ou HISTOIRE NATURELLE l)ES INSECTES ENSEIGtÉIS EN 15 LEÇONS. OUTRAGK COKTENAST: Les phikcipes élémentaires de cette sriEwcE , i.'histoire des , MOEURS £T DKS MÉXAMonriK.SE.S DES IKSiCTES, LA MÉTHODE l»r rr.ASSlFICATiON DE GeoFKRUY , ET UNE MÉTUODK AlfALY- M'vLE A l'aide de LAQUELLE ON PEUT SELL , ET EN gOELQtîtS MINUTES COMNAÎTRa LE ,\0M (iÉîTÉ IQUE DE TOUS LE» tlfSEC» TES COÎINUS; ORKÉ DE 75 FIGURES EN TAILLE DOUCE. PAa R. A. H. FlîliS^ CHEZ AUCHER-El,OY ET COMP. , EDITEURS, RCK saint-andrÉ-des-arcs , n° 65. AUDIN, LIBRAIRE, QUAI 13F.S AUGUSTINS, N» aS. CHARLES-BECHET, IMÈME QUAI , N° S^. V. LEDENIU, MEME QUAI, No il. f? ^1* i82iji ^//v// Jtmï$;n ikohei LIBRARY OF ie85-IQ56 ENSEIGNÉE EN 15 LEÇONS. LIVRES DE FONDS Qt r SE Tr.ouvE_fT chez aucher-éloy et COMP''', imprimeurs- I-IBRAIUES A Df.niS, ET A LEUR DÉI'ÔT , RUE SAIKT-ANDRÉ DES ARCS , N3 65, A PARIS. La Miiîéralogie enseignée en 24 leçons , par Amondieu , agrégé pour les sciences. Un vol. in- 12 , fig. : prix 7 fr. 15iooRAPHiE nniverselle et portative des contemporains , ou dictionnaire historique des hommes célèbres de tontes les nations, morts et vivants; depuis le commencement de la révo- lution jusqu'à nos jours. Un seul vol. in-S'^, imprimé sur pa- pier coquille velin. Tous les i5 jours il parait une livraison. Dix sont en vente (juillet 1826 ). Les Pastorales de Longus ou Daphnis et Chlok , tradac- tion d'Amyot, revue corrigé et complétée, avec le texte en regard. Un vol. in-Sa, imprimé sur papier grand-raisin velin d'Annonay : prix 5 fr. Histoire ancienne de Rollin , abrégée par Tailhé , non- relle édition , ornée de cartes et figures nouvellement gravées. Cinq vol. in-ia , Paris , 1826 : prix i5 fr. Histoire romaine de Rollin , abrégée par Tailhé ; nou- velle édiliou ornée de cartes et figures nouvellement gravées. Cinq vol. in-i2 , Paris, 1826 : prix i5 fr. BLOIS , IMPRIMERIE DE AVClIEft-ELOY. ou L'HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES ENSEIGNÉE EN 15 LEÇONS. OUVRAGE contehant: Les principes élémentaires de cette science , i:,'histoire des MOEURS ET des métamorphoses DES INSECTES, LA. METHODE DE CLASSIFICATION DE GeOFFROY , ET UNE mÉTHODE ANALY- TIQUE A l'aide de laquelle ON PEUT SEUL , ET EN QUELQUIS MINUTES CONNAÎTRE LE NOM GÉNÉrIQUE DE TOUS LES INSEC- TES connus; ORNÉ DE 75 HGURES EN TAILLE DOUCE. Par R. a. E. PARIS, CHEZ AUCHER-ELOY ET COMP«, ÉDITEURS, RUE saint-andré-des-arcs, n° 65. AUD;IN, QUAI DES AUGUSTINS, NoaS. CUÀRLES-BECHET, MÊME QUAI , N» S;. LEDEWTU , MEME QUAI , N» 3 1 . J826. l Préface. Il ne manque pas de bons traités sur riiistoire des insectes, et les ouvra- ges de Linnfpus, de Geoffroy , de Réau- mur , de Fabricius , d'Olivier, de Latreil- le, de Lamarck, de Duméril, etc. etc. , sont justement appréciés des saVans. Néanmoins il n'existait point encore d'ouvrage purement élémentaire, qui présentât, suivant l'état actuel de nos connaissances, un précis aussi clair que possible de la science, de manière à la mettre à la portée de ceux qui ne savent point encore. Mon but en publiant cet ouvrage, a donc été de faire pour l'ento- mologie ce qu'on a déjà fait pour plu- sieurs autres sciences, pour la botani- que et la minéralogie en particulier. Ma X ij PRÉFACE. tâche s'est bornée à présenter le tableau des connaissances entomologiques ; pour y parvenir j'ai cru nepouvoir mieux faire, que de mettre à contribution les diffé- rens auteurs que je viens de citer. Tout imparfait qu'il* soit, si cet ou- vrage peut inspirer à quelques person- nes du goût pour l'histoire naturelle, je me regarderai comme très heureux; car c'est, suivant moi, le plus grand ser- vice qu'on puisse rendre aux hommes que de les rapprocher de la nature, et par conséquent de son divin auteur. INTRODUCTION Tous les êtres animés se divisent en deux grandes coupes, les animaux vertébrés et les animaux invertébrés. Les premiers offrent l'organisation qui approche le plus de celle de l'homme ; de tous les animaux ce sont les plus parfaits; il of- frent le pkis haut degré d'animalisation, et le plus grand perfectionnement dans les facultés du premier ordre, où la nature ait pu arriver dans les animaux. Ils possèdent tous une colonne vertébrale qui sert de base à un squelette articulé plus ou moins com- plet. Les animaux invertébrés au contraire, sont les plus imparfaits de tous; il sont dé- pourvus de colonne vertébrale et par con- séquent de squelette. Ces animaux présen- tent des plans d'organisation si différens les uns des autres, qu'on peut dire qu'ils n'ont de commun entre eux que la possession de 4 INTRODUCriON. la vie animale. Les vertébrés au contraire sont à peu près formés sur un même plan d'organisation, plus ou moins avancé ce- pendant, suivant le rang que chaque classe occupe. Ces deux grandes divisions des animaux sont certainement très naturelles et très im- portantes 5 mais elles séparent tous les êtres animés en deux parties trop inégales, car il n'y a aucune proportion entre l'énoime sé- rie des invertébrés et celle des vertébrés; elle lie paraît pas d'ailleurs suffire au besoin de la science. Elle renferme dans une même série trop d'animaux différcns, et par leur organisation et par leurs formes. Le célèbre Lamarck a donc jugé néces- saire d'établir trois coupes primaires parmi les animaux. Les vertébrés fournissent la première et les invertébrés la seconde et la troisième. Nous allons en présenter ici le tableau, en renversant l'ordre qu'a suivi ce naturaliste, c'est à dire qu'au lieu de commerrcer par les animaux les plus imparfaits comme les apa- tliiqvics, nous placerons d'abord les animaux jntelligens, etc. INTRODUCTION. DISTRIBUTION GÉNÉRALE ET DIVISIONS PRIMAIRES DES ANIMAUX D' APRÈS LAMARCK. sentent; acquièrent des idées con- j sprvabld ; cii'culent des opérations / ^ entre ers Liées , ,.,1 !. ur en fournis- | =. ANIMAUX INTELLIGENS. Us > ervablù, , ei^cutent . ntre ers Liées, q^ii !i iilelligens dans 2. LES OISIAUX. , ir- J ' 1 diiferi ns degrés. \ 3. 1.ES HEPTiLEs. Curacr. Une colonne verté>)rale ; un cer- / veau et uni moelle épioière; des sens { 4. LES Pois.o».. distnicts ; les organes du DiûU.rment i fixés «ar les parties d'un 5quel*-tte ï intérieur; forme symétrique par des \ parties paires. J AXIMAUX SENSIBLES. Vs «entent, nuis n'olmtnnent de leurs sensations que àes perceptions des o'>- 0. LES MOLLUSQUES, • . ,,., , -. , je:s, espèces d idées simples qu us 6. LES ciKRBipèDES. nc peuvent co,: biner entre ciies pour en obtenir de rompl'xcs. 7. LES ANïELiDES. Caracf. Point de cclonnc verlébpal»; un fervi*;i'j et le plus souvent une masse 8. LES CRUSTACES. médullaire alongée; quelques sens distincts; les organes du mouvement Q. LES AKACIISJDES. .. 1 • 1 r ^ attaches sous la peau; lorme syme- 10. LES IKSECTES. •'''I"^ P" ^^^ P"" "« P»'f"- AMMAUX APATHIQUiS. lU ^e s.nîent point, et ne se meuvent que jiar leur irritabilité excitée. 1 I. LES VERS. Carnet. Poiut de cerveau , ni de masse t2. LIS RADiAtREs. médullaire alongée, point de sens; foi mes variées; rarement des titi- l3. LES POLYPES. CulatioHI. l4- tES INFUSOIKES. (KPI20AIRES. ) 6 INTRODUCTION. Les insectes font comme on le voit partie (les animaux sensibles. Voici comment les définit M. Duméril : aniinaiia. sans 'vertè- bres ^ a tronc ou partie moyenne du corps ar- ticulé en dehors ; munis de membres articules , et respirant par des stigmates^ qui sont les orijices des trachées intérieures. Ces carrtCtères les distinguent parfaite- ment de tous les autres animaux : le défaut de colonne vertébrale et par conséquent de squelette, l'absence du cœur, de vaisseaux destinés à la circulation, d'organes parti- culiers pour la respiration, tels que les pou- mons et les trachées et d'autres organes aussi importans, ne permettent pas de les confondre avec les mammijéres^ les oiseaux , les reptiles et les poissons^ qui forment les quatre grandes class<'s des vertébrés. Les ar- ticulations que l'on remarque dans leurtronc les éloignent des mollusques des radiaires^ des infusoires^ et des polypes. Les membres articulés situés sur les parties latérales et ordinairement au nombre de six, les distin- guent des annelides et des vers. Enfin leurs stigmates qui sont les orifices des trachées les font reconnaître des crustacés qui res- pirent par des branchies. INTRODUCTION. ^ ïl est peu dVnude aussi iniéressanle que celle des insectes; aucune classe d'animaux ne présente plus de merveilles à l'observa- teur. Qu'y a-t-il en effet de plus surprenant dans tout l'univers, dit un écrivain distin- gué *, que de voir soif-tir du sein de la pous- sière ces atomes vivans, organisés avec une sagesse infinie, manifester comme ime sim- ple chenille, l'industrie la plus miraculeuse dans tous leurs ouvrages, donner aux hom- mes des exemples de patriotisme, de socia- bilité, des leçons perpétuelles de travail et d'économie, comme l'abeille ou la fourmi, et présenter enfin des spectacles inouis dans leurs amours, leurs guerres, et les différens moyens de conserver leur existence. « Il est facile de concevoir, dit Pline, comment la nature a pu donner aux grands animaux les qualités que nous leur voyons. Il entre assez de matière dans leur masse pour fournir sans peine aux facultés diverses dont-ils sont doués; mais il n'en est pas de même de ceux qui par leur exiguité doivent presque passer pour un néant. C'est ici que l'on découvre des abîmes de sagesse, de puis- sance et de perfection. Comment s'est-il pu <*^ IMr.ODUCTlOX. IrouA'er assez d'espace. '(,!ans le corps d'un nioiiclieroii, sans parler dauiiiiaux plus pe- tits encore, pour y pl-acer des organes capa- l)!esde tant de sensation^ différentes? Où la nature a-t-elle pu fixer le sens de la vue? Dans quels lieux a-t-elle trouve de la place pour y loger le sentiment ,du goi\t et celui de l'odorat? Où a-t-elle trouvé la matière des instrumens du son aigu et bruyant de ce petit animal? Avec quel art ne lui a-t-elle pas attaché des ailes, disposé des jambes, formé un estomac et des intestins avides de sang, et surtout du sang humain? Avec quelle industrie ne l'a-t-elle pas pourvu d'un moyen sûr pour satisfiiire son appétit ? Elle l'a armé d'un dard : et conmie si cet instrument presque imperceptible était ca- pable de plusieurs formes, elle l'a rendu aigu, elle l'a creusé afin qu'il servît de vrille à percer et d'un tuyau pour sucer en même temps : quelles dents n'a-t-elle pas données à la vrillette? Nous pouvons en juger par le bruit qu'elle fait en rongeant les bois qu'elle a destinés à sa nourriture, La masse des éléphans nous étonne; nous voyons avec admiration bâtir des tours sur le vaste dos de ces colosses; nous sommes surpris de U iNTRonur.TioN. 9 jForce du cou dos taureaux et des fardeaux (fu'ils soulèveut de leurs cornes; la voracité des tigres nous frappe d'épouvante, et la crinière du lion nous paraît majestueuse ; cependant ce n'est pas par ces œuvres que la nature brille le plus. Sa sagesse ne se re- marque nulle part mieux que dans ce qui est petit. Elle s'y réunit conuîie en un seul point et s'y retranche tout entière ; je prie donc, ajoute Pline, ceux d'entre mes lec- teurs qui ont du mépris pour ces sortes de choses, de ne point dédaigner ce qiie j'en dis; qu'ils se souviennent que dans la nature il n'y a rien d'indigne de l'attention de ceux qui s'attachent à la connaître. » « Qu'aurait dit Pline de no$ jours, si l'oeil armé d'un microscope, et descendant par des observations plus délicates dans de xiou- veaux abîmes de petitesse, il eut pénétré plus avant dans l'organisation intime d'ani- maux invisibles à notre vue ordinaire? De quelles merveilles inouies n'eùt-il pas été ravi en étudiant les découvertes de nos temps plus modernes. C'est alors que les anciens scrutateurs de la nature, stupéfaits de ces sortes de miracles, se fussent cru transportés comme dans un sanctuaire où ÏO IWTKODtTCTIO:^. la divinilé elle-môme se manifeste, runîvers leur eilt désormais paru un temple sacré , que la brutale ignorance du vulgaire souille trop souvent d'atrocités et de fureurs », LEÇON PREMIÈRE. CARACTERES EXTERIEURS DES INSECTES. On remarque trois régions principales dans les insectes, savoir : la tète, le corselet ou thurujt, et Y abdomen ou le \?cntre. La teie s'articule constamment au corselet , mais ce mode d'articulation varie suivant le^ ordres, les familles et les genres; la tcte des araignées, des scorpions , des faucheurs et des autres insectes aplères de la famille des acérés, n'est pas articulée ni mobile sur le tronc et ne porte pas d'antennes. La tète, pi. \'fig' I. a, comprend la louche, les antennes, les yeux, Yucciput, le oertex, le front, le chaperon, les Joues, la ganache ou le menton. On compte ordinairement dis parties prin- cipales dans la bouche des insec(es ; ces parties se modifient beaucoup non seulement dans les genres, mais encore dans la plupart des espè- ces. C'est d'après les caractères quelle présente que plusieurs cniomologisles, et Fabricius en- ^!S^ 12 ENT0:.I01.0C.IE, tre autres , ont élabli leur ujcihodc tie classi- fication. D'après la conformation de leurLoij- chc tous les insectes peuvent être rapportés à deux grandes divisions, i" les insectes à niandi- Luleset à rnâclioires libres disposécspar paires et mobiles isolément ; ce sont les insectes niâ- cheurs ou broyeurs: tels sont les quatre pre- miers ordres, les coléoptères, orthoptères, nc- vroptères et hyménoptères , et la plupart dc5 insectes des familles des aptères; 2" les insectes sans mâchoires, qui ne se nourrissent que d'a- limens liquides à l'aidede divers insfrumens, tels que suçoirs, langues, trompes, becs; ce sont les insectes suceurs : tels soïit les hémi- ptères, les lépidoptères, et les diptères. On compte dix parties principales dans la bouche des insectes. I. 2. Les lèi>res supérieures et inférieures. 3. Les mandibules pi. i.fig. i. ^. au nombre de deux, elles sont horizontales , d'une sub- stance cornée et cachent en recouvrement les mâchoires en tout ou en partie. I^.. Les machuiies, situées lalélement comme les mandibules , coriaces ou membraneuses. 5. Les gaietés au nombre de deux , larges , plates et membraneuses , placées à la partis «xlerne des mâchoires et qui cachent presqu'cn- tièremenl la bouche des ortliujdères. 6. Lef imtennules ^ pi. i.fg. i. c , au nombre LEÇON PREMIÈRE. l3 (le deux ou davantage , arliciilécs sensibles et moLiles , situées à la partie inférieure de la Louche. On les nomme aussi palpes. 7. La langue , trompe des lépidoptères, rou- lée sur elle-même, composée de deux pièces et située entre les anlennulcs. 8. Le bec, gaine articulée, univalve et conte- nant deux ou trois soies ou filets que l'insecle introduit dans le corps des animaux ou dans le lissu des plantes qui lui fournissent la nour- riture. g. Le suçoir, composé d'un ou de plusieurs filets, sans gaine ou renfermé dans une enve- loppe bivalve inarticulée. 10. La trompe^ charnue, cylindrique, droife^ presque labiée à Textrémité, rétractile et for- mant la bouche proprement dite des diptères , comme la langue spirale forme celle des pa- pillons et des sphinx. Après la bouche les parties les plus con- stantes de la tête sont les antennes, pi. ï.fig. i« J, sortes de cornes de formes très variables articulées, et au nombre de deux dans tous les insec es, excepté dans les araignées. On ne sait rien de certain sur l'usage des antennes, quel- ques entomologistes ont cru qu'elles pouvaient S'^rvir à faire percevoir divers modes de sensa- tion. Cet usage est évident dans quelques in- sectes, mais dans d'autres, comme dausîcs dip- ti ENTOMOLOGIE^ tères, quelques hémiplères el névroptères, leur extrême briévelé semble démentir celle opi- nion. Les yeiix , pi. l. fig. i. e, sont des organes qui se trouvent constamment à la tête des in- sectes. Us diffèrent quant au nombre, à la si- tuation , à la connexion, à la composition et à la figure. Us sont ordinairement au nombre de deux, situés laleralemenf ; ils ne sont poinlcou- verts de paupières ; leur surface est taillée en facettes dont ie nombre rarie excessivement , Lewenhœk en a vu 348 1 dans un coléoptère , 8000 dans une mouche ; Pujet en a compté 17325 dans un papillon; Bazin dans un autre papillon 37656. Outre ces yeux A facettes ou composés, ou ■en a observé d'autres situés non latéralement , mais dans la ligne moyenne du front, au-des- sus de la bouche et entre les antennes; on les appelle lisses ou mieux encore stemmates. Leur ressemblance avec les yeux des araignées qui n'en ont pas d'autres , ont fait présumer qu'ils servaient aussi à la vision, L'orapul sert à l'articulation de la tête avec Je corselet, il affecte diverses formes. Le i^erlex , est la région supérieure de la lête. Le front ^ /.' cliaperon, supportent immédialc- nicnl la bouche ou la lèvre supérieure. LViÇOH PREMIERE. iJ Les joues , sont placées entre les yeux el la Louche. La ganache on le menton , sur lequel s'arti- cule la lèvre inférieure. Le corselet, fjL i.fig. i./", est la partie supé- rieure et dorsale du tronc qui se trouve entre la tête et le ventre ; elle supporte conslamnieiit les membres , tels que les pattes et les ailes. Il comprend (a poitrine, l'écusson et le sternum. La poitrine se divise eri deux parties, Tune antérieure qui donne attache à la pro'nièrc paire de pattes, et l'autre postérieure qui sou- tient les deux autres paires. L'écusson^ pi. i.fig. I. g^ est une petite pièce triangiJaire , qui dans la plupartdes insectes à étuis se trouve sur le dos, au milieu du bord postérieur ducorselet entre les deuxélytres. On le distingue facilement dans presque tous les coléoptères, il est quelquefois si grand dans les punaises qu'il cache extérieurement les ailes , et qu'il recouvre tout le ventre. On donne aussi le nom d'écusson à la par- tie postérieure du coiselet des hyménoptères et des diptères. Les aptères et les lépidoptères n"en ont point. Le sternum est situé longitudinalement sur le milieu de la poitrine postérieure , celle qui se trouve entre les deux dernières paires de pattes. 11 est quelquefois terminé en arrière , en unâ î6 EîÎTOMOLOGîEj pointe plus ou moins longue et aiguë comme dans les ditiques, et en devant , en une polnlc mousse asse;z avancée , comme dans la plupart des cétoines, de buprestes, etc. L'abdomen ou le ventre^ est la troisième ré- gion du tronc dans les insectes , il ne porte pas de pattes, le nombre d'anneaux qui la composent varie d'un à quatorze ou quinze, la plupart portent un trou ou un pore qui se nomme stigmate , et qui est l'orifice d'une trachée. Quand l'abdomen est articulé avec le corselet par une longue surface il est dit ses- sUe^ comme dans les coléoptères , les orthop- tères, etc. ; quaad l'articulation offre un ré- trécissement marqué , il est dit pétiole ou pédu'ulé, comme dans les guêpes, les sphex. A l'extrémité du ventre se trouve ïanus qui donne issue aux excrémens. Le dernier anneau varie beaucoup pour la forme ; il est disposé de manière à favoriser le rapprochement des sexes , ou à faciliter la ponte ou l'introduction des œufs dans les matières qui doivent les re- cevoir, il est souvent umni d'armes offensives et défensives ou d'instrumens destinés à diffé- rens usages, tels que les crochets, les tarières, les aiguillons, les pinces, les lances , {qs scies , les queues, les filières, etc. Les ailes ^pL x.fig. i. h. sont de véritables membres à l'aide desquels les insectes s'ai>- LEÇON PREMIERE. 17 puienl sur l'air et se (ransporîenl dans l'alino- sphore. Les ailes soiil an noitibre de deux ou de quatre, elles sont membraneuses, sèches, élas- tiques et parsemées de veines qui forment quelquefois un joli réseau. Les supérieures quand il y en a quatre sont ou simplement membraneuses comme les inférieures, ou co-^ riaces et cornées, et diflérentes des inférieures; on a donné à ces dernières le nom d'élylres qui signifient étui. Les êlytres , pi. i./lg. i. i. sont dures coria- ces et presque toujours opaques dans les co- léoptères et les hémiptères ; demi-membra- neuses dans ks orthoptères. Chez les autres insectes qui ont quatre ailes à peu près d'égale consistance et qui servent également à l'action du vol, on remarque cel- les des lépidoptères qui sont comme couvertes d'une poussière écailleuse ; et celles des gyna- noptères qui sont à peu près nues. Les der- nières se distinguent en ailes à nervures dispo- sées principalement dans la longueur, comme chez les hyménoptères, et en celles dont les nervures transversales sont membraneuses , comme en réseau : telles sont celles des né- vroptères. Les huit ordres qui renferment les irasecles ont été établis d'après la présence, le nombre et la forme des ailes. Les ailes présciilent ea~ i8 ENTOMOLOGIE, corebcaucbupde mofllficaîioas dans leur fol'rne, tels que les ceuillerons el les balanciers. Les cueillerons , sont deux pièces convexes d'un côté, concaves de l'autre, qui ressemblent à de petites écailles ayant la forme de cuillers, ils sont placés un peu au-dessous de loriginc ou de l'attachti des ailes, un de chaque côté. Les balanciers^ sont de petits filets mobile? très menus, plus ou moins alongés et terminés par une espèce de boulon arrondi ; ils accom- pagnent les cueillerons ou sont à nu quand les ceuillerons manquent. Les cueillerons et les balanciers, ne se trou- vent que dans les diptères. \^cs pattes , dans les insectes elles sont ordi- nairement au nombre de six, ce qui a fait nom- mer ces animaux hexapèdes. Les principales pièces qu'on remarque aux pattes des insectes , sont la hanche , la cuisse , \à jambe et le tarse. La hanche est la pièce qui unit la patte au corps, elle est ordinairement très courte, mais toujours assez distincte. La cuisse , pi. i.fig. i. j. forme la seconde et principale pièce de la patte. Elle est enflée dans quelques espèces d'insectes, et renferme des muscles assez forts pour faire exécuter un saut considérable à la plupart de ces animaux. \.^ jambe y pi. i, fig. \. k. est la pièce qui LECCN PREMIERE. ÎQ suit el qui tient à la cuisse ; sa forme est onli- nairenieiit cylindrique , et souvent elle es5 ci- liée ou armée de poils roides -, de piquans, de dentelures aiguës. Enfin, le tarse ^ pi. i.fg. i. /, termine la jambe. 11 est composé de plusieurs articula- tions ou phalanges. Ces articles varient selon les ordres , depuis un jusqu'à cinq et jamais davantage. Ces articles ne variant jamais dans leur nombre etse terminant constamment en même quantit-é dans tous les coléoptères de la même famille, fournissent un excellent caractère pour la division de cet ordre nombreux. Le dernier article des tarses est armé de deux ou de quatre crochets menus , mais très forts. Indépendamment de ces crochets , on aperçoit sous les tarses de la plupartdes insec- tes des poils courts et très serrés qui ressem- blent à de petites pelottes spongieuses qui sou- tiennent l'insecte et l'aident à se cramponner sur les corps, même sur ceux qui nous parais- sent lisses et polis. LEÇON IL DE L'ORGANISATION INTERIEURE DES INSECTES ET DE LEURS FONCTIONS, Moxuicment. Les insectes sont pourvus d'un système de mouvement qui leur donne sur tous les autres animaux invertébrés une supé- riorité très remarqualjlc. Cette faculté dans les mouvemens provient de leur forme générale; en effet, chez eux tout est articulé, les pattes, les antennes, les palpes, le corps même qui comme nous l'avons vu se compose presqu'enlière- ment d\inneaux. Les muscK-îs des insectes sont très nombreux, et très irritables ; il y en a qui sont d'une peti- tesse extraordinaire , on en a compté plus de qua- tre mille dans la chenille. Ces nmscles sont des paquets de fibres parallèles, molles , transpa- rentes et blanchâtres ; ils s'attachent à la peau par leur extrémité. Rrspirafiun.Djins les animaux vertébrés c'est par la bouche ou par les narines que le fluide respiratoire entre et sort pour opérer larespi- ENTOMCLCOIE. LEÇON II. 2 1 ration, à l'exception des poissons qui respirant de l'eau la reçoivent par la bouche, mais la lais- sent ressortir par d'autres issues; il n'en est pas de meine des aniaiaux invcrlébrcs qui respirent. Dans les insectes , ce n'est point par leur bou- che qu'ils respirent, mais par les ouvertures latérales placées de chaque côté sur les an- neaux et que les entomologistes ont nommées stigmates ; ces organes respiratoires sont ré- pandus chez eux à toutes les parties sans ex- ception. Si on enduit entièrement d'huile un insecte , il périra inévitablement parceque i huile empêchera l'air de s'introduire dans aes organes respiratoires. Sensibilité. Les insectes jouissent évidem- ment d'un système nerveux , il paraît même assez avancé dans sa composition , puisqu'il présente un ensemble de parties qui commu- niquent entre elles , et un foyer commun ou aboutissent les nerfs qui servent aux sensa- tions. Les rentlemens ou ganglions qu'on re- marque dans la moelle épinière , ont é6é re- gardés comme autant de cerveaux particuliers d où partent les fileis nerveux qui doivent por- ter la sensation dans les auires parties du c >rps. Ils sont assez généralement au nombre de douze , consistant en une nioolle nerveuse assez homogène , placés à la file les uns des autres dans toute la longueur du corps , depuis 22 ENTGMOLOGÎli, la tefe jusqu'à l'extrémifé oj>posée à\i tronc. Voici leur disposition la plus ordinaire : II* pre- mier est situé dans la têle e! distribue des filets aux diverses parties de la bouche aux yeux et aux aatennes. 11 y en a trois dans la poitrine: un fournit les nerfs aux pattes de devant , un aux ailes supérieures ou aux élytres et aux pattes moyennes, un autre enfin aux ailes infé. rieures et aux pattes postérieures. H y a ensuite dans Tabdomen autant de renflemens qu'il y a d'anneaux , et les ganglions fournissent des nerfs, des muscles, des vaisseaux à air, et des viscères génitaux, digestifs et sécréteurs. Ouïe. 11 est assez probable que les insectes ont un organe pour percevoir les sons , mais où est-il situé, c'est ce qu'on ignore complète- ment. Odorat. On ne peut contester aux insectes Ip faculté de l'odorat, mais où réside cet organe , c'est ce qu'on a long-temps méconnu. «' On est étonné , dit M. Duméril , que les physiologistes aient voulu par une idée d'ana- logie peu rfcflécliie, trouver sur la iè(e des in- sectes l'instrument dcsiiné à arrêter les odeurs et à en apprécier les qualités. Que les mam- mifères , les oiseaux , les reptiles soient orga- nisés comme rhommc, sous le rapport de l'ol- faction, cela devait être, puisque tous respi- rent par des poumons, et que l'air qui pénètre LEÇON lî. 23 dans leur corps pour cet usage , n'y peut par- venir que par uue seule route , qui est la dou- ble entrée des narines: c'est sur ce passage forcé, et à l'orifice même , que l'essai de la qualité de cet air doit être fait, pour que l'a- nimal soit averli du danger de l'admettre ou de la nécessité de le repousser. » C'est donc par leurs stigmates qu'il est na- turel de supposer que les insectes perçoivent les odeurs, leur corps entier jouirait alors de cette faculté. Aussi remarquons-nous , combien elle est puissante chez ces animaux ; en effet, dès qu'un cadavre ou que les excrémens de quel- que animal sont exposés à l'air, de louîes paris on voit arriver des insectes , tels que les bou- siers, les sphéridies, les escarbols , les staphy- lins, les mouches, etc. , qui chacun à leur ma- nière dissèquent, soulèvent, divisent ces ma- tières, en facilitent la dessication , ou enfin la destruction ; admirable prévoyance de la na- ture qui a voulu faire servir cetîe innombra- ble quantité d'êtres destructeurs à faire dispa- raître les restes des êtres organisés privés de vie , afin de les rendre plutôt à la masse géné- rale des élémens , et peut-être aussi pour em- pêcher que ces débris en putréfaction ne ré- pandent dans l'air des miasmes pestilentiels qui en rendraient la respiration dangereuse âux autres animaux. a 4 EN"lO>ÏOL001E, Quelques insectes semblent avoir une desti- nation patliculière , les nécrophores , les bou- cliers, les (lerincstes, les anlhrèncs , les ptines paraissent principalement appelés à attaquer et à détruire les matières organiques animales privées de vie. Certayies fleurs prennent mie odeur tellement fétide et cadavéreuse, qu'un grand nombre d'insecles qui vivent ordinaire- ment dans les matières putrides accourent dans l'espoir d'y trouver leur nourriture et même pour y déposer leur progéniture. Dès que certaines plantes sont ouvertes ou que leurss pétales commencent à laisser cou- ler leur nectar , on voit accourir de suiie les abeilles, les guêpes, les sphinx, les papil- ions , etc. Les anciens naturalistes qui ne connaissaient point le siège de l'organe de l'olfaclion chez les insectes , expliquaient de diverses manières leur présence dans les matières organiques en décomposition; ils les regardaient coirtme le produit de la putréfaction; plus tard, lorsqu'on revint de cette erreur et qu il fut bien reconnu que les insectes étaient venasd'euï-memes sur les cadavres , on leur attribua une vue si per- çante q'j'elle suppléait au défaut de l'organe de l'odorat , mais les insectes qui se rendent sur les fleurs qui répandent une odeur cadavé- reuse , démentent suffisamment cette opinion. LEÇON II. ' 2 S Il esl donc tout naturel de conclure que les in- sectes jouissent du sens de l'odorat, et que celte sensation s'opère chez eux comme chez les autres animaux par l'organe respiratoire. Goik. Quelques naturalistes ont avancé que la faculté de distinguer les saveurs résidait dans les palpes des insectes ; mais n'est-il pas plus simple et plus naturel de penser que les sa- veurs se manifestent chez ces animaux comme chez les aulrcs dans l'intérieur même du canal digestif et principalement à son origine dans la bouche; ce qui semble le prouver, c'est qu'ils recherchent ou abandonnent certaines nourritures après en avoir opéré la dégustation. Toucher. Ce sens est peu développé chez les insectes, ce qui tient sans doute à la peau dure et souvent cornée qui recouvre leur corps. On a supposé qu'il résidait dans les an- tennes, celles des sphéges, des ichneumons , des chrysides et de la plupart des xi'.ophages , qui sont très vibraliles , sembleraient con- firmer cette opinion ^ mais dans d'autres in- sectes , comme dans les mouches , les cigales, les libellules, ^lles sont si peu développées, car souvent elles ne sont formées que d'un sim- ple poil, qu'on ne peut l'admettre entièrement: ce n'est pas avec plus de certitude qu'on a attri- bué aux palpes la faculté du toucher, la même ûbjeclion se représente encore , puisqu'il y a 2 26 ENTOMOLOGIE. beaucoup d'insecles qui n'ont réellement que des rudimens de palpes. Les tarses sont bien certainement plus pro- pres qu'aucune autre partie de leur corps, à donner aux insectes l'idée de la nature des objets; ils offrent en effet chez la plupart une large surface spongieuse qui leur permet de s'adapter aux surfaces , même les plus polies ; les araignées, les faucheurs et plusieurs ap- tères s'en servent évidemment pour explorer la nature des corps sur lesquels ils vont se transporter. Nutrition. Quelques insectes se nourrissent de matières liquides et sont pour cela appelés suceurs ; d'autres attaquant les substances so- lides , sont obligés de les diviser et de les broyer , ils sont pour cela munis de mandibu- les et de mâchoires; on les a nommés mâcheurs. Le genre de nourriture varie très souvent dans une seule et même espèce aux diverses époques de sa vie. Quelques espèces sont car- nassières dans leur preuiicr âge , et herbivores dans la suite, ce qui dans d'autres est tout-à- fait le contraire. Celte différence de nourriture provient des changemens qui s'opèrent à di- verses époques dans la bouche dos insectes. 'i'ous les insectes sont doués d'un instinct admirable qui les porte à déposer leurs œufs dans les lieux qui leur présenteront une nourri- LEÇON II. 27 lure plus facile et plus abondante. Les scarabées et particulièrement le bousier pillulairc ren- ferment leurs œufs dans une boule de fumier pétrie avec de la terre. Les abeilles , les four- mis , les termites qui travaillent en commun , préparent une pâtée pour leurs petits. Les cjnips déposent leurs œufs dans de lé- gères entailles qu'ils font dans les jeunes ra- meaux ou bourgeor^s des arbres ; le cynips du chêne produit ainsi la noix de galle ; l'ichneumon dépose les siens dans le corps vivant de cer- taines larves ou chrysalides, qui nourrissent ainsi leur ennemi de leur propre substance. Chaque espèce d'insecte semble enfin être attachée à telle ou telle race, ou à attaquer quel- ques animaux pendant leur vie ou après leur mort. Les œstres , les hippobosques , les mé. lobosques, les tiques, les puces, les poux, les ricins, les cousins, les taons, les stomoxes, les asiles, les araignées, les demoiselles, les carabes, les mantes, les punaises, etc. , sucent ou ron- gent les animaux pendant qu'ils vivent encore- D'autres au contraire attendent qu'ils soient morts pour se nourrir de leurs dépouilles; ils s'en emparent dans toutes les circonstances possibles, dans l'eau , dans la terre ou dans l'air: tels senties dermestes, les boucliers, les nécrophores -, les nilidules , les anthrènes , les blattes, les teignes, etc. 28 ENTOMOLCOÎE, Les organes qui servent à la nulrltlon sont ; la bouche, l'œsophage ou le conduit qui s'é- tend de la bouche à reslomac, l'estoniac, le tube digestif ou canal intestinal et ses an- nexes, tels que les canaux salivaires, pancréati- ques , biliaires qui ne forment pas chez les in- sectes de véritables glandes sécrétoircs. La configuration des parties de la bouche, pré- sente de grandes variations dans Icsinsectes: c'est delà, comme nous l'avons dit plus haut , que proviennent les diverses manières dont ils se nourrissent. : en effet , toutes les fonctions sont lices chez les êtres vivans , et le moindre chan- gement qui survient dans un organe impor- tant , entraîne nécessairement avec lui des mo- difications sur d'autres parties entre lesquelles on ne soupçonnait d'abord aucun rapport. Voici un exemple de cette vérité. « Le chat, dit M. Duméril , est un animal destiné à se nourrir de chair: toute son orga- nisation le démontre. Supposons cet animal , dont les pattes, dans l'état sauvage, sont termi- nées par des ongles crochus, rétractiles et dis- tincts , se trouvant tout à coup avoir toutes les griffes réunies et enveloppées dans une seule pièce de corne, arrondie en devant, tronquée en arrière, en un mot, dans un véritable sabot, semblable à celui du cheval. Bien certainement ce malheureux animal, lorsqu'il aura faim , LEÇON II. 29 courra , par instinct ou par un désir tlépcndant de la nature nitîme de son organisation, surles animaux vivans, dans le dessein de se nourrir de leur chair; mais, ai-rivé près d'eux, prêt à les dévorer.... comment va-t-il s'y prendre pour les attaquer.'' Sa masse n'est pas assez considé- rable , ses membres assez longs, assez éten- dus, pour que, d'un^coup de pied ou par une ruade , il puisse exterminer sa victime. D'un autre côlé , pourra-l-il attaquer directement, et sans danger pour lui -même , des animaux comme des belettes , qui chercheront à défen- dre leur vie? Non, sans doute, puisque son museau court et arrondi ne porte que des dénis incisives faibles, et des lanières trop peu alon- gées pour qu'elles agissent puissamment. Voilà donc cet animal forcé de périr, parcequ'il n'a pu saisir ou entamer sa nourriture. » Supposons cependant que cet animal se résigne à retirer des végétaux les sucs qui peu- vent servir à sa conservation, à son dévelop- pement , ou à la réparation de ses organes. D'abord, ses lèvresne sont pas assez aiongeables pour saisir la sommité des herbes; il faudra qu'il mange , la bouche de côté': puis ses dents incisives sont trop petites, trop courtes et trop peu solides pour couper ou arracher ces végé- taux: enfin ses dents molaires ne peuvent scr»- vir qu'à les couper très grossièrement , et non OO ENTOMOLOGIL, à les rc luire en pâle. Accordons mcmc que cctlc nourriture peu succulênle parvienne dans l'eslOHiac, et voyons si elle suffira aux besoins de cet animal. Les herbivores ont , en général, une panse énorme ; le plus souvent ils ont qua- tre estomacs: or, dans l'herbivore, de notre fa- çon, le tube inteslinal est très resserré ; sa ca- pacité peut contenir à peine , proportion gar- dée, le dixième du volume des alimens que mange un cheval, par exemple. JNolre chat herbivore n'est donc pas plus heureux sous le rapport des organes de la digestion que sous celui des instrumcns de la locomotion. 11 faut nécessairement qu'il périsse , ou plutôt il est absolument et physiquement impossible qu'il existe un cire vivant organisé de celle manière.» Fabricius a cherché àappliquer ces principes à la classification des insectes, ils lui ont servi à établir des divisions excellentes et bien tran- chées , mais il a poussé si loin cette recherche des formes dans des parties si petites et si déli- cates , qu'il a rendu sa méthode excessivement difficile , et nous pourrions dire la plupart du temps impraticable. L'œsophage vient immédiatement après l'ar- rière-bouche , c'est un canal plus ou moins alongé suivant la nature du corselet. U estomac varie beaucoup dans les insectes; il est d'autant plus étendu et plus long que Ta- LEÇON II. 3l nimal est herbivore. C est une observalion qui s'applique à tous les animaux. En efiet, les animaux herbivores élanl obligés d'ingérer une grande quantité de matières végétales pour re- cevoir une alimentation suffisante, doivent pos- séder un ventre bien plus volumineux et des intestins bien plus étendus que les animaux carnivores, qui reçoivent, sous un bien moins grand volume, infiniment plus de matières nour- rissantes: aussi teslapins, la vache, le mouton, ont-ils le ventre bien plus volumineux que le loup , le renard, les lions, etc. ; les larves du grand hydrophile noir sont carnassières, aussi leur lube intestinal n'a guère que la longueur du corps ; insecte parfait, il devient herbivore ,ct ses intestins roulés en spirale offrent alors plus de quatre fois la longueur de la larve. Le tube digestif ow canal intestinal , vient de suite après l'estomac; 11 est terminé par le rectum qui aboutit lui-même à l'anus. On ob- serve dans celte dernière partie des lignes sail- lantes qui forment des côtes sur les excrémens des insectes, la formeen est variable dans diffé- rentes espèces. Il est probable que la nutrition s'opère dans les insectes par absorption, c'est à dire que c'est parla porosité du tube intesti- nal que les matières les plus propres à l'ali- mentation se séparent de la masse ingérée pour fournir aux organes non seulement les 02 ENTOMOLOGIE, moyens «le se réparer, mais surtout de s'ac-- croître et de remplir leurs fonctions. Génénitiuii. Tous les insectes proviennent d'antres individus absolument semLlablcs à eux et dont ils se sont d'abord séparés sous forme d'œufs. La généralion spontanée des insectes doit donc être rangée parmi les plus grossières erreurs. Parmi presque tous les insectes on ne con- naît que des maies et des femelles , mais parmi ceux qui vivent en société , tels que les abeilles, les fourmis, les mutiles, les termites» indépendamment des maleseldes femelles, il y a encore des neutres ou mulets, c'est à dire des êtres incapables de s'accoupler et de se repro- duire. D'après les observations de Hubcr et de LatreilJe, ces individus n'ont aucun sexe , ce sont des femelles dont les organes sexuels n'ont reçu aucun développement. 11 n'y a point d'her- maphrodites parmi les insectes, les parties ma. les et femelles se trouvent toujours sur des in- dividus différens. La prodigieuse fécondité des insectes éton- nerait sans doute, si nous ne considérions, en même temps, qu'ils servent de nourriture à la plupart des oiseaux et àplusieurs autres animaux, et qu'ils se détruisent même les uns les autres. On dirait que la nature atienlivc aux besoins des êlres vivans a répandu avec profusion sur LE.^ON II. 33 le globe, les espèces les plus faibles, celles qui doivent servir à la nourriture d'un grand nom- bre d'aulres aniinanx, tandis qu'elle a été plus avare des grandes espèces, de celles surtout qui sont les plus destructives. Voici quelques exemples de la prodigieuse multiplication des insectes^ comparée avec celle des animaux des classes supérieures. L'éléphant procrée à peine chaque année un seul individu. Le chien peut en produire 8 à lo. La poule 3o à 4o. Le bombyx du mûrier, 3 à 4oo. L'abeillfr à miel , 3o à ^o^oog. Suivant Réaumur, un essaim peut se compo- ser de 32,256 abeilles, une rucUe donne quelque- fois trois essaims dans un an , et par conséquent fournirait une population de f)6,768 abeilles. La teigne prolétaire peut donner naissance dans un an, h plus de 200,000 individus. Une phalène observée par De Géer, peut donner à la troisième génération , une pos- térité de deux milliers d'individus. Les pucerons, les mites, les poux se succè- dent de manière à devenir incalculables. Le puceron observé par Réaumur et Bonnet , produit à la cinquième génération 5,904,900,000 individus, et peut donner plus de vingt générations dans l'année ! * 34 ENTOMOLOGIE, Lesparljcs sexuellesdesinseclessonf ordinai- rement situées au bout de l'aLdonien et cachées dans l'anus. Celles du mâle sont, accompagnées de crochets , et celles de la femelle d'une es- pèce de tarière ; dans les libellules cependant les parties sexuelles sont à l'origiiic du ventre dans le mâle et à l'extrémité dans la femelle. Les insectes vivent beaucoup plus long-temps dans l'état de larve que dans celui d insecte parfait, dans ce dernier ils ne subsistent ordi- nairement que quelques jours et même quel- ques heures. Une fois que le grand œuvre de la nature a été accompli , c'est à dire que la reproduction a eu lieu, peu après l'accouple- ment, les mâles périssent, et la femelle ne sur- vit que pour avoir le temps de déposer ses œufs. Mais si les individus qui naissent à la fm de l'été n'ont pas eu le temps de s'accoupler, ils passent l'hiver sous l'écorcc des arbres ou dans la terre , afin de pouvoir au printemps prochain satisfaire à cette importante loi de la nature et périr ensuite. Tous les insectes sont ovipares ; dans quel- ques uns les œuk éclosent dans le corps même de l'animal. C'est ce que lléaumur a observé dans les pucerons qui ïnettaient au monde des petits vivans à certains époques de l'année. Dès que la femelle a été fécondée^ elle n'est plus occupée qu'à chercher un lien convenable LEÇON II. 35 pour y déposer ses œufs et pour que les pellls qui doivent en sortir puissent y trouver une nour- rilure convenable. Les papillons, !es phalè- nes, etc. , placent leurs œufs sur la piaule dont les chenilles doivent se nourrir. Les libellules qui dans l'état parfait vivent éloignées des eaux bourbeuses y reviennent pour y déposer leurs œufs, parceque c'est dans la fange que leurs larves doivent trouver leur nourriture. L'a- beille prépare une pâtée pour ses petits; les ichneumons à l'aide de leurs aiguillons enfon- cent leurs œufs dans le corps des chenilles et des larves des diptères et des coléoptères. lia plupart des coléoptères percent le bois le plus dur, d'autres fouillent la terre pour les placer dans la racine des plantes, etc. L'œstre suit avec opiniâtreté le bœuf, le cheval, le mouton, le renne pour déposer les siens sous la peau, dans les naseaux et dans les intestins de ces animaux. Que de faits curieux, que de merveilles dans l'histoire des insectes! Ce que nous allons dire sur leurs métamorphoses paraîtra encore plus étonnant. Méiamorphorses. Les métamorphoses que su- bissent les insectes , sont pour le naturaliste l'un des phénomènes les plus singuliers et les plus admirables que l'histoire naturelle puisse nous offrir. Les mutations qu'elles nous offrent sont si remarquables , qu'il semble que les aai- Ob LNTOMOLOGÎK, maux qui subissent les plus grandes, naissent en quelque sorte plusieurs fois. Les rnutalions ne se bornent pas toujours aux formes exté- rieures, souvent elles s'étendent aux organes intérieurs, el particulièrement à ceux de la di- gestion comme nous l'avons déjà dit, surtout quand l'animal d'iierbivore devient Carnivore et vice i^eisà. Pour donner à cette partie intéressante de rblsioire des insectes toute l'étendue qu'elle mérite, nous allons les prendre dès l'œuf qui les contient. L'oeuf contient sous ses enveloppes particu- lières l'embryon de l'insecte avec les substan- ces qui doivent le nourrir et servir à son dé- veloppement. La configuration de ces œufs, et la manière dont ils sont pondus et disposés, chacun selon les besoins futurs , sont des plus admirables. 11 en est de mous, et d'autres dont la coque acquiert quelquefois une très grande solidité. Les uns sont agglomérés, collés les uns aux autres, réunis par des pédicules com- muns ou distincts; il en est de S])hériques, d'o- vales, de cylindriques, de plats, de déprimés, de comprimés, de prismatiques, d'anguleux, etc. Quelques uns sont enveloppés de matières pro- tectrices propres à en éloigner les animaux qui en seraient avides : ce sont tantôt des odeurs, des pointes acérées, des liqueurs corrosives , Leçon ii. 3/ des enveloppes serrées et impéne'trables , ou d'autres moyens astucieux et trompeurs que la femelle a mis en us:)ge pour garantir sa progé- niture , jusqu'à les couvrir (le son propre corps, qui se dessèche et les protège comme un bou- clier, ainsi qu'on le voit dans les cochenilles. Les œufs de la mouche stercoraire , ont de chaque côté une petite membrane latérale, en forme d'aile, qui les empêche de s'enfoncer dans lescxcrémcns sur lesquels la mère les à dé- posés. Les œufs des cousins sont plantés comme des quilles et rassemblés en forme de nacelle, qui vogue sur la surface des eaux. 11 y a des in- sectes qui enveloppent les leurs d'une grande quantité de poils et ils en forment un corps qu'ils collent après un arbre ou sur un murj d'autres les disposent en anneau au Ij-ouc des branches des arbres, et les enduisent d'une ma- tière très visqueuse, etc. , etc. On conroii aussi que la couleur de ces œufs varie beaucoup selon les espèces et l'époque à laquelle ils ont été pondus , parcequ'alors le germe développé communique ses feintes aux membranes qui les recèlent. Quelques uns de ces œufs éclo- sent dans l'intérieur du corps de leur mère ; c'est ce qui arrive à ceux des pucerons dans certaines époques de l'année, à ceux de la mouche bleue de la viande , des hippobosques ; 38 ENTOMOIXXiîE , enfin, chez tous les inscclcs dils, pour cela même, ovoiûoipiires. Les œufs de tous les insectes n'éclosent pas dans le mcme inlervalle de temps après la ponte , ceux de cerlaines mouches exigent moins d'un jour, il faut dix mois ou plus à ceux du bonihyx. La larve rompt la tunique de l'œuf et mon- tre l'insecle dans son enfance. On s'accorde à distinguer les métamorphoses des inscclcs en incomplèies ou partielles, e1 en compJctes ou générales. Dans les incomplètes, les insectes naissent de Tœuf à l'état de fausse larve, ou peu différens de ce qu'ils seront toute leur vie, excepté la sortie des ailes, et quelques mues ; mais l'appareil de la manduca- tion ne change pas : quelques aptères muent chaque pinlemps sans rien acquérir; les clo- portes et autres insectes de cette classe obtien- nent des paires de pattes, etc. T^es ovthoptcres^ forficules, blattes , mantes , sauterelles, gril- lons , se bornent à prendre des ailes , ainsi que les //rw/y;/é'/-^.ç, punaises, cigales, pucerons, etc., et les né<,'ro}jtéves , libellules, éphémères, ter- mites. Dans les métamorphoses complètes, les in- sectes naissent en forme de ver ou larve , pas- sent ensuite à l'élat de chrysalide , de momie etde nymphe. LEÇON II. 39 La hiive ou premier état des insectes. En sortant de l'œuf, l'Insecte s'appelle laroe. La forme en varie beaucoup : on lui donne tantôt le nom de ver, tanlôl celui de larve qui signifie masque, et lanlôl celui de chenille, nom consacré à la larve des lépidoptères. Parmi les larves il y en a qui ont des pâlies, d'autres qui en sont entièrement dépourvues. Celles qui ont des pattes en ont six ou davanta- ge ; mais il n'y a que les six qui répondent à celles que doit avoir l'insecte parfait qui soient articulées, les autres sont molles, imparfaites et pour ainsi dire provisoires. C'est sous la forme de larve que l'insecte prend tout son accroissement. Aussi est-elle ordinairement très vorace , et elle grossit d'au- tant plus prompiement que sa nourriture est abondante. Avant de subir sa première Irans • formation, elle change plusieurs fois de peau. La mue est un charîgement de peau auquel les larves de presque tous les insectes sont as- sujciies, c'est plutôt une espèce de maladie ou de crise qu'une partie de la métamorphose ; aussi la larve s'y prépare-t-clle par une absti- nence totale. Non seulement elle ne mange pas, mais encore elle reste presque immobile, ses couleurs se (létrisscnt , et elle succombe quelquefois à ce véritable état de maladie. C'est 4-0 ENTOMOLOGIE , quelques jours après sa dernière mue qu'elle subit une Iransforination et qu'elle passe à l'é- tat de nymphe ou de chrysalide. On croit que les larves des diptères et des hyinénoplères ne subissent aucune mue avant leur première transformation. Second état des insectes. On a donné le nom de nymphe ou de chry- salide aux insectes parvenus à leur second état , quelle que soit la forme qu'ils affeclent dans cette circonstance. Ils différent autant dans ce second état que dans le premier. Tou- tes les larves jouissent de la facullé d'un mou- vement progressif, toutes prennent des ali- mens et acquièrent l'accroissement dont elles sont suscepùbles. 11 n'en est pas de même de tous les insectes parvenus à leur second état ; car si les uns ressemblent encore beaucoun à la larve, courent, mangent comme elles, et offrent seulement des pariies qu'elles ne pos- sédaient pas ; les autres tantôt cacliés dans une coque opaque qui n'a point la forme d'un ani- mal, tantôt recouverte par une pellicule mince, tsniôt même à nu, restent immobiles et ne prenneiit p!us d'alimens. Ces derniers ne res- sembleiii alors ni à la larve dont ils provien- nent, ni à rinsecfe parfait qui doit en sortir. LEÇON II. ii Enfin beaucoup d'enire eux paraissent dans un état (le mort. Les insectes parvenus à leur second état ; peuvent se diviser en trois sortes principales j 1° en chrysalide ; 2" en momie ; 3" en nymphe. On appelle chrysalide tout insecte qui, par- venu à son second élat , est tout-à-fait inactif, ne prend plus de nourriture et se trouve enfermé dans une enveloppe ou coque qui le cache en- tièrement. Celte coque n'offre ni bouche, ni yeux, ni pattes, ni antennes, rien enfin qui ressemble à un animal. Les chrysalides cepen- dant sont bien vivantes ct^ont besoin de respi- rer; toutes sont à cet^ffet pourvues de stig- mates, et l'air leur est si nécessaire que dès qu'on les en prive, elles périssent aussitôt. Ces stigmates, au lieu d'être conime des points en- foncés à (leur de peau, ont quelquefois des formes très singulières; elles sont placées à l'extrémiié de certaines élévations et ressem- blent à des cornets, à de petites cornes, ou à des filets tubuieux. On nomme rnunue tout insecte qui , parvenu à son second éiat , est toul-à-fait inaciif, ne prend plus de nourriiure , et cependant n'est point enfermé dans une coque qui le cache en- tièrement. Il est alors, soit recouvert par une pellicule mince qui laisse apercevoir ses par- lies , soit même à nu. 4.3 E?iTOMOLOGIF., On nomme nymphe, lout insecte qui, ne subissant qu'une mélamorphose partielle , con- serve dans ses deux derniers états les parties qu'il avait en naissant, ne fait qu'acquérir des parties nouvelles , et dans sa première muta- lion ne perd point ?on activité et ne cesse point de prendre de la nourriture. La nymplic ne se distingue de T insecte parfait, que parceque ses ailes ne sont pas encore développées, et qu'elle à seulement des moignons d'ailes plus ou moins grands, selon qu'elle est plus ou moins avancée. Dans quelques races , le développe- ment des ailes n'a jamais lieu entièrement , 'tlles conservent toujours leur état de nymphe, s'accouplent et se multiplient comme des insec- tes parfaits. Troisième état des insectes. Le troisième état des insectes est celui (Tin- secte paijait; ils ont alors, en général, une forme lout-à fait différente de celle qu'ils avaient en naissant, soit des parties nouvelles qu'ils ne possédaient point dans leur premier âge. En effet, d'insectes rampans qu'ils étaient en général, ils deviennent pour la plupart in- sectes volans , et possèdent alors la faculléde se reproduire. C'est l'époque la plus Lrillanle de leur vie, ils ne respirent plus alors que la gaîlé et le plaisir ; ils s'y livrent avec tant d'ardeur LEÇON II. 4^3 qu'épuisés en peu de temps, ils perdent la vie avant la naissance de leur posiérilé. Aussi cette période de leur vie est la plus courte ; et dès qu'ils ont satisfait au vœu de la nature , elle ne s'intéresse plus à leur existence. LEÇON III. I>E5 MOYENS QUE LES INSECTES EMPLOIENT POUR CONSERVER LEUR EXISTENCE ET POUR SE PRO- PAGER. La nalure qui s'est montrée si prévoyante et si attentive dans l'organisation de tous les êtres en général, semble s'élre surpassée elle- même dans la formai ion des insectes. Elle a voulu entourer leur faiblesse de plus de moyens de conservation, et comme dans des êtres si pe- tits, elle ne pouvait placer une force qu'elle put opposer aux races supérieures d'animaux, eile a eu recours à la ruse et à une foule d'autres moyens admirables ; c'est l'étude de ces moyens qui rend l'histoire des insectes aussi attrayante. Beaucoup d'insectes sont doués d'assez d'a- gilité pour éviter le danger par une prompte fuite ; quelques uns se laissent tomber subite- ment du lieu ou leur ennemi cherche à les sai- sir, et restent comme morts jusqu'à ce que le danger soit passé ; d'autres ( les opatres) habi- tant les sables ou les terres légères, recouvrent Icur^ corps de sable terreux ou de poussière , ENTOMOLOGIE, LEÇO:!^ III. 4-5 afin d'éviter d'clre (kîcouveiis; c'est une sorte de déguisement qui leur permet de vivre en sûreté. Les uns vivent habituellement sur les plantes dont ils ont la couleur, il est difficile alors de les distinguer. 11 y en a qui ont la fa- culté de sauter à des distances très considéra- bles, l'altise, le taupin ; quelques uns laissent échapper de leur anus ou de leur bouche une liqueur acre et caustique qui repousse leurs ennemis. Le carabe pétard lait plus , il laisse échapper de son anus une détonation accompa- gnée d'une vapeur blanchâtre et d'une odeur acide. Souvent cet effet, produit par un seul individu de la famille , pénètre d'une crainte salutaire et détermine tous les insectes de la même tribu à en faire autant; alors toutes les crevasses de la terre qui les récèle forment et représentent autant de petits volcans. Les dytiques , les hydrophiles , les tourni- quets ont été plus singulièrement favorisés en- core ; ils sont doués tout à la fois des niouve- mcns propres à la plupart des quadrupèdes , des oiseaux et des poissons, c'est à dire qu'ils marchent, qu'il volent et qu'ils nagent, ils se dérobent à la poursuite des volailles en se^plon- geant dans l'eau, et à celle des poissons ens'é- lançant dans l'air. Mais ce n'était pas assez que la conservation de l'insecte fût assurée sous l'état parfait; la 46 ENTOMOLOGIE, larve nue , n'ayant pour défenses que ses maa- dibules, est aussi obligée «l'user tVarlificc pour se soustraire à la voracité de ses nombreux en- nemis. Aussitôt qu'elle se sent saisie par quelque oiseau aquatique ou par quelque poisson , son corps , dont les anneaux étaient distincts et rapprochés par les nmscles, devient flasque et mollasse ; il s'alonge : sa peau, âpre, coriace et couverte de boue , s'abandonne aux indexions diverses, cède aux liraillemens, résiste imper- turbablement aux piqûres, aux déchirures lé- gères , sans manifester le moindre signe de vie, et ressemble à celh d'un cadavre dans un état de demi-putréfaction, probablement dans le but de dégoûier la convoitise des animaux qui ne dévorent que des proies vivantes. Les malachies ou cicindcles à cocarde sont , ainsi que leur nom l'indique, de petits coléop- tères dont toutes les parties sont très molles. Ils fourniraient, par cela même, une nourriture fort délicate aux hirondelles et à tous les ani- maux entomophagcs ; cependant les oiseaux ne les recherchent pas, parceque, aussitôt que l'insecte est saisi , il produit au dehors, sur les côtés du corselet et du bas-ventre, des ap- pendices gonflés, des tantacules en forme de croissant, le plus ordinairement colorés , en- duits d'une matière acre et amère , d'une hu- LEÇON Ht. l^'J meur odorante , qui doit bîenlôt faire perdre au ravisseur tout appétit pour une friandise aussi trompeuse. Les ptines , que Geoffroy a nommés hniches, se nourrissent pour la plupart des dé[)ouilles des animaux dont les corps ont été desséchés et n'ont pu, par cela même, élre soumis à la dé- composition putride. Elles dévastent toutes les collections de zoologie, et principalement celles qui contiennent des insectes. Les larves se tien- nent soigneusement renfermées et cachées sous les anneaux du corps. des insectes, dont elles niénagent l'extérieur. Le ptine parfait que ces larves produisent, se rencontre souvent en hi- ver, saison dans laquelle II travaille à sa re- production. C'est pendant la nuit qu'il cherche les débris d'animaux dans lesquels il doit dé- poser ses œufs. Les antennes et les pattes de l'insecte parfait sont très alongées , de sorte que, lorsqu'il marche, il occupe un espace près de trois fois aussi étendu que son tronc. S'il se croit aperçu, aussitôt par un acîe de pa- ralysie volontaire , il quitte le plan sur lequel il marchait : il se palolonnc , il tombe , les an- tennes et les pattes resserrées conîre le corps, ei il ne produit plus aucun mouvement. C'est en vain que vous cherchez l'insecte que vous aviez vu courir avec agilité; vous ne retrouvez plus qu'une masse sphéroïde, alongée, rcssem- 4^ - ENTOMOLOGIE, Liant h toute autre chose qu'à un cti-e vivant. Quelques espèces de ce genre se laisseraient plutôt mettre en pièces que de donner signe de vie. Telle est, entre autres , celle que l'on ap- pelle , pour cette raison, obstinée ( fAinus per- tinax ) , sur laquelle on a fait la cruelle expé- rience de brûler qut Iques parties de son corps traversé par une épingle, sans qu'elle mani- festât le moindre mouvement. Les cassides , comme la tortue étant recou- vertes par des élytres qui débordent de beau- coup leur corps, se trouvent ainsi parfaitement garanties. I^e criocère merdigère ou crlocère du Us se re- couvre de ses excrémens, tellement que pour le découvrir il faut savoir d'avance qu'il a l'ar- tifice de couvrir son corps de tout ce qui peut en sortir. Nous examinerons , en parlant de cha- que famille , les moyens de conservation que la nature a si admirablement suggérés à ces êtres intéressans. Passons à leurs divers modes de propagation. Tous les insectes , sans exception , naissent d'œufs fécondés dans le corps de leur mère par un accouplement immédiat entre les deux sexes. En général , le nombre des mâles est proportionné à celui de femelles. Cependant il est rare que les individus d'une même espèce LEÇON I!I. i(<) forment une paire. I.cs insccics ne se rcpro- «luisenl qu'à l'clal parl.iil, c'est h «lire lors- qu'ils ont subi toutes leurs niélaniorplioses , ou acquis leur entier accioissrinent ; h l'élJl de larve leurs organes st-xuels n'ont point reçu le iléveloppenient nécessaire pour exercer leurs fonctions. I.e premier besoin (ju'éprouvc 1 in- secte parvenu au dernier di-gré de si croissance c'est fjible» et plus petits : dan-; le nord ils diminuent en nombre et en force ; enfm on n'en rencontre point sur les glaces du pôle. L'habitation des insectes , dit M. de Saint- Amand (i) i à qui nous empruntons la majeure partie de cet arlicle , est déterminée par là nourriture qui convient à chaque espèce , ou par les localités favorables à la ponte de leurs œufs. On trouve dans la mer, les crabes, les écre- visses , les pagures , les hippes , les scyllares , les squilles , les aselles , les crevettes , la sco- lopendre phosphorique. Dans les eaux douces , limpides et courantes , l'écrevisse et l'aselle d'eau douce , la crevette des ruisseaux, les larves des éphémères. (0 Philosophie eotoinologique. 56 ENTOMOLOGIE, Dans les eaux douces cl stagnantes, les rlylî- ques , les noionectes , les gyriiis , les corises , les liytlroj)!uIes , les nèpes , les (Irions , cer- taines punaises, et les élonnanles (ribus des entomosiracés. Dans les eaux bourbeuses des marais , les monocles , la crcvellc marécageuse , les larves des frigancs, des cousins, des libellules. Sur les plantes aquatiques , divers cliaran- sons , les libelljies, des lipules , les donscies, la superbe araignée fasciée , la galéruque du nénupbar , quelques élophores. Dans les prairies, les lipules , quelques^rai- gnées, des faucheurs , des |)lialènes , des icli- neumons , des papillons , des sauterelles , les gryllons , les criquets , les chrysonièles , les mantes. Dans les champs laboures , les méloës , le mclyre âtrc , les carabes , le gryllon champê- tre , les byrrhes. Dans les lieux arides et sablonneux , les ci- cindèlcs , les ciinbex , le lélhrus céphalolc , le méloë lisse , des ichneumons , les s[)hex , les scalaphes , la larve du myrméleon formicaire , le staphylin bourdon. Dans les sables mobiles , le carabe arénàire, le sphex arénairc et celui des sables, la manli- core maxillaire, la iule des sables, Thélops gla- bre , les scariles. LEÇON IV. S7 î)ins les forcis ■ leur dégagée par les bords du vase enl>ive » bifntôt toute Ibumldité de la peau. Loriqu'on JÔ' LNTMlOLOGIJi, » s'aperçoit que la chenille est assez desséchée » pour que la peau conserve la forme qu'on lui » adonnée en la soufilant, on relire le tuhe du » corps , et la chenille esl préparée. On la place » clans une boîte ou un carton ; au nio jen d'un » pou (le gomme , on la colle sur un inprceau » de liège. » Les araignées perdent leurs formes el leurs couUîurs en se séchant sans préparation , voici la manière que Lalreille indique pour les con- server : " On se procure un tube de verre de six puuces de longueur sur huit ou neuf lignes de largeur , et on ajuste deux bons bouchons à ses deux ouvertures. Onsaisit ensuite l'araignée avec des pinces, mais sans la déformer, et l'on çoup'j a\ : c des ciseaux hns le mince pédicule quiailache son abdomen au corselet. On prend un petit morceau de bois très mince et on le taille en pointe à ses deux extrémilés. On en- fonce une des pointes du morceau de bois dans iabdomen et l'autre dans le bouchon du tube^ |)uis on introduit ce ventre dans le tube , et on le maintient au milieu du verre en plaçant le bouchon. On allume un flambeau et l'on fait tourner le tube sur la flamme jusqu'à ce que 1 abdomen soit entièrement desséché ; on le laisse refroidir , on débouche avec précaution , et on coupe le ventre de dessus le morceau de bois pour le recoller avec un peu de gomme à LEÇON IV. 71 l'abdomen. La prcparallon se termine là , et l'insecte est propre à mettre en coUccliDn. » La manière de piquer les insectes n'est pas indifterenle ; les coléoptères se piquent sur l'élylre droit , les papillons et les insectes des autres ordres sur le corselet. En piquant les araignées , on aura le soin de ne pas gâter les yeux qui s'étendent quelquefois assez avant sur le corselet, car ces yeux fournissent d'excellents caractères pour la détermination des genres. Ce n'est qu'à force de soin et en visitant 1res souvent sa collection qu'on peut espérer de la conserver en Lon état. Autrement , les larves des dermestes , des anthiènes , des bru- ches , des teignes, etc., s'insinueront dans r intérieur des insectes et les auront bientôt réduits en poussière , dès qu'on s'apercevra qu'un coléoptère est attaqué, il faut le détacher de la boîte et le plonger pendant quelques heures dans l'esprit-de-vin , et le faire sécher ensuite. Mais beaucoupd'insectcs ne pouvant pas subir cette opération il faut employer un autre moyen. Le meilleur est sans contredit de l«s placer dans une étuve ou un four dont la chaleur sera assez forte pour faire périr les animaux ron- geurs et même leurs œufs. Les boîtes doivent cire hermétiquement fermées; on fera bien d'y mettre de temps à autre de l'essence de serpe- let, du camphre, etc. LEÇON V. OhS MÉTHODES DE CLASSÎFiCATiON DES INSECTES, Le célèbre Linnœus lira rcnlomologîe da cahos; il clablil sept onires «l'après des carac- tères uniquement lires des ailes. Celle mélliodc n'est pas suffisaiiimenl coupée , el les caraclères de quelques ordres re son! souvent applicables qu'aux individus d un seul sexe , et même souvent il peut y avoir é(|uivoque , etc. Geoffroy fil des changeinens à la méthode de Linnseus , on lui doit la découverte importante du caractère pris du nombre des articles des tarses , caractère qui par sa constance est plus précieux que celui que fournissent lesanlenncs. En 177s, le célèbre I)e(iéer posa les bases les plus naturelles de la classification des insec- tes; il ne les a pas prises comme Linnaeus d'un «cul genre d'organes, mais de toutes les parties apparentes des insectes. Fabricius publia en 1775 sa méîbode en- tièrement fondée sur les parties de la bouche. Cet illustre entomologiste a sans doute fait preuve, dans son système, d'un vaste savoir et d'un rare esprit d'observation; mais sa classi- fication peu naturelle et d'un usnge diincile, a étérejelée presque généralement. Olivier se contenta de modifiercelle de I.in- . TOMOLOtJIE, ennemis, et flont il peul tirer sept à huit coups de. suite. Celle espèce est assez commune en France. Il en existe d'exotiques beaucoup plus grosses et dont les détonations sont bien plus considérables , entre autres le hrachine. himacidé des Indes orientales, dont l'explosion occasionc une brûlure très sensi- ble et qui dure plusieurs heures. Les calosomes sont ornés des plus brillantes couleurs méîalliques, ce qui leur a donné le nom de calosome xaXov cwaa, beau corps, l^e cé- lèbre Réaunmr nous a donné les détails sui- vans sur la larve du calosome sycophcmie qu'il a observée. « Un des insectes les plus redoutables pour les chenilles , dit-il , est un rer noir qui a seu- lement six jamljcs écaillcuses, attachées aux trois premiers anneaux. Il devient aussi long et plus gros qu'une chenille de médiocre gran- deur. Le dessous de son corps est d'un beau noirlusîré; il semble que ses anneaux sont écaillcux ou crustacés ; ils sont pourtant plus mous que les anneaux écaillcux de la plupart de-; insectes: en devant de la tele il porte deux oiucos écaillcuses, (les mandibules) recourbées en C!oi :?sant l'une vers l'autre , avec lesquelles il a bientôt percé le ventre d'une chenille , car, c'est ordinaireincnl par le ventre qu'il les atta- que. La chcniiie qu'il a une fois percée a beau LEÇON VI. 83 se donner des motlvemens , s'agiter , se lour- iTicnler, marcher, il ne l'abandonne pas qu'il ne l'ait entièrement mangée. La plus grosse chenille suffit à peine pour le nourrir un jour; il en tue et il en mange plusieurs dans la même journée quand il en trouve. « Ces vers gloutons savent se placer à mer- veille pour que la proie ne leur manque pas ,- ils savent trouver les nids des processionnaires et s'y établir. 11 ne m'est guère arrive de dé- faire un nid de ces chenilles, où je n'ai ren- contré quelques vers de cette espèce , et sou- "'ent j'y en ai trouvé cinq à six. Là, ils peuvent Hjanger assurément autant qu'ils le veulent; il n'y a pas de jour apparemment, où chacun d'eux ne fasse périr un bon nombre de ces chenilles ou de leurs chrysalides; car ils con- tinuent à se tenir dans les nids des procession- naires , après qu'elles se sont transformées en chrysalides. « Ce ver n'est pas en tout temps précisé- ment de même couleur ; le temps où il paraît d'un plus beau noir est celui où il a besoin de manger, ou au moins celui où il s'est rassasié à son gré. Quand il a bien mangé, quand il s'est, pour ainsi dire, trop guedé, comme il lui arrive souvent, sa peau devient tendue, les an- neaux sont déboîlés , et laissent voir du brun sur le corps, et du blanc sur hs côtés. A force 84 e>;tomologie, de manger, il se met quelquefois dans un é(at où sa peau paraît preie à crever; il semble presque étouffé: ainsi, quoiqu ils soient vifs et farouches dans d'autres temps , ils se lais- sent prendre alors et manier comme s' ils étaient morts, et j'ai souvent cru qu'ils l'étaient, ou au moins qu'ils étaient mourans. Mais quand leur digestion était avancée et qu'ils étaient vidés, ils commençaient à se mouvoir, et à reprendre l'activité qui leur est ordinaire. « J'ai vu quelquefois les plus gros de ces vers bien punis de leur gloutonnerie : lors- qu'elle les avait mis hors d'état de se pou- voir remuer , ils étaient attaqués par d'autres vers de leur espèce, encore jeunes et assez pe- tits, qui leur perçaient le ventre, et qui les mangeaient. Rien ne mettait ces jeunes vers dans la nécessité d'en venir à une telle bar- barie, car ils attaquaient aussi cruellement leurs camarades , lorsque les chenilles ne leur man- quaient pas. » Les cicindèles sont les plus vifs et les plus agiles de tous les coléoptères. On les rencontre dans les endroits secs ou sablon- neux, et exposés à l'ardeur du soleil; leur vol est très rapide , mais il n'est pas de longue durée: dès qu'ils ont touche la terre, ils le i-ecommenccnt , ce qui les rend très diffici- LEÇON TI. 85 les à saisir. Us sont très carnassiers et font une guerre conlinuelle aux autres insectes. On trouve dirficilenient leurs larves ; Geoffroy qui les a observées le premier, nous a donné les détails suivans: inaigr/'er, en détruit à elle seule peut-être plus que tous les autres animaux enseaible; car cet insecte atta- que et détruit les femelles au moment où elles vont déposer leurs œufs dans la terre. Les cétoines vivent sur les (leurs composées, sur les saules , les peupliers , les haies ; elles ne se nourrissent que du nectar des fleurs et de la poussière des étamines ; ils ne faut donc pas les confondre avec les hannetons. Les larves vivent dans la terre grasse et hu- mide , dans le terreau , daiis les terres argileu- ses; elles s'en nourrissent ainsi que de débris de végétaux et quelquefois aussi de racines. Eille restent jusqu'à quatre ans dans l'état de larve , à la fin de l' hiver elles s'enfoncent à la profondeur de deux ou trois pieds dans la terre, où elles se pratiquent une loge pour se garan- tir du froid; elles passent toute la mauvaise saison sans prendre la moindre nourriture. Les trichies ont les .mêmes habitudes que les cétoines. CINQUIÈME FAMILLE. LES SERRICORNES OU P^IOCÈRES. PL I . fg. 6. Carnet, à élytres durs, longs, à antennes en masse feuilletée ou dentelée en dedans. LEÇON VI. 9 5 La forme du corps , des antennes et du cor- selet, délermine les trois petils genres qui composcnl celle famille. Genres lucane ou cerf-volant, passale, syno- dendre. Les insectes de celte famille ont beaucoup d'analogie avec ceu's de celle fjui précède; ils vivent la ])lupart dans l'Intérieur du bois. Les mâles diffèrent soureiit beaucoup des femelles pour la taille et le développement des parties. Les lucanes sont communs dans nos forêts de chênes en été. On les voit vcdliger le soir après le coucher du soleil. Quelques auteurs ont pensé que la larve était le cossus des anciens; on le servait sur leurs tables comme un mets des plus délicats, d'autres ont pensé que c'était la larve du capricorne héros. U y a beaucoup d'In- cerlitude à cet égard. SIXIÈME FAMILLE. LES CLAVICORNES, OU HELOCÈRES. PL 2.fg. i. Caract. Elytres durs ; antennes terminées par une masse souvent alongce , à articles comme perforés ou perfoliés. La forme du corps, des élytres , des pattes et des antennes , sert à la distinction des genres de cette famille , qui sont au nombre de onze. 96 ENTOMOLOGIE, Genres, sphéridie , scaphidie , nîlidule , sil- phe , bouclier, nécrophore , élophorc, parne, hydrophile , dermeste, byrrhe. Les insectes de celte famille se nourrisent de matières animales ou végétales qui commen- cent à se décomposer; les hydrophiles vivent dans l'eau. Les sphéridies habitent dans les fientes des animaux , leur forme spliérique leur a donné le nom de sphéridie. Les scaphidies ont à peu près les mêmes habitudes que ces dernières, la forme de leur corps courbé en carène leur a donné leur nom, «;câçYi , bateau ^(Jea, forme. Les nitidules sont nombreuses en espèces, elles habitent les bois pourris , les cliarognes , les {leurs ; leurs larves ont beaucoup de ressem- blance avec celles des boucliers. Parvenus à leur accroissement , elles s'enfoncent en terre pour s'y transformer. Les silphes et les boucliers, sont des insec- tes dégoûtans qui vivent dans les cadavres en putréfaction, ils semblent particulièreinentchar- gés d'en purger la terre; au moindre attouche- ment ils laissent échapper de leur bouche une liqueur acre , noirâtre et désagréable qui sert à dégoûter leurs ennemis et sans doute aussi à halcr la corruption des cadavres dont ils font leur pâture. Quelques espèces font la guerre I,EÇOÎÏ VI. 97 aux chenilles et aux liabitans de quelques co- quilles. La larve habite dans les mêmes lieux que 1 insecte parfait et se nourrit de même ; elles sont très agiles. La couleur de ces insec- tes est triste , noire ou brune. Les nécrophores offrent des mœurs très in- léressanlos et dont on doit la connaissance à Gleditsch. » Le nécrophore fossoyeur est très bon cou- reur. Sa manière de voler a quelque chose de particulier ; il serre les deux élytres tellement l'une contre l'autre, qu'on n'en voit que le côté intérieur. La longueur de ses ailes membra- neuses lui permet de voler assez lentement sans le secours de ses élytres, dont le frottement rend alors un son aigu. Au moyen de la forte odeur de musc qu'il exhale, la bonne mère nature pré- serve bien des renards et bien des martres de crever de faim, car en suivant celle piste, ils ne manquent pas de trouver des charognes sur les- quelles il y a toujours des boucliers. Cette odeur leur sert à eux-mêmes pour se trouver plus facilement entre eux lorsqu'ils ont besoin l'un de l'autre. Non seulement l'insecte mort, mais encore ja boite où il a été mis, conser- vent très long-temps celte odeur. Qu'on laisse un de nos boucliers exhaler son musc pendant vingt ans, en communiquer l'odeur à tout ce qui l'environne, et qu'on le pèse ensuite, il 5 <)8 r.NTOMOLOGIE, n'aura pas perdu la moindre chose de son poids. Oui pourra concevoir la petitesse des parties qui effluent continuellement de cet insecte , et qui cependant ne font pas , dans vingt ans , un total capable de faire apercevoir à la balance la plus sensible diminution dans le poids! « Les boucliers fossoyeurs peuvent fournir un spectacle récréatif en été, où ils se trouvent partout. Si l'on pose sur terre, en plein air, le cadavre d'un animal, tel qu'une taupe, une grenouille, une souris, un crapaud, ou seule- ment un morceau de chair, de poumon de porc, etc., ils ne tarderont pas à s'y rendre, pour n'être pas devancés par les mouches bleues de la viande. La troupe formée , on com- mence avant tout par prendre , comme on di- rait , les dimensions. Us contemplent le cada- vre en tous les sens , pour estimer la capacité qu'ils auront à donner à la fosse ; puis ils exa- minent si le terrain est convenable , si par évé- nement il ne se trouve pas trop pierreux ; ou que d'autres causes le rendent peu propre à remplir leur but : toute la société se glisse sous le cadavre; tout à coup on voit ce dernier sa mouvoir "en avant, sans qu'on aperçoive un seul des porteurs, dont l'insecte , fossoyeur par état , prend alors le rôle. Dès que la place con- venable est trouvée , on se met à travailler avec ardeur à la sépulture. Tous se fourrent à l'envi LEÇON VI. 99 sous le corps mort, qu'ils soulèvent avec leurs tctes et avec leurs corselets, tantôt en devant , tantôt eh arrière, et se mettent à gratter la terre au-dessous d'eux, avec leurs pattes , de manière que le cadavre s'enfonce toujours da- vantage. wSi l'opération ne veut pas bien aller d'un côté , on voit paraître un des fossoyeurs qui vient observer de plus près ce qui peut causer l'empêchement, et le coup d'œil donné, il se hàlede redescendre. Alors le travail se re- prend avec un redoublement d'activité , à l'en- droit où se trouve l'accroc. Le corps mort con- tiime a s'enfoncer de plus en plus, et finit par disparaître tout-.à-fait aux yeux de l'observa- teur qui a assez de patience pour tenir bon pendant une couple d'heures. On a pour les dérouler, fixé une taupe à un bâton fiché en terre : en vain ils épuisaient toutes leurs forces et le cadavre ne baissait points finalement ils s'aperçurent du tour qui leur avait été joué , et se mirent à sous-miner le bâton et encaver la place où il était fiche ; dès lors tout alla à sou* h lit. Une couple de jours après l'enterrement, les boucliers reviennent au jour et s'accouplent, ce qui arrivée même quelquefois dans le cours du travail : ensuite les femelles retournent tou- jours à la hâte sous ferre , pour y déposer leurs œufs dans la charogne qu'ils ont pris tant de peine à enterrer. 11 eclot de ces œufs une iarre lOO ENTOMOLOGIE, formée en fuseau, et qui, lorsqu'elle a pris lout son accroissement, a dix-huit lignes de Joug. Elle porte au-dessus de chaque anneau une tache transversale, proéminente, de couleur îouge, et garnie de quatre épines. Ces taches diminuent en longeur, à mesure qu'elles s'ap- prochent de l'anus ;Tnais elles s'élargissent dans la même proportion, et les épines deviennent aussi plus aiguës : comme ces dernières sont assez fortes , et leurs pattes très faibles , il est très apparent que ces couronnes d'épines leur servent à s'appuyer et à porter le corps en avant. La charogne est ensuite complètement dévorée par ces larves, ni la peau, ni les os mêmes ne sont épargnés. Après s'être dépouil- lés de la peau de la larve elles s'arrangent une loge bien lisse ou elles se transforment en nymphes armées par derrière de deux pointes qui leur servent à se retourner. Leur couleur, d'abord blanche , devient toujours plus jaunâ- tre et parvient finalement à la couleur orange : ce qui doit par la suite être noir, prend chez la nymphe parvenue à maturité , une couleur rouge-brun ; enfin cette enveloppe est déchi- rée et déposée pièce à pièce , 1 insecte parfiit se montre joyeusement sur le grand théâtre, et va à l'enquête de sa nourriture : il est vorace au point de dévorer ses semblables, lorsqu'on l'enferme avec eux. » LEÇON V!. lOI Si on expose à l'air liîire et sur un lerraln propre aux travaux, de cesinsecies, coin;ne une; plate-baude tenue en labour, ou comme une bateric de jardin, une taupe fraîchement luée, elle est bientôt couverte d'un grand nombre d'escarbots de l'espèce appelée bronzée, ces escarbots dépouillent le cadavre «le safourrure, et le rasent en quelque sorte. Au bout de quel- que temps arrivent les nécrophores fossoyeurs qui coniraigneiitlesescarbolsdese retlrer.Datis l'espace d'environ dix heures, trois a cinq do ces nécrophores viennent à bout d'enterrer U taupe, mais superficiellement, le cadavre n'é- tant recouvert que de deax à trois lignes de terre. Lnviron au bout de dix autres heures , 1 1 taupe est enfoncée d'un demi -pied, et d un peu plus d'un, deux fois vingt-quatre heures après le commencement de 1 exfodialion. C'est le terme de la plus grande profondeur de la fosse. On ne rencontre jauials plus de cinq nécro- phores sous chaque taupe , soit que son cada- vre ne puisse point nourrir un plus grand noai- bre de larves, soit pour tout autre cause in- co'nnue. Les nécrophores fossoyeurs pondant leurs œufs et se rciireut. La grande espèce , nommée germanique ^ vient occuper leur place, mais elle arrive seule. Les hydropîiilos oui les habitudes des dy- tiques avec lesquels on les avait d'abord cori- 102 ENTOMOLCCÎE, fondus ; ils en diffèrent cependanfpar leurs an- tennes très courtes et terminées en massue. Ces insectes vivent dans leau, leurs pattes sont à cet effet natatoires, c'est à dire disposées en forme d'aviron. Quand ils veulent respirer ils se laissent aller au gré de l'eau , et comme ils sont plus légers ils s'élèvent bientôt au- dessus. Pour s'y maintenir , ils font le vide en élevant un peu leurs élytrcs et baissant le bout de l'abdomen; l'air, de celte manière, s'y introduit et pénètre les stigmates. Lorsqu'ils veulent regagner le fond de l'eau, ils font cesser ce vide et plongent en faisant agir leurs pattes. La peau des hydrophiles eA extrêmement dure et co:iace, il n'y a que le dessus de l'ab- domen qui soit rnou , mais il est préservé par les élytres qui sont très solides. Le dessous de leurs corps est ordinairement sillonné profon- tîément. On remarque aussi quelquefois sur la poitrine une saillie en forme de sternum, très dure, écailleuse, terminée postérieurement en une pointe aiguë ; lorsqu'on saisit les hydrophi- les, on peut se blesser par celle pointe, qu'ils mettent en mouvement avec beaucoup de vi- tesse ; serait-ce un instrument de défense? On n'en connaît pas au juste l'usage. Les larves sont carnassières, et très voraces, leur tête est armée de fortes mandibules, elle LEfON VI. Xo3 est dans quelques espèces un peu penchée en arrière, afin de pouvoir saisir avec plus d'ai- sance des escargois et de petits limaçons qui se trouvent parmi les plantes aquatiques , et pour pouvoir en casser la coquille. Le dos de cet insecte lui sert à cet effet de point d'appui et de table pour manger l'animal, lorsqu il est mis à nu. La larve le saisit avec ses dents , se plie en arrière , élève un peu le dos et y appuie le limaçon. La tête de la larve par cetle dispo- sition , porte davantage sur sa proie, et casse plus facilement sa coquille. La larves gagnent le rivage quand elles ve«^ lent se transformer ; elles s'enfoncent en terre ou se cachent sous une pierre et s'y recouvrent d'une coque ovale. Les femelles des hydrophiles renferment leurs œufs dans une coque de soie qu'elles for- mont avec leur derrière, et qu'elles surmontent d'une petite pièce solide , une espèce de corne brune , un peu recourbée. Ces nids ont la for- me d'un petit bonnet, terminé par une pointe, et flottent sur l'eau. Les dermesfes. Ce sont des insectes, dit Oli- vier, connus depuis long-temps par les grands dégâts que leurs larves occasionent aux ol)- jefs souvent les plus précieux. L'insecte parfait semble ne vivre que pour remplir sa dernière ïo4 ENTOMOLOGIE, ùestlnalloii. On le Irouve souvent sur les fleurs; et s'il fréquente les substances animales , c'est pour y déposer ses œufs , plutôt que pour v causer de nouveaux ravages. La voracité des larves des dermestes est surtout redoutable aux cabinets d'histoire naturelle et aux magasins de pelleteries : c'est là qu'elles détruisent entière- ment les oiseaux, les quadrupèdes, let insectes, et tous les animaux préparés que l'on conserve : c'est là qu'elles ravagent les pelleteries, dont elles font tomber les poils , en rongeant la peau même. Elles attaquent aussi les cadavres des animaux de toute espèce répandus dans les champs, en consument toute la substance char- nue et les parties tendineuses, les dissèquent jusqu'aux os, et en font des squelettes parfaits. On lûs trouve dans les offices, les garde-man- gers , et dans tous les endroits qui recèlent la ncurrilure animale qui leur convient. Le lanl , les plumes, la corne qu'on laisse long teni{)3 dans quelques tiroirs, ne sont pas phis épar- gnés. Il est bien difficile de se garantir des ra- vages de ces insectes : par leur petitesse, ils échappent à nos recherches , et par leur persé- vérance, à nos précautions. Cependant, comme le mal particulier, dans la nature, concourt toujours à un bien général, les dermestes peu- vent être destinés à décomposer entièrement LEÇON VI. inS les cadavres, pour former, de leurs derniers débris, un terreau ou une substance ténue, propre à servir d'aliment à d'autres produc- tions, surtout aux plantes : l'air et l'humidité ne parviennent à cette décomposilion néces- saire, que bien plus lentement. Ca;s insectes, aidés des boucliers, des nécrophores , achè- vent de réduire à leurs premiers élémens les restes des cadavres que laisse la mouche Car- nivore, qui n'attaque la chair que lorsqu'elle est molle , et ne touche point à la peau, ni aux parties , nerveuses ou tendineuses. La plupars des dermesles cherchent les lieux écartés, mal propres, et paraissent fuir les impressions de la lumière. Ils sont attachés au repos, et ne se livrent au mouvement que lorsqu'on les trou- ble, en faisant du bruit autour d'eux, ou en touchant les corps qui les recèlent. Rarement les voit-on sur la surface de ces corps; enfonces dans 1 intérieur, ils se dérobent à nos regards, et semblent ne qnitler leuj' retraite qu'en trem- blant; leur démarche est timide et incertaine. Quand on est habitué à réfléchir sur les signes extérieurs des affections qui nous dominent, en voyant le dermeste, à l'aspect du danger, courir, s'éloigner, revenir; au moindre toucher suspendre sa marche, ou retirer ses antennes et ses pattes, rester obstinément dans un état de mort feint, et vouloir, pour ainsi dire, en lo6 ENTOMOLrr.îK, imposer par la fermeté, ou surprendre par la ruse , on croit reconnaître tous les mouveinens que la crainte et la réflexion inspirent à l'amour de la vie. » Celte larve change jusqu'à dix fois de peau suivant Goedart, ses dépouilles restent ten- dues et comme soufflées, de sorte qu'on les prendrait au premier coup d'œil , pour les lar- ves mêmes. Quand elle veut se transformer on nymphe, elle se cache dans les débris des matières qu'elle a rongées. Les byrrhes ont beaucoup de rapport avec les anihrènes, les trosques , etc.; ils n'offrent rien de bien particulier, si ce n'est l'habitude qu'il ont de contracter toutes leurs parîics de manière à imiter parfaitement l'étal de mort, lorsqu'ils craignent quelque danger. I.c plus commun est le byrrlie piilulaire; lorsque cet insecte se sent toucher, sa tête rentre dans une échancrure du corselet, ses pattes, ses an- tennes , se contractent et s'appliquent si for- tement sous le dessous du corps, qu'il ressem- ble à une pillule et qu'il est assez difficile de reconnaître un insecte , d'autant plus que sa couleur terne le fait confondre avec la terre sur laquelle il gît. On trouve lec byrrhes, sur le bord des che- mins et dans les bois. tECGN VU 107 SEPTIÈME FAMILLE. LES SOLIDICORNES OU STÉRÉOCLrxES. PI. I- fiS' 2. Carnet. Elylres durs , à antennes en masse ronde , solide. Genres. Lelhre, escarbot, anlhrène. Les insectes qui composent cette famille ont. des habitudes différentes les uns des autres. Les escarbots vivent dans les charognes , les bouses , les fientes , sous les ccorces des arbres morts; ils aiment beaucoup les excrémens hu- mains; ils font le mort lorsqu'on veut les sai- sir. Ils volent assez bien. On ne sait presque rien sur leurs larves; l'espèce la plus commune est ïcscarliot xinicolore. La détermination des espèces de ce genre est diffifilc. Les anthrèaes sont très petites, ornées pour la plupart de couleurs variées et agréables. Ils habitent les fleurs; mais leurs larves vivent sur les cadavres desséchés, les pelleteries, les four- rures, cl dans les cabinets d'histoire naturelle , où comme les dermesles elles font les plus grands degàts. Ces larves sont très petites et n'en échappent ainsi que mieux aux recherches. HUITIÈME FAMILLE. LES THOUACÎQUES OU STERISOXES. PL l.fig. 3. Curact. A élytres durs , couvrant le ventre ; Io8 ENTOMOLCGIE, à corps alongé, aplati ; antennes en fil, souvent dentées ; à corselet à pointes ou sternum saillarif. On distingue les six genres de cette famille d'après la forme des antennes , du corselet et des articles aux tarses. Genres. Q^'hr'ion , alope , throsque , taupin , bupreste , Irachyde. Les insectes de celte famille ne se nourrisent que de substances végétales; ils habitent tou- jours les bois et les endroiis couverts d'herbes; leurs larves vivent dans le bois pourri ou sous les écorces. Us volent très bien, ruais marchent difficilement. Les taupins jouissent d'un movcn locomotif d'une espèce toute particulière, et consiste en un ressort produit par diverses modificatiens du sternum et de la partie anté- rieure de l'abclomen. A l'aide de ce ressort ils sautent perpendljculairement et souvent à une hauteur égale à dix à douze fois la hauteur de leurs corps, cl ils renouvellent ce mouvement jusqu'à ce qu'ils se soient soustraits au danger qui Icsiîienaçait : assez souvent ils retombent sur le dos, alors il recommencent à sauter, et cela aci'an! de fois qu'il le faut pour qu'il se retrou- vent d'ios leur position naturelle. Une fois dans l'herbe ou dans la mousse ils restent immobiles jusqu'à ce qu'ils jugent le danger éloigne. Les taupins vole::t aussi bien que les autres insectes de leur fauiiiie, nuiis il n'ont pas la facilité de LEÇON VI. 109 prendre leur essor aussi protnpiemenl , la na- ture a sans doute voulu les en lorsqu'on se sai- sit de 1 iiisocie, elle devienl bien irioins vive el quelquefois même cesse par intervalles. Tous les mâles n'ont pas la faculté de luire. La partie lumineuse «les lampyres est située dans les derniers anneaux de l'abdomen , ce sont des taches jaunes qui répandent une lueur phosphorescente blanche ou bleuâtre. La larve des lanipyres ressemble beaucoup à la femelle , De Géer en a observé qui avalent la faculté Ce luire, ce qui prouve que la na- ture n'en a pas doué la femelle dans le but seul d'attirer le n)âle. Le o;(^nre des lampyres se compose d'une quarantaine d'espèces qui sont peu remarquables par leurs formes, ou leurs couleurs; il y en a deux dans le nord de la France etdeux autres dans le midi de l'Europe. Quelques insectes de cette famille, les ma- lachies , présentent une particularité remar- quable ; lorsqu'on les saisit, on voit sortir dos côtés de leur corselet, et de leur ventre deux vésicules renflées, molles, d'une forme peu ré- gulière, trilobées, et d'un beau rouge écarlatc ; les vésicules disparaissent lorsque l'animal est rendu à la liberté : serait-ce un moyen que la nature leur aurait donné pour effrayer leurs ennemis, ou bien s'en serviraient-ils eux- mêmes contre les petits Insectes dont on soup- çonne qu'ils font leur piîui'e ? LEÇON VII. DLS COLÉOPTÈRES IIÉTÉROMÉRKS. Coléoptères à cinq articles aux deux paires de tarses antérieurs, el quatre seulement aux postérieurs. OÎS'ZIÈME FAMILLE. LES VÎ:Slélie, eurychore , akide , scaure, sépidic , érodic, zophose, tagénie. Les insecles de celle famiile sont presque tous exotiques à l'exceplion des blaps qu'on rencontre en Europe. Les mœurs de ces der- niers ont beaucoup d'analogie avec ceux des ténébrions ; mais ils sont apîères ; ils vivent comme eux dans les lieux obscurs, les caves , les celliers , les boulangeries où ils trouvent à ronger des substances végétales; ils répandent une odeur désagréable : on prétend qu'on se sert en Turquie du blaps sillonné contre le mal d'oreilles, el pour guérir la piqûre des scor- pions ; les femmes de ces pays le font cuire dans du beurre pour acquérir de l'embonpoint. On n'a point étudié les larves des insectes de celte famille. SEIZIÈME FAMILLE. LES FONGIVORES OU MTCÉTOBIES. PL l.Jig. 3. Garant. "ÉAy^TQS durs, non soudés; à anten- nes grenues, en masse alongée. Le nombre des articles qui forment lamass** des antennes, a fourni les caractères princi- paux des genres; car ce nombre varie de trois à huit; la forme particulière du corselet a pré- senté ensuite des moyens de distinction ; ainsi que la disposition des antennes. LEÇON VII. 12 1 Genres. Bolélophagc, hypophlée , anisolome, agalhldie , diapèrc, cnodalou , lolralome , cos- syplie. Comme leur nom l'indique , les insecles de celte famille se nourrissent de champignons et de moisissures. Les diapères se trouvent en grande abondance dans les bolets et les agarics, ou ils vivent dans l'cfat d' insecte parfait et de larve ; lorsque celte dernière veut se changer en nymphe , elle construit une coque où elle se transforme , et d'où elle soEt au bout de quelque temps dans l'état parfait. Les antres genres sont pour la plupart exo- tiques ; leurs mœurs nous sont peu connues. 6* LEÇON VIII. DtS COLÉOPTÈRES TETRAMÉRÉS ET TRÎMÉRES. Coléoptères à quatre articles à tous les tarses. Ce sous-ordre comprend cinq familles et deux genres anomaux •. leurs caractères sont tités de l'insertion des antennes, de la forme de ces antennes , et de la disposition générale, du corps. Les trimérés ne formant qu'une seule fa- mille nous avons cru devoir les., réunir dans cette leçon. Quant aux dimérés nous n'avons fait figurer ici ce sous ordre que pour mémoire, lîliger et Pieiehenbach ont découvert que les insectes auxquels on n'avait remarqué que deux articles à tous les tarses , en avaient réellement trois , mais que le premier était excessivement petit. Ces insectes doivent donc jusqu'à nouvel ordre, être réunis aux trimérés. DIX-SEPÏIÈME FAMILLE. LES ROSTRICORNES OU RI1IN0C.ÈRES. PL "à.Jig. 3. Caract. Anteimcs portées sur un bec ou pro- longement du front. ENTOMOLOGIE, LEÇON VIII. 123 Onze genres sont rangés dans cette famille , et leur caractère essenliel est tiré de la forme des antennes, qui sont, ou non , en masse , et dont le mode d'articulation varie, ainsi que leur insertion. La forme du corps , de la tcle et des tarses , a été également prise en consi- dération. Genres. Bruche, becmare, anlhribe, bra- chycère , attelabe , oxystome , charanson , or- chesfe , ramphe , lixe , brenle. Cette famille nombreuse est très naturelle ; les insectes qui la composent se distinguent au premier coup d'œil, à leur tèle qui se prolonge en une sorte de trompe ou de bec qui sup- porte les antennes. Ils se nourrissent tous des végétaux les plus précieux, lescéréales sont plus particulièrement exposées à leurs ravages. Leur larve est molle et vit à l'abri , soit dans l'in- térieur des tiges , soit dans les fruits et les se- mences les plus dures. Les bruches , dans leur premier âge , s'atta- chent particulièrement aux graines des légu- mineuses et de quelques fruits à noyau. Il n'est pas rare de voir des récoltes entières de pois détruites par cet insecte. Les graines de glcdilzia, de mimosa, d'accacia, les fruits de quelques palmiers, et dans nos climats les fèves, les lentilles et les pois surtout sont exposés à leurs ravages. Les larves , qui comme 124 ENTO.MOI-OGIE , celles de presque tous les insectes, sont seules redoutables , consomment ime partie de la sub- stance intérieure de ces graines , ou des aman- des de ces fruits ; elles proviennent des œufs que la femelle, après avoir été fécondée, a de- posés dans le germe au moment de sa première formation.On n'en trouve ordinairement qu'une dans chaque amande ou graine. L'insecte n'em- pêche point les graines de croître , et chose étonnante , il épargne le principe de la germi- nation. Les pois qui en sont affectés portent une tache grisâtre. Comme c'est à l'époque de la floraison des plantes légumineuses que l'insecte parfait se montre , s'accouple et perpétue son espèce , il s'ensuit que la larve passe huit à neuf mois renfermée dans son habitation. Ce- pendant si l'été a été chaud , ces insectes éclo- sent à l'automne suivant. Avant de passer à l'état de nymphe les larves ont soin de se mé- nager une issue , pour sortir lorsqu'elles auront acquis des ailes ; elles ne laissent pour cela , dans une partie de la graine , que la pellicule. Cet espace , ou cette porte est circulaire , et telle est la cause du trou rond que l'on voit aux pois qui leur ont servi de logement et de nourriture. Les charansons sont encore plus redoutables que les bruches, ils attaquent la principale ba^e de notre nourriture ; ils se trouvent répandus LEÇON VIII. 125 tlans lous les climals en une si énorme quantité qu'ils bravent lous les efforts qu'on pourrait faire pour les détruire. Celui qui exerce les plus grands ravages en Europe , le charansou du blé ou la calandre , établit son domicile dans les grains de blé pour en manger la sub- stance farineuse. Ces insectes sont quelquefois si nombreux dans un monceau de blé , qu'ils gâtent tout, et ne laissent exactement que le son, c'est à dire l'enveloppe du grain. Une larve est toujours seule dans un grain ; c'est dans cette loge quelle prend son accrois- sement aux dépens de la farine dont elle se nourrit; à mesure qu'elle mange , elle agrandit son logement, afin qu'il soit assez spacieux pour la contenir sous la forme de nymphe. Cette petite larve fort blanche , a la forme d'un ver alongé et mou, dont le corps est composé de neuf anneaux' saillans et arrondis; elle est longue à peu près d'une ligne, a une tcle ar- rondie , jaune , écailleuse et nmnié des organes propres à ronger la substance du grain. Lors- que la larve a mangé toute la farine, et qu't4lc est parvenue à sa grosseur , elle reste dans l'en- veloppe du grain , où elle se métamorphose en nymphe, d'un blanc clair et transparent. On distingue sous son enveloppe , la trompe , les antennes qui sont ranienées en avant, et le rcijie de Tinsecle. Dans cet état, le charansou 126 EKTC3I0L0GIE, jic prend point de nourriture , il ne donne signe de vie que par la partie inférieure de la nymphe , capable de quelques mouvemens quand on l'agite. Huit ou dix jours après cette première métamorphose, Tinsecte rompt l'en- v<:loppe qui le tenait emmailloté, il perce la peau du grain, pour se pratiquer une ouver- ture, cl sortir de sa prison : le charanson pa- raît alors sous sa dernière forme. La fécondité de ces insectes est vraiment effrayante. On a calculé qu'un seul couple pouvait avoir 6o45 descendans dans une année. Les grains d'où ils sont sortis ne paraissent pas percés , les larves à la sortie de l'œuf bouchent avec un gluten le petit trou par lequel l'œuf avait été introduit. D'autres disent qu'elles le ferment avec leurs excrémens. On a proposé différens moyens pour éloi- gner les charansons, il n'y en a aucun de véri- tablement efficace. Les larves de la calandre du palmier se no' rissent de la moelle dccet arbre précieux; elles ont deux pouces de longueur, n'offrent qu'une substance charnue , molle , renfermée sous' une pellicule fort tendre et transparente. Le père Labat les compare à un peloion de graisse de chapon renfermé sous une légère membrane. On les fait cuire sur le gril , et on les mange comme un mets très délicat et très recherché. LEÇON VIII. 127 Exposées au soleil , ces larves rendent une huile que l'on dit être excellente contre les douleurs froides et les hémorrhoïdes. Les aftelabes vivent sur les pommiers , les poiriers, la vigne, etc. ; l'attelabe de la vigne connu sous le nom d'ulbec, d'urbec , fait de grands ravages dans les vignobles de l'Orléanais, de laTouraine et de l'Anjou; 11 y a des années où ils font manquer entièrement la récolle. On remarque que ces insectes sont quelque- fois plusieurs années sans paraître ; leur retour est à peu près périodique. Ils commencent à se montrer en juin, s'attachent alors aux feuil- les tendres, et principalement à celles de la vigne noire , et en soutirant les sucs nourriciers par le moyen de leur espèce de trompe ou de ijec , la circulation de la sève est arrêtée ; la feuille se roule sur elle-même , et c'est dans ce cornet, dont l'intérieur est tapissé d'un duvet soyeux , que sont les œufs. Les larves venant à éclore y sont à couvert et ont des vivres à leur portée. On a dit que parvenues à leur accrois- sement, elles se laissent tomber à terre , qu'elles y entrent pour passer à l'état de nymphe, et achever ensuite de se développer. Ces insectes coupent encore des bourgeons à fruit et les pampres; d'où il en résulte un dommage plus considérable , le nouveau bois ne pouvant pren- dre son accroissement et sa force. Le charan- 128 ENTOMOLOGIE, son (le la vigne qui naît dans l'arrière-saison, se cache pendant l'hiver sous les écorccs de» arbres ou dans leurs troncs, et même dans ceux de la yigne. Cet insecte a un grand nom- bre d'ennemis, tels que l'araignée des vignes, les oiseaux à bec effilé , et plusieurs insec- les, conire les attaques desquels leurs ailes ne sont que d'un faible secours. Us sont fort timides, et pour peu qu'on heurte le cep ou la branche sur laquelle ils sont attachés , ils reti- rent leurs pieds, s'arrondisent et se replient sur eux-mêmes, de manière qu'ils roulent et tombent très promptement à terre ; ,ils se ca- chent dans de petits creux , sous de petites mottes, où ils sont en sûreté pendant le passage de l'ennemi. Cet instinct qu'ils ont pour leur conservation, devient un moyen commode pour les détruire. Si on ne parvient pas à en exter- miner totalement l'espèce, on peut au moins la diminuer assez pour quelle ne fasse pas beaucoup de tort. 11 ne s'agit que d'écraser l'insecte à mesure qu'on le fait tomber, et pour qu'il ne puisse échapper on étend sous chaque cep une feuille de papier fort ou de carton dont on élève les bords. 11 faut avoir aussi le soin de couper tous les cornets qui conîiennent les œufs, et de les jetter au feu. Ces deux opéra- tions n'entraînent qu'une dépense assez légère et le propriétaire sauve ainsi les récoiles de LEÇON Vltîw i^ "plusieurs années On prélcnd que \a lûfve du lixe parapleclique, qui vil dans le phcUandrium aquatlcum, ciguë d'eau, rend paraplecliques les chevaux qui mangent cette plante : n'au- rait-on pas mis sur le compte de l'insecte ce qui appartient à la plante ? Un très grand nombre de végétaux , et en général presque toutes les céréales et los ar-* bres à noyau nourrissent un insecte de la fa- mille des charansons. On connaît le charanson du palmier, du pin, du chcne, du coudrier, du sapin, de l'aune, du cerisier, de l'onopordc, de la jacée , de l'artichaut , de la prèle , de la campanule, du roure, de la salicaire, du sy- simbrium, du plantain, de l'oseille , du riz, etc. ; chacun de ces insectes ne vit que sur les plantes dont nous venons de parler, et la destruction de ces végétaux entraînerait nécessairement celle de leurs parasites. Les rhinocères exotiques acquièrent d'assez fortes dimensions, les espèces européennes sont en général très petites , leurs ravages n'en sont que plus actifs et plus difficiles h éviter. Quel- ques uns sont revêtus de brillantes couleurs; beaucoup sont recouverts d'une poussière écail- leuse qui s'enlève très facilement; c'est ce qui les a fait regarder comme les lépidoptères des insectes à étui. Le parallèle, dit M. Latreille, est encore plus frappant, si l'on considère qu'ils l3o ENTOMOLOGIE, ont aussi une sorte de trompe , que leurs larves dévorent nos végétaux, de meine que celles des lépidoptères, et que la forme de ces larves est également très différente dans les unes et les autres de l'insecte parfait. La nature en gé- néral a un certain nombre de modèles qu'elle reproduit, avec des modifications dans toutes les classes et même dans les ordres. DIX-HUITIÈME FAMILLE. LES CYLINDRIFORIVIES OU CYLINDROÏDES. P/. 3./g-4. Caract. Coléoptères à corps cylindrique ; à antennes en masse non portées sur un bec. La forme du corselet, des antennes et du ventre ont permis de distinguer les cinq genres que l'on rapporte à celte famille. Genres. Apate , bostricbe , scolyte , nécrobie, clairon. Cette famille est peu naturelle , et ce n'est que pour larrangcinent de ce système qu'on a mis ensemble les insectes qui la composent. Les nécrobies et les clairons ont les mœurs toul-à-fait différentes des trois premiers genres. Les apaies, les bostriches et les scolytes , sont peut-être les plus redouïabicj de fous les insectes; c'est dans les arbres qu'ils exercent LEÇON TÎII. l3l leurs ravages, 11 n'est peut-être pasune espèce d'arbres qui ne soit en particulier attaquée par un de ces insectes, nous allons rapporter ce que Williem, dans ses récréations tirées de l'his- toire naturelle , nous apprend sur les scolites typographe , calcographe et lîgnipcrde , qui ont été le mieux observés. « Qui croirait à le voir que le bostriche commun, que les Allemands appellent encore chancre du pin , ver du bois , sait se rendre plus redoutable que les animaux de proie les plus altérés de sang? Qui croirait qu'il est capable de détruire de fond en comble les plus beaux bois de pins et de sapins rouges? 11 ne s'atta- que aux autres arbres conifères, qu'à la der- nière extrémité , jamais aux arbres à feuilles rondes. Depuis long-temps le bostricbe était très mal famé en .illemagne., sous la dénomi- nation de ver du sapin ou de ver noir. La force et la solidité de la conformation du bostriche le fait résister à des degrés de froid d'une rigi- dité qui enlève des millions d'aulres insectes. C'est au mois de mai que les bostricbes , qui ont pris pendant l'hiver, dans l'intérieur des ccorces , leur accroissement complet, se fraient en rongeant, un passage au travers de l'écorce extérieure desséchée ; on les voit alors , sur le soir, quelquefois seuls, mais dans les années qui leur ont été particulièrement favorables -, l32 ENTOMOLOGIE, former des essaims qui semblent autant de nuages , et fondre sur les troncs des arbres. Lorsque le temps est froid , ils se tiennent dam les fonds; mais lorsqu'il devient chaud , l'es- saim s'élève à une auteur supérieure à celle des sapins les plus hauts, et va s'abattre, lorsque le vent favorise leur vol, jusqu'à quelques milles de leur lieu natal. C'est à l'époque de ces émigrations en troupes que s'opère l'accou- plement ; et alors chaque couple de bostriches, et cela en très grand nombre , va se chercher dans les parties attaquées de pourriture ou ca- riées des arbres fraîchement abattus ou ren- versés , et au défaut de ceux-là , à des arbrea entièrement sains et sur pied, entre les écailles des écorces , une place où ils puissent se ron- ger un logement. Lorsque l'arbre est en pleine sève , sa liqueur qui jaillit à la rencontre de ccl insecte à étuis, le suffoque; et c'est par cette raison qu'il a soin de choisir les arbres où la sève est figée. On peut l'entendre ronger, et la poudre de bois qu'il fait tomber le décèle. Une rainure en ligne droite est la première chose qu'on aperçoit , au bout de quelques jours, en dedans de l'écorce. Aux deux côtés de cette rainure, ils creusent des canaux latéraux ; mais un peu en dehors, en sorte que ces derniers n'entrent pas tout-à-fait dans le canal princi- pal. C'est dans ces canaux laliîraux que la f«- LEÇON VIIÎ. l33 melle pond ses 60 à 80 œufs, chaque œuf sé- parément dans une petite cavité arrondie, et le recouvre avec de la poudre de bois. Ensuite les vieux, à moins que la mort ne les sur- prenne dans le cours de leur travail, se percent une issue pour revenir au jour, et laissent le soin du reste aux larves qui commencent leur- travail dévastateur ; c'est à dire qu'au bout de quinze jours il sort des œufs, qui sont de la grosseur d'une graine de pavot, des larves en forme de vers, qui grossis à la loupe , laissent apercevoir, dans le dessin , des anneaux fort renflés , des pattes terminées en pointe , et une couleur jaunâtre ; et c'est alors que ces larves , chacune partant de sa niche , travaillent à con- struire des galeries, qui vont en serpentant, et dont lin air de ressemblance avec des lettres de l'alphabet , véritablement assez difficiles à dé- chiffrer, a fait acquérir à l'insecte le nom de typographe. Jamais ces galeries ne se croisent j mais elles acquièrent plus de largeur, à mesure que la larve prend de l'accroissement. La ma- nière dont ces pionniers travaillent soUs l'é- ,corce vaut bien la peine d'être considérée, et il n'échappera pas aux observateurs combien est remarquable, dans une aussi nombreuse famille d'insectes à étuis , cet amour de la paix, partout si rare, qui ne permet à aucun de ses membres d'empiéter sur le terrain de l'autre , ï34. ENTOMOLOGIE, et les retient à travailler chacun pour soi. La fe'conde mère reste jusqu'à sa sortie dans la galerie principale ; les larves occupent l'extré- mité des galeries latérales serpentantes. Le tout compose constamment une famille ; mais il arrive quelquefois aussi que deux familles de ces insectes s'approchent de si près qu'elles se détruisent l'une l'autre. Au bout de quelques semaines, la larve se change en nymphe. Dans cet état, elle devient extrêmement sensible et délicate : une saison défavorable en détruit alors des millions. C'est aussi de la saison que dépend le plus ou moins de temps que la nym- phe met à passer de son état à celui d'inseclc parfait. Si l'époque du développement tombe dans la saison la plus chaude de l'année , la larve aura surmonté tous ces périodes dans l'es- pace de huit semaines; mais si la ponte des œufs ne s'est effectuée qu'en automne, cela peut durer autant de mois. Devenu insecte par- fait, le bostrlche dévore tout ce qui est encore resté entre le bois et la partie dure de l'écorce extérieure , et ne laisse que ce qui n'est pas trop desséché : finalement il se perce une issue au jour. Lorsqu'on examine un morceau d'é- corce ainsi rongé , on n'aperçoit déjà plus les galeries serpentantes, mais des cavités. S'il existe une très grande quantité de trous à l'ex- lérieur de l'arbre , c'est une preuve que les LEÇON Vin. î35 larves, déjà métamorphosées, dont il en ha- bite souvent 80 mille dans un seul arbre , l'ont déjà abandonné; mais lorsqu'on ne voit pas, toute proportion gardée , beaucoup de trous , c'est que les brigands ne font que d'y- entrer pour commencer à exercer leurs ravages. On ne saurait imaginer, sans le plus grand éton- nement, à quel point cet être a la vie dure. Qu'on abatte le bois dans l'écorce duquel il habite , qu'on le fasse flotter sur l'eau, qu'on le laisse dans l'eau , sur la glace , dans la neige, on y trouvera toujours notre insecte sain et dispos. » Les arbres, dans la tendre écorce inté- rieure desquels ces larves font leurs fouilles funestes, voient d'abord leurs feuilles en aiguil- les se jaunir, et meurent, à commencer par le haut de la cime. II est peu de grandes forêts de l'Allemagne qui n'aient éprouvé cette épidé- mie, que l'on y appelle Avurmlroekniss (ce qui signifie , dans notre langue , sécheresse oc- casionée par la piqûre des vers); et l'on trouve, dans les anciennes liturgies, notre bos! riche formellement mentionné sous sa dé- nomination vulgaire , ni plus ni moins que le turc. Il existe déjà, sur des registres de l'an- née i665, des rapports circonstanciés du mal affreux qu'il causait; et alors déjà l'on s'avisa du seul remède entièrement sûr à lui opposer t35 EΫT0M0L0G1E, c'était d'abatire , dans le principe , tout arbi'C qui se trouvait attaqué, d'en enlever l'écorce et de peler l'arbre radicalement. Au commen- cement de ce siècle, ce fléau se manifesta ^ pendant plusieurs années consécutires , dans les forets du Hariz.... 11 reparut en 17^7, re- doubla de fureur en 176g, et alla toujours croissant jusqu'en 1777. 11 parut que cette plaie voulait cesser en 1778 et 1779; mais dans les années suivantes, après un été très chaud et très sec, elle ne s'accrut que davantage, et même de la manière la plus effrayante. 11 se trouva dans le Clausthal seul , plus de trois cents mille, et dans la contrée, en général, plus d'un million de troncs d'arbres absolument séchés sur pied. Les habitans du Hartz se vi- rent par là menacés d'une ruine entière , et l'exploitation de leurs mines d'une suspension totale.... Le mal était parvenu à son comble en 1783. On pouvait évaluer, au Hartz seul, le nombre des arbres atteints de la maladie à un million et demi. Ce qu'on avait à se promettre pour l'avenir se présentait sous un aspect tou- jours plus effrayant. Ces masses de sapins, naguères si superbes, et d'un verd si foncé, n'offraient plus à la vue qu'un jaune sale et portant l'empreinte de la mort, A mesure que le mal s accroissait , s'augmentait aussi l'im- possibilité d'y remédier. On vil en outre, à LE^ON viir. i37 celle époque , nos boslriclies se rendre par es- saims, pareils à des essaims d'abeilles, en Souabe et en Franconie. Eufin , depuis l'an- née 1784. jusqu'à 1789, grâce aux saisons froi- des et Immldes qui survinrent , ce terrible fléau diminua sensiblement. Avec l'année 1 790, l'ancien ennemi reparut de nouveau avec plus de force encore; et l'on était, en 1796, en suspens sur le sort qu'éprouveraient le petit nombre de lieux riches en sapins , qui étaient restés intacts. 11 paraît actuellement bien décidé que , malgré que le boslriche préfère aux ar- bres qui sont en pleine sève , ceux qui ne le sont pas, il n^en allaque pas moins aussi , au défaut d'autres, les arbres les plus sains. On peut avancer hardiment que la confiance tran- quillisante avec laquelle on s'est trop long- temps persuadé que cet insecîe ne cherchait que les arbres qui se trouvaient déjà malades sans cela, et rpi'il cesserait de lui-même ses ravages, a coulé plusieurs centaines de milliers d'arbres. Un petit nombre de bostriches ne sauraient sans doute faire tomber un arbre sain dans le dessèchement; et dans les années où ce pernicieux insecte est peu abondant, on peut se livrer à l'indifférence sur ce qui le concerne. Mais il est toujours prudent , nécessaire même, d'enlever bientôt le bois nouvellement abatiu par la hache , ou renversé par le vent. H peut l38 ENTOMOLOGIE, cependant quelquefois servir à rassembler ceux qui sont errans, et qui tombent premièrement sur ces bois-là , où on les tient alors comme dans un piège. 11 serait encore très important de ne jamais permettre aux charpentiers d'éta- blir leurs ateliers dans la foret, et défendre très sévèrement de tirer sur les pics , que la nature créa pour s'opposer aux progrès de cette plaie. Le point capital, c'est d'abattre très promptement les arbres qui sont une fois atta- qués , et d'enterrer bien profondément les ccorces qu'on aura soin d'en enlever; et l'on fera mieux encore de livrer ces écorces aux flammes. Il est certain que tûut bois laissé iong-temps sur pied, après son dessèchement, n'est plus propre ni à bâtir, ni à brûler, ni même à faire du charbon. « Il est un autre boslriche plus fécond, mais point aussi redoutable que le précédent; c'est le calcographc ou graveur ( sculytus chalcogra- phus).... De même que le précédent, la larve creuse , en rongeant , ses galeries dans les cou- ches de l'écorce verte pénétrées de sucs : la seule galerie principale des parens décrit une courbe ; ils poussent leur travail au point de jiénéirer un peu dans le bois même, ce qui n'a jamais lieu chez les précédens. Nous n'avons pas trouvé , chez ce petit insecte , de plus grands talcns pour l'art que sa dénomination LEÇON VIÎÎ. iSg annonce , que chez le précédent pour la typo- graphie.... Le ligniperda, ou perce-bois, s'y prend encore d'une autre manière dans son travail. Tandis que les précédens déposent leurs œufs sur les côlés de la galerie capitale , la fe- melle de celui-ci dépose les siens en un mon- ceau ; de manière que les larves commencent leur travail en partant d'un centre commun. » Les nécrobies et les clairons se rencon- trent sur les fleurs, et leurs larves dans les substances animales desséchées et les charo- gnes. Les larves des clairons vivent dans les nids des abeilles maçonnes, dans les ruches de l'abeille domestique, et dans les cellulesmêmes des guêpes , aux dépens de la postérité de ces insectes qu'elles détruisent. Le clairon apivorc femelle, épie l'instant où l'abeille maçonne s'est éloignée du nid qu'elle a préparé à ses petits , pour y déposer ses œufs. Il sait trop bien combien est redouiable l'arme que l'a- beille possède pour sa défense, pour s'exposer à violer son domicile pendant sa présence. La larve du clairon éclose, dévore celle de l'abeille qui est dans la cloison la plus voisine, et se fraie ainsi un passage d'une loge à une autre, toujours en dévorant la larve qui y est recluse. Un an après la ponle, elle a acquis toule sa grandeur, et se métamorphose en insecte par- fait dans la dernière loge dont elle s'est empa- l4.0 ENTOMOLOGIE, rée. On croit que les abeilles transporlent elles- mêmes par méprise les œufs des clairons , qui se trouvent mêlés parmi le pollen des fleurs. On ne sait rien de bien certain à cet égard, il est plus simple de penser que les clairons dé- posent directement leurs œufs dans les lieux où les larves trouveront une nourriture assurée, plutôt que de les exposer à des chances qui leur seraient très souvent défavorables. Les clairons sont ornés de couleurs vives et agréablement diversifiées , ils sont ordinaire- ment recouverts de poils assez longs. On les trouve plus particulièrement dans les pays chauds ; il y en a plusieurs espèces en France. DIX-NEUVIÈME FAMILLE. LES PLANIFORMES OU OMALOÏDES. PL "^.fig. 5 bis. Caract. Corps très plat', déprimé , antennes en niasse , non portées sur un bec. La largeur de l'abdomen et la forme des an- tennes ont fourni les caractères des six genres rapportés à celle famille. Genres, Lycle , colydie , trogosite , ips , hé- térocère. Ces insectes se trouvent ainsi rapprochés par la conformation de leur corps qui est très dé- primé ; ils se nourrissent de matières végétale*. Leurs larves ont été peo étudiées. LEÇON Vin. I^I La larve du Irogosile mauriianique, nom- mée cadelle dans les provinces méridionales de la France, attaque particulièrement le Lié, dans lequel elle fait des ravages très considé- rables. VINGTIÈME FAMILLE. LES UGMVORES OU XYLOPUAGES. PL 3. fig. 6. Caract. Antennes longues, en soie, non por- tées sur un bec. La forme des élytres, du corselet, et la dis- position ainsi que le mode d'insertion des an- ennes, ont fait partager cette famille en huit genres. Genres. Rhagie, lepture, molorque, callldie, saperde, capricorne, lamie , prione. Cette famille est très naturelle. A l'état de larve, lesxilophages vivent tous dans les troncs des arbres et ont les mêmes mœurs à l'état d'insecte parfait ; ils se ressemblent beaucoup dans le port et la forme des membres. La plu- part offrent des couleurs vives et brillantes; ils ont des antennes très longues qui dépassent trois fois la longueur totale du corps dans quelques individus. Cette famille comprend les insectes les plus grands que l'on connaisse. Le« femelles sont plus grosses et moins vives que les mâles. Elles ont en général les antennes l4.2 ENTOMOLOGIE, moins longues. Ils passent ordinairement le jourtiansle tronc des arbres ou sous lesécorces, et ne volent que la nuit, particulièrement le soir. Plusieurs espèces font entendre, surtout quand on les tient , un bruit très remarquable que l'on pourrait prendre pour des plaintes de l'animal; il provient simplement du frottement des parois intérieures du corselet contre la base de l'abdomen. Les femelles des priones, des lamies et des capricornes sont pourvues d'une espèce de tuyau corné , ordinairement renfermé dans l'abdomen; elles l'alongent dans le moment de la ponte pour l'introduire dans les trous et les fentes des arbres où elles déposent leurs œufs. Les larves sont des espèces de vers ou de chenilles molles, plus ou moins étiolées, alongées aplaties ou quadrangulaires , à six pattes courtes, garnies de mamelons ou de tu- bercules, qui servent à leur progression dans les galeries qu'elles se creusent au milieu du bois , quelquefois en pleine végétation. VINGT-UNIÈME FAMILLE. LES HERBIVORES OU PHYTOPUAGES. PL 3. fig. 7. Caract. Antennes filiformes , longues , à ar- ticles arrondis, corps bombé. LEÇON VIII. l4-3 Celte famille nombreuse se partage en deux groupes : les genres dont les antennes sont tout- à-fait en fil , et ceux dans lesquels l'extrémité libre des antennes est un peu plus grosse ; les caractères sont d'ailleurs très distincts. Genres. Donacie , criocère , liispe , helode , lupère , galéruque, gribouri, clylhre, altise , chrysomèle, eumolpe, alurne , érofyle , casside. Linnœus avait compris tous les insectes de cette famille dans le genre chrysomèle. lis of- frent une grande ressemblance dans les mœurs et dans l'organisation. Ils vivent tous sur les fleurs et sur les plantes. Les donacies sont des insectes peu nombreux et en général revêtus de couleurs très brillantes. On les trouve sur les plantes aquatiques, particulièrement sur l'iris et le roseau, leurs larves qui ne sont pas connues vivent proba- blement dans la tige de ces plantes. Les criocères sont ornés de couleurs assez belles ; ils font entendre quand on les prend un bruit qui est produit par le frottement de la tête ou du cou contre les parois intérieures du corselet. C'est le même bruit que font enten- dre les insectes de la famille de xylophages. On les trouve sur les fleurs où ils s'accou- plent peu de temps après leur dernière méta- morphose. Leur accouplement dure quelque- fois un jour entier. La femelle pond huit à dix 144 E^TOMOLOGÎK, oeufs qu'elle dépose sous les feuilles après leâ y avoir collés et enduils d'une liqueur vis- queuse. Quinze jours après les larves éclosent, et dès qu'elles peuvent faire usage de leurs pattes , elles se mettent en marche , les unes à côté des autres, comme les chenilles cginmu- nes, et ont la tête sur une même ligne. Ces larves sont courtes, grosses; leur corps est mou, couvert d'un« peau assez fine. Nous avons déjà parlé de la singulière habitude qu'à cette larve de se recouvrir de ses excrémens ; son anus est disposé de telle manière que les excrémens en sortant ne peuvent prendre d'autre direction que de remonter sur le corps de l'insecte. Ce moyen qui les rend dégoùlans pour les oiseaux qui en seraient friands, les préserve encore de l'ardeur du soleil qui les aurait desséchés si leur peau molle et délicate y eût été exposée à nu. Ils peuvent d'ailleurs s'en débarrasser à volonté , ces excrémens ne leur étant point ad- hérens. Les hispes sont peu nombreux; toutes les espèces sont remarquables par des épines dont elles sont hérissées. On les trouve sur les gra- minées. Les lupères sont de petits insectes dont la démarche est lente et triste , ils vivent sur l'orme et quelques autres arbres. Les galéruques habitent les arbres et les LEÇON Vin. ï4S plantes dont elles mangent les feuilles. 11 y en a trois espèces en France qui se trouvent sur l'orme, la tanaisie et le nénuphar dont ils pren- nent le nom. Les larves vivent sur les mêmes plantes que l'insecte parfait. La galéruque de l'orme paraît au printemps en si grande quan- tité que les feuilles de forme en sont souvent presque entièrement couvertes et criblées. Les gribouris sont de petits insectes , courts, ramassés ; ils marchent lentement ; leur tête est enfoncée sous leur corselet; quand ils sont ef- frayés , ils replient leurs pattes et leurs anten- nes , cachent entièrement leur tête sous le cor- selet, et se laissent tomber en imitant le mort. Ils sont pour la plupart revêtus de couleurs assez brillantes. Les gribouris se nourrissent des jeunes pousses des plantes qu'ils détruisent. Le tort qu'ils font est très considérable. Les clytres ressemblent beaucoup aux gri- bouris , ils en diffèrent par leurs antennes cour- tes et en scie : leurs habitudes sont d'ailleurs absolument les mêmes. Les altises sont de très petits insectes , les plus grands d'Europe n'atteignent pas deux li- gnes de longueur; les espèces exotiques en ont à peine trois. Elles ressemblent beaucoup aux chrysomèles, mais elles s'en distinguent par leurs cuisses postérieures qui sont très renflées et qui les rendent propres à sauter. On les trouve 7 l46 ENTOMOLOGIE, au prînlemps sur les plantes potagères et sur quelques espèces de saule ; elles en criblent et en rongent les feuilles. Les femelles déposent leurs œufs sur la plante où vit la larve et lin- secte parfait, dans quelques espèces les larves vivent réunies et comme en société. Lors- qu'elles se changent en nymphe, elles se sus- pendent sur la feuille où elles ont vécu au moyen d'un mamelon situé à 1 extrémité de leur corps. Dans cette position elles quittent leur peau qui se fend dans toute sa longueur; elles la font en- suite glisser jusqu'auprès du mamelon qui sou- tient la nymphe. L'insecte paraît quinze ou vingt jours après sous sa dernière forme. Les chrysomèles sont ordinairement revê- tues de couleurs très brillantes, chrysomèles Xfucci'u.r,Xov veut dire boule ou pomme (For. Leur forme est hémisphérique. Elles vivent sur les arbres et sur les plantes. Les espèces en sont très nombreuses, quelques unes s'atta- chent de préférence à certaines familles de plantes. Elles offrent dans leurs métamorpho- ses les mêmes habitudes que les altises. Les euiuolpes ressemblent beaucoup aux gribouris et font encore plus de ravage. L'eu- niolpe de la vigne est le fléau des vignobles. Sa larve paraît au printemps sur la vigne, dont elle ronge les feuilles , les jeunes pousses et même la grappe , lorsqu'elle commence à se LEÇON vnr. 1^7 développer. Ces insectes sont la plupart très beaux. Les alurnes et les érotyles sont des genres exotiques. Les cassides sont des insectes sin- guliers par leur forme qui ressemble à celle des tortues. Leur corselet et leurs elytres ont les rebords très grands qui recouvrent en- tièrement leur tète et leur corps. Ces insectes sont ordinairement recouverts de couleurs bril- lantes pendant Içur vie. Ces couleurs disparais- sent à la mort de l'animal; mais on peut les faire reparaître en le plongeant dans l'eau bouillante. Les cassides marchent difficilement et font rarement usage de leurs ailes. Elles vivent sur les piaules. Les larves des cassides se recouvrent de leurs excrémens, comme hs criocères, mais p,>r un autre mécanisme. Elles ont à l'exiréniité du corps une queue ou deux appendices écailleu- ses, coniques, terminées en pointe, garnis du côté extérieur d épines courtes, depuis leur origine jusqu'à une certaine longueur. Ces deux appendices forment une espèce de fourche ou de longue pince ouverte qui se recourbe sur le corps de l'insecte ; l'anus se trouve placé entre les deux branches , sur un mamelon conique que la larve élève à son gré ; lorsqu'elle rejette ses excrémens , ils tombent sur les brandies 1>^8 EISTOMOLOGIE, de la fourche qui soni inclinées et glissent snr toulc leur loiigaeur. Quand il s'en amoncelé une trop grande quanlilé à l'origine de la queue^ l'anus les pousse el les fail aller plus loin : peut-être que les anneaux et les épines des branches agissent dans celte opération. Peu à peu les excréinens s'accumulent, s'empiient sur la fourche, se collent les uns contre les autres ; alors ils sont poussés jusqu'à son extré- mité : ils y sont retenus par ceux qui les tou- chent, et ils forment insensiblement un toit sous lequel la larve est à l'abri de riulenipérie de l'air. Dans quelques espèces la femelle meurt sur les œufs qu'elle vient de paudre , afin que son corps leur serve de défense. LES TRIMÉRÉS. \ INGÏ-^DEUXIÈME ET VINGT-TROI- SIÈME EAMILLE. I,ES TRYDACTYLES OU BIMÉRÈS. PL 3. fig. 8. Caract. Trois articles à tous les tarses. Ces insectes forment un seul groupe. Il comprend de très petits insectes en général , dont les caractères sont tirés de la forme des antennes et du corselet. Genres. Dasycère , endomique, eumorphe, LEÇON VHt. 149 scymne , coccinelle , psélaphe , chennic , cla- vigèrc. Nous ne parlerons que des coccinelles, les autres genres de ces deux familles élant exoti- ques ou très rares, et les mœurs des espèces en ayant été peu observées. l^es coccinelles se distinguent très facilement h leur corps parhilement hémisphérique, à leur corselet beaucoup plus court que large , à leurs palpes maxillaires, qui sont très grands et terminés par un article en forme de hache, et surpassant de beaucoup les autres en dimen- sion. Les coccinelles sont très communes , on en compte un grand nombre d'espèces qu'il est très difficile, pour ne pas dire impossible , de bien déterminer. Les individus ne diffèrent souvent entre eux que par les couleurs plus ou moins intenses ou par le nombre plus ou moins er-^nd des points ou taches qui recouvrent les éiylres. La forme du corps est d'ailleurs pres- que toujours uniforme. l^es corcinelles sont connues vulgairement sous le nom de l/éte à Dieu , vache à Dieu, hête il la Vierge^ elles sont jolies. Elles vivent sur les plantes. Elles ne marchent pas vîîe, mais elles volent avec facilité. Les coccinelles se nour- rissent de pucerons do:it elles détruisent une grande quantité, enfin les rcncontre-t-on tou- iSo ENToaroLcr.iE, jours sur les plantes qui en sont infectées; Il faut donc bien segarderdc détruire ces insectes. Les larves se nourrissent de pucerons, com- me les insectes parfaits. Klles s'en saisissCiit avec les pattes de devant, et elles les portent ainsi à leur bouche pour les manger; elles les tien- nent alors fixées au moyen de deux grands bar- billons. Elles ne s'épargnent pas même les unes les autres et s'cntremangent quand elles le peuvent. Pour se transformer en nymphe, elles s'attachent sur les feuilles , sur les branches avec le mamelon charnu du derrière , d'où elles font sortir une liqueur gluante qui les colle coî- Ire le plan de position. Peu à peu le corps se raccourcit , et au bout de deux ou trois jours, elles se défont de leur peau et paraissent sous la forme de nymphe ; elles font glisser la peau peu à peu vers le derrière , où elle se ramasse en peleton , dans lequel la nymphe reste en- gagée par le bout du corps. Les coccinelles quittent l'enveloppe de nymphe au bout de cinq ou six jours, elles restent quelquefois bien plus long-temps dans cet élat. JNouvellement par- venues à l'élat parfait , leurs élytres sont mous et sans couleur prononcée ; mais peu a peu ils se durcissent et les taches commencent à paraître. Quand on touche les coccinelles , elles font sortir du bout des cuisses une pe'.ilc goutte de LEÇON Vin. l5l liqueur jaune, niucilagiueuse , d'une odeur pénélranfe, très forte et puante, sans qu'on puisse savoir de quel endroit elle sort , parce- qu'on n'aperçoit aucune ouverture à ces par- LEÇON IX. LES ORTHOPTÈRES. Carnet, essentiels : Des ëlylres, des inâchoi- rtis ; les ailes nieniLraneuses piissécs sur leur longueur; métamorphose inconiplèle. Quatre familles composent cet ordre. Dans la première sont comprises les espèces qui ont les élytres réunis par une sorte de suture moyenne, et des ailes qui, quoique plissées , sont aussi pliées en travers. Dans une autre famille les cuisses postérieures sont beaucoup plus longues que celles des autres pattes , et servent au saut. La disposition de la létc, qui tst cachée sous un corselet large , chez les uns, et dégagée chez les autres , a permis de les sé- parer en deux fairiilles , qui sont peu nom- breuses en genres. VINGT- QUATRIÈME FAMILLE. LES FORFICULES OU LABIDOURES. PL ?u fg. IG. Caract. Antennes de même grosseur de la base à la pointe; pattes égales entre elles, 1er- ENTOMOLOGIE, LEÇDîJ IX. xB5 minées par trois articles, dont l' avant-dernier <.'Sl à deux lobes ; abdomen termine par deux crochets en pince mobile. Genre. Perce-oreille ou forfscule. Ce genre forme à lui seul cette famille. Ces insectes ont le corps alongé, terminé par deux longues appendices arquées, en forme de pointe, plus grosses à leur origine qu'à leur extrémité, et garnies intérieurement de petites dentelures. Dans les mâles ces appendices sont plus longues et plus arquées. Ces insectes vivent sous les pierres, dans les murs, sous les écor- ces des arbres et dans les calices et les corolles des (leurs; ils se nourrissent de fruits mûrs, et font de grands ravage» dans les jardins. Suivant De Géer, le mâle , dans l'accouple- îiient, s'approche de la femelle à reculons ; avec sa pince, il taie l'endroit par lequel il doit s'u- nir à elle ; ensuite il applique l'exîrémité de son ventre en dessous du corps de la femelle , et se joint à elle après avoir fait sortir d'entre le pénultième et dernier anneau de l'abdomen, l'organe qui caractérise son sexe. Pendant l'ac- couplement, le mâle et la femelle sont placés sur une même ligne , ayant la tête opposée l'une à l'autre , et leurs pinces appliquées res- pectivement sur leur ventre. Les femelles ont très grand soin de leurs œufs et les couvent à la manière des poules. On trouve ces œufs l54 EKTOMOLOGIE, dès le commencemrnt d'avril sous les pierres; ils sont assez grands, lisses , de forme ovale ; les pelifs qui en sortent vers le milieu de mal sont proportionnellement beaucoup plus grands que ces œufs, ce qui indique que toutes leurs parties y sont très comprimées. Les petits ne diffèrent de leur mère que parcequ'ils n'ont n'y ailes ni élytres, et que leur pince est droite au lieu d'être arquée. A l'état de nymphe, ils ont des ailes et des élytres, mais renfermés dans des fourreaux plats, qui sont comme collés sur leur dos. Après le dépouillement de la nymphe, les ailes se déploient; 1 insecte peut alors se reproduire. Les petits témoignent beaucoup d'attache- ment pour leur mère et celle-ci pour eux. De Géer a vu de jeunes forficules se placer sous le ventre et entre les pattes de leur mère et y rester des heures entières. Ces insectes, à ce qu'il paraît, deviennent carnassiers dans certaines circonstances. De Géer en a enfermé quelques individus qui se sont dévorés les uns les autres. VINGT-CIINQUIÈME FAMILLE. LES BLATTES OU OMALOPODES. PI. 3. Jig. II. Caract. Antennes en soie , souvent très lon- gues ; corps très déprimé , corselet arrondi en LEfCN IX. î55 Loucller, cachant la Icle et Torigine des ély- lics; abdomen lerniinc par deux appendices; pâlies très comprimées , surlout dans les han- ches , les cuisses , les jambes , qui sont épi- neuses ; tarses à cinq articles. Genre. Blatte. Les blattes sont des insectes ordinairerment assez gros; quelques espèces ont plus d'un pouce de longueur; les anciens les ont désignés sous le nom de Incifugœ , qui fuient la lumière. Les blattes vivent dans les maisons où elles sont très incommodes, mangeant et rongeanttoul ce qu'elles trouvent, principalement le pain, la fa- rine, le cuir, le sucre, le fromage et autres pro- visions. Elles se cachent pendant le jour dans les trous et les fentes des murs, derrière les tapisseries, dans les angles des armoires, etc., elles sortent la nuit et se répandent partout , mais la clarté d'une lampe suffit pour les écar- ter et les faire fuir. « L'histoire de la propagation et des mé- tamorphoses de cet insecte, autant qu'on a pu la suivre , est une chose extrêmement remar- quable. L'instinct a pourvu aus.V d'une ma- nière bien merveilleuse à la conservation' dé leur couvée. Nos lecteurs se seront diflicile- ment doutés, en considérant les trois pïititè coffres arrondis et s' aplatissant vers les bords^, représentés au bas de notre planche en a, 'b'. l56 ENTOMOLÛGÎE, c, qu'ils avaient sous les yeux le berceau et la chambre d'enfans d'une famille de blattes. Ils en mettront d'autant plus d'attention à nous suivre, que cet appareil diffère absolument de ce que nous avons observé à cet égard dans les insectes à étuis. La femelle va et vient, por- tant avec elle assez long-temps un corps ovale saillant hors du corps , qu'on a pris pendant bien du temps pour un œuf; et elle en use yraisemblablement ainsi pour que l'écorce ex- térieure de ce corps se dessèche et se durcisse un peu à l'air. La couleur de celle écorce est blanche d'abord, et brunit ensuite toujours davantage. Vient-on à examiner de plus près cette singulière écorce ? on y remarque des deux côtés un bord dentelé en forme de scie , dont les dents sont disposées de manière tjue les pointes opposées aux intervalles les rem- plissent. Une matière gommeuse cimente si fortement cette écorce, à l'endroit de la suture, qu'il est plus mal aisé de l'ouvrir là que par- tout ailleurs; car la nature aura déjà soin de fournir aux créatures qui s'y trouvent renfer- mées, une clef pour sortir de prison au temps opportun. Une bouillie liquide qu'ils dégor- gent ;ramollit le ciment du rebord dentelé, et ouvre aux jeunes blattes la porte d'une prisoji qui leur fut si salutaire jusq'u'à ce moment, puisqu'ils devaient y acquérir plus de maturité LEÇON IX. li>7 avant de paraître sur la scène du monde. Si l'on partage auparavant celle ecorce par moi- tié , l'on trouve dans chacune huit cellules, et chaque cellule hahilée par une nymphe (larve) chez laquelle on peut reconnaître toutes les parties de l'Insecte. Ainsi dans son principe ce singulier corps a fut formé dans le ventre de la mère , pour devenir un coffre à serrer des œufs , et dans lesquels six enfans commencent à se développer. On volt dans la moitié d'une écorce ^, sept cellules vides, et une où une nymphe /", est encore couchée ; et dans une autre demi- écorce en hasme de Iiossi\ qu'on trouve dans le midi de la France , toutes les espèces sonl exotiques. Iba ENTOMOLOGIE, VmCxT-SEPTIÈME FAMILLE. LES GRYLLIFORMES OU GRYLLOÏDES, PL 1^. Jlg. I. Caract. Cuisses postérieures beaucoup pliK longues el plus grosses que celles des autres pat i es, et propres au saut. Les sept genres rapportés à cette famille sont distingués entre eux parla forme des antennes» qui varient beaucoup; car elles sont en soie, en fil ou en prisme : par le nouibre des arti- cles, qui varient de trois à quatre. Genres. Locuste , truxale , sauterelles , cri- quet, gryllon, fridactyle , courlillière. Tous les insectes de cette famille ont entre eux la plus grande analogie , et forment un groupe très naturel. Les locustes sautent avec facilité à l'aide de leurs pâlies postérieures qui sont beaucoup plus longues que lits, autres. Les mâles font entendre un bruit qui est produit par le frottement des élytres l'un contre 1 auîre , c'est ce bruit qu'on appelle vulgairement le clumt des sauterelles. Les locustes sont très répandues dans les prai- ries; elles se nourrissent d herbes et de plan:es dont elles Ibnt une grande consominaiion. Les fenjellcs sont armées à l'anus d un sabie ou coutelas avec lequel elle déposent leurs œufs LEÇON IX. l63 dans la terre. Les locustes font Lien quelques ravages tlans nos campagnes , mais ils sont beaucoup moins considérables que ceux que nous causent les criquets avec lesquels on les a confondues. Les Iruxales sont très remarquables 'par la forme de leur tele qui est alongée , conique , formant une espèce de pyramide , dont la par- lie postérieure est comme la base , et la partie antérieure le sommet ,• parleurs antennes com- primées, ayant aussi la figure d'une pyramide, et par la longueur de leurs pattes postérieures. Ces insectes sont tous exotiques et ne se trouvent que dans les pays chauds. On ne con- naît point leurs mœurs. Les sauterelles ont les mêmes mœurs que les locustes avec lesquelles elles ont de très grands rapports. Les criquets sont des insectes très connus, niais le plus vulgairement sous le nom de sau- terellgs avec les{|belles ils ont été confondus par la plupart des naluraiistes. lis vivent comme les sauterelles d'herbe et de toutes sortes de plantes , ils fréquentent les prairies et les champs cultivés : Les ravages qu ils exercent sont considérables. Ces insectes mordent avec force, et les grandes espèces peuvent percer la peau de la -main. Les deux dents qu ils font mouvoir entre les deux lèvres, sont fort grosses 164. ENTOMOLOGIE, et fort dures. Les criquets, oulre la faculté de sauîer fort loin , ont encore celle de voler. Les ailes qui leur servent à cet usage , sont repliées sous leurs étuis qui sont fort étroits : lors- qu'elles sont déployées , on est étonné de leur grondeur. Quelques unes sont en outre ornées ùe couleurs variées, vives et brillantes qu'on n'aperçoit point lorsqu'elles sont repliées, et oui feraient prendre ces insectes lorsqu'ils vo- lent pour de beaux papillons. C'est la force et l'étendue du vol , autant que la voracité de cer- taines espèces de criquet , surtout de celle ap- pelée vulgairement sauterelle àe. passage ^ sau- terelle ènngrcmte , qui rend ces insectes plus redoutables que les vraies sauterelles qui ne peuvent voler ni si haut ni si loin. On n'a que trop entendu parler de ces criquets , qui , dans les contrées du Levant, comme aussi dans l'A- fi ique , se multiplient si exiraordinairemenl , et se montrent en si grandes troupes, dévastant tous les pays par où ils passent , et en dévorant toute la verdure. Originaires de la Tartarie et des pays de rOileni, ils parcourent et rava- gent la grande Tartarie, la Pologne, l'Arabie et tout le Levant .; ils pénètrent souvent dans les provinces de l'Allemagne et d'Italie , et volent toujours de l'est à l'ouest selon la remarque de Frisch. Les criquets que Shaw a observés dans la Barbarie , et dont il rapporte les de-r LEÇON IX. lG5 vasiaiions caormes dans ces pays , paraissctit clic les mcincs que ceux de la Tarlarie. Ka 1744-1 ces insccics pénétrèrent non seulenjcnt en Allemagne, mais même jusqu'en l{ollande, en Angleterre, et jusqu'à l'exlrémilé occiden- tale de notre hémisphère; ils se montrèrent aussi en Suède , et ils durent nécessairement passer par-dessus la mer Ualtique : on peut ju- ger par là du long chemin qu'ils sont capables de traverser en volant. Partout où ils passent comme des corps d'armées, ils dévorent er.- îièrement tant l'herbe que le blé, et générale- ment toutes les plantes. Dans la fameuse re- traite de Charles X-II, roi de Suède, en Bes- sarabie après sa défaite à Pultava, des colon- nes épaisses de criquets s'élevèrent contre son armée du côté de la mer, après avoir traversé des provinces et les détroits du Pont- Euxin : elles arrivaient à flots si épais, qu'il semblait voir une vaste éclipse de soleil ; des millionis d'entre elles rasaient la ferre comme des hirondelles, et leur vol rendait un bruis- sement plus fort que celui d'une tempête ; les prairies les plus verdoyantes, les moissons les plus riches, devenaient en peu d'heures des plaines de sable nu ; elles rongeaient jusqu'aux pories des maisons , et les chevaux qui les écra- saient en marchant mouraient de faim faute d'herbes. On ne doit pas être surpris s'ils ont l66 ENTOMOLOGIE, formé une des «opl pbics d'Egyple , donl Tlûs- toire sacrée a fait mention. Ce qui rend encore les criquets un fléau re- doutable c'est leur fécondité , qui est quelque- fois si prodigieuse qu'on les a comparés à des nuées , plus terribles sans doute que celles mêmes qui portent la grêle et les orages : car outre qu'ils conimetient les mêmes ravages sur la terre , ils répandent après leur vie l'infection et la mort dans l'air. Si les criquets ainsi que les sauterelles peu- vent occasioiier les plus grands ravages, et sonf quelquefois la terreur des peuples donl ils dévastent les camp »gues ; il est certaines con- trées , peu favorisées il est vrai des bieufaiis de la terre , où les habitans condamnés à faire leur nourriture de ces insectes, semblent vou- loir leur faire coinpenser ou leur faire expier le mal qu'ils font ailleurs. Vers les cô^es de Barbarie, dans l'inlérleur des terres incultes et presque désertes , on se nourrit de sauterelles ou de criquets , qui y sont en abond.rnce , grands et dodus comme les pays cliands les produisent généralement. On en recueille un grand nombre , que l'on fait ensuite rôtir dans des trous creusés dans la terre , et où l'on a mis de la braise; c'est ce qui a été aSteslc par plusieurs navigiteurs qui ont fait naufrage sur ces cotes. Les anciens ont fait meulion d'un LEÇON IX. 167 peuple qui ne se nourrissait que de sauterelles. Les criquets font entendre par le tVolteuienl de leurs élytres un bruit semblable «1 celui que produisent les sauterelles. Du reste il y a la plus grande analogie entre les mclaniorplioscs elles mœurs de ces deux genres. Lesgryllons, qu'on appelle vulgairement cri- cri^ sont connus de tout le monde ; ils vivent dans les maisons, dans les trous des cheminées, particulièrement auprès des fours des boulan- gers; ils s'y tiennent cachés pendant le jour, mais dès qu'il fait nuit , ils en sortent pour chercher leur nourriture qui consiste en pain , farine, et autres provisions de bouche. C'est aussi pendant la nuit qu'ils font entendre ce son aigu et continuel qui devient si importun : ils le produisent en élevant les élyires de ma- nière qu'ils forment un angle aigu avec 1. ur corps, alors ils les frottent l'un contre l'autre par un mouvement horizontal et très vif, et par ce mouvement, ils causent ce son qui rend le voisinage des grylions si désagréable. Ils se servent de ce moyen pour fiire connaître leurs désirs amoureux à leurs femelles ; celles-ci sont muettes , parceque leurs élytres sont différem- ment conformés et moins solides que ceux des mâles qui ont la sécheresse et l'élasticité du parchemin. Le gryllon champêtre ressemble beaucoup lG8 ENTOMOLOGIE, au giyllon (loiiieslique, ce qui le distingue c'esl le goût différent d' habitation qu'il manifeste. On le trouve pendant l'élé dans les champs, et c'est dans la terre qu'il établit sa demeure et bâtit son nid. 11 craint le froid et ne résiste pas aux hivers un peu rigoureux. Dans la belle sai- son, au coucher du soleil et pendant la nuit , ces insectes sortent de leur retraite et font en- tendre leur chant. Ils se tiennent dans les pâ- turages et les prés, plutôt que dans les lieux ombragés et obscurs. On peut s'apercevoir que - plus on esi éloigné d'eux , plus le son qu'ils rendent est aigu et perçant; ils l'affaiblissent au contraire à mesure qu'on s'en rapproche, et ils se taisent tout-à-fait quand on en est trop près. Les enfans s'amusent à la chasse de ce gryllon, en jetant dans son trou une fourmi liée à un cheveu, et en la retirant, le gryllon ne manque point de s'attacher à sa poursuite et de sortir. Pline nous dit qu'on peut le prendre plus promptement et plus aisément, et qu'on n'a qu'à introduire dans la petite caverne ha- bitée un petit rameaus long et délié, on voit aussitôt paraître l'insecte , comme pour faire rendre raison de l'injure; d'où est né le pro- verbe stulHvr grlllo^ pour désigner celui qui pour une cause légère provoque son ennemi en allant au-devant des pièges qu'on lui ten- dait. LE(^ON IX. lC{) La courùlllèrc ou laupe-giyllon csl le (léau de nos jardins. Cet animal a les paltes anlé- rieurcs grosses, aplaties et dont les jambes très larges se terminent en dehors par quatre grosses griffes en scie , et en dedans p:.r deux seulement; elles présentent des mains larges et plates, garnies de pointes qui ressemblent à des doigts ; entre ces espèces de griffes ou de doigts est situé et souvent caché le tarse. Cet insecte vit sous terre , principalement dans les couches, où il fait beaucoup de ravages en coupant et rongeant les racines. 11 fouille dans la terre à la manière des taupes, et ses pattes de devant servent particulièrement à cet usage. Le soir et pendant la nuit il «juitte sa caverne pour faire entendre un son très perçant, et dans lequel il semble s'applaudir à lui-même. La femelle est dépourvue de tarière ; elle pond ses œufs dans une espèce de boule qu'elle constnjlt d'une terre convenable ; elle les y dé- pose en monceau, et quelquefois jusqu'au nom- bre de trois cents; après la ponte elle ferme exactement cette boule , et la consolide de toutes parts; elle ne semble pas ignorer que si elle laissait quelque ouverture , quelque trou, sa progéniture serait bientôt la proie d'autres insectes. Elle ne l'abandonne pas, et met une sollicitude active pour rouler celle boule sur la surface de la terre , lorsque la chaleur peut être 8 T70 ENTOMOLOGIE, nécessaire , ou pour la Iransporler au fond du terrier, lorsqu'elle peut craindre les dangers de l'humidité. Elle a aussi le soin de placer ses œufs à portée des racines qui doivent servir de nourriture aux jeunes courtillières, qui ne dif- fèrent de l'insecte parfait que par le défaut d'ailes. — '^ALF LEÇON X. LES NEVROPTEKES. Carnet. Qualrc ailes nues , d'égale consis- tance, à nervures ou lignes saillantes en réseau, ou maillées ; des mâchoires. La conformation de la bouche, en rapport avec les mœurs des différens genres, a indiqué leur distribution en trois familles , ainsi que la disposition des ailes. Cet ordre, quoique fondé sur la forme des ailes et sur l'existence des parties de la bouche disposées de manière à couper les matières so- lides, n'est cependant pas très naturel , parce ^ que les mœurs et les métamorphoses offrent souvent , dans une même famille , de fort gran- des dissemblances. Les Stégoptères ou tectipennes, par exem- ple , dont la bouche est toujours formée de par- ties très distinctes, et qui portent les ailes en toit , comme leur nom l'indique, proviennent pour la plupart de larves carnassières qui sou- vent tendent des pièges aux insectes dont elles se nourrissent , ou qui attaquent ceux qui vi- î 7 2 ENTOMOLOGIE , venL en familles et dont la marche est lenle : elles se filent un cocon, et leur nymphe est immobile , comme celle des coléoptères. D'au- tres larves se développent sous les écorces et dans le bois ; quelques unes vivent en grandes familles, et on observe dans ces sortes de so- ciétés gynocratiques , comme chez les abeilles, un grand nombre de femelles neutres , une seule femelle féconde , et un grand nombre de mâles qui n'existent que le temps nécessaire à leur développement et à la fécondation. Enfin il en est quelques unes qui paraissent se déve- lopper sous l'eau. La plupart , sous l'état par- fait , ne vivent que quelques jours : tels sont les fourmilions, qui ont les antennes en fuseau ; les ascalaphes , qui les ont terminées par une petite masse , comme les papillons ; les hémé- robes , qui les ont en soie , et les panorpes et les semblides , qui les ont en forme de fil. Tous ces genres ont cinq articles aux tarses, tandis qu'il n y en a que quatre dans les raphidies , deux dans les psoques, et trois.*dans les perles et les termites. VINGT-HUITIÈME FAMILLE. LES TECTIPENNES OU STÉGOPTÈRES. PL 4-. ^g- 2. Caract. Ailes en toit sur le corps dans l'état de repos; à Louche découverte et à pattes très distinctes. LEÇON X. 1/3 Les neuf genres qui composent celle famille, sont (lisllngués entre eux , cVabord par le nombre des articles aux larses , qui varie de deux à cinq , ensuite par la forme des antennes du front et de l'aLdomcn. Genres. Fourinilion , termilc , psoquc , lié- mérobe, panorpe , némoptère , rhapidic , sem- blide , perle. Les fourmilions, pL ^'fig. 2 , sont des in- sectes très intéressans surtout à l'état de larve : on les a nommés fourmi-lion , fonnica-leo , à cause de la guerre que cette larve, pL l^.fig. 2. a, fait aux fourmis. Elle est caniassière, mar- che fort lentement et presque toujours à recu- lons. Hors d'état par son organisation d'attra- per à la course les insectes dont elle se nourrit, elle est obligée d'avoir recours à la ruse et de leur tendre des pièges. Elle pratique dans le sable un trou en forme d'entonnoir, où elle se cache entièrement à l'exceplion de ses cornes qui seules sont dehors. Lorsqu'un insecte passe trop loin d'elle pour quelle paisse le saisir, elle fait pleuvoir sur lui une si grande quantité de sable, qu'elle lance avec sa tête dont elle se sert comme d'une pelle, qu'elle en étourdit l'insecte , iltonibe et roule au bord du trou, et bientôt il est saisi par les cornes, en forme de pince, de la larve qui le serrent elle percent en se fermant. Quand elle s'est emparée i;^ EKTOMOLOGIE, d'uQ insecte , elle le suce et le rejette ensuite loin d'elle lorsque son cadavre est desséché. Lorsque la proie n'est pas abondante, la larve quitte son habitation pour en établir une autre, quand elle se met en marche , elle trace en avançant une espèce de petit fossé qui a envi- ron une ou deux lignes de profondeur. Arri- vée à l'endroit où elle veut se fixer, elle creuse dans le sable avec une ardeur infatigable. Elle forme d'abord un fossé circulaire plus ou moins grand ; celui que font les larves qui ont pris tout leur accroiscement a quelquefois deux ou trois pouces de diamètre , et la profondeur du trou de l'enlonnoir nouvellement fait à pres- que les trois quarts du diamètre du fossé , qu'on peut regarder comme l'ouverture de l'enton- noir, dès qu'elle a fini son trou, ce qui dure quelquefois une demi-heure, elle se place au fond pour y attendre sa proie : elle y est souvent fort long-temps sans qu'il s'en présente ; mais il paraît qu'elle peut supporter de très longs jeûnes. Tous les insectes leur conviennent pour leur nourriture , même ceux de leur propre espèce. Les œufs écloscnt en été ou en automne , et les larves deviennent nympiies au printemps suivant. C'est dans leur entonnoir qu'elles se métamorphosent. La nymphe pi. 4- fS' 2. d, s'enferme dans une coque ronde, pi. 4-. fg- 2. LEÇON X. 175 Z» et c, dont elle ferme restéricur avec des grains de sable qu'elle lie avec des fils de soie que la larve lire des filières situées à l'extrémité du corps ; l'intérieur est tapissé d'une matière soyeuse d'un blanc satiné. Les coques où sont renfermées les femelles ont jusqu'à quatre et cinq lignes de diamètre ; celles des mâles sont plus petites. L'insecte parfait sort de sa coque quinze à vingt jours après sa métamorphose; il laisse sa dépouille de nymphe à l'ouverture qu'il a faite à la coque pour sortir. L'insecte parfait vole faiblement; il se tient presque toujours accroché aux plantes, et ne se donne un pèn de mouvement que la nuit. L'espèce la plus remarquable en Europe est le fourmilion libelluloïde. Les ascalaphes ont probaljlement des habi- tudes analogues à celles des fourmilions ; ils ont été peu étudiés. Us volent rapidement et avec légèreté ; leurs anlennes longues , ter- minées en boulon , et leurs corps couverts de poils leur donnent quelque ressemblance avec les papillons. Les termites sont le plus grand fléau des indes ; ils y causent des ravages aussi prompts que terribles, dans les propriétés des habitans, les meubles, les étoffes, les marchandises de toute espèce sont bientôt détruits et réduits en poussière. Rien ne résiste à leurs mâchoires I yC) ENTOMOLOGIE, «ksiruclives, excepté les métaux elles pierres. Nous empruntons les détails suivans à M. La- Ireille qui lui-même les a extraits du Voyage de Spormann au Cap de Donne- Espérance, « Ces insectes, qu'Adanson nomme {uig-.^a- gues, ont été appelés ^o;^x de lois, fourmis blaii' ches. lis ont effectivement beaucoup de rap- ports avec les fourmis ; comme elles, ils vivent en sociétés , formées de trois ordres d'individus; ils hâlisscnt des nids, la plupart à la surface de la terre , d'où ils sorîenl par des galeries CDuveries, lorsqu'ils y sont forcés, et de là , vont faire des courses dévastatrices dans les campagnes; comme les fourmis, ils soiii om- nivores; comme elles, à une certaine époque de leur vie, ils ont quatre ailes, font alors des émigrations, et forment des colonies. Ils res- semblent encore aux fourmis dans leur activité laborieuse , mais ils les surpassent , elles, les abeilles, les guêpes, cl les castors, dans l'art de bâiir. «Chaque nid renferme, selon Sparmann, un mâle, une femelle et des ouvriers: il distin- gue ces derniers par les noms de travailleurs et de soldats, parccqu'il a vu les uns travailler, et les autres combaltre pour défendre leur pro- priété. Les mâles et les femelles ne deviennent ailés que peu de temps avant de reproduire leur espèce. Les soldais , qui ont été regardés par quelques auteurs, comme des mulcis ou (les nculres , ont une forme différente de celle des travailleurs, qu'on a cru être des maies ; mais, suivant Sparmann , les soldats ne diffè- rent des travailleurs , que parcequ'ils se sont rapprochés d'un degré de l'état parfait. )) Sparmann pourrait bien s'être trompe, car il paraît probable que parmi les termes il v a une sorte d'individus qui n'acquiert jamais d'ai- les. Les soldais qui, selon Sparmann , se sont rapprociiés de l'état parfait, seraient donc des nymphes? Mais les nymphes, qui vivent et agissent comme les insectes parfaits, et qui, sous leur dernière forme, doivent avoir des ailes, ont ces parties renfermées dans des four- reaux, qu'on dislingue très bien; au lieu que les soldais n'en ont pas les moindres vestiges, par conséquent ils doivent former un ordre particulier. Les nids des termes belliqueux , selon notre auteur, renferment cent travailleurs pour un soldat. I-es premiers ontîi peine trois lignes de longueur , et vingt-cinq pèsent environ un grain. Leurs mandibules pai'aissent confor- mées pour manger et retenir les corps ; au lieu que les seconds , qui sont beaucoup plus gros , ont les mandibules très pointues en forme d'aièiic, et ne servent qu'à percer et à* blesser. jjS e:\-tcmolcgie, » ri[)ris son cniier dcvcloppemcnl, rinsccle qui est poîir.ai u'ailcs , diffère des deux auîres qui ne sont point ailés , par la fornnc de son corps. Alors , il a environ huit lignes de lon- gueur, et ses ailes sont presque du double plus longues ; il a deux yeux très saillans , qui manquent aux deux autres individus ^ ou ils sont si peu apparens qu'on ne les distingue pas. Ces insectes ailés ne se trouvent dans les nids quimmédiatemcnt avant la saison des pluies , époque de leur dernière métamor- phose, et après laquelle ils font des émigra- tions , et vont former de nouvelles sociétés. On peut ouvrir vingt nids sans y en trouver un seul, parcequ ils aîlendcnt rarement la seconde aver- se pour en sortir. Si la première pluie tombe dans la nuit, le lendemain masin toute la sur- face de la terre qui avoisine le nid, et la sur- face des eaux sont couvcries de ces insecîes , parcequc leurs ailes ne |les soutiennent dans l'air que pendant quelques heures , et que presque tous les perdent avant le lever du so- leil , à moins que la matinée ne continue d'ê- tre pluvieuse ; dans ce cas , on les voit épars , isolés, voliigcr d'une place à l'autre , cherchant à éviter leurs nombreux ennemis , parmi lesquels est une espèce de fourmi qui les poursuit jusques sur les arbres où ils se réfu- gient. Ceux qui échappent aux dénis de ces IJEÇON î^. I'7 /if. I. c, les tubes sont à six côtés parfaitement réguliers, et terminés par une pyramide tric- dre à trois plans en lozange ou rbomboïdaux. Ces liexagones,- dont le rebord est fortifié, deviennent l'une des parois de chacun des six hexagones pareils qui l'entourent, et leur fond triangulaire donne aussi des parois à la pyra- mide triangulaire des cellules qui leur sont adossées. C'est ainsi que le gâteau ou rayon de miel est formé d'une nmllilude de ces al- véoles de cire, si bien jointes, qu'il n'y a point de perte d'espace, et que toute paroi est mince comme du papier. Les abeilles dans leur con- struction sont surtout, coaiuie on voit éton- nantes par l'épargne qu'elles savent faire de la matière et de l'espace; un ancien géomètre, Pappus, en a fait un théorème pouc dcinoutrec LLCON XI. 199 qu'aucune figure n'était capable de donner tant de place et d'économie dans le même espace limité. Malgré celte légularité ordinaire, il est cependant quelques circonstances dans les- quelles les ouvrières dévient du plan général, mais ces sortes d'écarts semblent calculés, elori en aperçoit facilement les motifs; il est même des événemens qui les obligent à s'en écarter, sans quoi la république entière tonchcrait à sa ruine; d'ailleurs il faut remarquer que ces ir- régularités qu'on remarque quelquefois dans certaines cellules, ne vont pas en augmentant, qu'elles disparaissent au contraire insensible- inerU parceque les ouvrières savent prendre ou ajouter à la base d'une cellule voisine, suivant que celles qu'elles ont constiniiles sont ou trop étendues ou trop étroites. A la régularité du travail se joint un fini et une délicatesse dans l'exécution, qu'on a peine à concevoir, et qui portent naturellement à accorder à ces insectes quelque chose d'intellectuel. Lorsque tout nous paraît achevé, on voit d'autres abeilles ciriè- res entrer dans cbaque alvéole pour en polir et raboter en quelque sorte les pjrois; elles s'oc- cupent aussi à encadrer les pans des cellules et leur orifice avec du propolis. L'admiration n'est pas moindre quand on examine la sim- plicité des instrumens de construction. Munies de quatre ailes et de six pattes, elles vont dès 4oO ENTOMOLOGIE, le malin butiner sur les fleurs. Au moyen de leurs mâchoires alongées en languettes creuses, elles pompent le nectar miellé des corolles , et avec les brosses ou les râpes carrées de leurs cuisses de derrière , elles ratissent la poussière jaune des étamines, puis mâchant celte pous- sière , elles en forment deux peliles bouleltes qu'elles attachent dans le creux de leurs cuis- ses, et ainsi chargées de leur récolte, elles re- tournent à la ruche ; à peine arrivées, ou même dans le chemin, elles trouvent de leurs com- patriotes qui les débarrassent de leur fardeau. Ces autres ouvrières se mettent en devoir de construire les gâteaux d'alvéoles et peuvent en fabriquer près de 4^oo en vingt-quatre heu- res , ou faire un gâteau d'un pied de long sur six pouces de largeur. Pour cette opération elles se rangent en compagnies à la tile, et travaillent en commun. Elles pétrissent cette poussière de fleurs ou la mâchent de manière à la réduire en celte pâle ductile , connue sous le nom de cire jaune. Les cellules ordinaires sont remplies do miel pur et couvertes d'une plaque de cire qui l'empêche de s'écouler; c'est la provision na- tionale pour l'hiver; lorsque les abeilles en ont beaucoup, elles deviennent moins actives , mais si on leur en enlève la plus grande partie , elles se remelteut au travail avec une nouvelle ardeur LEÇON XI. 20 1 pour réparer celte perle. L'abeille ne crée pas le miel , il est lout formé dans les fleurs ; elle ne fait que tle le recueillir. Aussi le miel par- ticipe-l-ll de la nature des diverses plantes qui le fournissent. La cire est moins variable dans ses qualités; Hubera remarqué que les abeilles peuvent la composer avec du miel pur ou du sucre. Cependant elles en retirent aussi du pollen des fleurs, cette cire leur est même très nécessaire, car elles tombent malades de la dyssenterie quand elles en manquent. Les alvéoles qui contiennent le couvain , ceux dans lesquels la reine pond des œufs, soit de mâles, soit d'ouvrières, soit même d'une autre femelle ou reine , sont situées au centre de la rucbe. L'alvéole qui doit contenir l'œuf d'une reine, pi. ^-fig- i. c, est beaucoup plus vaste que les autres , il coûte bien le travail et la quantité de cire de cent alvéoles ordinaires ; autour sont construits d'autres cellules moins spacieuses, mais doubles cependant des ordi- naires , ce sont celles destinées à recevoir les œufs mâles et où les faux-bourdons doivent éclore. Enfin les cellules ordinaires sont con- sacrées aux œufs des ouvrières ou des neutres. En cas de danger c'est dans ce lieu sacré , qui renferme tout l'espoir de la nation, qu'elles se rallient , et où elles viennent chercher une nou- velle reine, s'il leur arrivait de perdre la leur. 202 ENTCMOLCCIE, La rcinc-abcille rherche les lieux écarlés pour s'accoupler , ce qui se fait dit-on en vo- lant. Huber assure que les mâles se livrent au plaisir avec tant d'ardeur que leurs organes sexuels se détachent d'eux, et restent dans la femelle, aussi meurent-ils promptement. Cet auteur prétend encore que la reine ne s'accou- ple qu'une seule fois et demeure fécondée pour deux ans , mais à quoi servirait ce nombre si considérable de mâles? La ponte a lieu toute l'année , mais particu- lièrement au printemps et dès le mois de mars, lorsque la température est un peu élevée. La reine parcourt alors les gâteaux , regarde et palpe avec ses antennes les cellules sur les- quelles elle passe, y enfonce profondément son abdomen, lorsqu'elle les trouve vides, et le retire , après y avoir dépose un œuf qu'elle colle par un de ses bouts au fond de l'alvéole. Elle pond d'abord dans les petites cellules des œufs d'ouvrières, ensuite dans les cellules moyennes, des œufs de mâles ; et en dernier lieu des œufs de femelles dans les cellules royales. Tout le monde a entendu parler des hommages rendus à la reine par ses sujets fidèles ; c'est surtout au moment de la ponte que ces égards aug- mentent. Il est curieux de voir les soins assi- dus que rendent à leur femelle les abeilles du «ortége , pendant celte importante opération j LEÇON XI. Ïi03 elles la nelloyent, la frottenl avec leur trompe, et lui présentent de temps en temps tîu miel qu'elles dégorgent. Les œufs sont oblongs, un peu courbés et d'un blanc bleuâtre. Une fois pondus ils sont abandonnés aux soins de celte va.iélé d'ouvrières qu'on appelle nourrices; assez semblables pour les caractères extérieurs aux ouvrières cirières, elles en diffèrent surtout par leur genre d'occupation : elles vont à la re- cherche du miel et du pollen, mais elles dépo- sent toute leur récolte dans les magasins, et sont chargées exclusivement de nourrir la larve. Elles ne commencent leurs fonctions que lors- que les vers sont éclos, c'est à dire trois jours après qu'ils ont été pondus. Alors elles appor- tent à plusieurs heures du jour une sorte de bouillie , différente suivant l'âge de la larve. D'abord insipide et blanchâtre, puis légère- ment sucrée et transparente, d'une couleur jaune verdâlre ; elle devient ensuite très sucrée ; la quantité de cette bouillie est proportionnée d'une manière si exacte aux besoins du ver, qu'il la consomme toujours en entier. La nour- riture varie non seulement suivant les âges, mais encore suivant le sexes. Celle des mâles et des ouvrières paraît analogue ; mais celle des larves de reines est une bouillie toute particu- lière , dont l'influence sur le développement de l'individu est telle , qu'elle rend fécondes •Jo/l ENTOMOLOGIE, les ouvrières qui en ont été nourries à l'étaft IO ENTOMOLOGIE, prévoir, calculer révéneinent, le juger lorsqu'il se présenle, proportionner les moyens de dé- fense à ceux de l'allaque , et subsliluer mille ruses différentes à la force, lorsqu'il ne se trouve pas en nombre suffisant pour l'empor- ter en combattant avec ses armes; voilà cepen- dant ce qui a lieu , lorsque des frelons , des guêpes, des souris, des teignes, des sphinx- tele-de-mort , etc., etc., cherchent à s'inlro*^ duire dans leur demeure ; tous les moyens sont mis en usage pour s'opposer à leur entrée , tous les efforts sont dirigés vers ce but; car une fois que ces ennemis redoutables ont pénétré dans la ruche , il est bien difficile aux abeilles de s'opposer à leurs dégâts , et elles n'ont plus d'autre parti à prendre que de fuir et de trans- porter ailleurs leur industrie. Les ouvrières , comme on le pense bien , sont les seuls com- battans ; elles veillent sans cesse à la porte de la ruche, et fout une reconnaissance scrupu- leuse de tous les individus qui enirenl dans la ruche , en les louclianl de leurs antennes. Nous nous sommes bornés, dans cet article, à rapporter les traits les plus curieux do l'his- toire des abeilles ; pour suppléer à ce que nous avons été dans l'obligation de négliger, nous prions le lecteur d'avoir recours aux divers his- toriens de ces insectes , particulièrement à Rcciumur et à Hubcr. LEÇON XI. 2tt Il y a cinq ou six espèces d'abeilles qui ha- bitent diverses parties du monde : elles varient par leur organisation , et offrent par conséquent des différences dans leurs travaux, mais toutes vivent en société et ont à peu près le même degré d'industrie. Les bourdons diffèrent des abeilles par leur corps très gros, très velu, et dont les poils de diverses couleurs fornient des bandes sur l'ab- domen et le corselet. Les parties de leur bou- che sont à peu près conformées connue celles de l'abeille. Ces insectes forment, comme les abeilles, des sociétés composées de mâles, de femelles et de neutres ou ouvrières, mais bien moins nombreuses ; la plupart ne contiennent que cinquante à soixante individus , le bourdon terresire cependant en contient jusqu'à trois cents. Comme dans les abeilles les femelles et les ouvrières seulonieut son pourvues d'ai- guillons. Les bourdons font leur nid dans la terre, à un ou deux pieds de profondeur, plus ou moins, liubcr a trouvé de ces nids dont le chomin qui y conduisait, avait un à deux pieds de long, quelquefois il éiait toriueux. Le nid était dans unecavlléconsidérabled'une forme voûîce,plu3 large que haute, tapissée de feuilles dans le fond, et le gâteau était jsosé sur un lit de ceitc ma- tière. Ces nids sont recouverts d'une caloUs." 2 12 E^iTOMOLOGll:, (le cire qui s'élève d'abord comme un mur au- tour des gâteaux , et qui s'arrondit par-dessus à la dislance de quatre ou cinq lignes. Les nids des bourdons des mousses sont construits par ces insectes dans les prairies ou les champs de sainfoin et de luzerne ; ils ont quatre à cinq pouces de circonférence et s'élè- vcn} de cinq à six pouces au-dessus de la sur- face du sol; les bourdons les recouvrent de mousse qu'ils vont chercher dans les environs. Ils pratiquent au bas de leur nid une ouverture pour y entrer, et un chemin voûté qui a quel- quefois plus d'un pied de longueur, et qu'ils couvrent également de mousse. Rien n'est plus amusant que de voir ces insectes conduire à leur nid la mousse dont ils ont besoin ; ils com- mencent par en couper avec leurs mandibules une certaine quantité dont ils font de petits" tas, ensuite ils tournent leur derrière du côté -^u nid , prennent ce tas de mousse entre leurs mandibules , qui le font passer par-dessus le corps à la première paire de pattes , celles-ci le conduisent à la dernière paire qui le pousse au delà du corps; quelquefois un autre bour- don placé dans la même position que le pre- mier s'empare de la mousse et la fait également passer entre ses pattes, mais souvent un seul la transporte jusqu'au nid en répétant sa ma- nœuvre. D'autres pendant ce temps tressent la LEÇON XI. 2li mousse en tapis, tapissent l'intérieur de cire et couvrent l'édifice en liant la mousse avec la cire, etc. Celle soclclé vil fort unie quoique avec plusieurs femelles , on n'a point remar- . que qu'elles aient cherché i s'enlre-détruire. A la fin de l'automme, la plupart de ces insectes meurent ou se dispersent. Le bourdon des pierres construit son nid dans des tas de piec- res , et le recouvre d'une espèce de voûte qu'il construit avec de la terre et de la mousse. Le genre bourdon est très nombreux, il y en a une assez grande quantité en Europe. I^eur manière de vivre a de grandes analogies avec celle des abeilles. Les phyllofomes que Lalreille k nommés inégàchèles , gra?ides lèi^res, ^ C3LUSC de leur lèvre supérieure qui est très grande, ont un port particulier, pins facile à saisir qu'à décrire. Us ne vivent point en société comme les abeilles ; les femelles sont chargées de la conshuction des nids et de fournir la nourriture des larves. Les phyllolomcs tapissent leurs maisons souterraines avec des feuilles ou de jolies Heurs ; elles vont pour cet effet couper avec leurs dents en ciseaux, les pétales d'un coquelicot oi| d'une rose : car la couleur rouge paraît leuf plaire ; elles taillent de cette manière divers morceaux qu'elles é.lendent ensuite sur les mu- railles de leur chambre , en les collant avec dç 2 14- ENTOMOLOGIE, la cire ; elles font incme un joii rebord à ren- trée ou à la porte. C'est dans ces charmans berceaux qu'elles déposent leurs œufs avec de la pâtée. La femelle du phyllotomc conique vole sans cesse autour des nids commencés de quelques abeilles maçonnes , et y entre pendant leur ab- sence , probablement pour y déposer ses œufs. On ne sait pas encore si elle détruit les petits de ces insectes, ou si c'est sa larve; mais lorsque la propriétaire revient , quelle croit avoir placé sûrement sa postérité future et pourvu à ses besoins, elle ferme le nid et laisse avec ses pe- tits un ennemi qui doit les détruire. Les xylocopesont beaucoup de ressemblance avec les bourdons et les pbyllotomcs ; la seuie espèce qui se trouve en Europe a été appelée abeille perce -bois par Piéaumur. Cet insecte exécute pour déposer ses œufs des travaux qui sont immenses. Après avoir cbarpenté avec ses mâchoires une branche de bois mort, jus- qu'à y creuser des Irous d'un pied de profon- deur, il y pond un œuf au fond, et y mel au- près suftlsamment de pâlée pour le ver qui en naîtra , puis pratique avec la sciure de bois , une cloison ou pcîite chambre séparée. Il y pond un second œuf, met pareillen;ent de la pâtée à côté , pose une seconde cloison , et ainsi de suite jusqu'à l'entrée du trou , ce qui LEÇON X[. 2l5 occupe plus d'un ou deux mois cette femelle laborieuse. Par une merveilleuse précauiion de la nature , les vers qui se métamorphoseront en insectes parfaits, seront forcés de faire leur apprentissage à creuser le bois pour en sortir. Les cuglosses ont de grands rapports avec les phyllotomes et les nomades, elles sont toutes exotiques et on n'en connaît par conséquent presque point les mœurs. Les cucèrcs ont le corps très velu ainsi que les jambes postérieures; elles volent avec ra- pidité et ne s'arrêtent que très peu de temps sur les- fleurs. Les femelles creusent en terre un trou cylindrique à quelques pouces de pro- fondeur et en polissent les parois ; elles placent au fond une certaine quantité de pâtée qui a pour base le pollen des fleurs , déposent un œuf auprès, bouchent ensuite l'ouverture du trou, et en font d'autres à côté, jusqu'à ce qu'el- les aient terminé leur ponte. Le genre nomade ne contient que cinq à six espèces, dont on connaît peu les mœurs. H vivent solitaires. Les andrènes ne vivent point en société, elles établissent leurs nids en terre, y déposent leurs œufs avec une espèce de miol noirâtre narcoti- que qu'elles ont recueilli surles fleurs, et qui sert de nourriture à la larve lorsqu'elle éclot ; elle a soin de fermer promptemenl son nid avec la 2l6 ENTOMOLOGIE, terre qu'elle a relire en le formant, sans quoi les fourmis si friandes de miel n'aurait pas tardé à dévorer celui qui est destiné à sa progé- niture. Les hylées se trouvent sur les fleurs ; on ne connaît point leurs mœurs. Les bembèces ont un vol rapide , ils font entendre un bourdonnement assez aigu. L'es- pèce la plus commune en Europe a une odeur de rose; elle prépare pour nourriture à ses pe- tits des cadavres de bombyles, qu'elle enfouit avec ses œufs. Les bembèces vivent sur los fleurs; les femelles déposent leurs œufs dans le sable. TRENTE-DEUXIÈME FAMILLE. LES DUPLIPENNES OU PTÉRODIPLES. PL 5. fig. 2. Carnet. Abdomen pédicule , tronqué à la base, non concave en dessous; lèvre infé- rieure et inacboires ne dépassant pas les man- dibules ; antennes brisées ; les ailes supérieures pliées en long dans le repos. Genres. Guêpe, masare. Les guêpes ont une partie de l'industrie des abeilles , elles vivent comme elles en société ; mais leurs babiludes sont sauvages , elles ne rechL'rcht:nt que guerre et pillage; l'aiguillon dont elles sont armées sont pour elles des ar- LEÇON xr. ai; mes offensives dont elles se servent pour atta- quer (les annimaux plus faibles. La guêpe fre- lon fait son nid à l'abri du vent et de la pluie , soit dans les greniers, soit dans les trous des vieux murs, mais le plus ordinairement dans le tronc des arbres dont l'inlérieur est pourri ; elle parvient à y faire une grande cavité en dé- tachant les fragmens du bois prêt à tomber en poussière. Quand la femelle a trouvé un en- droit convenable , elle broie avec ses mandi- bules l'écorce de petites branches de frêne qu'elle enlève par filamens , elle eu forme une pâte qui se durcit après avoir été employée , elle en construit dans la partie la plus élevée du nid un pilier gros et solide qui sert de fon- dement à son édifice, elle y attache une espèce de calotte qui y servira de toit, ensuite elle place en dessous de cette calotte un second pi- lier qui n'est que la continuation du premier el qui doit servir de base au premier gâteau de cellules. Celles-ci, qui sont de figure hexagone, ont leur ouverture tournée en bas^ les femelles après en avoir construit quelques unes , se met- tent aussitôt à pondre ; il est probable qu'elles ont été fécondées avant l'hiver, car au prin- temps on ne voit aucun mâle. Les larves éclo- sent peu de temps après avoir été pondues, la femelle étant seule , est obligée de les nourrir. Quand elles ont pris leur accroissement, elles 2l8 ENTOMOLOGIE, tapissent leurcellule de soie , y font un couver- cle de la même matière et se changent en nymphes. Les premières guêpes qui paraissent sont toutes des ouvrières; elles s'occupent de la construction du nid et nourrissent les larves. La femelle continuant à pondre , le nid devient trop petit, les ouvrières agrandissent l'enve- loppe et le gâteau , et quand celui-ci est poussé jusqu'au bout de cette enveloppe, elles en re- commencent un aulre ; le dernier est attaché au premier par un ou plusieurs piliers ; bien- tôt l'enveloppe est achevée, de nouveaux gâ- teaux se remplissent, et alors il ne reste plus qu'une ouverture au nid ; cette ouverture cor- respond à celle du tronc où il est logé ; c'est la porte par où les guêpes arrivent à leur nid, et elle n'a souvent qu'un pouce de diamètre. Les jeunes femelles et les jeunes mâles ne paraissent qu'au commencement de l'automne. La société ne tarde pas alors à se dissoudre ; les ouvrières au lieu de nourrir les larves les jettent ainsi que les nymphes en dessous du nid. Chaque jour les mâles et les ouvrières périssent, et disparaissent tous enfin , au premier froid , par le défaut d'abri etde nourriture ; il ne reste plus que quelques femelles qui se cachent en terre où elles s' engourdissent pendant l'hiver, afin de reproduire l'espèce au printemps suivant. La guêpe commune construit son nid dans LEÇON xr. a 19 rinlérieur tic la lerre, onlinalrement à la pro- fondeur d'un demi-pied; un conduit d'environ un pouce de diamètre lui sert d'entrée ; il est pres- que toujours tortueux. Ce guêpier a la forme d'une boule, et a douze ou quatorze pouces de diamètre. L'enveloppe qui le recouvre est une espèce de carton qui a quelquefois plus d'un pouce d'épaisseur. Nous aurions beaucoup à dire sur l'industrie des guêpes ; chaque espèce a sa manière par- ticulière de construire son nid et l'on y remar- que un art surprenant ; mais ces détails nous en- traîneraient au-delà des bornes de cet ouvrage: nous sommes donc obligés de renvoyernos lec- teurs aux ouvrages de Réaumur, Hubert, etc. Les masares nous sont inconnues , quant à leurs manières de vivre. La seule espèce con- nue habite la Barbarie. TRENTC-TROISIÈME FAMILLE. LES CHRTSIDES OU STSTROGASTRES. PL 6. Jig. 3. Caraci. Abdomen concave en dessous, à anneaux très mobiles , se roulant en boules sur la tête. Genres. Chryside , omale , panorpe^ Les insectes de cette famille ont reçu le nom chrysis x?'«'? , or , à cause des couleurs bril- 220 ENTOMOLOGIE, lanlcs dont ils sont revêtus. Leurs larves ont été peu étudiées ; on présume qu'elles vivent à la manière des sphex et des guêpes. Les fe^ melles déposent probablement leurs œufs dans le sable , car on les voit souvent voltiger au- dessus et s'y poser de temps à autre. Les chrysis, les omales et les panorpes se trouvent sur les fleurs particulièrement dans le midi de la France, l'Italie et l'Espagne; on trouve plusieurs chrysis aux environs de Paris. 1 RENTE-QUATRIÈME FAMILLE. LES FLORILÈGES ou ANTIIOPHILES. PL h. fig. 4- Caract. Abdomen pédicule , arrondi , coni- que ; lèvre inférieure de la longueur des man^ dibules ; antennes non brisées. Genres. Philanthe , scolie , crabron , melline. Les insectes de cette famille se nourrissent du pollen des fleurs, mais ils ne le recueillent pas comme les apiaires. Ils nourrissent leurs larves avec d'autres insectes qu'ils paralysent en les piquant de leur aiguillon ou qu'ils mu- tilent, afin qu'ils n'offrent aucune résistance à leurs vers, qu'ils déposent dans des nids con- struits avec beaucoup d'art. Le pbilante apivore est un des ennemis le plus dangereux de l'abeille domestique. La Leçon xi. iaï femelle se creuse à l'aide de ses mandibules et de SCS pâlies qui lui servent à enlever et à écarter la terre , un nid souterrain qui a ordi- nairement un pied de profondeur. Quand ce nid est achevé, elle va chercher une abeille sur les fleurs, la tue avec son aiguillon, etla trans- porte au fond de son trou ; comme elle pond au moins six œufs et qu'il faut une abi^ille pour servir de pâture à chaque larve qui doit en sortir, il en résulte que chaque philante détruit au moins six abeilles. Dans les pays où cet insecte est très commun, on peut juger combien il est nuisible. On connaît peu les mœurs des scolies , dont la plupart des espèces sont exotiques. Les crabronsont à peu près les mêmes ma- nières de vivre que les philanles ; les femelles font leur nid en terre, y déposent leurs œufs, après avoir placé auprès une mouche qui doit servir de nourriture à la larve , et bouchent en- suite l'ouverture de ce nid. Les crabrons sont assez gros , de couleur presque toujours noire , et avec quelques taches jaunes. Ils vivent sur les fleurs. Les mellines ont absolument les mêmes mœurs que les philantes ; on en trouve plu- sieurs espèces en France. 22a ENTOMOLOGIE, TRENTE-CINQUIÈME FAMILLF- LES mSECTIRODES OU ENTOMOTiLLES. PL 5. U 5. Carnet. Abdomen pédicule; à antennes très longues, non brisées, de dix-sept à trente ar- ticles; les autres parties de la bouche ne dé- passant guère les mandibules. Genres. Icbneumon, fœne, évanie, banche, opbion. Ces insectes n'ont pas un instinct moins ad- mirable que ceux de la famille précédente , les femelles ont à l'extrémité de l'abdomen une tarière extérieure, quelquefois fort longue et divisée en trois pièces niinces et en forme de filet ou de soie ; elles leur servent à introduire leurs œufs dans les corps qu'elles ont choisi. Les ichneumons sont les plus cruels ennemis des chenilles , ils ne les tuent pas , mais les fe- melles à l'aide de leurs tarières déposent leurs œufs dans leur corps ou dans les chrysalides. Lorsque la larve de l'ichneumon est éclose, la chenille non seulement continue à vivre , mais elle croît encore tandis que des ennemis terri- bles la dévorent intérieurement; ces ennemis ont le soin de ne point attaquer les parties né- cessaires à la conservation de leur pâture vi- LEÇON XI. ' . 2 23 vante; ils ne rongent que le corps graisseux dont le volume est considérable, et qui est plus utile à la chrysalide qu'à la chenille. Les ichneumons n'attaquent pas que les che- nilles , elles déposent encore leurs œufs dans les chrysalides , les larves des abeilles maçon- nes, et autres, etc. Le genre ichneumon est nombreux, et les espèces d'une détermination difficile. Les fœnes ont beaucoup de ressemblance avec les ichneumons ; on les rencontre souvent voltigeant avec quelques abeilles solitaires , et des sphèges pour tâcher de découvrir leurs nids et s'en emparer , ou pour déposer leurs œufs à coté de ceux de ces insectes, ou sur leurs lar- ves qui deviennent la proie des leurs. Les mœurs des évanies , des hanches et de» ophions sont peu connues. TRENTE-SIXIÈME FAMILLE. LES FOKMICAIRES OU MYRMÈGES. PI. 6. ^g. I. Caract. Antennes brisées en fil; abdomen pédicule , arrondi ; lèvre inférieure et mâ- choire ne dépassant pas les mandibules. Genres. Doryle , fourmi , mutille. Les fourmis vivent en société de plusieurs sortes , tantôt elles sont simples ou composées d'individus de la même espèce , tantôt mixies 224 ENTOMOI/)GIE , OU formées d'individus neutres d'une et quel- quefois de deux autres espèces. Les fourmis ont diverses manières de con- struire leurs habitations, tantôt elles élèvent des cônes de plusieurs pieds de hauteur, tantôt elles pratiquent leurs retraites assez profondé- ment dans la terre , quelquefois dans le tronc des arbres pourris , dans les fentes des murs ou sous les pierres. Elles sont omnivores , c'est à dire qu'elles se nourrissent indifféremment de matières animales ou végétales. Les neu- tres vont à la recherche des provisions , don- nent la nourriture aux larves, et sont particu- lièrement chargées de veiller à leur bien-éire et à leur sûreté ; le temps s'échauffe-t-il, elles les transportent à la superficie du nid pour leur procurer de la chaleur; la pluie ou le mauvais temps approchent-t-ils, elles les redescendent au fond. Elles ont les mêmes attentions pour les nymphes et elles déchirent leurs enveloppes lorsque le temps de leur métamorphose est arrivé ; si l'on vient à découvrir le nid , on les volt saisir leurs nourrissons avec une promp- titude extrême, et les entraîner dans les lieux les plus reculés de la fourmilière. Les individus déjà allés attirent de même leur sollicllude. Les fourmis sont très friandes des matières sucrées, elles recherchent avidement les pu- cerons et les galles-insectes qui laissent trans- LEÇON XL 2 2 5 suder une liqueur douceâtre. Il y a des espèces qui font dans leurs retraites des provisions de CCS insectes et de leurs œufs , il y en a d'au- tres qui construisent des galeries en terre , de- puis leur habition jusqu'à l'extrémilé des bran- ches des arbres qui nourrissent ces insectes: une fourmilière, dit Huber , est plus ou moins riche , selon qu'elle a plus ou moins de puce- rons. C'est leur bétail ; ce sont leurs vaches et leurs chèvres. Les fourmis sont courageuses , et suscepti- bles de colère ; si un animal étranger vient violer leur domicile , l'alarme est aussitôt don- née ; elles livrent combat à l'ennemi, qui de- vient presque toujours victime de son audace j lorsque le danger est de peu d'importance la république n'envoie qu'un simple détache- ment qui l'a bientôt vengée. Les fourmis au rapport de M. Latreille sont encore suscepti- bles de commisération et d'exercer l'hospita- lité, le môme auteur a trouvé dans les nids de la fourmi fauve de jeunes cloportes qui y res- taient sans recevoir aucun outrage,- « si l'on passe , dit-il, à plusieurs reprises le doigt sur la route que suivent les fourmis , on divise le courant des émanations qui leur servent de guide. On leur oppose un obstacle qui les ar- rête sur-le-champ, les oblige à rebrousser chemin ou à se détourner; ce n'est qu'à la 226 EISTOMOLOGIE, longue qu'elles franchissent la barrière. Le sens de l'odorat se manifestant d'une manière aussi sensible, je voulais profiter de cette remarque pour en découvrir le siège. On a soupçonné depuis qu'il résidait dans les antennes. Je les arrachai à plusieurs fourmis fauves , auprès du nid desquelles je me trouvais. Je vis aussitôt ces petits animaux, que j'avais ainsi mutilés, tomber dans un état d'ivresse ou une espèce de folie. Ils erraient çà et là , et ne reconnais- saient plus leur chemin. Us m'occupaient ; mais je n'étais pas le seul. Quelques autres fourmis s'approchèrent de ces pauvres affligés, portèrent leurs langues sur leurs blessures , et y laissèrent tomber une goutte de liqueur. Cet acte de sensibllé se renouvela plusieurs fois, et je l'observai avec une loupe. » Les fourmis mâles et femelles ne se trouvent dansl'clat parfait, c'est à dire avec leurs ailes, que passagèrement dans la fourmilière. Les mâles, malgré tous les efforts que font les four- mis ouvrières pour les retenir, abandonnent l'habitation dès qu'ils peuvent s'élever dans l'air. Lorsque les femelles sont parliesavec eux , elles s'accouplent soit à terre soit dans l'air ; dès qu'elles sont fécondées, elles retombent à terre et se débarrassent aussitôt de leurs ailes, qui leur deviennent inutiles , puisqu'elles ont rempli le principal vœu de la nature : voici ce LEÇON Xî. 227 que Hubert a observé sur celle singulière opé- ration. Il avait pris des fourmis femelles fécon- dées , et les avait placées dans un pot rempli de terre humide et couvert d'une cloche en verre ; une heure après, toutes avaient perdu leurs ailes, qui étaient dispersées çà et là, et elles s'étaient cachées sous la terre. Comme il vou- lait être témoin de la manière dont elles opè- rent , il en prit, les mit dans un poudrier sans terre et les observa avec assiduité pendant cinq heures consécutives. Mais à son grand étonne- ment, il ne leur vit rien faire qui pût annon- cer la perte de leurs ailes; il ne concevait pas ce qui pouvait retarder une opération qui avait été sitôt faite par les premières, mais il pensa bientôt que c'était peut être parceque les fe- melles n'étaient pas dans des circonstances sem- blables à l'état de nature; il prit de la terre humide , en mit une légère couche sur une ta- ble , la recouvrit d'une cloche en verre et in- troduisit dessous une fourmi fécondée ; aussitôt qu'elle se sentit sur la iorre, elle étendit ses ailes avec effort , en les fai,sant venir en avant de sa tête ; elle les croisa dans tous les sens , les renversa d'un côté puis de l'autre, et fit des contorsions si singulières que ses quatre ailes tombèrent à la fois en sa présence ; après cette expédition , elle se reposa , brossa son corse- let avec ses pattes , et se promena sur la terre 2 28 ENTOMOLOGIE, OÙ elle parut chercher un gîte. Elle ne sem- blait pas s'apercevoir qu'elle fût enfermée dans une étroite enceinte ; elle mangea du miel qu'il lui avait donné , et se coucha enfin sous quel- ques morceaux de terre qui formaient une pe- tite grotte naturelle. Les femelles qui sont res- tées aux environs de la fourmilière sont saisies par les ouvrières qui les forcent à rentrer dans l'habitation; on les garde avec assiduité, elles sont l'objet des attentions les plus délicates ; on leur donne la meilleure nourriture et le loge- ment le plus commode. Des sentinelles qui se relèvent sans interruption la surveillent; et semblent attendre qu'elle ponde afin de re- cueillir ses œufs. Dès que la maternité est re- connue la fourmi-mère reçoit les hommages les plus empressés de toutes les ouvrières ; elle est accompagnée par une douzaine de fourmis qui lui forment un cortège d'honneur, enfin de même que chez les abeilles , cette femelle est l'objet de l'amour et des caresses de toule la société. Plusieurs femelles peuvent vivre dans le même nid , sans^u'il y ail de rivalité entre elles : chacune a sa cour. Les femelles qui depuis leur départ de la fourmilière sont restées errantes, se cherchent un asile dès qu'elles ont perdu leurs ailes. Se- lon Hubert ces femelles inspirées par Tamour maternel, se livrent à l'éducation de leurs lar- LEÇON XI. 22g ves, comme l'auraient fait les ouvrières. 11 est certain que ces femelles établissent de nou- velles colonies , on ne pourrait expliquer au- trement l'apparition subite de fourmilières dans des lieux où il n'y en a jamais eu et où l'on n'a point remarqué d'émigration ; c'est peut-être le seul moyen que ces animaux emploient pour former de nouvelles sociétés , car on n'a point remarqué parmi eux d'émigrations partielles comme chez les abeilles. Hubert qui a fait des expériences très nombreuses et très curieuses sur ces insectes , a observé que les femelles qui n'ont point été fécondées, ne perdent point leurs ailes, et n'inspirent aucun intérêt aux ou- vrières , il a remarqué encore que ces femelles- vierges se livraient souvent aux mêmes tra- vaux que les ouvrières pour l'éducation et la nourriture des larves , sans paraître embarras- sées de ce rôle. Suivant le même auteur les ou- vrières poussent si loin leur attachement pour les femelles qu'après leur mort, elles les bros- sent et les lèchent sans interruption, pendant plusieurs heures , comme si elles avaient ainsi l'espoir de les rendre à la vie. Les fourmis sont un des fléaux les plus re- doutables pour les jardins et pour l'agriculture ; ils détruisent les fruits, les grains et attaquent jusqu'aux racines des arbres en creusant des galeries souterraines fort profondes. Les dégâts 2 3o ENTOMOLOGIE, qu'elles font dans l'Inde et sous l'équateur sont bien plus considérables , on les a vus détruire des plantations entières de cannes à sucre , et forcer môme les habilans à leur abandonner la place. « Pendant le jour, dit le voyageur Sted- man, nous étions conlinueilenient assaillis par des armées entières de petites fourmis , appe- lées ici fourmis de feu y à cause de la douleur que fait leur morsure, ces insectes sont noirs et des plus petits; mais ils s'amassent en tel nombre, que souvent par leur épaisseur, leurs fourmilières nous obstruaient en quelque sorte le passage , et que si par malheur, on passait dessus, on avait les pieds et les jambes couverts de ces animaux , qui saisissent la peau si vive- ment avec leurs pinces, qu'on leur séparerait la tète du corps plutôt que de leur faire lâcher prise. L'espèce de cuisson qu'ils occasionent ne peut, à mon avis, provenir seulement de la forme très acérée de leurs pinces ; je pense qu'elle peut être produite par quelque venin qu'elle fait couler dans la blessure, ou que celle- ci attire. Je puis assurer que je les ai vues cau- ser un tel tressaillement à une compagnie de soldats, qu'on eût dit qu'ils venaient d'être échaudés par l'eau bouillante.... » Après avoir passé le Cormoelibo-crique, nous allâmes au sud-ouest par le sud jusqu'à la Collica , sur les bords de laquelle nous LEÇON XI. 23 1 campâmes. Nous ne vîmes rien de remarqua- ble le premier jour de notre marche, qu'un grand nombre de fourmis d'un pouce au moins de longueur, et parfaitement noires. Les insec- tes de cette espèce-ci dépouillent un arbre en très peu de temps, et ils le découpent en pe- tits morceaux, pour les emporter sous terre. Il était fort plaisant de voir celte armée de fourmis, chacune avec son morceau de feuille verte, suivre perpétuellement la même rou- te, etc. » On retire des fourmis une liqueur, que les chimistes ont nommée acide formlque. I.a fourmi fauve, le répand en une assez grande quantité , pour qu'elle cause une inflamma- tion , si on remue sa fourmilière. Tous les moyens qu'on a imaginés pour dé- truire les fourmis, sont insufiisans, et ne con- tribueront jamais, quelque mal qu'on se donne , à diminuer l'énorme quantité de ces animaux qui se trouvent répandus dans les deux hémi- sphères ; ils ont néamoins des ennemis puissans, quelques petits quadrupèdes dans les deux In- des, et en Europe, les oiseaux, les fourmi- lions, etc. Mais le créateur qui n'a pas les mêmes motifs que nous pour en vouloir la destruction, veille à leur conservation , et n'a pas permis qu'il fût possible à leurs ennemis de faire disparaître leurs races. 232 ENTOMOLOGIE, Nous avons en France environ huit espèces de fourmis. La fourmi îa^uye^ formica rufa^ Lin., et la fourmi sanguine, yo/m/tv/ sanguinea^ sont les plus répandues, et celles qu'on a le plus étudiées. Elles élèvent dans les bois ces monti- cules remarquables par leur grandeur, et leur forme en cône très large à la base. « Pour concevoir dit Hubert, la formation du toit de chaume, voyons ce qu'était la fourmilière dans son origine. Elle n'est au commencement qu'une cavité pratiquée dans la terre; une par- tie de ses habilans va chercher aux environs des matériaux propres à la construction de la charpente extérieure ; ils les disposent ensuite dans un ordre peu régulier, mais suffisant pour en recouvrir l'entrée; d'autres fourmis appor- tent de la terre, qu'elles ont enlevée au fond du nid dont elles creusent l'inférieur, et cette terre , mélangée avec des brins de bois et de feuilles qui sont apportés à chaque instant, donne une certaine consistance à l'édifice ; il s'élève de jour en jour; cependant les fourmis ont soin de laisser des espaces vides pour ces galeries qui conduisent au-dehors , et, comme elles enlèvent le malin les barrières qu'elles ont posées à l'entrée du nid, la veille, les con- duits se conservent, tandis que le reste de la fourmilière s'élève; elle prend déjà une forme bombée , mais on se tromperait si on la croyait LEÇON xr. 233 massive. Ce toit devait encore servir sous un autre point de vue à nos insectes, il était des- tiné à contenir de nouveaux étages ,. et voici de quelle manière ils sont construits (je puis en parler pour l'avoir vu, à travers un carreau de verre que j'avais ajuslé contre une fourmi- lière). C'est par excavation, en minant leur édifice même, qu'elles y pratiquent des salles très spacieuses , fort basses à la vérité et d'une construction grossière; mais elles sont com»- modes pour l'usage auquel elles sont destinées, celui de pouvoir y déposer les nymphes et les larves à certaines heures du jour. Ces espaces vides communiquent entre eux par des galeries faites de la même manière ; si les matériaux du nid n'étaien t qu'entrelacés les uns avec les autres ils céderaient trop facilement aux efforts des fourmis et tomberaient sans peine , lors- qu'elles porteraient atteinte à leur ordre pri- mitif; mais la terre contenue entre les couches, dont le monticule est composé, étant délayée par l'eau des pluies , et durcie ensuite par le soleil, sert à lier ensemble toutes les parties de la fourmilière , de manière cependant à per- mettre aux fourmis d'en séparer quelques frag- mens sans détruire le reste ; d'ailleurs elles s'opposent si bien à l'introduction de l'eau dans les nids , que je n'en ai jamais trouvé , même après les plus longues pluies à plus d'un 2 54^ ENTOMOLOGIE, quart de pouce de la surface , à moins que ïa fourmilière n'eût été dérangée , ou ne fût aban- donnée par ses babitans; quand à la partie sou- terraine de la fourmilière , on ne peut la voir que lorsqu'elle est placée contre une pente ; alors en soulevant le monticule de chaume on aperçoit toute la coupe intérieure du bâtiment, ces souterrains présentent des étages composés de loges creusées dans la terre , et pratiquées dans un sens horizontal. » Les fourmis fauves abandonnent quelquefois leur habitation pour en aller former une autre, lorsqu'elles sont inquiétées , ou trop près d'une fourmilière ennemie. Elles se portent les unes les au Ires vers la nouvelle habitation \ celles qui les premières ont découvert un lieu conve- nable à la fondation d'une nouvelle cité , vien- nent en prévenir les autres, elles les invitent h les suivre par des caresses ou les entraînent par force. La nation s'y transporte bientôt après en emportant ses œufs et ses larves. Les fourmis ont un moyen assez singulier d'atta- que et de défense ; elles lancent fort loin leur acide , en faisant passer entre leurs jambes leur abdomen qui le contient. Quand deux fourmi- lières sont en guerre, elles se livrent des com- bats à toute outrance; Hubert nous a donné la description d'une bataille dont il fut témoin. Les deux armées s'étaient rencontrées à moi- LEÇON XI. 235 tié chemin de leur hablllon respective ; c'est là que se livra le combat : elles occupaient un espace de deux ou trois pieds carres , et il s'en exhalait de toutes paris une odeur pénétrante. A l'approche de la nuit , après s'être bien battus et avoir laissé un grand nombre de morts sui- le lieu de la scène , chaque parti rentrait gra- duellement dans la cité , mais ils retournaient au combat avant l'aurore , et le carnage re- commençais avec plus de fureur. Les fourmis sanguines , qui sont souvent attaquées par les fourmis fauves, se défendent en partisans, et font une petite guerre fort amusante pour l'ob- servateur. Les deux partis se mettent en em- buscade et fondent l'un sur l'autre à l'impro- viste; si les fourmis sanguines se voient moins en force, elles réclament du secours, et aus- sitôt une armée sort de la cité, s'avance en masse et enveloppe le peloton ennemi. Hubert a encore fait une observation curieuse, s'étant un jour approché d'une de leurs habitations exposée au soleil et abritée du côté du nord , il vit ces insectes amoncelés en grand nombre sur sa surface et dans un mouvement général, qu'il compare à l'image d'un liquide en ébul- lition. Mais s'étant appliqué à suivre séparé- ment chaque fourmi , il découvrit qu'elles jouaient entre elles deux à deux, et se livraient des combats simulés, pareils à ceux dont les 236 ENTOMOLOGIE, jeunes chiens nous donnent souvent le spec- tacle. La fourmi sanguine ressemble beaucoup à la fourmi fauve, elle s'en distingue par la cou- leur de la tête et des antennes qui sont enlière- nient d'un fauve sanguin. Voici ce que Hubert nous apprend sur les mœurs de cette espèce. « Une des occupations ordinaires des four- mis sanguines, est d'aller à la chasse de cer- taines petites fourmis dont elles font leur pâ- ture ; elles ne sortent jamais seules ; on les voit aller par petites troupes , s'embusquer près d'une fourmilière, attendre à l'entrée qu'il en sorte quelque individu, et s'élancer aussitôt pour s'en saisir. Les insectes qu'elles rencon- trent sur leur chemin deviennent aussi leur proie , quand elles peuvent les arrêter. On ne trouve point chez les sanguines , non plus que dans les autres fourmilières mixtes , de mâles et de femelles de fourmis auxiliaires. Les fe- melles sanguines sont remarquables par la vi- vacité de leurs couleurs. Les mâles ressemblent beaucoup à ceux de la fourmi noir-cendrée , si ce n'est qu'ils ont le corps plus alongé ; on les voit partir en même temps que les fe- melles , et ils sont alors accompagnés d'un double cortège , comme ceux des fourmis lé- gionnaires. Tant de rapports entre ces fourmis me faisaient soupçonner que les sanguines s'ap- LEÇON XI. 287 provisionnaient de noir-ccndrces, de la môme manière que les roussâlres ; je les épiai de jour en jour, et je fus témoin de plusieurs expédi- tions. En voici un exemple qui pourra donner une juste idée de leur tactique. Le i5 juillet , à dix heures du matin , la fourmilière sanguine envoie en avant une poignée de ses guerriers. Celle petite troupe marche à la haie jusqu'à l'entrée du nid des fourmis cendrées, situé à vingt pas de la fourmilière mixte; elle se dis- perse autour du nid. Les habitans aperçoivent ces étrangères , sortent en foule pour les atta- quer, et en emmènent plusieurs en captivité; mais les sanguines ne s'avancent plus , elles pa- raissent attendre du secours ; de moment en moment, je vois arriver de petites bandes de ces insectes , qui parlent de la fourmilière san- guine et viennent renforcer la première bri- gade. Elles s'avancent alors un peu davantage , et semblent risquer plus volontiers d'en venir aux prises ; mais , plus elks approchent des assiégées, plus elles paraissent empressées à envoyer à leur nid des espèces de courriers. Ces fourmis , arrivant en hâfe , jettent l'alarme dans la fourmilière mixte , et aussitôt un nou- vel essaim part et marche à l'armée. Les san- guines ne se pressent point encore de chercher le combat ; elles n'alarment les noir-cendrées que par leur seule présence; celles-ci occupent 238 ENTOMOLOGIE, un espace de deux pieds carrés au-devant de leur fourmilière ; la plus grande parlie de la nalion est sortie pour attendre l'ennemi. Tout autour du camp , on commence à voir de fré- quentes escarmouches , et ce sont toujours les assiégées qui attaquent les assiégeantes. Le nombre des noir-cendrées, assez considérable, annonce une vigoureuse résistance ; mais elles se défient de leurs forces , songent d'avance au salut des petits qui leur sont confiés, et nous montrent en cela un des plus singuliers traits de prudence dont l'histoire des insectes nous fournisse l'exemple. Long-temps avant que le succès puisse être douteux, elles apportent leurs nymphes au-dehors de leurs souterrains , et les amoncellent à l'entrée du nid, du côté opposé à celui d'où viennent les fourmis sanguines , afin de pouvoir les emporter plus aisément si le sort des armes leur est contraire. Leurs jeu- nes femelles prennent la fuite du même côté; le danger s'approche ; les sanguines se trouvant en force , se jettent au milieu des noir-cen- drées, les attaquent sur tous les points, et par- viennent jusque sur le dôme de leur cité. Les noir-cendrées , après une vive résistance , re- noncent à la défendre , s'emparent des nym- phes qu'elles avaient rassemblées hors de la fourmilière , et les emportent au loin. Les san- guines les poursuivent et cherchent à leur ra- LEÇON XI. aSg vir leur trésor. Toutes les noires sont en fuite ; cependant on en voit quelques unes se jeter avec un véritable dévouement au milieu des ennemis et pénétrer dans les souterrains dont elles soustraient encore au pillage quelques larves qu'elles emportent à la hâte. Les four- mis sanguines pénètrent dans l'intérieur; s'em- parent de toutes les avenues , et paraissent s'é- tablir dans le nid dévasté. De petites troupes arrivent alors de la fourmilière mixte, et l'on commence à enlever ce qui reste de larves et de nymphes. Il s'établit une chaîne continue d'une demeure à l'autre , et la jo-arnée se passe de cette manière. La nuit arrive avant qu'on ait transporté tout le butin ; un bon nombre de sanguines reste dans la cité prise d'assaut, et le lendemain à l'aube du jour elles recommen- cent à transférer leur proie. Quand elles ont enlevé toutes les nymphes, elles se portent les unes les autres dans la fourmilière mixte jus- qu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un petit nom- bre. Mais j'aperçois quelques couples aller dans un sens contraire ; leur nombre augmente ; une nouvelle résolution a sans doute été prise par -ces insectes vraiment belliqueux : un recrute- ment nombreux s'établit sur la fourmilière mixte , en faveur de la ville pillée , et celle-ci devient la cité sanguine. Tout y est transporté avec promptitude : nymphes , larves , mâles eî a4.0 ENTOMOLOGIE, femelJes, auxiliaires et amazones , loul ce qui renfermait la fourmilière mixte , est déposé dans l'habitation conquise, et les fourmis san- guines renoncent pour jamais à leur ancienne patrie. Elles s'établissent en lieu et place des noir-cendrées, et là entreprennent de nouvel- les invasions. » Les mutilles n'ont que deux espèces d'indi- vidus , des mâles et des femelles. On en con- naît environ trente espèces, dont une partie habite l'Europe ; quelques uns ont une taille fort remarquable. Les mâles sont toujours ailés, et les femelles aptères ; elles sont pourvues d'un aiguillon qui est caché dans leur abdo- men. On les rencontre dans les endroit sablon- neux où elles courent avec vitesse. On ne connaît point les mœurs des mulilles. Les doryles sont des insectes exotiques qui n'ont point été étudiés. TRENl^-SEPTIÈME FAMILLE. LES FOUISSEURS OU ORYCTÈRES. PL 6. fg. 2. Caract. Abdomen porté sur un pédicule étranglé; antennes non brisées, de quatorze à dix-sept articles ; Jèvrc et mâchoires ne dépas- sant pas les mandibules. Genres. Tiphie, larre , pompile, Irjpo^ylon, 5phége , pepside. LEÇON XI. 24.1 Les insectes de celle famille ont les mêmes mœurs que lesanlliophilcs. Ils montrent comme ces derniers, beaucoup d'adresse dans la con- struction de leur nid. Comme eux ils font des provisions d'insectes morts et vivans pour leurs Kirves; il y a une espèce de Pensylvanie qui place dans son nid, auprès de ses œufs, deux ou troisgrossessauterellesqu'elle pique de manière à ce qu'elles vivent jusqu'à l'époque où la larve doit éclore- TRENTE-HUITIÈME FAMILLE. LES ABDITO-LARVES OU NÉOTTO CRYPTES. PL 6. Jig. 3, Carnet. Abdomen aplati ou renflé ; à pédi- cule court; à cuisses souvent renflées. Anten- nes brisées ou non , de forme variable , non en soie , de treize articles au plus. Genres. Leucopside , chalcide , diplolèpe ou cynips, diaprie. Les insectes de cette famille ont dans les mœurs beaucoup de rapport avec les entomo- tilles. Leurs larves comme l'indique leur nom ( «oTToç nouveau -né xpxMrroç caché ) sont soi- gneusement cachées. Quelques uns produisent des phénomènes très curieux pour la végéta- tion. Les femelles sont munies d'une tarière II 24.2 ENTOMOLOGIE, creusée en goullière et garnie à son extrémité de petites dents latérales qui imitent celles d'un fer de flèche ; elle s'en servent pour in- troduire leurs œufs dans les tiges des plantes ; elles laissent suinter en faisant leur entaille, une humeur qui détermine une irritatioi^ ou état maladif qui produit des excroissances monstrueuses et bizarres, mais <;onstant€S pour chaque espèce. L'excroissance qu'on remar- que sur le rosier sauvage et qu'on nomme bé- degiiar, pi. 6. fig. 3 , est due au cynips du bé- deguar. La noix de galle du Levant dont on fait un commerce considérable est produite par les cynips de la galle à teinture ; Olivier Jans son voyage dans l'empire Ottoman a donné des détails curieux sur cette espèce. Enfin presque toutes les excroissances qu'on observe sur les végétaux sont dues à ces in- sectes. La larve du cynips du figuier commun , vit dans l'intérieur des graines de la figue. Ce sont ces insectes qui servaient aux anciens à prati- quer une opération, qu'on a nommée capri- écation, et qui s'est conservée dans le Levant. Elle consiste à placer sur un figuier des figues remplies du cynips du figuier, ces insectes en sortant pour se répandre sur les figues qu'on veut faire mûrir, y pénètrent , chargées de la poussière fécondante que fournissent les fleurs LEÇON XI. 243 mâles à l'cnlrce du calice commun. On dcute que ce procédé soit fort utile ; en effet on mange en France et ailleurs d'excellentes fi- gues, sans qu'on y ait eu recours. Quelques auteurs cependant ont préfendu que la matu- rité des figues et même de beaucoup d'autres fruits n'aurait pas lieu, sans la piqûre des cy- nips. Les leucopsides et les chalcides, à l'instar des ichneumons, déposent leurs œufs dans le corps des insectes, afin que les larves qui en nais- sent y reçoivent leur nourriture. TRENITI-NEUVIÈME FAMILLE. LES SERKICAUDES OU UROPRISTES. PI. &. fig. ^. Caract. Abdomen sessile ou non pédicule sur le corselet ; une tarière dentelée en scie dans les femelles. Genres. Urocère , xiphydrie, sirèce, orysse, hylotome , cimbèce. Les insectes de cette famille ont quelque ressemblance avec les abeilles. On les trouve sur les fleurs , près des murs, et dans les che- mins; la femelle est pourvue d'une tarière à l'aide de laquelle elle entaille l'écorce des' ar- bres pour y déposer ses œufs. Ces derniers donnent naissance à des larves qui appartien- 244 ENTOMOLOGIE, nent à la nombreuse division des fausses-che> nilles. Elles ont vingt-deux pattes dont les six premières sont ccailleuses- On les trouve sur le saule, l'osier, le bouleau, l'aune, etc. : dans le repos elles sont roulées en spirale ; plusieurs d'entre elles jouissent de la faculté de lancer par yn jet continu, et lorsqu'on les inquiète, un liquide transparent de couleur verdâtre. Larsque la larve a acquis tout son accroisse- ment , elle se file une coque qu'elle fixe aux feuilles ou aux branches des arbres. D'autres fois elle s'enfonce dans la terre où elle se file un cocon grossier. Elle passe la mauvaise sai- son dans cette retraite , se métamorphose en nymphe au printemps, et bientôt après en in- secte parfait. Par leurs métamorphoses ces in- sectes se rapprochent des lépidoptères. Ils sont assez nombreux , particulièrement les espèces du genre tenthrède qui sont au nombre d'en- viron quarante espèces presque toutes £uro^ péennesi. LEÇON XIÏ. I-E& HÉMIPTÈRES. Carnet. Quatre ailes; pas de mâchoires, mais un bec articulé sans palpes. Cet ordre comprend des familles très dis- tinctes, au nombre de six; deux d'entre elles renferment les espèces à ailes non croisées, d'égale consistance, dont le nombre des arti- cles aux tarses Tarie. Dans les quatre autres familles , les ailes supérieures sont comme des demi-élytres coriaces , croisées dans le repos , dont la largeur varie, ainsi que la forme des antennes. QUARANTIÈME FAMILLE. LES FRONTIUOSTRES OU RIUN0ST03IES.P/. ^.Jig. 5. Caract. Elyfres demi-coriaces ; bec parais- sant naître du front ; antennes longues, non en soie et à tarses propres à marcher. Genres. Pentalome , scutellaire, corée, acan- thie , lygée , gerre , podicère. Les insectes de celle famille vivent sur les 246 ENTOMOLOGIE, planles dont ils retirent les sucs à l'aide de leur bec qu'ils introduisent dans les feuilles. Ils font aussi leur nourriture de chenilles et de petits coléoptères qu'ils sucent. Ils laissent échapper une odeur très désagréable qui souille les corps sur lesquels ils ont passé. Il n'est personne qui ne l'ait éprouvé en mangeant des fraises ou d'autres fruits^que ces insectes, connus vulgai- rement sous le nom de punaises sauvages, avaient touchés. Le genre pentafome est assez nombreux en espèces ; ces insectes ont pour la plupart des couleurs assez variées. De Gécr a fait sur le pentatoine du bouleau une observation très curieuse. Il remarqua plusieurs femelles ac- compagnées de leurs petits qui étaient environ au nombre de quarante. Ces petits suivaient tous les mouvemens de leurs mères, qui ne les quittaient point et semblaient les protéger. Le même naturaliste a vu une femelle batlrc des ailes avec rapidité , comme pour éloigner l'en- Tiemi de sa famille. Le mâle, suivent Mœder, est l'ennenïi qu'elle craint le plus, parcequ'il cher- che à détruire sa propre postérité. Dès que les petits ont acquis assez de force pour se défen- dre eux-mêmes , la mère les abandonne. Les scutellaires ont les mêmes habitudes que les pentatomes, on en compte environ trente espèces qui se trouvent pour la plupart LEÇON XIU 24.7 dans l'Europe méridionale. Une des plus re- marquables et la scutellaire siamoise, PL 6. A". 6. Les corée-j sont assez nombreuses en Eu- rope. liCS femelles collent leurs œufs les uns à côté des autres sur les feuilles; elles en pondent un très grand nombre. Le genre lygce est très nombreux. On trouve très communément dans toute l'Europe au pied des arbres et près des murs le lygée aplère, connu vulgairement sous le nom de couturicre. Les gerres se rencontrent très fréquemment à la surface des eaux dormantes sur lesquelles elles courent avec beaucoup d'agililé en se ser- vant de leurs pattes de derrière; ils ne s'en- foncent jamais dans l'eau, et leur corps n'en est jamais mouillé. Ces insectes sont carnassiers. Ils courent ainsi sur l'eau pour se saisir des petits insectes qui y tombent ou qui s'appro- chent de la surface et qu'ils saisissent précipi- tamment avec leurs pattes antérieures. On peut lire dans De Géer {Mémoire sur les insectes^ t. m pag. 3ii ) des détails très curieux sur ces insectes. On n'en connaît que deux espèces qui ont été prises par quelques auteurs pour des variétés, l'une de l'autre. Les acanthies fréquentent le bord des eaux , elles courent et sautent avec beaucoup d'agilité. Les podicères ont des habitudes analogues. 248 ENTOMOLOGIE, On les distingue facilement à leurs antennes excessivement longues et qui ressemblent à des pattes. QUARANTE-UNIÈME FAMILLE. LES SANGUISUGES OU ZOADELGES. PL G.fg. 7 et 8. Caract. Elytrcs demi-coriaces ; L^c parais- sant naîlre du front; anlenncs longues, termi- nées par un article plus grêle ; pattes propres à marcher. Genres. Miridc , punaise, rcduve, ploière, hydromètre. Les insectes de celle famille ont reçu le nom de sanguisugcs ou zoadclges Çcoov o.^û,y!a parce- qu'ils ne se nourrissent qu'en suçant le sang des animaux. On ne connaît que trop la pu- naise des lits, qui, non contente de troubler notre repos , nous infecte encore de son odeur fétide. On a imaginé plusieurs moyens pour détruire ce dégoûtant animal , les uns sont in- suffisans les autres dangereux; il n'y a qu'une excessive propreté qui peut sinon arrêter, du njoins diminuer beaucoup la propagation de cet insecte qui est prodigieuse lorsque rien ne lui porte obstacle. Si l'on éloigne les lits des murs ou des boiseries dans lesquels les punai- LEÇON xir. 249 ses se retirent pendant le jour, elles gagnent le plafond et se laissent tomber sur le lit dés qu'elles sont parvenues an-dessus. Les punaises sont toujours aptères, du moins dans nos climats. On prétend qu'elles ne sont pas originaires d'Europe. II serait curieux de sa- voir à quelle époque cette importation a eu lieu. Les reduves et les mirides sont carnassières , elles volent pour la plupart avec facilité. La reduve personnée est très commune dans toute l'Europe ; on prétend qu'elle fait dans nos mai^ sons la chasse aux punaises domestiques. Il faut la saisir avec précaution, car son bec pique assez fortement. Les mœurs des pioières et des hydromètres sont à peu près les mêmes que celles des in- sectes de la famille précédente. QUARANTE-DEUXIÈME FAMILLE. I,ES REMITARSES OU HYDROCORÉES. PI, (>. Ji^,, q^ Caract. Elytres demi-coriaces, bec parais- sant naître du front, très court et très aj^u' antennes en soie, à peine de la longueur de la tête , pattes les plus souvent propres à na«er. Genres. Ranatre , nèpe, naucore, notonoctc sigare. Les insectes de cette famille , que beaucoup de naturalistes ont designés sous le nom de pu- aSo ENTOMOLOGIE, naises d'eau , habitent les eaux des lacs et des étangs ; quelques uns vivent à la surface , d'au- tres au contraire dans la vase. Ils sont très car- nassiers dans tous leurs états , ils saisissent les insectes à l'aide de leurs pattes antérieures et les sucent avec leur bec. Les femelles pondent une grande quantité d'œufs qu'elles attachent aux ti- gesdesplantes aquatiques. Quelques uns nagent difficilement, mais presque tous volent bien. Ces insectes, qu'on trouve communément dans toute l'Europe , sont peu nombreux en espèces. Les ranatres et les nèpes ont été confondues ensemble par la plupart des naturalistes. Geof- froy les a désignées sous le nom de scorpions aquatujues. Ces insectes vivent enfoncés dans la fange , ils nagent difficilement. Ils font la guerre aux petits insectes aquatiques , les re- tiennent avec leurs pattes antérieures en forme de pince pendant qu'elles les sucent. On trouve quelquefois sur les nèpes des œufs rouges attachés sur un pédicule ; ce sont des œufs d'hy- drachnes. Les larves de ces deux genres ressemblent aux insectes parfaits , à l'exception qu'elles n'ont ni élytres ni ailes, et point de filet à l'ex- trémilé de l'abdomen. Nous n'avons en France qu'une espèce de ranalre et de nèpe. LEÇON XII. 25 1 Lesnaucores nagent et volent très bien. Elles quittent le soir les eaux pour aller déposer leurs œufs dans des lieux convenables, elles piquent très fort. On en connaît trois espèces en France. Les notonectes ont cela de particulier qu'ils nagent presque toujour,ssurle dos, le ventre en l'air; ils ont pris de là le nom de notonectes, nous en avons trois espèces en France. Les sigares, corises de Geoffroy, ont les mêmes mœurs que les autres insectes de cette famille, ils nagent et volent bien mais mar-- chent mal. QUARANTE TROISIÈME FAMILLE. LES COI.LÎROSTRES OU AUCIIÉNORINQUES. fû Pl'J.fig.l. Carnet. Ailes de consistance semblable , non croisées , mais en toit; trois articles à tous les tarses; bec paraissant naître du front; antennes courtes. Genres. Flate , cigale, membrace, fulgore,. lystre , cercope , anotie , otiocère, delphace, cent rote. Tous les insectes qui composent cette fa- mille intéressante vivent des sucs des végétaux,. les femelles sont pourvues d'une tarière pour déposer leurs œufs dans les tiges des plantes. j. y 2 52 ENTOMOLOGIE, quelques uns sont munis d'un inslrunieut par- ticulier arec lequel ils produisent un bruit très remarquable, connu ordinairement sous le nom de chant. Les flales sont des insectes exotiques qui se trouvent particulièrement en Asie et en Amé- rique. Les femelles recouvrent leurs œufs avec une matière coloneuse, très blanche et qui forme souvent un paquet à l'estremité de leur abdomen. Les cigales sont remarquables pour, leur cbant aigu et fatigant; les organes de ce chant paraissent être situe's dans la grande cavité du ventre , ils sont recouverts par deux phques écailleuses de figure arrondie , placées en des- sous du corselet , à l'origne de l'abdomen. Sous ces deux plaques est une cavité divisée en deux cellules, dont le fond de chacune est occupée par deux petites lames minces transparentes et tendues. Réaumur a comparé ces pièces à deux petits miroirs, mais plusieurs auteurs les ont assimi- lées à deux petits tambours ,. parcequ'ils ont cru qu'elles rendaient des sons. Cependant aucune de ces parties n'est essentiellement propre au chant , et le véritable appareil existe ail- leurs. Dans la grande cavité dont nous avons parlé on en trouve une autre de chaque côté qui est iormée par une cloison solide et écail- LLfON XII. 2jJ leuse. C'est dans ces deux cavités que sont les organes sonores en ouvrant l'une d'elles, on trouve une membrane plissée en forme de lim- bale, et, au-dessus, deux muscles composés d'un nombre prodigieux de fibres droites : ces fibres se terminent à une plaque presque cir- culaire d'où parlent plusieurs filets ou tendons qui s'attachent à la surface concave de la tim- bale ; par ce moyen les muscles en se contrac- tant ou en se relâchant allernativemcnt avec vitesse , rendent convexe la partie concave de la timbale , et lui laissent ensuite reprendre sa convexité ce qui, suivant Réaumur , «lonne lieu au chant de la cigale. Les femelles sont dépourvues des organes que nous venons de décrire , elle sont par con- séquent privées de voix ; mais elles possèdent un autre instrument que n'ont point les maies, c'est une tarière composée de deux pièces den- tées sur les côtés; pointues à leur extrémité. C'est à l'aide de cet appareil qu'elles font des entailles dans les branches des arbres et y dé- posent leurs œufs ordinairement en très grand nombre : ces œufs sont blancs , oblongs , poin- tus par les deux bouts; il en naît des larves blanches, hexapodes, qui abandonnent bien- tôt leur nid pour s'enfoncer dans la terre où elles croissent, en se nourrissant des racines des plantes, et subissent ensuite leurs méiamor- 254 ENTOMOLOGIE, phoses en nymphes. Ces nymphes sont princi- palement remarquables par leurs jambes anté- rieures très courtes, très renflées, dentées et en pinces, et qui leur servent à pénétrer dans la terre. Elles vivent environ un an dans cet état : lorsque la saison devient chaude , elles sortent de terre , grimpent sur les arbres , leur peau se durcit, se fend sur la ligne moyenne du dos et de la tête , et il en sort l'insecte parfait. Les cigales se trouvent sur différens arbres , elles en sucent la sève à l'aide de leurs becs.On en connaît un grand nombre d'exotiques; mais sept ou huit seulement sont européennes. La cigale plébéienne est la plus commune et celle dont le chant est le plus aigu; on la trouve très fréquemment dans le midi de la France. La cigale hémalode est presqu' aussi commune; son cri est moins aigu. Enfin il y a une troisième espèce , la cigale de l'orme , dont le chant est comme enroué et moins étendu que les deux précédentes ; elle est plus rare. Les memb races à l'état de larves ne diffèrent presque pas de l'insecte parfait , elles vivent sur les plantes dont elles sucent la sève. Les fulgores sont de grands et beaux insec- tes revêtus de couleurs très vives et très va- riées. Us sont singulièrement remarquables par une protubérance de leur tête qui semble être un prolongement du front. Cette protubérance LEÇON XII. 255 qui varie de grandeur répand souvent une lu- mière phosphorique très vive. L'espèce la plus remarquable est le fulgore porle-lanterh(!r'yi saternaria^ Lin. La tête de cet insecte rc'pand à certaines époques de l'an- née une lumière tellement vive qu'on pourrait lire à sa clarté. Cette espèce est commune à la (Guadeloupe et à Caycnne , où on la nomme mouche luisante ou mouche à feu. Elle vole très bien, et habite ordinairement les som- mets des grands arbres. Une autre espèce , le fulgore porte-chan- delle , se trouve en Chine. On en trouve une d^ns le midi de la France, connue sous le nom de fulgore d'Europe. Du reste on ne connaît point les mœurs de ces irvSectes. Les lystres, qui ont beaucoup de rapports avec les fulgores, sont toutes exotique» et assez peu connues. Le genre cercope est nombreux en espèces. Les larves emploient un singulier moyen de conservation , elles sécrètent par l'anus et par les pores de leur corps une matière écumeuse jaunâtre ou verdâtre dans laquelle elles se ren- ferment , ce qui les protège à la fois et contre leurs ennemis et contre l'ardeur du soleil. Ce li- quide mousseux est très commun sur les plan- tes qui servent de nourriture à l'insecte. La cer- aSG ENTOMOLOGIE, cope écumeuse ^ cercopis spumariu^ est Irès commune dans toute la France. Ce nom ne lui convient pas mieux qu'à toutes ses congénères, qui présentent le même phénomène dans leur mode de conservation. L'espèce la plus remar- quable est \3rlcerc0pe sanguînolente ^ belle espèce qu'on trouve assez fréquemment en France. Les anolies et les otiocères sont des genres encore très peu connus , ils se rapprochent des fulgores, Kerby a décrit deux anolies et un otiocère dans les transactions de la société Lnnéenne de Londres. Ces insectes sont exo- tiques. Les delphaces se trouvent en France , on en connaît peii la manière de vivre. Les cenirotes sont nombreux, mais ils dif- fèrent à peine des membraces avec lesquelles Latreille les a réunis : il est difficile en effet de les en séparer par des caractères bien tranchés, QUARANTE- QUATRIÈME FAMILLE, LES PLA.NTISUGES OU PHYTADELGES. PI 7^ fis- ^' Caract. Ailes semblables entre elles, non croisées dans l'état de repos, souvent éten- dues , transparentes ; bec naissant du col ; tar- ses à deux articles ; femelles le plus souvent sans ailes. LEÇON XII. 25-7 Genres. Aleyrode, cochenille, puceron, cher- mès, psylle. Le genre aleyrode avait été placé, avant La- treille , parmi les lépidoptères. La seule espèce qui le compose est Taleyrode de l'éclairé. Elle est à peine longue d'une ligne, son corps est d'un rouge jaunâlre , recouvert d'une poussière blanche; ses ailes sont presque ovales et fari- neuses. Réaumur regardait cet insecte comme une phalène, on peut lire plusieurs détails in- léressans dans le septième mémoire , T. 11 , de ses Observations. Ses habitudes sont très singi*- lières , il subit toutes ses métamorphoses , s'ac- couple et se réproduit presque dans ht môme place où il est né. A l'état parfait il suce avec son bec le suc des feuilles de l'éclairé. Les fe- melles pondent leurs œufs sur les feuilles dont elles se nourrissent et les disposent circulaire- ment au nombre de trente ou moins ; huit jours après, les larves éclosent; elles sont si petites qu'on n'aperçoit leurs pattes qu'avec une forte loupe. Elles se changent ensuite en chrysalides après s'être renfermées dans une coque ; peu de jours après il en sort l'insecte parfait. Les aleyrodes sont très communs en Eu- rope sur la chélidoine et quelquefois sur les choux. Les cochenilles sont des insectes très singu- liers et par leurs formes et par leur manière 258 ENTOMOLOGIE, de vivre; leur histoire a été long-temps incon- nue. Avant le père Plumier on regardait la co- clienille du commerce comme une graine. Les larves, dès qu'elles sont écloses , se ré- pandent sur les feuilles et les tiges les plus tendres pour en pomper les sucs, elles sont très mobiles pendant tous le temps qu'elles sont en cet état; elles sont si petites qu'on ne peut les apercevoir qu'à la loupe. Les larves des femelles ont la bouche munie d'un bec conique très court, formé d'une gaine de qua- tre articles et d'un suçoir de trois soies. Ces larves se fixent plusieurs fois pour changer de peau; lorsqu'elles ontacquis un certain accroisse- ment , elles se fixent définitivement, et pour ne plus changer de place pendant tout le cours de leur vie. Elles préfèrent pour se fixer les bifur- cations des branches, elles y pratiquent un nid qu'elles garnissent de matière cotonneuse. Ar- rivées à l'état parfait elles acquièrent un ac- croissement considérable , elles sont aptères , leur têle en demi-cercle , est pourvue du bec qu'elles avaient à l'état de larve ; on dislingue à peine leur corselet appliqué contre l'abdo- men qui est composé d'anneaux très distincts. On remarque à la partie postérieure du dernier de ces anneaux , une petite fente ouverte. Quand l'insecte est parvenu au terme de sa croissance , son abdomen devient très volumi- LEÇON XII. aSg neux en raison du grand nombre de petils œuis dont il se remplit. Les larves des mâles se fixent pour se trans- former de la même manière que celles des femelles; leur peau se durcit et forme une co- que dans laquelle a lieu la transformation en nymphe. Ces nymphes sont remarquables en ce que leurs pattes antérieures au lieu d'être dirigées en arrière comme dans les chrysalides des autres insectes, le sont en avant. A la belle saison cette coque s'ouvre, et l'insecte parfait en sort à reculons ; il est dépourvu de tout ins- trument de la manducation, organe qu'il n'a- vait pas m^me à l'état de larve. De sorte que dans toutes les phases de son existence cet ani- mal est destiné à ne prendre aucune nourriture, à moins qu'il n'ait reçu de la nature, des moyens qui lui soient particuliers et que nous ignorions. Il estalongé, sa tele est ronde, avec deux petits yeux et deux antennes assez lon- gues, composées de onze articles distincts, son corselet est arrondi et sert d'attache à deux longues ailes couchées horizontalement l'une sur l'autre et ayant des nervures très fines ; l'ab- domen est sessile, conique, terminé par une pointe bivalve , renfermant l'organe généra- teur qui est un crochet recourbé. Ce dernier anneau porte en outre deux filets longs et di- vergens. Il est plus petit que la femelle et se 260 ENTOMOLOGIE, trouve en bien moindre quantité qu'elle. Dès qu'il est né , il cherche à s'accoupler, il monte pour cela sur la femelle , se promène quelque temps sur elle , l'excite à recevoir son organe mâle, et parvient à l'introduire dans l'ouver- ture dont nous avons parlé. Il féconde ainsi les œufs qui sont renfermés dans le ventre de sa femelle. Celle-ci qui semble au premier abord immobile et sans vie, n'est cependant pas insensible à ces sollicitations, elle paraît ré- pondre aux caresses du mâle. Elle pond quel- ques jours après des milliers d'œufs, toujours dans la même place, et dans la plus complète immobilité. Ces œufs sortent de son venîre , mais sont adhérens au-dessous de son corps; celte ponte n'est qu'intérieure et ne s'aperçoit point an-dehors de l'insecte. A mesure que le ventre se vide, il s'aplatit, ses deux membra- nes se rapprochent et forment sous le corps de la mère une cavité assez grande sous laquelle les- œufs sont renfermés. Bientôt après elle meurt, son corps se dessèche, mais la peau coriace de son cadavre sert toujours de coque aux œufs fécondés. Ces derniers peuvent être au nombre de quelques mille. Les petits, même après être sortis de leurs œufs , restent encore sous la coque formée par le cadavre de leur mère , et ensuite ils en sortent par une petite ouverture qui se trouve à la partie postérieure de la coque. LEÇON XII. 261 Quelques cochenilles fournissent un suc rou- ge, celui que rend la cochenille du nopal, {coc' eus cacti) sert à faire la belle teinture écarlale et le carmin dont on fait un si grand usage dans les arts et la peinture. On la cultive particu- lièrement au Mexique , qui fournit celle qui est la plus estimée. Long-temps avant la décou- verte de leur pays, les Mexicains la cultivaient pour leur usage. On peut consulter sur cet in- secte intéressant, soustousles rapports, le Traité de la culture du Nopal par Thierry de Menon- ville, 2 vol. in-8°, Paris 1787 ; on y trouvera la manière de cultiver et de récolter la coche- nille. Il y a une trentaine d'autres espèces de cochenilles qui ne sont remarquables que par le tort qu'elles font à certains végétaux. La co- chenille du figuier infecte ce dernier arbre dans je midi de l'Europe , quelquefois elles le font périr. Il est fort difficile -le diminuer leurs ra- vages ; l'oranger, l'olivier et beaucoup d'autres arbres en sont souvent aussi attaqués. Ces in- -sectes portent le nom des végétaux surlesquejls ils vivent en parasites incommodes. Les pucerons sont singulièrement remar- quables par leur immense fécondité , on les trouve sur un grand nombre de végétaux dont ;ils épuisent souvent la sève en la suçant avec ilew trompe. JLls causent quelquefois des alté- 262 ENTOMOLOGIE, rations très sensibles sur les arbres , en en dé- tournant les sucs ; ils produisent des tubérosités souvent très grosses, telles qu'on a pu en re- marquer sur l'orme, le groseillcr, le pom- mier, etc. Les larves de quelques espèces de pucerons vivent en société. Mais ce qui est le plus étonnant dans l'histoire des pucerons, c'est la propriété qu'ils ont de se reproduire sans s'être accouplés; il paraîtrait que la fe- melle qui a été fécondée transmettrait l'in- fluence du mâle aux femelles qui naissent d'elles, et ainsi de suite pendant plusieurs générations. Bonnet, Réaumur, Lyonnet, Frisch , etc. , ont pris des pucerons sortant du ventre de leur mère , les ont élevés seuls , et malgré cet isolement ils les ont vus faire des petits; ces petits élevés ensuite isolément ont été féconds pendant plusieurs générations sans avoir reçu de mâle. Bonnet a compté Jusqu'à neuf générations en trois mois sans accouple- ment. M. Duvau, dans des observations com- muniquées à l'académie royale des sciences en mai 1825 , à obtenu onze générations sembla- bles, et il pense avec Bonnet qu'on pourrait en obtenir trente. Celte fécondité a duré chez ces pucerons sept mois au lieu de deux ou trois comme l'avait observé Bonnet. Il a obtenu la onzième génération à la fin de décembre , et il icroit que la fécondité des pucerons peut se LEÇON XII. 263 prolonger jusqu'au printemps : si d'un autre côté l'on suppose qu'elle commence en mars , on en conclura que l'accouplement est encore moins nécessaire qu'on ne l'a pensé jusqu'ici pour la production des pucerons. Cependant l'accouplement a été constaté , et il en est résulté des œufs , et de ces œufs des petits. 11 y a donc pour les pucerons , deux modes de reproduction. Les fourmis détruisent une grande quantité de pucerons, nous avons vu, en parlant d'elles , ■qu'elles en font des provisions, et qu'elles sont très avides d'une liqueur sucrée , limpide et transparente qui s'écoule continuellement de leur abdomen. Les pucerons ont encore beau- coup d'autres ennemis , non seulement parm,î les insectes mais encore parmi les oiseaux, ce qui devait être , en raison de leur grand nom- bre et du soin que la nature a pris de les mul- tiplier par des moyens qui paraissent leur être particuliers. Les pucerons portent le nom des arbres sûr lesquels ils habitent. 11 y en a un grand nom- bre d'espèces en France. Les chermès ont absolument les mêmes ha- bitudes que les cochenilles ; ce genre se com- pose d'une vingtaine d'espèces dont une est employée en teinture pour faire de l'écarlate. Celte espèce est le chermès de petit chêne. a 64 ENTOMOLOGIE, cocms ilicis Liii. Beaucoup d'habîtans du pays de Murcie n'ont d'autre moyen d'existence que la récolte du chermès , qu'ils vont recueillir sur les pentes de la Sierra-Morena , qui en sont couvertes. ( Voyez V article cochenille pour ce qui regarde l'histoire des chermès ). Les psylles se nourrissent, à i'état de larve comme à celui d'insecte parfait, du suc des vé- gétaux, ils ont la faculté de sauter, ce qui est du à un renflement de leurs pattes postérieu- res qui fait l'effet d'un ressort. Ils sont très petits. Les espèces ne se désignent que par r indication du végétal qu'ils habitent. Les femelles de la plupart des espèces sont munies de tarières à l'aide desquelles elles in- troduisent leurs œufs dans les feuilles; les pi- qûres produisent des excroissances semblables à celles que font naître les cynips et lesdiplolè- pes. Les piqûres du psylle du buis ne forment point de tubérosité , mais elles forcent la feuille à se contourner en calotte , de sorte qu'en se réunissant plusieurs ensemble , elles forment une espèce de boule dans laquelle les larves se jenfermenl. LEÇON XII. 265 QUARAN11E - CINQUIÈME FAMILLE. lES VESITARSES OU PUYSAPODES. PL ']. fg. 3. Carnet. A élytres plans, étroits, croisés, couchés sur le dos dans l'état de repos ; pattes courtes, à tarses terminés par des vésicules. Genre, Thrips. ' Les thrips sont de très petits insectes , ils sont noirs et vivent sur les fleurs et les écorces dont ils sucent la sève ; les larves ne diffèrent de l'insecte parfait que par le défaut d'ailes et d'élytres. Ils sont peu nombreux, et ont beau- coup d'analogie, quant aux mœurs , avec les insectes de la famille précédente. LEÇON XIII. LES LEPIDOPTERES. Caraci. Quatre ailes écailleuses; bauche sans mâchoires, munie d'une langue roulée en spirale. QUARANTE-SIXIÈME FAMILLE. LES CLOBULICORNES OU ROPALOCÈRES. Caract. Antennes terminées en massue. Genres. Papillon , hespérie , bétéroptèrc. Les lépidoptères sont les plus beaux de tous les insectes et ceux que la nature a voulu parer des ses plus riches ornemens. Ils sont parmi les insectes ce que sont parmi les oiseaux, les co- libris et les oiseaux mouches. L'or, l'argent , l'éméraude , toutes les couleurs qu'on peut imaginer, mélangées avec un arl admirable , brillent à l'envi sur leurs larges ailes. Amans ehéri* de Flore, ils passent leur vie dans nos parterres et sur l'émail de nos campagnes, se ENTOMOLOGIE, LEÇON XIII. 267 nourrissant du doux nectar des fleurs , qu'ils sucent avec leur longue trompe. Les poètes de tous les temps ont célébré les papilloos, c'est, suivant la mythologie, le fils de Zéphyre et de Flore ; et l'Amour emprunta leurs ailes pour enlever Psyché. Linnaîus qui unissait à l'esprit le plus mé- thodique une imagination très brillante, divisa les papillons de jour en six nations ou tribus. Il y a les chevaliers, équités^ qui compren- nent les Troyens et les Grecs. Les premiers défendant leur patrie sont vêtus de deuil ou de couleurs sombres, et portent la noble décora- tion d'une blessure sanglante à leur poitrine ; les seconds au contraire , fiers de leur victoire, sont ornés de couleurs brillantes ; parmi les guerriers des deux nations, on retrouve tous les noms célébrés par Homère -. Hector, Po- lydore, Enée, Polydamas, Priam, Paris, As- tyanax , Andromaque , Achille , Diomède , Ajax , etc. , etc. Après ces guerriers, viennent les paisibles habitans de l'Hélicon et du Parnasse , les Hé- liconiens , tleliconii^ là figurent les muses, Calliope , Terpsichore , Uranie , et les sages qui se sont consacrés à leur jpuUe, Thaïes, Sr'lon , etc. Les danïides, dandi^ se présentent ensuite; cette nation se compose de nos papillons blancs a 68 ENTOMOI/iGIE , OU de couleur de soufre dont les chenilles ha- bitent les crucifères; on y rencontre aussi des divinités champêtres, les Calypso, les Sylvie, les Nérie, etc., et des demi-dieux, OEdipe, Persée , Pirithoiis et son ami Thésée. Les nymphales dont les ailes sont ornées de dentelures , de figures d'yeux , etc. , forment la cinquième nation; là figurent. Atlante, lo , Eglé , Iris , Euphrosine , Atis , Procris , Ariane , etc. , on y trouve encore les beautés des sérails de l'Asie , Roxelane , Zulime , Laodice , Arsinoé. La dernière tribu se compose des papillons plébéiens, plebeîi. On y voit les faunes , les sylvains, les satyres, le berger Endymion , Hyacinthe, Cyparisse, Arayntas et Mélibée , Narcisse, Adonis, le vieux Silène, le folâtre Momus, et le couple heureux et pauvre de Philémon et Baucis , qui voltigent près des cabanes des hameaux. Parmi les papillons du soir ou crépuscu- laires , dont la vue préfère un demi-jour, on rencontre des noms tristes, ou qui rappellent des idées sombres, c'est le sphynx Atropos , l'horible Cacus, le barbare Atrée, le féroce Rhadamiste, j^édée , Mégère, Alccton, Tisi- phonc , et les parques fatales, Pluton a\'ec Tantale et Ixion, Cerbère, Erynnis ou l'af- freuse Discorde , etc. LEÇON XIII. 269 11 y a âo.s lépidoptères qui ne volent que «lans le jour, on les a nommés diurnes, d'autres au contraire n'apparaissent que le soir à la nuit , on les a nommés crépusculaires. Les larves des lépidoptères sont connues sous le noni de chenil/es; elles se composent de douze anneaux garnis chacun de neuf stigmates de chaque côté , non compris la tête , elles ont six pattes qui correspondent à celles de l'in- secte parfait ; elles ont en outre quatre à dix pieds membraneux dont les deux derniers sont situés près de l'anus. Le corps de ces larves est pour l'ordinaire alongé, mou et presque cylindrique , il est presque toujours orné de couleurs très variées , hérissé de poils , de tu- bercules, d'épines, etc., ou nu, ou ras. La lete est revêtue d'une peau cornée ou éc.ail- leuse et garnie de petits points brillans qui pa- raissent être des yeux lisses , elle a aussi de " très petites antennes. On y remarque de j(br- tes mandibules , et des mâchoires à l'aide des- quelles les chenilles se nourrissent de matières coriaces , de feuilles , d'écorces , etc. DeVenus insectes parfaits, cet appareil de la manduca- tion disparaît pour être remplacé par une trompe roulée sur elle-même , et dont la fonc- tion n'est plus que de sucer. La nature a dû varier ces organes , suivant la nourriture que cçs insectes devaient prendre dans les diverses 27 O ENTOMOLOGÎÊ, circonstances de leur existence. On remarque encore à la partie inférieure de la tête des che- nilles , un petit trou qu'on nomme la filière : c'est par cette ouverture que sort la matière à soie, sous la forme d'un fil, qu'elles emploient pour faire la coque dans laquelle elles s'enfer- ment pour subir leurs métamorphosea» On a donné différens nom.s aux chenilles suivant leur manière de marcher. Celles qui ont dix à douze pattes se nomme géomètres ou arpenleuses. Pour marcher, elles se crampon- nent avec leurs pattes écailleuses, et élevant les articles intermédiaires du corps en forme d'an- neau ou de Loucle , elles rapprochent les der- nières pattes des précédentes, dégagent celles- ci, s'accrochent avec les dernières et portent leur corps en avant pour recommencer la môme manœuvre. Quelques unes se tiennent presque toujours alongées et immobiles, et fixées aux branches par leurs seuls pieds de derrière, de cette manière elles ressemblent à de petites branches dont leur peau imite aussi très souvent la couleur, on les nomme che- n'illes en hâton. Celles qui ont quatorze à seize pattes dont quelques unes des membraneuses intermédiaires sont plus courtes, portent le nom de dmii-arpenieiises ou fausses géomètres. Les chenilles sont dites rases lorsque leur peau n est couverte de poils ni de tubercules; LEÇON XIll. 27 k velues lorsqu'elles sont couvertes de poils plus ou moins longs; chagrinées lorsqu'en passant le doigt dessus elles sont rudes au toucher comme du chagrin; épineuses, lorsqu'elles sont recouvertes de gros poils rudes qui ressemhlent à des épines, etc., elc. L'habifalion des chenilles , et leurs manières de vivre sont très variées, il y en a qui vivent solitaires, d'autres en société plus ou moins nombreuse. On en trouve qui habitent la terre, dans l'intérieur des plantes, dans les troncs d'arbres , dans les racines; le plus grand nom» Lre se plaît sur les feuilles, les arbres, les plantes, à portée des alimcns qui leur sont né- cessaires; quelques unes se mettent à l'abri en roulant des feuilles autour d'elles, d'autres se renferment dans de petits tuyaux, il y en a en- fin qui vivent dans l'intérieur même des feuil- les qu'elles minent, et où leurs ennemis ne peuvent les surprendre que difficilement. Les chenilles exercent de grands ravages dans les jardins et les forets, elles sont si com- munes certaines années que très peu de plantes échappent à leurs dégâts. Quant aux métamorphoses de ces insectes on peut voir ce que nous avons dit des méta- morphoses en général, leçoî^ xi, pag. 35 et suivantes. Les genres papillon , hespérie , hétéroplère 272 ENTOMOLOGIE, se composent d'un grand nombre de beaux in- sectes parmi lesquels on remarque le papillon lo ou paon de jour, et le papillon grand por- te-queue très répandus en Europe. Les espèces exotiques sont nombreuses , et toutes plus magnifiques les unes que les autres. Le genre papillon de Linnœus comprenait toute la famille des ropalocères. Depuis on en fail beaucoup d'autres, Latreille en a établi huit qui peuvent cependant se réduire facile- ment aux trois genres ci-dessus. QUAUANTC-SEPTIÈME FAMILLE. LES FUSICORNES OU CLOSTÉRICÈRES. PL J.fig. 5. Caract. A antennes en fuseau ou en prismes , plus grosses au milieu qu'aux extrémités , une soie roide au bord externe de l'aile inférieure. Genres. Sphinx , sésie , zygène. Les insectes de cette famille se distinguent facilement de ceux de la précédente, par leurs ailes toujours horizontales ou en toil. Ils sont fort beaux, et ont les couleurs non moins va- riées que les ropalocères. Les sphinx produisent une espèce de bour- donnement lorsqu'ils volent , c'est le soir après le coucher du soleil qu'on les voit sortir de leurs retraites. LEÇON XIII. 273 Le sphinx à léte de mort fait enlcndrc un son aigu qui ressemble assez Lien à un cri plain- tif. Ce cri et les taches tic son corselet qui imi- tent une tête de mort ont suffi pour exciter la superstition du peuple qui regarde cet insecte comme le précurseur de la mort ou de quel- que événement sinistre. Dans quelques pays où ils s'étaient montré une année plus com- munément que de coutume , on leur a attribué des maladies épidémiques. La chenille du même sphinx est très friande de miel, elle s'introduit quelquefois dans les ruches où elle répand la désolation. Les sphinx restent peu de temps en chrysalides ; ils se montrent en insectes parfaits vers la fin de l'été , et vivent fort peu de temps. Quelques espèces au moment où elles passent à l'état parfait laissent échapper une liqueur rouge qui ressemble à du sang. « En 1608, dit Réau-, mur, le faubourg d'Aix et plusieurs milles à la ronde , furent couverts d'une pluie de sang , desséché, mais très coloré. Qu'on imagine la stupeur du peuple , la frayeur des citadins et les graves raisonnemens de la haute érudition qui décida formellement reconnaître , dans cette pluie alarmante , l'opération des anges des ténèbres ou l'annonce , de la part du ciel , des plus redoutables fléaux : l'épouvante et le préjugé se fussent à jamais enracinés, si l'on 2^4 ENTOMOLOGIE, n'eût eu alors un philosophe , qui , dans la vasie étendue de ses connaissances, embrassait aussi l'observalion assidue de la nature des in- sectes. Une chrysalide, que Pierscc conser- vait dans son cabinet , vint éclairer à ces yeux ce grand mystère; le bruit qu'il entendit dans la boîte où elle était , l'avertit qu'elle avait subi sa transformation. En ouvrant celle boîte , l'insecte s'envola, et laissa au fond une tache ronge d'une grandeur assez remarquable. Pier- séc se convainquit que les taches rouges qu'on voyait sur les pierres étaient de même nature que celles du fond de la boîte. En voyant voler une quantité prodigieuse de papillons, il ob- serva et fit observer à plusieurs personnes que les gouttes de la pluie miraculeuse ne se trou- vaient nulle part dans le milieu de la ville ; qu'il n'y avait que dans les endroits voisins de la campagne ; que ces gouttes n'étaient point tom- bées sur les toits, que ce qui était plus décisif encore , on n'en trouvait pas même sur les surfaces des pierres qui étaient tournées vers le ciel, que la plupart de ces taches rouges étaient dans des cavités contre la surface inté- rieure de leur espèce de voûle ; qu'enfin on n'en voyaii. point sur les murs plus élevés que ces hauteurs auxquelles les papillons volent ordi- nairement. C'est ainsi que cet observateur ju- dicieux parvint à donner la solution simple et LEÇON XIII. 275 sûre d'un plufiiomène qui aurait pu long-temps encore tourmenter les savans et effrayer les ignorans. » Les sesies et les zygènes ont à peu de cliose près les mûmes habitudes que les sphinx. QUARANTE-HUITIÈME FAMILLE. LES FILICORNES OU NÉMATOCÈRES. PL 8. /tg, 2. Caract. Aniennes en fil souvent peclinées; une soie au bord externe de l'aile inférieure; ailes supérieures le plus souvent en forme de toit. Genres. Eomhyce , cossus, hépiale. Les chenilles des insectes de cette famille ont ordinairement seize pattes, quelques unes cependant n'en ont que quatorze, et un très petit nombre n'en a que douze, elles ne sont jamais arpentcuses , leur corps est velu, hé- rissé , tuberculeux ou appendiculé. Elles ont toutes la faculté de filer ou de former de la soie; mais leurs produits en ce genre diffèrent beaucoup suivant les espèces. Les unes vivent en société , forment des tissus ou enveloppes de soie , sous lesquels elles passent ensemble le premier temps de leur vie, à l'abri de toute insulte. Les auîrcs filent et attachent un simple fil sur les corps où elles se trouvent, et semblables à la plupart des araignés, elles évi- 276 ENTOMOLOGIE, tent le péril qui les menace en se laissant tom: Lcr, suspendues à leur fil tant que le danger continue ; elles ne remontent par le moyen de leur fil que lorsqu'elles jugent qu'elles peuvent le faire impunément. Le bomljyce h soie, ver à soie, est, avec l'abeille, l'insecte le plus intéressant; on peut le comparer au plus utile des animaux domes- tiques ; tout le monde connaît le produit pré- cieux qu'on en retire. Nous ne nous arrêterons k décrire ni son éducation ni la manière d'en retirer la soie , cette matière a été traitée spé- cialement dans des ouvrages particuliers, et uGiis y renvoyons nos lecteurs. Il n'y a pas que le Lombyce à soie , qui four- nisse cette substance précieuse, on en retire encore du bombyce mylitte qui vit en Chine et dans l'île d'Amboine, et du bombyce cyn- thie, qui se trouve au Bengale, et qu'on élève avec des feuilles de palma Cliristi. On fabrique avec la soie qu'il produit des vêlemens dans les districts de Dinagepore et de Rungpore. Nous possédons en France plusieurs bom- byces, entre autres, le bombyce grand-paon, qui file des cocons solides et abondans, et dont la soie est presque aussi belle que celle du ver à soie. Ne pourrait-on pas en tirer parti ? Les cossus volent la nuit et vivent peu de temps à l'état ds papillon ; leurs chenilles sont LEÇON XIII. .277 presque rases , lisses et peu variées en couleurs, elles habitent dans le tronc des arbres qu'elles rongent profondement de la même manière que les larves des lucanes, des capricornes, etc.; elles filent des espèces de coques qu'elles mê- lent avec des débris de bois et de terre, et dans lesquelles elles se transforment en nymphes. Le cossus gâte-bois, cossus ligniperda de Fa- bricius est commun dans toute l'Europe. Sa chenille est très nuisible, elle attaque un grand nombre d'arbres, particulièrement d'ormes, qui périssent très souvent par suite de ses ra- vages. Le célèbre Lyonnet a fait sur cette chenille un travail aussi admirable par son exécution que par la patience qu'il a exigé. Le cossus gâte-bois répand une odeur fort désagréable, ce n'est donc point le cossus dont les Romains étaient si friands. Ce genre est peu nombreux. Les hépiales n'offrent rien de particulier. Une espèce cependant, Thépiale du houblon, doit être signalée à cause des dégâts que sa che- nille fait dans les lieux où l'on cultive le hou- blon. Elle habite sous terre dans les racines de cette plante : Godard a rencontré l'insecte par- fait au pied de la bryone , et il présume que la chenille se nourrit aussi de la racine de cette plante. 11 se trouve dans toute l'Europe. 278 ENTOMOLOGIE, QUARANTE-NEUVIÈME FAMILLE. LES SÉTir.ORNES OU CUÈTOCÈUES. PL 8. flg. I. Caract. Antennes en soie, rarement pecti- nées; ailes variables pour le porl et la forme. Genres. Lilhosie, nocluellc , crambe, pha- lène , pyrale , teigne , alucile , plérophore. Celle famille renferme un grand nombre de lépidoptères nocturnes qui n'ont guère entre eux d'autre analogie que dans la forme des an- tennes. Ils onl d'ailleurs les mêmes mœurs que les nématocères. Les lilhosies sont nombreuses, on les trouve particulièrement en Europe^ elles sont ornées de couleurs 1res agréables , leur forme est étroite et alongée. Leurs chenilles sont ordi- nairement très velues. Elles vivent parliculiè- renient sur les lichens. Les noctuelles ne sont pas rares en France, leurs chenilles sont ordinairement lisses, d'au- tres ont quelquefois de longs poils, celle du marronnier a sur tous les anneaux des faisceaux de poils très longs, de couleur jaune, qui font un très bel effet sur les anneaux qui sont cou- verts de bandes d'un beau noir. Elle sont très carnassières et ne s'épargnent pas même entre elles. Les crambes se trouvent sur les plantes, LEÇON XtlI. 379 dans les pâturages secs ; ils n 'offrent rien de particulier. Les phalènes ont de grands rapports avec les bonibyces, mais elles sont moins velues. Leur trompe est beaucoup plus longue que dans ces derniers. Ces Insectes ne volent guère que la nuit, ils se tiennent immobiles dans le jour. On les trouve en été dans les bois et les jar- dins. Il y a quelques espèces qui ont comme six ailes ce sont des appendices qui se trouvent sur les inférieures. 11 y a dés femelles presque ap- tères, car elles n'ont que des rudimens d'ailes. Les chenilles des phalènes sont de celles qu'on a nommées géomètîvs ou a rpen feu ses, {V, ce que nous avons dit de leur manière de marcher pag. 270). Elles ont le corps alongé, mince et dépourvu de poils ; quelques unes de ces che- nilles ont une force considérable dans les mus- cles , on les voit souvent le corps élevé verti- calement, et ne se tenant sur les branches qu'a- vec les paltes postérieures qui les serrent for- tement ; d'autres prennent des positions en- core plus étonnantes, et les conservent pendant très long-ten>|)S. Elles ressemblent alors à de petits morceaux de bois autant par la position extraordinaire qu'elles prennent que par la couleur de leur peau qui est souvent pareille aux branches des arbres sur lesquels elles se tiennent. 28o ENTOMOLOGIE, Les chenilles des pyrales se renfermeni des feuilles qu'elles rouleràt autour d'elles t dont elles mangent le parenchyme ; quelques unes dévorent l'intérieur des fruits, d'autres se filent des coques très singulières que Réau- mur a nommées coques en bateau. Ces coques sont composées de deux parties que la che- nille file séparément , et qu'elle réunit ensuite avec de la soie. Une fois renfermée dans cette coque , elle continue à filer afin de lui donner la forme d'un petit bateau. Ces insectes sont fort jolis, on les trouve tout l'été. Les teignes ne sont que trop connues par les dégâts qu'elles font sous la forme de chenilles. Ces dernières se renferment pour la plupart dans des fourreaux qu'elles font et qu'elles transportent avec elles; ces fourreaux sont faits avec \cs matières dont elles se nourrissent et qu'elles fortifient avec de la soie. Les teignes détruisent rapidement la laine , la soie , les pelleteries , et en général toutes les étoffes ; d'autres attaquent les grains de Lié et de seigle ; enfin il est peu de substances animales ou végétales qui soient à l'abri de leurs ravages. Dans l'état parfait ce sont de charmans in- sectes, ils brillent pour la plupart du plus vif éclat ; l'or, l'azur sont répandus avec un art LEÇON XIII. 281 admirable sur leurs ailes, mais ils sont presque tous très pelils. Les aluciles ont de grands rapports avec les teignes, dont elles ont lout l'éclat. Les chenilles ne vivent que sur les plantes dont elles roulent les feuilles. Les plérophores sont remarquables par leurs ailes en forme d'éventail , c'est à dire que dans la plupart de ces insectes elles sont étroites et divisées en autant de parties qu'elles ont de nervures ; dans quelques uns ces divisions com- mencent dès leur origine, dans d'autres vers leur milieu ; ces divisions sont encore pour l'ordinaire garnies de poils fins, longs et ser- rés imitant les barbules d'une plame. Un des plus communs de ces insectes , le plérophore hexadactyle, ornéode hexadactyle deLatreille, se trouve quelquefois sur les vitres des ap- partemens. LEÇON XIV. LLS DIPTÈRES. Caract. Deux ailes nues ; bouche sans mâ- choires. Cet ordre est tellement naturel que tous les naturalistes anciens l'avaient reconnu. La bouche de certains diptères se compose ordinairement d'une sorte de siphon ou de suçoir toujours articulé, et visible, avec lequel ils incommodent par leurs piqûres les animaux et l'homme même ; chez quelques autres elle se compose d'une trompe charnue. Les dip'ères subissent des mélamorphoses complètes; la larve ne paraît changer qu'une seule fois de peau et lorsqu'elle passeàl'élat de nymphe.Les larves sont privées de pattes ; dans quelques familles, elles ont des appendices qui leur en tiennent lieu. Elles habitent dans différens lieux; les unes se rencontrent dans les eaux, ou les fluides corrompus , d'autres infectent nos viandes, le fromage , et corrompent nos boissons; enfin il y en a qui nous font éprou- ver de grands dommages en attaquant les plan- tes céréales. ENTOMOLOGIE, LEt^UN XIV. 283 CINQUANTIÈME FAMILLE. LES HAUSTELLÉS OU SCLÉROSTOMES. PL 8. fig. 3. Caract. Suçoir saillant , alongé , sortant de la tcle , souvent coudé dans l'état de repos. Genres, Cousin , bombyle , hippobosque , conops , myope , stomoxe , rhlngie , chrysop- sîde , taon , asile., empide. Les cousins sont connus de tout le monde par leur bourdonnemv?nt incommode , et par leurs piqûres cuisanles et même souvent dangereu- ses. Ils sont répandus en des quantités e'nor- ines dans toutes les parties du monde. En Asie, en Afrique et en Amérique , ils sont très re- doutables et ne laissent reposer ni jour ni nuit. J'ai vu sur les bords de la mer, dit Réaumur, dans des pays marécageux , des gens dont les jambes, et d'sulres donc les bras avaient été rendus monstrueux par les piqûres réitérées des cousins; des gens dont ces parties avalent été mises dans un état qui faisait craindre qu'on ne fût obligé de les leur couper. En Laponie, où ils sont excessivement communs , les habitans sont obligés de se frotter la figure et les mains avec de la graisse , ou de faire du feu autour de leurs cabanes. L'instrument avec lequel le cou- sin nous pique est sa trompe j elle est compo- a84. ENTOMOLOGIE , sée de quatre ou cinq filets très déliés qui pa- raissent n'en former qu'un seul lorsqu'ils sont rapprochés ; plusieurs d'eux sont garnis exté- rieurement de dentelures dirigées en arrière ; mais à la vue simple on n'aperçoit que leur fourreau, qui est velu, recouvert de pelifes écailles , fendu longitudinalement à sa partie supérieure , et terminé par un bouton. Voici comment Réaumur décrit ce curieux appareil: « Après qu'un cousin m'avait fait la grâce de se venir poser sur la main que je lui avais of- ferte, je voyais qu'il faisait sorti- du bout de sa trompe une pointe très fine , qu'il tâtait , avec le bout de cette pointe , successivement , quatre à cinq endroits de ma peau. Il sait choisir apparemment celui qui est le plus 'aisé à percer, et celui au-dessous duquel se trouve un vaisseau dans lequel le sang peut être puisé à souhait. Enfin il a bientôt fait son choix, et on sent qu'il l'a fait; on en est averti par la petite douleur que la piqûre cause sur le champ. La pointe de l'aiguillon composé , car, pour nous exprimer plus brièvement, nous ne regarderons désormais que comme une pointe , celle qui est formée de plusieurs poin- tes extrêmement fines , et que comme un seul aiguillon , l'assemblage de plusieurs ; la pointe, dis-je, de l'aiguillon s'introduit dans la peau, elle y pénètre , elle sort par le bout du bouton LEÇON XIV. 285 qui termine l'étui. A quoi sert donc la fente qui est presque tout du long de cet étui? C'est ce qui mérite' le plus d'être explique , ou plutôt d'clre vu ici; c'est ce que la mécanique de la trompe des cousins a de plus particulier. L'aiguillon doit pénétrer dans la chair, et la nature ne l'a pas fait capable d'être alongé , ou au moins d'être alongé d'autant qu'il y doit pénétrer; cependant il ne saurait s'introduire dans la cKair couvert de son étui; car le dia- mètre de cet étui étant beaucoup plus grand que celui de l'aiguillon, l'ouverture capable de laisser passer l'étui serait beaucoup plus grande que celle que l'aiguillon peut faire ; le bout de l'étui reste donc nécessairement sur le bord de la plaie. Si cet étui n'était composé que d'une seule membrane très mince et très flexible , il pourrait se plisser pendant que l'aiguillon s'en- fonce, et lorsque l'aiguillon serait sorti de la chair, le ressort de cette membrane lui ferait reprendre sa première forme. Mais les pièces déliées qui composent l'aiguillon demandaient un fourreau plus solide que ne serait une mem- brane si mince ; et quelque mince qu'elle etit été , il eût été difficile qu'elle se fût plissée assez, qu'elle eût été réduite à assez peu de volume; car l'aiguillon doit pénétrer presque tout entier dans la chair, il s'y enfonce jusqu'au- près de son origine; un aiguillon qui a environ a86 ENTOMOLOGIE, une ligne de longueur s'enfonce dans la chair de plus de trois quarts de ligne. » La nature a donc eu besoin d'employer ici une tout autre mécanique , pour que l'élui , auquel de la solidité était nécessaire, pût être raccourci à mesure que la partie de l'aiguillon qui est hors de la plaie , devient plus courte. Le moyen auquel elle a eu recours est simple ; l'étui, quoique solide , a une sorte de flexibi- lité ; il se courbe à mesure que l'aiguillon pé- nètre dans la chair, il s'éloigne de l'aiguillon , qui doit toujours rester tendu et droit; l'étui , qui s'ouvre , peut se tirer en arrière, et s'y tire sans y amener l'aiguillon. Mais celui-ci a be- soin d'être soutenu immédiatement au-dessus du bord du trou ; aussi l'étui ne fait-il, comme nons venons de le dire , que se courber ; il de- vient d'abord un arc, dont l'aiguillon est la corde. Le bouton de l'étui doit toujours rester sur le b'ord du trou , pour aider à y maintenir et à empêcher de vaciller, un insirument dé- licat et faible. C'est par un expédient sembla- ble que les ouvriers qui ont h percer de très petits trous dans des corps durs , savent main- tenir la pointe déliée du foret. Enfin, à me- sure que l'aiguillon pénètre , l'étui se courbe de plus en plus; il s'y fait même quelque part un angle dont le sommet est variable , au moins ne m'a-t-il pas toujours paru placé dans LEÇON XIV. 387 le même endroit. Cet angle , d'abord obtus , le devient de moins en moins ; il passe à être aigu, et l'est à un tel point , quand l'aiguillon a pénétré aussi avant qu'il lui est possible, c'est à dire quand la tête du cousin est prête à toucher la peau, qu'alors l'élui est plié en deux; sa moitié inférieure est alors appliquée contre sa moitié supérieure. » C'est particulièrement du sang de l'homme et des animaux que les cousins sont avides , mais à défaut ils sucent les plantes et surtout les fleurs. Les cousins se tiennent tranquilles une par- tie de la journée ; vers le soir les mâles que l'on reconnaît facilement à leurs antennes en panache, s'assemblent en grand nombre, et quelquefois dans la journée, lorsque le temps est couvert , ou dans les bois ; ils volent conti- nuellement de côté et d'autre, sans s'éloigner, et en faisant entendre un bourdonnement aigu. Cest le moment de leur accouplement. Les femelles viennent se joindre aux mâles , dès qu'un de ceux-ci en aperçoit une, il s'en ap- proche , se joint à elle à l'instant, s'y accro- che et se laisse entraîner en l'air où ils volent ensemble accrochés par le derrière. On a été cependant rarement témoin de ces accouple- mens, quelques naturalistes ont même pensé qu'il n'avait jamais lieu, et que la fécondation des œufs ne se faisait qu'après la ponte ; mais 288 ENTOMOLOGIE, cette opinion n'est elle pas démentie suffisam- tnent par l'existence d'appareils copulateurs très développés? Les femelles sont très fécondes , chacune donne naissance à deux ou trois cents œufs en- viron, et il peut y avoir jusqu'à six générations car année. Les œufs sont alongés, oblongs , pointus supérieurement et rétrécis brusque- ment à l'extrémité opposée en un petit col dont l'ouverture circulaire paraît bouchée par une membrane : tous ces œufs sont reunis en un tas qui a la forme d'un radeau ou d'un bateau qui vogue à la surface de l'eau sur laquelle les cou- sins déposent leurs œufs. Réaumur, curieux de savoir comment le cousin s'y prenait pour dis- poser ainsi ses œufs, épia le moment favora- ble, il découvrit que la ponte avait lieu vers les six heures du matin ; mais laissons-le parler. « Ce jour là, dit-il, en arrivant, je commençai par voir plus de trente paquets d'œufs qui ve- naient d'être pondus; mais heureusement je remarquai un cousin dont la ponte n'était pas encore finie. Ce cousin avait ses quatre jambes antérieures cramponnées sur un fragment de feuille placé contre les bords du baquet, son corps était en dehors de cette feuille, et son pénultième anneau touchait l'eau. Un paquet d'œufs qui était posé auprès de son derrière , £t qui n'avait pas encore le volume des paquets LEÇON XIV. 289 ordinaires , m'apprit que la ponle élall avancée, mais qu'elle n'était pas encore fniie. Le cousin occupé tle son importante opération , ne fut point troublé par ma présence ; il me permit même de m'approcher assez près de lui pour le considérer avec une forte loupe. Bientôt je sus comment il parvenait h poser ses œufs per- pendiculairement à la surface de l'eau, com- ment il parvenait à les arranger. C'est son derrière qui fait tout , par rapport à l'un et k l'autre article. Nous avons dit que le pénul- tième anneau du corps touchait l'eau , et nous devons dire à présent que le dernier anneau , celui où est l'anus, formait, avec le reste du corps , une espèce de crochet , pour s'élever un peu au-dessus de la surface de l'eau. Du derrière ainsi contourné , je vis bientôt sortir un œuf; je vis qu'il sortait dans une direction différente de celle dans laquelle sortent ordi- nairement les œufs des autres insectes ; ceux-ci sont poussés horizontalement, ou même en bas, et celui-là était poussé en haut, d^ns une direction verticale. Cet œuf sortait ainsi tout près de la nichée des œufs déjà mis au jour. Dès qu'il était entièrement, ou presque entiè- rement sorti , le cousin n'avait qu'à l'appliquer contre ceux du petit bateau, dont il était le plus proche ; car cet œuf, comme ceux de presque tous les insectes, était sans doute en- i3 2 go ENTOMOLOGIE, duit d'une matière gluante , propre à le coller aux corps contre lesquels il serait appliqué. » De pondre un œuf et de le mettre en place, est pour le cousin l'affaire d'un instant, et dès qu'il en a pondu un, il en fait sortir \\n autre de son corps. Le cousin que j'observais fit ainsi, sans interrqption , plus de trente œufs en moins de deux minutes; soit que sa ponte fût alors finie, soit qu'enfin il eût élé inquiété par ma présence , il s'envola et laissa sur l'eau le petit Lateau flottant , mais dont le contour n'était pas aussi régulier que l'est celui de la plupart des autres bateaux d'œufs. J'eus beau chercher alors , je ne pus trouver aucun autre cousin occupé à pondre. Cependant je n'avais pas vu encore tout ce qui est essentiel à cetle opéra- tion ; j'avais élé assez instruit de la manière dont le ceusin parvient à poser chaque œuf perpendiculairement à la surface de l'eau , et à l'attacher contre la masse composée des œufs déjà sortis ; mais il restait à savoir com- mentai pouvait soutenir cetle masse sur l'eau, lorsqu'elle a encore trop peu de base par rap- port à sa hauteur, comment il parvenait à y soutenir le premier œuf, ou un assemblage seulement de deux ou trois œufs. Des cousins que j'allai observer les jours suivans dès les six heures du matin, ou plus tôt, me donnèrent sur tout cela des éclaircissemens complets; j'en LEÇON XIV. 291 trouvai d'occupés à pondre, j'en trouvai dont la ponte était très avancée , et d'autres dont elle l'était très peu. Ces derniers m'instruisi- rent suffisamment sur ce qui se passe dans l'in- stant où les premiers œufs sont mis au jour, ce qui est un instant très difficile à saisir. Entre les cousins que j'observai dans cette opération, qui leur attirait mes regards, j'en vis plusieurs qui avaient leur quatre premières jambes cram- ponnées contre les parois du baquet , et d'au- tres qui , comme le premier dont j'ai parlé , s'étaient posés sur un fragment de feuille flot- tant; le corps des uns et des autres était étendu sur la surface de l'eau , et la touchait seule- ment par une portion de son pénultième an- neau. Mais ce qui était plus essentiel à remar- quer, c'était la position des deux dernières et plus longues jambes, ou plutôt les positions ; car j'en observai deux différentes. Les cousins dont la ponte était presque finie , dont le petit bateau était presque achevé , avaient ces deux longues jambes étendues, et presque parallè- les l'une à l'autre. Le bout de chacune était étendu à la surface de l'eau , et même un peu élevé au-dessus ; mais elles étaient toutes deux un peu enfoncées dans l'eau auprès du derrière , elles étaient forcées à l'être par un poids; ce poids était celui du petit bateau : ce petit bateau était , pour ainsi dire , sur le chantier, 392 ENTOMOLOGIE, il n'clait point aLandonné à l'eau; les deux jambes, comme deux longues poutres, le sou- tenaient à la surface de l'eau, ou au-dessus; le cousin soutient ainsi ce bateau tant qu'il a des œufs k lui ajouter, il ne le met à flot que lorsqu'il ne lui en manque aucun. » Les cousins dont la ponte était encore peu avancée , dont le bateau n'avait pas encore la moitié de sa longueur, me firent voir leurs jambes dans une position différente de celle dont nous venoqs de parler; les jambes se croi- saient l'une l'autre , elles formaient un X ; et Tendroit où elles se croisaient, était d'autant plus près de l'anus, que l'assemblage d'œufs était plus petit , ou que la portion de bateau était plus courte ; l'angle intérieur que faisaient les jambes, soutenait cette petite masse d'œufs. De là il est aisé d'imaginer que lorsque le cousin fait son premier œuf, les jambes sont croisées très près du derrière , et à portée de soutenir cet œuf; qu'elles soutiennent de même les œufs qui sont successivement collés contre celui-ci; qu'à mesure que la masse d'œufs s'a- longe, l'endroit où les jambes se croisent, de- vient plus éloigné du derrière, et qu'enfin les deux jambes se posent parallèlement l'une à l'autre , quand le bateau est à moitié, ou plus d'à moitié fait; et qu'ainsi, depuis que le pre- mier œuf est pondu, jusqu'à ce qu'ils le soient LLÇON XIV. 2gâ tous , ils sont toujours soutenus. Ce n'est que quand la ponte est finie , que le cousin aban- donne le petit bateau , qui est en état de vo- guer sans risque. «Si on met un de ces petits bateaux dans un verre plein d'eau, au bout de deux jours, tantôt plus tôt , tantôt plus tard , on verra nager dans cette eau quantité de petits insectes, qui, exa- minés à la loupe , seront aisés à reconnaître pour des vers de cousins; rien ne leur man- quera , par rapport à la figure. C'est par le bout inférieur de l'œuf que chaque ver en sort ; dès qu'il est né, il se trouve dans l'eau où il doit croître. Chaque nichée est composée d'en- viron deux cent cinquante, ou de trois cents, ou même de trois cent cinquante œufs, qui ordi- nairement donnent chacun un ver. Les bateaux composés de coques vides restent sur l'eau, et ce n'est qu'avec le temps qu'ils sont détruits. » Ces vers ou larves changent trois ou quatre fois de peau en quinze jours ou trois semaines, suivant la température. Lorsque le cousin veut quitter une dépouille , il se met à la surface de l'eau dans une position différente de celle où il avait coutume de s'y tenir : d'abord alongé et étendu, ayant le dos en dessus, il se re- courbe ensuite un peu , enfonce sa tête et sa queue sous l'eau, à fleur de laquelle est l'an- neau correspondant au thorax, cet anneau se agi ENTOMOLOGIE, fend et devient assez considérable pour laisser sortir la nymphe en entier, qui par sa légèreté vogue naturellement sur l'eau. Dix jours après cette nymphe se transforme en insecte parfait ; mais écoutons encore Réaumur : « l'insecte qui est parvenu au moment où ses enveloppes ne lui sont plus nécessaires, et qui veut s'en tirer, se tient, comme auparavant, en repos à la surface de l'eau ; mais au lieu que dans les autres temps où il ne changeait pas de place, la partie postérieure de son corps était contournée et comme roulée en-dessous, alors il redresse cette partie , il la tient étendue à la surface de l'eau; au-dessus de laquelle son corselet est élevé. A peine a-t-il été un moment dans cette position , qu'en gonflant les parties intérieures et antérieures de son corselet, il oblige sa peau de se fendre assez près de ces deux stig- mates , ou même entre ces deux stigmates , qui ont la figure d'oreilles ou de cornets. Cette fente n'a pas plutôt paru , qu'on la voit s'alon- ger et s'élargir très vite , elle laisse à découvert une portion du corselet du cousin , aisée à re- connaître par la fraîcheur de sa couleur, qui d'ailleurs est verdâtre , et différente de celle de la peau qui l'enveloppait auparavant. » Dès que la fente a été assez agrandie, et l'agrandir assez est l'affaire d'un instant, la partie antérieure du cousin ne tarde pas à se LEÇON XIV. 29 -> montrer ; bienlôt on volt paraître sa tête , qui s'élève au-dessus des bords de T ouverture. Mais ce moment et ceiix qui suivront jusqu'à ce que le cousin soit entièrement hors de sa dépouille , sont des momens bien critiques pour lui , des momens où il court un terrible danger. Cet insecte qui vivait dans l'eau, qui aurait péri si on l'en eût tenu dehors pendant un temps assez court , a subitement passé à un état où il n'a rien autant à craindre que l'eau. S'il était renversé sur l'eau , si elle touchait son corselet ou son corps , c'en serait fait de lui. Voici comment il se conduit dans une situation si délicate. Dès qu'il a fait paraître sa tête et son corselet , il les élève autant qu'il peut au- dessus des bords de l'ouverture qui leur a per- mis de paraître au jour. Le cousin tire la par- tie postérieure de son corps vers la même ou- verture , ou plutôt cette partie s'y pousse en se contractant un peu, et s'alongeant ensuite; les rugosités de la dépouille dont elle s'efforce de sortir, lui donnent des appuis. Une plus longue portion du cousin paraît donc à découvert , et en même temps la tête s'est plus avancée vers le bout antérieur de la dépouille ; mais à me- sure qu'elle s'avance vers ce côté , elle se re- dresse ; elle s'élève de plus en plus ; le bout antérieur du fourreau et son bout postérieur se trouvent donc vides. Le fourreau alors est de- agG ENTOMOLOGIE, venu pour le cousin une espèce de bateau dans lequel l'eau n'entre point, et où il serait bien dangereux qu'elle entrât; elle ne saurait trou- ver de passage pour arriver au bout jiostérieur, et les bords de la fente du bout antérieur ne sauraient être submergés , que lorsque ce bout est considérablement enfoncé. Le cousin est lui-même le mât du petit bateau qui le porte. Les grands bateaux qui doivent passer sous des ponts, ont des mâts qu'on peut couclier; dès que le bateau est bors du pont , on bisse soîi mât , en le faisant passer successivement par différentes inclinaisons , on l'amène à être per- pendiculaire au plan horizontal. Le cousin s'é- lève ainsi successivement jusqu'à devenir lui- même le mat de son petit bateau , et un mât posé verticalement. Toute la différence qu'il y a ici, c'est que le cousin est un mât qui de- vient plus long à mesure qu'il s'élève davan- tage ; à mesure qu'il s'élève , une nouvelle par- lie du corps sort du fourreau : quand il est parvenu à être presque dans un plan vertical ^' il ne reste plus dans le fourreau qu'une por- tion assez courte de son bout postérieur. On a peine à s'imaginer comment il a pu se mettre dans une position si singulière , qui lui est ab- solument nécessaire , et comment il peut s'y conserver. Ni ses jambes ni ses ailes n'ont pu l'aider en rien ; celles-ci sont encore trop LEroN XIV. 297 molles, et comme empaquetées, et les autres sont étendues et couchées tout du long du ven- tre ; ses anneaux seuls ont pu agir. Le devant du bateau est beaucoup plus chargé que le reste, aussi a-t-îl beaucoup plus de volume. L'ob- servateur qui voit combien ce devant dé ba- teau enfonce , combien ses bords sont près de l'eau, oublie dans l'instant que le cousin est un insecte auquel il donnera volontiers la mort dans un autre temps ; il devient inquiet pour son sort, et il le devient bientôt davantage , pour peu qu'il s'élève de vent, pour peu que ce vent agisse sur la surface de l'eau. On voit pourtant d'abord avec plaisir la petite agitation de l'air, qui suffit pour faire voguer le cousin avec vitesse; il est porté de différens côtés, il fait différens tours dans le baquet. Quoiqu'il ne soit que comme une espèce de bâton ou de mât, parceque les ailes et les jambes sont ap- pliquées contre le corps, il est peut-être, par rapport à son petit bateau , une voilure beau- coup plas grande qu'aucune de celles qu'on ose donner à un vaisseau. On ne peut s'empêcher de craindre que le petit bateau ne soit couché sur le côté ; ce qui arrive quelquefois dans des temps ordinaires, et 1res souvent, lorsque les cousins se Iransforment dans des jours où le vent a trop de prise sur la surface de l'eau du baquet. Dès que le bateau a été renversé , dès 3g8 ENTOMOLOGIE, que le cousin a été couché sur la surface de l'eau, il n'y a plus de ressource pour lui. J'ai vu quelquefois l'eau toute couverte de cousins qui, par cet accident, avaient péri en naissant. Il est pourtant plus ordinaire que le cousin parvienne à finir son opération heureusement, elle n'est pas de longue durée; tout le dan- ger peut être passé dans une minute. » Le cousin, après s'être dressé perpendi- culairement, tire ses deux premières jambes du fourreau , et il les porte en avant ; il tire en- suite les deux suivantes ; alors il ne cherche plus à conserver sa position gênante , il se fcnche vers l'eau, il s'en approche, il pose dessus ses jamLes; l'eau est pour elles un ter- rain assez ferme et assez solide, qui, sans cé- der trop, peut le soutenir, quoique chargées du corps de l'insecte. Dès que le cousin est ainsi sur l'eau, il y est eu sûreté, ses ailes achèvent de se déplier et de se sécher, ce qui est fait plus vite qu'on ne peut le dire ; enfin le cousin est en état d'en faire usage, et bientôt on le voit s'en- voler, surtout si on tente de le prendre. » On connaît environ quinze espèces de cou- sins qui se trouvent en grande partie dans l'Eu- rope. L'espèce sur laquelle Réaumur a fait ses expériences, et le cousin commun, cidex pi- piens , Linn. Lcsbombyles volent avec rapidité , et sucen LEÇON XLV. 299 le nectar des fleurs sans se peser dessus ; Ils font entendre un bourdonnement assez fort. Les es- pèces en sont nombreuses, on en a jusqu'ici décrit quarante-sept; la plus commune, et celle qui à servi de type au genre , est le bombyle bicbon , B. major, Fabr. On connaît peu leurs mœurs. Les bippobosques ont été nommées mouches araignées par Réaumur ; dans quelques pays on les appelle mouches hretomics ou mouches d'Es- pagne. Leur corps est aplati et recouvert d'une peau solide presque de la consistance du cuir. Réaumur nous a appris que la larve éclot et se nourrit dans le ventre de la mère ; elle y reste jusqu'à l'époque de sa transformation en nymphe, et en sort sous la forme d'une coque presqu' aussi grosse que le ventre de la mère. C'est sous cette coque que l'insecte croît, et subit toutes ses métamorphoses. Cette enve- loppe est dure , écailleuse , et difficile à cou- per même avec des ciseaux, elle est bien pro- pre alors à défendre l'animal qu'elle renfei'me; mais cette dureté pourrait devenir funeste à un être nécessairement faible, et dont les parties n'ont pas acquis toute leur consistance, si la nature ne lui avait pas réservé une porte qu'il n'a qu'à ouvrir quand il en est temps. En examinant à la loupe une coque entière , on verra , à son gros bout , un faible trait qui mon- 3oO ENTOMOLOGIE, tre l'endroit où se trouve une calotte que l'on peut parvenir aisément à faire sauler avec la pointe d'un canif; celte calotte étant pressée se divise en deux pièces égales. Les hippobosques se trouvent particulière- ment sur les chevaux ; ils tourmentent aussi les bœufs et les chiens : ils attaquent de préfé- rence les parties de ces animaux qui sont le- moins garnies de poils. Réaumur assure , d'a- près l'expérience qu'il en a faite , que l'hippo- hosque aime autant le sang de l'homme que celui des chevaux et des bœufs, et sa piqûre selon lui n'est pas plus sensible que celle d'une puce. On ne connaît qu'une espèce d'hippobosque, qui se trouve dans toute l'Europe, c'est l'hip- pobosque des chevaux //. equina , Linn. , Geoff., etc. P/. 8. A-. 3. Les conops se trouvent sur les fleurs dont ils sucent les sucs mielleux. Les femelles dé- posent leurs œufs dans les larves des bourdons ou dans le corps de ces insectes à l'état par- fait. Latreille dit avoir observé plusieurs fois cet insecte parfait sortir de l'abdomen des bourdons. On rencontre ces insectes en été sur les fleurs des prairies. Le plus commun en Europe est le conops à pieds fauves, conops rufipcs, Fab. Les myopes ont de grands rapports avec le ; LEÇON XIV. 3oi conops dont ils ne diffèrent que par la forme des antennes et les parties de la bouche. On les trouve sur les fleurs. Ce genre est nom- breux ; l'Europe possède la plus grande partie des espèces. I^e myope ferrugineux, M.ferru- ginca, FaLr. , et le myope joullu, M, buccatu, Fabr. , sont les plus répandus. Les stomoxes ressemblent assez bien à la mouche commune, ils en diffèrent par leur trompe saillante. Ils sont courts, légèrement velus, parsemés de poils longs et roides. Ces insectes sont très communs, ils piquent très fort les animaux et les hommes. On n'a point étudié leurs larves. Le plus commun et le plus incommode est le slomoxe piquant. S.calcitrans , Geoff., Fab. Les rhingies ont beaucoup de rapports avec les mouches. Elles en diffèrent par la forme de leurs trompes. Elles ont été peu étudiées. On trouve communément en France la rhin- gie à bec. 11. rostvata , Fabr. Les chrysopsides et les taons ont beaucoup de ressemblance enlre eux. On ne les distin- gue que par la forme des antennes. Ces in- sectes sont également avides de sang, ils tour- mentent les animaux et même les hommes. Ils volent en plein jour avec rapidité et en bour- donnant ; ils suivent les bœufs et les chevaux avec une opiniâtreté singulière. 302 ENTOMOLOGIE, I.es £s*les sont carnassiers; ils font leur nourriture des diptères, des hyménoptères et quelquefois des coléoptères; ils font entendre en volant un bourdonnement assez fort. Leur larve a la forme d'un ver apode, à corps alon- gé , divisé en douze anneaux ; elles vivent dans la terre et s'y transforment en nymphe, sans s'être filé de coque et après avoir changé de peau. Les empides sont en général petits; ils ont le port et les habitudes des asiles. L'espèce la plu5 commune en France est l'empide livide. E. Ihuda , Linn. CINQUANTE-UNIÈME FAMILLE. LES SIMPLICICORNES OU APLOCÈRES. FL 9>.Jig. ^. Caract. Suçoir nul ou caché ; bouche en trompe rétraclile dans une cavité du front ; antennes sans poil isolé latéral. Genres. Rhagion , bibion , slque , anthrace , hypoléon , stratiome ou mouche armée, cyrle, midas, némotèle, cérie. Les insectes qui composent cette famille ont été généralement peu étudiés ; aussi ne con- naît-on presque pas leurs métamorphoses et leurs mœurs. Les rhagions se trouvent dans les bois et les jardins. La larve du rhagion ver-lion. Rh. i'er- LEÇON XIV. 3o3 mîlio^ Fabr. , vit d'insectes; elle leur dresse des pièges de la môme manière que les myr- miléons , avec lesquels on les trouve quelque- fois. Elle forme un entonnoir dans les terrains sablonneux, et se tient à l'affût pour saisir et dévorer les petits insectes qui ont le malheur de passer par là. Cet insecte se trouve dans presque toute l'Europe ; mais particulièrement dans le midi de la France. Les bibions diffèrent beaucoup suivant les sexes , les maies ont la tcte pourvue de deux yeux à réseaux , très grands , réunis entre eux supérieurement ce qui la rend très grosse et arrondie. Les femelles au contraire ont les yeux de cette espèce très petits, et par cela même la tête peu volumineuse et aplatie. Ces insectes sont connus vulgairement sous les noms de mouches de Saint-Marc , mouches de Saint-Jean y parcequ'ils paraissent les uns à la Saint-Marc et les autres à la Saint-Jean. On leur a attribué des dégâts que leur organi- sation ne leur permet pas de faire. Les femelles déposent leurs œufs dans la terre; les larves qui en sortent s'introduisent dans les bouses de vache et y vivent jusqu'à leur transformation en nymphe. Ces larves sont apodes, semblables à de petites chenilles et pourvues de quelques poils; il paraît qu'elles changent plusieurs fois de peau avant que de 3o4- ENTOMOLOGIE, se transformer en nymphes ; une fois à ce se- cond état, il leur faut environ quarante jours pour devenir insectes parfaits. On les rencontre fréquemment sur les ar- bres fruitiers auxquels ils ne font aucun tort. Il y a à peu près seize espèces qui habitent l'Eu- rope. Le bibion précoce. B. hortulanus , Fabr. Le bibion de Saint-Marc, B. Marci^ sont très communs dans toute la France. Les siques se rencontrent sur les troncs d'ar- bres , sur lesquels ils courent avec vitesse , ils sont carnassiers et se nourrissent d'autres in- sectes qu'ils sucent. L'espèce la plus commune est le sique cimicoïde. Musca cimicdides, Fab. Les anthraces volent avec légèreté ; on les trouve dans les lieux sablonneux , les ailes de la pluplart sont variées de diverses couleurs et quelquefois tout-à-fait transparentes, on ne connaît point leurs larves. L'anthrace hotlen- tote , anthrax hottentota, Linn. , est très com- mune en France. Le genre hypoléon , épldppie de Latreiile , se compose d'un très petit nombre d'espèces qu'on rencontre sur le tronc des vieux arbres; on connaît peu leurs mœurs. Les stratiomes ou mouches armées sont re- marquables par les pointes qui se trouvent à la partie postérieure de leur corselet; leurs larves vivent dans l'eau, leur Icie est garnie de cro- LEÇON XIV. 3o5 chels qui leur scrveiit à saisir les petits insectes dont elles se nourrissent, et d'un mamelon charnu avec lequel elles les sucent. L'insecte parfait se nourrit du nectar des fleurs. Le stra- tioine caméléon, Straiiomis chamœlcoii^ Geoff. se trouve communément en Europe sur les fleurs. ~ Les cyrfes vivent sur les fleurs, on n'en connaît que très peu d'espèces. Leurs larves sont inconnues. Les midas sont tous exotiques, on ne con- naît point leurs habitudes. Les néraotèles ont le port des stratiomes , mais leur corselet n'est point armé; on les trouve sur les plantes aquatiques. Le némolèle uligineux , netnotehis uliginosus, Fabr. est com- mun dans toute la France. Les céries se rencontrent sur les fleurs et sur les troncs des arbres ; au premier aspect on les prendrait pour des guêpes. On ne connaît point leurs larves. On en trouve en France , une espèce que Latreille à nommée cérie ves- piforme, C. ^espifowiis. 3t>6 I.NTOWOLOr.lE, CINQUANTE-DEUXIÈME FAMILLE. LES LATtUALlSKTES OU CllÉTOLOXES* PL 8. fig. 5. Curar.t. Suçoir nul ou cache ; bouche en trompe rélraclile dans une cavilé du front; an- tennes à poil isolé, latéral, simple ou plu- nieux. Genres. Dolichope , ccyx , tétanocère , céro- chèle, cosmie , thérève, cchinomye , sarge , niulion, syrphe , cciiogasirc, mouche. Les (lolifliopes soni rcviîius pâle en dessous, parsemée de petits points noirs avec des bandes plus obscures. Celte nymphe porte au-devant de son corselet deux cornes alongées, tubulalres, qui sont les organes de la respiration ; elle a toujours soin de tenir leurs extrémités hors de l'eau, afin de ficspirer, et si on la retourne, et que ses cor- nes ne soient plus placées ainsi, elle se démène et se courbe de diverses manières jusqu'à ce qu'elle ait repris sa première position. Le der- i4 3l4- ENTOaiOLOGIE, nier anneau de l'abdomen et même plusieurs autres présentent des crochets qui servent à cette nymphe pour s'accrocher aux tiges des mousses et autres plantes aquatiques. L'insecte parfait éclot six jours après que la larve a passé à l'état de nymphe. 11 sort par une fente qui se fait au-devant du corselet sur la tête et sur une portion de la poitrine. » Les céroplales sont ou exotiques ou très ra- res ; on les connaît fort peu. Les larves vivent h ce qu'il paraît dans les forêts. Elles se filent des coques comme les tipules. Les psycodes diffèrent peu des tipules et leur étaient autrefois réunies. Les scatopses sont très communs dans les latrines à la fin de l'automne. Les larves res- semblent à des petits vers mous , elles sont apodes; elles vivent dans les latrines, d'autres sous la surface intérieure des feuilles de buis , dans des espèces de tumeurs qu'elles occasio- nent. La principale espèce est le scatopse noir scatopse nigra^ qui se trouve très fréquem- ment dans les latrines. Les hirlées n'offrent rien de particulier, et leurs mœurs sont à peu près les mêmes que celles des tipules. LEÇON XV. LES APTERES. La plupart des naturalistes modernes ont fait des classes particulières avec quelques unes des familles de cet ordre. Lalreille en a formé des groupes plus ou moins naturels qu'il a désignés sous les noms de crustacés, d'arachnides, d'in- sectes myriapodes, thysanoures, parasites et suceurs. Dans la méthode de ce savant , le mot aptère ne signifie pas une classe , un ordre , oa une famille , mais n'est plus qu'un adjectif qui s'applique à tout insecte privé d'ailes. Il faut avouer que l'organisation , les mœurs et la ma- nière dont se reproduisent ces animaux, les éloignent beaucoup des véritables insectes. Nous en avons fait un huitième ordre , en attendant que quelque observateur en fasse une élude spéciale, et assigne à ces êtres sin- guliers la véritable place qu'ils doivent oc- cuper. ■ 11 serait impossible de définir les caractères de cet ordre , celui même d'aptère sous lequel on le désigne, est loin d'être suffisant, puis-. 3l6 ENTOMOLOGIE, que , comme on sait, 11 y a dans lousles ordres des insccles qui sont toujours privés d'ailes par avorlement; le nombre de leurs pattes qui sont presque toujours au-delà de six , ne suffit pas non plus, puisque parmi eux, la famille des nématoures ou séllcaudes n'ont que six pattes. Cependant il n'est pas difficile de les distin- guer, même au premier coup d'œil. CINQUANTE-CINQUIÈME FAMILLE. LES PARASITES OU RHINAPTÈRES. PL S.J/g. 9. Caract, Un bec ou suçoir, sans mâchoires et sans ailes; tête et corselet distincts. Genres, Puce, pou, smaridie , tique , lepte , sarcopte. Tous les insectes de cette famille vivent con- stamment sur les quadrupèdes ou sur les oi- seaux dont ils sucent le san^. Les puces vivent particulièrement aux dé- pens de l'espèce humaine , elles préfèrent la peau douce des femmes et des enfans. Elles tourmentent aussi beaucoup les chats, les chiens, les lièvres et mî^me quelques oiseaux, tels que les pigeons, les poules, les hirondelles, etc. Les muscles de la puce ont une force prodi- gieuse ; on leur a fait traîner des poids énor- mes, on a vu par exemple une puce traîner un canon d'argent, soutenu de deux petites roues, LEÇON XV. 3l^ pesant quatre-vingts fois plus qu'elle, qu'on cliargeait de poudre, el qu'on taisait parlir sans que la pute pariil épouvantée. Un ouvrier an- glais avait construit un carrosse en ivoire, à six chevaux, renfermant quatre personnes, ayant deux laquais sur la derrière, un cocher sur le siège, enire les jambes duquel était un chien , le tout traîné par une puce. Les puces, comme chacun sait, ont le corps recouvert d une peau dure et coriace qui ré- siste à la pression de nos doigts; Aies ont de plus une i'ormc comprimée, ce qui leur facilite les moyens de pénétrer entre les poils des ani- maux, el de s'y tenir cachées; mais ce qui contribue le plus à leur conservation c'est la faculié qu'elles ont de sau'er; de quelle force extraordinaire ne sont-elles pas douées! puis- qu'elles peuvent s'élever jusqu'à trente fois leur hauteur. L'accouplement de ces animaux est très sin- gulier. Le mâle est placé en- dessous de la fe- melle; le ventre de Tun est appuyé contre celui de l'autre par les mêmes faces, et leurs têtes sont en regard. Les femelles pondent environ une douzaine d'œufs , assez gros ; ils éclosent au bout de cinq -h six jours. La larve qui en sort est alongée , cylindrique et sans pattes; elles est très vive; leur couleur est blanche , transparente el de- 3l8 ENTOMOLOGIE, vient ensuîlc rougeàlre. Dans les lieux ou les puces sont c::cessivement communes; il est très dilficile de renconlrer ces larves ; la nature qui vciile avec la même sollicliude à la con- servalion de tous les êtres indislinclement , a doue les puces de la sagaciîé et P instinct né- cessaires pour mettre leur poslérité à l'abri de tout danger. Ovingion rapporte que près de Surate , les Banians ont fondé un hôpital pour les puces, Jes poux et autres vermines qui sucent le sang des hommes. Pour nourrir, dil-il , ces ani- maux de la manière qui leur convient, on loue de temps en temps un pauvre homme pour passer une nuit sur un lit, dans un lieu où ils sont; mais on a la précaution de l'y attacher, de peur que la douleur des piqûres ne l'oblige à se re irer avant le jour, et afm qu il puisse les nourrir à l'aise de son sang. Quoiqu'on n'ait encore décrit que trois es- pèces de puces, il est probable que lorsqu'on voudra les étudier, on en découvrira davantage. La puce irritante pulex irritans , Linn. , ou puce commune, est répandue en Europe et en Amérique. La puce à bande , pulex fusciatus, ljo.ec , se trouve sur le lerot et le rat d'Amé- rique. J>a puce pénétrante, pulex pénétrons^ chique, bicho ^ au Brésil, est très commune aux Antilles et dans l'Amérique méridionale. LEÇON XV. 319 Elle pénètre dans le tissu de la peau de la pLuilo des pieds, s'y nourrit et y dépose ses œufs: son inlroduction a Heu sans aucune sen- saiinn douloureuse , et sans que la peau change de couleur. Quelques jours après on éprouve une démangeaison d'abord légère, mais qui fuiit bientôt par devenir insupportable. On ne voit dès le counuenceinent, qu'un petit point noir sur la partie où l'insecte s'est retiré; à ce point succède une petite fumeur rougeâtre, ou de la couleur même de la peau lorsque la chi- que est entrée très profondément. En peu de temps cette tumeur devient aussi grosse qu'un pois, si l'on ne se hâte d'extraire l'insecte. En perçant la peau qui recouvre la tumeur, on re- connaît une espèce de sac eu de globe, pareil à un kyste, d'taie coalew noirâtre ou brunâ- tre , et contenant un pussanieux et un nombre infini de globules blancs, ovales oblongs qui ne sont aulre chose que les œufs de l'insecte. Si on néglige d'extraire ce kysie, il s'ou- vre , et donne lieu à une plaie sur laquelle les œufs se répandent ; d'autres chiques se mani- festent dans les parties voisines , causent de nouveaux ulcères , qui deviennent souvent dif- ficiles à guérir, et qui donnent même quelque- fois la mort. Tout le traitetnent consiste à ex- traire la chique de manière à ne laisser aucun de ses œufs. Les nègres sont très habiles à faire J20 ENT03I0LCGÏE, celte opcrallon , qui demande une certaine dcxlérilé. Les poux vivent du sang des hommes, des quidrupt-dcs et des oiseaux; il n'est pas d'aiii- n al qui n'ait son pou particulier ; trois espèces vivant aux dépens de riiomnie, le /;ou commun qui habite les vOlemens , le pou tic la iêfe, qui ne se trouve que dans les cheveux, et le mor- pion qui hahite autour des parties sexuelles , et quelquefois les sourcils. Les poux sont ovipares et multiplient beau- coup ; ils attacltenl leurs œufs ou lentes^ pi. 8. fig, g. fl, sur les cheveux ou sur les habits. liCS petits sortent des œufs au bout de six jours, et dix-huit jours après, ils peuvent pondre à leur tour. On a calculé que deux poux femelles peuvent donner naissance à dix-huit mille pe- tits dans l'espace de deux mois. La propreté est le meilleur moyen de se pré- server de ces animaux parasites; il n'y a guère que les personnes qui restent long-temps sans changer de linge ou qui laissent la crasse sé- journer sur leurs tcles qui en soient infectées. On cite cependant des individus , chez lesquels ni une propreté excessive , ni l'emploi de di- verses substances efiicaces n'ont pu les dé- truire ; telles sont les personnes afl^cîées de la maladie nommée pèdicuhiire , maladie aussi cruelle, que dégoûtante, et qui très souvent devient mortelle. LEÇON XV. Sa i Les Holtenfots et les singes mangent les poux avec plaisir. Les feimnes des nègres d'A- frique cherchent ceux de leurs maris et parais- sent s'en faire un régal. Les smaridies sont très petites; elles vivent pai ticulièrenient sur les oiseaux. Il y en a sans doute un grand nombre d'espèces. On en trouve aussi sur les plantes et le tronc des arbres. La sniaridie du sureau, smaiidia samLuci, Lat. est commune en France. Les tiques ou ixodes se tiennent ordinaire- ment dans les bois , les taillis, sur les arbris- seaux et y attendent le passage de quelques ani- maux pour se fixer sur eux. En Amérique ces insectes attaquent Thomme , ils se irouvejit en quantités innombrables sur les plantes , k-s buissons et surtout les feuilles sèches don» la terre est couverte : si l'on s'assied un instant sur ces feuilles, on ne larde pas à être cou- vert de ces animaux qui cherchent aussitôt à sucer le sang. En Europe les tiques s'attachent particuliè- rement aux chiens, aux cerfs, aux moutons aux bœufs, aux chevaux, etc. Les chasseurs les désignent sous le nom de luuoctte. On a vu des bœufs et des chevaux périr par suite du trop grand nombre de tiques qu'ils étaient obligés de nourrir. Les leplcs sont errants, ils sont très petits j 32 2 ENTOMOLOGll. ils se jettent sur les animaux pour s'introduire dans leur peau et leur sucer le sang. Le lepte automnal est assez commun en France , il grimpe aux jambes, s'insinue dans la peau à la racine des poils , et y cause des démangeaisons très vives. Il est de couleur rouge, ce qui l'a fait nommer rouget dans quelques pays. C'est aux sarcoptes, mittes de la gale de De Géer, qu'est due la maladie connue sous le nom de gale. Long-temps on a ignoré la cause de celte maladie cutanée, mais les observations de De Géer, Latreille et autres naturalistes ne permettent plus de douter qu'elle ne soit due à ces insectes. CINQUANTE-SIXIÈME FAMILLE. LES RICINS ou ORNITUOMYZONS. PL 9. fig. 2. Genre unique. Ricin. Linnseus et Fabricius avaient confondu les ricins avec les poux, ils en sont très distincts par les parties de leur bouche ; du reste , ils leur ressemblent entièrement par la forme. Les ricins se tiennent de préférence sous les ailes des oiseaux , à leurs aisselles et à leur tête ; ils s'y multiplient au point de les faire maigrir considérablement, et même de le^ faire mourir. Ce genre est très nombreux ; il n'y a pas d'oiseau qui n'en nourrisse une ou deux espèces. CINQUANTE-SEPTIÈME FAMILLE. LES SÉTir.AUDES OU NÉMaTOURES. PL Çj. fg. T» Caract. Des mâchoires; des antennes; ab- domen très distinct, terminé par des soies ou filels ; six pattes seulement. Genres. Forbicine , machile, podurc. Les forbicines, Icplsmes de Linnseus et de Lalreille, ont le corps alongé et couvert de petites écailles souvent argentées et brillantes, et qui s'enlèvent facilement; il est mou et dé- primé. Ces insectes courent très vite; ils pa- raissent fuir la lumière. Ils se nourrissent de sucre, de bois, d'étoffes de laine, etc. L'es- pèce qui sert de type au genre est la forbicine du sucre. Elle est originaire d'Amérique , mais très répandue maintenant en Europe. Les machiles ressemblent beaucoup aux for- bicines, elles en diffèrent particulièrement par les petits filets de leur abdomen qui sont pro- pres au saut et dont celui du milieu est beau^ coup plus long que les autres. On n'en connaît qu'une espèce, c'est la ma- chile du polypode qui se trouve en Europe. Les pqdures ressemblent aux forbicines el aux machiles , elles en diffèrent par les filets 324- LNTOMOLOGIE, de leur abdomen qui ne sont qu'au nombre de deux ; ces filets se recourbent sous le ventre et se débandent comme un ressort pour produire un saut de deux ou trois pouces de hauteur. Quand le saut est achevé la podme remet dou- cement ses filets en forme de queue dans leur première position. On trouve ces insectes sur les plantes, quel- ques espèces se tiennent à la surface des eaux stagnantes. Ils paraissent aimer à vivre en so- ciété. Ils se nourrissent probablement de dé- bris de végétaux. On les trouve dans les lieux humides. On compte environ quinze espèces de po- dure , toutes appartenant à l'Europe. CINQUANTE-HUITIÈME FAMILLE. LES ARATSÉIDES OU ACERES. PL Ç).J/g. 3. Cararf. Pas d'anîcnnes ; lete confondue avec le corselet; abdomen sans pattes; liuit pattes , des mâchoires ou des mandibules disîinctes. Genres. Araignée, mygale, phryne , scor- pion , pince, galéode, faucheur, îrombidie. Les aranéldes ont été séparés des insectes par presque tous les auteurs modernes; ils en diff'rent en effet non seulement par des caractères très distincts, mais encore par des LEÇON XV. 32 5 formes particulières qui ne permellent point de les confondre. La plupart des aranéides se nourrissent d'in- sectes dont ils s'emparent, soit en les enve- loppant dans des fdets qu'ils leur tendent, soit en les attrapant à la course , ou en sautant sur eux lorsqu'ils s'approchent de leurs re- traites. Ces animaux persévèrent consfammeni dans la forme qu'ils avaient en naissant; dans quel- ques uns néanmoins, les pieds postérieurs ne se développent qu'au bout d'un certain temps. Dans aucun d'eux on ne remarque de métamorphose, ce qui ies sépare essentielle- ment des véritables insectes. Malgré le mépris et l'espèce d'horreur que les aranéides font éprouver à beaucoup de per- sonnes, ces êtres sont intéressans sous plus d'un rapport, et offrent aux naturalistes, un vaste champ d'observation. Les araignées sont très communes et très répandues, elles habllenl toutes les narties de nos maisons, les bois, les champs, partout enfin , elles fabriquent avec un art admirable des toiles qu'elles attachent aux embrasures des fenêtres, des plafonds, des arbres, etc. « Lorsqu'une aragnée fait cet ouvrage dans quelque coin d'une chambre , et qu'elle peut aller aisément en tous les endroits où elle veut 5i6 ENTOMOLOGIE, attacher ses fils , elle écarte les quatre mame- lons dont nous venons de parler, et, en même temps, il paraît à l'ouverture de la filière une très petite goutte de cette liqueur gluante qui est la matière de ces fils; elle presse avec ef- fort celte petite goutte contre le mur, qui s'y attache par son gluten naturel, et l'araignée, en s'éloignant de cet endroit , laisse échapper par le trou de sa filière le premier fil de la toile qu'elle veut faire. Etant arrivée à l'endroit du mur où elle veut terminer la grandeur de la toile, elle y presse, avec son anus, l'autre bout de ce fil, qui s'y colle de même comme elle avait attaché le premier bout; puis elle s'é- loigne environ l'espace d'une demi-ligne de ce premier fil tiré; elle y attache un second fil quelle tire parallèlement au premier. Etant arrivée à l'autre bout du premier fil, elle achève d'attacher le second contre le mur, ce qu'elle continue de même pendant toute la largeur qu'elle veut donner à sa toile ( l'on pourrait appeler tous ces fils parallèles la chaîne de cette toile ) : après quoi, elle traverse en croix ces rangs de fils parallèles , attachant de même l'un des deux bouts contre le mur, et l'autre bout perpendiculairement sur le premier fil qu'elle avait tiré , laissant ainsi tout-à-fait ouvert l'un des côtés de sa toile , pour y donner une entrée libre aux mouches qu'elle y veut attraper ( l'on LEÇON XV. 327 pourrait appeler la trame «ie la loile ces fils qui traversent en croix les premiers fils parallèles que nous avons appelés la chaîne); et comme ces fils, fraîchement filés, se collent contre tout ce qu'ils touchent, ils se collent en croix les uns sur les autres , ce qui fait la fermeté de celte toile, etc. » ( liombeig, mémoire de l'acu' demie des sciences, armée 1707 , pag. Sag). Les araignées sont très carnassières; elles ne vivent que de rapines, et elles font une guerre conlinuelle à presque tous les autres insectes; les unes sucent simplement ceux qui se trou- vent embarrassés dans leurs filets, les autres, les dévorent presqu' entièrement , ne laissant que les parties les plus dures, les ailes, les pattes , etc. Elles poussent la cruauté jusqu'à se dévorer entre elles. Lorsqu'elles s'attaquent le combat ne finit que par la mort de l'une d'elles, qui est sucée ou dévorée par le vainqueur. Lorsqu'on jette une araignée sur la toile d'une autre , la propriétaire l'attaque à l'instant, s'en empare, la lue et la mange lors- qu'elle est beaucoup plus forte , ou prend la fuite lorsqu'elle est beaucoup plus petite ; souvent elles se livrent un combat opiniâtre qui finit quelquefois par la mort des deux. Toutes les araignées ne tendent pas des filets pour attraper leur proie , mais tou[es cepen- dant filent plus ou moins, et sont pourvues d'or- 028 ENTOMOLOGIE, ganes propres à cel usage. La structure exté- rieure de ces organe" auxquels on a donné le nom de mamelons et de filières, est très cu- rieuse et très singulière. Les mamelons ainsi nommés à cause de leur forme , sont au nombre de quatre, et placés à l'anus de P insecte; ils se montrent plus ou moins au-dehors dans les dif- férentes espèces, et ont un mouvement fort libre en tout sens; ils sont beaucoup plus gros et plus saillans dans les araignées fileuses que dans les cbasseuses. Leur exlrémiîé est arron- die, et vue au microscope, elle paraît criblée de petits trous, telle à peu près que la télé d'un arrosoir. Leuwenboek et De Géer, disent qu'elle est hérissée dans les araignées de la première famille , d'une infinité de parties alongées, de ligure conique, percées chacune, à leur exiremité, d'un très petit trou. Ce sont là hs filières d'où sort cette piodigieuse quan- tité de fils très fins el très déliés , dont l'ensem- ble , qui va quelquefois au-delà de mille , ne forme cependant qu'un fil encore très mince et très fin. Les filières ne sont pas visibles dans toutes les araignées, mais en pressant un peu ie mamelon , on les oblige à se montrer au dehors. Les réservoirs de la matière à soie qui se Irouveul dans 1 intérieur du corps sont au nom- hiQ Je six grands et deux petits à la base des six LEÇON XV. 329 grands réservoirs, il y en a deux autres un peu plus pptils ot de la figure d'une larme de verre, placés de chaque côlé sur une ligne oblicjue. Il paraît que c'est là que se ramasse cl se pré- pare d abord la matière visqueuse qui doit fournir la soie; les six autres ne sont peut-être destinés qu'à la conlenir.ou à lui faire subir un dernier degré de perfection. Voici ce que dit Réauniur à ce sujet : « les lames sont les premiers réservoirs où on trouve assemblée la matière visqueuse qui doit former les fils de soie , et ceux où celte malière a le moins de consistance ; elle en a beauconj) davantage dans les six grands réservoirs où les canaux des pré- cédens la portent; elle en acquiert en chemin faisant ; uiie partie de 1 huuu*iité ou de la li- queur aqueuse qui y était aièlée , s'en dissipe pendant sa route , ou en est séparée par i\i's par- lies destinées à cet usage. Enfin cette rujueur, en allant aux mamelons par des tuyaux parti- culiers, se sèche encore davantage, elle de- vient fd. Au sortir de la fdière , ces fils sont ce- pendant encore gluans; ceux qui sont sortis de differens trous se collent ensemble à qu'^lque distance de là. Celte matière n'est parfaitement sèche que lorsque le reste de 1 humidité s'est évaporée. Tout cela se prouve parfaiiement si l'on fait sécher près du feu , ou si l'on fait bouillir dans l'eau une grosse araignée. Lors- 33o ENTOMOLOGIE, qu'on ne l'a pas fail cuire pendant long-temps^ ou qu'on ne la pas beaucoup fait sécher, on trouve que les larmes ont plus de consislance, elles se tirent en fils, et la matière des grands réservoirs ne peut plus s'y tirer. Le même de- gré de chaleur qui a suffi pour sécher la pre- mière matière ne suffit pas pour sécher la se- conde. Enfin si on fait cuire Varaignce jusques à un certain point, la matière «les larmes ne peut plus se retirer en fils, elle paraît une es- pèce de colle dure ; d'où il est clair que c'est précisément en séchant, ou parceque llmmi- dilé inutile s'évapore, que la matière de la soie devient soie. » Les araignées filent leurs toiles de Lien des manières différentes , les unes font une espèce de filet très lâche, d'une figure spirale régu- lière ; quelques autres ne les composent que de fils tendus dans tous les sens et sans aucun ordre apparent, d autres enfin leur donnent la forme d'un lapis d'un tissu serré , étendu sur un plan vertical. Lister, pour expliquer com- ment les araignées pouvaient attacher leurs fils d'un arbre à un autre, souvent à une grande distance , a prétendu qu'elles éjaculaient et qu'elles lançaient leurs fils de la même façon , dil-il , que les porcs -épies lancent leurs pi- quans; cette opinion n'a pas besoin d'être ré- futée. Voici comment l'araignée fait sa toile LEÇON XV. 33 1 enire deux arbres sépards l'un de l'autre par un fossé ou un ruisseau qu'elle ne peut fran- chir. Dans un temps calme, placée au bout de quelques brandies, elles s'y lient ferme sur ses pattes de devant , et avec ses deux paHes pos- térieures , elle tire de ses mamelons un fil assez long, qu'elle laisse flotter en l'air. Ce fil est poussé par le vent contre quelque corps solide, et il s'y colle promptenient par son gluten na- turel. L'araignée le tire à elle de temps en temps pour reconnaître s'il est attaché; lors- qu'elle en est assurée par la résistance qu'elle éprouve , elle le bande et le colle à l'endroit où elle se trouve. Ce premier fil lui sert de point de communication pour placer les auires. Elle lui donne de la solidité; ensuite elle en file d'autres perpendiculaires et obliques , qu'elle attache à difiérentes branches , et dont les bouts viennent se rendre à un centre commun. Quand ce travail est fini, elle en file d'auues qu'elle colle dessus ; elle les écarte les uns des auires, et les place circulairemcnt autour du centre, La toile achevée , l'araignée construit à une des extrémités supérieures, entre deux feuilles rapprochées, une petite loge qui lui sert de retraite; elle s'y lient ordinairement toute la journée , et n'en sort que le mi.lin et le soir. Dans les beaux jours de l'automne , on voit souvent voltiger dans l'air une quantité assez 332 ENTOMOLOGIE, considérable de fils de sole , que le vent cm- porie quelquefois à une très grande hau'eur» Ces fils sont l'ouvrage des jeunes araignées de la famille des tendeuses. Il est aisé de s'en con- vaincre en examinant de près ces fils; on ne manquera pas de trouver à l'un ou à l'autre bout les peiiles arai^^nées occupées à produire de nouveaux fils ou à alougor ceux qui ont déjà cle filés , jusqu'à ce qu'ils soient fixés. Les araignées sonl ovipares : la femelle, peu de leuips après sa fécondation par le n)ale , pond une quanliié plusou moinsconsidérabled'œufs, d'où sortent ensuite les petites araignées. Les parties qui servent à la génération de ces insectes sont doubles dans le n*ck , qui a examiné tes crochets, de ces insectes , a trouvé près de leur pointe uuc LEÇON XV. 3/3 ouverture qui coimnunique à une cavllé qui s'élend jusqu'à rcslrômilé ^e t>c (^coîîi'ox] .-_L-OJ— - — Avant de donner noire méthode analytique , nous avons cru devoir imprimer ici celle dans laquelle Geoffroy a classé les insectes des environs de Paris; cette méthode est très facile et mérite d'être suivie par les commençans et les personnes qui se bornent à faire des collections des insectes de leurs environs. On aura de plus , l'avantage de trouver la description de plus de dix-sept cents espèces rangées d'après cette méthode, dans un petit volume publié par Fourcroy et qui a pour titre : Eniomologia Farisiensis, swc catalogus insecto- nim quœ in agro Parisicnsi reperluntur; in-i8, Paris 1785. Geoffroy avait divisé les insectes en six sections ; nous en avons fait huit qui répondent aux huit ordres admis par tous les entomologistes mo- dernes. CARACTÈRES DES SECTIONS. i..;Deas ailes pliées transversalement sons des élylies durs et coriaces. Boache armée de mandibules et de mâchoires. Coléoptères. a... Deas ailes pliées longitndinalement sons des élytres mons presque membranenx. Bouche munie de mandibules et de mâchoires. Orthoptères. 16 35o MÉTHODE 3... Ailes snpérieares , presqne semblables à des élytres , on moitié membraneuses et moitié coriacées. Trompe aigue, repliée en dessous le long dn corps. Hémiptères. 4... Quatre ailes chargées de poussière écailleuse. Trompe roulée en spirale. Lépidoptères. 5... Quatre ailes uues , membraneuses, réticulées, presque toujours égales. Boucbe munie de mandibules et de mâ- choires. Névroptères. 6... Quatre ailes nues, membraneuses, veinées, inégales. Bouche pourvue de mandibules , et d'une trompe souvent très courte ou imperceptible. Hyménoptères. 7... Deux ailes membraneuses, veinées. Un petit balancier sous l'origine de chaque aile. Trompe droite ou coudée, et rétractible. Diptères. 8... Point d'ailes ( dans les deux sexes. ) Aptères. DE GEOFFROY. 35 1 SECTION PREMIERE. Deux ailes pliées transversalement sous des élytres dures et coriaces. Bouche armée de mandibules et de mâchoires. Cette section se divise eu deux articles sous-divisés chacun en quatre ordres. ARTICLE PREMIER. Insectes à éljtres durs qui couvrent tout l'abdomen. Insectes qui Genres. LE CERF VOLANT. ( LE LUCANE. ) Platjrcerus. 2. LA PANACHE. Pcïlinns. 3. LE SCARABÉ. Scarabœus. 4. LE BOUSIER. Copris. 5. L'eSCARBOTi Attelabus. 6. LE DERMESTE. Dermestes. ORDRE PREMIER. ont cinq articles à tontes les pattes. Caractères génériques. (Antennes pectinées à l'extrémité d'ua seul côté. Deux familles. 1° A antennes coudées. 2" A antennes entières. {Antennes en peigne , ou pectinées tout du long d'un seul côté. {Antennes en masse, en feuillets, écus- son entre les élytres. Deux familles. 10 Sept feuillets aux antennes. 20 Trois feuillets aux antennes. J Antennes en masse en feuillets. Point J^ d'écusson entre les élytres. {Antennes en masse solide, coudées dans leur milieu, tête enfoncée sons le corselet. {Antennes en masse perfoliée ( ou com- posées de lames , enfilées dans leur milieu ) , et dont le dernier article forme un bouton.Elytres sans rebords. 352 7. LA VRILLETE. Byrrhus. 8. l'akthrèhk. Anthrenus. g. LA CrSTELLB. Cistella J.O. LE BOUCtlER. Pehis. II. LE RICHARD. Guctijus, la. LE TAUPIW. l3. LE BtrpRESTE. Buprestis. 14. LA BRtrCBE. Lnichiis I 5. LE VER LUISAIfT. ( LAMPYRE. ) Lampyris. l6. LA CICINDÈLE. Cicindda. MÉTHODE {Antennes presqne en masse, dont leâ trois derniers articles sont beaucoup plus longs qne les autres. {Antennes droites, en masse solide un peu aplatie. {Antennes pins grosse? et nn peu per- foliées par le bout. Corselet conique et sans rebord. I Antennes plus grosses, et tin peu per- < foliées par le bout. Corselet e% ély« 1 très bordés. {Antennes courtes en scie. Corselet uni et simple en-dessous. É Antennes en scie ou en filets , qui se ^ logent dans une rainure formée ta^ \ dessous de la tête. Corselet terminé en-desson« par une pointe reçue dans une cavité de l'ab- domen. Î Antennes filiformes, appendice consi- dérable à la base des cuisses posté* rienres. Trois familles. ip A corselet en cœur plus large que la tête , plus étroit que les élytres. 2» A corselet plus étroit qne la tête et les élytres. 30 A corselet plus large que la tête, et de la largeur des élytres. r Antennes filiformes, corselet arrondi < en bosse. Corps spbéroide , convexe ^ en-dessus. Î Antennes filiformes. Tête cacbée par un large rebord du corselet. Côtés de l'abdomen plissés en papilles. f Antennes filiformes, corselet aplati et / bordé. Tête découverte , élytres flexi- \ blés. X*. L OMALISE. Oinalisus. 18. 1,'HYDROrHILE. Hidrophjlus. 19. LE DITIQUE. Djtkus 20. LE TOURNIQUET. ( LE GYRIN. ) Gyriniis. DE GEOFFROY. 353 f Antennes filiformes , corsdet aplati , à J quatre angles , dont les deux posté- ^ rieurs finissent en pointes aigaës. i Antennes en masse perfoliées, plus ^ courtes que les antennules. Pattes en (^ nagoires. f Antennes filiformes , plus longues que \ la tète. Pattes eu naget)ires. ( Antennes roides et plus courtes que y la tète. Pattes en nageoires. Quatre ^ yeux. ORDRE SECOND. Quatre articles à toutes les pattes. 21. LA MELOLONTHE. ( LE HANNETON. ) MelolontJia. a 2. Lt PRIONE. frionus. 2 3. LE CAPRICORNE. Cerambix. LA LEPTURE. Leptnra. LE STENOCORE. Stenocoriis. ÎAntenn* yeux. ennes en scie, posées devant les f Ant 1 1- Antennes en scie , dont l'œil entoure Isase. / Antennes qui vont en diminuant de la < base au sommet , et dont l'œil entoure y la base. Corselet armé de pointes. / Antennes qui vont en diminuant de la F base au sommet , et dont l'œil entoure ï la base. Corselet nu et sans pointes. Trois familles. 1° A corselet cylindrique. a° A corselet globuleux. 3" A corselet inégal et raboteux. i Antennes qui vont en diminuant de la base au sommet, posées devant les yeux. Elytres plus étroits par le bout. Deux familles. 1° A corselet armé d'une pointe ou d'un tubercule latéral. 1° A corselet nu. 354 a6 . T.E I.UPERE. Luperus. 37 I.E GRIBOURI. . CrjpCocephahts. 28 . I.E CRIOCÈRE. Crioceris. '9 . i.'altise. uàltica. 3o. I.\ GAlÉRtTQTIE. Galeruca. 3r. LA CHRYSOMÈLE. Clnysomela. 32. I.E MYLABRE. Mjlabris. 3 3. T.E BECMARE. Rhinomacer. 3/,. LE CHARANSON. Cuniclio. 35. T.F. EOSTHICHE. Bttstrichus. 3li. I.E CLAIROX. Cl e JUS. METHODE r Antennes filiformes à longs articles. \ Corselet plat et bordé, f Antennes filiformes à longs articles. (^ Corselet hémisphérique et en bosse. r Antennes cylindriques à articles globu- le leux. Corselet cylindrique. / Antennes d'égale grosseur tout dn long. 7 Cuisses postérieures grosses, presque ^ sphériques. / Antennes d'égale grosseur partout , à < articles presqus globuleux. Corselet \ raboteux et bordé. {Antennes plus grosses vers le bout, à articles globuleux. Î Antennes plus grosses vers le bout , à articles hémisphériques, posées sur une trompe courte et large. Quatre antennules à l'extrémité de la trompe. {Antennes en masse, tontes droites, posées sur une longue trompe. / Antennes en masse , coudées dans leur y milieu, et posées sur une longue ^ trompe. Deux familles. 1° A cuisses simples. 20 A cuisses dentelées. {Antennes en masse composées de trois articles , posées sur la tête. Point de trompe. Corselet cubique, dans le- quel est cachée la tète. Tarses nus (t) et épineux. [Antennes en masse composées de trois articles , pesées star la tète. Point de trompe. Corselet presque cylindrique sans rebords.Tarses garnis de pelottes. >) C'est i d!;c dc'naés de petoltes ou éponjes. 37. I.ANTHRIBE. Anthrihiu. 38. LE SCOIATE. Scoljtus. Sg. I,A CASSIDE. Cussida. 40. L'ANASrK. Anapsis. DE GEOFFROY. 355 j Antennes en niasse composée de trois I articles, posées sur la tète. Point de \ trompe. Corselet large et bordé. ïar- / ses g.irnis de pelottes. f Antennes en masse solide , d'une seule 1 pièce. ïète sans trompe. / Antennes plus grosses vers le bout , et < à gros articles. Corselet et élytres bor- ^ dés. Tète cachée sous îe corselet. Antennes Gliformes , qui vont en gros- sissant vers le bout. Écusson imper- ceptible. Corselet plat, uni, et sans rebords. ORDRE TROISIEME. Trois articles à toutes les pattes. LA COCtnWELLE. Coccinella. 42. LA TRtTOME. Tritoina. ( Antennes à gros articles, plus grosses < vers le bout , et plus courtes que les \ antennules. Corps hémisphérique. / Antennes plus grosses vers le bout, et / beaucoup plus longues que les aaten- l^ nules. Corps alongé. ORDRE QUATRIEME. Cinq articles aux deux premières paires de pattes , et quatre seulement à la dernière. ,3. LA DIAPÈRE. Diaperis. 44. LA CARDIN Pyrochroa, 45. LA CA^TBARIDE, Cuittharis. NALE. r A l { Antennes en forme d'ifs taillés aux ciseaux, connue ceux qu'on voyait autrefois dans les jardins, à articles semblables à des lentilles enlilées par leur centre. Corselet convexe et bordé. ntennes en peigne d'un côté, corselet raboteux et non bordé. corselet raboteux Antennes filiformes et non bordé. \6. I.E TÉNÉBRIOir. Tciiebrio. 356 MÉTIIODl. Deiix familles. 10 A tarses nns. 2» A tarses garnis de pelottes. {Antennes filiformes , corselet uni et bordé. Deux familles. 10 Antennes à articles globuleux, un peu plus grosses vers le bout. 2o Antennes à articles longs, égales partout. ^Antennes un peu en scio , articles trian- J gulaires , corselet convexe plus étroit ï en-devant. / Antennes filiformes , corselet armé d'un < appendice qai revient en-devant en y forme de coqueluchon. f Antennes dont le dernier article, plus J gros , forme la masse ( pliées et pecti- ^ nées dans leur milieu, daus les mâles). ARTICLE SECOND. Éljtres durs , qui ne couvrent qu'une partie de l'abdomen. ORDRE KREMIER. Cinq articles à toutes les pattes. L-V MORDELLE. Mordclla. I.A CtJCULE. Notoxus. LA CEROCOME. Cerocoma. 50. STAPHILIIT. Staphjlinus. Antennes filiformes. Ailes cachées sons les élytres. Extrémité de l'abdomen nue et sans défense. ORDRE SECOIÎD. Si, lA KÉCYDALE Necjdalis. Quatre articles à toutes les pattes. •j Antennes filiformes. Ailes nues (i). (i) C'est à cachées sous les élviru. DE GLOtTUOÏ. 357 ORDRi; TROISIEME. Trois articles à tentes les pattes. 52. LE PERCE-OREILLE, r Antennes filifoimes. Ailes cachées sons (forficdle). } les ély très. Extrémité de l'abdomen Foijicula. f armée de pinces. ORDRE QUATRIEME. Cinq articles aux deux premières paires de pattes^ et quatre seulement à la dernière. 53. LE pRoscARABÉ. ( Antennes grosses au milieu , qni vont ( MÉLOÉ. ) ) eu diminuant vers la base et vers le Meloe. \ sommet. Point d'ailes. SECTION SECONDE. Deux piles pliées longitndinalement soas des étuis mous, presque membraneux. Bouche munie de mandibules et de mâchoires. Cette section se divise en cinq ordres. ORDRE TEEMIER. Cinq articles aiux deux premières paires de pattes , et quatre seidement à la dernière. 54. LA BLATTE Antennes filiformes. Deux longties ve- / Antennes filiformes < sicules posées aux \ nus , et ridées Va „, -y o.v-ii.vo Kv^o^.,;, aux deux cotes de 1j Blatta. I • j . 1 . _. _.j___ transversalement. ORDRE SECOND. Deux articles à toutes les pattes. Antennes filiformes. Bouche formée {Antei par une simple fente longitudinale, Tai 55. LETKIPS. • ■ l Tarses garnis de vésicule •K 3j8 méthode ORDRE TROISItMF. Trois articles à toutes les pattes. 50. LE GRYM.ON, f Antennes filiformes. Deux filets à la Crjlhis. \ queue. Trois petits yeux lisses. 5~. T,E CRIQUET. ulcrjclinin. Antennes filiformes, plus courtes de moitié que le corps. Trois petits yeiii lisses. ORDRE QUATRIEME. Quatre articles à toutes les pattes. 5S. T-\ SAUTERELLE, f Aiiteniies filiformes, plus longues que Locusta. y^ le corps. Trois petits yeux lisses. ORDRE CINQUIÈME. Cinq articles à tontes les pattes. 5y. LA MANTE. f Antennes filiformes. Pectlnées dans qucl- Muntis. \ ques mâles. SECTION TROISIÈME. Ailes snpérienres semblables à des élytres, ou moitié mem- braneuses et moitié coriacées. Trompe aiguë , repliée en des- sous. L Trois articles aux tarses. Antennes plus Cj. la CIGALE. J courtes que la tète. Deux petits yeux CicaUa. \ lisses. 'J rompe courbée eu dessous. I Quatre ailes; celles de desroi.is croisées. i Trois articles aux tarses. Antennes plus longues que la tète , composées de quatre ou cinq articulations. Trompe courbée en dessons. Quatre ailes , celles de dessus en p.irtie écaillcuscs . et en partie membraueiiscs. 62. r.E NAUrORE. Naucoris 63.I.APCNAISE A RONS. ( NOTOTfECTE. Noionecta G4. lA rORISE. Cûrisa. 65. LE sconnoN AQUATIQUE, ( I.A NÈrE. ) 60. LA rSTLLE. Psjlla. 67. LE rucEROir. Aphis. DE GEOFFROY. Sjg Dez/x familles. 10 Quatre ailiclcs aux antennes. 2" Cinq articles aux antennes. Deux articles anx tarses. Antennes très courtes, situées au-dessous des yeux. Trompe courbée en dessous. Quatre ailes croisées. Six pattes, les pre- mières en forme de pinces d'écrcvis- ses. Ëcusson. Deux articles aux tarses. Antennes très courtes, situées au-dessous des yeux. Trompe courbée en dessous. Quatre ailes croisées. Sii pattes en forme de nageoires. Écnsson, Un seul article aux tarses. Antennes très courtes, situées au-dessous des yeux. Trompe courbée en dessons. Quatre ailes croisées. Six pattes; les deux premières en forme de pinces, les quatre dernières en nageoires. Point d'écusson. Un seul article anx tarses. Antennes en forme de pinces (1) de crabes. Trompe courbée en dessons. Quatre ^ ailes croisées. Quatre pattes. Deux articles aux tarses. Trompe nais- sant du corselet entre la première et la seconde paires de pattes. Quatre ailes posées latéralejnerit , et formant le toit. Pattes propres à sauter. Abdo- men terminé en pointe. Trois petits yeux lisses. Un seul article aux tarses. Trompe cotir- bée en-dessous. Quatre ailes droites, élevées , ou manquant tout -à -fait. Pattes propres à marcher. Sommet de l'abdomen garni de deux pointes ou tubercules. ( ) La nèpe a bieii réellement six pattes, Geoffiov prcnil ici pour des an- "-,.,., 1"^ Ji ui pattes antérieures cliéllformcs. 36o r.E KERMES. Chermes. 69. LA COCHENILLE. Coccus. METUODE Trompe sortant da corselet entre lapre- luièie et la seconde paires de pattes. Deux ailes droites, élevées; mais dans les mâles seulement. Sommet de l'ab- domen garni de filets. Femelle qni prend la ligure d'une graine 00 d'une Trompe sortant dn corselet entre la première paire de pattes et la seconde. Deux ailes droites , élevées dans les mâles seulement. Extrémité on som- met de l'abdomen garni de fdets. Femelle qui conserve la figure d'in- 70. LE PAPILLOH Papilio. SECTION QUATRIÈME. Quatre ailes cbàrgées de poussière ccaillense. Trompe ronlée <'J7 spirale. Celte section , comme la précédente , n'offre encore qu'une suite de genres. Ils sont divisés eu familles, et sons-divisés en paragraphes. •j Antennes en masse. Chrysalide nue. Ptem'ièfe famille. Quatre pattes. Pattes antérieures sans onglets , faisant souvent une espèce de palatine. Trois paragraphes ï° Chenilles épineuses, ailes angu- leuses. 2" Chenilles épineuses , ailes arron- dies. 30 Chenilles sans épines , et patte^ antérieures courtes , qui ne font point la palatine. 7 I . LE SPHINX. Sphinx. DE GEOFFROY. 36 1 Seconde famille. Six patUs. l'ontes sans onglets. Chrysalide hori» rontale, suspendue par uii fj dans son milieu. Cinq paragraphes. xo Les grands porte-qnene. 20 — petits 3° — argus. 4° — estropiés, 5o — papillons du chou on bras- sicaires. f Antennes prismatiques. Chrysalide dans y une coque. Trois jamilles. 1° Sphinx-Lonrdons. Antennes pris- matiques presque égales partout. Point de trompe. 2" Sphinx-éperviers. Antennes pris- matiques presque égales partout. Trompe en spirale. Chenille nue portant une corne sur la queue. 3o Sphinx-Léliers. Antennes pria- matiques plus grosses au milieu. Trompe en spirale. Chenille ve- lue, sans corne. Anleanes filiformes. Trompe en spirale. Ailes composées de plusieurs bran- ches barbues. Chrysalide nue et ho- rizontale. •3. L\ PHVLÈNE k •'^"^^""''^ l"^' ^^"' ^" décroissant de la Phalccna. ' \ ^^^^ " '^ pointe. Chrysalide dans une \ coque. Chenille nue. r2. LE rXEROPHORE. Pterophorus. 363 MÉTHODE Deux familles. Première famille. — Antennes pectinées. "trois paragraphes. 1° Sans trompe. 20 Avec une trompe, ailes rabat- tues. 3 1 Avec une trompe, ailes éten- dues. Sejonde famille. — ■ Antennes filiformes. Trois familles. i*» Avec une trompe et les ailes étendues. 2» Avec une trompe et les ailes rabattues. 3° Sans trompe. Î Antennes filiformes, décroissant de la base à la pointe. Tonpet de la tète élevé et avancé. Cbenilie cacbée dans un fourreau. Chrysalide dans le four- reau de la chenille. tnoca. SECTION CINQUIÈME. Quatre ailes nues, membraneuses, réticulées, presque tou- jours égales. Bouche munie de mandibules et de mâchoires. Celle section est divisée en trois articles. ARTICLE PREMIER. Trois articles aux tarses. ^D. LA DEMOISELLE. ( LIBELLULE. ) Libjllula. Antennes très courtes. Bouche armée de mâchoires. Qneue armée de pinces dans les mâles. Trois petits yeux lisses entre les yeux , ou au-devant. DE GEOtFROY. 3G3 -6. i.A PERLE. Perla. Deux familles. 1" A ailes relevées. 2° A étendues. Antennes filiformes. Ailes égales , cou- chées et croisées sur le corps, lîonche accompagnée de quatre barbillons. Queue terminée par deux soies. Trois petits yeux lisses. ARTICLE SECO]N"D. Quatre pièces aux tarses. 77. I,A RAPHIDIE. Raphidia. Antennes filiformes, ailes concliées sur le corps. Bouche à quatre barbillons. Queue simple et nue. Trois petits yeux lisses. ARTICLE TROISIEME. Cinq pièces aux tarses. 1. KPUhMERE. E plie niera. I.\ FRIGANE Phy^anea, I, IIEMEROBE. Heinerohus. LE roURMILLON. ( MYilniliLÉoîJ. ) Form [caleo. l Antennes très courtes. Ailes inférieures I beaucoup plus courtes que les supé- / rienrcs. Queue terminée par plusieurs 1 soies. Trois yeux lisses et grands de- ( vaut les yeux. ( Antennes filiformes. Ailes imbriquées J et relevées à l'extrémité. Bouche à \ quatre barbillons. Queue simple et r nue. Trois petits yeux lisses. / Antennes filiformes. Ailes souvent éga- \ les. l)OUche proéminente avec quatre \ barbillons. Queue simple et nue. f Point de petits yeux lisses. ( Antennes grosses, courtes et en masse. \ Ailes égales. Bouche proéminente avec \ quatre baibillons. Queue simple et f nae. Poiut de petits yeux lisses. 364 Sa, I,\ MOUCHE SCOR' PION. ( rANORPE. ) Panorpa. METHODE Antennes longues, filiformes. Ailes éga- les. Trompe dure el cylindriqne.Qnene en pince de crabe. Trois petits yeux lisses. SECllON SIXIÈME. Quatre ailes nues , membraneuses , veinées , inégales. Bou- che pourvue de mandibules, et d'une Uompe souvent très courte ou imperceptible. Cinq articles aux tarses. 83. LE FRELON Crabro. 84. l'orocère. Urocerus. la mouche a scie. | (tenthrède.) à Tenthredo. I LE ciNrps. Cynips. Antennes en masse. Ailes inférienres plus courtes. Bouche armée de mâ- choires. Aiguillon de l'abdomen den- telé. Abdomen de même grosseur par- tout , et intimement joint au corselet. Trois petits yeux lisses. Antennes filiformes. Ailes inférieures plus courtes. Bouche armée de mâ- choires. Aiguillon dentelé , proémi- nent, couvert d'une gouttière. Abdo- men de même grosseur partout, in- timement joint au corselet. Trois petits yeux lisses. Idem. Aiguillon sans gouttière, et caché daus le corps. Trois familles. 10 Antennes composées de 9 articles. 2" Antennes de 1 1 articles. ,. %° Antennes de 1 8 articles. Antennes cylindriques brisées. Ailes inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoires. Aiguillon conique entre deux lames. Abdomen })resque ovale, aplati des côtés, aigu en-dessous, atta- ché au corselet par un pédicule court. 87. r.E DIPLOLÈPE. Diplolepsis. L ECJLOrHE. Eulophiis. 39. L ICHNEUMOIT. Ichneumon. DE GEOFFROY. Trois familles. 365 90. t\ GUÊPE. Vespa. ■■ 1° Antennes composées de 9 anneanx. 2" Antennes de 7 anneanx. 3° Antennes de i3 anneanx. Antennes filiformes longues, coiuposées de 14 arlioles. Ailes inférieures plus courtes. lioucbe armée de mâchoires. Aiguillon conique entre deux lames de l'abdomen. Abdomen presque ova- le, aplati des côtés , aigu en dessous, attaché au corselet par nn pédicule court. Trois petits yeux lisses. Antennes Lranchues. Ailes inférieures plus courtes. Kouche armée de mâ- choires. Aiguillon conique. Abdomen presque ovale attaché au corselet par un pédicule court. Trois petits yeux lisses. Antennes filiformes, longues, vibratiles. * Ailes inférieures plus courtes. Bouche armée de mâchoire». Aiguillon divisé en trois pièces. Abdomen attaché aa corselet par un pédicule long et min- ce. Trois petits yeux lisses. ' Antennes brisées, dont le premier an- neau est très long. Ailes inférieures plus courtes. Bouche armée de mâ- choires , avec une trompe membra- neuse couchée en dessous. Aiguillon simple et en pointe. Abdomen attaché au corselet par nn pédicule court. Trois petits yeux lisses. Corps glabre. l'abeille. Apis. \ Antennes comme dessus ; corps velu. Deux familles. 1° Corps velu. Abeilles proprement dites. ao Corps très velu. Abeilles-bour- dons. 366 r.A FOURMI. Formica. METHODE Antennes trisées, dont le premier annean est très long. Ailes inférieures pins courtes, et point d'ailes dans les mu- lets. Bouclie armée de mâchoire». Ab- domen attaché au corselet par un pé- dicule court, avec une petite écaille entre deux. Trois petits yeux lisses. SECTION SEPTIEME. 94. LE TAOy. Tabanus. Deux ailes inemhraneuses, veinées. Un petit balancier sous l'origine de chaque aile. Cette section est divisée en i3 genres. i Antennes sétacées qui naissent d'un 93. l'oestre. C!£i;/-/M.< bouton. Trois points au lieu de bou- (^ che. Trois petits yeux lisses. / Antennes sétacées coniques, divisées en quatre parties. Bouche composée d'une trompe et de dents qui se joi- gnent. Trois petits yeux lisses. Antennes sétacées coniques, divisées en quatre parties. Bouche formée par une trompe sim{>le et aiguë. Trois petits yeux lisses. Antennes sétacées et brisées. Bouche avec une trompe sans dents. Extré- mité du corselet armée de pointes. Trois petits yeux lisses. Deux familles. 1 ° Corselet armé de deux pointes. 2° Corselet armé de six pointes. Antennes formées par une palette plate et solide , avec une soie ou poil laté- ral. Bouche avec une trompe sans dents. Trois petits yeux lisses. Cinq familles. 10 Mouches à ailes p.inacliécs. g5. l'asile. Asilus. LA MOLCHE AR- MÉE. ( STRAÏIOME» ) Stratiomys. LA MOUCHE. Miisca. gS. I.E STOMOXE. Stomoxys. yg. T. V VOLUCF.LLE. T'uliicella. 100. LA NÉMOTÈLE. Netnotelics. lOt. I,E SCATOrSE. Scatopse. DE GEOFFROY. 36; 2" Mouches à masque. 3o panachées. 40 dorées. 50 communes. [ Antennes formées par une palette, ' poil latéral velu. Bouche formée par \ une trompe simple et aiguë. Trois l petits yeux lisses. Antennes comme ci-c'sssns, et pliicées ) sur la tête. Bouche formée par une I trompe renfermée dans une gaîne ou un hec aigu. Trois petits yeux lisses. r Antennes grenues terminées par une I pointe , et placées snr la gaîne de la I trompe.Eouche formée par mie trompe l comme dessus. Trois petits yeux lisses. l Antennes filiformes. Ronche avec une [ trompe saus dents. Trois petits yeux f lisses. L UTPrOEOSQtTE. iiyppobosca. [03. I.A TirULE. Tipula. Antennps sétacées très courtes, compo- sées d'un seul poil. Bouche en bec cylindrique et obtus. Point de petits yeux lisses. Antennes filiformes un peu pectinées (souvent en panache dans les mâles), beaucoup plus longues que la tète. Bouche avec des barbillons recourbés et articulés. Trois petits yeux lisses. 104. LE EiniON. Bibio. Deux familles. 10 A ailes étendues , ou tipnles couturières. 20 A ailes rabattues , ou tipules culiciformes. C Antennes en ifs, perfoliées, presqn'aussi < courtes que la tète. Bouche comme } ci-dessus. Yeux de même. 3G8 I05. T.E COUSIN. Cnlex. Antennes pectinées ( en panache dans les mâles). Eoaclie formée p.ir nn tuyau mince et filiforme. Point de petits yeux lisses. SECTION HUITIÈME. Point d'ailes dans les deux sexes. Cette section est simplement divisée en genres au nombre de i5. io6, LE rou Pedicuhis. 107. I.A. PODURE. Podura. LA FORBIOINE. ( LÉPISME. ) Forbicina. LA PUCE. Pnhx. LA PINCE. Chellfcr. . I.A TIQUE. MiTTE.) Acanis. LE FAUCHEUR. Phaluriirium, f Six pattes. Denx yenx. Antennes flli- \ formes. Abdomen simple. ISix pattes. Denx yeux. Queue fourcbne repliée à l'extrémité de l'abdomen , et faisant ressort pour aider l'insecte à sauter.Corpsconvertdepetites écailles Deux familles. 1° Globuleuses. 2° Alongées. ( Six pattes dont l'origine est large et I écaillense. Deux yeux. Bouche avec i deux barbillons mobiles. Antennes lili- formes.Trois filets au bout de la queue. Corps couvert de petites écailles. ( Six pattes propres à sauter. Deux yenx. / Bouche recourbée en dessous. An- \ tennes filiformes. Abdomen simple et ^ arrondi. ÎHuit pattes. Deux yenx. Antennes en pinces de crabes , plus longues que la trompe. f Huit pattes. Deux yeux. Antennes sim- \ pies, plus courtes que la trompe. { Huit pattes. Deux yeux. Antennes for- < inant un angle aigu. Deux longs bar- f billons semblables à des antennes. ïi3. L ARAIGÎIEB. Aranea. ti4. ii6. 117. 118. LE MONOCtE. Monoculus. r.E BIKOCLE. Jiinoculus. LE CRABE. Cancer. LA CLOPOaTE. On'tscus. L ASELJ.E. Asellus. , LA SCOLOPENDRE. Scolopendra. ;ao. l'idle. Juins. DE GEOFFROY. Sôg < Huit pattes. Huit yenx. Cinq familles. 10 Yeux en lu nulle. 20 en carré. 30 sur a lignes* 4° sur 3 lignes. 50 en bouquets. / Six pattes. Un seul œil. Antennes Lran- J cbues , avec plusieurs poils latéraux. \ Corps crustacé. / Six pattes. Deux yeux. Antennes sim- < pies et sétacées. Queue fourchue. \ Corps crustacé. C Dix pattes ; les deux premières en forme } de pinces. Deux yeux. Antennes fili- I formes. Queue composée de plusieurs \ lames. Corps crustacé. {Quatorze pattes. Deux antennes cou- dées. {Quatorze pattes. Quatre antennes bri- sées , dont deux sont plus longues. ^ Yingt-quatre pattes an moins , souvent davantage. Corps aplati. Antennes filiformes composées de plusieurs ar- ticles courts. Plus de cent pattes. Corps arrondi et cylindrique. Antennes composées de cinq articles. iHctl)(r&c analî)titiit ^ , . Les crégphages , &n&\. i. (.Tarses aplatis en nageoires. Les nectopodes , anal. 2. [ Masse feuilletée. „ ' « Masse non feuilletée. 9. ^ I Masse d'un seul côté. Les prlocèrés , anal. 5 ! 3îbsse occupant toute l'extrémité. Les pétalocères , an. 4. f Masse ronde solide. Les stéréocères , anal 7. • MMasse longue perfoliée. Les héhcères, anul 6. DEUXIÈME SOUS-ORDRE. — LES HÉTÉROMÉRÉS. ^ f Élytres mous, flexibles. ^es épipastiques, anal. rr. j Elytres durs. 2 ^ { Antennes filiformes souvent dentées. 3, j^ Antennes grenues. z 3 / Élytres larges. Les ornéphiles , &n2\. iZ. \ Elytres rétrécis. Les sténoptères , anal. 12, 17 METHODE ANALYTIQUE. j Élytres sondés, sans ailes dessons. Les phoCophjges, ; ( Elytres non sondés. [5. 5. j Antennes en masse longue. Les lygophiles, anal. 14. j^ Antennes en niasse ronde. Les mjcetobtes , anal. 16. TROISIEME sous-oEDRE. — LES TETRAMÉRÉS. f Antennes portées sur un bec. Rliinocères , anal. 17. \ Antennes non portées snr un bec. 2. J Antennes en masse. ' 3, \ Antennes non en masse. 4. f Corps cylindrique on à peu près. Les cyUndroides, an. 1 8. \ Corps très aplati. Les omaloïdes, anal. 19. f Antennes en soie. Les xjlophages , anal, ao. \ Antennes non en soie. 5. i Antennes en fîl aplati. Genre sphondyle, Sphondylius. Fab. 1^ Antennes en lil non aplati. 6. {Corps arrondi. Les phytophages , anal. 21. Corps plat. Genre cucnje. Citcujus. Fab. QUATRIÈME sous-oRDRE. — LES TRIMÉRÉS. Ce sons-ordre l'orme une seule famille. Les tridactyles. anal. 22. PE0S.IÈME ORDRE. — LES ORTHOPTÈRES. ( Pattes postérieures beaucoup plus grosses , plus longues , ) propres au saut. Gry Hoïdes , ana\. li']. ( Pattes postérieures simples. 2. i Cinq articles aux tarses. 3. J Trois articles aux tarses; abdomen terminé en pince. 7 Labidoures , anal. 24. Corselet pins long que large. Anomides, anal. 26. Corselet très large couvrant la tête. Blattes, anal. 2 5. te, TROISIÈME ORDRE. — LES NÉVROPTERES. ... Vile» en toit sur le corps , dans l'état de repos. Stf'ffoptères , anal. 28. les non en toit. 2- MÉTHODE ANALYTIQUE. 37 j Bouche très petite à peine distincte, ^gnathes , anal. 29. \ Couche très visihie. Odonates , anal. 3o. QUATRIÈME ORDRE. — LES HYMÉNOPTÈRES. 1 Abdomen sessile. Uropristes , anal. Sg- { Abdomen pédicule. 2- ^ Lèvre inférieure plus longue que les mandibules, ventre < à pédicule court. Mellites , anal. 3i. (1 èvre inférieure plus courte que les mandibules. 8. [Abdomen concave en dessous se roulant en boule, corps métallique. Chrysides, anaL 33. Abdomen non concave. 4. Viles supérieures doublées sur la longueur: antennes Fcérodlples, anal. Sa. es supérieures non doublées, 5. r -Uitennes brisées ou filiformes ; ventre conique. < Mjrméges, anal. 36. ( Antennes ni brisées ni filiformes. 6. ^ Treize articles au plus aux antennes. 7. 1^ Plus de treize articles aux antennes. 8. j" Ventre rond, conique. Anthophiles , anal. 34, \^ Tentre comprimé. Néottocryptes , anal. 38. f Antennes de 14 à 17 articles. Oryctères , anal. 37, ( Antennes de 1 7 à 3o articles. Entomotilles, anal. 35. l lise 1 Ailes {1 { { { { CINQUIÈME ORDRE. — LES HÉMIPTÈRES. iles supérieures coriaces, croisées. 2. imbraneuses, non croisées. 5, Ailes larges. 3. Ailes très étroites , linéaires: tarses vésiculenx. Physapodes , anal. l^. Antennes longues. 4. Antennes très courtes. Hydrocorées , anal. 42, Antennes en soie. Zoadelges, anal. 41. Antennes en Cl ou en masse, Rhinostomes , anal. 40. Trois articles aux tarses. Auchénorînques , anal, 43j Deux articles an pins. Pk^tadefges , anal. 44, ^yS MÉTHODE ANALYTIQUE. SIXIÈME ORDRE.— LÉPIDOPTÈRES. Antennes eu masse ou renflées. Antennes ni en masse ni renflées. f Antennes renflées an bout. Kopa/ocères , anaL 46. 1^ Antennes renflées vers le milieu. CIuscérocères,ana\. 47. f Antennes en fil on pectinées. Nématocères , anal. 48. 1^ Antennes en soie. Chétocères , anal. 49. SEPTIÈME ORDRE. — LES DIPTÈRES. f BoncLe distincte. 2. \ Bouche nulle. Astomes, anal. 53. f Bouche cornéafc saillante. 3. j Bouche charnu, enfoncée. 4. {Suçoir rond. Sclérosto/nes , anal. 5o. Museau plat. Hydromes , anal. 54. f Antennes ayant un poil latéral. Chétoloxes , anal. 52. 1 Antennes sans un poil latéral isolé. Aplocères, anal. 5i. HUITIÈME OBJJRE. — APTERES. r Pas de mâchoires, un bec , ou un suçoir. ^ Rhinaptères , anal. 55. '^ Des mâchoires. 2. f Ventre très distinct. 3. 1 '■{ Yentre peu distinct. S- Antennes distinctes. 4- Antennes nulles, 8 pattes. Acères , anal. 58. Anus sans poils. Onnthomyzons , anal. 56. Anus poilu. Ncmatonres , dx\i\. 5 7. Pattes à tons les anneaux. Myriapodes , anal. 59. Pattes à quelques anneaux seulement. Polrgnates, an. 60. MF.TilOnE ANALYTIQUE. .^77 inv KM 1 1 .RE ANALYSE. LES r.RKOPHAGES. (Corselet plus étroit que les élytres et la tète , ou tête plus large que le corselet. 2. Corselet plus large que la tète et plus étroit que les élytres. 7. ^Élytres soudés, nianilibules très grosses, courbées, < dentées. Manticore, mantichora , Fah. \ Élytres non soudes , mandibules saillantes ordinaires. 3. ( Corselet beaucoup plus long que la tête. s Colliure , co//i«/ï« , De Geer. \, Corselet de la longueur de la tète ou un pen plus long. 4. f Palpes épineux, velns. Cicindèle , cicindela. Lin. y Palpes ni épineux, ni velus. .'). [ Jambes écbancrées. 6. i^ Jambes non écbancrées. Elaphre , elaphrus , Fab. i Élytres tronqués à leur extrémité ; dernier article des tarses bilobé. Drypte, cirjjjla,'Lat. Élytres entiers, tarses non lobés. Bembidion , bembidioit , Lat. f Tête engagée dans ie corselet. 8. I^Tète non engagée dans le corselet. ii- f Corps bémispbérique. Omopbron , omophron , Lat. ^ Corps alongé. 9. f Corselet globuleux. divine , cliviiia , Lat. 1^ Corselet non globuleux. 10. j Corselet en croissant, jambes antérieures dentées. \ Scarite, scarites, Fab. \ Corselet presque carré , jambes antérieures non dentées. I Notiopbile , iiotiophiliis , Dnmeril. f Jambes antérieures écbancrées. 12. 1 Jambes antérieures non écbancrées. iS. i Corselet inégal point d'ailes inférieure*. y Antbie, anthia , Web. ' \ Corselet égal des ailes inférieures. r Brachin , brachinus , Web. u METHODE ANALYTIQUE. Des ailes inférieures. Calosojiie , calosoma , Wi-h. Point d'ailes inférienres. i.^. Bonche prolongée en une sorte de bec. Cychre , cjchriis. Bouche non prolongée en bec. i5 i Corselet arrondi sur les bords , tète non retrécie en ar- ) rière. Tachype, tachypus, Web. \ Corselet presque carré , tête retrécie en arrière. { Carabe, carabus, Lin. DEUXIÈME ANALYSE. LES NECTOPODES. J Antennes longues. 2. \ Antennes très courtes. Tourniquet, gjrinris , Liy. t Corps déprimé , antennes plus longues que la tête et le \ corselet ensemble. Dytique , ^r'"c«i , Lin. \ Corps comme bossa , antennes guère plus longues que / le corselet seul. 3. y Hanches postérieures libres, distinctes. \ Hypbydre, hyphjdrus , lUiger. ^ Hanches postérieures recouvertes par une lame prolon- *^ gée de la poitrine. Haliple , haliplus , Lat. TROISIÈME ANALYSE. LES BRACHÉLYTRES. f Tète engagée dans le corselet. 2. \ Tête non engagée dans le corselet. 4. f Mandibules très saillantes. Oxypore, oxyporiis , Fab. 1 Mandibules n'étant pas très saillantes. 3. I Corselet ne couvrant pas la moitié de l'abdomen. J Lestève , lesteva , Lat. J Corselet couvrant la moitié ou plus de la moitié de. \^ l'abdomen. Tachin , tachinus, Gravenhorst. ÎTète de la largeur du corselet; yeux non globuleux. 5. Tète plus large que le corselet ; yeux globuleux. Stène, stcniis , I.;!t -MLTIIOOE ANALYTIQUE/ 079 C Tète et corselet globuleux, palpes reiiOés. j y Pivdive, paderiis , FaL. I Tète et corselet nou gloLulenx , palpes non reuilés. \ Staphylin, staphylinus -, Lin. QUATRIÈME ANALYSE. LES PÉTALOCÈEBS. f Un écnsson. 2. \ Point d'écusson. 8. f Chaperon large. 3. y Chaperon extrêmement court. 7- f Chaperon rhomboidal. Géotrupe , geotrupes, Fab. 1 Chaperon nou rhomboidal. 4- j Chaperon arrondi non dilaté. Aphodie , aphodii's, IHij;. * J Chaperon non arrondi. 5. / Une pièce triangulaire distincte à la base externe des ' élytres. Cétoine, cetonia , Fab. Point de pièce à la base externe des élytres. f). Un espace libre à la base externe des élytres , qui sépare le corselet sub-orbiculairc et sensiblement plus étroit que les élyti-es. Trichie , ti-ichius, Fali. Point d'espace libre entre le corselet et les élytres , cor- selet convexe de la largeur des élytres. Hanneton , melolontha , Lin. / Base des antennes velue ou hérissée de poils, élytres son- \ vent soudés. Trox, trox , Fab. \ Base des antennes non velue ni hérissée de poils , élytres f très rarement soudés. Scarabée, scarabœus , Lin. {Chaperon dentelé, souvent armé. Bousier, copjis, Geoff. Chaperon non dentelé , tète et corselet jamais armé. Onite, onitis , Fab. CINQUIÈME ANALYSE. \ ,ES PROICERES. Antennes brisées. 2. Antennes arquées non brisées. Passalc , passalits , Fab. ^i>0 "-MLTr.CroE ANALVTÎQU!-. ï Corps aplati , cli;.peron pointu. Lucane on cerf-^oi.mf , 2 • hicanus, Lii:. \. Corps cylindrl-juo, corselet tronf|nc en devant. ^ Synodendie, .';-«o«'t'/;(//-o/?, Fal . SIXIÈME ANALYSE. I-ES nÉLOCÈRES. j / Elytres couvrant tout l'abdomen. 2. ( iilyîies ne couvrant pas tout l'abdomen. 10. f Antennes au moins aussi longues que le corselet. 3. 1^ Antennes plus courtes que le corselet. 5. i Aiilennes de la longueur du corselet. ;j . 3 K Antennes plus longues que le corselet (en niasse perfo- V liée). SilpLe, silpha , L\n. ( Corps ovale pointu par les deux bouts. Scapbidie, ic<7)y/ii^/«7«, Oliv. Corps oblong non pointu par les deux bouts. Parne , parmi s , Fab. f Corps hémisphëri(jne, Spbéridie, sphocridium , Fab. j^ Corps ovale ou oblong. (3. j Tarses en nageoires. Hydrophile, hydrophUiis ,Gcoï(. \ Tarses non en nageoires. -. Î Toutes les articulations des pattes creusées en long pour se recevoir réciproquement, quand l'animal se contracte. ^yrvhe, byrrhiis, lÀn. Articulation des pattes non creusées. 8. f Antennes de la longueur de la tête on plus courtes qu'elle. / Élophore, elophorus, l'ab. ^ Antennes plus longues que la tète. cj. ^ Masse formée brusquement, articnlaire. ) Nitidule, nitidula, Fab. ^ Masse des antennes oblongue. Dermeste, dermestes. Lin. \ Antennes en masse perfoliée alongée. Fiouclier, jue/r/i , G. Antennes en masse globuleuse ou en bouton. / Nécrophore, «ecro/?/iom^, Fab. 1 MÉTHODE ANALYTIQUE. 3.. l SEPTIÈME ANALYSE. LES HEREOCKRES. f Point d'écusson. Lethre , lethrus, Scopoii. J^ Un écusson. 2. SÉlytres lisses, sans écailles, antennes plus longues que la tète. Esoarbot , hister. Lin. Élytres couverts de poils ou d'écaillés colorées , antennes très courtes. Anthrène, anthrenus , Geoîi. HUITIÈME ANALYSE. I,ES STERNOXSS. {Antennes en fil. a> Antennes non en fil. 3. ! Antennes de la longueur de la moitié du corps on à peu près. 4- Antennes guère plus longues que le corselet. Tracbyde , trachys , Fab. {Tarses simples. Cébrion , cebrio , OliV. Tarses à deux lobes. Atope, atopa, Paykull, {Antennes dentelées à l'extrémité libre. Throsque , throsciis , Lât. Antennes dentelées ou en scie dans toute leur longueur. 5. ( Corselet terminé en arrière par deux pointes ; sternum \ reçu dans une cavité de la poitrine, servant au saut. ) Taupin , dater. Lin. \ Corselet sans pointe à sa partie postérieure , point de y sternum reçu dans la poitrine. , ' Bupreste, bttprestis, Lin., Richard, Geoff. r Élytr \ Elytr NEUVIEME ANALYSE. LES TÉRÉDYLES. es durs. 2. très mous. Limebois , Irmexjlon , Fab. 382 MÉTCODE ANALYTIQUE. { Corselet de la largeur de l'abdomen. 2 S VriWette , a/iobiuin , F»h. (_ Corselet de la largsur des élytres ou plus étroit. 3. 2 f Antennes pectinées. 4. \ Antennes longues simples. Pline, pcintis, Lin. ,àriic/te, G. Corselet terminé par deux pointes en arrière. Melasis , melasis , Olivier. Corselet «on terminé par deux pointes en arrière. 5. Antennes très pectinées, corselet de la largeur des ély- tres. Vtilin, ptilinus, GeofL Antennes n'étant pas très pectinées , corselet plus étroit en arrière que les élytres. Tille, tillus , Oliv. DIXIÈME ANALYSE. LES APAI.YTRES. f Antennes au moins deux fois plus longues que le corselet. 2. y Antennes plus courtes que le corselet. 7 . l Antennes très pectinées. Drile, driliis , Oliv. J^ Antennes non pectinées. 3. ( Antennes filiformes simples. 4. l Antennes dentées presqu'en scie. Malachie, malachius, Fab. f Tète prolongée en museau , antennes comprimées. J. J Lique , Ijcus , Fab. \ Tète non prolongée en museau, antennes non comprimées. 5. {Abdomen plissé latéralement en papilles. Théléphore , thelephorus , De Géer. Abdomen non plissé en papilles. 6, ! Corselet présentant denx pointes en arrière. Omalyse , omaljsiis , Geoff. Corselet n'ayant point deux pointes en arrière. Cyphon , cyphon , PaykuU, i Corselet demi'-circulaire ; yeax très gros. Ver luisant, lampyris , Lin. Corselet non demi-circalaire j yeux saillans mais non très gros. Melyre , melyris , Oliv. MÉTUODE ANALYTIQUE. 3KJ ONZIÈME ANALTSE. LES ÉriPASTIQUES. ( Élytres couvrant tout l'abdomen. 2. ) Élytres comtes ne couvrant pas tout l'abdomen. [^ Meloé , méloe , Lin^ i Tète reçue dans une cavité du corselet surmonté d'une) < corne. Notoxe , HOfo jtjw , Scheffer. C«c«/(? , G eoff. V Tète non reçue dans le corselet. 3- { Corselet de la largeur des élytres. 4- Corselet plus étroit que les élytres. S. ( Corselet noueux , étranglé ou arrondi et bossu. J Antbice, aiichicus , Payknll. (^ Corselet ni noueux ni étranglé , etc. 5. {Corps velu. Lagrie , lagria , Fab. Corps non velu. 6. C Antennes plus longues ou du moins aussi longues que / la tête et le corselet. 7. } Antennes courtes. Cerocome , cerocoma , Geoff. / Antennes en Cl , corps métallique, non bossu. \ Cantbaride , cantharis , Geoff. j Antennes un peu en masse, corps non métallique, bossu. f My labre, mylabris , Fiib. ! Tarses à premier article plus alongé. Dasyte, dasytes , Paykull. Tarses dont le premier article n'est pas plus alongé. 9. C Antennes des deux tiers de la longueur du corps. J Apale , apalus , Fab. ' ^ Antennes de la moitié de la longueur du corps. / Zonite, zonitis , Fab. DOUZIÈME ANALYSE. LES STENOPTÈRES. Élytres à suture réunie. a- Élytres à suture séparée. 5, Un écusson. 4. Point d'écusson. 3. {1 384 MÉTHODE ANALYTIQUE. Abdomen pointu. Anaspe, anas/>is , Geoif. Abdomen non pointn. Rliipipbore, rhipipfioriis , V.\h. {Abdomen poi:,tu. Mordelle, mordella , Lin. Abdomen non pointu. Necydale, necrdalis, F;ib. k Antennes conrtes, à peu près de la longueur du corselet. / Sitaride, sitaris , Lat. I Antennes longues, de pins de la moitié de la longnem V du corps. OFAçmève , ocdeirtera , i)]\\ . TREIZIÈME ANALYSE. LES ORNÉPUILES. J'Ani ( An { ! Cuisses postérieures grosses renflées. Horie, horia , Fab. Cuisses postérieures simples. 2. Antennes presque aussi longues que le corps. Galope, calopus y Fab. tenues n'étant pas presque aussi longuesque lecorps. 3. Tète en cœur. Pyrochre, pyrochroa, Geof. Tète n'étant pas en cœur. 4. Corselet échancré en devant. 5. Corselet non échancré en devant ( palpes en scie ). Serropalpe , serropaipus , Helwigg. Corselet presque carré; mandibules terminées par deux dents. Helops, helops , Fab. Corselet rétréci en devant , mandibules n'étant pas ter- minées par deux dents. Cistèle, ciste/a, Fab. QUATORZIÈME ANALYSE. LES LYGOPHILES. Corselet plus étroit que les élytres. Upide, iipis , Fab.- Corselet de la largeur des élytres. ' 2 . Corps ovale. 3. Corps alongé. 4. Jambes antérieures larges, triangulaires, antennes gla- bres. Fédine , pedinus , 'Lat. Jambes antérieures ni larges ni triangulaires, antennes velues. Opatrc , opatrum , Fab. 3^ METHODE ANALYTIQUE. oOj Aiitennfis grossissnnt vers le bout , glabips. Tt-néLrion , tenebrio , Lin. Antennes en in;issiie aloiigée, antennes à articles velus. Sarrotrie , sairotriuin , llligci-. QUINZIÈME ANALYSE- LES rHOTOniYGES. Corps bossn. 2. Corps n'étant pas bossu. 3. Corps alongc, ély très prolongés en qnene. Llaps, blaps, Fab. Corps non alongé, clytres non prolongées en queue. 4- Corps arrondi , corselet de la largeur des élytres , tarses éoineux. Y.roA\e , erodius , Fab. \ Corps ovnle , corselet pins étroit que les élytres, tarses { non épineux. Vimi-We , pitnelia , Fab. {Corps anguleux. 5. (^orps non anguleux. *3. C Corselet en demi-cercle , grand , antennes filiforraes. j Eurychore , e^/r^ci^ora, Tbnmberg. S Corselet non en demi-cercle , à deux pointes en arrière , / antennes grossissant insensiblement. Akide, akis, Herbst. C0111S en carène en dessous, convexe en dessus. Zophose , zopliosis, Lat. Corps non en carène, non convexe en dessus. 7. Cuisses antérieures très gonflées, jambes coudées. Scaure, scaiirus , Fab. Cuisses antérieures non gouflées, jambes non coudées. 8. Corselet dilaté et élytres garnis de crêtes ou lignes sail- lantes. Sépidie , sepidium , Fab. Corselet non dilaté, élytres non garnis de ciètes ou li- gnes saillantes. Tagenie , tagenia , Lat. SEIZIÈME ANALYSE. LES MYCÉTOBIES. Elytres ne couvrant pas tout l'abdomen. Agathidie, agathidium , lUiger. Élytres couvrant tout l'abdomen. 2. 386 MÉTHODE ANALYTIQUE. C Corps linéaire, corselet beaucoup pins long que laij^e. 2 < ISypoplilée, hjpophlœiis, Fiil>. ^ Corps ovale , corselet plus lartje que long. j. r Masse des antennes de 4 articles. 4- \ Masse des antennes de plus de 4 articles. 5. ! Corselet échancré pour recevoir la tète , qui n'est pas cachée , corps bombé. Xétratorae , tctratuma , Herbst . Tète cachée sous un corselet en bouclier, . orps très plat. Cossyphe, cos typhus , Oliv. Masse des antennes composée de 5 articles. Anisotorae, anisotomn, Knocli. Masse des antennes composées de plus de 5 articles. (J. ' Masse des antennes composée de 6 articles. Cuodalon , cnodalon , Lat. ^ Masse des antennes composée de plus de 6 articles. 7. Masse des antennes composée de 7 articles. Boletophage, boletophagus , Illiger. Masse des antennes composée de 8 articles. Diapère, diapcris, Geoff. DIX-SEPTIÈME ANALYSE. I.ES RHINOCERES. Antennes filiformes. 2. Antennes terminées en masse. 3. Corps bossu , caisses postérieures renflées. Bruche, briichus , Mylabre , Geoff. Corps plat en dessus , cuisses postérieures non renflées. Eecmare , rhinoinacer, Geoff. Trompe courte. 4- Trompe longue. 6. Antennes an moins aussi longues que la tête et la trompe , élytres non soudés- 5- Antennes plus courtes ^^ue la trompe et la tète, élytres soudés sans ailes. Brachycère, brachycenis , Oliv. Abdomen comme tronqué , bec plat non étranglé. Anthribe, anthribns, Geoff. Abdomen non tronqué , bec comme étranglé. , Attelabe, attelabus, Lin. MÉTHODE ANALYTIQUE. S87 . ( Antennes non coudées. 7- l Antennes l'oudées. "■ i Abdomen ovale, élytres de la longueur du ventre. Oxystome , oxystoina , Duméril. Corps excessivement alongé cylindrique, élytres plus longs que le ventre. lîrente , brentiis , Fab. / Corps alongé cylindrique , élytres souvent terminés en 8 ^ fourcbe. Lixe , /j.r«i , Fab. (^ Corps non alongé , ni cylindrique. '.)• i Antennes insérées à l'extrémité de la trompe. g • Cbaranson , cwc«//o , Lin. \ Antennes non insérées à l'extrémité de la trompe. 10. / Antennes insérées au milieu de la trompe coudée sons I le ventre. Orcheste , orchestes, Illigev. 10/ Anteni.cs insérées au-devant des yeux (à l'origine de la 1 trompe ) trompe non coudée sous le ventre. \ Ramphe , ramphus , Clairvillc. DIX-HUITIÈME ANALYSE. LES CYLINDROÏDES. {Antennes de la longueur environ du corselet. i. Antennes beaucoup plus courtes que le corselet. 4. / Antennes en masse. 3. 2 J Antennes grossissant insensiblement. ( Nécrobie , necrobius, Lat. .. f Corselet bossu, non rétréci en arrière. Apate, npate , Fab. \ Corselet non bossu, rétréci en arrière. Clairon, cleriis, G. { Élytres arrondis en arrière , tète petite verticale engagée \ dans le corselet. Bostriche , bostrichus , Geoff. \ Élytres comme tronqués en arrière , tète engagée dans • un corselet en capucbon. Scolyte , scoljtus , Geoff. Voyez pour les genres anomaux spondyle et cucuje, l'analyse dts familles des tétramérés, pag. 274. DIX-NEUVIÈME ANALYSE. LES OMALOÏDES. {Corps linéaire. 2. Corps ovîle. 3. 388 MtTIIODE ANALYTIQUE. ( Antennes en masse solide, de la longueur environ de li\ / tt'te et du corsflct. Lycte, lyctiis , Paykul!. J Antennes en masse perfoliée plus courtes que la tète et ' le corselet. Colydie , colydiuin , Pajkuli. Y Corps ovale oblong , antennes en masse aplatie, raandi- ) bules fortes , avancées. Trogosite , tro^osita , Oliv. \ Corps ovale , antennes en masse non aplatie , mandibules (^ ordinaires. 4. (Antennes de la longueur de la tète et du corselet ou nu peu plus courtes. 5. Antennes beaucoup plus courtes que la tête et le corstlct. Hétérocère , heterocenis , Fab. I Antennes en masse très alougëe , élytres rebordées, cor- - l selet convexe. Ips , i/7^ , Fab . 1 Antennes en masse n'étant pas très alongée, élytres non V rebordés , corselet non convexe. Mycétopbagc , mrcetophagns , Fab. VINGTIÈME ANALYSE. LES XYLOPHAGES. i Élytres excessivement courts , laissant à nu les ailes in- I < férieures. Molorque, molorclius, Fab. X Elytres couvrant l'abdomen. 2. f Corselet à bords é^jineux ou tuberculeux. 3. 1 Corselet à bords ni épineux ni tuberculeux. 6. Î Antennes de la longueur de la moitié du corps tout au plus. Rhagie, rhagitim, Fab. Antennes au moins plus longues que la moitié du corps , souvent plus longues que ce dernier. 4- ^ f Antennes insérées entre les yenx. 5. ** \ Antennes non insérées entre les yeux. Vvïone, prionus, Fab. (Corps étroit, déprimé, cuisses et jambes déprimées. Capricorne, ceratnbix , Lin. Corps arrondi , cylindrique , abdomen ovale , renflé , cuisses arrondies , souvent gonflées. Lamie , lamia , Fab. / Corps et élytres rétrécis en arrière , corselet rétréci en 0 ^ avant. Lepture, /ryjfwra , Lin. (.Elytres peu ou point rétrécis en arrière. 7. MÉTHODE ANALYTIQUE. . 38g (Joisclct jilus long que larye, corps convexe. Saperde, sapordii, Fab. Corselet aiioiitli ou ijoLnlcux, presque aussi large que loiig, corps uii.pcu déprimé. Callidie, calUcUum , Fab. VINGT-UNIEME ANALYSE. LES THYTOPHAGES. Antennes en scie, au moins à l'extrémité. Clytlire , cljtra, Laicharting. Antennes non en scie. a. Antennes entièrement iiliformes. 3. Antennes un peu plus grosses vers le bout. lo. •te pins large que le corselet. Criocère , crioceris , Geoff. été n'étant pas plus large que le corselet. 4. { f Corps tout couvert d'épines. Hispe , hispa , Lin. 1^ Corps lisse. 5. s: \ \ { ■t Cuisses postérieures très renflées propres au saut. Altise , ahica , Geoif. uisscs non renflées , n'étant pas propres au saut. 6. Tète rentrant dans nn corselet comme bossu. Gribouri, crjptocephalus , Geoff. Tète non rentrant dans un corselet bossu. 7. Elytres légèrement rétrécis à l'extrémité, corps sonver.t métallique. Donacie, dnnacia, Y.\h. Élytres non rétrécis à l'extrémité , corps rarement mé- tallique. >S. Antennes presque'anssi longues que le corps. Lupère , hiperus , Geoff. Antennes n'étant pas presque aussi longues que le corps, y,. Corselet lisse. Helodes, helodes , Payltull. Corselet court raboteux. Galéruque, ^a/e;i/cfl, Geof!'. Corselet bossa cachant la tète. Eumolpe, eumolpus, Ts.n^. Corselet non bossu recouvrant quelquefois la tète. i t. Élytres ne débordant pas ou peu le corps. Chrysomèh , clirjsomcla, Li'.u Élytres débordant le corps. 12. ogO METHODE ANALYTIQUE. / Élytres d'un tiers plus longs que le corps. i2< Alurne, alurniis, Fal. \ Élytres n'étant pas d'un tiers plus longs que le corps. i3 {Élytres très larges débordant le coi-ps, corselet ne cachant pas la tête , antennes à articles plats , perfoliés, Erotyle, erotjlus, Fab. Élytres très larges, corselet couvrant la tête, antennes non perfoliées. Casside, caw/cfa. Lin. VINGT-DEUXIÈME et YINGT-TROISIÈME ANALYSES. LES TRIDACTTLES ET DIMÉRÉS. f Élytres de la longueur d'i corps. 2 1^ Élytres n'étant pas de la longueur du corps. 0 f Tarses entiers, non bilobés. Dasycère, dasjcerus, Brogn " \ Tarses bilobés. 3 f Corps ovalaire, antennes beaucoup plus longues que 1; \ tète et le corselet. 4 \ Corps hémisphérique, antennes aussi longues ou plu / courtes que la tête et le corselet. 5. {Antennes de la longueur de la moitié du corps. Endomyque , endomjchus , Pay k . Antennes presque aussi longues que le corps Eumorphe, euinnrphus , Weber. ÎBase des élytres accolée an corselet. Scyrane , scjmniis , Herbst. Une échancrure entre le corselet et la base des élytres. Coccinelle , coccinella, Lin. ^ f Palpes très alongés. Pselaphe, /75e/a/)ÂMJ,Herbsf. ( Palpes n'étant pas très alongés. ■ 7. / Antennes moniliformes perfoliées, de la longueur de la 1 moitié du corps. Chennie , cAe«/2jn;« , Lat. 7 < Antennes en massue , non perfoliées , à peine de la lon- j gueur de la tête et du corselet. ' Clavigère, clavigerus , Panzer. aiETUODE xVNALYTlQUE. ^gi VINGT-QUATRIÈME ANALYSE. LES LABIDOUaES. Cette famille ne se compose qne da seul genre forfîcule, forficula. Lin. ( Voyez pour ses caractères ceux de la famdle pag. i52.) VINGT-CINQUIÈME ANALYSE. LES OM.\LOPODES. Cette famille ne se compose qne du genre Blatte , bluHa , Lin. ( Voyez pour ses caractères ceux de la famille , pag. 1 54- ) VINGT-SIXIÈME ANALYSE. LES ANOMIDES. Î Pattes non dilatées , les antérieures beaucoup plus lon- gues que les autres. Phasme , phasma , Fab. Pattes dilatées , toutes à peu près de même longueur. f Toutes les pattes, l'abdomen et les élytres excessivement \ dilatés. Vh-jUie, phyll{um,nVvier. * \ Pattes antérieures seulement très développées , abdomen { et élytres non dilatés. Mante, maiilis, Lin. VINGT-SEPTIÈME ANALYSE. LES GRYLLOÎnES. {Antennes en soie. -^ • Antennes non eu soie. * • i Jambes antérieures et tarses aplatis , dentés eu forme de 1 scie et de ciseaux très développés. 2 < Courtillière, ^7r//o-to//?«,Liii. / Jambes antérieures, ni aplaties ni dentées en scie. 3. f Élytres en toit. Locuste , locusta, Geoff. ( Sauterelle de 3 J la plupart des auteurs. ) \ Élytres horizontaux. Gryllon , acheta , Lui. 0^2 aiLTIIOBE ANALYTIQUE. ■ i Aiilonnes prismatiques, fiont prolonge en pointe p]^'ra- 4 j midale. 1 inxale , tmxalis , Fah. l Antennes en 11!, on renilces à rextrcmité. 5. iTarsfcs postérieurs garnis d'appendices étroits, crochus en forme de crochets ou de doigt». Tridactyle , trldactjlus , Oliv. Xj^a , lUiger. Tarses postérieurs non garnis de crochets. fi. ÎElytres remplacés par un prolongement du corselet for- mant uii écusson soas lequel se trouvent les élytrcs. Criquet, acrjdiiiin, Geoff. Corselet non prolongé en arrière entre les élytres. Sauterelle , gryÛus (i) , Lin. VINGT-HUniEME ANALYSE. LES STÉGOPTÉatS. {Cinq articles aux tarses. 2. Moins de cinq articles aux tarses. 7. Î Antennes de la longuea de la moitié du corps ou mèmi- plus longues. 3. Antennes courtes. Foarmillion , myrmileon , Lin. {Antennes en soie. 4. Antennes terminées en massue ou en bouton. Asoalaphe , ascalaphus , Fab. (Ailes supérieures écartées, ovales, les inférieures trfs longues, linéaires, en forme de queue. Nemoptére, >iemoptera,Lal. Toutes les ailes à peu près de la même proportion. 5. ^ Tête prolongée en forme de trompe cornée. 5 < Panorpe , panorpa , Lin. \ Tète non prolongée en trompe. 6. / Aiies en toit, plan à la base. Sembilde, sembîis, Fab. 6 } Ailes en toit, non plan à la base. ^ Hémérobe , hemf.rohius , Lin. (i) Les criquet» et les sauterelles Je cette niélhode ne forment chez la plupart des auteurs que le seul genre criquel. Nous désii,'nons sous le nom «le locu te, la sauterelle des auteurs. Tout ce que nous avons dit des criquets page i63, s'applique également à nos sauterelles. Ces deux genres présen- tant absolument les mêmes mœurs. MÉTHODE ANALYTIQUE. SgS Qaatre articles aux tarses. 8. Trois articles aux tarses. 9 Corselet étroit cylindrique. Raphidie, raphidia, Lin. Corselet ni étroit ni cylindrique. )?s.o([Ui- , psocus , Lat. Abdomen prolongé en deux longues soies articulées comme des antennes ; toujours des ailes. Perle, perla, Geoff. Abdomen non prolongé en deux longues soies, femelles sans ailes. Termite, termes. De Gcer. YINGT-NEUVIÈME ANALYSE. LES AGWATHES. C Antennes en soie, souvent plus longues que le corps, 1 point de soies à l'extrémité de l'abdomen. I (T Tvis,d.x\e, phrygane, 'Lm. I Antennes très courtes, abdomen terminé par deux ou V trois soies. Epbémère, ephemera, Lin. TRENTIÈME ANALYSE. LES ODONATES. ( front vésiculeux , ailes étalées , horizontales dans l'état ) de repos. Libellule , hbellula , Lin. ^ ) Front plat, ailes verticales, dressées dans l'état de repos. f Agrion , ngrion , Fab. TR-ENTE-UNIÈME ANALYSE. LES MELLITES. (Tarses postérieurs très dilatés , polliniferes ( servant à porter le pollen). 2. Tarses peu on point dilatés, non polliniferes. 5. f Antennes moins longues que la tète. Abeille, apis, Lin. ^ 1 Antennes plus longues que la tète. 3. / Antennes environ de la longueur du corselet. 4- 3 7 Antennes beauconp plus ]on:;ues que la tète et le corse- ^ Ift. Eucère, eucera , Scopoli. METHODE ANALYTIQUE. Corps lisse, pattes postérieures très développées. Euglosse , eiiglossn , Lat. Corps et pattes pnbescens , pattes postérieures alongées, très veines. Andrène, andrœna, Fab. Dasypoda, Lat. Corps lisse. 6. Corps pubescent on veln. 7 . Tète Iriangnlaire. Hylée, hylceiis, Fab. Tète non triangulaire ; front plat. Nomade , nomada , F. Tète plus large que le corselet, mandibules fortes à deux ou trois dentelures. Xylocope , xylocopa , Lat, Tète de la largeur du corselet, mandibules n'étant pas fortes. 8. ' Antennes roulées on sensiblement arquées à l'extrémité I libre. Bembèce , hembex , Fab. Antennes ni roulées ni arquées à leur extrémité libre. Pbyllotome , phyllotoma , anthophora , Fab. Me^achile, Lat. TRENTE-DEUXIEME ANALYSE. LES PTÉRODIPLES. / Antennes en fuseau , corps ne se roulant point en boule. y Guêpe, vespa, Lin. i Antennes en masse, corps se roulant en boule. ( Masare , masaris , Fab. trente.troisième:analyse. LIS CHaTSiDES. ( Les deux premiers segmens de l'abdomen d'égale largeur. 1 Panorpe , panorpes, L'dX. \ Les deux premiers segmens de l'abdomen d'inégale lar- * ^enr. 2. i Ventre ovoïde , très concave- ^ Chryside ou guêpe dorée, chrjsis , Lat. (^ Ventre alorgé, peu concave. Oœale , omalon , Duméril. MÉTHODE ANALYTIQUE. Sgô TRENTE-QUATRIÈME AN.iLTSE. LES ANTHOPHILES. f Antennes renflées en fuseau. 2. I Antennes en fil. Melline , mellinus , Fab. (Antennes an moins aussi longues que la tète et le corselet. Scolie , scolia, Fab. Antennes beaucoup plus courtes que la tète et le corselet. 3. Tète prestpie carrée , chaperon métallique. I Crabron , crabro , Fabr. i Tète n'étant pas presque carrée, chaperon non métalli- \ que. Philanthe , philanthus , Fab. TRETVTE-CINQUIÈME ANALYSE. LES ENTOMOTILtES. C Antennes en fil. 2. \ Antennes en soie. 3. ( Tète portée sur un cou, ventre comprimé en massue. ) Fœne ,yœ'«M5, Fab. \ Tète sessile , abdomen excessivement court. 1 Evauie , evania, Fab. {l Ventre à pédicuïe peu étranglé. 4. entre à pédicule très étranglé. Ophion , ophion , Fab. Abdomen cylindrique, Ichneumon , ichneumon , Fab. Abdomen comprimé. Baiiche, banchus , Fab. TRENTE-SIXIÈME ANALYSE. LES MTEMÈGES. Abdomen à pétiole court sans nœud ni écaille. Mutille, mutilla, Lin. Abdomen à pétiole long, noueux. 2. Antennes courtes , guère plus longues que la tète ,'pattes très courtes. Hor^Xe , dorjUts , Y&b. Antennes aussi longues que la tète et le corselet, fpattes de longueur ordinaire. Fourmi, ybr/n/c« , Lin . •J 3 \ Point (le filets à l'anus. Nancore, nnucoris , Geoff. 3 f Corps linéaire. Ranatre , rawafra , Fab. [ Corps ovale, large. Nepe , /ie/;^ , Lin. , Geoff. (Point d'ccusson , tarses à deux articles. ^ Sigare, j/^-rti/Yz, Fab. Corne, Geofr. j Un écusson long, distinct; tarses antérieurs d'un seul ar- (. ''cle. Notonecte , rto;o«ecri/, Lin. QUARANTE-TROISIÈME ANALYSE. LES AUCHÉNORHIISQUES. ( Front dilaté excessivement en forme de vessie , de mu- ^ / seau OU de pointe, on simplement à côtes très saillan- \ t«s(.). Fulgore,///-o/-fl, Lin. ( Front non dilaté excessivement, ni à côtes très saillantes. 2. . Corselet prolongé , difforme , bossn , comu , voûté ou ^ ) foliacé. Meinbrace, me/HéAac/.y, Fab. Centrote (2), I ccntrotiis, Fab. « Corselet non prolongé, non difforme, etc. 3. \ Antennes de la longueur de la tète et du corselet. ^ . Delpbnce, delphax. \ Antennes moins longues que la tète et le corselet. 4. { Antennes de six articles. ^ l __ ^'gale, c/crt<^rt, Lin. rem^owja, Fab. ( Antennes de moins de six articles. 5, j f Ailes très dilatées en arrière. Flate , Jlata , Fab. ( Ailes non dilatées en arrière. 6_ ( Tète très distincte du corselet , un paquet de filets co- I tonneox à l'extrémité de l'anns des femelles. ** S . Lystre, /j»^rm, Fab. Proraécopside, Lat. I Tète presque confondue avec le corselet, pas de filets ^ laineux à l'extrémité de l'anus. Cercope , ccrcopis, Fab. (,) Ce >lrrn(ep caractère s'appli^iue seulement à la dcada nervosa, L!n rt..Ml LutreiUe avait fait le genre ci.ic, d.rius , et que dan.rcs entomologiste ont réuni aux ystres. (^) Les centrotc. diffèrent si peu des n.enabraccs qnc nous les re'unisso,« 4 nempU de 1 a plupart de» entomologistes. 4.0O MÉTHODE ANALYTIQUE. QUARANTE-QUATRIÈME ANALYSE. 1,ES rHYTADEI,GES. I Ailes couvertes de ponssière farinense. I J Alejrode, alejrodes, Lit. ^ Ailes nues ou nulles. 2. r Antennes grosses à la base, a / Cliermès , cherines , Lin. Livie , Lat. ( Antennes filiformes. 3. f Front comme fendu. Psylle , psylla , Geoff. ]^ Front arrondi. ^• t Pattes courtes terminées par un seul crochet. \ Cochenille, cocc/w, Lin, ^ ) Pattes longues terminées par deux crochets. / Puceron, aphis , Lin. QUARANTE-CINQUIÈME ANALYSE. I,ES PHTSAPODES. C€tte famille ne renferme que le seul genre thrips , thripi. ( royez pour ses caractères ceux de la famille, pag. 265. QUARANTÈ-SIXIÈMÈ ANALYSE. I,E9 LÉPIDOrTÈRES. f Masse des antennes droite. Papillon , papilio , Lui. * 1 Masse des antennes en crochet. *■ , Ailes planes ou verticales dans le repos. I Hespérie, hesperia, Fab. ^ < Ailes supérieures verticales , les inférieures horizontales ) dans le repos. Hétéroptère , heteropterus , Dumenl. MÉTHODE ANALYTIQUE. .{ol QUAILVNTE-SEPTIÈME ANALYSE. LES CLOSTÉROCÈaES. Antennes prismatiques. 2. Antennes en massue alongée. Sésie , scsia , Fabi Antennes renflées an milieu, abdomen conique, pointa ailes borizontales. Sphymi. , sphynx, Lin. Antennes prismatiques, simples ou pectinées, abdomen non pointu , ai'les eu toit. Zygène, zygœna, Fab. QUARANTE-HUITIÈME ANALYSE LES NÉMATOCÈRES. Antennes filiformes. Hépiale , hepialtis, Fab. Antennes non filiformes, peclinées ou barbues ou en scie. 2. Une trompe courte. Bombyce , bombyx. Poiut de trompe visible. Cossus , cossus , Geoff. QUARANTE-NEUVIÈME ANALYSE. LES CHETOC-ERES. les en fourreau autour du corps. a. les non en fourreau. 3, Fourreau formé par les ailes , plat en dessus. Litbosie, lilhosia , Fab. Fourreau arrondi. Teigne, tinca , Lin. les étendues, planes, borizontales. 4. Ailes en toit. 5. Ailes non divisées. Plialène ,pîml. ! Front se prolongeant en une sorte de bec, atdoincii comme vésicaleux , souvent transparent. Cénogastrc , cenogaster, Daméril. l'ront non prolongé eu bec, ventre opaque. Mouche, musca , Lin. f Tète sessile. 8. I Tête portée sur un col. ro, / Antennes presque de la longueur du coFselet. .' Mulion, mulio, F^I-, \ Antennes à peine de la longueur de la tête. ç. ète tronquée en arrière. Syrphe , syrpkus , Scopoli , conops, Fah, te arrondie en arrière. Cerochète, cerochctus , Duiu. Ventre en massue métallique. Earge, sargus, Fab. Ventre non (^ ^ massue , non métallique. . - 11. Ventre conique courbé, ailes tachetées, vibratiles. Cosmie , cosmuis , Duniéril, entre obtus, opaque. Therève, tftereta, Lat. {: r ClNQUANTE-TFuOISIKME ANALYSE. LES ASTOMES. Celte famille ne se compose que du seul genre œstre, ccscriif, qui a pour caractères : antennes écartes, reçues dan* i.in creux du front , à poil isolé simple , sur un dernier article en palette, tarses à deux crochets et à deux pelottcs. Mi>TUODE ANALYTIQUE. itO ' CINQUANTE-QUATIIIÈME ANALYSE. I.F.S HYDROMYES. {Tontes les pattes excessivement longues, a. Toutes les pattes n'étant pas exceusivenient longues 3. Î Antennes en peigne dans les mâles, ailes écartées dn corps dans le repos. Tipule, tip/i/a , Lin. Antennes velues , ailes , couchées sur le corps dans l'état de repos. Limonie, limonia, Mcigcn. t Antennes plus courtes que le corselet , en massue perfo- ^ liée. Hirtée , hirlœa , Meigen. Ribion , Geoff. (^ Antennes de la longueur dn corselet ou pins longues. 5. t Antennes plus longues que le corselet, à articles velus, \ ailes velues , arrondies. / Vsycodes, ps_)'Codes. Phalœ/iiila , Meigen. j Antennes de la longueur du corselet , à articles non ve- ' 1ns, ailes non velues. 6. 4 Antennes oblongnes très comprimées, un peu pins lar- J ges vers le milieu. \ Cératoplate ou keratoplate , AeratopIaCus , Bosc. ^ Autennes d'égale grosseur partout, grenues. Scatopse , scatopse , Geoff. CINQUANTE-CINQUIEME ANALYSE. LES EHIHAPTÈRES. {Six pattes. a. Huit pattes. ^. / Corps ovale, comprimé, pattes postérieures beaucoup \ plus longues que les auîres , cuisses renflées propres au / saut. Puce , pulex. \ Corps ovale non comprimé , cuisses non renflées n'étant f pas propre au saut. 3. i Corps renflé , très petit , pattes intermédiaires plus conr- ^ tes. Lepte , leptus , Lat . / Corps aplati , pattes égales en longueur. Pou , pedicuhis , Lin. 4^oG METHODE ANALYTIQUE. ^ Pas d'yeux distincts, pattes courtes, abdomen très gros» 4 ^ Tique, izodes, Lat. ( Ycnx distincts. 5, i Pattes antérieures plus longues que les antres. Smaridie , smaridia, Lat, Pattes d'égale longueur, garnies de longs poils, terminée» par des vésicules. Sarcopte, saicoptits, Lat. CINQUANTE-SIXIÈME ANALYSE. LES ORNITHOMYZGNS. Cette famille ne contient que le genre ricin, ricinus , dont les caractères sont : tète et màclioire distinctes, antennes très courtes ; six pattes ; abdomen arrondi , non terminé par de» poils. CINQUANTE-SEPTIÈME ANALYSE. LES NÉMATOURES. {Corps bossu, non aplati, corselet non distinct du rentre, Macbile , machilis, Lat. Icpisma, Lin. Corps non bossu, corselet distinct du ventre. f Corps arrondi , terminé par deux filets qui se recourbent l sous le ventre, et se débandent comme un ressort. 2 / Podure , /»0£///r(2 , Lin. / Corps aplati , terminé par trois soies non recourbée» V, sous le ventre. Forbicine ,yô/-6/f/«a , Geoff. aNQUANTE-HUITIÈME ANALYSE. LES ARAMÉIDFS. {Mandibules en crocbet. a. Mandibules non en crocbet, ^, i Abdomen pédicule. Araignée, aninea , Lin. ( Abdomen sesbile, 3 . Î Mandibules portant à l'extrémité nn palpe alongé , pé- diforme. Mygale, virgala, Walk, Mandibules ne portant pas de palpe, pédiforme à leur ex- trémité. Trombidie, a«mbidium , l'ab. MliTUOUE ANALITK^LË. 4^07 { Palpes fililbruies, toutes les pattes tr, 1804 (en alle- mand ). ÏIERJAN (M"''") , Histoire des instctos d'EriL-ope , traduit en français; Amsterdam, i73o, in-fol. — Métamorphosis insectoruin surinamensitiin , l'joS. — Erucarum ortus , aliinentiun et paradoxa métamorphosis ; Amsterdam , 1718 , 5o pi. OLIVIER ( Antoine-Guillaume), Entomologie de l'Encyclo- pédie méthodique; 6 vol in-4". — Entomologie, 6 vol. in-40, Paris, 17 89 — 1806. PANZER ( Geokoe-Wolfang-Francois ) : Faiinœ insectoruin Gerinanlcœ initia; 112 cahiers; Nuremberg, I7y3 — 1S14. PAYKULL ( Gustave de), Fauna suecica, 3 vol. in-80, Upsal , iSoi. Monographia carahorum ; in-8" , 17S9. — Monographiti staphrîinoruin , 1769. — Monographia curctilionum , 179a. — Monographia histeroruin , 18x1. REAUMUll ( Remé-Antoine Ferchault de) , Mémoires pont servir à l'histoire des insectes, 6 vol in-40 ; Paris, 1734. ROESEL (Auguste-Jean de Rosenhof ), Amusemeiis sur las insectes (en allemand); Nuremberg, 1746 — 1761, ■♦ vol. in-4''. ROSSI ( Pierre ) , Fauna etrusca ; 2 vol. in-4° et suppîemen- tum ; Liburni , 1790. iiO LISTE SCHjTIFFER ( Jeaw-Christian ) , Élémens d'entomologie ( en latin et en allemand), in-4o, 140 pi. col.; Ratisbonnœ , 1780. — Icônes inseclonim circa Ratisbonnam indigenonim colo- ribiis nalttrain referentibtis expressœ ; Re!^e?isburg , 1766, 3 vol. in-40. SCOPOLI ( Jeaw-Antoine ) , Entomologla carnioUca ; in-8°, 1763. SAINT- AMAND Philosophie entomologique ; in-80, Agen, an VII. C'est en grande partie la traduction de la Philoso- phia entomologica de Fahriciiis. SWAMIMERDAM ( Jean ) , Diblia naturcc , sen htstoria in- seclortan, bc/^icè eu m l'ersione latina H. Gaubii, et vica nui loris pi^r Herm. Boeerhave ; 1737 — 1738. VALLISNIERI (Antonio), Opeie, 3 vol. in-fol. ; Venezia, 1733. VIREY(J.J. ), Histoire des mœurs et de l'instinct des ani- maux, 2 vol. in-80 ; Paris, 1822. WALCKFN AER ( A. ), Faune parisienne, 2 vol. in-80 ; Paris , 180/. — Tableau des aranéïdes , grand in-80 ; Paris , i8o5. — Histoire naturelle des aranéides, in-So; Paris i8o5, ^il n'a paru qne six livraisons de xo pi. ) '^M Ai^\^Ç)Mu]xu Les noms de genres tant latins que français sont en romain; ceux des classes en petites capitales ; les noms de familles on des articles principaux sont en italique. Les chiffres indiquent les pages. jébditolarves. 'j5, 241. j4bdomcn. 16. Abeilles. igS, 197, 365, SgS. Acantbijk 398. Acanthie. 245, 247, 398, Acarus. 368. Acères. 76, 32 4, 376. Acrydium. 358, Sga. Agathidie. 121, 385. Agathidium. 385. Agnathes. 75, 188,375, 393. Agrion. 190, 192, 393. Ailes. 16. Akide. 120, 385. Akis, 385. Aleyrode. a57, 400. Aleyrodes. 400. Altica. 354. 389. Altise. 143, 145, 354, 389, Alacita. 401. Alucite. 278, 281, 401. Alurne. i43, 147, 390. Alnrnus. Sgo. Anaspe. 116, 117, 555, 384- Anaspis. 355, 384. Andrène. ic,5, 2i5, 394. Andrœna. 393. Angustipennes. 74, 116. Anisotoma. 386. Anisotome. 121, 386. Anobium. 382. Anomides. 74, iSg, Sgi. Anotie. 25 1, 256. Antennes. i3. Antennules. 12. Anthia. 377. Anthie. 78, 377. Antbice. ii3, 11 4, 383. Anthicus. 383. Anthophora. 394. Anthophiles. •]5, 220, 375. 395. Anthrace. 3o2, 3o4, Ao3. Anthrax. 4o3. Anthrène. 107, 352, 38r. Anthrenus. 352, 38 1. Anthribe. i23, 355, 386. Anthribus. 355, 386. ï9 -42 2 TABLE .^nomides. 74, 374. Apale. II 3, 833. Apalns. 38 3. J pair très. 78, 11 o, 873, Apate. i3o, 887. Apliis. 359, 400. Aphodie. 90, 379. Aphodius. 379. udpiaires. 75, 195. Apis. 365, 393. Aplocères. 76, 3o2, 376, Aptères. 77, 3i5, 35o, Aptères. 76, 876. Araignée. 824, 325, 869, Aranea. 869, 4ofi- Araticides. 76, 3!i4, 406. ALPHABETIQUE. Armadille. 345, 408. Armadillo. 408. Ascalapbe. 178, 175,592. 38a. Ascalaphus. 392. Aselle. 869. Asellns. 369. Asile. 528, 3o2, 66, 402. Asilus. 306, 4oa. j4stomcs. 76, 509, 376, 404. Atopa. 3Si. 4o3. Atope, 108, 58i. 872. Attelabe. i25, 127. 386. Attelabus. 35 1, 886. 406. yJuchénorinques. 75, 25i, 375, 899. Alvisuges. 76. B Balanciers. 18. Eanche. 222, 228, 89S. lianchns. 3 y 5. Bec. i3. Eecmare. 128, 854, 386. Bec-Mouches. 76, 3ii Bemljèce. igS, 2i"B, 894. Eembex. 894. lifmbidion. 78, 80, 877. l'.ibio. 867, 408, 4o5. Eibion. 3p2, 3o3, 367, 4o3, 4o5. Einocle. 869. iiinocalns. 269, Plaps. 120, 385. Uîaita. 357. Elatte. 74, i55, 857, .574. ïîolétopbage. 121, 386. Jioletopbagus. 886. lionibyce. 275, 276, 401. P.onibyle. 288 298, 402. Bombylins. 402. Bombyx, 401. Bostricbe. i5o, 354- 387. Bostricbus. 354, 887. Bouclier. 352, Bourdon. 195, 21.1. Bousier. 55 1. Bracbélytres. 78, 88, 373, 378. Brachin. 45, 78, 81, 577. Bracbinns. 877- Bracbycère. i23, 386. Bracbycerns. 386. Brente. i23, 387, Brentus. 887. Brcvipennes. 73, 88. Brnche. 47, I23, 55a, 882, d86. Frucbns. 352, 8 86. Biicceh's. 75, 188. Bupreste. 108, 109, 38i. Buprestis. 352, 38 1. Byrrbe. 96, 106, 3So. Byrrhus. 552, 38o. TABLE ALPHABETIQUE. 423 Callidie. i4i, 389. Callidium. 389. CaloLate. 4o3. Calope. 117, 384. Calopus. 3S4, Calosome. 378. Calosoma. 78, 82, 378. Canal intestinal. 3i. Cantbaride. 11 3, n4, 355, 3S3. Canlharis. 355, 383. Cancer. 369. Capricorne. i4r, 142, 353, 3S8. Cardinale. 355. Carabe. 7 S, 80, 378. C.;rabas. 378. Carnassiers. 73, 79. t^assida. 355, Syo. Casside. 48, i43, 147, 355, 3go. Cebrio. 3 Si. Cebrion. 108, 38 r. Cenogaster. 404. Ccnogastre. 3o6, 3o7, 404. Centrote. iSi, 256, 399. Centroius. 399. Cerambix. 353, 4S8. Cercope. aSr, 255, 399. Cercopis. 3 99. Cerf-volant. 35 r. (^eria. 4o5. Cerie. 3o2, 5o5, 4o3. CérocLètes. 3o6, 307, 404. (Jerocbetns. 404. Cerocoma. 356, 583. Cerocoiue. 11 5, ii4) 356, 583. C.croplate. 5ir,5r4. 4o5. Cétoine. 90, yii, 3- y. Cetonia. 379; Ceyx. 3o6, 4o3. Cbalcide. 241, 2 43, 396. Chalcis. 396. Chaperon. i4. Cbaranson. 123, 124, 354, 587. Cbelifer. 368, 407. Cbennie. 149, 5go- Cbenium. 390. Cbermès. 257, 263, 36o, 400. Chétocères. 76, 278,576, 4oi. Chétoloxes. 76, 006, 576. Chrysalide. 4o. Chrjsides. 75. Chryside. 2x9, 220, 875, 394. Cbryside ou guêpe dorée. d94. Cbrysomela. 354, 3S9. Cbrysonièle. i45, 146, 554, 389. Cbrysopside. 285, 3oi, 402. Cbrysopsis. 402, Cicada. 558, 599. Cicindela. 552, 377. Cicindéle. 78, 86, 352, 377. Cigale. 25i, 252, 358, 399. Cinibèce. 2 45, 397. Cimbex. 597. Ciniex. 558, 398, Cistella. 552, 584, Cistelle. 117, 352, 584, Clairon. i3o, iSy, 140^ 354, 387. Clavicornes. 75, 9 5. Clavigèi-e. 149, dgo. Clavigcrus. 3 go. Clerus. 354, 387. Ciivina. 377. Cllvine. 78, 80, 377. Cloporte. 545, 346, 36g, 408. 424- TaBLE ALPHABETIQUE. Clostéroeères. 76, 27a, 876, 401. Clytra. 38f). Clytre. i43, i45, SSg. Ciiodalon. 121, 386. Coccinella. 355, 390. Coccinelle. 149, 355, 390. Coccus. 36o, 4oo- Cochenille. 257. 36o, 400. Coi.norTi^RES. 76, 35o, 372- — HÉTÉiioMÉRÉs. ii3, 373. — Pentamérés. 78, 372. tétra.mérés. 122, 373. — TaîMÉRÉs. 148, 373. Collirostres. 70, 25i. CoUiure. 78, 79, 377. CoUinras. 377. Col) die. 140, 388. Colydinm. 388. Conops. 283, 3oo, 402, 404. Copris. 35 1. Corée. 245, 247, 398. Coreus. SgS. Corjsa, 359. Corise. 359. C-'orseleC. i5. Cosmie. 3o6, 807, 404. Cosmins. 404. Cossus. 275, 276, 401. Cossyphe. 121, 386. Cossyphus. 386. Courtillière. 162, 169, 391. Cousin. 283, 368, 402. Crabe. 369. Crabro. 364, 395. Crabron. 220, 221, 3^5- Crambe. 2 7 S, 401. Crambus. 4oi. Créophages. 73, 79, 373, 177. Criocère. 48, 143. 389. Crioceris. 354, 389. Criquet. 162, i63, 358, Sga. Cryptocephalas. 354, 389. Cucuje, 74, 374. Cucujus. 352, 374. Cucule. 356, 383. Cueillerons. 17. Cuisses. iS. Cnlex. 568, 402. Curculio. 354, 387. Curtus. 4o3. Cycbre. 78, 378. Cychrus. 378. Cylindriformcs. 74, i3o. Cjlindroïdes. 74, i3o, 374. 387. Cynips. 241, 342, 364- Cyphon. m, 382. Cyrte. 3o2, 3o5, 4o3 D Dasycère. 148, 390. IJasycerns. 390. D.tsyie. II 3, 383. Dasytcs. 383. Delphace. 25i, 256,399. Delphax. 399. Demoiselle. 362. Dermeste. 10.^, 35i. Dermestes. 35 1. Diapère. 121, 555, 586. Biaperis. 555, 386. Diapria. Sgf». Diaprie. 241. 396. Difformes. 74, iSp. DiAiÉREs. 74. Diplolèpc. 241, 565, 596. Diplolepsis. 5ô5, 596. DirTÈREs. 77, 282, 55o, 572. 576. Distribution générale des ani- maux. 5. Dolicbope. 5o6, 4o5. iJolichopns. 'io3. Donacia. oSy. Donacie. I45, cSg. Doryle. 225, 240, 39^ Dorylus. SgS. Drile. iio, 38*. TABLE ALPHABETIQUE. Drilns. 3S?. 4.5 Diypta. 577. Drypte. 78, 79, 577- Diiplipcnnes. "jS, 216. Dytique. 45. 353. 378. BjCisctts. 555, 078. Echinomya. 404. Echinoraye. 5o6, 307, ^04. Ecusson. I 5. Education des chenilles. 64. Elaphre. 78, 79, 577. Elaphrus. 377. Élater. 352, 58 1. Élopbore. 96, 53o. Elophorus. 35o. Elytres. 17. Kmpide. 283, 3o2, 402. Empis. 402. P^ndoraichus. Sgo. Endomique. 148, Ôgo. Eiuomotines.- ^,fi'2,j-) 5,3g3. Épheincra. 363, 390. Éphémère. i83, 563, 5q5, Épispastiques. 74, 11 3, 373, 383. 590, Erodie. 120. l £ radias. 5 S 5. Érotyle. i45, Erotrlus. 390. Escarbot. 107, 35t, 58i. Estomac. 3o. Eucera. SyS. Euc 4o5. Hispa. 389. Hispe. 143. 144, 589. Hister. 58 r. Horia. 384. Horie, 117, 384. Hjdrocorées. 7 3, 24g, 598. HYdrometra. SgS. Hydromètre. 248, 249, '. Hydromye. 76, 3ii, 4o5. Hydrophile. 45 , 96 , 353, 38o. Hydrophylus. 353, 38o. Hylée. igS, 216. Hylceus. 394. 36- ;,,8. 376. TABLE ALPllAr.LTlOUt, Ilylotoma. 397. Hylotoiue. 2.\5, riçi^. Hyménoptères. 75,77, 194 35o, 072, 375. Hjphydre. 378, Ilyphydrus. 378. l!yj)ok'o, 4o5. Hypolcon. 3o2, oo'i, 40' Ilypophlée. lit, 3S6. llypophœus. 386. I J ET K Ichneumon. 222, 365, Sgâ. Insecte parfait. 42. Jiisectirodes. 73, 22a. Instruinens nécessaires à Pen- toinologiste. 6r. Ips. 140, 388. Iule. 042, 344> 369, 407. Jambes. i8. Joues, 1 4. Keratoplatus. Keimès. 36o. 40D. Labidoures. 74, i52, 374' Lagria. 383. Lagrie. ii3, 114, 383. Luinellicornes. 73, 89. Lamia. 388. Lamie. 141, 142, 388. Lampyr&i 1 1 o, 1 1 1 , Lainpyiis. 352, 3S2. Langue. 12. Larra. 396. Larie. 240, SgG. Larve. Sg. Latérisètes, 76, 5o6. LÉPIDOPTÈRES. 75, 77, 266, 35o, 572, 376, 400. Lepisma. 406. Lépisme. 368. Lepte. 3i6, Sar, 4o5. Leptis. 4o5. Leptura. 353, 388. Lepture. 141, 353, 388. Leptus. 4o5. Lesteva. 378. Lestève. 89, 578. Lethie. 10-, 38i. Letbrus 58 r. Leucopside. 2 + 1, 245, 396. Leucopsis. 096. Lèvres. 11. Libelles. 75, 190. Libellula. 562, 395. Libellule. 190, 062, SgS. Lignivores. 74, i4x. Limebois. 109, iio, 3Si. Liruexylon. 38i. Limouia. 4o5. Limonie. 3ii,3i2, 4o5. Lithobia. 407. Lithobie. 542, 345, 407. Litbosia. 401. Lithosie. 278, /joi. Livie. /loo. Lixe. laS, 587. Lixus. 587. Locusta. 3iS, 091. Locuste. 162, 391. Lucane. gS, 55i, 38o. Lucanns. 5So. Lucifuges. 74, 119. Lupère. r43, i44,35;,38y. Lupeins. 55'j, SSg. 428 TALLE AI.PIIABÉTIQUÊ. Lyctc. 140, 383. Lygophjles. 74, Lyclns, 388. Lycns. 382. Lygëe. 245, 247, SgS. Lygœus. 398. '8, 374, Lyqne. r 10, 382. Lystia. 5y:5, Pou. 3i6, 3.ÎO, 36S, 4o5. 3(j4. Pregadiou. 139. Ploropliore. 278, 281, 36 1, Préparation et conservation 4oi, des insectes; manière de les Pterophorus. 36 1, 4oi, piquer. 66. Piie-dien, iSg. Priocères. ^3, ç)i, S-]3, 379. Piione. i4r, i42, 388. Prionns. 353, 388. Proraécopside. 399. Proscarabé. 337. Psélaphe. i49, 3yo. Pselaphus. 390. Psocus. 393. Psoque. 173, 186, 393. Psycode. 3 ri, 3 14, 4o5. Psycodes. 4o5. Psylla. 359, 400. Psylle. 257, 2G4, 359, 396, Ptilin. 382. Plilinus. 35i. 3S2. Ptine. 47. 109, iio, 382.' Ptinns. 382. Puce. 3iC, 368, 4o5. Puceron. 257 , 261 , 359 , 400. Pulex. 368, 4o5. Punaise. 248, 249, 358, 398. Punaise à avirons. 35g, Pyiale. 278, 280, 402. Pyralus. 402. Pyrochrc. 117, 384, Pyi-ochroa. 355, 384. Quadricornes. 7 G, 345. Rainphe. 128, 887. Piaïuphus. 3S7. Ranatra. 399. Ranatre. 249, 25o, 899. Rapliidia. 363. Raphidie. 363. Reduve, 248, 249, 398, Reduvius. SgS, Réinïpèdes. 75. Rém'itarses. 78, ^6, 24g. Respiration. 20. Rhagie, 14 x, 388. Rhagio. 4o3. Rhagiou. 3o2, 4o3. Rhagium. 388. Rhaphidia. 178, 187, SgS. Rhaphidie. 178, 187,893. Rhinaptères. 76, 876, 4o5. Rhingia. 402. Rhingie. 828, 3oi, 402. Rhinocères. 74, 122, 374, 386. Rhinoinacer. 354, 386. Rhinostomes. 75, 245, 875, P97- Rhipipbore. 116, 11 3, 384. Rhipiphorns. 384. Richard. 352. Ricin. 822, 4o6. Ropalocères. 75, 266, 376. Rostricorncs. 74, 122. S. Sanguisuges. 75, 248. Saperda, 889. Saperde. i4r, 889. Sarcopte. 4i6. 32 2, 4q6. l.'^^ TABLE ALPllVBEÏIQUE. Saicopliis. 4o6. Sarge. 3o(3, 3o7, 4o't. Sargns. ^lof. Sanotrir. 1 1 8, 385. Sanotriuin. 3!^J. Santerelle. 162, i63, 358, 392. Pc'aphidie. 96, 38o. Scaphidinm. 38o. Scarabœus. 379. Scarabc. 90, 35r. 379. Scarite. 78, 80, 377. Scaiites. 377. Scatopse. 3i i, 3i4, 367, 4o5. Scanre. 120, 385. Scanras. 385. Sclérostomes. 76, 283, 37G, 4o2. Scolia. 395. Scclie. 220, 221, 395. Scolopendra. 369, 407. Scolopendre 342, P69, 407. Scolyle. i3o, p55, P87. Scolytas, 355, 387. Scorpio. 407. Scorpion. 324, 338, 407. Scorpion aquatique. SSg. Scntellaire. 245, 246, 397. Scutellaria. 397. Scatigera. 4o7. Scutigère. 342, 343, 407. Scymne. lig, 390. Scymnus, 390. Semblide. 173, 892. Semblis. 392. -^ Sensibilité. 21. Sépidie. 1*0, 385. Sepidiam. 385. Serricaiidcs. 'jb, 2 43. Serricornes. 73, 94. Serropale. 117, 384. Serropalpns. 384. Sesia. 401. Scsie. 272, 275, 401. Sélicaudes. 76, 32 3. Séticornes. 76, 278. Siens. 4o3. Sigara. 399. Sigare. 249, 25i, pgg. Silpha. 38o. Silphe. 96, 38o. Simplicicornes. 76, 3o2. Sique. 3o2, 3o4, 4o3. Sirèce. 243, 397. Sirex. 397. Sitaride. 116, 38i. Sitaris. 384. Smaridia. 406. Sraaridie. 3 16, 32 1, 406. Solidicornes. 73, 107. Solpuga. 407. Spectre. iSg, i6t. Sphége. 24O, 396. Sphéridie. 90, 38o. Spheridinm. 38o. Spliex. 396. Spbynx. 272, 36r, 401. Spondyle. 74, 374. Spondilius. 3 74- Stapbylin. 89, 356, 379. Staphylinus. 356, 379. Stc^optèrcs. 75, 17 a, 374, 392. Stenocore. 353. Stenocorus. 353. Stènc. 89, 378. Stenus. 378. Slénoptères. 74, 116, 37 5, 383. Stéreocères. 73, 107, 37 3. Sternoxes. 73, 107. 373, 38 i. Stomoxe. 283, 3oi, 367, 40*. Stomoxys. 367, 402. Sternum. 1 5, Straliome. 3()2, 3o4, 366, 4o3. StrationiTs. 3G6. 4o3. TAliLE AI.PIiAIiETIQUE. 4-33 Suçoir. i3. Sjlvicoles. 74, 117. Synodeiidie, y5, 38o. Synodeudron. 38o. Syrphe. 3oG, 307, 4os.^ài®A'^i ll^iji^€#^i