2 ga 12 Foi PME R : ft + vi < CE EEE ES per ag ar ee LRU s : PT oc Sn 5 5 Re re A EME 124 RARE v 3 ÿ RE RES 2: A RC NNAESS ci UV CNRS Wiqu 27-168) L' :…. BECONS : Fa “se _ D'ANATOMIE COMPARÉE. 4 “a Et 220 - L: : ed RS Les deux premiers Volumes de l’Anatomie Comparée ayant été précédemment publiés, on trouve chez le même Libraire l’'Ouvrage complet, 5 volumes in-8°. avec Ta- bleaux , contenant environ 5000 pages et 52 planches. Prix, 54 fr., et franc de port 45 fr. Les Tomes III IV et V se vendent séparément. Prix, 24 fr., et franc de port 5o fr. Nora. Les Planches nécessaires à l'intelligence des matières traitées däns les deux premiers Volumes , et leur explication, se trouvent à la fin du cinquième, Les Exemplaires de l’Ouvrage ont été déposés à la Biblio- thèque Impériale , par DuprAT ainé, en exécution des lois, pour en assurer la propriété. LECONS D'ANATOMIE COMPAREE, DE G. CUVIER, SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'INSTITUT NATIONAL, PROFESSEUR AU COLLÉGE DE FRANCE ET AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, @lC.; ! Recueillies et publiées sous ses yeux par C. - L. L Duverxoy, D.-M. Membre-Adjoint de la Société ) } À ? ( TA ! e à | CR Li de l’École de Médecine, Membre de la Société philomatique , etc. TOME II. A PARIS, Chez GENETS jeune, Libraire, rue de Thionville, t) Ne. 14. AN XIV. — 180, LE Fo. * L'AT Ta . Va à ‘ae Dar TABLE DES MATIÈRES Contenues dans ce troisième volume. 11° à M. de Lacépède. Des organes de la digestion en général, pag. xüij \ SEIZIEME LECON. Des méchoires et de leurs mou- vemens dans les animaux vertébrés, 11 Anricre Ï, De la forme et de la composition de Lx mâchoire inférieure » 12 A. Du nombre d'os qui la composent , 13 B. De l'angle antérieur formé par les deux branches , ” 16 "C. De la branche montante, 22 D. Des rapports de lapophyse coroncide et di condyle , j 25 * Anricus Il. Des mouvemens de la mächoire inférieure … dans l'homme et'les mammifères, 29 _ I. De La forme du condyle et de la cavité glénoïde , et des mouvemens qu’elle permet, 34 U. De Parcadezygomatique et du muscle masséter, 38 H] & sr ij TABLE - FRERE A. De larcade considérée relativement à sa com- position 2 pag. 39 B. De l'arcade considérée relativement à sa COur- bure verticale , 43 C: Du muscle massëterk » Ÿ l'E 246 D. De larcade considérée relativement & sa cour- bure dans le sens horizontal , | 47 IIT. De la fosse temporale, des crétes occipitales, et du muscle crotaphite , 48 À. Des fosses et des crêtes, ibid, B. Du muscle, 51 IV. Des fosses et des muscles | PRÉ roïdes y 52 A. Des os, .._. ibid, B. Des muscles, | enr ÉS à .Du me te digastrique et de ses attaches , _ 56 VI: Des muscles qui. agissent médiatement sur le mâchoire inférieure , 60 » ArTicze II. Des mouvemens des mächoires dans Les UISeauT 1bid. b: DéSoss ‘ibid. a. Description générale , "ibid. : _ b. Arcades palatines , ” #4 63 c. Arcades zygomatiques _ 66 d. Os omoïdes PRET Re 1 bid. e. Os quarrés , + 2 67 Il. Des muscles , Se 68 À. Muscles de la méchoire iféricure nés 69 B. Muscles æ l'os quarré , .. L .t72 ARTICLE IV. DE mouvemens des mdchoëres dans les “reptiles, gr n pi LÀ te véit - Did 44 277 DES MATIÈRES. üj “À. Dans les quadrupèdes ovipares ; pag. 77 B::Dans Les PErRER ; 80 5. Des 05; ASTON 4 81 | II. Des muscles , 87 AnTICLE V. Des mouvemens des mächoires dans les ë || poissons , ; : 9° DIX- SEPTIÈME LEÇON. Des dents 103 nd . I. De la structure des ne et de leur dé- weloppement ; ; : 10/ ! A. Structure des dents, | ibid. I. Dans les mammifères ; 1bid. . Substance OSSEUSE » 104 2°. Émail , 107 3°, Cément s 109 4°. Pulpe centrale , ‘’SmÈLO II. Dans les reptiles ; :, . 1bid, >, III. Dans Les poissons ; ibid, .. B. Développement des dents, 114 TI. Accroissement de. la dent considérée isolé A ç nent ; de ibid, IT. Action réciproque .des dis lés unes Sur les. AUÊTES + L J 119 À 10. Par la mastications x", . ibid, D ‘en. 20. Par la succession des dents rotvelles, 121 À 88 III. Action des dents sur les mâchoires, 131 a Le IV. Époque des successions des denis, 135 AnricLE IT. Examen particulier des dents des mam- “omifères , À | 139 ! iv T'AïB:LIE 1%. Dessortes de dents et de leurs combinaïsons ; pag- 139 2°. Nombre des dents de chaque sorte dans les mammifères 144 3°. Formes de chaque sorte de dent dans les mammifères ; 154 A. Incisives ; 1bid. B. Cannes, 156 C. Molarres , | 158 : Anrticze III. Examen particulier des dents des -rep- éiles , 169 1°. Dents des sauriens , 170 2°. Dents des batraciens , 172 3°. Dents des ophidiens, 173 Arricre IV. Examen particulier des dents des pois- SOrS ; 4 75 I. De la forme des dents, 176 I. De la position des dents , 177 WI. Rapport de ves formes et de ces positions | avec l'ordre naturel , 178 | A. Chondroptérygiens , 179 | B. Branchiostèges , 18: / C. Apodes , 182 D. Jugulaires , .183 E. Thorachiquess 184 F. Abdominarx , 188 Anricze V. De La substance qui remplace les dents dans Les oiseaux et Les tortues » ct de quelques autres parties. qui font loffice des dents , | 192 pes MATIÈRES. v DIX-HUITIÈME LECÇON. Des organes de linsali- vation et de la déglutition , Anrvicze Ï. Des glandes salivaires , A. Dans l’homme , B. Dans les autres mammifères , C. Dans Les oiseaux, D. Dans les reptiles , E. Dans Les poissons, Anricze IT. De. l'os Lyoïde et de ses muscles, À. Dans l’homme et les mammifères, . a. L’os hyoïde, b. Muscles de los Avébe B. Dans les oiseaux, a. L’os hyoïde , b. Ses muscles , C. Dans les reptile®, a. L’os hyoïde, b. Ses muscles, D. Dans Les poissons , PeP- 201 203 207 209 220 222 225 226 ibid. ibid. 237 243 1bid. 245 248 ibid. 252 258 Anricre Ill. De la langue ‘consédérée comme organe mobile , A. Dans les mammifères, B. Dans les oiseaux ; C. Dans Les reptiles N AL kg DRMESE D. Dans Les Poissons ; 260 261 267 270 277 Anricre IV. De lépiglotte et des autres couvertures - ‘du. larynx en général , 278 . Anfrrérx V. Du voile du PO ; et des autres couver- + * sures des arrière-narines ÿ* - 282 y à 4 T'HAIBiLIÉ Articre VI. Du-pharynx et de $es muscles, pag. 283 DIX-NEUVIÈME LEÇON. Des organes de la LIRE cation , de l’insakivation et de la déglutition dans lés animaux sans vertèbres, : 296 Première Section. Organes de la masfication , ibid. ARTICLE I. Des organes ‘de la mastication dans les mollusques ; ’ ibid. . Anrricre Il. Des organes de la dos dans les e* Crustacés eË” enfomoOsÉrACés ; et dans Les insectes a mé- ® choires ;' - 3. 11299 I. Examen particulier des méchoires des crus- facés Le 302 A. Des méchoires elles-mêmes, 1bid. B. Des muscles , ÿ 308 IL. Examen particulier des mâchoires des in- SeCÉeS » dre, 311 A. Des mächoires elles-mêmes, : ibid. %e Dans les grathaptères > ibid. . Dans Les névroptères , 312 LÉ 3°.. Dans les hyménoptères, 11 314 °. Dans les coléoptères , k 317 5°. Dans les orthoptères’, … 319 6°. Dans les larves d'insectes, 320 B. Des muscles, se 324 Amticze UI. Des organes de la mastication dans les (VEFS 3 826 Aevicre IV. Des organes de. lx maëtication dans les échinodermes ;. :, : 329 Deuxième Secrion. Organcs de l'insalivation, 336 DES MATIÈRES. , vi Anricie L: Dans des mollusques ;. :.. |} pag. 386 Anvieze II. Dans les crustacés et Les insectes, 338 Anricze ÏI. Dans es échinodermes, 340 Mrorsrème Secriow. Organes de là déglutition, bid. Aricrr L. Dans les mollusques HS ibid | A. Lèvres, it 341 19. Lèvres proprement dites, ibid, 2°, Trompe , 342 B. Langue 5. 344 Anvrcre Il. Dans les insectes à mächoïres , 347 ARTicze Ill. Dans les insectes sans mâchoires, 38 VINGTIÈME LÉCON. De l'œsophage de Pesto- mac et de la digestion stomacale dans les animaux vertébrés , 352 ES L. Notions ‘préliminaires sur les tuniques du loanal intestinal 353 AnTicre IT, Du suc nr ef de So7 action SUT - des alimens j:. 362 Axrreue III. De rasophage de homme. et des mam- - mifères à a s 366 Anricre IV. De lestomac de l'homme et des mam- | mifères , | 7 369 Un % Ro De l’homme, 11370 B. Des autres mammifères | 372 a € È ARricre : «V. De l'æsophage et de Hi pt OSeauz ; ‘us LME UE 404 _ Arricze. VI. De Nr din et de le estomac des rep- HUidles, A1L viij TABLE DES MATIÈRES. Anrricze VII, De l’œsophage et de l’estomac des pois sons , pag. 416 VINGT-UNIÈME LECON. Des intestins dans les animaux vertébrés , 448 Axricce Î. Proportion de la longueur des intestins à celle du corps ; | ibid. Anricre Îl. Proportion de la longueur du canal intes- tinal à sa cérconférence , 460 Axricze IIT. Division des intestins en gros ef petits et en appendices , ef proportion des petits intestins aux gr y 465 I. Division des intestins en gros et petits et en appendices 4 ibid. A. Dans les mammifères y ibid. B. Dans les oiseaux , 469 C. Dans Les reptiles, | 47o D. Dans les poissons , 1bid. Il. Proportion des petits intestins aux gros , 473 Anricce IV. Description particulière du canal intes- tinal dans les différentes espèces , 477. À. Dans l’homme et les mammifères , ibid. _B. Dans les oiseaux , 5077. C. Dans les reptiles , 511 D. Dans les poissons , 517 a. Les chondroptérygiens , ; 518 b. Les branchiostèges , | 519 c. Les apodes, Re 527 d. Les jugulaires , 528 Fix De La TaAurs, ne RS ne er es ns SSSR RS Sn Te Vs 7 TUE LETTRE DE. CU NL ER, À M. pe ra CÉPÈDE, Sénateur , Grand - Chancelier de la Légion d'honneur, Membre de l'Institut national, Professeur de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle. Mon CHER ET ILLUSTRE CONFRÈRE, x ‘4° va avez montré tant d’indulsence pour les | premiers volumes de mes Leçons, et vous en avez dit tant de bien dans vos Ouvrages, que c’est à la fois un devoir et un plaisir pour moi de faire paroître les autres sous vos aus- pices. Peut-être porterez-vous l'intérêt au point de me demander les raisons de la lenteur que j ‘ai … mise à les publier ; et en effet, je sens que j'ai ” besoin à cet égard de quelque justification, et que l’accueil honorable que le public avoit fait au commencement de celivre sembloitexiger que je me hâtasse davantage d’en faire paroître la fin. Les occupations multipliées dont nous avons 3 | b T Lettre à M. de La Cépède. été chargés M. Duméril et moi, ont seules causé ce retard; celles de mon ami sur-tout ont été si nombreuses , qu’il s’est vu obligé de renoncer à un travail que son intérêt pour les sciences et son attachement pour moi lui ren- doient doublement cher. Occupé , comme je le suis moi-même sans re- lâche, par mes fonctions publiques et parle soin de préparer les matériaux en tout genre de mon grand ouvrage sur l’anatomie comparée, je n’au- rois pu achever celui-ci, qu'avec beaucoup plus de lenteur encore que je n’y en ai mis, sans la complaisance de l’habile anatomiste qui: a bien voulu remplacer M. Duméril. M. Duvernoy, mon parent et mon ami, qui porte un nom déja célèbre dans les fastes de l’anatomie, et qui s’est fait connoître lui-même depuis six ans par des considérations sur les corps organisés, et par d’autres écrits pleins de vues élevées et de faits neufs et intéressans, ayant suivi mes Cours pendant plusieursannées , ayantréunià ses notes celles qu’avoit précédem- ment recueillies M. Duméril, et ayant fait, soit avec moi, soit seul, mais d’après le plan et les vues de mon ouvrage, un très-srand nombre de dissections d'animaux de tous les genres, | s’est vu parfaitement en état de rédiger la suite de mes leçons. de lui ai remis , comme je l’avois fait à M. Di Lettre à M. de la Cépède. z} méril, tous les cannevas de ces leçons; je lui ai communiqué toutes les préparations que j'ai rassemblées, tous les dessins, toutes les des- criptions qui serviront de matériaux à mon grand ouyrage; nous en avons extrait ensemble ce qui nous a paru le plus propre à entrer dans celui-ci; j'ai revu son manuserit partout; jai rédigé moi-même quelques leçons en entier, et j'ai inséré des morceaux demoi daus presque toutes; en un mot, j avoue cet ouvrage comme le mien, tout en reconnoissant qu’il appartient aussi à M. Duyernoy, non seulement par la rédaction, mais encore par beaucoup de faits curieux dont je lui dois la connoissance, et qui m'auroient probablement échappé sans les dis- sections pénibles dont il a bien voulu se charger, et sans les indications qu'il m'a souvent sus- gérées à mesure qu'elles se présentoient à son esprit dans le cours de son travail. M. Duméril, en renonçant à la coopération principale, ne nous en a, pas moins aidés de ses conseils et de sa main; il a travaillé avec nous à plusieurs dissections majeures, et nous a * communiqué divers faits qu’il a observés de son … côté. Fa Tr _- Au reste, le retard occasionné par ce chan- gement de rédacteur, a eu cet avantage, que pendant les cinq années qui se sont écoulées depuis l'impression des deux premiers volumes, b ÿ Ti Lettre à M. de la Cépède. les occasions de disséquer des animaux rares et de découvrir des faits nouveaux ont été fort fréquentes, et que nos volumes actuels eussent été bien éloignés d’être aussi complets si nous les avions fait paroître à la même époque que les deux premiers. : C’est une chose véritablement admirable que le concours d’objets précieux d’histoire natu- relle dont notre établissement s'enrichit cha- que jour, et l’on peut dire qu’il n’est nulle part au monde une position plus favorable à celui qui désire étendre le domaine de cette belle science. Depuis le court intervalle dont je viens de parler, jai eu le bonheur d’avoir à disséquer de la ménagerie du Muséum ou des envois faits par ses correspondans ou par les naturalistes voyageurs, deux éléphans, un tigre, plusieurs lions ou lionnes de tous les âges, des ours, des panthères, beaucoup d’espèces de singes, trois espèces de Kanguroos, le phascolome, l’orni- thorinque et l’échidné , animaux à peine connus des naturalistes , sans parler d’une infinité d’au- tres espèces rares dont plusieurs n’avoient jamais été disséquées. S. M. l’Impératrice a daigné me faire remettre tous les animaux qui ont péri dans son beléta- blissement de Malmaison, et parmi lesquels je ne citerai qu’un très-grand kanguroo, et un Lettre à M. de la Cépède. xj jeune lama, deux espèces également dignes de l'attention des anatomistes par leur rareté et par les singularités de leur organisation. Je me trouve heureux d’avoir à exprimer ici la reconnoissance respectueuse des naturalistes pour l’intérêt noble et si digne de son rang avec lequel cette princesse seconde leurs efforts pour l'agrandissement de la science qu’ils cultivent. Les soins que notre ami et collèoue M. Geof- froy s’est donnés pendant l’expédition d'Egypte pour recueillir dans la liqueur tous les animaux du pays, ainsi que ceux du Nil et de la Mer Rouge, et la générosité qu’il a mise à me com- muniquer ses collections, ont soumis à mon scalpel des poissons de tous les genres, dont plusieurs, comme les Mormyres, n’avoient pas encore été vus en Europe, et dont quelques-uns, comme le Bichir, n’étoient pas même connus de nom par les naturalistes. . Pendant la même expédition , M. Savigny re- cueïlloit les coquillages avec leurs animaux, et m'a fait connoître ainsi un grand nombre de ces derniers, qui ne l’étoient pas même à l'extérieur. M. Péron, envoyé par l’Institut national avec le capitaine Baudin dans la mer des Indes et à la Nouvelle-Hollande, en a rapporté la plus belle collection d'animaux marins sans vertèbres, tant mollusques que vers et zoophytes, b if TV Lèttre à M. de la Cépède. qui ait jamais été faite, et mwa encoré mis à même de connoître les structures intérieures d’une foule d’espèces nouvelles, sans parler de celles qui, connues à l'extérieur par les natura- listes, n’avoient point été disséquées. J’ai observé ou recueilli moi-même, à Mar- seille , une partie des poissons et des mol- lusques , crustacés , ou zoophytes de la Médi- terranée ; pendant qu’un ami savant et zélé, que je viens d’avoir le maïheur de perdre, M. Théodore Hombers, du Hâvre, me ras- sembloit ceux de la Manche , et que M. Fleu- riau de Bellevue, de la Rochelle , vouloit bien m'en envoyer quelques-uns descôtes de l'Océan: Les recherches dont je m'occupe sur les os fossiles , et dans lesquelles je dois dire que je suis secondé avec le zèle le plus noble par tous les naturalistes de l’Europe , m’ont donné oc- casion de reconnoître beaucoup de faits nou- veaux relatifs à la dentition, qui sont entrés dans ce volume. Enfin, M. Æumbol:t, qui vient, comme savent tous les amis des sciences, de terminer avec M. Borpland , l'un des voyages les plus courageux , et les plus riches en résultats pré- cieux, a bien youlu aussi contribuer à mon travail ; et outre les belles observations qu'il a faites par lui-même, et qu’il publie dans son ouvrage , il a rapporté pour mon examen et Léttre à M. de la Cépède. ÆY pour la collection du Muséum, diverses pré- parations importantes qu’il a faites sur les lieux. . Ces secours matériels n’ont pas été les seuls. Il a paru sur l’Anatomie comparée plusieurs ouvrages, dont nous avons cherché à profiter, comme nous l’avions fait dans les premiers volumes, non pas en employant dans le nôtre, sans autre examen, les faits qu’ils contiennent, mais en les vérifiant auparavant, autant qu’il nous a été possible. Je n’ai presque pas besoin de vous dire com- bien nous a été utile en ce genre le beau travail de notre respectable confrère M. Tezon, sur les dents du cheval. Nous avons cherché à l’étendre à toutes les classes, en consultant aussi les travaux de MM. Blake et Everard Home, sur le même sujet. . Nous avons employé de même les idées fé- condes et ingénieuses de notre confrère Pinel, sur l'articulation de la mâchoire inférieure. Les observations de MM. Hedwig et Radol phi sur les papilles des intestins, celles de M. Moreschi sur la rate, celles de MM. T'ownson et Rafn, sur la respiration des reptiles, ont servi en partie de base à nos recherches sur ces matières. En général nous avons parcouru avec soir biv TV] Lettre à M. de la Cépède. les divers mémoires de MM. Wiedemann, Blu- menbach, Everard Home, Albers, Fischer, Rosenmuller , Lordat, et de tous les autres -anatomistes qui ont pu parvenir à notre connois- sance, et nous avons profité de leurs remarques toutes les fois que nous les avons jugées impor- tantes, ou que nous avons pu les vérifier. Nous avons également consulté les observa- tions ajoutées à notre ouvrage par nos divers tra- ducteurs, et les remarques des journalistes tant sur l’édition originale que sur les traductions, et toutes les fois qu’elles nous ont paru justes, nous nous y sommes conformés. Il est encore de notre devoir de dire que la physiologie de M. Autenrieth nous a fourni des vues nouvelles et importantes, qui nous ont dirigés dans plusieurs de nos dissections. le Manuel d’Anatomie comparée de M. Bla- menbach est le secours le plus nouveau, et l’un des plus intéressans que nous ayons eus ; mal- heureusement cet ouvrage n’a paru que lorsque presque tout le nôtre étoit imprimé, et nous n’avons pu le consulter que relativement à nos dernières Leçons. Si l’on compare nos résultats avec ceux des auteurs estimables que nous venons de citer, et des auteurs plus anciens, dont j'ai parlé à la tête de mon premier volume, on pourra mieux juger encore de l’importance des moyens maté- Lettre à M. de la Cépède. VIF riels que j'ai mentionnés d’abord. Nous osons affirmer en effet, que malgré les travaux de tous ces hommes célèbres, une partie considé- rable des faits particuliers que nous rapportons est encore nouvelle pour la science, et c’est uni- quement au bonheur de notre position que nous devons cet avantage. Je ne puis me rappeler tous les secours dont nous avons joui, sans être pénétré de la recon- noiïssance la plus vive pour un gouvernement, qui n’a pas cessé, dans des temps si orageux, et parmi tant de révolutions et de guerres, de pro- téger les sciences plus qu'aucun autre ne l’a fait aux époques les plus prospères; et sans me croire obligé de rendre une justice éclatante aux administrateurs de tous les ordres, qui ont tou- jours rempli ses vues avec autant de zèle que d'intelligence. Mais je ne puis m'empêcher aussi d’être péné- tré d’un sentiment profond de crainte, et de prévoir le reproche de n’avoir point tiré encore de moyens aussi abondans, tout ce que la science avoit droit d’en attendre. J'espère du moins que l’on rendra justice à mes efforts, et que si l’on trouve que mes forces personnelles n’ont pas répondu à mon zèle, on me pardonnera de n’ayoir pu tout faire, en considération de ce que j'ai réussi à effectuer. Sans avoir entièrement fait connoître la struc- - ai … Défire à M.\2e la JOUER ture propre à chacun des animaux, je crois avoir peu laissé à désirer pour un système géné- ral. On peut voir maintenant quel ordre de dégradations suit la nature dans toutes les clas- ses, dans toutes les familles, et par rapport à tous les organes. Il y a des détails à ajouter, mais des détails seulement : le fond du tableau est dessiné avec süreté. - Sans prétendre non plus avoir apporté de grandes lumières à la physiologie , je croïs du moins l'avoir servie , en restreignant plusieurs de ses propositions, en montrant que beaucoup de fonctions peuvent s'exercer sans tout l'appareil d'organes qui leur est consacré dans l’homme et les animaux voisins del’homme , en déduisant delà des notions plus précises sur les parties vé- ritablement essentielles des organes. Je ne puis douter que la physiologie ne prenne bientôtune marche plusélevée,en essayant d’em- brasser la théorie de tous les corps vivans, en. s’attachant sur-tout à chercher dansles plus sim- ples de ces corps la solution de ses principaux problèmes, portés à leur expression la plus géné- rale. | J'espère aussi, et c’est un autre service non moins grand que je crois avoir rendu à la phy- siologie, j'espère aussi, dis-je, que la facilité de méditer sur des faits positifs, et Celle d’en dé- couvrir de nouveaux en partant de ceux qui Léeitre à M. de la Cépède. TT sont connus, détourneront les bons esprits de _ cette méthode bizarre de philosopher, qui con- siste à vouloir tout créer par le raisonnement, à produire à priori, et à faire sortir toute armée de son cerveau une science qui ne peut nous arriver que par les sens extérieurs puisqu'elle ne peut avoir de réalité que dans l’expérience, méthode qui n’a mené jusqu’à présent ses sec- tateurs qu’à des résultats inutiles lorsqu'ils n’ont pas été absurdes : car je veux bien ne pas mettre ces derniers sur le compte de la méthode elle- même, qui, toute insuflisante qu'elle est, ne doit pas absolument répondre des rêveries de ceux qui ont essayé d'aller plus loin qu’elle ne pouvoit les conduire. Mais j'ose me flatter d’avoir été plus utile encore à l'Histoire naturelle qu’à la Physiolo- sie, en donnant à la première de ces sciences les moyens d’arriver à son véritable but, et ‘ceux de perfectionner toute sa marche; en lui prouvant sur-tout , malgré la résistance inté- ressée d’une partie de ceux qui la cultivent, ‘que ces perfectionnemens lui sont d’une néces- sité indispensable. .Permettez-moi, mon cher et illustre confrère, d'entrer à cet égard dans quelques détails avec «vous. À qui exposeroiïis-je mes idées avec plus .de confiance, qu’à celui qui les a toujours ac- cueillies avec tant d’indulgence dans nos con- L TT Lettre à M. de la Cépède. versations particulières, et dans les ouvrages duquel j'en ai puisé une partie, ainsi qué dans ceux du grand homme dont il est le digne suc- cesseur ? | En effet, Buffon , à l’aide de Daubenton , est le’ premier qui ait uni d’une manière continue J’Anatomie à l'Histoire naturelle. Pallas a suivi son exemple, mais il n’a point été imité par les naturalistes de l’école linnéenne. Linnaeus, si grand, si plein de génie, si capa- ble de sentir la nécessité de la connoïssance in- térieure des animaux, a cependant été involon- tairement cause qu’elle a été négligée par ses élèves; parce que n’ayant point eu pour objet d'écrire une Histoire naturelle complette, mais s'étant attaché seulement à réformer la partie de la science qui en avoit le plus besoin alors, la nomenclature, l’Anatomie n'’étoit en effet point absolument nécessaire à son but. Mais c’est Contre son intention expresse, et manifestée en plusieurs endroits, que ses imita- teurs, se bornant pendant long-temps à marcher servilement sur ses traces, ne se sont occupés que de descriptions et de caractères extérieurs. Je crois que leur négligence a tenu souvent à ce qu’ils avoient commencé leurs études par la botanique, et à ce que les végétaux doivent en cffet être étudiés principalement à l’extérieur, attendu que presque tous leurs organes sont exté- Lettre à M. de la Cépède. F75) rieurs; et cependant les belles observations de M. Desfontaines, et l’utile emploi fait par M. de Jussieu de la structure interne de la semence , prouvent combien l’anatomie des plantes peut encore apporter de lumière dans leur histoire. Mais, quoi qu’il en soit par rapport aux végé- taux, cette anatomie est indispensable dans l’histoire des animaux, où les organes les plus importans sont à l’intérieur, et où ceux mêmes que l’on aperçoit au-dehors, sont essentielle- ment gouvernés et modifiés par leurs rapports avec ceux du dedans. Il y a d’abord une branche de la science, à l’é- gard delaquelle mon assertion paroîtra sans doute évidente à tout le monde; c’est l’explication des phénomènes que les animaux nous présentent. Comment prendre une connoiïssance rationnelle des degrés de leurs forces, des variétés de leurs adresses, de l’espèce de mouvement propre à aucun d’eux , de l’énergie , de-la délicatesse de chacun de leurs sens, du caractère particulier de leur tempérament , sans une étude approfondie, très-détaillée même, de leur structure intime ? Pourquoi tel animal ne se nourrit-il que de chair, tel autre que de végétaux ? D’où celui-ci tire-t-il la finesse de son odorat ou celle de son ouie ? Quelle «est la source de la force prodi- gieuse des muscles des oiseaux? Comment cette force est-elle employée à produire ce mouve- Vu): Lettre à M. de la Cépète. ment si étonnant du vol? D’où vient que l'oiseau voit également bien à des distances si différen- tes ? Quelles sont les causes de l’étendue et dela variété de sa voix? Pourquoi tel reptile est-il si engourdi ? Pourquoi tel ver conserve-t-il de la vie long - temps après être divisé? Pourquoi tel zoophyte peut-il vivre également bien , quelque partie de son corps que l’on en retranche?. Sup: pose-t-on qu’il puisse exister une histoire natu- relle, sans que ces questions, et des milliers d’autres semblables, y soient traitées, et croit- on pouvoir y répondre sans une Anatomie com parée profonde? L’histoire naturelle d’un ani- mal est la connoissance de tout l’animal. Sa structure interne est à lui autant, et peut-être plus, que sa forme extérieure. Aïnsi je ne pense pas qu'on cherche à me contester la nécessité de l’anatomie dans l’histoire détaillée d'une espèce. Mais je vais plus loin; j'affirme que le simple échafaudage de l'Histoire naturelle, ce que l’on nomme ses méthodes, ne peut se passer d’ana- tomie, pour peu qu’on veuille donner à ces mé- thodes toute lutilité dont elles sont susceptibles. Sans doute on peut, à la rigueur ,'arriver à la détermination particulière du nom de chaque espèce , par les méthodes les plus ar- bitraires, dans quelque partie du corps qu'on en prenne les bases. Lettre à M. de la Cépèdé. æœil Mais notre science seroit-elle donc condamnée à faire de ses méthodes un usage aussi borné, tandis que, dans toutes les autres, ce nom de méthode ne s'accorde qu’à l'ordonnance la plus rigoureuse et la plus féconde; tandisqu’on y exige que la méthode réduise la science à son expres- sion la, plus briève et la plus générale , et qu’elle en développe toutes les propositions dans leur liaison naturelle, et en donnant à cha- cune toute l’étendue qui lui appartient ? Comment obtenir un pareil résultat, si l’on ne prend les bases de sa méthode dans la na- ture intime des êtres , et cette nature n’est- elle pas déterminée par leur organisation en- tière? Que dire de général sur une famille, sur une classe formée au hasard ; et d’après quelque caractère arbitrairement choisi, dans quelque partie qui n’exerce aucune influence sur les autres? Et où sera la science, si les classes et les familles n’ont de commun que leur caractère , et si l’on ne peut s'élever au- dessus des faits individuels ? Ces raisonnemens , qu’il seroit aisé de dé- velopper bien davantage , sont complettement confirmés par l’expérience ; elle nous montre que les seules bonnes divisions d’histoire na- turelle sont celles qui s’accordent avec l’anato- mie , soit que leurs auteurs aient connu cet accord, soit qu'ils n’aient été conduits que par un heureux tâtonnement. LT Leitre à M. de la Cépède. On divise depuis Aristote les animaux vér- tébrés à-peu-près en quadrupèdes , oiseaux ; reptiles et poissons , et cependant ce n’est que Linnaeus qui a trouvé, par ce tact délicat qui le caractérisoit , les limites rigoureuses et la juste définition nominale de ces quatre classes; mais leur définition réale et génétique , les vé- ritables causes de toutes les différences que l’on remarque entre elles , c’est l’anatomie seule qui les fait connoître ; c’est de la quantité respec- tive de leurs respirations que toutes leurs qua- lités dérivent, et que l’on peut les déduire par un raisonnement presque mathématique. Si les dents ont été si utiles pour diviser les quadrupèdes, c’est par leur accord néces- saire avec les organes intérieurs de la diges- tion , et par les rapports de ceux-ci avec tout le système de l’économie ; et si Linnaeus n’a pas été exempt d’erreurs dans l'emploi qu’il a fait de cette partie , c’est uniquement pour avoir voulu s’en tenir aux incisives , comme plus extérieures : les molaires, plus profondes, sont aussi plus importantes ; si le grand na- turaliste dont je parle les eût prises en con- sidération , il n’auroit pas réuni la chauve- souris à l’homme , le rhinocéros et l’éléphant au fourmilier, le morse au lamantin. Mais c’est sur-tout dans la disposition des classes d'animaux sans vertèbres, que lana- tomie Lettre à M. de la Cépède. ZTIV tomie me semble avoir le mieux prouvé dans ces derniers temps son utilité en histoire na- turelle : Aristote, ce génie , l’un des plus étonnans dont s’honore l'humanité , avoit aussi entrevu la vraie division de ces animaux ; seulement l’enveloppe pierreuse des coquillages lui avoit fait illusion , et aux quatre classes naturelles des mollusques , des crustacés , des insectes et des zoophytes, il avoit ajouté mal- à-propos celle des testacés, Zinnaeus ,; em- barrassé de trouver à ces classes de bons ca- ractères extérieurs , les réunit en deux, et confondit sur-tout dans celle des vers les ani- maux les plus étrangement disparates. L’ascendant naturel d’un si grand homme a retenu pendant cinquante années la science dans une espèce d'enfance à l'égard de cette partie du règne animal, et j'ose dire que la liberté que j'ai prise de m’affranchir des en- traves d’une autorité d’ailleurs si respectable, me paroît un des plus grands services que l’a- natomie ait pu rendre à l’histoire naturelle. Les limites que j'ai fixées à la classe des mollusques , la rénnion des mollusques nuds aux testacés, le placement des uns et: des autres à la tête des animaux sans vertèbres, et: immédiatement après les poissons , leffr sé- paration complette des zoophytes , les limites tracées à ceux-ci, leur rélésation à la fin du 3 (4 zzrvj Lettre à M. de la Cépède. règne animal, enfin la définition particulière de la petite classe des vers à sang rouge, sont des bases désormais inebranlables, qui attes- teront à jamais l'importance des considérations anatomiques ; et le bonheur d’y avoir attaché mon nom, me paroît une récompense plus que suffisante des peines qu’elles m'ont coûté de- puis quinze ans. Je jouis d’un bonheur non moins rare ; celui de les voir adoptées généralement par mes com- patriotes , de les voir employées par les plus habiles naturalistes comme fondement de ieurs travaux sur ces animaux. Notre respectable confrère, M. de Lamarck; a établi en grande partie sur elles son sys- tème des animaux sans vertèbres ; feu Dra- parnaud a écrit , sous le titre de mollusques , l'histoire particulière des espèces de cette classe qui se trouvent en France. M. de Roissy l’'em- ploie également dans sa continuation de Buffon. Quelques-uns ont fait même à mes divisions le plus grand honneur que puissent recevoir des découvertes nouvelles, car ils les ont traitées comme déja vulgaires, comme si connues et si répandues, qu'il devenoitinutile d’en rap- péler l'auteur. Quélques étrangers , et, ce qui est plus sin- gulier , des anatomistes , n’ayant peut-être pas eu d’occasions suffisantes d'étudier ces animaux; j LA \ Lettre à M. de la Cépède. xæxvi ont encore conseryé cette classe générale des vers dans des ouvrages tout récens ; mais les embarras où ils se sont jetés suffiront pour les ramener bientôt à la véritable méthode, ou du moins pour détourner les autres de suivre la leur. Ils n’ont rien pu dire de général qui ne soit faux, ni rien de particulier à certains genres qui ne soit opposé à ce qu'ils ont eu à dire des genres différens. Autant eût valu ne point faire de classes du tout. Tout s'accorde donc, et les raisonnemens généraux, et les exemples des divisions ancien- nement établies, et ceux des divisions nou- velles, pour montrer qu’il est impossible d’ob- tenir une bonne méthode dans l’histoire na- turelle des animaux, sans consulter , sans étu- dier profondément leur structure intérieure. Pardonnez-moi, mon cher et illustre confrère, d’avoir insisté si long-temps sur une doctrine qui devroit paroître si évidente ; maïs il faut bien qu’elle aït encore besoin d’être rappelée, puisqu'elle est si peu suivie dans les ouvra- ges qui paroissent encore dans certaines parties de l’Europe; et comment pourrois-je mieux la soutenir, qu’en l’appuyant de votre autorité , et en vous montrant pour ainsi dire en tête de ceux qui en défendent les prin- cipes ? Je me trouve heureux d’ailleurs que vous ææviÿ Lettre à M. de la Cépède. m'ayez bien voulu accorder cette occasion de vous rendre un témoignage public de mon tendre dévouement , et de ma vive reconnois- sance pour l’amitié dont vous m'avez donné tant de sensibles preuves. Au jardin des Plantes , le 30 messidor an 13. LEON NS D'ANATOMIE COMPARÉE. Des organes de la digestion. Lis notre premier volume nous avons considéré animal comme une machine composée dé divers leviers, et susceptible de divers mouvemens ; c’est< à-dire, que nous y avons traité de l’ostéologie et de la myelogie. Dans le second ; nous avons examiné les organes des sensations, ressorts ou agens pri- mitifs sans lesquels nul mouvement n’auroit lieu dans l'être animé. ÿ FI Ces deux ordres d'organes et les fonctions qui _æn dérivent constituent proprement l’animal dans: _ fout ce qui est essentiel à sa nature , et sufhi- roient à son existence momentanée ; mais l’exer- » «ice de ces fonctions entraîne un transport conti- - nuel de particules du dedans au dehors, et l’état “ des: organes est sans cesse altéré par leur actiom | même, puisque cette action n’est pas une simple * impulsion |, mais qu’elle consiste essentiellement dans un changement chimique de composition, ainsi - que nous l'avons suffisamment prouvé en traitant » des muscles et des nerfs en général. Il falloit done 4 3 \ À 2 De la digestion que l’animal eût des moyens de reprendre, dans les corps qui l’environnent , cequ’il perd par l’exer- cice de la vie; et de rétablir dans chacun de ses or- ganes la composition de repos que l’action altére, et qui est cependant nécessaire pour fournir de nou- veau à cette action. Ce rétablissement de masse et de cotation de- voit être tout aussi continuel que les causes qui le nécessitent , c’est-à-dire, que les sensations et le mouvement ; c’est luique l’on nomme la nutrition, et qui forme une fonction trés-générale, laquelle, dans les animaux élevés dans l’échelle, se com- pliqué d’un grand nombre de fonctions particulières. Nous allons jeter ici un coup d’œil général sur les matériaux de la nutrition , et sur les fonclions particulières dont elle se compose. / Les matériaux de la nutrition des animaux sont l'air et les divers fluides élastiques qui s’y trouvent mêlés, l’eau et une partie des substances qui s’y trouvent dissoutes, mais sur-tout les corps déja or- ganisés , soit animaux , soit végétaux, lesquels sont eux-mêmes composés, dansleur plus grande partie, de substances susceptibles de prendre la forme de fluides élastiques , soit en se dégageant de certaines éombinaisons, soit en y entrant. On sait aujourd’hui, par les découvertes de la chimie moderne, avec quelle facilité ces diverses substances s’unissent ou se séparent , et quelle pro- digieuse variété offrent les propriétés des différens composés qu’elles forment. Ceite connoissance nous “ en général. 1 77 donne une idée générale de tout le jeu de la nutri- tion, et nous fait concevoir comment, avec si peu d’élémens, cette fonction peut sans cesse repro- duire et entretenir des organes dont la composition est si différente. Cependant son pouvoir n’est pas indéfini, et il _esl resserré dans des bornes dont il est difficile de concevoir la raison'; il semble qu’il n’y ait que la matière qui a déja été organisée qui puisse servir de base à la nourriture d’une autre organisation. Les végétaux eux-mêmes ne se nourrissent guère que de substance végétale décomposée , etil n’y ena que très-peu qui puissent prospérer , par exemple, dans du sable pur et arrosé seulement avec de l’eau pure, c’est-à-dire, qui puissent former de toutes pièces leurs matériaux immédiats , en absorbant séparément du dehors le carbone, l’hydrogène et les autres matériaux dont ils ont besoin. Les autres doivent recevoir ces matières déja en partie com- binées et préparées à entrer dans cette nouvelle économie, et il leur faut ce que les agriculteurs nomment du fumier ou de l’humus. Cette condition est encore plus absolue pour les animaux : tous ceux dont nous connoïssons les ali- mens , vivent ou de végétaux, on d’ânimaux > OU des sucs, ou du détritus des uns et des autres. Si quelques-uns prennent des matières minérales, c'est ou comme simple assaisonnement, ainsi que » nous fesons du sel , ou parce qu’elles sont mé- -lécs de matière qui a été organique , comme, par A 4 De la digestion exemple ,. lorsque les vers de terre avalent de Vhumus. On conçoit en général que l'animal herbivore a besoin de plus de force digestive que le carnivore , puisqu'il a plus de changemens à opérer dans la - matière de ses alimens, avant de la convertir dans la sienne propre; maïs aucun aliment , eût-il fait partie d’un animal de même espèce que celui dans lequel il passe , n’est employé en entier a la nutri- tion de celui-ci, et il y a toujours un résidu qui se transmet hors du corps après la digestion. Les substances particulières ne passent pas non plus telles qu’elles sont pour se réunir et s’intercaler avec les substances de même nature. Ainsi ce ne sont pas des parcelles de chair qui vont nourrir la chair , ni des parcelles d’os qui vont nourrir les os ; mais tous les alimens se décomposent et se confon- dent, par l’acte de la digestion, en un fluide homo- gène, d'où chaque partie recoit les élémens qui doivent la nourrir , les attire à elle par une espèce de choix , et les combine entre eux dans les propor- tions convenables. C’est l’'emploide ce fluide nourricier qui constitue la nutrition RYPRT erment dite ; les opérations qui ne servent qu’à le préparer constituent la di- gestion. La digestion et la nutrition sont donc les deux parties essentielles , les deux termes de la grande fonction générale du renouvellement de l’animal ;, aucune espèce ne manque ni de l’une ni de l’autre ; de te en général. 45 { CC ? à mais il y a entre elles deux quelques autres opéra- tions moins essentielles à l’animalité , quoïque fort importantes dans les animaux qui les ont. Il s’agit de l’absorption du chyle , de la productiondu sang, de la circulation et de la respiration , c’est-à-dire, de sa combinaison avec l’oxigène. Ces diverses fonctions n’ont lieu que dans les animaux supé- rieurs , et disparaissent successivement dans ceux des dernières classes. Nous n’avons à nous oceuper dans ce volume que de la digestion proprement dite, c’est-à-dire, de tout ce qui est nécessaire pour changer les alimens en fluide nourricier ; et la multitude des opérations qui se rapportent à ce changement est encore assez vonsidéräble pour donner liew à des recherches aussi étendues que celles qui ont les sens ou les mou- vemens pour objet. Ainsi, un grand nombre d’animaux prend des alimens solides, et doit les diviser et les réduire en une espèce de pâte avant de les faire pénétrer dans ses intestins ; il leur faut des organés de mastication et d’insalivation appropriés à ces alimens ; les pre- miers sont aussi variables que les espèces d’alimens elles-mêmes, et cela tant par rapport à la force des mâchoires, qu’au nombre et à la forme des dents dont elles sont armées. : | D’autres animaux avalent leur nourriture, quoi- que solide, sans la mâcher aucunement : ils n’ont donc que les organes de la déglutition, qui dans l’ordre précédent setrouventreportésausecondrang. À. 3: >) De la digestion i D’autres animaux encore ne vivent que de ma- tière liquide ; il leur faut des suçoirs pour la pom- per, qui sont de vrais organes de déglutition, mais qui varient encore considérablement selon que l’ani- mal pompe simplement des liquides à nud, ou bien qu’il est obligé d’entamer les vaisseaux des ani- maux oudes plantes dont il veut tirer les sucs. Dans ce dernier cas, la nature ajoute à son suçoir des instrumens tranchans de différentes formes, | La dégilutition, ou le transport dans l'estomac de la pâte alimentaire produite par la mastication, s'opère par le concours de plusieurs organes mus- culaires : la langue, l’os hyoïde , le voile du palais, le pharynx, l’épiglotte y jouent chacun un rôle différent dans les quadrupèdes; et outre les varia- tions que chacune de ces parties subit dans cette première classe , leur disparition successive dans les autres classes donne lieu à des considérations importantes. De La bouche à l'anus s’étend un long, canal formé des mêmes tuniques que la peau extérieure , et qui dans la plupart des zoophytes est remplacé par un simple sac. C’est le réceptacle dans lequel les ali- mens sont contenus pendant tout le temps qu'ils peuvent fournir des élémens propres à la nutrition. On doit considérer ce canal, par rapport à son étendue proportionnelle , qui détermine la quantité d’alimens que l’animal peut prendre à-la-fois, et par suite espèce de ces alimens ; par rapport à ses replis , qui accélèrent ou ralentissent la marche des “ en général, 7 alimens ; par rapport aux dilatations de quelques- unes de ses parties, ou aux culs-de-sacs qui com- muniquent avec lui, et qui sont autant de lieux de séjour , où les alimens résident plus long-temps que dans le reste de sa longueur , et où ils peuvent être soumis à l’action particulière de certains agens ; enfin , par rapport à la composition de ses parois , au plus ou moins de force de chacune de ses tuni- ques et aux variations de leur structure , soit dans tout le canal, soit dans quelques endroits seulement : car toutes ces circonstances influent sur l’action du canal, dont les causes principales résident évidem- ment dans la nature organique de ses parois. Cette action, que le canal intestinal fait subir aux matières alimentaires, consiste : dans leur séjour plus ou moins long en un lieu chaud et humide ; Dans le mouvement doux que leur imprime ni ir - ritabilité de la tunique charnue ; Dans la pression plus ou moins forte qu’ils éprou- vent de cette même tunique ; : Dans l’imbibition et l’action chimique des sucs: qui sont versés sur eux, soit par le tissu secrétoire des parois mêmes du canal, soit par des glandes dont les canaux excréteurs y aboutissent ; Enfin , dans la succion des petites racines des- vaisseaux chylifères , qui prennent naissance de la paroi interne des intestins. I faut donc examiner le canal sous tous ces points de vue; il faut considérer les glandes extérieures qui y versent les fluides qu’elles produisent, telles. À &. 8 De. la digestion que lé foie et le pancréas , leurs annexes comme la raté , leur systéme vasculaire et particulière ment la veine-porte ; il faut remarquer par quels moyens l’animal expulse le résidu des alimens, la position de l’anus, ses combinaisons variées avec les autres voies excrémentilielles ; il faut enfin traiter des moyens par lesquels la nature protège le canal intestinal contre les accidens , c’est-à-dire, de sa suspension et de ses enveloppes , ou des tégu- mens dé l’abdomen. : I n’est pas une de ces choses qui ne varie consi- dérablement dans les diverses classes, et dont les variations n’influent plus ou moins sur touté léco- nomie des espèces où elles se trouvent. - Les animaux où la nutrition se fait de la manière la plus simple, sont sans contredit les polypes ; ils avalent simplement une nourriture solide , qui se fond et s’identifie en peu de temps à la pulpe géla- tineuse qui formé leur corps. Dans les méduses et les rhizostomeson voit quel- que chose de plus ; une nourriture pompée par une ou plusieurs bouches, passe dans un estomac qui se divise en une multitude de canaux , lesquels portent le fluide produit par la digestion à tous les points du corps. Les échinodermes ont encore quelque chose de plus: un véritable intestin, non, comme les précé: dens, creusé dans la masse du corps', mais flottant dans une cavité intérieure, et devant faire transsu- der le fluide nourricier de ses parois, pour le lais… en général. 9 ser ensuite baigner cette cavité et imbiber toutes les parties ; quelques-uns d’entre eux ont loute leur surface garnie de suçoirs qui allirent sans douie le fluide ambiant , et le font pénétrer dans Pinté- rieur pour qu'il s’y combine avec le fluide nourri- cier. C’est un. premier commencement de respira- tion , et voilà déja la nutrition compliquée de deux fonctions. . Elle les a aussi dans les insectes: même forme de lintestin, même transsudation du fluide | même pénétration de l’élément ambiant par des ouver- tures extérieures; seulement c’est de l'air et non de l’eau qui y est. conduit , et les vaisseaux aériens sont si ramifiés , qu'il n’est aucun point du corps où il n’en aboutisse quelques branches. On commence aussi à y observer des organes secrétoires situés hors du canal digestif, mais qui versent dans son inté- - rieur quelques liqueurs excitantes ou dissolvantes, Les crustacés ont aussi des organes secréloires , mais ils ont de plus une absorption du chyle une fois préparé par la digestion, dans un système vas- culaire , gouverné par un cœur musculeux et por- tant par-tout le fluide nourricier. Là commence encore l’existence particulière d’un organe respira- toire isolé , mais qui paroit seulement absorber quelque élément du dehors. _ Les mollusques ont leurs systêmes de circulation et de respiration plus complets encore et plus abso- lus dans leurs effets que les crustacés, et rien ne manque à leur nutritiun pour égaler en complica- 30 De la digestion en général. tion celle des animaux vertébrés, si ce n’est pent- être qu’ils n’ont pas autant de glandes extérieures qui versent leur liqueur dans le canal : le pancréas leur manque , mais ils sont amplement dédomma gés par la grandeur de leurs glandes salivaires ; il ne paroît pas non plusqu’ils aient des vaisseaux lym- phatiques distincts des sanguins. Enfin, c’est dans les animaux vertébrés que la nutrition se compose de plus de fonctions particu- lières, et s’opère par plus d'organes : leurs quatre classes ne différent en rien à ces deux égards ; elles ont toutes une complication parfaitement la même ; parmi les classes d'animaux sans vertèbres , il n’en est presque point dont une partie ne man- que, par exemple, des instrumens de la masti- cation, tandis que l’autre partie en est amplement pourvue. Nous allons donc faire des organes des animaux vertébrés, le type d’après lequel nous traiterons des organes des autres, lorsqu'ils offriront quelque analogie. Nous parlerons desdifférentes fonctions partielles selon l’ordre qu’elles suivent dans leur activité : la mastication , l’insalivation, la déglutition , la diges- tion stomachale , le passage au travers de l'intestin, la production des fluides qui y pénètrent pour agir sur les alimens, l’action des muscles de l’abdumen, ét des autres enveloppes et annexes des infestins , feront Le sujet des différentes leçons de ce volume. SEIZIÈME LEÇON. Des méchoires et de leurs mouvemens dans Les animaux vertébrés. A us les animaux vertébrés ont deux mächoires; aucun n’en est dépourvu, et aucun n’en a plus de deux ; elles sont dans tous placées l’une au-dessus de l’autre. L’inférieure est seule mobile dans les mammifères ; la supérieure l’est plus on moins dans la plupart des genres des autres classes. Les choses ne sont pas aussi constantes dans les animaux sans verlébres. Parmi les mollusques, les céphalopodes ont deux mâchoires mobiles, situées dans l’axe du corps, et dont la position n’est point fixe par rapport au dos et au ventre. Quelques gastéropodes, comme le limaçon , ont qu’une mâchoire supérieure; d’autres, comme la titomie , en ont deux latérales ; d’autres en man- quent tout-a-fait, comme le buccin, etc. Tous les acéphales, sans exception, en sont ab- solument dépourvus. Une partie des vers en a de latérales a eL sont les néréides ; une autre partie en a trois, les sang- sues ; le plus grand nombre en manque, comme les Jombrics. Les crustacés en ont tous plusieurs paires de latérales, : | Une moitié environ des insectes en a deux paires 12 XWI° Lecon. Des mächoires. de latérales ; ce sont les gnathoptères, les névroptè- res, les coléopttres , les orthoptères, et les hymé- noplères; l’autre moitié, savoir, les lépidoptères, les hémiptères, les diptères, et les aptères , en man- que absolument. ÿ Quelques échinodermes ont cinq mächoires pla- cées en rayons; ce sont les oursins et les astéries ; les autres en manquent, ainsi que tous les zoophytes sans exception. Nous avons suffisamment parlé de la forme géné- rals de Ia mâchoire supérieure, et de sa composi- tion, lorsque nous avons traité de la face dans nôtre VIIT® leçon, et nous pouvons passer immédiate- ment à celles de la mâchoire inférieure. ARTICLE PREMIER. De la forme et de la composition de la mâchoire unférieure. La mâchoire inférieure des animaux vertébrés a généralement la forme d’un arc, ou de deux bran- ches plus ou moins épaisses, réunies à angle aigu, dont le contonr ou le bord supérieur est ordinaire- ment semblable, dans sa plus grande étendue, au bord inférieur de la mâchoire opposée: sa longueur, relativement à celle-ci, est beaucoup plus grande dans les oiseaux, et la plupart des reptiles, où elle s'articule très en arrière , et se prolonge même au- delà de son articulation, que dans les mammifères et les poissons où cette articulalion se fait plus en Arr. I. De la forme de la mäch. inf. 15 avant. Elle s’alonge d’ailleurs ou se raccourcit avec le museau, et son épaisseur dépend beaucoup dunom- bre , de la forme et de la grandenr des dents qu’elle supporte, ou de l’absence de celles-ci. La mâchoire inférieure de l’échidna , des fourmiliers propre- ment dits, et dès phatagins, qui manquent de dents, est très- grêle , tandis que dans l’éléphant son épaisseur devient énorme aux endroits où elle loge les molaires. À. Du nombre d’os qui la composent. Celle de l’homme , composée de denx pièces dans le fœtus et dans l'enfance , ne présente plus, dans l’adulte, qu’un seul os, formant une lame épaisse, courbée en arc dans sôn milieu, et dont les extrémités sont repliées de bas en haut. Deaque moitié de cet arc est parfaitement semblable à l'autre : ce sont proprement les branches de la mâchoire, quoique l’on donne aussi ce non à la por- tion montante de celle-ci. Chacune de-ces branches n’est jamais formée , dans les autres mammiféres , que d’une seule pièce; elles restent presque cons- tamment distinctes dans la plupart d’entr’eux , tels que les m7alkis, tous les carnassiers (les chauve- souris exceptées), les rongeurs , la plupart des” édentés, les ruminans ; les phoques, le dugon , parmi les amphibies ; les cétacés ; et l'on y voit fa- cilement la suture qui unit leurs exlrémités anté- rieures. Cette suture s’efface de trés-bonne heure dans les singes, les chauve-souris, et parliculière- 14 XVI Lecon. Des méchoires. ment les roussettes , les phatagins parmi les éden- tés , les éléphans, chez lesquels les deux moitiés se confondent aussitôt que dans l’homme. Elles se sou- dent aussi de bonne heure dans les pachydermes , les solipèdes , le morse et le lamantin parmi les amphibies ; de sorte que l’on ne peut assigner de rapport physiologique entre l’une ou l’autre de ces circonstances et la forme particulière de la mâchoire inférieure. Les branches de cette mâchoire se prolongeant en arrière, dans les oiseaux, beauconp au-delà de la supérieure, présentent ordinairement des sutures vis-à-vis de la base de cette dernière, mais elles n’en ont point à l’angle de leur réunion. Leur ensemble est donc composé de trois pièces, une moyenne et deux latérales, qui alongent en arrière les bran- ches de l’arc ou les côtés de l’angle que forme la première. Dans la plupart des passereaux, dans les pics, la plupart des oiseaux de proie diurnes, on ne voitaucunetracede suture, et la mâchoireinférieure pe paroît formée que d’une pièce. Nulle part sa composition ne paroît aussi compli- quée que dans les reptiles. Celle de la tortue- ; franche a sept pièces distinctes; une moyenne qui forme l’arc, et trois autres de chaque côté ajoutées à ses branches , dont la plus reculée s’engrène comme un coin entre les deux autres et forme en grande partie la cavité articulaire. Ce nombre augmente encore dans beaucoup de sauriens. On compte dans la mâchoire inférieure Arr. I. De la forme de la mâch. inf. 15 du crocodile du Nil, et dans celle du caïmnan, jusqu’à douze pièces osseuses, dont voici la disposi- tion. Les denx branches sont distinctes et réunies seulement par une suture; chacune est composée conséquemment de six pièces ; 1°. une formant toute la portion dans laquelle les dents sont implantées ; 2°, une autre doublant la face interne de la pre- mière, sans s'étendre jusqu’à son extrémité anté- rieure; 5°. et 4°, deux autres articulées avec les pre- micres, dont une inférieure se prolonge jusques à l’extrémité postérieure de chaque branche, l’autre supérieure aussi étendue en arrière que la première, dans le crocodile du Nil, ou moins reculée qu’elle dans le caïman. La plus grande partie de la cavité articulaire est creusée dans une cinquième pièce qui est en dedans des deux précédentes, et forme la partie interne et supérieure de la portion qui est au- delà de cette cavité. Enfin une sixième pièce borde én avant et en dedans l’orifice du canal dentaire. La mâchoire inférieure des tupinambis est com- posée de même de douze pièces, dont deux pour les apophyses coronoïdes , et les dix autres ana- logues à celles décrites dans les crocodiles , ex- cepté celle indiquée la dernière. Nous en avons trouvé huit où dix dans la plupart des autres sau- riens. Il y en a quatre à chaque branche , dans les orvets, dont une antérieure unie par son extrémité antérieure à sa pareille, et trois autres postérieures à la première. On n’en compte que quatre en tout dans les amphisbénes. Ce sont, avec les précédens, 16 * XVI° Lecox. Des mächoires. les seuls ophidiens dont les branches ne soient pas sé- parées pardevant. Dans tous les autres où cette sé- paralion a lieu, chaque branche n’a que deux pièces distinctes ; une antérieure, dans laquelle les dents sontimplantées, et l’autre postérieure, jointes toutes deux par des sutures, et dont la longueur relative varie suivant le nombre des dents. L’arc très-ouvert que forme la mâchoire -infé- rieure des batraciens est composé de six pièces, dont les deux moyennes sont les plus grêles. Celle d’un assez grand nombre de poissons m'a qu’une seule pièce pour chaque branche ; c’est ce qu’on observe dans les rates, les squales, les balis- tes, es syngnates , les tetrodons , les murénes, les clupés, les saumons. Dans plusieurs cartilagi- neux, tels que la bazdroie, dans les thorachiques, les jugulaires , et beaucoup d’abdominaux, les deux branches ont chacune deux pièces réuniés par su- ture. Il yen a même trois dans le polyptère bichir, une pour les dents, une seconde doublant celle-ci en dedans et formant une apophyse coronoïde , et une troisième postérieure , ayant la fossette articulaire. _ B. De l'angle antérieur formé par les deux branches. : La forme de cet angle dépend jusques à un cer- tain point de l’alongement du museau en général, et des branches de la mâchoire inférieure , en par- ticulier : elle provient aussi du nombre et de Ia gran- denr des incisives, et même des canines, ou de l’ab- " sence Art. I. De la forme de la mâch. inf. 17 sence d’une partie ou de la totalité de ces dents. Elle peut encore varier suivant que les deux branches sont unies dans un long espace , ou ne sont rappro- chées que par leur bout. Dans l’homme l’angle des deux branches, ou Parc du menton, est absolument arrondi ; son bord infé- rieur, plus ayancé que le bord alvéolaire , présente dans le milieu de sa face externe une éminence triangulaire, qui contribue , avec la saillie de ce bord, à faire celle du menton particulièrea l’homme, et qui le distingue de tous les autres mammifères. Cette saillie, plus marquée dans les individus de la race caucasique , que dans ceux des autres races, commence à s’effacer dans le nègre , chez léquel le bord alvéolaire plus développé forme et grossit le museau. Ce bord est oblique en avant dans les orangs, ainsi que les dents qui y sont implantées, et la face externe de l’arc du menton wa en fuyant en arrière de haut en bas, sans présenter la moindre éminence. A mesure que l’on descend l'échelle des guadru- manes, ces caractères semblent devenir plus frap- pans ; en même temps l’arc du menton se ferme, et les branches de la mâchoire inférieure forment un en amgle plas aigu et plus alongé. La même chose s’ob- serve en parcourant la série des carnassiers, de la plupart des pachy dermes , des ruminans , des soli- pèdes , et desrongeurs. Dansces derniers l’angle du menton semble tiré en deux prolongemens demi- cylindriques: accolés l’un à l’autre , de l'extrémité C+ % B 18 XVI° Leçox. Des mächoires. desquels sortent les deux incisives, de manière que le bord inférieur de cet angle est plutôt postérieur et très-loin du bord alvéolaire, et que sa face ex- terne regarde presque entièrement en bas; elle a absolument cette dernière direction dans les so/ipè- des, où le bord de l’angle des branches, qui répond au bord inférieur chez l’homme , est dans le même plan que le bord alvéolaire. Les fortes défenses du sanglier de Madagascar, celles du sanglier d'É- thiopie, en déterminant un plus grand développe- ment du bord alvéolaire , élargissent un peu l’angle des branches de la mâchoire inférieure. Les deux grosses incisives de cette mâchoire produisent un effet semblable dans le rhinocéros. Dans l’kippo- polame, cet angle est tout-à-fait tronqué ; la mâ- choire présente en avant un large bord, d’oùs’avan- cent, dans une direction très-oblique et presque horizontale, les quatre incisives, et qui estierminé, de chaque côté, par deux grosses boursoufllures encore plus saillantes que le reste, où sont logées les canines. Le défaut de ces deux sortes de dents permet, dans les é/éphans , une conformation tout- à-fait contraire. Les branches de la mâchoire , très- épaisses dans la plus grande partie de leur étendue, s’amincissent beaucoup vers leur angle de réunion, où elles forment une espèce de canal en dessus, et sé terminent par une pointe aiguë, Dansle paresseux didaety le, cet angle fait une saillie analogue , tandis qu'il est tronqué dans le tridactyle. Il est très-aigu , et creusé en canal , en dessus, dans les {atous et les Arr. I. De la forme de la mâch. inf. 19 phatagins ; chez lesquels les branches de la mâchoire se rapprochent dans un assez long espace. Elles présentent dans ceux-ci, un peu en-deca, et de chaque côté de leur extrémité, une apophysc aigué , qui donne une figure de fer de lance à l’angle de leur mâchoire. Dans les fourmiliers , les deux branches , qui ne se réunissent que par leur bout, forment un angle plus ouvert que dans les précé- dens. Leur réunion-se fait au contraire en-deça de leurs extrémités, dans l’ornithorinque , et celles-ci s’écartent au-delà de ce point et bifurquent en avant la mâchoire inférieure. Ces extrémités se joignent de nouveau dans l’échidina ; elles sont minces, ap- platies, arrondies , et dans à l’angle de la mâ- choire la forme d’une spatule. Les phoques ont cet angle conformé comme les : autres carnassiers, Îl est aigu dans le morse, et son bord postérieur ou inférieur est presque aussi re- culé que dans les rongeurs. Il est de même assez étroit dans le /amnantin, et présente en dessus une surface , creusée légèrement en canal, qui ya un peu en s’abaissant d’arrière en avant, et recouvre postérieurement une fosse arrondie, située derrière cet angle. Sa conformation est bien singulière dans le dugon. La mâchoire supérieure de cet animal est repliée de hant en bas, à-peu-près dans son milieu, et forme un angle presque droit, dont la branche ascendante se place au-deyant de la mâchoire infé- rieure. L’angle de celle-ci lui oppose une surface applatie, qui descend dans une direction très-peu B 2 20 XVI° Lecox. Des mächotres. oblique , et fait un angle obtus, semblable au pré- cédent, avec le bord Aréclaite des branches. Dans les cétacés l’angle de réunion des branches de la mâchoire inférieure est d'autant plus aigu qu’elles sont plus longues et rapprochées dans un plus grand espace ; il l’est moins dans V'épaulard que dans le rarsouin et le dauphin. On le trouve extrèémement alongé dans les cachalots, chez les- quels ses branches sont rapprochées dans la plus grande partie de leur étendue. Il est par contre obtus et arrondi dans les baleines, et forme l'ex- trémité d’un ovale, que tracent les deux branches de la mâchoire, semblables à deux énormes côtes, et rapprochées seulement par leur bout. si. T’angle de la mandibule inférieure des oiseaux varie avec la forme du bec, et présente toujours une figure semblable, puisque c’est sur lui que se moule la moitié inférieure de la substance cornce que forme celui-ci. Il est trop bien connu des natu- ralistes pour nous arrêter à le décrire. Cet angle est arrondi et très-ouvert dans les rep- tiles chéloniens ; il l’est encore plus dans les batra- ciens; il change de figure dans les ophidiens, qui ont les branches des mâchoires mobiles , suivant que leur extrémité se rapproche ou s’écarte : on sent même qu’il n'existe proprement que dans le premier cas. On le trouve arrondi dans les «mphis- bènes ; un peu plus formé dans les orvets; encore très-obtus dans les geckos, dont les mächoires sont larges, et les branches de l’inférieure courbées Arr. I. De la forme de la mäch.inf. 23 seulement dans le sens horizontal ; il l’est déja moins dans les caméléons et les stellions, les scinques et les Zézards, quoique dans tous, les deux branches ne soient réunies que par leur bout. Il est aigu dans les tupinambis et les iguanes , chez lesquels ces branches, un peu courbées dans le sens vertical, se rapprochent l’une de l’autre dans un plus long espace. Le crocodile du Nil, et celui du Gange, différent beaucoup l’un de l’autre à cet égard. Dans le dernier ces deux branches sont réunies dans la plus grande partie de leur étendue , comme dans les cachalots, et forment par conséquent un long bec, sur les bords duquel sont implantés les deux séries de dents. Au contraire ces branches restent écartées dans le premier , et ne se rappro- chent que vers leur extrémité en augmentant un peu d'épaisseur à l’endroit de leur symphise. Les branches de la mâchoire s’amincissent ordi- nairement dans les poissons , à mesure qu'elles se rapprochent, et forment un arc ordinairement très- ouvert. Il l’est extrêmement dans les races et la plupart des squales , tandis qu’on le trouve très- fermé dans l’alose , et les autres espèces de ce genre , le saumon (salmo salar), où il est recourbé en une espèce de crochet, etc. Dans lorphie (esox bellone) et l’espadon (esox brasiliensis), les deux . branches de la mâchoire inférieure sont extrème- ment alongées et rapprochées l’une le l’autre, et forment un long bec aigu, à-peu-prés comme celles du gavial ou des cachalots. B3 \ 22 XVI° Lecox. Des mâchoires. C. De la branche montante. Dans la plupart des mammifères , les branches de la mâchoire inférieure se recourbent de bas en haut, pour aller chercher leur point d'appui à la base du crâne, et présentent une portion verti- cale ou oblique, que nous appelons ici branche mnortante , et une portion horizontale, dans laquelle sont implantées les dents. C'est à la première que viennent se fixer les muscles releveurs de la mâ- choire. Elle est généralement comprimée sur les côtés, et surmontée par deux apophyses, dont l’une antérieure , terminée en pointe , porte le nom de coronoïde , et l’autre plus où moins épaisse , grossis- sant vers le bout, présente une surface articulaire : c'est le condyle de la mâchoire. La branche montante ‘est d'autant plus haute que Ja portion de la base du crâne , où elle doit arriver, est plus élevée au-dessus de la voûte du palais. Beaucoup plus longue dans l’Aomme, dans les sin- ges, et sur-tout dans l’afouate , que dans les car- nassiers ; elle est presque nulle dans quelques rongeurs tels que le paca, le castor, le porc-épic, et dans les 1alous , parmi les édentés; mais dans le lièvre , l’écureuil, le phascolome , et plus encore les fanguroos, dans l’éléphant, les pachydermês, le lamantin, le morse, le dugon, sa hauteur excède celle qu’elle a dans les carnas- siers ; les ruminans et les solipèdes ont à-peu-près ART, I. De la forme de la m&ch.inf. 25 égale à celle de l’alouate. Au reste cette circons- tance influe peu sur la maslication. Il n’en est pas de même de sa largeur. Cette branche est d'autant plus large, et son apophyse coronoïde plus éten- due , que les muscles qui s’y fixent sont plus gros, et que les puissances, en général, qui produisent la mastication doivent être plus énergiques. Dans les carnassiers , si remarquables par la grande force des muscles rejeveurs de la mâchoire infé- rieure , l’apophyse coronoïde forme une grande partie de la branche montante ; cette branche pré- sente à sa face externe une fosse profonde , où se loge la portion inférieure du zygomato - maxil- laire , et dont on ne retrouve presque plus de traces dans les autres mammifères; car celle qui se voit dans quelques rongeurs , tels que le Phascolome et les kanguroos, n’est pas destinée au même usage. L’angle que fait la branche ascendante avec la portion horizontale n’est pas toujours droit , ou à-peu-près, comme dans l’homme adulte. Il est très-ouvert dans les carnassiers , et dans quelques rongeurs , tels que le lièvre, l’écureuil, ce qui faci- lite l’action du masséter, dont la direction, relative- ment au levier*qu’elle doit mouvoir , est alors plus perpendiculaire. Arrondi en arrière dans l’zomme, les singes, la plupart des pachy dermes, éléphant, les ruminans , les solipèdes, les amphibies, cet angle présente dans les makis , les carnassiers ; la plupart des rongeurs, les tardigrades , une apo- B 4 24 XVI° Leçox. Des mächoires. physe plus ou moins étendue, faisant une saïllie très-remarquable, à laquelle se fixe le digastrique. Dans les Æangurcos , où. il forme un tubercule, creux en dedans, l’apophyse est beaucoup plus interne que le condyle ; il en est de même dans le phascolome , chez lequel la mâchoire inférieure présente dans le même endroit une large surface plate, au lieu d’un bord étroit, On voit quelque chose de semblable dans le sarigue , où la même sur- face est à la vérité beaucoup moins large , et l’apo- physe plus petite. Dans les carnassiers, chez lesquels la branche montante et le condyle sont \rès-obliques, celte branche semble terminée par trois apophyses, diri- gées en arriére ; celle de l’angle, l’apophyse coro- noïde, et le condyle. Dans l’Aippopotame,, le morse et le dugon, l'angle de la branche mon- tante descend plus bas que le bord inférieur de la branche horizontale, et présente une saillie en ayant. - A1. 4 Il n'existe pas de branche montante dans les tatous et l’ornithorinque, dont les branches pro- prement dites de la mâchoire inférieure, sont légè- rement courbées vers le haut, à commencer en deça des dents. Les mêmes branches sont absolument droites dans les fourmiliers , les phatagins , l’échi- dna, les cétacés | ne présentant aucune portion montante. Les oiseaux et les reptiles n’offrent de même plus rien de semblable. On peut en dire autant de la généralité des poissons, quoique dans ArT. I. De la forme de la mäch. inf. 25 les raies et les sguales la mâchoire inférieure ait sou articulation en dessus de son extrémité. D. Des rapports de l’apophyse coronoïde et du condyle.. Pour saisir l'importance de cette dernière considé- ration , il faut se rappeler que chaque branche de la mâchoire inférieure peut être considérée comme un levier du troisième genre , dont le point d’appui répond au condyle , la force à lapophyse coro- noïde , et dont la résistance est au-delà de celle-ci entre les dents. Il s'ensuit que cette résistance sera d'autant plus facilement vaimcue , toutes choses égales d’ailleurs , que l’apophyse coroncïde en sera plus rapprochée, et en même temps plus éloignée du point d'appui. Ajoutons qu’il ne suffit pas, pour bien apprécier ces différens points, de considérer en général l’apo- physe coronoïde, mais qu’il faut avoir égard, lors- qu’elle est fort étendue, à l'endroit de ceite apo- physe où le crotaphite s’attache particulièrement. Comme la direction de la force change avec l’ou- verture de la bouche, et se rapproche d'autant plus du point résistant que la branche montante est plus longue et fait un angle plus fermé avec la bran- che horizontale , il s'ensuit aussi qu'il est essentiel de faire entrer cette circonstance dans le calcul de celles qui favorisent la mastication. Au reste ce n’est pas ici le lieu d’en présenter l'aperçu : nous avons seulement à nous occuper de la situation relative de 26 XVI° Lecon. Des mächoires. l’apophyse coronoïde , et de ses rapports, soit avec le condyle , soit avec les dernières molaires. Dans l’Aomme et dans les singes l’apophyse co- ronoïde , généralement petite, sur-tout dans l’a/oua- te, ne s’élève pas, ou guère plus que lui; elle en est plus éloignée que la perpendiculaire abaissée dès sa pointe ne le seroit de la dernière molaire. Dans les makis, elle commence à se rapprocher du condyle , comme dans les carnassiers. Dans ceux-ci, elle s’élève obliquement en arrière dans la fosse temporale , où'son extrémité dépasse l’arcade zygomatique , et parvient sur la même ligne que le condyle; ce dernier est très-court, en comparaison de celte apophyse, et beaucoup plus bas que sa pointe. IL en résulte qu’une grande partie de la force qui agit sur elle se trouve éloignée de la ré- sistance , et que ces animaux ne sont pas aussi bien partagés , à cet égard, que d’autres, dont la masti- cation est cependant moins énergique , mais il y a des compensations nombreuses que nous verrons bientot. La plupart des rongeurs fournissent l’exemple d’un autre extrême : l’apophyse coronoïde , qu'ils ont généralement très-petite , est ordinairement très-éloignée du condyle et très-rapprochée de la résistance. Dans plusieurs même, tels que le porc-épic, le cabiai , le paca , le castor , elle s’a- vance au-delà de la dernière molaire, de sorte que la nature du levier change à cet égard , lorsque la résistance est sur cette dent seulement ; place ; Arr. I. De la forme de la mäch. inf. 27 dans ce cas, entre la force qui est en avant, et le point d'appui qui est en arrière , il s’ensuit que le levier passe du troisième genre au second. Mais on sent que si la puissance est plus avancée dans ces animaux que dans les autres mammifères , c’est que la résistance , ordinairement très-forte, est plus souvent à l’endroit des incisives qu’à celui des molaires. Le lièvre, l'écureuil, les kanguroos, n’ont point cet avantage; à-peu-près à égale dis- tance du condyle et de la dernière molaire, Papo- physe coronoïde se porte dans les deux premiers un peu obliquement en arrière , jusques au niveau de celui-ci. Dans les tanguroos l’ordonnée abaissée dès sa pointe tomberoit à-peu-près à égale distance de la dernière molaire et du condyle. Large et tron- quée dans l’éléphant, cette apophyse est assez éloi- gnée du condyle, et s’avance en dehors de la mo- laire , dont elle dépasse le tiers postérieur. Elle est longue et eflilée dans les rhinocéros, et à-peu-près à égale distance de la dernière molaire et du con- dyle. “Les autres pachy dermes l'ont généralement (où plutôt son ordonnée ) plus près de Ja molaire que du condyle : loin de la dernière molaire dans les rumi- nans , très-rapprochée du condyle, s’élevant même ‘au-dessus de lui dans la fosse temporaie, elle est plus distante du bord alvéolaire. Il en est à-peu prés de même dans les so/ipèdes , où cependant elle est droite et ne se recourbe pas en arrière, A-peu-près à égale distance de la molaire et du condyle dans les 23 XVI° Lecox. Des méchoires. tardigrades, elle est fort loin de la première dans les fatous, qui l'ont même très-longue et un peu courbée en arrière. Les amphibies différent beaucoup entre eux, à cet égard, comme à beauconp d’autres. Les phoques ont l’apophyse coronoïde, ainsi que le condyle, dis- posés comme les cärnassiers, Le rnorse s’en éloigne peu : le condyle est court dans cet animal, et oblique en arriére, et l’apophyse coronoïde très-rappro- chée de ce point, dirigée même au-dessus, et très- loin de la dernière molaire. Dans le /amantin V’a- pophyse coronoïde se porte au contraire d’arrière en avant, de sorte qu'une ordonnée abaissée de son extrémité tomberoit sur la quatrième molaire, et par conséquent trés-loin du point d'appui, et au-. delà d’une partie de la résistance, Dans le dugong elle s'élève à-peu-près vis-à-vis de la dernière molaire , en dehors de cette dent. fes autres ani- maux, où nous devons observer celte apophyse, manquent de portion montante à la mâchoire inférieure. La résistance, l'endroit où agit la for- ce, le point d'appui se trouvent à-peu-près sur la même ligne, et leur influence peut être plus juste- ment indiquée par le simple énoncé de leur dis- tance respective. T’apophyse coronoïde dirigée en dehors, au lieu de monter, dans l’échidina et les fourmiliers , est assez distante de l’articulation. On n’en voit pas de trace dans les phatagins ; les cachalots, parmi les cétacés , n’en ont pas davan- tage. Dans le dauphin et le marsouin elle esttrés- Anr. Îl. Des mouvemens de lamäch.inf. 9 rapprochée du condyle; dans les baleines de même, au point que l’on peut à peine concevoir la force énorme que les releveurs doivent employer pour mouvoir l'extrémité d’un levier aussi long et aussi lourd. Nous renvoyons aux articles suivans ce ; que nous avons à dire sur cette apophyse, ou sur le point d'attache des muscles qui répondent au crotaphite ou ternporo-maxillaire, dans les oiseaux, les rep- tiles et les porssons. ARTICLE IT. \ Des mouvemens de la mâchoire inférieure dans l’homme ei dans les autres mammifères. L’ouverTuRrEe de la bouche dans les mammi- fères est principalement due au déplacement de la mâchoireinférieure, ou de l’ossous-maxillaire quiest le seul mobile. Outre ce déplacement de hauten bas, Vos sous maxillaire peut éprouver un mouvement de devant en arrière , et un autre de droite à gau- che , ou réciproquement. La disposition particulière de son articulation permet en effet ces trois sortes de mouvemens souvent combinés, C’est ce que nous allons faire ensorte d'exposer. En général l'articulation de la mâchoire infés rieure dans les mammifères est un ginglyme angu- laire produit par une petite tête osseuse reçue dans une cavité peu profonde, maintenue par une cap- sule lâche dans quels est renfermé un cartilage 30 XVI® Leçon. Des mächoires. inter-articulaire qui suit la tête osseuse et lui four- nit par-tout un point d’ appui lisse et adapté à sa surface. | Mais comme le genre de vie de chaque animal est toujours en rapport avec les mouvemens dont sa mâchoire est susceptible, on retrouve, comme nous le verrons dans la conformation des surfaces destinées à l'articulation , les particularités qui sem- blent le déterminer d'avance. Ainsi dans les ani- maux qui vivent de chairs, substances filamenteu- ses qui ne peuvent être écrasées, mais seulement coupées et déchirées | le mouvement de la mà- choire inférieure ne peut s’exécuter que de haut en bas. Dans les herbivores , les frugivores et les granivores, comme le principal mouvement est celui du broïement pour écraser, comprimer les herbes et les fruits ; pour briser , pulvériser les grains et les réduire en pâte ; le mouvement des mâchoires se fait de droite à gauche, ou en même- temps de devant en arrière, ou dans les deux sens à-la fois; en un mot, dans un plan horizontal au- tant que dans un vertical: les uns représentent des ciseaux, les autres des meules de moulin. Ainsi pour bien connoître les mouvemens que la mâchoire inférieure peut exécuter , nous étudierons successivement les formes et la position des facettes sur lesquelles elle se meut , comme Ja fosse glé- noïde du temporal et le condyle qu’elle est destinée à recevoir : car ce sont ces parties qui déterminent l'étendue et les directions des mouvemens. Ensuite |] ART. Il. Des mouvemens de la mäch.inf. 3x nous ferons connoître les fosses et les éminences qui donnent attache aux muscles et qui déterminent la force et la vigueur de ces mouvemens. I. De la forme du condyle, de la cavité glé- noide et des mouvemens qu’elle permet. Dans l’omme , le condyle est une éminence arrondie , ovale , articulaire qui termine en arrière et en haut chacune des branches de la mâchoire in- férieure. Cette apophyse est supportée par une por- tion de l’os, un peu rétrécie, qu’on a nommé le col. La plus grande largeur du condyle est presque transversale ; cependant l'extrémité externe est un peu dirigée en avant, de sorte que les deux con- dyles, au lieu d’être dans une ligne droite , sont un peu tournés en dedans, où l’un vers l’autre par leur face antérieure. En arrière ils sont arrondis et convexes ; en devant ils ont au-dessous d’eux une concavyité qui donne attache au tendon d’un muscle. La fosse glénoïde , qui reçoit le condyle, est située au-devant et un peu au-dessous du conduit auditif de l’os temporal. Deux éminences la bor- nent : l’une située en devant, est arrondie, lisse et polie, et sert aussi à l'articulation. C’est de cette éminence transverse que paroît provenir l’apo- physe zygomatique. L'autre éminence est en ar- ‘rière , c’est le rebord osseux du conduit auditif. La due glénoïde correspond en creux au relief du condyle. Quoiqu’ayant à-peu-près la même obli- 32 XVI° Leçon. Des mächoires. quité , elle est cependant un peu plus large’ en tout sens. Dans sa partie la plus profonde on remarque une scissure qui fait suite à la suture de los sphé- - noïde avec le rocher du temporal. C’est cette fente que les anatomistes ont désigné sous le nom de scis- sure de Glaser. ; L'articulation de la mâchoire inférieure est affer- mie par des ligamens trés-forts ; la capsule lâche qui l’enveloppe est produite par des fibres qui vien- nent de tout le pourtour des surfaces articulaires, auxquelles elles sont très-adhérentes. ‘Il y a en outre un ligament latéral interne très-long et très- solide qui s’attache d’une part dans ha fosse articu- laire du temporal, et qui de l’autre vient se fixer à une épine osseuse placée au-dessus du canal den- taire à la face interne de la mâchore ; un cartilage inter-articulaire facilite les mouvemens de la mâ- choire inférieure sur les os temporaux: C’est unè lame cartilagineuse , concave sur ses deuxrfaces, renfermée dans l’intérieur de la capsule ; en dessus elle est moulée sur l’éminence articulaire antérieure de la cavité glénoïde ; en dessous elle s’adapte-el se meut sur la convexité du condyle; en sorte que par- tout où se porte cette apophyse , elle rencontre une surface lisse et articulaire qu’elle entraîne avecelle. Souvent, dans les vieillards, cette lame cartilagi- neuse est percée dans son milieu par suite des frot- temens ; elle figure alors un anneau elliptique. : Onvoit , d’après ces dispositions , que la mâchoire de l’homme peut se mouvoir, 1°. de‘haut en bas, en Anr. Il. Des mouvemens de la mäch. inf. 83 en supposant que le condyle, sans changer de place, tourne comme surson axe. 2°. Dedevanten arrière, puisque le condyle peut , à l’aide du cartilage inter- articulaire , se porter sur. l’éminence transverse antérieure. 5°. Enfin de droite à gauche et récipro- quément ; puisque le condyle n’est retenu que d’une manière: lâche dans sa capsule et dans les cavités osseuses articulaires. ; Dans les quadrumanes , le condyle est à-peu-près de même forme que dans l’homme; cependant il pe porte point en devant cette fossette qui donne attache à un muscle. Le col ou l’étranglement qui le supporte n’est point aussi prononcé , et la surface articulaire est: un peu applatie. La fosse glénoïde de l’orang ne difléreide celle de l’homme que parce que l'éminence articulaire antérieure est presque effacée ; mais dans tous les autres singes le conduit auditif ne borne plus cette fosse en arrière ; une éminence particulière en tient lieu et s’oppose àune trop grande rélraction de la mâchoire inférieure. Cette éminence est très-longue, recourhéeen devant dans Palouate; elle frotte sur le condyle, qui par suite porte en arrière une facette articulaire. Dans tous la fosse est presque plate, et il ne reste plus de trace de l’éminence articulaire antérieure, La rousseite et le hérisson ‘ont le condyle-ap- plati et un peu porté en arrière ; leur fossette glé- noïde est plate , elle occupe entièrement la base de Papophyse zygomatique. Tous les autres genres de carnassiers ont les coris di (9 34 XVI° Leçon. Des méchoires, dyles alongés transversalement , arrondis , presque. dansune même ligne; mais la fosse glénoïde, au lieu d’être plane, est creuse et enfoncée. En arrière, elle est bornée par une apophyse particulière , semblable à celfé que nous avons indiquée dans l’alouate;, et par une autre en devant qui devient plus saillante dans certaines espèces que dans d’autres. Dans le blaï- reau, par exemple , ces deux émiaences antérieure et postérieure embrassent tellement le condyle, que , même dans le squelette, il est retenu dans la fosse glénoïde , et qu’il ne peut en sortir. IL résulte de ces conformations que les ani- maux qui ont le condyle reçu dans une fossette glénoïde moins profonde , ont les mouvemens de protraction, de rétraction et .de latéralité un peu plus faciles que ceux dans lesquels cette fosse est très-enfoncée , et que le b/aireau est celui de tous des carnassiers qui peut le moins porter en avant la mâchoire inférieure ; elle est serrée dans son: arti- culation de manière à ne se mouvoir que dans un seul sens , comme deux lamesde ciseaux, parexem- ple ;et .c’est-la , de toutesles dispositions, la plus propre pour couper, seule façon de diviser que da chair admetle. fi Les rongeurs ont une forme de condyle toute opposée et qui leur est particulière ; son grand dia- mètre est en longueur au lieu d’être en travers; le plus ordinairement il est ovaie. Leur fosse glénoïde est éloignée du conduit auditif, elle‘est- située au- dessus et au-devant sur la base de l’apophyse zÿgo- v ART. IL Des mouvemens de la mâch. inf. 35 matique ; elleest plus large que le condyle. Sa plus grande longueur est de devant en arrière , et rien ne la borne dans ce sens. On voit, d’après cette dis- position , que le condyle de la mâchoire desrongeurs doit avoir un mouvement opposé à celui des carnas- siers. Sa plus grande étendue étant de devant en ar= rière, il a aussi une grande facilité à se mouvoir dans le sens de la longueur de la tête, de manière que les dents inférieures avancent et reculent alter- nativement sur celles de devant. Nous verrons par la suite , en traitant des dents, que c’étoit-la le mou- vement nécessaire pour limer et user, au moyen de leurs incisives, les substances plus où moins dures qui font leurs principaux alimens. Les fourmiliers ont pour condyie une facette plane articulaire, située à l'extrémité de chacune des branches. Ils n’ont pas de fosse glénoïde , mais seulement une faceite correspondante sur l’origine du tubercule zygomatique. Dans l’oryctérope et les tatous , le condyle est une apophyse distincte , plane à sa portion supérieure, qui est reçue sur une facette correspondante de la base de l’apophyse zygomatique , et qui tient lieu de la fosse glénoïde. Dans les fardigrades, le condyle est aussi fort que dans les carnassiers. Son grand diamètre est en travers ; il est reçu dans une fosse creusée au-devant de la base des tubercules zygomatiques. Cette fosse est oblique, elle n’est bornée qu’en arrière. L'éléphant a un vondyle arrondi, court, con- vexe, qui a quelque analogie avec celui des ron- C 2 56. .. XVI Leçon. Des ,Mmâchoires. geurs. La facette articulaire sur laquelle il se meut est point une fosse ; au contraire , sa partie moyenne est plus saillante. C’est un autre condyle formé par la base de l’apophyse zygomalique. C’est à cause de cette conformation que cet animal porte facilement la mâchoire en devant et en ar- rière comme par soubresauf. L’Aippopotame a le condyle tronqué oblique. ment en devant ; la fosse glénoïde qui le reçoit est située derrière la base de l’apophyse zygomatique F de sorte que les mouvemens de protraction ne pa- roissent pas pouvoir s’exécuter. Dans le rAinocéros , le condyle est excessive- ment large de dedans en dehors; mais la fosse glé- noïdé est presque plane: elle est bornée en arrière eten dedans par une longue apophyse, qui col fort. gêner son mouvement horizontal. Le tapir. a aussi le condyle très-large ; maïs la fosse qui le reçoit est bornée en arrière par une apo- physe oblique qui s'oppose à ses mouvemens laté- rte PNR Le babiroussaetle sanglier d'Ethiopie ont lecon- dylepresquetriangulaire,dont laplus grande largeur est en travers. Le sanglier ordinaire est à-peu-près conformé de même : cependant le triangle étant moins large de dedans en dehors, l’animäl se rap- proche un peu des rongeurs. Dans les ruminans, le condyle est foible, obli- quement situé en arrière. Sa plus grande largeur est de dedans en dehors. Son sommet porte une . Arr. II. Des mouvemens de la méch.inf. 37 facette plate qui glisse sur la base d’une apophyse zygomatique qui est trés-large ; aussi les mouvemens horizontaux sont trés-faciles. Dans le chameau, le condyle est plus arrondi et la fosse plus pro- fonde et mieux marquée. Le condyle du cheval est à-peu-près le même que celui des ruminans: sa portion articulaire est plus convexe et un peu plus dirigée en bas. La fosse glénoïde est comme dans le chameau. Parmi les amphibies, les phoques et le morse ont le condyle très-large de dedans en dehors, et très-convexe sur la sommité. Le lamantin et le dugong l'ont plus arrondi et applati sur son som- met ; de sorte que les premiers paroïssent se rappro- cher des carnassiers, et les seconds des ruminans. Enfin les cétacés ont un condyle plat, arrondi, qui est reçu sur une facette plane, beaucoup plus large et obliquement dirigée en avant de la base de l'apophyse zygomatique. Le résultat général de cette comparaison est, que les carnassiers ont une articulation serrée, qui ne permet à leur mâchoire que de se mouvoir dans le sens vertical seulement , et comme il le faut pour couper la chair; que les rongeurs en ont une qui permet de plus un mouvement horizontal d’ar- rière en avant, propre à limer les substances dures entre les incisives, et à les broyer entre les mo- laires ; que tous les autres frugivores ont une arti- culation lâche qui leur permet plus où moins toute sorte de mouvement ; mais que les ruminans qu. C 5 58 XVI Exccon. Des méchotïres. trouvent sur-tout dans l’applatissement de leurs deux facettes articulaires la plus grande facilité pour le mouvement horizontal , si nécessaire à la trituration. Nous verrons dans la leçon suivante V'accord admirable des structures des dents de ces divers animaux ; avec les mouvemens que leurs mâchoires exécutent, IL. De l’arcade zygomatique et du muscle masséler. : L’apophyse jugale ou zygomatique est une avance de Pos des tempes, située entre la portion écailleuse et celle qu’on nomme le rocher. Dans l’homme et dans le plus grand nombre des quadrupèdes, elle se dirige en avant pour s’unir à l’angle postérieur de los de la pommette, Cette suture est oblique , de sorte que c’est sur l’os jugal que s'appuie Papo- physe zygomatique. Dans l’homme, l’arcade jugale est non-seulement arquée dans le sens vertical de manière à ce que sa convexité soit en dessus, mais encore dans le sens horisontal et en dehors, de sorte que l’espace compris entr’elle et la portion écailleuse est plus étendu. Dans les mammifères , l’étude de l’apophyse zygomatique conduit à des considérations très-im- portantes ; car le nombre et la disposition variable des os qui la composent déterminent son étendue et sa solidité, Sa courbure dans le sens vertical indique, selon qu’elle est plus convexe en dessus et plus con- ART. Il. Des mouvemens de la mach.inf. 3g- cave en dessous , une plus grande résistance et par conséquent un point d'appui plus solide pour le: musclé masséter ; enfin. sa courbure dans le sens horizontal, laissant plus où moins d’espace à l’in- tervalle compris entre l’arcade et la portion écail- leuse , est un indice de la force ou du volume du: - muscle crotaphite. Nous allons donc étudier ici: lapophyse zygomatique sous ces trois points de vue. A. De l’arcade zygomatique considérée rela- tivement & sa composition, Le plus grand nombre des quadrumanes ont’ Parcade zygomatique formée à-peu-près comme celle de l’homme. Il paroït cependant que quelques espèces , comme le callitriche, ont un os particu- lier qui remplace l’angle zygomatique de l'os de la: . pommette ; il forme presque tout le bord inférieur de l’arcade qu’il paroît doubler en dehors. Les su- tures de cet os s’effacent de bonne heure. Dans les carnassiers l’arcade zygomatique. est presque entiérement formée en dessous par l’os de: la pommette , et en dessus par le temporal ; desorte que la suture parcourt cbliquement l’arcade dans: presque toute sa longueur. Les pédimanes , qui sont remarquables par Î& largeur de l’arcade zygomatique , présentent aussi une particularité par rapport à sa composition. Eos de la pommette est très-étendu en longueur et paroît spécialement consacré à former l’arcade zy- gomatique ; par son bord postérieur il embrasse C # 40 XVI Lecox. Des méchoiïres. étroitement et paroït recevoir dans son épaisseur l’extrémité de l’apophyse jugale de l’os temporal. Dans le kanguroo j’arcade zygomatique a beau- coup de rapport avec celle des pédimanes; mais Pos de la pommette a son bord supérieur replié pres- qu’à angle droit pour former, d’une part, le plan- cher de l’orbite , et de l’autre, pour donner aitache au masséter. De plus , l’angle malaire de la mà- choire supérieure se prolonge en-dessous en une apophyse qui donne probablement encore attache à ce même masséter, dont les traces sont de toutes parts imprimées sur celte arcade. La composition de l’arcade zygomatique est très- remarquable dans les rongeurs. L/apophyse ma- laire de l’os de la mâchoire supérieure est extrême- ment saillante, et comme séparée du corps de los par le grand trou sous-orbitaire dont elle est percée. Elle est extrêmement prolongée en arrière, où elle forme près de la moitié de l’arcade zygomati- que. Los jugal est situé au milieu de ectte arcade, qu’il paroït doubler en arrière et intérieurement. Cette disposition, qui eët àa;peu-près la méme pour tous les rongeurs , présente cependant quelques va- riétés selon les espèces. Dans le paca , par exem- ple , l’arcade zygomatique est excessivement dila- tée, recouverte extérieurement de rugosités etd’en: foncement. Du côté interne elle est lisse, mais comme renflée; de sorte qu’elle représente des es- pèces d’abajoues osseuses qui logent en effet un sac formé par la peau extérie ure, L'apophyse jugale de Arr. IL Des mouvemnens de la méch. inf. 4 Vos dès tempes n’entre presque pour rien dans cette singulière conformation. Elle ne fournit qu’an point d'appui. Dsns le grand cabiai, l’apophyse ma- laire , qui. forme le tiers antérieur de l’arcade, est très applatie dans le sens horizontal , où elle paroît donner attache au muscle mañséter. Le castor a l’arcade tronquée obliquement en de- vant par une large facette de l’apophyse malaire, qui donné probablement altache à ce même muscle masséter. Parmi les édentés , les fourmiliers n’ont point d’apophyse zygomatique ; on voit seulement en arrière un tubercule temporal, et en devant un autre tubercule produit par l’os sus-maxillaire et par celui de la pommette qui donne attache au mas- séter. Dans le pangolin, les tubercules zygoma- tiques prononcés sont très-rapprochés. Enfin , dans les tatous et l’oryctérope , l’'arcade est complète. Quoique les formes et. les courbures de l’arcade zygomalique soient très-différentes dans les diverses espèces de pachydermes , la composition est à-peu- près la même dans toutes. [os jugal très-étendu et l’apophyse zygomatique du temporal la compo- sent en entier : leur suture est oblique, et toujours Pos temporal appuie sur le jugal. Le daman seul paroit s'éloigner un peu de cette conformation pour se rapprocher des rongeurs, et principalement du castor. Dans les ruminans et les: solipèdes, arcade est presqu’entièrement formée par los de la pommette 2 XVI® Lecow. Des méchoires. qui est excessivement alongé ; mais cette arcade fait presque corps avec les parlies latérales de la ma- choire | comme uous l’indiquerons par là suite. Parmi les amphibies , les phoques et le morse ont la majeure partie de l’arcade formée par un . très-grandés de la pommette , dont l’extrémité anté- rieure emboîte , en queue d’aronde , une apophyse malaire très-considérable ; la suture avec le tempo- ral est longue -t très-oblique. En général l’arcade zygomatique a beaucoup de ressemblance avec celle des carnassiers. Dans le dugong et le lamantin , au contraire, l’arcade zygomatique, excessivement épaisse et solide, ressemble beaucoup plus à celle des pachydermes ; la portion du temporal est très- grosse et comme posée seulement sur l’os de la pom- mette, sans aucune espèce de suture ou de péné- tration réciproque des os ; l’os jugal est appuyé lui- même sur une très-large apophyse malaire qui sort presque horizontalement du corps de l’os maxillaire supérieur. Dans le dauphin et le marsouin , l’arcade zy- gomatique est un simple stylet osseux qui, dans l’état frais , forme le bord inférieur de l’orbite : cette por- tion osseuse s’unit en devant à une apophyse poir- tue de Pos sus-maxillaire qui double la parei supé- rieure de l'orbite ; de l’autre elle se fixe à Pangle de réunion de l’apophyse du temporal avec la pointe postérieure de los maxillaire supérieur. | Arr, IL Des mouvemens de la mâch. inf. 43 B. De l’arcade zygomatique considérée rela- tivemerit & sa courbure dans le sens vertical. La courbure de l’arcade zygomatique dans le sens vertical est ua très-bon indice de la plus où moins grande résistance qu’elle pourroit opposer à l’action du muscle masséter , l’un des releveurs de la mâchoire. Lorsque la convexité de cette arcade est en haut et la concavité en bas, elle figure une espèce de voñte, qui présente au muscle une attache très-solide, Lorsqu’au contraire la con- vexité de l’arcade est en bas et la concavité en dessus , elle perd beaucoup de sa force. Entre ces deux extrêmes il se trouve beaucoup de courbures intermédiaires , et même la ligne droite. C’est ce que nous allons examiner en étudiant chacune des familles. Dans l’homme et dans la plupart des quadruma- manes, l’arcade zygomatique est presque droite horizontalement; cependant elle est un peu échan- crée en dessous dans la partie qui correspond au temporal : mais sa convexité en-dessus est à peine indiquée. Les singes à museau alongé ont l’arcade un peu plus inclinée en devant vers la facette; dans cette extrémité elle est un peu concave en-des- sous et convexe en-dessus. L’a/ouate a même la totalité de l’arcade convexe en dessus. Tous les carnassiers ont , sans exception, l’arcade concaye en dessous et convexe dans l’autre sens ; 44 XVI: Leçon. Des méchotires. et plus l'animal est carnivore , plus cette convexité augmente. Il est à remarquer cependant que les “Yernniformes ont l’arcade très grêle. Parmi les édentés, l’ oryctérope a l’arcade obli- quement dirigée en-devant, mais sans aucune es- pèce de courbure; dans le tatous, au contraire, l’arcade a denx courbures différentes. La porlion formée par le temporal est presque droite en des- Sous et un peu concave en dessus; et celle qui est formée par l'os jugal est excessivement convexe, tranchante et un peu portée en dehors, en dessus, et trés-concave en dessous. Les kanguroos ont aussi l’arcade un peu concave en arrière et en dessous, mais en devant elle est convexe et se prolonge en bas en une apophyse qui donne probablement alta- che au masséter ” Parmi les rongeurs, dont la convexité de ja cade dans le sens crtioel est toujours en bas, le cabiaietle paca ont cette convexité prolongée, même au-dessous des dents molaires. Les paresseux, dont l’arcade n’est point com- plette, offrent cependant une particularité très-re- marquable dans la forme de l’os jugal. Cet os se ter- mine en arrière par deux angles, l’un supérieur , qui se porte au-dessus de l’apophyse du temporal Vautre inférieur , qui se dirige obliquement en bas où il reste libre. Dans le rhinocéros, l’hippopotame, le daman et les cochons, l’arcade est convexe en dessous et ART. IL. Des mouvemens de la mâch. inf. 45 doublement échancrée en dessus, d’une part par V’orbite , et de l’autre par la fosse temporale. Le sanglier d'Ethiopie présente une:variété de con- formation toute particulière : l’arcade est excessive- ‘ment évasée, épaisse et presque horizontale; elle forme toute la partie large et inclinée de la joue au- dessous et au-devant des yeux. Dans l'éléphant , V'arcade est aussi convexe en. dessous, mais beaucoup moins que dans les pachy- dermes. Les ruminans , qui ont l’arcade presque irans- versale en dessous , offrent cependant en dessus une . petite convexité produite par une lame qui semble provenir du bord externe. Les solipèdes présentent la même disposition, mais beaucoup plus prononcée ; et cette arcade, qui est un peu tranchante en dessous dans sa partie antérieure, est aussi un peu échancrée. Le morse et le phoque ont l’arcade comme les carnassiers, cependant un peu moins échancrée en dessous. Le dugong et le lamantin l'ont extrême- ment convexe en dessous dans la partie antérieure, qui est produite par l’os jugal , et très-échancrée enarrière dans la portion temporale, L’arcade des cétacés est presque droite. 46 XVI‘ Lrcon. Des mächotres. C: Du musele masséter. - Dans l’homme, le muscle masséter (7ugo-ma- xtllien ) est le plus extérieur de ceux de la mâ- choire ; il s’attache en haut sur l’os de la pommette par un grand nombre de fibres charnues et tendi- .neuses entremélées, qui se portent obliquement en arnère vers la mâchoire inférieure, où elles s’in- sèrent sur toute la face externe de la partie quarrée ctybrligale. 405 | + Dans tous les autres mammifères, le masséter existe comme dans l’homme ; seulement il devient d'autant plus fort, que la mâchoire doit agir sur des alimens plus difficiles à mächer. La, direction des fibres est aussi d'autant plus oblique ,que la distance entre la mâchoire et l’arcade zygomatique est moin- dre. C’est sur-tout ce qui est très-remarquable dans les rongeurs. Dans le fourmilier , le tubercule formé par l’os dela pommetteet le sus-maxillaire,auquel ce muscle est fixé par un tendon plat et mince, étant beaucoup plus en avant que la portion de la mâ- choire inférieure où il s’attache , il en résulte qu Al a une forme alongée et une direction très-oblique d’avant en arrière. Cette disposition doit afloiblir son action ; mais elle n’avoit pas besoin d’être plus forte dans le fourmilier , qui ne mâche pas ses alimens. Arr. Il Des mouvernens de la mâch. irf. 4 D, De l’arcade zy gomatique considérée rela- tivement à sa courbure dans le sens horizontal. Le muscle crotaphite, dont le tendon doit passer derrière cette arcade, a d’autant plus de volume et par conséquent de force; que larcade est plus arquée en dehors. Aussi, dans les carnassiers, celte: courbure dans le sens horizontal est très-pro- noncée, tandis que dans les animaux qui ne mâ- chent pas, ou qui mâchent très-peu, l’arcade est presque droite. Dans l’homme, l’arcade zygomalique est un peu courbée en dehors, de sorte que l’espace compris entre elle et la portion écailleuse est un peu plus étendu que si l’arcade se fût portée directement de devant en arrière. | Les singes se rapprochent beaucoup de l’homme par la conformation que nous étudions ici. Les es- pèces à museau alongé, comme le cynocéphale , les babouins , l'ont cependant un peu plus arquée en dehors. Il en est de même dans l’a/ouate. Parmi les carnassiers , qui ont tous l’arcade très- courbée en dehors, le genre des chats est celui: dans lequel cette saillie est la plus remarquable. Dans les rongeurs, l’arcade est quelquefois aussi très-portéé en dehors comme dans plusieurs espèces de rats; cependant elle est plus généralement ap- platie ; comme dans les lièvres , les cabiais, etc. Parmi les édentés, ceux qui ont une arcade zy-. gomatique complète, l’ont en général très-peu sail- 48 : XVI° Leçon. Des mächoires. lante ; elle est même tout-à-fait droite dans l'oryc- HD: La courbure de l’arcade dans le sens horizontal varie beaucoup dans les pachydermes. Le sanglier ordinaire et le cochon-cerf .ou babiroussæ | ont très-peu saillante ; elle l’est un peu plus dans le tapir : on la voit sur-tout très prononcée dans le: sanglier d’'Ethiopie et dans le tajaçu ; maïs cette disposition paroît tenir à une sorte de torsion de l’arcade sur elle-même. Dans les ruminans et les solipèdes, cette courbu= res est à-peu-près la même que dans les babi- roussa ; elle paroît tenir aussi à sa grande largeur. Tous les amphibies ont l’arcade aussi arquée en dehors que les carnassiers ; mais les cétacés l’ont droite et sans aucune espèce de courbure. III. De la fosse temporale, des crêtes occipi- tales et du musele crotaphite. À. Des fosses et des crêtes. Les enfoncemens qui existent sur les parties laté- rales du crâne, derrière les arcades has da y se nomment fosèts temporales. Dans l’homme , elles sont bornées supérieure- ment par une ligre sémi-circulaire qui nait de Vangle orbitaire externe de l'os frontal , se marque sur le bord inférieur du pariétal et se termine vers l’origine de l’apophyse mastoïde. Ainsi cette fosse comprend tout l’espace qui est derrière l'os jugal et An. IL. Des mouvemens de la mäch. inf. 49 et l’apophyse zygomatique, c’est-à-dire, lés por- tions écailleuses du temporal, du sphénoïde, et la tubérosité postérieure de l’os sus-maxillaire. Son étendue détermine la grandeur du muscle crota- phite, et par conséquent la force de mastitation de l'animal. Aussi est-elle plus grande dans les carnassiers : que dans tous les autres ordres; elle y occupe toutes les parties latérales et postérieures du crâne ; elle y est même encore étendue par des arêtes sail- lantes, plus ou moins avancées selon les espèces :.. on les nomme créles frontales, pariétales et occi- pitales, selon les os sur lesquels ces arêtes osseu- ses sont situées. | | Dans presque tous les singes les crêtes occipitales sont très-prononcées ; et dans ceux qui ont le mu- seau alongé, celles des pariétaux sont déja indi- quées. Dans plusieurs espèces , comme le rragot, le macaque , l’'alouate, ces crêtes ne se touchent: pas ; elles sont confondues en une seule dans le bonnet-chinois. Tous les quadrupèdes carnassiers, sans excép- tion , ont la fosse temporale plus étendue que les quadrumanes ; elle se confond avec la cavité des orbites , ainsi que nous l’avons indiqué dans la hui. tième leçon , page 82. Le zibeth , l’Ayène et l'opo= ssum de Virginie ont les crêtes les plus larges at les plus saillantes. Dans les rongeurs , les crêtes sont peu marquées. Celle des pariétaux sont toujours très-éloignées Ed 9 D 5o XVI Leçon, Des méchoires. l'une de l’autre : les occipitales sont, il est vrai, ‘plus saillantes, mais elles ne sont plus destinées qu’à recevoir les muscles du col. En général la fosse temporale est peu profonde. | : Ibn’y a plus du tout de crêtes sur les bords de la fosse temporale dans les édentés. Les pachydermes au contraire ont ce même en- foncement étendu par des saillies très-marquées , dont la disposition varie d’aprèsles formes du cräne, si différentes dans les diverses espèces. Dans le cochon, le sanglier d’ Éthiopie et le tajaçu, elles sont portées en arrière et plus ou moins séparées l'une de l'autre selon les espèces. C'est dans le cochon d’Éthiopie que l’espace intermédiaire est proportionnellement plus large , et dans le #ajaçu qu’il est plus étroit. L’2ippopotame et le rhinocé- ros ont encore l’espace intermédiaire plus large que le cochon d’Ethiopie. Enfin dans l'éléphant il n’y a plus de crête du tout, quoique la fosse soit très - profonde , maïs les bords en sont ar- rondis. Les ruminans ont la fosse temporale analogue à celle des rongeurs ; elle communique avec les or- bites, et n’en est distincte au-dehors que par un cercle osseux : mais les solipèdes se rapprochent beaucoup plus des pachydermes à cet égard. Parmi les amphibies, les crêtes qui bornent les fosses temporales sont très-marquées dans le n#o- que et dans le /arnantin , quoiqu’elles le soient peu dans le r20rse. Arr. II. Des mouvemens de la mäch.inf. 5x Dans les cétacés, les crêtes occipitales et parié- tales sont assez marquées, et indiquent bien Pexca+ vation des fosses temporales. B. Du muscle temporal. Dans l’homme, tout l’espace compris par la fosse temporale est occupé par le muscle temporal ou crotaphite ( tenporo-maxillien ). Les fibres char- nues de ce muscle sont recouvertes par une forte et large aponévrose, à la face interne de laquelle elles s’insérent dans la partie supérieure. De tout le pourtour de l’arcade temporale ou des bords dé la fosse, les fibres viennent se rendre à un tendon commun qui s'attache à l’ AROPAYEE coronoïde de la iâchoire inférieure. En supposant , comme il le paroit possible , que les différentes portions de la masse de ce musclé rayonnant puissent se contracter partiellement ; où plus d’un côté que d’un autre , elles doivent agir de différentes manières, quoique toutes soient pro- pres à serrer ou rapprocher les deux mâächoires, En effet, les fibres rayonnantes qui s’attachent sur le frontal , en agissant plus directement, doivent porter la mâchoire inférieure un peu en avant; celles qui s’attachent au-dessus de l’apophyse mas- toïde , l’entrainer un peu en arrière : enfin les fibres moyennes, ou celles qui s’attachent au pa- riétal, doivent tendre à ramener la machoire in- férieure directement en haut, on dans sa situation la plus ordinaire lorsque la bouche est fermée, 03 52 XVI° Leçox. Des mâchoires. Dans les autres mammifères , la force du muscle temporal dépend de l'étendue de la fosse temporale et de l’espace compris entre l’arcade zygoniatique. Parmi les quadrumanes , les babouins et les cy- nocéphales sont ceux qui l’ont plus étendue. Dans les carnassiers , le crotaphite s’attache sur toutes les crêtes saïllantes qui cernent la fosse tem- porale ; c’est ce qui fait que lorsqu'on enlève la peau de la tête dans ces animaux, on n’apercçoit , au lieu du crâne , qu’une masse de fibres charnues et apo- névrotiques. Dans les rongeurs, en général, le muscle cro- taphite est petit, parce que la fosse est pen étendue. Cependant dans le zemmi (us typhlus) , ce mus- cle est très-fort , il se confond presque avec celui du côté opposé sur le sommet de la tète. Dans les lièvres il est mince comme un fil. En général l’étendue de la fosse temporale dé- termine la force et la position du crotaphite. = IV. Des fosses et des muscles ptérygoidiens- > A. Des os. La portion la plus inférieure et la plus profonde de la fosse temporale a été nommée ptérygoïdienne, parce que l'aile du sphénoïde , désignée sous cette mème dénomination, en forme la paroi la pr in- férieure, Dans l’homme, cette fosse est comme échancréé mais dans les singes elle est prèsque. en arrière ; Arr. IL. Des mouveriens de la mâch. inf. 53 compleite, parce que la lame externe de l’apo- physe est très-large et semble se recourber un peu de bas en haut et en dehors. Dans les carnassiers, à peine l’aile externe est- elle marquée : elle est arrondie et ne paroït desti- née qu’à prolonger la cavité des narines en arrière. Les rongeurs varient beaucoup par la disposition de la fosse ptérygoïdienne ; cela tient à l’alonge- ment excessif des os intermaxillaires qui ont re- poussé trèsen arrière ceux de la mâchoire : de sorte que les apophyses LE a sont situées dans la fosse gutturale. C’est ce qu’on voit dans le grand cabiai, le paca , et même dans le porc-épic. Dans les édentés et les tardigrades, les apophy- . ses ptérygoïdes sont tout-à-fait elfacées, arrondies. Les pachydermes ont tous une lame ptérygoi- dienne externe très-large ; mais elle varie beau- coup de forme , comme nous l’indiquerons plus bas. La lame ptérygoide externe des ruminans et des solipèdes est à-peu-près semblable à celle des pa- - chydermes. Parmi les amphibies, le morse et le lamantin se rapprochent beaucoup des rongeurs par la situa- tion de l’apophyse ptérygoïde ; au lieu que le pho- que et le dugong paroissent tenir davantage des carnassiers. | Dans les cétacés, la lame ptérygoïdienne forme le bord antérieur de la cavité des narines, qui est presque verticale. Entre les lames des apophyses ptérygoïdes, ly D 5 54 XVI Lrcow. Des mAchotres. a; dans homme, un eñfoncement qu’on a nommé le petite fosse ptéry goïdienne. La lame interne ou nasale se termine inférieurement par un petit éro-.. chet, sur lequel se contourne le tendon d’un muscle que nous ferons connoître par la suite. Dansquelques singes, la pelite fosse plérygoï- dienne est moins profonde ; l'aile interne est près de quatre fois plus courte que l’externe; elle se Ler- miné aussi par un petit crochet ; souvent même, comme dans le bonnet chinois , il n’y à pour aile interne que le crochet qui la termine inférieure. ment. 2 Dans les carnassiers en général, la petite fosse ptérygoïdiénne s’effâce d'autant plus que l’animal se rapproche davantage des carnivores ; de sorte qu’on en voit encore quelques traces dans le Aéris- son , les ours, mais qu'il n’y en a plus du toutdans les chiens, les chats, les loutres, les civeltes. Les rongeurs-ont la petite fosse ptérygoide exces- sivemént profonde; mais éette disposition paroît due, ainsi que nous l'avons déja indiqué, à l’arti- culation de la mâchoiré supérièure avec l’os des tempes. Dans le grand cabiai, cette fosse est sur- toutremarquable par sa profondeur et son évase- ment en forme d’entonnoir. Les édentés et les tardigrades n’ont point du-tout de pétite fossé ptérygoïdienne. Dans les pachydermes, plusieurs espèces en ‘ont une très-marquée : tels sont le sanglier ordinaire, welui d'Ethiopie et Île babiroussa ;. d’autres, Arr. II. Des mousemens de la mâch. inf. 55 comme le tapir et le tajaçu, n’en ontmème pas de vestige : ces derniers semblent se rapprocher par là des ruminans et des solipèdes, chez lesquels on ne voit pas non plus de traces de la petite fosse ptéry- goidienne. Quoique cet enfoncement soit distinct dans le dugong, les autres amphibies, comme le morse, le phoque et le lamantin , n’en portent pas lamoin- dre impression. | Enfin, les cétacés, comme le dauphin, le mar- souin et l’orca, ont une petite fosse ptérygoïde très-marquée, et qui semble produite par un dédou- blement de la lame osseuse antérieure des narines , qui tient lieu des apophyses ptérygoïdes. B. Des muscles. Deux muscles destinés à mouvoir la mâchoire inférieure, ont leur aitache fixe sur les apophyses. L'un , appelé ptérygoïdien interne ou grand (sphéno-maxillien }, vient de l’intérieur de la pe- tite fosse ptérygoïde, où il s’attache par des fibres toutes charnues sur la face interne de la lame ex- terne des apophyses ptérygoïdes; ses fibres descen- dent un peu en arrière vers l'angle de la mâchoire, sur laquelle elle s’insère du côté interne dans une assez large étendue. C’est en raison de cette dispo- sition que Winslow avoit proposé de le nommer masséter interne. Lorsque ce muscle agit seul, il porte obliquement la mâchoire dans le sens opposé à sa direction : lorsqu'il se contracte avec celui de Li D 4 56 XVI Exrçon. Des méchoires. : _ l'autre côté, il devient un releveur très-puissant de la mâchoire. L'autre muscle , nommé ptérygoïdien externe ou petit (sphéni-maxillien ), provient de fibres ten- dineuses insérées à presque toute la face externe de l’apophyse ptérygoïde, et se porte obliquement en arrière , et un peu en haut vers le col du condyié de la mâchoire inférieure, où il s’insère en four- nissant même quelques fibres à la capsule articu- laire et à la lame cartilagineuse qu’elle contient. Ce petit muscle est trés-important dans l’étude de la masticalion; car non-seulement il sert à relever un peu la mâchoire, à la porteren devant en même- temps que: son cartilage inter-articulaire ; maïs de plus il opère le mouvement oblique qui praduit le broiement, lorsque l’un ou l’autre se contracte sépa- rément et alternativement. Dans les autres mammifères , les muscles ptéry- goïdiens ne varient que par leur étendue en lon- gueur et en largeur, et par la plus ou moins grande obliquité de leurs fibres, qui donnent aux mouve- mens qu'ils impriment à la mâchore, des directions qui dépendent de leur situation respective. On les retrouve dans presque toutes les familles où nous __ avons eu occasion de les étudier. V. Du muscle digastrique et de ses attaches. On a nommé digastrique, dans l’homme (77as- to-maxillien), un muscle très-singulier formé de deux ventres charnus , qui s’étend de l’apophyse Arr. IL Des mouvemens de la mä&ch. inf. 57 mastoïde du temporal, à une petite fosse creusée dans la concavité de la mâchoire inférieure, der- ricre le menton. Le tendon est placé au milieu du muscle , et c’est ce qui lui a valu le nom de di- gastrique ; il paroît traverser l’épaisseur du mus- cle stylo-hyoïdien , ainsi qu’une aponévrose qui provient des muscles sterno-scapulo , stylo et mylo- hyoïdiens, et qui s’insère à l’os hyoïde. Dans ce trajet; le tendon est retenu dans une capsule mu- queuse ; de sorte que le muscle dans toute'sa lon- gueur est courbé en arc; et que les deux extrémi- tés ou _ventres sont beaucoup plus relevées que la. portion moyenne et tendineuse. La position de ce muscle contribue beaucoup aux usages divers qu'il paroît destiné à produire. D’a- bord il est indubitable qu’il abaïsse la mâchoire inférieure , et que quand cet os est retenu fixément par ses releveurs, il agit sur l’os hyoïde et sert ainsi à la déglutition , ou même à porter ce petit os et tout le larynx en devant ou en arrière , selon que l’un ou l’autre des ventres agit séparément. Il est encore très-naturel de penser que , lorsque la mâchoiré inférieure est retenue par un corps solide qui l'empêche de s’abaisser, il produit un petit renversement de la tête en arrière, ce qui relève la mâchoire supérieure. Il n’y a que les singes, parmi les autres mam- mifères , chez lesquels le digastrique conserve deux ventres bien distincts, et un tendon moyen quitra- verse le stylo-hyoëdien.: Dans le mandril (sim. 58 XVI Lrcox. Des mdchoires. mainon), les tendons des portions mastoïdiennes des deux côtés se recontrent et se confondent devant Vos hyoïde en formant un arc, dont la convexité est dirigée en avant, de sorte qu’elles semblent plutôt former ensemble un muscle digastrique , que cha- cune d'elles avec la portion maxillaire de son côté. Les deux secondes portions sont contiguës l’une à l’autre, et tiennent à la convexité du tendon par des fibres aponévrotiques qui se répandent en rayonnant sur leur surface. Leur extrémité antérieure va ga gner l'arc du menton. Cettesstructure du digastrique doit favoriser beaucoup son action pour abaisser la mâchoire inférieure. Dans les mammifères carnassiers il n’y a jamais qu'un seul ventre sans aponévrose moyenne et su- perficielle, et son extrémité n’alteint pas l'arc du menton ; mais s’attache à l’apophyse qui est à l'angle postérieur de chaque branche, et s’élend un peu au-delà de cet angle. Dans les rongeurs, il se prolonge jusques der- rière l’arc du menton auquel il se fixe. On peut de nouveau y reconnoître deux portions assez distinc- tes par l’amincissement de sa partie moyenne, et par }’ ARRETE qui recouvre celle-ci. < Nous n'avons pas trouvé de dizastrique dans les ._fourmiliers et les tatous ; 11 semble être remplacé, dans ces animaux , par un sterno-rnaxillien , muscle , long et grêle, qui est fixé au sternumentre les, sterno-hyoidiens et mastoidiens , de chaque côté , s'étend sur les côtés et à l’extérieur du mylo- ART. II. Des mouvemens de la mäâch. inf. 5 hyoïdien, et s’attaché en avant, à-peu-près au mi- lieu des branches de la mâchoire, à leur bord in- férieur. Le digastrique se retrouve dans les paresseux, mais il y présente une disposition qui doit le faire agir d’une mabièré analogue au muscle précédent. Là portion maxillaire s'attache au bord inférieur ‘dé l'arc du menton ; ; elle est jointe en arrière un peu au-devant du bord postérieur du mylo-hyoï- dien , par l’analogue du siterno-hyoïdien, dont il se détache une très-petité languelté qui va à l'os hyoïde. Dans l'éléphant lé digastrique est à nn seul ven- tre , et s’atiache en âvant au bord postérieur de la imächoire ,et én arrière, à la partie latérale et exté- rieure du condyle occipital, et au bord postérieur de la plus grosse portion de l’os styloïde. Dans le cochon, il tient par un tendon trés-fort .à l'extrémité de l’apophyse mastoïde ; sa partie charnue ne va guère au-delà de l’angle postérieur de la mâchoire : elle est renforcée par une portion qui vient du stylo-hyoïdien. Dans les ruminans, il s'étend jusqu’au milieu de la longueur des branches de la mâchoire; sa par- tie moyenne est recouverte dans le bœuf en dessus et sur son bord interne par une aponévrose qui donne attache à un muscle quarré , dont les fibres vont d’un digastrique à l’autre. 60 : XVI° Lecon. Des mächotres. VI. Des muscles qui agissent médiatement sur la mâchoire inférieure. Nous avons indiqué les quatre muscles princi- paux qui meuvent la mâchoire inférieure dans les mammifères. Il en est quelques autres qui, sans avoir une action aussi exclusive sur cet os, peuvent cependant, dans quelques circonstances , arrêtèr ou favoriser ses mouvemens. Mais comme ces mus- cles appartiennent à d’autres fonctions qu’à celle de la mastication , nous nous contenterons de les in- diquer ici. - Nous avons déja fait connoître le muscle peaucier, à l’article du pannicule charnu , dans la leçon du toucher. Nous décrirons les autres en traitant de la déglutilion. Ce sont les mylo-hyoïdiens , les génio- hyoïdiens , et par suite presque tous les muscles du 3 larynx. ci ARTICLE III. Du mouvement des mächoires dans Les oiseaux. t LE bec des oiseaux est susceptible de mouve- mens beaucoup plus compliqués que les mâchoires des quadrupèdes ; puisque non seulement le bec supérieur se meut plus ou moins sur la tête, maïs que les parties de ce bec se meuvent les unes sur les autres. R I. Des os. Quand on considère par la base une tête de sque= Arr. IT. Maächoirees des oiseaux. 61 leite d'oiseau, dont on a désarticulé et enlevé la mâchoire inférieure, on voit que le bec supérieur ‘s'articule avec le crâne par quatre branches ou lames ôsseuses. Les deux internes, larges, forment la voûte du palais, et les deux externes étroites, plus longues , peuvent être comparées aux arcades zygomatiques. . Ces lames, ou arcs-boutans, n’appuient pas im- médiatement sur le crâne. Les palatines s’articu- lent chacune sur un petit os oblong, dont la figure varie beaucoup , mais que Hérissant a comparé à un omôplate, et qu’il a nommé omoïde, Ce petit os omoïde se porte en dehors et en arrière où il se meut dans une petite cayité particulière, pratiquée sur un troisième os qobint la place de l’apophyse montante de l’os maxillaire, qu’on désigne sous le nomd’os'qguarré, et que nous décrirons bientôt. Les lames, ou arcades zygomatiques, se termi- nent sur une autre facette articulaire et plus externe dee même os quarré , qui devient ainsi le point central du mouvement des deux mâchoires. + On a nommé quarré, Vos sur lequel les deux mâchoires s’articulent, parce qu’il a, en général, quatre angles principaux ; deux supérieurs et deux inférieurs. Le supérieur externe est en arrière : il est reçu dans la cavité glénoïde du temporal. Le supérieur interne est tourné vers. l’orbite : il est libre, et donne seulement attache à des muscles. Les deux angles inférieurs sont souvent sur le même plan ; et sont reçus tous deux dans une cavité de la / G2 . XVI Leçon. Des mächotïres. mächoîre inférieure. Sur l’externe, ou postérieur , est la fossette articulaire qui reçoit l’extrémité de l'arcade zygomalique; au-dessus de l’interne, ou postérieur , est un autre enfoncement dam lequel s'articule l’extrémité postérieure de l'os omoïde. La figure de Pos omoïde varie beaucoup dans les diverses espèces. Il est en général alongé, applati, avec une crête saillante en déssus. Son extrémité an- iérieure est articulée avec les arcades palatines , et rapprochée de celle de l’autre coté. L/extrémité pos- térieure est reçue sur l’os quarrés: et est très-dis- taute de celle du côté opposé , les deuxvosfformant . ensemble un angle dont la pointe esten avant. Il résulte de cet assemblage de pièces osseuses un levier brisé très-singulier, et disposé de nranière que le bec inférieur ne peut s’abaisser que le supé- rieur ne soit forcé de s'élever par un mouvement de bascule. k. | * Pour bien entendre ce mécanisme il faut se rappeler comment les os de-la face sent articulés avec le crane, ainsi que nons l'avons fait connoitre dans la VHII‘ Leçon, page 70. Le bec. supérieur s’uvit avec le frontal d’une manière particulière:, et dont nous ne connoissons encore d'autre exemple quedansla portion inférieure du péroné desoiseaux. Ce sont une ou plusieurs lames osseuses, minces, trésélastiques, qui se courbent sur elles-mêmes, comme le fercit un morceau de baleine. Dans quel- quesespèces , comme dans le pélican, le cormoran, les perroquets, les chouettes, etc. , le mouvement Arr. II Méächoires des oiseaux. 13 s'opère sûr une seule lame et sur un même plan in- diqué par une rainure très-sensible, et tantôt sur trois ou cinq lames qui se pénètrent réciproque- ment, comme dans l’autruche, les gallinacés, les échassiers à bec pointu, les oiseaux de proie, etc, Tous les becs d'oiseaux sont ainsi plus ou moins mobiles par la flexion d'une ou plusieurs lames osseuses, même ceux des, calaos , qui portent des éminences osseuses très-considérables séparées du crâne. C'est sur cette articulation que le bec su- périeur s'élève lorsque l’os quarréifait la bascule en avant, el qu’il s’abaisse quan cet os fait la bascule en arrière. ” | Avant de traiter des muscles qui meuvent les di- verses parties, oufla masse totale du bec supérieur , mous allons faire connoître les variétés de formé que présentent les arcades palatines et zygomati- ques, les os omoïdes et les os quarrés. Les arcades palatines varient considérablement pour la forme ; elles paroïssent en général remplir V’office des apophyses ptérygoïdes. Dans les oiseaux de proïe diurnes, elles sont larges, minces, séparées entr’elles , creusées en gouttière du côté du palais. Dans Jes nyctériens elles ont à-peu-près la même forme , mais elles sont infiniment moins larges. Celles des perroquets ont une conformation toute particulière ; elles sont larges, épaisses , et au lieu de former une voûte presque plate , elles sont dé- jetées sur le côté trés-obliquement, et dirigées en artière et en bas, où elles offrent une large lame 64 XVI° Leçon. Des méchoires. : presque quarrée libre. Ces arcades palatines se réu- nissent cependant entr’elles, et appuient sur la cloison orbitaire. C’est au point de leur réunion en arrière que s’articulent les os omoïdes. Dans les passereaux, en général, les arcades palatines, d’a- bord gréles, et ne formant presque qu’un stylet osseux, deviennent ensuite plus larges, s’amincis- sent considérablement , et présentent en arrière un bord libre échancré. Elles forment cependant dans la ligne moyenne, et par leur réunionk: un canal presque cylindrique pour les arrière ® marines. Celles du ca/ao , au lieu d’être disposées en une espèce de voûte, forment au contraire unesaillie considérable ; elles se rétrécissent considérablement en arrière , au point où ellesreçoivent les os omoïdes; elles sont aussi percées par le conduit des narines, qui, dans ces oiseaux et dans les {oucans, remonte presque perpendiculairement au-dessus de l'œil. Dans le crapaud-volant , elles sont minces comme du papier, excessivement larges en arriére, où elles seterminent parunlobelibresinguliérementarrondi. Les pigeons, les perdrix, etle plus graud nombre des oiseaux gallinacés, ont ces arcades formées. de deux.os grêles, minces, très-longs ; très-écartés en devant et rapprochés en arrière, où ils reçoivent les os omoïdes. ‘ Les arcades palatines dansles Lérons, les grébes, les pingoins, la spatule, les pliænicoptères , les eanards, etc., sont gréles en devant, et séparées entre clles par la fente des narines : en arrière elles sent ART. III. Méchoires des oiseaux. 65 sont larges et terminées par deux pointes. Celles du … pélican et du cormoran nous ont offert une disposi- tion particulière. Séparées en devant par le trou des arrière-narines , elles se soudent bientôt en une large lame, portant une crête longitudinale très-re- marquable par sa hauteur dans le pélican. -L’albatrose présente des formes analogües, mais les lames ne sont point soudées. Dans l’autruche les arcades palatines sont deux longs stylets osseux ap- platis , éloignés .entre eux par un intervalle qui fait près de moitié de la largeur totale de la base du bec, et au milieu duquel est situé le bord inférieur bbre,, gonflé ; et arrondi, de la cloison des orbites. En arrière , ces mêmes arcades s’unissent par un espèce de biseau avec les os omoïdes, qui ont une forme toute particulière ; comme nous le dirons plus bas. Enfin nous trouvons dans le casoar un exemple tout particulier de structure dans les arcades palati- nes. Elles sont formées chacune de deux pièces, une moyenne étroite ; plus rapprochée de sa correspon- dante en devant qu’en arrière , où elle s’articule” par une longue suture oblique avec l’extrémité anté- rieure des os omoïdes; l’autre pièce est large , trian- gulaire, très-mince : son. bord antérieur est dentelé libre; l'extérieur est convexe arrondi; il s’unit en devant et obliquement avec l'os maxillaire supé- rieur : le bord postérieur est entièrement uni avec les trois quarts de la longueur de l’os omoïde , mais la suture enest encore bien distincte, 66 XVI Lecon. Des mächotres. Les arcades zygomatiques existént dans toutes les espèces d'oiseaux. Elles ne varient que par leur force ou par leur courbure, qui sont déterminées par la figure et les usages du bec; c’est pourquoi nous ne nous y arrélerons pas. Les os omoïdes offrent beaucoup plus de diffé- rence par leur forme , la manière dont ils s’articu- lent avec les arcades palatines, avec l’os quarré , et souvent avec la base du crâne, par leur plus ou moins d’écartement en arrière, etc, Dans les perroquets et les passereaux ; les os omoïdes sont grêles, cylindriques, sans aucune es- pèce d’émirience. Dans les oiseaux de proie diurnes, l’albatrose , le phænicoptère , Vos omoïde est cylin- drique en arrière ; mais il est applati en devant ;, et à-peu-près droit sur sa longueur. Dans la chouette il est courbé én deux sens comme la clavicule de l’homme. En dehors sa conca- vité est postérieure et sa convexité antérieure. Il y a. de plus vers sa partie moyenne une facette articu- laire ovale, par laquelle l'os frotte sur lapophyse basilaire. L’os omoïde du pic est aussi courbé sur sa lon- gueur , mais dans un seul sens ; il n’est plus cylin- drique , mais à trois faces , dont la plus large , qui est inférieure , est un peu concave: En dessus, ou du côté du crâne, cet 6s omoïde porte une apophyse ou épine longue dirigée en avant , et qui forme près du tiers de sa longueur. Dans le canard , l'os omoïde est aussi à trois Ant. III Méchoires des oiseaux. 67 _faces , dont l’inférieure est très-large, peu concave. © Hérissant l’a comparé à une ‘omoplate de lapin. Il n'a pas d’apophyse épineuse, mais une large facette articulaire par laquelle il appuie et se meut sur lapophyse basilaire. L'os omoïde du pélican est très-gros, très- solide. Il est aussi triangulaire ; et sa face infé- rieure où palatine est la moins large. Il présente en dessus une crête très-tranchante. L’autruche et le casoar sont de tous les oiseaux ceux qui ont l’os omoïde le plus singulier. Dans | le cosoar il est uni par son bord externe et dans plus des deux tiers de sa longueur avec le bord postérieur de la pièce mince et large des arcades palatines ; en dedans il est arrondi, épais , et sin- . guhèrement courbé ; en arrière , en dessus, et près de son extrémité, il porte une cavité haie alongée , par laquelle il s’unit à une éminence par- ticulière qui provient de l’apophyse basilaire, Dans Vautruche , l'os omoïde a bien quelques rapports généraux À conformalion avec. le casoar ; mais il est beaucoup plus large vers la partie D où il forme ect le palais, les arcades palatines étant nécessairement étroites. Il porte aussi en. arrière une large facette articulaire pour recevoir es grosses éminences 1 FébepA ES ba- silaire. , 3 Les, différences les. plus remarquables dans les os quarrés consistent dans le plus ou le moins | d'élendue des facettes articulaires , et dans le E 23 68 XVI: Lecon. Des mächoires. prolongement ou le raccourcissement des éminences qui les supportent, et dans ceux de l’apophyse libre. Dans les pics , l'angle libre , on antérieur supé- rieur , est près du tiers de la longueur de l'os omoïde , sur l’apophyse grêle duquel il appuie , et avec laquelle il semble faire continuité. Dans . les perroquets, l'angle postérieur supérieur qui ‘s'articule avec le crâne est très-alongé, et fort élevé au-dessus de l'angle libre qui est court, pointu, dirigé en avant : les angles inférieurs sont confondus. Ils forment un condyle ovale, alongé, semblable à celui de la mâchoire inférieure des. rongeurs. C’est à son bord antérieur qu'est reçu l'os omoïde, et en dehors et plus en arrière l'ar- cade zygomatique. Les pies , les corbeaux , les passereaux et see échassiers, ont l’apophyse Ébré de l’os quarré très- longue s applatie , dirigée en dedans et en devant sur la cloison des orbites. Dans les pigeons , les poules , les gallinacés en général , les deux angles supérieurs sont à-peu- près aussi élevés; ils forment une sorte de T'!. L’os omoïde est reçu sur l’ intervalle compris entre les deux angles antérieurs. Il en est de même dans l’autruche et le casoar , maïs l’angle libre est beau- coup plus large et plus arrondi à son extrémité. , 4 2°. Des muscles, Comme les deux becs des oiseaux sont mobiles, l'appareil musculaire qui agit sur leurs mâchoires ART. IIL Méchoires des oiseaux. 69 est plus composé que dans les mammifères. D’après les détails dans lesquels nous sommes entrés sur les pièces osseuses qui les constituent , nous avons pu voir que non-seulement la machoire inférieure pouvoit être séparément et isolément abaissée et relevée , se mouvoir ainsi sur l’os quarré, consi- déré comme point d'appui; mais encore que l’os quarré lui-même, servant ainsi de centre de mou- vement ; pouvoit changer de position, déterminer Vabaïissement et l'élévation du bec supérieur , et les mouvemens de devant en arrière de la mä- choire inférieure. ur * Nous étudierons d’abord les muscles qui s’in- sèrent à la mâchoire inférieure , et ensuite ceux qui meuvent particulièrement l’os quarré. Cette description»sera faite d’après le canard, en indi- quant les différences que présentent d’autresoiseaux. A. Muscles de la mâchoire inférieure. Dans le canard il y a de chaque côté trois muscles pour abaisser la mâchoire inférieure ; ils tiennent lieu du digastrique (mastoïdo-génien). L'un, plus grand, occupe toutes les parties latérales de l’occiput, et vient envelopper l’apophyse en forme de serpette, par laquelle la mâchoire infé- rieure se termineen arrière ; il a à-peu-près la forme d’une pyramide , dont la pointe seroït en bas. C’est pourquoi Hérissant la nommé grand pyramidal.. Le second muscle abaisseur est plus petit, et recouvert par Île précédent : il prend naissance | E 5 0 .XVI° Lecon. Des méchoires. sur l’apophyse mastoïde, et se porte dans la petite fossette qui se voit derrière l’articulation de la mâ- choire inférieure où il s’insére, Le troisième est dans une direction presque horizontale. Il provient de la face interne de l’apo- physe mastoïde , et s’insère à la mächoire infé- rieure dans fout l'intervalle compris entre J’apo- physe interne et celle en forme de serpelte. Il est séparé du précédent par un petit ligament. On conçoit que ces trois muscles s’insérant à la. mächoire inférieure au-delà et en arrière de son centre de mouvement , doivent nonseulement agir comme sur un levier intermobile : c’est-à-dire qu'en même tempsqu’ils l’élèvent en arrière, ilsl’abaissent en devant, ou font ouvrir le bec; mais encore, qu'en raison de leur position et de la grande mo- bilité du bec inférieur sur l’os quarré ; ils doivent tendre à ramener la mâchoire inférieure en arrière , et même à la faire mouvoir de droite à gauche, quand ils agissent isolément ou d’un seul côté. Ces trois muscles n’existent pas généralement. Le cog, le dindon n’en ont qu’un seul qui en tient lieu. Le second manque dans la chouette, etc. Pour relever la mâchoire inférieure ou pour fermer. le, bec, il y a trois autres paires de muscles dans le canard. L'un, qui est le plus extérienr, le plus consi- dérable, et qui paroît tenir lieu du masséter et du crotaphite, est divisé en quatre portions, par des aponévroses , et par la direction de ses fibres. Arr. II. Mächoires des oiscarx. 7 Ces portions sont assez foiblement unies par de la cellulosité en certains endroits, mais elles le sont beaucoup en d’autres , et tellement qu’on ne peut les séparer sans les endommager. "l'outes passent sous l’arcade zygomatique sans s’y attacher : trois de ces portions sont externes, et une interne. La première , ou portion temporale , est vraiment analogue au crotaphite. Elle prend son origine par dés fibres charnues tout le long du bord inférieur de l’apophyse orbitaire postérieure : ces fibres se portent en baset en avant, et aboutissent àun téndon pointu qui s'attache à la petite éminence ou au crochet de la mandibule inférieure , qui paroît tenir lieu de l’apophyse coronoïdé. La seconde portion commence par un tendon étroit, attaché à la pointe mêine de l’apophyse orbitaire posté- rieure : elle marche au-devant du précédent, et s'attache par des fibres charnues étalées à la face externe de la mandibule , au - devant du crochet dont nous venons de parler. La troisième portion a son origine à la même pointe , en avant de la précédente, par un tendon fort court. Elle est ventrue , et attache ses fibres à la face externe de la mandibule , au-dessus du trou par lequel sort le rameau externe du nerf sous-maxillaire. La quatrième portion est interne ou orbitaire, intimement unie à la précédente vers le bas, où elle s'attache au bord supérieur de la man- dibule qui fait là un angle obtus. Vers le haut, ces deux portions sont séparées par le nerf maxillaire E 4 ’ Î 72 XVI° Leçon. Des mächoires. supérieur qui marche entre elles. Toutes leursfibres _ musculaires tendent par leur raccourcissement à rapprocher le bec inférieur du supérieur , en le portant cependant un peu en arrière. Les deux autres muscles, qui servent à relever le bec inférieur, sont internes ou en dedans de la mâchoire inférieure : ils tiennent lieu de pté- rygoidiens. Tous deux s’attachent à l’arcade pa-- latine , et vont s’insérer à la face interne. de la mandibule inférieure. L’externe ou supérieur est un peu moins avancé, et ses fibres vont plus obli- quement en arrière que l'interne ou inférieur. On ne peut pas toujours les distinguer ainsi; dans le dindon , par exemple , les deux ptérygoïdiens sont confondus en un seul. Ces muscles , quoique destinés à relever le bec inférieur , paroissent aussi pouvoir le ramener en devant de manière à contre- balancer l’action du crotaphite. En outre , à raison de leur position oblique de dedans en dehors , ils doivent opérer le mouvement de pa et vient latéral. B. Muscles de l’os quarré. L'os quarré dé chaque côté est mû par trois. paires de muscles, qu’on peut distinguer.en ex: ternes et en internes. Les muscles externes de l’os quarré sont cachés sous les analogues du masséter et du crotaphite. L'un provient de la mâchoire inférieure par des fibres toutes charnues qui occupent: tout son bord, supérieur , depuis l’angle qui tient lieu d’apophyse, Arr. III. Méchoires des oiseaux. 73 eoronoïde jusqu'à l'articulation. Ses fibres se ra- “massent en un tendon qui s'implante à la partie inférieure de l’angle libre de los quarré. Par sa contraction, ce muscle doit abaïsser cet angle ou porter® én arrière l’angle inférieur ; mouvement par lequel les deux becs se trouvent portés en arrière, et le supérieur en particulier abaiïssé : maïs lorsque Tos quarré est fixé, le principal usage de ce muscle est d'élever la mandibule. Les deux autres muscles externes sont situés au-dessus de l’os quarré. L’antérieur prend nais- sance sur la cloison moyenne des orbites ; il se porte un peu obliquement en arrière , et en bas il forme un tendon qui s’insère à l’angle libre. Il est clair que par sa contraction il ramène en devant la partie inférieure de l’os quarré , ce qui produit en même temps l’élévation du bec supé- rieur et la protraction du bec inférieur. Le troisième muscle externe de l’os quarré est court. Il est inséré sur la base du crâne , et des- cend presque perpendiculairement sur l’os quarré, où il s’attache dans tout l'intervalle compris entre les deux angles supérieurs, Ce dernier ne paroit destiné qu’a fixer l’os quarré dans sa situation naturelle , pour que le bec inférieur puisse s 'éle- ver ets re librement. . Les muscles internes de l’os quarré sont aussi au nombre de trois. Le plus inférieur et le plus long est dans une situation presque horizontale. IL naît sur l'angle antérieur-inférieur par des fibres 74 - XVIÏ° Lecox. Des méchoires. toutes charnues qui forment une petite pyramide et se portent en devant, où elles aboutissent à un tendon grêle qui vient se perdre dans les chaïrs du palais , vers la commissure des becs. Il paroît avoir. pour fonction de s'opposer à ce qüe l’os quarré ne soit trop porté en arrière, lorsque le bec supérieur est fortement relevé. # Les deux autres musclés internes pourroient être regardés comme deux plans de fibres. Ils sont situés en dedans des os omoïdes, dont ils suivent à-peu-prés la direction. L'un, plus superficiel , paroït provenir de la face interne de l’apophyse libre; il se termine par un tendon très-grêle sur l'extrémité postérieure et libre de larcade pa- latine. L'autre plan, caché sous les fibres du pré- cédent , est un peu plus court , mais il à la même direction et la même terminaison. Dans le cog et le dindon, ces ‘trois muscles sont remplacés par un seul très-considérable , dont les attaches sont semblables à celles des deux derniers. On retrouve à-peu-près les mêmes muscles dans le perroquet. Us sont cependant en général plus volummeux et plus forts. Les muscles qui ferment le bec sont sur-tout plus nombreux. Ils forment six plans assez distincts, que nous allons faire con- noître en considérant la tête extérieurement. Le premier vient de l’apophyse orbitaire-infé- rieure , et du pourtour de l’arcade zygomatique. Il se dirige obliquement en avant vers la partie moyenne de la face externe de la mâchoire in- ArT, III. Méchoires des oiseaux. 75 férieure. Ses fibres sont très-obliques ; aussi en même temps qu’elles relèvent la mâchoire, elles la portent en arriere. : Le second occupe toute la fosse temporale et la partie postérieure de l'orbite ; le tendon qu’elles formentest en arrière. La portion charnue se con- tinue en devant jusques sur le bord tranchant de _ Ja mâchoire inférieure, sur lequel le muëcle se termine, D’après la direction de ses fibres il pro- duit le même, mouvement que le précédent. ‘ Le troisième plan ne peut être bien distingué que lorsque l’on a enlevé le cercle osseux de l’or- bite et le globe de l’oœil. ILparoît composé de deux . portions , mais si unies dans la ligne de jonction, qu’on ne peut les séparer sans les endommager. L'une s’attache sous l’arcade que forme l’apophyse antérieure de l’orbite avec le septum, L'autre vient du plafond de l’orbite et du septum derrière cette apophyse. Celle - ci a inférieurement un tendon bien marqué. Toutes deux s’insérent à la face in- terne de la branthe de la mâchoire inférieure au- dessous de son angle coronoïde. Ce muscle relève fortement la mâchoire inférieure ; il applique di- rectement les deux becs l’nn contre l'autre. Le quatrième lient à la paroi postérieure de l'orbite , derrière le trou optique. Îl descend obli- quement en avant , et vient s’insérer, par un tendon argenté, à la face interne de la mâchoire inférieure entre l’échancrure condyloïde et l'angle coronoïde,. Il agit comme les deux premières por- 6 XVI° Leçow. Des mâchoires. | tions. H doit tirer le bec inférieur en arrière à mesure qu'il le relève. Le cinquième muscle vient du tranchant supé- rieur de la grande apophyse de l’arcade palatine et de l’angle de sa réunion avec cette même ar- cade ; il se dirige obliquement en arrière pour se terminer à-peu-près au même point que le pré- cédent , avec lequel il forme ainsi une sorte de V, dont la pointe est sur la mâchoire. Quoique des- tiné aussi à fermer la mâcheire , il agit en sens contraire, puisqu'il la tire en avant. Enfin le sixième, qui provient de la face in- terne de la mâchoire inférieure , où il s’attache sur le tranchant de l’épine saïllante qui s’y remarque, se porte obliquement en haut vers la pointe su- périeure de la grande apophyse de l’arcade pa- latine , et il s’y insère. Ses fibres sont rangées, comme la barbe d’une plume , autour d’un tendon qui en occupe la partie moyenne. Il ferme le bec en tirant aussi l’inférieur en avant. Les autres muscles sont en même nombre que dans le canard ; ils ne diffèrent que par leur grosseur. Le digas- trique et le ptérygoïdien interne sur-tout sont très- volumineux. Il résulte de la disposition articulaire de la mâ- choire inférieure dans les oiseaux , qu’elle forme un véritable levier coudé ; que l’os quarré pré- sente le condyle et la partie montante de la mä- choire ; que cet os inter-articulaire transporte le centre de mouvement en-différents points , et que Arr. IV. Mächoires des reptiles. 77 dans chacune des positions où il se trouve il agit toujours comme une bascule qui détermine lou- verture ou la fermeture du bec. ARTICLE IV. Des mouvemens des méchoires dans les reptiles, _S1 l’on vouloit diviser les reptiles d’après :la conformation, des os de:leurs mâchoires et espèce de mouvement dont elles sont susceptibles, on pourroit en former deux ordres. Dans le premier seroïent placés ceux:qui ont la mâchoire inférieure seule mobile, comme les crocodiles, les lézards, les tortues, Fi grenouilles et les salamandres, et parmi les serpens, les orvets et les amp hisbènes. Dans le second seroient rangées les couleuvres et toutes les espèces de serpens venimeux qui peuvent mouvoir l’une et l’autre mâchoires. La disposition générale de l'articulation est à: peu-près la même dans les reptiles que dans les oiseaux. Îl n’y a point de condyle à l’extrémité postérieure de la mâchoire , mais une facette ar- ticulaire creusée pour recevoir une éminence qui a beauconp d’analogie avec los quarré , et dont elle ne diffère que parce qu’elle n’est pas aussi mo- bile , aussi libre , et que souvent elle n’est qu’un simple prolongement de l’os des tempes. Dans tous les, quadrupèdes ovipares c’est par ce point le plus inférieur du crâne, et sur une 78 XVI. Leçon. Des méchotres. facette articulaire presque transverse et en forme de condyle , que vient s’articuler la mâchoire in- férieure par une cavité .glénoïdale , dont la partie moyenne présente quelquefois une ligne saillante qui en fait une sorte de poulie. En atricre de celle cavité articulaire il y a souvent une > apoph; vse ou un prolongement osseux plus où moins long, destiné à donner attache au muscle analogue du digastrique. Les différencesles plus notables que nous croyons devoir indiquer ici , résident dans 1à disposition de cette éminente saïllante du temporal, de cette sorte de condyle ; dans le plus où le moins de prolongement de l’apophyse située en arrière de l'articulation de la mâchoire inférieure ; dans l’és tendue et la situation de la fosse temporale; et enfin dans l’existence ou le défant de l’éminence qui tient lieu d’apophyse coronoïdé. Plus l’éminence temporale en formé de condyle est portée en arrière , plus les mâchoires se rap- prochent dans leur longueur. C’est ce qu’on ob- serve dans le crocodile, la grenouille , les sa- lamandres , les tortues. Quand au contraire elle . descend presque verticalement ou très-obliquement, et qu’elle est très-alongée, comme dans le caméléon, les zguanes , elle forme une sorte de pédicule à la mâchoire inférieure qui, en l’éloignant du crâne, produit un écartéement respectif beaucoup plus considérablé. Plusieurs espèces de lézards tiennent l'intermédiaire entre ces deux extrêmes ; : tels sont, le Zézard agile, 1e dragon , etc. Arr. IV, Mächoires des reptiles. 39 Le crocodile est celui de tous les quadrupèdes ovipares dans lequel l’apophyse qui donne attache au muscle digastrique est la plus longue. On la voit sensiblement diminuer dans le caméléon, le gecko,, le tupinambis , les tortues ; enfin on n’en voit plus du tout dans le pipa , la chélonée, le crapaud, la grenouille ; ia salamandre. Les fosses temporales sont toujours très-pro- fondes dans les reptiles à quatre pieds. Dans tous elles sont réunies avec la cavité de l'orbite. Dans quelques espèces , ces deux fosses sont sé- parées en devant par un cercle osseux, comme dans les tortues, le crocodile, le dragon et les autres lézards ; mais dans le pipa, les grenouilles , les salamandres., il n’y a plus de cercle orbitaire. L’apophyse coronoïde de la mâchoire inférieure west pas saillante dans la plupart des animaux qui nous occupent. On en voit seulement une esquisse dans les tortues, le cameléon, et quelques /é- zards, comme l’iguane ; mais il n'y en a plus du tout de trace dans le crocodile , les grenouilles et les salamandres. Les muscles qui meuvent les mâchoires dans les quadrupèdes ovipares ‘sont en même nombre et analogues à ceux des mammifères. Le masséter est très-gros et très-distinct dans le tupinambis. Il occupe tout lPespace compris entre le bord postérieur de l'orbite et le trou auditif. Sa direction est oblique de derrière en devant, de sorte qu’en releyant la mâchoire il la porte “# » 80 XVI LEcon. Des mächoires. en arrière. Ce même muscle est petit dans l’agame marbré et dans la tortue. Il est si mince qu’à peine peut-on le distinguer de la partie inférieure. du temporal. Le crotaphite est très-volamineux dans la tortue; il occupe, toute la fosse temporale, et forme en arrière la cavité de l'orbite. Il est beaucoup plus petit dans le fwpinambis et dans le /ézard .ordi- naire , animaux chez lesquels il est pro ’entière- ment caché parle masséter. Les ptérygoïdiens sont en général peu astincts l’un de l’autre. Dans le éupinambis ils enveloppent toute li branche de là mâchoire vers son'extré- mité. Les fibres en sont comme torses. En même temps qu’elles relèvent la mâchoire par leur rac- courcissement , elles doivent la porter en avant et agir par conséquent en sens opposé des:deux pré- cédens. Dans la tortue les mêmes muscles sont plats et minces, et leurs fibres sont presque trans- versales, de sorte qu’elles peuvent plus directe- ment porter la mâchoire inférieure alternativement de droite à gauche. Dans tous ces reptiles l’analogue du digastrique est un muscle plat, triangulaire , dont la partie large vient s'implanter au ligament cervical deffière l’occiput, et dont la pointe se termine à la. der- nière extrémité de la mâchoire , derrière son articulation, et auprès des muscles ptérygoïdiens. Tous les serpens n’ont pas les deux mâchoires mobiles. On peut à cet égard les diviser en trois ordres. “ _ ART. IV. Mächoires, des: reptiles. 81 ordres. Ceux qui ont les branches de la mâchoire inférieure soudée, et qui, par celte seule disposi- tion , n’ont aucun mouvement de protraction hi de latéralité dans la supérieure ; secondement les ser+ pens qui ont les branches de la mâchoire dis- tinctes , réunies dans l’état frais par un ligament élastique. Ceux-là ont seulement la possibilité d’é- carter les deux mâchoires, oubien ils peuvent en . même temps écarter les mâchoires et porter: en avant une partie ou la masse totale de la mû- choire supérieure. C’est dans cet ordre que nous allons étudier le mouvement des mâchoires, en traitant d’abord des os, et ensuite des muscles. T. Des. os. Les serpens à mâchoire inférieure soudée ont la tête conformée à-peu-près comme celle des lézards. Tels sont l’orvet et l’amphisbène ; la cæcilie , Vacrochorde et les kydrophides. . La tête de l’orvet a les plus grands rapports. avec celle de l’iguane. L/arcade de la mâchoire supérieure est continue , et correspond à la cour- bure de l'inférieure ; la voûte du palais est presque complette en devant, Les arcades palatines se dis rigent en arriére, et s'unissent au pédicule con- dyloïde du temporal. Ce pédicule est court, et dans une direction presque verticale. Il est creusé en arrière pour l’attache du muscle di- gastrique. La mâchoire inférieure porte en arriére ô | F 82 : XVI° Lecon. Des mächotres. de son articulation une petite apophyse pour l’at: tache des muscles propres à l’abaisser , et vers son tiers postérieur une autre analogue à la co- ronoïde ; destinée aux muscles releveurs. Dans l’«mphisbène , quoique la configuration générale soit un peu changée , on retrouve à-peu- près la même disposition. La masse totale de la mâchoire supérieure est moins éloignée du crâne ; la voute du palais est presque compleite. Les ar- cades palatines sont beaucoup plus larges. Le pé- dicule condyloïde du temporal, au lieu d’être vertical , se porte presque horizontalement en de- vant. La mâchoire inférieure est beaucoup plus courte à proportion du crâne. Elle s’articule avec le condyle par son point le plus postérieur. Elle est extrêmement évasée en arrière pour produire l’apophyse coronoïde. Les fosses temporales et or- bitaires sont entièrement confondues. Elles sont bornées par des crêtes osseuses , saillantes , comme dans les mammifères carnassiers ; aussi au premier abord la tête de l’amphisbène pourroit être prise pour celle d’un chéiroptère ou d’un vermiforme, Les serpens du second ordre qui ont la mä- choire inférieure formée de deux branches dis- tinctes , et la supérieure susceptible de s’écarter et non de se porter en avant, sont toutes les cou- leuvres non venimeuses et les boas. Dans ceux-ci la conformation des os de la mâchoire supérieure est très-diflérente de celle des lézards, quoique les os en soient à-peu-près les mêmes; comme Art. IV. Mächoires des reptiles. 85 nous l’avons déja indiqué dans Particle cinquième de la leçon sur l’ostéologie de la téte. Les os incisifs ne portent pas toujours des dents ; quelquefois même, comme dans les boas, ils ne réunissent pas les os maxillaires supérieurs. Tous les autres os de la mâchoire sont mobiles sur le crâne, et y sont seulement supportés. Les os sus-maxillaires sont deux longues branches osseuses , dans lesquelles les dents sont implantées ; ils font le bord extérieur de la fosse du palais. Ils sont articulés par deux points; d’abord vers leur partie moyenne , comme un levier du premier genre, sur un petit os analogue au jugal qui forme le bord antérieur de l’orbite ; à-peu-près vers ce même point, mais du côté interne, l’os sus - maxillaire porte encore une apophyse qui glisse en coulisse , et appuie sur l’arcade palatine. C’est sur ces deux facettes que l’os se meut, et joue comme une bascule. l'extrémité antérieure de cet os sus-maxillaire est libre : la postérieure reçoit l’extrémité d’un os particulier qui sert à unir aux arcades palatines. Nous nommons arcades palatines les deux branches osseuses intérieures. Elles sont elles- mêmes formées de deux parties : une antérieure, libre en devant , et articulée par trois points ; en arrière , avec une branche osseuse qui se porte vers l’extrémité de la mâchoire inférieure en de- dans de son articulation , et qui semble en faire la continuation ; en dehors, avec l’os particulier qui , F 2 84 XVI Lecow. Des mächoires. l’unit à larcade maxillaire , et en dessus sur la base du crâne au-devant des orbites. La portion postérieure de‘ l’arcade palatine est analogue aux lames ou ailes ptérygoïdiennes. Elle s'articule par trois points ; 1°. en devant avec l’ex- trémité postérieure de la première portion ; 2°. en arrière avec la mâchoire inférieure du côté in- terne ; 5°. en dehors, et vers son tiers antérieur, avec l’os qui l’unit à l’arcade maxillaire. Enfin , le troisième os palato-maxillaire est une portion osseuse à-peu-près cylindrique dans son milieu , applanie et élargie à ses deux extrémités par lesquelles elle appuie, et s’articule en dehors avec l’extrémité postérieure de l’arcade maxiliaire ; en dedans , vers le tiers ou la partie moyenne et externe de la portion ptérygoïdienne de l’arcade palatine. Il résulte de cette singulière conformation, que toute la mâchoire supérieure est comme suspendue et distincte du crâne, et subordonnée aux mou- yemens de la mâchoire inférieure ; car, par l’é- _cartement des extrémilés postérieures de celle-ci, les arcades ptérygoïdiennes s’éloignent ; elles en- traînent en dehors les extrémités postérieures des arcades palatines et maxillaires, en même temps qu’elles portent en dedans leur extrémité antérieure. Quand ad contraire les deux bords internes des lames ptérygoïdiennes viennent à se toucher, où, ce qui revient au même, quand les extrémités articulaires de la mâchoire inférieure tendent à se ART. IV. Mächoires des reptiles. 85 rapprocher, les extrémités antérieures des arcades palatines et maxillaires se portent en dehors et s’éloignent l’une de l’autre, Les serpens du troisième ordre qui ont les mächoires susceptibles de s’écarter , et qui peuvent en même temps porter en avant les os sus-maxil- laires proprement dits , n’offrent qu’une petite mo- dification de la structure de ceux de l’ordre pré- cédent. Leurs arcades plérygouïdiennes s’articulent avec la mâchoire inférieure vers son extrémité, du côté de la face gutturale. Elles reçoivent aussi Pos qui doit les joindre aux arcades palatines ; mais celles-ci sont très-courtes , entièrement di- rigées en avant , et ne contiennent que les dents venimeuses. Cet os intermédiaire se porte donc au-dessus du maxillaire supérieur, qui est articulé lui-même au- devant de l'orbite sur l’os de la pommetie court et mobile ; de sorte que, par le mouvement de la mâchoire inférieure en avañt, . Parcade palatine , entraînée dans cette direction, chasse devant elle los qui l’unit à la maxillaire ; celle-ci , extrémement mobile, se redresse aussitôt : ou se porle en avant en jouant sur l'os de la pommeite, ce qui produit une suite de mouve- mens trèés-compliqués.. | Quant à l'articulation de la mâchoire inférieure , elle est la même dans toute cctte famille. Les apophyses temporales se prolongent en arrière : elles reçoivent un os intermédiaire analogue à celui qu’on désigne sous le nom de guarré dans F5 86 : XVI° Lrcow. Les mächoires. les oiseaux. Cet os est très-court et peu mobile dans les espèces à mâchoires supérieures fixes , et à inférieure soudée. Dans l’amnphisbène il se porte en avant vers la mâchoire inférieure , qui est de près d’un tiers moins longue que le crâne ; particularité que nous n'avons observée que dans cette espèce. Dans l'orvet , Vos analogue du quarré descend beau- coup plus obliquement en devant. Dans toutes les autres espèces , l’os quarré est beaucoup plus long. Il descend quelquefois per: pendiculairement , comme dans les boas ; mais de plus ordinairement en arrière, comme dans la plupart des couleuvres. Son extrémité temporale est ordinairement élargie et creusée d’une petite fosse. L’inférieure est arrondie en forme de con-. dyle, et reçue dans une fossette de l’extrémité postérieure de la branche correspondante de los sous-maxillaire. D'après la nature de son articulation, la mä- choire inférieure de l’un et de l’autre côté peut non-seulement s'élever et. s’abaisser , ouvrir et fermer la bouche, en jouant sur l’os analogue de l'os quarré, comme cela est seulement possible dans l’amphisbène et dans V’orvet ; mais encore elle peut se porter en dehors ; et entraîner dans cette direction l’os quarré , comme cela arrive dans les couleuvres et les serpens venimeux , toutes les fois que l’arcade ptérygoïdienne se porte en dehors: ou, ce qui revient au même, toutes les Le Arr. IV. Mächoires des reptiles. 87 fois que la mâchoire supérieure s’élargit, l’infé- rieure doit suivre sa dilatation , parce que les ex- trémités postérieures des arcades ptérygoïdiennes étant articulées avec la partie interne de la mâ- choire inférieure , elles doivent les entraîner dans leurs mouvemens. Aussi la direction des muscles s’accorde:t-elle très-bien avec cette conformation, comme nous allons le faire connoilre. II. Des muscles. Les muscles des mâchoires de l’orvet et de Vamphisbène, et probablement de tous les serpens à mâchoire inférieure soudée , sont semblables à ceux du lézard ordinaire ; mais ils sont très-dif- férens dans les serpens à mâchoire inférieure, formée de deux pièces distinctes : nous allons prendre pour exemple le serpent à sonneltes. Ici les muscles de la mâchoire inférieure sont cachés dans l'épaisseur des lèvres, et font de chaque côté le tour de la bouche. Celui qui forme le bord antérieur de la commissure des lèvres est le plus fort, et paroïît tenir lieu du masseter. Il prend naissance , par des aponévroses trés-solides , sur la bourse tendineuse qui contient la glande venimeuse. Ses fibres forment un gros cordon qui constitue toute l’épaisseur de la lèvre inférieure, et s’insèrent au bord supérieur de la branche sous- maxillaire , sur presque les deux tiers de sa Ion- gueur. 4 Celui qu’on trouve immédiatement derrière est F 4 83 XVI° Lecon. Des méchotres. analogue au, crotaphite. Il est beaucoup plus grêle que le précédent. C’est une bandelette charnue, dont l'extrémité supérieure provient de l’échan- crure temporale qui se voit derrière l'orbite , et dont l'extrémité inférieure, après s’être portée en arritre derrière la commissure , vient se con- fondre avec l'insertion du précédent, * I] ‘est facile de concevoir que ces deux muscles en se contractant lenGent à rapprocher les deux mächoires l’une de l’autre, et à fermer entière- ment la bouche. fe On retrouve en ouîre dans l'épaisseur de cette commissure, en arrière des précédens , un muscle beaucoup plus court, mais de même forme qu'eux. 11 occupe toute la partie inférieure de l’os quarré , et a-peu-près. le tiers postérieur de la mâchoire au bord externe du canal dentaire. C'est un ac- cessoire du temporal et du masséter. L’analogue du muscle digastrique occupe toute la longueur de la partie postérieure de l’os quarré, et se termine de. chaque eôté à l'angle ou apo- physe la plus postérieure de la branche de la mt- choire , au-delà et en arrière de son articulation. Les muscles qui meuvent là mâchoire supérieure sont en plus grand nombre. | Il en est un très-charnu qui pécntdi naissance ; par des fibres aponévrotiques, sur la capsule qui recouvre. l'articulation de la branche de la mä- choire avec los quarré, et qui se porte en devant et en haut: vers la bourse des dents venimeuses . ART. IV. Mächoires des reptiles. 89 sur laquelle il s’épanouit en partie , et sur l’apo- physe postérieure de l’os sus-maxillaire. L'usage de ce muscle est évidemment de porter en en- bas les dents venimeuses lorsqu'elles ont été re- dressées. Deux autres muscles agissent ensuite sur les branches ptérygoïdiennes et palatines. La direction de leurs fibres est en sens inverse. Tous deux sont situés entre la ligne moyenne de la base du crane et les arcades palatines. Le plus inférieur , placé immédiatement au-dessous de la peau dans la fosse palatine, est un plan de fibres alongées qui occupe toute la ligne moyenne du crâne, et se porte en arrière sur la face interne de la lame osseuse ptérygoïide qu'il doit en même temps porter en dedans et en avant, de manière à produire la protraction de l'os sus-maxillaire ou Île relève- ment des crochets venimeux , et le rétrécissement de la bouche par le rapprochement des deux ar- cades intérieures. L'autre muscle, plus mince, et situé au-dessus du précédent, du côté de la base du crâne , s'é- ‘tend depuis la portion la plus antérieure de l’ar- cade palatine et toute la longueur de cette arcade, jusqu’à la ligne moyenne de la base du crâne, en croisant la direction du muscle précédent sur lequel il se trouve placé. Par sa contraction il ramène en arrière toute la masse de la mâchoire supérieure , en produisant en même temps le rapprochement des deux branches qui la forment. go XVI° Leçon, Des mächoires. C’est à l’aide de ce mécanisme que les serpens peuvent tordre leurs bouches en mordant les corps, qu'ils les dilatent extraordinairement en avalant des animaux plus gros que leur corps même. . . Leurs dents servent seulement à retenir la proie: les muscles destinés à mouvoir les pièces qui les supportent, ne sont plus propres à broyer, mais seulement à opérer des mouvemens d’abaissement , d'élévation, d’écartement , de rapprochement , de protraction et de rétraction. ARADA CLErV Des mouvemens des mäâchoires dans les poissons. Nous avons fait connoître avec assez de détails les os qui composent la face, dans la huitième leçon. Nous n’ajouterons ici que la description des mâ- choires dans les poissons cartilagineux. Dans les squales, les deux mâchoires sont très - mobiles. La supérieure est principalement formée de deux grands cartilages,, dans lesquels sont implantées plusieurs rangées de dents. Elle ; reçoit aussi quelques cartilages, que nous ferons connoîlre par la suite. Elle est retenue en ar- rière et en haut par deux très- forts ligamens de forme conique , dont la pointe vient s’insérer dans la partie la plus profonde de l’orbite. En arrière, et par son extrémité, la mâchoire supérieure s’ar- ticule sur l’inférieure par deux facettes condyloï- T. V. Mächoires des poissons. gt “diemmes ; séparées entre elles par un petit disque cartilagineux inter-articulaire. Les cartilages accessoires de la mâchoire supé- rieure sont d’abord deux petites lames attachées seulement par l’une de leurs extrémités, qui est plate et ronde vers le tiers antérieur de chacune des branches ; elles sont libres dans le reste de leur étendue : elles sont comprises dans l’épaisseur des lèvres. Un peu plus en arrière on en trouve deux autres qui se portant en bas et en arrière en ren- contrent deux semblables qui proviennent de la mâchoire inférieure , et avec lesquels ils s’arti- culent en formant ainsi une arcade complette qui entoure la bouche. L’angle produit par leur réu- nion est rentrant en devant, il est mobile dans le point de la commissure des lèvres, et c’est à son plus ou moins d’évasement qu'est dû l’écar- tement des deux lèvres ou le rapprochement. La mächoire inférieure est aussi composée de deux branches mobiles dans la symphyse. Sa hauteur et son évasement sont souvent plus con- sidérables que dans la mâchoire supérieure, et elle s'articule en arrière avec trois cartilages. L'an est une plaque trés-épai$se, un peu con- tournée sur elle-même , qui descend presque ver- ticalement du crâne sur lequel elle s'articule, et qui tient lieu d’os quarré. Le second est la mä- choire supérieure , et le troisième un cartilage qui soutient les branchies, | 02 . XVF Lecçox. Des mächoires. En général lesmouvemens des mâchoires dans les squales se bornent à ceux d’élévation et d’a- baissement ; les latéraux sont très-génés, Dans l’esturgeon , dont la bouche paroît au premier aperçu différer beaucoup de celle des squales , on retrouve cependant une similitude qui n’est masquée que par les proportions diverses des. parties qui la composent. - Dans ce poisson la face prolongée en pointe aiguë recouvre complétement la bouche à-peti-près comme dans les raies, Les cartilages qui rem- placent les os maxillaires supérieurs sont trés étroits en devant; mais ils se prolongent en ar- riére et en haut, où ils s'étendent et s’unissent en une large plaque qui forme la voûte du palais. IL paroït même qu’ils reçoivent là des lames acces- $oires qui peut-ètre sont analogues aux os palatins. La mâchoire inférieure est formée de deux branches plates presques transverses, qui s’arti- culent en arrière avec la mâchoire supérieure , et avec un gros cartilage inter-articulaire. Ce troisième cartilage ; dont nous avons indiqué le rudiment dans les squales, est fort alongé ; il soutient la pièce, qui sert d’opercule aux branchies, et il s'articule eñ même temps avec le cartilage analogue à l’os quarré. C’est à l’aide de ce cartilage inter-articulaire, qui sert comme- de bascule, que la bouche de Festurgeon peut s’avancer el reculer. par l’action des muscles que nous ferons connoître par la suite. Arr. V. Mächoires des poissons. 03 Les muscles des mâchoires dans les poissons car- ülagineux , sont en plus grand nombre que dans ceux qui ont le squelette osseux. La mâchoire inférieure de la raie, par exemple, est abaissée par un grand muscle quarré long à fibres droites et parallèles , dont l’attache fixe est un cartilage transverse qui soutient les nageoires de devant , et celle qui est mobile vers la partie moyenne de la mâchoire inférieure. Deux petits muscles, un de chaque côté, con- tribuent encore à l’abaissement de la mâchoire in- férieure. Ceux-ci sont fixés en avant: vers la com- missure des lèvres , et viennent presque se croiser sous le muscle impair précédent , où ils s’attachent en partie à la peau , et en partie au cartilage trans- verse. Les muscles releveurs de la mâchoire inférieure. agissent aussi sur la supérieure. L’un's’insère à sa partie latérale , et passant pars dessus la mâchoire supérieure comme sur te poulie de renvoi, il vient s'attacher à la base ex- terne du crâne, immédiatement au-dessus de la mâchoire supérieure. . Un second est large et court. Ses fibres sont droites et parallèles , toutes charnues; elles‘s’at- tachent ou s’insèrent au bord supérieur de la mä- choire supérieure , et à l’inférieur de l’autre. Le troisième est très- singutier#; il a quelques rapports avec les muscles que nous avons décrits dans la queue de lécrevisse. Les fibres en sont 1 g4 XVI° Leçon. Des mächoires. entrelacées. On y distingue trois masses de fibres principales : deux antérieures et une postérieure. L’une des masses se trouve située en devant et en dessus de la mâchoire supérieure vers la com- missure. Elle s’attache à son bord supérieur , et va obliquement se joindre au bord extérieur de la masse suivante. Cette seconde a à-peu-près la même position relativement à la mâchoire infé- rieure ; elle passe derrière Pautre et s’y joint ex- térieurement. La troisième masse de fibres mus- culaires , ou la postérieure , paroît tenir à l’extré- mité de la mâchoire supérieure, et se colle au dos, ou à la partie postérieure et arrondie de la seconde. Toutes ces fibres , par ce singulier entrelacement, paroissent destinées à tenir fortement la bouche fermée lorsque l’animal a saisi quelque proie. Enfin deux très-longs muscles qui viennent de l’épine , et qui passent entre le palais et le crâne pour s’insérer à la mâchoire supérieure, sont les puissances qui ramènent la bouche en devant lors- qu'elle à été portée en arritre par le grand muscle impair, dont nous ayons parlé au commen- cement de cet article, Les deux mâchoires exécutant leurs mouvemens sur le cartilage analogue à l’os quarré des oiseaux, dont l’extrémilé supérieure tient au crâne par une articulation mobile , jusqu’à un certain point, il y a de plus deùx paires de muscles qui agissent sur ce cartilage, êt par son moyen sur les mä- choires. 0h Arr. V. Mächoires des poissons. gb. Une de ces paires est composée de muscles très-épais attachés en arrière, de chaque côté du sternum , et dont les fibres charnues, dirigées obliquement en avant et en dehors, se réunissent à un fort tendon qui s’insère sur l'extrémité in- férieure du cartilage en question , très-près de son articulation avec les mâchoires. Ils tirent cette extrémité en arrière et en dedans, ouvrent par conséquent l’angle que fait ce cartilage en avant avec la base du crâne, en lui donnant une di- rection plus approchée de la perpendicèlaire , et éloignent en même temps les deux mächoires de cette base; ils fixent le même cartilage dans cette position, et procurent à ces dernières un point fixe , sur lequel elles peuvent se mouvoir. Deux autres muscles plus petits et moins importans, fixés d’un côté par une portion tendineuse à la partie moyenne du même cartilage , se dirigent en arrière en dedans et en bas pour aller épanouir leurs fibres charnues sur une aponévyrose qui est en arrière de la mâchoire inférieure. Ils aident les premiers en tirant en dedans et en bas le cartilage analogue à los quarré des oiseaux. Dans le squale rochier les muscles sont à-peu- près les mêmes que dans la raie ; cependant, comme la bouche est presque à l’extrémité du museau , on ne trouve point les deux grands muscles qui de l’épine du dos se portent à la mâ- choire supérieure , et qui sont destinés à la pro- traction de la bouche. 96 XVI° Leçox. Des méchoires. Dans l’esturgeon les muscles protracteurs et ré- tracteurs de la bouche sont très-simples. Il y a d’abord un muscle très-fort et très-long qui vient de la partie postérieure de la hure, derrière l'œil, et se porte en arrière sur le gros cartilage qui tient lieu de l’os quarré. En tirant en devant cet os, il fait faire la bascule aux autres cartilages de la bouche, qu'il soutient et qu'il porte ainsi en avant par un mouvement de va et vient. Celui qui ramène la bouche en arrière est beau- coup plus petit; il est situé entre le crâne et la partie supérieure du cartilage analogue à los quarré. Les fibres sont un peu obliques de haut en bas, et en arrière; par leur contraction elles tendent à ramener en devant la partie postérieure de l’os quarré, ce qui produit la rétraction de la bouche. Les muscles des lèvres ou de la bouche pro- prement dite, ceux qui servent à l’ouvrir ou à la fermer , sont à-peu-près les mêmes que dans la raie et dans les squales. Dans les balistes, les tétrodons, les diodons, et surtout les syrgnates , les os de la face sont ex- trêmement prolongés , et forment un long museau, sous lequel s’avancent les os quarrés , qui sont trés-grands. C’est au bout de ce museau que s’ar- ticulent et se meuvent les deux mâchoires. La supérieure forme”, dans les balistes, un arc de cercle applati, dont les deux branches descendent sur les côtés et à l'extérieur de la mâchoire in- férieure, a Arr. V. Mächoires des poissons. 97 férieure, et s’articulent , par le milieu de leur bord postérieur, sur un pelit o8 qui tient lui-même à l'extrémité du museau. L’inférieure forme de même un arc de cercle applati, courbé en sens inverse, et articulé sur les extrémités antérieures des deux os qüarrés, sur lesquels cette mâchoire exécute des mouvemêns de bascule opposés à ceux de la su- périeure. Voici les muscles qui les déterminent dans l’une et l’autre. Il y en a deux fort consi- dérables qui remplissent la grande fosse qui règne sur tout le côté du museau, depuis l'orbite jus- qu'aux mâchoires. 1°. L'un est attaché ‘en arrière à un ligament qui complette le bord antérieur de l'orbite; ses fibres charnues, dirigées d’arrière en avant, s’arrêtent en partie au bord postérieur de la branche descendante de la mâchoire supérieure, et dégénèrent près des mächoires, pour la plupart, en un tendon qui enveloppe l'extrémité de cette branche, et se porte à la mâchoire inférieure,, sur laquelle il se termine au-dessus de son articula- tion. Ce muscle meut les deux mâchoires en sens opposé , et les rapproche l’une de l’autre. En tirant en arrière et en haut l’extrémité de la branche descendante de la mâchoire supérieure, il abaisse la portion de cette mâchoire qui est au-delà du point d'appui. On voit qu’elle forme ainsi un levier du premier genre ; le plus avantageux des trois, et dont on trouve rarement des exemples dans l’économie animale. Le même muscle relève la mâchoire supérieure et la rapproche de. la pre- 5 - G 98 XVI° Lecow. Des méchoires. miére. Cet effet est encore produit par le suivant. 2°. I remplit la portion inférieure de la même fosse , au plancher de laquelle ses fibres sont fixées ; «elles se portent obliquement en avant et en dedans à une aponévrose qui règne sur sôn bord interne, et dont l’extrémité va se fixer à la face interne -de la mâchoire inférieure. 5°. Ce muscle en re- couvre un troisième beaucoup moins fort, dont les fibres charnues tiennent aussi au plancher de la même fosse , et dont le tendon grêle va presque au bord postérieur de la branche descendante de la mâchoire supérieure. Il aide le premier dans son action. La mâchoire inférieure est abaissée : 1°. par un muscle impair qui s'attache en arrière de chaque côté de l’os hyoïde , entre les rayons de ‘J’opercule, et dont les fibres convergent en avant, pour se fixer au bord inférieur de cette mâchoire ; c'est l’analogue du mylo - hyoïdien |, qui existe dans les autres poissons : 2°, et 5°. par deux petits muscles fixés dans une fosse qui est sous l'orbite, et dont les tendons s’insérent au bord postérieur d’une plaque cartilagineuse qui s’articule à la base du crâne , en arrière de l'os quarré, Cette plaque tient à un long filet cartilagineux qui s’avance, en dedans de l’os quarré , jusqu’à Ja partie in- férieure et interne de cette mâchoire. En tirant la plaque en arrière et en haut , ces muscles tirent le filet en arrière, et abaïissent ainsi la “mâchoire inférieure Ils ont la place du crota- AnT. V. Mächoires des poissons. 09 phite , mais leur action est , comme on voit, tout- à-fait contraire. f Dans le poisson lune , tetraodon mola, au lieu de ces deux petits muscles, nous en avons trouvé trois, et c’est par l’intermède d’une seconde plaque, placée derrière la première , et qui la dépasse en avant et en bas, que celle-ci tient au filet cartila- gineux. Enfin , les balistes ont un dernier muscle qui appartient à l’os quarré , et sert à le soulever et à le tirer un peu en arricre. Ses fibres s’attachent d’un côté au bord inférieur du vomer , où à la voûte du palais, et descendent obliquement en avant pour se fixer au bord supérieur de los quarré. Son analogue existe dans les autres pois- sons : mais la plus grande partie du mécanisms que nous venons de décrire est particulière aux balistes et aux autres genres de la même famille. * Les muscles des mâchoires dans les poissons osseux ont quelques rapports avec ceux des ser« pers à mâchoires protractiles et dilatables. Ceux qui meuvent la mâchoire inférieure sont d’abord un crotaphite trés-volumineux , qui oc- cupe la partie latérale et extérieure du crâne, au-delà des yeux. Il est partagé ordinairement dans son milieu , par une ligne tendineuse , et se ter- mine sur la mâchoire inférieure vers sa partie interne , et au-devant de son articulation, Ce muscle est très-considérable dans la fruite et le saumon ; il n’est partagé dans son milieu par G 2 4 1® 100 XVI® Leçon. Des méchoires. aucun plan tendineux , et ses fibres vont en rayon- nant vers le tendon qui l’unit à la mächoire in- férieure. Dans l’anguille on trouve au-dessous du précé- dent deux plans de fibres charnues, qui s’inserent à-peu-près au même point de la machoire infé- rieure. Ils s’attachent dans la fosse orbitaire par deux languettes , dont Pantérieure a les fibres un peu moins obliques que la postérieure. On ne trouve pas ce muscle dans le brochet , la truite et le saumon. On le rencontre dans la carpe, mais il est là situé très-profondément , et croisé par deux muscles sur lesquels nous reviendrons tout à l’heure. Voilà les deux muscles qui servent à relever la mâchoire inférieure. Il en est un impair, qui sert en même temps à l’abaisser et à la tirer en arrière : c’est un mylo-hyoïdien , dont les fibres, étendues en forme de lame, occupent toute la concavité de la mâchoire , et viennent se terminer en arrière sur l'os de la langue, et sur la pièce qui soutient les branchies. On retrouve dans presque tous les poissons 0s- seux les mêmes muscles que nous avons indiqués dans l’esturgeon, et qui sont destinés à porter la mâchoire en avant on en arrière, en agissant sur l'os analogue du quarré. On les:voit très-bien dans l’anguille et dans la éruite. Dans la carpe c’est sous le rebord osseux et inférieur de l’orbite que se trouve situé le muscle proiracteur. Il s'insère # URLS =. Ce PU ee 0 NI) AT TER N cdi) Arr, V. Méchoires dès poissons. 101 à l'angle postérieur de l'orbite, et vient épanouir ses fibres sur los analogue au quarré vers son liers supérieur. Le rétracteur est un: peu plus court , ct il est situé au-dessus du précédent ; il s'attache à l'angle supérieur - antérieur de l'os quarré , au-dessus de son articulation. Mais , comme la carpe a de plus la faculté de porter les lèvres en avant et de les retirer en arrière’, nous allons indiquer les muscles qui sont particulièrement destinés à cet usage. | Toute la partie antérieure de la bouche est formée. de l’assemblage de plusieurs os extrème- ment mobiles, et retenus par des ligamens ,élas- tiques. Leur disposition est telle , que les uns né peuvent se mouvoir , sans que les autres se trouvent entraînés comme par une sorte de bascule. : La mâchoire inférieure, tirée en bas et un peu en arrière par les muscles mylo-hyoïdiens , en- traîne en avant la lèvre supérieure et les os qui sont cachés dans son épaisseur. Deux muscles sont destinés à ramener la bouche dans son état or- dinaire comme lorsqu'elle est fermée. Tous deux se trouvent situés au-dessus du crotaphite, et beau- coup plus antérieurement. Le premier est aussi le plus court. Il s’attache en partie sur l’extrémité antérieure de l’os quarré , et en partie sur la pos- térieure de os sous-maxillaire, et monte un peu obliquement s’insérer sur le point le plus élevé de los analogue au maxillaire supérieur , en croïi- sant son tendon grêle et arrondi avec celui du G 5 102 XVI° Lrcon. Arr. V. Des méch. des poiss. muscle suivant, au-devant duquel il passe. Le se- cond muscle rétracteur des lèvres est beaucoup plus gros ; il est situé presque horizontalement dans l’espace compris entre le bord inférieur de l'orbite et la concavité de l’os quarré sur lequel il s’insère. Il s’insère en devant, par un tendon plat et long, à l'apophyse moyenne et postérieure de l’os sus-maxillaire, qu’il tire directement en arrière. On retrouve dans tous les poissons osseux , du côté de la base du crâne, des muscles qui servent à rapprocher les os des mächoires et des bran- chies les uns des autres, à-peu-près comme dans les serpens à bouche dilatable ; nous les décrirons à l’article de la déglutition, et dans la leçon de la respiration. DIX-SEPTIÈME LEÇON. Des dents.: L, dent est un- corps osseux implanté dans la mâchoire sans faire corps avec elle, du moins jusqu’à une certaine époque. On peut la distinguer par là des dentelures de la mâchoire elle-même, ou de certains corps durs , mais non osseux , qui revêtent les mächoires sans y être implantés, comme les becs , ete. Les dents proprement dites ne se trouvent que dans trois classes d'animaux , savoir ; les mam- mifères , les reptiles et les poissons : encore foutes les espèces de ces classes n’en sont-elles point pourvues ; les fourmiliers, les pangolins,, les échidnés et les baleines parmi les:mammiferes, les tortues parmi les reptiles, l’esturgeon parmi lés poissons , en manquent tout-à-fait. Toutes les autres classes n’ont à leurs mâchoires , lorsqu'elles en ont , que des dentelures plus où moins nombreuses, si l’on excepte les échinodermes qui ont de vraies dents, mais implantées dans un ap-° ‘pareil mécanique très- difiérent dés mächoires or dinaires. G 4 +04 XVII Lecow. Des dents. ARTICLE PREMIER. De la structure des dents ‘et de leur dévelop- pernent. A. Structure des dents. I. Dans les mammifères. ‘ \ Nous appelons dent composée celle dont les différentes substances forment des replis tellement profonds, que dans quelque sens qu’on coupe la dent, on coupe plusieurs fois chacune des subs- tances qui la composent: teiles sont les dents _molaires de léléphant. La dent simple est celle dont la substance in- terne , enveloppée de toute part de l’externe , n’en est point pénétrée ; telles sont les dentsde l’homme. ‘Il y a des dents demi-composées , dont les replis ne pénètrent que jusqu’à une certaine pro- fondeur , et dont la base est simple ; telles sont les dents molaires des animaux ruminans. : Une dent simple quelconque , se divise par rap- port à sa forme en deux parties ; la couronne qui est hors de la gencive, la racine qui s’enfonce dans l’alvéole ; elles sont séparées par un sillon plus ou moins sensible , nommé le collet. Par rapport à Ja structure , la dent simple se divise en deux substances x l'osseuse et l’énailleuse. ART. I Structure et dépelonnement. 105 PI] 1°, Substance osseuse. La substance osseuse est en effet semblable à celle des os ordinaires, par sa composition chy- mique. Elle forme la partie interne de la couronne, et toute la racine. Sa cassure a ordinairement un aspect soyeux comme du satin , et un peu changeant. On croit y voir des fibres qui se con- tournent à-peu-près parallèlement à la surface ex- térieure de /a dent. Ce sont les coupes des couches qui là composent, Dans le milieu de la substance osseuse est une cavité qui a en petit une forme à-peu-près pareïlle à celle de la dent elle-même ; un petit canal tra- verse chaque racine pour arriver à cette cavité, et y conduire des vaisseaux et des nerfs. Dans l’état frais cette cavité ést remplie par une pulpe gelatineuse enveloppée d’une membrane trés-fine. : Plus l'animal vieillit, plus la cavité et ses tuyaux diminuent, Il y & parmi les animaux des variétés consi- dérables dans le tissu de la substance osseuse des dents; parmi les mammifères c’est sur-tout dans les dents canines qu’on en remarque. L'homme, les singes et les carnassiers n’en présentent point ; mais les pachydermes ont ces dents beaucoup plus dures qne les autres, et on a donné à leür subs- tance osseuse le nom d'ivoire, _ L'ivoire de l’é/éphant est ie plus tendre et celui qui jaunit le ‘plus vite à l’air. Il se distingue sur- 106 XVII Lecox. Des dents. le-champ de tous les autres par des lignes courbes qui partent du centre , vont à la circonférence dans plusieurs directions, et forment en se croi- sant des losanges curvilignes très-régulièrement disposés. L’ivoire de l’sppopotame est beaucoup plus dur et plus blanc : aussi est-ce lui qu’on emploie de préférence pour les fausses dents. On aperçoit sur sa coupe transverse des stries d’une finesse et d’une régularité admirable ; les incisives de l’hippopotame sont composées de la même subs- iance que ses canines. Les défenses du sanglier d'Éthiopie sont d’un ivoire à-peu-près semblable à celui de l'hippo- potame. Dans le sanglier ordinaire on ne voit point de stries ; il y a quelquefois un mélange de substance brune disposée par couches. _L'ivoire des défenses du 710rse est compact, susceptible d’un poli presque aussi beau que celui de l’hippopotame , mais sans stries : la parte moyenne de la dent est formée de petits grains ronds placés péle-mêle, comme les cailloux dans la pierre appelée poudingue ; c’est ce qui le ca- ractérise. Les dents molaires de cet animal ont leur axe composé des mêmes pelits grains que celui des défenses. Elles n’ont aucune cavité dans leur in- térieur. Le dugong a un ivoire homogène. Celui des dents de cachalot ressemble par son aspect satiné à celui des dents de l’homme. Celui ART. I. Structure et développement. 107 de la défense du zarval est très-compact , et paroît homogène. La structure de dents la plus extraordinaire parmi les quadrupèdes , est celle de*l’oryctérope, où fourmilier du Cap. Ses dents ont la forme de deux cylindres adossés, et sont entièrement for- mées d’une infinité de petits tubes droits et pa- rallèles, de manière que leur coupe transverse ressemble absolument à celle d’un jonc à canne. Ces tubes ne sont fermés , et le tissu de la dent n’est absolument compact qu’à la surface triturante. Il n’y a point de grande cavité dans l’intérieur de la dent : la même structure a lieu dans l’ornitho- rhynque: Nous en retrouverons une analogue dans quelques poissons. 2°. Email. Y La substance émailleuse ou vitrée revêt toute la surface de la couronne ; elle est plus dure et plus compacte que l’osseuse , et va quelquefois jusqu’à faire feu avec le briquet. Elle contient beaucoup moins de gélatine ; aussi ne noircit-elle pas au feu, et se dissout-elle presque complette- ment dans les acides. Elle est plus mince vers le collet de la dent , et plus épaisse dans la partie qui sert à la mastication. Les racines n’en sont point revêtues pour l'ordinaire ; on ne voit sur leur substance osseuse qu’une légère couche jau- nâtre , qu'on a nommée substance cornée. Mais il y a des animaux où l’émail enveloppe la dent 108 XVII Lecox. Des dents. de toute part ; tel est le morse. L'émail est même plus épais sous la racine de ses dents molaires qu’à sa couronne ; il est vrai qu'il n’y à aucune cayilé dans l’intérieur de la dent. Les vieilles dents de cachalot, lorsque toute leur cavité est reni- plie par la substance osseuse , se garnissent aussi d’émail en-dessous. La cassure de l’émail présente des fibres beau- coup plus marquées que ceile de la substante os- seuse , et qui ont une direction contraire. Elles sont de toute part perpendiculaires à la surface de la dent, ou à-peu-près. L’émail ne présente guère de différences dans les dents des mammifères, que par rapport à son épaisseur ; on remarque que les’ défenses qui sortent de la bouche l’ont en général moins blanc, moins dur, et plus approchant de la substance osseuse que les autres. On eñ a nié lexistence dans les défenses de Fééphant ; cependant leur couche la plus extérieure a des fibres rayonnantes , mais il est vrai qu’elle n’a nullement la dureté ni le grain de l’émail des autres dents. Cette subs- tance est plus apparente, quoique beaucoup plus mince ; dans les défenses du morse, du dugong et des sangliers. L’hippopotame Va à ses défenses comme les autres denis. Les dents qui montrent le mieux la texture de leur émail , sont les molaires de l'éléphant : sa coupe dans le germe représente des fibres sem- blables à celles de l’asbeste ; ou à un beau velours. , : ’ Art. I. Structure et développement. . 109 Ces fibres’ ne sont pas toujours rectilignes ; le plus souvent elles décrivent des courbes dont la convexité regarde le côté de la couronne, et la concavité celui de la racine : c’est ainsi qu’on les voit dans les ruminans. + L’émail des dents de cachalot, qui est fort épais, ne montre sur sa coupe que des stries parallèles à la surface de la substance osseuse. La séparation de l'émail et de la substance ! Pr ï osseuse est marquée d’une ligne plus grise, et ensuite d’une autre plus blanche , qui appartient à la seconde de ces substances. 3°. Cément. Les dents composées, et une partie des demi- composées , ont une troisième substance qui re- couvre l'émail , et qui finit, en s’épaississant tou- jours, par remplir tous les intervalles des lobes qui composent la dent générale, et par les souder ensemble , quelquefois même ayant que leurs subs- tances osseuses soient réunies par le bas. Elle est la moins dure des trois , mais elle se dissout plus difficilement dans les acides, et noircit au feu encore plus vite que la substance osseuse. Il y a des dents dont elle forme près de moitié de la masse ; telles sont celles de l’éléphant et du cabiai. * Dans la plupart des espèces elle n’a point d’or- gamisation apparente , ‘et ressemble à une sorte de tartre qui se seroit cristallisé sur la dent, Cepen- 110 XVII Leçon. Des dents. dant je lui trouve dans le cabiai une multitude de pores disposés fort régulièrement. M. T'enon ; qui la nomme cortical osseux, pense qu’elle est produite par l’ossification de la membrane qui a enveloppé la dent ; mais R. Blake la regarde comme simplement déposée par la face de cette membrane opposée à celle qui a déposé l'émail. Je me suis assuré qu’elle est déposée par la même membrane et par la même face que l’émail. 4°. Pulpe centrale. La cavité qui est au centre de la dent, tant qu’elle n’a point été effacée par l’accumulafion de la matière osseuse , contient une pulpe géla- tineuse , reste de celle qui a donné l’origine à ‘la dent , et richement fournie de vaisseaux et de nerfs qui y pénètrent par les canaux dont les racines sont percées ; elle est contenue dans une membrane très-fine. Elle durcit et devient opaque, et blanchit dans l’esprit-de-vin. HET: Dans les reptiles. ne: La structure des dents n’a rien de particulier ; la substance osseuse y est dure et compacte ; l’é- mail peu épais, et comme leurs dents sont tou- jours simples, ils n’ont jamais de cément. II. Dans les poissons. La classe des poissons varie plus que toutes les Arr. L Structure et développement. 141 autres par tout ce qui concerne les dents. Elle en présente de trois structures différentes. Les com- posées, qui sont formées d’une infinité de tubes, tous unis, et terminés par ure couche commune d'email; telles sont les dents, en forme de pavé, des raies, Les simples , qui ne tiennent qu’à la gencive, comme celles des sqguales , et les simples qui paissent dans un. alvéole. Elles font le plus grand nombre; on en voit de telles dans le brochet , la dorade , etc. etc. Les dents de poisson simples sont toutes formées de substance*osseuse et de substance émailleuse, disposées conme dans celles des quadrupèdes. Celles qui tiennent dans des alvéoles osseux ne tardent point à s’y souder entièrement par leur racine si-tôt que leur couronne est sortie : alors on ne peut plus séparer la dent de los qui la porte , sans la casser , et l’une est absolument continue à l’autre. Cependant en sciant los on voit des vestiges de la racine qui*s’y est unie, lesquels se font remarquer long-temps par leur couleur , leur dureté, et surtout par la cavité qui traverse la racines et se termine à la couronne, Cette racine et sa cavité pénètrent d’autant plus profondément en dedans de l'os maxillaire , que la couronne est elle-même plus longue et plus pointue , mais les dents mousses n’ont presque pas de racine. La substance osseuse des dents est tou- jours dure, et ne croît, comme celle des qua- 112 XVII Lecon. Des dents. dtéhédens que par des dÉvElOPReBRE de couches intérieures. Mais les dents qui ne tiennent qu’à la gencive seu- _ lement, comme celles des sguales, croissent à la manière des épiphyses des os, c'est-à-dire que toute leur substance osseuse est d’abord tendre et poreuse , et qu’elle se durcit uniformément , et init par devenir entièrement dure comme de livoire. Les dents de poissons, que je nomme composées, forment d'ordinaire des plaques plus ou moins grandes, qui n’adhèrent aux os des mâchoires ou du palais, que par une membrane intermédiaire ; quelquefois elles sont disposées en quinconce; d’autres fois elles occiipent loute la largeur de l’es- pace, qu’elles couvrent comme autant de bandes. Les raies à dents plates, comme la raie bouclée, ete., nous en offrent un exemple en petit; maïs on trouve dans plusieurs cabinets d'histoire naturelle, des mâchoires ou des palais de poissons qui portent des dents d’une structure pareilfe, beaucoup plus grandes ; les unes sont en bandes transversales droites ; les autres en arcs de cercle, ou en che- vrons : la raie aigle a les dents de la. partie moyenne seulement en bandes , et celles des côtés en ‘petits losanges. Quelle que soit la figure de cette espèce de dents, leur épaisseur est toujours divisée en deux couches; une supérieure , dense , osseuse , couverte d’une légère couche d’émail, et une inférieure , qu'om peut £, » À Arr. I. Siéructure et développement. 115 peut considérer comme la racine. Cette dernière partie est marquée en arrière et en dessous de sillons très-réguliers et très-rapprochés. Son inté- rieur est irréguliérement poreux ; les pores com- muniquent par de petits trous au-dehors, et re- çoivent sans doute par-là des vaisseaux et des nerfs , qui se portent jusques dans la couche su- périeure. Celle-ci , quoique plus dense , est uni- quement formée de tubes parallèles, et qui vont directement se terminer à la surface émailleuse, Il y a un poisson dont les dents paroissent au premier coup-d’œil se rapprocher jusqu’à un cer- fain point de la structure des précédentes ; c’est le loup marin (anarrhichas lupus ). ‘Ses: mâ- choires sont revêtues d’éminences formées de fibres ou de tubes qui vont de la base à tous les points de la superficie. Sous la base est un vide , et son contour seul adhère à la mâchoire. Ce contour est percé de plusieurs trous, qui donnent sans doute le passage aux vaisseaux qui vont dans l’état frais aux tubes intérieurs. Toutes ces éminences sont posées sur une substance beaucoup plus spon- gieuse que le reste de l’os maxillaire, et qui sert de moyen d'union. Elles tombent par ane rupture assez semblable à celle des bois de cerf. Dans l’anarrhichas adulte on ne trouve point autre chose } et on est porté à croire que ce sont là ses dents; mais dans le jeune on voit sur le milieu de chaque éminence une très-petite dent simple , et semblable en tout aux autres dents de cette sorte, Elle s’use 3 | À 114 . XVII° Leçon. Des dents. très-vite , et ne laisse à sa place que l’éminence osseuse qui la portoit. La partie triturante des mâchoires des diodons et des tétraodons doit aussi être regardée comme une dent composée ; vue à l’intérieur , elle ne pré- sente que des sillons transverses ; mais sciée où brisée , on voit qu’elle est formée de lames , dont les tranchans sont soudés par l'émail à la super- ficie, mais qui restent long-temps distinctes à la parlie profonde. B. Développement des dents. I. Accroissemnent de la dent considérée iso- Tément. Les dents se forment dans des capsules mems braneuses, contenues dansles alvéoles. Les alvéoles sont d’abord des cavités arrondies, tapissées d’un périoste qui n’est que la continuation de celui qui revet les mâchoires par dehors. Dans les premiers mois du fwtus, les cloisons qui doivent séparer les alvéoles ne sont pas encore ossifiées , et ils repré- sentent dans le squelette un sillon continu; petit à petit ces cloisons se forment , et ne laissent qu’une cavité pour chaque dent. Les alvéoles qui doivent contenir les dents les plus voisines du fond de la bouche n’étoient pas visibles d’abord. Ils ne se creusent dans les os que long-temps après. Il en est de même de ceux qui, doivent contenir les dents de remplacement. | Arr. I. Séructure et développement. a15 : La capsule de chaque dent .est attachée par sa base au fond de l’alvéole, au moyen des nerfs et des vaisseaux qui s’y rendent du canal den- taire ; et par son sommet à la gencive qui revêt la mâchoire au moyen d’une cellulosité serrée, Du reste elle est absolument fermée de toute part. Chaque dent a sa capsule propre et distincte. Cette capsule se divise en deux membranes, dont l’extérieure est plus forte et plus sèche , et l’intérieure plus molle. Celle-ci prend absolument les mêmes courbures que la dent, et lorsque la dent doit être composée , cette membrane inté- rieure pénètre dans tous ses replis, et garnit tous ses sillons. é Tout l’intérieur de cette capsule est rempli d’une pulpe gélatineuse qui forme le rudiment de la dent future. Elle ne tient à la capsule que par sa base, au moyen des mêmes vaisseaux et nerfs dont je viens de parler. Le reste de sa surface , quoique contigu à la capsule , n’y est point attaché, et il y a entre la lame interne de la capsule et la sur- face externe du noyau pulpeux une solution de continuité souvent très-compliquée , lorsque la. dent doit être formée de beaucoup de parties sail- ’ lantes et renirantes, L’ossification commence au sommet de ce germe pulpeux :: ainsi c’est le sommet de la couronne qui se forme le premier ; aussi est-ce à cét en- droit que les vaisseaux sont plus äbondans. Lors- que celte couronne ne doit avoir qu’une éminénce, H'2 116 XVII Lecox. Des dents. il n’y a qu’un seul point d’ossification ; il y a ef genéral autant de ces points que d’éminences ; ainsi on en voit trois ou quatre aux molaires de l’homme, etc. L'ossification se fait par couches , et devroit être plutôt appelée transsudation , car la partie ossiliée adhère très-peu à la pulpe située derrière , et qui Va produite, et les vaisseaux ne paroissent point y pénétrer (1); et lorsqu'on fait prendre par in- tervalle de la garance à un animal qui pousse des dents , on voit dans leur intérieur des couches rouges interposées aux autres, et qui ont été formées dans les momens où l'animal se nour- rissoit de garance. Ces couches ne s’eflacent point lorsque ce régime cesse. Chaque couche est un peu plus étendue que la précédente ; ainsi les différens points d’ossification se réunissent par degrés ; la couronne se forme ; les lames osseuses descendent jusqu’au collet ; enfin la racine s’ossifie la dernière , et reste aussi toujours de beaucoup la plus mince. Cette ossifi- cation de la racine ne commence dans l’homme et dans les animaux à dents simples, sur tout les D . (1) Je-me suis assuré récemment sur des germes de dents d’eléphans qu'ils n’y pénètrent point du tout ,-et que: la substance osseuse de la dent se forme comme les coquilles. Cependant on a trouvé des balles dans les défenses d’élé- phant, enveloppées d'ivoire de toute part. Elles avoient peut- -être pénétré jusqu’ au noyau pulpeux. nr Arr. I. Structure et développement. 3137 : ‘çarnassiers , qu’à l'instant où la dent est, prête à sortir de l’alvéole ; on peut même dire qu’elle est une des causes de cette éruption, la dent qui s’alonge devant naturellement se porter du côté où il y a le moins de résistance. | Mais dans les animaux herbivores à dents com- posées , dont la couronne doit s’user , et où il faut qu’elle soit par conséquent beaucoup plus longue, l’ossification de la racine ne commence que long- temps après l’éruption, et lorsqu'une bonne partie de la hauteur de la couronne a déja été usée. Aussi ces animaux n’ont:ils jamais de dents en- tières , et composées de toutes leurs parties ; car lorsque la couronne n’est pas entamée, il n’y a pas encore de racine , et lorsque la racine y est, la dent est déja vieille et aux trois quarts usée. Les dents composées dont les lobes sont séparés par des sillons très-profonds, restent aussi long- temps divisées en plusieurs pièces, parce que l’os- sification va toujours du sommet vers les racines ; ainsi les portions des germes des dents d’éléphant restent disfinctes , même dans le squelette d’indi- vidus déja âgés, lorsque les, membranes qui les retiennent ensemble dans l’état frais ont été dé- truites. Ce n’est qu’au moment de l’éruption qu’elles se soudent d’une manière durable, et cela encore plus par la formation du cément ou de la t{roi- sième substance qui les colle ensemble, que par Hé. 118 XVII Fxcon. Des dents. lossilication de leur partie radicale , qui ne se fait, comme nous l’avons dit , que lorsque leur sommet est déja usé. - Ea production des racines est due à ce que le noyau pulpeux n’adhère pas au fond de la cap- sûle par la lotalité de sa base, mais seulement par certäins endroits qui peuvent être dès-lors considérés comme dés pédicules très-courts. Les lames osseuses, arrivées au bas du noyau, se glissent entre ces pédicules, et les entourent éux- mêmes d’une enceinte tubuleuse qui, s’alongeant toujours, force aussi les pédiculés pulpeux à’ sa- longer } et produit ainsi les racines. AE L'émail ne couvré point celles-ci, parce que la kame interne de la capsule , qui peut seule le pro- duire , ne s’étend pas jusques-là. We L’émail en effet est déposé sur la substance os- sensé par la lame interne de la capsule, par une transsudation inverse de celle qui fait sortir la substance osseuse du noyau pulpeux. Au moyen de cette forme de petites fibres , ou plutôt de petits cristaux que nous avons mentionnés plus haut, Vémail forme dans les premiers ‘temps une sorte de velours à brins fins. Dans les animaux dont les dents doivent avoir uné troisième substance ou un cément, quand la membrane interne de la capsule a dér0sé l’émail, elle change de tissu : elle devient épaisse , spon- gieuse , opaque et rougeätre , pour donnèr ce cé- ment. Celui-ci n’est point en naissant disposé par Arr. L. Structure et développement. 119 filets, mais comme par gouttes qu’on auroit jetées au hasard (1). Il. Action réciproque des dents les unes sur les autres. Les accroissemens que l’accumulation conti- nuelle des nouvelles couches de substance. 6s- seuses et la déposition successive de l’émail ten- droient à donner au germe de la dent, sont contre- balancés par. ceux des germes voisins , et par le développement imprimé à l’os qui les contient tous; ces diverses parties exercent les unes sur les autres une action qui modifie leurs formes réciproques. Voyons ces divers changemens. 1°. Par la mastication. La dent éprouve d’abord les changemens de forme qui sont les suites immédiates des progrès de son ossification ; ainsi, lorsqu'elle n’est plus dans lalvéole , on doit toujours soigneusement remar- quer l’âge de l'individu dont on veut déterminer la vraie forme des dents. Toutes les fois qu’il n’y a point de racine, on peut dire qu’une dent n’a pas pris son entier accroissement ; excepté dans les poissons , où la racine existante est au con- traire ure preuve de jeunesse, puisque , après un q (1) Ce fait de la naissance du cément et de sa forme pri- mitive , a été découvert récemment par moi, sur les germes des dents d’éléphant. H 4 120 XVII Lecox. Des dents. certain temps, la racine se soude à la mâchoire, tandis que la couronne s’en sépare comme un bois de cerf du front qui l’a porté. La dent une fois formée conserve à-peu-près sa figure, dans les animaux carnassiers , l'homme, les singes, etc. Les éminences de ces dernières espèces deviennent seulement un peu moins poin- tues avec le temps , parce qu’ils ont un régime en partie végétal ; mais dans les purs carnassiers les dents ne s’usent presque pas, et conservent, tant que l’animal se porte bien, leurs pointes et leur tranchant. Dans les herbivores au contraire , la vraie forme de la couronne ne se conserve qu’autant qu’elle reste couverte par les gencives ; à peine en est-elle sortie qu’elle commence à s’user, et à devenir plate; mais, comme les parties saillantes sont entamées , on voit sur cette surface plate différentes lignes qui sont les coupes de l’émail , de la substance osseuse et du cément , et qui représentent des figures dif- férentes , selon les espèces, ainsi que nous le verrons dans la suite. Plus la dent s’use , et plus on approche de la base de ses diverses éminences ou de ses divers lobes , plus les espaces enfermés dans des lignes d’émail s’élargissent et se con- fondent , et on arrive enfin, si l’animal vit assez longiemps pour cela, à un point où la couronne ne présente plus qu’un seul espace osserix entouré d’émail, comme si la dent avoit été simple , parce qu’alors ses différentes éminences sont toutes dé- truites jusqu'a leur base, Arr. I. Structure et développement. 121 Comme l’émail est plus dur que los et que le cément , les lignes que forment ses coupes s’usent moins vite, et restent saillantes sur le reste'de la surface , ce qui rend les couronnes des dents iné- gales , raboteuses , et par conséquent plus propres à broyer les alimens; comme les meules de moulin sont meilleures lorsqu'il y a des cailloux mêlés dans leur pâte, et s’usant moins vite que le reste; ces dents sont pour ainsi dire des meules qui se re- piquent continuellement elles-mêmes. 2°, Par la succession des dents nouvelles. * Pendant que la couronne s’use, la racine qui se développe la pousse toujours en dehors, et chaque dent a d’autant plus long de racine qu’elle ‘a moins de couronne ; lorsque la racine est en- tièrement développée, la dent cesse d’agir par sa propre force sur l’os maxillaire , et celui-ci se ‘développant à son tour, pousse toujours la dent “en dehors pour suppléer à la partie qui s’use. Il ‘finit par ne rester que les bouts des racines qui eux-mêmes ne tardent pas à être: chassés ; alors Jalvéole se ferme entièrement , à moins qu'une ‘dent nouvelle ne vienne remplir la place de l’autre, soit verticalement en la soulevant par la racine, ‘soit en la poussant par le côté. Les dents qui viennent par le côté ne sont pas, à proprement parler, des dents de remplacement ; ce sont des dents qui se développent plus tard: anais comme la mâchoire ne peut contenir à Ia fois 122 XVII Leçox. Des dents. celles qui y viennent successivement, les plus an- ciennes tombent., et leurs alvéoles sont effacés à mesure que les nouvelles s'étendent. Cetle éruption de dents nouvelles qui chassent ainsi les autres par le côté, peut se faire en.ar- rière , où en avant, ou latéralement, Il n’y a que la première mañière qui ait lieu parmi les quadrupèdes, etcela dans un petit nombre seulement ; savoir , l'éléphant, le:cochon d'Éthio- pie, et un peu plus obscurément dans l’Apopo- lame; enfin , il y a quelque chose d’approchant dans les chevaux et les rurninans. L’éléphant et le cochon d’É thiopie ont les par- ties saillantes de leurs dents posées obliquement à l'horizon, de manière que, si elles sortoient en- semble de la gencive, la partie antérieure seroit bien plus saillante que la postérieure ; et cependant ces parties s’usent nécessairement. par ‘une ligne horizontale : il en résulte que.les parties antérieures des dents sont détruites jusqu’à la racine, et dispa- roïssent pluiôt que les postérieures. Ainsi, la dent s’étrécit d'avant en arrière dans la même propor- tion qu’elle:se raccourcit dans le sens vertical. La hi Les reptiles ‘sauriens', , ophidiens et batraciens sont -à-peu-prés dans le cas, des cétacés ; ils ne théchant guère-leur proie;-étleurs-dentsneservent qu’à la retenir.et non à-la diviser ; aussi ont-elles beaucoup moins. d’influenee sur leur économie que celles des quadrupèdes vivipares; elles s'accordent cependant assez avec les à 36 et sous:gerires naturels. Ces dents sont presque toujours semblables dans les différentes parties dé la mâchoire, et ne peuvent être divisées en ‘diverses sortes, quant à la coufi- guration!, que dans un-petit nombre d'espèces: Ellessont tantôt attachées aux deux mächoires seulement ; comme dans lessmammifères ; c’est le cas des sauriens (un seul genre excepté, celui 170. - XVITI° Lecow. Des dents. des iguanes, qui a aussi des dents palatines ) ; ; ef tantôt il y en a aussi au palais ; ce qui arrive dans presque tous les serpens, les amphisbènes seuls en étant privés. Leur nombre est moins important à observer ; d’une part, parce qu’il est considérable et peu dé- terminé ; de l’autre , parce qu’elles tombent sans régularité, ni par rapport à la situation, ni par rapport au temps. nm 1°. Dents des sauriens. Les crocodiles n’ont que des dents coniques creuses , le plus souvent un jeu’ crochués!, et ayant des lignes longitudinales saillantes. Le caïman, ou crocodile à tête mousse d’Amé: rique ; en a dix-neuf en -haut ét dix-neuf: en bas de chaque côté. Il y en a cinq inter-maxillairés? La troisième , la quatrième et‘la cinquième maxil: laires’ sont les plus longues: Les quatre dernières sont mousses. En bas , la‘ première et la quatrième sont les plus longues; elles entrent dans dés trous de la mâchoire supérieure. La onzième vient après ces deux-la pour la grosseur. Les quatre der- nières sont mousses. Il y en a dix-neuf en haut et quinze en bas seulement dans /e crocodile du Nil; la première et la quatrième d’en bas sont aussi les plus longues > mais la quatrième se place dans une échancrure, et non pas dans unä#trou de la mâchoire d’erm haut, ni Art. Il. Dents des reptiles. 171 Le gavial, où crocodile du Gange, en a vingtsept en haut, dont cinq inter-maxillaires, vingt-cinq en bas, toutes presque égales, excepté Ja quatrième ‘d'en bas, qui se. loge aussi ail une échancrure de la mâchoire supérieure, Dans le Zwpinambis du Nil on en trouve seize en haut , dont cinq inter-maxillaires, treize en bas ; toutes coniques , légérement arquées en ar- rière ; les postérieures’ sont plus grosses, plus renflées et plus mousses. Un' {xpinambis des Mo- luques ne nous en a montré que six en: haut et sept en bas, toutes comprimées et pointues. Les lézards ordinaires , les iguanes les &games ont desdents tranchantes:,:et plus où moins den- itelées sur leur) tranchant; elles le’ sont toutes dans liguane , où plusieurs ont six ou huit dentelures, et qui en a vingt ou vingt et une de chaqué côté, Le lézard ordinaire en a de vingt et une à vingt-deux ; -mais lesäntérieures'ne sont pas sensiblement den- telées ; et les''autres n’ont: guère ‘qu ’üne échan- -crure. L'agame en a dix-neuf ou vingt, toutes à trois dentelures, : @ mu Dans ces trois genres elles vont en angmentant de grandeur d’avant én'arricre. Dans le stellion elles sont triangulaires | avec une petite dentelure en avant et en arrière ; fil y en a seize ou dix-sept de telles de chaque côté , et deux canines grosses et coniques. [l'y a de nié en haut deux petites inter-maxillaires co- niques, auxquelles rien ne répond -en bas, . 172 XVII Lecox. Des ‘dents: ! Le dragon ressemble au stellion par les dents, excepté que ses, canines sont plus longues.à pro- portion que ses.incisives : le nombre est le même. . Dans le gecko ,.les dents sont toutes égales, serrées, simples , grêles et pointues!, au nombre de trente-cing à trente-six de chaque côté. Le gecko à tête plate en a-soixante-dix ou soixante- quatorze de chaque côté. , Dans le scingue\on en gupie vingt-deux A chaque côlé ; tant en haut qu’en bas, toutes co- niques , courtes, serrées et.égales, + # Dans le caméléon il y en a dix-huit en haut et dix- neuf -en-bas:, de chaque coté , dont les an- térieures. sont extrêmement fines , et les posté- rieures beaucoup plis grandes , et:à {rois-pointes. . Dents ‘des baträciens. rà Ve . ” ‘! } ” N1Q Les. tenes: ns rare des: dou au sdliins È quant aux mâchoires slés salamandres en ontà toutes les deux, les. .srémouilles à. la: süpérieure . seulement, les crapauds nilà l’unehi à Pautre, … Les dents palatines forment dans les crapauds etles grenouilles une ligne transvérse interrompue dans son milieu. Files sont implantées dans les os palatins. Dans la sa/arnandre elles sont: sur deux longues lignes parallèles. | Les dents maxillaires sont:grèles ; pointues, fines et serrées; la grenouille ‘en a ‘environ quia- rante en haut de chaque côté ;! dont huit inter- AnT. IL Dents des repliles. 175 imaxillaires ; la salamandre soixante "tant en haut qu’en bas , et trente de chaque côté au palais. 3°. Dents des ophidiens. Les serpens se divisent d'äbord en deux fa- milles : céux qui peuvent écarter les deux moiliés de la mâchoire supérieure ; il8 n’ont jamais d’in- cisives, mais ils ont des maxillairés , des palatines et des mandibulaires : et ceux qui ne peuvent point écarter ces deux moitiés, ef qui, ayant tout le pourtour de la mâchoire supérieure garni de dents,-ont par conséquent aussi des espèces d’in- cisives. re Cette seconde famille se réduit aux orvets et aux amphisbènes. Les orvets, outre les dents co- niques un peu crochues, égalés, qu’ils ont aux deux mâchoires (dix-huit ou vingt en haut, et quinze ou seize en bas , de chaque côté), en ont sur la moitié postérieure de chaque arcade pa- latine , de très-petites et très-courtes , rangées sur deux rangs. L'autre famille, se Mbdivise elle-même en deux tribus , les venimeux et les non-venimeux ; dans reeux-ci il y a des dents coniques , crochues , =—très-pointues , dirigées en arrière, tout le long de chaque arcade miaxillaire palatine et mandi- bulairé; il:y en à par conséquent quatre rangées à la machoire supérieure , et deux à l’inférieure , … toutes les-quatre à-peu-près longitudinales. 174 XVII Leçox. Des dents: Mais dans les venimeux il n’y a à la branche maxillaire que les dents creuses , attachées à son extrémité antérieure seulement , et par conséquent il n’y a dans la plus grande partie de la bouche — que les deux rangées palatines et les deux de la mâchoire inférieure. On sait que les dents venimeuses se distinguent des autres par le canal qui les traverse, et qui donne issue à une liqueur dont nous décrirons ailleurs l’organe sécrétoire. ! Voici une table des nombres de chaque côté. N OMS. Incisivés. | Maxillaires. | Palatines. Mandibulaires. Boa devin. F 1e (Boa constrictor.) 18 Couleuvre molure. © 18 20 ( Col. molurus. ) 24 ES 16 à sube", | 18 , 25 ; dont les anté- Pin dont les anté- , . : ale PAG Couleuvre nasique. ? sieures plus| 8°? | ‘rieures plus très-petites grandes- grandes. DRE, Re 18 Couleuvre ordinaire. les pos'érieu- è ° 28 24 ( Col. natriz.) res plus grandes. À 4 Arr, II. Dents des reptiles. 175 Incisives. Maxillaires. | Palatines. | Mandibulaires. rs | 1 Serpens à sonnettes. : . et plusieurs { Crolalus horridus. ) germes non fixés. Ajé d'Égypte. et une ( Col. haje.) © Id. rangée pa- rallèle de petites. Naja. ( Col. naja. ) |(Anguis fragilis.) | ARTICLE IŸ. Amphisbène. ls ; AN UE” LE ue (Æmphisbena fuligi- 1 © côté; etune z0sa. ) impaire. Examen particulier des dents des poissons. Les dents des poissons peuvent être divisées par des caractères pris de leurs formes, et par d’autres pris de leurs positions. Leur nombre est en même temps trop considérable , et trop variable, pour qu’on puisse en donner des tables. # 176 XVII Læcowx. Des dents. I. De la forme des dents. Ces formes, quoique variées presqu’a l'infini, se réduisent cependant à quatre principales. Les dents en crochet, c’est-à-dire coniques, ai- guës , et plus ou moins courbées en arrière. Ce sont celles qui forment le plus grand nombre; presque tous les poissons en ont de telles, au moins dans quelques-unes des parties de leur bouche. Les dents en cône, qui sont beaucoup moins ai- guës que les précédentes ; et dont la pointe est à- peu près mousse. T'elles sont les dents antérieurés de l’anarrhique. Les dents à couronne plate, tantôt absolument comme celles du pharynx de la carpe, ou tantôt simplement arrondie , comme les postérieures du spare dorade, et de beaucoup d’autres spares. Enfin les dents franchantes , ou en forme de coin. Leur tranchant est tantôt simple, comme dans les dents maxillaires de la plie, tantôt dentelé, comme dans celles des {heuties. Le plus grand nombre des poissons n’a que des dents en crochets; tels sont les murènes, les vives, les uranoscopes, les gades , les perce-pierres, les cottes, les rascasses, presque tous les trigles, les sucets, quelques pleuronectes , les scombres, les perches, les zées, les harengs, les saumons , les brochets, plusieurs silures , etc. Ïl y en a qui ont des dents en crochets, réuñies à des dents d’une on de plusieurs autres espèces; » à Par Arr. IV. Dents des poissons, ‘ 199 Par exemple, Des dents en crochet en arrière, etdes tranchantes ‘enavant; les theuthies, les ostracions, les balistes, Des dents en crochet en arrière, des plates au milieu, des coniques en avant; les anarrhiques, quelques spares. Les mêmes combinaisons, excepté que les dents : de devant sont tranchantes; le sparus sargo, et quelques-autres. Quelques poissons n’ent point de dents en crochet, mais seulement des plates, et des incisives ; telle est la plie ( pleuronectes platessa ). Elle a des in- cisives aux deux mâchoires, des plates au pha- rynx , et point ailleurs. D’autres en ont de plates seulement; telle est la carpe (cyprinus carpio), qui n’en a qu’au pharynx. Le barbeau (cyprinus barbus ) , et. la brème (cyprinus brama), oni au même endroit des dents tranchantes seulement. IT. De la position des dents, . Par rapport à la position, les dents des poissons peuvent être implantées, ou dans les os inter-mna- xillaires, où dans la mâchoire inférieure , où os mandibulaire (ces deux sortes de dents se répon- dent d’ordinaire comme celles de mos deux mâchoi- res) : ou dans les os qui représentent les arcades pa- latines des oiseaux ; nous les nommons pa/atines : ou dans l’os qui descend perpendiculätrement du erâne pour former:ia partie moyenne du palais ; 5 M 178 "XVII Lezsox. Des dents. nous les nommons vo/rnériennes: ou sur l'os qui sou- tient la langue; ce sont les /rguales : ou sur les osse- lets qui supportent les branchies ; ce sont les brart- ‘chiales : où enfin sur des os placés en arrière des branchies, à l’origine de l’œsophage, et que nous nommons pharyngiens; ce sont les dents pharyn- ‘gienries. Il y a des poissons qui ont des dents dans tous les endroits de la bouche où il peut y en avoir ; tels sont le Saumon , le brochet. D'autres en manquent à la langue seulement; tels sont la vive, la perche. D’autres aux branchies et à la langue seulement; l’'uranoscope. | II ÿ en a qui ne manquent que des dents palatines et linguales ; les gades, les trigles, (excepté le vo- litans), les anguilles, le turbot, la sole, la dorée. * Dans quelques-unsil manque trois sortes de dents ; les palatines , les linguales et les vomériennes ; comme dans les /utjans. | Le malarmat (trigla cataphracta) n’en a qu’au pharynx et aux branchies; les carpes, rien qu’au pharynx. k Les raies et les squales n’en ont qu'aux mû- choires. L’esturgeon n’en a nullé part. ILE. Rapports de ces formes et de ces positions avec l’ordre naturel. Ces formes et ces positions des dents pourroient ART. IV. Dents des "poissons. 179 servir de base à des divisions méthodiques de pois- sons, Mais ñi l’un ni l’autre de ces caractères ne don- neroit des familles naturelles : on en à deux sortes de preuves; des poissons très-semblables ont des dents fort différentes, et dés poissons très différens ont des dents fort semblables; c’est ce qu’on verra dans la revue que nous allons faire des principaux genres de poissons, et dans la description sommaire: que nous allons donner de leurs dents. Nous les parcourrons simplement dans l’ordre recu jusqu ici par les naturalistes , quoique nous ne le regaxdions pas comme le plus naturel, ainsi querous l’avons déja dit, et que cette description de-leurs dents va encore le confirmer. À. Chondroptérygiens. ‘Les raies en général ont leurs deux mâchoires garnies de dents disposées comme des pavés ; quel- quefois chacune d’elles a son milieu relevé d’une épine , comme dans la torpille; d'autrefois toutes: sont plates ; le plus souvent toutes ces dents sont petites et à-peu-près égales ; d’autres fois celles du milieu sont plus grandes, et en forme de bandes transverses , les latérales seules sont en carreaux; c'est le cas de la raie aigle, et sans doute encore de plusieurs raies étrangères. Ces dernières espèces’ ont aussi leur pavé dentaire prolongé jusqu’assez avant sur le palais. Les squales, en général, ont plusieurs rangées de dents tranchantes, dont une seule sert, et les M 2 180 XVII‘ Leçon. Des dents. autres sont recourbées en dedans de la bouche. Le. nombre des rangées recourbées est variable dans la même espèce. Le requin (squalus carcharias) a ses dents en triangle isocèle , un peu plus longues que larges, et finement crénelées au bord. Le marteau (squalus zygena) les a presqu’iso-" cles en bas, obliques en haut, sur-tout vers les côtés, plus longues que larges, et irès-finement cré- nelées. Le milandre (squalus galeus) les a plus larges que longues, et la pointe inclinée sur le côté, de: manière à laisser une large échancrure sous elle au bord externe de la dent. Lies crénelures sont un peu moins fines et moins égales qu’au requin. Le squalus mustelus les a obliques comme le mi- landre, mais presque sans crénelures au bord in- terne. Le perlon (squalus cinereus) les a à la mâchoire supérieure beaucoup plus larges que longues, a six fortes dentelures au côté externe , et autant de très- petites à l’interne, toutes dirigées en dehors. Vers l’angle de la bouche sont de petites dents simples et tranchantes à la mächoire inférieure. Les dents de devant sont en simple pointe aiguë, avec une dent de chaque côté à la racine ; les latérales ont des den- telures comme en haut, et l’on retrouve aux angles les petites dents simples. Une autre espèce de squale, dont les mâchoires sont pointues, a en ayant de petites dents rondes, ART. IV. Dents des poissons. 181 relevées au milieu d’une petite pointe , et en arrière des rangées transversales de grandes dents en pavé, placées à la suite les unes des autres, et représentant une espèce de demi-coquille spirale. - Le rochier ( squalus stellaris) a toutes ses dents en longue pointe, avec une seule dentelure de cha- que côté de la base. Le nez (squalus nasus) les a de même forme, mais ên bien moindre nombre. L'ange ( squalus squatina) n’a qu’une simple pointe , à base élargie, sans dentelure. Les squalus maximus et glaucus ont les dents à tranchant absolument simple, et sans dentelure. B. Branchiostèges. Les balistes ont à chaque mâchoire huit dents en coins , larges, plates, à tranchant oblique ; et au pharynx, des dents coniques , grêles, serrées, très-régulièrement placées sur deux rangs, tant en haut qu’en bas. Les coffres (ostracion),qui ont d’ailleurs peu de rapport avec les balistes pour le squelette, por- tent aussi huit dents à chaque mâchoire , mais com- primées par les côtés. Nous avons déjà suffisamment décrit les mä- choires des diodons et des tétrodons, Dans la chimère la mâchoire inférieure pré- sente à nu deux pièces saillantes, tranchantes, striées ; la supérieure en a deux autres presque M5 / ’ 185 XVII Lecox. Des dents. tarrées qui répondent aux premières , et le palais offre deux plaques osseuses triangulaires. * L’esturgeon n’a , comme nous l’avons dit, de dents nulle part ; mais le po/yodon a les deux mächoires et deux bandes latérales au palais hé- rissées de très - Eee dents, comme celles d’une rape. Dans le cycloptère lump , les mâchoires ont une ou deux rangées de petites dents pointues; de pareilles hérissent le pharynx, il n’y en a point ailleurs. La baudros'e (lsphius piscatorius) a deux ran- gées à chaque mâchoire, une petite de chaque côté du palais, et les quatre plaques du pharynx garnies de dents crochues assez fortes. °C. Æpodes. Dans le Zoup marin (anarrhichas lupus), les dents maxillaires et celles des mandibulaires qui leur répondent, sont grosses et coniques ; les man- dibulaires latérales et les vomériennes forment de gros tubercules hémisphériques ; la rangée interne de chaque arcade palatine est semblable aux se- condes et l'exierne aux premières. Le pharynx est hérissé de petites dents coniques. L’anguille et le congre (muræna anguille ct cons ser) ont les deux mâchoires et le vomer héris- sésde RE dents CS fortes, mousses, serrées. Lecong gre n'a presque qu’une rangée aux (nÉcHOES £a nurène ( mur. kelena) wa que dés dents Art, IV. Dents. des poissons. 185. comprimées , tranchantes et. très-pointues ; une rangée à chaque mâchoire , une impaire au vomer, dont la première dent, fort éloignée des autres, est aussi beaucoup plus grande. Les plaques du pharynx sont linéaires et garnies de deux rangres chacune. D. Jus oulaires. Les gades ont des dents en crochet, nombreuses et Rte par-tout , sx sent a la D et aux ar- cades palatines, Leur vomer n’en a qu'une bande transverse en avant. La, molue ( gadus molua ) se distingue des autres parce qu’elle en a une rangée de coniques et très-fories à la mâchoire inférieure, et une au vomer. Celles du r7erlus ( gadus merluccius) sont plus droites et terminées par une pointe applatie plus blanche et plus opaque que le reste. Le blennius superciliosus porte à chaque maä- choire une rangée bien régulière de dents longues, étroites et serrées. Le blennius ocellaris a de plus une forte dent en crochet à chaque mâchoire, en arrière de toutes les autres; quatre en tout. La vive (trachinus draco ) n’en manque qu'a la langue. Elles sont toutes petites el serrées pres- . que comme du velours. Chaque os palatin en porte deux bandes longitudinales, et le vomer une trans- verse en avant. ..Le rapeçon ( uranoscopus scaber) n’a que douze ou quatorze dents en crochet à la mâchoire M 4 184 | XVII Lecçow. Des dents. inférieure; la supérieure en est hérissée de petites, ainsi que le pharynx ; et deux petites plaques latérales en avant du vomer. Le dragonneau(cailionymus dracunculus ) a les deux mâchoires et le pharynx hérissés de pe- tites dents en soie. E. Thorachiques. Le trigle volant a des dents maxillaires et man- dibulaires en forme de petits tubercules mousses , et point d’autres, Le trigle cuirassé ou malarmat a des dents branchiales , et les vomériennes fines et serrées comme du velours, et rien en avant, Les trigles ordinaires en ont de telles, mais un peu plus fortes, non seulement à ces endroits, mais aux deux mâchoires, et une petite plaque vomérienne en avant. Dans le cottus scorpius on voit les deux mä- choires, une bande transverse en avant du vomer, les dentelures des branchies, et le pharynx hé- rissés de petites dents pointues. Le cottus insidiator et le cottus grunniens ont de plus une rangée aux arcades palatines et au vomer, qui ne fait qu’une seule courbe avec celle du devant du vomer ; leurs dents sont moins nom- breuses et plus fortes. La rascasse (scorpæna porcus ) a la bande du vomer et celles des arcades toutes hérissées, comme le reste, de très-petites dents. ! ART. IV. Denis des poissons. 185 Dans les echeneis , le vomer entier forme une longue et large plaque toute hérissée de petites dents serrées, rases comme du velours; la langue est de même. Le bord antérieur du vomer, les deux mâchoires et le pharynx sont hérissés de dents en crochet. | Le zeus vomer n’a qu’à la mâchoire inférieure une rangée de dents à peine sensibles au tact. Le zeus faber porte à toutes deux des dents en cro- chet, petites et peu nombreuses. Les plies ( pleuronectes platessa , flesus, hippoglossus ) ontaux deux mâchoires des incisives en coins , très-régulièrement placées sur un rang, et au pharynx des tubercules plats, amoncelés comme des pavés. Les dentelures de leurs bran- chies n’ont point de dents, non plus que la langue et le palais. | Les soles ( pleuronectes solea, lineatus , etc.) ont aux mâchoires et au pharynx des ie en soie , comme veloutées. Le turbot ( pleuronectes maximus) a de'pe- tites dents en crochet nombreuses, aux mâchoires, au pharinx, sur les dentelures de ses branchies, et un très-petit groupe en avant du palais. Les chætodons ont aux deux mâchoires des dents _ en soies longues et serrées comme les soies d’une brosse, Dans les tAeuthis ou RE il n’y en a qu’une rangée de tranchantes à tranchant dentelé.' Les uns et les autres ont celles du pharypx en crochet, 186. sf XVI Leçox. Des dents. -! … Les labres ont des dents pharyngiennes bien re- marquables ; il y a en haut deux'os et en bas ur seul, formant des plaques qui broyent et qui sont garnies de dents hémisphériques , larges, absolu. ment disposées comme des pavés, beaucoup mieux formées et plus régulièrement placées que celles de la plie : les antérieures varient, Dans grelques-uns elles sont en coin, à peu près égales etsur une seule rangée ; dans d’autres en crochet ou sur deux rangs ; quelquefois celles de devant sont plus longues que les autres, comme dans la girelle ( labrus julis), qui a les maxillaires latérales mousses et sur deux rangs, et dans le. /abrus #irens qui les a pointues sur un seul. Ils n’en ont point dans l’intérieur de la bouche: Le dabrus niloticus paroït très-différent des autres. Il a aux mâchoires plusieurs rangées de dents longues, étroites, à pointes fourchues ou tridentées , et son pharynx est hérissé de dents droites , très-élevées, minces et pointues. - Plusieurs lutjans ont une grande ressemblance avec les labres. Les spares ont les dents latérales de leurs deux mâchoires , celles qui, par leur position, répon- dent à nos molaires, en forme de pavés et ran- gées sur deux ou plusieurs rangs, selon les espèces. . Dans quelques - unes d'elles , où deux de ces derits se distinguent des autres par leur grandeur et quelquefois par leur forme plus ovale et plus ælale., les dents de devant de ces deux mêmes Lr Art. IV. Dénts- des poissons. 187 mächoires ‘varient beaucoup pour la forme. Par exemple, la dorade en a six en haut et six en bas en forme de cône. Les sparus erithrinus, anchorago , etc., ont ces mêmes dents plus lon- gues et plus pointues. Le spinifer n’en a en bas que quatre. Le sargo en a huit en haut et six en bas en forme de coins, tranchantes et presque pareilles aux incisives de l’homme. Le pagre a un rang de douze à quinze dents en crochet, et der- rière elles une multitude de petites formant ve- lours ; les dents en pavés , sont plus petites et plus égales que dans les précédens. Quel- ques spares manquent cependant de ces dents en pavés. La saupe n’en a qu’une rangée de vingt à vingt-deux toutes en coins ; celles d’en haut à tran- chant échancré , celles d’en bas pointues. Une es- pèce voisine a ses dents du milieu seulement échan- crées , mais aux deux mâchoires ; et les latérales petites et pointues. Le sparus dentex a à chaque mâchoire une rangée de petites dents en cône ; les quatre antérieures d’en haut et les six d’en bas beaücoup plus longues que les autres; derrière cette rangée, il y en a formant velours. »1 Les perches ordinaires (perca fluviatilis, la- brax, punctata, nilotica , etc.) , ont de petites dents en crochet, formant rape ou velours, aux deux mâchoires, à une plaque en avant du vomer, à une de ins côté du palais, à quelques-ünes de le langue et au pharynx. Les Aolocentres sont comme les perches. -: 188 XVII‘ Lecow. Des dents. Le maquereau ( scomber scombrus ) en a une simple rangée de petites en crochet à chaque mâ- choire , une de plus petites encore de chaque côté du palais, quelques-unes d’éparses sur la langue et le vomer , et le pharynx garni de très-longues soies formant velours. Le saurel ( scomber trachurus) n’en a que de presqu’imperceptibles aux deux mâchoires, de ve- loutées au pharynx et point ailleurs. Le scomber sansun en a une rangée de coni- qués à chaque mâchoire, une petite plaque de velours sur la langue, une à chaque arcade pala- tine; et le pharynx en a de turberculeuses ou en pavé. ( Les gobies ont les deux mâchoires et le pha- rynx hérissés de plusieurs rangs de dents minces et pointues. Les cépoles n’en ont aux machoires qu’une seule rangée, et celles d’en bas sont singulièrement étalées. F. Abdominaux. | Les Silures anguillaris, bagre, mystus, ba- jad, docmac, etc., ont les deux mâchoires et le pharynx garnis de petites dents en soie; etilyena au palais une plaque en arc de cercle parallèle et contiguë à l’arc de la machoire supérieure. Los Dans l’electricus ces deux bandes se confondent et représentent un large croissant. | Le silurus clarias en a à la mâchoire inférieure Arr. IV. Dents des poissons. 189 detrès-singulières, comprimées, très-longues, recour- bées ent italique renversée ,etterminées en pointe; le milieu seul en est garni. En haut leur répondent des dents grêles, droites et pointues. Le pharynx en a en crochet. Le galeatus a des dents droites et un peu mousses aux deux mâchoires et au pharynx ; son palais offre deux larges plaques de dents en tubercules, une à droite, l’autre à gauche. L’aspredo a des dents en soie au milieu de la mà- choire inférieure, et deux petites plaques à la supé-" rieure. Le pharynx en est aussi garni , mais non le palais. $ Le Zoricaria cataphracta porte à la mâchoire supérieure une petite plaque carrée de longues dents en soie , assez fortes, et deux à l’inférieure. Au pharynx sont deux larges plaques triangulaires de dents serrées , les antérieures en soies, les posté- rieures grossissant tellement qu’elles représentent un vrai payé. Le pharyux de l’anableps est assez semblable à celui de la loricaire; les dents ysontseulement un peu plus petites. Les deux mâchoires sont garnies de soies. Le genre salmo , tel qu’il est établi par Linnæus, présente des différences énormes dans les dents, des différences telles que parmi les z2amimifères elles suffiroient pour établir des ordres. Le saumon ordinaire et les truites ont des dents en crochet, aux deux mâchoires, sur la lan- gue , aux arcades palatines, au vomer , au pharynx, 190 : XVI Lecox. Des dents. et même dans un endroit où les poissons n’en ont presque jamais, c’est-à-dire aux os qui réprésen- tent les arcades zvgomatiques , et qui dans les pois- sons forment ce qu’on nomme les mystaces, ou la lèvre extensible. ’ Le salmo dértex a à chaque mâchoire dix ou douze longües et grosses dents en crochet ; son pha- rynx est velouté et voilà tout. Dans le salmo nefasch les deux mâchoires sont garnies de dents, presqu’aussi fines ét aussi serrées que dans les chœtodons, mais se terminant en four- che. Ensuite le DÉDÉqRÉ est velouté. Le salmo niloticus a aux deux mâchoires des dents grosses , tronquées | à couronne armée de deux ou trois tubercules coniques , comme les mo- laires de certains quadrupèdes; Le serrasalme (Lacép.) a aux deux mâchoires des dents en coin tranchantes, a trois ou cinq den- telures au tranchant, dont celle du milieu est plus saillante. Chaque mâchoire porte dix où douze de ces dents. Dans le sa/mo rhomboïde (Lin. ) les deux mâchoire ssont garnies de très-petites dents en soies courtes et flexibles. | Aucun de ces cinq n’a de dents dans Pintérieur de la bouche , comme les saumons ordinaires. Les cyprinus, quoiqu’aussi nombreux que les ‘“almo , se ressemblent davantage. Aucun d’eux n’a de dents excepté au pharynx. L’os supérieur du pha- rynx présente une plaque unique, et les deux infé- > ART. IV. Dents des poissons. 191 rieurs sont armés chacun d’un certain nombre de très-grosses dents, qui frottent en partie contre celle de los analogue , en partie contre l’os supérieur. * La carpe en a quatre et quelquefois cinq ; les trois ou quatre postérieures et supérieures sont à couronne plate, et sillonnées en travers ; l’anté- rieure et inférieure est ronde, avec une petite pointe * au milieu. + La petite dorade de la Chine(cyprinus auxtus) ‘en a quatre, comprimées et tranchantes. Le cyprinus bipunctatus en a cinq pareïlles. . La brème(cyprinus brama) en a cinq, égale- ment comprimées , et dont le tranchant s’use obli- quement contre l’os supérieur. La tanche (cyprinus tinca) ne diffère de la brème que parce que ses dents sont plus grosses , et que la première est ronde et: mousse. La rosse (cyprinus rutilus ) les a comme la tanché, et encore plus grosses à proportion. Le barbeau en a neuf, placées sur trois rangs, : quatre en bas, trois au milieu, deux au-dessus, en forme de massues, terminées’ par une pointe un peu, crochue, . Le. meñnier ( cyprinus dobula ) en a sépt sur deux rangs; deux en haut, cinq en bas, toutes pointues et un peu crochues, Le rez ( eyprinusnasus) en a une vingtaine, toutes comprimées, et qui vont en diminuant vers _le haut; les inférieures seules sont un peu grosses. * Et la carpe du Nil (cyprinus niloticus) en ab 192 NUIT Lagon Des dénts. onze , placées sur trois rangs en un groupe ar- rondi , toutes comprimées , et à pointe tronquée par le frottement contre la plaque supérieure. Le genre des harengs n’a que de très - petites . dents en crochet sur le devant des deux mâchoires; le hareng ordinaire en a de plus un grand groupe au vomer et un sur la langue. Ils sont presque insensibles dans l’alose. Les normyres ont à chaque mâchoire une simple rangée de petites dents plates et échancrées. Les brochets sont au nombre des poissons qui ont le plus de dents. L'espèce ordinaire ( esox lucius) en a de très-grandes en crochet ; sa lan- gue , ses deux os palatins en sont hérissés d’une multitude dont les palatines sont plus grandes ; ile vomer est tuberculeux comme une rape. L'orphie ( ésox belone ) en a à chacune de ses longues mà- _choires une rangée de graudes en crochet ,.et une multitude de petites ; mais point sur la langue, et seulement une petite plaque vomérienne: ARTICLE V. De la substance qui remplace les dents, dans les oiseaux et les tortues , et de quelques autres parties qui font l'office de dents. CETTE substance est, dans les oiseaux , une corne fibreuse absolument semblable à celle qui forme: les ongles et les cornes proprement dites, c'est-à»| dire , les cornes creuses; elle se moule sur les deux Arr. V. Substances qui les remplacent. 193 deux mandibules osseuses du bec, Ses divers de- grés de dureté et les configurations qu’elle prend, influent autant sur la nature des oiseaux , que le nombre et la figure des dents sur celle des qua- drupèdes. La dureté du bec est extrême dans les oiseaux qui déchirent leur proie , comme les aigles et les faucons, ou qui brisent des fruits durs, comme les perroquets, ‘les gros- becs, ou enfin qui percent les écorces , comme les pics. Elle diminue par degrés dans ceux qui prennent des nourritures moins solides, ou qui avaient leurs alimens sans les mâcher ; et elle se change en une simple peau presque molle dans ceux qui ne se nourrissent que de choses tendres , et sur-tout dans ceux qui ont besoin de sensibilité pour aller cher- cher leur nourriture dans la vase, ou au fond des eaux , comme les canards , les courlis, les bécasses , etc. Divers oiseaux , notamment ceux de proie et quelques gallinacés, ont la base du bec couverte d’une peau molle, nommée cire, dont on ignore l'usage ; peut-être supplée-t-elle à l’insensibilité du reste du bec. Le bec servant à la fois à l'oiseau d’organe de préhension et de manducation , influe sur la tota- lité de ses habitudes ; aussi doit-on sur-tout avoir égard au bec dans la formation des genres des oiseaux. - Toutes choses égales d’ailleurs, un bec court 8 N 194 * XVII Lecox. Des dents. est plus fort qu'un bec long, un épais plus qu’un mince ; on solide plus qu’un flexible ; maïs la forme générale fait varier à l'infini l'application de la force. | Un bec comprimé, à bords tranchans, à pointe formant un crochet aigu, caractérise les oiseaux qui vivent de proie , suit d'oiseaux et de petits quadrupèdes, comme les oiseaux de proie propre- ment dits, soit de poisson, comme les frégattes, les albatrosses , les pétrels, etc. Les premiers ont le bec plus court, delà leur plus grande force - proportionnelle. Une dent de chaque, côté ‘ajoute beaucoup à la force d’un tel bec. C’est pourquoi les faucons , cresserelles et hobereaux passent pour des oiseaux ncbles et plus courageux que les oiseaux de proie qui n’ont pas cette dent. Les pies-grièches , qui en sont pourvués, ne le cédent gucres en courage aux Oiseaux de proie ordinaires, malgré leur petitesse et la foiblesse de leurs ailes et de leurs pieds. Lorsque le bec crochu s’amin- cit, il s'approche du bec en couteau , propre aux demi-oiseaux de proie , aux oiseaux lâches et vo- races, corbeaux , corneilles, pies , etc. Le milan, qui a un de ces becs crochus amincis , s’appro che plus des corbeaux par ses mœurs que des vrais oiseaux de proie. Le bec en couteau annonce des mœurs semblables dans les oiseaux d’eau ; les groëlands , mouettes, etc. en sont la preuvèé. Une autre espèce de bec fort et tranchant , mais d’une forme alongée et sans crochet, sert à couper Arr, V. Substances qui les remplacent. 195 et à briser , et non à déchirer. C’est celle des oiseaux quivont chercher dans les eaux des animaux de résis- tance comme reptiles , poissons, etc. IL y a de ces becs absolument droits, comme dans les kérons, les cigognes, les fous ; il y en a de courbés vers le bas, comme dans les tantales, ou vers le haut, comme dans le jabiru. | - Certains becs tranchans ont leurs côtés tellement rapprochés qu’ils ressemblent à des lames de cou- teaux , et ne peuvent servir qu’à saisir de petites choses pour les avaler promptement ; tels ils sont dans, les pingouins et autres alques ; dans les r1a- careux (où le bec a de plus la singularité d’être aussi haut que long), dans les becs en ciseaux, où l’on remarque cette autre singularité que la mandibule supérieure :est plus courte que l’autre, de manière que l'oiseau ne-peut saisir qu’en effleu- rant l’eau et en poussant les objets en avant de lui. Il y a enfin des becs tranchans qui sont ap- plais horizontalement; ils servent à saisir des pois- sons , des reptiles et d’autres objets de grande dimension. Le savacou a un tel bec, qui même est armé de dents.à ses côtés. Quelques gobe- mouches et quelques todiers approchent assez en petit de cette forme. Parmi les becs non tranchans on doit remarquer d’abord ceux qui sont applatis horizontalement. Lorsqu'ils sont longs et forts comme dans le pélis car; ils servent à avaler une forte proie, mais de peu de résistance, comme des poissons. Longs et N 2 06 XVII" Leçon. Des dents. foibles comme dansla spatule, où l’extrémité s’élar- gitet mérite ce nom à l'oiseau; ils ne servent qu’à pal- per dans la vase où dans l’eau de très-petits objets. ! Les becs plus ou moins applatis des canards, ceux plus coniques des oies et des cygnes , et celui du flamand dont la mandibule inférieure est ployée en longueur et la supérieure en travers, ont tous des lames transversales rangées le long de leurs bords ; qui, lorsque l'oiseau a saisi quelque chose dans l’eau, laissent écouler Peau superflüe. Aussi tous ces ‘oiseaux sont-ils aquatiques. Dans les harles, genre d’ailleurs voisin des canards , ces lames se changent en petites dents coniques, qui servent très-bien à retenir les poissons dont les: harles détruisent beaucoup. D'une toute autre nature sont les becs longs, minces, foibles et tendres par le bout, des oiseaux qui sondent la vase et les bords des eaux dor- mantes. Les bécasses les ont droits, les courlis recourbés:vers le bas , les avocettes et quelques barges vérsle haut. Dés oiseaux voisins, les plu- viers et les vanneaux ; font un usage à peu près pareil , «mais dans la terre seulement, d’un bec droit , court, ferme et renflé par le bout. Les becs des toucans et des calaos sont remar- quables par leur excessive grandeur, qui égale quelquefois celle de l’oiseau. La substance osseuse de ces becs n’est qu’une cellulosité extrêmement légère, sans quoi ils auroient détruit tout équilibre. dans le vol. La corne qui les revêt est elle-même Arr. V. Substances qui les remplacent. 307 si mince qu’elle se dentèle irrégulièrement sur ses bords par l’usage que FPoiseau en: fait. Les calaos ont encore, sur leur énorme bec, des proé- minences de même substance et de formes variées dent l’utilité est inconnue. Le plus remarquable à cet égard est le calao rhinocéros qui semble avoir deux énormes becs l’un sur l’autre. Ees courou- cous , les touracos , les musophages, les barbus , les tamatias, les barbicans , tiennent une sorte de milieu entre le grand et foible bec des toucans , et le bec renflé , dur et gros des perroquets ;:celui- ci est très-robuste, et ils s’en servent pour grim- per comme d’un troisième pied. D’autres grimpeurs, les pics, ont un bec pris- matique , long, fort, et terminé par une compres- sion , qui leur sert à fendre et à percer les écorces des arbres. Celui des martins-pêcheurs est presque pareils, mais beaucoup plus long proportionnelle- ment à l'oiseau , il ne pourroit servir au même usage : la langue, qui estfort importante pour déterminer l’emploi du bee ; est d’ailleurs toute différente Le bec court , conique et voüté des gallinacés ne leur sert qu’à avaler le grain, si rapidement que. beaucoup de petits cailloux passent'avec. Ces oïseaux , dans leur état libre , se nourrissent autant d'insectes que de grains ; les petits même rie mangent que des insectes, dans plusiéurs espèces, pendant les premiers jours de leur vie. Les petits oiseaux, nommés en général passe- N 5 198 XVII* Leçon. Des dents. : reaux, nous offrent toutes les nuances de la forme conique , depuis le cône à base large des gros-becs ; jusqu’au cône presqu’en forme de fil des oiseaux- mouches et des colibris, et chacune de ces formes a la même influence que dans les grands oiseaux. Les oiseaux à bec court et fort vivent de graines ; ceux à bec long et mince , d'insectes. Si ce foible bec est court, plat et fendu très-avant, comme dans les* hirondelles et les engoulevens , Voïseau engloutit en volant les mouches et les papillons ; s’il est long et arqué et qu'il conserve quelque force , comme dans les Aupes , il ira fouiller la terre et les famiers pour y chercher des vers. La langue tubuleuse et alongeable du colibri lui permettra de faire usage du sien pour sucer le miel dans le calice des fleurs, De tous les becs ; le plus extraordinaire sans doute est celui du bec-croisé, où les pointes des deux mandibules se dépassent et se croisent; car cette disposition semble directement contraire à la destination naturelle de tout bec. Cependant loi- seau trouve encore moyen de l’empioyer pour. arracher les graines des cônes des sapins ; aussi est-il réduit à cette nourriture. L’enveloppe cornée qui revêt les mâchoires des tortues, ne diffère point essentiellement de celle du bec des oiseaux ; seulement elle est appliquée sur un organe susceptible de beaucoup moïns de mouvement : car la mâchoire supérieure est tou- jours fixe dans ce genre. Cette substance y est encore sensiblement fibreuse , et tantôt homogène Arr, V. Substances qui des remplacent. Y99 et comme fondue. Lies bords en sont tantôt à simple tranchant , tantôt à petites dentelurés comme celles d’une scie , tantôt découpés en grosses dents iné- gales: l'extrémité est tantôt entière et arrondie, taniôt échancrée , tantôt aiguisée en pointe. Ces différens caractères pourroient être utiles dans la distribution des genres des chéloniens en petites familles. C’est ici le lieu de dire un mot des fanons des baleines ; on nomme ainsi des lames de corne implantées dans leur palais, et descendant ver- ticalement dans la bouche. Les os maxillaires et palatins forment à leur face inférieure deux plans inclinés qui donnent au palais l’air d’un toit ren- versé ; les deux faces en sônt concaves : c’est sur elles que les fanons s’attachent ; ils sont tous pa- rallèles entre eux, et leur direction est transverse à l’axe du corps. On en compte plusieurs centaines sur chaque face, et dans la grance baleine il y en a qui ont plus de dix pieds de haut. Ils sont fixés sur los par une substance plus charnue , qui se change par degrés dans la leur. Chaque fanon présente intérieurement une couche de fibres cornées reyêtue de deux lames cornées aussi, mais plus minces, plus serrées et dont les fibres sont moins apparentes ; les fibres sortent d’entre les lames, et forment ane frange libre sur tout le bord inférieur du fanon ; d’où il résulte que ces franges garnissent toute la partie du palais qui N 4 200 XVII Leçon. Des dents. est au-dessus de la langue, et qui se trouve par- là entièrement velue. is Ces fibres ne sont pas égales dans toutes les es- pèces. Le rorqual, par exemple , les a beaucoup plus grosses que la baleine franche , quoique celle-ci ait les fanons bien plus iongs. DIX-HUITIÈME LEÇON. Des organes de l’insalivation et de la déglutition. j L:: alimens se réduiroient, par la seule masti- cation ; en une poudre difficile à avaler , s'ils n’étoient humectés par la salive, et transformés en une espèce de bol d’une pâte plus ou moins molle, par l’action simultanée de toutes les par- ties de la bouche. Ainsi, à mesure que les mâchoires se meuvent, leurs muscles compriment des glandes qui font jaillir diverses liqueurs dans la bouche. La tangue ramasse sans cesse de petites parcelles qui échappent aux dents, et les ramène dessous ces instrumeus de trituration ; les lèvres en se fermant à propos empêchent que rien ne tombe de la bouche. Quand la petite boule est formée, la langue en se soulevant la porte dans larrière-bouche , où le voile du palais se relève pour fermer les arrière - narines, et empêcher l’aliment d’entrer dans le nez; l’épi- glotte s’abaisse en même temps pour l’empêécher de pénétrer dans le larynx. Alors le bol alimen- taire est saisi par les muscles du pharynx et con- duit par leurs contractions successives dans l’oœso- phage , d’où il tombe dans l’estomac. Ce n’est qu’à cet instant que la déglutition est consommée. Voilà de quelles opérations la déglutition se com- 202 XVIII Leçon. Znsalivat. et déglut. pose dans l’homme ; mais on n’en trouve pas au- tant dans tous les animaux. IL y en a qui n'ont point de lèvres; les oiseaux, par exemple. $ Il y en a qui n’ont point de salive; les poissons. Dans piusieurs la langue n’a point de mobilité, ou n'existe pas du tout ; beaucoup n’ont ni voile au palais, ni épiglotte, et ne peuvent en avoir , n’ayant ni arrière-narines, ni larynx. Dans ceux même où ces parties diverses se trouvent , elles sont susceptibles de variétés dans leur composition ; los qui suspend la langue et qu’on appelle Ayoïde, a des formes très-diverses, et ses muscles, ainsi que ceux de la langue elle- mème, différent en nombre, en insertion et en étendue. Beaucoup d'animaux se servent de leur langue , non-seulement pour faire passer leur nourriture de la bouche dans l’œsophage, mais encore pour prendre celle nourriture au-dehors ct la mener dans la bouche. Tels sont les quadru- pèdes fourmiliers, les pics, les caméléons, etc. Ils ont dû naturellement avoir une struciure parti- culière. De même la quantité et la nature de la salive out dù être en rapport avec l’espèce des alimens, la manière dont lanimal les broie , et Jes res- sources qu’il peut avoir d’ailleurs pour les humec- ter : les animaux aquatiques s’en passeront plutôt que les autres, etc. - Les moyens de déglutition dépendent de la posi- Arr. I. Glandes salivaires. 203 tion de l’animal quand il mange ; ceux qui laissent tomber, leurs aliens dans le sens de la pesanteur , n’ont pas besoin de tant de force, que ceux qui mangeant la tête en bas, doivent les faire re- monter contre cette pesanteur. Ces derniers ont aussi besoin d’un voile du palais plus étendu et plus fort, puisqu'ils courent plus de risque de laisser leurs alimens pénétrer dans les narines. Les animaux qui doivent pomper une nourri- ture fluide , dans quelque vaisseau fermé, soit d’un autre animal , comme les taons, les punaises , soit d’une plante, comme les cigales, ont dû avoir encore dans leurs organes de déglutition une dispo- sition particul ière ; il a fallu qu’ils fussent accompa- gnés d’instrumens propres à entamer ces vaisseaux, d’espèces de lancettes, etc. Mais ceux qui n’avoient à pomper leur nourriture que dans des vaisseaux ouverts , comme les papillons, les abeilles, pou- voient se passer de tels instrumens. ARTICLE PREMIER. Des glandes salivaires. Nous parlerons, dans cet article, des glandes qui versent dans la cavité de la bouche une hu- meur particulière qui se mêle aux alimens pen- dant leur mastication, pour les préparer à être digérés et faciliter leur action sur l’organe du 204 XVIH® Leçon. Znsakivat. et déglut. goût , en les dissolvant et en maintenant cet or- gane humecté. Nous réserverons pour un autre article l’histoire des glandes analogues , telles que le pancréas et autres, dont le liquide, qui en est séparé , coule immédiatement dans un des points du canal alimentaire ; mais nous comprendrons dans celui-ci celle des glandes dont l'humeur gluante enduit la langue de certains animaux, et sert à agglutiner à cette langue les substances dont'ils ‘se nourrissent. Nous y joindrons encore l’histoire des glandes venimeuses qui distillent leur venin dans la bouche de plusieurs reptiles. Les glandes salivaires n'existent pas dans tous les animaux vertébrés ; la classe des poissons en est à peu près dépourvue. On les trouve dans les reptiles et dans les oiseaux , mais dans l’une et l’autre de ces classes elles ont une structure par- ticulière qui les distingue de celle des mammifères. Ce n’est que dans ces derniers qu’elles sont de la nature des glandes conglomérées, c’est-à-dire, qu’elles sont composées de grains glanduleux réunis par un tissu cellulaire plus où moins serré en lobules et même en lobes et en masses de diffé- rentes grandeurs. Il sort, de chacun de ces lobules , de petits canaux excréteurs qui, après un très- court trajet, versent l’humeur de la glande dans ‘la cavité de la bouche ; ou bien ces petits conduits ‘se réunissent pour en former de plus grands, et ensuite s’abouchent encore ‘entre eux, pour ne plus composer qu’un ‘ou plusieurs eanaux princi- » Anr. I. Glinies salivaires. 20 paux, qui parcourent un chemin plus moins long, pour atteindre la même cavité. Ce dernier cas a Éeu lorsque la glande est réunie Ën masse ; le pre- mier arrive au contraire lorsqu'elle n’est formée que de lobules séparés. De petites artères pénètrent ces glandes en grand nombre , et des injections heureuses de ces vaisseaux ont fait voir qu'ils composoient, en très-grand partie, les grains glan- duleux. Les veines qui en sortent sont dans une moindre proportion relativement aux artères, que dans les, autres organes. Elles reçoivent également un assez grand nombre de filets nerveux qui les rendent sensibles, On est encore à désirer une analyse comparée de l’humeur que ces glandes séparent. Il n’y a que la salive de l’homme dont la nature chimique soit. bien connue. On sait qu’elle est composée d’une très-grande proportion d’eau, d’un peu de muriate et de phosphate de soude , d’ammoniaque et de chaux , de mucus très-peu dissoluble dans l’eau , et d’albumine en petite quantité. . D’après les usages que doit avoir ce liquide, il. est facile de prévoir qu’il n’est pas aussi nécessaire. aux animaux dont les alimens, ne séjournent point dans la cavité de la bouche , pour y être mächés, mais sont avalés de suite ; et qu'il perd une partie de son utilité chez ceux dont la langue osseuse n’est pas propre à goûter ces alimens. Aussi les glandes .salivaires manquent-elles généralement, dans les poissons ; celles que l’on présume de cette, y \ 206 XVIIE Lecow. Znsalivat. et déglut. nature dans les raies, indiquent ; par leur peti- tesse, leur peu d'importance. Ces glandes semblent, pär la même raison, être moins essentielles aux reptiles et aux oiseaux ; et parmi lés 72ammi- fères elles doivent avoir moins d'importance chez ceux qui vivent dans l’eau , et chez ceux qui se nourrissent de substances animales, qu’ils ne font que déchirer et qu’ils avalent goulument. Mais elles paroissent avoir été plus nécessaires à ceux dont lPespèce de nourritüre demandoit à être broyée; pénétrée de liquide , et réduite, pour ainsi dire, en pâte avant d’être avalée. Aussi observerons- nous, dans les détails où nous allons entrer, que les glandes salivaires sont plus grandes dans les animaux qui vivent de végétaux , que dans ceux qui se nourrissent de parties animales. En suivant la même idée sur les usages de la salive, il est aisé de prévoir que l’endroit de la bouche où parvient ce liquide , ne doit pas être absolument indifférent, et que la situation des orifices des principaux canaux excréteurs doit avoir un certain rapport avec la manière dont l'aliment sera seumis à l’action des dents. Les orifices des glandes principales sont, d’une part, vis-à-vis des dernières molaires supérieures ; de l’autre , au-devant du frein de la langue , ou sur les côtés de ce frein, un peu en arrière des incisives et des canines , où quelquefois au niveau de ces dernières. L’humeur des premières se mêle particulièrement aux ali- mens mâchés par les molaires ; celle des dernières Ant. 1. Glandes salivaires. 207 humeocte ceux qui ont été coupés par les incisives où déchirés par les laniaires. Dans les animaux chez lesquels les incisives et les canines exercent la fonc. tion principale de la mastication , nous trouverons que la proportion des glandes qui versent leur liquide près des incisives augmente, et que celle des glandes dont les canaux dirigent cette humeur près des molaires supérieures diminue. Nous ne connois- sons que très peu d’exceplions à celte règle, qui s'applique sur-tout aux carnassiers, et semble aussi trouver son application dans les rongeurs. À. Dans les mammifères. : Dans l’omme, les glandes salivaires peuvent être séparées en deux sections. Les unes forment de simples lobules rouges, applatis, lenticulaires , dispersés dans l’épaisseur des lèvres et des joues, entre les muscles de ces parties et la membrane qui tapisse la cavité de la bouche. Quelques-unes sont dans l'épaisseur de ces muscles ; elles portent les noms de Zabiales et de buccales : on a donné celui de mnolaires à un groupe particulier de ces glandes qui se trouve vis-à-vis des dernières-mo- laires supérieures. Les glandes de cette premiére section ont de très- petits canaux excréteurs qui percent la membrane palatine par un assez grand nombre d’orilices. | Quelques anatomistes ont mis en doute si elles devoient être placées au nombre des glandes 208 XVIII Leçon. /Insalivat. et déglut. salivaires, et s’il ne falloit pas plutôt les ranger avec les cryptes muqueuses. Ce doute est bientôt levé lorsqu'on les observe dans les animaux où elles sont plus apparentes que chez l’homme. Leur. structure paroît évidemment la même, pour l’es- sentiel, que celle des autres glandes salivaires. Les glandes de la deuxième section forment des masses conglomérées assez considérables , toutes situées dans le voisinage de la mâchoire inférieure, La plus grande de ces masses porte le nom de parotide. Elle est placée dans la fosse que bornent en arrière le conduit auditif et les apophyses mas- toïde et styloïde, et en avant la branche montante de la mâchoire inférieure et son condyle. Elle remplit exactement cette fosse, descend jusqu’à l’angle de la mâchoire , à la rencontre de la glande maxil- laire, et déborde en avant le masséter , sur lequel elle envoie un, rarement deux prolongemens. Un de ces prolongemens , le supérieur , est quelque- fois séparé et porte le nom de parotide accessoire. Cette glande est formée de lobes de couleur rouge, réunis par un tissu cellulaire peu dense. Les petits canaux excréteurs qui en sortent se réunissent en un seul canal qui traverse le masséter vers le milieu de sa hauteur , atteint le buccinateur , pé- nètre entre ses fibres et perce la membrane pala- tine, par un orifice sans papille, vis-à-vis de la deuxième ou de la troisième des grosses molaires supérieures. C’est le conduit de Stenon. Les rnaxillaires, qui viennent après les paro- tides ART. ]. Glandes salivaires, 209 « tides, pour la grandeur , sont placées derrière l'angle de la mâchoire, en dedans du ptérygoï- dien interne , à l’extérieur et sous le tendon du digas- trique , et immédiatement sous le peaucier. Leur forme est ovale et leur structure semblable à celle des précédentes. Elles n’ont jamais qu’un canal excréteur , le canal de #arton, qui s’introduit sur le mylo-hyoïdien , et est quelquefois accom- pagné, sur ce muscle, par un prolongement de la glande, puis entre les génio-hyoïdien et stylo-glosse; il gagne ensuite la membrane interne de la bouche, _ éttraverse cette membrane vers la base du frein de la langue ; son orifice est percé au centre d’une lé- gère papille. | Le canal excréteur de la maxillaire rencontre, dans son trajet, une autre glande plus alongée ,. plus petite , et quelquefois contiguë à cette der- mière , et paroissant alors en être la continuation. Cette glande, que l’on appelle sub-linguale , est placée immédiatement sous la membrane interne de la bouche et sur les côtés de la langue. Elle est en dehors du canal excréteur de la maxillaire ; le sien se joint quelquefois à ce dernier près de son orifice , ou bien il en a un particulier , à peu de distance de ce dernier. D’autres fois il existe plusieurs ca- naux excréteurs qui ont une rangée d’orifices sur les côtés de la langue. B. Dans les autres mammifères. Ces glande$existent dans presque tous les mam- J 9 210 XVIII Lecon. Zasalival. et déslut. mifères, et n’offrent guères de différence que pour leur forme ; leur couleur , leur grandeur relatiye "et la direction de leurs canaux excréteurs. Leur situation est d’ailleurs à peu près la même; «et. leur structure paroit absolument sembiable. . Les labiales et les buccales sont presqu’insen- sibles dans un grand nombre d’entre eux. Les r10- laires forment ordinairement une série très dis- tinclte vis-à vis des des du même nom, Les sub- linguales manquent quelquefois, quoique cela soit trèsrare, et lorsqu'il n’y a point de parotides, comme cela a lieu dans l’echidna -histrix et le fourmilier, la proportion des maxillaires augmente considérablement. Ce changement n’a pas lieu de même dans les phoques, où les parotides manquent aussi. Ce sont les trois seuls exemples connus du défaut de parotidés. Il existe dans un petit nombre d’espèces, outre ces glandes communes à l’homme, un groupe de glandes semblables quelquefois aux molaires, qui en paroît être la continuation , remonte le long de Vos sus-maxillaire , sous l’arcade zygomatique, jusque derrière le globe de l’œil , et. dont les canaux excréteurs percent la membrane palatine à l’extréinité du bord alvéolaire supérieur. D’antres Fois c’est une glande dont l'apparence est semblable à celle des maxillaires , et dont le canal excréteur perce la membrane palatine au même endroit : c’est ce qui a lieu dans le chien. Le bœuf, le moutoret le cheval offrent des exemples du prélmier cas, ; Le * Ant. I. Glandes salivaires..; - 914 Dans les singes ,.la parotide «est extrêmement grande et forme une masse épaisse , de figure quarrée, qui s'étend en arrière bien au-delà du canal auditif, jusqu’à la rencontre de la portion occipitale du trapèze, et sur le sterno-mastoïdien, Les mnaxtllaire et sub -linguale ont chacune, un canal unique qui s’ouvre sur les côtés d’une longue papille que porte le frein de la langue. Dans la guenon-patas (simia patas), cette papille est conique , et les deux canaux s'ouvrent sur les côtés de sa base , celui de //’arton au côté interne, et le canal de la sub-linguale au côté opposé. Dans le ba: boin à museau de chien (simia hamadryas. Lin.), cette même papille est applatie horizontalement , et l’orifice du canal de Warton est à sa Sue supérieure , près de sa base, tandis que.celui du canal de la sub-linguale est à la surface inférieure, plus près de l'extrémité. Dans les carnassiers, les parotides ne sont pas ordinairement plus sie que les maxillaires, très-souvent mème elles sont plus petites ; leur tissu paroît plus serré et leur couleur plus rouge que dans les Aerbivores. Les maxillaires sont plus grandes que les paro- tides dans les chauve-souris ; elles ont une forme arrondie , et leur substance: est plus ferme. Elles sont également plus grandes dans le chien, la sarigue manicou ( didelphis virginiana) etc, Dans cette dernière , les. z2axillaires sont au moins une fois plus considérables que les paro» » O 2 212 XVIII Leçon. Jnsalivat. et déglut. tides ; l’orifice de leur canal est placé à la base du palais, un peu en arrière de la canine. On n’y a pas observé de papille. * Les parotides forment dans le chien et le chat une sorte de croissant , dont la concavité embrasse la conque de l'oreille en dessous, et dont les cor- nes se prolongent en arrière et en ayant de cette conque. Elles s'étendent inférieurement jusqu’à la rencontre des maxillaires. La portion inférieure est, dans le chzen, distincte du reste de la masse, et c’est à l’endroit de sa réunion avec la supérieure que viennent rayonner les petits canaux excréteurs pour se réunir en un seul, qui perce la membrane palatine vis-à-vis de Îla troisième molairé supé- rieure. Les sub-linguales manquent dans le chat. Dans le chien elles ne semblent être qu’un prolongement des maxillaires. Les molaires forment dans le chien une série, non interrompue, qui s'étend vis-à-vis des dents inférieures du même nom, depuis la première jus- qu'a la dernière ; elles touchent immédiatement la membrane du palais, et percent cetté membrane par une quantité de petits orifices. Dans le chat elles forment une masse ovale serrée, située également vis-à-vis des molaires Hféridarés. Le chien a de plus une glande de même appa- rence que la maxillaire, qui peut égaler la moitié de sa masse, et quelquefois n’en fait pas le quart. Cette glande est placée dans la fosse zygomatique , Art. L Glandes salivaires. 215 immédiatement sous l’arcade de ce nom; elle re- monte jusque sous le globe de l’œil, et déborde un pen cette arcade en bas. On en découvre l’extrémité inférieure dès que l’on a enlevé le masséter. Son canal, dont le diamètre est plus considérable que celui des canaux de Stenon et de W'arton, des- cend derrière l’os sus-maxillaire , et s’ouvre à l’ex- trémité du bord alvéolaire de cet os. Dans les rongeurs les glandes salivaires sont plus considérables que dans les carnassiers. Les pa- rotides embrassent inférieurement, dans le Zapin, la conque de l'oreille, et descendent jusqu’à la. rencontre des r#1axillaires ; leur portion inférieure est grande et arrondie ; leur canal traverse le haut du masséter , et perce la membrane palatine vis-à- vis la dernière molaire supérieure. Les maxillaires sont arrondies ; l’orifice de leur canal, placé sur le côté du frein de la langue, n’a point de papille. Les sub-linguales sont minces et alongées. Les rnolaires sont rapprochées en masse vis-à-vis des dents du même nom. | Dans le sur-mulot les mnaxillaires sont plus grandes que les parotides. Dans le paca celles-ci forment une masse très- épaisse, d’un tissu plus serré, plus rouge; et composé de lobes plus petits que cela n’a lieu ordinairement dans les herbivores. Les sous-maxillaires sont également très-grandes, mais un peu moindres. Les sub -linguales sont larges et appiaties. | Le Ækanguroo - géant a un système salivaire O 3 o1ë XVII Leçon. Jnsalivat. et déglut. encore plus considérable que celui des rongeurs, ét ressemblant en cela au système salivaire des ruminans. Lies parotides, formées de lobes peu serrés! se prolongent en arrière sur les côtés du cou, jusqu’au tiers postérieur de cette partie, Les maxillaires , plus ramassées , mais également très- grandes, ont la situation ordinaire. Les sublin- guales sont alongées , et de grandeur médiocre. Dans les édentés les glandes salivaires offrent plu- sieurs particularités, qui méritent d’être notées. * Les parotides sont plus petites que les maxillaïres dans les Zatous'et les paresseux. Dans les premiers le canal de Stenon règne le long du bord inférieur du masséter, et perce la lèvre supérieure près de la comniussure, Les maxillaires se portent en arrière, au-delà du larynx, le long du muscle sterno-génien, et leur portion antérieuré prend la forme de l’angle de la mâchoire qu’elle embrasse. Dans-le paresseux didactyle ces glandes se prolongent sur le mylo- - hyoïdien, jusqu'aux swb-linsuales , qui sont min- ces , alongées, et se portent en avant jusque vis-à- vis du frein de la langue. Dans le fourmilier didactyle , les glandes qui semblent répondre aux sous-mazillaires, forment une masse conique , qui recouvre le haut de la poi- trine et le devant du cou ; elle s’enfonce comme un coin entre les glandes mammaires, vis-à vis du ster- uum, et s’étend en avant jusqu’au larynx , puis se porte sur les côtés du cou, en remontant autour des oreilles , et fournit un prolongement étroit, qui L Arr. EL Glandes salivaires. #15 s’avance entre le z7usséter et le ne pire Quoique-réunie en apparence en une seule masse cette glande nous a paru avoir deux canaux excré=- teurs principaëx , qui s’insinuent sur le bord posté- rieur du mylo-hyoïdien et suivent ce muscle de chaque côté , jusque derrière l'arc du menton, où ils vont s’ouvrir. Cette description a besoin au reste d'être confirmée par des recherches ultérieures, faites sur des individus plus grands ét mieux con- servés que celui qui a été à notre disposition. Les molaires sont réunies en une mâssé alongée, recouverte par le bucéinateur. Elles s'étendent sur la face externe des branches de la mâchoire inféz rieuré, depuis lé bord antérieur du masséter jus- qu’à l'angle des lèvres. ‘Les sub. linguales sont formées dé grains glan- détôssé , disposés en série sous la membrane pala- tine, le long des gério-glosses. | Les parotides paroissent être remplacées par la masse glanduleuse , que nous avons dit êlré ana- logue aux maxillaires, à cause de la direction de ses canaux excréteurs. R Une autre glande , qui paroît de même nature, remplit une grande pârtie de la fosse commune (qui tient lieu des fosses temporale , zygomatique et orbitaire ). Elle est contigué ; en bas , aù bord supé- rieur dû masséter; en arrière et en hart elle ré- pond àu crotaphite, et elle embrasse en avant le globe de l’œil. Sa substance est plus compacte que celle de la parotiyle, qui est d’ailleurs formée de O0 4 216 XVII Leçon. Insalivat. et déglut. grands lobes polygones , qui ne s’observent pas dans celle-ci. Il paroït que son canal excréteur va s’ouvrir derrière l’os sus-maxillaire. Enfin nous avons observé une dernière glande, qui sert probablement aenduire lalanguede cesanimaux de la viscosité nécessaire pour retenir les fourmis. Elle est ovale et applatie , et descend au-devant du tendon du masséter, derrière l’angle des lèvres, puis le long du bord de la lèvre inférieure , jusque vers le milieu de cette lèvre. Son canal s’ouvre exté- rieurement dans une rainure , qui est à la commis- sure des lèvres. En pressant la glande, il sort de cet orifice une matière blanche, épaisse, gluante, qui remplit les cèllules dont la glande est formée. Dans l’echidna-histrix,les sous-maxillaires sont très-grandes ; elles se portent trés-loin en arrière, jusqu’au devant des clavicules. Les lobes, dont elles sont formées , sont très- distincts, et leurs petits canaux excréteurs se déchargent dans le principal par une quantité d’embouchures visibles. Le dia- mètre de celui-ci est très-grand ; il se porte dans la direction de l’axe de la glande sur les muscles qui vont à la langue, et perce la membrane palatine très-près de l’arc du menton. Il y a, dans le même animal, deux sb-linguales , de forme ovale, plus petites que les sous-maxtllaires, composées de lobes plus serrés , situées sous la membrane palatine, de chaque côté de la base de la langue, et dont l’hu- meur paroît s’échapper par plusieurs petites ouver- tures placées à cet endroit. . ART. I. Glandes salivaires. 217 . Parmi les pachydermes le cochon a deux sub- linguales. L'une très-étroite, fort alongée, accom- pagne, en dehors, le canal excréteur de la maxil- laire , depuis l’angle de la mâchoire jusqu'à la deuxième sub-linguale. Elle est composée de pétits lobes d’un rouge pâle. Son canal excréteur en sort près du tiers postérieur , et marche à côté et en de- hors de celui de la sous-maxillaire. Il se termine à quelques millimètres de l’orifice de ce dernier, par une plus petite ouverture ; son diamètre est égale- ment plus petit. La deuxième sub-linguale est pla- cée au-devant de la première ; sa forme est carrée et applatie, et les lobes, dont elle est composée, sont plus rouges et plus grands. Elle a huit à dix canaux excréteurs, qui percent la membrane pala- tine sur une rangée. Le canal de la parotide suit le bord inférieur du masséter , et forme un arc dont la convexité est en bas. Il perce la membrane palatine vis-à-vis de la troisième molaire, sur le côté d’un grand tubercule qui existe à cet endroit. Les molaires forment deux masses alongées , qui s'étendent le long des dents molaires supérieures et inférieures , jusque vis-à-vis des canines. Leurs canaux excréteurs sont nombreux »-€t percent la membrane palatine par un assez grand nombre d’orifices. Ces glandes ont, pour la forme des lobes et leur couleur, l’apparence des secondes sub-linguales. Dans les ruminans et les solipèdes les glandes salivaires-sont plus grandes que dans tous les autres 218 X VE Lecçox. ?nsalivat. et déglut. mammifères. Elles ont une couleur pâle, et sont “ formées de grands lobes peu serrés entre eux. La parotide a, dans le bœuf, à sa partie anté- rieure et supérieure , un lobe arrondi, qui repose sur le masséter. Le canal de Stenon sort de sa por- tion inférieure, qui descend plus bas que l’angle de la mâchoire ; il suit, comme dans le cochon, le bord inférieur du masséter , en formant un arc dont la convexité est en bas, et va percer la mem- brane palatine vis-à-vis de la deuxième molaire. Ce canal a la même direction dans le mouton. IE perce la membrane palatine vis-à-vis de la troi- sième molaire. Les maxillaires sont très-longues dans le bœuf et le mouton. Elles remontent en arrière sur les côtés du larynx et du pharynx , jusque derrière celui-ci , et se portent en avant jusqu’au milieu des branéhes de la mâchoire inférieure. Leur canal excréteur sort de ces glandes vis ä-vis de l’anglé de la mâchoire. Il perce la base du palais au-devant du frein de la langue, à la face inférieure d’une papille dure, qui remplit en guise de valvule une fosseite du palais. Les sub-linguales sont aussi très- longues dans ces animaux. Leur canal excréteur marche à côté de celui de Warton, et perce la pa- pille tout près de l’orifice de ce dernier. Les buccales forment dans Te mouton une couche très-épaisse entre le buccinateur et la membrane palatine. Les molaires sont rapprochées en un groupe de glan- des lenticulaires , en dehors du buccinateur, et au- ART. 1. Glandes salivaires. 219 devant du masséter , vis-à-vis des dernières dents molaires supérieures. Dans Je bœuf et le mouton il existe derrière l'os sûs-maxillaire, et dans la fossé zygomatique, un groupe de glandes semblables aux molaires, qui s’étend en haut jusqu’au'globe de l’ocil , et déborde en bas l’arcade zygomatique sous le masséter. Ses canaux excréteurs, qui sont très-apparens , percent la membrane palatine, vis-a-vis du bord alvéolaire, en arrière de la dernière molaire. Il est rare de rencontrer cette glande. On en a trouvé une ana- logue dans le serval, nous ne l’aÿons pas vue dans le chat, mais nous l’avons déja indiquée pius haut dans le chien et le fourmilier. à Dans le cheval cette glande n’est qu’un prolonge- ment des molaires, qui remonte derrière l’os sus- maxillaire jusqu’à quelque distance de l’abductéur de l'œil ; ses parotides sont très-grandes ; elles s’c- tendent en haut derrière la conque de l'oreille , et se prolongent en bas au-delà de l’angie de la mâ: choire. On peut y distinguer trois portions princi- pales, dont les trois canaux excréteurs se réunissent bientôt en un seul, qui suit la même marche que dans les ruminans. Il s’ouvre au centre d’un tuber- cule, placé vis-à-vis de la quatrième molaire supé- rieure , très-près de la cinquième. | Les rmaxtillaires s’enfoncent en arrière sur Îles cotés du larynx et du pharynx, comme dans les ruminans. Leur canal excréteur s’onvré au centre d'une papille ronde placée sur un des replis de 220 XVII Leçon. Znsalivat. et déglut. la membrane palatine, qui forme le frein de la langue. Les sub-linguales ont beaucoup de petits con- duits excréteurs, dont les orifices , rangés sur plu: sieurs lignes, se voient sur les côtés de la langue. . Dans les mammifères amphibies le système salivaire est beaucoup moins grand que dans les ordres précédens. Il n’y a point de parotides, de sub-linguales , ni de glande zygomatique dans le phoque commun ; on n’y trouve que deux maxillaires , une grande et une petite, dont le canal excréteur commun va s'ouvrir, comme à Vordinaire , à côté du frein de la langue. Dans les cétacés le système salivaire paroît manquer entièrement, C. Dans les oiseaux. Les glandes salivaires ne se rencontrent dans cette classe que sous la langue ; elles répondent par leur position aux sub-linguales des mammi- fères , mais leur structure n’est pas la même. Ce sont des amas de petits grains ronds creux , dont l'hameur parvient dans la bouche par plusieurs ori- fices. Celle-ci est ordinairement épaisse, et presque gluante. Elle a cette qualité à un haut degré dans les pics. Dans l’énerillon la glande salivaire est formée d’une série de grains réunis en une petite masse: alongée , placée sous la membrane palatine, de Arr, I. Glandes salivaires. 221 chaque côté de la langue , en arrière de la portion cornée. Dans les gallinacés ces glandes paroiïssent con- sidérables. Il y en a deux paires dans le dindon. Celles de la première paire ont la forme d’un cône, dont la pointe est dirigée vers celle du bec ; elles se touchent dans presque toute leur étendue, et remplissent en avant l’angle de la mâchoire in- férieure. Elles sont placées immédiatement sous la peau , et il n’y a que leur portion antérieure qui touche la membrane palatine. En arrière elles sont recouvertes par une autre paire de glandes et par les serpi-hyoïdiens. C’est un amas de grains ronds, colorés en jaune comme l’hu- meur qu’ils contiennent, Celle-ci parvient dans la bouche par plusieurs orifices. La deuxième paire , plus petite, de forme alongée, repose sur le tiers postérieur des premières ; elle est recou- verte immédiatement par la membrane interne de Ja bouche. Dans l’autruche les glandes salivaires sont ra- massées en une masse en forme de croissant, qui borde la langue , et en forme la plus grande partie. Leur humeur s'échappe par une foule d’orifices percés à la face inférieure de cet organe. Deux autres masses glandaleuses , larges et applaties, séparant une humeur analogue , sont suspendues à la voûte du palais, à l’entrée du pharynx. Leur surface est percée par des miliers d’orifices très-visibles. 322 XVII Lrçox, Insalivat, et déglut. Ces glandes fournissent ; dans le perroquet, me matière eluante de couleur grise ; elles sont éga- lement aux deux côtés de la base de la langue. _ La glande qui sépare l’humeur qui enduit. la langue des pics est très-considérable. Elle déborde en dessous la mâchoire inférieure ; et se’ porte jusqu’a l’occiput; les grains qui la composent sont gros, blancs, et remplis d’une humeur très-giuante de même couleur , qui se décharge dans la bouche par un seul canal percé sous la pointe dela langue. Cette glande est contiguë en avant à. une atitre glande de couleur rouge, qui s'étend jusqu’à la symphise des branches de la mâchoire, Dans les oiseaux d’eau en général, iln'y a qu’une paire de glandes salivaires, qui semble même dans plusieurs réunie en une seule masse , séparéé en deux lobes en arrière. Cette masse est très-pétite dans Voie, placée d’ailleurs sous la membrane palatine ; derrière l’angle des branches de la mächoire in- férieure. L’humeur épaisse , blanchâtre , visqueusé que renferment ses pelils grains, s’en échappe par un assez grand nombre. d’orifices rangés prin- cipalement sur la ligne moyenne .qui répond aux deux glandes. D. Dans Les reptiles. Les Au salivaires des reptiles ; com- parées à celles, des mammifères , offrent égales ment des différences frappantes. Dans quelques: uns Ja langue est composée , en grande partie ; ART. I. Glandes salivaires. 223 d’une masse glanduleuse épaisse , formée d’une foule de petits tuyaux réunis par leur base, et qui se séparent vers la surface de la langue. Ce sont autant de papilles qui hérissent cette surface, ou qui la rendent veloutée lorsqu'elles sont très- fines, Les côtés de la masse sont percés d’une foule de pores qui laissent passer ld liqueur que “sépare celte glande. Elle repose immédiatement sur les muscles de la langue, et suit les mouves mens que ces muscies impriment à l'os qui la soutient. Cette glande existe dans les chéloniens. La structure que nous venons d'indiquer. est très- apparente dans la Zortue. grecque. Elle existe également dans plusieurs sauriers. Nous l’avons observée dans le gecko à tête plate (g. fimbriatus), lisuane ordinaire , le scinque schneidérien. : Dans Pagame ummbra elle est surmontée -en avant, au lieu de papilles, de feuillets transverses pressés les uns contre les autres. Ces feuillets s’observent sur toute la surface de celle du ca- méléon. | 4 La langue des batraciens paroît couverte d’une substance glanduleuse analogue. .: Dans les reptiles qui ont une langue écailleuse, ou. lisse et couverte d’une simple membrane, cette glande paroît être remplacée par deux autres alongées granuleuses, situées sous la peau le long de la face externe des branches de la mâchoire inférieure , et dont l'humeur est versée au côté externe des dents de la même mâchoire, Elles 224 XVII Leçon. Insalivat, et déglut. touchent immédiatement de ce côté la membrane palatine. Ces glandes sont tréssmarquées dans les tupi- nambis , les couleuvres, les boas. Les arnphisbènes ne les ont pas situées au même endroit, quoiqu’elles aient la même struc- ture apparente. Elles sont chez ces dernières im- médiatement sous la langue, entre les muscles génio-glosses et génio-hyoïdiens. Outre ces glandes, quelques ophidiens en ont d’autres qu’il est important de connoïtre à cause du venin qu’elles séparent. Elles existent dans tous les animaux de cet ordre , dont les mâchoires supérieures sont armées de crochets , et sont, comme les salivaires des mammifères, de la na- ture des glandes conglomérées. On les trouve placées sur les côtés de chaque branche de la mâchoire supérieure, en arrière de l'orbite, et presque immédiatement sous la peau. Deux muscles destinés à redresser les crochets, et à abaïsser ces branches, ou lesos sus-maxillaires , conséquemment à fermer la bouche , les traversent d’avant en ar- rière , l’un extérieurement , et l’autre du côté infé- rieur, de sorte qu’ils ne peuvent agir sans compri- mer la glande et chasser le venin dans son canal ex- créteur. Celui-ci conduit l’humeur venimeuse à la base des crochets , où elle pénètre par une fente, ou- verte en avant, dans un canal qui règne dans toute leur étendue, et s’ouvre vers leur pointe, du côté antérieur , par une autre ouverture oblique. E. Dans ART. I. Glandes salipaires. 225 E. Dans les poissons, Les poissons manquent généralement de glandes salivaires. Elles paroissent remplacées dans la carpe par une substance glanduléuse placée sous la base du crâne, et, ce qui est remarquable , précisément devant les dents mâchelières , propres à ce poisson, recouvrant à cet endroit l’articulation supérieure des os branchiaux , s’avançant même sous la voûte du palais , où elle cache plusieurs muscles de l’os quarré. Cette substance adhère fortement à la mem- brane muqueuse qui la revêt. Elle est d’un gris de, rougeûtre , d’une apparence homogène. D'autres glandes formant des couches ‘plus ou moins étendues, plus ou moins épaisses dans des points différens du ‘canal alimentaire, suivant les espèces, mais particulièrement à son origine, et que nous décrirons plus en détail avec ce canal, suppléent probablement , dans ces animaux, au défaut de glandes salivaires. 11 y a cependant dans les raies, et sans doute dans les syuales, un . amasde grains glanduleux situésimmédiatementsons SE Ja membrane du palais , sur le grand muscle abais- ; 8 seur de la mâchoire inférieure. Ces grains sont de la grosseur d’un petit grain de mavet , composés de plusieurs petites cavités; ils paroissent dégorger une humeur muqueuse à la base du palais. Nous n'avons pu nous en assurer , quoique nous ayons comprimé fortement la glande, Les autres poissons n’offrent rien de semblable. 5 E + 226 XVII Leçon. Jnsalivat. et dég olut. AR T I CL'E TE De l’os hyoïde et de ses muscles. ".. LA langue des trois premières classes d’ani- maux vertébrés prendsson principal appui sur une espèce de chaîne ou de demi-ceinture, composée d’un nombre d’os variable selon les espèces, et suspendue par ses deux bouts à la partie posté- rieure et inférieure du crâne , derrière l’articu- ation de la mâchoire inférieure, et en ayant du cou, Cette ceinture a des appendices , soit arti- culées , Soit faisant partie des pièces transyerses qui se portent , soit en avant , soit en arrière ; celles-ci servent à porter le larynx ; les autres pénètrent plus ou moins dans le corps de la langue, et en font quelquefois la plus grande partie. Il y. en a qui ne servent qu'à l'insertion de certains muscles ou de certains ligamens. Cette chaîne d’os de . v se nomme los Ayoïde. Ses mouvemens influent * puissamment sur ceux de la langue et sur ceux du larynx , souvent même sur ceux de la mä- choire. À. Dans l’homme et les mammiféres. a. De l’os hyoïde. ; La partie principale de’ œt os forme, dans l’homme , un peu plus d’un demi-anneau , placé horizontalement entre la base de la langue et le . Anr. IH. Os Ayoïde. 227 larynx , et ayant sa convexilé dirigée en avant. Il tient à la premiere par les muscles qu’il lui envoie, et par un prolongement de la membrane palatine qui se fixe à son bord supérieur. Ds son bord inférieur descend une substance liga- menteuse , qui s’attache au bord supérieur du cartilage thyroïde. Les deux extrémités reposent sur les cornes ou apophyses supérieures de ce carlilage , et leur sont unies par des ligamens. Les anatomistes distinguent dans cet os un corps et quatre co mes, deux grandes et deux petites. Le corps situé en ayant forme a-peu-près le tiers de la convexité du demi-anneau ; sa face concave. présente une petite cavité, que nous verrons aug- menter beaucoup dans plusieurs singes. Ses ex- trémités s’articulent avec les grandes cornes , qui sont plus rhinces et moins courbées que lui, et prolongent sur les côtés l'arc qu’il forme en avant. Les petites cornes ont la forme et la grandeur d’un grain d’orge ; elles sont posées sur l’articu- laüon des grandes avec le corps, de manière que leur extrémité supérieure est dirigée en arrière. De celle-ci remonte un ligament qui se porte à l’extrémité de l’apophyse styloïde, et suspend l’os hyoïde au crâne. à Dans tous les autres mammifères, l'os hyoïde présente à peu près les mêmes rapports ; seulement il faut gbserver, pour l'intelligence des descriptions que nous en allons donner, que sa position abso- lue change avec celle de l'animal, et que tout ce F3 228 XVIII Lecow. Znsalivat. et déglut, qui est antérieur chez l’homme, devient inférieur dans les mammiféres et ainsi de suite. Il peut être semblablement divisé , dans ces animaux, en corps et en cornes; mais dans plusieurs d’entre eux les cornes qui répondent aux grandes de l’homme se soudent avec le corps et n’en peuvent plus être distinguées , et celles qui répondent aux petites sont plus grandes que les autres, aussi ne peut- on plus leur conserver cette dénomination. Comme elles s’articulent constamment en avantyde celles qui répondent aux grandes chez l'hobllte nous les appellerons cornes antérieures , ét les autres, cornes postérieures. Les premières sont toujours suspendues à l’extrémité de l’apophyse styloïde, ou de l’os qui remplace cette apophyse ; celle-ci ne paroît exister que dans les singes. Dans les autres mammifères elle est remplacée par un os, ordinairement très-long , qui est articulé dans une cavité située au même endroit du crâne , ou sus- pendu à cette partie lorsqu'il ne s’élève pas jus- que -là. Il offre quelques particularités que nous indiquerons dans les détails sur l’os hyoïde. La corne qui s'articule avec lui pourroit encore porter le nom de corne styloïde , et l’on appelleroit, par la même raison, corne thyroïde celle que nous somimes déja convenus de nommer corne postérieure. * Dans les orangs, cet os est a peu présilcomme dans l’homme. On n’a même remarqué aucune dif- “férence dans celui du chimpansé, Le corps de l'os € | ART. II. Os Ayoide. 229, hyoïde du gibbon présente à-peu-prés la forme de la même pièce chez l’homme , seulement son bord inférieur ou postérieur a une échancrure dans le milieu , qui le partage en deux larges apophyses ; la cavité de la face supérieure est plus profonde et moins évasée : les grandes cornes sont propor- tionnellement plus longues; les petites n’existent pas. Il n’y en avoit du moins aucune trace dans l'individu que nous avons observé. L’os hyoïder des sapajous s’écarte déja de ce modèle. Le corps a une forme quarrée dans le tamarin ; 11 est mince, convexe en bas et concave en haut. Son bord antérieur est épais et porte de _petites cornes à ses angles ; le postérieur est mince et échancré au milieu. Les grandes cornes sont très-larges et amincies comme des lames ; elles s’articulent plus en dedans que les petites. Dans les guenons et les r77acaques , le corps de cet os a une forme triangulaire, anguleuse et bombée à sa face inférieure , présentant une cavité de même forme à la face opposée. Les grandes et les petites cornes s’articulent aux deux angles an- térieurs , les grandes plus en dedans que les pe- tites. L’angle postérieur est tronqué et échancré ; il se prolonge sous le cartilage thyroïde. | Les petites cornes sont plus grêles que les grandes ; mais elles égalent presque en longueur ces dernières , au devant desquelles elles: sont articulées ; elles forment ensemble un angle très- aigu. | P35 ‘ 250 XVIII Lecox. Znsalivat. et déglut. L’os Ayoïde des baboins a la forme de celui dés guenons et des 711caques. Re, Mais dans les a/ouattes, cet os offre une parti- “cularité extrêmement remarquable, parce qu'elle , sert à expliquer les hurlemens que produisent ces animaux. Le corps est comme soufflé pour Dee une caisse osseuse à parois très-minces et très- élastiques, dont le diamètre excède quelquefois 0.06 mètres, de forme irrégulière, très-bombée en dessous , applatie en dessus , présentant en arrière une grande ouverture dont le diamètre est presque égal à celui de la cavité. Deux pétites apophyses, qui répondent aux pelites cornes , s'élèvent de chaque côté de celte ouverture. Les grandes cornes sont articulées un peu plus haut; elles sont droites, minces et médiocrement longues. L'intérieur de la caisse présente quelques crêtes osseuses près de l’ouverture. Celle-ci communique avec la cavité droite du sac {hyro-hyoïdien qui s'ouvre dans le laryox , derrière la face externe du cartilage thy- roïde. Nous reviendrons sur cette organisation en traitant de la voix. L'os hyoïde des makis a plusieurs caractères qui le distinguent de celui des sirges. Les petites cornes sont formées de deux os grêles ; elles ont les deux tiers de la longueur des*grandes, et forment avec elles un angle très-aigu. Elles sont sup- portées par l’os styloïde , qui est long et grêle. Les grandes s’articulent en arrière des petites. Le corps a l'apparence d’un bouclier convexe inférieurement ART. IL Os Ayoïde. 251 et concaye à sa face supérieure , dans les Zoris ; mais“dans les z2akis proprement dits, il a sim- plement la forme d’une branche courbée en arc. Dans les carnassiers , Vos hyoïde est formé, en général, de parties grêles et alongées. Le corps est cylindrique et à peu près droit, sa courbure est très-peu marquée. Les cornes antérieures sont plus longues que les postérieures ; elles sont for- mées de deux pièces, dont la seconde ; toujours plus longue.que la première , est portée par l’ o$ sty- loïde. Celui-ci est ordinairement plus grand que toutes les pièces précédentes ; son extrémité tem- porale est élargie et présente une facette articulaire. Il n'y a guères de difltrence que dans la don- gueur et la grosseur relatives de ces pièces, qui varient d’ailleurs très-peu, et dans l’ouverture des angles qu’elles forment en s’articulant entre elles. En général la première pièce des petites cornes est dirigée en avant , et la seconde s’élève presque perpendiculairement sur celle-ci. Dans le Aérisson cependant les pièces de l’os hyoïde sont larges et applaties. Les grandes cornes ‘sont légèrement recourbées en avant; elles le sont également dans le blaireau, mais d’une manière plus sensible. Dans les sarigues, l'os hyoïde s’écarte aussi du type qu'il offre généralement dans les carnassiers. Son corps est plat et presque quarré; les cornes s’arliculent à ses angles qui sont tronqués pour cela. Les grandes sont très-larges à leur base et se P4 252, XVIII Lecon, /nsalivat. et dé glut. recourbent en avant en s’amincissant en poïrite ; les petites sont plus longues, de forme éylndlue ; dirigées en avant et un peu en haut, élargies vers leur extrémité postérieure. Nous ignorons si l'os a elles sont formées s'articule avec l'os styloïde, où,sälly a un second os intermédiaire. L’os hyoïde varie davantage dans les rongeurs. Celui du cochon d’Indé a le corps triangulaire, et offre en avant une surface plate, en arrière et en-haut une surface concave. Les cornes anté- rieures, sont grêles et s’élévent perpendiculaire- ment de chaque angle supérieur ; les cornes pos- _{érieures sont peu marquées. L’os Ayoïde du lièvre a beaucoup de ressémblance avec le précédent; son corps est épais, spongieux et à peu près de même forme. Les cornes antérieures sont longues, grêles et recourbées en arcs ; les postérieures sont trés- petites. Dans le porc-épie , le corps de l'os hyvïde forme une petite portion d’anneau qui offre en arrière une protubérance au milieu ‘de: son bord. Lies cornes postérieures sont larges ; plates et longues ; les antérieures sont composées de deux pièces ; dont la première est presque quarrée et la seconde fort longue et grêle. Toutes ceslparties sont minces et alongées dans l’écureuil. Le corps “forme , avec les cornes postérieures, un arc trés- courbé ; les cornes ‘antérieures sont composées de trois pièces dont l’intermédiaire est la pins longue, et celle qui s’articule avec le corps, la plus épaisse. Dans le castor, le corps de l'os kyoïde a une Arr. II. Os Ayoïde. 233 longue et forte apophyse ovale, qui descend per- pendiculairement du milieu de son bord inférieur. Les cornes postérieures sont au moins aussi fortes et prolongent l’are de ce corps ; les antérieures sont petites et cartilagneuses. Dans la marmotte, les cornes postérieures sont longues et grèles ; elles se continuent avec le COTPS ; qui est tr és-courbé ; du milieu de sa convexité des- cénd une large apophyse. Les cornes antérieures sont formées de trois,os ; les deux premiers sont courts, gros et bosselés ; les troisièmes sont longs , grèles ét cylindriques, et s’articulent sur le corps, qui forme un un arc trés ouvert. Dans le rat vulgaire, le rat d’eau, Vondatra, le corps forme également un arc très-court, et présente une pointe plus où moins marquée dans le milieu de son bord inférieur. Ce sont les cornes antérieures qui semblent continuer cet arc plutôt que les postérieures. Celles-ci sont très-courtes , larges et plates dans l’ondatra ; il n’en existe qu’un rudiment dans le rat vulgaire, le campagnol , le rat-d'euu. Les premmicres sont au contraire longues et grêlesdans toutes ces espèces, et formées d’un seul os. Il y en a deux dans celles du loir et du /érot, dont le premier descend obiiquement en dehors. Le corps, dans ces derniers, n'offre pas de courbure sensible ; les cornes postérieures forment avec lui un angle trés-ouvert. Toutes ces pièces sont très-grêles et cylindriques ; à l’exception des deux premières des cornes aBtérieuves., qui sont courtes et applalies. | 234 XVII LEçox. JZnsalivat et déglut. Dans une partie des édentés, les cornes anté- rieures sont couchées le long du bord antérieur du corps, et se réunissent par leur extrémité infé- rieure ; elles sont courtes et s’articulent avec l’os styloide , qui est beaucoup plus long. Dans l’echidna-histrix, l’os hyoïde a une struc- ture, toute particulière, Le corps est formé d’une branche plate et droite ; les extrémités de son bord antérieur supportent les cornes du même côté , qui sont cylindriques, dirigées en avant et formées d’une seule pièce. L’os styloide descend presque perpendiculairement à leur rencontre. Les cornes postérieures sont arquées en avant, larges, plates ,'articulées sur les côtés du corps; leur ex- trémité , dont le bord postérieur est convexe, tient à une seconde pièce qui descend parallèlement à la première , jusque derrière le corps , où elle est jointe à celle du côté opposé. Deux autres pièces sont soudées à celles-ci vers l'endroit de leur jonction , et s’en séparent sur les côtés. Dans l'éléphant, le corps est soudé avec les cornes postérieures ; il a la forme d’une lame ap- platie, un peu arquée de bas en haut. Ces der- nières forment deux branches également appla- ties, qui remontent obliquement en arrière et se recourbent légèrement en dedans. L/os styloide est bifurqué : la branche postérieure est,arquée , longue et terminée en pointe; l’antérieure, moins longue et droite , s’articule avec les cornes an- térieures. AnT. I. Os kyoïde. 235 Parmi les pachydermes, Vos hyoïde du cochon a ses cornes postérieures soudées avec le corps, ét forment ensemble un os applati, courbé en arc; les cornes antérieures sont très - courtes plates et dirigées en avant : l'os styloïde est grêle Salon MM »." Dans le rhinocéros, l'os hyoïde est semblable à celui des ruminans à cornes. Dans ceux-ci, les cornes postérieures forment un art avec le corps , qui présente une tubérosité au milieu de son bord inférieur ,°et sont ordinairement soudées avec lui; les cornes antérieures ont deux pièces, dont là première est toujours la plus longue, quoi- qu'elle lé soit moins que les postérieures : elle se porte toujours directenient en avant. La seconde pièce, qui est très-courte, s'articule avec los sty- loïde ; celui-ci est fort long, élargi à son extré- mité supérieure , qui présente antérieurement uné facette articulaire, is le chameau le corps est épais et à-peu- prés” quarré ; ; il na point de tubérosité. Les cornes postérieures sont longues ‘et gréles , et s'élèvent en ärc de sés angles postérieurs ; les antérieures sont articulées aux angles du .même côté ; la pre- mière pièce, qui est dirigée en avant, est beaucoup plus courte que la seconde ; celle-ci s’élève presque perpendiculairement à la rencontre de l’os styloïde, qui est plus court à DAS" que dans les Tt- minans à COTNEs. Les cornes postérieures sont peu distinctes du s 256. XVIII Leçon. /nsalivat. et déglut. corps dans les so/ipèdes. Elles forment avec-lui un arc plus ouvert dans le zèbre que dans l’éne ét ler cheval. Du milieu de cet arc descend une longue apophyse ; elle égale dans le cheval la portion qui répond aux cornes postérieures ; elle est plus courte que cette portion däns le zèbre, et plus longue dans l’éne. Les cornes antérietres sont formées d’une seule pièce qui est très-courte, dirigée en avant , et s'articule à angle droit avec l'os styloïide. La forme de ce dernier os est à-peu- près la même que dans les ruminans à cornes. . Dans les mammifères amphibies le corps est mince , alongé ; peu courbé en arc, sans tubé- “rosité ni apophyse. Les cornes postérieures, pro- Jongent l'arc du corps ; elles ont à-peu-près la même épaisseur. Les antérieures sont formées, de trois os, dont le premier est très-court, le deuxième est plus long. Dans les cétacés l'os hyoïde a une position et une forme particulières. L’os styloïde est long; il se porte très-obliquement.en avant et en Fe sous la base de la langue, où il se joint à la corne antérieure de son côté. Celle-ci est courte; elle va directement en arrière s’articuler au mi- lieu de la convexité du corps, qui est applati, soudé aux cornes postérieures , et représente la : figure d’un croissant, dont les pointes sont tournées en arrière. Celles-ci sont libres , et ne tiennent pas par des ligamens au cartilage thyroïde. » AnT. IL. Os Ayoïde. 237 b. Des muscles de l’os hyoïde. Il y a beaucoup de muscles qui viennent se rendre à l'os hyoïde ; nous ne décrirons ici que ceux qui semblent appartenir plus particulièrement à cet os , en ce qu'ils partent de points plus iixes que lui , qui sont immobiles , ou qu’ils ne peuvent mouvoir que d’une manière insignifiante. Ces muscles sont, dans l’omme | au nombre de quatre paires. 1°. Les sterno-hyoïdiens , qui s’élèvent de des- sous l’angle claviculaire du steraum au-devant de la trachée-artère 4 entre les sterno-thyroïdiens, et viennent se fixer au bord inférieur du corps de l'os hyoïde. 2°, Les omo-hyoïdiens , décrits dans la qua- trième leçon , page 254. 39, Les stylo-hyvidiens , qui sont fixés d’un côté à la racine et au bord postérieur de l’apophyse ‘styloïde , et de l’autre à l’extrémité antérieure du corps de los hyoïde ; il$Mdescendent obliquement en avant et en dedans pour gagner cette seconde attache , et sont traversés dans leur portion in- férieure par le tendon du digastrique. 4°, Les génio-hyoïdiens, dont le tendon est fixé en avant à l’éminence géni, derrière le menton; ils se portent à l’os hyoïde en dessous et en de- dans des génio-glosses , et en dessus du 77y/0- ‘hyoïdien , et s’attachent à la convexité du corps de cet os. , 258 XVII Leçon. Insalival. et déglut. 5°. Outre ces quatre paires de musclés il en existe un impair , le #7ylo - hyoïdien , dont les fibres transversales se portent du bord inférieur de la mâchoire inférieure à une ligne moyenne, qui le partage:d’avant en arrière en deux por- tions égales. Le bord postérieur de ce muscle tient au corps de l’os hyoïde , maïs il est clair, d’après la direction de ses fibres, qu’il doit agir trés-foiblement sur cet os; il sert plutôt ‘de sou- tien aux parties qui sont au-dessus de lui; nous verrons même des animaux où il-peut les sou- lever d’une manière très- marquée , et chez les- quels il n’a éyidemment pas le premier usage. La première et la seconde paire abaissent l’os hyoïde, la deuxième le porte en même - temps de côté ; la troisième paire l'élève et le porte de coté lorsque l’un des deux agit seul ; la qua- trième le porte en avant et le fait un peu re- monter. à Il y a peu de remarques à faire sur ces muscles dans les autres z#124mmifères. La conformation de l'os hyoïde variant assez, il en résulte de légères différences dans la disposition des muscles qui s’y fixent , mais elles ne sont pas assez importantes pour nous y arrêter beaucoup. “Dans les alouattes , les sterno-hyoïdiens sont fixés au bord inférieur de l’ouverture que pré- sente en arrière la caisse hyoïde. Les géni-hyoï- diens tiennent en bas à la convexité de la même caisse. Arr. IL Os Ayoïde. 259 Les premiers se prolongent, dans le Zion, en dedans de la poitrine , suivent le sternum jusqu’à Vextrémité postérieure de la troisième pièce , et se fixent dans toute l’étendue de la même pièce. Cette particularité , quis paroït due en partie à l’étroitesse du sternum , n’est pas commune à ious les mammifères qui ont cet os semblablement con- formé. Ainsi dans le phoque , dont le’ sternum est terminé en avant par une pointe grêle, qui dépasse de beaucoup la premiére côte, et se trouve trop foible pour donner attache à des muscles, les stérno-hyoïdiens sont fixés à la pre- mière côte. Ils sont renforcés par une languette qui vient de la petite tubérosité de l’humérus , etnetarde pas à se joindre à eux; elle remplace le coraco- hyoïdien. Les muscles dont nous parlons sont confondus dans le dauphin en un seul muscle impair , singulier par sa largeur et par son épaisseur. A l'exception des singes , le stylo-hyoïdien n’est percé dans aucun mammifère pour donner pas- sage au digastrique, même lorsque ce muscle à . untendon moyen. Le premier a un tendon commun, dans l’é/éphant , avec le stylo-pharyngien, qui est fixé à la branche postérieure de la bifurcation de Vos styloïde : cès deux muscles sont même réunis jusqu’à la voûte du pharynx. | Dans le cochon, le même muscle donne une portion qui va*derrière l’angle de la mâchoire se réunir au digastrique. Dans les ruminans il vient we 240 XVIII Lxecow: {nsalivat. et déglut. de la pointe ou de l’angle postérieur et supérieur de l’os styloïde. Danse paca , dhez lequel l'os styloïde n’aiteint pas jusqu’au crâne, il n’y a point de stylo-hyoïdien; mais la partie moyenne du digastrique adhère très- fortement au corps de los hyoïde. Le stylo-hyoïdien est, dans le dauphin, très- large et court ; ses fibres se "portent du bord pos- térieur de l'es styloïde au corps de l’os hyoïde. Le mylo-hyoidien a ses fibres postérieures di- rigées obliquement en arriére etten dedans vers l'os hyoïde , lorsque celui-ci est rêculé et que les mâchoires sont alongées, Dans ce cas il contribue essentiellement à porter cebos en avant. Dans l'éléphant il se continue avec le sterno- hyoïdien ; ses fibres se dirigent ponr cela d’avant en arrière avec très-peu d’obliquité. Be Outre ces muscles, communs à l’homme et aux mammifères, on trauve dans ceux-ci un petit muscle qui de la face externe de l’apophyse mastoïde, se porte à la face interne de l’extrémité temporaie de l'os styloïde : c’est un stylo-mastoïdien; lorsque cette extrémité a un angie prolongé en arriére, ‘éomme dans les ruminans, auquel se fixe le stylo- mastloïdien , alors ce muscle.agit sur l’os styloide comme sur un lévier , et tend à porter son ex- trémité inférieure en haut et en dehors. Lorsque l'os styloïde n’atteint pas jusqu’au crâne, le stylo-mastoïdien sert pour ainsi dire à le sus- -pendre. Dans le paca ce musele s’attache derrière le Arr, IL. Os hyoïde. 241 le digastrique , dont il semble former une portion ; il descend le long de ce dernier jusqu’à l’extré- mité de l’os styloïde , s’attache à la moitié supé- rieur de cet os , se prolonge sur les côtés du pharynx, et remplace ainsi le stylo-pharyngien. Nous allons voir que dans le fouwrmilier le même muscle sert également à suspendre au crâne los styloïde. Quelques béilié (les carnassiers) ont de plus un muscle mince et plat, dont les fibres remplissent une pare de l'intervalle des deux cornes hyoïdes du même côté. Dans les fourmiliers le larynx et l’os hyoïde sont peu éloignés du sternum , et conséquemiment très en arrière des mâchoires. Il en résulte des particularités remarquables dans les muscles de l’os hyoïde et de la langue, Nous n’indiquerons dans cet article que celles qui concernent le premier. L’analogue du stylo-hyoïdien est un très-petit muscle fixé à la partie moyenne et antérieure de Vos styloïde ; il descend obliquement en arrière et en dedans pour s'unir au bord du génio-hyoi: dien , près de son extrémité postérieure. L’anaiogue du stylo-mastoïdien est encore un très-petit muscle , qui descend de l'endroit du crâne où seroit fixé l’os styloïde, s’il y atteignoit , jusqu’à l’extrémité de cet os, qu’il doit rapprocher du crâne et porter en avant. Le mylo-hyoïdien est fort long. Il ne s’anit pas à l'os hyoïde, et se termine à quelques milli- 5 Q 242 XVIII Leçon: /nsalivat. ét déglut. mètres du corps de cet os; mais ses dernières fibres montent jusqu'a la base de l’ôs siyloide.; à laquelle elles se fixent : plus en avant, quels quesunes de ses fibres s’élèvent encore. plis haut ; pour s'altacher aux, apephysés transverses :dés vertébres cervicales moyennes. -Celies qui pré cèdent ces dernières. s’attachent plus en dedans à la membrane de la base de la bouche etvil ny a que la portion qui répond aux -deux Liers antérieurs de la mâchoire inférieure, qui se fixe au bord de ses branches. 'Fouies: les 1#bresrde ce muscle sont transversales ;.et ne sont pointidi- visées par une ligne :tendineuse médiane, sil Il n’y a , proprement, qu’un génio-hyoïdiem; fixé à l'angle du menton , par un tendonsextné: mément grêle, qui s'étend jusque: vis-à-vis des angles de la mâchoire inférieure ; en suivant de milieu du 72ylo-hyoïdien ; là coômmence:sa partie charnue , très-mince dans toute sa longueur; d’a- bord étroite, puis s’élargissant.et paroissant alors composée de deux portions. Elle se rétrécit ensuité avant de se fixer à la: face inférieure du vorps de l'os hyoïde. | p-seil Les sterno-hyoïdiens : paroissent dxhéed trés- courts , mais ils se prolongent en arrière; sur lé sternum'jusqu’au milieu de sa longueur;ilssont l’un à côté de l’autre , entre des sterno-glosses. Dans l’échidna , le ‘mylo-hyoidien est ‘fixé, en bonne partie, à la membrane palatine ; sa portion la plus reculée remonte sur les-côtés de l'ovéipnts 2 È 4 ren Arr. Il. Os Ayoide. 243 -"Dans l’ornithorinque ce muscle a une ligne mé- diane tendineuse, de chaque côté de laquelle par- tent ses fibres, dirigées obhiquemeént d’arrière en avant, et s’attachant de ce‘côté au bord inférieur des branches de la mâchoire, jusqu’à leur angle de réunion. Kiss “Une’seconde portion du même/muscle poürroit aussi être regardée comme l’analogue du'génio hyoë- dien, qui manque, ou bien appelée 4y0-rnaxillien. Ses fibres partent de l’hyoïde et de la base de la langue, et s’avancent plus obliquement en dehors, jusqu’à la portion la plas reculée des branches de la mâchoire , au bord inférieur desquelles elles se fixent. : | Les omo - hyoïdiens existent dans'le même animal, et les sterno-hyoïdiens se prolongent en arrière, sur le sternum, comme dans les fourmi- liers , jusqu’au milieu de la longueur de eet'os en- viron, y compris los clavieulaire. Ils se fixent à la seconde pièce. La même chose a lieu dans l'échidna owelle facilite les grands mouvemens de la langne : mais pourquoi se trouve-t-elle dans l’orrnithorin- que, dont la langue n’est pas propre à ces grands mouvemens ? ! } ..B. Dans Les oiseaux. ‘a. De l’os hyoïde. Cet os peut être divisé dans les oiseaux , comme dans les mammifères, envcorps et en cornes, Le: Q'e °h4 XVIH* L£çox. Znsalivat. et déglut. premier a ordinairement une forme alongée et cy- lindrique; mais, au lieu d’être situé, comme dans la classe précédente, transversalement au cou de l'animal , il prend la même direction que celui-ci. Son extrémilé antérieure présente quelquefois une facette articulaire , qui est reçue dans une cavité de los ou du cartilage de la langue, lorsque l’un ou l’autre existe. Cette facette est arrondie de droite à gauche, et-rne permet guères que des mouvemens dans l’un ou l’autre de ces sens. D’autres fois , il n’y a aucune facelte articulaire, et l’os ou le car-. tilage hyoïde est simplement soudé avec celui de la langue. Son extrémité postérieure a, de chaque côté, une cavité articulaire arrondie , dirigée en arrière , qui sert à unir le corps à la base des cornes. Au-delà de ces deux cavités , la même extrémité se: proionge en une pointe plus ou moins étendue , qui: se porte souvent au-devant du larynx supérieur et. de la partie adjacente de la trachée-artère. Cette: - dernière portion n’est presque jamais entièrement. ossifiée, On pourroit l’appeler corne moyenne, ou queue de l’os hyoïde. Telle est la forme générale: du corps de l’os hyoïde dans les oiseaux ; mais, dans quelques-uns il s’écarte de cette forme. Dans le pélican il est plat et pentagone ; l’angle qui se présente en avant n’a point de facette articu- laire, et le côté qui regarde en arrière en a deux qui se touchent et ne laissent point d'intervalle pour la corne moyenne , qui n'existe pas en effet, Il a , à-peu-près , la même forine dans la spatule, / Arr, IL Os Ayoïde. 245 mais les facettes articulairessont moins rapprochées, et les deux angles latéraux s’alongent en A : recourbés en arrière. Les cornes ne sont qu’au nombre de deux, de figure cylindrique, grêles, plus ou moins alongées, s’amincissant vers le bout, dirigées en arriére et en dehors, et se recourbant de bas en haut pour s'adapter à la tête, derrière laquelle elles re- montent. Leur base regarde en avant, et présente une facette arrondie , qui entre dans la cavité ar- ticulaire du corps. Chacune de ces cornes est formée de deux portions articulées ensemble, à l’en- droit où le tiers postérieur touche au tiers moyen. C’est de leur longueur que dépend la sortie plus ou moins grande de la langue hors du bec. Dans le pic, dont la langue peut être portée au-dehors , de la longueur de huil pouces, ces os ont une grandeur proportionnée à cet effet. Ils descendent sur les côtés du cou, puis se recourbent sur la tête et se prolongent jusqu’à la racine du bec; là, ils se détournent à droite , et pénètrent dans une cavité de la mandibule supérieure, qui est en dedans de la narine droite, et qui règne dans les deux liers de la longueur de cette mandibule. Ils ont plus de huit pouces de long. b. Des muscles, Le dindon nous servira d'exemple pour la des- eription de ces muscles. On trouve d’abord , 1°. l’analogue du y lo-hyo- Q 3 846 XVII Leçon. Insalivat. et déglut. dien, le génio-hyoïdien de Vicq-d’'Azyr , formé d’une couche très- mince de fibres fixées au bord inférieur et à la face interne de la mandibule ; léur »direction est transversalé;" elles sont partagées par uné! ligne tendineuse, qui s'étend jusque sous la queue de Pos hyoïde. Ce muscle relève los hyoïde et la langue , et les rapproche du palais. 2°. L’analogue des stylo-hyoïdien et sty lo-glosse, ou serpi-hyoidien , le mylo-hyoidien de Vicq- d'Azyr; il vient de l’apophyse ‘serpi-forme dela mâchoire inférieure , et se divise en plusieurs por- tions. La postérieure descend obliquement en avant, et s'insère à la ligne blanche qui lui est commune avecle muscle précédent; la portion moyenne s’in+ sère à la queue de l’os hyoïde ; celle qui est antéz rieure passe sur le milieu du cérato-glosse,'el s’ine sèré au-côté du corps de l'os hyoïde, sur le hyo- glosse transverse. L'usage de ces diflérentes portions doit varier comme leur insertion. La première-et la seconde, en relevant la queue de l’os hyoïde;abais: sent la pointe de la langue. ‘La dernière relève Fos hyoïde et la langue , et les porte de son côté pre nr sas agitseulest 4291 10h Je mL . Le muscle conique de l'os hyoidede Fr d gps analogue des génio-hyoïdiens ; prend'son origine de deux bandes charnues; dont l'une, plus petite , s’attache au bord inférieur de la mâchoire, derrière le’ my lo-hyoïdien , et en dehors de ce muscle ; l’autre, plus large, vient dela f face interne. de ce méme os, en DÉS LEE du mylo-hyoïdien. Ces Arr. IL: Os Ayoïde. ‘où deux portions se réunissent et se contournent autour de la corne de l'os hyoide qu’elies enveloppent en- tièrement. C’est le muscle qui, en portant en avant l'os hyvide, faitsortir Ja langue du bec. : 4°,"Le cérato-hyoïdien se porte du bord interne du premier os de chaque corne à la queue de Pos hyoïde. Il rapproche la queue de la corne, et porte ainsi la Jangue du côté opposé. | Les sterno-hyoïdiens sont remplacés par une languette qui descend du muscle #yo-laryngien au sterno-laryngien. Nous verrons ces muscles en par- lant du larynx. 1, Ces muscles existent généralement, et ne présen- tent que quelques variétés. Ainsi, dans le canard, le premier ne s'étend pas sous la queue de Pos hyoïde ; il s’attache à la face interne rieure des branches de la mâchoire et à lat brane palatine.' Le secénd: n’a que abus" dont la deuxième se fixe à la base de: pa corne de los hyoïde, Le troisième n’en a qu’une , au lieu de deux. Dans le cog, le premier n’existe pas; le deuxième est'comme dans le canard ; le troisième comme dans le dindon. | | Dans la chouette ces muscles sont comme dans le canard , mäis plus foiblés à proportion. Dans le pic les muscles Sn de l’os Ayotitle ont une longueur proportionnée à à celle des cornes auxquelles ils s’attachent, Il y a de plus dans cet disgau une sixième paire de muscles; ce sont les Q 4 ’, 248 XVIII Leçon. Insalivat. et déglut. cérato-trachéens. Ils s’aitachent à la base des cor- nes, gagnent le haut de la trachée-artère, et font. autour d’elle quatre tours de spirale, avant de s’y fixer, huit ou neuf lignes plus bas que le larynx. C’est le droit qui croise sur le gauche. Ce muscle ait rentrer la langue dans le bec, lorsqu'elle en est sortie. C. Dans les reptiles. a. De l’os hyoïide. Los hyoïde varie dans les différens ordres de celte classe; mais en général il se rapproche beau- coup de celui des oïiseanx : celui des sauriens et des ophidiens n’en diffère pas essentiellement. Ses rapports avec le larynx se réduisent à très-peu de. ecomme dans la classe précédente. Lrya ? muscle qui passe de l’un à l’autre; une simple“membrane est leur moyen d'union. Il se trouve même des genres de sauriens où ils sont tout-à-fait séparés, celui, par exemple, du caméléon. Ils le sont encore dans tous les ophidiens, à langue enfermée dans une gaine. Cette observation achève de prouver que la fonction essentielle de cet os est de servir de base à la langue, et de contribuer à ses mouvemens. Dans les chéloniens la forme de l’os hyoïde varie beaucoup. Quelquefois celle du corps est à-peu- près quarrée , mince , et applatie. Alors les cornes “postérieures sont droites, articulées aux angles du même côté, s’écartant l’unerde l’autre en se por- Arr. Il. Os Ayoïde. 249 tant en arrière , et ayant le larynx placé dans leur intervalle ; et les cornes antérieures , soudées au corps, un peu en-deça des angles antérieurs ; elles se dirigent en arrière, et se recourbent en haut derrière l’occiput. En avant, le corps se prolonge en pointe, sous la langue qu’il soutient. Telle est entre autres la forme de l’hyoïde dans la tortue grecque ; mais dans la matarnata le corps de cette partie est très-solide, osseux, et de figure pyrami- dale , ayant la base dirigée en avant. Les cornes antérieures, coudées en avant, viennent s’articuler en arrière de chaque angle qui termine cette base, tandis que les cornes postérieures, plus grêles, et courbées en arc, sont fixées à côté l’une de FAR au sommet de cette pyramide, Dans les sauriens l’os hyoïde n’est otdinaatiiit que cartilagineux, comme dans la plupart des autres reptiles ;toutes ses parties sont le plus souvent grêles, alongées , et soudées ensemble. Cependant celui des crocodiles conserve celte figure applaiie , en forme de large bouclier, que nous venons d'observer dans les chéloniens, et que nous retrouverons dans les batraciens. 11 n’y a que deux cornes qui sont _ articulées, à-peu-près au milieu des côtés de cette plaque cartilagineuse. Elles semblent formées de deux portions soudées ensemble , mais distinctes par une espèce de coude qu’elles présentent en arrière, Dans liguane ordinaire ( I. delicatissima) le corps n’est, pour ainsi dire, que la réunion des 260 XVIII Leçon. Znsalivat. et déglut. sept cornes qui forment le cartilage hyoïde. I y en a une en avant qui se porte sous la langue, sans s’y fixer. Les six autres sont en arrière. Les deux inférieures sont les plus longues ; elles sont contiguës , un peu courbées en arc, et s’introdui- sent dans le goître | sans y donnér attache à dés muscles où à des ligamens. Les quatré qui restent : sont les vraies cornes du cartilage hyoïde. Deux se portent d’abord en avant, mais elles se recourbent bientôt en arrière , puis en haut , pour gagner l’oc- ciput. Celles qui leur sont postérieures, sont recour- bées en arrière et en haut, de manière à leur rester à-peu-près parallèles. Ces cornes sont sem- blables , pour la forme et pour les gs a CeAIes de l’os hyoïde des oiseaux. re Les cornes du goftré se trouvent encore dans les scinques , les agames , les dragons. Dans le dra- gon rayé leur extrémité tient au fond du ‘grand sac qui forme le goître , et doit le tirer en dedans, lorsque la langue sort de la bouche. Ces cornes manquent dans les autres sauriens. Il n’y a quel- quefois que deux cornes hyoïdes : nous n’en avons trouvé que deux dans le gecko & tête plate( G:. fim- briatus ). Elles sont toujours parfaitement ana- logues à celles des oiseaux. Dans le caméléon il y en a quatre, dont deux sont droites et dirigées obliquement en avant. Les deux postérieures se portent derrière la tête. Le corps se prolonge jusque vers le tiers antérieur de la langue, lorsque celle-ci est dans l’état de repos; Arr. I Os Ayoide. 25t il est cylindrique et grêle dans toute cette partie, qui a trois à quatre centimètres de long. Dans les /ézards et les tupinambis ces cornes sont également an nombre de quatre. Les anté- rieures sont formées de deux pièces, soudées en- semble, ou mobiles l’une sur l’autre, dont la pre- mière est dirigée en avant, et la seconde se porte en arrière et se recourbe sur l’occiput. Dans les ophidiens , dont la langue est enfermée dans un fourreau , le cartilage hyoïde est composé de deux filets parallèles, dirigés d’avant en arriere, très-rapprochés l’un de l’autre, et séparés dans leur moitié. antérieure par la gaire, de la langue, et dans le reste.de leur étendue par les deux muscles kyo-glosses. Ces deux filets se réunissent en avant 5 à-peu-prèsentre l’extrémité postérieure des branches de lamächoire ; en se recourbant en demi-cerele sous le fourreau de la langue ; de leur convexité sort une courte ‘pointe qui s’avance sous celle-ci. Dans les autres ophidiens , tels que les amphisbènes, etc., le cartilage hyoïde a une figure triangulaire. Les deux angles postérieurs s’alongent pour former les cornes. - Dans!les batraciens, les salamandres exceptées, le cartilage hyoïde forme une large plaque à-peu- près quarrée, appliquée immédiatement aux parois inférieures du palais et de l’arrière-bouche. Ses cormes antérieures partent de ses angles du même côté, s'étendent en avant , s’élargissent avant de se courberen arrière , puis se portent vers l'angle de 252 . X] J° LECON. Insalivat. et déglut. la mâchoire, et se recourbent de bas en haut, au- devant de cet angle, pour aller se fixer à la partie postérieure du crâne. Les cornes postérieures sont droites , fortes, osseuses, non soudées à la plaque, aux angles postérieurs de laquelle elles sont articu- lées et dirigées obliquement en arrière et en dehors. Le larynx est placé entre elles. Dans les salaman- dres le cartilage hyoïde a une forme triangulaire. Les cornes partent des angles postérieurs, et re- montent sur les côtés du cou. Leur bord postérieur est soudé à un filet de même nature, courbé en anse, et dont l’extrémité antérieure se réunit avec celle de l’anse opposée, au milieu de la concavité que présente le cartilage hyoïde en arrièrre. Il y a de chaque côté des branches de ce cartilage, et en avant, une large plaque cartilagineusé , qui leur est a-peu-près parallèle , et ne leur est unie que par des muscles qui vont de l’une à l’autre. Elle tient lieu de corne antérieure. | ht Desmuscles dé l'os hyoide. Dans les sauriens, qui ont une langue plus ou moins protractile, ces muscles contribuent beau- coup à l’alongement de la langue, en portant l’os hyoïde en avant. On retrouve, dans les reptiles , 1°. l’analogue du mylo-hyoïdien. Ce muscle est composé, dans les deux premiers ordres, de plusieurs portions, ‘une Te qui se fixe au bord inférieur et + AnrT. Il, Os Ayoïde. 253 à la face interne des branches de la mâchoire in- férieure ; une seconde qui remonte derrière chaque angle de la mâchoire, sur l’analogue du digastri- que, et s’attache à l’occiput; elle est très-épaisse ; une troisième qui s’étend plus ou moins le long du cou, à la peau duquel elle se fixe en dessus, et qu’elle embrasse comme une sangle. Cette dernière est plutôt l’analogue du peaucier. Elle embrasse toute l'étendue du cou dans les chéloniens. Dans V’iguane ordinaire la portion inter-maxillaire ne s’étend pas jusqu’à l’arc du menton. Dans ie gecko il n’y a qu’une aponévrose très -mince.qui atteigne cet arc. Mais, en général, le mylo-hyoïdien se fixe à l’os hyoïide dans les deux ordres dont il est question : ce qui n’a pas lieu dans les batraciens. Il ne semble exister, dans ceux-ci, que pour rem- plir Vécartement considérable des branches de la mâchoire inférieure , et soutenir et même soulever les parties qui sont au-dessus de lui. Ses fibres sont dirigées transversalement d’une branche à l’autre ; elles sont divisées dans plusieurs espèces par une ligne médiane, et s’attachent à la face interne de ces branches, ce qui leur donne la faculté de sou- lever dayantage les parties subjacentes. Dans la grenouille ocellée le bord postérieur se sépare de chaque côté, pour remonter en dedans de l’angle de la mâchoire inférieure , jusqu’à la partie de la membrane palatine qui est au-dessus. 2, analogue du sterno - hyoïdien s'attache, dans les chéloniens , entre les deux cornes du 25% XVIII Lrecow. Znsalivat. et déglut. même côté, et à la corne postérieure; il descend le long du cou, passe en dedans du premier os de l'épaule , et s’insère au côté interne du col du second os. Il est appliqué, dans ce trajet, sur les côtés de l’œsophage, et tient fortement au pharynx vers son extrémité antérieure, Dans les sauriens le même muscle s'attache en dehors.du sternum , entre les analogues des sterno= mastoïdiens , et se fixe aux cornes postérieures du cartilage hyoïde. Dans l’iguane ordinaïre iltient à presque tout le bord postérieur de la première partie de ces cornes. Dans le gecko à tête plate ilse fixe à la partie moyenne de ce bord. Dans le caïman, - après avoir touché à l’os hyoïde, il se continue jusqu’a la mâchoire inférieure, au bord inférieur de Jaquelle il s’insère très en arrière: Dans le caméléon il est très-alongé,, et se porte fort loin en arrière, en dehors du sternum, en formant une pointe dirigée du même côté. Ce muscle en recouvre un autre plus mince et plus large , mais aussi long, également contigu a:son semblable dans ses deux tiers postérieurs ,:qui se porte a l'extrémité des cornes postérieures! de l’os hyoïde. Il pourroit être nommé sterno-cératoïdien. Dans l’agarmne-umbra le même muscle se prolonge également très-en arrière en dchors du sternum. Dans les crocodiles le sterno-hyoïdien a deux portions qui se séparent seulement au-delà du sternum; l’interne, plus mince, s’insère au bord de la plaque hyoïde ; l’externe , plus large et plus Arr. IL Os Ayoïde. 255 épaisse, .va gagner le bord postérieur de la corne du même. côté, et après une légère intersection tendineuse , qui lui sert d’attacheà cette corne, se continue dans’ la même direction jusqu’à la ma- choire, et forme la première couche du cérato- maxillien. Dans les ophidiens ce muscle est remplacé par un costo-maxillien, qui s'étend des premières côtes'à la mâchôire inférieure, et dont les fibres Jes plus internes vont de la mâchoire et des côtes au cartilage hyoïde : c’est en même temps un génio- hyoïdien, où un cérato-maxillien. Dans les batraciens , les salamandres exceptées, il se prolonge en dedans du- sternum jusqu’à la partie la plus reculée de cet os, où il se fixe, ou bien il n’atteint que sa partie moyenne. Plusieurs desses fibres s’épanouissent sur la plévre. En avant il se divise en plusieurs languettes, qui s’insèrent successivement au bord exlerne de la plaque hyoïde, Une d'elles va jusqu'aux cornes anté- rièures, et s’y fixe par un tendon grêle. Dans les salamandres le sterno-hyoïdien se continue avec le muscle droit du bas-ventre, et participe à ses mouyemens. 3°. L'omo-hyoïdién n'existe pas dans les ophi- diens. CT * Dans les chéloniens il vient gagner la gaine du mylo‘hy oïdien, qui enveloppe l'extrémité des cornes antérietres de los hyoïde, Ce muscle est queique- #6 "trés considérable dans les sawriens. Dans le 256 XVIÏII° Laçon. /nsalivat. et déglut. gecko, par exemple, il s’élargit beaucoup pour se fixer à la plus grande partie des cornes postérieures; il recouvre , en avant, le sterno-hyoidien. Dans l’igyane ordinaire il est contigu à un mus- cle, qui a la même direction, et s’attache , en arrière , à la clavicule, et en avant, au-dessus du corps du cartilage hyoïde, où il touche son sem- blable. Ÿ Dans le caiman il est composé de deux portions, comme le précédent. L’externe, qui se détache de bonne heure de la suivante, va s’insérer à la membrane palatine, près de la mâchoire inférieure. L’interne se fixe au coude de la corne hyoïde du même côté. Dans le caméléon il est long et grêle; il passe en dehors du sterno-cératoïdien , et va se fixer au corps de l’os hyoïde, en dehors de l'insertion des sterno-hyoïdiens. Nous l’avons indiqué dans les grenouiiles, Leg. IT, pag. 264. 4°, L’analogue du stylo-hyoïdien, Nous n’avons trouvé ce muscle que dané les grenouilles, les reinettes et les crapauds. Il vient de la partie postérieure de la tête, derrière l'oreille; où il s'attache à côté du muscle analogue au sterno- mastoïidien. Dans la grehouille occellée, il se divise en deux portions ; il en a trois dans la grenouille corimune. Là plus reculée s'attache à l'extrémité des cornes postérieures, c’est la plus forte ; la moyenne s'attache à peu près à la partie moyenne ! ART. II Os Ayoide. 257 moyenne du bord de cette mêine corne, et la plus antérieure un peu plus en avant. 5°. Le génio-hyoidien. Daus les chéloniens , il ‘n’y en a proprement qu’un, dont le tendon s’in- sère à l’arc du menton. Les deux portions char- nues s’écartent l’une de l’autre.en se portant en arrière, et vont se fixer à la base des cornes :pos- térieures de l'os hyoïde. Dans plusieurs sauriens , ce muscle est à peu près semblable, Dans l’iguane ordinaire , il se fixe à l'arc du menton par un tendon grêle, et se divise en arrière pour se porter sur les côtés du cartilage hyoïde, et s’insérer à la base de ses cornes postérieures. Dans le caïman, ‘il se porte au milieu de la plaque: hyoide, où :1l se: fixe. Dans le caméléon, ce muscle a. jan portions ; une intérieure ; Latine , grêle, qui s’insère au corps de Vos hyoïde : l’autre extérieure, contiguë à la première , plus large et plus forte , qui s'attache à toute la longueur des cornes postérieures de cet os. Elle tient aussi aux cornes antérieures. Dans les ophidiens:, lès génio-hyoïdiens se con- tinuent en arrière avecles costo-hyoïdiens. Ils ne s’observent que dans ceux qui mont peint la langue enfermée dans un fourreau. Ces muscles, dans les batraciens, se divisent erarrière en deux portions. L/externe plus courte s’insère au côté de la plaque hyoïde au-dessus de: son bord ; l'interne se prolonge sur les cornes postérieures et fournit une gaîne au muscle hyo- + R 258 XVIII Leçow. Znsalivat. et déglut. plosse. Le sterno-hyoïdien pénètre entre ces deux portions pour se fixer à la plaque. 6°. Les cérato-maxiiliens. Ces muscles. sont analogues , par leur fonction et leurs aitaches, aux muscles coniques de l’os hyoïde des oiseaux. Ils n’en diffèrent qu’en ce qu’ils ne sont point contour- . nés autour des cornes auxquelles ils se rendent. Is n’existent pas dans les batraciens ; maïs ils se trouvent dans les trois premiers ordres. Leur atta- che, en avant, est à la face interne des branches de la mâchoire inférieure , au tiers postérieur de ces branches, d’où ils se portent en arrière et. en dedans, à la rencontre des cornes postérieures, auxquelles ils s’insèrent. Il y en a deux de chaque côté dans l’iguane ordinaire , qui s’attachent aux quatre cornes. Il y a de plus, dans ce dernier ani- mal, un muscle transverse. des cornes , dont les fibres se portent obliquement en dehors , de la corne antérieure à la corne postérieure du même côté. Dans l’agame umbra , ce dernier muscle est long et grêle , et va de l’extrémité de la corne postérieure à l’angie de la corne antérieure. Dans les chéloniens , c’est à l’extrémité des. cornes antérieures que s’insèrent les cérato-ma- Le gilliens. D. Dans les poissons. L’Ayoïde est formé de deux branches qui.s’ap- puient de chaque côté, en dedans de l’os analogue, AnT. IL Os Ayoide, | 259 âu quarré des oiseaux , descendent obliquement en avant, en se rapprochant l’une de l’autre, et se joignent par leur extrémité antérieure. Cha- cune d'elles est composée ordinairement de trois pièces réunies d’une manière fixe , de forme variée, dont la moyenne est généralement la plus grande, et l’antérieure la plus petite; mais quelquefois le nombre de ces pièces est plus considérable, On en trouve deux en avant, placées au-dessus l’une de l’autre, dans les p/euronectes , les zées, plu- sieurs silures , etc. Il y en a quatre à la partie moyenne dans le turbot. L’articulation supérieure de ces branches, qui a lieu à la face interne et postérieure de l’os analogue au quarré des oiseaux, est comparable à celle qui existe entre l’apophyse ou l’os styloïde et les cornes antérieures de l’hyoïde des mammifères, en ce qu’elle suspend à la tête l'hyoïde de ces animaux. Elle permet en particu- lier à celui des poissons, d’exécuter sur ce point des mouvemens d’élévation et d’abaissement, qui le rapprochent ou l’éloignent de la voûte du pa- lais. Les deux branches qui le composent se meu- vent l’une sur l’autre par leur articulation infé- rieure, et même sur les côtés de l’os lingual, lors- qu'il existe. Elles tiennent en arrière et en dessus, soit au moyen de l'os lingual, soit immédiatement , lorsque cet os manque, à l’extrémité de la chaîne d’os qui réunit antérieurement les arcs branchiaux , et elles sont fixées du même côté , mais en-dessous , par deux forts ligamens à l’os sur lequel s’attachent R 2 260 XVIII LEcow. Znsalivat. et déglut, les analogues des sterno-hyoïdiens (voy. leçon IF 4 pag. 555 ); ou, si elles ne tiennent pas à cet os immédiatement , elles lui sont unies du moins par le moyen de l’os lingual , comme cela a lieu dans la morue. Les branches hyoïdes existent dans tous les pois- sons , les raies seules exceptées. Dans les squales , elles descendent de l’angle des mâchoires , où elles s’articulent avec los quarré jusqu’au cartilage lingual , avec lequel elles sont unies par ieur autre extrémité. Les deux premiers arcs des branchies viennent s'appuyer contre leur portion inférieure. Nous reviendrons sur l’Ayoïde et ses connexions, en parlant des organes de la respiration dans les poissons. Il n’a point de muscles propres, et n’est pas susceptible de beaucoup de mouvemens. Celui qui lui est imprimé lui est communiqué par les parties avec lesquelles il a des connexions. ARTICLE III. De la langue, considérée comme organe mobile. Tv ne reste, pour compléter l’histoire de la langue , commencée dans notre XV* Leçon, art. Il, que de parler des moyens qu’elle a de se mouvoir en différens sens, et de servir ainsi à la déglutition. ART. HI. £angue. 261 À. Dans les mammifères. Dans l’zomme et les autres mammifères la substance de la langue, comme nous l’avons déja vu, est absolument charnue , ét ne contient au- cun os. C’est une masse composée de muscles sus- ceptibles de lui donner differentes figures, de Valonger , de là raccourcir, de la courber en arc, . de la creuser en canal, et de faire passer sa pointe sur toutes les parties de la bouche où la imastication disperse les alimens. Ces muscles sont, 19. Les stylo-glosses , qui sont grêles , et viennenf de l’extrémité et du bord antérieur de l’apophyse styloïde ; descendent sur les côtés de la langue, et se prolongent jusqu’à sa pointe. 2°, Les génio: glosses ; qui s’attachent au menton au-dessus des génio-hyoïdiens. Îls augmentent beau- coup d'épaisseur et de largeur à mesure qu'ils se portent en arrière. La couche inférieure de leurs fibres atteint la convexité du corps de l'os hyoïde, auquel elle se fixe; la couche supérieure se re- courbe en haut et en avant, et se porte de la base vers la pointe de la langue ; la couche moyenne se disperse sur les côtés de cet organe. LATE Le lingual. C’est également un muscle pair, de forme alongée, qui va de la base de la langue à sa pointe sans avoir aucune connexion avec d’autres parties. Son extrémité postérieure tient à la mem- R 5 « 262 - XVIII Leçon. /nsalivat. et déglut. brane qui se porte de la langue à l’épiglotte et au corps de l’os hyoïde. 11 marche à-peu-près parallè- lement au stylo-glosse, dont il est séparé par le suivant. | 4°, L'Ayo-glosse a une base large, fixée aw bord inférieur du corps de l’os hyoïde , puis à celui de la grande corne ; il se retrécit en montant vers la base de la langue, qu’il pénètre entre le stylo- glosse et le lingual. La portion de ce muscle, qui vient de la grande corne , a été distinguée par plusieurs anatomistes sous le nom de muscle cérato- glosse, et celle qui vient du corps a été appelée basio-glosse. Elles sont en effet séparées par un petit intervalle, rempli de tissu cellulaire , et leurs fibres ont des directions un peu différentes. Lu 5°. On a encore distingué un petit muscle qui vient des petites cornes, et monte à la base de la langue, dans laquelle il se perd : c’est le chondro-glosse. | _ 6°. Enfin quelques anatomistes ont indiqué dans Vhomme une sixième paire de muscles, les z7yL0- glosses : ce sont de petits muscles fixés au-dessous de l’extrémité du bord alvéolaire, et qui se portent sur les côtés de la base de la langue : on ne les rencontre que fort rarement. : Ces muscles existent dans la plupart des mammi- fères, à-peu-près tels qu’ils sont dans l’homme. On n'a observé dans le plus grand nombre que de très-petites différences, qui méritent à peine d’être indiquées, Comme los styloïide descend plus bas . 1 Arr. III. Langue. 265 que l’apophyse styloide, il en résulte que, dans les animaux qui ont cet os, le stylo-glosse, qui vient ordinairement de son extrémité inférieure, a également son attache postérieure plus bas, et ne peut plus servir à relever la langue. I y a, dans l'éléphant, un mylo-glosse qui vient de tout le pourtour de la convexité de la mû- choire inférieure ; il forme un plan mince, com- posé de trousseaux distincts, qui se rendent sur les parties latérales de la langue, et lui servent comme de gaîne. Les stylo-glosses croisent la base de la langue en manière de sangle. Les Zyo-: glosses , proprement dits, sont très-distincts des cérato-glosses. Dans le dauphin, les stylo-glosses viennent du bord antérieur et supérieur de l'os styloïde. L/Ay0- glosse vient du milieu de la convexité du corps de los hyoïde. Il y a un wylo-glosse, dont les fibres se portent obliquement en arrière et en dedans du pourtour antérieur de la mâchoire infé rieure vers la langue. | De tous les animaux compris dans la classe dont nous parlons, les fourmiliers et les espèces «d’echidna sont ceux dont la langue s’écarte le plus de cette conformation. On sait que, dans cesanimaux, elle est fort longue et effilée, susceptible de s’étendre beaucoup hors de la bouche, et d’y rentrer en se raccourcissant considérablement. Ces grands mou vemens de contraction et d'extension ne sont pas dûs, comme nous le verrons dans la suite, dans R 4 26% XVI Leçon. 7Znsalivat. et déglut. quelques oiseaux et dans plusieurs reptiles, à là conformation particulière de los hyoïde, et par conséquent aux muscles qui agissent sur Lui. Il ÿ a ; dans les animaux dont nous parlons, un autre mécanisme qui sert à la même fin. La langue de l’echidna histrix s’amineit tout-a- coup à l'endroit où elle se détache du palais. Alors elle ne paroiïit plus composée que de deux cônes musculeux adossés l’un à l’autre , très-petits ét très-alongés ; leur pointe forme celle de la langue. Ces deux cônes sont composés chacun de deux iuscles , l’un extérieur , composé d’une foule de petits trousseaux fibreux distincts, enveloppant le muscle intérieur circulairement , et formant autour dé lui une quantité de petits anneaux, dont le diamètre diminue à mesure qu’ils s’approchent de l’extrémité de la langue. Les premiers tiennent au muscle gémio-slosse du même côté. Le musele intérieur est fort long et cylindrique. Il vient de la partie moyenne et supérieure du sternum , à la- quelle il s’attache, se porte en avant le long du cou, pénètre entre deux feuillets du #2y/o-glosse ; puis entre deux bandes de la petite portion du génio- glosse, et s’introduit, peu de temps après, dans le muscle annuaire. I'est composé de faisceaux dis- tinct{s, roulés sur eux-mêmes en spire alongée. Les plus extérieurs se terminent aux premiers anneaux. Ceux qu’ils recouvroient atteignent les anneaux qui suivent, et ainsi des autres. Les plus intérieurs vent jusqu'a l'extrémité de la langue. Le diamètre ‘ Arr. II. Langue. 265 de celle-ci diminue à mesure que ces faisceaux parviennent à l’endroit de leur terminaison. On conçoit facilement qu’ils peuvent raccourcir cet organe d’une grande partie de sa longueur, et le courber en diflérens sens. Le muscle. annulaire sert au contraire à l’alonger. Dans le même ‘animal les génio-glosses for- ment la plus grande partie de la base de la lan- gue , mais m’entrent pas dans la composition de la longue portion qui est détachée du palais. Il ÿ a une espèce de "2ylo-glosse, qui a la même direc- tion que le #ylo-#yoïdien , ét les mêmes attaches à la membrane palatine, sur les côtés de la langue, vis-à-vis de sa base. Il fournit un feuillet qui monte à celle-ci. Il n’y a point de stylo-glosse. La langue des fowrimiliers présente à-peu-près le même mécanisme que celle de leckidna. Nous avons.vu, dans l’article précédent, que l’os hyoïde étoit placé très en arrière ; il en résulte que la base de la langue est également très en arrière, quoique celle-ci ne tienne pas , pour ainsi dire , à l’os hyoïde. Elle ne semble composée que des sterno- glosses et d’un muscle annulaire, et les autres muscles accessoires en sont encore plus isolés que dans l’echidna ; ils ne forment pas, comme dans ce dernier , une base large et épaisse à la jangue. L’hyo-glosse est un très-petit muscle plat, qui vient du corps de l'os hyoïde, et'se porte à la base de la langue. Il est recouvert immédiatement par la membrane de la bouche. , 266 XVIII Leçon. Znsalivat. et déglut. Les cérato-glosses sont aussi de très-pétits mus- cles, qui viennent des cornes antérieures, et se portent sur Les côtés de la membrane qui forme les parois latérales de l’arrière-bouche. Ce sont plutôt des cérato-palatins. Le génio-glosse forme trois portions dis- tinctes ; une moyenne et deux latérales, fixées toules trois à l’arc du menton. La première est, dans son tiers antérieur, au - dessous des deux autres ; plus en arrière, celles-ci s’écartent ; elle touche alors immédiatement à la membrane pala- tine, et son extrémité postérieure unit ses fibres à la base de la langue ; il n’y en a point qui aille jusqu’à los hyoïde. Quelques-unes s'unissent à celles des portions latérales. Celles-ci sont d’abord supé- rieures à la portion moyenne; elles s’écartent en- suite, et se portent sur les côtés de la base de la langue, où elles fournissent une gaîne tendineuse , qui enveloppe les sterno-glosses , et se continuent avec eux sur le sternum. Ces derniers viennent de la partie la plus re- culée du sternum ou de son appendice xiphoïde, qui est large et plate, pour leur donner attache; ils se fixent à sa face inférieure , passent en dedans de la poitrine, se portent de cette cavité sur les côtés du larynx et de l'os hyoïde , puis se rap- prochent au-devant de cet os pour s’unir au muscle annulaire de la langue, et ne paroïssent pas se prolonger dans l’intérieur de ce muscle, comme cela a lieu pour l’eckidna. Arr. IL Langue. 267. Le muscle annulaire ne paroït pas double non plus, comme dans l’echidna ; cela n’est du moins pas’ si évident. Il forme à lui seul presque toute la subs- tance de la langue ; voilà pourquoi il est très-facile de la rompre, n’ayant point de fibres longitudi- nales. Ce muscle doit singulièrement alonger la langue. Le génio-glosse la porte au-dehors. Elle rentre dans la bouche par le simple relàche- ment du muscle annulaire, et par l’action des sterno-glosses. B. Dans les oiseaux. : Nous avons vu, dans notre quinzième leçon, que la langue des oiseaux est toujours soutenue par un os ou un cartilage qui a la même direction. Quel- quefois cet os n’est qu’un prolongement du corps de l'os hyoïde; mais, le plus ordinairement, il est distinct de ce dernier, et s'articule avec lui par ginglyme , de sorte qu’il n’y a guères que les mou- vemens de côté qu’il puisse exécuter : ceux d’abais- sement sont cependant un peu libres, mais les mou- vemens d’élévation sont tout-à-fait empêchés. C’est ce qui a lieu dans l’oze, le canard, le perro- quet, etc. Dans le vautour, le cartilage de la langue est plié en canal composé de deux pièces réunies dans leur longueur. Elles sont profondément échancrées en arrière , et l’'échancrure est remplie par le corps de los hyoïde qui #y introduit, et sur le bout 268 XVIII Lecox. Znsälivat. el déglut. duquel les deux pièces sont articulées. leur bord supérieur se prolonge en arrière au-delà de cette arliculation , qui permet des mouvemens de bas- cule. Les deux pièces peuvent encore se rappro- cher par leur bord supérieur et rétrécir le canal: Au reste, ce ne sont pas là, à beaucoup près, les seuls mouvemens dont la langue des oiseaux soit susceptible. Nous avons vu, à l’article de l’oshyoïde , que les plus étendus et les plus nombreux dé ces mouvemens dépendoient de la conformation de cet os et des muscles qui agissent sur lui. Il ne nous reste plus à décrire que ceux qui appartiennent plus particulièrement à los de la langue. Ces mus- cles ne sont jamais assez gros pour ne former qu’une masse charnue, de la langue des oiseaux ;et, lors- que cette dernière a une apparence semblable, elle ne la doit ,en très-grande partie, qu'aux membranes qui la recouvrent et au tissu cellulaire graisseux qui remplit les cavités formées par celles-ci. } Les muscles propres de la langue des oiseaux se réduisent à trois paires. 1°. Les cérato- glosses, muscles alongés et ventrus qui descendent de l’extrémité postérieure de la pre- mière pièce des cornes , à laquelle ils sont fixés par un tendon court ; leurs fibres charnues règnent le long du bord shiérie et supérieur des cornes et se changent en un tendon grêle, vis-à-vis de leur base ou un peu au-delà, selon les espèces; le ten- don s'étend sur les/côtés de l’os hyoïde, et va se: fixer à ceux de l’os de la langue. de déc Î ART. UI. Langue. . 269 Ces muscles abaissent la langue, ou la portent de côté lorsque l’un des deux agit seul, 2°. Les Ayo-glosses transverses. Petits muscles couchéssur les côtés de l’os hyoïde, auxquels ils sont fixés d’une part; ils tiennent, d'autre part, à l’apophyse qui se trouve à la base de l'os de la langue. [ls portent cet organe de côté. 3°. Les Ayo-glosses droits. Autres petits muscles alongés, qui viennent de l'extrémité antérieure de l’os hyoïde, en dessous, règnent sous l’os de la langue et fourmssent un tendon grêle, ou une aponévrose, qui se prolonge jusqu’à l'extrémité de la langue. Comme celle-ci est ordinairement flexible, ils doivent la plier en bas : ils servent aussi à l’abaissement de la langue. Ces muscles ne se rencontrent pas toujours , du moins les deux dernières paires. Cela a lieu lorsque le corps de los hyoïde forme, en même temps, celui de la langue. Alors il n’y a que les cérato- glosses, qui se prolongent jusqu’à l'extrémité car-. tilagineuse de ce corps , comme cela se voit dans Vautruche et la cigogne : dans.celle-ci, le cartilage en lame d'épée, qui forme la substance de la langue, est soudé à la pointe de l’os hyoïde. Dans la pre- mière, le même cartilage ne semble être que la continuation de cet os. Il n’y a pas non plus de muscles 2yo-glosses droits et transverses dans le Jou et le pélican; mais :l n’y a que les derniers qui manquent dans le kéron et l’albatrosse. Les hyo-glosses droits sont très-longs dans le premier , gzo XVIII Leçon. Insalivai. et déglut, ainsi que le cartilage de la langue, qui est effilé, flexible et soudé à l’os hyoïde. Dans le vautour, les cérato-glosses et les kyo- glosses droits sont très-forts ; il n’y a point d’Æyo- glosse transverse. Le tendon des premiers se prolonge jusqu’à l'extrémité du cartilage de la lan- gue ; l’Ayo - glosse droit s’élargit à mesure qu’il avance sous la langue. Ses fibres extérieures se contournent sous la face du cartilage et remontent jusqu’à son bord, en arrière. Les fibres internes vont directement à la portion de ce cartilage qui est dans le même sens. Les premières, en se con- tractant , doivent ouvrir le canal que forment les deux cartilages, et élever la pointe de la langue en abaissant les angles postérieurs. La portion interne abaisse la pointe de la langue, ce que font aussi les CÉSAR C. Dans les reptiles. Parmi les animaux de cette classe, une grande partie des sauriens et des ophidiens ont une langue susceptible de s’alonger considérablement. Le mé- canisme qui produit ces mouvemens tient à la fois de celui que nous avons observé dans quelques mammiferes (les echidna et les fourmiliers) et de celui que nous venons d'indiquer dans les oï- seaux. Il dépend des muscles qui agissent sur l’os hyoide, et en même temps des muscles dela langue. Dans les chéloniens , qui n’ont pas une langue Anr. HL Langue. 271 alongeable , les muscles de cet organe n’ont rien de bien particulier. Ils se réduisent à deux paires. 1°. Les Ayo-glosses, qui viennent de la moitié antérieure des cornes postérieures, et pénètrent dans la langue sur les côtés de sa base. 2°, Les génio-glosses, qui sont très-forts et très- larges dans le sens vertical, viennent de l’angle du menton , et s’introduisent dans la langue plus en dehors et plus en avant que les précédens, avec lesquels s’entrelacent leurs tronsseaux de fibres. C’est entre eux que pénètre la pointe du cartilage hyvïde ; ils sont encore séparés par un petit car- tilage cylindrique, auquel chaque muscle se fixe, qui se prolonge en arrière sous le corps du car- lilage hyoïde , et s’étend en avant jusqu’à la pointe: de la langue. Dans les sauriens il y a, en général, trois paires de muscles qui se rendent à la langue de l'os hyoïde ou de l’arc du menton, et un muscle propre qui ne tient qu’à cet organe. 19. L’Ayo-glosse vient des cornes du cartilage hyoïde. Dans l’iguane ordinaire , il s'attache aux cornes postérieures vis-à-vis de l’oro-hyoïdien. Dans le gecko à tête plate , 11 se fixe à la partie moyenne des cornes 4 côlé et en dedans du cérato-maxil- lien : il forme, avec le génio - glosse droit, la base de la langue et confond ses fibres avec celles du #nzuscle propre. Dans les /ézards et les tupinambis, ce muscle est fort long et de fcrme cylindrique. 1l vient de / 292. XVII Lecon. Znsalivat. et déglut. l'extrémité des cornes postérieures, s’approche de son semblable à mesure qu’il se porte en avant; lui devient coñtigu dès la hase de la langue , vers Pextrémité, de laquelle il se termine et forme les deux portions de cylindres dont cette langue‘paroît composée. Dans le caméléon ; il est fixé à tout le bord an- térieur des cornes postérieures et fort épais dans cette partie. Passé l'angle que forment les deux cornes du même côté, il se recourbe et se porte directement en avant. Les trousseaux de fibres qui le composent s’insèrent à la moitié postérieure du fourreau de la langue. C’est précisément celle qui se regrimpe au moyen de ce muscle. 2°. Les génio-glosses droits viennent du bord inférieur de l’arc du menton, et se portent-à Ja base de la langue , où ils rencontrent les Ayo-glosses. avec lesquels leurs fibres se confondent. 3°. Les génio- glosses transverses s’attachent à l’arc du menton et à l'extrémité antérieure des branches de la mâchoire en dehors des précédens. Au lieu d’être étroits et alongés , ils sont larges et courts. Leurs fibres se portent obliquement de dehors en dedans et en arrière sur la membrane de la bouche , jusqu'aux côtés de la langue , qu’ils doi- vent tirer en dehors et en avant. Ces deux dernièfes paires de muscle n'existent pas dans le caméléon. 4°. Le muscle propre ne se trouve que dans les sauriens dont la langue est alongeable par elle- même. Il est composé, en général , de fibres an- nulaires, Arr. III. Langue. 273 tulaires. Dans le gecko à téte plate, dont la langue est large , ce muscle est divisé en avant en six ou huit petites branches qui se réunissent , vers le tiers moyen de la langue, en deux ra- meaux, puis en un seul tronc, de chaque côté , qui forment les deux cuisses de la base de la langue. Dans le caméléon, le muscle annulaire est très-épais ; il forme un cylindre charnu qui en- veloppe les trois quarts antérieurs de la partie de l’os hyoïde qui pénètre dans la langue. En avant , il est fendu sur les côtés et divisé en deux languettes, une supérieure et l’autre inférieure ; celle-ci se replie vers le fourreau de la langue, auquel elle adhère. Il y a, de plus, un muscle propre à ce fourreau, que l’on pourroit appeler rétracteur. Ce muscle vient de dessous la partie glanduleuse , et se porte, de chaque côté , jusqu’à la partie qui se regrimpe. Lorsque l’hyo - glosse fronce cette dernière partie et la raccourcit, et que l'os hyoïde est porté en arrière par les sterno- hyoïdiens et cératoidiens , le muscle rétracteur fait que le bont du fourreau reste appliqué a l’ex- trémité du muscle annulaire qui recule , parce qu’alors ses attaches postérieures sont les plus fixes. Au contraire, lorsque l’extrémité de los hyvïde et le muscle annulaire poussent le fourreau en avant, les attaches antérieures ont un point d’appui ; les por- tions postérieures du rétracteur tirent en avant le fourreau et le déplissent. 5 S 274 XVIII Leçon. Znsalivat. et dézlut. En se rappelant ce que nous avons dit sur l'os hyoïde et ses muscles dans le caméléon, et ce que ‘ nous venons de dire sur les muscles de la langue de cet animal , on concevra facilement comment il peut alonger cet organe et le retirer dans sa bouche. Le muscle annulaire avec les cérato- maxilliens et les génio-hyoïdiens ont ce premier usage. Les sterno-cératoidiens et hyoïdiens re- portent en arrière l'os hyoïde , en même temps que lAyo-glosse raccourcit le fourreau et le re- grimpe. Dans la plupart des ophidiens,la langue est en- fermée dans une gaine membraneuse, qui s’ouvre derrière l’intervalle des branches de la mâchoire mférieure , ‘et se prolonge en arrière entre celles du cartilage hyoïde , sous la trachée-artère. La membrane de la bouche la tapisse intérieurement. Ce fourreau est porté en avant par une paire de muscles, qui sont les analogues des génio-glosses. Ils. tirent leur origime de deux languettes, dont lune vient de l’intervalle des branches de la mâ- chüoire, l’autre de leur extrémité, sè rapprochent l’une de l’autre, et se portent sur les côtés du fourreau jusqu’à son extrémité la plus reculée. Les Ayo-glosses sont deux muscles alongés con- tigus , et même réunis par quelques lames de üssu cellulaire. Ils remplissent exactement l’inter- vaile des cornes du: cartilage hyoïde, et se re- doublent même en arritre autour de leur extré- mité. Ces muscles vont jusqu’à la base du fourreau, ‘ART. TL. Langue. 275 Ils le retirent en arrière, lorsqu'il a été porté en avant par les deux premières paires. Le muscle propre est formé de deux cylindres, accolés l’un à l’autre , qui se séparent vers le tiers antérieur de la langue, et s’amincissent considé- rablement dans cette partie, dont l’extrémité, n’est plus qu’un filet. C’est au moyen de ce simple appareiïl ; combiné avec celui que forment l’hyoïde et ses muscles, que la langue de la plupart des ophidiens sort de son four- reau et y rentre , avec une promptitude qui lui 4 fait donner le nom de dard. Dégagée par les gémio- vaginiens , ou les analogues des génrio-glosses , brandié par les muscles propres , elle rentre dans le fourreau par l’élasticité des filets hyoïdes, qui tendent à se redresser ,:êt par l'action des Ayo- glosses. T’une ou l’autre de ces actions est aidée par les costo-maxilliens , suivant que la portion de ces derniers, qui répond au séérno-hyoidien, se contracte, ou que c’est celle analogue au cérato- maxillien ; et l’alongement de la langue, hors de la bouche, est d’autant plus grand , qu’elle sort par un orifice qui est très-près de l’extrémité du museau , et que sa base peut être transportée jusque près de cet endroit. ; Dans les amphisbènes qui ont inè langue:ap- platie, non enfermée dans un fourreau, ‘et peu susceptible de mouvemens un peu étendus, il y a 1°. deux génio-glosses qui s’atiachent à l'arc du menton, plus en dedans que les génio-hyoïdiens ; S 2 276 XVI Leçon. {nsalivat. et déglut. 2°. deux muscles 2yo-glosses , et 5°. deux cérato- glosses, qui n’offrent d’ailleurs rien de particulier. Les batraciens ont la langue fixée en avant à l'arc du menton, et libre en arrière. Elle sort de la bouche, et elle y rentre en tournant , pour ainsi dire, sur ce point fixe. Ces mouvemens dé- pendent de deux paires de muscles , les géno- glosses et les kyo-glosses. 1°. Les Ayo-glosses forment, dans la grenouille occellée, deux masses cylindriques, couchées sous ls cornes postérieures, et attachées à ces cornes ; elles se réunissent bientôt en une seule masse, qui s’appuie à la plaque hyoïde, et pénètre dans la langue , au-devant de cette plaque, en se séparant en faisceaux successivement plus petits, qui vont se fixer au bord libre de la langue. 2°. Les génio-glosses forment d’abord deux petites masses sphériques, placées à l’arc du men- ton, sur le petit muscle transverse ; ils s’alongent ensuite en deux cylindres contigus, dont les trous- seaux fibreux se séparent l’un de l’autre, s’entre- croisent ayec ceux du muscle précédent ; et se fixent particulièrement au bord libre de la langue. Lorsque cet organe est dans la bouche , l’Ayo- glosse est replié sur lui-même, et le génio-glosse a la même direction dans toute son étendue. C’est au contraire ce dernier muscle qui est replié sur lui-même, lorsque la langue a été renversée en dehors. Dans la grenouille vulgaire ces deux paires de D: Arr. II. Langue. 277 muscles n’ont pas d'aussi nombreuses divisions , et les génio-hyoïdiens ne sont pas ramassés en corps sphériques vers l’arc du menton; mais ils sont d’ailleurs semblables. D. Dans les poissons. La langue est assez généralement soutenue, comme dans les oiseaux, par unos, ou un cartilage , qui n’en forme quelquefois qu’une petite partie, et ne s’ayance que très-peu dans la substance de sa base, comme cela a lieu dans la rrorue , ou qui la traverse dans toute son étendue d’avant en arrière, comme cela se voit dans le congre. La portion postérieure de cet os s'articule, par son extrémité , avec l'extrémité antérieure du premier os intermédiaire , auquel viennent s’unir inférieu- -rement les premiers arcs des branchies, et sur .ses côtés entre les deux branches hyoïdes. Quel- quefois même sa surface inférieure se joint d’une manière très-serrée avec l’os auquel se fixent les analogues des sterno-hyoïdiens (voy. Leg. IV, pag. 555). La morue en présente un exemple. Ces différentes articulations ne lui permettent que très-peu de mouvemens , et la plupart de ceux que la langue exécute dépendent des muscles qui agissent sur les branchies. Aussi cet organe manque-t-il généralement de muscles propres. Dans le congre cependant , dont la langue est très- grande, il y a une sorte d’.yo-glosse, dont les libres viennent de l’extrémité des branches hyoïdes, # | S 8 278 XVIII Leçon. /nsalivat. et déglut. et se portent en avant sur les côtés de l'os lingual. Lorsque les deux muscles n’agissent pas $multané- ment, chacun d’eux peut tirer cet os et toute la langue de son côté. Elle est rétrécie ‘par des fibres transversales , qui vont de son bord fibre à sa je tie moyenne. Dans les balistes, les scorpènes, les trigles, les silures, los Dérhal paroît HOPAES entièrement , et la substance de la langue .s’appuie,sur les deux premières pièces des branchés hyoïdes,,:qui.s’alon- gent quelquefois en pointe ,.à cet eflet. Dansce cas, plus encore que dans.le premier, la langue netpeut exécuter aucun mouvement propre. 5 ,< 15 4 On trouve dans les raies un cartilage: bla suspendu aux deux premiers'arés branchiaux ; et qui traverse la base du palais parallèlement à la mâchoire mférieure; il soutient la membrane qui tapisse cette base, et lorsque la mâchoire se porte en arrière, au moment où la bouche s'ouvre, il fait faire une saillie à cette membrane, que l’on prendroit , au premier coup-d’œil, pour la langue de ces animaux, quoiqu’ils en soient absolument dépourvus. D. 20) ARTIC BE [Vs . De l’épiglotte et des autres couvertures du larÿnx en général, L’épiglotte est une valvule fibro- -cartilagineuse placée sur l'ouverture de la glotte, pour en dé- ART. IV. Épigloite , etc. 279 fendre l’entrée aux substances alimentaires qui passent de la bouche dans le pharynx. Dans / Aomme, elle a une forme à-peu-près ovale ; son extrémité inférieure tient à la langue par trois Higamens , et répond en dedans de l’arc que forme V’os hyoïde. La moitié inférieure de ses côtés donne attache à une autre substance ligamenteuse qui se rend aux carlilages aryténoides. La membrane qui tapisse l’arrière bouche , la recouvre de toutes parts et est pourvue de nombreuses follicules , qui sé- parent d’abondantes mucosités. Celte .valvule est particulière aux #1ammifères, à très-peu d’exceptions près. Elle a dans beau- coup de ces derniers un muscle propre, qui ne se voit pas dans l’homme. C’est un 2y0-épiglottien. ILest cylindrique , s’attache d’une part au milieu de la face externe de l’épiglotte , s’enfonce entre la base de la langue et le corps de l’hyoïde, s’y partage en deux faisceaux qui s’écartent l’un de l’autre , et vont se fixer à la base des cornes anté- rieures de l’hyoïde. Aussi lorsqu'on découvre cette deraière portion, par-dessous la base de la langue , elle semble un digastrique destiné à rapprocher ces deux cornes l’une de l’autre. Ce muscle existe dans le chien , le lion, Vours , l'éléphant , le cheval, etc. ; son action est de découvrir la glotte en tirant l’épiglotte en avant. La grandeur de Pépiglotte excède ordinairement, dans lesmarimifères, la proportion qu’elle a dans S 4 280 XVIII LEÇON. Insalivat. et déglut. l’homme. Sa figure varie beaucoup ; mais ce n’est . guères que dans les cétacés qu’elle offre une struc- ture qui mérite de nous arrêter : elle forme, dans ces animaux , les parois antérieures d’une pyra- mide à quatre faces, dont les cartilages aryté- noïdes composent les parois latérales, et qui élève la glotte jusqu’à la hauteur des ouvertures posté- rieures des narines. Nous reviendrons sur cette organisation à l’article du Zarynx. Il faut encore remarquer que, dans l’éléphant , “elle est très-alongée, et que son bord libre remonte jusqu'aux arrière -narines, au-dessus dusvoile du palais. Sa base est réunie dans une assez grande étendue avec les cartilages aryténoïdes ; entre eux et la face interne du cartilage thyroïde, il y a, de chaque côté, une fosse profonde, où passent des. alimens liquides et solides, pendant que la glotté reste ouverte et que l’animal souffle même ces li- quides dans sa bouche , après les avoir pompés avec sa trompe. Les oiseaux n’ont point d’épiglotte. On a voulu en attribuer une à l’autruche , mais c’étoit Ja langue même qu’on prenoit pour épiglotte. La glotte des oiseaux s’ouvre dans l’arrière-bouche par une fente longitudinale , dont les bords sont ordinaire- ment hérissés de papilles dures , presque cartilagi- neuses, inclinées en arrière. Elles ont reçu le nom de papilles récurrentés. Ces papilles manquent quelquefois; on ne les trouve pas dans le fou, le pélican , la cigogne, le héron, etc. chasrds.. : "1 ArT. V. Voile du palais, etc. 281 D’épaisses mucosités qui se remarquent sur l’ou- verture de la glotte, doivent servir également à la garantir de l’accès des corps liquides. Dans la plupart des reptiles, l'ouverture de Ia glotte n’est pas recouverte d’une valvule, comme dans les mammifères, ni armée de papilles comme dans les oiseaux. Cependant nous avons observé une sorte d’épiglotte dans l’iguane ordinaire , et dans le scinque schneïdérien. 11 y en a un rudi- ment dans les crocodiles ; nous ne l’avons pas re- trouvée dans plusieurs autres animaux du même ordre, non plus que dans les chéloniens, les ophi- diens et les batraciens. ARTICLE V. Du voile du palais et des autres couvertures des arrière-narines. Dans l’zomme et dans les autres mammifères, . le voile du palais forme une sorte de valvule mus- “culo-membraneuse , suspendue au bord postérieur de.la voûte du même nom, et se relevant vers les ouvertures des arrière-narines, au moment du pas- sage des alimens de la bouche dans le pharynx. Son bord libre se prolonge , dans son milieu, en une languette qui porte le nom particulier de luette. Lorsque le voile du palais est descendu sur la base de la langue, ce qui est sa position ordinaire, la luette divise l’isthme du gosier en deux arcades, 282 XVIII Lecçox. fnsalivat. et déglut. qui se continuent extérieurement avec les piliers de ce voile, Ceux-ci, au nombre de deux, de chaque côté, placés l’un devant l’autre, sont formés par autant de muscles ; le pilier extérieur par le gloss0- palatin, que nous ailons décrire , le postérieur par le palato-pharyngien, dont il sera questiondans l'histoire du pharynx. L'un et l’autre de ces mus- cles sont recouverts par la membrane palatine ; celle-ci et la membrane pituitaire se prolongent en dessous et en dessus du voile du palais pour enve- lopper les glandes et les muscles qui le composent. Les premières sont des follicules muqueuses placées immédiatement sous les membranes du voile, et dont le plus grand nombre se trouve dans l’épais- seur de la luette. Les derniers sont destinés à re- lever le voile, à l’abaisser et à l’élargir. Ce sont : 1°. Les pétro-salpingo-staphy lins ou releveurs du voile du palais , fixés supérieurement à la sur- face inférieure de la pointe du rocher et à a partie adjacente de la trompe d’Eustache. Ils descendent vers le voile, où ils épanouissent leurs fibres, et ils y sont réunis par un feuillet aponévrotique. Ces muscles portent encore le nom de péristaphylins internes, par opposilion aux suivans qui sont plus extérieurs. 2°. Les sphéno-salpingo-staphy lins ou pérista- phylins externes , viennent de la base de l’épine sphénoïdale de la partie ad'acente de la trompe d’Eustache, et de la face externe de l’aile interne &e l’apophyse ptérygoïde ; ils se continuent le long Arr. V. Voile dé palais, etc. 283 de cette apophyse , deviennent tendineux pour se contourner sur son bec, et vont se fixer sur les côtés du voile du palais. 5°. Les glosso-palatins s'élèvent des côtés de la base de la langue au voile du palais, dont ils par- courent le bord libre jusqu’à la luette où üils se rencontrent. 4°, Le mustleazygos ou palato-staphylin, fixé à Pépinepostérieure des narines , d’où il s’étend dans l'épaisseur de la luette jusqu’à son extrémité. Les deux faisceaux qui le composent ont été considérés comme, deux muscles par plusieurs anatomistes. Il relève la luette et la raccourcit. Le g/osso- palatin. abaisse le voile du palais; la première paire le relève, et la seconde l’élargit. 1 Le voile du palais ne présente pas de différence remarquable dans les autres mammifères, si cé n’est dans son étendue , qui esf généralement plus considérable. Nous observérons ‘seulement que, à l'exception des singes , son bord libre ne se pro- longe pas en pointe pour former la luette. Dans l'éléphant cependant , il descend sous l’épiglotte , et C’est par son moyen qu'il est possible à cet animal de soufiler des liqueurs de sa trompe dans sa bouche , et de lés avaler en même temps sans en faire entrer dans le larynx. Dans les cétacés, le voile du palais est changé en un canal musculeux qui prolonge les narines en arrière et en bas , entoure la pyramide du larynx, et dont la partie supérieure se continue ayec le 284 XVIII Leçon. Znsalivat. et dé glut. pharynx. Cette différence en a produit d’autres dans sa composition. ( Voyez ce que nous en avons dit, Lec. V, Sect. IT, pag. 672.) Les ouvertures intérieures des narimes ne sont plus couvertes dans les oiseaux par une semblable valvule ; mais elles sont entourées, comme la glotte, de papilles récurrentes. Ces ouvertures sont très en avant dans les rep- iles, chez lesquels elles n’ont pas ordinairement de couverture. Nous avons cependant observé une sorte de valvule immobile, sur celles du gecko à tête plate. Elle tient à leur bord antérieur, et laisse béant en arrière l’orifice de la narine. Dans le crocodile, il y a quelque chose d’analogue au voile du palais. Les ouvertures internes des na- rines sont très en arrière dans cet animal, contre l'ordinaire des autres reptiles. Elles formentuntrou rond à la partie la plus reculée de la voûte du palais. La membrane qui revêt cette voûte s’en détache un peu avant l’ouverture en question, et forme une portion libre, qui descend sur les côtés ens’élargissant un peu, jusqu’à la rencontre d’une autre crète qui se remarque derrière la base de la langue. L'une et l’autre réunies forment, par leur bord libre, l’isthme du gosier. La première garantit un peu l’ouverture des narines , mais elle ne peut la bou- cher entièrement. La dernière centribue à voiler la glotte avec le rydiment d’épiglotte dont nous avons déja parlé. Arr. VI. Pharynx. 285 A R.T ICE VI Du pharynx et de ses muscles. Dans tous les animaux vertébrés, le canal ali- mentaire commence par une cavité en forme de sac, dont les parois formées par la continuation de la membrane de l’arrière-bouche , sont suspendues en arritre à la base du crâne. L'ouverture anté- rieure est coupée plus ou moins obliquement d'avant en arrière et de haut en bas. Dans l’Aomme et dans les autres mammifères, elle aboutit en haut aux ouvertures des arrière- narines, en bas à celle de la bouche, et plus en arrière à l'ouverture du larynx. Ses rapports dans les oiseaux, sont à-peu-près les mêmes : mais dans les reptiles, dont les ouver- tures des narines sont en avant de la voûte pala- tine , il n’y a que la cavité de la bouche et celle du larynx qui y répondent inférieurement; celle d'Eustache est remplacée, dans les poissons, par les ouvertures des branchies. Cette première portion du canal alimentaire est plus ou moins distincte du reste dans les différentes classes d'animaux vertébrés, par sa plus grande dilatation et par les muscles qui entourent. Dans l’homme et dans les autres mammiferes, ces mus- cles sont nombreux et ont leur attache fixe aux parties environnantes; le diamètre du pharynx est 286 XVIII Leçon. /nsalivat. et déglut. d’ailleurs beaucoup plus considérable que celui de l’œsophage , avec lequel il se continue. Dans les oiseaux, ce dernier caractère existe encore , mais il n’y a plus de muscle particulier qui s’y rende ; on n’y voit guères d’autres fibres musculaires que celles qui s’élévent de la membrane de même nature, qui enveloppe l’osophage.. Dans les reptiles, son diamètre n’est ordinaire- ment qu’un peu plus grand que celui de locso- phage , et il n’y a pas non plus de muscle extrin- sèque destiné à le mouvoir ou à lui faire changer de forme. Enlin dans les poissons , le pharynx ne peut plus être distingué de l’œsophage , quant à son diamètre et à sa structure propre , que par un sphincter qui l’entoure et semble même appartenir autant au commencement Ge ce dernier canal ; mais il est fixé en partie à des os que nous décrirons bientôt sous le nom de pharyngiens , et que meu- vent des muscles qui tiennent lieu des muscles ex- irinsèques du pharynx des mammifères. C’est dans l’omme et les mammifères que le pharynx, comme nous venons de le dire, peut être le mieux distingué de l’origine du canal ali-, mentaire , par les muscles nombreux qui l'en: tourent et par sa plus grande dilatation. Ces muscles s'étendent, dans l’homme, depuis la base du crâne en arrière , jusqu’au bas du larynx ; ils embrassent, dans différentes directions , les paroïs latérales et postérieures du sac membraneux qu’ils tapissent , « ART. VI Pharynx. 287 et servent presque tous à rétrécir ce sac ou à l’é- lever. Ils peuvent être réduits à trois constricteurs et à un releveur, 1°. Le constricteur supérieur , dont les fibres viennent , 1°. des parties latérales de la base de la langue, et en particulier du génio-glosse (le glosso- " pharyngien ) , 2°. de la ligne oblique qui se trouve sur chaque branche de la mâchoire inférieure près du ligament ptérygo-maxillaire et du buccinateur (le m1ylo-pharyngien ), 5°. de la face interne de l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde , du crochet de cette apophyse et du tendon du circonflexe du palais ( le ptérygo-pharyngien ). Toutes ces fibres forment un large muscle qui entoure le haut du ; pharynx, en se portant transversalement sur ses côtés, puis sur sa face postérieure. . 2°. Le constricteur moyen ou l’hyo-pharyngien, qui vient du bord supérieur des grandes cornes "de los hyoïde et des petites cornes de cet:os. Les fibres supérieures montent très-obliquement vers Vapophyse basilaire de l’occipital en formant une pointe ; elles recouvrent les muscles précédens. Les fibres inférieures ont une direction contraire; les deux tiers inférieurs de ce muscle sont recou- verts par le suivant. \ 3°. Le constricteur inférieur , le plus épais des trois , qui vient des parties latérales des cartilages thyroïde (le thyro-pharyngien ), et cricoïde ( le crico-pharyngien) et du ligament qui meut les grandes cornes de l'os hyoïde ayec les cornes 288 XVII Læcox. Fnsalivat. et déglut. supérieures du cartilage thyroïde (le syrzdesmo- pharyngien) ; ses fibres se portent en arrière et en haut , les supérieures dans une direction beaucoup plus oblique que les inférieures. * 4°, Le releveur du pharynx, muscle pairs composé de trois portions. L’une , qui vient de la base de l’apophyse styloïde , descend sur les côtés du pharynx et s’unit en partie au bord postérieur du cartilage thyroïde ; ses fibres/intérieures se con- fondent avec celles de la portion suivante ( c’est le stylo-pharyngien). La seconde portion (le pa/ato- pharyngien ) vient du voile du palais ; elle est renforcée par une troisième portion fixée à l’ex- trémité cartilagineusé de la trompe d’Eustache ( c’est le sal/pingo-pharyngien ), Toutes deux ne tardent pas à se réunir ; elles forment ensemble les piliers postérieurs des arcades palatines. Leurs fibres descendent obliquement sur la membrane du pharynx qu’elles recouvrent immédiatement en arrière, ce que font celles du stylo-pharyngier sur les côtés. Comme ce dernier a son altache fixe plus en dehors que la portion qui tient au pharynx , il doit, en relevant ce dernier, le di- later un peu. ( Dans les autres 7z2ammifères, le pharynx est généralement composé des mêmes muscles; mais sa position horizontale rend leur action plus né- cessaire , aussi sont-ils plus forts que dans l’homme. Plusieurs ; tels due l'éléphant, Vours , etc. , ont même, d’ une manière très-marquée, un pharyngien propre $ ART. VI. Pharynx. 289 propre, qui n’est autre chose que la continuation des fibres circulaires et longitudinales de l’œso- phage. Cette position fait également varier la direc- tion , et conséquemment l’action du stylo-pharyn- gen; il descend presque perpendiculaire du milieu de l’apophyse ou de los styloïde, sur les côtés ou la face supérieure du pharynx , et ce n’est qu'après s'être introduit sous les muscles constricteurs , qu’il se prolonge en arrière , suivant la longueur de ce sac ; son action principale ne doit plus être de le porter en avant, mais bien de le dilater. Dans l'éléphant, ce muscle est uni au stylo- hyoïdien jusqu’à la hauteur du pharynx. Dans le paca , il semble n'être qu’une continuation du stylo-mastoïdien. Nous ne nous arréterons pas davantage sur ces petites différences qui n’influent pas d’une manière importante sur les fonctions. EAN ES pharynx des cétacés en offre une bien essen- tielle. Le larynx, qui s’élève en pyramide au- devant de son ouverture jusqu’à la hauteur des _arrière-narines , la partage en deux; et c’est de chaque côté de cette pyramide que passent les ali- mens. Il y a, de plus, un canal particulier qui s'élève du RE jusqu’à l’orifice postérieur des narines, et s’attache au bord de cet orifice. Il en part des fibres musculaires qui se dirigent suivant la longueur de ses parois ; d’autres forment un sphincter autour d’elles , qui se resserre sur la pyra- mide du larynx, et intercepte ainsi toute communi- cation entre les narines, la bouche et le pharynx. 9 T 290 XVIII Leçon, Jnsalivat. et déglut. Le pharynx des oïseaux n’a plus ces muscles extrinsèques, qui soulèvent, resserrent ou dilatent celui des mammifères. On remarque à peine, dans un grand nombre, quelques fibres musculaires longitudinales , qui se continuent avec celles de l'œsophage, et forment autour du pharynx une couche beaucoup moins marquée que celle de ce canal. Celui de l’autruche a , sous les fibres longi- tudinales, une autre couche de fibres circulaires. Cependant, comme les muscles coniques de l’os hyoïde , et le r7ylo-hyoïdien ; s’attachent à la membrane de l'arrière - bouche , et même à une assez grande portion de celle membrane , peut- être servent - ils un peu à la déglutition, en se- couant la portion des parois de l'arrière - bouche, à laquelle ils s’insèrent. Le mylo-hyoïdien doit y contribuer davantage en soulevant ces parois. Dans les reptiles le pharynx ne peut guéres être distingué du commencement de l’œsophage. Leur diamètre est ordinairement le même, et la membrase qui forme leurs parois internes pré- ‘sente absolument le même aspect. Elle offre ordi- nairement une foule de plis longitudinaux, qui s’effacent lorsque l'animal avale une proie d’un grand diamètre. H n’y a d’ailleurs, le plus ordi- nairement, aucun muscle extrinsèque qui enve- loppe l’entrée de ce canal La déglutition pent être aidée dans les cAé/oniens par l’action dés stèrno-thyroïdiens, qui s’appli- quent tout le long du cou sur l’œsophage , ét sont \ ArT. VI. Pharynx. 291 inème adhéréns à ses parois antérieurement , et à la portion qui pourroit être considérée comme faisant partie du pharynx. L’os Ayoïde peut aussi contribuer à la déglutition , au moyen des muscles qui le soulèvent. Cét usage est sur-tout évident dans les batra- ciens, et particulièrement dans les grenouilles, les rainettes et les crapauds. La plaque hyoïde, qui soutient dans ces animaux les larges parois de larrière- bouche et du palais, n’est mise en mouvement par le #?ylo-hyoïdien, et les analo- gues du stylo-hyoïdien , que pour soulever ces parois , et les appliquer à la voûte du palais. Il y a de plus, dans ces trois derniers genres, un muscle qui vient des parties postérieures et su- périeures de la tête , au-devant de l’analogue du stylo-hyoïdien ; il est d’abord étroit, mais il s’élargit ensuite à mesure qu’il se porte en avant et en bas, et qu’il récouvre la portion de l’arrière- bouche, qui fait saillie en arrière. Il se prolonge jusqu’au bord de la plaque hyoïde , à laquelle ïl s’insère. Ses fibres paroissent également adhé- rentes à là membrane de l’arrière - bouche , sur laquelle elles sont couchées. Elles doivent, par leur action , appliquer cette membrane à la paroi opposée, et soulever aussi la plaque hyoïde. Les fibres longitudinales, propres au pharynx, comme à l’œsophage, sont quelquefois très-mar- quées ; d’autres fois elles le sont bien moins. Dans les poissons le pharynx s’attache supérieu- T 2 292. XVIII Leçon. Znsalivat..et déglut. rement sous la base du crâne, et sur les côtés et en dessous , soit au bord postérieur des os pharyn- giens, soit à celui des deux derniers arcs des ‘ branchies, lorsque les premiers os manquent, ou qu’ils ne s’élèvent pas jusqu’au crâne. Les fibres circulaires qui l’entourent forment un sphincter plus ou moins large, ordinairement très-épais , qui doit rétrécir d'autant plus facilement la cavité du pharynx , et fermer son entrée , que les os pharyngiens sont plus mobiles, C’est ici le lien de décrire ces os, comme servant particulièrement à la déglutition. Ils existent dans la plupart des poissons. Nous ne connoïssons que les raies et les squales où ils ne se rencontrent pas. Ils suppor- tent des dents, dont la forme varie beaucoup, comme on l’a vu dans la description que nous en avons faite ( Læc. XVII* ). Ces os sont très- grands et très-forts-dans les cyprins, courbés en arcs, et situés parallèlement aux derniers arcs branchiaux ; ils se rapprochent par leur extrémilé antérieure , tandis que leur extrémité supérieure tient à la base du crâne par des muscles que nous décrirons ailleurs. Leur portion moyenne , beau- coup plus épaisse que le reste, forme, en dedans, un angle saillant, qui supporte les dents pharyn- giennes, de manière qu’elles opposent leur sur- face triturante à la base du crâne. Il y a, à l’ex- trémité postérieure de cette base, une forte apo- physe, qui se prolonge même sous les premières vertèbres, dans une cavité de laquelle, est reçu ART. VI Pharynx. 293 un os large, applati, triangulaire, servant de dent pharyngienne supérieure, contre lequel viennent frotter les dents pharyngiennes inférieures, comme sur une espèce d’enclume. Dans l’orphie ( esox belone),V'espadon(esox brasiliensis), les labres, les chætodons, au lieu des deux os pharyngiens inférieurs, il n’y en a qu’un pour les deux côtés, de forme triangulaire , ayant sa surface supérieure hérissée de dents, frottant , dans la plupart, contre une surface semblable que lui présente la base du crâne , opposée dans les Zabres à deux plaques osseuses , également hérissées de dents semblables, et collées' contre les extrémités supérieures des derniers arcs branchiaux. Dans la r74rène ( mu- rœna helena ) les os pharyngiens sont deux arcs , beaucoup plus forts que ceux des branchies ; ils remontent jusqu’à un os situé longitadinalement sous la base du crâne, auquel ils se joïgnent , aïnsi que lextrémité supérieure de ces arcs. Mais dans Vanguille ces os ont la forme et la disposition qu’ils présentent dans le plus grand nombre des poissons osseux ou cartilagineux , tels que les diodons ; les eycloptères, les gades, les gobies, les scorpènes, les pleuronectes, les perches , les séombres, les silures, les brochets:, proprement dits, etc. , c’est-à-dire qu’il y en a deux inférieure- ment rapprochés par leur extrémité antérieure dans l’angle rentrant, que présentent en arrière les deux derniers arcs branchiaux, remontant le long du bord postérieur de ces arcs, en s’éloignant T5 294 XVIIF Leçon. Jnsalivat. et déglut. l’un de l’autre, et ne dépassant pas leur pièce in- férieure. Ils sont généralement larges et forts, et leur surface supérieure , de laquelle s'élèvent un grand nombre de dents , forme une bonne partie du pavé de l’arrière-bouche. Ils tiennent à la masse des branchies, et particulièrement aux deux der- niers arcs de celles-ci, par des membranes, des ligamens et des muscles, | Ces os répondent à des plaques osseuses, situées sous la base du crâne, au nombre de deux, de quatre , ou de six, et dans lesquelles. sont. implan- tées des dents semblables. Ces plaques pharyn- giennes tiennent quelquefois à l’extrémité supé- - rieure des deux derniers arcs branchiaux, lorsqu'il n'y en a qu’une de chaque côté, ou, ce qui est.le plus ordinaire , elles sont collées contre un.os lon- gitudinal , auquel s’articulent les extrémités supé- rieures des arcs branchiaux, et sur l’histoire du- quel nous serons obligés de revenir en, parlant ües branchies. C’est encore à la description de ces dernières que nous renvoyons celle de tous les mouvemeus que. peuvent exécuter. les os pharyn- giens, parce qu’étant dûs. en partie à ceux des branchies, on ne pourroit en donner ici qu’un dé- tail imparfait, et que d’ailleurs ceux qui dépendent de leurs muscles propres, quoique servant puis- samment à Ja déglutition, ont également une part marquée dans les mouvemens de la respira- tion. C’est donc comme faisant partie du méca- nisme de celle-ci que nous les décrirons. Disons Ant. VE Pharynx. 295 seulement que les os pharyngiens doivent être re- gardés comme de vraies mâchoires intérieures, qui frottent quelquefois sur une surface immo- bile , comme dans les carpes , et exécutent , dans ce cas, une véritable mastication. D’autres fois, et c’est ce qui a lieu le plus souvent, ils jouissent tous (tant les plaques supérieures, que les os pharyngiens inférieurs) de plus ou moins de mobilité, se rapprochent les uns des autres, serrent de tous côtés la proie qu’avale le pois- son , l’accrochent avec les dents nombreuses qui hérissent leur surface , servent à l’enfoncer dans l’œsophage, ou l’empêchent d’en ressortir, de même que les dents maxillaires, palatines et lin- guales l'ont accrochée dans la bouche. T À DIX-NEU VIÈME LEÇON. Des organes de la mastication , de l'in- salivation et de la déglutition, dans Les animaux sans vertèbres. I C1, comme dans tout ce qui concerne cetle moitié du règne animal , nous sommes obligés de reprendre l’ordre des classes, parce que ces organes n’y sont pas plus que les autres disposés sur un plan commun. PRÉMIERE SECTION. Organes de la mastication. ARTICLE PREMIER. Des organes de la mastication dans les mollusques. Les mollusques n’ayant presque jamais de têtes osseuses, ou pourvues d’une solidité quelconque , leurs mâchoires , lorsqu'ils en ont, ne peuvent pas prendre de point d'appui sur le crâne. Les céphalopodes , quoiqu’ayant une espèce de crâne , ne font point exception à la règle ; la masse de leur bouche est suspendue dans l'anneau que ce crâne forme. Secr. I. ART. I. Mäch. des mollusques. 297 Les mâchoires des mollusques sont des pièces de substance cornée ou quelquefois pierreuse, qui sont pour ainsi dire incrustées ou fichées dans une masse charnue , de forme ovale, qui enveloppe la bouche , et qui se compose , tant des muscles des mâchoires , que de ceux de la déglutition. Les fibres qui composent cette masse sont peu distinctes, quoiqu'on y aperçoive différentes di- rections qui les rendent propres à écarter les mä- choires et à les rapprocher. Les mâchoires elles-mêmes différent beaucoup pour la forme. Dans tous les céphalopodes elles sont au nombre de deux , et représentent un bec de perroquet ; elles sont , lune et l’autre, bombées , crochues , et leurs pointes sont très-acérées; elles sont composées d’une double lame d'une véritablé corne , très- épaisse, et d’un brun foncé, dont les bords, op- posés à la partie triturante, s’amincissent et se perdent dans la masse charnue que nous venons de mentionner. C’est au moyen de ce vigoureux instrument que ces animaux brisent les crabes et les coquillages dont ils se nourrissent. La forme et le nombre des mâchoires ne sont pas aussi constans dans les gastéropodes. Dans les co/imaçons ordinaires et dans les limaces il n’y en a qu’une , qui est la supérieure ; elle forme un croissant , dont le bord concavye est découpé en dentelures nombreuses. Dans les tritonies la forme des mâchoires ne 293 XIX° LEçox. Bouche des an. sans vert. peut être mieux comparée qu’à celle des ciseaux avec lesquels on tond les moutons ; seulement, au lieu de jouer sur un ressort commun, les deux lames jouent sur une articulation , et au lieu d’être planes elles sont un peu courbes ; ces mâchoires sont latérales, leur mouvement se fait de droite à gauche ; le tranchant de l’une glisse sur celui de l’autre , et elles sont toutes deux fort acérées. Dans l’aplysie , il n’y a pour toute mâchoire qu'une plaque mince , légèrement cornée, gar- nissant l’intérieur de chaque côté de la bouche : on ne voit pas même ce léger durcissement dans. l’onchidie. PR .: Les gastéropodes, pourvus d’une trompe longue ou courte, n’ont point de mâchoires du tout ; tels sont les buccins, les murex , les volutes, les bullées, etc. ; et parmi les gastéropodes nuds, les doris , les scyllées ; etc. On leur trouve seulement quelquefois les côtés du fond de la trompe revêtus de plaques un peu cartilagineuses ; il y en a de telles dans les doris. | Les oscabrions n’ont également point d’organe. maslicatoire, Les ptéropodes, comme Ayales, clios, pneu- mnodermes , etc., n’en ont pas non plus. Aucun acéphale n’a de mâchoires , ni rien qui serve à la mastication proprement dite, Les {arets, qui percent Jes bois, emploient, pour cela les valves de leurs coquilles, qui ont été nommées méchoires où dents par quelques naturalistes ; Sect. I. Arr. Il. Mäch. des insectes, etc. 399 mais sur la nature desqueilles on ne peut conserver de doute , lorsqu'on compare le taret à la pho- lade , son analogue le plus prochain. Les valves du taret ne semblent qu’un diminutif de celles de la pholade ; ainsi qu'Adanson l’a observé de- puis long temps. Les acéphales nuds , comme biphores , asci- dies, etc., n'ont aussi rien qui puisse servir à diviser les alimens. Les cyrrhopodes , ou balanes et anatifes, dont nous avons déja remarqué plusieurs fois la- nalogie avec les entomostracés, ont des vestiges de mâchoires disposées par paires. Il ÿ en a, par exemple, dans l’anatife deux paires dentelées , et une mince simplement arrondie. ARTICLE IL Des organes de la mastication dans les crustacés et entomostracés , et dans les insectes à m&- chotres. . Tous ces animaux ont un système d’organes , masticatoires semblable , et dont le caractère con- siste à être formé de deux ou plusieurs paires de mâchoires latérales, placées les unes en avant des autres, ou les unes sur les autres. Les mâchoires se meuvent de dehors en dedans, et de dedans en dehors, par conséquent tont-à- fait en sens contraire de celles des animaux ver- 500 . XIX° Lecon. Bouche des an. $ans vert. tébrés; qui se meuvent de haut en bas et de bas en haut. La première paire ou l’antérieure qui, à quel- ques exceptions près, est la plus robuste, porte le nom de r7andibules (mandibulæ x La seconde paire et les suivantes, lorsqu'il y en a plus de deux, conservent le nom de méchoires (maxillæ). Ces organes, sur-tout les méchoires, portent souvent des filamens , ordinairement articulés ; dont linsecte se sert pour palper sa nourriture, à me- sure qu’il la mâche. On les nomme palpes, an- tennules, où barbillons ; et d’après la pièce qui les porte, on les dimttiuré en palpes Garenne tr laires et en palpes maxillaires. Her Les lèvres sont des pièces impaires, dont l’une est située en avaht où au-dessus deg mandibules, et se nomme lévre supérieure ; autre est placée en arrière des méchoires ou au-dessous ; et se nomme lèvre inférieure. Celle-ci est beaucoup plus compliquée que l’autre : elle porte ordinairement aussi des palpes , nommés PAPE labiaux ; et lorsqu'il y a dans les insectes à mâchoires une langue prolongée ou une trompe, c’est à Ja lèvre inférieure qu’elle ‘est attachée. Les crustacés et entomostracés sont les seuls animaux qui aient plusieurs paires de mâchoires, outre les mandibales: Les insectes proprement dits n’en ont jamais qu’une paire. À Les premiers sont aussi les seuls qui aient des Secr. I. Arr. II. Méch. des insectes ,etc. 301 palpes mandibulaires , en même temps que des maxillaires. Les insectes proprement dits n’ont jamais de palpes qu'aux mâchoires et à la lèvre inférieure. Il n’y a que quelques entomostracés ( le limule géant), qui aient des palpes à la lèvre supé- rieure ; tous les autres en manquent. Les crustacés, et parini les insectes la famille des arachnides , sont les seuls qui manquent de lèvre inférieure ; tous les autres en ont. La lèvre supé- rieure au contraire manque très-souvent, ou bien se soude à la tête, On sait que les insectes à mâchoires sont : Les gnathoptères, Les névroptères , Les yménoptères, Les coléoptères . Et les orthoptères. Il n’y a dans ces cinq ordres, que la famille des agnathes, de l’ordre des révroptères,-qui manque de mandibules ; maïs ces organes sont très - rapetissés dans quelques genres d’autres fa- milles, commeles cétoines parmi les co/éoptères, etc. Le nombre ordinaire des palpes est de quatre, deux maxillaires et deux labiaux, et tous sont communément articulés; mais la famille des car- zassiers parmi les co/éoptères en a quatre maxil- laires, six en tout , tous articulés. Le genre four- milion, parmi les zésroptères , est dans le même cas. 502 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. L'ordre des orthoptères , outre les quatre palpes articulés ordinaires , en a deux maxillaires non articulés, que l’on a nommés galea ou galète, et dont on a voulu faire le caractère de cet ordre, par rapport aux organes de la manducation; mais il y a quelque chose detrès-semblable dansquelques coléoptéres,comme les r1éloé, les chrysomèles, etc. La famille des odonates ; parmi les révroptères, n’a point d’articulations à ses palpes, ni aux maxil- laires, ni aux labiaux. Le genre jule, de l’ordre des gnathoptères, est peut-être le seul d’insectes à mächoires, qui n’ait point de palpes du tout, et le genre scolopendre du même ordre , le seul où il y ait des palpes au- dessous des mâchoires, sans être attachés à ces organes. Après ces observations générales, nous allons passer à la considération particulière des circons- tances propres à chaque ordre, et autant qu’il sera possible à chaque famille. I. Examen particulier des méchoires des crustacés. A. Des mdchoires elles-mêmes. La plupart des genres démembrés de celui des écrevissés, ont à leur bouche cinq où six paires d'organes, qui, se mouvant latéralement dans un plan horizontal, doivent passer çpour des mä:- choires; ils se recouvrent tous les uns les autres, Sec. L Arr. IL Mäch. des insectes, etc. 303 et le plus extérieur à été nommé lèvre par quel- ques naturalistés, mais à tort, car il n’est point impair, et les deux parties dont il se compose se meuvent latéralement comme les autres. Ces mâchoires sonttoutes articulées sousle {4orax, en avant des pieds, dont elles semblent continuer la série en avant , et portent chacune , sur le côté intérieur de leur racine ,; une lime membraneuse qui, se glissant sous le rebord latéral du thorax, entre les branchies antérieures, sert à séparer les lobes de celles-ci et à les comprimer dans Pacte de la respiration. Les pieds ont aussi de parcilles lames pour les branchies postérieures, mais elles manquent dans les espèces qui ont les branchies sous la queue , comme les mantes-de-mer (squilla. Fab.) Ces mâchoires sont en outre , excepté peut être une ou deux paires les plus intérieures, formées de deux divisions ; l’une qu’on peut appeler pro-. prement /& mâchoire ; et l’autre son palpe dorsal. Celle-ci est plus alongée , et se termine par un filet articulé et pointu ; l’autre porte aussi, mais dans les deux premières paires seulement , à son extrémité, un palpe terminal, qui ne finit pas en soie pointue comme l’autre. Ce que je viens de dire est commun aux crabes, aux écrevisses , aux pagures, et en général aux crustacés déca- podes dé Latreille. Dans les prerniers ou dans les écrevisses à courte queue replée, la mâchoire la plus extérieure est applatie, se joint si bien à sa correspondante et à son palpe dorsal, que les 304 pux: Lecox. Bouche des ee sans vert, quatre pièces ensemble en se repliant forment une espèce de bouclier, qui recouvre toutes les autres . mâchoires. C’est ce qui a pu lui valoir le nom de lèvre inférieure ; et ce qui a fondé l’ordre des kleistagnathes de Fabricius , qui répond aux crus- tacés - décapodes- brachyures de Latreille. Mais il n’en est pas ainsi dans les écrevisses à longue queue. La mâchoire extérieure est prismatique, forte , et les divisions de son palpe terminal étant presque aussi grosses que son corps, l’ensemble représente plutôt un pied que toute autre chose, et a souvent été décrit comme un vrai pied par les anciens naturalistes. C’est sur cette particularité que Fabricius a fondé son ordre des exochnates, qui répond en grande partie aux crustacés- déca- podes-macroures de Latreille, Dans les crustacés-décapodes , la seconde mâ- choire, en commençant à compter par la plus exté- rieure , ressemble à la première, quelle que soit la forme äe celle-ci, excepté qu’elle est plus petite, et que son bord interne s’amincit et est cilié au lieu de dentelé. La troisième a son corps divisé en deux lobes ; la quatrième en quatre, la cinquième de nouveau en deux ; elles sont toutes les trois, minces et ciliées. Les palpes de ces deux dernières n’ont, le plus - souvent, qu’une simple pointe au lieu de filet. La sixième est une simple petite plaque mem- braneuse ; ovale, sans cils, et-qui manque de palpe dorsal. x Quelques-uns Sacr. I. Arr. Il. Méch. des insectes, etc. 305 : Quelques -uns des genres de crustacés offrent des différences dans le nombre et la configuration de leurs mâchoires. Ainsi , dans les décapodes mêmes , les scy/larus n’ont aucun filet à la pièce dorsale de leurs deux premières mâchoires ; la troisième est indivise , et la quatrième bifle seulement, sans pièce dorsale dans l’une ni dans l’autre. La cinquième et der- nière est la petite plaque ovale ordinaire. Parmi les branchiopodes , il y a des différences plusfortes;les nantes demer,par exemple (sçuilla, Fabr. ), ont leurs deux premières mâchoires extré- mement grèles et alongées , en forme de pied , et terminées par une articulation dilatée , arrondie, et par un crochet mobile. Elles font réellement Voffice” de‘ pieds ét non de mâthoires, et- n’ont auctn palpe dorsal. La troisième est une longue plaque , échancrée trois fois à son bord interne, Ba quatrième est bifide ; le lôbe intérieur est cilié ; l'externe est pointu et porte sur le dos un pétit palpé ovale d’une seule articulation. La cinquième et dernière est une simple plaque, etc. Malgré toutes ces variétés , il n’en reste pas moins vrai que tous les crustacés ont plusieürs paires de mâchoires très-différentes entre elles pour les fonctions, et qui doivent agir sur les ali- mens , et les préparer à la vraie mastication d’une H toute particulière. En effet, sur tous ces organes se trouvent les vraiés mandibules | extrémement robustes dans 5 Y 506 XIX° LEcow. Bouche des an. sans vert: tous les genres. La partie triturante varie en con- figuration selon ces genres. Dans les zomars, etc. ( astacus F.), il y a en dedans une surface mousse et vraiment molaire , et en dehors un bord tranchant ou incisif, divisé en trois dentelures arrondies, Dans les zermites (pagurus F.), les démiola cet sont aiguës et éloignées. Dans les crabes ; etc, il n’y a qu’un tranchant égal. Dans les scyl{larus , il.y a deux dentelures sépa- rées,; une pointue en ayant, une mousse en arrière. Dans les squilles ou mantes de mer, la struç- ture de, la mandibule est Ja plus singulière, de toutes. Elle se divise en deux parties, une anté- rieure cachée sous la lèvre, dirigée, selon Vaxe du corps, pointue et portant deux rangées de petites dentelures ; une postérieure transverse 9 dont le tranchant u de bas en haut ( l’animal étant sur le ventre }, et porte une rangée de den: telures plus fortes. Toutes ces mandibules portent un palpe; il est triarticulé , et dilaté au bout dans les £omars, les crabes, etc. ; triarticulé et pointu dans les mantes ; d’un seul article dans les: scyllars, etc. Les. entomostracés varient plus que ‘les Crus- lacés ordinaires. de Le Zimule géant (ou crabe des Moluques }) ( monoculus polyphemus. Lin.) a cinq paires de mächoires , courtes , comprimées , hérissées de Secr. I. ART. IL. Mäch. desinsectes, etc. 307 petites épines , portant chacune un très-grand palpe en forme de pied , à quatre articulations, ter- miné par une serre semblable à celles des pieds de devant des écrevisses. Les serres de la pre- mière paire sont très-gonflées dans le müle. Celles de la dernière sont petites, et accompagnées de quelques lames écailleuses. En avant de ces mâ- choires est la lèvre supérieure , prismatique , por- tant deux palpes biarticulés, terminés en serre. La lèvre inférieure est en arrière de la dernière paire de mâchoires , et formée de deux lames dentelées. Dans Papus ( monoculus apus. Lin. ) on trouve deux mandibules. robustes et dentées ,-puis deux paires de petites mâchoires sans palpes , et ensuite vingt-six autres paires de larges feuillets qui res- - semblent à des mâchoires par leur base, et à des branchies par le reste de leur étendue , et dont la première porte quatre palpes en forme de'soies articulées , dont trois fort longs , que quelques-uns ont pris pour des antennes. Ces vingt-six paires de feuillets occupent presque tout le dessous du corps. Les petits entomostracés) sont encore peu exa- minés à l’égard des organes de la bouche. La famille des cloportes , dont j'ai fait mes gnathaptères polygnathes , et M. Latreille ses apteres tétracères, ressemble aux crustacés par la multiplicité de ses mâchoires, comme par ses quatre antennes ; si même elle ne doit leur être entièrement associée. V a 508 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. La première paire, qu’on a nommée aussi lèvre inférieure | quoiqu’elle se divise bien clairement en deux moitiés, est plane et couvre toutes les autres ; elle porte un très-petit palpe sur son angle extérieur. Il en vient ensuite deux ou trois paires minces, oblongues, dont la deuxième est dentelée au bout ; elle n’ont pas de palpes. La mandibule est forte, dentelée et porte. un petit palpe conique. Ces organes se rappelissent excessivement dans les espèces parasites , comme les cyrnothoëés, où il n’y a que deux paires de mâchoires semblables à de petites écailles minces ; des mandibules petites, coniques ,. mousses et sans dents, et au milieu du tout une petite langue conique. Les, cyames ( pycnogonum céti. Fab. ). n’ont plus de mâchoires visibles, quoiqu’on y voie en- core deux palpes articulés. Nous n’oserions leur assigner de place certaine, non plus qu'aux äutres pycnogonum. Mais nous nous sommes assurés que cxisins insectes parasites, qu’on rangeoit avec les -ento- mostracés, n’y appartiennent pas, ont un suçoir comme les. pous. T'éls sont les nombreux calyges qui sucent les branchies des poissons, etc. B. Des muscles. | Deux muscles sont PRO faire mouvoir la mandibule sur la poitrine. L’unfortetlongrapproche ‘le bord libre de celui de la mandibule du côté Secr. I. ART. Il. Mach. des insectes, etc. 309 epposé , en même temps qu’il la relève. Il s’atta- che par deux portions charnues distinctes sur la membrane qui revêt le corcelet intérieurement au- dessus et sur les côtés de l’estomac. L'une des portions est antérieure et plus grosse. Celle-ci est composée de fibres rayonnées courtes qui se ren- dent sur un tendon osseux grêle, articulé sur Pextrémité du tendon de la première portion, dont il semble être un prolongement coudé. La plus grosse portion est moins oblique ; elle est située entre le foie et l’estomac ; ses fibres, plus nombreuses et rayonnées aussi, se terminent à l'extrémité et sur le bord antérieur du tendon commun osseux , qui est lui-même articulé en même temps que fixé sur la partie moyenne du bord Hbre de la mandibule , qu’il tend à relever en haut, en la rapprochant de celle du côté opposé. : L'autre muscle de la mandibule s’insére vers la partie moyenne du bord opposé ou fixe, sur une éminence particulière. Ses fibres sont courtes , quoique nombreuses ; elles se portent en bas et en arrière, où elles se fixent vers la ligne moyenne de la cage osseuse du thorax : elles sont propres, par leur contraction , à agir en sens contraire du précédent , c’est-à-dire, à éloigner le bord de la mandibule de l’ouverture de la bouche et de celle du côté opposé, | Il paroït qu’il y a dans le crabe deux autres muscles qui ont'les mêmes fonctions ; mais tous | V 5 510 XIX° Leçon. Bouche des an. suns vert. deux sont situés à l'extrémité articulée de la man- dibule. Chacune des articulations du palpe est garnie intérieurement de deux muscles, l’un extenseur, l’autre fléchisseur ; celui - ci est le plus gros. Le premier est situé dans la partie la plus large et la plus solide de la concavité de la mandibule ; il s’insère à un petit tendon osseux situé au bord le plus antérieur de l’articulation. I’extenseur est plus grêle, attaché le long du bord fixe de la mandibule ; il se termine, par un tendon plus long et plus re encore , au bord postérieur sl PRE. ticulation de la première Le IL en est à peu près de même des muscles de chacune des deux autres pièces du palpe. Les mâchoires sont mues de dedans en dehors, et réciproquement , par des muscles analogues à ceux que nous venons de décrire pour la mandi- bule ; et les pièces qui les forment, quand élles sont composées de plusieurs articulations, con- tiennent dans leur intérieur deux muscles, l’un propre à les étendre , l’autre à les fléchir, à peu prés comme dans chacune des pièces des pates. De plus, chacune des mâchoires, et sur-tout des plus inférieures, porte, sur l'articulation qui correspond à la hanche dans les pates, une, deux et quelquefois trois lames ou feuilles qui sont dirigées intérieurement dans la cavité des branchies , et que nous ferons connoître à l’article de la respiration. Sécr. I. Arr. Il. Méch. des insectes, eic. 311 IL Examen particulier des mächoires des insectes. a. Des méchotres elles - mémes. 1°, Dans les gnathaptères. Cet ordre ne suit aucune loi commune, comme tous ceux qui ne sont fondés que sur des carac- tères négatifs ; iL faut le diviser en familles pour obtenir quelques règles générales. La première, celle des rnillepieds, n’en donne même point; car les jules n’ont que de petites mandibules sous lesquelles est une pièce conique composée, à ce qu’il faut croire, de la lèvre infé- rieure et des mâchoires soudées ensemble , sans aucun palpe. Les scolopendres ont de petites man- dibules , des mâchoires plus grandes, sans palpe, une paire de palpes sous elles , et une grande lèvre inférieure dont les palpes articulés et pointus forment ensemble une forte pince. La deuxième, celle des arachnides ; a de fortes mandibules ne pouvant servir à trancher, mais armées à leur extrémité d’un crochet mobile, fai + sant souvent la pince, avec une proéminence de leur corps qui est percée pour sucer. Les mâchoires sont à peine visibles, et ne servent qu’à porter des palpes toujours trés-longs et en forme de pieds, et quelquefois énormes comme dans les scorpions ; où il ressemblent aux pates d'écrevisses ; et dans les phrynés où ils forment une arme redoutable, il V & 312 XIX°LEcon. Bouche des an. sans vert. n’y a ni lèvre inférienre, ni palpes labiaux. On pourroit contester à ces organes la qualité de man- dibules, puisqu'ils servent à sucer et non à mâcher, mais leur position et l’analogie ne permettent pas de la leur refuser. C’est sur le petit crochet mo- bile qui les termine, que M. Fabricius a fondé le caractére de sa classe des unogates, dans laquelle il les range. | La troisième, celle des ricins ou poux d’oiseaux, n’a que des mandibules entre lesquelles est un petit suçoir , et paroït manquer de mâchoires et de lèvres. | Nous n'avons pas assez examiné celles des /é- pismes et des podures. 2°, Dans Les névroptères. Cet ordre-ci n’a guëres plus de constance que le précédent dans les formes de bouches des in- sectes qui le composent. Il y a d'abord la jolic famille des agnrathes, insectes destinés à vivre à peine quelques instans dans l’état parfait, et seulement ce qu’il fant poux s’accoupler et pondre ; ils n’ont pas besoin de manger , et n'ont recu qu'une bouche imparfaite, sans aucune mandibule , et dont les mâchoires sont membraneuses et aitachées tout du long à la lèvre inférieure. D'une nature bien opposée est la famille des odonates ou demoiselles, l’une des mieux armées ét des plus cruelles parmi les insectes, : 22 Secr.l. ArT.Il. Mach. dés insectes, etc. 315 Leurs mandibules ont une partie antérieure cro- chue et comme lamiaire, et une postérieure vrai- ment molaire à quatre tubercules pointus. Il est curieux de retrouver dans ces insectivores le même caractère que dans les quadrupèdes qui prennént une nourriture semblable. Leurs mâchoires se divi- sent en longues dentelures pointues comme des aiguilles , et portent un palpe sans articulation. Une énorme lèvre inférieure enveloppe comme un ‘masque tout cet appareil; elle est divisée en trois ou quatre lobes , dont les latéraux sont eux-mêmes quelquefois terminés en pince. Les autres névroptères sont moins caractérisés. Ils ont en général: Des mandibules plus ou moins fortes. Des mâchoires portant des palpes articulés, au nombre de deux pour chacune dans les fourmi- lions et les ascalaphes ; solitaires dans les antres. _ Une lèvre inférieure terminée par une langue simple dans la plupart, divisée en quatre dans les thermes et les psoques, et portant aussi deux palpes articulés, très-grands et en massue dans les fourmilions, n'ayant rien de particulier dans les autres. | La bouche la plus curieuse de cet ordre est celle de la panorpe. Sesmandibules sont petites et portées au bout d’un long museau, dont tout le dessous est rempli par une lèvre et des mâchoires très: alongées , soudées ensemble. C'est ici que commence la subdivision de là 514 XIX° Leçon, Bouche des an. sans vert. lèvre inférieure en ganache ou pièce cornée de sa base, qui porte les palpes labiaux ; et en /angue ou pièce membraneuse placée à l'extrémité entre les palpes labiaux. 3°. Dans les hyménoptères. : Ceite famille naturelle , la plus intéressante parmi les insectes, par les industries nombreuses et variées dont ses diverses espèces ont été douées, porte à la structure de sa bouche un caractère dont les panorpes viennent de nous indiquer le pre- mier vestige. , 5 La partie de la base de la mâchoire, et la ga- nache de la lèvre inférieure , y sont réunies par une membrane, et se meuvent toujours ensemble. La partie de la mâchoire, située au-delà du palpe, recouvre plus ou moins la langue, et lui sert d’un .étui, quelquefois très-complet. Les hyménoptères , qui sucent le nectar des fleurs, sont reconnoissables au prolongement de leurs mâchoires et de leur lèvre inférieure, qui sont souvent beaucoup plus longs que la tête, mais qui se retirent néanmoins sous la protection des mandibules en se repliant. Cette sorte de trompe est quelquefois portée sur un pédicule qui peut se replier en arrière, ou se déployer et pousser la trompe en avant, et par conséquent l’alonger beaucoup. C’est ce qu’on voit dans l'abeille et dans les genres voisins, Dans ces trompes alongées, c’est la langue qui forme la partie essentielle , le vrai évbe suceur ; Sécr. I. Arr. II. Méch. des insectes, etc. 518 mais elle n’est toujours que roulée en demi-tube, et s’ouvre longitudinalement en dessous. Dans l'abeille un des articles des palpes la- biaux se prolonge, et forme à la langue un pre- mier étui : la partie extérieure de la mâchoire se prolonge également pour en former un second ; c’est ce que Fabricius a nommé /ingua quinque- Jida. Dans l’eucère , deux écailles de la base de la langue, qu'on voit bien dans l'abeille, maïs qui y restent très-pelites, se prolongent autant que la langue, et la trompe devient septem-fida. Il y a d’autres genres, où les palpes labiaux ne servent point d’étuis, et où la trompe reste trt- Jide ; tel est le sphex arenaria, etc. Même dans ceux où la langue ne se prolonge pas en trompe, elle s’ouvre toujours en dessous, . et c’est encore là un caractère propre aux hymé- noptères, d’où il résulte que leurs mandibules leur servent peu pour se nourrir, maïs seule- ment comme armure et comme instrument d'in- dustrie. Ce qu’elles auroient mâché iroit difficile ment trouver le dessous de la langue pour ètre avalé; mais celle-ci pompe une nourriture liquide, ou déjà très-divisée, comme le pollen, etc. Ces genres, à langue courte, présentent des dif- férences très-intéressantes dans la forme de leur langue ; 1. * T'antôt simple et conique, comme dans l’évanie, ou en cuiller ovale, comme dans le strex, la mutille et le crabron, ou dilatée et échancrée, 316 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. comme dans le /eucopsis,ou divisée entrois lanières, comme dans le tenthrède, ou en trois soïes conïi- ques et velues , comme dans le scolia, ou plus ou moins également ét plus ou moins profondé: ment divisée en trois ou,en quatre lobes, comme dans les guèpes, et la plupart des genres aujour- d’hui démembrés de celui des sphex, etc. Ces différentes configurations doivent détermi- ner la nature des substances que l’insecte prend , et les lieux où il peut les chercher. La nächoire en fournit de moins importantes ; elle n’est guère à sa partie antérieure qu’une pièce écailleuse, recouvrant la langue par-dessus, et réglant sa longueur sur celle. de la langue. Les palpes varient davantage par leur longueur absolue et respective, la forme et le nombre. de: leurs articulations. L’abeille a les maxillaires excessivement petits. Dans le sirex également ; mais les labiaux y sont grands et en massue. La plupart des autres les ont en fil ou en soïe, et d’un assez grand nombre d'articles. La lèvre supérieure joue auch ail un rôle intéressant, Dans les abeilles coupeuses de feuilles, par exemple, elle forme un bouclier écailleux, qui protège la trompe sur laquelle eile se replie en avant, pour qu’elle ne soit pas entamée par le tranchant de la feuille que les mandibules coupent. Secr. I. Arr. Il. Méch. des insectes, ete. 3:37 4°. Dans les coléoptères. Ceux-ci forment encore un ordre naturel, quoi- que excessivement nombreux, Leur lèvre infé- rieure n’est pas placée entre les mâchoires comme dans lés précédens, mais réellement dessous, et en cache une partie, quand on regarde la bouche par sa face inférieure; aussi sont-elles articulées entre la lèvre et les mandibules , et non suspen- dues avec la lèvre dans une membrane commune, comme cela a lieu dans les hyÿménoptères. L’ou- verturé du pharynx est aussi percée sur la lan- gue , et non dessous, comme dans les hyménop- tères, :de fâçon que le résultat de la mastication S'y ‘porte naturellement. Voilà les vrais carac- tères des bouches de cet‘ordré; maïs celui d’avoir la’ mâchoire libre d’adhérence à la lèvre, n’est point exclusif, comme a semblé le croire M. Fa- bricius ; en fondant sur cette idée la dénomina- tion d’éeutherata , qu'il a donnée à ces insectes, "FH n’y a guère qu’une famille dans cet ordre, dont le caractère soit déterminé d’une manitre frappante par l’organisation de sa bouche ; c’est celle des carnassiers. Ils ‘ont tous les mandibules et les mächoires proéminentes, crochues et tran- chantes, et quatre palpes maxillaires, et deux la- biaux, six en tout; aussi sont-ils des ennemis terribles pour les autres insectes. ‘Hs ne différent guère , entre eux ;, que par les figures de leur ganache et de leur langue, 518 XIX° Leçon, Bouche des an. sans vert. plus ou moins lobées, ou par quelque accessoire peu important, comme des épines aux imâchoi- res, etc. Une autre famille , aussi naturelle que “# pré- cédente,. par toute son organisation intérieure et extérieure , celle. des Zarnellicornes,, n’a presque rien de commun dans les, parties de sa bouche. Les uns ont des mandibules énormes et proémi- nentes, plus ou moins semblables à des cornes-ou à des bois.de cerfs (les /ucanes); d’autres n’ont.que des mandibules courtes, mais robustes (-les:;gé0- trupes ou stercoraires), etc. ; d’autres n’ont que des mandibules membraneuses, et à peine appa- rentes.(les cétoines, les ssarubés, les copris), ete. I y en à qui ont des mächoires, yigoureuses et bien armées de dentsi{,les.zannetons.}x . d’autres les ont.simplement ciliées: (les céoines ); ou, en forme: de pinceau (les, /ucanes,)..…. :4t%e nice Les mêmes variations ont lieu pour les lèvres et les palpes ,.et ce n’est pas seulement d’un'genre à l’autre qu’on en observe; mais quelque peine qu'on...ait prise de subdiviser cette. famille: en genres nombreux , on. n’a pu encore en,obtenir qui eussent une conformation de bouche parfaite- ment semblable. Rien,ne prouve mieux combien L projet, si opiniâtrément suivi depuis trente ans par M. Fa- bricius , d'établir, sur la conformation des bouches seulement , une méthode d'’insectologie , était im- praticable. . de Sscr. I, Arr. IT. H4ch. des insectes, etc. 51 Une troisième famiile naturelle de co/éoptères, celle des rostricornes, a pour caractère de por- ter sa bouche au bout d’un long museau. Quant aux autres, déja bien déterminées; celles des lignivores, des herbivores, etc. , elles n’ont rien de tranchant qui soit commun à tous leurs genres, quoiqu’elles aient une certaine ressem- blance dans tous. | Les différentes configurations des palpes, de la ganache , de la langue, des mâchoires, etc.', ont été soigneusement décrites par les naturalistes, mais on n’a acquis.encore à ce sujet aucune géné- ralité utile à notre plan... 5°. Dans les orthoptères. Cet ordre-ci est le plus uniforme par rapport à la bouche; il: a toujours des mandibules fortes et des mâchoires, sous lesquelles est la lèvre in- férieure. Une lèvre supérieure mobile recouvre toujours plus ou moins les, mandibules. Les ma- choires sont fortement -dentées, et portent. tou- jours un palpe articulé, et un autre non ‘articulé, qui s’élargit quelquefois au point de pouvoir-ser: vir à couvrir et protéger la mâchoire , d’où vient qu’on l’a nommé ga/ea ; mais souvent aussi il est grêle comme un fil. La lèvre inférieure porte toujours deux palpes articulés , entre lesquels est une langue :plus ou moins divisée. Le pharynx s'ouvre sur la langue, comme dans les co/éoptè- res , et non dessous, comme dans les 4yménop- F0 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert, ières , ce qui fait que ces insectes sont vraiment masticaleurs. Les principales différences des genres tiennent à la division de la partie nommée langue, et à l'égalité ou à l’inégalité de ses laciniures. Ainsi dans les r#antes (mantis) elle en a quatre, pointues et égales. Dans les spectres (phasma) les deux du milieu sont beaucoup plus courtes. Les acheta,; les locusta, et les acridium , en ont deux extérieures larges et arrondies, et deux intermédiaires courtes el pointues. Les blattes et les forficules deux oblongues, etc. Les truxales, les gryllus, et les pneumora p’en ont que deux arrondies. .6°..Dans les larves d'insectes, Ces organes ne’ sont pas répartis dans les larves comme dans lesinsectes parfaits; beaucoup de larves qui ont des mâchioires donnent des insectes parfaits qui n’en ont point; telles sont toutes les larves de papillons, ou les chenilles, et plusieurs larves de diptères. Des larves dont les insectes ont ‘des organes trés différens en ont de semblables; telles sont toutes les larves de la famille des Zamelli- cornes. ’ gl En général les larves des insectes à démi-mé- tamorphose , ont la méme bouche que ceux-ci , à quelques modifications près, qui ont quelquefois lieu dans les proportions; ainsi tous les ortkop- tères ont la même bonche dans les trois états. C’est Sscr.I. Arr. Il. Mäch, des insectés, etc. B2x C’est dans les névroptères odonates, ou dernoi- selles, que le changement de proportions , dont je viens de parler, produit les eflets les plus sensibles. Leurs mandibules et leurs mâchoires sont les mêmes dans l’état de larve que dans Pétat par- fait. Leur lèvre inférieure présente aussi les mêmes divisions, mais elle est portée sur un pédicule fort long , et coudé dans son milieu , de sorte qu’elle reste ordinairement à sa place sous les mâchoires, mais que l’insecte peut aussi, en dé- ployant le double pédicule, la porter subitement fort en avant; et comme les laciniures qui la ter- minent lui permettent de faire l’office de pince, la larve s’en sert pour saisir les petites bêtes qui passent à sa portée. Une fois ailée la demoiselle w’avoit pas besoin d’un tel artifice. Sa lèvre se raccourcit, et se borne à ses fonctions ordinaires. : Les larves d’zyménoptères ont des organes de * mastication très-simples, consistant principalement en petites mandibules fortes et courtes. La bouche des larves de coléoptères offre les mêmes parties que celles de ces insectes, mais tout autrement configurées. { Ainsi les /ucanes , qui dans l’état parfait ont.ces énormes mandibules , et ces mâchoires en pinceau si particulières , ont dans l’état de larve une lèvre supérieure presque orbiculaire, articulée immédia- tement avecle front ; les mandibules courtes fortes , épaisses, pointues, légèrementarquées en dehors et 3 X 522 XIX°LEcon. Bouche des an. sanswvert. du côté interne; vers l’extrémité hbre , elles offrent trois dentelures sur un plan, et vers leur base, une surface molaire plane et striée ; on voit que cette bouche a de quoi couper le bois et le broyer. Les mâchoires se terminert par deux petits cro- chets, dont il y en a un de mobile, chose fort singulière , et portent un palpe de quatre articles. La lèvre inférieure , large , et comme tronquée, “portant deux palpes trés-courts , chacun de deux articles. Les scarabées, qui différent tant des lucanes pour la bouche, leur ressemblent presqu’absolu- ment pour celle de leurs larves; il en est de même des Aannetons et des cétoines qui, eux-mêmes, sont encore si différens. | Ce petit crochet mobile peut être considéré comme un second palpe maxillaire; ces larves on auroient-dunc six , tandis que leurs insectes par- faits m'en ont que quatre. Il est à remarquer encore que tant les Jarves des lucanes que celles des scarabés ont deux fortes dents à la face supérieurg de la lèvre inférieure près du pharynx. Les priones qui ont, comme les lucanes,, rats mandibules alongées, n’ont rien de tel dans leurs larves. On y voit une lèvre supérieure très-grande, obée, arrondie, velue , supportée par une Jame membraneuse, ensuite deux mandibules fortes , -courbées , tranchantes, garmies à la base de.deux :palpes coniques, domi les anneaux renirent les uns Secr. Î. Arr. II. Méch. des insectes ,etc. 332$ dans les autres , comme les tubes d’une lunette , et qui sont probablement les rudimens des era Une masse molle trilobée située derrière les man- dibules , représente par son lobe du milieu , la lèvre inférieure avec deux rudimens très-courts de palpes labiaux , et par chacun des lobes latéraux, la mâ- choire proprement dite avec ses palpes propres ; composés de quatre articulations de forme _—…— ; dont la dernière est la plus petite. Au contraire , les dytisques, dontiles mandibules sont peu proéminentes dans l’état parfait, les ont fort longues dans l’état de larve. Elles représentent deux crochets aigus et percés par le bout, qui servent à sucer. Il n’y a point de mâchoires visi- bles , mais seulement deux longs palpes filiformes de cinq articles, tandis qu'il y à quatre palpes maxillaires dans l’insecte parfait. C’est précisément Vinverse de ce que nous venons de voir dans les lamellicornes. Îl-y a pour toute lèvre inférieure , deux tubercules portant chacun un palpe de deux articles. La larve d’Aydrophile manque de même de mâchoire, mais a ses quatre palpes; les mandi- bules y sont courtes , tranchantes , et non percées. De toutes les larves, ce sont celles des Zépidop- tères, ou les chenilles, qui diffèrent le plus de leurs insectes parfaits à l'égard de la bouche, et ce qui est singulier, c’est que leur appareil oral est construit sur le plan des insectes à mâchoires, quoiqu ‘en n’en rase aucune trace dans leg X 2 324 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. papillons: Sous ne lèvre supérieure demi-orbicu- laire, et sous deux fortes mâchoires tranchanies et dentées, sont trois tubercules qui représentent la lèvre inférieure et les mâchoires ; celles-ci semblent composées d’articulations qui rentrent plus ou moins les unes dans les autres , et se terminent par deux petits tubercules, dont l’interne, armé de deux soies roides ou dents, est la mâchoire proprement dite , l’autre le palpe. La lèvre inférieure porte aussi deux très - petits palpes, et au milieu une pointe creuse, qui est la filière au travers de la. quelle sort la soie dont la oherille fait la coque où elle se métamorphose. b. Des muscles. Lorsque la lèvre supérieure est mobile , elle est retirée en arrière par deux trousseaux de fibres _charnues situés au -dedans du crâne, et qui sont eux-mêmes divisés en deux plans. Les mandibules ont un mouvement analogue à celui des hanches des insectes. On voit à leur base, du côté qui correspond à leur convexité, une sorte de condyle où d’éminence convexe , arrondie , qui est reçue dans une petite cavité cotyloïde, creusée dans l'épaisseur même de l’écaille temporale au devant ou au-dessous de l'œil. Du côté qui correspond au tranchant de la mandibule, on observe ordinaire- ment, au moins dans les gros insectes , comme le _scarabée monocéros , le prione, le capricorme, le Secr. I. Arr. IL Mdch. des insectes, etc. 525 œrf-volant , la locuste , une sorte de lame tendi- neuse , solide, qui semble se prolonger dans l’in- térieur des parois solides, et qui donne attache à des fibres musculaires qui s’y implantent latéra- lement, comme les barbes d’une plume sur la tige qui leur est commune. Ces muscles sont destinés à rapprocher l’une de l’autre les mâchoires ou à fermer la bouche. Ceux qui doivent l’ouvrir ou écarter ces mandibules sont beaucoup plus courts, et n’ont pas le dixième de la grosseur des précédens ; ils sont insérés à une petite apophyse , qui correspond à la ligne convexe et externe de la mandidule en - dehors du condyle. Lyonnet a décrit et figuré ces muscles dans la che- mille du cossus qui ronge le bois de saule. II leur a donné les noms d’adducteurs et d’abducteurs, mais il a considéré , comme autant d’organes dis- tincts, les faisceaux de fibres qui se rendent au tendon commun ; de sorte qu’il a distingué à peu près onze muscles ou trousseaux destinés à fermer la bouche, et trois plans principaux propres à l’ouvrir. Ces plans fibreux se retrouvent dans tous les autres insectes; mais leur nombre et leur dis- position respective présentent les plus grandes va- riations. Mais ces différences dépendent évidemment d’abord, de l'insertion trés-diverse des lames ten- dineuses qui doivent être considérées comme des prolongemens des muscles; ensuite elles paroïssent aussi être modifiées par la longueur et la grosseug à X 5 526 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. de ces lames. Celles-ci sont, en effet, toujours en rapport avec là forme et l'étendue que fournissent à leurs attaches les paroïs intérieures de la man- dibule , ét les parois intérieures du crâne. ARTICLE III Î Des organes de la mastication dans les vers. Ir y a des vers à mâchoires latérales aussi fortes que celles d'aucun insecte ou crustacé, ét même assez rapprochées des leurs pour la forme. Dans une grande espèce de néréides, par,exem ple , l'ouverture de l’œsophage est garnie de huit piéces calcaires qui paroiïssent tenir lieu de man- dibules, de mâchoires et de lèvre inférieure. Les deux pièces supérieures sont deux crochets applatis, arqués , pointus, disposés comme les deux branches d’un forceps, unis en arrière et articulés sur une lame cornée, élastique ,; sémilunaire , qui est située au-dessus de l’oœsophage. Les deux suivantes sont plus larges, mais moms longues. Elles portent en dedans six dentelures re- dressées; elles sont articulées vers le tiers postérieur et audessous des crochets qu’elles reçoivent sur toute leur longueur. La troisième mâchoire de l’un et de l’autre côté est placée en dessous, et plus extérieurement elle est plus courte et embrasse les premières mâchoires en meniére de cuïileron. Lorsqu’on l’esamine avec Sscr. I. ART. I. Mach. des vers. 327 attention, on reconnoît qu'elle est composée de trois petites pièces juxta - posées. La plus interne est dentelée sur son bord d’une douzaine de petites pointes triangulaires, comme celles d’une scie. Lin: termédiaire .ést placée en devant et fait le bord postérieur d’une éminence saïllante, arrondie , placée à l'ouverture de la bouche. La dernière est externe, et terminée par une seule pointe. Les deux pièces inférieures qui paroïssent tenir lieu de lèvre inférieure sont les plus. longues, ap- platiés horizontalement , amollies par leur bord interne au moyen d’une substance cornée , peu flexible, Le bord externe est adhérent à la mem- brane de l’œsophage. L’extrémité antérieure est libre, et fait saillie au-delà de la bouche. Toutes ces parlies sont entourées d’une couche de fibres musculaires qui doivent leur imprimer le mouvement. L’mdividu sur lequel nous avons fait cette description, n’étoit pas assez bien con- servé, pour que nous ayons pu réconnoître la direction et l’usage des fibres. Dans d’autres espèces de petites réréides, l’ou- verture de l’œsophage est très-musculeuse, garnie de rides et de points cornés , solides , disposés circulairement et sur plusieurs lignes qui peuvent frotter les unes sur les autres. Deux rides prin- cipales, situées vers. la partie supérieure , sup- portent deux pièces cornées plus grosses et taillées en rondache. Dans la partie inférieure et beau- coup plus en arrière sant denx crochets arqués, X 4 328 XIX°Lecon. Bouche des an. sans vert. pointus , qui se réunissent comme les branches d’une tenaille. Dans d’autres espèces, on trouve aussi les deux crochets ; mais les points cornés ne sont plus disposés de la même manière. On les trouve ramassés en six groupes sur des éminences musculeuses , dont trois sont antérieures .et trois postérieures. Il paroît que l’animal peut vomir ou renverser cet osophage, pour faire sortir au-dehors les deux crochets qui, comme une pince, vont chercher Valiment. Lorsqu'il est saisi, ils l’entraïînent , et alors la partie musculeuse de l’oœsophage: agis- ‘sant sur cette matière par les contractions et au moyen des papilles cornées, la divise, la broie et la prépare ainsi à l’action digestive du ,eanal intestinal. Les autres vers marins, voisins des néréides , tels que les arénicoles, les amphinomes , les am- phitrites , les térébelles et les serpules, n’ont ni mâchoires ni dents. On me peut du moins guëères donner ce nom aux peignes des amphitrites. Ce sont des pièces écailleuses, pointues , d’une couleur brillante d’or, rangées en deux séries , qui représentent deux pei- gnes, mais situées hors de la bouche, à la surface de la tête, et servant à l’animal à se cramponner ou à accrocher divers objets, mais non pas à mâ- cher ni à diviser ses alimens. Les aphrodites ont quatre petites dents au fond d’une trompe, qu’elles font à volonté sortir de leur corps ou y rentrer. PP MRENTEET PT. + re Sscr. I. Arr. IV. Méch. des échinodermes. 329 Les sangsues ont trois petites saillies demi-cir- culaires dans l’intérieur de leur bouche ; le bord en est tranchant et finement dentelé en scie ; c’est avec cet instrument qu’elles entament la peau, Le Zombric n’a point de mâchoires. ARTICLE I V. _Des organes de la mastication dans les échinodermes. ) Les oursins sont pent- être, de tous les ani- maux sans vertébres , ceux qui ont ces organes construits de la manière la plus admirable. Leur enveloppe extérieure, qui est, comme on sait, osseuse et d’une seule pièce, présente un grand trou qüe ferme la masse de la bouche, attachée contre par des ligamens et des muscles, mais mo- bile jusqu’à un certain point. La charpente osseuse de cette masse a quelque ressemblance avec une lanterne à cinq pans. Cette comparaison a déja été saisie par Aristote. Le but de tout l’appareil est de maintenir et de mouvoir cinq dents qui entourent la petite ouver- ture ronde par où les alimens entrent ; ces dents qui s’usent par la mastication à leur partie extérieure, - sont , comme les incisives des quadrupédes ron- geurs, excessivement longues, et d’abord: molles en arrière, mais s’y durcissant à mesure qu’elles se détruisent én avant. L'appareil qui porte ces dents est composé de pièces fixes et mobiles, 350 XIX° Leçon. Fouche des an. sans vert. Les pièces fixes sont adhérentes au-dedans de la coquille, tout autour du trou contre lequel eét attachée la masse de la bouche. | Elles consistent en une ceinture circulaire , sail- lante en dedans avec cinq élévations plus saïllantes encore , et percées de manière qu’on peut les com- parer à des arches de pont ou de portes. Les principales pièces mobiles, celles qui for- ment le corps de la masse orale , sont cinq pyra- mides triangulaires, qui divisent la grande pyra- mide ou lanterne pentagonale de la bouche. Deux faces de chaque pyramide répondent à celles des deux pyramides voisines. Ces faces sont finement striées en travers. Leurs bords internes me se touchent point, de manière que l’arête qu’ils devroïent former , est remplacée par une solution de continuité. La face dorsale ou externe de chaque pyramide est bombée , épaisse et percée vers sa base d’une ouverture triangulaire ou circulaire , plus ou moins grande selon les espèces. Son côté interne porte une rainure dans laquelle passe le corps de la dent, et ils ’ÿy peut mouvoir longitudinalement , mais non dans un autre sens. Son extrémité sort par Ja pointe de la pyramide ; et les cinq pointes élant rapprochées autour de l’ouverture de la bou- che , c’est aussi là que les cinq dents aboutissent. Du reste, les pyramides sont. creuses, et. leurs faces ne touchent pas exactement celles des py- ramides voisines ; mais elles sont-réunies par uñe Secr. I. Arr. IV. Méch. dés échinodermes. 331 masse charnue , qui peut les rapprocher. Son effet est de faire serrer les cinq dents les unes contré les autres et de rétrécir l’ouverture de la bouche. Le canal osophagien passe entre les cinq pÿ- ramides. Les côtés des bases de celles-ci, par les- quelles elles se touchent , sont réunis denxt deux par cinq pièces ou poutres osseuses ; disposées comme des rayons, et qui se rapprochent vers l’œsophage , comme vers leur centre. Chacune de ces poutres réunit les côlés adjacens des bases des deux pyramides , en s’articulant avec elles d’une manière lâche. Le troisième côté de la base de chaque pyra- mide , celui qui fait la base de sa face dorsale ou externe , forme pour sa part un des pans de’ la base de la pyramide générale ou pentagone. Dans la position naturelle, ces côtés répondent aux intervalles des arches de la ceinture fixe. Ces arches répondent par conséquent aux angles de la pyramide pentagonale. Vingt muscles agissent de la ceinture fixe sur cette pyramide pentagonale, et peavent la mouvoir en totalité , ou faire mouvoir , les unes sur les autres les cinq pyramides triangnlaires qui là composent, - Dix de ces muscles vont des intervalles des arches aux bases externes des cinq pyramides. Lorsqu'ils agissent tous ensemble , et qu’en même temps les:chairs, qui joignent les pyramides les unes aux autres , se contractent , la masse entière de la bouche est poriée en avant ou vers le de. hors du corps, 392 .XIX° Leçon. Bouche des an. säns vert. S'ils agissent séparément , ils inclinent cette masse, et rendent son axe oblique en faisant con- verger l'extrémité interne de cet axe du côté des muscles qui agissent. Si l’un d’eux agit, et que les muscles particuliers qui joignent sa pyamide aux deux voisines, se relâchent , il porte la dent de cette pyramide plus en dedans que les autres, etc. Les dix autres muscles partent des arches sail- lantes de la ceinture osseuse, et vont en rayons, aboutir aux pointes des pyramides; de manitre que chaque pointe reçoit des muscles de deux arches voisines. | Comme les arches saillent en dedans, ces mus- . cles sont inclinés vers l’extérieur de la coquille ; ainsi leur effet, lorsqu'ils agissent tous ensemble, est de faire un peu rentrer en dedans la masse de la bouche. Quand ils agissent séparément, et que les muscles. qui joignent les pyramides, se resserrent , ils inclinent la masse de la bouche en faisant converger l’extrémité externe de son axe . du côté du muscle qui agit. Quand les muscles qui joignent la' pyramide telle à ses voisines, se relâchent, l'effet des muscles dont nous parlons à présent, est de faire reculer la dent de cette pyramide, et de l’écarter de l’ouverture de la bouche. Ainsi, sous ces trois rapports, ces muscles qui viennent des arches sont les antagonistes de ceux qui viennent de leurs intervalles. - Si les uns et les autres agissent ensemble , ils ST dun IV UMA dE ce hinodèrmes: 300 deviennent en commun antagonistes de ceux qui joignent ensemble les pyramides, et leur effet est d’écarter celles-ci les unes des autres, et d'élargir, non-seulement lentrée de la bouche, mais tout le passage laissé à l’oœsophage au travers de l’axe de la grande pyramide pentagonale. ÿ Outre ces vingt-cinq muscles qui agissent immé- diatement sur la pyramide pentagonale et sur ses parties , il y en a dix autres qui agissent sur elle par le moyen de cinq ossekets qu’il est temps de décrire, l Ils sont faits en demi-cercle et très-grèles; ils sont placés chacun dans le même plan que l’une des cinq poutres dont nous avons parlé. Une des extrémités de chaque arc s’articule avec l’extrémité interne de la poutre correspondante. L'autre vient au-dessus et en dehors de son extrémité externe, se bifur- quer comme un Ÿ. Une membrane pentagonale unit et affermit leurs extrémités voisines du centre. Les deux branches de l’Y reçoivent chacune un muecle venant du milieu de l'intervalle ‘le plus voisin de la ceinture fixe , de manière que chacun des cinq intervalles donne un muscle aux deux Y les plus voisins. On conçoit aisément la force que doivent avoir ces muscles, agissant par de tels léviers, pour in- cliner la masse de la bouche dans tous les sens. Chaque dent peut être considérée comme un long prisme triangulaire, dont les deux pans pos- térieurs feroient des angles rentrans. La partie 334 XIX° Læçox. Bouche des an. sans vert. qui sort de la pointe de la pyramide est trés- dure ; mais elle se ramollit de plus en plus en arrière , et elle forme une longue queue molle, flexible, qui ressort en arrière de la base de la pyramide, et se replie comme un ruban. Cette partie molle a un éclat très-soyeux, et même métallique. Elle se déchire par le moindre effort. La forme de dents que je viens d’indiquer est celle de l’echinus esculentus. Dans d’autres es- pèces, comme l’echinws cidaris, au lieu d’être en prisme , elles sont en demi-tube, et leur extréinité usée vbliquement forme le cuilleron, etc. Tous les oursins , proprement dits (echinus Lam.), et à ce qu’il paroît tous les sous-genres qui ont le corps bombé et la bouche centrale , ont l'appareil de la bouche semblable à celui que je viens de décrire. Quant à ceux qui ont la bouche centrale et le corps très-déprimé ; les c/ipeastres de Lam. , ils ont aussi une masse ovale, compo- sée de cinq pièces osseuses, destinées à porter shacume une dent ; mais cette masse est irès+ déprimée, comme un gâteau divisé en cinq sec- teurs. Les faces par lesquelles les secteurs se tou- chent ne sont point striées. Quoiqu'il y ait aussi des fibres pour les unir , elles sont seulement per- cées de pores fins et réguliers. Leur face op- posée à l'ouverture , est relevée à ses eôtés de lames saillantes et fines; l’autre face l’est quelque- fois aussi. Leurs dents ne glissent point dans des rainures, mais sont attachées fixement , ont la Srot. I. Arr. IV. Mäch. des échinodermes. 335 forme d’un cylindre comprimé, usé obliquement au bout qui sert. Le bont opposé est mou, comme dans les précédens, mais ne se prolonge pas en forme de ruban. Les muscles extérieurs, qui agissent sur l’appareil, se réduisent à-peu près à rien. Ceux des oursins, qui ont la bouche oblique, et garnie d’une lame de la coquille avançant sous elle, comme les spatangues et les cassidules (Lam.), n’ont point de dents ni de masse osseuse propre à les porter. Il y a seulement autour de l'ouverture de leur bouche une peau garnie de petites pièces écailleuses, semblables à celles de la coquille |; mais non assez serrées pour priver de flexibilité celte partie, qui peut, jusqu'à un certain point, renirer et sortir, en se déroulant comme une trompe au gré de l’animal. Les étoiles de mer n’ont point de dents; leur bouche n’est qu’une ouverture ronde et membra- neuse , qui conduit à l'estomac par un oœsophage très-court, dequel peut quelquefois se renverser en dehors, sur-tout quand l’animal a faim. Les épines de la surface externe du corps, les plus voisines de la bouche, peuvent bien, en s’in- clinant vers celle-ci, servir à retenir la proie, mais ce ne sont pas pour cela des dents propre- ment dites, : Les 2olothuries ont bien l'ouverture de la bouche entourée d’un anneau, formé de dix pièces deri- osseuses ; mais elles servent seulssment de point « 556 XIX° Lecon. Bouche des an. sans vert. d'appui aux muscles longitudinaux du corps, et aux tentacules ; recouvertes par la peau inté- rieure de la bouche, et ne contenant aucune dent , elles ne servent point à la mastication. Les siponcles n’ont aucune partie dure à la bouche ni ailleurs, non plus qu'aucun des z00- phytes, qui suivent ceux-ci dans l’échelle. DEUXIÈME SECTION. Organes de l’insalivation. ARTICLE" FRENMIESE Dans les mollusques. Les glandes salivaires des mollusques céphalo- podes et gastéropodes sont très-considérables, plus même que celles de tous les autres animaux. Dans les céphalopodes il. y en a deux paires. La première, qui est la plus petite, est située contre la masse charnue qui forme la bouche; chaque glande donne un canal excréteur court, qui perce cette masse de chaque côté, un peu en avant de la naissance de l’œsophage. L'autre paire, qui est beaucoup plus grande, est située sous le cou, derrière le foie, vis-à-vis Îe jabot. Les canaux excréteurs des deux glandes se réunissent en un seul , qui monte derrière l’œso- phage , et perce la masse de la bouche, vers la pointe -Secr. IL. Arr. I. Glandes sal. des mol. 557 pointé postérieure du pétit cartilage, qui tient lieu de langue. Cés glandes sont blanchâtres , applaties, pêu grenues. Leur contour est anguleux , et des sillons les partagent en lobules. Elles reçoivent de grosses branches dé la principale artère. Les gastéropodes n’ont généralement qu’une pâire de ces glandes. Düänsle colimacon ordinaire ( Lelix pomatia) elles sont oblorgues , colléés à la naïssance de l’ésto- imac, ét produisent deux longs canaux, qui s’élar- sissent én s'insérant à la mässe de la bouche én déssus. Dans la Zimace des jardins (Zimax rufus ) elles sont momdres, et ne forment qu’un collier autour de la naissance de l’estomac. Celles des aplysia sont deux rubans étroits et très longs, flottans aux côtés de l’œsophage. Elles s'insérent dans la bouché , près de la naissance de l’estomac , sans laisser aucune partie de leur canal excréteur à nu. Leur extrémité postérieure est fixée au second estomac, par les vaisseaux qu’elie recoit de Partère stomachique. | Lés doris ont de même les glandes salivaires en lohg ruban étroit, attaché par dérrière à l’es- tomac. Celles dé quelqués espèces sont si minces, qu’on les prendroït pout des nerfs, quand elles ont passé au travers du collier nerveux du cer- veau. Les bullæa , quoique fort ressémblanfes aux aply$ia, n’ont que déax courtes glandes’ grêles ; mais le clio borealis lés a presque contne l’apl; sie. 5 < 358 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. Le preumo-derme les a alongées ‘et étranglées à l’endroit où elles passent sous le cerveau; car dans tous ces animaux, sans exception, ou: la glande, ou au moins son canal excréteur , passent avec l’œsophage dans l’anneau cérébral, Celles des tritonia sonttrès-grandes , multilobées, placées aux deux côtés de l’oœsophage, et assez larges dans leur milieu. Il en est de même dans les onchidies. Les coquillages univalves aquati- ques paroissent les avoir généralement considéra- bles. Elles sont telles, et de forme ovale, dans les bulimes, les murex et les buccins , ce qui.est digne de remarque, car dans les animaux ver- tébrés aquatiques elles sont petites ou nulles. Les Aalyotis les ont petites. ARTICLE IT. Dans Les crustacés et Les insectes. JE n’ai pu voir encore d’organe particulier d’in- salivation dans les crustacés ; mais ils sont sup- pléés par la circonstance que voici : leurs bran- chies, situées aux côtés du corps, sous les rebords de leur cuirasse, y sont comprimées et agitées par des feuillets cartilagineux qui tiennent aux mû- choires et aux pieds; et lors de la compression , l’eau. qui abreuvoit ces branchies, coule le long de ces feuillets, et vient sortir aux deux côtés de la bouche : ainsi, lorsqu'on tire un crabe ou une écre- Secrr. II. Arr. Il. Glandes saliv. desins. 569 visse de l’eau, on lui voit rendre beaucoup d’é- cume par ces deux endroits-là. Il est donc pro-. bable que cette eau, quoïqu’étrangère ‘au corps, peut servir: à humecter les alimens, quand le crustacé mange hors de l'eau. Quand il mange dans l'eau, il n’a pas besoin de salive, et est dans le même cas que les cétacés et les poissons. Reaucoup d'insectes répandent en mâchant des liqueurs plus ou moins abondantes, souvent âcres, et d'une odeur pénétrante, qui leur tiennent lieu de salive. Telle est celle des carabes, qui est noire et fétide ; celle de certaines sauterelles , qui est assez corrosive pour détruire sans retour les verrues que ces insectes ont une fois mordues ; celle de la chenille du saule, qui ramollit et dissout .en partie le bois de cet arbre, etc. Les sources de ces liqueurs:ne sont pas connues encore dans toutes ces espèces, mais il est pro- bable qu’elles sont produiles par des organes ana- logues les uns aux autres, et que ceux d’une espèce peuvent donner une idée des autres La chenille du bois de‘saule (phal. cossus)a, par exemple , deux longs vaisseaux spongieux, comme tous les organes sécrétoires des insectes, fort entortillés sur eux-mêmes , débouchant chacun dans un grand réservoir, qui se décharge lui-même dans la béf£e par un canal rétréci. Il paroît que cet orgañe produit une liqueur nécessaire à celte che- nille pour ramollir le bois dont elle se nourrit. Y':2 340 XIX* Leçon. Bouche des an. sans vert. La plupart des autres clienilles en manquent, ou l’ont très-petit. ARTLIÉE LE .FEL Dans les échinodermes. Les Aolothuries ont tout autour de leur bouche des sacs oblongs et aveugles, qui débouchént dans cette cavité, et qui né peuvent manquer d’y verser quelque liqueur analogue à la salive ; VAolothuria tremula en a vingt de longueur inégale. Le pen- tactes n’en a que deux beaucoup plus grandes. Je n’ai rien trouvé de semblable dans ès oursins ni dans les étoiles. Les méduses et autres radiaires , et les zo0- phytes proprement dits , ne nvont aussi montré aucun organe salivaire. TROISIÈME SECTION. ‘Organes de la déglutition. ARTICLE PREMIER. Dans les Mollusques. + ON ik distinguer dans les mollusques eh Or- ganes de déglutition extérieurs ou les lèvres, et les intérieurs ou la langue. SEcT. III. Arr. I. Déglut. des mollusques. 341 ‘A. Lèvres. ÿ Les lèvres elles-mêmes se divisent en, deux es- pèces, lèvres courtes et réellement Vabiées, et lèvres tubuleuses ou s’alongeant en trompes. 1°, Lèvres proprement dites. -; -Dans les céphalopodes , Vouverture dé la bou- che est entourée d’un cercle :charnu et dentelé , qui, recouvre et cache entièrement, quand l’ani-. mal le veut, les deux mandibules du bec. Dans les gastéropodes , qui n’ont pas de trompe, la bouche est généralement une fente longitudi- nale dont les rebords charnus tiennent lieu de lèvres ; quelquefois , comme dans les frilonies et les onchidies, ces lèvres s'étendent en forme de feuillets | souvent fort laciniés |, comme dans le tritonia arborescens ; les tentacules inférieurs de Vaplysia peuvent aussi être considérés comme des replis de ses lèvres. Les bivalves ordinaires ont tous autour de l’ou- verture de leur bouche quatre feuillets membra- neux, ordinairement tr ian gulaires et plus où moins alongés, qui doivent servir par leur mouvement à amener l’aliment vers la bouche. Une de leurs faces est de plus tellement vascu- leuse , que l’on peut leur croire quelqué rapport avec la respiration. Quelquefois ces feuillets sont réunis deux à deux dans une partie de ieur lon- gueur , comme dans le 7ambonneau. D’autres fois à 'afe 342. XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. l'ouverture propre de la bouche est encore entou- rée d’un cercle de franges charnues plus ou moins divisées; cômme dans le spordyle. Les acéphales sans coquilles , biphores , 1ha- lides ,-ascidies ,'etc: n’ont ni les feuillets, ni les franges ; la bouche des biphores n’a qu’un seul rebord circulaire et charnu. Ç “Däns lès -brachiopodes ( térébratules ét lin- gules), les lèvres n'existent pas; mais elles’sont avantageusement EE LENS par les RE longs < bras ciliés: 2%! Trompe. Plüsieurs mollusques nuds, comme les doris , et peut - être ‘le plus grand in des Lestacés con ne les ‘buccins, les murex, les volutes, etc. ont une trompe charnue, cylindrique ou conique Ai: qui leur est très-uüle pour saisir leurs alimens au loin. SAIS Elle n’est pas simplement pourvue des mouve- mens de flexion et d’un alongerent borné , comme celle de Véléphant ; mais nn peut rentrer dans le, Corps , en se replhant au-dedans d’elle- même, et en sortir en se développant, comme un doigt de gant ou comme les, cornes du limaçou, et tant d’autres parties des mollusques se se meuvent de la même maniere. . Nous lavons sur-tout observée dans le bzcci- num undatum. On peut se la représenter comme ün cylindre replié en lui-même, on comme deux ( SecT. IH. Arr: E Déglut. des mollusques. 345 cylindres qui s’enveloppent, et dont les bords supé- rieurs sont unis , de manière qu’en tirant en de- hors le cylindre intérieur on Palonge aux dépens de l’autre, et qu’en le repoussant on le raccourcit et on alonge l’extérieur, mais du côté interne, parce que ce cylindre extérieur est fixé aux pa- rois de la tête par son bord inférieur. Qu’on se représente maintenant une multitude de muscles longitudinaux , tous très- divisés par leurs deux extrémités. Les lanières de leurs ex- trémités internes se frxent aux parois du corps ; les autres aux parois internes du cylindre inté- rieur de la trompe dans toute sa longueur , et jusqu’à son extrémité. On conçoit que leur action doit faire rentrer ce cylindre et toute la trompe en dedans. * Lorsqu'elle y est, une grande partie de la sur- face interne du cylindre intérieur vient à faire partie de l’externe du cylindre extérieur ; et c’est le contraire lorsque la trompe est alongée et sortie: les insertions des muscles varient de la même manière. L’alongement du cylindre intérieur , par le dé- roulement en dehors de Vextérieur, est produit par les muscles intrinsèques et annulaires de la trompe. Ils entourent toute sa longueur; et c’est en se contractant successivement , qu’ils la chassent en dehors. Il y en a surtout un près de Pendroit où le’ cylindre extérieur s'attache aux parois de la tête, qui est plus robuste que tous les autres. Y 4 544 XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. Lorsque la trompe est alongée, ses muscles ré- tracteurs, en n’agissant pas tous à la fois, servent à la fléchir de côté et d’autre, se servant réci- proquement d’antagonisles. pour cet office. Cette description peut servir aussi pour le w14- rex tritonis. Seulement la trompe y est beaucoup plus courte à proportion. Dans ces mollusques à trompe, Lente est trés-long, et se replie en ondulations pour pou- voir suivre tous les déplacemens de la trompe, dans laquelle it forme lui-même un troisième .cy- budre concentrique aux deux autres. Aueun céphalopode, ni ptéropode ni acéphale n'a de trompe. Ce qu’on a nommé ainsi dans les etrrhopodes où anatifes et balanes, n’est que leur rectum; la prétendue trompe que quelques auteurs ont cru voir dans beaucoup de coquillages bivalves, est le canal par où l’eau arrive dans leur coquille , mais qui est situé à l’opposite de la “Yéritable bouche. C’est un: organe dé respiration et non de déglutition, B. Langue. La langue des céphalopodes et des gastéropodes est un organe très-singulier, et qui n’a point de pareil dans le reste du règne animal. C'est une membrane revêtue d’épines ou de côtes saillantes, dirigées en arrière ; cette mem- brane est disposée de manière à exercer une sorte de mouvement péristaltique qui alternativement Sac. IL. Arr. L Déglut. des mollusques. 345 redresse ses épines, où les recourbe en arrière, et qui pousse insensiblement les masses alimen- taires dans l’oœsophage. Les céphalopedes ont leur langue entre les deux mandibules de leur bec ; ceux des gastéropodes qui ont des mâchoires, ont la langue derrière elles. Cela est sur-tout sensible dans la tritonie, où la langue reçoit sur-le-champ ce qui traverse le tranchant des mâchoires. Les autres l’ont tout près de l’ou- yerture de la bouche, et ceux qui ont une trompe ont leur langue à l’extrémité antérieure de cet or- gane. Elle sert alors jusqu’à un certain point d’or- gane de mastication ; car, en l’appliquant aux corps, l’animal peut les entamer plus ou moins , au moyen des crochets dont elle est armée. 4 Cette langue varie singulièrement pour la lon- gueur, et il y a des espèces où l’on ne conçoit pas à quoi peut servir son extension. Dans l'oreille de mer ; par exemple , elle égale la moitié de la longueur du corps; dans la patelle, dans le turbo pica , elle légale presque tout en- tier , et se replis comme les intestins ; et ce qui est remarquable , ces genres n’ont pas de trompe. Dans ceux qui en ont , la langue est courte. Il est im- possible , par l’arrangement même de l’organe, que l'animal se serve d’autre chose que de la partie antérieure ; mais il est probable qu’il en est comme des dents ordinaires, et que la partie postérieure doit succéder à l’autre et la remplacer à mesure qu’elle se détruit par l’usage, Cette conjecture se 516 XIX° LECoN. Bouche des an. sans vert. confirme par cette considération , que la partie pos- térieure est toujours-molle , et presque gélatineuse ; c’est qu’elle ne s'affermira qu’au moment où «elle sera prêle à servir, comme les dents de remplace ment des quadrupèdes. Toute cette partie posté- rieure est roulée longitudinalement comme un cornet. Dans les céphalopodes , la langue est oblongue etse prolonge en arrière en un long cornet. Dans V’'aplysia , elle est très-large , en forme de ‘cœur, et placée sur deux éminences arrondies , séparées par un sillon. Dans la bullée, elle forme un-petit tubercule sur le fond de la bouche, etc. L’armure de cette espèce de langue , est disposée d’une facon régulière et constante pour chaque espèce. Dans les céphalopodes , il y a dés-épines crochues, égales, placées sur deux lignes latérales, et au milieu une rangée d’écailles à cinq pointes. Dans Poscabrion , il y a de chaque côté une suite d’écailles crochues à trois pointes, et une:de longues épines aiguës et crochues, mais: simples. Le milieu est garni de petits tubercules. Dans le turbo priea, ce sont des lames transver- sales!, tranchantes et dentelées. Ceile de l’aplysia est garnie de toute part d’un ._ Guinconce uniforme de petites épines en crochet. Dans l’onchidium, ce sont des sillons transverses trés - fins, marqués eux-mêmes de siries encore plus fines ,-et d’une direction opposée. C’est à peu près la même chose dans le doris. Dans les limaces Secr. IL. An. II. Dégl. desins. à mäch. 347 et les colimaçons, on retrouve aussi cette struc- ture, mais tellement déliée, qu’il faut une forte loupe pour l’apercevoir. Les acéphales n’ont. point de langue proprement dite, mais il y a quelquefois à l'entrée de leur oœæso- phage, une valvule circulaire dirigée vers l’esto- mac, et qui doit puissamment contribuer à la dé- glutition. Nous l’avons vue très-sensiblement dans l’huitre. Le plus souvent il n’y a que de simples plis trans- versaux qui dirigent l’aliment par leur mouve- ent péristaltique. [A ART DOCLE IT. . Dans Les insectes &a méchoires. C£ qu’on a nommé langue dans les coléoptères et les orfhoptères , ou l’extrémité membraneuse de la lèvre inférieure, en mérite à peine le nom; mais il y a sur celle de la seconde de ces familles une vraie langue charnue, libre par sa pointe seule- ment , et qui rappelle la figure de la langue des quadrupèdes. Les odonates, parmi les névroptères, offrent aussi quelque chose d’analogue ; mais la langue des Ayménoptères n’est, comme nous l’avons vu, qu'un tube membraneux , souvent ouvert par- dessous , ét qui forme l’extrémité de la lèvre infé- rieure. Dans les guèpes , et tous les hyménoptères sans trompe, elle est en forme de ‘voûte , ouverte et 348 XIX° Leçon. Bouche des an. sans wert. concave en dessous, et plus ou moins fendue en lanières. Dans les abeilles et tous les hyménop- tères à longue trompe, c’est un tube complet, dont les parois sont revêtues de fibres annulaires, et la succion s’y fait par la contraction graduelle de ces fibres. ; ARTICLE. III, Dans Les insectes sans mdéchoires. Daxs ces insectes, la déglutition étant.le premier acte de la nutrition, la forme de l’organe propre à sucer détermine l’espèce de suc'que l’animal peut pomper, et par suile une grande partie de son genre de vie ; les rapports des familles naturelles de ces animaux avec leurs organes de succion, sont beaucoup plus constans que dans l’autre moitié de la classe, ils ne le sont avec ceux de la mas- tication. Ces ordres d'insectes sans méohoires sont au nombre de quatre ; savoir : Les hémiptères, Les lépidoptères, Les diptères é Et les aptères. Et il y a aussi pour les trois premiers de ces ordres , trois sortes de succion qui leur sont affectées. Les premiers ont un bec roide , enveloppé d’une gaine ; les seconds, une trompe menus rou- Ssér.Il. ART, III. Dégl. des ins.sans mach. 5hg lée en spirale ; les troisièmes ; une trompe terminéé par deux lèvres charnues. Dé-là les noms de r#yn- gotà, de glossata et de antliata que M. Fabricius a imposés à ées trois ordres , qu’il a conservés tels que Linnæuis les avoit établis, et que bien d’autres les avoient présentés auparavant. Célui de cés ordres qui offre le plus de variétés, est celui des diptères. L'organe y consiste essen- tiellement en une trompe charnue, divisée en bas en deux lèvres ; plus où moins prolongées , et qui s’appliquent sur l’objet à sucer ; à la racine de eette trompe , sont attachés deux tentacules; et éntre eux est une écaille pointue, qui peut servir à entamer les vaisseaux dont il faut sucer les li- güeurs, mais qui souvent ne fait que recouvrir d’autres pièces bien plus tranchantes ét plus appro- priées à cette fonction. Dans les stratyomys, les rnouches commünes, il n’y à qu’une seule pointe courte sous l’écaille. Les syrphus, les rhyngies ont de plus une soie roide sous chaque palpe. Dans lés rhagions ; il y a sous l’écaille trois soies, dént celle du milieu plus forte. Les taons ÿ en ont quatre , toutes pointues et tranchantés comme des lames de lancettes ; aussi sont-ce les mouches qui entäment le plus cruelle: ment la peau, - Dans les épis et les boribilies toutes les parties s’älongent beaucoup ; mais la trompe plus que les soies dans les bombilies, qui d’ailleurs n’ont qu’une 350, XIX° Leçon. Bouche des an. sans vert. soie sous l’écaille. Dans les empis tout se prolonge également, et il y a trois soiès. :x Dans les r1yopa, la Hpmpe s ‘alenef en un tube mince et coudé à son mieu ; il n’y a qu’une courte écaille sans soie. Dans les asiles et les stomoxes, la trompe durcit, et devient cornée, ax point de servir elle-même à entamer. Les stomoxes n/y ont qu’une soie en dessus ; les asiles y en.ont trois. Dans les zippobosques , la trompe est presque ré- duite à rien, et la soie unique est longue et flexible. Tous ces genres ont des palpes d’une seule pièce. Les tipules etles cousins en ont d’articulés, souvent très-longs ; la trompe des tipules est courte, à larges lèvres, et sans soie ; celle des cousins est longue, mince, et loge une soie fine. Les æstres ont tous les organes extérieurs de la, bouche rentrés dans la tête ou oblitérés , etine laissant voir au-dehors que trois points un peu saillans. Les hémipières (rhyngota, Fabr. ) offrent plus d’uniformité que les diptères ; ils ont.en général un tube composé de quelques pièces articulées en- semble , et fendu en dessus dans toute sa longueur. Ce tube recèle trois scies fines, à peu près aussi longues que lui; il ne varie guères que par sa position et ses inflexions ou courbures. | Il n’y a pas moins d’uniformité dans les Zépi- doptères ( glossata, Fabr. ) ; leur langue, est for- mée de deux lames membraneuses , courbées trans- Secr. HI. ART. III. Dégl. des ins. sansmäch. 551 versalement sur toute leur longueur pour former un tuyau , et que l’insecte roule en spirale, quand il ne s’en veut pas servir, et loge entre deux palpes plats, velus, et, composés d'ordinaire de trois articles. Les différences dépendent de la lon- gueur de cet organe, qui est quelquefois presque réduit à rien, et de la figure des palpes : elles importent peu à notre objet. Parmi les aptères , le pou n’a qu’un sucçoir simple et court, renfermé dans un petit mam- melon ; la puce en a un de deux soies , ren- fermé dans un étui de trois articles , fendu lon- gitudinalement en dessus. = eme nee om 2 2 VINGTIÈME LEÇON. De Pæœsophage , de l’estomac, et de la digestion stomacale dans Les animaux vertébrés. ARTICLE PREMIER. Notions préliminaires sur les tuniques du canal alimentaire. L. canal alimentaire des animaux ordinaires, et le sac des animaux inférieurs, c’est-à-dire des derniers ordres de zoophytes, n’est essentielle- ment qu’une duplicature de la peau extérieure du corps. Ses tuniques essentielles sont les mêmes ; ses tuniques accessoires sont semblables, et il y a de grands rapports entre leurs fonctions , comme il y a continuité entre leurs parties. La tunique principale de ce canal est en effet celle que l’on nomme improprement nerveuse, et qui se continue au travers du nez , de la bouche et de l’anus, avec le cuir cu derme, qui fait aussi de son côté la lame principale de la peau. Le tissn de lune et de l'autre est également une cellulosité serrée, qui, en se développant par la macération et le souflle, montre une sorte de feutre, dont les lames sont entrelacées. de toutes les Arr. Ï, Tuniques intestinales. 358 les manières. Cependant le derme intestinal est plus mou, plus lâche que celui de la peau; dans quel- ques endroits il se réduit presque à une cellulosité or- dinaire , et quelquefois il est si mince qu’on a peine à en reconnoiître l’existence. Mais, encore en ce point, il ne manque pas d'objet de comparaison dans la peau extérieure ; car le derme cutané du porc-épic, par exemple, est d’une minceur et d’une mollesse également excessives. La tunique la plus intérieure, qui double par- tout en dedans la tunique nerveuse, et que l’on a nommée tout aussi improprement veloutée, se continue également avec l’épiderme, ou la lame extérieure de la peau. Elle participe de sa minceur et de sa transparence , et se régénère aussi aisé- ment lorsqu’elle a été enlevée. Les papilles que l’on remarque à la surface externe du cuir, et sur lesquelles l’épidérme se moule si exactement, se retrouvent, et souvent bien plus marquées et plus variées à la face in- térne de la membrane nerveuse, L’épiderme les y enveloppe d’une manière toute aussi serrée. On peut souvent l'enlever tout aussi aisément que sur la peau, et mettre les papilles à nud; c’est, entre autres exemples, ce qu’on voit tous les jours dans les estomacs d'animaux ruminans. 1l paroît que dans l'animal vivant cet état produit les mêmes effets fâcheux! dans les deux organes , et que les filets nerveux qui entrent dans la composition des k) Z 554% XX° Læcon. Estomac. papilles, dénués de leur membrane préservatrice , et exposés trop immédiatement à l’action des corps extérieurs, y font éprouver de même une douleur insupportable, Ces filets pénètrent en effet de la même ma- nière, et presque aussi abondamment dans les papilles de l'intestin que dans celles de la peau. C’est à ces papilles seulement que l’on devroit réserver le nom de veloutée, ainsi que paroiïssent le faire ceux qui décrivent la veloutée comme hérissée de petits filamens; mais ceux qui attri- buent à cette membrane la faculté de se régéné- rer, n’ont sans doute appliqué ce nom qu’à l’épi- derme. La veloutée, prise dans cette dernière accep- tion, se durcit, et devient calleuse, comme l’épi- derme ordinaire, dans les endroits où elle est exposée à de violens frottemens mécaniques ; par exemple, dans le gésier des oiseaux grani- vores. Une différence assez notable entre le corps pa- pillaire intestinal et celui de la peau, c’est que le premier , dans certaines espèces, se sépare plus aisément du derme qui le porte, c’est-à-dire de la membrane dite nerveuse , et peut être ‘considéré à plus juste titre comme une membrane à part. ‘ Les fonctions du canal intestinal, comme celles de la peau, consistent essentiellement dans l’ab- sorption et dans la transpiration ; mais la première est ART. |. Tuniques intestinales, 555 plus abondante dans le canal, et l’autre paroît l'être davantage à ja peau, plutôt à cause de la position respective des deux organes qu’à cause d’une différence de nature. La transpiration et la transsudation du canal sont même beaucoup plus considérables qu’elles ne le paroissent d’abord. On en a la preuve dans la quantité de substances trouvées dans les excré- mens des animaux, dans leurs bésoars, etc. , qui ne leur étoient point immédiatement venues des alimens , mais qui devoient avoir été fournies par leur corps même. | | Les fonctions de !a peau et du canal alternent et se suppléent l’une à l’autre jusqu’à un certain point. La chaleur qui augmente la transpiration cutanée, diminue celle des intestins, et resserre ; le froid , qui diminue la premuère , augmente l’autre, et relâche. Il en est de même peur lab- sorption. Les personnes qui vivent dans une at- mosphère riche en élémens nutritifs, engraissent sans beaucoup manger, etc. Indépendamment de la transpiration ou trans- sudation que la peau et les parois du canal pa- roissent produire par leur simple tissu, par les simples extrémités exhalantes de leurs artères, il y à dans l’une et dans l’autre des sécrétions plus particulières, produites par de petits follicules , ou de petits grains glanduleux enchâssés dans leur tissu. On sait que dans les animaux qui vivent dans lair sec, ces excrétions sont d’une Z 2 556 XX° Leçon. Estomac. nature plus ou moins grasse, et que dans les pois- sons elles sont pluiôt muqueuses; c’est de ce der- nier genre que sont celles du canal alimentaire ; et il n’est pas étonnant, qu’étant continuellement rempli d'humidité , sa membrane se comporte comme la peau des animaux aquatiques. En re- vanche , lorsque sa face interne est exposée à l’air, comme il arrive dans les anus artificiels; ete., il prend de la consistance , devient plus sec, moins roloré; en un mot, il prend les apparences de la, peauo rdinaire. _ La troisième tunique des intestins, ou la qua- trième, en comptant l’épiderme et la papillaire pour deux, celle qui embrasse leur tunique ner- veuse, et lui sert d’adjutrice, ou d’excitante ex- térieure , est la tunique zzusculaire. Elle a tout- àä-fait son analogue dans le pannicule charnu des animaux. Elle est comme lui plus variable d’un animal à l’autre, et d’une partie à l’autre du canal d’un même animal, que ne le sont les autres tuniques. Son action sur le canal est du même genre que celle du pannicule charnu sur la peau; mais il y a cette différence, qu'aucune partie de l'intestin n’est dépourvue de cette tunique , tandis que dans bien des animaux la peau n'en est pas généralement garnie. Il y a encore cette diffé- rence , que le muscle intestinal n’est point soumis à la volonté, excepté dans l’oœsophage et au rec- tum, tandis que la plupart des parties du panni- cule le sont. Les fonctions vitales ne devoient ART, I. Tuniques intestinales. 557 pas être laissées aux caprices de l'animal ; aussi les nerfs de la portion non-volontaire de canal viennent-ils des ganglions particuliers et non du cerveau. Cette règle est générale, et on l’observe clairement jusque dans les mollusques. La dernière tunique, la moins essentielle, celle qui ne règne pas sur tout le canal, et qui ne se trouve pas daus {ous les animaux, est celle que fournit le nn (oué en se dédoublant pour embrasser le canal, et qui vient du péritoine : elle ne couvre que la partie du canal contenue dans l’abdomen. La tunique charnue y est dou- blée, par celle-ci, en dehors, comme Les muscles de l'abdomen le sont eux-mêmes par dedans. Cette membrane est, comme le péritoine et le mésentère qu’elle continue , purement séreuse , mince, transparente, sans glandes propres , ni autres complications organiques. Les vaisseaux arrivés au travers du mésentère , s’y partagent en deux couches , la plus extérieure se répand sous cette membrane même, ou dans son épaisseur , et fournit aussi à la tunique charnue qu’elle lui attache intimement par-là ; l’autre couche de vais- seaux se répand sur la tunique dite nerveuse, qui porte, à cause de cela, dans certains auteurs, le nom de vasculaire, et ses ramuscules la traversent pour pénétrer dans le corps papillaire, et former un réseau infiniment délié, et très-serré à sa sur- face , immédiatement sous l’épiderme. Ce réseati est aisé à remplir d'injection, C’est lui qui colore Z & 558 | XX° Lrcon. Eôtomac. en rouge la surface interne du canal, tout comme un réseau semblable colore certaines parties de la peau ; dans les enfans qui viennent de naître, la peau a cette rougeur par-tout ; et si elle ne reste pas telle dans les adultes, on doit l’attribuer peut- être à l’action de l’air qui en dessèche la surface, et y contracte les petits vaisseaux. Les vaisseaux Iymphatiques se distribuent comme les sanguins. | On a prétendu que les papilles avoient des ou- vertures visibles , et formoient des espèces d’am- poules où le chyle étoit déposé et enlevé par les vaisseaux dactés ; les recherches les plus exactes ont prouvé qu'il n'y a rien de semblable ; les origines des vaisseaux lymphatiques sont aussi in- visibies dans l'intestin que dans le reste du corps, et que celles des vaisseaux sanguins ; le fond de la masse des papilles ne paroit être qu’une cellu- losité spongieuse. On n’y voit au microscope qu’une gelée transparente remplie de petits grains glo- buleux plus opaques. C’est sans doute cette masse qui y sert d'appui ou de soutien aux derniers lacis des ramuscules d’artères, de veines , de nerfs et de vaisseaux lactés. On a de même pensé que ces papilles sont sus- ceptibles d’une sorte d’érection lorsqu'elles sont excitées par la présence des alimens, et l’on a attribué cette propriété à celles de la peau, de la langue, etc. ; mais nous ne voyons pas que la chose ait été prouvée directement, ART. I. Tuniques intestinales. 359 On a aussi, relativement aux glandes du canal, plus d’idées hypothétiques que de faits bien avérés. On en admet de deux espèces , celles de Zieber- Lühin , qui doivent être extraordinairement petites, ét entourer les bases des papilles ; et celles de Peyer et de Brunner , qui sont rondes, éparses : isolées , et plus ou moins écartées , selon-les di- verses régions du canal, Les premières nous ont paru une pure supposition. Les autres sont au moins difficiles à voir dans l’homme ; mais il est certain que plusieurs animaux en ont de telles, trés-yisibles , et formant en certains endroits une couche continue que l’on pourroit mettre au nombre des tuniques des intestins, | La tunique papillaire est généralement plus ample que celles qui l’enveloppent , ce qui lui fait faire des plis de diverses figures et directions, selon les espèces ; ces plis sont plus où moins variables , selon l’état de réplétion du canal, Il y en a d’autres plus consfans , parce que la tu- nique nerveuse ou vasculaire entre dans leur coin- position. | Quant à la tunique musculaire , c’est elle or- dinairement qui maintient les deux intérieures , et elle s'enfonce rarement avec elles dans les plis. Dans ce cas cependant elle est elle-même main- tenue par une cellulosité serrée. Il est aisé d’attribuer à chaque tunique ses fonc- tions propres , d’après la connoïissance que nous avons de leur nature. La cellulaire n’est flà que ZL 4 560 de XX° Lecon. Estomac. pour donner la forme, lier les deux autres en- semble , et conduire à la papillaire les vaisseaux de tout ordre. La musculaire a pour office de contracter le canal, et de lui imprimer son mou- vement vermiforme. C’est la papillaire qui est la tunique intestinale et digestive par excellence, puisque c’est elle qui donne ses sucs, et qui ab- sorbe ceux que les alimens fournissent. Pour juger de ses différentes actions dans les diverses régions du. canal.et dans les divers ani- maux , il faudroit connoître les différences de tissu intime de ses papilles ; et nous sommes bien loin de là, puisque nous en avons à peine quelques notions générales. À ce défaut, nous devons nous contenter d'étudier leur figure extérieure. On verra, par ce qui suit, à quel point elles varient. Tantôt on les aperçoit à peine, et la sur- face interne de l’intestin semble entièrement lisse ; d’autres fois elles sont éparses, et en forme de petits grains arrondis , ou de filamens coniques plus ou moins aigus; ou bien elles grossissent par le bout , et deviennent semblables à de petites massues ; d’autres fois, avec ces diverses formes, elles sont serrées comme les poils du velours. L’Aomme les a comme de petites écailles trans- versales ; comprimées et tranchantes. Le rhinocéros les a si grandes qu’on n’ose plus leur donner le nom de papilles. Il ÿ a des animaux où, au lieu de particules ainsi saillantes , la face interne de l'intestin est ART. I. Tuniques intestinales. 561, creusée d’une infinité de petites fossettes ; c’est le cas de l’esturgeon et de certaines tortues. Il ÿ en a d’autres où. l’on voit seulement des lignes ou sillons légèrement creux , et serpentant de diffé- rentes manières ; tels sont le crocodile, la gre- nouille, On.trouvera à ce sujet tous les détails nécessaires dans les articles suivans. On y trouvera également les prodigieuses dif- férences de la tunique charnue , tantôt réduite à une simple membrane dont les fibres sont à peine visibles , et tantôt formant des muscles trés-épais, aussi rouges , et pourvus de tendons aussi fermes et aussi brillans que ceux du mouvement volon- taire ; tel est le gésier des oiseaux granivores. On observe dans les animaux toutes les nuances intermédiaires entre ces deux états extrêmes, et chacune de ces nuances correspond à un certain degré de force compressive et mécanique, em- ployée dans l'acte général de la digestion ; ainsi cette force mécanique entre pour beaucoup dans la digestion stomacale du cog, du canard, etc.; elle leur permet de réduire en poudre dans leur estomac les corps les plus durs , etc. , tandis qu’elle n'entre presque pour rien dans celle de l’zomme et des autres animaux à estomac membraneux. L'autre élément de la force digestive, l’action dissolvante des liqueurs, est beaucoup plus gés néral ; il a toujours lieu , et ses degrés sont en rapport avec l’action secréloire du canal. Celle-ci peut , dans bien des cas, se juger par l’abondance 3562 XX° Lecon. Æ£stomac. et la grosseur des organes glanduleux qui entrent dans la composition des tuniques. Nous ayons déja dit qu’elles forment une tumique propre dans quelques endroits, comme dans le ventricule suc- centurié des oiseaux, dans l’oœsophage des raies, etc. Nous en verrons beaucoup d’autres exemples dans cette leçon et dans la suivante. Quant aux Tiqueurs elles-mêmes , on n’a fait encore d’observations un peu exactes que sur celle de l’estomac. Spallanzani est, comme on sait, celui qui a poussé ces ob- servations le plus loin : nous allons donner un résumé succinct de ses découvertes , sur la voie desquelles Réaumur l’avoit mis par les siennes. ARTE OMS ENT Du suc gastrique, et de son action sur les alimens. Le suc gastrique est la liqueur qui baigne plus ou moins les alimens dans l’estomac. Ses sources ne sont pas toutes bien connues , et il est probable qu'elle en a plusieurs ; ainsi l’on doit trouver réunis dans l’estomac de l’hommé, non-seulement 1e liquide qui suinte des parois de ce viscère, mais encore celui que produit l’œsophage ; auquel se mêlent les parties de salive que l’on avale con< tinuellement. \ Dans d’autres animaux ont voit des couches glanduleuses, sources plus évidentes, au moins de Arr. IL. Suc gastrique. 565 quelques parties de ce fluide. "Felles sont celles du ventricule succenturié des oiseaux. Lorsque l'estomac est compliqué, les sucs varient selon les différens sacs dont ce viscère se compose. Ainsi le bonet des ruminans produit, à la moindre con- traction , une grande abondance d’un fluide aqueux qui imbibe la pelotte que l’animal doit faire re- monter dans sa bouche ; la panse avoit auparavant humecté d’un autre fluide l’herbe à demi-mâchée qui fournit cette pelotie. Ce n’est que dans la cail- Jette .qu’est le véritable suc dissolvant et digestif. Il-y a des animaux dans lesquels la, bile se mêle aux sucs gastriques, en rentrant du duodé- puin dans l’estomac ; il est probable qu’alors la liqueur pancréatique l’y accompagne aussi. On ne peut faire d'expériences sur l’action du suc gastrique , qu’en faisant avaler diverses subs- tances aux animaux , Ou en leur faisant vomir ce suc et en y faisant ensuite macérer les subs- tances sur lesquelles on veut essayer son effet. Comme l’action de l’estomac dépend aussi de la compression mécanique de ses parois, du moins dans certaines espèces, lorsqu'on veut essayer, dans l’estomac même , l’action du suc gastrique seulement, en la distinguant de celle de la com- pression , on fait avaler les substances envelop- pées dans des boules de métal ereuses et percées en tout sens. Il y a des animaux où ces boules ont besoin d’être bien fortes pour résister à la compression ; 564 XX° Leçon. Estomac. ainsi le gésier des oiseaux gallinacées comprime et applatit des tubes et des boules de ferblanc; il brise et réduit en poudre des boules solides de cristal, il émousse des fragmens anguleux de verre et des aiguilles d’acier , etc. Pour obtenir le suc hors de l’estomac, on peut ou tuer et, ouvrir l’animal , ou lui faire avaler des éponges qu’il vomit, ou quel’onretire , par lemoyen d'un fil, remplies de suc. Ce dernier moyen est sur- toutcommode avec les corneilles et d’autres oiseaux, La première qualité essentielle du suc gastrique, est d’être un dissolvant pour une infinité de subs- tances , de les réduire toutes en une bouillie molle, homogène et grisâtre, que l’on appelle chyme , et qui est l’objet et le résultat de la digestion stomacale , et la matière sur laquelle s’exerce la digestion intestinale. . Une seconde qualité , peut-être moins générale que la première , c’est d’être anti-septique, d’ar- rêter dans beaucoup de substances la putréfaction déja commencée , et d'empêcher de se pourrif des substances qui auroient infailliblement éprouvé cette fermentation , si elles n’eussent été plongées dans ce suc. Sa qualité dissolvante , qui est la principale, varie selon les animaux, de manière à étre toujours en raison inverse de la somme des autres forces qui peuvent agir sur les alimens , et a produire seulement avec le concours de ces forces , l’effet requis pour la digestion. ART. Il. Suc gastrique. 966. . Ainsi, parmi les oiseaux , ceux qui ont un gé- sier très-musculeux, n’ont pas un suc aussi actif que les autres ; ils ne dissolvent que des alimens triturés, tandis que ceux dont l’estomac est mem- braneux dissolvent les alimens sans trituration préalable: Parmi les animaux, ceux qui ont des ‘organes de mastication plus parfaits, ont un suc gastrique plus foible , etc. Quant aux substances sur lesquelles il agit, le suc gastrique est disposé de manière à ne dissoudre que celles dont le reste de l’organisation force l’ani- mal de se nourrir. Ainsi le suc gastrique des animaux-carnassiers ne dissout point les matières végétales ; et l’on peut très- bien juger du degré de digestibilité des di- verses substances relalivement à un animal déter- miné , d’après l'action qu'a sur elles le suc gas- trique de celui-ci. _ Quant au temps, l’action du suc gastrique est assez en raison de sa force ; maïs elle est puis- samment excitée par la chaleur; et les animaux à sang froid l'ont bien plus lent à agir que les autres. C’est par l’intermède de la chaleur que s’é- tablit , relativement à ces deux sortes d’animaux, la proportion entre la force digestive et la quan- tité de respiration que nous avons annoncée dans notre première leçon. Au reste, l’action dissolvante du suc gastrique est purement chymique. Considérée isolément, elle n’a rien de vital, puisqu'elle s’exerce hors de 566 © XX° Leçon. Æstomac. l'estomac comme dedans. Après la mort le suc gastrique dissout même les membranes de l’esto- mac. La digestion stomacale des alimens se con- tinue à plus forte raison après la mort, sur-tout si elle est aidée d’une chaleur extérieure ; mais elle se fait toujours avec plus de lenteur que pen- dant la vie. à L'analyse du suc gastrique est encore impar- faite, et sa principale difficulté consiste à se pro- curer ce suc bien pur. Celui dés animaux herbi- vores contient d'ordinaire un acide; mais il est douteux que c’en soit une partie essentielle. Celui de la corneille :s’est trouvé au contraire un peu alcalin. MM. Macquart et Vauquelin ont trouvé dans celui du bœuf et du mouton, de l’acide phos- phorique. Ils ne lui ont point reconnu de qualité anti-septique ; mais il faut remarquer que c’est le suc de la panse qu'ils ont pris pour sujet d’expé- riences , et que ce n’est peut-èlre pas là qu’est le véritable analogue du suc des estomacs simples. Peut-être aussi les animaux herbivores , dont les alimens ne sont pas exposés à une putréfaction si prompte , ont-ils un suc moins anti-septique que les carnassiers. ARTICLE III. De l’œsophage des mammifères. Dans tous les mammiféres , le pharynx se con- ünue en un canal à peu prés cylindrique, qui Arr. Il. @'sophage des mamimif. 567 traverse la poitrine , adossé au corps des ver- tébres, et, après avoir pénétré dans l’abdomen, entre les piliers du diaphragme, s’ouvre dans la cavité de l’estomac, où il conduit les alimens qu’il a reçus dela bouche. Il est, en général, long et étroit dans toute cette classe , et forme la partie la plus rétrécie du canal alimentaire , à l’exception des cétacés, où il est large et court. Nous verrons plusieurs autres classes où cette proportion change et devient absolument inverse. La plus extérieure de ses membranes est formée, dans l’omme , de deux couches de fibres mus- culaires , transversales dans la couche interne, et longitudinales dans celle qui la récouvre. Mais dans la plupart des autres mammifères, les fibres de lune et l’autre couches sont spirales, et contournées dans deux directions opposées, les externes d'avant en arrière, et les internes d’ar- riére en avant. Il est remarquable que cette dis- position n’est pas particulière aux ruminans , chez lesquels on avoit cru qu’elle servoit à expliquer la rumination. Nous l’avons trouvée entre autres dans les chats, les chiens , les ours, le phoque commun, etc. Dans le Languroo-géant, les fibres de la membrane musculaire ont la même direc- tion que dans l’homme, Dans ce dernier , cette membrane est plus épaisse que celle , de même nature, qui enveloppe le reste du canal intestinal. Dans plusieurs autres r#7ammifères , il n’y a que celle de l'estomac qui ayoisine le pylore, qui la surpasse en épaisseur, 363 XX® Leçon. Estomac. La membrane qui vient après n’est composée que d’un tissu cellulaire assez lâche, d’un grand nombre de vaisseaux sanguins, qui forment un réseau très- remarquable, et d’un grand nombre de follicules muqueux , dont l’humeur passe dans la cavité de l’œsophage, et lubréfie sa membrane interne. Celle- ci est analogue à la membrane muqueuse qui tapisse la cavité de la bouche et du pharynx, et n’en est que la continuation. Elle est revêtue intérieurement d’une sorte d’épiderme. L'une et l’autre ont plus d’étendue que la membrane musculeuse , et forment des plis longitudinaux d’autant plus prononcés , que la couche interne des fibres musculaires s’est plus fortement contractée. Outre ces plis, ordinairement peu nombreux , que présente la membrane interne, et qui s’ef- facent lorsque l’œsophage est très-distendu, quel- ques mammifères en offrent de transversaux, dans environ la moitié postérieure de ce canal. Ils sont très-rapprochés les uns des autres , et ne s'étendent pas dans toute la circonférence de l’œsophage ; mais il y en a ordinairement deux ou trois qui se réunissent , à angle très-aigu , pour compléter le tour. Nous n’avons encore vu celte structure que dans le tigre, le lion, le {ynx, le sarigue- manicou , dans lesquels les plis sont très-larges, et semblent former autant de valvules, et dans la civette et le couguar, où ils le sont beauconp- moins. On voit que tous ces animaux sont très- carnassiers. 5 ARTICLE IY. Arr. IV. Estomac des mämmif. 569 ARTICLE IV. De l’estomac de l’homme et des mammifères. A. De l’homme. Il ressemble, dans l’homme adulte, à un cône qui auroit été plié dans sa longueur , tronqué à sony sommet et arrondi à sa base. Il est placé en travers dans l’hypocondre gauche et l’épigastre, de manière que sa base est à gauche, en haut et en arrière , et touche au diaphragme, et son som- met à danihe , en avant et en bas, sous le foie. L’oœsophage s’ouvre dans sa cavité , un peu à droite de la base, et le pylore , ou lorifice qui répond au canal intestinal , est à l’extrémité op- posée. Depuis le côté droit de l’oœsophage, jus qu’au pylore , l'estomac présente une concavité qui porte le nom de sa petite courbure. La grande courbure est la convexité qui commence au bord gauche de l’œsophage, et se continue en bas et en ayant jusqu’au côté opposé du pylore. La portion de la cavité qui répond à la base, forme le grand cul-de-sac; et celle qui est près du pylore , le petit eul-de-sac : le premier est peu profond, et le der: nier l’est encore moins. Les parois de l’estomac sont formées de quatre membranes distinctes. L’ex= terne est composée de deux lames du péritoine qui vienment du foie , s’écartent l’une de l’autre pour contenir l’estomac, et se rapprochent ensuite pour Ve Aa 376 XX° Leçon. Estomac. former le grand épiploon ; la seconde membrané est composée de trois couches de fibres muscu- laires qui suivent , dans chacune, des directions différentes. Les plus extérieures proviennent des fibres longitudinales de l’œsophage ; elles”se dis- persent dans la longueur de l’estomac et vont jus- qu’au pylore : les moyennes forment des cercles qui entourent l’estomac depuis sa base jusqu’au py- lore. Les plus internes règnent particulièrement autour du cardia et sur le grand cul-de-sac ; elles viennent des fibres annulaires de l’œsophage. La troisième membrane est une continuation de la tunique vasculeuse de l’oœsophage. C’est elle qni détermine proprement la forme de l’estomäc; elle n’est com posée que de mailles de tissu cellulaire et d’un assez grand nombre de vaisseaux sanguins. Elle recouvre la quatrième ou la plus interne, qui s’en distingue par sa couleur plus rougeûtre ; dont Ja surface intérieure est tapissée d’une sorte d’épi- derme mou et transparent, enduit continuellement de mucosités , et percé de pores par où celles-ci s’échappent. Cette même surface est remarquable parune foule de petits plis extrémement fins, qui lui donnent une apparence veloutée , et qui ne sont presqu’entiérement composés que de vaisseaux sanguins , comme l’ont prouvé des injections heu: reuses. La membrane interne forme, dans la to= talité de son épaisseur , d’autres plis plus considé- rables, analogues à ceux de l’œsophage, dont les uns partent du cardiaÿen divergeant; les autres AnrT. IV. Estomac des mammif. 571 suivent à peu prés la longueur de l’estomac, et quelques autres convergent vers le pylore. Des plis plus petits réunissent les plus grands en ser- pentant de l’un à l’autre. Leur largeur varie, comme dans l’œsophage, avec le degré de contraction des fibres musculaires de l’estomac. Les orifices qui s’observent dans leur intervalle, et qui sont plus masqués aux environs du pylore, sont ceux des canaux excréteurs des follicules muqueux, que la membrane cellulaire renferme dans son épaisseur. Les substances qui arrivent dans l’estomac par loœsophage , y sont retenues par un repli circu- laire ou à peu près, qui rétrécit l’orifice pylo- rique de ce sac; c’est la valvule du même nom. Les trois tuniques internes de l’estomac contribuent à en former l'épaisseur. B. Dans les autres mammifères. Dans les autres mammifères nous trouverons des différences de nombre , de forme , et même, jus- qu’à un certain point, de structure. Dans les uns, l'estomac est alongé ; dans d’autres, il est plus ou moins ramassé en globe. Le cul-de-sac gauche n’est pas toujours le plus grand, etaugmente en étendue et en profondeur à mesure que l’oœsophage s’insère plus près du pylore; alors la petite courbure diminue et la grande augmente à proportion. La première n’offre plus, dans plusieurs mammifères, un simple arc ; mais elle forme un angle rentrant plus ou moins aigu ; ce qui à lisuglorsque la portion qui Aa 372 XX° Leçon. Estomac. est comprise entre le petit cul-de-sac et le pylore, se replie tout à coup du côté de l’oœsophage, et s’alonge plus ou moins en boyau. La petite cour- bure n’est alors proprement que le côté gauche de l’angle en question. La cavité de l’estomac est partagée quelquefois en plusieurs poches par au- tant de rétrécissemens. Lorsque les membranes conservent la mème apparence , nous regarderons ces différens sacs comme faisant partie d’un même eslomac, que nous appellerons compliqué. Il sera composé, c’est-à-dire , double ou multiple, lorsque ces mêmes membranes , et particulièrement l’in- terne , auront une apparence différente dans les différentes poches , et que celles-ci seront tellement séparées , que les mêmes matières alimentaires devront séjourner successivement dans chacune. On retrouve dans tous les mammifères autant de membranes que dans l’homme. Il y en a ce- pendant dans lesquels la musculeuse est très-peu , évidente ; dans d’autres elle acquiert une épaisseur considérable , mais jamais assez pour faire sortir l’estomac, auquel elle appartient, de la classe des estomacs membraneux. La direction de ses fibres varie dans les estomacs compliqués ; elle est à peu près la même que dans l’homme , dans les esto- macs simples. Dans plusieurs, la membrane cellu- laire est réduite à une couche très-foible de tissu cellulaire , qui sert de moyen d’union entre la membrane interne et la musculeuse. : Nous allons comparer l’estomac des mammifères sous ces différens points de vue, Arr. IV. Estomac des mammif. 573 Dans les singes , il diffère peu , en général, de celui de l’homme; et parmi les animaux de cette famille , c’est celui des orangs qui lui ressemble le plus. Il est seulement, dans l’orang-chimpansé, d’une proportion un péu plus grande que dans Vhormme, plus musculeux aux environs du pylore, plus alongé et moins développé dans cette der- nière partie. Dans le sapajou- coaïta, il a la forme d’une poire dont le petit bout répond au pylore, et la portion la plus grosse reçoit l’oœsophage. La petite courbure , au lieu d’être concave , est légèrement convexe dans la plus grande partie de son étendue. Dans le sajou-brun , il semble composé de deux grosses vessies arrondies, dont la plus grande répond au grand cul-de-sac, et reçoit l’œsophage très à droite ; l'angle rentrant que forme la petite cour- bure indique à son point la réunion des deux vessies. Dans le saëÿmiri, il est de même forme ; mais V’œsophage s’insère plus loin du pylore. Dans le sagoin-ouisiti, l’œsophage s’insère à peu près au milieu de l'estomac; le grand cul-de- sac esttrès-profond et de forme conique , et la petite courbure très -courte. Dans le pinche, il y a un renflement entre le fond du grand cul-de-sac et lœsophage. | Dans les guenons, l'estomac est globuleux, l’oœso- * phage s’insère très-près du pylore , etle grand cul- de-sac est fort étendu. Ses membranes sont géné- ralement minces et presque transparentes. À'a 5 974 XX° Leçon. Estomac. Dans le papion, il est pyriforme ; la partie gau- che , ou le grand cul-de-sac, est assez étendue ; la petite courbure est presque droite , jusqu’à un pli qui est à peu de distance du pylore, d’où com- mence un renflement qui va jusqu’à cette extré- mité. Dans le magot, ils’écarte peu de cette forme, mais il n’y a pas de renflement en deçà du pylore. Dans le singe (hasna drias), il a une forme alongée; la partie droite , après s’être recourbée, se prolonge en boyau jusqu’au pylore et présente deux bosselures. l/osophage s’insère à peu près . à l’endroit de réunion des tiers moyen et gauche du bord supérieur. Dans l’alouatte, il est arrondi, globuleux ; le grand cul-de-sac est très-ample , la partie gauche s’amincit en boyau et se replie vers l’œsophage, qui ne s’insère pas très à gauche. La membrane musculaire est très-épaisse. Dans les rmakis, l'estomac a généralement une forme globuleuse ; l’insertion de l’œsophage est très- rapprochée du pylore.‘ Dans le maki-mococo, la menibrane musculeuse forme un bourrelet épais et dur dans cette der- mière partie. Dans le farsier, il est plus alongé, le ML de sac gauche est très- Pnntes la partie droite va en se rétrécissant jusqu’au pylore. Parmi les carnassiers-cheiroptères, 1 famille des chauve-souris a généralement l’estomac glo- buleux ; le grand cul-de-sac est fort ample et le Arr. IV. Estomac des mammif. 375 éardia rapproché du pylore. À droite de celui-ci ; il y a dans la roctule un petit renflement. Il a cependant une forme particulière dans la rousselte , chez laquelle l’œsophage donne dans une poche arrondie , séparée du cul-de-sac gauche et du droit par un sillon profond. Le premier est cylindrique et se termine en une pointe mousse recourbée en arrière , il est même revêtu de fibres charnues très-épaisses. La partie droite est deux fois et demie aussi longue que la précé- dente; elle forme un gros boyau, à paroïs minces, ayant plusieurs élranglemens qui lui donnent quelque ressemblance avec un gros intestin d’her- bivore. Le pylore a une valvule qui ne laisse pas même passer le souffle. Ces caractères sont re- marquables, parce que la roussette est plus fru- givore que les autres chauve-souris. Dans le galéopithèque ; l’œsophage s’insère très-loin du pylore. La partie de l’estomac, qui est à gauche du cardia, est demi-ovale ; celle qui est à droite forme un long boyau, replié vers le diaphragme. Il y a un étranglement considérable au pylore. Parmi les p{antigrades, le raton Va globuleux. L’œsophage s’insère très à droite, la portion de ce côté s’unit à l’autre à angle aigu ; elle s’en dis- tingue par sa forme conique et par l'épaisseur de ses parois. L’estomac de l’ours brun est à peu près de même; on peut y distinguer une portion droite et une gauche, réunies à angle aigu : la pre Aa # 376 XX° Leçon. Estomac. mière petite et alongée en boyau, à parois très- épaisses, ayant le pylore à son extrémité ; la se- conde globuleuse, à parois beaucoup plus minces : leur surface interne est lisse dans le raton, il n°v a que celle de la portion droite qui présente des rides longitudinales, estomac de l’erinaceus seto- sus a la mème forme. Dans la Zrupe, ses membranes sont transpa- rentes. L’œsophage s’insère à peu près au milieu de son bord supérieur ; la petite courbure est pres- que droite jusqu’au pylore. La portion droite ne se replie pas vers la gauche et n’est pas distincte du reste, comme dans le genre précédent. Parmi les carnivores , la loutre a la portion gauche très-ample et presque globuleuse ; elle s’unit à lea. portion droite , qui est d’abord cylindrique , puis se renfle pour former le cul-de-sac du même côté, se replie ensuite vers l’œsophage, et va en se rétrécissant jusqu’au pylore. La membrane in- terne a des plis qui forment des ondulations nom- breuses. | Dans les rnartes |, l’éstomac est généralement alongé et cylindrique ; les culs- de -sac sont peu distincts, la portion droite s’amincit encore jusqu’au pylore. à Dans la fouine cependant, il y a un renflement globuleux , à gauche du cardia , qui forme propre- ment le cul-de-sac du même côté, et dont les parois sont un peu plus minces que dans le reste de l’es- tomac, La: membrane musculeuse est très-épaisse Arr. IV. Estomac des maminif. 377 près du pylore : l’interne forme de larges plis longitudinaux et à peu près parallèles, ceux de la bosselure exceptés , dont la direction est moins régulière. Dans le chat domestique, l'estomac a la forme d’une poire , dont le petit bout seroit très-alongé et replié vers la base; l’œsophage s’unit à celle-ci très-près de son bord droit. Dans le #igre, la portion gauche , qui est de beaucoup plus grande , est fort alongée ; l’œsophage s’insère au bord droit de sa base. La portion droite forme en avant avec la première un avugle rentrant trés-aigu ; elle est conique et la membrane mus- culeuse est très-épaisse à cet endroit. La membrane interne forme des ciréonvolutions nombreuses. Il en est de même dans le Zion, dont l’estomac a une forme un peu différente, en ce que le cardia paroït plus rapproché du pylore. La membrane muscu- leuse est aussi très-épaisse dans cet estomac. Dans le couguar ( felis discolor ), la portion droite qui se recourbe en avant, ne forme qu’un boyau étroit, à la base duquel il y à un renflement en dehors, qui fait partie du petit cul-de-sac. Dans l’Ayène, l’estomac est gros et court ; ses deux orifices sont à chaque extrémité du bord an- térieur ; la petite courbure est fort étendue. La forme de celui de la civette est à peu près celle de l’estomac du chat domestique; seulement le cardia , dans la première, est plus rap BRU du pylore. 378 XX° Leçox. Estomac. Parmi les pédimanes , l'estomac du sarigue manicou a le cardia tout près du pylore ; aussi son grand cul-de-sac forme-t:l plus des trois quarts de sa cavité. La membrane interne n’a point de plis proprement , mais sa surface est sillonnée par une foule de cannelures irrégulières , qui la ren- dent inégale et comme bosselée. Le rétrécissement du pylore est dù à un anneau ou bourrelet glan- duleux , formé de plusieurs séries de follicules len- ticulaires, ayant chacun un enfoncement au milieu. La couche des fibres musculaires longitudinales est épaisse et très-marquée. Dans la marmose et le cayopollin l'œsophage s’insère également très-près du pylore , mais l’esto- mac a une forme plus arrondie. Dans lephalanger brun, estomac est globuleux; le petit cul-de-sac est fort peu étendu, mais le grand l’est beaucoup. La membrane musculeuse est très- épaisse, particulièrement à l’entour du pylore, où elle forme un bourrelet, qui fait saillie dans le duodénum. L’estomac des rongeurs s'éloigne déja de celui des carnassiers, en ce qu’il est plus fréquent d'y rencontrer des étranglemens, qui divisent sa ta- vité en plusieurs poches. Dans le kanguroo-rat , l'estomac est partagé en deux poches en forme de boyau, ne comme les gros intestins de quelques herbivores, et réunies à peu près à angle droit , dont les cavités communiquent entre elles par une ouverture assez Arr. IV. Esiomac des mammif. 579 large. Le cardia, percé à l’endroit de réunion de ces deux poches, répond cependant particulière- ment à la première ; mais il y a un repli qui se prolonge de l’oœsophage dans la seconde, et y dé- termine peut-être , dans certaines circonstances , le passage direct des alimens. Celle-là forme un long cul-de-sac, comparable au cul de-sac gauche des estoinacs ordinaires, divisé en plusieurs autres plus petits, par les étranglemens de ses parois. Son bord droit, qui est plus épais et plus court que le reste, - retient ces étranglemens à la manière des rubans musculeux des gros intestins de plusieurs herbivores. Une semblable bande sert à plisser les parois de la poche droite. Il y a le long de la première une glande longue et étroite qui verse l’humeur qu’elle sépare, par une quantité de petits orifices très- apparens, sur les parois internes de l'estomac. Celles-ci présentent de grosses rides longitudinales ‘dans la moitié postérieure de la poche gauche, et seulement de légers replis, interceptant des aires polygones , dans l’autre moitié de cette poche et dans le commencement de la seconde : les mêmes parois sont lisses et sans rides dans la plus grande partie de celles-ci; en sorte que l’on pourroit peut- être regarder à bon droit les deux poches comme deux estomacs différens. Car il y a entre elles non- seulement distinction de cavité, mais encore de struc- ture. lia membrane musculeuse n’est bien sensible qu'autour du pylore, où elle forme un anneau assez bien marqué qui indique, avec l’étranglement 380 XX° Leçon. Estomac. léger qui existe au même endroit, les limites de l’estomac et du duodénum. Dans le tanguroo-géant, l'estomac n’a qu’une seule cavité. C’est un long et large boyau replié en différens sens dans l’abdomen, dont il remplit une grande partie. Son aspect est assez ressem- blant à celui du commencement du colon, dans le cheval. Comme cet intestin, il a plusieurs larges bandes musculeuses , qui règnent dans toute son étendue et boursoufflent ses parois. Comme lui , il a deux appendices recourbés en crosses à la partie de cet estomac qui est à gauche du cardia, et n’a pas la sixième partie de la longueur de celle qui ést à droite, proportion qui est inverse de celle observée dans le Æanguroo-rat. Ce cul-de-sac gauche est terminé par deux très-petits culs-de-sac où appendices , qui le rendent comme fourchu. L'un d'eux , l’externe , a ses parois intérieures épaisses de plusieurs millimètres et glanduleuses , tandis que l’autre appendice a sa membrane interne comme le’reste du cul-de-sac gauche, c’est à-dire, lisse, blanchätre , et ridée de petits plis irréguliers. Cette . apparence de la membrane interne se conserve autour du cardia et dans une partie de la portion droite "où ellé forme deux longues bandes trian- gulaires. Dans le reste de cette portion, la mem- brane interne est plus grisâtre, muqueuse , demi- transparente, unie et sans rides. La membrane musculeuse forme un bourrelet épais autour du pylore, et l’interne présente à cet endroit, qui est ART. IV. Estomac des mammif. 381 fort rétréci, un bourrelet glanduleux , semblable à celui que nous avons décrit dans le sarigue-ma- nicou. Il est remarquable que la première , quia extérieurement des fibres transversales allant d’une bande à l’autre, dans la partie droïte de l’esto- mac, ne présente que des fibres longitudinales dans la partie gauche. Sa membrane interne a de nombreuses circon- volutions ; entre la cellulairé et la musculeuse il y a une couche glanduleuse, très-épaisse vers le py- lore, et qui diminue d'épaisseur à mesure qu’elle approche du grand cul-de-sac. Cette couche adhère à la musculeuse , elle s’en distingue par une sorte de demi-transparence ; elle est également remar- quable dans le genre des chats. On peut compter trois poches dans l’estomac du porc-épic. Celle qui est à gauche est la plus étendue ; elle se prolonge beaucoup plus en avant que les autres, «et répond au grand cul-de-sac : elle reçoit Posophage dans l’angle qu’elle forme avec la moyenne. Celle - ci paroït en dehors comme un petit renflement globuleux , situé en dessus et en avant entre l’œsophage et le pylore ; les fibres extérieures de la membrane musculaire l’embras- sent en travers , et ses membranes sont plus minces que celles des deux autres poches. La troisième répond au cul-de-sac droit :.elle est distincte de la première , en arrière, par une échancrure assez profonde. Sa forme est également globuleuse; le pylore est percé dans sa portion la plus interne. E83 XX° Lecow. £stomac. Celle-ci a du côté de la petite poche un bourrelet glan- duleux semi-lunaire : intérieurementil y a, à droite du cardia , un pli de même forme qui se porte en arrière, en dessus et en dessous, et sépare le grand cul-de-sac des deux autres poches. La mem- brane interne a par-tout la même apparence. Dans le lapin, l’estomac est fort alongé, parti- culièrement la portion qui est à droite du cardia; celle-ci forme un boyau dont la membrane mus- culeuse est plus épaisse qu'ailleurs, sur-tout autour du pylore où elle est renflée en bourrelet. Dans le reste de l'estomac, cette membrane est à peine sensible. Le grand cul-de-sac est très-profond et le cardia conséquemment très à droite. Dans le pika , la forme de l’estomac approche d’un croissant, dont la concavité répondroit a la petite courbure. Le cardia est percé au milieu de cette concavité , et le grand cul-de-sac, qui est très- ample, se porte en avant à côté de l’œsophage. Il y a une ride intérieure , qui se remarque du côté de la petite courbure, et divise en quelque sorte sa cavité en deux poches latérales. Dans les cabiais, le grand cul-de-sac est géné- ralement très-ample , et la portion qui est a droite du cardia assez petite. Celui du cochon d’inde et du paca, a un renflement globuleux en dehors de la portion droite. La membrane interne de l’œso- phage forme autour du cardia, dans l’un et dans l'autre, un rebord blanc très-marqué. Dans le phascolome , l'estomac est pyriforme; AnT. IV. Éstomac des mamimif. 383 la partie droite est rétrécie et repliée vers le cardia, de sorte que la petite courbure est peu ouverte. Cet orifice laisse à sa gauche un profond cul-de-sac. Les menibranes sont épaisses : l’interne forme des rides irrégulières. Celui du castor est très-alongé. Le grand cul- de-sac est peu profond; à quelque distance du piore ; l'estomai est renflé et distinct de la portion qui est à gauche, par un étranglement qui divise, ‘en avant et en arrière , la grande et la petite cour- bure. À droite du candit se trouve une glande _ trés-épaisse et composée d’une foule de follicules, qui versent dans l’estomac une humeur mucila gi- neuse, Dans les écureuils Vestomac est en général pyriforme, le grand cul-de-sac très-profond. Il est d’un petit diamètre dans l’écureuil palmiste, et très-large dans le polatouche de Russie. Dans le premier, la partie droite ne forme point d'angle. Dans toutes les espèces de cette famille sa cavité n’est point divisée. Elle Vest souvent dans la nombreuse famille des rats. Ainsi l’estomac est partagé en deux poches dans l’ondatra , le rat-taupe du Cap, le hamster , le rat ordinaire, le surmulot, le rat-d’eau, le campagnol, le lagure, le lemming, etc. Il en a trois dans la fegoule ( mus æconomus), le zokor (mus aspalax), etc. Sa cavité est simple dans la souris. Elle l’est également dans le genre des marmottes, dont l'estomac est de forme alongée, 38% XX° Leçon. Estomac. et a des membranes médiocrement épaisses. Sa division est très-marquée dans le rat-d’eau , par un étranglement qui est un peu à droite du car- dia; celui-ci est percé très-près de la partie moyenne de l’estomac. Le velouté de la membrane interne est beaucoup plus sensible dans la poche droite, dont les parois sont épaisses , tandis qu’elles sont transparentes dans la poche gauche. La première a un renflement en avant, près du pylore. I à a un rebord frangé à l’endroit de la cavité qu répond à l’étranglement. L’estomac du campa- gnol est semblable à celui du rat-d’eau. Il en est de même de celui du /emming et du lagure (m. la- gurus Pal.), et dans ce dernier les deux poches sont séparées intérieurement par un repli très. épais, dont le bord est également frangé. L’esto- mac du zokor (mus aspalax) est divisé intérieu- rement en trois cavités, par deux replis, qui par- . tent de chaque côté du cardia. Celui qui est à droite règne dans toute la circonférence de l’es- tomac ; son bord est dentelé. Il y a une glande arrondie dans la partie la plus sales de la grande courbure. Dans les rats proprement dits, la portion droite de l'estomac est toujours distincte de la . gauche par la plus grande épaisseur de ses pa- rois, et par un repli circulaire, que forme Îa membrane interne à l’endroit de leur séparation. Ily a, dans le rat ordinaire, le sur-mulot, la Jégoule { mus æconomus Pal, )\, deux étrangle- mens ; Anr. IV. ÆEstomac des mammif. 585 mens, qui partent de chaque côté du cardia, et semblent diviser l’estomac en trois poches ; mais il n’y en a réellement trois que dans la dernière espèce. Dans la souris les deux poches ne sont pas distinctes à l’intérieur par un étranglement, elles ne sont indiquées que par l'épaisseur diffé- rente des parois de chaque portion. L’estomac est alongé, et la petite courbure presque droite. Dans toutes ces espèces le grand cul-de-sac est très pro- fond. Cependant la portion droite est plus grande que la gauche dans le mulot (m. sylvaticus). L’estomac du hamster (m. cricetus ) est égale- ment divisé en deux poches par un étranglement qui, est un peu à droite du cardia. La poche qui répond au grand cul-de-sac, est séparée de l’autre intérieurement par un rebord frangé ; sa forme est très-alongée, et courbée en demi-lune ; celle de la poche droite est arrondie. Dans le zemmi ( m. typhlus), l'estomac est très- courbé sur lui-même, l’œsophage très-prés du py- lore, le grand cul-de-sac alongé et conique , et moins étendu que le cul-de-sac gauche, qui est très-renflé. Dans le rat-taupe du Cap.( mus.Capensis ) l'estomac est également très-courbé , et séparé en deux sacs par un étranglement et par un repli semi-lunaire, que forme la membrane interne en arrière, La portion droite est très-ample et arron- die, et la gauche plus alongée. L’osophage s’in- sère presque au fond de l’échancrure que forme 3 B b 386 XX° Leçon. Éstomac. l’étranglement en avant. Le cardia est trés-rap- proché du pylore. Dans les loirs l'estomac n’a qu’une seule poche. Il est alongé dans le loir ordinaire. Il est glo= buleux dans le Zerot et le muscardin , dans lesquels l’œsophage s’insère très-près du pylore. Dans l’ondatra estomac est divisé en deux, poches par un rétrécissement qui est à sa partie moyenne. Parmi les édentés, il n’y a que les paresseux qui aient plusieurs estomacs ; tous les autres n’en ont qu’un, ordinairement à une seule cavité. Ses parois sont très-épaisses dans le fourmilier-dicdactyte, et sa forme est globuleuse. Le cardia est en avant, et très à droite, et le pylore du même côté, mais en arrière ; la petite courbure qui les sé- pare forme une convexité. Dans l’echidna Vestomac est trèsâmple, de forme ovale, rétréci en bas, uni à son extrémité droite, à parois minces, glanduleuses vers le pylore, où elfes sont circulaires et par faisceaux détachés , ‘et revêtues d’une couche plus épaisse de fibres musculaires qu’ailleurs. La membrane interne forme des rides très-fines au cardiaz il y en a de plus larges, plus nombreuses, et plus régulières près du pylore, où elles sont frangées et vont en rayonnant. Ce dernier orifice n’a pas de repli; mais l'extrémité des parois de Pesto- mac, qui sont plus épaisses que celles du duo … \ Arr. IV. Estomae des marnmif. 384: - dénum, forme un bourrelet saillant dans cet in- téstin. Le cardia en est très-éloigné. à Dans l’ornithorinque ( ornithorinchus - para- doxus) la forme de l'estomac n’a pas de rapport : avec celles qui se trouvent généralement dans cette classe. Comme dans beaucoup de poissons, ‘il na qu'un seul :cul-de-sac très-profond, et sa figure peut être assez bien comparée à celle d’une pannetière. Plus large dans son fond, il se rétrécit peu-à-peu en avant, et se change en un canal étroit, dont il serait difficile d’assigner la terminaison dans l’œsophage. Le pylore est percé à droite, et très en avant. Cet estomac est extrêmement petit, propor- tionnellement au volume de l'animal et à celui des intéstins. Ses parois, qui sont médioérement épaisses, sont composées des membranes ordinaires, La musculeuse est très-marquée. L'interne est lisse, d’un blanc argenté, et a quelques petits plis irré- guliers. + Daus le pangolin(m. pentadacty la) le cardia est assez Join du pylore; la petite courbure va en serpentant de l’un à l’autre; à-peu-près vers son milieu , il y a, intérieurement, un repli qui sé- pare la cavité de l'estomac en deux poches; l’une gauche, à parois minces; l’autre droite, à parois très-épaisses. Celle-ci va en se rétrécissant jusqu’au pylore; sa partie postérieure contient dans l’épais- seur de:ses parois une glande analogue à celle que nous lavons déja observée dans l’estomac du éastors composée d’un amas de follicules lenticu« Bb 2 388 XX° Lecon. Estomac. laires, Nous n’avons pas trouvé cette glande dans l'estomac du phatagin (m. longicauda). - Celui de l’oryctérope est globuleux ; il a, en avant et à droite, un prolongement conique, qui aboutit au pylore, dont les parois sont formées en grande partie d’une couche très-épaisse de fibres musculaires. Celles du reste de l’estomac ont une épaisseur médiocre. : L’estomac du tatou à dix bandes a une forme analogue. Il se rétrécit et forme un petit prolon- gement conique, qui se termine au pylore, et dont la direction est en avant comme celle du cardia, qui est assez éloigné de ce dernier orifice. L’unau, ou paresseux didactyle, a un estomac d’une structure irès-singulière , que nous aïlons décrire, pour cela, un peu en détail. Cet estomac est double. Le premier est très-ample et arrondi; il se rétrécit en arrière , et se prolonge en un appendice conique, qui se replie de gauche à droite. La cavité de cet appendice est séparée du reste par un repli semi-lunaire, qui est à sa base. Le cardia est percé très à droite, et laisse à sa gauche un vaste cul-de-sac; il donne dans un canal , qui suit d’abord d’avant en arriére la paroi droite du premier estomac, dans la longueur d’un centimètre environ. Son bord droit se porte beau- coup plus loin dans la même direction, en s’élar- gissant considérablement, et sépare le cul-de-sac gauche de la cavité qui est entre lui et celle de Vappendice, de sorte que le premier estomac est Arr. IV. Estomac des mammif. ‘ 589 divisé en trois loges. Ce canal se recourbe ensuite de gauche à droite, et pénètre dans le second estomac par un orifice fort étroit, qui répond à la partie la plus avancée du bord droit du pre- mier estomac. Sa membrane interne est blanche et comme tendineuse , et plissée dans sa longueur. Le second estomac a la forme d’un boyau ; il est beaucoup plus petit que le premier, et se re- courbe sous lui de droite à gauche. Sa première moitié a des parois très-minces ; elles sont beau- coup plus épaisses dans la dernière moitié, parti- culièrement autour du pylore , dont l'ouverture est très-rétrécie. Ces deux moitiés sont séparées par un repli semi-lunaire. La première semble divisée elle-même en deux portions, par un petit pli joliment dentelé, et dont les dentelures sont dirigées vers l’orifice du canal. La membrane in- terne paroît un peu différente dans ces deux por- tions; elle est lisse dans la seconde, et comme fendillée dans la première. Celle-ci donne dans un petit cul-de-sac qui se voit en avant, sur le côté droit du premier estomac, entre deux autres qui s'ouvrent dans celui-ci, par un seul orifice situé en arrière du canal. Les parois de ces petits culs-de-sac polygones paroissent glanduleuses. La ‘membrane interne est lisse dans les deux esto- macs , et ne paroît pas veloutée ; elle a même une apparence tendineuse dans les deux pre- mières poches du grand estomac. Dans l'ai, ou paresseux tridactyle, V'appen- Bb 5 39e. ‘ ‘*:XX° Lecow. Eslomac. ‘dice du second estomac est beaucoup plus pro- longé, et divisé en trois loges par deux cloisons longitudinales. La présence de ce canal, analogue à celui que nous allons décrire dans l’estomac des ruminans, et qui permet aux alimens de passer de suite de l’œsophage dans le second estomac, ne doit-elle pas faire présumer que les paresseux sont également sujets à une sorte de rumination? Au reste, nous avons trouvé ces deux estomacs également remplis de matières ligneuses , semblables à du terreau. L’estomac de l’é/éphant a une forme très.alon- gée , et fort étroite. Son plus grand diamètre, pris visä-vis du cardia, n'a que le quart de sa longueur ; de.là il va, en se rétrécissant à droite, vers le pylore, et à gauche, vers le fond du cul-de-sac de ce côté, dont l’éloignement du cardia ne surpasse guère le tiers de la longueur totale de l'estomac. La membrane interne y forme des rides épaisses, et cinq larges replis dirigés en travers, dont le premier part de très-près du cardia. Cette membrane est lisse et unie dans la partie moyenne de l’estomac, et n’a que quelques grosses rides transversales vers le pylore, et beaucoup de petites rides qui se croisent et interceptent une foule de petits enfoncemens. La musculeuse est par-tout fort épaisse, mais particulièrement dans les envi- rons du pylore, où elle a jusqu’à 0,018 d’é- paisseur. La valvule de cet orifice forme un ph peu saillant. | Arr. IV. Estomac des mammif. 391 .… Dans le daman l'estomac a deux poches bien séparées par une cloison mitoyenne, percée dans son milieu d’un orifice, dont les rebords sont irrégulièrement contournés , et qui établit la com- munication de l’une à l’autre. Chaque poche ré- pond aux culs-de-sac gauche et droit des estomacs ordinaires. La cloison commence à droite du cardia (qui ést percé entièrement dans la poche gauche), et se porte un peu obliquement à droite et en arrière , où sa place est marquée à l'extérieur par une scissure. La poche gauche est la plus vaste ; elle se prolonge en avant le long de l’œsophage. Sa membrane interne est blanchâtre, lisse, et ridée irrégulièrement. Cette membrane est sans ride dans la poche droite, et veloutée dans la plus grande partie de cette poche, particulièrement à l’entour du pylore.. La membrane musculeuse a des fibres circulaires très-marquées. Les parois de cet estomac sont en général médiocrement épaisses ; elles le deviennent beaucoup autour du pylore , qui est étroit et dirigé en avant. Parmi les autres pachy dermes, le cochon a l’es- tomac globuleux. Le grand cul-de-sac, qui est très-ample, est surmonté en avant d’un apperdice en manière de capuchon. La partie étroite et alongée , qui aboutit au pylore, est presque sym- métrique à. cet appendice, Il y a deux replistrans- versaux de chaque côté -du cardia. Celui-ci est ; à-peu-près, à égale distance du pylore, et de Vextrémité gauche du grand cul-de-sac, Bb 4 392 XX° Leçox. Estomac. Dans le pecari la partie moyenne de l’estomac, dans laquelle donne l’œsophage , est séparée de la partie droite et de la gauche par des étran- glemens. La partie gauche, qui répond au grand cul-de-sac, est la plus ample ; elle a deux grands appendices coniques recourbés en bas, un anté- rieur, et l’autre postérieur. La partie droite, plus petite et plus séparée, n’a point d’appendice, à l'exception d’un petit tubercule au pylore. Celui du rhinocéros est très-alongé. La portion qui répond au pylore est globuleuse, et distincte du reste par un rétrécissement. Le cardia est très- loin de ce dernier orifice, quoiqu'il y ait, à sa gauche, une assez grande portion qui forme le cul-de-sac du même côté. L’estomac de l’ippopotame a une forme et une structure très-singulières. Le cardia commu- nique dans trois poches, dont deux seulement paroissent à l’extérieur , et dans un long boyau, dont la cavité est divisée en travers par plusieurs replis, en forme de valvules, Au-delà de la der- nière valvule le boyau se prolonge encore, et se termine en un’ appendice plus étroit, qui est replié sous lui, et aboutit au pylore. La mem- brane interne est toute fendillée, dure et granu- leuse dans les deux plus grandes poches et dans le boyau, jusqu’à la dernière valvule. Plus loin elle est lisse et plissée. Elle n’a point de plis dans l’appendice , dont la membrane musculeuse est très-épaisse, particulièrement autour du pylore. : ! Ant. IV. Estomac des mammif. 593 Nous voici arrivés aux estomacs à peu près les plus compliqués que nousconnoïssions , c’est-à-dire, ceux des ruminans. Ils se ressemblent, à de petites différences près, dans les ruminans à cornes ; qui ont quatre estomacs bien distincts. Le premier de ces estomacs est très vaste, appelé la panse, l’her- bier ou la double ; il occupe une grande partie de l'abdomen, particuliérement du côté gauche. À droite de l’œsophage et de la partie antérieure de la panse, se trouve le second estomac, ou le bon- net, le plus petit des quatre, et qui ne paroit, au premier coup-d’œil, qu’un appendice du premier ; il touche en avant au centre nerveux du dia- phragme. Vient ensuite le feuillet, qui est le troi- sième pour la situation et pour la grandeur : il est placé au côté droit de la pause en arrière du foie. L’æsophage s’insère sur la partie de la panse qui est le plus à droite, et communique, en mème temps, au moyen d’une gouttière, que nous dé- crirons plus bâs, avec le bonnet et le feuillet, Le troisième estomac est distinct du second et du qua- trième , par des rétrécissemens très - sensibles ; il est globuleux ; tandis que le dernier est alongé. Celui-ci, nommé la caillette, est le second pour la grandeur ; sa situation est également à droite de la panse, et pour une petite portion sous le feuillet. N communique avec ce dernier par une ouverture assez étroite , et s’ouvre dans le duodénum par un second orifice, qui répond au pylore des estomacs simples, Les membranes de ces quatre estomacs pré- 304 XX°.LEcon. | Estomac. sentent des différences remarquables , particulhière- ment l’interne. Celle-ci, dans la panse du bœuf, a sa surface interne couverte , en grande partie , de pa- : pilles larges et plates, dont la grandeur est très- différente. Plus grandes dans le fond des culs-de- sac, elles diminuent en s’approchant de leur bord, et disparoissent sur les replis qui les séparent et sur toute la face opposée, qui est fendillée par des sillons fins, interceptant des espèces de lozanges. Par-tout celle surface, sans en excepter les pa- pilles, est recouverte d’un épiderme mince, qui s’enlève facilement par grands lambeaux, en con- servant les moules des papilles, et se distmgue par sa couleur jaunâtre, de la membrane interne , qui est blanche , confondue avec la cellulaire, et adhé- rente à la musculeuse. Celle-ci est très - épaisse , particulièrement dans les plis qui divisent la panse en culs-de-sac. | Dans le bonnet, la membrane interne a des re- plis cannelés sur leurs côtés, dentelés à leur bord, formant des mailles polygones , dont les aires sont hérissées de papilles, plus fines, mais analogues à celles de la panse. Cette membrane est blanchätre, comme dans le premier estomac, recouverte d’un semblable épiderme, confondue avec la cellulaire, fortement adhérente à la musculeuse, sans. folli- cules muqueux apparens , et sans mucosités à sa surface interne. La membrane musculeuse est gé- néralement plus épaisse dans le bonnet que dans la panse ; son épaisseur est cependant plus consi- dérable dans quelques endroits de celle-ci. U ART. IV. Estomac des mammif. ‘ 395 * Le feuillet a, comme son nom l'indique, sa cavité partagée par de larges feuillets , formés par la membrane interne , dont la surface est par-tout hérissée de petites papilles, semblables à des grains de millet, et recouverte d’un épiderme très -sen- sible, etqui s’enlève par grands lambeaux , comme dans les deux premiers estomacs. La membrane celluleuse est très-mince.; la musculeuse est beau- coup moins épaisse que dans la panse et le bonnet, et composée particulièrement de fibres transver- sales. : Les: parois de cet estomac sont beaucoup moins épaisses que celles des deux premiers. : : Ce n’est que dans la caillette que la membrane intérne paroïit de nature muqueuse, et lubréfiée d’abondantes mucosités. Elle a de larges replis d’abord longitudinaux , puis irréguliers, après un prémier étranglement , séparant la partie la plus large d’une sorte de boyau qui termine ce qua- trième estomac, et dans lequel cette membrane aug- mente d'épaisseur, ainsi que la musculeuse. Cette dernière est d’ailleurs encore plus mince dans la caillette que dans le feuillet. J/orifice qui donne du feuillet dans la caillette a un rebord valvulaire ; celui du pylore en manque. : ». Le canal que nous avons déja indiqué, el qui conduit de l’œsophage dans le feuillet, est formé par deux colonnes charnues, qui partent de chaque “côté du cardia; celle qui est à droite s'étend le , “long de la face supérieure du bonnet; la colonne. gauche borde le détroit qui sépare ‘la ‘cavité du 396 XX° Leçon. Estomac. bonnet de celle de la panse, et se prolonge sur la face gauche du premier. L'une et l'autre entourent les côtés et le bord postérieur de l’orifice du bonnet dans le feuillet, et se croisent en dedans de cet orifice. Cés deux muscles sont recouverts par la membrane interne, qui est épaisse et plissée régu- lièrement en travers, de sorte qu’ils ont l’air, dans quelques espèces , de deux cylindres joliment can- nelés en travers. La même membrane est très- mince dans l'intervalle des deux rebords; elle a quelques plis longitudinaux , et tapisse une couche de fibres musculaires qui vont d’un rebord à l’autre. En se contfractant, le muscle du rebord rapproche le bord postérieur de l’orifice du feuillet du bord anté- rieur , empêche par-là que la pelotte du bonnet, qui doit revenir par le canal dans l’œsophage , ne s’engouffre par cet orifice dans le troisième esto- mac; en même temps il se gonfle et rend plus saillaus les côtés du canal, ce qui arrête ïe passage de cette même pelotte dans la panse. Le même canal conduit la pelotte remächée directement dans le feuillet. Telle est la structure des estomacs du bévifs ; elle est très-peu différente dans ceux des autres ruminans à cornes. Dans le cerf, la panse présente à l'extérieur trois convexités, qui répondent à au- tant de poches ; il n’y en a que deux dans le bœuf. Ses papilles, celles des autres estomacs , les cloi- sons du bonnet sont moins élevées, les replis de ‘la caillette sont plus étroits et moins nombreux. La ART. IV. Æstomac des marnmif. 397 même différence se remarque, pour l'élévation des papilles, entre le bœuf et le mouton. Dans l’antilope corine, la panse n’a que deux bosselures. Lies replis et les papilles sont d’ail- leurs plus petits que dans les autres ruminans à cornes. : Dans tous ces animaux , la proportion des esto- macs varie avec l’âge. C’est la catllette qui est le plus grand des quatre, dans les petits de ces ani- maux, qui ne se nourrissent encore que de lait. On la trouve ordinairement remplie, à cet âge, de lait caillé , tandis qu’il n’y en a que très-peu dans les autres estomacs. + Dans le dromadaire, le chameau, le lama, on retrouve les quatre estomacs des ruminans à cornes , mais avec une struclure différente. La panse , dans un petit /ama , mort en venant au monde, étoit de forme irrégulièrement globu- leuse ; sa capacité excédoit à elle seule celle des trois autres estomacs, pris ensemble, et son dia- mètre avoit à peu près huit centimètres de lon- gueur. Elle avoit deux poches en dessous; lune qui s’étendoit en arrière depuis le bonnet le long de la circonférence postérieure, jusqu’au côté gau- che , avoit seize rangs, composés chacun de douze paires environ de cellules cubiques , sensibles, à Vextérieur par un plus petit nombre de bosselures; l’autre placée en avant, moins étendue, mais plus profonde que la première, avoit quinze/rangées, composées chacune de cinq cellules semblables. 398: XX° Leçon. £Estormac. . Entre cette poche et le cardia on-en voyoit une troisième beaucoup plus petite , ayant des plis à sa. surface interne , mais point de cellules. Toute cette surface , dans le reste de la panse, avoit des plis assez irréguliers , dont la plupart cependant étoient dirigés d’avant en arrière. Le bonnet placé au côté droit et en avant de la pause , entre elle et le feuillet , de forme ovale, long de vingt-sept millimètres, large de vingt millimètres, avoit sa cavité partagée en travers , par huit rangs: principaux de cellules, divisés en cellules plus petites, et se terminant chacun en une gouttière cannelée en travers, qui se prolonge et s’efface! » 4 P dans la panse. La gouttière, décrite dans les autres ruminans , étoit marquée ici par un large pli, qui eommençoit au cardia , régnoit le long de la partie antérieure de la pense, qui est à droite de cet ori- fice ; et suivoit le bord antérieur du bonnet; sise Pi le feuillet. s) l - Ce troisième estomac , alongé en.boyau , avoit à peu prés neuf centimètres de long , sur deux de large. Sa surface interne présenteit des plis longi= . tudinaux réunis par d’autres plis transversaux , qui disparoissoient vers la fin. | * La caillette ou le quatrième estomac n’en étoit séparé par aucun étranglement. Plus large et moins long que le feuillet, il étoit dirigé dans un sens opposé , c’est-à-dire, d'avant en arrière, etreplié en demi-cercle. Sa surface paroissoit veloutée , et présentoit en arrière quelques circonvolutions irré- Art. IV. Estomac des mammif. 399 gulières et quelques plis longitudinaux du côté du: pylore. Cet orifice , de figure semi-lunaire, étoit: fermé par une valvule singulière , formant un bourrelet glanduleux très-saillant , qui s'applique exactement dessus. On doit remarquer dans cette description , que le volume de li panse relativement à la caïllette, étoit aussi grand que dans les autres ruminans adultes ;. ce quin'’est pas dans ceux-ci lorsqu'ils se nourrissent encore de lait. Elle se rapporte beaucoup à celle que Perrault a publiée des estomacs du chameau, et dans laquelle il ne décrit pas, comme on l’a fait depuis , sous le nom particulier de réservoir, ou de cinquième estomac, une des poches de la panse. * Les solipèdes ont un estomac simple, où l’on retrouve la forme ordinaire. L’oœsophage s’insère très-obliquement près du miliéu de son arc anté- rieur qui est très-courbé , de sorte que les deux culs-de-sac sont à peu près égaux. La membrane interne du gauche est lisse, comme dans l’œso- phage , tandis qu’elle paroît veloutée dans le reste. de l'estomac. La ligne qui semble séparer ces deux portions est marquée d’un pli dentelé. La mem- Prane musculeuse a plusieurs couches de fibres dirigées en différens sens; il y en a qui sont dis- posées en bandes qui se portent de l’œsophage, en traversant obliquement le cardia, à la grande courbure de l'estomac, et contribuent sans doute à fermer celui-ci, lors des contractions de cet or 400 XX° Leçon. Estomac. gane , et à rendre le yomissement impossible ; effet qui est encore empêché par l'insertion oblique de l’œsophage. Les nammifères amphibies nous fournissent des exemples d’estomacs simples et d’estomacs doubles. Celui des pLoques n’a qu’un seul cul-de-sac, et se rapproche en cela de celui de la plupart des poissons. Îl est alongé d'avant en arrière , et se recourbe ensuite en avant, puis se rétrécit pour se terminer au pylore. La portion recourbée est très-courte en comparaison de l’autre. Le coude qu’elles font en arrière forme une sorte de cul-de- sac commun à toutes deux. La membrane interne est épaisse et veloutée ; elle semble composée de fibres placées verticalement sur la seconde : celle- ci est blanchâtre et de consistance tendineuse. La musculeuse est épaisse dans les environs du cardia et du cul-de-sac, ct dans la seconde portion de l'estomac. La membrane interne est moins épaisse qu'ailleurs ; dans le cul-de-sac, il y a entre elle et la membrane celluleuse une couche glandu- leuse. | L’estomac du m10rse ressemble beaucoup à celui des phoques ; maïs celui du /amantin de la Guyane ('richecus manatus australis, 1.) en différe essentiellement. {1 en a proprement deux; l’un globuleux qui reçoit V’éesophage dans le milieu de son bord antérieur ; l'autre plus petit, alongé, qui tient à la partie antérieure et droite du pre- nier, et se replie sur lui d'avant en arrière; son canal Ant. IV. Esfomac des mammif. 4o canal se recourbe en bas et se rétrécit pour former le pylore : la membrane interne est légèrement veloutée et ridée transversalement. Il communique à son origine dans deux petits appendices , dont l’ua est supérieur et l’autre inférieur. Il y a un troisième petit cul-de-sac semblable situé à gauche du grand estomac, qui s’ouvre également dans sa cavité , par un très-petit orifice trop étroit pour laisser passer les alimens dans cette espèce de cul-de-sac, d’aïlleurs trop petit lui-même pour les recevoir , maïs assez large pour donner issue à l’humeur que séparent pro- bablement les parois de l’appendice. La membrane interne du grand estomac est veloutée, et il a sa cavité divisée en deux , dans la partie antérieure, par un pli qui est à droite du cardia. On n’a point trouvé dans le Zlamantin du nord ( trichecus manatus ; B. , borealis) d'estomac compliqué. C’est un vaste sac à parois épaisses de six millimètres, à membrane interne, blanchître , lisse ; sans rides ni villosités. Entre ses tuniques celluleuse et nerveuse étoit , non loin de l’œso- phage , une glande ovale de la grandeur d’une fête humaine ; dont l'humeur semblable au suc ‘pancréatique pour là consistance et la couleur blan- châtre , couloit abondamment dans l’estomac par une foule de pores percés dans la tunique interne. Ne pourroit-on pas comparer cette glande aux ap- pendices de l’espèce précédente ? L’estomac des cétacés offre de nouveau une aussi grande complication que celui des ruminans, 3 Ce 402 ""AXXS Leçon. Æstôomac. Il est quadruple dans le dauphin et le marsoin , comme dans ces animaux , avec cette différence que les quatre estomacs sont placés à la suite -Vun de l’autre. L’oœsophage , qui est d’un grand diamètre, s’ouvre, dans le premier, par un: très= grand orifice. Cet estomac est de forme ovale ; et.le plus étendu des quatre ; son second orifice. est très-près du cardia, Sa cavité a d’épaisses cir- convolutions dans toute son étendue , et des crêtes élevées autour de son second A » qui doivent empêcher le retour des alimens du He au pre- mier estomac. Le deuxième estomac est aussi ovale, et un peu moins. grand que le premier, Sa sortie est opposée à son enirée; on y voit in- | térieurementdes cannelures Lonitndipeldés épaisses et arrondies, réunies par des cannelures transver- sales plus petites , qui s’entrelacent comme les doigts de deux mains jointes. Entre le premier et le second estomac, comme entre celui ci.et le troi- sième , il y a un canal court , qui forme un pas- sage étroit de l’un dans l’autre. La membrane interne du premier estomac se continte daps le premier de ces conduits ; comme celle du:second se ‘prolonge dans le dernier. Les étranglemens qui sont à l’enfrée et à la sortie de chacun d’eux ponr- _roïent , à la rigueur , les faire considérer comme autant d’estomacs , si leur peu de capacité n’em- péchoit le séjour des alimens. Le troisième estomac est alongé en boyau, et courbé en forme d’@ ; ses parois sont beaucoup plus minces que celles des Arr. IV. Estomac des mammif. 403 deux précédens. Leur surface interne est lisse, molle ét sans rides. Sa sortie, dans le quatrième, qui est opposée à son entrée, est rétrécie par un bourrelet formé par les trois membranes. Le quatrième esto- ac est aussi le moindre pour la capacité ;'il est court et petit, et sa structure paroît absolument. la même que celle du troisième. Son second ori- fice est marqué par un rétrécissement sans bourre- let ni repli valvulaire. di due Les membranes de ces quatre estomacs offrent des différences remarquables. Celles du premier sont les mêmes que dans l’œsophage. Dans l’un et dans Pautre il y ‘a une couche de’ vaisseaux sanguins extrêmement nombreux à l’intérieur de la cellu=< laire. Celle-ci’ est très-épaisse et forme avec la suivante les circonvolutions que l’on voit dans cet estomac. L’intèrne, ou muqueuse , est beaucoup plus mince , consistante et recouverte d’un épidermé trèss marqué La cellulaire est au contraire très-peu sen- sible! dans les'trois autres estomacs. Les circonvolu- tions du déuxième ne paroissent formées que par la membrane interne. Celle-ci est composée en grande: partie de fibres pérpendiculaires aux deux surfaces très-serrées les unes près des autres, qui sont peut: être dé nature glanduleuse. Ces fibres sont placées entre deux feuillets membraneux extrêmement minces ; elles’ semblent exister également dans la membrane: interne du quatrième estomac qui ‘est d’ailleurs sans rides ni circonvolutions, et près de quatre fois moins épaisse que celle du second ; mais Ce 2 0% XX° Leçon. EÉstomac. dans celle du troisième on ne distingue rien de sem- blable. Cette membrane y est mince, molle et in- timement unie à la cellulaire par sa face externe. La musculeuse très-épaisse dans le premier , moins dans le second , est assez mince dans les deux autres, comme le reste de leurs parois. La direction de ses fibres varie dans ces quatre estomacs. ARTICLE IV. De l’œsophage et de l’esitomac des oiseaux, Lys alimens que prennent les oiseaux passent successivement , avant de parvenir dans le com- mencement du canal intestinal, par trois poches différentes , dont les deux premières sont de simples dilatations de l’œsophage , et la dernière forme l'estomac proprement dit, ou le \gésier. Le jabot, ou la première de ces poches, s’aper- çoit très- bien au-dehors, au bas du cou , lors- qu’elle est distendue par la nourriture. Elle est sur-tout, remarquable dans les granivores, chez lesquels elle est renflée en vessie globuleuse. Les alimens y séjournent avant de passer plus loin. L’cesophage se resserre au-dessous de cette poche, et forme ensuite, à quelque distance du gésier, une seconde dilatation , ordinairement moindre que la première, qui est remarquable par les glandes considérables contenues dans l'épaisseur de ses parois ; c’est le ventricule succenturié , ou Arr. V. Estomac des oiseaux. 405 le jabot glanduleux. Enfin il y a un dernier étranglement très-court entre le gésier et la se- conde poche, Celle-ci est située , avec le gs ; dans la cavité abdominale. L’oœsophage et ses dilatations ont deux mem- branes trés-distinctes : une externe, musculeuse ; composée en grande partie de fibres circulaires, et en moindre partie de fibres longitudinales , qui forment une couche plus mince sous celle-ci. Il y a seulement à l'extrémité postérieure de ce canal une troisième couche de fibres dirigées dans le même sens , qui vont à Pextérieur des deux autres du ventricule succenturié au gésier. L'autre membrane est recouverte par la première , ef tapisse l’intérieur de ce canal. Elle est analogue , pour sa structure, à la membrane correspondante que nous avons décrite dans les mammifères. Dans les endroits où l’osophage n’est pas di- laté , elle présente des plis longitudinaux. Ces plis s’eflacent dans le jabot. Sa surface interne est constamment enduite de mucosités qui s’échappent par une foule de petites ouvertures très-visibles à l’œil nu. Ce sont les orifices des nombreux follicules qui tapissent sa surface externe. Les vais- seaux sanguins qui viennent à l’osophage , for+ ment, entré les deux membranes , un réseau trés- remarquable ; il y a de plus une couche de tissu cellulaire qui unit toutes ces parties, et forme avec ce réseau, ce qu’on appelle , dans les mam- mifères , la membrane vasculaire , mais qui ne Ce 3 406 XX° Leçon. Estomac. peut plus mériter le nom de membrane dans les oiseaux, comme dans beaucoup d’espèces de la première classe. La structure du ÿabot n’est pas différente de celle que nous venons d'indiquer pour l’œsophage en général , seulement ses parois sont un peu moins épaisses; mais celle du ven- tricule succenturié offre encore des particularités importantes. D’abord il est enveloppé , comme le gésier, d’une troisième membrane qui lui vient du péritoine. On trouve , en second lieu, entre ses. membranes interne et externe une couche de petits cylindres glanduleux et creux , perpendiculaires à celles-ci , serrés les uns vers les autres comme des pavés, dont le bout intérieur est arrondi, fait saillie dans la cavité du ventricule , et est.percé au milieu d’un petit orifice qui s’ouvre dans cette cavité. Les nombreux vaisseaux sanguins que nous avons vu former un réseau. dans la partie de Voesophage, qui est au-dessus du ventricule suc- centurié, s’entrelacent avec ces glandes, et pé- nètrent dans leurs intervalles. La membrane in- terne du ventricule, qui recouvre leur extrémité du même côté, paroît régulièrement bosselée , et percée d’autant de trous qu’il y a de glandes; on x’y observe ordinairement aucun. pli ni ride. Le gésier , ou Pestomac proprement dit, est ir- régulièrement arrondi, globuleux , et un peu com- primé sur les côtés. L’osophage s’insère à droite et-au-dessus sur son bord antérieur , et le-pylore s'ouxre du même côté, très-près du cardia ; mais L ART. V. Estomac des oiseaux. 4Q7 au-dessous et plus en arrière. La membrane ex- terne du gésier vient du péritoine. La seconde est formée proprement de deux muscles plus où moins épais’, dont les fibres vont rayonner autour de deux tendons arrondis et applatis qui s’observent aux surfaces latérales de cet estomac. Ils recouvrent dla-troisième membrane , qui est composée d’un tissu cellulaire très-serré , et filamenteux à la sur- face interne. On voit à cette surface les ramifi- cations nombreuses des vaisseaux sanguins; elle offre ordinairement quelques plis ou rides irré- gulières, qui s’impriment sur la dernière mem- brane. Celle-ci a été décrite par quelques zooto- mistes } comme la quatrième membrane du gésier : mais cen’est réellement qu’une sorte d’épiderme, ordinairement très-dur et très-épais, et qui semble, à cause de cela, ne pas se continuer avec celui de l’œsophage. On n’y déconvre aucune organi- sation, et il ne paroît formé que d’une gtlée durcie comme de la corne qui a transsudé de la membrane interne: Le pylore n’a point de val- vule , il est. resserré par des fibres circulaires qui. viennent du muscle droit ou inférieur. La description précédente convient à la plupart des oiseaux : mais outre cette conformation gé- nérale , le jabot, le ventricule succenturié et le gésier, offrent des différences qu'il est important de faire connoître. C’est particulièrement dans les granivores que l’œsophage présente la première dilatation , ou le Ce 4 408 XX" Leçon. Eslomac. jabot membraneux ; il manque cependant dans l'autruche. On le trouve dans les oiseaux de proie diurnes et nocturnes. La plupart des piscivores, ceux de l’ordre des échassiers en particulier, en sont privés. Lorsque ce jabot manque, le ven- tricule succénturié est beaucoup plus grand que lorsque le premier existe , et supplée à son défaut. Alors il est beaucoup moins en dilns ;les glandes, au lieu d’être serrées les unes près des autres , semblent dispersées dans l’épaisseur de ses parois, comme si ces parois se fussent fondues avec celles du jabot membraneux. Dans ce dernier cas le ventricule succenturié est toujours plus grand que le gésier, tandis qu'il est plus petit toutes les fois qu’il est purement glanduleux et distinct du jabot membraneux. Ce ventricule est deux fois aussi grand que le gé- sier , dans les pics ; quatre à cinq fois aussi grand dans l’autruche , six fois aussi. grand dans. les pétrels ; de même diamètre que le gésier | mais bien quatre fois aussi long, dans les pirgoins. La membrane interne de ce ventricule ne présente pas dans tous le même aspect. Elle a, dans ces derniers oiseaux , de larges plis longitudinaux qui de l’œsophage vont au gésier. aux 0ù Dans le cygne , les mammelons que présente la surface interne de ce ventricule , sont entourés de lames perpendiculaires, qui vont en serpentant de Vun à l’autre, et offrent ün très-beau coup- d'œil. AnrT. V. Estomac des oiseaux. 4og “Dans la cigogne, cette surface est fendillée et comme veloutée ; dans les courlis, elle offre ce dernier aspect. Dans l’autruche , le ventricule succenturié sem- ble divisé en deux par une échancrure peu pro- fonde. La partie qui est en avant , plus petite que l'autre, de forme pyramidale, renferme la plupart des glandes, dans l’épaisseur de ses parois, qui sont fort grandes, peu nombreuses , plus ap- platies qu’à l’ordinaire , et situées particulièrement du côté inférieur. La portion qui est entre l’échan- crure et le gésier est beaucoup plus grande, de forme globuleuse , et n’a que très-peu de glandes. Le gésier présente à peu près la même forme dans tous les oiseaux; mais sa grandeur relative , sa capacité et l'épaisseur de ses parois varient , quoïqu’elles soient toujours composées des mêmes parties. Cette dernière différence vient principa- lement de celle qui existe dans l’épaisseur des deux muscles. : . Ce sont les oiseaux de proie diurnes, dont l'estomac a les paroïs à peu près les plus minces. Les deux muscles ont très-peu d'épaisseur, leurs faisceaux forment à l’extérieur des cannelures qui convergent vers les tendons. Ces espèces de colonnes charnues , qui vont d’un tendon à l’autre , sont en-. core plus marquées dans les oiseaux de proie noc- turnes, et les muscles de leur gésier paroïssent un peu plus épais que dans les précédens. Dans le Aéron , les muscles du gésier sont extrêr 410 «XX° Leçon. Estomac. mement minces. Cet estomac ne forme d'ailleurs, avec le ventricule succenturié , qu’un seul sac d’une grande capacité ; de sorte que cet.oïiseau sembie au premier coup-d’œil manquer de gésier etn’avoir qu'un estomac membraneux. Cet estomac s’ouvre dans un petit appendice globuleux dont la cavité a deux éminences longitudinales dures et dentelées, entre lesquelles doivent passer les alimens pour ar+ river au pylore. Cet appendice se retrouve dans plus sieurs palmipèdes, tels que les pingoins, les plon: geons, qui ont au reste un gésier. bien distinct , et dans lesquels sa cavité n’a point ces éminences. : L’épaisseur des deux muscles est sur-tout re- marquable dans les sranivores. Lorsque l’on conpe l'estomac de ces oiseaux par un plan parallèle aux deux tendons, la partie charnue de ces mus- cles présente la figure d’une massue courbée en arc, dont la concavité répond aux parois inté- rieures de l’estomac, et dont le gros bout de celui qui est antérieur ou inférieur , touche au pylore,, tandis que le petit bout de l’autre musclé est placé égalèment en avant, mais autour du cardia. Dans le cygne, les deux muscles forment au moins les quatre cinquièmes du volume de l’esto- mac. Les deux tendons sont comme séparés du gésier, et traversent comme un pont le milieu de ses surfaces latérales. Les parois propres de l’estomacdé- bordent ces tendons en avant et en arrière. Cette grande épaisseur des muscles du gésier n’est pas générale dans tous les pa/mipèdes; ils sont peuépais, Arr. VI. Estomac des oiseaux. 411 par exemple, dans les pétrels. Et parmi les gra: nivores, le casoar ne les a pas très-forts ; ils le sont ua peu plus dans l’autruche. T’épiderme offre dans celle-ci une structure très-remarquable ; il ne semble composé que de petites aiguilles cylindri- ques , pressées les unes vers les autres , et perpen- diculaires aux parois de l’estomac : elles se sépa- rent très-facilement l’une de l’autre , et se détachent de ces parois avec la même facilité. Ce même épiderme varie aussi en épaisseur ; il est un peu moins épais dans la famille des oiseaux de proie diurnes ; il l’est déja plus dans celle des oiseaux de proie nocturnes, maïs il présente tou- jours cette apparence cornée et inorganique dont nous avons déja parlé, ART TOMBENT De l’œsophage et de l'estomac des reptiles. L’œsopnAce des repliles ne présente pas ces dilatations que nous venons d’observer dans les oiseaux ; il conserve à peu près le même diamètre dans toute son étendue, ou , s’il en change, c’est insensiblement et non d’une manière subite. Maïs ce diamètre est ordinairement beaucoup plus grand, relativement à l'estomac , que dans les deux classes précédentes. Il est même plus dilaté que ce der+ nier dans l’ordre des ophidiens , dans certaines cir+ eonstances ; lorsque celui-ci, par exemple , n’est &o XX° Leçon. Esiomae. pas renflé par les alimens , ce qui vient de ce que ses parois reviennent bien plutôt sur elles-mêmes, que celles de l’œsophage ; ses membranes sont d’ailleurs les mêmes, et lorsqu'il augmente insen- siblement de volume jusqu’à l'estomac, il devient souvent trés-difficile d’assigner les limites de lun et de l’autre, et conséquemment la situation du cardia. L’estomac est presque généralement sans cul-de- sac, de forme ovale et trés-alongée : ses parois sont ordinairement minces et transparentes. La membrane musculeuse est alors très-peu sen- sible, du moins dans une partie de son étendue, et la celluleuse est confondue avec la muqueuse ou l’interne , de manière qu’on ne peut plus la re- connoître. Le pylore est ordinairement sans val- vule ; il est marqué par un simple rétrécissement , par la plus grande épaisseur des parois de l’esto- mac , et par la différence de structure des mem- branes de l'intestin. | Dans les chéloniens , la surface interne de l’œsophage est hérissée quelquefois (dans les tor- tues de mer) de longues jpapilles dures ét co- niques ; dont la pointe dirigée en arrière em- pêche , sans doute , le retour vers l’arrière- bouche, des substances alimentaires que l'animal avale. [’estomac va en se rétrécissant depuis le cardia jusqu’au pylore ; il est recourbé sur lui- même, et la portion qui est au-delà de la courbure a des parois plus épaisses que le reste, par la plus grande épaisseur de la membrane mus- nt © - Art. VI. Estomac des reptiles. 13 culeuse. L'interne a des plis longitudinaux dans cette. parle; elle en a peu dans l’autre. La place du cardia est bien marquée et l’œsophage est bien distinct de l'estomac, par la dilatation que forme brusquement le dernier ; le pylore n’a point de . valvule. - Parmi les sauriens, le crocodile a un estomac d’une forme particulière ; il est très - distinct de V’'œsophage par sa figure globuleuse. Très-près de l'insertion de ce canal, il s’en sépare en dessous , un petit eul-de-sac, qui s’ouvre dans l'intestin par un très-petit orifice , et dont la cavité est séparée de la grande par une sorte de détroit. Cette der- . nièreest conséquemment un grand eul-de-sac, dont les parois sont très-épaisses. La membrane interne y forme de larges rides qui vont en serpentant , comme les circonvolutions du cerveau. La celluleuse, qui m'est pas bien distincte dans l’œsophage, le devient dans l’estomac. La musculeuse égale pres- qu’en.épaisseur les deux précédentes : elles sont toutes trois moins épaisses dans le petit cul-de-sac. Dans les autres sauriens, il n’y a point de cul- de.sac. L’estomac de l’iguane a une figure ovale et très- alongée, sans courbure ; l’œsophage se dilate insensiblement pour le former. On ne ‘peut assigner la place du cardia que par la cessation des plis longitudinaux de la membrane interne qui appartient à ce canal. L’estomac se rétrécit tout à coup ayant de se terminer au pylore , et se recourbe un peu. Ses parois s’épaississent et deviennent 414 NX Lecon. Esfomac. opaques à quelques lignes de cet orifice, par la plus grande consistance de la membrane muscu leuse , dont les fibres transversales sont: trés-mar- quées à cet endroit. L’interne ne forme aucun pli ni vide. Il n’y a pas de valvule au pylore, dont l'orifice est d’ailleurs très-petit. + Dans le tupinambis- sauvegarde y l'estomac forme un long boyau courbé en un cercle à peu près complet. Dans le scinque schnéidérien, on remarque la même forme alongée, les mêmes parois transpa- rentes , la même difficulté de les distinguer de l’oœ- sophage, si ce n’est par les plis longitudinaux de la membrane interne de ce canal et l’épaisseur dé sa: membrane musculeuse. Mais la partie postérieure de l’estomac se rétrécit tout d’un coup, etse re: courbe à droite pour s’alonger encore avantde se terminer. Celte dernière portion à des parois plus épaisses et opaques, sa membrane. interne présente des plis longitudinaux. Dans le caméléon l'estomac commence par un petit renflement, puis il prend une formecylin- drique et alongée , et se recourbe sur lui-miêrme# il se rétrécit beaucoup avant de se terminér} et forme comme un petit boyau, dont la membrane interne a des plis longitudinaux. La musculeuse est plus épaisse en-deçà du rétrécissement ! que par-tout ailleurs. Elle forme un bourrelet autour du pylore. i. A , Dans le dragon lestomac a la forme dune Arr. VI. Estomac des reptiles. 415 poire dont le gros bout répondroit au cardia ; il n’a point de courbure ; ses parois sont transpa= rentes ; elles deviennent plus épaisses et opaques près du pylore, et ce n est que par ces caractères | qw’ellesise distinguent du commencement du canal intestinal , dont les paroïs sont minces et trans- parentes. Dans le gecko l'estomac a aussi la figure d’une poire ; l'œsophage 1 ne. s’insère pas au milieu de sa base, mais à côté, et forme une courbure avant de se terminer. Il cit étroit , à parois épaisses, sa membrane! musculeuse est forte , l’interne a dé larges plis longitudinaux. Les parois de l’estomac sont plus épaisses à ses extrémités ; celle qui aboutit au ‘pylore est un peu recourbée. La mem- brane: interne et lisse et sans plis. Dans les ophidiens l'estomac a simplement la forme d’un boyau un peu plus large que le reste duicanal , et sans courbure. Lorsque ses parois sont contractées , la membrane interne forme des plis longitudinaux qui ne s’observent pas toujours dans l’œsophage ; elles sont plus d sertie que ssirnrs dé ce canal. + Dans les grenouilles, les crapauds et les raiï- nettes, il'a à peu près la forme de l’estomac des chéloniens. D'abord assez dilaté, en comparaison de. l’oœsophage , il se rétrécit A à pelit, puis se recourbe et ne forme plus qu’un boyau étroit, à parois plus épaisses que le reste, qui aboutit “au pylore. à 416 XX° Lecon. Estomac. Dans les salamandres il n’est un peu courbé que très-près de son extrémité postérieure. Sa figure est très alongée et peu renflée.; ses parois sont épaisses ; la membrane interne a une surface inégale ; et forme de petites rides. Il y a un pli prés du pylore, à l’endroit de la courbure. ARTICLE VIL De l'œsophage et de l’estomac des poissons. Dans la plupart des poissons l’œsophage a le même diamètre que la partie de l’estomac avec laquelle il se continue, et souvent la même struc- ture , de sorte qu’il est très -diflicile d’assigner les limites de l’un et de l’autre. Nous serons donc obligés de confondre leur histoire dans les détails que nous allons donner. .: Ce grand diamètre du canal qui conduit à Ves- tomac, dans les poissons, devenoit nécessaire , d’après leur manière d’avaler leur proie : ils l’en- gouffrent rapidement de la bouche dans l’estomac. Souvent celui-ci ne peut la contenir toute entière, et, pendant que la partie qu’il renferme y subit la première digestion, l’autre partie réste dans loœsophage, où elle n’éprouve presque aucune ‘altération. D'ailleurs la première partie du canal alimentaire , qui répond à l’oœsophage , est presque toujours très-courte , à cause du peu de distance qui se trouve entre l’arrière-bouche et la cavité abdeminale. Il ArrT. VII. Æstomac des poissons. 4x7 Il n’y a peut-être pas de classe où l’estomac pré- sente autant de différences dans sa forme et dans sa structure. Dans plusieurs poissons il est très- difficile de le distinguer du reste du canal alimen- taire, dont il ne diffère pas pour le diamètre. Sa mem- brane‘nterne , et la musculeuse , offrent seulement quelques différences , qui n’existent pas même sen- siblement dans certains poissons. Les variétés de forme se trouvent quelquefois dans les espèces du même genre. La figure qu’il présente le plus souvent peut être assez justement comparée à celle d’un chapi- teau d’alambic, qui seroit renversé, ét un peu alongé. Le bec répondroit à la portion rétrécie, qui aboutit au pylore, le fond, au cul-de-sac unique que forme l'estomac, et l’ouverture supé- rieure à l’œsophage ; mais sa forme ne peut pas toujours être ainsi comparée. Au reste, quelle qu’elle soit , l'estomac des poissons n’a jamais plus d’un cul:de-sac, dont la profondeur varie, suivant que la partie qui répond au pylore est plus on moins éloignée du fond. Lorsque les limites de l’œso- phage et de l’estomac ne peuvent être assignées , la place du cardia ne peut pas l'être davantage. Pour ce qui est de la structure, la membrane celluleuse est souvent confondue avec l’intérne, comme dans les reptiles. L’épaisseur , la consis- tance , les replis et les rides de celle-ci varient beaucoup; l'épaisseur de la musculeuse est aussi très-variable ; quelquefois elle n’est sensible que [nd 6) D d à:8 XX° Lecon. Estomac. dans les environs du cardia et du pylore, d’autres fois elle a plusieurs millimètres d'épaisseur dans toute l’éiendue. des parois de l'estomac. Entre elle et la précédente on observe quelquefois une conche glanduleuse de cryptes muqueux , qui est plus ou moins épaisse. Enfin il y a dés cas, comme nous l'avons déja dit, où l’estomac ne peut plas être distingué du reste du canal, ni par la struc- ture des parois, ni par leur dilatation. Parmi les chondroptérygiens, les raies et les squales ont le canal alimentaire, et l’estomac en particulier, parfaitement ND pour l'essentiel; seulement il est un peu plus alongé dans ceux-ci. Sa figure est dans sa première portion, car on : peut en distinguer deux , celle d’un ovale alongé; elle est beaucoup plus PA et plus large que la seconde. L’estomac se coude en arrière, pour for- mer celle-ci, qui est plus étroite que l’autre, et a Pair d’une sorte de boyau. Les deux portions communiquent entre elles par une petite ouver- ture, qui ne doit permettre le passage, dans le. boyau stomacal, qu'aux alimens réduits en pâte. Les membranes ont la même apparence que dans , loespphage, qui est late et court, et dont l’esto- mac ne paroït être qu’un MA 4 | L'interne est blanche, lisse, molle, et recouverte de muco- sités. Dans l’œsophage elle est plus sèche et a plus . de consistance. Elle n’a que quelques plis longitu- dinaux , peu marqués, dans le boyau stomacal, tandis qu’elle en forme de larges dans le sac qui de précède. à Art. VIL Æslomac des poissons. … 419 Les fibres de la musculéuse paroissent longitu= dinales, pour la plupart; elles sont nombreuses dans les environs du pylore et à l’originé de l’es- tomac, et peu marquées ailleurs. Ces fibres 562" tendent en avant sur des parois de l’oœsophage ; mais elles sont enveloppées, dans le commence- ment de ce canal, par une couche épaisse de fibres” circulaires , qui forment une sorte de sphincter plus ou meins large. Cela a lieu dans tous les poissons. Il y a un rebord circulaire, au pyloré ; qui fait saillie dans le canal TA Cette des-' cription faite sur l’estomac du squale roussette ( sg. CRE ou catulus) ne se rapporte pas tout-à fait, | pour lé paisseur dés membranes, aux aûtres espèces. Ainsi dans le sgualé HETTER (sg. stellaris) l’estomac est beaucoup plus muscu- leux que dans plusieurs autres espèces. La mem- brane musculeuse est forte et épaisse dans toute l’étendue des deux portions; les fibres en sont lon- gitudinales, La membrane interne forme des replis larges et nombreux, dirigés en différens sens. Entre ces deux membranes se trouve une couche glanduleuse » grisatre, épaisse de plusieurs milli- mètres , qui n’est plus sensible dans la petite por- tion de l’estomac. Li Dans le squale nez les plis de la membrane in-' terne sont de deux sortes dans le sac stomacal ; les uns parallèles et longitudinaux , les autres transverses et perpendiculaires aux premiers. Dans le squale scie la membrane interne forme ! Dd 2 420 XX° Lecox. Æstlomnac: douze à quatorze grands plis parallèles et longitu- dinaux, sillonnés en:travers, qui n’existent que dans, de. sac stomacal; la deuxième portion de l’es-. tomac est fort ,rétrécie, et tout-à-fait lisse inté- rieurement. l Dans les raies l'estomac est plus large et plus court, et le coude, qu il forme en arrière, est plus, arrondi , et moins aigu. Sa structure est d ailleurs . la même. | Dans les ZTamproies le canal alimentaire va droit de la bouche : à VPanus, sans que Von puisse distine guer l'estomac, à moins que l’on n ’appelle ainsi une. première portion d’un, plus petit diamètre que, le, reste. Elle s'étend aussi loin que le foie, et cé, n’est qu au-delà que le canal hépatique, s’unit à. l'intestin. | On. trouve dans, D éntHfRe) des branchiostèges | de grandes différences pour la.forme: et. la struc. ture. Celui. de l’esturgeon. est sur-tout, singulier. ; La. membrane interne, de. l’œsophage. est blanche. et hérissée, de. fortes. crêtes ; obseryée de, près, elle présente des. mailles où une sorte, de réseau’! très-fin. Cette structure ,. et, la présence des scrêtes, distinguent, l’œsophage: de l’estomac, qui n’est pas. plus dilaté ; il se prolonge, comme, un simple boyau, et se recourbe de manière à former un tour complet. Il se rétrécit un peu en-deçà du : pylore, puis grossit de nouveau jusqu’à cette, ou-. verture, de manière à présenter un renflement pyriforme, dont, la base répond à celle-ci. La £ = an ie “ART. VIT. Estomac des poissons. 421 "membrane musculeuse est mince ; l’interne paroît lisse, sans pli ni rides, et non veloutée. À l’en- ‘droit qui répond au renflement , elle a trois lon- gües rides, en forme de pyramide, dont la base touche au pylore, et présente un réseau fin, assez semblable à celui de l’œsophage. Le renflement ést dû à un muscle très-épais, dont les fibres sont obliques de dehors en dedans. L’orifice pylorique est fort étroit, et bordé d’un repli circulaire. Dans le polyodon feuille l'estomac est très- ample , et remplit une grande partie de la cavité ‘abdominale. Il 4 une figure arrondie ; ; Poesophage et le canal intestinal, qui en sont très-distinéts , viennent y aboutir à dite, très-près l’un de l autre, le premier plus en arrière que le dernier, Sa ca- vité forme ainsi un grand cul-de-sac , et n’est pas simplement une continuation du canal de l’œsophage, comme dans le précédent. Les parois de l’estomac sont lisses intérieurement , celles de l’œsophage ont trois fortes rides longitudinales, et quelques autres plus pétites. Le pylore est fort étroit, et bordé d’une valvule circulaire, Dans le tuyau de plume ( syngnatus pelagi- cus) le canal alimentaire va droit de la bouche à T anus, en conservant presque par-tout le même diamètre. L’osophage, confondu peut-être avec l'estomac , forme une première portion de ce canal , facile à distinguer du reste par les deux SRE de fibres musculaires qui l’'enveloppent ; é _ “ces fibres sont circulaires dans la couche externe, Da 5 422 XX° Leçox. Estomac. et longitudinales dans l’interne. La membrane interne a de larges plis longitudinaux. Cette pre- mière partie peut faire le septième ou le huitième de la longueur totale du canal alimentdire. Au- delà il n’est plus possible de séparer ce canal en une seconde partie, qui puisse être regardée comme Jestomac. Nous le décrirons plus en détail dans la leçon suivante. Dans les balistes le canal alimentaire présente une première section, parfaitement analogue à celle que nous venons de décrire dans les syn- gnates. Ses parois sont opaques , épaisses. La mem- brane musculeuse est très-marquée ; l'interne a des plis longitudinaux ramifés. Ceite première partie est séparée du reste par une valvule den- telée. Son diamètre est le même. Les coffres (ostracion) ressemblent beaucoup, à cet égard, aux syngnates.et aux balistes. Dans le coffre parallélipipède (ostracion cubicus) il y a cependant quelques caractères qui indiquent l'estomac. L’œsophage a des parois consistantes comme tendineuses, qui, avec un repli circulaire, le distinguent de Vétae Il étoit long de 0,02 dans l'individu que nous avons obseryé , et la partie qui suivoit, et que nous prenons pour Vestomac , avoit La Ses parois étoient minces, transparentes , et plus dilatées que le reste du canal. Sa membrane interne étoit lisse, excepié au cardia, où elle formoit quelques plis ondulés. Au-delà de cette portion le canal intestinal va_en Ant. VIL Æstomac des poissons. 425 "se rétrécissant. Ses parois s’épaississent, deviennent opaques , et sa membrane interne est plissée et veloutée. : | Dans le tetrodon oblong, dès que l’œsophage est parvenu dans la cavité abdominale, il se dilate considérablement pour former l'estomac. Celui-ci est un sac trés-ample , globuleux, à paroïs assez mincés, flasques, sans fibres mdsculaires appa- rentes, sans rides intérieures, dont les deux ori- fices sont opposés, lun en arrière et l’autre en avant, et n’ont point de valvule. Dans la baudroye (lophius piscatorius) l’oœso- phage est vaste et court. Sa membrane interne “est blanche, tendineuse, peu ridée ; la muscu- leuse a des fibres circulaires très-nombreusés. L'estomac est un grand cul-de-sac oblong, de la longueur, à-peu-prés, de la cavité abdominale. Sa membrane interne, confondue avec la cellu- leuse, est blanche, molle, semblable à une pulpe trésépaisse, rougeâtre seulement à sa surface in- térme, et présentant à cette même surface un grand nombre de crêtes et de rides épaisses et irrégulières. Les premières sont sur-tout très- marquées autour du cardia, où elles sémblent former plusieurs masses glanduleuses, dont quel- ques-unes avancent dans l’œsophage. On y re- marque aussi quelques petits orifices, des culs-de- sac également petits, qui sont dans lépaisseur de cette membrane, dont la structure semble faite pour verser dans la cavité de Festomac une très- Dd 4 424 . XX Leçox. Estomac. grande quantité de sucs muqueux. La membrane musculeuse est aussi très-épaisse dans toute son étendue. Ses fibres sont longitudinales. L/ouver- ture du pylore est fort rétrécie; elle est placée au côté droit de l’estomac, vers son quart supé- rieur, et entourée d’un rebord circulaire très- épais , qui fait une saillie, dans l'intestin, de plu- sieurs millimètres, À Dans le Zump (eyclopterus lumpus )Væœsophage est court comme à l’ordinaire, et plus étroit que l’estomac. Sa membrane interne forme des plis longitudinaux , qui se prolongent jusque dans celui-ci. La figure de ce dernier est celle de deux ovales, qui seroient réunis à angle aigu, et dont l’un se continue avec l'intestin ,-et l’autre reçoit l’œsophage, également à son extrémité. Ces deux portions forment conséquemment un cul-de- sac à l’endroit de leur réunion. La seconde est un peu étranglée à quelque distance du pylore, et sa membrane interne a des plis qui vent aboutir à cet endroit. Cette membrane ést sans pli mi rides dans le reste de son étendue. Elle est toute parsemée de taches opaques, formées par une reunion de trés-petites cryptes lenticulaires, pla- cées entre la membrane musculeuse et l’interne , et percées au centre d’un orifice. Dans l’intervalle de'ces taches les parois de l’estomac sont transpa- rentes, à l'exception d’une très-grande partie du second ovale, où,elles sont revètues d’une couche plus, épaisse. de fibres musculaires, et dans les.en: à / Art. VII. Æstomac des poissons. 426 virons du cardia, où la même chose a lieu. L’ori- fice du pylore est très-étroit. Parmi les apodes, le loup (anarrhichas lupus) a l’estomac en forme de sac plus long que large, qui se confond en avant avec l’œsophage, et va en s’élargissant un peu jusqu’au fond. Ses parois sont épaisses. La membrane interne forme des rides qui suivent dans le fond les -anfractuosités qu’on y remarque. À peu de distance de celui-ci, il y a un boyau très-court et étroit, à parois épaisses , qui s'ouvre dans l'intestin, et dont l’orilice est bordé d’un repli. Dans l’anguille (muræna anguilla) Vestomac présente un cul-de-sac profond, et très-alongé, qui va en se rétrécissant vers son fond. Il semble se diviser, en avant, en deux boyaux, dont le gauche est l'œsophage, et le droit un prolonge- ment de l’estomac, qui est beaucoup plus court, et suit la même direction, puis se recourbe à son extrémité , pour aboutir à l'intestin. L'un et l’autre forment un coude en avant, au milieu duquel on remarque un léger étranglement, qui indique la place du pylore. L’osophage se distingue de l’es- tomac par la direction différente des fibres mus- culaires, qui sont longitudinales dans ce canal, et cifculaires dans l’estomac, et par les plis lon- gitudinaux de sa membrane interne. Il ÿ a de semblables plis qui descendent du pylore jusqu’à l'entrée du cul-de-sac, et de petits plis ondulés dans le fond de celui-ci. La membrane musculeuse 426 XX° Lrcox. Estomac. est beaucoup plus épaisse dans le boyau. Entre elle et l’interne on observe une couche de cryptes muqueux. Le pylore a un bourrelet qui fait saillie dans l’intestin. Dans le congre ( murœna conger ) c’est à- -peu-prés la même forme ; cependant la partie qui répond à l’œsophage est proportionnellement plus large , ainsi que celle de l’estomac, qui se con- fond avec elle. Le diamètre de celui-ci ne com- mence à diminuer que depuis l’endroit où il est joint au boyau stomacal. Ce dernier, dont les paroïs sont entourées de nombreuses fibres mus- culaires, est plus courbé que dans l’anguille, et il ne s’unit à l'intestin que lorsqu'il est tout-à-fait dirigé en arrière. Le pylore est bordé d’un large pli, formé par la membrane interne. Cette mem- brane est blanche et consistante, et forme de longs plis, peu nombreux, qui s’étendent depuis le commencement de l’œsophage jusqu’au fond du cul-de-sac. II y a de semblables plis dans le boyau, mais plus rapprochés. Dans les jugulaires, on retrouve trérucliiené la forme que nous avons indiquée, dans le com- mencement de cet article, comme la plus commune, c’est-à-dire , que l’estomac est un cul-de-sac plus ou moins large , qui se confond en avant avec l’œsophage , et dont la cavité s’ouvre, du côté droit, à une distance plus où moins éloignée du fond, dans un boyau court et étroit qui se termine au pylore. Dans le vive ( érachinws draco) le boyau Arr. VIL ÆEstomac des poissons. 427 tient au tiers postérieur du cul-de-sac, l’intérieur de l'estomac est trés-ridé, et ses parois sont assez épaisses. Le fond en est obtus. Dans lies gades, l’estomac présente absolument la même figure. Il n’y a que le sphincter qui en- toure l’œsophage à son origine, qui distingue ce canal avec quelques rugosités que forme, dans le même endroit, la membrane interne. Elle prend ensuite l’aspect qu’elle conserve dans lestomac, où elle est lisse et couverte de mucosités ; sa sur- face a quelques rides longitudinales dans le cul- _de“ac ; elles sont plus nombreuses vers le pylore, dont l'ouverture est trèssétroite. La membrane mus- culaire a plusieurs millimètres d'épaisseur dans toute J’étendue des parois de l'estomac, où ses fibres sont longitudinales ; c’est dans les environs du pylore qu’elle est la plus épaisse. Dans un in- dividu dont l’estomac et l’œsophage avoient 0,055 de long, le pylore s’ouvroit à 0,12 du commen- cement de ce canal. | Dans la merluche ( g.merluccius) , le boyau , qui aboutit au pylore, est plus en avant ; il est aussi très-court. Il est très en avant dans le #erlan (g. merlangus ). * Dans la morue (g. morrhua ), le boyau est un peu plus alongé. Dans tous il est tellement rétréci , qu'il ne doit donner passage qu'aux alimens réduits en pâte. Sa membrane musculeuse a une grande épaisseur ; et l’interne, des plis longitudinaux. Le pylore présente un rebord circulaire saillant dans l'intestin, - - 428 XX° Lecon. Estomac. Dans l’uranoscope ( uranoscopus scaber ), le canalalimentaire ne forme point de dilatation par- ticulière qui distingue l’œsophage et l’estomac. : On ne peut pas pius déterminer, pour les #20- rachiques que pour les ordres précédens , une forme générale qui convienne aux estomacs de tous: Cependant il est très-fréquent de rencon- irer celle que nous avons décrite comme la plus commune. Dans les chabots ( cottus ) ; l’estomac forme un grand cul-de-sal à parois épaisses, très-profond par la situation très-avancée du boyau qui se ter- mine au pylore. C’est du moins ce qui a lieu dans le scorpion de mer ( cottus scorpius) , et dans le chabot. proprement dit ( cottus gobius) ; mais dans le chabot du Nil ( cottus Niloticus) , le boyau est plus en arrière et plus long, le sac est également étroit et fort alongé. Sa surface in- terne a de larges plis longitudinaux qui ont la même direction, mais sont beaucoup plus étroits dans le boyau. IL’orifice du pylore , qui est fort étroit, a un repli valvulaire. Dans le scorpène l’horrible (scorpæna horrida), il présente une figure analogue. Le boyau sto- macal est court , fort étroit, et assez en arrière, ce qui diminue la profondeur du cul-de sac. La membrane musculeuse est très-épaisse , l’interne l’est également; elle est blanche , consistante , et plissée longitudinalement dans la partie qui pourroit être regardée comme l’œsophage ; elle a des plis Art. VII. Estomac des poissons. ag en! différens sens dans le cul de-sac proprement dit. Dans la /yre( callionymus lyra )., Voœsophage se renfle tout:à-coup pour former le cul-de sac de l'estomac, qui est d’abord globuleux, et se ré- trécit en arrière en un appendice, dont le dia- mètre est à peu près le même que celui de ce premier canal ; du côté droit de la partie renflée il y a en avant un boyau court, dont l'extrémité fait une saillie dans l'intestin en forme de mam- , melon : c’est la valvule du pylore. Les parois de cet estomac sont épaisses et musculeuses. La mem- ; brane interne a beaucoup de; consistance, “Dans le remora:( echeneis-remora), la partie : droite de l’estomac n’est pas, comme dans les précédens ; un boyau étroit: qui-tient au côté du : cul-de-sac, mais un court prolongement de celui-ci, qui se recourbe en‘avant,1et:forme un coude en : arrière. D'ailleurs l’estomac présente à peu près la même figure. Sa membrane musculeuse est très- forte ;, l’interne a des rides longitudinales très- ‘saïllantes, :: La forme de: l’estomac varie dans le genre : pleuronecte! Ceux ‘du, turbot ( pleurenectes ; mnaximus),'du pleuronecte rayé (pl. lineatus), et dela so/e ( pl.:solea ) ,' offrent une sorte de cul- de-sac , quoique peu profond. Il n’y en a pas dans le picaud\( p. flesus), ni dans la plie (p. platessa ). Dans le premier , l’estomac et l’oœsophage, réunis : et. confondus comme à l'ordinaire, forment un &50 XX° Lecox. Estomac, très grand sac, qui se recourbe en avant près de son extrémilé postérieure , et se rétrécit beaucoup: pour former un boyau court. La membrane in- terne a de larges plis longitudinaux dans toute son étendue ; elle forme un repli valvulaire au pylore. Sa surface interne est comme granuleuse : les fibres de la musculeuse ; qu est épaisse, sont aussi longitudinales. Dans la sole, l'estomac est courbé en S ; la partie qui répond à la seconde courbure est plus renflée, et forme le cul-de sac. Il n’y a aucun rétrécisse- ment à l’endroit du pylore , dont la place n’est marquée , à l’extérieur , que par un cercle blanc, et, à l’intérieur, par le changement de structure de la membrane interne. Celle-ci est lisse dans le cul-de-sac ; près du pylore elle a de petites rides ramifiées , mais au-delà elle forme , d’une manière tranchée, un grand nombre de petits plis serpentans dans le sens de la longueur de lin- testin. Dans le pleuronecte rayé ( pl. lineatus), l'estomac forme un vaste cul-de-sac arrondi, à membranes minces , à surface interne lisse. Le pylore , qui est trés-étroit , est percé du côté an- térieur et droit de ce cul-de-sac, et bordé d’un léger repli. On ne remarque de fibres :muscu- laires qu’autour de l’origine de l’œsophage. Dans la plie , l’'œsophage et l’estomac forment un canal continu avec l'intestin. L’estomac ne se! rétrécit presque pas avant d'aboutir au pylore, Arr. VII Estomac des poissons. 451 qui a une valvule en.entonnoir , trés-saillante dans le canal intestinal, dont la largeur et le direction sont les mêmes, à son origine, que celles de lestomac. La même chose a lieu dans le picaud( p. flesus); mais l’estomac se rétrécit davantage jusqu’au py- lore , et prend une figure conique. Cet orifice a une valvule , comme dans la plie. Dans la dorée { zeus faber’), le cul-de sac de l'estomac est vaste, et de forme globuleuse. La partie moyenne de son côté droit tient à un boyau court, qui se termine au pylore ‘ en formant un rebord saillant dans l'intestin. La membrane in- terne a quelques rides irrégulières. L’estomac du zèbre (chætodon zebra),.a une | forme particulière. Il suit la même direction , d’a-. vant en arrière , que l’œsophage , mais il s’en dis- tingue par un plus grand diamètre. Il se dilate brusquement , et présente à côté du cardia un. petit cul de sac trés-court , dont le fond regarde . en avant, et dont la cavité est séparée de l’ori- fice cardiaque par une sorte d’éperon. Un peu. avant de se terminer , l’estomac éprouve nn léger étranglement ; ses membranes , qui, étoient aupa- ravant minces et transparentes , s’épaississent beau- , coup, particulièrement la musculeuse, et son ex- trémité , qui est fort rétrécie, forme une saillie, dans l'intestin. La membrane interne ést lisse et sans plis. | Dans le chætodon ciliaris, l'estomac est large, grand , et courbé en arc. 482 XX° Lecon. Estomac. Dans le chœtodon arcuatus l’œsophage et l’es- tomac forment d’abord un large canal, qui se coude ensuite de gauche à droite, et se dilate en un sac ovale, dont l’extrémité opposée s’ouvre dens l'intestin par un orifice fort étroit. La mem- brane musculeuse est plus marquée dans le sac, qui pourroit être pris seul pour l’estomac. L'interne est sans plis dans les déux portions, Les parois de la première sont transparentes. Dans les theuthies (theutis) il y a d’abord un long canal à parois épaisses, à surface interne, plissée dans sa longueur , qui répond à l’oœsophage; son extrémité se recourbe d’arrière en avant, pour se joindre à une seconde portion, plus dila- tée, à paroïs minces et transparentes, dans la plus. grande partie de son étendue , qui deviennent opaques et plus consistantes vers l’extrémité pos- térieure. Celle-ci se termine au pylore. Ceite seconde portion répond par conséquent à l’estomac. Dans l’Aolocentrus sogo l'estomac a la figure d’un sac alongé, dont le fond est rétréci, à pa- rois médiocrement épaisses, à membrane interne forte; tendineuse, ayant sept à huit larges rides longitudinales. On n’en voit pas dans l’intérieur du boyäu stomacal, qui se joint au sac, très- près de son fond , et peut avoir le tiers de la longueur du sac, et la moitié de son diamètre. Dans les spares la forme de l'estomac varie suivant les espèces, comme dans beaucoup d’autres genres. Celui du sparus spinifer est trèsample , et Arr. VIL Estomac -des poissons. 435 et remplit une très-yrande partie de la cavité ab- dominale. Il a la figure d’une bouteille d’osier, dont de cou, très-court et large, réponüroit à losophage. Le pylore , qui est fort étroit, est percé très-près de la réunion de celui-ci avec le corps. Ses membranes sont minces, et presque transparentes. L'interne est lisse, sans velouté ni rides. Dans ie sparus siganus l’œsophage, qui est distinct, forme un assez long canal. À l’en- droit où il se joint à l’estomac il y forme un cul-dé-sac conique, dont le fond est dirigé en avant. Celui-ci, plus large que l’œsophage, va d’abord d’avant en arrière, puis se recourbe d’arrière en avant. La parlie qui répond au coude forme un cul-de-sac assez large ; celle qui suit est plus longue et plus étroite que la première. La membrane interne a des plis larges qui suivent la longueur de l’œsophage, et de petites rides dans l’estomac, dont la direction est irrégulière, Les parois sont partout médiocrement épaisses. Dans les labres, l'estomac forme ordinairement un cul-de-.sac arrondi, dont la partie moyenne est jointe, à droite, par un boyau court qui se rend au pylore : celui-ci a des parois plus épaisses que le sac. Dans les perches ( perca), on retrouve égale- ment la forme commune, c’est-à-dire, un grand cul-de-sac , qui tient, à droite, à un boyau court et . étroit. Le boyau part , dans l’estomac de la perche Jluviatile (perca fluviatilis), de la partie moyenne 5 Ee Cd 454 XX° Lecox. £stoniac. du cul-de-sac. L'ouverture du pylore est simple- ment rétrécie , sans valvule ou bourrelet. La mem- brane musculeuse est épaisse et composée de fibres longitudinales : l’interne est également épaisse et consistante ; elle forme de larges plis longitudinaux, et tient à la musculeuse par un tissu cellulaire lâche et humecté de mucvcsités. Dans la perche du Nil (p. Nilotica), le cul- de-sac de l’estomac, qui a une figure conique, aboutit en avant à deux canaux : lun ’plus large et plus long répond à l’œsophage ; l’autre plus court , plus étroit, à parois plus épaisses, est le boyau sto- macal , dont l’extrémité s’ouvre dans l'intestin. La membrane interne a des plis longitudinaux dans l’œsophage , elle est unie dans l'estomac. Dans la perche de mer ( grm. labrax Sciæna), le boyau sort du cul-de-sac plus en avant que dans la perche fluviatile , ce qui augmente la profondeur de celui-ci. Il en est de même dans les sciènes , dont l’esto- mac a des parois épaisses et de larges plis longi- tudinaux dans sa surface interne. Dans l’épinoche (gasteroteus pungitius), Vesto- mac est ovale ;il augmente de volume depuis l’œso- phage , et se rétrécit ensuite jusqu’au pylore : il n’a point de courbure. Dans le rouget (trigla cuculus), il forme un large cul-de-sac, dont le boyau, qui se termine au pylore, est aussi large, court et peu éloigné du fond. Anr. VIL. Éstomac des poissons. . 435 Dans le maquereau ( scomber-scombrus ), l’es- tomäc a un cul-de-sac alongé et cylindrique ; le milieu de son bord droit tient à un boyau assez long, dirigé en avant, d’un diamètre au moins aussi grand, qui se termine au pylore. La mem- brane interne formé partout de larges plis lon- gitudinaux. La musculeuse est plus ce dans le boyau qu'ailleurs. Dans le scomber-sansun, le sac que forme l’es- t0mac est alongé et arrondi à son fond. Le boyau qui lui est joint au tiers postérieur du côté droit est ovale, ses parois. sont très-musculeusés et fort épaisses. La membrane interne a des plis longi- tudinaux dans l’œsophage, qui s’effacent en ayan- çant dans le cul-de-sac. Le boyau en a de très- épais. Enfin, les abdominaux offrent les mêmes va- riétés , pour leur estomac, que les ordres pré- cédens. Dans les carpes, on ne eut le distinguer du reste du canal alimentaire ; que nous décrirons dans la leçon suivante. LOT Il en est de même dans l’orphie (esox belone) ; mais dans le brochet, l'estomac est bien distinct. C’est un long sac qui a presque l’étendue de la _ moitié du canal intestinal, et dont le diamètre excède de trois fois celui de ce dernier. Il se ré- «trécit un peu près du pylore, dont l’ouverture est comme celle de l'intestin; ses paroïs sont très- épaisses. Sa mémbrane musculeuse, très-forte, à Ee 2 436 XX° Leçon. E omis ses fibres longitudinales. L’interne , lisse et blanche, ayant de larges plis longitudinaux dans le com- mencement du sac, n’a, plus loin, que des rides épaisses dans le même sens, et présente de légères papilles qui hérissent sa surface. Le pylore est entouré d’un repli circulaire. Dans les autres genres, il est à cul- de-sac. L'es- tomac du hareng ( clupea harengus), a le cul-de- sac conique et fort étroit, aboutit d’un côté à un long boyau à parois épaisses, à surface interne plissée dans sa longueur, qui se confond avec l’œsophage ; et de l’autre, à un second boyau plus large et plus court , à parois plus minces, à surface interne sans pli, qui est un instant divisé à droite, puis se recourbe en avant pour gagner le canal intestinal, Le pylore est fort étroit. L’estomac des saurnons est également à cul- de- sac. Celui du saumon proprement dit (salmo- salar) , forme un long sac assez étroit, dont l’extré- mité se recourbe en,un, boyau. d’un diamètre beaucoup moindre, qui peut avoir le tiers de la longueur de la première partie. Ses paroïs sont plus épaisses que celles du sac, comme cela a lieu ordinairement. La membrane musculeuse, aug- mente. beaucoup d'épaisseur, l’interne y forme des rides épaisses et serrées : celle-ci a des plis lon- gitudinaux , et quelques rugosités dans la partie qui répond à l’œsophage ; les rides sont peu pronon- cées dans le sac; observée de très-près , elle, paroït veloutée. L’extrémité du boyau forme un bourrelet A! AnT. VIL Estomac des poissons. 457 trés-saillant dans l'intestin. Celui de la truite com- mune( salmo-fario), à la même forme et la mêmé structure. Mais dans l’éperlan, le boyau stomacal est très en avant et le cul- de-sac profond , conique et terminé en poinie , ce qui rapproche cet esto- mac, pour la forme, de celui du hareng. Dansle bichir (polypterus geoff.), c’est un cul- de-sac, également trés profond ; arrondi à son ex- trémité postérieure. Il s’ouvre très en avant dans un boyau étroit, à parois épaisses , qui se recourbe d’ avänt en arrière, après un court trajet, pour se joindre au canal intestinal. Les membranes du eul- de- sac sont minces et transparentes, la membrane interne a quelques plis longitudinaux qui viennent s'y perdre dès l’œsophage. Il en a de semblables dans le boyau, où cétte membrane paroît d’un blanc argenté; elle borde d’un repli l'ouverture du py lore, qui est trèés-rétrécie. Dans les 107 myres { MmOrmyrUs ) , le cul-de-sac de l’estomac est large et court ; dans le mormyre herse, il a une figure à peu près carrée. Les deux angles postérieurs sont tronqués et arrondis; les deux antérieurs tiennent à deux boyaux courts, dont l’un se termine au pylore , et l’autre se con- fond avec l’œsophage. Les parois de cet estomae sont médiocrement épaisses ; Ja membrane inferne a, quelques rides dans le boyau de l’œsophage , elle est presque lisse et unie dans le reste de son étendue. Dans le #20rmyre à lèvre, le eul-de-sac de l’estomac a une figure irrégolièrement arrondie ; Ee 35 438 | XX° Lecçox. Estomac. il s’ouvre, d’un côté, dans un boyau court, qui s’unit à l'intestin, et de l’autre il est joint par un boyau beaucoup plus long qui répond à l’œsophage. La surface interne de celui-ci a des plis longitu- dinaux, on n’en voit pas dans le cul-de-sac : la membrane musculeuse est généralementtrés-épaisse. On voit que dans ces deux espèces l'estomac n’a pas la même forme et varie un peu pour la structure. Il en est de même dans les musils. L’estomac du mugil cephalus a le cul-de-sac étroit, alongé et conique, comme celui du zareng. Il s’ouvre à la fois dans deux larges boyaux, dont l'un va, droit en ayant et se confond avec l’œsophage, et l’autre se porte obliquement de côté; son canal est fort étroit dans sa seconde moitié, qui présente un ren- flement très - considérable, formé par un muscle épais de cinq à six irmbre Les parois de cet estomac sont médiocrement épaisses ; la mem brane interne est lisse dans le cul-de-sac, elle a des plis longitudinaux dans les deux hoyaux. Dans le mugil albula , le cul-de-sac a la forme d’un vrai sac, plus long que large, à parois minces, transparentes , lisses intérieurement. Il s'ouvre en avant dans le boyau de l’œsophage, dont les parois sont plus épaisses , et dans celui du pylore , qui est court et enveloppé. totale- ment par un muscle de forme globuleuse, dis- tingué de celui qui s’observe dans estomac du mugil cephalus , parce que celui-ci va ens "épais- sissant vers sa partie moyenne, de manière à Arr. VIL Estomac des poissons. 43q former une arête très-relevée dans toute l'étendue de celle-ci. Dans les anableps, la forme en cul-de-sac dis- paroît. L’estomac du 4-æil ( anableps 4-opA- thalmus ) ,n’est qu’un boyau assez long , recourbé sur lui-même, un peu plus dilaté que le reste du canal alimentaire , dont il est d’ailleurs séparé par un léger étranglement et par un rebord valvu- laire : le côté gauche des parois de ce boyau pré- sente intérieurement des replis épais, formant un réseau d’une apparence BnPnlenses le reste est finement velouté. Dans le silure bagre, l'estomac est composé : 2 d’un cul-de-sac ovale, à parois dures, fortes, con- sistantes. L’oœsophage , qui est au moins aussi large, se confond: avec son extrémité antérieure ; il en est distinct par un léger étranglement et par le changement de direction des plis de la membrane interne , qui sont longitudinaux dans ce canal et vont en serpentant dans l’estomac. Le pylore est percé à l’extrémité d’un boyau court et étroit qui tient au tiers postérieur et gauche du cul-de-sac : il est entouré d’un bourrelet sail-: lant dans l'intestin. Les fibres de la membrane musculeuse , qui est médiocrement épaisse, ainsi que l’interne , sont circulaires autour de l’oœso-. phage et longitudinales dans le cul-de-sac. Ee 4 VINGT-UNIÈME LEÇON. Des intestins. ARTICLE. PRE MUER4 Proportion de la longueur des intestins à@ celle du corps. . MNovs ayons vu que l’action du canal intestinal sur les substances alimentaires, devoit.avoir néces- sairement d’autant ‘plus d'effet, qu’elle duroit da- vantage et qu’elle s’exerçoit sur une plus grande surface ; qu’elle dépendoit par conséquent de la longueur de ce canal, des inégalités de sa cavité, de ses étranglemens et de ses valvules, Toutes ces causes peuvent exister à la fois et avoir une in- fluence relative plus ou moins marquée. Plusieurs. peuvent manquer ; leur défaut est alors compensé , Jorsque cela est nécessaire , par la plus grande. énergie de celles qui subsistent, . Ainsi nous verrons que dans plusieurs animaux les valvules qui retardent la marche des substances alimentaires, et même les étranglemens du canal intestinal , suppléent à la briéveté de celui-ci. Dans. d’autres circonstances, où la longueur des intestins paroït moindre que cela n’a lieu ordinairement chez les animaux qui se nourrissent de substances / Arr. 1 Longueur proportionnelle. 44 végétales, la proportion de leur diamètre est aug- mentée. Dans d’autres cas enfin ce diamètre est trés-pelit , et dininue par-là l'effet d’une plus grande proportion dans la longueur, comme nous en verrons des exemples dans plusieurs carnassiers. I! ne faudroit conséquemment pas négliger, dans l'appréciation des forces digestives , l’une où l’autre de ces causes, et n'avoir égard , par exemple, qu'à la longueur proportionnelle du canal pour juger du genre de nourriture auquel l’animal est astreint. Il est aussi très-essentiel de faire entrer dans le calcul la structure de l'estomac. On verra dans les tables ci-après combien cette longueur varie. Elle est cependant en rapport, toutes choses égales d’ailleurs , avec le genre de nourriture. On la trouve, en général, beaucoup plus grande dans les animaux qui se nourrissent de substances végétales , que dans les carnassiers. Dans ceux qui sont omnivores , elle tient une sorte de milieu. | * Cette longueur est généralement plus grande dans les mammifères que dans les autres classes, et elle diminue successivement , toujours relative- ment à celle du corps, dans les OZseaux, les reptiles et les poissons. Dans plusieurs de ces derniers, le canal intestinal, et même tout le canal alimen- taire, est plas court que le corps, ce qui n'a jamais lieu dans les trois premières classes (1). (1) Il faut remarquer à la vérité, que , dans nos tables, 4ha XXI° Lecon. fntestins. Dans l’homme, la proportion de la longueur des intestins à celle du corps, est de six ou de sept à un. Cette longueur varie, dans les sirges, de cinq à huit, c’est-à-dire, qu’elle peut être de cinq à “huit fois aussi grande que celle du corps. Dans les makis, les Loris exceptés, elle varie de quatre à six; et quoique celte quantité paroisse moindre que dans les singes, elle est compensée par la plus grande proportion du coœcum , qui est fort grand dans les premiers, Elle est encore moin- dre dans les Zoris, dont les intestins ne sont que trois fois aussi longs que le corps; mais celui-ci est extrêmement grêle. | Parmi les cheiroptères, le noctule.est celui de tous les mammifères dont le canal intestinal. est le plus court; il ne surpasse qu’une fois la lon- gueur du corps. Celui de la roussette, au contraire, qui se nourrit de végétaux , est au moins sept fois aussi long que le corps. Nous avons déja vu des différences re- marquables dans la description de son estomac, qui dépendoient de la même circonstance. Elles suppléent au coœcum qui manque à cet animal. , Dans la plupart des plantigrades, cette pro- nous m’avons pas compris la queue dans les mesures que nous avons données du corps des reptiles, des oïseaux et des mammifères , tandis que , les raies seules exceptées , nous n’avons pu l’omettre dans celles des poissons. Aer. I. Longueur proportionnelle, 443 portion est très-considérable ; elle l’est même da- vantage que dans les singes, mais l'effet qu’elle pourroit produire est détruit en très-grande partie par le manque de coœcum et de gros intestins , la surface égale et le peu de diamètre de tout le ca- nai. On sait que plusieurs de ces animaux peuvent trés-bien se nourrir de substances, végétales. C’est la nourriture habituelle de l’ours-brun; le hérisson s’en trouve bien. . Dans les musaraignes , les intestins ont la même briéveté QE, SRE des carnivores, chez lesquels on trouve réunies toutes les circonstances qui dimi- nuent le séjour. des matières alimentaires , le peu de longueur du canal intestinal, qui varie de trois à cinq, le défaut de cœcum dans quelques-uns, de valvules, d’inégalités dans les paroisintérieures , et le peu de diamètre. Dans l’Ayène et. dans les phalangers, la proportion des intestins augmente beaucoup. \ . Cette proportion est généralement, très - grande dans les rongeurs, qui joignent à cela un cœcum très - considérable dont la cavité est fort inégale. Dans le genre des rats cependant , elle ne surpasse pas, pour la plupart, celle qu’on observe dans les singes ; aussi plusieurs espèces de ce genre se nourrissent - elles volontiers de substances ani- males. Dans les édentés, dont la nourriture est tantôt vég gétale, tantôt animale, la longueur du canal intes- tinal est généralement petite, Cette briéyelé est 444 XXI° Leçon. 7ntestins. remarquable dans les tardigrades, qui manquent de cœcum et vivent, malgré cela, de végétaux. Sans doute que plusieurs des circonstances physiques qui nous ont paru, dans les autres animaux, être nécessaires à la digestion des snbstances végétales, sont compensées chez eux par des circonstances chimiques, qui donnent aux sucs digestifs : une plus grande activité. Ils ont d’ailleurs un estomac com-. pliqué, qui doit suppléer, en très-grande partie, au peu de longueur du canal intestinal, et au manque de cœcum. Les fourmiliers, au contraire, dont les intestins sont aussi longs, ou quelquefois beaucoup plus ( car ceux de l’échidna égalent sept fois la longueur du corps), n’ont qu; un, estomac à cavité simple, et les alimens n'y parviennent pas tout mâchés , puisqu'ils n’ont pas de dents. Le canal intestinal est également court dans les tatous , il excède à peine cinq fois la longueur du corps : ce peu d’étendue n’est pas compensé par la complication des cavités stomacales ; aussi ést - il probable, comme le pense d’Azara, qu'ils se nourrissent de substances animales. | Dans l’éléphant, ce canal n’est que sept fois aussi long que le corps, mais il a un très-grand diamètre. Dans l’Aippopotame , il excède de plus de neuf fois la longueur du corps. Dans le daman , il n’est güère moins long. k Dans le verrat, il excède de beaucoup la lon- gueur proportionnelle qu’il a dans le sarglier. On Arr. I. Longueur proportionnelle. 446 peut voir, dans les tables, une différence analogue entre le chat sauvage et le chat domestique, dont le dernier a, à la vérité, des intestins d’un plus petit diamètre. Cette différence est inverse entre le /apin sauvage et le lapin domestique, c’est-à-dire, que le canal intestinal est proportion- nellement plus court dans le dernier que dans le premier. Son étendue en longueur excède dans le cochon de Siam celle de plusieurs ruminans. Les animaux de cet ordre sont généralement ceux de tous les mammifères, chez lésquels le canal intestinal est le plus long, et, parmi eux, c’est dans le bélier qu'il a offert la plus grande lon- gueur : il excède, dans cet animal, vingt-sept fois la longueur du corps. Celui du du/le est remar- quable en ce qu’il est beaucoup plus court que celui du taureau. | Cette grande étendue du canal intestinal, dans les ruminans , doit suppléer au défaut de bour- soufllure. dans les gros intestins et au peu de vo- lume du cocum. Elle est beaucoup moindre dans les solipèdes, dont les gros inteslins sont énormes et boursoufllés , et qui ont d’ailleurs un énorme cœcum. Elle diminue successivement de dix à huit dans le cheval, l’âne et le zèère. : Parmi les mammifères amphibies , le phoque l'a vingt-huit fois aussi long que le corps, tandis qu'il est à peine six fois aussi long dans le /a- mantin austral (trichecus manatus australis ), qui, passe pour se nourrir de végétaux, Ce 446 XXI° Leçon. Znlestins. dernier a un estomac à cavité compliquée , tandis que celui du premier n’a qu’une cavité simple. Dans les céfacés, il y a un canal inteslinal passa- ‘blement long, réuni à un estomac très compliqué. C’est du moins ce qui a lieu dans le dauphin et le marsouin. - Dans les orseaux, le canal intestinal est géné- ralement très-court et semblable en cela, comme ‘pour son diamètre , petit, et à peu près égal par- tout , à celui des mammifères carnassiers : sa lon- gueur varie de deux à cinq dans la plupart. Les gallinacés et ceux de l’ordre des passereaux, qu se nourrissent exclusivement de grain, l’ont ordi- nairement plus grand que ceux qui se nourrissent de matières animales ; lorsque cela n’a pas lieu, comme dans lè casoar, il a des étranglemens qui le partagent en plusieurs poches , et compensenit ainsi sa grande briéveté. Plusieurs oïseaux qui ne' se nourrissent que de poissons, l’ont aussi long pro- portionnellement que ceux qui ne se nourrissent que de grains. Cette proportion n’est guères moindre dans les oiseaux qui peuvent vivre à la fois de matières animales et de substances végétales. Dans les reptiles, le canal intestinal ést encore plus court, proportionnellement au corps , que dans les oiseaux ; très-souvent il est à peine deux fois aussi long que celui-ci. Mais les tétards offrent, à ce sujet, une différence bien singulière. Le can intestinal d’un tétard de grenouille, est près dé dix fois aussi grand que lespace compris entre t ART. I. Longueur proportionnelle. 447 Panus et le bout du museau, tandis que dans la grenouille , cet espace n’est que la moitié moins long que les intestins. Il y a d’ailleurs d’autres différences importantes dans la structure du canal intestinal de l’un et de l’autre , que nous indique- rons dans les articles suivans. Cette briéveté du canal intestinal dans les rep- tiles , se rapporte trés-bien à leur genre de nour- riture. C’est aussi ce qui a lieu dans les poissons , dont la plupart se nourrissent de proie. Tous ceux- ci ont un canal intestinal fort court, et organisé de manière à accélérer la marche des matières qu’il contient. Mais dans le peu de poissons qui peuvent vivre de gégétaux , la portion de ce canal augmente beaucoup : elle est, par exemple, près de six fois aussi longue que le corps dans quelques chætodons. Il est loin d’atteindre à cette proportion dans quel- ques cyprins , quoique dans certaines espèces il soit dix à douze fois aussi long que le corps (1); mais d’autres circonstances, comme nous le verrons, suppléent à sa longueur. (1) Suivant Gueldenstaedt , le canal intestinal est dix à douze fois aussi long que le corps dans le cyprinus-capæta , ‘et seulement une fois aussi long dans le cyprénus-mursa. 448 XXI° Leçon. Intestins. } TABLE des longueurs du canal intestinal dans les mammifères. S - NOMS Fi ©] © des Re 3 o 1°] ANIMAUX. DEPUIS LE BOUT DU MUSEAU jusqu’à l'anus. LONGUEUR INTESTINS GRÈLES. LONGUEUR du TOTAL DE LA LONGUEUR du CANAL INTESTINAL RAPPORT de la‘longueur du eorps A CELLE DU CANAL INTESTINAL, LONGUEUR EN LIGNE DROITE LONGUEUR DU COLON et DU RECTUM QUADRUMANES. ‘ à peu près. Gibbon.. . . . | 0,351 | 2,273 0,031 0,513 | 2,817 |::1:8 RSajou . Le | 03337 1,785 0,064 0,256 | 2,095 | ::1:6- DlCoaïta. . . . . | 0,445 | 2,354 0,108 | 0,337 | 2,799 1:6,3 niPatas . . . . .| 0,486 | 2,164 0,067 0,919 | 3,150 | ::1:6,5 Callitriche . . . | 0,384 | 1,623 0,049 | 0,649 | 2,321 | ::1:6 Malbrouck. . . | 03472 | 2,110 0,047 0,730 | 2,687 | ::1:6. Macaque. . . . | 0,499 | 2,273 0,063 1,055 | 3,591 | :*:1:6,7 [Magot. . . .: . | 0,649 | 2,597 0,054 0,811 | 3,462 | ::7r:5,4 { Mandril ... . | 0,689 |: 4,715 0,045 | 0,865 | 5,625 | ::1:: 8,2 A Mococo . .: . . | 0,432 | 1,487 0,162 0,594 | 2,243 | ::1:5 Mongous. . . . | 0,459 1,190 R 0,162 0,594 1,946 ::1: 4,3 Vari. « , . . . | 0,540 | 2,164 0,378 0,757 | 3,299 | ::1:6 AILoris . . . . . | 0,202 | 0,486 0,040 0,175 | o;you | ::1:3 HTarsier.,. . . . | 0,105 0,418 0,031 0,047 | 0,496 |::1:4,7 CSC D nous gs. Galéopithèque | varié, . + + « Roussette . . . Vespertilio sori- Pcious - .. : Ves. Cephalotes, Noctule . . . . l | ( Ours des Alpes. . © urs blanc. . . Joutôn . . . . IRaton . . . . . Bonn. . |... Hérisson. . . . M usaraigue d’eau M aupe, 4 .. D. Chrysoclore du Dep 0. . Ichneumon d'É- gypte . « . + Surikate. . . . ART, * DEPUIS LE BOUT DU MUSEAU jusqu’à d'anus. LONGUEUR EN LIGNE DROITE CA Fe A ca 4 n “A A oO D ge © © & ee Æ En Q ui Æ ñ E LA 1 I. Longueur pr LONGUEUR d C&acCuM Li LONGUEUR DU COLON et oportionnelle, DU RECTUM. CHEIROP TÈRES. . e . L] . . . 0,400 0,056 1,901 0,051 0,087 0,556 SESRIET. TOTAL DE LA LONGUEUR du CANAL INTESTINAL. 10,700 12,664 ‘4,221 4221 2,922 1,73 0,256 0996 0,622 0,566. 1,207 RAPPORT de la longueur du corps à peu près. 1e .. 6 Q A CELLE DU ÇANAL INTESTINAL. &bo H|Putois. È NiBelette. . . . . Hermine. . BlChat sauvage. . “K|Chat domestique. K|Panthère. . . . fiCouguar. . ... iOcelot. . . : . Lynx. eheltiet els É (Chien mâtin . . Loup HIRenard . . . . + +. + | Loup noir . . . i Hyène. ANA Givette . lGenette . . Sarigue’. « . -M]Marmose. . . XXI" LEcon, {ntestins. DEPUIS LE BOUT DU MUSEAU jusqu'à l'anus, LONGUEUR EN LIGNE DROITE 0,994 0,423 0,459 0,432 0,175 0,256 6,567 1,926 1,798: 1,176 1,136 0,703 0,797 1,068 1,217 0,743 0,946 1,048 0,459 9,259 0,784 4 0,414 0,121 LONGUEUR des INTESTINS éGRÊLES CARNI 1,028 1,366 6,656 4,383 3,355 2,137 2,327 4,708 4,870 2,997 4546 75468 2,381 4,271 3,572 Cæcum. LONGUEUR du DU RECTUM. ei [e) = [e] Oo P A # æ Lo] F (2) 4 (e) mn VORES. 0,135 0,297 0,216 0,324 0,067 1,136 0,087 | 0,974 0,040 6,703 0,045 0,310 0,022 0,405 0,162 0,771 0,297 0,649 0,108 0,342 c,189 0,546 0,243 | 0,974 0,018 0,229 0,018 0,143 0,022 0,216 PÉDIMANES. 1,217 0,229 0,243 0,043 o,081I 9,013 TOTAL DE LA LONGUEUR du s CANAL INTESTINAL 3,463 1,785 1,920 2,354 0:459 0,974 1,460 2,406 6,859 5,444 4,098 2,492 2,754 5,641 5,816 3,047 5,281 8,685 2,628 1,437 3,819 4,541 0,267. ap .. eo on a En RAPPORT de la longueur du corps ee ne PER ES CUT LA CR : sr TR cs . pe CCR .. mm 1: RS À © © DE ù nn A CELLE DU CANAL INTESTINAL, D SE & Ex: a £ OO À FR © ÿ Où © Où œ “ ÿ O1 Où Co Soua Q où & : 49 eu près. É e CROP RES ÉLUS AR LES LEE Arr. L Longueur proportionnelle, 451 CA ä “ > à : = COMME 2 À Fe le H D < 2) B gé n ” © 5 s 5 à ef: ‘4 ‘1 © #|% = EH el AE Re De RE Ba Pal te | T2ue à AS | o H DA LC FRE « > A © A O5 Shi pb 4 ENEN IE " 4 2 E RCA os [65 z| w% Re JAN AE A 3 eo ë Fe) F m FA ES nu | H Fa 8 re] A 4 8 pb À = © n © D = A £ = À 2 nu A HA HN IPEIUEAANURE “Aa È . a ä © 3 à a] re © [e) ë à a I 4 L à peu près. 0,046 0,144 | 0,511 |::1: 2,6 Cayopolin. . . | 0,195 0,432 0,396 1,208 5,767 |:: :11,8 |} Phalanger . . . | 0,320 | 2,273 Ÿ ï RONGEURS. ‘0 Ranguroo rat. . | 0,297 | 0,974 0,020 0,660 | 1,654 |::1: 5,6 Kanguroo géant.| 1,298 9417 |. 0,432 3,517 |13,366 |::1:10 Bhascolome . . | 0,470 | 2,000 0,014 1,750 | 3,765 |::1: 8 ï « app. vermif. d: 0,030 halo 6 0,470 | 2,470 0,400 2,810 | 5,680 : 1:12, Bochon d'Inde . | 0,306 | 1,920 0,108 1,001 | 3,029 :1: 8,9 BBouti. . :... .| 0,463 | 6,404 | 0162 1,132 | 7,788 :1:16,8 latouche, . . | 0,108 0,676 0,033 0,216 | 0,925 :1: 8,6 Ë ureuil. .« . . | 0,229 | 2,218 1,136 0,540 | 2,894 : 1:12,6 | armotte . . . 0,486 | 2,516 0,094 1,244 | 3,854 :1:8 Jastor. . . . . | 0,630 4,302 0,270 1,298, | 5,870 :1: 0,8 ièvre, . . . . 0,513 | 3,734 0,676 1,623 |. 6,033 51:11, Apin sauvage . | 0,414 3,192 0,324 1,082 | 4,598 : 151154 apin domesti - que . . . . . | 0,445 | 2,697 0,405 0,974 | 3,976 1: 9,3 at d'eau. . . . | 0,189 | 0,567 | ‘0,1% 0,486 | 1,242 |::1: 6,6 2 MEQRONR o,0y2 | 0,364 0,036 | 0,135 | 0,535 |::1: 5,8 hrmulot. . ...| 0,249 | 1,650 0,060 0,324. | 2,034 |::1: 8 Duris. . . . .| 0,085 | 0,432 0,020 0,681 | 0,533 |::1: 6,3 11: 6,3 PRES 0,189 | 0,919 0,405 0,243 | 1,567 S Û Ffa "a + CRIS NI PIE ONE "‘XXI° Lecon. Întestins. EH 5 LA “ E 4 C3 (e) a : S a e 2 A # “ S e © D Ss as eee LS 3 so 2 6e D # = : “ P LE ps A À a a t re] Ê e Es à a ROME le = RE A {9 Are = uw = SR z °=# ® © zx © & © m © AT z EH, ME » ë ? = . LT z a & © « el Æ à = le) 2 © 2 A À a an y? re | Æ À D A = < RMS E = 7 à Me » 5 Z Ë Z zx o O 2] O a Fe SE * A Ondatra . . . .| 0,339 | 0,811 0,189 | 0,594 | 1,594 Gi: 1: 1. 20e;62 0m à à Phent «4 Pa Len 1,082 RIGFOE il: ee 0,121 |+ + +. | én 25: sy Eli . | 0,892 Mnscardin. .-.) 672 |.0. 1. 124. 0.1.0 9/#92 llHamster. . . .| 0,216 | 0,855 | 0,081 | 0,418 | 1,364 £ ÉDENTÉS, Échidné. . . | 0,370 2,250 0,022 0,530 | 2,830 ‘Orvithorinque . | 0,215 0,851 0,020 0,243 1,114 Fourmilier. . .| 4,162 |0,519 | 2 cœc. de 0,004 long. a,202 larg::},0,081 0,608 Tatou cachicamel e,:83 0,974 Wsse |. %160,13500}40,089 TARDIGRADES. Paresseux-Unau,l 0,265 | 0,812 |. . . . .| 0,162 | 0,974 Paresseux-Ai. | SP °P0 00] FAP OO CORP 6 110060 | ÉLÉPHANS. Éléphant d'Asie.| 2,600 [18,200 | 0,900 9200 |27,900 FÉléphant d’Afri- que. .:. . ,f 2,795 (12,339 ‘0,486 6,655: | 19,400 à RAPPORT de la lougueur.du corps A CETLLE DU CANAL INTESTINAL, peu près. ‘1: 4,7 11211 10,41 PR Pen EU 73 ‘1: 6% : 6,3) s 1: ECRRE Arr. 1. Longueur proportionneîle. 453 ar rs CRE RL A ASE ENT DS AVES RE 2 MR ant, CCE RETENIR RL IE ETES MORE TSETETA | ; { m4, ï CA ‘4 à | Ela & [e) È = 2 Z 8 à 5 Di < SE | d 2 # & Lt e : D La EL É | its li lie de MEN REl | da E | NOMS OS ISMERE RE m TN 2 BE SR | mA, 6 — Di? bp 32% 5 Pa 45 | des DB es o FE x ie é 8 SUtS > UE mm A = 8 5 # me e © © ANIMAUX. a œ | # # % Le à E RES EME lo) «| © Die TES le 5 5 2 A n © se. z = À o = E z és < > à A D À y A Ë ë o © 5 ss Le] A La « Li PACHIDERMES. Daman. ; : selor © a pét près. | nOUS, .:. 4 + | 0,247 1,982 0,0b4 1,189 À: 2,825 | :.: 1 :25,4 [1 ADaman ;. . selon Pallas. . . .| 0,408 1,866 | très-court. |" 1,948 | 3,814 | ::1: 9,3 ippopotame CR NO) 4202/0072 LENS SN 4,989 |: 1 :121054 Pecari. ..: ..| 6,838 | 6,169 | o,oB1 2,597 | 8,847 | ::1:10,5 Sanglier .” ia” 1 5,866 | 16,722 0,216 45221 | 16,559 “125 9 Merrat. . : . -| 1.487 | 14,937 | 0,189 4,870 | 19,996 | : : 4 : 13,5 [Cuchon de Siam. 1,203 | 15,424 | o,135 3,572 | 19,151 | :: 1:16 | A RUMINANS. A hameau. F* . | 8,409 } 23,055 | o,9ÿ4 18,184.| 42,213 |: : 1 : 12,3 Dromadaire . .| 2,475 | 14,288 0,540 13,638 :| 38,456 | : : 1 :19,5 Maurcau. ! . .l'2,h91 | 37,018 0,811 11,040 | 48,869 : : : 1:22 Bufle: . - : ...| 2,651 ‘| 22,730 0,405 03741. | 33,875 | :: 4 112,9 Bélier. . 4 ..T 1,01 | 21,431 0,243 | 6,494 | 28,168 li51728 Moufflon. : . . | 1,180 | 21,593 | o,2ÿo | 75357 À 27229 | ARROCE) [Bouquetin . A IPTEOL 13,314 o,2ÿo ‘| 4,870 | 28,494 |:t2:18 JChevreuil : . .| 1,122 7,468 | o,1B9 4546 | 12,203 ER-NE TOE à Cerf. :] 1650 | 12,339 0,432 8,767 | 22558 | ::2:12,5 \utilope CHPrafd 2.) . 1,257 13,638 0,243 4,870 | 18,751 |: : 1:15 45% XXI° Leçon. ntestins. Ë Cd CR à É à s © D dé 22 e = 4: 4 B.£ a 4 “ ZE WU). x sea SE Le P sl NE ME H 3 E NOMS 6 A4 Lo o A 5 2 ë “a 2 RE a EULNE Peu Pb sb sc |4se 9 5 à “A zSs lo pr we © a vom | Ses | mi ANIMAUX. Hd Ehale e AIRE D... 4. sul LORS CAEN F ® A 3 4 © b D #5 | © D le) _ Bb |A £ me ue SPMQRL A o CR PS 3 w & » E < < © 7 US z Z EPA io © à sw! mn [e} © o a =. EH . SOLIPÈDES. | à peu près. I Cheval. . . . .| 2,570 | 18,184 0,811 6,494 | 25,489 | : :. 1:10 Ame. (ie: ce 1,704 10,391 0,513 4,546 | 15,450 | ::1:9 Zèbre « , « . . | 2,245 11,852 0,784 6,331 | 18,267 | : :r:8 AMPHIBIES. Phoque presque adulte, . . . | 0,700 9,5 0,060 0,450 | 20,040 |::1:28 Morse (fœtus)..| 0,148 0,811 | très-petit, à comme un tubercule.| o©,108 | 0,919 |::1: 6,2 La Lamantin (fœ- tus ), . . + 9 vw D © 2 0,974 | très-court.| 0,621 | 1,595 |::1: 5,6 « i ui : l Marsauin. . . . eagle + à ete el) Vida v : i jusqu'à l'origine de la na- Depuis le bout du museau geoire caudale, 1,740 Arr. I. Longueur proportionnelle, 455 | | 17 ABLE des longueurs du cannl intestinal, dans « ï les oiseaux. L 4 s (14 (| | (l + date ï 2 & 22512 24 LB |R a E] F a , < | She lE FA 5 à SEE Bree \ = EN sl B A H © £ THERE 2 RSR ES CS E ONE EN à 8 at Se A G] ZE S Z © s SE D CRE Bud me À SON EU LA 8 nie lés HSM: la © | 2 \ rs S =} Hs rar 2 NOMS. AIS 4 lien d A S Ets MARS ton À 0.4 5 +- Ce L [è] Æ Do ,2 Re de fm © à | 29 b pHe lg rt ls E SEM OMS ri © AZ à l'A <'E EE Û FR © F2 r2 Oo 4 é un z a % © Eire LEE ie à D À n 4 SN &S >? Fos: |" B a n © o 2 RS | RIRE € © Din Haba OUX LA CR A” ; 0 bp % POSE re, © © , A mE|z . NZ 84 a Ba. A Ft © |Ga E CN | De] CA Messager du (| Cap (Falce | serpentarius)| 0,595 | 1,785 He HEpervier. . . | 0,162 |. .... || : Chouette . .| 0,297 | 0,520 | * k 2 tubercules. æ | 0162 | 21,947. DE SRE ME RO TOR 2 cœcums, à deo,067 | 0,020 | 0,674. # cœc. deto,006 | 0,006 | 0,823 lCorneille . .| 0,249 | 0,805 * | Corneille man- 2 cœc. de o,o11 | 0,012 | 0,996 2.cœc. de 0,006.| 0,020 0,336 2.cœc. de 0,006 | 0,020 | 0,412 inson des Ar- | dennes, . .| 0,108 | 0,360 Pinson . . .| 0,985 | 0,304 | | Étourneau. .| 0,182 | 0,385 l 2 cœc. de 0,006 | 0,018 | 0,390 2 cœc. de 0,004 | o,010 | 0,332 Alouette. . - | 0,081 0,189 NUE STE PNR NL ARUAE 0,189 |::1:3,4 EHocco. . . . | o810 |. . . .| 2 cœc. de 0,162 | . . . . | 3,896 sas Martin pê- Bcheurs/-.. | oc). . Le -.... 1... 0297 |::2:2 456 XXI° Lecow. Intestins. RON ANR A AT TT NE NSP PORN AIRE DEnDUE DEEE US NOMS. = E = : | | 2 Coecums;, 1 à peiiie 0,002 | 0,013 | o,125 |::1:3 É 2 cœc. de 0,649 |. - . . [14,037 |::1:8 |] 2 cœc: de 0,148 | 0,270 15980 |::1: 1,711 0,170 0,165 | 14625 |::1:5,6 | 2 cœc. de 0,040 | 0,040 0,648 |::1:3,5 | Fe (5 | jusqu’à c&œcum jusqu’à l'anus LONGUEUR DE L'ANIMAL, depuis le bout du hec jusqu’à L'EXTREMITÉ DES VERTÈBRES DU COCCYX LONGUEUR DU CANAL INTESTINAL L'INSERTIGN DES CŒCOMS LONGUEUR CHAQUE LONGUEUR DU CANAL INTESTINAL DEPUIS L'INSERTION DES CŒCUMS TOTAL DE LA LONGUEUR DU CANAL INTESTIWAL, ÿ compris les cœcums RAPPORT DE LA LONGUEUR DU CANAL INTISTINAL avec celle du corps. té 6,660 . 0,108 | LS Fe 0 le d &09# M. - Case Se 1486 Poule. #. : . | 0,290 ‘| 1,180 É Rale d’eau. . 0,18y J | Alca tetracula| 0,199 2 cœc. de 0,004 Butor. .? . . | 0,521 5406. | 1 cœc. de 0,013 | 0,108 1,527 51: 2,91 1 Ep Æ | Eléron: 1... | 0,653 2,029 | 1 cœc. de 6,009 | 0,081 2j1ip |::1:3,61] ÉGrand pluvier, 0,270 418 0,061 0,020 | 0,560 |::1:2 | Huitiier. . .l 0,220 | 5,559 0,100 0,090 |-1,840- |::1:8 | Cérmorah. “110,598 À ..4. 1. . « + de L 101102;279 :1:3504 Mouette grise 0,263 | 0,657 |2cœc. de 6,006 | ojo4o | ojzio |::1:3 L Saréellé de ll | || Chiñé : . 1 0,320 | 1,470 Macot: dé,069 | 0,018. 14p1 ditr4ÿ | Piette. | . .| 0,351 APE 1e a RU € PR A, RE 1,789 ia: 5 0 Éisiguièux .\ 0,18) 559 -| 2 cœc. de 0,040 | 0,027 |-0,667 :4a:3,6 1 Bernàäche . . | 0,568 ,785 | 2 cœc. de 0,207 | 0,135 :| 02,314 114 FOR. Eu t2ME0,po3 4058 0,207 0,162 1,924 ::1:2,7| . . . . ois6b 1:4,4 Arr. I. Longueur proportionnelle. 457 ‘ } T ABLE des longueurs du canal intestinal dans ae rèptiles, RAPPORT LONGUEUR | LONGUEUR) LONGUEUR LONGUEUR avec des des gros ÿ TOTALY. N JU PR INTESTINS INTESTINS. A LA LONGUEUR grêles. | du corps. ATortue grecque. 1 Crocodile du Ni] ou Crocodile du Nil | Al Genre). A Gavial. .: A Caméléon : . Gecko à goutte- léttés: : 4, . . Soinque Schnéi- dérien . : . . Iguané ardoisé. | À Isuane ordinaire. A Léa gris. . L: Coulenvre À col- lier CN PET M Crapaud . | . . A Greñouille .. 4] nouille. . .. | Salamandre … , : 458 XXI° LEÇON. {ntestins. TABLE des longueurs du canal intestinal ‘dans les poissons. LONGUEUR DU CORPS LONGUEUR du RAPPORT €ANAL LONGUEUR| TOTAL | de intestinal du de LA LONGUEUR depuis RECTUM |LA LONGUEUR] du coxps depuis le bout du museau NOMSs. jusqu'à . l'extrémité de] le pylore ou du canal avec celle la queue, à la valvule | gros intestin. | intestinal. du canal non compris du intestinal. la nageoïre. rectum. \ Lamproyon . . 0,148 SU ol: saine aù ef 11e 0,080 (a) Raïel.<:, 20 300 (D). | Res re 0,200 Squale. , . .. 2,759 0,351 0,189 (d)| 0,540 Esturgeon. . . 2,273 ss... 1,200 Polyodon feuille.| o,114 (c)|. . . . . |. . . .. 0,024 Baliste. . . . . | 0,130 eds lGenr elle de 0,270 Tétraodon mola. 1,000 CCS 3,572 Tétraodon ob- long. cs NE 0,140 ee el! 1 CUT 2 RUE 0,090 Das helene hi.) css. M eds. 17. hic 9,200 Sie 0. ND 0, 7eb HNe0 NES TE 0,254 Merlan. . . .. 0,200 sole se 0,240 Cottusinsidiator.| 0,360 0,279 0,960 0,339 . Pleuronecte (li- mande) , . . 0,150 Ce EL ©: ae ES 0,200 - (a) Mesure du canal alimentaire depuis l’arrière-bouche jusqu’à l'anus. (b) Longueur mesurée depuis le bord de la mâchoire inférieure jusqu’à l'anus. (c) Longueur prise depuis le bout du museau, non compris la feuille, (d) Longueur mesurée depuis la fin de la valvule spirale jusqu’à l'anus. \ ART. 4 Longueur proportionnelle. 459 LONGUEUR| LONGUEUR | DU ConPs du RAPPORT |k depuis le bout CANAL LONGUEUR] TOTAL de | du museau intestinal du de LA LONGUEUR | NOMsS. jusqu’à depuis RECL?UM LA LONGUEUR] du corps l'extrémité de! le pylore ou du canal avec celle la queue, à la valvule |sros intestin.| intestinal. du canal non compris du \ intestinal. la nageoïire. rectum, | / | Chœtodon arcua- | ML ie T'0105 0,545 0,055 0,600 on: 0,7 DeRehe. 0,219 SENIORS LITE VOS 140: ANSE 109 Perca labrax . .| 0,923 ne Maleler tie tel 10,709 T0 1 ASpare. ...| ougo |... ..1... ..1| 0,730 :12,0 HBarbeau. , . .| o,39o |... ..|... ..| 1,015 ::1: 2,6 photausle. À cr 0,210 PT EN ORN FENTE DATE 0,366 ::1:1,8 |Dobule. . . . . 0,299 AU e ehlisl eoret ele 0,400 NE TASSE Tate : . . .| 0,280 PEUR RRQ LEE Poste ri na 1#.Esox brasiliensis è (l’Espadon) . 0,130 PRET TAN CA ANA CRE 0,090 ::3,3:1 IBrochet . . . .| 0,840 0,680 0,140 0,820 :11:1,%4 lBichir (Polypte- Îl rus niloticus).| 0,510 GE MR A A LOT RAR EN A7] 11 NMormyre älèvre.| 0,260 CNE PAT RENONCE Le ::1,6:1 | Mugil cephalus.| 0,250 RSS A MIT 0,950 :: 1: 3,8 Î ilure bagre . .| 0,320 0,720 0,080 0,800 ::1:2,9 | } 460: XXI Lscon. ZAatestins. A R T'HC PECETS Proportion de lu longueur du canal intestinal à sa circonférence. NoTRE but n’est pas de comparer en détail, dans cet article, la circonférence ou le diamètre des in: testins avec léur longueur. Nous nous bornerons _à viter quelques exemples pris dans les mamuni- Jères, pour prouver l’assertion avancée , dans ’ar- ticle précédent, que, lorsque là longueur du canal intestinal s’écarte beaucoup dans uñ animal. de celle observé ée dans les animaux voisins , dont le genre de vie est à peu près le même, le diamètre dece même canal augmente ou diminue souvent d’une … mañièré inverse , et détruit, en partie , l’effét d’une semblable diminution ou augméntation dâus lælon- gueur ; sinon le genre de vie de Fanpeel en ‘est motlifié. L Dans les animaux dont le canal intestinal pes être divisé en gros et petits intestins, son diamètre diffère bétons dans l’une ou l’autre de ces di- visions. Dans le 2:bbon, la longueur des intestins grêles estrà leur circonférence : : 31 : 1; celle du cœ- cum ::1:4, et celle du-rectum et du colon réu- ré mis: 49: UE Dans le coaïta, la même proportion pour les intestins grèles est : : 46 : 1, pour le coœcum : : 4:59, A Arr. IL. Circonférence proportionnelle. 461 pour le colon et le rectum : : 5 : 1. Dans le patas à bandeau notr , la longueur des intestins grèles est à leur circonférence : : 4o : 1 ; celle du coœcum : : 5:6, etcelle du colon et du rectum pris ensemble : :11: r. Dans le 1andril, ces différentes proportions sont LT 728005): + 81 T: * On voit, dans ces quatre exemples, que c’est le mandril qui a les plus petits intestins grêles , et le gibbon les plus gros, et que ceux du coaïta et du patas ont une grosseur moyenne entre Îles intestins des deux premiers. Cette remarque ser- vira à empêcher les rapprochemens que l’on pour- roit faire, en ne considérant que la longueur re- lative du canal intestinal de ceux-ci. Les gros intestins , le cocum excepté, ont aussi un plus grand diamètre dans le gibbon èt le couïla: mais ce diamètre est moindre dans le Ppatas que dans le mandril. v Dans le 77aki mococo , la longueur des intes- tins grêles est à leur circonférence : : 4r : 1; celle du cœcum : : 2: 1 (-ce qui suppose cet intestin très- gros , car il est fort long), et celle enfin du rec- turn et du colon :':1: 1. * Dans la octule, dont le canal HE ha est fort court , sa circonférence est à'sa longueur : : 1:28; ce qui indique une proportion assez grande dans lä première dimension. Dans l’ours brun, le même rapport est :: 1:87. Dans le hérisson : : 1: 58, dans le Dlaireau : : 1 : 8o, dans le raton : :1:78, dans le taupe : : 1 : 89; dans la musaraigne d’eau 462 XXI Lecow. Zntestins. : : 1: 19. On voit par-là , que, dans ce dernier ani- mal, le diamètre proportionnel du canal intestinal est beaucoup plus grand , que dans les autres plan- tigrades , et compense ainsi l'extrême briéveté de ce canal, toujours comparée aux aninaux de la même famille. Par contre, ce diamètre est très- petit dans la taupe, relativement à la longueur des intestins, qui est très-grande. Mais dans l’ours brun, la longueur et le diamètre semblent contri- buer à la fois à rendre cet animal frugivore. Dans les carnivores, le canal intestinal a ordi- nairement un très-petit diamètre ; la circonférence est à la longueur des intestins : : 1 : 64, dans la loutre : : 1:66, dans la fouine : : 1 25, dans la beleite , dont le canal intestinal est plus court rela- üvement au corps , que dans les deux premiers. Dans le Zion , où l’on retrouve les intestins divi- sés en gros et petits, la longueur des derniers est à leur circonférence : : 80 : 1; celle du cœcum:: 5 :6; celle du colon et du rectum : : 7 :*1. Dans le Zoup, ces proportions sont : : 65 : 1, pour les intestins grêles : : 26 : 1, pour le cœcum et pour le rectum et le colon : : 7 : 1. Mais dans l’Ayènre, dont le canal intestinal a une longueur beaucoup plus considé- rable que ceile des autres carnassiers digitigrades, la circonférence des intestins grèles est très-petite; elle est à leur longueur :: 1:110; celle du coœcum: ::4:9, et celle du’ colon et du rectum pris en-, semble : : 1 : 6. énis) - Dans le sarigue, ces rapports sont: : 1 : 29, : :6:5, Arr. Il. Circonférence proportionnelle. 463 ::1:5,6; aussi ses intestins sont-ils très-courts, relativement au corps. Dans les rongeurs, les intestins sont ordinaire- ment très - longs , comme nous l’avons déja vu, mais leur grosseur proportionnelle n’est pas consi- dérable, à l'exception de celle du cœcum. Dans l’écureuil, on trouve pour cet intestin la même proportion que dans le maki mococo, c’est-a-dire, que sa longueur est à sa circonférence : : 2 : 1. Dans les intestins grêles, ces quantités sont :: 128 : 1; et dans les gros , non compris le coœcum : : 20 : 1. Dans le polatouche, ces rapports sont , pour le cœcum : :1:1, pour les intestins grêles : : bo:1, pour le colon et le rectum : : 12 : 1. Si l’on fait attention à la longueur des intestins de l’écureuil et du polaiouche , comparée à celle du corps, on verra que, dans ce dernier, si la longueur est moindre , le diamètre relatif est plus grand. Dans le cochon d’Inde, ces mêmes rapports sont : : 8 : 5,5,::85:1,::846:1.Dansle rat ::5:4, : 51 :1,:: 15,5 : 1. On voit que dans ce dernier, le diamètre des intestins n’a pas diminué en pro- portion de sa longueur, comparée à celle des autres rongeurs qui est beaucoup plus considérable. Aussi le naturel de cet animal diffère-t-il de celui des autres rozgeurs ; il peut très- bien se nourrir de chair, comme nous l’avons déja dit dans l'article précédent. Dans les Zoirs, la circonférence du canal intes- tinal , est à sa longueur, pour le /oër proprement 464 XXI° Leçon. Intestins. dit : : 1: 80, pour le /érot :: 1: 25, pour le mus- cardin ::1: 66; ce qui indique un plus grand dia- mètre dans le /érot que dans les deux autres. Dans le fourmilier la même proportion, pour les intestins grèles, est : : 1 : 26; pour les gros : ! 1: 2. Dans le tatou à neuf bandes : : 1:18, Dans l’éléphant, dont le canal intéstinäl n’a pas la longueur relative de la plupart des autres her- bivores, cetie proportion indique un très - grand diamètre ;elle est, pour les intestins grêles : :1:18, pour le coœcum : : 8 : 1, pour le colon et le rectum SE 7 | : Dans le sanglier, ces rapports sont : ‘1:76, ::1:1,::1: 26. Ils sont beaucoup plus éloignés dans le taureau, dont la longueur des inteslins “grêles est à leur circonférence : : 271 : 1, celle du cœcum : :6 : 1,et celle du rectum et du colon::51:1. Dans le bufle,au contraire, dont la longueur relative du canal intestinal est moindre , on trouvé ces rap- ports: "2 166 2 FE ue PRET CAONE Ils sont, dans le cLeval, dont le canal intestinal est court, comparé à celui de la plupart des rumi- RATES E TL2" 1 a rie 1. es rapports in- diquent que la proportion du diamètre des gros intestins est beaucoup augmentée; celle des intes- tins grêles l’est également un peu. Arr. III. Division des intestins, : 465 ARTICLE III. Division des intestins en gros et petits et en appendices, et proportion des petits intestins aux gros. IL Division des intestins en gros et petits et en appendices, Days la plupart des animaux vertébrés, le canal intestinal peut être divisé en deux portions bien distinctes. L/une, ordinairement plus longue , d’un calibre plus petit, à surface interne , très-souvent veloutée , commence au pylore, et se termine à la ‘seconde ; celle-ci, plus grosse et plus courte, à sur- face interne , très-rarement veloutée, à parois très- souvent plus fortes et plus épaisses, aboutit à l'anus. A. Dans les mammiferes. Dans les mammifères où cette distinction peut avoir lieu , la séparation des deux portions est in- diquée par un ou plusieurs appendices, qui portent ‘ le nom de coœcum lorsqu'ils sont gros et larges, où d’appendices vermiformes lorsqu'ils sont longs et grêles. L’£omme, les orangs et le phascolome sont les seuls qui aient à la fois un cocum etun sppenten vermiforme bien distincts. Dans l’échidna, il n’y . aqu'un appendice vermiforme. Mais dans les autres genres de la famille des singes et dans les mukis; 6) G£g 466 XXI‘ Leçon. Zntestins. dans les galéopithèques, parmi les chéiropières; dans leszangoustes, parmi les plantigrades ; dans les carnassiers digitigrades, les martes exceptées; dans les pédimanes ; dans les rongeurs, les loirs exceptés. ; dans l’oryctérope, parmi les édentés ; dans les pachydermes, le damnan excepté , où il y a, outre le cœcum ordinaire, deux appendices co- niques au commencement du rectum; dans les rw- mninans, les solipèdes,les nammifères amphibies, il n’y a qu’un cœcum sans appendice vermiforme. On en compte deux très-petits dans les fourmiliers proprement dits. Il n’y en a pas, non plus que d’appendice vermilorme, dans les autres édentés , tels que les fourmiliers écailleux èt les tatous. Onn’en trouve pas dans les tardigrades ; les chauve-souris, parmi les chéiroptères ; les plan- tigrades , à l'exception des rzangoustes ; les mar- tes, parmi les carnivores ; les lors, parmi les rongeurs ; et les céfacés en manquent également. Mais la présence d’un cœcum , ou d’un appendice vermiforme, n’est pas nécessaire pour pouvoir re- connoître deux portions distinctes dans le canal intestinal. Les caractères que nous avons indiqués plus haut peuvent déja les distinguer. Il en est encore un aussi général ; c’est un rebord circulaire plus ou moins large qui entoure, en partie ou en totalité, l’orifice de l'intestin grêle dans le gros. Ainsi, dans les paresseux, il n’y a que la diffé- rence de diamètre et un léger repli en forme de valvule , qui indiquent les limites et la différence sp - + Art. Ill. Division, des intestins. 4&6y du, 8r9s et du petit intestin, 11lien est à pe prés de amême,dans les latous. 0, La Dans tous les autres mammifères qui ARE de cœcum,, le canal intestinal est tout d’une venue, conservant paratout un diamètre à, peu près égal, diminuant..même un peu quelquefois, ;én allnt vers. l'anus. La division. de,.ce canal en. gros..et petit intestin,, n’est donc plus marquée chez \éux ; ; cependant la dernière portion. de l'intestin ;.qui suit les vertèbres sacrées et.se termine à l'anus, con serye toujours des caractères qui la distinguent du reste. : la plus grande. paisseur des membranes interne, et. musculeuse ,. le défaut de velouté: dans Ja premières. une ES extérieure très-forte de fibres longitudinales dans la seconde. «Dans, tous.Jés namimnifères, qui n’ont qu'un cœ- cum. npelui- ci, ne semble,qu'un, prolongement du gros intestin., que le grêle, laisse en -deca de: son insertion, dans, ce dernier. Ce prolongement varie beauçoup, pour la grosseur , Ja forme et;la struc- ture ; mais.on peut dire que:pour celle-ci, elle.est ordinairement la. même que-celle delà partie'du gros intestin avec laquelle:le ,cœæcum, se continue. Quelquefois ce n’est que dans untrés-court espace que le,grosiniestin, conserve la, même structure et la même. dilatation que le cœcurr, comme dans les gà- léopithèques.; le phalanger brun, la plupantides rongeurs.et les ruminaus; d'autres fois, c’est danis la plus grande partie de son;étendue ;: comme.dans tons des autres, mammifères où.le ;ocum existe; Get FUMER E7 468 ce XXI LEON. /ntestins. testin'est fort grand et généralement boursoüfflé par des bandes tendineuses, dans les animaux qui se nourrissent de ‘substances végétales ,-et même dans ceux qui sont omnivores, téls que les singes, les makis, etc.; cependant cette 'loi souffreldes éxtép- tions. Dans les ruminans, dont l’estomac ‘est très- ‘compliqué , le coœcünt est médiocre tet säns' Et soufflure ; ilen manque également dans és 7üts! pro- prement dits. Il est petit et sans boursoufflure dans le karguroo-rat el le phascolome ; au contraire ’ il est trés-grand et boursoufflé dans les: galéopt- thèques et le phalanger brun, qui passent pour se nourrir en grande partie de matières animales. : Dans les autres animaux qui vivent de chair, le cœcum est toujours trés-petit, à cavité unie, si boursoufflure. Ces caractères sont communs (âux groë intestins : ceuxAci ont généralement, dans les animaux carnassiers ) une cavité égale’, comme les intestins grêles , et il n’ÿ a guères de différence entre eux , que le: plus grand diamètre ‘des gros. La même cavité ‘est au contraire trés-iné- gale dans lés animäux qui vivent de végétaux! Fille est généralement divisée , dans une païtié , ou dans la presque-totalité dé sa longueur ; en un grand nombre de petites cellules, ‘par ' des ‘bandes ten- dineuses qui plissent et boursoufllent 5e5 parois, et son diamètre est plus grand proportionnellément à celui des petits intestins , que dans les carnässiers. Il faut encore excepter ici le phascolome, dont la partie de l'intestin eñ'deca du coscum ; est presque ART. III. Division des intestins. 469 aussi dilatée que celle au-delà; le Ftanguroo , où . les mêmes différences ne sont pas plus marquées, et tous les ruminans dont le colon et le rectum ont un diamètre uniforme, et à peu! près de même grandeur dans la plus grande partie de leur éten- due. Dans les rongeurs , ces différences n’ont lieu que. dans le commencement du gros intestin. B. Dans Les oiseaux. Les oiseaux ont généralement deux coœcums qui s’'insérent de chaque côté du canal intestinal , à peu de distance de l’anus. Dans les-oiseaux omnivores et dans les granivores, ils sont généralement longs et d’un assez grand diamètre : ils manquent dans la plupart des oiseaux de proie diurnes, ou ils y sont réduits à très-peu de chose. Le picvert, parmi les grimpeurs ; l'alouette, parmi les passereaux ; le cormoran | parmi les palmipèdes | en manquent également ; il n’y en a qu’un très- petit dans le héron, le butor, le grèbe. 11 y en a deux très-grêles dans le casoar; ils sont gros et courts dans les harles, les plongeurs , etc. Les oiseaux de proie aocturnes en ont deux fort grands. Dans tous les oiseaux , la courte portion qui est entre l'insertion des cœcums et le cloaque, est un peu plus grosse que celle qui est entre cette in sertion' et le pylore. Ce caractère indique donc aussi dans cette classe , la division du canal intes- tüinal en gros et petit intestin ; il est même en- core marqué lorsque les cœcums n’existent pas. Gg5 &mo XXI° Leçon. Intestins. . C. Dans les reptiles. . Le canal intestinal des reptiles n’a générale- - ment point d’appendice qui marque la division en gros et petit intestin; mais celle-ci n’en existe pas moins dans la plupart. Tous les ckéloniens., là plus grande partie des sauriens , les ophidiens, les batraciens, à l'exception du syren lacertina , ont un intestin long et grêle, qui s’insère à l’ex- trémité d’un intéstin gros’et court, et se prolonge ordinairement dans la cavité, pour y former un rebord circulaire, en forme de valvule. Les ‘pa- rois du gros inlestin sont presque toujours plus fortes, plus épaisses que celles du grêle. Ses mem- branes en différent d’ailleurs, la musculeuse par ses fibres longitudinales, et linterne par des plis, ou généralement par une apparence différente. L’iguane est le seul des animaux de cette classe où nous ayons observé un véritable coecum. D. Dans les poissons. La distinction du canal intestinal en gros et petit intestin est bien moins générale que dans les reptiles. Quelquefois la différence de grosseur est inverse, c’est-à-dire que la porlion qui se t-rmine à l'anus, distincte de celle qui la précède, par d’autres caractères, a un diamètre plus petit, quelquefois même des parois plus minces que celle qui la précède, C’est ce qui a lieu dans les LA ce Arr. III. Division des intestins. 471 raies, les squales, l'esturgeon, et mème le biczir, parmi ceux dont la première portion du canal intestinal a une valvule spirale ; dans les syngna- tes, les coffres, les balistes, parmi les poissons qui ont cette première partie séparée de la seconde per une valvule circulaire. D’autres fois le dia- mètre des deux portions n’est pas différent. Seule- ment elles n’ont pas tout-à-fait la même structure. Leur membrane interne n'a pas le même aspect. La musculeuse présente des fibres qui ont une autre direction dans le gros intestin que dans le petit , et ces différences sont confirmées le plus souvent par la présence d’une valvale circulaire , qui sépare les deux cavités, et quelquefois par un étranglement plus ou moins apparent. Ainsi dans les tétrodons, les diodons, parmi les bran- chiostèges ; le /oup ( anarrichas lupus }, parmi les apodes ; les scorpènes, les zées, parmi les thora- chiques ; le gros yeux ( anableps 4-ophthalmus), les harengs, les saumons , le brochet, parmi les abdominaux , la dernière portion du canal in- testinal , séparée de la première par un repli ou un bourrelet circulaire, n’est pas plus grosse que celle-ci. Enfin la seconde partie du canal intestinal est réellement plus dilatée que la pre- mière dans les silures, plusieurs /abres et spares, le theutis hepatus, les chæœtodons, les perches , les sciènes, les scombres, plusieurs pleuronectes (tels que la plie, la sole, le turbot et la limande), les trigles, les echeneis, plusieurs chabots, les G g 4 452 XXI° Leçon. Intestins. gades, plusieurs #urènes(le congre entre autres), le /ump. Mais dans la Zimande , parmi les pleu- ronectes , le theutis hepatus, plusieurs labres et spares, la cavité des deux intestins n’est pas sé- parée par une valvule. Dans les /amproies, la baudroie, le rat (ura- noscopus scaber),le pleuronecte rayé, le picaud, le sogo (holocentrus sogo), les carpes, les mor- myres, les mugiles, on ne peut établir la distinc- tion du canal intestinal en gros et pelit intestin. Comme presque tous les reptiles, les poissons n’ont point d’appendice à l’endroit de la réunion da gros et du petit intestin. Celui-ci s'insère ordinaire- ment au bout du premier, et ne laisse pas, en decà de son orifice, de cul-de-sac assez marqué pour être distingué sous un nom particulier. En revanche le canal intestinalest le plus souvent entouré, à son ori- gine, d’un nombre très-variable de cœcums , tantôt longs et grêles, d’autres fois courts et gros, simples ou ramifiés, dont les parois sontsemblables à celles de ce canal. Nous nous bornerons ici à donner une idée de leur nombre, et des poissons où on les rencontre, nous réservant d’en parler plus en détail dans l’ar- ticle suivant. Ils manquent dans les chondroptéry- giens ; dans la plupart des branchiostèges (tels que les syngnates, les coffres, les balistes, les tétro- dons, les diodons); dans les apodes; dans les uranoscopes et les perce-pierres ( blennius), parmi les jugulaires ; dans quelques pleuronectes (le rayé, par exemple); dans quelques spares Arr. II Division des intestins. 473 (le spinifer ,' par exemple), parmi les thorachi- ques ; dans le gros-yeux (anableps), plusieurs brochets, les carpes, les silures, parmi les abdo- minaux. Mais les autres poissons de ce dernier : ordre en sont tous pourvus. Gn en compte un dans le #ug1l albula; six dans le mugil cepha- lus; un dans le mormyrus herse; deux dans le mormyre à lèvre (mormyrus labiatus geoffr. ) Leur nombre est très-variable dans les saumons: Il ny en a que six dans l’éperlan ; soixante- huit dans le salmno lacustris , et soixante-dix en- viron dans le saumon ordinaire. Il y en a dix-huit dans l’anchois , vingt-quatre dans le hareng, quatre-vingt dans l’a/ose. On en compte quatre dans l’esox sphyrœna. Parmi les thorachiques, les spares en ont ordinairement de trois à cinq. Il y en a quatre dans la saupe ( sparus salpa); trois dans la dorade ( sparus aurata ) ; trois dans le sp. sargus ; quatre dans le pagre ( sp. pagrus ); un même nombre dans les sp. m1œæna et sp. bra- ma; cinq dans le sp. annularis. Nous en avons vu huit dans une espèce de /abre indéterminée, . 1} y en a de six à douze dans le sogo ( kolocen- se us sogo); quatre dans le #heutis hepatus ; trente dans la bandouillère en arc ( chœtodon arcuatus) ; cinq dans le zèbre (chæœtod. zebra) ; un grand nombre dans la dorée ( zeus faber) ; trois dans la perca zingal et dans la p. fluvia- tilis ; quatre dans la p. nilotica; six dans la p. lu- cio perca; sept à huit dans la sciène noire (sciæna 474 XXI° Lecox, Intestins. nigra); cinq dans le loup (sciæna labrax); six dans la sc. cirrosa, et un nombre beaucoup plus grand dans d’autres espèces de ce genre. On en compte trois dans le scomber sansun ; vingt-cinq dans le sc. ductor; un très-grand bel dans le maquereau (sc. El sis à ; douze à treize dans le maquereau bâtard (sc. trachurus), et deux divisés en seize rameaux dans le thon (sc. thyn- nus ). Il y en a deux seulement dans la plupart des pleuronectes ; tels que le turbot, la plie, la limande , le flez, la barbue, le picaud, et un seul dans le fétan. Dans le malarmat ( tr. ca- taphracta ), il y en a six, et huit à dix dans la lyre (tr. lyra ); six dans le rémora ( echeneis remora ) ; vingt-six dans le surmulet (mullus sur- muletus) ; sx dans le mnullus barbatus ; quatre dans le scorpène l’horrible ; neuf dans le chabot du Nil; quatre dans le scorpion de mer (cottus $corpius ). Parmi les jugulaires , on en compte per dans la vive ( trachinus draco ) ; huit dans la mustele ( ga- . dus mustela ); trente-deux dans la Zote ( g. lota ); trente-quatre dans la ligne (g. molva ); quatre troncs ramifiés dans le z7erlan ; six troncs rami- fiés dans la morue; un seul simple dans la rner- luche ; de nombreux coœcums ramifiés dans le Zieu {g. polachius). Il y en a aussi un très-grand nom- bre dans le Zump , parmiles branchiostéges ; mais on n’en compte que deux dans la baudroie, Dans le polyodon-feuille, ils sont réunis à leur base en ART. Il, Division des intestins. 495 une seule masse. Dans l’esturgeon , ils ne forment qu’une masse dans toute leur étendue , parce qu'ils sont unis ensemble par une cellulosité serrée. . On voit, par ces exemples, combien le nombre de ces appendices est variable, même dans Îles espèces d’un même genre, dont plusieurs en man- quent quelquefois , tandis que les autres en ont plus ou moins. IT. Proportion des petits intestins aux gros. © Dans les #ammifères , la différence de longueur enire les gros intestins et les petits, est beaucoup | moindre que dans les animaux des autres classes, où. cette division peut avoir lieu; et parmi eux, ce sont en général les animaux qui se nourrissent de substances végétales, où cette différence est la plas petite. Elle se réduit à très-peu de chose dans beaucoup de rongeurs ; quelquefois même elle est à l’ayantage des gros intestins, comme dans le paca, où -la longueur des grèles est à celle des gros :: 1: 1,8; et dans le rat d’eau, où cette longueur est ::1 : 1,2. Dans l’écureuil, la même proportion est :: 1,5 : 1; dans le polatouche, :: 3 : 1; dans le phascolome, :: 1 : 1; dans le cochon d’Inde , :: 1,7 : 1; dans le castor, le lièvre, le rat vulgaire, à peu près de même ; dans le hamster et le mulot, :: 2: 1; dans le surrmmulot et la souris, : : 4: 1, proportion qui se rapproche de celle que nous allons donner pour les animaux omnivores. Dans les pachydermeés, 476 XXI° Leçon. Znlestins. les rumninans et les solipèdes , ces différences ne sont pas encore considérables. Ainsi les intestins grêles sont aux gros : : 1,7 : 1, dans l’é/éphant ; :: 2,2 : 1, dans le pécari ; :: 3,8: 1, dans le sanglier ; :: 5 :,1, dans le verrat; :: 1,3 ‘1; dans le chameau; :: 3 : 1, dans le taureau ; :52,4: 1, dans le bufle; :: 1,3 : 1, dans le cerf; :: 3 : 1, dans le bélier ; de même dans le cheval, Mais, dans les carnassiers | ces différences sont généralement plus grandes. Ainsi la même proportion est dans le Zion et le jaguar,::6:1; dans le /ynx, :: 5,5 : 1; dans le chien et le. loup, :: 5:11; dans l’Ayène, :: 6,2 : 1; dans la pan- thère et le sarigue , on ne l’a trouvée que :: 4 :4; dans le chat domestique, :: 3,5 :: 1; et dans le chat sauvage , :: 2,4: 1, Cette proportion redevient tres-petite dans les makis et dans plusieurs singes. Elle est :: 2: 1, dans le Zoris ; :: 1,6 : 1, dans le m0ongous; :: 2 : 1, dans le mococo ; à peu près ::‘2,1* 1, dans le patas; :: 2 : 1, dans le macaqué ; tan- dis qu’elle est :: 5 :°1, dans le z7andril ; :: 5,5: 1, dans.le sajou ; et dans le gibbon , :: 4 :1, rap- port qui est le même que dans l’homme, où il est aussi quelquefois. :: 5 : 1. | Dans les oiseaux, celte différence est bien plus grande , et elle est à peu près la même dans ceux qui se nourrissent de substances végétales, et ceux qui vivent de matières animales. Nous ne connois- sons qûe le casoar où le rapport du gros intestin ART. II Division des intestins. 477 au grêle soit semblable à celui de beaucoup de marnmifères ; il est à peu près i:1: 5. La même différence est également très-grande dans les reptiles et les poissons ; à très-peu d’ex- ceptions près. Nous ne nous arréterons pas à la dé- tailler; on pourra en prendre une idée en jetant un coup-d’wil sur les tables des longueurs du canal intestinal dans ces deux classes d'animaux. j ARTICLE PV. Q L ag particulière du canal intestinal pit dans les diverses pesé é Nous. “ie donné , dans la béton XX , une idée générale de la structure du canal intestinal et de ses membranes ; dans celle:ci, nous avons déja, vu plusieurs parties importantes de la des- cription de ce canal. Il ne nous reste donc qu’à faire connoître plus ‘particulièrement les formes et la structure qu’il présente dans les diverses espèces.: # A. Dans l’homme et. les mammifères. Dans l’homme , le canal intestinal peut être di- visé; comme il a-déja été dit, en gros et petit intestin,; celui-ci , d’un moindre diamètre que l’autre , s’en distingue encore par sa plus grande longueur et par une structure différente. On donne le nom particulier de duodénum à sa première 478 XXI° Lrçon. Zatestiis..r5 à portion, parce qu’elle s'étend dèsile pyloreljusq'à environ douze travers de doigts au-delà ; elle sé recourbe trois fois dans ce court espace; et pré- sente un calibre un peu plus grand que: lel reste de l'intestin grêle, et une figure moins régulièrez ment cylindrique. Le duodénum est d’ailleurs plüs rouge de vaisseaux , et plus abondant: en cryptes muqueuses. La suite de l'intestin grêle formerà peu près un cylindre égal, dont les replis nom- breux et irréguliers, fixés jusqu’à un certain point par le mésentère, remplissent en partie les dif- férentes régions de la cavité abdominale ; parti- culièrement la région ombilicalé et lés fosses ilia- ques; son extrémilé s’insère au gros intestin au- dessus de la fosse iliaque droite. Les’ pañois sont en général minces, délicates et presque tränspa rentes. La membrane ‘interne, qui n’offre que quelques rides irrégulières dans le -duodénum | présente des plis transversaux plas nombreux et plus prononcés dans la: plus grande partie de l'intestin grêle; ils deviennent plus rares et moins marqués vers la fin. Ils sont permanens , et portent Je nom de valvules conniventes. Cette, même membrate a sa surface hérissée d’une foule de petites villosités en forme d'écailles plus ‘larges que hautes, dont, le nombre et la grandeur di- minuent à mesure qu'on les observe plus ‘près du cœcum, La membrane musculeuse a deux eouches de fibres, longitudinales et plus dispersées dans la couche externe, circulaireset plusnombreusés dans Arr. IV. Descr. du canal intest. 479 l'interne:: elles sont plus sensibles dans le duodé- num , et s’aperçoivent quelquefois très -difficile- ment dans la plus grande partie de l'intestin grêle, L'autre portion du canal intestinal, l'intestin gros, part de la fosse iliaque droite, remonte dans l’hy- pocondre du même côté , passe dans l’hypocondre gauche , descend , en se courbant en S, dans le bassin, traverse celui-ci en suivant les vertèbres sacrées , et se termine à l’anus. Il reçoit l'intes- tin grêle à quelques pouces au-delà de sa pre- mière extrémité ; cette partie, quise trouve ainsi séparée du reste, et dont la cavité forme un sac, porte le nom de cœæcum. On appelle rectum l’autre extrémité du gros intestin , qui commence à peu près vis-à-vis de la dernière vertèbre des lombes , et se continue jusqu’à l'anus. La portion intermédiaire est désignée par les anatomistes sous le nom de colon. Son apparence et sa structure sont les mêmes que celles du cœcum. Trois ru- bans musculeux qui partent du sommet conique obtus et arrondi de ce dernier inteslin , se con- tinuent dans toute l'étendue du colon. Ils en plissent les parois , les rendent boursoufflées , et divisent ainsi la cavité de ces intestins en une quantité de petites cellules. Ces rubans sont rapprochés dans le rectum , et recouvrent toute la circonférence de cet intestin, qui n’a plus de boursoufflure. Le cœcum est encore remarquable par un appendice vermiforme , dont la longueur varie de deux à plus de huit centimètres , et dont les parois \ 480 XXI° Leçon. Zntestins. recèlent une quantité de follicules muqueux. Il tient au côté gauche de cet intestin. Entre l’orifice de l'intestin grêle et le colon , la membrane interne forme un large pli, dont l’usage est d'empêcher le retour des matières fécales des gros intestins dans l'intestin grêle. La même membrane pré- sente un grand nombre d’autres plis irréguliers , mais qui sont cependant plus généralement trans- versaux dans le cocum et le colon, et se di- dirigent particulièrement suivant la longueur dans le rectum. Cette membrane n’a point de villosité. La membrane musculeusé , outre les rubans déja décrits, présente encore quelques fibres longitu- dinales , comme dispersées sur le cocum et le colon, et un grand nombre de fibres circulaires. Elle est plus forte dans le rectum que dans le reste du gros intestin ; les fibres longitudinales y sont d’ailleurs plus nombreuses , et plus égale- ment distribuées. » 9 Dans les singes, le canal intestinal est en gé- néral très ressemblant à celui de l’homme. Il n’offre ordinairement , dans ces animaux , que de très- petites différences, à peine dignes d’être remarquées. Cependant l’appendice vermiforme du cocum ne se trouve que dans les orangs; les autres genres de cette famille en manquent. Le duodénum. est généralement fort court, et quelquefois d’un. plus petit diamètre que le reste de l’intestin grêle, dont la, partie la plus étroite est celle qui s’insère au gros. intestin. Le cœcum est plus court dans, le sd gibbon ArT. IV. Descr. du canal intest. 481 gibbon que dans l’homme ; dans les guenons il est quelquefois plus long , maïs il est toujours gros, court , et de figure conique, celui des sagouins et des sapajous excepté, qui est long, cylindrique, recourbé; à son extrémité , et quelquefois d’un diamètre plus petit que la suite du gros intestin: c’est: ce qui:a lieu, par exemple, dans le sajou- brun; où il augmente de grosseur vers son ex- trémité. Les rnakis ont tous le cocum plus long que les singes. Il diminue insensiblement dans le r#aki- mococo, et devient plus petit que l’iléon, à quel- ques centimètres de sa terminaison. L'endroit où il se continue avec le colon est la partie la plus grosse de tout le canal intestinal. De-là, jusqu’à la distance de douze à treize centimètres , le colon diminue peu à peu de grosseur , devient plus petit que l’iléon ; et conserve ensuite le même diamètre. . Les boursouflures des gros intestins, ainsi que les bandes tendineuses qui les forment, ne sont mar- quées que dans la partie conique du colon et dans le coécum. Dans le r10ongous , cette partie conique et boursouflée du colon est beaucoup plus longue. Dans le vari le cœcum est encore plus long, mais en même temps d’un plus petit dia- mètre que dans les précédens. Dans les /oris le canal intestinal a des parois minces, transparentes , et un calibre inégal ,dilaté par intervalle, for- mant des bosselures , et trés-raccourci par le mé- sentére ; le coœcum est alongé et peu boursouflé. ÿ Hh 482 XXI Lecon. Zntestins. Dans plusieurs endroits des gros intestins, leur diamètre n’excède pas celui des grêles.. Dans le tarsier le canal intestinal n’a ni bandes ligamenteuses ni boursouflures. Le cœcwum est fort long et très- dilaté. La partie du canal:intestinal , comprise entre son insertion et l’anus, n’a que quelques millimètres de plus en longueur, et un diamètre à-peu-près égal à celui de l'intestin grêle. Parmi les chéiroptères, les galéopithèques se distinguent des chauve-souris, et se rappro- chent des précédens par la présence d’un très- grand cœcum, et la division du canal intestinal en gros et petit intestin. Le cœcum est raccourci par trois bandes musculeuses , qui forment un grand nombre de boursouflures. La partie du gros intestin, qui est au-delà de l'insertion de Viléon, conserve le même diamètre et la même structure boursouflée jusqu’à la distance de six à sept centimètres, de sorte qu’elle ne semble for- mer avec le coœcum qu’un même ‘intestin, au milieu duquel l’iléon viendroit se joindre: Nous verrons quelque chose de semblable dans les rongeurs. Après cet espace, le gros intestin diminue de diamètre., perd. ses boursouflures ; et: prend la même apparence que l'intestin grêle. Dans les chauve-souris le canal intestinal con- serve à-peu-près par-tout le même diamètre, et sa membrane interne est sans rides transversales. Cependant celui des roussettes est plus dilaté dans Arr. IV. Descr: du canal intest. 483 le commericement que dans la suite, et présente quelques bosselures sans bandes ligamenteuses. Ses membranes sont aussi très-minces dans cette partie dilatée ; elles augmentent d'épaisseur dans la partie qui répond au rectum, où l’interne présente quel- ques plis longitudinaux. Cette membrane ne forme point de plis dans le reste de son étendue , mais sa surface est hérissée de papilles. Dans les carnässiers plantigrades le canal in- testinal conserve àä-peu-près le même diamêtre dans toute son étendue, Sa dernière portion, qui suit l’os sacrum, et aboutit à l’anus, peut être, malgré cela, distinguée du reste par la plus grande épaisseur de ses parois, et par quelques rides lon- gitudinales de sa membrane interne. Celle-ci n’a point de rides ni de plis dans le resté du canal; elle offre seulement un velouté, particulièrement dans le commencement de l'intestin, formé quel- quefois de filamens très-apparens , et de forme cylindrique. 11 faut cependant excepter de cette conformation générale les ichneumons, dans les- quels on retrouve un petit cœcum, qui sépare le ‘canal intestinal en deux portions distinctes. Dans l'ichneumon d'Égypte l'intestin grêle conserve le même diamètre dans toute son étendue ; il est de moitié plus petit que celui du gros intestin. Le ‘cœcüm, qui les sépare, n’a que 8 millimètres de diamètre , tandis que l'intestin grêle en à 113 il ressémble d’ailléurs, pour la forme, au çocum de la civette, que nous allons décrire, c’estä dire Hh 2 484 XXI° Lecçox. /ntestins. quäl est alongé, cylindrique, et un peu plus mince vers son extrémité jusqu’à sa base. La sur- face interne de l'intestin grêle a des villosités nom- breuses , qui paroissent cylindriques; celle du gros intestin a des rides irrégulières. Il n’y a mi pli ni ride à lendroit ordinaire de la valvule de rBauhin. Les parois du canal intestinal sont mé- diocrement épaisses. On retrouve, dans les rnartes, les mêmes cir- constances de forme et de structure que dans la plupart des plantigrades. Cette structure est encore a-peu-près semblable dans les autres carrassiers digitigrades , c’est-à-dire que les intestins n’ont généralement point de bosselures, et présentent intérieurement une surface lisse et égale, .très- finement veloutée dans l'intestin grêle; mais leur diamètre est toujours plus grand dans le gros in- testin. Celui-ci est encore remarquable, comme dans les précédens, par la plus grande épaisseur des parois du rectum, dont la membrane muscu- leuse a extérieurement des fibres longitudinales très-fortes, qui la recouvrent de tous côtés. Dans la civette le cœcum est trés-court, étroit, et semblable , pour la forme et la grandeur, au petit doigt de l’homme. L’intestin grêle vient se joindre trés-obliquement au gros intestin. Celui-ci a, ainsi que le cœcum, des parois très-épaisses. La mem- brane interne y forme de fortes rides épaisses et longitudinales. Dans le zibet et la genette c'est à- peu-près la même chose. L'insertion de l’iléon, ART. IV. Descr. du canal intest. 485 dans le gros inlestin , est marquée par un re- bord circulaire , qui forme la valvule de Bauhin. Dans les chats le coœcum est égalément très- court, et terminé en cône obtus, dont le sommet a des parois plus fortes, qui renferment dans leur épaisseur beaucoup de cryptes muqueuses. Les gros intestins ont un diamètre’ beaucoup plus grand que les grêles. Dans ceux-ci la membrane interne offre un velouté , composé de filamens très-fins et courts , sans rides ni plis. La même membrane a des rides irrégulières vers la fin du colon et dans le rectum ; elle est lisse et percée visiblement dans le tigre des orilices nombreux, des follicules renfermés dans son Lt ou dans celle de la cellulaire.’ Dans les chiens le coœcum est recourbé plu- sieurs fois sur lui-même, et repose sur l’iléon, auquel il adhère par du tissu cellulaire. Ce tissu lie aussi entre eux les tours du coœcum, qui va- rient suivant les espèces. Les gros intestins n’ont guères plus de diamètre que les grêles. La val- vule de RBauhin est, comme dans la civeite, un rebord circulaire qui entoure l’orifice de l'intestin grêle dans le gros. La membrane interne forme, dans celui-ci, quelques plis longitudinaux. Elle est légèrement veloutée dans les intestins grêles, et gonflée ordinairement de mucosités. La mus- culeuse est moins épaisse que dans l’estomac. Dans l’Ayène les intestins grèles vont en grossis- sant, du pylore au coœcum. Celui-ci est long et Hh 5 486 . . XXI° Lecon. Intestins. étroit, cbtus à son extrémité. Les paroïs du canal intestinal sont minces, et presque transparentes , tandis qu’on peut généralement les dire épaisses dans les autres animaux du même ordre. Parmi les pédimanes, les sarigues , la mar- mose et le caÿopolin ont aussi un canal intestinal à membrane peu épaisses. On n’y voit pas de boursouflures produites par des bandes muscu- leuses qui le raccourciroient, mais seulement quel- ques bosselures, qui sont dues à des renflemens irréguliers de ses parois. ; Dans le sarigue manicou l’intestin grêle est du tiers moins volumineux que le gros. Celui-ci a un diamètre uniforme dans toute son étendue. Le cœcum, qui est cylindrique et un peu plus long, proportionnellement , que dans les chats, ne semble en être qu’un prolongement. Dans l’un et l’autre la membrane musculeuse a une couche ex- térieure de fibres longitudinales. L/interne est par- tout sans ride mi pli, à l’exception d’un pli léger qu’elle forme autour de orifice de liléon dans le colon. Elle est finement veloutée dans les in- testins grèles. Dans la r1arnvose les intestins grêles ne diffèrent pas autant des gros, pour le diamètre; ils ont quelques étranglemens. Dans le cayopolini le duodénum est plus dilaté que le reste de lintes- tin grêle. Le coœcum est long, étroit, et tourné en spirale, et le colon plus dilaté dans les: com- mencemens que dans la suite. Dans le phalanger brun il y a un trés-grand Arr. IV. Descr. du canal intest. 48% coœcum, dont le fond s’amincit en une espèce d’appendice vermiforme. Deux larges bandes mus- culeuses le plissent et forment des, boursouflures d’un côté. Lintestin grêle est d’un tiers moins volumineux que le gros. Ni l’un ni l’autre n’ont d’étranglemens. . Dans le, tanguroo-rat le canal intestinal ne présente aucune hoursouflure. Ses parois minces et transparentes offrent quelques dilatations par intervalle. Le cocum est court, gros et arrondi. La membrane interne est lisse, sans velonté sen- sible, Elle.a, dans l'intestin grêle , des rides ‘extrêmement fines, formant des zigzags en tra- vers. .… Dans. le tanguroo-géant le canal intestinal dif- fère peut-être encore plus de celui du £anguroo- rat. que les estomacs de ces deux espèces. Le cœcum est proportionnellement plus-long. est gros en même temps, .et boursouflé par deux bandes tendineuses, qui se prolongent sur le colon dans la. longueur de 7.à.8 décimètres, et rendent ce dernier .intestin semblablement boursouflé dans cet espace. Son diamètre, qni égale celui du cœcum dans le: commencement, nest plus que la moitié aussi grand dans tout le reste du gros intestin, et varie comme celui de l'intestin grêle, de 0,025 à 0,035. Cette portion de l'intestin gros ressemble d’ailleurs au grêle par le défaut de bourson- flures: Le diamètre de celui- ci va en diminuant du duodénum jusqu’à l'insertion de l'iléon. La H h 4 488 XXI" Lecon. Jnéestins. membrane'ïinterne y est veloutée, sans pli ni ride. Elle ne l’est pas dans le gros intéstin , où elle présente des rides irrégulières dans la partie boursouflée ; et des rides légères longitudinales dans le reste de son étendue, La membrane mus- culeuse est beaucoup plus forte dans le gros intes- tin que dans le grêle. En général il y a une grande ressemblance entre le canal intestinal de cette espèce de £anguroo et celui de la, Hüpart des rongeurs. Dans le phascolome les gros intestins ne sont guères plus volumineux que les petits. F/extré- mité de ceux-ci s’unit, presque à angle droit, äu colon, très-près de son commencement, de ma- nière que le cœcwm est fort court et de même diamètre que la partie du colon avec laquelle il se continue. À l'angle qu’il forme avec l'intestin grêle , il y à un petit appendice vermiforme, long de trois centimètres, large de quatre millimètres, qui se prolonge sur les parois du coœcum , et s’ouvre ‘par un très-petit orifice, à côté’ de celui de l'intéstm grêle , qui est bordé d’un repli. Le colon a d’abord deux larges bandes mus- culeuses non interrompues dans un assez long es- pace ; elles plissent cet intestin et boursouflent ses parois. Plus loin, il y a trois de ces bandes, moins larges, et n’existant que de distance ‘en distance ; ensuite elles disparôissent entièrement. La membrane interne a des plis HORS dans'le rectum, ” Arr. IV. Descr. du canal intest. 489 Le canal intestinal des rongeurs a, dans la plus grande partie de son étendue, des. parois minces et peu dilatées , exceptés le coœcum, qui est généralement très-volumineux , et remplit une grande partie de la cavité abdominale , et le colon, qui présente souvent, dès son origine , la même apparence que le coecum ; mais ce n’est jamais que dans un très-court espace. Dans le porc-épic le duodénum est très-dilaté. Le veste de Vintestin grêle est fort étroit, parti- culièrement près de sa terminaison. Le coœcum est long, conique, et d’un grand diamètre. Trois bandes musculeuses forment dans sa longueur autant de rangs de boursouflures. Il n’y en à qu’un: seul! rang dans, ‘à-peu-près, le premier quart du colon. Elles occupent le tiers de la cir- conférence de ‘cet äintestin. Sa cavité. est unie dans le reste de-sa longueur. Les parois de tout: letcanal intestinal sont fort minces. Les villosités dé la membrane interne sont en forme d’écailles alongées pyramidales, plus étroites et plus hautes que celles de l’homme, mais leur ressemblent d’ail- leurs beaucoup. Elles sont, comme à l'ordinaire, beaucoup moins grandes vers la fin de l'iléon que dans le duodénum. Dansle cochon d?Inde , Vagouti et le paca, ce dernier intestin est extrêmement grand et bour- souflé par deux bandes charnues dans les deux derniers; il y en a trois dans le premier. Dans tous le colon conserve le diamètre du coœcum per: ETe XXI° Lecon. Zntestins. dant un trés-court espace, puis il se rétrécit peu à peu ,s.et ne. conserve-guères plus de grosseur que l'intestin grêle ,; dans la plus grande partie de son!étendue. Dans le paca cet intestin-présente, sur un côté de ses parois, un large réseau glandu- eux, qui se réunit bientôt en une masse épaisse et étroite ; allant en zigzag jusqu’à la distance de 5 décimètres, où elle disparoit : on en trouve des traces, dans l’agouti, Les parois de cet intéstin sont d’ailleurs, finement striées- dans le sens de leur longueur. TL’instestin grêle ,très-étroit-à son insertion, s’ouvre dans le coœcum , et celui-ci dans le colon. Les deux orifices sont bordés d’un large repli en forme. de valyule. La même chose a lieu dans l’egoutz.. Lie coœcum n’a rien.de fixe:dans ;sa position. Le colon :de. agouti| forme-dertière le foie plusieurs petites circonvolutions concentriques , puis ik se porte en! arrière pour s’unir.aw réctum. Dans le lièvre et le Zapin, l'intestin grêle con- serve à peu prés partout le même. diamètre. Le cœæcurn e$t aussi très --considérable; il forme-un cône très-alongé , ayant, de-distance en distance, des étränglemens ; jusqu’à quelques centimètres: de son extrémité ; ces étranglemens répondent à une valvule spirale qui divise sa cavité. L'intestin grêle forme., au moment de se terminer dansile gros, un petit cul-de-sac àparois épaissesiet glanduleuses, Le.colon est un instant aussi dilaté que le coœcum, mais 1l se rétrécit bientôt. Il: a d’abord trois rangs Ge boursouflures. à peu près égales et autant de , Arr. IV. Descr. du canal intest. 4&g1 bandes musculeuses, plus loin il n’en a plus qu’une; enfin elle disparoît ainsi que‘les boursouflures, et on n’en voit plus dans le rectum qui est dilaté , par intervalle, par les excrémens moulés dans les bosselures du colon. La membrane interne est ve- loutée et sans plis dans le commencement de l’intes- tin grêle; dans le reste de cet intestin elle forme quelques plis longitudinaux : il y en a de sem- blables dans le rectum. Cètte membrane est lisse dans le cœcum, mais sa surface est papilleuse dans la portion du colon, qui a trois rangs de bour- souflures. > Dans l’écureuil, le duodénum se prolonge jusqu’à la région iliaque droite, sous l'intestin grêle, qui a à peu près le même diamètre. Le cœcur, qui est long, cylindrique , et terminé:en pointe mousse, n’a pas la même situation dans les différens sujets. Le colon est, dans un trés-court espace, presque aussi dilaté que le cœcum ; il n’est ensuite guères plus gros que l'intestin grêle. Dans le polatouche , le cœcum est terminé par une pointe courte et en forme d’aiêne. Le reste du canal intestinal est à peu près le même que dans l’écureuil. | Dans le castor, le duodénum commence par un court renflement ; la suite des intestins gréles con- serve le même diamètre jusque près de leur in- serlion au colon, où ce diamètre est un peu di- minué, Le gros intestin a beaucoup d’étrangle- mens et de boursouflures ; il y a deux de celles-ci, à son origine , remarquables par leur grosseur, 492 XXI° Leçon. /ntestins. Le coœæcum est très-volumineux , de forme conique et alongée. F Dans le marmota bobac , l'intestin grêle est très- étroit, le coœcum très-volumineux, et divisé par étranglemens à l'extérieur , et à l’intérieur par des autant de plis annulaïres. La première portion du gros intestin est large , il se rétrécit ensuite. Le canal intestinal de la marmote des Alpes est à peu près semblable. J/une et l’autre de ces espèces se distinguent, ainsi que les lors, de tous les autres animaux qui faisoient partie du genre des rats de Linnœus, par le défaut des plis obliques du colon , que nous allons décrire dans ces dér- niers. Dans l’ondatra, le coœcum est très- volumineux ; il passe de la région ombilicale dans la région iliaque gauche, puis dans la droite, et se pro- longe jusqu’à l’hypocondre du même côté. Le colon est tourné en spirale dans sa première portion. Le canal intestinal des campagnols est conformé de même. # Dans le rat d’eau ; les intestins gréles ont par. tout le même diamètre ; ils sont très-étroïts, ainsi que la plus grande partie des intestins. Le com- mencement du colon seulement est très-volumi- neux , il diminue ensuite de diamètre , et se tourne en spirale très-serrée dans une grande partie de sa longueur. Le coœcum est gros et long, avec des étranglemens de distance en distance. Toutes les parois du canal intestinal sont minees Arr. IV. Descr. du canal intest. 405 et transparentes. Dans le commencement du colon, la membrane interne forme des plis réguliers qui paroissent au-dehors à travers les autres mem- branes , et semblent autant de fibres spirales. Le canal intestinal.est parfaitement semblable dans le campagnol proprement dit. Dans les rats propremens dits, il n’y a guëres que le cœcum qui varie pour la forme. Ïl est large, court, et un peu courbé en arc, el sans étran- glement dans le rat vulgaire et le surmulot , plus long. et plus étroit dans la souris, également alongé dans le zzulot , aminei à son extrémité , et divisé par des étranglemens. Dans tous, le canal intestinal a des parois minces, délicates , transparentes ; l'intestin grêle conserve par-tout le même diamètre ; le gros, d’abord étroit dans le rat et le surmulot, et à paroïs épaisses, ayant intérieurement des plis longitudinaux , se dilate ensuite, après un très-court espace , et présente, dans l’étendue de quelques centimètres, ces traces obliques et spirales décrites dans les campagnols ; puis il se rétrécit une seconde fois, et n’a plus qu’un petit calibre dans la plus-grande partie de son étendue. Dans la souris et le mulot , le colon est à son origine aussi volumineux que le cœcum, mais après quelques millimètres il se rétrécit beau- coup ; on y remarque aussi les stries obliques formées par les plis de la membrane interne. Dans le hamster, le coœcum est. long et bour- souflé par une bande musculeuse. Le commence- : 49 © XXI° Leçon. Intestins. ment du gros intestin est également gros et tourné en spirale ; le reste n’a pas plus de diamétre que l'intestin grêle. Dans les rats-taupes en général, le coœcum est grand , long , aminci à son extrémité, et sillonné en travers par des étranglemens. Le colon est tourné en spirale dans la plus grande partie ou dans la totalité de son étendue, On y rémarque aussi les stries obliques observées dans les genres précédens. Dans le souslic (mus citellus), le cœcum est , court, très-large , et non divisé en cellules par des étranglemens : maïs il y en a dans le commence: ment du colon, qui est très-dilaté. On retrouve encore dans les gerboises les stries obliques du colon. Dans le zad (m. longipes), le colon est alongé, replié en demi-cercle , et à cavité simple. Dans le mongul (m. jaculus.), lé coœcum est contourné en trois spirales. Cet intestin manque dans les loirs, chez les- quels lé canal intestinal conserve à peu près partout Ja même apparence , c’est-a-dire |, des membranes minces et transparentes , et un diamètre à péu près semblable, sauf quelques dilatations irrégulières: Le canal intestinal peut être aussi divisé dans les édentés , en gros et petit intestins, quoique les limites de l’un et de l’autre ne soient pas toujours indiquées par un appendice. Lui Dans le fourmilier ; les deux petits appéndices en forme de coœcum partagent le canal intéstinal . ART. IV. Descr. du canal intest. 4g5 en deux portions très-inégales, dont celle qui est entre ces appendices et l’anus , est beaucoup plus courte , et d’un diamètre plus grand que l’autre. L’orifice de ces petits appendices est tel- lement resserré, qu’il ne peut y entrer des ma- tières fécales. Le passage de l'intestin grêle dans le gros est aussi fort étroit. Le premier est très- raccourci par le mésentére , et son calibre” très- irrégulier. Dans l’échidna , an unique qui rem- place le coœcum a vingt-deux millimètres de long et trois millimètres de diamètre. Celui des gros intestins est :à peu près double du diamètre des petits. On n’observe aucun pli dans toute l’étendue . de leur membrane mterne. Cette membrane est finement veloutée dans les intestins grêles. Dans Vun et lautre elle présente par intervalle des taches noirâtres qui sont des amas de follicules glanduleux , ayant chacun un enfoncement au centre; les petits espaces qu’ils laissent entre eux sont hlanchâtres. La dernière portion de liléon présente une fort grande de ces taches. Les parois de l’appendice sont également garnies de ces fol. hcules. La membrane musculeuse est plus épaisse dans le rectum qu'ailleurs. Le canal intestinal de l’ornithorinque est bien différent de celui de l’échidna , comme l’estomac de l’un et de l’autre, Le duodénum est la por- tion la plus large de l'intestin grêle ; celui-ci di- minue peu à peu de diamètre jusqu’au coœcum , 496 : : XXI Lrcon. Zntestins. qui est plus long , mais aussi étroit que:-dans l’échidna , et ressemble à un appendice. Le dia- mètre de l’intestin gros va au contraire en aug- mentant depuis le coœcum jusqu’au rectum, qui en est la portion la plus large. Cet intestin a plusieurs sinuosités dans Phypocondre droit, passe sous le duodénum et l’estomac ; en traversant la région épigastrique, et se replie: en “arrière pour pénétrer dans le bassin. La membrane: in- terne présente au commencement quelques plis longitudinaux et parallèles, qui disparoiïssent- en- suite. Dans l'intestin grêle , . cette membrane forme une foule de lames circulaires.et parallèles , serrées les unes sur les autres, qui diminuent beaucoup le diamètre de son canal. Lies lames sont moins nombreuses et moins larges en approchant du cœtcum , et s’effacent à quelques centimètres en decça de cette partie. On ne retrouve des exemples d’une pareille organisation que dans les poissons. Dans le phatagin (manis longicauda y} le canal intestinal augmente de volume , et ses paroïs' de consistance dans la dernière portion qui-répond au gros intestin ; mais les limites de celui-ci, qui n’é- toient indiquées par aucun appendice cœcal ; ne nous ont pas semblé bien déterminées dans le ‘ sujet unique , assez mal conservé , que nous ayons eu sous les yeux. | | Dans le 1atou & dix bandes, la dernière port tion du canal intestinal , qui va de dessous! l’es- tomac à l’anus , est distincte de celle qui la:pré- a cède Arr. IV. Descr. du canal intest. 497 cède par un plus grand diamètre, par un étran- glement qui les sépare , et par des paroïs plus épaisses. L'une et l’autre ont un calibre fort irré- gulier. L’intestin grêle est singuliérement plissé par le mésentère. Dans l’oryctérope le cœcum est court et ovale. Dans les paresseux l'intestin grêle, dont le dia- mètre est beaucoup moindre que celui du gros, s’en distingue par la dilatation brusque que forme celui-ci. Il y a un léger repli qui sépare leur canal. Le premier fait un grand nombre de cir- convolutions , retenues par le mésentère, qui le raccourcit beaucoup, tandis que ie gros intestin va droit à l’anus, Dans l’é/éphant le colon forme en travers deux circonvolutions , ayant l’air d’autant de poches, qui se présentent à l’ouverture de l’abdomen dans les régions ombilicales et hypogastriques , et re- couvrant presque tous les autres intestins. IL part du rein gauche, se porte en arrière dans l’hypo- gastre, qu'il traverse, se rétrécit et se replie de droite à gauche, en s’élargissant de nouveau, et se recourbe une troisième fois de gauche à droite, pour toucher au duodénum près du pylore; là, il se retourne en arrière, suit la colonne verté- brale, et se change en rectum, Le cœcum s'étend du rein gauche dans la région ombilicale: Les cir- convolutions des petits intestins sont irréguliérés. en intestins conservent à-peu-près un diamètre égal, sans boursouflure, däns toute leur étendüé 6) li 498 XXI° Leçox. Zntestins. Ils semblent se prolonger dans l’intérieur du colon pour y former une valvule circulaire mus- culo-membraneuse, longue de plusieurs centimètres. Leur largeur égale à peine celle du plus petit diamètre de cet intestin. Leurs parois sont épaisses de 6 à 50 millimètres. Les membranes périto- néale et musculeuse font les deux tiers de cette épaisseur. Celle-ci est formée de deux couches de fibres , séparées par une couche légère de tissu cellulaire. Ces fibres sont longitudinales dans la couche externe , et circulaires dans l’interne. Dans lune et dans l’âutre, elles recouvrent la surface entière de l'intestin. La membrane interne ne présente d’autres villosités que des papilles fines et courtes. Elle est mince et plissée irrégulière- ment, mais principalement en travers. Il y a même, dans ce sens, d’assez longs plis, qui for- ment autant de valvules. La couche du tissu cellu- laire , qui est entre cette membrane et la mus- culeuse , est épaisse et blanchätre. Le cœcum est court, extrêmement large , conique et bour- souflé par trois bandes musculeuses. Le colon présente également des boursouflures rangées sur deux rangs de chaque côté. Les fibres de la membrane musculeuse ne sont longitudinales , dans les gros intestins, que dans les bandes ten- dineuses , c’est-à-dire du côté de l’attache du mé- sentère, Ailleurs elles sont cir culaires. La meni- brane. interne. a, à-peu-près, le même aspect que dans. l'intestin grêle. Ses nombreux replis sont. Arr, IV: Descr. du canal intest. . 499 irréguliers ; cependant ils forment de larges val- vules en travers, dans quelques portions du colon, et sont dirigés dans le sens de la longueur, dans le rectum, Dans le rhinocéros unicorne adulte, le coœcum a plus de 0,649 de long sur 0,405 de diamètre. Il se présente en travers à l'ouverture de l’ab- domen; derrière deux courbures’du colon. Il a, à sa face antérieure, une bande tendineuse, qui le boursoufle. On ne voit pas de bandes tendi- neuses ni de boursouflures , d’une manitre bien marquée, dans les deux premiers arcs du colon, que nous venons d'indiquer, et qui ont plus de _ 0,324 de diamètre; mais lés unes et les autres sont plus sensibles dans la suite de cet intestin , dont le diamètre est moindre. La surface interne du canal intestinal a un aspect très-varié et extrêmement in- téressant. Dans le premier tiers de la partie du duodénum comprise entre le pylore et l’insertion des canaux hépatique et pancréatique , la mem- brane interne forme de petits replis longitadinaux et saillans , en forme de segmens de cercle. Vers le dernier tiers de cet intervalle ces replis ap- prochent davantage de la direction transversale, et prennent une figure triangulaire ; ils se changent en espèces de papilles pyramidales. À 0,162 au- delà de l'insertion des canaux hépatique et: pan- créatique , ces lames sont plus nombreuses, com- primées , et irrégulièrement lobées. Au-delà ce sont des espèces de papilles , alongées en filamens, Jia 5oo : XXI° Leçon. fntestins. pressées les unes contre les autres, particulièrement au milieu de la longueur de l'intestin grêle. Quel- ques-unes ont jusqu’à 0,093 de longueur. Il y en a qui ont 0,022 de largeur. Leur extrémité est quel- quefois fourchue. La valvule du coœcum est cir- culaire. La surface interne de cet intestin n’a que les rides qui répondent aux bosselures; mais lin- térieur du colon a de nouveau ces replis, formant des lames saillantes et transversales, qui augmen- tent en largeur à mesure qu’ils s’approchent du rectum, Le dernier, qui est le plus grand , sépare la cavité du colon de celle de cet intestin, où l’on ne trouve presque pas de semblables replis. Dans le daman Vintestin grêle a un diamètre inégal ,-plus petit cependant vers la fin. Ses pa- rois sont médiocrement épaisses, et PORC in- térieurement. Le coœcum est gros, court, ét} ar- tagé-en cellules par deux bandes muscul ses , qui plissent ses paroïs. Sa membrane intèrne est mince , lisse, et plissée irrégulièrement. Lorifice de l'iléon , dans cet inteslin, est fort étroit, et entouré d’un bourrelet. Près de cet orifiéé se trouve celui du cœæcum Van le colon qui, du côté du premier, est bordé d’un large pli, afin d'empêcher les matières de passer directement de Viléon dans le colon. La première portion de cet. intestin forme une poche large de 0,020 en- viron , et longue de 0,027, dont les parois res- semblent à celles du cœcum. Au-delà'de: la poche le colon devient fort étroit , à parois épaisses, à ArT. VL Descr. du canal intest. boi membrane interne , ayant des plis ondulés, d’abord longitudinaux , puis en-travers, dans la longueur de 0,080. Au-delà de cet espace, le colon s’élargit de nouveau. Son diamètre devient inégal, et sa membrane interne présente de larges plis th gitudinaux. À 0,486 de la poche il a deux appen- dices coniques , longs de 0,074 , larges à leur base de 0,020, dont les parois, un peu plus épaisses vers leur sommet, sont aussi minces, dans le reste de leur étendue, que celles du colon, et qui s'ouvrent de chaque côté, dans sa cavité, par deux larges orifices. Elles sont assez comparables aux cecums des aiseaux. Entre elles et le rectum le colon fait plusieurs tours de spire. Depuis les ap- pendices ,:endroit. où il est trés-large , il se porte en avant, passe de l’hypocondre droit dans l’hypo- condre gauche, en traversant derrière l’estomac la région épigastrique, se dirige en arrière , puis se replie en avant, et se recour be une seconde fois en arrière pour se changer ‘en rectum. Les limites de celui-ci sont peu marquées. Il commence à peu près à 0,243 de l'anus, endroit où il n’a que 0,006 de diamètre , tandis que vers la fin il en a 0,011. Ses parois, plus épaisses que celles du colon, ont intérieurement de larges plis longitu- dinaux et parallèles. La membrane muscuicuse y est très-forte vers la fin, et composée d’une couche …xtérieure, très-marquée de fibres longitudinales. Ces fibres sont circulaires dans les appendices. À l'exception du coœcum et de la poche du colon, li 5 502 XXI° Leçon. Intestins. le gros intestin n’a point de bandes musculeuses ‘qui partagent sa cavité en cellules. Ses parois sont généralement assez minces. | Dans le cochon l'intestin grêle a un diamètre égal dans toute son étendue. Ses parois sont unies. Sa membrane interne ne montre que des papilles peu apparentes. Le coecum est d’une grosseur mé- diocre , boursouflé par trois bandes: tendineuses. Tout le reste du gros intestin est boursouflé de même, mais seulement par deux bandes de même nature. Dans le pecari le diamètre des intestins grêles est par-tout à-peu-près le même. Le cœcum est volumineux , court, et de forme conique. Le colon est d’abord aussi gros ci celui-ci ; 1l diminue ensuite de volume jusqu’au rectum, dont le dia- mètre ne change pas dans toute son étendue. Dans on a le canal intestinal con serve à-peu-près le même diamètre dans les 2 de sa longueur ; mais il devient presque double dis le reste de son étendue. Ces parties présentent très - peu de différences dans les ruminans. Le cocum est ‘conique > peu volumineux et sans boursouflure. Le colon con- serve dans son commencement le même diamètre, puis se rétrécit bientôt, et ne surpasse plus celui des intestins grêles. Une grande portion de’ ces intestins forme plusieurs tours concentriques et+ en différens sens, réunis, sur um même feuillet de méséntère , en un seul paquet ; qui eff comnie Arr. IV. Descr: du canal intest. 503 . flottant dans l'abdomen. Nulle part il n’a de bour- souflure non plus que le rectum. . Les membranes de l'intestin ‘gréle sont minces. L’interne:est sans rides , excepté dans le duodénum, où il y en a de transversales ; ses villosités sont comme des écailles extrêmement fines. La muscu- leuse a une couche extérieure de fibres longitu- dinales , qui recouvrent des fibres circulaires. Les membranes des gros intestins sont généra- lement. plus: épaisses. Dans le bœuf, le coœcum éprouve un étranglement , puis il se renfle et est terminé en massue. Sa membrane interne est lisse et sans plis, excepté à l'endroit étranglé où il y a des rides longitudinales. Elle est plus épaisse et plus muqueuse depuis cet endroit jusqu’au fond. La musculeuse a une couche interne de fibres lon- gitudinales très-marquées. Dans le colon, les fibres longitudinales de cette membrane sont disposées par larges bandes, qui laissent de petits inter- yalles, où paroissent les fibres circulaires de la seconde couche , dont les faisceaux sont plus forts; l’interne y est lisse et sans rides. Vers la fin du rectum, dont les paroïs sont encore plus fortes que celles du colon, la membrane interne a des plis longitudinaux et parallèles , et trés-près de Panus, des rides circulaires et concentriques. : Le,canal intestinal du chameau, du dromadaire et du /ama , ne diffère pas essentiellement de cette description faite d’après celui du bœuf; seulement le: duodénum dans ce dernier est d’abord large, Ti 4 504 : : XXI Leçon. Jrilestins. et forme comme une poche ovale et courte avant sa première courbure. L’intestin grêle , extrême- ment raccourci par le mésentère, a quelques plis en travers , intérieurement , et le colon des plis longitudinaux et parallèles. Le coœcum forme un cône régulier, sans étranglement. Dans le bouc , le cœcum est long et cylindrique, et beaucoup plus grand à proportion que dans le bœuf. - Dans les so/ipèdes, le duodénum est un peu plus renflé que le reste de l’intestin grêle , dont tout le canal a des étranglemens que l’on peut faire disparoître en.le gonflant de souffle. Le coccum est très-volumineux ; il a presque autant de circonfé- rence à l'endroit le plus gros, que de longueur ; son extrémité est conique et terminée en pointe. e colon commence par un cul-de-sac recourbé en crosse et séparé du reste par uniétranglement. Les intestins forment d’abord un arc étendu depuis le flanc droit jusqu’au diaphragme, et de celui-ci à la région iliaque gauche. Cet arc est séparé par un étranglement en deux portions, dont la seconde va en diminuant de grosseur. Le colon forme en- suite un second arc, dont la portion droite , beaux _coup plus large que la gauche , forme une PE dilatation remarquable. Plus loin, l'intestin n’a que de pelits renflemens où se moulent les matières fécales. Les gros intestins du cheval ont la cavité partagée en cellules par trois bandes RTE qui plissent leurs parois. : - Parmi les z17ammifères amphibies, le PRET ART. IV. Descr. du canal intest. 605 commun. a les intestins grêles à peu prés de même grosseur dans toute leur étendue ; ils vont un peu en diminuant du pylore au cœcum :, celui-ci est très-court , arrondi à son extrémité. Le diamètre du colon est double de celui de l'intestin grêle ; il diminue un peu en,approchant du rectum, qui est plus dilaté prés de l’anus que dans le reste de son étendue, La surface interne des intestins grêles est veloutée ; celle des gros est lisse , ayant que quelqnes replis transversaux!, dans les endroits où l'intestin se recourbe, : - Dansle morse , le canal intestinal a cela de par- liculier, dans sa, position... que. l’intestm grêle aboutit au cœcum dans l’hypocondre gauche. Le dernier n’a l'apparence que d’un tubercule ; les deux portiens du canal intestinal qu’il sépare , ont à peu prés le mème diamètre. Dans le /amantin de la Guyane (trichecus ma- natus, australis), Vintestin grêle la un diamètre egal dans toute ‘son étendue. Le .coœcum est court et divisé en branches; le colon est gros et bour- souflé dans une première partie , qui est très-peu étendue, ensuite il diminue de diamètre; puis il reprend du volume près du rectum ,: qui est plus gros que le colon : l’un et l’autre surpassent en grosseur l'intestin grêle. + Parmi les cétacés , le marsouin a le: canal intes- tinal uni , sans boursoufflure ; à parois très-épaisses, diminuant un peu .de diamètre du pylore à l’anus; la membrane interne , hérissée de. villosités fines 5o6 XXI Lrcox, Tntestins. et serrées, forme qnatre ou cinq larges plis qui régnent dans toute l’étendue du canal : ces plis sont. plus nombreux et moins réguliers dans la dernière portion qui répond au rectum; la mem- brane interne y présente d’ailleurs plus d’épais- seur , el une structure presque toute glanduleuse, et n’a aucune vilosité. B. Dans les oiseaux. * Le canal intestinal des oiseaux est loin de présen- ter des différences aussi nombreuses que celui des mammifères. Les plus importantes ont déja été indiquées aux articles sur la longueur proportion- nelle de ce canal, et sur l’absence ou la présence des cœcums. $es formes, sa struclure, sa posie tion même dans l’abdomen , sont semblables dans la plus grande partie des espèces. Lorsque nous en aurons donné une idée générale , il nous res- tera trés-peu de particularités à décrire. La première portion de l'intestin grêle, com- prise entre l'insertion des canaux pancréatique et hépatique et le pylore , se porte d’abord d’avant en arrière, puis revient d’arrière en ayant jus- que vis-à-vis du pylore : ensuite le canal intes- üinal fait un nombre plus ou moins grand de cir- convolutions en spirale, et finit par se diviser vers l’anus. Cette portion qui se détache du paquet des circonvolutions pour longer la colonne verté- brale et se terminer à l’anus, reçoit ordinairement à son origine deux cœcums,' rarement un seul, Arr. IV. Descr. du vanal intest. bo7 dont les orifices s’ouvrent à cet endroit, Elle est toujours plüs dilatée que toute la partie du canal intestinal qui la précède ; elle augmente même de diamètre en approchäant de sa terminaison. C’est par ce caractère, d’être plus large que le reste de l'intestin, qu’elle peut encore être reconnue, . même lorsque les coœcums n’existent pas. La forme de ceux-ci varie un peu; rarement sont-ils coni- ques, plus souvent en forme de fuseau, c’est-à- dire, qu’ils sont plus minces à leur base, et dilatés près de leur extrémité , qui s’amincit en pointe. D'autres fois, et c’est le plus ordinaire, ils ont la forme d’uñe massue ; leur extrémité est grosse et arrondie, tandis que leur base est étroite. Ils sont ordinairement parallèles à la partie de Vintestin grêle qui précède le rectum. Pour ce qui'est’de l'intestin grêle , son diamètre est à peu près le même ; dans toute son étendue ; cependant il diminue par degrés depuis son commencement jusqu’à sa fin. Le tube intestinal présente généra- lément une cavité unie, sans boursouflure. L'au- truche est le seul oiseau connu qui fasse exception à cet égard, La membrane interne est souvent couverte , à sa surface, d’un beau velouté, dont les filamens sont toujours plus longs et plus fins dans le duodénum que’ vers la fin ‘de l'intestin grêle ou dans le rectum. Il ‘est rémarquable que) cel intéstin n’en soit pas privé dans les oi- seaux, comme tous les gros intestins des mammi- fères :'maiselles y sont toujours begucoup moins 50 XXI° Lrcon. Jntestins. fines, ou plus grossières ,:s'il est permis de s’ex- primer ainsi, que dans l'intestin gréle@Eiles man- quent dans les cœcums. Dans le duodénum de l'aigle, les villosités sont toujours et fines et dres- sées comme les soies d’une brosse ;: vers la fin de l'iléon elles sont beaucoup plus grosses et plus courtes. Elles sont longues , pyramidales, extré- mement fines à leur pointe dans la berrache, au commencement de lintestin grêle; plus grosses, plus courtes et presque cylindriques vers la fin de cet intestin ; ; nombreuses, grossières dans le rectum. C elles de Poéaute sont de même très-grossières dans le duodénum. Elles sont longues et cylin- drjques dans le duodénum du harle hupé (mergus serralor), plus rareset moins prononcées à la fin de l'intestin grêle, rares et grossières dans le rectum, etc. La musculeuse est quelquefois peu marquée, la celluleuse de même : toutes trois sont ordinai- rement très-minces. . Nous n'avons que très-peu de chose à ajouter à cette descriplion générale, Les cœcums::man: - quent, comme nous l’avons déja vu, dans la plu- part des oiseaux de proie diurnes ; ou lorsqu'ils existent, ce qui a lieu quelquefois dans les aigles, ils sont réduits à deux très petits culs-de-sac, qui ont l’air de tubercules arrondis. Dans les ozseaux de proie nocturnes, ils sont au contraire très- grands et beaucoup plus larges à leur extrémité qu’à leur base. ï Dans la spatule, les deux cœcums sont deux Arr. IV. Descr. du canal intest. 509 petits culs-de-sac courts comme dans quelques oi- seaux de proie diurnes. Dans les pirgouins, les harles, les plongeons , ils sont courts et de forme ovale ; et comme la longueur du rectum est généra- lement proportionnée à celle des cœcums, cetintestin est très-court dans tous ces genres. Dans le casvar, les cœcums sont en forme de fuseau , très -étroits en comparaison de la partie du canal intestinal où il se rendent, et dans la- quelle ils débouchent par une ouverture trop pe- tite pour permettre l’entrée des matières fécales dans ces intestins. Leurs parois sont minces et dé- licates, tandis que celles du canal intestinal sont très- fortes. Dans l’autruche , les deux coecums sont très- longs ; d’abord larges , ils vont en s’amincissant de- puis le commencement du dernier tiers jusqu’à leur extrémité , de manière à ne former , dans cette partie, qu’une espèce d’appendice vermiforme. La cavité de cet appendice est lisse et sans pli; mais dans le reste du coœcum règne une valvule spi- rale, dont les tours sont d’autant plus rapprochés et les plis moins larges, qu'ils s’éloignent davan- tage de la base. Les plis sont formés par les mem- branes interne et cellulaire, et même par une lame de fibres musculaires qui se glisse entre les deux feuillets du pli et les soutient. La partie du canal intestinal qui est entre le cloaque et l'insertion des coœcums, offre, dans le même animal, plusieurs particularités. Rétrécie 510 . : XXI° Lecçox. Zatestins! au commencement , el ayant une cavité lisse et sans pli, elle augmente beaucoup de largeur après 0,054, et est partagée, dans la longueur de 0,99 environ, par une quantité de valvules trans- versales , très-rapprochées les unes des autres , dont chacune ne parcourt que la moitié de la circonférence de Lintestin, et qui alternent pour compléter le tout. Dans toute cette étendue, et même huit centimètres plus loin, c’est-à-dire jus- qu’à cinq centimètres du cloaque, cet intestin est. courbé en arc par le mésocolon ou le mésorectum , raccourci de ce côté et boursouflé. Célte structure n’a encore été observée dans aucun autre oiseau. Dans le casoar , le canal intestinal offre égale- ment plusieurs circonstances remarquables. Le gésier s'ouvre dans une première poche longue seulement de 0,027, séparée de la seconde par un bourrelet circulaire , cannelé en travers. Celle- ci, longue de 0,12, à parois minces, sans rides, veloutée intérieurement, dirigée d’avant en ar- riére , s'étend jusqu'à l’endroit où la partie sui- vante du canal intestinal, dont elle n’est distincte que par un étranglement, se recourbe d’arrière en avant. À mesure que l'intestin se rapproche du foie, ses parois s’épaissisent jusqu’à ce qu'il se replie encore pour se porter une seconde fois en arrière. Alors son canal se dilate brusquement et forme une sorte de vessie ovale, à parois minces, à surface interne lisse, séparée par des étrangle- mens de la portion du canal intestinal qui la pré- Arr. IV. Descr: du canal iritest. 511 cède et de celle qui la suit. Nous l'avons trouvée remplie de bile verte, tandis que ia cavité du canal intestinal , entre elle et le pylore, ne con- tenoit que des matières jaunâtres. Au delà de cette partie, l’intestin se rétrécit, et ses parois reprennent leur épaisseur , leur velouté et leurs rides. Le com- méncement du rectum est marqué intérieurement par un bourrelet circulaire, cannelé en travers, qui forme une sorte de valvule. Les coœcums s’ou- vrent en-deça de ce bourrelet, mais très-près de lui. Le rectum est encore remarquable par un diamètre presque double de l'intestin grêle, des parois plus minces , et les rides irrégulières que forme sa membrane interne , dont la surface est veloutée. | Dans l’agami (psophia crepitans, L.), ilya, suivant Pallus, à seize centimètres du gésier un petit cœcum de treize millimètres de long. Le canal intestinal est resserré à cet endroit , il se dilate ensuite, et reçoit deux autres coœcums de huit centimètres de longueur à six millimètres de sa terminaison. Ce petit cœcum surnuméraire se rencontre aussi dans d’autres oiseaux, mais son existence ne paroît pas constante dans tous les individus d’une même espèce. C. Dans les reptiles. . Nous avons déja dit qu'ils avoient tous un canal intestinal fort court , dont la plus grande partie, d’un diamètre beaucoup plus petit que le reste, 512 XXI° Lecon. Zntestins. répond à l'intestin grêle des mammifères » et dont l’autre, généralement très-dilatée en compa- raison de la première , peut être comparée, au gros intestin de ces mêmes animaux, l’une et l'autre sont presque toujours séparées par une valvule circulaire , plus ou moins saillante dans la cavité du gros intestin; cette valvule n’est qu’un prolongement de l'intestin grêle, qui se dilate et s'étend quelquefois au point de se changer en une sorte de sac, qui double intérieurement une partie du gros intestin. Cela est ainsi, par exemple, dans le scinque-schneidérien. Dans ies tortues, le diamètre de l’intestin grêle va en diminuant un peu depuis le pylore jusquà son autre extrémité. Celle-ci s’insère dans le gros intestin, dont le diamètre est quatre fois aussi grand , et dont les paroïs sont plus épaisses. Au reste, dans tout le canal elles le sont plus que dans la plupart des autres reptiles. On n’y voit au- cune bourscuflure. La membrane interne a des plis plus ou moins larges et membraneux suivant les espèces , réunis quelquefvis en une sorte de ré- stau dans le commencement de l'intestin grêle, puis longitudinaux et parallèles dans la suite de F4 inteslin ; enfin, plus ou moins irréguliers dans le gros. Celui-ci va presque droit à l’anus tandis que le premier fait des tours irréguliers. L'intestin grêle, dans le crocodile du Nü, peut être distingué en deux portions ; l’une plus dilatée, à parois plus minces, courbée quatre fois de ma- niére à \ AnrT. IV. Descr. du canal intest. 513 nière à former autant de coudes permanens, éga- lant à peu près les 0,4 de la totalité de cet intes- tin ; l’autre plus serrée, à parois plus épaisses, renferme, entre sa membrane interne et la mus- culeuse , une couche de substance glanduleuse sem- blable à une pulpe grisätre , demi-transparente, qui a environ 0,001 d'épaisseur. La membrane interne , qui revêt cette couche intérieurement , a des zigzags longitudinaux réunis par de pêtits plis qui vont de l’un à l’autre, et forment 'un ré- seau fin. Ces zigzags sont remplacés par des villosités fines dans la première portion de l’in- testin grêle, où la couche glandulense n’est pas sensible. Vers la fin de l'intestin grêle, ce ne sont plus que des plis ondulés, rarement réunis par des plis transversaux. Ils se changent , dans le gros intestin , en plis irréguliers qui forment uñe sorte de velouté. La forme du rectum ( c’ést ainsi que nous ap- pellerons indifféremment le gros intestin dans les reptiles et les poissons), est cyhagraue dans le crocodile du Nil, et l'intestin grêle qui s’y insère a presque une grosseur égale dans cette parte. Dans le gayvial , au contraire, cet intestin a la forme d’une poire, dont la base est percée au milieu par l’extrémité de l'intestin grêle. Dans les /ézards , le rectum est cylindrique et beaucoup plus large que l'intestin grêle qui s’y in- sère. Celui-ci, après s'être courbé en avant dès le pylore , se AS en arrière et va en serpentant 5 Kk L 5:14 © XXI° Leçox. Jntestins. jusqu’au rectum, qui se continue directement à Janus. Les parois du canal intestinal sont minces et transparentes. La membrane interne est plissée en ZIgZag. Dans le carnéléon , ces parois sont également. minces et transparentes. L’intestin grêle n’est pas moins large que lestomac et l'intestin gros dans la plus grande partie de son étendue ; maïs il se resserre beaucoup, un peu avant de se joindre à celui-ci, dont il n’est point séparé par une val vule. La membrane interne forme des plis ondulés , à bord libre frangé , dirigés suivant la longueur, qui se rétrécissent à mesure qu’ils approchent du rectum, et disparoissent à quelque distance de cet intestin ; où la membrane interne est lisse et sans pli. La membrane musculeuse est d’ailleurs plus épaisse dans le rectum que dans l'intestin grêle, où elle est peu marquée. La celluleuse n’ést pas sensible. Dans le dragon , le canal intestinal fait deux circonvolutions et demie avant de parvenir à l’anus. Son commencement n’est marqué que par l’apparence différente de ses parois , qui sont beau- coup plus minces que celles de l'estomac. Dans liguane les parois du canal intestinal sont minces , transparentes, et vont en se rétré- cissant depuis le pylore jusqu’à l'insertion de l’in- testin grêle dans le rectum. Celui-ci est alongé, et comme partagé par un étranglement en deux portions à-peu-près cylindriques. La membrane Mn de 7 Arr. IV. Descr. du canal intest. 515 interne a quelques plis longitudinaux dans l'intestin grêle. Dans l’iguane ofdinaire, dont le canal intesti- nal est long et fort gros, il y a un véritable cœcum, distinct de l'intestin gros par la plus grande épais- seur de ses parois, et par une cloison qui sépare leur cavité, de sorte que c’est à travers un orifice assez étroit que les matières fécales passent du cœcum dans la partie suivante du gros intestin, L’intestin grêle s’insère dans le premier, à-peu- prés vers le milieu de sa longueur. Les parois dü vcœctum sont un peu boursouflées. Leur sur- face interne est lisse et sans plis. Dans le gros in: testin elles sont également lisses et sans plis, à l'exception du commencement, où l’on observe : environ six valvules transversales, qui ne font pas tout le tour de l’intestin. Elles ont des plis longitudiraux dans l'intestin grêle. La poche que forme le cœcum a 2 centimètres de long ; et autant de plus grande largeur. | Dans le gecko & gouttelettes ces paroïs sont aussi transparentes. Jintestin grêle a un pétit diamètre , mais très-inégal. Il s’insère au milieu de la première partie de l’intestin gros, qui est très-renflée | et comme globuleuse. Elle est sé- parée par un étranglement de la seconde por- tion, qui forme un ovale alongé, dont le petit bout répond à lanus. Dans lé‘scinque schneidérien les parois minces et délicates du canal intestinal sont très-dilatées Kk 2 516 XXI Leçon. Jnlestins. dans le. commencement de l'intestin grêle, ef resserrées à l'endroit où cet intestin s’introduit dans. le gros. Nous avons déja dit qu’il s’y pro- longeoit en une sorte de vessie, enveloppée par la première partie du gros intestin semblable- ment renflée. Les excrémens qui débouchent par la petite ouverture, dont est percée la vessie de l'intestin grêle, sont refoulés, en petite partie, entre celle-ci et les parois intérieures du gros. Au-delà de cette première partie le rectum de- vient cylindrique. L’intestin grêle est comme par- tagé en plusieurs poches par des étranglemens qui répondent à-peu-près à ses courbures. . Dans les ophidiens le canal intestinal va en. serpentant jusqu’au rectum, et conserve à-peu- prés le même diamètre dans cette étendue; mais il se dilate un peu dans le gros intestin. La membrane interne forme, dans le grêle , de larges feuillets longitudinaux , LE comme, des man- chettes. Elle est hérissée de rugosités, et forme des plis épais et irréguliers dans le rectum, qui va , sans détour, à l’anus. Dans les salamandres l'intestin grêle est fort, troit en comparaison du rectum. Sa surface in- terne est veloutée dans le commencement, puis elle devient lisse jusqu’au rectum, où la mem- brane interne a des plis épais et frangés. | Dans les crapauds et les grenouilles on re- trouve à-peu-près les mêmes circonstances de forme et de structure. Il n’y a, dans ces animaux, Arr. IV. Descr. du canal intest. 517 * que la figure du rectum qui varie un peu, tantôt cylindrique , comme dans les crapauds, tantôt plüs ou moins conique, où pyriforme, comme dans plusieurs grenouilles. Mais dans: les tétarts des uns ou des autres le canal intestinal est tout- à-fait différent de celui du même animal parvenu à son dernier état. Long et étroit, et d’un dia- mètre assez égal dans l'intestin grêle, ayant des circonvolutions irrégulières , il augmente: un peu de volume dans le rectum, devient inégal et comme boursouflé , et fait deux tours de spirale sur lui- même avant de se diriger vers l’anus. La cavité de ces deux intestins n’a pas de valvule qui la partage. Dans le syren-lacertina le canal intestinal va presque directement du pylore à l’anus. Il ne fait qu’une petite circonvolution en forme d’anse, à-peu-près vers le milieu de son étendue, et re- prend de suite son chemin direct. Ses parois sont transparentes , et son diamètre à-peu-près égal , .sans qu’on puisse le distinguer en gros et en petit intestin, comme nous l'avons déja dit. o D. Dans les poissons. “ Be canal intestinal des poissons offre encore plus de différences que celui des animaux des classes précédentes. Aussi nous sera-t-il impossi- ble, comme cela nous est déja arrivé pour l’es- tomac, de nous en tenir à des généralités dans sa description. Il faudra, pour en donner une Kk5 h18 XXI° Leçox, {niestins. idée juste, le décrire particuliérement dans les principaux genres. Nous aurons même. quelque- fois des différences remarquables à indiquer entre ‘des espèces d’un même genre. _a. Les chondropiéry giens. Dans les /amproies le canal intestinal va direc- tement à l’anus, sans faire presque aucune sinuo- sité. Ses SRE sont minces et MepRE rentes. Dans les raies et les squales le canal intes- tinal va aussi, sans détour, du pylore à l'anus. Il est d’abord étroit, mais il ne tarde pas à grossir beaucoup, et ne dite de nouveau qu’à quel- que distance de sa terminaison. Très-près de la valvule du pylore sa membrane interne com. mence à former un large pli, qui tourne en spi- rale dans les trois quarts de la longueur du canal, et ralentit beaucoup la marche des substances alimentaires , en les forçant de prendre la même direction. Au-delà de cette valvule spirale, dont les tours sont plus où moins nombreux, ét rap- prochés suivant les espèces, la membrane interne ne forme plus que quelques plis longitudinaux. Elle est d’ailleurs lisse et sans velouté à cet en- droit, qui répond au rectum, tandis qu’elle pré- sente une sorte de ‘velouté dans la première partie du canal, Les parois de celle-ci ont, dans leur épaisseur, entre la membrane interne et la musculeuse, une couche de substance glandu- ArT. IV. Descr. du canal intest. 519 . Jeuse, grisätre, qui s’amincit beaucoup au- dela de la valvule spirale, et n’atteint pas jusqu’à l’anus. b. Les branchiostèges. Parmi les branchiostèges , l’esturgeon a un canal intestinal d’une structure si particulière , qu’on noùs pardonnera de le décrire un peu en détail. Il ne forme que deux courbures dans loute son étendue, et conserve partout à peu près le même diamètre. A 0,5 du pylore (je suppose que le canal est long de 1,2, comme l'étoit en effet celui d’après lequel és description est faite), commence une valvule spirale, dont les tours sont très-distans { de 0,05), qui se prolonge jusqu’à 0,07 de l'anus. Tout l’intérieur de Pintestin , jusqu ’à l'extrémité postérieure de la valvüle, présente un réseau dont lés mailles forment plusieurs couches, et sont plus fines et plus nombreuses à mesure qu’elles sont plus profondes. Les couches de mailles ont 0,005 d'épaisseur; elles recouvrent une substance glan- duleuse d’un tissu serré , grisâtre, dans laquelle on voit de petites ramifications blanchâtres, et qui forme une couche de 0,007 d'épaisseur. Elle est enveloppée par la membrane musculeuse qui peut être épaisse’ de 0,005 environ, de sorte que l'é- paisseur totale des parois de l'intestin est de 0,015. Au-delà de la valvule, les paroïs du canal intes- ‘tinal sont minces, sans couche glanduleuse dans KKk # 52o XXI° Leçon. Intestins. leur épaisseur, et lenr surface interne est lisse et sans réseau. Cette dernière partie, semblable à celle que nous venons de décrire dans les raies et les squales | peut très-bien être distinguée du reste de l'intestin et comparée au rectum , que nous trouverons dans la plupart des poissons. L’arc que forme l'estomac en arrière , re- pose sur une masse glanduleuse, de forme ovale, dont le plus grand diamètre peut avoir 0,15 de longueur. Cette masse est fixée à l'intestin immé- .diatement au-delà du pylore, et sa substance se confond avec celle de ce canal. Elle présente, ( quand on la coupe), une matière grise, sem- blable à la couche glanduleuse du canal intestinal, qui forme la plus grande partie de la masse de ce corps et en occupe l’extérieur. L'intérieur n’est qu’un réseau semblable à celui qu'offre la surface interne de l'intestin, d’autant plus fin, qu'il ap- proche plus de l'extérieur ; et partageant en mam- melons la substance glanduleuse , il tapisse partout les culs-de-sac dont cette substance est percée : ceux-ci deviennent plus gros et moins nombreux à mesure qu'ils sont plus près de l’axe de la glande, et s'ouvrent enfin dans les trois plus grands, dont les orifices donnent immédiatement dans le com- mencement du canal intestinal. Cette espèce de glande, qui est sans doute comparable au pan- créas, à cause de l'Eumeur qu’elle sépare, devoit cependent être décrite ici, parce que sa structure est parfaitement semblable à celle des parois du Arr. IV. Descr. du canal intest, 521 canal intestinal, et qu’elle peut très-bien être com- parée aux appendices pyloriques , qu’il est si fré- quent de rencontrer dans les poissons. Ici ces ‘appendices sont réunis en une seule masse. Dans le polyodon feuille, que nous allons décrire, ils sont déja plus distincts ; enfin, on les trouve tou- jours séparés dans les autres poissons, dont nous aurons l’occasion de parler. Quant à la structure des parois de leurs culs-de-sac et de la membrane interne de l'intestin, elle se retrouve dans plusieurs poissons, dont le canal intestinal a des parois épaisses et glandulenses qui versent dans sa cavité une quantité abondante d’humeurs visqueuses, et, sans doute, propres à favoriser la digestion. * Dans le po/yodon feuille , le canal intestinal est très-court, mais disposé de manière à ralentir la marche des matières alimentaires, comme cela a lieu dans les raies, les squales et les estur- geons; lrès-dilaté dans les ? de son étendue , il est ensuite brusquement étranglé en un petit canal, long à peu près de 0,005 (1). Après, il se dilate une seconde fois dans la longueur de 0,007 à peu près, et forme une poche ovale, dont la cavité est partagée par six valvules circulaires, remar- quables à l'extérieur par autant de bosses et d'étran- glemens. Elle s'ouvre dans un dernier petit canal (1) Voyez les dimensions comparées du canal intestinal et de l'animal , dans la table des longueurs de ce cunai. x Du 522 XXI Lecox. Zntestins. cylindrique et court, à parois épaisses, à surface interne plissée longitudinalement, où la membrane musculaire est très-évidente , tandis qu'elle n’est pas sensible dans la poche à valvules, dont les parois sont transparentes. Celles de la première partie du canal ont plus d'épaisseur , ei présentent intérieurement un réseau semblable à celui que nous venons de décrire dans l’esturgeon, mais äl n'est bien remarquable que dans les deux premiers tiers de sa surface interne. De petits appendices pyloriques, placés sous le cul-de-sac que forme l’estomac, formant des ramilications, qui se joi- gnent deux à -deux , et rassemblées en sept bran- ches principales, réunies enfin en un seul tronc, “Yienvent se confondre , par ce tronc, avec le canal intestinal, à gauche de son origine, et s'ouvrent dans sa cavité, par environ sept orifices. La sur- face. interne de ces petits cœcumns est un réseau composé de mailles, d’autant plus fines et plus nombreuses, qu’on les observe plus près de l’extré- mité des dernières ramifications , dont le sommet et l'épaisseur des parois semblent être une subs- tance, glanduleuse, semblable à celle de: l’estur- geon. Il n’y a point de différence entre la masse que nous venons de décrire dans ce dernier, et celle que forme la réunion de ces petits appendices, si ce n’est la séparation de ceux-ci dans le polyodon, et le rapport plus grand de la cavité à la masse glanäuleuse. Dansleiuyau deplume(syngmatuspelagieus,L. À ArT. IV. Descr: du canal intest. 525 le canal alimentaire va droit de la bouche à l’anus, sans former de sinuosité. Sa première portion, qui peut égaler le : de son étendue et répond à Pesto- mac , est cylindrique et n’a qu'un très-léger étran- glement , qui la distingue du reste; mais la plus grande épaisseur de ses parois, les deux couches bien évidentes des fibres de sa membrane muscu- leuse, les plis larges, parallèles, longitudinaux et sans ondulation de sa membrane interne , la carac- térisent très-bien. Les © suivans ont des parois plus dilatées , plus minces, transparentes, formant ce- pendant un cylindre à peu près égal, sans bour- souflure. La membrane musculeuse y est insen- sible ; l’interne y forme de petits plis longitudinaux , ondulés et rainiliés. Enfin, le dernier }, séparé de ce qui: précède par une valvule circulaire , plus rétréci d’ailleurs; et à parois plus épaisses , ayant à sa surface interne des rides, épaisses ; longitu- dimales, serrées, ondulées, s’envoyant des rami- fications , doit être considéré comme le recium. Dans le coffre parallélipipède (ostracion cu- bicus), le canal alimentaire forme également un tube continu depuis la bouche jusqu’à l’anus, où la structure des membranes et de légers étrangle- mens, même des valvules, indiquent les limites de l’œsophage , de l'estomac, de l'intestin grêle et du rectum, Le premier , à paroïs consistantes, long de 0,02, est la partie la plus dilatée de tout le canal. Elle est séparée de celle qui suit, par un léger pli circulaire : celle-ci, qui répond à 594 XXI Leçon. Zntestins. l'estomac, à parois minces, transparentes et cour: bée en S, va en se rétrécissant jusqu’à ce qu’elle aboutisse au canal intestinal, dont le diamètre plus étroit, est à peu près le même dans toute son étendue. Il n’a qu’un léger étranglement à 0,005 de l'anus | qui indique une valvule circulaire servant à séparer le rectum de l'intestin grêle. La membrane interne , veloutée et formant de petits plis ondulés autour du cardia, redevient lisse dans le reste de l’estomac, puis reprend ses petits plis et ses rides jusqu’au rectum. Dans celui-ci elle ne forme plus que quelques plis longitudinaux et pa- ralléles, plus prononcés qne dans le reste du canal alimentaire. ‘Les parois du rectum sont d’ailleurs plus fortes ; la musculeuse y est très-distincte. Dans les balistes, l'estomac, qui n’est pas plus dilaté que la partie suivante du canal intestinal, s’en distingue par des parois plus épaisses, plus musculeuses , ayant un repli circulaire et den- telé à l'endroit du pylore. Celles du canal intes- ünal sont minces, transparentes , lisses intérieure- ment, dans la plus grande partie de leur étendue , présentant. quelques boursouflures dans le com- mencement de leur dernier tiers, se dilatant beau- coup vers la fin, À l'endroit de cette portion di- latée , qui est séparée du rectum par un étran- glement et une valvule en forme de bourrelet cir- culaire , la membrane interne prend un velouté charmant. Cette membrane n’a que des plis lon- gitudimaux dans le rec/um., d’ailleurs trés-court. Aur. IV. Descr,. du canal intest. 526 . Dans les tétrodons , le canal intestinal, qui est ordinairement fort court , ne formant que deux ou trois courbures, a par-tout à peu près le même diamètre. À quelques centimètres de l'anus il y a un repli plus ou moins marqué, qui indique le commencement du rectum , dont les parois sont plus épaisses qu'ailleurs, où elles sont cependant opaques et médiocrement épaisses. La membrane interne a des plis longiiudinaux et ondulés, plus prononcés dans le rectum. Dans le poisson lune (t. mola), dont le canal intestinal est proportionnellement plus long , ce canal forme des circonvolutions plus nombreuses, La portion qui paroît répondre à l'estomac se dis- tingue du reste par des parois plus minces et par les plis longitudinaux de sa membrane interne ; mais il n’y a pas de valvule qui la sépare, comme dans les balistes. L’intestin est d’abord large et à parois très-grosses ; mais il diminue de diamètre, et ses parois diminuent d'épaisseur en avançant vers le rectum. La membrane musculeuse est très- forte , et composée à l'extérieur de faisceaux lon- gitudinaux très-distincts. Entre elle et l’interne , se remarque une couche glanduleuse épaisse, blanche, consistante. Cette dernière présente «d’a- bord un velouté grossier qui devient plus tin en s’approchant du rectum. La couche glanduleuse disparoît à quelque distance en-deça de cet intes- tin, et la membrane interne ne présente plus qu'un réseau fin à mailles polygones. Au-delà de la val- Î 526 XXI Leçon. Jntestins. vule du rectum le velouté et la couche glandu- leuse reparoissent jusqu’à lanus. | Dans la baudroie, ce canal conserve à peu près le même diamètre dans toute son étendue. La membrane interne y forme des rides en losanges. Il y a deux petits appendices pyloriques, à peu près en forme de poire, dont la structure est is même que celle des parois de l'intestin. Celui ci conserve , dans le mp ( cyclopterus lumpus), le même diamètre et la même struc- ture jusqu'au rectum ; qui est beaucoup plus gros, et dont ïl est séparé par une valvule circulaire, saillante dans ce dernier ; qui a d’ailleurs des pa- rois plus épaisses et des fibres longitudinales très- marquées à l'extérieur de sa membrane mus- culeuse ; tandis qu’elles paroissent circulaires et moins nombreuses dans l'intestin grêle. La mem- brane interne de celui-ci forme des plis gi et longitudinaux ; 5 cp sont des rides plus grossières , moins régulières, ramifiées dans le gros intestin. Immédiatement au delà de la valvale du pylore ; sont les orifices d’une quantité de petits appen- dices pyloriques , qui se réunissent et s’abouchent €ntre eux à mesure qu’ils approchent de l'intestin, autour duquel ils forment environ six rayons ramifiés. Leurs parois ont la même structure que celles du canal intestinal. Arr. IV. Descr. du canal intest. 527 c. Les apodes. ‘ Parmi les poissons de cet ordre , le canal in- testinal du /owp (anarrichas lupus), peut être aussi distingué en gros et petit intestins , séparés par une valvule circulaire, et distincts par la plus grande épaisseur des parois de ce dernier , qui a une couche de fibres musculaires longitudinales bien marquées. La membrane interne de tout le canal a une foule de plis frangés , allant en dif- férens sens, et se réunissant en losanges. Ii n’y a point d’appendices pyloriques. Ces appendices manquent aussi dans les mu- rènes , dont le canal intestinal va presque sans détour du pylore à l’anus. Il ne forme que quelques sinuosités fort courtes à quelques centimètres en- deçà du rectum, et conserve à peu près partout le même diamètre. Dans le congre cependant le rectum est plus gros que l'intestin grêle. Dans tous, ces deux intestins sont séparés par un pli circu- laire. Dans l’anguille, la membrane interne a des plis qui se réunissent en divers sens, et in- terceptent des /osanges ; ils deviennent moins marqués à mesure qu'ils s’'approchent du rectum, où ils ne forment plus que quelques ramifications. Dans la murène proprement dite (muræna helena), ce sont des rides légères, formant aussi des losanges. Dans le congre , la même membrane présente à sa surface interne un réséau glanduleux, analogue à 528 : XXI° Lecow. /ntestins. celui décrit dans l’esturgeon. Il est sur-tout évi- . dent au commencement du canal intestinal. Dans l’espadon (xiphias gladius ) , le canal in- testinal est long , et forme beaucoup de sinuo- sités. Dans le Zançon ( ammodytes-tobianus ), ce canal a également beaucoup de sinuosités. d. Les jugulaires. . Les gades, parmi les jugulaires ; ont tous un canal intestinal assez court , dont le nombre des sinuosités varie selon les espèces, et un rectum séparé par une valvule de la première partie de l'intestin , distinct d’ailleurs par la plus grande épaisseur de ses parois ; l’apparence différente de sa membrane interne , et un‘diamètre nn peu plus grand. Le nombre des appendices pyloriques va- rie, mais il est ordinairement très grand ; ils sont ramifiés, et forment un cercle autour de l'intestin , dans la cavité duquel ils s’ouvrent par plusieurs orifices , au nombre de quatre dans le 2erlan, de six dans la 7norue , etc. Leurs parois sont minces, et leur surface interne présente la même structure que celle de l’intestin, près du pylore. Dans la merluche cependant , il n’y a, au lieu de ces nombreux appendices, qu’un assez grand cul-de-sac , dont lé fond est dirigé en avant, et qui débouche par une large ouverture dans le com- mencement du canal intestinal. La surface interne de ce dernier présente , à cet endroit, de larges plis 4 be Le Lt Gate at cn bd Aer. IV. Descr. du canal intest, 529 plis frangés qui se rétrécissent à mesure qu’ils se prolongent vers le rectum, où l’on ne voit plus que des rides, mais également réunies en losanges. Dans là 7zorue , le canal intestinal n’a que quelques rides aux endroits où il se courbe ; le reste de sa surface interne est lisse. La mem- brane musculeuse à des fibres circulaires bien évi- dentes ; elles sont longitudinales dans le rectum , comme cela a lieu généralement. Dans l’uranoscope ( uranoscopus scaber ), le canal alimentaire est d’abord étroit, et .à parois müsculeuses, à membrane interne ris plissée longitudinalement : : mais, après un très-court es- pace, il se dilate beaucoup , ses parois s’amin- cissent > deviennent transparentes, et conservent cette délicatesse dans presque tout le reste de leur étendue ; il n'y a que la partie qui avoisine l'anus, où elles reprennent un peu d'épaisseur. Ce canal forme plusieurs circonvolulions con- centriques , et diminue beaucoup de diamètre au-delà du premier tour. Il n’a aucune valvule. Sa membrane interne forme de jolis plis en zig- zags longitudinaux dans les premières circonvo- lutions. Ces rides s’'effacent plus loir. Dans la dernière partie on retrouve des plis longitudinaux et parallèles, avec de petites rides latérales qui alternent. | Dans la vive (trachinus draco), le canal in- testinal est court, à membranes minces, entouré 5 L 1 530 XXI° Leços. Intestins. dans son commencement de huit appendices longs et grêles. Dans les perce-pierres ( blennius), le canal intestinal est ordinairement fort long, et fait dif- férentes circonvolutions irrégulières. Il excède dans le blennius gatiorugine deux fois la longueur du corps. Cependant celui du percepierre propre- ment dit (blennius pholis), est court, et ne forme. que deux sinuosités. é. Les thorachiques. Dans les chabots (cottus ), le canal intestinal est court, et divisé par une valvule en gros et petit intestins , ayant de quatre à neuf appendices à son origine. Dans le chabot du Nil( cottus Nilo- licus ), ce canal a trois courbures ; près du pylore, jusqu’à quelque distance au-delà, son diamètre est beaucoup plus grand que dans le reste de son étendue , et ses parois sont plus épaisses , à cause d’une couche de substance glanduleuse, placée entre la membrane musculeuse et l’interne. Depuis cette première partie, qui finit à la première cour- bure, jusqu’au rectum, le diamètre de l'intestin grêle est le même : celui, du rectum est une fois aussi grand, et sa longueur, le sixième environ de celle de tout le canal. Les coœcums sont au nombre de neuf. La membrane interne a des replis fins, formant un réseau à mailles profondes , qui sub- siste encore au-delà de la valvule du rectum, où les mailles sont plus grandes et moins profondes. / Arr. IV. Déicr. dh cartal intest. 531 Cés mailles sont plus fines dans lès appeñdicés pylo- tiques qué partout ailleurs, et reposent sur uné sübstance gländuleuse , semblable à célle indiquée dahs lé commencément du canal intestinal. La membrane musculeüse est remarquable däñs le Yébtümi par ses ‘fibres longitudinales ; elle est très. mince dans touté son étéridué. Dans lés scorpènes ; c'est aussi un canal court, à parois minces, délicates , un peu plus dilaté däns le petit intervalle qui ést éntre le pÿlore et $à première courbure, divisé par une valvule en gros et petit intestin. Dans le scorpène l’horrible (sCôrp@na horrida), il y a quatre appendices au pylôre La membrane interne ést légèrement plissée ét veloütée, ét la muüusculeuse peu marquée dans l'intestin grêle. Dans lé rectüim , cette mémbrané est tin peu plus séhsiblé, l’interne a dés plis Ion- gitüdinaux ondulés. Cet intestin est d’ailleurs uñ peu plus dilaté qué.lé grêle : ils forment ensemble trois édurbures. Dans lès trigles, le canal intestinal est. égale- inént pourvu d’appendices pyloriques, dont lé nombre et la grandeur varient suivant lés espüces, à parois ininces ét transparentes, divisé par uñé välvulé en gros ét petit intéstin. Dans le rouget ( trigla cuculus) , és appendices pYloriqués sont trés-ongs ét au nombré de cinq, dé chaque côté du pylorè. Dans la /yre (1. lyra), ils sont eñ même nombre , mais très-courts Et très- petits. Dans celui-ci, le rectum commence par un LI 532 . XXT° LEcon. Zntestins. | : à cul-de-sac de même longueur que lui, mais, peu profond ; il est séparé de l'intestin grêle par, un pli .sémi-lunaire. La membrane interne y. forme quelques plis longitudinaux peu prononcés ; elle est unie dans le reste de l'intestin. | Dans le remora (echeneis remora), le canal intestinal est fort court et à membranes médiocre- ment épaisses. L’intestin grêle, un peu moindre que le rectum, reçoit dès son commencement les six orifices des coœcums ; sa surface interne, est hérissée de rugosités : cette surface est lisse dans le rectum. Dans les pleuronectes , le canal intestinal yarie pour bien des choses, suivant les espéces. Les ape pendices pyloriques sont ordinairement deux. culs- de-sac coniques ou arrondis, larges et peu,pro- fonds. Ils sont très-courts et arrondis dans la plie, la barbue, le picaud, le flez, la limande ,:plus longs et coniques dans le turbot. Dans le Jlétan (2 hippoglossus), il n’y en a qu’un, qui est long et gréle. On n’en trouve pas dans la sole, ni dans le pleuronecte rayé ( PL. lineatus). La longueur du canal intestinal est quelquefois beaucoup moin- dre que celle du corps, comme dans le fétan ; d'autrefois elle lui est à peu près égale, et même elle la surpasse un peu, comme dans la Zmande. Dans d’autres espèces , elle estune fois aussi longue, comme dans la sole. Toutes les espèces n’ont pas évidemment un rectum séparé de l'intestin grêle par une valvule , et distinct à l'extérieur par un Arr. IV. Descr. du canal intest. 533 plus grand diamètre. Dans le {urbot et la plie, le rectum a un diamètre beaucoup plus grand que l'intestin grêle , dont il est séparé par une valvule Circulaire , très -saillante dans sa cavité. Dans la sole, le rectum n’est sensible à l’extérieur que par ün diamètre un peu plus grand; il y a une valvule circulaire qui indique ses limites à l’intérieur. Dans la Zinande, le canal intestinal augmente un peu de:volümeävant de se terminer ; mais cette partie n’est point distinguée per une valvule , de celle qui la précède. ; %1Dans le picaud et le pleuronecte rayé, la fin du Canal intestinal est même plus petite que sou commencement, et'on n’y trouve pas d'indice d’un rectum. Dans le #rbot , le canal intestinal n’a que deux coùrbures ; 1l se porte d’abord en avant, puis se récourbe en arrière et se replie vers l’anus. Son diamètre diminue depuis la première courbure jusqu’au rectum. La Jongtieur de celui-ci égale le cinquième de l’intéstin grêle , il est beaucoup plus dilaté'et semble un sac qui le termine. La mem- brane ‘interne forme, dans l'intestin gréle , un grand nombre de lames fines et frangées , pres- sées les unes près des autres ; qui ont PER d’être composées d’un nombre infini de vaisseaux san- guins. Ces lames diminuent beaucoup de largeur au-delà de la première courbure , où elles sont aussi moins nombreuses et ne forment plus que des ramifcations. Dans le rectum, on retrouve de larges -LI15 534 XXI° Lecow. Jntestins. plis épais, à surface lisse, enduite de mucosités. Le membrane musculeuse est plus marquée entre la première courbure et le pylore; elle est très- mince dans le reste de lintestin grêle,, et reprend de l’épaisseur dans le rectum. Dans la plie, dont l'estomac n'est pas à cul-de-sac, comme dans le turbot, et dont l'intestin ne forme avec le pre- mier qu'un canal continu, cet intestim est aussi Jarge à son origine que l’estomac; il va en se ré- trécissant, et ses parois s’amincissent jusqu’au rec- tum, Celui-ci a le double de diamètre de l’extré- mité de l'intestin grêle qui s’yinsère. La membrane - interne a la même apparence que dans le #rbot, Dans la sole , elle présente de petits plis ridés et serpentant dans le sens de la longueur , dont la direction est moins sinueuse à mesure qu'ils ap- prorhent du rectum , près duquel ils ne forment plus que quelques rides parallèles et longitudinales, Les parois du canal intestinal de la sole, sont d’ailleurs très-minces, ce qui a lieu aussi dans la limande, le pleuronecte rayé , le picaud, etc,” Dans la Zmande, Vintestin est très-large au com- mencement , comme dans la so/e, et diminue beau- coup en s’éloignant du pylore ; près de l'anus il reprend un peu de volume. Sa membrane interne a des rides légères, formant des losanges dans sa première moitié; plus loin elle est ume et sans rides. Dans toutes les espèces qui ont des coecums au pylore, les parois de ceux-ci sont semblables à celles de la partie dn canal intestinal à laquelle ils sont joints. Arr. IV. Descr. du canal intest. 555 Dans les scombres, les appendices pyloriques sont quelquefois très - nombreux, comme dans le maquereau ,'où ils s’ouvrent dans le commencement du canal intestinal sur plusieurs rangs , depuis le pylore jusqu’à plusieurs centimètres plus loin. Dans le scomber sansun , ils sont en petit nombre; dans le thon, il y en a seulement deux qui se divisent trois fois , de manière qu’ils forment seize vaisseaux. Dans lepilote(sc. ductor),onentrouve vingt-cinq, et dans le naquereau bâtard (sc. trachurus), douze ou treize. Ils sont toujours lonës, grêles et à parois minces. Le canal intestinal est généralement court dans les espèces de ce genre, et divisé en intestin grêle et en rectum. Dans le r77aquereau, ce canal est replié deux fois sur lui-même. Sa surface in- terne est presque lisse , mais elle a dans le rectum des plis en zigzag. Celui - ci est un peu plus gros et a des parois plus fortes , comme d’ordinaire, Le canal intestinal est très - court dans les épi- noches ( gasterosteus ). Dans l’épinoche propre- ment dite ( g. aculeatus), il est courbé en S entre les deux ovaires; très-dilaté à son origine , il se. rétrécit bien vîte , et conserve un petit diamètre jusqu’à l'anus. Il a deux petits appendices situés de chaque côté du pylore. Dans les perches et les sciènes , ce canal a éga- lement très-peu de longueur ; les Sa pylo- riques sont peu nombreux dans la plupart des espèces et fort petits. Ils varient de cinq à dix dans h perche de mer ( sciæna labrax), Dans d’autres L14 536 XXI" Luçon. Téresine sciènes , il y en a bien davantage. Il ny en a que sept à huit dans le corbeau de mer |sciæna nigra.), six dans le saridre (perca lucio perca), et quatre dans la perche du Nil(perca Nilotica); le nonibre est réduit à trois dans la perche ordi: nüire (perca fluviati lis), dans laquelle ïls sont gros, alongés et coniqués. Leur diamètre est à peu près celui que le canal conserve à ‘quelques centimètres du pylore. Un peu dilaté d’abord, il se rétrécit ensuite et présente la même grosseur jusqu’au rectum, dont le diamètre est une fois plus grand que celui de l’intestin grêle à son extrémité postérieure, mais moindre que cet inteslin près du pylore, La longueur du rectum égale le cin- quième de celle de l'intestin grêle, La membrane interné forme , dans ce dernier, des plis nombreux, interceptant des aréoles polygones, ondulés à leur bord, ne tardant pas à prendre une direction pa- rallèle et/longitudinale, qu’ils conservent jusqu’à la valvule du rectum. Cellé ci est elle-même recou- “verte de ces plis, qui rendent son bord élégam- ment dentelé. La même membrane ferme des zigzags en travers , dans le rectum ; l’angle dé ces’ zigzags , qui est dirigé vérs l’anus, a son pli . plus large et creusé en cuillère. La mémbrané muschleusé est médiocrement épaisse ; elle à des fibres longitudinales dans les cocums et le rectum, et circulaires dans l'intestin grêle. La valyule du rec- tum est saillante de 0,005, et formée en enfonnoir. © Daris la dorée ( zeus faber) ; le canal intestmal ‘ Anr. IV. Descr, du‘ canal intest. 537 ‘est court et sans renflement. Le rectum en est séparé par une valvule conique , comme dans les précédens ; il a un peu plus du cinquième de la longueur de l’intéstin grêle. Le pylore est entouré d’un grand nombre de petits appendices , qui s’ou- vrent par plusieurs orifices dans le commencement de la cavité intestinale , et dont les parois sont les mêmes que celles du commencement de l'intestin, La membrane interne a une foule de petits plis ramifiés comme des vaisseaux, qui sont moins prononcés à mesure qu’ils ‘epprochent du rectum. Dans plusieurs bandouillères ( chœtodon ) la proportion du Canal intestinal est plus grande que celle dé tous les taorachiques que nous venons de nommer. Dans la bandouillère en arc (chcæ- todon arcuatus) ce canal a des parois minces, délicates ; transparentes, dilatées aux endroits où elles contiennent des matières fécales, un peu plus corsistantes dans le rectum, où elles sont boursôuflées. Cet ‘intestin n’a que la onzième partie de la longueur de l’intestin grêle. La'mem- brane interne de celui-ci est plissée en zigzag. Il est entouré au commencement d'environ trente cocums gréles et alongés. Il n’y en a que cinq dans le zèbre (CA. zebra)plus courts et plus larges. Les membranes ducanal intestinal, dans cette espèce, sont également minces et transparentes. L'interne est aussi plissée en zigzag. Ces membranés s’épaississent à quel- ques centimètres de l’anus, où la surface de la cavité intestinale est hérissée d’aspérités. 538 XXI° Leçon, Jntestins. Dans la fheuthie (1heutis hepatus) le canal intestinal est très-long. IL est entouré, à son ori- gme , de quatre petits cœcums. À peu de distance de an son diamètre augmente de plus du double, pris il diminue de nouvean avant de se terminer, Jl n’y a point de valvule qui le divise en rectum et intestin grêle. Ses membranes sont minces et transparentes. L’interne est légèrement yeloutée, : Cette membrane paroît lisse dans le canal in- testinal du sogo ( holocentrus sogo ), dont les parois sont également. minces et transparentes, et le diamètre plus grand dans la première moitié que dans la seconde. Ce canal est loin d’ailleurs d’avoir la longueur proportionnelle de celui des bandouillères. Dans les /abres et les spares la présence et le nombre des appendices pyloriques , la lon- gueur du canal intestinal, sa division en gros et petit inlestin, varientcomme dans beaucoup d’autres genres. Cependant lôs cœcums sont généräle- ment, lorsqu'ils existent, peu nombreux, le canal court dans les /abres, plus long dans les spares, et le rectum marqué par son plus grand vo- lume et par une vyalvule circulaire. Celui du labrus melops est si gros qu'il semble êlre un sac, dans lequel s’insère l’intestin grêle. Celui-ci fait deux circonvolutions avant de s’y unir. L'un et l’autre sont séparés par une valvule. Dans d’autres espèces cette valvule manque, mais la dilatation brusque que forme le canal, et l’ap- Ant. IV. Deser. du canal intest. 53q parence différente de sa membrane interne , à cet endroit, indiquent suffisamment Jes limites du rectum. Dans le sparus spinifer les membranes de l'in: testin sont minces, transparentes. L’interne est lisse, -sans yelouté ni rides. Il n’y a point d’appendices pyloriques. Ces appendices manquent aussi dans la girelle (labrus julis ). Dans la saupe ( sparus salpa.) le canal in- testinal est très-long, et entouré à son origine de quatre appendices pyloriques. f. Les abdominaux. Dans les cyprins, dont Ja plupart des espèces se nourrissent, en grande partie, de substances VÉgé- tales, le canal alimentaire ne présente cependant aucune dilatation ni valvule qui puisse retarder la marche des matières qu'il contient. Mais ses parois renferment dans leur épaisseur une couche glandu- leuse assez épaisse, qui remplit sa cavité de muco- sités abondantes, Ce canal fait plus ou moins de si- nuosités, selon sa longueur , qui varie dans les diffé. rentes espèces. Dans la carpe et le barbeauil atzois eirconvolutions et demie, tandis qu’on n’en compte qu'une et demie dans la dobule et la tanche. Son diamètre diminue ordinairement depuis larrière- bouche jusqu’à l'anus, desorte qu'iln’a, prés de celte dernière ouverture , que la moitié de l’étendue qu'il présente vers la première. Ses parois, également 540 À XXI: Lecox. Jnlestins. plus ‘épaisses ‘dis lé premier tour, le déviennent beaucoup moins en s’éloïgnant due ‘de lar- rière-bouche. Sa membrane interne n’est pas sem- blable dans toutes les espèces. Le plus ordinai- rément elle est veloutée et plisséé en zigzags. Maïs dans la carpe cette membrane présente en petit, dans la premièré parlie de l'intestin qui est prés de l'arrière bouche et-dans sa première cour- bure, la structuré qué’nous avons’ détrité" dans l'estürgeon. C'est un réseau de mailles trés-finés qui forment les trois quarts de”l’épaisseur* des parois du canal. Celréseau subsiste dans le reste de l'intestin, mais ses mailles deviéhnent: plus fines et moins profondes à mesure qu’il s'approche de l'anus, près duquel cépendant ellès DrOPMSSENE de nouveau. na, IHORSETIE ON Dans le barbeau la même Pr est fine- ment velontée dans touté son étendue, ét‘plissée en zigzags longitudinanx.' Le velouté estbeau- coup plus épais dans-sôn premier tiersgtet les Zigzags plus rapprochés vers la fin,’ où° ils”"ont l'air (de canelures ;! ayant des dents latérales’ qui s’engrenent alternativement. déns je + Dans le rotangle cette membrane forme par- tout de'jolis plis en zigzags transversaux "plus ‘ pressés, plus larges'dans le commencement ; plus grossiers et moins réguliers près! de sh ride où leur bord libre semble frangé. Dans la dobule la membrane 7 est cr ‘tout velontée, sans Zigzag. ART. IV. Descr. du canal intest. 541 Dans la anche les zigzaps: sont irréguliers, à bord. libre frangé, plus longs dans le premier tiers du canal, plus, courts dans le second tiers, plus transversaux dans ja dernière portion. Cés plisen,zigzag se voyent également dans le cyprin du Nil (cyprinus Niloticus). Dans Porphie (esox belone) le canal alinen- taire n’a, comme dans les carpes, ni dilatation, ni appendices; mais il va droit de la bouche à l’anus sans former de sinuosité, et présente à- peu-près-le même diamètre et la même struc- ture dans toute.son étendue. Ses, parois sont trans- parenies, et sa surface interne .paroit lisse, sans velouté sensible. Dans le brochet, dont l’estomac forme une partie bien distincte . canal alimen- taire, l’intestin parcourt d’abord d’arrière en avant la cavité abdominale, puis se replie en ar- rière pour. aboutir à l’anus, et conserve à-peu- près le même diamètre. Au commencement du dernier sixième de son étendue, il y a une val- vule circulaire, qui indique de ce côté les limites du rectum. Ses parois sont épaisses. Sa surface interne est veloutée, hérissée de. sinuosités, mais sans pli. Dans le rectum le velouté est fort long, et comme frange. | Dans les Larengs le canal inteslinal est géné- ralement fort court, d’un diamètre à-peu-près égal par-tout, à parois minces, délicates, trans- parentes. Il ue forme aucune sinuosité dans, le « hareng proprement dit et le pi/chard, Il en a 54e XXI° LEçoN. Intestins. ÈS déux dans l’&nchois. Dans celui-u il ést éntouré de dix-huit appendices pyloriqués longs et grêles. On én compte vingt-quatré dans le Aâreng, qui ouvrent dans l’instestin par dôuié orificés ran- gés sûr une même ligne. Il ÿ en à quatre-vingt dans l’alose. Dans les saumons le canäl intéstinal est aussi fort éburt, et n’atteint pas la longüeur du cbrps dañis plusiéurs espèces. Les appéndités pyÿloriqués varient béaucoup pour le nombre. Il n’y en à que six dans l’épérlün , tandis qu’on en éomipté jusqu’à cent cinquante dans la grande arène (salmo mar&na). Dans le saurñon il ÿ en à eéniviron soïxanté-dix, placés sur plusieurs ran£s, d’un côté dé l’intéstin, depuis le pylore jasqua quelques centimètres plus loin. Le canal intestinal forme plusiéurs ciréonvolutions dans célte espèce: Davis l’épérlan il n’a que quelques légères sinuo- | sités, et va presque droit à l'anus. Lé canal dimi ‘nue un peu de diamètre dans lé saüinon ; aü- delà du lièéu où sont les cœcurms. Sa membrané interne ést, à cet endroit, véloutée de longs fila: miéris. La musruleuse est très-épaisse. Elle est peu rnarquée dans les cœcuins, dont là surface in: terne est également veloutée. Le velouté continué jusqu’à l’anus, fnïs les filämens dévientient moins longs ét plus rarés à riesuré qu'ils s’approchent dé cette onverture. Dans la dernière moitié de ce éanäl il y 4, dé distance en distance, dé larges plis en travers ; forinant autant dé valvules ; qui ART, IV. Descr. du canal intest. 545 sont d'autant moins larges et plus éloignées l’une dé l’autre, qu’elles sont plus près de l’anus. Dans là éréité le velouté n’est pas sensible, mais les plis en travers existent, et sont placés régulière- ment de distance en distance. Dans le bichir (polyptérus niloticus) le canal intestinal va sans détour du pylore à lanus, Sa structure ressemble beaucoup à celle du canal in- festinal de l’esturgeon. Il à de même une valvule spirale, qui commence immédiatement au-dela du pylore , ét forme huit tours de spire, qui se rap- prochent en se prolongeant en arrière. Elle ne s'étend pas jusqu’à l'anus, et l'intervalle qu’elle lisse entre cette ouverturé pourroit être pris pour lé récium, comme dans l’esturgeon. Entre la membrane müsculeuse et l'interne il y a, au commencement du canal, uñé couche glandu- leuse, qui double l’épaisseur dés parois de l’intes- tin, jusqu’à la distance d’un décimètre, où elle West presque plus sensible. Dans cet espace la Membrane interne forme un réseau, comme dans l’esturgeon ; dont les mailles deviennent moins profondes en s’éloignant du pylore , et s’efflacent presque entièrement au-delà de la glande. Ce ne $ont plus que dé fines ramifications après le pre- mier tour de la valvule et sur celle-ci. Les pa- fois du réctum sont très-mminces. Sa membrane intérne formé quelqués rides légères dans le sens dé là longueur. Dans lé gros-yeux ( anableps tétfophtalmus ) 544 …. : XXI° Leçon. Jntestins. , 4 le canal alimentaire forme , depuis. la valvule du .pyloré jusqu’à l’anus, une circonvolution et demie. [Il conserve à-peu-près le même diamètre: dans cét espace. À quelques centimètres de l’anns il ÿY a une valvule circulaire, qui indique le commencement du rectum , dont les parois sont plus épaisses, et dont la membrane interne est plissée longitudinalement. La surface de celle-ci’ présente, dans Pintestin grêle, un réseau sem blable à celui que nous avons vu dans le com- mencement de l’estoinac, mais à mailles beau- coup plus fines. | j Dans les mormyres le canal intestinal est court, à parois médiocrement épaisses, à diamètre égal, sans, valvule, lisse intérieurement. Dans le z10r- myre herse et le mormyre à lèvre il.a deux. appendices pyloriques longs et grêles. Dans les raulels ( musil),le canal est long, formant plusieurs. circonvolutions concentriques , “a membranes très-minces, transparentes, ayant le même diamètre dans presque toute sa longueur. Il a six appendices pyloriques dans le mulet propre- ment dit (#ugil cephalus \. Nous n’en avons trouvé qu’un seul dans le rzugil albula ; la partie du canal dans laquelle il s’ouyre est renflée en . vessie, "er Dans les silures , le canal intestinal est long, 8 faisant des circonvolutions irrégulitres, à parois minces extrêmement dilatahles par des excrémens. | & Dans le silure bagre, la première portion, qui Fe jà L ‘« : s passe $. | Art. IV. Descr. du canal intest. 545 passe sous l’estomac de gauche à droite, est d’a- bord large et va en diminuant de grosseur ; ensuite le canal intestinal conserve un diamètre semblable, jusqu’à environ la moitié de sa longueur. À cet endroit il grossit tout à/ coup, ses parois s’amin- cissent, et il y a une nu. d'insertion de l’extré- mité de la première moitié, qui s’ouvre dans la seconde par un très-petit orifice bordé d’une val- vule circulaire. Environ huit centimètres plus loin, ses parois s’épaississent et sa cavité se rétrécit , comme auparavant. Enfin , à huit centimètres de l’anus l'intestin grêle s’insère dans le rectum, qui est beaucoup plus gros et comme renflé à cet en- droit. La valvule de cet intestin fait une saillie de plusieurs millimètres. Ses paroïs sont plus fortes, plus musculeuses ; sa membrane interne y forme des plis longitudinaux. Il y en a de semblables vers la fin de l'intestin grêle; ils sont ramifiés plus près du pylore. ARTICLE V. De l'anus et de ses muscles. Les animaux pourvus d’un canal alimentaire ont , comme nous l’avons vu, deux orifices aux extrémités de ce canal; l’un pour l'entrée des alimens, l’autre pour la sortie des excrémens. C’est à ce dernier , dont il va être question, qu’on a donné le nom d’arnus. 3 M m 546 XXI° Leçon. Zntestins. À. Position et rapports de l’anus. Dans tous les animaux vertébrés , quelques pois- sons exceptés, l’anus est placé à l'extrémité posté- rieure du tronc, immédiatement sous l’origine de la queue et dans une direction généralement opposée à celle de la bouche. Celui de l’homme et de presque tous les autres mammifères ne donne issue qu’aux excrémens solides ; les urines, les liqueurs séminales , ou les fétus , s’échappent par d’autres ouvertures situées plus bas ou plus en avant. Nous parlerons en détail des relations de celles-ci avec l’anus, en traitant des organes de la génération. Qu'il nous .suffise de savoir à présent que l’orifice du vagin est toujours très-rapproché de ce dernier, et que celui du prépuce en est assez souvent éloigné. Ce dernier paroît au-devant du bassin , dans les gua- drumanes , la plupart des carnassiers et plusieurs édentés, les pachydermes , les ruminans , les solipèdes,les mammifères amphibies, les cétacés, tandis que dans la plupart des rongeurs et dans les pédimanes , le prépuce s'ouvre très-près de l'anus, en arrière du bassin: Ces différences en déterminent quelques autres dans la connexion des muscles de ces parties. La position et la direction de l’anus , telles que nous les avons indiquées plus haut , n’en présentent que de fort légères. Il est presque dirigé en haut dans quelques singes, le mandril par exemple , dont le bassin a son l Arr, V. 4dnus, 64 détroit postérieur ouvert à peu prés dañs la même direction. Le rectum se prolonge un peu, dans la marmotte et la plupart des autres espèces de la famille des rats, sous la queue et au-delà du bassin. Il s'ouvre dans l’ichneumon au centre d’une poche glanduleuse, que nous décrirons à l’article des sécrétions. Nous réservons, pour le même ar- ticle , l’histoire des glandes ovales que l’on trouve de chaque côté du reetum dans un grand nombre de carnassiers et dans plusieurs rongeurs, et dont l'humeur passe ordinairement dans l’extré- mité de cet intestin, un peu en-deçà de l’anus. Dans l’échidné et l’orrithorinque, l'anus n’est plus simplement l’orifice du rectum et l’issue des'ex- crémens solides, L’extrémité du rectum du dernier, une fois parvenue hors du bassin , se dilate en une poche ovale, dans laquelle viennent se rendre; par un seul orifice percé à la partie inférieure, l'urine et la semence du mâle ou les produits de la génération de la femelle. Cette poche a dans le premier, du même côté, mais plus près de l’anus, une seconde ouverture plus large que la précé- dente, par laquelle la verge débouche pour sortir ensuite par l’anus. Celui-ci sert donc d’issue aux excrémens solides, aux urines qui s’amassent dans la vessie | et sont amenées dans le cloaque par le canal de l’urètre, à la verge et à ia semence dans le mâle, aux produits de la génération de la femelle, et donne entrée, dans celle-ci, à la semence et à la verge du mâle’ La membrane M m 2 548 XX° Leçon. {ntestins. interne du rectum se prolonge dans cette sorte de cloaque pour le tapisser : il est entouré par des musclés que nous décrirons bientôt. L’anus des oiseaux est percé de même, à l’ex- trémité, d’une dilatation du rectum , suspendue sous les vertèbres du coccyx , et dans laquelle viennent s’aboucher les uretères , les oviductus dans la femelle, et les canaux déférens dans le mâle. La verge de celui-ci, lorsqu'il en est pourvu s’y retire anssi dans quelques cas. Le cloaque des oiseaux (car c’est ainsi que l’on appelle cette dilatation) ne diffère donc de celui que nous venons de décrire, qu'en ce qu’il sert de véritable réservoir aux urines et aux ex- crémens ; qui s’y mélangent, tandis que les pre- miéres , amassées d’abord dans la vessie, ne sont versées que par intervalle dans Je cloaque de l’échidné et de l’ornithorinque ; et ne font que le traverser pour sortir par l’anus. Maïs dans ce cas, comme dans l’autre, l’anus est la seule issue ex- térieure par où peuvent entrer ou sortir toutes les parties que nous avons indiquées plus haut. Tous les oiseaux ont un semblable cloaque. Ce- lui de l’autruche cependant présente quelques parti- cularités qui méritent d’être décrites. Il forme une très- grande poche de figure ovale. Le rectum, un peu dilaté dans sa dernière portion et à parois plus épaisses que dans le reste de son étendue , se ré- trécit beaucoup avant d’y déboucher par un petit orifice, autour duquel la membrane interne de AnT. V. Anus. . 549 cette cavité est plissée et redoublée en valvule. L'ouverture extérieure du cloaque , opposée à la première, donne sur la base de la verge qui est fixée un peu plus en arrière, et se replie contre elle, dans l’état de repos, de manière à la bou- cher entièrement. Par cette disposition, les matières fécales ne passent du rectum dans le cloaque qu’au gré de l’animal ; et les urines amassées continuel- lement dans ce dernier, qui leur sert exclusive: ment de réservoir, n’en sont de même expulsées que lorsque l’animal fait eflort pour cela , et dé- bouche l’anus interne en déployant sa verge en dehors. L’anus proprement dit, ou l’anus externe, est une large ouverture qui répond non-seulement à la première , maïs encore à celle d’un sac placé entre le cloaque et le sacrum , et dans lequel se replie une partie de la verge. Les reptiles ont un cloaque semblable à celui de l’échidné , c’est-à-dire , que l'extrémité du rec- tum offre une dilatation plus ou moins marquée, dans laquelle se rendent les liqueurs ou les pro- duits de la génération, les urines qui se sont amas- sées dans la vessie, et les excrémens solides. Toutes ces parties sortent par l’anus. Cette dernière ou- verture est placée, dans les crapauds et les gre- nouilles, a l'extrémité du dos, et par conséquent en dessus de l’animal ; disposition singulière qui tient à celle du bassin, dont le second détroit regarde en haut. L’anus des tortues est quelquefois sous l'extrémité de dla queue, le long de laquelle le Mm 3 550 XXI° Lecon. Zntestins. rectum se prolonge. Dans les batraciens et les ché- loniens, cette cuverture est ovale où arrondie; dans la plupart des swuriens et des ophidiens, élle forme une fente transversale, placée sous l’origine de la queue. La position de l’anus, dans les poissons , varie avec celle des nageoires ventrales. Elle est géné- ralement bien indiquée par la nageoire dite anale, au-devant de laquelle cet orifice est toujours percé. Il n’y a que les raies et les squales dans lesquels il donne issue aux excrémens solides et liquides , et où il y ait par conséquent une sorte de cloaque où viennent aboutir les œufs ou la laite, les urines et les excrémens solides. Dans les autres poissons, il n’y a que ces derniers qui sortent par l’anûüs, tandis que les urines, les œufs et la laïte ont une issue distincte de celle-là , et placée immédiaténient après elle. B. Des muscles de l’anus. Ces muscles sont, dans l’Æomme, 1°. un sphinc- ter cutané, dont les fibres elliptiques, placées immédiatement sous’ la peau, entourent l’anus de chaque côté , etse réunissent en pointe en arrière et en avant; il s’unit de ce côté au büulbo - caver-. neux et au transverse du périnée, ou auconstric- teur de la vulve dans la femelle, ‘et tient, en arrière, aux dernières vertèbres du coccyx. Il fronce , en se contractant , les bords de l’anus, et ferme cette ouverture, aidé par un second anneau ART. V. Anus. 551 charnu , plus intérieur et plus profond , que quel- ques anatomistes distinguent du premier, sous le nom de sphincter interne. 2°, Deux releveurs de l’anus ; muscles pairs, larges et minces, qui viennent de l’intérieur du bassin , où ils sont fixés par une aponévrose, depuis la symphise du pubis jusqu’à l’épine de lischion , et dont les fibres charnues descendent obliquement , d’avant en arrière, contournent le rectum , l’embrassent et s’y perdent en partie, en dessus du sphincter de l’anus. Une autre partie, les postérieures , viennent se fixer aux côtés du coccyx., et quelques-unes des plus antérieures &'arrèêtent sur le col de la vessie et sur la prostate, Dans la femme, une bonne partie de ces fibres s'attache aux côtés du vagin. Ce muscle, com- prime l’extrémité du rectum, en la tirant obli- quement en haut et en avant, et sert ainsi à l’expulsion des matières fécales. Il soulève, en général, et soutient les parties qu'il embrasse. 3°. Deux. transverses du périnée , fixés au périnée au-devant de l'anus, et y ayant des connexions entre eux et avec le sphincter , le re- leveur et le bulbo-caverneux; ils transversent cette partie de dedans en dehors , et s’insérent par leur autre extrémité , à la branche ascendante de l’ischion. Dans la femme , ils se joignent au cons- tricteur de la vulve ; ils aident un peu à l’expul- sion des matières fécales, en comprimant légé- M m 4 552 XX° Lecox. Intestins. rement l’anus d'avant en arrière, lorsqu'ils agissent de’ concert. Les muscles de l’anus sont assez variables dans les mammifères ; ce qui dépend des variétés qui existent chez ces animaux, dans la position des organes de la génération. Nous ne ferons qu'in- diquer les principales , parce que nous serons obli- ges d’y revenir en {raïtant de ces derniers organes, Le sphincter et les releveurs sont ceux des mus- cles que nous venons d’indiquer, qui s’y retrouvent le plus communément. Le transverse du périnée paroît manquer dans la plupart des cas. Le sphincter de l'anus, de l’ichneumon, re- couvre en même temps la poche au nou de laquelle cet orifice est percé , et sert à la fermer. Dans la civette, il envoie des fibres à la poche, qui est plus bas que l'anus , et il en reçoit du-bulbo- caverneux. * Dans le /apin; le muscle qui sert de sphincter, a une disposition particulière qui le rend commun au rectum, au canal de l’uréthre et aux parties de la génération, Nous le décrirons avec les mus- cles de celles-ci. Celui de l’écureuil n’est, pour ainsi dire, qu’un demi - anneau , formé par des fibres du bulbo -caverneux , qui passent d’avant en arrière autour du rectum, et ramènent le bord postérieur de l’anus d’arrière en avant. On re- trouve üne disposition analogue dans le /érot ; mais V’analogue du sphincter est bien distinct de ces muscles, dans la plupart des autres espèces de la. AnT, V. Anus, 553 famille des rats, dont le rectum s’étend sous la queue, jusqu’à quelque distance du bassin. La partie de cet intestin, prolongée sous la queue, dans le rat d’eau, est embrassée par un large muscle , dont les fibres transversales descendent de chaque côté des premières vertébres coccygiennes , passent sous le rectum et le compriment de bas en haut; elles servent puissamment à en expulser les matières fécales. Outre ce muscle, quelques fibres de même nature entourent le bord de l'anus et répondent au sphincter interne. Les mêmes fibres se retrouvent dans le syrmulot et le rat vulgaire, dans lesquels l’analogue du premier est assez différent. C’est un large muscle dont les attaches sont de chaque côté aux angles du bulbe et au bassin , et dont les fibres se glissent entre la queue et le rectum, et compriment cette partie de haut en bas , en sens opposé de ce que nous venons de dire dans le rat ; mais il est clair que l'effet pour l'expulsion des matières fécales en est le même. Dans le phascolome et les autres animaux à bourse, chez lesquels le prépuce ou la vulve s’ouvrent immédiatement en avant de l'anus, le sphincter cutané embrasse et ferme à la fois les deux ouvertures. # Les cétacés n’ont d’autre muscle qu’un sphincter. Dans l’échidné, le cloaque est maintenu dans sa position par deux bandes musculeuses assez étroites, qui descendent du coccyx sur ses côtés, et viennent s'unir par des fibres tendineuses à sa / | 554 XXI Leçon. Zntestins. partie inférieure. Un autre muscle, dont l’aponé- vrose couvre la même partie, et dont les fibres charnues partent de chaque côté, pour faire le tour de cette partie, sert, avec les premiers , à en con- tracter la cavité et à en expulser les corps qu’elle renferme. Dans lornithorinque , ce n’est pas tout-à-fait la même chose. 1 analogue du suspenseur du cloaque est simplement une languette qui se sépare du caudo-tibien, et se fixe à la peau qui recouvre ce réservoir en dessous. Le même caudo-tibien fixé d’un côté au tibia , et de l’autre aux premières vertébres du coccyx , fournit la plus grande partie des fibres qui recouvrent le cloaque en travers. Il suit de cette disposition , que celui-ci doit être com- primé toutes les fois que la queué ou la jambe sont mises en mouvement. Les fibres transver- sales du cloaque sont recouvertes elles-mêmes par un muscie fort mince, qui vient de l’arcade du pubis et se porte jusqu’à Panus. En ramenant cet orifice vers le bassin ;! il doit resserrer en même temps le cloaque dans ce sens, et aider le muscle transverse à en expulser tout ce qu’il contient. Les muscles du cloaque des oiseaux, que nous devons ranger ici parmi ceux qui appartiennent a l’anus, ne sont pas non plus uniformes dans tous. L’autruche et le casoar les ont assez com- pliqués , tandis que la plupart des autres oiseaux n’ont qu’un sphincter pour resserrer l’anns , et des languettes qui se séparent de l’éschio-coccygien , ART. V. Anus. 555 et se fixent sur les côtés du cloaque, qu'ils tiraillent d’arrière en avant. Au reste, les abaisseurs du coccyx qui descendent en s’avançant jusqu’au pubis, en comprimant la partie la plus reculée du rec- tum, doivent servir puissaminent à l'expulsion des matières fécales, . Les parois du cloaque de lautruche sont en- tièrement enveloppées de faisceaux musculeux , qui suivent plus ou moins obliquement le sens de la lougueur. Ils sont renforcés par plusieurs mus- cles, dont les fibres s’épanouissent sur celles-ci : l'un impair s'attache en arrière sous les vertèbres du coccyx , et se porte en avant à la partie supé- rieure et moyenne du cloaque ; ces fibres se pro- longent même jusqu’au rectum. Il est épais et fort, et sert à suspendre le cloaque , à le ramener d’avant en arrière et à le resserrer dans ce sens. Le cloaque est encore comprimé de bas en haut dans sa partie la plus postérieure par un muscle pair, qui s’atta- che aux apophyses transverses des vertébres du coccyx , et dont les fibres descendent -oblique- ment en avant et en arrière sur les côtés du cloaque , et s’y dispersent, Ce muscle paroït des- tiné particulièrement à en faire sortir la verge du mâle. . Il y a l’analogue du releveur de l’anus des mam- mifères , qui vient de l’intérieur du bassin , et dont l’aponévrose soutient la porlion du cloaque qui est dans l’échancrure du pubis, tandis que ses fibres charnues partent des ischions pour envelopper les 556 XX° Lecow. Zntestins. parois de ce réservoir. Il les soulève en les com- primant de bas en. haut, et d'avant en arrière. Enfin, l’anus externe est entouré par un cercle épais et fort de fibres musculaires, qui reçoit en haut et sur les côtés beaucoup de fibres attachées au coccyx. Le même muscle dans le casoar forme un an- neau beaucoup plus large, mais moins épais, qui enveloppe une bonne partie du cloaque. Il a des ‘connexions avec plusieurs autres muscles qui ap- partiennent à ce réservoir, et servent à le suspen- dre ou à le tirailler en différens sens. Un d’eux, fixé au coccyx, à l’intérieur des mus- cles de la cuisse; descend en arrière sur les côtés du cléaque, et se partage en deux portions, dont Ja postérieure croise les fibres du sphincter et se confond avec elles, etl’antérieure se porte paralléle- ment à ce muscle, à la rencontre de celle du côté opposé. Elle est précédée d’un autre muscle ; qui a la même direction que le précédent, recouvre et croise, comme lui, l’ischio-coccygien, mais s’at- tache plus en avant au sacrum. Il y en a un troi- sième plus étroit, plus foible que les précédens , qui se glisse sous eux, de l’avant-dernière ver- tèbre de la queue , et dont les fibres se perdent sur les côtés du cloaque. Les trois muécles res- serrent cette cavité en tirant ses parois de bas en haut et d’arrière en avant. Elles sont tiraillées dans ce dernier sens, mais en même temps de haut en bas, par un quatrième muscle , qui remonte de ART. V. Anus. 557 Vaponévrose du bas ventre et se glisse entre le sphincter et le cloaque, sur les côtés duquel ses fibres se perdent, en se confondant avec celles du : sphincter. Les muscles de l’anus présentent dans les rep- iles des différences essentielles, suivant que l’anus n’est qu'une fente transversale , ou forme un anneau complet. Dans le premier cas, cet orifice a deux lèvres, dont l’une se meut contre l’autre et ferme l’ouverture à la manière d’un couvercle à charnière. Ce jeu est exécuté par plusieurs mus- cles très-distincts et très-remarquables dans l’zguane ordinaire. C’est dans cet animal la lèvre posté- rieure qui est mobile. Elle est bordée par un anneau musculeux , sur lequel la peau se redouble, et dont les extrémités vont s’attacher dans l’angle que fait la cuisse avec la queue. Il applique cette lèvre contre l’antérieure et ferme l’anus. Quatre autres muscles rendent cette ouverture béante en rame- nant la même lèvre en arrière. Ils sont fixés à ses angles; les deux internes se rapprochent l’un de l’autre à mesure qu’ils se portent en arrière, de- viennent contigus, et s’attachent d’autre part sous la ligne moyenne de la queue. Les deux externes remontent obliquement sur les côtés de la queue, et s'étendent plus loin que les premiers. Enfin, il y a un dernier muscle qui n'appartient pas pro- prement au eloaque, mais qui doit beaucoup con- tribuer à en faire sortir ce qu'il contient. Ce muscle a son bord antérieur fixé à l’arcade du pubis ; ses 558 XX° Leçon. Jntestins, fibres vont en travers (depuis une apophyse qui se prolonge de la symphise de cet endroit jusqu’à l'anus) , et se changent sur les côtés du cloaque en un tendon très- fort qui s’unit aux adducteurs de la cuisse. Les deux muscles embrassent ainsi Pextré- mité du rectum et le cloaque, qu'ils doivent for2 tement presser de bas en haut; ce sorit d’ailleurs de véritables adducteurs de la cuisse. Ils envoient dans le Zézard vert une languette qui remonte sur lès côtés du cloaque, et doit le tirailler en sens contraire , c’est-à-dire, de haut en bas. Deux petits cnilhians qui vont du pli de la cuisse vers la commissure du cloaque, servent à l’ouvrir. Ces animaux ont d’ailleurs un releveur de l’anus analogue à celui des mammifères. Les batraciens n’ont qu’un sphincter, dont le bord antérieur se joint au coccyx. Les chéloniens ont l’analogue de ce dernier muscle extrêmement large, lorsque l'ouverture de l’anus est placée sous l’extrémité de la queue. Il s'étend du bassin à cette ouverture , et ses fibres remontent en travers sur les côtés du cloaque et se fixent à la queue. Dans les poissons, les muscles de l'anus paroissent se réduire à un seul sphincter, qui ferme cette ouverture. | Fix DU TROISIÈME VOLUME, E R\RIA TA, Pace 12, ligne 1, gnathoptères ; /sez : gnathaptères. Pag. éd. , 1.7, Ce sont les oursins et les astéries ; /isez s Ce sont les oursins ; Pag. 19 , 1. 13 , l’échidna; Zisez : l’échidné. Pag. id. , l. 28, ascendante ; Zsez : descendante. Pag. 20, 1. 28, formé; /isez : fermé. Pag. 24, 1. 2, à laquelle se fixe le digastrique ; /sez à laquelle se fixe quelquefois le digastrique, mais plus souvent une portion du zygomato-maxillaire. Pag. 30, 1.7, nous le verrons dans ; /fsez : nous le verrons, dans. Pag. 32, 1. 5 , désigné ; lisez : désignée. Pag. id., 1. 16, mâchore ; /isez : mächoire. Pag. 33; 1. 4, sur; /sez : sous. Pag. 40 , 1. 26 et 27 , d'enfoncement ; /isez : d’enfoncemens. Pag. 41, L. 12, d’apophyse ;_ /isez : d’arcade, Pag. id. , 1. 17, prononcés ; /isez : plus prononcés. Pag. 43, 1. 23, facette ; Æsez : face. Pag. 58, L. 2, se recontrent ; /sez : se rencontrent. Pag. zd., |. 17, mais s'attache à l’apophÿse ; Zsez : mais s'attache , dans la plupart, au bord inférieur de la mâchoire , immédiatement au-delà du masséier. Dans le phoque il se fixe à l’apophyse. Pag. 61 , zitre, Mächotrees ; lisez : Mächoïres. Pag. id. , 1. 16, maxillaire; /sez : mandibulaire. Pag. 62, L. 4, postérieur ; /isez : antérieur. Pag. 63 , après la ligne 18; mettez en titre : b. Arcades , alatines. Pag. 66., au-dessus de la première ligne , mettez en titre : c. Arcades zygomatiques. Pag. zd., après la ligne 5, mettez en titre : d. Os omoïdes. : Pag. id. , après la ligne 27, mettez en titre : e. Os LArTÉS . Pag-069 , 1. 27, 2°. Des muscles ; lisez : Il. Des muscles. Pag. 76, 1. 27, présente; /isez : représente. Pag. 77, au-dessus de l’avant dernière ligne , mettez en titre : A. Dans les quadrupèdes ovipares., Pag. 80, au-dessus de l’avant-dernière ligne ; mettez en titre : B. Dans Les serpens. 5 Pag. 81 , big. 2 et 3, par cette seule disposition ; Zsez : en mème temps. e Pag. 103, 1. 1, dans la; Zsez : dans ou sur la. Pag. 108, L. 26, comme les autres; /sez : ‘commé aux autres. Pag. 145, case des molaires supérieures dans les chauve- souris. Museau ;- lisez : murinus. Pag. 150 , première case, hamsler ; /isez : hamster. Pag. 167, 1. 25, de Montmartre; Lisez : de Montmartre ou palæotherium. Pag. 169, |. 1, marqué ; /isez : marquées. Pag. 191, L. 9, aurtus ; lisez : auratus. Pag. 197, 1. 18, pareils; Zisez : pareil. "4 Pag. 207, À. Dans les mammifères ; lisez : À. Dans l’homme. | ; Pag. 301 , 1. 14, les grathoptéres ; lisez : es gnathap- tères. Pag. 369, A. De l’homme ; lisez : Dans l’homme. Pag. 371, 1. 8, masqués ; lisez : marqués. Pag. 74, L. 8, le singe (kasna driasÿ ; lisez : le ba- bouin à musean de chien , Buff. (s. Ramadryas , L. ). Pag. 376, 1. 6, l’erinaceus setosus ; lisez: le tendrac (erinaceus setosus ). Pag. 393, 1. 6, Le premier de ces estomacs est très vaste , appelé la panse , l’herbier ou la double; lisez : Le premier de ces estomacs , appelé la panse, l’her- ( bier ou la double, est très-vaste. Pag. 401, Anr. IV; lisez : Arr. V. Pag. 409, 1. 7 et 8 , renferme la plupart des glandes dans l'épaisseur de ses parois ; sez : renferme dans lé- paisseur de ses parois la plupart des glandes, Pag. 447 , 1. 14, portion; /isez : proportion. Pag. 470 , 1. 2, la division ; /sez : sa division. Pag. 473, 1. 20, zingal; lisez : zingel. Te ma es, F4 ce me oS