veut & le furfaix auffi , quoique un peu moins; mais il ne faut pas tant ferrer celle de derrière , pour laiffer de la liberté à la refpira- tion du Cheval. Il y a des Chevaux qui fe renverfent, quand les fangles les ferrent, quelquefois avant que le Cavalier foit en felle : a ceux- là, il ne faut prefque pas les ferrer, ce qui eft une très-grande incommodité. Quand on vous amené votre Cheval , voyez s'il eft bien fanglé ; car il y a des Chevaux qui enflent le ven- tre dans le temps qu'on les fangle , & le moment d'après, ils remettent leur ventre comme à l'ordinaire, & les fangles fe trouvent trop lâches , ainfi on eft obligé de les refferrer. Les étrivieres qui font les longes de cuir , qui fufpendent dcs Emyiere». Jes étriers , doivent être de bon cuir d'Hongrie : ces longes font doubles , par le moyen d'une boucle , qui fert à les allonger ou à les raccourcir, fuîvant que le Cavalier le defire , ce qui s'appelle mettre les étriers à fon point : on les allonge ou rac- jcourcit d'un point , de deux , & ces points ne font autre chofe que les trous, dans lefquels l'ardillon de la boucle doit en- trer : il faut obferver que cette boucle foit du côté de la jam- be de l'homme, & non du côté du ventre du Cheval, & de la faire monter fous les quartiers de la felle , tout au plus haut qu'elle puifte aller, afin qu'on ne la fente pas fous le jarret : il y a des perfonnes qui ont la mauvaife habitude de balan- cer toujours les jambes, en allant au pas par pays, & le haut -de l'étriviere bleffe les côtes du Cheval, & l'écorche au dé- faut de la felle ; c'eft pourquoi il faut qu'ils aient la précau- tion de mettre ime courroie qui aille de la pointe de l'arçon Tij 14S Le nouveau Parfait Maréchal. de devant à celle de l'arçon de derrière , & de pafTer l'étrf-* Des étriers. ^lere par-deffus. ' , . . , -, . ^ -Les etriers tiennent aux etnvieres par rœn fig. C 3 , ils doivent être grands , forts & bien larges,, pour qu'on puiffe aifément en dégager Tes pieds en cas d'accident , ils font plus fermes , & ont plus de grâce en arcade que tout ronds, & à grille qu'à barre : je crois qu'il vaut mieux qu'ils foient fans touret , car le touret s'ufe , & alors l'étrier ne tient plus & tombe. Pl. XII. Les émouchoirs ou caparaçons KK , qui fervent à garan- Des emou- ^^^ j^ (Cheval de la piquûre des mouches en été, peuvent choirs & capa- /r r" • ji j -i r ^ -n j r • u ratjons. auiii lervir d ornement , quand ils lont a mailles de loie bor- dés d'or^r avec les volettes de foie //, le tout de quelle cou- leur on veut , iinon on les fait de coutis, & les volettes de fîl : on ne s'en fert gueres à la chafTe , fur-tout quand on court dans le bois, parce qu'ils feroient déchirés. Des croupe- Les croupelins 00, fervent à garantir l'habit du Cavalier de lins & bouffes j^ fueur du Cheval , & font en même temps un ornement ; ils ne fe font que de drap ou de velours , on les brode ou on les galonné , le tout à fa fantaifie. Les houffes en foulters pp s'appellent ainfi^parce qu'on ne s'en fert que lorfqu'on ne met ni guêtres ni bottes , elles garantiffent la jambe de la fueur du Cheval, elles entourent toute la felle , & s'atta- chent avec deux rubans fur le garrot du Cheval : on en ac- compagne les felles de femme, & on les orne comme les- croupelins. Les coulïînets à flanc ou à garde-flanc q, fe mettent en guife nets à flanc?" ' ^^ croupelin , pour empêcher les malles ou porte-manteaux, de bleffer le dos & le flanc du Cheval : ils fe font de cuir, avec deux ailes qui garantiffent les flancs, & qui communé- ment font de cuir double, garni & piqué. Des houfTes Les houffes de main RR , font pour ainfi dire, des couver- de main. tures de tout l'équipage du Cheval ; on s'en fert pour défen- dre de la pluie , la felle & le croupelin , quand on mené le Cheval fellé en main ; elles font de drap, & on les orne de broderie de laine ou foie , avec divers compartimens oii pa- roiffent les armes du maître du Cheval. Sous la houffe de main R, eft coufue une fangle avec deux courroies 5, aux- quelles on attache par deux boucles un furfaix r, qui fait le tour du ventre du Cheval : outre cela on attache encore la T>e VÊcuyer. Chap. XIX. Ï49 houfTe fiir le poitrail du Cheval , avec deux boucles & deux coarroies uxxu , afin qu'elle fe tienne en fa place. La martingale jy , n'eft autre chôfe qu'une longe de cuir" De h martiiv qu'on attache aux fangles fous le ventre & à la muferole fous- S^l'e- la ganache , pour empêcher les Chevaux fujers à donner des coups de j:ête, de faire cette aftion. CHAPITRE XIX. De l'Equipage des Chevaux de Canojfe.- LE fer de la bride des Chevaux de carrofTe , eft le même De la Bride^ que celui des Chevaux de felle : il y a feulement quel- que diverfité dans la têtière , dont la matière eft toujours la même, tant pour la couleur que pour les ornemens , que Celle du refte du harnois : d'ailleurs les bourreliers appellent fous- barbe A, le derrière de la muferole; & mufeliere B, au lieu Pt. XIIIt de muferole, le devant qui paffe fur le nez: ils joignent quel- ^'2" ^' quefois la fous-gorge & la fous-barbe fous la ganache , avec un anneau de fer : on attache des œillères C , aux montans , pour empêcher que le Cheval ne voie à côté de lui , afin qu'il n'ait point peur, & ne foit point diftrait de fon travail par les ob- jets qui l'approchent : les bourreliers appellent fronteâu D,ce qu'on appelle frontail , à un Cheval de felle : on orne quel- quefois le côté de l'oreille eri dehors, d'un nœud d''oreîlle E, à qui on donne différentes figures , fuivant fon idée : ce nœud s'attache à la jonétion du montant & de la fous-gorge : on y ajoute quelquefois un gland F, qui pend à côté de l'œillere , & on orne le defliis de tête d'une aigrette G. Dans le reflé des harnois de^ Chevaux de carrofTe , j'y comprendrai encore ceux des Chevaux de chaife : Commençons par les Chevaux du timon , dont chaque partie principale a fon utilité : on multiplie fouvent quelques-unes de ces parties pour l'orne- -, ment : on tait les harnois de cuir blanc horde ou noir, ou de maroquin, de drap, de velours, de rouffi, S'c. La chaînette de harnois ou de timon A , tient au recule- Vu xiii & ment d'un bout, & fon anneau pafTe par le bout du timon ?^^'o jufqu'au crochet , & là on arrête avec un petit ciiir les deux '^' chaînettes des deux Chevaux de timon : le reculement BBBBBB ; BB va s'attacher des deux côtés à la grande boucle i^o Xe nouveau Païifait Màr^chai,. ce. C qui fondent le porte-trait : quand le Cheval recule, le Seulement tire la chaînette, qui fait reculer le timon : le poi- trail D. D eil large & renforcé, il va s'attacher des deux cô- tés à la grande boucle de PEpauleEE, c'eft à ces deux bou- cles que tiennent les traits FFFF. F, qui, pafTant dans les porte- traits gggg' g , finifTent par un anneau HH. H , formé par une boucle fans ardillon : ces anneaux fe ferrent aux deux bouts du palonier, & pour lors le Cheval eft attelé : le couf- finet K. K, qui eft rembourré, eft caché par fa couverture , à laquelle font attachés deux anneaux , dans lefquels pafTent les guides LLL, & il y a au milieu deux petits cuirs oo. o, qui fervent à nouer les rênes de la bride , ce qui s'appelle enrê- ,ner; ce couftinet doit fe trouver fur le garrot: il foutient le poitrail , par le moyen des deux barres de devant NN. N , les traits &.une partie du reculement par le moyen des deux bras •de bricole MM. M. & c'eft auffi au couftinet que tient le trouf- fe chaînette p , fait d'un petit anneau de cuir & d'un petit bouton qu'on pafTe dans cet anneau , quand ce petit bouton a pafïe auparavant au travers de l'anneau de la chaînette de timon: ,on arrête là cette chaînette, quand le Cheval eft déharna- ché. La patte SSS. S , d'où part le milieu du furdos Q^. Q_ &. les furdos tttttt. t , part elle-même du couftineren arrière: tous les furdos qui foutiennent le reculement , viennent fe join- dre au milieu du furdos, enfuite la patte fe fépare en trois par- ties , qui vont s'attacher à trois boucles de l'avaloire de deflus VV.. V, qui doit fe trouver au haut de la croupe, à l'endroit des rog^nons ; de .cette avaloire qui eft arrêtée à la groife bou- cle ce, C , où finit le reculement, par la croupière X , qui eft -double au moyen de deux petites barres : les deux anneaux •de cuir yy. y, dans lefquels on fait pa/Ter le bout des traits, un homme fenfé ne doit 176 Le nouveau Partait Maréchal pas s'en fervir un moment ; ils trouveront condition , car les petits -maîtres s'en accommodent : un bon cocher recule promptement dans les cours & fous les remifes, fans harceler & fouailler fes Chevaux. A la Campa- A l'égard de mener en campagne ou en voyage, tout fon gns* foin doit être de ménager fes Chevaux , pour qu'ils puifTent aifément fournir la route fans être fatigués. Le maître de l'é- quipage ordonne ordinairement la dînée & la couchée, & c'eft au cocher à les y conduire fagement. Pour cet effet , il ira tantôt le trot, mais un trot moins foutenu que dans les Villes , & tantôt le pas plus ou moins fréquemment félon que fes Chevaux feront plus ou moins en haleine; c'eft en voyage & en beau chemin qu'il faut laifTer les guides un peu flottantes, puifqu'on n'a rien alors à demander à fes Chevaux , finon d'al- ler droit devant eux ; mais dans les mauvais chemins il faut foutenir les Chevaux, de peur qu'ils ne s'abattent, & d'ail- leurs cela les foulage ; aller bien doucement & favoir quar- tayer à propos , c'efl-à-dire , mettre le timon fur l'ornière , afin que les Chevaux marchent des deux côtés ; quand le che- min eft pavé , & qu'on trouve un ruiffeau de pavé un peu pro- fond , un bon cocher le palTe en biais ; premièrement , pour que la fecouffe foit moindre au carrofTe; & fecondement pour que l'aifTieu en foufFre moins; caries deux roues arrivant au fond du ruiffeau en même temps & remontant furie champ, donnent une fecoufîe à l'aifTieu , qui pourroit le faire cafTer, fur-tout quand on va le trot. Il faut aller au pas à l'approche d'une montagne pour repofer les Chevaux , afin qu'ils aient plus d'haleine & de force pour la monter ; & fi elle efl rude , on les arrêtera un moment au haut pour les laifTer foufïler. Tout le monde de la voiture doit, fi faire fe peut, monter la montagne à pied ; il en eft de même à une defcente où les Che- vaux peineront beaucoup à retenir la voiture : on les foulage encore en enrayant une roue de derrière , ce qui l'empêche de tourner, & par conféquent rend la voitufe moins rou- lante ; il faut auffi pour peu que les Chevaux aient chaud, les mener au pas quelques momens avant d'arriver à l'auberge , afin de les lailTer fouffler , & qu'ils ne fe refroidifTênt pas tout à coup ; ce qui pourroit les faire tomber fourbus, A l'égard du refie du panfement qu'on doit obferver en voyage , voyez le Chap. X- ^Quand A quatre Che- vaux. -De PEcuyer. Ch ap. XXVTI. 177 Quand on attelé quatre Chevaux à une voiture , c'efteom- •niunément pour aller en voyage; on s'enfertde deux façons ; favoir, fans poUillon , le cocher raenant feuUes q'.atre Che- vaux , ou avec un poftillon qui mené les deux Chevaux de devant, attachés par des traits auxharnois des Chevaux du ti- mon: les quatre Chevaux fans poftillon ne fout pas fans dan- ger, fur-tout dans les defcentes; car fi ks Chevaux de devant ïbnt jeunes ou fenfibles , ou qu'ils n'aient pas la bouche bon- .ne , ils s'échaufferont peur-être la tête ; &la pente les favori- fant , ils pourront bien prendre le mors aux dénis , au lieu que le poftillon les retient facilement ; je confeillerois donc d'a- voir toujours un poftillon. Venons maintenant à la conduite ■que doit tenir un poftillon d'attelage, foit à quatre ou à fix A fîx Chevaux. Chevaux. Comme le cocher mené le timon ,1e poftillon doit lui être fubordonné , c'eft-à-dire , exécuter fans réplique tout ■ce qu'il lui dit , & les fignes qu'il lui fera , foit pour tourner, * faire tirer fes Chevaux, fi'c. il doit donc avoir toujours atten- tion à fon cocher &: faire tirer fes Chevaux droit, c'eft à-dire, ne les pas conduire à gauche , quand les Chevaux de derrière vont à droite ; car cette mauvaife manœuvre fatigue tout l'é- quipage ; qu'il fonge à ne pas tant faire tirer fon porteur: qu'il prenne font tournant de loin, fans trop faire tirer , de peur de forcer le cochera tourner trop court , il faut aufti^ quand il s'agit de reculer , qu'il maintienne fes Chevaux de façon qu'ils ne fe mêlent pas dans leurs traits , ce qui pourroit arriver s'ils étoient trop lâches ; c'eft pour la même raifon que le poftillon doit partir le premier ; quand la voiture commence à mar- cher. Les Chevaux de derrière doivent retenir dans les def- centes rer pour foulager ceux du cocher Le poftillon qui mené la chaife de pofte n'a communément que deux Chevaux à conduire ; favoir , le Cheval de bran- card ,& celui fur lequel il eft : il faut qu'un poftillon foit à Che- val de bonne grâce; c'eft pourquoi il feroit néceffaire qu'il eut appris à monter à Cheval , aftez pour s'y bien tenir ; fon Che- val &lui en feroient plus à leur aife, &on ne verroit point de poftillons de travers fur leurs Chevaux , fe donner bien du mouvement du corps , ou brandiller les jambes continuelle- ment. Ordinairement le poftillon va au petit galop , & le Cheval Z & aux montagnes les Chevaux de devant doivent ti- Podillon CLaiîe. 178 Le nouveau Parfait Maréchai,. de brancard ne fait que trotter ; cela efl plus agréable à voir, lorfqu'il ne s'agit que de faire trois ou quatre lieues , comme d'aller de Paris à Verfailles ; mais fi l'on veut voyager en chai- fe de pofle avec fes Chevaux , aucun des deux ne doit galop- per ; il faut renoncer à la grâce en cette occafion , car le ga- lop , quelque petit qu'il foit , fatigue toujours plus un Che- val que le trot , qui eil: fon allure naturelle. Les portillons de la porte galoppent communément ; mais leurs Chevaux font en haleine, & ils n'ont tout au plus que cinq ou fix lieues à faire ; auffi voit-on que ces Chevaux fe mettent bientôt pour fe foulager à uneefpecede train rompu , qui tient du trot & du galop ; ce qu'on appelle l'aubin. Le poflillon n'a d'autre attention à avoir , à l'égard de la voiture, que de bien conduire la roue droite ; car comme le Cheval de brancard ert attelé entre les deux brancards , au milieu de la chaife , & que le portillon ert à fa gauche , la roue gauche ert derrière lui, vis-à-vis de la croupe de fon Cheval , ainfi cette roue fuivra par-tout où il aura paffé : il n'en ert pas de même de la roue droite , qui ert bien plus en dehors ; c'eft pourquoi , quand il veut que la chaife tienne le milieu du che- min , il faut qu'il marchefur le côté du chemin à gauche : quand il tourne à gauche , il peut tourner court ; mais à droite il faut quSl prenne fon tournant de très-loin : quand il s'agit de quartayer , le Cheval de brancard doit marcher fur le bord de l'orniere , à droite ou à gauche de ladite ornière : quand il voudra retenir fon Cheval de brancard , foit qu'il aille trop vite ou dans une defcente , il lui foutiendra la tête , en levant la longe de main , droit en haut, à côté de fa tête : en mon- tant, il faut qu'il farte bander les traits de fon porteur, pour foulager le Cheval de brancard; mais en pays plat, fon Che- val doit tirer médiocrement, fur-tout lorfqu'il galoppe. Il doit être adroit à éviter les pierres : il fe trouve beaucoup de portillons , avec lefquels vous ne perdez pas la moindre pe- tite pierre d^'un chemin r il traverfera auffi les ruirteaux de pavés & autres pierres pareilles en biais , comme il ert die du cocher. Ce n'ert pas une précaution fuperflue dans les mauvais che- mins pour lefoulagement du poftillon & pour la fureté de ce- lui qui ert dans la chaife, d'avoir des guides avec lefquels il puilie conduire Le Cheval de brancard^, dans les cas où le De VEcuyer. Chap. XXVII. 179 poftillon a de la peine à lui faire tenir la route sûre, ou dans d'autres occafions qui peuvent fe rencontrer le long d'un chemin. Le Charretier exia;eaufri une efpece d'intelligence : il doit fe y n,, . .• tenir toujours a gauche en devant du limonier : le nuiVibre des Chevaux qu'on attelé à une charrette , n'eft pas fixe ; il ne paffe gueres cependant dix ou douze; il doit bien charger fa charrette , de façon que le poids qu'il y mettra , foiten équili- bre fur l'effieu , afin que les limons ne pefent point far le limo- nier, ni auffi que fa charrette ne ferenverfe point trop en ar- rière ; il ne harcèlera point fes Chevaux en beau chemin , de peur de ne les plus trouver au fecours dans le mauvais :1e limo- nier ne doit point ou peu tirer : il eft fait pour tourner, recu- ler & foutenir dans la defcente : l'elTentiel du Charretier eft de faire tirer tous fes Chevaux également, de choifir bien fon chemin, de fe fervir à propos du limonier, de prendre bien fes précautions , quand il a beaucoup de Chevaux pour tour- ner ; ne jamais monter deffus pour peu qu'il ait à gouverner fa charrette , & ne jamais dormir dans fa charrette en chemin pour éviter bien des accidens qui le menacent alors. Zij i8o Le nouveau Parfait Mariéchae, LE MÉ D E C IN, OZ7 TRAITÉ DES MALADIES DES CHEVAUX CHAPITRE PREMIER. Z)(?5 avantages de la faignêe. LA faignee eft un des grands remèdes qifon puiflè prati- quer aux Chevaux qui abondent communément en un fang cru & épais , foit par TeTpece de leur nourriture , foit par trop de fatigue ou trop de repos. Les maladies aiguës , fur-tout, celles qui attaquent le cer- veau , ont befoin de fréquentes faignées pour dégorger ]es«vaif- feaux, & donnant un libre cours au fang, lemettre en état de chaffer par tranfpirationThumeur qui le fait fermenter, & qui feroit ince/Tamment dépôt dans quelque partie intérieure. La faignée eft sûrement évacuative ; & pour favoir fi elle eft révulfive, il s'agit, fan? examiner la chofe phyfiquement, de confulter l'expérience fur les hommes, dans lefquels on voit clairement que la faignée du pied foulage plus la tête dans de grands maux que la faignée du bras , le Cheval relfembîe à rhomme méchaniquement , la circulation de fon fang eft la même , ainfi il peut être foulage par les mêmes moyens. Le Lecteur verra que j'emploie ce remède en bien des occafions ,. dont je fuis perfuadé qu'il fe trouvera bien , fi malgré l'ancien- ne opinion des Maréchaux, il en fait ufage. J'avance encore avec certitude que les influences delà Lune &de quelque Af- Des Maladies des Chevaux. Chap. II. rSi rxe que ce foit , n'ont aucun pouvoir fur les tempéramens ni fur les effets des remèdes; ce que je dis pour avertir ceux qui par hafard ne feroient pas inftruits que généralement on eft défabufé de cette efpece de fuperflition. Je ne m'étends pas davantage ici fur la faignée ; on verra dans les maladies où je la confeiUe , les raifons qui m'y engagent. Quant à l'opération de la faignée, & comme on la pratique fur les Chevaux , je renvoie au Traité des Opérations. Je finirai ce Chapitre en faifant l'olofervation que tout animal a environ le tiers de fa pefanteurde fang ; ainfi qu'un.Cheval ordinaire en a cinquante livres à peu près. CHAPITRE II. Des défavantages Je la purgation. LA purgation, bien loin d'être indifférente au Cheval, lui caufefouvent plus de mal que de bien : cet animal n'eft pas fi aifé à émouvoir que l'homme , & une médecine lui refte toujours vingt-quatre heures dansle corps , fouvent deux jours , quelquefois quatre : pendant ce long féjour, il faut néceflai- rement que partie de la purgation fe digère & paffe dans le fang: & comme la qualité des médicamens purgatifs eft plutôt d'exciter des crifes , de façon gu'ils produifent un effet non ac- coutumé , que de fervir à la nutrition , ils ne peuvent pas man- quer de donner une mauvaife qualité au fang en l'cchaufFanc^ & quelquefois pour long-temps ^c'eft pourquoi fi vous pur- gez un Cheval maigre , échauffé , ou qui a la fièvre , vous-, lui faites avaler le poifon : la purgation ne peut faire quelque effet favorablequ'àun Cheval fluxionnaire & rempli d'iiumeu'/s pefantes & aquatiques. Si le Cheval pouvoir vomir ce féroit un grand avantage pour lui , parce que les vomitifs & émétiques font leur efîet précipi- tamment ,& par conféquent ne peuvent laiffer que peu d'im- prefiion de chaleur ; mais cet animal eft privé de ce fecours qui eft accordé aux hommes & aux animaux à pattes. On fait à préfent que la caufe du vomiifement provient en partie de l'irritation des fibres , des mufcles du bas-ventre , la- quelle leur caufé un mouvement convulfif qui les élevé avec violence & par fecouffes vers le bas de l'eftomac , & en partie. i8x Le nouveau Parfait Mari^chal. de l'abaiiïement du diaphragme , qui touie en même tems fur la partie fupérieu;e de reitomac , lequel fe trouvant prefTé de tous côtés ) efl obîigé àc le dégorger par le conduit du man- ger appelle (Efo^hage. Les mufcles du bas-ventre des Chevaux ne paroiiïent pas difpofés à céder à l'irritation ^ils font d'une contexture fi for- te pour foutenir app,aremnient la pefanteur de leurs inteftins, qu'ils demeurent cjuafi immobiles ; ils ne cèdent pas même à la refpiration qui n'eft vifible qu'au défaut des côtes à l'endroit qu'on appelle le flanc ; & cela efl fi vrai , que lorfqu'un Cheval eft pouifif ,1e mouvement de la refpkation fait plutôt remuer le haut de la croupe qu'ébranler les mufcles du bas-ventre ; d'où vient qu'on a imaginé de faire une opération au-defilis de l'anus , qui , quoiqu'inutile , donne à connoître qu'on efpé- roit foulager le Cheval en donnant iiïiie par cet endroit à une partie de l'air qui gonfle la croupe. A l'égard du diaphrag- me , quand il s'abaifîeroit fur l'eftomac du Cheval , il n'efl: pas capable tout feul d'exciter le vomiflement , puifque le bas de l'eftomac ne feroit pas comprimé. Les émétiques les plus violens ne pouvant donc faire vo-, mir le Cheval , ne le purgent nullement; mais par un effet fingulier à cet animal, ils lui fervent de diaphorétiques &lui purifient le fang. Dw Cordiaux, Les cordiaux que les Maréchaux mettent à toutes fauces , ne font bons que pour l'eftomac affxDibli par dévoiement, in- digeftion , &c. ils échauffent , & dans ces cas aident à la di- geftion : on donne, fuivant l'avis de Solei^el , des cordiaux à la gourme, qui eft un rhume ou une maladie qui attaque la poitrine ; la morve qui en provient quelquefois fait bien voir que ce. mal n'eft pas un vice local de l'eftomac , puifque les poulmons font prefquetoujours ce qu'on trouve de o^âté quand on ouvre des Chevaux morts de la morve. En même temps qu'on donne des cordiaux qui échauffent , on donne le fon & on fait boire à l'eau blanche , procédé qui rafraîchit; ainfi on échauffe & on rafraîchit en même temps. Ceux qui tien- nent une pareille conduite font-ils bien éclairés dans les véri- tables cauies des maladies? Des Maladies des Chevaux. Chxv. III. CH APITRE II L Des breuvages tant par la bouche que par le ne^ ; des Pilules ; des yirmands ; des Gargarifmes & des Billots. LEs préparations des mtdlcamens des Chevaux confijflent en infufions ou en décoclions qu'on leur fait avaler ou par la bouche ou par le nez, ce qui s'appelle breuvages : la façon la plus naturelle eft toujours la meilleure ; ainfi je ne vois pas pourquoi on fait avaler un breuvage à un Cheval par le nez ; il ne fait pas un autre effet dans le corps pour avoir pafTé par les conduits des nazeaux , préférablement au conduit na- turel qui eft la bouche ; mais il fait fûrement l'effet de tour- menter davantage le Cheval : ainfi on devroit, je crois , fe dé- fabufer de cette mauvaife façon de donner des breuvages , à moins qu'il n'y eût quelque empêchement dans le gofier qui s'opposât à l'entrée dn breuvage par la bouche , alors on s'y prend par où on peut , quand on compte foulagerfon Cheval. J'aimerois mieux donner des breuvages que des pilules , parce que la graiffe qui les forme efl contraire au tempérament du Cheval ; fi on en donne, il faut les former avec le miel. On appelle armandune drogue dont on graiireleboutd'unnerf de bœuf bien amolli, & fourrant lenerfde bœuf jufqu'au fond du gofier , on y porte la drogue pour adoucir quelque inflamma- tion de gofier. Onfe fert ordinairement de miel pourarmand. Le gargarifme fe fait au moyen d'une feringue à irrjedrion. On emplit la feringue de la compofition du gargarifme, & on la pouiïe après Tavoirniife au coin delà bouche du Chevpl; cet- te méthode eff plus douce que l'armand , & je l'aimerois mieux. Le billot ell un mors de bois jointe fa têtière ; on met autour de ce mors la drogue qu'on veut que le Cheval fuce , & oa l'entoure de linge, ce qui s'appelle un noiiet. Quand le Cheval a ce billot & ce nouet dans la bouche, il ne peut s'empêcher de mâcher, & la drogue fe mêlant par la chaleur de fa bou- che avec la falive,il la fuce : on met communément l'afTa- fœtida au billot pour fortifier Teftomac & donner appétit ; cela eft bon dans un dégoût fimple , qui ne provient' que de qtïelq^ue nourriture défagréable au Cheval & qui l'a dégoûté. 184 Le nouveau Parfait Maréchal. C H A P I T P. E IV. De Vutilité de- Lavemens. LEs lavemens font un excellent remède pour déboucher les Chevaux jappaifer Tirritation des inteftins par l'écou- lement des matières retenues , dégager & rafraîchir ; on en donne fuivant les occafions de rafraîchiffans & émolliens , de purgatifs, d'adoucilfans & narcotiques, 6'c. L'avantage qu'a ce remède eft qu'on ne fauroit le prodiguer, & qu'il n'en ar- rive jamais aucun inconvénient. Vous trouverez la façon de les donner dans le Traité des Opérations ,, & une recette pour chaque intention dans le Traité desMédicamens. CHAPITRE V. Signes généraux du Cheval malade. Uoique beaucoup de maladies aient leurs lignes parti- culiers par lefquels le Cheval indique qu'il en eft atta- qué , cependant il fe peut trouver des fignes généraux qui marquent feulement qu'il eft malade, & qui averciffent d'exa- miner , aulTi-tôt qu'onles voit paroître, quelle eft la nature du mal dont ils ont fait appercevoir les premiers indices, tels que font les fuivans dont il peut être attaqué ,foitd'un , foitdeplu- fieurs enfemble , fuivant la conféquence de fa maladie ; favoir : Le dégoût : nous en traiterons plus au long au chap. fuivant. L'œil hagard & farouche , ou pleurant. L'oreille froide. La bouche échauffée , pâteufe & baveufe. La tête pefante oc baffe. Le poi! hériffé & lavé aux flancs , c'eft-à-dire , d'une couleur plus pâle & plus déteinte qu'à l'ordinaire. La fiente dure & noire ou verdâtre : nous en parlerons au chapitre fuivant. L'urine claire & crue , ou rouge & enflammée : voyez le ■chapitre fuivant. Regardant fouvent fon flanc, fe couchant & fe levant fré- quemment dans l'écurie. Si Des Maladies des Chevaux. Chap. VI, 185 Si le flanc bat plus fort qu'à l'ordinaire. Si le cœur lui bat. La marche chancelante. L'inclination tardive & pefante, c'eft-à-dire , qu'ayant cou- tume d'être vigoureux il foit mou & fans cœur ni force , ou qu'étant précédemment vicieux aux autres Chevaux, il ne leur dife rien. Lorfqu'un Cheval fait voir le blanc des yeux en haut , c'eft une marque qu'il fent beaucoup de douleur. C^eii un figne fouvent mortel , lorfque dans le cours d'une grande maladie, le Cheval qui avoir coutume de fe camper pour uriner, ne fe campe plus & laiffe dégoutter l'urine fans tirer le membre dehors. C'eft un figne de dangereux état lorfque le crin & la queue s'arrachent facilement, & ne tiennent, pour ainfi dire , à rien. Lorfqu'un Cheval ne plie pas les reins lorfqu'on appuie les deux doigts deifus vers l'origine de la croupe, il eft mal. CHAPITRE VI. Du Dégoût & des Cirons. LE dégoût fe reconnoît quand on voit qu'un Cheval man- ge moins qu'à l'ordinaire, ou qu'il mange plus mollement ou qu'il refufe abfolumentde manger fon avoine. Les caufes du dégoût font quelquefois légères _, il fe trouve des Chevaux délicats qui fe dégoûtent pour une ordure qu'ils auront trouvée dans leur nourriture ; alors en ôtant cette nour- riture & leur en donnant la première fois de nette , ils fe re- mettront à manger. Il vient au(fi aux Chevaux de petites élevures ou cirons au- dedans des lèvres de defTus & de defibus ; ces élevures leur cau- fent une demangeaifon qui les oblige à fe frotter continuelle- ment les lèvres contre la mangeoire, & leur font perdre ainfi le manger fans aucune autre indifpofition. A cette incommo- dité il n'y a rien à faire qu'à couper avec un biftouris ou un couteau bien affilé , la première peau fur les cirons, puis frot- ter avec fel & vinaigre , & le Cheval recouvrera l'appétit: une écume amere qui dégoûte les Chevaux provient fouvent de Aa i86 Le nouveau Parfait MAR^écHAL. crudités & de mauvaife digeftion ; les gargarifmes & les billots feront revenir l'appétit, mais en même temps il faut ôter la caufe avec le foie d'antimoine pendant quelques jours. Si le dégoût continue & qu'on voie le Cheval trifte , alors il peut provenir de quelque mauvaife difpofition de l'intérieur, ou être l'avant-coureur de quelque maladie ; alors vous met- trez en ufage la faignée,la diete^ le fon, les lavemens, & lui ferez manger deux fois par jour une once de foie d'antimoine , jufqu'à ce qu'il en ait mangé une livre. CHAPITRE VII. De P Urine & de la Fiente. QUand on voit au Cheval une urine claire & crue , cela dénote crudité dans le fang , & par conféquent de mau- vaifes digeftions,qu'il faut corriger fans échaufferlefang, les amers font cet effet : fi l'urine eft rouge & enflammée , cela dénote que le Cheval eft échauffé & a befoin de rafraîchiffement. Il y a des Chevaux dont la fiente efl molle & qui fe vuident trop fouvent, cela dénote obflrudion ; car tant qu'ils font en cet état, ils ont beau manger , ils ne fauroient engrai(fer ; les défobflruans , comme l'acier & le foie d'antimoine pendant quelque temps ôteront cette indifpofition. Lorfque la fiente efl dure , noire ou verdâtre , figne d'une bile échaufï'ce ; fi outre cela le Cheval efl refferré à outrance, ou fujet à avoir fouvent un flux de ventre, c'efl une marque que la bile ne fe fépare pas dans le foie : les défobftruans ou appéritifs conviennent dans cette occafion auffi-bien que les herbes ameres. CHAPITRE VIII. De la nourriture des Chevaux malades. LA nourriture la plus ufitée aux Chevaux malades efl le fon & l'eau blanche : le fon pour le manger Cec ou mouil- lé & chaud , l'eau blanche efl fa boiffon, ce n'efl autre cho- fe que de l'eau qui devient blanche au moyen de fon qu'on met tremper dedans. Cette eau blanche efl proprement le Des Maladies des Chevaux. Chap. IX. 187 bouillon des Chevaux , & le Ion la panade : c|uelquefois le dégoût d'un Cheval efl fi grand qu'il ne veut point manger du tout ; il n'y a rien de plus heureux dans la fièvre pendant la- quelle Teftomac ne peut digérer aucun aliment \ mais lorfique la maladie tire en longueur & que le dégoût continue, il y auroit inconvénient à le laifiTer dans cet état , parce que la fouftraétion totale de nourriture l'échaufferoit & le defleche- roit ; c'eft pourquoi il faut fe fervir de tous les moyens pofil- bles pour le faire manger un peu. Ne vous fervez jamais de lard & de graille pour donner de la nourriture au Cheval , ces aliments font totalement contraires à fon tempérament & lui caul'eroicnt des obftruélions ; mais de la mie de pain cuite avec de l'eau & un peu de fel en confiflance bien claire nourrira fort bien le Cheval, du gruau ou de l'orge mondée cuite avec de l'eau, puis pafTée & donnée tiède, ou de la farine d'orge tamifée & cuite avec de l'eau en confiflance de bouillie, puis y ajouter du fucre : toutes ces nourritures hume61:ent & ra- traîchififent. Dans les maladies de chaleur , il eft plus efTentiel de faire boire le Cheval que de le faire manger, quand vous devriez le contraindre en lui verfant fa boiîTon avec la corne. Il faut fourtraire le foin & l'avoine au Cheval malade ; on peut lui laiffer manger un peu de paille pour l'amufer, excepté toujours en cas de fïevre, pendant laquelle le Cheval ne peut digérer que la boiflbn. CHAPITRE IX. DES MALADIES AIGUËS , OU DE CELLES QUI DEMANDENT UN PROMPT SECOURS. De la Fièvre. LA fièvre eft un bouillonnement extraordinaire du fang qui fait battre le cœur &: les artères plus fréquemment que dans l'état ordinaire. Les Chevaux ne font gueres fujets qu'à la fièvre continue , plus ou moins forte, & à la fièvre lente. Nous ne parlerons ici que de la fièvre continue, nous réfervant à détailler la fiè- vre lente au commencement des Maladies chroniques , parce Aa ij continues i88 Le nouveau Parfait Mare'chal. qu'elle n'exige pas vin fecours aufïî prompt que la fièvre con- tinue ; nous parlerons aufTi dans cet article de la fièvre eau- fée par la douleur, parce qu'elle eft aiguë. Des Fièvres Toutes fievres continues , depuis la plus petite jufqu'à la plus grande , quoique plufieurs Auteurs les didinguent par plu- lieurs noms , comme fièvre fimple , fièvre putride , fièvre pef- tilenticlle, &c. ne font autre chofe qu'une difpofition inflam- matoire , plus ou moins forte , occafionnée par un épaiffifife- ment, & pour ainfi dire un grumellement de la maffe du fang , qui ne pouvant alors circuler comme à l'ordinaire, s'arrête dans les vaifTeaux des parties principales intérieures, & y pro- duit de l'inflammation ; ce fang enflammé, fe change en ma- tière, & forme des abcès, qui venant à crever, fe répandent dans l'intérieur , & caufentla mort à l'animal : ainfi toutes les différences des fievres continues & des Chevaux & des Hom- mes, ne doivent rouler que fur deux points principaux. i°. Sur les dégrés &la force de l'épaifiifi^ementdufangarrêtédans quel- ques parties. 2°. Sur la qualité & l'importance des parties , dans les vaiffeaux defquelles il s'arrête. A l'égard de l'épaifiiifement du fang, on peut dire en géné- ral, qu'une fièvre continue fera plus ou moins dangereufe : toutes les fois que les caufes de cet épaiffifiement & de l'inflam- mation qu'il produit, feront plus ou moins faciles à réfoudre & à diflîper ; & en même 'tem.ps il faudra juger du danger de la fièvre «Se des inflammations qui l'entretiennent,, par la gran- deur des caufes qui ont produit l'épaifiiffement, & parles mau- vaifes difpofitions où le Cheval fe fera trouvé , lorfqu'il a re- çu l'imprefl^on de ces caufes ; car il efl: plaufible que les cau- fes de l'épaiffiffement du fang étant jugées très -graves , il fera très- difficile que les inflammations qu'il aura caufées, viennent à parfaite réfolution. Pour juger en fécond lieu du danger d'une fièvre continue, fuivant la qualité des parties attaquées, on comprendra aifé- ment que la fièvre fera toujours moins périlleufe en quelque degré qu'on en fuppofe la caufe , lorfque le fang ne fera ar- rêté , & ne produira quelque inflammation ou tumeur inflam- matoire , que dans quelque partie externe, fans que les parties internes & principales, foient autrement intéreffées , faifant leurs fonctions à peu près à l'ordinaire : & tout au contraire , on conclura que la fièvre continue fait courir un grand dan- Des Maladies Jes Chevaux. Chap. IX. 189 ger , îorfqiie le fang fera arrêté dans quelque partie interne principale , & abfolument néceiïaire à la confervation de la vie ; & comme parmi les parties internes , il en eft qui font plus ou moins n.^ceiïaires au foutien de la vie, on jugera ai- fément des dégrés de péril, par rapport à leur ufage : ainfi on pourra décider , par exemple , qu'un fang arrêté dans les vaiifeaux du cerveau , qui y produit néceffairement une in- flammation , doit caufer une fièvre continue plus dangereufe que toutes les autres, parce que le cerveau influant furie jeu de toutes les parties du corps en général , ne peut être inté- reffé dans Texercice de fes fonétions, fans affoiblir celles de toutes les autres parties. Comme la refpiration efl: une fonélion fans laquelle on ne fauroit vivre, il efl; aifé de juger que lorfque le fang fera ar- rêté dans les vaiifeaux du poumon ; & qu'il y produira une in- flammation , le danger pour la vie ne peut être que très- grand, quoique abfolument moindre que n'efi: celui dont Ta- nimal efl: menacé , lorfque le cerveau eft attaqué. Il en efl de même fur Tarrêt du fang dans les vai (féaux du foie & fur l'inflammation qui l'accompagne par rapport au grand ufage qu'il a dans l'ouvrage de la digeftion , ainfi du refte des parties , comme de l'eftomac , des inteftins , des reins , &c. Suivant cette idée , il y aura des fièvres continues légères , félon la petitefle des eaufes , comme des fièvres éphémères mêmes , & qui ne dureront qu'un jour, & des fièvres conti- nues grandes & de plufieurs jours; & parmi les grandes, il y en aura d'infinim.ent grandes & plus ou moins périlleufes. Les plus grandes de toutes & les plus périlleufes, feront celles dans lefqiielles le fang fera arrêté & produira des inflam- mations dans le cerveau, dans les poumons, dans le foie , 8c généralement dans toutes les parties internes principales , & où les parties externes feront en même temps intéreffées : ceS' fortes de fièvres qui fuppofent des eaufes d'une frès-grande aflivité , & le fang dans un état d'épaifliffement fi général ,. qu'il s'arrête par-rout; on les appellera peflilentielles ,. lorf- pievres pefti- qu'elles feront épidémiques & générales, par rapport au ra- lentieiies; Fièvres vage & à la mortalité qu'elles cauferont : tontes les autres ne ïnfl^mraatoires, fauroient être mieux défignées que par le nom d'inflammatioa au fièvre continue inflammatoire j par exemple , la fièvre igo Le nouveau Parfait Maréchal. continue , qui caufe i'nrrèt du fang dans les vaiiTeaux du cer- veau , eft une inflammation du cerveau ; & lorfque cet arrêt du Tang fe trouvera plus marqué dans le poumon, on ne peut , il me iembie, mieux définir cette fièvre que par le nom de pé- ripneumonie, ou inflammation du poumon; inflammation du foie , lorfque le fang s'arrêtera dans le foie ; inflammation des reins , n Tarrêt fe forme dans les vaiifeaux hépatiques, ou du foie , &c. Venons maintenant aux caufes extérieures qui produifcnt les fièvres continues. De trop de La fievre continue dépend de plufieurs caufes. i". D'un travail. travail trop violent ou trop outré , qui échauffe beaucoup le fang , & provoque une tranfpiration très-abondante : alors fi le Cheval étant dans cet état, eff faifi fubitement par un grand froid, ou expofé à la pluie ou aux autres injures du temps, le fang eft plus fufceptible d'épaifîifTèment & de coa- gulation par la dilîîpation d'efprits qui s'eft faite précédem- ment, & il eft dangereux qu'il ne s'arrête dans quelques par- ties principales , attendu que la matière de la tranfpiration ar- rêtée par le refferrement des pores, vient à agiter les parties du fang épailTies, qui fe trouvant arrêtées dans quelques vif- ceres , fe mettent en fermentation, s'échauffent & caufent l'in- flammation , & par conféquent la fievre. La fievre peut encore prendre au Cheval , (i dans cet état de fatigue exceftive & d'épuifement , on fait manger un Che- val à fon ordinaire : car alors l'effomac efl hors d'état de bien digérer : les digeftions fe tournent en crudités, & le chyle paffant avec cette mauvaife qualité dans les vaiffeaux , peut produire un grumelîement dans la maffe du fang qui le difpo- fe à s'arrêter dans les vaiffeaux capillaires des parties princi- pales , & à y produire des inflammations. Si on laifte boire de l'eau froide à un Cheval en fueur & fort échauffe par le travail, le froid de l'eau épaiffiffant le fang qui roule dans les vaiffeaux de l'eftomac , le rend propre à s'arrê- ter dans les vaiffeaux capillaires de la veine pnrre qui reçoit le fang qui vient de l'eftomac : cet arrêt y caufe très-ordinai- rement une inflammation, ou bien dans le poumon, fi le fang a pu fe foutcnir en fluidité pour fe rendre des vaifî'eaux de la veine porte dans le tronc de la veine cave. A ces caufes, il faut ajouter les mauvaifes nourritures, corn- Des Maladies des Chevaux. Chap. IX, 191 me le mauvais foin qui aura été mouillé & aigri , ou le foin De mauvaifes trop nouveau qui n'a pas fué ; il en elt de même des mauvais nourritures. grains : tout cela gâte infenfibîement les digeflions jufqu'au point de rendre le chyle tout à fait aigre & cauftique ; ce qui fait prendre à la maffe du fang un fi haut degré de confi (lance, qu'elle s'arrête dans les parties principales , & y produit des inflammations très-périlleufes ; parce que le fang ne fauroit devenir gluant & vifqueux, que la bile qui s'en fépare dans le foie, s'étant épaifîie, ne féjourne dans les vaifTeaux , & s'y ramaffant journellement n'en agite à la fin les parties &; n'y produife une fermentation très-violente. Il faut compter encore parmi les caufes des fièvres conti- D'intempérie nues certaines conftitutions de l'air, qui font également per- ^^ ^'^"' nicieufes aux anintaux , comme aux hommes ; elles roulent ordinairement furies irrégularités du chaud (k du froid, fur les excès ou la longueur du froid , ou de l'humidité & des pluies ; le palfage fubit du chaud au froid , épaii'Tit tout à coup le fang & en arrête la tranfpiration : le froid excefiif & de longue durée produit le même effet _, comme aufilî les pluies conti- nuelles & l'humidité de l'air : à toutes ces intempéries , il faut toujours joindre la mauvaife qualité des nourritures qui ne fauroient jamais être bonnes, lorfque les faifons ne leur font pas favorables; ainfi l'irrégularité des faifons & les mauvaifes nourritures concourant néceffairement enfemble , il n'efc pas furprenant qu'elles produifent des fièvres continues épidémi- ques , & pour ainfi dire générales , dans les pays qui fe trouvent expofés à toutes ces irrégularités des faifons. Il en eft de même des exhalaifons infeétées & foufrées qui fe lèvent dans les pays aquatiques : ces vapeurs épaiffifTent infenfibîement le fang qui j-raverfe les vailfeaux du poumon, & lui donnent lieu de s'y arrêter, ou dans quelqu'autre partie principale. Il efi: auffi aifez- vraifemblable que les Chevaux' fc reflentent D.ms !es longs comme les hommes de la mauvaife odeur que contraéle l'air "mpemens. dans les longs campements , qui peur bien les jetter dans une efpece de trilteffe , qui fait qu'ils digèrent mal les nourritures qui font communément très-mauvaifes , joint au travail confi- dérable , lorfqu'il faut aller au fourrage fort loin du camp. Les fignes généraux de toute fièvre continue , font la refpi- i-e pouls àt» ration fréquente & le battement de flanc : on fent alors bat- ^^^■^^"^■ tre le cœur avec violence , en pofant fa main au défaut de l'é- l'■)^ Le NOUVEAU Parfait Maréchal. paule vers le coude : on ne s'apperçoit du battement du cœur qu'au Cheval qui a la ficvre ,• hors ce temps , on ne fent pref- qiie jamais le cœur du i.lieval : d'ailleurs, il n'a point dans tout le corps d'artère a(i"ez lunerficielle ni alTez proche de la peau pour qu'on puiffe lui tâter le pouls ; cependant à quel- ques Chevaux on trouve une artère au larmier, que l'on peut fentir en tout temps , en appuyant plus ou moins fort un doigt à un ou deux pouces au-deiîus du petit coin de l'œil , en biai- fant vers l'oreille. Signes 5éné- Le plus grand mal d'un Cheval qui a la fièvre, efl de ne raux 6c panicu- pQjj^j- fg coucher ; s'il ie couche un moment, il le relevé fur le champ, tout le corps lui hrule : voîla a peu près tous les lignes généraux ; il y en a enfuite de particuliers qui peuvent donner a connoître , ou du moins à augurer quelle efl la partie inté- rieure la plus ofFenfée ; par exemple, fi on lui voit la tête pefante , les yeux mornes ou fermés & pleurans, les lèvres & les oreilles pendantes ou les yeux rouges , & de la matière flegmatique qui lui fort des nazeaux, grande ardeur & fé.che- relle à la tête ; ce font des fignes que l'inflammation occupe principalement le cerveau : l'excefTive difficulté de refpirer , marque que la poitrine efl affedée ; le ventre pareffeux ne rendant que des excréments defféchés ou un flux de ventre , quelquefois dylTentérique , marquent que l'inflammation oc- cupe le foie ; fi c'efl les reins , il y aura fuppreffion d'urine , ou bien l'urine fera fanglante avec grande fièvre. Dangers de la L^ fievre continue , de quelque caufe qu'elle vienne , efl tou- fievre commue. • , , i ' ' ■ • rr • ^ r^i i jours un des plus grands maux qui punie arriver a un Cheval , & on en voit peu qui en réchappent, quand elle n'a point ceffë au bout du troifieme ou quatrième jour. Ne pourroit-on pas inférer de cette expérience , que le Cheval a le fang naturelle- ment plus épais que l'homme, & par conféquent plus capa- ble de s'arrêter & de s'enflammer? La lenteur avec laquelle il circule dans fes veines, même en pleine fanté, paroîtroit con- firmer cette opinion ; car en tâtant le pouls au larmier d'un Cheval fain , on trouvera que le pouls d'un homme bat deux ou trois fois entre deux battemens de celui d'un Cheval. Il eil inutile de diriger les remèdes des fièvres, félon les re- marques qu'on a faites de la caufe qui les a produites; il ne faut que s'oppofer très-promptement à l'inflammation par quelque caufe qu'elle ait été excitée. La La faignée. Des Maladies des Chevaux. Chap. ÏX, 1^3 La maxime générale pour guérir tout Cheval qui a la fie- Remèdes. vre, eft de le faire beaucoup jeûner , c'eft-à-dire , le nourrir très-peu , parce que dans cet état , l'eftomac n'a pas du fang , Taide qui lui eft néceflaire pour la digeftion ; d'ailleurs , le dérangement du Tang , & la trop grande fermentation bou- leverfant toutes les parties qui fervent à la digeftion , dérange leurs fondions , ainfi jamais de digeftion pendant la fièvre : il faut donc plutôt fonger à tempérer l'ardeur du fang par des # boiffons rafraîchiflantes , comme l'eau de fon^ appellée eau blanche : on peut donner encore pour boifTon de l'eau bouil- lie , avec le cryftal minéral, ou fur un fceau d'eau , une demi- once de falpêtre rafiné : fi on veut faire manger le Cheval , on peut lui donner un peu de fon mouillé. Le grand remède à la fièvre, c'eft la faignée , & c'eft pref- que le feul qu'il faut faire, attendu que cette m.aladie ne vient que du fang, comme nous l'avons afiez amplement expliqué ci-deflfus : il s'agit donc pendant la fièvre même & le plutôt qu'on peut, de diminuer le volume du fang par la faignée que l'on réitérera plus ou moins , félon que la fièvre fera plus ou moins allumée ; ainfi pour une fièvre très-violente , il faudra faigner des quatre à cinq fois dans un jour , pour couper promptement chemin à l'inflammation , & quand un Cheval tomberoit en foiblefTe par l'abondance des faignées , il n'y a pas plus de danger que quand un homme s'évanouit en le faignant. Il faudra , autant que faire fe pourra , faigner aux fiancs & aux plats des cuiftes , parce que la fièvre afFed:e prin- cipalement les fonélions de la tête & du cerveau. Le fécond remède après la faignée , & qui aide infiniment Lavemens. à diminuer l'ardeur de la fièvre , eft le grand ufage des lave- mens émolliens , on ne fauroit trop en donner. Vous en ver- rez la defcription à la fin du Traité des Médicamens. Par tout ce que nous venons de dire, on peut inférer que les cordiaux dont les Maréchaux ont coutume d'ufer dans les fièvres des Chevaux , feroient plus préjudiciables qu'utiles, at- tendu que leur qualité eft chaude & plus capable d'allumer la fièvre que de la diminuer : par cette raifon les nouets avec afîa- fœtida devroient être exclus : le maiHgadour tout fimple doit être préféré : les drogues avec lefquelles quelques Maréchaux frottent le Cheval par-tout le corps , dans le temps de la fièvre, ïie paroiflent pas être utiles à fa guérifon ; mais comme un des Bb «îouleu 194 Lë nouveau pARFAÎt MAR^CttAt. plus grands maux du Cheval qui a la fièvre , eft de ne pouvoif" fe coucher, il eft par conféquent néceflaire de chercher quel- que moyen qui puifte lui procurer ce foulagement, & on a' l'expérience que de lui frotter les reins d'eâu-de-vie, puis faire' bouillir un demi-boiiTeau d'avoine dans de l'eau , jufqu'à ce qu'elle foit crevée, jetter l'eau , verfer fur cette avoine une chopine de vinaigre , fricaffer deux tours le tout enfemble ;• mettre cette compofition dans un fac , & l'appliquer toute chaude fur les reins du Cheval, quand l'avoine eft froide, y remettre du vinaigre chaud , tout cela , dis-je , afîbuplit les reins du Cheval & lui donne la facilité à fe coucher. Nota. Qu'il ne faut jamais purger un Cheval pendant le temps de la fièvre; cela eft mortel. Quand le Cheval eft guéri de la fièvre, & qu'il a été beau- coup faigné , il lui faudra redonner de la nourriture petit à petit, augmentant tout doucement jufqu'à ce qu'il foit en état de manger comme à fon ordinaire. On pourra, fi l'on veut j le purger après fa fièvre ; mais parce que la purgation échauflTe toujours beaucoup un Cheval, je crois qu'il vaut mieux ne lui rien faire, & le remettre petit à petit comme je viens de le dire. Les Maréchaux qui craignent la faignée, & qui donnent des cordiaux & de la nourriture aux Chevaux qui ont la fiè- vre , ont peut-être de bonnes raifons pour en agir ainfi , je ne m'y oppofe point : je dis feulement les miennes ; c'eft au public inftruit à en décider. Comme j'ai dit au commencement de ce chapitre , que je parlerois de la fièvre, qui furvient à la fuite d'une douleur violente, il eft temps de définir cette fièvre, & fa caufe in- térieure. Fièvre de La douleur repoufit avec violence les efprits au cerveau , & les fibres du cerveau battues par ce violent reflux des efprits ^ les font déborder dans tout le refte des nerfs du corps ; & comme ces nerfs aboutifi^ent prefque tous dans les vaifi^eaux, ils leu-r font faire des jeux de contraction plus forts qu'à l'or- dinaire , & la circulation doit devenir par conféquent plus i"apide, le fang plus broyé & plus en mouvement de fermen- tation & de diffolution : on fait ceffer cette fièvre, par la fai- gnée , & les lavemens comme les autres. Des Maladies des Chevaux. Chap. X. 19) Les raaiix (^» tête , de feu Sif d'Efpagne. CHAPITRE X. Des Fièvres inflammatoires , appellées par les Maréchaux , Maux de tête , Mal de feu , Mal d'E/pagne , & de la JauniJJe , ap~ pelle'e aujjî mal de tête. LEs maux que les Maréchaux appellent maux de tête , qu'ils regardent comme des maladies confidérables, dont on ne connoît pas la caufe, & qu'ils nomment tantôt mal de feu , tantôt mal d'Efpagne , fans rien définir , ne font autre chofe que des fièvres continues très-dangereufes , avec dif- pofition inflammatoire au cerveau, qui les rend exceffivement périlleufes; elles viennent fouvent de rinfe<51:ion de l'air dans les longs campemens , des mauvaifss nourritures , d'un trop grand travail , &c. C'eft pourquoi quand ces maladies pren- .nent dans les armées , elles attaquent une grande quantité ide Chevaux à la fois: on reconnoît à ces maux tous les (ignés de l'inflammation au cerveau, rapportés ci-deflus dans le chapitre précédent: ces fortes de fièvres font quelquefois (i dangereufes , qu'au bout de vingt-quatre heures , il n'efl: plus temps d'y remédier ; quelquefois auflî l'inflammation eft (î prompte , qu'il n'y a pas moyen de fauver le Cheval. Ces maux étant donc des fièvres continues très-violentes, il n'y a point d'autre remède que ceux de la fièvre continue , c'efl:-à-dire , de fréquentes faignées, coup fur coup , force la- vemens, beaucoup d'eau blanche & grande diète. Voyez le chapitre de la fièvre. La jauniffe , qu'on appelle mal de tête, improprement, eft La Jauniflè. une maladie de la bile; elle vient par l'obftruélion des canaux de la bile, laquelle ne pouvant fe féparer du fang comme à l'ordinaire pour paffer dans fes propres tuyaux, efl: obligée de couler dans les vaifleaux du fang ; ce qui fait qu'elle s'alliera avec la falive de la bouche & de l'eftomac , & généralement avec toute la lymphe nourricière du corps , c'eft pourquoi le Cheval montre les fignes fuivans ; il eft dégoûté, & comme il digère mal les alimens , il eft par conféquent foible , trifte & abattu ; ce qui lui eft occafionné , tant par le défaut d'une i)onne digeftion , qu'à caufe du picotement de la bile qui fe trouve mêlée avec la lymphe nourricière des parties : on voit Bb ij 196 Le NQUVEAtT Parfait Marechai. au Cheval l'oreille bafTe , l'oeil trifte, les nazeaiix ouverts^ qu'il chancelle en marchant j fes lèvres font jaunes en dedans , les yeux auflî font teints de la même couleur ; & fi cette bile , qui regorge dans le fang, vient à s'échauffer à force d'y rouler, elle caufe quelquefois la fièvre; pour lors la maladie devient très-dangereufe, & emporte quelquefois le Cheval en peu de temps, fi on n'y remédie promptement. On peut appeller ce mal alors inflammation du foie , d'autant plus que prefque toujours les urines font rouges ^ chargées & difficiles à rendre: accident qui marque une grande abondance de bile dans les vaifTeaux. Il faut à ce mal faigner d'^abord plus ou moins , félon là conféquence de la maladie , s'il y a fièvre , & le traiter du refle avec lavemens , eau blanche & grand régime. Si le mal eft dans fon commencement, & que la fièvre ne foit pas encore déclarée, il faut toujours le faigner une ou deux fois ; le nourrir peu , lui donnant pour toute nourriture de la recoupe de bled ou de l'orge amolli dans de l'eau tiède , ou de la crème d'orge pendant quelques jours : on peut en- core lui donner la compofîtion fuivante Eau de fontaine ou de rivière , . . . 4 pintes. Cendre de farment , . . . . . . j boiffeau. Bayes de laurier , i quarteron. Faites bouillir l'eau , jettez-la fur les cendres de farment, repaffez quatre fois ladite leffive bouillante , puis mêlez les bayes de laurier ; faites avaler au Cheval la valeur de deux verres, continuez de trois heures en trois heures, jufqu'à ce qu'il ait avalé la compofîtion. Après quelques jours du régime ci-defTus , il fera bon de lui donner pendant cinq ou fix jours un quarteron de mieî ,. avec une once de limaille d'acier. CHAPITRE XI. Du Vertigo. ON appelle vertigo deux efpeces de maladies, parce qu'el- les ont quelques fignes communs à l'une & à l'autre ; ce- pendant elles font fort éloignées de la même origine , car Tune Des Maladies des Chevaux. Chap. XÎ. 197 vient du fang , & l'autre de vapeurs , caufées par une palpi- tation de cœur afTez forte. Nous ne parlerons dans ce chapitre que du vertigo de Tang, réfervant l'autre efpece au chapitre XXVIIÏ, qui traite de la palpitation de cœur. Le vertigo que nous appelions vertigo de fang, a fa caufe dans un bouillonnement extraordinaire du fang qui fe porte fubitement à la tête. Si ce vertigo qui efl produit par la: grande raréfaélion de fang, n'étoit pas joint à la fièvre, il n^y auroît aucune fuite dangereufe , mais quelquefois la fiè- vre s'y joint, & alors la nialadie devient confidérable & pé- rilleufe. Le trop grand travail , & fur-tout dans les chaleurs , peut caufer cette efpece de vertigo. Les fignes de ce mal font très-vifibles ; car on voit le Che- val chanceler, comme s'il étoit ivre; il a les yeux hagards & troublés; il fe donne de la tête contre les murailles & con- tre la mangeoire avec tant de violence, qu'il eft à tout mo- ment en danger de fe caffer la tête : il fe couche & fe relevé à tout moment avec grande agitation. A ce mal, qu'il y ait fièvre ou non, il faut toujours fai- gner du train de derrière , pour faire révulfion du fang qui fe porte à la tête. Un remède expérimenté , eil de mettre fur le champ au Cheval trois fêtons de cuir , appelles orties ; favoir , un au milieu du front , & d€ux autres au commencem.ent du cou derrière les oreilles. Voyez cette opération , ch. XXXVIÏI du Traité des Opérations. S'il y a fièvre, il faut la regarder comme fièvre très-pé- rilleufe, & faigner jufqu'à trois fois en deux heures ^ force lavemens & un grand régime. CHAPITRE XI L lye la Fourbure. LA fourbure eft une efpece de fluxion , (m plutôt un rhu- matifme univerfel, qui entreprend fouvent tout le corps- dij Cheval, mais toujours plus particulièrement le train de devant. Fourrure de Fourbure curiç. d'é. 158 Le nouveau Parfait Maréchax. Le Cheval qui a ce mal au plus haut degré , eft entrepris de tout le corps , avec de grandes douleurs ; il a beaucoup de difficulté à fe mouvoir ; il a les jambes roides ; il croife les jambes de derrière en cheminant : il ne peut quafi mar- cher : il n'ofe appuyer les pieds à terre : il eft trifte, & ne veut point manger. Quand la fourbure eft très-forte , elle eft fort fouvent ac- compagnée de grands battemens de cœur & de fianc, qui dé- notent une fièvre , qui s'appelle^ dans cette occafion , courba- ture : il fe joint encore quelquefois à cette complication de maux un autre mal appelle gras fondure : ainfi un Cheval peut être en même temps fourbu , courbattu & gras fondu. Il fera fourbu pour avoir travaillé au-delà de fes forces , fi après ce travail, ou après avoir eu grand chaud, on l'a laifte refroidir tout à coup , ou bien fi on le fait entrer trop avant dans l'eau ; c'eft-à-dire , jufqu'au-delTus du ventre : l'eau ou le froid fubit , interceptant la tranfpiration , épaiftit la lym- phe dans le corps des mufcles, ce. qui rompt les vaifieaux lym- ptiatiques, & la lymphe épanchée fe jette principalement fur les parties baifes , les roidit & les entreprend : le défaut de tranfpiration , pouvant caufer en même temps l'épaiftifTement du fang,, donnera cette fièvre que les Maréchaux appellent courbature ; & fi la bile s'épaiffit en même temps dans le foie , elle caufera ce qu'on appelle gras fondure. Un Cheval peut devenir encore fourbu , fans fortir de l'é- curie , par trop manger & ne point faire d'exercice : ceux qui ménagent trop leurs Chevaux les rendent aftez fouvent atteints de cette dernière fourbure : elle peut arriver encore à un Cheval qui aura quelque douleur au pied , qui le retient long-temps à l'écurie ; outre que cette douleur l'empêchera de prendre de l'exercice , elle occafionne encore une grande diftipation d'efprits , & par conféquent l'épaiffifTement de la lymphe, du fang & de la bile , accompagné ordinairement de mauvaifes digeftions : les fignes & les fuites de cette fourbu- re , font les mêmes qu'à la précédente. Ce qu'on appelle fourbure a beaucoup de dégrés ; quelque- fois , ce n'eft qu'un engourdiffement , ou plutôt un refroidif- fement qui n'attaque que foiblement le train de devant , & qui fe guérit facilement: on juge de cette fourbure, quand on ne voit qu'au lieu de ioo Le nouveau Parfait Maréchal. foulager le Cheval, ils augmentent confidérablementfes dou- leurs : il y en a qui pour échauffer, à ce qu'ils difent , & afTou- plir la roideur des jambes du Cheval fourbu, lui lient étroite- ment les jambes au-defîbus des genoux & des jarrets , avec du ruban de fil qu'ils ferrent bien fort, & en cet état ils le font bien promener : cette promenade eft pour lui déroidir les jam- bes, & cette ligature ferrée eft deftinée à empêcher la four- bure de lui tomber dans les pieds : ils s'imaginent que la four- bure part du dedans du corps pour aller gagner les pieds , & ne fe foucient pas de la douleur exceffive qu'ils ajoutent à celle que le Cheval fouffre précédemment. Il y en a d'autres qui mettent des fagots entre les jambes des Chevaux dans la même vue , & par conféquent avec la même réufîite. D'au- tres leur barrent les veines au paturon ; du moins cette opé- ration , il elle ne leur eft pas utile , elle ne leur fait pas tant de douleur. Enfin, il y en a qui les faignent aux ars, au plat des cuiffes ou à la pince , aufti apparemment pour tirer la four- bure avec le fang ; mais ils font le contraire de ce qu'ils efpe- rent , car ils attirent l'humeur dans ces parties avec l'abon- dance du fang, qui fe porte toujours du côté de la faignée. Quand la fourbure eft récente , c'eft-à-dire , quand on s'en apperçoit dans le moment qu'elle paroit, on peut fe fervir du bain froid , c'eft-à-dire , ouvrir la veine , & fur le champ faire entrer le Cheval dans l'eau froide jufqu'à mi-jambes , & l'y laiffer une demi-heure , s'il peut y refter ce temps, fans que le tremblement lui prenne ; il faut dans cet intervalle lui fermer ia veine, quand il a faigné fuffifamment ; ce remède n'eft bon que fur le champ , car fi la fourbure a fait fon progrès , il faut avoir recours au remède fuivant. Il faut commencer par faigner, qu'il y ait fièvre ou non ; mais fi la fièvre appellée courbature , s'y joint avec la fourbure , il faut augmenter les faignées à proportion du mal, & les faire promptement : il faut plus faigncr un Cheval à qui la fourbu- re prend par un trop grand féjour à l'écurie, que celui qui devient fourbu à force de travail. Suppofé qu'à l'un & à l'au- tre il y ait , ou n'y ait point de courbature , il faut toujours faire obferver une grande diète ; c'eft-à-dire, le mettre au fon en petite quantité , à l'eau blanche & des lavemens : il eft bon de bien frotter les jambes à fec, La courbature jointe avec la fourbure, de quelque efpece qu'elle foit; eft une fievrefort dan- gereufe Des Maladies des Chevaux. Chap. XII. ior gereufe , qu'il faut traiter comme la fièvre par de fréquentes faignées précipitées , force lavemens & grande diète. Voyez le chapitre fuivant de la Courbature. Voici des breuvages bons pour cette maladie , vous pour- rez choifir celui que vous aurez à votre commodité. Thériaque i once. Foie d'antimoine. ... ... 2 onces. Mêlez le tout dans de Teau , & donnez. A U T R E. Oio;nons blancs. .... N°. 6. A(fa-Fœtida. . . . ^^ ^ onces. Eau. .... ^^^ î demi-feptiers. Coupez les Oignons par tranches", faites-les cuire dans du vin un quart-d'heure , paffez enfuite en exprimantbien fort, ajoutez l'AfTa-Fœtida , & donnez. A U T R E. Oignons blancs. .... N°. ix. Vin blanc. . . . . .3 demi-feptiers. Fiente dePigeon. .... Mêlez le tout enfemble, & faites avaler au Cheval. Thériaque. Oliban. . Vin. AUTRE. AUTRE I once, I once. 3 demi-feptiers. Un livre de fel dans une pinte d'eauj cette dofe eH: pour un grand Cheval. Les Pilules puantes font bonnes. Il eft bon , en même temps que l'on fait ces remèdes , de mettre fur les reins du Ciieval, la charge d'avoine dans un fac , qui eft au Chapitre de la fièvre. Pourganmirfa Il s'agit maintenant de garantir les pieds, de peur que la -'^'^fe du petit fourbure ne tombe defTus , c'elt-à-dire , qu'elle ne fafTe def- ^"^''' fouder l'os du petit pied d'avec le fabot en pince ; ce qui for- me les croifiTans , dont nous allons parler incefiamment : il eft Ce aoi Le nouveau Parfait Maréchal. donc nécefTaire de travailler en même temps aux pieds, pour refTerrer cette partie que Thumeur abreuveroittrop fans cela , & relâcheroit par conféquent ; c'eft pourquoi il faut frotter les jambes avec du vinaigre & du fel , mettre de TefTence de rhérébentine à la couronne ; puis détremper delà fuie avec du vinaigre, étendre cette compofition fur une enveloppe avec laquelle vous entourerez la couronne ; il faudra verfer dans le pied fur la folle , de Thuile de laurier bouillante , ou bien y mettre de la fiente de porc avec du vinaigre. Quand le Cheval eft guéri de la fourbure, il fera bon de lui faire manger du foie d'antimoine , pendant quelque temps. Le plus grand inconvénient de la fourbure , & qui arrive prefque toujours , quand on a négligé de panfer les pieds & les jambes , ell que la limphe qui tenoit les jambes roides , fe jette fur les pieds ; alors on voit la couronne s'enfoncer , ce qui eft un figne certain du relâchement du petit pied : fi. on néglige encore ce figne , & qu'on n'y apporte pas promp- tement remède , elle fe deffoudra par la fuite d'avec la cor- ne ; les fabots pourront bien fe détacher tout à fait , ou du moins il fe formera des croiffans , qui ne font autre chofe que l'os entouré par le fabot , que l'on nomme le petit pied , dont les ligamens fe relâcheront étant abreuvés par l'humeur , laquelle déboîtant auffi , & ufant les attaches qui unifTent in- térieurement la corne avec cet os du petit pied , donnera la liberté au petit pied de defcendre du côté de la pince; alors, il pou fie la folle qui paroît enflée en manière de croifrant,& quand le mal efl dans fon plus haut point, les croifiTans font crever la folle, le fabot fe defi"eche , il s'y forme quantité de cercles , & le Cheval boîte tout bas. Quand les pieds d'un Cheval qui a été fourbu, font refiés douloureux, pour avoir été mal foignés, & qu'on le fait tra- vailler en cet état ,1a chaleur que caufe la douleur, refiant dans le pied , le deffeche , le Cheval n'ofe appuyer fur la pin- ce en marchant , & par la fuite les croiffans paroiffent. Quand la courbure efl une fois tombée fur les pieds, quand même il n'y auroit point de croiffans, il y a peu de Chevaux qui puiflentenfuite être d'un aufTî bon fervice qu'auparavant, quoiqu'on leur foulage les pieds le plus que l'on peut, par le moyen de la ferrure :1e plus expédient, eft de les envoyer la- Des Maladies des Chevaux. Chap. XÎII. ao3 bourer ; fi les croifTans font formés , à plus forte raifon. Ton n'a pas d'autre reffource que le labourage. Quand la couronne a donc creufé ( comme nous avons dit ci-defTus ) par la chute de l'iuimeur, il faudra rayer toute la couronne , en faiîant des incifions de haut en bus avec le biflouri : il en fortira des eaux rouffes , puis vous panferez les plaies que ces incilions ont faites avec de Thuile d'afpic , & de la thérébentine , ou avec de relfence de thérébentine toute pure. Si les croifTans font formés , il n'y a pas d'autre remède que de couper le croiffant à l'uni de la folle , puis panfer , il fe re- produira une nouvelle chair, qui recouvrira l'os; fi l'os eft totalement féparé en pince, de façon qu'il y ait un grand vuide entre le fabot & l'os du petit pied , la chair qu'on ef- faieroit de faire revenir, ne fe réuniroit jamais au fabot , c'eft pourquoi ce mal feroit incurable. A l'égard des pieds qui font reftés douloureux après la four- bure , il faut les ferrer à l'aife , & fondre dedans du talc ou gaudron. CHAPITRE XIII. De la Courbature. LA courbature peut être divifée en deux efpeces ; favoir , courbature fimple & courbature avec fièvre. La courbature fimple , eft un rhume ou morfondement plus fort que le morfondement ordinaire , provenant des mêmes caufes que le rhume; c'eft pourquoi nous parlerons de cette courbature , en parlant de la morfondure : il n'eft queftion dans ce chapitre que de la courbature avec fièvre, parce que c'eft un mal prefiant & dangereux. La courbature avec fièvre & la fourbure , ne font pour ainfi dire qu'une même maladie , puifqu'on appelle courba- ture, comme nous l'avons dit dans le chapitre précédent, la fièvre qui furvient à unCheval fourbu. On appelle aulTi. cour- bature , la fièvre qui accompagne la gras-fondure , comme aufii celle qui furvient , quand on a fait fouffiir au Cheval quelques douleurs fortes , comme le feu mis trop violemment , ou qu'on a appliqué de trop violens cauftiques , ou bien qu'om Ce ij io4 Le nouveau Parfait Maréchal. a fait quelque opération douloureufeau Cheval pour de grands maux de pieds. Cette courbature fe reconnoît par un ojrand battement de flanc, grande difficulté de rcfpirer,&le Cheval qui eft atteint de cette fièvre ne fauroit fe coucher ; ou s'ilfe couche un mo- ment, il fe levé aufîi-tôt , parce que n'ayant pas la refpiration f] libre , couché comme debout, il eft prêta étouffer; enfin cette fièvre met leChevsl en grand danger. Quand cette courbature accompagne la fourbure , elle vient par les mêmes caufes extérieures , qui ont occafionné la four- bure ; fi elle vient après de grandes douleurs , c'eft une fièvre de douleur , telle que nous Tavons définie à la fin du Chapitre de la fièvre, & à laquelle il fe joint une difpofîtion inflamma- toire dans le poulmon ; cette difpofition, à Tégard du Cheval iburbu , efl la même plus ou moins forte , fuivantla conféquen- ce des caufesdela fourbure. La courbature qui vient de fièvre de douleur , s'appaifera- avec une faignée, &unou deux lavemens de polycrete. Pour guérir la vraie courbature, c'efl-à-dire , celle qui ac- compagne la fourbure, il faut faigner brufquement jufqu'à trois ou quatre fois en un jour ; donner force lavemens , ôter le foin & l'avoine, nourrir avec fon ou orge mondé en petite quantité; que le Cheval ne boive que de l'eau blanche ; enfin , le traiter comme un Cheval qui a une fièvre très-dangereufe , qui menace inflammation au poulmon. Lorfque la fièvre commence à relâcher , mettez-le plufieurs jours à Tufage du miel, pour parvenir à lâcher le ventre; en- fuite de quoi , vous le mettrez à l'ufage du foie d'antimoine , lui donnant toujours pour boifîbn de l'eau blanche avec du cryflal minéral. Les pilules puantes feront bonnes aufli , lorfque la fièvre aura ceiïé pour redonner de l'appétit au Cheval. CHAPITRE XIV. De In Gras-fonJure. IA gras-fondure vient par les mêmes raiforrs que la four- ^ bure & la courbature, car c'efl par trop grand travail & diffipation d'efprits , ou par un trop long féjour , ians faire Des Maladies Ses Chevaux. Chap. XIV. zo^j d'exercice , ainfi on peut diilinguer la gras-fondure en deux ef- peces , comme la fourbure. Gras-fondure de travail , qui eft la plus dangereufe&la plus difficile à guérir , fur-tout quand elle fe joint avec la fourbure, & gras-fondure d'écurie , qui fe guérit avec un peu moins de peine : on pourroit ajouter gras-fondure de douleur ; car ce mal prend auiïi quelquefois aux Chevaux qui ont eu des tranchées bien douloureufes. Les Chevaux trop gras , font prefque lesfeuls qui font fu- jets à ce mal. Cette maladie eft très-difficile à connoître; cependant voici les fignes à quoi on peut la diftinguer ordinairement. Le Cheval qui a ce mal, perd tout à fait l'appétit ; il fe couche , fe relevé fouvent , & regarde fon flanc ; mais le figne le plus affiuré , eft que lui mettant la main dans le fondement , on en tire de la fiente toute coëffée & enveloppée comme d'une membrane blanche , qui a quelque reffemblance avec de la graiffe ; & file mal devient plus violent, la fièvre s'y joint avec grandes palpitations de cœur & grand battement de flanc : tous ces fignes paroîtront plus promptement à un Cheval gras-fondu d'excès de travail , s''il eft en repos dans le temps que la maladie lui prendra. Comme plu fleurs Maréchaux ont toujours cru jufqu"à pré- fent, que comme la gras-fondure n'arrive gueres qu'aux Che- vaux gras , cette maladie ne provenoit que de ce que la graifle des Chevaux fe fondoit dans leur corps, & qu'enfuite elle fortoit avec lesexcrémens, prenant pour véritable graifie cet- te humeur blanchâtre qu'ils tirent du- fondement; il efl: bon de les détromper de cette erreur, en expliquant la caufe inté- rieure de cet effet. Il faut donc favoir que la gras-fondure qu'ils ont appellée ainfi , à caufe de cette graifTe qu'ils préten- dent s'être fondue dans le corps, provient de ce que le fang étant trop gras, il femet moins en mouvement ,. au moyen de fa confiflance, que celui des Chevaux qui ne font pas fi bien nourris- ;,en conféquence de quoi la bile s'étant aufll trop épaif- fle , s'embarralfe dans le foie , & en engorge les glandes, ce qui empêche le pafTage du fang qui vient de l'eflomac, de la rare & des.intefl:ins;c'efl: pourquoi ce fang efl obligée de refluer dans les inteftins , au moyen de quoi il poufife dans les glandes inteflinales une falive ou humidité trop abondante : cette humidité, qui cilla limphefalivale des inteflins, fe diflSpant à ^o6 Le nouveau Parfait Maréchal. caufe de leur chaleur , il n'en refle que le plus épais qui efl: entraîné par les excrémens dans leur pafTage : cette limphe fa- livale épaifTie , & cette humeur vifqueufe , eiï ce qu'on voit autour de la fiente qui paroit alors grisâtre & blanchâtre , & qu'on prend pour de la graifie fondue. Quand la fièvre Te joint avec la gras-fondure , ce qui arrive prefque toujours , elle eft accompagnée de grandes palpita- tions de cœur , ce qui ell même le caraâ:ere effentiel de cette maladie : cette fièvre eft fort dangereufe , fi on n'y apporte un remède prompt ; elle devient même incurable , s'il arrive que le Cheval gras-fondu , fe mette àjetter par les nazeaux une matière femblable à de l'écume roufi^e , qui eft un figne cer- tain que le regorgement du fang , provenant de fon bouil- lonnement dans le temps qu'il a été arrêté , a caufé quelque ruption de vaiffeaux dans le poulmon ou dans la tête. On peut prévenir la gras-fondure en entretenant les Che- vaux dans une exercice journalier & modéré, ne les nourrif- fant pas exceftivement , afin qu'ils fe confervent en chair, & qu'ils ne deviennent point trop gras ; car il arrive fouvent que non-feulement ils deviennentgras-fondus danscetétatde graifi^e excefiTive , mais encore que pour peu qu'on les fafte travailler dans le temps des chaleurs , ils tombent morts fubitement par quelque ruption de vaifteaux dans la tête. On guérit prefque tous les Chevaux gras-fondus, fi on y donne remède au commencement ; mais fi on retarde , on a de la peine à les tirer d'affaire , fur-tout à l'égard des Chevaux gras-fondus à force de travailler ,lefquels font plus difficiles a guérir que les autres ; il faut donc traiter la gras-fondure rapidement comme la fourbure& la courbature , parce que ces trois maladies ne dépendent que d'une même caufe, celle- ci n'en diffère feulement que par la qualité du fang , qui moyen- nant la grande graiffe du Cheval , eft très-fufceptible d'épaif- fiflement par des caufes même très-légères. Fourgùérir la gras-fondure, faignezpromptement du flanc, quand vous voyez que le Cheval a la tête prife ; fi cela n'eft pas , faignez du cou ; & comme le mal preffe , faites quatre ou cinq faignées dans les vingt-quatre heures; mettez-le au régime , c'eft-à-dire , au fon mouillé en petite quantité , donnez-lui de l'eau blanche , ou bien une décoétion d'arrête-bœuf mê- lée avec du fon dans un feau d'eau , force lavemens émoi- Des Maladies des Chevaux. Chap. XV. 107 liens : quelques jours après que la fièvre aura ceiïe , les pilu- les puantes font bonnes , on peut efTayer auffi un gros de kermès en breuvage. CHAPITRE XV. Du Mal de Cerf. LE mal de cerf, eft un rhumatifme univerfel, accompagné de fièvre & de mouvemens convulfifs : l'étymologie de ce nom n'efl pas aifée à découvrir, peut-être les cerfs font- ils fujets à un rhumatifme pareil , ou bien la fituation de la tête & du cou du Cheval dans cet état , a peut-être été com- parée à Tattitude d'un cerf qui coure, parce que cet animal avance le cou en courant, & a le bout du nez en avant. En défini/Tant le mieux qu'il m'a été pofTible, l'étymologie du nom de mal de cerf, j'ai commencé à parler d'une partie des fignes que ce mal occafionne au Cheval ; car le cou & les mâ- choires lui deviennent roides & immobiles, les yeux lui tour- nent par intervalles ; il a le corps & les deux trains tout entre- pris , la peau feche & aride , des battements de flanc & de cœurtrès-violens lui prennent de diflanceen diftance, quel- quefois coup fur coup & toujours fans règle ; le ftial de cerf n'entreprend quelquefois que le train de devant, le cou & les mâchoires , mais plus fouvent le rhumatifme eft univerfel. Ce mal provient de la même caufe que la fourbure ; mais il eft à un bien plus haut degré de danger j car la fièvre y eft toujours jointe par intervalle ou continue ; ainfi c'eft pour ainfi dire une fourbure très-violente , dans laquelle le fang eft arrêté & les humeurs figées ; aufti ce mal eft-il fouvent mortel , quand le Cheval eft entrepris auftî fort du derrière comme du devant , & que la fièvre eft continue ; que s'il y a confidérablement d'intervalle entre les accès , le Cheval fera moins en danger, parce qu'ayant du relâche , il. eft plus en état defupporter fon mal. Un des grands inconvéniens de cçttt maladie, eft que quel- quefois la fluxion eft fi confidérable fur les mâchoires, que ne pouvantles ouvrir , il meurt faute de rafraîchiiTement , ne pou- vant avaler les boiffons qui lelecoureroknt dans cette occafion. Pl. XXIIL Fig. D. io3 Le nouveau Parfait Maréchal. Comme ce m.il eft fort prelFant, il faut faire de grandes fai- gnc-esde trois heures en trois heures, des lavemens émoUiens en quantité , lui laifîer un feau d'eau blanche toujours devant lui ; s'il ne fauroit boire, il faut lui faire avaler cette eau blanche avec la corne, ou bien la boiffon fuivante, qui eft de la farine d'orge & du fucre en poudre dans de Peau ; fi on ne peut fe fervir de la corne , parce que le Cheval aura les mâ- choires trop ferrées', il faut tâcher de lui faire prendre ces breuvages parles nazeaux ; il les avalera de même ,y ayant une communication intérieure du nez à la bouche. Toute fomentation , onélion ou liniment , ne fervent de rien pour le foulagement de ce mal ; mais ce qui lui fera très-bon , fera de bien frotter tout le corps à fec avec des bouchons , vi- goureufement & long-tems, & cela plufieurs fois par jour : c'eft encore un bon remède que d'enterrer le Cheval dans du fumier ; pour cet effet on fait un trou en terre affez profond pour que le Cheval y entre jufqu'au poitrail , ou plus haut (i l'on veut ; alors , & quand le Cheval eft entré dedans , on jette dufumier dans le trou jufqu'àce qu'il foit plein ,& on continue toujours à en jetter jufqu'à ce que le dos , la croupe & ime par- tie du cou du Cheval en fcient couverts ; on laifle le Cheval en cet état , plus ou moins de temps , cela attire la tranfpiration. CHAPITRE XVI. De le fort du Mufcle pectoral , vulgairement appelle Avant-caur , & de r effort des mufcles de l'aine, LÉ mal que les Maréchaux appellent avant-cœnr , eft une tumeur qri fe forme au poitrail , vis-à-vis du cœur d : cette tumeur eft prefque toujours accompagnée d'une fièvre fort vioIente> Le mal fe dénote par la tumeur qui paroît en dehors ; le Cheval devient trifte , tient la tête bafte ,un grand battement de cœur ; il fe laiffe tomber par terre de temps en temps, com- me fi le cœur lui manquoit ,& qu'il fût prêt à s'évanouir : il perd totalement le manger, & la fièvre devient quelquefois fi violente par la douleur aiguë qu'il fent , qu'elle l'emportera en fort peu de temps. Cette Des Maladies des Chevaux. Cha.p. XVI. lo^ Cette maladie peut avoir deux origines , ou d'une morfon- dure , qui aura fait arrêter & répandre du fang dans les graif- fes & dans les attaches du muicle pedoral d'un côté , ou de tous les deux enfemble ; ce fang épanché y forme de la ma- tière, qui étant répandue & fermentant dans un endroit auiTi fenfible , doit allumer une fièvre très-vive par la douleur vio- lente qu'elle caufe. L'autre origine, qui eft bien aurtî vraifemblable que-la pre- mière , & à laquelle tous ceux qui ont écrit de ce mal, ne l'ont point attribué que je fâche , ell un écart ou un effort du Che- val, lequel aura forcé les tendons des mufcles peiloraux; ce qui caulantune grande douleur au Cheval , vu la fenfibilité de ces parties , y excitera une infiammation & la tumeur par l'irruption des vaiffeaux dans le temps de l'écart. Il arrive quelquefois que cette tumeur difparoît , ce qui eft un très -mauvais pronoftic , fi ce n'ell pis la faignée qui la fait difparoître ; enfin , fi ce mal arrive à un Cheval mal difpofé précédemment, il court grand rifque de n'en pas re- venir. Lorfque l'avant-cœur vient à fuppuration , & que la ma- tière s'y forme promptement, c'eft un figne que le Cheval a la force de poulTer au-dehors cette humeur, &: c'eft une bon- ne marque pour fa guérifon. Il vient aufti au Cheval une groffeur très-douloureufe au haut de la cuilfe en dedans, à l'endroit où elle le joint au bas- ventre , c'eft-à-dire à l'aine m : ce mal eft aulTî dangereux que pig. C. le précédent ; car il a les mêmes origines , la fièvre s'allum.e avec autant de violence , & le Cheval peut en mourir en fort peu de temps, c'eft-à-dire, en vingt-quatre heures, s'il n'eft faigné promptement. ^ Comme ces maux ont les mêmes fvTnptômes , ils doivent fe guérir par les m.émes remèdes : le plus preiïe, eft de diminuer promptement le volume du fang pour appaifer la fièvre & la douleur; c'eft pourquoi il faudra faigner le Cheval quatre ou cinq fois brufquement du Manc ou du trafin de derrière pour l'avant-cœur , & du cou pour la tumeur à l'aine , beaucoup de lavemens émolliens , un régime très-exacfb ; on grailfera en même temps la tumeur avec du fuppuratif ; fi on voit que cette tumeur vienne à fuppuration , on la percera avec un bouton de feu pour en faire écouler la matière. D d aiô Le nouveau Parfait Maréchal. Quelques jours après que la fièvre aura cefTé , il fera bon de faire prendre au Cheval un breuvage avec une once de thériaque , & une once d'alTa-fœtida. CHAPITRE XVII. Des Avives & de PEtranguîllon. Vu I. Fig. A. Tr gg Chevaux , comme les hommes , ont des glandes à la JLi mâchoire, au-deffous des oreilles h, qu'on appelle paro- tides aux hommes , & avives aux Chevaux ; outre ces glandes , on en trouve d'autres à la racine de la langue ; celles des hom- mes s'appellent amigdales, & celles des Chevaux s'appellent tout fimplemenc les glandes du gofier. Lorfque les avives des Chevaux deviennent douloureufes , fuivant les Maréchaux , on dit que le Cheval a les avives ; & quand les glandes du gofier fe gonflent & contraignent la ref- piration du Cheval, ce mal s'appelle étranguillon ; c'eft la même chofe que l'efquinancie des hommes. Il s'agit à préfent de favoir fi les avives deviennent dou- loureufes : on pourroit, il me femble, en douter aflez raifon- nablement , attendu que les opérations que l'on fait aux Che- vaux qu'on dit avoir les avives, qui font de les preffer, de les piquer, de les battre, 6'c. dans le temps qu'on les croit afTez . douloureufes pour tourmenter un Cheval de la force dont il s'agit alors, feroient capables d'y exciter une inflammation beaucoup plus violente, d'allumer fon mal & de le rendre comme fou ; je les croirois donc plutôt infenfibles, puifqu'elles ne font pas cet efîet, & qu'alors on n'eft pas à la caufe du rhal. Je trouve une raifbn dans le proverbe même àts Maré- chaux pour appuyer cette opinion ; car ils difent qu'il n'y a ja- mais d'avivés fans tranchées. Il pourroit donc bien fe faire que ce qu'on appelle avives, n'efl: autre chofe que mal au ventre , d'autant plus que les fignes des avives font les mêmes que les iignes àt^ tranchées , car le Cheval fe tourmente exceflive- ment par la douleur qu'il fouffre; il fe couche, fe roule par terre j fe relevé fou vent, s'agite & fe débat fortement. Les remèdes defliinés pour guérir les tranchées, guériffent les avives fans lea l^attre ; aiau quand vous croirez qu'un Che- Des Maladies des Chevaux. Chap. XVII. in val a les avives, donnez-lui les remèdes pour les tranchées. Voyez le chapitre fuivant. Il y a des Maréchaux ou autres gens qui guérifTent les avives avec des paroles ; vous en trouverez quelque recette en lifant le chapitre qui eft à la fin du Traité des Médica- mens, & qui a pour titre , des Paroles, Secrets, Pa«ftes & Charmes, /jflg-e 514. L'étranguillon eft une maladie réelle ; les glandes du go- fier s'enflent plus ou moins. Les fignes de cette maladie font: premièrement l'enflure, qui eft fenfible & palpable au commencement du gofier : le Cheval tient la tête élevée, à caufe de la tension de la partie : les tempes, la tète & les yeux s'enflent auffi ; à peine peut- il boire & manger; il ne refpire que difficilement ; & quand le mal devient plus confidérable, la langue lui fort de la bou- che ; il ne peut plus manger ni boire , & il rejette fa boifTon par les nazeaux ; enfin , l'enflure peut devenir fi confidéra- ble , qu'elle comprimera la trachée artère , ôtera la refpira- tion totalement , & étouffera le Cheval. Cette maladie eft un embarras & un épaifliflement de la limphe dans les glandes du gofier ; elle peut être produite pour avoir pafle d'un grand chaud à un grand froid , pour avoir bu ayant trop chaud , après avoir été furmené , pour avoir trop mangé d'avoine, de froment ou d'autres grains. Comme l'étranguillon eft une inflammation des amigdales & des glandes de la racine de la langue, caufée par l'arrêt du fang & de la lymphe dans le corps defdites glandes , & que ce mal fait quelquefois beaucoup de progrès en peu de temps; il faut d'abord qu'on s'en apperçoit , faigner le Cheval coup fur coup , trois ou quatre fois ; s'il peut manger , lui faire manger du chenevis , lui faire un armand, lui donner des bil- lots, cordiaux & émolliens , le mettre au maftigadour ; à l'égard de l'enflure du gofier, il faudra la graifi^er extérieu- rement avec du bafilicum ou fuppuratif. Dd XIX Le nouveau Parfait MAR^ettAt. CHAPITRE XVIII. Des Tranchées en général. LEs Chevaux font fujets , comme les hommes, à des dou* leurs dans les inteftins ; ce mal s'appelle tranchée aux Chevaux, & colique aux hommes : plufieurs caufes produi- fent les tranchées , & en font par eonféquent plufieurs efpe- ces : ainfi étant néeelTaire de les diftinguer , je les diviferai fuivant leurs caufes en fix efpeces ; favoir , tranchées dHn- digeflion & de vents , tranchées qu'on appelle convohulus ou miferere ; tranchées que j'appellerai tenefme , tranchées de rétention d'urine & de teflicules retirés , tranchées rouges oit hilieufes , & tranchées caufées par les vers ; à l'égard de cette dernière efpece de tranchées, je n'en parlerai qu'après avoir expliqué les différentes fortes de vers qui s'engendrent dans le corps des Chevaux , & les maux qu'ils y peuvent eau- fer : je finirai cet article parles tranchées qu'ils excitent, & leurs remèdes. Les tranchées , de quelque efpece qu'elles fbient, cau- fant beaucoup de douleur aux Chevaux , donnent à peu près les mêmes fignes, c'eft-à-dire que tout Cheval qui eft atta- qué des tranchées , fe débat , fe coucha & fe relevé fou- vent ; il regarde fôn flanc , & la fueur lui prend : voilà les fignes généraux : mais il s'en joint d'autres à chaque efpece, qui peuvent donner quelque eonaoiffance de leur nature :. bous les indiquerons en leur lieuv CHAPITRE XIX. Des Tranchées d'indigtfiion £' de vents^ OUfre les^ fignes généraux que je viens de décrire, cette efpece de tranchées en a de particuliers; car fouvent le corps du Cheval devient enflé, comme s'il alloit crever. Ces tranchées font caufées pour avoir trop mangé de grain^ d'avoine j de fé*veroles, enfin, de quelque efpece de nourri- ture que ce. foit ; ce qui aura occafionaé une i-nd'igeflion qui fe fera tou.cn.ée e% crudités & en vents :. ces matières, crues &. Des Maladies des Chevaux. Chap. XIX. 113 indigeftes , venant à fermenter dans Teftomac & dans les in- teftins , y caufent des douleurs , & les remplilTent de vents qui deviennent quelquefois fi abondans , qu'il eft dangereux que le Cheval n'en meure : cette maladie ne fe montre pas toujours à un fi haut point, car fouvent l'indigeftion n'eft pas dangereufe , à moins qu'un Cheval ayant trouvé trop de grain à fa difcrétion, il en eût mangé jufqu'à crever, comme il eft arrivé quelquefois. Il faut fecourir promptement dans cette maladie , quand elle eft très-forte , c'eft-à-dire , lorfque le Cheval a de gran- des douleurs, & qu'il eft exceftivement enflé. Vous commencerez par faire une faignée , enfuite vous lui ferez avaler du thériaque i once & autant de cryftal minéral dans du vin : vous lui donnerez pour boiiïbn de l'eau blan- che chaude ; fur-tout faites--lui obferver un jeûne abfolu pen- dant trois jours , ne lui donnant qu'à boire & des lavemens; car il eft bon d'obferver que toute indigeftion demande régi- me : fi la fièvre furvenoit , il faudroit faigner plufieurs fois , beaucoup d^eau blanche & de lavemens. Le breuvage fuivant eft fort bon pour îearranchées d'indigeflion. Eau-de-vie , i demi-feptier. Thériaque , . . ^ ^ . . . i once, SafFran ,»...._... f gros. Laudanum , . .. » ^ , . . ï gros. On peut aufii palier une bafiinoi're pleine de braife par-def- fous le;»ventre, pendant un quart-d'heure ou une demi-heure. Le lavement fuivant eft fort borï pour les tranchées d'indi- geftion , vinantimonial', .. ^ ... une pinte, dans une décodion ém-olliente & carminative. Quant aux tranchées de vents, fi le Cheval n'eft point en- flé, un fimple lavement pourra le guérir ;. s.'il étoit enflé, il hii faudroit foi ce lavem-ens carminatifs^. B R E U P' A G E, Huile , ► . ï ITvTe. Eau-de-vie , î feprien Cryftal miûéral ,,».... i once»- 114 ^^ NOUVEAU Parfait Maréchal. AUTRE, Miel écume , i livre. Thériaqûe , i once. AUTRE. Seî , î livre. Vin, I pinte. Il faut fricafTer le fel , & puis le jetter dans le vin. CHAPITRE XX. Des Tranchées , appellées convolvulus ou miferere. LEs vents peuvent donner une efpece de tranchée très- périlleufe , qu'on nomme convolvulus ou miferere ; il fe fait dans cette efpece un engagement ou repliement de l'in- teftin ou boyau fur lui-même, qui empêche les matières de paffer ; il faut fonger à empêcher l'inflammation de Tinteftin engagé , car ce mal eft mortel ; c'eft pourquoi il faut faigner jufqu'à défaillance , & des lavemens fréquens ; je crois cet accident fort rare aux Chevaux, mais cependant il peut arriver. CHAPITRE XXI. Du Tenefme. * LE Cheval qui a cette efpece de tranchée , outre les fignes (généraux mentionnés au commencement de ce cha- pitre , fait des efforts pour fienter , mais fes efforts font inu- tiles , ou il fiente très -peu, & ne rend le plus fou vent que des glaires qui fe détachent de fes boyaux avec douleur, après quoi il a un moment de repos , & on le croiroit guéri , mais bientôt fon mal recommence ; cette efpece de tranchée a beaucoup de rapport au tenefme des hommes : ce mal ert: fouvent précédé d'un flux de ventre pendant un jour, qui fait vuider tous les gros excrémens que le Cheval a dans le corps, après quoi la dcyaleur furvient par de? humeurs acres & gluan- Des Maladies des Chevaux. Chap, XXII. 215 tes , qui ne s'arrachent que très-lentement ; ce qui fait voir que ce mal eft une difpofition dyfTenterique , caufée par une grande âcreté du fang , qui dépofe des humeurs mordicantes dans les inteftins, par les glandes dont ils font remplis : ces tranchées font dangereufes ; & fi la fièvre furvient avec ce mal , le Cheval eft en grand péril, & il y faut apporter de prompts remèdes, comme de grandes faignées ; mais qu'il y ait fièvre ou non , il faut toujours faigner beaucoup , c'eft-à-dire , deux ou trois fois coup fur coup , une diète auftere, c'eft-à-dire, ne donner que de l'eau blanche & des lavemens. LAVEMENT, Son & graine de lin de chacun i poignée. Huile commune . 5 onces. Jaunes d'oeufs N°. i ou 3. Délayez les jaunes d'œufs avec l'huile , mêlez le tout & don- nez. Si le mal continue , on pourra donner le breuvage fuivant : Huile commune & huile rofat. ... 4. onces de chacun. Eau rofe î feptier. Sucre fin 4, onces. Il ne faut jamais purger à cette maladie. CHAPITRE XXII. Des Tranchées de rétention d'urine & de tefîiciiles retires , où il efl parlé de la rétention d^urine. Vant de parler des tranchées qui viennent à la fuite de la rétention d'urine, il eft bon de favoir premièrement ce que c'eft que la rétention d'urine indépendamment des tranchées qu'elle occafionne. La rétention d'urine provient d'une difpofition inflamma- De la rétention tion du col de la veftîe ou des reins , caufée par Tâcreté de à:ani\e. l'urine, après de grandes fatigues qui auront échauffé le Che- val, & auront rendu la matière de la tranfpiration trop falée & trop corrofive ; l'urine étant une tranfpiration intérieure „ dont le fang fe dégage dans les reins , comme la fueur eft une 2,i6 Le nouveau Parfait Maréchal tranfpiration forte extérieure , que le fang envoie par les po- res de la peau. Ce mal a plufieurs dégrés ; car la rétention eft quelquefois légère , & par conféquent aflez aifée à guérir; mais pour peu que le mal augmente , les tranchées s'y joignent quelquefois fi violentes , que le Cheval elt en grand danger. Nous al- lons parler de ces tranchées , quand nous aurons remédié à la fini pie rétention d'urine. Le Cheval qui n'a que la rétention fans douleur , ne mon- tre pas d'autres fignes , finon que de fe préfenter fouvent pour uriner , & n'urine que peu & avec difficulté. *eniedes. Donjiez au Cheval qui a la rétention, une pinte de vin blanc ., que vous lui ferez avaler. Ou faites rougir des cailloux ; puis vous les éteindrez dans le vin blanc , & donnerez ce breuvage au Cheval. Ou une pinte de verjus, mêlé avec une pinte d'eau, puis faites avaler ; on peut auffi mêler la pinte de verjus dans un demi-feau d'eau , & le donner au Cheval , s'il veut le boire. Quelquefois la maladie fe paffe en menant un Cheval dans une bergerie où on le laiiïe fentir fans le gêner la fiente des moutons ; il eft prcfque sûr qu'au bout d'un quart-d'heure & <]uelquefois plutôt , il urine abondamment, & ne fe fent plus enfuite de fa rétention. Il y a d'autres remèdes extérieurs, expérimentés pour ani- mer & picoter le conduit de l'urine , afin qu'il fe détende & laiffe pafler l'urine à l'ordinaire ; tels font à l'égard des Chevaux , deux poux vivans ou deux punaifcs que l'on met à la verge , ou bien ou faupoudre le membre , après l'avoir lavé, avec du fel ; à l'égard des Jumens, on met gros comme une noix de fel dans la nature, ou bien un morceau de favon qu'on enfonce d'un demi-pied. Tranchées. Venons à préfent aux tranchées eau fées par la rétention d'urine , qui ne font autre chofe que l'inflammation de la vef- fie ou de fon col , bien déclarée ; alors le Cheval fé couche & fe débat avec violence ; il fe préfente pour uriner, & n'en peut venir à bout ; fes flancs font tout en fueur & fouvent le corps lui enfle. Cette maladie eft fort dangereufe pour peu qu'on donne le temps à l'inflammation de faire du progrès; la fièvre s'y joint, & le Cheval eft bientôt mort : cette maladie eft affez ordi- naire aux Chevaux. li Des Maladies âes Chevaux. Cmav. XXÎÎ. 2,1-7 Il faut donc commencer par faire deux ou trois grandes faignées de deux heures en deux heures , donner des lave- mens , faire obferver une grande diète , & pour boifibn de l'eau blanche , avec une demi-once de nitre purifié , ou de cry fiai minéral , par feau d'eau. Quant au remède , il faut remarquer que dans une obstruc- tion rebelle , ou dans une inflammation au col de la vcilie , qu'on doit juger parla fièvre quand elle s'y joint, il n'elr pas à propos de le fervir intérieurement de beaucoup de diuréti- ques , qui chariroient encore des férofités , ou des flegmes dans la veffie , ce qui augmcnteroit la douleur & l'inflamma- tion, mais il faut aider la nature par des remèdes extérieurs, en même temps qu'on fe fervira de diurétiques froids & adoucifTans. Les remèdes extérieures dont on peut fe fervir en pareil cas, font des fomentations fur les reins, comme la fuivante. Deux boiffeaux de feigle ou d'avoine, qu'on fera bouillir avec de l'eau & du vinaigre mêlés enfemble , comme un oxi- crat, mettre le tout chaud dans un fac fur les reins du Che- val. La décoétion fuivante, étant compofée de dieurétique froids eft bonne. Racines de fraifier, d'arrêté - bœuf & de chiendent , de chacun 4, onces. Cryftal minéral. . i once. Eau commune 8 pintes. Faites bouillir les racines dans l'eau ; ôtez du feu ; puis mettez le cryftal minéral : il faut que le Cheval boive toute cette dofe dans les vingt-quatre heures. LAl^E MEN TS. Huile 4, once^. Lait. I pintf. Petit-lait. i pinte. AUTRE, Des cinq herbes émoUientes, (Eufs , , 6 jaunes. Ee ii8 Le nouveau Parfait MARicHAi, O U Des mêmes herbes. Herbes aux perles, ou gremil. . . i poignée. Huile. . ...... 4 onces. Catolicum commun. .... 2 onces. Nota. Que l'on pourra ajouter de la thérébentine à ces la- vemens , quand le Cheval commencera à uriner , parce que fi on enmettoit pendant les tranchées, elle pourroit exciter l'in- flammation , au lieu de la foulager. S'il arrive aulTi une maladie de douleur aux Chevaux en- tiers, qui a quelque rapport à la rétention d'urine , puifque fou- vent elle en eft la fuite. Un Cheval entier aura eu des tranchées, caufées par une inflammation au col de la veffie, l'excès de la douleur aura fait retirer lesteflicules qui feront remontés dans le ventre, de façon qu'à peine pourra-t-on les fentir , en y touchant: ce nouvel accident lui caufe des douleurs exceflî- ves ; il fe couche, fe levé , fc débat furieufement ,& la fup- preflion totale de l'urine arrive en conféquence. A ce mal , faignez outrement , grande diète & boiffon ra- fraîchiffante , avec nitre , 6'c. comme il efl dit ci-defTus , lave- mens émolliens. 11 faut fur-tout bannir tous les diurétiques , comme préjudiciables; mais il faut fe fervir de remèdes exté- rieurs , lui appliquant fur les reins la fomentation dont nous venons de parler à la rétention d'urine : on fe fervira en même temps pour adoucir la douleur des teflicules , de la fomenta- tion fuivante. Mauves , guimauves , feuilles de violette. Farine de lin. . . . .1 litron. Huile de lin & huile d'olive. . . 4onces de chacun. GraifTez bien la partie avec la liqueur, & la fomentez avec le marc. CHAPITRE XXIII. Des Tranchées bilieufes , nommées Tranchées rouges. LEs Maréchaux font partagés fur cette efpece de tranchées .' Les uns difent qu'il y a des tranchées rouges , & les au- tres, qu'il n'y en a point : ceux qui veulent qu'il y en ait, fou- Des Maladies des Chevaux. Ck A?. XXIÎI. 119 tiennent qu'on les reconnoît en ouvrant un Cheval mort des tranchées , parce que les boyaux paroi/Tent enflammes & tout rouges; alors ils décident que le Cheval eft mort des tran- chées rouges. Mais comme en ouvrant les Chevaux morts de quelques-unes des efpeces de tranchées décrites ci-defTus , il arrive aufli qu'on trouve les boyaux rouges, les autres Ma- réchaux difent que les tranchées rouges ne font pas une efpece particulière ; ceux-ci paroifTent avoir plus de raifon que les autres, parce qu'à toutes tranchées dont le Cheval meurt , la douleur caufe l'inflammation ; & l'arrêt du fang dans les inteflins ; il n'eft pas étonnant alors qu'on les trouve rouges & enflammés. On peut cependant déterminer une efpece de tranchées dif^ férentes de celles ci-deflu.s, qui s'appellera rouge, fil'onveut. mais je crois qu'il vaut mieux la nommer bilieufe , car c'efl: une inflammation d'entrailles, caufée par labile , arrêtée dans le foie , qui , retenant le fang dans les intefl:ins , y caufe cette in- flammation qui menace gangrené. Il eft vrai qu'il eft mal-aifé de diftinguer ces tranchées d'a- vec les autres , à moins que de connoître le tempérament du Cheval ; car elles n'ont pas de fignes difFérens des autres , fi ce n'eft qu'elles n'attaquent gueres que les Chevaux les plus vigoureux ; & en général cette maladie eft afTez rare. Elle peut provenir d'avoir fait boire un Cheval quand il a bien chaud. Le mal eft quelquefois fi violent , que les meilleurs re- mèdes ne peuvent pas le fauver d'une mort prompte, c'eft-à- dire ,au plus au bout de trente heures. Il faut faigner précipitamment trois ou quatre faignées tout de fuite , faire beaucoup boire le Cheval , en lui donnant du cryftal minéral , quatre onces pour un feau d'eau : ne lui point donner de nourriture , mais force lavemens émolliens : lui faire avaler de l'huile d'olive, une livre, & infifter fur les lavemens. Ee 2-zo Le nouveau Parfait Maréchal. Pl. V. CHAPITRE XXIV. Des tranchées de vers , où il e(l parlé de toutes les efpeces de vers qui s*cngendrent dans le corps des Chevaux. Lufieurs efpeces de vers s'engendrent dans le corps des Chevaux , & fe font voir dans différents endroits , comme dans Teftomac & dans les intefrins : de ces efpeces , il y en a quelques-unes qui caufent de la douleur au Cheval , & d'autres qui ne font nullement à craindre : commençons par en dé- tailler les efpeces , afin de connoître ceux qui caufent les tranchées. Il y aquatre efpeces de vers qui peuvent fe former dans le Des vers! corps des Chevaux. i°. Des vers gros comme des haricots , rougeâtres , un peu velus fur le dos H : on trouve cette efpece dans Teftomac même ; ceux-là ne font point dangereux. 2^. Des vers t ès-femblables aux premiers, exceptéqu'ilsfont un peu plus petits , paroiffent au fondement des Chevaux , particulièrement de ceux qui fortent de l'herbe : ils viennent au fondement avec la fiente , & s'en vont avec : quelques- uns les appellent des moraines ; ceux-ci ne font pas plus de mal aux Chevaux que les premiers. 3°. Des vers blancs, quel- quefois d'un demi-pied de long , & pointus par les deux bouts I : on en voit quelquefois dans la fiente: ceux-là peu- vent caufer des tranchées. 4°. Des vers les plus dangereux de tous ; ils font petits & faits comme de groffes aiguilles K. C'eft la troifieme & quatrième efpece de vers que nous venons de décrire , qui donnent des tranchées. Les vers en général fe produifent daas le corps , non par corruption, comme on croyoit autrefois, mais par des œufs d'infeétes qu'ils dépofentfur les alimens en général ,& en par- ticulier fur ceux que les Chevaux mangent : lorfque les mau- vaifes digeftions ont occafionné une matière aigre-douce , cette matière fait éclorre, & nourrit par fa qualité les œufs des vers que l'animal a avalés avecfes alimens , & ils ne font détruits & digérés que lorîque les digeftions étant louables , ou d'une autre qualité que celle que je viens de dire , elles em- pêchent la formation des vers, en détruifant &. dilTolvant leurs Des Maladies Jes Chevaux. Chap. XXtV. in œufs. Pour revenir à cette matière aigre-douce , qui fait éclorre les vers qui donnent des tranchées aux Chevaux , il s'en forme dans Teftomac , ou dans les inteftins un paquet qui contient lefdits vers ,qui s'appelle la poche des vers : c'eft cette poche qu'il faut diflbudre, pour faire mourir les vers qu'elle contient. Quand on foupçonne un Cheval d'avoir des vers ; ce qui fe démontre lorfqu'on voit qu'il devient parefTeux , que fon poil fe hériiïe, qu'il resjarde fes flancs , ce qui poufroit faire par la fuite qu'il mourroit avec de grandes douleurs , quoique fans tranchées , pour avoir eu l'eftomac percé par les vers : il faut lui donner des remèdes pour les faire mourir ; ces re- mèdes font : La Thériaquê. ...... i once. L'Orviétan. ....... i once^ L'Acier. . . . . . . . . i once. Tous les extraits amers. .... L'Aloës. . . ..... I once. Sublimé doux , & Thériaquê , de chacun^ . i once. Fleurs de Soufre. . . . . . . .3 gfos. Formez-en des pilules que vous donnerez au Cheval. Quand les tranchées , formées par les vers , paroiffent, ou- Des Tranchée-, tre les (ignés généraux , les Chevaiix refTentent de fi grandes douleurs , qu'ils font des actions de défefpoir , fe lai/Tant tom- ber à terre , y refiant fans mouvement ; ils fe mordent les flancs , & emportent fouvent la pièce de cuir : ils regardent leur flanc, & fuent par tout le corps , ils fe jettent par terre, 8c fe relèvent en fe débattant. Il efl: inutile de faigncr à ces tranchées ;.mais donnez des extraits am.ers, delà thériaquê, de l'acier avec des décoclions ameres , &c. Deslavemens, où il faut faire entrer des huiles ou des graiffes , parce qu'il n'y a point de vers qui vivent dans l'huile j elle les tue. Il ne faut point purger pend'ant la douleur : quelques jours après, on le peut, comme il s'enfuit. Thériaquê. 7 1 , î once. xxx Le nouveau Parfait Maréchal. Remèdes pour plu fleurs efpeces de Tranchées* Poudre. Myrthe. Arifloloche. Baies de LaurierA parties égales en poudre fine. Gentiane. Rapure d'Yvoire. Vous palTerez ces poudres par le tamis , & vous les ferez prendre dans une chopine de vin blanc ou rouge , à la dofe , depuis une once jufqu'à trois. On donnera une féconde prife,fl la première ne fait pas tout l'effet qu'on defire. L'effet ordinaire de ce breuvage , efl de faire tranfpirer , fuer , rendre des vents ou uriner. C H A P I T R E X X V. Du pijfement de fan g. LE piffementdefangefl une ruption de quelques vaifTeaux dans les reins ou dans la veïïie : ce mal a plufieurs degrés , car quelquefois l'urine n'efl que légèrement teinte & mêlée de fang ; quelquefois le Cheval rend le fang tout pur ; enfin la ma- ladie peut devenir fi férieufe , que la fièvre & le dégoût s'y joindront. En décrivant les gradations de ce mal , nous en avons dit lesfignes ; il ne s'agit plus que d'en découvrir les caufes. Ce mal peut provenir d'une trop grande chaleur dans les reins par l'âcreté de l'urine , occalîonnée par une courfe trop violente. Dans ces courfes, les Chevaux font quelquefois des eflTorts qui rompent des vaiffeaux dans les reins ou danslavef- fie , fur-tout quand ce travail exceflif arrive dans les grandes chaleurs de l'Eté; c'eft dans cette faifon que la maladie efl: plus dangereufe , parce que la fièvre s'y joint fouventrlorfque l'urine n'e ftque teinte , ce mal efl plus aif^ à guérir , parce qu'il ne dé- note que la chaleur des reins , fans ruption de vaiffeaux. Des Maladies des Chevaux. Chap. XXVI. 113 Il ne faut pas s'étonner, quoique l'urine paroifTe très-rou- ge, car fort peu de fang épanché peut lui donner cette cou- leur; mais lorsqu'il y a de gros vaifTeaux rompus, & qu'on voit fortir le fang tout pur, alors la maladie eft très-dange- reufe, fur-tout fi la fièvre, un grand battement de flanc & le dégoût s'y joignent. A ce mal , qu'il y ait fièvre ou non, il faut faigner prompte- ment & plus ou moins félonie degré de la maladie, faire ob- ferver le régime. Quand l'inflammation n'efl: pas tout à fait formée , c'efl:-à-dire , que l'urine n'efl: que rougie , comme il s'agit d'empêcher que la veflie ne s'enflamme, ce qui fe peut faire en arrêtant le cours du fan^ qui fort par les petits vaif- feaux qui ont fouffert ruption , il faut faire boire au Cheval des décodions aftringentes , telle que la fuivante & des la- vemens rafraîchiffans. Plantin & Pilofelle , de chacun. . . x poignées. Alun cru. ...... i once. Eau commune. ..... i pintes. Faites-en une déco(5î:ion que vous donnerez au Cheval. Si l'inflammation efl: formée , c'eft-à-dire , que la fièvre y foit jointe, il faut faire comme à la- rétention d'urine, c'eft-à- dire , beaucoup de faignées & des boiflbns rafraîchifl^antes. CHAPITRE XXVI. De l'Hémorragie. L 'Hémorragie n"'a pas d'autres fignes que l'hémorragie même, c'eft-à-dire , un écoulement de fang par la bouche & parles nazeaux : cet écoulement peut devenir quelquefois fi confidé- rable , que la fièvre s'y joint ; mais cela eft très-rare : cependant fi l'on n'apporte promptement du foulagement à ce mal , les Chevaux en peuvent mourir, ou du moins devenir fi foibles , qu'ils feront très-long-temps hors d'état de rendre fervice. Ce mal arrive par une fermentation trop violente d'un fang très-échauifé , & fubtilifé par des fatiguesextraordinaires pen- dant les grandeschaleurs ; lequel forçant les vaifTéaux , en rompra quelques-uns dans les endroits où le fang pourra; ii4 Le nouveau Parfait Map.3chalv avoir une ifTue , & rortir par les nazeiux ou par la bouche : ce mal arrive aufîi par des chftruélions caufées par une nour- . riture donnée en trop grande abondance, ou qui pèche dans fa qualité ; ce qui rendra le fang échaulTé & fermentatif : ce fang trouvant des obilru6lions , forcera les vaiffeaux ,ne pou- vant s'y contenir , & iraifant effort pour y paffer. Fàr les raifons que nous venons de dire ,1 hémorragie arrive plutôt en Eté qu'en toute autre l'aifon. La faignée & une très-grande abflinence , arrêteront l'hémor- ragie, le tout ménagé, fuivant la grandeur du mal. Si l'hé- morragie efl de conféquence , il faudra faire jufqu'à deux ou trois faignées au moins dans un jour : on retranchera prefque la nourriture du Cheval pendant deux ou trois jours , i& on ne lui donnera à boireque de la décoécion de plantin ou de renouée , vulgairement appellée traînalfe , & des îavemens ra- fraîchiilans : c'eit principalement fur les grandes faignées , & fur une diète plus aullere qu'en toute autre maladie, qu'il faut tabler ; car qjLioiqu'on puiffe fe fervir de topique , c'eft-à-dire , de remèdes extérieurs , ils ne pourront agir qu'au hafard , parce qu'en ne fait pas en cette occafion où eft l'orifice du vailfeau rompu : de plus, les topiques n'allant point à la caufe qui vient de la malfe du fang, & la faignée en diminuant le volume , elle doit être fuffifante , étant réitérée, pour arrêter l'hémorragie: cependant fi on veut fe fervir de topiques , on peut faire celui-ci. Si c'eft en Eté il faudra mettre le Cheval dans l'eau ( s'il n'a pas chaud ) jufqu'aux flancs , & l'y laiffer environ deux heures; ou fi cela ne fepeut, couvrez la tête & le dos du Cheval d'un drap en fept ou huit doubles, mouillé dans l'oxicrat : tenez-lui la tête haute dans l'écurie : ne le lailfez point coucher ; & jettez fouvent de l'eau fraîche fous le ventre. Autrement prenez de la traînaife ou de l'ortie , que vous corromprez dans les mains pour en mettre dans les nazeaux, en lier fur le larmier & fur les reins. On peut fouiller des poudres dans les nazeaux , telles que alun pillé, avec feuilles de plantin en poudre , ou fiente d'âne ou de mulet en poudre, ou chair de lièvre féchée au four , .& mife en poudre. CHAPITRE Des Maladies des Chevaux. Chap. XXVII. 21^ CHAPITRE XXVII. Des ChcMaux frappés de la fumée. PEu d'Auteurs ont parlé de cette maladie , ou plutôt de cet accident, peut-être parce qu'il arrive rarement , ou qu'ils ont regardé ce mal comme incurable. Lorfque par des hazards malheureux, ou par la négligence de quelque domeftique , le feu aura pris dans une écurie, on a bien de la peine à en faire fortir les Chevaux: ils deviennent immobiles ; la fumée leur entrant par les nazeaux , les rend comme hébétés , & ils fe laifleront étouffer , fans remuer de leur place : cette fumée fait à peu près TefFet du charbon , quand quelqu'un s'eft endormi, ayant laiffé des brafiers de vrai charbon , allumés dans le milieu de la chambre : on fait alfez les^accidents malheureux qui en font quelquefois arrivés : apparemment que la fumée du foin & de la paille a des fou- fres grofTiers qui coagulent & caillent le fang des Chevaux^ jufqu'à arrêter toute circulation, comme le charbon fait aux hommes : c'eft pourquoi lorfqu'on peut faire fortir les Cher vaux de l'écurie embrafée , avant qu'ils fcient tout à fait étouffés , c'eft-à-dire après avoir refpiré quelque temps la fumée, le dégoût leur prend avec un grand battement de flanc ; ils jettent violemment par le nez & par la bouche ; & la mort s'enfuit , s'ils ne font fecourus très-promptement. Il s'agit alors de les beaucoup faigner , c'eft-à-dire , deux ou trois fois, pour défemplir les vaiffeaux , & empêcher le figement total, leur donner des lavements, mais préalable- ment leur faire avaler des médicamens qui puiffcnt remettre leur fang en mouvement. Le remède fuivant efl expérim.enté ; favoir , trente-fîx grains^ de Kermès, autrement poudre, des Chartreux. On peut aufli leur faire entrer par les nazeaux la fumée des plantes chaudes & aromatiques. Malgré tous ces remèdes, il eft à craindre, que (i les Che- vaux ont trop long-temps avalé la fumée , ils n'en puiffent mourir ; mais il y a moyen de les réchapper; le procédé ci- ..delTus eÛ, je crois ^ le feul qui puifle réuflir. Ff 2,2.6 Le nouveau Parfait Maréchae. CHAPITRE XXVIII. De la Palpitation de cœur & du vertigo de vapeur. NOus avons dit au Chapitre du Vertigo, qu'il y en avoit une efpece , provenant des vapeurs , dont nous parle- rons dans ce Chapitre , à caufe que ce Vertigo n'efl autre chofe qu'une forte palpitation de cœur : pour cet effet , nous allons commencer par définir la palpitation de cœur , & tout de fuite nous parlerons de cette eipece de vertigo, comme ayant une même caufe intérieure. ta palpitation. La palpitation efl un mouvement du cœur plus vif qu'à l'ordinaire , qui arrive comme par fecoulfes d'intervalle en intervalle. On connoît aifément cette maladie au toucher , car lors- que le Cheval en eft attaqué , fi on met la main à l'endroit du cœur, c'eft-à-dire en bas, entre l'épaule & la fangle , on fent un mouvement précipité du cœur, & fl violent, qu'il femble qu*il veut rompre les côtes pour fortir ; & , lorfque la palpita- tion eft très-violente, le cœur bat d'une telle force contre les côtes , que l'on voit vifiblement mouvoir la peau à chaque battement, & en approchant l'oreille , on entend dans le corps comme des coups de marteau ; & cela de tous les deux côtés à la fois , les flancs ne battent pas extraordinairement. Quoique ce mal paroiffe avoir des fignes d'une très-grande violence , cependant il n'eft pas ordinairement mortel , à moins que la fièvre ne s'y joigne, ce qui arrive rarement. La caufe de la palpitation ne vient que d'un fang qui a pris un peu plus de confiftance qu'à l'ordinaire, c'eft-à-dire, qui s'eft épaifti jufqu'à un certain degré , de façon qu'il a de la difficulté à traverfer les vaiffeaux du poumon , qui doit alors être plein d'obftru(51:ions & de tubercules, lefquelles en même temps en gênent le cours ; ce qui contraint le cœur, par la peine qu'il a à chaffer le fang de fes ventricules , à faire ce mouvement convulfif , déréglé, forcé & véhément. Ce mal peut être occafionné par mauvaifes digeftions , par un travail trop rude , par une courfe trop rapide, par un léger refroidiflement , ou par de mauvaifes nourritures. Quand la palpitation occafionné le vertigo, que nous appel- Des Maladies des Chevaux. Chap. XXVIII. %'L'J Ions de vapeur; alors le Cheval a des étourdifTemens^car il fe laifTe tomber tout à coup & fe relevé enfuite , comme étourdi & chancelant ; cela lui prend par accès , & le moment d'après il revient à fon ordinaire , & mange comme de coutume. Ce qui met le Cheval en cet état , n'eft autre chofe que la palpitation qui empêche le fang de monter à la tête , ou bien ce font des vapeurs qui s'élèvent au cerveau , provenant à raifon des obftruâiions qui caufent la palpitation. Cette efpece de vertigo n'eft pas plus à craindre que la pal- pitation de cœur , & les mêmes remèdes pourront guérir l'un & l'autre ; tout le danger feroit la fièvre, fi par hafard elle s'y joignoit; mais il ne feroit alors queflion que de traiter le Cheval de la fièvre, comme le mal le plus efientiel, fans fonger à la palpitation ni au vertigo , qui difparoitroient peut- être tout à fait, fi la fièvre étoit guérie. Voyez le chapitre de la Fièvre. Il ne faut pas croire que l'on guérira radicalement en peu de jours, un Cheval fujet à la palpitation de cœur & au ver- tigo dont nous venons de parler: il faudra peut-être un pro- cédé long & continué ; quelquefois auffi une palpitation acci- dentelle fe difiipera par une feule faignée que l'on pourra réi- térer en cas de befoin. Quand ces maux font habituels, & qu'on voudra fe don- ner la peine de les guérir radicalement , il faudra commencer par deux grandes faignées, n'importe de quelle veine; faire obferver la diète , beaucoup de lavemens émoUiens ; commen- cer par des remèdes fondans & fpiritueux , tels que font la thériaque , l'orviétan , la confection d'hyacinthe, ou de la pou- dre de gentiane; le tout , dans le temps de l'accident : ces remèdes agiront comme ftomachiques : on viendra enfuite au long ufage des remèdes apéritifs & défobflruans , principa- lement du mars ou fer , du foie d'antimoine & des extraits amers. BREUVAGE CORDIAL. Thériaque ou orviétan , i once. Eau cordiale, de fcorfonaire , buglofe , chardon béni , reine des prés , de chacun , r demi-feptier. Délayez le tout enfemble , & le donnez, Ff ij %%S' Le nouveau Parfait MAR:écHAL. » Breuvage apéritif & fondant. Extrait de gentiane & de fumeterre , & gomme amoniaque en poudre, de cha- cun , . . . . . .1 once. Limaille d'acier , .... 3 onces. Formez-en des pilules , dont on donnera trois gros pefant au Cheval , deux fois par jour. CHAPITRE XXIX. Des morfures des Bêtes venimeufes & de Mufaraignes. Pl. V. TL arrive quelquefois que des ferpens , afpics , £'c, peuvent JL mordre ou piquer les Chevaux dans les pâturages, alors le Cheval vient à enfler , le venin court dans les veines; & quand il a gagné le cœur , il fufFoque le Cheval , & cela en deux fois vingt-quatre heures. La Mufaraigne F eft une petite fouris , dont la morfure eft fort' venimeufe ; elle fe trouve plus communément dans les écuries, qui font fi tuées fur des terrains bas & humides : il peut arriver qu'elle morde les Chevaux, ce qui eft, je crois, affez rare ; mais on dit que quand elle l'a mordu , le Cheval a les mêmes accidents , que s'il avoit été piqué d'un ferpent , c'eft-à-dire que la partie enfle; mais il faut prendre garde de fe tromper en cela , car on attribue quelquefois à la morfure d'une mufaraigne, les enflures qui paroiflent au poitrail & à Taîne , qui ne font autre chofe que des efforts , dont nous avons parlé dans le chapitre de l'avant-cœur , auquel il faut avoir recours pour leur cure ; quant aux morfures de bêtes veni- meufes, mufaraignes, £'c. fi vous vous en appercevez fur le champ , mettez vite un bouton de feu fur la morfure ; ou bien liez fi vous pouvez au-deffus de la morfnre, pour empêcher le venin de monter , on battra enfuite la partie avec une bran- che de grofeillier épineux , jufqu'à ce que le fang forte , frotte» enfuite l'endroit avec de la thériaque, de l'orviétan , &c. Si on ne s'eft pas apperçu de la piquûre dans le moment, & qu'on voie que l'enflure commence à s'étendre , mettez rn^ Des Maladies des Chevaux. Chap. XXX. 219 toujours le feu à l'endroit piqué, frottez-le d'une des drogues ci-defTus , & en faites avaler au Cheval. CHAPITRE XXX. Four avoir avalé de PArfenic ou des Sangfues , ou de la fiente de Poule. LEs Chevaux peuvent quelquefois avaler de l'arfenic , qui aura été jette dans les greniers , pour faire mourir les rats & les fouris ; aufîi-tôt qu'on s'en apperçoit , il faut leur faire avaler deux livres d'huile d'olive & réitérer; ils peuvent aufTi en buvant dans des mares ou dans des ruiiïeaux, avaler des fangfues qui s'attacheront à l'eftomac , & y cauferont une hémorragie qui fera mourir le Cheval : dans le moment qu'on s'en apperçoit , il faut lui faire avaler au plutôt de l'huile ou de l'eau falée, pour faire mourir ces animaux. Il faut éloigner avec grand foin les poules des écuries , car fi par hafard, le Cheval avale de leur fiente dans fa nourritu- re , c'eft une efpece de poifon pour lui ; il bat du flanc , & jette de vilaines matières par le fondement ; quand on s'ap- perçoit de cela , il faut extrêmement le rafraîchir ; car cette fiente l'échauffé beaucoup ^ le miel & l'aloës pour le purger, & force lavemens. CHAPITRE XXXI. De la Rage. O PI E L E T T E. VOus prendrez trois œufs , dont vous ôterez bien foigneu- fement les germes; vous aurez de la racine d'églantier ou rofier de haies, que vous ferez- arracher du côté où le foleîl donne , faites-la râper le plus menu que faire fe pourra , après en avoir ôté la première peau : caffez un de vos oeufs par le petit bout, pour en faire fortir le jaune , fans qu'il y ait une. grande ouverture à l'œuf, vous l'emplirez trois fois d'huile de noix de la meilleure , tirée fans feu ; jettez cette huile , avec vos œufs; ajoutez une bonne pincée de poudre d'églan- tier j c'efl-à-dire autant que les cinq doigts à demi écartés ^ 2-30 Le nouveau Parfait Maréchal. pourront en prendre ; mêlez bien le tout enfemble, après quoi vous le mettrez dans une poêle que vous aurez eu loin de faire rougir furie feu : vous ferez bien cuire cette omelette, en- forte qu'elle foit feche ; après qu'elle fera faite , vous la ferez manger au malade; s'il eft bleffé, & qu'il y ait une gale deffus la morfure , vous frotterez la plaie avec un linge & du vin chaud, jufqu'à ce que le fang y vienne : quand la plaie fera faignante, vous y mettrez un morceau d'omelette qui doit être brûlante pour bien faire fon effet: le malade mangera le refte ; il faut qu'il foit à jeun, pour prendre ledit remède ; & fi par hafard , après l'avoir avalé, l'envie de dormir lui pre- noit , il faudroit qu'il y cédât fur le champ par-tout où il fe trouveroit ; neuf jours après qu'on aura pris le remède , il faudra avaler de la thériaque délayée dans du vin. Nota. Qu'il ne faut point mettre de fel dans ladite ome- lette , ne point boire en la mangeant, & ne mangej;^ de deux heures après l'avoir prife. XXXII. DES MALADIES CHRONIQUES , ou DE CELLES QUI AGISSENT LENTEMENT SUR LE TEMPÉRAMENT DU CHEVAL De la Fièvre lente. C'Eft ici où j'ai promis de parler de la fièvre lente : elle reconnoît deux caufes , ou des abcès & ulcères internes ; tels font la morve , la phtyfie ou amaigriffement , les abcès du foie, ou d'autres parties du bas-ventre; ou bien les obf- trudtions rebelles des couloirs du bas-ventre, & fpécialement du foie. La première caufe, je veux dire les abcès & les ulcères in- ternes , produifent un mouvement de chaleur dans le corps du Cheval , & une fièvre imperceptible d'abord , qui fe fortifie en certains temps , & qui peut fe terminer en moiteur : cette fièvre n'eft entretenue que par la communication qui fe fait des parties du pus des abcès ou ulcères , au fang qui roule autour. Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXIII. 131 La féconde caufe provient fouvent d'obflruélions des vaif- feaux de la bile , qui retiennent dans les canaux du fans;, une partie de cette humeur, qui ne manque jamais d'entretenir une agitation fourde dans la mafTe du fang , lorfqu'elle n'eft pas fort allumée , ni fort acre , mais fimplement épaiffe & réfineufe. La fièvre lente, qui provient d'abcès ou d'ulcères inter- nes , eft tout à fait incurable , ainfi il ne faut pas perdre fon temps à la traiter : celle qui dépend des obftruélions du foie, doit être traitée par les remèdes généraux qui conviennent aux obllrudions des couloirs intérieurs dont l'on parlera en fon lieu. CHAPITRE XXXIII. De la Gourme. LA gourme eft une maladie affez connue dans les pays froids & tempérés, c'eft un écoulement de matière par les nazeaux, qui arrive aux poulains une fois en différens tems depuis lenr naiffance jufqu'à l'âge de cinq ans : les fignes de cette maladie qu'on pourroit cependant appeller un écoule- ment naturel, font une humeur vifqueufe & gluante, qui dé- coule par les nazeaux, ou qui fe dénote par l'enflure des glan- des que les Chevaux ont naturellement entre les deux os de la ganache , près du gofier , ou bien par des tumeurs & abcès qui viennent fur différentes parties du cor-ps , comme à une épaule , au jarret, au-deffus des reins, ou à la jambe, enfin dans l'en- droit où cette humeur a plus de difpofition à fe dépofer. Il paroît que la caufe de la gourme, qui n'eft connue, comme nous venons de dire, que dans les pays tempérés ou froids ( car dans les pays chauds , il n'en eft pas queftion ) provient de la qualité delà terre & de la température de l'air des pays fuf- ditsrla terre fournit des herbes trop humides & trop nourrif- fantes pour le poulain : ainfi l'herbe qu'il mange dans fa jeuneiïe dans un terrain humide & gras , fur laquelle il trouvera du verglas, delà rofée,ou des pluies extrêmement froides, joint aux injures du temps, auquel il fera expofé dans les temps froids, qui interrompent la tranfpiration qui lui eft nécef- faire , pour évacuer les humeurs grofïieres , fermées par la ^■\^ Le nouveau Parfait Maréchal, digeftion de ces alimens flegmatiques , & par conféquent trop noiirriflans , donneront origine à ces humeurs crues , & à cette lymphe virqueafe qui fe lepare dans les glandes du cou & dans celles des nazeaux ; ainfi la gourme ell proprement un catarre ou un rhume , qui fuppole toujours de Tindigef- tion occafionnée par un refroidifTement; c'efl pourquoi plus les poulains feront délicats , plus ils feront incommodés de la gourme, qu'ils auront davantage, de peine à jettcr que ceux qui feront d'un tempérament plus fort. Lorfque ce rhume n'a pas été guéri radicalement , & que le Cheval n'a pas eu aifez de force pour fe débarraffer entiè- rement de fa gourme dans l'âge où il doit naturellement la jetter , elle peut revenir enfuite avec bien plus de danger ; c'ell: ce qu'on appelle fauffe gourme , dont nous parlerons dans le chapitre fuivant ; & fi cette faulfe gourme , ou la gour- me même vient à fe changer en une fluxion de poitrine , qui dégénère enfuite en phtyfie ou amaigriiïement total , le Che- val mourra d'une maladie qu'on appelle morve , & qui fe trouve incurable bien auparavant même que la phtyfie foit déclarée : nous en parlerons après la fauffe gourme. Nous avons dit que les Chevaux pouvoient jetter de trois façons, ou par les nazeaux , ou par des abcès fous la gorge, ou par des tumeurs & abcès en différentes parties du corps; la plus heureufe façon de jetter , efl: par les nazeaux ou fous la gorge : quand les abcès fe déterminent fur quelqu'autre partie du corps , c'eft figne que le Cheval n'a pas eu affez de force pour pouffer cette humeur par les endroits les plus con- venables , & quelquefois la partie qui a fouffert peut en reffer foible ou efiropiée ; tous ces abcès percent quelque- fois d'eux-mêmes, ce qui eff plus heureux que lorfqii'il les faut faire fuppurer. On voit bien des poulains , qui jettent étant à l'herbe , & s'y guériffènt d'eux-mêmes, d'autres qui jettent étant à l'écu- rie , auxquels il n'y a rien à faire que de les retenir chaude- ment , faire boire à l'eau blanche , & leur donner du fon chaud t niais quand on voit que le Cheval eft triffe , & qu'il ne fe débarraflê pas facilement de la matière de la gourme , ou que la tumeur fous la gorge fera rebelle, enfin que la ma- ladie deviendra plus confidérable , il faut alors aider plus puif- famnient la nature ; on pourroit croire qu'en remettant à l'herbe Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXIII. 133 rherbe un Cheval qui a été quelque temps à Técurie au Cec, il fe débarraflera plus aifément de fa gourme , mais on fe trom- peroit fort ; car alors il feroit beaucoup à appréhender que cette gourme ne fe changeât en morve ; il faudra donc le laif- fer à l'écurie, & le traiter par les remèdes fuivans. Commencez par fépartr le Cheval de tous les autres , at- tendu que (1 un Cheval qui fera proche de celui qui jette fa gourme, peut toucher à la matière qui fortira des nazeaux, il ne manquera pas de la lécher , parce qu'elle efl: falée, & que les Chevaux aiment ce goût;& quoique cette matière vienne d'un poulin qui ne fait que jetrer , & qui n'eft pas morveux, le Cheval qui l'aura léchée , peut en gagner la morve : par cette même raifon, aucun des uftenfiles qui lui fervent, com- me le feau , l'étrille , &c. le palefrenier même qui en a foin , ne doivent point approcher des autres Chevaux : c'eft pour- quoi auffi il faut avoir grande attention ,lorfqu'on veut met- tre d'autres Chevaux dans une écurie où un poulin a jette fa gourme , à la bien nettoyer , ôter la vieille litière , laver la mangeoire , & frotter les murailles & le râtelier , d'eau mê- lée avec de la chaux. Avant d'en venir aux remèdes , difons un mot des glandes enflées fous la ganache. Premièrement , il eft bon de défabu- fer certaines gens, qui , voyant grolîîr pendant un temps ces glandes , & les voyant enfuite diminuer, puis regrofTîr affez f>ériodiquement , c'efl-à-dire , tous les quinze jours , ou tous es mois, s'imaginent que la lune en efl: la caufe , je les renvoie pour cet effet au chapitre LVIII , où il efl: parlé de la fluxion lunatique ; d'autres croient qu'ils guériront la gourme , faufle gourme & morve, en arrachant les glandes enflées , parce qu'ils s'imaginent que ce font ces glandes qui fourniflent cette ma- tière , & qui la forment ; mais ils font dans l'erreur , car c'efl: la matière , provenant des caufes fufdites , qui gonfle les glandes , lefquelles font en fi grande quantité en cet endroit, qu'après avoir ôté une glande pendant le cours du mal , la matière furvenant enfuite , en gonflera une autre pareille- ment , & les gonfleroit toutes fuccefl"ivement, fi on les ôtoit l'une après l'autre ; il efl: donc tout à fait inutile d'églander un Cheval pendant qu'il jette , & la douleur qu'on lui caufe, peut même lui faire plus de mal que de bien: il n'y a qu'une rai- fon qui puifi^e engager à cette opération , qui feroit la dif- Go- 2-34 Le nouveau Parfait Maréchal. formité que cauferoit à un Cheval une glande qui paroîtroît en dehors , & qui feroit reftée du temps qu'il jettoit fa gour- me. Pour cette opération , voyez le chapitre XL du Traité des Opérations. Venons maintenant aux remèdes du poulain malade delà gourme. Premièrement , il faut toujours une faignée de pré- aaution , tenir le Cheval chaudement , lui donner à manger du fon chaud , le Faire boire chaud & de Teau blanche , don- ner des lavemens ; il fera bon de rafer le dedans des nazeaux, afin que la matière s'écoule plus aifément , & ne s'attache point au poil : ayez foin auffi, par la même raifon , de lui la- ver de temps en temps les nazeaux , avec une éponge & de l'eau ; quand il fait chaud , vous le promènerez en main , en lui laiffant baiifer le nez , afin que la matière forte , ou bien vous lui ferez refpirer la fumée du genièvre brûlé : fi le mal s'obftine , & que le Cheval ne veuille pas manger fon fon , faites un gargarifme avec miel , verjus & fel , & ajoutez dans le fon , tous les matins , cinq ou fix poignées de pervenche hachée menue , ou de l'antimoine , le tout pour provoquer la tranfpiration & une bonne digeftion. Nota. Qu'il ne faut point donner à ce mal de cordiaux, parce qu'ils échauffent trop , & mettent le fang en mouve- ment, & qu'il ne s'agit ici que d'en corriger la crudité. Si malgré tout , la gourme s'obftine & continue , il faudra faire un feton ou ortie au poitrail , parce qu'il attirera & fe- ra difiiper l'humeur en l'évacuant. Voyez cette opération au chapitre XXXVIII du Traité des opérations. Quant aux tumeurs & abcès fous la ganache & ailleurs, fi elles viennent d'elles-mêmes à fuppuration , il n'y a rien à y faire ; mais lorfqu'on voit qu'elles ne prennent point ce chemin, il faut les graifler avec de Taltea & du bafilicum,ou mêler avec du vieux vin , un gouffe d'ail ou un oignon blanc, ou un poireau , ou un oignon de lys ; & à la ganache , vous mettrez une peau de mouton , le poil en dedans pardeffus le fuppuratif. Quand vous verrez que l'abcès veut percer , c'eft-à-dire, qu'il efi: mou , aidez-lui avec un bouton de feu , ou un coup de biftouri ; fi enfuite il vient des chairs baveufes , agiflez comme il efi; dit à cet article dans le chapitre des plaies. c Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXIV. 135 CHAPITRE XXXIV. De la faujfe Gourme. Ette maladie n'efl: autre chofe qu'un refle d'humeur de gourme qui reparoît , lorfqu'un Cheval a jette imparfai- tement pendant fa jeuneffe , & qui revient, lorfqu'il n'eft plus en âge de jetter naturellement ; auffi eft-elle plus dangereufe & plus prête à fe tourner en morve ; de même que la petite vérole efl communément plus périlleufe aux hommes faits qu'aux enfans. La fauffe gourme a les mêmes fignes que la véritable , mais communément avec plus de violence ; car il prend fouvent au Cheval un grand battement de flancs, c'eft- à-dire, beaucoup de difficulté derefpirer : le figneleplus cer- tain de la fauffe gourme , efl: qu'elle prend , lorfque le Che- val a pafle l'âge oii il doit la jetter naturellement ; elle n'é- pargne pas même les vieux Chevaux ; mais rarement jettent- ils par le nez , ce fera plutôt par une tumeur à côté de la ga- nache, c'eft-à-dire vers l'endroit des avives. Les caufes de la fauffe gourme étant les mêmes que celles de la gourme , voyez ce qui en eft dit au chapitre précédent : la fauffe gourme fe guérira aufli par les remèdes qui font dans ledit chapitre. CHAPITRE XXXXV. De la Morve. Voici une maladie , qui, quoique de longue haleine, efl: une des plus terribles qui puifîe arriver aux Chevaux : je commence par avancer qu'elle eft inguériffable quand elle efl bien déclarée & sûre , & qu'on peut la guérir comme on guériroit un coup d'épée au travers du cœur : pour appuyer cette affirmation , il eft nécelfaire que je définiffe la caufe de la morve ; puis je laifferai juger au public inftruit , s'il eftpof- fible qu'un Cheval en réchappe. Nous avons expliqué dans le chapitre de la gourme que ce qui l'engendroit, étoit une matière crue & indigefte , ou une lymphe épaillie quele fang dégorgeoit dans les glandes du nez Ggij 23^ Le nouveau Parfait Maréchal. & de la ganache, moins cette matière qui roule avec le fang eft épaiiïe & acre , plus le fond s'en débarrafle facilement , & moins ejle corrode les endroits où elle féjourne ; fi ce même degré d'épaifTeur & d'âcreté n'augmente pas dans le tems de Tévacuation , elle eft chaffée à mefure qu'elle fe forme, & le fang peut alors fe nettoyer , ce qui forme une gourme (im- pie à l'égard des jeunes Chevaux , & de même une faufTe gourme à ceux qui ne font plus en âge de jetter la vraie gourme. Mais fi elle vient tout à coup ou par degrés au plus haut point d'âcre- té & d'épaiflifTement où elle puifTe parvenir, alors comme tout le fang du corps pafTe dans les paumons , ce fang n'ayant plus la force de la poulfer , cette matière refire en arrière , s'arrête par grumaux dans les poumons même , & y forme d'endroits en endroits de petites tumeurs ou abfcès , defquelles une partie du pus étant repompé par le fang , fert à le gâter encore davan- tage , & par conféquent à augmenter la quantité de matière qu'il dépofe dans les poumons ; ainfi les tumeurs augmentent de plus en plus en nombre , la matière qui les forme étant corrofive, elle en fait autant d'ulcères, qui , venant àfecom- muniquer les uns aux autres , gâtent à la fin les poumons en en;i jr , & même les reins ; alors le fang n'étant plus qu'une li- queur remplie d'âcreté, & par conféquent fa qualité nourrif- fante & balfamique étant totalement détruite , il devient une efpece de poifon qui mine petit à petit les parties charnues , & conduit l'animal à la phtyfie & au marafme ou amaigriflement total. Il faut donc convenir qu'une partie aulfi eirentielle à la vie que les poumon:^ , étant une fois ulcérée , aucun remède ne peut guérir ces ulcères formés , puifqu'on ne fauroit les nettoyer en appliquant des remèdes délais comme à une partie extérieure, & qu'il eil impofîible d'adoucir le fang, pendant qu'un ennemi qu'on ne fauroit détruire , travaille en dedans à le corrompre : ainfi je crois avoir avancé avec allez de rai- fon que la morve bien déclarée eft incurable. II eft vrai qu'il ne faut pas abandonner un Cheval qui jette, fur le fimpîe foupçon qu'il peut avoir la morve; car quelque- fois on peut fe tromper , attendu qu'il n'y a point de fignes cer- tains pour juger fi un Cheval eft morveux ou non, que le long- temps qu'il y a qu'il jette fans diminution ; car de jetter d'un nazeau ou des deux , blanc , jaune , vert, que la matière fur- nage ou aille au fond de l'eau , épaiife ou liquide, 6c. ne font Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXVI. 237 pas des preuves certaines, puifqu'elles ont manqué quelquefois, de même que la puanteur de la matière & les chancres qui viennent dans les nazeaux occafionnés par fon âcreté ; mais quand un Cheval jette pendant plus d'un mois également , il efl beaucoup à craindre qu'il ne foit morveux. Il faut excep- ter de cette règle des Chevaux Bretons & Flamands , enfin tous les Chevaux qu'on nourrit dans leur jeunefTe avec delà pâte que les gens du pays compofent exprès ; ces Chevaux venant à pafTer de cette nourriture aux alimens ordinaires , qui font foin , avoine & paille , fe purgeront de leur ancienne nourriture , quelquefois pendant des fix mois entiers en jet- tant continuellement , & ne deviendront point morveux ; à la vérité pendant tout ce tems le poil ne leur devient point hériffé , & ils ne maigriifent point. Nota. Que fi dans le tems qu'un Cheval jette , il lui fort quelques boutons de farcin , ces boutons fe guériront facile- ment, mais foyez fur que votre Cheval eft morveux & incurable. Comme ce mal fe communique trés-aifément, & qu'il peut infeéleren très-peu de tems une quantité prodigieufe de Che- vaux pour avoir léché la matière , il ne faut pas balancer à tuer le Cheval morveux déclaré ; mais fi on n'eft pas fur qu'un Che- val ait la morve , & qu'on ne le falTe que foupçonner, la pre- mière chofe qu'on doit faire elt de le féparer des autres de la façon dont il eft dit dans le chapitre de la gourme , & de le traiter comme il eft indiqué dans ledit chapitre : fi on ne volt gueres de Chevaux morveux mourir étiques , c'eft que cette maladie n'arrive ordinairement à fon dernier excès qu'en cinq ou fix ans, pendant lequel tems , & jufqu'à fix mois peut-être auparavant leur mort naturelle , ils peuvent travailler à peu près comme à leur ordinaire , & qu'on les tue communément bien avant ce tems-là. CHAPITRE XXXVI. Le Rhume appelle' morfondure , & de la Courbature /impie. Ous avons dit dans le chapitre qui traite de la courba- _ . tu'e, qu'il yen avoit de deux fortes, courbature avec fièvre , qui eft un mal dangereux & preffant, c'eft de celle-là a-jS Le nouveau Parfait Maréchal. dont il falloit parler dans le Traité des Maladies aiguës. Cour- bature^Timple , c'eft-à-dire, fans fièvre : celle-ci n'étant qu'une morfondure confidérable, provenant des mêmes caufes de la morfondure , nous l'avons réfervée pour ce chapitre-ci : nous allons parler d'abord de la morfondure ^ce qui nous mènera infenfiblement à la courbature fimple. La Morfondure. La morfondure a à peu près les mêmes fignes de la gour- me, car c'elt une décharge d'humeur qui fe fait parle nez ; on connoîtra donc un Cheval morfondu par les fignes fuivans. Il paroîtra trifte & dégoûté ; il jettera parles nazeaux une ma- tière blanche ou verte, qui, félon qu'elle fera acre , caufera la toux plus ou moins forte ; fi on manie le gofier du Cheval, on le trouvera plus dur qu'à l'ordinaire ; quelquefois même il y viendra une inflammation fi confidérable, qu'elle empêche- ra le Cheval d'avaler , ce que les Maréchaux appellent étran- guillon , fi la morfondure efl: violente ; quelquefois elle eft accompagnée d'une opprefiion de poitrine fi grande, que le Cheval ne peut quafi pas refpirer ; quelquefois même la fiè- vre fe joint à tous ces maux. " Tous les fignes ci-defilis n'accompagnent pas toujours en- femble la morfondure , puifqu'il y en a de légères & de peu de conféquence ,fuivant que le Cheval fe trouve difpofé , & que les caufes en font plus ou moins graves : la courbature fimple , par exemple , eft un rhume ou morfondement plu» fort qui donne les mêmes fignes que la pouffe , c'efl:-à-dire , un redoublement du flanc , une toux feche & fréquente, ac- compagnée de flegmes par la bouche & par les nazeaux ; il y a prefque toujours à ce mal un mouvement de petite fièvre, & l'inflammation du poumon peut être à craindre. On voit bien par tout ce que nous venons de dire , que la morfondure a bien des degrés, puifqu'il peut y en avoir de peu de conféquence, de plus confidérables par degrés, & de très-dangereufes & même mortelles , ce qui fait que fouvent on a cru que les Chevaux étoient morveux en les voyant jet- ter parles nazeaux en abondance, & qui cependant n'étoient que morfondus ; c'efl: pourquoi il eft bon d'avertir que l'on diftinp-uera la morfondure d'avec la gourme par la connoif- fance qu'on aura des excès qui peuvent lacaufer, dont nous allons inftruire le lecfleur, & fi le Cheval les a faits, on peut conclure avec certitude. pie. Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXVI. 2,39 Les Chevaun deviennent morfondus lorfqu'on les fait paf- fer tout d'un coup d'une grande chaleur à un grand froid après un travail exceflif, ou pour les avoir trop fatigués ; fi on laiffe boire un Cheval qui a chaud, fans lui faire faire aucun exer- cice après qu'il a bu , ou s'il boit en été des eaux trop vives & trop avidement , ou de l'eau de neige fondue , tout cela lui . . r ^ 1 1 -r u ^ r. Courbature «m- caufera un rhume plus ou moins tort, ou une courbature lim- ple qui eft la même chofe. Ce mal , quant aux caufes intérieures, provient de la lym- phe qui a été arrêtée & épaiffie par défaut de tranfpiration; cette humeur , devenue gluante & vifqueufe , fe jette quel- quefois fur le poumon , y caufe des obitrudions qui oppref- fent la poitrine , & empêchent la refpiration; la toux furvient par l'âcreté de l'humeur. Voyez le chapitre de la toux. Comme il s'agit, tantàla morfondurequ'à la courbature fim- ple , lorfqu'il n'y a point d'inflammation, de faire dévifquer & de diffiper cette lymphe épaiflie , on n'aura befoin alors que d'une feule faignée ; du refte , on traitera ce mal comme la gourme par de doux fudorifiques & apéritifs ; point de cor- diaux , promener au foleil ou faire refpirer la fumée du geniè- vre , des lavemens ramolitifs , du foie d'antimoine ; enfin , tout ce qui eft dit dans le chapitre de la gourme ; s'il toulfe , lui donner de l'eau miélée. B R E U VA G E. Genièvre, ....... i litron. Miel ......... î livre. Vin, ........ I pinte. Concafi^z le genièvre ; faites-le bouillir dans le vin , y ajoutant le miel. AUTRE. De l'urine du Cheval toute chaude j . . i demi-fept. Vin , . . ..... I pinte. Mêlez le tout , & en donnez pendant trois ou quatre jours, cela le fera fuer. Tous les remèdes ci-de/Tus ne pourront fervir qu'en cas que le Cheval n'ait point de fièvre ; mais fi la fièvre , l'oppreflion de poitrine & l'étranguillon fe joignent à la maladie , il faut fai- i^o Lîî NOUVEAU Parfait Mari^chai. gner comme à la fièvre, force kvemens ramor!tifs& purgatifs; enfin , traiter le Cheval de la fièvre & de l'étranguillon. Voyez les chapitres qui traitent de ces deux maladies. Quant à la courbature fnnple , cjuoique nous ayons parlé des remèdes qui peuvent y être appliqués en parlant de ceux delà morfondure , en voici encore qui feront un bon effet ;lemeil- leur de tous, quand la fièvre n'y eft pas jointe, eft de laiffer le Cheval au vert nuit & jour dans le tems des premières her- bes, cela le purgera; on peut, fi on veut, le purger avec du miel. Les remèdes qu'on donnera pour cette efpece de courba- ture doivent être tempérés , & plutôt titans fur le froid que fur le chaud , afin de tempérer les humeurs qui caufent cette maladie ; c'eft pourquoi il faut force boiffons rafraîchiffintes ; l'orge en vert eft parfaitement bon , le foie d'antimoine dans du fon mouillé : il ne faut pas oublier les lavemens émolliens, comme nous avons dit. CHAPITRE XXXVII. De la Poufe. LA pouffe eft une oppreftion de poitrine qui empêche le Cheval de refpirer ; on peut diftinguer ce mal en deux efpeces bien différentes l'une de l'autre ; car l'une peut fe gué- rir , & l'autre eft incurable. Nous appellerons la première pouffe flegmatique , & la féconde pouffe phtytique ouphtyfie même. Foufle ptityfîque. Commençons par la pouffe phtyfique, & difons-enles fignes afin qu'on puiffe la diftinguer del'autrequi peut fe guérir ; cette pouffe fe défigne comme l'autre par un redoublement du flanc, mais toujours accompagnée d'une toux feche & fouvent réi- térée , jointe à un écoulement confidérable de flegmes parles nazeaux ; il faut joindre à ces fignes les caufes qui les ont occa- fionnées; car quand on voit qu'un Cheval devient pouflif après qu'il aura fait de violens efforts dans des courfes outrées, on peut augurer qu'il fefera rompu quelques vaiffeaux dans la poi- trine , ce qui aura caufé épanchement de fang dans les pou- mons: ce fang qui croupit devient du pus, & gâte le poumon, en Tulcérant; alors le Cheval maigrit par les mêmes raifons que nous avons apportées au chapitre de la morve, & meurt étique Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXVII. 24,1 étique fans refTource ; la feule différence de la morve à ce mal eft que celui-ci meurtàcaufe d\in accident, & l'autre par une caufe antérieure , lefquelles toutes deux font le même effet ; " comme on ne peut donc guérir cette pouffe , nous n'en parle- rons plus : nous allons paiïer à la pouffe flegmatique. La pouffe flegmatique fe reconnoît par le redoubiement du flanc. Avant d'expliquer ce figne , nous parlerons d'un autre dont on s'apperçoit, lorfque le Cheval n'a que le flanc altéré, & qu'il n'efl pas encore pouffif, mais qu'il y a de la difpofition. On reconnoît donc ce flanc altéré lorfqu'on voit que le Che- val fait la corde en refpirant , c'efl-à-dire , qu'il fe forme un vuide dans lequel on pourroit loger une corde tout le long des côtes : paffons maintenant aux fignes du pouffif déclaré, & tâchons d'expliquer , du mieux que nous pourrons , ce qu'on entend par le redoublement de flanc dont je viens de parler. Ce figne n'eft pas fort aifé à connoître quand il efl foible , & alors il faut un peu d'habitude pour le diflinguer : voici ce que c'efl. Examinez attentivement le flanc du Cheval pouf- fif , Se vous le verrez achever la refpiration en deux temps , c'eft-à-dire , qu'il paroit à fon flanc comme deux fecoufles , jufqu'à ce qu'il ait fini fon expiration : les autres fignes font la dilatation des narines quand il court ou qu'il monte : quand la pouffe efl plus forte, le flanc bat jufqu'auprès de l'épine du dos & du plat de la cuiffe ; &: fi le Cheval eft poufîif ou- tré , fa refpiration fe communique jufqu'à la croupe, & la toux s'y joint. Nous avons expliqué, en pariant du vomiffement, chapitre deuxième, pourquoi cette refpiration s'accomplit fur la croupe , au lieu de faire mouvoir le ventre. Nota. Que quelquefois un Cheval qui veut jetter, donne- ra des marques de pouffe pluficurs jours auparavant. La pouffe flegmatique , qui eff celle dont nous parlons, vient Pou/Te flegma- d'indigeflion habituelle , ce qui produit un fang cru , lequel ^"^^^' paffant dans le poumon , y dépofe beaucoup de flegmes qui obflruent les vaifTeaux du poumon , au moyen de tubercules ou petites élévations dures , qui , preffant l'extrémité defdirs vaiffeaux , y gênent la circulation du fang; ce qui occafionne le gonflement defdlts vaiifeaux : ces vaiffeaux ainfi gonflés preffent & mettent à l'étroit les véficules du poumon deflinées à recevoir l'air dans l'infpiration : c'efl pourquoi l'air n'ayant pas une entrée auffi libre qu'à l'ordinaire , la refpiration devient Hh z^x Le nouveau Parfait Maréchal. entfe-coupée , la toux furvient par la dilatation des vaifTeaux qui laifTent échapper la férofitc dans les branches du poumon. Cette efpece de poufTe eft occafionnée par un travail outré , par morfondu re , ou par des alimens trop abondans ou trop nourriffans ; les grands mangeurs & les Chevaux qui ont le ventre avalé, aulîi-bien que les vieux Chevaux qui ont la toux de temps à autre , font fujets à devenir poufTifs : on voit rare- ment les jeunes Chevaux attaqués de ce mal. Bien des gens croient que la pouiïe eft héréditaire ; mais une longue expérience m'a rendu certain du contraire. Quelquefois une légère obftruélion dans le poumon caufera la courte haleine ; il y a des Chevaux qui touffent , & même qui râlent pour peu qu'ils travaillent , mais ceux-là ne font nullement poufTifs , on les appelle foufïleurs : cette incommo- dité ne vient que de la conformation des nazeaux ^ & ne fait aucun tort à Tanimal. Il faut s'y prendre de bonne heure pour guérir cette mala- die, c'eft-à-dire , traiter un Cheval aufti-tôt qu'on le voit al- téré du flanc , ou du moins quand il commence à être pouffif: car Cl vous laifTez envieillir la pouffe , vous aurez bien de la ^ peine à en venir à bout. Quoique ce mal femble venir d'une trop grande chaleur par les fignes qu'il donne, cependant on voit parles caufes que j'ai expliquées, que ce n'eft que des humeurs vifqueufes & non allumées qui l'occafionnent , c'eft pourquoi les remèdes pure- ment rafraîchifFans nuifent à la pouffe , mais les tempérés, & même plus chauds que froids , font ceux qui réufTiront ; ainfi rien n'eft plus préjudiciable à un Cheval poufîif que de le mettre au verd ; cette nourriture eft trop froide & trop fleg- matique , quoiqu'elle femble le foulager , par la feule raifon ^ je crois , qu'elle lui lâche le ventre ; cependant quand on le re- tire'du verd & qu'on le croit guéri , il redevient plus poufîif qu'il ne l'étoit auparavant ; on voit par cette raifon que la purgation ne vaut rien aux Chevaux poufTifs, quoiqu'elle puif^ le faire quelque effet aux Chevaux fîmplement altérés du flanc , en ajoutant la rhubarbe ; once à la purgation ordinaire. On voit par tout ce que nous venons de dire, que les apéritifs & les fondans font les vrais remèdes à ce msl. Vous ferez donc d'abord une faignée ; vous ôterez le foin au Cheval , & vous ne lui donnerez que de la paille & de l'orge trempé, ou bien une Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXVIII. 143 once de fleur de foufre dans l'avoine pendant un mois ou deux ; on peut lui donner les extraits amers pendant un mois , puis le foie d'antimoine, & enfuite Tacier : le miel eft un excellent remède en en donnant i liv. par jour pendant long-temps. L'hiftoire qui eft rapportée dans le Parfait Maréchal, d'un Cheval pouflif abandonné, qui fut fix femalnes dans une gran- ge à foin dont on ferma la porte, fans favoir s'il y étoit , &: qui ne but point pendant tout ce temps, peut autorifer que la boilTon eft préjudiciable au Cheval pouffif , puifqu'au bout de ce temps , cet auteur dit qu'il fut parfaitement guéri ; on pour- roit inférer delà qu'il faudroit diminuer l'ordinaire de boiftbn d'un Cheval pouftif , d'autant plus qu'on remarque qu'après avoir bu , fon flanc paroît plus altéré qu'auparavant. Plus on connoîtra que le poumon eft fort échauffé, plus on choifira des remèdes tempérés. Quand on veut guérir un Cheval poufl^f qui a la toux en même temps , il ne faut pas fonger à travailler à la toux, parce qu'elle fe guérira en même temps que la pouffe. CHAPITRE XXXVIII. De la Toux. LA toux n'a qu'un figne qui eft très-aifé à diftinguer, c'eft la toux même , autrement un bruit fubit plus ou moins fort , occafionné par le picotement des humeurs dans la trachée artère , ainfi que nous allons l'expliquer. Une humeur acre fe féparant du fang dans les glandes de la trachée artère , irrite les nerfs qui s'y diftribuent ; les efprits qui coulent dans les nerfs communiquent cette irritation au cerveau , lequel par une mé- chaniquenéceffaire à la confervation de la vie , qui eft ce qu'on appelle l'aide de la nature , dans l'inftant qu'il en eft averti , fait détourner ces efprits , & les détermine en abondance à marcher & à fe réfléchir dans les orifices des nerfs qui font employés aux mufcles qui aident à l'expiration , c'eft-à-dire , qui font refîerrer la poitrine ; alors il fe fait dans ces mufcles un mouvement pré- cipité qui fert àchafter par un effort fubit de refferrement, l'ac- tion de cette liqueur fur les nerfs de la trachée artère, ce qui ne fe peut faire que par le mouvement convulfif appelle toux. On diftingue deux fortes de toux , favoir , la toux feche & la toux grafle. H h ij ' La tcux grafTet 144 Le nouveau Parfait Maréchal. La toux feche. Souvent la toux feche n'eft pas feule , car elle fe joint com- munément à la pouffe , à la morve ou phtyfie , &c.; la toux habituelle & feche vient donc d'une acrimonie de Thumeur qui fe fépare dans la trachée artère & dans le poumon ; elle fup- pofe un fang acre bilieux avec des obftrud:ions dans le foie & une grande acrimonie de la bile , fouvent même il y a des tu- bercules dans le poumon ; c'efî: pourquoi elle précède fou- vent Taltération du flanc & la pouffe. Pour guérir cette toux, fuppofé que la pouffe n^y foit pas jointe ( car il faudroit guérir la pouffe , & la toux s'en iroit en même tems ) , il faut beaucoup humeder le Cheval , & lui donner des remèdes adouciffans ; il faudra en même tems le garantir de Thumidité & du grand froid , ôter le foin , le met- tre pour toute nourriture à la paille feule & à Torge crevé , au lieu d'avoine ; lui faire boire déco61;ions apéritives de bour- rache & de fcolopendre avec eau blanche. L'autre toux , que j'appellerai toux graffe & toux humide , eft cette toux qui peut s'appeller la toux ordinaire fans aucun accident , & n'efl proprement qu'un morfondement , puil- qu'elle ne provient que d'une tranfpiration interrompue par ' quelque accident , comme d'avoir fouffert un grand froid, ou pour avoir bu de l'eau trop vive ou des eaux trop bourbeufes r cette tranfpiration interrompue refluant dans le fang, le re- froidit &. épaiffit les humeurs ; ainfl, comme cette toux vient par les mêmes caufes de la morfondure , c'eft-à-dire , de caufes froides , il s'agit de fondre la vifcofité des humeurs ; c'efl pour- quoi tous les remèdes incififs , & qui font revenir la tranfpira- tion ,& par conféquent les cordiaux & les réfolutifs & les fon- dans font bons dans cette occafion. Cette toux ne conduit gueres à la pouffe, qu'au cas qu'elle s'invétere. Nota. Qu'il faut éviter le plus qu'on peut , de donner au Cheval qui a la toux , des remèdes en poudre , parce qu'ils le feroient touffer davantage , ce qui ne feroit que le fatiguer. Le miel eft un excellent remède pour la toux, le chenevis, 1 litron dans du vin, le foufre , x onces dans du vin , poudres cordiales , 4, onces en breuvage. Il y a une troifieme forte de toux , mais qui n'efl qu'acciden- telle, c'efl la toux qui furvient à un Cheval qui a avalé une plume , laquelle fera reliée dans fa gorge y cet accident fe gué- Des Maladies des Chevaux. Chap. XXXIX. 245 rira en fourrant un nerf de bœuf enduit de miel dans le fond du gofier , pour faire couler la plume. Lorfque la toux prend à un Cheval pour avoir marché en Eté dans les endroits où il a refpiré pendant quelque temps la pouiïiere , c'eil un accident qui fe pourra aifément guérir par de légers rafraichiflemens , comme du fon & de l'eau blanche pendant quelques jours. Si la fièvre fe joignoit à la toux , il ne faudroit pas fonger à la toux , & guérir le Cheval de la fièvre. CHAPITRE XXXIX. De la Fatigue & Fortr.iïture. E Cheval fatigué & fortrait eft à peu près la même chofe , caries fignes en font prefque pareils , attendu qu'ils de- viennent tous deux étroits de boyaux & triftes: le Cheval fa- tigué a ce qu'on appelle la corde; cette corde eft un vuide qui fe forme le long des côtes, ou plutôt un canal qui fe forme lorf- qu'il refpire , dans lequel on pourroii loger une corde ; il a le poil hériffé & mal teint, la fiente eft feche & noire , & quel- quefois on y trouve des vers : la nourriture , quelqu'abondante qu'il la prenne , ne lui profite point ; les grandes fatigues , join- tes aux mauvaifes nourritures , font les caufes de ce mal. On dit que le Cheval eft fortrait, lorfque outre les fignes Fonraiture. précédens , cet endroit , qu'on appelle la corde au Cheval fati- gué , & que les Maréchaux appellent improprement les nerfs de defi^ous le ventre , eft retiré , dur , Ïqc & douloureux. Cette fortraiture provient de& mêmes caufes déduites ci-def- fus; elle peut encore être la fuite ou un refte de courbature , comme aufli de trop grandes chaleurs dans le corps. Comme à ces deux maux , à caufe des raifons fufdites , le fang & la bile font fort échauffés, acres, fecs & épais , la bile eft obli- gée de féjourner dans les vaiiïeaux, & doit y entretenir une agitation fourde qui diffère peu de la fièvre lente. Il faut, pour guérir ces efpeces de lafTitudes & d'épuifemens , commencer par faigner une fois ; c'eft un bien que le Cheval foît dégoûté, car il faut lui faire faire diète, dégoûte ou non , c'eft-à-dire , lui ôter le foin, ne lui donner que de la paille & de l^orge mrn- dé ou du feigle échaudé ou de l'orge écrafé au moulin :il faudra z^6 Le nouveau Parfait Maréchal. lui donner de fréquens lavemens émolliens & purgatifs , & pour boKfon le policrefte ou le miel délayé dans Ton eau. Il faut lui faire faire un exercice modéré; & à niefure qu'on verra que le Cheval fe remet de fes fatigues, il faudra lui re- donner petit à petit de la nourriture , & le remettre de cette façon à manger comme à fon ordinaire. Vous connoîtrez que le Cheval eft en terme d'amendement lorfqu'il boit & mange avec appétit, & qu'il ne fe vuide point trop ; car de fe trop vuider & mou fignifîe oblirucfiion : alors vous pourrez, à caufe qu'il n'y aura plus d'agitation danslefang, lui donner le foie d'antimoine ou le foufre doré d'antimoine, pour lever le refte des obftruélions qui pourrolent s'y trouver. Plus le Cheval fera délicat, plus il aura de peine à fe re- mettre. Quand le Cheval eft fortrait , 11 ne s'agit point pour le gué- rir , de frotter les nerfs du ventre, c'elt-à-dire , cet endroit dur & retiré qui coule le long des côtes , car ce n'eft pas la caufe de fon mal ; mais en guérifTant l'intérieur , ils fe relâ- cheront d'eux-mêmes. crudités. CH APITRE XL. Du Dévoîement & du Flux dyjfentérique. Dévoiement de T" E dévoiement eft un écoulement fréquent & liquide des jLi gros excrémens du Cheval. On peut diftinguer le dévoie- ment en trois efpeces ; favoir , le dévoiement pituiteux , le dévoiement bilieux & le flux dyffentérique. Les fignes généraux de toute efpece de dévoiement , font que le Cheval fe vuide beaucoup plus fouvent qu'à l'ordinaire , & que les matières qu'il rend , n'ont plus la môme confiftance qu'elles doivent avoir naturellement ; à l'égard de ceux qui accompagent chacune des efpeces mentionnées ci-deftlis, nous les expliquerons en détaillant les difFérens dévoiemens dont nous allons parler. Commençons par le dévoiement pituiteux ou de crudités : dans cette efpece la matière eft blanche ou comme de l'eau ; & quand la foiblefled'eftomac eft fort grande, les alimens for- cent tout entiers , fans aucune marque de digeftion. Ce dévoiement eft la fuite de mauvaifes digeftions , qui Des Maladies des Chevaux. Chap. XL. 147 ont engendré dans l'eftomac , des humeurs crues , lefquelles fermentant outre mefure avec les alimens , les délaient & les entraînent fans leur laifler le tems de fervir à leur deftination ordinaire , qui eft de contribuer à la nourriture du corps de l'a- nimal; les mauvaifes nourritures ou de trop manger fans faire d'exercice, peuvent occafionner cette efpece de dévoiement. Le dévoiement pituiteux eft moins dangereux que les au- tres , & plus aifé à guérir. Nota. Qu'un flux de ventre court eft fouvent une crîfe favo- rable , parce que dans cette occafion l'eftomac fe débarralfe par un effort, de la matière qui peut lui être nuifible , en la chaffant par en bas. 11 faut traiter ce dévoiement par une diète févere ; les la- vemens font aftez inutiles dans cette occafion ; il ne s'agit ici que de poulfer par tranfpiration , & de fortifier l'eftomac : pour cet effet, donnez au Cheval de l'eau blanche ferrée ; ôtez- lui le foin & la paille, mettez-le au fon pendant vingt-quatre heures , & enfuite de l'orge moulu , faites-lui avaler pendant trois jours , deux fois par jour , le breuvage fuivant. Thériaque , i once. Safran de Mars apéritif, i gros. Vin , . . X pinte. Mêlez le tout enfemble, & le donnez au Cheval. o u Mufcades, 10 petites ou 8 greffes. Vin rouge , i pinte. Vous brûlerez les mufcades à la chandelle , vous les jetterez enfuite dans le vin rouge , & les donnerez au Cheval. Le dévoiement bilieux donne des flgnes difîerens du pre- r,, ■ , - y . . . I /^i 1 i u f ■ *^ 1 Dévoiement bi- mier; car a celui-ci, outre que le Cheval perd i appétit, quel- lieux. quefois , quand la matière eft tombée à terre , on la voit bouil- lonner : ce mal peut provenir de ce que le Cheval fera trop gras , d'avoir trop fatigué ,ou d'avoir bu trop froid ; tous ces excès auront épaifti la bile, qui , ne pouvant paffer dans le foie, regorgera dans les inteftins , & y fcmentant, y diftbudra les alimens : cette bile enflammée , eft ce qu'on voit bouillonner dans la matière quand elle eft à terre ; ce dévoiement eft plus 1,4.8 Le nouveau Partait Maréchal. dangereux que le précédent, puifqu'il peut conduire en peu de tems au flux dyfTentérique , qui eft le plus à craindre des trois efpeces de dévoiemens. L'effet du dévciement bilieux eft quelquefois fi prompt , que fi le Cheval l'a très-violent pendant vingt-quatre heures , il eft en danger d'une inflam- mation d'entrailles , qui pourroit lui caufer la mort : il eft donc néceflaire d'y mettre un prompt remède , en ôtant d'a- bord le foin & l'avoine , & nourriflant le Cheval avec paille , fon & orge mondé , & lui donnant pour boiiTon de l'eau blan- che ferrée , avec deux gros de nitre purifié par feau d'eau : les lavemcns adoucifTans ne doivent pas être négligés dans cette occafion. Dévoiement Le flux dyfientérique , qui eft la troifieme efpece de devoie- dyflèntérique. ment, n'eft qu'un degré plus fort du dévoiement bilieux , puif- qu'il provient de ce que la bile ne coule pas dans le foie, re- gorge dans les inteftins, & eft d'une qualité plus inflammable, de façon que par fon âcreté , elle irrite le tifiii des boyaux & Técorche ; c'eft ce qui fait que la raclure de boyau paroît , ^c'eft-à-dire , qu'on voit la matière rouge & enfanglantée, c'eft alors qu'il eft à craindre qu'il ne fe fafle des ulcères dans les boyaux , que la fièvre ne s'allume & ne caufe une mort prompte à l'animal ; ce mal eft très-prefifant , c'eft pourquoi il ne faut pas temporifer , mais fonger à rafraîchir au plutôt les entrailles. Pour cet effet, il faut faigner une ou deux fois, mettre le Cheval au régime expliqué dans le dévoiement bilieux , & donner des lavemens adouciflans en quantité. LAIDEMENT. Opium ....... é grains. Sucre rofat ...... 4 onces. Lait , o u Opium , . . . . . . , 6 grains. Ypecacuanha ...... a gros. Bouillon blanc , . . . . . i poignée. Extrait de Gentiane , . . . . i gros. Faites une décoction avec le bouillon blanc ; mêlez dedans le refte des drogues, & compofez-en un lavement. Quand Des Maladies des Chevaux. Chap. XLI. 149 Quand on laiffe invétérer un dévoiement, quelquefois le Cheval en devient fourbu. CHAPITRE XLI. De la Superpurgation. LA purgation étant un remède à éviter le plus qu'on pent par rapport aux Chevaux , comme nous l'avons expliqué dans le Chapitre II de ce Traité , la fuperpurgation eft un ac- cident fort à craindre. On appelle fuperpurgation l'effet que fait dans le corps un médicament purgatif , donné en trop grande quantité : cet effet eft de purger l'animal plus que de raifon , ce qui caufe des irritations confidérables dans les inteftins, & peut y met- tre l'inflammation très-promptement ; c'eft pour ainli dire un flux dyffentérique accidentel , qui pourroit caufer la fièvre & emporter le Cheval. Il s'agit donc d'arrêter inceffamment le trop grand effet de la purgation , en adouciffant les entrailles; c'eft pourquoi il faut commencer par une faignée, pour empê- cher l'inflammation , puis lui faire avaler d'abord quatre grains d'opium ; fi ces quatre grains ne font pas affez d'effet, il fau- dra en donner une féconde prife en augmentant la dofe d'un ou deux grains ; il ne faudra pas manquer en même tems de don- ner force laveniens adouciffans , en y ajoutant l'opium. CHAPITRE XLII. Du Flux d'urine immodéré'. LE flux d'urine eft une maladie qu'on connoîtra en voyant rendre au Cheval une grande quantité d'urine claire com- me de l'eau ; ce qui n'eft pas furprenant , car ce mal fuppo- fantune foif extraordinaire , fait uriner bien plus que de cou- tume, & cette urine paroît crue , parce qu'elle n'a pas eu le tems de féjourner , & qu'elle coule rapidement ; fi le Che- val n'urinoit pas beaucoup dans cette fituation , il feroit bien malade ; ce mal ne fuppofc aucun vice , ni aucune inflam- I i a^o Le nouveau Parfait MAR^cHAt. mation dans les reins , ce qui occafionneroit plutôt la fuppref- lïon que le flux ; mais cette incommodité provient d'une fau- mure bilieufe dans la maffe du fang , fuivie d'un bouillonne- ment qui excite la foif ; la mafTe du fang ne tombe dans cet état que par une fuppreflîon de tranfpiration , & un refroi- difTement, qui, retenant la matière de la tranfpiration dans les vaifTeaux , l'unit avec la falive. Les pluies froides du com- mencement de l'Hiver, l'avoine marinée , avoir fait travailler un jeune Cheval trop tôt ou trop outrément, peuvent donner le flux d'urine. Pour guérir cette incommodité , il faut faire une faignée , mettre le Cheval au fon & au miel , le faire boire chaud , le nourrir avec la paille feule , lui donnant très-peu de foin : les herbes rafraîchiffantes en nourriture, comme la chicorée , les melons , &c. font propres à ce mal ; il eft encore bon de lui donner des extraits amers pendant quelques jours , puis le foie d'antimoine & la décoéHon de falfepareille. CHAPITRE XLIIL De la ConJIipation. CEtte maladie n'en ed fouvent pas une par elle-même , mais elle efl: l'avant -coureur , ou la fuite de quelque autre, dans laquelle le Cheval aura le fang échauffé , & dont la bile par conféquent ne coulera pas affez dans les inteftins , à caufe de fa confift:ance , comme dans la fatigue & fortrai- ture , dans la poulTe pthyflque & dans quelques-uns des au- tres maux ci-devant déclarés. Si le Cheval eftconftipé , fans avoir d'ailleurs aucun figne de quelques autres maladies jointes à cet accident , c'efl:-a- dire , qu'il paroiflTe fe porter afîèz bien du reflre , il faudra toujours le traiter, pour prévenir un plus grand mal, fur le pied d'une bile engagée dans le foie ; c'efl: pourquoi on pour- ra le faigner , ne lui donner qne de la paille , du fon & de l'eau blanche , ou autre boiffon rafraîchiflante , comme auffi des lavemens ; le miel dans le fon efl: bon dans cette oc- cafion» Des Maladies dis Chevaux. Chap. XLIV. 251 CHAPITRE XLIV. De la Faim canine. Ette maladie eft rare à Tégard des Chevaux; mais comme elle fe peut trouver, il eft bonde l'expliquer, & d'en donner les remèdes , en cas qu'elle arrive. La faim canine fe marque par une faim outrée , de laquelle il s'enfuit , que plus l'animal mange , moins il fe raffafie ; ce- pendant il maigrit de jour en jour , & finit par mourir étique. Cette incommodité provient d'un ferment acre dans Tefto- mac, caufé par de mauvaifes digeitions : ce ferment étant très-a£i:if , picote les membranes de i'eftomac , ce qui caufe l'appétit défordonné ; mais les nouveaux alimens étant digé- rés & brifés par cette humeur, compofent un chyle aigre qui, par conféquent, aigrit le fang de plus en plus , en ôte le bau- me & les particules nourriflantes ; ainfi l'animal ne fauroit man- quer de maigrir extrêmement. Il s'agit de ruiner cette liqueur aigre , ce qui ne fe peut faire que par des amers ; il faudra donc donner pour ce mal les ex- traits amers , quantité d'acier, & faire ufage du vin. CHAPITRE XLV. De VEpilepfîe ou mal Caduc , & de la Faim-vale. E mal caduc eft une convulllon & pamoifon non conti- nuée de tout le corps , qui fait que le Cheval fe laifTe tomber tout à coup avec des mouvemens convulfifs , trem- blant , friflbnnant & écumant par la bouche ; mais lorfqu'il femble mort , il fe relevé & recommence à manger. Ce mal vient à l'cccafton d'une grande palpitation du cœur, & d'un grand épaiftifTement du fang qui l'empêche de traver- fer les vaifteaux du poumon , & le retient dans les veines ju- gulaires qui font deftinées à rapporter le fang du cerveau ; ces veines demeurent engorgées : c'eft toujours par les mauvai- fes digeftions que ce mal arrive. La guérifon du mal tout à fait déclaré , eft très-difficile ra- dicalement ; le gui de chêne, de poirier _, de pommier, d'é- liij a^a Le nouveau Parfait Maréchal. pine , 6'c. paiïe pour un fpécifique à cette maladie ; mais il faut , indépendamment de ce remède, fi on le veut faire , nour- rir le Cheval avec de bonnes nourritures, comme bon foin , bonne avoine , mais avoir grande attention qu'il ne mange pas jufqu'à fe raflaflier , c'eft-à-dire, lui retrancher une partie de fon ordinaire. Quand vous voyez qu'un Cheval à quelque difpofition à tomber du mal caduc , il faut lui faire prendre par précaution des extraits amers avec de Tacier des années entières. La Faim-vale. La faim-vale a quelque rapport à l'épilepfie; car c'en eft une efpece compliquée avec une faim défordonnée : ce mal prend au Cheval ordinairement trois ou quatre heures après qu'il a mangé ; s'il eft en chemin , il demeurera tout à coup immo- bile , de façon qu'il eft infenfible aux coups qu'on lui donnera dans ce tems , & ne repartira pas qu'il n'ait mangé ; il faut donc absolument le laifTer manger ce qu'il trouvera fur le lieu même , après quoi il remarchera comme à l'ordinaire : ces fortes de Chevaux mangent trois fois plus que les autres ; & malgré cela ils maigriffent de plus en plus, & il eftimpof- fible de les engraiffer ; il n'y a point d'autres fignes à ce mal que le moment de l'accès , la faim & la maigreur ; il a les mêmes caufes que l'épilepfie , c'eft-à-dire , une circulation interrompue dans la tête, provenant d'une palpitation de cœur à la fuite de mauvaifes digeftions , qui ont excité en même tems cette avidité de manger , parce que l'eftomac s'eft rem- pli d'une liqueur acre qui fe reperpétue par les nouvelles di- geftions ; c'eft pourquoi il faut à ce mal compliqué des remè- des apéritifs & délayans , quantité d'acier; le foie d'antimoi- ne y eft bon. CHAPITRE XLVL De la Léthargie. N appelle ce mal léthargie , parce que le Cheval qui en eft attaqué, eft dans un fommeil prefque continuel , il dort tout debout , a les yeux chargés , perd absolument la mé- moire, & eft dans une fi grande indifférence, qu'il ne fonge pas à fermer fa bouche quand il l'a ouverte, ni même à boire & à manger; quelquefois la fîevre peut s'y joindre. o Des Maladies des Chevaux. Chap. XLVII. Z53 Ce mal vient de nourritures mauvaifes , ou trop abondantes, qui auront rendu le fang très flegmatique & fort lent. S'il n'y a point de fièvre , il faudra faire fuer beaucoup le Cheval, en le bien couvrant , ou par le moyen de fumiga- tions , & lui faire prendre pendant long-tems la décoftion de deux onces de falfepareille dans fon eau , lui donner l'antimoi- ne, & lui faire faire un long ufage dê~racier ; s'il y a fièvre , le faigner & le traiter comme à la fièvre. CHAPITRE XLVII. DES MALADIES DE LA PEAU, Des Dartres en général. Omme prefque toutes les maladies qui paroi/Tent fur la peau des Chevaux , & qui viennent de caufes inté- rieures, peuvent être rangées fous le nom en général de dar- tres , il eft à propos avant de les détailler, d'expliquer ce que c'eft que les dartres , & combien on en reconnoît d'efpeces , après quoi nous parlerons de toutes les maladies qui y ont rapport. On reconnoît de trois fortes de dartres , dartres farineufes , dartres coulantes & dartres à greffes croûtes ou gales : toutes ces dartres dépendent du vice plus ou moins fort de la bile. La dartre farineufe fuppofe une humeur bilieufe , tenue. Dartre farineufe c'eft-à-dire , de légère confiftance, laquelle fe répandant entre la cuticule, c'eft-à-dire , la première peau & la vraie peau, def- feche cette cuticule , la brûle & la fait tomber en farine. La dartre coulante & vive , efl: une humeur bilieufe , un peu plus corrofive , qui ufe la première peau , & met la vraie peau à découvert. La dartre à grofi^es croûtes fuppofe une matière- bilieufe plus grofiiere & épaiffe , qui ronge le tiffu de la peau , & y produit de petits ulcères , dont la matière eft fort épaiffe, & qui s'endure iffent ai'^ement, & fe réduifent en croates. Toutes les efpeces de dartres dont nous venons de parler , ne font occafionnées que parle féjour de la bile dans les vaif- feaux ; & fuivant que cette bile eft plus ou moins acre & épaif- Dartre vive. Dartre à groflet croûtes. x^^ ^^ NOUVEAU Parfait Maréchal. fe , elle produit fur la peau les diiTérens acciJens dont nous venons de parler. Pour expliquer plus clairement les origines des maladies de la peau , & la façon dont elles fe forment ; il faut favoir que la bile coule avec le fang , dans le tems qu'il pafle dans le foie ; c'eft là où elle doit s'en féparer par les règles de la nature, enfilant pour cet effet certains canaux ou filtres, dans lefquels il n'y a que cette humeur qui puiffe paffer. Imaginez-vous un tamis qu'on aura commencé par imbiber d'huile , fi on vouloit enfuite faire paffer de l'eau au travers , il feroit impofiRble; mais fi vous jettez de nouvelle huile deffus, elle y paffera fans difficulté ; le fang eft donc cette eau qui coule , fans pénétrer les pores du foie, que nous com.parons au tamis , & la bile qui coule avec le fang , venant à rencontrer l'orifice de ces tuyaux, s'y précipite fans difficulté, lorfqu'elle a fa fluidité ordinaire; de là elle eftdeftinéeàêtre conduite dans les boyaux, pour lesgraiffer & faciliter le paffage des excrémens : lors donc que cette bile devient trop épaiffe, auffi-bien que le fang, par quelque caufe qui leur aura diminué leur fluidité , alors la bile fera entraînée par le fang dans fa circulation ; & comme cette humeur eft chaude & fermentative, elle fera bouillonner le fang ^ qui , cherchant à s'en débarraffer, la pouflera contre la peau qu'elle affedera félon fa malignité première, & for- mera les dartres , boutons , gales , &c. qui font les diagnoftics des maladies dont nous allons parler. CHAPITRE XLVÎII. Des Dèmangeaifons. E Cheval eft fujet à avoir des dèmangeaifons à différen- tes parties du corps , comme à la tête , au cou , aux cuiffes , aux jambes & même à la queue , quelquefois à tout \t corps en entier ; on reconncîr ce mal , en ce que les Che- vaux fe grattent perpétuellement , l'endroit gratté fe dénué de poil, & on voit à la place une farine blanche qui couvre la partie : ils vont quelquefois jufqu'à s'ccorcher : plus la déman- geaifon eft vive , plus le Cheval fe tourmente & s'échauffe ;^ ce qui irrite fon mal à tel point, que quelquefois la toux s'y joint, 6c quelquefois la fièvre. Des Maladies des Chevaux. Chap. XLVIÎI. 255 Les caufes extérieures de ce mal , font , ou un travail trop violent, ou une nourriture trop chaude , ou d'être trop gras , ou enfin d'un tempérament trop ardent & bilieux. Quant aux caufes intérieures , toute efpece de démangeai- fon , n'eft autre chofe qu'une humeur dartreufe , qui pour les raifons dites au Chapitre précédent , fe fait fentir à différen- tes parties du corps. La dartre qui occupe le cou , la tête & les cuiiTes , eft or- dinairement plus enracinée &: plus difficile à guérir que la fuivante. Les vieux Chevaux font plus fujets que les jeunes , à avoir une humeur dartreufe avec démangeaifons aux jambes , qui les fait gratter jufqu'à emporter le poil. Il paroît quelquefois une dartre vive avec écorchure & dé- mangeaifon au pli de la feffe , à la naifTance de la cuilfe & à d'autres endroits, La queue eft au(Ti fujette à être attaquée de dartres , avec démangeaifon fi forte , que l^; poil de la queue en tom.be : il croît auiTi au petit bout du tronçon de la queue , de faux- crins , qui fe recoqiiillent , fe retrouiïent , & caufent des dé- mangeaifons au Cheval; à l'égard de cette dernière démangeai- fon , il n'y a autre chofe à faire que de chercher ces faux- crins^, & de les arracher pour faire celTer la démangeaifon. A tous ces maux , félon leurs plus ou moins grandes confé- quences, leurs caufes n'étant pas fi graves que celles des grof- fes dartres encroûtées , dont nous parlerons ci-après, & la bile étant plus fubtile^, & n'étant pas fi épailfe , il faut fonger à dé- layer le fang pour le rendre plus fluide; pour cet effet , on commencera par la faignée , en la réitérant félon la confé- quence du mal ; enfijite il faudra traiter l'intérieur par des apéritifs délayans , tempérés , rafraîchiffans , donnant de l'a- cier & du foie d'antimoine pendant du tems , & de i'alTa-fœti- da , de l'afarum , &c. à l'égard de l'extérieur , les bains y feront bons ; fi c'eft en Eté , on îaiffera le Cheval pendant une heure à l'abreuvoir : on le frottera tous les jours avec de l'eau-de-vie & l'onguent fuivant : Fleurs de foufre & huile de noix, de chacun. . . i livre, Fulpï^ de la racine de patience fauvage . ,. . .3 livres. Broyez le foufre avec l'huile de noix , naêlez la patience feuvage , & l'onguent fera fait. zf^S Le nouveau Parfait Maréchal. Mettez le Cheval à l'eau blanche & au fon, ou à la paille moulue , ou à la farine d'orge. CHAPITRE XLIX. De la Gale. L eft inutile de répéter ici ce que nous avons dit au Cha- pitre des dartres en général , par rapport à leurs caufes , j'y renvoie le le61-eur ; je dirai feulement ici qu'on diftingue de deux fortes de gales, gale farineufe & gale ulcérée ; la gale farineufe n'eft autre chofe que des dartres farineufes , & la gale ulcérée des dartres encroûtées : la première fe dénote par une farine ou crafTe avec démangeaifon , qui fait perdre tout le poil des endroits fur lefquels elle fe jette : la gale ul-^ cérée fe manifefte au dehors par des élevures & des croûtes, qui dégénèrent en de petites plaies ; celle-ci s'attache plus fort dans le crin & à la queue , qu'aux autres endroits : c'eft dans ces parties qu'on a plus de peine à la déraciner, à caufe que le cuir y eft plus épais qu'ailleurs. A l'égard de la gale farineufe , elle vient quelquefois par- tout le corps en même tems ; mais plus fouvent elle s'accroît peu à peu , paroi/Tant tantôt dans un endroit , tantôt dans un autre : elle vient au Cheval , qui aura foufFert pendant quel- que temps la faim & la foif ; les Chevaux entiers y font plus fujets que les autres. Toute gale épaifîic le cuir ; c'eft pourquoi vous connoîtrez qu'un Cheval fera en état de guérifon , & que l'humeur de la gale commencera à diminuer , lorfque le cuir fe trouvera plus délié qu'auparavant aux endroits atteints de ce mal. Cette maladie fe communique parla fréquentation des Che- vaux, & par les étrilles & uftenfiles qui ont fervi au Cheval galeux , c'eft pourquoi il faut le féparer des autres Chevaux, & lui donner des uftenfiles à part. Ce mal eft beaucoup plus difficile à déraciner en Hiver & dans les tems froids , qu'en toute autre faifon. Les deux efpeces de gale ci-de(fus fe guériront par les mêmes remèdes, en les continuant plus ou moins long-tems, félon que la maladie leur réfiftera ou leur cédera. Il faut commencer par deux faignées, & enfuite travailler à Des Maladies des Chevaux. Chap. L. i^7 à détruire la caufe intérieure par les mêmes remèdes indiqués dans le chapitre des demangeaifons , c'eft-àdire , par des apé- ritifs délayants, tempérés , rafraichtffans , bains ou fripions ; on pourra fe fervir encore du procédé indiqué au chapitre du Farcin : le tout fuivant que le mal eft grave ou envieiili. A regard desremedes extérieurs , le fuivanteftexcellent,non- feulement pour une gale ordinaire , mais encore pour celle qu'on appelle rouvieux , qui eft: une gale univerfelle & mali- gne , & pour toutes fortes de demangeaifons de cette efpece. Onguent pour la Gale & Demangeaifons, Soufre bien pilé. ..... | livre. Beurre frais & vieux oing , de chacun.^i . i livres. Ardoife bien pilée. . . . . ^ poignées. Faites fondre le vieux oing & le beurre enfemble , & quand la liqueur montera ^ prête à fortir du chaudron , joignez-y le foufre , & remuez bien le tout enfemble en laifiTant bouillir la liqueur , jettez enfuite l'ardoife pilée, puis retirez du feu pour frotter le Cheval de cet onguent tout chaud; on aura uneper- fonne qui remuera toujours ladite compofition , pendant qu'une autre frottera promptement le Cheval. Si le Cheval efl: grand , il faut augmenter d'un tiers la dofe de tous les ingrédiens, afin qu'il foit frotté par-tout( fi la gale efi: univerfelle ) & même dans les crins , qui eft le principal. C'eft encore un bon remède que de donner le verd au Che- val galeux. On pourra le purger aufll avec aloës & miel. CHAPITRE L. Du Farcin. LE farcin n'eft autre chofe que'des dartres encroûtées , 8c la plus confidérable des maladies de la peau ; fa caufe eft la même que celle des dartres dont nous avons parlé ci-devant; mais comme il s'en trouve de différentes efpeccs, c'eft-à-djre, dont les boutons ont un afpeét différent, ce qui ne dépend que delà malignité plus ou moins grande, ou de laqualitéde la bile qui caufe ces ravages à la peau , c'eft ce qui a fait que les Ma- réchaux ont diftingué jufqu'à cinq fortes de farcins ; favoir , Kk i-^S Le nou.vea-U Parfait Marechai. te farcin de la tête, le farcin volant qui pouiïe des boutons de côté & d'autre par-tout le corps : deux fortes de farcins in- térieurs , dont l'un fe dénote par des boutons entre cuir & chair , l'autre s'attache au-dfdans du cuir fans être fixé contre ta chair ; le farcin cordé qui paroît par de grofles duretés en forme de cordes le long des groffes veines des jambes & du Ventre , dont les boutons jettent du pus , & forment des ulcè- res , ayant leurs bords rouges , jaunes , blancs ou noirs ; farcin , cul de poule , qui forme de gros boutons, lefquels dégénèrent en ulcères fans matière , mais leurs bords font teints d'un fang noirâtre , prefque toujours calleux Se fordide ; celui-ci eft le plus dangereux de tous. Les définitions du' nom des farcins n'ont pas manqué à d'autres Maréchaux, car il y en a qui ont trouvé des farcins bifurques , taupins ,&c. cependant je crois ■qu'on ne peut diftinguer cette maladie qu'en deux elpeces ; favoir , le farcin guériffable & le farcin incurable. Comme toutes les différences dont nous venons de parler marquent feulement les différentes difpofitions de la bile , & quec'eft la bile quieft la caufe de toute efpece de farcin , il ne s'agit que de tâcher de connoître aux marques extérieures, le degré de malignité de cette humeur. On a remarqué que le farcin de la tête & des épaules eft le- plus aifé à guérir : le farcin volant, & le fécond farcin inté- rieur qui vient prefque toujours au-devant du poitrail , n^eft pis encore d'une difficile guérifon ; le premier farcin intérieur eft très-dangereux, fi on n'y remédie promptement : le farcin cordé eft mauvais quand les cordes font immobiles & atta- chées , finon il eft affez aifé à guérir , & même c'eft une mar- ique de mieux à ce mal , quand les cordes précédemment atta- chées f e détachent & devierraent mouvantes : fi le Cheval far- cineux vient à fe glander, ou qu'il jette par le nez une matière teinte de fang, de même s'il pouffe du farcin au Cheval qui jette la gourme , ou qu'avec le farcin de la tête il fe joigne un bouton fousla ganache qui devienne fort gros & rempli d'une matière flegmatique , ou qu'on laifTe invétérerle farcin, tout cela marque le poumon ou le foie ulcéré comme à la morve ; auffi dit-on que le farcin eft le coufin-germain de la morve , pour lors il eft incurable. ■ Je ne vois point que cette maladie ait aucun rapport à la maladie Néapolitaine ; cependant j'ai entendu dire à plufieurs Des Maladies des Chevaux. Chap. L. 159 perfonnes que la morve & le fârcin y avoient beaucoup de rapport ; apparemment qu'ils regardent c^s maux fous d'autres principes. Les farcins les plus difficiles à guérir, font ceux qui ont les marques fuivantes ; favoir , celui qui commence au bas du train de derrière , & qui va en remontant vers le corps ; ce- lui où il paroît quand les boutons font crevés , au lieu de ma- tière , une chair d'un brun rouge qui furmonte & forme des champig;nons ; celui où il fe trouve des cordes dans le fourreau & qui fait enfler les cuifTes. Toutes ces déduétions montrent qu'au farcin guérifTable il y a plufieurs degrés de malignité , & que ce qui rend le farcin incurable , c'efl lorfque la matière étant trop abondante , la bile s'efl engorgée dans le poumon ou dans le foie ,& y a for- mé des boutons , comme elle en forme à l'extérieur fur la peau. Ce qui rend donc en général le farcin plus mauvais que la gale , c'efl que cette bile gluante qui eft retenue dans les vaifleaux du fang , comme nous avons dit en parlant des dar- tres , venant à s'allier avec la matière de la tranfpiration & de la fueur , & la rendant trop épaiffe , en engorge les couloirs , ce qui forme des tumeurs, dont la matière arrêtée fe mettant en mouvement , produit une mauvaife fuppuration plus cauf- tique que n'eft celle de la gale ; tout ce dérangement a eu fa f)remiere caufe d'une trop grande difîipation d'efprits , & de 'épaifliffement du fang par un travail trop violent , fur-tout dans les chaleurs de l'Eté , ou par trop de repos , ou bien par une nourriture trop abondante ou trop chaude ; les Chevaux des pays de bled, qui ne mangent que du froment au lieu d"'a- voine , ont prefque tous le farcin. Le farcin fe communique & fe gagne comme la gale ; les Chevaux , qui font plus difficiles a traiter , font ceux qui font délicats au manger, parce que les remèdes les dégoûtent, & leur font perdre quelquefois abfolumentl'apétit : hors ce cas, un Cheval qui a le farcin efl communément alTez gai , boit & mange à l'ordinaire. Quand le premier bouton qui a paru eft guéri, quoique le Cheval en ait ailleurs , il eft ordinairement en voie de guérifon ; ce n'eft pas cependant une règle toujours fùre ; une des meil- leures marques de guérifon , eft quand les cordes fe détachent du corps , c'eft-à-dirc, qu'elles deviennent mouvantes ; c'eft Kk ij %6o Lh nouveau Parfait MariIchal. pourquoi celles qui d'elles-mêmes ne font pas attachées ^ ne font pas difficiles à guérir. Quelquefois, quoique le farcin foit guéri, s'il a paru aux cuiffes , les jambes refteront enflées après la guérifon. Nouy dirons à la fin de ce chapitre ce qu'il faudra faire pour les défenfler. Il eft bon de faire faire un exercice modéré au Cheval far- cineux . cet exercice lui fera du bien ; mais il faut fe donner de garde de le mettre à l'herbe , car cette nourriture augmen- tera fûrement fon mal au lieu de le diminuer. Les remèdes qu'on doit faire au farcin font de deux fortes ; remèdes intérieurs qui aillent chercher la caufe du farcin, & remèdes extérieurs pour guérir les boutons & ulcères qui en proviennent : ces derniers remèdes ne doivent fervir qu'à cet ufage , & feroient même totalement inutiles , fi on ne fongeoit en même temps à rendre la bile coulante & fluide , ce qui ne fauroit arriver par des topiques & amulettes , tels que des re- mèdes dans les oreilles, des fachets pendus au crin& à la queue, les racines mifes fur le front ou autres inventions dont plufieurs Maréchaux amufentle public/Il s'agit donc dç commencer par deux , trois ou quatre faignées ménagées fuivant Timportance du farcin ; mettre le Cheval au fon , lui ôter le foin, lui don- ner des lavemens émolliens ; on lui donnera , de fix jours en fix jours , un breuvage avec aloës i once , & miel demi-livre ; lui faire prendre les extraits amers avec l'acier pendant un mois , puis finir par l'antimoine. Le farcin qui vient de travail & de fatigue, rendant le Che- val plus échauffé que toute autre efpece , doit être traité par une fimple faignée, à caufe de la difïipation précédente des efprits ; on peut le nourrir un peu plus, & même l'herbe fera bonne à ces fortes de Chevaux , ou bien on les humedlera beaucoup avec force lavemens & boiffons rafraîchifTantes , avec orge mondé , &c. Quand le farcin réfifte aux remèdes ;, il faut faire prendre, tous les matins pendant quefq^ues jours, deux ou trois gros de cinabre dans du vin. Breuvage pour tè fardhî Racine d'azarum ou cabaret. ,,. ^_, . ,..j-. 3 onces. Vin blanc. , . .^jn^ft/i rAi^jfvi ,*iïb *-J!>> ^ ' P^"^^' Dei Maîaâies des Chevaux. Chap, Lî. a^i Poudre^ Noix vomique N°. 3^. Faites-en trois partségales de douze chacune ; raper-en douze, ou les concaflTez en petits morceaux , mêlez cette poudre grof- fiere avec de l'avoine que vous mouillerez , & que vous don- nerez à manger au Cheval , ce que vous ferez de deux jours l'un , juTqu'à ce qu'il ait mangé les trente-fix noix vomiques. A l'égard des boutons, on pourroit laver tout le corps avec la décodion d'énula-campana-à de patience fauvage; mais le plus expédient eft de mettre le feu aux boutons dès le com- mencement ; & s'il vient de mauvaifes chairs , prenez du fubli- mé corrofif , faites-en des crochifques fecs avec la diifolution de la gomme arabique ou de cerifier,. fi'c. & appliquez defTus ; quand ces mauvaifes chairs feront ôtées , panfez avec égiptiac, ou eau de vitriol , ou eau de couperofe» Quand les jambes reftent enflées ou grofles , quoique le farcin foit guéri, il faudra intérieurement fe fervir du foie d'antimoine avec les bois & racines fudorifiques de gayac , efquine , falTafras , falcepareille , buis , &c. en infufion dans le vin ou en poudre avec l'avoine , & continuer plus long-tems l-'ufag€ des extraits am^rs & de l'acier : extérieurement vous laverez les jambes avec des réfolutifs, comme le vin chaud , la déco6^ion de l'écorce de fureau ou d'hieble , Çfc. C H A P I T R E L I, Des Ehuîitions de Sang. IL y a de trois efpeees d'ébulitions de fang ; l'une fe démon- tre par de petites- tumeurs qui viennent de tous côtés, & cela très-promptement ; par exemple , en une nuit ; ces tumeurs ne font point adhérentes au corps , ayant leurs racines à la fui- perficie delà peau ; cette efpece peut être appellée un éréfi- pelle bilieux plat : l'autre efpece fe remarque par de petits boutons de la groffeur d'un demi-pois : ces boutons viennent de tems en tems en plufieurs endroits du corps: cette ébuli- tion eft un éréfipelle bilieux boutonné. Nous parlerons de la troifieme efpece à la fin de ce chapitre. De quelque façon que paroiflent ces deux efpeees d'ébuli- a^x Le nouveau Va-KTatt MAttécBAt. tions , il faut les rapporter toutes deux à lamêmecaufedu far- cin ; ce mal y a même tant de vraifemblance , qu'il peut arriver qu'on s'y méprenne ; la feule différence qu'on y reconnoîtra , eft que les tumeurs du farcin ont leur origine à la racine de la peau , & que l'ébulition les a à la fuperficie ; auffi cette maladie ed-elle de bien moindre conféquence que le farcin. Eréfipelle plat L'éréfipelle plat & l'éréfipelleboutonné provient donc comme woné^''^'"^ '"'"' le farcin , de l'arrêt de l'humeur de la tranfpiration , laquelle fe gonflant entre la première peau& la vraie peau , & fe trouvant arrêtée par l'air extérieur, forme cette humeur, dont une par- tie fe crevé & fe deiïeche enfuite , & l'autre fe diflîpe par tranf- piration ; il y a toujours de la bile mêlée avec cette humeur. Ces ébulitions dénotent un Cheval échauffé, & par confé- quent un mouvement fourd de petite fièvre ; c'eft pourquoi il faut faigner une ou deux fois : & quand on voit à la fuite de la première faignée que les ébulitions rentrent, ce n'eft pas la faignée qui en efl caufe, comme bien jdes gens le croient, mais c'efl figne que la fièvre efl: furvenue , qui les a fait ren- trer, & c'eft alors qu'il eft bon de réitérer la faignée. Il faut â ce mal un régime rafraîchifîànt ; comme boiffon avec cryf- tal minéral , des lavemens, & bien couvrir le Cheval pour le faire tranfpirer. Ebulitionàlatète. La troifieme efpece d'ébulitîon eft de petite conféquence , quoiqu'elle puiffe effrayer par fes fignes, caria tête enfle fubite- ment très-fort & en fort peu de tems ,de faço-n qu'on la voit en- fler à vue d'œil : en même tems de petits boutons fe répandent par-tout le corps; deux ou trois faignées de fuite , des lavemens & de l'eau blanche diffipent ce mal en très-peu de tems. CHAPITRE LIL JDe plufieurs autres humeurs Jnrtreujès ^ /avoir , eaux roujfes à la queue , malandres ^ foulandres , arrêtes ou grappes , ou queues de rat , peignes & mal (Tâne , & teignes. LEs Chevaux font fujetsà avoir des dartres ou humeurs dartreufes en différens endroits du corps , comme .à la queue & à plufieurs jointures des jambes & des pieds. Nousne parlerons plus de la caufe de ces dartres en ayant aflez^amplc» Da Maladies des Chevaux. Chap. LIT. ï^3 'jment difcouru dans le chapitre des dartres en général ; nous ne ferons donc ici que détailler les fignes de clracun de ces maux , & en donner les reraedes. Les eaux ronfles delà queue Te reconnoifTent en ce qu'il àVaqueue.'^'^ ** Tort du tronçon de la queue une humidité qui fuit le poil , & le rend roux à deux doigts de fa racine , quoiqu'il refte a fa racine de fa couleur ordinaire ; ce maL fe remarque mieux- aux Chevaux gris qu'aux autres : quand vous touchez à ce poil roux , il fe cafTe très-aifément. Ce mal eft une dartre coulante qu'il faut traiter par leff re- mèdes des demangeaifons. Les malandres & foulandres ne font qu'un même mal; les - ^", ""^^ndres malandres viennent au pli du genwi , & les (oulandres oufo- landres viennent au pli du jarret. On reconnoît les malan- dres & fbland'res à une efpece de gale ou croûte qui fuin- te une humidité légère , & qui embarralTe le mouvement de la jambe ; quelquefois ces maux viennent à s'enfler & à fe durcir , & fbnt boiter le Cheval ;les folandres viennent plus rarement que les malandres , & font plus, daagereufes àcaufe du voifinage du jarret. Ces maux font des dartres coulantes & encroûtées qui ont la même caufe delà gale & du farcin ; c\^. pourquoi il faut ks traiter intérieurement, ou bien ne pas fonger à les guérir radicalement ; car fi vous aviez envie de les deiïccher unique- m.ent par des remèdes extérieurs, l'humeur que vous renfer- meriez en dedans pourroit fejetter fur quelques autres parties- où elle feroit du ravage, ce qui n'cft pas à craindre de même quand on la combat en dedans comme en dehors. Pour renTedes extérieurs, graiffez-les avec delà vieille fri- ture , avec de l'huile & de l'eau , ou avec du beurre brûlé. Les arrêtes, grappes ou queues de rats, fe dénotent de deux Des arrêtes. façons , & proviennent de deux différentes caufes. Les arrêtes feches font une efpece de mauvailes eaux : c'eft une maladie de la lymphe épaifTie, laquelle fe dénote par des croûtes ou calcul tour le long du nerf ou tendon dé la jambe. Nous renvoyons le leébeur au chapitre des enflures du boulet, oii nous parlerons de cette efpece d'arrêté. La féconde efpece , que nous appellerons arrêtes humides , n^a point de calcul ni d'enflure : ces arrêtes coulent tout le long d'une partie du tendon de la jambe depuis la nailfance du bou- a64 Le nouveau Parfait Mar^chae. let : elles fuintent une humeur acre & mordicante qui fait tomber le poil : cette efpece eft une dartre coulante qu'il faut . traiter, comme il eft dit au chapitre des demangeaifons. dumai^^àne? ' Les peignes font de deux fortes, mais ces deux efpeces ont la même caufe; les peignes fecs fontdes dartres farineufes, & les peignes humides des dartres coulantes^ le mal d'âne eft une efpece de peigne humide ou un ulcère dartreux. Les peignes fecs fè dénotent par une crafTe farineufe qui paroit fur la couronne fur laquelle le poil devient hériffé, la couronne enfle , & par fucceiïion de tems ce mal monte au paturon, au boulet, & quelquefois jufqu'auprès du genou & du jarret. Les peignes humides ont les mêmes fîgnes que les fecs , ex- cepté qu^'au lieu de crafle farineufe , ils font abreuvés d'eau puante qui fait quelquefois tomber le poil , & enfuite il arri- ve que la corne crevé au-defibus de la couronnefur lafuper- ficie feulement. Ces maux ne font jamais douloureux, mais ils font très-diffi- ciles à guérir radicalement,fur-tout quand ils font envieillis. Les peignes humides fe fechent pendant l'Eté , & revien- nent l'Hyver quand ils font fechés ; s'ils ne font pas tout à fait extirpés , ils poufferont continuellement de la crafle qu'on eft obligé d'ôter tous les jours avec un peigne dont les dents foient ferrées. Les vieux Chevaux de carrofTe font fujets à ce mal, qui n'ar- rive que rarement aux jeunes. Ces deux maux n'étant autre chofe qu'une humeur dartreu- fe , farineufe à l'un & coulante à l'autre, il faut avoir recours au chapitre de la gale ou du farcin pour les remèdes inté- rieurs , & au chapitre des demangeaifons pour les remèdes extérieurs. Je dirai la même chofe du mal d'âne , qui eft de petites crevaffes étroites & courtes , venant autour de la cou- ronne fur le devant du haut en bas , lefquelles rendent du fang, caufent de la douleur , & font boiter ; ce font des ulcères dar- treux qu'il faut traiter comme les dartres. Des teignw. ^^^ teignes ne font autre chofe que la corruption de la four- chette , qui tombe par morceaux jufqu'au vif, ayant une odeur de fromage pourri très-forte ;il s'y joint une demangeaifon qui oblige le Cheval à frapper précipitamment & fréquemment du pied contre terre; ce mal eft quelquefois affez douloureux pour faire Des Maladies des Chevaux. Chap. LIV. ±6i faire boiter le Cheval: il eft quelquefois aufli l'avant-coureur d'un fifc qui pourroit en provenir fi on le néglige ou qu'il s'obf- tine ; c'ert pourquoi , comme la caufe en eR- difficile à extirper, & que c^eft une humeur darrreufe ou une lymphe armée de bi- le , qui par fon Céjour étant devenue corrofive , a dilTous les chairs & excité cette puanteur : il fauttraiterle Cheval intérieurement comme lefarcin & la gale , & extérieurement fondre du talc ou delà poix noire dans le pied, puis des defficatifs. CHAPITRE LIII. De la Brûlure. IL arrive rarement qu'un Cheval foit brûlé ; mais en tout cas on le traitera comme les hommes peuvent fe traiter en pa- reil cas, qui eft lorfqu'on y remédie fur le champ, d'y appli- quer l'encre ou l'efprit de vin: fi on n'y a pas apporté remède dans le moment , on fe fervira d'onguent de fureau ou d'eau de chaux, ou de décodion d'écorce d'orme. CHAPITRE LIV. DES MALADIES DE FLUXIONS ET ENFLURES, Des fluxions y enflures & coups , ou contufïons en général. AVant d'entrer dans le détail de certaines enflures affec- tées à quelques parties en particulier comme aux jarrets, aux boulets, ^c. & dont chacune a un nom pour la diftinguer, nous allons parler de toutes enflures , coups & contufions qui peuvent arriver indifféremment fur tout le corps du Cheval, & en général de toutes fluxions. Toutes maladies de fluxions «Se d'enflures ne fauroient arri- ver que par deux raifons , ou par un accident extérieur qui aura meurtri , contus ou forcé la chair ou les mufcles , ou par une caufe intérieure qui vient de difpofitions défedueufes des humeurs ou du fang. Si l'enflure eft caufée par un coup qui aura d'abord fait con- tufion, elle ne fera autre chofe qu'un dérangement des fibres & tuyaux plus ou moins forts , fuivant la violence du coup ; la Ll 1,66 Le. NOUVEAU Parfait. Maréchal. - fituàtion des pores defdites fibres étant changée , la circulation des liqueurs en devient plus difficile, ce qui donne occafion à l'engorgement des vailTeaujf ; c'eft pourquoi la tumeur ou en- flure fuit très-fouvent la contufion : cette enflure fera indolen- te, ou s'enflammera, fuivant que les parties oii le coup aura été donné, feront plus ou moins arrofées de vaiiïeaux fanguins ; & comme la lymphe n'eft pas une humeur fermentati ve , fi le coup qui a été donné n'a rompu que les vaifTeaux lymphatiques , ce qui fe peut faire par un coup fort léger, il fe formera une grofleur fans douleur, & affez fouvent dure. Si le coup a été afTez violent pour brifer les vaifleaux fanguins, auffi-bien que les vaifleaux lymphatiques , la tumeur deviendra enflammée par la rupture des vaifleaux, defquelsle fang s'étant extravafé en féjournant , s'épaiflira & viendra à fermenter. Si l'enflure ou tumeur & fluxion ne provient point d'accidens extérieurs , mais par force de travail, morfondure , nourritu- re mauvaife ou trop abondante, trop de repos, &c. elle fup- pofe toujours des obftruélions ou embarras, à caufe de l'épaif- fiflenient du fang dans quelques couloirs , Se principalement dans le foie ; & cet épaifl^flement rendant le mouvement ou la pulfation du cœur plus foible, & par conféquent le cœur ne pouvant poufler le fang avec fa vigueur accoutumée, ce fang féjourne plus long-temps qu'il ne devroit dans les artères, lefquelles pendant ce retardement laiflent échapper par leurs pores la férofité qui coule toujours avec le fang ; alors cette férofité épanchée n'ayant plus de mouvement, croupit; & fé- lon fa qualité plus ou moins épaifl^e, elle forme les tumeurs molles, calleufes ou dures; & lorfque l'inflammation s'y joint, c'efl: toujours par une fuite de l'embarras des glandes du foie qui retiennent la bile dans les vaifleaux qui la lient avec la lymphe nourricière de la partie où efl la tumeur; cette lym- phe devenue par ce moyen plus acre , fait étrangler les vaif- feaux du fang , enforte qu'il ne peut revenir aifément; c'eft pourquoi il féjourne, s'allume & caufe inflammation. Maintenant que les caufes générales des enflures, coups & fluxions viennent d'être déduites & expliquées , nous allons parler du procédé qu'il faut tenir quand il arrive enflure, de quelques caufes qu'elles viennent, fur les différentes parties du corps du Cheval , comme à la ganache, au garrot, au ventre, aux jambes, & généralement à tous les endroits où il en peut Des Maladies des Chevaux. Chap. LIV. i-^J veti'iv , après quoi nous entrerons dans le détail au chapitre fui- vantdes enflures afFedées à de certaines parties en particulier. Il faut rapporter toutes les enflures qui viennent fur le corps du Cheval, à ce que nous en avons dit au commencement du chapitre, c'efl:-à-dire , qu'elles ne peuvent provenir que de caufes intérieures ou par accident extérieur. Nous mettrons au premier rang les tumeurs caufées par l'humeur de gourme , tant fous la ganache qu'aux jarrets & autres parties du corps. Nous avons parlé de celles-là dans le chapitre de la gourme où je renvoie le le'fleur ; il en efl: de même des jambes qui ref- tent enflées après le farcin dont nous avons pareillement don- né les remèdes à la fin du chapitre qui en traite, comme auflî à l'ébullition du fang , où nous avons indiqué les remèdes pour la tête qui enfle fubitement à caufe de ce mal , & ainfi des au- tres enflures jointes aux maladies intérieures que nous avons traitées. Nous mettons au rang des enflures d'accident l'avant- cœur & l'enflure à l'aîne, puifque nous avons trouvé qu'elles étoient une fuite des efforts des mufcles de ces parties. Vous verrez dans leur chapitre comment il faut les traiter : les en- flures de venin & de morfures de mufaraignes ont leur cha- pitre particulier à la fin des maladies aiguës. Les enflures , meurtriffures des tefl:icules , du fourreau , du ventre , &c. fuivent immédiatement ce chapitre-ci. Notre deffein n'étant donc point de répéter une féconde fois ce que nous difons ailleurs à l'égard de toutes ces tu- meurs , nous nous bornons dans ce chapitre à parler généra- lement de la cure de quelque efpece d'enflure que cefoit,en féparant les remèdes que nous indiquerons fuivant les différen- tes qualités que peuvent avoir les enflures; favoir , enflures provenantes de caufes intérieures , enflures accidentelles & qui viennent à fuppuration , & enflures rebelles envicillies, & qui ne fuppurent point. Premièrement, je dirai qu'à l'égard des remèdes extérieurs de toute enflure que ce foit , il faut pofer pour principe de ne jamais mettre de reftreinètifs , c'efl-à-dire , des remèdes , qui , bouchant les pores, s'oppofent à la tranfpiration de l'humeur qui caufe l'enflure, & l'obligent à rentrer dans la circulation, car il pourra arriver que cette humeur caufe de grands ravages par fa malignité ; il ell vrai que la tumeur s'applanira , & ceux qui ne fongent qu'à la partie enflée , croiront avoir obtenu fa L l ij 2,68 Le nouveau Parfait Maréchal guérifon; mais il eft prefque certain qu'ayant enfermé le loup dans la bergerie , ils ne peuvent plus répondre de la vie de Ta- nimal ; il eft donc égal pour la diffipation de la tumeur , & pour fe mettre à Tabri de tout accident funefte , de fe fervir de réfolutifs qu'on peut appeller de vrais aftringens ; car en ou- vrant les pores , & travaillant à rendre l'humeur plus déliée , ils la difpofent à fortir parles pores ouverts ; & l'humeur dif- fipée , la partie fe retrouvera dans fon état naturel. Venons préfentement à la façon de traiter, premièrement les enflures provenantes de caufes intérieures. Comme ces fortes d'enflures fuppofent toujours des obftruc- tions , il faut guérir ces obftruélions en même tems qu'on tra- vaille fur la partie enflée ; ainli il faut commencer par une fai- gnée , faire obferver le régime au Cheval , & fe fervir inté- rieurement d'apéritifs fondans , comme de la limaille d'acier dans de l'extrait de gentiane, donner fou vent des breuvages avec aloës & miel , & enfin Tufage du foie d'antimoine. Nota. Que quelquefois des tumeurs qui ont paru , difpa- roiffent tout d'un coup , ce qui eft une alfez mauvaife mar- que : car c'eft communément un ligne que la nature n'a pas aflez de force pour pouffer l'humeur au dehors. Si par ha- fard il arrive qu'on ait faigné un Cheval à qui on a vu une tu- meur, & que cette tumeur difparoifTe après la faignée, on ne manque pas moyennant l'averfion que plufieurs perfonnes ont contre une opération fi falutaire , d'attribuer injuftement à la faignée cet accident ; ceux qui ne feront point dans le cas de cette prévention , n'auront qu'à réitérer la faignée pour fauver les accidens qui pourroient fuivre d'un pareil indice , & peut- être même la tumeur reparoîtra, ou du moins le ravage qu'elle auroit caufé fera moins à craindre. Les remèdes extérieurs , tant pour les enflures fufdites , que pour toute efpece d'enflure , coups & contufions , font les mêmes , puifqu'il ne s'agit que de réfolutifs à l'extérieur , l'eau- de-vie , le vin & l'huile , la thérébentine, les herbes aromati- ques ; enfin , tous les réfolutifs dont le nombre eft affez grand, pouvant être employés utilement. Si les enflures réfiftent, fervez-vous de l'emplâtre de ful- furé & de l'emplâtre de ciguë mêlés enfemble. Si un coup avoit contus les tendons, mêlez des émolliens avec les réfolutifs , pour ater la douleur & le feu de la partie. Des Maladies des Chevaux. Chap. LV. ^6<) Si l'enflure eft envieillie , fervez-vous des plus forts réfolu- tifs ; on peut fe fervir aufli d'une douche en jettant fouvent de fort haut une décodion très-chaude d'herbes aromatiques. On voit par tout ce qui eft dit ci-defTus, qu'à toutes tu- meurs il faut d'abord tenter la réfolution ; mais fi elle ne veut pas fe faire , on eft obligé d'efiayer la fuppuration , alors il fe forme un abcès qu'on traitera fuivant ce qui eft dit dans le chapitre des abfcès. Les jambes & les boulets font les parties les plus fujettes à s'enfler , parce que ce font celles qui fatiguent le plus , & plus fufceptibles de coups , heurts & autres accidens : quand on ne fauroit les défenfler par des remèdes appliqués deflus , il n'y a que le feu qui en puifTe venir à bout. Il y a des précautions à prendre pour empêcher que ces parties n'enflent , ou par trop de repos , ou par une fatigue exceflîve : ces moyens font premièrement , d'avoir grand foin des jambes des Chevaux , c'eft-à-dire , de les tenir bien nettes , de ne pas trop nourrir votre Cheval , & qu'il ne mange pas de mauvais alimens; lui faire faire un exercice mo- déré , & ne le pas trop fatiguer , ni laiffer repofer; fi vous lui avez fait faire un travail un peu trop fort , il fera encore tems de prévenir l'enflure des jambes, en appliquant deffus, aufli- tôt que vous ferez arrivé, de la fiente de vache , démêlée avec du vin, de l'efprit de vin ou de l'urine ; ce remède eft bon aufli pour défenfler. CHAPITRE LV. Anatomie du Genou , des Jambes , Boulets & Paturons. IE genou du Cheval a beaucoup de rapport au poignet Pl. XXV. -i de l'homme ; il eft compofé de fept os ou offelets , ^'S- A. dont fix forment deux rangées, i,i, & le feptieme 3, eft comme détaché des autres , formant une avance en dehors du pli du genou ; les fix olfelers , qui compofent les deux Le genoB. rangées, font placées afiez régulièrement, trois à trois, l'un fur l'autre ; la rangée de defius , qui a plus d'épaifteur que celle de defibus , foutient à plat l'os du bras ; la rangée de def- fous eft appliquée fur l'os du canon de la jambe : le feptieme 7. or. 2, Tendons. Fig. E. Fig. D. Cinq ligamens Fig. C xyo Le nouveau Parfait Maréchal. ofielet enjambe moitié fur l'os du bras , & moitié fur un os de- la première rangée : les fix os ne font pas tenus fermes en leurs places comme les oflelets du jarret , & les ligamens courts qui les attachent l'un à l'autre dans l'intérieur , font plus du côté du pli , afin que le mouvement de plier le ge- nou foit libre par devant. Le genou efl une partie purement tendineufe ; car il n'y arrive & n'y pafTe que des tendons retenus proche du ge- nou , par une portion tendineufe ou ligamenteufe , qui fait tout le tour du genou par-defTus tous ces tendons, & qui, formant une efpece d'anneau , fe nomme le ligament annu- Jaire. Il m'a paru qu'il ne vient que deux tendons au genou , un pour tendre à fléchir , & l'autre pour l'aider à fe remettre en fa place : le fléchiffeur m'a paru être le plus court tendon b du mufcle appelle le palmaire, qui va s'attacher au fommet du feptieme os ; l'extenfeur m'a femblé être un tendon grêle d du mufcle nommé le long, qui pafTant en écharpe du haut du genou , & dirigeant fa courfe vers le côté du dedans, va s'attacher à la plus baffe rangée des offelets. Cinq ligamens extérieurs fervent à tenir tous ces bâtis d'of- felets en leurs places ; il n'en paroît qu'un g qui flanque le côté de dedans; celui-ci part d'une bofle ou élévation que fait le bas de l'os du bras, & va fe terminer à unofl^eletde la rangée d'en bas ; mais il y a quatre ligamens qui ne fervent qu'à retenir le feptieme os, ferme en fa place : le plus long c partant de fon bout inférieur , va s'attacher à la tête de l'os du poinçon de dehors de la' jambe : le deuxième d prend à côté de celui-ci, & une moitié va à l'oflelet de dehors de la rangée d'en bas, & l'autre moitié va à l'oflelet de la rangée d'au-deffus ; un ligament très-court c, part enfuite au-deffus de celui-ci fur le plat dudit os , & va au même oflelet : un autre très-court g, part encore au-deffus, & s'attache fur le champ à l'os du bras. Fig. A. Le canon des jambes , tant de celles de devant , que de cel- les de derrière , eft compofé de trois os , c'eft-à-dire , d'un gros os B & de deux offelets minces & longs , tel qu'efl D , colés , l'un d'un côté & l'autre de l'autre côté du gros os ; voilà tous les os du canon : les quatre boulets font chacun compofés de trois os , favoir , un gros E , & deux petits ee , Fig. E. Des Maladies des Chevaux. Chap. LV. 271 qui enjambent moitié fur Tos du canon, & moitié fur l'os du boulet , mais qui ne font attachés ni à Tun ni à l'autre. Les quatre paturons font chacun compofés d'un feul os quarré , dont le bas pofe fur l'os du petit pied. Les mufcles du bras XX , fournirent neuf tendons , qui F'g- i^- & C. defcendent au genou , à la jambe & au pied : nous avons déjà parlé des deux tendons du genou : refte à détailler les fept autres pour la jambe de devant ja JbTdTdetl! Les tendons les plus coniiderables , & qui (ont communs aux quatre jambes , font ceux du fublime & du profond EE , Le fijjlime & qui font deux fléchiiïeurs du pied ; ils paffent tous deux l'un fur igs'^'ie n"rf de^^iâ l'autre , c'eft-à-dire , le fublime fur le profond dans le pli du jambe. genou , plus du côté de dedans , à l'abri de la partie concave du feptieme ofTelet du genou ; ils vont ainfi tout le long du canon par derrière , paffer fur les deux oflelets du boulet ; immédiatement après , le fublime fe fépare en deux fourchons F'g- F- hh qui vont s'attacher à l'os du paturon : on voit alors le pro- fond ii , qui , fuivant toujours fon chemin , va s'attacher fous l'os du petit pied ; ce font ces deux tendons que les Maréchaux appellent le nerf de la jambe. Les autres tendons de la jambe de devant , font les fuivans : ^'S* ^* en dedans, à côté de la jambe, un tendon grêle , provenant d'un mufcle nommé le radial, qui eft un fléchifleur; celui-ci va s'attacher à la tête de l'ofTelet du canon de la jambe en de- dans d : le côté de dehors de la jambe a les tendons fuivans. Fig. I>» Premièrement, un tendon grêle c du mufcle extenfeur du pied , appelle le long du pied , paiTant fur le côté du ge- nou en biais , & biaiifant de même le canon de la jambe , va fe rendre devant, au-delTous du boulet , où deux petites expanfions tendineufes ee , attachées aux côtés du boulet, le rendant plus large , il va s'enfoncer fous la couronne en pin- ce ; ce tendon eft joint vers le haut du canon de la jambe, par Fig. B. celui d'un mufcle extenfeur, appelle le court du pied A, le- quel le côtoie toujours jufqu'au boulet où il fe termine. Un tendon mince B , partant du mufcle fléchilTeur nommé le palmaire , un peu au-defTus du feptieme ofleîet du genouil , va fe rendre en D, au haut del'oirelet du poinçon. Sur le mi- Fig* D' Heu du devant du genou , arrive un tendon large b , du mufcle appelle le long, qui eft an extenfeur du canon de la Jûmbe , qui coule par-delTus les deux rangées d'o(ïelets j & 2.72- Le nouveau Parfait Mar^chae. s'attache en s'élargiiïant fur le haut de Tos du canon. La veine la plus confidérable de la jambe de devant, qu'on Veine & artères, appelle les ars XI , coule du côté de dedans ; elle vient du pied ; & pafTant à côté du genou , elle pourfuit le long du bras , & Fig. C. va s'enfoncer dans le corps au poitrail : une autre veine 33 , venant du devant du genou , plus du côté de dedans , va joindre la première au poitrail : une artère P fortant entre le profond & le tendon ou mufcle radial d , fe fourche fur le champ en deux branches, dont l'une va au pied, & l'autre s'enfonce fur le côté du genou , vers h ; on ne voit en de- F"'g- B' hors qu'une veine 44 ; qui , venant du pied , difparoît en s'enfonçant derrière le feptieme offelet du genou en D. ^'^' ^' Il ne refte plus qu'à parler des ligamens. Sous les tendons du profond coule un ligament aa , appliqué le long de l'os du canon : ce ligament fe fourche environ à quatre doigts des deux ofTelets des boulets ^, & vient s'y attacher en flanc de côté & d'autre, afin de les maintenir en leur place : ces deux tigamensdes ofTelets font eux-mêmes liés & maintenus à côté l'un de l'au- oflelets du boulet. i- ^ • ^ ■l r r j tre , par un ligament aponeurotique, attaché lur eux en de- hors; car en dedans ils font nuds, & gliflent moitié fur l'os du canon , & moitié fur celui du boulet : un autre ligament ce , partant de l'os du paturon , monte aux deux petits ofi^e- Fig. G. lets du boulet ; il eft doublé de trois autres aa , ou d'un fé- paré en trois, qui s'attachent dans tout leur chemin à l'os du boulet , & fe rendent, en montant & en s'écartant un peu l'un de l'autre , vers celui qui eftfureux ; le tout pour affermir cette jointure du boulet, qui doit avoir bien de la force, puifqu'elle fupporte tout le corps. CHAPITRE LVI. Des Jambes travaillées & ufées , & bouletées. Quoique les jambes ufées ne foient pas toujours enflées, el- les font fi fufceptibles de fluxions , que je crois qu'il eft à propos de parler de ce mal à la fuite des enflures. Les jambes d'un Cheval font dites travaillées , foulées ou ufées , quand elles ont beaucoup fouffért, ou foufFrent par l'affoiblilfement que leur caufe un travail trop long & trop continuel. Les Des Maladies des Chevaux. Chap. LVI. 173 Les fuites du travail tropoutré,afFeétent les jambes de difFé- rentes façons, c'eft-à-dire, qu'on reconnoîtàplufieursaccidens, qui changent la figure totale de la jambe , les effets du travail immodéré qu'on lui a fait fouffrir. Ces fignes ont des noms particuliers , comme faire des armes ou montrer le chemin de S. Jacques , être arqué , être bouleté , avoir le boulet gros ou couronné : d'ailleurs , les molettes qui font de certaines hu- meurs glaireufes, qui viennent tout le long du tendon delà jambe , des grolTeurs qui viennent à côté du boulet , tout cela montre que ta partie étant affoiblie , les efprits n'y cou- lent plus en fi grande abondance , d'où s'enfuit le retirement des tendons , & le rendez-vous des humeurs. Pour expliquer ce qu'on entend par les termes fufdits, vous faurez qu'on dit qu'un Cheval fait des armes , ou montre le chemin de S. Jacques , lorfque n'étant ni inquiet ni ardent, Y '^''^'"'" ^^ ^* il ne peut refter long-tems également planté fur fes deux *'"^^' jambes de devant , lorfqu'il eft arrêté ; mais qu'il en avance tantôt l'une, tantôt l'autre, pour fe les foulager : s'il refte quel- que tems dans cette attitude, ayant une jambe avancée , c'eft figne que cette jambe eft celle qui lui fait douleur , ou qui eft affoiblie & fatiguée : vous voyez cette attitude à la jambe de devant du montoir , de la figure C, Planche I: il peut cepen- dant arriver, que ctttt façon de fe placer, eft une fituation que le Cheval s'eft accoutumé de prendre ; c'eft pourquoi on ne doit pas , dans cette occafion , faire attention à cette attitu- de , fi on ne découvre pas d'ailleurs d'autres fignes qui mon- trent altération de la partie. On connoît encore que les jam- bes d'un Cheval font travaillées , quand étant né avec les jam- bes de devant , fituées comme elles doivent être , c'efl-à- dire , tombant à plomb , elles fe trouvent pliées , & le canon de la jambe retiré en deffous , du côté du ventre , comme vous voyez à la jambe hors du montoir de la figure C , de la Planche I. Cette fituation faifant que la jambe reffemble à un arc , a fait nommer le Cheval qui a cette incommodité. Cheval arqué , ou Cheval qui a les jambes arquées : ce mot ne s'emploie que quand la jambe prend cette attitude, à force de travail ; car il fe trouve des Chevaux , dont les jambes de devant font cette figure naturellement , & qui font nés avec ce défaut de conformation ; alors on appelle ces Chevaux hrajpcours. Le Cheval bouleté , eft celui dont le boulet eft Bouleté. M m 2-74 ^^ NOUVEAU Parfait Maréchal. plus avancé que la couronne : quand le boulet commence à s'avancer , & qu'il ne l'efl pas outrément, on dit que le Che- val eft droit fur Tes membres. Le boulet plus gros qu'il ne faut, & enflé , par conféquent , & le boulet couronné, c'eft-à- dire , étant entouré d'une groiïeur fous la peau comme ua anneau , de même les jambes rondes & gorgées , ou bien rem- plies de duretés ou de glaires mouvantes, qu'on fent en paf- fant la main le long du tendon ; tout cela font des marquest certaines de jambes foulées , travaillées ou ufées : les molet- tes dont nous avons fait un chapitre particulier, indiquent que la jambe commence à foufFrir. Lorfque le Cheval eft droit fur fes membres, il eft fujet à broncher & à tomber , & par la fuite il devient ordinairement bouleté , alors il ne peut plus gueres fervir qu'à tirer : les Che- vaux court jointes , c'eft-à-dire, qui ont le paturon fort court, font fujets à fe bouleter , particulièrement fi en les ferrant on ne leur abat gueres de talon, & qu'on leur laiffe trop haut: les Chevaux arqués peuvent encore travailler, mais ne fau- roient lèrvir de Chevaux de maître: les jambes groffes ne fau- roient rendre aufti de bon fervice ; car tout ce qui empêche le mouvement du tendon , porte préjudice au Cheval ; les mo- lettes font de ce nombre. J'ai parlé au commencement de ce chapitre de certaines groffeurs qui viennent par fatigue , à côté des boulets : ces grofteurs refiemblent à un demi-œuf de pigeon: elles ne font pas bien dures, & ne font pas boiter le Cheval , mais elles peu- vent augmenter & embarraffer cette jointure. On voit , par tout ce qui eft dit ci-delfus , que les jambes fatiguées ne fe dénotent pas toujours par dês enflures , mais que leurs tendons fe retirent & leur font douleur ; parce que la vertu dereftbrt des fibres tendineufes étant afFoiblie, & leurs pores moins ouverts, le jeu des efprits ne fauroit s'y faire comme à l'ordinaire ; c'eft pourquoi la partie devient roide, & n'a plus de liant ; joint que la lymphe n'ayant plus un libre cours , s'épaiffit , & bouche lefdits canaux ou pores. Il s'agit donc avant que le mal foit à fon plus haut point, ce qui alors feroit inutile , de lever ces obftru6tions , en diflipant la lymphe qui commence à s'épaiflir , & en r'ouvrant les pores qui com- mencent à fe boucher : on ne peut employer à cet effet que des réfolutifs très-forts , comme les eaux chaudes & les huiles Des Maladies des Chevaux. Chap. LVII. 2,7$ pénétrantes , & même le feu ; car ne voulant ramollir ces par- ties avec des ramollitifs, on affoibliroit fi fort, & on déten- droit tellement les tendons , qu'ils perdroient toute leur force , au lieu de fe rétablir. A l'égard des enflures de fatigues , voyez le chapitre précé- dent , tant pour les guérir , que pour prévenir en général , que les jambes & boulets ne s'ufent. CHAPITRE LVII. Anatomie de la Tête. IL eft inutile de faire ici un détail anatomique exa<5t de la tête du Cheval , ceux qui en feront curieux , auront recours à Tanatomie de Snape , que j'ai traduite ; de plus , j'ai expli- qué dans le chapitre des noms des parties du Cheval , plu- fieurs parties de la tête : il me refte à indiquer les endroits où on rencontre les veines & les artères ; à faire une defcription fommaire des yeux ,'à expliquer ce qu'on découvre, quand on a fendu la tête du Cheval , comme celle du lapin rôti ; & à faire voir dans la même ellampe les deux tendons que l'on coupe pour énerver un Cheval , & ce que c'eft que les grains de fuie qu'on voit dans l'œil , quand il eft bon : on verra auffi ce que c'eft qu'une furdent. Premièrement, la veine jugulaire a , qui eft la veine du p^. xxviii. cou , eft formée par plufieurs rameaux: une partie de ces ra- F.g. C. meaux vient du côté de l'oreille pardeftbus les avives : d'au- tres fortent de deffous la vertèbre du cou , appellée le pivot : un autre rameau venant le long de l'os de la pomette c , au milieu de la joue , coule tout le long de la tempe , où il s'ap- pelle la veine temporale d , Se va s'enfoncer au haut du muf- cle maffeter : la branche inférieure c , qui va fe rendre à la ju- gulaire , faifant une fourche au cou , à quatre doigts de la ga- nache , avec la réunion des rameaux qui viennent de l'oreille, du pivot & du maffeter, ou plutôt qui forment la jugulaire : cette branche inférieure de la tête , dis-je , prenant fon ori- gine derrière l'œil, fort vers le milieu du maffeter, près l'œil: de là tournant tout l'os de la ganache , elle coule fous ledit os tout le long de fon artère inférieure en e , & va former la four- che de la jugulaire : elle reçoit au milieu de fon tour , la réu- M m ij z']6 Le nouveau Parfait Maréchal. nion de quantité de petits rameaux qui proviennent de la face, & qui font fuperficiels : elle reçoit auffi au-defiTous une réu- nion d'autres rameaux qui proviennent de la mâchoire infé- rieure & du menton. L'artère /"qui côtoie la veine jugulaire , venant du poitrail , s'enfonce toujours de plus en plus, à mefure qu'elle gagne la ganache ; c'eft pourquoi il n'y a rien à craindre, quand on fai- gne au cou , l'artère efl trop profondément enfoncée en cet endroit , pour qu'il y ait à appréhender de la piquer. Il fe répand plufieurs branches d'artérioles fur toute la face, qui accompagnent les veines : il eft à remarquer que l'artère g; qui côtoie la veine de la tempe , marche à côté d'elle du côté de la ganache ; on peut la fentir battre , comme on fent le poulx aux hommes , en la cherchant avec le doigt , entre l'œil & l'oreille. Il fort des branches d'artères de l'orbite de l'œil en bas , qui fe répandent fur la face. Pi.xxvi* Vous voyez dans l'eftampe xxvi une tête de face, où vous découvrez les deux releveurs des lèvres aa , dont on coupe les tendc^ pour énerver. J'ai parlé de cette opération dans le Traité'^des Opérations ; vous y découvrez auffi le mufcle cro- taphite b , qui s'enfonce dans l'endroit de la faliere , & les, trois grains noirs c , qu'on voit quand l'œil eft bon. Lorsqu'on veut voir la flruélure intérieure du globe de l'œil , il faut le lailTer geler fur une fenêtre , puis le coupant en deux par le milieu de la prunelle , on voit l'arrangement des humeurs , l'humeur vitrée 11 n &pourieuriieuia non de la jambe. Suivant cette lituation dilterente , elles font Fig.C.delaPi. I. boiter le Cheval , ou ne lui caufent aucune efpece d'incom- modité. Commençons par les furos. Suros. Le furos eft une tumeur calleufe , dure & fans douleur, qui vient fur l'os du canon de la jambe ; il eft toujours adhérent à l'os,& auffi dur que lui; on fait deux efpeces de furos; fa- voir , le furos fimple & le furos chevillé; le furos fimple eft cette groffeur que nous venons d'expliquer ,& le furos che- villé n'eft autre chofe que deux furos fimples, Pun d'un côté, l'autre de l'autre du canon de la jambe : quand il n'y a qu'un furos , il eft prefque toujours en dedans. La caufe la plus ordinaire du furos eft l'effet de coups & de heurts que les Chevaux fe donnent eux-mêmes dans les pâtu- rages contre les troncs d'arbres , contre des fouches , ou qu'ils reçoivent par des coups de pied des autres Chevaux; c'eft pourquoi beaucoup de jeunes Chevaux ont des furos , & prefque toujours cette grofteur fe diftipe à mefure que le Cheval vieillit , de façon qu'il eft très-rare de voir un vieux Cheval avec un furos. Nous ne dirons plus rien du furos chevillé , parce que ce que nous venons de dire du fimple , doit égale- ment fe rapporter à celui-ci. Quand donc les Chevaux fe font attrapés le canon de la jambe de la façon dont nous venons de dire, leurs os n'ayant pas encore la parfaite dureté qu'ils ac- quièrent en vieilliftant, le coup aura ofFenfé le périofte , qui eft cette pellicule qui couvre tout l'os, le Juc ofleux fe fera épanché, ne pouvant alors paffer librement, & il s'amaffera , & formera en fe durciftant le calus qu'on appelle furos. Voyons m.aintenanr ce qui rend les furos dangereux ou in- diffcrens : ce n'eft autre chofe que leurs fituations ; car ils croif- fentfur le canon de la jambe, plus près ou plus loin du gros tendon Des Maladies des Chevaux. Chap. LXV. 197 tendon qu^on appelle nerf de la jambe, ou vers le haut duvic canon proche du genou ; quand ils font éloignés du nerf, iis ne font que défagréables à voir, & nullement à craindre ; s'ils font à la partie du derrière de Tos , auprès de laquelle paîfe le tendon de la jambe , ils prefleront ce tendon quand le Che- val marchera, lui cauferont de la douleur, & le feront boi- ter & même tomber ; lorfqu'ils font proches du genou , ils s'oppofent à fon mouvement par leur dureté , & font boiter par conféquent ; c'eft à ceux-là qu'il eft néceflaire d'apporter remède ; car les autres , c'eft-à-dire ceux qui ne touchent ni au nerf ni au genou, ne faifant jamais boiter ,(1 on y travail- loit, ce ne feroit que pour empêcher l'effet défagréable d'une groffeur à la jambe, fi on ne vouloir pas attendre que le temps la fît évanouir, comme il arrive prefqi:e toujours, auffi-bien à ceux-ci qu'aux autres , avec lefquels on ne fauroit patien- ter, parce qu'ils font boiter le Cheval. Avant de vous donner le procédé qu'il faut fuivre pour extir- per un furos dangereux, il eft bon de vousinftruiredela recette dont prefque tous les Marchands de Chevaux fe fervent , & qui leur réuiïit affez communément pour faire pafferles furos àts Chevaux qu'ils ont dans leurs écuries; comme la plupart font de jeunes Chevaux, les furos leur font fort familiers. Voici leur façon de s'y prendre: toutes les fois qu'eux ou leurs pale- freniers approchent du Cheval qui a des furos , ils ne font pas autre chofe que mouiller leur pouce avec la falive, & le pafler de haut en bas, en frottant & remouillant le pouce fuc-^.. ceffivement pendant un demi-quart-d'heure à chaque fois ;. quand la vente n'eft pas prompte , pour peu que le Cheval ait refté quelque temps à leurs écuries ; avec ce fecret , le furos a difparu. Voici plufieurs autres façons de faire pafler un fu- ros. Battez le furos jufqu'à ce qu'il foit ramolli ; enfuite appli- quez le maigre d'une couenne de lard de(fus,puis appuyez fur cet- te couenne un bouton de feu plat& large comme une pièce de douze fols ; continuez cette opération jufqu'à ce que le furos foit fondu , ou bien battez le furos , comme il eft dit , puis en- foncez dans un bâton un clou dont la pointe déborde d'une ligne ; vous piquerez le furos avec cette pointe en dix ou dou-; ze endroits , puis vous appliquerez fur le furos du pain tout chaud & imbibé d'efprit de vin, d'eau de la Reine d'Hongrie;,; ou de quelques autres liqueurs extrêmement fpiritueufes. a98 Le nouveau Parfait Maréchal Xa fiifsei L^offelet ou fufée n'eft autre chofe qu'un furos long qui prend du boulet & monte jufqu'à la moitié de la jambe ; quel- ques-uns diftinguent TofTelet de la fufée en difant que c'eft un gros furos qui vient auprès du genou en dedans, & que lafufée eft deux furos au-deffus l'un de l'autre: comme tout cela n'eft que des diftinétions de noms qui ne fignifient toujours que la même humeur, il eft très-libre à chacun de les faire comme il voudra, pourvu qu'il fâche que tous ces maux étant fur l'os , doivent fe ranger dans le genre des furos , & fe traiter de même. Il vient un petit furos à côté du boulet, qu'on appelle auffi ofTelet, & dont nous parlerons en traitant des enflures de cette jointure. CHAPITRE LXVI. pour l'anato- mie de cetce par- tie. Voyez le ch. LV , & pour le lieu la FI. 1. L'oflelet boulet. Molettes, Des enflures du Boulet ; favoir , Vojfelet du Boulet , les diffé- rentes efpeces de Molettes , & les arrêtes feches du Boulet. LE boulet eft fujet ( outre les grofTeurs que nous allons détailler ) à s'enfler encore pour avoir été trop fatigué , & à force de travail, ou par un trop grand repos, ou quand on commence à retirer les Chevaux des pâturages , il enfle pendant quelques jours à l'écurie ; les boulets n'enflent gue- res dans toutes ces occafions , que le bas de la jambe ne s'en reffente. Je renvoie le le£leur au chapitre des enflures en gé- néral , où il verra la façon de traiter les boulets , jambes, jar- rets enflés , &c. de quelques caufes que ces enflures provien- nent ; il n'eft queftioji à préfent que de parler de certaines grofleurs qu'on défigne par des noms particuliers , & qui af- feétent plus ou moins cette partie. L'oflTelet au boulet eft un petit furos qui croît à côté du bou- let, prefque toujours en dedans, plus bas, & à côté de l'en- droit où vient la molette ; ce mal eft plus choquant qu'il n'eft de conftquence ; car il arrive très-rarement qu'il fafTe boiter le Cheval , auquel cas le feu feroit le feul remède. Les molettes fe divifent en deux efpecei , favoir , molettes fimples & molettes nerveufes, auxquelles j'en ajouterai une troifieme que j'appellerai molettes glaireufes , parce que la ma- tière qui les remplit a plus de confiiftance que celle des autres. D^s Maladies des Chevaux. Cha?. LXVI. 19^ La molette fimpie eft une tumeur entre cuir & chair, for- mée par une veffie dans laquelle eft enfermée uiîe eau glai- reufe ; ce qui fait que cette tumeur, eft tendre & molle au tou- cher ; elle eft fans douleur, & fituée entre le tendon & l'os^ à côté du boulet, vers le haut ou au-dedans ou au-dehors. La molette nerveufe n'a dautre diftinélion particulière , que d'être placée fur le tendon même ; elle vient prefque toujours aux jambes de derrière. La molette glaireufe eft une tumeur grofïè comme une de- mi-noix , qui peut venir en dedans, en dehors , & même au- devant du boulet; elle eft molle , mais la matière qui la rem- plit eft d'un glaireux plus confiftant & plus ferme que celle de la molette fimpie. Toutes ces molettes font caufées par une lymphe épaifîie & extravafée ; ces maux font des certificats de fervice , & figni- fîent que le Cheval commence à avoir la jambe fatiguée pour avoir été trop travailler ou trop couru. Quant aux molettes fimples ^ elles ne laiffent pas quelquefois de faire boiter le Cheval de temps en temps, principalement le C ne pourra plus s'aider de fon pied , & reftera boiteux pour fa vie : dans le cas dont je viens de parler , il eft rare que le Che- val puifte mettre le pied à terre; il fent une douleur exceffi- ve , qui finit aftez ordinairement par un amaigriifement total: venons maintenant à la cure de ce mal. Il faut d'abord faigner beaucoup , coup fur coup , tant pour diminuer la douleur que l'inflammation qui la caufe ; il faut mettre le Cheval au régime, ne lui point donner d'avoine, mais du fon , de l'eau blanche & force lavemens. A l'égard des remèdes extérieurs , mettez fur la plaie un cataplafme de lie de vin avec miel & farine , puis vous entourrez tout le bou- let avec un^ cataplafme anodin , compofé de farine de lin , beurre frais , thérébentine , bol d'arménie & vin rouge pour ôter la douleur. Que fi le corps qui a bleffé le boulet a entré bien avant, & a cffenfé confidérablement les tendons , il faudra couper la plaie , fonder & porterie feu jufqu'au fond , puis panfer avec l'huile de thérébentine & un plumaceau , & pardeffus l'em- plâtre de thérébentine ; ne manquez pas de laver journelle- Le Chirurgien. Chap. XVIT. 31^5 ment la plaie avec de Teau vulnéraire; que fi elle va de haut f| en bas , il faudra couper tout le cuir pour donner égoût à la matière ; tout cela pourra rendre la fuppuration meilleure ; mais fi malgré cette façon de panferjOn voit fortir les eaux roufies dont nous avons parlé , qui ne font autre chofe que la lymphe nourricière des tendons , laquelle a féjourné, non- feulement le mal efl: dangereux, mais il fera très-long ; c'eft pourquoi il faudra fe i-éfoudre à fufpendre le Cheval , ou à l'empêcher de fe lever , fi on peut , par quelque invention , attendu qu'il pourroit devenir aifément fourbu , de fe tenir toujours fur trois jambes. Nota. Qu'il ne faut jarhais donner le feu qu'à l'endroit ma- lade feulement & tout d'abord. CHAPITRE XVIII,. De la Nerferrure. A nerferrure efl: une contufion fur le tendon de la jambey L accompagnée quelquefois d'une plaie : le terme de nerfer- rure fignifie bleffure faite au nerf de la jambe, fuivant les Maréchaux: cette bleffure provient de ce qu'un Cheval fe fera donné un coup avec le fer du pied de derrière au tendon de la jambe de devant , ou même avec un des pieds de de- vant ; cet accident arrive d'ordinaire aux Chevaux dans des coarfes violentes & dans les mouvemens précipités qu'on leur fait faire , comme auffi dans les chemins pleins de cailloux , ou dans les ornières , lorfqu'on les prefie trop; car alors ils peuvent s'attraper les tendons des jambes de devant avec les pieds de derrière , ou même avec les pieds de devant , com- me nous venons de le dire. On connoît une nerferrure , premièrement , lorfqu'on voit qu'un Cheval boite tout à coup ; en portant la main tout le long du tendon , on trouvera de l'enflure^, de la dureté & de la douleur peu de tems-aprés le coup dans l'endroit où il a été ■ donné : on y trouve même fou vent le poil emportée quelque-- fois le tendon découvert , alors ce mal ed proprement une r>laie " contufe fur le tendon de la jambe ,qui oeut devenir aiTéz dnn-- gereufe pour qu'un Cheval en refte eftrof^ié. II faut remédier promptem^nt à la nerferrure ; car (ioniatî 36^ Le nouveau Parfatt Maréchal. lalfTe vieillir , & qu'elle foit confidérable , elle fera beaucoup plus diiïicile à guérir, & même il pourroit refter une dureté fur le tendon qui feroit toujours boiter le Cheval. Quand la nerferrure eft récente , & qu'elle n'efî: pas confi- dérable , il faut la frotter d'abord avec de Teau-de-vie, & la traiter comme une entorfe ; quand elle eft plus forte , frottez- la avec l'huile d'olive fort chaude , puis préfentez une pelle rouge vis-à-vis pour faire pénétrer l'huile ; continuez à remet- tre de l'huile, &à repréfenter la pelle pendant une demi- heure, au bout duquel tems la nerferrure eft prefque toujours guérie : fi elle n'eft pas récente , c'eft-à-dire, qu'il y ait déjà quelque tems que le coup ait été donné , mettez un linge en cinq ou fix doubles ; mouillez ce linge, & en enveloppez le mal ; cela fait, vous préfenterez un fer rouge vis-à-vis & fort près du linge mouillé ; quand le linge fera fec , vous le remouillerez & approcherez le fer rouge , continuant ce pro- cédé pendant une demi-heure ; après quoi vous fcarifierez la peau fur l'enflure, c'eft-à-dire, vous la découperez légèrement en travers & non en long pour faire fortirle fang extravafé; puis vous frotterez avec de l'eau-de-vie , de l'efprit de vin , de la thérébentine , ou de l'huile de thérébentine. Si la nerferrure eft confidérable, & qu'il y ait de grandes douleurs , il fera néceftaire de faigner , de peur qu'il ne fe fafie une fluxion furies tendons , mettre le Cheval à la diète & le laiiïèr en repos. Si le tendon eft découvert , vous appliquerez defTus de la teinture d'aloes ou Tonguent de fcarabeus. Si après tous ces remèdes il reftoit de l'enflure , quoique la chaleur & l'inflammation fuffent éteintes , le plus fur feroit pour refterrer cette enflure , de donner fur la nerferrure cinq ou fix raies de feu de haut en bas , obfervant, comme je viens de dire , qu'il n'y ait plus de chaleur à la partie. CHAPITRE XIX. • De VEncheveJJrure. LE terme d'encheveftrure tire fon origine du mot de cheveftre , qui fignifie en vieux langage , un licol ; c'eft un accident qui arrive au Cheval, lorfqu'en voulant fe grat- Le Chirurgien. Chap. XIX. 3^7 ter l'oreille, ou le côté de la tête avec le pied de derrière, il fe prend la jambe à Tendroit du pli du paturon dans la longe de fon licol ; alors ne pouvant fe débarrairer& retirer fon pied, il fe débat extrêmement : cette longe lui écorche le pli du paturon , & y fait une plaie plus ou moins confidérable : fi on ne dégage promptement les Chevaux , ils peuvent fe faire des plaiestrès-dangereufes;&plusils font vigoureux, plus aifément ils s'eftropient ; quelquefois même l'os paroît tout à découvert,& l'inflammation s'y mettant, peut caufer enflure àla jambe &àla couronne , de façon qu'un Cheval en refte quelquefois eftropié. On prévient prefque toujours cet accident dans toutes les écuries bien ordonnées , en mettant des boules de bois atta- chées au bas des longes du licol, afin qu'elles coulent dans les anneaux, & qu'elles reftent toujours tendues ; mais quand l'ac- cident e(l arrivé, & qu'il n'eit pas confidérable , on joindra des réfolutifs avec des détergens ; fi la plaie efl grande & de plus grande conféquence , il ne fera pas mal de faigner pour éviter de l'inflammation , & d'appliquer defiîus le cataplafme de miel, farine ,& œufs blanc & jaune, qu'on renouvellera tous les jours jufqu'à guérifon : fî l'encheveflrure efl fi confidéra- ble , que l'os foit découvert , & qu'il y vienne enflure à la jambe & à la couronne, traitez l'os comme il eft dit dans le chapitre VI du préfent Traité, une charge fur la jambe, & un, reilreindif fur la couronne. REMEDE. Du miel commun , delà farine & des œufs, bien battre le tout enfemble,& appliquer après avoir lavé la plaieavecdu vin chaude CHAPITRE XX. Ohfervceut rencontrer fous fon pied un éclat de bois coupé qui fe termine en pointe , & qui lui entrera dans le pied ; on ap- pelle ces brins de bois des chicots. Les clous de rue & les chicots étant de forme mal unie & non tranchante , caufent des plaies contufes qui deviennent ■plus ou moins dangereufes félon l'endroit du pied qu'elles ont ouvert , & fuivant qu'elles ont pénétré plus ou moins avant : par exemple , fi les clous & chicots font entrés de biais ou eh glifTant , ils n'auront bleifé que la folle ou la fourchette ; s'ils en- trent Le Chirurgien, Chap. XXIV. -^jj trent debout, il s'agit de leur longueur: car s'ils font a{re;z longs pour pénétrer au-delà de la foie , ils ofFenferont la pince ou le corps de l'os du petit pied ou le quartier ; le talon ou le tendon du profond qui tapifTe une partie du delTousdu petit pied ,-leurfi- tuation la plus dangereufe eft celle qui attaque Tos du petit pied ou le tendon ; le talon eft moins à craindre que les quartiers. Comme il s'agit de guérir ce mal , à quelque degré qu'il foit, venons aux remèdes que l'on peut employer. Lorfqu'on voit un Cheval boiter fubitement en chemin, il faut lui lever d'abord le pied boiteux ; & fi on lui trouve un clou ou un chicot, on commencera par l'arracher, puis on fondra d'abord delà cired'Efpagne dans le trou , ou on y ver- fera de l'huille bouillante , & on bouchera le trou avec de la cire d'Efpagne;fi l'endroit n'eft pas dangereux, le Cheval fe trouvera par ce moyen tout à fait guéri ; ou du moins s'il y a du danger , on pourra le mener à l'écurie fans craindre qu'il y entre aucun corps étranger , comme boue ou gravois : fi au bout de dix jours la douleur continue , & même qu'elle aug- mente , commencez par mettre le Cheval au fon & à l'eau blanche: vous fonderez pour connoître jufqu'où le clou ou le chicot pénètre. S'il a été dans les attaches qui font entre la cor- ne & le petit pied , alors vous ouvrirez le trou en rond avec la petite gouge , vous y verferez Thuile de prétrole ou l'elTence de thérébentine ; enfin, les réfolutifs les plus forts, & en cas que la douleur continue, il faut faigner pour éviter la fluxion & defibler. Si la matière eft abondante , mettez autour du pied un cataplafme émollient; feringuez dans le trou de l'huile de thérébentine ; puis mettez pardeftiis de la thérébentine. Quand on a négligé ce mal , ou qu'il a été mal panfé , la matière fe forme & fait un ravage proportionné à fon abon- dance , à fa malio;nité & à l'endroit où elle féjourne ; & fi elle ne trouve pas aflez d'écoulement, elle refluera &fe fera jour par en haut vers le poil , à la couronne ou aux talons. Le re- mède eft de deflbler fur le champ , de faire une bonne ouver- ture , & de feringuer dans les deux trous des réfolutifs forts. Si on voit fortir des eaux roufles qui proviennent toujours des tendons attaqués, fervez-vous des mêmes réfolutifs ,& ajoutez des cataplafmes réfolutifs fur le pied & fur la jambe; car il eft à craindre pour lors que le tendon ne fe relâche , & que le petit pied ne defcende par la fuite. Bbb 378 Le nouveau Parfait Maréchal La matière fe promené quelquefois vers la fourchette, de façon qu'il fe forme deux ou trois trous au talon , qui auront communication entr'eux & jufqu'au paturon , il faut couper tout jufqu'au fond. Si l'os du petit pied eft piqué , il faut qu'il en tombe une ou plufieurs efquilles ; panfez comme il eft dit au chapitre des plaies : s'il eft éclaté , le Cheval eft en grand danger. CHAPITRE XXV. OPÉRATIONS, Du travail du Maréchal. L E travail du Maréchal eft une des pièces les plus né- cefTaires pour quantité d'opérations qui fe font fur les Chevaux , & dont un Maréchal peut difficilement fe pafter; c'eft pourquoi , avant de parler des différentes opérations , j'ai cru qu'il étoit néceftaire de détailler le travail & fes proportions les plus juftes , afin que celui qui opère y ait. toutes fes commodités , que l'animal qui y eft enfermé en ait le moins qu'il eft poflible pour troubler l'opération , & qu'il ne puifte pas fe bleffer lui-même. Pt. XX. Le travail eft un bâtis ou affemblage de charpente compofé de quatre piliers quarrés AAAA , de fept à huit pieds dehaut hors de terre , & de quatre pieds ou environ de fondation , & de neuf pouces d'équarriffage BBBB ; les deux bouts font for- més par la diftance de ces quatres piliers , où ils font deux à chaque bout , qui ne doivent être éloignés l'un de l'autre que de deux pieds , ayant une traverfe en haut, une autre à rafe- terre , & la troifieme au bout de leurs extrémités qui eft en terre : chaque couple de piliers ainfi aftemblés eft éloigné l'un de l'autre de quatre pieds quatre pouces, & affemblé de cha- que côté par trois traverfes CC. DD. EE. qui prennent aux mêmes hauteurs que les fix premiers, ce qui fait un bâtiment de bois à jour , formant un quarré long; à chacun de ces pi- liers quarrés , on fait plufieurs mortoifes pour y ajouter les pièces néceffaires. Premièrement, à cinq pieds & demi de terre , on ajoute par le côté une traverfe quarrée FF, ayant un pied d'équarrif- Le Chirurgien. Cha.p. XXI. 379 fage , à laquelle on cloue & attache en dedans cinq crochet»" de fer à égale diftance , & ayant la tête en bas : vis-à-vis, & de l'autre côté , on met à égale hauteur un rouleau ou une tra- verfe ronde G , garnie de cinq autres crochets ou crampons, dont les deux bouts plus épais HH fontéquarris & ferrés au- delà , près des piliers, de deux crics à dents L , dans lefquels s'engrenneà chacun un morceau de fer qui les arrête : on per- ce chaque bout de deux trous de tarriere , un à chaque face du quarré qui perce tout au travers, A quatre pieds de terre on fait une mortoife dans le pilier à moitié d'épaifleur, & à un pied de terre, une autre pareille pour y faire entrer deux traverfesou barres mobiles MM ( qui ferment le travail des deux côtés) dont un bout entre dans la mortoife d'en bas d'un pilier , & l'autre dans la mortoife d'en haut de l'autre pilier où elle eft retenue par un morceau de fer attaché au-defTus NN qu'on range pour la faire entrer ,& qu'on laiiïe retomber pour l'empêcher d'en fortir. Quatre autres barres mobiles OO , deux à chaque bout , ferment les deux bouts du travail ; celles-là fe coulent dans des mortoifes qui percent les piliers d'outre en outre ; la plus haute fe fait à trois pieds ou trois pieds deux pouces de terre, & celle d'au-deffous efl: à deux pieds deux pouces de terre. A chaque pilier , on cloue deux gros anneaux de fer PP à rafe-terre , dont l'un regarde le côté du travail, & l'autre le bout en dedans. A deux pieds de terre on fait une petite mortoife deflinée à y fourrer le bout d'une double potence de fer QQ quia envi- ron quinze pouces de long hors du pilier ; elle fait un petit coude à deux pouces près du pilier qui la rejette en dehors, & fa tête qui finit par deux boulons a fix pouces de long. A deux pieds & demi de terre font percées deux autres mor- toifes tranchantes , faites pour y faire entrer deux barres de fer rondes d'un pied de long RR ; elles fe terminent par un quarré de fer , dans lequel font deux trous quarrés deflinés à recevoir une barre ronde de fer SS qu'on fait entrer de l'une à l'autre ; chaque traverfe du haut des bouts du travail eft garnie d'un an- neau T qui pend , ou d'un rouleau V foutenu par deux bran- ches , qui tourne fur lui-même : du cote de la traverfe ronde G , à chaque pilier eft une barre de fer ronde XX qui pend à une chaîne, & qu'on arrête en la paiïant dans un anneau qui Bbbij -^So Le wouveau Parfait Maréchal. Vempêche de vaciller : on met auflî de petits anneaux de fer pour pafTer les longes du licol du Cheval ou de la cavefTine de main , ou bien on les arrête avec des crochets YY qui pen- dent entre les deux barres des bouts : on garnit de cuir rem- bourré & cloué ZZZZ les quatre piliers d'en dedans du côté des bouts du travail : on couvre tout le travail d'un toîtqui y tient , ou d'un appentis attaché à la muraille voifine , s'il eft auprès d'une muraille, & qu'il ne foit pas ifolé. Comme tous les quatre piliers font percés des mêmes mor- toifes , il n'y a moyennant cela ni devant ni derrière , c'eft- à- dire , que la tête du Cheval peut être à un bout ou à l'autre indifféremment , parce que toutes les traverfes mobiles , les barres , &c. s'ajuftent d'un côté comme de l'autre. On fait les fondations de quatre pieds de profondeur pour rendre le travail capable de réfifter aux efforts du Cheval ; on doit murer tout le dedans avec chaux & ciment, le paver à rafe-terre , & à un pied & demi tout autour. Les traverfes d'en haut fervent à l'affemblage. Les anneaux ou rouleaux qui font aux bouts font mis pour lever la tête du Cheval quand on donne des breuvages ou des pilules. Les crochets de fer qui font aux traverfes immobiles des côtés , fervent tant à fbutenir qu'à élever la fous-pente, & les barres rondes attachées à des chaînes de fer font faites pour tourner la traverfe ronde , en les mettant fucceflivement dans les trous de tarriere qui font au bout. Les traverfes ou barres de bois qui vont en biais des deux côtés font faites pour empêcher le Cheval de fe jetter de côté. Les traverfes ou barres de bois mobiles qui font, deux de- vant & deux derrière, empêchent le Cheval de fortir du tra- vail , foit en avançant ou en reculant. La double potence de fer eft deftinée à tenir, lever & atta- cher le pied de devant pour y travailler. Les barres & la traverfe de fer font faites pour tenir & arrê- ter le pied de derrière. Les anneaux du bas des piliers doivent fervir à tenir en ref- peél ( par le moyen de cordes qui entourent le paturon , & qui paffent au travers defdits anneaux ) les pieds auxquels on ne travaille pas. Les rembourrures des piliers empêchent que le Cheval , dans les eiforts qu'il fait , ne fe bleife la tête contre les piliers. le Chirurgien. Chap. XXVI. 381 CHAPITRE XXVI. Comment on met un Cheval au Travail. QUand on veut faire quelque opération douloureufe à un Cheval , il faut Tabattre ou le mettre au travail , fans quoi on ne pourroit en venir à bout. Nous parlerons au chapitre fuivant de la façon de l'abattre : maintenant nous allons expliquer comment on Tarrête dans le travail , de manière qu'il ne puifTe pas troubler l'opération par fes mouvemens & fes efforts. Avant tout, il faut être muni d'une bonne fous-pente de cuir Pi. xx.Fig. b. fort : voici ce qui compofe cette efpece de fous-pente qui n'e-ft qu'un aiïemblage de courroies difpofées comme on le voit dans l'eftampe. Les trois principales aaa qui fervent à fufpendre ou à élever le Cheval, font garnies de deux ou trois chaînons à chaque bout : il y a ( comme on voit ) cinq courroies tra- verfantes qui coulent comme on veut. Les trois plus cour- tes bbb fervent à garnir fous le ventre ; & des deux autres, l'une ce eft fort longue , un de Ces côtés va entourer la crou- pe, & l'autre le poitrail : ces côtés fe bouclent à deux bou- cles dd qui font à la courroie qui eft de l'autre coté. Après avoir mis des lunettes au Cheval , on le fait entrer Pr. XXI. Fig. A, dans le travail par un des bouts : on remet enfui te les deux tra- verfes qu'on avoir ôtées pour qu'il entrât : on accroche la fous- pente à trois des cinq crochets qui font à la traverfe quarrée d'un côté ; puis la paflTant pardeffous le ventre fans toucher au Cheval , on accroche les trois autres bouts à trois crochets de la traverfe tournante ; puis en faifant tourner cette traverfe avec les barres de fer rondes qui pendent par des chaînes , on élevé la fous-pente fous le ventre du Cheval au point que l'on veut : pendant ce rems on met des plattes longes ou des cor- des BBB 3 tous les pieds auxquels on ne veut pas travailler, & les paffant enfuite dans les anneaux du bas des piliers, on les en approche, & un homme tient chaque platte longe tournée autour de chaque pilier , afin que le Cheval ne puiffe pas avoir la liberté de fes jambes. On paffe au(Ti quelquefois une platte longe C fur le garrot qu'on attache des deux côtés en bas ^ à deux anneaux mis 38t Le nouveau Parfait Maréchal. exprès , le Cheval ne fauroit fe lever, retenu par cette platte longe. Pour foutenir la croupe , & afin que le Cheval ne s'acule pas , on noue une corde à la queue; puis on la fait pafler dans l'anneau d'en haut , qui fert à donner des breuvages , & un homme tenant cette corde , foutient tout le derrière du Che- val : ce nœud de la queue ne doit pas couler ; & pour cet effet, il y a une façon de le faire que je vais expliquer. Ap- pliquez fur la queue une corde ployée , dont un bout foitlong D,& l'autre court E ; empoignez la queue & la corde vers l'endroit où on coupe ordinairement la queue ; prenez le bout court, & pardeiTuslamain gauche , faites deux ou trois tours F , comme pour lier la queue ; mêlez enfuite le bout qui vous en refte avec le crin de la queue G; faites pafferà moitié ce crin entortillé avec ce bout de corde dans l'anneau de corde qui eft refté en haut H ; tirez le bout long en bas , il ferrera le crin mêlé avec la corde & le nœud fait ; quand vous vou- drez le défaire , tirez à vous la corde entortillée de crin , & le tout partira. J'omettois de dire que pour empêcher le Cheval de balan- cer en avant & en arrière , vous n'avez qu'à pafîer une corde au poitrail de la fous-pente L , & l'attacher à la barre de de- vant , & une autre par-derriere M , pour l'attacher à la barre de derrière ; de plus vous mettrez des morailles ou un tor- chenez au Cheval. Comment on Quand on veut travailler aux pieds , foit pour ferrer, def- anéte lespiedsau ^qj^j. ^ g.^^ dans le travail , fi c'eft au pied de devant qu'on a à faire , il faut mettre la double potence de fer du côté du pied qu'on doit lever ; puis mettre une platte longe au paturon dudit pied , l'amener fous cette potence , qui fera mieux d'être rem- bourrée , afin que le paturon & les talons foient plus molle- ment : vous ferez venir le nœud coulant du paturon N en de- hors ; puis vous pafferez la platte longe ou la corde pardef- fous le pied O & pardeiïbus la potence de l'autre côté ; en- fuite pardefiTus la potence P , une deuxième fois pardefTous le pied , puis pardelfus la potence Q : enfin , pcrdefTous R , un homme tiendra le bout delà longe, & le pied fera arrêté. Au pied de derrière , la même chofe fe fera fur la barre ronde de fer qui fert à lever les pieds de derrière. Quand on travaille à un pied de devant , il faut attach Travail. er Le Chirurgien. Chap. XXVII. 383 l'autre pied à l'anneau d'en bas du même côté S ; & pour le pied de derrière , il faut attacher l'autre pied à celui d'en bas P , de l'autre cote. CHAPITRE XXVII. Comment on ahar un Cheval avec le lacs & avec les Entraves. IL y a deux manières d'abattre les Chevaux, l'une avec le lacs , l'autre avec les entraves , qui eft la plus sûre & la meilleure façon. Après avoir étendu par terre un bon lit de paille , & avoir mis des lunettes au Cheval , s'il eft difficile , on le fait avan- cer fur cette paille, enfuite on travaille à le faire tomber fur cette paille. On a un lacs , qui eft une corde d'environ trente pieds de p^. xxil, longueur A A , à un bout de laquelle eft un anneau de la me- Le Lacs, me corde B , on fait pafler l'autre bout dans cet anneau juf- qu'à ce qu'il faffe lui-même un grand anneau qu'on paffe dans le col du Cheval ; puis on l'élargit peu à peu fur fon dosjuf- qu'à ce qu'il tombe derrière fa croupe, enfuite dix ou douze hommes , plus ou moins , tirent fort & fubitement la corde, qui en fe ferrant, raftemble les quatre jambes du Cheval, & l'oblige à tomber ; cette façon a fes inconvéniens , première- ment , il faut avoir beaucoup d'hommes au bout de la corde, fans quoi , fi le Cheval eft vigoureux , il entraîne fouvent le lacs & les hommes , & quelquefois il s'en débarraffe totale- ment avant qu'il foit tout à fait ferré , de façon qu'il faut re- commencer, & le Cheval alors effarouché eft plus difficile à approcher. Quand on l'abat avec les entraves , on en a quatre , dont p ^^ -p- trois ont un anneau BBB, & au quatrième D, la corde eft at- Les Entraves." tachée ; on boucle les quatre entraves à chaque paturon , met- tant les boucles en dehors ; l'anneau où rient la corde fe met à un paturon de devant ; on fait enfuite entrer doucement le bout de la corde : 1°. dans l'anneau de l'autre pied de devant ; enfuite dans les deux anneaux de derrière , puis la ramenant dans le premier anneau D, cinq ou fix hommes prennent le bout de la corde E , & tirant fubitement à eux , les quatre 384 l'E NOUVEAU Parfait Mar^chai. pieds fe rapprochent , & il faut que le Cheval tombe : alors, & fur le champ un homme va fe mettre à genoux derrière la tête , & prend le crin qu'il pouffe ferme contre terre , afin que le Cheval ne la relevé pas : un autre enferme delà paille dans une époulTette A , qu'il met fous la tête pour lui fervir Pi.xxi.Fig. . ^'Qfgiiief . [ç troifieme prend la queue & la tient ferme : le quatrième fait un bouchon de paille, ou prend une poignée de paille B d'une main , & prenant de l'autre le bout de la corde qu'on lui donne, en tendant toujours le refte , il la paffe pardeffous entre les quatre pieds , & en la tirant tou- jours pardelTus , il fe forme un anneau coulant D , dans le- quel il met fon bouchon de paille ; & pour lors il faut moins de monde pour tenir enfuite cette corde tendue, afin que le Cheval ne déjoigne pas fes pieds , & moyennant la paille , cet anneau ou nœud ne fauroit bleffer les paturons. On voit une entrave en grand , PI. XXII, n°. 8. CHAPITRE XXVIII. Des inflrumens dit Maréchal pour les Opérations. LEs flammes a qui font ordinairement trois , qui fe re- ploient dans le même manche , font de trois différentes grofleurs , & ne fervent que pour la faignée. La lancette h qui eft au bout d'un manche , fert à ouvrir des tumeurs , abcès , &c. Le biftouri c eft un petit couteau à un ou à deux tranchans, fervant à couper dans le pied , dans les chairs , 6'c. La feuille de fauge d , qui eft un biftouri à deux tranchans, un peu courbé d'un côté fur fon plat , fert à couper dans les endroits un peu enfoncés , comme au-dedans du pied , &c. Les cizeaux ee , tant droits que courbes , fervent aux plaies , aux abcès, à couper le poil, &c. Les renettes /'j qui font faites comme un crochet coupant, fervent à racler & enlever de la corne en creufant, &^, La petite gouge g fert à ouvrir & élargir en rond dans la corne , dans la folle , &c. L'aiguille h courbe, fert à coudre des plaies à l'onglée, dr. Les couteaux de feu i & les boutons de feu /fervent à mettre le feu en différens endroits. Le Le Chirurgien. Chap. XXVIII. 3.85 Xe brûle queue m, fert à brûler le bout de la queue qu'on vient de couper. Le fer à lampas n , fert à brûler la fève. L'efTe de feu 0, fert à brûler la corne aux feymes. La marque/) fert à appliquer rouge fur la cuiffe d'un Che- val , afin qu'elle s'y imprime pour toujours : les différentes marques font voir les différens Haras & les pays d'où les Che- vaux font fortis. La corne de chamois q , fert à détacher les tendons ou vei- nes qu'on veut couper au Ckeval, afin de les mettre à portée d'être coupés. Le boîtier du Maréchal r, eft une boite de fer blanc , fépa- -rée ordinairement en trois compartimens , pour y mettre des onguens fervant à panfer les Chevaux. La corne de vache s , fert à donner des breuvages dans la bouche du Cheval. La cuiller de fer t , eft pour faire fondre ou chauffer les -drogues qu'on veut appliquer chaudes. La feringue u , fert aux lavemens. La feringue x à injedions , eft pour injeder dans les plaies ; elle a ordinairement trors bouts , un droit percé d'un trou, un droit percé de plufieurs petits trous, & un courbé. Le pas d'âne y , fert au moyen de fes deux traverfes, à te- nir la bouche du Cheval ouverte pour regarder dedans. Le levé foie :[, eft fait pour élever la foie en pince, & com- mencer à la détacher , afin de donner prife aux tricoifes qui l'enlèvent enfuite toute entière. La fpatule x, fert à remuer ou appliquer les drogues ; & la fonde qui eft à l'autre bout , à fonder la profondeur des plaies. Les écliffes de bois & de fer 3, fervent à tenir les appareils fous les pieds. Les morailles de châtreur 4, fervent à ferrer au-defiTus des 'îeftîcules pour les couper enfuite : les morailles courbes 5 , fer- vent à couper les oreilles. Nous avons parlé précédemment de l'ufage du lacs & des entraves. Le billot 6 , qui fe met dans la bouche , fert à y mettre des -Houets d'Afia-fœtida , Çic. La corde à faigner 77, fert à ferrer le cou d'un Cheval', pou£ lui faire enfler la jugulaire, afin de la piquer. Le pas d'âne pour les breuvages 13 , étant rembourré & mis C c c 386 Le NotrvEAXT Parfait Mar^chAi. dans la bouche du Cheval , fert à lui lever la tête pour lui faâre avaler un breuvage. Le gros billot de bois à deux mains 9 , avec lefquelies on le porte pour le placer fous le tronçon de la queue qu'on met de/Tus pour la couper. Le tranchoir au couperet ro, fe met à Tendroit de la queue qu'on va couper, & la mafTe 11 , donne iur le tranchoir le coup qui lui fait trancher la queue. La groffe gouge ix , fert à caffer les furdents & à faire un rofTignol fous la queue. CHAPITRE XXIX. Du Poulx des Chevaux & de là Saignée. ON ne connoît pas le poulx des Chevaux dans le même endroit qu'on diftingue celui de l'homme. Le poulx n'é- tant que le battement de toutes les artères du corps , au mêma inftant, & par le moyen du battement du cœur, en a cherché celui qu'on peut fentir avec la main , afin que par fon moyen on pût connoître le mouvement du fang ; & comme il eft très-;' difficile de trouvar aux Chevaux des artères fuperficielles , on- a eu recours au cœur, qu'on ne fent battre que lorfque le Cheval a de la fièvre ; ainfi , en appuyant le dos de la main , au défaut de l'épaule près du coude du Cheval , PI. I. Fig. A ;[; fi en fent battre le cœur, c'eft une marque de fièvre; on fent auffi battre à plufieurs Chevaux une artère aux lumières h , foit qu'ils aient la fièvre ou non. La faignée eft une des opérations les plus- communes. Quand le mal vous donne le tems , ou que vous voulez faigner par précaution, faites manger du fon la veille; que le Cheval ne mange ni ne boive trois ou quatre heures avant la faignée, ni deux heures après ; laiiTea-le en repos la veille , le jour de la faignée & le lendemain ; cependant vous pouvez enfreindre toutes ces reglas fans danger dans tous les cas où il faudra jfaigner précipitamment. Il faut régler les faignées , c'eft-à-dire , favoir la quantité de fang qu'on tire; & comme une pinte d'eau occupe l'efpace de deux livres de fang , fur ce pied -là le Maréchal aura des mefures & plus & moins grandes pour recevoir le fang ; on Lt Chirurgien. C^av. XXIX. 387 fait ces mefures de fer blanc, avec un manche : elles lui fer- viront encore à voir fi le fang eft noir & échauffé , ou jaune & bilieux , ou boueux & épais , ce qui peut donner quelque léger éclairciffement pour le mal. Le faner qu'on tii-e en une fàignée à un Cheval ordinaire , eft: 3 ou 4 livres de fang ; & quand on les réitère fouvent, ©n les fait moindres , le tout fuivantles cas , quand on fait Ton métier. On eft quelquefois malheureufement obligé de faire trotter un peu un Cheval qu'on veut faigner à de certaines veines , où on ne fauroit faire de ligature , pour lui agiter le fang qui ne fortiroit pas fans cela ; mais qu'on ne s'imagine pas , comme quelques-uns , qu'il e^ néceiïaire d'échauffer le Cheval , avant de le faigner , parce que cette agitation fait fortir le mauvais fang, & que fans cela , il n'y auroit que le bon qui partiroit; car il eft certain que cela y fait plutôt mal que bien , & que 1» maffe du fang efl la même , foit qu'il ne remue pas ou qu'il ^'agite. On faigne au cou av£c la flamme ; c*eft le feul endroit où Saignée du cou, on puiffe faire la ligature. Pour la faire ^on paffe une ficelle, Pt.xv. qui a deux anneaux de la même ficelle à fes deux bouts , qu'on Fig. A. appelle la corde à faigner : on la paffe , dis -je, pardeffus le cou , près du garot ; on la reprend pardeffous le cou , & faifant entrer un des bouts dans l'anneau de l'autre bout , on ferre au côté du cou E , & on arrête par un demi-nœud : alors la veine jugulaire qui coule tout le long du gofier , paroît ordinaire- ment groffe comme le pouce : on pofe alors la pointe de la flamme F en biais fur cette veine à quatre ou cinq doigts de l'os de la ganache ; fi le cou eft flafque ou la peau trop dure, un homme met la main de l'autre côté, vis-à-vis de l'endroit où eft la flamme , foutenant la partie ferme , afin que la flamme puifte entrer dans la veine ; il faut boucher l'œil au Cheval du côté qu'on faigne , afin qu'il ne voie pas le mouvement qu'on va faire ; car il y en a qui , d'un petit mouvement de tête ou de mâchoire , dérangent la veine dans le moment que le coup part, ce qui fait qu'on perce à côté , & qu'il faut recom- mencer : voilà tout l'inconvénient, car il n'y a point de dan- ger de piquer l'artère ; elle eft trop profonde en cet endroit : voici donc comme la flamme entre : vou5 avez une petite jnaffe g , ou vous vous fervez du m-^nche du brochoir , avec lequel vous donnez yn coup raifonnable fur le dos de la flam- C c c ij Le nœud du Chi- rurgien. Saignées des-. lar- miers. Connoiffincedes artères. Sa'gnte fous la langue. Aux nazeaux. Au palais , le coup de corne. Aux arts. Au pkt des cuif- fes. Au ventre ou au flanc. A la queue.. Aux paturons. 5S8" Le nouveau Parfait Mari^chae. me ; elle entre, vous la retirez fur le champ, & le fang fort: un* maxime générale, c'eft de faire une grande ouverture pour Té- vacuation du fang ; car la faignée en efl: plutôt faite , & il vient plus rarement du mal à l'endroit pitqué : fi le fang ne coule pas en arcade , on fait mâcher quelque chofe de dur au Cheval, ou on lui prend doucement la langue, cela fait remuer la mâchoire- & jaillir le fang. Quand la faignée eft faite , vous Ôtez la corde à faigner, le^ fang s'arrête ; puis vous percez les deux lèvres delà plaie avec une épingle, que vous faites fortir des deux côtés également : vous tirez dix ou douze crins du cou , vous les pafTezdes deux côtés, par en haut derrière Tépingle ,»puis vous nouez ces crins pardeffus d'un nœud pafTé deux fois , qui s'appelle le nœud du Chirurgien ; puis d'un fécond nœud palfé auflï deux fois de l'autre fens du premier, & l'opération eft terminée. On faigne fans ligature aux veines des tempes & aux lar- miers avec la lancette ; mais il faut prendre garde de faigner Tartere , au lieu de la veine en cet endroit. On diftingue les artères des veines , en ce qu'avec le doigt on les fent battre comme le poulx de l'homme : les veines ne battent point ; il faut les voir pour les piquer. On faigne fous la langue avec la lancette. Au travers de là cloifon des deux nazeaux avec une alêne, un poinçon ou un clou. Au milieu du palais , entre les deux crochets d'en haut, avec la pointe d'une petite corne , ou avec la lancette, ce qui s'appelle donner un coup dé corne; mais le fang e(ï quelque- fois très-difficile à étancher , à caufe qu'on aura ouvert un artère : on l'arrête en levant la tête du Cheval en haut , ou en prefTant l'endroit avec la moitié d'une coquille de noix, qu'on tient fur l'endroit pendant un quart-d'heure , fi l'artère eft ou- verte. Aux arts , qui font les' veines du bras , avec la flamme ou la lancette fans ligature ; on ne met point d'épingle à la fai- gnée : on y tient le doigt un moment , & elle fe referme d'elle- même. Aux plats des cuifTes de la même façon. Aux veines du flanc ou ventre de la même façom, A la queue avec la lancette. Aux paturons avec la lancette». fp u Le Chirurgien. CrfAP. XXX. 38^ ■A. la- pince du pied. Ceci n'efl pas véritablement une fai- a h pince, gnée , car on ne pique point ; mais on ôte fous le pied à la pince autant de foie qu'il faut pour faire venir le fang ; & cela fe fait avec le billouri , le boutoir ou. la renette , c'efl- plutôt une entamure qu'une piquûre. On pourroit , & niêine on devroit retrancher les trois quarts . de ces faionées ; il y a trop de crédulité à les adopter : quel- ques perfonnes s'imaginent qu'il y a des endroits confacrés , pour ainf] dire, à de certaines maladies, qu'ils cfoiroient ne pouvoir pas guérir fans y faigner : que fignifîe , par exemple, la néceffité de percer les nazeaux avec un clou pour les tran- Réflexions fur ehées, les nazeaux ont-ils quelque correfpondance prochaine ';.*^ Saignées en- avec les boyaux ? on iaigne autii au hanc pour le même mal : pourquoi ces deux faignées auront-elles le même effet , & combien on eft de tems à tirer de tous ces endroits détournés la valeur d'une faignée ordinaire? Un Cheval ne feroitil pas plutôt foulage d'une bonne faignée du cou , que d'une meur-r. crifTure au palais? &c. Je voudrois donc , à l'égard de la faignée , fi on la croit ré- vulfive , qu'on n'eût que deux pratiques ; favoir , quand le mal efl au train de devant , de faigner indifféremment où on- pourra avoir au train de derrière plus facilement dii fang , ou au plat de la cuilfé zi , ou à la veine du flanc 18; & quand Tt.L le mal eft au ventre & au train de derrière, de faigner au train de devant ^ foit au cou i , ou aux ars 3 : fi on ne la croit pas révulfive , faigner toujours au cou , pourvu , fuivant cette opinion, qu'on ôte du fang, on fait l'effet qu'on a attendu ,, qui eft de l'évacuer. Fig.A.- CHAPITRE XXX,. Des Lavemens. QUand on veut donner un lavement à un Cheval , il ne doit point avoir mangé deux heures avant, ni manger que deux heures après, la dofe ordinaire eft de deux à trois pintes de décoâ:ion. Immédiatement avant de le donner , on grai/Te fa main d'huile , ou bien on la mouille avec la décoftion ; & après ay^ir mis fon bras à nud iufqu'au-defîiis du coude ,., on raf?- 390 Le nouveau Parfait Maréchal. femble fes cinq doigts en pointe, & on fourre ainfi la main & le bras dans le fondement ; on tire dehors toute la fiente qu'on trouve dans le boyau , ce qui s'appelle vuider ou curer le Cheval ; ou bien , fi on ne veut pas fe fer vir de fon bras , on mettra dans le fondement un morceau de favon , gros comme un œuf , qu'on frottera d'huile pour l'aider à entrer; une demi-iieure après, le Cheval fe vuidera de lui-mênTe. On fe fert , pour dontjer le lavement , ou bien d'une corne de bœuf, dont on introduit le petit bout dans le fondement, ou d'une grande feringue , faite comme celle des hommes , ex- cepté qu'il faut que la canule ait un trou gros comme le pouce. Si vous vous fervez de la corne , introduifez-en le petit bout dans le fondement , après avoir fitué le Cheval dans un endroit où la croupe foit haute & le devant bas : alors verfez petit à petit la décoétion chaude par l'autre bout de la corne. Si le lavement n'entre pas bien , on remue la langue du Che- val , & on frappe de petits coups furies rogons avec la main platte , & il entrera. Si on fe fert de la feringue , il n'y a pas d'autres cérémonies que de pouffer doucement , & en tournant le pifton Jufqu'à ce qu'il foit au bout : cette façon efl: la meilleure ; car le Cheval l'a plutôt pris , & le reçoit mieux. Enfuite , il n'y a pas autre chofe à faire que de làiffer le Cheval tranquille fans le promener, ni lui boucher le derrière avec du foin ; car fi vous le promenez, vous l'engagez à ren- dre fon remède trop tôt , il vaut mieux qu'il le conferve un peu de tems ; & de lui boucher le derrière , ne l'empêchera point de le rendre , s'il en a envie. . Breuvages. CHAPITRE XXX I. Les Breuvages & Pilules. J^iJ^/cf^ QUand on veut donner au Cheval un breuvage, onle mené au travail , puis on lui kve la tête : ce qui fe fait de deux façons, ou au moyen d'une petite corde, au bout de la- quelle on fait un anneau de la même corde ; on paffe cet anneau derrière les dents des coins d'en haut , afin qu'il ne forte pas de la bouche , & paffant la ficelle .dans l'anneau de fer ou le rou^ Le Chirurgien, Chap. XXXI.. 39iï leau de fer qui eft au haut du bout du travail ; celui qui tieno cette petite corde , tirant enfuite en bas , levé la tète du Che- val , ou bien on met dans la bouche le pas d'âne étaraé & rem- bourré, dont la figure efl: dans Teflampe XXII , & on levé la tête de même. Alorson monte fur mne chaife ou furun efcabeau, & on fe fert de la corne de vache de deux manières ; favoir, on la met dans la bouche par le petit bout , & avec le pot qu'on tient de l'autre main., on verfe du pot dans la corne à plufieurs reprifes, ou bien après avoir bouché le petit bout delà corne ^ on la remplit de ce qu'elle peut tenir de breuvage , & on la ren- verfe dans la bouche ; on remplit ainfi la corne à plufieurs re^ prifes jufqu'à ce que tout le breuvage foit avalé : il faut bien fe garder de paiïer fa main fur le gofier pendant tout le tems^ qu'il a la tête en l'air , comme quelques-uns font , cela efl mor- tel ; car un Cheval peut étouffer fur le champ de ce procédé, & même s'il venoit à touffei' , il faudroit laiflèr aller prompte- ment fa tête, fans quoi le même inconvénient arriveroit. Si vous donnez des pilules , il faut avoir un bâton gros com- Piiuies, me le doigt, & pointu par un bout ; vous mettrez cette pointe dans la pilule pour l'enfoncer dans la bouche , tenant de l'autre. niain la langue ; à ch^aque pilule un coup de vin blanc ou d'eaa par la corne pour la faire paffer. Si le breuvage que vous donnerez^^ efl une purgation, la veille Purgations? ne lui donnez que du fon , & point de foin, le foir un lave- ment; qu'il foit au moins fix heures fans manger avant, & au- tant après fa médecine ,,& toute la journée du fon , & rien au- tre chofe le lendemain ou furlendemain ; enfin, quand il com^ mence à purger, il le faut promener de deux heures en deux heures , une demi-heure chaque fois , pendant une demi-jour^ née , pour Taider à fe vuider ; quand il a purgé ^ finilTez par un lavement, puis vous le nourrirez à l'ordinaire. •'CHAPITRE XXXI ï. Châtrer Çi Boucler. COmme la châtrure du Cheval efl une opération- qui de- vroit être faite par le Maréchal , puifqu'il efl pour ainfi dire le Chirurgien des Chevaux , je m'étonne pourquoi la plupart la cèdent aux châtreurs de profefïion, & qu'ils les laif- 392- Le nouveau Parfait Maréchal. fent s'approcher de ranimai fur lequel doit s'exercer tout leur art : c'efl: pour piquer ceux-ci d'honneur que je vais leur ap- prendre ici comment on châtre un Cheval , afin qu'ils en pren- nent eux-mêmes le foin. On peut châtrer de deux façons , ou avec le feu , ou avecle cauftique. Voici comment on s'y prend avec le feu. Châtiure avec L'opérateur fait mettre à fa portée deux féaux pleins d'eau , '^^"' un pot à l'eau , deux couteaux de feu quarrés par le bout fur le feu d'un réchaud , du fucre en poudre , & plufieurs mor- ceaux de réfine , fon biftouri & fes morailles. Pl. XXL Quand le Cheval eft abattu, on lui levé le pied de derrière ^'ë- B- jufqu'à l'épaule , & on l'arrête par le moyen d'une corde EE qui entoure le cou , & revient fe nouer au pied. Le châtreur fe mettant à genoux derrière la croupe , prend le membre , le tire tant qu'il peut , le lave & le décraffe auffi- bien que le fourreau & les tefticules ; quand cela efè fait, il empoigne & ferre au-delTus d'un tefticule, & tendant par ce Eioyen la peau de la bourfe , il la fend en long fous le tefti- cule , puis il fait fortir le tefticule par l'ouverture ; & com-' me le tefticule tient par un de fes bouts du côté du fondement à des membranes qui viennent avec lui, il coupe ces membra- nes avec fon biftouri , puis il prend fa moraille F , & ferre au-defflis du tefticule fans prendre la peau, en arrêtant l'an- neau de la moraille dans la crémaillère : on voit alors le tef- ticule en dehors, & le paraftate , qui eft une petite grofteur du côté du ventre au-deffus du tefticule, C'eft au-deffous de cette groffeur, ou plutôt entr'elle & le tefticule qu'il coupe avecle couteau de feu ; le tefticule tom- be , il continue à brûler toutes les extrémités des vaiffeaux du fang en mettant fur ces vaiffeaux des morceaux de réfine qu'il fait fondre fur la partie avec le couteau de feu à plat ; il finit •par faupoudrer & brûler du fucre pardefiiis la réfine; enfuite , abaiflant la peau , il recommence la même opération à l'autre tefticule. Il y a des châtreurs qui ont des morailles doubles avec lef- Ijuelies ils ferrent & brûlent tout de fuite les deux tefticules.. Il fait enfuite jetter de l'eau dans la peau des bourfes , puis quand le Cheval eft relevé, il lui jette, à plufieurs reprifes , l'autre feau d'eau fur le dos & fur le ventre. La Le Chirurgien. Chap. XXXII. 393 La châtrure avec le caullique fe fait de la manière fuivante. u cwtrure avec L'opérateur eft muni de quatre morceaux de bois longs de (ix lecauitique. pouces, larges d'un pouce , creux dans leur longueur d'un ca- nal qui laifTe un rebord d'une ligne tout autour ; Tes deux bouts de chaque bâton font terminés par deux ronds ou boules faites du même morceau de bois : c'eft dans ce canal qu'eft le caufli- que qui le remplit tout entier; il eft compofé de fublimé cor- rofif fondu dans de l'eau, & réduit en confiftance de pâte avec de la farine ; quand il a préparé le tefticule comme nous ve- nons de dire , il ferre le deffus , au lieu de morailles , avec deux de ces bâtons , dont il met les deux canaux vis-à-vis l'un de l'au- tre, & qu'il joint enfemble par les deux bouts qu'il lie chacun avec une ficelle ; il coupe avec le biftouri le tefticule au-def- fous , & laifTe les bâtons ainfi liés , que le Cheval emporte avec lui , & qui tonibent d'eux-mêmes au bout de neuf jours. Le lendemain , foit que l'opération ait été faite par le feu ou par le cauftique , on mené les Chevaux à l'eau , & on les fait entrer jufqu'à la moitié du ventre. La feule différence qu'il y ait à ces deux opérations , c'eft qu'il eft plus rare que la partie enfle avec le cauftique qu'avec le feu ; mais du refte, il n'y pas plus de danger à l'un qu'à l'autre. Le grand froid & le grand chaud font contraires à cette opé- ration ; il faut la faire dans un temps tempéré. On boucle les Jumens qu'on ne veut pas qui foient couver- tes par quelque Cheval qui fe détacheroit dans une écurie de cabaret, dans un herbage , &c. Voici comment on s'y prend : Pr. xxxiii. -on fe fert pour cet effet de deux efpeces de machinés , l'une ^'^' ^* eft Amplement des anneaux de cuivre , l'autre eft une machi- ï^o^^ler. ne plus compofée : ce font deux cylindres ou tuyaux de cuivre creux , percés horifontalement aa en quatre endroits également diftans; on boucle avec les anneaux en perçant les deux lèvres de la portière , autrement de la nature , avec un fil de cuivre qu'on recourbe enfuite en anneau ; on en met un autre au-def- fus qu'on entrelace dans le premier : on en met ainfi quatre ou cinq. Quand on boucle avec la grille , on ne fait autre chofe que de paifer des fils de laiton dans les trous d'un des deux ca- naux de cuivre ; ils font recourbés déjà au bout , de peur qu'ils ne paffent au travers des trous , Ton perce une lèvre de la por- tière avec ces fils , puis l'autre enftiite : on les fait paffer dans les trous de l'autre canal ^ & on les recourbe de l'autre côté Ddd 394 Le NOUVEAU Parfait Maréchai. cela fait comme une grille devant la nature , ou au lieu de ca- naux on tortille deux fils de laiton enfemble ; on fait pafTer au travers, de diftance en diftance,les aiguilles qui fontreçues après avoir percé la nature par deux autres fils de laiton tortillés. Pour faire Topération , il n'y a pas d'autre opération qu'une plate longe au pied de derrière , comme pour couper la queue & le torche-nez. Les grilles font meilleures que les anneaux pour une bête à rherbe , parce qu'une branche d'arbre peut pafTer dans les an- neaux, & déchirer la nature , ce qui ne fauroit gueres arriver aux g^rilles. CHAPITRE XXXII L Couper la queue & les oreilles , & les rapprocher , (/ la queue à PAngloife. POur couper la queue , on prend les crins de deffus qu'on fépare en deux en les nattant bb; enfuite avec des cizeaux on coupe le crin de deffous C, à la hauteur qu'on veut jufqu'au tronçon d, qu'on découvre enfuite tout autour de la longueur Fjg. C. de deux pouces, en coupant à rafe le crin qui eft deffus, puis on dénatte le crin de deffus , & on l'égalife avec celui de def- fous : cela fait , on met au Cheva! une plate longe e au paturon droit de derrière; puis la faifant paffer de l'autre côté pardeffus. le garrot , on la rentre à l'épaule , & un homme en tient le bout/', afin que le Cheval ne puiffe ruer pendant l'opération ; il vaut mieux , pour plus grande sûreté, mettre le Cheval dans le travail : on approche un billot qui a deux mains ^ , furie def- fus duquel on place le tronçon fans poil h bien appuyé ; puis, tenant d'une main îe couperet , & en mettant le tranchant fur l'endroit qu'on veut couper qui eft au rafe du crin , on donne un coup de maffc furie dos du couperet qui fépare net la partie du tronçon qui efl fur le billot : on laiffe faigaer la queue un demi-quart ou un petit quart-d'heure; puis levant delà main gauche la queue, on brûle le tour de l'os du tronçon qui refle avec le brûle-queue , afin de boucher les vaifl^eaux du fang ; on finit par mettre du crin fur l'endroit brûlé que l'on y grille avec le même brûle-queue, & l'opération eft finie. Il faut faire cette opération dans un temps tempéré. Le Chirurgien. Chap. XXXIII. 395 Il n^ a point de règles qui puiiïent déterminer à quelle hau- teur on doit couper la queue, le coup d'œil en juge ; je dirai feulement que quand on la coupe à une jument , il faut que ce qui en relie cache la nature. Ce qui s'appelle couper la queue à l'Angloife n'eft propre- couperia queue ment qu''un moyen qu'on a trouvé pour donner à un Cheval , à l'Angloife, par art , la grâce de ceux qui portent naturellement leur queue en trompe, c'eil-à-dire , retroufTéeà peu près comme la queue d'un chien : ce font les Anglois qui , je crois , ont inventé l'opération qu'il faut pour parvenir à ce but : pour en expli- quer l'effet , il eft néceflaire d'avoir connoiffance ^de l'anato- mie de la queue ; la voici. La queue d'un Cheval eft compofée de vertèbres qui vont Amtomie delà toujours jufqu'au dernier FFF , en diminuant de grolfeur : l^eue. dans chaque vertèbre en deifous eft un creux; tous ces creux forment un canal GG , dans l'enfoncement duquel les vaif- feaux du fang , veines & artères , coulent jufqu'au petit bout du tronçon, quatre mufcles hhhh recouvrent cet os; favoir , deux qui couvrent tout le delfus des vertèbres, & deux autres qui garnilfent les deux côtés , enjambant un peu vers le deffus : on pourroit dire que ces quatre principaux mufcles font un compofé de quatre fois autant de petits mufcles qu'il y a de vertèbres , puifque les deux de deffus fourniffent un tendon mm chacun de leur côté à chaque vertèbre , & que les deux d'à côté fourniffent chacun deux tendons nn de même à chaque vertè- bre , mais bien plus forts que ceux de deffus; les tendons de deffus contrebalancent l'effort de ceux de deffous : il s'agit d'ôter la force de ces tendons de deffous , & alors ceux de def- fus ne trouvant point de réfiftance , tireront la queue en haut; pour cet eftbt, on coupe ceux qui font le plus près du fonde- ment : c'eft en quoi confifte toute l'opération. Pour cet effet, on enfonce le biflouri en fix endroits , c'eft-à-dire , en trois de Fig- ^• chaque côté opq à un pouce l'un de l'autre, commençant les premières entailles le plus près du fondement que faire fe peu,r, & cela jufqu'à ce qu'on entende un petit bruit que font les ten- dons quand on les coupe : ces petites plaies ne donnent pas beaucoup de fang , il s'étanche tout feul ; il y a des gens qui , pour être plus furs de la réuilîce de l'opération, mettent une corde au bout de la queue, font attacher une poulie au plan- cher au-defîbs de la croupe du Cheval , paffenr la corde dans D d d ij 39*^ . Le nouveau Parfait Maréchal. la poiîlie j & mettent au bout de cette corde un poids, comme une pierre , un morceau de plomb ; & cette pefanteur tient toujours la queue en haut , foit que le Cheval foit couché ou levé : on laifTe ce poids jour & nuit jufqu'à ce que les cica- trices foient entièrement guéries ; le Cheval a alors la queue relevée en trompe pour toute fa vie. Couper les oreil- Pour bien couper les oreilles à un Cheval , il faut avoir des ^** morailles courbes, comme elles font gravées, PI. XXII, 5. On ferre chaque oreille avec les morailles ; on tire tant qu'on peut la peau de l'oreille en bas , afin que quand Toreille fera cou- pée , le cartillage ne fe trouve pas à nud : on coupe l'oreille au- deffus des morailles avec un razoir coulant fur la moraille mê- me : on ôte la moraille , & l'opération efl: faite. Lorfqu'un Cheval' a les oreilles pendantes, il y a des gens qui , foit pour le vendre , ou afin d'ôter cette défeduofité fim- R,ipprocher les plement pour leur plaifir , les rapprochent Tune de l'autre par oreilles. ^^^ opération toute fimple ; ils fendent la peau entre les deux oreilles au milieu du toupet; ils coupent une portion de cette peau de chaque côté , puis ils recoufent les deux bords de la peau qui refte après l'amputation : cette couture tire les oreil- les en haut ; cela dure quelque tems , mais la peau prêtant ,-^ toujours , à caufe du mouvement des oreilles , elles reprennent petit à petit leur première forme. CHAPITRE XXXIV. Marquer les Chevaux. Pi. ii.Fig.A. iT^'^ ^^^ s'appelle marquer les Chevaux , c^eft leur applî- V^ quer fur la cuiffe droite ou gauche , Se même quelquefois fur une joue, un fer rouge qui imprime dans la peau ou les ar- mes du maître à qui il appartient , ou une lettre, ou une figure qui faffe connoîrre de quel haras ils font fortis ; chaque haras a fa marque. La marque du haras du Roi eft une ou plufieurs LL couronnées de la couronne royale x. Voici comme on s'y prend : on commence par frotter la marque , qui eft de fer forgé en L couronnée ou autrement, on la frotte , dis-je , avec une terre graiïe ; ^\ le Cheval eft noir ou d'un poil foncé , on la frotte de craie ; s'il eft gris ou d'un poil lavé , on la frotte d'une couleurrouge, comme de brun rouge; Le Chirurgien. Chap. XXXÏV. 39-7 enfuite on l'applique à froid fur la cuiffe. La couleur qui étoit fur la marque s'imprime fur la cuifTe , & on voit alors fi elle eft bien placée , finon on l'eflPace , & on la remet ou plus haut ou plus bas : enfin , quand on eft content de l'endroit où on l'a imprimée , on fait rougir la marque : on abat le Cheval , ou on le met dans le travail : on applique la marque fur fon em- preinte ; & comnîe le Cheval remue ordinairement en fentant la chaleur, & qu'il feroit impoflîble de la remettre une fécon- de fois , précîfément dans les mêmes traits qu'elle a imprimés d'abord , & que d'ailleurs la peau n'eft pas affez brûlée , on finit le deffein en pafTant dans les traits des couteaux de feu avec \eC- quels on fuit les contours de la marque jufqu'à ce que la peau foit aflez brûlée. Lefcarre du feu tombe , & la marque refte imprimée pour toujours. CHAPITRE XXXV. Defoler. LEs maux pour lefquels on defTole étant expliqués dans le Traité des maladies , je ne parlerai ici que de l'opération. Quand on doit deffolerun Cheval , il faut préparer le pied pour cette opération , pour peu qu'il ait la foie feche : cette préparation confifte à la ramollir quelques jours auparavant; pour cet effet parez le pied que vous voulez de/foler en abat- tant du talon , & rendant la foie mince ; puis ajuftant un fer long d'un demi-doigt d'épongé plus qu'à l'ordinaire, on l'at- tache à quatre clous , & on remplir le pied d'une rémolade chaude, puis de la filafle & des éclilîès ; ce qu'on renouvelle fi le pied eft extrêmement fec. Lorfque la foie eft fuffifamment ramollie, on procède à p p, p. f. defibler ; pour cet effet, on abat le Cheval , ou on le met dans ' * '^' le travail , ce qui eft infiniment mieux : on lui tire le pied avec la platte longe fur la traverfe de fer du travail ; on l'ar- rête bien , on ôte le fer ; on lui entoure le paturon d'une petite corde qu'on ferre ferme ; cette ficelle fert de ligature , afin d'empêcher le fang de ruiffeler , quand la foie eft ôtée , pour qu'on puiffe découvrir le mal qui fera fous la foie ; après quoi on décerne petit à petit la foie avec le coin du boutoir ou la renette ^ ( mais les bons ouvriers ne fe fervent point de 398 Le nouveau Parfait Maréchal. la renette) pour féparerla foie de la corne qui y eft attachée à un pouce tout autour ; enfuite prenant le biftouri , on le fait entrer fous la foie la valeur d'un demi-pouce , & on la détache tout autour pardeflbus en frappant doucement & à petits coups avec le brochoir fur le dos du biflouri , jufqu'au .talon d'un côté & de l'autre ; quand elle eft ainfi décernée, un garçon prend le leve-fole , & le fourre en pince , fous ce qui eft déjà détaché pour le foulever , afin qu'on puiffe le prendre avec les tricoifes aveclefquelles on achevé d'enlever toute la foie ; cela fait , on laiffe aller le pied doucement à terre, on ôte la ligature de corde, & on laifte faigner envi- ron un bon demi-quart-d'heure ; enfuite on reprend le pied, on remet la ligature , parce que le fang oftTifqueroit: on prend de la filafte qu'on imbibe dans de l'eau-de-vie : on bafline feien l'endroit ; on rattache le fer à quatre clous , & pour pre- mier appareil , vous imbibez des plumaceaux longs dethéré- bentine chaude , & vous les arrangez tout le long du pied : l'eftentiel eft premièrement de n'en point mettre trop ; car vous tamponeriez fi fort le pied , que vous y cauferiez dou- leur & mal. %°. Arrangez-vous de façon que l'appareil prefîe par-tout également ; car la nouvelle folle deviendroit inégale, & poufTeroit davantage où l'appareil auroit été plus lâche ; ainfi il faudroit recommencer, fur-tout fi avec cela il venoit des bouillons de chair , cela eft donc très-effentiel : quand vos plumaceaux font bien ajuftés , vous avez trois écliffes de bois, dont deux font taillées comme la moitié du deftbus du pied du Cheval , c'eft-à-dire s'arrondiffent du coté du fer, & font droites par l'autre côté ; vous les faites entrer parles ta- lons jufqu'à la pince , les pouffant un peu fous le fer qui les retient ; les côtés droits fe baiffent tout du long : la troifieme «ft toute droite, vous la paffez fous les deux éponges, & par- deffus les bouts des deux premières édifies , elle les barre & les retient : vous mettez enfuite im reftreintif autour delà couronne , pour empêcher que le fabot ne s'élargiffe ; ce qui îirrive prefque toujours par cette opération ; de la filafte par deffus le reftreintif, une enveloppe & une ligature pour la te- nir cinq ou fix jours : après vous lèverez tout l'appareil pour -en mettre un nouveau , & toujours ainfi jufqu'à ce que la folè foit revenue , ce qui arrive en 18 ou 1.0 jours. Quand un Clieval a été deiTolé, qu'il eft guéri du mal qu'il Le Chirurgien. Chap. XXXV. 399. zvdity que la foie eft bien revenue , fi vous voyez qu'il recom- mence à boiter il eft quafi fur qu'il y a fous cette nouvelle foie un bouton de chair qui a crû pendant que la foie reve- noit ; il faut abfolument deflbler une féconde fois , couper ce bouton, la foie reviendra, & votre Cheval ne boitera plus. Il ne faut point mouiller le pied du Cheval deflblé , ni le mener à l'eau ; vous le laiiïerez à l'écurie jufqu'à guérifon. Si quand la foie revient il vient avec elle des bouillons de chair qui furmontenî , mettez deffus des orties pilées , ou de l'eau-de-vie & de la couperofe pilée : fi la chair du petit pied fe trouve baveufe , fanglante ou trop molle, ce qui empêche la foie de revenir , de l'eau vulnéraire & de la couperofe blanche : fi la foie ne revient pas bien , broyez fur la chair vive des feuilles de bardane : fi elle ne devient pas ferme , & qu'elle foit trop humide , de la filafie trempée dans de l'eau- de-vie ; fi elle continue à danfer fous le pouce , mettez deux ou trois jours de fuite de l'éclairé broyée : fi elle devient trop feche , de la rémolade toute chaude ; fi elle continue , du tare tout bouillant. CHAPITRE XX X V L Le FeUk Es inftrumens dont on fe fert pour donner le feu , fe nomment couteaux de feu & boutons de feu , on les fait ordinairement de fer : le feu dé cuTvre feroit plus doux , & l'efcarre n'en feroit pas fi confidérable : le couteau, de feu eft une tringle de fèr emmanchée ,.& formée par le bout comme vous voyez dans la PI. XXII. /; elle cft longue de plus d'un pied : le bouton de feu eft une pareille tringle qui finit en pointe émouftee : voyez la même Planche /; on en forge dé différentes grofTeurs'tfaivant le befoin. Quand on veut donner le feu au Cheval, on l'arrête bien dans le travail , ou bien on l'abat, ce qui vaut beaucoup mieux ,car il a moins la liberté de remuer, & on travaille plus fû rement : plufieurs couteaux ou boutons chauffent , & on en donne un nouveau à Popérant , à mefure qu'il rend celui a:vec lequel il vient de travailler, qu'on réchauffe & toujours ainfi j.juTqu'à la fin de l'opération ; à chaque couteau qu'iL 4,00 Le nouveau Parfait Maréchal. prend , il en pafTe d'abord le tranchant fur une brique ou fur une pierre, pour en ôter la cendre ou le charbon ; puis il s'en fert. Pl. II. Fig. A. On donne le feu de toutes fortes de figures par l'arrange- ment des raies & des boutons ; favoir , en palme , en barbes de plumes CB , en côtes de melon G , en éculfon , en rofe DD , 6r. L'effet du feu dure ordinairement vingt-fept jours. Voici les obfervations qu'on doit faire quand on donne le feu t il vaut mieux chauffer les couteaux & les boutons avec du charbon de bois , qu'avec du charbon de terre , parce qu'il eft moins acre ; que les couteaux ne foient pas flambans , ils fe- roient une trop grande efcarre ; on les applique feulement rouges , il vaut mieux y revenir à plufieurs fois ; que le feu foit donné légèrement ; c'efl-à-dire qu'il ne faut pas trop ap- puyer la main , & s'arrêter quand on voit la couleur decerir- fe , qui eft la vraie marque qu'on a affez brûlé fans percer la peau ; car fî on la perce, fur-tout aux parties nerveufes , on les endommage , & on peut eftropier le Cheval : il le faut donner le plus qu'on peut, en biaifant le fens du poil, parce qu'enfuite le poil recouvrira la raie^ Les boutons de feu fervent quelquefois à percer le cuir ; mais , comme je viens de dire , que ce ne foit point aux par- ties nerveufes ; on fe fert auffi des boutons de feu pour per- cer les abcès quand ils font mûrs. Les parties où on met le feu , font les jambes, les boulets, les jarrets , les hanches & les épaules. Quand on a percé avec le feu , il faut mettre deffus un circéne , parce que concentrant mieux la chaleur du feu , il le rend plus réfokitif; mais dans les endroits où le cuir ne doit point être percé , il ne faut rien rnettre ; on peut feulement îes frotter de miel mêlé avec de l'eau-de-vie pendant neuf jours , & les neuf jours d'enfuite , de l'eau-de-vie pure , car les ciroénes & autres drogues cauferoient une efcarre plus lar- ge , & fans faire aucun bi-en rendroient l'endroit plus défiguré. Il ne faut pas mener à l'eau , ni mouiller les jambes , que les cfcarres ne foient tombées ; il eft mên^ie plus à propos de ne point faire travailler le Cheval pendant les vingt-fept jours, ou 'c. fendez le cuir au-defTus du bras de haut en bas, puis décernez le cuir avec la fpatule en trois endroits ; favoir, vers l'humérus fur la palette , & vers les cô- tes : décernez encore un demi-pouce au bas de l'ouverture , pour appuyer le bas de trois cuirs , que vous fourrerez par le même trou , les faifant couler aux endroits décernés. Les Anglois mettent des orties au poitrail pour l'effort d'é- paule : cette ortie efl un cuir coupé en rond F , de la lar- geur d'une dame de tridrac ; ils font un trou rond au milieu : ils décernent la peau au poitrail en deffous auprès du bras; puis ayant garni leur cuir légèrement de filaffe imbibée d'al- théa ou de bafilicum , y ayant décerné dans la peau de quoi loger ce cuir , ils le font entrer plié en deux G ; ils le reten- dent quand il eft entré; & en mettant le doigt tous les jours dans le trou du cuir, ils le tournent; ils en font aufli de même fous le ventre , à l'endroit du nombril, pour dégager un Che- val plein d'humeurs. A la hanche, on fait comme à ^épaule , en mettant trois cuirs , un qui va vers l'os de la hanche , l'autre à la noix , & l'autre à l'os de la feffe ; on en met aufîi au bas du poitrail pour ra\ant-cœur: au lieu de cuir, on y met encore un morceau de racine d'heîîéboraflre , qu'on appelle hellébore noir im- proprement ; car fon vrai nom efi: du pied de griffon ; cela enflera en vingt-quatre heures , plus gros que la forme d'un chapeau r on ouvre enfuite cette tumeur , & il en fort quan- tité d'eaux rouffes ; mais ce qui rend cette opération incertaine , c'efl que pareil effet arrivera à un Cheval fain , fi on lui en mettoit comme à un Cheval malade. II y a dans le Parfait Maréchal une efpece d'ortie pour le Cheval entr'ouvert, qu'il appelle donner des plumes à] un Le Chirurgien. Chap. XXXVIII. 405 Cheval : il ne s'agit pas moins que de détacher toute la chair de Tépaule , & d'y fourrer de grandes plumes d'oies , ou des tranches de lard , frottées de bafiHcum ou autre fuppuratif : / l'opération eft très-violente , & peut donner la fièvre au Che- val : ceux qui la voudront faire confulteront ledit Auteur , qui dit aufli qu'on peut faire an feton à l'épaule en bas dans pareil cas ; ce qui eft plus doux. Le même Auteur enfeigne auflî une ortie pour un Cheval lunatique , auprès des yeux : dans cette ortie , on y mettra ou une lame de plomb, ou de la paille , ou un morceau de vieux cuir, ou de racine de gentiane ; il ordonne aufîî , pour le même mal, un feton entre les deux oreilles ; après quoi il dit que tout cela ne donne pas grand foulagement au Cheval. Il eft bon d'avertir que fi l'ortie , quelle qu'elle foit , eft dans un endroit oii le Cheval puiife porter la dent , il Tarra- ?viettre leChs- chera immanquablement ; c'eft pourquoi il faut lui garnir le pelec cou d'un chapelet ou bien d'un bâton qui tienne au licol & à un furfaix. Les orties font bonnes pour évacuer l'humeur qui fe porte- roit en trop grande abondance fur une partie affligée , mais la faignée la détourne bien plus efficacement. CHAPITRE XXXIX. VOn^Iée. Uelquefois il vient une efpece de peau, qui croiftantau coin d'en dehors de l'œil du Cheval, avance tantàlafin qu'elle lui en couvre la moitié & plus ; on doit la cou- per : ainfi abattez le Cheval , ou l'arrêtez au travail. Prenez un fou marqué a, apprcchez-le au bord de cette peau ; le Pl,i. Fjg, B, Cheval , en détournant l'œil , amènera de lui-même cette peau b defiTus le fou. Ayez une aiguille courbe e avec du fil d à votre autre main : piquez cette peau fur le fou marqué , fai- tes reftbrtir l'aiguille au-deffus ou au-deftbus au travers de cette peau ; défilez l'aiguille , & prenant les deux bouts de fil, tirez l'onglée à vous , & vous la couperez toute entière avec des cizeaux ou un biftouri : ôtez le fou , baftinez l' en- droit avec de la crème , & taut eft fait. 4o6. Ls NOUVEAU Parfait MARécHAi. A CHAPITRE XL. E glander. Vant de décrire cette opération, il eft bon d'avertir que comme elle a été imaginée pour ôter les glandes qui pa- roiflent fous la ganache , on n'a pas dû prétendre qu'elle ôte- roir la caufe qui les produit, ou plutôt qui les rend vifibles: c'eft pourquoi fi on croit, en églandant , guérir un Cheval de la morve , ou l'empêcher de jetter , on entreprend une chofe qui ne fauroit réufîlr ; car enfuite il en reviendra une autre aufTi grofTe , & vous en ôteriez trente l'une après l'au- tre , qu'il s'en reformera toujours de nouvelles à mefure que la matière fe fournira , puifqu'il y en a dans cet endroit un nombre infini de petites qui s'enfleront toutes l'une après l'autre. De plus, comme ce n'eft pas la glande qui fournit la matière qui la gorge , quand le Cheval n'auroit point de glan- des, il n'auroit pas moins cette matière : ainfi , je confeille- rois de n'ôter une glande que lorfqu'un Cheval en fanté aura une vieille glande reftée d'une ancienne gourme qui le défi- gure , & empêche la vente. Venons à l'opération. Pl. XXI. Fig. B. Il faut premièrement abattre le Cheval ou le mettre dans le- travail ; puis lui ayant levé la tête comme on la levé pour don- ner un breuvage, on ouvre avec un biftouri la peau qui couvre la glande M : on paffe dans cette peau de chaque côté un fil qui fervira à l'ouvrir & à la tenir éloignée pendant l'opération : cela fait , on décerne avec les doigts la glande tout autour , & on la détache peu à peu de la ganache : cela fe fait ainfi , de peur de couper quantité de petits rameaux de veines qui viennent en cet endroit , ce qui cauferoit une hémorragie difficile à arrêter. Si on voit même qu'il s'en trouve quelqu'un qui embarrafie , pour féparer la glande , il faudra lier ferme avec un fil, puis on coupera la glande quand elle efl: tout à fait féparée de la ga- nache ; elle tient encore à toutes ces veines , alors vous y pafTê- rez un feul fil qui les liera toutes enfemble ; puis vous couperez en cet endroit, & la glande fera ôtée; enfuite efiuyez bien l'en- droit, nettoyez bien toute l'humidité , puis paffez un pinceau trempé dans l'huile de vitriol fur toutes les extrémités de ces veines liées, afin d'en brûler les orifices , cela caufera efcarre Le Chirurgien. Chap. XL. 407 qui tombera par la fuite : immédiatement après l'opération , on mettra à la place de la glande de la filafTe imbue d'égyp- tiac pour manger les chairs, & les empêcher de croître : on en remettra toujours jufqu'à guérifon : quand la filafle e(t po- fée , on referme le tout par le moyen des fils qu'on a mis aux bords de la peau en commençant Topération : on panfe tous les jours ; & avant d'y remettre de nouvel égyptiac , on lave avec du vin tiède ; & fi on voit que les chairs furmontent , on y repafTe de l'huile de vitriol. CHAPITRE XLI. énerver. CEtte opération eft faite pour corriger le défaut d'un Che- val qui a le bout du nez trop gros : elle le lui rend plus fin & plus agréable à voir. Pour entendre cette opération , il faut favoir que fous les yeux deux petits mufcles ont leur origine ; leurs tendons com- mencent bientôt après , c'eft-à-dire , vers le niveau du milieil du nez, ces tendons vont toujours en fe rapprochant l'un de J'autre jufqu'à ce qu'étant arrivés contre les deux nazeaux , vers le niveau du milieu des nazeaux , ils fe réunirent en un tendon afiez large , qui va fe terminer vers le bord de la lèvre fupérieure : ce font ces deux petits mufcles qui font relever & retrouffer la lèvre du Cheval, quand il veut, dans de cer- taines occafions, telle qu'on la voit relevée à la Planche VII, Fig. A du Traité du Haras. On coupe ces deux tendons chacun en deux endroits : pt.xxiil.Fig.D. voici comment cela s'exécute. On fend la peau en haut vers le commencement de chaque tendon AA ; quand on le voit on palfe pardefibus la corne de chamois, & on le détache : puis on le fait entrer dans la fente d'un petit bâton qu'on a fendu en long jufqu'à la moitié , enfuite on va fendre la peau & les deux tendons en travers entre les deux nazeaux avant -leur jonélion B ; puis en tournant avec force les deux bâtons fendus qui tiennent les rendons en haut , on les fait fortir par les deux fentes d'en haut AA, on les coupe, & onlailTe gué- rir les plaies.. 4o8 Le nouveau Parfait Maréchae. J CHAPITRE XLI I. Remettre la Jambe cajfée. E ne fais pourquoi on a cherché querelle aux os des Che- vaux en les accufant de n'avoir point de moelle ; il n'y a rien de fi faux & de fi impofiible , car la moelle eft néceffaire aux os , comme le fang à tout le refte du corps ; un os qui n'au- roit point de moelle fis cafieroit comme du verre , & on ne voit pas que les os du Cheval fiaient plus caflans que ceux des autres animaux. Quand donc la jambe d'un Cheval efi: cafiee , on peut la remettre comme celle d'un homme : pour cet effet, il faut tirer en haut & en bas avec grande force pour replacer les deux parties de l'os l'une fur l'autre ; & pendant qu'on les tient ainfi, on applique une corn preiïefim pie trempée dans de l'eau-de-vie, enfuite une bande faifant trois tours, après cela une autre fai- fant auffi trois tours de l'autre fens , enfuite des compreiïes d-e fix à huit doubles de haut en bas tant qu'il en faut ., rempliffant tous les vuides , enfuite deux édifies de bois,& pardeffus une bande. Laifiez aller ainfi le Cheval dans un herbage , il fe gar- dera bien de s'appuyer fur fa jambe , & le calus fera formé en quarante ou cinquante jours. Si vous ne pouvez le mettre dans un herbage , il faut \e fufpendre pendant tout ce temps-là. CHAPITRE XLIII. Pour remédier aux artères coupées. î par malh<:ur,en ouvrant un abcès ou autrement , on ouvroit une artère confidérable , il y a trois moyens de l'arrêter : ce qu'il faut abfolument faire pour empêcher le Cheval de mourir. Le premier moyen efl la compreffion : le fécond ,1e feu ou le bouton de vitriol , & le troifieme la ligature ; la compreffion doit être continuelle jufqu'à ce que le bout de l'artère, fi elle efl coupée toute entière , ou la plaie qu'on y aura faite , foit fer- mée ; le bouton de vitriol brûle comme le feu : on l'applique aulfi-bien que le feu à l'extrémité du vaiffcau coupé , l'inconvé- nient eft qu'il faut qu'il tombe une efcarre , & que quand l'efr carre Le Chirurgien, Chap. XLIIÎ. 4,©^ carre tombe , l'artère fe peut trouver ouverte encore une fois, & rhémorragie recommence : c'eft à quoi la ligature eft utile ; elle eft même néceffaire quand l'artère piquée ou coupée eft un peu confidérable : alors il faut laiiTer faigner Tartere jufqu'à défaillance, puis on la lie avec une foie double : cette ligature tombe d'eUe-même quand l'artère eft refermée. Si on ne peut pas iaifir l'artère pour la lier , il y a un moyen pour en arrêter le fang, indiqué dans le ch. vi de ce Traité , page 348. CHAPITE.E XLIV. Sur le Poil. PLufieurs perfonnes croient qu'ils peuvent faire revenir Iç poil, & le faire revenir plus promptemenr. Quand la ra- cine du poil eft emportée , rien ne peut le faire reparoître ; & il n'y a point de drogues qui le puiftent faire croître plus promp- tement qu'il ne reviendroit naturellement, s'il a à repoufîer. CHAPITRE XLV. Plijjîeurs Opérations. Es opérations qui fuivent ne fervent pas à grand'chofe. Birrer le nerf Le Parfait Maréchal, en les enfeignant , n'en a pas lui- da larmier, même grande opinion : il parle de barrer le nerf du larmier qu'il dit avoir communication au nerf optique : cette opéra- tion , fuivant lui , le tend davantage ; il faut avoir précédem- ment barré la veine du larmier : on barre ce nerf en le déta- chant avec la corne de chamois, & on le coupe. Il parle de deux autres opérations dont il appelle l'une, dé- Dégraiffer les graifter les yeux par en bas , & l'autre, dégrai(îer les yeux par '^'e"" pir en l'aut en haut. A la première , on coupe peu à peu avec le biftouri un. ^^"^ ^" ^^' morceau de chair glanduleufe qu'on attire avec l'ongle : on en coupe gros comme le pouce , & long comme un demi-doigt. I^a féconde fe fait aux falieres : on fend la peau avec le bif- touri , & on tire avec un crochet la graiffe des falieres : il n'ef- time pas cette opération. Tous ces procédés font deftinés pour décharger la vue ; mais je crois qu'on fait avec eux plus de mal que de bien. F f f Fis. A. 410 Le nouveau Parfait Maréchal. te RolTignol fous Quelques-uns font à un Cheval pouiïîf outré un roflignol Liciuviue. fous la queue , prétendant qu'il en eft foulage, mais cela ne lui fait rien du tout : mais comme il y a bien des eens qu''on ne peut delabuler de leurs préjuges , je vais enfeigner cette opération, de peur qu'on ne fe méprenne, fi on vouloir la faire. Le roffignol eft un trou qu'on fait entre la queue & le fonde- ment , & qui doit communiquer avec le boyau ; ce trou fe fait avec la groffe gouge qu'on fait rougir. Pl. XXIII. Premièrement, on fourre la corne de vache dans le fonde- ment r, puis avec la gouge rouge, on perce au-deffus/^à plu- fieurs fois, jufqu'à ce qu'ayant percé le boyau , elle rencontre la corne , alors on paffe une lame de plomb par ce trou : on la fait refTortir par le fondement, & on en tortille les deux bouts par dehors , ce qui empêche le boyau de fe reprendre à l'en- droit du trou. C'eft proprement faire un fiftule à un Cheval. CHAPITRE XLVL De VEcorché du Cheval , ou (îtuation & noms des mufcles defon corps immédiatement fous la peau, CE chapitre fervira en cas que, par quelque opération, on veuille ouvrir fur le corps d'un Cheval , afin que con- noifi^ant la fituation & le fens des fibres charnues, on dirige fon inftrument de façon qu'il ne coupe pas lefdites fibres en travers, mais fuivant leur fens. Pl. XXVIII. F I G. C. L le Chaperon. M le Sus-épineux. 0 rincifif. N le Sous-épineux. A le Frontal. P le Long. B le Mafieter. Q le Court. C le Buccinateur. R le Rhomboïde. D le Maftoïdien. S le Grand Dorfal. E le Splenius. T le Grand Dentelé. F le Trapèze. VV l'Oblique extérieur. G le Complexus. X Pedloral. H le Sternoangulaire. Y Droit. 1 le Sternohyoïdien. Z Dentelé fupérieur. a 3 4 5 6 77 8 99 lO II X y Le Chirurgitn. Sacrolumbaire. Fafcia lata. e Grand-Feffier. e Vafte externe, e Demi-nerveux, e Biceps, e Jumeau externe, e long du Sabot, e court du Paturon, e Jambier. e long du Sabot, e Radial du Genou, e court du Paturon, es Tendons nommés le fu- blime & le profond. Chap. XLVI. 4JI Fi g. D. aa les Incififs. hh le Frontal. Il le Sternohyoïdien. 21 le Chaperon. 33 le Splenius. 4,4. le Pe61:oral. 55 le Maftoïdien. F I G. E. ee le Grand-Feffier. aa le Biceps. hh le Demi-nerveux. ce le Demi-membraneux. dd le Grêle. MARÉCHAL FERRANT. LA profeffion de Maréchal , à l'égard de la ferrure , eft une profelfion plus favante qu'on ne croit j il y faut de l'adreffe , de la force & de la prudence : il y a bien des pré- cautions à obferver , attendu que les Chevaux ne fervent à l'homme qu'autant que leurs pieds font en bon état. CHAPITRE PREMIER. Anatomie du pied du Cheval. Vant que de commencer à ferrer , il eft néceffaire de A favoir la conftrucftion du pied des Chevaux , tant exté- rieure qu'intérieure, afin de connoître la partie à laquelle on a affaire. F f f ij 412. Le nouveau Parfait Maréchal. Pl. XVii. Le pied intérieur eft compofé de deux os , dont l'un, qui s'ap- "Deux os ,1e pi- peîle le petit piedB,Ftg. E, a la forme du pied extérieur; il loge vot & le petit dans fa concavité fupérieure Pos du paturon qui pofc fur lui. ^'^^' Le fécond os s'appelle Tos du pivot a aa , Fig. a. b, e. ; c'eft proprement un olTelet , il eft très-petit, reftemblant à une na- vette pofée horiTontaleraent au haut de la partie poftérieure de l'os du petit pied ; il y eft attaché à fa partie intérieure par un ligament de toute fa largeur qui coule fous ledit os ; ce liga- ment eft recouvert par l'expenfion du tendon appelle le profond B, Fig. A. , qui s'attache enfuite audit os du petit pied. Chair du pied. La jon<5tion du petit pied avec le fabot fe fait comme il fuit : l'os du petit pied eft recouvert en pince , & par les côtés d'une chair ligamenteufe grenue dd, t ig, C. D,& feuilletée ce ;elle eft grenue de la largeur d'un demi-pouce, faifant une efpece de bourrelet : c'efl de ce bourrelet d que part la naiftance de la cor- ne , immédiatement au-deftbus de la couronne ; ce bourrelet paffe pardeffus le cartilage des talons ff , dont nous parlerons par la fuite, & va jufqu'au bout dudit cartilage j**^ traverfant en écharpe ; deftbus ce bourrelet partent ces feuillets ou petites lames de chair c, qui font profondes en haut de près de deux lignes , & pas tout à fait fi profondes vers la pince ; elles font jituées debout fur l'os, & fort près l'une de l'autre; elles vont depuis leur origine jufqu'où finit la corne intérieurement. C'eft cette chair par feuillets de champignon qui attache le labot au petit pied & au cartilag;e dont nous parlerons. Pour cet effet, la furface intérieure du fabot eft remplie pareillement de feuillets EE,Fig. D , ceux-ci font durs ; chaque lame dure du fabot eft logée entre deux feuillets de la chair fufdite, S^ réciproquement chaque lame de chair entre deux de celles du fabot , excepté au haut du faboc , où le bourrelet grenu s'atta- che à la corne grenue delà même manière. Le fabot c , Fig, B , eft ce qui fornre le pied extérieur , c'eft une matière dure, appellée corne : cette matière eft plus molle ta Corne, aux talons extérieurement. Les talons font donc formés par une Les Talons, ç^^^j^^ m.oUe extérieurement, qui devient intérieurement, prin- cipalement vers le haut, & jufqu'à Tos du pivot , une chair c^.r- rilagineufe ce , Fig. A ; cette chair qui vient fe coller contre les côtés de l'os du petit pied , s'élève toujours en s'amincifuint , & forme deux cartilages ffff , Fig. D. C. B. , qui furpaifent la Les CartiUges. cornc d'un demi-pouce , s'élevant comme deux petites murail- Fi^.K pixm Le Maréchal Ferrant. CiiAV. I. 413 les, on deux oreilles au-defiTus de tout le quartier de chaque côté. Les quartiers font donc intérieurement fortifiés par le plus épais de ces cartilages , dont la fommité défend Tos du pivot , & fortifie le haut des talons ; ces cartilages occupent par conféquent les deux tiers du pied intérieur ; l'autre tiers qui efl le devant du petit pied n'a point de cartilage, ce qui fait qu'il eft plus près delà corne dans cet endroit que des deux côtés ; fur ce devant de l'os du petit pied , vient fe terminer le tendon de l'extenfeur , le plus antérieur de la jambe. Dans le cartilage dont on vient de parler, on découvre pîu- fieurs trous, ainfi que dans l'os du petit pied par où paffent les VaifTeaux du fang : on en voit entre autres un plus grand ce. . Fig. D. E. de chaque côté qui fert de pafîage à une veine qui vient de la pince , & perce les cornes de l'os du petit pied ; c'eil cette veine qu'on preîTe quelquefois en ferrant. La corne efl compofée de trois parties ; favoir , fes feuil- lets E , Fig. D , qui fortent d'une corne jaune hh , recouverte d'un lit de corne noire ll. La corne jaune eft plus tendre que la corne noire : ainfi , il ei\ vraifemhlable qu'un Cheval qui a la corne blanche ( comme on appelle ) a la corne plus tendre, & qu'elle étoit difpofée à Tètre dès en naiffant. L'os du petit pied finit des deux côtés à la moitié du quar- tier , en mefuranr du milieu de la pince. Ce qu'on appelle la couronne n'efl autre chofe que la peau j^^ couronne. de la jambe , qui devient beaucoup plus épaifîè un peu avant que de s'attacher autour du fabot. Quand on levé le pied d'un Cheval , on voit d'abord la ?r,,xxvii.Fig.B. foie a qui efl faite comme une femelle de corne paiTablement dure ; fi on Tôte de fa place , on la trouve grenue dans fa par- tie intérieure: c'eil par ce grenu qu'elle s'enclave dans une chair pareillement s;renue qui tapillele deffous de l'os du petit pied; cette chair efl plus épaiiTe vers la pince i*-: aux cornes du petit pied que dans le milieu: cela va d'une demi-ligne à une ligne d'épailTeur ; elle couvre tout le plat du petit pied; cependant les deux talons fournifTent chacun fur cette chair une progref- fion ou avance de leur chair cartîlagineufe, qui formant deux efpeces d'élévations , va fe réunir en une pointe i qui fe ter- Tnine vis à-vis le milieu du deffous de l'os du petit pied : cette chair des talons a au commencement un demi-pouce d'éoaif- feur : cette épaiffeur va toujours en diminuant jufqu'à la pointe ~. Çf La Fourchette. Les tendons. 4.14, Le NOUVEAU Parfait Maréchal. &elleefl: dans toute fa furface recouverte de la chair grenue, pareille à celle de l'os : ces élévations fe nomment la four- chette , & la foie recouvre tout, c'eft-à-dire la fourchette b ^ le petit pied e , Textrêmité des filets de champignon/', & fe termine à la corne g tout autour du pied ; elle prend la figure de la fourchette dans l'endroit ccc où elle la couvre : elle a bien un demi-pouce d'épaiffeur dans fes côtés où elle flanque la fourchette , & vient joindre la corne tout autour à un quart de poulfe d'épailfeur. Le tendon du profond , qui eft un des fléchiffeurs de la jam- be , gliiïant fur l'os du pivot, s'élargit enfuite pour venir s'at- tacher enrondjufqu'au milieu du deffous du petit pied, fous la fourchette jufqu'à fa pointe : fes fibres extérieures font l'éven- tail dcldd , & celles de delfous les croifent un peu de l'autre fens. Après avoir fait connoître la ftruélure , tant extérieure qu'in- térieure du pied , procédons aux opérations qu'on y fait, dont la plus effentielle pour le fervice , eft la ferrure , ou , pour ainfi dire , la chaulfure du Cheval : moyennant cette chauf- fure , l'homme peut employer le Cheval à tous les befoins qu'il en a , fans craindre qu'il fe gâte le pied , & que par con- féquent il devienne hors d'état de lui fervir. C H A P I T R De la For se. I L COmme il s'agit d'empêcher la corne du Cheval de s'ufer , en portant contre terre , on a imaginé de lui ajufter fous cette corne un rebord de fer , & de l'y clouer afin qu'il y rcfte : on ploie ce rebord , qu'on appelle un fer, par le moyen du feu & dans une forge. Pi. XVIIL La forge A eft une efpece de cheminée , dont l'âtre eft élevé de terre de deux pieds & demi ou environ, avec un ou deux foufflets BB ; dans cet âtre on met une auge C au mi- lieu , s'il y a deux foufflets , ou à un côté , s'il n'y en a qu'un ; on met de l'eau dans cette auge , le bout des foufflets entre dans un trou fait dans les côtés de la forge , au rafe de l'ât/e; vis-à-vis de ce trou , on met à une certaine diftance un re- bord DD enéquerre pour contenirle charbon furie trou :quand on fe fert de charbon de terre , il y a une augcE , à côté de la Le Maréchal Terrant. Chap. II. 415 forge où on le met tremper ; les Maréchaux appellent le fouf- flet la vache : au gros bout de la vache , eft un poids F qui la ramené en bas ; quand elle a été élevée par la branloire GG, qui eft une gaule fufpendue au plancher en équilibre , au bout de laquelle eft une chaîne HH , qu'on tire pour faire mouvoir le defiTous de la vache , qui allume en foufflant le charbon , foit de bois , foit de terre , deftiné à chauffer le fer : on attife, & on remue le charbon avec un crochet de fer L, appelle la chambrière ; on T.afperge d'eau avec Tefcouvette M pour con- centrer la chaleur , & de peur qu'il ne brûle trop vite ; on prend le charbon de terre avec une pelle à charbon N percée dans le milieu pour laiffer écouler l'eau. Quand le fer O eft chaud , c'eft-à-dire , rouge , le Mare- Forger le Fer, chai le porte avec des tenailles fur l'enclume P , montée fur fon billot Q, & qui fe termine en pointes rondes par les deux bouts ou par un feul : ces pointes s'appellent bigornes R; le Maréchal tient de la main droite un marteau , qui s'appelle le fertier a , & un garçon fe met vis-à-vis avec un marteau long , qu'on appelle le marteau à frapper devant h ; ils frap- pent tous deux fur le fer fucceftivement , & enfin ils le for- gent , c'eft-à-dire, lui donnent la forme d'un fer à Cheval ; le Maréchal feul lui donne la dernière main avec {es tenailles c , & fon fertier fur la bigorne & fur l'enclume , prenant bien garde de manquer à abattre le rebord qui fe fait en dedans du fer quand il l'arrondit fur la bigorne ; lorfqu'il poferoit ce fer enfuite , il ne porteroitque fur ce rebord, ce qu'il faut évi- ter : quand il s'agit de couper de ce fer , il mer la tranche d fur l'endroit qu'il veut couper, & frappe delfus ; cette tran- che coupe le fer rous;e : quand il n'y a plus qu'à eftamperle fer, c'eft-à-dire , percer huit trous, quatre de chaque coré par où doivent paffer les clous, il pofe l'eflampe e fur l'endroit qu'il veut percer , & il frappe deffus ; le bout de l'eftampe entre dans le fer & forme une boffe de l'autre coté : il retour- ne enfuite le fer , & mettant l'eftampe fur toutes les boffes , il les renfonce ; le trou eft fait & net quand il a fait fortir ce morceau avec le poinçon , s'il ne fort pas de lui-même: quand on fait les trous près du rebord extérieur du fer , cela s'appel- le eftamper maigre , & fi on les perce plus près du rebord in- térieur , on dit eftamper gras. Le tournant du fer s'appelle la pince O j les côtés fe nom^ ^i5 Le nouveau Parpait Maréchal. ment branches xi , & les deux bouts s'appellent les éponges ç^3 ; le devant du pied s'appelle la pince ; les côtés s'appel- lent les quartiers ; les bas des quartiers près du fer s'appellent les mammelles , & les deux éminences de derrière s'appellent les talon'^. Quand le fer eft~forgé & prêt à mettre fur le pied, le Ma- réchal qui a pris , avant de forger, la mefure de la longueur & delà largeur du pied avec une paille, prend alors fon ta- blier , qui eft compofé de deux groflTes poches de cuir o-o^ par- tagées chacune en plufieurs féparations ; il le met autour de fa ceinture, & le boucle derrière fur fes reins ; il met dans les poches qui font à droite le boutoir /:, qui fert à parer le pied ; le brochoir / , qui eft le marteau avec lequel on enfonce les clous, ce qui s'appelle brocher: à gauche, il met les tricoi- fes / , qui font des tenailles dont il fe fert à rompre les poin- tes des clous qui palfent la corne ; le repoufToir m pour vui- der quelques paillettes de fer qui feront dans les trous du fer, ou pour faire relfortir un clou qui n'a pas été bien broché : les clous , le rogne-pied n & la râpe o , n'ont point de coté fixe : le rogne-pied eft fait comme un couteau de chaleur, & fert à couper en frappant deffu s , la corne qui excède le fer ; & la râpe fert à râper la corne autour du fer , & à unir les ri- vets : les pointes des clous appartiennent aux garçons , & les caboches , qui font les tètes des vieux clous , font les profits de la femme du Maréchal. Poftr le Fer. Quand le Maréchal arrive pour parer le pied , le palefrenier levé le pied ; fi c'eft celui de devant, il le tient fimplement avec fes deux mains : fi c'eft celui de derrière, il appuie le boulet & la jambe fur fa cuifTe , & paffe un bras pardelfus le jarret ; alors le Maréchal après avoir nettoyé la boue ou fiente qui feroit dans le pied , coupe en pouffant avec fon bou- toir , ce qu'il faut de la corne & de la fourchette , pour en- fuite affeoir le fer ; c'eft ce qui s'appelle parer le pied. Quand le pied eft bien paré , & qu'ayant préfenté le ferdef- fus , il voit qu'il porte où il faut , ii brochera deux clous , un de chaque côté ; puis il fera pofer le pied à terre pour voir fi le fer eft bien en fa place ; enfuite le palefrenier reprenant le pied , le Maréchal continue à brocher tous les autres clous ; il les fait entrer d'abord à petits coups , les foutenant droits de l'autre main, ayant précédemment graifte la pointe avec du Pi. sxMn. & Le Maréchal Ferrant. Chap, II. 417 du fuif ; puis quand il fent que la corne eft percée, il achevé Pl. XIX, de les faire entrer hardiment : l'affilure ou la pointe X paroît alors en dehors à chaque clou qu'il poie ; quand il eft tout à fait broché , il donne un coup de brochoir à l'affilure , afin de faire bailler cette portion de clou le long de la corne , la pointe en bas Y ; quand tous les clous font poféé , il rompt avec les tricoifes chaque pointe de clou , qui excède la corne ; il coupe avec le taillant du rogne-pied à petits coups du bro- choir toute la corne qui excède le fer tout autour, alnfi que la corne éclatée par les clous à l'endroit où ils fortent ; il rive les clous, en oppofant à leur tête les tricoifes , pendant qu'il frappe fur ce qui paroît quand la pointe du clou a été rom- pue , ce qui l'applatit en l'élargiflant , & maintient le clou en fa place : il eft utile d'ôter avec le rogne-pied un peu de la corne tout autour de chaque clou : c'eft une précaution qui fait qu'on enfonce davantage les rivets , au moyen de quoi ils ne fauroient blefler le Cheval , ce qui peut arriver quand ils dé- bordent, fur-tout au dedans du pied : de plus, à mefure que le fer s'ufe , les clous s'élèvent davantage , & par conféquent "les rivets ; ainfi même il faut prendre garde que les Chevaux vieux ferrés ne fe coupent avec les rivets ; quand tout ceci eft fait , le Palefrenier met le pied à terre : alors le Maréchal prend la râpe, avec laquelle il unit tout le tour du pied près du fer, & donne un coup fur les rivets Z. Le meilleur fer dont on puiffe fe fervir, eft celui de Berry , & pour les clous, ceux de Limoges excelloient autrefois ; mais à préfent, c'eft ceux de Berry. Les clous a doivent être longs & déliés de lames , avec une tête épaiffe. CHAPITRE II L Maximes générales. i°.T7' Aites les fers les plus légers que vous pourrez, ceux Jj qui font trop pefants, fatiguent le Cheval , & les clous lâchent fouvent , entraînés par la pefanteur. tP. Employez les clous les plus déliés de lame , parce qu'ils font un moindre trou dans la corne , & qu'ils ne font point fujets à l'éclater, comme font les clous épais de lame ; de plus, G e R ; on fera très-bien aulTi à ces ferrures, de river les clous dans la corne , fi près qu'ils ne paroiffent point au-dehors , Se l'oi^ 432- Le nouveau Parfait Mar^chal,^ peut pour les mieux river encore , brûler un peu avec un fer chaud, au-deffous des trous pour y loger le rivet, ou bien ne point mettre de clous en dedans , & ajouter un pinçon pour tenir le fer ferme : fi le Cheval fe coupe de laflîtude,il n'y a point de meilleur remède que de le laiffer repofer , & de le bien nourrir. Si vous avez des Chevaux qui fe coupent en main , il faut entourer les boulets avec une peau d'agneau ou de mouton, le poil en dedans. Comme on ne met jamais de crampons aux Chevaux de manège , de peur qu'ils ne s'attrappent dans leurs airs, fi vous en avez qui fe coupent, abattez le quartier d'en dehors , & vous épaiflirez l'éponge en dedans. Que fi vous êtes en voyage , & que les ferrures fufdites ne faffent rien , fervez-vous de la botte de cuir ou de feutre , cou- pée plus étroite en haut qu'en bas , que vous attachez à mi- jambe , & qui garantira le boulet en l'entourant : il eft vrai que ce dernier expédient eft de mauvaife grâce ; que les Chevaux ont de la peine à s'y accoutumer , & qu'il fait quelquefois en- fler le boulet. Ferrure des Chevaux qui forgenu Les Chevaux qui forgent font ceux qui , avec le fer des pieds de derrière , attrapent ceux des pieds de devant : les Chevaux forgent de deux manières , les uns donnent le coup dans la voûte du fer, c'eft-à-dire, fous le pied de devant; les autres forgent furie bout des éponges, & fe déferrent ainfi : ce défaut vient ordinairement de foiblefle de reins , ou que le Cheval eft ruiné ; fpuvent aufti c'eftla faute du Cavalier, qui ne fait pas tenir fon Cheval enfemble & fous lui , en l'aver- tiffant de tems en tems. Si la faute vient du Cheval , & qu'il forge aux talons , c'eft- à-dire , aux éponges, il le faut ferrer fort court d'épongé, qu'elles pafTent à peine au-delà du talon, ou bien genêter les fers , qui eft relever les éponges au talon ; s'il forge dans la voûte du fer, étreciffez le fer de devant à la pince en dedans ^ & mettez deux pinçons aux deux côtés de la pince de derrière^ ^u'il faut rendre demi-quarrée ou fort camufe. Des Le Maréchal Ferrant. Chap. VI. 433 Des Chevaux qui fe déferrent. Quand un Cheval fe déferre en chemin , & qu'on eft éloi- p;né d'un endroit où on puiflTe trouver un Maréchal , fi on laiiTe marcher quelque temps fon Cheval pied nu , il s'ufera & fe gâtera la corne , à proportion qu'il fera délicat , ou qu'il marchera dans un pays dur , de façon qu'enfuite on ne pour- roi t plus le referrer. Si celui qui mené le Cheval fait brocher un clou , qu'il en ait , & qu'il retrouve le fer à terre , il le rattachera , ou s'il ne le retrouve pas, & qu'il ait un fer-brifé L, qu'on nomme aufll fers à tous pieds , il s'en fervira ; mais fi cela n'efi: pas , il faut envelopper le defTous du pied avec une pièce de chapeau, un linge , fon mouchoir , enfin ce qu'on trouvera pour arri- ver jufqu'à un endroit où on puifle faire referrer. Le foulier de cuir nouvellement imaginé , qui refTemble à une bourfe, dont le fond eft une femelle forte , & dans laquelle on fait entrer tout le pied , eft une très-bonne imagination , & on devroit s'en munir quand on entreprend un voyage. Ferrure des Chevaux rampins. Les Chevaux rampins ou juchés , font ceux dont le boulet des jambes de derrière avance , de façon à les contraindre à marcher fur la pince , & ne point appuyer les talons : les vieux Chevaux font plus fujets à ce mal que les jeunes , qui cependant peuvent devenir rampins dans les écuries mal fai- nes , où ils auront placé leurs pieds dans des creux, qui au- ront accoutumé les boulets à refter en avant : il y en a aufli qui font rampins de naiftance. Cette incommodité en vieilliffant devient incurable. A ce défaut la ferrure eft la même qu'aux pieds de devant bouletés : laifter la pince fort longue , abattre les talons , faire déborder le fer en pince, plus ou moins , & graiffer le nerf de la jambe. Ferrure du piedfoibîe ou gras. A un Cheval qui a le pied gras , il faut abatttre toute la mau- vaife corne , brocher le plus haut qu'il eft poftible, tenant l'affi- lure droite ; on broche bas à un bon pied , pour ne rien rif- quer, mais il faut rifquer à celui-ci, afin que le fer tienne aflêz loBg-temps pour lui laifTer revenir le pied, I i i 434 Le nouveau Parfait Maréchal. Ferrure des talons bas & de la fourchette grajfe. Alix talons bas , en parant le pied , il faut feulement abattre la pince , fans toucher en aucune façon aux talons , & même ne point toucher à la fourchette , à moins qu'elle ne fe pour- riffe ; alors on la pare toute placte. Après les avoir parés _, comme il efl: dit, il faut faire Téponge un peu plus longue qu'à l'ordinaire , fi le Cheval ne forge point : s'il forge , on générera les fers , c'eft-à-dire , qu'on ra- battra les bouts de l'éponge en haut contre la corne. Si avec les talons bas il a la fourchette grafle, il faut la laif- fer forte, & voilà tout. Les Maquignons dans ce cas , font épaiiTir les éponges , & laiiïent la fourchette haute , en la tournant en façon de talons ; mais cette façon achevé de ruiner les talons. Ferrures des Chevaux qui ont des Seymes. Les feymes étant des fentes à la corne, au quartier , comme il a été dit chap. XXIL du Chirurgien ; voici le moyen d'y remédier par la ferrure. Parez le pied , laiffant la foie forte aux talons; faites forger un fer dont les éponges foient plus fortes qu'à l'ordinaire , puis tournez-les de façon qu'elles imitent le talus des fers à pantouffles; ajuftez-les fur le pied , de façon que le milieu du talon foit appliqué fur l'éponge , prenant garde que le dedans des éponges ne porte que peu ou point fur la foie : cette efpece de fer ell bonne aufTi pour les talons qui commencent à fe fer- rer ; on peut encore ferrer les Chevaux qui ont des feymes avec des fers à pantouffle. Ces ferrures jettent en dehors le quartier où eft la feyme, • & l'ouvrent. Vous remplirez enfuite le pied de tare tout chaud , ou d'huile de laurier ; puis vous lailTerez repofer le Cheval quelques jours. Pl. XIX. La feyme étant fondée environ un pouce au-defTous du poil, vous referrerez le Cheval à demi-pantouffle M, Les Chevaux de manège font fujets aux feymes : à ceux-ci on coupe feulement le fer à l'endroit de la feyme jufqu'au premier trou , ce qui s'appelle demi-lunette N , & quand il en tiï befoin , <>n coupe toutes les deux éponges, ce qui Le Maréchct Ferrant. Chap. VI. 4^-^ s'appelle fer à lunettes I ; on laiflTe raffei-mir le pied quelques jours, puis on s'en fert ; mais il n'y a que les Chevaux qui travaillent fur un terrain mou à qui cette ferrure convienne. Ferrure des talons inégaux. Les Chevaux , particulièrement ceux qui font de légère tail- le , font fujets à avoir un coté des talons plus hauts que l'autre ; ce qui s'apperçoit en regardant le haut des talons, où ils fe joi- gnent au paturon : il n'y a point d'autre remède que la ferrure & le procédé ci-defTus , ou de deffoler , & couper toute la fourchette jufqu'au fond , afin de la tenir égale quand elle re- viendra. Ferrure des Pieds de Bœuf. La fente appellée pied de bœuf, & dont il eft parlé , chap. XXII. du Chirurgien , arrive au train de derrière comme à celui de devant. Parez le pied , de façon que le fer ne porte point fur la cor- Pt. iv. ne à un pouce autour de la fente, en faifant une entaille ou bizeau dans la corne : faites deux poinçons au fer des deux Fig. N. côtés de la fente, & graiffez par fois ce pied-îà. Quand le pied eft fort fendu , paffez une alêne courbe toute Fig. M, rouge au travers de la corne , pour faire un trou à chaque côté de la fente; faites la même chofe en deux ou trois endroits le long de cette fente; puis paffez des fils d'archal dans les deux trous, vis-à-vis l'un de l'autre ; puis tortillez les deux bouts dudit fil , & ainfi vous ferez rapprocher les deux côtés de la fente. Note^ qu'il ne faut percer que dans l'épaiffeur de la corne , & n'en prendre point trop peu, mais il eft facile; car elle a en ces endroits un demi-doigt d'épaiffeur. On mettra trois ou quatre raies de feu fur la couronne , fans percer le cuir , & l'efcarre tombée , on tient le pied gras. On fe fert encore d'une autre méthode. Recourbez un petit Fg-O. morceau de fer, qui n'ait pas plus de largeur que la corne n'a d'épaiflTeur , recourbez-le quarrément par les deux bouts ; ame- nuifez ces deux bouts en pointes de clou ; faites entrer ces deux pointes dans la corne, pardefTous le pied des deux côtés de la fente , nuis rivez-les : cela alfujettit , & rederre la fente ; ferrez pardefîlis ; laiiîez repoferle Cheval quelques jours, après quoi vous vous enifervire». lii ij 43*^ Lr nouveau Parfait Maréchal. Quoique le pied de bœuf puifTe arriver aux Chevaux , ce mal eft beaucoup plus commun aux Mulets. Ferrure contre les Clous de rue & Chicots. Cette ferrure , qui eft deftinée à garantir les Chevaux des clous de rue & des chicots , ou du moins les rendre moins dan- gereux, n'eft pas fans inconvénient ; car elle peut caufer des bleymes , ou faire broncher le Cheval , néanmoins elle peut convenir à de certains Chevaux. On ne pare jamais ni la foie ni la fourchette ; & lorfqu'on voit qu'elle s'écaille par vieillefle , & à caufe qu'il s'en forme une nouvelle fous la vieille , on pare le pied pour ôter Ample- ment ce qui fe fépare , & on ne pare jamais que la corne pour y ajufter le fer; cela fait que cette foie épaiffe défend le deiîbus. Ferrure des Bleymes. Pour les prévenir , abattez le talon , fi le Cheval en a trop : s'il a le quartier de dedans trop ferré , pour empêcher les bley- mes , après avoir paré lepied^fetrez à pantouiïle de ce côté- là , laifïant la foie forte. Ferrure des Chevaux qui bronchent. Pour ferrer un Cheval qui bronche , il faut abattre la pince & la relever ; fi le Cheval qui bronche a le nerf foulé, les jambes travaillées , ou les épaules foibles , la feule ferrure n'eft pas fuffifante. Voyez le chapitre LVI du Traité des Maladies. Des Fers à patins. Pt. XIX Le fer à patin S, s^emploie pour les efforts d'épaules , voyez ce que j'en dis au chap. LXX. du Traité des Maladies ; cepen- dant il peut fervir dans des cas d'accidens où il faudroit con- traindre le Cheval à fe fervir de fon autre jambe pour foula- ger celle qui auroit été affeélée. Des Fers couverts: Pt. XV, ^^^ article-ci eft pour les Mulets; car il n'y a qu'aux Mu- Fig. d! lets auxquels on ifafTe des fers couverts, feulement aux pieds Le Maréchal Ferrant. CiiA-p. VI. 437 de devant ; on appelle ces fers des planches a , ils n'ont qu'une ouverture comme un écu blanc au milieu , & on laiiïe un efpa- ce ouvert entre le fer & la pince , qu'on appelle un fifflet b : la florentine d eft un fer femblable à l'autre , excepté qu'il eft ouvert aux talons ; ces fers débordent en pince de beaucoup, parce que les Mulets ont le talon fort haut & le pied alTez foi- ble , de forte qu'on n'oferoit leur abattre , parce que toute la force du pied y confifle. Aux Mulets qui ont bon pied, on met des fers à la floren- tine , & à ceux qui l'ont plus foible ,. on' met des planches , quand ils font encafl:elés, on leur ajufte leurs planches à pan- toufïles , comme aux Chevaux. Les grands Mulets qui fe coupent du derrière, à moins que ce ne fut par grande jeuneffe , font tout à fait à rejeter. Ce qui fait qu'on ne fe fert pas de fers couverts aux Che- vaux , ce qui leur épargneroit-bien des clous de rue, c'eft qu'ils ont le pied plus humide que lés Mulets , & qu'on ne pourroit leur faire un fifïlet , attendu que cela leur afïbibliroit toute la force des pieds de devant , qui efl: à la pince : au con- traire de celle des Mulets, qui eft: aux talons ; que par confé- quent l'eau qui entreroit dans le fer ne pourroit pas s'écouler, & faute d'air au(Ti leur pied pourriroit en hiver, & fe deifé- cheroit trop en été. Des Chevaux difficiles à ferrer. Quand on n'a pas accoutumé les Chevaux de bonne heure à leur lever les pieds , & à frapper dèffus , étant poulins : il s'en trouve de très-difficiles à ferrer, c'efl:-à-dire, qui ne veulent pas fbuffrir qu'on leur levé les pieds , ou qu'on cogne le fer. Aux uns , un torchenez feul fuffit pour les faire tenir tran- quilles; d'autres ne veulent point être attachés , & fe laifleront ferrer, en les tenant fans gêne parle bout du licol. D'autres fe lai/feront ferrer , pourvu cju'ils foient dans leur place à l'écurie. D'autres , s'il y a quelqu'un monté deffus. On met une balle dans l'oreille à quelques-uns , ou le tor- chenez à l'oreille. Il y en a qu'on ne peut ferrer qu'au travail. A d'autres, on met une platte longe ^ qui tient de la queue 438 Le nouveau Parfait Maréchal. au pied de derrière ; & pour le pied de devant , on met une plate-longe , qu'on pafTe pardefTus le dos , & un homme tient le pied levé , en le tirant à lui , & n'eft point en danger. Ou bien on fait trotter le Cheval en rond avec des lunettes, dans un endroit raboteux ; cela l'étourdit , il tombe & retombe plufieurs fois ; & quand on le voit bien étourdi , on l'arrête , & on le ferre comme on veut. 439 L'APOTHICAIRE, O U TRAITÉ DES MÉDICAMENS/ OBSERVATIONS SUR LES MEDICAMENS en général. AUtrepois lorfqu'il y avoit complication de maux , com- me fièvre & fluxion de poitrine , on compofoit les mé- dicamens j de façon qu'en donnant par exemple une potion, on y mettoit des drogues pour la nevre , & d'autres pour la poitrine : cet ufage efl: aboli en bonne Médecine , & on va à préfent au mal le plus prefTant , on traite fimplement la fiè- vre ; quand elle eft paiïee , la guérifon eft proche, en adoucif- fant la poitrine , & ainfi des autres maladies compliquées : tra- vaillez toujours à la plus urgente y vous venez enfuite aifément à bout de la moindre. La dofe des médicamens à l'égard des Chevaux , doit être huit ou dix fois plus forte que pour les hommes ; mais il y a cette remarque à faire aux Chevaux , ainfi qu'aux hommes ; qu'un poulin, comme un enfant, doit être dofé la moitié ou au quart : il en eft de même de la vieillefTe. Un Cheval doit porter la dofe huit ou dix fois plus forte qu'un homme ordi- naire ; la force & la foiblefiTe augmentent de même ou dimi- nuent les dofies. Les maladies aiguës demandent les grandes dofes , à caufe du peu de tems qu'elles donnent , & qu'il faut fe hâter de les guérir dans le commencement. A l'égard des maladies chro- niques, c'eft-à-dire, qui tirent en longueur , il ne faut que de médiocres doies, parce que le progrès d^ ces maladies eft lent, & qu'il n'y a point de danger dans le retardement. Quant aux purgatifs , il faut s'attacher trèa-exadement à 44© Le nouveau Paîifitt MARÉCHAt. la dofe JLifte , à caufe des ravages que de trop fortes pour- raient caufer. Il y a moins de rifques à diminuer qu'à aua- menter. Des fignes , du poids & des mefures des Médicamens. Xes Médecins & gens de Part ont de certaines marques ■& obfervations pour défigner dans les recettes qu'ils écrivent les poids & les mefures des médicamens ; c'eft une efpece de chiffre doat les Apothicaires ont la clef , & que communé- ment le public ignore ; mais comme une bonne recette peut être fort utile à celui à qui elle tomberoit entre les mains , je vais défigner ici la plupart de ces marques, & fignes avec leur explication. Je vais commencer par l'explication des poids. La livre ordinaire , qu'on appelle livre de marc , eft de i6 onces. iLa livre de médecine rfefl: que de ix onces* L'once contient 8 gros. Le gros ou la dragme eft de yz grains. Le fcrupule eft le tiers du gros ou de la dragme , il con- tient Z4 grains. Le grain eft le plus petit de tous les poids , il pefe ordi- nairement un grain de feigle ou d'orge. Il n'y a point de noms particuliers pour les autres fubdî- vifions ; on fe fert des termes de demi , de ^juart , de quar- teron , Çic. Il y a une figure à la tête de toutes les recettes de Méde- cine , qui ne fignifie autre chofe que prenez , qui s'exprime en latin par le mot recipe. Cette figure eft telle l^. Signes des Foids. Une livre. . . Une demi-livre. Un quarteron. Un demi-quarteron. Une once. . Une demi-once ou un loton Un gros ou une dragme, ou le poids d'un écu d'or Un demi-gros ou demi-dragme , ou 2^ grains. 3- Un V A P O TH fX AIRE. XJn fcrupiile ou 14. grains. 4^1 /3 i Un demi-fcrupule ou une obole , 1% grains, b^ , ou oh. Un grain. . , . « . Un demi-grain. .....-_ On voit que le demi s'exprime toujours par s , & que le nombre un s'exprime par j , quand on veut augmenter le nom- bre des poids ; après le figne des poids on mer des 1 fans queue (^ le denier finit par une queue ; par exemple , quatre s'écrit ainfi ni) , ainfi quatre livres s'écrit Ibinj , deux onees 5;ij , Ê'c, Signes des Mefures, cochlear. j Une cuillerée. , , . . . Une goutte. ..... gut. y Le fafcicule, qui eft ce que le bras ployé en rond peut renfermer. . . fafc. j La poignée, ou le manipule, qui eft ce que la main peut empoigner. . - . . . man. j, ou M. j La pincée ou le pugille , qui eft ce qui peut être pris avec les trois doigts. . ... P^^g- j ^ ou p. j Le nombre des chofes. La paire. De l'un aurant que de l'autre L^ne quantité {uffifante. An; par ou a a Q.S. Quelques autres Signes^ Suivant les règles de l'art. Bain marie Bain vaporeux, ou bain de vapeur. S. A , ou Ex aite, . . . B. M. . . . B. V. DES (QUALITÉS DES MÉDÎCAMENS. Les degrés de chaud & de Froid plus ou moins forrs, qui avoient été attribués aux médicamens pour en définir les qualités, aufli-bien que les analyfes chvmiques^ne s'étant pas toujours trouvés d'accord avec les effets qu'on en attendoir,, je crois qu'il vaut mieux en juger à peu près par les apparen- ces qui tombent le plus fous nos fens , telles que font les odeurs & les faveurs ; c'efl ce qui fc pratique à préfent, com- ■ Kkk 44.2. Le nouveau Parfait Mari^chal. me la connoifl'ance la moins fautive. Commençons donc par les odeurs. Les odeurs font en général fortes on douces , les fortes qui abondent ordinp.irement en foufres greffiers & volatils , peu- vent adoucir les humeurs acres , & par conféquent fortifier les nerfs & le cerveau. Les odeurs douces ou faibles pouffent plutôt par infenfible tranfpiration , & diffipent les parties qu'elles ne peuvent pas embarraffer. J.QS ferveurs fe font fentir au palais & à la langue par les feniations fui vantes. Les infipidcs tempèrent Tacrimonie des humeurs & leur grand mouvement. Les on61-ueufes adouciffent les douleurs, relâchent les fibres & émoulfent les parties acides des humeurs. Les nitreufes tiennent un milieu entre Tinfipide & une lé- gère amertume , & laiffent une fenfation de froid & de péné- tration fur la langue : celles-là pouffent par les urines , aident les digeftions , éteignent la foif, & calment les fermentations du fang. Les ameres font capables de raréfier les humeurs, d'amor- tir les aigres des premières voies & d'émouffer ceux du fang ; mais elles font moins raréfiantes que les acres. Les acres font de deux fortes ; favoir, lexivieufes & brû- lantes: les faveurs acres lexivieufes émouffent les acides, & prifes intérieurement donnent de la fluidité aux liqueurs , pourvu qu'elles foient diffoutes dans beaucoup de phlegme ; & extérieurement dilfoutes dans une fuffifante quantité de phlegme , elles ne font que déterger & nettoyer ; mais fi elles font appliquées feules , elles brûlent & emportent les callo- fités des ulcères. Les faveurs acres brûlantes font dangereu- fes ; car quoique diiïbutes dans beaucoup de phlegme, fon- vent elles picotent, déchirent Se enflamment les parties mem- braneufes : elles produifent extérieurement des veflies & des ampoules , comme celles du fou. Les acides fixent le fang & les humeurs , c'eft-à-dire , en arrêtent les fermentations violentes : elles font répercuffives & tuent les vers: elles émouffent Taétion desalkalis, des amers & des acres , font anti-vomitives & anti-purgatives & quel- quefois augmentent Taétion des diaphorétiques. Les aufteres acerbes ou flyptiques font communément af- V A ? O T H I C A I R E. ^ 443 tringentes, elles modèrent quelquefois Taélion des acres & des amers. Les aromatiques font ftomachales , & font fermenter le fang confidérablement. Les falées entretiennent Tunion des parties du fang, deffe- chent les férofités , & font apéritives. Les douces mondinent , détergent & font contraires aux humeurs acres. Les Alkalis puifTans diffolvent le fang. Les acides puifTans fixent le fang. DESCRIPTIONS ETqVALITÉS PARTICULIERES DES M É O I C A M E N S. Les médicamens font pris des foiïiles, dont il y a de quatre fortes ; des végétaux & des animaux. Les folTiles font les terres , les fucs huileux & fulphureux, coagulés ou liquides, tous les fels qu'on trouve dans la mer ou dans les rochers, les minéraux fubdivifcs en pierres , mé- taux & marcadites ou métalliques. Les végétaux contiennent plufieurs parties dont on fe fert; favoir , les tiges , les feuilles , les fleurs , les fruits , les fe- mences, les écorces , les bois , les gommes, les réfines, les fucs , les larmes , les fungus , les guy , les filamens capillai- res & les mou (Tes. Quand on veut garder quelques parties des végétaux, il faut les recueillir à propos , c'elt-à-dire , dans leur degré de perfeélion. On recueille les racines en Automne ; les tiges parfaites , c'eft-à-dire , avant que le végétal ait produit f s graines ; les feuilles un peu avant qu'elles tombent ; les fe- mences feches , les fleurs dans leur vigueur ; les fruits mûrs, les fucs dans le temps que la tige & les feuilles pouffent ; es réfines , gommes & larmes à mefure qu'elles découlent, le refte dans fon point de maturité. Les animaux ont plufieurs p-irt^cs dont on fe fcrt ; favoir, des os , de la chair , de la graiffe , de la moelle , des princi- paux vifceres , des excrémens , des poils, des cheveux , des cornes, ongles, urine, bile, fang, lait, ^c. Alkali , fignifie fc! p.ff excellence. Acide , fignifie aigre comme le vinaigre. K k k ij 444 ^^ NOUVEAU Parfait Maréchal. DE S E VA C U A N S, Purgatifs forts (a ). Euphorbe , gomme réfineufe jaune fortant d'une plante d'Afrique : elle purge avec violence & âcreté , de façon qu'elle eft drngereufe pour les entrailles ; fon corredif eft le vinai- gre. Dofe depuis 4 gi'ains jufqu'à ii. Gomme gtitte , gomme réfineufe fortant d'une plante du Royaume de Siam & des environs : elle eft très-jaune, elle purge avec violence. Dofe depuis n grains jufqu'à ri. ?L. I. Ricin, il/c/nr/5 Ty/gam , plante qu'on met dans les jardins à caufe de fa beauté: elle s'élève quelquefois très-haut, c'elB- à-dire , de 5 à 7 pieds. C'eft une plante qui porte fur une même tige qui eft creufe & pourpre , fes fleurs aa à part de fon fruit: il y a d-ans chacun de ces fruits trois femences gi-offes comme une fève ^tachées, en dehors : les femences ou grains de Ri^ cin h purgent violemment. La dofe eft depuis un jufqu'à fix. Pr. III. Lauréole & Bois gentil ou Lauréole mâle & femelle, Thi- mdea lauri folio femper virens , flve laureola mas : & Thimeteir laurifolio decidiio , Jive laureola fœniina. Celui qui eft toujours vert, Hyver & Eté, fe nomme le mâle , & celui dont les feuilles tombent , s'appelle femelle. Ces deux plantes ne fe reffemblent criieres par leur port , comme on voit dans ledef- fein ; les feuilles du mâle font îiftes &' luifantes , d'un vert foncé, les fleurs^rt d'un vert pâle par bouquet, fous les feuil- les près des fonimités-, les graines font groftes comme le ge- nièvre, mais ovales, de couleur verte d'abord , mais noires quand elles font mûres. La femelle- eft faite comme un petit arbrifleau , qui ne croît (û) A V r S, Si on veut purger les Cfievaux, on ne Ceci eft dofé pour les hommes , & 1er- dort , à mon avis, eaipFoyer que les pur- vira aux Chevaux en augmentant chaque, g.itifs doux & les ibibles ci-après & les pur- dofehuic ou dix fois plus forte ; marscom- gatifs cbyniiques. Les vomitifs chymiques me je ne fuis pas d'avis qu'on purge les Che- leur ferviroin de diaphorériqaes ; à l'é-^ vaux , ceci fei-vira feulemerit ici , fi on fuit gird des purgatifs fcrts , l'hypecacuanha mon fyftême , à connoître les drogues ik' Ici a bofi dans la dyflenterie , en étant le les (impies purgatifs , de peur qu'on ne les fpécifique. mêle dans les cnmjîofitions qu'on fera pour Comme cette lifte de drogues peut être d'autres indications. A l'égard des laxatifs, utile aux hommes & à plufîeurs animaux on peut fort bien les employer aux Che- qni vomiiTent , comme ajx Chvreaux , j'y vaux , pour leur tenir le ventre libre. ai ajouté les anti-voraitits^ V A P O TH 1 C A I RE. ^ 445 giieres plus haut que 3 ou 4 pieds: fes feuilles plus pâles & non kiifantes, fes fleurs aa font plus grandes que celles du mâle & couleur de fleur de pécher. Le fruit reffemble d'abord à une petite cerife rouge claire , & en mûriffimt il devient noir ; l'un & l'autre croi(fent dans des endroits ombrageux. Les vertus du mâle & de la femelle font les mêmes , car leurs fruits, leurs feuilles & leurs écorces purgent violemment; leur corrediif eft le lait. Epurg'e, Tithimalus latîfolius Cataputîa Jlclus , plante qu'on Pt. m, met fouvent dans les jardins , parce que les Payfans fe pur- gent avec fes fruits. C'eil: une efpece de réveille-matin : elle s'élève quelquefois jufqu'à trois pieds : fes feuilles font lilTes, fes fleurs a font d'un vert jaune , les fruits b font gros comme une balle de piflrolet : quelque part où on caflTe la tige il en fort du lait. Les fruits purgent violemment , principalement les. férofités. Dofe depuis 6 jufqu'à 12. Nerprun on Bourg-épine , B.hamnus cntharticus , grand ar- ^^-^^^ briiTeau épineux : fes feuilles font liiTes , fes fleurs a font ver- tes , fes fruits qui font gros comme des grains de2;enievre, font vert3 d'abord , & noirs quand ils font mûrs. Ils purcrent violemment & avec âcreté : de façon qu'il faut manger après les avoir avalés, de peur de tranchées. Dofe depuis 6 juf- qu'à 20.. Coloquinte , plante rampante des Indes , fes fruits font gros comme des pommes : la chair ou pulpe de ces pommes purcre violemment. On ne s'en fert gueres feule ; fon correélif eiï l'efprit volatil de fel ammoniac. Tabac efl: une plante très-connue , originaire de l'Améri- Vomiàf, que ; il s'en trouve de 3 efpece? , dont les tiges & les feuilles purgent violemment par haut&: par bas. Il ne faut jamais don- ner le tabac en fubftance , mais on le met en digedion avec dea aromates dans l'efprit de vin , & on en donne une cuillerée. Concombre fauvage , Cucumls fyhefîris , Afiaînus diclus ; Vomitif,, plante fauvage dans tes ptiys chauds , & qu'on met aufîi dans les jardins pour fe divertir avec le fruit, comme on verra ci- après , ou pour s'en fervir en médecine : toute la plante ref- Pi, ïl^ femble affez au véritable concombre en plus petit : fes fleurs a font vertes, & les fruits & deviennent jaimâtres' en mûrif-' fant. 11 n'y a qu'à les preflér alors dans fa main, ils élancent avec violence au loin &: fouvent au vifage du curieux îeor fut? Vl. V, Vomitif. Fl. il 446 Le nouveau Parfait Mari^chai. & leur femence, fa racine & fon fruit purgent violemment les férofités : le fac épaifu du fruit appelle Elaterium purge très- fort ; il ne faut Templcyer que quand il eft vieux fait, & y ajou- ter des correctifs. Dole depuis fix grains jufqu'à dix. Aulne ncir , Frongula , arbriffeau des bois : fes feuilles font lifTes , fes Heurs aa font blanc-fale : fes fruits h font gros com- me du genièvre, premièrement verts , enfuire rouges & enfin noirs. On fe fert de fa racine & quelqiiefois de fa féconde écor- ce, elle purge par haut èc par bas. Dofe depuis un demi-gros jufqu'à deux gros. Vomit*". Pignons d'Inde , ou grains de Tilly,font des fruits reffem- bîans en figure & en groifeur au fruit du Ricin ; ils purgent violemment par haut & par bas. Dofe depuis un demi-fruit jufqu'à deux. Hellébore noir, TJelîehorus niger angufiioribiis foliis. Cette plante n'eft pas le pied de griffon , qu'on appelle impropre- ment hellébore noir ; celle-ci n'a point de tige , fes feuilles font liffes , & elle porte des fleurs a grandes à peu près comme une rofe fimple , elles font blanches & incarnates. Cette plante vient dans les pays chauds : on fe fert de fa racine, elle purge violemment par haut & par bas. Dofe depuis huit grains juf- qu'à 14 , il faut y ajouter des correi. II. Pied de veau , Arum vulgare non maculatum , plante baffe ^ui croît dans les lieux omi-»rageux &iiumides : fon piflileou fa fleur i eft rouge-brun , fes fruits 2 3 font d'un a(fez beau rouge. On fe fert de fa racine qui purge parte un gros. fi,. 11. Serpentaire, Dracunculus poîyphillus , plante des pays chauds,, elle s'élève jufqu'à jdeux pieds : la feuille qui accompagne fon piflile a ou fa fleur, eft pourpre en dedans , & la fleur noirâtre: fes fruits reffemblent à ceux d« pied de veau : fa racine pwrge paHé un gros. Sureau, arbriffeau : f a féconde écorce efl purgative. Dofe depuis deux gros jufqu'à une demi-once. fi. H. Yeble, Sartibucus humilis fiv.c tbulus . cette plante eft afTetz commune V A? O T H I C A I K E. é,i,<) commune dans bien dos fortes de terrains : elle s'élève de deux à trois pieds ; elle relfemble fi fort au Sureau qu'il eft inutile de la décrire : fes fleurs a font blanches. Le fuc de fes fruits ^ & la deuxième écorce eft purgative. Violettes de Mars , fa femence. Dofe depuis une dragme jufqu'à trois. Laxatif. Carthame ou Safran-bâtard , Carthamus ofjrcînarum. Plante Pt. ly» cultivée ; elle s'élève environ deux pieds : fes fleurs aa font d'un rouge faffrané , fes graines font groffes comme un grain d'orge , blanches & luifantes : c'eft de fes femences dont on fe fert en médecine. Mercuriales mâle & femelle. Mercurîalls tefïiculata five mas, ^^' ^'^• Mercurialis fpicata five fœmina. Plante qui vient affez par-tout; elle s'élève environ un pied : la différence qu'il y a entre le mâle & la femelle , eft , que le mâle porte les fruits a b , &c la femelle porte les fleurs 2 par petites grappes ; les fruits &t les fleurs font verts. On fe fert de toute la plante. Violettes de Mars, feuilles & fleurs. Flambe ou \v\s , Iris vulgaris germanica Jive fylveflris. Elle p .^ vient de culture dans les Jardins ; on en trouve aufti fur les murailles : elle croît à la hauteur d'environ deux pieds, fés fleurs a font bleues ou plutôt violettes , fes femences fe trou- .• , ,, vent dans fon fruit b ; fa racine eft groffe , on s'en fert com- me laxative quand elle eft feche , car quand elle eft fraîche, elle purge par haut & par bas. La dofe en eft depuis deux dragmes jufqu'à une once & demie. Tamarins , fruit noir , dont l'écorce reflemble à une gouiîè de fève de marais. Il naît fur un grand arbre des Indes. Prunes de damas, fruit. Polypode, PolvpoJum vulgare. Plante fauvage , qui ne s'é-» Pl. vill. levé gueres plus d'un demi-pied : elle vient au pied ou fur le tronc de vieux arbres & furies vieilles murailles ; elle n'a point - de fleurs , mais fes graines font au dos des feuilles a qui fe tiennent les plus droites. On fe fert de fa racine. ^ Epithym , plante filamenteufe qui vient au pied du thym^: •on- fe fert de toute la plante. Epinards , plante potagère : on fe fert de toute la plante. Poirée , plante potagère : on fe fert de toute la plante. J-' i 1 450 Le nouveau Parfait Maréchal. Arroches ou bonnes-dames , plante potagère : on fe fert de toute la plante. Laitue , plante potagère : on fe fert des feuilles & fleurs. Miel. Vomitifs chymiques. Fleurs d'Antimoine : c'eftla partie la plus volatile de l'anti- moine grand vomitif, Dofe depuis deux grains jufqu'à fix. Antimoine. Soufre doré d'Antimoîne : préparation du régule d'antimoine avec le vinaigre. Dofe depuis deux grains jufqu'à huit. Poudre d'Aigaroth : c'eft une préparation ou lotion de beur- re d'antimoine. Dofe depuis deux grains jufqu'à huit. Crocus metallorum : c'eft le foie d'antimoine lavé & feché plufieurs fois. Dofe depuis deux grains jufqu'à huit. Régule d'Antimoine : c'eft une préparation d'antimoine avec le tartre & le falpêtre. Dofe depuis 2 grains jufqu'à 8. Tartre Emétique : préparation d'antimoine avec le tartre. 13ofe depuis trois grains jufqu'à douze. Magiftere ou Précipité d'Antimoine : c'eft une calcination de l'antimoine par l'eau régale. Dofe depuis quatre grains juf- qu'à douze. Gilla vitrioli : C'eft un vitriol blanc purifié. Dofe depuis douze grains jufqu'à une dragme. Vitriol. Sel de Vitriol, eft le fel qui refte après la diftillation du vitriol. Dofe depuis dix grains jufqu'à trente. Purgatifs chymiques. Cryftaux de Lune: c'eft de l'qrgent réduit en fel par l'efprit de nitre. Dofe depuis deux grains jufqu'à fix. Précipité couleur derofe : c'eft un mercure préparé en pou- dre couleur de rofe avec l'efprit de nitre & l'urine chaude. Dofe depuis quatre grains jufqu'à dix. Réfine ou magiftere de Jalap : difiblution de la partie ré- fîneufe du jalap dans l'efprit de vin. Dofe depuis quatre grains jufqu'à douze. Réfine de Scammonnée , fe prépare & fe dofe comme celle de jalap. Extrait de Rhubarbe: féparation des parties les plus pures de la rhubarbe d'avec les terreftres. Dofe depuis dix grains jufqu'à deux fcrupules. L' APOTHICAIRE. 451 Extrait d'aloës, eft un aloës épuré. Dofe depuis quinze grains jufqu'à une dragme. Sublimé doux, oii Aquîla alba , efl: un mercure réduit en maflTe blanche. Dofe depuis 6 grains jufqu'à 30. Poudre cornachine , eft un compofé de parties égales d'an- timoine diaphorétique , de diagrede & de crêmte de tartre. Dofe depuis 1.0 grains jufqu'à 40. Sel végétal ou Tartre foluble , eft une crêmé de tartre ti~ duite en forme de fel. Dofe depuis un demi-gros jufqu'à une once. Sel polycrefte , eft un falpêtre fixé par le foufre & le feu. Dofe une dragme jufqu'à fix. Anti-Evacuans. Anti-vomitifs. Lorsque le vomiftement eft préjudiciable, on l'arrête par ce qui fuit : premièrement on peut diminuer la vertu Eméti- que en mêlant avec les Emétiques quelques acides qui font poufler par les felles. ^d'Epine-vinette, arbri/Teau culti-'^ y vé. On fe fert des fruits. J T Jde Citron, arbriffeau cultivé. On( depuis une demi-cuil- S fe fert du fruit. rlerée jufqu''à une. /de Verjus , raifin qui n'eft pas\ ^* dans fa maturité. ^ Vinaigre , depuis une demi-cuillerée jufqu'à une. Nitre vitriolé 7 q -^ ^^^ -^ ■ ^ ,^ Tartre vitriole. 3 "^ o j 1 j , Crème de tartre : pellicule qui vient fur le tartre purifié. Depuis un gros jufqu'à 3. Efprit acide de vitriol, diftillation d'une partie de l'humidi- té du vitriol. Jufqu'à ii gouttes. Sels ou Alkalis. Sel Volatil de tartre : c'eft le fel de la lie de vin qui a été vov latilifé par la fermentation. Dofe deouis 8 grains jufqu'à t-^. Antimoine diaphorétique ; c'eft du falpêtre mis en fufîbn avec l'antimoine , dont il provient une poudre qui eft ledit antimoine diaphorétique. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à 2. Lllij 45^ Le NOUVEAU Parfait Maréchal. . Sel Alkali dé tartre ;c'eflléfel tiré delà mafle qui efl: reftée de la didillation du tartre. Dofe depuis lo grains jufqu'à 30. ,' Sel d'abfynthe. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à un pros-, Elixir de propriété ; teinture de myrrhe , aloës 6c fafran. î^ofe depuis 10 gouttes jufqu^à 10. Laudanum, eft, un extrait d'opium. Dofe depuis un demi- grain jufqu'à' 3. Thériaque. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à un gros. . Çonfeélion d"'alkermès. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à un gros. Confedlion d'hyacinthe. Dofe depuis un fcrupule jufqu''à un gros. / Succin , karabé , ou Ambre jaune préparé : l'ambre jaune eft une matière jaune & dure , recueillie fur la mer en Prufle. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à deux. rde Genièvre. "^ Extrait, ^de Charbon béni. > Depuis 10 grains jufqu'à î gros. Cd'Abfynthe. 3 Ct^l' ^"^ 1^'f Depuis une demi-once jufqu'à une, % I nenacaJe. J ^ } n. Eaux. AfTa-fcEtiJa , gomme qui découle d'une plante des gran- des Indes. Galbanum , gomme qui découle d'une plante àes grandes Indes. Gomme ammoniac , elle fort d'une plante de Lybie. Mirrhe , gomme qui fort d'un arbre de l'Arabie heureufe & 4es environs, ' Minéraux V APOTHICAIRE. 465 'Minéraux. Limaille de fer ou d'acier. Dofe depuis i^J grains jufqu'à 15. Borax , fel minéral qu'on trouve dans des mines en Perfe. Dofe depuis 4 grains jufqu'à zo. Animaux. Caftoreum. Yoye:^ les Diaphorétiques.' Ergot des jambes de Cheval , appelles tichenes. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à une dragme. Chymiques. Elixîr de propriété. Voye{ Us Anti-vomitifs. Teinture ou îyrop de Mars , eft une difîblution du fer avec le tartre. Dofe depuis une dragme jufqu'à demi-once Tartre martial foluble , c'eft un tartre empreint des fels du fer. Dofe depuis 10 grains jufqu'à un gros. Safran de Mars apéritif, n'eft autre chofe que de la rouille de fer. Dofe depuis 15 grains jufqu'à % fcrupules. Extrait de Mars apéritif, c'efl: une préparation de rouille de fer avec le miel , le mouft & les limons. Dofe depuis 10 grains jufqu'à un gros. Sel ou vitriol de Mars , eft un fer dont on a tiré le fel. Dofe depuis 10 grains jufqu'à lo. CARMINATIFS ou CONTRE LES VENTS. C-« Es médicamens fervent à détruire la vifcofité des matières quicaufent& retiennent les vents dans les inteftins , & à en abforber les acides. Anis , Apium anifum dicium , plante cultivée à parafol , tes Pt.XVIl. fleurs a font blanches. On fe fert de fa femence. Fenouil. Voyei^ les Béchiques. Aneth , Anethum , plante cultivée à parafol , fes fleurs a Vu XIII. font jaunes. On fe fert de fa femence. Ammi , Ammi vulgare , plante cultivée à parafol, fes fleurs Pl. xi. a font blanches. On fe fert de fa femence. V oye^ les Béchi- ^ues. N n n /^66 Le nouveau Parfait MAR^cHAt. Pl. XI, Carvis , Carvi cefalpini , plante cultivée à parafol , fes tiges font quarrces , fes fleurs a font blanches. On fe fert de fa femenee. Cumin , plante cultivée. On fe fert de fa femenee. Canelle. P^oye:^ les Hyjlériques. Macis ou fleur de mufcade. l^oye^ les Hyjlériques. Ail , plante cultivée. On fe fert de fa racine & de fes fruits». Rhue, Voyei '^^ Hyflériques, Menthes, yoye^ les Hyflériques. Zédoaire , racine d'une plante des grandes Indes. Impératoire, Voye^ les Diaphorétiques. Thim. Voye:^ les Béchiques. Pl. Xll. Camomille , Chamcemelum vulg. Leucanthemum DiofcoriJis , plante fauvage des lieux incultes ; elle fent bon : fes fleurs a font radiées; elles ont leurs feuilles blanches & le difque jau- ne ; fes femences b font ramaffées en une efpece de tête. On fe fert de fa fleur, Pl.xii. Mélilot, Melilotus of. Germanlœ , plante fauvage qui vient aflez par-tout ; on en trouve fouvent dans les avoines : elle croît depuis 2 pieds jufqu'à 5 ou environ r les feuilles a font en trèfle , les fleurs bb forment des épies c. On fe fert de toute la plante , & principalement des fleurs. Bayes de laurier , fruit d'un arbrilTeau cultivé. Chymiques. Efprit de vin tartarifé , eft une préparation de Tefprit de vin avec le fel de tartre. Dofe une cuillerée. Efprit de nitre, ou falpêtre dulcifié. Voye^ Diurétiques, Extrait de genièvre. Voye:^ les Anti-vomitifs, Vin émétique , c'efl: du foie d'antimoine infufé 14 heures dans le vin, Dofe en lavemens depuis une once jufqu'à a. VERMIFUGES ou CONTRE LES VERS, ï_i Es vers ne font vivans dans le corps qu'au moyen d'un ferment aigre-doux de l'eftomac & des premières voies , qui non-feulement fert à les faire éclorre , mais encore aide à les nourrir ; en détruifant cette matière & fa caufe , on fait mourir Us vers , & on guérit les tranchées qu'ils caufent. V A ? O T H I C A I R E. 4^7 Aloës. Voye:^ les Purgatifs doux. Poudre à vers, eft la femence d'une plante de Perfe. Dofe depuis un demi-fcrupule jufqu'à une dragme. Coralline , efpece de moufle marine, Abfynthe. Voyc^ les Hyflériques. Aurone, Voye^ les Diurétiques, Petite centaurée. V^oye^ les Hyfîèriques. Menthes, l'^oye^ les Hyflériques. Carline ou Chardonnerette, Carlina acauîos^ plante fauva • Pt. XII. ge qui (e plaît dans les lieux chauds furies montagnes ; elle n'a point de tige , fa fleur eft: blanc-jaunâtre. On fe ferc de Ta racine. Fraxinelle ou diftame blanc, Fraxinella y plante fauvage Pt.xil. des pays chauds , on la met auffi dans les jardins , où elle croît environ un pied & demi ; fes tiges font velues , (es fleurs a font d'un blanc-pourpre , ayant des veines pourpres. On fe fert de fa racine. Mille-pertuis , Hypericum vulgare , plante fauvage des bois : Pi- Xill. elle vient de la hauteur d'un pied & demi ou plus , fes feuil- les a font comme perci^es de petits trous , fes fleurs b font jau- nes. On fe fert de fes fommirés fleuries c. Pourpier, plante cultivée. On fe fert des tiges, feuilles & graines. Limons , fruits d'un arbrifTeau cultivé. On fe fert des pépins du fruit. Chymiques. Toutes les huiles tuent les vers. Le mercure crud. Dofe depuis demi-gros jufqu'à demi-once. Grand fondant. Sublimé doux , ou Aquila alha. l^oye^ les Purgûtions. PréciDÏré blanc , eft: une préparation du mercure av:c l'eA prit de i.irre & de fel. Dofe depuis 4 grains jufqu'à 15, Précipité couleur de rofe. Voyei les Purgatifs. Nnn ij 4^8 Le nouveau Parfait Maréchal, STOMACHIÇIUES , OU POUR FORTIFIER l'estomac relâché. C-« Anelle. 'Voye:^ les Hyflérlques. Géroffle , ou clous de géroffle , embryons defTéchés des fleurs d'un arbre des Indes. Mufcade. Voye^ les Hyjîériques. Macis , ou fleur de mufcade. Y oyez les Hyjîériques^ Abfynthe. Yoye^ les Hyflériques. Angélique. Voye^; les Diaphorétiques. Impératoire. Yoye:^ les Diflphorétiqjues, Safran. Noye:ç^ les Diurétiques. Aulnée. Yoye^ les Béchiques. Fenouil. Voye{ les Béchiques. On fe fert de fa femence^ Sariette , plante cultivée. On fe fert de toute la plante. Melifle. Voje{ les Hyflériques. Moutarde, plante cultivée. On fe fert de fa femence. Trois Santaux , bois d'arbre des Indes. Ail. Voye^ les Carminadfs. Corail, plante maritime. „ y d'orange. (.de crtron. Yoyei les Anti-vomitifs. Chymiques. Teinture de canelle ; on la tire avec l'efprit de vin. Dofe depuis un gros jufqu'à 2. ■ Huile de mufcade. Dofe depuis 4 grains jufqu'à 10. FEBRIFUGES. V^Uoique la faignée & la diète foient les plus grands remè- des pour la fièvre , de quelque efpece qu'elle îbit , il eft fouvent néceflaire enfuite de difliper les levains des fièvres par les re- mèdes fuivans. Quinquina, écorced'un arbre du Pérou. Dofe jufqu'à trois gros. V APOTHICAIRE. 469 Petite centaurée. Voye^ les Hyflériques. Chamœdris ou Germandrée. Voyelles Diaphorétiques. Gentiane. Voye:^ les Hyflériquts. Frefne , Fraxinus excelfior , grand arbre dont font defTmées Pl. Xirr, ici deux branches ; celle à fleur eft marquée a , fes fleurs fô , ne font que des eflamines , elles viennent avant les feuilles : les fruits ce fuccedent aux fleurs, voyez la branche c/^ On fe fert de la féconde écorce de Parbre. Chardon béni. Yoye{ les Diaphorétiques. Chymiques. Efprit volatil de fel ammoniac. Yoye^ les Diaphorétiques. Fleur de fel ammoniac -, efpece de farine qui provient de la diflillation du fel ammoniac avec le fel de tartre & l'eau. Dofe jufqu'à 30 grains. Sel fixe ammoniac , fel blanc qui fe forme de la même di:f- tillation. Oofe jufqu'à 30 grains. Eau de noix , difl:illation des fleurs eu chatons du noyer, Dofe depuis une once" jufqu'à 7. Extrait de noix, c'elt l'extrait tant des chatons du noyer que de fes fruits verts. Dofe depuis un fcrupule jufqu'à un gros. CONTRE LES HEMORRAGIES, l_jEs hémorragies font fouvent caufées par une trop grande fermentation du fang , & quelquefois par la rupture de quel- que vaiffeau ; c'efl: pourquoi la faignée ayant précédé , plu- fieurs afl:ringens fervant à rendre le fang moins coulant, font reprendre aux parties le refîbrt accoutumé , & par ce moyen arrêtent les hémorragies ; plufieurs autres aufli abforbent la férofité du fang, & le deiféchant , pour ainfl dire , le reme-t- tent dans la confiftance naturelle. AJlringens. Bourfe à berger, ou Tabouret, Burfa pojloris major folio Pi. XII% Jînuato, plante fauvage qu'on trouve aflez par-tout : elle at- teint à peine la hauteur d'un pied , fes fleurs font blanches ^ 470 Le nouveau Partait MARécHAc & il leur fuccede des fruits d où font les femences. On fe fert de toute la plante. Pl.XIII. Tormerttiile , TormentiUa fylvefîris ^ petite plante fauv^ge qui croît dans les bois & dans Therbe; fes tiges fe répandent à terre , fi elles ne font foutenues : elles ne vont gueres plus loin qu'un pied : la plante efl veJue ; fes feuilles font celles marquées 2 ; fes fleurs a font jaunes à quatre feuilles; le ca- lice de la fleur b renferme les femences. On fe fert de toute la plante. Pt. XIII. Quinte-feuille , Quinque follmm majus repens , plante fau- vage qui croît aflez dans toutes fortes de terrains : elle efl: velue ; fes tiges ou bras prennent racine de tems en tems comme le fraifier ; la feuille efl: marquée 3 , la fleur a efl jaune , & c'efl: dans le calice b que viennent les femences. On fe fert de fa racine. Rofes de Provins feches en poudre. Balaufl:es , qui font les fleurs du grenadier fauvage , ar- bufte. Renouée , centinode , ou traînafle, plante fauvage. On fe fert de toute la plante. jRi.îiV^ Sanicle , Sanicuta ojfl ., plante fauvage des bois, fes tiges s'élèvent jufqu'à un pied & demi ; c'efl: au haut de la tige que fe trouvent les petits bouquets de fleurs aaa , enfuite viennent les femences groflèsô hériffées de crochets qui s'attachent aux habits. On fe fert de toute la plante. JPi. Xîll. Grande Confonde, Sympitum , ConfhliJa major, plante fauvage des prés : elle s'élève de deux à trois pieds; elle efl: velue, fes fleurs a(j font ou blanches ou pourpres; c'eft au fond du calice bb que fe trouvent les femences. On fe fert de fa racine. Pt. Xiy,. Brunelle , Bruneïia mtjjnr ^oUo non diffecîo , plante fauvag^e qui croît dans les bois & prés ; elle s'élève approchant d'un pied ; les tiges font quarrées, les fleurs aaa font bleues-pour- pres , les femences font au fond du calice bb. On fe fert de toute la plante. Pt.XiV. Nummulaire , ou herbe aux écus , Lifirnachia huml fufk folio rotun liore , plante fauvage qui fe trouve aux lieux humi- des , elle efl rampante , fes fleurs iz font jaunes. On fe fert de toute la plante. Pt. XIV. Mille-feuille , herbe au Charpentier , Mille folium vulgarc V J P O T ÎT I Ô A J R E, 471 tiïhum y plante fauvage qui vient aux lieux incultes : elle s'é- lève à 1 pieds, fes tiges font velues , fes fleurs aa font blan- ches, quelquefois pourpres ; fes femences font dans le ca- lice b. Argentine , Pentaphiloïdes argenteinri alàtum yfe potentilla , Ft.xiV, plante fauvage des endroits aquatiques : les tiges de fes feuil- les partent de terre , le de(fous des feuilles eft garni de petits poils blancs , les bras qui fe répandent à terre , font velus & prennent racine de diftance en diftance ; les fleurs a font jaunes. On fe fert de toute la plante. Herbe-robert , Géranium Robertianum y plante fauvage qui Pi.xv. aime les lieux pierreux & les bois ; elle monte jufqu'à un pied & demi , fes tiges font noueufes & velues , ainfi que fes feuil- les , fes fleurs aa font pourpre, fes fruits h contiennent les femenceSi On fe fert de toute la plante. Pied de lion , Alchimilla vuigaris , plante fauvage des lieux Pi.XV.- humides , dont les tiges croiffent à un pied de haut , toute la plante efl: velue , les fleurs c font petites , vertes & blanchâ* très. On fe fert de toute la plante. Bifl:orte , Biflorta major radice magis intorta , plante fauvage Pl. XlVo- des pays chauds , qui aime les lieux ombrageux : elle s'élève à un pied & demi, fes fleurs aa forment des épies bb y la fe- mence eft dans le calice c. On fe fert dé fa racine. Plantin , Plantago latifoUa fmuata , cette efpece eft la meil- Pi. XW»- leure : c'eft une plante fauvage , dont- les feuilles font ordi- nairement couchées à terre ; il s'en élevé de petites tiges a de près d'un pied de haut ; les fleurs b blanchâtres font difpofées en épie anj haut de la tige. On fe fert de toute la plante. Veffe de loup , Lycoperdon vulgare y efpece de champignon pi,. i, a qui contient au dedans une pouffiere ^ dont on fe fert. Verge d'or. Voye:ç Diurétiques, Sang-dragon, efpece de gomme qu'on tire d'un arbre des Indes. Opium , extrait des feuilles & têtes de pavot d^Egypte.- Dofe depuis un demi-grain jufqu'à 2. Pavot, plante fauvage. On fe fert des têtes ou enveloppes des femences. Coings , fruit d'un arbriffeau cultivé. On fe fert de fes pé- pins. Ambre jaune , fuccin ^ ou karabé, Voyciks AntHomitifs* àfj^ Le nouveau Parfait Maréchae.' Corail. N oye-:^ les Stomachiques. Epine^vinette. Chymiques. Laudanum. Voy^{ les Anti-vomitifs. Hypocifte, extraix du fuc d'une plante du même nom des pays chauds. Extérieurement. Orties , leur fuc dans les nazeaux. Yoyei les Diurétiques, Ufnée de crâne humain, efpece de moufTe qui croie fur Iç crâne des hommes morts. Alun de Rome, fel minéral rougeâtre. Pierre hématite en poudre, pierre qu'on tire des mines de fer. Le vitriol rouge , ou Colcothar naturel , ou Chalcitis. La poudre de fympathie , qui eft une préparation de vitriol blanc ou vert, appliqué fur l'endroix, îans quoi elle ne fait effet que très-rarement. La fiente d'âne ou de porc en poudre. La poudre de la yti^t de loup, efpece de Champignon. Autres AJlringens^ Toutes les moufles font afl:ringentes. Noix de cyprès , fruit d'un arbre cultivé. Noix de galle , excroiffance ronde qui vient fur une efpece de chêne du Levant. Neffles , fruit d'un arbre fauvage : les femences du fruit font encore plus aftringentes. Glands de chêne, c'eft le fruit du chêne. Crateculs. Yoye:( tes Diurétiques. Rapontic, efpece de rhubarbe :on la cultive dans les jar- dins. On fe fert de la racine. Maftic , réfine qui coule d'un arbre appelle Lentifque. Joubarbe, plante fauvage. On fe fert de fes feuilles. FX..XV4 Nénuphar blanc &l jaune, Nymphcea alba major , & Nym^ phœa lutea major , plantes aquatiques , dont les différences font que l'une a la fleur blanche aa ^ la feuille plus ronde que l'autre V A ? O T H I C J I K E. 473 Tautre efpece, & le fruit fait comme une pomme ; au lieu que la fleur de Tautre ed jaune & fermée bh , & le fruit en poire c : les feuilles des deux font étendues fur la fuperficie de l'eau , lesris;es des feuilles & fleurs font cachées dans Teau , du fond de laquelle elles partent. On fe fert de leurs racines ; la blan- che efl préférée. Pervenche petite , Pervinca vulgaris angufllfolia , plante Pi- XV. fauvage qui aime les lieux ombrageux , elle érend les bran- ches fur terre , fes fleurs aa x font bleues. On fe fert de toute la plante. Aigremoine , Agiimonia offîcinarum , plante fauvage qui Pt. XV. croît dans les prés & le long des haies jufqu'à deux pieds de haut , fes fleurs a font jaunes , fes fruits b font garnis de cro- chets qui s'attachent aux habits. On fe fert de toute la plante. Verjus, l^oye:^ les Anti-vomitifs, Grenade aigre. On fe fert de fon fuc. Terre figillée , efpece de bol graiffeux & argilleux , on en trouve en France. Bol arménic , terre argiîleufe , on en trouve en France. Yeux d'écrevilTe. l^oyei les Anti-vomitifs, Chymiques. Eau ftyptique , c'efl une diiïblution de vitriol rouge avec Valun , le fucre candi, l'urine , l'eau rofe & l'eau de plantin. Dofe dequis un demi-gros jufqu'à 2. Huile de gland fe fait avec l'huile de noifettes mêlée avec du gland pilé. Dofe depuis 2 gros jufqu'à une once. Gelée de corne de cerf. On la prend en aliment. Safran de Mars aflringent, c'eft de la limaille de fer lavée avec du vinaigre, puis calcinée. Dofe depuis 15 grains juf- qu"'à une dragme. DES INC RAS S ANS OU RAFRAICHISSANS. J_jEç incraffans font des médicamens qui fervent à donner plus de confillance au fang quand il eft trop di/fous , & à en diminuer la tranfpiration Se les âcretcs. Quoique les médicamens ci-defibus foient indiqués pour la poitrine , ils peuvent auifi fervir aux autres humeurs. Ooo II. XI. 474 Le nouveau Parfait Maréchal. Pour la poitrine. Pavot blnnc , plante cultivée. On fe fert de fes têtes. Coquelicoq , plante fauvage. On fe fert de fes fleurs. Raifins de Damas. lujubïer , Zi^iphus , arbre des contrées chaudes, à peu près grand comme un prunier; on en voit ici une branche , & fes fleurs aaaa qui font d'un vert pâle , le fruit en eft gros comme une prune , & rouge. C'eft du fruit dont on fe fert. Sebeflc, fruit d'un arbre d'Egypte. Regliffe , fous-arbri/feau fauvage des pays chauds. On fe fert de fa racine. Raifins paflés , font des raifins féchés. Amandes douces , fruit d'un arbre cultivé. Grande Confoude. Voye:^ contre les Hémorragies. Guimauve. Voye^ les Diurétiques. Violette. On fe fert de fes fleurs. Voye^ les Purgatifs doux. Figues. Voyei les Diurétiques. Dattes , fruit d'un arbre d'Afrique. Chou rouge , plante cultivée. On fe fert de fes tiges & feuilles. Fl. XVII. Buglofe , Buglojfum anguflifolium majus , plante fauvage' qu'on cultive auffi dans les jardins : fes fleurs aa font bleues; On fe fert de toute la plante. Coings. Yoye^ contre les Hémorragies. Orge mondé, c'eft de l'orge féparé de fon écorce. Pt.i. Barbe-renard, ou épine de bouc, Tragacantha , plante épi- neufe & cotonneufe des pays chauds , qui fe répand à terre ; fes feuilles font rangées comme on voit en L'onguent diachilon avec les %om-\yoye^ les Emolliens, mes, difTous dans Thuile de lys. 3 Le digeftif magiftral compofé d'huille rofat , de thérében- tine & de cire , on peut y ajouter le jaune d'œuf. 4,88 Le nouveau Parfait Mar^échal. Huile de millepertuis , & la teinture d'aloës joints avecla thérébentine ou le bafilicum. DES RÉSOLUTIFS. P Pt. XX. _ Ar réfolutifs on entend des médicamensqui fubtilifant les matières, les difTipent par tranfpiration, c'elt-à-dire , en paf- fant au travers des pores dilatés. Grande Ciguë , plante fauvage. On fe fert de toute la plante. Grande Scrophulaire aquatique , Scrophularia aquatica ma- jor , plante fauvage qui vient aux lieux aquatiques : elle vient communément à trois pieds de haut , fes tiges font quar- rées , fes fleurs a font d'un pourpre très-brun , auxquelles il fuccede le fruité qui renferme les femences. On fe fert de toute là plante. Tabac. Voyf{ les Purgatifs forts. Menthe. Yoye^ les Hyflériques. Baies de laurier. Voye{ les Carminatifs. Moutarde. Yoye\ les Stomachiques. Sauge. Yoye^les Hyfîériques. Pi. XX. Marjolaine , Alajorana vu/garis , plante aromatique qui fe cultive dans les jardins , elle s'élève de près d'un pied; elle eft un peu velue , fes feuilles font marquées bb , elle a de petites têtes d'où partent fes fleurs dd qui font blanches. On fefert de toute la plante. Romarin. Yoye:( les Hyfîériques. Thym, ^oye^ les Béchiques. S ariette. Voye^ les Stomachiques. Aurone mâle. \oye^ les Diurétiques. Matricaire. Voye{ les Hyjlériques. Th. XX. Héliotrope , Heliotropum majus Diofcoridis , plante fauva- ge qui croît dans les champs fablonneux , elle s'élève d'un pied ou environ , elle efl: velue ou plutôt cotonneufe ; la fleur a efl: blanche : les épis de ces fleurs font tournés en queue de fcorpion , il leur fuccede à chacun quatre grains b. On fe fert de toute la plante. Grande Eclaire. Yoy.e:^ les Ophtalmiques. Verveine , plante fauvage. Yoye^ contre la Rage. Pr.xx. Pain , de pourceau. Cyclamen orbiculato folio inferne pur pa- rafe ente , LAPOTHJCAIRE. 489 rafcente , plante qui croît aux lieux ombrageux , elle efl fans tio-es , fes feuilles a font pourpres pardeffous , & marbrées de blanc, en deffus, & fes fleurs b font pourpre clair. On fe fert de toute la plante avec la racine. Langue de ferpent , ou herbe fans couture. Ophîoglojfum Pl. xx. vulgatum , plante fauvage des prés : chaque plante n'a qu'une feuille j de la racine de laquelle s'élève une petite tige a qui fe termine en une languette à côtes bb , où font enfermées les fgmences , le tout ne s'élève tout au plus que d'un pied. On fe fert de toute la plante. GraifTe de vipère. Soufre , matière minérale vitriolique. Mercure. Yoyez les Vermifuges. Gomme ammoniac. Voye^ les Hyflériques. Chymiques, Eau de la Reine d'Hongrie , diflillation d'efprit de vin avec le romarin. Efprit de vin camphré , c'eft du camphre diiïbus dans de l'efprit de vin blanc. Eau d'arquebufade , diflillation de plufkurs plantes vulné- raires avec le vin blanc. Huile de thérébentine , huile tirée de la diflillation de la thérébentine. Beaume de foufre , efl une préparation de fleur de foufre avec l'huile de thérébentine. DES REPEP.CUSSIFS ET ASTRINGENS. LjEs répercufTifs font ceux qui empêchent les humeurs ck* féjourner en quelque partie , & les font recouler dans les vaiffeaux: ils font bons dans les plaies récentes ; mais dans celles où la matière peut avoir fejourné , ils ne valent rien , parce que retournant dans le fang , elle v fermente & le cor- rompt. Tous ces remèdes font aflringens , & on peut s'en lervir dans les hémorragies. Vinaigre. Verjus. Voye^ les Anii-voniitifs. Pl. XIX. 490 Le nouveau Parfait Maréchal. Citron , llic. Yoyei ^^^ Anti -vomi tifs, Prefle ou queue de cheval , Equijenim , il y en a de plufieurs efpeces toutes fauvages, & qui ne différent entr'elles que de groffeur & de hauteur ; les tiges aa font canelées , & les feuil- les qui forîent des tiges reffemblent à autant de petites tiges, étant rondes , canelées & à nœuds comme elles , la fleur eft-^ au haut de la tige; c'eft une efpece de bout de pilon garni de petites étamines. On fe fert.préférablement de celle qui vient dans les champs , qui s'élève environ d'un pied. Voyez cette plante plus en grand dans la Planche IV , qui a rapport au Traité du Haras, page 66. Grenade , fuc. Voyt^j contre les Hémorragies. AJIringens. Quinte-feuilles. Voyez contre les Hémorragies. Rofes rouges. On fe jert des fleurs. Grande ciguë , plante fauvage. Voye^ les Résolutifs, Ortie, fuc. Voye^ les Diurétiques. Joubarbe. Voye:[ contre les Hémorragies. u4flringens. Pi. XVIII.. Orpin, Anacampjéros vulgo faha crajfa , plante fauvage qui croît à l'ombre dans les lieux arides jufqu'à un pied & demi : les feuilles font épaifFes, les fleurs font pourpres à cinq feuilles,, Planrin. Voye:^ contre les Hémorragies. Bifl:orte. Yoye:^^ contre les Hémorragies. Minéraux. Vitriol rouge. Voye:^ contre les Hémorragies^ Alun, Yoye^i les Ophtalmiques. Chymiques. Colcothar , matière rouge provenant de la diftillation du vitriol. VULNERAIRE S, Ju Es vulnéraires font les médicamens qui tiennent les plaies nettes au moyen de quoi elles les préparent àîa réunion; tous anti-fcorbutiques font vulnéraires , non-feulement pour l'ex- térieur , mais encore pour prendre intérieurement , afin de corriger la maffe du fang qui nourrit l'ulcère. A l'égard des L' A ? O TE I C A I RE. 491 vulnéraires déterfifs qui font ceux dont je parle, il y en a une fi furieufe quantité fur-tout dans les plantes , que la liite en feroit trop longue. Je mettrai ici ceux qui font lé plus en ufage , & qu'on trouve le plus aifément. Bugle, ou confou de moyenne , ^rf^/û , plante fauvage des Pl. XX. bois & prés , qui s'élève à un demi-pied; elle pouffe de deux fortes de tiges ; favoir , des tiges rampantes rondes aaa & des tiges quarrées bb qui s'élèvent ; toute la plante eft velue les fleurs font blanches ; après que la fleur ePc tombée , on voit au fond de fon calice d 4 femences. On fe fert de toute la plante. Sanicle. Waye^ contre les Hémorragies. yéronique. Yoye:^ les remèdes contre la rage. Milpertuis. Voyelles Vermifuges. Petite Centaurée. Voye{ les Hyfle'riques. Grande fcrophulaire aquatique. Voye:^ les Re'folutifs, Baume du Pérou, eft une réfine qui fort d'un arbriffeua du Pérou. Baume de Copahu , efpece de rédne venant d'un arbre de l'Amérique. Chymiques. Eau d'arquebufade. Yoye^ les Réfolutifs. ~ Eau de chaux, c'eft delà chaux infufée dans Peau chaude. DES INCARNAT IF S. JL* Es incarnatifs font ceux qui entretiennent la circulation , & abforbantles acides jlaifTent agir le fang pour reformer de nou- velles chairs : tous les vulnéraires & toutes les réfines font incarnatives. Grande Confonde. Voye^ contre les Hémorragies. Aloës. Voye^ les Purgatifs doux. Myrrhe. Voy^{ les Hyftériques. Sarçocolle. Yoye^ les Ophtalmiques. Oliban ou encens mâle, \0ye7 les Béclîiques. Thérébentine. Voje{ lesSuppuratifs. Les baumes. L'huile avec le vin. Qqq ij 49' Le nouveau Parfait MARicHAE. DES CICATRISANS. J_j Es cicatrifans font ceux qui, quand la chair eft revenue, & pas plutôt, abforbent les humidités aigres qui s'oppofent à la réunion totale de la plaie. On ne doit pas alors fe fervir des Incarnatifs , parce qu'ils empêchent la réunion. La cicatrice le forme plutôt après l'ufage des corrofifs & des cauftics. Cendre de papier. Cendre de tabac. Bol d'Arménie. Yoyei ^°'^^''^ ^^^ Hémorragies. AJîringens. Le plomb brûlé.") ^ , , «, ^ r r • Le cuivre brûlé.f ^n les brûle avec le foufre. La litharge eft du plomb empreint des impuretés du cuivre. La cérufe eft du plomb empreint des pointes acides du vi- naigre. La Myrrhe. Yoyei '^-^ Hyflérlques. Les balauftes. Yoye:^ contre les Hémorragies. CONTRE LA GANGRENE. I_j A gangrené vient d'une coagulation du fang danslesvaif- feaux de quelque partie ; ce fang fe pourriffant fait pourrir les chairs. Quand la gangrené vient d'une caufè intérieure , il faut donner des remèdes intérieurs, comme les fudorifiquês, en même temps qu'on en applique d'extérieurs. Il faut fcarifîer la partie avant d'appliquer les médicamens. Aloës Yoye'^ les Purgatifs doux. Myrrhe. Yoyei les Hyfléricjues. Teinture d'aloës. ^Diffblution de leurs parties huileufes Teinture de myrrhe.^ dans l'efprit de vin. Elixir de propriété. Voye^ les Anii-vonitifs. Eau de chaux. Y oye^ les Yulnéraires. Eau de la Reine d'Hongrie. Voye{ les Réfolutifs. Urine. Efprit volatif de fel ammoniac. Voj^f les Diaphorétiques. r APOTHICAIRE. 493 Eau d'arquebufade. Voye:[ les Réjolutifs. Efprit de miel, c'eft l'efprit du miel tiré par la diftillation. Efprit de vin camphré. Voje^" les Réfolutifs. CONTRE LA CARIE DES OS. V_> Es remèdes font deftinés à faire féparer & exfolier l'os carié ; quant auxcalus, c'eft la nature elle-même avec le re- pos de la partie qui les forme. Les remèdes pour la carie approchent fort de la nature des cauftics. Le cautère aftuel , qui eft le feu, La pierre à cautère , elle eft compofée de cendre gravelée & de chaux. Efprit de fel , c'eft un fort acide qu'on tire du fel par la diftillation. Huile de camphre , diffolutiori du camphre dans l'efprit de nitre. Huile de papier , c'eft une huile tirée du papier par la dif- tillation. DES CORROS IFS OU RONG E ANS. J_< Es corrofifs font ceux qui nettoient les ulcères où il y a des chairs baveufesfans duretés , en les rongeant. Egyptiac , compofition faite avec miel , vinaigre & verc- dc-gris. Chaux vive.' Orpiment. 7 ^7. , ^ ./. Arfenic. l^°y^l ^" Contrepoifons. Cuivre brûlé. Yoye:^ les Cicatrifans. DES C A U S T I C S. X_i Es cauftics font des efcarres , on s'en fert très-bien aux ulcères qui ont des bords calleux , aux abfcès qui ne font pas tout à fait mûrs , & qu'on veut ouvrir. 494 . Le NOUVEAU Parfait Maréchal, Arfenic cauflique, eft un arfenic mêlé avtcarfenic & foufre Huile glaciale d'antimoine, eft un mêlante de récxule d'an- timoine & de fublimé corrofif. ^ ' Eau forte, diftillation d'efprit de nitre & de vitriol. Efprit de nitre , liqueur tirée du falpêtre parla diftillation Pierre à cautère. Yoyei contre la carie des os. IK.A..' L> A F O T HIC AIRE.' 495 RECETTES DE PLUSIEURS REMEDES, TANT INTÉRIEURS , QU'EXTÉRIEURS. JAi choid'les remèdes que j'ai pu trouver les plus géné- raux , & par conféquent ceux que l'expérience a établis comme bons ; ce qui me fait croire qu'avec la connoiiïance des caufes des maux , on peut faire, au moyen de cette petite quantité de recettes , la médecine générale des Chevaux. Ceux' qui voudront en compofer d'autres pourront avoir fatisfadlion. en confultant le Traité ci-devant. Les préparations des médicamens des Chevaux fe réduifent à peu de formules , elles ne confident pour l'intérieur qu'en infufions , qu'on nomme breuvages , décoctions & pillules : pour l'extérieur , en eaux , onguens , cataplafmes, 6'c. Ceux- ci fervent également aux hommes. A l'égard des premiers qui regardent l'intérieur des Chevaux , on en augmente confidé— rablement les dofes ; cet animal ayant beaucoup plus de vo- lume &.de force que les hommes^ MÉDICAMENS INTÉRIEURS. PURGATIONS ET BREUVAGES. Purgations. JLi A purgation des Chevaux efl: l'aloës. Aloës. . . o . . o . 2 onces. Miel. . . , , . . î quarteron. Mêlez le tout dans une pinte d'eau chaude , & donnez ; fi- j'aloës n'a pu fe réduire en poudre dans le moitter , faites-le fondre avec le pilon ^ en le prelfant & l'agitant, ayant ajouté un peu d'eau chaude» . 49^ ^^ NOUVEAU Parfait Maréchal. Autre. Aloës. . . • • • • ^ demi-once. Séné. ...... I demi-once. Jalap. ...... I demi-once. Le tout en poudre infufé douze heures dans une chopine de vin. Breuvages. Ce qui s'appelle breuvage aux Chevaux , n'efl: autre chofc "que dés infufions , décodions, ou mêlanojes de drogues qui conviennent fuivant les indications. On fait des breuvages au moyen de quelques liqueurs , comme vin , eau-de-vie, cidre, bierre , eau , 6'c. Breuvage cordial. Vous verrez ci- De Thériaque, ou d'orviétan , ou d'extrait de genièvre , après comment fe j^âj^s dans une pinte de vin. fait l'extrait de çenievie. Dofes ^ ^ ^ BreuVa^eS. pour les Chevaux. -^"' "■ t Pour compofer les autres breuvages , comme pedoraux , carminatifs , &c. voyez les liftes ci-devant. Vous doferez l^s plantes par poignées , les racines par onces & demi-onces , les fleurs par onces , les baies & fruits par onces, & les li- queurs par pintes ou chopines. Breuvages amers. Comme je parle en bien des endroits des extraits amers, comme étant d'exceîlens défobftruans , je vais donner les moyens de les faire , après avoir dit qu'on peut fe fervir des amers de deux façons pour les donner en breuvage aux Che- vaux ; la première cft de prendre les herbes ameres par poi- gnées vertes ou feches , & les ayant fait infufer dans de l'eau, faire chauffer cette eau,& faire avaler ce breuvage ; la fé- conde façon eft de tirer l'extrait de ces mêmes plantes , ainfi- qu'il fuit. Cet extrait fe garde tant qu'on veut , & on com- pofe le breuvage fur le champ ^ en diiïblvant gros comme un lœuf de cet extrait dans une liqueur chaude, HERBES VA POTHICAIRE. 497 HERBES ET EXTRAITS AMERS. Abfynthe. Petite centaurée. Chamœdris. Gentiane. Ariftoloche. Fumeterre. Enula campana. Pour faire les extraits amers , il faut prendre une bonne quantité de ces plantes, les faire bouillir & bien cuire dans l'eau. On laifTe repofer cette décodion pendant 14. heures , puis la mettant après l'avoir paffée, fur un petit feu , on laiiïe évaporer Teau jufqu'à ce qu'il refte une lie ou une pâte qui cft l'extrait qu'on demande , & qui ne fe gâte point. La dofô eft une once. Extrait de génisvre. Baies de genièvre , deux boiffeaux. Autant de féaux d'eau que de boiiïeaux de genièvre ; faites bouillir à grand feu ; quand le grain de genièvre ne poiffera plus aux doigts , paiïez & exprimez , jettez les grains comme inutiles , mettez l'eau empreinte du fuc du genièvre fur un petit feu pour évaporer l'eau , il reftera un opiate ou extrait que vous verferez tout chaud dans des pots. PILULES. Les pilules ont été inventées , pour premièrement ôter le mauvais goût des drogues aux hommes, & fecondement pour que ces drogues étant feches , reftent plus long-tems à digé- rer : elles font prefque toutes purgatives , & la bafe en eft communément l'aloës. Je ne confeillerois pas de donner les purgatifs en pilules aux Chevaux, ces drogues ne leurreftent que trop dans le corps ; mais on peut , fi l'on veut , en com- pofer pour d'autres indications. Il ne s'agit que de mettre les drogues en poudres , & d'en former des pilules par le moyen du miel ou de quelque liqueur, opiate, ou pâte pour leur donner de la confiflance ; mais fur-tout point de graiffes, de quelque efpece que ce foit, ni de beurre. Rrr 49^ Lh nouveau Pa|rfait Maréchal. Pilules fétides ou puantes; AlTa-fœcida. -\ Baies de laurier. > Parties égales. Foie d'antimoine. 3 Pulvérifez-les féparément , & les mêlez : incorporez ce mé- lange en le battant long-tems dans un mortier avec ce qu'il faudra de vinaigre pour faire une malTe : vous prendrez envi- ron cinq onces de cette malTe , dont vous ferez deux ou trois pilules.^ Ces pilules font ftomachales. GARGARISME S. On {erin^ue les gargarifmes dans la bouche du Cheval avec une petite feringue , ou quand il a la bouche échauffée ou mau» vaife , ou bien pour adoucir Tinflammation du gofier. Pour bouche échauffée ou mauvaife^ Verjus I pinte. Miel. ....... 1 quarteron,. Jus d'un citron. Mêlez & feringuez. Pour V inflammation du gojîer^ Orge entier. . . . . . i once. Sommités de ronces & d'aigremoine , de chacun une poi- gnée. Miel rofat. ..... i once & demie. Cryftal minéral. .... a gros. Eau. . ..... I pinte. Faites bouillir l'orge , ajoutez les herbes, faites cuire iufqu'à confommation du tiers r coulez , & dans une chopine de la li- queur , ajoutez le miel & le cryllal minéral. POUDRES. Œthiops minéral. Mêlez enfemble deux parties de fleur de foufre avec une partie de vif-argent : on y met le feu , il en refte une poudre noire U A? O T El C A I R E, 499 C'eft un très-bon fondant pour les Chevaux : on en donne jufqu'à une once en breuvage. ^el polycrejie. Ce fel étant fait par le moyen de la Chymie , on ne peut guère le compofer fans être artifte ; mais on en trouve chez les Apothicaires. Il fuffit de dire que c'elt un falpêtre fixé par le foufre au moyen du feu. Foie d* antimoine. Antimoine en poudre. , . , • ,1^ onces. Salpêtre en poudre. , . . . . ,16 onces. Mêlez enfemble , mettez ce mélange dans un mortier de fer que vous couvrirez d'une tuile qui ne couvre cependant pas tout à fait le mortier; par Touverture vous porterez jufqu'aux poudres un charbon allumé , vous le retirerez tout de fuite , il fe fera un bruit foudain & une fermentation ; quand cette fermentation fera cefTée & le mortier refroidi , vous le ren- verferez, & ce qui eft dedans, qui reiïemble à une pierre de la couleur d'un foie , fortira : c'eft le foie d'antimoine. Les parties écailleufes qui fe forment autour du mortier, s'ap- pellent les fcories. Cette compofition fait tranfpirer les Chevaux , rafraîchit , redonnant au fang fa liquidité. Foudre d'acier. Prenez des lingots d'acier ce que vous en voudrez , faites- les extrêmement rougir au feu , & l'acier tout rouge , vous en approcherez un bâton de foufre , le foufre & l'acier fe fondront enfemble ; que cette fonte tombe dans un feau d'eau froide , dans lequel ayant féparé Tacier du foufre fondu , vous le pilerez dans un mortier en poudre fubtile , dont vous mêlerez dans l'avoine mouillée , ou dans le fon , une once à chaque fois ; cette poudre eft excellente pour les obftruc- tions de la poitrine, pour la pouffe; enfin cette poudre eft un bon défobftruant. LA V E M E N S. Les lavemens fervent premièrement à vuidcr les entr-iil- Jés, &'enfuite à adoucir les âcretés des jnteftins , à dilljper Rrr ij ^oo Le nouveau Parfait Marbchai. les vents , tuer les vers, ôter les douleurs ; c'eft pourquoi on lés fait ordinairement émolliens , adouciffans , quelquefois purgatifs, quelquefois aftringens pour raffermir Tanus relâ- ché. Pour les faire émolliens , qui eft le cas le plus ordinaire , on fe fert par poignées des cinq herbes émollientes ; favoir, mauve , guimauve , pariétaire, poirée & feneçon : on en fait une décoction à laquelle on ajoute du lait , des œufs , de la graine de lin , de Thuile , de l'opium , quand il s'agit d'ap- paifer les douleurs, enfin des drogues pour chaque indication, lefquelles on choifira à la volonté en leur lieu dans la lifte ci- devant; fi on veut les rendre purgatifs, une pomme de colo- quinte, ou une once de feuilles de féné. Demi-Lavement ajîringent. Vin I pinte. Rofes de Provins i poignée. On fait bouillir les rofes de Provins dans le vin. MÉDICAMENS EXTÉRIEURS. O N G U E N s. LEs quatre onguens des Maréchaux font l'althea , le popu- leum , le bafilicum & l'huile de laurier : ils font tous quatre pris enfemble , adouciffans, fortifians , fuppuratifs & réfolu- tifs. L'huile de laurier n'eft: pas un onguent : nous allons les détailler. On suent d*j4lthea ou de Guimauve. o Racines de guimauves nouvelles, & coupées menu à livre. Graine de lin , de fenugrec , & de l'oignon de fcille coupés bien menu , de chacun ... 8 livres. Eau de fontaine 8 livres. Cire jaune. 7 i i , r ..„ Réfine f de chacun i livre. Thérébentine de Venife. 7 Galbanum. > de ehacun a onces, :.3 De la gommnae ammoniac pulvérifée. V j4 P O T H 1 C A I R E. 501 Mettez la guimauve bien nettoyée dans un pot de terre ver- nifTé, les graines & l'oignon de fcille , verfez l'eau bouillante, couvrez le pot, mettez-le fur les cendres chaudes vingt-qua- tre heures , enfuite faites bouillir , agitant de tems en tems avec une fpatule jufqu'à confiftance d'huile grofTiere ; coulez enfuite avec expreffion ; faites cuire cette huile coulée jufqu'à confomption de l'humidité de l'eau, puis vous y ferez fondre la cire, la réfine , la thérébentine & le galbanum purifié par le vinaigre *; & quand la matière fera prefque refroidie , on y mêlera la gomme , & l'onguent fera fait. Cet onguent eft émoUient, humedant , fortifiant & réfo- lutif. Onguent Bafilicum ou Suppuratif. Cire jaune. Suif de mouton. Réfine. ^de chacun , , demi-livre. Poix noire. Thérébentine de Venife. Huile d'olive. . . • . . 2 livres & demie. Concafi^ez la réfine & la poix noire, coupez par morceaux la cire & le fuif, mettez le tout fondre dans l'huile fur un feu médiocre , coulez la matière fondue, mêlez la thérébentine , l'onguent fera fait. Il eft digeftif & fuppuratif. Onguent Populeum. Boutons de peuplier cueillis quand ils commencent à s*ou- vrir & à faire voir la pointe des feuilles. . . . i livre, Graiffe nouvelle de cochon 4 livres. ^de pavot noir, jde mandragore, y de jnfquiame. ^de morelle. ir.^ >re. f • 5 * On purifie le galbanum en l'écrsfdnt nouveau vinaigre fur le feu , on paffera par petits niorceaiix , les mett'nt enfuite une féconde ^ois , on mêlera les deitx en- tremper dans le viniîgre quelques heure» , femble , or» remettra le tout for le feu on le fera fondre f^r un petit feu , on pour faire év.ipoTer toure l'humidité juf- paffera & exprimera fortement par une qu'à conûftmce d'emplâtrs» étatnine : on itmettra le marc dans de ^01 Le, nouveau Parfait Mari^chal, ^de tripe-madame, -v de joubarbe. /de chacun de laitue. C onces. Feuilles concafTées. ■de glouteron. rde nombril de Vénus.- ^ 504 Le nouveau Parfait Mar^chac. Infufion de tabac. On fera le même effet ci-deffus en prenant des feuilles de tabac une poignée dont on fera une forte infufion dans une pinte de vinaigre avec du fel, je tout à froid , & on en frot- tera. Baume verd de Madame Feuillet. Huile de lin tirée fans feu i livre. Huile d'olive i livre. Huile de laurier i once. Thérébentine de Venife 2- onces. Huile de baies de genièvre i once & demie. Huile de géroffle i dragnie. Verd-de-gris ^ dragmes. Aloës fuccotrin 2 dragmes. Vitriol blanc. i dragme&dem. Mettez en poudre fine Taloës , le vitriol & le verd-de-gris, vous mêlerez la thérébentine fur le feu avec les huiles de lin, d'olive & de laurier; laiffez à demi-refroidir , puis mêlez-y les poudres , agitant quelque tems le tout , enfuite mettez les hui- les de géroffle , de genièvre , & le baume fera fait. Il nettoie les plaies & les ulcères, aide à faire revenir les chairs & à cicatrifer; il efl: bon encore pour les morfures des bêtes venimeufes. Beurre d'aiguille. Eau forte . ...... x onces. 32 aiguilles de cette longueur. , . . Huile d'olive . . .... 4 onces. Un gobelet à bierre de verre de fougère. 11 faut caffer les aiguilles en deux , & rejeter toutes celles qui ne caffcront pas net , les mettre dans le gobelet , y verfer l'eau forte , & enfuite l'huile , mettre le tout fur la cendre chaude l'efpace de huit ou neuf heures : on laiffe enfuite re- froidir, & le lendemain on trouve une efpece de beurre dans le gobelet qui nage fur Teau forte ; on laifîe tomber petit à petit ce beurre dans de l'eau de fontaine : on le lave bien dans ladite eau un moment , puis on le garde dans un pot bien bou- ché ; il dure un an & plus. V A P O T H I C A I R E, 505 Tl eft bon pour nettoyer & cicatrifer les plaies, ulcères & gangrené , & pour la chute des efquilles. CHARGES OU CATAPLASMES, EMMIELLURES , EMPLASTRES BLANCHES ET RÉMOLADES. C^Es quatre noms font à peu près le même remède, c'eft-à- dire, un remède qui fert à adoucir les douleurs des parties où on l'applique, à en ôter la chaleur, & à détendre ou amollir. Les petites différences qu'il y a entre tous ces noms , confif- tent en ce qu'on met du miel dans l'enimiellure , du lait dans les emplâtres blanches , & qu'une charge ou cataplafme quand il eft employé au pied , prend le nom de rémolade. Charge ou Cataplafme. Lie de vin 6 pintes. Poix de Bourgogne. -s roix noire. / i i i- Thérébentine commune. >^^ ^^^^"" ""^ ^^^^^- Sain-doux. 3 Emmieîlure, Ajoutez à ce que deflus une livre de miel. Emplâtre blanche. Au lieu de lie de vin , mettez une pinte de lait. On fait fondre les poix fur un petit feu , enfuite en y mêle les autres drogues, & on ajoute de_la farine pour donner corps. On applique chaud. Quand on veut fortifier les nerfs , comme en cas d'effort , fur une pinte de la charge on ajoute un verre d'efTence de thérébentine , qu'on ne doit mêler que quand la charge efl hors du feu ; il faut la remuer beaucoup , car elle le mêle difficilement. Quand on veut aider la fuppuration , au lieu d'eflence on ajoute un peu de fuppuratif. Sff >^o6 Le nouveau Parfait Mari^chal. Cataplafme adoucijjant. Mie de pain blanc . . i quarteron. Lnit frais tiré i demi-feptier, , De fafran en poudre i gros. Jaunes d'œufs i. F-^ tes cuire le pain avec le lait, remuant incefTamment en CGiififtance de bouillie épaifTe ; retirez du feu, & y ajoutez le fafran & les œufs. Kémolade. Fricaffez de li fiente de cochon avec de l'huile de noix , & mettez chaudement dans le pied. E M P L A S TRES. J^Es emplâtres font plus durs que les onguens. Emplâtre divin , ou Manus Dei. Litharge d'orge préparée . Huile commune. Eau de fontaine. Pierre d'aimant en poudre fine Pierre calaminaire. . Gomme ammoniac Galbanum. • de chacun I livre & demie. 3 livres. 1 livres. I quarteron. 3 onces. .de chacun. I once & demie. Oppoponax. ^cle chacun. . . 3 onces. Bdellium. Myrrhe. Ol'iban., Maftic. Verd-de-gris. Ariftoloche ronde. -^ Cire jaune. ... .... 8 onces. Thérébentine. . . .... 4 onces. Mettez dans une balTme fur un bon feu la litharge, l'huile & l'eau ; faites bouillir , agitant toujours avec une fparule de bois jufqu'à confiftance d'emplâtre ; jettez-y enfuite petit à petit les gommes en poudre , la cire en petits morceaux , & V A? O T B J C AI R E. 507 la thérébentine ; puis à demi-refroidi , mêlez-y le verd-de- gris & Pariftoloche pulvérifés, & l'emplâtre eft fait. Il réfout , amollit, cicatrife; il eft par cônféquent bon pour les plaies, ulcères, tumeurs & contufions. Emplâtre oxicroceum. Cire jaune. "^ Poix de Bourgogne. >de chacun i livre. Colophone. 3 Thérébentine 4 onces. Gomme ammoniac, 'v Galbanum. / Myrrhe. ( , t T^ ^ >de chacun q onces^. Encens. f ^ Maftic. \ Safran en poudre. -^ Faites cuire ou liquéfier la cire, la poix & la colophone, puis ajoutez toutes les gommes qui auront été pulvérifées, & la thérébentine ; faites cuire à confiftance d'emplâtre , puis quand tout fera prefque refroidi , ajoutez le fafran , & l'em- plâtre fera fait. Il ramollit, réfout, fortifie & adoucit. Emplâtre de foufre ou de fulphure. Pour faire cet emplâtre, il faut avoir du baume de fou- fre , qui fe fait ainfi : prenez des fleurs de foufre une once & demie, & de l'huile de noix, ou de lin , ou commune, demi- livre, mettez-lez en digeftion dans une fiole ou bouteille à long col , jufqu'à ce que l'huile paroifiTe rouge , vous la ver- ferez alors par inclination. Du baume de foufre 3 onces. Cire I demi-once, Colophone 3 dragmes. De la myrrhe autant que de tout le refte. Faites fondre le tout fur un petit feu , excepté la myrrhe qui fera en poudre fubtile , que vous ajouterez enfuite ; re- muez toujours jufqu'à confiftance d'emplâtre mou. Sff ij 508 Le nouveau Parfait MARicHAi. Emplâtre diachilutn avec les gommes. Je ne décris point la manière de faire cette emplâtre, il eft trop compofé & trop difficile à faire, on en trouvera de tout fait chez les Apothicaires; mais on peut y mêler foi-même les gommes , qui font de la gomme ammoniac , galbanum , bdel- lium & fagapenum , qu'on mettra en poudre , en les mettant un peu fécher au foleil , ou devant le feu , avant de les pi- ler, & après avoir chauffé l'emplâtre ; on ne les mettra de- dans que quad il fera plus d'à moitié refroidi. Cette emplâtre eft excellente avec les gommes pour digérer les matières, les mûrir, les cuire & réfoudre. Emplâtre de vigo avec le mercure. L'emplâtre de vigo avec le mercure eft une trop grande compofîtion, pour en donner ici la defcription. On en trouve chez les Apothicaires :. il fuffit de dire qu'elle eft très-réfolu- tive , & très-bonne pour amollir & diftiper les humeurs froi- des, les loupes, &c. Emplâtre de ciguë. Gomme ammoniac diftbute dans le fuc de la grande ciguë. . . , 2 livres. Cire jaune . 8 onces. Tirez le fuc de la ciguë par expreftion , concaffez trois li- vres de gomme ammoniac , mettez-la dans une terrine , & pardeftlis de votre fuc environ quatre livres ; laiffez ainfi le tout pendant cinq ou fix heures furies cendres chaudes, fai- tes bouillir doucement enfuite environ un quart- d'heure : quand la gomme eft dlftbute, pafTcz & exprimez fortement; ajoutez enfuite la cire coupée par petits morceaux ; faites cui- re, remuant avec une fpatule jufqu'à confiftance d'emplâtre: cette emplâtre eft très-réfolutive , & bonne pour les groffeurs qui réfiftent. Emplâtre d* André de la Croix. Poix rélîne . . ..... i livre. Thérébentine .") , , Huile de laurier.i^^ chacune .... a onces. V APOTHICAIRE. ^09 Gomme elemy. ... . . , 4 onces.- Paires fondre le tout enfemble, puis après avoir pafiTé par un tamis pour ôter les ordures , Templâtre fera faite. Outre fa vertu , qui eft de nettoyer & de confolider les plaies , il y en a une autre à Tégard des Chevaux ; car comme il tient & fe colle très-fort à l'endroit 011 on l'applique , il eft excellent lorfqu'on veut faire tenir un remède dans les en- droits où on ne peut faire de ligature qui tienne, ni de ban- dage; alors on en enduit le tour d'un cuir doux, fous lequel on enferme le médicament appliqué , & toutes les fois qu'on veut lever l'appareil, la partie de l'onguent à laquelle on au- ra approché une pèle rouge, fe détachera : on panfe le mal, puis on applique de rechef la partie détachée qui reprend fa place quand elle eft chaude ; cependant fi on faifoit chauffer le même endroit trop fouvent , il faudroit y mettre de nouvel onguent , car petit à petit il perd fa vertu tenace. BAINS. Jl Renez des herbes aromatiques & des émolliens par poi- gnées , faites-les bouillir une demi-heure dans de l'eau , & en baffinez la partie enflée chaudement , vous fervant du marc des herbes pour frotter. On fait réchauffer la même compo- fition pour refrotter. Ces bains font réfolutifs pour diflipes les enflures & la douleur. Bain d'eau ou Douche. Mettez de l'eau chaude dans la grande fermgue , qu'elle foit de la chaleur d'un lavement , & en ferînguer fur le mal d'un peu loin, & avec force , plufîeurs fois par jour; il faut continuer très-long-tems ce remède , qui efl excellent pour fondre les groffeurs dures des parties nerveufes» n^ 5IO Le nouveau Parfait Maréchal. DIVERS AUTRES REMEDES- Eau de merveille , ou d'Alibour. CjOuperofe blanche en poudre . . . z onces. Vitriol bleu , ou de Chypre €n poudre . i demi-once. Safran i gros. Camphre " . . i gros. Ayez une bouteille de grès d'environ deux pintes & de- mie, & d'autre part ayez deux pintes d'eau ( celle de rivière eft préFérable ; ) vous broyerez le camphre dans un mortier avec deux cuillerées d'efprit de vin ; quand il fera fondu , verfez-le dans la bouteille , mettez enfuite le fafran dans le mortier, broyez-le avec un peu d'eau de vos deux pintes, verfez dans la bouteille , mettez enfuite le vitriol & la cou- perofe dans le mortier ; broyez encore avec de l'eau de vos deux pintes , mettez dans la bouteille avec le relie des deux pintes d'eau : remuez ladite bouteille plufieurs fois pendant vins;î-quatre heures , & ne vous en fervez que le furlende- main. Quand on veut employer cette eau , il faut remuer la bouteille , & l'employer un peu plus que tiède : on trempe des plumaceaux dedans. Cette eau nettoie & digère les matières des plaies ; elle eft très-vulnéraire , mais elle ne vaut rien fur l-es parties iiei"veufes. Teinture J''Aloës^ Myrrhe.-) . , , Alocs. j Parties égales. Efprit de vin. On metralocs & la myrrhe en poudre dans une bouteille, & affez d'efprit de vin pour qu'il y en ait environ quatre doigts pardelTus les drogues. Enfoncez ladite bouteille bien avant dans du fumide chacun . . .... 1 once. Oliban. 3 Jaunes d'oeufs. ... . . . . N^. ^.- On pulvérifera fubtilement les trois gommes ; on les mêlera avec la théréhentine , puis on y aioutera les blancs d'œufs : ori agitera bien le mélange, & le digeftif fera fait. îl digère & difpofe les matières à fuppuration : on en appli- que avec les plumaceaux. Défenjîf. Le défenfif ne ferr guère qu'aux pieds pour empêcher îa 512- Le nouveau Parfait MariIchai. matière de foufîler au pcil, ou pour empêcher les humeurs de tomber fur les pieds. C'ert proprement un reftreintif. Du vinaigre. "] De la fuie de clicminée. lA la volonté. Des blancs d'œufs. J On fouette les blancs d'œufs, & on mêle le tout en confif- tance de bouillie , & on remploie fur des plumaceaux. Emplâtres reîolres , ou ve£icatolres. La bafe des retoires eft ordinairement les cantharides : on les mêle avec la thércbentine & le levain ; mais ceux-ci ne conviennent gueres aux Chevaux , parce qu'elles détruifent le poil ; celui qui leur convient le mieux , eft celui qu'on appelle onguent de Scarabeus , ou à fon défaut celui des Saints Martins, parce que faifantle même eiîet des cantharides , ils ne détrui- îent nullement le poil, attendu que , quoiqu'il tombe , il re- vient après l'effet de ces vefficatoires : ils font nommés ainfi à caufe qu'ils caufent des veffies fur la peau. Bi. IV. Le fcarabeus M. eft un animal pefant , noir, marchant len- tement ; le corps de cet infefte efl rempli d'une huile caufti- que qui fait la bafe du retoire : il fe trouve dans Mai & Juin, aux heures les plus chaudes du jour, dans les haies , dans les fainfoins , 6'c. c'eil proprement un efcarbot fans ailes, qui eft , fuivant les apparences , la femelle d'un mâle plus alerte qu'elle. On appeîk ces '\n(t&ts fc arabe i oncîuojî : on en ramaf- fera jufqu'à 300 qu'on mettra dans une livre d'huile de lau- rier ; on les y peut jetterles uns après les autres à mefure qu'on les ramafîe; mais je crois qu'il vaudroit mieux les y jetter tous enfemble , ils y féjourneroient le même tems , & l'onguent en feroit plus parfait. C'eft pourquoi à mefure qu'on les amaf- V oyez cette plan- feroit, il n'y auroit qu'à les mettre dans une boîte avec des Planche II, feuilles à''arum , ou pied de veau, dont ils fe nourriront très- hien , & quand on en aura ramafîe 300 , on les remettra dans rhuiie de laurier; ou les y laiffera trois mois , puis on paffera dans un lin^e , afin d'ôter de l'huile les pieds, chapes d'ailes & rêres , & le retoire fera fait. Dans les jours chauds , & dans Juin &: Juillet on voit de toutes parts dans les prés & dans les bois une efpece d'infede très-beau à voir , c'ell encore un efcarbot ; il s'en trouve de plus gros & de plus petits : les gros font à peu près de la grof- feur iie £1-9 r.s V APOTHICAIRE. «{13 feur du hanneton : les chapes qui couvrent leurs ailes font vertes & dorées, ainfl que leur tête & leur corfelet : ils cou- rent très-vîte. Ce font ces animaux qu'il faut fupoferau fca- rabeus, quand on n'en trouve point : on les met de même dans rhuile de laurier , & ils font un véficatoire aprochant de la vertu du fcarabeus. A Tégard de la defcription que le Parfait Maréchal fait d'un infeifte noir , gros comme une féverole , qu'il nomme des vers , je m'imagine que quelqu'un lui en a impofé , cet animal étant introuvable ; mais celui-ci qu'il vou- loit aparemment défigner , & que fans doute il n'avoit jamais remarqué, eft très-commun, on le nomme un S. Martin, une couturière , un orfèvre L. On l'apelle S. Martin , parce qu'on en voit beaucoup vers la S. Martin d'été , qui eft au commen- cement de Juillet. Les rétoires font faits pour amener à réfolution les grof- feurs qui fe trouvent furies parties nerveufes, & qui réfiftent aux autres remèdes. Ciroine. Quand on veut que le feu qu'on aura mis quelque part faffe une grande efcarre , on remettra deffus de la poix noire qu'on chauffera enfuite avec la pèle rouge , pour qu'elle s'aplique fur la partie , & de la bourre filarfe hachée , ou vieille corde, pour que le tout faffe un corps pour l'enlever quand on voudra. Cette compofition , qui eft fort fîmple , fe nomme impro- prement ciroine, car il n'y entre point de cire. Recette pour faire tomber le long poil des jambes. Vieux oing. ..... cinq quarterons. Lie de vin. ..... huit pintes. Faites bouillir le tout enfemble. Graiffez un peu chaud le long poil du boulet , deux fois par jour, pendant fix jours , que le Cheval ne forte point pendant ce tems-là ; puis vous effaierez de tems à autre, fi en tirant le poil avec les doigts ilfe détache aifément , au bout duquel tems , il fe détachera comme de lui-même , & fans qu'il y paroiffe ; vous ne fortirez le Cheval qu'après la réuffite. Ttt ■^14. Le nouveau Parfait Maréchal. DES SECRETS, PAROLE S> PACTES , CHARMES ET FOLETS. L n'y a gueres de matières où ^ignorance ait eu li beau jeu' pour faire valoir fes effets , qu'à l'égard des chevaux : j'a- pelle effets de l'ignarance tout ce qu'elle conçoit d'idées va- gues , & ians fondement , qu'elle exécute en l'air , s'imaginant que fes chimères lui fufîifent pour être dédommagée des fcien- ces qui lui manquent. On peut donc dire que l'ignorance po- fant fes principes fur elle-même, dont l'un des plus confidéra- bles eft la fuperflition , a enfanté à l'égard des chevaux les pa- roles myllérieufes , les paétes, les charmes , les folets qui abu- fent le vulgaire trop crédule , 8c dont on a tant de peine à le faire reveirir , à caufe de fon penchant à adopter préférable- ment ce qui s'éloigne de l'ordre commun de la nature, & à fe lailîër aller avec plailir au chatouillement d'horreur que lui caufent ces idées fantafliques. Mais quand on veut penfer foli- dement & utilement, & acquérir de véritables connoiffances, la première chofe qu'on doit faire efl: d'éloigner de fon efprit ce qui ne pofe fur aucun principe , d'impofer filence à une imagination déréglée , & enfin de chercher des voies filres^ qui puiffent conduire à la vérité : c'eft en fuivant cette mé- thode que le voile fe tire peu à peu , & on eft étonné à la fin d'avoir penfé que l'on voyoit clair dans des tems où on étoit enfoncé dans une obfcurité profonde. C'eft ainfi que les prati- ques fuperftitieufes des Maréchaux s'évanouiront , & feront place à la fcience des Médecins. Voit-on que quelqu'un de ceux-ci dife des paroles pour la guérifon de quelque maladie que ce foit ? Les intelligences auroient-elles refufé leurs communications aux Médecins pour la fanté des hommes, & l'auroient-elles accordé par pi'éférence à ceux qui les invo- quent en faveur des chevaux ? Les charlatans font encore un genre de trompeurs qui abufent , à leur profit , de l'eflime qu'ils acquièrent dans le public : pour un ou deux fecrets ( c'efl-à-dire , remèdes qu'ils ont trouvé par hazard , ou qui leur ont été communiqués ,) ces gens avancent hardiment que leurs drogues guériffent de tous les maux ; enfin, qu'ils ont r APOTHICAIRE. ^15 le remède imiverfel. Ils prononcent par ce feul mot leur condamnation dans refprit des perfonnes inftriiites & judi- cieufes , tant à l'égard du remède , que par raport au profit illégitime qu'ils veulent en tirer , & qu'ils tirent en effet fou- vent aux dépens de la fanté de ceux qui y mettent leur con- fiance. La compofition de leur remède eft leur véritable fe- cret qu'ils gardent inviolablement. Le Charlatan fait que tout homme qui annoncera des chofes nouvelles & non con- nues , ne manquera jamais de trouver des gens qui les lui fafTent valoir: ils ne s'aperçoivent que trop que la fimplicité de la vérité démontrée , nous fait tomber dans une efpece d'indo- lence , & que nous n'y prenons plus qu'une part affez froide. Rien en effet n'eft fi commun que d'entendre dire : quoi, n'eft- ce que cela ! Nous nous étions faits , avant d'être inflruits^un plan compofé & des idées imaginaires , ayant toujours pour objet des chofes furnaturelles , & nous tombons du haut de notre édifice , auffi-tôt que les ténèbres fe diffipent ; n'im- porte , la chute en eft heureufe. C'eft ce qui fait revenir à eux tous les jours ceux qui croient auxEfprits, & qui a fait ren- trer dans leur maifon plufieurs particuliers défabufés de leur efl^i^oi. Une maifon efl remplie d'Efprits ; on les voit^ on les entend : on tremble feulement quand on en parle : on mettroit fa main au feu que ces bruits ne peuvent être naturels. Un feul plus hardi qui entrepend de s'éclaircir du fait , décou- vre que la caufe du bruit qu'on a entendu n'eft quafi rien ; alors tout le monde dit : quoi , n'étoit-ce que cela ! & on reprend fa tranquillité toujours occafionnée par la connoif- fance de la vérité. A l'égard de la vertu de ce qu'on appelle des paroles , dont nous nous fommes un peu écartés, je dirai encore que c'eft un moyen sûr pour conferver fa recette, quoiqu'on s'en ferve à la vue de fpeécateurs trop fimples pour dévoiler la rufe. Ces paroles fon prefque toujours accompa- gnées de quelques remèdes qu'on fait devant ou après ; mais comme on s'imagine que fans elles le remède n'auroit pu pro- duire aucun effet, on fe garde bien de s'en fervir , sûr qu'il ne réuftiroit pas fans les paroles myftérieufes que le trompeur n'a pas manqué de dire fi bas que perfonne ne les a entendues, & qui fouventfont forgées à pîaifir , ou ne font d'aucune lan- gue ; témoin les recettes fuivantesque j'ai tirées d'un manuf- crit plein de ces fortes de fecrets pour beaucoup de maladies T r t ij 5i6 Le nouveau Partait Maréchal. de chevaux. Les voici , pour la rage , Ir,im quiram caffram caff'rantem tronfqiie fecretum fecurit , feciiricit , fecurfit , Jédu- cit , écrire fur du papier , le rouler , & le faire avaler au Cheval dans du beurre. Autre pour Cheval qui a les avives: avives qui êtes vives , je vous prie & vous Juplie que vous vous retiriez de dejfus ma bête , ainfi que fit le diable d'enfer au Ven- dredi béni avant l'eau-benite. Il faut nommer le poil du cheval. On voit bien que celui qui lesavoit recueillies étoit plus igno- rant que forcier. Les folets , dit-on , panfent les Chevaux, & quand on voit qu^un cheval a les crins tortillés de façon qu'on ne les peut dé- faire , c'eft le folet qui y a mis fa marque , & celui qui les dé- mêlera , mourra dans l'année. J'efpere qu'on jugera de cette extravagance fuivant ce qui vient d^être dit à l'occafion des autres dont j'ai fait le détail. Il feroit fuperflu de m'étendre davantage à cet égard, laiiïant la décifion de toutes ces mo- meries aux Leâ:eurs cenfés. J'aurai fait un grand bien fi mes raifons peuvent défabufer pour toujours ceux qui ont eu juf- qu'ici quelque penchant pour le myflérieux & le furnaturel dcL- cette efpece. FIN. JX'/phtniu m platim folio jiapliLkiurùx diclum /Uijillijdiifrc lîerhe acixj^omc. Biyonia ajfjcra.iiiia a]iiLl>ticcù ruhrU UiùncUa. imirifçuû jempsir V tncu. Ltuircolc • Tfumdta. (Mif^oîxû dc^ctdwy j'wc Tour col a. Mercuriale. XMercuiuilLs t&'ticu/aùCl i Sivc mas . FI. 4 Sainéucuj humilLi àU/e cviiUl Hyeble . Pi. s Pi- 6 -£ur n 0 Ul^ttvia PU aluria. Reine (ùjPmz^. aibo Flore Pi.jl i_.„: iiitrr/,1 Jii-itorle. \b /MunaJiui hiimi hua /ol(0 'Vluiîiiiirc Ihiniiuit/uire en litrbc aivc pi 17 Siramanium, jrtictu. -ivinosa rotundo Pl'j" pi J^ K DICTIONNAIRE DES TERMES D E CAVALERIE. AVERTISSEMENT J ^Ai donné ace DiElionnaire général le plus d* étendue qu'il m'a été poJlJible , te compojant des termes qui font acluellement en ujage dans tArt de la Cavalerie , & de ceux que Von rencontre dans les Auteurs. J'ai cependant omis de de[}ein prémédité plufieurs de ces derniers , parce que les chofes qu'ils exprimaient alors ayant été abolies , pour, fuivant toutes les apparences , ne plus revoir le jour,^ il étoit fuperjlu d'en grofjir un Dictionnaire. Tels font les noms- des parties d'une prodigieufe quantité d'embouchures , &c. On ne trouvera ici que la fimple dénomination des inflrumens qui regardent le panfement des Chevaux , ta matière des Médicamens & Opérations , la Ferrure , tes Selles & Bottes , parce que leur explication , accompagnée d'E [lampes , fuit les Chapitres qui trai- tent de ces différentes parties de la Cavalerie ^ auxquelles je renvoie le Lecteur, m' étant fait un plan de ne point quitter une matière commencée fans y joindre en même tems tout ce qui y a rapport ^ autant que j'' en ai été capable. A A _BANDONNER un Cheval; c'eft le faire courir de toute fa vîtefle, fans lui tenir la bride. Abandonner les étriers; c'eft ôrer ks pieds de dedans. S' abandonner^ ou abandonner fon Cheval après quelqu'un ;c'elUepourfuivre à courfe de Cheval. 5i8 A B AI Abattre un Cheval ,• c'efl; le faire tomber fur le côté , par le moyen de certains cordages , appelles entraves & lacs; on l'abat ordinairement pour lui faire quelques opérations de Chirurgie , ou mémo pour le ferrer quand il ell trop dilficile. Abattre l'eau ; c'elt effuycr le corps d'un Cheval q\ii vient de fortir de l'eau , ou qui eft en fueur , ce qui fe fait par le moyen de la main ou du couteau de chaleur. S'abattre ^ fe dit plus communément des Chevaux de tirage , lorfqu'iîs tombent en tirant une voiture. ABREUVERun Cheval, c'elt-à-dire, le faire boire. On difoit autrefois Emhuver. Abreuvoir ; c'eft un endroit choilî , & formé en pente douce au bord de Teau , pour y faire boire , ou y faire baigner les Chevaux. On pave ordinai- rement les Abreuvoirs. On dit : menez ce Cheval à Vabreuvoir ou à l'eau. Académie.; Bâtiment & emplacement deftiné principalement à apprendre aux jeunes gens l'art de monter à cheval. On y reçoit des Penfionnaires & des Externes. Les Penfionnaires y logent, & apprennent à danfer , à volti- ger , les Mathématiques , à faire des armes , &c. , & les Externes n'y vieti- nent que pour apprendre à monter à cheval chaque jour. ACADÉMISTE. Pcnfîonnaire ou Externe , à qui on apprend à monter à che- val , Sec. dans une Académie. AccoURCiR la bride dans fa main ,• c'cfl: une adion du Cavalier , qui après avoir tiré vers lui les rênes de la bride , en les prenant par le bout où efl: le bouton avec fa main droite , les reprend enfuite avec fa main gauche qu'il avoir ouverte tant foit peu , pour laiffer couler les rênes pendant qu'il les tiroit à lui. Accoutumer un Cheval ; c'efl le ftyler à quelque exercice ou à quelque bruit , afin qu'il n'en ait pas peur. s'Acculer ; c'efl iorfqu'un Cheval rétif ayant reculé la croupe contre une muraille ou ailleurs , y refle opinicâtrément , malgré tous les efforts que fait le Cavalier pour l'en faire fortir. Il fe dit auffi d'un Cheval de Manège , qui recule au lieu d'avancer en faifant des voltes. Acheminer un Cheval; c'eftaccoutumer un Poulain à marcher droit devant lui. Achever un Cheval; c'efl achever fa dernière reprife au Manège. A cru , on dit monter à cru. Voye^ Monter. Action , fignifie à l'égard du cheval un mouvement vif On dit donc une belle ou une mauvaife adion du Cheval. On dit d'un Cheval qui a de l'ar- deur, & qui remue perpétuellement, qu'ii efi: toujours en adion. Adroit , fe dit d'un Ciieval qui choifitbieu l'endroit où il met bien fon pied en marchant dans un terrain raboteux ou difficile. 11 y a des Clicvaux très- mal-adroits , & qui font fouvcnt des faux pas dans ces occallons , quoi- qu'ils aient la jambe fort bonne. Affermir la bouche d'un Cheval , ou l'affermir dans la main & fur les han- ches; c'efl continuer les leçons qu'on lui a données , pour qu'il s'accoutume à l'effet de la bride & à avoir les hanches balles. Voye?^^ Affurer. Age. L'âge du Cheval fe connoît jufqu'à fept ans aux dents de devant & aux crochets ; & palfé fept ans , on le peut découvrir à d'autres remarques affez incertaines. Aider un Cheval ; c'efl fe fervir pour avertir un Cheval d'une ou de plufieurs Aides enfcm.blc , comme appellcr delà langue, approcher les jambes, don- uer des coups de gaule, ou des coups d'éperon. AI AI 519 Aides ; ce font les moyens , ou plutôt les iiiRrumen.ts dont le Cavalier (é ferc pour faire entendre au Cheval ce qu'il exige de lui. Ces aides font le frappement de la langue contre le palcis; d'approcher le gras des jambes du ventre du Cheval en ie lui ferrant , de lui donner des coups de gaule , & de lui frapper le ventre avec les poirites de l'éperon. On dit , répondre , obéir aux Aides , tenir dans la fujétion des Aides. V. Répondre, Obéir & Sujétion. Aiguillette. Nouer VAiguil/itt: , efpete de proverbe , qui lignifie cinq ou Cx fauts & ruades confccutives & violentes qu'un Cheval fait tout à coup par gjieté , ou pour démonter fon Cavalier. Ailes , les Ailes de la lance font les planches de bois qui forment l'endroit le plus large de la lance au-defTus de la poignée. F. la let. /delà pi. XXIV. Airs de Manège , font tous les m.ouvemens , allures & exercices qu'on apprend au Cheval de Manège. Le pas naturel d'un cheval , le trot & le ga- lop ne font point comptés au nombre des Airs de Manège. Airs relevés , font les Airs par lefquels le Cheval s'élève davantage de terre : les Airs de Manège font les balotades , les croupades , les caprioles , les courbettes & demi-courbettes; les falcades , le galop gaillard, le demi- air ou mefair; le pas &le faut; les pallades , les pefades , les pirouettes , le répolon , le terre à terre , les voltes & demi-voltes. Vous trouverez les explications de tous ces Airs à leurs lettres. Ajuster un Cheval ; c'efl lui apprendre fon exercice en lui donnant la grâce néceiïaire. AjuJIer un fer; c'eft le rendre propre au pied du Cheval. AxLEGERiR un Clieval ; c'eft le rendre plus léger du devant , afin qu'il ait plus de grâce dans fes airs de Manège. Aller , fe dit des allures du Cheval. Aller le pas , le trot , &c. V. Allures : on dit aufTi en terme de Manège , Aller étroit , lorfqu'on s'approclie du cen^ rre du Manège ; aller large , fignifie s'éloigner du centre du Manège : aller droit à la muraille; c'eft conduire fon Cheval vis-à-vis de la muraille, com- me fi on vouloir paffer au travers. On dit, en terme de Cavalerie, Aller parjurprife, loifque le Cavalier fe fert des aides trop à coup, de façon qu'il furprend le Cavalier au lieu de l'avertir. Aller par pays , fignifie faire un voyage , ou fe promener à cheval. Aller à tcutes jjmbes , à toute bride , à étripe Cheval , ou tombeau ouvert ; c'eft faire courir fon Cheval auffi vitç qu'il peut aller. On dit du Cheval , Aller par bonds & par fauts , lorfqu'un Cheval par gaieté ne fait que fauter, au lieu d'aller en allure réglée. Cette exprefîion a une autre fignification en terme de Manège. V. S^mer. Aller à trois jambes , fe dit d'un Cheval qui boîte. Aller de l'oreille, fe dit d'un Che.- val qui fait une inclination de tête en marchant à chaque pas qu'il fait. Allonger le col , fe dit d'un Cheval qui au lieu de tenir fa tête en bonne firuation lorfqu'on l'arrête, avance la tête & tend le col , comme pour s'ap— puyer fur fa bride , ce qui marque ordinairen>ent peu de force de reins. AIt longer ; c'eft en termes de Cocher , avertir le PoftiHoa de faire tirer les Che- vaux de devant ; alors le Cocher dit au Poftillon , Allonge^, Allonge'^. Al- longer les étriers; c'eft augmenter la longueur del'étrivitre par le moyen de fa boucle , dont on fait entrer l'ardillon à un ou plufieurs points plus b:s. Allures , les Allures du Cheval font le pas , l'entre-pas , le trot , l'amble ,, le galop , le traquenard &c le train rompu. Voyei ces mots à leurs lettres. <; 20 ^ AI A P On dit qu'un Cheva! a les Allures froides, quand il levé trcs-peu les jambes de devant en cheminant. Une Allure réglée; c'cll celle qu'on fait aller au Cheval fans qu'il augmente, ni qu'il diminue de vîtefFe. Alzan , poil de Cheval tirant fur le roux : ce poil a plufieurs nuances qu'on défigne par plufieurs épithetes ; favoir , Alzan clair , Alzan poil de Va- che , Alzan bay, Alzan vif, Alzan obfcur , Alzan brûlé. On dit prover- bialement Alzan brûlé plutôt mort que laffé; ce qui veut dire que les Che- vaux de ce poil font fi vigoureux , qu'ils ne fe laffent jamais. Amble , allure fort douce du Cheval , elle égale le trot en vîtede ; le Cheval qui a cette allure naturelle ne va jamais le trot. On appelle un Cheval qui va l'Amble naturellement , /ra/7c d'Amble. On peut donner cette allure au Cheval par art; les Anglois y réuHiifent. Le Cheval qui va \' Amble avance en même temps la jambe de devant & de derrière du même côté. Ambler ; c'eit aller l'Amble. Voyei Arable. Ambleur , Officier de la petite Ecurie du Roi & delà grande. Ambulant, Cheval qui va l'Amble. A MIROIR. Voyez Bay. On nomme aufïi Mors à miroir une efpece de Mors qu'on fait pour empêcher un Cheval de tirer la langue hors de fa bouche. Voyei Mors , & /•'^. fig. G , planche X. Ample , épithete qu'on donne au jarret d'un Cheval. Voyei Jarret. Animer un Cheval; c'ell le réveiller quand il rallentit fes mouvemens au Ma- nège, au moyen du bruit de la langue ou du fifflement de la gaule. Appaiser un Cheval ; c'eft adoucir fon humeur lorfqu'il a des mouvemens déréglés , & trop vifs par colère ; ce qui fe fait ou en le carelTant , ou en lui donnant un peu d'herbe à manger , ou au moyen d'un fifflement doux que le Cavalier fait. Appareiller un Cheval de carofle; c'eft en choifir un autre qui lui reiïem- ble le plus que faire fe peut , de taille, de poil & d'âge. Appareiller , en termes de Haras, fignifie faire faillira un Etalon la Jument la plus propre pour faire avec lui un beau ou un bon Poulain. Apparence, belle a/7/'a/-f;7fefe dit ordinairement d'un Cheval, qui (quoi- qu'il paroifTe très-beau) n'a pas cependant beaucoup de vigueur , & quel- quefois point du tout. On dit, voilà im Cheval de belle apparence. Appartenance , fe dit de tout ce qui efl: nécelTaire pour compofer entiè- rement Icharnois d'un Cheval de felle , de carolTe, de charrette , &c. quand on ne les défaille pas. Par exemple , on dit une felle avec toutes fes apparte- nances , qui font les fangles, la croupière , &c. Appeller un Cheval de la langue ,-c'elt frapper la langue contre le palais, ce qui fait un fon qui refTemble à un tac. On accoutume les Chevaux à cet aver- tiflement, en l'accompagnant d'abord de quelque autre aide, afin que par la fuite il réveille fon attention pour fon exercice en entendant ce fon tout feul. Approcher le gras des jambes , les talons ou les éperons ; c'eft avertir un Cheval qui rallentit fon mouvement ou qui n'obéit pas , en ferrant les jam- bes vers le flanc plus ou moins fort. Appui de la main ; eil l'effet que fait le mors fur les bares de la bouche du Cheval, & dont la main du Cavalier efl: avertie par une pefanteur plus ou moins forte , & qu'elle eft obligée de foutenir pour conduire fon Cheval par les rênes : quand l'homme ae fent aucune pefanteur , ce qui vient de ce que le A P ^ AS ^11 le Cheval a les barres extrêmement fenfibles ; alors on dit que le Cheval n'a point d'Appui ; quand il fent une pefanteur médiocre , alors le Cheval a de l'Appui , êi l'Appui bon ou à pleine main ; li la pefanteur elt exceirive , le Cheval pefe à la main. Appuyer, des deux ; c'efl frapper & enfoncer les éperons dans le flanc du Cheval, appuyer vertement des deux ; c'eil donner le coup des deux éperons de toute fa force. ^.iere ; c'eft us efpaee de terrein long qu'on pratique dans l'emplacement d'un Manège, & que l'on borde avec des barrières de bois, au bout duquel on pofela potence à laquelle pend la Bague. Celieueit deftiné pour courre la Bague, ou pour faire courir les Chevaux d'un bout à l'autre. C.^.RROUSEL, courfe de Chevaux & de Charriots magnifiquement équipés. Cavalcade. AfTembîée de plufieurs perfonnes qui fe promènent à Cheval. Cavalcaqour. V. Ecuyer. Cavalerice , vieux mot inventé par la Broue qui a fait un Traité du Ma:- nege. Ce terme fignifie un homme expert au Manège. Cavalerie , Soldats qui combattent à Cheval. Cavalerie., fignifie aufiî là connoifTance des Chevaux. On dit, cet homme-là eft expert dans la Cavalerie, ou dans l'art de la Cavalerie. Cavalier, fignifie un Homme ou Soldat à Cheval. On dit, un beau Cavalier, qui veut dire un homme qui a bonne grâce à Cheval. Un méchant Cavalier,, eft celui qui ne peut pas conduire fon Cheval. Cavale ; c'eft la femelle du Cheval. V. .lument. Cavesse de Maure. V. Cap de Maure & Rouhan. Cercle A la corne ; c'eft ou uneavalure. F. Avalure, ou bien des bourrelets de corne qui entourent le fabot , & qui marquent que le Cheval a le pied trop fec, & que la corne fe dcfféchant , fe retire & ferre le petit pied. Cercle ou ro/2(f, figni fient la môme chofe que Volte. V. Volte. Cerf ( mal de Cerf) , maladie du Cheval; c'eft un Rhumatifme univcrfel, qui occupe principalement le col & la tête. Jambes de Cerf. V. Jambes. Chaîne. V. Mefure. Chair , Bouillon de chair. V. Bouillon. Se charger de chair. V. Secharger. Chaise roulante ou Chaife de Pofle , eft une voiture légère à deux roues, dcUinéc pour aller en campagne j il n'y a ordinairement que la place d'un C H C H 53ï homme feul. Chaifc à deux , fe nomme ainfî , quand elle efl faite pour y met- tre deux perfonnes. Cheval de Chaife, eftun Cheval deltiuéà tirer une Chai- fe. Une Chaife ell ordinairement tirée par deux Chevaux. Chaleur, une Jument enc/ialeur. K- Jument. Couteau de Chaleur. V. Couteau. Chambrière , efpece de fouet. Fbjfj Châtiment. Chanfrein du Cheval, efi: la partie du devant de la tête, qui va depuis le front jufqu'au nez. Chanfrein blanc , eft une raie de poil blanc qui couvre tout le Chanfrein. Changer DE main. V. Main. Changer de pied. V. Se défunir. Charboné, gris charboné. V. Gris. Charrette, elt une Voiture longue, toute de bois & àdeux roues, defti- rée à porter des fardeaux d'un endroit dans un autre. Charrette couverte, efl celle fur laquelle on a^ulk quelques cercles de bois pour foutenir de la toile , ou autre étoffe , afin de garantir ceux qui vont dedans des injures de l'air & du foleil. Cheval de Charrette, eft celui qui eft defHné à tirer une Charrette. On attelle tous les Chevaux de Charrette l'un devant l'autre. Charge, c'eft le nom d'une compofition médicinale du Maréchal , qu'on ap- plique extérieurement fur la partie ofFenfée. La Rémolade eft une efpece de charge. V. Rémolade, Chargé d'épaules , é^ganache, àechair, fe dit d'un Cheval dont les épau- les &c la ganache font trop groffes & épaiffes , & de celui qui eft trop gras. Charger d'épaules (/<;), de g^^^zûcAc, de cÂj^V, fedit d'un Cheval auquel les épaules&la ganache deviennent trop groffes, & de celui qui engraiffe trop. Charnu , fe dit du ju-ret du Cheval. V. Jarret. Chartier, domeftique qui conduit une charrette. Chartil , eft un endroit deftiné dans une Ferme, ou dans une maifon de cam- pagne, pour mettre les Charrettes à couvert des injures du temps: il fîgnifîe aufli le corps de la charrette. Charrue , eft un inftrument en partie de bois, & en partie de fer, monté fur deux roues , & attelé de plufieurs Chevaux ou Bœufs , defliné à couper & retourner la terre , pour enfuite y femer les grains qui font vivre les Hommes & les Chevaux. Cheval de Charrue , eft un Cheval deffiné à tirer la Charrue. Chasse , Cheval de Chaffe , eft un Cheval d'une taille légère, qui a delà vîtelfe, dont on fe fert pour chaffer avec des chiens courans. Les Chevaux Anglois font en réputation pour cet ufage. Chasser son Cheval en avant , c'eft le déterminer à avancer quand il héfîte ou qu'il veut fe retenir. Châtain, elt une nuance du poil Bay , tirant fur la couleur des châtaignes. Voyei Bay. Châtier un Cheval , c'eft lui donner des coups degaule ou d'éperon, quand il réfîfte à ce qu'on demande de lui. On peut le châtier à propos ou mal à pro- pos; cela dépend du difcernemcnt & de la fciencedu Cavalier. Châtiment ; ce font les coups de gaule ou d'éperon qu'on donne au Che- val , quand il n'obéit pas au Cavalier. La Chambrière eft auffi un châti- ment au Manège : le Maître étant à pied en donne des coups au Cheval quand il ne lui obéit pas entre les pilliers ; il en donne auffi au Cheval qui réfifte à fon Cavalier , & quelquefois au Cavalier même , pour l'avertir d'avoir attention à fcs leçojis. X xx ij / ^1 C H C H CHATountEtJSE. V. Bouche. Chatouilleux a l'éperon, fe dit d'un CIieval,qui au lieu d'obéir àl'éperon, & d'aller en avant , poufTe (bii flanc contre l'éperon , & ne veut pas avancer. Châtrer, un Cheval , c'eft lui ôter les tefticules en les coupant, ou les ôtanf par le moyen des caultiques. Quoiqu'il y ait des Châtreurs, cependant à l'égard des Chevaux , ce devroit être une opcratioii des Maréchaux , & quelques-uns la favent faire. Chaussé trop haut, fe dit d'un Cheval dont les balzanes montent jufques vers le genouil & vers le jarret; ce qui pafle pour un indice malheureux ou contraire à la bonté du Cheval. V. Balzane. Chausser les Etriers , c'eft enfoncer fon pied dedans jufqu'à ce que le- bas des Etriers touche aux talons. Cette façon d'avoir fcs Etriers a très-raau- vaife grâce au Manège , il faut les avoir au bout du pied. Ch ausser (yè) , eft la même chofe à l'égard du Cheval , que fe botter. V. Se botter. Chef d'Académie, eft un Ecuyer qui tient une Académie, où il enfeigne à monter à Cheval. Chercher la cinquième jambe , fe dit d'un Cheval qui a la tête pefan^ te , & peu de force , & qui s'appuie fur le mors pour s'aider à marcher. Cheval , animal à quatre pieds, & le plus utile de tous les animaux qui fonf au fervice de l'homme. Comme cet animal varie beaucoup , tant par rap- port à la conformation qu'au fervice qu'on en peut tirer, Se à fes qualités bonnes ou mauvaifes, on a été obligé, pour fignifier le tout , de fe fervir de difîérens termes. On trouvera l'explication de ces termes ( dont voici la lifte) chacun à fa lettre. PAR RAPPORT A LA CONFORMATION. Cheval bas du devaur. bégut. bralTicourt. camus. coëffé bien ou mal, cornu, court-jointe, crochu, éflanqtié. enfellé. entier, épais, eftrac. étroit de boyau, gigoté bien ou mal. haut du devant, haut monté, hongre. jambe bien ou mal. jarreté. juché. Cheval long-jointé. oreillard. ouvert du derant ou du der- rière, râblé, de race, rama fie. rampin. ferré du devant ou du dcr- rier traverle. Bidet. double Bidet. criquet. échappé de barbe. geneft. gouffaut. haquet. ragot. rouflÎH. C H C H m PAR RAPPORT AU SERVICE. Cheval d'amble. Chevai , de fervicc. d'arqutbufe. de fortime. de bsgiie. de fuite. de bâts. de tin:ibaHier. de brancard» de timon. de carofTe. de tirage. ehaife. de trait. de charbonnier. de volée. de charrette. de charrue. Boute-en -train. dechafTe, Bricollier ou d'à-côt£ de courfe. Coureur. à deux mains. Etalon. de main. Haquenée. de Manège. Limoniej r. de MefTager. Mallier. de parade. Porteur. de pas. Porteur de choux. de porte. Sommiei ', de relais. Somillei de reraonte. Timonier. PAR RAPPORT AUX QUALITÉ S. GHEVAiadroif, . Cheval mol. d'ardeur. obftiné, de bataille. ombrageux. braillcur. paifibie. brave. parefleux. brillant; pefant. chatouilleux à l'éperon, piafFeur. dur à l'éperon. planté bien ou mal écouteux. quinreux. entier ou rétif. ramingue. fait. rare. de feu. retenu. fort en bouche. rétif. fort. roide franc du collier. rueur. gueulart. ruiné. incertain. fagc. indomtable. fain & net. léger. fauvage. lourd: loyal. fciifible. feur. ,54 ^ ^ CH Cheval lombre. C L Cheval vaillant. foutfleur. vain. foupçon neuK. valeureux. fou pie. fuperbe. de taille. vicieux. vif. volontaire. taré. ufé. traître. Bête bleue. tranquille. Bringue. travaillé. Gode. trille. Haridelle. trompeur. Mazette. troteur. Roffe. turbulent. Terragnol. PAR RAPPORT AU POIL. Cheval alzan. Cheval noir. arzel. pie. aubert. bailler. porcelaine, rouhan. bay. cap ou cavefle de maure. rubican. fillé. châtain. foupe de lait. chauffé trop haut. fou ris. étourneau. gris. tigre.^ tifoné. ifabelle. tranftavart. louver. travat. maron. truite. miroité ou à miroir. zain. Chevaler , terme de Manège , c'efl lorfqu'un Cheval , en allant de côté , croife les jambes de devant ou de derrière l'une fur l'autre. Chevaline, béte chevaline. Voyez Béfe. Chevaucher long ou court , c'elt être accoutumé à avoir fes étriers longs ou courts. Chevestre , efl un vieux mot qui fignifioit le licol d'un Cheval. Le mot de s'encheveftrer fc dit encore. V. S'encheveftrer-. Chevillé fe dit des épaules Se des furos. V. épaule & furos. Ciller fc dit d'un Cheval auquel il vient plimeurs poils blancs au-deffus des yeux vers les falieres , c'elt une marque de vieilleffe. Cinquième jambe. Voyez chercher. Clair, bay clair, c'efl une nuance de poil bay. V. bay. Clair AN , efpece de fonnettede fer blanc ou de laiton qu'on pend au col des Chevaux qui font en pâture , pour pouvoir entendre où ils font quand ils s'égarent dans les forêts. Cloisons , ce font des planches qu'on attache enfemble dans une écurie de- CL C 0 ^3j puis les poteaux jufqu'au râtelier, & qui en bouclient toute l'intervalle, afin queles Chevaux ne puiffent fe battre, & qu'ils foient plus tranquilles en leurs places. Lorfqu'on met des cloifons dans une écurie, il faut que Ifs poteaux foient plus éloignés l'un de l'autre que quand il n'y a que des barres , afin qu'ils aient alfez d'efpace pour fe coucher. Cette mode vient d'Angleterre. Cloué , ( être doué) à Cheval , lignifie y être très-ferme , & ne fe point ébran- ler , quelques violens que foient les mo^uvem-ens du Cheval. Cochon, œil de Cochon. V. œil. CoEFFÉ bien ou mal, bien fe dit d'un Cheval qui a les oreilles petites & bien placées au haut de la tête, & mal de celui qui les a placées trop à côté de la tête, & longues ou pendantes. Coffre fedit quelquefois en parlant du ventre du Cheval: on dit ce Cheval a wn grand coffre, pour dire qu'il a bien du ventre ou qu'il mange beaucoup'; on dit d'un Cheval qui a peu de force , que c'eft un vrai coffre à avoine. Le coffre à avoine dans une écurie eft un coffre de bois qui ferme à clef, qui eft ordinairement leparé en dedans par une cloifon , afin de mettre l'avoine d'un côté & le fon de fautre. Le délivreur a la clef du coffre à avoine. Coins ou dentsdes coins, font les dernieresdents de devant en haut & enbasj entrer dans les coins , terme de Manège. V. entrer. Col du Cheval ou encolure. Voyez encolure; un Cheval qui a le col roide. V. roide ; plier le col à un Cheval. V. plier; mettre la bride fur le col , c'eil laiffer aller un Cheval à fa fantaifie. Collé a Cheval , c'eft la même chofe que cloué. V. cloué. Collier eftunharnoisdeboisrembourréqu'onmetaucold'un Cheval dechar- retteou de charrue, & auquel on attache les cordes qui lui fervent à tirer là voiture. Donner un coup de collier. V- donner. Franc du collier. Voye^ franc. Comble , pied comble. Voyez pied. Commencer UN CHEVAL,c'eftlui apprendre fespremicresleçons de Manège. Conduire fon Cheval /iTro/r ou /^zr^e, terme de Manège ;e>ro/; lignifie le mener en s'approchant du centre du Manège, & large en s'approchant des murail- les du Manège. L'Ecuyer d'Académie dit quelquefois à l'Ecolier , conduL- /fj votre Cheval , lorfque l'Ecolier laiffe aller le Cheval à fa fantaifie. Confirmer un Cheval , c'eft achever de le dreffer aux airs du Manège. CONNOISSEUR fe dit d'un homme qui eft habile danslaconnoiffance desChe- vaux : c'eft un connoiffeur, un bon connoifleur. CONNOITRE lés éperons, les jambes , les talons , la bride , êcc. c'eft de la part du Cheval; fentir avec juftefTe ce que le Cavalier demande lorfqu'il approche les éperons, les jambes ou les talons , & qu'il tire ou rend la bride. Contre-marque , c'eft une fauffe marque que les Maquignons font aux dents des Chevaux pour tromper fur l'câge. V. contre-marquer. Contre-marquer un Cheval, c'eft creufer avec un burin la dent à un. Cheval qui ne marque plus , afin qu'il paroiffe qu'il marque encore : c'eft une tromperie des Maquignons. Contre-tems font des mouvcmens déréglés & rudes qu'un Cheval fait tout à coup en galopant quand il a peur , ou quand il fe défunit , c'eft-à-dire , qu'il change de pied; Corde à faigner eft une petite corde qui feit à ferrer le coldu Cheval quand on le faigne. 536 C 0 C 0 Corde de farc[n , c'eft plufieurs boutons de farcin qui fe touchent. Faire la Corde , fe dit d'un Cheval pouflif, qui forme le long de fon ventre en ref- piiant une grolfeur longue reflemblant à une corde. Corde, donner dans les cordes. V. donner. Corne , c'eft cette matière dure qui forme le pied extérieur du Cheval , qu'on nomme le Sabot. Corne de Vache , efl une corne de Vache creufe & ouverte par les deux bouts , dont on fe fert pour donner des breuvages à un Che- val. Corne de Chamois eft la corne d'un animal appelle Chamois, dont on fe fert à plufieurs opérations. Donner un coup de corne. Voyei^ donner. Muer de corne. V. muer. Cornu , un Cheval cornu eft celui dont les os des hanches s'élèvent aufïi haut que le haut de la croupe. Corps , le corps du Cheval fignifie les côtes & le ventre ,• avoir ou n'avoir point de corps. V. avoir. Corriger un Cheval , c'eft la même chofe que châtier. V. châtier. Coucher (/ê) dans les coins, ou en tournant, oa fur les voltes, fe dit d'un Cheval qui , en tournant au galop ou aux voltes , panche tout le corps du côté qu'il tourne. Coude , partie de la jambe de devant du Cheval, c'eft cet os qui eft au haut du bras du Cheval en arrière auprès du ventre: ply du coude. V. ply. Couler le bouton. V. bouton. Le Maître d'Académie dit quelquefois à l'Ecolier, quand il galope autour du Manège , coule^ , coule^ , ce qui veut dire ne retenez pas tant votre Cheval , & allez un peu plus vite: un Cheval qui coule au galop eft celui qui va au galop uni & qui avance. Coup de hache , mauvaife conformation du col d'un Cheval , c'eft un creux à la jondion du col & du garrot. Coup de corne. V. donner. Le coup de lance eft un enfoncement comme une cfpece de goutiere qui va le long d'une partie du col fur le côté; quelques Chevaux d'Efpagne & quelques Barbes naiflent avec cette marque qui paflTe pour bonne , fondé fur une hiftoire fabule ufe. Couper un Cheval , c'eft le châtrer. V. châtrer. Couper les oreilles, c'eft la même chofe que bretauder. Couper la queue. Couper {fe), s' entrecouper ou s' entretailler , fe difent lorfque le Cheval en marchant fe blefte les boulets avec le côté de fes fers d'une jambe à l'autre; c'eft-à-dire , qu'il fe coupe le boulet droit avec le fer deia jambe gauche , ^ ainfi des autres de devant ou de derrière. Courbature , maladie qui entreprend tout le corps d'un Cheval , elle vient de trop grande fatigue. Courbe, grofleur accidentelle qui vient au-dedans du jarret, plus bas que l'efparvin. Courbette, air de Manège, où le Cheval en baiiïant les hanches levé le de- vant, puis en baiffant le devant, levé tant foit peu les jambes de derrière. Ainfi lever à courbettes fignifie faire des courbettes. Rabattre la courbette}, c'eft pofcr à terre les deux pieds de derrière à la fois. Terminer la courbette , c'eft la même chnfe. La demi-courbette eft une petite courbette où le Cheval ne s'élevc pas tant qu'à la courbette. Coureur , Cheval qui ala queue coupée & uac partie des crins. Les Ecuyers • modernes prononcent coûteux, Courier, CO- CR 537 "Co UîliEB.,homrae à Cheval, qui porte des Lettres ou des Paquets en courant d'un endroit à l'autre: on appelle auffi Courier^ touc homme qui courre la porte. Courir, fe dit au lieu de courre dans les occalîons Cuivantes. Courir unChe- val, c'ell le faire galoper fans aucun but ou pour le mettre en haleine : on dit , courir la bague , Us têtes & la méduje. V. ces mots à leurs lettres. Courir à toutes jarnbes ou à tombeau ouvert, c'ell: faire courir fou Cheval tant qu'il peut. Couronne , partie du pied du Cheval , c'efl: la partie du Cheval qui ell im- médiatement au-deffus du fabot &i au-deflbus du paturon. Couronne; un Cheval eil: couronné, lorfqu'il s'cft emporté la peau des genouiis en tombant & que la marque y relie. Courre , c'ell faii e aller Ion Cheval au galop , c'efl la même chofe que cou- rir; mais l'uljge ell dédire courre au lieu de courir. Dans les occalîons fui- vantes , on- dit à 1 égard de la chaife , courre le Cerf, le Sanglier , ôcc. on dit courre la pnjle. Courre en guides. V. guides. On couroit autrefois le faquin ou la quin- taine. V. faquin & quintaine. Course, c'ell un défideplufieurs hommes à Cheval, à qui arrivera le premier, en courant àc toute la vîrelTe du Cheval , à un but fixé. Les Anglois font fré- quemment de ces courfcs. Le Vainqueur gagne un prix ou une fomme d'ar- gent q'ie les Anglois appellent une vaiflelle : on dit une courje de bague, de tête, de médufe, on dit poursuivre un homme à courfe de Cheval. Coursier de Naples; on appelle ainii lesgrands& beaux Chevaux du Royau- me de Naples en Italie. Court , un Cheval court efl un Cheval dont le corps a peude longueur du garrot à la croupe. CouRTAUT ell un Cheval qui a les oreilles coupées ou la queue. Court- jointe, ell un Cheval dont le paturon eft court. Cousu, fe dit d'un Cheval fort maigre : on dit il a les flancs coufus , ce qui fignifie qu'il y a li peu d'épailTenr d'un flanc à l'autre , qu'on croiroit qu'ils font coufus enfemble. Couteau de chaleur , morceau de vieille faux , avec lequel on abat h fueur à un Cheval. Coûte. \u de feu, eft uninflrument de Maréchal qui fertà mettre le feu au Cheval. Couvert , Manège couvert. V. Manège. Couverture , efl un morceau de coutil bordé qu'on met fur le corps du Cheval dans l'écurie ; on dit donner une couverture d'un Etalon quand oa lui fait couvrir ime Jument. Couvrir une Jument , adion de l'Etalon : faire couvrir en main fignifie que des hommes tiennent l'Etalon. Couvrir en liberté , veut dire qu'on le lâ- che dans les pâturages avec les Jumcns. Couvrir un Cheval dans l'écurie, e'cft lui mettre fa couverture. Crampe , Mal qui rend pour un moment la jambe douloureufe & immobile. Crampon , efpece de talon de fer qu'on fait quelquefois au bout des éponges du fer , il y en a de quarrés , & d'autres en oreilles de Lièvre. Crans du palais, c'ell la même chofe que Sillons. V. Sillons. Crapaud , c'efl une groffeur molle qui vient fous les talons du Cheval , on l'appelle auffi un fie. Y y y 138 C R C R Crapaudine , crevafle qui vient au-deflus du faboc du Cheval vers la cou- ronne. CREAT, eft un homme payé par un Maître d'Académie pour lui aider à ap- prendre à monter à Cheval à fes Ecoliers. Crèche, c'eit la même chofe que mangeoire. V. Mangeoire. Crevasses , font des fentes qui viennent derrière les pâtutonsôc les boulets. Crever un Cheval , c'eR lui caufcr des fatigues auxquelles il ne peut réfifler. Crin , les crins du Cheval fcnc ces grands poils qui l'ont attachés tout lelong^ du col & ceux qui forment la queue .• on dit qu'un Cheval a tous fes crins , lorl'qu'on ne lui a coupé ni la queue ni les crins du col : on noue, on treffe Si on natte les crins, ou pour rembelliffement du Cheval, ou pour les ac- coutumer à relier du côte que l'on veut ; on coupe Us crins depuis la tète jufqu'à la moitié du col pour que le col paroiiïe moins gros &i. plus dégagé. Faire le crin, c'eft recouper au bout de' quelque temps le crin del'encolure qui a été coupé, lorfqu'il devient trop long. Faire les oreilles ow faire le crin des oreiùes, eft couper le poil toutautour du bord des oreilles. Se tenir aux crins , !e dit lorfqje le Cavalier peu ferme, prend les crins du col avec la main , lorfqu'un Cheval fiute , de peur qu'il ne le jette à terre : on die vendre un Cheval crins & (jneue , ce qui veut dire le vendre très-cher. Crinière. Lacriniere font le.s crins du coidu Cheval ; on appelle aulfirr/^/fri owf lujjè crinière , o\} faux crins , ou coLlitre, des crins polHches qu'on atta- ciie à un Cheval à qui on a coupé les crins, quand on veut qu'il paroifle avoir tous fes crins; Crinière , fe dit aufli d'une couverture de toile qu'on met autour du col d'un Cheval à l'écurie, afin que la poulliere ne lui tom- be pas fur le col. Criquet, eft un petit Bidet maigre & miférablc. Crochets, Crocs, ce font des efpeces de dents rondes &: pointues, quicroif- fcnt entre les dents de devant & les dents mâchelieres plus près des dents de de\'anr; prefque tous les Chevaux ont des crochets, & il eft alfez rare que les Jumens en aient. Ponjferles crochets, fe dit d'un Cheval à qui les crocliets commenc.;nt à paroitie. Crochu, fe dit d'un Cheval dont les pointes des jarrets fe touchent; on dit aulfi qu'il eft fur fes jarrets , ou qu'il eft jarreté. Croiser LA Gaule PAR DERRIERE. V. Gaule. Croissant , fuite de la Fourbure. V. Fourhure. Croix , faire la Croix , terme de Manège, c'eft mener un Cheval en avançant & en reculant , de façon qu'il falfe la figure d'une croix fur le terrain. Crotin , fiente fraîche du Cheval. Croupade ou groupade , c'eft un faut les quatre jambes en l'air & les jar- rets plies fous le ventre. Croupe , partie du train de derrière du Cheval ; c'eft cette partie ronde qui ré- pond au haut des felfes de l'homme : les bonnes qualités de la croupe, (ont à'èzvç large ^> ronde. La croupe de Mulet, qui fait voir une élévation oa ancre fur toute la partie fupérieure, depuis les reins jufqu'à la queue, eft une marque de force ; les mauvaifes qualités de la croupe font la cioupe avalée^ c'eft-à-dire, qu'elle defcend trop tôt , & la racine de la queue eft par con- fcqucnt trop bafle. La croupe trop étroite défigne peu de force ; & la croupe coui)à eft creufe dans le milieu. Tortiller la croupe , le dit d'un C R DE ^^9 Cheval fans force, qui en marc liant fait aller fa croupe de côté & d'autre. Cru (.?)) rnonter à cru. V. Monter. Cuisses , partie du train de derrière. Les cuifles d'un Cheval font les parties qui vont depuis les felfes & le ventre jufqu'aux jarrets. Renfirmer un Cheval dans les cuijf's. V. renfermer. Cul de verre , c'ell une efpece de brouillard verdâtre qui paroît au fond de l'œil de quelques Chevaux , & qui dénote que la vue eft mauvaife. Farcin , cul de poule, efpece de farcin. V. Farcin. kvo'xz le cul dans la felk ^ fe dit du Cavalier , quand il eft bien afTis dans la felle, de façon que fon der- rière ns levé pas, & ne fe voie pas hors de la felle. Cygne, Encolure de Cygne. V. Encolure. D DAd.\, Mot que les enfans difent pour fignifier Cheval : Aller à dada', c'eft aller à Cheval félon les enfans. Dandiner, V. Halancer. DÉBILLER , Terme de rivière; c'eft détacher du harnoisdesChevauxqui tirent un bateau , les cordes auxquelles ils font harnachés pour aider le bateau à remonter une rivière. Débourrer un Cheval ; c'eft rendre les mouvements d'un jeune Cheval fou- pies oc liants par l'exercice du trot. Débourrer les épaules d'un Cheval; c'eft pour ainfi dire les dégeler , quand il n'y a pas affez de mouvement. DÉCH.\RGÉ DE TÊTE , d'épaule , cï encolure. K. ces mots à leurs lettres. DÉCOUVERT , Manège découvert. V. Manège. Dedans , Terme de Manège , le dedans fe forme fur le champ, fuivant le côté fur lequel le Cheval tourne en maniant au Manège; s'il doit tourner à droite , la main , le talon & la jambe droite du Cavalier, font la rnatn, le talon & la jambe de dedans; il en eft de même de la tête, de l'épaule, de la jambe & hanche du Cheval ; fi c'eit à gauche, toutes ces parties gauches deviennent celles de dedans,- ainfi mettre la tête , l épaule ou la hanche d'un Cheval dedans , c'eft obliger le Cheval à poulfer ces parties du côté qu'il doit tourner , foit à droite ou à gauche. Avoir deux dedans , quand on courre la bague ; c'eft avoir enlevé la bague deux fois. Le quartier de dedans du pied. V. Quartier. DÉFAUTS HEREDITAIRES, fontccux quel'Etalon Communique aux Poulains qui naiffent de fon accouplement; favoir, tous les maux de jarret & la lune. DÉFENDRE {fe) fe dit d'un Cheval qui réfifte en fautant ou en reculant , à ce qu'on veut qu'il falfe; c'eft fouvent figne qu'il n'a pas la force de l'exé- cuter. Se défendre des lèvres , c'eft la même chofe que s'armer de la lèvre, V. Armer. DÉFENiSE, la dcfenfe d'un Clieval , eft la manière dont il réfifte à ce qu'on demande de lui. Déferrer , (/e) fe dit d'un Cheval dont le fer quitte le pied , fans que per- fonne y touche. Les Chevaux qui ont mauvais pied ou qui forgent , fe déferrent fouvent. Dehors , terme de Manège; c'eft le côté oppofé.à celui fur lequel le Ghc- Yyy ij $40 DE DE val tourne ; fi le Cheval tourne à droite, toutes les parties gauches du Che- val & du Cavalier, comme les hanches, la main , l'épaule , Et. font les parties de. dehors ; enfin , c'eft l'oppcfé de dedans. V. Dedans. V. aulfi Muraille. Le quartier de dehors du pied. V. Quartier. DÉLIBÉRER un Cheval; c'efl le déterminer aux. allures qu'il a delà peine à prendre. DÉLICOTER , (/è) fe dit d'un Cheval qui, étant attaché avec fon licor , trouve moyen de l'ôter de fa tête. Delivreur, Domefiique d'écurie, dont la fondion eft d'avoir la clef du coffre à avoine , & de la diflribuer aux heures indiquées. Demander, ne fe dit gueres qu'avec une négation , lorfque le Maître d'A- cadémie voit que l'Ecolier veut exiger quelque chofe de fon Cheval; fi' ce n'eft pas fon avis , il dit , ne demandez rien à votre Cheval , laiflez-le aller comme il voudra. DÉMÊLER un Cheval de voiture, c'efilui remettre les jambes où elles doi- vent être, quand il les a pafTées par deffus fes traits. Demeurer, fe dit du Cheval , lorfque lEcoiier ne le détermine pas aflez à aller en avant; alors le Maître dit , votre Cheval demeure. Demi-VOLTE , demi-courbette , demi-hanche , demi- terre- à- terre , demi-air. V. volte , repolon & palfade, courbette , hanche , terre-à-terre & mes-air. Demi- Arrêt. V. Arrêt. Serrer la demi-volte. K. Serrer. Dents. Les Chevaux en ont de deux fortes; favoir , i°. Les dents mâchelieres au nombre de vingt-quatre, dont douze font à la mâchoire inférieure , fi'x de chnque côté & douze à la mâchoire fupérieure, fix de chaque côié ; ces dents fervent à mâcher les alimens. 2°. Les dents de devant ou incifives au nombre de douze; favoir, fix en haut & fix en bas ; celles qiii font tout à fait au-devant de la bouche s'appellent les pinces,- celles qui les côcoyent , les mitoyennes ; & celles d'après , les coins ; les crocs viennent entre les dents mâchelieres & les dents de devant. V. crocs. Ces dents de devant fervent à couper l'herbe , le foin , ér. elles font éloignées des mâchelieres de quatre ou cinq pouces: cet intervalle s'appelle la" barre; les dents de devant fervent auiïi à faire connoître l'âge du Cheval jufqu'à fept ans. Les dents de lait font les dents de devant qui pouiïent au Cheval auffi-tôt qu'il eft né & qui tombent au bout d'un certain temps , pour faire place à d'au- tres que le Cheval garde toute fa vie. Avoir la dent mauvaije , fe dit d'un Cheval qui mord ceux qui l'approchent. Mettre , poujjer , prendre y jetter, percer , ôter fes dents. V. ces mots à leurs lettres. DÉPÊTRER un Cheval, c'efi la même chofe que démêler, V. Démêler. DÉROBÉ , pied dérobe. V. Pied. Dérober sous l'homme, {je) fe dit lorfqu'un Cheval , en galopant, fait tout à coup & de lui-même quelques temps de galop plus vifs & précipités pour défarçonner le Cavalier & s'en défaire s'il peut. Derrière, train de derrière ; ouvert, /erre' du derrière. V. Train ouvert, ferré, haut du derrière. DÉSARÇONNE, être de'Jarçonnê, fe dit du Cavalier quand il fort de la felle, lorfque le Cheval faute ou fait quelques mouvemens violens. DÉSARÇONNER, fe dit du Cheval qui fait fortir le Cavalier de la felle en fautant ou en faifant quelque mouvement violent. DE ^ DO 541 DÉSARiMER un Cheval , c'cfl l'empêcher de s'armer. V. Armer. Desergoter, opération de Cliirurgie, c'ell fendre jufqu au vit l'ergot du boulet du Cheval pour de certains maux. Dessoller un Cheval, opération de Chirurgie; c'efl: lui arracher la folle pour de certains maux. Dessoude, le Sabot deffbudé. V. Sabot. Destrier (vieux mot) unDcllrierfignifioit un Cheval de main ou debarailie. DÉSUNIR, un Cheval ell defuni, lorfqu'ayant commencé à galoper en avan- çant la jambe droite la première, il change de jai-nhe & avance la jambe gau- che la première ; il elt dtjuni du derrière quand il avance la jambe droite du derrière au galop en même temps que la jambe droite de dr\a:;;f , car, à toutes ks allures ,, excepté à l'amble ; la jambe gauche de d, riere dok marcher avec la jam.be droite de devant , & ainfi des deux autres. DÉSUNIR , (y^) elt la même choie qu'être dêfuni. V. Défuni. Détaché , le nerf bien détache. V. Nerf. DETACHiiRLA RUADE, c'eft ruer vigoureufement. V. Ruen DÉTELER un Cheval , c'eft défaire ou détacher de la voiture les traits, «m moyen defquels le Cheval y étoit attaché. DÉTERMINER UN Chevai. , c'cll le faire aller en avant lorfqu'il héfite ou qu'il fe retient. Détraqué , un Cheval efl: détraqué lorfque le Cavalier , par mal-adreffe ou par négligence, a gâté & corrompu ïiiS, allures. Devant, V. Train , ouvert , haut, ferré, léger. Lever. Devanture; devanture de mangeoire. V. Mangeoire. DÉVIDER, on dit qu'un Cheval dévide, lorfqu'en faifant dés vol tes , les épaules vont trop vite, & que la croupe ne fuit pas. Deux, Cheval à deux mains. V. Cheval. Donner , appuyer, pincer des deux. V. ces mots à leurs lettres. DiA , terme de Charretier; par ce terme les Charretiers font entendre à- leurs Chevaux qu'il faut tourner à gauche. DoMTER un Clieval. V. Réduire. Donner haleine. V. Haleine. Donner des deux à un Cheval, c'eft le frapper avec les deux éperon?. Donner le pli , c'eft la même chofe que plier. Donner leçon à un Cheval , c éft lui apprendre fes airs de Manège. Donner dans les cordes , fe dit du Cheval qu'on a attaché avec le caveffbn entre les deux piliers. Il donne dans les cordes , lorfqu'en avançant entre les deux piliers , il tend également les deux cordes qui tiennent par un bout à fon cavelFon , & par l'autre à chaque pi- lier. Donner un coup de colier, fe dit d'un Cheval de voiture lorfqu'il t:re vigoureufement, fur-tout quand il faut faire fortir la voiture de quelque mauvais pas. Donner quatre doigts de bride, eft une cxprefTion qui figmfie qu'il faut lâcher un peu les rênes au Cheval. Donner l heibe ou le vert à un Cheval, c'eft le nourrir dans l'écurie avec de l'herbe verte, fraîche coupée ,. au lieu de foin & d'avoine, ce qu'on fait pour le rafraîchir. Donner un coup de corne, c'eft faigner un Cheval au palais, au moyen d'un coup qu'on y donne avec le petit bout d'une corne de vache. Donner desplumesk un Che- val , c'eft une opération à l'épaule. Donner de la E£iNE,(/e) fe dit d'un Cheval qui a'ayant point de vîie(re,, galope en fe donnant bien du moiivcmenc , ôc cependant galope lourde- ment , & n'avance point. Dos. Le dos du Cheval va depuis le garrot jufqu'aux reins ; c'ell la partie du corps du Cheval fur laquelle on met la l'elie. Double Bidet. V. Bidet. Le rein double le dit des reins du Cheval quand ils font fort larges. T)oUBLER ou doubler large (terme de Manège) c'efl: tourner fon Cheval vers la moitié du Manège , & le conduire droit à l'autre muraille fans changer de main. Doubler étroit , c'ell touriier fon Cheval en lui faifant décrire un quarré à un coin du ?Vlanege ou aux quatre coins. Doubler les reins , eft un faut que le Cheval fait en voûtant fon dos. Dresse, un Cheval drefle eft un Cheviil accoutumé à obéira ce que le Ca- valier exige de lui. Dresser un Cheval , c'eft lui apprendre les exercices qu'on exig;e de lui. Dresser , {fe ) un Cheval qui Je drejje efl celui qui fe levé tout droit fur les pieds de derrière. Droit ; on dit qu'un Cheval eft droit , quand on veut dire qu'il ne boire point. Un Cheval droit fur fes boulets, fignifie la mémechofe qu'un Cheval bouleté. V. Bouleté, excepté que le pied n'eft plus lî reculé en arrière. Droit fur fes jambes f fignitie que les jambes de devant du Ciieval tombent bien à plomb quand il eft arrêté : c'eft la meilleure fituation des jambes de devant ; il y a des Chevaux qui fe poftent de façon que leurs jambes de devant vont trop en delFous ; c'eft-à-dire, s'approchent trop des jambes de derrière. Aller droit à la murtiille , c'eft changer de main en terme de Manège fans mener fon Cheval de côté. Aller par le droit , c'eft mener fon Cheval par le milieu du Manège fans s'approcher des murailles. Promener un Cheval fur le droit. V. Promener. Dur au fouet ou à r éperon ; fe dit d'un Cheval auquel le fouet ou l'éperon font peu d'impteftion. Mouvemens durs. V. Mouvemeus. EAu Bi.A'NCHE, boiffbn rafrakhiflTante pourlesChevaux ;c'eftdereau dans laquelle on a mis du fon. Abattre tenu. V. Abattre. Mener à [eau. Voyt\ Abreuvoir. Rompre l'eau à un Cheval. V. Rompre. Eaux. Maladie du Cheval; ce font de mauvaifes eaux qui coulent du der- rière du paturon des Chevaux. Ebranler fon Cheval au galop , c'eft le faire pafler du pas , du trot ou de quelqu'autrc allure au galop. EdR-ILLADE, c'eft une fecoulfe que le Cavalier donne avec une rêne feule à un Cheval défobéillant pour l'obliger à tourner. Ebrouer , {s) un Cheval s'ébroue, quand pour fe dégager de ce qui lui chatouille le dedans des nazeaux , il les fait frémir en faifant du bruit. Ecaille d'huître. Pied en écaille d'huître. V. Pied. Ecaillons, vieux mot qui fignifioit les dents du Cheval, qu'on appelle les crochets. EcAKT, faire des eta-ts ou s'écarter , adioa d'un Cheval qui ayant peur de E C E C Î4^ quelqu'objet , fe jette de cuté. Ecart fîgnifie auffi le mal qui vient à lé- paule d'un Cheval, qui pour avoir glilTé ou avoir eu peur , s'cft allongé avec douleur les mufcles qui tiennent 1 épaule au corps : alors on dit, prendre ou avoir un écart. Un Cheval cntr'ouvert ell celui qui a pris un violent écart. V. Entre-ouvert & Entre-ouverture. Echappé de Barbe, cft un Cheval qui vient de race de Cheval Barbe avec une Jument du pays. Echapper , faire ou LiiJJèr e'c happer , ou laijfer échapper de la main fon Clieval , c'ell ne plus le retenir , & lui rendre tout à coup la main , afin qu'il prenne le galop. Echapper de dessous l'homme, (.r') c'eft la même chofe que de fe dérober. Voye^. Se dérober. Ecole, fignifie Manège dans quelques occafions. La bajfe Ecole, ce font les Académiites qui commencent à apprendre à monter à Cheval. Un Cheval d'Ecole , c'eft un Cheval de Manège. Un pas d Ecole. V. Pas. Cheval hors d' Ecole. V. Hors. Ecouté , terme de Manège; c'eft la même chofe que foutenu. Un pas écouté , des termes écoutés. V. Soutenu. Ecouter fon Cheval, terme de Manège, c'eft être attentif à ne point le déranger de fes airs de Manège quand il manie bien. EcouTtux , un Cheval écouteur eft celui qui héfite à fe déterminer à quel- que allure que ce foit, quoiqu'on l'en foliicice. ECUS lE , Bâtiment deftiné pour y attacher , y mettre â couvert , & y nour- rir les Chevaux. L' Ecurlejimplen^. qu'un rangde Chevaux, & un efpacc der- rière pour, aller d'un bout à l'autre L'écurie double fe pratique de deux façons; elle a deux rangs de Chevaux, les croupes vis à-vis l'une de l'au- tre , &; un efpace entre deux , ou bien on met le râtelier dans le milieu ;: alors les têtes des Chevaux font vis-à-vis l'une de l'autre , & il y a deux efpaces pour paffer derrière les croupes des deux rangs. Ecurie fignifie aufîi non-feulement le Bâtiment fait pour les Chevaux , mais encore tout ce qui y a rapport ; c'eft-à-dire , les logemens de tous les Officiers , Palefreniers , tV. lorlque le tout ne forme qu'une enceinte de Bàtimens : ainfi les Ecu- ries du Roi & des Princes s'entendent dans ce dernier fens. 1 es Ecuries du Roi de France font féparées en deux Bàtimens ; l'un deftiné poul- ies Chevaux de Manège & de Guerre & pour les Chevaux de Selle & de Chaffe, ce qui s'appelle la grande Ecurie. L'autre Ecurie appellée la pe- tite Ecurie, eft faire pour les Chevaux de carofte. M. le Grand vend toutes les Charges de la grande Ecurie , du Haras qui en dépend & de la petite Ecurie; il ordonne les fonds pour les dépenfes défaites Ecuries, com- me aufli de toure la Livrée. Nul .viaître d'Académie ne peut montrer , ni éta- blir l'Académie fans fon ordre & permifiion formelle, avec des lettres pour prendre le nom d'académie Royale. Des Officiers des Ecuries , il y en a qui font communs à la grande & à la petite ; tels font , premièrement , le Grand Ecuyer nommé M. le Grand ; M. de Brionne l'eft aducllement ; un Intendant ôc Contrôleur ancien , alternatif & triennal, un Tréforier , deux Juges d'Armes & Généalogif- teS , huit Fourriers, douze Ciicviucheurs , autrement Couricrs du Ca- binet, douze Hérauts, y compris le Roi d'Armes, deux Pourfuivans d'Armes , trois Porce-Epées de pafement , deux Parte-Manfeaus , deux Portes-Caban , ( qui eft un Manteau de pluie ) deux Médecins , quatre Chirurgiens, deux Apothicaires. D'autres Officiers, comme Garde-Ma- lade, Garde-Meuble , Lavandiers, Portier, Drapier, PalTementier, Mer- ciers, Tailleurs, Sellier, Eperonnier, Charron, Bourrelier, Brodeur & JVlenuifier des deux Ecuries; Trompettes, Joueurs de violon, Saqueboutts, Cornets, Hautbois, Mufettes de Poitou, Joueurs de Fifres & lambours, Cromornes & Trompettes-Marines , un Ambleur & un Condudeur de charriot. Maîtres en fait d'Armes, des Exercices de Guerre, à danfer, de Mathématiques , à écrire , à defFmer & à voltiger. Les Officiers de la grande Ecurie font , un Argcntier-Provifeur , un Ecuyer-Commandant , quatre Ecuyers pour le Manège, dont deux ordinaires & deux Cavalca- dours , un Ecuyer ordinaire &: un Cavalcadour. Jl y a encore quatre ou cinq Charges d'Ecuyer ordinaire fans fondions, quarante Pages portant la Livrée du Roi , la poche en travers , un Gouverneur, deux Sous-Gou- verneurs, un Précepteur ; un Aumônier, huit premiers Valets des Pages , quatorze Palefreniers , quatre Maréchaux , un Arrofeur de Manège , ua Concierge , quarante-deux grands Valets de pied. Le Haras du Roi a pour Officiers un Ecuyer-Capitaine du Haras, fix Gardes du Haras, deux Maréchaux, deux Pages, Médecin , Chirurgien , Apothicaire , Taulpier. Les Officiers de la petite Ecurie font, un Ecuyer demain ordinaire , & vingt Ecuyers de main , appelles Ecuyers de quartier, qui doivent donner la main au Roi quand il fort , & par-tout où il va , un Ecuyer ordinaire commandant la petite Ecurie, & deux autres Ecuyers or- dinaires, vingt Pages portant la Livrée du Roi , les poches en long , un' Argentier-Provifeur, un Gouverneur, un Précepteur, un Aumônier. Tous les Pages doivent faire leurs preuves anciennes & Militaires de quatre générations paternelles. Tous les Officiers des Ecuries font Commençaux de la Maifon du Roi. La petite Ecurie a feize petits Valets de pied par commiflion. EcUYEii. , homme qui a le commandement fur une Ecurie , & fur tout ce qui en dépend. Ecuyer ordinaire de la grande Ecurie, Grand Ecuyer, Pre- mier Ecuyer, Ecuyer Cavalcadour , Ecuyer de main (S' ordinaire de la petite Ecurie. V. Ecurie. Effet de xk bride. V. Bride. Effet At\z. main. V. Main. Effilée , une encolure effilée. V . Encolure. Efflanqué, Cheval efflanqué, c'eft celui dont le ventre va en étréciflant vers les cuifles. Effort, les Chevaux font fujets aux efforts d'épaules, de reins, déhan- ches , de jarrets & de boulets. "Egarée , Bouche égarée. V. Bouche. Egarer la bouche d'un Cheval , c'eft en diminuer la fenfibilité par igno- rance ou par brutalité. Egaroté , Cheval éguroté, eft un Cheval qui a une plaie fi conlidérable fur le garot que fa forme en eft changée &: applatie. EgUxllette , nouer l'éguillette. V. Aiguillette. EhaNCHÉ, Cheval dont la hanche a fouftert un fi grand effort, que l'os qui la forme eft defcendu plus bas que celui de l'autre côté, on die auffi épointé. Elancé, EL EN 545 Elancé , Cheval long , & qui a peu de ventre. Elargir son Cheval , c'ell le faire aller au Manège , plus près du mur ; ou lui faire embrafier un plus grand efpace de terrain. Embarré , être embarré , le dit d'un Cheval à l'Ecurie, qui , après avoir paffé fa jambe de l'autre côté d'une de fes barres d'écurie , fait des efforts pour la repairer , & ne pouvant en venir à bout , s'écorclie & fe bkHe. Emsarrer {i') eft la même cliofe qu'être embarré. V. Embarré. Embarrure , contufion ou écorchure provenant de s'être embarré. V. Em- barré. Emboucher un Cheval , c'ell lui choifir & lui mettre un mors dans la bou- che : ainii , on peut emboucher un Cheval bien ou mal. Embouchure fignifîe le mors & tout le fer qui l'accompagne , on la nom- moit autrefois le frein. Orrfo/2«(;/- l'embouchure d'un Cheval , c'efl: en pro- portionner toutes les pièces à la qualité de la bouche du Cheval. Embrasser son Cheval ou le tenir embrajfè'y c'ell ferrer médiocrement les cuifles , 6i tenir fes jambes près du ventre de fon Cheval quand on eft deffus. Embroffer du terrain , fc dit d'un Cheval qui avance au galop & qui ell vue. ErnbfaJJer du terrain au Manège , c'ell la même chofe qu'aller large. Voye^ Aller. Ernhra[Jer o\x ErnbraJJer la volte , c'ell la même chofe qu'é- largir. F:- Elargir. Embuver. V. Abreuver. Emmielure , efpece d'onguent qui fert aux maladies des pieds & des jambes des Chevaux. Emouchoir ou capar.:çor>., efpece de couverture qu'on met fur le corps des Chevaux fellés ou harnachés , pour les garantir de la piquure des mou- ches, on l'appelle auffi émouchette : on appelle aulïï emouchoir une queue de Cheval attachée au bout d'un bâton avec laquelle on chafle les mouches de delTus le corps du Cheval , de peur qu'il ne remue quand on le ferre oa lorfqu'on lui fait quelqn'autre opération. EiMPÊTRER (/) ou être empêtre, fe dit d'un Cheval qui efl pris dans fes traits ; c'efl-à-dire , qui a palTé fes jambes par-deffus les traits de cuir ou les cordes qui l'attachent à la Voiture à laquelle il ell attelé. Emporter (s') fc dit d'un Cheval qui n'ayant point de fenfibilité à la bou- che, ôi ayant de l'ardeur, va toujours ( fur-tout au galop) malgré tous les eïForts que le Cavalier fait pour l'arrêter. En avant , mener ou conduire fon Cheval en avant. V. Mener. De la main en avant. V. Avant-main. Le Maître d'Académie dit quelquefois à fon Ecolier, quand le Cheval fe retient ou rallentit fon allure, en avant, en avant , votre Cheval demeure , votre Cheval rejh : ce qui veut dire , déter- minez-le à avancer. Encatuchonner (5' ) ou être encapuchonné, fe dit du Cheval qui baifle la tête , & s'arme. V. S'armer. Encastelé , un Cheval encaflelé ell celui qui a les talons des pieds de de- vant fi ferrés , qu'il en boite communément. Encastelure , c'efl le ferrement des talons des pieds de devant. Enchevestrer ( j' ) , un Cheval ell enchevejhé , lorfque voulant fe gratter l'oreille avecle pied de derrière, il fe prend le pied dans la longe de fon licol, & voulant s'en débarralfcr, s'écorchc très-fouveut le derrière du paturon. Z z z U^ EN EN Enchevestrure, écorchure ou contufîon au paturon , provenant de s être encheveilré. Enclouer un Cheval fe dit du Maréchal ferrant ; qui , au lieu d'enfoncer le clou du fer feulement dans la corne , pique la chair qui eft dcffous vers ^ l'os , qu'on appelle petit pied , alors le Clieval efi enc/oue. Encloueure , c'eft la piquure de quelque clou que le Maréchal a enfoncé dans la chair vers l'os du petit pied d'un Cheval en le ferrant. Encolure, c'ell le col du Cheval qui va depuis les oreilles jufqu'au garot. Les bonnes qualités d'une encolure font d'être longue, déchargée ou tranchan- te , ce qui fignifie qu'elle foit peu garnie de chaiV ; elle doit bien fortir des épaules. V. Sortir. Haute ou relevée; c'ert-à-dire que le Cheval la foutienne bien. Rouée ou de cigne , c'ell: la beauté (félon quelques-uns ) de l'enco- lure des Chevaux de caroffe ; c'elt-à-dire , que le delfus de l'encolure tourne en rond vers la tcte. Droite e(l la vraie beauté, quoique l'oppofé de rouée; car ici le deffus de l'encolure va en ligne droite depuis le garot jufqu'au derrière de la tête. Les mauvaifes qualités de l'encolure font d'être courte, effilée, qui veut dire trop mince, fur-tout vers la tête. Eenverféeow penchante , cela arrive lorfque le deffus de l'encolure eft fi chargé de chair, que fa pefanteur le fait pancher de côté. FauJ]è ou de cerf, fignifie que le deflus de l'encolure creufe , & le deffous qui va du poitrail au gofier avance en rondeur ou en boffe. Epaijft ou trop chargée de chair , fignifie qu'elle eft trop graiïe : on dit qu'un Cheval/é charge d' encolure. V . Charger. Encorne , Jav art encorné; Atteinte encornée. V. Javart & Atteinte. Encraine, vieux mot qui fignifioit égaroté. V. Egaroté. ENER.VER un Cheval, opération de Chirurgie, c'efi lui couper un tendon qu'il a entre les deux nazeaux ; cela ne fe fait qu'aux Chevaux qui ont le - bout du nez trop gros, pour qu'il paroiflé plus fin. Enfoncer les éperons à un Cheval, c'eft les lui faire fentir avec violence. Enfonceure DE MANGEOIRE. V. Mangeoire. Enfourcher un Cheval, terme bas qui fignifie monter deffus. Enharnacher, c'eft la même chofe qu'harnacher. V. Harnacher. Enrayer une Voiture, c'eft empêcher les roues d'une voiture de tourner en defcendant une montagne , de peur que la voiture, par fa pefanteur, ne fatigue trop les Chevaux ; on enraie les charrettes, au moyen d'une groffe perche de bois qu'on paffe entre deux raies de la roue, & les caroffesavec un gros crochet de fer, attaché à une corde arrêtée au train de derrière du caroffe ; on l'accroche à la raie d'une roue. Ensellé; Cheval enfellé , eft celui dont le do.s va en creufant. Entabler {s), un Cheval s'entable, lorfqu'en faifant desvoltes, il fait avancer fa croupe avant fes épaules. Entamer le chemin , c'eft commencer à galoper. Entendre les talons. V. Talon. Entier, Hw Cheval entier, eft un Cheval capable d'engendrer : entier, fignifie en ternie de Manège , un Cheval roide, & qui ne peut fe plier : ainfi on dit , ce Cheval ejl entier à main droite ou à main gauche , quand il a bien de la peine à tourner à main droite ou à main gauciie. Entiéreté d'un Cheval, c'eft fa conformation en général. Entorse. V. Mémarchure. EN E P 547 Entraver, un Chevz\,c'e(\\u\ mettre des Entraves zuxpzturons. V. Entraves. Entraves, les Encravesqui ferventà mettre aux deux paturons dedevantd'un Cheval , ibit pour l'empêcher de mettre ks pieds dans la mangeoire , foie pour lui ôter la liberté de courir dans les pâturages : cts entraves , dis-je , font compolées de deux entravons joints enfemble par des anneaux ou une chaîne de fer. Les Entraves dont on fe fcrt pour jetter un Cheval par terre, quand on veut lui faire quelques opérations, font compofées de quatre entravons féparés , ayant chacun un anneau de fer : on attache une corde longue à l'anneau d'un de ces entravons, puis apr^s avoir bouclé les quatre entravons , un à chaque paturon , on paife la corde dans chaque anneau ; puis la tirant par un bout, les quatre jambes fe raffemblent , & le Cheval tombe. V. Entravon. Entravon, grolîé lanière de cuir fort, rembourrée d'un côté, au bout de laquelle on attache une boucle pour boucler cette lanière au paturon , la rembourrure dedans. Entrecouper (/), c'cfl: la même chofe que fe couper. J^. Se couper. Entrepas ou Traquenard. V. Traquenard. Entrer dans les coins , fe dit du Cavalier lorfqu'il tourne fon Cheval dans les quatre coins du Manège en fuivant exattement la muraille. Entretailler [s') , eftla même chofe que s'entrecouper & fecouper. V. Se couper. Entretaillure , mal que s'efl: fait le Cheval qui s'cfl; coupé. Entretenir fon Cheval dans quelqu'allure , c'eft l'empêcher de la précipi- ter ou de la ralentir. Entretenir fon Cheval au galop , c'eft lui faire continuer fon galop d'une égale vîtelle. Entr'ouvert. Cheval entr'ouvert, ou Cheval qui s'eft entr'ouvert, c'eft un Cheval qui en gliflant, s'eft écarté & forcé les mufcles de l'épaule violem- ment. Entr'ouverture , écart de l'épaule très-violent. Epais , un Cheval épais eft un Cheval dont tous les membres font fort gros. Eparer (5') , vieux mot, qui fignifioit un Cheval qui lâche des ruades, u/zCfeF.7/e/?r,.'£'ef1: celui qui c(t:mince,& a peu de corps. Estrapade , faut de mouron très-vif que fait le Cheval. EsTRAPASSER , c'elî , en terme de Manège, la même chofe qu'outrer un Cheval , c'elt-à-dire, le faire travailler au-delà de fcs forces. EsTREiN , vieux mot qui fignifioit la paille deftinée à faire la litière des Chevaux. Etabler les Chevaux ; c'eft les mettre à couvert. Etalon ou ételon. Cheval entier delHné à la génération & à la propagation de l'efpece. Le Jaut d'un étalon. F'. Saut. Souffrir l'étalon, f^. Souffrir. Etalonner une .Uinient , c'ert la même chofe que la couvrir. V. Couvrir. Etoile, c'eft une efpace rond de poil blanc que plufieurs Chevaux noirs, ou de quelqu'autres couleurs, ont au milieu du front. Faujfe étoile, c'eft une étoile artificielle qu'on fait à ceux qui n'en ont pas de véritable, foit en ap- pareillant des Chevaux de caroife, afin qu'ils foient marqués de même, foit pour fatisfaire l'opinion de ceux qui croient qu'un Cheval qui n'a aucune marque blanche fur le corps eft vicieux ou maliieurcux. Etrécir fon Cheval, terme de Manège, qui fignifie qu'on n'erabrafle pasaffez de terrain en faifant des voltes ou en travaillant fon Cheval en rond à qucl- qii'air que ce foit. Etrécir {s') , fignifiequele Cheval n'entoure pas affez de terrain entravait lant en rond : on dit, votre Cheval s' étrécit. EtriePvS, machine conipofée de plufieurs petites barres de fer jointes enfem- ble parles bouts, & qui laifTenrun vuidedans lequel entre le boutdu pied, ou même le pied tout entier ; cette machine tient à une courroye attachée à la Selle. L'Etrier fert à monter à Cheval & à appuyer fes pieds quand on eft affis dans la Selle. Mettre le pied à l'Etrier, c'eft fc fervir del'étrier pour monter à Cheval. Etre ferme fur /es Etiiers , c'eft fe bien tenir à Cheval , de façon que quelques mouvemens violens que fail'e le Cheval , les pieds !>e fortent point desetriers. Abandonner , allonger, accourcir , chauffer, quitter' les étrizrs , pefer jur (es étriers. V. tous ces termes à leurs lettres. Etpjlle ,. inftrumerit de Palefrenier pour panfcr les Chevaux. Etriller, c'eft panfer un Cheval avec l'Etrille. Etripe Cheval {à), û\q\: àétripe Cheval. V: Aller. Etriviere, courroiedecuir qui tient rétrierà la Selle. L'Etrivicre eft garnie d'une boucle, au moyen de laquelle on fait defcendre ou monter l'étrier, ce qui s'appelle l'allonger ou le raccourcir. Etroit de boyau, \cs jarrets étroits , là croupe trop étroite. V. Boyau , jar- rets, croupe. Conduire fon Cheval étroit , ou aller étroit. V. Aller. ExTRÉJiiTES , par extrémités on enteud les quatre jambes &-le bout du' nez Cheval. Les extrémités lavées , fignifie que le poil du Cheval eft plus pâle aux jambes & au bout dei nez que par-tout le corps. Les extrémités de feu ou du feu aux extrémités , ne fe trouvent gueres qu'aux Chevaux Bays bruns; c'ert-à-dire, que le poil efl: d'un rouge plus vif au bout du nez, aux jambes ,& au flanc que par-tout le corps. FAcE , la Face d'un Cheval , c'efl la même cliofe que chanfrein. AiDfi,la face blanche ou belle face , fignifie chanfrein blanc. V. Chanfrein. Facile au montoir. V. Montoir. Façonner un Cheval , c'efl: lui donner de la grâce fous l'homme dans fes exercices. Faim vale, Maladie du Cheval qui a rapport à la faim canine del'homme. Faire net; on dit aux Palefreniers de/izVe/ze/,- c'elt-à-dire, de bien nettoyer la mangeoire un moment avant de donner l'avoine aux Chevaux. Faire la révérence, exprelTion qui fignifie un Cheval qui fait un faux pas. Faire trou- ver des jambes à fon Cheval. V. Jambes. Faire des contre-temps y faire la corde , fiire la croix , faire fentir les éperons & les gras des jambes , faire, échapper fon Cheval , faire falquer (on Cheval , faire les crins & les oreilles t faire une levée de la lance, faire couvrir en main , faire pied neuf y quartier neuf y faire manier fon Cheval , faire la pointe , faire les quatre coins , faire fuir les talons , faire des voltes , demi-voltes , &c. faire volte-face , faire les forces y faire la tortue , faire fiffler la gaule y faire litière. V. tous ces ter- mes à leurs lettres. Fait ,• un Cheval fait , ed un Cheval qui n'efl; plus jeune , & qui efl dreffé. Falcade, mouvement vif & réitéré des hanches & des jambes de derrière qui lientfortbas, lorfqu'on arrête fon Cheval à la fin de fa reprife au Manège; c'efl proprement trois ou quatre petites courbettes preffées avant l'arrêt. Falquer y faire falquer Con Cheval, c'efl: le mènera falcades. V. Falcade. Fanon , c'efl: le poil long qui fe trouve au bas des boulets du Cheval , & qui couvre l'ergot. Fantaisies, un Cheval qui a des fantaifies efl celui à qui il prend de temsen tems envie détourner, defauter ou de reculer contre la volonté del'homme. Faquin. V. Quintaine. Farcin , Maladie du Cheval , qui fe dénote par de gros boutons fur diverfes parties du corps, lefqnels forment autant d'ulcères. On donne des noms aa farcin fuivant le lieu & la figure de fes boutons, commey2;rf//2 volant , cordé, cul de poule , teflicule de coq , mouchereux , bifurque , taupin ; mais tOUS ces noms ne font rien à la cure, qui efl: toujours la même. Farcineux, Cheval qui a le farcin. V. Farcin. Farouche ; un Cheval efl farouche quand il craint l'approche de l'homme. Les Poulains qu'on abandonne dans les herbages fans les approcher devien- nent farouches. Faucher; un Cheval fauche, lorfqu'ayant eu un écart, il ne porte pas fa jambe malade droit en avant lorfqu'il marche , mais la jette en dehors en luifei- faijt décrire un demi-cercle. FA FI 5^1 Fausse gourme , Maladie du Cheval , c'eft la même chofe que la gourme , mais elle s'a ppelle/àw^ gourme y\or(i:\ue le Cheval la jette quand il n'eft plus Poulain; c'ert-à dire, quand il a paflë cinq ans. Ls. bouche fauj/è. K. Bouche. FauJJè queue. V. Queue. Faux , être faux, ou galoper faux , fedit du Cheval lorfqu'en galopant il levé la. jambe gauche de devant la première , car il doit lever la droite la première. Feindre , un Chev.Tl feint , lorfqu'ayant le pied douloureux par quelque ac-^ cidcnt, il boite un peu & prerqu'impcrccptiblement. Fer , le Fer d'un Cheval ell une bande de fer tournée en arcade , & percée de trous; on attache avec des clous ce fer fous le pied du Cheval, c'eît propre- ment le foulier des Chevaux qui ferra les empêcher d'ufer la corne de leurs pieds , principalement quand ils marchent fur des tcirains durs. I es diffé- rentes façons de fers , comme fers à pantouffle , demi-paitouffle , à lunette , à demi-lunette , à patin, voûtés , à la Turque , a bec de corbin, fe voient dans Fc Traité de la ferrure. On dit d'un Cheval qui tombe fur le dos , // a les quatre fers en l'air , qui veut dire qu'alors on voit les fers de les quatre pieds; on dit de l'homme qu'il a des jarrets de fer. V. Jarrets. Faire porter, ajjkoir le fer. V. Porter & affeoir. Ferme a ferme (de) Sauteroumanierdefermeàferrae. F".Manier& Sauter. Fermer la volte, la pajfade. Sic. ou autres airs en rond; c'ellles termi- ner. Ainfi , on peut fermer bien ou mal , avec juftefleou fans grâce; on ferme ordinairement ces airs par des courbettes. Ferrer un Cheval, c'eft attacher le Fer d'un Cheval deflbusfon pied, au: moyen de clous qu'on fait paffer parles trous du fer qui percent la corne & qu'on rive enfuite. Ferrure , c'eft la fcience de ferrer les Chevaux. Feu , opération de Chirurgie, on donne, ou on met le feu à quelques parties du^ corps en différens cas; on le met par exemple aux jambes , à l'épaule , à la hanche pour des maux qui arrivent à ces parties ; on brûle pour cet effet la peau avec des inftrumens de fer qu'on fait rougir , qu'on appelle couteaux de feu & boutons en pointe de feu. V. Couteau & Bouton. Les raies qu'on trace avec le couteau de feu fur la partie forment différentes figures fuivant l'in- tention qu'on a ; on appelle ces figures patres d'oie , fougère , plume , palme , &c. Les trous qu'on fait avec le bouton de feu s'appellent pointes de feu , & forment fi on veut la figure d'une roue , ou telle autre qu'on veut. Met' ire des pointes de feu à quelque partie, c'eft y faire des trous à la peau avec le bouton de feu. Cheval de feu , c'eft la même chofe que Cheval d'ardeur. V. Ardeur. Féve incommodité qui vient au Cheval , on l'appelle aufii Lampas V. Lam- pas. Le germe de féve, c'eft le creux noir qui eft au milieu des dents de de- vant , & qui fait une marque certaine que le Cheval n'a pas encore fept ans. Feutre de Gourmette, eft un morceau de vieux chapeau qu'on attache fous la gourmette quand elle a écorchéla barbe du Cheval, ou pour prévenir cet accident. Fie, excroiffance de chair fpongieufe qui vient fur plufieurs endroits du corps du Cheval indifféremment : on appelle aulfi Fie un mal qui vient fous les talons du Cheval. F. Crapaud. JlENTE. V. Crotin. ^^z FI . F 0 Filets , cfpcce de mors qu'on met au Cheval pour le panfer, pour le faire fortirlJiis monter delFus, & pour le mener à l'abreuvoir. Meure un Cheval au Filet. V. Mettre. Fin, un Cheval ^«, ell un Cheval qui ah tête feche, la taille dégagée, & peu de poil au fanon. Un Cheval fin e(l bon pour le Manège, la Clnlfe & pour monter un Maître, aufli l'appelle-t-on un Cheval de Maître. Avoir Ve'peroa fin. V. Eperon. Flanc , partie du Cheval, ced l'efpace qui fe trouve au défaut des côtes en- tre l'os de la hanche & les côtes fur le côté du corps du Cheval. Battre da flanc. V. Battre. Un Cheval a \t flanc altén', lorfqu'on voit qu'il commence à battre en deux temps, c'ell l'avant-coureur de la pouffe. Le flanc coufu. V. Coufu. Les bonnes qualités du flanc font d'être retroujjc & plein ; c'ell-à- dire , qu'il ne paroilfe point de creux à l'endroit du flanc; fes mauvaifes qualités font d'être creux ou coufu. Flandrin , eft un Cheval de Flandre. Fl£CHE de la lance; c'en ell le bâton depuis les ailes jufqu'au bout. Foin , nourriture des Chevaux , c'cfl: de l'herbe qu'on coupe & que les Che- vaux ne mangent que quand elle efl feche. Cheval de foin. V. Cheval. Fond, un Cheval qui a du/5/2^e(1: un Cheval qui travaille long- temps fans fc fatiguer. Forcer un Cheval, c'efllui faire faire un travail exce(îif& au-delà de fa force. Forcer la main , c'eit la même chofe que s'emporter. V. s'emporter. Forces, /j/re les forces i un Cheval qui ouvre beaucoup la bouche , au lieu de fe ramener quand on lui tire la bride, fait les forces; cette exprefîîon veut dire qu'il imite , en ouvrant la bouche , la figure d'une efpece de tenaille de , fer qu'on nomme des forces. Forge , c'cfl: la Boutique du Maréchal-ferranr en général , & en particulier c'efl l'endroit de la Boutique où on allume le charbon pour faire rougir le fer , & pour lui donner la forme qu'il doit avoir pour être attaché au pied du Cheval. Forger un fer , c'efl former un fer à Cheval au feu de la forge. JJn Che- val quifjrge ell Celui qui en marchant , attrape le fer de la jambe de devant avec celui de la jambe de derrière du même côté; ces Chevaux font fujets à fe déferrer. Forme , groffeur qui vient fur le devant du paturon immédiatement au- deîfus de La couronne. Former un arrêt ou un demi-atrét. V. Arrêt. Fort Cheval , efl un Cheval étoffé & de grande taille. Fort en bouche. Voye^. Bouche. Ï^OR.TRAiT fignifie un Cheval exténué à force de fatigue. Fougueux, Cheval colère & fantafque. Fourbu , Cheval qui a la Maladie appellée Fourbure. V. Fourbure. Fourbure , Maladie qui arriveau Cheval, dont le fymptômele plus dange- reux efl de lui rendrelcs jambes roidcs ôc douloureufes, & enfin de lui relâ- cher l'os du petit pied, de façon qu'il poufle la folle du côté de h pince du pied ^ 6c forn.ie ce que l'on appelle un ctoifTant, qui donne fa figure à la folle qu'il a poufl'ée, alors la fourbure a tombé dans les pieds. Fourchette, partiedu pied du Cheval; c'cfl pour aialî dire un allongement Se & un repliment des deux talons du pied , qui s'unit & fe termine en pointe vers le milieu de la folle; Tes bonnes qualités font d'èwebien nourrie icçil-a.- dire, d'une grofleur proportionnée au relie du pied ; fes mauvaifes qualités font d'être ^r^ , c'ell-à-dire, d'être trop épailfe &c trop gro (Te ;/;f /■//(? & dejfe'che'e , c'eft un indice que le pied clt trop fec & échauffé. Fournir sa carrière , fe dit d'un Cheval qui va d'une égale vîtefTe juf- qu'au bout d'une carrière ou d'un terrain limité. Fourreau , c'eft l'enveloppe du membre du Cheval. Fraîche, la bouche fraîche. V. Bouche. Frais , un Cheval frais \ c'efl la même chofe qu'un relais. V. Relais. Franc d'amble, y. Amble. Franc du colur , lignifie un Cheval qui tire bien & également à une voiture ; on dit qu'il el\ franc du colier. Françoise, (à la) PafTades à la Françoife. V. PalTades. Frein , vieux mot qui fignifîoit un mors, une embouchure. Fretillarde. V. Langue. Froides. V. Allures & Epaules. Front , partie de la tête du Cheval , c'efl; l'efpace qui va depuisles deux yeux jufqu'entre les deux oreilles. Fuir les talo:ns fe dit au Manège d'un Cheval qui va de côté, évitant le talon qu'on approche de fon flanc : ainfi , fi on approche le talon droit , il le fuit en marchant de côté à gauche, & il marche de même à droite fi on appro- che le talon gauche ; c'eft ainfi que le Cavalier lui/iir/L;/r les talons. Fumier de Cheval ; c'elt fa litière mêlée avec fa fiente. Furieuses. V. PalTades. Fusée, c'efl deux furos l'un fur l'autre. V. Sures. GAgn ÉE ; t épaule , la hanche efl gagnée, lorfque le Cavalier eft parvenu à empêcher que le Cheval ne poufî'e fon épaule ou fa hanche du côté qu'il ne veut pas en faifant fon exercice. La volonté gagnée fignifie que le Cheval eft devenu obéiflant à ce que le Cavalier exige de lui. La liberté ga- gnée fe dit du mors lorsqu'il efl fait de façon qu'il y a un efpace ménagé pour que la langue puilTe fe remuer à fon aife. Gagner l'épaule , les hanches, fedit duCavalierlorfqu'il dirige ces parties fuivant fa volonté. Gagner lavolontédu Cheval c'eft le rendre obéilTant. Galop , c'efl l'allure la plus vite du Cheval. Le galop a pUifieurs dégrés de vi- tefTe. Le petit galop eft le moins vite , le grand trot l'égale en vîtefTe. Le galop rond ou gaJop de Chajfe eft plus vire ; & enfin , le grand galop efl le plus vite. Le galop gaillard efl: un air de Mancge, c'eft la même chofe qu'un pas & un fault. V. Pas. Ebranler fon Cheval au galop. V. Ebranler. Fairefaire un temps , deux temps de galop ; c'eft fairegaloper fon Cheval pen- dant un petit efpace; c'eft-à-dire , le faire cefTcr de galoper prefqu'aulu- tôt qu'il a commencé. Prendre le galop. V. Prendre, illettré fon Cheval au galop. V. Mettre. Galopade ; c'eft le tems qu'un Cheval de Manège emploie à galoper dans un Manège; c'eft aulïi en général une courfe courte qu'on fait faire à un Chc- A a a a $54 G A G E val pour l'exercer ou pour l'eflayer. Galoper , c'eft aller au galop. Voye^ Galop. Galoper fur h lonpied, fedit du Cheval lorfqu'il levé en galopant la jambe droite de devant la première. Galoper fur le mauvais pied , c'elt lever le pied gauche le premier. Galoper près du tapis fe dit du Cheval qui levé peu les jambes de devant au galop. Ganache ou Ganajfe, partie de la tête du Cheval; c'eft pour ainfi dire le bas des joues du Cheval du côté du col , elle ell terminée par deux os, un de chaque côté , qu'on appelle les os de la ganache. Les bonnes qualités de la ganache font d'être ouverte \ c'eft-à-dire , que les deux os foient fufRfam- ment éloignés l'un de l'autre. Les os de la ganache tranchans ou décharges de ganache , c'eft-à-dire, qu'il y ait peu de chair fur les os de la ganache. Les mauvaifes qualités font d'être /èrree , c'eft quand les deux os font trop proches l'un de l'autre vers le col , ce qui empêche le Cheval de fe rame- ner. D'être quarre'e; c'eft-à-dire, que les deux os font trop gros & trop chargés de chair. On dit d'un Cheval qu'il fe charge de ganache quand elle devient trop charnue. Garantie des Marchands, eft un Règlement qui les oblige à repren- dre un Cheval qu'ils ont vendu , au bout de neuf jours. Garantir un Cheval, c'eftalFurer qu'il n'a pas les défauts qui obligent de le reprendre. Garde-Etalon , homme de la campagne , à qui on donne un Etalon pour lui faire couvrir les Jumensde fon canton. Garde-PAeuble, endroit où on enferme tous les Uftenfiles qui fervent à une Ecurie ; on appelle aufti Garde-Meuble l'Officier de la Grande & de la Petite Ecurie du Roi de France qui a foin defdites Uftenfiles. Garder son terrain. Voyei Terrain. Garot, partie du train de devant du Cheval; c'eft l'endroit qui eft entre le col & le dos au-deffus des deux pointes des épaules ; fes bonnes qualités font d'être e'/eve (S' tranchant ; fes mauvaifes qualités font d'être rond & bas. Gaule, eft une baguette de bouleau effeuillée, longue de quatre ou cinq pieds & pliante, dont on fe fert particulièrement aux Manèges pour frapper le Cheval fuivant l'occafion; c'eft une des Aides. V. Aide. Remuer ou Jiffler la gaule, c'eft faire du bruit de la gaule pour avertir le Cheval quand il fe rallenrit. Croifer la gaule en arrière ne fe pratique que fur les fauteursau Ala- nege ; le Cavalier met le petit bout de fa gjule au-deffus de la croupe, & ea agitant la gaule avec fa main elle plie & frappe le Cheval fur la croupe à petits coups réitérés, ce qui l'excite à fauter plus vivement & plus haut. Toucher de la gaule ne fe pratique qu'au Mancge , où un homme à pied donne de petits coups de gaule fur le poitrail ou fur les jambes de devant du Cheval , pour lui faire lever le devant entre les pilliers ou aux courbettes. Prefenttr la gaule , c'eft une honnêteté que le Maître d'une Ecurie fait or- dinaircmemt auxperfonnes auxquelles-il veut faire honneur , lorfqu'il entre dans fon Ecurie : un Palefrenier ou lui-même leur préfente une gaule pour en toucher les Chevaux s'ils veulent. La main de la gaule. V. Main. Genfst d'Espagne ou de Portugal , c'eft un petit Cheval entier, bien fait & beau; ce mot fignifioit autrefois Cavalier EJpagnolf mais depuis on l'a tranfporré de l'homme au Cheval. Genettb , monter à la ger.etie, V. Monter. G E G R ^5- GfiNOU , partie des jambes de devant, c'eft une grofle jointure fituée entrele bras de la jambe & le canon de la jambe; il faut qu'il fok p^at , large & décharné, il ell mal fait quand il cil trop gros & rond. Le genou elt quel- quefois couronné. V. Couronné. Gentillesse , un Cheval qui a de la gaitilkjft. efl; celui qui fait fon exercice avec grâce & légéteté. Germe de fève. V. Fève. GiGOTTÉ , un Cheval hun gigotté ed celui qui efl; bien fourni de cuifles êc de jarrets. Gigots , un Cheval qui a. de bons gigots, c'efl; la même chofe que bien gi- gotcé. V. Gigotté. Glandé , un Cheval glandé ei\. celui dont les glandes delTous la ganache font enflées. Glandes, parties ou morceaux fpongieux qu'on trouve fous la peau, qui s'en- flent dans de certaines Maladies du Cheval ; les plus connues font les avivts. V. Avives , èc les glandes qui font dans la braie près du gofier qu'on appelle glandes de la ganache. Gode, une gode , ex preflîon de mépris qui fignifie un mauvais Cheval fans force. Gorgé fignifie enflé ; ainfi , le boulet gorgé , la jambe gorgée veut dire le boulet ou la jambe enflée. Gosier, partie du col du Cheval qui tient à la ganache; quand on ferre le go- fier du Cheval un moment avec la main, cela le fait touifer ; & on fait cela pour juger par la qualité de fa toux , & par ce qu'il jette en toufTant par les nazeaux s'il a la gourme, ou la morve ou la poitrine aftedée. Le gofier eft le commencementdu conduit delà refpiration qu'on nomme la trachée-artere. Gourmander unCheval ,c'eftle tourmenter trop en lemenant. Gourmander la bouche d'un Cheval, c'efl lui donner des faccades avec la bride. Gourme, Maladie des Poulains, c'efl un écoulement de matière blanche par les nazeaux ; on dit d'un Poulain qui a cette maladie , qu'il j ette fa gourme. Gourmer un Cheval , c'efl attacher fa gourmette. Gourmette , efpece de chaîne de fer à gros chaînons , attachée à un des yeux du mors; on la fait pafl'er au deflus du menton du Cheval, puis on l'arrête à l'autre œil du mors; cette chaîne ferre la mâchoire au-deffus du menton , quand le Cavalier tire la bride, &: par ce moyen , elle empêche le Cheval d'avancer; on ferre ou on lâche la gourmette quand on la met au fécond ou au premier chaînon qu'on appelle maillons; on met quelquefois i/zz/^iz/re fous la gourmette quand elle lîlefl'e le Cheval. V. Feutre. Mettre la gour- mette à fon point. V. Point. GoussAUT , Cheval de petite taille , court & épais. Goûter la bride, on dit d'un Cheval qui commence à s'accoutumer aux effets du mors, qu'il commence à goûter la bride. Gouverner fon Cheval, c'efl le conduire foi-même, & ne le pas laifTer aller à fa fantaifie. *^ Grand galop , grands jarrets , gnnàs pieds , grande taille, gvznà pas , grand rror,grandrrt«n', grand mangeur, grandcoffre. F.cesmotsàleurslettres. Grappes , c'efl la même chofe qu'arrêtes. V. Arrêtes. Gras-fondu , un Cheval gras-fondu eft celui qui eft attaqué de la Maladie appellée gras-fondure. Aa a a ij ,;^6 G R HA Gras-fonduRE , maladie du Cheval qui fc dénote quand fa fiente efl enve- loppée d'humeur. Gras DE jambes, c'eft une des aides. F. Aide. On approche, on fait fentir les gras de jambes. Les jarrets gras ^ les pieds gras. K. Jarrets &; Vxcàs.EJlam- per gras. Eftamper. Gratter le pavé fe dit des Chevaux de carofTe lorfqu'ils ont des mouve- mens vifs& qu'ils fe tiennent fermes fur le pavé en tirant le carolTe au trot. Gris, poil de Cheval mêlé de blanc «Si de noir; ce poil a plufîeurs variétés.;, favoir, gris pommelé, quand le poil noir forme des ronds gros comme une pomme ,g^/-/5flrn-f/2re, quand il y a peu de noir, & que le poil eft d'un beau blanc, gris brun ou gris fale , quand il y a beaucoup de noir mêlé également avec le blanc , gris tourdilk , tifonnéou iharbonné , eft celui fur lequel il y x. des poils bays ou alzans. V. leChap. II. du Traité delà connoifTance du Cheval. Le poil tigre a aulfi le fond blanc, m.ais on ne le met pas au nom- bre des gris non plus que le porcelaine. V. Tigre & Porcelaine. Gros jarrets , pieds , nerfs , gros d'haleine. V . ces mots à leurs lettres. Groupade ou croupade. V. Croupade. Gueer un Cheval, c'eft le promener dans l'eau pour lui laver feulement les, jambes. Guerre , un Cheval de guerrecd un Cheval de taille aflez étoffé & vigoureux. Manège de guerre. V. Manège. Guestr E , chauffure de coutil , de toile ou de cuir mol qu'on met pour mon- ter à Cheval. Lesgueftres n'ont point de foulierquiy tienne, elles finilTcnt fur le coude- pied, & s'attachent dclfus la jambe comme les bottines, f^. Bottines. On met des jarretières par-deffus afin de les tenir tendues fur la jambe. GuESTRER {fe) , c'eft mettre des Gueftres. GuEULART , le Cheval eft gueulart quand il a la bouche forte , & qu'il l'ou- vre quand on lui tire la bride. Gueule ,un Cheval qui a de la gueule eft celui qui a la bouche forte, & qui ne répond à la bride qu'en ouvrant la bouche. Guider ses Chevaux fe dit d'un Cocher qui les mené avec fes guides. Guides , ce font les courroies de cuir ou de foie trellée, plates ou rondes, que tient le Cocher pour gouverner fes Chevaux quand il les mené de delTus ion Siège. Courre la pofie en guide ; c'eft courre la pofte à Cheval , le Pof- tillon marchant devant fur un autre Cheval. Guilledin , nom Anglois qui fignifie Cheval hongre , mais on n'appelle Guilledtns que les Chevaux Anglois. Guindé , être guindé à Cheval, c'eft s'y tenir droit avec trop de gêne & d'alfeâation. H ^ ACHE , le coup de hache. V. Coup. Haleine, avoir de l'haleine. V. Avoir. MettreCon Chcva] en haleine , te- nir ei haleine. V. Mcnve. Te[\iï:. Hors d'haleine. K. Mettre. Etre en haleine, fe dit d'un Cheval qui pour avoir été exercé modérément , eft en état de fournir une courfe longue , ou d'entreprendre un voyage fans être incom- Il A HA 557 jnodé. Donner luhine au Cheval ; c'cfl l'arrêrer ou le mener doucenieiiE au pas, quand il a fait une courfe rapide qui l'a elFourflé. Gros d haleine , fc dit de certains Chevaux , qui fans être pouilifs , paroiffenc eiToufflés au moindre exercice qu'ils fonr. Haller. des Chkvaux , qui remontent les bateaux , terme de rivière; c'eft faire des cris pour les exciter à tirer le bateau. Hanche , partie du train de derrière du Cheval : la hanche eft formée par un os qui fe trouve à côté du flanc , un peu plus haut vers la croupe , c'eit pour ainli dire le commencement du train de derrière : éire Jur les lianches , ou être ajfis fur fis hanches , ou p/ier, ou baijjèr les hanches , le dit du Cheval , lorfqu'à lés airs de Manège., ou.au galop ordinaire, il baiffe la croupe (Suré- levé les épaules, mettre ou cjjiotr fou Chc\z\ fur les hûnches. V. Mettre & Alfeoir. Traîner les hanches , fe dit du Cheval qui dandine & dont le train de derrière retarde trop en marchant : gagner les hanches , cjjirmir , ajfujettir un Cheval/://- ks hanches. V. ces mors à leurs lettres. Les défauts 4es hanches font d'être trop hautes, ce qui ell à peu près la même chofe que coTOii. V. Cornu. D'être trop courtes , c'e[t-à-dire, qu'il y ait trop peu de diflance de la hanche au commencement de la queue , il faut que la han- che foit longue, & qu'on ne voie point fortir l'os de la hanche, c'eil-à-dire, qu'il foit bien effacé : paré Jur ks hanches, fe dit du Cheval qui manie 3c arrête affis fur les hanches. Hannir ou hennir , fe dit du Cheval , lorfqu'il fait fon hanniflemenr. Hanntssementou hennijfementàn Cheval, c'eftlecritremblottant du Cheval. . Haquenee; on appelle la haqucnée , un Cheval qui va l'amble. Haquef , mot peu ufité, qui lignifie un Cheval petit & mince. Haquet , Voiture , efpece de Charrette fans ridelles. H AQUETEUR ,. Charretier qui conduit un haquet. Haras, terrain , enclos , prés, bois & pâturages, & enceinte de bâtiment delliné à la propagation de l'elpece des Chevaux ; il eft compofé d'iitalons , de Jum.ens poulinières & de leurs Poulains qu'on nourrit & élevé jufqu'à ce qu'ils puiffent fervir aux difFérens uftges auxquels on les deftine. Le Haras du R.oi de France eft aduellement établi en bafle-Normandie fur les confins du pays d'Auge, entre les Villes de Laigle, deSéez, d'Argentan & d'Hyef- me : le Haras dépend du Grand Ecuyer , & eft joint à la grande Ecurie. \o)e7. Ecurie. 11 eft compofé d'environ 300 Chevaux , tant Etalons que Jumens & Poulains : on appelle auffi les Haras du Royaume des Etalons répandus dans tout le Royaume un à un chez des Fermiers, des Bourgeois, &c. Ces Etalons font deftinés à couvrir les lumens qu'on leur amené, eti^ payant une petite rétribution au Maître de l'Etalon : on dit qu'un ChevaL efl d'un Ion ou d'un mauvais haras , félon que la race de fon père ôi. de fa mère elt bonne ou méchante. Harasser un Cheval , c'eft trop le fatiguer; on dit ce Cheval cdharajfé. Harassier , Domeftique qui a foin dans un Haras des Chevaux qui paifTent dans les pâturages. 'Haridelles, une haridelle, c'ed un Cheval mince & fort maigre. Harnachement , ce font toutes les pièces néceffaiies pour harnacher les Chevaux. Harnacher un Cheval , c'eft lui mettre fon harnois, Ï58 HA HO ïl ARNOis ; c'eft ce qu'on met fur le corps du Cheval pour l'attacher àl a voiture qu'il doit tirer : ainfi , il y a le harnois pour le Caroffk^ le harnois dt Chaift de pofte , le harnois de Charrette , &c. Harper; c'eft la même chofe que troulTer. V. Troufler. Hâtez, /idtei , expreffion dont le Maître fe fert au Manège pour avertir l'E- colier qui fait des volces que fon Cheval fe rallentit. Hau , kau , hé , efpece de cri que font les Portillons des Portes un peu avant d'arriver, pour avertir qu'ils amènent un Courier, & qu'on fonge à lui don- ner des Chevaux. Haut , haut, expreJlion dont le Maître fe fert au Manège lorfque l'Ecolier fait des courbettes, pour l'avertir que fon Cheval ne levé pas affez le de- vant. Haut du derrière. V. Derrière. Haut du devant. V. Devant. Les talons hauts., la main haute. F. Talons & Main. Haut monte', fe dit d'un Cheval dont les jambes font trop longues à proportion du corps. Havresac , ert un fac de toile dans lequel entre le nez du Cheval , & qu'on fait tenir à fa tête au moyen d'une ficelle qui palTe pardelTus fes oreilles ; on met del'avoine dans le fond du fac; cette invention fert à faire manger l'a- voine hors de l'écurie , ou aux Chevaux attelés , ou pour guérir un Cheval de tiquer fur la mangeoire. Haye , prononcez Va & \'y , cri des Charretiers pour faire avancer leurs Che- vaux. Hennir. V. Hannir. Hennissement. V. Hanniflement. Herbe, un Cheval à l'herbe ert celui qui paît de l'herbe verte en liberté dans un pâturage. Donner l'herbe ï un Cheval. V. Donner. Mettre à l'herbe. V. Mettre. Sortir de l'herbe , quand on a retiré depuis peu de tems un Cheval d'un pâturage pour le mettre à l'écurie , on dit qu'il fort de l'herbe. On dit pour défigner l'âge d'un Cheval , qu'il aura ,1,2,3,4, &c. , ans aux herbes, c'ert-à-dire, au Printemps, qui eii: ordinairement la laifon pendant laquelle les Jumens poulinent. Herber un Cheval, opération de Chirurgie, c'eft lui mettre au poitrail, entre cuir «& chair, un morceau de certaines racines qui attirent une enflure en cet endroit , qu'on perce enfuite; cette opération fe fait pour pluiîeurs maladies. HÉRÉDITAIRES, défauts héréditaires. V. Défauts. HeR-MINÉes, bal\anes herminées. F. Balzanes. HoBBis ,, c'eft un Cheval d'Irlande. Hocher avec la bride, fe dit du Cheval qui haufre&baiiïe le bout da nez pour faire aller & venir le mors dans fa bouche pour s'amufer , foit ea marchant ou lorfqu'ileft arrêté. Hola , expreffion du Maître du Manège pour avertir l'Ecolier de finir fa re- prife. Homme de Cheval, fe dit d'un homme qui fait montera Cheval, & qui s'a- donne à c€texercice;ainlî, on peut être bon ou mauvais homme de Cheval. Hongre. Cheval Hongre , eft celui qu'on a châtré. HoN-ÇRER un Cheval , c'eft la même chofe que châtrer. V. Châtrer. Hors la main. V. Main. Le pied, la jambe, hors du montoir. V. Montoir. Matri un Cheval hors d haleine. V, Meture. Un Cheval hors d école ; c'eft HO J A _ ^ 5^9 un Cheval de Manège qui a oublié fon exercice pour avoir érélong-teras fans manier au Manège. Hou , exprertion du Cavalier pour faire arrêter fon Cheval fans lui tirer la bri- de. Les ChevauK qu'on accoutume le plus à s'arrêter tout court en criant hou, font les ChcvauK d'Arquebufe , parce qu'on a befoin de fes deux mains pour tirer un coup de fufil. HoussiNE; c'efi: la même chofe que gaule. K Gaule , excepté que la houlline eft une gaule d'un arbre appelle Iiouk. Hue , exprefîion des Charretiers pour faire partir leurs Chevaux attelés. HuRHAUT , huihaut ou huriaut , terme de Charretier pour faire tourner leure- Chevaux à droite. Hyppomanes, fignifiedeux chofes; favoir, la liqueur qui fort d'une Jument en chaleur , & un morceau de chair plat refTemblant à une rate , & long de quatre pouces au plus , qu'on voit dans les enveloppes du Poulain au moment qu'il vient de naître ; on a inventé plulieurs tables fur les pro- priétés de l'une & l'autre hyppomanes. I JAmbe, partie des deux trains du Cheval. La jambe prend au train de de- vant, depuis le genou jufqu'au fabot ; & au train de derrière depuis le jarret jufqu'au fabot. Quand on veut exprimer feulement la partie des jam- bes qui va jufqu'aux boulets , on l'appelle /e canon de la jambe. V. Canon. Les bonnes qualités des jambes du Cheval font d'èrre larges , plates & fi- ches, c'elt-à-dire , que quand on regarde les jambes de côté , elles mon- trent une furface large & applatie ; nerveufis , c'efl-à-dire , qu'on voie bien diftinctement le tendon qui côtoie ros,.& qui , du genou & du jarret, va fe rendre dans le boulet. Les mauvaifes qualités font d'être fines , c'eft- à-dire, étroites & menues; on les appelle 3.\i{Y\ jambes de cerf; d'être rondes , qui cil le contraire d'être plates. Les jambes du montoir & les jambes hors du montoir. V. Montoir. Avoir bien de la jambe , & avoir peu de jambe , fe dit du Cheval , félon qu'il a les jambes larges ou fines. N' avoir point de jam- bes , fe dit d'un Cheval qui bronche à tout moment. Les jambes gorgées. V. Gorgé. \-e% jambes ruinées ^ travaillées. F". Ruiné & Travaillé. Les jambes Toides. V. Roide. La jambe de Veau eft celle qui au lieu de defcendre droit du genou au boulet , plie en devant ; c'eil le contraire d'une jambe arquée. Aller à trois jambes , expreiïion qui fignifie être boiteux ; chercher la cinquième jambe , fedit d'un Cheval qui pefeà la main du Cavalier, & qui s'appuif fur le mors pour fe repofer la tête en cheminant ou en courant. Un C\\e\2\ fi foulage fur une jambe quand il a mal à l'autre. Raffimbkr fes qua- tre jambes. V. RaiTembler. Droit fur fis jambes. V. Droit. Faire trouver des jambes à fon Cheval , c'eft le faire courir très-vîte &; long tems. Comme les jambes du Cavalier font une des aides. V. Aides. On dit , en terme de Ca- valerie & de Manège , la jambe de dedans , c'efi; ta jambe du Cavalier du côté que le Cheval tourne en maniant au Manège. La jambe de dehors eik l'autre jambe ; ainfi , le Maître dit : Approche^ la jambe de dedans; foutene[ votre Cheval de la jambe de dehors , &c, Soutsnir un Cheval d'une jambe ou. des deux jambes. V. Soutenir. LaiJ[èr tomber fes jambes. V. Tomber. Ap^ procher les gras des jambes. V. Approcher. Monter à Cheval , jambe deçà, jambe delà , ne fe dit que des femmes lorfqu'elles s'affbient dans la Telle comme les hommes. On dit du Cheval qui devient feniîble à l'approche des jambes de l'homme , qu'il commence à prendre les aides des jambes. Con- noitre , obâr , répondre aux jambes , fe dit du Cheval. V. ces termes à leurs lettres. Courir à toutes jambes ou à tombeau ouvert. V. Courir. Jambe, un Cheval bien jambé, eil un Cheval qui va bien de la jambe. K. Jambe. Jardon ou jardé , grofleur qui vient fur l'os du jarret en dehors. Jarret , partie du train de derrière , entre le bas de la cuiffe & le haut de la jambe. Les bonnes qualités des jarrets font à! èiYZ grands , amples., larges , c'efl-à-dire , qu'en les regardant par le côté , ils préfentent une furface lar- ge. Nerveux & décharnés , que le tendon du jarret paroifTe gros, & qu'il n'y ait que la peau fur l'os & fur le tendon. Bien vuidés , fignifie qu'on voie un creux entre le tendon & l'os. Quand les jarrets ont toutes ces qualités , on les appelle de beaux jarrets, des jarrets bienfaits. Les mauvaifes qualités des jarrets font d'être petits ou étroits , d'être gras ou charnus & pleins , c'eft-à- dire , qu'ils foient chargés de chair, & qu'il ne paroiffc point de creux en- tre l'os &c le tendon ; à'ênc plians , c'efl-à-dire , que la force leur manque. Plier les jarrets. V. Plier. On dit d'un Cavalier qui ferre les jarrets avec trop de force , & fans y avoir de liant , qu'il a des jarrets de fer. Etre fur fes jar- rets. V. Crochu. Jarreté , c'ell la même chofe que crochu. V. Crochu. Javart , mal qui vient au paturon. Javart encorné y efl celui qui va jufqu'au fabot. Javart nerveux , eft celui qui attaque le tendon. Jay , noir dejay. V. Noir. Jetter ses dents , fe dit du Poulain, lorfque fes dents de lait tombent, & que les autres viennent à leur place. On dit, par exemple : Ce Cheval jette la dent de quatre ^ de cinq ans. Jetter fa gourme. V. Gourme. Se jetter fur l'épe- ron, fur le talon , fur la jambe droite ou gauche, fe dit d'un Cheval qui poufle fon corps du côté où le Cavalier apporte l'éperon , le talon ou la jambe , au lieu de céder à ces aides en jettant fon corps du côté oppofé. Jetter un Che- val dans le pré , expreffion qui fignifie le mettre à la pâture , pour le repofer quand il a trop fatigué ou i^u'il a eu de certains maux. Se jetter Jur un Che- val, c'ell y monter précipitamment , & fouvent à poil. Jetter une j'elle fur un Cheval, c'ell le feller vite pour monter ded'us fur le champ. ÎNDOMTABLE, Cheval indomtable , eft celui qui, quelques moyens qu'on em- ploie , refufe abfolument l'obéiflance à l'homme. Infirmerie , Ecurie dans laquelle on ne met que les Chevaux malades. Inquiet , un Cheval inquiet , eft la même chofe qu'un Cheval quî a de l'ar- deur. V. Ardeur. Jointe , long jointe, court jointe. V. Long & court. Jointure , fe dit pour paturon dans lesoccafions fuivantrs. La jointure grojje, c'eft-à-dire, le paturon gros , ce qui eft une bonne qualité. La jointure me- nue eft une mauvaife qualité , fur-tout quand elle eft pliante , c'eftà-dire, que le bas du paturon eft fort en devant. La jointure longue ou courte , fait dire d'un Cheval qu'il eft long ou court jointe V. Jointe. Jouer avec son mors fe dit d'un Cheval qui mâche & fccoue fon mors dans J 0 LA ^6t dans (a bouche pour s'amufer. Jouer de la queue , fe dit du Cheval qui remue fouvenc la queue comme un chien , principalement quand on lui approche les jambes. Les Chevaux qui aiment à ruer & à fe delendrc font fujets à ce mouvement de queue , qui défigne fouvent leur mauvaife volonté. Joute , fpedacle en forme de combat de Cavaliers armés de lances. Jouter , combattre à Cheval avec des lances. Jouteur , Cavalier armé d'une lance , qui combat à une joute. V. Joute. IsABELiE , poil de Cheval tirant fur le jaune clair. Les Chevaux ifabelles ont quelquefois les crins &; la queue ifabelle : mais il y a plus à'ijabelks à crins blancs ou à crins noirs. Juche , un Cheval juché eft celui dont les boulets des jambes de derrière font le même effet que ceux des jambes de devant , lorfqu'on dit que le Cheval e!l bouleté. V. Bouleté ; ainfi , juché ne fe dit que des boulets des jambes de derrière, & bouleté le dit feulement des boulets des jambes de devant. JUM ART, animal monflrueux engendré d'un Taureau & d'une Jument ou d'une AnefTe, ou bien d'un Ane & d'une Vache. Cet animal n'engendre point , & porte des fardeaux très-pefans. Jument, c'eft la femelle du Cheval , c'eft la même chofe que Cavalle ; on fe fert plus communément du mot de Jument dans les occalions fuivantes. Ju- ment Poulinière , efl celle qui elt dellinée à porter des Poulins, ou qui en a déjà eu. Jument de Haras , eit la même choie. Jument pleine , ell celle qui a un Poulin dans le ventre. Jument y uide , terme de Haras , c'eft celle qui n'a pas été emplie par l'Etalon. LAcHER LA MAIN A SON Cheval , c'efi: le faire courre de toute fa vi- teffe. Lâcher La gourmette-, c'ell: l'accrocherau premier maillon, quand die ferre trop le menton du Cheval étant au fécond maillon. Lacs oulas , cordage avec un nœud coulant deltiné à abattre un Ciieval au- quel on veut faire quelqu'opérarion : on appelle auiïi Las un cordage qui entre dans l'affemblage des machines qui fervent à coupler les Chevaux qu'on conduit en voyage. Ladre , un C heval qui a du Ladre , efl celui qui a plufieurs petites taches na- turelles dégarnies de poil , & de couleur brune autour des yeux ou au bout du nez. Laisser aller son Cheval , c'ell: ne lui rien demander, & lelaifTermar- cheràfa fantaifie, on bien e'ert ne le pas retenir de la bride quand il marche ou qu'il galope ; il fîgnifie encore lorfqu'un Cheval galope, lui rendre tou- te la main , & le faire aller de toute fa vîtelTe. Laijjlr éch.ipper. V. Echapper. LaiJJer tomber. V. Tomber. LaUfer Joufflcr (on Cheval. V. Souffler. Lampas ou fève ^ incommodité du Ciieval, c'eft une grcfïcur charnue qui vient au palais , immédiatement derrière les dents d'en haur. Lance, arme dont on le fervoit autrefois à la guerre , & qui ne fert plus à préfent que d'amufement , c'ell un biton long armé de fer au bout a'cc lequel on courre la bague dans les Académies , la poignée de la lance ell l'endroit au-deifous des ailes qu'on empoigne avec la main. On appelle 13b bb 55i LA L I Lance mbrnée ou courroife , celle dont le bout efl: émoufle, & qui n'efl point armée de fer. On appelle en :ermede hz^Mt pied delà lance , le pitd droit du Cheval , & la m,nn de la Lance , la main droite du Cavalier. La Lance en ar- rêt , c'elt le gros bour de la Lance fur la cuifTe droite du Cavalier , & la Lance quafi toute droite en haut. La levée de la Lance efl les mouvemens qu'on fait en courant la bague, pour dilpofer le bout delà lance à enfiler la bague. Le coup de Lance. Foyf^ Coup. Rompre une Lance. Voye^ Rompre, ■ Lancier , on appelle ainli l'Ouvrier qui fait des Lances. Le Lancier de la grande Ecurie. V. Ecurie. Langue, partie de la bouche du Cheval,- c'eft un défaut à un Cheval d'avoir la langue trop épaiffe , comme auffi que le bout forte de la bouche ; c'eft aulli un défaut au Cheval d'avoir la langue ferpentine ou fret illarde ., c'efl- à-dire , de l'avoir fi flexible , qu'il la pafTe fouvent pardefTus le mors. La liberté de la langue fe dit de certains mors tournés de façon que la lano-ue du Cheval peut fe remuer deffbus en liberté. Comme le bruit delà langue du Cavalier elt une des aides. V. Aides. On fe fert des expreflions fuivantes, oppeller ou aider , ou animer de la langue. V. Appeller. Larder un Cheval de coups d éperons , c'eft lui donnet tant de coups d'épe- rons que les plaies y paroiflent. Large , fe dit du rein , des jarrets ^ de la croupe & des jambes. V. ces mots à leurs ieuixs. Aller large. V. Aller. Larmier, les larmiers du Cheval Çontctx. efpace qui va depuis le petit coin de l'œil jufqu'au derrière des oreilles ; c'eft pour ainfi dire les tempes du Cheval. Latin ^ piquer en Latin. V. Piquer. Lavé , le poil lavé , fe dit de certains poils du Cheval , qui font pâles & de couleur fade. Les extrémités lavées. V. Extrémités. Leçon , donner leçon , fe dit du Cavalier au Cheval , & du Maître à l'Aca- démifte. Le Cavalier donne leçon au Cheval en lui apprenant fes airs de Manège, & le Maître en parlant à l'Académifte à Cheval , fur la fituation de fon corps , & fur la façon de conduire fon Cheval. LÉGER A LA MAIN , fe dit du Cheval qui a la bouche bonne, & qui n'ap- puie prefque pas fes barres fur fon mors. Léger du devant , fe dit d'un Che- val qui en maniant , maintient fon train de dtvant relevé , & plus haut que fes hanches: Avoir la main légère. V. Main. Levée , faire une levée , c'eft fituer fa lance pour enfiler la bague. F. Lance. Lever le devant ou lever à courbettes , fignifie f^ùre des courbettes , il fe dit du Cavalier qui les fait faire au Cheval , &. du Cheval qui les fait fous le Cavalier. Lèvre , partie qui termine la bouche extérieurement. S'armer des lèvres ou fe défendre des lèvres. V. S'armer & Se défendre. Liberté , la liberté de la langue. V. Langue. Sauteur en liberté. V. Sauteur. Lice , c'eft une barrieredebois qui horde & termine la carrière d'un Manège. Entrer en lice ^ c'eft entrer à clieval en dedans de la lice , pour y courir ou pour y jouter, comme en fiifoit du temps des joutes & des carouzels. Licol , hamois de tête deftiné à arracher un Cheval à la mangeoire , au moyen de cordes, de cuirs ou de chaînes de fer qui y tiennent, & qu'on arrête à des anneaux de fer qu'on met à ce dciïein aux mangeoires. 11 y a des licols à L I MA Î(Î3 de cuir , d'autres de corde , qu'on appelle auffî gros (icoh. On appelloit au- trefois ce harnois un chevejhe, V. C'heveftre «SJ* s'encncvellrer. Lieu ^porter en beau /ieu. K. Porter. Limonier , Cheval de voiture attelé entre deux limons. F". Limons. Ll.MONS , c'eft proprement les brancards des charrettes. Lisse , c'elt la même choie que le chanfrein blanc : on dit qu'an Cheval a /ij/e en tête. V. Chanfrein. Litière , paille dénuée de grain , qu'on met fous les Chevaux pour qu'ils fe couchent dcffus à l'écurie. Faire la luiere , c'ell mettre de la litière neuve ou remuer la vieille avec des fourches , pour que le Ciicval fcit couché plus mollement. LocHER, fe dit du fer qu'on entend faire un peu de 'in-uit quand le Cheval marche , lorfqu'il ne tient plus guère. Long jointe , fe dit du Cheval qui a la jointure , c'eft-à-dire , le pâturoa trop long. Chevaucher long. K. Chevaucher. Louvet , poil de Cheval, il eft d'un gris couleur de poil de loup. Loyal , bouche loyale. V. Bouche. Lunatique , Cheval attaqué d'une fluxion habituelle furies yeux, laquelle on croyoic autrefois caufée par les influences de la Lune. Lunette , fer à lunette , c'eil un fer dont les éponges font coupées ; on fe fert de ces fers en certaines occafions. Lunettes , ronds de cuir qu'on pofe fur les yeux du Cheval pour les lui boucher. AcHER son mors, fe dit d'un Cheval qui remue fon mors dan'; fj bou- che , comme s'il vouloit le mâcher , c'ell une adion qu'un Cheval fait quand il eft en vivacité ou en gaieté. M.MGRE , elbmper maigre. V. Eftamper. Main , terme qui s'emploie dans les exprefllons fui vantes par rapport au Cheval. Avant-main , Arriere-main . V. Avant-main & Arriere-main , à l'A. U» Cheval ell beau ou mal fait de la main en avant ou de la main en ar- rière ., lorfqu'il a l'avant main ou l'arriere-main , beau ou vilain. Cheval de main ert un Cheval de felle qu'un Palefrenier mené en main , c'eit-à-dire , fans être monté delfus, & qui doit fervir de monture à fon Maître quand il le juge à propos. Cheval à deux main.t , lignifie un Cheval qui peut fervir à tirer une voiture , & à monter deffus. Un Cheval entier à une ou deux mains. Waye^ Entier. Le Cheval qui eil fous la main à un carrolfe eft celui qui eft attelé à la droite du timon du côré de la main droite (du Cocher) qui tient le fouet ; celui qui eft hors la mcin eft celui qui eft attelé à gauche du timon. Allcf aur deux mains , fedir d'un Cheval de carroTequi n'eft pas plus gêné à droite qu'à gauche du timon. Uger à la m.ain. V. Léger. Etre bien dans la main , fe dit d un Cheval dreiïé , & qui obéit avec grâce à la main du Cavalier, hejer à ta main. V. Peler. Obéir , répondre à la main. Battre , tirer à la main. Forcer la m.ii'2 , appui à pleine m un. V. tous ces termes à leurs lettres. 7 ourner à toutes mains , fe dit dun Cheval qui tourne - aulfi aifément à droite qu'à gauche. Le terme de main s'emploie aufti par B b b b ij 5^4 MA MA rapport au Cavalier. La main de dedans , la main de dehors. V. Dedans , Dehors. La main de la bride ç.[\ la main gauche du Cavalier. La main de 1,1 gaule , de la lance , de ïépee , c'eR la droite. L'effet de la main , c'eft la même chofe que l'effet de la bride. V. Bride. La main h.iute cH la maia gauche du Cavalier , lorfque tenant la bride , il tient fa main ton eleséeau- delfus d-u pommeau. La main baffe eil la main de la bride fort près du pom- meau. Avoir la main légère., c'elf conduire la main de la bride de façon qu'on entretienne la fcnfibilité de la bouche de fon Cheval. N'avoir point de main , c'elt ne favoir pas conduire fa main de la bride , & échauffer la bouche de fon Cheval , ou en ôter la fenfibilité. Ces deux expreflions fe difent aulfi à l'égard de la main des Cochers. Partir de la main , faire une partie de main , faire partir ff)n Cheval de la main , ou laiffer échapper de la main. Tout cela fignifie faire aller tout à coup fon Cheval au galop. On apjjelle prejlejfe de main l'adion vive & prompte de la main du Cavalier , quand il s'agit de fe fcrvir de la bride. Faire couvrir en main. V. Couvrir. Affermir jon Cheval dans la main , fou tenir fon Cheval de la main , tenir , jentirjon Cheval dans la main y rendre larnain , changer de main , promener, mener un Chtval en main , féparer fes rênes dans la main , travailler de la main , à la main. V. tous ces mors à leurs lettres. Maintenir fou Cheval au galop, c'eft la même chofe qu'entretenir. V. En^ tretenir. Maître d'Académie, efl la même chofe que Chef d'une Académie. V. Chef Etre maître de fon Cheval , c'eft favoir le conduire & le faire obéir à fa volonté. Mal de Cerf , rhumatifme général par-tout le corps du Cheval. Mal teint , variété de poil noir. V. Noir. Malandre , mal qui vient au pli du genou du Cheval. M ALLIER, Cheval de polie deftiné à porter la malle des lettres ou celle de celui qui courre la porte ; c'eft proprement le Cheval que monte le Pof- tillon. JIanege , il y en a de deux fortes. Le Manège couvert eft un terrain quarré fermé par quatre murailles qui foutiennent un toît fous lequel les Académiftes apprennent à montera Cheval. Le terrain du Manège elî couvert du crotin de Cheval. Le Manège découvert eft un terrain pris communément auprès du Manège couvert , &: dcftiné au même exercice ; ce terrain eft fans toît, & communément fable. Cheval de Manège , c[\ un Cheval ordinairement entier, dreffé pour l'ervir à apprendre aux Académiftes l'Art de monter à Cheval. Airs de Manège. V. Airs. Manège par haut ^ fignifie les airs rele- vés. V. Airs. ALimge de guerre , eft un galop de Manège , avec de fréquens changemens de main. Mangeoire ou crèche , canal creux de bois ou de pierre appliqué de côté , au-deffous du râtelier, le long de la muraille de l'écurie , deftiné à attacher les Chevaux qui font à l'écurie, & à mettre dedans l'avoine qu'on leur donne à manger; on mec des anneaux de fer de diftance en diftance au devant ou à la devanture de la mangeoire en dehors , dont les uns fervent à attacher les longes du licol de chaque Cheval , & les autres à arrêter les cordes d'un bout des barres qui féparent chaque C'heval l'un écVa^uivc. Devanture de mangeoire , fignifie l'élévation ou bord de la mangeoire du côte du poitrail f MA ME 55ç des Chevaux. Enfonçure dt mangeoire , efl le creux on le canal de la man- geoire dans lequel on met l'avoine. Manîer , fç dit du Cheval de Manège , quand il fait fon exercice avec grâce & légèreté. Il manie bien , finon il manie mal. Maniir de firme à firme , fe dit du Cheval que le Cavalier fait manier fans fortir de fa place. Maquignon , efpece de Marchand de Chevaux , qui fait commerce de Che- vaux tarés & défectueux , donc il déguife les défauts, pour vivre en trompant le Public. Vakt de Maquignon ,\çtiï\Q\\ommt\\i,\ù\'&.s\^o\ixtvt\, qui monte les Chevaux des Maquignons. .Maquignonage , c'ell les finefTes & tromperies que les Maquignons em- ploient pour ajiifter leurs Chevaux. MaqUIGNOner un Cheval , c'eit fe fcrvir d'art pour cacher fes défauts aux yeux de l'Acheteur; un Cheval ajufté ainfi ell un Cheval maquignoné. Marchand de Chevaux, eft un Marchand qui fait commerce de Che- vaux neufs qui n'ont point encore fervi. Marcher en avant , c'efl, à l'égard du Cavalier , déterminer un Cheval à continuer fa même allure quand il a envie de la rallentir. Marcher & courir près du tapis , fe dit du Cheval qui ne levé guère les jambes de devant en marchant & en courant. Maron, poil de Cheval ayant la couhur d'un maron , c'eiT: une nuance du poil Bay. Marque , inftruraent de Haras. V. le Ch. xxviii du Traité du Chirurgien , & la PI. XXII. Marqué en tête , fe dit d'un Cheval qui a l'étoile au front. V. Etoile. Marquer , fe dit d'un Cheval duquel on connoît encore l'âge aux dents , on dit ce Cheval marque encore. M^irquer un Cheval ^ c'eft lui appliquer la mar- que fur quelque partie du corps. V. Marque. Mastigadous. jinflrument de fer compofé comme il efl: repréfenté dans la PI. X , fig. Y, qui fert à mettre dans la bouche des Chevaux pour exciter leur falive , & leur donner de l'appétit. On retourne toujours le Cheval en fa- p'ace de la tète à la queue. ViMiV.c., Cap de Maure. V.Ciy. Mauvaise nature , un Cheval de mauvaife nature efl: celui qui a une in- clination naturelle à réfiiter à la volonté du Cavalier. Un Cheval rétif & ra- mingueefl: un Cheval de mauvaife nature. Mazstte, figpifie un mauvais petit Cheval. Mener, fe dit du pied de devant du Cheval qui parc le premier au galop quand un Cheval galope fur le bon pied , c'efl: le pied droit de devant q'oi mené. Mener jon Cheval en avant. V. Marcher. Alener un Cheval en main , c'eif conduire un Cheval fans être monté deffus. Mtnerjàn Cheval fiigcment. V. Sagement. Menton , partie delà mâchoire inférieure du Che.val 5 le menton ed fous la barbe. R>ES-AIR , eft un air de Manège qui tient du terre-à-rcrre, & delà combette. Mêler un Cheval, terme de Manège; c'cft , à l'égard du Cavalier, le n^encrde façon qu'il ne fâche ce qu'on lui demande. Un Cheval de liiagc eji mêlé , lorfqu'il cnsbarrafle fes jambes dans les traits qui l'attaChC à la voi- ture. ^66 ME MO Mesmarchure , tftûit que le Cheval s'eft donné au paturon en pofant fon pied à taux. Messager , Lh:valdt Meffiigtr, petit Cheval ou Bidet fur lequel on met des fardeaux pour les porter d'uii !itu à un autre Mesure , Jnllnimen. qui tlt fuit pour connoître la hauteur du Cheval depuis le haut du g^aror jufqu'au bas du (^icd de devant ; c'eil ordinairement une. chsuie de llx pieds de haut où chaque pied ell diftingué ; la potence eft une mefure plus certaine, y. i'orence. Mettre un Cheval au pas, au twt , au galop, &c. c'eft ledéterrrinerà aller le pas , !e trop , le galop , &c. Mtirre un Chival en haleine , c'e.'t l'exer- cer doucement, pour le mettre en état defournir quelque courfe ou d'entre-' prendre un voyage. Meitre un Chenal hors d' haleine , c'ell le faire courir au-delà de les forces. Mettre dedans , c'efl drefler un Cheval de Manège à quelque air. Mettre fur les voltes. V. Voltes. Mettre fur les hanches. V. Af- feoir. Mettre dans la main , dans les talons, c'efl , en terme de iMancge, lui apprendre à obéir à la main & aux talons en lui donnant la grâce du Ma- nège Mettre au Vert. V. Vert. Mettre au filet, c'ell tourner le Cheval le cul à la mangeoire pour l'empêcher de manger, & lui mettre un filet dans la bouche. I\k!trejur le crotin , c'eil mettre du crotin mouillé fous les pieds de devant du Cheval. Mettre dans les plllurs , c'efl attacher un Lheval avec un caveffon aux pilliers du Manège , pour l'accoutumer fur le.s hanches. Mettre la lance en arrêt , c'eil difpol'er fa lance comme il eil expliqué au mot Lance. K. Lance. Mettre la gourmette à ion point. V . Point. Mettreun raffis. V. Raflis. Se mettre en Selle , mettre le cul jur la SelL- , c'eil monter :\ Cheval. Mettre Jès dents , fe dit d'un Cheval à qui les dents qui fuccedent aux dents de lait commencent à paroître. Mettre tas. V. iroulintr. Milieu, le milieu de la place. V. Place. MlROîR. V. A Miroir. Miroité ou à miroir, poil de Cheval. V. Bay. Mis , un Cheval bien ou mal mis , terme de Manège , qui fignifie bien ou mal dreffé au Mantge. Mitoyennes. V. Dent,ç. Mol , Cheval mol t{\ un Cheval qui n'a point de force. Mollettes d'éperon, font les pointes ou piquans de l'épLion. Molette, c\\\ un épi de poil qui ie trouve au milieu du front entre les deux yeux d'un Che- val. Mollettes , groiléurs remplies d'eau , qui viennent au bas des jambes des Chevaux. Mollir fousl'lwmme, (e dit d'un Cheval qui diminue de force en allant ^ on dit aufli qu'il mollit ou (\i\c fa jambe mollit , quand il bronche fouvent. Monte, la monte d'un Haras, c'eil le temps , le lieu & rhci;re où on fait couvrir les Jumens, aulli-bien que le Regiilre que l'on en tient. Monté, haut monte V. Haut. Monté, être bien ou mal monte , c'efl avoir entre fes jambes un bon ou un mau- vais Cheval. Etre monte à l'avantage , c'eft être dellus un Cheval ou plus grand ou meilleur que celui d'un autre. Monter a Cheval , c'efl s'aifeoir fur le dos d'un Cheval ; les hommes s'v af- folent fjr la fourchette ou le périnée, embralfant les côtés avec les deux jambes. Les femmes s'alléoieut communément ayant les deux jambes du MO . .'^ "^^ ^^7 même côté. Monter en croupe ou en trouffè , c'efl s'affeoir fur la croupe d'un Cheval derrière celui qui eft afiis fur fon dos. Monter à pjil , à dos nud ou à cru , c'eft ne rien mettre fir le dos du Cheval avant de s'y alFeoir. Monter enjerpitliere, c'efl mettre, comme font les valeis du Maquignon, une toile nommée, ferpilliere o\i une époujjètte (mv \s dos du Cheval, & le monter de cette façon. Monter avec avantage. V. Avantage. Monter Jous. un Ecuyer ou à l'Académie , c'ell apprendre l'Art de monter à Cheval. Monter un Che- val^ c'efl s'en fervir quand on eft defîus. Monter entre les piUiers , fe dit des Académiltes quand ils montent les Sauteurs, IVIONTOIR, défigne le côté gauche du Cheval, parce que c'efl: de ce côté qu'on monte à Cheval. Ainfi , les pieds &' les jambes du montoir de devant &: de derrière du Cheval font les gauches, & celles hors le montoir font les droites. Ajfurer un Cheval au montoir , c'efl l'accoutumer à être tranquille, lorfqu'on monte deffus. Facile au montoir, fe dit d'un Cheval qui fe laiffe monter fans remuer. Montre , la montre , efi un endroit choifi par un ou plufieurs Marchands pour y faire voir aux Acheteurs les Chevaux qu'ils ontà vendre. La montreeil aufTi une façon particulière que les Marchands ont d'efTayer leurs Chevaux, laquelle n'eil bonne qu'à éblouir les yeux des fpedateurs. Monture, fe dit de toutes les bêtes fur le dosdefquelles on monte. More AU , un Cheval moreau efl un Cheval très-noir. Morfondu , Cheval attaqué du mal appelle morfondure. Mo[iFONDUR.E , maladie du Cheval. MoRNÉE, Lance morne'e. V. Lance. Mors, partie de la bride qui entre dans la bouche du Cheval. Prendre le mors aux dents. V. Prendre. Morve, maladie des poumons , incurable. Morveux, Cheval qui a la morve. Mouvémens , fe dit des qualités des allures des Chevaux, de beaux mouve^ mens , des mouvcmens durs. Muer , fe dit du Cheval dont le poil tombe lorfqu'il en fuccedc un autre, foit poil d'Hiver ou d'Eté. Les Chevaux muent au Frintems & à la fin de l'Au- tomne. Muer , fc dit aufiî delà corne ou du pied, quand il leur poulfe une corne nouvelle. Mules traversieres, crevafTesqui viennent au boulet & au pli du bouler. Mulet, animal monftrueux engendré d'un Ane& d'une Jument ; on dit d'un . Cheval qui a la coupe effilée & pointue , qu'il a la croupe du Mulet , parce que les Mulets l'ont ainli faite. Muletier, Palefrenier & conduâeur de Mulets. Mur , gratter le mur, fe dit de l'Académiftc qui approche trop le long du mur du Manège. Muraille , c'efl Icsmurs du Manège, & ce qu'on appelle en certaines occa- iîons le dehors. V. Dehors PaJJeger late'ie à la muraille. V. PilTeger. Porter la main à la muraille. Aller droit à la muraille Arrêter droit à la muraille. Différentes adions que le Cavalier fait faire à fon Cheval au Manège pour l'affouplir. Musique. V. Brocher, 5<58 N A NU N NAger a sec, opération queles Maréchaux ont inventée pour les Chevaux qui ont eu un eftbrt d'épaules. Cette opération ne vaut rieu. Naissance d'une Jument. K. Nature. Nater les crins, c'eit en Paire des trefies. Nature d'une Jument , c'cft la partie extérieure de la génération. Un Cheval d'une l^oruie ou mduvaije nature, cell celui qui a de bonnes ou de mauvaifes inclinations. Nazeaux, ouverture du nez du Cheval NÉGLIGER SON CORPS A Cheval , c'eft ne s'y pas maintenir en belle pollure. Nerf , on appelle improprement nerf un tendon qui coule derrière le? osde.s jambes, fes bonnes qualités font d'être gros & bien détache, c'eft-à-dire qu'il foit apparenta la vue, & qu'il ne foit pas collé contre l'os. Le nerf jailli , efl: celui qui va fi fort en diminuant vers le pli du genou, qu'avec peine le fent- on en cet endroit, ce qui efl un mauvais pronofticpour la force du Cheval. Nerveux , un Lhtvd neneux ., c'ell un Cheval qui a beaucoup de force. Ja- vart nerveux. V. Javart. Net , un Cheval fain & net. V. Sain. Faire net. V. Faire. Neuf , Chevaux neufs , jeunes Chevaux qui n'ont point encore fervi aux Voi- tures, & qu'on commence à y accoutumer. Pied & quartier neuf. V. Pied & Quartier. Nez , le bout du ne[ du Cheval efl, pour ainfi dire, fa lèvre fupérieure. Porter le nei au vent , ou porter au vent , fe dit d'un Cheval qui levé le nez en l'air au lieu de fe ramener. Noble, Cheval noble, c'eftcehnquia bien de la beauté fur-toutàl'avant-main. Noblesse, lanoblej/è d'un ChevaltQ. l'encolure belle, & fur-tout relevée, & la tête petite & bien placée. Nœud de la queue, c'cfl l'éminence ou l'élévation que fait chaque vertèbre de la queue. Noir , poil de Cheval. Noir jais, ou maure, ou maurcau , ou vif, c'efllevrai •noir; on appelleun Cheval , qui (quoique noir) a une teinte roufsâtre. Noir mal teint. Nombril, fe prend chez les Clievaux par le milieu des reins: ainfi on dit qu'un Cheval efl blefle fur le nombril quand il l'etl dans cet endroit. Nouer l'aiguillette. V. Aiguillette & s'éparer. Nourriture , on dit de certains cantons qu'ils font bons à faire desnourri- tures de Chevaux, cela veut dire que ces cantons leur conviennent pour la pâture. NUD , monter à nud , c'efi à poil. V. Monter. Vendre un Cheval tout nud, c'eft le vendre fans felle ni bride par le bout du licol. 'SlJLS , porter fj tête aux nues. V. Porter. N UIT , /û nuit d'un Cheval ., ell en termes de Cabaret , le foin & la paille qu'on donne aux Ciievaux pendant les nuits qu'ils féjournent au Cabaret. O 0 B P A ' anta^e. K. Avantage. Près du tapis. V. Marcher. Présenter la gaule, eft un honneurqu'on rend aux perfonnes de confidé- ration, lorfqu'ils entrent dans une écurie pour y voir les Chevaux. L'Ecuyer ou un des principaux Officiers leur préfenre une gaule. PRESSER.SON Cheval , c'eft lui faire augmenter le vltcffede fon allure, ou l'empêcher de la diminuer lorfqu'il la rallentit. Pnjjlrla veine, mal que le Maréchal fait à un Cheval en le ferrant. Prestesse de main , ancien mot qui fignifie adrefle & vivacité de la main du Cavalier. Prome NER SON ( HE VAL , c'eft le mener doucement au pas en terme de Manè- ge. Lt£rcmenerfurle droit, c'eltle mener droit fans lui rien demander. Prornc" n^ p R Q u ner furke voltes , c'eft la même chofe que patTeger furies voltes. V. Volres, Promener, entre les deux talons, y. Talon. Promener en main , c'eft prome- ner un Cheval fans être monté dclfus, & étant à pied. Provende , c'eft une nourriture compofée de fon & d'avoine qu'on donne le plus communément à des Poulains. Purge , une purge eft un breuvage purgatif qu'on donne anx Chevaux au befoin. Les Anglois aiment fore à donner des purges aux Chevaux. Q QUADRILLE, petite compagnie de Cavaliers qui fait partie d'un caroufel. Q\J AKKÈ , tr,ivcJiller en guerre. V. Volce. i^V AKT , de çuart en çuart. V. V'oltc. Quartier : c'eft le côté du fabor , chaque pied a deux quartiers , celui de de- hors & celui de dedans. Le défai:c des quartiers eft d'être trop /erres, c'eft- à-dire trop applatis; le quartier de dedans y eft plus fujet que celui de de- hors. Faire quartier neuf, ft dit du pied dont le quartier eft tombe, ou a été ôté par quelque maladie, alors il en revient un neuf. Quatre coins , faire les quatre coins , ou travailler aux quatre coins. V. Volte. Queue , eft le croupion du Cheval dont les vertèbres fortent du haut de la croupe, & font garnis de peau & de crins ou plus longs ou plus courts, il y a des queues bien garnies de longs crins , & ce font les plus belles. Les queues dégarnies de crins s'appellent i^ueues de rat. C'eft un agrément quand le Cheval relevé la queue en marchant , cela s'appelle porter bien fa queue ; on dit que c'eft figne de force. Il y a des Chevaux qui portent leur queue en trompe, c'eft-à-dire, recourbée du côté du dos. Faire la queue y ou rafraîchir la queue , c'eft couper au bas de la queue tous les crins qui débordent. On troujfe la queue en la nouant ou le fcrvant d'un troufle- queue. V. Trouffe-queue. Quand on met de la paille à la queue d'un Che- val , cela fignifie qu'il eft à ver.dre. Les vertèbres de la queue s'appellent , en terme de Cavalerie, les nœuds de la queue. Couper la queue à un cheval, c'eft couper une partie de ces nœuds , afin que la queue n'ait que huit ou dix pouces de long; on coupe la queue à tous les Chevaux de châtié & de courfe. Ainlî , on appelle les Chevaux qui ont la queue coupée , des cou- reurs ou des courtes queues ; on appelle racine de la yueue l'endroit où elle fort de la croupe, &: le tronçon ou le quoart, le refte des vertèbres j ifqu'au bout ; on ajoute Açs faujfes- queues aux Chevaux qui l'ont coupée , & cela dans de certaines occafions , ou pour tromper l'acheteur. Jouer de la queue, ou quo ailler , fe dit d'un Cheval qui remue perpétuellement la queue quand on le monte , ce qui marque que le Clicval a inclination à ruer. Faire un Hojfgnol fous la queue. V. Roftignol. Q^ueue de rct , maladie du boulet & du canon de la jambe. V. Arrêtes. Couper la queue à C Angloife, opération qu'on fait pour faire porter la queue en trompe au Cheval , en cuupant les tendons de deftbus la queue. QuiNTAiNE, Poteau ou Jacquemart, repréfentant un homme armé d'un bou- clier. Q U R A Ï77 clier , auquel on jette des dards , ou fur lequel on va rompre des lances à Cheval ; on appelle aufli ccttefiguvefa^uin. Courre la Qiùntalne. ou le faquin , c'elt un exercice d'Académie. Quinte , efpece de fantaifie qui vient au Cheval rétif ; car le Cheval pendant quelques inllans fe défend, & ne veut pas avancf'r. Les Mules font fujettes à ce défaut. QuiNTEUX, Cheval qui a des quintes. Quitter, xes étriers , c'eft ôter fes pieds de dedans de gré ou de force; car lorfqu'un Cheval emporte fon homme, il doit quitter les étriers, ou pour ■fe jetter à terre , ou afin que fi le Cheval tombe , il n'ait pas les pieds enga- gés dans les étriers , ce qui eft très-dangereux. Le peu de fermeté du Cava- lier lui fait fouvent quitter les étriers quand fon Cheval trote ou galope. QuoAiLLER. F. Queue. Quoart. V. Queue. R RABAISSER , fe rabaiffr ^ fe dit en terme de Manège du Cheval qui n'a pas aflez de force pour continuer fes courbettes auifi élevées qu'il les a commencées. Rabattre les courbettes, efl le mouvement des courbettes oi!i le Che- val porte à terre fes deux pieds de derrière ; il rabat bien la courbette quand fes deux pieds de derrière portent à terre en même tems. Race , Cheval de race , eil celui qui provient d'un Cheval des Pays étrangers eftimés pour avoir de beaux & bons Chevaux. Cheval de première race , efi: celui qui vient d'un Cheval étranger connu pour excellent. Faire des races , c'efl; tirer race , ou tirer des Poulains de beaux & bons Chevaux. Racine de la queue. V. Queue. Racolt , vieux mot qui veut dire que le Cheval de Manège marche d'une al- lure écoutée. B.ACOURCIR LES ÉTRIERS , c'eft faite entrer l'ardillon de la boucle de l'é- trivieredans un des trous qui font au-deffus de l'endroit où il étoit. Raccour- cir les rênes ou la bride. V. Accourcir. Raccourcir un Cheval , c'eft rallentir fon allure en le tenant dans la main. Ragot , Cheval qui a le col court , de taille de double Bidet , & étoffé. Ralentir ,yê ralentir , fe dit du Cheval qui diminue la vkefie de fon allure. Rallonger les étriers. V. Allonger. Ramassé , un Cheval ramojfé, c'efl: la même chofe que ragot. V. Ragot , ex- cepté qu'il fe dit des Chevaux de toutes fortes de tailles. Ramener, /ê ramener y fe dit d'un Cheval qui place bien fa tête & fon col. Ramener fon Cheval , fe dit du Cavalier , lorfqu'il l'oblige à bien placer fa tête & fon col , & le maintient en belle fituation. Ramingue , un Cheval ramingue , eft celui qui fe défend feulement à l'épe- ron , ne voulant pas avancer aufTi-tôt qu'il le fent , c'eft une efpece de rétif ; car il ne l'eft que pour l'éperon feulement , & non pour le fouet ou la gaule. Rampin , eft un Cheval bouleté des boulets de derrière, & qui ne marche par conféqucnt que fur la pince; c'eft ordinairement un défaut que le Cheval a apporté en nailfant. Dddd 578 R A RE Rang d'écurie , c'eft un nombre de Chevaux attachés à un même râtelier. Le grand rang, lorfqu'il y a plufieurs écuries, efl: celui où il y a le plus de Chevaux , ou les plus beaux. Le rang , en terme d'Académie , eft l'endroit dans un Manège où les Académifles à cheval font à côté l'un de l'autre , & dont ils fortcnt pour travailler tour à tour. Raî^gée de dents ; les Chevaux en ont fix , deux de devant & quatre de mâchelieres. Ranger ,yê ranger fous laremife ., adion du Cocher ou Voiturier qui recula fes Chevaux pour mettre fa voiture fous une remife. Rare , un Cheval rare , expreflîon qui lignifie un Cheval qui a des qualités fu- périeures. Rassembler son Cheval , c'eft le tenir dans la main & dans les jarrets , de façon que fes mouvemens foieut plus vifs &' moins allongés. EfFedivement le Cheval alors paroît plus court qu'auparavant. Se rajjemhler , eft l'adion du Cheval dans cette occafion. RaJJémbkrfis quatre jambes enjemble , mou- vement que fait un Cheval pour lauter un foflé, une haie, &c. Rassis , terme de Maréchal , quand après avoir déferré un Cheval , il lui pare le pied , & lui remet le même fer qu'il lui vient d'ôter. Râtelier , eft une grille de bois qu'on attache au-defTus de la mangeoire ,, derrière laquelle on jette du foin , que le Cheval tire entre les rouleaux del cette grille pour le manger ; il y a des râteliers droits & de penches. Ratio ^f , eft ce qu'on donne de foin , paille & avoine à la Cavalerie & aux Dragons pour la nourriture de kurs Chevaux; chaque ration eft ordinaire- ment de douze livres de foin , autant de paille, & trois picotins d'avoine. Razer , fe dit du Cheval lorfque le creux noir des dents du coin eft prefque effacé, ce qui arrive entre fept & huit ans Ra:^er le tapis , fe dit d'un Cheval qui galope près de terre fans prefque s'élever. Rebuter un Cheval , c'eft exiger de lui plus qu'il ne peut faire , de façon qu'à la fin il devient comme hébété & inlénfible aux aides &; aux châtimens. Réchauffer un Cheval, c'eft fefervir des aides un peu vigoureufement pour rendre plus adif un C heval parefteux. Rechercher un Cheval , c'eft lui donner toute la gentillelTe & les agré- mens dont il eft capable. Recommencer un Cheval, c'eft lui apprendre de nouveau fon exercice quand il l'a oublié , pour avoir été mené par un Cavalier ignorant. Redresser les oreilles , opération qu'on fait aux oreilles d'un Cheval qui les a pendantes. RÉDUIRE UN Cheval ou le domter , c'eft l'obligera quitter fon humeur fauvagc & fes fantaiftes ou fes vices ; on réduit mieux , & plus aifément un Cheval par la douceur que par la violence. Refait , un Cheval refait eft un mauvais Cheval ou un Cheval maigre & ufé, qu'un Maquignon a raccommodé pour le vendre. Réforme , fignifie dans un équipage ou dans une troupe, la féparation qu'on fait des vieux ou mauvais Chevaux d'avec les autres; on vend ceux-là , ou on s'en défait de quelque manière que ce foit. Refroidissement, eft une morfondure légère. Refuser, o.i dit que le Cheval refufe quand il ne veut pas ou qu'il n'a pas la force d'obéir au Cavalier, RE RE 579 Regarder dans la volte. V. Volte. Regimber , mot du ftyle populaire, qui fignifie rufe. Réglée , allure réglée. V. Allure. Reins , les Reins du Cheval commencent vers le milieu du dos jufqu'à la crou- pe. Les reins bienfaits font ceux qui s'élèvent un peu en dos d'âne; quand ils s'élèvent trop , on dit que le Cheval eft bojfu . Autre bonne qualité du Cheval , c'eit d'avoir les reins larges , ce qu'on appelle le rein double ^ les reins courts marquent la force. Les mauvaifes qualités des reins font d'être /o/zo-j & d'être bas , ce qui s'appelle un Cheval enfellé. On entend , en difant qu'un Cheval a du rein , que la force de fes reins fe fait fentir au trot & au galop , aux reins du Cavalier. Relais , on appelle ainfi des Chevaux de chalTe ou de voiture, placés à une diftance de l'endroit d'où on eft parti , afin de s'en fervir au lieu ôc place des Chevaux qui ont mené jufqu'à l'endroit du relais. Relayer , c'eft monter ou faire atteler à fa voiture des Chevaux frais qu'on appelle Chevaux de relais. Relever un Cheval , c'eft l'afleoir fur les bauches. V. Afteoir. On re- levé quelquefois la tête du Cheval , en lui donnant un mors fait de façon qu'il l'empêche de porter la tète baffe quand il y a inclination. Relevés , airs relevés. V. Airs. Pas relevés. V. Pas. Rembourrer les Selles & les Bâts , c'eft mettre de la bourre ou du crin dans les panneaux. Rembourre , c'eft la bourre ou le crin qui eft dans les panneaux. Remis , un Cheval bien remis , terme de Manège , qui veut dire que l'Ecuyer a rappris l'exercice du Manège à un Cheval à qui on l'avoit laiffé oublier , ou par négligence , ou pour avoir été mené par des Cavaliers ignorans. Remise , endroit à couvert, deftiné pour y loger des voitures, particulière- ment des carofles & chaifes , afin de les préferver des injures du tems. Remolade , compofition qu'on met dans les pieds des Chevaux attaqués de certains maux. Remonte, Chevaux achetés pour remplacer dans un équipage ou dans une troupe de Cavalerie les Chevaux qui ont été réformés ou qui ont péri. Re- monte, en terme de Haras , fignifie tous les fauts que l'Etalon donne à la Jument enfuite du premier. Rendre la main , c'eft faire enforte que les rênes pour le Cavalier , & les guides pour le Cocher, deviennent moins tendues, afin de foulager la bou- che des Chevaux ; il y a deux façons de rendre la main pour le Cavalier , & il n'y en a qu'une pour le Cocher. La première , qui eft la même pour le Ca- valier & le Cocher, eft d'avancer fa main qui tient les rênes ou les guides. La féconde , qui ne peut regarder que le Cavalier , eft de prendre le bout des rênes de la main droite, puis la main gauche les quitte pour un mo- ment. Rendre toute la bride, c'eft prendre le bout des rênes , comme je viens de dire, & après les avoir quittées de la main gauche , avancer la main droi- te jufques fur le col du Cheval. Tout cela fait à propos , donne une grande aifanceà la bouche du Cheval , & par conféquent le Cavalier s'en trouve aufii plus à fon aife. Se rendre , fe dit d'un Cheval li fatigué , qn'il ne peut plus avancer. Rendu , un Cheval rendu , eft celui qui , par fatigue , ne fauroJt plus marcher. Dddd ij 580 HE R 0 RÊ NES , efpeces de longes de cuir attachées à la bride donc le Cavalier fe fert pour mener fon Cheval. Accourcir ^féparer , partager les rênes dans fa main. V. ces mots à leurs lettres. Renfermer un Cheval entre les cuijjcs , c'eft la même chofe qu'aflujettir. V. AfTujettir. Reniffler , fe dit du bruit que fait le Cheval avec fcs nazeaux quand quel- que objet lui fait peur. Renversée. V. Encolure. Volte renverfe'e F. Volte. Renverser, yê renverjer ■,\q Cheval fe renverfe lorfqu'il s'eft élevé tout droic , & que perdant foii équilibre, il tombe en arrière. Replier, /é replier jur foi- même , fe dit du Cheval qui tourne fubitement de. la tête à la queue dans le moment qu'il a peur ou par fantaifie. Repolon , air de Manège ; c'ell une demi-volte fermée en cinq tcms. La croupe en dedans ; c'elt aulTi une galopade de l'efpace d'un demi-mille. RÉPONDRE AUX EPERONS, fe dit d'un Cheval qui y eft fenlîble & qui y obéit. Répondre à l'éperon , ell: tout le contraire ; car ce terme fignifie un Cheval mol , qui , au lieu d'obéir au coup d'éperon , ne fait qu'une ef- pece de plainte, & n'en eit pas plus ému. Répondre à la main. V. Main. Reprendre, on appelle reprendre lorfqu'après avoir fait un arrêt , on fait repartir le Cheval. Reprise au Manège , c'eft l'efpace de tems pendant lequel l'Académiftè fait travailler fon Cheval devant l'Kcuyer. Chaque Ecolier monte ordinaire- ment trois Chevaux , & fait trois reprifes fur chaque Cheval. Résister a l'éperon , défaut du Cheval ramingue. V. Ramingue. Ressource , un Cheval qui a de la reffburce , c'eit la même chofe que d'a- voir du fond. V. Fond; Rester. V. Demeurer. Retenir, en terme de Haras, fe dit d'une Jument qui devient pleine, elle a du retenu. Se retenir , fe dit d'un Cheval dont la fantaifie eft de rallentir fon allure. Retenu. V . Ecouteux. RÉTIF , le Cheval rétif eft celui à qui il prend fouvent la fantaifie de ne vou- loir pas avancer , dût-on le tuer à force de le battre , ce qui ne fait que le faire reculer davantage. Retraite, portion de clou qui eft reftée dans le pied d'un Cheval. Retroussé. V. Flanc. RÉVhiLLER son Cheval, c'eft la même chofe qu'avertir & aHimer. V. ces mots. Révérence. F. Faire. Robe , fe dit en certaines occafions pour le poil en général. Par exemple , on dit du poil du Cheval quand il frappe les yeux agréablement , qu'il a une belle robe. Roi DE , fe dit du col & des jambes du Cheval ; du col, quand le Cavalier ne fauroit le faire plier , & des jambes , lorfqu'clles font fi fatiguées qu'à peine peut-il les plier un peu en marchant. Etre roide a Cheval ou être à Cheval comme une paire de pincettes , fe dit du Cavalier quand il eft à Cheval d un air contraint fans aucune aifance dans fon attitude. RoiDiR Je roidir , fantaifie du Cheval , lorfque roidiffant les quatre jambes , il R 0 .."RU ^ <;8'i ne veut pis avancer malgré le chitiment, mais il part de lui-même quand fa faïuaifie cfl: paiïëe : ainli il n'elt pas rétif. Rompre un Cheval à quelque allure , c'ell l'y accoutumer. Rompre le col d'un Cheval , c'eil Tobligcr quand on t'a dclFus à plier le cola droite & à gauche pour le rendre tiexible, & qu'il obéiffe aifémeiit aux deux mains ; c'ert une afTez mauvaife leçon qu'on donne à un Cheval quand on ne gagne pas les épaults en même tems. Rompre l'eau à un Cheval , c'ell l'tmpêcher de boire tout d'une haleine quand il eft efToufflé ou qu'il a chaud. Rompre une lance , fe difoit autrefois des Cavaliers armés qui alloient l'un contre l'autre la lance à la main. Rompu. V. Train. Rond. V. Volte. Couper le rond V. Volte. Le garot rond, les épaules rondes ^ la croupe ronde. V. ces mots à leurs lettres. Rosée , on appelle ainfi le fang qui commence à paroitre à la folle lorfqu'oa la pare pour deffoler le Cheval. Rosse, uneRoJJèy eft un Cheval qui n'a ni force ni vigueur. Rossignol y faire un rojjîgnolfous la queue, opération qu'on fait au Cheval pouflif outré , pour lui faciliter, à ce qu'on croit, la refpiration. Roter sur l'avoine , fe dit ou d'un Cheval dégoûté qui ne veut pa.'; man- ger fon avoine , ou de celui à qui on en a trop donné , & qui ne fiuroit ra-> chever. Roter fur la befogne, fe dit d'un Cheval parerteux ou fans force, qui ne fauroit fournir fon travail. Rouge , un Cheval rouge , eft un Cheval Bay très-vif; ce. terme n'eft guère uiîté. Gris rouge. V. Gris. ROUHAN, poil de Cheval mêlé également de blanc & debaj; quand ^e Hay domine, on l'appelle rouhan vineux. Rouhan cap de maure , eft un poil mêlé de blanc & de noir mal teint communément. La tête de ces Chevaux eft plus noire que le refte du corps , c'eft pourquoi on appelle ces Chevaux rouhans tête ou cap de maure. Rouler a Cheval, c'eft s'y tenir fi mal , que pour peu que le Cheval re- mue le corps, on va tantôt à droite, & tantôt fur le côté gaucbe. ROULIER, Charretier qui tranfportedesMarchandifes règlement d'un endroit à l'autre. Lts Rouliers d'Orléans tranfportent les vins d'Orlans à Paris. RoussiN , Cheval entier de race commune & épais. Ruade, adion du Cheval, lorfqaebaiftant la têre, & levant le derrière , il al-, longe fubitemenc les deux jambes de derrière, & les jette, pour ainfidire, en l'air ; c'eft pourquoi on dit détacher , allonger , tirer, féparer une ruade. RUBiCAN ; il y a du rubican dans le poil d'un Cheval noir , lorfqu'il a les- flancs ou tout le poil mêlés d'un peu de poil blanc ,• c'eft ce mélange qu'on appelle dir rubican. Rudoyer son Cheval, c'eft le maltraiter mal à propos quand on eft . deffus. Ruer , fe dit du Cheval qui détache une ruade. V. Ruade. Rueur , Cheval qui a le vice de ruer fouvent. Ruiné , Cheval ruine , eft un Cheval ufé de fatigue. La louche ruinée. V. Bou- che. Les jambes ruinées font des jambes qui n'ont plus la force de porter le- Cheval, & qui font communément arquées & bouktées. 582 s A S A SAbot , on appelle ainfi la corne du pied du Cheval; ceux qui font de corne noire font les meilleurs. Le Sabot blanc elt communément d'une corne trop tendre ; on divife le fabot en trois parties, la pince qui eft le devant , les quartiers qui font les deux côtés, & les talons qui font le derrière. V. Pied pour un plus grand éclairciffcmcnt. Le fabot dejfbude' , eft celui qui par ma- ladie s'eft détaché du petit pied , quelquefois il tombe de lui,-mcme tout en- tier , & laide le petit pied à découvert; on appelle encore le fabot l'ongle du pied ou les parois du pied. V. Ongle & Parois. Saccade , coup qu'on donne à la bouche d'un Cheval en fecouant les rênes ou les guides avec violence, c'eft le plus fur moyen de lui gâter la bouche , & de lui rompre les barres. Saccader, c'eft monter fon Cheval en lui donnant perpétuellement des fac- cades. Sage , un Cheval fage , eft un Cheval doux & fans ardeur. Sagement , mener [on Cheval J'agement , c'eft le mener fans colère , &: ne le point fatiguer. Saillir une Jument , c'eft la même chofe que couvrir. V. Couvrir. Sain & net , un Cheval fain &l net eft celui qui n'a aucun déftut de confor- mation ni aucun mal. Salières , les faliercs d'un Cheval font à un bon pouce au-deffus de fcs yeux; quaiwi cet endroit eft creux & enfoncé , il dénote un vieux Cheval ou un Cheval engendré d'un vieil Etalon. Les jeunes Chevaux ont cet endroit ordi- nairement plein de graifte , laquelle s'affaiffe en vieilliffant , &: devient un creux à peu près comme celui d'une faliere où on met du fel. Sangler un Cheval , c'eft ferrer les fangles , afin que la fclle foit ferme fur fon dos. Sangles, tiflu de ficelle menue qui fert à alTurer la felle fur le dos d'un Cheval. Saut, mouvement du Cheval quand il s'élève en l'air. Saut de mouton , eft un faut où le Cheval s'élève d'abord du devant , & tout de fuite du derrière en doublant les reins. Les moutons fautent ainfi. Un pas & un faut. V. Pas. On appelle le faut de l'Etalon le moment où il couvre la Jument. Sauter, c'eft faire àtsizviis. Aller par bonds & par faut s , en terme de Manè- ge , c'eft aller à courbettes & à caprioles. Sauter entre les piliers , terme de Manège, fe dit du Cheval qu'on a accoutumé à faire des fauts étant attaché aux deux piliers du Manège , fans avancer ni reculer. Sauter une Jument , fe dit de l'Etalon lorfqu'il la couvre. Sauter de ferme à ferme, fe dit au Manège <5uand on fait fauter un Cheval fans qu'il bouge de fa place. Sauter en felle , c'eft fauter ou fe jettcr fur un Cheval fellé fans mettre le pied à l'étrier. Sauteur, un Sauteur au Manège eft de deux efpeces, ou entre les piliers, ou en liberté. Le Sauteur entre les piliers , eft un Cheval auquel on apprend à faire des fauts entre les deux piliers. V. Saut , & le Sauteur en liberté , eft celui à qui on apprend à faire le pas & Je faut , en appuyant le poinçon , ou en croifant la gaule par derrière. Sauvages, Chevaux jauy âges. IlyadesPays où dans des Ifles on a jette des SE SI ^8; Jiimens , on leur donne des Etalons pour les couvrir, &• elles font abandon- nées dans cesendroirs fans voir ame vivante ; elles deviennent comme des animaux faiivages, & par conféqucnt leurs Poulains. Quand on veut le fervir de ces Poulains , on les prend' avec des filets ou lacs , puis on les apprivoife avec peine : c elt ce qu'on appelle des Cluvaux fauvages , qui ne valent pas mieux que les autres. Seau , inllrument de Palefrenier. On fait boire les Chevaux au feau auand on ne les mené pas à l'abreuvoir. Sec, un Cheval elt aw/t'c , quand au lieu de paître l'herbe , on le nourrit au foin , à la paille &. à l'avoine. Nager àfec. V. Nager. La tête feche , les épau- les feches , la jambe feche , la bouche feche , le pied fec. V. ces mots à leurs lettres. Secouer , fe dit d'un Cheval dont le trot eft rude , il fecoue fon homme. Selle, machine inventée pour afieoirle Cavalier quand il eft à Cheval. Etre bien en Selle , c'eil: avoir bonne grâce à Cheval. Gûgner le fond de la Selle ,. ou s'entretenir dans la Selle, fignifie s'y coler pour ainfi dire. Sortir de la Selle , ou avoir le derrière hors delà Selle, elt le contraire. Sauter en Selle. V. Sauter. Une Selle qui n'a point de tenue , e(l une Selle mal faite dans laquelle on n'ell point bien allis. Sauter dans la Se/le, fe dit du Cavalier qui a fi peu détenue, qu'à chaque tems de trot, fes cuifles s'élèvent, & fortentJelaSelle. Seller un Cheval , c'eit lui attacher la Selle fur le corps. Sellerie, chambre où l'on met les Selles, les brides & autres appartenances- d'une écurie pour les conferver. Sellier , il y en a de deux fortes : l'un efl un ouvrier qui fait ou fournit tout l'équipage d'un Cheval de Selle , excepté le mors : l'autre eit un ouvrier qyi travaille à garnir les CarolTes & Chaifes ; on l'appelle Sellier Carojfier. Sensible de l'éperon , fe dit d'un Cheval qui obéit pour peu qu'il le fente. Sentir , faire fentir les éperons à fon Chtval, c'eft en appuyer un coup. Faire fentirles gras des jambes , c'efl les approcher du Cheval , afin qu'il obéilTe en conféquence. Sentir fon Cheval dans la main, c'ett le tenir de la main & des jarrets , de façon qu'on en foit le maître pour tout ce qu'on voudra entre- prendre fur lui. SÉPARATIONS. F. Cloifons. SÉPARER LES RÊNES. V. Partager. Serpentine ,- langue ferpentine. F. Langue. Serré , un Cheval Jerré du devant , efl celui qui a le poitrail étroit & les deux jambes de devant trop près l'une de l'autre. Serré du derrière ^ efl la même chofe que crochu. K Crochu. Les épaules jerrées. V. Epaules, La ganacJie ferrée. V. Ganache. Les talons j erres. V. Encaftelure. Serrer la demi-volte, c'eft faire revenir un Cheval fur la même pifte fur laquelle la demi-volte a été commencée. Se ferrer , fe dit du Cheval lorfqu'il approche trop du centre de la volte. Service, un Cheval de frvtce, efl: un Cheval qui a tiré ou porté, & qui y efl; fait. Serviteur , on dit quelquefois d'un bon ou d'un mauvais Cheval , que c'eft un bon ou un mauvais ferviteur. Sevrer un Poulain, on les fevre communément au commencement dç 1 Hiver. Seyait , maladie du Sabot. $84 SI SO Siffler , on fiffle communément quand un Cheval boit ou qu'il urine , parce qu'on a l'expérience que cela le tranquillife pour ces deux fondions. Quand on veut réveiller un Clieval au Manège, on agite la gaule qui fait du bruit en l'air, ce qui h'z^'^^W^Jiffler de la gaule, ou faire fiffler la gaule. SiLLER , fe dit d'un vieux Cheval dont le dcffus des yeux devient blanc. Sillons , les filions du Palais , font des élévations pofées en travers du palais à un demi-pouce l'une de l'autre : on donne le coup de corne pour faigner au palais entre le deux & troifieme fillon. SiQUENiLLE. V. Souquenille. SoLANDRES, maladie du pli du jarret. SoLB ATU , Cheval qui a une folbature. SoLBATURE , maladie de la folle. SoLLEjledelTousdu pieddu Cheval. Po/'^eryûr/<3yo//e, feditdufer. F.Portcr. Solliciter, on dit d'un Cheval pareffeux qu'il a befoin d'être foUicité, c'elt- à-dire, d'être animé pour aller. Somme , fardeau qu'on met fur un Cheval , & qui eft auffi pefant qu'il le peut porter. Cheval defomme, efl: celui qui eft deftiné à porter la fomme. Sommier , c'eft un Cheval de fomme. Sonaille o\\ fonnette , c'eft une ou plufieurs clochettes qu'on pend au col des Mulets & des Chevaux de Meffager. SoNAiLLER , le Mulet ou le Cheval qui porte la fonaille. SoNETTE. V. Sonaille. Sortir , fe dit de l'encolure; elle fort bien dugarot, quand elle commence à s'élever du haut du garot ; elle en fort mal , quand après le garoc il y a un creux duquel part l'cncolinc. Sortir de la Selle , fe dit du Cavalier lorfque %n'ayanr point de fermeté , les mou vemens du Cheval l'ôcent de fon adietre. Souffler, fe dit d'un Cheval pouflif. Laiffèr fouffler Jon Cheval , c'eft l'ar- rêter, pour lui laiffer reprendre haleine. V. Haleine. Souffler au poil , fe dit de la matière qui n'aura pas eu d'écoulement dans de certains maux de pied , & qui reflue , & fe fait jour au paturon ou à la couronne. Souffleur , on nomme ainlî de certains Chevaux , qui , fans être poufTifs , fouillent prodigieufement , fur-tout dans les chaleurs , ce qui ne peut prove- nir que de défauts de conformation à l'entrée du conduit de la refpiration ou de quelque excroiflance de chair à l'entrée extérieure des na7,eaux. Souffrir l'éperon , fe dit d'un Cheval qui n'y eft point fenfible. Soujfrir l'Etalon , fe dit de la Jument quand elle eft bien en chaleur. Soulager , fejhulagerfur une jambe, fe dit du Cheval qui , ayant les jambes de devant fatiguées & douloureufes , avance tantôt l'une & tantôt l'autre quand il eft arrêté pour les repofer. Soulandres. V. S.olandres. SoupçoNNEUXjUnChevalfoupçonneuxeftunCheval médiocrement peureux. Soupe; de lait, poil de Cheval d'un jaune prefque blanc, c'eft la nuance la plus claire du poil Ifabelle. Souple , un Cheval fouple , eft celui qui a les raouvemens lians & vifs. Souplesse , qualité d'un Cheval fouple. ■"Souquenille, efpecede redingottede toile que les Palefreniers &: Cochers mettent pour panfcr leurs Chevaux, & dont les Charretiers fe vêtllfent pour conduire leurs charreites. Souris, s 0 s T î8s Souris, gris defouris , poil de Cheval, c'efl: une nuance de poil gris, laquelle ell de la couleur du poil d'une iburis. La fouris e(t an cartilage qui forme le devant des nazeaux du Cheval, & qui l'aide à s'ébrouer. Soutenir un Cheval, c'eft l'empêcher de tendre le col, & de s'en alkc fur les épaules ; pour cet effet on le foutient par le moyen des aides de l.i main , & des jarrets. Soutenu , fe dit des allures relevées d'un Cheval de Manège. Pas fouttnu. V. Pas. Tems fouteniis , font les tems des airs du Manège quand ils font bien égaux & bien relevés. Suite , Cheval de fuite , eft un Cheval deftiné aux Valets & aux Palefreniers dans les équipages, pour le monter. Suivre , fe dit du pied de derrière qui avance le premier au galop ; le pied de devant mené , oc le pied de derrière fuit. Superbe, un Cheval fuperbc eft un Cheval excellemment beau & fier. Sur-dent , incommodité de la bouche du Cheval , c'eft une dent mâcheliere qui devient plus longue que les autres. Sur-faix , efpece de fangle qu'on met par-deflus les autres , pour les forti- fier & aider à aflurer la felle en fa place. SuR-MENER UN Cheval , c'eft la même chofe que l'outrer. V. Outrer. Sur-os , grolTeur qui vient à la jambe. Sur-os chevillé, ce font deux fur-os vis-à-vis l'un de l'autre, l'un endehors, ôcTautre en dedansdela jambe. Surprendre un Cheval , c'eft fe fervir des aides trop brufquement; c'eft auffiapproçherdelui quand il eftàfa place dans l'écurie fans lui parler avant, ce qui lui fait peur , & alors un coup de pied de fa part eft fort à craindre. Suspendre un Cheval, c'eft lui pafTer une fous-pente fous le ventre dans l'occafîon de certains maux. Les Meffagers fufpendenr ordinairement leurs Chevaux aux couchées fans les enlever de terre , mais feulement de façon que le Cheval en s'affaiffant un peu , porte fur la ventrière de la fous-penre , & foulage ainfi fes jambes : car fi ces Chevaux fe couchoient , leurs jambes de- viendroient fî roides , à caufe du travail journalier qu'ils font , qu'ils ne pour- roient plus fe relever. Statue equ estre , on appelle ainfi une Statue repréfentant communément la perfonne d'un Roi ou d'un homme fameux , monté fur un beau Cheval , & deftinée à être mife dans une Place publique ou autre endroit remarquable & fréquenté. Les Statues équeftresfont ou de marbre ou de fonte; c'eft l'affaire des Sculpteurs, ou de les parachever tout à fait , quand elles font de mar- bre, ou d'en faire le modèle quand elles doivent être fondues. Les Sculp- teurs doivent alors travailler d'après nature pour le Cheval , & choifîr par le moyen des connoifTeurs le plus beau Cheval & le mieux proportionné, & fur-tout, ne pas s'en rapporter aux études qu'ils ont fait fur l'antique , où li vraie beauté des Chevaux fins étoit peu connue, puifqu'on ne voit com- munément dans les modèles anciens que des figures de Chevaux grofiiers & coloffaux fur lefquels les hommes paroifleut des Pygmées. Eeec 585 TA TE T Aille , les Chevaux font de diverfes tailles; les plus petits ont trois pieds, & les plus grands ont cinq pieds quatre pouces & fix pouces. Différens corps de Cavalerie font fixés pour leurs Chevaux à des tailles différentes : ainfi il y a des Chevaux taille de Dragons , taille de Moufquetaires , de Gendarmes, &c. Ce qu'on appelle Chevaux de belle taille pour la Selle, ne font ni trop grands, ni trop petits. Talons , font toujours deux à chaque pied : c'eft la partie du pied qui finit le fabot , & qui commence la fourchette. Les bonnes qualités des talons font d'être hauts , ronds & tien ouverts ; c'eft-à-dire , féparés l'un de l'autre. Les mauvaifes qualités font d'être bas, d'être ferres. V. Encaftelure. Ouvrir Us talons à'un Cheval, cela dépend de la ferrure. V. le Chap. qui en traite, & c'eft une très-mauvaife maxime. Talon , fe dit aulfi en certaines occafions des talons du Cavalier relativement au Cheval. Le talon de dedans, de dehors. V. Dedans & dehors. Promener un Cheval entre deux talons , c'eft le mener au pas en le recherchant, & le maintenir droit entre les deux talons. Enten- dre les talons , terme de Mancge, c'eft lorfque le Cheval de Manège femble entendre ce que le Cavalier demande de lui , pour peu qu'il approche une jambe de l'autre. Faire fuir les talons. V. Fuir. Porter fon Cheval d un talon fur l'autre , c'eft lui faire fuir tantôt le talon droit, & tantôt le gauche. Met- tre un Cheval dans les talons. V. Mettre. Taon , Mouche qui pique les Chevaux aufang; il y en a de gros & de petits. Tapis , rafer le tapis, galopper près du tapis. V. Rafer & Galopper. Tare, une tare , fignifie un mal vifible. T ARE , u/2 Cheval tare, eft celui qui a quclquemal qu'on puiffe découvrir à la vue. Taxer son Cheval, c'eft foUiciter un Cheval qu'ona peu monté, pour con- noître s'il a quelque vice, ou pour voir le degré de fa vigueur. Tdter le pave' ou le terrain, fe dit d'un Cheval qui ne marche pas hardiment, parce qu'il a les pieds douloureux. Taie ou blancheur, mal qui vient à l'œil du Cheval. Teigne, maladie de la fourchette. TÉMOIGNER DE LA iORCE , fe dit d'un Cheval, dans ks mouvemens duquel il en paroît. Tems , on appelle ainfi chaque mouvement accompli de quelque allure que ce foit du Cheval ,• quelquefois ce terme fe prend à la lettre, & quelquefois il a une fignification plus étendue : par exemple , quand on dit au Manège , Faire un tems de galop, c'eft faire une galopade qui ne dure pas long-tems ; mais lorfqu'on va au pas , au trot ou au galop , & qu'on arrête un tems , c'eft arrêter quafi tout court & remarcher fur le champ. Arrêter un demi-tems , n'eft quefufpendre un inftantla vîtefte de l'allure du Cheval pour la repren- dre fans arrêter. Tems écoutes , c'eft la mêmechofe que foutenus. V. Soute- nu. PaJJàde d'un tems , de cinq tems. V. Paflade. Tendon : Les Maréchaux appellent mal à propos tendon uncartifage quieft fous les côtés de la couronne. Tenir yôn Chtvalàlamain , c'eft faire en forte , par la façon de tenir fa bri- TE ^ T I 58J de , que le Cheval maintienne fa tête 8c fon col en belle fîtuation ; & le tenir en même tems dans les talons, c'efl le relever encore davantage, & em- pêcher qu'il nés échappe & qu'il ne fe traverfe. Tenir fon Chevalbride enmain, c'eftl'empêcher d'avancer autant qu'il enauroit envie. Tenir fon Cheyal dans lafujétion des aides y c'efl la même chofeque rafTujettir. V. AfTajettir. Tenir un Chevalen haleine, c'eft l'exercer tous les jours médiocrement pour fa fan- té , & pour pouvoir dans l'occafion faire un travail conlîdérable fans en être incommodé. Se tenir aux crins ou au pommeau de la /elle , e(l un expédient que les perfonnes qui n'ont point de fermeté à Cheval, ont trouvé pour ne pas tomber lorfque le Cheval veut fauter de gaieté ou autrement , ma's cela ne leur réuHit pas toujours. Tenir un Chival aufilet, c'elt l'empêcher de manger pendant quelque tems. Tenue , avoir oa n avoir point de tenue à Cheval, c'eft y être ou n'y être pas fer- me. Une Selle qui n' a point de tenue. V. Selle. Terminer des courbettes , des voltes , &c. c'eft les finir fclon les règles. Terragnol , un Cheval terragnol, eft celui qui a les mouvemens trop retenus & trop près de terre, & qui , par le défaut de fes épaules , ne peut lever le devant. Terre a terre , le terre à terre eft un air de Manège dans lequel le Cheval coule & s'élève peu de terre. Terretn au Manège, eft la pifte qu'on veut fuivre en menant fon Cheval. Ainfi, garder, obferver bien fon terrein , eft fuivre la même pifte , fans fe fer- rer ni s'élargir. Embrajfer bien fon terrein, & emhraffer duterrein au galop. V. Embrafler. Tête du Cheval, il y en a de conformations différentes ;favoir, de longues, de larges ou quarrées, de courtes, de bufquées ou moutonnées, de petites; mais la beauté d'une tête de Cheval eft à.' être petite , déchargée de chair , de façon que les veines y paroiffent fous la peau ; celles qui approchent le plus de cette defcription approchent le plus de la beauté. Les têtes bufquées ou moutonnées ; c'eft-à-dire, celles qui depuis les yeux jiifqu'auboutdunez, for- ment une ligne convexe , quand on les regarde de côté , paffent pour bel- les; mais celles qui , en les regardant ainfi , forment une ligne concave en s'enfonçant vers le milieu du chanfrein , & fe relevant enfuite pour former les nazeaux , font les plus vilaines & les plus ignobles de toutes. C'eft un dé- faut pour une tht d'être trop longue. Le front large qui fait la tête quarrét n'eft pas une beauté. La tête groffe eft un défaut , auflî-bien que la tête mal attachée ou mal pendue; c'eft-à-dire , commençant un peu trop bas & au- deflbusdu haut du col. LiJJèentête. V. Chanfrein. Marqué entête. V. Etoile. La têt: à la muraille. V. f aflcger. Porter bien fa tête , la tête dans les nues. V. Porter. Placer fa tête. V. Placer. Relever la tête. V. Relever. On dit aux voltes qu'un Cheval a la tête dedans , lorfqu'on le mené de biais fur la volte , & qu'on lui fait plier un peu la tête en dedans de la volte. Courir les têtes , exercice d'Académie : on place une tête de carton dansla carrière; & l'Eco- lier tantôt armé d'une épée & tantôt d'un dard , tâche de l'enlever ou de la frapper en courant à Cheval à toutes jambes. Tigre , poil de Cheval dont le fond eft blanc , parfemé de taches noires & rondes d efpace en efpace. Timb ALLIER , Cheval de Timballierjtd un Cheval de felle très grand & étoffé, E e e e ij ^88 T I T R qui n'efl propre qu'à monter un Timballicr , parce que c'eft de cette tailk qii'il les làut pour les Timballiers. Timoniers , Chevaux d'atcelage , qu'on attelé au timon : c'eft toujours les plus gramds de l'attelage. TiQ, le tiq eft une incommodité du Cheval qui le fait maigrir; c'eft une efpece de rot. Tiquer , avoir k tiq. V. Tiq. TiQUEUR , eft un Cheval qui rique fouvent. Tirage, on appelle en général Chevaux de tirage ceux qui fervent aux voitures. Tirer , eft l'adion des Chevaux de tirage Tirera Li main ^ fe dit d'unCheval qui , au lieu de fe ramener , réfifte à la bride en allongeant la tête , quand on tire les rênes. Tirer une ruade , c'eft la même chofe que ruer. jI irer race , fe dit de ceux qui font couvrir les Jumens. Us tirent race; c'eftà-dire, ilstirent des Poulains ou Pouliches de l'Etalon & de la Jument. Tisonné, gris tifonne', eH un poil de Cheval, qui, fur un fond blanc, a des marques noires ôc irrégulieres , larges au moins comme la main. Tombelier , eft le Charretier qui mené un tombereau. Tortue , faire la tortue , c'eft la même chofe que doubler les reins. V. Doubler. Toucher de la gaule, c'eft la même chofe que croifer la gaule en ar- rière. V. Croifer Toupet , le toupet d'un Cheval eft le crin qui eft entre les deux oreilles, & qui retombe fur le front. TouRDiLLE, efpece de poil gris. Tourmenter son Cheval , c'eft le châtier ou l'inquiéter mal à propos. Se tourmenter, fe dit d'un Cheval qui a trop d'ardeur, & qui eft toujours en adion ; il fe tourne & tourmente fon homme. Tourner a toutes mains. V. Main. Tournois , divertilTement guerrier ôc galant, où plufieurs Cavaliers bien montés & magnifiquement parés font manier leurs Chevaux. Toux , maladie du Cheval. Tr AI N , le train de devant d'un Cheval, eft les épaules & les jambes de devant, & le train de derrière eft la croupe & les deux jambes de derrière. Ttain , fignifie aulfi l'allure du Cheval. Ainfi , aller hon train , grand train , c'eft mener fon Cheval vite. Un Cheval qui va un petit train , eft celui donr les allures font courtes, c'eft- à- dire, qui avance peu. Train rompu, eft celui qui tient des deux allures: Par exemple, le traquenard tft un train rompu & l'au- bin. V. ces deux mots. Traîner les hanches. V. Hanches. Trait , Cheval de trait , c'eft la même chofe que Cheval de tirage. V. Tirag». Tranchant. V. Garot & Barres. Tranquille, un Cheval tranquille eft un Cheval qui n'a aucune ardeur. Traquenard , train ou allure qui tient de l'amble & du trot. Travaillé , les jambes travaillées fignifie les jambes fatiguées. Travailler un Cheval, feditauMancge, de celui qui lui donne leçon; c'eft à-dire, qui lui apprend fon exercice. Ainfi , il le travaille , ou autour du pilier, ou dans les piliers , ou dans les coins du Manège. Travailler en T R T R ^89 quarré. V. Volte. Travailler de la main à la main , c'eft changer fon Che- val de main fans l'aider des jambes. Travat; c'eft un Cheval qui a une balzane au pied de devant, & une autre au pied de derrière du même côté, on dit aiifli travcou entravé. Travek.se , un Cheval bien traverfé eft celui qui eft étoffé, & qui a les côtes larges. Traverser , yè i'rûv^r/ir, fe dit du Cheval , quand lorfque le Cavalier veut l'affujettir , au lieu d'aller droit , il fe jette tantôt fur un talon & tantôt l'ur l'autre , & va de biais. Trébucher. V. Broncher , c'eft la même chofe. Trépigner , fe dit d'un Cheval d'ardeur , c'eft la même chofe que battre la pouftiere. V. Battre. Tricoter, fe die d'un Cheval qui remue vite les jambes en marchant, & qui n'avance pas. Tride , fignifie qu'un Cheval rabat fes hanches avec vîtefle & agilité. Tronçon , le tronçon de la queue n'eft autre chofe que les vertèbres de la queue vers la croupe ou le gros de la queue. Trot, allure naturelle du Cheval : c'eft celle qui tient le milieu pour la vkefTe entre le pas & le galop ; on diftingue le trot en trois fortes de vîtefles : la moindre s'appelle le petit trot; la plus vite , après celle-ci , eft le trot ou le bon trot ; la troifieme , & la plus vite , s'appelle le grand trot , le trot a/longe ou le trot de CA.rffè ; quand le Cheval va le trot de lui-même, & fans y être excité , on dit qu'il prend le trot; quand on le lui fait aller , ou dit qu'on le met au trot. K. Allure. Troter , eft aller le trot. Troter des épaules , fe dit du Cheval qui trote pe- famment. Troter légèrement , c'eft le contraire. Troter autour du pilier , exer- cice qu'on fait faire aux Poulains pour les débourrer. Troteur , Cheval qui va le trot vite. Un bon troteur , fe dit communément d'un Cheval dcbi"ancart qui avance beaucoup au trot. Trousse , en terme de guerre , eft une botte d'herbe verte ou de fourrage que les Cavaliers mettent derrière ou devant eux quand ils l'ont cou ;ée &: bottelée pour la rapporter au camp , afin d'en nourrir les Chevaux. Aîo'-'r en troujffè , fe dit d'un homme ou d'une femme qui montent en fécond fur la croupe d'un Cheval lorfqu'il a déjà quelqu'un fur fon dos. Porter en trouj fe , fe dit d'un Cheval qui ibufîre patiemment celui ou celle qui munie en trou (Te fur fes reins. Trousse- queue, cfpece de façon d'envelope dans quoi on enferme la queue des Chevaux de carrolFe qui ont tous leurs crins , pour que la qjcae .le fc crote ni fc faliffe quand iis font au carrolft ; o;i 'net auiîi un ti mi ffl -queue aux .Sauteurs du Manège , de peur qu'en fautant leur queue n'incommode le Cavalier en le frappant par derrière. Trousser , fe dit d'un chevsl qui a des éparvins fecs qui lui font trop lever . les jarrets à quelque allure que ce foir. Trui I e , gris truit" , poil de Cheval dont le fond eft blanc , mêlé de peaces marques de poil bay ou alzan. 590 VA V O V VAILLANT Cheval , on appelle ainfi uii Cheval courageux ôc vigou- reux. Vaisselle , prix qu'on donne en Angleterre pour de certaines courfes de Chevaux. Valet, c'cft la même chofe que poinçon. V. Poinçon. Valet d' écurie i on nomme ainfi dans une Hôtellerie le domeftique prépofé pour donner aux Chevaux qui y arrivent tous leurs befoins. Valeureux Cheval , c'eft la même chofe que vaillant Cheval. Voyei Vaillant. Van ou vanette , efpece de panier d'ozier , dans lequel on fecoue l'avoine qu'on va donner aux Chevaux , pour la nettoyer. Vaner l'avoine, c'eft fefervir de la vanette. Varice , grofleur qui vient au pli du jarret, YElt^E fprejjer/aveine. V.PrçfTer. Barrer la veine. V. Barrer. Venir par le milieu de la Place. V. Place. Vent , avoir du Vint, fe dit d'un Cheval qui eft poufTif. Porter le neiauvent, ou porter au vent, c'eft la même choie. V. Porter. On dit d'un Cheval qui court naturellement d'une vîtefte exceflive, qu'il eft vïte comme le vent. Ventre du Cheval, fes mauvaifes qualités font de defcendre trop bas, ce qu'on appelle ventre de Vache ou ventre avalé. Verge , on appelle ainfi le manche d'une efpece de fouet de Cocher, qui a peu de touche. Verre , cul de verre. V. Cul. VerRON , œilverron. V. (Eil. Vert , on appelle ainfi l'herbe verte que le Cheval mange dans le Printems. Mettre un Cheval au vert , c'eft le mettre dans un Pré ou herbage pâturer l'herbe pendant le Printem.s. Doraer/everr. V. Donner. Vertement. V. Appuyer. Vertigo , maladie de la tête. Vessigon , grofleur au jarret. Vicieux , un Cheval vicieux , eft celui qui a de fortes fantaifies, comme de mer & démordre. Vieux , boiter de vieux ou de vieux tems. V . Boiter. Vineux , gris vineux , eft un poil blanc & noir , mêlé de bay. Rouhan vi- neux. V. Rouhan. Vite comme le vent. V. Vent , comme un oifeau , c'eft la même chofe. Vitre , on appelle ainfi la prunelle de l'œil du Cheval. Uni , un Cheval uni : il eft uni , quand au galop il avance la jambe droite de devant & la jambe gauche de derrière en même tems. Unir un Cheval , c'eft le remettre quand il eft défuni au galop. V. Dcfuni. Voiture , c'eft en général tout ce qui étant monté fur deux ou quatre roues , fert à tranfporter les hommes ou les marchandifes d'un lieu à un autre avec l'aide des Chevaux. On appelle aufti ««e voiture de Chevaux, une quantité de V 0 .vu 59t Chevaux que les Marchands de Chevaux conduifent dans quelque endroit, pour être vendus ou livrés. VoiTURiER, ceft le condudeur d'une voiture. VoLEE, Chevaux de volée , font ceux qu'on attelle à la volée d'une voiture. Volontaire , un Cheval volontaire, ell celui qui eil plein defantaifies & de défobéiffances. Volonté. V. Gagner. VOLTE, cercle ou rond , efl un terrain fuppofé dans un Manège, & que l'on y choifit à volonté; on le fuppofe fouvent circulaire & quelquefois quarré: alors en faifant manier fon Cheval autour de ce terrain , la volteou le quarré font formés par la première pifle du Cheval. La demi-volte , c'efl la moitié dudit rond; il y a toujours un pilier effedif ou fuppofé pour centredelavol- te. Quand on fait manier le Cheval en quarré, on dit, travailler en quarré, lorfqu'on mené le Cheval trois fois fur chaque ligne du quarré , cela s'ap- pelle travailler de part en part; & lorfqu'on fait faire au Cheval un tour à chaque coin du quarré de la voke , en marquant toujours ledit quarré fans s'arrêter : on àk, faire les quatre coins , ou travailler aux quatre coins ; on ap- pelle voltes d'une pijle , celles que le Cheval parcourt , les hanches fuivant les épaules , c'eft-à-dire, fans aller de côté. Les voltes de deuxpiftes , font celles où le Cheval va de côté. Les voltes renverfe'es , font celles que le Chev.il fait ayant la tête tournée vers le centre de la voire , & la croupe vers la circon- férence. Mettre un Cheval jur les voltes, c'eft le drelfer à cet air de Manège. Faire fix voltes tout dune haleine, c'eft conduire fon Cheval fix fois fur îa volte , commençant par deux voltes à droite, puis deux à gauche , & finif- fant par deux à droite; ces voltes font ce qu'on appelle des voltes redoublées, Pajfcger, ou promener un Cheval fur les voltes , c'ell le mener de côté fur la volte au pas & fans courbettes. Tenir un Cheval Jur les voltes, c'eft empê- cher qu'il ne s'échappe, & qu'il ne fe traverfe en faifant des voltes. Regarder dans la volte , fe dit du Cheval , lorfqu'en faifant des voltes de deux piftes, il a la tête tournée du côté qu'il va , ou lorfqu'aux voltes d'une pifte , il a la tête tournée vers le centre de la volte. Un Cheval fe couche far les voltts lorfque fes épaules précèdent fes hanches Enibraffer la volte, c'eft nela pas ferrer ;& la ferrer, c'eft trop s'approcher du centre de la volte, & raccour- cir le rond ou le quarré. Couper la volte ou le rond , c'eft changer de main en faifant des voltes. Voltiger SUR le Cheval de bois, exercice qui fe joint à ceux des Aca- démies, au moyen duquel, en faifant divers fauts fur un Cheval de bois, on acquiert de radrene& delà légèreté; il y a des Maîtres à voltiger qui mon- trent cet exercice. Vouloir , en vouloir, terme de Haras qui fe dit de la Jument, lorfqu'elle paroît difpofée à fouitrir l'Etalon. Use , un Cheval ufé, eft celui qui a tant fatigué , qu'il ne peut plus rendre de bons fervices. VuTDÉ, qualité du jarret. V. Jarret, VuiDER, fi vuider, c'eft fienter. 59Z y E Z A Y A Eux DE Cochon, V. (Eil. Z ZAïN , un Cheval \ain , eft un Cheval qui , de quelque poil qu'il foit , (excepté gris ou blanc) n'a aucune marque de poil blanc fur le corps. TABLE J Ï93 TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. yf BcÉS OU Apojlhérms , d'où ils ^^J. proviennent , page 3]6. Leur cure , 337. Cas où ils occalîonnent la fièvre , ibid. Pourquoi il ne faut pas les ouvrir avant leur maturité, ibid. Comment on connoît qu'ils font murs, 338 Abjorhans , voyez Alkalis. Ahfyntht , ce que c'eft ; fon ufage, 4(5z , 467 , 468 , 481. Sa dofe , 45 x ^chante , ou branche urfine , ce que c'eft, ion ufage, 48^ Ache , ce que c'efl: , fon ufage ,457, 458,464 ■Acide, fa lignification & fes proprié- tés, 443 Aconit , defcription de cette plante, A.diante blanc & noir, 458 Adoucijjhns , quels ils font , 452 ^gyptiac , fa compofition , fes pro- priétés, ce qui le rend plus caulti- que, ^ 49V,^°3 agaric, ce qu'il efl:, fes propriétés & fa dofe , 446 & Juiv. Age du Cheval , à quoi on le connolr , 3 & fuiv. 21 & fuiv. Defaconnoif- lance par les dents, 17 & faiv. Ec par d'autues indices , depuis huit ans , 20 ^igremoine , ce que c'efl: , fon ufage , 473 > 477 Aiguille courbe , fon ufage , 384 Ail , ce que c'eft , fon ufage , 466 , 482 Ajonc , voyez Lande. Air , fièvres que peut en caufer l'in- tempérie, 191 Alêne courbée , fon utilité , 373 Algaroth, ( poudre d' ) ce qu'elle ell , fa dofe , 450 Alibour , ( Eau d') voyez Eau de mer- veille. Alkaliy fa lignification & fes proprié- tés, 443 Alkalis ., ( les ) drogues qui les com- pofent , ^<^i&fuiv. ~ ou Abforbans , quels ils lont , 451, 453. Voyez Sels. Alkermès , ( Confedion d' ) fa dofe , 452 Allduya , ce que c'elt , fon ufage , 475 , 487 Allures des Chevaux , ce que c'eft , 40. Leur origine , ihid. tS' fiuv. Celles dont on fe fert ordinairement ea voyage, 114. A l'égard des Che- vaux de carroffe , ihid. Aloés , ce qu'il elt , fon origine , fes propriétés , fa dofe , 447 , 467, 484 , 41^1 , 492 , voyez leintun d'Aloës. Althéa , vovez Onguens. Alun , ce que c'eft, 484 , 490 -- de Rome , ce que c'eft , 472 Alian, queleft ce poil, fes nuances, r i Ffff 594 T A B 'Ai\ans , ( Chevaux ) difFérens quant à la couleur des crins & de la queue , ibid. Amandes douces, ce que c'eft , 474 Amh/e , quelle eiî cette allure , 42 & Juiv. Comment on reconnok qu'elle ell naturelle, 43 Ambre jaune , voyez Succin Karahé, Ambulant, voyez Haquene'e. Ammi , ce que'eft, fon ufage , 4$8, 465 Aneth, ce que c'efl: , fon ufâge , 46$ Angélique, fon ufage, 460, 468, 48Z Anglcis , (les) leur méthode lorfqu'ils engrjident les Chevaux maigres qui ont difpofition à avoir le ventre iVil'J , 28 & Juiv. Très-excellens Palefreniers, 99. Pourquoi ils cour- rcnt leurs Chevaux en Bridon; cette maxime improuvée, i 34 ; leur at- titude en galopant délapprouvée , 161 Animaux , quelles font leurs parties qui fervent à la compofition des mé- dicamens , 443 Anis , ce que c'efl , fon ufage , 465 Anneau du Touret , ce que l'on ap- pelle ainfi , 130 -- quarré , pofé à l'arc du banquet. Bon effet de cette nouvelle invention , 173 Anodins , (remèdes ) 486 Anthora , ce que c'ell , fon ufage , 4S2 Anti-évacuans, 451 Antiheclique àt Poterius, ou Diapho- re'tique jovial , ce que c'ell , fa dofe , 462 Antimoine , ( la fleur d' ) fa propr-iété & fa dofe , 4'5o Antimoine , diaphorétique , ce que c'sfl: , fa dofe ,451, 462. Voyez foie à' Antimoine. Antijcorbutiques , ou qui purifient le fang,- quels ils font , ^jô &Jiiiv. Anti-vomitifs , quels ils font , ibid. Apéritifs atténuans , quels ils font , -■' ûiaphoretiques ou fudoi-inquçs , L E quels ils font , 4159 & fuiv. — hiflériques , quels ils font , 462 *S' fiiiv. — pour la poitrine , 456 aphtes , ce l'on appelle ainfi , 285 ; leur cure , ibid. Apucin lue- Chien , ou herbe de la Houetre, ce que c'eft , 37,9 Apojlérnes , voyez Abjcès ; ce que c'eft. Arc du banquet , ce qu'on appelle ainfi, 130 Arçons , ce qu'on appelle ainfi , 137. Ceux de devant , ceux de derrière, ibid. Voyez Collet de l'arçon. Arrête-Bœuf, ce que c'eft , fon ufage, Argentine , defcription de cette plan- te , fon ufage, 471 Arijhloches , longue & rc«ide , ce que c'eft , leur ufage , 460 Armand, quelle eft cette drogue , com- ment on la donne , 183 Arménienne , (la Pierre ) fa dofe, 448 Armoije , ce que c'eft , fon ufage , 462 , 482 Arrêtes , Grappes ou Queue de Rat-, comment elles fedénotent, leurs cau- fes , 263 &fuiv. — humides , leur cure, 2(^4 -- feches ; ce que c'eft v 299 & fuiv. Leur cure, 300 Arroches ou Bonnedame ,cz que c'eft, fon ufage ; 450 > 4^7 Ars , ce qu'on appelle ainfi , 5 . Voyez Saignée. Arjh'.ic , ce que ceft , 478 , 493 ~ CauJliquA j 494 -- avalé, voyez Chevaux. Artères , leur connoiflance- , 3S8. Moyens d'en airêtcr le fang lorf- qu'elles font coupées , â^o% & fuiv. AJperge , ceque c'eft ; fon ufage ,453, 458 Afpic , voyez lavande^ Ajfi-fxtida, fon effet, comraeM elle fe donne ,183. Pourquoi ce remè- de ne doit point être employé dans D E s M A les fièvres des Chevaux , 193 Afinngcns, quels ils font » 453 , 4^9 & fuiv. Atteintes, d'où elles proviennent, 370. Temsoii elles font plusdangereufes, ibid. A quoi on lesconnoît, ihid. Leur cure , 371. Qu'il faut empê- cher qu'elles ne fe mouillent , & pourquoi , ibid. — encornées , ce que c'eft , 370. D'où elles proviennent, /i/i:'. &Juiy. Leur cure , 371 -- fourde , ce que c'eft , 371. A quoi on les connoît , ibid. Attelageï. quatre Chevaux , inconvé- nient à craindre fans poflillon, 177 Attraper , ( s' ) ce que c'e(t , 430 ^vû/urejjCequec'eit, ce qu'elles mar- quent , 3 r Avant-cœur , ce que c'eft , zo8 ,311. Comment ce mal fe dénote , 208. Origine de cette maladie , 209. •Quand très-mauvais pronoftic ,/A/^. Remèdes à cette maladie , ibid. Voyez Ejfort dans l'ame. Aubert , Alille fleurs ou Fleur de Pê- cher, quel efl ce poil , 13 Auges ^ voyez Mangeoires. Avives, ce que c'eft ; effet de leur en- flure, 4. Ce qu'on appelle ainfi , 210. Si elles deviennent doulou- rcufes, ibid. Qu'il n'y a jamais d'A- vivés fans tranchées, explication de ce Proverbe, ibid. Remèdes à cette maladie, ibid. & fuiv. Aulne noir , ce qu'il eft; fes proprié- tés, & fa dofe, 446 Aulnée , ce que c'eft ; fa dofe , 456 , 460, 468 Avoine , quand on la doit donner aux Chevaux, 108, 109. Comment on la diftribue , 108 i:^ fuiv. Cheval à qui elle convient le mieux, 121. La meilleure ; pourquoi il eft bon d'en faire provifion , ibid. Aurone , ce que c'eft , fon ufage , 4$ 3 , 463 , 457 , 488 Aiur , ( la pierre d' ) fa dofe , 448 T I F R E S. 595 B Ain d'eau ou Douche , fa com- pofîtion , fes propriétés, 509 — d'eau falée , 481 — de la mer , ibid. Bains , leur compofition , leurs pro- priétés , 509 Baiaujle , ce que c'eft , 470, 492 Ballais de Bouleau & de Jonc , leur ufage , ^ 99 Balzane dentelée , Balzane herminee ou mouchetée , explication de ces termes, 14. Ballants , voyez Pieds blancs. Banquet , ce qu'on appelle ainfi , 130 Barbe-renard , ou Epine de Bouc , ce que c'eft; gomme que produit cette Plante, 474 Barbe ou barbouchet , ce que c'eft , 3. Barbe bleffée , quelle eft cette in- dice, 44 Barbis , voyez Chevaux barbes. Barbes ou Barbillons , ce que c'eft , 330 (S" fuiv. Comment on y peut remédier, 331 Barbillons , voyez Barbes. Bardane ou Glouteron , ou Herbe aux Teigneux , ce que c'eft; fon ufage , 454^4^7.4^0 Barrement de veine , pourquoi très- bon aux Varices , 403 Barrer le nerf du Larmier, comment fe fait cette opération , 409 -- la veine , fentiment de l'Auteur fur cette opération , 402 Manière de la faire , ibid. — les veines du col , manière de faire cette opération , ibid. — les veines des cuiffes , manière de faire cette opération , povrquoi on la fait , 402. Parties où elle ft fait, ibid. Cas où cette opération ne doit point avoir lieu , ibid. — les veines des Larmiers , manière de faire cette opération , 403 Barres , ce qu'on appelle ainfî ; quelles Ffff ij ^96 T A B elles doivent être , 4. Ce qu'elles marquent , lorfqu'elles font infen- fibles, rompues, i^&fuiy. 6c trop fenfibles , 2 ^ — ce qu'on appelle mettre des Che- vaux dans les barres ; explication de cet harnois , 87 & Juiv. Ce que c'eft, ^ 88 — & Poteaux dans les écuries, ce que c'eft ; comment ils doivent être pla- cés , 91 & Juiv. Bas- Bretons , cxcellens Palefreniers, 99 Bafilicum , voyez Onguens. Bajfe Normandie , ce qu'y ftipulent les Propriétaires des fonds dans les baux , par rapport aux Chevaux , 63 Bâts y quels font les communs , 1^7 Battes , leur ufage , 138 Baume de Copahu , ce que c'eft, 491 — du Pérou , ce que c'eft, ibid. -• de Madame Feuillet , fa compofi- tion , fes propriétés, 504 Baumes, 491 Bay , couleur de ce poil ; fes nuances , fes différentes tfpeces , 1 1 — miroité , celui qu'on appelle ainâ, ibid. Beccabunga , defcription de cette Plante ; fon ufage, 477 Becchiques ow Thorachiques , 45 6 Belladona , defcription de cette Plan- te, 480 , 487 Belle de nuit , voyez Jalap. Benjoin, ce que c'eft , 458 Berle , defcription de cette Plante ; fon ufage, 477 Bétes venimeufes , voyez Morfures. Betoinc , defcription de cette Plante ; fon ufage, 482 Beurre d'aiguille, fa compolîtion ; fes propriétés, ^04 Be'ioart , ce que c'eft ; fa dofe , 461 — minéral , ce que c'eft , fa dofe , 462, Bidets, quels font les bons , 53 leur nourriture ordinaire , 122 L E -- de pofte , leur cfpece ; choix qu'on en doit faire , 46 Bigornes , ce qu'on nomme ainfî ,415 Bile échauffée , fes lignes , remède contre, 186 Billot, ce que c'eft , fon ufage, 183 , 38$ — de bois , quels Chevaux s'embou- chent avec , 133 — pour couper la queue , 386 Bi forte, defcription de cette Plante, fon ufage, 409» ^71 Bijlouri , ce que c'eft ; fon ufage ,384 Blanc , rareté de ce poil , 1 1 — d'œuf, 484 BleJJure , Enflure , Foulure , remèdes contre , 118, 3ô(9 & fuiv. Bleymes , de trois efpeces ; comment elles fe reconnoiffent , 313 — encornées , quel eft ce mal ; leur cure, 314 -- foulées , leur caufc ; leur cure, ibid. & fuiv. — feches , pourquoi ainli nommées ; leur caufe , 313 & fuiv. Comment on peut prévenir ce mal , 314. Sa cure , ibid. Voyez Chevaux. Bleuet ou Barbeau , ce que c'eft ; fon ufage, ^ 475 ,484 Boéfter du Maréchal , ce que c'eft , 385. Son ufage, ibid. Bois gentil , voyez Laureole. Bois nép'nrétique , ce que c'eft , 4$ $ BoiJJi)n, quelle doit être celle des Che- vaux , 108 , ii6 Bo/armcnic , ce que c'eft, 473 , 492 Borax , ce que c'eft ; fa dofe, 465 Bojfettes , ce qu'on appelle ainfi , 1 30 Bottes fortes , leur ufage , ce dont elles doivent être armées, 1 17 — molles , leur ufage ,• ce dont elles doivent être armées , ibid. Bottines , leur ufage ; ce dont elles doivent être armées , ibid. Bouche , fes parties extérieures ; quelle elle doit être , 3. De quoi eft com- pofée l'intérieure , i^i^- Ses dé- D E s M A fauts , 24 & Juiv. Comment cachés par les Maquignons , ^7. Ses bon- nes & mavaifes qualicés, 43 & fuiv. Ce qui peu: produire fa blelTure, 357. Ce qui peur rendre fa bleflure plus ou moins confidérable , ibid. &fuiv. Ses différentes cures, 358 Bouchon de foin , fon ufage , 99 , 102, Bouchonner , comment on le doit fai- re , lOi Boucler , voyez Jumens. Bouquin , voyez Sang de Bouc. Bouillon blanc , fes propriétés, 349 Boui.'lons de chair qui furmontent , voyez Solle. Boi/z7/o/25 de tripes , 451 Bouts , voyez Buis. Boules , leur ufage , 100, 106 & fuiv. Boulet , ce que c'ed , ■5,36:} & fuiv. Partie de l'homme à laquelle il ré- pond , 5. Quel il doir être, 6. Ce que dénote celui qui efl: trop menu, 2.8. Anatomie du Boulet , Z71. Pourquoi fes bleflures ne peuvent être que très-conlidérables , 364. Caufe defesbicffures, ihid. Sa cure, ibid. & Juiv. Le tems & le lieu où doit être appliqué le feu à fes bleflTures, 5-^5. Signes qui dénotent que fon os eft démis , 333. Sa cure, ibid. &fuiv. Voyez Jambes. Bourre, h meilleure pour rembourrer les Panneaux , 142 Bourg- épine , voyez Nerprun. Bourfe à Beiger ou Tabouret , ce que c'efl , for. ufage , 469 Bout au nt:fZ blanc , ce qu'on entend par ces termes, 14 Boutoir , fon ufsge , 397 , 416 Bouton , ce que c'eft , 1 29 -- fous la folle , quel eft ce mal ; la caufe, fa cure , 312 — de Vitriol , ce que c'efl , 3$';. Cas où il doit être employé , ibid. Bo,.Yo/2j de feu, leur ufage, 384, 399 Boute-en-train , ce qu'on appelle ainfî; fon feul ufage , qualité qu'il doit avoir , 78 T I E R E S. ^97 Branche à Piftolet , voyez Buade. Branche de la bride , ce qu'on appelle ainfï , 130 Son ufage , 131. De plufîeurs fortes , 132. V. Chevaux. Branches à la Connétable, celles qu'on appelle ainfî , 133 ~ courbées , pourauoi dites plus ou moins hardies ; leur ufage , ibid. — flafques, celles qu'on appelle ainlî , ibid. — à la Françoife , celles qu'on appelle ainfi , 133 --à œil de perdrix , celles qu'on ap- pelle ainfi , ibid. — du fer à Cheval , ce qui fe nomme ainfi, 416 Brû;7.7'o/7 de paille, fon ufage, 105 Branloire , ce que c'ell , 415 Brus , ce que c'eft ; ce qu'il forme ; partie de l'homme à laquelle il fe rapporte; quel il doit être, 5 Ce que marque celui qui efl menu , 26 Brajficours , voyez Chevaux braiîi- cours. Breuvages, ce que c'eft, 49(3. Prépara- tions pour les donner aux Chevaux ^ 390 & fuiv. Comment on les don- ne aux Chevaux ; la meilleure ma- nière de les donner, 183. Pour le de'voiement pituiteux & de crudi- tés , 247. Pour les Eaux , 307 ty fuiv. Pour le Farcin , 260. Pour la Morfjndure & Courbiiture fîm- ple, 239. Pour \e Tencf/ne , 215. Pour plulîeurs efpeces de Tran- chas , 222. Pour les Tranchées d'indigeflion <& de ventre, 213 & fuiv. Pour le Vertigo de vapeur & la palpitation de cœur, 227 & Juiv. Quels font les amers , ihid. Bricolier , Cheval qu'on appelle ainfî ^ I 53 Vovez Harnais. Bride , voyez Monture , Porte mr^rs , Branche , (EU , Renés , Mors , Son ufage, iji.Vovez Chevaux Celle des Mukrs, 1^5 Quelle doit être cel'e des Chevaux de carrolfe, 149. Et des Chevaux de tirage , 153 ^9» T A B Bricion Anglois. BrUon François, ceux qu'on appelle ainfi , 133,134 Bridons ( les) ce que c'eft , leur ufa^^, de combien de foires ,133 & fuiv. Voyez Gros- Bridons Anglois. Broche de Banquet , ce qu'on appelle ainfi, 130 Brocher en mufique , fignification de ce terme, 419 Brochoir , ion ufage , 416 Brojfe ronde., fon uîage, 99, loz Brojjir y comment on le doit taux, ihid. Brûle-queue ., fon ufage, 385 Brûlure, fa cure, 2VÎ5 Brunelle , ce que c'eft ; fon ufage, 470 Buade ou Branche àPiflolet , fon ufa- ge , 132- Bugle, ou contre les vents, quels font ces médicamens , 465 Carotte, fon ufage, ^58 Carthame ou Safran bâtard, ce qu'il eft ; fa propriété , ^49 Cartillages du pied , d'où ils prennent leur origine, <^ii &/uiv. Ce qu'ils occupent du pied intérieur , 413. Leur expofition anatomique, ikid. Carvis , ce que c'eft , fon ufage , 466 CaJJè , fon origine ; fa dofe ; fa pro- priété , 448 Cajîoreum, ce que c'eft; fa dofe, 461 , 4(5<5 Calaplafine adoucifiant , fa corapofi- rion , 506. Voyez Charges. Cataplafm.es fupuratifs pour les ru- meurs, 338 Cavale ou Jument poulinière, ce qu'on appelle ainfi , 70 Cavales , âge auquel elles peuvent de- venir poulinières ,71. Choix qu'on en doit faire , 70. Races les plus cftimées pour faire des Chevaux de diftinction , iè/a'. & fuiv. Qualités qu'elles doivent avoir, 71. Com- bien nécelFaire de leur donner des noms , 76. Attention qu'on doit avoir pour les accoupler, 7$. V. Poulains. Etalons qu'on doit kur D E s M A donner pour h première fois , 76. Quand elles commencent à devenir en chaleur ; quand hors de propos de les faire couvrir , 77. Comment on connoitlî elles font en chaleur, ibiJ. & fuiv. Ce qu'on doit faire lorfqu'on veut les faire couvrir , 79. Quand on doit les faire cou- vrir, & combien de fois de fuite ; marques ordinaires qu'elles font pleines, 78. Comment on connoit il elles font pleines , 72. Quand on les fait couvrir ; nourriture qu'on doit leur donner en Kté , 71 &fuiv. Nourriture qu'on doit leur donner en Hiver en ce cas , ôc foins qu'on en doit avoir , 71. Combien nuifi- bles les changeniens de nourriture ^ar rapport à l'accouplement , 70. Combien elles portent , 71. Com- ment on les doit conduire en cas d'avortemeat , ']^& Juiv. Ce qu'on doit faire quand leur accouchement elt difficile, 73. Leur produit, 83. Voyez Jamais , Pouliches , Pouli- nicres , R::ces , Monte, Cava/ier , fon équipage, 127 & fuiv. Ce dont il doit le munir, \i%. Préccpres généraux pour fon atti- tude , & pour conduire fon Che- val ,157 & fuiv. Examen qu'il doit faire avant de monter i Cheval ; comment il doit m,onter , 158. Quelle doit être fon attitude fur le Cheval , ibid. ùfuiv. Réfumé de l'at- titude qu'il doit avoir àCheval, i'59 & juiv. Comment il doit faire par- tir fou Cheval , fe comporter, lorf- que le Cheval eft en mouvement ; & à l'égard des châtimens , 160. Ue-ux chofcs de conféquence à ob- fervcr tant qu'il eil à Cheval, 161. Ce qu'il doit faire iorfqu'il veut partir au galop , ibid. Ce qu'il doit faire Iorfqu'il s'apperçoit que.foa Cheval a peur de quelque objet , ibid. & fuiv. Ce qu'il doit avoir pour principe fur la. délobéilTance de fen T I E R E S. 559 Cheval , 162 Cava/o , ce qu'on appelle ainiî , 156 Caveifine à deux longes , & Cavejfine. de main , leur ufage , 100 Caveffons , de trois fortes , 13'j — à charnière , ou pait Cavejfon , ce que c'eit ; fon ufage, ibid. — à ciguetre , ce que c'et!:; fon ufage, ibid. — (gros) fon feul ufage, ibiJ. Caufiiques ., quels ils font , 493. En- droits où ils peuvent faire ravage ou non , 357. Voyez Châtrure. Cauterz aduel , ce que c'eft , 493. Pierre à Cautère, 493 > 494 Centaurée , voyez petite centaurée. Cercle blanc autour de l'œil , quel eft ce ligne, 23 Cercles fur la corne , ce que c'eft , ce qu'ils dénotent ,31. Voyez Four- bure. Cerfeuil , fon ufage , 45 5 , 477 Cerifes , quel elt ce mal , comment elles fe dénotent, 311. En quoi elles différent des Fies , ibid. & fuiv. Leur cure , 312. Ce'rufe, ce que c'eft , 492 Ce'térac , . 4') 8 Chaîne pour meuirer les Chevaux , ce que c'eft , comment ou s'en fert , 34 Chaînettes de harnois ou de timon , leur ufage , ■ 149 — de fer , leur ufage dans les rênes des Chevaux , 113 Chair du pied , ce qu'elle cil , & coiii- ment elle attache le fabot au petit pied , 412 Chairs mauvaifes, ce qui les produit, 344_ Cas: oi!i il faut les détruire 3 34! Chambrkre y ce qui porte ce noirr , 415 Chamœdns , voyez Germandrce. Champignons ,. Icfqueis font dange- reux , . 478 Chancre, cç(\y^e c'eft, fa erre, 3 ^7. Cas oiû^spiaui prennent ce .nom , 333) 6oo ^ T A — rongeant à la langue, ce qui peut le produire, 359. A quelles extré- mités il peut réduire un ^\\t\2i\,Lbid. Sa cure , ibid. Chanfrein , ce que c'efl; , quvl il doit être, 2 — blanc , ce que cefl:, i^ ÇharJon-béni , ce que c'efl , 4^0 , 468 , 480. Sa doi'e, 4^1 --éroilé ou Chaujffl trape, ce que c'eli: , -- roland ou Chardon à cent têtes , ce que c'efl, 455 , 4154 -- marie ou argenté, ce que c'eft , fon ufage, 457 Chardonneret , voyez Carline. Chapelet , ce que c'ell , 343 & fuiv. fon ufage, 100. Son utilité, 344. Cas où il eft néceflairc d'eu fau-e ufage, 405 Charretiers, voyez Cocy^^r, choix qu'on en doit faire , i6g. De quel côté ils fc tiennent toujours, 151J. A qiioi tenus pour la conduite de leurs Clievaux , lyg Charge ou Cataplaftne , fa compoli- tion , 505 Char gis ou Cataplafmes , Emmielures , Emplâtres blanclies & Reinolades , remèdes fous ces quatre noms , ibid. Charnues , voyez Secrets. Chajfè des Chiens courans , en quoi eiie confiile , 1,6.1.. ï*i"écautions à prendre pour cette chafTc, \6^. V. Relais. ChaJJèur , quel doit être fon équipage, 165. Comment il doit fe conduire, & fon Cheval , ibid. & fuiv. Com- ment il doit s'y prendre pour di- minuer l'ardeur de fon Cheval à la clialFe , 166' Chofieignes ou Lichenes , ce que c'eft , 5 , 16. Quelle eft cette marque, ibid. Châtreur, comment il doit fe com- porter dans l'opération , 39Z & fuiv. Châ:rurx des Clievaux , difFe'rcntes ma- B L E nieres de la faire , 391. Comment elle lé fait avec le cauftique, 393. Manière de la faire avec le feu, 39Z. En quoi elle diffère de celle avec le cauftique, 393. Tems contraire a cette opération , ibid. ChjuJJitrape , voyez Chardon étoile. Ch.mx vive, fon ufage, 493 Chemin de S. Jacques , voyez Cheval qui fait des armes, &c. Cheval, noms des parties de fon corps, & leur comparaifon avec celles de l'homme, i. Voyez Homme. Situa- tion Si. noms des mufcles de fon corps , 410 (S* Juiv. Terme dont on lé ferc pour en défigner la cou- leur , 10. Celui réputé bien ou mal marqué, iç — qui fait des armes , ou montl^ le chemin de S. Jacques , ce qu'on en- tend parcestermes , 273. Comment on y peut remédier , 274 & fuiv. " arqué ou qui a les jambes arquées, emploi de ces termes, 273. Com- ment on peut y remédier , 274 — porteurs, ceux ainfi nommés , ■; i — rampins , 28. V. Chevaux juchés. — au fec , leur nourriture ordinaire , 120 ~ de felle ou de monture , leurs dif- férentes deftinations , 44. Eflai qu'on en doit faire , ibid. & fuiv. Principes pour lesefiàyer,4^. D'où viennent les plus beaux & les plus cftimés , 5 2. Voyez Mors. — qui ont des fey mes , leur ferrure, 434. ~ de fomme , vrai moyen de les gué- rir lorfqu'ils font blefles fous le bât, 118 -- qui ont les talons inégaux , ceux ainfi dénommés , 421. Leur ferra- re, 43$ — de tirage , & qui portent , ceux qu'on appelle ainfi , 50 6" fiiv. D'où viennent les plus beaux, 52. Leur harnois , 153. Voyez Bride y Collier. A quoi tiennent leurs traits lorfqu'ils font attelés côte à côte , 1^5, Voyez Emouchoirs. — de volée , ceux qu'on appelle ainfî , & pourquoi , ^73 "S* T^'V. Cheveftre , lignification de ce mot , 366 Chevillier, Cheval qu'on appelle ainfî , 154. Voyez Harnois. Chicorée blanche , ce que c'eft , foti ufage , 475 Chicots , maux qu'ils peuvent caufer , 376 & fuiv. Chiendent, ce que c'eft, fon ufage, 454 Chou marin , voyez Soldanelle. Chou rouge , ce que c'ell , fon ufage , 474 Cicatrifans , quels ils font , 492 D E s M A Ciguë y (grande) ce que c'efl: , fon ufage, 488 , 490 — ( petite ) ce que c'efl: , fon ufage , 480. Voyez Emplâtres. Cinabre d'Antimoine , ce que c'efl , fa dofe , 4<5i Ciroïne, ce que c'efl , fon ufage ,$13. Pour efforts de reins , 32.0 Cirons qui viennent aux Chevaux , ce que c'eft , ce qu'ils leur caufent, remède contre , \2'^ &fuiv. Cifeaux ou Rajdtrs, leur ufage , ^^ Citron , ce que c'efl; , ufage de fon jus , fa dofe , 4$i > 4<î8 , 490 Citrouille , fafemence, 474 Civière, fon ufage, 100 Clape, ce qu'on appelle ainfi , i^(? Cloijons dans les Ecuries , par qui mifes en ufage, & pourquoi, leur utilité , 91 Cloportes écrafées dans du vin blanc , fa dofe , 45$ Clous , leur ufage , 41e. Quels lonc les meilleurs, 417. Propriétés qu'ils doivent avoir , ibid. & juiv. — à glace , leur ufage , 420 -- de rue , maux qu'ils peuvent caui'er, '^'jô&Jiav. Remède à ces maux , 377 Cocher, qualités qu'il doit avoir, 168. Choix qu'on en doit faire , fes de- voirs , ibtcl. & fuiv. Ses précautions pour les Voyages , 169. Imperfec- tions qui regardent fa façon de me- ner , ou qui y ont rapport, 170. Leur défaut le plus commun , ibid. &Juiv. Celui de ceux qui croient avoir la main légère, 171 & juiv. Accidens dont ils font caufc or- , dinairement , 172. Défaut qui 'Ji-.ileur elt très- commun , 17^. . T'-Chevaux qu'ils guident lorfqu'ils font attelés , 174.. Quelle doit être leur attitude fur leur fiege , ibid. Comment ils doivent conduire leurs Chevaux alors , ibid. & Juiv Rè- gles que doit obferver celui à deux Chevaux, quand il marche dans une Ville, 175. Comment ils doivent T I K R E S. 601, mener en campagne, ou en voyage , 1 76. Abus de la plupart en lavant les Jambes à^X^MYSchevaux, -^oô&fuiy. Cocher, Poflillon & Charretier, en quoi ils différent ordinairement du Palefrenier , 168 Cochon , ( panne de ) ce que c'efl , 484 Coffre , ce qu'on appelle ainfi , 7 Cojfre à l'Avoine , dans les Ecuries , où placé , fa conftrudion , 92 6- fuiv. Coings , ce que c'eft, leur ufage, 471, Coins , voyez Dents , ou ils poulFent , leur forme , 18 Col, voyez Encolure, Orties. Colbert , ( M. ) ce qu'il a fait pour le rétabliffement des Haras dans le Royaume , H ^' f"''^- Colchique ou Mort au chien , ce que c'eft , fon effet , 479 Colcothar , 490. Voyez Kitriol rouge. Collet de l'Arçon, ce qu'on appelle ainfi, 138 Collier, celui des Mulets, 156. Ses orncmens , ibid. — des Chevaux de tirage , fa compo- fition , ' $ 3 «S" Juiv. Coloquinte , fon origine , ce que c'eft , fes propriétés, 44^ Commandant de l'Ecurie , qualités & caradere qu'il doit avoir , 96 Concombre , fa femence , 474 — fauvage , ce que c'eft , fon ufage , 445 & Juiv. Confoude moyenne , voyez Bugle. Grande Confoude , voyez Grande. Conf}ipation,(\wç\\Qt\\. cette maladie, fa caufe , fa cure, Z'jo Contrahierva , ce que c'efl , 480 Contre-extenfion , voyez Extenfion. Contru-rnariiuer , ce que c'eft , façons de le faire, 35 & Juiv. Comment on ne peut y êtie trompé , 0,6 Contre poijons , quels ils font , 478 &fuiv. Contujions , voyez Fluxions. 6o(> T A 1 Coquelicoq ^ cc que c'eft, fon ufage, 474 Coqueret , ce que c'efl , fon ufage , 4')4 Coquetiers de Normandie, leur mé- thode dans les voyages , ii8 Corail , ce que c'eft , 468. Sa dofe , 4$z,47i Cora//ine, ce que c'eft, ^6j Corde à faigner , fon ufage , 38'; Cordeau , ce qu'on appelle ainfi , 1 54 & fuiv. Chemin qu'il fait ,155. Sou ufage, il,id. Cordiaux , quand utiles ou inutiles aux Chevaux , i8z. Combien pré- : judiciables dans les y?«vrw des Che- vaux, i<)}&Juiv. Corne , ce que c'eft, 412, Parties qui la compofeut , 413. Quelle doit être , 6. Ce que marque celle qui eft caftante; comment on la recon- nok telle , 30 &fuiv. --éclatante, (défauts de la) 421 — de Chamois, fon ufage, 385 — de Vache , fon ufage , ibid. Corps du Cheval , fes parties, 7. Ses défauts , 28 & fuiv. Corrofifs ou Rongecins, quels ils font, 49 ^ Cors, ce qu'on appelle ainfi ,3596* fuiv. D'où il provient , fa cure , 3(5o Cortex Venteranus , ce que c'eft, 477 Coffas de Pois , voyez Luierne. Côtes , ce qu'elles occupent ; nom qu'on leur donne ; quelle elles doi- vent erre, 7. Ce que marquent cel- les qui font plates , 28 — calfécs , comment on peut les re- mettre , 3356' fuiv. Couchée , voyez Cheval de voyage. Coude , oi\ fitué , ^ — de la branche , ce qu'on appelle ainfi, 130 Couieuvrt'e, ce que c'eft ; fa dofe , 447 Coup de corne , ce qui s'appelle ainfi , 388 — de lance, ce que c'eft ; quelle eft 1 L E cette marque , 16 Coupe- Paille, fon ufage, où inventé,- ce que c'eft , 100 dy fuiv. Voyez Paille hachée. Couper, ( fe ) ce que c'eft , 430. En quoi il diffère de s'attraper, ibid. Couper la queue à l'Angloife , ce que c'eft, 39Î Couperet , voyez Tranchoir. Couperoje , ce que c'eft , 484 Couple, ce que c'eft; fon ufage, 88 Coups fur ]cs yeux , comment on les connok , 281 & fuiv. Quand dan- gereux , 282. En quoi ils différent des fiuxions fur les yeux , ibid. Leurs remèdes , 284 Courbature , ce qu'elle efl: , jointe avec la Fourbure , 200 & fuiv. Voyez Fourbure , de deux fortes , 203, Moyens de guérir la vraie , 204 ~ avec fièvre , quelle eft cette mala- die , 203 & fuiv. Comment elle fe X'econnoit ; fes caufes lorfqu'elle accompagne la Fourbure , 204. Comment l'appaifer, ibid. — fimple , ce que c'eft , 203 Dedeux fortes , 237. Quel eft ce mal ; fes caufes intérieures & remèdes ,239 & fuiv. Quel remède , lorfqu'elle eft accompagnée de fièvre , ibid. &fuiv. VoyszBreuvages. Autres re- mèdes , 240 Courbe , comment elle fe reconnoît , fa caufe ; fa cure , 2p^ Courge , autre nom que porte cetrc Plante ; fon ufage , 474 Couriers de Malle , voyez Selle de Couriers de Malle. Couronne; ce que c'eft, 6, 413. Partie de l'homme à laquelle elle fe rapporte; quelle elle doit être , 6 Cour/è, voyez Selle de Courfe. Cour/és Angloifes , chevaux élevés pour cela ; prixdesCourfiers vido- rieux ; loix pour ces Courfes , 167 Couffinets à flanc ou à garde flanc , de quoi compofés; leur ufage, 148 DES MA Couteau de chaleur , ce que c'eft, fon ufage, 99 , iio — à Poinçon , ce que c'eft , fon ufage, 09 (S* fuiv. Couteaux de feu , ce que c'eft , leur ufage, 3^4 > 399 Coutume de Paris dans l'achat des chevaux , 39 & fuiv. Ccuvertuns , ce qu'elles font ; leur ufage ; celles dont fe fervent les Anglais ; raifons qui prouvent la nécellicé de leur ufage, 106 — fous la Selle , utilité de leur ufage, 143 Crampe , comment fe dénote ; fa cau- fe ; fa cure , 329 Crampons , ce que c'eft ,419 & Jùiv. De deux cfpcces , ibid. & juiv. Rai- fons pour lefquelles l'une de ces deux efpeces eft la meilleure, 42.0. Cas où on ne s'en fort pas , ihid. Jnconvéniens généraux qu'ils peu- vent caufer , ibid. Les plus utiles , ibid. C/^fî'juT auxquels on n'en met jamais, 431 — poftiches, manière de s'en fervir , 420 Cran , voyez grand Raifort. Crapaudà.t'ïïéché, fadofe, 45 $. V. Fie. Crapaudines , de deux efpeces ; leur caufe ; comment elles fe reconnoif- fent , 308 (j- juiv. 374. Leur cure , 309 Crèches , voyez Mangeoires. Crème de "Tartre , ce que c'eft ; fa dofe , 451 CreJJhn d'eau , ce que c'eft , fon ufage, 476 — Aknois , ce que c'eft , fon ufage, ibid. Crevâmes , comment elles fe recon- noiffent, 30^ & fiiiv. En quoi elles diftcrent des Alules rraveriîeres ; leur caufe, 306. Leur cure, 308 C'ible , voyez l/anette Crin ou Crinière ce qu'il occupe , où il ccmmence ; ce qu'il forme j quel il doit être , 4 T I E R E S. 60J Crinière , ce que c'eft ; fon ufage, 106 Crins , manière de les faire , 104. Comment, lorfque le crin de l'en- colure eft trop garni , ibid. & fuiy. Voyez Chevaux. Crifial minéral ou Sel prunelle , ce que c'eft ; fa dofe , \^6 , 47^ Crijlaux àt Lune, ce qu'ils font; leur dofe, 4i;o Crochets y ce qu'on appelle ainfî; ceux d'en haut ; ceux d'en bas ; formes différentes qu'ils prennent avec le tems , 18 & fuiv. Tromperie que leur connoiftance découvre , 3^ Crocs , Crochets ou Ecaillons , ce qu'on appelle ainfi , 3 & fuiv. Crocus metallvrum , ce que c'elt ; fa dofe, 450 Croijfans, ce qu'on appelle ainfi, 202. Comment on peut y remédier, 203 Croix , ( André de la ) voyez Emplâtres. Croupe , ce que c eft ; fes parties ; quelle elle doit être , 7. Ses défauts, Comment on doit faire pour la fou- tenir au Trjvij//, 381 -- avalée , ce que c'eft , 29 -■coupée , ce que c'eft, ibid. — de Mulet , ce que c'eft , ibid. Croupelins , leur ufage; de quoi com- pofés , 148 Croupière , fon ufage ,138. Sa defti- nation , 144. Comment remédier lorfqu'elle écorchc fous la queue , 360. Et quand le Cheval n'en peut plus fouffrir , ibid. &/uiv. Croupières, de combien de façons, 144 Les moins bonnes; les meil- leures , ibid. & futv. Celles qui , quoique peu en ufage , ne laiflTenc pas d'être fort bonnes , 145 -- à l'Angloife , comment faites; leur qualité , 144 — de chaffe , celles qu'on appelle ainfi , ibid. & Juiv. Cuiller de fer , fon ufage, 385 Cutjfe , fcs parties ; partie de l'homme à laquelle elle fcrapporte; quelle elle doit être , 8, Ses défauts , 29. Ce 6o8 T A B que marquent celles qui font plates & ferrées, 29 Cuivre brûlé , comment on le brûle, fonufage, 49^.493 Cul de verre dans l'œil , quel eft ce figne , ce qui le dénote & ce qu'il marque, z8o Cumin , ce que c'efl: , fon ufage , ^66 Cure pied , fon ufage, 99 Curer un Cheval , voyez Vuider. D DAcles , ce que c'efl: , 474, Dartres , ce que c'efl: , 253 De trois forres , ibid. Leur caufe, ibid. & J'uiv. Celles difficiles à gué- rir, 255. Chevaux qui y font plus fujets , ibid. — coulantes ou vives, ce que c'efl, ^U — à grolfes croûtee , quel efl: ce mal, ibid. — farineufes , quelle efl: cette maladie , ibid. — vives avec écorchures & déman- geaifon , quel efl ce mal , 25^ Défauts viliblesdu Cheval , 32 & fuiv. — des pieds, quels ils font, 411 & fuiv. Défenfîf, fa composition , $ 1 1 &/ùiv. Dégoût des Chevaux , comment on le reconnoît ; fes caufes, 185. Com- ment on y remédie , ibid. &fuiv. Dégrciffer ks yeux par en haut & par en bas ; comment fe fait cette opé- ration , 40g Délivreur, fon emploi , 97 & fuiv. Ce dont il doit tenir regiflre , 518. A quoi tenu , lorfqu'il efl: en même temps Maître Garde-meuble , ibid. Démangeaijons, quel eft ce mal j leurs diagnoflics, Z'^/^&fuiv. Leurs cau- fes extérieures & intérieures ,255. Leur cure , ibid. & fuiv. Voyez On- guent. Demi-lunette , ce qui s'appelle ainfi , 434 L E Dents des Chevaux , 22. Leur lon- gueur, 19. Comment on peut re- connoître la tromperie de ceux qui les fcient ou les liment , 36. Qu'il eft fort rare qu'elles fe carient, 354. Celles des Chevaux entiers ou hon- gres ; leur nom ; où fituées , 3 & fuiv. Dents des coins, pourquoi ainfi nom- mées; leur durée , if & fuiv. -- de devant , leur nombre ; nom des deux de devant de chaque mâchoi- -re , des deux qui les joignent , & des dernières , 3 -- de lait , ce qu'elles font ; leur du- rée , 17, 21. Pourquoi les Ma- quignons les arrachent quelque- fois, ce qui peut découvrir la trom- perie, 35 — de loup. Voyez Surdent. — mâchelieres , leur nombre , 4. V, Chevaux. — mitoyennes , pourquoi ainfi nom- mées ; lenr durée , 17 — de Poulains , 21 & fuiv. — de fauglier des Indes ; fa dofe , 461 Defcente ou Hernie , caufe de cette maladie; fa cure, 326 Dejfokr , comment fe fait cette opé- ration , 397 Deffus de tête. Voyez Te'tiere. Dévoiement , ce que c'eft ; de trois efpeces , fignes généraux de toute efpece de dévoiement, 246 — bilieux ; fes fignes , 247 &fuiv. Sa cure, 248 — onflux dyffenterique ; ce que c'eft , fa caufe , fa cure , ibid. Voyez La- vemens. "pituireux ou de crudités ; fes fignes & caufes, Xif6&fuiv. Sa cure, 247. V oytz Breuvages. Diachilum. \'oyez Emplâtres. Diaphorétiqne]ov\2.]. Voyez Antihecli- que de Poterius. Dicîame blanc. Voyez Fraiinelle. ■- de Crète, ce que c'eft ; fon ufage , 363 Digefif, D E s M A Dlgeflift fa compoficion , fes proprié- tés, 5 1 1 — magiftral , fa compofition , 487 Digejlifs , pour les plaUs compofées , conrufes , 3')0 Dijlocationsy à quels os elles font plus dangereufes, 333. Manière de les guérir , ibid. Diurétiques apéritifs & pedoraux , quels ils font ,45$. Animaux diu- rétiques , ibid. — chymiques , quels ils font , 456 Domte-venin , ce que c'ert ; fon ufage , 460 Donner des plumes à un Cheval , ce qui s'appelle âinfi , 404 & fuiv. Manière de faire cette opération , Dos , où fitué , quel il doit être , 7 Do/è , Maladies qui la demandent forte , celles qui la demandent plus foible , 439 ^ /"'»'• Double Bidet, quelle eft fa nourriture ordinaire , iiz Douche. Voyez Bain d'eau. Dragon , ce qu'on appelle ainfi ; quel eft ce figne , 24 & fuiv. Sa caufe , 280 (S* yù/v. Mal incurable, 281 Dragons , bottes dont ils fe fervent , ï^7 ' jrp Au, celle qui convient aux Che- JUi vaux , 64. Manière d'en ôter la crudité ; celle qu'on ne doit point donner à boire aux Chevaux , 108, 126. Celle qui leur eft très-faine, ibid. Combien leur eft dangereufe celle de la rivière à'Effbne ,116, 116 — d'arquebufade , ce que c'eft, 489, 491,493 — blanche , ce que c'eft; fon ulage pour les Chevaux , i z6. Son utilité pour les Chevaux malades , 186 & fuiv. — de chaux , ce que c'eft, 491 , 492 — forte , ce que c'eft , 494 T r E R E S. (Î09 ~ de frais de grenouille , fa dofe , 4-7 î — de Merveille ou i'Alibours; fa com- pofition , fes propriétés , ç 10 -- de noix , ce que c'eft ; fa dofe , 468 -- de plantin , fil dofe , 455 — de poulet, 4^4 -- de la Reine d'Hongrie, ce que c'eft, 489 , 492 — rofe, fa dofe , 45 a — de rofes de chien , 484 — ftiptique , ce que c'eft ; fa dofe , A ■ T, ' r r ^73 — ue-vie camphrée , fon ufage pour frotter les jambes des Chevaux, 119 Eaux f aufti appellées les mauvaifes eaux ; quels font ces maux , leur caufe , 304. Comment elles fe dé- notent, 305. Chevaux qui y font: fujets , ibid. Leur c\xxQ.,ibid h fuiv. '^o^&fuiv. Voyez Breuvages. Com- ment on reconnoît leur defleche- ment , 57 — roufles , cas où elles font une très- mauvaife marque pour une plaie, -- rouiïesàla queue, ce que c'eft, leur cure > ^ ^ " 2^3 EbuUition à la tête , fes fignes , fa cure , 2(Î2 Ebullitions de fang , de trois efpe- ces , leurs fignes , i6i. Leurs cau- fes, ^ 2(52 Ecailles d'huître , 483 Ecaillons , voyez Crocs. Ecart ou Effort à l'épaule ; quel eft ce mal , 315. Difficile à connoî- tre , ibid. & fuiv. Comment on peu le reconnoître , 317. Sa cure, ibid. & fuiv. Abus des Man'chaux fur la cure de ce mal , 318 Eclijfes de bois & de fer , leur ufage, 385 • Ecorché , ou fituation des mufcles A\i corps du Cheval fous la peau, 410 & fiiv. Ecorchure de la Celle ; comment on Hhhh 6iO TABLE peut empêcher qu'elle augmente, & la guérir, 360 Ecorchuresàvi poitrail ; moyens pour les prévenir , 361 EcrèviJJès , (yeux d' ) ce que c'eft; fa dofe, 4^2,473 EcréviJJes feches , leur dofe , 4^ $ Ecuries , de trois fortes , ce dont elles doivent être meublées , 90. Leur conftrudion & proportion qu'on y doit garder , ibid. & Juiv. In- convéniens & avantages ties unes & des autres, 93 (S* Juiv. Quelle doit être leur expofition , 91;. Leurs meubles , 99 & juiv. Manière de la conduire journellement , loi & fuiv. 105 , 10^ , 109 & Juiv. Leur utilité dans les Haras , 65 & fuiv. Celles qui conviennent le mieux pour les Etalons , 66 & Juiv. Qu'il efl: néceflaire d'en avoir pour les Chevaux malades , 67 — doubles , de deux fortes ; incom- modité de la première , 93 & fuiv. Commodité de la féconde ; ce qu'elle etl: proprement , 94 -- cloifonnées, ce que c'eft, avantage qu'on en tire, 67 --fimplcs, combien commodes, 93 Ejfort à la noix , quel efl ce mal , 3Z2. Comment on peut découvrir cette efpece d'effort, ibid. Sa cure, ibid. & fuiv. — dansl'aîne, 209,321 — à l'épaule , voyez Ecart. — général du jarrtt , fa caufe , com- bien dangereux , 326 6" fuiv. Sa cure, 327 — du gros tendon d'à jarret, facaufe, ibid. Sa cure , ibid. -- du mufcle pedoral. Voyez Avant- cœur. — des reins, degrés de cet accident , 319 (S* fuiv. Cas où ils fonc incu- rables, 320. Leur cure , ibid. — au mufcle triceps , quel efl ce mal ; comment on le reconnoît , 327 344 Eponges d'un fer a Cheval ; ce que c'eft, 416 Epcufjettes de drap on de ferges ; leur* ufage , 99 , 102. Ce que c'eft , ibid. — de frife humedée , fon ufage , ibid. — de toile , voyez Tablier de Pale- fre^iier. Epoufféttes de crin , leur ufage ; ceux qui s'en fervent, lOi H h h h il 6ïï T A B Epurge , ce que c'eft ; fes propriétés & fa dofe , 44$ ErefipelU plat , & Erifipelle bouton- né ; leur caufe & leur cure , x6i Ergot , ce qu'on appelle ainfî , 6 , \6 , 17. Ce que c'eft ; inutilité de le fen- dre , 308 Ergots des jambes de Cheval ; com- ment appelles, leur dofe, 46$ Efcourgeon , quand on le feme ; fon ufage & fon effet pour les Chevaux , ii6 Ejparvin fec , comment , & où il fc forme , 293 & fuiv. Son effet , fcs lignes , fa cure, 294 & fuiv. — de bœuf, combien dangereux ,• fon feul remède , 295 EJparvins , de deux fortes , 293 6* fuiv. Efprit de miel , ce que c'eft , 493 ~ de nitre , ce que c'eft , 494 -- de nitre dulcifîé , ce que c'eft , fa dofe, 456, 466 — de fei , ce que c'eft, 493 — volatil de fel ammoniac, ce que c'eft, fa dofe , 462 , 468 , 491 -- de thérébentine , ce que c'eft , fa dofe , 456 — de vin camphré , ce que c'eft, 489 , -- de vin tartanfe, ce que c eft , fa dofe , 465 — acide de vitriol , ce que c'eft , fa dofe, 45 1 EfquilU ^ ce que c'eft , 354. Manière de la guérir , 3')5. Sa durée ordi- naire , ihid. Remède rrès-lîmple pour faire tomber celle des barres rompues, 358 Efquinc , ce que c'eft , fon ufage , 45 9 , 480 Ejfc de feu , fon ufage , 38'; Efiamper , fignifîcatioû de ce mot , -- gras ou maigre , ce que c eft , ibid. EJhoffe , ce que c'eft , fon ufage , 87 & fuiv. Etalons ou Etelons , Chevaux qu'on L E appelle ainfi , ^7. Qualités qu'ils doivent avoir , ibid. & fuiv. Quelle doit être leur taille , 68. Age le plus convenable pour mettre ea œuvre V Etalon fin , ibid. & fuiv* Soin qu'on en doit prendre, & pour les maintenir en fanté, 69 & fuiv. Voyez Cavales. Ce qu'on doit faire avant de les mener à la Jument , & après , 80. Comment on recon- noît qu'ils ont couvert, ibid. Com- bien de fois ils peuvent couvrir ; pourquoi on ne doit point les mon- ter dans le temps de la monte, 8r. Comment on doit les nourrir dans ce temps, 82. Pourquoi ils ne peu- vent aller en pâture , 66. Voyez Chevaux , Ecuries. Etoile ou Pelote , ce que c'eft , 14 Etoiles artificielles , comment on les reconnoît, 37 Etonnement ou Heurt du Sabot , ce que c'eft ; mal défini par le Par- fait Maréchal , 309 6" fuiv. Com- ment il fe conuoît, 310. Sa cure, ihid. Etranguillon , ce qu'on nomme ainfî , 210. Qu'il eft une maladie réelle , 2x1. Ses fignes , ibid. Ce que c'eft, ibid. Comment on peut y remédier, ibid. Ce qui la peut produire , ibid. Remèdes qui la peuvent guérir , ibid. Etriers , partie de la felle, 138. Quels ils doivent être , 148 Etrille de fer étamé , fon ufage , 99 Etriller , comment on le doit faire , ICI &fuiv. Etrivieres , leur place, 138. Ce qu'or» appelle ainfî ; quelles elles doivent être; leur ufage, i^q & fuiv. Evacuons , ceux qui font purgatifs forts , 444 & fuiv. Ceux qni font purgatifs doux , 446 &fuiv. CeuK qui font purgatifs foibles, 448. Et ceux qui font laxatifs , 449 Euphorbe , ce que c'cft y fes propriétés & fa dofe , 444 D E s M A Euphraife , defcription de cette plan- te , fon ufage , 484 Exercice des Chevaux de Manège ; quand il fe fait conimunément , & jufqi.i'à quelle heure , 110 Extenjîon , ce que c'eft , 333. Com- ment on peut la pratiquer , ibid. 335. Ainfi que la contre-extenjion, ihid. Extrait d'Aloës , ce que c'eft , & fa dofe , 451 Extrait de Genièvre, fa compofition , 456, 466,497 — de Mars apéritif, ce que c'eft , fa dofe, 465 — de noix , c« que c'eft , fa dofe, 468 & Juiv. — de Rhubarbe , ce que c'eft , fa do- fe , 450 Extraits amers , voyez Herbes. Ma- nière de les faire , 494 FAi/n canine , quelle eft cette ma- ladie; fes fignes , fa caufe , fa cure, 251 Faim- V aie, quel eft ce mal j fesfignes, fes caufes , 252 Faire net , ce que c'eft , 108 Fanon , ce que c'eft , 6 Farcin , quel eft ce mal ; fa caufe , 2^7. De cinq fortes, fuivant les Maréchaux , ibid. & Juiv. De deux efpeces feulement , 258. Voyez Froverbes. S'il a rapport à la ma- ladie Kéapolitaine , 258 & Juiv. Les plus difficiles à guérir, 259. Ce qui le rend incurable , & plus mauvais que la Galle , ibid. Qu'il fe communique & fe gagne , ibiJ. "Une des meilleures marques de fa guérifon , O-id. & Juiv. Kemedes qu'on doit faire au Farcin; de deux fortes , 260 & Jlav. Voyez Breu- vages y Poudres , Jambes. — cordé , comment il fe dénote , quand mauvais ou aifé à gué- T I E R E S. éi3 rir, 258 "intérieur, ( le premier) comment il fe dénote ; très-dangereux, ibid. — intérieur , ( le fécond ) comment il fe dénote ; aifé à guérir, ibid. — de la tête , aifé à guérir , ibid. — volant , fon effet ; aifé à guérir , ibid._ Farine d'Orge ,\ oyez Orge.' Farines , ( les quatre ) quelles elles font , 486 Fatigue 8c Fortraiture, leurs lignes & caufes ; leur cure, 245 &Juiv. Faucher e , ce qu'on appelle ainfi , k^ô FauJJe-Gourme , ce qu'on appelle ainfi, 232. Quelle eft cette maladie, fes figues ; fes caufes , fes remèdes , Faux-Poitrail , ce que c eft , fon ufa- ge, fon effet , 361 Fébrifuges , ( remèdes ) 468 Femmes dts Maréchaux, quel eft leur profit , 41^ — quel doit erre leur attitude à Che- val ,162. Voyez Selle de Femmes. Fenêtres des écuries, de deux fortes; les plus utiles , 93 Fenouil, ce que c'eft , fon ufage , 456, 458, 460, 46$ , 468 , 483 Fenugrec , defcriprion de cttte Fian- te, 485. Son eftet ; Chevaux aux- quels fa nourriiure eft utile, 123 &fuiv. Fer à Cheval , ce que c'eft , fon uti- lité , 414 Quels font les meilleurs dont on puiffe fe fervir ,417. Com- ment il faut le pofer ,416 & Juiv. Comment on reconnoît qu'il porte fur la folle, 117. Comment on y doit remédier , ibid. Cas où il eft à propos qu'il porte en l'air, 419 ■- couvert , à quels Animaux il con- vient , 436 Ce qu'il eft , 437 ~ à lampas , fon ufage , 38Ç ~ à Lunettes , ce qui s'appelle ainfi , 434 — à patins, fon ufage, 4,36 — en S ; foo utilité, 473 6i4 ^ T A B ■-" voûté , voyez P'uds combles. Fermier, ce qui fe nomme ainli , 4,1 ^ Ferrure , pourquoi la première eil elTenticlle , 414. Unique moyen d'empêcher les Chevaux de fe cou- per , 4^t 'Ferrure contre les C/ous de rues & Chicots. A quoi elle eft defcinée , ■ 436. Manière de la faire , ibid. Feu , Comm.ent on le donne aux Che- vaux , 399 & fuiv. Différentes ma- nières de le donner, 400. Son effet ordinaire , ibid. Parties où on le mer, ibid. Ce qu'il fautobferver ef- fentiellemenc quant à cette opéra- tion , 401. Raifon pour laquelle on ne le met pas aux jambes par pré- caution dans ce Pays , ibid. — adue! , ce que c'eft , 347, 348. Ses propriétés , ibid. — potentiel , ce que c'eft, 347. Ma- nière d'en faire ufage , 348. Ses propriétés , ibid. Fève , voyez Lampas. Feveroks ou Haricots de Marais , leur ufage pour les Chevaux , 1 24 Fèves de Marais , ce que c'eft , leur ufage, 4$^ Feuille de Sauge , ce que c'eft , fou ufage, 384 Feuilles , temps de le^ cueillir , 443 Feuillet , ( Madame ) voyez Baume verd. Fie ou Crapaud , quel eft ce mal , comment on le reconnoît, 310 iS" fuiv. Sa cure , 31 f. Voyez Cerifes. Fies du corps ou Poireaux , de deux fortes ; quelle eft la féconde ,• divi- fion de cette féconde, 28$ Ç^ fuiv. Leur caufe , leur cure , 286 Fiente d'âne ou de porc , 472 — des Chevaux, pronoftics qu'on en peut tirer, l'iô — de Coucou , 483 — d'Hirondelle , ibid. --d'Homme , 486 — de Mulet , fa ùcfe ,- 461 --de Poule, voyez Chevaux. L E — de Vache , fon effet, T07 Fièvre, ce que c'eft , 187. Remède contre, 193. Voyez Ajjà-Fœtida , Toux accidentelle , Suigne'e , La- vemens , Cordiaux , MajUgadour , Léthargie, — de douleur, fa définition^ fa caufc, fon remède , 194 — lente , fes caufes , & d'où elle provient, 230 & fuiv. Fièvres continues , de combien de forres , fuivant plufieurs Auteurs; leur caufe , 188. Cas où elles font dangerenfcs ou non , ibid. & fuiv. Les plus grandes de toutes & les plus périlleufes , 189. Leurs caufes extérieures ,190 & fuiv. Leurs fignes généraux , 191 6" fuiv. Et particuliers , 192. Combien dan- gereufes, ifi'^. i^fuiv. Quand très- dangereufes, leurs remèdes, 193 — inflammatoires, celles qu'on nom- me ainfi , 189. Noms que leur don- nent les Maréchaux, 195 — peftilentielles , celles ainfi dénom- mées, 189 Figues, ce que c'eft , 4^$ > 474- Filandres , ce que c'eft , 3'5 r — qui reftent au fond après le bour- billon ibrti ; façons dont il faut procéder pour les emporter, 302 i^juiv. Filit , fon ufage, ce que c'eft, 133. Voyez Marchands de Chevaux. Filipendule , ce que c'eft , l'on ufage, 4.64 Fifîule , cas où il faut la brûler , èc comment, 3158 Fiflules , quel eft ce mal , 324 & juiv. Comment on peut connoître qu'il y en a une au fondement, 325. Com- ment elles fe dénotent ; leur cure , ibid. Flambe ou Iris , fon origine , ce que c'eft , fa propriété, fa dofe , 449 Flammes, ce que c'elt , leur ufage, Flancs, ou fitués 3 quels ils doivenc D E s M A être , leurs défauts ,286" fuiv. Ce que dénote celui qui eft creux , 28 Fleur de benjoin , ce que c'eft , fa dofe , ibid. — de foufFre , ce que c'eft , fa dofe , 459 Fleurs ^ temps de les cueillir, 44.3 — de Pécher , leur dofe , 44.8 — de fel Ammoniac , ce que c'eft , fa dofe , 4^8 Florentine, ce que c'eft , 437 Flots, ce qu'on nomme ainfî , 1515 Flux d'urine immodéré , quelle eft cette maladie ; fes fignes; fa caufe, 247 & fuiv. Sa cure , 250 — dyifentcrique. voyez Dévoiement. Fluxion habituelle ou /^^x/o/z lunati- que, quelle eft cette maladie , z%z & fuiv. Sa cure , 284 & fuiv. Fluxions & Enflures , leurs caufes , 265 , 2157. Ce que c'eft lorqu'elles font caufées par un coup qui aura d'abord faitcontufion, ibid. &fuiv. Et lorfqu'elles ne proviennent point d'accidens extérieurs , mais par for- ce de travail , morfondure, nour- riture mauvaife ou trop abondante , trop de repos , 266. Leur cure , 2^7. Parties les plus fujettes à s'en- fler, 269 — fur les jifur , leui^s caufes > la plus dangereufe & la moins guérifia- ble , 282. Leurs fîgnes , ibid. & yùiv. Leur cure, 283 Remèdes con- tre , 284 Foin , quand & comment on doit le donner , 109. Ses différentes qua- lités , 121. Celui qu'il faut donner aux Chevaux , ibid. Voyez Cktvaux: Quand il rend poufiïfs les Chevaux, 121. Cas où il faut leur en donner un peu avant de boire , ibid. Ceux auxquels on peur en donner plus , & auxquels il eft bon; effets de cette nourriture , ibid. Voyez Paille. — trop délicat , pourquoi il ne con- vient pas aux ChiVJux , 121 -- iiouveau , ce que c'eft , .très-dange- T I E R E S. 6i<, reux aux Chevaux , ibid. — vafé, pourquoi il ne vaut rien aux Chevaux , ibid. Folets , voyez Secrets. Follicules , de féiré , ce qu'elles font ; leur propriété , leur dofe , 447 Fonceau , ce qu'on appelle ainfi , 1 30 Fondement , voyez Jartie du fonde- ment. Forge , ce que c'eft, 414. Sa defcrip- tion , ibid. & fuiv. Forme , quel eft ce mal , 300. Sa cu- re,. îi)id. & fuiv. Formes, ce qu'on nomme ainfi ,156 Fortraiture , voyez Fatigue. Fojfes , voyez Trous. Fojfiles , ce qu'ils font , 443. De qua- tre fortes , ibid^ Fouets, ceux en ufage , & leur diffé- rente propriété, 128 Foulure , voyez Bleffurc. Fourbure , ce que c'eft , 197. Ses dia- gnoftics ; de plufîeurs fortes , 198. Ses degrés , ibid. & fuiv. La moins dangereufe, 199. Ce qui la redon-. ne communément , ibid. Abus de quelques- Maréchaux pour la cure de ccttemaladie, ibid. &Juiv. Com- ment on peut y remédier quand elle eft récente , 200. Et lofque la fiè- vre appellée Courbature s'y joint ,. ibid. Breuvages Se remèdes pour 11 cure de cette maladie, 201 & fuiv. Son plus grand inconvénient, 199 , 2C1. Et qui arrive prefque toujours quand on a négligé de panftr les pieds & les jambes , ibid. Ce qui arrive lorfqu'elle eft tombée fur les pieds, ibid. ^ fuiv. Ce qui eft efTen- tiel pour l'empêclier , ibid. Voyez Courbature avec fièvre. — d'écurie , quel eft ce mal ; fa caufe , 198' — de fatigue, quelle eft cette maladie , fa caufe, ibid. — du vert , quelle eft cette maladie, '99 ¥.curches de bois ou defer , leur ufa^ 6i6 T A B fourchette , ce que 1 on nomme ainh ; quelle elle doit être , 6. Ce qu'indi- que celle qui eft grafTe ou maigre , 316' fuiv. Suppuration de la four- chette , , 3 ' ^ — trop grolTe , ce qu'elle dénote , 41 r — maigre , ce qu'elle dénote, ibid. Tourgonniers, voyez Selle àt Fourgo- niers. "Foie d'Antimoine , effet de deux on- ces mifes dans du fon mouillé don- né aux Chevaux mis au vert, 115. Manière de faire cette compofition, 499 "Fracture diamétrale, fa cure , ^3$ — longitudinale , pourquoi difficile à guérir , il'i^- Tnixinelle ou Diâame blanc , ce que c'eft , fon ufage , 467 Vrêne , ce que c'eft , fon ufage , 468 Trament , fon ufage pour les Chevaux , I 24 Front du Cheval , ce qu'il contient ; où placé , 2, Trontail , ce que c'eft , 1 19 Fruits , temps de les cueillir , 443 GAlbanum , ce que c'eft , 454. Comment on le purifie , 497 is* Juiv. Galle , fes caufes ; de deux fortes , 2 $6. Son effet , ibid. Comment elle fe communique , ibid. Voyez On- guent. - farineufe , comment elle fe dénote , 2$6. Ses caufes , ibid. Sa cure , ibid. & fuiv. — ulcérée, comment elle femanifelle, 256. Sa cure , ibid. & Juiv. Galop , règles d'un bon , 41 Ganache ou Ganajfc , ce que c'eft , 2 ^ fuiv. Si par le maniement de fon os on peut connoître l'âge , 20. Ses défauts, ce qu'elle indique lorfqu'el- le eft ferrée , 2.4 L E Gangrené, d'où elle provient, 351 & fuiv. Son étymologie propre , ibid. Cas oij elle eft curable ou non , ibid. & fuiv. Sa cure, 353. Remedescon- tre, ^ ^ ^ 491 Gants , qu'il n'eft pas féant de n'en point avoir pour monter à cheval , 128 Garance, ce que c'eft, fon ufage, 464 Garantie , en quoi elle confîfte , 38 Garçon Maréchal , pourquoi dans les grands équipages de chaffe il s'en trouve toujours à cheval, m. Quel eft leur profit , 416 Garde de nuit , quel il eft ; objet de fa commiliion , 110 Garde - meuble des écuries , ce que c'eft ; où fitué ; fa conftrudion , 96. Voyez Vfienfiles. Gargarifme , comment il fe fait ,183. Manière de les donner aux Che- vaux, 498. Pour bouche échauffée ou mauvaife , ibid. Pour l'inflam- mation du gofier , ihid. Gargouille, ce que c'eft, 130 Garot , partie de l'homme à laquelle il répond; où placé; quel il doit être, 4. Ce qu'indique celui qui eft rond , 25. Ce qui peut produire fes bleffu- res , 361 6* fuiv. Caufe de fon en- flure , 3^2. Cas où fa cure eft très- difficile, ibid. Quatre cas à confî- dérer dans fes maux , ibid. & fuiv. Leur cure , 362 & fuiv. Gayac , ce que c'eft , fon ufage , 4^9 , 480 Gelée de coings , fa dofe, 4$ 3 — de corne de cerf, 473 Génération , ( parties de la ) où fituées, 7 Genièvre , fa dofe, 452. Ce que c'eft , fon ufage , ^ . 4i 3 > 4^3- Genou, ce que c'eft; partie de l'hom- me à laquelle il fe rapporte ; quel il doit être , 5. Ce qu'indique celui qui eft gros , 26. Son anatomie , 259 & Juiv. Quelle eft cette partie, 270. Ses tendons & ligamens , ibid. Genou D E s M A Genou ou jarret de la bride , ce qu'on appelle ainfi, i ;o Gentiane , ce que c'eft , fon ufage , 464 , 468 , 482. Germandréi ou petit Chêne , ce que c'eft , fon ufage , 461 , 464 , 468 — d'eau , voyez Scordium. Germe de fève , ce qu'on appelle ainfi , 18 Girofles, ce que c'eft , 468 Gilla vitrioli , ce qu'il elL, fa dofe , 450 Giroflée , voyez Vidiier jaune. Glandes douloureufes & attachées à la ganache , quel efl cet indice , 14 — enflées fous la ganache , abus de certaines gens à cet égard , 233 — du golîer, ce qu'on appelle ainfi , 210 Glands , ce que c'eft , 472 Glouteron , voyez Bardane. Gomme Adraganthe , ce qui la pro- duit, 474, 491 — Ammoniac , ce que c'efi , 464, 486 , 489 -- Arabique, ce que c'eft, 475 — Gutte, ce qu'elle eft; fes propriétés & fa dofe, 344 Gommes , quelles elles font , 464. Voyez Emplâtres. Gofier y partie qu'il occupe , 4 Gouge , ( la groffe ) fon ufage , 386 Gouge, ( la petite ). fon ufage , 384 Gourme , quelle ell cette maladie , 231. Sa caufe , ibid. & fùiv. Pré- cautions à prendre quant à cette maladie à l'égard des Chevaux & des Poulins, 232 & fiiv. Remèdes contre à l'égard du Poulin , 234. Voyez Fauflè- Gourme. Gourmette y comment lorfqu'on s'ap- perçoit qu'elle a écorché le Cheval , on doit y remédier , x\^ & fliiv. Ce qu'on appelle ainfi , 129 & Juiv. Son emploi , 131. De différentes fortes, 132. Comment elle doit être pofée , ièid. Voyez ReJ/ort de gourmette. T I F R E S. 6ij -- à ciguette , fon ufage , 132 — du mors à la turque , fon emploi, ibid. Gourm.ettes à charnières , ce qu'elles font ; pourquoi hors d'ufage , 132 Gourmettes fines , ce qu'elles font , ibid. — quarrées , ce qu'elles font , ibid. -■ rondes , ce qu'elles font , ibid, Graijjes , leur ufage , 487 Grand Raifort ou Cran, defcrlption de cette plante , fon ufage , 47^ Grande Confljude , ce que c'efl: , fon ufage, 470, 474 , 49 r Grande Eclaire , defcription de cette plante , fon ufage , 484 , 488 Grappes , voyez Arrêtes. Gras fondurc, quel ell ce mal , 198. Ses caufcs , ibid. , 204 & fuiv. De deux efpt'ces , 205. Chevaux qui y font fujets , ibid. Ses fignes , ibid. FauîTe opinion de plufieurs Maré- chaux fur la caufe de cetre maladie, 205 & juiv. Caufe de la vraie , ibid. Comment on la peut prévenir, 206. Et la guérir, ibid. & Jhiv. — de douleur , ce que l'on appelle ainfi , 205 — d'écurie , ce que c'eft, ibid. — de travail , quelle eft cette maladie, ibid. Graffit , ce qu'on appelle ainfi ; quel il doit être , 8 Grateculs , ce que c'eft , 454 , 472 Cratiola ou Herbe à pauvre homme , fes propriétés & fa dofe , 446 Grcmil, \oytz Herbe aux perles. Grenade aigre , fon ufage , 473 , 490 GriSf quel eft ce poil i fes variétés , 12 Gros Bridons , leur ufage , 134 Grofeillier noir , ce que c'eft , fon ufa- ge, 483 Guêtres, leur ufage ; ce dont elles doi- vent être armées , 127 Guides , cas où ils font néceffaires , 178 &fuiv. Guimauve , fes propriétés , 349, Ce liii éi8 T A B que e'eft , fon iifage , 4^5 , 474, 485. Voyez Onguens. H TTJfAnchi , fes parties ; partie X jt de l'homme à laquelle elle fe rapporte ; quelle elle doit être , 8. Ce que les Maréchaux appellent ainfi , 321. Ce que dénotent celles qui font hautes , 29. Comment on reconnoît les longues , 42. Acci- dtns qui peuvent y arriver ; com- ment on peut y remédier , ibid. & fuiv. Voyez Orties. Hangars pour Haras , ce que c'eft , 65. Leur inconvénient , ibid. & fuiv. Hannetons féchés , leur dofe , 45 6 Haquenèe ou Ambulant ^Chtsû qu'on appelle ainiî , 43 Haras , fignification propre de ce ter- me , 53. Ce qu'on nomme Haras du Royaume ,. ^^/a'. &Juiv. Utilité de leur bonne régie , 54 , 60. A qui on doit le rétabliflément de ceux du Royaume, 54. Extraits de plufieurs Lettres du Roi & de M. Colbert , pour leur rétabliffement dans le Royaume, 55 & fuiv. Pré- cautions qu'on doit prendre pour en former un , 6\ & fuiv. Voyez Terrein. Comment ils doivent être abreuvés , 64. Voyez Loups, Prés, Hangars , F curies. Moyens pour en tirer de beaux & bons Chevaux, 67. RacesdeChevaux qu'on doit recher- cher pour avoir un Haras de Che- vaux fins & Chevaux de Maître, & de gros Chevaux , ou Chevaux de carrolfe , 68. Poils requis des Che- vaux qu'il eft à propos d'avoir dans les Haras , 69. But de leur établif fement , 74 Haricots de marais, voyez Feveroles. Harnois , mal qu'ils peuvent produi- re aux C hcvaux , 360. Remède qu'on doit y apporter >, il>iii. L E Harnais du brico/ier, quel il doit étre^ -- du Cheval de brancard , quel il dort être , 152 &Juiv. — des Chevaux de carrofTe , examen qu'on en doit faire , lorfqu'on les. ôte ,118. Comment on remédie aux écorchures qu'ils ont faites , ibid. De quoi faits , 149 — à quatre & à fix Chevaux, quels ils doivent être, 151 & fuiv. — du Chevillier Se des autres , de quoi il doit être compofé, i^^& fuiv. — du limonier , quel il doit être , 1^4 -- des mulets de litière , i<^6 Héliotrope , defcription de cette plan- te, fon ufage, 488^ Hellébore noir , ce qu'il efl: , fes pro- priétés & la dofe , 44^- Hémorragie , ce qui la dénote, 223. Sa caufe , ibid. , 469. Quand elle arri- ve principalement, 224. Remèdes qui y font propres , ibid. & ^6(^. Moyens d'arrêter celles qui font caufées par des incifions faites en quelque partie du corps, 342, 347 & Juiv. Herbe , mettre les Chevaux à l'herbe , ce que c'eft , 125 --au chat , ce que c'eft, fon ufage, 4Ô3 — de Saint Chriftophe , defcription de cette plante , 4')-8 ~ fans couture , voyez Langue de fer- pent. ~ aux cuillers , ce que c'eft , fon ufa- ge , , 47^ — aux écus , voyez Nummulacre. -- à pauvre homme , voyez Gratiola. — aux perles ou Gremil , ce que c'eft , 454 . 4<^4 — aux puces , defcription de cette plante, fon ufage, 47$ — robert , defcription de cette plante g fon ufage, 471 — aux- teigneux , voyez Bardant. Herbes ,. celles des £rés hauts , & det D E s M A prés bas , 66 — Si. extraits amers", quelles elles font , 497 Hermaphrodites , s'il y en a ; quels ils font ; à quoi ils peuvent être em- ployés , %6 Hermoddcles , fon origine, fes proprié- tés , fa dofe , 4.47 Hernie y voyez Defcente. Herniole ou Turqiiette , ce que c'efl: , fon ufage, 454 Heurt de fabot , voyez Etonnement ^ ou Heurt , &c. Hippornanes , ce que c'efl: ; ce qu'en penfent les Auteurs ; de deux efpe- ces , 73 Ê' fuiv. Ce que les An- ciens appelioient ainfi; érymologie de ce mot ; ce qu'en difent les Au- teurs , 77 Homme , comparaifon de fes parties à celles du cheval , 8 ^ fuiv. Houffis , voyez Emouchoirs. — demain , ce que c'efl, leur ufage, 148 6* Juiv. — en fouliers , pourquoi ainfi appe- lées ; leur ufage , 148 Houx frelon , ce que c'efl: , fon ufage, 4S3. 458 HuiU d'amandes douces, 453 — glaciale d'antimoine , ce que c'efl, 494 — d'aveline, fa dofe , 475 -- de camphre, ce que c'efl, 494 — de gland , ce que c'efl ; fa dofe, — de laurier , fa compofition ; fes propriétés , 486, 501 ~ de Ivs , comment elle fe tire , 48^ — de mufcadc , fa dofe , 468 — de mil'.e-pertuis , 488 — de papier, 493 — de tliérébentine , fa compofition, — de vers , fa compofition , 486 Huiles en général , leurs propriétés , 467,487 Huiles avec le vin , 491 Hyacinthe , ( confedion d' ) fa do- 6\^ 4îi T I E R E S. Hydrocelle , fa caufe, fa cure , 287 Hypocijie , ce que c'efl: , 472, Hyjfope , ce que c'eft ; fon ufage , 4^5 /Alap ou Belle de nuit , fon origi- ne , fes propriétés & fa dofe, 446 Jambes , ce qu'on entend par jambes travaillées & ufées , 271 é* fuiv. Ce qui les dénote ainfi , 273. V. Cheval arqué , Canon des jambes , Cochers , Tendons , Cheval de voya- ge- — & Boulets y précaution à prendre pour les empêcher d'enfler , 269. Voyez Canon. — caflces , comment on les peut re- mettre , 408 ~ de devant , parties dont elles font compofées , 5 , x6. Leurs défauts, 266' fuiv, — enflées après la guérifon dufarcin; leur cure, 261 — de veau , boutées ou bouletées ; ce qu'on appelle ainfi , 27. Et de bœuf, ikid. &fiiv. Jardon , ce que c'efl ; fa caufe ordi- naire; fa cure, 293 Jarret , ce que c'efl ; partie de l'hom- me à laquelle il fe rapporte; quel il doit être, 8. Ses défauts, 30. Ce qu'indiquent ceux qui font mois, étroits & pleins , ibid. Jarret cerclé, pourquoi ainfi appelle, 29^ (S'yii'y. — de la bride , voyez Genou , &c. Jarrets , leur anatomie , 289 (S* fuiv. Voyez Enflures. Kfpeces d'efforts qu'ils foufFrent, 326. Voyez les ar- ticles Efforts. Javart encorné , quelle eft cette tu- meur ; fa cure , 303 — nerveux du boulet , quel efl ce mal ; où il vient; fa caufe ordinaire, fa cure, 302 — nerveux extérieur , quelle eft cette 1 i i i ij 6io T A B tumeur; fon effet; fa cure, 301 & juiv. — nerveux intérieur , ce que c'efl: , fa cure, 302 -- fitnple , quel eft ce mal ; fa caufe , fa cure , 391 Javarts , de trois efpeces, 301 &juiv. Leur cure , 303 & Juiv. Voyez Filandre. Jaunijfe , fa définition , fa caufe, fes diagnoflics , 19^. & Juiv. Nom qu'on peut lui donner ; comment on y peut remédier ; re'cette pour cette maladie , içô Jf, ce que c'eil , 480 Impératoire , ce que c'efl ; fon ufage , 460 , 465 , 468, 480 Incarnatifs , ce que c'eft , 349. Quels ils font , 491 Jncrajfans ou Rafraichijfans , quels ils font , 473 , 474 & Juiv. Ceux pour la poitrine , ihid. & Juiv. Infufion de tabac , fa compofition , InjeSions , cas ou elles doivent être employées en feringuant , 3$o. Pour les plaies compofécs , ibid. &finv. Jonc- marin , voyez Lande. Joubarbe , ce que c'efl: , fon ufage , , „ r , 47^» 490 Joumars maie & femelle , quels font ces animaux , 82, & fuiv. Leurs qualités ; où communs , à quoi on les emploie ; de deux efpeces , 83 Jpecacuanha , origine de cette racine ; fes propriétés & fa dofe , 446 Iris de Florence , ce que c'eft , Ion ufage, 4^7 IJabelle , quel eft ce poil ; ce qu'il défîgne; de différentes fortes , 11 Jujubier, ce que c'eft , fon ufage, 474 Jumens , manière de les boucler, 393 & fuiv. Pourquoi on les boucle , 393. Préparation à cette opération , 394. Voyez Cavales. Jument poulinière , voyez Cavale. Jujquiame blanche & noire , defcrip- tion de ces plantes , 486 & fuiy. L E K T2^ Arahé , voyez Sel volatil de J\. fuccin. Kobold , ce que c'efl , 478 T" Acque , ce que c'efl , 477 J-^ Lacs , ce que c'efl, fon ufage, 383 Laitue , ce que c'eft , fon ufage , 4$o, 475 . 476 Lait , fon ufage , 4'; 3 , 45 9 , 474 ~ de foufre , ce que c'efl , fa dofe , 459 Laitron , ce que c'eft , fon ufage, 47Ç Lampas ou Fève , ce qu'on appelle ainfi , 3:50 Lancette^ fon ufage, 384 Lande , fes différens noms; fon ufage & fa préparation pour les chevaux. Langue , quelle elle doit être , 4. V. Saignée. Ce qui peut produire fa bleffure, 357 & Juiv. 359. Voyez Bouche. Sa cure , ibid. Langue de chien , defcription de cette plante , fon ufage , 47Ç — de ferpent ou Herbe fans couture ; Defcription de cette plante , fon ufage , 489 Lanternes dans les Ecuries , leur né- ceffité ,• les meilleures ; ce qu'on y doit brûler , 93 Larmiers , ce que c'eft , i. Voyez Bar- rer le nerf , &c. Lavande ou Afpic , ce que c'eft ; fon ufage , ^ 463 Laudanum , ce que c'eft ; fa dofe , 452, 47i, 47$, 476 Lavemens ,\em- uùVné y 184. Précau- tions qu'il faut avoir avant & après, 389 & fuiv. Ce dont on peut fe fervir pour les donner , 390. Leur dofe ordinaire , 389. Manière de les donner , ibid. & fuiv. Leurs propriétés , 499. Pour dévoiement DES MA dysentérique , 248. Leur ufage con- tre la fièvre , 193. Pour fortie du fondement , 324. Pour le tenefme, 21 5. Pour tranchées d'indigertion , 213. Pour tranchées de rétention d'urine , 217 Laver, manière & temps de le faire, 103 Lctureole êc bois gentil , ce qu'il eft ; de deux efpeces ; fes propriétés, fa dofe , 444 & juiv. Vertu du mâle & delà femelle , 445 Laurier , ( Baye de ) ce que c'eit , 46e ,488. Voyez Huile. — Rofe , ce que c'eft , 478 Laxatifs , quels ils font, 449 &Juiv. Lentille , voyez Luurne. Leffive de cendres de farment ou d'au- tres cendres , fou ufage , 119 Léthargie, quel eft ce mal ; fes fignes, 251. Sa caufe, fa cure s'il y a fiè- vre ou non , 253 Levain , fon ufage , 487 Leve-fole , fon ufage, 381; Lèvre , fi les différens plis qu'on y peut faire indiquent l'âge , 20 Licol , voyez Longe. -- de corde , Licol de fangle , leur ufage ; comment compofés , 136 -- de cuir , fa compofition , fon ufa- ge , iHd. Licols , de trois fortes , ibid. Un ex- cellent avec lequel un Cheval ne peut fe délicorer , ibid. Lièges , ce qu'on appelle ainfi, 137 Lierre terreftre , ce que c'eft \ fon ula- ge, 457 Ligamens, cinq au genou , 270 — des oîTelets du boulet , quels ils font , 272 Ligature , cas où elle eft la plus cour- te & la plus sûre voie pour la cure d'une plaie , 3^8. Comment elle fe fait , ihid. Limaille de fer ou d'acier , fa dofe , 475 Limonier , Cheval qu'on nomme ainfi , 154. Voyez Harnais . T I E R E S. 621 Limons , ce que c'eft , leur ufage , 4^7 > 475 Lin, ce que c'eft, 454 Lis blanc , ce que c'eft , fon ufage , 486 Litharge , ce que c'eft, 491 Litière, brancard , ce qui la compofe; quels font fes doUiercs , 156 — manière de la faire , 109. Effet de celle que les Chevaux mangent, 123 Lits dans les Ecuries , leur ufage, où placés , 92 Longe de main , du cheval de bran- card, ce que c'eft ; fon ufage , i$2 & fuiv. Longes du Licol , leur ufage, 106 6* fiziv. Loupes , leur cure ,315 & fuiv. D'où elles proviennent , 336 Loups , comment on peut les détruire aux environs des Haras, 6^ Louvet , quel eft ce poil , 1 2 Lunettes , leur ufage , 100 , 136. Ce que c'eft , ibid. Lupin , defcription de cette plante , fon ufage , 485 Lucarne , Cojfas de pois , Lentilles , leur ufage pour les Chevaux , 1 24 M 'Acis, ce que c'eft , a6<^ , ^66, 468 Madame ne doit point commander à Monfieur , fignification de ce dic- tum des Maréchaux , 419 Alagifere ou Précipité d'Antimoine , ce que c'eft ; fa dofe, 450 Main légère , ce qui s'appelle avoir la mail) légère , i-jiù fuiv. Maftre Carde- Meuble , voyez Déli~ vreur. Maître Palefrenier , quel il eft ; fon devoir; de quoi refponfable, 97 Mal d'âne , quel eft ce mal ; fa caufe &: fa cure, 2^4 — caduc , voyez Epilepfie. — de cerf , définition de cette maîa- 6'ti T A B die; comment elle fe manifefte,- fa caiife, 207. Un defes grands incon- véniens , ibid. Remède à ce mal , 208 — de feu & Ma/ d'Efpagne , voyez Maux de tête. Maladie Napolitaine, voyez Farcin. Malandres Si Soulandres , ce que c'eft; comment elles fe reconnoiflent ; leur caufe ; leur cure, 263 Mandragore mâle , defcription de cet- ' te plante , fon ufage , 486 Manège, ion origine ; avantages qu'on en tire , 46 iS* fiiiv. Celui du Roi , 47 Quel doit être celui pour exer- cer les ffrî/o/îj, 67 Mangeoires , ou Auges , ou Crèches , ce que c'efl; ; comment elle doit être conltruite , 91 ,94 ^ juiv. De deux fortes de ma.tieres ; les plus cora- fflunes , meilleures & plus utiles ,^ 94 & fuiv. Mamelles du pied du Cheval ; ce qui fe nomme ainiï, 411$ Manne, fon origine ; fa dofe ,• 448 Manus Dei , voyez Emplâtres. Maquignons , leurs tromperies com- ment on peut s'en garantir, 3$ & fuiv. 37 &• juiv. Leurs difcours, 37. Cas où ils font épaiffir les éponges , <& laiflent la fourchette haute en ferrant , _ 4H Marchands , leurs façons féduifantes de monter les Chevaux , 44 & Jùiv. Pourquoi ils font fortir leurs Che- vaux avec des filets très-longs de branches , 132 é' fuiv. Maréchal , ( le parfait ) opération <]u'il a enfeigné à faire , & dont il détourne , 403. Remède qu'il don- ne pour un Lheval lunatique, au- près des yeux, 40 >; Maréchaux- , maximes qu'ils doivent avoir en vue pour les plaies, 340 6" fuiv. 344 (S* fuiv. Précautions qu'ils doivent prendre avant de def- foler un Cheval, 3159. Defcription de leurs inftrumens pour les opéra- L E tions , 384. & fuiv. Opération qui regarde leur profefîion , & qu'ils cèdent cependant à d'autres, 391. En quoi confilleleur fcience, 411, Comment ils doivent s'y prendre pour pofer le fer , ^i6&Juiv. Marguerite , defcription de cette plan- te, fon ufage, 481 Marjolaine, defcription de cette plan- te, fon ufage , 488 Marque , fon ufage , ce qu'elle dénote, 383 Marquer les Chevaux , ce que c'eft , 395. Comment fe fait cette opéra- tion , ibid. & Jùiv. Marques des Chevaux , fi on peut fe fonder fur elles pour juger de leur bonté, 14 <&/"*>. Opinions furies bonnes &; les mauvaifes , i^; Marrube blanc , ce que c'eft , fon ufa- ge . •. , 4Î7 Mars Diaphorétique , ce que c'eft , fa dofe, 462 , 477 Al ar tenu à frapper devant , ce que c'ell, 41 ç Martingalle y ce que c'eft , pour quel ufage, ^ 149 Maffe du fang ; fon état tn mouve- ment ou en repos, 587 Majhc , ce que c'eft , 471 Majligadour , ce que c'eft , fon ufage , 1 34. Préférable dans les fièvres des Chenaux, 193 Matricaire , ce que c'eft , fon ufage , 462,488 Mauve, defcription de cette plante, fou ufage, 485. Ses propriétés, 349 Maux , ceux qui fe communiquent aux Poulins par voie de génération, 69 — de tête , de feu & d'tfpagne, quels ils font; leurs remèdes, 19Ç Mécoachan , plante , ce qu'elle eft ; fon origine , fes propriétés , fa do- ^e » 447 Médicamens des Chevaux , en quoi coufifteut leurs préparacious , 183. D E s M A Obfervations fur, 4^9 «S'/w/v. Leur dofe à l'égard des Chevaux , ibid. Leurs poids , leurs fignes & mefu- res , 440. Leurs qualités , 441 & fuiv. Leurs defcriptions & leurs qualités particulières, 443 & Jùiv. Formules auxquelles le réduifent kurs préparations , 491 — extérieurs , 483. Quels font ceux des Maréchaux ,. 500 & Juiv. — intérieurs, quels ils font , 491; MélUot y fes propriétés , 349. Ce que c'efl; , fon ufage , 4^5 Me'liJ/è , fa dofe, 4'5z. Ce que c'eft fon ufage, 463,468,481 Méliffe de tragus ; ce que c'efl , fon ufage , 4Î 5 Melon , ufage de fa femence , 474 Mémarchure , voyez Entorfe. Menthe, h àok, 4^2 Menthes tant cultivées que fauvages , leur ufage ,. 463 , \66 , 467, 481 , 488 Menton , fa defcription y 3 Mercure crud , fa dofe , 467 , 489. Voyez Emplâtres. Mercuriales , de deux fortes , diffé- rence du mâle d'avec la femelle ; leur ufage, 449, 48$ Merveille , voyez Eau. Mefure , ce qu'elle doit être ; fon ufage, 100 Mefures , celles donc on fe fert pour les Chevaux , 34 & fuiv. Meurtrijfures des teflicules , quelle ell cette maladie , fa caufe , fa cure, 288 ^fuiv. Miel y fon ufage , 4')° > 4'59 Mille-feuille , defcription de cette plante , 472 Milk-pertuis , ce que c'eft, fon ufage , 467,482, 491 Mirrhe , ce que c'eit , 464 , 484 , 49 1 , 492 bis. Mitridai , fon ufage , 481 Moelle, prouvé que les Chevaux en ont , 334. Sentiment de l'Auteur fiii cette queflioii , fi ks os des T T E R E S. ^23 Chevaur ont de la moelle , 408 Molette, firaple , nerveufe & glai- reufe , ce que c'eft , 259 Molettes, efpeces de loupes, 315. Comment on peut reconnoître fî elles font relTerrées , 37. De trois efpeces , 298 6" fuiv. Leur caufc > leur cure , 299. Voyez Epies. Montans de la bride. Voyez Porte- mors. Monte ( le temps de la ) ce qu'on ap- pelle ainfî , 77. Jours de monte , précaution qu'on doit avoir pen- dant ce temps , ~ 78 — de deux efpeces , 79. La première moins fujette à inconvéniens , ibid. & fuiv. Voyez Ter rein , Etalons. Ce qu'on doit faire au moment de la monte, 80. Expédiens pour re- médier aux inconvéniens qui arri- vetit dans ce moment ,, ibid. Çr fuiv. -- en liberté, celle qu'on appelle ainfi, 8r. Quand on peut s'en fervir , ibid. Montre, ce qu'on appelle ainfi ,. 43 Monture de la bride , ce que c'eft , 129 Morailles courbes, leur ufàge, 385. — de châtreur , leur ufage , ibuf. Moraines , ce qu'on appelle ainfi , 220 Marelle , defcription de cette plante, 487, Morfondure , quelle efl cette maladie; fes fignes , fes degrés , 238. Sa cau- fe , 239. Remèdes contre , ibid. Voyez Fluxions. Mors, ce qu'on appelle ainfi, 139. Les plus ufîtés à préfent , ibid. &>• Juiv. Son emploi, 131. Sa pofition, ibid. &fuiv. Ceux pour C hevaux de car- roffe, Chevaux de tirage, 133. Et Chevauxdefelie,;^/^. &fuiv. Maniè- re de le laver , & foin qu'on en doit avoir , lorfqu'on ôte la bride , 117 -- aux abnts , ( prendre le ) ce que c'eii, 172 Ce qu'il faut faire quand. cet accident arrive , ibïà^ 624 — creux de fer , fon iifage , ' -- à miroir, fon ufage, 131 — à porte , fon ufage , ihid Morjures des bêtes venimeiifcs & des Mufaraignes ; comment on les con- noît, 228. Et ou y peut remédier , ibiJ. ^ Juir, Mort au chien , voyez Culckujue. Morve, comment on peur découvrir la fourberie de ceux qui l'arrêtent, 37. Maladie inguérilFable , 23^ , 236. Sa caufe , itid. & fuiv. Pré- cautions à prendre quant à cette maladie , 237. Voyez Chevaux, Proverbes. Mouche plate ou bretonne , celle qu'on appelle ainfi , 64 Mouches , celles qui piquent les Che- vaux , ihiJ. Cas où elles leur font très-nuifibles, 343 Mouron, defcripcion de cette plante , fon ufage , 4S2 Moujfes , \ç\ix wh%ç , , ^'J2. Moutarde , ce que c'eft , fon ufage , 468, 477, 4S8 Mules traverfiercs , quel eft ce mal , leur caufe, 306. Leur cure, 308 Mu/et & Mu/e, quels font ces ani- maux , 82 Mulets , pourquoi plus communs que les Joumars ; leurs qualités , leur utilité ; ufage qu'on en fait , 82 & Juiv. Ce qu'on fait quand on en veut avoir , 83. Leur utilité, i^^ 6" Juiv. Voyez Bride , Marne is , Collier, Sellette. Maux auxquels ils fout plus fujets que les Chevaux , 373. Leurs ferrures , 437. Cas où ils font tout à fait à rejeter , ibid. Mufaiaigne , quelle eft cette bête , 228. Voyez Morfures des Bêtes , &c. Mufcade , ce que c'eft , 4(^4 , 468 Mufcle de l'aîne ( effort du ) ce que c'eft , ks origines , remèdes à cette maladie, 209 -'-••peâoral ( effort du ) voyez Avant- 'cœur. A B L E 133 Mufcles leur nom & fituation , 410 & Juiv. MuÇeliere de fer ou Panier de fer , leur ufage', 100 Muferole , ce que c'eft , 129 Myroholans , leur origine , leur pro- priété , leur à^^ît , 448 N 'Ager à fec , ce que c'eft ,318 Napel ou Aconit bleu, defcrip- tion de cette plante, 479 Narcotics ou Somnifères , quels ils font , 476 Nature, que c'eft la meilleure ouvriè- re pour la réunion des plaies , 341 Naveau , voyez Rave ronde. Navet , ce que c'eft , fon ufage , 457 Naseaux, ce qu'ils font , quels ils doi- vent être , 3. Voyez Saignée. Neffies , ce que c'eft , leur ufage, 472 Nénuphar blanc & jaune, defcription de ces plantes , leur ufage , 472 , , ^ 47') > ^1^ Nerferrure , ce que c'eft , & ce que fignifie ce mot, 36^. D'où provient cette bleffure , ibid. A quoi on la connoît , ibid. Sa cure , ibid. (S* fniv. Ce que peut produire la né- gligence de fa cure , 366 Nerpiun ou Bourg épine, ce qu'il eft, fes propriétés Si. fa dofe, 44'; Nei , quel eu eft le bout j quel il doit être , ^ 3 Nigelle , ce que c'eft , fon ufage , Nitre vitriole , fa dofe, 451 Nœud de Chirurgien , ce q^ue c'eft , & ce qui s'appelle ainfî , 3,88 Noir , quel eil ce poil ; fes différentes fortes, .-.-Il Noix , ce qui fé nomme ainfî , , 369 — deCypre , ce que c'eft , ,'472 — de Galle, céqucc'eft, • Hbid. Nombril , ce qu'on appell^ ainft> '■ 7 Normandie , voyez BqJè-NQrman^ie. Nourriture mauvaife ou trop abon- dante, D E s M A dante , voyez Fluxions. J^ourriture ordinaire des Chevaux , commenc elle fe proportionne ,12.2 &fuiv. Nourritures , deftination de celles qu'on donne en vert aux Chevaux , 1Z4. (& fuiv. Fièvres que peuvent caufer les'mauvaifes, 1^0 & fuiv. — accidentelles feches , quelles elles font, 123 'Nummulairt ou Hcrht aux écus , ce -que c'eft , fon ufage, 470, 477 O OBjirucHons , remède contre , i%6 Odeurs fortes ou douces , leur effet , 442 (S//, fa defcription , 278. Pourquoi il ne faut jamais y foufflcr aucune poudre par le moyen d'un tuyau de plume ou autrement , 279. Voyez Epanchement de fang , Cancer , Verrues , Coups , Fluxions , Dra- gon , &c. '-larmoyant , caufe de ce mal , 277. Sa cure , ibid. -- noir , quel eft ce ligne , 24 — plus petit que l'autre , quel efl: ce figne , ibid. — de la bride , ce qu'on appelle ainfi , 129. Son emploi , 131,132 (Eiiiet , ce que c'eft, fon ufage, 461 Œnante , ce que c'eft , 478 (Ethiops , minéral , ce que c'eft , 498 Officiers , bottes dont ils fe fervent , 127 Oignon , fon ufage , 45 $ . 417 — blanc , fon ufage , 48^? Oing ( vieux ) ce que c'eft , ibid. Oliban ou Encens mâle, fa dofe ,458, 461, 491 Omelette contre la rage , ii^ & fuiv. Ongle'e , ce que c'eft, 280, 40';. Sa cure , 280. Comment on doit s'y prendre pour la couper , 40^ Ongnenî , compolitiou de cduïà'M- T I E R E S. 52$ tfiea ou de Guimauve , $00. Ses propriétés, 501 — Bajllicum ou Suppuratif, fes pro- priétés , ,48 7. 101 — pour lesdémangeaifons, 255 , 257 — Diackilum , voyez Emplâtres. — pour la galle f 256 — Gris ou de Naples ; fes propriétés , -- de Montpellier, fon ufage , 430 -- pour les pieds , recette de pki- iieurs, 107 , 422 & Juiy. Manière de s'en fervir , ibid. — Pompholix , fes propriétés , 503 -- Populeum , fa compofition , 1501. Ses propriétés , 501 — Rojat, fes propriétés, ibid. Opthalmiques , ou remèdes pour les yeux , quels ils font , 483 Opium , ce que c'eft , fa dofe , 471 , 475 Or fulminant, voyez Safran d'or. Oreille du Cheval , comment elles doivent être , 2. Manière de les couper , 396. Manière de les rap- procher , ibid. Orge ou Farine d'orge , fon effet ; Chevaux auxquels cette nourriture convient, 123. Quand & comment on le doit femer , 126 -- mondé , ce que c'eft, 474 — en vert, de deux fortes , fon ufage pour les Chevaux ; ce qu'on peut leur donner à leur défaut , 126. <^uand propre à donner, ibid. Du- rée du temps qu'on en peut don- ner ; fa préparation , ibid. Origan , ce que c'eft, fon ufage , 456, 4($i , 463 Orr.emens des Harnois, quels ils font & peuvent être , 150 Orpiment , ce que c'eft , 478 , 483 Orpin , defcription de cette plante , 490 Ortie , ce que c'eft , fon ufage , 454 , 417» 47^.490 -- morte, defcription de cette plante, a85 Rkkk 6i6 T A B Orties , ce que c'eft , 4.03. Leur ufage à difFércntes parties du corps , ibid. & f'uiv. Leur utilité , 405 -- à l'x'ingloife, ufage & manière de faire cette opération , 404 -■ à l'épaule , manière de faire cette opération , pour quel mal , ibiJ. — à la hanche , manière de faire cette opération , fon ufage , ibid. — au bas du poitrail, ufage & ma- nière de faire cette opération , ibid. — à h tête &. au co/, manière défaire cette opération; pour quels maux, ibid. Orviétan , fon ufage , 481 Os , comment on connoît qu'ils font démis, 331. Ceux qui fe démettent rarement , ibid. Ceux qui fe démet- tent le plus aifément , 333. Ceux dont la guérifon eft très-difficile , ibid. Voyez MoïLle. — découverts , cas oij il faut tenter leur réunion , & comment , 349. Cas où il faut avoir recours aux inftrumens pour les gratter, 352. — de graiffe , ceux qu'on appelle ainfi, 344 ,351 ~ du pivot , ce que c'efl , 412 Ojfdet au boulet , quel ell ce mal ; fa cure, 298 OJfèUt ou la Fujee , quel efi ce mal ; fa cure , ibid. Oxicroceum , voyez Emplâtres. OieilU , ce que c'eft , fon ufage , 47'>, 487 PASes , voyez Secrets. Paitlt , quelle elt cette nourritu- re pour les Chevaux ; fon effet ; ceux auxquels elle eti meilleure en abondance que le foin, 122 — de froment , ufige qu'on en peut faire pour les Chevaux, 124 — hachée, quelle efl cette nourriture. Chevaux auxquels elle convient principakrnent, i 24. Voyez Coupi- foi/ie. L E Pain de pourceau , defcription de cette plante , 488. Son ufage , 489 Palais du Cheval , en quoi il diffère de celui de l'homme , 4. Si étant décharné il indique la vieillelfe, 20. Voyez Saignée. Palefreniers , qualités qu'ils doivent avoir, à quoi tenus, 98 &fuiv. Inf- trumens dont ils ne fauroient fe paffer, 99 & fuiv. Nombre de Che- vaux qu'ils peuvent avoir à panfer; première chofe qu'ils ont à faire le matin, loi & fuiv. Comment ils doivent panfer leurs Chevaux, 102 & fuiv. 105 & fuiv. Leurs fondions- pour le ferrement de leurs Chevaux,, 4 1 6 (S* fuiv. Voyez Etriller , Brof Jer , Bouchonner , Peigner , Laver , Panfer avec la main y Crins , Queue, Poil. Palpitation de cœur , fa définition ;. ce qui la fait connokre ; fes cau- fes , 226. Comment on y peut re- médier , 227 & fuiv. Voyez Breu"^ vages. Panier de fer , voyez. Mufeliere de fer. Panne de cochon , fon ufage , 48Ô Panneaux de la Jelle , ce que c'efl ; leur utilité , 138. De quoi faits ; leur ufage, 1157. De quoi & com.- ment ils doivent être rembourrés, 141. Voyez Bourre. Ce qu'il faut faire pour empêcher qu'ils ne dur- ciffent & bleffent le Cheval, 118 Panfer avec la main , façon de le fai- re ; Chevaux pour lefquels elle efl préférable, 103 & fuiv. Papier , ( cendre de) fon ufage , 49^ Pareira brava , ce que c'eft , 45 $ Parer le pied , ce que c'eft , 41e Pariùaire , fes propriétés , 349. Ce que c'eft , fon ufage, 454,485 Parotides , ce qu'on appelle ainfi , 210 Parquets (grands) ce que c'eft ; quels ils doivent être, 61 ^ Juiv. Pour- quoi on doit couper chacun sa D E s M A pîufieurs autres , 63 & fuiv. Pas , quelle eft cette allure , fes qua- lités , 41 & fuiv. ^- redoublé ; quel eft ce pas , 4Z — d'âne , de trois fortes , leur ufage , 131,385 , 386 — d'âne, plante; ce que c'eit , Ion ufage, 457 Pajferage , ce que c'eft , fon ufage, — fauvage , ce que c'en , fon ufage , ^ 477.483 Pafquerette , ce que c'eft ; fon ulage , 484 Paturon ou la Jointure , ce que c'eft ; fes parties , celle de l'homme à la- quelle il répond , quel il doit être , 6. Ses défauts , 27. Voyez Sai- gnée. Paturon , ( l'os du ) celui que l'on nomme ainli , 331. Son anatoraie , ^71 Pavot , ce que c'eft , fon ufage , 471 ~ blanc , ce que c'eft , fon ufage , 474 , 496 Peau , il elle peut indiquer l'âge , 20 Feigne àe corne , fon ufage, 99 Peigner, manière de le faire , 103 Peignes , maladie de deux fortes , leur caufe , leur cure , 264. Chevaux qui y font plus fujets , ibid. Peindre\çs Chevaux , 35 -- les fourcils , ce que c'eft , ibid. Pelle , fon ufage , 99 Pelote , voyez Etoile. PercemouJJe, ce que c'eft, fon ufage , 460 Perle , ce qu'on appelle ainli , 281 P«r// , fon ufage , 4^5,4^8 Pervenche petite , ce que c'eft , fon ufage, 473 Petajïte , ce que c'eft ; fon ufage , 460, 480 Pttit chêne , voyez Germandrée. Petit pied , ce que c'eft , 7. Ce qu'il faut faire pour cmpêclicr fa chute , 201 & fuiv. Os dont il eft compo- fé, 4iz. Comment s'en fait la jonc- T I E R E S. 6l^ -tion avec le fabot , ibid. Ce qu'il faut faire lorfqu'il eft piqué, 378 Petite centaurée , ce que c'eft ; Ion ufage , 464, 467 , 468 ,482 , 491 — ciguë, defcripcion de cette plante , 479 Pie , quel eft ce poil ; fes nuauces , 12 Pied du Cheval , ce que l'on entend par ce terme , 421. De quoi com- pofé , 309. Ses parties ; celle de l'homme à laquelle il a rapport, 6. Ses défauts , 30 & fuiv. Que la fer- rure eft l'opération la plus eiïentiel- le qui s'y faffe pour le fervice, 414 — de Bœuf, ce que c'eft , 373. Sa cure ,^ ibid. ~ cerclé, ce que c'eft, ce qu'il déno- te , 30,421 — trop long , ce que c'eft ,• ce qu'il dé- note , 31 , 4Z2 -- plats , ce qu'on appelle aiiiiî , 421. Leur ferrure, 426 & Juiv. Voyez Pieds combles. — de chat , ce que c'eft ; fon ufage , 458 — dclion , defcription decette plante,- fon ufage , 471 Pied de veau ; fon origine ; fa pro- ptiété , 448 Pieds du Cheval, manière de les en- tretenir bons , 107 & fuiv. Gom- ment on connoît qu'ils font dou- loureux, 117. Ce qu'il faut faire lorfque voyageant dans un temps chaud & kc , on s'apperçoit qu'ils fe defTechent & s'éclatent , 118 i^" fuiv. Pourquoi ils font une des par- ties les plus délicates à panfer, 357. Précautions qu'il faut prendre dans les opérations néce0aires à leurs maux , ibid. & fuiv. Cure de leurs blciïiires, 3(^8 & fuiv. Leur auato- mie, 411 Z'fuiv. Précautions pour les empêcher d'être brûlés en les fer- rant, 418. Voyez ZPfJ^i^^j des pieds. — blancs ou Bali^anes , ce qu'oti en- tend par ces termes , u K k J< h ij 6i^ T A B Fieds fans défaut , de quelle manière ils doivent être pour avoir cette qua- lité, 423. Manière de les ferrer , ibid. & fuiv. -- encaftelés , ce que c'efi: , ce qu'ils dénotent , 31 , ^zi. Leurs inconvé- niens , ibid. Leur ferrure , 42.$ — foibks , ce quec'eft, ce qu'ils déno- tent , 30 , 42r. Leur inconvénient, 412. Leur ferrure , 433 "• gras , ce que c'eft , ce qu'ils déno- tent, 30 , 421. Leurs inconvéniens, /^/■(f. Leur ferrure , 433 — trop gros ou trop petits , ce qu'ils dénotent , 30 , 422. Leurs inconvé- niens , ibid. -- plats & combles, ce que c'eft, ce qu'ils dénotent ,32, 427. Leur fer- rure , 4zé, 427 &jv.iy. Ceux aux- quels il faut une attention particu- lière , 427 & fuiv. Abus de ferrer les pieds combles, ainfi que les pieds placs avec des fers voûtés > ibid. Fiirre hématite , ce que c'efh , 47 2 — à cautère, 453,494 — vulnéraire à froid , fa compolition ;. fes propriétés , 511 Pignons d'Inde f ce qu'ils font ; leurs propriétés & leur dofe , 44^ Pilules, pourquoi contraires aux Che- vaux j 1 83. Manière de leur en fai- re prendre , 391. Raifons pour lelquelles elles ont été inventées , 494- — fétides ou puantes , ce que c'elt , 497. Leur recette, 49,8. Cas ou el- les font bonnes , 204, Pince du pied du Cheval , ce qu'on ap- pelle ainfi, 6 — du fer à Cheval; ce q\i'oji appelle ainfi, 411J -- à poil , fon ufage , 99 Pinces , pourquoi ainfi apptllées , quand elles tombent , 17 Pinçon, ce. que c'elt , 419 Piqueurà'Ecmïç. , quel il efi; qualités qu'il doit avoir , 97, Piqumrs , ceux qu'on appelle, aior L E fi , 44 &Jidv. PiJJement de fang , ce que c'ell ;, fes caufes , 222. Remèdes pour ce mal , Pivot, ce qui fe nomme ainfi ,, 369 , 4IZ Places des Chevaux dans les Ecuries, leurs proportions, ufage du derrière des places , "&% 6^0 T A B & fuiv. Voyez Etalons , Maux , Hyppornanes , Gourme. Pouliot , ce que c'eft ; fon ufage , Foulx , comment on connoit celui des Chevaux ,191 &fuiy. 385. Ce que c'ell , ihid. Pourpier , ce que c'efl; ; fon ufage , 4<57 . 477 Poa^, difficile de s'appcirevoir quand on l'arrête , 37. Quelle cft cette maladie ; de deux fortes , 240. V. Toux fèche. Poujji flegmatique , comment elle fe reconnok , 241. Sa caufe , ibid.& Jiiiv. Si elle elt héréditaire , 24Z. Sa cure & fes vrais remèdes , ihid. & fuiv. Ce qu'on peut inférer de l'hiftoire rapportée d'un Cheval pouffif, 243 — phtifique, fes fignes & caufes, z^o &Juiv. Maladie incurable, 241 Poux,tn quoi ceux des Chevaux dif- férent de ceux des homm.es ,3,1. Comment on peut les détruire , il'id. Pr/'-ipité coulcuv de rofe , ce qu'il ell ; fa dofe , 450, 467 -- blanc , ce qu'il cfl:; fa dofe , 467 -- d'antimoine , voyez Magijkre. Préparations ^our la nuit, quelles el- les font , 109 & fuiv. Près , comment on peut favoirfi on en a fuffifammcnt pour nourrir un Haras, 6'^. Comment on en con- no'it l'utilité ; de deux fortes , 66 Prefle ou Queue de Cheval , de plu- sieurs efpeces ; leur defcription , leur ufage , 490 Profond y \()yez Sublime. Provende, ce qu'on appelle ainfi , 84 Proverbes , origine & explication des fuivans, Cheval blanc bon pour le père & les enfans, 1 1. Alzan brûlé plutôt mort que ladé, ibid. Cap de More , il tu avois bon pied , tu vaudrois plus que l'or , iz. Beau- coup défirent avoir un Cheval noir L E zain , & peu ont le bonheur d'en avoir , 13. Cheval de trois , Che- val de Roi , i^. Gardez-vous du (;heval arzel , ibid. Qu'en Chevaux on peut tromper fon père même , 33. Le Cheval eft doux comme un bateau, ibid. Origine de celui que le farcin eft le coufin germain de la morve, 258 Prunelles petites, ce qu'elles dénotent, 23 Prunes de Damas , quel eft ce fruit , Purgatifs chymiques , quels ils font, 4.50 &fuiv. — doux, 446 ~ foibles , 448 — forts, 444 P ur gâtions , pourquoi défavantageu- fes au Cheval , i8t. Remède à éviter par rapport aux Chevaux , 249. Comment on y prépare les Chevaux , & ce qu'il faut faire après, 391. Quelles elles lont , 495 li'juiv. Pus, d'où il provient , 337. Ce que c'eft que celui qui fort d'une plaie, 341 Uarte, ce que c'eft, 371. Voyez Seimes. Çjùartiers du fer à Cheval , ce qui fe nomme ainfi , 416 — du pied du Cheval , fe qui fe nom- me ainfi , 6 , 416. Quels ils doivent erre , 6 — de la felle , leur utilité & effet; de quoi compofés , 138 Queue y ce que c'eft ; quelle elle doit être , 7. Si elle peur indiquer l'âge, 20. Manière de la faire, 104. Ma- nière de nouer celle d'un Cheval qui eft au travail , ^8z. Manière de la couper , 394. lemps propre à cette opération , ibid. Ce qui doit décider de la hauteur à laquelle on D E s M A doit la couper , 395. Couper la queue à l'Angloife , ibid. Son ana- tomie , ibid. Voyez Saigner , Che- vaux. Queues, (faulTes) comment on les re- connoît, 37 Queues de rar, voyez Arrêtes. Quinquina , ce que c'elt ; fà dofe , 46S Quinte feuille , ce que c'eft; fon ul'a- ge, 470,490 R "Ty Aees , combien eflentiel de les -tV croifer , & comment on le fait, 74 & Juiv. Leur effet , 75 & fuiv. EacineuuXy ce quec'eft ; comment ils doivent être placés , 9^ Racines , temps de les cueillir, 443. Rûge , comment on peut y remédier, 229 & Juiv. Voyez Omelette. Quel- le ert cette maladie , 481. Ani- maux auxquels elle vient naturel- lement , les remèdes , ibid. ù fuiv. Quand elle eft plus dangereu- fe, 481 Raifort , voyez Rave. Raifîns de Damas , leur ufage , 473 ~ paffes , leur ufage , 474 Rcpe y fon ufage, 416 Rapontic , ce que c'eft , fon ufage , 472 Rafiir, voyei Cifeau. Râteliers , de deux efpeces , 91 , 94. Effet des uns & des autres , ibid. Rave ou Raifort y (on ufage, 4^4 Rave ronde, ou Naveau , Can ufage, 457 Realgal , ce que c'eft ,- 47;^ Rtgîijfe j ce que c"clt , fon ufage , ,. • «''■7+ Régule d'antimoine, ce que c'en: ; fa dofe, 450 Riine des prés , ce que c'efl: ; fon afage , 4^1 , 480 Reins ou Rognons , où lîtués , 7. Ce que marquent ceux q^ui font bas ou T I E R E S. 611 enfellés , 29 Relais , ufage qu'on en doit faire à la chalfe , 1^5 &fuiv. Relayer à l'Angloife , ce qu'on appelle ainfi , i<5^ Remèdes ; recettes de plufieurs , 495. Modèle d'un pour l'encheveftrure , Remolade , fa compontion , 506. V. Charges. Rênes de la bride , ce qu'on appelle ainlî , 129 Renettes, leur ufage , 384 , 397 6' Juiv. Renoue'e , ce que c'efî ; fon ufage , . 470 Rêpereujffs & Ajlringens , quels ils font, 489 &fuiv. Repouffoir , fon ufage , 4 1 <$ Réfine , ce qu'elle elt • fa dofe , 450 — àz fcammonce , fa préparation & fa dofe , ibid. Réfines, temps de les cueillir, 443. Quelles elles font , 464 Réfolutifs , quels ils font , 488 & fuiv. Rijortû^ gourmettes, ce que c'efl ; fou ufage, 132 — m poitrail , fon utilité; fa defcrip- tion , 1^6 Refirinâif, recette de deux pour les pieds plats , 427 Ri'tention d'uriae y fa caufe , 2i'5 Ê" fuiv. Ses degrés , 2i 482 BLE Toux , fon feul figne , ce que c'eft ; de deux fortes, 243 — accidentelle , fa caufe , fa cure, 244 & fuiv. Lorfqu'elle eft accom- pagnée de fièvre , 14Ç -- grafle & humide , ce que c'eft ; les caufes , fa cure , 244 — feche , fa caufe , fa cure , avec ou fansla poulTe, ibid. Train de devant , fes parties , 4 — de derrière , fes parties , 7 Tranchées , voyez Avives. Tranchées, de plufieurs efpeces; leurs fignes, 21 z — biilieufcs , voyez Tranchées rouges. — appellées convolvulus ou mijerere , leur définition ; comment on y peut remédier; fort rares aux Lhevaux, 214 — d'indigcftion & de vents , leurs fignes , leurs caufes , 212 & fuiv. Kemedesqu'onydoiupporte:', 213. Breuvages ik lavemens fort bons, pour cellcsd'indigeftiGii,i7vrt'. Breu- vages pour celles des vents , ibid. & Juh. -- rouges , & fentiment partagé des Marécliauxfur lerdites, 118. Mieux appellées Iranchées bilieufes , ce que c'eft ; leurs caufes ,219. Leurs remèdes, ibid. — de tefticules retirés; fes caufes, re- mèdes qu'on y doit apporter , 2l8- (S- /.m — formées par les vers , leurs fignes ; remèdes qu'on peut y employer, zzt lù>' fuiv, — de rétention d'urine , ce que c'eft , 216. Remèdes qu'on peut employer pour lefdites ,217. Lavemens pour lefdites, ibid. & Juiv, Tranchoir ow Cow/^erfr, fon ufage, 386 Travail, fièvre que peut caufer le trop de travail , iço — du Maréchal, ce que c'eft, 378 & fuiv. Defcription de ce qui doin. le compofer , ibid. & fuiv. Propor- tions qu'il doit avoir , 380. PrcH D E s M A priécés de ce qui le compofe , ibid. Voyez Chevaux. Tricoifis , leur ufage, 416 Trot , quelle eft cette allure, 41 Trous ou Fojp's combien il efl né- ceflaire de con-.blerceux qui retrou- vent dans les pâturages des Che- vaux , 64 Troujfequin, ce que c'efl ; fon ufage , 137 G'yù/v.Qu'il doit être rembou- ré , 138 Tumeurs, d'où elles proviennent, ^36. Leur cure, 338 Tumeurs & Abfcès fous la Ganache , comment on y doit remédier , 134 — froides ou écrouellcufes , de plu- fieurs efpeces , 31^ Turhith , ce que c'eft ; fon origine , fes propriétés, fa dofc , 447 Turquette , voyez Herniole. Tutie , ce que c'eft , 484 FJche de forge, ce que l'on nom- me aiiifi, 415 Valériane fauvage , ce que c'efl ; fon ufage , 460 , 463 Vanette ou Crible , fon ufage , 100 Varices, ce que c'eft , 295 , 403. Che- vaux qui y font plus fujets , 295. Sa cure , ibid. Remèdes contre , 403 Végétaux ^ parties qu'ils contiennent, celles dont on fe fert , 443 Veine du plat de la cuiffe, 011 fituée, 8 Veines & Artères , celles de la jambe de devant ,171. Des jarrets , 29^1. Voyez Barrer. Vehirt ou Tortelle , ce que c'eft , fon ufage, ^ ^ 457 Ventre avalé , ce qu'il indique , 28. Voyez Saignée. Verge d'or, ce que c'eft ; fon ufage , 454,471 - Verjus , ce que c'eft ; ufage de fon jus; fa dofe, 4^ i , 473 , 475 , 489 Vermifuges on contre les vers , quels ils font, /^66&Juiy, T I F, R E S. <Î37 Véronique mâle, defcription de cette plante, fon ufage , 482,491 Verrues , de quel genre de tumeurs el- les font, 315. Comment on les peut extirper aifément ,316. Voyez Fies du corps. ~ dans l'œil, ce que c'eft; leur cure, 280 Vers , de quatre efpeces , 220. Ceux qui caufent des tranchées , ibid. Ce qui les produit , ibid. & Juiv. Com- ment on foupçonne qu'un Cheval en a , m. Remèdes pour les faire mourir , ibid. Vert & Herbe , ce que c'eft qu'y met- tre les Chevaux ,125. Leur ufage, pour les Chevaux; effet de ces nour- ritures ; Chevaux auxquels elles font pernicieufes, ibid. Voyez Chevaux. Leurs préparations; quantité qu'on en peut donner , ibid. Voyez Fuie d'Antimoine. Vertigo , maladie qu'on appelle ainîî, 196 ^ Juiv. — de fang , fa caufe , fes lignes, com- muent on y doit remédier, 197 — de vapeur , fes fignes , 226 & fuiv. Ce que c'eft; fa caufe , 227. Ses re- mèdes, ibid. & juiv. V. Breuvages. Verveine , defcription de cette plante, fon ufage , 482 , 488 Veffè de loup , ce que c'eft , 47 1 , 472 Vejfigcns , nature de ce mal ; de denx fortes, 292. & fuiv. Leur cure, 293. Efpeces de loupes , 31$ F/Vi//f/72, fes lignes, 22 Vigo , voyez Emplâtres. Vin , fon ufage pour les Chevaux , 126 &fuiv. — émétique , ce que c'eft ; fa dofe , ^66 Vinaigre , fa dofe , 451,489 Violette , fes propriétés , 349 Violette de Mars, ce qu'elle eft ; fa propriété, fa dofe, 448. Ses feuilles & fleurs ; dofe de la fernence , 449 , ^ 474 ^ 48 > Violier jaune , ou Giroflée jaune , (on ufage, 464 Viper «tQ e c'eft, 480. SagraifTe^S^ ^^8 T A B L E D E S Vitre , feuille morte , ce que dénote cette marque , ^'^& fuiv. — trouble , ce que dénote cette mar- que , ibid. Vitriol bleu , ce que c'eft , 484. Ma- nière de l'employer , 348 - de Mars, voyez Sel. " rouge , fon ufage , 471 , 490 - ( fel de ) ce qu'il efl ; fa dofe , 450 Ulcères, cas où les plaies prennent ce nom , 339. Ce que cd\, 3156. De deux fortes , ihid. Leur cure, ibid. VomiJJèment , h caufe , 181 & fuiv. Médicamens pour l'arrêter quand il eft préjudiciable, 4$ t Fo/n/f(/îchymiques, quels ilsfonr,4>50 Voyage , V. Cheval de voyage. Allure. Urine , fon ufage , 484 , 491 -- chaude , vomitif; fa dofe , 44^ - des Chevaux , pronoftics qu'on en peut tirer, 18^6 Ujhéc de crâne humain, ce que c'eft , 472- MATIERES. Vf enfiles du Garde-meuble , ce qu'on appelle ainfî , i3'7 Vuider ou curer un Cheval , ce qui s'appelle ainfi , 390 Vulnéraires , ( Herbes ) quelles elles fonr, ^^o&Juiv. FEhle , ce que c'eft , fes proprié tés , 448 & Juiv. Yeux, de quoi compofés; quels ils doivent être , 2. Comment on dort fe porter pour les examiner , zi & fuiv. Leurs défauts, 23 &fuiv. Leur defcription , 278. Leurs maladies , 277 & fuiv. V. Dégraiffer, Onglée. Yvette , ce que c'eft , fon ufage , 464 Yvoire , ( rapure d' ) fa dofe , 4 52 Edoaire , ce q^uc. c'eft, 46^ :Ein d& h Table des Matières. APPROBATION, J'Ai lu, par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un Im- primé ayant pour titre : Le nouveau Parfait Maréchal , par M. DE Gars^i/lt; il me femble qu'on peut permettre la réimpreffion de cet Ouvrage utile & curieux , auquel ceux qui ont été publiés depuis , dans le même genre , ne font, aucun tort. A Paris,. ce %). Janvier 1769. Signé , LE BEGUE DE PRESLE. P E R M I S S I O N S I M P L E, E AN-TAC ÇIU ES DE VIDAIT D, Marquxs BR Velz E RO !sr , Comte de la Bâtie & Mognenins , Seigneur de Fargues , Cairanne , Bivisr , la Maifon-forte de Montbives , & autres Places , Confeiller d'Etat Sr au Confeil Privé , Directeur général de la Librairie , & Docteur d'hon neur ds. la Faculté de Droit» V U l'Article VIT de l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777 , portant règle- ment pour la durée des Privilèges en Librairie , en vertu des pouvoirs à Nous donnés par ledit Arrêt : Nous permettons au fieur Jeaî*i Racine, Libraire à Rouen , de faire faire une édition de l'Ouvrage qui a pour titre: Le Parfait Maréchal^ ou la Connoijfince générale & univerfelle du CAeva/, pac F. A. Garfault , avec figures , laquelle édition fera tirée à mille exemplaires , çn un volume format in-4°. , & fera finie dans le délai de fix mois ; à la charge par ledit fi;jr de repréfenter à Tlnfpedenr de la Chambre Syndicale de Rouen la quittance exigée par tes Articles Vill & IX du même Arrêt ; d'avertir led.t Infpedeur du jour où l'on commencera l'impreflioa dudic Ouvrage , a j dcfîr de 1' \rticle XXI de l' A.rrêt du Confeil du ^o Août 1777 » fiorrant f.ppreffion Se création de différentes Chambres Syndicales; de faire adite édition abrohiment conforme à celle de Paris 1771 ; d'en remettre, conformément à l'Arrêt du Confeil du j6 Avril 1785 , neuf exemplaires aux mains des Officiers de la Chambre Syndicale de Rouen ; d'imprimer ïa prcfente Permilïioa à la fin du Livre , & de la faire enregiftrer dans de mois, pour tout délai, An les regiftics de ladite Chambre Syndicale de Rouen , le tout à peine de nullité. Donné à Paris le i6 Mai 1786. Signe, VID AUD. Par Monfeigneur , D u M I R A I L. Regiflré fur U reglfire de la Chambre Syndicale de Rouen, F". 34 , N". 210, conformément aux Règlements delà Librairie. A Rouen le xj Juin lj86. L. OuRSEL, Syndic. / %- J^"--'*^