EE | #2 40788 il all Ÿ du RE qi Eat + . 4, À La ? at | Mat eAN PAUAT + oi 1 pue e Publiée sous la direction du D: TouLoUsE ”. BIBLIOTHÈQUE : 2 DE CHIMIE BIOLOGIQUE Directeur : GABRIEL BERTRAND Chef de service à l’Institut Pasteur, Chargé du cours de Chimie biologique à la Faculté des Sciences, — | composition és sentent, assimilent et se repr oduisent. 4 Parmi ces HHENOmeneS al en est, tous ae jours plus 5 28 tion, que n nous pouvons définir à même mesurer. Ces phé- nomènes sont relatifs à la matière et à l'é énergie. La Chimie biologique, ou Chimie de la vie, étudie prin- palement la matière des animaux et des plantes. Dans cette étude, elle se place à un double point de vue. Tout d'abord elle examine, comme le ferait la Chimie des corps bruts en présence d'un minéral, la composition ee e la matière vivante; elle détermine les corps simples, puis 5 principes immédiats, de plus en plus complexes, qui, 4e trent dans sa composition. C’est le point de vue statique. x insuite, elle recherche les liens qui unissent toutes ces tances, , les réactions diverses qui leur donnent naissance K TRE L eur Ne de se transformer les unes dans les = ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE ; Aïnsi comprise, la Chimie biologique possède un n vaste ie programme. Rien que l'étude de la composition élémentaire, Dee R la plus simple cependant, comporte des chapitres variés et _ présente des applications nombreuses. Qualitative, elle suffit déja à montrer la complication et aussi Punité de la Fo £ matière Fee ee ou ee Quantitative, elle . À Pique et l'or Rene à La Lies l'a | A utilisent ses résultats; la Chimie analy üque elle-même pro- re fite de ses exigences pour perfectionner ses méthodes. ee Le ÉCAbLe des chapitres et des applications augmente quand on passe de l'étude de la composition élémentaire à celle de la composition immédiate. Celle-ci s'occupe, en effet, d’un grand nombre de combinaisons purement miné- _ rales (eau, gaz, sels) et de principes organiques les plus KE divers : des sucres et des polysaccharides, des glucosides, À ts des acides, des matières grasses et des cires, Me composés Ra terpéniques, des amides, des alcaloïdes, des matières pro- —téiques, des substances colorées, etc., pr incipes dont 4 di _ plupart possèdent, à côté d’un grand intérêt théorique, une. 8 importante valeur pratique. à Le point de vue dynamique soulève, de son côté, les pro 35 A ” blèmes les plus passionnants. Après avoir abordé l'étude des É diastases, qui sont les véritables réactifs de la cellule vivante, Ve 1] nous conduit à examiner comment la matière organi prend naissance aux dépens de la matière brute, par q série de transformations apparaissent successivement. les pr incipes immédiats, de quelle manière, enfin, | principes qui, au cours de leur synthèse, ont servi à emm _gasiner l'énergie extérieure, venue du soleil, servent “ÉAEPRR entretenir la vie et font ensuite retour au réservoir mi ne Toutes les questions d'assinulation , de nutrition , 22 mentations sont du domaine de la Chimie biole en - l'on peut trouver, en cultivant cette partie de # aussi bien des arguments de haute ee ie ilos & PE, pe NT: * , 4, L # Ë A D de Chimie biologique, pure et in à essayera de faire connaitre à fous ceux qui, sans but inté- en raison des ee de leur ie doivent entrer _ quelquelois en rapport avec elle, toutes les questions théo- ne _riques et tous les faits acquis relatifs à la matière vivante, . depuis les éléments de discussion concernant l'origine des espèces terrestres ou la nature des diastases, jusqu aux _ données analytiques sur la composition d'une essence ou me ne propriétés d’un principe immédiat. _ Certains volumes, dont le sujet exige, pour être traité à - fond, plusieurs compétences particulières, ont été confiés _à deux auteurs à la fois. C’est le cas, par exemple, pour le volume consacré aux principes odorants des végétaux, que _ la collaboration autorisée de M. Charabot et de. M. Gatin a rendu à la fois si original el si intéressant. On trouvera ne loin la liste complète des volumes : = LS où suivant les besoins, il pourra y être apporté quelques modi- mr S; MT app queiq &rs - _ fications. Les volumes seront publiés dans le format in-1$ jésus cartonné ; ils for- . meront chacun 350 pages environ avec ou sans figures dans le texte. Le < Fa marqué de chacun d'eux, quel que soit le nombre de pages. est fixé à francs. haque volume se vendra séparément. | DIE SCIENTIFIQUE, pour 7 conditions générales de publi- cation. TABLE DES VOLUMES se, LE ET LISTE DES COLLABORATEURS Les volumes parus sont indiqués par un *. _ 1.— Les matières minérales chez les êtres vivants, par & e M. M. Javiruer, professeur à l'École de médecine et 3 de pharmacie de Tours. Es 2. — Les sucres. Te __ 3. — Les hydrates de carbone complexes. L M ' _ À. — Les glucosides. { dre 5. — Les matières grasses et les corps voisins. £ _ 6. — Les acides organiques naturels. | M Le parîum chez la plante, par M. E. CuaraBor, docteur À _ ès sciences physiques, inspecteur de l'enseignement technique, et M. C.-L. Garix, docteur ès sciences natu- relles, préparateur de botanique à la Faculté des sciences de l'Université de Paris. S. — Les alcaloïdes. … …__ 9. — Les matières protéiques (2 volumes), par M. Taowas, M préparateur de chimie biologique à la Faculté des sciences de l'Université de Paris. Da . — Les pigments et les matières colorantes naturelles. ë ou — Les diastases (2 volumes). | ‘* ; NÉE — Les toxines et les corps analogues. F 43. — Le lait, par M. Cu. Porcuer, professeur à l'École vété rinaire de Lyon. LACS nu L'urine. 3 | £ Les Les phénomènes d'assimilation de la matière. 2 RE entre et la composition des aliments. LS _- — Les principes de l'alimentation chez les animaux supé- à ___ rieurs, par M. MaALrèvre, professeur de zootechnie à s < l'Institut national agrosomique et au Jardin colonial. p2 ee SE 2 C = 4 e ; en | Re ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE . — Les phénomènes chimiques de la digestion. . — Les phénomènes chimiques de la respiration. . — Les fermentations des hydrates de carbone. . — Les fermentations des matières azotées. 2. — La chimie physique appliquée aux êtres vivants, par M. Mourow, docteur ès sciences, attaché à l'Institut Pasteur. ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION du D: TOULOUSE, Directeur de Laboratoire à l’École des Hautes-Études. Secrétaire général : H. PIÉRON, Agrégé de l'Université. BIBLIOTHÈQUE DE CHIMIE BIOLOGIQUE Directeur : GABRIEL BERTRAND Chef de service à l’Institut Pasteur, Chargé du cours de Chimie biologique à la Faculté des Sciences, Euc. CHARABOT Tr CSÉFOGAFEN ee \ Docteur ès Sciences physiques Docteur ès Sciences naturelles specteur et membre du Conseil supérieur Ingénieur agronome _ de l'Enseignement technique Préparateur à la Faculté des Sciences de Paris La ROCTAVE DOIN,: ÉDITEUR: En 8, PLACE DE L'ODÉON, 8 1908 Tous droits réservés. INTRODUCTION Parmi les innombrables substances qu'élabore l'organisme végétal, il en est dont le rôle physiologique est si manifes- tement prédominant, que leur étude s'est imposée en pre- mier à l'attention des chimistes et des physiologistes. Les mécanismes qui président aux métamorphoses et aux migra- tions des hydrates de carbone, la coopération de ces prin- cipes aux phénomènes fondamentaux de la vie végétale, sont connus dans leurs grandes lignes. Et alors même que l'on ignore encore la constitution chimique des matières albuminoïdes, leur rôle physiologique , leur intervention dans les actes de la vie ont été étudiés avec soin, sinon déter- minés avec précision. Mais à côté de ces substances d'un intérèt de premier plan, hydrates de carbone, matières albuminoïdes, matières grasses, 1l en est une multitude d'autres dont le rôle semble plus effacé, et qui cependant, ainsi que leur pré- sence normale et constante permet de le supposer, doivent avoir une signification bien précise et peut-être mème par- ticiper à un acte essentiel. Les composés odorants sont au _ nombre de ces COTPS. Leur apparition , leur distribution. leur évolution, leur rôle physiologique, méritent à ce titre un mouvement de curiosité scientifique. Aussi bien, les principes parfumés des plantes se prêtent de la façon la plus 3 parfaite, grâce à la précision des méthodes de travail qui leur sont apphcables, à l'étude du chimisme végétal dans _ quelques-unes de ses relations avec le fonctionnement de la XII INTRODUCTION matière vivante. Ces considérations, d'ordre purement phi- losophique, seraient en quelque sorte suffisantes pour mon- trer que le sujet entièrement nouveau que nous allons exposer mérite de prendre une place dans le système de nos connaissances physiologiques. D'autres considérations, et celles-ci sont d'ordre immédia- tement positif, font de notre sujet une question particulière- ment intéressante. La culture des plantes à parfums alimente l’une des plus élégantes industries de notre pays, une indus- trie dont le Sud-Est de la France possède et gardera le mo- nopole, si les pr oductions d’une nature exceptionnellement généreuse et d'un climat des plus cléments continuent d'y être favorisées par un effort persévérant et éclairé. L'industrie de la Parfumerie, qui, pour réaliser ses ori- ginales et suaves créations, recherche constamment des notes nouvelles, a subi durant ces vingt dernières années une véritable révolution. Les innombrables découvertes effec- tuées durant la seconde moitié du siècle dernier, dans le - domaine de la chimie organique, devaient dispenser le pro- grès en tous points du domaine des réalisations positives. Des corps nouveaux furent obtenus, souvent avec la préoc- cupation de contrôler un point de théorie, qui possédaient des odeurs agréables et qui devaient recevoir des applica- tions du plus haut intérêt dans l’art d'associer et d’har- _ moniser les parfums. D'un autre côté, les parfums des fleurs étaient captés d'une façon plus délicate, présentés sous des formes diffé. rentes s'accordant mieux avec les besoins engendrés par l'emploi des parfums artificiels. Ces derniers, habilement et discrètement utilisés, devenaient des éléments d'origina- lité, les matières odorantes naturelles apportant aux com- positions leur finesse et leur suavité. Là, comme dans toutes les branches de l’activité humaine, le progrès a conduit à la démocratisation. Des besoins sont nés de la possibilité de les satisfaire par l'emploi des par- _ fums synthétiques. Et alors se sont posés d'importants pro- blèmes dont l’agriculture et l’industrie du Sud-Est de la _ France appellent la solution. - Pour que soit effectif et réel le développement de l’ex- _ ploitation des plantes odoriférantes qui résulte d’un usage des parfums plus large et plus général dans toutes les MEET de la société, il faut que les coétionts de pr oduction soient 4 assez économiques pour permettre d'associer sans trop de % parcimonie les produits naturels aux produits de synthèse. Or les exigences de la main-d'œuvre pèsent de plus en plus __ lourdement sur les prix de revient, et de plus en plus il __ faut demander au sol, au travail de la plante elle-même, si nous pouvons ainsi dire, ce que l’on attendait jadis en ee. _ grande partie de l'effort manuel. _ C’est en apportant plus de soin, plus de méthode à la À #4 culture, plus d'attention à la récolte, en améliorant les :# espèces autant qu'en perfectionnant les pratiques indus- QE tmielles, que l’on parviendra à résoudre les difficultés de 2 l'heure présente ; difficultés qui, disons-le bien, ne sont pas 2 dues à des circonstances d’affaiblissement, mais bien à un +5 pont besoin d’ expansion. _ Toutes ces questions, si importantes au point de vue 2 positif, seront solutionnées d’une facon d'autant plus aisée … et satisfaisante, qu'elles seront ramenées à des principes 4 généraux mieux établis. La connaissance de ces principes _ généraux découle de cellé des relations existant entre les matières odorantes et les mécanismes des fonctions essen- tielles de la plante. A Depuis longtemps les botanistes ont exercé leurs initia- _ tives à étudier la localisation des essences dans les végé- taux, à examiner les -voies qui les canalisent ou les réser- - voirs qui les arrêtent. Mais lorsqu'il s'est agi de porter la question sur le terrain physiologique, soit que les méthodes de travail aient été trop imprécises, soit que les substances examinées fussent insuffisamment définies, soit que la F . - INTRODUCTION ue SE CE Ce L XIV INTRODUCTION SAME | z RE recherche ait été orientée par des hypothèses trop mdépen- dantes des faits, les résultats ont souvent laissé une grande place à l'incertitude. Nous établirons cependant une excep- tion en faveur des recherches que quelques savants, et notamment M. Guiexarp, ont effectuées avec tant de mé- thode et de succès sur un certain nombre d’essences formées d'invidus chimiques bien distincts et provenant du dédou- blement de glucosides. En même temps que se perlectionnait l'art d'extraire les parfums des fleurs, l'étude des matières odorantes enrichis- sait la chimie organique d'un chapitre nouveau d’une réelle importance. Des méthodes de travail, précises et sûres, pou- vaient être appropriées à la recherche, à la séparation, au dosage des composés aromatiques désormais bien définis. M. CraraBor, soit seul, soit en collaboration avee M. Hégerr ou avec M. Larove, en fit usage pour aborder l'étude des. questions dont nous avons fait ressortir l'rmportance. C'est du désir de coordonner les résultats de cet ensemble de recherches, d'en comparer les conclusions et d'en géné- raliser la portée, qu'est née l'idée d'une collaboration entre les auteurs de cet ouvrage. Le travail qui est résulté de cette collaboration va être présenté dans l’ordre suivant : Le premier chapitre sera consacré à l'étude générale suc- cimcte des Produits odorants des végétaux. Dans le second chapitre, sous le titre : Distribuhion des huiles essentielles dans le règne végétal, on envisagera, au point de vue de leurs productions odorantes, l'ensemble des. représentants du monde des plantes. Ce chapitre compren- dra un tableau, par familles des plantes ayant fournt des essences, et un tableau dans lequel seront ‘indiqués, pour chacun des principes odorants et par famille, les végétaux qui élaborent ces principes. Ces données conduiront à exa- miner, dans ses rapports avec l'anatomie et la classification, 2 la nature des corps énumérés Serrant de plus près la on traitera, dans le. vo ps … Le nf M Re EU RE ES PPS te $ Re RER IT NAS ET le EU Are LS rR ; INTRODUCTION "4 XV à piire UE, “de la Distribution des composés odorants dans la _ plante. Méthodes de recherche microchimique et appareils D rtours seront étudiés successivement, pour arriver à la 54 question de la distribution de l'appareil sécréteur dans les _ divers groupes de végétaux. # . © La matière Rte sa distribution dans la Nature id abord, chez l'individu végétal ensuite, étant connus, le _ lecteur trouvera, dans le HE e IV, l'exposé de nos con- _ naissances actuelles sur la Formation et la circulation des … Dans le chapitre V, ces produits seront suivis dans les iverses phases de leur évolution. | Enfin, pour, terminer, on étudiera le Rôle phy siologique or Ph divers ltrt que nous essayerons de rattacher par naturelle, conduiront — tel est du moins le but auquel 1ous visons — à des principes généraux susceptibles à la OI de contribuer à . connaissance nn Le ge Paris, décembre 1907. Euc. Cnarasor et C.-L. GArix. leurs liens rationnels, et de présenter dans une succession à: CX a Nr NEA LL EN ÿ 2h 4, rs CSL raies RS SR PEN ee à LCR M SE €: HET PLATE AU” À ME SN LR AE TEE FT: LE PARFUM CHEZ LA PLANTE CHAPITRE I RE LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Généralités. La propriété que possèdent un grand nombre de végétaux de répandre des odeurs plus ou moins péné- trantes, plus ou moins agréables, est due à la présence de substances connues sous le nom d’essences où huiles essentielles, distillant avec la vapeur d’eau, solubles dans l’alcoo!, l’éther, la benzine, l’éther de pétrole et autres solvants organiques usuels. Les essences sont généralement peu solubles dans _ l’eau. Dans la grande majorité des cas, ce ne sont pas des individus chimiques, mais bien des mélanges plus ou moins complexes dont la composition quantita- tive, et quelquefois même la composition qualitative, peut varier selon les méthodes d'extraction et sous l'in- Le parfam chez la plante. 1 2 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX fluence d’un nombre indéfini de facteurs, dont quelques- uns seront examinés dans cet ouvrage. Souvent les produits odorants, dont l’ensemble cons- titue une essence, se trouvent tout formés dans la plante et à l’état de liberté, de sorte que l’on peut en opérer l'extraction directement à l’aide de l’un des pro- cédés qui vont être décrits. Mais le cas se présente aussi où la matière odorante ne, prend naissance que par suite d’une fermentation et sous l'influence d’une diastase hydrolysante. C’est le résultat du dédoublement d’un glucoside. Nous cite- rons, dans cet ordre d'idées, l’essence d'amandes amères, qui se forme par hydrolyse d’un glucoside, l’amygda- line, sous l'influence d’un enzyme, l'émulsine. Les deux agents, glucoside et enzyme, peuvent voisiner dans le même organe ou bien se trouver dans des parties diffé- rentes de la plante. Chez certains végétaux, l’un d'eux seulement peut être signalé. Ajoutons encore qu'il est des cas où l'essence existe partie à l’état libre, partie à l’état combiné, probable- ment sous la forme d’un glucoside. C’est ce qui a lieu dans la fleur de Jasmin et dans la fleur de Tubéreuse. par exemple. La quantité d'huile essentielle et la proportion de ses divers principes constitutifs varie, chez une même plante, au cours de son évolution, soit par suite de la formation de nouveaux matériaux au fur et à mesure de l'apparition de nouveaux organes, soit par suite de la synthèse de tel ou tel principe pendant l'accom- plissement des fonctions végétales, soit au contraire par suite de l’utilisation et par conséquent de la des- truction d’une partie des substances odorantes. Et GÉNÉRALITÉS 3 les variations qui en résultent seront influencées d'une façon plus ou moins puissante par les causes même qui actionnent le mécanisme de la vie. Chez telle plante, l'huile essentielle se trouve distri- buée en tous points ; chez telle autre, les principes odo- rants sont localisés dans une partie seulement de ses organes. Dans un grand nombre de cas, nos connais- sances actuelles ne fixent que d'une façon imparfaite la répartition de l'huile essentielle dans le végétal. C’est que, fréquemment, la matière odorante a été extraite de l'organe qui a paru la fournir avec le plus de largesse, sans préoccupation des autres parties. Quoi qu'il en soit, on peut dire que pour remonter le plus possible vers l'origine des produits élaborés par la plante, c'est à la feuille que l’on devra prêter attention , et le cas le plus intéressant au point de vue de l'étendue des déduc- tions fournies par son examen sera celui où l'essence apparaîtra, à l’état de liberté, dans l'appareil chloro- phyllien. Nombreux sont les problèmes qui se posent quand on examine les matières odorantes, telles que nous venons de les définir, dans leurs rapports avec le fonc- tionnement de la matière vivante. La multiplicité des questions et l'importance des conséquences de leur étude se concoivent aisément, si l’on tient compte des consi- dérations générales qui précèdent. Mais avant de pou- voir examiner ces questions, 1l est indispensable de connaître, dans leurs grandes lignes, les méthodes dont on dispose actuellement pour extraire les matières odo- rantes des végétaux. Me LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Extraction des produits odorants. Nombreux sont les procédés employés pour l’extrac- tion des parfums, problème délicat s'il en est, car il a pour but de capter les produits les plus fragiles qu'éla- bore l'organisme végétal, sans altérer leurs qualités les plus subtiles. Pour se rendre compte des difficultés que présente l'obtention d’un résultat satisfaisant, 1l suffit de se rappeler avec quelle rapidité disparait ou se déna- ture le parfum. mème le plus pénétrant et le plus suave, d’une fleur dont on a froissé les pétales. Aussitôt que se trouvent brisées les membranes, les produits et les agents emprisonnés dans des cellules différentes se trouvent mis en contact et réagissent; les matières odo- rantes ne résistent souvent pas à ces conflagrations. D'autre part, ainsi que nous l'avons indiqué déjà, la totalité de l’huile essentielle ne se trouve pas, chez toutes les plantes, à l’état de liberté. Chez certaines fleurs, des dédoublements sont susceptibles de se pro- duire qui mettent en liberté des principes odorants, alors que se prolonge la vie. Nous indiquerons plus loin à l’aide de quel mécanisme; mais on déduit de la seule connaissance du fait lui-même l'intérêt quil y aura, dans un cas semblable, à respecter la fleur. Les études qui suivront montreront aussi le profit que l’on peut tirer d'une exploitation judicieuse des plantes à parfums, et par leur culture méthodique et par le choix éclairé de l'époque de la récolte. Dans tous les cas, on aura à se préoccuper à la fois du rendement en matière ne de la puissance et de la finesse de celle-ci, de la forme sous laquelle elle se présentera. DISTILLATION 5 Les méthodes d'extraction des parfums sont au nombre de cinq : ° Expression : 2° Distillation : 3° Méthode des dissolvants fixes (macération et en- fleurage) ; 4° Méthode des dissolvants volatils ; 2° Infusion. Expression. Le procédé d'extraction des huiles essentielles par expression est certainement le plus simple que l'on puisse concevoir ; mais c'est aussi le moins général. Il n'est guère employé qu'en Sicile et en Calabre, pour les essences d'Hespéridées (écorces d'Orange, de Citron , de Bergamote). L’essence est contenue dans les cellules du zeste; il suffit de briser celles-ci pour l'en faire jallir. | Distillation. La méthode employée le plus fréquemment pour l'extraction des matières odorantes est celle de la distil- lation, dont nous allons indiquer le principe et faire connaître les applications au cas qui nous occupe. Au préalable, 1l conviendra de bien faire observer que les matériaux soumis à la distillation devront souvent ‘subir une préparation ayant pour but de les diviser le plus possible. L’essence se trouve, en eflet, enfermée - dans des Re dont les parois sont plus ou moins 6 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX ment. Tel est le cas des huiles essentielles fournies par les bois, les racines, les écorces. Il faudra alors moudre, déchiqueter ou broyer les matériaux. | D'autre part, lorsque les produits odorants se trouvent sous forme de glucosides, ceux-ci devront être dédou- blés avant l'opération de la distillation. Il y aura lieu, à cet effet, de faire macérer avec de l’eau les maté- riaux producteurs d'essence. Ces remarques faites, nous allons indiquer les prin- cipes de la méthode. THÉORIE DE LA DISTILLATION Chauffons une substance d’une façon continue. Sa température s’élèvera progressivement jusqu à une cer- taine limite, puis demeurera constante. À cette tempé- rature, appelée point d'ébullition du corps considéré, la tension de la vapeur sera capable de vaincre la pression qui s'exerce à la surface du liquide. Il se produira alors une émission tumultueuse et continue de vapeurs ; et la totalité de la chaleur fournie au liquide sera utilisée non plus pour élever sa température, mais bien pour produire le changement d'état, c’est-à-dire le passage de l’état liquide à l’état de vapeur. Si le vase dans lequel on chauffe le liquide est mis en communication , par sa partie supérieure ; avec un serpentn refroidi à l’aide de l’eau courante, par exemple, la vapeur s’élèvera pour s’y rendre, et là, au contact de la paroi froide, reviendra à l’état liquide : elle se condensera. Il est facile de concevoir qu'en chauffant les plantes à parfums dans un semblable appareil distillatoire, \ DISTILLATION 1 autrement dit dans un alambic, l'huile essentielle, si elle était abondante, pourrait après évaporation se con- denser dans le serpentin réfrigérant, à l'orifice duquel elle serait recueillie. Mais cette distillation ne pourrait s'effectuer qu'à une température élevée ; la plante sur- chauffée fournirait des produits de pyrogénation, qui viendraient complètement dénaturer le parfum. Le pro- cédé de la distillation directe est donc impraticable dans le cas qui nous intéresse. Nous allons indiquer com- ment peut être tournée la difficulté, en faisant applica- tion du phénomène de la distillation des liquides mélangés. En 1863, Berreror! étudia ce phénomène et for- mula, entre autres conclusions, celles que voici : 1° Deux corps bouillant simultanément se vaporisent suivant des rapports de poids déterminés par le produit des densités de vapeurs multipliées par leurs tensions actuelles dans les conditions de l'expérience; 2° Deux corps qui n'exercent aucune action réciproque entrent simultanément en ébullition à la température à laquelle la somme de leurs tensions maxima fait équilibre à la*pression qui s'exerce à la surface du liquide. Le cas de la distillation simultanée de deux substances non miscibles était ainsi nettement distingué. Isinore Prerre et Pucnor? examinèrent spécialement ce cas, en 1871, et furent conduits à ces conclusions que, lorsqu'on soumet à la distillation simultanée deux substances non miscibles : 1 BERTHELOT, À, 1863, 4e série, t. I, p. 834. 2 I]. Prerre et Pucnor, 1871, 4e série, t. XXII, p. 356; 4° série, t. XXIII, p. 145. 8 - LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX ° La température d’ébullition se maintient constante jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une seule des deux _ substances dans l'appareil distillatoire. 2° Cette température d'ébullition des deux substances - est toujours inférieure à celle du produit le plus volatl. Cela résulte d’ailleurs de la loi formulée par BERTHE- LOT. 3° Il existe, pour deux substances déterminées, un rapport constant entre les quantités de ces deux subs- tances qui distillent simultanément: mais ce rapport varie avec la nature des produits soumis à la distilla- tion. | Plus tard, M. Naumaxx ! appliqua à la détermination des poids moléculaires une formule résamant l’une des conclusions de BERTHELOT et donnant le rapport entre les poids P et P' de deux substances non miscibles dis- üllant simultanément. Si M et M' sont les poids molé- culaires respectifs des deux corps, F et F' leurs ten- sions de vapeurs à la température à laquelle s'effectue la distillation, on aura : P MF : PM APPLICATION DU PHÉNOMÈNE DE LA DISTILLATION A L'EXTRACTION DES ESSENCES On peut résumer d'une façon plus simple les théories que nous venons d'exposer succinctement. Lorsqu'on chauffe dans le même vase deux substances non mis- cibles, chacune d'elles émet des vapeurs indépendam- 1 NAUMANN, 1877, t. X, p. 1491. DISTILLATION 9 ment de l'autre. Les eflets des tensions de ces vapeurs s'ajoutent alors pour vaincre la pression qui, s'exerçant à la surface du liquide, s'oppose à leur ascension. Et, par conséquent, l’ébullition simultanée de deux subs- tances insolubles l'une dans l’autre se produit à une température inférieure même au point d'ébullition de la substance la plus volatile. Si donc on ajoute à une essence que l’on veut dis- üller une certaine quantité d'eau, les deux substances, essence et eau, distilleront simultanément à une tem- pérature inférieure à 100° sous la pression normale. Dans ces conditions, l'huile essentielle ne subira pas d’altération trop profonde et ne sera accompagnée d’au- cun produit de pyrogénation. Le procédé de la distillation employé industrielle- ment pour extraire les matières odorantes consistera donc à chauffer dans un alambic, avec un certain poids d’eau, la fleur ou les autres parties de la plante renfer- mant le parfum, à condenser dans un serpentin réfri- gérant le mélange de vapeurs d'eau et d'essence qui passe, et à recueillir les deux liquides condensés. Ces deux liquides, pratiquement insolubles l'un dans l'autre, se disposeront en deux couches qu'il suffira de séparer. On aura ainsi une huile essentielle, et des eaux de distillation qui retiendront une proportion plus ou moins grande d'essence selon la solubilité de celle-ci. Nous dirons plus loin un mot de ces eaux. Le chauffage était jadis effectué au bois ou au char- bon, à feu nu. C'est d’ailleurs de cette façon que l'on distille encore aujourd'hui dans la montagne, à l'aide d'alambics portatifs, certaines plantes à essences qui ne peuvent être transportées dans des usines. 40 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Mais, dans les manufactures, on chauffe à l’aide de la vapeur, ainsi que nous allons l'indiquer. PERFECTIONNEMENTS APPORTÉS AU PROCÉDÉ DE LA DISTILLATION AVEC LA VAPEUR D EAU LI Le principal perfecüonnement apporté au procédé de la distillation consiste, ainsi que nous venons de le dire, dans le chauffage à la vapeur d’eau. Celle-ci peut être amenée directement dans l’alambic contenant les - matériaux à essence et de l’eau. Elle est alors conduite par une spirale perforée de facon à se répartir dans toute la masse. Le chauffage peut aussi s'effectuer en amenant la vapeur dans l'enceinte limitée par un double fond entourant l'appareil disüllatoire. Les applications que l’on peut faire de la distillation avec la vapeur d’eau sont extrêmement variées, ainsi d’ailleurs que les dispositifs que l’on peut concevoir en. vue de ces applications. Les essences ne sont pas tou- jours extraites d'organes végétaux, on a quelquefois à les séparer d'avec des produits résineux non volatils. Et souvent se pose le problème de la séparation de subs- tances de volatilités différentes. En nous plaçant à un point de vue général, nous pouvons dire que l’opéra- tion est susceptible de s'effectuer de deux façons : 1° Les deux substances non miscibles (essence et eau, par exemple) sont chauffées dans un même appareil distillatoire, où elles se disposent en deux couches superposées. > Les deux substances étant contenues dans des r2 L D DISTILLATION 11 vases différents, l’une d'elles est soumise à l’ébullition, et ses vapeurs sont dirigées au sein de la seconde. Examinant tout d'abord la première disposition, MM. E. Cnaragor et J. RocmeroLLes! ont fait les obser- vations suivantes : Le rapport entre le poids d'un corps et le poids d’eau qui distillent simultanément croit avec la température lorsqu'il s'agit d'un produit pour lequel ce rapport est inférieur à l'unité. Il décroït, au contraire, lorsque la température augmente, s'il s'agit d'un corps pour lequel ce rapport est supérieur à l'unité. Dans le premier cas, il y aura donc intérêt à élever la température d'ébullition simultanée des deux corps par [un accroissement de pression à la surface de Ja masse liquide. Dans le second cas, 1l sera avantageux de réduire cette pression. MM. Cnaragor et RocHEROLLES ? ont aussi étudié le second dispositif : les deux substances sont contenues dans des vases différents; l’une d'elles est soumise à l’ébullition, et sa vapeur est dirigée au sein de la se- conde. Si l’on maintient la substance (l'essence) traver- sée par la vapeur du corps le plus volatil (l’eau dans le cas qui nous occupe) à une température infé- rieure à la température à laquelle se produit l'ébulli- tion simultanée des deux liquides, cette vapeur se con- densera; on aura alors deux liquides non miscibles superposés, et la vapeur qui arrivera fournira la chaleur nécessaire pour produire l'ébullition simultanée des 1 E. CHarABoT et J. RocHEROLLES, 1904, 3° série, t. XXXI, P. 534. | 2 E. CHaragor et J. RocHERoLLES, 1904, 3° série, t. XXXI, p- 537. 12 - LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX deux substances. On sera ainsi ramené au cas corres- pondant au premier dispositif. Le phénomène prend une tournure toute différente lorsque la température à laquelle on maintient la subs- tance la moins volatile (l'essence) est supérieure à celle à laquelle les deux corps entreraient simultané- ment en ébullition s'ils se trouvaient dans un même vase. Dans ce cas. la substance la plus volatile seule entre en ébullition, les vapeurs émises par l’autre étant constamment entrainées. On se trouve en présence d'un _ cas très intéressant, en ce sens que l’on peut facilement faire varier entre des limites très étendues les propor- hons relatives des deux corps que l’on distille en même temps. Le rapport entre le poids de la substance la moins volatile et celui de la substance la plus volatile que l’on recueille simultanément augmente : 1° lorsque croît la température à laquelle on maintient la première substance, 2° lorsque décroit la pression qu règne dans l'appareil. On peut donc aisément distiller avec un courant de vapeur d'eau une substance non miscible à l’eau et la recueillir en proportion abondante en la chauffant convenablement et en opérant sous pression réduite. L'étude de MM. Caaragsor et RocnerozLes donne le moyen de préciser les conditions dans lesquelles doit être effectuée , selon le but que l’on poursuit. la distil- lation avec la vapeur d’eau. Elle a permis d'apporter aux procédés de la distillation de nombreux perfec- tüonnements ; en particulier, elle a conduit à des appli- cations nouvelles et avantageuses de la distillation avec la vapeur d’eau dans le vide. | DISTILLATION 2 € EXTRACTION DES ESSENCES CONTENUES DANS LES EAUX DE DISTILLATION Les eaux recueillies au cours de la distillation retiennent en dissolution une certaine proportion d’'es- sence qui leur donne quelquefois une valeur appréciable. C’est pour cela que l'on conserve notamment les eaux de Rose et de fleur d'Oranger. Mais, dans la plupart des cas, les eaux de distillation n’ont aucun emploi. Elles sont alors cohobées de façon qu'elles puissent restituer l'essence qu'elles contenaient, ou plutôt n'en pas emporter une nouvelle quantité. Lorsqu'il s'agit d'extraire l'huile essentielle en vue de recherches scientifiques, il y a généralement intérêt à { obtenir une substance se rapprochant le plus possible de celui qui se trouvait préalablement dans la plante. Pour cela on extrait l'essence contenue dans les eaux de distillation ‘et on la réunit au produit qui, demeuré insoluble, a pu être séparé par décantation. D'autre part, en comparant les résultats de l'analyse de l'es- sence soluble à ceux de l'analyse de l'essence inso- luble, on pourra déterminer les solubilités relatives des ‘divers principes odorants. Et l’on verra plus loin le parti que l’on peut tirer d'une semblable étude. L'extraction de l'essence contenue dans une eau de distillation s'effectue aisément par agitation de l'eau avec l’éther de pétrole. On fait trois épuisements suc- cessifs, on réunit le produit des trois lavages, et on l’éva- pore au bain-marie sous pression normale. On chasse les dernières traces de dissolvant à la température de 4 y : e ‘ ra + ” = ser 14 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX 85° dans le vide. Le résidu est formé par l'essence que l'eau gardait en dissolution. Méthode des dissolvants fixes. Très ancienne et d’une application très générale en ce qui concerne le traitement des fleurs, la méthode des dissolvants fixes diffère selon que les produits odo- rants à extraire résistent ou s’altèrent en présence de la graisse chaude, ou plutôt selon que la fleur renferme la totalité de son parfum à l’état de liberté ou bien est susceptible d'en produire à nouveau au fur et à mesure qu'on lui en retire, à condition de prolonger sa vie. Dans le premier cas, on opère par macération à chaud ; dans le second cas, par enfleurage. Les deux procédés consistent à mettre la fleur en con- tact avec un corps gras : graisse (graisses de porc et de bœuf), huile d'olive, paraffine ou vaseline. Les produits odorants quittent la cellule végétale pour s'incorporer aux matières grasses dans lesquelles ils sont solubles. Il est presque superflu d’ajouter que les corps gras employés doivent être de première qualité, tout à fait inodores, et en parfait état de conservation. Avant de les employer, on fait subir aux graisses une purification par fusion qui a pour objet d’écarter toutes les matières putrescibles. Décrivons successivement les procédés d'extraction des parfums par macération et par enfleurage. | » MÉTHODE DES DISSOLVANTS FIXES 15 MACÉRA TION La graisse étant fondue au bain-marie (ou l'huile chauffée), on y ajoute la fleur à traiter, et l’on remue constamment la masse pour favoriser l'épuisement. Les fleurs épuisées sont remplacées jusqu'à ce que la graisse soit convenablement chargée de parfum. Pour cela on fait passer un poids déterminé de fleurs. Les fleurs trai- tées retiennent encore de la graisse parfumée. On les - en débarrasse en les exprimant à chaud à l’aide de presses hydrauliques. On obtient ainsi : avec la graisse. des pommades ; avec l'huile. des huiles parfumées. Le procédé est appliqué à Grasse, notamment à la Violette, à la Rose, à la fleur d'Oranger, à la Cassie. ENFLEURAGE Certaines fleurs, comme le Jasmin et la Tubéreuse. ne renferment à l'état de liberté qu'une partie de la matière odorante qu'elles sont susceptibles de fournir. S1 on extrait cette matière odorante sans porter atteinte à la vie de la fleur, une nouvelle quantité de parfum sera mise en liberté, qu'on pourra recueillir au fur et à mesure de son apparition. Si, au contraire, on fait un épuisement à l'aide de la graisse chaude, non seulement on obtiendra un parfum altéré. mais encore la fleur perdra son aptitude à régénérer la matière odo- rante qui lui aura été enlevée. Aussi, dans le cas de semblables fleurs, procède-t-on par enfleurage à froid. On dispose de la graisse sur les deux faces d’une 16 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX à lame de verre entourée d'un cadre en bois. Sur la face supérieuré de cet appareil, appelé châssis, on répand les fleurs. Sur le châssis ainsi garni on en fait reposer un autre, et ainsi de suite. Les fleurs se trouvent alors enfermées dans des"chambres dont la paroi supérieure et la paroi inférieure sont recouvertes de graisse. La graisse de la paroi inférieure se parfume par contact, par diffusion ; quant aux matières odorantes qui se dégagent, elles sont retenues par la graisse adhérant à la paroi supé- rieure. De cette façon les produits odorants pénètrent dans la graisse par diffusion. Et cela. au fur et à mesure de leur formation, qui d’ailleurs se continue pour com- penser la perte que subit constamment la fleur. Ce mécanisme s'explique par un phénomène d'équilibre chimique dans la cellule végétale, phénomène dont nous aurons l’occasion de nous occuper plus loin. Le lendemain, on remplace les fleurs épuisées en ayant soin de retourner les châssis. Cette opération est renouvelée jusqu'à ce qu'on ait obtenu la concentra- tion désirée. L'emploi de cette méthode n’est donc possible qu'a- vec les fleurs dont la récolte est d'assez longue durée. Il en est fort heureusement ainsi du Jasmin et de la Tubéreuse, dont la floraison est continue pendant trois longs mois, surtout en ce qui concerne le Jasmin. Si l’on veut parfumer, non pas de la graisse, mais de l'huile, les châssis dont on fait usage diffèrent des précédents en ce que la lame de verre est remplacée par un grillage métallique supportant une toile épaisse imbibée d'huile. MÉTHODE DES DISSOLVANTS VOLATILS 17 ÉPUISEMENT DES POMMADES ET DES HUILES PARFUMÉES Que l’on procède par macération ou par enfleurage, - on obtient les produits odorants sous forme de pom- mades ou d'huiles parfumées. Le parfum est dissous dans un véhicule, la graisse ou l'huile, dont 1l faudra se débarrasser. Pour cela, on utilisera la propriété que possèdent les composés odorants de se dissoudre dans l'alcool. propriété qui n'appartient pas aux corps gras employés. Il suffira de brasser la pommade avec de l'alcool. pour que celle-ci s'empare du parfum sans dissoudre des quantités appréciables de graisse. D'ailleurs, la faible proportion de graisse retenue par l'alcool sera éliminée par refroidissement de la solution à — 10 ou — 15° et par filtration ultérieure. L'épuisement des graisses se fait mécaniquement à l'aide de batteuses. Il néces- site plusieurs lavages successifs. Méthode des dissolvants volatils. Cette élégante méthode, assez ancienne déjà, puis- qu'il faut remonter à l’année 1835 pour en trouver l'origine, n'est entrée dans la pratique industrielle que depuis une quinzaine d'années. Elle fournit des pro- duits qui répondent aux besoins actuels de la parfu- merie et correspondent exactement à son orientation nouvelle. Le principe en est des plus simples : on dissout la matère odorante de la fleur dans une substance vola- ile, on évapore ensuite le dissolvant. 18 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Il fallait trouver un dissolvant remplissant un certain nombre de conditions, et notamment les suivantes: dis- soudre parfaitement les parfums, distiller régulièrement à une température ou à une échelle de températures suffi- samment basse, n'exercer aucune action chimique sur la matière végétale, ne laisser aucune odeur après évapora- tion, se trouver à un prix abordable. [] fallait aussiréaliser un dispositif permettant la récupération aussi complète que possible du dissolvant. Le premier de ces problèmes a été résolu le jour où l'industrie des pétroles a fourni les parties légères parfaitement rectifiées et désodori- sées. L'élimination du dissolvant est effectuée par dis- üllation et peut être complète grâce à l'emploi du vide. Sa récupération est opérée dans des appareils clos. Imaginée par Rosiquer, la méthode fournit à M. Mas- siG&Nox les premiers résultats industriels. Il convient d'ajouter que, au point de vue des appareils permet- tant l'emploi et la récupération des dissolvants, les études de M. Naunix eurent d’heureuses conséquences. Aujourd'hui l'application de la méthode des dissol- vants volatils s'est généralisée dans le Midi de la France, où chaque usine a adopté un dispositif spéeial. L'éther de pétrole vient au contact des fleurs et se charge de matières odorantes ; il est ensuite amené dans un évaporateur, où 1l est distillé et recueilh pour ser- vir dans une autre opération. Quant aux produits odo- rants, on les trouve comme résidus de l’évaporation. Il est bien entendu que l'épuisement se fait d’une façon méthodique, c’est-à-dire que les fleurs déjà soumises à un premier traitement sont traversées par du dissol- vant neuf, tandis que le dissolvant chargé passe sur den fleurs non encore épuisées. 1 RNCS PAPE PCR PPS De. #. > ra, ? ue ” ef - + MÉTHODE DES DISSOLVANTS VOLATILS 19 Le parfum ainsi extrait se trouve sous une forme plus ou moins concrète ; 1l est extrêmement concentré et rappelle d'une facon fidèle celui de la fleur. En d’autres termes, la méthode qui vient d'être décrite présente l'intérêt de fournir des produits d’une grande finesse, réunissant sous un faible volume une impor- tante masse de parfum. Mais la méthode des dissolvants volatils, appliquée comme il vient d'être dit, présente un inconvénient. L'éther de pétrole dissout, en même temps que le par- fum des fleurs, des cires végétales insolubles dans l’al- cool. Ces cires sont inodores et rendent incommode, à cause de leur insolubilité, l'emploi des parfums extraits au moyen de l'éther de pétrole. Il est en effet nécessaire, pour séparer la matière odorante, d’effec- tuer de nombreux et délicats lavages à l'alcool. Ces lavages occasionnent des pertes d'alcool assez notables et, Sils ne sont pas effectués d’une façon parfaite, ne suffisent pas pour produire un épuisement complet. De plus, ils forcent le parfumeur à diluer la matière odo- rante, de sorte que celle-ci se trouve, dans les compo- sitions, dominée, écrasée par le parfum artificiel dont l'originalité est si précieuse et dont la brutalité peut ètre si bien vaincue par le parfum naturel, lorsque celui-ci lui oppose une puissance égale à la sienne. Il était donc du plus haut intérêt pratique d'arriver, en choisissant et employant convenablement les dissol- vants, à précipiter la matière insoluble, c'est-à-dire à extraire les principes odorants, à l'exclusion de toute substance inerte .- de tout véhicule gênant ou inutile, sous forme de produits entièrement solubles dans l’al- _ cool : ce problème est résolu, mais on comprendra que 20 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX nous nous abstenions d'en indiquer la solution. Nous nous limiterons également, en ce qui concerne un autre perfectionnement, à une indication sommaire et réservée : La plupart des matières obtenues à l’aide du procédé qui nous occupe sont colorées et communi- quent aux extraits d'odeur des teintes d'autant plus foncées que la concentration des produits à préparer doit être plus grande. Dans ces conditions, et en raison de l'heureuse orientation actuelle de la parfu- merie, il y avait un intérêt de premier plan à résoudre le problème de l'extraction des parfums, à l'exclusion non seulement des matières insolubles inertes, mais aussi des pigments végétaux. Cette question. comme la précédente, a reçu une solution pratique. Infusion. Pour terminer cette description sommaire des mé- thodes d'extraction des matières odorantes, 1l nous reste à signaler le procédé qui consiste à mettre en infusion! dans l'alcool le produit, préalablement divisé, dont on veut retirer le parfum. On opère ainsi avec des matériaux desséchés, pour que l'alcool ne se trouve pas dilué, et l’on facilite l'épuisement par une agitation mécanique. < REMARQUE. — Une remarque s'impose en ce qui concerne l'emploi des divers procédés d'extraction des parfums. On pourrait être tenté de penser que les mé- 1 Ce terme technique usité dans l'industrie des parfums ne correspond pas à celui qui est en usage en pharmacie. COMPOSITION DES ESSENCES 24 thodes les plus modernes se sont substituéès aux pro- cédés plus anciens et en apparence moins rationnels. En réalité, il n’en a rien été, et les divers procédés (distillation, emploi des dissolvants fixes et des dissol- vants volatils) sont, dans bien des cas, employés con- curremment dans le Midi de la France. Généralités sur la composition des huiles essentielles. Les matières odorantes dont nous venons de faire connaître les méthodes d'extraction sont, dans la grande majorité des cas, des mélanges plus ou moins com- plexes de corps jouant, au point de vue du parfum, des rôles d’inégale importance. Les uns contribuent puissamment à l’arome de la plante en apportant leurs caractères organoleptiques particuliers; d’autres par- ticipent simplement à l'harmonie du mélange. Il en est qui, complètement inodores ou peu odorants, ont un rôle tout à fait effacé. Enfin certains corps consti- tuent des facteurs négatifs qu'il y a intérêt à éliminer. On rencontre, parmi ces constituants odorants de toute catégorie, des composés qui, par l’ensemble de leurs propriétés, par leurs relations de composi- tion et de structure, par leurs liens d’étroite parenté. ont formé un groupe homogène et distinct dans le Système de nos connaissances chimiques. On les a désignés sous le nom de composés lerpéniques. Les composés terpéniques de toutes fonctions peuvent être définis, comme on a l'habitude de procéder en chimie 22 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX organique, en partant des hydrocarbures correspon- dants. Les hydrocarbures du groupe terpénique com- prennent : les {erpènes proprement dits, répondant à la formule générale CH, ainsi que leurs produits d'hy- drogénation CH, et les sesquiterpènes, dont la for- mule générale est (CHH6)7, c'est-à-dire C#H?4. On peut concevoir la formation d’un alcool terpé- nique par substitution d'un groupement OH à un atome d'hydrogène d’un terpène ou par hydratation d'un tel hydrocarbure (on obtient alors des alcools CHO et CIH#O). De même, les sesquiterpènes sont capables de fournir, par le même mécanisme, des alcools sesquiterpéniques CSH?#O ou C#H260. Inver- sement, par déshydratation d’un alcool terpénique, on obtient un terpène; par déshydration d'un alcool sesquiterpénique, un sesquiterpène. L'oxydation des alcools primaires, terpéniques ou sesquiterpéniques, fournit des aldéhydes terpéniques ou sesquilerpéniques. L'oxydation des alcools secondaires conduit à des cétones. Et ainsi de suite. Et ces corps de formations différentes, mais de rela- tons semblables à celles que nous venons d'indiquer, se trouvent souvent réunis dans la même huile essentielle, si bien que l’on se trouve tout naturellement conduit à penser qu'ils dérivent les uns des autres par des trans- formations chimiques, hydratations, déshydratations. oxydations, réductions, qui sont précisément de la nature de celles que l’on observe le plus fréquemment dans l'organisme vivant. | Il n'existe pas seulement des relations chimiques entre un terpène déterminé, l'alcool correspondant. l’aldéhyde TA COMPOSITION DES ESSENCES 23 ou la cétone, ou autres fonctions qui en dérivent nor- malement et possédant en quelque sorte des liens de parenté en ligne directe. Il existe aussi, dans le groupe terpénique , des parentés en ligne collatérale. De sorte que tous ces corps peuvent former un groupe spécial, étendu, et en même temps bien défini. Au point de vue de leur constitution, les composés terpéniques possèdent, dans leurs molécules, de tels arrangements des atomes de carbone, que leurs sque- lettes sont identiques à celui du parascymène ou peuvent l’engendrer facilement. + C | C ‘ GRANT ol CRC C | C A GC Squelette du p-cymène. Les uns sont représentés par les formules linéaires qui se forment aisément selon la disposition architec- turale du para-cymène ; les autres sont représentés par des formules cycliques dans lesquelles le squelette du cymène apparait ou peut se former par une désarti- culation dont le mécanisme est réalisable. Indépendamment des composés terpéniques, les huiles essentielles renferment, en grand nombre, des corps appartenant soit à la série grasse, soit à la série AA S's PE it LL 0 2. ol CL fe AAC AD ns mL D RUE 7 “5, EPA LC 24 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX aromatique, soit à d’autres groupes de corps ne rentrant pas ‘dans ces deux séries. Certains même, fait extrèmement curieux, avaient été découverts antérieurement dans l’économie animale. C'est ainsi que le même corps, l'indol, qui fait partie des produits de désassimilation accumulés dans l'intestin de l'homme, a été mentionné parmi les principes contribuant au parfum de la fleur de Jasmin et à celui de .la fleur d’'Oranger, tous deux pourtant si délicats et si fins! Nous énumérerons les différents principes constitutifs des huiles essentielles dans le chapitre suivant, en même temps que nous étudierons leur distribution dans le règne végétal. Influence des conditions de sol et de milieu sur la composition des huiles essentielles. Les principes dont nous venons de dire un mot se trouvent distribués entre un grand ‘nombre de repré- sentants du règne végétal. Le nombre des plantes dont les huiles essentielles ont été étudiées est malheureuse- ment trop restreint, ainsi que nous le verrons plus loin, pour qu'on puisse songer encore à rechercher s'il existe une corrélation entre la nature des produits odo- rants qu’on peut retirer d’un végétal donné, et la place de celui-ci dans la classification. Cependant, anticrpant, pour la clarté de notre exposé, sur les chapitres qui vont suivre, nous pourrons dès à présent faire quelques remarques fondamentales. | En premier lieu. 1l arrive fréquemment que certains * ‘+ 47 “ INFLUENCE DES CONDITIONS DE SOL ET DE MILIEU 25 produits odorants se retrouvent chez des végétaux très éloignés les uns des autres dans la classification. D'autre part. souvent, on peut même dire générale- ment, on trouve, réunies dans une même plante, des substances qui possèdent entre elles des relations chi- miques si étroites, qu'il est difficile de ne pas en déduire des relations d’origine. Si l’on considère, en particulier. un végétal déter- . miné, on constatera, et nous préciserons plus loin les raisons de ce fait, que ses différents organes fourniront des huiles essentielles dont la composition sera diffé- rente. au moins au point de vue quantitatif. Ceci ne devra pas nous surprendre, si nous considérons que chaque partie de la plante joue un rôle différent dans l'élaboration, le transport et la mise en réserve ou le rejet des principes immédiats, et en particulier des huiles essentielles. Il est facile de concevoir ainsi que toutes les causes susceptibles d'influer sur le travail physiologique qui s’accomplit à chaque instant dans le végétal, pourront également influer sur la composition des huiles essen- elles et que, par conséquent, nous devons nous attendre à voir cette composition varier suivant les conditions de milieu dans lesquelles la plante se trouve placée. On sait de quelle influence considérable jouissent la lumière, la chaleur , l'humidité, la nature chimique du sol, sur la structure et les principales fonctions physio- logiques des végétaux. Nous ne pouvons songer ici à décrire en détail la série des travaux qui ont montré quelle était la nature et l’importance relative de l'influence de ces divers fac- teurs : le lecteur désireux de s’en faire une idée d’en- Le parfum chez la plante. 1° 26 | LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX : semble en trouvera un exposé complet dans le livre magistral du professeur Euc. Ware". Il nous faut cependant retenir que de ces divers fac- teurs les plus importants à considérer sont : la tempé- rature, léclairement, l'humidité de l'air. l'humidité du sol, la nature chimique du terrain et la composition “a substances solubles se trouvant dans l'eau absorbée par les racines. Les études d'anatomie expérimentale, et en particu- lier celles de M. Gasrox Boxer ?,-ont montré que les plus grandes modifications anatomiques se produisent sous l'influence de l'humidité de l’air et de l’éclarre- ment. M. Boxnier a montré également que l'assimilation chlorophyllienne variait surtout sous l'influence de ces deux facteurs. En: raison de ce qui a été dit plus haut, 1l n'est pas douteux que l’ensemble de tous ces facteurs, et par suite les divers climats. n'arrivent à influencer la teneur des végétaux en huiles essentielles et la composition de celles-c1. L'étude détaillée de l'influence des facteurs sur la production des parfums chez les végétaux peut con- duire à d'intéressantes déductions théoriques et à des résultats utilisables au point de vue pratique. MM. Cxa- raBor et HéBerT ont amorcé cette étude, et c’est l'ex- posé de leurs recherches que nous entreprendrons maintenant. 1 Euc. WARMING. 2 G. Bonnie, 1, 1895, t. XX ; et 2, 1890, t. EL ; 1894, €. VI; 1895, LOVE und He INFLUENCE DE LA NATURE DU SOL 27 Influence de la nature du sol. Le sol peut, selon sa nature, offrir à la plante les conditions d'alimentation les plus variées. Aussi con- çoit-on que l'influence de sa composition sur le travail chimique qui s'opère dans l'organisme végétal puisse être tout particulièrement marquée. D'ailleurs, les recherches d’anatomie expérimentale exécutées dans ces dernières années nous ont appris que la composi- tion du sol avait une influence manifeste sur la struc- ture anatomique des végétaux supérieurs!. En poursuivant des recherches dont nous aurons l'oc- casion de rendre compte plus loin, MM. E. Cnarapor et À. Hégerr? ont été amenés à étudier l'influence des sels minéraux ajoutés au sol sur la marche des phénomènes biochimiques susceptibles de modifier la composition des huiles essentielles. Leurs expériences ont porté sur la Menthe poivrée (Mentha piperita L.), et les résultats qu'ils ont obtenus sont de nature à fixer les idées sur l'importance du facteur envisagé. Cette importance, d'ailleurs, se manifestera mieux encore lorsque nous étudierons l'influence de la composition minérale du sol sur la formation de l'essence. MM. Cnaragor et Hégerr ont divisé en treize lots un champ dont la terre avait été préalablement ana- lysée. L'un des lots a été affecté à une culture normale, sans addition de sels minéraux. À chacun des autres 1 DassonviLe, 1898, t. X. 2 E. Cuaragor et A. HÉBERT, 2, 1902, 3° série, t. XX VII, p. 204 et p. 914. 28 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX lots, on a ajouté l’un des sels minéraux suivants : chlorures de sodium, de potassium, d’ammonium ; sul- fates de sodium, de potassium, d'ammonium, ferreux, de manganèse ; nitrates de sodium, de potassium, d'am- monium ; phosphate disodique. Les quantités de sels employées avaient été calculées sur les bases suivantes : pour chacun des sels de sodium, cinq cents kilogrammes à l’hectare en solution dans vingt-trois mètres cubes d’eau, et des quantités équi- moléculaires pour les autres sels. À la fin de la végétation, les plantes des différents lots furent coupées et soumises séparément à la distil- lation. L’essence de Menthe renferme principalement un principe alcoolique appelé menthol. Celui-ci existe _ partie à l'état libre, partie à l’état d’éther. Il est accom- pagné de la cétone correspondante appelée menthone. L'analyse des huiles essentielles obtenues comme nous venons de l'indiquer permit d'observer des différences de composition quantitative assez sensibles. L’essence de Menthe est considérée comme une subs- tance normalement lévogyre ; et cependant la plupart des produits obtenus par MM. Cnaragor et HéBEerT déviaient vers la droite le plan de polarisation de la lumière. Un fait. semblable est de nature à montrer avec quelle prudence doivent être interprétés les résul- tats analytiques dans la recherche des falsifications. D'une manière tout à fait générale, l'addition de sels minéraux au sol eut pour effet de favoriser l’éthérifica- tion du menthol chez la plante. Par contre, la propor- tion de menthone contenue dans l'huile essentielle se trouva très sensiblement réduite, RÉ ne es Ÿ: em LA : #4 : RE. +: F3 ai x LR INFLUENCE DE LA LUMIÈRE 29 Nous indiquerons plus loin à l’aide de quels méca- nismes de telles modifications se sont produites. Il - nous suffit, pour le moment, de bien fixer l'attention sur la seule possibilité du fait lui-même. Influence de la lumière. La lumière exerce sur les phénomènes fondamentaux de la vie végétale les influences capitales que l’on sait. Il était donc tout naturel de penser que ces influences devaient aussi se faire sentir sur les phénomènes sus- ceptibles de modifier la composition des huiles essen- tielles. Les travaux de M. Gasrox BoxxiEr nous ont appris que, parmi les facteurs dont l'ensemble cons- titue le climat. la lumière est un de ceux dont l’action est le plus énergique. Cette action se traduit par des modifications morpho- logiques et par des modifications fonctionnelles. n'est pas sans intérêt de rappeler qu'à un éclairement plus intense correspondent une augmentation de volume des canaux sécréteurs et une activité chlorophyllienne plus grande. Nous verrons plus loin que la production et les mutations des corps dont l’ensemble constitue le parfum sont en relation étroite avec le fonctionnement de l'appareil chlorophyllien. MM. E. Cnaragoret À. Hégerr! ont étudié les dif- férences de composition existant entre une essence extraite de plants de Basilic (Ocimum Basilicum L.) ayant poussé en pleine lumière et une essence extraite 1E. CHaragor et A. HÉBERT, 2, 1905, 3° série, t. XXXIIT, p. 584. 30 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX ss de plantes maintenues à l'ombre. L'essence de Basilic renferme un éther de phénol (estragol) et des composés terpéniques. Dans le premier cas, la teneur en estragol était de 57,3 °/,. et la teneur en composés terpéniques de 42,7 °/;. Dans le second cas. l'essence renfermait 74,2 °/, d’estragol et 25,8 ‘/, de composés terpéniques. Ces nombres suffisent pour montrer quelle peut être l'influence de la lumière seule sur la composition d'une essence. Plus loin, nous indiquerons des résultats dus à des influences simultanées, parmi lesquelles celle de l’éclairement jouera un rôle important. Influence de lPétat hygrométrique. M. Gasrox BoxntEzR a montré, au cours de ses recherches sur l’anatomie expérimentale, que la séche- resse agit sur les plantes dans le même sens que la lumière. L'influence de ce facteur sur la formation et la com- position des essences chez les végétaux est malheureu- sement encore peu.étudiée, mais les quelques données que nous possédons sur cette question suffisent à en démontrer l'importance. On récolte, dans les régions montagneuses du Sud-Est de la France, des quantités importantes d’essences de Lavande, dont la composition quantitative varie entre des limites assez étendues. Le principal constituant de l’essence de Lavande est l’éther acétique d'un alcool connu sous le nom de linalol, et il est bien rare que la proportion de cet éther (acétate de linalyle) soit inférieure à 25°/, et même à 30 °/,. Elle peut, par contre, INFLUENCE DE L'ÉTAT HYGROMÉTRIQUE 31 s'élever exceptionnellement au-dessus de 50 °/. Or l'Angleterre produit une essence de Lavande dont la composition est sensiblement différente, tout au moins au point de vue quantitatif. Elle ne contient, en effet, pas plus de 5 à r0°/, d'éther. En outre, tandis que l'essence française ne renferme que des traces d'un oxyde, l'eucalyptol (cinéol) dont nous parlerons plus loin, l'essence anglaise en contient des proportions assez abondantes. Cette différence de composition peut évidemment être attribuée à un grand nombre de causes; mais elle paraît due surtout à l'humidité du milieu dans lequel se déve- loppe la plante anglaise et à la sécheresse des régions alpines ou dauphinoises qui fournissent l'essence fran- çaise. Aussi bien. une essence extraite de Lavandes cul- tivées dans les environs de Paris renfermait, elle aussi, une très faible proportion d'éther, 10,2 ‘/,. La seule influence de l'altitude ne saurait suffire à expliquer un tel résultat. De plus, M. E. Caaragor a analÿsé en 1894, 1895 et 1896, toute une série d'essences provenant des _cimes élevées des Alpes et du Dauphiné. Les nombres trouvés pour les teneurs en éther oscillaient entre 55 et 45 °/,. Pendant l’année 1897, une sécheresse extrème sévit dans le Midi de la France; des échantillons, recueillis dans les mêmes régions, présentèrent des teneurs en éther variant entre 37 et 48 °/,. Le pouvoir lévogyre de ces dernières essences était d'ailleurs très élevé, au point de dépasser la limite supérieure géné- ralement admise pour cette constante physique. : Ainsi, te minimum pour la teneur en éther et Île 1 E. CHaraBor, 3, 1901, 3€ série, t. XXV, p. 263. 32 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX maximum correspondant aux années 1894, 1895 et 1896. sont respectivement inférieurs au minimum et au maximum correspondant à l’année 1897, qui fut exceptionnellement sèche. Influence de l'altitude. Les plantes soumises à l’action du climat alpin su- bissent des modifications de structure et de fonctions d'autant plus considérables que les deux conditions naturelles les plus importantes de ce climat, la séche- resse et l’éclairement intense, tendent à agir dans le même sens sur les végétaux. M. E. Cuaragor! s’est proposé de rechercher quelle était l'influence de l'altitude sur l'essence contenue dans la Lavande. [l a, de 1894 à 1900 , analysé tous les ans plusieurs centaines d'échantillons d’essences récoltés à des altitudes différentes. Il a rendu négligeables, en ne considérant que la moyenne des nombres obtenus pour chaque altitude, les causes susceptibles d'exercer une influence sur les résultats. Et 1l est arrivé à cette conclusion que, d’une manière générale et toutes choses égales d’ailleurs, la richesse en éther est d'autant plus grande que l’alti- tude à laquelle la plante a vécu est plus élevée. C'est d’ailleurs à la même opinion que des observations ana- logues ont conduit MM. Giroemeisrer et HOrFMANx ?. Ce résultat n'a rien d’inattendu, puisque l'influence 1 E. CHARABOT, 3, 1901, 3e série, t. XXV, p. 261. 2 GILDEMEISTER et HoFFMANN, p. 737. / INFLUENCE DE LA PROVENANCE 33 du climat alpin sur les végétaux est due, en majeure partie, à la somme des influences de la sécheresse et de l’éclairement. Influence de la provenance. L'influence de la provenance est la résultante des influences combinées du climat et du sol. Elle pourra se manifester sur la composition quan- titative et qualitative des essences, ainsi qu'il est facile de le prévoir, en tenant compte de ce qui précède. Nous indiquerons, à l'aide d'exemples pris chez des plantes fournissant des essences variées, quelques-unes des modifications qui se produisent sous l'influence du climat. Il est presque superflu d'indiquer que les produits soumis à la comparaison ont été extraits de plantes également développées. 1° GRAMINÉE PRODUISANT UN ALCOOL. L’essence de Palma rosa (Andropogon Schœnanthus Flück. et Hanb., famille des Graminées) est produite par les Indes orientales, les îles de la Malaisie et de Ceylan. Elle est formée presque exclusivement d’un alcool terpénique primaire, le géraniol', partie à l’état libre, partie à l’état d'éthers acétique et caproïque?. C'est d’ailleurs une des sources industrielles du géra- mol. Elle renferme en même temps un peu de dipen- tène et de méthylhepténone. 1 JAcoBsen, 1871, t. CL VII, p. 232. ? GiLDEMEISTER et STEPHAN , 1896, t. CCXXXIV, p. 321. - : LT … . ; LA 34 LES «PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX M. CnaraBor! a étudié une essence originaire de la Nouvelle-Calédonie et fournie, d'après M. Eresse, préci- sément par l’Andropogon Schœnanthus. Cette essence ne renfermait qu'une proportion d'alcool relativement faible (10,2 ‘/;). Par contre, elle contenait une proporüon élevée (43,2 ‘/o) de l’adéhyde (citral ) correspondant au géraniol. 1] s’y trouvait en même temps 7 °/, d’une autre aldéhyde appelée citronnellal, et qui n’est autre qu'un dérivé dihydrogéné du citral. Ainsi, on trouve dans l'essence d’ Andropogon Schænanthus de la Nou- velle-Calédonie un principe, le citral, qui n'existe pas dans l'essence fournie, aux Indes orientales, par la même plante. Mais les principaux constituants odo- rants produits par le végétal sous les deux climats ne sont pas sans relation de parenté, puisque l’un est l’aldéhyde correspondant à l’autre. Nous avons là un exemple de variation d'ordre qua- _htatif. 2° COMPOSÉE PRODUISANT UN ALCOOL ET LA CÉTONE CORRESPONDANTE L’essence d'Absinthe est extraite des parties aériennes de l’Artenusia Absynthium L. (famille des Composées) et produite notamment par le Midi de la France, l'AI- gérie et l'Amérique. L'essence américaine renferme principalement une cétone C'°H5O (thuyone), à côté d'environ 24 °/, de l'alcool correspondant (thuyol) partie à l’état libre, partie à l’état d’éther. 1 CHARABOT, 2, 1904, p. 95 UN AS PDT PT ENT A 4 RE ST ENS LE ed ol ET mn Un MOTS die US ’ $ NAT CRTETES 2” v= F4 = Le £ CR : 7 S Æ — nt F > INFLUENCE DE LA PROVENANCE 35 M. Cuaragor!, ayant examiné des essences d’Absinthe extraites de plantes cultivées à Choisy-le-Roïi (près Paris), trouva que celles-ci contenaient de 9,7 à 13,1 va d'éther, 9,0 ‘/, de thuyol libre, 16,6 à 19,5 ?/, de thuyol total et enfin de 43,1 à 35,0 ‘/, de thuyone. Donc le constituant principal de l'essence extraite de plantes cultivées dans la région parisienne est aussi la {huyone. Mais tout autre fut le résultat obtenu par MM. Cra- RABOT et LaLour?, en examinant des essences provenant du Midi de la France. Deux échantillons furent préparés, l'un en 1900, l’autre en 1905, à l’aide de plantes sauvages, coupées dans la montagne, à Caussols (Alpes-Maritimes). Leur analyse donna les résultats suivants : 9,0 et 5,5 ?/, d’éther, 71,9 et 76,3 de thuyol libre, 78,9 et 80,6 °/, de thuyol total, enfin 8,4 et 3,0 °/, de thuyone. On voit que ces essences ne renferment, à l'inverse de ce qui a lieu pour les essences d'Amérique et de la région parisienne. que de faibles proportions de thuyone. Par contre, elles sont très riches en principe alcoolique. Ce n'est donc pas la thuyone, mais bien le fhuyol qui en est le constituant principal. Une essence d’Absinthe provenant de semis effec- tués à Grasse et extraite au moment de la floraison possédait là composition suivante : 35,6 ?/, d’éther, 12,3 de thuyol libre, 40.2 ‘/, de thuyol total et 7.6 ‘/, de thuyone. Le constituant principal de l'essence d’Absinthe cul- 1 E. CHarABOT, 3, 1900, 3e série, t. XXIII, p. 474. Ç 2 E. CHarasor et LALOUE, 4, 1907, 4: série, &. 1, p. 483. 36 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX tivée à Grasse est aussi le fhuyol. Mais cette essence diffère du produit de montagne en ce qu'elle renferme notablement moins d'alcool total que cette dernière et, cependant, sensiblement plus d'alcool combiné. 3° LABIÉE PRODUISANT UN ÉTHER DE PHÉNOL Il a été étudié des essences de Basilic (Ocimum Bast- licum L., famille des Labiées) de diverses provenances : 1° Une essence de France ; 2° une essence d'Algérie; 3° une essence d'Allemagne; 4° une essence de la Réu- nion; 2° une essence de Java. Toutes ces essences proviennent de la même espèce. 1° L’essence française fut. étudiée en premier par MM. J. Durovr et J. GuerLan!, qui y démontrèrent la présence d'un alcool ({inalol gauche) et d’un éther de phénol (estragol). MM. Cunarasor et LarouE? y ont caractérisé en outre un autre composé (cinéol). 2° L'essence algérienne possède, d’après ces derniers . auteurs. la même composition qualitative. 3° Dans l'essence allemande, MM. BEerTram et War- BAUM® ont identifié les constituants de l'essence fran- çaise. n° L'essence de la Réunion contient. d'après MM. Berrrau et Wargauu, un terpène (punène, droit), ur oxyde (cinéol), une cétone (camphre droit) et 60 !?/, d’un éther de phénol (estragol). Le linalol n’en fait pas partie. 1 J. Dupont et J. GUERLAIN, 1897, t. CX XIV, p. 309. 2 CHARABOT et LALOUE, 4, 1905, 3e série, t. XXXIII, p. 585. 3 BERTRAM et WaALBAUM, 1897, t. CCXXXV, p. 176. NN M Le es PNA TR ST PONS MD MT. DES NN BE Re 2 F CLIS . 4 _ f p L in INFLUENCES TÉRATOLOGIQUES 31 9° M. P. Vax Rowpurcx' à distillé trois variétés d'Ocimum Basilicum L. de Java : l'une n’a fourni qu'une faible quantité d'essence, la seconde une essence contenant de l’estragol, et la troisième un terpène hexavalent (ocimène) et 30-46 ?/, d'un phénol (eugé- nol). On voit, d'après ces résultats, quelles peuvent être les différences de composition d'une essence produite par la même espèce selon l’origine géographique. < }° OMBELLIFÈRE PRODUISANT UN ÉTHER DE PHÉNOL Li Les semences d’'Apium petroselinum L. (Ombellifères), récoltées en Allemagne, donnent une huile essentielle très riche en un principe appelé aptol, qui est un éther phénolique. Elle renferme en même temps un terpène (pinène qauche). L'’essence extraite des semences françaises renferme, en même temps que du pinène et de l'apiol, de la myris- licine. substance dont la molécule diffère de celle de l’apiol par un groupement OCHF en moins. L’essence française a donc ceci de particulier que la myristicine s y trouve à la place d’une certaine proportion d’apiol. Influences tératologiques. € A côté de l'influence des facteurs que nous venons d'étu- dier, dont l’ensemble constitue le climat et qui peuvent, ainsi que nous l'avons vu précédemment, produire des 1 P. Vax RomwgurGu. 2 Tous, 1903, t. XXXVI, p. 3446. Le parfum chez la plante. [L] RE dé D£ 4% = LL 1 ENS A CTDUS TS. ANT PRET té es. d $ ST? : 3 A TA RS RU ts be RL = À 38 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX modifications considérables dans la composition des produits odorants des végétaux, 1l en est d’autres qui, pour être moins étudiées et moins fréquentes, n’en sont pas moins susceptibles de jouer un rôle important. Divers parasites sont en effet capables de produire, dans la plante, des modifications anatomiques pro- fondes, dont un grand nombre sont fréquemment dési- gnées sous le nom de galles, et aussi d'importantes modi- fications physiologiques. On connaît aujourd'hui certains cas de parasitisme susceptibles de se manifester, non seulement par de >rofondes altérations morphologiques."mais encore par Ï 8 une influence considérable sur la composition de l'es- sence produite par la plante modifiée. C'est ainsi que l’on observe fréquemment, dans les plantations de Menthe poivrée des environs de Grasse, des individus absolument transformés; leur aspect gé- néral rappele celui des sommités défleuries du Basihic (Ocimum Buasilicum L.), si bien que les cultivateurs désignent les pieds de Menthe modifiés sous le nom de « Menthe basiliquée ». La transformation est plus ou moins étendue : tantôt tous les rameaux d'une même plante la subissent également, tantôt on observe sur le même pied des rameaux normaux à côté de tiges basi- liquées. Dans tous les cas, il s'agit d’une castration absolue, c'est-à-dire qu'il ne se développe jamais de fleurs, même à l'état d’ébauche, sur les rameaux modifiés. MM. E. Cuarasor et Egray! ont constaté que cette modification était due à une piqüre d'insecte, et M. Marin 1 E. CHARABOT et EBrAy, 5, 1898, 3e série, t. XEX, p. 119. Fig. 1. — 1, Rameau normal de Menthe poivrée. — 2, Rameau basiliqué de Menthe poivrée. (Figure extraite de la Revue générale de Botanique. Réduite de moitié environ.) 40 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Morriarp! a fait une étude approfondie du phénomène. Les tiges qui subissent la transformation et qui par leur disposition sur la’ plante seraient, dans les condi- tions normales, terminées par des inflorescenées, sont le siège d'une ramification répétée et infiniment végé- tative ; les dernières tiges qui proviennent de celle-ci portent un grand nombre de petites feuilles pressées les unes contre les autres (Fig. 2. 3, f), et aux- quelles correspondent des bourgeons b qui restent inclus à l’intérieur de ces feuilles axillaires. Ce sont ces mombreuses petites masses foliacées terminales qui donnent aux rameaux modifiés (Fig. 1. 2) leur aspect si caractéristique et si différent par sa compacité. du port léger des rameaux normaux (Fig. 1. 1). Les grandes feuilles de la base des rameaux basili- qués sont très différentes des feuilles ordinaires ; celles- ci sont très nettement pétiolées; leurs nervures sont disposées suivant le mode penné, et le contour du limbe offre des dents accentuées. Dans les rameaux basiliqués, ces feuilles apparaissent comme sessiles ; leur nervation a une apparence palmée, et les dents sont à peine visibles ou tout à fait absentes ; de plus, leur forme est élargie et, par suite, moins lancéolée. La modification qui porte sur la nervation est par- iculièrement frappante, car on est en présence d'un caractère considéré comme ayant une haute impor- tance dans la classification parce qu'il est ordinairement très peu sujet à variations; qu'on se rappelle l'emploi qu'on en fait, en se basant sur sa fixité, en paléon- tologie végétale, En fait, si l’on examine un très grand 1 Marin MorzrarD, 1906. Lait 2 + L af Fig. 2. — 1, Eriophyes Menthæ C , face ventrale. — 2, Eriophyes Menthæ Qc céphalothorax vu par la face dorsale. — 3, Coupe longitudinale d'une masse foliacée terminale. — 4, Coupe lon- gitudinale d’un bourgeon. Er., Eriophyes: f, feuilles; b, bour- geons; m, cellules mortes, — 5, Coupe du limbe d’une grande feuille normale. — 6, Coupe du limbe d’une grande feuille de la base d’un rameau basiliqué. (Figure extraite de la Revue générale de Botanique.) 42 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX nombre de feuilles modifiées, il est facile de se rendre compte qu'il existe de nombreux intermédiaires de nervation entre les deux types extrêmes que nous venons d'envisager; la disposition palmée apparaît comme procédant de la nervation normale par la sup- pression du pétiole et la prédominance que prennent quelques nervures latérales issues de la base du limbe, en même temps que la nervure médiane se ramifie d'une manière moins intense. Les petites balles foliacées terminales sont consti- tuées par des feuilles ayant les mêmes caractères géné- raux et présentant de plus nombreux poils unicellu- laires disposés sur leur bord, vers leur extrémité; en cela elles rappellent les dernières bractées florales des tiges normales dont elles continuent de différer par leur forme plus trapue, l'irrégularité de leur contour et même de leur surface, qui est irrégulièrement bos- selée. Les tiges des plantes ou portions de plantes trans- formées perdent aussi rapidement un caractère impor- tant, puisqu'il est très général dans tout l’ensemble de la famille des Labiées ; de carrée, leur section se rap- proche de plus en plus de la forme circulaire, à mesure que la ramification est plus abondante. À ces modifications extérieures correspond une struc- ture différente pour les deux sortes de feuilles. Si l'on s'adresse aux feuilles les plus comparables, celles de la base des rameaux normaux (Fig, 2. 5). et transfor- mées (Fig. 2.6), on constate que l'épaisseur du limbe de ces dernières est réduite d’une manière appréciable, ce qui correspond non pas à une diminution dans le nombre des assises cellulaires, mais à une réduction INFLUENCES TÉRATOLOGIQUES 43 des dimensions des différents éléments ; le fait est par- üiculièrement frappant pour l’assise palissadique p, qui est très peu développée dans la feuille modifiée. Il est bien évident que les fonctions de la feuille subissent des modifications quantitatives et peut-être qualitatives en même temps que s'observent ces chan- gements de structure; c'est à de tels changements fonctionnels intimes qu'il faut reporter la stérilité des plantes basiliquées. C'est, comme nous l'avons dit plus haut, à un cas de parasitisme que se rapportent ces modifications. Si l’on examine attentivement un petit glomérule foliaire terminal, on voit facilement, même à l'œil nu, s'agi- ter entre les feuilles qui le constituent de nombreux petits Acariens appartenant à un groupe des Phytoptides et au genre Eriophyes. La figure 2 représente l'animal femelle vu par sa face ventrale en 1, et par la partie dorsale du céphalothorax en 2. M. MorrrarD appelle ce parasite Eriophyes Menthæ, espèce nouvelle qui se distinguera facilement de diffé- rentes espèces vivant sur d'autres Labiées, auxquelles elles infligent des modifications analogues à celles que subit la Menthe poivrée. Le travail de M. MorriarD établit que, dans des espèces voisines de Phanérogames, appartenant à une même famille très homogène, on observe des cas de parasitisme aboutissant à des modifications comparables de l'hôte, et que les parasites correspondants sont fort .peu distincts les uns des autres dans un genre où les caractères des espèces les mieux définies portent déjà sur les détails de structure. Nous avons décrit les modifications subies par la 44 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX plante du fait de l'attaque des Acariens. Ceux-ci envahissent les rameaux dès qu'ils sont sur le point de sortir de terre; les feuilles les plus externes sont les moins modifiées; elles sont rapidement abandonnées par les EÉriophyes, qui se localisent toujours vers l’extré- mité des bourgeons, et elles peuvent acquérir une structure voisine de celle des feuilles normales ; mais les feuilles plus jeunes , qui effectuent tout leur dévelop- pement en présence des parasites, sont beaucoup plus déviées de leur différenciation ordinaire; les cellules superficielles qui sont constamment soumises à l'action des Zriophyes ne tardent pas à périr, à se dessécher, : formant une zone noirâtre facilement visible sur une coupe d’un bourgeon terminal (Fig. 2. 3 et 4, m). C'est cette action destructive des parasites dans les glomérules terminaux qui paraît limiter la croissance de la plante. Très nombreux dans les rameaux basiliqués jusque vers le mois de juillet, les parasites disparaissent peu à peu, et on ne les rencontre plus vers le mois d'août dans les rameaux qu'ils ont transformés. Ils hivernent évidemment dans la terre, près de la souche ou à sa surface même, car un pied une fois modifié réapparaît tous les ans avec la même transformation. Des indi- vidus basiliqués envoyés de Grasse et replantés par M. Morrrarp dans un jardin à Paris se sont montrés, les deux années suivantes, avec des rameaux basiliqués, alors que toutes les parties aériennes des plantes avaient été supprimées avant la mise en terre des rhizomes. On ne connait aucun remède pratique contre l'at-. taque des Eriophyes. On se borne actuellement à aban- donner la culture de la Menthe poivrée dans les champs \ AE EN te eh DENON TS PARUS ee 7 eh EN SE To. PR DE AE LEE de L N 25 y 2 à INFLUENCES TÉRATOLOGIQUES 45 où les pieds basiliqués deviennent trop nombreux ; ‘#4 mais il est bon de faire observer que les rhizomes dont on se servira pour établir de nouvelles cultures devront | être choisis dans des champs indemnes de la maladie, ou lout au moins empruntés à des pieds sains et suffi- samment éloignés d'individus malades, de manière à diminuer les ho de transport des parasites par les rhizomes ou la terre qui leur est attenante. Une conséquence physiologique de la castration de la plante sous l'influence du parasitisme a été signalée par M. Cuarasor. Elle consiste en ce que, dans les pieds basiliqués, l'essence produite est plus abondante, mais de qualité moindre. L'huile essentielle de la plante basiliquée est beau- coup plus riche en éther que l'essence normale; par contre, elle renferme au plus des traces de composé cétonique (menthone). La Menthe contient, à l’état de combinaison avec son principe alcoolique (menthol), deux acides : l'acide acétique et l'acide valérianique. M. Cnarapor a étudié * comparativement les acides combinés au menthol dans la Menthe normale et dans la Menthe basiliquée. Pour cela il a déterminé le poids des sels de potassium des acides provenant de la saponification de quantités des deux essences renfermant un nombre égal de molécules d’éther. Il est arrivé à ce résultat que le mélange des acides combinés est moins riche en acide valérianique dans la Menthe modifiée que dans la Menthe saine. 46 LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX Résumé et conclusions. Ainsi que nous venons de le voir, l'étude de l'in- fluence des conditions de sol et de milieu sur la com- position des huiles essentielles n’est encore qu'ébauchée. Il est donc difficile de tirer des faits actuellement connus un enseignement immédiat et suffisamment précis pour qu'il puisse être présenté sous la forme de propositions bien définies. La seule chose à rete- mir, c'est la tendance à l’éthérification. qui se Mmani- feste chez les essences ayant été produites dans un air plus sec ou sous un soleil plus vif, et par consé- quent dans les hautes montagnes. | À un point de vue moins étroit, il ressort de ce qui vient d’être dit que, ainsi que nous le laissions prévoir au début de ce chapitre, toute cause venant influencer la nutrition et par conséquent le chimisme d’une plante produit forcément une modification dans la composi- tion de l'huile essentielle qu’elle sécrète. Une confirmation de ceci se trouve dans ce fait que l’action d’un parasite peut également se faire sentir sur la composition de l'huile essentielle. M. Moxrrrarp!, dans une remarquable étude qu'il vient de publier, montre comment il est possible, en modifiant artificiellement les conditions de la nutrition d'un végétal, de reproduire chez certains organes végé- taux des modifications dues ordinairement à l’action du milieu ou à celle d'un parasite. C’est ainsi qu'il obtient, sur le Radis cultivé dans des conditions parfaites 1 Marx MozzrarDp, 1907, t. XIX, p. 241. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 47 d'aseptie, et dans un milieu convenable, des tiges dont la structure rappelle celle des rhizomes. La même plante, dans des conditions spéciales, donne encore, à la volonté de l’expérimentateur, des individus tubérisés ou non. Ceci montre l'intérêt qu'il y aurait à poursuivre de semblables études sur la production des essences, et à se rendre compte ainsi des conditions de nutrition favo- rables à la formation de tel ou tel composé. Sans parler de l'intérêt pratique que pourraient avoir de semblables études, elles apporteraient à la science une précieuse contribution à la connaissance de la bio- chimie des parfums dans le règne végétal. CHAPITRE II DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL Nous avons défimi les huiles essentielles, décrit les méthodes générales d'extraction qui leur sont applicables, et indiqué les variations qu’elles peuvent subir dans leur composition, toutes questions se rattachant étroitement à la connaissance des matières dont nous nous propo- sons de faire l'étude chez la plante. Nous allons main- tenant nous occuper de la distribution de ces matières dans le règne végétal. En premier lieu, nous considérerons les huiles essen- elles elles-mêmes, pour nous occuper ensuite de cha- cun de leurs principes constitutifs. Répartition des plantes à essences entre les diverses familles botaniques. Dans le catalogue que nous allons dresser, nous ne pourrons évidemment pas comprendre toutes les espèces odoriférantes. Il faudrait, pour cela, soumettre à un examen spécial les différents organes de tous les représentants connus du règne végétal. Nous serons RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES . 49 donc contraints de nous borner à l’énumération des plantes dont les huiles essentielles ont été extraites et mentionnées. Encore qu'incomplets, les tableaux que nous serons ainsi conduits à dresser donneront une idée assez exacte de la distribution des essences dans la na- ture. Il est, en effet, hors de doute que, dans la recherche des matières odorantes, c'est la qualité ou l'abondance du parfum qui a toujours guidé, et non pas lindividualité de la plante qui élabore ce parfum. _ Les végétaux dont les huiles essentielles ont été extraites seront groupés d'après les familles auxquelles ils appartiennent et énumérés dans l’ordre adopté dans _l'Index Phaneroyamorum de Duraxp!. Nous désignerons chaque plante par son nom latin et, lorsqu'il y a lieu, par son nom usuel ou indigène, en indiquant la nature de l'organe ou des organes d’où l'on extrait le plus communément l'esr de sorte qué la mention de telle ou telle partie de la plante n'exclura pas l'existence de produits odorants en d'autres points. FAMILLE DES RENONCULACÉES Nigella sativa L. (semences). Nigella damascena L. (semences). Pæonia Moutan Sims, Pivoine Moutan (écorce des racines ). 1 Duranp. RS rt LOS AS SE Eee Gi NE SENS Fe Se: d COVER FAET..E Re te SL Ar Pr é : SE D 50 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES MAGNOLIACÉES Drimys Winteri Forst. (écorce). Ilicium verum Hook. Badiane ou Anis étoilé (fruits et feuilles). Illicium religiosum Sieb. et Zucc., Shikimi (feuilles). Magnolia Kobus D. C., Kobushi (feuilles et tiges). Magnolia fuscata Andrews. Michelia longifolia Blume, Champaca (fleurs). Michelia Champaca L., Champaca (fleurs). FAMILLE DES ANONACÉES Cananga odorata Hook., Ylang-ylang (fleurs). Monodora citriodora Cery. FAMILLE DES CRUCIFÈRES Ce n'est généralement pas à l’état de liberté que l’on rencontre les huiles essentielles dans cette famille. Nous verrons en effet, dans un chapitre suivant, qu’elles se trouvent engagées dans des combinaisons avec le glucose, combinaisons susceptibles d’être dédoublées par un ferment enfermé dans des cellules voisines. Cette remarque faite, énumérons les espèces principales qui ont fourni des huiles essentielles, sans préjudice de quelques documents complémentaires que l'on trou- vera plus loin. Lepidium sativum L., Cresson des jardins (herbe et semences). ù RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 51 Nasturtium officinale L., Cresson de fontaine (herbe). Thlaspi arvense L., Tabouret (herbe et graines). Cardamine amara L. (plante entière). Cochlearia Armoriaca L., Raïfort (racines). Cochlearia officinalis L., Cochléaire (herbe). Alharia officinahs Andr., Alliaire (racines et se- mences). Sinapis nigra L. Sinapis juncea L. Sinapis alba L., Moutarde blanche (semences). Raphanus sativus L. Raphanus niger Mill. c Moutarde (semences). | Radis (racine et semences). FAMILLE DES RÉSÉDACÉES Ce que nous avons dit au sujet de la famille des Crucifères s'applique aussi aux représentants de la famille des Résédacées. Reseda odorata L., Réséda (fleurs et racines). FAMILLE DES CISTACÉES Cistus crelicus L. (feuilles). Cistus ladaniferus L. (feuilles). Cistus monspeliensis L. (feuilles). Cistus salifolius L. (feuilles). FAMILLE DES VIOLACÉES Viola odorata L., Violette (fleurs). | FAMILLE DES CANELLACÉES Canella alba Murray, Cannelle blanche (écorce). Pittosporum undulatum .Vent. (fruits). Avant d’énumérer les espèces de cette famille dont les huiles essentielles ont été extraites, nous ferons remarquer que M. BourQueror à démontré la non- préexistence du principe odorant chez la plante, et sa formation sous l'influence d’un ferment, ainsi que nous l'indiquerons plus loin. Polygala Polygala Polygqala Polygala Polygala Polygala Polygala Dianthus Thea chinensis Sims, Thé (feuilles). Dryobalanops Camphora Colebr.…. Camphrier de Bor- néo (bois). DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES PITTOSPORACÉES FAMILLE DES POLYGALACÉES calcarea Schultz (racines). vulgaris L. (racines). variabilis Kunth. (racines). Senega L., Polygala de Virginie (racines). depressa Wend. (racines). nemortwaqga Pomel (racines). oleifera Heckel (racines). FAMILLE DES CARYOPHYLLACÉES Caryophyllus L., OEillet (fleurs). FAMILLE DES TERNSTROEMIACÉES FAMILLE DES DIPTÉROCARPACÉES PR NT RUN PP. TU Peu RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 53 Dipterocarpus turbinatus Gærtn. Dipterocarpus incanus Roxb. Gurjum (bois). Dipterocarpus Alatus Roxb. Dipterocarpus grandiflorus Blanco (bois). Dipterocarpus verniciflorus Blanco (bois). FAMILLE DES MALVACÉES Hibiscus Abelmoschus L., Ambrette (graines). FAMILLE DES TILIACÉES Tilia ulmifolia Scop., Tilleul (fleurs). FAMILLE DES LINACÉES Erythroxylon Coca Lamk., Coca (feuilles). Erythroxylon monogynum Roxb. (bois). FAMILLE DES ZYGOPHYLLACÉES Bulnesia Sarmienti Lorenz., Gayac (bois). FAMILLE DE GÉRANIACÉES Pelargonium odoratissimum Willd. Ë Pelargonium capitatum Aït. Géranium Pelargonium roseum Wild. — P. Ra- (herbe). dula L'Hérit. Tropæolum majus L., Capucine (feuilles et fleurs). 54 | DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES RUTACÉES Xanthoxzylum piperitum D. C., Poivrier du Japon (fruits). Xanthozæylum Hamiltonianum Wall. (fruits). Xanthoxylum acanthopodium D. C., Wartara (fruits). Fagara octandra L. (bois). Evodia simplexz Cordem. (feuilles et racines). Ruta graveolens L., Rue (herbe). Barosma betulinum Baril. Barosma crenulatum Hook. Bucco (feuilles). Barosma serratifolium Willd. Empleurum serrulatum Aït. (feuilles). Pilocarpus Jaborandi Holmes, Jaborandi (feuilles ). Cusparia trifoliata Engl., Cuspare (écorce). Toddalia aculeata Lam. (plante entière). Amyris balsamifera L., Santal des Indes occiden- tales (bois). Clausena Willdenowu Wight et Arn. Les divers agrumes dont l'essence a pu être extraite sont des sous-espèces des trois espèces sui- vantes : x Citrus Aurantium L., Citrus medica L., Citrus nobi- lis Lour. On a souvent donné des noms spécifiques aux varié- tés utiles : | ei 1° Citrus Aurantium L. : a) Subspec. amara L. — Citrus Bigaradia Duhamel , Oranger à fruits amers (fleurs, fruits, feuilles et tiges). b) Subspec. Bergamia Risso et Poiteau, Bergamo- tier (fruits, feuilles et tiges). | È RÉPARTITION DES PLANTES À ESSENCES 55 Il existe dans cette sous-espèce une variété : Citrus Limetta Risso, Limettier (fleurs, fruits, feuilles et tiges). c) Subspec. sinensis Gall — Citrus Aurantium L. a-var. dulcis L., Oranger à fruits doux (fleurs, fruits, feuilles et tiges). G-var. decumana L., Pamplemousse (fruits). 2° Citrus medica L. a) Subspec. Bajoura Bonavia, Cédratier (fruits). b) Subspec. Limonum Hook., Citronnier (fruits, feuilles et tiges). Var. acida Brandis, Limettier des Indes occidentales. 3° Citrus nobilis Lam., Mandarinier (fruits, feuilles et tiges). FAMILLE DES BURSÉRACÉES Canarium luzonicum (Miq.) A. Gray, Elémi (bois résineux). Canarium Cumingu Engl. Dacryodes hexandra Gries. (bois résineux). Boswellia Carteru Birdw., Encens (bois résineux). Bursera Delpechiana Poisson, Linaloé (bois et graines). Balsamodendron Kafal Kunth, Opoponax du com- merce (bois résineux). Commiphora abyssinica Engl. ) Myrrhe (bois rési- Commiphora Schimperi Engl. neux). FAMILLE DES MÉLIACGÉES Cedrela odorata L. (bois). Fe ER Frs CPE LAS PSE ru EU 56 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES ANACARDIACÉES Pistacia Lentiscus L.. Lentisque (suc du tronc). Pistacia Terebinthus L. (suc du tronc). Schinus molle L.. Faux poivrier (fruits). Baronia polyqalhfolia Sm. FAMILLE DES LÉGUMINEUSES Genista tridentata L.. Carqueja. Melilotus, plusieurs espèces : mais c’est le M. offici- nalis Lam. qui possède des fleurs odorantes. a Psoralea bituminosa L. (feuilles). [Ke Amorpha fruticosa 1. $ Indigofera galegoïdes D. C. (herbe). ë Myroxylon perniferum L. (feuilles et bois). ; Myroxylon Pereiræ Klotzsch (Baume du Pérou). | Myrozylon balsamum Mill., Tolu (suc du bois). ; Myrocarpus fastigiatus Fr. Allem, Cabriuva (bois). ; Cæsalpina Sappan L., Brésillet (feuilles). | 4 Sindora Wallichi Benth. | 2 Copaifera officinalis L. LES Copaifera quyanensis Desf. 5224 Copaïfera coriacea Mart. Copahu (suc du Copaïfera Lansdorfii Desf. tronc). BE Copaifera confertiflora Benth. 4 : Copaifera oblongifolia Mart. : Copaifera rigida Benth. + Acacia cavenia Bert. Cid Acacia Farnesiana Willd. F FES Dipteryx odorata Wild. (fruit appelé fève Tonka). St Es / < RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 57 FAMILLE DES ROSACÉES De nombreuses plantes de cette famille renferment des glucosides susceptibles de donner, par dédouble- ment, du glucose, de l'aldéhyde benzoïque et de l'acide cyanhydrique. Nous reviendrons plus loin sur cette question. Énumérons les principales espèces dont on extrait des huiles essentielles : Prunus Persica Jess., Pêcher (noyau). Prunus Cerasus L., Cerisier (noyau). Prunus domestica L., Prunier (noyau). Prunus spinosa L., Prunellier (feuilles et fleurs). Prunus virginiana L. (écorce et feuilles). Prunus Laurocerasus L., Laurier-cerise (feuilles). Prunus Padus L. (écorce). Amygdalus communis L., Amandier (fruits). Spiræa Ulmaria L., Reine des prés (fleurs, racines, herbe). Geum urbanum L., Benoîte (racines). Rosa damascena Mill. Rosa centifolia L. Rosier (fleurs). Rosa alba L. FAMILLE DES SAXIFRAGACÉES Philadelphus coronarius L., Seringat (fleurs). FAMILLE DES HAMAMÉLIDACÉES Altingia excelsa Noranha (bois). Liquidambar orientalis Mil., Styrax (us). Liquidambar styraciflua L. (bois). PNR EL LT PR AN PNR de SR LT € TP De ER De D TOÈRS RS 58 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES MYRTACÉES Darwinia fascicularis Rudge (feuilles et tiges). Darwinia laxifolia À. Cunn. (feuilles et tiges). Leptospermum liversidgei Baker et Smith (feuilles et tiges). M. Leucadendron L., Cajeput (feuilles et Melaleuca, nombreuses es- tiges). | pèces, notamment M. viridiflora Brong. et Gris. Niaouli (feuil- les et tiges). Eucalyptus, nombreuses espèces (feuilles et uges). Backhousia citriodora F. Müller (feuilles et tiges). Calypthranthes paniculala Ruiz. et Pav. Pimenta officinalis Lindi., Piment, Poivre- giroflée ; ou tout-épice (baies et ue Pimenta acris Kastel, Bay (feuilles). Eugenia caryophyllata Thunb., Giroflier (fleurs). Myrtlus communis L., Myrte (feuilles, fruits). Myrtus Cheken Sprengel (feuilles). FAMILLE DES LYTHRACÉES Lawsonia inermis L., Henné (fleurs). FAMILLE DES TURNÉRACÉES Turnera aphrodisiaca Ward. Turnera diffusa Willd. Damiana (feuilles). RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 59 FAMILLE DES OMBELLIFÈRES Les plantes odoriférantes sont nombreuses dans cette famille. Très souvent l'huile essentielle y est distribuée dans tous les organes; mais les fruits sont particulière- ment riches en produits aromatiques. Eryngium campestre L. (herbe). Apium graveolens L., Céleri (feuilles et graines). Petroselinum sativum L., Persil (racines, feuilles et graines). Cicuta virosa L., Ciguë vireuse (racines et fruits). Conium maculatum L. (fruits), Grande Ciguë. Carum Carvt L., Carvi (herbe et fruits). Carum Ajowan Benth. et Hook., Ajowan (herbe et fruits). Pimpinella A nisum L., Anis (fruits). Pimpinella saxifraga L. (P. nigra Mill), Pim- prenelle (racines). Osmorrhiza longistyhis D. C. (racines). Cerefolium salivum Bess., Cerfeuil (herbe et graines). Athamanta Oreoselinum L., Persil de montagne (herbe). | OEnanthe Phellandrium Lam. (Phellandrium aquati- cum L.), Fenouil d’eau (fruits). : Silaus pratensis Bess., Silave (fruits). Meum alhamanticum Jacq. (racines). Pseudocymopterus anisatus Coult. Levisticum officinale Koch (Ligusticum Levisticum L.), Livèche (racine, herbe, graines). Angelica Archangelica L., Angélique (racines, herbe, graines). 60 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Angelica refracta Fr. Schmidt ) Angélique du Ja- Angelica anomala Lall. pon (racines). Ferula Opoponax Spreng., Opoponax vrai. Ferula Assa fœtida L., Assa fœtida. Ferula rubricaulis Boissier Galbanum (gomme Ferula galbaniflua Boissier et des tiges et ra- Buhse meaux). Ferula Sumbul Hook., Sumbul (racine). Dorema Ammoniacum D. Don. Gomme ammo- niaque (résine résultant d'une piqûre d’insecte). Peucedanum Ostrutium L.. Impératoire (racines). Peucedanum grande C. B. Clarke (fruits). Peucedanum officiiale L. (racines). : Pastinaca sativa L., Panais (racines et fruits). Anethum Fœniculum L., Fenouil (herbe, fruits). Anethum graveolens L., Aneth (herbe, fruits). Anethum Sowa D. C., Aneth des Indes orientales (fruits 1). Heracleum Sphondylium L., Berce (fruits). Heracleum giganteum Fisch. (fruits). Coriandrum sativum L., Coriandre (fruits). Cuminum Cyminum L., Cumin (fruits). Daucus Carota L., Carotte (racine et fruits). FAMILLE DES ARALIACÉES Aralia nudicaulis Blume (rhizomes). 1 FLucxiGer et Hanxsury, in Pharmacographia, ne considèrent pas l’Aneth des Indes orientales comme une espèce distincte; mais il y a lieu de l’envisager, ainsi que celui du Japon, comme appartenant à un genre spécial, tant à cause de ses caractères botaniques différents que de la composition de son essence. (UMNEYy, t. Lx1, p. 176.) bé , 2 UNE ER RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 61 FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES Sambucus nigra L., Sureau (fleurs). FAMILLE DES RUBIACÉES Gardenia, nombreuses espèces, Gardénia (fleurs). Chione glabra D. C., Palo blanco (bois). Coffea arabica L., Café d'Arabie (fruits). Asperula odorala L., Aspérule odorante. FAMILLE DES VALÉRIANACÉES Nardostachys Jatamansi D. C. (rhizomes). Valeriana officinalis L., Valériane (racines). Valeriana officinalis L. var. angustifolia Miq.. Valé- riane du Japon ou Kesso (racines). Valeriana celtica L., Nard ou: Valériane celtique (racines). FAMILLE DES COMPOSÉES La famille des Composées est une de celles qui ren- ferment le plus grand nombre de plantes à essences. Ageratum conyzoïdes L. (herbe). Eupatorium Capillifolium (Lam.) Small., Fenouil des chiens (parties aériennes). Eupatorium triplinerve Wall., Ayapana. Liatris odoratissima Wal. Solidago canadensis L. Solidage Solidago odora Ait. (parties aériennes). Le parfum chez la plante. 2* 62 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES : Solidago rugosa Mäll. (herbe). Erigeron canadense L. (herbe). Blumea balsamifera D. C. (parties aériennes). Blumea lacera D. C.. (plante entière). Sphæranthus indicus L. (racines). Helichrysum Stæchas D. C.. Immortelle (parties aériennes). Helichrysum angustifolium D. C. (parties aériennes). Inula Helenium L., Aunée (racmes). Inula viscosa Ait. (parties aériennes). Inula graveolens Desf. Osmilopsis asleriscoïdes Cass. (herbe). Ambrosia artemisiæfolia L. (parties aériennes). Dahlia variabilis Desf., Dahlia (Bulbes). Anthemis nobilis L., Camomille romaine (fleurs). Anthemis Cotula L., Camomille des chiens (fleurs). Achillea Millefolium L., Millefeuille (fleurs). Achillea nobilis L.. Millefeuille noble (herbe, fleurs, graines). Achillea moschata Wulfen, [va (parties aériennes). Achillea coronopifolia Willd. Achillea Ageratum L. (parties aériennes). Chrysanthemum indicum L. (feuilles). Matricaria Chamomilla L., Camomille des champs (fleurs). - | Matricaria Parthenium L., Matricaire (parties aériennes). Tanacetum vulgare L., Tanaisie (parties aériennes). Tanacetum Balsamuita L., Balsamite (parties aériennes). | Tanacetum boreale Fisch. (herbe). Artemisia vulgaris L., Armoise (plante entière). D ee en lee ee ee RL PES a Se ED | DEN. : d : RÉPARTITION DES PLANTES À ESSENCES 63 Artemisia vulgaris L. du Japon, Yomugi (plante entière). Artemisia frigida Willd: (herbe). Artemisia Absynthium L., Absinthe (plante entière). Artemisia Ludoviciana Nutt. (herbe). Artemisia Dracunculus L., Estragon (herbe). Artemisia caudata Michx (herbe). Artemisia variabilis Tenore. Artemisia annua L. (herbe). Artlemisia maritima L. var. Stechmann, Semen-con- tra (bourgeons floraux). Artemisia qallhca Willd. (herbe). Artemisia Barrelieri Bess. (herbe). Arthemisia qlacialis L., Genépi des Alpes (herbe). Artlemisia herba alba Asso. Petasites officinalis Mœnch. (racines). Erechthites hieracifolia Raf. (herbe). Arnica montana L., Arnica (racines et fleurs). Carlina acaulis L., Carline (Re Atractylis ovata Thunb. FAMILLE DES ÉRICACÉES Ledum palustre L., Lédon (plante entière). __ Gaultheria procumbens L., Wintergreen (plante entière). Gaultheria punctata Blume (feuilles). Gaultheria leucocarpa Blume (feuilles). FAMILLE DES MONOTROPÉES Monotropa Hypopitys L. (parties aériennes). cette famille. Z SR MaR MECS DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES FAMILLE DES PRIMULACÉES < 4 1 Primula veris L., Primevère (racines). 5 FAMILLE DES STYRACÉES 4 Styrax benzoin Dryander, Benjoin (résine). 4 3 as ini FAMILLE DES OLÉACÉES ana 3 Jasminum grandiflorum L., Jasmin (fleurs). FAMILLE DES CONVOLYULACÉES - Convolvulus scoparius L. (racines). y Convolvulus Jloridus L. (racines). FAMILLE DES VERBÉNACÉES Lantana Camara L. (herbe). Verbena triphylla L'Hérit., Verveine (plante entière). Vitex trifolia L. (feuilles). : FAMILLE DES LABIÉES Nombreuses sont les plantes à parfums appartenant à Ocimum Basilicum L., Basilic (parties Se Fa Ocimum canum Sims. Hyptlis spicata Poit. Lavandula vera D. C., Lavande (parties aériennes). Lavandula spica D. C., Aspic (parties aériennes). Lavandula Stæchas L. (parties aériennes). Lavandula dentata L. (parties aériennes). Lavandula pedunculata Ca. (parties aériennes). RP EMA dupe Pogostemon comosus. Miq. (feuilles). Pogostemon Patchouly Pellet, Patchouli (feuilles). Mosla japonica Maxim. (herbe). Mentha viridis L. (M. crispa Roth.), Menthe crépue ou M. verte d'Amérique, d'Allemagne et de Russie (parties aériennes). Mentha citrata Ehrh. (parties aériennes). Mentha aquatica L., Menthe aquatique (parties aériennes). Mentha arvensis L.,Menthe sauvage (parties aériennes). Mentha arvensis L. var. piperascens, Menthe poivrée du Japon (parties aériennes). Mentha canadensis L., Menthe du Canada ( parties aériennes ). Mentha Puleqium L.. Menthe Pouliot (parties aériennes). Mentha piperita L., Menthe poivrée (parties aériennes). Lycopus virginicus L. (herbe). Cunila Mariana L. (herbe). Bystropogon origanifolius L'Hérit. Pycnanthemum lanceolatum Pursh. (herbe). Pycnanthemum incanum Michx (herbe). Origanum vulgare L., Origan (parties aériennes). Origanum Majorana L., Marjolaine (parties aériennes). Origanum hirtum Link., Origan de Trieste (herbe). Origanum smyrnæum L., Origan de Smyrne (herbe). Origanum Dictamnus L. Thymus vulgaris L., Thym (parties aériennes). Thymus Serpyllum L., Serpolet (parties aériennes ). Thymus capitatus Hoffmgg. et Link (herbe). Satureia horlensis L., Sarriette des jardins (parties aériennes). NW 66 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Satureia montana L., Sarriette des montagnes (herbe). Satureia Thymbra L. Hyssopus officinalis L., Hysope (herbe). Hedeoma puleqioïdes Pers., Pouliot d'Amérique (tiges et feuilles). Calamintha Nepeta Savi. Melissa Calamitha L. Melissa officinalis L.. Mélisse (parties aériennes). Salvia officinalis L., Sauge (parties aériennes). Salvia sclarea L., Sauge sclarée (parties aériennes). Salvia triloba L. Monarda punctata L. Monarda didyma L. } Monarde (herbe). Monarda fistulosa 1. Monarda citriodora Cerv. (herbe). Rosmarinus officinalis L., Romarin (parties aériennes). Lophanthus anisatus Benth. (herbe). Nepeta Cataria L. Glechoma hederacea L.. Lierre terrestre (feuilles). FAMILLE DES CHÉNOPODIACÉES Chenopodium ambrosioïdes L. var. anthelminticum Gray, Semen-contra d'Amérique (plante entière). FAMILLE DES POLYGONACÉES Polygonum Persicaria L., Persicaire. FAMILLE DES ARISTOLOCHIACÉES Asarum europæum L.. Asaret (racines). Asarum canadense L., Serpentaire du Canada (ra- cines). PR Re PC CEE BR ua Ur co OR Ne TR NE MR, re PE Je CEE FNEN RER NS da a £ & L ‘ | F ESA ta Ù ? Le . Le RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 67 Asarum arifolium Michx (racines et feuilles). Asarum Blumei Duch. Aristolochia Serpentaria L., Serpentaire de Virginie (racines). Arislolochia reliculata Nutt. (racines). Aristolochia Clematitis L. (plante entière). FAMILLE DES PIPÉRACÉES Piper nigrum L., Poivre (baies). + Piper lungum L., Poivre long noir (baies). Piper ovatum Vahl. (feuilles). Piper Lowong Blume (fruits). Piper Clusu C.'D. C., Poivre des Aschantis (fruits). Piper Cubeba L., Cubèébe (baies). Piper angustifolium Ruiz et Pav., Matico (feuilles ). n/ Piped Betle L., Bétel (feuilles). Piper Volkensü C. D. C. Potomorphe (Piper) umbellata Miq. (feuilles). Arthranthe Se Miq., Piper geniculatum Sw. (feuilles). Otionia anisum Spreng., Piper Jaborandi Vell. (racines). FAMILLE DES MYRISTICACÉES Myrishica officinalis L., Muscadier (fruit). FAMILLE DES MONIMIACGÉES Peumus Boldus Molina, Boldo (feuilles). Ciütriosma oligandra Tul. (feuilles et écorce). DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Citriosma cujabana Mart. (feuilles et écorce). Citriosma Apiosyce Mart. (feuilles et écorce). Espèce non déterminée, Para-coto (écorce). FAMILLE DES LAURACÉES Cryplocarya moschata Nees (fruits). Criptocarya pretiosa Mart., Laurier-nèfle (écorce). Cinnamomum zeylanicum Nees, Cannelle de Ceylan (racines. écorce, feuilles). Er, Cinnamomum Cassia Siebold, Cannelle de Chine (tiges. pétioles, feuilles). Cinnamomum Louretrit Nees, Cannelle du Japon (toutes les parties du végétal). Cinnamomum Kiamis Nees (écorce). Cinnamomum Culilawan Blain, Culilawan (écorce). Cinnamomum pedunculatum Nees (écorce). Cinnamomum Wightit Meissn. (écorce). Cinnamomum Olveri F. M. Bailey (écorce). Cinnamomum pedatinervium Meissn. (écorce). Persea caryophyllata Mart., Cannelle giroflée (écorce). Persea gralissima Gærtn., Avocatier (feuilles). Ocotea usabarensis Engl. (écorce). Ocotea caudata Mez., Bois de rose (bois). Ocotea spec. ?, Laurier de la Guyane (bois). Nectandra Puchury Nees, Puchurim (cotylédons). Nectandra Caparrapt, Caparrapi ou Canelo (exsuda- üon du tronc). Nectrandra spec. ?, Camphrier du Venezuela (bois). Sassafras officinale Nees et Eberm., Sassafras (bois et feuilles). | Laurus camphora L., Camphrier (bois et feuilles). < + - LT RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 69 Laurus nobilis L., Laurier (feuilles et baies). Laurus Benzoin L., Laurier -benjoin (toutes les par- ties du végétal). Tetranthera polyantha var. citrata Nees (écorce, feuilles et fruits). : Umbellularia californica Nutt., Laurier de Californie - (toutes les parties du végétal). Lindera sericea Blume, Kuro-mo]i (toutes les parties du végétal). Espèce inconnue, Massoy (écorce). Espèce inconnue, « Apopine. » / FAMILLE DES THYMÉLÉACÉES Gonostylus Miquelianus T. et B. (bois). - _ FAMILLE DES SANTALACÉES Santalum album L., Santal des Indes orientales (bois). 4 Santalum Preissianum Miq., Santal de l'Australie méridionale (bois ). Santalum Cygnorum Miq., Santal de l'Australie occi- dentale (bois). tnt MN 4 6 El . . L Santalum Yasi Seen., Santal de Fidschi (bois). 4 Santalum spec., Santal d'Afrique (bois). ‘ ; FAMILLE DES EUPHORBIACÉES E- Croton Eluteria Bennett, Cascarille (écorce). Stllingia sylvatica L. (racines). 2 Myrica cerifera L. Bayberry (feuilles). Ée L Où “rrisiiiles FAMILLE DES URTICACÉES Humulus Lupulus L.. Houblon (cônes). _. 9 Cannabis sativa L. RSR 2 Cannabis indica Lamk. Chanvre (herbe). HS É Pilea spec. FRSR AT D 5 FAMILLE DES JUGLANDACÉES - Juglans regia L.. Noÿer (feuilles). # L . FAMILLE DES MYRICACÉES Myrica Gale L. (feuilles). Myrica asplenifolia Endl., Sweet Fern (feuilles) FAMILLE DES BÉTULACÉES Betula lenta L., Bouleau (écorce). FAMILLE DES SALICACÉES | . _Populus nigra L., Peuplier (bourgeons). FAMILLE DES BURMANNIACÉES Tcica heptaphylla Aubl., Coniois (résine). #4 EE : . # RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 74 FAMILLE DES ORCHIDACÉES Aceras anthropophora KR. Br. Angræcum-.fragans Thon. (feuilles). Vanilla planifolia Andr., Vanillier (gousses). Varulla pompona Schiede, Vanillon de la Guade- loupe. Vanilla Gardnerti Rolfe, Vanille du Brésil. Varulla appendiculata Rolfe. Vanilla odorata Presl. Vanilla phæantha Rchb., Vanille de la Jamaïque. FAMILLE DES ZINGIBÉRACÉES Kæmpferia Galanga L. (racines). Kæmpferia rotunda L. (racines). Hedychium coronarium Kæœn. (fleurs). Curcuma longa L., Curcuma (racines). - Curcuma Zedoaria Roscæ, Zédoaire (tubercules). # Amomum Cardamomum L., Cardamome de Siam / (graines). Amomum , Melequeta Roscæ, graine de Paradis (graines). Amomum aromaticum Roxb.. Cardamome du Ben- gale (fruits). Amomum spec., Cardamome du Cameroun (fruits). Amomum angustifolium Sonner., Cardamome de Korarima (racines, feuilles et fruits). Amomum Mola K. Schum. Elettaria Cardamomum White et Maton, Cardamome de Ceylan, de Malabar, de Madras (fruits). Ld LL EC UN OUT, ER PT IRL NT EE EP TN, PRE Le É PERS | re Z TRE ET 7 Re re À RSR TI ER ne y > | : L ‘ : g Zingiber officinale Roscæ, Gingembre (rhizomes). Alpinia Galanga Salisb., Galanga (rhizomes). Alpinia Malaccensis Roscæ (rhizomes). | Alpinia nutans Roscæ (racines). FAMILLE DES IRIDACÉES Iris florentina L. ) | | Iris pallida L. Iris (rhizomes). es Iris germanica L. Crocus sativus L., Safran (styles). FAMILLE DES AMARYLLIDACÉES À Polianthes tuberosa L., Tubéreuse (fleurs). Narcissus Tazetta L.. Narcisse (fleurs). Narcissus Jonquilla L., Jonquille (fleurs). | FAMILLE DES LILIACÉES Aloë vulgaris Lamk., Aloës. Xanthorrhæœa hastile R. Br.. Xanthorrhée. Allium sativum L., Al (plante entière). Allium Cepa L., Oignon (plante entière). Allium ursinum L., Ail des ours (plante entière). Scilla festalis Salisb. (Endymion nutans Dum.), Jacinthe sauvage. tt : Schænocaulon officinale À. Gray, Cévadille (graines). FAMILLE DES PANDANACÉES Pandanus odoratissimus Hort., Vaquois (fleurs). "JE LA NA FPS ae pin AR LE SR TP RS EE a à cé, ” PDT, RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 13 FAMILLE DES ARACÉES + Acorus Calamus L., Acore (racines). FAMILLE DES GRAMINÉES Nous avons à signaler plusieurs espèces odorantes du genre Andropogon. Récemment M. le D' Otto Sraprt a publié une étude du plus haut intérèt sur les diverses -espèces d'Andropogon. Il a fait une division en trois genres, dont voici les espèces : Cymbopogon Schænanthus Spreng. (Andropogon Schœnanthus L., A. laniger Desf., A. Jwarancusa subsp. laniger Hook. f.). Ne pas confondre cette plante (Andropogon Schœnanthus L.) avec l'A. Schænanthus Flück. et Hanb., qui est le Palma rosa. Cymbopogon lwarancusa Schult. (Andropogon lwa- rancusa Jones). Cymbopogon Nardus Rendle (Andropogon Nardus L.), Citronnelle (herbe). Il en existe deux variétés : le « Maha pangiri » et le « Lana batu ». Cymbopogon confertiflorus Stapf (Andropogon confer- lLiflorus Steud., A. nilagiricus Hochst., A. Nardus var. nilagiricus Hack.). Cymbopogon flexuosus Stapf (Andropogon flexuosus Nees ex Steud., A. Nardus var. flexuosus Hack.), Lemon grass de Malabar ou de Travancore (herbe). Cymbopogon coloratus Stapf (Andropogon coloratus Nees, A. Nardus var. coloratus Hook. f.). 1 Orro SraPr, 1906, n°8, p. 297. Le parfum chez la plante. 3 74 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Ja citratus Stapf (Andropogon citratus D. C., A. citriodorum Desf.. A. Roxburghu Nees, 2 .. Hack., A. Schœnanthus L., A. Nardus var. ceriferus Hack., Schœænanthum amboïinicum Rumph.), Lemon grass (herbe). 6 | Cymbopogon Martini Stapf (C. Martinianus Schult., A. Martini Roxb., A. pachnodes Trin., A. Calamus aromalicus. Royle, A. nardoïdes, x, Nees, A. Schœnan- thus Flück. et Hanb. [et non L.], A. Schænanthus var. genuinus Hack., A. Schœnanthus var. Martini Hook. f.), Palma rosa (herbe). Il existe deux dérivés bâtards de cette plante : le « Sofia » (Ginger grass) et le « Motia » (Palma rosa). Cymbopogon cæsius Stapf (Andropogon cæsius, x et b, Nees, À. Schœnanthus var. cæsius Hack.). Cymbopogon polyneuros Stapf (A. polyneuros Steud., A. vwersicolor Nees, À. Schænanthus var. versicolor Hack., À. nardoïdes B. minor Nees ex Steud.). = Vetiveria zizanioïdes Stapf (Andropogon muricalus Retz, À. squarrosus Hack., Veliveria muricata Gri- seb., etc.), Vétiver (racines). Andropogon odoratus Lisb. À la même famille appartient l’Anthoæanthum odo- ratum L., Flouve odorante. FAMILLE DES ABIÉTACÉES Pinus, nombreuses espèces, Pins (suc du tronc, aiguilles, bourgeons). | Cedrus Libant Barrel., Cèdre du Liban (bois). Cedrus Atlantica Manetti, Cèdre de l'Atlas. | d RÉPARTITION DES PLANTES A ESSENCES 75 Larix europæa D. C.(Larix decidua Mill), Mélèze (suc du tronc. feuilles). Larix americana Michx. j; Picea excelsa Lamk., Sapin rouge (aiguilles et cônes). Picea nigra Link (Picea rubra À. Dietr.) (aiguilles et cônes). Tsuga canadensis Carr. ( Picea canadensis Link ) (aiguilles et cônes). Abies alba Mill. (Abies pectinata D. C.), Sapin argenté. Abies balsamea L. Abies canadensis Michx Baume du Canada. Abies Fraseri Pursh. Abies cephalonica Link (Abies Reginæ Amaliæ Heldr.) (bourgeons). Sequoïa giqantea Torrey, Arbre géant de Californie (aiguilles). Cryplomeria japonica D. Don. FAMILLE DES CUPRESSACÉES Calltris quadrivalvis Vent., Sandaraque (résine). Thuya (Biota) orientalis L. (racines). Thuya occidentalis L., Thuya (rameaux). Thuya articulata Wahl. Thuya plicata Donn. Cupressus sempervirens L., Cyprès (rameaux). Cupressus Lambertiana Hort. (C. macrocarpa Hartw.) (feuilles). Chamæcyparis obtusa Sieb. et Zucc., Hinoki (feuilles). Juniperus communis L. Genévrier (baies). Juniperus oxycedrus L. ( VA 1 . L: LE TT LE Let, MALTTSe ue d'A, ER ER 17 a. PPS DT Pas EN 1 V3 A VA WT Dr M DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES —| (ep) Juniperus Sabina L., Sabine (rameaux). Juniperus virginiana L., Cèdre (bois et feuilles). Juniperus phœnicea L. (rameaux). Juniperus thurifera L. var. Gallica (rameaux). Juniperus chinensis L. FAMILLE DES POLYPODIACÉES Parmi les Cryplogames on n’a rencontré jusqu'ici qu'une seule plante à essence : | Polysticum Filix-mas Roth., Fougère mâle (rhi- zomes). Les constituants des essences et leur distribution dans le règne végétal. Nous n'avons pas à entreprendre 1ci l'étude chimique des principes constitutifs des huiles essentielles. Mais, pour rendre compréhensible l'exposé que nous aurons à faire, en même temps que pour remphr le programme que nous impose le titre de ce travail, nous énumérerons, - en les groupant d’après leurs fonctions chimiques d’abord, et ensuite selon leurs qualités de composés ter- péniques ou non terpéniques, les principales substances dont l'analyse a révélé la présence dans les huiles essen- telles. Nous nous appuierons d’ailleurs, pour établir une méthode d'exposition, sur les généralités qui ont trouvé place dans le précédent chapitre (voir p. 21). En même temps que chacun des principes immédiats contenus dans les huiles essentielles, nous indiquerons HYDROCARBURES 17 les végétaux dans lesquels ils ont été caractérisés. Et ceux-ci seront groupés par familles. Les constituants des essences n’ont pas toujours été identifiés d'une façon rigoureuse. En pareil cas, nous ferons suivre le nom de la plante d'un point d'inter- rogation. Hydrocarbures. I. — HYDROCARBURES TERPÉNIQUES Il existe très peu d'huiles essentielles qui ne ren- ferment un ou plusieurs hydrocarbures terpéniques. Ces corps, souvent très abondants, ne contribuent néanmoins que d’une façon secondaire au parfum. Ferpènes: CASE ec CU. Les représentants les plus répandus de la classe des hydrocarbures terpéniques sont les terpènes proprement dits, CH. Ces corps fixent les halogènes et les acides halogénés par voie d'addition. Le nombre de molécules d'hydracides qu'ils peuvent fixer ainsi va nous amener à les classer en trois catégories : 1° les terpènes divalents, 2° les terpènes trétravalents, 3° les terpènes hexavalents. 1° TErPÈNEs CH prvarexrs. — Ils fixent une molé- cule d'hydracide ou deux atomes d’élément halogène. Les terpènes naturels appartenant à ce groupe sont : le pinène ou térébenthène', le camphène et le fenène. Pinène. — On peut transformer le pinène en cam- 1 MM. G..-B. Franxrorter etF.-C. Frary (t. XX VIII, p. 1461) ont mentionné un terpène, le firpène, très voisin mais différent du pinène. L'étude de ce corps n'est encore qu'ébauchée. 18 © DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES - phène et passer de ce dernier, par hydratation , à un alcool, l’isobornéol, C!‘H!$0, qui. par oxydation, donne une cétone, CH1O, le camphre. Le pinène est sus- ceptible de se convertir en un alcool, CHO, le ter- pinéol. Le pinène est le terpène le plus répandu dans les huiles essentielles, où on le rencontre sous la forme dextrogyre, lévogyre ou inactive : | Famille des Magnoliacées : Badiane. Famille des Anonacées : Cananga et Ylang-ylang. Famille des Canellacées : Ce PL Famille des Pittosporacées : Pitlosporum undulatum Guill. Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rutacées : Rue (?), Oranger à fruits amers (fleurs, feuilles ?), Bergamotier (fruits) (?), Citron- nier (fruits). Famille des Burséracées : Dacryodes hexandra Gries., Myrrhe. Famille des Anacardiacées : Lentisque, Faux poi- -vrier (?). Famille des Myÿrtacées : Darwiniana taxifoha A. Cunn., Leplospermum liversidqei B. et Sm., Cajeput, Niaouli, Æucalyptus lessellaris F. v. M., E. trachy- phloia K. v. M., E. corymbosa Sm., E. intermedia R. T. B., Æ. eximia Schauer., E. botryoïdes Sm., ÆE. robusta Sm., ÆE. saligna Sm. var. palhdivalvis, E. nova-anglica D. et M., E. umbra R. T. B., E. dex- tropinea R. T. B., €. Wüilkinsoniana KR. T. B:, E. lævo- pinea R. T. B., £. Bæuerleni F. v. M., E. propinqua D. et M., E. affinis D. et M., E. paludosa R. T. B., E. lactea R. T. B., E. rubida D. et M.. E. intertexta i b Er 1e 4 « Y L s > = ‘+, Y € à 4 4 RARE 05: “Ed GuL 7 No LME NEED ASTR L° L'éru mer l AIRE PORT LES EE? £ PAPE À HYDROCARBURES 19 R. T. B., Æ. maculata Hook., E. nucrocorys F. vx. M., E. hemilampra F. v. M., E. quadrangulata D. et M., E. conica D. et M., E. Bosistoana F. v. M., Æ. euge- nioïdes Sieb., E. paniculata Sm., E. resinifera Sm., E. polyanthema Schau, E. Behriana F. v. M., E. Rossu B. et Sm,. E. nucrantha D. C., E. pendula A. Cunn., €. dealbata À. Cunn.. Æ. lereticarnis Sm. var. PT PE RS DIS NT RS 9 Pa a . ms RH LUE - linearis, E. rostrata Sch. var. borealis, E. maculosa R. T. B., €. camphora KR. T. B., E. punctata D. C.. E. squamosa D. et M., E. Bridgesiana KR. T. B., E. goniocalyæ F. v. M., Æ. bicolor À. Cunn., Æ. viminalis var. (a). Æ. populifolia Hook., Æ. longifolia Link et Otto, E. Maiden F.v. M., Æ. globulus Labill., E, pul- verulenta Sims... E. cinerea F. v. M.. F. Stuartiana F. v. M. var. cordata, E. Morrisui R. T. B., E. Smu- thü R. T. B., Æ. sideroxylon À. Cunn., £. Cambagei D. et M., E. polybractea R. T. B., E. dumosa A. Cunn., £. Oleosa F. v. M., E. cneorifoha D. C., E. stricta Sieb. (E. mucrophylla A. Cunn., Æ. Cun- ninghamit G. Don.), E. melliodora À. Cunn., Æ. ova- lifolia R.T. B. var. lanceolata, E. tereticornis Sm.. E. punctata D. C. var. didyma, E. gracilis F, v. M., 3 & E. viridis R.T. B., E. Woollsiana R. T. B.. E. albens Miq., Æ. hemiphloia F. v. M., E. viminalis Labill., E. rostrata Schlecht, E. ovalifolia R. T. B., Æ£, ango- phoroïdes R. T. B., E. fastiqata D. et M., E. macro- rhyncha F. v.M., E. capuellata Sm., E. pilularis Sm., E. acmenoïdes Schau. (£Æ. triantha Link), ÆE. fra- œinoïides D. et M., E. Fletcheri R. T. B.., E. micro- theca F. v. M. (E. brachypoda Turcz.), E. sidero- æylon À. Cunn. var. pallens, E. crebra F. v. M., E. _ siderophloïa Benth., E. melanophloïa F. v. M., E. Pt Pi OUI M ET DD D ed ENS SL mi LIT NE PER NES TN : > 80 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES A. ‘4 amygdalina Labill., £. Luehmanniana F. v. M., E. 4 dives Schau., E. radiata Sieb., E. Macarthuri D. et M., e. E. aggregata D. et M., E. apiculata B. et Sm., E. lRis- | À dont Hook.. E. cordata Labill., £. odorata Behr., E. E. carnea R. T. B., E. calophylla R. Br., E. dwersicobor F. v. M., E. salmonophloïia F. v. M., E. redunca Schauer, Æ. occidentalis Endl.. E. marginata Sm., E. salubris F. v. M., Myrte. Famille des Ombellifères : Assa fœtida (?), Fenouil doux, Coriandre, Carotte sauvage. Famille des Valérianacées : Valériane. Valériane du Japon. Famille des Composées : Solidage, Immortelle (?), Absinthe (?). Famille des Labiées : Basilic de la Réunion, Lavande, Menthe crépue, Menthe poivrée, Thym, Thy- mus capitatus Hoffmgg. et Link, Satureia Thymbra L., Hedeoma pulegioïdes Pers., Calamintha Nepeta Sai., Sauge, Romarin. Famille des Aristolochiacées : Asaret, Asarum arifo- lium Michx, Serpentaire du Canada. Famille des Pipéracées : Cubèbe (?)}. Famille des Myristicacées : Muscadier (fruit). Famille des Lauracées : Cannellier de Ceylan, Avo- catier, Sassafras (bois et feuilles), Camphrier (bois et feuilles}, Laurier noble (feuilles et baies), Laurier de Californie, Massoy, Apopine. Famille des Urticacées : Pilea. Famille des Zingibéracées : Galanga, A/pinia Malac- censis Roscæ. Famille des Abiétacées : Nombreuses espèces de Pins et de Sapins, Baume du Canada. A ner pp RER Nr SR tr ES ee oRL HYDROCARBURES st Famille des Cupressacées : Sandaraque, Thuya, Cyprès, Genévrier (baies), Sabine ?. Si l'on tient compte du grand nombre d'espèces d'Eucalyptus dont les essences renferment du pinène, on est amené à conclure que c'est la famille des Myr- tacées qui, dans l’état actuel de nos connaissances, fournit le plus fréquemment le terpène en question. Ce même composé se rencontre très souvent aussi dans la famille des Abiétacées, et principalement dans les huiles essentielles extraites soit des résines, soit des aiguilles ou des cônes des différentes espèces de Pins et de Sapins. Camphène. — On rencontre à l'état naturel le cam- phène droit, le camphène gauche et des mélanges des deux isomères optiques. Le camphène que l'on obtient par transformation du pinène est solide ; mais celui qui existe à l’état naturel est généralement liquide. Il a été cependant extrait à l’état solide de l'essence de Pinus sibirica Turcz. Étudions sa distribution dans le règne végétal. Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (feuilles?, fleurs), Bergamotier (fruits ?), Oranger à fruits doux (feuilles, fleurs), Citronnier (feuilles et fruits). Famille des Myrtacées : Eucalyptus globulus Labill., Myrte. | Famille des Ombellifères : Fenouil. Famille des Valérianacées : Valériane, Valériane du Japon. Famille des Composées : Millefeuille noble, Arte- misia herba alba Asso. Famille des Labiées : Aspic, Romarin. PS À es peut “':ù Re -n 2 = à TT Famille des Lauracées : Cannellier du Japon, Cam- phrier (bois et feuilles?). RE Famille des Zingibéracées : Gingembre. Famille des Graminées : Citronnelle. Famille des Abiétacées : Pin (térébenthine), Pin de Sibérie. Famille des Cupressacées : Cyprès. Fenène. — Ce terpène est très rare. Il n’a été signalé jusqu'ici que dans l’Eucalyptus qlobulus Labill. (fa- mille des Myrtacées) et dans l'essence de térébenthine (famille des Abiétinées). 2° TErRPÈNESs C10H16 QuaprivaLENTs. — Ils fixent deux molécules d'hydracide ou quatre atomes d'élément halogène. Ce sont : le sabinène, le limonène, le dipen- tène, le terpinolène, le terpinène, le sylvestrène, le phellan- drène. Sabinène. — Le sabinène possède des relations étroites avec le terpinène, avec les composés de la série du thuyol que nous mentionnerons plus loin et aussi avec le terpinénol. Il a été décelé dans les plantes sui- vantes . Famille des Labiées : Marjolaine. - Famille des Urticacées : Pilea. Famille des Zingibéracées : Cardamome de Ceylan. Famille des Cupressacées : Sabine. Limonène. — On trouve le limonène et sa forme racémique, le dipentène, parmi les produits de déshy- dratation d’un alcool tertiaire naturel, C#H#O, le linalol. On peut convertir assez aisément le limonène en une cétone, C!H!0, la carvone, que l’on rencontre dans plusieurs huiles essentielles. | Le limonène est très répandu dans la nature. On le | ae Rs: STRESS 2 ASE DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES } nr [A a fe 1 k \ pr M TRE Asa U HYDROCARBURES 83 rencontre sous la modification dextrogyre ou sous la modification lévogyre. Sa forme racémique correspond au dipentène. Famille des FAP : Pittosporum undulatum Guill. Famille des re : Rue (?), Bucco. Oranger à fruits amers (feuilles), Bergamotier (fruits), Oranger à fruits doux (feuilles, fleurs, fruits), Cédratier (fruits), Citronnier (feuilles, fruits), Limettier (fruits), Manda- rinier (fruits). Famille des Burséracées : Elémi de Manille, Dacryodes hexandra Gries (?), Myrrhe. Famille des Myrtacées : Niaouli, Eucalyplus Staige- riana F. v. M. Famille des Ombellifères : Céleri, Carvi. Fenouil de Macédoine, Aneth. Famille des Composées : Solidage (?), Ærigeron canadense L. Famille des Verbénacées : Verveine (?). Famille des Labiées : Menthe crépue, Menthe pou- hot, Menthe poivrée, Bystropogon origanifolius L'Hé- rit., /ledeoma pulegioïdes Pers., Monarda punctata L., _Monarda fistulosa L., Monodora myristica Dunal. Famille des Lauracées : Kuro-moji, Massoy. Famille des Zingibéracées : Cardamome de Mala- bar. Famille des Graminées : Ginger grass, Lemon grass. - Famille des Abiétacées : Pin de Finlande, Sapin (aiguilles et bourgeons), Cèdre (feuilles). | Dipentène. — Ce terpène se trouve distribué comme suit : Che a Re RE RS L #4 + #5 5 Es ar] 84 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES , MX > z à Fa . sc” “ Famille des Rutacées : Wartara, Bucco, Oranger à fruits amers (fleurs), Bergamotier (fruits). Famille des Burséracées : Elémi, Encens, Myrrhe. Famille des Myrtacées : Myrte, Myrtus Cheken Spr. Famille des Ombellifères : Fenouil. Famille des Composées : Solidage. Famille des Valérianacées : Valériane du Japon. Famille des Labiées : Menthe pouliot, Thymus capi- tatus Hoffmgg. et Link, Hedeoma pulegioïdes Pers. Famille des Aristolochiacées : Asaret. Famille des Pipéracées : Poivre (?), Cubèbe. Famille des Myristicacées : Muscadier. Famille des Lauracées . Camphrier (bois), Kuro- moJi, Massoy, Apopine. Famille des Euphorbiacées : Cascarille. Famille des Urticacées : Houblon. Famille des Zingibéracées : Cardamome de Cey- lan (?). Famille des Graminées : Palma rosa, Ginger grass, Lemon grass, Citronnelle. Famille des Abiétacées : Pinus sylvestris (aiguilles), Térébenthine, Pin de Sibérie (aiguilles), Sapin rouge, Sapin de Finlande. Famille des Cupressacées : Sandaraque (?). Terpinolène. — Signalé dans l'essence d'Elémi de Manille (Burséracées). Terpinène. — 1 n’a été signalé jusqu'ici que dans l'essence d'Elémi de Manille (Burséracées), de Marjo- laine (famille des Labiées), et dans l'essence de Car- damome de Ceylan (famille des Zingibéracées). Sylvestrène. — Sans être très répandu, le sylves- trène est moins rare que le terpinène. | HYDROCARBURES 85 Il a été mentionné, mais non identifié rigoureuse- ment, dans une Burséracée. le Dacryodes hexandra Gri- seb., sous forme lévogyre. On le trouve doué d’un pouvoir rotatoire à droite, chez un certain nombre d'Abiétacées : Pinus sylve- stris (aiguilles), Pinus punulio Hænke, Pin de Suède, Pin de Finlande ; et chez une Cupressacée : Cyprès. Phellandrène. — 11 est intéressant de mentionner que le phellandrène donne, par oxydation, de l’euca- lyptol ou cinéol, oxyde CtH'0 très répandu dans les essences et en particulier danses essences d'Eucalyptus. Le phellandrène est particulièrement fréquent, chez les Ombellifères et les Myrtacées ; un très grand nombre d'Eucalyptus élaborent ce terpène. Famille des Magnoliacées : Badiane. Famille des Gratis. Géranium. Famille des Rutacées : Citronnier (fruits). Famille des Burséracées : Elémi, Encens. Famille des Anacardiacées : Faux poivrier. Famille des Légumineuses : Brésillet. Famille des Myrtacées : Eucalyptus robusla Sm., E. mellodora À. Cunn., E. ovalifolia R.T. B., E. ova- hfolia R. T. B. var. lanceolata, E. viminalis Labill. , E. rostrala Schlecht, £. Dawson R. T. B., E. ango- phoroïdes R. T. B., Æ. fastigata D. et M., E. macro- rhyncha EF. v.M., E. capitellata Sm., E. nigra R. T. B., E. pilularis Sm., E. Planchoniana F. vx. M., E. acme- noïdes Schau., E. fraxenoïdes D. et M., E. Fletcheri R. T. B., Æ. nucrotheca F. v. M. (E. brachipoda Turcz.), Æ. hæmasloma Sm. (E. signata K. v. M.), E. sideroxylon À. Cunn. var. pallens, E. crebra F. v. M., E. siderophloia Benth., E. melanophloïa F. vx. M., E. piperita Sm., E. amygdalina Labill., £. amygdalina var. latifolia M. et D., E. vitrea R. T. B., £. Luehman- niana F. v. M., Æ. coriacea À. Cunn. (Æ. pauct- flora Sieb.), E. SieberianaF.v.M., E. oreades R. T. B. (£E. vwirgata Sieb. var. allior), E. dives Schauer, E. radiata Sieb., E. Delegatensis R. T. B., E. obliqua L'Hér. (£. gigantea Hook., E. aleijouis Miq., E. nervosa F. v. M.), Æ. slellulata Sieb., E. wirgata Sieb., Æ. Risdont Hook., E. Loxophleba, E. gompho- cephala D. C., Piment, Bay, Bay des Bermudes. .. Famille des Ombellifères : Persil, Ajowan (herbe); Fenouil d'eau, Angélique, Fenouil, Fenouil de Macé- doine, Fenouil amer sauvage, Aneth (herbe et semences). Famille des Composées : Fenouil des chiens, Soli- dage, Absinthe. Famille des Labiées : Menthe poivrée, Monodora myrislica Dunal. | Famille des Pipéracées : Poivrier. Famille dés Lauracées : Cannelle de Ceylan, Cinna- - momum pedunculatum Nees, Sassafras (bois et feuilles), Camphrier (bois). Famille des Zingibéracées : Curcuma, Gingembre. Famille des Graminées : Ginger grass. Famille des Abiétacées : Pinus pumilio Hænke, Sapin rouge, Pin de Sibérie. | 3° Terpèxes CHI nexavarenrs. —— Ces terpènes fixent trois molécules d'hydracide ou six atomes d’élé- ment halogène. Ce sont : le myrcène et l'ocimène. Ils possèdent des formules linéaires. Myrcène et ocimène. — Ces deux terpènes, très voi- sins l’un de l’autre, existent : le premier, dans les 86 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES pe pu ES Dents & LA Er 2 HYDROCARBURES 87 | essences de Bay (Myrtacées), de Verveine (Verbénacées), de feuilles de Sassafras (Lauracées), de Houblon (?)(Urti- _ cacées) ; le second, dans les essences fournies par deux _ Cr. 4 = . 7 Labiées : le Basilic de Java et le Mosla japonica Maxim. (?). HYDROCARBURES TERPÉNIQUES C1H1$, —_ Ils sont cer- tainement très rares dans la nature. Un carbure de cette classe, le menthène, avait été signalé dans l'essence de Menthe ; mais sa présence n’a pas été confirmée. Par contre , il en existe un, le salvène, dans la Sauge alle- mande (famille des Labiées). Sesquilterpènes, CSHP?*. Les sesquiterpènes sont moins bien connus. au point de vue chimique. que les terpènes. Le plus répandu est le cadinène ; c'est aussi, avec le caryophyllène, le mieux étudié. [l convient de mentionner encore : l’hu- _mulène, le cédrène, l'araliène , Varomadendrène, le car- linène, le conimène , le cryptène, le qalipène, le limène, les santalènes x et 5. le vétivène, le zingibérène. Il en existe d’autres encore. mais tout à fait mal définis. Cadinène. — C'est presque toujours sous la forme lévogyre qu'on rencontre le cadinène dans les végétaux suivants : Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Rutacées : Cuspare, Santal des Indes occidentales. Famille des Bursérätées : Encens. Famille des Méliacées : Cedrela odorata L. Famille des Légumineuses : Amorpha fruticosa L., Copahu, Sindora Wallichü Benth. Famille des Ombellifères : Assa fœtida, Galbanum. Li — 88 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Famille des Composées : Absinthe, Solidage. Famille des Labiées : Patchouli (?), Menthe poi- vrée. j Famille des Pipéracées : Cubèbe, Bétel. Famille des Monimiacées : Para-coto. Famille des Lauracées : Camphrier (bois). Famille des Bétulacées : Bouleau. Famille des Abiétacées : Pin sylvestre lgoitié), Pinus pumilio Hænke, Cèdre de l'Atlas, Sapin rouge. Famille des Cupressacées : Cèdre (feuilles), Cyprès, Genévrier (baies), Sabine. Caryophyllène. — Ce sesquiterpène est moins répandu que le cadinène. Il a été signalé jusqu'ici dans l'es- sence de Cannelle blanche (Canellacées), l'essence de Copahu (Légumineuses), les essences de Piment et de clous de Girofle (Myrtacées). dans l'essence de Bétel de Java (Pipéracées) et dans l'essence de Cannelle de Ceylan (Lauracées). Autres sesquiterpènes. — Nous aurons à signaler encore : | | L'humulène, dans les essences de Houblon (Urtica- cées) et de bourgeons de Peuplier (Salicacées) ; Le cédrène, dans l'essence de bois de Cèdre, et de Juniperus chinensis L. (Cupressacées) ; L'araliène, dans l'essence d’Aralia nudicaulis Blume (Araliacées) ; L'aromadendrène, dans un grand nombre d’essences d'Eucalyptus (Myrtacées) ; Le carlinène, dans l'essence de Carline (Compo- sées) ; Le conimène, dans l'essence de Conima (Burmannia- cées) ; F4 HYDROCARBURES 89 Le cryptène, dans l'essence de Cryptomeria japonica D. Don. (Abiétacées) ; Le galipène, dans l'essence de Cuspare (Rutacées) ; Le limène, dans les essences de Bergamote (?), de Citron, de Limette (Rutacées) , et dans l'essence de Piper Volkensu C. D. GC. (Pipéracées) ; Le santalène x et le santalène &. dans l'essence de San- tal des Indes orientales (Santalacées) ; Le vétivène, dans l'essence de Vétiver (Graminées) ; Le zingibérène, dans l'essence de Gingembre (Zingi- béracées). Polyterpènes. Les biterpènes (C#H{°}? et les triterpènes (C'°H15), par exemple, existent dans des baumes et dans des résines. Ils sont très mal connus. 2. — HYDROCARBURES NON TERPÉNIQUES Les hydrocarbures non terpéniques, et en particulier les paraffines, sont très répandus dans les végétaux ; mais seuls, les composés à poids moléculaires assez faibles sont volatils avec la vapeur d’eau, de sorte que l'on n’en rencontre qu'un nombre limité dans les essences. D'ailleurs, nous nous hâtons de le dire, les paraffines sont inodores. Il y a donc lieu de ne les mentionner que de la façon la plus sommaire. On trouve, parmi les hydrocarbures, des représen- tants de la série grasse et des représentants de la série aromatique. 2] Tor + Tr jte us PES NES PERTE 4, 90 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTI Hydrocarbures de la série grasse. Plusieurs hydrocarbures saturés ont été signalés dans les huiles essentielles : heplane, CTH!Y (essences de ” Pinus Sabiniana Douglas et de Pinus Jeffreyi À. Murr.. Abiétacées) ; pentadécane, C1 H°*? (essence de Kæmpferia Galanga L., Zingibéracées); triacontane, C%H°2 (essence de Wintergreen, Éricacées et essence de Bouleau, Bétulacées) ; nombreuses paraffines. Les hydrocarbures non saturés sont plus rares. Nous avons à mentionner l'octylène, CS H®, qui paraît exister dans les essences de Bergamote et de Citron (Ruta- cées). Hydrocarbures de la série aromatique. Benzine, C°H5. — Elle a été signalée dans l'essence : de Pin de Finlande (Abiétacées). CH (1) Para-cymène CH . — Le para-cymène CH (4) est assez répandu, notamment chez les Labiées. Il a été caractérisé dans les huiles essentielles des végétaux que nous allons énumérer : Famille des Rutacées : Citronnier (fruits). Famille des Burséracées : Canarium Cumungu Engl. (?). Famille des Myrtacées : Eucalyptus microtheca F.v. M.,E. hæmastoma Sm., E. melanophoïa F. v. M., E. calophylla R. Br., E. marginata Sm., E. salubris F. v. M. 1 NES £ PE ELLES is 2.51 RÉ SE Æ _ ALCOOLS ET ÉTHERS 94 Famille des Ombellifères : Ciguë vireuse, Ajowan. Angélique, Cumin. Famille des Labiées : Origan de Trieste, Origan de _Smyrne, Thym, Serpolet, Thymus capitatus Hoffmgg. et Link, Sarriette des jardins, Sarriette thymbra, Monarda curiodora Cerv. (?). Famille des Monimiacées : Boldo. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan. Famille des Euphorbiacées : Cascarille. Famille des Cupressacées : Cyprès. Styrolène, CSH5 — CH —CI. — Le styrolène a été caractérisé dans la résine d’une Hamamélidacée : le Sty- rax, et chez une lailiacée : la Xanthorrhée. Naphtaline, CHS. — Famille des Myrtacées Giroflier (griffes). Famille des Iridacées : Iris. Nous ne dirons rien des hydrocarbures dont on a simplement indiqué la formule brute, sans donner d'autres renseignements sur leur nature. Alcools et Éthers. Les alcools existent dans les essences, soit à l’état libre, soit à l’état d’éthers composés, et le plus sou- vent partie à l’état de liberté, partie à l’état de com- binaisons avec les acides (acides acétique, valéria- nique. etc.). Nous nous occuperons tout d’abord des alcools ter- péniques, et nous mentionnerons ensuite les alcools non terpéniques gras ou aromatiques, faisant partie constitutive des essences, soit à l’état libre. soit sous forme d’éthers. PART SOUS RER 3 ALAN LA AE UN | Fc È AE CA SA Sn Pt PT: u. Se HN TAN PERRET y 5 Zi 92 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES da < LA 1. — ALCOOLS DE LA SÉRIE TERPÉNIQUE Les alcools lerpéniques peuvent être considérés comme provenant des terpènes C1° H5 par substitution d'un groupement OH à un atome d'hydrogène, ou bien par fixation d'une molécule d’eau. On a alors, selon le cas, | des corps de la formule C!#H#O, ou bien C'°H#O. Il en est aussi qui peuvent être envisagés comme prove- nant de l'hydratation des carbures terpéniques C1ET'$ ; leur formule sera C!°H?°0. Il existe des alcools sesquilerpéniques de la formule CSH%#0, il en est aussi qui répondent à la formule CH?%0. Les premiers correspondent à des produits de substitution de OH à un atome d'hydrogène dans les sesquiterpènes; les seconds, aux produits provenant de la fixation d’une molécule d’eau. Alcools terpéniques. 1° Azcoocs GIH1O. — ‘Parmi les alcools en formule C!H'50O nous rencontrons : deux alcools pri- maires, l'alcool dihydrocuminique et le myrténol ; et deux alcools secondaires, le sabinol et l'alcool GH1#0 de l'essence d’Eucalyptus globulus Labill., ce dernier presque certainement identique au pinocarvéol obtenu en partant du pinène. Alcool dihydrocuminique. — Famille des Graminées : Ginger grass. Myrténol. — C'est un alcool primaire cyclique con- tenu dans l'essence de Myrte (famille des Myrtacées). ALCOOLS ET ÉTHERS 93 Sabinol. — Famille des Cupressacées : Sabine, Cyprès (?). Pinocarvéol (ou un alcool tout à fait analogue). — Famille des Myrtacées : Eucalyptus globulus Labil]. 2° ALcoors CIH#O. — Ils sont particulièrement répandus dans les essences. Il en est qui possèdent des formules linéaires. Nous aurons à mentionner, dans cet ordre d'idées, deux alcools ‘primaires : le géraniol et le nérol, qui sont des isomères stéréochimiques et donnent respecti- vement, par oxydation ménagée, du citral ou géranial et du néral, aldéhydes également stéréoisomères et pro- duites par certains végétaux. Il existe encore un alcool C!H'$0O à chaîne ouverte, mais de nature tertiaire. Nous avons nommé le lina- lol, qui, par isomérisation, peut se convertir en géraniol et donner, grâce à cette propriété, du citral par oxy- dation. Le linalol, comme d’ailleurs le géraniol et le nérol, peut aussi se transformer en un alcool cyclique iso- mérique, le terpinéol. Un autre alcool, l'apopinol, mal étudié, paraît voisin du linalol ou identique à ce corps. Plusieurs alcools C!°H1$O sont représentés par des formules cycliques. Le dihydrocarvéol, le thuyol.et le bornéol sont des alcools cycliques de nature secondaire. Le premier peut sobtenir par hydrogénation d'une cétone C!#H#O, la carvone, qui existe, elle aussi, à l'état naturel. Le second est également le produit d'hydrogénation d’une cétone naturelle, la thuyone, qu'il peut, d'ailleurs, engendrer par voie d'oxydation. Quant au bornéol, c'est l'alcool correspondant au camphre, cétone C'°H1°0 assez répandue dans les huiles essentielles. 94 - DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Enfin, le terpinéol, le terpinénol et l'alcool C#H##0 de l'Hysope sont des alcools tertiaires cycliques. Le terpinéol peut se former à partir de terpènes : pinène, limonène, dipentène, ou d’alcools terpéniques : géramiol, nérol, linalol. Il est susceptible de se convertir en carvone, et aussi en eucalyptol. Étudions la distribution des divers alcools GPH"O énumérés. Géraniol. — Cet alcool se rencontre assez fréquem- ment dans les essences soit à l’état libre, soit à l’état combiné : Famille des Magnoliacées : Champaca. Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (feuilles et fleurs) ; Oranger à fruits doux (feuilles) ; Citronnier (feuilles et fruits). Famille des Burséracées : Linaloé. Famille des Légumineuses : Cassie. Famille des Rosacées : Rose. Famille des Myrtacées : Darwinia fascicularis Rudge ; poone Macarthurt D. et M., Eucalyptus Staige- riana F. v. M., Eucalyptus marginata Sm. (?), Euca- lyptus Re F. v. M. (2), Myrte. Famille des Verbénacées : Verveine. Famille des Labiées : Lavande, Aspic (?). Famille des Aristolochiacées : Serpentaire du Canada. Famille des Lauracées : Sassafras (feuilles), Laurier (feuilles), Kuro-moji. Famille des Urticacées : Houblon (?). | Famille des Graminées : Palma rosa, Ginger grass, Lemon grass, Citronnelle. er “ ALCOOLS ET ÉTHERS 95 Nérol. — Le nérol n'a pas encore été caractérisé dans un très grand nombre d'essences ; mais 1l est pro- bable qu'il accompagne fréquemment le géraniol, dont il est le stéréoisomère. Il a été identifié jusqu'ici dans les essences de néroli et de petit grain (essences de fleur et de feuille d'Oranger, famille des Rutacées), ainsi que dans les essences de Linaloé (Burséracées) et de Rose (Rosacées). Linalol. — C'est le linalol gauche qui est le plus répandu. Quelques plantes renferment cependant le produit dextrogyre. Nous allons indiquer la distribu- tion de cet alcool dans le règne végétal. Famille des Magnoliacées : Champaca. Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rutacées : Wartara. Oranger à fruits amers (feuilles et fleurs). Bergamotier (fruit), Oranger à. fruits doux (feuilles?, fleurs, fruits). Citronnier (fruit). Limettier d'Italie (fruits et fleurs?). Famille des Burséracées : Linaloé. _ Famille des Légumineuses : Cassie. Famille des Rosacées : Rose. ” Famille des Myrtacées : Darwinia tlaxifolia A. Cunn. (?). Famille des Ombellifères : Fenouil, Coriandre. Famille des Rubiacées : Gardénia. Famille des Oléacées : Jasmin. Famille des Labiées : Basilic de France, : Lavande, Aspic. Menthe crépue de Russie, Mentha citrata Ehrh. (?). Origan de Smyrne, Thym, Sauge sclarée (?). Famille des Aristolochiacées : Serpentaire du. Ca- nada. PSP ER DE RU Re DT PORTE VS 2 BAS SR A 96 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan. Can- nelle du Japon, Cinnamomum pedatinervium Meissn., Cinnamomum pedunculatum Nees (?), Bois de rose, Sassafras (feuilles), Laurier (feuilles), Kuro-moyi. Famille des Urticacées : Houblon. Famille des Graminées : Lemon grass (?), Citron- nelle. Apopinol. — Cet alcool, voisin du linalol ou iden- tique à ce corps, se trouve dans l'essence d’Apopine (famille des Lauracées). Dihydrocarvéol. — Famille des Ombellifères : Carvi. Thuyol. — Famille des Composées : Absinthe. Famille des Cupressacées : Thuya. Bornéol. — Le bornéol est très répandu dans les essences et particulièrement dans celles de la famille des Abiétacées. Il existe sous la forme lévogyre et sous la forme dextrogyre. Famille des Diptér ocarpacées : Camphrier de Bornéo. Famille des Valérianacées : Valériane et Valériane du Japon. Famille des Composées : Solidage, Blumea balsa- mifera D. C., Millefeulle noble, Matricaire, Tanaisie. Famille des Labiées : Lavande, Thym, Thymus capi- tatus Hoffmgg et Link, Satureia Thymbra L., Sauge, Romarin. Famille des Aristolochiacées : Serpentaire du Canada et Serpentaire de Virginie. : Famille des Lauracées : Camphrier. Famille des Zingibéracées : Cardamome de Siam et Gingembre. Famille des Graminées : Citronnelle. Famille des Abiétacées : Pinus maritima Poiret, 4 ALCOOLS ET ÉTHERS 97 Pin noir, Pinus halepensis Müll. (?)., Pinus Laricio Poiret, Pinus Pumilio Hænke, Pinus strobus L. (?), Pin de Sibérie, Mélèze (aiguilles), Larix americana Michx, Sapin (aiguilles et bourgeons?), Sapin rouge, Sapin du Canada (aiguilles), Sapin balsamique (aiguilles). Famille des Cupressacées : Cèdre (feuilles). Terpinéol. — Le terpinéol accompagne souvent le linalol ou le cinéol. Quand :il coexiste dans une huile essentielle avec le linalol, les deux principes alcoo- liques possèdent généralement des signes optiques con- traires. D'ailleurs, 17 vitro, le linalol droit peut se transformer en terpinéol gauche, et le linalol gauche en terpinéol droit. Famille des Magnoliacées : Badiane (?). Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (feuilles et fleurs), Oranger à fruits doux (fruits), Ci- tronnier (fruits), Limettier (fruits). Famille des Burséracées : Linaloé. Famille des Myrtacées : Cajeput et Niaouli. Famille des Ombellifères : Livèche. Famille des Rubiacées : Gardénia. Famille des Valérianacées : Valériane (?) et Valériane du Japon. Famille des Composées : Erigeron canadense L. Famille des Labiées : Aspic (?), Marjolaine (?). Famille des Aristolochiacées : Serpentaire du Canada. Famille des Monimiacées : Boldo. | Famille des Lauracées : Culilawan (?). Ocotea usa- barensis Engl., Camphrier (bois et feuilles), Kuro- moji. Famille des Zingibéracées : Àmomum Mala K. Schum. et Cardamome de Malabar. Le parfum chez la plante. E à 98 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Famille des Cupressacées : Thuya, Cyprès. Terpinénol. — Get isomère du terpinéol se trouve dans la Marjolaine (Labiées) et dans la Cardamome de Ceylan (Zingibéracées). Alcool de l'Hysope. — Famille à: Labiées : Hysope. 3° Arcoozs CH%0. — On connaît plusieurs alcools C#H2%0, naturels. Deux d’entre eux sont acycliques et primaires : le citronnellol et le rhodinol. Le premier donne. par oxy- dation, du citronnellal, C!H#O, aldéhyde que nous. aurons à mentionner parmi les produits naturels. Le second s'oxyde en donnant l’aldéhyde correspondante, le rhodinal CH10: mais celle-ci s'isomérise partielle - ment pour se convertir en menthone, cétone conte- nue dans la Menthe poivrée. Comme alcools C!°H#0 à formule cyclique. dé na- ture secondaire, nous n’aurons à mentionner que le menthol donnant, par cxydation , la menthone, cétone CH5O qui l'accompagne dans la Menthe poivrée. On peut passer de la menthone au menthol par hydrogé- nation. On obtient aussi du menthol, en même temps que des isomères, en fixant quatre atomes d'hydrogène sur une cétone CIHO, la pulégone, contenue en particulier dans l'essence de Menthe pouliot. Un alcool C'°H%0O du Fenouil d’eau, l’androl, est très probablement de nature tertiaire, car 1l ne donne: ni aldéhyde ni cétone par oxydation. Citronnellol. — Famille des Graminées : Citron- nelle. | Rhodinol. — Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rosacées : Rose. Menthol. — On le rencontre chez deux Labiées : la vd MBA nu : nr SANS OEM io +1 DONFTEA x ALCOOLS ET ÉTHERS | 99 Menthe pouliot et la Menthe poivrée. Le menthol na- __ turel est lévogyre. Androl. — Famille des Ombellifères : Fenouil d’eau. Alcools sesquilerpéniques À Nous aurons à considérer des composés répondant à la formule CH#O et des composés répondant à la formule CH?50. Ces alcools sont moins bien étudiés que les alcools terpéniques proprement dits. ! Les alcools sesquiterpéniques sont assez nombreux ; mais, si on les considère chacun en particulier, ils ne sont pas l’objet d'une large distribution dans les végé- faux. , 1° Arcoozs C#H#O. — Les alcools CH2%O à ; mentionner sont : le bétulol, l'alcool de l'essence de Nr cascarille., les santalols et un alcool de l'essence de - Santal des Indes occidentales. Bélulol. — Famille des Bétulacées : Bouleau (bour- geons). | Santalols (Santalol + et Santalol £ ‘).— Famille des Santalacées : Santal des Indes orientales. 2° Arcoozs C#H%O. — Les alcools G'*H°0 ‘sont plus nombreux. Citons : l’atractylol, le caparrapul, le camphre de Cubèbe, le camphre de Lédon, le cédrol, le _farnésol (un des principes odorants les plus intéressants de l'essence d'Ambrette et de l'essence de Cassie), le pe 1" éd { à 4 CRT MT | AT cts 4 AU ET. OPEN: AELY NS FA à ur + 1 D'après les travaux récents, la portion alcoolique de l'essence 1 de Santal renferme au plus des traces d'alcool C15H?60 ; elle est à peu près exclusivement formée d'alcools C:5H240, À ç. 2 h 5 Es LEE 1 ig AD, PE 77 Fee OT PAR RE ES nt à P 100 DISTRIBUTION DES HUILES ‘ESSENTIELLES galpol, le gayol, le gonostylol, le nérokidol, un alcool de l'essence de Santal des Indes occidentales, le vétivénol de l'essence de Vétiver, les alcools sesqui- terpéniques de l'Eucalyptus globulus, de l'Opoponar, du Patchouli, de la Rose, de lYlang-ylang. Les alcools sesquiterpéniques sont souvent inodores ou peu odorants; mais il en est, comme le farnésol, qui sont des parfums très puissants. Amyrol. — Famille des Rutacées : Santal des Indes occidentales. Atractylol. — Famille des Composées : Atractylis ovota Thunbg. Caparrapiol. — Famille des Lauracées : Caparrapi. Camphre de Cubèbe. — Famille des Pipéracées : Cubèbe. Camphre de Lédon. — Famille des Éricacées : Lé- don. Cédrol. — Famille des Cupressacées : Cyprès, Cèdre (bois) et Juniperus chinensis L. Farnésol. — Famille des Malvacées : Ambrette. Famille des Légumineuses : Cassie. Galipol. — Famille des Rutacées : Cuspare. Gayol. — Famille des Zygophyllacées : Gayac (bois). Gonostylol. — Famille des Thyméléacées : Gonosty- lus Miquelianus T.et B. Nérolidol. — Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs). Vétivénol. — Famille des Graminées : Vétiver. re. 8 fs CT MN Dm Ed le “ha ni: ALCOOLS ET ÉTHERS 104 2. — ALCOOLS NON TERPÉNIQUES C'est surtout sous forme d'éthers que se trouvent dans les huiles essentielles les alcools non terpéniques, etnombreux sont les acides avec lesquels ils sont com- binés. Alcools de la série grasse et leurs éthers. Alcool méthylique, H — CHOH. — On le rencontre fréquemment à l'état libre, à côté du furfurol et du diacétyle. Famille des Ternstræmiacées : Thé. Famille des Linacées : Coca. Famille des Rutacées : Santal des Indes occiden- - tales. Famille des Légumineuses : /ndigofera galegoïdes D. C. et Brésillet. | Famille des Myrtacées : Eucalyptus amygdalina La- -bill., Giroflier. Famille des Ombellifères : Carvi et Cerfeuil. Famille des Composées : A geratum conyzoïdes L, Famille des Graminées : Vétiver. Isobutyrate de méthyle, CH° — CH — COOCH. | CIE — Famulle des Abiétacées : Pin de Finlande. Méthyléthylacétate de méthyle, C:H°.COOCH. — Famille des Magnoliacées : Champaca. Myristate de méthyle, CH?7.COOCH:, et Oléate de \ + Ka gt Pr LAUV D + RP ET PR a || LL 2. APE € Û à ME Au À Le ee 102 © DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Ce méthyle, C'H.COOCIF. — Famille des Iridacées : Iris. Benzoate de méthyle, CSH5 — COOCE. __ Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Myrtacées : Giroflier. Famille des Amaryllidacées : Tubéreuse (?). Cinnamate de méthyle, CSH5 — CH — CH — COOCH. — Famille des Rutacées : Wartara. Famille des Zingibéracées : Alpinia malaccensis Roscæ. ve COOCEF (1) Salicylate de méthyle, C5H*4 — SOH (2) Ce corps n'existe généralement pas tout formé chez les plantes, il prend naissance par dédoublement d'un glucoside. Très nombreux sont les végétaux four- nissant du salicylate de méthyle. On trouvera, au cha- pitre IV, l’'énumération des familles auxquelles appar- tiennent ces végélaux. Nous nous bornerons ici à mentionner les plantes desquelles on a extrait des huiles essentielles contenant plus ou moins de salicy- late de méthyle. Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Polygalacées : Polygale. Famille des Ternstræœmiacées : Thé. Famille des Linacées : Coca. Famille des Rutacées : Rue. Famille des Légumineuses : Cassie. Famille des Rosacées : Reine des prés (fleurs et ra- cines). Famille des Éricacées : Gaultheria procumbens L. (Wintergreen). Gaultheria punctata Blume, Gaultheria leucocarpa Blume. PS” | ALCOOLS ET ÉTHERS 103 Famille des Monotropacées : Famille des Lauracées : Laurier-benjoin. Famille des Bétulacées : Bouleau. Famille des Amaryllidacées : Tubéreuse. a à PAR ous de méthyle, M otre Hypopitys L. COOCH® (1) cer OH (2}—= es (5) Famille des Primulacées : Primevère. PARDON (1) Anthranilate. de méthyle, CSH: is | NEP (2) Famille des Magnoliacées : Champaca (?). Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs), Oranger à fruits doux (fruits), Citronnier (fruits), Li- mettier (fleurs) (?). Famille des Rubiacées : Gardémia. Famulle des Oléacées : Jasmin. Famille des Amaryllidacées : Tubéreuse. COOCHE® (1) Méthylanthranilate de méthyle, CH: = NH.CEHS (2) Famille des Rutacées : Rue, Bergamotier GR Mandarimier (feuilles, tiges et fruits). Si nous considérons à la fois l’anthranilate et le mé- thylanthranilate de méthyle, nous constatons que ces. composés sont répandus surtout dans la famille des Rutacées. Alcool éthylique. CH? — CHPOH. — Ce corps existe AA TU d À ES UP Mr a LA" VERS Fe HU 2 Le La: dt ét : ?' TO LENS HP * Th Ke LAS RRQ 104 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES à l'état libre dans les essences provenant des végétaux que nous allons énumérer : Famille des Légumineuses : /ndigofera galegoïdes D.C. Famille des Myrtacées : Eucalyptus qglobulus Labill., Eucalyptus amygdalina Labill. Famille des Ombellifères : Cerfeuil et Panais. Acétate d'éthyle, CH — COOC?EH5. — Famille des Magnoliacées : Magnolia fuscata Andrews. Butyrate d'éthyle, CH7— COOC?H'. — Famille des Ombellifères : Heracleum Sphondylium L., Heracleum giganteum Fisch. Cinnamate d'éthyle, CSH5 — CH = CH — COOCH. — Famille des Hamamélidacées : Styrax. Famille des Zingibéracées : Kæmpferia Galanga L. Para-méthoxycinnamate d'éthyle, CH—CH—COOCŒH (1) N'OCH: (4) Famille des Zingibéracées : Kæmpferia Galanga L. Alcool 1isobutylique, CEE — CH — CHOH. | CEE — Famille des Myrtacées : Eucalyptus amygdalina Labill. Isobutyrate et angélate de butylen., C*HT— COOC:H° et C*H7— COOC'‘H?. — Famille des Composées : Camomille romaine. Alcools amylique, CH — CIPOH, et 1soamylique, CH — CH — CFP — CHOH. | CH: ALCOOLS ET ÉTHERS 105 _— Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Myrtacées : Cajeput, Niaouli, Eucalyptus globulus Labill., Eucalyptus amygdalina Labill. Famille des Labiées : Lavande. Acélate d'amyle, CH5— COOCS H't. — Famille des Myrtacées : Eucalyptus qlobulus Labill. (?). Famille des Labiées : Menthe poivrée. Tiglate et angélate de l'alcool amylique de fermenta- ton, C#HT— COOC* H, — Famille des Composées : Camomille romaine. Eudesmate d'amyle, CHHMO?, CH". — Famille des Myrtacées : Eucalyplus aggregata H. G. Sm., Euca- lyptus saligna Sm. var. pallidivalvis. Acétate d'hexyle n., CHCOOCSH®. — Famille des Ombellifères : Heracleum Sphondylium L., /leracleum giganteum Fisch. Butyrate d'hexyle n., CHT— COOCSHE. — Famille des Ombellifères : Heracleum qgiqanteum Fisch. Famille des Polypodiacées : Fougère mâle. Éthers hexyliques des acides supérieurs jusqu'à l'acide pélargonique. — Famille des Polypodiacées : Fougère mâle. Tiglate et angélate de l'alcool hexylique actif (alcool méthyl-éthyl-propylique), C*H7— COOCSHS. — Fa- mille des Composées : Camomille romaine. Acétate d'octyle, CH3— COOCSH". — Famille des Ombellifères : Heracleum Sphondyliun L., Heracleum giganteum Fisch. Butyrate d'octyle, CH7— COOCH". — Famille des Ombellifères : Panais et Heracleum giganteum Fisch. Famille des Polypodiacées : Fougère mâle. 106. DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES PRE ER Caproate d’octyle, CH" — COOC'H". — Famille des Ombellifères : Heracleum Sphondylium L. Famille des Polypodiacées : Fougère mâle. Éthers octyliques des acides supérieurs jusqu'à l'acide pélargonique. — Famille des Polypodiacées : Fougère mâle. D: Caprale et Laurale d'octyle, CH®— COOC“H" et CH COOCSHI7. — Famille des Ombelhféres : Heracleum Sphondylium L. À Alcool nonylique, CH! .OH. — Famille des Ruta- cées : Oranger à fruits doux (fruits). Méthytheptylcarbinol, CH? . (CH). CHOH . CH, et Méthylnonylcarbinol. CH .(CH} . CHOH . CH. — Famille és Rutacées : Rue. Alcools de la série aromatique el leurs éthers. . Alcool benzylique, CSH5 — CHPOH. — Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Légumineuses : Cassie. Famille des Oléacées : Jasmin. ‘ Famille des Amaryilidacées : Tubéreuse. Benzoate de benzyle, CSH5 — COOCEE . CH. — Famille des Légumineuses : Baume du Pérou, Baume de Tolu. Famille des Amaryllidacées : Tubéreuse. Cinnamatle de benzyle, CSH5 — CH — CH — COOCEP . CH. — Famille des Légumineuses : Baume du Pérou, Baume de Tolu. Famille des Hamamélidacées : Styrax. Fe PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES Alcool phényléthylique, CH — CH? — CH°OH. _ — Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs). Famille des Rosacées : Rosier (fleur). Famille des Abiétacées : Pin d'Alep d'Algérie. Acétate de phénylméthylcarbinol. CH — COOCH (CH). CSS. — Famille des Rubiacées : Gardénia. Acélates de phénylpropyle, CH — COOCER . (CH)? . CSHP, el de cinnamyle, CH — COOCIE — CH = CH. CH. — Famille des Lauracées : Cannelle de Chine. Cinnamaltes de phénylpropyle el de cinnamyle. — Famille des Hamamélidacées : Styrax. à Alcool du groupe de furfurane. Alcool furfurylique. C0 . CHOH. — Famille des Rubiacées : Café. Alcools non séries. On a signalé un certain nombre d'alcools encore mal définis, parmi lesquels le pérouviol, C#H#0 (à l'état d’éther), et l'alcool kessylique, C#HP408. Phénols et dérivés phénoliques. 2 Il s’agit là d’une classe de corps extrêmement impor- _ Lante et comptant des représentants dans un très grand = - nombre d'huiles essentielles. Elle comprend : 1° des composés ne possédant qu'une fois la fonction phénol; 2° des diphénols et des quinones ; 3° des composés phé- sen PA de RE de AE dE ts NE Die de Te cer 108 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES noliques possédant en même temps la fonction éther oxyde de phénol; 4° des éthers oxydes de phénols chez lesquels le groupement fonctionnel (généralement méthoxylique ou oxyméthylénique) se trouve ou non répété. Parmi les phénols et les éthers oxydes de phénols, 1l est un certain nombre de corps dont la molécule ren- ferme la chaîne latérale C*H5. Chacun d'eux peut alors exister sous les deux formes isomériques correspondant aux formules Ar — CH? — CH — CH? Ar — CH — CH — CH: (Isomère allylique.) (Isomère propénylique.) dans lesquelles Ar désigne un noyau aromatique plus ou moins susbtitué. On passe de la première forme à la seconde par trai- tement au moyen d’un alcali, la potasse alcoolique par exemple. Par oxydation, la chaine allylique se transforme, mais avec de mauvais rendements, en groupement aldéhydique CHO. Les résultats sont beaucoup plus avantageux lorsqu'on opère sur le composé propény- lique, la double liaison se prêtant alors d’une façon par- faite à la rupture de la molécule : Ar — CH = CH — CH 5-—> Ar — CHO Certains de ces composés existent à l’état naturel sous leurs deux formes isomériques. Dans d’autres cas, on n’a encore rencontré que l’un des deux isomères. PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES 109 I. — PHÉNOLS Phénols à chaîne latérale saturée. CHE (s) Méta-crésol, CH . — Famille des NOH (3) Burséracées : Myrrhe. CH (1) Para-crésol, CH: . — Famille des OH (4) Légumineuses : Cassie (Acacia Farnesiana Willd. ). Phlorol (Isobutyrate de). — Le phlorol a pour for- Le CES (1) mule SR . on le trouve à l’état d'iso- OE::"(2) butyrate dans l’Arnica (famille des Composées). Ut (1) Thymol, CH OH (3). — Presque toutes les CH (4) plantes dans lesquelles le thymol a été identifié appar- tiennent à la famille des Labiées. Famille des Ombellifères : Ajowan (herbe et fruits). Famille des Labiées : Mosla Japonica Maxim., Cu- nila Mariana L. (?), Thym, Sérpolet, Thymus capitatus Hoffmgg. et Link, Satureia Thymbra L., Monarda pun- ctala L. ee (1) Carvacrol, CES (2). — Famille des CH (4) Anacardiacées : Faux poivrier. Le parfum chez la plante. L* A4" "a Lt Ud _ DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES : taie des Labiées : Pycnanthemum Éeolitum Pursh. Origan (?), Origan de Trieste, Origan de Smyrne, Thym, Serpolet, Thymus capitalus Hoffmgg. et Link(?}, Sarriette des jardins, Sarriette des montagnes, Monarda punclata L., Monarda fistulosa L., Monarda citriodora Cerv. Famille des Lauracées : Camphrier (bois). Famille des Cupressacées : Thuya articulata Wah. On voit que, comme le thymol son isomère, le car- vacrol est surtout répandu chez les Labiées. Phénol à chaîne latérale non saturée. CH—CH=CH (1) Fe Chavwicol, CH: € — Famille XOH (4) des Myrtacées : Bay. Famille des Pipéracées : Bétel. 2. — DIPHÉNOLS ET QUINONES Diphénols et Quinones à chaînes latérales saturées. A0 (1) ; Créosol, (C5H°<-OH (3). — Famille des Ano- OH (4) nacées : Ylang-ylang. H5 PA SR Re es cons LOH 6) à f | ete Le , CH (4) OH (5) mille des Ombellifères : Fenouil (?). PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES 4114 Famille des Labiées : Monarda fistulosa L., Monarda citriodora Cerv. Famille des Cupressacées : Thuya articulata Wahl. Thymoquinone, CSH?(O?)(CHP)(CSH7). — Famille des Labiées : Monarda fistulosa L. Famille des Cupressacées : Thuya articulata Wah. Diphénols à chaîne latérale non saturée. | ë CH—=CH—CH: (1) Allylpyrocatéchine, CSH5 € OH (3). — Famille des Pipéracées : Bétel de Java. 3, — PHÉNOLS-ÉTHERS DE PHÉNOLS Les uns ne renferment pas de chaîne latérale non saturée, les autres contiennent un groupement propé- nylique ou allylique. Composés sans chaine latérale non saturée. (1) 7 OH Gaïacol, C5H* . — Famille des Ombel- ‘OC (2) hféres. : Céleri. :: Éther éthylique de l'hydroquinone, OH (x) CSH & OCHS (4) Famille des Magnoliacées : Badiane. Der % Ve. « RL NE PS ONE Fu OS EE Ne UE A Se ; 112 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Éther diméthylique du pyrogallol, OH ES OCHF OCH Ce composé existe dans une plante algérienne non . déterminée. Composés à chaine latérale non saturée. Nous aurons à mentionner dans ce groupe : l'eu- CHB—CH—CH (1) génol, CH << OCH* (3), corps que “OH (4) l’on rencontre fréquemment dans: les essences; son isomère propénylique. l’isoeugénol, en (27 CE OCH: (3) SON (4) moins répandu que l’eugénol, pouvant s'obtenir par isomérisation de celui-ci à l’aide de la potasse alcoo- lique à l'ébullition et donnant, par oxydation, de la ee (1) vanilline, CSH°— OCH* (3), principe odorant de OH (4) la vanille; enfin le bételphénol, is CH—CH (1) CsH3 — (3) OCHE (4) qui ne diffère de l’eugénol que par la permutation des groupements OH et OCHE, On remarquera dans la suite que, d’une manière géné- + C'ér rl Por s PE, page.” | bn re | FETE 255€ Fee PP, im L! SM FF. a er En. # = APE fee UE =. + Rx Sr 3 L 2 : A 4 < C = n D V 1562 PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES 113 rale, les composés à chaine latérale allylique sont plus répandus que leurs isomères propényliques. Eugénol. — C'est surtout parmi les Lauracées qu'on rencontre l’eugénol, ainsi que le montre l’'énumération ci-dessous : Famille des Magnoliacées : Badiane et Badiane du Japon. Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Canellacées : Cannelle blanche. Famille des Burséracées : Myvrrhe. Famille des Légumineuses : Cassie (Acacia cavenia Bert.). Famille des Rosacées : Benoïte, Rosier (fleurs). Famille des Myrtacées : Piment (fruits), Bay, Bay des Bermudes, Giroflier (fleurs). Famille des Labiées : Basilic de Java, Patchoul. _. Famille des Aristolochiacées : Asarum arifolium Michx., Asarum Blumet Duch. Famille des Monimiacées : Boldo. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (écorce et feuilles), Cannelle du Japon (tronc et feuilles), Cul- lawan, Cinnamomum pedatinervium Meissn., Cannelle giroflée (?), Camphre, Sassafras (bois), Laurier (feuilles) , Laurier de Californie, Massoy, Apopine. Famille des Euphorbiacées : Cascarille. Famille des Zingibéracées : Galanga. Famille des Aracées : Acore. Isoeugénol. — L'isoeugénol est beaucoup plus rare que son isomère allylique. Jusqu'ici 1l n’a été rencontré que dans l'essence d’Ylang-ylang (Anonacées). Bételphénol. — Existe de l'essence de Bétel (Pipé- racées). h. — ÉTHERS DE PHÉNOIS Éthers de phénols sans chaîne latérale non saturée. CH (1) Éther méthylique du para-crésol, CSH 4 # OCFE (4) Famille des Anonacées : Ylang-ylang. | CR (0) Éther méthylique du phlorol, He OC (2) Famille des Composées : Arnica. | Éther diméthylique de la thymohydroquinone, 4 CE (9 OC (2) CR< Gr (ÿ) NOCH (5) — Famille des Composées : Eupatorium triplinerve Wabhl., Arnica. | Éthers de phénols à chaîne latérale non saturée. On rencontre à l’état naturel les deux isomères sui- vanis : L' SE (méthylchavicol), | CH — CH — CHE (Tr ae @ OCH: (4) ____ PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES 145 et l'anéthol (isoestragol), | CH—CH—CH; (:) ch OCH: (4) On passe du premier au second par ébullition avec la : potasse alcoolique. En oxydant modérément l’anéthol, on obtient l’aldéhyde anisique , ee DAS OCH: employée en parfumerie sous le nom d’aubépine. R; CH—CH—CEHE (:) Le méthyleugénol, CH < OCH° (3) OCH: (4) et son isomère propénylique le méthylisoeugénol,. 52 CH—CH— CH (1) CS — OCH: (3) OCH: (4) existent tous deux dans les essences. Remarquons, en passant, que le méthyleugénol est identique à l'éther méthylique du bételphénol. Z EH ==CR— CEE: (1) Le safrol, CH—ONX CIE (3), existe 1e A eh, (4) notamment dans les essences de camphre et de sassa- _fras. Son isomère propénylique, l'isosafrol, CH—CH—CH (1) CH OV (3) 048 (4) Qu 4 L | Î p 5 “ Lait” Rey Lau MANN PR NT AN Ne ET QUO ri 4 4 T PLU LU fe ée TNT QY s de OP ER OR Te Poe 02, HAS ARE. CE ETS Fe +75 3 Sn CU TO SE De ET LIN D LR VE cs LÉ = $ Prin - < = % * e ) à he > # s x PP PRES See LRO 116 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES n’a pas encore été signalé dans la nature. On l’obtient par isomérisation du safrol à l’aide de la potasse et, industriellement, on le convertit, par oxydation, en pipéronal (héliotropine), CHO (1) COX Eee (5) LA PES 0 (4) Nous avons encore à mentionner, dans ce groupe : CH == CH CH fr) LAC pe OCH Cime l'asarone , CH CH? | (5) Fo (4) OCH: (5) GENE RONERSS (1) Fe OCH: (2) l'apiol, CH = : = CIE . S OCH: (5) l'apiol d'aneth, CH —CH—CEH (1) O : 3 Én220 2204 à OCH: 5 NocH: " 4 AN She 2 6 eme at ET À Ty : Re at PHÉNOLS ET DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES 117 ces trois derniers, susceptibles de fournir les isomères propényliques correspondants. Estragol. — Famille des Magnoliacées : Badiane. Famille des Myrtacées : Bay. Famille des Ombellifères : Amis, Cerfeuil, Fenouil. Famille des Composées : Estragon. Famille des Labiées : Basilic de France et de la Réu- nion, Pseudocymoplerus anisatus Gray (?). Famille des Lauracées : Avocatier, Laurier (feuilles). Famille non déterminée : Essence dite d’écorce d’anis. Anéthol. — Famille des Magnoliacées : Badiane, Magnolia Kobus D. C. Famille des Ombellifères : Anis, Osmorrhiza longr- stylis D. C., Fenouil, Fenouil de Macédoine, Fenouil des Indes, Fenouil du Japon. Famille non déterminée : Essence dite d’écorce d'amis. Méthyleugénol. — Famille des Magnoliacées : Cham- paca. Famille des Anonacées : Ylang-ylang. Famille des Rutacées : Evodia simplex Cordem. Famille des Légumineuses : Acacia cavenia Bert. Famille des Myrtacées : Piment (fruits), Bay. Famille des Ombellifères : Fenouil. Famille des Aristolochiacées : Asaret, Serpentaire du Canada, Asarum arifolium Michx. Famille des Pipéracées : Matico, Bétel de Java. Famille des Monimiacées : Para-coto. Famille des Lauracées : Culilawan, Cinnamomum pedunculatum Nees, Cinnamomum pedatinervium Meissn., Laurier (feuilles), Laurier de Californie. ES L NY ER 118 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Famille des Aracées : Acore du Japon. Famille des Graminées : Citronnelle. Méthylisoeugénol. — Famille des Aristolochiacées : Asarum artfolium Michx. Safrol. — Se trouve surtout chez les Lauracées. Famille des Magnoliacées : Badiane (feuilles ?), Badiane du Japon. | Famille des Aristolochiacées : Asarum arifolium Michx. Asarum Blumei Duch. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan, Cinna- momum pedalinerviun Meissn., Sassafras, Camphrier (bois), Laurier de Californie, Massoy, Apopine. Asarone. — Famille des Aristolochiacées : Asaret, Asarum artfolium Michx. Famille des Pipéracées : Matico. Famille des Aracées : Acore. Myristicine. — Famille des Ombellifères : Persil français. | Famille des Re ne : Muscade. Apiol. — Famille des Ombellifères : Persil (feuilles el graines). | Famille des Lauracées : Camphrier du Venezuela. Apiol d’Aneth. — Famille des Ombellifères : Aneth (herbe). Aneth des Indes orientales. Aldéhydes. Nous aurons à considérer les aldéhydes terpéniques, qui ne sont pas très nombreuses, et les aldéhydes non terpéniques, plus largement représentées. ALDÉHYDES 119 I. — ALDÉHYDES DE LA SÉRIE TERPÉNIQUE Elles comprennent : 1° les aldéhydes lerpéniques pro- prement dites, qui correspondent soit à des alcools CH5O (leur formule est alors CH10), soit à des alcools C!H?0 (elles possèdent, dans ce cas, la for- mule CH1$O); 2° les.aldéhydes sesquiterpéniques. Aldéhydes terpéniques. 1° ALDÉHYDES CH150. — La plupart des aldéhydes terpéniques possèdent la formule CH160 : le citral et le néral, qui sont des isomères stéréochimiques, cor- respondent respectivement au géraniol et au nérol. Le citral est très répandu dans les huiles essentielles. Le phellandral existe dans l'essence de Fenouil d’eau et paraît être une aldéhyde tétrahydrocuminique. On trouve aussi une aldéhyde C®HO dans l'essence de Lemon grass (à côté du citral), et une autre dans l'essence de Ginger grass. Cüral. — Le citral est une des aldéhydes les plus répandues dans les huiles essentielles. Famille des Magnoliacées : Kobushr. Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rutacées : Limettier des Indes occiden- tales (fruits), Oranger à fruits doux (feuilles), Cédratier (fruits), Citronnier (feuilles et fruits), Mandarimier (fruits). Famille des Rosacées : Rosier (fleurs). - Famille des Myrtacées : Leptospermum liversidger D PAS > ATTE E NT Re UNS, |. a } UD. DORE PT à 265 120 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Baker et Sm., Eucalyptus Staigeriana F. v. M., Euca- lyptus fraxinoïdes D. et M., Eucalyptus patentinervis R. T. B., Backhousia citriodora R. Müller, Calyp- thranthes paniculata Ruiz et Pav., Piment (feuilles), Bay. Famille des Verbénacées : Verveine. Famille des Labiées : Mélisse, Monarda citriodora Cerv. Famille des Pipéracées : Poivre du Japon. Famille des Lauracées : Cannelle du Japon (feuilles), Sassafras (feuilles), Tetranthera polyantha Nees var. cirala (écorce, feuilles et fruits). Famille des Zingibéracées : Gingembre. Famille des Graminées : Andropogon Schænanthus de la Nouvelle-Calédonie, Lemon grass. Phellandral. — Famille des Ombellifères : Fenouil d'eau. 2° ALDÉHYDES CIH1O. — Elles sont représentées par le citronnellal, qui correspond au citronnellol. C’est généralement le citronnellal droit que l’on rencontre dans les essences. Toutefois, le citronnellal gauche a été signalé dans une huile essentielle d’origine bota- nique inconnue et dénommée « Java lemon oil ». Famille des Rutacées : Toddalia aculeata Lam., Ci- tronnier (fruits), Mandarinier (fruits). ù Famille des Myrtacées : Eucalyptus citriodora Hook. Famille des Labiées : Mélisse, Famille des Lauracées : Tetranthera polyantha Nees var. ciurata (écorce). Famille des Graminées : Andropogon Schœnanthus de la Nouvelle-Calédonie, Lemon grass, Citronnelle. ALDÉHYDES .1941 Aldéhydes sesquiterpéniques. On n'en connaît qu'un représentant, le santalal, C°H#0, qui se trouve dans l'essence de Santal des Indes orientales (Santalacées). 2, — ALDÉHYDES NON TERPÉNIQUES Aldéhydes de la série grasse. Aldéhyde formique, H — CHO. — Famille des Lau- racées : Apopine. Aldéhyde acétique, CH°— CHO. — Famille des Ombellifères : Carvi et Anis. Famille des Labiées : Menthe poivrée. Famille des Lauracées : Camphrier (bois). Aldéhyde butyrique, CH. (CH). CHO. — Famille des Myrtacées : Eucalyplus globulus Labill. Aldéhyde valérique, CH? .(CH) . CHO, et isovalé- rique, (CH°} = CH — CH —CHO .— Famille des Myr- tacées : Eucalyptus globulus Labill., Cajeput, Niaouli (?). Famille des Labiées : Lavande, Menthe poivrée. Aldéhyde caproïque, CH. (CE). CHO. — Famille des Myrtacées : Eucalyptus qglobulus Labil]. Aldéhyde octylique, CHF. (CE). CHO. — Famille des Rutacées : Citronnier (fruits). Aldéhyde nonylique, CH . (CHER). CHO. — Famille des Rutacées : Citronnier (fruits). Famille des Rosacées : Rosier (fleurs). Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan. Famille des Iridacées : Iris. DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Aldéhyde décylique, CHF . (CH*} . CHO. — Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs). ARBRE à à fruits doux (fruits). Famille des Légumineuses : Cassie. - Famille des [ridacées : [ris. Famille des Graminées : Lemon grass. . Famille des Abiétacées : Sapin (aiguilles). Aldéhyde laurique, C"H°° — CHO. — Famille des ‘Abiétacées : Sapin (aiguilles). Aldéhyde myristique, CHF — CHÔO== Famille des 3 =. Lauracées :Ocotea usabarensis Engl. Aldéhyde oléique, CH — CHO. — Famille des Iri- dacées : Iris. (#2 # A ldéhydes de la série aromatique. Aldéhyde benzoïque, CSH° — CHO. — Le plus sou- vent l'aldéhyde benzoïque prend naissance, chez les plantes, en même temps que l'acide cyanhydrique, par | dédoublement de glucosides. Et l'on verra, dans le : : chapitre [V, combien nombreux sont les végétaux ren- fermant di glucosides cyanhydriques. NS ICI, nous indiquerons Lénleu la présence de l’aldéhyde ben- zoïque chez les végétaux dont les huiles essentielles ont été extraites. Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (Roës)) Famille des Légumineuses : /ndigofera galegoïdes _ D. CG. et Cassie. | * Famille des Rosacées : Pêcher (noyaux). Cerisier (noyaux), Prunier (noyaux), Prunellier (feuilles et fleurs), __ Prunus virgiuana L., Laurier-cerise, Prunus padus. (écorce), Amandhier (fruits). chaise at‘ LR 4 A | DAME Pre AE PTE PRE 4 é “ GA AN haut Au te À 1 |] ANS ETS NRA re, (2 Pa E Fe a 4 ‘ # Œ 1 o n} | Ÿ #3 RS ALDÉHYDES 123 Famille des M yrtacées : Eucalyptus viminalis Labil]., Cajeput (?), Niaouli (?). Famille des abiées : Patchoul:. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (écorce et feuilles). | Aldéhyde hydrocinnamique, CS. (CH). CHO. — - Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (écorce ?). CHO (1) Aldéhyde cuminique , CH | . NG@H (4) — Famille des Burséracées : Myrrhe. Famille des Légumineuses : Cassie (Acacia Faïne- siana Willd.). Famille des Myrtacées : Eucalyplus odorala Behr. Famille des Ombellifères : Ciguë vireuse et Cumin. Famille des Monimiacées : Boldo. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (écorce). Aldéhyde cinnamique. C5H5 — CH = CH — CHO. — Famille des Labiées : Patchoul. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (racines, écorce, feuilles), Cannelle de Chine, Cannelle du Japon (tronc et racines), Cinnamomum Olivert F. M. Bailey. Le CHO=:(x) Aldéhyde salicylique, CSH*< . — Famille | NOH (2) des Rosacées : Reine des prés. CHO (1) Varulline . Co L OCH: (3). — Famille des OH (4) | Légumineuses : Baume du Pérou. Famille des Rosacées : Reine des prés. Famille des Composées : Dahlia. 12% DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Famille des Orchidacées : Vanille. Famille des Styracées : Benjom. CHO 10 Aldéhyde anisique, CSH 2 . — Famille OCH3 (4) des Magnoliacées : Badiane. | Famille des Légumineuses : Cassie. Famille des Ombellifères : Fenouil. Fe CHO -(1) Héliotropine, CF 0 , (3). — Famille CEE SO PERS des Rosacées : Reine des prés. CHO: = {r Aldéhyde asarique, CH? : OCH (3) — Famille ES Red Uri OCR NSOCH: (6) des Aracées : Acore. : Aldéhyde ortho-méthoxycinnamique (méthyl-ortho- CA = CH — CHO (1) coumarique), CSH Ç ; OC (2) — Famille des Lauracées : Cannelle de Chine. Aldéhyde para-méthoxycinnamique , CH CH CHOSE CH” ce N OCH: (4) — Famille des Composées : Estragon. ALDÉHYDES 125 Aldéhyde du groupe du furfurane. Furfurol. — Famille des Malvacées : Ambrette. Famille des Rutacées : Santal des Indes occidentales et Oranger à fruits amers (feuilles). Famille des Myrtacées : Giroflier. Famille des Ombellifères : Carvi. Famille des Rubiacées : Café. Famille des Labiées : Lavande. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceÿlan. Famille des Iridacées : Iris. Famille des Graminées : Vétiver. Famille des Abiétacées : Pin de Finlande. Famille des Cupressacées : Cyprès. A Idéhyde non sériée. Aromadendral. — On rencontre dans les essences d'Eucalyptus (famille des Myrtacées), dont les noms suivent, une aldéhyde C*H°?0, l’aromadendral, dont l'étude n’a pas été poussée assez loin pour permettre de la sérier. Eucalyptus trachyphloïa F. v. M., E. corymbosa Sm., E. intermedia R. T. B., E. propinqua D. et M., E. affinis D. et M., E. punctata D. C., E. squamosa D. et M., E. Cambagei D. et M., E. polybractea KR. T. B.; E. dumosa À. Cunn.. £. oleosa F. v. M., E. cneo- rifolia D. C.. Æ. stricla Sieb. (E. mucrophylla A. Cunn., £. Cunninghamu G. Don.), E. tereticornis Sm., E. punctata D. C., var. didyma, E. graalis F. v. M., E. wiridis KR. T. B., €. Woollsiana KR. T. B., E. albens 126 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Miq. £., hemiphloïa F. v. M., E. rostrata Schlecht, E. Fletcheri R. T. B., E. dives Schauer, £. obliqua L'Hérit. (Æ. gigantea Hook., E. falcafola Miq., £. nervosa F. v. M.), Æ. odorala Behr. (?), E. salmo- nophloïa F. v. M., Æ. occidentalis Engl., E. marginata Sm., £. salubris F. v. M. Cétones. Contrairement à ce qui a lieu pour les aldéhydes, les travaux chimiques sur les huiles essentielles font men- tion, en ce qui concerne les cétones, d’un nombre plus grand de représentants dans la série terpénique qu'en dehors de cette série. 1. — CÉTONES DE LA SÉRIE TERPÉNIQUE Ici encore nous aurons à envisager successivement le cas des cétones terpéniques proprement dites et celui des cétones sesquiterpéniques. Nous aurons, parmi les cétones terpéniques, à mentionner une cétone-alcoo! pos- sédant une structure un peu spéciale. Cétones terpéniques. Des cétones C’H*0 correspondent aux alcools secon- daires CH150. À cette classe appartiennent : 1° la car- vone, 2° l’umbellulone. Les célones C'H1fO, qui correspondent aux alcools C12H#0, sont assez nombreuses et sont accompagnées généralement par ces alcools dans la plante : camphre, fenone, thuyone, dihydrocarvone, pulégone, verbénone. CÉTONES 127 Il existe, à l’état naturel, des cétones CH3$0 : la men- thone, provenant de l'oxydation du menthol avec lequel elle se trouve dans l’essence de menthe poivrée ; la pipé- ritone, qu'on rencontre dans plusieurs essences d'Euca- lyptus ; et l’hédéomol. Il y a lieu de classer, parmi les cétones lerpéniques. deux célones répondant à la formule C'H*0 : l'irone et la cétone de la Cassie. En effet, l'irone possède une stru- cture tout à fait analogue à l’ionone, qui est le produit, ultérieurement cyclisé, de la condensation du citral, aldéhyde terpénique, avec l'acétone ordinaire. Cette ionone brute est d'ailleurs un mélange de deux isomères, l’'x et la B-ionone, et il semble que la cétone de la Cassie soit précisément identique à la 6-ionone. Le diosphénol. CH(0OH)0, est une cétone-alcool de la série terpénique. Elle peut être considérée comme un produit de substitution de OH à un hydrogène d’une cétone C!H150. Elle a ceci de particulier que le grou- pement alcoolique OH se trouve sur un atome de car- bone auquel aboutit une double liaison. Passons en revue ces diverses cétones. 1° Céroxes CH140. -— Carvone. — Elle existe sous les différentes formes optiques : droite, gauche, inactive. On peut l'obtenir en partant du limonène, terpène qui, fréquemment, l'accompagne dans la plante. ; s Famille des Ombellifères : Carvi et Aneth. Famille des Labiées : Menthe crépue. Famille des Lauracées : Kuro-mojJi. Famille des Graminées : Ginger grass. Umbellulone. — Famulle A Lauracées : Laurier de Californie. 2° Céroxes CH150. — Camphre. — Le camphre est 128 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES la cétone provenant de l'oxydation du bornéol. On le rencontre sous forme dextrogyre ou sous forme lévogyre principalement dans les familles des Labiées, des Lau- racées et des Composées. Famille des Composées : Osmitopsis asteriscoïdes Cass., Matricaire, Tanaisie, Artemisia herba alba Asso. Famille des Labiées : Basilic de la Réunion, Ocimum canum Sims., Aspic, Lavandula Stœchas L., Sauge, Romarin. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (racines), Sassafras (bois), Camphrier, Apopine. Famille des Zingibéracées : Cardamome de Siam. Fenone. — La fenone est une cétone analogue au camphre et qui fournit, par hydrogénation, un alcool, le fenol. Il en existe deux modifications optiques : la droite (dans le Fenouil) et la gauche (dans le Thuya). Famille des Ombellifères : Fenouil, Fenouil amer sauvage (?), Fenouil des Indes, Fenouil du Japon. Famille des Cupressacées : Thuya. Thuyone. — La thuyone est la cétone correspondant au thuyol, à côté duquel on la rencontre, d’ailleurs, dans l'essence d’Absinthe ; elle possède des relations de structure avec le sabinol et le sabinène. Voici sa distri- bution dans le règne végétal. Famille des Composées : Tanaisie, Armoise du Japon (?), Absinthe, Artemisia Barrelieri Bess. Famille des Labiées : Sauge. Famille des Cupressacées : :Thuya et Thuya plicata Donn. Dihydrocarvone. — La dihydrocarvone peut s’obtenir par oxydation du dihydrocarvéol, qu’elle accompagne rt HP, à CÉTONES 129 dans l'essence de Carvi; le dihydrocarvéol se prépare lui-même par hydrogénation de la carvone. Famille des Ombelliféres : Carvi. Pulégone. — La pulégone donne, par hydrogénation ménagée, l'alcool correspondant, le pulégol, C'H'$O, et, par hydrogénation plus complète, le menthol, C'H?°0. On peut passer du citronnellal à la pulégone. La pulé- gone existe chez un certain nombre de Labiées : Menthe du Canada, Menthe pouliot, Menthe poivrée de Java, Pycnanthemum lanceolatum Gray, Origanum Dictam- nus L.. Hedeoma pulegioïdes Pers., Calamintha Nepeta Savi, Bystropogon origanifolius L’ HS Verbénone. — Famille des Verbénacées : Verveine. 3° CéÉroxes CH1$O. — WMenthone. — Cette cétone prend naissance par oxydation du menthol et aussi par isomérisation du rhodinal, aldéhyde correspondant au rhodinol. La menthone naturelle est le plus souvent lévogyre. Elle se rencontre principalement chez des Labiées. Famille des Géraniacées : Géranium. Famille des Rutacées : Bucco. Famille des Labiées : Menthe pouliot, Menthe poi- vrée, Hedeoma pulegioïdes Pers., Calamintha Nepeta Savi, Bystropogon origanifolius L'Hérit. Pipéritone. — Cette cétone existe dans plusieurs essences d'Eucalyptus (Mÿrtacées) : Eucalyptus Rossu B. et Sm. (£. micrantha D. C.), E. fraxinoïdes D. et M (?), E. piperita Sm., E. amygdalina Labill., E. vitrea R. T. B., E. Luehmanniana F. v. M. ËE. coriacea À. Cunn. (£. pauciflora Sieb.), E. Sieberiana F. x. M., E. oreades R. T.B., £. dives Schauer, E. radiata Sieb., E. Delega- tensis R. T. B., Æ. obliqua L'Hér. (E. gigantea Hook.., Le # 130 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES E. falsifolia Miq., E. nervosa F. v. M.), E. apiculala B. et Sm., €. Risdoni Hook. Hédéomol "Fous des Labee Hedeoma pule- gioïdes Pers. h° CÉToxes CÆH%O. —— Jrone. — Famille des Iri- dacées : iris. Cétone de la Cassie. — Famille des Légumineuses : Cassie. CÉroxE-ALcooL. — Diosphénol. — Famille des Ruta- cées : Bucco. Cétones sesquilerpéniques. Elles ont un représentant parmi les produits naturels, la cétone du Lédon, que l’on rencontre chez le Lédon, de la famille des Ericacées. 3. — CÉTONES NON-TERPÉNIQUES Cétones de la série grasse. Acétone, CH5— CO — CH5. — Famille des Eina- cées : Coca. Famille des Abiétacées : Cèdre de l'Atlas. Méthylamylcétonen., CH — CO — (CH®)* — CH°. — Famille des Myrtacées : Giroflier. Famille des Lauracées : Cannelle de Ceylan (écorce). Méthytlheptylcétone, CH? — CO — (CH?) — CH. — Famille des Rutacées : Rue. Méthylnonylcélone, CHF — CO — (CH) — CH. Famille des Myrtacées : Giroflier. Famille des Rutacées : Rue'et Emplerum serrulatum Ait. CÉTONES 134 Méthylhexanone 1.5, CH° | CH HG \CH H EX 100 CH? — Famille des Labiées : ÆHedeoma pulegioïdes Pers. | Méthylhepténone , | CH3 — C — CH — CHE — CH? — CO — CHF du | — Famille des Rutacées : Citronnier (fruits). Famille des Graminées : Palma rosa, Lemon grass, : Citronnelle. | | Cette cétone, comme la précédente, dérive des com posés lerpéniques, mais s’écarte de leur série par sa composition. Diacétyle, CH5 — CO — CO — CHF. — Famille des Rutacées : Santal des Indes occidentales. Famulle des Ombellifères : Carvi. Famille des Graminées : Vétiver. Famille des Abiétacées : Pin de Finlande. Célones de la série aromatique. CO— CH (1) Ortho-oxyacélophénone, CSH “4 OH (2) — Famille des Rubiacées : Chione glabra D. C. LL NE 7 Lei RS A LRAPE D L4 .. 1, L { Eee NÉ EU LE = - 132 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES Pœonol(para-méthoxy-ortho-hydroxy-phénylméthyl- ÿ CO— CH (1) cétone), CH OH (2). — Famille des NS OCH: (4) Renonculacées : Pivoine. Cétone anisique, CH OCH: x SA) — Famille des Ombellifères : Fenouil. Cétones non sériées. ” & | CH: C0 CHENE Cétone du Cèdre de l'Atlas, C°H#O. — Famille des Abiétacées : Cèdre de l'Atlas. Jasmone, CMH1#O. — Famille des Rutacées : Oran- ger à fruits amers (fleurs?). Famille des Oléacées : Jasmin. Santalone, CMH#O. -— Famille des Santalacées : San- tal des Indes orientales. Acides, Anhydrides et Lactones. LE A GIDES _ Les acides sont représentés, on peut dire dans presque toutes les huiles essentielles, sinon dans toutes; et 1l est facile de le comprendre, Ces composés n'existent-ils pas dans toutes les plantes, et les procédés d'extraction des parfums, soit par distillation, soit à l’aide des dis- solvants, ne sont-ils pas de nature à réunir ces corps aux produits odorants ? 22 ACIDES , ANHYDRIDES ET LACTONES 133 Acides gras saturés. Dans la série des acides gras saturés, on rencontre, à l'état libre ou à l’état d’éthers, à peu près tous les termes jusqu'à un certain ordre de grandeur moléculaire : acide formique, CH°0?; acide acétique, C2H*O? ; acide butyrique, C*HSO?; acide valérianique, C'H0? ; acide caproïque, CSH®0?; acide isoheplanoïque, C'H"“O*; acide caprylique, CSH#O*?; acide pélargonique (nony- lique), C°H#O?; acide caprique, CH?0?; acide lau- rique, C?H?#*O0?; acide myristique, CH#O? ; acide oxymyristique, C*HYOH : O*; acide oxypentadécylique, CSH#OH . O?; acide palmuitique, CSH#0?; acide stéa- rique, C'#H°50?. Acides gras non-saturés. Parmi les acides gras non-saturés, il y a lieu de mentionner : l'acide méthacrylique, CH* — C — COOH, | CH l’acide polyméthacrylique ; les acides angélique et tiglique, CH5 — CH—C(CH*) — COOH, qui sont des stéréo- isomères ; l'acide oléique, C'SH5:0?. Acides de la série aromatique. La série aromatique est représentée par l'acide ben- zoïque, l'acide phénylacétique, l'acide cinnamique, l'acide p-méthoxæy-cinnamique, l'acide salicylique, Y'acide m- 1 * Le parfum chez la plante. , 134 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES méthoxy-salicylique, l'acide anisique, V'acide anthrani- lique et l'acide méthylantrhanulique (voir, au paragraphe consacré aux alcools, les éthers sous la forme desquels on rencontre ces acides). Acides non sériés. Un certain nombre d'acides ne sont pas suffisamment connus pour pouvoir être sériés. Dans cet ordre d'idées nous citerons : l'acide alantolique, C“#H2(OH) (OCR et l'acide eudesmique, C“H'#0®. Acides lerpén iques : Par leurs formules brutes, certains acides naturels paraissent se rattacher aux composés Lei ‘péniques. Tels sont : un acide CH#O?, contenu dans les feuilles de Laurier ; l'acide térésantalique, CH107; l'acide santa- lique, CH#0?; un autre acide CH?0?, extrait du Vétiver: enfin un acide C'H#%0°, de lessence’ de Caparrapi. 2. — ANHYDRIDES Il y a lieu de citer un représentant de cette classe de composés : l’anhydride sédanonique, CH1O*, qui est non pas un anhydride d’acide résultant de l’élimi- nation d’une molécule d’eau entre deux groupements acides COOH, mais bien le résultat de l'élimination d'une molécule d’eau dans une seule molécule d’un acide cétonique monobasique. Ce corps est un des pro- duits odorants du Céleri (Ombellifères). Le ACIDES , ANHYDRIDES ET LACTONES 138 3. —— LACTONES : L'essence de CGéleri (Ombellifères) renferme une lactone, la sédanokide, C'H'$0?, dérivée d'un acide- alcool. : Mais on a signalé soit comme produits odorants, soit comme substances volatiles accompagnant les pro- duits odorants dans certaines huiles essentielles, plu- sieurs lactones dérivées d’acides-phénols. Dans cet ordre d'idées nous mentionnerons les composés suivants : 2 CH— CH (:) Coumarine, CH | .— Ce corps est Les ‘O — CO (2) ainsi distribué dans la nature : Famille des Légumineuses ‘ Baume du Pérou, Dr- pteryæ odorata Willd. (fève Tonka), Mélilot. Famille des Rubiacées : Aspérule odorante. Famille des Composées : Liatris odoratissima Wild. Famille des Labiées : Lavande. Famille des Orchidacées : Aceras anthropophora R. _Br., Angrœcum fragans Thon. (feuilles de Faham). Famille des Graminées : Flouve odorante. Ombelliférone. — Ce n'est autre chose que la p-0oxy- coumarine. On la trouve dans le Sumbul (Ombelli- fères). Citroptène. — C’est une substance inodore, - /CH=CH 1 CR GO (8 NOCH: (6) 136 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES qu'on rencontre chez divers représentants de la famille des Rutacées : Cédratier (fruits?), Citronnier (fruits), Limettier (fruits). Bergaptène. — C'est aussi un constituant inodore de l'essence extraite du fruit d’une Rutacée, la Ber- gamote. Sa formule est : < OCH: CHOC A | CH — O — CO Nat: Î O— CH / O Alantolactone (Hélénine), C“HPK | . — Famille CO | des Composées : Aunée. Lactone de la Serpentaire, C“HP0?. — Famille des Aristolochiacées : Serpentaire du Canada. Raphanolide, C?#H50*. — Famille des Crucifères : Cresson de fontaine. Radis. Oxydes. Ces corps sont peu nombreux dans les essences, mais l’un d'eux est en revanche très répandu. I. — OXYDES TERPÉNIQUES Eudesmol. — L'eudesmol, C!#H:#O, dont la consti- tution est encore inconnue, est un principe solide con- LE di A CT pe 2H ENT EN OXYDES | 137 tenu dans les espèces suivantes d'Eucalyptus (Myr-. tacées) : Eucalyptus Baeuerlent F.v. M., E. camphora KR. 7, B., E. goniocalyx F. v. M., E. qglobulus Labill., E. Smithii R. T. B., E. Cambagei D. et M., E. stricta Sieb. (E. nucrophylla À. Cunn., E. Cunningham G. Don.), £. fastigata D et M., E. macrorhyncha EF. v. M.. E. fraxinoïdes D. et M., Æ. piperita Smith, E. amygdalina Labill., Æ. Luehmanniana F. v. M., E,. oreades R. T. B (E. virgata Sieb. var. allior). E, Ma- carthuri D. et M., E. virgata Sieb. Eucalyptol ou cinéol. — L'eucalyptol ou cinéol, CH'O, se trouve dans un très grand nombre d'huiles essentielles. Il possède d’étroites relations avec les ter- pènes. Nous avons indiqué plus haut qu'il se trouve parmi les produits d'oxydation du phellandrène et qu'il peut prendre naissance à partir du terpinéol. On le rencontre principalement parmi les produits odorants des Myrtacées, des Lauracées, des Zingibéra- cées, des Labiées, des Composées. Famille des Magnoliacées : Badiane (fruits). Famille des Canellacées : Cannelle blanche. Famille des Rutacées : Rue, Famille des Légumineuses : Carqueja. Famille des Myrtacées : Melaleuca Leucadendron L., M. Leucadendron var. lancifolia, Melaleuca minor Smith, Melaleuca viridiflora Brong. et Gris., Melaleuca acu- minata F.v. Mull., M. decussata KR. Br. (?), M. ericifolia Sm. (?), M. uncinata R. Br. (?), M. linarufolia Sm., M, thymufolia Sm., M. Wilsonu EF. v. M., Eucalyplus resini- fera Sm., E. polyanthema Schau., E. Behriana F. v. M., E. Rossu B. et Sm. (Æ. micrantha D. C.), E. 138 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES pendula À. Cunn:. E. dealbata À. Cunn.. €. tereticornis Sm. var. rene E. rostrata Schl. var. borealis, €. maculosa R. T. B.,Æ£. camphora R. T. B., E. ir D. C., E. squamosa D. et M., E. Bridgesiana R T.B., E. goniocalyx F. v. M., £. bicolor À. Cuan., E. um nalis var. (a), Æ. populifolia Hook., E. longiÿfoha Link et Otto, E. Maident F. v. M., £. globulus Labill., Æ. pulverulenta Sims, Æ. cinerea F. x. M., E. Stuartiana F. v. M. var. cordata, E. Morrisu R. T. B., £. Smithu R. T. B., E. sideroxylon A. Cunn., £. Risdoni Hook., E. cordata Laball., E. Cam- bagei D. et M., E. ep R. T: B., Æ. dumosa A. Cunn., E. oleosa F. vx. M., £. cneorifoha D. C.. _ E. stricta Sieb., E. Marre A. Cunn., E. ovalifolia R. T. B. var. lanceolata, E. salmonophlou FE. x. M, E. redunca Schauer, Æ. Baeuerlent F. v. M., €. pro- pinqua D. et M., E. affinis D. et M., £. paludosa R. T. B., E. lactea R. T. B..E. rubida D. et M., Æ. intertexta R. T. B., E. maculata Hook., €. micro- corys F. v. M., E. hemilampra F. v. M., E. quadran- gulata D. et M., £. conica D. et M., E. Bosisioana F. LM, FE. eugenioïdes Sieb., £. odorata Behr., E. pani- eulala Sm.. E. terelicornis s Sm. se panclata D. C. var. didyma, E. gracilis F. vx. M., Æ. wiradis R. T.B., £. Woollsiana R. T. B., £. albens Miq. , £. hemiphloi F.v. M., £. nul Labill.. €. rostrata Schlecht, £. ovalifolia R.T. B., E. Dawsoni R. T. B., €. angopho- roïdes R. T. B., E. Baileyana, E. fashgata D. et M., E. macrorhyncha F. v. M., E. capüeilata Smith, E. nigra R. T. B., Æ. pilularis Smith, E. Loxophleba, E. Planchoniana F. v. M., Æ. acmenoïdes Schau. (£. iriantha Link}, £. fraxinoïdes D. et M., £. Fleicheri F ji x à Vg, st if CPS . Le Cry 1 EAN a TL z NT dede Cou ER pd, in ed en 4 [ CE CIEL PPT PEN, Ver [4 Fa) L 4 à D] « f he LL VAL 23 io PAS el db, Ce es fe 0 Gt ON CE À 4 "ti OXYDES | 139 R. T. B., £. microtheca F. v. M. (E. brachypoda Fr NTEore), E. hæmasioma Sm. (£. signata F. x. M.) E. sideroxylon À. Cunn. var. pallens, E. crebra F. x. M.. E. siderophloïa Benth., E. melanophloïa F. x. M., E. piperita Smith, E. amygdalina Labill., £. amygda- Una var. latifolia Maiden et Deane, ÆE. vitrea R. T. B., E. Luehmanniana F. v. M. £. coriacea À. Cunn., £. oreades R.T. B., E. radiata Sieb., Æ. obliqua L'Hérit.. E. virgata Sieb., E. apiculata B. et Sm., E. tessellaris FE. v. M., E. trachyphloïa E. x. M., E. corymbosa Sm., E. intermedia R. T. B., E. botryoïdes Sm., E. robusta Sm., E. saligna Sm., E. umbra R. T. B., €. Wükin- - somiana R. T. B. (E. hæmastoma var. F. v. M.,£. _ lævopinea var. minor R.T.B.), £. carnea K. T. B, £. calophylla R. Br., E. diwersicolor F. x. M., E. . talis Endl., £. marginata Sm., E. salubris F. v. M,, Piment, Myrtus Cheken RE Famille des Ombellifères : Fenouil doux. Famille des Composées : Osmitopsis astericoïides Cass., Millefeuille, Tva, Armoise, Artenusia frigida Willd., Armoise du Japon, Artemisia Ludoviciana Nutt.. Semen-contra, Artemisia herba alba Asso. Famille des Verbénacées : Vuex trifoha L. Famille des Labiées : Basihic de France et de la Réunion, Lavande, Aspic, Lavandula Stæchas L. ,Lavan- dala dentata L., Lavandula pedunculata Cav., Menthe crépue de Re Menthe poivrée, Hysope, Sauge, Romarin. Famille des Pipéracées : Bétel de Java. Matico. Famille des Monimiacées : Boldo. Famille des Lauracées : Cannelle du Japon (races), Cinnamomum pedunculatum Nees, Cinnamomum Of- x! 4 Jia A 27 ES 0” Gps ai LL HARAS 6 NÉ? T2 Ur Sec Li] AA %. Léa LT PE D AR Li PT 24, NC NET x “à Lei PRE AE DAT e à ; FES 'O La, 140 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES veri F. M. Bailey, Ocotea usabarensis Engl., Camphrier (feuilles et bois), Laurier (feuilles et baies), Tetranthera polyantha Nees var. citrata (feuilles), Laurier de Cali- fornie, Kuro-mo]ji, Apopine. Famille des Zingibéracées : Kæmpferia rotunda L., Zédoaire, Cardamome du Bengale, Cardamome du Cameroun, Amomum Mala K. Schum., Cardamome de Malabar, Gingembre, Galanga. 2. — OXYDES NON-TERPÉNIQUES Oxyde de Carline,C#H10.— Famille des Composées : Carline. Furfurane, C*H*O, et x-Méthylfurfurane, CH°.C*H°0. — Famille des Abiétacées : Pin de Finlande. Composés azotés. Acide cyanhydrique (Nitrile formique), H.CN.— C’est un produit de dédoublement de glucosides très répandus dans le règne végétal. Ces dédoublements donnent géné- ralement lieu, en même temps, à la mise en liberté d’aldé- hyde benzoïque. Ce corps peut s’unir à l'acide cyanhy- drique : c'est ainsi qu'on rencontre le phényloxyacéto- nitrile, CSH5 — CHOH — CN, dans l'essence d'amandes amères, Où 1l s’est formé postérieurement à la prépara- tion de cette huile essentielle. Dans le chapitre IV, nous étudierons la question de la distribution des glucosides cyanhydriques dans le règne végétal. Nous passerons uniquement en revue ici, parmi les plantes à acide cyanhydrique, celles dont on a extrait les huiles essentielles. COMPOSÉS AZOTÉS \41 Famille des Légumineuses : ]ndigofera qgalegoïdes pere” | Famille des Rosacées : Pêcher (noyaux), Cerisier {noyaux), Prunier (noyaux), Prunellier (feuilles et fleurs), Prunus virginiana L., Laurier-cerise, Prunus Padus L. (écorce), Amandier (fruits), Reine des prés. Nitrile phénylacétique., CSH5 — CHP — CN. — Famille des Crucifères : Cresson des jardins. Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs?). - : Nüitrile phénylpropionique, CSH5 — CH? — CH? — CN. — Famille des Crucifères : Cresson de fontaine, Cyanure d'allyle, CH5— CH—CH—CN. — Fa- mille des Crucifères : Moutarde, Raïfort. Anthranilate et méthylanthranilate de méthyle. — Voir plus haut : A/cools et Éthers. NH Indol, CH: >. Il a été signalé dans Ncx/ quelques fleurs et doit être certainement plus répandu que ne l’indiquent les résultats connus à ce jour. On sait que c'est un produit de décomposition de la matière albuminoïde. Famille des Rutacées : Oranger à fruits amers (fleurs). Famille des Oléacées : Jasmin. Damascénine, CHANOë. —— Famille des Renoncu- lacées : Nigella damascena L. Composés azotés divers. — Nombreuses sont les essences : petit-grain (essence de feuilles d'Oranger), Patchouli , etc., dans lesquelles des composés basiques ont été signalés. Nous allons trouver d’autres compo- sés azotés parmi les combinaisons sulfurées. 142 DISTRIBUTION DES AUILES ESSENTIELLES Composés sulfurés. Les composés sulfurés que l'on rencontre dans Îles essences appartiennent soit au groupe des sulfures, soit à celui des sénevols (éthers isosulfocyaniques). Cesont surtout les Liliacées et les Crucifères qui les fournissent. T. — SULFURES Sulfure de carbone, GS?. — Famille des Crucifères : Moutarde, Raifort. Sulfure de méthyle, (CH°ŸS. — Famille des Labiées : Menthe poivrée.. Sulfures et polysulfures de vinyle, d'allyle, d'aly- propyle. — Le sulfure de vinyle, (CH —CH}S; le disulfure de diallyle, CH5 —S.S — CF; le disul- fure d’allyl-propyle, CH5—$S.S— C'H; les disul- fures : C'HS?, CSHISS?, CHS, C'H2S::; le trisul- fare de diallyle, CH5—$S.S.S— CF; le tétrasul- fure, C‘H"$S"; enfin, des polysulfures de vinyle ont été signalés dans les familles suivantes : Fanulle des Crucifères : Allhaire. Famille des Ombellifères : Assa fœtida. Famille des Liliacées : Ail, Oignon, Aïl des: ours. 2. — SÉNEVOLS (ÉTHERS ISOSULFOCYANIQUES) On sait qu'il existe deux séries d’éthers sulfocyaniques iSOmériques : 1° Les éthers sulfocyaniques proprement dits : R—S—C—N; 4 DE LES < , D EN US, | composés SULFURÉS 2° Les éthers isosulfocyaniques ou sénevols : R—N—C—S$. Ce sont ces derniers qu'on rencontre dans les essences et surtout dans les essences de Crucifères. Isosulfocyanate de butyle secondaire, CH — CH —CH—N—C—S. | CH: — Famille des Crucifères : Cardamine amara L., Gochléaire. Isosulfocyanate d'allyle , CH —N—C—S.— Fa- mille des Crucifères : Cresson des Jardins, Tabouret, Raifort, Alliaire (semences et racines), Moutarde noire. Isosulfocyanatle de benzyle | CH — CE —N—C—S. — Famille des Géraniacées : Capucine. Isosulfocyanate de p-oxybenzyle, CE NC «Q) OH (4) — Famille des Crucifères : Moutarde blanche. Isosulfocyanate de phényléthyle CSH5 — CH — CH—N—C—S. — Famille des Résédacées : Réséda (racines). D #4 144 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES La nature des produits odorants dans ses rapports avec l’anatomie et la classification des plantes. Nous avons vu, en terminant le Chapitre premier de cet ouvrage, que toute cause influant plus ou moins directement sur la nutrition d’une plante produisait des modifications dans ses caractères anatomiques et physiologiques et, corrélativement, dans la composition des huiles essentielles qu'elle sécrète. Ceci nous amène tout naturellement à penser qu'il puisse Y avoir des rapports entre certains caractères de l'anatomie des plantes et la nature des huiles essentielles qui y sont contenues. L'étude de ces rapports ne semble pas, jusqu'ici, avoir beaucoup tenté les chercheurs, bien qu'elle ait pu conduire, dans certains cas, à des résultats intéres- sants. E MM. Ricnarp T. Baxer et Hexry G. Surrut ont étudié avec le plus grand soin les £ucalyptus, et ils se sont aperçus qu'il existait une relation étroite entre la nature des constituants des essences des diverses espèces et la diposition des nervures de leurs feuilles. Chez les espèces suivantes, connues sous le nom commun de « bloodwoods », Æ. corymbosa Sm., E. trachyphloïa F. x. M., E. eximia Schauer, etc., le prin- cipal constituant de l'essence est le pinène. On peut voir, par la figure que nous donnons ci-contre, et qui 1 Baker (RicuarD T.) et Suirx (Hexry G.). , Me » “ \ LS di CERTES MATE Fig. 3. — Feuille de l'Eucalyptus corymbosa Sm. (légèrement réduite). L'arrangement des nervures latérales indique la pré- sence de pinène comme principal constituant de l'huile essen- tielle et l'absence de phellandrène. (Fig. extraite du Mémoire de MM. BAKER et SMITH.) / Le parfum chez la plante. ; à : x ee cn Le EE 146 DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES est empruntée à l'ouvrage de MM. Baxer et Suiru, que les nervures latérales de la feuille de l’Eucalyptus corym- bosa Sm. sont rarement divisées, peu inclinées sur la nervure médiane, et rejoignent une nervure marginale unique. Cette disposition se retrouve chez toutes les espèces dont l'huile essentielle est principalement cons- tituée par du pinène. L’eucalyptol, par contre, est très abondant dans l’es- sence d'Eucalyptus globulus Labill. et d’autres espèces VOIsines. Ici, la nervation des feuilles présente des caractères très différents. Les nervures latérales sont plus écartées, ne sont pas parallèles, et certaines d’entre elles sont mieux marquées. Enfin, chez les espèces dont lhuile essentielle est riche en phellandrène, par exemple chez l’Eucalyptus Sieberiana F. v. M., la feuille présente des caractères différents. La nervure marginale s’écarte du bord et se courbe pour rejoindre, de place en place, des ner- vures latérales plus proéminentes que les autres. Celles-ci s’anastomosent pour former des boucles et s'inclinent fortement sur la nervure médiane. Aïnsi donc, chez les Eucalyptus, il y a une relation étroite entre la nervation des feuilles et la présence de certains principes dans l'huile essentielle. Mais MM. Baxer et Surru vont plus loin. et ils con- sidèrent que les caractères empruntés à la composition chimique des huiles essentielles ont une valeur spéci- fique. [ls s’en servent même, concurremment avec dés caractères morphologiques, pour étudier la filiation du genre Eucalyptus et ses rapports avec des genres voisins, notamment avec le genre Angophora. CNT MER Fig. 4. — Feuille de l'Eucalyptus globulus Labill. (légèrement réduite). La nervation indique que l'huile essentielle contient de l’eucalyptol en même temps que du pinène, mais que Île phellandrène est absent. 148 DISTRIBUTION DES | HUILES ESSENTIELLES ) Ceci nous amène à nous demander quelle peut être la valeur systématique des caractères empruntés à la composition chimique des végétaux et en particulier à celle de leurs huiles essentielles. Nous avons montré, il est vrai, combien était variable la composition des produits odorants d’une même plante récoltée sous divers climats; mais il est juste d'ajouter que les caractères anatomiques et morpho- logiques des végétaux varient également sous les influences qui modifient les conditions de la nutrition, ce qui ne les empêche pas de posséder une valeur systématique. IT serait donc prématuré de conclure que la connaissance des produits odorants des végétaux soit sans intérêt au point de vue systématique, et d’ailleurs le travail de MM. Baker et Suirn viendrait donner un démenti à cette manière de voir. En étudiant la composition chimique des bois, M. Gagriez BErrraxp! a montré qu'il existait des caractères différentiels très constants entre les Gymno- spermes et les Angiospermes. Peut-être l'étude des huiles essentielles fournira-t-elle aussi à la systématique des renseignements précieux ; mais Jusqu'ici il est difficile de tirer un renseignement des documents que nous possédons, et que nous expo- sions en commençant ce chapitre. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, on s’est surtout efforcé, jusqu'ici, d'extraire le parfum des plantes qui en produisaient le plus. Nous pouvons donc nous faire une idée de la diffusion des principes odorants dans le 1 G, BERTRAND, 1, 1899, t. CXXIX, p. 1025. Fe OT RPERN Li. tn thx 4 Fig. 5. — Feuille de l’Eucalyptus Sieberiana F. v. M. (légère- ment réduite). La nervation indique la prédominance du phellandrène dans l'huile essentielle. ME ègne végétal : mais d nous est diff il CHAPITRE II] DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS - CHEZ LA PLANTE Généralités. Nous avons tout d'abord étudié, au cours de ce qui précède, quelle est la nature chimique des huiles essen- tielles et comment leur composition varie sous l'influence des conditions de sol ou de climat, ou encore sous l'action de parasites. Ensuite, nous avons voulu montrer comment se distribuent dans le règne végétal les différents principes immédiats dont les mélanges variés constituent les par- fums. Nous nous proposons maintenant de rechercher. dans la plante même, en quels points se trouvent loca- lisés les composés odorants. Cette étude se présente comme un problème très ardu. En effet, l'emploi des réactifs fort imparfaits que nous possédons, et à la description desquels nous con- sacrerons la partie suivante de ce chapitre, nous révèle la présence d'huiles essentielles non seulement dans certains appareils, tels que les poches sécrétrices, les canaux sécréteurs, etc., mais encore dans un grand 132 MSTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE nombre de cellules qui, par leurs dispositions anato- miques, ne semblent pas prédestinées à contenir le parfum. Avant de pousser plus loin notre étude, ïl faudra donc que nous nous attachions à acquérir, sur l’appa- reil sécréteur des végétaux, son anatomie, et l’histoire de son développement, des notions aussi complètes que possible. Nous verrons alors que les organes sécréteurs sont très variés, et nous aurons à nous demander comment se répartissent, dans le règne végétal, les différentes natures d'appareils sécréteurs. Nous serons ainsi conduits à rechercher de quelle manière l'huile essentielle se rassemble dans les organes sécréteurs; ce qui nous amènera enfin à envisager, à la suite de certains auteurs, les questions délicates se rattachant à l'origine et au transport des composés odorants dans le végétal. Ces questions offrent le plus haut intérêt; mais nous ne ferons qu'examiner, dans ce chapitre, sur quelles bases anatomiques et microchimiques on s’est proposé jusqu'ici de les résoudre, nous réservant de les étudier au point de vue chimico-physiologique, dans les cha- pitres qui suivront. Méthodes de recherches microchimiques des composés odorants. Nous avons donc, en premier lieu, à nous demander quelles sont les méthodes qui permettent de déterminer la localisation des composés odorants et quelle est la valeur des indications qu'elles fournissent. (° D SMS mit: M a Fe ” dirt 6 PT ne. ide st : * _ RECHERCHE MICROCHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES 153 En principe, cette recherche se fait sur des coupes très minces, pratiquées dans les organes de la plante que l’on étudie. On traite ces coupes, que l'on observe au microscope, par des substances réagissant, par leurs propriétés physiques ou chimiques, sur les huiles essentielles. Les résultats de ces essais permettent de conclure, avec plus ou moins de certitude, à la présence des huiles essentielles en certains points de l’organe consi- déré. Recherche microchimique des huiles essentielles. 1° OBSERVATION DIRECTE. — Îl arrive parfois que l'huile essentielle se trouve rassemblée en certains points d'un tissu végétal, sous forme de gouttelettes réfringentes. C’est ce qu'on peut observer, par exemple, dans les cellules épidermiques d’un pétale de Jacinthe, examiné en coupe transversale, ou encore dans les pe- tites poches à essence que l’on distingue facilement à l'œil nu dans le zeste d’une orange, d’un citron ou d'une mandarine. On pourrait confondre ces goutte- lettes avec des gouttes d'huile fixe; aussi, pour déter- miner leur véritable nature, est-il nécessaire de cons- tater qu'elles sont solubles dans l'alcool ou l'acide acétique cristallisable, à l'inverse des huiles grasses, qui sont généralement insolubles dans ces réactifs. Le chloroforme, l’éther et le sulfure de carbone, par contre, dissolvent également les deux sortes d’huiles. L'eau produit un léger trouble dans les gouttes d'huile essentielle. 11e DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA À PLANTE On peut encore, en chauffant la préparation vers 100-1 10°, amener la disparition des huiles essentielles, tandis que subsistent les huiles grasses!. Une autre méthode consiste à laisser pendant quelque temps les coupes à étudier dans l’eau bouillante : les huiles essentielles distillent avec la vapeur, et l'on peut ensuite constater leur disparition?. Il est malheureusement impossible de compter, d'une façon absolue, sur ce mode de séparation des huiles grasses et des huiles essentielles: car quelques-unes de ces dernières ne sont pas volatiles dans les conditions de ces essais, tandis qu'il existe un certain nombre d'huiles grasses qui se volatilisent déjà à ces tempéra- tures. 2° ACTION DE LA POTASSE. — On peut, en s'appuyant sur les propriétés chimiques des matières grasses, les séparer des huiles essentielles. Il suffit pour cela de laisser séjourner les coupes des organes que l’on veut étudier dans une solution de potasse dont la concen- tration varie de 15 à 25 °/,. On saponifie ainsi les matières grasses. On lave alors à l’eau pendant un temps très long, et on élimine ainsi le savon formé, en même temps que les tanins qui pouvaient se trouver dans le tissu étudié. Par contre, les gouttes d'huiles essentielles demeurent intactes dans la préparation. Avec certaines huiles essentielles cette méthode don- nera des résultats négatifs. Une essence, par exemple, riche en phénols se dissoudra complètement dans la potasse. 1 ARTHUR MEYER, p. 28. 2 STRASBURGER. 3 OTrro TuNxMANN. | 2 2 lp dodo. ie SNA en NS nc ne Ed dd à 1, RIT RE al A RECHERCHE MICROCHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES 155 de - Mouscu! a proposé une autre façon d'opérer : on monte la coupe dans un mélange à parties égales de potasse concentrée et d’ammoniaque. La saponification des matières grasses se produit alors sous le microscope ; mais le lavage du savon est difficile à effectuer, et les huiles essentielles peuvent être attaquées par les alcalis employés ici à une concentration très élevée. Malheureusement, la recherche des huiles essentielles n'est pas toujours aussi simple, et il arrive souvent qu'au lieu de se trouver, dans certaines cellules, sous forme de gouttelettes bien visibles, elles sont dans un état de division plus grand, se trouvent confondues au milieu de granulations protoplasmiques, de sorte qu'il faut avoir recours à des réactifs colorants pour eflectuer leur recherche. Une remarque s'impose à ce propos : la manière dont on pratique les coupes des organes que l'on veut étudier n’est pas indifférente. En effet, si l’on coupe à l'aide d’un rasoir un organe frais, on risque d'étaler, avec la lame du rasoir, sur toute la surface de l'organe que l'on coupe, des gouttelettes d'essence qui se répandent un peu partout. Aussi M. Tscurrcu* recom- mande-t-l de laisser au préalable sécher les matériaux que l’on veut étudier et de les durcir dans l'alcool fort. On évite ainsi d'apporter un trouble quelconque dans la localisation des huiles essentielles. Nous passerons maintenant en revue la série des réac- tifs colorants utilisés en histologie végétale, pour la recherche des huiles essentielles. 1 Mouscu. 2 Tscaircu, 4, t. 11. OR RTS RE re A) 4 UT EP UN LT LE TR re e ADF _ € ge 2. ài re : ù rs LS [== Le — > . d à . ne Ÿ | UE: PLANTE sp 184 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA GLANDES INTERCELLULAIRES : Ces glandes sont très rares. Elles ne se rencontrent | que dans le genre Psoralea (Légumineuses), et le Fig. 18. — Section transversale de la feuille de Psoralea hirta. -— À, avant l'écartement des cellules sécrétrices de l’assise ; périphérique. — B, le liquide commence à s’épancher dans les > interstices.— C, appareil sécréteur achevé dont on a enlevé la PESTE résine par l'alcool. (D'après ne Baryx, Vergleichende Anatomie.) { genre Ahododendron (Ericacées).… Elles peuvent être considérées comme intermédiaires entre les deux caté- gories d'appareils sécréteurs que nous venons successi- APPAREILS SÉCRÉTEURS A SÉCRÉTION EXTERNE 185- vement d'examiner, à savoir : les glandes’ à sécrétion interne et les glandes à sécrétion externe. Ici on remarque, au-dessous de l'épiderme de la feuille, des cellules allongées perpendiculairement à la surface. Ces cellules s’écartent les unes des autres, ne restant unies que par leurs extrémités, et entre leurs parois se réunit une sécrétion oléo-résineuse. C'est le développement d'une semblable glande que représente la figure 18. APPAREILS ACCESSOIRES ET MODIFICATIONS DES CANAUX ET DES POCHES ADULTES OU AGÉS Appareil de soutien. — Il arrive très fréquemment que les canaux sécréteurs présentent un appareil de soutien. Celui-ci est constitué, le plus généralement, par les cellules adjacentes aux cellules sécrétrices, qui se transforment en fibres plus ou moins épaissies et constituent ainsi une gaine protectrice. C'est ce qu'on peut observer chez un grand nombre de plantes, et notamment dans la famille des Conifères (fig. 19). Ces fibres sont généralement lignifiées. Appareils permettant aux poches sécrétrices de se vider. — Un certain nombre de Rutacées possèdent des poches sécrétrices situées immédiatement au-dessous de l'épiderme. Ces poches sont constituées de manière que l'huile essentielle qui y est contenue puisse s'en échap- per. Cet appareil a été découvert pour la première fois par M. Hapercaxpr'. Depuis, on a retrouvé de sem- 1 HABERLANDT, 2, 1898, t. CVII, Abth. 1. ; kŸ°4 au Cdi mat, Mir # 1” 186 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE blables appareils, notamment chez les Myrtacées, dans le genre Eucalyptus!. | Chez Rula graveolens L., les poches sécrétrices situées dans la feuille sont séparées à l'extérieur par des cel- Fig. 19. — Canal sécréteur d'une feuille de Pinus maritima. (Le contenu des cellules a été dissous par l'hypochlorite de sodium). — a, cellules actives. — g, cellules épaissies, formant une gaine protectrice au canal sécréteur. — {, cellules du tissu assimilateur, que traverse le canal sécréteur. — L, lumière du canal sécréteur. lules spéciales faisant partie de lépiderme, mais plus plates que les cellules épidermiques ordinaires. Ces cellules plates, qui sont au nombre de quatre (fig. 20, A), forment un groupe bien visible de face, et laissent entre elles un méat qui fait communiquer la glande avec l'extérieur. Les cellules sécrétrices tapissant celle- ci sont également plates en temps ordinaire; mais elles ont la faculté, lorsqu'elles deviennent très turgescentes, de courber fortement, vers l'intérieur de la poche, la 1 ÔO. Porscx, 1903. +. M fr cn DL CT : CE “ "4 * APPAREILS SÉCRÉTEURS A SÉCRÉTION EXTERNE 187 face de leur membrane qui limite celle-ci. Il se pro- duit alors, à l'intérieur de cette poche, une forte pres- sion, et cette pression peut être assez grande pour pro- Fig. 20. — Appareil d'évacuation de la sécrétion d'une glande interne de Ruta graveolens L. — A, vue de la surface du cou- vercle avec la fente servant à la sortie. — B, coupe transver- sale. (Figure extraite de HABErLANDT, Physiologische Pflan- zenanatomie, Leipzig, 1904.) voquer l'écartement des cellules plates qui séparent l'intérieur de la poche de l'air libre et, par suite, l'expulsion de l'huile essentielle. On peut observer ce phénomène de la courbure des cellules sécrétrices en observant dans l’eau une coupe, pas trop mince, pratiquée dans une feuille de Ruta graveolens L. M. HagerLaxpr pense que, dans la nature, l'expul- sion de l'essence par ce moyen ne se produit que PET É.* VE Me RE PR EN ER CD ES De RASE CN er E Se a, LA] 188 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE, lorsque la feuille est fortement courbée par un agent extérieur. Cependant, lorsque des rameaux de ÆRula graveolens sont fortement turgescents, 1l suffit de les secouer pour provoquer l'expulsion. Obluration des canaux sécréteurs âgés. — Les canaux Fig. 21. — Brucea ferruginea. Formation de thylles dans un canal sécréteur de la tige. — th, thylle. — v, vaisseaux du bois secondaires. — pl, parenchyme ligneux secondaire. (Fig. extraite du mémoire de Mlle A. LegLois, Ann. des Sciences naturelles, Botanique, 1888, 7e série, t, VI.) sécréteurs et les poches sécrétrices cessent fréquemment de fonctionner lorsqu'ils deviennent âgés. ù Suivant M. Tscrireu, l'oblitération de la poche sécré- trice survient souvent par suite du développement de la couche résinogène, qui finit par remplir toute la RÉSUMÉ 189 lumière du canal. Une semblable oblitération se pro- duit chez les Myrtacées, par exemple". Parfois, l'oblitération se produit par suite de la for- mation de fhylles. Ces thylles sont formés par des cel- lules bordant le canal. Certaines d’entre elles s'enflent considérablement ; leur membrane fait fortement salle dans le canal et acquiert de nombreuses ponctuations. Ces thylles finissent par obstruer complètement la lumière du canal sécréteur. À ce moment, leur mem- brane se lignifie?. Il peut même arriver que les canaux sécréteurs ainsi obstrués s’isolent complètement par une zone subéro- phellodermique se développant à leur périphérie. Résumé. Ainsi, au point de vue anatomique, les appareils sécréteurs que nous venons d'étudier se distinguent surtout par le point où se rassemble chez eux la sécrétion. Les cellules isolées, les cellules épidermiques sécrétrices et les poils constituent ainsi un premier groupe très homogène. à sécrétion interne. Les canaux et les poches sécrétrices rassemblent, au contraire, les huiles essentielles qu'ils sécrètent dans un réservoir situé en dehors des cellules actives. : Ce sont là des distinctions purement anatomiques, car 1l semble bien que la sécrétion se produise par un mode absolument uniforme. 1 SorTTHizr - LuTz. 2 Van TiecHEem, 1885, 7° série, t. I, et Mlle LeBLois, 1887, 7e série, t.- VI. 3 Jacques Maneu et R. Comges, 1907, 4e série, t. VIL Pour M. Tscnimcn et ses élèves, ce serait une assise résinogène, portion différenciée de la membrane de la cellule active, qui assumerait le rôle sécréteur. Elle rece- vrait des matériaux résinogènes qu'elle transformerait en essences. Nous avons montré, au point de vue pure- ment histologique, que cette théorie, bien qu'appuyée par de nombreux travaux, ne nous parait pas démontrée. Nous aurons l’occasion de voir, au cours des cha- pitres qui vont suivre, que les produits odorants semblent doués, dans la plante, d'une singulière mobi- lité et non pas condamnés, comme l’admet M. Tscmircx, à rester incapables de traverser des parois cellulaires. S'agit-il d'une forme de transport, modification chi- mique des huiles essentielles, ou encore d’une dissolu- tion? C'est ce qu'il semble bien difficile de démontrer d'une façon parfaite, mais la dernière hypothèse paraît tout à fait vraisemblable. Avant de passer à l'étude de ces problèmes ardus, . nous emploierons la dernière partie de ce chapitre à tracer un tableau d'ensemble de la distribution, dans les diverses familles végétales, des appareils sécréteurs. Distribution de l’appareiïl sécréteur chez les divers groupes de végétaux. Remarques préliminaires. Nous ne pourrions songer, sans prolonger outre mesure cet exposé, à étudier, famille par famille, la forme et la disposition des appareils sécréteurs. Aussi considérons-nous successivement les grands groupes de végétaux d’une façon très générale. Mr Le 'OSÉE TERRE TES Ra | . ” La M Pre OU + » = L = r HE, 4 7 ‘ Pre , L ” DISTRIBUTION DE L'APPAREIL SÉCRÉTEUR 191 Il importe cependant de faire, avant tout, quelques remarques fondamentales. Il arrive fréquemment que, dans une même plante. les divers membres sont pourvus d'organes sécréteurs différents On peut citer, comme exemple de ceci, le Millepertuis (Hypéricum perforatum L.). Les feuilles de cette Hypéricacée possèdent les poches sécrétrices bien connues, auxquelles la plante doit son nom, tandis que la tige ne possède que des canaux sécréteurs. Chez les Rutacées, la feuille contient également des poches sécrétrices, tandis que celles-ci sont remplacées, dans la tige de la plante, par des cellules sécrétrices disséminées dans le liber. Dans une même famille, il peut arriver également que les différents genres contiennent des appareils sécré- teurs divers. Cependant, en toute généralité, l'appareil sécréteur à une très grande importance systématique , non seulement par sa forme et sa disposition, mais encore par la nature des substances qu'il fournit. Certaines familles ont tous leurs représentants pour- vus des mêmes appareils de sécrétion. Il en est ainsi, par exemple, des Ombellifères et des Labiées. Chez d’autres familles, au contraire, l'appareil sécré- teur fait totalement défaut. Ainsi les familles suivantes n'ont ni appareil sécréteur interne d'aucune sorte, ni poils sécréteurs : Dilléniacées, Berbéridacées, Sarracé- niacées, Frankéniacées , Tarmarcacées, Malpighiacées, Ochnacées, Ilicacées, Cyrilliacées, Stackhousiacées, Mélianthacées, Staphyléacées, Coriacées, Ostréacées, Bruniacées, OEnothéracées, Oléacées, Loganiacées. Amarantacées, Phytolaccacées, Batidacées, Thyméléa- cées, Casuarinacées, Salicacées, etc. 2 192 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE Enfin, la nature chimique des substances produites : résines, huiles essentielles, tanins, mucilages, etc., pré- sente également une importance systématique que nous n'avons à envisager ici qu'en ce qui concerne les huiles essentielles. Les Dicotylédones. La plupart des familles de plantes dicotylédones possèdent des organes sécréteurs!. CELLULES SÉCRÉTRICES Des cellules sécrétrices à résines ou huiles essen- tielles de formes diverses se trouvent dans un grand nombre de familles : Polygalacées, Elatinacées, Terns- trœmiacées, Tiliacées, Géraniacées, Rutacées, Simaru- bacées (dans ces deux familles, l’axe seul contient des cellules sécrétrices), Hippocastanacées, Rubiacées, Cuscutacées, Labiées, Polygonacées. | Les cellules à myrosine se trouvent chez les Cruci- fères, les Capparidacées, les Résédacées et les Tropæola- céés. Enfin, certaines familles sont absolument caracté- risées par la présence de cellules sécrétrices. Ce sont les Calycanthacées, les Magnoliacées, les Anonacées, qui contiennent, dans leur fleur, des cellules sécrétrices arrondies. Les Méliacées sont caractérisées par la 1 Consulter, pour l'étude détaillée de cette question, Soze- DER, à qui nous empruntons un grand nombre des détails qui vont suivre. , NEC LES DICOTYLÉDONES 193 “présence de cellules allongées et plus où moins rami- fiées, disposées presque toujours en série. Les Aristolochiacées contiennent, dans l’épiderme de leur feuille, des cellules sécrétrices arrondies qui sont, en général, les cellules basales des poils. La fleur de ces plantes contient plus rarement des organes sécré- teurs. Enfin les Pipéracées, les Chloranthacées, les Myris- ticacées, les Monimiacées, les Hernandiacées et les Gomortégacées sont caractérisées par la présence dans leurs tissus de petites cellules arrondies à oléo-résine. POILS GLANDULEUX Les poils, glanduleux ou non, ont une grande impor- tance systématique; mais leur étude est si complexe, tant au point de vue de leur morphologie qu'à celui de leur contenu, qu'il est difficile, dans l’état actuel de nos connaissances, d'en tirer des enseignements philo- génétiques. Il existe des poils sécréteurs chez un grand nombre de familles végétales, sécrétant les substances les plus variées. Certaines familles, les Labiées, par exemple, sont caractérisées par la présence de poils sécréteurs à essences; les Urticacées sont généralement pourvues de poils; les poils sécrètent des huiles essentielles chez le Houblon (Humulus Lupulus L.), tandis qu'ils sont urti- cants chez les diverses espèces du genre Urtica. On trouve encore des poils glanduleux à huiles essentielles chez les Géraniacées, les Primulacées, les Grossulariacées, les Composées, etc. L RS F: LE y 4 brie Pas Leo OM LE, ESS PR et DA Lee AL w ARE 1 MUR US NT APTAR } ‘h 194 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE LATICIFÈRES Disons, pour mémoire, qu'un certain nombre de familles botaniques sont caractérisées par la présence de laticifères, dont la forme et la distribution ont une signification importante au point de vue systématique. Certains de ces latex renferment des résines, et notam- ment ceux que l’on rencontre chez les Composées liguliflores, les Campanulacées, les Lobéliacées, les Papavéracées et les Papayacées. Tous ces latex sont renfermés dans des laticifères en réseau. POCHES SÉCRÉTRICES Les poches sécrétrices s’aperçoivent facilement dans les feuilles, lorsqu'on regarde celles-ci par transpa- rence, sous forme de points plus brillants. Elles sont disposées également sur toute la surface du limbé ou encore. bien souvent, réunies vers les bords de la feuille. Dans la tige et la racine, on les trouve dans la moelle ou dans l'écorce, et exceptionnellement dans le liber, où elles peuvent être remplacées, par exemple, chez les Rutacées, par des cellules sécrétrices, ou encore par des canaux sécréteurs, comme chez les Hypéricacées. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de diverses formes des poches sécrétrices. Ces organes sont carac- téristiques des familles suivantes : Hypéricacées, Ruta- cées, Myrtacées, Myoporacées. En outre, on les retrouve dans un grand nombre d’autres familles, et entre autres chez les Guttifères, les Ternstræmiacées, les Malvacées, les Géraniacées, les Simarubacées, les Méliacées, les Légumineuses, les Mimosacées, les Rosacées, les Lythra- LES DICOTYLÉDONES 195 cées, les Passifloracées. les Araliacées, les Composées, les Protéacées et les Euphorbiacées. CANAUX SÉCRÉTEURS Ainsi que nous l’avons dit plus haut, ils ne se dis- tinguent des poches sécrétrices que par leur plus te longueur. En Fe on les trouve surtout répandus dans l'axe de la plante, où ils peuvent se trouver dans la moelle, le liber, le péricycle et l'écorce primaire, très rarement dans le bois. La disposition de ces appareils est variable et souvent caractéristique de certains genres. Lorsque les canaux sécréteurs pénètrent dans la feuille, ils occupent, dans la nervure, une position correspondante à celle qu'ils occupaient dans la tige. Enfin, ils sont beaucoup plus rares dans la racine. Les canaux sécréteurs sont caractéristiques des fa- milles suivantes : Hypéricacées (seulement dans la tige et toujours dans le liber, parfois aussi dans l'écorce, la moelle ou le péricycle). Guttifères (surtout dans la moelle et l'écorce primaire de la tige), Diptérocarpacées (dans la moelle), Burséracées (dans le liber le plus souvent), Anacardiacées (dans la moelle et l'écorce primaire), Ombellifères et Araliacées (surtout dans le péricycle et aussi dans la moelle et le liber), Leitnériacées (dans la zone périmédullaire). On les rencontre encore dans un grand nombre de familles telles que les Ternstræmia- cées, Rutacées, Simarubacées, Légumineuses, Cacta- cées, Composées, etc. = 1 E ŒE 2er I: 04 196 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE LI Les Monocotylédones. Les appareils sécréteurs sont également très fréquents chez les monocotylédones, riches en cellules à oxalate de calcium et en cellules sécrétrices à mucilages. Les huiles essentielles y sont plus rares ; on ne les rencontre guère que chez trois familles : les Aracées, les Xy Llncies et les Zingibéracées. Chez les Aracées, on rencontre des canaux sÉGrétouRs, dont la présence et la disposition ont une valeur systé- matique. Le genre Philodendron est remarquable par la pré- sence de canaux sécréteurs que l’on trouve dans le tronc, dans le pédoncule de l’inflorescence et dans les racines aériennes. Les genres voisins : Æomalonema, Schismatoglottis . Chamæcladon, possèdent, au lieu de canaux sécréteurs allongés, des poches sécrétrices schizogènes, de forme elliptique. Chez certaines Zingibéracées, on rencontre assez fréquemment des canaux sécréteurs, notamment dans le rhizome bien connu du Curcuma. Les Gymnospermes. Les Gymnospermes, et surtout les Conifères, sont particulièrement riches en canaux sécréteurs, et l’on sait que l'anatomie, aussi bien que la disposition de ces canaux, surtout dans la feuille. présentent une grande importance systématiqne. Chez les Cycadacées, on ne rencontre que des canaux JAN, LL à Es Ag NE pe TD TRES 1 Ent De, SEE PRE A CCE PR LE a TL Se Forge LÉ = ni A be ë j: S + ra | : , LES CRYPTOGAMES VASCULAIRES ET LES THALLOPHYTES 197 à mucilages, tandis que les Conifères se distinguent par leur appareil sécréteur oléo -résineux. Dans la racine, les canaux sécréteurs peuvent se rencontrer un peu partout : bois, liber, moelle ou écorce. Dans la tige, on peut les rencontrer dans l'écorce ou dans le liber. | Ils ne se rencontrent dans le bois que chez les Coni- fères, et, dans la moelle, on ne les rencontre que dans le genre Ginkgo. A côté de ces canaux schizogènes on rencontre, dans l'écorce ou le liber d’un grand nombre de Coniferes, des poches qui se forment suivant le mode lysigène. Enfin il n'y a pas d'appareil sécréteur oléo-résineux dans le genre Taxus. La feuille est très riche en canaux sécréteurs, sauf dans le genre Taxus. Ceux-ci y offrent des dispositions variées et sont pourvus ou non d'une gaine fibreuse de soutien. Ces caractères et ceux qui sont fournis par la course de ces canaux dans le mésophylle ont une grande importance au point de vue systématique. Enfin, la famille des Gnétacées ne contient pas de canaux sécréteurs. Les Cryptogames vasculaires et les Thallophytes. Chez les Fougères, 1l n'y a guère à signaler que les cellules capitées des Fougères dorées ou argentées (Gymnogramma), qui soient comparables à des poils sécréteurs. 198 DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS CHEZ LA PLANTE Enfin, chez les Champignons, il n’est pas très rare de rencontrer des masses résineuses emmagasinées au milieu des hyphes de la plante. Dans l’état actuel de nos connaissances, 1l est impossible de savoir si certains de ces hyphes jouent un rôle sécréteur. Conclusions. En premier lieu, ainsi que nous avons eu déjà l’occa- sion de le remarquer, lorsqu'on considère les divers organes d'une même plante, en passant de l’un à l’autre, on voit souvent certaines formes de l'appareil sécréteur oléo-résineux faire place à d’autres. Ainsi, chez les Hypéricacées, l’axe est pourvu de canaux sécréteurs, qui sont, dans la feuille, remplacés par des poches sécrétrices. Chez les Rutacées, les canaux sécréteurs de la tige font place, dans la feuille, à des cellules sécrétrices. Si nous considérons maintenant l’ensemble des appareils sécréteurs, aussi bien ceux dont le produit est une huile essentielle que ceux qui fournissent des mucilages, des tanins ou de l’oxalate de calcium, nous constaterons que, entre les plantes d'un même genre, _ d’une même famille ou encore d’un même ordre, il existe une sorte de balancement entre ces divers appareils sécréteurs. Entre un grand nombre d'exemples on peut citer celui de la Ne des Composées, bien étudiée par M. Cor’ à ce point de vue. On trouve, chez les représentants de cette famille, 1 Coz, t. XVII et t. X VIII, p. 110 et 153: | CONCLUSIONS 199 deux sortes d'appareils sécréteurs : des laticifères et des canaux ou poches sécrétrices. Si l'on classe les Composées d'après Bexrnau et Hooker, on voit que « l'extension des canaux sécréteurs aux divers organes suit un processus de bas en haut, tandis que l'appa- rition et l'extension des laticifères a lieu de haut en bas. Cette marche en sens inverse produit, dans cer- taines plantes, la coexistence des deux formes de l'appareil sécréteur ». , L'auteur ajoute : « La nature de l'appareil sécréteur ne définit donc dans les Composées que deux sous- familles, reliées par des transitions; les Liqulflores et les Tubuliflores, comprises selon Bexrnau et Hooker. » Ces remarques font ressortir d’une façon nette la valeur systématique de l'étude anatomique de l'appareil sécréteur ; mais elles ne nous permettent guère de tirer des déductions ayant une valeur physiologique. Aussi est-ce à des recherches effectuées directement sur les parfums contenus dans une plante donnée qu'il faut avoir recours pour se faire une idée du rôle que jouent, dans l'organisme végétal, les produits odorants. Dans quelles conditions se forment-ils, et quel est leur rôle et dans la nutrition et dans la physiologie générale de la plante Ce sont là des questions que nous allons aborder dans les chapitres qui vont suivre. 7 CHAPITRE IV FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Les matières odorantes se rencontrent dans les “4 organes les plus variés, et, dans un grand nombre de = ‘cas, elles se trouvent distribuées en tous points chez la plante. Lorsqu'il en est ainsi, le champ offert à l'étude est particulièrement vaste, et la recherche prend | un caractère tout spécial de généralité. La matière odorante peut être examinée au lieu même où se trouve sa source probable, c’est-à-dire dans les organes d’as- | | similation, puisque c'est là que s'effectue la synthèse des matériaux organiques, capables, en se modifiant, de porter dans les diverses parties de la plante l'énergie nécessaire au travail physiologique qui s'y accomplit. L'étude de la formation des produits odorants néces- sitera l'établissement du bilan de la plante à toutes les époques importantes de son évolution normale, en ce qui concerne ces produits. On pourra voir ainsi dans quel organe et à quel moment prend naissance l'huile essentielle, en quel point elle est utilisée, si toutefois elle est susceptible ‘d'utilisation, quelles sont les parties qui fournissent, quelles sont celles qui empruntent, quelle est la nature des échanges qui se RE LV en) LA LES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE ENTIÈRE 201 produisent et quel en est le mécanisme. Cette étude, due à MM. E. Cnaragor et G. LALOUE, sera celle des produits odorants chez la plante entière envisagée au cours de son évolution normale et abandonnée à son processus naturel. Mais 1l est des végétaux dont la fleur seule renferme de la matière odorante. Dans ce cas, les constituants aromatiques ne sont pas encore formés dans les organes d’assimilation, à moins qu'ils n'y soient emprisonnés dans des combinaisons inodores. Si le rassemblement des matériaux qui concourent à la production du par- fum nécessite l'intervention d'un autre organe, il semble alors que la fleur seule produise le dernier travail de métamorphose. Et il y a lieu, au moment où l'organe est susceptible d’avoir fait son approvision- nement aux dépens des parties qui l’alimentent, de l'envisager livré à ses propres moyens, c'est-à-dire séparé d'avec les autres organes végétaux. Les recherches effectuées dans cet ordre d'idées par M. A. Hesse vont ètre exposées ici sous le titre : les produits odorants chez la fleur isolée. Les produits odorants chez la plante entière. L'étude de cette question a été poursuivie par MM. Eug. Cnaragor et G. Larove. Elle a dû, comme nous l'indiquions plus haut, viser à la connaissance de la distributjon de l'huile essentielle et de chacun de ses constituants principaux dans les divers organes de la plante au fur et à mesure que s’accomplissent .les fonctions fondamentales de Ja vie. Pour donner un caractère de généralité à leurs résultats et à leurs déduc- NEA ne k û à LT 1 F , td + un à r- , “ 202 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS tions, les auteurs ont fait porter leurs déterminations sur un choix de plantes différentes au point de vue botanique et aussi au point de vue de la nature chimique de leurs principes odorants. Ils ont envisagé tout d’abord le cas des plantes annuelles et choisi, comme exemple, une plante de la famille des Labiées, le Basilic (Ocimum Basilicum L.). Ensuite, passant au cas des plantes vivaces, l'étude d'un certain nombre de végétaux de la famille des Rutacées : l’Oranger à fruits doux (Citrus Aurantium L.), l'Oranger à fruits amers (Curus Bigaradia Duhamel), le Mandarinier (Citrus nobilis Lam.), leur a montré les relations entre la feuille et la tige d'une part, entre les différentes parties de la fleur d'autre part. Une Géraniacée, le Géranium (Pelargonium odoratissimum Willd.), leur a fourni un exemple de plante chez laquelle le parfum ne va généralement guère au delà de la feuille. Enfin, l’étude d’une Verbénacée, la Verveine (Verbena triphylla L.), et d'une Composée, l’Absinthe (Artemisia Absynthium L.), leur a permis d'opérer sur un nombre déterminé de pieds entiers aux principales phases de la végétation. Avant d'examiner les résultats obtenus, 1l importe de dire un mot de la méthode de travail employée. Les cultures qui ont fourni les matériaux d'étude ont toujours été établies dans des terrains uniformes, et, pour obvier au défaut d’homogénéité des poussées, les coupes de plantes ont été faites en suivant les ran- gées et prenant un pied sur deux, sur trois, etc., selon que l’on désirait effectuer un nombre de prélèvements égal à deux, trois, etc. À chaque prélèvement on mettait de côté un nombre ME so Dé Ces SUD. Ni n PS EE WU. M 12 D SAIS ATEN dE S 1 pd nel : Dé à AA T1 « À 4 ér ai LES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE ENTIÈRE 203 déterminé de pieds pour l'analyse (dosage de l’eau et de la matière sèche), et l'on y déterminait l’impor- tance absolue et relative des divers organes, ainsi que leur nombre par pied. Aussitôt après la récolte d’un nombre de pieds donné, les racines étaient débarrassées de la terre, les diffé- rentes parties de la plante étaient séparées, pesées et distillées. On recueillait par décantation l'essence restée insoluble dans l'eau de distillation, et on la pesait. On -épuisait ensuite les eaux comme il a été dit (Ch. I, p. 13), et on déterminait le poids de l'essence soluble ainsi extraite. Il est presque inutile de dire que les distillations ont toujours été effectuées dans le mème alambic et en prenant toutes précautions néces- saires pour rendre les résultats comparatifs. Les essences étaient analysées et les résultats rap- portés à 100 parties de matière fraiche et à 100 parties de matière sèche. D'autre part, lorsque les études ont porté sur une partie seulement des organes d’un ou de plusieurs pieds, comme dans le cas de l'Oranger et du Mandarinier, on a calculé le poids d’essence-et de ses constituants contenu dans une feuille-et dans le poids de tige correspondant : ce calcul est très rationnel, et ses résultats sont très instructifs. La feuille est en effet l'organe assimilateur par excellence, et la tige l'organe de distribution. Il était donc du plus haut intérêt de connaître la quantité de matière contenue dans la por- ton de tige qui est en quelque sorte alimentée par une feuille. Lorsque les expériences ont pu être effectuées sur un nombre déterminé de pieds entiers, on a calculé les nombres correspondant à un pied et à chacun des organes d’un pied. RSA BEN TE FE TA TTEORONRE Lai SE do 204 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS © £ PE = ne RS *2 A DORANTS # Plantes annuelles. Correspondant à ce cas, MM. E. Carasor et G. Laroue! ont, avons-nous dit, choisi l'exemple du Basilic. BASILIC . Cette Labiée renferme des composés terpéniques de la série du linalol et un composé non-terpénique. l'estragol. | Deux séries d'expériences ont été effectuées : la pre- mière, en 1903; la seconde, plus complète, en 1904, de façon à obtenir des résultats parfaitement contrôlés. Effectivement les nombres obtenus furent tout à fait concordants, ce qui démontre à la fois la régularité des phénomènes observés et la précision des méthodes dont il a été fait usage. Nous nous bornerons ici à résumer les résultats d’une série d'expériences. Dans ce cas, comme dans la plupart de ceux que nous étudierons ensuite, nous nous occuperons: 1° de la formation et de la distribution de l'essence ; 2° des répartitions suc- cessives de ses constituants entre les différents organes. Formation et distribution de l'essence. - 1° Stade : À juillet 1904. avant la floraison. — NH y avait prépondérance des feuilles, et l’on a constaté que celles-ci étaient sensiblement plus riches que les liges en 1 E. CHARABOT et G. LaALOUuE, 4, 1905, 3e série, t. XXXIHI; p. 236 et 585; 2, 1905, t. CXXXIX, p. 928 et CXL, p. 667. PLANTES ANNUELLES 7 “of composés odorants, et que l'essence se trouvait déjà for-. mée chez la feuille jeune. De plus, le poids d'essence contenu dans les feuilles était considérablement plus élevé que le poids d'essence contenu dans les tiges. | 2° Stade : 21 juillet 1904, début de la floraison. — Les tiges sont alors prédominantes. Par distillation, les racines n'ont pas fourni la moindre quantité d'essence; les eaux de distillation elles-mêmes n’en renfermaient aucune trace. Donc, la racine du Basilic ne contient pas d'huile essentielle. Le dosage de l'huile essentielle a montré que dans les organes verts secs, la proportion centésimale d'huile essentielle subit une diminution au début de la floraison. L'inflorescence est déjà un peu plus riche en composés _odorants que l'ensemble des feuilles et des tiges. Comparant la totalité des organes aériens au stade précédent et au stade actuel, on a observé que la for- _ mation de l'essence s'est un peu ralentie par rapport à celle des autres substances végétales. Entre les deux époques considérées. le poids d’essence contenu dans un pied s’est accrû de OL Or En d’autres termes, 1! y a eu apparition de S1*# d' es- sence dans chaque pied. 3° Stade : 26 août 1904, floraison avancée (prépon- _dérance des inflorescences). — Depuis le stade précé- dent. le nombre de feuilles et le nombre d’inflorescences ont considérablement augmenté. | On a pu tirer. de l'étude de la distribution des ma- tières odorantes, les conclusions suivantes : Le parfum chez la plante. 6* A>- SN Nr Te À CÉRRÉRE 4 : VE AT : 206 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS La proportion centésimale d'huile essentielle diminue très sensiblement dans les parties vertes pendant que s'accomplissent les fonctions de la fleur. Cette propor- tion diminue aussi, mais d'une façon moins sensible, dans les inflorescences. Entre le deuxième et le troisième stade; en d'autres termes, pendant la fécondation, l'apparition de l'huile essentielle s’est sensiblement ra- lentie par rapport à celle des autres principes. C'est donc au début de la végétation que les composés odo- rants s'accumulent avec le plus d'intensité. | Depuis le stade précédent, dans l’ensemble des feuilles et tiges de chaque pied, il y a eu une diminu- tion du poids d'essence qui s’est élevée à 70 — 02 — 23%", malgré l'augmentation du nombre de feuilles. Dans l'ensemble des inflorescences de chaque pied il y a eu, au contraire, une augmentation de 168 — 25 — 143"; si bien que le bilan se traduit par un gain de 290 — 100 —= 120" d'essence. En résumé, à une accumulation de l'essence dans l'inflorescence correspond la disparition d'une quantité importante de cette substance dans la feuille et la tige. 4° Stade : 15 septembre, maturité de la graine. — Les racines ne contiennent toujours pas de produits odorants. Il est donc établi que, aux différentes époques de la vie, les racines du Basilic sont exemptes d'essence. Lorsque la fleur a accompli ses fonctions essentielles, lorsque la graine est arrivée à maturité, on observe que la proportion d'huile essentielle a augmenté dans les parties vertes depuis le stade précédent (celui qui cor- PLANTES ANNUELLES 207 respond à la floraison complète) et diminué dans les inflorescences. La plante, considérée dans son ensemble, est devenue moins riche, au point de vue relatif, en composés odorants. Si l’on considère les organes de chaque pied, on y trouve une augmentation de 103 — 52 — 51°* du poids de l'essence contenue dans les parties vertes, pour une diminution de 168 — 69 — 99" du poids de l'essence contenue dans les inflorescences, malgré une poussée nouvelle. En ce qui concerne le pied tout entier, la variation se traduit par la disparition de 220 — 172 =— AS" d'huile essentielle, encore que le poids de Ja plante ait augmenté. En résumé, l'essence se forme déjà chez la plante jeune et s’accumule le plus activement au début de la végétation. Avant la floraison, la masse des produits odorants contenus dans les organes d’assimilation aug- mente pour diminuer lorsque s’accomplit la floraison. Mais en même temps que les parties vertes subissent celte perte, on voit augmenter le poids d'essence dans les inflorescences. Si la production relative s’est ralentie, cette production n’en est pas moins positive, car le poids d'essence par pied s'est accrü. Tout se passe donc comme si les produits odorants, qu'on a vus apparaître dès le début, dans les organes verts, étaient ensuite en partie déversés dans les inflorescences. L'acte de la fécondation accompli, nous observons la disparition d'une certaine quantité de matière odo- rante. Le poids d'essence a augmenté dans les organes verts et diminué dans les inflorescences, contrairement 208 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS pe à ce que l'on avait observé durant la précédente période. De sorte que, à un gain d'huile essentielle réalisé par l'inflorescence, correspond une perte subie par les organes verts et inversement, mais avec un déchet final qui correspond à une consommation. Ces résultats permettent de penser que l'essence se transporte de la feuille vers la fleur, formant cortège aux hydrates de carbone qui, après s'être solubilisés. se mettent en marche pour aller alimenter ce dernier organe. Puis. la fécondation accomplie, lorsque, les réserves étant faites, cesse l’afflux des principes nutri- üfs dans la fleur, l'huile essentielle semble retourner dans les organes verts. À ce moment-là, d'ailleurs, la dessiccation de l’inflorescence a été particulièrement importante. Elle a donc contribué à augmenter la pres- sion osmotique dans cet organe, et par conséquent à en chasser une partie des principes dissous. On observe en outre qu'il y a eu consommation de matières odo- rantes. L'étude suivante précisera, d’ailleurs, ce mécanisme. Répartitions successives des principes odorants entre les divers organes de la plante. En analysant les différentes huiles essentielles extraites aux stades considérés, MM. Cnaragor et LALOUE ont obtenu les résultats que nous allons indiquer. 1° Stade : Avant la floraison. — En comparant la composition des essences extraites des eaux de distilla- tion à celles des essences correspondantes qui ne se dissolvent pas dans ces eaux et que l’on sépare par conséquent par simple décantation, les auteurs ont PLANTES ANNUELLES 209 constaté que les composés terpéniques de l'huile essen- tielle, et principalement-les constituants terpéniques autres que le linalol. sont plus solubles que l'estragol. Cette observation a permis ensuite d'établir les solubi- lités relatives des huiles essentielles étudiées. On a pu voir que, chez la plante Jeune, l'essence de tiges est plus soluble que l'essence de feuilles. 2° Stade : Début de la floraison. — La floraison commence sur les tiges périphériques unies à la tige centrale par la partie inférieure de celle-ci. Il en résulte que les premières inflorescences apparaissent sur les tiges les plus vieilles. Cette remarque va avoir son importance. Les premières inflorescences formées renferment une huile essentielle moins soluble que l'ensemble des organes verts de la plante. MM. CuaraBor et Laroue pensent que, dans l'inflo- rescence, des composés terpéniques ont été consommés alors qu'une essence riche en composés terpéniques a pris naissance dans les jeunes pousses. L'hypothèse de la consommation chez la fleur sera justifiée plus loin. Depuis le stade précédent, le poids de toutes les subs- tances a augmenté dans les organes verts d'un pied et, à plus forte raison, dans un pied tout entier, puisque celui-ci s’est accrû des inflorescences. 3° Stade : Floraison avancée. — Le second et le troisième stade sont assez éloignés. C’est pendant l'in- tervalle compris entre ces deux stades que la floraison a eu lieu et que la fleur a accompli ses fonctions. On constate que l'essence d'inflorescences est, à l'époque considérée, plus soluble que l'essence des organes verts, 1% ; 210 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS alors que l’on avait observé le contraire au stade pré- cédent. Durant la période de la floraison, on a préci- sément constaté une perte de principes odorants subie par les organes verts et un gain effectué par les inflorescences, et on a été amené à conclure à la migration des composés odorants de la feuille vers l’inflorescence. L'observation que nous venons de relater corrobore cette manière de voir, en indiquant le mécanisme du phénomène. En. eflet, on conçoit qu'une portion relativement soluble de l'essence. en dissolution d’abord chez la feuille, gagne la tige par osmose et se déverse ensuite dans la fleur, où au travail de la fécondation et à la formation des réserves correspond un appel de matériaux orga- niques. Chaque fois que la combustion des substances, leur condensation ou leur insolubilisation produira dans la fleur un abaissement de pression osmotique, des principes immédiats s’y rendront venant de la feuille; les essences y seront appelées ainsi, tout comme les autres substances; mais, produits peu solubles arrivant dans un milieu qui en renferme déjà, elles se précipi- teront et pourront s’'accumuler de ‘la sorte en divers points de leur itinéraire. Mabgré que la solubilité de l'essence soit devenue moindre chez la feuille que chez l'inflorescence, par suite d’un appel de produits solubles dans ce dernier organe, la solubilité de l'essence d’in- florescences ne s’est pas accrue; c’est que la solubilité de l'essence de la plante entière a décrà elle-même à cause de la diminution de sa teneur en composés terpéniques. Il en résulte que ces composés relativement solubles sont partiellement consommés dans l’inflorescence. Mais jusqu'ici la production l’a emporté sur la consom- mation. PLANTES ANNUELLES 211 L'analyse des essences montre que ce sont bien les produits solubles (le linalol et surtout les autres com- posés terpéniques) qui ont disparu de la feuille. Les auteurs ont constaté que, dans l'inflorescence, les pro- duits les plus solubles (composés terpéniques autres que le linalol) n'augmentent pas dans une plus forte proportion que les autres substances. S'il en est ainsi, cest que précisément leur quantité diminue dans la plante entière : 1ls sont partiellement transformés ou consomimiés. 4° Stade : Maturité des graines. — On se souvient que, durant la dernière période de la vie de la plante. le poids d'essence a augmenté dans les parties vertes et décrû dans les inflorescences. La substance odorante, en s'accumulant à nouveau dans les organes chlorophyl- liens, y est redevenue plus soluble. Cela tend à montrer que, à la fin de la végétation, l'essence non utilisée retourne en partie dans les organes verts. Malgré ce retour à la tige et à la feuille, la solubilité de l'essence d'inflorescences ne semble pas avoir décrû ; c'est qu'un travail chimique s’est accompli, augmentant la solubilité de l'essence de la plante entière. Effectivement, l'analyse a montré qu'il y avail eu une consommation d'estragol et de composés lerpéniques qui l'avait emporté sur leur production, et cela notamment en ce qui concerne l'estragol. L'étude du Basilic a conduit à des conclusions dont il s’agit d'établir la généralité. | RE re ess 212 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Plantes vivaces. Nous allons examiner les différents exemples de plantes vivaces énumérés au début de ce châpitre. I. — ORANGER A FRUITS DOUX L'essence de feuille d'Oranger à fruits doux con- tient des composés terpéniques de la série du géraniol (géraniol, citral, probablement linalol, terpènes); les alcools s’y trouvent partie à l’état libre, partie à l’état d’éthers. MM. E. Caragor et Lazour! ont examiné les organes _ végétaux à trois stades successifs de leur développe ment : | : . 1% Stade : Rameaux très Jeunes. 14 distillation, en ayant soin toujours d'extraire l'essence des eaux, a conduit à des résultats dont on peut tirer les déductions suivantes : x Ici encore les feuilles sont sensiblement plus riches que les tiges en composés odorants. De plus, au point de vue absolu, la feuille toute jeune renferme près de douze fois plus d'essence que le poids de tige correspon- dant. 2° Stade : Rameaux de développement moyen. — On a fait les observations suivantes : La proportion d'essence a baissé dans la tige sèche ; 1 E. CHaRaBoT et G. Larour, 1, 1906, t. XXXV, p. 912,2, 1906, t. CXLII, p. 798 et p. 860. Ë PLANTES VIVACES | HAPDETITe on en voit néanmoins apparaïtre un poids nouveau (0,092 — 0,025 — 0"£",067 dans le poids de tige corres- pondant à une feuille), égal à près de trois fois le poids primitif. En même temps, dans la feuille, la - proportion centésimale a augmenté, et la quantité abso- lue d'essence s’est accrue de 0,753 — 0,295 — 0"*",460. Dans l'ensemble des deux organes, 1 y a eu une aug- v mentation du poids d'essence S'élevant à 0,847 — 0,320 — 0"%",937,. Par conséquent, l'intervalle considéré correspond à une période de formation active de l'essence: l'accumulation dans la tige est importante au point de vue absolu, mais elle se ralentit par rapport à celle des autres ma- -hières. 3° Stade : Rameaux vieux. — Dans ces rameaux, l'huile essentielle se trouvait distribuée d’après les don- nées ci-dessous. La proportion d'huile essentielle a décrû d'une façon sensible dans la feuille et surtout dans la tige. Dans le poids de tige correspondant à une feuille, on observe une diminution de 0.092 — 0,048 — 0"#",044, c'est-à-dire de 50 °/,. Dans chaque feuille 1 y a, au contraire, augmentation de 0,939 — 0.755 — 0"",184 du poids d'essence; de sorte que, en somme, il y a eu formation d'une nouvelle quantité d'huile essentielle entre les deux derniers stades. Mais l'écoulement dans la tige ne compense pas la consommation de composés odorants dans cet organe ou plutôt leur départ vers d'autres parties de la plante. SRE AT PT PT EU Pr LE MT SU PET Le PEU ed Os tte . ro ARTE Re RL Te 2 HR È Pa = HS. rs 7 214 FORMATION ET CIRCULATION DES. PRODUITS ODORANTS 2. — ORANGER A FRUITS AMERS Formation et distribution de l'essence dans les parties vertes. 1° Stade : Jeunes pousses. — MM. CnaraBor et Larour! ont observé les faits suivants : Comme chez l'Oranger à fruits doux, comme chez le. Basilic, on constate que les feuilles sont plus riches en essence que les liges. De plus, en valeur absolue, la feuille renferme envi- ron cinq fois plus d'essence que le poids de tige cor- respondant. 6 2° Stade : Rameaux vieux. — Des rameaux vieux, provenant des arbres même qui avaient fourni les pré- cédents, ont donné lieu aux observations suivantes :. Dans la matière sèche, la proportion d'huile essen- lielle diminue pendant la végétation, et cette diminution est surtout sensible chez la tige. D'une façon plus précise, au second stade considéré. la quantité d'huile essentielle contenue dans une feuille est devenue environ le double de ce qu'elle était au pre- mier stade. Il en est à peu près de même de la quantité d'essence contenue dans la portion de tige correspondant à une feuille. : Cependant, chez la tige, l'augmentation est relative- ment plus grande que er la feuille. Dans l'intervalle 1 CHARABOT et LALOUE, 4, 1904, 3€ série, t. XXXI, p. 884,2, 1904,t. CXXX VIII, p. 1229. ARE £ Ÿ LS + AT * - . \ PLANTES VIVACES 215 des deux stades considérés , le poids d'huile essentielle qui apparait dans chaque feuille est de 1,907 — 0,786 — 0"#,721; le poids d'essence formé où accumulé dans la portion de tige correspondant à une feuille est de 0,990 --0:152— 0% 18/4, Répartilions successives des divers composés odorants entre la feuille et la lige. Pour étudier la distribution des composés terpé- niques et le mécanisme qui préside à leur circulation, MM. Cnaragor et LaLouE ont comparé tout d'abord la composition d'une essence extraite des eaux de distilla- tion à la composition de l'essence correspondante demeu- rée insoluble. Ils ont ainsi établi la solubilité relative des constituants de l'huile essentielle. Ces constituants appartiennent à la série du lnalol et du géraniol, et l'analyse des essences comporte le dosage des éthers et des alcools, l'établissement de la composition des mélanges alcooliques. On constate que l'essence dissoute est moins riche en éther et plus riche en alcool libre que l'essence non dis- soule. De plus, chez la première, la portion alcoolique est plus riche en géraniol que la seconde. Chez les jeunes pousses, l'essence de feuilles possède la composition d'un produit plus soluble que l'essence de tiges. Il en est de même au sécond stade, où la solu- bilité de l'essence de tige a encore sensiblement dimi- nué. | Nous appuyant sur les résultats obtenus précédem- 216 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS | ODORANTS ment et sur ceux que nous venons d'énumérer, nous sommes amenés à préciser les relations qui existent entre la feuille et la tige en ce qui concerne la forma- ion et la circulation des composés odorants. L'huile essentielle, formée dans la feuille, se sépare chez celle-ci en deux portions : l’une d'elles entre en dissolution dans le suc végétal aqueux, l’autre constitue l’excès non dissous. Or on sait que les condensations qui se produisent dans la tige ont pour effet d'y réduire la pression osmotique, si bien que, appelées par les lois de la diffusion, s'y rendent toutes les substances dis- soutes de la feuille. Et alors les matières plus solubles Ent arrivées chassent de la solution, qui se sature vite, une partie des substances moins solubles. Ces substances s'accumulent donc dans la tige qui, continuant son rôle d'organe de distribution, envoie, dans les parties de la plante qui consomment, un ensemble de principes demeurés en dissolution. Et ainsi, l'essence que l’on trouve dans la tige s'enrichit constamment en principes peu solubles. Chez la feuille, léquilibre se maintient par suite de la formation continue de nouvelle matière. Ce mécanisme se trouvera encore confirmé lorsque nous étudierons l’évolution des composés terpéniques. Distribution de l'huile essentielle dans la fleur. Il s’agit là d'une essence renfermant, en même temps que des composés terpéniques dont les principaux se trouvent aussi dans la feuille, un composé non-terpé- nique, l'anthranilate de méthyle. Les boutons floraux et les fleurs épanouies dont ke £ dt A S.à Æ en PUR NAN 2272 PLANTES VIVACES 217 MM. Cuarasor et Laroue! ont fait l'examen comparatif provenaient des mêmes arbres. Au début de la florai- son et dans un même lot de fleurs; les boutons ont été soigneusement séparés d'avec les fleurs épanouies. À la fin de la récolte, la même opération a été répétée pour le contrôle des résultats. Les expériences ont porté sur des poids de fleurs variant de 30 à 50 kilogrammes. 1° Boutons floraux. — L'extraction de l'huile essen- tielle, en tenant compte de la portion contenue dans les eaux de distillation, montre que, en fin de récolte, chez le bouton d'Oranger, la proportion centésimale et : le poids absolu d'essence sont plus élevés qu'au début. _ 2° Fleurs épanouies. — Les pétales ont été séparés d'avec les autres parties de la fleur. Les premiers organes renferment la majeure partie de l'huile essentielle de la fleur : 1s en contiennent éga- lement la plus grande proportion centésimale. Pendant l'épanouissement de la fleur, l'huile essen- üelle s’'accumule dans celle-ci. 3. — MANDARINIER Formation et distribution de l'essence 250 dans les parties vertes. “ Pour cette étude, MM. CnaraBor et LarouE* ont examiné la feuille et la tige de Mandarinier à deux 1 E. Cnarapor et G. LaLoue, 4, 1904, 3 série, t. XXXI, p. 937; ee 2, 1904, t. CXXX VIII, p. 1513. FE 2 E. CHaraBor et G. LaALouE, 4, 1904, 3 série, t.XXXI, p. 193; = 2, 1904, t. CXXX VII, p. 996. Le parfum chez la plante. 1 à F MARS TU ee à MU ES Lt AI A ER ESS 248 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS stades différents de leur développement, en s'adressant aux mêmes arbres. | 1° Stade : Jeunes pousses. — Deux séries d'expé- riences ont été effectuées, l’une en 1902, l’autre en 1903, qui ont permis de vérifier que les feuilles sont plus riches en essence que les tiges. En valeur absolue, la feuille renferme, au premier stade considéré, environ cinq fois plus d'essence que la tige. 2° Stade : Rameaux vieux. — Il a été distillé, d’une part un lot de feuilles sans tiges, d'autre part un lot de rameaux contenant feuilles et tiges. Dans le second cas, la partie de l’essence en dissolution n'a pas été extraite, de sorte que la comparaison a été faite entre les portions non dissoutes au cours de la disüllation. Comparant les parties correspondantes de l'essence, on a constaté que, pendant la végétation, la proportion. d'huile essentielle diminuait dans la matière sèche. La présence des tiges a réduit le rendement en essence ; 1l en résulte que, comme cela a lieu chez les jeunes pousses, les liges sont moins riches en essence que les feuilles. Le calcul a montré que les rendements (en ce qui concerne la partie de l'essence séparée par décantation) ne dépassaient pas 0,15 ‘. La comparaison des résultats obtenus au premier et au deuxième stade a conduit à la conclusion que le poids d'essence contenu dans une feuille augmente un. peu, et que la quantité absolue d'essence produite par la plante est assez notable ; car pour chaque feuille, dans l'intervalle des deux stades considérés, le poids d'essence contenu dans la tige s'accroît de 0,733 — 0,182 —0"",DD1 PLANTES VIVACES 219 (en ne tenant compte que de l'huile essentielle qui, lors de la distillation, se sépare de l’eau). Répartitions successives des divers composés odorants entre la feuille et la tige. L'essence de feuilles et de tiges de mandarinier est formée principalement de méthylanthranilate de mé- _thyle*. Elle renferme en outre des composés terpéniques. Nous allons faire connaître les répartitions de ces corps entre la feuille et la tige aux deux stades considérés. Mais, au préalable, nous indiquerons que le méthylan- thranilate de méthyle s’est montré sensiblement plus soluble que les composés terpéniques de l'essence. 1° Stade : Jeunes pousses. — Au début de la végé- tation, les essences de feuilles et de tiges ont des compo- sions peu différentes. >° Stade : Rameaux vieux.— L'essence extraite des feuilles est plus riche en méthylanthranilate de méthyle, c'est-à-dire plus soluble que l'essence retirée des rameaux complets, et à plus forte raison que l'essence des tiges. En comparant les résultats analytiques obtenus dans l'examen des essences aux deux premiers stades consi- dérés, on a vu que l'essence de feuilles. à l'inverse de l'essence de tiges, s'enrichissait en produit relativement soluble. On a constaté, en effet, que la première ren- fermait une proportion croissante de méthylanthranilate de méthyle, tandis que, au contraire, la seconde s’en- richissait sensiblement en composés terpéniques; car la teneur de l'essence des rameaux entiers en ces com- 1 E. CHaraBorT, 3, 1902, 3° série, t. XX VII, p. 1117. 220 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS posés, a augmenté malgré que leur proportion ait diminué dans les feuilles. Le poids absolu de méthylanthranilate de méthyle contenu dans chaque feuille augmente pendant le développement de celle-ci, tandis que le poids absolu de composés terpéniques diminue. Dans la portion de tige correspondant à une feuille, il y a à la fois aug- mentation du poids de méthylanthranilate de méthyle et augmentation du poids de terpènes. Voyons maintenant de plus près de quelle façon s'effectue la distribution de ces substances. Chaque feuille gagne, entre les deux stades considérés et en ne tenant compte que de la portion de l'huile essen- tielle séparée par décantation, 1,032 — 0,896 —0"#,176 de méthylantranilate de méthyle. Par contre, elle perd 0,239 — 0, 148 — 07509: de produits terpéniques. 1! y a donc dans la feuille formation de méthylanthranilate de méthyle et dépense de terpènes (probablement départ à destination d'un autre organe). | La portion de tige correspondant à une feuille a gagné 0,416 — o140— 0 mgr., 256 de méthylanthra- nilate de méthyle et 0,317 — 0,041 — 0 mgr.. 276 de terpènes: Le poids de terpènes gagné par la tige étant - supérieur à celui perdu par la feuille, on peut conclure qu'il y a eu formation d'une quantité nouvelle de ces corps; mais nous insistons bien sur le fait que la for- mation des composés odorants se ralentit par rapport à celle de la matière végétale totale. L'ensemble des résultats obtenus concorde avec les PLANTES VIVACES 224 précédents pour établir les relations déjà indiquées entre la feuille et la tige : les matières odorantes for- mées dans la feuille jeune sont en partie dissoutes et gagnent ainsi la tige par osmose; là, une portion rela- tivement peu soluble est précipitée, alors que le reste continue son déplacement à destination d’autres organes. C'est ainsi que la solubilité de l'essence de tiges va en diminuant, puisque dans cet organe s'accumulent les produits les moins solubles. Quant à la feuille, elle con- tinue de produire des matières odorantes:; mais cette production va en se ralentissant. h. — GÉRANIUM La distribution des composés odorants dans le Géra- nium présente un intérêt tout particulier, en ce sens que cette plante, tout au moins dans le Midi de la France, produit très peu de fleurs, tandis que les feuilles sont très abondantes et exhalent une odeur très forte. MM. Cnarapor et Larour! ont séparé les divers organes de la plante et soumis séparément à la distil- lation les feuilles, qui pesaient 79 kg., et les tiges et pétioles, dont le poids atteignait 113 kg. Avec ces 113 kg. de tiges et pétioles, ils n’ont pu obtenir aucune trace d'huile essentielle, même en épuisant au moyen de l'éther de pétrole les eaux recueillies. Ce résultat apporte un argument de plus en faveur de la manière de voir exposée précédemment, à savoir : 1 E. CHARABOT et LaLouE, À, 1903, 3e série, t. XXIX, p. 838: 2,t. CXXX VI, p. 1467. 222 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS la tige est un organe de distribution des produits odorants. En effet. les fleurs, extrèmement peu abon- dantes chez le Géranium, ne demandent pas un apport considérable de matériaux par l'intermédiaire de la tige. Il n'est donc pas étonnant que chez ce dernier organe se manifeste une circulation difficile et que, en particulier, les composés odorants en soient absents. D'autre part, nous nous trouvons en présence d'un cas où l'on ne peut attribuer à la matière odorante aucun autre lieu d'origine que la feuille. 5. — VERVEINE Jusqu'ici les recherches exposées ont porté, lorsqu'il sest agi de plantes vivaces (le cas du Géranium excepté), sur des rameaux ne formant qu'une parte d'un ou de plusieurs pieds. Les études que MM. Cua- RABOT et LaLour' ont faites sur la Verveine (Verbé- nacées) ont eu pour but d'examiner à des stades diffé- rents de la végétation un nombre déterminé de pieds complets. Elles ont en même temps permis d’envisa- ger le cas d’une essence à constituant principal aldéhy- dique. Formation et distribution de l'essence. Des plantations de Verveine, effectuéesen mars 1905, ont donné lieu à deux coupes: l'une, le 16 sep- tembre 1905, au moment de la floraison: l’autre, le 2 octobre 1905, après la fructification. 1 E. Caararor et G. LaLour, 4, 1907, 4e série, t. I, p. 640; 2, 1907, 4. CXLEV p.808 et Lt. GXEV;1p:201 PLANTES VIVACES 223 1* Stade : Floraison. — La floraison était encore irrégulière. On a distillé séparément les racines, les tiges, les feuilles et les inflorescences, et constaté que l'inflorescence est un peu moins riche que la feuille en huile essentielle, contrairement à ce qui a lieu fréquem- ment à ce stade de la végétation. D'autre part, il est intéressant de faire remarquer que, dans le cas actuel, la proportion d'essence contenue dans la tige s’est montrée particulièrement faible. Examinant comment l'essence se trouve distribuée entre les’divers organes d’un pied, on a vu que, au point de vue absolu, comme en proportion centésimale, c'est la feuille qui est l'organe le plus chargé d'essence. 2° Stade : Après la frucuficalion. — La proportion d'huile essentielle a presque doublé dans la matière sèche des racines et des tiges ; elle a diminué dans les feuilles et surtout dans les inflorescences. Il y a eu également diminution dans la plante entière, ce qui correspond à une consommation, car il a été observé que la plante n'avait pas augmenté de poids depuis le stade précé- dent. Entre les deux stades considérés, le poids d'essence s'est accrû de 16 — 10 — 6 mgr. dans les racines el de 16—8— 8 mgr. dans les tiges de chaque pied. Par contre, les feuilles et les inflorescences ont perdu an poids sensible de produits odorants : les feuilles, 242 — 192 — 50 mer. ; les inflorescences, 77 — 56 — 21 mgr. Dans chaque pied il y a eu disparition de 337 — 280 — 57 mgr. d'huile essentielle. La plante a consommé, pendant la féconda- hon. une partie de ses principes odorants. 2924 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS. ODORANTS En examinant avec attention leurs résultats numé- riques, les auteurs ont pu remarquer que, chez la Ver- veine, la tige renferme un poids d'essence particuliè- rement faible par rapport à celui contenu dans la plante entière. Il en est de même pour l'inflorescence. Cette remarque mérite une attention particulière. On a déduit, d'expériences que nous indiquerons d’ailleurs plus loin, en ce qui concerne l’Absinthe, d'une part le rapport (A) entre le poids d'essence contenu dans la tige et celui contenu dans un pied entier, d'autre part le rapport correspondant (B) établi entre les inflo- rescences et un pied entier. Ces rapports ont pris successivement les valeurs suivantes : À la fin de Avant Au début de En pleine la floraison la floraison. la floraison. Îloraison. (nouvelle poussée). 7 12 14 6 Rapport (A) 00 ? 100 ” 100 ? 100 * e 31 36 20 Rapport (B) F T00 ? 100 ? 100 . Dans le cas actuel, celui de la Verveine, le rapport entre le poids d'essence contenu dans la tige et celui contenu dans un pied entier prend, aux deux stades considérés, les valeurs et Le même 100 rapport, établi pour la comparaison des inflorescences 23 à un pied entier, s'élève à au premier stade et à au deuxième stade. Enfin, chez le Géranium étudié, où la fleur était très rare et ne pouvait par conséquent renfermer qu une rie PLANTES VIVACES 298 proportion infime de l'essence totale, la tige était précisément dépourvue de matière odorante. Tous ces résultats montrent qu'en ce qui concerne les produits odorants. la part de l’inflorescence n'est pas indépendante de celle de la tige. Tenant compte des résultats obtenus, on peut com- parer la feuille et l'inflorescence à deux réservoirs com- muniquant entre eux à l'aide d’une canalisation qui serait la tige. On conçoit aisément que le niveau du second réservoir soit d'autant moins élevé que la cana- lisation amène moins de matière, c'est-à-dire que la tige contient moins d'essence. Et lorsque la fleur ne renferme qu'une fraction faible ou nulle de l'huile essen- tielle de la plante, il est naturel que chez la conduite, formée par la tige, qui la relie à la feuille, se mani- feste une circulation insignifiante ou nulle. Ainsi se trouve confirmé le fait de la migration des produits odorants de la feuille vers l'inflorescence. Répartitions successives des composés terpéniques entre les divers organes de la plante. -L’essence de Verveine renferme des composés terpé- niques, principalement du géraniol, et l'aldéhyde cor- respondante, le citral, Les différences qui se manifes- tent entre les deux époques considérées sont celles qui correspondent à l'accomplissement des fonctions de la fleur. Et il ne faudra pas perdre de vue qu'il s’agit là d'une période de consommation de matières odorantes. La conclusion la plus nette à laquelle conduise l’exa- men des résultats fournis par l'analyse des essences est relative à la feneur élevée de l'essence d'inflores- 226 FORMATION ET CIRCULATION DES. PRODUITS ODORANTS cences en citral (53.4 °/, au premier stade, au lieu de 35,4 ‘/, dans l'essence de feuilles). On constate, en même temps, que l'essence qui reste en dissolution dans les eaux de distillation est notablement plus riche en citral et plus pauvre en terpènes que l'essence qui se décante. En d’autres termes, l'essence d'inflorescences possède la composition d'un produit plus soluble que l'essence de feuilles. Pendant l’accomplissement des fonctions de la fleur, l’essence d’inflorescences s’enri- chit en éther ; au contraire, sa teneur en citral dimi- nue sensiblement. À ces variations correspond, on s’en souvient, une consommation importante de produits terpéniques. C’est donc principalement à cette con- sommation qu'il y a lieu de les attribuer. La composition de l'essence de feuilles ne subit pas, durant la même période, de variation sensible. En éta-. blissant le bilan de la plante en ce qui concerne les principes odorants, on constate que le poids de l’al- cool libre et celui de l'alcool combiné n’ont subi aucune variation, tandis qu'il y a eu une consommation impor- tante de citral. On constate aussi une diminution du poids du citral dans les feuilles d’un pied, mais dans des proportions moindres. En somme, c’est principa- lement sur ce corps que porte la consommation. - Ainsi, une portion relativement soluble quitte la feuille, où l'essence a pris naissance, pour se rendre dans linflorescence. Et là sont consommés, au moment de la fécondation. une partie des produits odorants ; parmi ceux-ci c'est notamment le citral qui disparaît, probablement par voie d’oxydation. ; Avant de passer à l'étude qui doit suivre, nous devons remarquer que la teneur élevée de l'essence d'inflores- ÿ k ES ag # # \ # L té 1] ù à # { Cal v% r Pc | y PLANTES VIVACES vd de :: cences en citral peut être due en partie à ce que la modification qui donne naissance à cette aldéhyde est particulièrement active dans les organes en question. Mais elle doit être attribuée aussi en partie à un phéno- mène de migration : le citral est un principe relati- vement soluble, et l’on sait qu'un tel caractère a pour conséquence, au moment de la floraison, le transport de l’essence de la feuille à l’inflorescence. 6. —— ABSINTHE Pour compléter leurs recherches, MM. CHarABor et LaLouE ! ont examiné le cas de l'Absinthe et suivi cette plante depuis son origine jusqu'à l'achèvement des fon- ctions de la fleur. Les semis ayant été faits au début du printemps 1904 et les plantules repiquées à la fin mai, la floraison se produisit en juillet 1905. Formation et distribution de l'essence. 1% Stade : 26 septembre 1904, longtemps avant la floraison. — Les racines ne renferment pas encore d'es- sence. Quant aux feuilles, elles en contiennent une pro- portion notablement plus élevée que les tiges (proportion -onze fois supérieure). Ce dernier résultat est tout à fait conforme à ceux que MM. CaaraBor et LALOUE avaient obtenus avec d'autres plantes. Comme dans les cas examinés antérieurement. c’est 1 E. CHaraBor et LALOUE, 4, 1907, 4e série, t. I, p. 280 et 483 ; 2, 1907, t. CXLIV, p. 152 et 435. 228 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS dans les feuilles que se trouve la quantité la plus im- Re, d'essence. ° Stade : 10 juillet 1905, début de la floraison. — Le racine, qui ne renfermait pas d'essence au pre- mier stade, devient plus riche que la tige. Dans tous les organes, la proportion d'huile essentielle a augmenté. Chez la feuille elle a doublé. La formation de l'essence par rapport à la matière sèche assimilée entre le pre- mier et le deuxième stade considérés est demeurée sen- siblement la même qu'au début de la végétation. Si, malgré une proportion d'essence devenue plus notable partout, elle n’a pas varié dans la plante entière, c'est parce que se sont surtout développés les organes en contenant le moins. Maintenant encore, parmi les divers organes, c'est la feuille qui renferme la plus grande quantité absolue d'essence. Depuis le stade précédent, on constate que 61 mgr. d'essence se sont accumulés dans les racines de chaque pied: de plus, les inflorescences, qui ont pris nais- sance récemment, en renferment 327 mgr. Chez chaque individu, le poids de l'huile essentielle s’est accrû : dans les tiges, de 132 — 26 — 106 mgr. ; dans les feuilles, de 535 — 341 — 194 mgr.; dans la plante entière, de 1055 — 367 —688 mgr. Il y a eu, par conséquent, formation . dite quantité importante d'es- sence jusqu'au moment de la floraison. Mais cette for- mation coïncide avec un accroissement de la plante ; et il convient de ne pas oublier que la proportion des matières odorantes par rapport à la matière sèche est demeurée sensiblement la même qu'au premier stade. 3 Stade : 4 août 1905, floraison avancée. — L'accu- PLANTES VIVACES 229 mulation de l'essence dans les racines devient de plus en plus importante. On n'avait pas constaté de fait sem- blable dans le cas d'une plante annuelle. La proportion d'huile essentielle diminue sensible- ment dans les tiges, dans les feuilles et surtout dans les inflorescences, ainsi que dans la plante entière. C'est donc au début du développement de la plante que se forment le plus activement les composés odorants. Pour chaque pied on constate, depuis le stade pré- cédent : 1° qu'il s’est accumulé dans les racines 88 —. Gr — 27 mgr. d'essence ; 2° que le poids d'essence a baissé de 132— 105—27 mgr. dans les tiges, de 535 — 301 — 234 mgr. dans les feuilles, de 327 — 272 — 55 mer. dans les inflorescences (et cela malgré un accroissement du nombre des inflorescences), enfin de 1055 — 766 — 289 mgr. dans la plante entière. La conclusion est qu'il y a eu consommation de ma- tières odorantes par suite du travail de la fécondation. Elle est identique à celle à laquelle les auteurs avaient été conduits dans le cas du Basilic. Une remarque s'impose ici au point de vue positif, remarque relative à l'intérêt de choisir d'une façon judi- cieuse l'époque de la récolte des plantes à essences. Dans les expériences ci-dessus, selon que la récolte est effectuée le 10 juillet ou le 4 août. chaque pied four- nit 1095 mgr. ou seulement 766 mgr. d'essence; dans ce dernier cas, on subit donc une perte d'environ 28 ‘/, du précédent rendement absolu. En d’autres termes, on arrive toujours à cette conclusion pratique qu'il y a intérêt à extraire l'essence avant que le travail de la fécondation ne soit accompli. 4° Stade : 2 septembre 1905, floraison achevée. — PE PR A ON D 230 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Les fleurs et les feuilles commençaient de se dessécher ; mais un grand nombre de ces dernières provenaient d’une abondante poussée nouvelle qui s'était produite vers la base. Il y avait lieu de tenir compte de cette circonstance dans l'interprétation des résultats. La proportion d'huile essentielle dans la racine a encore augmenté d'une façon considérable. Dans la matière sèche de la tige, la proportion d'essence a aug- menté un peu ; dans la feuille sèche, elle n’a pas varié sensiblement. Dans l'inflorescence on constate une dimi- nution ; mais si l'on examine la plante entière, on observe que celle-ci, par suite de la poussée nouvelle, s'est enrichie en essence après avoir subi des pertes notables. En somme, l'accumulation de l'essence dans les racines continue. On en trouve, dans ces organes, : 109 — 88 — 17 mgr. de plus qu’au stade précédent. Par contre. le poids d'essence dans la tige a diminué de 105 — 57 — 48 mgr., tandis que chez les feuilles on constate une augmentation de 558 — 301 — 257 mgr., due à la poussée nouvelle, puisque la proportion de l'huile essentielle dans la matière sèche n'a pas varié. Dans les inflorescences, 272 — 218 —54 mgr. d'’es- sence ont disparu. Si l’on trouve maintenant dans la plante entière une augmentation de 938 — 566 — 152 mgr. du poids de l'essence, c'est à l'apparition des feuilles nouvelles que cette production doit être attribuée. _ PLANTES VIVACES 231 Répartitions successives des composés terpéniques entre les divers organes de la plante. L'essence d’Absinthe renferme notamment : du thuyol, partie à l'état libre, partie à l’état d'éther, et de la thuyone, cétone correspondant au thuyol. 1° Stade : 26 septembre 1904, longtemps avant la floraison. — On constatera, à tous les stades, que l'es- sence extraite des eaux renferme des proportions moindres de thuyol combiné et de thuyone, une pro- portion plus élevée de thuyol libre que l'essence sépa- rée par décantation. Comparant l'essence de tiges à celle de feuilles, on a vu que celle-ci était un peu plus soluble que la première. 2° Stade : 10 juillet 1905, début de la floraison. — Pendant l'intervalle compris entre le premier et le second stade considérés, il s’est formé du thuyol et de la thuyone. 3° Stade : h août 1905, floraison avancée. — Comme on l’a constaté pour le Basilic, l'essence d'in- florescences est devenue plus soluble pendant l’accom- plissement des fonctions de la fleur. Cette essence est, dans ce cas encore, plus soluble que celle des feuilles. On a constaté que. pendant la fécondation. le poids d'essence diminuait et dans la feuille et dans l’inflo- rescence. Quel est, de ces deux organes, celui dans lequel s'effectue la consommation ? Les résultats ana- lytiques ont établi que c'était l'inflorescence. Ils ont montré, en eflet, que la diminution du poids des com- posés terpéniques était particulièrement sensible pour le thuyol, tandis que dans les inflorescences le poids Dr LS 232 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS de ce même principe, qui est relativement soluble, augmentait malgré une diminution de la quantité d'essence. Il y a donc lieu de penser, comme nous l'avons fait jusqu'ici, qu'un mélange relativement soluble est déversé de la feuille dans la fleur. Dans ces conditions, il faut qu'il y ait chez la fleur une con- sommation active au moment de la fécondation pour que, en dépit de l'apport fait par la feuille. elle subisse encore une perte. 4° Stade : 2 septembre 1905, floraison avancée. — Il ne faut pas oublier que. entre le troisième et le qua- trième stade considérés, une abondante poussée s'est produite apportant des feuilles nouvelles et venant par conséquent rajeunir la plante. Tous les principes odorants qu'on a dosés ont con- tinué de s’accumuler dans la racine, tandis que la tige, au contraire, a continué de se vider. Dans la feuille, le poids de tous les composés ter- péniques augmente par suite de la nouvelle poussée. L'essence continue de disparaître partiellement de l'in- florescence. Remarquons bien, en effet, qu'il s’agit toujours ici des mêmes organes, aucune inflorescence ne s'étant formée sur les jeunes pousses. La dis- parition d'essence constatée dans l'inflorescence est maintenant différente de celle observée durant la précédente période, car cette fois la perte relative est supportée principalement par le thuyol libre, c'est-à- dire par le constituant le plus soluble parmi ceux qui ont été dosés. L'huile essentielle paraît donc retourner en partie dans les organes verts, lorsque la fleur a achevé d'accomplir ses fonctions. La même conclusion a été formulée dans le cas du Basilic. PR ENTER ER SEL ORAN". COAST A EL RE PR A PE DM AS a « F vu Los PAR ARE FT re re ET DT FA Re > = « PLANTES VIVACES 233 Conclusions. En résumé, les observations de MM. CraraBor et Laroue permettent de formuler les conclusions sui- vantes : | La matière odorante apparaît dans les organes verts” jeunes. Elle continue de se former et s’accumule jusqu'à la floraison, mais avec une activité qui se ralentit d'une façon plus ou moins sensible. Elle se rend de la feuille dans la tige et, de là, dans l'inflorescence, obéissant aux lois de la diffusion : une partie entre en dissolution et, par osmose, pénètre dans la tige. En arrivant dans un milieu déjà saturé de produits analogues, une portion se précipite, tandis que le reste, qui forme un mélange relativement soluble, continue de se diffuser à travers les membranes, pour se rendre dans,les organes de consommation, en parti- culier dans les inflorescences. En même temps que s'accomplit le travail de la fécondation, une certaine quantité d'huile essentielle est consommée dans l'inflorescence. Il est possible et même probable que les organes verts produisent en même temps de nouvelles quantités de matières odo- rantes ; l'expérience permet seulement de constater que la différence entre la production et la consommation se chiffre par une perte au moment de l’accomplissement des fonctions de la fleur. La conséquence pratique de cette dernière conclusion est que la récolte des plantes à parfums devra être 2x. “rot Ep gs Éllle : ‘+ p-> ÉE- + L CET +4 23% FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS effectuée un peu avant cette consommation, c'est-à-dire avant l’acte de la fécondation. Cet acte accompli, les principes odorants paraissent redescendre dans la tige et d’une manière générale dans les organes autres que la fleur, migration provo- quée probablement par la dessiccation des inflorescences qui entraine, toutes choses égales d’ailleurs, une aug- mentation de la pression osmotique et une précipi- tation partielle, sur place, des principes les moins solubles. Il importe maintenant de relier les notions que les recherches chimico-physiologiques de MM. CHarasor et Laroue nous ont fait acquérir, avec les résultats de l'étude anatomique que nous avons faite dans le chapitre précédent. Nous venons de dire que, d’après MM. Caragor et Laroue, les produits odorants circuleraient dans la plante soit sous forme de solutions aqueuses, soit sous des formes de transport. Ils pénétreraient ainsi de proche en proche de la feuille, leur lieu d'élaboration, vers toutes les parties de la plante. Ils pourraient, en certains points particuliers, déjà saturés d'huile essen- tielle, se précipiter, et ce sont ces points que nous nommons cellules sécrétrices, canaux sécréteurs, etc. Cette grande facilité de transport, la solubilité évidente dans l’eau (solubilité plus ou moins grande) des pro- duits odorants, nous conduisent à: ne pas adopter, telles que les ont présentées leurs auteurs, les vues de M. Tscniron et de ses élèves. Il n’y aurait pas non plus à envisager de sécrétion proprement dite, mais un dépôt d'essence dans certaines cellules qui auraient la pro- priété de précipiter de leurs dissolutions aqueuses les PLANTES VIVACES "12% formes dissoutes, ou de détruire les formes de transport. C’est donc sous l’une de ces deux formes que les huiles essentielles traverseraient les membranes des cellules à essence ou des cellules actives des appareils sécréteurs. Dans ce cas, le rôle de la membrane mucilagineuse, à laquelle M. Tscuen donne le nom de couche résino- gène, s'expliquerait mal, ou du moins devrait-on lui retirer la plus grande partie de son importance dans les phénomènes de précipitation des essences. Enfin les organes qui contiennent les essences devraient cesser d’être désignés sous le nom d'organes de sécrétion, pour être désignés sous le nom de réser- voirs. Déjà, d’ailleurs, l’école allemande a désigné ces organes sous le nom de Sekretbehalter, Harzbehälter . et il semble qu'il serait plus logique de les appeler en français : cellules à huiles essentielles, de même que l'on dit cellules à tanins, réservoirs à huiles essentielles, au heu de canaux et poches sécrétrices. Quoi qu'il en soit, 1l semble nécessaire. pour pour- suivre plus avant l'étude de ces phénomènes, que le botaniste s’arme de réactifs véritablement micro-chimi- ques des principales substances contenues dans les huiles essentielles. C’est dans cette voie qu'il faudrait chercher, à notre avis, la vraie méthode d'analyse botanique des phénomènes de transport et de dépôt des matériaux constitutifs des essences. Ce ca %% ae > ” FP rt 7” 236 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Les produits odorants chez la fleur isolée. La question de la formation et de la circulation des composés odorants vient d’être examinée dans le cas _ le plus général, celui où la matière odorante n’'appa- raît pas seulement dans la fleur, mais bien dans d'au- tres organes et, en particulier, dans l'appareil chloro- phyllien. D'autre part, la plante a été considérée dans l’ensemble de ses organes à divers stades d'une vie et d’une évolution normales. M. Hesse a envisagé une autre question fort intéressante, celle de l'apparition du parfum chez la fleur préalablement séparée de la plante et livrée par conséquent à ses seules ressources. Il y a quelques années, J. Passx ! émit l'hypothèse que certaines fleurs coupées, la fleur de Jasmin, par exemple, sont susceptibles de produire du parfum si on les maintient dans des conditions qui en prolongent la vie. Partant de cette idée, M. À. Hesse a déterminé la quantité de matière odorante fournie par différentes fleurs selon le procédé d'extraction employé, tel pro- cédé arrêtant brusquement la vie de la fleur et par conséquent fournissant uniquement l'essence accumu- lée lors du traitement, tel autre procédé prolongeant au contraire la vie de la fleur et permettant de capter, en plus du parfum déjà formé au moment où l'expé- rience commence, celui qui se formera éventuellement au cours de celle-ci. Remarquons bien qu'il s’agit ici de fleurs séparées de la plante. 1 J. Passy, 1895, t. CXXI, p. 783. | 5 > LES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA FLEUR ISOLÉE 231 LE PARFUM CHEZ LA FLEUR DE JASMIN Une première étude faite sur le Jasmin à montré! que le produit extrait au moyen des dissolvants vola- üls ne renferme ni anthranilate de méthyle, ni indol. Or M. Hesse à précisément caractérisé ces corps dans l'essence provenant de l'épuisement des pommades de Jasmin. On sait, d'autre part, que la pommade de Jas- min s'obtient par enfleurage à froid, c’est-à-dire en abandonnant pendant vingt-quatre heures les fleurs au contact de la graisse froide. Dans ces conditions, on peut admettre que les fonctions vitales continuent de s'exercer, tandis que, lors de l'épuisement au moyen de l’éther de pétrole, la vie de la fleur est immédiate- ment arrêtée. Aussi M. Hesse a-t-1l conclu de son observation que l’anthranilate de méthyle et l'indol prennent naissance pendant l’enfleurage, c’est-à-dire après la cueillette de la fleur. D'ailleurs , dans une publication ultérieure, le même savant? a fait connaître les résultats suivants : 1° par enfleurage, les fleurs de Jasmin fournissent environ dix fois plus d’essence que. par extraction au moyen des dissolvants volatils; 2° l'anthranilate de méthyle existe réellement dans l’es- sence extraite de la pommade et parait se former après la cueillette de la fleur. | M. Erbmaxx® a bien signalé la présence de l'anthra- nilate de méthyle dans l'essence extraite du produit de 1 A. Hesse, 1900, t. XXXIII, p. 1585. 2 A. Hesse, 1901, t. XXXIV, p. 291. 3 ERDMANN, 1901, € XXXIV, p. 2281 et 1902; t. XXXV, p. 28. 238 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS l'épuisement des fleurs au moyen de l'éther de pétrole et combattu les conclusions de M. Hesse ; mais. en réalité, 1l n'a pas effectué d'essais comparatifs entre les divers procédés d'extraction, et le dernier mot. reste à M. Hesse’, dont les résultats que nous allons indiquer confirment, en les précisant, les observations antérieures. L'auteur a soumis différents lots de fleurs aux divers traitements : 1° extraction au moyen des dissolvants volatils ; 2° distillation avec la vapeur d’eau et épuise- ment des eaux distillées; 5° enfleurage, distillation des fleurs retirées des châssis et épuisement des eaux de distillation. Les résultats qu'il a obtenus peuvent être ainsi résumés et interprétés. Un fait est particulièrement frappant. Après avoir fourni par enfleurage une quantité importante de matière odorante, les fleurs de Jasmin en emportent autant qu'elles en renfermaient avant l'opération. De plus, les différences des essences au point de vue de leurs teneurs en anthranilate de méthyle et en indol sont considérables. L'essence obtenue par distillation est analogue à celle provenant des extraits au moyen de l’éther de pétrole ; elle renferme cependant 1,5 ?/, d'an- thranilate de méthyle, mais pas d'indol. L'’essence extraite de la pommade contient 0,24 — 0,3°/,., d'an- thranilate de méthyle-et environ 2,5 °/, d’indol. Que l'opinion de M. Erpuaxx sur la présence de l’anthra- nilate de méthyle dans l’essence retirée des produits par la méthode des dissolvants volatils soit justifiée ou non, il résulte nettement des expériences de M. Hesse 1 A. Hesse, 1901, t. XXXIV, p. 2916. _ LES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA FLEUR ISOLÉE . 239 que la fleur, pendant l'enfleurage, c'est-à-dire lorsqu'on prolonge sa vie après la cueillette, est susceptible de produire une nouvelle quantité d'essence. Dans une publication ultérieure, ce dernier chimiste! annonce qu'il a obtenu avec les fleurs de Jasmin, par épuise- ment au moyen des dissolvants volatils, un rendement double de celui qu'il a indiqué précédemment. Il en résulte que le procédé par enfleurage ne donne pas dix fois plus d'essence que l'extraction, mais seulement cinq fois plus. Cela ne modifie nullement la conclusion relative à la formation d’une certaine quantité d'essence pendant l’enfleurage, conclusion qui d’ailleurs se trouve confirmée par des essais effectués sur la Tubéreuse. M. A. Hesse pense que l’anthranilate de méthyle et l'indol. en particulier, n'existent pas à l’état libre dans les fleurs de Jasmin. Ces corps s'y trouvent à l'état de combinaisons complexes se dédoublant aisément soit au cours de la distillation, soit pendant l’enfleurage. LE PARFUM CHEZ LA FLEUR DE TUBÉREUSE La Tubéreuse appartient, comme le Jasmin, à la catégorie de plantes dont la fleur est le seul organe odorant. M. À. Hesse? a fait avec la fleur de Tubéreuse des expériences analogues à celles qu'il a effectuées avec la fleur de Jasmin. Ses résultats lui ont montré qu'il se formait pendant l'enfleurage environ douze fois autant d'essence qu'il en 1 A. Hesse, 1904,t. XXXVII, p. 1457. 2 A. Hesse, 1903, t. XXX VI, p. 1459. la, DL RER ee à 240 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS (ODORANTS eæistait primitivement dans la fleur. De plus, les fleurs retirées des châssis avaient conservé encore une cer- taine quantité d'huile essentielle : 1 000 kgr. de fleurs fournissent par distillation, après enfleurage, 78 gr. d'es-. sence, poids peu différent de celui qu'elles contenaient préalablement. L'analyse a montré que l'essence retirée par enfleurage -se différencie de celle que l’on sépare du produit d'extraction par les dissolvants volatils, par sa plus forte teneur en anthranilate de méthyle et par la présence de salicylate de méthyle. Il est donc hors de doute que des produits odorants prennent naissance pendant que se prolonge la vie de la plante. Mais il y a lieu de bien remarquer dès à présent que cette formation a été observée au cours d'expériences durant lesquelles la fleur a constamment cédé de l'huile essentielle à la graisse, et qu'elle a conservé à la fin à peu près autant de matière odorante … qu'elle en renfermait au début. Cette remarque nous suggérera plus loin des réflexions relatives au méca- nisme de la formation des matières odorantes chez les plantes. LE PARFUM CHEZ LA FLEUR D ORANGER _ En appliquant à la fleur d'Oranger les diverses méthodes d'extraction : distillation, épuisement au moyen des dissolvants volatils, macération, enfleurage, MM. A. Hesse et O. Zerrscuec! ont constaté que c'est la distillation qui fournit les meilleurs résultats quan- titatifs. Par ce procédé, le rendement pour 1000 kg. 1 À. Hesse et O. ZerTscHEL, 1901, 2e série, €. LXIV, p. 245. RS LES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA FLEUR ISOLÉE 241 de fleurs a été de 800 gr. d'essence séparée par décan- tation et d'environ 4oo gr. de produit retenu par les eaux de distillation. Au moyen des dissolvants volatils, les auteurs ont obtenu une matière qui a fourni, pour 1000 kgr. de fleurs, environ 600 gr. d'essence. Toujours en rapportant les résultats à 1000 kg. de fleurs, ils ont obtenu, à l’aide de la pommade préparée par macération, 4oo gr. d'essence, et, à l’aide de la pommade préparée à l’enfleurage, moins de 100 gr. de matière odorante. Il est vrai que les fleurs soumises à la macération et celles traitées par enfleurage empor- taient encore de l'essence qui ne se trouve pas comptée dans les rendements indiqués. Toutefois les résultats fournis par cette étude démontrent bien que, à l'inverse de ce qui a lieu pour le Jasmin et la Tubéreuse, la fleur d'Oranger ne continue pas de produire du parfum lors- qu'on prolonge sa vie. ” Conclusions. Il existe donc, ainsi que le pensait J. Passy et que l'a démontré M. A. Hesse, deux catégories de fleurs : les unes, continuant de fournir de la matière odorante lorsqu'elles sont placées dans des conditions telles que leurs fonctions vitales puissent s'exercer encore; les autres, renfermant à l’état de liberté la totalité de leurs principes odorants et incapables dès lors d'en produire à nouveau, même si l'on n'arrête pas leur vie. Au point de vue pratique, il y a lieu de conclure que l'enfleurage est le procédé d'extraction le plus rationnel pour les premières et le moins avantageux, au contraire, pour les secondes. M. A. Hesse émet l'hypothèse fort Le parfum chez la plante. = dE. me 242 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS 2e | plausible de la formation, dans le premier cas, des matières odorantes par dédoublement de certaines combinaisons, peut-être des glucosides. Nous généra- lisons plus loin cette hypothèse en nous appuyant sur l’ensemble des faits connus. Pour arriver précisément à cette généralisation, nous pourrons invoquer de nom- breux exemples de formation de matières odorantes par dédoublement de glucosides. La formation du parfum chez la plante. Formation de produits odorants par dédoublement de glucosides. :4 On a désigné tout d’abord sous le nom de glucosides des principes immédiats extraits des plantes et suscep- tibles de se dédoubler sous l'influence d'agents spéciaux appelés ferments solubles, diaslases où enzymes, ou bien encore sous l'influence des acides étendus ou des alcalis, en glucose et en composés très variés (alcools, phénols, aldéhydes, etc.). Plus tard on a étendu cette désignation à des principes immédiats fournissant, par dédouble- ment, d'autres sucres que le glucose. Tous les glucosides naturels sont envisagés depuis longtemps comme les éthers-oxydes des aldoses ou des cétoses. Nous décrirons ceux qui donnent naissance. par dédoublement, à des matières odorantes. | Le dédoublement des glucosides par les ferments solubles né fournit pas toujours les mêmes produits que leur dédoublement par les acides. Dans les parties des plantes où l’on constate la pré- sence des glucosides, on trouve fréquemment des LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 243 enzymes sous l'influence desquels ces éthers se dédou- blent en mettant en liberté le sucre. Les enzymes des glucosides sont généralement enfermés dans des cellules spéciales qui les séparent des substances sur lesquelles ils peuvent agir. Ils offrent cette particularité qu'ils sont capables de dédoubler non pas un seul corps, non pas indifféremment tous les glucosides, mais un certain nombre d’entre eux. | Multiples sont les exemples de plantes susceptibles de fournir des produits odorants par dédoublement de glucosides bien définis. Parmi les composés odorants ‘dont une semblable production se trouve jusqu'ici démontrée, on rencontre, il est juste de le reconnaître, une majorité de substances non terpéniques. Maïs, ainsi que nous aurons l’occasion de le voir, les composés ter- péniques s’y trouvent aussi représentés. Au surplus, on y voit figurer les fonctions chimiques les plus variées. Passons en revue les principaux d’entre eux. r I. — COMPOSÉS NON-TERPÉNIQUES Nous mentionnerons, parmi les composés non-ter- péniques dont la formation dans certains végétaux est due au dédoublement de glucosides : un éther, le salicylate de méthyle; un phénol, l'eugénol; des aldé- hydes, l’aldéhyde benzoïque, l'aldéhyde salicylique et la vanilline : une lactone, la coumarine ; des nitriles, l'acide cyanhydrique (nitrile formique) et le nitrile phé- nylacétique : des isosulfocyanates, tels que l'essence de moutarde (isosulfocyanate d’allyle). n pre, “ 244 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Formation de salicylate de méthyle. La gaulthérine et la bétulase (qaulthérase). — Proc- TER! avait annoncé que l'essence de Bouleau (Betula lenta L.) contenait un glucoside, et MM. À. SCHNEEGANS et J.-E. Grrock? ont réussi à isoler ce principe tant du Gaultheria procumbens L. que du Betula lenta L. L'enzyme susceptible de dédoubler la gaullhérine est connu sous le nom de bétulase où gaulthérase*. Il est soluble dans l’eau et résiste à peu près à l’action de la chaleur et du chlorure mercurique. La gaulthérine répond à la formule C#H#O$. Elle cristallise en aiguilles se décomposant à 140° sans fondre. Elle réduit à chaud la liqueur cupro-potas- sique de Fehling. Par hydrolyse, elle fournit du glu- . cose et du salicylate de méthyle : FA COOCH* C:#H1505 — H20 — CSH205 -— C5H' NO Cette hydrolyse s'effectue sous l’action des acides minéraux dilués, de la baryte, de l’eau à 130-140° en vase clos. La diastase, la salive et l’émulsine ne la pro- duisent pas. Dans la nature, avons-nous dit, le salicylate de méthyle se forme par hydrolyse de la gaulthérine sous 1 PROCTER, 1843, t. XV, p. 241 et 1872; t. XLIV, p. 249. 2 A. ScHNEEGANS et J.-E. GErocx, 1,1894, t. CCXX XII, p. 437. 3 SCHNEEGANS, 1893, t. XXIII, p. 17; et BourQUELOT, 1894, t. CXIX, p. 802. LES LR Ve De ul GRAS TRS NE TR SE MS TRS Er ln ES Res es \ ” : = E LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 245 l'influence de la bétulase. M. Bourqueror! à encore établi ce fait pour un certain nombre d'espèces de Poly- gala. En outre, M. H. KræmEr avait constaté que, lorsqu'on les froisse, les jeunes pousses de Pensée (Viola tricolor L.) développent une odeur de salicylate de méthyle. M. A. Desmouzière? a démontré que, là encore, le salicylate de méthyle n'existe pas à l’état de liberté. Il provient du dédoublement d’un glucoside qui est identique à la gaulthérine. Il est probable que la formation de salicylate de méthyle chez la Tubéreuse au cours de l’enfleurage est due à un mécanisme du même genre. Diffusion du salicylate de méthyle dans le règne végé- tal. — M. vax RomBurGx a constaté que le salicylate de méthyle est plus répandu encore qu'on ne le croit dans le règne végétal. Sur 900 plantes examinées par lui, 160 en contenaient. Mais, tandis que les produits de la distillation des feuilles fraiches de certaines de ces plantes ne donnaient pas la réaction de l’éther en ques- tion, cette réaction se manifestait quand on distillait ces mêmes feuilles le lendemain de leur cueillette. Il en résulte que le salicylate de méthyle n’y est pas con- tenu à l'état libre, mais sans doute sous forme de glu-. coside, comme dans les cas examinés plus haut. Ce fait paraît assez général pour que l'étude de la diffusion du salicylate de méthyle dans le règne végétal corresponde à peu près à celle de la Din a cha qui l'engendre et trouve dès lors sa place ici. En 1898, M. Kremers et M'ie MarrHa M. James: 1 BOURQUELOT. 2 A. DESMOULIÈRE, 1904, 6e série, t. XIX, p. 121. 3 KrEMERS et MARTHA M. JAMES, 1898, t. XVL, p. 100. PPS 246 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS ont consigné dans un tableau toutes les plantes dans lesquelles on avait pu, jusqu'alors, déceler le salicylate de méthyle. Depuis, cette liste a été considérablement augmentée. Voici la nomenclature des familles dans lesquelles on rencontre des végétaux plus ou moins riches en salicylate de méthyle : ; Acanthacées. Artocarpacées, Apocynacées, Asclépia- dacées, Bétulacées, Bixacées, Bignoniacées, Burséra- cées, Caprifoliacées, Célastracées, Chrysobalanacées, Composées, Dilléniacées, Ébénacées, Éricacées, Éry- throxylacées, Euphorbiacées, Graminées, Lauracées, Légumineuses, Liliacées, Méliosmacées, Ménisperma- cées, Myristicacées, Myrsimacées, Myrtacées, Oléacées. Polygalacées, Pyrolacées, Rhamnacées, Rosacées, Rubiacées, Rutacées, Samydacées, Sapindacées, Sapo- tacées, Staphyléacées, Styracées, Tiliacées, Ternstræ- miacées, Violacées. Formation d ‘eugénol à La géine et la géase. — Si l’on arrache un pied de Benoîte (Geum urbanum L.) avec précaution, de façon que la racine reste intacte, on peut constater que celle- ci ne présente pas d'odeur. Mais si ensuite on la froisse entre les doigts et si l'on attend quelques immstants, l'odeur caractéristique se manifeste. C’est là une parti- cularité qui rappelle ce que l’on sait au sujet d’essences ne préexistant pas dans la plante, mais prenant nais- sance par suite de l’action d’une diastase sur un gluco- side (E. Bourqueror et H. Hérissey'). 1 BovrqQuELoT et HéÉrissey , 1905, t. CXL, p. 870. A D Te a NU PS CURE RAR : ES. RE LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 247 MM. Bourqueror et Hérissey ont donné à ce gluco- side le nom de géine. Ils ont isolé aussi l’enzyme capable de dédoubler la géine et l'ont appelé géase. Le composé odorant de la racine de Benoïte provient du dédoublement de la géine. En effet, lorsqu'on ajoute à la solution d'extrait, qui est dextrogyre et légèrement réductrice, de la poudre fermentaire, on constate, cor- rélativement à la formation d'essence, une augmentation du pouvoir réducteur et de la déviation (formation d’un sucre droit, vraisemblablement du glucose). MM. Bouroueror et Hérissey ont démontré, de plus, que le composé odorant est l’eugénol. L'enzyme est un enzyme particulier. En effet, aucun des ferments essayés par les auteurs (émulsine, inver- üne, ferments du Sterigmalocystis nigra x. Tgh.) n'est susceptible de dédoubler le glucoside. Il n’a été rencontré que dans la Benoîte, bien qu'il ait été recherché dans plusieurs plantes fournissant de l'eugénol. Formation simultanée d'un principe aldéhydique (aldé- hyde benzoïque notamment) ou cétonique et d'acide cyanhydrique. L'amygdaline et l'émulsine ou synaptase. — En 1830, Roriquer et Bourrovw-CHarLarp! constatérent que l'essence ne préexistait pas dans l’amande amère, que la présence d’eau était indispensable à son développe- ment (fait que Praxcue, Hexry et Guisourr avaient déjà observé), et qu'elle ne se produisait qu'en présence d’une autre substance contenue dans les amandes. Ils 1 RoBiQuer et BouTron-CHarLaRD, 1830, t, XLIV, p. 352. 7" VE POSER TS ODORANTS _ ' = 248 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUI isolérent le principe susceptible de fournir l'essence et lui donnèrent le nom d’amygdaline. La composition de ce corps, ainsi que ses propriétés, furent étudiées par Lric et Wouxzer!. La réaction caractéristique de l’amygdaline est son dédoublement avec formation de glucose (deux molé- cules), d'aldéhyde benzoïque et d'acide cyanhydrique : CHHENO! EL 2H20 — 2C'H205— CEE. CHO—HH . CN Ce dédoublement s'effectue sous l'influence du fer- ment, l'émulsine?, qui se trouve dans l’amande. Il a lieu aussi sous l'influence des acides chlorhydrique ou sulfurique étendus et bouillants. Dans la plante, l’'amygdaline n’est souvent pas dédou- blée; c'est qu'elle se trouve alors séparée de l'émul- sine. L’amygdaline a été encore obtenue cristallisée en par- tant d'un certain nombre de semences de Rosacées, telles que les graines de Cerisier, de Prunier, de Pom- mier, de Pêcher, etc., et tout récemment par M. Héris- sexy” en partant de celles du Néflier du Japon (£r1obo- trya japonica. Lindl.). Prulaurasine. — Leumaxxt avait proposé, pour désigner le glucoside des feuilles de Laurier-cerise, obtenu à l’état amorphe, le nom de « laurocérasine », Les recherches plus récentes de M. Joucxÿ n'avaient abouti qu'à l'obtention d’une matière amorphe, dont 1 Liepic et Wo@œuLer, t. LXIV, p. 185. ? RoBiquer, t. XXIV, p. 326. Hénrissex, 1, 1906, 6° série, t, XXIV, p. 350. LEHMANN, 1885, t. XXIV. Joucx, 1905, t. CCXLIIL, p. 421. OO À co F à : 4 7 A 5 1 ee L AR) sh br - Î LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 249 la formule ne put être exactement établie. Mais, plus heureux, M. Hérissey! est arrivé à isoler des feuilles de Laurier-cerise et de celles du Cotoneaster microphylla Wall. un glucoside cristallisé, auquel il a donné le nom de prulaurasine. La prulaurasine cristallise en aiguilles incolores fusibles à 120-122°, et répondant à la formule CHHNOS Elle est lévogyre. L'émulsine la dédouble en glucose (une molécule), aldéhyde benzoïque et acide cyanhy- drique, selon l'équation : C#HNOS HE H20 — CSH205 HE CH. CHO EH H.CN. C’est un isomère de la sambunigrine que nous allons étudier ; mais elle en diffère par ses solubilités, son point de fusion et son pouvoir rotatoire. Sambunigrine. — M. Guiexarp? a pu retirer de l'acide cyanhydrique du sureau noir (Sambucus nigra L.) et constater que ce corps existe non à l’état de liberté, mais sous forme de glucoside. La combinaison cyan- hydrique du sureau est différente de l’amygdaline. Elle est dédoublée par un enzyme se comportant comme une émulsine, accompagnant le composé dédoublable dans la feuille et dans l'écorce verte et existant seul dans les racines. La présence d’un glucoside cyanhydrique dans le sureau noir a été confirmée par MM. E. BourqQuEeLoT et E. Daxsou*, qui ont constaté en même temps que 1 Hérisseyx, 2, 1905, t. CXLI, p. 959; 4, 1906, 6e série, t: XXILE p: 5,.et.t. XXIV jp 537: 2 GuiGnARD, 2, 1905, t. CXLI, p. 17. 3 E. BourqueLor et E. Danyou, 4, 1905, t. CXLI, p. 59. 250 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS le dédoublement de cette substance donne une aldéhyde dont MM. L. Guiexarp et J. Houpas! ont démontré l'identité avec l’aldéhyde benzoïque. MM. E. Bourque- cor et E. Daxsou? ont isolé ensuite le glucoside en question et constaté qu'il s’agit d'un corps nouveau, auquel ils ont donné le nom de sambunigrine. La sambunigrine cristallise en longues aiguilles inco- lores fusibles à 151-152°. Elle est lévogyre. Sa formule est C#HYNOS. L'émulsine l'hydrolyse en donnant du glucose (une molécule), de l’aldéhyde benzoïque et de l'acide cyanhydrique : C#HENOS LL H20 — CSH206 HE CH . CHO E H. CN. Dhurrine. — Tous les glucosides que nous venons de passer en revue fournissent, par dédoublement, en même temps que du glucose et de l'acide cyanhydrique, de l'aldéhyde benzoïque. La dhurrine retirée par MM. Duxsrax et HEexrx° des jeunes pousses du Sorgho vulgaire (grand Millet, appelé en Égypte Dhurra shir- shabi). dont la toxicité est connue, depuis longtemps des agriculteurs indigènes, se dédouble, sous l'influence d'un enzyme, apparemment identique à l'émulsine, en donnant du glucose, de l'acide cyanhydrique et de l’aldéhyde para-oxybenzoïque. Ce glucoside, obtenu bien cristallisé, possède la formule C'*H!NO7. La plante, séchée à l’air et mesurant 30 — 35 cm. de hauteur. a fourni par kilogramme jusqu'à plus de 2 gr. d'acide cyanhydrique. L. Guicxarnp et J. Houpas, 1905, t. CXLI, p. 448. E. Bourquezor et E. Daxsou, 4, 1905,.t. CXLI, p. 598. Duxsran et Hexry. 1902,t. LXX, p. 153. © LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 254 Glucoside du Sorghum vulgare d'Amérique. — M. Srane! a extrait du Sorghum vulqare Pers., cultivé dans l'Amérique du Nord, un glucoside assez voisin de la durrhine, mais non identique à cette dernière. Phaséolunatine. — Elle à été extraite par MM. Duxs- ra et Henry des graines de Phaseolus lunatus L. Ce glucoside serait fusible, d'après les auteurs. à 141°, et sa formule serait CH{NOf. La phaséolunatine, accompagnée d'une diastase ana- logue à l'émulsine, se dédouble, en présence de l'eau. en glucose, acétone et acide cyanhydrique. MM. Duxsrax, Hexry et Auzp? ont, en 1906, repris l'étude de la cyanogénèse dans le Linum usitatissimum Hayn., isolé un glucoside que M. Jorissex avait déjà examiné en 1883 sous le nom de « Hinamarine ». Il a identifié ce glucoside avec la phaséolunatine. Ce même glucoside est aussi celui qu'on rencontre dans la racine de Manioc amer. Quant à l’enzyme, il est probable- ment identique à celui du Haricot de Java (Phaseolus lunatus L.). La présence du même principe dans des plantes aussi différentes et appartenant à des familles aussi éloi- gnées est digne de remarque. Gynocardine et gynocardase. —— Les semences de Gynocardia odorata KR. Br., plante de la famille des Bixacées, fourmssent un glucoside cyanogénétique, la gynocardine, d'abord isolé par MM. Power et GoRNALE*, puis étudié à nouveau par MM. Power et Lees*. Ce 1 SLADE, 1903, t. XXV, p. 55. 2 Duxsrax, Henry et Auzp, 1906, t. LXX VIIE, p. 145 et 152. 3 Power et GorNaLz, 1904, t. XX, p. 137. 4 Power et LEEs, 1905, t. XXI, p. 88. o thé “ie Cru € ATT LI ÉnR Pe à … ct in Nr 5 RÉ ep EE D RTS ja Li LAN ECTS AT SET ee ON ; PÉVTNLE F ART 0) PE CYR + 2 =, > ae | Le 252 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANIS de glucoside cristallise en aiguilles fusibles à 162-163°. Sa formule est C'#HNO*. Il est dextrogyre. Les acides étendus et bouillants l'hydrolysent avec difficulté, tandis que, au contraire, il est aisément dédoublé à la tempé- rature ordinaire par un enzyme particulier, la gynocar- dase, isolé des graines. Les produits de ce dédouble- ment sont : le glucose (une molécule), l'acide cyanhy- drique et soit une trihydroxyaldéhyde C‘H*(OH)° . CHO, soit une trihydroxycétone C'H*(OH): : CO. Lotusine et lotase. — En 1900, MM. Duoxsrax et Hexex! ont extrait la lolusine, glucoside du Lotus ara- bicus L., petite plante de la famille des Légumineuses. La lotusine répond à la formule C#H#NO*. Par hydro- lyse au moyen de l'acide chlorhydrique dilué, à chaud, = ou sous l'influence d'un ferment particulier, la lotase, _ que renferme la plante, le glucoside se dédouble en donnant deux molécules de glucose, de l'acide cyanhy- drique et une matière colorante jaune, la lotoflavine. La lotase peut être comparée à l’émulsine, mais elle en diffère cependant à certains égards. L’émulsine des amandes amères n'attaque la lotusine que très lente- ment, tandis que la lotase n’a qu’une faible action sur l'amygdaline. La lotase perd son pouvoir hydrolytique beaucoup plus rapidement que l’'émulsine. Karakine. — M. Sxex et ensuite MM. E4srerFiELD et Asrox? ont extrait un glucoside, la karakine, de l'amande du fruit du Corynocarpus lævigata Forst., Anacardiacée de l'ile nord de la Nouvelle-Zélande et des îles Chatham. Un glucoside obtenu par MM. Easrer- 1 Duxsrax et HExrY, 1900, t. LX VII, p. 224 et 1901; t. LX VII, p. 374. 2 EasrerFiezp et AsrTon, 1903, t. XIX, p. 191, PE TR RE x Le DE Ve EN « RME à TL © LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 253 FIELD et AsTox, et nommé corynocarpine , n'est pro- bablement qu'un produit de l'hydrolyse partielle de la karakine. l | Vicianine. — M. Marièvret a publié une relation sur le dégagement facile d'acide cyanhydrique par les graines de la Vesce à feuilles étroites (Vicia angustifolia Roth.). Ces feuilles doivent la propriété de produire de l'acide cyanhydrique. quand on les broie avec de l’eau, à la présence d'une diastase qui parait identique à l'émulsine et qui réagit sur un glucoside nouveau, auquel M. G. Berrraxp?, qui l’a découvert et étudié, a donné le nom de wicranine. La vicianine fond à 160°. Elle est lévogyre. Distribution de l'acide cyanhydrique dans le règne végétal. — Ce sont les recherches de M. GrEsHorr, de M. vax RougurGx et, récemment, celles de M. Gur- GARD, qui ont le plus largement contribué à augmenter nos connaissances sur l'existence de l'acide cyanhy- drique dans les végétaux. Actuellement plus de 180 espèces, réparties entre 80 genres environ, appar- tenant à plus de 30 familles’ de Phanérogames et quelques espèces de Cryptogames, sont indiquées comme productrices de cet acide. Passons en revue les diffé- rentes familles. en ne nous occupant que des espèces les plus intéressantes. Chez les Renonculacées, nous citerons, comme plantes à acide cyanhydrique, l’Ancolie (Aquilegia vul- _garis L.), certaines Renoncules (Ranunculus arvensis L., R. repens L.) et le Thalictrum aquilegifolium L. D'après 1 MALLÈVRE. 2 G. BERTRAND, 4, 1906, t. CXLIIT, p. 832. $ GRESHOFF, Le parfum chez la plante. 8 254 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS M. vas lrazue!, 100 gr. de feuilles fraîches de cette der- mère plante fournissent 50-60 mgr. d'acide cyanhy- drique ; le glucoside paraît se dédoubler de la même manière que la phaséolunatine. Parmi les plantes à acide cyanhydrique, on trouve aussi des représentants des familles des Crucifères, des Bixacées, des Sterculiacées, des Tiliacées, des Linacées, des Rutacées, des Dichopétalacées, des Olacacées, des Célastracées, des Rhamnacées, des Sapindacées, des Anacardiacées. Parmi les Légumineuses à acide cyanhydrique, nous mentionnerons tout d’abord le Haricot de Java (Pha- seolus lunatus L.), qui contient, dans les organes végé- tatifs, à la fois de l'acide cyanhydrique libre et com- biné, dans les graines seulement de l'acide cyanhydrique combiné (phaséolunatine). Dans les feuilles jeunes, n'ayant atteint que le tiers ou le quart de leurs dimen- sions définitives, M. Trevs ? a montré que la proportion est relativement considérable (0,150 — 0,250 !/,. parfois même 0,280). Dans les feuilles adultes, le total, qui est en moyenne de 0,085 ‘/,, dépasse rarement 0,100. Chez les feuilles âgées, 1l descend à 0,030 ‘/, et même au-dessous. Dans la graine*, la proportion varie selon l’origine. Les Haricots de Java sont, parmi les graines arrivées dans le commerce, les plus riches en principe cyano- génétique (0,190 — 0.408 ‘/,). Dans les Haricots de Birmanie, rouges ou blancs, le chiffre d'acide cyanhy- drique ne semble pas dépasser 0,020 ‘/,. Quant aux 1 L. van IraiE, 1906, 6e série, t. XXIT, p. 331. 2 Treus, 1904, t. XIX, p.'86. # GuiGxarD, 3, 1906, t. XIII, p. 401. © LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 255 autres variétés, Haricots du Cap, de Madagascar, de Lima et de Sieva, la culture en a fait disparaître en très grande partie le principe vénéneux, qui ne dépasse pas d'ordinaire 0,010 ?/,. C'est chez les Rosacées qu'on rencontre le plus grand nombre d'espèces à acide cyanhydrique. On connait maintenant plus de 75 de ces espèces, appartenant aux tribus des Amygdalées, des Pirées et des Spiréées. Chez les Prunus et les Amygdalus, les feuilles et les graines sont les organes qui renferment d'ordinaire le plus de substance cyanogénétique. Les feuilles du Lau- rier-cerise peuvent fournir jusqu'a 0,180 ?/, d'acide cyanhydrique et même 0,286 ?/, d'après M. Guiexarp, dans la variété schiphaensis, introduite récemment en France. La racine ne donne en moyenne que 0.015 ?/;. Dans les amandes amères, la quantité d'’amygdaline est très variable et correspond à des productions d'acide cyanhydrique comprises entre 0.065 et 0,221 ‘/,. Les amandes douces ne donnent pas trace d’amygdaline ; mais, lors de la germination, l'acide cyanhydrique appa- raît en quantité notable. Dans la tribu des Pirées, le genre Photinia comprend un certain nombre d'espèces exotiques, parmi lesquelles le P. serrulata Lindi., dont les feuilles ont fourni, en novembre, de 0.015 à 0,120 ‘/, d'acide cyanhydrique suivant la provenance. L'âge des feuilles présente ici une influence assez marquée sur la teneur en glucoside cyanogénétique. M. Guiexarp!, opérant sur l'individu quia donnéo,120!°/, d'acide cyanhydrique en novembre, a constaté un maximum (0,170 ‘/,) dans les bourgeons. 1 GuicxarD, 2, 1906, t. CXLIIT, p. 451. 256 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS È Cette proportion diminue lorsque la feuille s’accroît rapidement, et vers la fin de l’année se produit un relè- vement jusqu'à l'hiver. À partir de cette période et pendant la seconde année, la richesse demeure à peu près constante (0,135 ‘/,). La tige fournit une petite quantité d'acide cyanhydrique, mais on n’en obtient pas avec la racine. | Dans le genre Cotoneaster on remarque de très grandes différences, suivant les espèces, dans la richesse des feuilles en acide cyanhydrique (de 0,005 à 0,129 !/;). Dans la tribu des Spiréées. il est intéressant de noter que chez le Spiræa Aruncus L., plante herbacée, le glucoside cyanogénétique s’accumule dans l'organe vivace, la racine, qui peut donner 0,070 ‘/, d'acide cyan- hydrique, alors qu'en juillet, avec les feuilles, on en a obtenu seulement 0,027 ‘/;. Dans les tribus des Pirée et des Spiréées, parmi les organes végélatifs, ce sont ordinairement les feuilles qui fournissent la plus forte proportion : acide cyanhy- drique. Parmi les représentants de la famille des Saxifra- gacées, nous trouvons également des espèces à acide cyanhydrique. Le Groseillier rouge (Rtbes rubrum L.) et le Groseillier jaune (R. aureum Pursh.) offrent, au point de vue de la présence et de la localisation du principe cyanhydrique dans les divers organes, et aussi de la répartition de l’émulsine, la plus grande analogie avec les Sureaux!. Vers le milieu de juin, la teneur moyenne en acide cyanhydrique libérable des feuilles cueillies sur des pieds portant des fruits encore verts est de 1 GuiGxaRD, 2, 1905, t. CXLI, p. 448. LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE - 237 0,0035. Elle diminue ensuite progressivement. La racine et le fruit n'en contiennent pas trace. Les feuilles du Cassis, du Groseillier épineux et de plusieurs autres espèces sont exemptes d'acide cyanhy- drique. Continuant l'examen des diverses familles botaniques, nous rencontrons des plantes à acide cyanhydrique chez les Combrétacées, les Myrtacées, les Mélostomacées, les Sam ydacées. Certaines espèces de la famille des Passifloracées! contiennent, dans la racine, des proportions abondantes d'un composé cyanhydrique (0,054 ?/, d'acide cyanhy- drique dans le Passiflora eœrulea L., 0,032 ?/, dans le P. racemosa Brot.). Les ftuilles fournissent également des quantités variables (0,004 —0,048 ‘/,) d'acide cyanhydrique. Au moment de leur chute, à la fin de novembre, M. Guiexarp a constaté que celles du P. cœrulea renfermaient, ressemblant en cela aux feuilles du Sureau, à peu près autant de principe cyanhydrique que pendant leur période de végétation la plus active. Dans la famille des Caprifoliacées. on trouve de l'acide cyanhydrique chez le Sureau noir (Sambucus nigra L.) d’abord, puis chez ses deux variétés, le Sureau lacinié et le Sureau pyramidal?. Le glucoside est ici la sambunigrine. La teneur en acide cyanhydrique est en moyenne de 0,0225 ?/,. Des feuilles prises sur des rameaux encore peu développés renferment très sensiblement, dans le cas 1 GuicnarD, 3, 1906, t. XIII, p. 603. 2 GuiGnarD, 2, 1905, t. CXLI, p. 16 et p. 1193. — BoURQUELOT et E. Dansou, 4, 1905, t. CXLI, p. 59; 2, 1905, 6e série, t. XXII, p- 194, 210. Le Ein mie % PNR SPAS MNT ER Te RO TT ENS RE < LE AREA TA M D'ARTS: 2 RP: : ; E Se + 13: y 258 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS -ODORANTS de Sureau noir, la même quantité de glucoside que les feuilles du sommet des rameaux âgés de cinq ou six mois (0,0225 ‘/, d'acide cyanhydrique). Des feuilles prises sur un arbre âgé et peu vigoureux n'ont donné que 0,0071 — 0,0079 ‘/, d'acide cyanhydrique. Chez le Sureau noir, l'écorce des rameaux renferme, à poids égal, d'autant moins de principe cyanhydrique que ces rameaux sont plus âgés. En somme, dans l'écorce comme dans la feuille, la proportion du glucoside paraît être en relation avec celle de la chlorophylle. Vers la fin de la période végétative, le glucoside n’émigre pas en nature dans la tige, il reste dans la feuille qui tombe. Les fruits verts fournissent de l'acide cyanhydrique, mais ce dernier a complètefñnent disparu dans le fruit mür. La racine et la graine mûre du Sureau noir, bien que contenant de l’émulsine, ne renferment pas de glucoside. Le Sureau à grappes (Sambucus racemosa L.) et le Hièble (S. Ebulus L.) ne fournissent d'acide cyanhy- drique par aucun de leurs organes. Des plantes à acide cyanhydrique se rencontrent aussi dans les familles des Rubiacées, des Composées, des Sapotacées, des Asclépiadacées, des Convolvula- cées, des Bignoniacées, des Euphorbiacées, des Urti- cacées, des Aracées. Parmi les Graminées, le Glyceria aquatica Wabl. est la première plante dans laquelle l'acide cyan- hydrique ait été signalé, par M. Jorissen!, en 1884. Quelques années plus tard, MM. Duxsrax et Henry? le ! À. Jorissen, 1885, 5° série, t. XI, p. 286. ? W. R. Dunsran et T. A. Henry, 1902, t. LXX, p. 153. RS et MU a ee Cet Bet AU LR YU CR NT, M EU Et PE Æ LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 259 rencontraient dans le Sorgho, M. Bruxwcnt dans certains Paniculum, M. Poucuer?, puis MM. Hem et Hégerr ÿ dans des Stipa du Sud de l'Amérique ; et enfin tout récemment M. Jrrscuy * ajoutait à cette liste cer- tains Melica et le Gynerium argenteum Nus., cette der- nière espèce pouvant en fournir Jusqu'à 0.023 ‘/,. Le cas le mieux étudié et le plus intéressant parmi ceux des Graminées à acide cyanhydrique correspond au Sorgho (Sorghum vulgare Pers.), qui est cultivé souvent comme fourrage dans les régions chaudes du globe, éventuellement aussi dans les régions tempé- rées. C'est, avons-nous vu, à la présence de la dhur- rine que cette plante doit ses propriétés nocives. La culture du Sorgho sur un sol abondamment fumé avec le nitrate de sodium augmente. ainsi que l’a constaté M. Bruxwicu 5, la production d'acide cyanhydrique dans les tiges et les feuilles. Dans le Sorghum halepense Pers.. M. Guricxanp ° a signalé également l'existence du glucoside cyanhy- _drique. Nous ajouterons, pour terminer cette énumération, que l'acide cyanhydrique a été mentionné chez quelques Cryptogames‘. J.-C. Brunnic, 1903, t. LXXXIII, p. 788. PouceT, 1903, 3° série, t. LIT, p. 611. F. Heim et A. HÉBERT, 1894, n° 9, p. 382. P. Jrrscay , 1906, 6e série, t. XXIV, p. 355. Bruxnicx, 1903, t. LXXXIII, p. 791. 6 L. GuicxarD, 2, 1905, t. CXLI, p. 1193. 7 Pour plus de détails en ce qui concerne les plantes à acide cyanhydrique, le lecteur pourra lire avec profit une excellente étude consacrée à cette question par M. P. Guérix, 1907, 5e série, t. VIII, p. 65 et 106. où à © D æ» z CR Eee + a : 260 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS La greffe des plantes à acide cyanhydrique. — Conti- nuant ses très intéressantes recherches sur les plantes - à acide cyanhydrique, M. L. Guiexarp! a observé que lorsqu'un végétal à glucoside cyanhydrique est grefté sur un autre végétal totalement dépourvu de ce com- posé, ou mversement, 1l n'y a aucun transport du glu- coside ni du greffon dans le sujet, n1 du sujet dans le greffon. | _ Chez celles des Rosacées qui possèdent comme carac- tère physiologique commun la faculté d'élaborer des glucosides cyanhydriques, la migration de ces substances n’a lieu entre les individus associés par le greffage qu'autant que ces individus représentent deux espèces d'un même genre et renferment le même glucoside. Malgré les échanges de matières qui s'effectuent pour la nutrition et le développement chez les plantes greffées, certains principes organiques restent localisés dans l’un ou dans l’autre des conjoints : c'est là un fait que le travail de M. L. Gurexarp met très nettement en évidence. Dans la symbiose artificielle que réalise le greffage, chaque espèce conserve son chimisme propre et son autonomie. Formation d'aldéhyde salicylique. La salicine et le qlucoside de la Reine des prés. — Dans plusieurs espèces de Saules et de Peupliers 1 existe un glucoside, la salicine, C#H1#07, qui, par 1 L. Guicxanrp, 2, 1907, t. CXLV, p. 1376. LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 264 hydrolyse sous l'influence de l’émulsine, donne du glucose et de la saligénine (alcool salicylique) : CHFOH C#H#07 _ H20 — C5H205 — C5H: No Par oxydation. la salicine fournit de l’aldéhyde sali- cylique. Pescrier ! d’une part, Bucaxer? d'autre part, pen- saient que la salicine existait dans les bourgeons flo- raux de la Reine des prés (Spiræa Ulmaria L.) et qu'elle se transformait en aldéhyde salicylique par oxydation au moment de la floraison. MM. ScaxeeGaxs et GEROGK*? ont montré que le glucoside en question n'est pas de la salicine et que les fleurs ne contiennent pas d’aldé- hyde salicylique en liberté. Cette aldéhyde ne se forme ordinairement qu'au moment de la distillation par l'action d'un ferment sur une substance autre que la salicine. Formalion de vanilline. M. H. Lecoure* a publié un fort intéressant travail sur la formation du parfum de la vanille. Il a reconnu, dans les divers organes du Vanillier, la présence cons- tante d’un ferment oxydant. Chez le fruit mür, c'est le parenchyme interne du 1 Pescier, t. XLIV, p. 418. 2 Bucuxer, t. LXXX VIII, p. 284. 3 ScHNEEGANS et GEROCK, 2, 1892, p. 164. 4 H. LecomTE, 1901, t. CXXXIII, p. 745. 262 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS péricarpe qui en renferme le plus; le pédoncule du fruit vert contient une oxydase dans ses tissus; celui du fruit mür, mais non préparé, en manque presque complètement. Or, précisément, la préparation ne développe que très peu de vanilline dans cette partie du fruit. Tandis que les vanilles les plus estimées (Mexique, Réunion, Mayotte, Seychelles) contiennent l'oxydase en proportion notable, les vanilles médiocres, comme la vanille de Tahiti et le vanillon de la Guadeloupe. n'en renferment pas ou se colorent à peine par la teinture de Gayac. Indépendamment de cette oxydase, le suc extrait du Vanillier contient un autre ferment susceptible d'hy- drolyser l’amidon. M. Lecoure a donc constaté, dans le Vanillier, la présence simultanée de deux ferments distincts, l’un hydratant, l’autre oxydant, dont l'existence paraît inti- mement liée à la production de la vanille. En dehors de ces faits positifs, M. Lecoure fait l’hy- pothèse suivante sur la formation de la vanilline dans les fruits pendant la préparation ; le ferment hydratant convertirait la coniférine naissante en glucose et en alcool coniférylique : CH'OH C:5H205 —E FPO — CSH205 + CH: < OCH: OH La présence du glucose est, en effet, constante dans la vanille. D'autre part. l'alcool coniférylique serait transformé en vanilline par l’action de l’oxydase. LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 263. Formation de coumarine. D'après M. Cauver, la coumarine apparait dans les feuilles d'Aceras anthropophora KR. Br. après fermen- tation. Il est probable que la formation de ce corps est due aussi au dédoublement d’un glucoside. Formation de nitrile phénylacétique. Press ! a contaté que l'essence de Cresson ne se déve- loppait dans les semences que sous l'influence de l’eau, tout comme cela a lieu lorsqu'il s’agit d’un dédouble- ment de glucoside. Formation d'isosulfocyanate de butyle secondaire. L'essence de Cochlearia officinalis L. s'obtient en fai- sant macérér l'herbe sèche avec de l’eau additionnée de poudre de moutarde blanche. Elle ne préexiste pas, mais provient d’un dédoublement provoqué par un enzyme *. Formation d ‘isosulfocyanate d'allyle. La sinigrine et la myrosine. — Les semences de Moutarde noire (Sinapis nigra L.), broyées et mises au contact de l’eau, dégagent une odeur irritante. GLASER?, 1 Press, 1846, t. LVIIT, p. 39. 2 GADAMER, 4, 1898, €. XIII, p. 679. 3 GLASER, 1825, 1,t. XXII, p. 102. 264 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Bourrox et Roriquer‘, Fauré ?, Guisourr ? reconnurent que l'essence ne préexistait pas dans les semences de Moutarde. Peu après, Bourrox et FréÉMy‘ caractéri- sèrent dans les graines la présence d’un ferment, la myrosine,'et Bussx° isola un glucoside qui, sous l’in- fluence de ce ferment. donne naissance à l'essence de Moutarde. Ce glucoside fut appelé « myronate de potasse ». [l a reçu plus récemment le nom de sinigrine, et sa vraie formule C'HINKS?0° a été établie par. M. Gapamer f. La myrosine, ferment hydrolysant la sinigrine, se trouve dans un grand nombre de Crucifères. Ainsi que l'ont démontré LupwiG et LaxGe’, le my- ronate de potasse (sinigrine) se dédouble, sous l'in- fluence de la ryrosine, en glucose, isosulfocyanate d'allyle et bisulfate de potassium : CHEN SEK OL H20 — CSH205-LC:H5.CSN + SOKH D'après M. Gapamer, la sinigrine n'existe pas seu- lement dans la Moutarde noire. C'est aussi au dédou- blement de ce corps que l’on doit la formation de l’iso- sulfocyanate d’allyle dans la racine de Raïfort (Cochlea- ria Armoracia L.) et probablement aussi dans l'herbe et les semences de Thlaspi arvense L. M. L. Guicxarp* a démontré, non seulement pour 1 Bourrox et RoBiQuET, 1831, 2e série, t. XVII, p. 294. 2 Fauré, 1831, 2e série, t. XVII, p. 299, et 1835, t. XXI, p. 464. 3 GuisourT, 1831, 2° série, t. XVII, p. 1360. 4 Bourron et FRÉMy, 1840, 2e série, t. XX VI, p. 48 et 112. 5 Bussy, 1840, 2e série, t. XX VI, p. 39. 6 GADAMER, 2, 1897, t. CCXXX V, p. 44. 7 Lupwic et LanGE, 1860, t. III, p. 430 et 577. 8 L. Guicnarn, 2, 1895, t. CXI, p. 249 et 920. LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE - 26 " le cas des graines de Moutarde, mais pour les divers organes de Crucifères en général, que le ferment et le LOST sont contenus Ds des cellules distinctes. Diffusion de la myrosine dans la famille des Cruct- fères. — La myrosine est extrèmement répandue chez les Crucifères, ainsi que l’a constaté M. L. Gurexarp. Ce savant a remarqué que les graines qui possèdent de nombreuses cellules contiennent aussi une proportion notable de glucoside. Il y a cependant quelques excep- tions : l’Jsatis tincloria L., par exemple, quoique abon- damment pourvu de cellules à ferment, ne contient pour ainsi dire pas de glucoside. Chez toutes les Cru- cifères qui sont pourvues de myrosine, et il n'y a sous. ce rapport que de très rares exceptions, la quantité de: ce ferment est toujours de beaucoup supérieure à celle qui est nécessaire à la décomposition complète du glu- coside dans l'organe considéré. IL existe à cet éard une très grande analogie entre les graines des Cruci- fères et les amandes amères, chez lesquelles la quantité d'émulsine renfermée dans un cotylédon peut dédoubler au moins quarante fois plus d'amygdaline qu'il n'en contient. La nature du glucoside varie, chez les Crucifères, d'une espèce à une autre, ainsi qu ‘on va pouvoir en juger par ce qui va suivre; mais le ferment est le même. Diffusion de la myrosine dans la famille des Cappa- ridacées. — L'existence de cellules spéciales à ferment est générale chez les Capparidées. Toutes les réactions de leur contenu sont celles de la myrosine. C'est chez les Câpriers qu'elles sont le plus nombreuses et que Je glucoside, dont elles opèrent la décomposition dans - FE 266 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS les mêmes conditions que chez les Crucifères, est aussi le plus abondant; le ferment ÿ prédomine dans certains organes, tels que la fleur et surtout la pulpe du fruit. La graine, au contraire, dans toutes les Capparidées, est relativement pauvre en ferment et en glucoside!. Diffusion de la myrosine dans la famille des Trop:æo- lacées et des Résédacées. — Voir plus loin. Diffusion de la myrosine dans la famille des Limnan- thacées. — Les recherches de M. L. Guicxarp? ont mon- tré qu'il existe, dans les divers organes des Limnantha- cées, des cellules à ferments spécialisées, comme chez les Crucifères. les Capparidacées, les Tropæolacées et les Résédacées, auxquelles elles ressemblent par la nature du ferment et par les conditions dans lesquelles celui-ci agit sur le glucoside qui Faccompagne. Formation d'isosulfocyanatle de benzyle. La qlucotropæoline. — L'herbe de Capucine (Fro- pæolum majus L.) renferme un glucoside, la glucotro- pæoline C'*H'SKNS0O° E 7 H20, qui a été étudié par M. GapauEer”®. M. Guicxarpt a démontré que Fhuile essentielle se forme par dédoublement du glucoside sous l’influence d’un ferment, et que ces deux prim- cipes sont localisés dans des cellules différentes. D’ail- leurs, ce fait n’est pas seulement vrai pour les parties vertes, mais aussi pour les autres organes, et en parli- culher pour la fleur. 1 L. Guicxanp, 2, 1898, t. CX VII, p. 493. 2 L. Guicxarp, 2, 1898, t. CXVIE, p. 754. 3 GADAMER, 2, 1899, fe CEXXXVIT, p. 111. 4 L. Gu BETER . 1898, . CXVIE, p. 587. LA FORMATION DU PARFUM CHEZ LA PLANTE 267 Si, avant la distillation, les membranes cellulaires ne sont pas entièrement rompues, le ferment, rendu inactif par la chaleur. ne dédouble pas le glucoside, et celui-ci se décompose pendant la distillation en don- nant, non plus de l’isosulfocyanate de benzyle, mais du nitrile phénylacétique. Diffusion de la myrosine dans la famille des Tro- pæolacées. — C'est la myrosine qui dédouble la gluco- tropæoline dans la Capucine. Dans la famille des Tro- pæolacées. les belles recherches de M. L. Gurexarp l'établissent, tous les organes contiennent le ferment localisé dans des cellules distinctes de celles où se trouve le glucoside qu'il décompose pour donner l'essence : cette dernière ne préexiste donc pas dans les tissus et ne peut se former sans l'intervention du ferment. Formation d'isosulfocyanate de phényléthyle. Par distillation des racines de Réséda (Reseda odo- rata L.), on obtient une essence constituée par de l'iso- sulfocyanate de phényléthyle. Cette essence provient encore du dédoublement d'un glucoside sous l’influence d’un ferment (myrosine) . Diffusion de la myrosine dans la famille des Réséda- cées. — D'une manière générale, M. Guicxarp a observé chez les Résédacées indigènes des cellules à myrosine bien caractérisées dans la racine, la tige et la feuille. On ne les distingue pas dans la graine müre, quoique l'expérience y démontre la présence du ferment; pour avoir chance d’en apercevoir quelques-unes. il faut étu- 1 L. GuiGxarD, 2, 1898, t. CX VII, p. 861. er 268 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS dier la graine avant la maturité. Le glucoside se ren- contre surtout dans la racine; quant à l'essence, elle n'y préexiste pas plus que dans les familles que nous avons eu l’occasion de passer en revue dans ce qui pré- cède. Formation d 1sosulfocyanale de p-oxybenzyle. La sinalbine. — Les semences de Moutarde blanche (Sinapis alba L.), broyées et mises en contact avec l’eau, prennent une saveur forte. Roriquer et BouTroN- CHarLarp! avaient isolé le principe qui se forme dans ces conditions. H. Wuz et Lausexnemmer? ont extrait le glucoside en épuisant la semence (privée de son huile grasse par expression) au moyen de l'alcool bouillant, et l'ont appelé sinalbine. M. Gapamer * a repris l'étude de ce corps et recherché une explication précise des phéno- mènes qui provoquent la formation de l'essence. La sinalbine, traitée par une solution aqueuse de myrosine, donne naissance à du glucose, à de l'isosul- focyanate de p-oxybenzyle et à du sulfate acide de sina- pine, suivant l'équation : C3H2N2$20:5 — H20 se D CH2.NCS CSH205 C5H: SO‘H.C15H2:N20;5 à OH 1 Bourrox et RoBiQuET, 1831, 2e série, t. XVII, p. 279. 2 H. Wire et LAUBENHEIMER, 1879, t. CXCIX, p. 150. 3 GADAMER, 2, 1897, t. CCXXXV, p. 83. sd ANR OT PE, OS VCD OT, : L'AdrE: 2. — COMPOSÉS TERPÉNIQUES Le principe amer du Safran, la picrocrocine. est sus- ceptible de donner. par hydrolyse, en même temps qu'un sucre, un terpène CH : CsH50! —- H20 — 3 C°H205 —— 2 C0H156. Voilà donc un exemple de composé terpénique qui peut prendre naissance par dédoublement d'un gluco- side. Ce cas est, à notre connaissance, le mieux caracté- risé. Mais 1l n'est pas unique. On sait, en eflet, grâce aux observations de M. Carres!, que l'essence de Valé- _riane, renfermant elle aussi des composés terpéniques, se forme sous l'influence d'une oxydase. Enfin, les feuilles fraiches de Patchouli sont inodores ou à peu près inodores. et l'huile essentielle prend nais- sance au cours d’une fermentation. Pour provoquer la formation des principes odorants, les feuilles de Patchouli sont soumises au traitement suivant : On les sèche rapidement sur des claies en bambou, en ayant soin de les retourner souvent. Lorsqu'il ne reste que l'humidité nécessaire pour provoquer une légère fermen- tation, on met les feuilles en tas, et on laisse se pro- duire un léger échauffement. On les étend alors à nou- veau, pour terminer la dessiccation. En examinant des feuilles de Patchouli récoltées au Jardin colonial de Nogent-sur-Marne, nous avons pu vérifier nous-mêmes que le parfum ne préexistait pas dans ces feuilles.‘ 1 CARLES, t. XII, p. 148. PRO ONTENS T D EE NAT QU 2 EX "ES, 2 RU RÀ : A Fa | 210 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS Genèse des matières odorantes. Depuis longtemps les botanistes se sont efforcés de rechercher non seulement le siège de la sécrétion des matières odorantes, mais encore la nature des matières premières aux dépens desquelles elles s’élaborent. Bien entendu, toutes les théories qui ont été émises reposent sur des bases microchimiques, et l'imperfec- hüon des réactifs que nous possédons rend impossible toute recherche sérieuse faite dans ce sens. Tout d’abord nous avons eu , au cours de cet ouvrage, l’occasion de montrer combien variés sont les consti- tuants des composés odorants. Aussi peut-on penser que leur source ne soit pas unique. Les recherches physiologiques de MM. CaaraBor et LarouE ont mis en lumière que le siège de la formation des essences est le parenchyme chlorophyllien, fait admis déjà, à la suite de recherches microchimiques, par MM. Broxpec! et MEsnarp?. Mais on pouvait penser que c'était dans la cellule active mème ou dans sa membrane que s’élaboraient les produits odorants, aux dépens de substances géné- ralement contenues dans les végétaux. C’est ainsi, par exemple, que l'abondance des matières tannantes au voisinage des réservoirs à sécrétion a con- duit certains auteurs* à admettre que les constituants des essences se formaient aux dépens des tanins et des matières tannoïdes. - 1 BLONDEL. 2 MEsnanp. 3 WILKE. GENÈSE DES MATIÈRES ODORANTES 271 En réalité, M. Tscmmcn' a montré qu'il existe une étroite parenté entre certaines résines et les matières tannantes. Il a désigné ce groupe de résines sous le nom de résines tannoliques, sécrétions résineuses qui renferment les éthers des résinotannols et d'acides aro- matiques appartenant aux séries de l'acide benzoïque et de l’acide cinnamique. Mais les matières tannantes se rencontrent si abon- damment dans les tissus des végétaux, même dans ceux qui ne renferment pas de sécrétion, ou dont les sécré- tions ne renferment pas de résinotannols (Conifères), qu'il est impossible d'établir dans ce sens une théorie de la formation des constituants des parfums. M. Meswarp?, en se basant également sur des réac- tions chimiques. considère les matières odorantes comme des produits d’usure de la chlorophylle. La série : Chlorophylle. — Composés tannoïdes intermédiaires. — Baumes. — Résines. — Huiles essentielles. constituerait une suite de produits de désassimilation de la chlorophylle. On ne peut guère considérer cette manière de voir que comme une hypothèse, que les réactifs employés par son auteur ne permettent pas d'appuyer d'une façon suffisamment sûre. On a encore recherché une parenté entre la mem- brane cellulaire*, l’'amidon* et les composés odorants, sans pouvoir l'établir avec la moindre précision. 1 TscmrcH, 3, 1907, t. XVIII, p. 750. 2 MEsnaARD. 3 Wicaup, 1850, t. VIII. — KarsTEN, 1857, t. XV. 4 WIEsNER. — MÔLLER. — HANAUSEK. Enfin M. Tscaircu a montré que certains de Lois contenus dans la résine, que l’on désigne communément sous le nom de résinols, peuvent ét de sucres en Cÿ. La question reste donc entière, et 1l ne semble pas qu ‘elle soit soluble, ainsi que nous avons eu déjà l'occa- sion de le dire, par les moyens actuellement en notre. pouvoir. Disons enfin que la consistance presque toujours - mucilagineuse de la partie externe des membranes des ES actives, celle que M. TscrmiRren appelle la couche résinogène, fait penser à cet auteur que les hémicellu- loses sont dans les rapports les plus étroits avec la sécrétion des huiles essentielles et des résines. L'ensemble des observations dont les résultais ont été indiqués dans ce chapitre va nous permettre d'indi- quer un mécanisme plus vraisemblable de la formation des produits odorants chez la plante. Les travaux de MM. CHaraBor et LALOUE ont montré que les huiles essentielles se forment dans les organes verts, lorsque la fleur n'est pas la seule partie odo- rante de la plante. On pourrait avoir quelque étonne- ment à constater que, chez certaines plantes, le par- fum se rencontre, malgré cela, uniquement dans la fleur. M. Hesse a, 10e part, observé que certaines fleurs, comme le Jasmin et la Tubéreuse, sont suscep- tibles de produire, ou plutôt, pour émployer une expres- sion qui rend mieux notre pensée, de libérer du par- fum alors qu’on prolonge leur vie. D’autres au contraire, comme la fleur d'Oranger, renferment à l’état libre une quantité d'essence qui n’augmentera plus lorsque la fleur aura été séparée du végétal. Ce résultat pré- sente un réel intérêt, surtout si on le met en parallèle TPS G + EE TE A FER RL à ren RSR per phies AR SEE" SS PR ENS PREER S me -ee SR SE On ea À a u =. k ù . . GENÈSE DES -MATIÈRES ODORANTES 273 avec ce fait que les fleurs de Jasmin et de Tubéreuse sont précisément produites par ces plantes dont aucun des autres organes n'est odorant. L'Oranger, au con- traire, renferme une huile essentielle dans toutes ses parties. M. Hesse a interprété les résultats de ses très inté- ressantes expériences en disant que la fleur de Jasmin et la fleur de Tubéreuse sont capables, pendant le cours de leur vie, d'émettre du parfum d’une façon continue. De sorte qu'une partie seulement de la matière odo- rante produite reste emprisonnée dans les cellules. et le reste se répand dans l'atmosphère. Il exprime l'opi- nion que, lors de l'enfleurage, la graisse ne se parfume pas au contact de la fleur, mais qu'elle absorbe les matières odorantes qu'elle a rejetées. J. Passy avait, d’ailleurs, la même manière de voir. Nous donnerons une explication des phénomènes qui présentera quelques différences avec celle de M. Hesse. Pour nous, pendant l'opération de l'enfleurage, la: graisse Joue réellement le rôle d’un dissolvant. Elle consiitue un milieu qui ne se trouve séparé du contenu cellulaire que par la paroi semi-perméable formée par le tissu des pétales. Et il y a contact entre la graisse et la fleur. Dans ces conditions, un échange : se produit; la matière odorante, par osmose, se rend dans la graisse. La preuve du contact réel entre la fleur et la graisse réside dans le fait que celle-là emporte avec elle une proportion notable de matières grasses après l’enfleurage, et que lorsqu'on veut la soumettre à certains traitements en vue de l'extraction du parfum qu'elle retient encore, on y constate la présence de ces corps gras en quantité assez abondante. Il semble même 214 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS que ces corps gras ne représentent qu'une fraction de la matière primitive, ce qui montrerait que leur enlèvement ne serait pas dû à une simple adhérence. Quant à la graisse qui, étendue sur la face inférieure du châssis, ne se trouve pas en contact direct avec les fleurs, elle n'emporterait pas de bien grandes quan- tités d’essence, si l’on ne prenait la précaution de la charger de fleurs le lendemain, après avoir retourné le châssis. Et. d’ailleurs, 1l serait difficile de concevoir comment le parfum du Jasmin pourrait se répandre plus aisément dans l’atmosphère que celui de la fleur d’Oranger, puisque tous deux sont dus à des matières analogues et ont même une partie de leurs constituants identiques. Nous pensons que la production de parfum qui à lieu après la cueillette de la fleur de Jasmin est due à une autre cause que nous allons indiquer. Nous avons vu qu'un grand nombre de produits odorants, très variés par leurs fonctions et leurs struc- tures chimiques. prennent naissance par dédoublement _hydrolytique de glucosides bien définis. Il suffirait de concevoir la généralité d’un tel mécanisme pour arriver à expliquer d'une façon satisfaisante tous les faits exposés dans ce chapitre. C’est d’ailleurs bien l’opinion expri- mée par M. Hesse à la suite de ses recherches. Il y a lieu de penser, nous semble-t1l, que le glu- coside susceptible de fournir l'essence se forme ou tend à se former dans les parties vertes. Le plus souvent ce glucoside rencontre immédiate- ment les conditions de milieu favorables à son dédou- blement, et alors l'essence apparaît aussitôt dans les parties vertes pour circuler, évoluer et jouer son rôle d'après les lois énoncées dans cet ouvrage. Il se peut GENÈSE DES MATIÈRES ODORANTES 275 même que le milieu se prête si bien au dédoublement du glucoside, que celui-ci ne puisse se former; dans ce cas, la totalité de l'essence se trouvera à l'état de Hberté dans les organes verts. | Dans d’autres cas, le glucoside ne rencontrera le ferment hydrolysant que dans la fleur. Ce sera donc seulement après avoir circulé Jusqu'à cet organe, en subissant en cours de route des modifications plus ou moins profondes, qu'il pourra libérer les constituants de l'huile essentielle. et la fleur seule sera odorante. Il n'est pas impossible que, chez certaines fleurs, le milieu soit si favorable au dédoublement du glucoside, que celui-ci se scinde intégralement dès son arrivée. De sem- blables fleurs. s'il en est, ne donneraient pas par enfleu- rage des rendements supérieurs à ceux qu'elles fourni- raient par les autres méthodes d'extraction, alors mème qu'elles proviendraient de plantes ayant toutes les autres parties inodores. La formation de nouvelles quantités d'essence au fur et à mesure de l’enfleurage s'explique par un phéno- mène d'équilibre chimique. La réaction : Glucoside —- Eau — Glucose — Essence sera limitée par la réaction inverse, et on arrivera à un état d'équilibre quand le glucose et l'essence auront atteint une certaine proportion. Aussi la fleur de Jasmin ou de Tubéreuse, comme les autres fleurs. abandonnée à elle-même, conserve-t-elle une quantité de parfum qui n'augmente pas. Au contraire, si l'huile essentielle est enlevée au fur et à mesure de sa forma- tion, la décomposition du glucoside continuera de se produire, et l’on verra au dehors une quantité d'essence { frs 14 2 C À. … d re Fe FES er 276 FORMATION ET CIRCULATION DES PRODUITS ODORANTS relativement grande, encore que la fleur elle-même continue d'en renfermer. Par conséquent, l'apparition d'une nouvelle quantité de parfum chez la fleur dont on prolonge la vie, et dont on écarte constamment la matière odorante, se manifeste comme la conséquence d'un phénomène d'équilibre chimique dans la cellule végétale. On peut se demander si, dans les organes verts, ce ne sont pas les phénomènes de consommation et de départ du glucose qui, tendant à mettre en œuvre d'une façon continue cette substance, favorisent chez certaines plantes à ce point la décomposition du glucoside ou des glucosides à essences, que la matière odorante se trouve mise en liberté aussitôt formée. Certes, dans cet ordre d'idées, les voies ouvertes à l'hypothèse sont nombreuses. Nous avons suivi celle qui nous à paru s'écarter le moins des faits positifs. Influence de la nature du milieu extérieur sur la formation de l'essence. Nous terminerons ce chapitre sur la formation des produits odorants par une étude d'ordre pratique. Il ne nous serait guère possible d'aborder dans toute sa généralité l'intéressant problème de l'influence du milieu sur la formation des parfums. Les recherches qu'il faudrait entreprendre pour cela seraient longues et nombreuses. Leurs résultats, d’ailleurs, seraient parti- culiers à chaque cas examiné. Notre but sera d'appeler l'attention sur ce fait que, en étudiant les besoins de chaque plante à parfum en principes constitutifs, il OR ARR PT SG Lie DS rx he > AE L- — 17 er * 4 GENÈSE DES MATIÈRES ODORANTES 277 sera possible d'augmenter dans des proportions notables la production en essence. Un exemple suffira pour bien mettre en lumière l'importance de cette question. On verra plus loin que MM. Carapor et Hégerr ont étudié, à divers points de vue, l'influence des sels minéraux sur une plante à essence, la Menthe poivrée, qui est l’objet, dans le Sud-Est de la France, d’une exploitation importante. Entre autres observations, MM. Cnarasor et Hégerr rapportent que, d'une manière générale, l'addition au sol de sels minéraux s’est montrée favorable à la récolte, et les sels employés ont, presque dans tous les cas, joué le rôle d'engrais. L’accroissement du poids de la plante a été souvent considérable. Il y aura donc, pour le cultivateur, un intérêt puissant à faire une étude des matériaux à ajouter au sol selon la nature de celui-ci et aussi selon la plante à cultiver. L'industrie trouvera à son tour un avantage réel à cette manière de faire, car les plantes qu’elle recevra seront elles-mêmes notablement plus riches en essence, si l'engrais a été convenable- ment choisi. MM. CHarasor et Hégerr ont obtenu, à cet égard, des résultats très significatifs. Nous plaçant au point de vue pratique, les travaux de MM. CHaragor et Hégerr ont montré que les meilleurs résultats étaient fournis par le chlorure d'ammonium, qui a pour effet d'augmenter considérablement-le ren- dement en huile essentielle (celui-ci s'est trouvé presque doublé), tout en assurant une récolte sensiblement plus abondante. Il y a donc là une méthode tout indiquée pour rendre plus productive la culture des plantes à parfums, dont le Sud-Est de la France tire une si grande partie Le parfum chez la plante. 8" & ah s de ses richesses. Nous allons RE. ee ace cette question a reçu une orientation pratique. En s'appuyant sur les travaux de MM. Cnarasor et Héperr, que nous exposerons plus loin et dont le résul- tat a été en particulier que la Menthe porvrée content 0,25 °/, d'azote, 0,146 °/, d'acide phosphorique et 0,794 °/, de potasse, M. Berre! a composé de la facon suivante, pour les sols normaux. un engrais approprié : Fumier . . RE LL | Salpêtre du Chili D EEE Es 300 » La ñ FRS EUR Superphosphate . . . . . . 400 » P : Sulfate de potassium . . . . 500 » 4 En° employant, comme on le fait d'habitude, des tourteaux de Sésame pour la fumure, on gaspille de l'azote et on introduit une quantité insuffisante de potasse. | | L'engrais ci-dessus est employé de la façon suivante : On ajoute au sol le salpètre en deux fois, le tiers lors de la plantation et un tiers vers le milieu de mai. Au salpêtre du Chili peut être substitué le sulfate d'ammo- niaque, que l'on ajoute lors de la plantation à raison Ë de 225 kgr. à l'hectare. Le superphosphate et le sulfate de potassium sont introduits en même temps que le fumier. 1 M. L. Bezze, 1907, t. XX, p. 80. CHAPFFRE V ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS Lorsqu'on étudie la composition des huiles essen- tielles. on est frappé de la coexistence de substances ayant le même squelette moléculaire, présentant les imdices d'une parenté immédiate : c'est ainsi qu'un alcool est souvent accompagné de ses éthers composés, de ses produits d'oxydation, aldéhydes ou cétones, voire même d'hydrocarbures qui en dérivent par simple - élimination des éléments de l'eau. Ces relations avaient, dès 1895, attiré l'attention de M. G. Berrraxp !. qui concluait ainsi, à la suite de son étude sur l'essence de Niaouli : « Si on néglige les _ produits secondaires, on observeque l'essence de Niaouli est formée, en dehors du térébenthène (pinène) dextro- gyre, par un mélange de trois corps : l’eucalyptok, un carbure bouillant à 175° (probablement limonène) et un terpinol : c'est précisément la composition du « terpinol de List », et l’on sait que celui-ci s’ob- tent en chauffant, avec de l’eau acidulée. la terpine CH,2H?0, résultant elle-même de lhydratation spon- tanée des terpènes C!°H1°. Ainsi préexiste dans un pro- 1 G. BERTRAND, 2, 1893, 3e série, t. IX, p. 437. LE RÉ RS + (\ 280 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS duit naturel toute une série de corps que nous faisons dériver les uns des autres, dans nos laboratoires, par des réactions d’une extrême simplicité. Il y a là au moins une coïncidence remarquable, pleine d'intérêt au point de vue de la synthèse naturelle des essences chez les végétaux. » En suivant, dans les diverses parties d'un végétal, au fur et à mesure de son développement, les variations subies par ces substances, on devait donc arriver à établir l’ordre dans lequel elles se succèdent, la nature des réactions qui les modifient, les liens qui existent entre ces métamorphoses et les principales fonctions physiologiques de la plante. Ainsi envisagée, la question comprend deux pro- blèmes bien distincts : le premier, relatif à la nature des transformations chimiques subies par les produits odorants au fur et à mesure que s’accomplissent les fonctions de la vie: le second, ayant trait aux méca- nismes qui président à ces transformations. La première partie du sujet a été traitée par M. Cua- RABOT‘, et son étude a été complétée à l’aide de divers documents analytiques accumulés par MM. Crar4- BoT et LALOUE au cours de leurs recherches sur la formation et la circulation des composés odorants. La seconde a été résolue par MM. CaraBor et Hégerr?. Nous allons examiner successivement ces deux questions. HARABOT, À, 1900, 7€ série, t. XXI, p. 207. E. C E. CaaraBor et HÉBerT, À, 1904, 8e série, t. I, p. 362. LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 281 Modifications chimiques subies par les composés terpéniques chez la plante. Pour étudier leur évolution, nous passerons en revue un certain nombre de composés terpéniques qui forment plusieurs groupes de corps, les représentants d'un même groupe faisant partie des principes consti- tutifs d’une même essence : 1° Des composés du groupe du linalol ; 2° Des composés du groupe du géraniol ; 3° Des composés du groupe du thuyol ; 4° Des composés du groupe du menthol. 1. — Les composés du groupe du linalol dans les végétaux. Nous devons rappeler ici que le linalol est un alcool tertiaire. [l répond à la formule : ir C- CH =CH-=CH = COH =>: EH == CH CH: CH3 Quand on le soumet à l’action des acides organiques, une partie s'éthérifie ; une autre partie se déshydrate en donnant des terpènes, parmi lesquels le lmonène, CH15; une troisième portion s'isomérise en donnant naissance à du géraniol, alcool primaire, CH C == CH — CH GÉE==C0==CGH- =: CHOEH | | CH: CH: à du nérol qui est le stéréo- -isomère du Der ao ea | du {erpinéol, alcool tertiaire, “: | CO | | C NI me jen | | RG 5 HE /CH à CH : ie a COH CH: CHE | __ Le linalol gauche engendre du terpinéol droit, et _ inversement. Il convient d'indiquer que cet ensemble de composés, Jinalol, géraniol, nérol. terpinéol et leurs éthers, se rencontrent souvent dans les mêmes essences et que, précisément, le linalol est généralement de signe : optique contraire de celui du terpinéol qui Faccom- ‘4 pagne. Fe, Ajoutons que le géraniol donne, par oxydation, Re l’aldéhyde correspondante appelée citral, CFO, Es existant à l'état naturel. Enfin, le terpinol est sus- ; ceptüible de donner naissance au cinéol (eucalyptol) , CH3SO, à côté duquel on le trouve dans un nombre assez grand d'huiles essentielles. Ces faits étant rappelés, nous allons étudier l'évolé- ts tion des composés du groupe du linalol dans un certain EE: nombre de végétaux : 1° fruit du Bergamotier (Citrus _ LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 283 _“Xuranlium E. subspec. Bergamia Risso et Poiteau). 2° Lavande (Lavandula vera L.), 3° Oranger à fruits doux (Citrus Aurantium L. subspec. sinensis Gall + var. dulcis L.}, 5° Oranger à fruits amers (Citrus Bigaradia Duhamel), 5° Basihic (Oecimum Basilicum L.). BERGAMO®FE .L’essence de Bergamote renferme principalement du. _ dinalol, CH'O, à Fétat libre et à l’état d’éther acétique, ainsi que des terpènes (/{imonène et dipentène). Les expériences ont porté sur deux essences extraites par expression, l’une de fruits verts, l’autre de fruits mürs cueillis sur les mêmes arbres. L'analyse de ces essences a permis d'établir que pendant la maturation du fruit, l'essence libre s'enrichit en éther, tandis que la proportion de linalol et celle de linalol total diminuent. Enfin, le rapport entre le linalol combiné et le linalol total augmente ; en d’autres termes, tout se passe comme si le linalol s’éthérifiait dans l’essence. Mais - encore faut-il démontrer que le linalol apparaît avant son éther acétique. Cela découle de ce que la proportion de linalok total diminue, pendant que la proportion d'acétate de linalyle augmente ; l'acide acétique Hbre agissant sur le hnalol en éthérifie une partie, tandis qu'une autre partie de cet alcool se déshydrate en pro- duisant du limonène et du dipentène. Cette mamère de voir se trouve encore corroborée par le fait que la masse du mélange terpénique augmente pendant l’éthérification, sans qu’on observe la moindre variation dans le rapport entre les proportions de ces deux ter- 284 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS pènes; ce qui montre bien qu'ils prennent naissance simultanément au cours d’une seule et même réaction !. Montrons maintenant qu'il ne s’agit point là d’un processus particulier, et pour cela adressons-nous à un autre végétal élaborant du linalol. LAVANDE L’essence de Lavande renferme du /nalol C#H#0, ainsi que des composés possédant avec cet alcool une parenté chimique, en particulier : géraniol CH, éthers du linalol et du géraniol. Pour étudier l’évolution des composés terpéniques dans la Lavande, M. CnaraBor? s’est servi de trois échantillons d'essence extraits à diverses époques de la vie de la plante. Ces essences étaient formées uni- quement de la portion séparée par décantation. Mais l’auteur a constaté que l'acidité des eaux de distillation, rapportée à des poids égaux d'huile essentielle, allait en diminuant. En suivant la composition de l'essence au cours de l'évolution de la plante, M. CaaraBot a vu /a propor- tion d'alcool libre et la proportion d'alcool total diminuer Jusqu'au moment du complet épanouissement des fleurs, tandis que la proportion d'éther a augmenté, comme d'ailleurs le rapport de l'alcool combiné à l'alcool total ; puis, lorsque la fleur s'est fanée, après la fécondation , 1 E. CHarABoOT, 3, 1899, 3e série, t. XXI, p. 1083; 4, 1899, t. CXXIX, p. 728. 2? E. CHaraBor, 3, 1900, 3e série, t. XXIII, p. 183; 4, 1900, t. CXXX, p. 257. ; ae EL OT MST SR RS ee OU ete PA ER Sp A 2e A va ce PE LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 285 l'huile essentielle s’est enrichie en alcool, et sa teneur en éther a diminué. Donc, ici encore, les choses se passent comme dans la Bergamote ; les éthérs prennent naissance par l’action déete des acides sur les alcools. Toutefois, la destruc- tion de la portion alcoolique, au fur et à mesure que s'opère l’éthérification, est moins sensible que dans le cas précédent. Dès à présent, nous rapprocherons cette observation de l'importance relativement faible que possèdent les parties vertes dans la Lavande, et aussi du peu d'abondance des terpènes dans l'huile essentielle. Nous aurons ainsi jeté quelque clarté sur les liens qui existent entre les trois faits suivants : médiocre déve- loppement des organes chlorophylliens dans la Lavande, faible diminution de la quantité de linalol, proportion minime de terpènes. En analysant d'une part une essence extraite des plantes débarrassées de leurs inflorescences, d'autre part des plantes complètes, M. CraraBor! a constaté que les parties vertes renfermaient une essence plus riche en éther que les inflorescences. Ces résultats étant acquis, suivons plus loin le cheminement du linalol ou de ses dérivés. ORANGER A FRUITS DOUX L'essence de feuilles et de tiges d'Oranger à fruits doux renferme : 1° une abondante portion terpénique, dans laquelle le camphène droit, CH15, à pu être identifié en même temps qu'une quantité moindre de 1 E. CHARABOT, 3, 1901, 3e série, t. XXV, p. 261. NAS, se 2 286 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS limonène ; 2° du citral, CYH%O (4°/;); 3° des ook: (20 °/,), partie à l'état libre, partie à l’état d'éthers. Le, géraniol, C'H#O, a pu être caractérisé avec certitude ; le linalol droit, CH#O, existe aussi vraisemblablement dans l'essence. Celle-ci a été examinée à trois stades successifs du développement des organes qui l'élaborent, en ayant soim cette fois de considérer non pas seulement Ja por- tion non dissoute, mais aussi la partie retenue par les eaux de distillation !. Les quantités des différentes essences extraites des tiges étaient insuffisantes pour l'analyse. On à pu cependant constater qu’elles ne renfermaient que des traces de citral, d’où la conclusion suivante : le citral se rencontre plus abondamment dans l'essence de feuilles que dans l'essence de tiges. Entre le premier et le second stade, la proportion d'éther augmente, ainsi que celle de citral; le rapport entre l'alcool combiné et l'alcool total croit: enfin læ teneur en alcool total diminue. Ces résultats confirment les précédents en ce qui concerne l’éthérification des alcools et tendent à montrer que le citral m'était pas formé au début ; il prend naissance pendant le dévelop- pement des organes végétaux par oxydation des alcools (géraniol notamment), dont la proportion diminue à mesure qu'augmente celle du citral. Comparant les conclusions examinées ici à celles qui ont été formulées dans le précédent chapitre, on voit que la période d'éthérification active des alcools est 1 E. CHarABoT et LALouE, 4, 1906, 3e série, t. XXXV, p- 916; 2: 1906, t. CXLH, p. 798 et 860. l : \ Fat Pas LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 287 aussi celle pendant laquelle se forment “ proportions notables d'essence. A da fin, l'éthérification devient moins active. ORANGER A FRUITS AMERS Tiges el feuilles. L'étude évolutive de l'essence de tiges et de feuilles d'Oranger à fruits amers a permis de préciser les con- clusions qui précèdent. MM. Cnaragor et LaLouE ! ont extrait l'essence de jeunes pousses et l'essence de rameaux vieux prélevés sur les mêmes: arbres. Ils ont pris soin d'épuiser les eaux de distillation pour en extraire la portion de l'huile essentielle qu'elles retenaient, et ont pu ainsi reconstituer l'essence qui se trouvait dans le végétal. L'essence de feuilles et de tiges d'Oranger à fruits amers renferme notamment : des terpènes (/imonène, dipentène, etc.), du lnalol qauche, du géraniol, du nérol et leurs éthers acéliques, du terpinéol droit. Le fait que le linalol et le terpinéol sont de signes optiques contraires, comme lorsque ce dernier corps prend naissance aux dépens du premier sous l'influence des acides, tend à montrer que c'est bien ainsi qu'il se forme chez la plante. Sachant en outre que le linalol, dans l'organisme végétal, se modifie sous l'influence des acides organiques pour s’éthérifier et se déshydrater, on sera conduit à admettre qu'il puisse aussi s’isomé- 1 E. CHarABorT et LALOUE, 4, 1904, 3 série, t. XXXI, p. 881; 2, 1904, t. CXXX VIII, p. 1229. | C'et TE EAU 288 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS riser en donnant du géraniol, du nérol et du terpinéo!, comme cela a lieu in vitro. Les résultats auxquels nous allons arriver nous montreront, en effet, que le linalol peut se convertir en géraniol chez la plante. Avec l'essence de tiges jeunes on n'a pu faire un dosage précis du géraniol; mais on a pu constater toutefois que cette essence était moins riche en linalol et plus riche en géraniol (le nérol est compté avec le géraniol) que l'essence de feuilles. Au début de la végétation, l'essence de feuilles est moins riche en éther, moins riche en alcool total que l'essence de tiges. Le rapport entre l'alcool combiné et l’alcool total est, chez la feuille, plus faible que chez la tige. L’essence de feuilles vieilles est très sensiblement moins riche en éther que l'essence de tiges. La pre- mière renferme une proportion plus notable d'alcool total (contrairement à ce qu'il en était au premier stade), plus de géraniol et moins de linalol que la seconde. Rappelons que, chez la tige jeune, l'essence était plus riche en géraniol que chez la feuille jeune. Dans l'intervalle compris entre les deux stades con- sidérés, 1l s’est produit dans l'essence de feuilles une faible augmentation de la proportion d’éther, de la valeur du rapport de l'alcool combiné à l'alcool total et de la proportion de géraniol total; par contre, on observe une diminution de la proportion de linalol total; la composition du mélange d’éther ne varie pas sensiblement, tandis que le mélange alcoolique libre s'enrichit en géraniol. Les transformations subies par l'essence de tiges pendant le développement de ces organes consistent en une augmentation notable de la È LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 289 proportion d' éther et en une diminution de la Propor- tion d'alcool total. En examinant la composition des huiles essentielles que fourmiraient d'une part les rameaux jeunes entiers, d'autre part les rameaux vieux entiers, également, MM. Cnaragor et Laroue ont constaté que, au cours de la végétation, une portion des alcools s'éthérifie, car le rapport de l'alcool combiné à l'alcool total aug- mente; on observe aussi qu'une portion des alcools se déshydrate. En effet, leur proportion diminue alors que la proportion des éthers augmente. Tous ces phéno- mènes sont identiques à ceux que l’on observe quand on fait réagir 4 vitro l'acide acétique, par exemple, sur le linalol : il y a éthérification, déshydratation et en même temps isomérisation avec formation de géraniol, de nérol et aussi de terpinéol déviant le plan de pola- risation de la lumière en sens inverse du linalol employé. En formulant ces remarques relatives à l'évolution des composés terpéniques, MM. CHaraBor et LarouE ont eu soin d'envisager non pas les essences correspon- dant aux différents organes (feuilles et tiges) séparés, mais bien l'essence contenue dans les rameaux entiers. Ils ont démontré en effet, comme nous l'avons vu dans le précédent chapitre, qu'une circulation de ces subs- tances s'établit. Dans ces conditions, la composition de l'huile essentielle d’un organe est modifiée, non seule- ment par les transformations chimiques qu'elle subit, mais encore par les substances qu'elle reçoit des organes voisins ou qu'elle déverse dans ceux-ci. Si les produits odorants se métamorphosaient dans un organe sans l’aban- donner, nous constaterions dans l’essence de feuilles, où Le parfum chez la plante. 9 7 mn FOUR 77) ire. L apodrs D SP SR NT pre ET SN REP RC RIRES À 290 = ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS la proportion d’éther augmente, que l’éthérification s’est effectuée aux dépens du géraniol, alcool primaire, plu- tôt qu'aux dépens du linalol, alcool tertiaire. Or, tout en observant une augmentation de la proportion de géraniol total et une diminution de la proportion de linalol total, on ne note pas de variation sensible dans les proportions de géraniol et de linalol combinés. On est donc fondé à admettre, par ces seules considéra- tions, qu'une circulation s’est établie entre la feuille et la tige en ce qui concerne les composés odorants. Or cette circulation a été démontrée, d’autre jpart. dans le chapitre précédent. On voit donc que tous les faits observés cadrent parfaitement avec les interprétations qu'en ont données les auteurs. Fleurs. Au cours de leurs travaux sur la formation et la cir- _ culation des composés odorants, MM. Cnarasor et Larovr! ont été amenés à comparer la composition des - huiles essentielles extraites des boutons floraux et des fleurs épanouies. L'essence de fleurs d’Oranger renferme, en même temps que des terpènes, du linalol et du géraniol libres et combinés, un éther d'acide amidé, l’anthranilate de méthyle. Pendant le développement de la fleur, l'huile essen- üelle s'enrichit en éthers terpéniques, en anthranilate de méthyle et en alcool total. Le rapport entre la quan- 1 E. CHaraBor et G. LALOUE, 4, 1904, 3e série, t. XXXI, p. 939: 2, 1904, t. CXXXVIIL, p, 1513. a); TANT - d RE AE 7 D CN LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 291 tité d'alcool combiné et celle d'alcool total s’accroit; en d’autres termes, à en juger par ce qui se passe dans les autres parties de la plante et par la composition de l'essence reçue par la fleur, l’éfhérificalion se continue. La proportion de géraniol augmente et celle de linalol diminue, si bien que le mélange alcoolique s'enrichit en géraniol. - Entre l'huile essentielle extraite des pétales et celle provenant des autres organes floraux, on n observe pas, après l'épanouissement des fleurs, des différences de composition bien sensibles; toutefois, la première est un peu plus riche en anthranilate de méthyle que la seconde. Il convient de remarquer que, chez la fleur, le rap- port entre l'alcool combiné et l'alcool total est sensi- blement plus faible que chez la feuille et que chez la tige. En suivant l'essence jusque dans le fruit, on ren- contre finalement dans cette matière une proportion notable de terpènes. Donc, dans l'écorce verte du fruit, les alcools ont continué de se déshydrater. | Ainsi se précise la nature des phénomènes chimiques qui, particulièrement dans les organes chlorophylliens, modifient les composés terpéniques. Ces phénomènes réalisent, par voie de déshydratation. le passage de l'alcool à ses éthers composés et, finalement, aux ter- pènes. En même temps, sous l'influence des acides végétaux, se produisent des isomérisations identiques à celles que l’on observe dans le ballon du chimiste. Puis l'oxydation de l'alcool conduit à l'aldéhyde cor- respondante, s'il s’agit d’un alcool primaire. Il est logique de penser que cette dernière réaction se pro- 292 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS duira particulièrement dans les organes et aux époques de la vie où l'oxygène sera fixé avec le plus d'intensité : dans la cellule végétale. Nous vérifierons plus loin cette manière de voir. BASILIC L’essence de Basilic du Midi de la France renferme : 1° des composés terpéniques, en particulier du hnalol, CH#0, et ses éthers, ainsi que du cinéol (eucalyptol). CYHO, composés qui ne sont pas sans relations de parenté : on sait, en effet, que le linalol peut se con- vertir en terpinéol, d’où l’on peut passer au cinéol; 2° un composé non-terpénique qui est un éther de phénol, l’estragol, sans relation apparente avec les pré- cédents. L'étude de ce cas, effectuée par MM. Cua- RABOT et Laroue!, présentait donc un intérêt particu- lier. ‘4 La plante a été examinée à quatre époques différentes de son évolution, et l'huile essentielle a été extraite d'une façon complète, c’est-à-dire en ne se bornant pas à recueillir la portion qui, lors de la distillation, se sépare des eaux, mais bien en extrayant au surplus la portion qui demeure en dissolution dans ces eaux. Ici, l’un des principes, l’estragol, paraît, avons-nous dit, ne présenter aucune relation d’origine avec les autres constituants de l'essence ; 1l y aura donc lieu de raisonner sur la composition de la portion terpénique, et non sur celle de l'huile essentielle elle-même. 1 E. CHaraBoT et G. LaLouE, 4, 1905, 3e série, t: XXXIIT, p. 585; 2, t. CXL, p. 667. ; 1 el tds " »: TIM EE S re UE * r L C7 A c Lorsque commence la floraison, la proportion de lina- lol diminue sensiblement dans la partie terpénique, alors qu'augmente, en conséquence, la proportion des autres composés terpéniques, parmi lesquels le cinéol (eucalyp- tol) tient une place importante. On se souvient (voir p. 209) qu'il s'est formé entre les deux premiers stades considérés une quantité appré- ciable de tous les constituants dosés ; c’est donc là une période de production de substances aromatiques. Nous nous trouvons en présence d'une matière A (le linalol) et d’une matière B (ensemble des composés terpéniques autres que le linalol et formé notamment de cinéol). L'une de ces matières, cela est infiniment probable, engendre l’autre; en d’autres termes, la matière qui prend naissance en premier ne subsiste pas en totalité, elle se transforme partiellement en donnant naissance à l’autre qui, elle, ne disparait pas, puisque nous envi- sageons une période de production et non de consom- mation. Il en résulte que le produit qui prend nais- sance en premier pourra augmenter en quantité absolue ; mais si la proportion de l’un des deux diminue, il faudrait un bien extraordinaire concours de circons- tances pour que ce ne fût pas celle de la matière ini- tiale. Dans le cas actuel, quel est celui des deux pro- duits dont la proportion diminue? C’est la matière A, le linalol, tandis que la proportion de la matière B augmente durant cette période de production qui cor- respond au début de la floraison. Le linalol paraît donc prendre naissance tout d’abord, pour se modifier et engendrer, en particulier, le cinéol. Nous verrons si les autres faits observés cadrent avec cette manière de voir. LES COMPOSÉS DU GROUPE DU LINALOL 293 | % | | p 2 à SR ETES 294 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS 2 2 Remarquons en passant que. au début de la florai- son, le mélange terpénique des inflorescences est nota- blement plus riche en linalol que celui des organes verts. Mais ce sera le contraire que l’on observera plus tard, quand la floraison sera plus avancée. Les pro- duits terpéniques autres que le linalol se seront alors accumulés dans les inflorescences. De l'essence se sera formée; cela résulte des observations relatées dans le précédent chapitre (p. 206). Cette formation aura eu pour siège les organes verts, puisque c'est dans ces organes que prend naissance l'huile essentielle. Donc l'essence qui, dans l'appareil chlorophyllien, aura rem- placé partiellement celle qui se sera rendue dans l'inflo- rescence. aura des tendances à s'enrichir en linalol, si le linalol est bien le produit formé en premier. La porion terpénique de cette essence arrivera effective- ment à contenir près de 92 ‘/, de ce corps. Durant cette période, toutefois, le poids absolu des composés terpéniques autres que le linalol a diminué. Cela peut s'expliquer par une consommation partielle des produits odorants au moment où commencent de s'accomplir les fonctions de la fleur, consommation qui est compensée surabondamment par la formation d’une essence nouvelle. Examinons maintenant la dernière période de la vie végétale, période de consommation, avons-nous vu dans le chapitre précédent. La portion terpénique s'est enrichie en composés ter- péniques autres que le linalol, et leur poids absolu s’est accrü. Ces composés sont retournés en partie aux organes verts. La période de formation active du linalol étant achevée et ce corps ayant continué de se méta- © LES COMPOSÉS DU GROUPE DU GÉRANIOL 295 . morphoser, on voit diminuer sensiblement, non seule- ment sa proportion dans l'essence terpénique, mais encore son poids absolu dans la plante. En résumé, les résultats de cette étude mer. à montrer que le linalol se forme en premier dans le Basilic, pour se métamorphoser ensuite en donnant, entre autres produits, du cinéol. 2. — Les composés du groupe du géraniol dans les végétaux. Dans ce qui précède, nous avons étudié des phéno- mènes de déshydratation grâce auxquels le linalol peut être transformé, chez la plante, partie en ses éthers, partie en hydrocarbures terpéniques. Nous avons mon- tré aussi que le même alcool peut, par simple isoméri- sation se produisant sous l'influence des acides, se con- vertir en géraniol, nérol, terpinéol, en même temps que s'effectue l’éthérification. Le géraniol formé est susceptible de s'oxyder pour engendrer l’aldéhyde correspondante; autrement dit, le citral. Enfin nous avons signalé un exemple dans lequel le linalol paraît se convertir en cinéol, peut-être en Pass sant par l'intermédiaire du terpinéol. Il y a lieu de pousser plus loin les observations dans une voie parallèle, et, pour cela, nous allons examimer les transformations qui s’opèrent dans le Géranium (Pelargonium odoratissimum Willd.). 296 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS * GÉRANIUM Deux alcools notamment sont contenus, partie à l'état libre, partie à l’état combiné, dans l'essence de Géra- nium : le géraniol, | CH-— CC — CH — CH — CH CCR CHON | | CH: CH et le rhodinol, CH3 — C — CH — CIE — CH? — CH — CH — CHOH | | CH: CH: qui, on le voit, est le dérivé dihydrogéné du précédent. On y trouve en même temps un peu de Uinalol gauche, ainsi qu'une cétone, la menthone, et une aldé- hyde, le ctral. Le citral correspond au géraniol. Quant à la men- thone, elle ne correspond immédiatement à aucun des alcools du Géranium; mais, ainsi que l'ont établi d’une part MM. Barsier et Bouveauzr, d'autre part M. Bou- vEAULT, le rhodinol donne par oxydation une aldéhyde, le rhodinal, qui se convertit spontanément en men- thone. M. Cuarapor ! a étudié l'essence de Géranium à deux époques différentes de la végétation. Dans cette étude, il a analysé uniquement la portion de l’essence qui se 1 E. CHARABOT, 3, 1900, 3e série, t. XXIII, p. 922; 4, 1900, t. CXXXI, p. 806. AS ROER ES. Cm RM RE DT SUIS CNE: + LES COMPOSÉS DU GROUPE DU GÉRANIOL Ce” 293 sépare par décantation d'avec les eaux recueillies au cours de la distillation avec la vapeur. Il résulte des données fournies par l'analyse 1° que l'acidité va en diminuant pendant la maturation de la plante ; 2° que la proportion d'éther augmente, ainsi que le rapport d'éthérification : 3° que la propor- tion d'alcool total augmente légèrement. D'autre part, il a pu être établi, non par des ana- lyses précises, mais par des examens comparatifs, que la menthone prend naissance principalement à l’approche de la floraison. Tirons de ces faits les conclusions qu'ils comportent : À mesure que la plante mürit, les acides se com- binent aux alcools pour augmenter la proportion d'éther. Les alcools, soit libres, soit combinés, sont partiel- lement convertis, par voie d'oxydation, le géraniol en citral, le rhodinol en rhodinal, qui s’isomérise sponta- nément en donnant naissance à la menthone. Nous remarquerons, au surplus, que le géraniol et le rhodinol, alcools primaires, n'ont pas été détruits par déshydratation, comme cela s’est produit dans le cas du linalol, alcool tertiaire qui perd si aisément les éléments de l’eau. L'étude qui va suivre va nous permettre de préciser davantage la question de la transformation des alcools terpéniques par voie d'oxydation, ainsi que le rôle des principaux organes de la plante au point de vue des HN ae chimiques qui s’y opèrent. et — Per Re RL EP en DEL PT: RARE RE pe es 298 ANTS 3. — Les composés du groupe du menthol dans la plante. Nous savons, pour l'avoir vu dans ce qui précède, que le menthol est un alcool secondaire, C'#H?°0, que l’on rencontre dans l'essence de Menthe poivrée (Mentha piperita L.) à côté de la menthone, cétone correspondante, C#H'O, qu'il fournit d’ailleurs par oxydation. Les formules de constitution respectives de ces deux composés sont les suivantes : CH: CH: | | CH CH mc" Ce meGf ir HC\ HO ŒC\ 700 CH CH | | CH CH FAR LES CH: CH: CH: CH: Pour l'étude des modifications subies, chez la plante, par les composés appartenant à ce groupe, M. E. Cra- RABOT! a fait une série d'expériences sur la Menthe poivrée, et les résultats qu'il a obtenus ont été confir- més par des observations plus récentes. 1 E. CHARABoT, 3, 1900, 3e série, t. XXIII, p. 465; 4, 1900, t. CXXX, p. 518. RS TEE RE CAT ECS Le A. AR + 0 PEU RE ed Se OS bon < ET DE Pr DT Vo y : 2 a » Je > LES COMPOSÉS DU GROUPE DU MENTHOL 299 MENTHE POIVRÉE 1 Série d expériences. Dans une première série d'expériences, la plante a été examinée à trois degrés différents de développement, et, au début de la floraison, l'essence extraite des parties vertes a été comparée à l'essence retirée des inflores- cences. Les huiles essentielles ont été extraites par dis- tillation avec la vapeur d’eau, en séparant uniquement la portion qui se décante. L'observation des variations subies par les compo- sés terpéniques de la Menthe poivrée pendant le déve- loppement de la plante, d'une part dans l'appareil chlorophyllien , d'autre part dans les inflorescences, conduit à des résultats significatifs. Au début de la végétation, l'essence est riche en men- thol, mais une faible proportion de cet alcool se trouve à l’état combiné; la menthone n’y existe encore qu'en faible quantité relative. Toutefois, au fur et à mesure que les parties vertes se développent, la proportion d'alcool combiné augmente, comme nous l'avons déjà indiqué pour d’autres alcools. Cet enrichissement de l'essence en élher ne se marufeste, en réalité, que dans les organes - chlorophylliens , et l'huile essentielle extraite des inflo- rescences ne renferme que de faibles proportions de men- thol combiné. La proportion de menthone, très faible avant la floraison, augmente pendant le développement des inflorescences, en même temps que diminue la ri- chesse en menthol total. CRE 300 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS 2e Série d'expériences. On à comparé les résultats fournis par l'analyse d’es- sences : 1° au début de la floraison, 2° au moment de 1 la pleine floraison, 3° à une époque de floraison avan- cée, 4° à la fin de la végétation après la chute des pétales, et constaté que les faits énoncés se trouvent pleinement contrôlés. De plus, à la fin de la végéta- tion, la proportion de menthone dans l'essence diminue, contrairement à ce qui avait eu lieu précédemment. Ce fait peut être attribué à une consommation notable au moment où s’est accompli le travail de la fécondation ou de la formation des réserves. Les résultats que nous avons énoncés peuvent être ainsi interprétés : L'éthérification du menthol parait avoir pour principal siège les parties vertes de la plante, tandis que la menthone prend naissance plus spécialement dans l'inflorescence, par oxydation de l'al- cool correspondant. Cette dernière conclusion concorde parfaitement avec les intéressantes observations physio- logiques de M. Currez', à savoir : au fur et à mesure du développement de la fleur, les fonctions de la feuille disparaissent en elle, l'assimilation s’affaiblit ou s'an- nule, la transpiration devient moindre, les réactions intérieures changent de nature, l'énergie des oxyda- tions internes se manifeste. Mais nous avons, dans le chapitre précédent, apporté des faits qui démontrent la circulation des produits odorants de la feuille vers l’inflorescence, par diffu- 1 CurTEL, 1899, 8e série, t. VI, p. 221. pe , LES COMPOSÉS DU GROUPE DU MENTHOL 301 sion d'une portion relativement soluble de l'essence. La composition de l'huile essentielle contenue dans un organe peut donc être modifiée, non pas seulement par les réactions chimiques qu’y subissent ses consti- tuants, mais encore par l'apport qui lui est fait ou par la distribution à laquelle elle participe. Il convient donc, pour appuyer les conclusions que nous avons indiquées, de déduire d’autres faits le rôle de l’appa- reil chlorophyllien en ce qui concerne l'éthérification des alcools et celui de la fleur en ce qui concerne la transformation de ces corps en aldéhydes ou en cétones par voie d'oxydation. Un fait d'ordre tératologique, et déja mentionné dans ce qui précède, a fourni à M. CaraBor cette justification. Nous voulons parler de la modification que subit la Menthe poivrée sous l'in- fluence d'une piqüre d’insecte. Reprenons donc l'étude de cette question. MODIFICATIONS BIOCHIMIQUES DUES AU PARASITISME CHEZ LA MENTHE POIVRÉE On trouvera formulés, p. 45, les résultats de l’ana- lyse de l'essence extraite de plantes saines, et ceux de l'analyse de l'essence extraite de sujets modifiés. Nous ajouterons, à ce propos, que chez la plante malade le rapport d'éthérification du menthol est très élevé, beaucoup plus élevé que chez la plante saine. De plus, l'huile essentielle de la Menthe dite basi- liquée ne renferme que des traces de menthone. Ces faits, rapprochés de ceux ‘relatifs à la vigueur et au développement exceptionnels des organes verts chez la plante modifiée, ainsi qu'à l’atrophie des organes de D Er M is : É ; 2 = RE: “ "4 5 s, PTIT nn va 4 Aa ue 12 ACT 302 | ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS reproduction chez cette plante. mettront en évidence le rôle de l'appareil chlorophyllien dans l’éthérification et celui de la fleur dans la métamorphose des alcools par voie d'oxydation. _ En résumé, sous l'influence du parasitisme, les fleurs ont disparu, l'énergie des oxydations internes a été réduite d'autant, si bien que la transformation du menthol en menthone ne s’est produite que dans une moindre proportion. Par contre, les organes verts ont acquis un développement considérable, l’éthérification est devenue très active. Effectivement les rapports Menthol combiné Acide volatil combiné Menthol tot Acide volatil total 8 oO # sont respectivement et pour la Menthe basili- 100 100 97 pour la Menthe saine. quée au heu de e 100 100 Pour établir d'une façon bien rigoureuse que l'éthé- rification est réellement plus active chez la Menthe modifiée, il été nécessaire d’élucider le point que VOICI : | La Menthe renferme. à l’état de combinaison avec le menthol, deux acides : l'acide acétique et l’acide valé- rianique. Le premier s’éthérifiant plus facilement que le second, toute condition favorable à la formation de | l'acide acétique au détriment de l'acide valérianique doit aussi se montrer favorable à l’éthérification. Y a- t1l lieu, dans le cas de la Menthe modifiée, d'envisager la plante comme réellement mieux organisée pour l'éthérification par suite du plus grand développement des parties vertes, ou bien le fait d’une éthérification _ plus intense est-il dû uniquement à la formation d'une proportion plus abondante d'acide acétique et relative- ment moindre d'acide valérianique ? Pour répondre à cette question, M. Cnarasor a étudié comparativement les acides combinés au menthol dans les deux cas. Voici les résultats qu’il a obtenus : dans l'essence de Menthe normale, pour 100 gr. du mélange d’acide on trouve 62.6 d'acide valérianique et 37,4 d'acide acétique. Parmi les acides de l'essence basiliquée au contraire, 1} y a 60,8 ‘/, d'acide valérianique et 49,2 d'acide acétique. Donc, le mélange des acides combinés est moins riche en acide valérianique dans la Menthe basiliquée que dans la Menthe saine. Il convient, dès lors, de voir si cette différence de composition, qui dans le cas de la Menthe basiliquée doit se montrer favo- rable à l’éthérification, est suffisante pour expliquer la formation si active des éthers dans ce cas. ou bien si, réellement, l’organisation chlorophyllienne de la plante joue le rôle présumé. Soit e la proportion d'éther qui se formerait chez le produit normal, si la totalité de l'acide était l'acide acétique. Soit e’la proportion correspondante chez le pro- duit modifié. Il s'agit de démontrer que la proportion plus notable doi dans l'essence des plantes modi- fiées n'est pas due uniquement au fait que la propor- tion d'acide acétique par rapport à celle d'acide valéria- ‘nique y est plus élevée. Si nous démontrons que l’on a ee, même en supposant que l'acide valérianique ne s'éthérifie pas du tout dans les deux cas, nous aurons démontré a fortiori que l’activité de l’éthérification est plus grande dans le cas de la Menthe basiliquée que dans le cas de la Menthe normale. Ur 304 En laissant de côté les quantités indiquées, on trou- verait : 54 ,h IO0O OS (teneur en éther du produit normal). 62,2 EDR 100 — 24,7 (teneur en éther du produit basiliqué); D'où : EH É— e > e; donc, même avec une proportion d'acide acé- tique moindre, l'éthérification se poursuit avec plus d'activité dans la Menthe modifiée par une piqüre d'insecte que dans la Menthe saine. | L'activité de la formation des éthers dans la Menthe basiliquée est par conséquent bien en relation avec le développement considérable qu'y ont pris les organes chlorophylliens. h. — Les composés du groupe du thuyol dans la plante. De même que l'essence de Menthe renferme du’. menthol, des éthers du menthol et la cétone corres- pondante. de même on trouve dans l'essence d’Absinthe (Artemisia Absynthium L.) un alcool secondaire, le thuyol, des éthers du thuyol et une cétone, la thuyone, qui peut s’obtenir par oxydation du thuyol. Les for- et ac nd + L CAP ce LES COMPOSÉS DU GROUPE DU THUYOL … 303 = mules de constitution le plus fréquemment admises pour le thuyol et la thuyone sont les suivantes : CH: CH: | | CH CH no CRoE ie : CO rc\\ Jen icl\ Jen C € | | CH CH Fe EN CH: CH: CH: CH Étudier les modifications de l'essence d’Absinthe au fur et à mesure de la végétation sera réunir les élé- ments de généralisation des conclusions formulées dans ce qui précède et, en particulier, au sujet des com- posés de la série du menthol. ABSINTHE Au cours de leurs recherches sur la formation et la circulation des composés odorants, MM. E. CaaraBor et G. LaLrour! ont été amenés à faire connaître la com- position des essences contenues, à différentes époques, dans les divers organes de la plante. En outre, ils ont poursuivi leur étude sur des huiles essentielles obtenues 1 E. CHaraBor et G. LALOUE, À, 1907, 1re série, t. I, p.483; 2, 1907, t. CXLIV, p. 435. 306 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS en distillant la plante avec la vapeur et extrayant la totalité des produits odorants, c'est-à-dire en ayant soin d’épuiser les eaux de distillation. Dès le début de la végétation, avant que l'influence de la floraison ne se soil manifestée, on trouve dans les organes chlorophylliens une essence déjà riche en éthers du thuyol, et l'on est par contre frappé de la faible teneur de celle essence en thuyone. Examinant l'huile essentielle contenue dans la totalité de la plante, on observe que le rapport d’éthérification y croit jusqu'à la floraison pour décroître ensuite, jus- qu'au moment où, une nouvelle poussée se produisant, une éthérification plus active coïncidera avec l'apparition et le développement d'organes verts vigoureux. -Cons- tamment l'on verra la proportion de thuyol total dimi- nuer pendant l'évolution continue de la plante; mais celte proportion augmentera finalement lors du rajeu- nissement résultant de la formation de nouvelles tiges. Enfin la teneur de l'essence en thuyone augmentera sen- siblement lors de la floraison, pour diminuer ensuite dans les inflorescences, organes de consommation. Ces observations conduisent à penser que, ici encore, l'alcool a pris naissance en premier, qu'il s’est ensuite éthérifié et oxydé, enfin que l’éthérification a été par- ticulièrement active dans les organes verts. Quant à l'oxydation, elle s’est manifestée avec une intensité toute particulière au moment de la floraison. Les recherches qui précèdent ont montré le rôle de la floraison dans la formation des cétones terpéniques. Ce rôle se manifeste encore ici, en ce sens que la pro- portion de thuyone était insignifiante avant l'appari- tion des inflorescences et qu’elle est devenue ensuite bien supérieure. Mais, tandis qu’en étudiant la Menthe poi- LES COMPOSÉS DU GROUPE DU THUYOL. 307 vrée 1l a été trouvé que la menthone s’accumulait dans l'essence d’inflorescences, tandis que c’est l'essence d'inflorescences, qui. chez la Verveine, renferme le plus de citral, on constate 1c1 la présence dans l'essence de” feuilles d'Absinthe d’une proportion de thuyone supé- rieure à celle trouvée dans l’essence d’inflorescences. Il est probable que la thuyone, comme d’ailleurs les autres cétones ou aldéhydes . est détruite par oxydation dans l’inflorescence, où une quantité importante d'huile essen- tielle est effectivement consommée. De plus, tandis que le citral, par exemple, est un des principes les plus solubles de l'essence de Verveine; la thuyone est, au contraire, un des constituants les moins solubles de l'essence d’Absinthe. Aussi conçoit-on que la propor- tion de cette cétone puisse augmenter dans l'essence de feuilles lorsque les composés terpéniques circulent depuis ces organes jusqu'aux inflorescences, où les pro- duits arrivent dans des proportions d'autant plus faibles qu'ils sont moins solubles. En résumé, la circulation d'une portion relativement soluble de l'essence a pour effet l'accumulation, dans la feuille, de la petite quantité de thuyone qui se forme dans cet organe. La consom- mation des matières odorantes pendant la fécon- dation tend à réduire, au contraire. dans l’essence d'inflorescences la proportion de la thuyone, substance qui se trouve, d’ailleurs, constamment diluée par suite de l’arrivée d’une fraction relativement soluble et par conséquent riche en thuyol. À l’appui de la thèse que la formation des aldé- hydes et des cétones est favorisée par le fonction- nement des organes chez lesquels l'oxygène est fixé ÉVOLUTION DES COMPOSÉS |opORANTS E énergiquement , nous citerons l'observation que ci relative à l'huile essentielle de Carvi (Carum carvi L.):. Cette essence renferme notamment : un terpène, le limo- nène droit, CH; un alcool, le dihyodrocarvéol, C“H#O: deux cétones : la carvone droite, C*H“#O,- et la dihydrocarvone, C#H'O. Le limonène et la car- vone sont les deux constituants les plus abondants, et . cette dernière peut aisément s’obtenir en partant du g premier COTPS : = CH: CH: | | à Ë 4 nc Var nf \co me. HC\, CH HC\ CH | | PRE. C C ARE EN J\ 3 CH: CH CH: CH? | Limonène. Carvone. | Une huile essentielle extraite des parties vertes de la plante ne renfermait n1 limonène ni carvone; une essence provenant de plantes en fleurs contenait des proportions notables de limonène et déjà une certaine quantité de carvone; enfin, dans une huile essentielle extraite de plantes à un stade ultérieur de leur évolu- tion, c'était la carvone qui dominait. < Ÿ GILDEMEISTER et HoFFMANN, p. 675. ‘dt M s' A7 : TRS Lie 1 / LE PARTAGE DES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 309 Le partage des produits odorants chez la plante. Les données qui précèdent montrent que des causes différentes, indépendantes et souvent d'effets opposés, sont susceptibles de présider au partage des produits odorants entre les divers organes de la plante et de favoriser leur accumulation en tel ou tel point du végétal. Il a été établi, en effet, que les produits d'oxydation des alcools (aldéhydes ou cétones) se forment tout par- tüculièrement dans les organes, tels que l'inflorescence, où l'oxygène est fixé par les tissus avec le plus d’acti- vité. Il semble donc, comme conséquence de ce méca- nisme biochimique, que ce soit chez l’inflorescence que l'huile essentielle doive présenter la teneur la plus élevée en principes aldéhydiques ou cétoniques. Mais, d'autre part, on à vu quil y a circulation des com- posés odorants depuis les parties vertes, organes ‘de production, jusqu'aux inflorescences, organes de consommation, et que ce sont des portions relati- vement solubles qui cheminent à travers la plante. Il en résulte que ce phénomène de circulation et celui qui préside aux transformations chimiques modifiant la composition des huiles essentielles. ajoutent leurs effets lorsque les aldhéhydes ou les cétones considérées sont des constituants relativement solubles. Dans ce cas, l'essence d'inflorescences sera sensiblement plus riche en principes aldéhydiques que l'essence de feuilles. C’est ce qu'on a constaté dans le cas de la Ver- veine, où le citral doit être compris parmi les consti- tuants les plus solubles de l'essence, en ce sens que - G 310 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS | la portion extraite des eaux de diséthten est plus riche en citral que la portion qui se décante. L’essence : d'inflorescences contient effectivement une proportion de citral sensiblement plus élevée que lessence extraite des organes chlorophylliens. Si, au contraire, la portion aldéhydique ou céto- nique de l'huile essentielle est relativement peu soluble, les effets du - phémonène de circulation sur la compo- sition des essences des divers organes seront inverses de ceux que produiront les modifications chimiques qui s’accomplissent dans l’inflorescence, puisque ce sont principalement les principes les plus solubles qui se déplacent. Le premier phénomène tendra à enrichir l'essence de feuilles en aldéhyde ou cétone et au con- traire à enrichir l'essence d’inflorescences en principes alcooliques, tandis que le second phénomène aura pour effet d'augmenter la teneur de ce dernier organe en principes AR ou cétoniques. | Quel est alors, de ces deux phénomènes à eflets inverses, celui qui prédominera ? Nous venons de voir que. chez l'Absinthe, la thuyone est au nombre des constituants les moins solubles, et c'est pourquoi, mal- gré la tendance que possède le thuyol à se convertir en thuyone dans l'inflorescence par voie d’oxydation, on a constaté que l'essence de feuilles était plus riche que l'essence d’inflorescences en principe cétonique. Cette différence, avons-nous vu. est due non seulement à la faible solubilité de la thuyone, mais aussi au fait que dans l'inflorescence il y a consommation de‘produits odorants et que cette consommation porte principa- lement sur les produits partiellement oxydés, c'est-à- dire en voie de dégradation. 3 _ LE PARTAGE DES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 341 _ En est-il toujours ammsi? En d’autres termes, le phé- nomène de répartition des corps d’après leur solubilité relative masque-t-1l toujours entièrement, par sa préé- minence, l'influence qu'exercent sur cette répartition les modifications chimiques que subit la matière? S'il en était ainsi, les résultats de l'étude de ces modifica- tons chimiques deviendraient obscurs et leurs déduc- tions incertaines. Mais l'examen du cas particulier que nous allons envisager ici montrera qu'il n'en est rien et établira que la nature des transformations chimiques qui s'opèrent dans tel ou tel organe peut avoir une influence prédominante sur la répartition des com- posés odorants. Le cas auquel nous venons de faire allusion est celui de la Menthe poivrée, et la question a été étudiée par MM. CuaraBor et Larour (note iné- dite). Ces chimistes ont comparé la composition de l'essence qui, au cours de la distillation, ne se dis- sout pas dans l’eau, à la composition de l'essence dissoute. | La première est plus riche en éther, moins riche en. menthol libre et en menthol total, plus riche en men- thone que la seconde. En d’autres termes, les principes relativement peu solubles sont les éthers et la men- thone, tandis que le menthol est particulièrement soluble. Or nous avons vu que l'essence d'inflorescences est plus riche que l'essence de feuilles en menthone, prin- cipe cétonique. Et cest malgré une circulation de° menthol, principe soluble, de la feuille vers l’inflores- cence, que ce dernier organe renferme une essence par- ticulièrement riche en menthone. Il faut donc bien que le menthol s'y soit converti en menthone par voie « x À 312 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS GDORANTS d'oxy dation. Ainsi se trouve confirmé une fois dé plus le mécanisme qui, d’après M. Cuararor, préside à la métamorphose des composés terpéniques chez la plante. | Les différences de composition entre les deux essences examinées montrent bien, si on le compare à celles qui existent entre les essences de feuilles et d'in- florescences, que le partage des principes odorants entre la feuille, organe de production, et la fleur, organe de consommation, tend à se faire d’après leur solubilité relative. Mais cette tendance peut être entra- vée ; elle peut, par contre, être favorisée par les méta- morphoses chimiques que subissent les substances en tel ou tel point de leur itinéraire ou en tel ou tel de leurs centres d'accumulation. C’est ainsi que, dans le cas pré- sent, quelques-uns des principes les moins solubles, les éthers du menthol, sont plus abondants dans l’es- sence de feuilles, tandis qu'un autre, la menthone, enri- chit l'essence d'un organe où vont cependant les por- tions les plus Aie C'est que cet organe constitue le milieu dans lequel la formation de ce principe est particulièrement active. En ne bornant point les études à l’examen d'huiles essentielles renfermant des principes dérivant les uns des autres, les conclusions formulées en ce qui con- cerne les phénomènes de circulation de la feuille vers l'inflorescence ont échappé aux incertitudes qui auraient pu résulter du fait des réactions biochimiques qui réa- - lisent, en tel ou tel point, la transformation d’un cons- tituant en un autre. Et inversement, l'étude qui vient d'être décrite met les conclusions relatives à l’évolu- üon des composés odorants à l'abri des objections À SES CONCLUSIONS | 313 qu'aurait pu soulever le fait de l'échange de ces prin- cipes entre les différents organes. En résumé, les résultats que nous venons d’indi- quer, et leurs déductions, précisent les mécanismes déjà décrits et montrent, en même temps que leur con- cordance avec les faits d'observation, quels peuvent être les effets de leur fonctionnement simultané. Conclusions. Les diverses études dont nous venons de faire con- naître les résultats principaux et de dégager les conclu- sions générales ont fait connaître un certain nombre de réactions auxquelles sont soumis, dans l'organisme végétal, les composés terpéniques. Ces réactions forment deux groupes bien distincts par leur nature même et par les fonctions physiologiques auxquelles elles paraissent correspondre : Les éthers composés prennent naissance d’une façon particulièrement active dans les parties vertes des végé- taux, c'est-à-dire dans le milieu chlorophyllien. par action des acides sur les alcools ; si bien que les premières transformations subies par les alcools ter- péniques sont dues à des phénomènes de déshydratation. Lorsque l'alcool est susceptible de perdre aisément : les éléments de l'eau, il donne naissance en même temps à l'hydrocarbure correspondant: c'est ce qui a: lieu pour le linalol, CH'OH, dont une partie s’éthé- rifie et une partie se déshydrate en fournissant des * terpènes, CH. Des phénomènes d'isomérisation concourent aussi à la métamorphose de la matière odorante. L'alcool que Le parfum chez la plante. 9* MMM er li un 314 MÉCANISME DE L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS nous venons de citer, le linalol, sous l'influence des acides, s'éthérifie et se déshydrate; 1l s'isomérise au surplus en donnant naissance à deux alcools primaires, le géraniol et le nérol, stéréo-isomères, et à un alcool tertiaire, le terpinéol. Ces transformations se produisent aussi bien chez la plante que 4n vitro. Par un mécanisme plus compliqué, le linalol peut aussi se convertir en cinéol, probablement en passant par l'intermédiaire du terpinéol. Les alcools et leurs éthers se convertissent active- ment, par oxydation, en aldéhydes ou en cétones, notamment lorsque apparaissent les inflorescences, organes chez lesquels la fixation d'oxygène par les tissus est particulièrement intense. Ces phénomènes chimiques étant mis en lumière, nous allons exposer les résultats de recherches instituées en vue de découvrir les influences qui les régissent, de saisir les liens étroits qui les relient aux fonctions physiologiques de la plante. Mécanisme de l’évolution des composés terpéniques. Nous étudierons : 1° le mécanisme de léthérification chez les plantes ; 2° le rôle de la fonction chlorophyl- lhenne dans la formation des éthers ; 3° l'influence de . la nature du milieu extérieur sur quelques phénomènes de synthèse végétale et plus particulièrement sur la formation des composés terpéniques, sur l’éthérifica- tion d'un alcool et sa transformation en cétone corres-. pondante!. + 1 E. CnaraBor et A. HéBerr, 4, 1904, 8e série, t. I, p. 362. AEa ep FA dt és Ab LS | 4 , nl MÉCANISME DE L'ÉTHÉRIFICATION CHEZ LES PLANTES 345 Mécanisme de l’éthérification chez les plantes. La nature des réactions chimiques qui, au sein même de la plante, donnent naissance aux éthers étant connue, MM. CHaragor et Héperr ‘ ont voulu remonter aux causes qui provoquent ces phénomènes. Une question s’est posée tout d'abord : L'éthérification des alcools terpéniques s’opère-t-elle, dans l'organisme végétal, par action pure et simple des acides sur les alcooïs , ou bien y est-elle favorisée par le concours d’un agent particulier jouant le rôle de déshydratant? Nous allons aborder cette question. : INTERVENTION CHEZ LES PLANTES D'UN AGENT FAVORISANT L'ÉTHÉRIFICATION Pour rendre manifeste le rôle d'un agent favorisant la formation des éthers. MM. CnaraBor et Hégerr ont . établi que, par action pure et simple des acides sur les alcools terpéniques, l’éthérification est moins com- plète que chez la plante. Nous nous bornerons, pour démontrer cela, à indiquer les résultats très signi- ficatifs concernant le linalol, alcool très répandu dans les huiles essentielles. Dans le but de favoriser l’éthérification de l'alcool. les auteurs ont employé six molécules d'acide acétique pour une molécule de Hinalol. Le mélange a été aban- donné à lui-même à la température du laboratoire 1E. CHARABOT et À. HÉBERT, 2, 1901, 3e série, t. XXV, p. 884 et 955: 3, 1901, t. CXXXIII, p. 390. Le SEE SE hr. “rl Clé Cdt CRT nn dt AL ue 3 e L db x - Le 54 316 MÉCANISME DE L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS (20° environ). Les résultats ont montré, de la façon la plus nette, que sous l’action pure et simple de l'acide acétique le linalol ne s'éthérifie qu'avec une extréme len- teur. Tandis que, par exemple, dans la Lavande, le rapport entre la proportion d'alcool combiné et celle GPU -_ d'alcool total a augmenté de plus de dans l’es- pace de 19 jours, pendant le développement de la plante; dans les expériences que nous relaterons, l'accroissement de la valeur de ce rapport dans l’espace de 24 jours n'a pas dépassé , encore que les 100 auteurs se soient placés dans des conditions très favo- rables à l’éthérification et qu'ils aient suivi la marche du phénomène tout à fait au début, c'est-à-dire au moment où l'augmentation est le plus sensible. En outre, au bout d’un an, la proportion d'’éther formée n'a atieint que 9,3 ?/,. Cette expérience suffit pour montrer que, chez la plante, l'éthérification est rendue plus active par un agent auxiliaire. CONSIDÉRATIONS SUR LA NATURE DE L'AGENT FAVORISANT L'ÉTHÉRIFICATION CHEZ LES PLANTES Ainsi, en faisant agir uniquement l'acide acétique sur le linalol, on n'obtient, même au bout d’un temps très long, qu'une faible proportion d’'éther, proportion très inférieure à celle que l’on a trouvée dans les huiles essentielles. Nous allons constater maintenant que la proportion d’alcool éthérifié, au moment où l'équilibre L] © MÉCANISME DE L'ÉTHÉRIFICATION CHEZ LES PLANTES 311 est atteint, peut devenir voisine de la valeur qu'elle acquiert dans la plante, si l’on a soin de faire intervenir un agent, l'acide sulfurique, susceptible de favoriser la déshydratation. Les expériences dont nous résumerons les principaux résultats confirment le fait de la forma- tion des éthers chez les plantes par action des acides sur les alcools. Elles établissent, en effet : 1° que les alcools terpéniques qui, sous l'influence d’un acide déterminé, s’éthérifient le plus facilement sont aussi ceux dont les végétaux renferment la plus grande pro- portion à l’état combiné avec le même acide; 2° que, pour un même alcool térpénique, l'acide se combinant le plus facilement avec cet alcool est celui dont l'éther est le plus abondant chez la plante. Dans toutes les expériences dont nous allons donner le compte rendu résumé, l'éthérification a été effectuée en abandonnant à lui-même un mélange d’une molé- cule d'alcool terpénique et de six molécules d'acide . se r I r , =. organique additionnées de er de molécule d'acide sulfurique concentré. On a opéré à 0°, pour réduire l'action isomérisante de l'acide sulfurique. Éthérification du géraniol, du linalol et du menthol au moyen de l'acide acétique. — Avec 1e géraniol, C#H"OH, lorsque l'équilibre est atteint, au bout de 12 heures, une partie de géraniol s’est déshydratée, et la proportion d'éther est de 63,7 ‘/,; le rapport géraniol combiné 67 géraniol total 7 100 : Il est intéressant de rapprocher, dès à présent, cette - valeur de celle PE du rapport 1 existe entre les ? 100 ? PP qu x fers ; - 318 MÉCANISME DE L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS | mêmes quantités dans l’Eucalyptus Macarthuri D. etM::. Le linalol. alcool tertiaire, CH17OH, se trouve partie à l’état libre, partie à l’état d'éther acétique, à côté d’alcools isomériques et de leurs éthers, dans un assez grand nombre de plantes. Les valeurs que peut atteindre, dans les végétaux renfermant du linalol et son éther acétique. le rapport alcool combiné D ‘2 65 ——— sont voisines: de ——”"Fllés sont alcool total 100 Q re x | SI . inférieures à celle, -. : que peut atteindre le rapport géraniol combiné géraniol total attendre, la proportion de linalol éthérifiée ën vitro est moindre que celle de géraniol. Au moment où l’équi- libre est atteint, le rapport . Précisément, comme il fallait s’y alcool combiné 58 alcool total 100 Dans le cas du menthol, CH®OH, on a fait des menthol combiné bservations analogues : le rapport ————— É : 0 HP menthol total 49 : nie GS: ©t On a pu voir précédemment a atteint la limite que, chez la plante, ce mème rapport peut prendre des valeurs voisines de cette limite. D'une manière générale, les limites obtenues sont un peu inférieures aux limites correspondantes chez la plante. Dans le cas du menthol, elles sont à peu près les mêmes: cela provient de ce que, chez la Menthe, 1 H. G. Smira, t. LXXXHI, p. 9. ET 206%. 7 17 eu on rencontre à l'état d'éthers du menthol, non seule- ment l'éther acétique, mais encore l'acide valérianique, qui s'éthérifie plus difficilement. Tous ces résultats concourent à montrer que : 1° si l'on fait intervenir un agent favorisant les déshydrata- tions, les choses se passent sensiblement comme dans les plantes en ce qui concerne les équilibres limitant l'éthérification ; 2° les alcools terpéniques qui, sous l'influence d’un acide déterminé, s’éthénifient le plus facilement, sont aussi ceux dont les végétaux ren-. ferment la plus grande proportion à l'état combiné avec le même acide. Éthérification du géraniol au moyen des acides acé- lique, propionique et butyrique : du. thuyol au moyen des acides acétique et valérianique. — Lorsque les équilibres ont été atteints, 1l s'était formé : 63,7 ‘/, d'éther acé- tique du géraniol, ce qui correspond à 50,1 ‘/, de géraniol combiné ; 56,4 ‘/, de propionate de géranyle (géraniol combiné : 39,3 °/,) ; 39,2 /, de butyrate de géranyle (géraniol combiné : 26,9°/;). On voit que lx proportion de géraniol combiné diminue à mesure que le poids moléculaire de l’acide augmente ; cela permet d'expliquer que la valeur du alcool combiné : alcool total l'essence de Palma rosa (Andropogon Schænanthus Flück. et Hanb.), qui renferme du caproate de géranyle, SI ; s = dans l'essence d'Eucalyptus rapport : 13 ne dépasse guère ë dans tandis qu'elle atteint Macarthurt D. et M. Avec le thuyol on a obtenu des résultats analogues. A gent favorisant l'éthérification. — En somme, l'éthé- 320 rification s'opère, chez les en par Tao bots | des acides sur les alcools : elle se trouve favorisée par un agent particulier jouant le rôle de déshydratant. Cela ressort et des recherches sur l’évolution des composés terpéniques exposées dans ce qui précède, et des observations relatées en dernier lieu. | On sait que, parmi les transformations se produisant dans la cellule vivante, un grand nombre ont été attribuées à des interventions diastasiques. En particu- -lier, bon nombre de phénomènes de déshydratation, unissant entre elles des molécules simples pour donner naissance à des molécules plus complexes, s'effectuent dans l'organisme animal grâce à la présence de ferments. - De semblables phénomènes paraissent’ aussi se pro- duire chez les plantes et peuvent être réalisés in vitro par des ferments.: M. Hi! est parvenu à montrer que __ la maltase est capable de combiner, par élimination d'eau, deux molécules de glucose; ces résultats ont été confirmés par M. Kour ? et étendus à l’invertase. M. EuuwerrxG* plus récemment a pu, grâce à l'in- tervention de la maltase, réunir, en leur enlevant deux molécules d’eau, le glucose, l'acide cyanhydrique et l’aldhéhyde benzoïque pour former l’amygdaline. Dans un même ordre d'idées, M. Hawrrori d’une part, MM. Kasrise et Lorvexaarpr® d'autre part, ont mis en lumière la réversibilité des actions lipasiques et sont parvenus à montrer que. dans des conditions déter- 1F.'G. Korn 2 Hizz, 1898, t. LXXIII, p. 634. * EMMER1ING, 1901, t. XXXIV, p. 3810. HaxRIOT, 1902, &. CXXXII, p. 146 et 212. Kasrze et LovExHARDT, 1900, t. XXIV, p. 491. ET à © RÔLE DE LA FONCTION CHLOROPHYLLIENNE 321 . _ minées, la lipase est susceptible de favoriser l'éthéri- fication de la glycérine. Des faits analogues ont été signalés par M. Porrevn". | Ces considérations, jointes aux résultats exposés 1c1, ont conduit MM. Cnaragor et Hégerr à formuler l'hypo- thèse consistant à attribuer à une diastase le pouvoir d'activer l’éthérification chez les plantes. Rôle de la fonction chlorophyllienne dans la formation des éthers. L’élimination d’eau, qu'elle ait pour effet de trans- former les alcools en éthers ou bien en terpènes, a pour siège principal les parties vertes de la plante; en d’autres termes, elle se produit notamment dans le milieu soumis à l’action chlorophyllienne. Ces phénomènes de déshydratation, qui d’une manière générale président à l'union des radicaux organiques avec formation de molécules complexes, sont caracté- ristiques des milieux assimilateurs. Il y avait donc lieu d'étudier le rôle de la fonction chlorophyllienne dans les phénomènes particuliers de déshydratation dont nous recherchons le mécanisme. M. Cnarasor? s’est occupé de cette question et a examiné les influences simultanées ou séparées de la lumière, de l'altitude, de l’état hygrométrique, de la température sur la formation des éthers chez la plante. 1 Porrevin, 1901, t. CXXX VI, p. 1152. 2 E. CHARABOT, 3, 1901, 3e série, t. XXV, p. 259; 4, 1901, t. CXXXII, 159. , FES HS 2 an 23 L- . de DT « L- ss À 322 MÉCANISME DE L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS M. Gasrox Boxuer! a constaté que, sous l'influence du climat de montagne, une plante acquiert un certain nombre de modifications. parmi lesquelles nous signa- lerons les suivantes : les feuilles sont plus épaisses et d'un vert plus foncé ; les tissus assimilateurs du limbe sont très différenciés et mieux disposés pour la fonc- tion chlorophyllienne ; le tissu palissadique ou chloro- phyllien, en effet, est plus développé, soit parce que les cellules sont plus longues et plus étroites. soit parce que le nombre des assises palissadiques est plus consi- dérable; en outre. les cellules renferment un plus. grand nombre de chloroleucites qui sont plus gros et plus verts. À ces différences anatomiques correspondent, comme on pouvait sy attendre, d'importantes modifications dans les fonctions physiologiques. M. G. Boxxer a montré, en effet, par des expériences directes, qu'à éga- lité de surface et dans les mêmes conditions extérieures les feuilles des plantes cultivées dans la région alpine, à l'altitude où elles présentent leur différenciation carac- téristique, assimilent toujours plus que celles de l’échan- üllon de plaine. On voit que, étant donnée leur structure spéciale, les plantes de montagne sont adaplées à une Jonction chlorophyllienne plus intense. Il y avait donc lieu de rechercher si à cette fonction chlorophyllienne plus intense correspond la formation d'une proportion plus notable d’éther dans les huiles essentielles des plantes adaptées au climat alpin. Et M. Cuarapor a poursuivi à cet effet sur l'essence de Lavande les recherches dont il a été question au cha- 1 Gasrox Bonxier, 4, 1895, 7e série, t. XX, p. 217. RÔLE DE LA FONCTION CHLOROPHYLLIENNE pitre I de cet ouvrage (p. 30). Nous en rappelons la conclusion : D'une manière générale, la richesse en éther est d'autant plus grande que l'altitude à laquelle la plante a vécu est plus élevée. Donc, l'altitude influe dans le même sens, d'une part sur la fonction chloro- phyllienne, d'autre part sur la formation des éthers. Mais l'influence de l'altitude dépend de plusieurs facteurs qui caractérisent le climat de montagne : 1° l’éclairement plus intense; 2° l'air plus sec ; 3° la température plus basse. Les deux premiers, pris 1solé- ment, agissent dans le même sens, tandis que l'influence du froid dans les montagnes paraît contrarier leur action. . Examinons, en particulier, l'influence de l'état hygrométrique sur la fonction chlorophylhenne d’une part, sur l’éthérification des alcools terpéniques d'autre part. M. Egernarpr ! a constaté que, par rapport à l'air normal, l'air humide réduit la quantité de chlorophylle contenue dans les feuilles, et que l'air sec provoque un développement plus considérable du tissu en palis- sade. D'ailleurs, M. G. Boxer avait montré que, à égalité de surface, la feuille d’une plante qui s'est déve- . loppée dans un air sec assimile plus que la feuille de la même espèce qui s'est développée dans un air saturé d’'hu- midité. On peut dire que, au point de vue physiolo- gique et au point de vue anatomique. l'air sec agit abso- lument comme l'éclairement plus grand. Pour mettre en lumière le rôle de l'humidité au point de vue de la formation des éthers, M. Cnarapor signale les résul- 1 EBERHARDT, 1900, t. CXXXI, p, 163 et 513. AN FER cmt its ME Éd à Te een 7 né, ME on e 4 Lt ; - real D RON PE SE RE En : DR ee D F Î NE a * PS PEUT > 324 MÉCANISME DE L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS tats de deux séries d'expériences ayant eu pour but : 1° d'établir un parallèle entre la composition d’essences de Lavande récoltées pendant des saisons relativement pluvieuses et celle d’essences de Lavande de mêmes ori- gines, mais récoltées pendant des années de sécheresse ; 2° de comparer une essence de Lavande récoltée aux environs de Paris aux essences de Lavande de montagne. Il arrive à cette conclusion que l'air sec favorise la for- mation des éthers en même temps qu'il rend les végétaux plus aptes aux fonchons chlorophylhennes. En résamé, les influences capables de modifier les plantes de façon à les rendre plus aptes aux fonctions chlorophylliennes favorisent en méme temps l'éthérifica- tion des alcools terpéniques. . Cette déduction va nous permettre de pousser plus loin l'étude du mécanisme qui préside, chez la plante, aux modifications chimiques dont nous nous sommes occupés. Influence de la nature du milieu extérieur sur l’évolution des composés terpéniques. Nous avons vu que l’éthérification, chez la plante, a pour principal siège les parties vertes, c'est-à-dire les milieux chlorophylliens. Il a été établi ensuite que non. seulement ces phénomènes de déshydratation s’effec- tuent le plus activement dans les organes assimilateurs, mais encore que leur intensité est en relation directe avec la puissance de la fonction chlorophyllienne. Ces résultats conduisent tout naturellement à rechercher à l’aide de quel mécanisme la fonction chlorophyllienne exerce son influence sur de semblables phénomènes. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 325 On connaît, entre autres, l’action activante de la lumière solaire directe sur la transpiration. D'autre part, on a vu que les éthers prenaient naissance, chez la plante, par combinaison des acides avec les alcools ; et l’on trouve, en même temps que les produits formés, un excès des substances réagissantes ;: en d’autres termes, il existe, dans le végétal. un mélange d’éther composé, d'alcool libre, d'acide et d’eau. Conformé- ment aux idées de BErTueLor sur l’éthérification, la réaction : Alcool + Acide — Éther + Eau doit donc être limitée par la réaction inverse, et l'état d'équilibre dépendre de la proportion d’eau contenue -dans le milieu considéré. C'est par conséquent grâce à son action favorable à l'élimination mécanique de l’eau que la lumiere et l'énergie chlorophyllienne, tendant à réduire les pro- portions d’eau dans les systèmes chimiques qui cons- tituent le contenu cellulaire, doivent contribuer à accentuer les phénomènes de déshydratation et, en par- ticulier, ceux qui ont pour effet de transformation des alcools en éthers. Dans le but d’éclaircir ce point, MM. Crarapor et Hégerr! se sont proposé de soumettre la plante à des influences susceptibles d’affecter à la fois et les phéno- mènes chimiques et Îles phénomènes physiologiques , pensant ainsi arriver à saisir les liens qui existent entre les deux ordres de phénomènes. 1 E.CHaragor et A. H£ÉBERrT, 2, 1902, 3 série, t. XX VIT, p. 204 et 914: 1903, t. XXIX, p. 612, 698, 982 et 1239: 3, 1902, t. CXXXIV, p. 181, 1228; 1903, t. CXXXVI, p. 160,-1009, 1678, 1903, t. CXXX VII, p. 799. Le parfum chez la plante. 40 326 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS En particulier, l'arrivée de l'eau par les racines et son départ par les organes chlorophylliens sont en rela- tion avec la composition minérale des milieux au con- tact desquels se trouvent les racines. D'autre part, cette composition est elle-mème en relation avec les échanges gazeux qui accompagnent la formation et l'évolution de la matière végétale. Il en résulte que. en modifiant la nature chimique du milieu ambiant, on devait modi- fier à la fois et la marche des phénomènes chimiques et celle des phénomènes physiologiques, de façon à faire ressortir les liens qui unissent les uns aux autres. Telles sont les considérations qui ont amené les auteurs à soumettre une plante à l'influence de divers sels minéraux, pour observer les variations qu'elle subit au double point de vue que nous venons d'indiquer. MM. Cuarasor et Héserr ont expérimenté sur la _ Menthe poivrée (Mentha piperita L.), qui, nous Favons dit déjà, renferme un alcool terpénique, ses éthers et. la cétone correspondante en proportions assez notables pour permettre de saisir les variations susceptibles de se produire. Leurs recherches ont trait à l'étude de l'in- fluence des sels minéraux (chlorures, sulfates, nitrates, phosphate disodique) : 1° sur la marche générale de la végétation ; 2° sur la composition de la plante aux principaux stades de son développement: 3° sur l'acidité végétale; 4° sur la formation et l’évolution des com- posés terpéniques. Avant d'entreprendre l'exposé des résultats de ces | diverses études, :il importe de faire connaître les condi- tions dans lesquelles ont été effectuées les recherches. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 321 * CONDITIONS DE CULTURE Deux séries d'expériences ont été effectuées. La pre- mière avait pour but de faire entrevoir les liens entre certains phénomènes physiologiques et certains phéno- mènes chimiques, de fournir des indications sur les facteurs devant être spécialement envisagés au cours des expériences plus générales qui ont suivi. C'est de l'ensemble de ces deux séries d'expériences que seront dégagées les conclusions. 1 Série d'expériences. — Dans cette première série 11008 on a examiné séparément les modifications résultant de l'addition au de deux sels: le chlorure de sodium et le nitrate de sodium, l'un défavorable et l'autre favorable à la fonction chlorophyllienne. 2° Série d'expériences. — L'année suivante, on a expérimenté à l'aide d'un plus grand nombre de sels minéraux. Les quantités de sels employées ont été cal- culées sur les bases suivantes : 500 kilogrammes de chacun des sels de sodium par hectare et de quantités équimoléculaires pour les autres sels. Voici la liste des matières ajoutées séparément au sol dans des lots dif- férents : chlorures de sodium , de potassium , d'ammo- | nium ; sulfates de sodium, de potassium, d’ammonium, ferreux. de manganèse ; ; nitrates de sodium . de polas- sum. d'ammonium : phosphate disodique. ME di 7 328 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS INFLUENCE DES SELS MINÉRAUX SUR QUELQUES PHÉNOMÈNES GÉNÉRAUX DE LA VÉGÉTATION Pour étudier la marche générale de la végétation, MM. CHaragor et Hégerr ont déterminé, aux divers stades du développement de la plante : le poids des principaux organes, leur richesse en matière sèche, leur teneur en cendres, en eau et en matière organique. Série d'expériences. Poids des divers organes, matière sèche, cendres, eau, matière organique. — Que la plante soit cultivée norma- lement. au chlorure de sodium ou au nitrate de sodium, il y à au début de la végétation, dans la plante fraîche, prédominance des feuilles et des racines. La tige, siège principal de la circulation de la sève, est à la fois F plus riche en eau et la plus pauvre en cendres et en matière organique. Au moment de la floraison et à la fin de la végétation, les tiges sont prédominantes dans la plante fraîche aussi bien que dans la plante sèche ; la proportion d’eau est alors élevée dans la feuille. Les racines donnent à peu près constamment le plus de cendres. A la fin de la végétation. les différences que présentent à ce point de vue les racines et les inflores- cences sont très faibles. IL'est à signalér que. dans les trois genres de culture expérimentés (culture normale, culture au chlorure de sodium, culture au nitrate de sodium), la teneur centé- ” us 1e VA N 1. PLAN, te Pa el “17 À D OR TOR PR eV PO ERREUR ne RE — : ne TES" y | RS PURES DRE SES | sféllge ZS De z INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 329% simale des tiges en matière minérale ne subit pas de variation sensible pendant la végétation. Si l’on considère {a plante tout entière, ou encore l'ensemble des parties aériennes, on constate qu'il y a surtout enrichissement en matière organique, la propor- tion centésimale de cendres ne subissant que de faibles variations. L'augmentation de la proportion relative de matière organique est, nous allons revenir sur ce point, plus sensible dans les cas de la culture au chlorure de sodium et de la culture au nitrate de sodium que dans celui de la culture normale. Quant à la proportion centésimale d'eau contenue dans la plante entière, elle va en diminuant constammerit, plus encore dans les plantes cultivées soit au chlorure de sodium, soit au mtrate de sodium, que dans celles cultivées normale- ment. Nous allons insister sur ces deux points : augmen- tation de la richesse en matière organique, diminution de la proportion d'humidité, non sans avoir fait remar- quer que les conclusions de l'étude de MM. CHaraBor et Hégerr sur la marche générale de la végétation de la Menthe concordent avec celles que BerrneLor et Axpré! ont tirées antérieurement de leurs recherches sur d'autres plantes. Chez la plante arriwée à un certain degré de dévelop- pement (que cette plante soit cultivée normalement, au chlorure de sodium ou au nitrate de sodium). la propor- lion relative d'eau diminue constamment, tandis que la proportion de matière organique augmente. En outre, les variations sont nettement plus considérables chez les plantes 1 BERTHELOT, 2, 1899, t. II, p. 7 et 372. cr ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS Les cullivées soit au chlorure de sodium, soit au nitrate de sodium, que chez les plantes cultivées normalement. nm? 2° Série d'expériences. a. C'est le 25 mai qu'eut lieu l'addition des sels miné- raux au sol. Matière sèche. cendres, matière organique. — Laissant de côté les faits d'ordre secondaire que les auteurs ont déduits de leurs analyses, nous allons insister sur | l'état d'hydratation des plantes et sur leur richesse en matière organique. Îl ne faut pas perdre de vue, en effet, que le but principal de cette étude réside dans la constatation de la simultanéité des influences exercées | - sur certäins phénomènes chimiques et sur les phé __ nomènes physiologiques, absorption et transpiration, qui règlent la proportion d’eau contenue dans la plante. 4 Aussi allons-nous raisonner sur les augmentations dela É proportion de matière organique et les diminutions de #0 la proportion d’eau subies, du 25 mai au 21 août, ; par les plantes soumises aux divers modes de culture. On a pu. en se basant sur les résultats obtenus, géné- 24 raliser les conclusions formulées plus haut et direque 4 l'addition au sol d'un sel minéral a pour effet d'accélérer la diminution de la proportion d'eau chez la plante. L'effet des sels minéraux est donc analogue à celui d'un : éclairement plus intense, Berrneror! ayant constaté que les plantes poussant au soleil sont moins hydratées que celles poussant à l'ombre. En établissant les moyennes des nombres correspon- 1 BERTHELOT, 3, 1899, t, CXXVIIE, p. 139. =. 1 “ 1 - de INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 331 dant aux sels d’un même acide, MM. CunaraBor et Hégerr sont arrivés à ce résultat que ce sont les nitrates qui favorisent le plus la perte d'eau; viennent ensuite les sulfates, les chlorures, enfin le phosphate disodique. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR SUR LA COMPOSITION ÉLÉMENTAIRE DE LA PLANTE Les recherches dont nous allons exposer les. résultats ont compris deux séries d'expériences : la première avait pour but l'étude de l'influence de deux sels minéraux, le chlorure et le nitrate de sodium, surla variation des matières minérales chez la plante. La seconde série d’expé- riences a permis de déterminer les variations que subit la matière organique, d’une part chez une plante témoin cultivée normalement, d'autre part chez les plantes ayant vécu dans des sols additionnés respectivement de divers sels minéraux. Influence du chlorure de sodium et du nitrate de sodium sur la variation de la matière minérale chez la plante. MM. Cnarasor et HéBerr ont été amenés à conclure de cette étude que la composition minérale de la plante ne parait pas subir de modification sensible du fait de l'addition de chlorure ou de nitrate du sodium au sol. Ce résultat, encore que négatif, n’est pas dénué d'in- térêt : il montre, en effet, que l'influence exércée par le milieu extérieur sur les phénomènes physiologiques qui s’accomplissent chez la plante peut être profonde sans que la composition minérale de celle-ci subisse pour cela des modifications très apparentes. LA 332 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS : Ces conclusions confirment, du reste, celles aux- quelles sont arrivés MM. A. Héserr et G. Trurraur!. En cultivant notamment des Dracæna, soit dans une terre normale sans addition d'engrais, soit dans la même terre avec addition des engrais réclamés par la composition de ces plantes, on a constaté à l'analyse que la composition -centésimale des sujets traités ou témoins était sensiblement identique; l'assimilation n'avait pas été modifiée au point de vue relatif, mais avait considérablement augmenté au point de vue absolu. Influence de la nature du milieu extérieur sur la composition de la matière organique. L'étude de l'influence des douze sels minéraux énu- mérés plus haut a conduit aux résultats que nous allons indiquer : Chez les végétaux arrivés à leur complet développe- ment. les proportions, dans les plantes sèches, de cendres, de malière organique et des éléments qui composent celle-ci: carbone, hydrogène, azote, oxygène, sont très voisines les unes des autres quel que soit le sel ajouté au sol. Enfin, la composition centésimale de la matière organique montre encore bien mieux cette constance des proportions des quatre éléments organiques , mal- gré la diversité des sels ajoutés. La formule de la matière organique (rapportée à un poids moléculaire égal à 100) est assez uniforme : 1 A. Hésert et G. TRuFFAUT, 1898, 3e série, t. XIX, p. 644, et 1903, t. XXIX, p. 1235. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 339 le nombre des atomes de chacun des éléments varie seulement entre les limites : : CHHSANS%O à CHEN O2 pour les organes aériens, et CHSNSOZS. à CHHSSNeSO; pour les racines. "Mais, s'il y a identité de composition élémentaire chez les végétaux cultivés différemment, même avec addition au sol de substances diverses, de très grandes variations se manifestent dans les quantités absolues de matière végétale et de ses éléments. D'une façon générale, l'addition des sels au sol a été favorable, et ces sels ont, presque dans tous les cas, joué le rôle d'engrais ; quelques irrégularités cependant se sont manifestées dans les effets. C’est ainsi que le nitrate d’ammonium, qui exerce habituellement des influences si favorables, a diminué fortement la pro- | duction : peut-être la dose distribuée était-elle trop forte et a-t-elle été nocive pour les plantes ? Quoi qu'il en soit, ces résultats et ceux que nous avons fait con- naître concernant l'influence des sels minéraux sur la formation de l'huile essentielle nous fournissent une conclusion positive. Ils montrent nettement les avan- tages immédiats que l'on pourra tirer, dans la culture et dans l'exploitation des plantes à parfums. de l'étude : méthodique des engrais répondant aux besoins chimiques de chacune de ces plantes. Effectivement, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, M. L. Berre. en s'appuyant sur les résultats obtenus par MM. CHaraBor et HéBerr, à proposé une fumure rationnelle de la Menthe, qui a donné pleine satisfaction. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR Es SUR L ACIDITÉ VÉGÉTALE. a SE A Parmi les conditions suscepBles de favoriser l’ éthé- rification des alcools chez la plante, il y a lieu de com- prendre a priori celles qui sont favorables à la forma- tion des acides. Dans le cas qui nous occupe, les acides combinés avec l'alcool considéré (menthol) sont des acides volatils : acides acétique et valérianique. Fr question à laquelle s'attachera le plus d'intérêt, sera celle relative aux influences exercées sur l'acidité vola- üle de la plante. F Le problème de la formation et de la distribution des acides végétaux a préoccupé un grand nombre de physiologistes et de chimistes, parmi lesquels Berruezor, Frevrteu. M. Axpré, Perrr. Denéram et Moussax, M. Huco ne Vries, M. Augertr, M. Ger- BER, ec. ; plus récemment encore, M. Asrrüc d'une part, MM. Crranasor et Héserr d'autre part, ont aussi étudié cette question. Dans les recherches que nous exposons ici, le but. poursuivi par les auteurs était de connaître notamment l'acidité volatile, pour en déduire le rapport entre les acides volatils éthérifiés et l'acidité volatile totale (acides volatils libres et acides volatils combinés à un alcool). Il convenait, en effet, de fixer le mieux possible les conditions dans lesquelles s'effectuent in vivo les réac- tons chimiques modifiant la composition des huiles essentielles, en particulier l’éthérification des alcools. Pour une appréciation sommaire de la formation des acides, la détermination de l’alcalinité des cendres, qui se aux bases combinées avec les acides orga- niques, peut à la rigueur être suffisante. Nous aurons né à nous occuper : ° De l'influence de la nature du milieu extérieur sur l'acidité volatile de la plante ; 2° De l'influence de la nature du milieu extérieur sur la neutralisation des acides chez la plante, c'est-à-dire sur l’alcalinité des cendres. Acidité volatile. Le dosage des acides volatils a été pratiqué sur les feuilles. Pour obtenir des résultats comparatifs, on à toujours opéré dans les mêmes conditions , en prélevant les feuilles tout le long de la tige principale, depuis le sol jusqu’à l'inflorescence. Les feuilles, pesées immé- diatement, étaient pilées rapidement et placées dans un ballon avec quinze fois leur poids d'eau. On procédait ensuite à la distillation et recueillait un volume d'eau égal aux deux tiers du volume employé : des expé- riences préalables avaient en effet montré que, dans ces conditions, la totalité des acides volatils était obtenue. Il suffisait ensuite de faire un titrage acidimétrique avec 1 , de la potasse 5 normale, en présence de la phta- léime du phénol.et de rapporter les résultats à 100 parties de feuilles. Les expériences étaient faites le même jour, et tous les prélèvements effectués à la même heure. Les nombres obtenus ont montré que, d'une manière générale, l'addition de sels minéraux au sol augmente l'acidité volatile des feuilles fraiches. Mais les difié- rences obsérvées sont dues partiellement aux différences ET | INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 335 E » pires L biy La 336 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS d'hydratation des plantes. Elles sont moins grandes si l'on considère les nombres rapportés aux feuilles sèches, tandis que les chlorures et les sulfates augmentent un peu l'acidité volatile des feuilles sèches, les mitrates paraissent la réduire; quant au phosphate no. il l’augmente sensiblement. En opérant sur l'ensemble des parties aériennes, on a obtenu des nombres plus faibles qu'avec les feuilles. Il en résulte’ que les acides volatils sont particuhère- q P ment abondants chez la feuille. Connaissant et la quantité d'huile essentielle conte- nue dans 100 parties de plante fraiche, et la teneur de cette huile essentielle en éther, on peut calculer facilement le nombre qui mesure la quantité des acides volatils éthérifiés. On a effectué ces diverses déterminations, dont les résultats ont permis d'établir le rapport entre les acides volatils éthérifiés et l'acidité volatile totale. La connaissance, même grossière, de la valeur de ce rapport présente un intérêt tout particulier au point de vue de l'étude des conditions qui règlent l’éthérification des alcools chez la plante. On a constaté que la proportion des acides volatils éthérifiés diffère peu de celle des acides volatils libres. En outre, et c'est là un fait important : Les groupes de sels qui favorisent le plus la diminu- tion de la proportion d'eau chez le végétal, sont précisé- ment ceux pour lesquels le rapport entre les acides volatils éthérifiés et l'acidité volatile totale est le plus élevé. On peut ajouter que ces sels minéraux, à l'exception du phosphate disodique , paraissent favoriser l’éthérifi- cation des acides, ou tout au moins ne l’entravent pas. Ca 7 … ILIEU EXTÉRIEUR 337 INFLUENCE DE LA NATURE DU M Cette conclusion, sur laquelle nous insistons, deviendra plus importante lorsque nous aborderons l'étude évolu- tive comparée de la matière odorante chez les plantes soumises aux divers modes de culture. Alcalinité des cendres. L’alcalinité des cendres dépend de la «quantité des acides combinés avec des bases minérales. Elle permet également de se faire une idée de l’activité de la for- mation des acides dans le végétal considéré. Sa déter- mination a donné quelques résultats qu'il n'est pas sans intérêt de mentionner ici : Au début de la végétation, les cendres sont plus alca- lines provenant des organes aériens que provenant des racines. La plante se développant, l’alcalinité des cendres décroît dans les parties aériennes et croît dans les racines pour y devenir finalement plus forte que dans les organes aériens. Les sels minéraux ont eu pour effet, d’une manière générale, d'augmenter dans les organes aériens la pro- portion des acides combinés aux bases. Dans les racines, les différences n'ont pas été très sensibles. Nous verrons plus loin que les conditions qui. dans les organes aériens, favorisent la saturation des acides, favorisent aussi leur éthérification. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR SUR- L'ÉVOLUTION DES COMPOSÉS TERPÉNIQUES L'étude comparative de l’évolution des composés ter- péniques, d’une part chez les plantes cultivées norma- RS en LC GE TRS: | Ses TE See RER: x ÉVOLUTION DES COMPOSÉS oboranT IST" Rare , se 3 lement. d'autre part chez les plantes ayant vécu Æ des sols additionnés de divers sels minéraux, présen- lait un intérêt tout particulier. Elle devait permettre. en eflet, de discerner quelle est la nature des phéno- mènes chimiques qui sont favorisés ou entravés, en. même temps que sont affectés tels ou tels phénomènes physiologiques. Aussi les observations faites dans cette voie ont-elles mis en lumière les liens étroits qui relient les deux groupes de phénomènes. 3 n 2 Dans cet ordre d'idées, les expériences ont été divi sées en deux séries. Après avoir montré le rôle favo- rable exercé par la fonction chlorophyllienne sur les phénomènes qui président à la formation des éthers, MM. Cuarapor et Héserr ont étudié l'influence de deux sels : l’un, le chlorure de sodium, défavorable à la = fonction chlorophyllienne ; l’autre, le nitrate de sodium, favorable à cette fonction. Ensuite ils ont donné à leurs recherches une extension plus grande en étudiant plu- sieurs groupes de sels minéraux, ceux qui ont été énu- mérés précédemment. . | A A Série d'expériences. L'étude de l'influence du chlorure et du nitrate de sodium a conduit à des résultats très nets. Chez la plante cultivée dans un sol additionné soit de chlorure de sodium, soit de nitrate de sodium, l'éthérification est sensiblement et constamment plus active que chez la plante cultivée normalement, ainsi que l’a montré la valeur du rapport entre le menthol combiné et le men thol total. Tandis que l'addition de be de sodium au sol n’a pas modifié sensiblement la proportion de menthol total, celle-ci s'est trouvée réduite dans l'huile essen- tielle extraite de la plante cultivée au nitrate de sodium. Les deux sels. chlorure de sodium et mitrate de sodium , ont eu pour effet de réduire la proportion de menthone. Il semble donc résulter de ces observations que les causes favorisant l’éthérification du menthol entravent, au contraire, la transformation de cet alcool en menthone. Nous verrons plus loin ce qu'il faut pen- ser de la généralité de ce fait. En résumé, l'addition au sol de chlorure de sodium ou de nitrate de sodium à pour effet d'accentuer l'augmen- lation de la proportion centésimale de matière organique dans la plante, ainsi que la perle relative d'eau. En même temps que ces deux sels exercent séparément sur le végétal celte double influence, ils favorisent l'éthérifi- calion el entravent, au contraire. la transformalion du menthol en menthone. Ces conclusions, ainsi que nous allons le faire res- sortir, permettent de penser que l'énergie chlorophyl- lienne n'est pas le seul facteur susceptible de régler à la fois la marche de l’éthérification et la proportion d'eau contenue dans le végétal. Cette proportion dépend, en effet, non seulement de la quantité d’eau transpirée sous l'influence de la radiation, mais aussi de la quan- tité d'eau absorbée; et il y a lieu de comprendre, entre autres influences favorables à l'éthérification, celles qui ont pour effet d'augmenter l'excès de la pro- portion d'eau vaporisée sur la proportion d'eau absor- bée : cela, en vertu des considérations exposées au début de cette étude. On sait que le chlorure de sodium réduit l'énergie +. Ep 340 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS chlorophyllienne, de sorte que l’on aurait pu s'attendre à ce qu'il gênât l'éthérificauon; mais 1l paraît logique de déduire des résultats de ces recherches que la pré- sence du sel en question a ralenti l'absorption plus encore que la transpiration. C’est d'ailleurs un fait connu que, le sel marin exerçant sur la plante une action nuisible, les végétaux halophytes trouvent le moyen d'arrêter l'absorption de l’eau afin d'empêcher le sel de s’accumuler outre mesure dans les tissus et d'amener la mort. Si donc la transpiration se trouve réduite dans des proportions moindres que l'absorption, on conçoit que la diminution de la quantité d’eau chez la plante ait été accélérée, comme on l’a constaté. Le fait de cette accélération doit être dès à présent mis en parallèle avec celui de l’éthérification plus active. Le nitrate de sodium exerce sur la° plante une influence favorable à la fonction chlorophyllienne et, partant, à la transpiration : soit alors que l’absorp- tion se trouve réduite, soit qu'elle ne subisse aucune modification, soit enfin qu'elle n’éprouve qu’un accrois- sement moindre que la transpiration, on constate que l’appauvrissement de la plante en eau sera favo- risé, en même temps, d’ailleurs, que l’éthérification. Devait-on, après ces seules expériences, ériger en doctrine que toute influence capable d'accélérer la diminution de la proportion d’eau chez la plante serait capable en même temps de favoriser la formation des éthers? Rien n'y autorisait encore, et l’on pouvait, au contraire, soupçonner l'existence d’autres facteurs modi- fiant la marche du phénomène, l’éthérification dépen- 1 GRiFFoN, 8e série, t. X, p. 1. INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 341 dant, par exemple, de l'acidité du milieu et, par con- séquent, des conditions relatives à la production ou à la neutralisation des acides. C’est précisément en vue d'établir la généralité des conclusions qui viennent d'être formulées, et d'en pré- ciser le sens, que fut entreprise la série de recherches dont nous allons indiquer les résultats. 2° Série d expériences. Nous rappelons que ces expériences ont porté sur les sels minéraux suivants : chlorures de sodium, de potas- sium, d'ammonium ; sulfates de sodium, de potassium, d'ammonium, de fer, de manganèse ; : nitrates de sodium, de potassium, d'ammonium ; phosphate diso- dique. On se souvient que, comme dans la précédente série d'expériences, le chlorure de sodium et le mitrate de sodium ont [accéléré la diminution de la proportion d'eau chez la plante. Le chlorure de sodium n'a pas modifié d'une façon très sensible la proportion de men- thol total, tandis que le nitrate de sodium l'a réduite; la proportion du menthone a été diminuée chez les plantes soumises à l'influence de ces sels. En ce qui concerne l'éthérification du menthol. phénomène dont l'activité menthol combiné _ menthol total l'influence du chlorure de sodium n'a pas été très sen- sible, mais elle s'est manifestée dans le même sens qu'au cours des expériences précédentes ; celle du nitrate de sodium a été, elle aussi, favorable, le rapport du menthol combiné au menthol total s’est en effet élevé - est mesurée par la valeur du rapport ; ÉVOLUTION DES COMPOSÉS D a: S-au lieu de pour la culture normale. En : “ présence des résultats nes significatifs fournis par Ja Ce ET > x Da 1 70 première série d'expériences et de ceux . moins nets dans le cas du chlorure de sodium, mais très concluants dans le cas du nitrate de sodium, obtenus au cours de la seconde série d'expériences, on peut considérer les conclusions précédentes des auteurs comme fondées dans les deux cas envisagés et aborder l'examen de leur généralité. Nous avons vu que les sels minéraux ajoutés au sol ont pour effet d'accélérer, d'une façon plus ou moins sensible, la diminution de la proportion d'eau chez la. plante. Nous avons maintenant à ajouter que, d'une manière générale, ts favorisent l'éthér ificalion de men- thol. ÿ Ces deux phénomènes, perte d'eau et ER Oe du menthol, paraissent donc ne pas être dus à des » causes indépendantes. Poussons plus loin leur étude comparative. Les nombres qui en mesurent l’activité n’accusent cerles pas des variations proportionnelles. Mais, hâtons-nous de le dire, cela ne pouvait être. Pour que les variations que subissent la perte d'eau d'une part, le rapport du menthol combiné au men- thol total d'autre part, fussent proportionnelles, il aurait fallu que les pieds sur lesquels on a dosé l’eau fussent rigoureusement moyens: il aurait fallu en outre que le menthol se fût trouvé, dans tous les cas, en présence soit d’un seul et même acide en proportion constante, soit d'un mélange d'acides ayant la même composition. Or il n’en est rien. Dans la Menthe pe vrée, le menthol se combine partiellement avec l'acide coms TS L æ = = “+ ; DE INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU EXTÉRIEUR 343 4 * _ acétique, partiellement avec l'acide valérianique. Ce __ dernier acide éthérifie le menthol plus difficilement que le premier, de sorte que les circonstances qui en favo- risent la formation au détriment de l'acide acétique tendront à entraver l'éthérification. Il était nécessaire de faire ces remarques avant de pouvoir mettre en évidence le rôle des influences capables de réduire la proportion d’eau chez la plante, en ce qui concerne les phénomènes chimiques de déshy- dratation qui président à la formation des éthers. Elles ont montré que les conclusions devaient être dégagées des résultats considérés, non pas chacun en particulier, mais dans leur ensemble. Ces résultats ont été réu- nis en plusieurs groupes selon l'importance des pertes d’eau qui ont été subies depuis le jour de l'addition des sels minéraux (25 mai) jusqu'à la fin de la floraison (21 août), et l’on a pu voir nettement, en comparant les moyennes des nombres correspondant à ces divers groupes, qu'il existait une relation entre l'intensité du phénomène de l'éthérification et la diminution de la pro- portion d'eau chez la plante. En d’autres termes, les conditions qui réduisent l'hydratation du végétal, soit en entravant l'absorption de l’eau par les racines, soit en activant l'évaporation par les feuilles, se montrent favorables à l'éthérification des alcools. L'équation : Alcool Acide — Éther 1 Eau LA montre que l'éthérification, si le phénomène suit chez la plante les lois de l'équilibre chimique, doit être d'autant plus active que la proportion d’eau est moindre et que l'acidité du milieu est plus grande. Les diffé- Je = Lt ” 3 CNE ed à | MA BNP jS — / 40e cé | & TS AE NE TE EN SR PE 34% ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS rences observées en ce qui concerne la valeur du rap- menthol combiné sa menthol total mènes qui règlent la proportion d’eau chez la plante, ou bien s’expliquent-elles par des différences d’acidité? Les faits exposés plus haut au sujet de l'acidité volatile permettent de répondre à cette question. On a vu, en effet, que les groupes de sels qui favorisent le plus la diminution de la proportion d’eau chez la plante sont aussi ceux pour lesquels le rapport des acides volatils éthérifiés à l’acidité volatile totale est le plus élevé. Il en résulte que, à un état d'hydratation moindre correspond non seulement une éthérification plus active de l'alcool, mais encore une éthérification plus active de l'acide. C'est donc bien des phénomènes, absorption et transpiration, susceptibles de régler les proportions d’eau contenues chez la plante, qu'il y a lieu de faire dépendre le phénomène de l’éthérification des alcools. Cela montre, en particulier, que c'est en aclwant la transpiralion que la fonction chlorophylhenne ou, d'une manière plus générale, la radiation lumineuse favorise l'éthérification. Tels sont les résultats relatifs à la transformation d’un alcool terpénique en ses éthers dans l'organisme végétal. La formation de la menthone par oxydation du menthol, phénomène qui a pour siège principal les organes chez lesquels l'oxygène est fixé le plus énergi- quement, subit des variations moins régulières. Toute- fois, 1l semble que les influences capables de favoriser l’'éthérification tendent. au contraire, à entraver la sont-elles dues aux phéno- transformation de l'alcool en son produit d’oxydation immédiat, qui est la menthone dans le cas examiné ici. FRE à Tu PR RS PRO RS M PET NS D ET DR Ve : ” CONCLUSIONS 345 Conclusions. Il importe, pour terminer ce chapitre, de mettre en relief les grandes lignes du sujet qui en a formé la seconde partie et de formuler les conclusions générales qui peuvent se déduire des études relatives au mécanisme de l’évolution des composés terpéniques. On a vérifié tout d’abord que l'éthérification chez les plantes s'effectue par l'action directe des acides sur les alcools préalablement formés, el que ce phénomène est favorisé par un agent particulier jouant le rôle de déshy- dratant. De semblables transformations, étant données les notions introduites dans la science durant ces der- nières années, paraissent dues à l'intervention d'une diastase à action réversible. Les phénomènes de déshydratation étant caractéris- tiques des milieux assimilateurs, 11 y avait lieu d’étu- dier l’éthérification an vivo dans ses relations avec la fonction chlorophyllienne. Des expériences nombreuses effectuées dans ce but ont montré que les influences capables de modifier les plantes de façon à les adapter à une fonction chlorophyllienne plus intense favorisent en même temps l'éthérification des alcools terpéniques. Ces résultats devaient conduire à rechercher à l’aide de quel mécanisme la fonction chlorophyllienne peut exagérer l'éthérification. La plante renfermant, en même temps que des éthers composés, un mélange d'alcool libre, d'acide et d’eau, 1l y avait lieu de se demander si les phénomènes d’éthérification ne sont pas, dans le L4 végétal, régis par les lois de la réversibilité, auquel cas 346 ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS — le rôle de la fonction chlorophyllienne dans le phéno- mène de formation des éthers s’expliquerait par l'effet de cette fonction favorable à l'élimination mécanique de l’eau. L'arrivée de l’eau par les racines et son départ par les organes verts sont en relation avec la composi- üon minérale des milieux au contact desquels vivent les racines. En modifiant cette composition, on devait donc exercer une influence sur l’état d’hydratation de la plante et constater que l'addition au sol d'un sel minéral a pour effet, d'une part, de diminuer cet état d'hydratation, d'autre part de favoriser à la fois l'éthé- rificalion des acides et celle des alcools. C'est donc en se montrant favorable à l'élimination mécanique de l’eau que la fonction chlorophyllienne active l'éthérification. Mais il n’est pas nécessaire que : la transpiration devienne plus intense pour que la. formation des éthers se trouve accélérée ; elle peut l'être également si l'absorption de l’eau par les racines se trouve réduite. C'est ce qui a lieu lorsqu'on soumet la plante à l'influence du chlorure de sodium. qui réduit l'absorption sans modifier sensiblement la transpiration, : ainsi que l’a montré encore M. Ricôme!, à la suite des travaux de MM. CnaraBor et HéBerr. Ainsi la fonction chlorophyllienne tend à acquérir une signification nouvelle : non seulement elle assure la fixation, par les tissus végétaux, du gaz carbonique; non seulement elle réalise, en favorisant la transpi- ration, la circulation des liquides qui apportent et dis- tribuent les principes nécessaires à la nutrition miné- 1 Ricôme, 1903, t. CXXX VIE, p. 141. è _rale de A plante. mais encore elle une 4 le | + “A _ carbone assimilé, les condensations permettant le pas- sage d’une molécule simple à une de ces innombrables molécules complexes dont l'étude exerce. depuis plus x d un siècle, la sagacité des chimistes. "A r À _ > VAS CHEN) AT CHAPITRE VI RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES Les travaux exposés dans les pages qui, précèdent ont fait connaître les conditions de formation des composés odorants; ils ont solutionné les problèmes de la distribution et de la circulation de ces subs- tances, mis en lumière les transformations chimiques. qu'elles subissent au fur et à mesure de la végétation, ainsi que les circonstances physiologiques qui prési- dent à ces métamorphoses. Pour compléter l'étude que nous avons entreprise, nous aurons à nous occuper encore du rôle physiologique des matières odorantes. Tout d’abord, il est évident que ces produits tiennent une place importante dans la nutrition du végétal ; cela ressort de leur fréquence et de leur abondance chez des individus appartenant aux familles les plus variées. | | On peut dire que ces matières sont regardées, dans . tous les Traités de Physiologie végétale, comme des déchets dont la plante ne saurait faire aucun emploi. Lorsqu'on recherche les raisons qui ont pu provoquer cette conclusion, on n'en trouve aucune. ,, D'une manière tout à fait générale, nous pensons qu'il faut se garder contre toute tendance trop marquée 349 RÔLES ACCESSOIRES DES COMPOSÉS ODORANTS à considérer la plante comme une usine dans laquelle il serait fait un gaspillage des sous-produits. Nous pensons que les réactions sont suffisamment variées chez le végétal et son matériel assez perfectionné pour qu'il soit tiré parti, au profit des fonctions qui s'y accomplissent, de cette infinité de substances s’élabo- rant dans l'organisme. Les hydrates de carbone, les matières albuminoïdes, les corps gras, dont la signifi- cation à été jusqu'ici particulièrement bien définie, occupent une place si prépondérante dans l’économie végétale, que l'attention s’est détournée à leur profit des matières qui les accompagnent. Mais un grand nombre de celles-ci peuvent, concurremment avec les importants matériaux que nous venons d’énumérer, _ participer à l’accomplissement des grands actes de la vie. Avant de nous occuper de ces questions, il est néces- saire que nous disions un mot du rôle accessoire que certains auteurs ont prêté aux parfums dans cer- taines circonstances, rôle qui serait complètement indépendant de la place que tiennent ces substances dans le circulus de la matière dans le végétal. Rôles accessoires des composés odorants. Quelques auteurs ont voulu voir, dans les essences odorantes, des moyens de défense dont les végétaux disposent contre leurs ennemis du règne animal. Nous devons reconnaitre que cette conception évoque autant de poésie que le sujet qu'elle concerne. Malheureuse- ment il ne semble pas qu'elle mérite autre chose qu’une mention. C'est ainsi, par exemple, que, d’après Kar- rexBACH, les feuilles de Thymus EU Pre L. sont man- Le parfum chez la plante. 10° 2 dd à Sat 350 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES gées par deux espèces de Coléopières, les chenilles de vingt-cinq papillons, les larves d'une mouche (Trypeta serpylli). un puceron (Aphys serpylh) et une mite (CGalycophthora serpyll). Six de ces espèces d’ani- maux ne s'attaquent qu'au Thym. On a fait observer, il est vrai, que les essences ne serviraient qu à éloigner les animaux ommnivores. Chez les arbres résineux, le contenu des canaux sécré- teurs joue un autre rôle, celui de cicatriser des bles- sures en formant un bouchon imperméable à Pair. Se plaçant sur un terrain tout à fait différent, Tynpazz a assigné aux matières odorantes, surtout à celles qui se trouvent sécrétées vers la surface des organes foliaires, un rôle dans la régulation de la transpiration. Lorsqu'une couche d'air est mélangée avec des vapeurs d'huiles essentielles, elle devient moins perméable aux rayons calorifiques. Ainsi une plante parfumée se trou- verait protégée. le jour, contre une transpiration trop active, et, la nuit, contre un trop grand refroiïdis- sement. D'ailleurs, lorsque les appareils de sécrétion de la feuille sont très actifs, la sécrétion produisant sur cet organe un véritable laquage, cet enduit peut dans une assez large mesure réduire l’acuvité de la transpira= tion!. Laissant maintenant de côté l'exposé des documents imparfaits que nous possédons sur cet ordre de ques-_ tions, nous allons nous efforcer de rechercher quelle peut être la place physiologique des constituants des parfums dans la nutrition de l'être végétal. 1 Vorxexs, 1890, t. VEHI. EN DRE Mn tonr M TAD ee der PRET AN ONE OMR NE RE 04 E CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 354 à Rôle des produits odorants dans la nutrition du végétal. Nous avons indiqué que, à l'approche de la florai- son, la plante accumule des produits odorants dans ses parties vertes. Puis, lorsque surviennent les fleurs, l'appareil chlorophyllien se vide partiellement dans celles-ci. Le travail de la fécondation s’accomplissant, la fleur consomme une quantité importante de matière odorante. En d’autres termes, arrivés à ce point de notre exposé, nous savons qu'avec le phénomène de la fécondation coïncide une importante consommation d'essence, et que tout semble avoir concouru à l'appro- visionnement de la fleur en vue de cette dépense, Mais nous ne pouvons pas encore affirmer que la consom- mation en question soit imputable au travail de la fécondation. L’exposé qui va suivre éclaircira ce point. Consommation de produits odorants chez la plante étiolée. Pour rechercher si la matière odorante est suscep- üble d'utilisation chez la plante, MM. Cnaragor et. Héserr ont effectué deux séries d'expériences. Par la première, ils ont pu arriver à cette conviction que la plante cultivée en pleine lumière renferme plus d’es- sence que la plante étiolée. Ce résultat acquis, ils ont étudié les variations qui se produisent chez le végétal à partir du moment où il a été privé de a lumière. S d ae CITE ee 352 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES I. — INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LA TENEUR DE LA PLANTE EN ESSENCE J Ainsi que nous venons de le dire, MM. CxaraABor et Héperr ‘ ont recherché tout d’abord quelle est, de deux plantes. l’une cultivée à l'ombre, l’autre maintenue en pleine lumière, celle qui renferme le plus d'essence. Ils’ ont opéré sur la Menthe poivrée. Une plantation avait été faite au début de mars. Le 10 mai, une certaine surface de terrain fut protégée complètement contre les rayons solaires. Une partie seulement des pieds privés de lumière résista; mais la floraison ne se produisit pas. D'ailleurs, la plante ne se développa que très médiocrement. Le 6 août, les plantes témoins et les plantes étiolées furent soumises à la disullation. La plante ayant poussé à l'ombre renfermait une proportion d’eau notablement plus grande que la plante venue en pleine lumière, observation identique à celle que BerrHELorT avait exposée au sujet d’autres plantes. Les plantes cultivées à l'ombre ne portant pas d'in- florescence, MM. Cnararor et Héserr ont voulu comparer leur essence à celle des parties corres- pondantes des plantes témoins. Ils ont donc distillé séparément les organes verts (feuilles et tiges)et les inflo- rescences de ces plantes, en ayant som, dans tous les cas, d'extraire la partie d'huile essentielle restée en solution dans les eaux distillées. f 1 CHarasorT et HÉBERT, 2, 1904, 3e série, t. XXXI, p. 405; 3, 1904, t. CXXX VIII, p. 380. P 2 @ CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 353 Re À l’état frais, un pied pesait, en ne tenant compte que des parties aériennes | PLANTES TÉMOINS PLANTES ÉTIOLÉES ÿ ES CC À Parties vertes. Inflorescences. Parties aériennes. Parties aériennes. 31 gr. 7 16 gr. 5 48 gr: 2 8 gr 7 L'extraction des essences a donné les résultats sui- vanis : è ESSENCES DANS LES PLANTES 1 4 < TÉMOINS ÉTIOLÉES CR ne 2 Ds Parties mL en, = Inflores- Parties aériennes É et feuilles) cences. aériennes. (tiges | : et feuilles). < Essence p. 100 fraiche.| 0,1833 0,4482 fr 0,0726 de plante sèche. .| 0,629 1,815 » 0,320 Poids d'essence corres- pondant à 1 pied . . .| 58 mgr. | 74 mgr. | 432 mgr. | 6 mgr. … Donc, l'obscurité réduit considérablement, à la fois, la proportion centésimale et le poids absolu d'essence contenus dans la plante. Mais cela ne nous indique pas s'il y a eu seulement ralentissement de la formation de l'essence du fait de la suppression de la lumière, ou bien si cette suppression a entraîné une consommation d'huile essentielle. Avant d'aborder l'étude de cette question, nous indiquerons encore que l'huile essen- tielle extraite des plantes cultivées à l'ombre renfermait | 17,3 °/, d'éther du menthol, au lieu de 18,1 °/,, pro- - portion déther contenue dans l'essence des parties vertes des plantes ayant vécu à la lumière. De SUR MON UP Ent PVO ES SU EEE > = +4 354 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES 2, —— VARIATIONS DES PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE PRIVÉE DE LUMIÈRE Pour trancher la question de savoir si la suppression de la lumière a seulement pour effet de ralentir la for- mation de l'essence où bien d'entraîner sa consomma- tion, 1l fallait observer les variations subies chez le végé- tal à partir du moment où il est privé de lumière. MM. Cuarapor et Hégertr! ont, dans ce but, effectué sur le Basilic (Ocimum Basilicum L.) les recherches dont nous allons indiquer les grandes lignes. Un peu avant l'époque de la floraison, au début de juillet, les plantes ont été divisées en deux lots : le pre- mier renfermant les végétaux témoins maintenus à la lumière; le second, des pieds de Basihc abrités contre la lumière solaire jusqu'au moment de læ floraison complète des sujets témoins, c'est-à-dire jusqu'aux der- niers jours d'août. | Au début de juillet, le jour même où l'expérience commençait. la plante fut analysée. et un lot fut sou- mis à la distillation, de façon à déterminer le poids et la composition de l'essence renfermée dans chaque pied. Puis, la même opération fut répétée vers la fin août, d'une part avec le lot de plantes témoims, d'autre part avec les pieds de Basilic étiolés. Ces dermiers, exempts de fleurs. portaient des feuilles d’un vert clair à pétioles allongés. Tandis que chez la plante témoin Finflorescence est 1 E. CHaraBor et A. HÉBERT, 2, 1905, 3e série, t. XXXIIE p. 580; 3, 1905, t. CXL, p. 455. 11 SEÈ SUR ENEEESES CONSOMMATION: DE ‘PRODHITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 355. . prépondérante, chez la plante étiolée il y a prédomi- nance de la feuille, comme chez le sujet normal à un stade antérieur. On constate, en outre, que l’augmen- tation de poids de la plante étiolée est très faible, et encore porte-t-elle surtout sur l'humidité. L’extraction des essences a été effectuée par distilla- tion avec la vapeur et épuisement, au moyen de l'éther de pétrole, des eaux recueillies. Debut Fin aout de juillet] <<. 22 LL MTS 4 e PLANTES PLANTES TÉMOINS ARRETE Parties | nn en) aériennes Parties formées Ensemble | aériennes de tiges Tiges Inflores- des formées et de et feuilles. | cences. parties de tiges feuilles. | aériennes. et de : feuilles. RER OO Met HS RU CE CSN RE RSR Essence ; p. 100 \ fraiche .| 0,0704 | 0,0202 | 0,0629 | 0,0420 | 0,0157 de sèche . .| 0,4929 0,0976 0.353786 0,2127 0,2181 plante Poids d'essence cor- respondant à un pied: . . . . . .| 20 mgr. | 52 mer. [168 mgr.|220 mgr.|{2mgr.5 Ce tableau montre : 1° qu'i/ y a eu, à la lumière , production de 220 — 20 — 200 mgr. d'essence par pied" ; 9° qu'il y a eu, à l'obscurité, consommation de 20 — 12,9 — 7"5",9 de composés odorants par pied, et cela malgré que le 1 La racine de Basilic ne renferme pas d'huile essentielle, de sorte que l'essence contenue dans un pee se Éd à RE con- tenue dans les parties aériennes. _ - : 2 356 - RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES | poids de la plante ait subi une augmentation. Les. nombres, qui paraissent faibles parce qu'ils sont rap- . portés à un pied, ont pu être cependant déterminés avec précision. car les auteurs ont opéré à la fois sur un grand nombre de pieds. On va voir maintenant quels sont les principes cons- ütutifs de l'huile essentielle que la plante consomme de préférence lorsque, privée de la lumière solaire, elle assimile plus péniblement le gaz carbonique de l'air. Nous rappelons que l'essence de Basilic de Grasse renferme du linalol gauche, de l’eucalyptol (cinéol) et de l’estragol. La répartition des principaux constituants dans les diverses plantes analysées a été la suivante : Fin août SR Début de juillet A L PLANTES TÉMOINS PLANTES ÉTIOLÉES Poids Poids des principes LT M des odorants contenus dans : principes |." 12 PRES dre dorants ka PRE principes dans les tiges les odorants un pied. et inflores- un contenus feuilles cences pied. rs d’un pied. | d'un pied. - np d'un pie Pr es, Estragol. , . 10 mgr. | 38 mgr. | 89 mgr. [427 mgr.| 9 mgr. 3 Composés terpéni- AUS? VERT AIITS 14 » 79 .-» 92- KIS3 502 On voit donc que, du début de juillet à la fin août - (époque de la floraison complète): 1° lorsque la plante pousse à la lumière, le poids d’estragol augmente de … | | NÉ FC a e— LS. ï NE Lg RE + . CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 357 LEE SR EN re : EE D M me Ke) CNE 4 Û E à Fa L : | 4 Y * 28 mgr. dans les parties vertes de chaque pied et de 117 mgr. dans un pied entier ; le poids de composés terpéniques croit en même temps de 4 mger. dans les organes chlorophylliens d'un pied et de 83 mer. dans le végétal entier; 2° au contraire, à l'obscurité, il y a consommation d'estragol et de composés terpéniques, et ce sont surtout ces derniers qui disparaissent : le poids d’estragol par pied diminue de o mgr., 7 seu- lement, celui de composés terpéniques de 6 mgr., 8, c'est-à-dire des deux tiers de sa valeur primitive. En résumé, 1l ressort de ces observations que, à l'abri de la lumière, la plante est susceptible de con- sommer l'huile essentielle qu'elle renferme et notam- ment les composés terpéniques: Autrement dit, lorsque le végétal, placé dans l'obscurité, n'assimile plus que faiblement le gaz carbonique de l'air, la matière odo- rante est détruite, soit pour participer à la formation de nouveaux tissus, soit pour fournir une fraction de l'énergie dont la plante se trouve privée en l'absence de lumière. Ainsi, les produits odorants contribuent au travail chimique de la vie végétale. Quël est le sens de cette contribution? C'est ce que nous allons essayer de mon- trer. Consommation de produits odorants due à l’accomplissement des jfonctions de la îleur. MM. Cnaragor et HéBERT ont examiné tout d'abord, au point de vue de l'accumulation de l'huile essentielle dans les organes verts de la plante, l'influence de la 358 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES bi formation des inflorescences. Ils ont ensuite étudié ke résultats de l’accomplissement des fonctions de la fleur en ce qui concerne l'huile essentielle. #4 EI. —— EFFETS DE LA FORMATION DES INFLORESCENCES Un lot de terrain planté de Menthe poivrée au mois de mars a été divisé en deux parties : l’une réservée à des sujets devant servir de témoins, l’autre renfermant des plantes auxquelles les auteurs! ont enlevé les inflo- rescences au fur et à mesure de leur formation, opéra- tion qu'il a été nécessaire de renouveler tous les jours. au moment de la floraison. On a distillé séparément : 1° les plantes dont les inflorescences avaient été constamment supprimées; 2° les plantes témoins en ayant soin d'en retirer les inflorescences, mais seulement au moment de l'expé- rience. Les inflorescences ont commencé de se former le 20 juillet. C’est donc à cette date qu'a été faite la première opération. Au début du mois d'août, on a fait une prise d'échantillons à la fois dans le lot affecté aux plantes témoins et dans celui réservé aux plantes dont les inflorescences avaient été écartées au fur et à mesure de leur formation. MM. Cuarasor et HéBerr ont constaté que la plante systématiquement privée de ses inflorescences demeure un peu plus hydratée que la plante témoin : la diffé- rence provient de ce que la tige de la première ren- ferme une +plus grande proportion d’eau que celle de 1 E. Cnaranor et A. Héserr, 2,1904, 3e série, t. XXXI, p. 402? 3, 1904, t. CXXX VIII, p. 380. ) - la seconde; c'est l'inverse qui a lieu pour la feuille. L'élimination des inflorescences a aussi pour eflet de favoriser l'accroissement de la tige par rapport aux autres organes, résultat conforme à celui observé par Berraezor! avec d'autres plantes. Ces faits étant signalés, nous allons exposer ceux qui présentent le plus d'intérêt en ce qui concerne le problème à l'étude. Les auteurs ont extrait, le 6 août, l'huile essentielle : 1° des plantes témoins dont ils ont séparé les inflorescences au moment de l'expérience ; 2° des inflorescences de ces plantes témoins ; 3° des plantes dont les inflorescences avaient été écartées régulièrement dès leur formation. Voici les résultats obtenus : | PLANTES TÉMOINS | Plantes systématique- PR ER ment privées Parties de leurs vertes " inflorescences (tiges et Inflorescences. (tiges feuiiles). et feuilles ). EST CAR RER Ph Eee et ee MOSS PRE 2e RSA à Essence p. 100 fraîche . .| 0,1833 0,4482 0,1997 de plante seche.) 11 "0,629 1,815 0,705 Poids d'essence correspon- dant à un pied. : ::.-..:| 58 mgr. 74 mgr. 64 mgr. Nous voyons donc que les parties vertes des plantes témoins renfer ment à la fois une propor lion d'essence : moindre et un poids absolu d'essence plus faible que les parties correspondantes de la plante dont on a écarté les inflorescences au fur et à mesure de leur formation. En d’autres termes, la suppression des inflorescences ! BERTHELOT, 2, t. Il, p. 44, DA ve ra LÉ ES PS onde DT Bén à NAME 1e 2 % # NET EN RINENTS S VAL”, « L N 2] La à fe F1 * : 7 r L LC” … EN 360 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES 0 a D ES Pr DORANTES entraîne une accumulation de composés terpéniques dans les organes chlorophylliens. Cette accumulation est-elle due à un arrêt dans la circulation, ou bien à l’exagération du développement des organes produisant le plus d'essence? En nous reportant à ce que nous avons dit plus haut au sujet de l’exagération du déve- loppement des tiges par rapport aux feuilles et en tenant compte de ce fait que la feuille renferme beaucoup plus d'essence que la tige, nous voyons que l’on ne peut attribuer au développement excessif de tel ou tel organe l'accroissement que subit la quantité d'essence contenue dans la plante privée d'inflorescences. Un semblable accroissement est donc dû à ce fait que l'essence, ne pouvant plus s'écouler dans les inflores- cences, demeure dans les parties vertes où elle a pris naissance. Autrement dit. l'inflorescence reçoit tout d'abord les composés odorants que lui fournit l'appareil chlorophyllien. Des recherches exposées plus haut avaient conduit à la même conclusion. Il y avait lieu d'étudier, connaissant l'influence de la formation des inflorescences, les résultats de l’ac- complissement des fonctions de la fleur. 2. —— EFFETS DE L'ACCOMPLISSEMENT DES A FONCTIONS DE LA FLEUR Les recherches dont nous venons de résumer les résultats et les déductions avaient pour but de montrer, au point de vue de l'accumulation de l'huile essentielle dans les organes verts de la plante, l'influence de la formation des inflorescences. Pour cela on a supprimé les sommités florifères, au fur et à mesure de leur for- : à by mation et comparé, avant la fin de la végétation, aux plantes témoins les plantes soumises à cette opération. Ensuite, MM. CHarasor et Hégerr! ont voulu con- naître non plus l'influence de la formation des inflores- cences, mais bien les résultats de l’accomplissement des fonctions de la fleur en ce qui concerne les produits odorants. Il leur a suffi d'enlever. jusqu'à la fin de la végétation, les inflorescences formées au lieu d'arrêter l'expérience à l'époque de la floraison. Une plantation de Basilic à été divisée en deux lots, dont l’un renfermait les plantes témoins et l’autre des plantes qui, dès le début de la floraison, c’est-à-dire à partir du 4 juillet, furent journellement débarrassées de leurs inflorescences naissantes. Tandis que dans les recherches précédentes effectuées avec la Menthe poivrée les inflorescences furent sim- plement écartées, on prit soin, dans les expériences que nous décrivons, de peser tous les jours les inflo- rescences enlevées et de les épuiser au moyen de l’éther de pétrole, de façon à pouvoir déterminer la quantité totale d'essence produite par les végétaux soumis à l'étude, ainsi que sa composition. On fit une première coupe le 4 juillet, alors que les premières inflorescences allaient apparaître, de façon à fixer l’état de développement de la plante, sa richesse en essence et la composition chimique de celle-ci au début des expériences. Le 15 septembre, après l’ac- complissement des fonctions de la fleur, on fit une coupe de plantes témoins, et l’on distilla leurs parties 1 CHARABOT et HÉBERT, 2, 1905, 3e série, t. XXXII, p.1191 3,1905, t. CXLI, p: 772, Le parfum chez la plante. 11 CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 364 ÿ s mit 7,12, FR 2 Ve FAT 362 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES vertes : les inflorescences furent épuisées au moyen de l’éther de pétrole, et le résidu de l’évaporation du dis- solvant fut soumis à la distillation avec la vapeur d’eau. Les plantes systématiquement débarrassées de leurs inflorescences furent distillées le même jour, tandis que le produit total de l'épuisement des inflorescences . écartées fut, lui aussi, distillé avec la vapeur. On remar- quera que, dans un cas comme dans l’autre, les mêmes organes furent soumis à des traitements identiques. De plus. l'extraction des huiles essentielles fut effec- tuée en ayant soin de toujours épuiser les eaux de distillation, de facon à obtenir la totalité de la matiere odorante. La suppression des influences eut pour effet un accroissement considérable de la tige. Voici les résultats du dosage des essences : 4 juillet 15 septembre D CC CN NN. é . PLANTES a “in Ale C SYSTÉMATIQUEMENT : ist PLANTES TÉMOINS MON is + formées DE LEURS INFLORESCENCES Le nr nn ig iges nse feuilles. Inflo- Inflo- 2 feuilles. - | ESCENCES- PA 2 teuilles. sg ir à PP Ù Essence p. 100 Ÿ fraîche.| 0,0704 | 0,6341 | 0,0211 | 0,0274 | 0,0270 | 0,0639 | — de sèche .|0,4923 | 01543 | 0,1034 | 0,1274 | 0,1416 | — LES matière | 4 Poids d'essence FSU 3 correspondant A à un pied. . .|20 mer. [103 mgr.| 69 mgr. 172 mgr.|177 mgr.135 myr.1/312 mgr. 1 Poids d'essence contenu dans les inflorescences enlevées correspondant à un pied. 8 DRE REV ETTS PT, _ ARS ï e-. N CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 363 Rappelons tout d’abord que la racine de Basilic ne renferme pas d'huile essentielle, de sorte que le poids d'essence contenu dans les parties aériennes d’un pied est, en réalité, le poids contenu dans un pied entier. Les nombres ci-dessus montrent que, par le fait de la suppression des inflorescences, le poids d'essence pro- duit par chaque pied s'est trouvé presque doublé. Les vieilles inflorescences qui ont accompli leurs fonctions” essentielles ont conservé moins de matière odorante que n'en ont emporté les inflorescences écarlées au fur et à . mesure de leur apparition. Le poids absolu d'essence qui demeure dans les parties vertes de chaque pied se trouve accrä. Toutelois, ce dermer accroissement n'est pas en proportion du développement des organes verts. Cela provient de ce que, tandis que chez les plantes témoins, une fois achevée la formation des graines, une certaine quantité d'essence retourne dans l'appareil chlorophyl- lien, ce retour n'a pu se produire chez les plantes sys- tématiquement privées de leurs inflorescences. Voyons maintenant quelle est la plante qui, pour un même poids de matière végétale formée, a conservé le plus d'essence : Plantes systémati- Plantes quement privées témoins. de leurs inflorescences. Essence conservée par l’en- ( fraîche . 0.0274 0,0373 ble d nes p. 1 ; np NS ee ane UT ESS RE 0,17 de matière Est-ce uniquement par suite du développement plus considérable de la plante privée d'inflorescences que le poids des produits odorants se trouve augmenté ? Les TR ae PA CR US ROUE t dr) 364 nombres donnés en dernier lieu permettent de conclure que cet accroissement tient aussi à une autre cause, puisque, pour un même poids de matière végétale for- mée, on voit subsister, chez la plante systématique- ment privée de ses inflorescences, une quantité d'essence sensiblement plus grande. Et cette cause réside dans le fait que, chez les inflorescences restées sur pied, il y a eu, lors de la fécondation et de la formation des graines, consommation d'une certaine quantité d'essence. Celle consommalion avait été constatée dans l'un des précé- dents chapitres. Les résultats que nous venons d'expo- ser démontrent qu'elle est due au fonctionnement de la fleur. Ces observations sur les conséquences de l’accom- plissement des fonctions de la fleur présentent un inté- rêt positif qui ressort des chiffres suivants. La suppres- sion des inflorescences à pour effet : 1° une augmen- tation du poids de la plante, augmentation qui atteint 39 °/, du poids normal; 2° un accroissement du poids de l'essence qui s'élève à 82 °/, de la production nor- male. C'est le travail de la fécondation qui, chez la plante témoin, entraîne la consommation de matière correspondant à cet accroissement. Des conclusions analogues découlent d'observations faites sur la Menthe poivrée dite « basiliquée », c'est-à- dire modifiée sous l'influence d’une piqüre d’insecte, ainsi que nous l'avons indiqué précédemment. Cette plante, avons-nous dit, subit une véritable castration : elle ne fleurit pas, et ses organes verts deviennent plus importants. La proportion et le poids absolu de l'essence qu'elle produit sont, ce dernier surtout, sensiblement plus élevés que dans le cas de la plante pie Le CONSOMMATION DE PRODUITS ODORANTS CHEZ LA PLANTE 365 saine. Les rendements obtenus avec des végétaux provenant d'un même champ sont les suivants : Menthe saine. Menthe basiliquée. Essence p. 100 de plante fraiche. . 0,312 0) 0,892 0), Si l’on tient compte, au surplus, de ce que le poids de la Menthe basiliquée est considérablement plus grand que celui de la Menthe saine, on verra combien grande est l'augmentation de la quantité absolue d'essence qui résulte du fait de l’atrophie des organes de repro- duction. Revenons au cas du Basilic. En se basant à la fois sur les résultats que leur a fournis l’analyse des essences et sur ceux, exposés plus haut, qu'ont obtenus MM. CHaraBor et LALOUE, les auteurs constatent bien que l'essence des inflorescences écartées possède la composition d’un produit de forma- tion ou plutôt de circulation plus récente que l'essence corespondante de la plante témoin. Lorsque, après la formation des graines, les organes verts de cette der- nière plante ont reçu une nouvelle quantité d'essence par retour, l’analyse de l'huile essentielle accuse un enrichissement en composés terpéniques autres que le linalol. L’essence de feuilles et tiges de la plante témoin et celle de la plante privée d’inflorescences pré- sentent des ss ete qui concordent avec cette obser- vation. En résumé, en écartant les inflorescences au fur et à mesure de leur formation, le poids d'essence produit par chaque pied se trouve presque doublé. Si l'on étudie la distribution des produits odorants entre les diverses parties de la plante, on constate que les vieilles DE CURE AT PE TEE PE at : : + of ; É 366 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES inflorescences ayant accompli leurs fonctions essentielles conservent moins de produits odorants que n'en em- portent les inflorescences systématiquement écartées ; on constate aussi que le poids absolu d'essence qui demeure dans les parties vertes de chaque pied se trouve accrû par suite de la suppression des sommités flori- fères. Enfin, pour un même poids de substance végé- tale formée, il subsistera, chez la plante privée de ses fonctions de reproduction, une quantité d'essence plus grande. Ces observations montrent bien que le travail de la fécondation et de la formation des graines entraine une consommation de produits odorants. Avec cette manière de voir concordent. d’ailleurs, les déductions de l'analyse des huiles essentielles extraites de la plante témoin et de la plante soumise à l'expérience. En peu de mots peuvent se formuler les conclusions les plus importantes dégagées de ces études : Les matières odorantes sont susceptibles d’être utilisées par la plante, en particulier lorsque celle-ci, placée à l'abri de la lumière, n'assimile plus avec la même puissance l'acide carbonique de l'air. Elles participent normale- ment au travail de la fécondation et de la formation des graines au cours duquel elles sont partiellement consommées. | Signification physiologique de l'acide cyanhydrique chez les végétaux. Nous venons de nous occuper du rôle physiologique des composés odorants considérés dans leur ensemble, el nous avons constaté que ces composés paraissent, SIGNIFICATION PHYSIOLOGIQUE DE L'ACIDE CYANHYDRIQUE 367 d'une manière générale, participer à la dépense que nécessite l’accomplissement de quelques fonctions essentielles. Mais, si telle est la signification de l'en- semble des matières odorantes, n'en existe-t1l pas, parmi elles, dont la destination soit toute autre? L'énu- mération des principes constitutifs des essences, qui a trouvé sa place plus haut, a bien montré que tous ces principes n'ont pas le même squelette moléculaire. Si un groupe important de ces corps réunit des individus étroitement apparentés, 1l n'en est pas moins vrai que bon nombre de substances odorantes se trouvent fort éloignées les unes des autres dans la classification des espèces chimiques. Aussi ÿ aurait-il lieu d'examiner le rôle particulier des principes aroma- tiques dont la nature chimique est nettement différente de celle de l’ensemble des composés élaborés par les plantes sur lesquelles ont porté les expériences décrites au début de ce chapitre. L'acide cyanhydrique, dans cet ordre d'idées, est un des corps présentant le plus d'intérêt, aussi bien à cause de sa nature de substance azotée que de ses propriétés éminemment toxiques. Précisément les belles conceptions de M. Armand Gau- TIER, les intéressantes recherches de M. Treus et de M. L. Guriaxarp ont fait jaillir d'’abondantes lumières sur la question de la signification physiologique de ce composé chez les végétaux. Pour se rendre compte de cette Set M. Treus! a étudié tout d’abord la distribution de . l'acide cyanhydrique dans le Pangium edule Reinw. Opérant à l'aide de la méthode microchimique, il a 1 TreuB, 1896, t. XIII, p. 1. EDS ue Ai di 7e NME 7 5 ST Etes Die —_ 368 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES | constaté que, dans la tige par exemple l'acide cyan- hydrique existe soit A les divers éléments du liber, soit dans des cellules spéciales, où il est accompagné d’une matière albuminoïde qui subsiste alors ie l'acide cyanhydrique a déjà disparu. C’est dans le limbe de la feuille que l'acide cyanhy- drique est le plus abondant. Toutes ou presque toutes les cellules du parenchyme du limbe en contiennent, t s'il n'y est pas spécialement localisé, il en est tout autrement de l’épiderme,. où la localisation est très nette dans les cellules basilaires des poils et dans les cellules à oxalate de calcium. M. Treug considère les feuilles comme les usines générales où se fabrique la majeure partie de l'acide cyanhydrique du Pangium edule Reinw., etc’est là une manière de voir tout à fait ana- logue à celle de M. Cnarapor et de ses collaborateurs en ce qui concerne les huiles essentielles. Les cellules spéciales constituent des usines secondaires répondant aux besoins locaux. Elles se rencontrent surtout aux points où la plante a besoin de beaucoup de substances plastiques. dans l'écorce et au sommet de la tige, par exemple. M. Treus s'est demandé si l’acide cyanhydrique ainsi formé dans les feuilles se transportait dans le liber du Pangium. En ayant recours à des incisions annulaires, il a pu constater que, au bout de cinq à dix jours, chez toutes les plantes examinées, il n'y avait plus trace d'acide cyanhydrique dans le hber des régions situées au- déssous de l'incision, alors qu'il était abondant au-dessus. En outre. l'acide cyanhydrique était plus abondant chez les feuilles des plantes sou- mises à l'expérience que chez les feuilles des plantes + © SIGNIFICATION PHYSIOLOGIQUE DE L' ACIDE CYANYDRIQUE 369. aies C’est que les incisions avaient eu pour effet d'interrompre la circulation de l'acide cyanhydrique dans le liber. En conséquence, l'acide cyanhydrique ne reste pas. ; emmagastiné dans le limbe où il s’est formé. Il est trans- porté dans le liber vers tous les points où la plante à besoin de beaucoup de matière plastique azotée. Or cette substance, sans cesse produite et répartie en diverses régions plus oumoins éloignées de son lieu d'origine, ne présente-t-elle pas tous les caractères d'un produit transitoire ? Des feuilles de Pangium edule recouvertes partielle- ment de feuilles d’étain contenaient, après plus d'un mois, autant d'acide cyanhydrique dans les rÉgIONS soustraites à l’action de la lumière que dans les parties éclairées. Par conséquent, la formation de l'acide cyanhydrique ne résulte pas de l'influence directe de la lumière. Elle dépend, par contre, de la présence dans les feuilles de matériaux de réserve qui ont pris naissance par suite de l'assimilation du carbone, et n’est dès lors pas sans rapports indirects avec les radiations lumineuses. Ces matériaux de réserve sont les hydrates de carbone, dont la présence est la condi- tion indispensable de la formation de l'acide cyanhy- drique dans le Pangium edule. I s'agit ici du glucose ou d’un sucre analogue, très abondant en particulier dans les cellules basilaires des poils et dans les cellules oxalifères. Reste à déterminer l’origine de l'azote de l'acide cyan- hydrique qui a pris naissance dans les feuilles. M. Treus démontre que cet azote est emprunté aux nitrates du sol. Ayant observé que la feuille inférieure ou les deux 310 RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES Bu feuilles inférieures, chez les jeunes pieds de Pangium, sont entièrement ou presque entièrement exemptes d'acide eyanhydrique, M. Treus a pensé que le sol ne fournissait pas à ces feuilles l'azote nécessaire à la for- mation de l'acide cyanhydrique. l'élément en question étant entraîné vers les feuilles supérieures. Effective- ment l’ablation de ces dernières a eu comme consé- quence, dans un grand nombre de cas, l'apparition d'acide cyanhydrique dans les feuilles inférieures. La section de vaisseaux dans les nervures de certaines feuilles, en supprimant larrivée des principes. azotés du sol, a supprimé aussi la formation d'acide cyanhy- drique dans les parties de la feuille ainsi sectionnées. La présence des matières imorganiques fournies par le sol constitue la seconde condition de laquelle dépend la formation de l'acide cyanhydrique dans les feuilles. Ainsi, il parait résulter des études de M. Treug que l'acide cyanhydrique des feuilles provient de la synthèse de substances tirant leur origine, d’une part des sucres réducteurs résultant du phénomène d’assimilauon du carbone, d'autre part de sels minéraux, vraisemblable ment des nitrates, fournis par le sol. Les radiations lumineuses n'auraient aucune intervention directe dans cette synthèse, et l'acide cyanhydrique serait un des premiers termes de la série des produits résultant de l'assimilation de l'azote. Toutefois, les diverses tentatives faites en vue de démontrer expérimentalement un tel mécanisme avaient échoué. Mais, par de nouvelles expériences effectuées sur le Phaseolus lunatus L., M. Treus! a démontré que 1 Treus, 1904, t. XIX, p. 86. ® SIGNIFICATION PHYSIOLOGIQUE DE > L'ACIDE CYAMIYDRIQUE 311 la présence à la fois d'hydrates de carbone et celle de nitrates est nécessaire pour la production de l'acide cyanhydrique dans les feuilles. Il semble donc que l'acide cyanhydrique soit un des matériaux qui con- courent à la formation des matières albuminoïdes. Mais l'acide cyanhydrique est relativement rare chez les plantes, et cette rarelé n'oppose-t-elle pas une objection sérieuse à cette manière de voir? Si la série des plantes à acide cyanhydrique s'enrichit tous les jours de termes nouveaux, 1l n’en demeure pas moins incertain que les phénomènes soient partout les mêmes que chez le Pangium edule et le Phaseolus lunatus, et que partout la formation de l'acide cyanhydrique marque une étape dans la synthèse de la matière albu- minoïde. Îl est cependant permis de supposer que, lorsque l'acide cyanhydrique est complètement absent chez une plante, ce corps. dès sa formation, s’est engagé dans des combinaisons plus complexes. En d’autres termes. la synthèse de la matière albuminoïde ne présenterait pas, en pareil cas, le moindre arrêt au stade cyanhydrique. Et, d’ailleurs, le Phaseolus lunatus donne une idée d’un mécanisme semblable. On trouve dans ses feuilles jeunes 0.30 °/; d'acide cyanhydrique libre; les graines mûres contiennent elles aussi une quantité importante du même composé à l'état de glu- coside. Pour passer des feuilles dans la graine, la tige a servi d'intermédiaire, et cependant, dans cet organe, l'acide cyanhydrique n'existe pas ou n'existe qu'en quantité insignifiante. Il a dù par conséquent SY dissimuler sous une forme telle, qu'il échappe complètement : à nos inv estigations. ; Au point de vue SR l'hypothèse consistant à envisager l'acide cyanhy ER, comme un des pro- duits intermédiaires de l'assimilation de l'azote par les plantes ne rencontre aucune objection. PFLüGER à assigné au cyanogène un rôle prépondérant dans la for- mation de l’albumine vivante. M. Lara attribue aussi une importance capitale à l'acide cyanhydrique en ce. qui concerne les matières albuminoïdes. M. À. Gaurmier a puissamment appuyé cette hy pothèse. Et cependant, si, comme l’a démontré M. GuicxanD. les feuilles de Sureau et de Passiflore contiennent encore à l’arrière-saison. au moment de leur chute, la même quantité de glucoside cyanogénétique que durant les mois précédents, on peut avoir quelque hésitation à considérer ces glucosides comme des substances de réserve. Mais cette objection ne saurait concerner que l'acide cyanhydrique engagé dans une combinaison sous forme de glucoside, et non l'acide cyanhydrique libre. Et, d'ailleurs. ne connaît-on pas des feuilles qui, se détachant avant d'être desséchées, emportent une À grande partie des matières nutritives telles que les “8 hydrates de carbone? Une feuille de Platane ou de Peuplier, par exemple, tombée à l'automne, contient encore beaucoup de sucre et d'amidon, et, encore que réserves, ces substances, comme les principes azotés restés dans les feuilles, sont tout aussi bien perdues pour la plante que le glucoside dans le cas que nous venons d'envisager. 54 1e vw tic INDEX BIBLIOGRAPHIQUE à ASSON. 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Acacia cavenia Bert., 56, 117. — Farnesiana Willd., 56, 109, 123. ACANTHACÉES, 246. Aceras anthropophora KR. Br., 74, 135, 263. Achillea Ageratum L., 62. coronopifolia Willd., 62. Millefolium L., 62. Aloës, 72. Aloe vulgaris Lamk., 72. Alpinia Galanga Salisb., 72. — Malaccensis Roscæ, 72, 80, 102, — nulans Roscæ, 72, Altingia excelsa Noranha, 57. AMARYLLIDACÉES, 72. Amandier, 57, 122, 141. Ambrette, 53, 99, 100, 125. {mbrosia artemisiæfolia L., 62. Amomum, 71. _ aromaticum Roxb., Fr à * — angustifolium HéTi'iE: — Cardamomum L., 71. — Mala K. Schum., 71, 97, 140. — Melequeta Roscæ, 71. Amorpha fructicosa L., 56, 87. Amygdalus, 255. Son- — moschata Vulfen, 62. — nobilis L., 62, Acore, 73, 113, 118, 124. Acorus Calamus L., 73. Ageratum conyzoïdes L., 64, 101. Aiïl, 72, 142. — des Ours, 72, 1:42. Ajowan, 59, 86, 91, 109. Alliaire, 54, 142. Alliaria officinalis Andr., 51. Allium Cepa L., 72. — sativum L., 72. — ursinum L., 72. communis L., 57. Amyris balsamifera L., 54. ANACARDIACÉES, D6, 254. Ancolie, 253. Andropogon cæsius Nees, 74. -- Calamus aromati- cus Royle, 74. -- ceriferus Hack.,74. — citratus D. C., 74. — citriodorum Desf,., 74. — confertiflorus Steud., 73. — coloratus Nees,73. t 382 ï Andropogon flexuosus Nees, 73 — laniger Desf., 73. — murica{us Retz, 74. — Iwarancusa Jones, 13. — Martini Roxb., 74 — nilagiricus Hochst, 73. — Nardus L., 73 _ odoratus Lisb., 74. = pachnodes Trin., 74. =: polyneuros Steud., 74. — Roxbhurghü Nees, 74. Schæœnanthus L., 33, 13, 14, 120. — Schœnanthus Flück. et Hanb., 74. — squarrosus Hack., 14. ee versicolor Nees,74. Aneth 60. 83, 86, 118, 127. — des Indes orientales, 60, 118. Anethum Fœniculum , pe — graveolens L., — Sowa D. C., de Angelica anomala Lall., 60 — Archangelica L., 59. — refracta Fr. Schmidt, 60. Angélique, 59, 86, 91. — du Japon, 60. Angræcum fragrans Thon., 714, 135. Anis, 59, 117, 121. Anis étoilé, 50, ANONACÉES, 90. Anthemis Cotula L., 62. — nobilis L., 62. INDEX BOTANIQUE ÂRALIACÉES, 60. Dé: di) CoË ges 7 1 s< SET 1% Anthoriniliän 1 ME es ë Apium graveolens L., 59 me. — petroselinum L., 37. APOCYNACÉES, 246. Apopine, 69, 80, 84, 96, 413, 118, 191, 198, 140. Aquileqia vulgaris L5°2 ARACÉES, 73, 258. Aralia nüdicaulis Blume, 60, 88. Arbre géant de Californie, 19% Aristolochia Clematitis L., 67. — reticulata 67. — Serpentaria L., 67. ARISTOLOCHIACÉES, 66. Armoise, 62, 128, 139. Arnica, 63, 109, 114. Arnica monlehs L., 63. Artemisia Absynthium Li; 3 63. — annua L., 63. — Bafrebiène Bess.. , 63, _ 498. #. _— caudata Michx., 63. _— Dracunculus L., 63. — frigida Willd., 139. es — gallica Willd., 63. — glacialis L., 63 e herba alba Lo: 63, 81, 128, 139. — Laos Sr 63, 139. ESS _— me L:520528 _ variabilis 63. AT Ce — vulgaris L., 62, 63. ARTOCARPACÉES, 246. à Asarum arifolium Michx., 67, 80, 113, 117, M8. — Blumei Duch, 767, 1 AT ess Se Tenore, : : Asarum canadense L., 66. = europæum L., 66. Asaret, 66, 80, 84, 117, 118. ASCLÉPIADACÉES, 246, 258. Asperula odorata L., 61. Aspérule odorante, 64, 135. Aspic, 64, 81, 94, 95, 97, 198. Assa fœtida, 60, 80, 87, 142. Athamantha 59. Athranthe geniculata Miq., 67. Atractylis ovata Thunb.,63, 100. Aunée, 62, 136. Avocatier, 68, S0, 117. Ayapana, 61. B Backhousia citriodora F.Müller, 58, 120. Badiane, 50, 78, 85, 97, 111, 113, 11757448, 124; 137. Balsamite, 62. Balsamodendron Kafal Kunth, 29. Baronia polygalifolia Sm., 56. Barosma belulinum Bartl., 54. — crenulatum Hook., 51. — serratifolium Willd., 24. Basilic, 29, 36, 64, 80, 87, 95, 113, 117, 128, 139, 204, 292. Baume du Canada, 75, 80. — du Pérou, 56, 106, 123, 135. Bay, 58, 86, 87, 110, 113, 117. Bayberry, 70. à Benjoin, 64, 121. Benoîte, 57, 113. Berce, 60. Bergamotier, 54, 78, 81, 83, 81, 89, 90, 95, 103, 283. Bétel, 67, 88, 110, 111, 113, 117, 139. Oreoselinum L.. INDEX BOTANIQUE - 383 BéTuLacées, 70, 216. Betula lenta L., 70, 241. BIGNONIACÉES, 246, 258. Biota, 73. BIXACÉES, 246, 254. Blumea balsamifera D. C., 62, 96. — lacera D. C., 62. 3ois de rose, 68, 96. Boldo, 67, 91, 97, 113, 123, 139. Boswellia Carterii Birdw., 59. Bouleau, 70,88, 99, 103. Brésillet, 56, 85, 101. Bucco., 54, 83, 84, 129, 130, Bulnesia Sarnienti Lorenz, 53. BUuRMANNIACÉES, 70. Bursera Delpechiana Poisson, Je BurSÉRACÉES, 55, 246. Bystropogonoriganifolius L'Hé- rit., 65, 83, 129. C Cabriuva, 56. Cæsalpinia Sappan L., 56. Café d'Arabie, 64, 107, 125. Cajeput, 58, 78, 97, 105, 121, 123. | Calamintha Nepeta Savi, 66, 80, 129. Callitris quadrivalvis Vent., 75. Calyptranthes paniculata Ruiz et Pav., 58, 120. Camomille des champs, 62. — des chiens, 62. — romaine, 62, 104,105. Camphrier de Bornéo, 52, 96. = du Venezuela, 68. 118. = 68. 80, 82, 81. 86, 88, 96, 97, 110, 115. 118,121, 128, 140. Cananga, 78. Cananga odorata Hook., 50. Canarium Cumingii Engl., 55, 90. —- luzonicum A. Gray, 55. Canella alba Murray, 51. CANELLACÉES, 91. Canelo, 68. Cannabis indica Lamk., 70. sativa L,, 70: Cannelle blanche, 54, 88, 78, 113, 137. — de Ceylan, 68, 80, 86, 88, 91, 96, 413, 118, 121, 1923, 495, 128 , 130. _ de Chine, 68, 107, 123, 19% du Japon, 68, 82, 86, Ee : 113, 120, 123, 139. giroflée, 68, 113. Caparrapi, 68, 100, 134. CAPPARIDACÉES, 269, 266. 44 CAPRIFOLIACÉES, 61, 246, 257 Capucine, 53, 143. Cardamome de Ceylan, de Ma- labar, de Madras, 74,:82,85,841.00%: 98, 140. de Korarina, 71. de Siam, 714, 96,128. Z du Bengale, 74, 140. — du Cameroun, 71, 140. Carlina acaulis L., 63. Carvi, 59, 83, 96, 101, 121, 195, 197, 129, 131. Cardamine amara L., 51, 113. Carline, 63, 88, 140. Carotte, 60, 80 Carqueja, 56, 137. Carum Ajowan Benth. et Hook., 59. AE Cr, 12 Te à EE 4 7 x En +. Ve CATA V s: “ J A INDEX BOTANIQUE | Se RES rs A Carum Carvi L., 59. CArYOPHYLLACÉES, 52, Cascarille, 69, 84, 91. Cassie, 56, 94, 95, 99, 100, 102, 106, 109, 113, 192. 193, 194, 130. Cassis, 957. Cédratier, 55, 83,119, 49647 Cèdre de l'Atlas, 74, 88, 130, 132. du Liban, 74, 83, 88, 100. Cedrela odoratla L., 55, 87. Cedrus Atlantica Manetti, 74 Libani Barrel, 74, 97. CÉLASTRACÉES, 246, 254. Céleri, 59, 83, 111, 134, 135. Cerefolium sativum Bess, 59. Cerfeuil, 59, 101, 104, 117. Cerisier, 57, 122, 141, 248. Cév aalé: ESS Chamæcyparis obtusa Sieb. et A Zucc., 15. rs Champaca, 50, 94, 95, 101, 103, 117. NT à Chanvre, 70. re CHÉNOPODIACÉES, 66. Chenopodium ambrosioïdes L., J 66. ; Chione glabra D. C., 64, 131. Chrysanthemum indicum L., 62, CHRYSOBALANACÉES, 246. Cicuta virosa L., 59 Ciguë grande, 59. vireuse, 59, 91, 123: Cinnamomum Cassia ieRoige % 68. : 54 Culilaven files 68. Kiamis Nees, 68 Loureirii Nees, 68. EE Oliveri F. M. a Bailey, 68, 120" 139. LS MERS à cs La PA, “, INDEX BOTANIQUE Cinnamomum pedatinervium Meissn., 68, 96, 113, 117, 118. _ pedunculatum Nees, 68, 86, 96, 117, 139. = WightiiMeissn., | 68. — Zeylanicum Nees, 68. CisTACÉES, 91. Cistus creticus L., 51 — ladaniferus L., 51 — monspeliensis L., 51 — salvifolius L., 51 Citriosma Apiosyce Mart., 68. — cujabana Mart., 58 — oligandra Tul., 67 Citronnelle 73, 82, 84, 94, 96, 98, 118, 120, 131. Citronnier, 55, 78, 81, 83, 85, S9, 90, 94, 95, 103, 119, 120, 121, 131, 136. Citrus Aurantium L., 54, 55. — Bajoura Bonavia, 55. — Bergamia, Risso et Poi teau, 54. — Bigaradia Duhamel, 54. — Limetla Risso, 55. — Limonum L., 55. — medica L., 54, 55. — nobilis Lam., 55. — nobilis Lour., 54. — Sinensis Gall., 45. Clausena Willdenowti Wight et Arn., 94. Coca, 53, 101, 102, 130. Cochléaire, 54, 143. Cochlearia Armoracia L. 51, 264. — officinalis L. 514, 263. Coffea arabica L., 61. COMBRÉTACÉES , 297. Le parfum chez la plante. Commiphora abyssinica Engl., 29. Es. _ Schimperi Engl., 29. Couposées, 61, 216, 258. Conima, 70, 88: Conium maculatum L., 59 CoNvoLvuLACÉES, 64, 258. Convolvulus floridus L., 64. — Scoparius L., 64. Copahu, 56, 87, 88. Copaïfera confertiflora Benth., 26. — coriacea Mart., 56 = guyanensis Desf., 56. — Lansdorfii Desf., 56 _ oblongifolia Mart., 26. — officinalis L., 56. — rigida Benth., 56 Coriandre, 60, 80, 95. Coriandrum sativum L., 60 Corynocarpus lævigata Forst., 252. Cotoneaster, 256. — microphylla W all., 249. Cresson de fontaine, 54, 136, 141, 263. — des jardins, 143. Crocus sativus L., 72. Croton Eluteria Bennett, 69, CRUCIFÈRES, 50, 251, 265. Cryptocarya moschata 68. 50, 141, Nees, — pretiosa Mart., 68. Cryptomeria japonica D. Don, 75, 89. Cubèbe, 67, 80, 84, 88, 100. Culilawan, 68, 97, 113, 117. Cumin, 60, 91, 123. Cuminum Cyminum L., 60. Cunila Mariana L., 65, 109. 11* x SÉ VS + De, +. ER STENTA AB A + PET ER cat GS 386 INDEX BOTANIQUE CUrRESSAGÉES, 75. Daucus Carota L., 60. Cupressus Lambertiana Hort., | Dianthus caryophyllus L., 52. 75: DiCHOPÉTALACÉES, 254. — macrocarpa Hartn., | DILLÉNIAGÉES, 246. Va DIPTÉROCARPACÉES, 52, d — sempervirens L., 75. Dipieroe Peine Alatus Roxb., 53. - CuPuLIFÈRES, 246. DE gr andiflorus Curcuma, 714, 86. Blanco, 53. Curcuma longa L., 71. — incanus Roxb., — Zedoaria Roscæ, 71. 03. Cuspare, 54, 87, 89, 100. — turbinatus Gær- Cusparia trifoliata Engl. ) D4: tn., 53. Cymbopogon cæsius Stapf, 74. -- verniciflorus: _ citratus Stapf, 74. Blanco, 53. = — coloratus Stapf,73. | Dipteryx odorata Willd. ,56, 135. — confertiflorus | Dorena Ammoniacum D. Don, Stapf, 73. 60. — flezuosus Stapf, | Drimys Winteri Forst., 50 À 73. Dryobalanops Camphora Co- — Iwarancusa Schult, | lebr., 52. H 73. # — Martini Stapf, 71. E Es Martinianus Schult ÉBÉNACÉES, 246 RES ee Nardus Rendle, | Elemi, 55, 83, 84, 89. ACCES 13: Elettaria Cardamomum White — polyneuros Stapf, et Maton, 71. ; 74. Empleurum serrulatum Ait., 54. à = Schænanthus 130. po TE Spreng., 73. Encens, 55, 84, 85, 87. LATE Cyprès, 75, 81, 82, 85, 88,91, | Endymion nutans Dum., 72. Li 0 93, 98, 100, 125. Erechthites hieracifolia Raf.,. 63. PA Les D Éricacées, 63, 246 RNA Erigeron nr L O4 07 Dacryodes hexandra Gries., 55, | 97. EE 18, 84, 85. Eriobotrya japonica Lindi., 248. S à Dahlia, 62, 123. Eriophyes Menthæ, 43. MORE". Dahlia variabilis Desf., 62. Eryngium campestre COR: 7 Damiana, 58. ÉRYTHROXYLACÉES, 246. LS Pt Darwinia fascicularis Rudge, Erythrorylon Coca Lamk., 53. £ É 58, 94. — MONOJYREM NT + — taxifolia À. Cunn., 58, _ Roxb., 53. 4 78, 95 Estragon, 63, 117, 124. _ Eucalyptus (espèces nombreu- ses), 58, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 85, 86, 88, 90, 92, 93, 94. 101, 104, 105, 120, 121, 123, 125, 129, 137, 138, 139. Eugenia caryophyllata Thunb., 38. : Eupatorium Capillifolium Small, 61. — triplinerve Wall, 64, 111. EuPHORBIACÉES, 216, 258. Evodia simplez Cordem, 54, 117. F Fagara octandra L., 51. Faux poivrier, 56, 78, 85, 109. * Fenouil, 60, 81, 84, 86, 95, 110, 117, 194, 128, 132. — de Macédoine, 83, 86, 117. — d'eau, 59, S6, 99, 120. LE doux, S0, 139. — des chiens, 64, 86. — amer sauvage, 86, 128. Ferula Assa fœtida L., 60. — galbaniflua Boissier et Buhse, 60. — Opoponar Spreng, 60. — rubricaulis Boissier, 60. — Sumbul Hook., 60. Fève tonka, 56, 135. Flouve odorante, 74, 135. Fougère mâle, 76, 105, 106. G Galanga 72, 80, 113, 140. Galbanum, 60, 87. Gardénia, 64, 95. Gardenia, 64, 97, 103, 107. INDEX BOTANIQUE 387 Gaultheria leucocarpa Blume, 63, 103. — procumbens L., 63, 102, 244. = punctata Blume, 63, 103. Gayac, 53, 100. Genépi des Alpes, 63. Genévrier, 75, 81, 88. Genista tridentata L., 56. GÉRANIACÉES, 93. Géranium, 53, 78, 85, 94, 99, 98, 119, 129, 221, 296. Geum urbanum L., 57, 246. Gingembre, 72, 82, 86, 89, 120, 110. Ginger grass, 74, 83, 81, 86, 94, 127. Giroflier, 58, 88, 113, 195, 130. Glechoma hederacea L., 66. Glyceria aquatica Wahl, 258. Gomme ammoniaque, 60. Gonostylus Miquelianus T. et B., 69, 100. Graine de Paradis, 71 GRAMINÉES, 73, 216, 258. Groseillier épineux, = jaune, 256. — rouge, 296. Gurjum, 53. Gynerium 1299: Gynocardia odorata R. Br., 251. 01, 101, 102, argenteum Nees, H _ HAMAMÉLIDACÉES, 57 Haricot de Java, 254. Hedeoma pulegiotdes Pers., 66, 80, 33, 84, 129, 130, 131. Hedychium coronarium Kæn., CE à pr = € ps | ms ee D 2 É - =“ Ne: K Et \ < 388 | 7 INDE BOTANIQUE | PE A / he = Dr LA x FD Helichrysum angustifolium D. Jonquille, 12.5 PSE (, 62, JUGLANDACÉES, 70. ne: Stæchas L., 62. Juglans regia L., Henné, 58. Juniperus Me LA 76, Heracleum giganteum Fisch., Es, communis L., 75. 60, 104, 105, — ozycedrus < 75. — Sphondylium L., 60, 404, 105, 106. Hibiscus Abelmoschus Soap, 53. Hinoki, 75. Houblon, 70, 84, 87, 88, 94, 96. — phœnicea L., 76. — Sabina L., 76 — thürifera L., 76 Lee — Virginiana L., 76. Humulus Lupulus L., 70 K gare Hyptis spicata Poit., 61. Kæmpferia Galanga L. He 0, Hysope, 66, 98, 139. 104. Hyssopus officinalis L., 66. LE rotunda L., 74 140. Kesso, 61. KGbuci 58, 119. Kuro-moji, 69, 83, 84, 94, 96, 97, «427, 489; I Icica heptaphylla Aubl., 70 __ Illicium religiosum Sieb. et Here Zucc., 50. L Ne — verum Hook., 50. Immortelle, 62, 80. _ Imperatoire, 60. - Indigofera galegoïdes D. C., 56, ul 101, 104, 122, 141. | Inula graveolens Desf., 62. D — Helenium L., 62. _- — wiscosa Aiït., 62. IRIDACÉES, 72. Lris,°72; 91, 402,121, 122, 125, 130. | Iris florentina L., 72 — germanica L., 72 — pallida L., 72. Isatis tinctoria L., 265. Iva, 62, 139. LABIÉES, 64. Lana batu, 73. Lantana Camara L., 64. Larix americana de , 15, 97. _— decidua Mill., 75. — -europæa D. C. 74: LaurRACÉES, 68, 246. = Laurier noble, 69, 80, 94, %, "+ 113, 117, 140. AE — benjoin, 69, 103. — cerise, 57; 122 4e — de Californie, 69,80,113, . 447, PASTEUR — de la Guyane, 68. — néfle, 68. Laurus Benzoin L., 69. — camphora L., 68. ! DFE J — nobilis L., 69. Lavande, 30, 64, 80, 94, 95, 26, 105, 121, 125, 135, 139, 284. Fe ex Lavandula dentata L. . 64, 109. ra — pedunc ulata Cav., 64, 4: 139, 284: | 4 ne Jaborandi, 54. Jacinthe sauvage, 72. Jasmin, 64, 95, 103, 106, 132, 7 141. _ Jasminum grandiflorum L., 64. RUN INDEX BOTANIQUE " Lavandula Stæchas L., 64, 128, 139. Spica D. C., 64. — vera D. C., 64 Lawsonia inermis L., 58 Lédon, 63, 100, 130. Ledum palustre L., 63 Lécumxeuses, 56, 216, 2541. Lemon grass, 74, 83, 84, 94, 96, 120, 122, 131. grass de Malabar ou de Travancore, 73. Lentisque, 56, 78. Lepidium sativum L., 50. Leptospermum liversidgei ker et Smith, 58, 78, 119. Levisticum ofjicinale Kock, 5 Liatris odoratissima Will! "135. Lierre terrestre, 66. Ligusticum Levisticum L., Lirracées, 72, 246. Limettier, 55, 83, 89, 95, 97, 136. des Indes occiden- tales, 55, 119. LIMNANTHACÉES, 206. Linacées, 53, 254. 39. _ Linaloé, 55, 94, 95, 97. Lindera sericea Blume, 69, Linum usitatissimum Hayn., 251. Liquidambar orientalis Mill, 57. styraciflua L., 57 Livèche, 59, 97. Lophanthus anisatus Benth., 66. Lotus arabicus C., 252. Lycopus virginicus L., 65. LYTHRACÉES, 58, M MAGNOLIACÉES, 90, Magnolia fuseata Andrews, 50, 104. .Kobus D. C., 50, 117. Maha pangiri, 13. MALVACÉES, 953. Marjolaine, 65, 82, 84, 97, 98. Mandarinier, 55, 83, 103, 119, 120, 217. Massoy, 68, S0, 83, 84, 113, 118, Matico, 67, 117, 118, 139. Matricaire, 62, 96, 128. Matricaria Chamomilla L., 62. Parthenium L., 62. (espèces diverses), Melaleuca 58, 137. -MÉLASTOMACÉES, 257, Mélèze, 75, 97. MÉLIACÉES, 95. Melica, 259. Melilotus ofjicinalis Lam., 56, 135. | MÉLIOSMACÉES, 246. Melissa Calamintha L., 66. officinalis L., 66 Mélisse 66, 120. MEÉNISPERMACÉES, 246. Mentha aquatica L., 65 arvensis L., 65, canadensis L., 65, 129. citrata Ehrh., 65, 95. crispa Roth., 65. piperita L., 27, 65. — Pulegium L., 65 viridis L., 65 Menthe aquatique, 65. crépue, 65, 80, 197, 139. du Canada, 65, 129, poivrée, 27, 65, 80, 83, 86, 88, 98, 99, 105, 121, 129, 139, 142, 299. 83, 95, 38, 364. poivrée du Japon, 65. pouliot, 65, 83, 84, 98, -99, 199, poivrée « basiliquée », Menthe sauvage, 65. verte, 65. Meum athamanticum Jacq., 59. Michelia Champaca L., 50. longifolia Blume, 50. 62, 139. noble, 62, 81, 96. Millefeuille, Monarda, 66. citriodora Cerv., 66, ; 91, 410, 111, 120. didyma L., 66. fistulosa L., 66, 110, 111. myristica Dunal, 83. punctata L., 66, 83, 109, 110. MonIMIACÉES, 67. Monodora citriodora Cerv., 50. myristica Dunal, 86 = MoxOTROPACÉES, 63. Monotropa Hypopitys L., 63, 103. - Mosla japonica Maxim., * 109. _. Motia, 74. - Moutarde, 83, 65, 87, 54, 141, 142. blanche, 54, 143. noire, 54, 143. Muscadier 67, 80, 84, 118. MYRIGACÉES, 70. Myrica-asplenifolia Endi., 70. Gale, 70. cerifera L., 70. MYRISINACÉES, 246. MYRISTICACÉES, 67, 246. Myristica officinalis L., 67 ae er fastigiatus Fr. Al- em 06; Myrozylon balsamum Mill, Pereiræ Klotsch, a perniferum L., 56. Myrrhe, 55,78, 83, 84, 109, 2° 113, 193. MyrTACÉEs, 58, 246, 257. Myrte, 5 58, 80, 81, 84, 92, Myrtus Cheken Sprengel, 84, 139. commuanis L., 58. N Nard, 61. Nardostachys Jatamansi D. Œ? 61. Narcisse, 72. Narcissus Jonquilla L. Ta Tazetta L., Nasturtium offcinale et Nectandra, 68. Capparapi, 68. Puschury Nees, 68. Nepeta Cataria L., 66. j Niaouli, 58, 78, 83, 105, 121, 123. Nigella damascena L., 49,141. sativa L. 49. Noyer, 70. LA A 0 Ocimum Basilicum L., 29, 30, 36, 64. canum Sims, 64. 198. Ocolea, 68: caudata Mez. , 687 tea or eee pu 122, 140. OEillet, 52. vs OŒEnanthe FREE Pan , 59. Oignon, 72, 1. k OLACACÉES, 254. OLÉAcÉEs, 64, 246. OMBELLIFÈRES, 99, Opoponax du commerce, 59. vrai, 60. à fruits amers, 54, 18, 81, 83, 84, 94, 95,9 100,-103, 107, 12 195, 132,141, 214, 98 ‘Oranger à LS Pure INDEX BOTANIQUE ie r FBI Peneer à fruits doux, 55, 81, 83, 94, 95, 97, 106, 119, 199, M2, 985. ORCHIDACÉES, 74. Origan, 65, 110.- — deSmyrne, 65,91,95,110. EE Tde Trieste, 65, 91, 110. Origanum Dictamnus É. 65, 129. — hirtum Link., 65. —. Majorana L., 65. _ Smyrnæum L., 65. — vulgqare L., 65. Osmitopsis asteriscoïdes Cass., 62, 198, 139. . Osmorhiza longistylis D. C., 59, 417. Ottonia anisum Spreng., 67. P — Pæonia Moutan Sims., 49. Palma rosa, 33, 74, 84, 94, 131. Palo blanco, 61. Pamplemousse, 55. Panais, 60, 104, 105. PANDANACÉES, 72. _Pandanus odoratissimus Hort., 72 Pangium edule Reinw., Paniculum, 259. Para-coto, 68, 88, 117. PASSIFLORACÉES, 257. Passiflora cœrulea L., 257. — racemosa Brot., 257 ‘Pastinaca sativa L., 60. Patchouli, 63, 87, 113, 123, 269. Pécher, 57; 132, 141, 248; Pelargonium capitatum Aït., 53. — odoratissimum Willd., 53. — . RadulaL'Hérit.,53. — roseumWilld., 53. 367, Le Persea Éruoph4llets Mart., 68. — gratissima Gærtn., 68. Persicaire, 66. Persil, 37, 59, 86, 118. — de montagne, 59. Petasiles officinalis Mœnch., 63. Petroselinum sativum L., 59. Peucedanum grande C. B. Clarke, 60. — officinale L., 60. — Ostrutium L., 60. Peumus Boldus Molinia, 67. Peuplier, 68, 88. Phaseolus lunatus L., 370. Phellandrium aquaticum L., 59. Philadelphus coronarius L., 57. Photinia serrulata Lindl., 255. Picea canadensis cp) 75. Picea excelsa Lamk., 7 —. nigra Link, 75. —" _ rubra:A:: Dieter, 75: Pilea, 10, 80, 82. Pilocarpus Jaborandi Holmes, 54. Piment, 58, S6 139. Pimenta acris Kastel, 58. — officinalis L., 58. Pimpinella Anisum L., 59 = nigra Mill., 59 = Saxifraga L., 59. Pimpinelle, 59. Pin, 74, 80, 81, 82, 83, 85, 86, 87, 96,97,101,107.125, 131,140. Pinus, 74, S4, 85, 86, 87, 90, 97. PIPÉRACÉES, 67. Piper angustifolium Ruiz et Pav., 67: e Betle L., 67. ne Glusu C. D. C. 67. — Cubeba L., 67. — geniculatum Sw., 67. _ Jaborandi Vell., 67 251, 254, . 88, 113, 117, 120, Lowong Blume, 67. — lungum L., 67. — nigrum L., 67. — ovatum Vahl., 67 _ Volkensii C. D. C., 67, 89. Pislacia Lentiscus L., 56. — Terebinthus L., 56. PITTOSPORACÉES, 52. Pittosporum undulatum Vent., 52, 78, 83. Pivoine Moutan, 49, 139. Pogostemon comosus Miq., 65. — Patchouli Pellet, 65. Poivre, 67, 84, 86. — des Aschantis, 67. — giroflée, 58. | — long noir, 67. Poivrier du Japon, 54, 120. Polianthes Tuberosa L., 72 PoLYxGALACÉES, 52, 246. Polygala, 245 calcarea Schultz, 52. —— depressa Wend., 52. — nemorivaga 52. Fomgala oleifera Heckel, Senega L., 52. — variabilis Kunth, 52. — vulgaris L., 52, 102. Polygale de Virginie, 92. Paneosees 66. Polygonum Persicaria L., 66. PoLYPODIACÉES, 76. Polysticum Filix-mas 76. Populus nigra L., 70 Pommier, 248. Potomorphe umbellata Miq., 67. Pouliot d'Amérique, 66. Primevère, 64, 103. PRIMULAGCÉES, 64. Primula veris L., 64. INDEX BOTANIQUE Te Roth., | RHAMNAGÉES, 246, 954. AE TET EC RS LÉ D 1 7” C2 Le Rs ‘à Prunellier, 57, 129, PTE: > Prunier, 57. 122, 141, 248. ne ? Prunus, 255. : ÿ — Cerasus L., 57. Re _- domestica L., 57. ; _ Laurocerasus L., 572% - _ Padus L., 57, 122, TRES — Persica Ses, 57. . - spinosa 17 57. re — virginiana bre 57,122, à 12 Ra 2 Pseudocymopterus anisatus F3 Gray, 117. a Psoralea bituminosa L., 56. Puchurin, 68. Pycnanthemum Lx incanum Michx., 65. 3 — lanceolatum Pursh, 65, F 110, 129. PYROLACÉES, 246. R Radis, 54, 136. Raiïfort, 54, 141, 142, 143. Raphanus sativus L., 51. — niger Mill, 51 Ranunculus repens L., 253. — arvensis Fo 253. - Reine des prés, 57, 102, 193, 124, 141. | RENONCULACÉES, 49, 253. Reseda odorata L., 51, 143, 267. RÉsÉéDACÉESs, 51, 266, 2T17hset a 24 Ribes aureum Pur 256473 USSR — rubrum L., 256. # Romarin, 66, 80, 81, 96, 128, 139. ME RosAcÉEs, 57, 246, 255. Rosa alba, L., 51. Rosa centifolia L., 51. — damascena Mill, 57. RER 2 der C INDEX BOTANIQUE ne 393 Sarriette des jardins, 65, 91, 110. — des montagnes, 66, 110. Sassafras, 68, 80, 86, 87, 94, 96, 113, 118, 120, 128, Rosier, 57, 94, 95, 98, 107, 113, 119, 121. Rosmarinus officinalis L., 66 RuBracées, 64, 216, 258. Rue, 54, 78, 83, 102, 103, 106, 130, 137. RurTAcées, 54, 246, 251. Ruta graveolens L., 54. S Sabine, 76, 81, 82, 87, 93. Safran, 72. SALICACÉES, 70. Salvia officinalis L., 66. — sclarea L., se — _ triloba L., Sambucus Ebulas ss 258. — nigra L., 6, 249, 257. -" — racemosa L., 958. - SAMYDACÉES, 246, 257. - Sandaraque, 75, 81, 84. SANTALACÉES, 69. Santal d'Afrique, 69. — de Fidschi, 69. — de l'Australie méridio- _ nale, 69. — de l'Australie occiden- tale, 69. — des Indes occidentales 54, 87, 100, 101, 195, 151. — des Indes orientales, 69, 89, 99, 121, 132. Santalum, 69. — album L., 69. = Cynogorum Miq., 69. — PreissianumMiq., 69. . Yasi Seen, 69. SAPINDACÉES, 246, 254. Sapin argenté, 75, 83, 97, 122. — rouge, 75, 84, 87, 97. — de Finlande, 84. _ SaApoTACÉES, 246, 258. Sassafras officinale Nees et Eberm., 68. Satureia hortensis L.. 65. — montana L., 66 — Thymbra L.,66, 80,91, 96, 109. Sauge, 66, 80, 87, 96, 128, 139. — Sclarée, 66, 95. SAXIFRAGACÉES, 97, Schinus molle L., 56. Schæœnanthum ambroïnicum Rumph., 7 officinale A. Gray, 72. Scilla festalis Salisb., 72 Semen-contra, 63, 139. — d'Amérique, 66. Sequoia gigantea Torrey, 75. Seringat, 57. Serpentaire de Virginie, 67, 97. = du Canada, 66, 80, 94, 95, 96, 79, 117, 136. Schænocaulon Shikimi, 50. Silaüs pratensis Bess., 59. Silave, 59. Simbul, 60, 135. Sinapis alba L., 51, 268. — juncea L., 51. — nigra L., 64, 263. Sindora Wallichii Benth., 56, 87. Sofia, 74. Solidage, 64, 80, 83, 81, 86, 88, 96. Solidago canadensis L. 61. — odora Aït., 61 — rugosa Mill., 62 Sorgho, 250, 259. 394 Sorghüum more Pers., 259. — vulgarePers., 251,259. Sphæranthus indicus L 62. Spiræa Aruncus L., 256. — : Ulmaria L., 57, 261. STAPHYLÉACÉES, 246. Sterigmatocystis nigra V. Tgh., 247. STERCULIACÉES, 254. Stillingia sylvatica L., 69. Stipa, 259. STYRACÉES, 64, 216. Shyrax, 57, 91, 104, 106, 107. Styrax Benzoin Dryander, 64. Sureau, 61, 257, 258. Sweet Fern, 70. T ‘Tabouret, 54, 143 Tanacelum Balsamita L., 62. — boreale Fisch., 62. == vulgare L., 62. Tanaisie, 62, 128. TERNSTROEMIACÉES, 52, 216 Tetranthera polyantha Nees, 69, 120, 140. Thalictrum aquilifolium L.,253 hé,.52, 101//102:. Thea chinensis Sims., 52. Thlaspi arvense L., 54, 264. Thuya, 75, 81, 96, 98, 198. Thuya arliculata Wahl, 110, 111. — occidentalis L., 75. — orientalis L., 75 — . plicala Donn., 75, THYMÉLÉACÉES, 69. Thymus capitatus Hoffmgg. et Link, 65, 80, 84, 91, 96, 109, 110. _— Serpyllum L., 65, 91, 15, 128. 109, 110. — vulgaris L., 65, 80, 91, 95, 96, 109, 110. Urricacées, 70, 258. Tilia ac at 58. Tilleul, 53. nie Toddalia aculeata La: 54 420. Tolu, 56, 106. K Turnera aphrodisiaca Ward. 58. ; Tout-épice, 58. l si Ta TroPÆLACÉES, 266, 267. Tropæolum majus L., 53, 266. Tsuga canadensis Carr, 7508 Tubéreuse, 72, 102, 103, 106, 239. Turnera diffasa Wild. Le .U Umbellaria californicaNutt., 69. V, W VALÉRIANACÉES, 61. Valeriana celtica L., 61, — officinalis L., 61, Valériane, 64, 80, 81, 96, 97. -- celtique, 61. — du Japon, 64, 80, #1; 84, 96, 97. | Vanilla appendiculata ne a — Gardneri Rolfe, 71. — odorata Presl., 71. . — planifolia Andr., 71. — pompona Seede AE — phæantha Rchb., 71. Vanille du Brésil, 72. a — dela Jamaïque, 4. se Vanillier, 74, 194, 961, 262. Vaquois, 72. VERBÉNACÉES, 64. Verbena triphylla L'Hérit., 64. Verveine, 64, 83, 87, [A 420, 129, 222. ee Vétisen 75, 89, 100, do1, 131, 134: En tidiies Stapf. 74. Wall, 54. icia à angustifolia Roth., 253. 5 RIRES D. £ T10LAGÉES, 54, 216. DS = Viola odorata L., 51. Xylopia longifolia L. 1 ®,—.,tricolor L., 245. Violette, mn: D: Vitex trifolia L., 64, 139. Ylang-Ylang, 50, 78, 87, 94, 95, _ Wartara, 54, 84, 95, 102. 102, 106, 113, 114, 117. _ Wintergreen, 63, 90, 103. Yomugi, 63. Fr] ee Z Zédoaire, 74, 140. ZINGIBÉRACÉES, T4: INDEX CHIMIQUE A ___ Acétate d'amyle, 105. _ Acétate de cinnamyle, 107. ___ Acétate d’éthyle, 104. __ Acétate d'hexyle, 105. __ Acétate d'octyle, 105. __ Acétate de phénylméthylcarbi- à nol, 107. d Acétate de phénylpropyle, 107, Acétique (Acide), 133. Acétique (Aldéhyde), 121, Acétone, 130-251. __ Alantolactone, 136. __ Alantolique (Acide), 134. Allylpyrocatéchine, 111. Amygdaline, 247. Amylique (Alcool), 104. Amylique (Alcool Iso-), 104. Amyrol, 100. _ Androl, 97, 98. Anéthol, 115, 447. Angélate d'amyle, 105. Angélate de butyle, 104. Angélate d'hexyle, 105. Angélique (Acide), 133. _ Anisique (Acide), 134. Anisique (Aldéhyde), 124. Anisique (Cétone), 132. Anthranilate de méthyle, au _ 237, 216, 403. Apiol, 37, 116, 448. Apiol d’Aneth, 116, 418. Apopinol, 93, 96. Araliène, 88. Le parfum chez la plante, Aromadendral, 125. Aromadendrène, 88. Asarique (Aldéhyde), 124. À Asarone, 116, 448. 3 Atractylol, 100. B Benzène, 90. 2 Benzoate de benzyle, 106. ap: Benzoate de méthyle, 102. 7 Benzoïque (Acide), 133. a. Benzoïque (Aldéhyde), 422, 247, 2 Benzylique (Alcool), 106, EE Bergaptène, 156. Bételphénol, 112, 443. Bétulase, 244. Bétulol, 99. Bornéol, 93, 96. Butylique (Alcool), 104. Butyrate (Iso-) de butyle, 104. Butyrate d'éthyle, 104. Butyrate d’hexyle, 105. Butyrate (Iso-) de méthyle, 101, Butyrate d'octyle, 105. Butyrique (Acide), 133. Butyrique (Aldéhyde}), 121. : C pre Cadinène, 87. | & Camphène, S1. Camphre, 361, 261, 27. Camphre de Cubèbe, 100. - Camphre de Lédon, 100. dns Caparrapiol, 100. Caprate d'octyle, 106. Caprique (Acide), 135. Caproate d'octyle, 106. Caproïque (Acide), 133. Caproïque (Aldéhyde), 121. ÿ Caprylique (Acide), 133. e Carlinène, 88. Carvacrol, 109. Carvéol (Dihydro-), 93-96. Carvone, 126-127-308. Caryophyllène, 88. Cédrène, 88. Cédrol, 100. Cétone de la Cassie, 127, 430. Cétone du 24 132. £ Chavicol, 110. 3 Cinéol, 31, 36, 137, 144. __ Cinnamate de benzyle, 106. Le _ Cinnamate de cinnamyle, 107. __ Cinnamate d'éthyle, 104. __ Cinnamate de méthyle, 102. ae _ Cinnamate de phénylpropyle, "#1 Lire _ Cinnamique (Acide), 133. 5 Cinnamique (Aldéhyde), 123. #1 Citral, 34, 449, 213, 225. __ Citronnellal, 34-420. : Citronnellol, 98. Citroptène, 135. ARE Conimène, 88. Corynocarpine, 253. *£ Coumarine, 435, 263. _ €réosol, 110. 114. : _ Crésol (Méta-), 109. __ ‘Crésol (Para-), 109. Ex Cryptène, 88. Ex Cuminique (Aldéhyde), 123. __ Cuminique(Alcool dihydro-), 92. __ Cyanhydrique (Acide), 440, 247, 366. Cèdre de l'Atlas, Crésol (Éther méthylique du p-), | Gaulthérase, 244. nee 90. D Damascénine, 141. Décylique (Aldéhyde), 122. Dhurrine, 250. Diacétyle, 131. Fe Dihydrocarvone, 126, 428. ts Diosphénol, 127, 430. SEX Dipentène, 83. | Tr Lt A 4 1 sis æ e RES L a : [2 E Émulsine, 247. Essence, 1. e Estragol, 30, 36, 114, 417, 204. Éthylique (Alcool), 104. % Eucalyptol (voir Cinéol). Eudesmate d'amyle, 105. fi FEge Eudesmol, 136. VERTE Eugénol, 37, 112, 443, 246. ot EF PP AS LS PORT 5 OR + += 3 1} Farnésol, 100. Fenène, 82. Fenone, 126, 428. LE + Formique (Acide), 133... Formique (Aldéhyde), 121. Furfurane, 140. : ' VS Furfurol, 195. L Furfurylique (Alcool), 107. V4 \ G Gaïacol, 111. ECTHA Galipène, 89. D Galipol, 100. 4 Gaulthérine, 244. Gayol, 100. Géase, 246. Géine, 246. Géraniol, 38, 93, 94, 212, 215, 225, 9205, 317, 319. Glucoside de la Reine des prés, 260. Glucoside du Sorgho d'Amé- rique, 251. Glucotropæline, 266. Gonostylol, 100. Gynocardase, 251. Gynocardine, 251. \ H Hédéomol, 127, 430. Héliotropine, 124. Heptane, 90. Hexyliques (Ethers), 105. Huile essentielle, 1. Humulène, 88. Hydrocinnamique (Aldéhyde), 123. Hydroquinone (Éther éthylique de l'), 111. Hysope (Alcool de l’), 91, 98. L Indol, 1444-2537. Tonone, 127. Irone, 127, 430. Isoeugénol, 112, 443. Isoheptanoïque (Acide), 133. Isosulfocyanate d'allyle, 143, 263. Isosulfocyanate de benzyle, 443, 266. Isosulfocyanate de butyle, 143, 263. Isosulfocyanate de phénylé- thyle, 443, 267. Isosulfocyanate de p.-oxyben- zyle, 143, 268. Jasmone, 132. INDEX CHIMIQUE 399 K Karakine, 252. Kessylique (Alcool), 107. L Lactones, 132. Lactone de la Serpentaire, 136. Laurate d’octyle, 106. Laurique (Acide), 133. Laurique (Aldéhyde), 122. Laurocérasine (voir Prulaura- sine). Lavande, 30. Limène, 89 36. Limonène, 82. Linalol, 30, 93, 95, 204, 213, 215, 281, 317. Lotase, 252. Lotoflavine, 252. Lotusine, 252. M Menthène, 87. Menthol, 28, 98, 298, 317. Menthone, 28, 127, 429. Méthacrylique (Acide), 133. Méthoxy-cinnamate d’éthyle (para-), 104. Méthoxy-cinnamique (Acide p.-), 153. Méthoxy - cinnamique (Ald.-0.), 124. Méthoxy-cinnamique (Ald.-p.-), 124. Méthoxy-ortho-hydoxy-phényl- métylcétone, 132. Métoxy-salicylate de méthyle (méta-), 103. Métoxysalicylique (acide m.-), 134. . Méthylacétate de méthyle, 101. Méthylamylcétone, 130. 4 Méthylanthranilate de méthyle, æ 403, 219. Méthyleugénol, 115, 417. : Méthylfurfurane, 140. Méthylhepténone, 131. Méthylheptylearbinol, 106. Pi Méthylheptylcétone, 130. E Méthylhexanone, 131. Méthylique (Alcool), 101. Méthylnonylcarbinol, 106. & Méthylnonylcétone, 130. | Myrcène, 86. à Myristate de méthyle, 101. Myristicine, 37, 116, 448. Myristique (Acide), 133. Myristique (Aldéhyde), 122. Myronate de potasse (voir Sini- | | , grine). æ., Myrosine, 263. ; Myrténol, 92. N Naphtaline, 91. Nérol, 93, 95. Nérolidol, 100. Nonylique (Alcool), 106. Nonylique (Aldéhyde), 121. 0 Ocimène, 37, 86. Octylène, 90. Octylique (Aldéhyde), 121. Octyliques (Éthers), 106. Oléate de méthyle, 102. Oléique (Acide), 133. Oléique (Aldéhyde), 122. Ombelliférone, 135. Oxyacétophénone (ortho-), 131. Oxy-coumarine (p.-),V.ombelli- férone. Oxyde de Carline, 140. Oxymyristique (Acide), 133. Oxypentadécylique (Acide), 133. ] INDEX CHIMIQUE Palmitique (Acide), 133. Paraffines, 90. ee 7 Pélargonique (Acide), 133. Pentadécane, 90. Pérouviol, 107. Persil, 37. Phaséolunatine;, 251. Phellandral, 119, 420. Phellandrène, 85, 144. ro lacétique Er A pe | (Nitrile), 141. Phlorol (Isobutyrate de), me 109. Phlorol (Éther méthylique a és 114. 53 l Picrocrosine, 269. Pinène, 36, 77, 144 Pinocarvéol, 93. Pipéritone, 127, 429. Pœnol, 132. Polyméthacrylique (Acide), ES Prulaurasine, 248. Pulégone, 126, 129. | Li Pyrogallol (Ether diméthytique, a du), 112. 42 R Raphanolide, 136. Rhodinol, 98. S Sabinène, 82. Sabinol, 93. Safrol , 115, 118. Salicine, 260. ; Salicylate de méthyle, Fe Salicylique (Acide), 133. Salicylique (ARTE 12 Salvène, 87. Sambunigrine, 249,51 INDEX CHIMIQUE | ra all 121. s Téxpinéol, 93, 97. FER | _ Santalène «x et santalène 8,|Terpinolène, 84. # ASE 2 SO" | Thuyol, 34, 93, 96, 231, 304, 9% 4 _ Santalique (Acide), 134. Thuyone, 34, 1%6, 498. "231. se __ Santalols, 99. | Thymohydroquinone, 110. > __ Santalone, 132. Thymohydroquinone (Éther di- __ Sédanolide, 135. méthylique de la), 114. x _ Sédanonique (Anhydride), 134. | Thymol, 109. __ Sesquiterpènes, 87. Thymoquinone, 111. E ; Sinalbine, 268. Tiglate d'amyle, 105. Ç __ Sinigrine, 263. Tiglate d'hexyle, 105. = Se _ Stéarique (Acide), 133. Tiglique (Acide), 133. Ë ; - Styrolène, 91. Triacontane, 90. Fr; 2 _ Sulfure d’allyle, 142. KES __ — dallylpropyle, 142. U , _ — de carbone, 142. “< A de inéthyle, 142. Umbellulone, 126, 427. ne -_ — de vinyle, 142. | V 2 Fe | Sylvestrène, 84. GS ; A, er PRnte 947. Valérianique (Acide), 133. Se SH Valérique (Aldéhyde), 121. Se T Vanilline, 423, 261. Fs - Verbénone, 126, 429. ie Térébenthène, 71. Vétivène, 89. ___ Térésantalique (Acide), 134. Vétivénol, 100. TPE Terpènes, LE Le Vicianine, 253. Re + Terpéniques (Composés), 21. Z __ Terpinène, 84. Le: ol 93, 98. Zingibérène, 89. ‘à #-4 TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES ; À F#7, DE TO NET 4 00 eu, in De Pie ler eee UNE ESS EE _ CHAPITRE I. re .: LES PRODUITS ODORANTS DES VÉGÉTAUX = _ Caractères généraux des huiles essentielles . . . . . : . . 1 = Extraction des produits odorants . . . . . . . . . . . . . 4 _ Généralités sur la composition des huiles essentielles . . . 21 _ Influence des conditions de milieu sur la composition des D PU bals espaholles. 220150 Ji Ris LI se LEP ar RU et se en, LEE . Fe CHAPITRE Il | DISTRIBUTION DES HUILES ESSENTIELLES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL Répartition des plantes à essences entre les diverses fa- D ane yerebnles Lu 2 0). Ca rare HR _ Les constituants des essences et leur répartition entre les Madiwerenespeces végétales... .:-. .. , ....... ©. OO La nature des produits odorants dans ses rapports avec s$ rattiomreetid elassiication : 5555. ARRET S Re | _ CHAPITRE II gE DISTRIBUTION DES COMPOSÉS ODORANTS DANS LA PLANTE ME ST EE SN ET ne Nos 5 ve de se De e00 OUR OU CRISE Méthodes de recherche microchimique des composés odo- ie pétasse sécréteurs 7, Ru NN DT 2 te F = Distribution de l'appareil sécréteur chez les divers groupes NE DE VÉRÉLANE de. uen ERA ET er re tar Les produits odorants chez la plante entière. . . — — ISO 7 La formation du parfum chez la plante . . . . . . | CHAPITRE V ÉVOLUTION DES COMPOSÉS ODORANTS Modifications chimiques subies par les composés me niques chez la’plante ..: 4 112 4 CESR + Mécanisme de l'évolution des composés terpéniques. . .. CHAPITRE VI RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES MATIÈRES ODORANTES Rôles accessoires des composés odorants . . . . . . Rôle des produits odorants dans la nutrition du végétal … InNEX BIBLIOGRAPHIQUE. :: >. « . : D CNE MNDEX MOTANIQUE.-: _ 72 SU CSN INDEX -CHANIQUE 2" 00 se 12.2 Me EE LE Ru a ES KEY EE Æ r* EE A AS EU > 4 : a + DUC AR RO ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE Publiée sous la direction du D' TOULOUSE Nous avons entrepris la publication, sous la direction générale de son fondateur, le D' Toulouse, Directeur à l'École des Hautes-Études, d’une ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE de langue française dont on mesurera l'importance à ce fait qu'elle est divisée en 4o sections ou Bibliothèques et qu'elle comprendra environ 1000 volumes. Elle se propose de riva- liser avec les plus grandes encyclopédies étrangères et même de les dépasser, tout à la fois par le caractère nettement scien- tifique et la clarté de ses exposés, par l'ordre logique de ses divisions et par son unité, enfin par ses vastes dimensions et sa forme pratique. I PLAN GÉNÉRAL DE L'ENCYCLOPÉDIE Mode de publication. — L'Encyclopédie se composera de mono- _graphies scientifiques, classées méthodiquement et formant dans - leur enchaînement un exposé de toute la science. Organisée sur un plan systématique, cette Encyclopédie, tout en évitant les inconvénients des Traités, — massifs, d'un prix global élevé, dif- ficiles à consulter, — et les inconvénients des Dictionnaires, — où les articles scindés irrationnellement, simples chapitres alpha- ï bétiques, sont toujours nécessairement incomplets, — réunira les re avantages des uns et des autres. = Du Traité, l'Encyclopédie gardera la supériorité que possède plus Pts, Encyclopédie, toujours vivante, qui s'élargira au fur et à mesure ue Men à ENCYCLOPÉDIE |scrennrIQue TRI un ensemble complet, bien divisé. et fournissant, sur. science tous les enseignements et tous les ere ET qu en réclame. Du Dictionnaire, l'Encyclopédie gardera les facil : de recherches par le moyen d'une table générale, l'Index l'Encyclopédie, qui paraîtra dès la publication d’un certain nombre de volumes et sera réimprimé périodiquement. L'Index renverra le lecteur aux différents volumes et aux pages où #74 «7 trouvent traités les divers points d'une question. 7e Les éditions successives de chaque volume DéHHELtT UE di suivre toujours de près les progrès de la science. Et c’est par là que s'affirme la supériorité de ce mode de publication sur tout autre. Alors que, sous sa masse compacte, un traité, un diction- naire ne peut être réédité et renouvelé que dans sa totalité qu’à d'assez longs intervalles, inconvénients graves qu ‘atténuer mal des suppléments et des appendices, l'Encyclopédie scienti- fique, au contraire, pourra toujours rajeunir les parties qui ne seraient plus au art des derniers travaux importants. LU est évident, par exemple, que si des livres d'algèbre ou d’acoustique physique peuvent garder leur valeur pendant de nombreuses. années, les ouvrages exposant les sciences en formation, cor la chimie physique, la psychologie ou les technologies indus= trielles, doivent nécessairement être remaniés à des intervalles 735 Le lecteur appréciera la souplesse de publication de tb des besoins dans le large cadre tracé dès le début, mais qui cons Hiuera Rp dans son ensemble; un sr complet 2 Ja : science, 5 dans chacun de ses livres une monographie complèt Le. Il pourra ainsi n’acheter que telle ou telle section de l'Encyclo- pédie, sûr de n'avoir pas des parties dépareillées d'un tout. , % L'Encyclopédie demandera plusieurs années pour être achevée; ; car pour avoir des expositions bien faites, elle a pris ses col w Porn plutôt parmi les pan que parmi ee _professionn els les œuvres similaires. Or les savants écrivent peu et PE et il est préférable de laisser temporairement sans attribu certains ouvrages plutôt que de les confier à des auteurs ins sants. Mais cette lenteur et ces vides ne présenteront pas L ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE IL convénients, puisque chaque livre est une œuvre indépendante et que tous les volumes publiés sont à tout moment réunis par l'Index de l'Encyclopédie. On peut donc encore considérer l'En- cyclopédie comme une librairie, où les livres soigneusement choisis, au lieu de représenter le hasard d'une production indi- viduelle, obéiraient à un plan arrêté d'avance, de manière qu'il n'y ait ni lacune dans les parties ingrates, ni double STE dans les parties très cultivées. Caractère scientifique des ouvrages. — Actuellement, les livres de science se divisent en deux classes bien distinctes : les livres destinés aux savants spécialisés, le plus souvent incom- préhensibles pour tous les autres, faute de rappeler au début des chapitres les connaissances nécessaires, et surtout faute de défi- nir les nombreux termes techniques incessamment forgés, ces derniers rendant un mémoire d'une science particulière inintelli- gible à un savant qui en a abandonné l'étude durant quelques années ; et ensuite les livres écrits pour le grand public, qui sont sans profit pour des savants et même pour des personnes d'une certaine culture intellectuelle. L'Encyclopédie scientifique a l'ambition de s'adresser au public le plus large. Le savant spécialisé est assuré de rencontrer dans les volumes de sa partie une mise au point très exacte de l'état actuel des questions ; car chaque Bibliothèque, par ses techniques et ses monographies, est d’abord faite avec le plus grand soin pour servir d'instrument d'études et de recherches à ceux qui cultivent la science particulière qu’elle représente, et sa devise pourrait être : Par les savants, pour les savants. Quelques-uns de ces livres seront même, par leur»caractère didactique, desti- nés à devenir des ouvrages classiques et à servir aux études de l’enseignement secondaire ou supérieur. Mais, d'autre part, le lecteur non spécialisé est certain de trouver, toutes les fois que cela sera nécessaire, au seuil de la section, — dans un ou plu- sieurs volumes de généralités, — et au seuil du volume, — dans un chapitre particulier, — des données qui formeront une véri- table introduction le mettant à même de poursuivre avec profit sa lecture. Un vocabulaire technique, placé, quand il y aura lieu, à la fin du volume, lui permettra de connaître toujours le sens des mots spéciaux. 2 Ç Æ" ; 1 PDG ie : ER, res SEA ORGANISATION SCIENTIFIQUE Par son organisation scientifique, l'Encyclopédie paraît devais offrir aux lecteurs les meilleures garanties de compétence. El est divisée en Sections ou Bibliothèques, à la tête desquelles son de sciences et en pleine force de production, qui, d'accord avec x le Directeur général, établissent les divisions des matières, choi- Fe HT se manifestera Rene 4 l'expérience, soumission à dont il sera l’abonné régulier, fique adapté à Institut. Académie de Médecine. Collège de France. è Museum d'Histoire naturelle. _ École des Hautes- Études. Sorbonne et École normale. Facultés des Sciences. Facultés des Lettres. Facultés de Médecine. Instituts Pasteur. Ecole des Ponts et Chaussées. École des Mines. 1 École Polytechnique. éclectisme et Re: de toute les opinions logiques, subordination des théories aux données de une discipline rationnelle stricte ainsi. qu'aux règles d’une exposition méthodique et claire. De la sorte, le lecteur, qui aura été intéressé par les ouvrages d’une section sera amené à consulter avec con- fiance les livres des autres sections dont il aura besoin, puisqu'il À _ sera assuré de trouver partout la même pensée et Le mêmes garanties. Actuellement , en effet, il est, hors de sa spécialité, sans moyen pratique de juger de la compétence réelle des auteurs. e Pour mieux apprécier les tendances variées du travail scien à des fins spéciales, l'Encyclopédie a sollicité, pou la direction de chaque Bibliothèque, le concours d’un - savant placé dans le centre même des études du ressort. Elle a pu ainsi réunir des représentants des principaux Corps savants, Établis- LE. sements d'enseignement et de recherches de langue française : ‘5 100 1 ETES Conservatoire des Arts et Mé- -: liers. ; École d’Anthropologie. Institut National agronomiqi École vétérinaire d’'Alfort. École supérieure d'Électricité Lyon. École des Beaux-Arts. DT École des Sciences politiques. Observaloire de Paris. | Hôpitaux de Paris. III BUT DE L'ENCYCLOPÉDIE Au xvure siècle, « l'Encyclopédie » a marqué un magnifique mou- vement de la pensée vers la critique rationnelle. A cette époque, une telle manifestation devait avoir un caractère philosophique. Aujourd'hui, l'heure est venue de renouveler ce grand effort de critique, mais dans une direction strictement scientifique; c'est là le but de la nouvelle Encyclopédie. Ainsi la science pourra lutter avec la littérature pour la direc- tion des esprits cultivés, qui, au sortir des écoles, ne demandent guère de conseils qu'aux œuvres d'imagination et à des encyclo- _ pédies où la science a une place restreinte, tout à fait hors de proportion avec son importance. Le moment est favorable à cette _ tentative ; car les nouvelles générations sont plus instruites dans l’ordre scientifique que les précédentes. D'autre part la science est devenue, par sa complexité et par les corrélations de ses _ parties, une matière qu'il n'est plus possible d'exposer sans la collaboration de tous les spécialistes, unis là comme le sont les producteurs dans tous les départements de l’activité économique contemporaine. A un autre point de vue, l'Encyclopédie, embrassant -toutes les manifestations scientifiques, servira comme tout inventaire à mettre au jour les lacunes, les champs encore en friche ou abandonnés, — ce qui expliquera la lenteur avec laquelle cer- _ taines sections se développeront, — et suscitera peut-être les travaux nécessaires. Si ce résultat est atteint, elle sera fière d'y avoir contribué. Elle apporte en outre une classification des sciences et, par ses divisions, une tentative de mesure, une limitation de chaque domaine. Dans son ensemble, elle cherchera à refléter exactement le prodigieux effort scientifique du commencement de ce siècle et un moment de sa pensée, en sorte que dans l'avenir elle reste le document principal où l'on puisse retrouver et consulter le témoi- gnage de cette époque intellectuelle. On peut voir aisément que l'Encyclopédie ainsi conçue, ainsi réalisée, aura sa place dans toutes les bibliothèques publiques, universitaires et scolaires, dans les laboratoires, entre les mains ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE LA veulent se tenir au courant des progrès, dans la partie qu'ils fiyent eux-mêmes ou dans tout le domaine FRERES PCA lisés dans un étroit ol Il leur faut, — et cela leur, eh vent difficile, — se mettre au courant des recherches voisines A tous, l'Encyclopédie offre un instrument unique dont la port scientifique et sociale ne peut échapper à personne, IV CLASSIFICATION DES MATIÈRES SCIENTIFIQUES La division de l'Encyclopédie en Bibliothèques a rendu néce 4 saire l'adoption d'une classification des sciences, où se manifeste nécessairement un certain arbitraire, étant donné que les sciences, se distinguent beaucoup moins par les différences de leurs ob, que par les divergences des aperçus et des habitudes de not esprit. Il se produit en pratique des interpénétrations récipro( L entre leurs domaines, en sorte que, si l'on donnäit à chac envahirait tous les territoires voisins ; une limitation assez stri est nécessitée par le fait même de la juxtaposition de plusi sciences. “ESA Le plan choisi, sans viser à constituer une Pi philo phique des sciences, qui ne pourrait être que subjective, a t pourtant à échapper dans la mesure du possible aux habi traditionnelles d'esprit, particulièrement à la routine didac et à s'inspirer de principes rationnels. 144 70 Il y a deux grandes divisions dans le plan cheri de l'E __ clopédie: d'un côté les sciences pures, et, de l’autre, touts dy technologies qui correspondent à ces sciences dans la sph ; A applications. A part et au début, une PR, e "E - 2, x € Re ET a Pr ANET 25 ES Là Re À | Si Re eSŸ nl RE + FO : » _ . » & _tion générale est consacrée à la philosophie des sciences (histoire des idées directrices, logique et méthodologie). Les sciences pures et appliquées présentent en outre une divi- sion générale en sciences du monde inorganique et en sciences - biologiques. Dans ces deux grandes catégories, l’ordre est celui de particularité croissante, qui marche parallèlement à une rigueur décroissante. Dans les sciences biologiques pures enfin, un groupe de sciences s’est trouvé mis à part, en tant qu'elles s'occupent moins de dégager des lois générales et abstraites que de fournir des monographies d'êtres concrets, depuis la paléontologie jus- qu’à l'anthropologie et l’'ethnographie. Étant donnés les principes rationnels qui ont dirigé cette clas- sification, il n’y a pas lieu de s'étonner de voir apparaître des - groupements relativement nouveaux, une biologie générale, — une physiologie et une pathologie végétales, distinctes aussi bien de la botanique que de l’agriculture, — une chimie phy- _ sique, etc. En revanche, des groupements hétérogènes se disloquent pour que leurs parties puissent prendre place dans les disciplines auxquelles elles doivent revenir. La géographie, par exemple, retourne à la géologie, et il y a des géographies botanique, zoologique, anthropologique, économique, qui sont étudiées dans la botanique, la zoologie, l'anthropologie, les sciences écono- miques. Les sciences médicales, immense juxtaposition de tendances très diverses, unies par une tradition utilitaire, se désagrègent en des sciences ou des techniques précises ; la pathologie, science de lois, se distingue de la thérapeutique ou de l'hygiène, qui ne sont que les applications des données générales fournies par les sciences pures, et à ce titre mises à leur place ration- nelle. £ Enfin, il a paru bon de renoncer à l’anthropocentrisme qui exigeait une physiologie humaine, une anatomie humaine, une embryologie humaine, une psychologie humaine. L'homme ‘est intégré dans la série animale dont il est un aboutissant. Et ainsi, son organisation, ses fonctions, son développement, s'éclairent de toute l’évolution antérieure et préparent l'étude des formes - plus complexes des groupements organiques qui sont offerts par l'étude des sociétés. ENCYCLOPÉDIE SCIENTIFIQUE VIL > On peut voir que, re la Éd hes de Fee c | pratique dans ce classement des Bibliothèques de l'Encycl : scientifique, le souci de situer rationnellement les sciences o leurs rapports réciproques n’a pas été négligé. Enfin il es pone besoin DRIVE que cet ordre n'implique nullement + … d’une npleé bre : et leurs recherches pepe feu parmi les plus ardues,. Er Prix de la publication. — Les volumes, illustrés pote 1 p part, seront publiés dans le format in-18 jésus et cartonnés. | dimensions commodes, ils auront 400 pages environ, ce qui sente une matière suffisante pour une monographie ayant un _ défini et important, établie du reste selon l'économie du p 54 qui saura éviter l'émiettement des sujets d'exposition. Le pri | étant fixé uniformément à 5 francs, c'est un réel progrès dar les conditions de publication des ouvrages scientifiques, qui, - certaines spécialités, coûtent encore si cher. TABLE DES BIBLIOTHÈQUES DIRECTEUR : D' TOULOUSE, Directeur de Laboratoire à l'École des Hautes - Études.