m mm;^ ...■;jy.i'->^,i>-;f . è^, V '.' ^^.%^^^ LE RÈGNE ANIMAL DISTRIBUE D'APRÈS SON ORGANISATION. ^-:^ %.M. i IMPIUMERTÉ D'HIPPOLYÏE TILTJAIID, « Rl'E DE LA HARPE, n" 78. c ?/ ■ ^ \ LE REGNE ANIMAL BISTB.IBUE B' APRES SON ORGANISATION, POUR SERVIR DE I5ASE A I/HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX ET D'INTRODUCTION A L'ANATOMIE COMPAREE. Par la. s^c baron GU vlSli) OKiND OÏFICIER D^ Li I.ÉQION-d'hONNEOR , COIVSEILLERD'ÉTAT ET AU CONSEIL ROYAL DE l'xNSTRCCTION PURT^IOrlK , I.'uN DES QUARANTE DE t/aCADÉMIE FRANÇAISE, SECRÉTAIRE PERPKTOEL DE l'aCADÉMIK DES SCIENCES, MEMBRE DES ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS ROYALES DES SCIENCES DE LONDRES, DB BERLIN, DE PÉTERSBOCRG . DE STOCKHOLM, D'ÉDIMnOIlEG, DE COPENHAGUE, DE GOCTTINGUE, DE TURIS^ DB BAVIÈRE, UB MffDENE , DES PAYS-BAS, DE CALCUTTA, DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DB LONDRES, etC, AVEC FIGURES DESSINÉES D'APRÈS NATURE. NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTEE. TOME II. |larij9 , CHEZ DÉTERYILLE, LIBRAIRE, RUE H AUTEFEUILIiE , ]V° 8 ; ET CHEZ CROCHARD, LIBRAIRE, CLOÎTRE «AINT-BENOÎT , M** l6. 1829, /z^^-z^-t^ ^f^'t.^^^^^^ -F-r TABLE MÉTHODIQUE DU TOME SECOND. REPTILES. Leur division en or- dres. ....... CHÉLONÎENS. . . . Tortues Tortues de terre. . Tort . d'eau douce. Tort, à boite. Ciielonures. . Tortues de mer. . Sphargis. . . Clielides ou tor- tues à gueule. . Tortues molles ou Trionyx. . . . SAURIENS Crocodiliens. , . , Crocodiles. . . . Gavials Crocodiles pro - près Caïmans ou Alli- gators Lacertiens MonitorsGuTiipi- ïiambis Monitors propres. Dragonnes . . . , Sauvegardes. . . Ameïvas. . . , Pag. I 4 5 8 9 lO I 3 ib, ib, i4 ib, i5 i6 17 ib, I I 19 20 22 24 ib. 27 28 20 Iguaniens 32 Agamiens. .^ . . . ib, Stellions. .... ib. Cordyles ib, Sjtellions ordinai- res. 33 Queues rudes ou doryphores. . . 34 Fouette-queues. . ib. A^ames 35 Agaraes ordiiiai - res ib, Tapayes. ..... 3^ Cîiangcant^. ... ib. Leiolepis. .... ib, Tropidoicpis. ... 38 Xeposomes. . . . ib, Galeoles. , . ^ . ib. Lophyres. .... 39 Gonocépliales. • . ib, Lyrioce'phales. . . 4^ Pliysignathes. . . ^i Istiures. ib. Dragons ^1 Sitanes 4^ Pte'ro dactyles. . . ib. ! g ua ni en S propres, il, îguanes 44 Ophryesses. ... 4^ Basilics ih. 8 îl 9, 4 Vj TABLE Marbrés Ecphimotes. . . Quelzpaleos ou Oplures. . . . Anolis Geckotiens Geckos. ... . . Platy dactyle s. . . Hëmidactyles. . . ïlidcadactyles. . . Ptyodactyles. . . Sphériodactyles. . Stenodactyles. . . Gyinnodactyîes. . Phillures. ... Caméléoniens. . . . Caméléons .... SCTNCOÏDIENS. • . . Scinques Tiliques Seps Bipes Chalcides Bimanes OPHIDIENS o Anguis Orvets Slieïtopusik ou Pscudopus. . . Opliisanres. . . . Orvets propres. . Acontias Vrais Serpents. . . Doubles marcheurs . . Anipliisbcnes. . . Leposternons. . . 77 79 ib, 80 ib. METHODIQUE rag.": Pag. 46 Typlilops -jS 47 Serpents propres. ... ^4 Non venimeux ^5 Rouleaux.. .... "^6 Uropellis ib. Boa Scy taies. . . . Erk Erpelons. , , , Couleuvres. . . Pytlions ib. Cerbères 8t Xenopeltis. . . . ib, He'térodons. ... ib. Hurria 82 Dipsas ib, Dendrophis. . . . ib, Dryinus ib, Dryopliis 83 Olygodon ib. Couleuvres propres ib, Acrocordes. c . . 85 Venimeux à crochets simples 86 Crotales 87 Xrigonocépliales.. 88 Vipères. ..... 92 Naîa 93 Elaps 94 Micrures ib, Platures ib, Trimeresures. . • • 95 Oplocepliales. , . , ib, Acantlîopliis, . . . ib, Echis ib. Langaba ib. Venimeux à crochets accompaj^nés d'autres ib. 48 5o ib, 52 54 45 56 57 58 ib. ib. ib, ib. 61 ib. 63 ib. 65 66 ib. 68 ib. 69 ib, ib. 70 ib, 7ï ib. l'i 73 DU DEUXIÈME Pag. dents 96 Bongares ib. ,» Hydres 97 Hydrophis. . . . ib. Pelamides. . . . ib. Chersydres. ... 98 Serpents nus ib. Céciîies ib. B.VrUAGIENS 101 Grenouilles. ... 102 Grenouilles pro- pres Ceratopliis. . ., . 106 Dactyi êtres ... 107 Rainettes ib. Crapauds 109 £©4 Booibinator. .. . 1 1 1 Rliinelles 1 12 Otiiophes ib. Breviceps. ... ib. Pipa. ib. Salamandres. . . ii3 S. Terrestres. . . m4 S. Aquatiques. . . ii5 Menopoma. . . . 118 Aniphiuma. . . . ib. Axolotl Ï19 Menobranchus. . ib. Proteus. ib. Sirènes 120 POISSONS I 22 ACANTIiOPTERY- GIE'SS i3i • Pergoïdes ib. A ventrales thoraciques. A sept rayons bran- chiaux, à deux dorsales. A VOLUME. Tlj Pag Perches i32 Bars i33 Varioles th. Centropomes. . . i34 Grammistes. . . . ib. Aprons i35 Huron»» ib. Etelis ib. Kiphous f 36 Enoploses. . . . ib. Diploprions. • . . ib. Apogons ib. Clieilodiptères. . . 187 Pomatomes. ... ib. Ambasses ib. Sandres. . . . - . i38 une seule dorsale, à dents canines. Serrans iSg Serrans propres. . ib. Barbiers 4^9 Mérous ib. Plectropomes. . . 1^1 Diacopes ib. Mésoprions. . . . i45 une seule dorsale, à dents en velours. Gremilles ib. Savonniers. . . . ib. ('erniers i45 ('entropristes. . . ib. Growlers. .... ib. moins de sept rayons branchiaux t4 A dorsale unique , à dents canines. . « . ib. VU] Cirrliites. . ... ib. A dorsale unique , à dents en velours . . ib. Chironc.mes. ... ib. Pomotis i47 Centrarclius. . . . ib, Priacanthes. . . . ib. Doulcs ih. Tliérapons. . . . i/fB Datuia ib- Pelâtes ib. Hétotes ib. A deux dorsales. . . . î49 Trichodons ^b. Sillago ib. A plus de sept rayons branchiaux i5o TABLE METHODIQUE Pag- Holocentrum. Myripristis. . Bervx Trachi dites. . ib. ib. i5i . ib. A ventrales jugulaires. . ib. Yives i5!2 Percis i53 Pinguipes ib. Percopliis ib. Uranoscopes. . . ib. A ventrales abdominales. i54 Polynèmes. ... ib. Sphyrènes. . . . i56 Parai épis ib, MuUes ib. Joues: CUIRASSÉES. . i58 Trigles ib. . Trigles propre*- ment dits, . . . Prionoles. .... Malarmats. . . . Dactyl opter es . . Céphalacanthes. . Cottes Cottes proprement dits Aspidophores. . . Hémitriptèies. . . Hémilépidotes . . Platycephales. . . Scorpènes. . . . . Scorpènes propre- ment dites. . . Tœnianotes. . . . Sebastes Pterois Blepsias. Apistes Agriopes Pelors Synancées Lepisacantlies. . . Épinoches. . . . Epinoclies propre- meut dites. . . Gastrès Oréosomes. . . . SciÉNOÏDES A deux dorsales. . . . , Sciènes Maigres ou sciènes propres. Otolitlies. Pag. i59 i6o i6i ih. 162 ih. ib. i63 ih, i65 ib, ib, 166 ib. ib. 167 ib, ib. 168 ih. 169 ib, ih, 170 ib. 171 ih. ib. ib. T72 w. DU DEUXIÈME Pag- Ancylodons. ... 173 Corbs ib. Johnius „ ib, Ombrines jr^/J^ Tambours. . , . jh. Chevaliers. . . . 1-^5 A dorsale unique ih, A sept rayons bran- chiaux ih^ Gorettes-, .... ih, Pristipomes. . . . i-jô Diagrammes ... ïb, A moins de sept rayons branchiaux el ligne latérale continue. . . i^yy Lobotes ih, Cheilodactyles. . ih, Scolopsides. . . . Microptères . . . A moins de sept rayons branchiaux, et ligne latérale interrompue. Amphiprions. . . Premnades. . . . Pomacentres. . . Dascylles Glyphisodons. . . Héliases ib. Sparoïdes. 180 Spares 187 Sargues \h. Daurades ih. Pagres 182 Pagels i83 Dentés 184 178 ih. ih. 179 ih. ih. \h. 180 VOLUME. ix Pag* Pentapodes. . . . 8i4 ♦ Lethrinus .... 184 Cantlières. . . . i85 Salpes ih. Bopues ib. Oblades ib. Menides 189 Mendoles ih. Picarels 187 (>œsio ih. Gerres 188 Squammipennes. . . ih. Chaetodons. . . . 189 Cliaetodons propre- ments dits. . . U}. Chelmons 190 Henioclius. . . 191 lEpbippus ib, Tauricliles. . . 192 IIoI acanthes. ... ib. Pomacandies. . ib, Platax 193 Psettus ih, Piméleptères. . . ih. Dipterodons. . . 194 Castagnoles. ... ih, Pempherides. . . 195 Archers ib, Scomberoïdes. . . . iqS Scombres ih. Maquereaux. . . . 197 Thons ih. Germons 198 Auxides 199 Sardes ib, Tassardf. .... ib. TABLE Thyrsites Gerapyles. . . . Espadons Espadons propre- ment dits. . . . Tetraptures. . . . Makaira Voiliers ...... Centronotes. . . . Pilotes Elacates Liclies Trachinotes. . Rhinchobdelles. . Macrognathes, . . Mastacembles. . Notacantlies. . . . Serioles Pasteurs Temnodons. . . . Caranx Carangucs Cilules Vomers Olisles . Scyres Blepliaris Gais Argyreioses. . . . Vomers propre- ment dits» . . . Zeus Dore'as Capros La m pris ou chry- sotoses Equula Mené MÉTHODIQUE Pag. 200 ih. ib. 202 ih. 202 ib. ib. ib. 2o3 ih. 20 4 ib. 2o5 ib. ib, ib. 206 ib. 207 208 209 ib. ib. ib. ib. 218 ib. ib. ib 21 1 ib. ib. 212 ib. Stromatées. . . . Fiatoles Pamples Peprilus Luvarus Seserinus Kurtus Coryphaenes. . . . Coriphènes propre- ment dites. . . Caranxomores. . . Centrolophes. . . Astrodermes. . . Pteraclis TiENlOÏDES A museau alongé, fortes dents Lepidopes Trichiuies. . . ^ A museau court, petite bouche Gymnètres. . . . Stylephores. . . . \ museau court, bouche fendue, tète obtuse. . Rubans (Cœpola). Lophotes.' . . . . Theuties Sidjans ( Ampha- canthus ). . . . Acanthurt'S. . . . Prionures . . . . îNasons Axinures Priodons . . . . PHARYNGIENS LA- Pag. 212 ib. ib. ib. ib. ib. ib. 2l5 ib. 216 ib. ib. ib. 217 218 219 219 220 221 ib. 222 ib, 223 ib. 224 ib. 225 ib. DU DEUXIEME Pag. '2l5 ib. ib, 228 ib. 229 ib. 23o ib^ .233 BYRINTHIFOR- MES. . . ... Auabas 226 Polyacaiithes. . . 227 Macropodes. . . Hélostomes. . . Osphromènes. . Tricliopodes. . . Spirobianches. , Opîiicephales. . MUGILOÏDES. . . . Muges Tetragonurus. . Alhéiines. ; . . . 234 GOBIOÏDES 236 Blennies. .... ib. Blennies propre- ment dits. . . ib. Pholis 238 Myxodes ib. Salarias ib. Clinus ib. Grrliibarbes. . . 289 Gonnelles. ... ib. Opistognatbes. . . 24© Zoarcès t ib. Aiiarrhicbas. . . . ib. Gobies 241 Gobies propre- ment dits. . . 242 Gobioïd> s 244 Taenioïdes ib. Perioplitalmes. . . 245 Eléotiis ib. VOLUME. xj Pag. Gallionymes. . . 247 Trichonotes . . . 248 Coiiiephoies . . . ib. Platyptères. . . . ib, Chiius 249 Pectorales pedicu- lées ib. Baudroies. . . . 25o Baudroies propre- ment dites. . . ib. Chironectes ou an- lennaires. . . . iSi Malthées 252 Batracoïdes. . . . 25»3 Labroïdes 252 Labres ib. Labres proprement dits 255 Cheilines 2 56 Capitaines 257 Girelles ib. Auampsès.. ... 259 Crcnilabres . .'. ib. Sublets 260 Filous ib. Clepliques. . . . ib. Gomphoses. ... ib. Rasons ( Xirich- thys ) 262 Cbromis 263 Cvcbles. . 4 . , , ib, Plésiops 264 Malacanthes. . . . ib. Scares ib. Calliodons. . . . 266 Odax. • ib. k XIJ TABLE METHODIQUE Pag Bouches en flûte. . ib. Fistulaires. . . . 267 Fistulaires propre- ment dites. Aulostomes. . ib. 268 ib. Centrisques. . . Centrisques pro- prement dits. . ib. Ampliislles, . . . 269 MAL VCOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. ... 269 Cyprinoïdes .... ib. Cyprins 270 Carpes. ..... ib. Barbeaux 272 Goujons 273 TancLes ib. Cirrhiues 274 Brèmes ib. Labe'ons.. . . ; . ib. Calaslomes. . . . 075 Ables ib. Chela 277 Gonorhinques. . . ib. Loches ib. Anableps 279 Pœcilies 280 Lebias ib. Fondules ib. Molinesia. . . Cyprinodons. . Esocesv , .■ . . Brochets. . . . Brochets propre- ment dits. . ib. Galaxies ib. Alepocépliales. . . 283 281 ib. ib. 282 Pag. Microstomes.. . . 283 Stomias ih. Cîiauliodes. . . . 284 Salanx ib. Orphies ib. Scombre'soces. . .285 Demibecs ib. Exocets 286 Mormyres. . . . 288 S1LUR0ÏDES. .... 289 Silures. . .... 290 Silures propre - ment dits,'. . . 291 Silures spe'cial. nomme's. . . Schilbés. . . . Machoirans. . . . Pimelodes. . . . Bagres Pimelodes pro- ment dits. . Schals Ageneyoses. . . Doras ib. Héterobranches. . 296 Macropte'ronotes.. Hete'robranehes or- dinaires. . . . Plotoses. .... . Callichtes 298 Malaptérures. . . ib. Asprèdes 299 Lorlcaires. . . . 3oo Hjpostomes. . . , 3oi Loricaires ordinai- res ib. Salmones ib. Saunions. .... 3o2 ib. ib. 292 ib. ib. 293 295 ib. 297 ib. ib. DU DEUXIEME VOLUME. Pag. Saumons propre- ment dits. . . . 3o'j Eperlans 3o5 Loddcs ib. Ombres 3o6 Lavarets .... ib. Argentines. . . . 3o8 Characiris ib. Curimateâ 309 Anostomes. . . îb. Serpes ib. Piabuques. . . . . 3io Serrasalmes. . . , ib. Tetragonoptères. . ib. Chalceus. . . . 3 1 1 Raiis ou Mjletes. ib. Hydrocyns. . . . 3i2 Citliarînes 3i3 Saurus ib. Scopèles 3i4 Aulopes 3i5 Sternoptyx. ... ib. Clupes 3i6 Harengs 3 16 Harengs propre- ment dits* • . ib. Alo^s 319 Cailleutassarts. . . 33© Odontognathes . . 821 Pristigastres . . . ib. Notoptères .... ib. Anchois^f^f^ . . Z'i^ Tlirisses 323 Mégalopes. . .' . . ib. Elopes 824 Butirins. ..... ib. Chirocentres . . . 325 Hyodons 326 Xll| Pag. Erythrins 326 Amies 827 Vastrcs ...... ib. Ostéoglosses. . .• . 828 Lepisostées. . . . ib. Bichirs ou polyp- tères 329 MALACOPTÉRYGIENS SUBRACHIEISS. . . 33o Gadoïdes ib. Gades. ...... ibi Morues 33 1 Merlans 332 Merluches 333 Lotes -^ ib. Motelles 334 Brosmes ib. Brotules 335 Phycis. ..... ih. Pianiceps 326 Grenadiers ou Ma- croures. ..,.-, ib. Poissons plats . . . 387 Pleuronectes . . . ib. Plies. • 338 Fle'tans. 34o Turbots. ..... ib. Soles, . ..... 342 Monochires. . . .343 Acliires. ..... ib. Pla'gusies 344 Discoboles ib. pf)8 Porte-écuelles. . . ib. Porte-e'cuellespro- ib. près ib, Gobie'soces. . . . 345 Cycloptères. . . . ibo vU. Lumps. 344 XlV TAr.LE MÉTHODIQUE Pag. ' Liparis 344 Echeiieis 347 MALACOPTÉRYGIENS APODES 348 Anguilliformes. . . ih. Anguilles ib. Anguilles propre- ment dites. . . 349 Anguilles vraies, ih. Oplusures 000 ib. Murènes 35i Spliagebranches. . 353 ^ Monoplères. . . . ib, Synbranclies. . . 354 Alabès ib. Saccopharynx. . . 355 . Gymnotes. . . . ib. Gymnotes propre- ment dits . . ib. Carapes. .".; 'i'T . « 355 Apte'ronoles. . . . ib. Gymnai chus . . . ib. Lcpiocéphales . . 358 Donzelles ib. Donzelles propre- ment dites- . . ib. Fierasfers 359 Eqniiles 36o LOPHOBRANCHES. . 36i Syngnathes .... 362 Syngnathes pro- prement dits. . ib. Hippocampe'*. . . 36u Soleuoslomes. . . ib- Pégases ib. Pyg. PLECTOGNATHES. . 364 Gymnodontes. . . . 364 Diodons 367 Tétrodons .... 368 Moles 369 Triodons 370 SclÉrodermes. ... 371 Balisles ib. Balistcs propre- . ib. 373 374 ib. 375 ment dits. . . , Monacanthes. . Alutères Triacanthes. . . . Coffres CHONDROPTÉRY- GIENS ....... 376 A branchies libres. Sturioniens 378 Esturgeons. . . . ih. Polyodons .... 38o Chimères. .... 38 1 Chimères propres. 38a Callorhyuques. . . ib. A branchies fixes. SÉLACIENS 383 Squales 385 Roussettes 386 Squales proprement dits t . 387 Requins. .-. » . . ib, Milandres 389 Emissoles. . . , . ib. Grisets 390 Pèlerins ib. Cestracions. . . .391 Aiguillais ib. Humantins. . . . 392 DU DEUXIEME 1 Pag. Leiclies. . . . . . Sgs Marteaux SgS Anges 3g4 Scies ib. Raies 3g5 Rliinobates. , . . iè. Rhina 3g6 Torpilles ib. Raies proprement dites 397 Pastenagues. . . . 899 Anacantlies. ... 4oo ' VOLUME. XV Pag. Mourinos ou My- lobates 4^^ Rîiinoptères. . . .401 Ce'phaloptères. . . ib. SucEui^s ou Cyclo- STOMES 4^2 Lamproyes. . . . 402 Myxines 4^5 Heptatrèmes, ... ib. Gastrobranches. . ^06 Ammocètes. . . . 4o8 LE RÈGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. " ■ ■ - . . II...- TROISIÈME CLASSE DES ANIMAUX VERTÉBRÉS. LES REPTILES. Les reptiles ont le cœur disposé de manière qu'à chaque contraction, il n'envoie dans le poumon qu'une portion du sang qu'il a reçu des diverses parties du corps , et que le reste de ce fluide re- tourne aux parties sans avoir passé par le poumon , et sans avoir respiré. Il résulte de là que l'action de l'oxygène sur le sang est moindre que dans les mammifères, et que , si la quantité de respiration de ceux-ci , où tout le sang est obligé de passer par le poumon avant de retourner aux parties, s'exprime par l'u-. nité, la quantité de respiration des reptiles devra s'exprimer par une fraction d'unité d'autant plus petite, que la portion de sang qui se rend au pou- mon , à chaque contraction du cœur , sera moindre. Comme c'est la respiration qui donne au sang sa chaleur , et à la fibre la susceptibilité pour Firri- tation nerveuse, les reptiles ont le sang' froid , et les forces musculaires moindres en totalité que les TOME n. I 2 RKPTILES quadrupèdes, et à plus forte raisoa que les oiseaux ; aussi n'exercent-ils guère que les mouvements du ramper et du nager : et , quoique plusieurs sautent et courent fort vite en certains moments , leurs ha- bitudes sont généralement paresseuses, leur di- gestion excessivement lente, leurs sensations ob- tuses , et dans les pajs froids ou tempérés , ils passent presque tous l'hiver en léthargie. Leur cer- veau proportionnellement très petit n'est pas aussi nécessaire que dans les deux premières classes à l'exercice de leurs facultés animales et vitales ; leurs sensations semblent moins se rapporter à un centre commun; ils continuent de vivre et de montrer des mouvements volontaires, un temps très considérable après avoir perdu le cerveau , et même quand on leur a coupé la tête. La connexion avec le système nerveux est aussi beaucoup moins nécessaire à la contraction de leurs fibres, et leur chair conserve son irritabilité bien plus long-temps après avoir été séparée du reste du corps que dans les classes précé- dentes; leur cœur bat plusieurs heures après qu'o.'i l'a arraché, et sa perte n'empêche pas le corps de se mouvoir encore long-temps. On a remarqué dans plusieurs > que le cervelet est d'une petitesse ex- trême , ce qui est assez d'accord avec leur peu de propension au mouvement. La petitesse des vaisseaux pulmonaires permet aux reptiles de suspendre leur respiration sans ar- rêter le cours du sang; aussi plongent-ils plus ai- EN GENERAL, 3 sèment et plus long-temps que les mammifères et les oiseaux. Les cellules de leur poumon étant moins nombreuses, parce qu'elles ont moins cle vaisseaux à loger sur leurs parois , sont beaucoup plus larges . et ces organes ont quelquefois 11 forme de simples sacs à peine celluleux. Du reste , les reptiles sont pourvus de trachée artère et de larynx, quoiqu'ils n'aient pas tous la faculté de faire entendre une voix. N'ayant point le sang chaud , ils n'avaient pas besoin de téguments capables de retenir la chaleur ; et ils sont couverts d'écaillés ou simplement d'une peau nue. Les femelles ont un double ovaire et deux ovi- ductus; les mâles de plusieurs genres ont une veree fourchue ou double j dans le dernier ordre ( ce-» lui des batraciens ) , ils n'ont pas de verge du tout. Aucun reptile ne couve ses œufs. Dans plusieurs genres des batraciens, les œufs ne sont fécondés qu'après avoir été pondus; aussi n'ont-ils qu'une enveloppe membraneuse. Les petits de ce dei'nier ordre ont , au sortir de l'œuf, la forme et les bran- chies des poissons, et quelques genres conservent ces organes, même après le développement de leurs poumons. Dans plusieurs des reptiles qui pon- dent des œufs, notamment dans les couleuvres, le petit est déjà formé et assez avancé dans l'œuf au moment où la mère fait sa ponte, et il en est même 1* [\ REPTILES des espèces que l'on peut rendre à volonté vivipares en retardant leur ponte (i), La quantité de respiration des reptiles n'est pas fixe, comme celle des mammifères et des oiseau-x ; mais elie varie avec la proportion du diamètre de l'artère pulmonaire comparé à celui de l'aorte. Ainsi les tortues, les lézards, respirent beaucoup plus que les grenouilles, etc. De là des différences d'énergie et de sensibilité beaucoup plus grandes qu'il ne peut en exister d'un mammifère à un autre, d'un oiseau à un autre. Aussi les reptiles présentent-ils des formes , des mouvements et des propriétés beaucoup plus variés que les deux classes précédentes; et c'est surtout dans leur production que la nature semble s'être jouée à imaginer des formes bizarres , et à mo- difier dans tous les sens possibles le plan général qu'elle a suivi pour les animaux vertébrés, et spé- cialement pour les classes ovipares. La comparaison de leur quantité de respiration et de leurs organes de mouvement a donné lieu cepefidant à M. Brongniart de les diviser en quatre ordres (2) ;, savoir : Les Chélois^iens ( ou Tortues )^ dont le cœur a deux oreillettes , et dont le corps ^ porté sur quatre (i) Par exemple , les couleuvres lorsqu'on les prive d'eau , ainsi que l'a expérimenté M. Geoffroy. (2) Al. Brongniart, Essai d'uiic classilicalion naturelle des reptiles, t*aris i8o5 , et daas les Mcm. des savanis ctrang. , présentés à l'Institut; tom. I, p 587. CHÉLONIENS. 5 pieds , est enveloppé de deux plaques ou boucliers formés par les cotes et le sternum. Les Sauriens (ou Lézards), dont le cœur a deux oreillettes, et dont le corps , porté sur quatre ou sur deux pieds , est revêtu d'écaillés. Les Ophidiens ( ou Serpents ) , dont le cœur a deux oreillettes, et dont le corps reste toujours dépourvu de pieds. Les Batraciens , dont le cœur n'a qu'une oreil- lette, dont le corps est nu, et dont la plupart passent, avec l'âge, de la forme d'un poisson re- spirant par des branchies , à celle d'un quadrupède respirant par des poumons. Quelques-uns cependant ne perdent jamais leurs branchies, et il y en a qui n'ont jamais que deux pieds (i). LE PREMIER ORDRE DES REPTILES, Ou LES CHÉLONIENS, Plus connus sous le nom de Tortues, ont le cœur composé de deux oreillettes , et d'un ventricule à deux chambres inégales qui communiquent en- (i) D'autres auteurs , comme Merrem , font une autre répartition des sauriens et des opliidiens. Ils de'tachent les crocodiles pour en faire un ordre à part ^ et re'unissent au contraire au reste des sauriens , la première famille des ophidiens , ou les anguis , disirihutiôn qui repose sur quelques particularités de Torgaaisation des crocodiles , et sur une certaine res- semblance des anguis avec les lézards. Nous avons cru suffisant d'in- diquer ces rapports presuV (Tortue). CHELONIEKS. 11 La Tortue d'eau douce d^ Europe. ( Testudo europœa. Sclm. orhicularis Lin. )Scliœpf. pi. I. (i). Est Tespëce la plus répandue; on l'observe dans toul le midi et Torient de l'Europe jusqu'en Prusse. Sa cara- pace est ovale ;, peu convexe , assez lisse, noirâtre , toute semée de points jaunâtres disposés en rayon. Elle atteint jusqu'à dix pouces delongjon mange sa chair, et on en élève prfur cela avec du pain , déjeunes herbes; elle mange aussi des insectes, des limas, de petits poissons , etc. Mar- sigli dit que ses œufs sont un an à éclore. La Tortue peinte. ( Test, picta. Scliœpf. pi. iv. ) Est une des plus jolies espèces; elle est lisse, brune, et chacune de ses écailles est entourée d'un ruban jaune, fort large au bord antérieur. On la trouve dans l'Amérique sep- tentrionale , le long des ruisseaux , sur les rochers ou les troncs d'arbres , d'où elle se laisse tomber dans l'eau sitôt qu'on approche (2). (i) C'est la même que la verte tl jaune , Lacép. PI. VI et sa ronde pi. V. On doit consulter , sur cette espèce , la belle monographie qu'en a donne'e M. Bojanus, Yilna, 1819 , in-folio. (2) Aj . Em. lutaria, Lacep. , iv; — Em. ^dansonii, Shweig 5 — Em. sc" negalensis , Dumer. j — Em. subrufa , Lacep. , xin ; — Em. contracta , Schweig; — Em. punciata, Schœpf., v 5 — Em. reticulata^ Leconte; — Em. rubrivenlrisj id. ; — Em. serrata, Daud., II, xxij — Em. concinna, Lee. , ou geometrica y Lesueur; — Em. pseudogeographica , Lesueur; — Em. scripta , Scliœpf., HT, 4 j — Em. scabra , id., III ; — Em. cinerea, id., II, 3 j — Em. centvata, Daud. , ou terrapen^ Lin. , Scliœpf., xv 5 — Em. concentrlca, Lee; — Em. o do rata ^ id. ; — Em. fusca, Lesueur 5 — Em. leprosa , Schw. ; — Em. nasuta , id, ; — Em. dorsata , Schœpf. j — Em. pulchella , Scliœpf. , xxvi, ou insculpta, Lee; — Em. lutescens; Scliw. ; — Em. expansa , id. ; — Em. macquaria , Cuv. M- Fitzinger se'pare sous le nom de Chelodina, et M. Bell sous celui d'HYDRAsPîs , les espèces à cou plus alonge', telles que : Em. longicollis , Shaw., gen. Zool. III, part. I, pi. xvi^ — Em. planiceps, Schœpl'., xxvn, ou Canaliculata , Spix., viiij — Em. platicephala, Merrem^— ^/w. de- pressa, Spix. Ilî, i ^ — Em.carunculata, Aug. St.-Hi!.'; — Em, trilenta- culata , id. 12 REPTILES On doit remarquer parmi les tortues d'eau douée , . Les Tortues a boite ( i ). ])ont le plastron est divisé en deux battants par une articu- lation mobile, et qui peuvent fermer entièrement leur cara- pace quand leur tête et leurs membres y sont retirés. Les unes ont le battant antérieur seulement mobile (2). Dans d'autres, les deux battants se meuvent égale- ment (3). ^ Il y a au contraire des tortues d*eau douce dont la queue longue et les membres volumineux ne peuvent rentrer en- tièrement dans les boucliers. Elles se rapprochent en cela des sous-genres suivants , et surtout des chelydes , et méri- tent par conséquent aussi d'être distinguées (4). Telle est La Tortue à longue queue. ( T. serpentina. L. ) Scliœpf. pi. VI. Que l'on reconnaît à sa queue presque aussi longue que sa carapace , hérissée de crêtes aiguës et dentelées , et à ses écailles relevées en pyramides. Elle habite les parties chaudes de l'Amérique septentrionale, détruit beaucoup de poissons et d'oiseaux d'eau , s'écarte assez loin des riviè- res , et pèse quelquefois au-delà de vingt livres. Z"" Les Tortues de mer. (Chelonia (5). Brongn. ) Ont leur enveloppe trop petite pour recevoir leur tête et surtout leurs pieds qui sont extrêmement alongés ( princi- palement ceux de devant), aplatis en nageoires, et dont tous les doigts sont étroitement réunis et enveloppés dans la même (i) C'est de cette subdivision que Merx'cm a fait son genre Terrapèni;^ S])ix , son genre Kinosterkon ^ Fleming^ son genre Cistud a. L'espace d'Europe et d'autres ont déjà quelque chose de cette mobilité'; ce qui rend son genre difficile à limiter. (2) Test, subnigra , ï, vu, 25 — T. clausa ^ Scliœpf. , vu. (3) La tortue à boîte d'Amboine. Daud. II , 809: Test, tricarinala , Schœpf. , 11; Test, pensihanica, I , d. , xxiv. (4) M. Fitzinger a fait de cette subdivision son genre Chelydra, cl M. Fleming, son genre Chelonura. (5) Chelonia , de *:;£^'3v!î, Merrem a préicré le nom barbare de Ca- rcxta. CïIÉLO]NIf:NS. \Ù membrane. Les deux premiers doigts de chaque pied ont seuls des opgles pointus qui tombent même assez souvent l'un ou l'autre à un certain âge. Les pièces de leur plastron ne forment point une plaque continue_,maissont diversement dentele'es, et laissent de grands intervalles qui ne sont occupés que par du cartilage. Les côtes sont rétrécies et séparéesTune de l'autre à leur partie extérieure; cependant le tour de la carapace est occupé en entier par un cercle de pièces corre- spondantes aux côtes sternales. La fosse temporale est cou- verte en-dessus d'une voûte formée par les pariétaux, et d'au- tres os, en sorte que toute la tête est garnie d'un casque osseux continu. L'œsophage est armé partout en dedans de pointes cartilagineuses et aiguës dirigées vers l'estomac. La Tortue franche ou Tortue verte. ( Testudo mydas. (i) Lin. T. viridis. Schn. ) Lacép. L i. Se distingue par ses écailles verdâtres au nombre de treize qui ne se couvrent point en tuiles, et dont celles de la rangée du milieu sont à peu près en hexagones réguliers. Elle a jusqu'à six ou sept pieds de long et jusqu'à sept et huit cents liv. de poids. Sa chair fournit un aliment agréa- ble et salutaire aux navigateurs ar de petites fausses côtes qui rendent le mouvement latéral difficile : aussi ces animaux ont-ils de la peine à changer de direction, et on les évite aisément en tour- noyant. Ce sont les seuls sauriens qui manquent d'os claviculaires; mais leurs apophyses coracoïdes s'attachent au Sternum , comme dans tous les autres. Outre les côtes ordinaires et les fausses côtes , il y en a qui pro- tègent l'abdomen sans remonter jusqu'à l'épine, et qui paraissent produites par Tossification des inscriptions tendineuses des muscles droits. Leurs poumons ne s'enfoncent pas dans l'abdomen , comme ceux des autres reptiles, et des fibres charnues, SAURIENS. I() adhérentes à la partie du péritoine qui recouvre le foie, leur donnent une apparence de diaphragme , ce qui , joint à leur cœur divisé en trois loges, et où le sang qui vient du poumon ne se mêle pas avec celui du corps aussi complètement que dans les autres reptiles, rap- proche un peu plus les crocodiles des quadrupèdes à sang chaud. Leur caisse et leurs apophyses pte'rygoïdes sont fixées au crâne , comme dans les tortues. Leurs œufs sont durs et grands comme ceux de nos oies , et les crocodiles passent pour les animaux dont les deux extrêmes de grandeur sont le plus différents. Les femelles gardent leurs œufs, et quand ils sont éclos , elles soignent leurs petits pendant quelques mois. Ils se tiennent dans les eaux douces, sont très car- nassiers, ne peuvent avaler dans l'eau ^ mais noient leur proie , et la placent dans quelque creux sous l'eau, où ils la laissent putréfier avant de la manger (i). Les espèces , plus nombreuses qu'on ne le croyait avant nous, se rapportent à trois sous-genres distincts. Les Gavials. Cuv. Ont le museau grêle et très alongé j les dents à peu près égales j les quatrièmes d'en bas passant, quand la bouche est fermée , dans des échancrures , et non pas dans des trous de la mâchoire supérieure 5 les pieds de derrière dentelés au bord externe et palmés jusqu^au bout des doigts, deux grands trous aux os du crâne derrière les yeux, que l'on scnl au travers de la peau. On n'en a encore observé que dans l'ancien continent. Le plus connu est Le Gavial du Gange. ( Lac. gangetica. Gm. ) Faujas. Hist. de la Mont, de St. -Pierre, pi. xlvi. Lacep. L xv. Espèce qui devient fort grande, et qui , outre la lon- (i) Les crocodiles diffèrent assez des autres le'zards , pour que plusieurs auteurs récents aient cru devoir en faire un ordre particulier. Ce sont IcsLoRicATA de Merrem, et de Fitzinger, les EMïDosAURiENsde Blainville. 2 0 flEPTîLKS gucur de son museau, se fait remarquer par une grosse proéminence cartilagineuse qui entoure ses narines , et se rejette en arrière (i). Les Crocodiles {i) proprement dits. Ont le museau oblong et déprimé, les dents inégales^ les quatrièmes d'en bas passant dans des écliancrures et non pas dans des trous de la mâchoire supérieure, et tous les autres caractères des gavials. 11 y a des espèces de cette forme dans les deux continents. Le Crocodile vulgaire j ou du Nil. ( Lac. crocodilus. L. ) Geoffr. Descr. de TEg. Rept. îl. i. Ann. Mus X. IlL i. Cuv. ibid. X. pi. ï. f. 5 et ii. f. 7. et Ossem. foss. V. part. 1. même pi. et fig. Si célèbre chez les anciens, a six rangées de plaques (1) C'est cctle proéminence qui avait fait dire à Elien (Hisl. an. lxii, c. 4^ ) » «ï^i'il existe dans le Gange des crocodiles qui ont une corne sur le bout clu museau. Voyez en la description et les figures, par M. Geoffroy St.-Hil., Me'm. du Mus., XII , p. 97. Ajoutez le- petit gavial ( Croc, tenuirostris , Cuv.), Faujas, loc. cit. , pi. xLViîi , si toutefois c'est une espèce distincte. iV. B. Les Schistes calcaires de Bavière ont donne' un petit Gavial fossile d'une espèce particulière, qui a ète' décrit par ?»I. Sœmmering dans les Mém. de FAc. de Municli , pour 1814. J'ai fait counaîire des crânes et d'autres parties de crocodiles fossiles, voisins du gavial , trouvés à Caen , à Honfleur et en d'autres lieux , et l'ai marqué les points par lesquels l'ostéologie de leur crâne diffère de celle du pavial actuel. Voyez mes Rechercbes sur les ossem. foss., V, 2e part. Il V a aussi des ùbscrvations analogues faites en Angleterre, par M. Coiiybeaie. D'après ces différences qui tiennent surtout à l'arrière du palais, M. Geofiroy a cru devoir faire de ces animaux perdus, deux genres , qu'il nomme Theleosaurus et Stekeosaurls , et néanmoins il pariât croire que les gavials actuels peuvent en descendre , et que leurs différences peuvent résulter du changement des circonstances atmosphé- riques. Mém. du Mus., XII. (2) V^a^oç , qui craint le rivage , nom donné par les Grecs à un lézard commun chez eux; ils rappliquèrcut ensuite , à cause delà rcs- crablance , au crocodile d'Egypte, quand ils voyagèrent dans ce dernier pays. Hérodot., lib. II. M. Merrem a changé ce nom de sous-genre en Champses qui était le nom égyptien de cet animal selon Hérodote. SAURIENS. 2 1 carrées, et à peu près égales, tout le long du dos ((). Le Crocodile à deux arêtes. [Croc.hiporcatus. Cuv.) Ann. Mus. X. 1. 4* et lio 8. et Ossem. foss. Y. '2*^ part, mêmes pi. et fig. A huit rangées de plaques ovales le long du dos, et deux arêtes saillantes sur le haut du museau, se trouve dans plusieurs îles de îa mer des îndes _, et probablement (i) N. B. On trouve depuis le Se'négal jusqu'au Gange et au-delà , des crocodiles très semblables au vulgaire, et qui ont, Içs uns le museau un peu plus long et plus e'troit , les autres quelques variéte's dans les plaques ou e'cailles qui garnissent le dessus de leur cou j mais il est très difficile de les distribuer en espèces distinctes , à cause des nuances inlerme'diaircts. Les petites écailles isolées qui forment une rangée trausverse, imme'diate ment derrière le crâne , varient de deux à quatre et à six ; les plaques rapprochées qui composent le bouclier de la nuque , sont ge'ae'ralement au nombre de six ; mais il y en a quelquefois une plus petite à peu de distance de chaque aiigle ante'rieur de ce bouclier, et d'autres fois, celle- là est contiguë au bouclier, ce qui lui donne huit plaques. M. Geoffroy nomme Croc, suchus , ceux qui ont le museau plus étroit et plus alongé 5 Cr. marginaïus , ceux où Fon compte six écailles à la rangée de derrière le crâne 5 il y en a parmi eux'qui ont six plaques au bouclier, d'autres qui en ont huit; Cr. lacunosus , un individu qui ne lui a offert que deux écailles der- rière le crâne , et six plaques au bouclier; enfin , Cr. complanatus ^ un in- dividu dont les caractères tiennent à quelques proportions de la tête. Ces différents crocodiles ont bien aussi quelques variations dans les formes de détail du museau , et dans les écailles latérales du dos ; mais à cet égard, et surtout pour le museau, les vaiiétés seraient encore bien plus nombreuses, et M. Gcoïïroy Tccontaxit que rien n'est plus fugilif fjfue les formes des crocodiles. C'est au point que je n'ose élever au rang d'es pèce, des crocodiles envoyés du Bengale par M. Duvaucel, quoique leur tète soit plus convexe que dans tous les autres. J'ai une autre discussion avec le savant naturaliste que je viens de citer ; il suppose que l'espèce ou variété à museau plus étroit , demeure plus pe- tite , qu'elle est douce et inoffensive , que sa petitesse fait qu'elle est portée plutôt sur le rivage lors des inondations , dont elle est ainsi un précurseur, et d'après ces idées qu'il s'en esttaites, il pense que c'était particulièrement à elle que les Egyptiens rendaient des honneurs religieux, et que le nom de Suchus ou de Suchis lui appartenait comme espèce. Je crois, au contraire, avoir prouvé par Aristote et par Cicéron que les crocodiles vénérés en Egypte, n'étaient pas moins féroces que les autres 5 il est certain aussi que le crocodile à museau étroit , n'était pas soigni; exciusiveraeïrt par 2 2 REPTILES aussi dans les deux presqu'îles. On l'a reçu principalement des Séclielles. Le Crocodile à museau effilé. ( Croc, acutus. Cuv. ) Geoffr» Ann. Mus. II. xxxvii. A museau plus long, bombé à sa base, à plaques du dos rangées sur quatre lignes j les extérieures disposées ir- régulièrement et avec des arêtes plus saillantes. C'est l'es- pèce de Saint-Domingue et des autres grandes Antilles. La femelle place ses œufs dans la terre , et les découvre au moment où ils doivent éclore (i). Les Caïmans (2). (Alligator. Cuv. ) Ont le museau large, obtus, les dents inégales, dont les ' ' ' ■ ■ W ■ I ■ . I ■! I -^— ^^^»^— ^— ^^— M,, .MIIJ- I fl t^l^— ^^^»— ^.M ■ ■ ■■ MPI ■ ■■! les prêtres j car , d'après les recberches très exactes de M. Geoffroy lui- même, il se trouve que les trois crocodiles embaume's qui existent en ce moment à Paris, ne sont justement pas le Suchus, mais bien le mar- ginatus , le lacunosus et le cQmplanatus y enfin , tout me fait croire que , Souc ou Souchis , qui, selon M. Champollion, tait le nom égyptien de Saturne , était aussi le nom propre du crocodile que l'on entretenait à Arsinoë 5 comme Apis était le nom du bœuf sacré de Memphis , et Mnevis celui du bœuf d Hermopolis. On peut consulter, sur ce point d'antiquité , les différents écrits de M. Geoffroy, et celui où il les a résumés dans le grand ouvrage sur l'Egypte, ainsi que mes Recherches sur les ossements fossiles, tome V, ne part., p. 45». Ce dernier article ayant été fait avant celui de l'ou- vrage sur l'Egypte , je n'ai pu y faire entrer l'argument tiré de la diffé- rence des crocodiles embaumés , argument qui m'est fourni par M. Geof- froy, et qui me paraît singulièrement corroborer ma manière devoir. (i) Le Croc, à /nus. effilé a été particulièrement observé par M. Des- courtils. — Aj. : Le Crocodile à losange ( Croc, rhombifer) ; Cuv., Ann. Mus. XII, pi. I, 15 — le Crocodile à casque ( Croc, galeatus)-^ Per- rault, Mém. pour servir à l'Hist. des an., pi. lxiv, si toutefois cette espèce, qui n'est connue que par cette figure, est une espèce constante j — le Crocodile à deux boucliers {Croc, biscutatus) :, Cuv., Ann. Mus., X, 11 , G, et Ossem. foss., t. V, part. 2 , pi. 11 , f. 6 , dont on n'a vu qu'un ou deux individus; — le Croc, à nuque cuirasse'e ( Croc, càtaphractus , Cuv. ) ; Oss. foss. V, iie part. , pi. v, f. i et 2. (2) Le nom de Caïman est celui que les nègres de la Guinée donnent aux crocodiles. Les colons français l'emploient pour désigner l'espèce de crocodile la plus commune autour de leur habitation. Les colons anglais et hollandais emploient, dans le même sens, le mot alligator , corrompu du portugais lagartn , qui vient lui-même de laceria. SAUIUENS. 20 quatrièmes d'ea bas entrent dans des trous, et non dan.ide;> écliancrures de la mâchoires supérieure; leurs pieds sont à demi palmés seulement et sans dentelure. On n'en connaît encore pour sur qu'en Amérique. Le Caïman a lunettes. ( Croc, sclerops, Sclin. ) Seb. l. civ. 10. Cuv. An. Mus. X. I. 7 et 16. et II. 3. * • Ainsi nommé d'une arête transversale qui réunit en avant les bords saillants de ses orbites , est l'espèce la plus commune à la Guiane et au Brésil. Sa nuque est cuirassée de quatre bandes îransverses de fortes écailles. La femelle pond dans le sable , couvre ses œufs de paille ou de feuil- les, et les défend avec courage (1). Le Caïman à museau de brochet ( Croc, lucius. Cuv. ) Ann. Mus. X. i . 8 et i5. et IL 4' Ainsi nommé de la forme de son museau , se distingue encore par quatre plaques principales qu'il porte sur la nuque. SI habite dans le midi de l'Amérique septentrio- nale. Il s'enfonce dans la vase et tombe en léthargie dans (1) Il j a aussi des caïmans de plusieurs sortes, qui ont cette arête transverse en avant des orbites, et qui forment peut-être, comme les cro- codiles voisins du vulgaire , des espèces différentes , mais difficiles à bien caractériser. Les uns ont le museau plus court , plus arrondi, Tarête transverse concave en avant, et se prolongeant dé chaque côté sur la joue. Je leur compte treize dents de chaque côté en haut^ leur crâne n'est point élargi en arrière ; leur corps est vert , pointillé et tacheté de noir, avec des bandes noires sur la queue. D'autres ont la même tête , les mêmes dents , mais leur corps est noir, avec des bandes étroites , jaunâtres comme dans le Jacaré noir de Spix , pi. IV. D'autres encore ont le museau moins élargi, Farête concave se pro- longe moins ; je leur trouve quinze dents, leur cou est rai^ux cuirassé j je les prendrais volontiers pour le Cr.Jissipes de Spix , pi. m. EnCn , il y en a à museau encore moins large , à crâne un peu élargi en arrière, dont Tarête transverse est convexe en avant, et ne se prolonge pas sur la joue; leurs écailles du dos ont les arêtes moins saillantes, et les bandes de leur queue sont moins marquées ; serait-ce le Cr. punctula- lus de Spix , pi. Il ? Malheureusement M. Spix n'a point insisté sur les caractères pris de l'arête Iransvcse. 24 KEPTILES Jes grands froids. La femelle dépose ses œufs par couches' avec des lils de terre (i). La deuxième famille, ou celle Des LACERTIENS (2). Est distinguée par sa langue mince , extensible , et terminée en deux filets , comme celle des cou- leuvres et des vipères ; leur corps est alongé ; leur marche rapide ; tous leurs pieds ont cinq doigts armés d'ongles , séparés , inégaux , surtout ceux de derrière ; leurs écailles sont disposées , sous le ventre et autour de la queue , par bandes transversales et parallèles; leur tympan est à fleur de tête ou peu enfoncé ^ et membraneux ; une production de la peau fendue longitudinalement, qui se ferme par un sphincter , protège leur œil ; sous l'angle antérieur est un vestige de troisième paupière; leurs fausses cotes ne font point de cercle entier; les mâles ont une double verge ; l'anus est une fente transversale. Leurs espèces étant fort nombreuses et fort va- riées, nous les subdivisons en deux grands genres. Les Monitors, appelés nouvellement, par une erreur singulière , TuPiNAMBis (3) , Sont celui où il y a des espèces de la plus grande (1) Voyez^ $ur cette espèce, le mém. de M. Harlan, Ac. uat. se. Plii- lad. IV, 242. — Aj. le Caïman à paupières osseuses ( Croc, palpehrosus, Cuv.) Ann. Mus. X, pi. i, 6 et 7, et n, 2; et le Croc, trlgonatus y Schu., Seb., I, cv, 3 ; ou le Jacaretinga moschijer ^ Spix., pi. I. Cette espèce a la paupière occupe'e entièrement dans son épaisseur, par trois lames os- seuses , dont les autres crocodiles ont à peine un le'ger vestige. (2) Du latin lacerta, qui a la même signification que lézard. 3) Margrave, parlant du sauvegarde d'Amérique , dit qu'il se nomme SAURIENS. 26 taille ; ils ont des dents aux deux mâchoires, et en man- quent au palais : on en reconnaît le plus grand nombre à leur queue comprimée latéralement , qui les rend plus aquatiques. Le voisinage des eaux les rapprocliant quel- quefois des crocodiles et des caïmans , on a dit qu'ils avertissent , par un sifflement, de l'approclie de ces dan- gereux reptiles : c'est probablement cette assertion qui a fait donner le nom de sauvegarde ou monitor à quel- ques-unes de leurs espèces , mais elle n'est rien moins que certaine. Ils se divisent en deux groupes très distincts. Le premier , ou celui Des Monitors proprement dits, Se reconnaît à des écailles petites et nombreuses sur la tête, et les membres, sous le ventre et autour de la queue ^ laquelle a en dessus une carène formée par une double ran- gée d'écaillés saillantes. Leurs cuisses n'ont point cette rangée de pores, que nous voyons dans plusieurs autres sauriens. Ils sont tous de l'ancien continent (i). L'Egypte en nourrit deux espèces, qui peuvent être con- sidérées comme les types de deux subdivisions : Le Monitor du Nil. Ouaran des Arabes. ( Lacerta nilo- tica. L. ) Mus. Worm. 3i3. Geoffr. s. îiil. Gr. Ouv. sur l'Egypte. Reptiles, pi. i f. i. A dents coniques et fortes, dont, les postérieures de- viennent rondes avec l'âge; biUn avec despiquetures plus pâles et plus foncées , formant divers compartiments ^ parmi lesquels on remarque des rangées transverses de grandes taches ocellées, qui, sur la queue, deviennent des anneaux. Sa queue, ronde à sa base, est surmontée de la carène sur presque toute sa longueur -, il atteint cinq et Teyu-guaçu , et chez les Topinambous, Teinapara ( Tei\iapara tupi- nambis). Séba a pris ce dernier mot pour le nom de Taniiual, et tous les autres naturalistes Font copié. (i) Seba , et diaprés lui Daudin , donnent quelques vrais monitors pour amcrî^ains^ mais c'est une erreur. 26 , REPTILES six pieds. Le peuple, en Egypte, pi étend que c'est un jeune crocodile éclos en terrain sec. Les anciens Égyptiens l'ont gravé sur leurs monuments , peut-être parce qu'il dévore les œufs du crocodile (i). L'autre espèce, Le Monitor terrestre d'Egypte Ouaranelhard des Arabes, {Lacerta Scincus Merr. ) Geoff. Égyp. Rept. 111. f. i. A dents comprimées , tranchantes et pointues; à queue presque sans carène , et demeurant ronde beaucoup plus loin; ses habitudes sont plus terrestres; il est commun dans les déserts qui avoisinent l'Egypte, et les bateleurs du Caire l'emploient à faire des tours, après lui avoir ar- raché les dents. C'est le Crocodile terrestre d'Hérodote , et, comme le croit Prosper Alpin, le véritable Scingue des anciens (2). L'Afrique et les Indes produisent un grand nombre de monitors à dents tranchantes comme le précédent, mais dont la queue est encore plus comprimée qu'à celui du NiL Le plus commun dans l'archipel des Indes, est La 31. à deux rubans. ( Lac. hivittata. Kuhl. ) Blanc dessous, noir dessus, avec cinq rangées transver- ses de taches blanches ou d'anneaux blancs. Une bande • blanche le long du cou, et un angle formé par le blanc de la poitrine, qui remonte obliquement sur l'épaule. On en a de trois pieds de long (3). ( I ) A cette espèce se raltacheut par la forme des dents et même par la disposition des taches, qui, au reste, se ressemblent dans presque tous les monitors : le M. orné [M. o matas , Daud. ) , Ann. Mus. II,xlviii, Lac. capensis , Sparm. ^ — le M. à gorge blanche [M. albogularis , Daud. , Rept., III , pi. xxxii. ) C'est de cette subdivision que M, Fitzinger fait son genre Varanus. Sous ce nom de Varanus, Merrem comprenait tous mes monitors pro- prement dits. (2) M. Filzinger fait de cette espèce son genre Psammosaurus. (3) A celte espèce se rattachent par la distribution des couleurs, le T. bigarre', Daud. {^Lac. varia, Shaw. nat. Mise. 83, J. White, 253), de la Nouv. Hollande 5 — une espèce voisine, de manille (M. mannoratus , C); — Le T. élégant et le T. étoile, Daud. III , xxxi, et Seb., I , xcxiv, 1,2, 3 , xcxvni , xcix , 2 j II , XXX , 2 , xc , cv ^ i , etc. , qui ae fortncat SAURIENS. 2 7 L'autre groupe des nionitors a des plaques anguleuses sur la tête , et de grandes écailles rectangulaires sous le ven- tre et autour de la queue La peau de leur gorge revêtue de petites écailles, fait deux plis en travers. Us ont une rangée de pores sous les cuisses (i) On peut y établir aussi des subdivisions. La première 7 ou Les Dragonnes. A pour caractère distinctif , des écailles relevées d'arêtes comme dans les crocodiles , formant des crêtes sur la queue, qui est comprimée (2). La grande Dragonne. {Mon. crocodilinus Merr. ) Lacep. Quadr. ovip. pi. ix. A aussi des écailles relevées d'arêtes éparses sur le dos. Avec l'âge les dents du fond de sa bouche deviennent ar- rondies. Elle atteint de quatre à six pieds de long et vit a laGuiane, dans des terriers, près des marécages. On mange sa chair. Le Lézardet. Daud. ( Lac, bicarinata. L. ) Crocodilurus a/7zazo/2ïcw^. Spix.pl. XXI. Est plus petit , et n'a point d'écaillés relevées sur le dos. On le trouve dans plusieurs parties de l'Amérique méri- dionale. qu'une espèce originaire d'Afrique. Ilfauty ajouter le 3^. cepedien^ Daud.? III , xxtv , ou Lac. exanihematica , Bosc. , Act. Soc. nat. Par. ; pi. v, f. 3 , ocellé partout 5 — Le M. piquete''de brun du Bengale ( M. Benga- lensis j Daub.; — -Le M. noir piquelé de vert, de Moluques {M. in~ fjicus, Daud. 5 — Une espèce noirâtre uniforme de Java , M. nigricans , Cuv. ) , etc. Toute comparaison faîte, j'ai lieu de croire maintenant que la fig. de Seba I , pi. CI , f. i , dont Lin, a fait son Lacerta dracœna , mais qui est ^'^ès diffe'rente de la Dragonne de Lace'p, , est le M. hengàlensis. L'ori- pînal de Seba est au Muséum. M. Filzinger re'serve à ces espèces à queue comprime'e , le nom gène- ique de Tupinambis. (i) Merrem a fait de ce second groupe , son genre Teius, (2) M. Spix a fait de cette subdivision son genre Crogopilurus, do.:È M, Gray a change' le nom en Ada. 28 REPTILES La deuxième, ou Les Sauvegardes. A toutes les écailles du dos et de la queue sans carè- nes ; les dents sont dentelées, mais avec l'âge celles de i'arrière-boucbe s'arrondissent aussi (i). Les uns, appelés plus particulièrement Sauvegardes, ont la queue plus ou moins comprimée j les écailles du ventre plus longues que larges j ils vivent au bords des eaux. Tel est surtout Le Grand Sauvegarde d' Amérique , Teyu-Guazu y Te'rna- para y etc. {Lacerta teguixin. Lin. et Shaw.) Seb. i. xcvi. I. 2. 3. xcvii. 5. XCIX. I. Apiquetures et taches jaunes disposées par bandes traus- verses, sur un fond noir en dessus, jaunâtre en dessous; des bandes jaunes et noires sur la queue (2). Au Brésil, à la Guiane, arrivant à six pieds de longueur. 11 va rapidement surterre; se réfugie à l'eau quand on le poursuit; y plonge, mais n'y nage point ; mange toute sorte d'insectes , de reptiles^ des œufs dans les basses-cours, etc. ; nicbe dans des trous qu'il creuse dans le sable. On mange sa chair et ses œufs (3j. D'autres appelés Ameiva (4) ne diffèrent desprécédents que (i) C'est à ceux-là que M. Filziager reserve le nom de Moivitor. (2) Les individus desse'cbés , ou conserve's dans la liqueur, prennent une teinte bleuâtre ou verdàtre dans leurs parlies claires , et c^est ainsi que les représente Seba 5 mais vivant, tel que nous l'avons vu, il a les parties claires pUis ou moins jaunes. Le Pr. Max. de Wied l'a bien rendu dans sa onzième livr. (3) Aj. le Titpin. à taches vertes de Daud. , si ce n'est pas une simple variété' du Sauvegarde. Spix le nomme Tup. monitor. pi. xix • c'est son T. nigropunctatiis (jui est le vrai Sauvegarde. (4) Le nom diAmewa, selon Margrave, désigne un lézard à queue fourchue, ce qui ne peut être qu'une circonstance accidentelle ; Edwards ayant eu un individu delîi division ci-dessus, où cet accident s'observait, en a appliqué le nom à toute l'espèce. Margrave compare le sien à son Taraguira rruL, d'après sa description , serait plutôt un Marbré. SAUUTENS. 29 par une queue ronde ^ et nullement comprimée^ garnie, ainsi que le ventre , dérangées transversales d'écailles car- rées • celles du ventre sont plus larges que longues. Ce sont des lézards d'Amérique, assez semblables aux nôtres à Texte- rieur, et qui les représentent dans ce pays-là; mais outre le manque de d^ts molaires, la plupart n'ont point de col- lier, et touilles écailles de leur gorge sont petites; leur tête est aussi plus pyramidale que dans nos lézards , et ils n'ont pas , comme eux , une plaque osseuse sur l'orbite. On a confondu souslenom de Lacerta ameïvaj plusieurs espèces , dont quelques-unes sont encore assez difficiles à distinguer ; la plus répandue ( Teyus anieiva, Spix, xxiii , Pr. Max. de Wied, Y*', liv.^) est longue d'un pied et plus, verte, et a le dos plus ou moins piqueté et tacheté de noir, et des rangées verticales d'ocelles blancs bordés de noir sur les flancs. Il y en a une autre ( Teyus cyaneits, Merr. ; Lacep. , I , xxxi; Seb., lï , cv , 2,) a peu près de même taille , bleuâtre, à taches rondes, blanches, éparses sur les flancs et quel- quefois sur le corps. Les individus jeunes de ces ameïva et de quelques au- tres , ont des raies noirâtres sur les côtés du dos; il faut y faire attention pour ne pas multiplier les espè- ces (1). (1) Tel me paraît le Teyus ocellifer , Splx, xxv. Ajoutez Vylm^ Uiterata , Daud. Se'b. , I, lxxxiîij — Am. cœruleo- cepJiala, kl., Séb., T, xci, 3; — Am. lateristriga , Cuv., Scb., J, se, 75 — Am. lemniscata {Lacert. lemnisc, Gmel.)? Séb., I,xca, 4 5 — Teius tiiiœniatus, Spix , xxi , -2, — T. cyanonielas ^ Pr. Max. , cinquième liv. Je ne sais par quelle confusion de synonymie, Daudin a place' i'^^w. littevata en Allemagne ; il est d'Ame'rique comme tous les autres. UAm. graphique de Daud., Séb., ï , lxxxv, 2,4» est le monitor piqueté; son A m. argus , Séb., I , lxxxv, 3 , est le monitor cépédien ; son Goitreux , Séb., n, cm, 3, 4. ne diffère pas du litterata; enfin sa téie rouge, Séb., I, xci , 1 .. 2 , est un lézard vert ordinaire. Il a probablement été induit en erreur par les enluminures de Séba. Le Lac. S-lineata^ me paraît un L. cœruleocephala , dorU une partie Je la queue cassée avait repoussé avec de petites [écailles, comme cela ai-rive toujours après cet accident; Taxe de cette porliou nouvelle de queue , est aussi toujours une tige car- OO REPTILES On peut séparer des ameïva , certaines espèces qui ont toutes les écailles du ventre, des jambes et de la queue rele- vées d'une carène (i). Et d'autres où les écailles du dos sont elles-mêmes caré- nées y en sorte que leurs flancs seuls ont de petits grains (2). Ces espèces se rapprochent encore des lézard^par un collier sous le col (3). %^ Les Lézards proprement dits Forment le deuxième genre des lacertiens. Ils ont le fonds du palais armé de deux rangées de dents, et se distinguent d'ailleurs des ameïva et des sauvegardes parce qu'ils ont un collier sous le col , formé par une rangée transversale de larges écailles, séparées de celles du ventre par un espace où il n'y en a que de petites, comme sous la gorge , et parce qu'une partie de leurs os du crâne s'avan- cent sur leurs tempes et sur leurs orbites , en sorte que tout le dessus de la tête est muni d'un bouclier osseux. Ils sont très nombreux, et notre pays en produit plu- sieurs espèces, confondues par Linnseus sous le nom de Lacerta agills. La plus belle est le grand Lézard vert ocellé ^ ( Lac. ocellata. Daud. ) Lacep., I , xx ; Daud., Ill, xxxiii , du midi de la France, d'Espagne et d'ilalie; long de plus d'un pied, d'un beau vert , avec des lignes de points noirs tilagineuse sans vertèbres. On ne peut, sur ces circonslanccs accidentelles, caracte'riser des espèces, comme Fa fait Merrcm , pour ses Teyiis moniior et cyaneus. (1) L'une d'elles a, dans un sexe , deux petites e'pines de chaque côte de l'anus, ce qui a donne lieu au genre Centropyx de Spix. , xxii , 2. (2) Le Lézard strié de Surinam , Daud, , III , p. 347» Fitzinger eu fait son genre Pseudo-Ameiva. (3) Il me semble même que le Centropyx a des dents au palais^ mais d'ailleurs ces deux sortes de lézards ont la tète des ameïva : point d'os sur l'orbite, etc. N. B. Filzinger fait un genre ( Teyus ), du lézard teyou de Daudin , (jui n'aurait que quatre doigts aux pieds de derrière; mais qui ne repose (}ue sur une description incomplète d'Azzara , et ne me paraît pas assez auUientique. SAURIEjNS. 5i formant des anneaux ou des yeux et une espècede brodcriej et dont le jeune est^ selon M.Milne-Edwaids, \e lézard gefi^ til. Daud.,111, XXXI. — hevert piqueté {Lac. viridis. Daud., III, XXXIV ) y dont le vert à deux raies ( Lac. hilineata. id.^ XXXVI , I ) est une variété selon le même observateur • — le vert et brun des souches (Lac. sepium , id., ib., 2) dont le gris des sables ( lac. arenicola , id.^ xxxviii , 2) , est une variété; — le gris des murailles {Lac. agilisy id., xxxviii , i), se trouvent tous dans nos environs. Notre midi produit le véloce y Pall., auquel il faut rapporter le bosquien ^ Daud.^ XXXVI, 2, et quelques espèces nouvelles (i). LesAlgyres. ( Algyra. Nob. ) Ont la langue, les dents, les pores aux cuisses des lézards, mais leurs écailles du dos et de la queue sont carénées , celles du ventre lisses et imbriquées, et ils manquent de collier, (i) ' Les Tachydromes (2). (Tachydromus. Daud.) Ont des écailles carrées et carénées sur le dos, sous le ven- tre et à la queue j le collier leur manque ainsi que les pores aux cuisses; mais de chaque côté de leur anus est une pe- tite vésicule ouverte d'un pore. 'Leur langue est encore comme dans les lézards. Leur corps et leur queue sont très alongés (3). (i) Je n'ajoute qu'en hésitant lesZac, Sericea., Laur., II, 05 Argus^xA,^ 5; Terrestris , id., III, 5. Le Tiliguerta de Daudin est un me'lange d'un ameïva d'Ame'rique avec le lézard vert de Sardaigne , mal décrit par Cetti, Le Cœruleoce- pJiala ^ le Leinniscata , le Quinquelineata sont des ameïva. Le Sexli neata^ Catcsb. , lxviii , est un seps. (2) Lacerta Alegyra Un. (3) T«;iiv? et «^/3û>^<3y, prompt-coureur. j2 REPTILES Les IGUANIENS (i). Sont une troisième grande famille de sauriens qui a la forme générale , la longue queue et les doigts libres et inégaux des lacertiens ; leur œil , leur oreille , leurs verges, leur anus sont sem- blables, mais leur langue est charnue, épaisse, non extensible , et seulement écbancrée au bout. On peut les diviser en deux sections; la première celle des Acamiens , n'a point de dents au palais. Nous y plaçons les genres suivants. Les Stellions. ( Stellio. Cuv. ) Qui ont, avecles caractères généraux de la famille des iguanes, la queue entourée par des anneaux composés de grandes écailles souvent épineuses. Leurs sous-genres soHt comme il suit : Les CoRDYLES (2). (CoRDYLUs Gronov. ) Ont non-seulement la queue , mais encore le ventre et le (1) Iguane, nom originaire de Saint-Domingue selon Hernandès, Scaliger, etc. ; les habitants l'auraient prononcé Hiiiana ou Igoana. Selon Bontius , il serait originaire de Java, où les naturels le pronon- cent Leguan. Dans ce cas , les Portugais ou les Espagnols l'auraient transporté en Amérique et transformé en Iguana. Ils Vj donnent au Sauvegarde , comme au véritable Iguane. On l'a donné aussi quelque- fois , ainsi que celui de Guano., à des raonilors de l'ancien continent. Il faut y faire attention en lisant les voyageurs ; je pense même que le Leguan de Bontiiw n'est pas autre chose qu'un nionitor. (2) Selon Aristote « le Cordjle est le seul animal qui ait à la fois des M pieds et des branchies. linagedeses pieds et de sa queue, qu'il a sem- « blable h celle du silure , autant qu'on peut comparer les petites choses a aux grandes. Cette queue est molle et large. Il n'a point de nageoires^ SAUKIET^S. 55 dos garnis de grandes écailles sur des rangées transversales. Leur tête, comeie celle des lézards communs, est munie d*un bouclier osseux continu , et couverte de plaques. Dans plusieurs espèces les pointes desécailleside la queue forment des cercles épineux ; il y a aussi de petites épines à celles des côtés du dos, des épaules et du dehors des cuisses. Les cuisses ont une ligne de très grands pores. Le cap de Bonne-Espérance en produit plusieurs con- fondus long-temps sous le nom de Lacerta cordylus y L. Ces sanriens si bien cuirassés, un peu plus grands que notre lézard vert commun, se nourrissent d'insectes (i). Les Stellions ordinaires (2). ( Stellio. Daud, ) Ont les épines de la queue médiocres ) la tèle renflée en arrière par les muscles des mâchoires • le dos et les cuisses )) c'c^t un animal de marais comme la grenouille : il est quadrupède et •a sort de Feau ; quelquefois il se dessèche et meurt. » Il est évident que ces caractères ne peuvent convenir qu'à la larve de la salamandre aquatique , ainsi que Fa très bien vu M. Schneider. Béloii a décrit cette salamandre sous le nom de cordjle, mais son imprimeur ajouia par mégarde la fi'gure du Sai^egarde du JYil. Eondelet a applique CjB nom au grand Stellion d^ Egypte ou Caudlverhera de Bélon, parce qu'il avait pris dausla figure, Foreille pour une fente de brancliie. Entre liondtlet et Linné, Coirlylus a donc passé pour ^nonjme de Caudiuerbtra. L'application spéciale faite au sous-genre ci-dessus est entièrement arbi- traire. Merrem Fa cLangé en Zoixurus. (i) Daudin a rapporté au cordyle plusieurs synonymes du stellion, comme il a rapporléau stellion plusieurs des synpnymes du geckotte. Nous en avons quatre espèces : Lô Cord. gris [Cord. griseus), Nob., Séb. I, Lxxxiv, 4î — le C noir (C niger) , qui a les arêtes des écailles plus mousses , Seb., II, lxii, 5 5 — le C. à raie dorsale jaune ( C. dor- salis ) 5 — le C « petites écailles sur le dos ( C. microlepidotus ). Il y a aussi au Cap des cordyles dont les écailles, même sur la queue , n'ont presque pas d'épines ( C. lœvigalus , Nob. ). (2) Le stellion des Latins était un lézard tacheté, vivant dans les trous de murailles. Il passait pour venimeux , ennemi de l'homme et rusé. De là le nom du Stellionat ou Dol dans les contrats. C'était probablement la Tarentole ou le Gecko tuberculeux du midi de t Europe^ Geckotte de Lacép. , ainsi que Font conjeciuré divers auteurs, et, en dernier lieu, M. Sclineider. Rien ne justifie l'application faite à Fespèœ actuelle; BéiOi:i çp est, je crois, le premier coupable. TOME II, . 3 54 KErTILES hérissés çà et là d'écaiiles plus grandes qiie les autres , et queiqueiois épineuses j de petits groupes d'épines entou- rent leur oreilie^ leurs cuisses manquent de poies; leur queue est longue et*finit en pointe. Nous'n'en connaissons qu'une espèce. Le Stellion du Levant. ( Lac. stcllio. L. ) Seb. 1. cvi. f. ! . 2. et mieux Touinef. Voyage auLev. I. 120, et Geoffroy. Besc. del'Égyp. Rept. lî. 3. Koscordjdos des Grecs mo- dernes. Hardiin des Arabes. Long d'un pied 5 olivâtre nuancé de ixoirâtre; très com- mun dans tout le Levant, surtout en Egypte. D'après Bélon , ce sont ses excréments que l'on recueille pour les pharmacies, sous les noms de cordylea, crocodileaj ou stercus lacerli j et que l'on recommandait autrefois comme cosmétique j mais il paraît que les anciens attribuaient plutôt ce nom et cette vertu à ceux du monitor. Les Ma- hométans tuent notre stellion , parce que, disent-ils, il se moque d'eux, en baissant la tête comme quand ils font la prière. Les Queues-rudes. ( Doryphorus. Cuv. ) Manquent de pores comme les stellions , mais n'ont pas le tronc hérissé de petits groupes d'épines (i). Les Fouette-queue. ( Ukomastix (2). Cuv. Stellions Bâtards. . Daud.) Ne sont que des stellions qui n'ont point la tête ren.flée, et dont toutes les écailles du corps sont petites, lisses et uniformes, et celles de la queue encore plus grandes et (i) Stellio hreuicaudaius j Seb., II , lxh , 6 ; Daud. , IV, pi. [{']. St. (2) Le nom de Caudwerhera et celui d' âpo,««5-'| ne sont pas anciens. Ils ont été forges par Ambrosinus pour la grande espèce d'Egypte, dont Béion avait (ïilcaudd atrocissimè dà^erberare creditur. Linné Va applique lé premier à*un gecko , et d'autres auteurs à des sauriens encore tous dit- ic'reuts. Aj. Urom. griseus, delà Nouv. ïîol. ; — Ur. reticulatus , du Ben- gale;— Ur. acantinurus , BelL , Zool. journ., i: 4^7 ^ si toutefois c'est une espèce distincte. JY.H. LesteilionàqueueplaledcîaNouv.-HolI., Daud., est un pbylliire. sAuraENs. 35 plus épineuses qu'auslellion ordinaire, mais elle n'en a point eii dessous. îl y a une série de pores sous leurâ cuisses. Le Fouette-queue d'Egypte, {Stcllio spmipes. Daud.) ' Geoff. llcpt. d'Égyp. pi. ÎI. f. 2. Long de deux ou trois pieds; le corps renflé j tout en- tier d'un beau vert de pré; de petites épines sur les cuis- ses; la queue épineuse en dessus seulement. On le trouve dans les déserts qui entourent FEgypte ; il a été ancien- nement décrit par Bélon, qui a dit, mais sans preuves, que c'est le crocodile terrestre des anciens (i). Les Agames. (Agama. Daud. ) (2) Ont une grande ressemblance avec les siellions ordi" n aires y surtout par leur tête renflée; mais les écailles imbriquées et non verticillées de leur queue les en dis- tinguent. Leurs dents maxillaires sont à peu près les mêmes , et ils en manquent aussi au palais.' Dans Les agames ordinaires. Des écailles relevées en pointe ou en tubercules , béris' sent aussi diverses parliesdu corps ei surtout les environs de l'oreille j d'épines tantôt groupées, tantôt isolées. On en voit quelquefois une rangée sur la nuque, mais elles n'y forment point la crête paléacée qui caractérise les galéotes. La peau de la gorge est lâcbe, plissée eu travers, et susceptible de renflement. Il y en a des espèces dont les cuisses ont la série de pores. \JAgame ocellé de la Nouvelle- Hollande. ( Ag, bar- haia , n. ) Est bien remarquable par sa grandeur et par sa figure [1) C'est un fouette-qaeucqui a été décrit par M. de Lacepède, Rept. II, 497 ) sous le nom de Quelzpaleo , qui est celui d'un saurien différent, dont nous parlerons plus bas, — Aj. Ur. ornatus , Ruppel. (2) Agama, d'^^jy^s/'^ûf, célibataire. On ne sait pourquoi Linnœus a donne ce nom à l'un de ces îe'zards; DaudinFa e'tendu à tout le sous genre où cette espèce doit entrer, et croit (.\vi Agama est son nonn de pays. - 3* 56 REPTILES extraordinaire; une suite de grandes écailles épineuses règne par bandes transversales sur la longueur de son dos et de sa queue, et le rapproche des stellions. Sa gorge, susceptible de se renfler beaucoup, est garnie d'écaillés alongées en pointes , qui lui font une sorte de barbe. Des écailles semblables hérissent ses flancs, et forment deux crêtes obliques derrière ses oreilles. Sous son ventre sont des taches jaunâtres bordées de noirâtre. 11 faut en distinguer \*Agame mu riqué du même pays. (^Lac, miiricata. Sh. ) Gen.zool. vol. III. part. i.pl. lxv. f. xi,White. p. 244. Où les écailles relevées sont disposées par bandes lon- gitudinales , et qui a , entre elles, deux séries de taches plus pâles que le fond, qui est brun noirâtre. Il prend aussi une assez grande taille. D'autres espèces n'ont point de pores aux cuisses. UAgame nommé mal-k-propos des Colons. ( yég. colonorum . Daud. ) Seb. I. cvii. 3 (i). Brunâtre, à longue queue, portant une petite rangée d'épines courtes sur la nuque, vient d'Afrique et non pas de lafjuiane, comme on l'a dit. Il y a au Cap, un agame plus petit , à queue médiocre , varié de brun et de jaunâtre, hérissé sur tout le dessus, d'écaillés relevées et pointues ( Ag. aculeata , Merr. (2); (1) Rien n'égale la confusion des synonymes cites par les auteurs sous différentes espèces de lézards, mais principalement sous les divers Aga- mes , Galéotes et Stellions. Par exemple , à propos de Tagame , Daudin cite, d'après Gmelin, Séb., I, cvn, i et 2, qui sont des iS'fe///o«5 5 Sloane, Jam., II , ccLxxm, 2 , qui est mi Anolls j Edw. cgxlv, 2 , qui est aussi un Anolis ,• et cette même figure est. encore cite'e par lui et par Gra lin sous le marbré. Shaw la copie même pour représenter le marbré^ avec'le- quel elle n'a rien de commun. Se'b. , I, cvn, 3, qui est le véritable ^g. colonorum de -Daud., est cité par Merrem sous Ag. supercîliosa • et Séb., I, cix, 6, qui est son Aculeata, e.st cité sous Orbicularisy elc. (2) V Agame à pierreries , Daud. IV, 4io; Séb.,T, vin, 6, n'est qu'un jeune de cet agame épineux du Cap , plus varié en couleurs que Tadulte. Ajoutez V Agame sombre {Ag. alra), Daud., III, 349, rude, »oi- SAURIENS. 57 Seb.,I, VIII, 6, Lxxxiii, i et 2 , cix, 6) ; son ventre prend quelquefois une forme renfle'e qiii conduit aux Tapayes. {Âgames orhiculaires. Daud. en partie. ) Lesquels ne sont que des agamesqui^ avec le ventre renfle', ont la queue courte et menue. Tel est Le Tapajraxin du Mexique, Hern. 827. {Lac. orhicu- laris. L. ) A dos épineux, à ventre semé de points noirâtres (i). Les Changeants. (Trapelus. Cuv.) Ont la forme et les dents des agames j mais leurs écailles sont petites et sans épines. Ils n'ont point de pores aux cuisses. Le Changeant cVEgypte. ( Trapelus OEgyptius ). Geoff. Kept. d'Eg. pi. V. f. 3. 4« L'adulte ; Daud. UL xlv. i. sous le nom à^Orhiculaire. Est un petit animal qui a quelquefois aussi le corps renflé, et se fait remarquer par des changements de cou- leur plus prompts que ceux du caméléon. Le jeune est en- tièrement lisse; l'adulte a quelques écailles un peu plus grandes, éparses sur le corps, parmi les autres (a). ♦ Les Leiolepis. Cuv. Ont les dents des agames , la tête moins renflée, et sont entièrement couverts de très petites écailles lisses et serrées. Ils ont des pores aux cuisses (^. râtre , une ligne jaunâtre le long du dos ; — 1 -^g"- ombre {Lac. umbia.)^ Daud. , qui li'cst point le Lac. uinhra de Lin.; mais se distingue par cinq lignes de très petites e'pines régnant sur son dos. etc. (i) Je ne pense pas que le sous-genre des Tapayes puisse être conserve j Fespèce de îlernandès ( Lacerta orbicularis , L. ) , Hern. , p. 827, ne me ]>araît pas différer de V Agama cornuta deHarlan; An. nat. se. Phil. IV, pi. XLV ^ si ce u'est tout au plus par le sexe. Daudin a représente' à sa place, tome III , pi. XLV, f. I , Fadulte de notre changeant d'Egypte. (2) Ce sous-genre <^t aussi assez difficile à séparer nettement de certains agames trapus et peu épineux. (3) Nous en avojas une espèce de la Cocliinclûne, à longue queue , bleue , avec des raies et des taches blanches ( Leiol. Guttatus. Cuv. )• 58 REPTILES Les Tropidolepis. Cuv. Sont encore semblables aux agames pour les dents et pour les formes, mais uniformément recouverts d'écaillés imbri- quées et carénées. Leur série de pores est très marquée (i). Les Leposoma. Spix. (Tropidosaurus. Boié) Ne diffèrent dès tropidolepis que parce qu'ils n'ont pas de pores (2). Les Galeotes (3). ( Calotes. Cuv. ) Diffèrent des Agames parce qu'ils sont régulièrement cou- verts d'écaillés, disposées comme des tuiles, souvent caré- nées et terminées en pointe, tant sur le corps que sur les membres et sur la queue, qui est très longue 5 celles du milieu du dos sont plus ou moins relevées et comprimées en épines, et forment une crête d'étendue variable; ils n'ont point de fanons ni de pores visibles aux cuisses, ce qui, joint à leurs dents , les distingue des iguanes. L'espèce la plus commune ( Lac. caloies , L. ) , Seb. , 1 , Lxxxix, 1 , xciii, a; xcv, 3 et 4 ; Daud. , llî , xliii; Agama ophiom^ichiis , Mevr. , est d'un joli bleu-clair, avec des traits transversaux blancs sur les côtés; deux rangées d'é- pines derrière l'oreille. Elle nous vient des Indes orien- tales. On l'appelle caméléon aux Moluques, quoiqu'elle [y) A g. undulaut, Daud., espèt^ de toute rAme'rique , remarquable par la croix blanche qu'elle a. sous la {^orge , sur un fonds d'un bleu noir. Les agames nign-colla,is , Spix , xvi , 2, et Çfclurus , xvii, f, i , en sont au moins très voisins. (2) Spix s'est exprimé peu exactement en disant que les écailles de son leposome sont verticillées , ce quia trompe M. FiLzinger. Le genre tropidosaure a été fait par Boié , d'après une pelite espèce de la Cocliin- cliine , qui est au cabinet du roi, (3) Pline dit que le stellion ( des Latins ) était nomme par les Grecs et II, lxxvi , 5, brua-roussàtre, à taclies e'parses, brun-noirâtres, AoalV bigame arlecjuinc , Daud., III, xliv, est le jeune; — VAg. vultuosa , îîarl. , nat. Se. , Philad., ÏV, x.ix. Toutes ces espèces viennent des Indes orientales* les LopJiyriis vchrocollaris et margarila- ceus, Spix., XII, 2, sont des galeotes d'Amérique ; le premier est le même que VJgama picta du pr. Max. ; le Loph. panthera, Spix, pi. xxui, 1". 1, en est le jeune* aj. à ces Gai. d'Ame'rique , Loph, rJiombifer, Spix. , xi, dont Lophyrus albomaxillaris , id,, xxui, f. 2, est le jeune ^ — Loph. auronitens , Sp. , pi. xiii. On pourrait se'parer des autres galcotes ; une espèce de la Cochincliiue , à dos lisse, sans écailles apparentes, à ventre , membres et queue couverts d'(^cailles carences , [Cal. lepUogaster , nob. ) 5 l'Ag. catenata , Pr. Max. , cinquième livr. , pourrait appartenir à ce groupe. JY. B. Il faut remarquer que le dessinateur de Séba a donné à la plu- part de ses iguanes, do ses agames , de ses galéotes , etc. , des langues extensibles et fourchues , tirées de son imagination. (2) Il n'est pas aisé de dire pourquoi Kuhl a donné à ce saurien l'épi- llièle de gigantesque ; sa taille ne surpasse point cd^le des àgaracs et des galcotes les plus voisins. 4o REPTILES au-dessus de chaque œil par une dentelure ; ils ont uir fanon et une ciete sur la nuque. Leur tympan est vi- sible (i). Les Lyriocephales. Merrem. Joignent aux caractères des lopliyres^ celui d'un tympan caclié so^as la peau et sous les muscles^ comme dans les camé- léons : ils ont aussi une crête dorsale et une queue carénée. DanS l'espèce connue ( Lyriocephalus margaritaceus y Merr. ; Lacerta scutata yh.}Seh., cix. 3) , lacrele osseuse des sourcils est encore pius marquée^ que dans lelopliyre à casque fourchu, et se termine de chaque côté en arrière par une pointe aiguë. Des écailles plus grandes sont éparses parmi les petites sur le Corps et sur les membres; sur la queue sont des écailles imbriquées et carénéesj un renfle- ment mou, bien qu'écailleux , est sur le bout du museau. On trouve cette espèce vraiment étrange, au Bengale et dans d'autres parties des Indes (2). Elle vit de graines. Les Brachylopiies. Cuv. Ont de petites écailles , une queue un peu comprimée, une crête à la nuque et au dos peu saillante, un petit fa- non, une série de pores à chaque cuisse , en un mot beau- coup de l'apparence des iguanes j mais ils manquent de dents au palais y celles des mâchoires sont dentelées. (i) îsis, 1825, I, p. 590, PI. m. (3) M. ¥\iz\a^^er forme de ee Lyriocephalus, du Pkeustës de Merrem, et du Phrynocephalus rie Kaup , une famille ffu'il nomme Piveustoidea , et qu'il rapproche de celle des camële'ons. Le Pneustes ne reposeque sur vme description incomplète et vague de d'Aznra, ïî, (\o\\ sur laquelle aussi Daudla avait établi sou'y^game à queue prenante, ÎIÏ , /j^oj d'Azzara dit que Ton ne vdit pas son orciile , peul-être parce qu'elle est très ]îetite. Le PnRYNOCEPHALUS se compose du Lacerta guttata , el du Lacerta ifra lensis de Lepecliin. Voy. ï, p. 817 , PI. xxii, f. i et 2 , qui ne font qu'une espèce. M. Kaup assure qu'elle fl'a pas de tj^mpan exte'rieur ( Isis de 1825 , 1 , 591 . ). N'ayant point vu cç.% animaux , j'Iie'site à les classer. Il yauraprobabiemeat encore un sous-genre à fa ire, du Iczardà oreilles ( lacerta aurita. Pâli. ) , Daud. , III , xr,v, remarquable par les renfle- ments qu'il peut faifc paraître des deux côte's de sa tète sous les oreilles-; mais c'est aussi un animal que je n'ai pu examiner. SAURIENSi 4i Tel est Viguane à bandes. Brongt. Essai et Mcïii. des sav. étr. L pi. X. f. 5. Des Indes, bleu-foncé, avec des bandes bleu-clair. Les PnYsmNATHES. Cuv. Ont avec les mêmes dents, les mêmes écailles , les mêmes pores , une tête très renflée en arrière , sans fanon , une crête de grandes écailles pointues sur le dos et sur la queue, qui est très comprimée. Nous en connaissons une grande espèce de la Cocliin- chme {Pliyliignat, us cocincinus, Nob.) bleue, avec de fortes écailles et quelques épines sur le renflement des côtés de la tête. Elle vit de fruits , de noyaux. Les IsTiuRES. (Istiurus. Cuv. Lophura. Gray. ) (i) Ontpour caractère distinctif une crête élevée et tran- cîianle^quis'étendsur une partie de la queue et qui est sou- tenue par de hautes apopliyses épineuses des vertèbres ; cette crête est écailleuse comme le reste du corps ; leurs écî^illes du ventre et de la queue sont*])etites, et appro* cbent un peu delà forme carrée; leurs dents sont fortes, comprimées, sans dentelures : ils n'en ont pas au pa-^ lais; leurs cuisses portent une rangée de pores. La peau de leur gorge est lâclie sans former de fanon. Le Porte-Crête. Lacep. ( Lac. avihoinensis. Gm. ) Sciilosser. monogr. copie Bonnat. Erpet. pi. v. f. 'i. N'a de crête que sur l'origine de la queue , et porte des épines sur le devant du dos ; vit dans l'eau ou sur les ar- brisseaux de ses bords ; mange des graines et des vers. Nous avons trouvé dans son estomac des feuilles et des in- sectes. Sa taille approche quelquefois de quatre pieds. Ou mange sa cnair. (i) J'ai changé ce nom de Lophura qui se rapprocîie trop de celui tl& Lophyrus. 4-2 REPTILES. Les Dragons. ( Draco. L. ) (i) Se distinguent au premier coup d'œil de tous les au- tres sauriens, parce que leurs six premières fausses co- tes^ au lieu de se contourner autour de l'abdomen , s'é- tendent en droite ligne, et soutiennent une productioîi de la peau, qui forme une espèce d'aile, comparable à celle des chauve-souris , mais indépendante des quatre pieds : elle soutient l'animal comme un parachute, lors- qu'il saute de brandie en brandie, mais elle n'a point assez de force pour choquer l'air , et faire élever le dra- gon comme un oiseau. Du reste , les dragons sont de pe- tite taille, recouverts partout de petites écailles imbri- quées , dont celles delà queue et des membres sont ca- rénées. Leur langue est charnue, peu extensible et lé- gèrement échancrée. Sous leur gorge est un long fanon pointu , soutenu par la queue de l'os hyoïde , et aux côtés deux autres plus petits , soutenus par les cornes de ce même. os. La queite est longue; les cuisses n'ont pas de grains poreux; sur la nuque est une petite dentelure. Chaque mâchoire a quatre petites incisives, et de chaque côté une canine longue et pointue , et une douzaine de mâchelières triangulaires et trilobées. Ils ont donc les écailles et le fanon des iguanes, avec la tête et les dents des stellions. Les espèces connues viennent toutes des Indes orientales ; (i) Le nom de ^pu^cav , draco, désignait en gc'ne'ral un grand ser- pent; quelques anciens ont fait mention de dragons c[và. portaient une crête et une barbe j ce qui ne s'appliquerait guère qu à V iguane •'Luc^Xa parle le premier de dragons volants ^ faisant sans doute allusion aux pré- tendus serpens volants dont Hérodote rapporte l'IiisLoire ; saint Augustin et d'autres auteurs postérieurs ont ensuite atlribué consianimeut dos ailes aux dragons. SAUIUEKS. 4'> elles avaient été long-temps confondues; mais Daudin en a bien déterminé les différences spécifiques (i). Les Sitanes. (Sitana. Cuv. ) (2) Ontj comme les dragons, des dents d'agames et quatre ca- nines; le corps et les membres couverts d'écaillés imbri- quées et carénées ; los cuisses sans pores; mais leurs côtes ne s'étendent point. Ils se distinguent par un énorme fanon qui se porte jusque sous le milieu du ventre, et a plus du double de la hauteur de l'animal. L'espèce connue {SU. ponde eriana. Cuv. ) est petits, fauve , et a le long du dos une série de grandes taches rlîo'mboïdales bfunes. Elle vit aux Indes orientales. C'est peut-être de cette tribu des Agamiens que l'on doit rapprocher un reptile fort extraordinaire, qui ne se trouve plus que parmi les fossiles d'an^ ciennes couches jurassiques. Le Ptérodactyle. Cuv. Il avait la queue très courte, le cou très long , la tête fort grande; les mâchoires armées de dents égales et pointues; mais son caractère principal consistait dans l'alongement excessif du deuxième doigt de ses pieds de devant, lequel dépassait le tronc de plus du double, et servait probable- ment à 'soutenir quelque membrane qui aidait l'animal à ^ voler, comme celle que supportent les côtes du dragon (3). La deuxième section de la famille desïguaniëns, celle des Iguats^iens propres se distingue de la pre- mière parce qu'elle a des dents au palais, (i) Le Dragon rajé ; — le Dragon vert, Daud. j III , xli ; — le J/a— gon brun. (2) Sitane, nom de l'espèce à la côte de Cormaudel. (3) Voyez mes Recherches sur les ossements fossiles, deimème c'd. ^ lome V, part, 2 , pi. xxni. / 44 REPTILES Les Iguanes proprement dits. (IguanA. Cuv.) Ont le corps et la queue couverts de* petites écailles imbriquées; tout le long du dos une rangée d'épines, ou plutôt d'écaillés redressées j comprimées et pointues, et sous la gorge un fanon comprimé et pendant, dont le bord est soutenu par une production cartilagineuse de l'os liyoïde. Leurs cuisses portent la même rangée de tu- bercules poreux que celles des lézards proprement dits, et leur télé est couverte de plaques. Chaque mâcboire est entourée ^'une rangée de dents comprimées , trian- gulaires, à trancliant dentelé; il y en»a aussi deux pe- tites l'angées au bord postérieur du palais. \J Iguane ordinaire d'Amérique (i). ( Lac. iguana. L. Jguana tuberculata, Laur. ) Seb. l. xcv. i. xcvii. 3. XCVllI. I. Dessus vert-jaunâtre^ marbré de vert pur, la queue an- nelée de bruu^ dans la liqueur il paraît bleu, changeant en vert eten violet, et piqueté de noir- dessous plus pâle; une crête de grandes écailles dorsales en forme d'épines; une grande plaque ronde sous le tympan , à l'angle des mâchoires ; les côtés du cou garnis d'écailles pyramidales éparses parmi les autres; le bord antérieur du fanon den- telé comme le dos: long de quatre à cinq pieds; commun dans toute l'Amérique chaude y où sa chair passe pour dé- licieuse, quoique malsaine, surtout pour ceux qui ont eu le mal vénérien, dont elle renouvelle les douleurs, il vit en. grande partie sur les arbres , va quelquefois à l'eau , se nourrit de fruits , de grains et de feuilles; la femelle pond dans le sable des œufs gros comme ceux d'un pigeon ^ agréables au goùt^ presque sans blanc. \J Iguane ardoisé. Daud. Seb. L xcv. 2. xcvi 4» Bleu violâtre uniforme, plus pâle dessous; les épines dorsales plus petites : du reste semblable au précédent. lù. — - — ■ — ■ — I (i) Les Mexicains le nomment Aiiis Fa t\om\éh.VAmcwa fort gratuitement. Rochcfort^ dont on Ta pris, ne donne pour %ure qu'aune copie du Tejuguaçu de Margrave, ou grand sauvarm. , doit y appartenir. On le croit très venimeux au Cap. (3) C'est de ceUe division que M. Gray a fait son genre Tarentola. SAURIENS. 55 de tubercules, formés cîiacuu de trois ou quatre tubercu- les plus petits et rapprocliés j les écailles du dessous de la queue semblables à celles du ventre. Animal hideux , qui se cacliç dans les trous de murailles , les tas de pierres y et se recouvre le corps de poussière et d'ordures. Il paraît que la même espèce habite tout autour de la Médi terra ne'e, et jusqu'en Provence et en Languedoc» Il y en a en Egypte et en Barbarie une espèce voisine , à tubercules simples et ronds , plus saillants sur les flancs {G. œgyptiacus , nob.) Egyp., Rept., pi. V^ f. 7 , (i). Le plus grand nombre de geckos platydactyles ne man- quent d'ongles* qu'aux quatre pouces seulement. Ils ont une rangée de pores au-devant de l'anus Q2). Tels sont Le Gecko à gouttelettes. Daud. [Gecko. Lacep. ï. xxix. Stellio gecko. Schneid. ) Seb. I. cviii. toute la pi. Des tubercules arrondis, peu saillants, répandus sur le dessus du corps , dont la couleur rousse est semée de taches rondes et blanches^ le dessous de V^- queue garni d'écaillés carrées et imbriquées. Séba le di 3 Ceylan , et prétend que c'est à lui particulièrement q c'on donne le nom de gecko , d'après son cri ; mais Bontht.: l'attribuait , bien auparavant, à une espèce de Ja^^a. Probablement le cri et le nom sont communs à' plusieurs espèces. Nous nous sommes assurés que l'on trouve celle-c i dans tout l'archipel des Indes. Le Gecko à bandes. Lézard de Pandang à Amboinc. ( Lacerta vittata. Gm. ) L^aiid. lY. l. Brun, une bande blanche s'ur le dos, qui se bifurqu sur la tête et sur la racine de la queue , des anneaux blancs autour de la queue. Desîndes orientales^ il se tient à Am- boine, sur les branches de l'arbuste nommé pandang de rivage (3). H y a de ces platydactyles à quatre ongles, dont If^ (i) Celte fig. intitulc'e : var. du Gecko annulaire^ a lrO|^) d'ongles, fa) Cette division est nomme'e en particulier , Gecko par M. Gray. (3) !{• B. Daudin donne à tort des ongles aux pouces de ces deux- geckos. 54 REPTILES corps est bordé d'une membrane horizontale , et les pieds palmés. Un des plus remarquables est Le Lacerta homalocephala ; Crevelt. Soc. des nat. de Berl. 1809. pi. viii. Qui a les côtés de la tête et du corps augmentés d'une large membrane, laquelle est découpée en festons sur les côtés de la queue. Ses pieds sont palmés. On le trouve à Java, au Bengale, (i) Les Indes en ont une autre espèce , à tête et corps bor- dés, et à pieds palmés, mais sans festons à la queue et sans pores au-devant de l'anus ( Pteropleura Horsfiel- dii , Gray., Zool., jour., n° X, p. 111 ). Enfin quelques platydactyles ont des ongles à tous les doigts. Nous en avoris une espèce lisse, à pieds palmés ( y^. leachianus y Nob. ). Une seconde division des geckos, que j'appellerai Hemidactyles. Ont la base de leurs doigts garnie d'un disque ovale, formé en dessous par un double rang d'écaillé eu chevron j du milieu de ce disque s'élève la deuxième phalange, qui est grêle, et porte 4a troisième, ou l'ongle, à son extrémité. Les espèces connues ont toutes cinq ongles, et la rangée de pores des deux côtés de l'anus j les écailles du dessous de leur queue sont en forme de bandes larges, comme celles du ventre des serpents. Il y en a une espèce dans le midi de l'Europe (G. verra- culatus, "Soh.) d'un gris roussâtre; le dos tout semé de petits tubercules coniques un peu arrondis ) la queue a des cer- cles de semblables tubercules^ d'Italie , de Sicile, de Pro- vence, comme le G. fascicularis. Une espèce très semblable ( G, mabuia^ nob. ) à tuber- cules encore plus petits ,^eux de la'queue plus pointus , grise, nuagée de brun, des anneaux bruns sur la queue, [2) M.Filzinger fait de ce plaLy-dactylc borde, son genre PxYcnozoo^-. M.Grayen sépare encore sesPrEiioPLEURA , à cause dcFiibsence des porcs. SÂUIIIRNS. 55 est lépandue dans toutes les parties chaudes de TAmé- rique, et s*y introduit dans les maisons. On la connaît dans nos îles sous le nom de Mabouia des murailles (i). Il y en a, à Pondichéry et au Bengale , de si semblables, que Ton serait tenté de croire qu'ils y auraient été trans- portés par les vaisseaux (2). On trouve aussi aux Indes , un héraidactyle à corps hoidé (G .marginatus y Nob.): ses pieds ne sont pas palmés. Sa queue est aplatie horizontalement, et aies bords tran- chants et un peu frangés. Il a été envoyé du Bengale par M. Duvaucel. La troisième division des geckos, que j'appellerai Thecadatyles. A les doigts élargis sur toute leur longueur , et garnis en dessous d'écaillés transversales j mais ces écailles sont par- tagées par un sillon longitudinal profond, où l'ongle peut se cacher entièrement. Ceux que je connais ne manquent d'onjgles qu'aux pouces seulement; ils n'ont pas de pores aux cuisses, et leur queue est garnie en dessous et en dessus de petites écailles. Le Gecko lisse. {G, lœvis. T). Stellio perfoliatus, Schn. Lac. rapicauda. Gm. ) Daud. lY. li. Connu dans nos îles sous le nom de Mabouia des bananiers. Gris, marbré de brun ; de très petits grains sans tubercu- les dessus ; petites écailles dessous ; sa queue , naturelle- ment longue et entourée de plis comme à ^'ordinaire , se casse très aisément , et revient quelquefois très ren- flée, et en forme de,petite rave'. Ce sont ces monstruosités (i) Autant que Toa en peut jpger par la figure, le Thecadactylus pol- licaris, et le Gecko aculeatus ,SpiXj xvui, 2 et 3, pourraient n'être que ce Mabouia des murailles ^ en différents âges. M. Moreau de Jonnès en a donne' une monographie , mais il Vy confond avec des espèces diffé- rentes. (2) A cette division appartiennent encore le G. à tubercules trièdreé^ le G. à queue épineuse de Daud, ^ le premier est le même que le Stell. mauriianicus de Sclm. T^e siell, platyurus de Schn. en est aussi fort voisin. 5G REPTILES accidentelles qui l'ont fait appeler alors G. rapt- cauda (i). La quatrième division àei geckos j que j'appellerai Ptyo-Dactyles {l)y A les bouts des doigts seulement dilatés en plaques, dont le dessous est strié eu éventail. Le milieu de la plaque est fendu , et l'ongle placé dans la fissure. Il y a à tons les doigts des ongles fort crochus. Les uns ont les doigs libres, la queue ronde. Le Gecko des Maisons. ( Lac. gecko. Hasselquist. ) Gecko lohatus. GeoffV. Rept. Egyp. lU. 5. Stellio Hassel- quistii, Schneid. Lisse, gris-roussatre piqueté de brun ; les écailles et les tubercules très petits. Cette espèce est commune dans les maisons des divers pays qui bordent la Méditerranée , au riiidi et à l'orient. Au Caire, on la nomme ahou hurs {père de la lèpre) , parce qu'on prétend qu'elle donne ce mal en empoisonnant avec ses pieds les aliments , et sur- tout les salaisons, qu'elle aime beaucoup. Quand elle marche sur la peau , elle y fait naître des rougeurs, mais peut-être seulement à cause de la finesse de ses ongles. Sa voix ressemble un peu à celle des grenouilles. D'autres ont la queue bordée de chaque côté d'une mem- brane, elles pieds demi-palmés ; ils sont probablement aqua- tiques. Ce sont les C7ro/7/a/e^ de Duméril. he Gecko frangé, {Stellio Jîmbriatus. Schn.) Tête plate. Lac. ou Famo-Cantrata de Madagascar. Brug. Lacep. L XXX. Daud. IV. LU. A non-seulement une bordure aux côtés de la queue, mais elle s'étend le long des flancs , où elle est frangée et déchiquetée. On le trouve à Madagascar , à ce que l'on dit, , : ^ . j (i) Le gecko squalidi^ , Herm. , doit appartenir à cette cTivïsion , s'il n'est pas le même que le Iceuis. Le gecko de Surinam, Daud, , n'est qu'un individu plus jeune et mieux coloré du laivis. (•i) De 7r'';u(3/ , éventail. sur les arbres, où il saute de branche en brandie. Le peu- ple de ce pays le redoute beaucoup y mais k tort (i). Le Fouette-Queue de Lin. ou Gecko du Pérou. {Lac, caudiverhera. Lin. ) Feu i liée. L 3 19. N'a point de frange aux côtés du corps, mais seulement à ceux de la queue, sur laquelle il y a aussi une crête membraneuse verticale. Feuillëe Ta trouvé dans une fon- taine des Cordilières. il est noirâtre, et long de plus d'un pied. On peut faire une cinquième division , Les Spheriodactyles, De certains petits geckos, qui ont les bouts des doigts terminés par une petite pelotte sans plis, mais toujours avec des ongles rétractiles. Lorsque la pelotte est double, ou écliancrée en avant, ils tiennent de près aux ptyodactyles non bordés. Ceux que l'on connaît viennent du Cap ou des Indes. Tel est Le G. porphyre. Daud. Gris roussâtre, marbré et piqueté de brun. (2) Plus souvent la pelotte est simple et ronde. Les espèces sont d'Améi*îque. Tel est Le Gecko sputateur à bandes. Lacép. Rept. L pi. xxviu. f. I. Petite espèce, joliment marquée de bandes transverses brunes, tranchées sur un fond roux, et répandue dans les maisons à Saint-Domingue, où on lui donne aussi le nom de mabouia. Il y a dans la même île , une espèce voisine , mais d'un cendré uniforme, id., ib., f., 2. Enfin , il y a des sauriens qui , avec tout les caractères des geckos, n'ont pas les doigts élargis. Leurs ongles , au nombre de cinq, sont néanmoins rétractiles. (i) Selou la deseiip. deBruguière, le s arroubé de Madagascar aurait tous les caractères du famocantraca excepte ia frange, et le pouce qui lut manquerait aux pieds de devant. M.Fitzingerenafaitson genre Sarruba. (2) Daudin a cru à tott ce gecko d'Amérique et synonyme des ma- bouia. 58 REPTILES Les uns ont la queue ronde, les doigts striés en dessous et dentelés aux bords. Ce sont Les Stenodactyles. Il y en a un en Egypte (Sten. guttatus), Egyp., Rept., pi. V, f. 2 (i) , lisse, gris, semé de taches blanchâtres. D*autresont les doigts grêles et nus; ceux qui ont la queue ronde sont Les Gymnodactyles de Spix. 11 y en a en Amérique à séries régulières de petit tuber- cules. Gymnodactylus geckoides ^ Spix.,X, viii, i , en pa- raît aussi un. D'autres ont la queue aplatie horizontalement en forme de feuille ; je les nomme Phyllures. On n'en connaît encore qu'une espèce de la Nouvelle- Hollande {Stellio phyllurus , Schn.; Lacerta platura y While New. South. Wh. , p. 246, f. 1) (2), grise, marbrée de brun en dessus , toute hérissée de petits tu- bercules pointus. On est obligé d'établir une cinquième famille Des CAMÉLÉONIENS Pour le seul genre des Caméléons. (CiiAMiELEO. ) (3) Lequel est bien distinct de tous les autres sauriens, et ne se laisse pas même aisément intercaler dans leur série. (1) Sous le nom impropre à^agame ponctué. Il est reproduit, supl. , pi. I, f. 2 ^ et une espèce voisine, f. 4- • (2) Rapjiortée , oq ne sait pourquoi , aux stellions par Daudin. (3) XûS^aiAe'cov ( petit lion ), nom de cet animal chez les Grecs, et surtout dans Arislote, c^ui l'a parfaitement bien décrit , Hist. an., lib. II, eap. XI. SAURIENS. 69 Ils ont toute la peau cliagrinée par (les petits grains écailleux; le corps comprimé et le dos comme tranchant; la queue ronde et prenante; cinq doigts à tous les pieds, mais divisés en deux paquets, l'un de deux, l'autre. de trois : chaque paquet réuni par la peau jusqu'aux on- gles; la langue charnue, cylindrique et extrêmement alongeable ; les dents trilobées ; les yeux grands , mais presque couverts pa? la peau, excepté un petit trou vis- à-vis la prunelle, et mobiles indépendamment l'un de l'autre; point d'oreille extérieure visible^ l'occiput re- levé en pyramide. Leurs premières côtes se joignent au sternum, les suivantes se continuent chacune à sa corres- pondante, pour enfermer l'abdomen par un cercle entier. Leur poumon est si vaste , que , quand il est gonflé , leur corps paraît transparent, ce qui a fait dire aux anciens qu'ils se nourrissent d'air. Ils vivent d'insectes, qu'ils prennent avec l'extrémité gluante de leur langue : c'est la seule partie de leur corps qu'ils meuvent avec vitesse. Ils sont pour tout le reste d'une lenteur excessive. La grandeur de leur poumon est probablement ce qui leur donne la propriété de changer de couleur, non pas, comme on l'a cru , selon les corps sur lesquels ils se trouvent, mais selon leurs besoins et leurs passions. Leur poumon , en effet , les rend plus ou moins trans- parents, contraint plus ou moins le sang à refluer vers la peau, colore même ce fluide plus ou moins vivement, selon qu'il se remplit ou se vide d'air. Ils se tiennent constamment sur les arbres. Le Caméléon ordinaire. {Lacerta africana. Gm.) Lacep. L XXII. Seb. I. Lxxxii. I. Lxxxiii. 4* (0* . D'Egypte et de Barbarie,, qui se trouve aussi* dans le midi de l'Espagne, et jusque dans les Indes , a le capu- chon pointu et relevé d'une arête en avant ; les grains de (i)Lecfi/7z. trapu j Eg.,Rept. , ly, 3j Cham. carinatus ^ Mcrr. , Ch. suhcioceus ^ ici.? 6o REPTILES la peau é^aux et sénés , la crête supéiieiire dentelée jus- qu'à la moitié du dos , l'inférieure jusqu'à l'aQUS. Le capuchon de la femelle saille moins, et les dentelures de ses crêtes sont plus petites. Une autre espèce assefz semblable , et des îles Séclielles {Cham. tigris y Cuv.), a le casque comme la femelle du commun, les grains du corps fins et égaux , et se distingue par un lambeau comprimé et dentelé sous le bout de sa mâchoire inférieure. Son corps est "semé de 'points noirs. Une autre espèce voisine de l'île de Bourbon ( Cham. verrucosuSf Cuv.'), a des grains plus gros , épars parmi les autres; et une série de verrues parallèle au dos aux deux tiers de sa hauteur. Le capuchon est comme dans la fe- melle du commun; les dentelures du dos sontx)lus foi;tcs y celles du ventre plus faibles. Le Caméléon nain. {Lacerta pumila. Gmel.) Chamœleon pumilus. Daud. IV. Lin. ) Cham. margaritaceus. Merr. Seb. Lxxxii. 4- 5. A le capuchon couché en arrière , des verrues cparses sur les flancs, sur les membres et sur la queue; sous la gorge des lambeaux nombreux, comprimés, finement dentelés^ qui varient selon les individus. Il se trouve au Cap, à rîle de France , auxSéclrelles- (i) Le Caméléon du Sénégal. ( Lacerta chamœleon, Gm. ) Ch. planiceps. Merr. Seb. L lxxxiu. 9.. A le capuchon aplati et presque sans arête , de forme horizontalement parabolique. Il se trouve aussi en Bar- barie et même en Géorgie. Une espèce de l'île de France ( Cham. pardalis, Cuv. ) , a le casque plat comme celle du Sénégal, mais son mu- seau a un petit bord proéminent en avant de la bouche ; des grains plus gros sont épars parmi les autres, et son corps est. semé irrégulièrement de taches rondes, noires, bordées de bianc. Une autre Q,à\)hcG {Cham .P arsonii ,Çj\iy .) trans.phil. lvïii^ (i) Je crois que le Cham. seichcllensis de Ruhl , n'est qu'une femrllc Mu Pumilus. SAURIENS. 61 à casque plat, un peu tronqué en arrière, a la crête du sour- cil prolongée et relevée de chaque côté sur le bout du mu- seau, en un lobe presque vertical. Ses grains sont égaux, et il n'a de dentelure ni en dessus ni en dessous (i). Enfin Le Caméléon des Moliiques , à nez fourchu. ( Cham. hifur- cus. Brongn. ) Daud. IV. liv. A le casque plat, demi-circulaire^ deux grandes proé' m^nences comprimées, saillantes, en avant du museau, qui varient en longueur probablement selon les sexes. Ses grains sont égaux , son corps est semé de taches bleues serrées, et il y a au bas_ de chaque flanc, une double série de blanches. La sixième et dernière famille des sauriens est celle Des SCmCOlDIENS. * ReconnaissaWe à ses pieds courts , à sa langue non extensible el aux écailles égales qui couvrent le corps et la queue comme des tuiles. Les Scinques. ( Scmcus. Daud. ) Ont quatre pieds assez courts , un corps presque d'une venue avec la c£ueue, sans renflement à roc- ci put , sans crête ni fanon, couvert d'écaillés uni- formes , luisantes, disposées comme des tuiles ou comme celles des carpes. Les uns ont la forme d'un fuseau; d'autres, presques cylindriques et plus ou moins alongés, ressemblent à des serpents, et surtout à des orvets, avec lesquels ils ont aussi plusieurs rapports intérieurs, et qu'ils lient à la famille des iguanes par une suite non interrompue de nuances. Du reste, leur langue est cliarnue, peu extensible et écliancrée , leurs mâchoires sont garnies tout autour de petites dents serrées. Par (1) Je ne connais pointée Cham. dilcpis ^ Leacli. , ou hilohus^ KuM. 62 REPTILES leur anus, leurs verges, leur œil, leur oreille, ils res- semblent plus ou moins aux iguanes et aux lézards ; leurs pieds ont des doigts tous libres et onguiculés. Certaines espèces ont des dents au palais et une den- telure au bord antérieur du tympan. On doit distinguer dans le nombre , à cause de son mu- seau tranchant et un peu relevé (i) , Le Scinque des pharmacies {Lac, scincus. Lin. Scincus officinalis. Schn. El adda des /Irahes.) Lacep. 1. xxni. Bruce. Abyss. pi. Sg. Egypt. Rept. Suppl. pi. 2. f. 8. Long de six ou huit pouces j la queue plus courte que le corps : celui-ci jaunâtre-argenté j des bandes transverses noirâtres; il vit dans la Nubie, i'Abyssinie , l'Arabie, d'où on l'apporte à Alexandrie, et de là dans toute l'Eu- rope. Il a une promptitude extraordinaire à s'enfoncer ^ans le sable quand il est poursuivi {1). Parmi ceux qui ont le museau moussa, on peut remar- quer une espèce répandue dans toutes les Indes {Se. rufes- cens), vcrdâtre, une ligne jaunâtre le long de chaque flanc, les écailles chacune à trois petites arêtes relevées. Une du midi de l'Afrique, très répandue autour du Cap {Se. trh'ittatus), brune; trois lignes plus pâles tout le long du dos et de la queue. Des taches noires entre les li- gnes (3). Et surtout une grande espèce du Levant {Se. cyprins , (i) C'est de cette espèce seulement que M. Fitzinger compose sou genre Scincus, les autres forment son genre Mabouia. (2) Les Grecs et les Latins nommaient scincus, le crocodile terrestre, par conse'quent un monitor , auquel ils attribuaient beaucoup de vertus ; mais depuis le moyen âge , on vend généralement sous ce nom, et pour les mêmes usages , Tespèce ci-dessus. Les orientaux la regardent surtout comme un puissant aphrodisiaque. (3) Aj. Scincus erythrocephalus. Gilliams., Se. nat. Phil., I, XAiii ; Se. hicolor, Harlan.,ib. , IV, xviii, i; — Se. multiseriatus , Nob., Geoff,., Eg., rcpt.jIY, f. 4> sous le nom d'' yi nolis pawe'. — Nous croyons aussi d£voir rapporter à cette subdivision , quoique nous n'ayons pu en- core nous le procurer , le gros scinque , appelé' Galley -wasp , à la Jamaï- que ;Sloane, II, pi. 273, f. 9. ( Lacerta occidua, Sh. ). SAURIENS. G5 Cuv.) Lac. cyprius scincoides, Aldrov., Quadr., Dig., {]QQ , Gcoff-'., Desc. de l'Egypt., Rept., pi. Ill , f. 3 , sous le nom à' Anolis gigantesque ^ veidâtre , à écailles lisses, à queue plus longue que le corps; une ligne pâle le long de cha- que flanc. D'autres scinques , lesTiLiQUA , Gray, n'ont point de dents au palais. Il en est une très répandue dans le midi de l'Europe , la Sardaigne, la Sicile, l'Egypte {Se. variegatiis, Se. ocellatuSy Schn., Daud. , IV, lvi , Geoff., Egypt., Rept., pi. V, f. i , sous le nom (\^Anolis marbré y et mieux Savig.^ ih.^ supp., pi. lî , f. 7 J , qui a sur le dos , les flancs et la queue, de petites taches noires rondes, marquées chacune d'un trait blanc. Le plus souvent une ligne pâle règne le long de chaque côté du dos. Nos Antilles en ont plusieurs espèces , dbnt une s'y nomme improprement Anolis de terre et Mahoida^ Lacep., pi. XXIV, lisse, brun-verdâtre ; des points noirâtres épars sur le dos; une bande brune mal terminée, allant de la tempe sur l'épaule et au-delà (i). Les Moluques et la Nouvelle-Hollande ont des espèces de cette division remarquables par leur grosseur {•?.). Les Seps (3). ( Seps. Daud. ) DifTèrentdes scinques seulement par leur corps encore plus aiongé , tout-à-fait semblable à celui d'un orvet , et (i) La fig. de Lac. est exacte, sauf là quene qui est trop courte, Fin- dividu l'ayant eue casse'e , comme il arrive Souvent à tous les lézards. — aj. le Se. â flancs noirs , Quoy et Gaym. , voy. Je Freyc, pi. 4^; — Se. bistriatus , Spix , xxvi , 3 . (2) Lac. scincoides, Wliite, 242 :; — Scincus nigroluteus, Quoy et Gaym,- Freyc, ^i ; — Seine, crotaphomelas , Per. et Lacep. \ etc. iV. B. Je n'ai jm nommer que très peu d'espèces de scinques , parce qu'elles sont si mal caracte'risces dans les auteurs, qu'il m'est presque impossible d'en indiquer la sj-^nonymie avec quelque ceriitude. C'est le genre qui a le plus besoin d'une monographie. (3) Seps et chalcis étaient, chez les anciens , les noms d'un animal que les uns représentent comme un lézard, les autres comme un serpent. Il est très probable qu'ils désignaient le seps à trois doigts d'Italie et .de Grèce. Seps vient de "jj^ery , corrompre. 64 REPTILES par leurs pieds encore plus petits, et dont les deux paires sont plus éloignées l'une de l'autre. Leurs poumons commencent à montrer de l'inégalité. Ou en possède une espèce à cinq doigts, dont les posté- rieurs inégaux. (S. Scincoides , nob.) Une à cinq doigts à peu près égaux et courts [Anguis quadrupes , Lin., Lacerta serpens , Gni. ), Blocli , Soc. des nat. de BerL, tom. U, pL 2 (i). Des Indes orientales. Une à quatre doigts, dont les postérieurs inégaux ( le Teiradactylus decresiensis , Per.) (2), et une à trois, d'ail- leurs très semblable à la précédente ( Tridactjlus decre- siensis, Per. ). Toutes deux viennent de l'île de Grès, et sont vivipares. Une à trois doigts très courts et à pieds très petits, nommée, en Italie , Cecella ou Cicigna {Lacerta chalci- des y L. ), grise, à quatre raies longitudinales brunes, deux de chaque côté du dos. Elle est aussi vivipare, se meut avec rapidité, sans s'aider de ses pieds j vit dans les prés, se nourrit d'araignées, de petit limaçons, etc. (3). Nos provinces méridionales en ont une très semblable,, mais à huit ou neuf laies brunes, également espacées {Zygnis s tria ta y Fitz.) On pourrait séparer des autres une espèce dont les écailles toutes carénées et pointues, sont à peu près dis- posées en verticilles (4) [Lac, anguina , L. )j Lac. mono- dacty la, Lacep., Ann. Mus.ll, lix, 2,et Yosmaer.,Monogr. 1774 ? f- 1? sous le nom de Serpent-lézard. Ses pieds sont de petits stylets non divisés. Elle vit aux environs du cap de Bonne-Espérance. (i) M. Gray en a fait son genre Lygosoma ; M. Fitzinger la laisse dans SCS Mabuia ou scinques sans dents palatuies. (2) C'est à cette espèce que Fitzinger reserve le nom géne'rique de Seps; il l'appel le seps Peronîi. (3) Merrem , au contraire , avait fait son genre Seps de celte seule espèce. Fiizinger l'appelle maintenant, d'après Oken , Zygnis, et y joint le tridactyle de l'isle Decres de Pérou, qui se rapproclie bien davantage du idlradactylc de la même île. (4) C'est le genre Monodactylus , Merr. , ou Cmam.î:saurAj Fiîz. SAURIENS. 65 Les Bipèdes. ( Bipes. Lacép. ) Sont un petit genre qui ne diffère des seps que parce qu'ils manquent entièrement de pieds de devant, n'ayant que des omoplates et des clavicules cachées sous la peau, et leurs pieds de derrière seuls étant visibles. Il n'y a qu'un pas d'eux aux ors^ets. Les uns ont une rangée de pores au-devant de ranus(i). J'en ai disséqué un rapporté de la Nouvelle-Hollande par feu Péron (le Bipède lépidopode, Lacep., An, du Mus., tome IV , pi. Lv ) , qui a les écailles du dos carénées , et la queue deux fois plus longue que le corps (2). Ses pieds n'offrent à, l'extérieur que deux petites plaques obiongues et écaiileuses : mais on y trouve par la dissection un fémur, un tibia, un péroné, et quatre os du métatarse formant des doigts , mais sans phalanges. Un de ses poumons est de moitié moindre que l'autre. Il vit dans la vase. D'autres n'ont pas cette rangée de pores. il y en a une petite espèce du Cap , décrite depuis long- temps {Anguis bipes , Lin., Lacerta bipes , Gm. ) , Seb. I, Lxxxvi , 3 , dont les pieds se terminent chacun par deux doigts inégaux (3). Le Brésil en produit une autre ( Pygopus cariococca ) , Spix., xxviii, 1 , plus grande, à pieds indivis, comme ceux du lépidopode , mais plus pointus, à écailles toutes lisses. Il est verdâtre , avec quatre lignes longitudinales noi- râtres (4). (i) Ils forment le genre Pygopus de Merrem. (2) La fig. de Lacep. est Taite d'après un individu dont la queue avait été cassée et reproduite j en général , dans toute cette classe , on est fort sujet à être trompé sur la longueur proportionnelle des queues. (3) C'est le genre Bipes, Merr. , ou Scelotes de Fitzinger, Le Seps gronovien ou monodactyle de Daudin, dont Merrem a fait Son genre Pygo- DACTYLE, n'en était qu'un individu mai conservé, et ce genre doit être rayé, comme Merrem le soupçonnait déjà. Le Seps sexlineata , Harlan., Se. nat. Pliil., IV, pi. xviii , f . 2 , n'en est qu'une yariété. (4) Le Pfg. striatus, Spix, xxvni, i, ne m'en paraît que le jeune âge. TOME II. 5 66 REPTILES Les Chalcides. (Chalcîdes. Daud. ) Sont , comme les seps , des lézards très alongés et sem- blables à des serpents; mais leurs écailles, au lieu d'être disposées comme des tuiles , sont rectangulaires^ et for- ment , comme celles de la queue des lézards ordinaires, des bandes transversales qui n'empiètent point les unes sur les autres. Les uns ont un sillon de chaque côté du tronc, et le tympan encore très apparent. Ils se lient aux cordyles , comme les seps se lient aux scinques, et conduisent sous plusieurs rapports aux sheltopusics et aux ophisaures. On en connaît une espèce à cinq doigts, des Indes orientales ( Lac. seps , Lin. ). Une à quatre (Lac. tetradactyla, Lacep.), Ann. du Mus., II, LIX ,2(1). D'autres ont ie tympan caché et conduisant directement aux bimanes, et par là aux amphisbènes. Il y en a une espèce à cinq doigts (2). Une du Brésil , à quatre devant et à cinq derrière ( He- terodaclylus imhricatus j Spix., xxvii , i ). Une à quatre à tous les doigts (3). Une dont lesdoigts, au nombre de cinq devant, et de trois derrière, sont réduits à de petits tubercules si peu visi- bles, que l'espèce a été regardée tantôt comme ayant trois doigts, tantôt comme n'en ayant qu'un (4). Elle est de la Guianne. Les Bima]\es. (Chirotes. Cuv. ) Ressemblent aux chalcides par leurs écailles verticil- ( i) C'est le genre Tetradac ttlus de Merrem, ou Saurophis de Fitzinger. (2) C'est celle-ci qui forme le genre Chalcides de Fitzinger. (3) C'est le genre Brachypus pnls en latin. OPHIDIENS. Gg dire, clés seps sans pieds ; ils entraient tous dans le genre Des Orvets. ( Anguts. L. ) Caractérisés à l'extérieur par des écailles imbriquées , qui les recouvrent entièrement. On en a fait quatre sous-genres , dont les trois premiers ont encore sous la peau des os d'épaule et de bassin. Les ScHELTOPUsiK. (PsEUDOPUS. Mcrrcm.) Ont le tympan visible à Textérieur , et de chaque côté de Fanus une petite proéminence (i), danslaquelle est un petit os analogue au fémur, et tenant à un vrai bassin caché sous la peau; quant à l'extrémité de devant , c'est à peine si elle se montre au-dehors par un pli difficile à remarquer^ et sans humérus intérieur. Un de sespoumonsest d'un quart moindre que l'autre. Les écailles sont carrées y épaisses, à demi-imbri- quées, et il y en a, entre celles dudoset celles du ventre, déplus petites qui produisent uu sillon longitudinal de chaque côté. Pallas en a fait connaître une espèce du midi de la Rus- sie, qui se trouvcaussi en Hongrie, en Dalmatie (P. pa/- lasiiy Nob.^ Lacerta apoda, Pall., Nov. com., Petrop. XiX, pi. IX, f . I . ) , longue d'un et deux pieds. Les écailles du dos lisses ^ celles de la queue carénées. M. Durville en a découvert dans l'Archipel une autre, dont les écailles du dos sont rudes et carénées comme celles de la queue (Ps, Diuvillii , Nob. ). Un sous-genre voisin^ celui Des Ophisàures (9.). ( Ophisaurus. .Daud. ) Ne diffère des schel top usiks, que parce qu'il n'a plus exté- rieurement d'apparence d'extrémités postérieures; mais on voit encore son tympan, et ses écailles laissentaussi un pli de chaque côté de son tronc.Le petit poumon fait le tiers du grand. L'espèce connue le plus anciennement {Oph. ventralis ; [i) PseuJopus [pied faux). Je n'ai pas pu apercevoir, plus que M. Sclineider , de division à rexlremité de ce très petit vestige de pied^ (2) D' oÇi^ ( serpent ) , et de 'rau^oç ^ lézard ). yO REPTILES — Ang. ventralis, L. ),Catesb.^lI, lix^ est commune dans le sud des États-Unis. Sa couleur est un vert jaunâtre, tacheté de noir en-dessus. Sa queue est plus longue que le corps^ il se rompt si aisément, qu'on l'a appelé serpent de verre (i). Les Orvets proprement dits. ( Anguis. Cuv. ) îS'ont aussi aucune apparence d'extrémité visible au de- hors; leur tympan même est caché sous la peau ; leurs dents maxillaires sont comprimées et crochues, ils n'en ont point au palais. Leur corps est entouré d'écaillés imbriquées, sans pli sur le côté. Un des poumons est de moitié plus petit que l'autre Nous en avons une espèce fort commune dans toute l'Europe {Anguis Jragilis ,\i.) y Lacep. II , xix , i , à écailles très lisses, luisantes, jaune argenté en dessus, noirâtres en dessous, trois filets noirs le long du dos, qui se chan- gent avec l'âge en diverses séries de points et finissent par disparaître. Sa queue est de la longueur du corps j l'ani- mal atteint un pied et quelques pouces, vit de lombrics, d'insectes; fait ses petits vivants (2). Ces trois sous-genres ont encore unbassin'imparfait,un petit sternum, une omoplate et une clavicule cachées souslapeau. L'absence de toutes ces parties osseuses oblige de séparer aussi des orvets , le sous-gerire que je nommerai ACONTIAS (3) , Et qui leur ressemble par la structure de la tête , et les paupières, mais qui n'a pas de sternum ni de vestige d'épaule et de bassin ; leurs côtes antérieures se réunissent l'une à l'autre sous le tronc par des prolongements cartila- gineux. Je n'y ai trouvé qu'un poumon médiocre et un très petit. Leurs dents sont petites et coniques; je crois (i) Aj. Ophis. punctatus^Op}iis.striaiulus,'Noh.)deuxes]^èces nouvelles, (2) JJ'anguis erix , L. , n'est qu'un jeune orvet commun , où les lignes dorsales sont encore bien marquées 5 et V anguis cUvicus , dont Da.udin fait un erix, sans que Ton sache pourquoi , est un vieux orvet commun à queue tronquée. On n'en parle que d'après Gronovius, qui cite iecoluber de Gesner. Ce Coluber est précise'ment l'orvet commun vieux. (3) Acontias [jai^elot), nom grec d'un serpent que l'on croyait s'ëlan- ' ter comme un trait sur les passants (d a>co';'\i'^a . jaculor). OPHIDIENS. 71 leur en avoir aperçu quelques-unes au palais. On les recon- naît aisément à leur museau enfermé comme dans une sorte de masque. L'espèce bien connue {An^uis meleagn's y L. ) , Seb. , lî , XXI, 1,(1) vient du cap de Bonne-Espérance y elle ressem- ble à notre orvet; mais sa queue obtuse est beaucoup plus courte; sur son dos régnent huit rangées longitudinales de taches brunes. Le même pays en produit d'autres espèces, dont une entièrement aveugle {Ac. cœciis ^ Cuv. ). La seconde famille , ou celle Des vrais SERPENTS. Qui est de beaucoup la plus nombreuse , com- prend les genres sans sternum ni vestiges d'épaule -, mais dont les côtes entourent encore une grande partie de la circonférence du tronc, et où les corps des vertèbres s'articulent encore par une facette con- vexe dans une facette concave de la suivante ; ils man- quent de troisième paupière et de tympan ; mais l'osselet de Foreille existe sous la peau, et son man- che passe derrière l'os tympan ique. Plusieurs ont encore sous la peau, un vestige de membre posté- rieur, qui montre même au-dehors dans quelques- uns son extrémité en forme de petit croche*!; (2). Nous les subdivisons en deux tribus. Celle des Doubles-Margheuks a encore la mâ- (i) Daudin a fait aussi un érix de Vanguis me le a gris / mais sans motif ^ car ses e'cailles inférieures ne sont pas plus grandes que les autres. Je me sms assuré , par la dissection, que ce serpent n'a point le sternum que M. Oppel lui suppose. (2) Voyez la Dissertation allemande de M. Mayer , sur les extrémité'» postérieures des ophidiens; dans le XII^ vol. des Curieux de la nature de Bonn. 72 KEPTILES choire inférieure portée comme dans tous les rep- tiles précédeçts^ par un os tympanique , immédia- tement articulé au crâne, les deux branches de cette mâchoire soudées en avant, et celles de la mâchoire supérieure fixées au crâne, et à Fosinter- maxillaire ; ce qui fait que leur gueule ne peut se dilater comme dans la tribu suivante, et que leur tête est tout d'une venue avec le reste du corps , forme qui leur permet de marcher également bien dans les deux sens. Le cadre osseux de l'orbite est incomplet en arrière, et leur œil fort petit; du reste ils ont le corps couvert d'écaillés, l'anus fort près de son extrémité, la trachée longue, le cœur très en arrière. On n'en connaît point de veni- meux. Il y en a deux genres, dont l'un se rattache aux chalcides et aux bimanes, et l'autre aux orvets et aux acontias. Les Amphisbènes (i). ( AMPHiSBiENA. L. } Ont tout le corps entouré de rangées circulaires d'é- cailles quadrangulaires , comme les chalcides et les bi- manes parmi les sauriens, une rangée de pores au-devant de l'anus, des dents peu nombreuses , coniques, aux mâ- choires seulemen t, et non au palais . Il n'y a qu'un poumon , On en connaît depuis long-temps deux espèces. {Amph. alha , Lacép. Il , xxi , i , et Amph, fiiliginosa , L. ) Seb. II, (i) Ampbisbœne, d'e6/^(?'in ou Boa empereur de Daud. (i). Reconnaissable par une large chaîne , formée alternati- vement de grandes taches noirâtres , irrégulièrement hexa- gones , et de taches pâles, ovales, échancrées aux deux bouts, qui règne le long de son dos, et y forme un dessin très élégant. 1'^ D'autres ont des plaques écailleuses depuis les yeux jusqu'au bout du museau, et manquent de fossettes aux mâchoires. h'Anacondo. (Boa scytale et murina. L.) Seb. IL xxiii, i. et XXIX. I. Boa aquatica. Pr. Max. 2,*" liv. Brun , une double suite de taches rondes noires le ione du dos, des taches œillées sur les flancs. 3^ D'autres encore ont des plaques écailleuses sur le mu- seau, et des fossettes aux plaques des côtés des mâchoires. U Ah orna. ( Boa cenchris. L. Aboma, et Porte- Anneau, de Daud. ) Seb. L lvi. 4' iï* xxviii. i. et xcviii. Boa cen- chrya. Pr. max. Q^ liv. Fauve, portant une suite de grands anneaux bruns le long du dos, et des taches variables sur les flancs. Ces trois espèces, qui parviennent presque à une taille égale, se tiennent dans les lieux marécageux des parties chaudes de l'Amérique; adhérant par la queue à quelque arbre aquatique, elles laissent flotter leur corps pour saisir les quadrupèdes qui viennent boire, etc. ff II V en a qui ont des plaques sur le museau, et les côtés f i) Daudin a cru que le dei^in se trouvait dans raucieu coutiiient, mais il est certainement de la Guiane. MM. le Vaillant et Humboldt l'en ont rapporté. M. le Prince de Wied Ta trouvé auBrésil. M. ieVaillant aaussi rapporte de Surinam les deux espèces suivantes, et cLacun sait que le bojobi est du Brésil. Je ne crois pas que l'ancien continent ait de vrais boas de grande taille. Les très f^rands serpents de l'Inde et de l'Afrique sont des pythons. Ce nom de devin vient de ce que l'on a mal à propos attribué à ce serpentj ce qui est dit de certaines grandes couleuvres dont les nègres de Juida fout leurs féticlies. OPHIDIENS. yg de la mâchoire creuses d'une fosse en forme de fente sous Toeil , et plus en arrière (i). 5*^ Il y en a enftn qui manquent de fossettes^ et ont le museau garni de plaques un peu proéminentes , coupé obli- quement d'arrière en avant et tronqué au bout , de manière qu'il se termine en coin. Leur corps est très comprimé j leur dos caréné. Ceux-là viennent des Indes orientales, et pour- raient donner lieu à un sous-genre distinct (2). Schneider a séparé des boa Les Scytales. Merr. (Pseudo-boa. Schn.) Qui ont des plaques, non-seulement sur le museau, mais sur le crâne, comme les couleuvres, point de fossettes, le corps rond , la tête d'une venue avec le tronc , comme dans les tortrix (3). Daudin en a aussi séparé Les Erix. (4). Oui en diffèrent par une queue très courte , obtuse , par des plaques ventrales plus étroites. Leur tête est courte , à peu près d'une venue avec le corps , et ces caractères les rapprocheraient des tortrix, si la conformation de leurs mâchoires ne les en éloignait • d'ailleurs leur tête n'est couverte que de petites écailles. Ils n'ont pas de crochets à l'anus. (1) Le Boa broderie [B. hortulana, L. ), Scb. , II, lxxxiv, i , et V élégant , Daud. , V, Lxin , i, qui n'en diffère pas ; — Le bojohi ( B. ca- nina, L.), Seb. , II, lxxxi , et xcvi , 3 , oji xiphosoma araramloja , Spix, XVI. Le B. hipnale, Seb. , Il , xxxiv, 1-2 , etLacep,, IF, xvi, 11, pa- raît n'être qu'un jeune boj obi; — le B. Merremii, Schn. , Merr., beyîr., II , II , on xiphosoma dorsuale , Spix , XV, dont Daudin a fait son genre CoRALLE sur le caractère probablement accidentel et individuel des deux premières plaques doubles sous le cou. (2) Le B. carinata, Sclin. , ou Vocellata, Opp.; — Le B. viperina, Sb. , Russe!., pi. iv. iV. B. Ces deux subdivisions forment le genre XîPHoso?/iA de Fitzinger , Cenchîîis de Gray, (3) Scrtale coronaia, Merr., Séb. , II, xli, i, Pr. Max, 7*= Hv. B. W. Il ne faut pas confondre les scytales de Merrera avec celles de Daudin , qui sont les e'cliis de Merrem. (4) Erix ( crin). C'est dans Linnœus Fepitbète d'une espèce d'orvet. Bo REPTILES On peut en rapprocher Les Erpetons. Lacép. (i). Bien remarquables par deux proéminences molles _, cou- vertes d'écaillés, qu'ils portent au bout du museau. Leur tête est garnie de grandes plaques j celles qui régnent sous le ventre sont très peu larges, et celles du dessous de la queue diffèrent à peine des autres écailles. Mais cette queue est assez longue et pointue (2). Les Couleuvres (3). (Coluber. L. ) Comprenaient tous les serpents, venimeux ou non, dont les plaques du dessous de la f[ueue sont divisées en deux, c'est-à-dire rangées par paires. Indépendamment de la distraction des espèces venimeu- ses^ leur nombre est si énorme^ que l'on a eu recours à toutes sortes de caractères pour les subdiviser. On peut d'abord en séparer Les Pythons. Daud. Qui ont des crochets près de l'anus , et les plaques ven- trales étroites, comme les boa, dont ils diffèrent seulement par les doubles plaques du dessous de leur queue. Leur têle a des plaques sur le bout du museau, et il y a des fossettes à leurs lèvres. 11 en existe des espècesaussi grandes qu'aucun boa : telle est VUlar-Sawa ou grande Coidemne des îles de la Sonde [Colub. jcwaniciiSy Sh.), qui parvient à plus de trente pieds. Seb. l, lxii; U, xix , i ; xxvin, 1 • xcix, 1 (4). (i)Erpeton, de Ep^etû; ( serpent ). (2) Erpeton tentacule, Lace'p., Ann. Mus., ÏI, l, nom donne à ce genre par M. de Lacépède qui l'a décrit le premier, Merrem Fa change' en Rhinopirus. (3) Coluher, nom ge'nérique des serpents en latin. (4) Cet ular-sawa ou python amëlhists ^ Daud., Boa amethystina , Schn. , dont nous avons wn grand squelette, et des peaux rapportées de Java par M. I^eschenault , est au moins lies voisin dn pedda-poda du Bengale (/r^//ic/2%/e, Daud. ), Russel , x.xu , xxni, xxiv. Col hoœfor- OPHIDlEr^S. 8t Quelques-uns de ces pythons ont les premières, d'autres les dernières plaques de leur queue simples (i). Peut-être n'est-ce quelquefois qu'une variété accidentelle. Les Cerbères. ( Cercebus. Cuv. ) Ont. comme les pythons , presque toute la tête couverte de petites écailles , et des plaques seulement entre et devant les yeuxj mais ils manquent de crochets à l'anus. Ils ont aussi quelquefois des plaques simples à la base de la queue ('2). Les Xenopeltis. Reinwardt. Ont derrière les yeux de grandes plaques triangulaires^ et imbriquées 5 en sorte qu'elles se confondent avec les écailles qui les suivent, et qui seulement deviennent plus petites (3). Les Heterodon. Beauvois. Ont les plaques ordinaires des couleuvres, mais le bout de leur museau est d'une seule pièce, court, en forme d^ pyramide trièdre, un peu relevée, et dont une arête est en dessus , conformation qui leur a fait donner le nom de ser- pents à grouin de cochon (4). mis , Sli. Boa castanea et alhicans , Sclin j et il nous pai'aît en ge'ne'ral que tous les pre'tendus hoa de Tancien continent sont des pythons. Ular Sawa signifie , en malais , serpent des rivières. \iÇ.% Boa reticulaia ^ ordinata , rhombeata , Sclin. , appartiennent aux pythons. (i) Le Bora, R-Uss. , xxxix ( Boa orhiculata , Schn. ). (*2) Nous avons vu de ces plaques simples dans un individu, tandis que d'autres de la même espèce les avaient toutes doubles; preuve du peu d'importance de ce caractère. A ce groupe appartiennent le Col. ccrherus, Daud. , Russel., pi. xvii, — Vhomolopsis obtus atus , Reinw. , et espèces voisines. (3) Xenopehis concolor , Reinw. (4) ïJ Ilélifrodon noirâtre, Beauv., hetérodon de Daud.; et Vhéte'rodon ta- cheté {cenchris mokesojj, Daud.) , appartiennent à ce genrej mais Beauvois l'a établi sur un caractère qui se retrouve dans un grand nombre de cou- leuvres, d'avoir les dents maxillaires poste'rieures plus grandes, et Daudin paraît n'avoir connu son mokeson que par un dessin. Nous entendons par là, le hognose de Catesby, lî, pi. lvi , que Daud. a cite' lui-même. Il a TOME II. 6 82 BEPTILES Les fluRRiA. Daud. * Sont des couleuvifis des hides où , les plaques de la base do la queue sont constamment simples^ et celles de la pointe doubles; mais ces petites anomalies méritent peu que l'on y ait égard (i). Les Dipsas de Lauventi. (Bungarus. Oppel.) Ont le.corps comprimé, beaucoup moins large que la tête, et les écailles de la rangée qui règne sur l'épine du dos sont plus grandes que les autres, ce que nous reverrons dans les bongares. Tel est he Dipsas Indica. Nob. ( Coliib. hucephalus, Sh. ) Séb. L XLIII. (li). Noir annelé de blanc. Les Dendrophis. Fitzinger. (Ah^tulla. Gray. ) Ont, comme les dipsas, une ligne d'écaillés plus large le long du dos, et des écailles plus étroites le long des flancs , mais leur tête n'est pas plus large que le corps , qui est très grêle et très alongé. Leur museau est obtus (3). Les Dryinus. Merrem. ( Passerita. Gray. ) Ont le corps aussi long et aussi grêle que les précédents j mais au bout de leur museau est un petit appendice grêle et pointu (4). quelquefois une partie des plaques de sa queue entières ; mais à sa base et non vers le bout , comme le dit Daudin. Linnasus avait bien indique' ce serpent dans sa dixième e'dition , sous le nom de coluber constrictor. On uè sait pourcfuoi il Ta cliangé dans sa douzième , en Boa contortrix. (i) Hurriah, nom baibare lire de celui que porte au Bengale l'espèce repre's., Russ., xl, copiée Daud., V, lxvi, 2. Une autre, Meriem., ÎI, iv. (2) Dipsas , nom grec d'une espèce de serpent que Ton croyait causer une soif mortelle par sa blessure, de àr^u. (soif). La figure donnée par Conrad Gesuer au mot dipsas , est pre'cise'ment de ce sous-genre. Le dipsas indica est entièrement différent du vipera atrox , Mus. Ad. Fred., xxii , 2 , avec lequel Linnneus , Laurenti et Daudin Font confondu. (3) Col. ahœtulla; — Col. decorus, Sliaw.- — Col. caracaras, id. ( Bun- qarus filiformis Oppel"); j'y joins les Sibons, Fitz., du moins dans le Col. catenulatus, Russel , pi. xv, les écailles dorsales sont-eîles rbomboïdales <;t plus grandes , comme dans le Col. ahœtulla. U\) CoLiihtr nasutus , ilusscl, seri>., pi. xii et xiii. OPHIDIENS. 83 Les Draornis. Fitzinger. Ont encore cette forme aiongée de fil ou de cordon ; leur museau est pointu ;, mais sans appendice, et leurs écailles égales (i). On pourra encore distinguer Les Oligodon. Boié. Petites couleuvres à tête obtuse , courte et étroite, qui manquent de dents palatines. Mais les autres sous-genres démembrés de celui des cou- leuvres par divers auteurs, nous parai .-ssent moin s susceptibles de subsister; il se fondent sur de légères différences dans les proportions de la tête, dans la grosseur du tronc^ etc. (2). Même après toutes ces séparations, les couleuvres demeu- reront encore le genre de serpents le plus nombreux en espèces. il y en a plusieurs en France , comme La Couleuvre à collier, {Coluher natrix. L. ) Lac. IL VI. 2. Très commune dans les prés , les eaux dormantes; cen- drée , avec des taches noires le long des flancs , et trois taches blanches formant un collier sur la nuque; les écail- les carénées, c est-à-dire relevées d'une arête. Elle vit d'insectes, de grenouilles, etc. On la mange dans plusieurs provinces. (i) Coluher fulgidus y Daud,, YI, lxxx , Seb. , II , lui, 9- — Dryinus œneus^ Spix, III. (2) J'entends surtout par là, les tyria, les malpolon, les psammophis , les coronella, les xénodouy les pseudoélaps de Fitzinger. Tout au plus pourrait-on adopter ses Duberria, où la tête est courte, obtuse et d'une venue, avec le corps comme dans les e'iaps; et ses Homalopsis, où les yeux sont un peu plus verticaux que dans les autres couleuvres. Notez que j'en ai retiré les cerbères. Déjà Laurenti avait essayé de diviser \ts couleuvres en coluberet en coronella ; ces dernières étaieuf celles qui ont les écailles aux côtés des plaques temporales assez grandes pour être comptées elles mêmes comme des plaques de plus ; mais les passages d'un groupe à l'autre sont presque insensibles 6* 84 REPTILES lî y en a en Sicile une espèce lies voisine, beaucoup plus grande , et a collier noir {Col. siculus, Nob.), La Vipérine. ( Col. Viperinus. Latr. ) Gris-brun, une suite de taches noires formant un zig- zag le long du dos, et une autre de taches plus petites, œillées, le long ^les côtés, couleurs qui la font ressembler à la vipère 5 le dessous tacheté en damier de noir et de grisâtre^ les écailles carénées. La Lisse» (^Col. austriacus. Gm.) Lacép. II. ii. i. Roux-brun; marbré de couleur d'acier en dessous; deux rangs de petites taches noirâtres le long du dos} les écailles lisses , portant chacune un petit point brun vers la pointe. La Verte et jaune. {Col. atro-virens.) Lacép. II. vi. i. De nos bois . tachetée de noir et de jaune en-dessus, toute jaune-verdâtre en dessous, les écailles lisses. Ces quatre espèces se rencontrent aux environs de Paris. Le midi de la France et l'Italie produisent : La Couleuvre Bordelaise. {Col. girondicus. Daud.) Presque des mêmes couleurs que la vipérine, mais à écailles lisses, à taches du dos plus petites et plus sé^ parées; / La Quatre-Raies. {Col. Elaphis. Sh. ). Lacép. II. vu. i. Fauve, à quatre lignes brunes ou noires sur le dos. C'est le plus grand de nos serpents d'Europe; elle passe quelquefois six pieds. Il est à croire que c'est le boa de Pline. Le Serpent d'Esculape. { Col. jEsculapii, Sh. ) (i). Plus gros et moins long que la quatre -raies ; brun dessus; jaune paille dessous et aux flancs ; écailles du dos presque lisses. D'Italie, de Hongrie, d'Illyrie. C'est celui que les anciens ont représenté dans leurs statues d'Escu- {i) lY. B. Le Col. jEsculapii de Linu., est une espèce toute diffé- rente et d'Ame'rique. OPHIDIENS. 85 lape y et il est probable que le serpent d'Epidaurc était de cette espèce. Les couleuvres étrangères sont innombrables; les unes se font remarquer par la vivacité de leurs couleurs \ d'autres par la régularité de leur distribution j plusieurs sont assez uniformes dans leurs teintes. 11 en est peu qui atteignent une très grande taille (2). Les Acrochordes. ( Acrochordus. Hornstedt.) Se distinguent aisément dans cette famille par les pe- tites écailles uniformes qui leur couvrent le corps et la tête en dessus et en dessous. L'espèce connue , Oïdar caron de Jas>a. {Acrochordus Javensis j Lac. , II , xi , 2 ; Anguis granulatus , Sclin.), a ses écailles relevées chacune de trois petites arêtes ^ et res- semblant, lorsque la peau est très bourrée , à des tuber- cules isolés. Elle devient fort grande. Hornstedt a avancé *™ ' ' ' '* -■■■.! ^ ..— _■ — .l. .. -^1. Ml, ■ I U ■ ■■!■■- ■■■■■■ ■■., I I ■■ ■ I , I, — II. iM... ■ .-MM— g (2) Les couleuvres pre'sentant peu de variétés de structure inte'res- sanles,je n'ai pas cru ne'cessaire d'en rapporter ici le long catalogue. On le trouvera dans les ouvrages de Gmeiin, de Daudin et de SLaw, de Merrem; mais il faut consuiter leurs e'uumërations avec pre'caution et critique ; «lies sont pleines de doubles emplois et de transpositions de synonymes. Par exemple, le Col. viridissiinus, et le Col. janthinus Merr., I, xii, ne diffèrent que par l'aclion de Pesprit-dc-vin; — le Col. horridiu ., Daud, , Merr. ,11, x ( Col. viperinus , Sh. ) , est le même que le demi-collier. Lac, II, viii , 2 ; — la Coiil. -violette , Lace'p., II, vin , i, et le Col. re- gince , Mus. , ad. fr., xiii , 2 , ne diffèrent encore que par Taction de Ja liqueur. — On doit regarder comme les mêmes, le Col. lineatus , Se'b. , Xïl , 3, Mus. , ad.fr. , XII , i, XX , 1 ; le Col. jaculairix, Séh., I, 9 Scheuchz , dcgxv, 2j le Col. atraius , Seb., 1 , 9, ix, 2 , et même le terli- /leatus, Lacep., II, xiii, i ; — le Col. sihilans , Se'b., 1, ix, 1, II, lvi, 4; et la Coul. chapelet, Lac. , II , xii, i , paraissent e'galement identiques, ainsi que le Col. JSsculapii, Jacq. elle Flawescens, Scopol., etc., etc., etc. Quant aux transpositions de .synonymes , elles sont innombrables. lY. B. Les Enhydres de Daud. seraient des couleuvres non venimeuses, k queue comprime'e 5 mais la seule espèce qu'il cite, anguis xyphura, Tlerm. , aff, an. , p. , 269 ; et Obs. zool. , p. 288, est e'videmment un hy- drophis ou une pélamide. 86 REPTILES * à tort qu'elle vit de fruits, ce qui serait bien extraordi- naire dans un serpent (i) Les serpents venimeux par excellence, ou à cro- chets isolés , ont une structure très particulière dans leurs organes de la manducation. Leurs os maxillaires supérieurs sont fort petits , portés sur un long pédicule , analogue à l'apophjse ptérjgoïde externe du sphénoïde, et très mobiles; il *'j fixe une dent aiguë ^ percée d'un petit canal, qui donne issue à une liqueur sécrétée par une glande considérable située sous l'œil. C'est cette liqueur qui, versée dans la plaie par la dent, porte le ravage dans le corps des animaux, et y produit des effets plus ou moins funestes, selon l'espèce qui l'afournie. Cette dent se cache dans un repli de la gencive quand le serpent ne veut pas s'en servir ; et il y a derrière elle plusieurs germes destinés à se fixer à leur tour pour la remplacer, si elle se casse dans une plaie. Les naturalistes ont nommé les dents ve- nimeuses crochets mobiles ^ mais c'est proprement l'os maxillaire qui se meut ; il ne porte point d'autres dents, en sorte que, dans cette sorte de serpents malfaisants, l'on ne voit , dans le haut de la bouche, que les deux rangées de dents palatines. Toutes ces espèces venimeuses, dont on connaît bien la reproduction, font des petits vivants, parce (i) Nous n'avons rien pu voir qui ressemblât à l'os particulier que M. Oppei dit avoir observe dans les acrochordes, et qui y rcmpîacerait les crocliets à venin, et noue sommes assures d'ailleurs, par le ic'muignage (Uî M. Leschcnauh, que Facrocborde n'est poinl venimeux. OPHIDIENS. 87 que leurs œuis éclosent avant d'avoir été pondus. C'est ce qui leur a valu le nom général de vipères, contraction de vivipares. Les serpents venimeux, à crochets isolés^ pré- sentent des caractères extérieurs à peu près de même nature que ceux des précédents ; mais le plus grand nombre a les mâclioires très dilatables et la , langue très extensible. Leur tête, large en arrière^ a généralement un aspect féroce, qui annonce en quelque sorte leur naturel. 11 en existe surtout deux grands genres, les crotales et les vipères, dont le second a subi divers démembrements, et autour desquels s'en groupent quelques petits. Les Crotales (1). (Crotalus. Lin.) Vulgairement Serpents a sonnettes. Sont célèbres par dessus tous les autres serpents pour ralrocilé de leur venin. Ils ont, comme les boa , des plaques transversales simples sous le corps et sous la queue; mais ce qui les distingue le mieux, c'est l'in- strument bruyant qu'ils portent au bout de la queue, et qui est formé de plusieurs cornets écailleux emboîtés lâchement les uns dans les autres, qui se meuvent , et résonnent quand l'animal rampe ou quand il remue la queue. Il paraît que le nombre de ces cornets aug- mente avec l'âge , et qu'il en reste un de plus à chaque mue. Le museau de ces serpents est creusé d'une petite fossette arrondie derrière chaque narine (2). Toutes les espèces dont on connaît bien la patrie viennent d'Amérique. Elles sont d'autant plus dangereuses, que (i) CroUile, de^pJ^^Aov ( cresselle ). ( 0 yoytz Âussel et Home, Tnms. , Phil. de i8o4 , pi. ui , p. 76. 88 REPTILES la contrée ou la saison sont plus chaudes; mais leur naturel est, en général, tranquille et assez engourdi. Le serpent à sonnettes rampe lentement, ne mord que lorsqu'il est provoqué, ou pour tuer la proie dont îl veut se nourrir. Quoiqu'il ne grimpe point aux arbres, il fait cepen- dant sa nourriture principale d'oiseaux , d'écureuils, etc. On a cru long- temps qu'il avait le pouvoir de les. en- gourdir par son haleine ou même de les charmer, c'est- à-dire de les contraindre par son seul regard à se préci- piter dans sa gueule. Il paraît qu'il lui arrive seulement de les saisir dans les mouvements désordonnés que la frayeur de son aspect leur inspire (i). La plupart des espèces ont sur la tête des écailles semblables à celles du dos. L'espèce la plus commune aux Etats-Unis ( Crotalus horridus y L.), Catesb.^ II, xli , est brune, avec des bandes transversales irrégulières, noirâtres. Celle de la Gui une ( Crof^/^^ durissus) (2), Lacep. II , xni , 2, a des taches en losange , bordées de noir , et qua- tre lignes noires le long du dessus du col; toutes deux sont également redoutées et peuvent faire périr en quel- ques minutes. Elies parviennent l'une et Tautre à six pieds de longueur. Quelques espèces ont la tête garnie de grandies pla- ques (3). " On doit rapprocher des crotales Les Trïgonocephales. Oppel. (Bothrops. Spix. Cophias. Merrem. ) Qui s*en distinguent par l'absence de l'appareil bruyant , (i) Voyez Barton , Mémoire sur la faculté de fasciner^ attribuée au serpent à- sonnettes , Philad., 1796. (2) Ces deux noms de durissus et àliorridus ont été diversement échangés entre ces deux espèces par les naturalistes. (3) C'est de cette subdivision que M. Gray a fait son genre Crotalo- PHORUs, et M. Fitzinger son genre Caudisoka. Le Millet {^Crotalus niiliaris L.), Catesb., II , xlh , y appartient. OPHIDIENS. 89 mais ont les mêmes fossettes derrière les narines, et égalent au moins les crotales, pour la violence de leur venin. II y en a dont les plaques subcaudales sont simples, comme dans les crotales, et dont la tête est garnie de plaques jus- que derrière les yeux j leur queue se termine par un aiguil- lon (1). Telle est La Vipère brune de la Caroline ( Coluh. tisiphone. Shavv. ) Catesb. II , xliu et xliv ). Brune à taches nuageuses, d'un brun plus foncé. Dautves ont les subcaudales doubles, et la tête garnie d'écaillés pareilles à celles du dos (2). Tel est entre autres , Le Trigonoce'phale jaune; Serpent Jaune des Antilles ; Vipère Jer-de-lance. Lacep. II. v. i . ( Trig. lanceo- latus. 0pp. (3). Le plus dangereux reptile de nos îles à sucre y il est jau- nâtre ou grisâtre, plus ou moins varié de brunâtre , at- teint six et sept pieds de longueur • vivant dans les champs de cannes, où il se nourrit surtout de rats, il fait périr beaucoup de nègres (4). Quelques-uns de ces trigonocéphales à plaques doubles sous la queue, ont la tête garnie de plaques (5). D'autres, avec de petites écailles sur la tête, ont des pla- ques doubles sous la queue , excepté le petit bout , qui n'est (i) Ce sont les Tisiphone de Fitzinger. (2) Cette division a pris dans Fouvr. de M. Fitzinger, le nom de Cras- PEDOCEPHALUs ; tous Ics BoTHROPs de Spix , pi. xix-xxiii , y appar- tiennent. (3) Cette espèce habite aussi au Bre'sil et sans cloute sur d^autres parties du continent de FAme'rique méridionale 5 je croirais même que c'est elle que Spix a nommée iS'oarowcoa, pi. xxiii, et regarde comme le crotalus mutus ou lacliesis. (4) Ici vient le trimeresure vert de Lace'p., An. Mus. , TV, lvi, 2, ou boodropam , Russel, serp. corom. , ix, qui a quelquefois deux ou trois plaques entières sous l'origine de la queue; mais ce n'est qu'un accident individuel. — Aj. Cophias bilineatus, Pr. Max, 5 liv. — C. atrox. — C. jacaraca. (5) M. Filzinger re'serve le nom de Trigonocéphale à cette subdi- vision. fjO REPTILES gaiiii , en dessous comme en dessus, que de petites écailles imbriquées , et se termine en un petit aiguillon (i). De ce nombre est Le Trigonocephale à losange. {Crotaliis mutus. Lin. Coluh, nlecto. Sh.) Seb. IL lxxvi. i. Lachesis rhombeata. Pr. Max. 5*^ livr. Jaunâtre, à dos marqué de grandes losanges brunes ou noires. Ses écailles sont relevées. daus leur milieu. Il atteint six et sept pieds, et n'est pas moins formidable que les serpents à sonnettes. Les Vipères. (Vipera. Daud. ) Confondues , pour la j^lupart, avec les couleuvres par Linnœus, comme ayant aussi les plaques du dessous de la queue doubles , ont dû en être séparées à cause de leurs crochets à venin, et il s'y joint naturellemenf: quelques serpents qui ont les plaques du dessous de la queue simples en tout ou en partie. Elles se distinguent toutes des crotales et des trigono- céphales, parce qu'elles n'ont pas de fossettes derrière les narines. Les unes n'ont sur la tête , que des écailles imbriquées et carénées comme celle du dos (ci). Telle est La Vipère a courte queue , dite la Minute. {Vip, hrachyura, Nob. ) Seb. IL XXX. i. L'une des plus terribles par son venin (3). (i) C'est le genre Lachests de Daudin , adopté par Fitzinger , mais mal caractérise' ; ses plaques subcaudales sont certainement doubles jus- que près du bout où il x^y a plus que de petites écailles. M. le prince de Wied le représente parfaitement. (2) Cette division et la suivante forment ensemble le sous-genre echidna de Merrem , qui, avec ses échis , dont nous parlerons plus loin , compose son genre Vipera, Fitzinger répartit nos trois premières divisions en trois genres , qu'il nomme Vipera , Cobra et Aspis. (3) Aj. V Aspic de Lacép., II , 11 , i ( vlp. ocellata , Latr. ), grande es- pèce étrangère , voisine de Vatropos ^ Lin., Mus., ad. fred. , XIII ^ mais OPHIDIENS. Ql D'autres odX la tête couverte de petites écailles granulées. Telle est La J^ipère commune. ( Col. berus. Lin. ) Brune j une double rangée de taches transverses sur le dos; une rangée de taches noires ou noirâtres sur chaque flanc. Quelquefois les taches du dos s'unissent en bandes transverses; d^autres fois elles ne forment toutes ensemble qu'une bande longitudinale ployée en zigzags et c'est alors le Colub. aspis , Lin. (i) , que l'on nomme quelquefois aspic dans nos environs. C'est cette variété qui s'était multipliée il y a quelques années dans la forêt de Fontai- nebleau. Il y en a aussi des individus presque entière- ment noirs (2). La Vipère à museau cornu, ( Col. ammodytes. ) Jacquin. CoUect.îV. pi. XXIV et XXV. T^ip. illyrica. Mdvov. 169. A peu près semblable à la commune, mais se distin- guant éminemment par une petite corne molle et couverte d'écaillés, qu'elle porte sur le bout du museau. On la trouve en Dalmatie, en Hongrie, etc. Le Céraste ou Vipère cornue. ( Col. cérastes. Lin. ) Lacep. ïs. 1. 2. Se fait remarquer par une petite corne pointue qu'il porte sur chaque sourcil. Il est grisâtre ; et se tient caché très différente de V aspis de Linnasus y qui n'est qu'une varie'le de l'espèce commune; — Vip. clotlio , Sc'b , II, xcin , i; — Vip. lachesi% , id. , xciv, 2 ; — la Dahoie , Lace'p, , II , xm , 2 , ou la brasilienne , id. , ly, i; — la Vip. élégante , Daud., Russel , vu , etc. (i) Aspis j serpent d'Eyypte, dont il y avait plusieurs espèces, et dont l'une, d'après ce qui est dit de l'expansibilite de son cou, devait être l'haje. (2} Berus est un nom de serpent employé seulement par les auteurs du moyen âge, tels qu'Albert, Vincent de Beauvais , et pour une espèce aquatique , probablement la couleuvre à collier, l^a vipère de Charas y dont Laurent! a aussi voulu faire une espèce, et qui est le Co/. aspis de Gmel. , ne diffère point de cette vipère commune, qui, selon moi, est le vrai berus de Lin ua:us , d'autant qu il ne cite à son sujet qu'Aldrov, , 1 1 5 , qui est celte espèce. g2 REPTILES dans le sable en Egypte ^ en Lybie^ etc. Les anciens en ont souvent parlé. La Vipère à panache. {Vip. lophophris. Nob. ) Voyage de Pateison. pi. xv. A sur chaque sourcil, au lieu d'une corne, un petit grouppe de filets courts et cornés. Elle vit aux environs du Cap. D'autres vipères, d'ailleurs fort semblables aux précédentes, ont au milieu du dessus de leur tète, trois plaques un peu plus grandes que les écailles qui les entourent (i). h3. petite Fipère. {Col. chersea. Lin.) CoLberus ^ de Lau" renti et de Daudin (2). Est presque semblable à la vipère commune , et s'en dis- tingue surtout parles trois plaques en question. Elle est plus rare et devient moins grande. On prétend aussi qu'elle est plus venimeuse. Il y en a des individus presque entièrement noirs que Ton a nommés vipère noire {Colub. prester y Lin. ). Lau- rent!, pi. IV. fig. I. (3). Viennent ensuite des vipères qui ont la tête garnie de plaques presque comme les couleuvres. Dans ce nombre il en est que rien d'autre que ces plaques, ne distingue des vipères les plus ordinaires (4). (i) Merrem a fait de cette subdivision son genre Pelias. (2) C'est VJSsping des Suédois ( œsping , corruption d'aspis ), repre'- sentë sans e'quivoque dans les Me'm. de Stockholm , pour 1749 ? pl- VI. Cependant Laurenli, Spec. medic. p. 97 5 et pl. II, f. i , lui a iransfe'rë le nom de berus. C'est aussïlc pelias èerus de ^Aevvein-^ vip. herus ^ de Fitzinger. (3) Prester, TTf'l '^^^^ ^i aom grec d'un serpent, qus plusieurs auteurs disent le même que le dipsas-de Tr^yi'^avj brûler. (4) Merrem a forme' de cette subdivision son genre Sépédon. Aj. Col. V. nigrum , Scheucliz. , Phys. sacr. , IV, dgcxvii. iV. B. Vophis , Spix, serp., xvu, serait un serpent venimeux sembla- ble à ces SÉPÉDON, mais dont la dent à venin serait pre'ce'de'e de quelques petites dents simples. N^ayant pas vu son espèce, je crains que ce ne soit quelqu'une de ces couleuvres à dents maxillaires poste'rieures plus grandes dont nous avons parlé ci-dessus, et dont ;^ lusieu"s nous paraissent pou- voir être au moins soupçonnées de venin. OPHIDIENS. g3 Tel est UHémachate. {Col. hœmachales. L. ) Seb. II. lviii. i. 3. Serpent du Cap, d'un brun rouge marbré de blanc, à museau coupé obliquemeut en dessous. Les Naia. Sont de ces vipères à tête garnie de plaques , dont les côtes antérieures peuvent se redresser et se tirer en avant , de manière à dilater cette partie du tronc en un disque plus ou moins large. L'espèce la plus célèbre est Le Serpent à lunettes ou Cobra capello des Portugais de l'inde. ( Colub. naia. Lin. Naia tripudians. Merr. ) Seb. IL 85. I. 89. 1-4. etc. Lacép. IL m. i. Ainsi nommé d'un trait noir en forme de lunette, des- siné sur la partie élargie de son disque. Il est très veni- meux, mais on prétend que la ra»cine de l'opliiorhyza mungos , est le spécifique contre sa morsure. Les bate- leurs indiens en apprivoisent , qu'ils savent faire jouer et danser pour étonner le peuple, après toutefois qu'ils leur ont arraché les crochets à venin. On fait le même usage en Egypte d'une autre es- pèce , \lHaje. {Coluher haje. hinn.) Geof h. Égypt. Rept. pi. YIL et Savigny même ouvr. Supl. pi. m. Dont le cou s'élargit un peu moins , et qui est verdâtre, bardé de brunâtre. Les jongleurs du pays savent, en lui pressant la nuque avec le doigt, mettre ce serpent dans une espèce de catalepsie qui le rend roide et immobile (le change en verge ou bâton). L'habitude qu'a l'haje de se redresser quand on en approche, avait fait croire aux anciens Égyptiens qu'il gardait les champs qu'il habitait- ils en faisaient l'emblème de la divinité protectrice du monde, el c'est lui qu'ils sculptaient sur le portail de tous leurs temples, des deux côtés d'un globe. C'est in- contestablement le serpent que les anciens ont décrit sous le nom à'aspic d'égypte , de cléopatre , etc. Cyi REPTILES Les Klaps. (Elaps. Scliu. en partie ) (0« Sont des vipères à tête garnie de plaques, d'une organisa- tion bien opposée à celle desnaiaj non-seulement ils ne peu- vent dilater leurs côtes, leurs mâchoires même ne peuvent presque s'écarter en arrière, à cause de la brièveté de leurs os tympan iques , et surtout de leurs os mastoïdiens , d'où il résulte que leur tête, comme celle des tortrix et des amphis- bènes , est toute d'une venue avec le corps. L'espèce la plus commune Elaps lemniscatus. ( Coluher lemniscatus. L. ) Seb. L x. ult. et IL Lxxvi. 3. Est marquée d'anneaux noirs rapprochés trois à trois sur un fond blanc. Le bout de son museau est noir. Elle est de la Guiane, où on la redoute beaucoup, et où elle fait redouter aussi , quoique innocents , le tortrix scytale^ et \e coluber j^lsculapii , parce qu'ils lui ressemblent par leur forme, leur grandeur , et leurs couleurs. 11 y a au reste , dans les deux continents, plusieurs élaps, dont les couleurs sont à peu près distribuées de même (2). Les Micrures. Wagler. Sont des éiaps à queue très courte- Les Platures. Latreille. Ont aussi la tête enveloppée de plaques , et des plaques doubles sous îa queue j mais cette queue est comprimée en (i) M. Schneider comprenait parmi ses e'iaps tous les serpents qu'il supposait manquer d'un os mastoïdien se'parë; mais il n'en jugeait qu'à l'exte'rieur par le peu de renflement de l'occiput; aussi ce caractère ne se trouve-t-il vrai que dans les tortrix d'Oppel ou Iljsia, Il n'avait d'ailleurs égard ni aux c'cailles ni au venin. KA« 4^, EAôi^^ sont des noms grecs d'un serpent non venimeux. (2) Tels sont Elaps anguiformis , Schn. 5 — la Vipère psyché, Daud., TIII , c, I ; — Col. lacteus , Lin., Mus. , ad. fr. , xvii, i , et mieux, Seb., lî, XXXV, 2 i — El. nob. surinamensis., Seb. , II, vi, 2, et lxxxvi , 1 ; — Col. latoniusj Merr., I, 11; et Séb., II, xxxiv, 4 j etxLUi, 3, le même que le CoZ. lubricus ^ — Col. flai^ius. etc. OPHIDIENS. g5 forme ^c rame , ce qui eu fait des serpents aquatiques (i). Enfin j Ton doit placer à la suite des vipères quelques ser- pents qui n'en diffèrent que parce que leurs plaques subcau- dales sont simples en tout ou en partie, lisse distinguent des tisiphones , parce qu'ils n'ont point de fossettes derrière les narines. Quelquefois les plaques de la base de leur queue sont en- tières, ils rentrent dans Les Trimeresubes. Lacep* Qui ont de grandes plaques à la tête, une partie de leurs plaques doubles, et les autres simples (2). D'autres, Les Oplocéphales. Cuv. Ont de grandes plaques sur la tête, et toutes les plaques subcaudales simples (3). D'autres encore, Les AcANTHOPHis de Daud. ou les Ophrias de Merrem. Ont des plaques sur le devant du crâne et de la têtej leur queue se termine par un croclietj presque toutes ses plaques sont si mplesj elle en a quelquefois de doubles sous son extré- mité (4). Les EcHis. Merr. ou Scytales. Daud. Ont la tête couverte de petites écailles , et toutes les pla- ques sous-caudales simples (5). On peut encore placer ici Les Langaha. Bvuguières. Qui ont la tête couverte de plaques, le museau saillant et pointu , la moitié antérieure de la queue enveloppée (i) Le Plature à bandes [Col. laUcaudatus , L. , ou Hydrus colubrinus , Sh.)Daud., VII, Lxxxv. (2) Le T rimer ésure petite tête , Lace'p., An. Mus., IV, LVi , i. (3) Les espèces sont nouvelles. (4) Acandiophis cerastinus ^ Daud., Y, LXXVI15 et Merrem, Beytr. , II; IX , ou Boa palpebrosa y Sh.; — Ac. Brownii, Leach., Zool. misceîl , ï, in. , le reptile le plus venimeux des environs du port Jackson. (5) Iloratta paru. , Russel , II, pi. 2 , ou Boa horatta^ Sh. , ou Pseu- doboa carinata , Schn., ou Scftale bizonata , DauJ. , V, Lxx ; — Pseu- doboa krait, Schn. , ou Scyiale kraity Daud. g6 REPTILES d'an neauî entiers qui l'entourent tout-à-fait, et la poste'- rieure garnie eu dessous comme en dessus de petites écailles imbriquées (i). Outre ces deux tribus anciennement observées, des serpents proprement dits , on en a reconnu , dans ces derniers temps , une troisième dont les mâchoires sont organisées et armées à peu près comme dans les non-venimeux, mais qui ont la première de leurs dents maxillaires plus grande que les autres , et percée pour conduire le venin comme dans les venimeux à crochets isolés , dont nous ve- nons de parler. Ces serpents forment deux genres , distingués comme ceux des deux familles voisines par la vétissure de leur ventre et du dessous de leur queue. Les Bongares (2). Daud. en partie (Pseudoboa. Oppel.) Ont, comme les boa , les crotales , les ecliis , des pla- ques simples sous le ventre et sous la queue. Leur tête est courte , couverte de grandes plaques, leur occiput peu renflé. Ce qui les caractérise le mieux , c'est que leur dos, très caréné est garni d'une rangée longitudinale d'écaillés plus larges que les latérales, comme dans les dipsas. Ces serpents viennent des Indes , où on les appelle serpents de roches. Il y en a une espèce qui atteint sept ou huit pieds de longueur (3). (1 ) Le InngaJia de Madagascar, Lacëp., I , xxii , serpent que Fon ne connaît que par la fîjjure qu'en a donue'e Bruguière. (2) BunganiSy nom barbare, tire de celui de £ungarwnpamma ,\[ue la plus grande espèce porte au Bengale. (3) Le liongarc à anneaux j Daud., V, lxv, Boafasciata^ Schn., copie' de Russel , IIL — Ajoutez : le Bong. lieu, Boa lineata, Sli., Russ. , I. OPHIDIENS. 97 Lés Hydres. (Hydrus. Sclm. en partie (i) — Hj- drophis et Pélamides. Daud.) Ont ]a partie postérieure du corps et la qUeue très comprimée et très élevée dans le sens vertical , ce qui , leur donnant la facilité de nager , en fait des animaux aquatiques. Ils sont fort communs dans certains parages de la mer des Indes. Linnseus avait rangé ceux qu'il connaissait avec les orvets, à cause de leurs écailles presque toutes petites. Daudin les a subdivisés comme il suit : Les HvDROPHis (2). « Ont sous le ventre y comme les (ortrix et les erpetons , une rangée d'écaillés un peu plus grandes que les autres; leur tête est petite, non renflée , obtuse , garnie de grandes pla- ques. On en a trouvé quelques espèces dans lés canaux d'eau salée du Betigale, et d'autres plus avant dans la mer des Indes (3). Les PELAMmES. Ont aussi de grandes plaques sur la tête, mais leur occiput est renflé à cause de la longueur des pédicules de leur mâ- choire inférieure qui est très dilatable, et toutes les écailles (i) Hydrus , nom grec d'un serpent aquatique , peut être de notre cou- leuvre commune ; mais les hydres marins d'iElien sont pre'cise'ment de ce genre. (2) Hy drophis -^ serpent d'eau. (3) Voyez les hydropliis de Russel, serpents de Corom. , pi. xliv, et II« partie , pi. vi-x. — Aj. Vhydrus curtus , Sh., VHydrus spiralis, ïd., pi. iiS'j — le Lejoselasme, et le Disteyre, Lace'p., Ann. Mus., IV, rentrent aussi dans le sous-genre des liy drophis, je crois même que ce dernier est Vhydrus major. Sh. pi. 124. Ce sont e'galement des serpents de la mer des Indes , venimeux et à plusieurs dents maxillaires- ]Y. B. Je ne trouve pas, comme M. Fitzinger , que les pélamides et les disteyres soient innocents ; je me suis assure', au contraire, que leur glande à venin et leurs crochets sont conformes comme dans les hydres et les bongares. Quant à Y aispysure ^ Lacep., Ann. Mus., IV, je n'ai pu le ren- contrer ni vérifier ce qui en est. TOME n. 7 98 ' REPTILES de leur corps sont t%ales, petites, et dispose'es comme des pavés hexagones. L'epèce la plus connue ( Jnguis platurus , Lin. j Hydrus hicolory Schii.), Séb. , il , lxxvii, 'i, Russel , xli , est noire , en dessus^ jaune en dessous. Quoique fort venimeuse elle se mange à Otaïti. J'ai ajouté à ces deux sous-genres^ celui des Chersydres. ( Chersydrus. Cuv. ) (i). Dont la tête et tout le corps sont également couverts de petites écailles. Tel est \JOular-liinpé{Acrochorclusfasciatus. Sliaw.). Rept. , pi, cxxx. Serpent très venimeux qui habite le fond des rivières de Java (2). La troisième et dernière î'amille des ophidiens, ou Les serpents NUS, Ne comprend qu'un genre très singulier, el que plusieurs naturalistes croient devoir reporter parmi les batraciens^ quoique l'on ignore s'il est soumis à des métamorplioses. C'est celui Des CÉciLiES. (C^egilia (3). L. ) Ainsi nomm.é parce que ses yeux, excessivement petits^ sont à peu près cachés sous la peau et, manquent quelque- fois. Lapeau est lisse, visqueuse et sillonnée de plis ou de ri- (1) p^eçcryd^of , nom grec de la couleuvre à collier. (2) 'Vhydriis granulatus , Schn. , doit en être voisin. JV. B. Les hydrus caspius , enhydris , rhynchops , piscator elpalustris, Sclin. , ne sont que des couleuvres ou des vipères ordinaires. Son hydrus colubrinus est le plature à bandes. (3) Cœcilia, traduction de ."-..(pAwv et nom latin de l'orvet, que l'on appelle encore aweugle dans plusieurs pays d'Europe, quoiqu'il ait de lort beaux yeux. OPHIDIENS. QQ des annulaires; elle paraîtnue, mais quand on la dissèque, on trouve dans son épaisseur des écailles toutes formées , quoique minces et disposées régulièrement sur plusieurs rangées transversales entre les rides de la peau (i).La tête des cécilies est déprimée ; leur anus rond et à peu jn-ès au bout du corps; leurs côtes sont beaucoup trop courtes pour entourer leur tronc; l'articulation des corps de leurs vertèbres se fait par des facettes en cône creux, rerà- plies d^un cartilage gélatineux , comme dans les poissons et dans quelques-uns des derniers batraciens , et leur crâne s'unit a la première vertèbre par deux tuber- cules , aussi comme dans les batraciens, dont les seuls ampliisbènes approcbent un peu à cet égard parmi les ophidiens; les os maxillaires couvrent l'orbite, qui n'y est percé que comme un très petit trou , et ceux des tempes couvrent la fosse temporale , de sorte que la tête ne présente en dessus qu'un bouclier osseux continu ; leur os liyoïde , composé de trois paires d^arceaux , pour- rait faire croire que dans leur premier âge elles ont porté des branchies. Leurs dents maxillaires et palatines sont rangées sur deux lignes concentriques^ comme dans les protées , mais souvent aiguës et recourbées en arrière , comme celles des serpents proprement dits ; leurs na- rines s'ouvrent à l'arrière du palais , et leur mâchoire inférieure n'a point de pédicule mobile , attendu que l'os tympanique est enchâssé avec les autres os dans le bouclier du crâne. L'oreillette du cœur de ces animaux n'est pas divisée assez profondément pour être regardée comme double , mais leur deuxième poumon est aussi petit que dans les autres serpents; leur foie est divisé en un grand nombre de feuillets transverses. On trouve des matières végétales, de l'humus et du sable dans leurs intestins. Leur oreille (i) C'est ce que nous avons reconnu avec certitude dans la cëcilie glu- tmcuse , dans celle à ventre blanc , etc. 7* 100 REPTILES n'a pour tout osselet qu'une petite plaque sur la fenê- tre ovale comme les salamandres. Quelques-unes ont le museau obtus, la peau lâche , les plis très marqués, deux petits cils près des narines. Telle est La Cécilie annelee. {Cœciliaannulata. Spix. xxvii. i.) ' Noirâtre, a quatre-vingts et quelques plis marqués de cercles blancs , les dents coniques. Elle vit au Brésil , se tenant à plusieurs pieds sous terre, dans un sol marécageux. La Cécilie tentaculée. {C. tentaculata. Lin.) Amen. Acad. ï. XVll. I. A cent trente et quelques plis; qui , de deux en deux , surtout vers la queue, n'entourent pas tout le corps. Elle est noire, avec des marbrures blanches sous le ventre (i). D'autres ont des plis beaucoup plus multipliés, ou plutôt des stries transversales serrées. La Cécilie glutineuse. ( Ccec. glutinosa. Lin. ) Seb. XXV. 2. et Mus. Ann. Fred. iv. i. Est de ce nombre. Elle a trois cent cinquante plis qui se rejoignent en dessous à angle aigu, et est noirâtre, avec une bande longitudinale jaunâtre le long de chaque flanc. On la trouve à C.eylan (2). 11 en est enfin où les plis sont presque effacés; leur corps est grêle, très long; leur museau saillant. Une espèce est entièrement aveugle ( Cœcilia lunihricoides y (i) Notez que cette ce'cilie n'est pas plus lenlacule'e que les autres de sa subdivision. Aj. cœcilia aïbivtntris ^ Daud. , VII, xcii , i ; si ce n'est pas la même que la tentaculée; — Cœc. intenupta, Nob. , où les lignes blan- ches des anneaux ne se correspondent [)as en dessous; — Cœc. rostratUy Nob. , à museau un peu plus pointu , sans bords blancs aux anneaux. N. B. Ou ne sait pourquoi Spix attribue à sa cécilie annelée, deux cents et lant de plis ; sa figure même n'en montre guère plus de quatre-vingt. (2) Elle est vraiment de Ceyian, quoique Daudin la dise d'Amérique. M. Lechenault nous Ta rapporlc'e de Cejlan ; mais il est vrai qu'il y en a en Amérique une espèce très voisine. Cœc. biwitata , Nob. BATllAGIENS. 101 , Daud., Vlll , x€ii , '2 ) , noirâtre , longue de deux pieds , épaisse comme un tuyau de plume (i). LE QUATRIÈME ORDRE DES REPTILES, LES BATRACIENS (2). N'ont au cœOr qu'une seule oreillette et un seul ventricule. Ils ont tous deux poumons égaux, aux- quels se joignent, dans le premier âge, des branchies qui ont quelque rapport avec celles des poissons , et que portent aux deux côtés du col des arceaux car- tilagineux qui tiennent à l'os hyoïde. La plupart perdent ces branchies et l'appareil qui les supporte; en arrivant à l'état parfait. Trois genres seulement ^ les sirènes y les protées et les ménobranches ^ les con- servent toute leur vie. Tant que les branchies subsistent, l'aorte, en sortant du cœur , se partage en autant de rameaux^ de chaque côté, qu'il y a de branchies. Le sang des branchies revient par des veines qui se réunissent vers le dos en un seul trône artériel , comme dans les poissons; c'est de ce tronc, ou immédiatement des veines qui le forment, que naissent la plus grande partie des artères qui nourrissent le corps, et même (1) Linnaeus la donne. Mus. ad. fred., V, 2j mais en ia confondant avec la tentacule'e. Nous avons un squelette de cëcilie , lon^ de plus de six pieds , et à deux cent vingt- cinq vertèbres , mais dont nous ae connaissons pas les carac- tères extérieurs. (2) De ^(X,r^o!.x Cerat. Spixii, Nob. , oui?, megastoma , Spix, IV, i; — Ran. scutata, ib., 2 ; — Ccrat. daudini, Nob. , Daud. , xxxviiij — Cerat. cLipeata, Nub. BATRACIENS, IO7 il y en a dont le tympan est caché sous la peau (i). Tous viennent de l'Amérique méridionale. Le midi de l'Afrique produit des batraciens semblables aux grenouilles par leurs dents, leur peau lisse, à doigts pointus, ceux de derrière largement palmés, et les trois in- ternes ayant leur extrémité enveloppée dans un ongle conique de substance cornée et noire; leur tête est petite , leur bou- che médiocre; leur langue, attachée au fond delà gorge, est oblongue, charnue et fort grande; on ne voit pas leur tympan. Ces nombreux caractères nous ont déterminé à en former un genre sous le nom de Dactylethra (2). Les Rainettes. ( Kyla. Laurenti ). Calamita. Schn. et Merrem. Ne diffèrent des grenouilles que parce que l'extrémité de chacun de leurs doigts est élargie et arrondie en une espèce de pelotte visqueuse , qui leur permet de se fixer aux corps et de grimper aux arbres. Elles s'y tiennent , en effet, tout l'été, et y poursuivent les insectes ; mais elles pondent dans l'eau, et s'enfoncent dans la vase en hiver, comme les au- tres grenouilles. Le mâle a sous la gorge une poche qui se gonfle quartd il crie. La Rainette commune» ( Rana arborea. L. )'Rœs. Ran. pi. IX, X, XI. Verte dessus, pâle dessous, une ligne jaune et noire le long de chaque côté du corps. Elle ne produit qu'à l'âge (1) Ceratophris granosa, Nob. C'est de ces grenouilles cornues à tym- pan caché , que Gravenhorst a fait son genre Stombus ^ mais elles ont des dents comme les autres, "et ne doivent point être rapprochées des cra- pauds , comme le fait Filzinger. (2) De êûiTciuX-^^^^a ^ dé à coudre) : leurs ongles ont cette forme. Le crapaud lisse ^ Daud. ; pi. xxx», f. i , en est une mauvaise figure, où les pieds de derrière sont tout -à-fait manques 5 Merrem en a fait son pipa lœi^is. Le pipa bufonia de Merr. , ou prétendu pipa mâle , pi. enlum. , uo 21 , f. 2, est encore la même espèce mais rejirésentée sans ongles. M. Fitzinger fait de ces espèces de Merrem , des Engystoma , mais les vrais engystoma ou les brei^iceps^ Merr., n'ont pas de dents ni d'on- gles. lo8 REPTILES de quatre aiis_, et s'accouple à la fin d*avl'il. Son têtard achève sa métamorphose au mois d'août. Les rainettes étrangères sont assez nombreuses ; il y en a plusieurs de jolies. Une des plus grandes et des plus belles, est La Rainette bicolore. {H. bicolor.) Daud.YÏII^ et Spix.XlIL Bleu céleste en dessus , rosée en dessous, de l'Amérique méridionale. Une plus grande encore La Patte-d^qye. ( R. maxima. Lin. Hyla palmata, Daud. XX. ) Rayée en travers irrégulièrement, de roux et de fauve; est de l'Amérique septentrionale (i). On peut remarquer aussi , à cause de la propriété singu- lière qu'on lui attribue , La Rainette à tapirer, ( Rana tinctoria. L. ) Dont le sang, imprégné dans la peau des perroquets aux endroits où on leur a arraché quelques plumes, fait revenir, dit-on , des plumes rouges ou jaunes, et produit sur l'oiseau cette panachure qu'on appelle tapiré. On assure que c'est une espèce brune, à deux bandes blan- châtres, réunies en travers en deux endroits. ( Daud.. pi. viii.), ses pieds de derrière ont les doigts presque libres (îi). ( j) Aj. en espèces palmées, UVi- venulosa, Daud., xix, ou cal. hoans , Merr. , Séb. , I , lxxuj — Hyl. tibicen , Se'b. , ib. , i , 2 , 3 ; — H. mar- morata, Sëb. , I, lxxi, 4» 5, Daud., xviix 5 — H. latérales, Catesb., II , LXXI , Daud. , II ; — H. bilineata , Daud. , III 5 — H. verrucosa,- — H. oculaia^ -^ H.frontalis, id. , et dans Spix, Hyl. bufonia , Xn; — H. geografica, XI , i; — H. albomarginata , VIII, 2 ; — H. papillaris^ a ; — H. pardalis, 3 — H. cinerascens ^ 4 5 — ^- of finis , VII, 3. (2) Aj. en espèces à doigls de derrière'peu palmés; — H . femoralis , Daud. , IV; — H. squirella, id, , V ; — H. trivittata , etc. , Spix , IX; — H. abbrewiatUf id., XI, 4' La rainette bleue delà Nouv. Holl., hyla cyanea^ Daud., n'aurait selon "Wliite, p. 248, que quatre doigts derrière, et M. Fitzinger qui paraît Tavoir vue, en a fait, en conse'quence , son genre Calamita. Nous en avons une du même pays , et toute semblable ,• qui bien certainement en a cinq. BATUACIEISS. ] OQ Les Crapauds. ( Bufo. Laur. ) Ont le corps ventru , couvert de verrues ou papilles, un gros bourrelet percé de pores derrière Toreille^ lequel ex- prime une humeur laiteuse et fétide^ point du tout de dents; les pattes de derrière peu alongées. Ils sautent mal, et se tiennent plus généralement éloignés de Teau. Ce sont des animaux d'une forme hideuse, dégoûtante, que Ton accuse mal à propos d'être venimeux par leur salive, leur morsure, leur urine ^ et même par l'humeur qu'ils trans- pirent. Le Crapaud commun. ( Rana Bufo. L. ) Rœs. Ran. XX. Gris-roussatre ou gris-brun; quelquefois olivâtre ou noirâtre; le dos couvert de beaucoup de tubercules ar- rondis-, gros comme des lentilles. Le ventre garni de tu hercules plus petits et plus serrés. Les pieds de derrière demi-palmés. Il se tient dans les lieux obscurs et étouffés, et passe l'hiver dans des trous qu'il se creuse. Son accou- plement se fait dans l'eau, en mars et avril; lorsqu'il a lieu sur terre, la femelle se traîne à l'eau en portant son mâle : elle produit des œufs petits et innombrables, réunis par une gelée transparente en deux cordons, sou- vent longs de vingt à trente pieds , que le mâle tire avec ses pattes de derrière. Le têtard est noirâtre, et de tous ceux de notre pays, c'est celui qui est encore le plus petit, lorsqu'il prend des pieds et perd sa queue. Le crapaud commun vit plus de quinze ans et produit à qua- tre. Son cri a quelque rapport avec l'aboiement d'un chien. Le Crapaud des joncs, {Rana huj'o calamita. Gm. ) Rœs. XXIY. Daud. XXVIL I. Olivâtre; des tubercules comme au précédent; mais pas de si grands bourrelets derrière les oreilles; une ligne jaune longitudinale sur l'épine, une rougeâtre dentelée sur le flanc : les pieds de derrière sans aucune membrane. Il répand une odeur empestée de poudre à canon ; vit à terre; ne saute point du tout, mais court assez vite; jgrimpe aux murs pour se retirer dans leurs fentes , et a 1,10 REPTILES pour cela deux petits tubercules osseux sous la paume des raains^ ne va à l'eau que pour l'accouplement , au mois de juin ^ pond deux cordons d'œufs , comme le crapaud commun ; le mâle crie comm.e celui de la rainette, et a de même une poche sous la gorge. Le Crapaud brun. {Rana bombina. y. Gm. Bufofuscus. Laurenti.) Rœs. XVII, XYIIÏ. Brun-claiv , marbré de brun-foncé ou de noirâtre; les tubercules du dos peu nombreux^, gros comme des len- tilles ; le ventre lisse; les pieds de derrière à doigts alon- gés et entièrement palmés; il saute assez bien; se tient de préférence près des eaux; répand une forte odeur d'ail lorsqu'il est inquiété. Ses œufs sortent du corps en un seul cordon , mais plus épais que les deux que rend le cra- paud commun. Son têtard tarde plus que les autres de ce pays-ci à passer à l'état parfait , et est déjà fort grand ^ qu'il a encore sa queue, et que ses pieds de devant ne sont pas sortis. îl a même l'air de rapetisser lorsqu'il perd tout-à-fait son enveloppe de têtard. On le mangi'. en quelques lieux, comme si c'était un poisson. Le Crapaud variable ; Crap. vert ^ hàcép, {Rana variabilis. Gm. ) Pall. Spicil. VIL vi. 34. Daud. xxviii. 2. Presque lisse ; blanchâtre, à taches tranchées d'un vert foncé ; remarquable par les changements de nuance de la peau, selon qu'il veille ou qu'il dort, qu'il est à Tombre ou au soleil. H est plus commun dans le midi de lu France qu'aux environs de Paris. Le Crapaud accoucheur. {Bufo obstetricans, Laur. ) Daud. pi. xxxii. f . I . Petit , gris eu dessus, blanchâtre en dessous; des points noirâtres sur le dos ; de blanchâtres sur les côtés. Le mâle aide la femelle à se délivrer de ses œufs, qui sont assez grands , et se les attache en paquets sur les deux cuisses^ au moyen de quelques fiis d'une matiçre gluti- neuse. Il les porte encore, qu'on distingue déjà au travers de leur enveloppe les yeux du têtard qu'ils contiennent. Lorsqu'ils doivent éclore, le crapaud cherche quelque eau dormante pour les y déposer. Il se fendent aussitôt, et le bItRACIEn's. 111 têtard en sort et nage. Il est fort petit , et vit de chair. Cette espèce est coniniune dans les lieux pierreux des en- virons de Paris (i). On trouve en Sicile un crapaud deux ou trois fois plus grand que les nôtres , brun , à tubercules plats et irrégu- liers. Il se tient de préférence dans les touffes de pal- miers. Nous le nommerons Bufo palmariim. Les crapauds étrangers sont jusqu'à présent assez mal déterminés; il en est plusieurs, remarquables par leur grandeur. Le Crapaud agita. [Raiia marina. Gm. ) Daud, XXXVU. Spix. XV. Brun varié de plus brun; des tubercules inégaux peu saillants; les parotides triangulaires larges de plus d'un pouce , dans des individus de dix à douze de longueur sans les pieds. 11 vit dans les contrées marecageuses.de l'Amérique méridonale (li). Oii a séparé récemment quelques sous-genres de celui des crapauds ; ainsi Les BoMBiNATor.. Merr. INe différent des autres, que parce que leur tympan est caché sous la peau ; tel est dans notre pays Le Crapaud à ventre jaune. ( Rana homhina, Gm. ) Rœs. XXIL Daud. XXVÏ. . Le plus petit et le plus aquatique de nos crapauds; grisâtre ou brun en dessus; bleu noir, avec des taches orangées en dessous ; les pieds de derrière complètement palmés , et presque aussi alongés que ceux des grenouilles; (i) On ne sait pourquoi Menem a mis le crapaud accouclieur dans ses booîbinator. On voit très bien le tympan de cette espèce. (2) Aj= Bufo maculw entres , Spix, XV; si toutefois il diffère de Vagua ; — B. iclericus , id. , xvi, 1 ^ — B. lazarus , id , xvu, i ; — B. siel- laLus ^ id., XVIII, i ; — B. scaber ^ Daud., xxxiv, i, qui n'est pas le même que le B. scaber de Spix , x, i ; — B. bengaletisis , id. , xxxv, i ; — B. musicus^ ici., xxxni , 2; — B. cinctus, Pr. Max, troisième Hv. ; le B. agua , du pr. de Wied. , septième liv. , ne paraît pas le même que celui de Spix. 112 kEPïlLES* aussi sautet-il presque aussi bien qu'elles. Il se tient dans les marais , et s'accouple au mois de juin } ses œufs sont en petits pelotons , et plus grands que ceux des espèces précédentes (i). Les Rhinelles. Fitzing., ou Oxyrhynchus. Spix. Ont le museau pointu en avant ('2). On doit en rapprocher Les Otilophes. Cuv. Où le museau est aussi en angle , et où la tête a, de chaque côté, une crête qui s'étend sur la parotide, he Crapaud perlé {Rana margaritifera , Gm. ), Daud. j XXXIIl , i , en est le type. Les Breviceps. Merr. ( Engystoma. Fitzing. en partie.) Sont des crapauds sans tympan ni parotide visibles y à corps ovale, à tête et bouche très petites, à pieds peu pal- més (3). Une différence plus essentielle, est celle qui a fait séparer de tout le grand genre des rana. Les PiPAé Laurenti. Qui se distinguent par leur corps aplati horizontalement ° (t) Aj. Bufo vejitricosus y Daud., xxx, 2, espèce représentée avec une insufflation exage're'e. (2) Bufo proboscideus , Spix , xxi , 4 ? les espèces voisines repre'sentées sitr la "même planche , B, semilineatus , B. granulosus , B. aculirùstris et celles de la pi. xiv , naricus et nasutus, lient trop intimement ce sous- genre aux crapauds ordinaires pour qu'il soit facile de le conserver. (3) Enaystoma dorsatum , Nob., ou Bufo gibbosus, Anct. ,Séb., II, xxxvir, no 3 , Daud., xxix, 2 5 — Eng. marmoralum ^ — Eng. grano^ sum , Nob. , espèces nouvelles, l'une de Flnde, Faulre du Gap. TJJEng. surinamense ^ Daud., xxxin , 2, a déjà la boucbe plus ample, ainsi cpie les Bufo globulosus et albifrons, Spix, xix. iV. B. V Engystoma oyalis , Fitz. , est un dactylètre; son Eng.-veniricosa , Daud., xxx, 2, est un bombinator. IV. B. Le Bufo ephippium , Spix , xx, 2 , dont M. Fitzinger fait son genre Brachycephalur, parce qu^on ne lui voit que trois doigts à tous les pieds , pourrait n'être qu'un jeune individu mal conservé ou mal rendu. BATRACIENS. Il5 par leur tête larp^e et triangulaire ; par l'absence de toute langue; par un tympan caché sous la peau ; par de petits yeux placés vers le bord de la mâchoire supérieure j par des doigts de devant fendus chacun au bout en quatre petites pointes; enfin, par l'énorme larynx du maie, fait comme une boîte osseuse triangulaire , au dedans de laquelle sont deux os mobiles qui peuvent fermer l'entrée des bronches (i). L'espèce anciennement connue ( Ranapipay L.)Seb., I, Lxxvii , Daud., XXXI _, xxxii , vit à Cayenne et à Surinam, dans les endroits obscurs des maisons, et a le dos grenu, avec trois rangées longitudinales de grains plus gros. Lorsque les œufs sontpoi.dus, le mâle les place sur le dos de la femelle et les y féconde de sa laite; alors la femelle se rend à l'eau, la peau de so!i dos se gonfle , et forme des cellules dans lesquelles les œufs éclosent. Les petits y pas- sent leur état de têtard , et n'en sortent qu'après avoir perdu leur queue et développé leur pattes. C'est là l'épo- que oii la mère revient à terre» M. Spix en représente un , pi. xxu , d'espèce au moins bien voisine {Pipa curururu , Spix) du foiid des lacs du Brésil , et. assure que la femelle ne porte point ses petits; reste à savoir s'il l'a suivie pendant toute l'année (li). Les Salamandres. (Salamandka. Brongn. ) Ont le corps aloiigé , quatre pieds et une longue queue , ce qui leur donne la forme générale des lézards : aussi Linnœus les avait-il laissées dans ce genre; mais elles ont tous les caractères des batraciens. _ Leur tête est aplatie ; l'oreille cachée entièrement sous les chairs, sans aucun tympan, mais seulement avec une petite plaque cartilagineuse sur la fenêtre ovale ; les deux mâchoires garnies de dents nombreuses cl pe- tites; deux rangées longitudinales de pareilles dents (^i) CY'St ce que M. Scîineider a de'crit sous le nom de cista sUrnalis. (•i) Il j a au cabinet du roi un vrai pipa du Rio Ne;;ro, cnLièrtmcnt lis.^e, à tctf plus étroite que l'ordmaire. Ce sera mon pipa lœ'r^is , très fliffercnt de celui de Merrern , qui est un dactylètre. roMr: ii. 8 Il 4 REPTILES dans le palais , mais attachées aux os qui représentent le vomer; la langue comme dans les grenouilles; point de troisième paupière; un squelette avec de très petits ru- diments de côtes , mais sans sternum osseux ; un bassin suspendu à l'épine par des ligaments , quatre doigts de- vant, presque toujours cinq derrière. Dans l'élat adulte, elles respirent comme les grenouilles et les tortues. Leurs têtards respirent d'abord par des branchies en forme de houppes , au nombre de trois de chaque côté du cou , qui s'oblitèrent ensuite ; elles sont suspendues à des ar- ceaux cartilagineux, dont il reste des parties à l'os hyoïde de l'adulte. Un opercule membraneux recouvre ces ouv^ertures; mais les houppes ne sont jamais enfer- mées dans une tunique, et flottent au dehors. Les' pieds de devant se développent avant ceux de derrière; les doigts poussent aux uns et aux autres successivement. Les Salamandres terrestres. ( Salamandra. Laur. ) Ont, dans rétatparfait, la queue ronde; nese tiennentdans i'eau que pendant leuiétat de têtard , qui dure peu, ou quand elles veulent mettre bas. Les œufs éclosent dans l'oviductus. Nos espèces terrestres ont de chaque côté, sur l'occiput , une (jlande analogue à celle des crapauds. \j^ Salamandre commune. {Lacerta salamandra. Lin.) Sa- lam.maciilosa. Laur. Lac. 11, pi. XXX. ISoire, à grandes taches d'un jaune vif; sur ses côtés sont des rangées de tubercules, desquels suinte dans le danger une liqueur laiteuse, anière, d'une odeur forte, , qui est un poison pour des animaux très faibles. C'est peut être ce qui a donné lieu à la fable que la salamandre, beut résister aux flammes. Elle se tient dans les lieux humides, se retire dans. des trous souterrains; mange des lombrics, des insectes, de riiumus ; reçoit la se- mence du raâle intérieurement ; fait ses petits vivants et les dépose dans des mares j ils ont, dans leur premier BATRACIEIXS. . I l5 âge , la queue comprimée verticaîement , et des bran- chies (0- On trouve, dans les Alpes , une salamandre semblable à la conimunQ, mais entièrement noire et sans taches {Sal. atrûy Laurenti , pi. i , f. 2. ). La Salam. a lunette, (SaL perspicillata, Savi.) N'a que quatre doigts aux pieds de derrière, comme à ceux de devant ; elle est noire dessus , jaune tachetée de noir en dessous , et a une ligne jaune en travers sur les yeux. (7est un petit animal des Apennins (2). L'Amérique septentrionale, qui possède beaucoup plus de salamandres que l'Europe, en a plusieurs de terrestres, à queue ronde, mais sans glandes sur l'o'^ciput (3). Les Salamandres aquatiques. (Triton. Laurenti.) Conservent toujours la queue comprimée verticalement, et passent presque toute leur vie dans l'eau. Les expériences de Spallanzani sur leur force étonnante de reproduction , les ont rendues célèbres. Elles repoussent plusieurs fois de suite le même membre quand on le leur coupe, et cela avec tous ses os, ses muscles, ses vais- seaux, etc. Une autre faculté non moins singulière, est celle que leur a reconnue Dufay, de pouvoir être prises dans la glace, et d'y passer assez long-temps sans périr. Leurs œufs sont fécondés par la laite répandue dans l'eau , et qui pénètre avec l'eau dans les oviductus; ils sortenten longs chapelets j les petits n'éclosent que quinze jours après la ponte, et conservent leurs branchies plus ou moins long- (t) Voyez y Ad. fred. Funck. , de salam. içrrestr. vlta , ei^oluùone , formatlone , Berlin , 1827, fol. (2) Nons avons constaté (juc la Sal. à trois doigts (Lacép., II , pi. 36), nesi qu\m individu desséclié et un peu mulild de la Salamandre à lu- nettes 5 — aj. Sal. savi. Gosse. f3) Sal. venenosa^ Daud., ou suhviolacea , Barton, ; — Sal.fasciata, WdivV. ; — Sal. tifjrina, id. ; — Sal. eiythronota , id. 5 — S. bilineata , id. ; Sa'l. ruhra, Daud. , vni , pi. 91, f. 2 ; — Sal. variolata , Gilliams. , 8c. nut. Pliil. , I, pi. xvui, f. 1 ^ et plusieurs espèces nouvelles. La Sal. japonica, de Houituin , Bechstein. trad, de Lacép. , Il , pî. 18; f, est très voisine de reryt-lirO'iot.-i. 8* I , Il6 REPTILES temps , selon les espèces. Les observateurs modernes en ont reconnu plusieurs dans notre pays j mais il reste quoique doute dans leurs déterminations , attendu que ces animaux cljanj;ent (ie couleur, selon l'âf^e , le sexe et la saison, et que les crêtes et autres ornements des mâles ne sont bien développes qu'au printemps. Lorsque Tliiver les surprend avec des branchies , ils les conservent jusqu'à l'année sui- vante en ^grandissant toujours (i). Les mieux caractérisées sont: La Salamandre marbrée, [S. marmorata. Latreille. Triton Gesneri. Laurenti. ) A peau chagrinée , vert pâle en dessus , à grandes taches irrégulières brunes; brune pointiilée de blanc en des- sous ; une ligne rouge le long du dos, qui , dans le mâle, forme un peu ciéte et a des taches noires. Peu aquati- que. \udi Salamandre a flancs tachetés. {S. a Ip est ris. ) l^echsi, ^ trad. de Lac. pi. XX. _ A peau chagrinée; ardoisée , et brune en dessus ; ventre orangé ou rouge , une bande de petites taches noires ser- rées le long de chaque'flanc. La Salamandre crétée. {Sal. cristata. Latr.) A peau chagrinée , brune dessus , a taches rondes noirâ- tres ; orangée dessous, tachetée de même; les côtés poin- tillés de blanc. La créle du mâle haute , découpée en den- telures aiguës, lisérée de violet au temps de l'amour La Salamandre ponctuée, {S. punctata. Latr. ) Peau lisse; dessus brun-clair; dessous pâle ou rouge ; des taches noires et rondes partout; des raies noires sur la tête; la crête du mâle festonnée ; ses doigts un peu élar- gis, mais non palmés. La Salamandre palmipède, {Sal. palniata, Latr. ) Dos brun ; dessus de la tête vermiculé de brun ei de (i) C'est d'un individu qui avait ainsi conservé ses branchies, qae Laurenti a tait son proteus trilonius. BATRACIEWS. liy noirâtre^ flancs plus clairs, à taclies rondes noirâtres j ventre sans taches. Le mâle a trois petites crêtes sur le dos j les doigts dilatés et réunis par des membranes • la queue terminée par un petit filet (i). L'Amérique septentrionale possède aussi plusieurs sala- mandres aquatiques (2). On a trouvé parmi les schistes d'OEnin(^en des squelettes d'une salamandre de trois pieds de longueur. L'un d'eux est le prétendu homme fossile de Scheuchzer. A la suite des salamandres, viennent se ranger plusieurs animaux fort semblables, dont les uns passent pour n'avoir jamais de branchies, c'est-à-' dire probablement qu'ils les perdent d'aussi bonne heure que notre salamandre terrestre ; les autres , au contraire, les conservent pendant toute leur vie, ce qui n'empêclîe pas qu'ils n'aient aussi des pou- nions comme les batraciens, en sorte qu'on peut les reg'arder comme les seuls animaux vertébrés , véritablement amphibies (3). Parmi les premiers (ceux auxquels on ne voit (1) Cette caractcrisation des espèces européennes est celle qui m'a paru le plus conforme à la nature 5 mais il me serait très difficile d'y rapporter exactement la synonymie des auteurs , tant je trouve leurs descriptions et leurs fi{jures peu d'accord avec les objets que j'ai sous les yeux. (2) Sal. Sy^nmetrica, Harl. , qui me paraît déjà represenlée dans le Laccp. de Beclistein , II, pi. 18, f . 2 , sous le nom de iS'«/. punctata-^ e}. plusieurs espèces dont je n'ai pu reconnaître les descriptions, et qui me'r itéraient bien une monographie accomna^ne'e de bonnes figures. (3) L'existence ei l'action simultane'e des houppes branchiales et des poumons dans ces animaux, ne peut pas plus être contestée que les faits les plus certains de Thistoire naturelle; j'ai sons les yeux les poumons d'une sirène de trois pieds de longueur, où l'appareil vasculaire est aussi développé et aussi compliqué que dans aucun reptile, et néanmoins cette sirène avait ses branchies aussi complètes que le.-» autres. 1 1 8 REPTILES point (le branchies) , se . rangent deux genres. Les Menopoma. Harlan. (i) « Qui ont lout-à-fait la forme de salamandre , des yeux apparents, des pieds bien développés et un orifice de chaque côté du cou. Outre la rangée de fines dents au- tour des mâcîioires , ils en ont une rangée parallèle sur le devant du palais. Tel est le leptiîe nommé long-temps : » La grande Salamandre de l^ Amérique septentrionale. ( Salamandra gigantea. Barion. Hellbender des Etats^ Unis. ) Ann. du Lyc. de New- York. L pi. 17. Long de quinze à dix-huit pouces j d^un bleu noirâ- tre. 11 habite dans les rivières de l'intérieur et dans les grands lacs. Les Amphiuma. ,Garden. Ont aussi un grifiee de chaque côté du cou , mais leur corps est excessivement alongé ; leurs jambes et leurs pieds , au contraire, très peu développés, et leurs dents palatines forment deux rangées longitudinales. 11 y en a une espèce à trois doigts à tous les pieds ( Amph. tridactyluni , Cuvier) , et une à deux doigts seule- ment {Ampli, means y Gard, et Harlan.) Mém. du Mus. XIY. pi. I {'!). (j^ M. Ilarlaa les avait nommes d"* abord Abranchus; Leukard et Fit- zinger les nomment Cryptoeranchus , d'autres Protonopsis. (2) Linnaeus connut V amphiuma , mais trop tard pour le mettre dans une des e'ditions de sou Système , qui ont paru de son vivant. Il a e'te' de'- crit depuis par le docteur Mitchill. , sous le nom de chrysodonta lan^ce- formisy et par le docteur Harlan , sous celui dC amphiuma. J'ai fait con- naître Tespèce de V amphiuma tridactylum , qui est de la Louisiane et jittcint une taille de trois pieds. T^oyez les Mem. du Mus. , tome XIV. i. Je soupçonne que c'est de cette espèce que Barton, dans sa lettre sur la sirène , parle comme d'une sirène à quatre pieds. BATRAGIEI^S. HQ Parmi ceux qui conservent toujours leurs bran- chies Les Axolots. Ressemblent de tout point à des larves de sala- mandre aquatique, ayant quatre doigts devant^ cinq derrière, trois longues branchies en forme de houppes , etc. Leurs dents sont en velours aux mâchoires et àdeux bandes sur le vomer. Tel est U Axolotl des Mexicains. ( Siren. pisciformis. Shaw. ) Gen. Zool. vol. 111. part. ii. pi. il\o. Humb. obs. Zool. L pi. 12. Long de huit à dix pouces j gi'is , tacheté de noir; il habite dans le lac qui entoure Mexico (i). Les Menobranckus de Harlan , ou Necturus de Ra- fînesque. ^ N ont que quatre doigts à tous les pieds ; il y a une rangée de dents à leurs intermaxillaires, et une autre pa- rallèle, mais plus étendue, à leurs maxillaires. L'espèce la plus connue {Menohranchus lateralis , Harl. Triton lateralis^ Say.) Ann. du Lyc. de New-York. I. pi. i6, vit dans les grands lacs de l'Amérique septentrionale , et devient fort grande; atteint dit-on , deux et trois pieds. Oc l'a eue d'abord du lac Champîain. Les Protées. (Proteus. Laur. Hypochton. Merr. ) N'ont que trois doigts devant et deux seulement der- rière. Jusqu'ici on n'en connaît qu'une seule espèce ( Proteus anguimiSj Laur., pi. IV, f. 3, Daud., VIH , xcix, i ; Siren. angiiina j Schn. ) animal long de plus d'un pied, gros (i) Ce n'est encore qu'avec doute que je place l'axolotl parmi les genres à branchies permanentes ; mais tant de témoins assurent qu'il ne les perd pas , que je m'y vois oblige. 120 REPTILES comme le doigt, à queue comprimée verticalement, à quatre petites jambes. Son museau est alongé , dé- priméj ses deux mâchoires garnies de dentsj sa langue peu mobile, libre en avant; son œil excessivement petit et caché par la peau , comme dans le rat-taupe ; son oieille couverte par les chairs, comme dans la salamandre j sa peau lisse et blanchâtre. On ne le trouve que dans les eaux souterraines, par lesquelles certains lacs de la Carniole communiquent ensemble. Son squelette ressemble à celui des salamandres, excepté qu'il a beaucoup plus de vertèbres , et moins de rudiments de côtes; mais sa tête osseuse est toute différente de la leur par sa conformation générale. Enfin, iî y en a qui n'ont que les pieds de devant et manquent entièrement de pieds de derrière. Ce sont Les SiiiÈNES. (Siren. L. ) Animaux aîongés , presque de la forme des anguilles , à trois liouppes branchiales ; sans pieds de derrière , ni même aucun vestige de bassin. Leur tête est déprimée, leur bouche peu fendue, leur museau obtus , leur œil fort petit, leur oreille cachée; leur mâchoire inférieure est armée de uenls tout autour, mais la supérieure n'en a point, et il y en a plusieurs rangées qui adhèrent à deux plaques collées sous chaque côté du palais (i). La Sirène lacerline. {Siren. lacertina. Lin. ) Atteint jusqu'à trois pieds de longueur , et est noirâtre; (i) C^est vainement que quelques auteurs récents ont voulu renou=» veller raiicienne supposition que la sirène est un têtard de salamandre. On en a des individus plus J^rands de beaucoup qu'aucune salamandre connue, et dont les os ont acquis une dureté' parfaite sans que Ton y aper- çoive le moindre vesiige de pieds de derrière; l'oste'ologie en est d'ailleurs toute différente de celle des salamandres; il y a des vertèbres plus nom- breuses (90] et autrement (igure'es,etbeau(:oup moins décotes (huit paires),- la conformation de la. tète et les connexions des os qui la composent, sont tout autres ^ovc^mes Reclierclies sur les ossements fossiles , tome V, part ,', . BATRACIEl^S. 121 ^ ses pieds ont quatre doi^^ts j sa queue est comprimée en nageoire obtuse. Elle habite les marais de la Caroline , et surtout ceux qu'on établit pour la culture du riz; s'y tient dans la vase, d'où elle va aussi quelquefois à terre ou dans Feau. Elle se nourrit de vers de terre , d'in- sectes , etc. (i). On en connaît deux espèces beaucoup plus petites. La Sirène inierinédiaire. ( S. intermedia, Lecofîte. ) Lycée de New-York. \\. Dec. 1826. pi. i. Noirâtre, et à quatre doigts comme la grande, mais dont les houppes branchiales sont moins frangées. Elle ne passe pas un pied de longueur. La Sirène rayée. {S. striata. id. ) ih. L pi. iv. Noirâtre ; deux raies longitudinales jaunes de chaque côté 'y trois doigts seulement aux pieds ; les houppes bran- chiales peu frangées. Sa longueur n'est que de neuf pouces (2). (i) M. Barton conteste Fhabitude de se nourrir de serpents , et le chant semblable à celui d^ un jeune canard, que Garden attribue à la sirène ( Barton some account on siren lacerdna , etc. ). (2) Les branchies de ces deux espèces ont c'të regarde'es comme ne pre- nant point de part à leur respiration , et en conse'quence M. Gray en a formé le genre Pseudobranchus ; il n'est cependant pas difficile de voir à leur face inférieure des replis , et un appareil vasculaire dont Fusage ne nous paraît pas douteux; du reste il est bien démontré aujourd'hui par les observations de M. Leconte, que ces sirènes, comme la lacertine, sont des animaux parfaits. 122 POISSOÎNS LA QUATRIÈME CLASSE DES ANIMAUX VERTÉBRÉS ou LES POISSONS. Se compose de vertébrés ovipares , à circulation double , mais dont la respiration s*opère unique- ment par Tintermède de l'eau. Pour cet effet, ils ont aux deux côtés du cou un appareil nommé branchies , lequel consiste en feuillets suspendus à des arceaux qui tiennent à l'os hyoïde , et composés chacun d'un grand nombre de lames placées à la file, et recouvertes d'un tissu d'innombrables vais- seaux sanguins. L'eau que le poisson avale s'échappe entre ces lames par des ouvertures nommées ouïes, et agit , au moyen de l'air qu'elle contient , sur le sang continuellement envoyé aux branchies par le cœur , qui ne représente que l'oreillette et le ven- tricule droits des animaux à sang chaud. Ce sang ^ après avoir respiré, se rend dans un tronc artériel situé sous Tépine du dos , et qui^ fesant fonction du ventricule gauche, l'envoie par tout le corps, d'où il revient au cœur par les veines. La structure totale du poisson est aussi évidem- ment disposée pour la natation que celle de l'oiseau pour le vol. Suspendu dans un liquide presque aussi pesant que lui, le premier n'avait pas besoin de grandes ailes pour se soutenir. Un grand nombre EN GIÊWÉRAL. 123 d'espèces porte iiiiniédiatement sous l'épine une vessie pleine d'air qui, en se comprimant ou en se dilatant, fait varier la pesanteur spécifique et aide le poisson à monter ou à descendre. La progression s'exécute par les mouvements de la queue qui choque alternativement l'eau à droite et à gauche, et les branchies, en poussant l'eau en arrière, y contribuent peut-être aussi. Les membres étant donc peu utiles, sont fort réduits ; les pièces ana- logues aux os des bras et des jambes sont extrême- ment raccourcies, ou même entièrement cachées; des ra jons plus ou moins nombreux soutenant des na- geoires membraneuses, représentent grossièrement les doigts des mains et des pieds. Les nageoires qui répondent aux extrémités antérieures, se nomment pectorales) Celles qui répondent aux postérieures , ventrales. D'autres rayons^ attachés à des os par- ticuliers placés sur ou entre les extrémités des apo- physes épineuses, soutiennent des nageoires ver- ticales sur le dos, sous la queue et à son extré- mité, lesquelles en se redressant ou en s'abaissant, étendent ou rétrécissent au gré du poisson la surface qui choque l'eau. On appelle les nageoires supé- rieures dorsales , les inférieures anales , et celle du bout de la queue caudale „ Les rayons sont de deux sortes; les uns consistent en une seule pièce os- seu,se, ordinairement dure et pointue, quelquefois flexible et élastique, divisée longitudinalement; on îosî/onuTie f ayons épineux; les autres sont composés 124 POISSONS d'un grand nombre de petites articulations et se divisent d'ordinaire en rameaux à l'extrémité ; ils s'appellent rayons mous , articulés y ou branclius. On observe autant de variétés que parmi les rep- tiles pour le nombre des meml)res. Le plus sou- vent il y en a quatre; quelques-uns n'en ont que deux ; d'antres en manquent toot-à-fait. L'os qu^ représente l'omoplate est quelquefois retenu dans les chairs comme dans les classes supérieures; d'au- trefois il tient à l'épine , mais le plus souvent il est suspendu au crâne"; Le bassin adhère bien rare- ment à l'épine ; et fort souvent^ au lieu d'être en ar- rière de l'abdomen , il est en avant , et tient à l'appareil numéral. Les vertèbres des poissons s'unissent par des sur- faces concaves remplies de cartilage, qui commu- niquent le plus souvent par un canal creusé dans l'axe de la vertèbre. Dans la plupart , elles ont de longues apophyses épineuses qui soutiennent la forme verticale du corps. Les côtes sont souvent soudées aux apophyses transverses. On désigne communément ces côtes et ces apophyses par le nom d'arêtes. La tête des poissons varie plus pour la forme que celle d'aucune autre classe, et cependant elle se laisse presque toujours diviser dans le même nombre d'os que celle des autres ovipares. Le frontal y est composé de six pièces ; le pariétal de trois ; l'oc- cipital de cinq; cinq des pièces du sphénoïde et EN GÉNÉRAL. 125 deux de celles de chaque temporal j restent dans la composition du crâne. Outre les parties ordinaires du cerveau , qui sont placées comme dans les reptiles à la iîte les unes des autres , les poissons ont encore des nœuds à la base des nerfs olfactifs. Leurs narines sont de simples fossettes creusées au bout du museau , presque toujours percées de deux trous, et tapissées d'une pituitaire plissée très régulièrement. Leur œil a sa cornée très plate , peu d'humeur aqueuse , mais an cristallin presque globuleux et très dur. Leur oreilîe consiste en un sac qui représente le vestibule et contient en suspension des petites masses le plus souvent d'une dureté pierreuse, et en trois canaux semi-circulaires membraneux, plutôt situés dans la cavité du crâne qu'engagés dans l'épaisseur de ses parois, excepté dans les chondroptérjgiens où ils j sont entièrement. 11 n'y a jamais ni trompe, ni osselets, et les sélaciens seuls ont une fenêtre ovale, mais à fleur de tête. Le goût des poissons doit avoir peu d'énergie, puisque leur langue est en grande partie osseuse et souvent garnie de dents ou d'autres enveloppes dures. La plupart ont, comme chacun sait, le corps couvert d'écaillés; tous manquent d'organes de préhension ; des bai^billons charnus accordés à quel- 126 . roissoNS ques-uns peuvent suppléer à l'imperfection des autres organes du toucher. L'os intermaxillaire forme dans le plus grand nombre le bord de la mâchoire supérieure , et a derrière lui le maxillaire nommé communément os labial ou mystace ; une arcade palatine composée du palatin, des deux apophyses ptérigoïdes^ du jugal, de la caisse et de l'écailleux, fait , comme dans les oiseaux et dans les serpents , une sorte de mâchoire intérieure , et fournit en arrière l'articu lation à la mâchoire d'en bas qui a généralement deux os de chaque côté ; mais ces pièces sont ré- duites à de moindres nombres dans les chondrop- térygiens. Il peut y avoir des dents à l'intermaxillaire , au maxillaire , à la mâchoire inférieure , au vomer , aux palatins, à la langue, aux arceaux des bran- chies et jusque sur des os situés en arrière de ces arceaux, tenant comme eux à l'os hyoïde, et nommés os pharyngiens. Les variétés de ces combinaisons, ainsi que celles de la forme des dents placées à chaque point, sont innombrables. Outre l'appareil des arcs branchiaux, l'os hyoïde porte , de chaque côté , des rayons qui soutiennent la membrane branchiale ; une sorte de battant, com- posé de trois pièces osseuses, l'opercule , le suboper- cule et l'interopercule , se joint à cette membrane pour fermer la grande ouverture des ouïes; il s'ar- / EN GÉNÉRAL. 127 ticule à Tos tympanique , et joue sur une pièce nommée le préopercule. Plusieurs chondroptéry- giens manquent de cet appareil. L'estomac et les intestins varient autant que dans les autres classes pour l'ampleur , la figure , l'é- paisseur et les circonvolutions. Excepté dans les chondroptérjgiens , le pancréas est remplacé ou par des cœcums d'un tissu particulier situés autour du pyloi^e , ou par ce tissu même appliqué au com- mencement de l'intestin. Les reins sont fixés le long des côtés de l'épine , mais la vessie est au-dessus du rectum , et s'ouvre derrière l'anus et derrière l'orifice de la généra- tion , ce qui est l'inverse des mammifères. Les testicules sont deux énormes glandes, ap- pelées communément laites j et les ovaires, deux sacs à peu près correspondants aux laites pour la forme et la grandeur, et dans les replis internes des- quels sont logés les œufs. Quelques-uns des poissons ordinaires peuvent s'accoupler et sont vivipares ; leurs petits éclosent dans l'ovaire même et sortent par un canal très court. Les sélaciens seuls ont, outre l'ovaire , de longs oviductus qui donnent sou- vent dans une véritable matrice , et ils produisent ou des petits vivants, ou des œufs enveloppés d'une subs- 3 tance cornée ; mais la plupart des poissons n'ont pas d'accouplement, et quand la femelle a pondu , le-mâle passe sur ses œufs pour y répandre sa laite et les féconder. 128 POISSONS La classe des poissons est de toutes , celle qui offre le plus de difficultés quand on veut la subdi- viser en ordres, d'après des caractères fixes et sen- sibles. Après bien des eiForis, je me suis déterminé pour la distribution suivante, qui, dans quelques cas, pêche contre la précision, mais qui a l'avantage de ne point couper les familles naturelles. Les poissons forment deux séries distinctes , celle des Poissons piiOPREMEWT dits, et celle des Gïïon- DROPTÉRYGiENs autrement dits Cartilagineux. Cette dernière a pour caractère général que les palatins j remplacent les os de la mâchoire supé- rieure ; toute sa structure a d'ailleurs des analogies évidentes que nous exposerons: elle se divise en trois ordres. Les Cyclostomes , dont les mâchoires sont sou- dées en un anneau immobile et les branchies ou- vertes par des trous nombreux; Les Sélaciens, qui osit les branchies des pré- cédents, mais non leurs mâchoires -, Les Sturioniens , dont les branchies sont ouvertes comme à l'ordinaire par une seule fente garnie d'un opercule. '^L'autre série , ou celle des poissons ordinai- res, m'offre d'abord une première division dans ceux où l'os maxiilaire et l'arcade palatine sont en- grenés au crâne : j'en fais un ordre des Plectogna- TES, divisé en deux familles : les Gjmnodontes et les Sclérodermes, r I EN GENERAL. 120 Je trouve ensuite des poissons à mâchoires com- plètes, mais où les branchies, au lieu d'avoir la forme dépeignes, comme dans tous les autres , ont celle de séries de petites houppes; j'en forme en- core un ordre que je nomme Lophodranches, et qui ne comprend qu'une famille. Alors il me reste une quantité innombrable de poissons auxquels on ne peut plus appliquer d'autres caractères que ceux des organes exté- rieurs du mouvement. Après de longues recherches, j'ai trouvé que le moins mauvais de ces caractères est encore celui qu'ont employé Rai et Artedi, tiré de la nature des premiers rayons de la dorsale et de l'anale. On divise ainsi les poissons ordinaires en MALACOPTÉRYGiENS , dout tous Ics rayous sont mous , excepté quelquefois le premier de la dorsale ou des pectorales, et en Acainthoptéuygietns, qui ont toujours la première portion de la dorsale, ou la première dorsale quand il y en a deux , soutenue par des rayons épineux, et où l'anale en a aussi quel- ques-uns et les ventrales au moins chacune un. Les premiers peuvent être subdivisés sans incon- vénients d'après la position de leurs ventrales , tantôt situées en arrière de l'abdomen , tantôt suspendues à l'appareil de Fépaule, ou enfin man- quant tout-à-fait. On arrive ainsi aux trois ordres des Malaco- ptérygiens abdominaux, Subbrachiens et Apodes^ lesquels comprennent chacun quelques familles TOME II. 0 l5o POISSONS naturelles que nous exposerons ; le premier est sur- tout fort nombreux. Mais cette base de division est absolument im- praticable avec les Acanthoptéuygiens^ et le pro- blème d'v établir d'autre subdivision que les fa- milles naturelles, m'est , jusqu'à ce jour, resté in- soluble. Heureusement que plusieurs de ces familles offrent des caractères presque aussi précis que ceux que l'on pourrait donner à de véritables or- dres. Au reste^ on ne peut assigner aux familles des poissons, des rangs aussi marqués qu'à celles des mammifères, par exemple. Ainsi les cbondropté- rjgiens tiennent d'une part aux reptiles par les or- ganes des sens , et même par ceux de la génération de quelques-uns j ils tiennent aux mollusques et aux vers par l'imperfection du squelette de quelques autres. Quant aux poissons ordinaires , si quelque sys- tème se trouve plus développé dans les uns que dans les autres, il n'en résulte aucune prééminence assez marquée ni assez influente sur l'ensemble, pour qu'on soit obligé de la consulter dans l'ar- rangement méthodique. Nous traiterons donc successivement de ces deux séries, en commençant parla plus nombreuse, celle des poissons ordinaires, et dans celle-là même nous commencerons par l'ordre le plus riche en genres et en espèces. ACANTIIOPTÉRYGIENS. l5l LE PREMIER ORDRE DES POISSONS, Ou LES ACANTHOPTÉRYGIENS , Forme la première et de beaucoup la plus nombreuse division des poissons ordinaires. On les reconnaît aux épines qui tiennent lieu de premiers rajons à leur dorsale, ou qui soutiennent seules leur première nageoire du dos lorsqu'ils en ont deux ; quelquefois même au lieu d'une première dorsale, ils n'ont que quelques épines libres. Leur anale a aussi quelques épines pour premiers rajons, et il j en a généralement une à chaque ventrale. Les acanthoptérygiensont entre eux des rapports si multipliés , leurs diverses familles naturelles of- frent tant de variétés dans les caractères apparents que l'on aurait pu croire susceptibles d'indiquer des ordres ou d'autres subdivisions , qu'il a été impos- sible de les diviser autrement que par ces familles naturelles elles-mêmes, que -nous sommes oblior^és de laisser ensemble. La première famille des Acainthoptérygiens , Ou LES PERCOIDES(i). Ainsi nommée parce qu'elle a pour type la perche . (i) Dans ma première édition, cette famille comprenait aussi les joncs cuirasse's, les scienoïdes, les sparoïdes. J'ai dû en de'taclier ces trois nouvelles familles, et je crois avoir e'te' assez heureux pour trouver à cet effet des caractères suffisants. ■9* ] 32 POISSONS commune, comprend des poissons à corps oblong, couverts d'écaillés, généralement dures ou âpres, dont l'opercule ou le préopercule, et souvent tous les deux ont les bords dentelés ou épineux, et dont les mâchoires, le devant du vomer, et presque toujours les palatins, sont garnis de dents. Les espèces en sont très multipliées, surtout dans les mers des pays chauds; leur chair est générale- ment saine et agréable. Le plus grand nond3re , sans comparaison, de ces percoïdes, ont les ventrales attachées sous les pec- torales; elles forment une première division que l'on peut nommer les Percoïdes thoraciques. Elles étaient presque toutes comprises par Lin- ngeus, dans son genre Perça; mais nous avons été obligés de les diviser comme il suit, d'après le nombre des rayons des ouïes , celui des nageoires dorsales , et la nature des dents. La première subdivison a sept rayons aux bran- chies, deux nageoires sur le dos, et toutes les dents en velours. Les Perches proprement dîtes (Perça. Noh. ) Ont le préopercule dentelé, l'opercule osseux ter- miné en deux ou trois pointes aiguës , la langue lisse. Quelquefois le sous-orbilaire et l'huméral sont dentelés , mais faiblement. La Perche commune, (Perça Jlm^ia lis L.) Bl. 52. Yerdatre, à larges bandes verticales noirâtres; les ven- trales et l'anale rouges; est un de nos plus beaux et de nos AGANTHOPTÉRYGIEIfS. l33 meilleurs poissons d'eau douce. Elle vit dans les eaux pures. Ses œufs sont réunis par de la viscosité^ en lonjjs cordons entrelacés en réseaux. L'Amérique septentrionale produit quelques espèces voisines (i). Les Bars. (Labrax. Nob. ) Se distinguent des perclies par des opercules écaillcux, terminés en deux épines, et par une Lingue couverte d'âpre tés. Le Bars commun f loup on louhine des provençaux, sp - gala des italiens ( Labrax lupus. Nob. ) Perça labrax. Lin. Se. diacaniha. Bl. 3o5. Cuv. et Yal. IL xi. Est un grand poisson de nos côtes , d'un excellent goût; de couleur argentée. 11 est surtout très commun dans la Méditerranée , et c'était le lupus des anciens Romains , le labrax des Grecs. Les jeunes sont généralement tachetés de brun. Il y en a , aux Etats-Unis , une belle et grande espèce , rayée longiludinalement de noirâtre {Labr. lineatus, ^oh.)^ Sciena lineata , Bl. 3o4; ei Perça saxaiilis ^ BL, Schn. pi. 20 (2). On pourrait encore séparer des bars, une espèce des États-Unis, quia des écailles jusque sur le maxillaire ( Labrax mucronaUis y Cuv. et Yal. IL xii ). Les Varioles. ( Lates. Nob.) "Ne diffèrent guère des perclies que par de fortes den>- - — — — -....■ - . _ . -, — , I ■ — ^^— ^ (i) Perc. flavescens ^ Ciiv. et Val. , II, p. 4^; — P^ serraio granu- lata, ib., 4? "» — P- granulata. ib. 48? et pi. IX; — P. acuta, ib., 49 > et pi. X ; — P. gracilis , ib., 5o. Aj. P. plu/nieri ou Sciœna. plumieri, Bl. 3o6,ou centropome plumier , et Cheilodij)tère chrysoptère ^ Lacép., III, xxxuij — P.c//wf«, Kulil; — P. inarginaLa ^ Cuv. et Val., 53. Ca) C'est aussi le Perça Mllchillij Trans. de New-Yorck., t. 1 , 4' 3 ; — Aj. Perça elongata, Geoff. , Eg. , pi. XïX, i^ — Labr. waigiensis , Less. et Gain. , Cuv. -et Val,, II, 83 ; — Labr. japonlcus , Nob., ÏI , 85, l54 POISSONS teîures, et même une petite épine à l'angle du préoper- cule et des dentelures aussi plus fortes au sous - orbi- taire et à l'huméral. La Variole du Nil. ( Lates niloticiis, Nob. Perça nilotica. Lin. ) Keschr des Arabes. Geoff. gr. ouvr. sur l'É^. Poiss. pi. IX. f. I. Est un très grand et très bon poisson déjà remarqué des anciens (leur latiis ou lates) , de couleur argentée. Les rivières des Indes en nourrissent d'autres espèces (i). Les Centropomes. ( Centropomus. Lacép. ) Ont le préopercule dentelé , mais leur opercule est obtus et sans armure. On n'en connaît qu'un (?.) , Le C. brochet de mer. ( Centrop. undecimalis. Nob. ) Sciœna undecimalis. Bl. 3o5. Cuv. et Val. IL xiv. Grand et bon poisson , connu dans toute l'Amérique chaude sous le nom de brochet, et qui a en effet le mu- seau déprimé comme notre vrai brochet j mais ses dents sont en velours, et tous ses autres caractères sont ceux des peicoïdes à deux dorsales; il est argenté , teint de ver- dâtre, et a la ligiii^ latérale noirâtre (3). Les Grammistes. (Grammistes. Nob. ) Ont des épines au préopercule et à l'opercule , et non des dentelures; deux dorsales rapprochées; les écailles petites, et comme noyées sous l'épiderme; l'anale sans épine sensible. Les espèces sont petites, rayées en longueur de blanc (i) Le Pcche naire de Pondicliery, ou Cockup des Anglais de CalcuUa {^Lates jwhilis , nob.) , Puisse! , IT , cxxxi , Cuv. et Tab, II, xiii, qui est aussi VHalocentre heptaàactyle , Laci'p. ; — Holoc. calcarifer, Bb a^4- (2^ Lacep. a compris dans son genre centroponie, plusieurs poissons qui n'en ont pa^ le caractère, comme le Bars , la Variole , etc. (3) Bl. , pi. 3o5 , l'a mal à propos teint de rouge; la Sphyrène ori^ert, Lacép. j V, pi. IV , f. a, n'est qu'une mauvaise figure de ce poisson; c'est aussi le Camtiri àc Alargravc. ACÀISTMOPTÉRYÛIEIMS. l55 sur lin fond noirâtre. Elles viennent de la mer des In- des (i). Les Aprons. ( Aspro. Nob. ) Ont le corps alongé ; les deux dorsales séparées; de larges ventrales; des dents en velours; la tête déprimée; le museau plus ava*acé que la bouche, et terminé en pointe arrondie. ïl y en a deux espèces dans les eaux douces de l'Europe; leur chair est légère et agréable. U A pron commun. {Aspro vulgaris. Nob. Perça asper. Lin.) 131. 107. I et 1. Cuv. et Val. H. xxvi. Du Rhône et de ses affluents; verdatre. Trois ou quatre bandes verticales noirâtres ; huit épines à la première dorsale. Le Cingle. ( Perça Zingel. L. ) Bl. io5. Du Danube; plus grand que i'apron , assez semblable en couleurs , treize épines à la première dorsale. Cette subdivision comprend encore quelques poissons étrangers, assez singuliers dans leur conformation, pour donner lieu à autant de sous genres. Les Hurons. (Huuo. Cuv. et Val.) Ont tous les caractères des perches proprement dites , excepté que leur préopercule n'a pas de dentelures (-2). Les Etelis. ( lid. ) Joignent aux caractères de ces mêmes perches^ des dents en crochets à leurs mâchoires ;, mais non pas, comme les sandres, à leurs^ palatins (3). (1) Gra/n/nistes orienlalis , Bl., Cuv. et Val., II , pi. xxvii. La Sciène rayée , Lace[)., IV, Sao ; sa Persèque tiiacanthe ^ ib. , 4^4 7 sa Persècfue penlacanthcf ib. ; .son Bodian six raies , ib., 3o2 ^ son Centropome six raies, V, 6905 le Perça bilineata, Tbunb, , Nov. act, Stokh. , XIII» pi. V, p. 142, en paraissent des variétés, (2) Huro nigricans , Cuv. et Val. , II, pi. xvii. (3) Eulis ertrljuncuhis , i!),, pi. >:tî;j. i5G POISSONS Les Niphons. (Ibid.) Ont les dents en velours des perches, et de fortes épines au bas du préopercule et à Topercule (i). Les Enoploses. (Enoplosus. Lacép.) Ont les caractères des perches ; de plus fortes dentelures à Tangle du préopercule, et surtout le corps très comprimé, et, ainsi que les deux dorsales, très haut verticalement (2). Les Diploprions. (Ruhl. et Van Hasselt. ) Ont avec les caractères des perches , le corps comprimé, un double rebord dentelé au bas du préopercule, et deux épi- nes à l'opercule (3). Les Apogons. ( Apogon. Lacep. ) Ont le corps court, garnie ainsi que les opercules, de grandes écailles qui tombent aisément ; les deux dorsales très séparées, et un double rebord dentelé au préopercule. Ce sont de petits poissons le plus souvent colorés eu rouge. Il V en a un dans la Méditerranée, vul^jairement nom- mé Roi des rougets ( Apogon rex tnullorwn, Nob. Mullus imherbis , Lin. ), Cuv. Mém. du Mus. I, 336 et pi. xi , f. 2, long de trois pouces j rougej une tache noire de cha- que côté de la queue (4). (i) Niphon spinosus , ib. , xix. ('2) Enoplosus armatus^ ib., sx, ou Chœlodon armatus , Jwliite , p. (3) Diploprion bifasclaium , Cuv. et Val., II , xxi. (4) C'est \ Apogon rouge, Lace'p. 5 le Cotvulus, Gesrier, p. i2^3; VAmia de Gronov. , Zoo\ih. , IX, 2; !e Centropomus rubans, Spinol. , An. Mus. , X, XXVIII, 2,1e Diolerodon ruber, Rafin. caratt. n° 7i5, elc. ILe D/pteroJon héx acanthe , Lace'p. , III , pi. iv, f. 2 , tlVOstorlnque jlcurieu, id., III, xxxii , 2, appartiennent aussi à ce genre. Voyez, pour les nombreux apogons étrangers, Cuv. et Val. , II , i5i et suiv. \:! ACAKTHOPÏËRYGIET^S. iSj Les Cheilodtptères. Lacép. Réunissent tous les caractères des apogons et n'endilTè- rent que par des crochets ou dents longues et pointues, qui arment leurs mâchoires. Ce sont des poissons de la mer des Indes ; de taille peu considérable, el la plupart rayés longitudinalement (i). Les Pom atomes. ( Pomatomus. Riss. ) Ont, comme les Apogons , deux dorsales écartées , et des écailles qui tombent de même facilement ; mais leur préopercule , est simplement strié , leur opercule échancré, leur œil énorme; ils n'ont que des dents eu velours ras. On n'en connaît qu'une espèce excessivement rare de la Méditerranée {Pomat. télescope y Risso. ) , Cuv. et Val. ^ 11 y XXIV. Une deuxième subdivision comprend les per- coïdes à deux dorsales, et à dents loni^^•ubs et poin- tues, mêlées parmi leurs dénis en velours. Les Ambasses. ( Ambassis. Commers. ) Ont à peu près la forme des Apogons ; leur préopcr- cule a une double dentelure vers le bas , leur opercule finit en pointe; mais ils se distinguent des apogons, parce que leurs deux dorsales sont contiguès , et qu'il y a une épine couchée au-devant de la première. Peut-être n'appartiennent-ils pas bien complètement (i) CheihJ. S-Tiltatus , Nob., Lacep. III, xxxiv, r, qui est à la fois son cheilod. tayd, III , p. 543; et son Centropome macrodon , iv , 2^3. — Cheilod. arabicus ( Perça lineata , Forsk.), Cuv. et Val., II , pi. xxiii. — Ch. 5-linealus ^ ib., p. 167. i38 • poissoiss à cette famille, car leur canal intestinal n'a point d'ap- pendices au pylore. Ce sont de petits poissons d*eau douce des Indes ^ qui y remplissent ]es ruisseaux et les maresj dont plusieurs sont transparents (i). Il y en a un commun dans un étang de l'île de Bour- bon , que l'on y pre'pare comme des anchois {Amhassis Commersoîiil , Cuv. et Val., II _, xxv ) (2). C'est à cette division qu'appartiennent Les Sandres , ( Lucio-Perca. Nob. ) vulgairement Brochets- Perches . Ainsi nommés, parce qu'aux caractères des perches , ils joignent des dents qui ont quelque rapport avec celles du brocliet. Le bord de leur préopercule n'a qu'une simple dentelure; leurs dorsales sont séparées; quelques-unes des dents de leurs mâclioires et de leurs palatins sont longues et pointues. Le Sandre d^Europe. ( Luc, sandra. Nob. Perça hicio- perça. Lin. ) Bl. pi. li. Cuv. et Val. lï. pi. xv. Est un excellent poisson des lacs et des rivières de l'Al- lemagne, et de l'orient de l'Europe; plus alongé que la perche ; verdâtre , à bandes verticales brunes ; il atteint jusqu'à trois et quatre pieds de longueur (3). Une secondé division comprend les percoïdes à sept rayons branchiaux^ et à dcrsale unique. Elles se subdivisent à peu près selon des motifs analogues à ceux c[ui ont servi à subdiviser les précédenles : des (i) M. Ilamilton Buchanan en fait entrer plusieurs dans sesclianda. i^'i) C'est le Cenlropome ambasse, Lacep , IV, 273, et' son Lutjan gymnocéphale, IV, 21G j et III , pi. xxm , f. 3. Voyez, pour les autres espèces , Cuv. et Val. , II , 181 et suiv, (3) Aj. le Berschik ou Sandre bâtard {^Perca volgensis , Gm.) ; — le S. d''Amériffue (^ Liicio-perca ainericana, Cuv. et Val., II, pi. xvi , p. I'2'2.) ACAN inOPTÉKyGIENS. iSq dénis en crochets, ou loiiles en velours, des'dente- lures et des épines aux pièces operculaires , etc. Dans la subdivision pourvue de dénis en crochets, Les Serrans. (Serrakus. Cuv. ) Ont le préopercule dentelé , et l'opercule osseux ter- miné eu une ou plusieurs pointes. C'est un genre excessi- vement nombreux en espèces et que l'on peut encore répartir comme il suit : Les Serrans propies, vulgairement Perches de mer. Où les deux mâchoires n'ont pas cre'cailles apparentes. Notre Méditerranée en a quciquesjolies espèces, comme Le Serran écriture. ( Perça scriba. Lin. ) Cuv. et \al. lE. xxviii. • Ainsi nommé de quelques traits irréguliers bleus, qu'il a sur la tête (i). lùQ Serran coninnin. ( Perça cahrilla. Lin. ) Cuv. et Val. H. xxix. A trois bandes obliques sur la joue (s). On en prend aussi dans l'Océan. Cette espèce, et peul-élre la précé- dente, étaient connues des Grecs sous le nom àexc(,^vij et passaient pour n'avoir que des individus femelles. Cavo- lini assure qu'en effet tous les individus qu'il a observés (i) C'est aussi le Perça marina de Brunnicli, Y Holocentrus marinus , de Laroclie ^ V Hol. argus de Spinola ] et VHol. maroccanus de Bl. Il nous paraît même que VHol. fasciatus , BL, 240, n'en est qu'un individu altère'. (2) C'est aussi r^oZ. virescens ^ Bl. ; les Serranus Jlavus et cahrilla de Rip. ; le Labrus chenus de Gmcl , oa Holocentre chani , Lace'p. j le Bodian hiaUth de ceîui-ci, etc. Aj. IcSacchetto (^Labrus hepatus. Lin. ; et Labr. adriaticus, Gmeî;ou Holocentrus siagonotus , Laroche, etc.; — Serranus r>ilta , Quoy el Gaym., Voyage de Freycin., Zool., Lvni , 2 j — Hol. argentinus , BL, 235 , 2 ; — Serr. radialis , Q. et G., 3 16 ; — Serr. Jascicularis , Cuv. et Val. , II, xxx; et les autres espèces décrites, dans Cuv«et Val., II, p. 239-249- l4o POISSOî^S avaient des os'aiies, et vers le bas une partie blanchâtre qui pouvait être re(yardde comme de la laitance. Il les croit en état de se féconder eux-mêmes. Les Barbiers. ( Anthias. B1. en partie.) Sont des serrans dont les deux mâchoires et le bout du museau sont armés d'écailies très sensibles (i). L'espèce la plus remarquable, Le Barbier de la Méditerranée, {Anthias sacer. Bl. (2) pi. cccxv.) Cuv. et Val. IL xxxi. Est un charmant poisson, d'un beau rouge de rubis , changeant en or et en argent , avec des bandes jaunes sur la joue. Le troisième rayon de sa dorsale s'élève plus du double des autres^ ses ventrales se prolongent beaucoup , et les lobes de sa caudale se terminent en filets dont l'in- férieur est le plus long (3). Les Merous. Sont des serrans dont le maxillaire n'a pas d'écaillés, mais où la mâchoire inférieure en est couverte de pe- tites. Il y en a un dans la Méditerranée. Le Meroii brun. ( Perça gigcts. Gm. ) D'un brun nuageux, et d'une taille qui va à trois pieds et au-delà: on le prend aussi dans l'Océan. Les merous étrangers sont excessivement nombreux j dans plusieurs la dentelure du préopercule devient près- '~ Il III ■ * (î) La plupart de nos merous sont encore des anthias pour Blocli , mais nvTusrestreignons ce genre auxespèces auxquelles notre définition convient. Bloch a ele' si peu exact, que son anthias sacer n'a pas même le caractère attribué au genre anthias d^un opercule sans épine. (2) Cette épithète était donnée par les anciens à leur Anildas ^ grand poisson très différent de celui-ci. Voyez Cuv. et Val., II, p. 255 et suiv. (3) Aj. Serranus oculatus , Cuv. et Val. , 11^ xxxa , et les autres espèces décrites, ib., p. ^ôa-aTO. ACAlNTOPTÛRYGrENS. l/^l que insensible (i)j mais en général on ne peut guère les distinguer que par leurs couleurs. 11 en est beaucoup, dont le corps est semé de points de couleurs plus ou moins vives (2). D*antres où il est semé de taches serrées (3). D'autres où il est rayé en long (4) , ou bardé en tra- vers (5); ou marbré par grandes masses (6), ou divisé en deux couleurs (7), ou enfin, d'une teinte plus ou moins uni- ■■ ■ ■ "■ ■ ■ . .— -■ .1 ,. ■ --■■■,■■ ■.,■■■.,■■ ,..——■ -— , , I ■ ., .„-.,,. ^ (t) Ceux-là , lorsque leur museau est nu, forment les BooiANsde Bloch j ils ne diffèrent que par cette dentelure moins marquée du plus grand nombre des Holocentres du même auteur. Les ÎIolocentres prennent le nom d'EpiNEPHELus, quand leur museau est e'cailleux, ei dans ce cas, les BoDiANs prennent celui de Cephalopholis, Les Lutjans et les Anthias de EL, diffèrent des iiolocentres , parce que leur opercule n'a pas d'e'pines ; dans les premiers le museau est nu ; et il est e'cailleux dans les autres ; mais tous ces caractères, peu importants eu eux-mêmes, sont fort mal appliqués aux espèces. (2) Ce sont les Jacoh JEuertsen des Hollandais , tels({ue : Boâianus gut- tatus j Bl., 224 5 — Cephalopholis argus. Cl. , Schn. , pi. 6( ; — Bodîa- nus bœnak , Bl., 226; — Hoîoc. aura tus ^ id. , 236; — IIol. cœruleo~ punctatuSjid.f 242, 2; — ' Labrus punclulatus ^Ijacep.., III, xvn, 2, etc. ; et en Amérique , Perça ^utiata , Bl., 3i 2, ou Spare sanguinolent, Lacép., IV, IV, I ; — P. maculata, Bl., 21 3, ou Spare atlantique , Lac, IV, v, i; — Johnius gutlalus y Bl., Schn. , ou Bonaci-arara ^ Parra , XVI, 2" — Lutjanus lunulatus^ Bl., Sclm., ou Cabrilla, Parra, xxxvi, i; — Bodianus guatii^ere, Parra , v 5 — Holoc. punctatus , Bl., 241 j ou Pjra pixanga , Margr., 1525 — Gymnocephalus ruber, Bl. , Schn. , 67, on Carauna , Margr., i47: — ' Bodianus apua , Bl. , 229. (3) Epinephelus merra , Bl. , 3295 — Holocentre panllierin, Lacép. , III, XXVII , 3 ; — Serranus bontoo , Nob.,,Russel, 128 5 — Serr. suîllus , Russ., 1 27 ; — Labrus leopardus , Lacép. , III , xxx , i , — Holoc. sal^ mono'ùhs , ib. , xxxiv, 3; — - Bodianus melanurus , Geoffr., Eg., xxi, i. (4) Sciœna fonnosa , Shaw , Russel , 1 29. (5) Holocentr, tigrinus , Bl., 237 ; Seb,, lïl , xxvii; — Hol. lanceo^ latus , BL, 242, I ; — Anthias orientalis , id. , 3265 — \Anthias striatus , id. , 324 5 qui est aussi V Anthias cherna , Bl., Schn., Parra,, xxiv ; et le Spare chrysomelane , Lacép. (6) Serranus geographicus , Kuhl. , Cuv. et Val., II , p. 322. (7) Serranus Jlai'o cœrulcus, Nob., qui est V Holoc. gymnose, Lacép,, III, XXVII, 2. son Bodian grosse tête, III, xx, 2, et son Holocentre jaune et bleu., IV, p. 369. C'est encore le Serran bourignon y Quoy et Gaym. , Voyage de Freycin. , Zool., pi. lvii, 2. l42 POISSONS. forme (i). Très peu offrent des caractères tirés de formes bien sensibles ^ nous citerons cependant Le 3Ierou à haute voile. {Serr. altivelis. Nob.) Cuv.et Val. II. XXXV, Dont la dorsale s'élève plus que dans les autres j il est semé de taches noires et rondes ^ sur un fond brun- clair 'j et Le Merou paille en queue. ( Serranus phaèton. ) th. pi. XXXIV. Où. les deux rayons mitoyens de la caudale s'unissent en un filet aussi long que le corps. Nous avons séparé des serrans Les Plegtropomes. ( Plecthopoma. Nob. ) Qui n'en diffèrent que parce que les dents plus ou moins nombreuses du bord inférieur* de leur préoner- cule, sont dirigées obliquement en avant , et rappellent un peu les dents d'une molette d'éperon (2). Et Les Diagopes. ( Diacope. Nob. ) Dont le caractère consiste dans une écbancrure vers le bas du préopercule, qui reçoit une lubérosité de ( i) Holocetitrus ongus , Bl. , 234 î — Epinephclus marginaUs , BI, , 828, ou Hçlocentic rosmare , Lacep., IV, vu , 2 ; — Holoc. océaiikjue , Lacép., IV, VII , 3 5 — F.pinephelus ruher , BL, 33 1 . Voyez, sur beaucoup d'autres espèces dont il n'existe point de figures, les descriptions que nous donnons dans le tome deuxième de notre His- toire des poissons. (2) PI. melanoleucum, Nob.; ou Bodian melanoleuque, Lace'p.; ou Labre lisse, id., III , xxm , 2 ; ou Bodian cjclostonie, ib. , xx, i , — Holoc. léopard, Lace'p. , IV, p. 33^; Guv. et Val. , II, xxxvi 5 — Bodianus maculaLuSj BL, 228, ou Plectropome ponctué ^ Freycin., ZjoL, xlv, ij — Holocentrus unicolor, BL, Schn., Seb., III, lxxvi, 10 j — Pltctr. puella, Cuv. et. Val., II, xxxvii, et les autres espèces décrites dans le deuxième volume de noire Tlisloire des poissons. AGANÏHOPTÉRIGIENS. l43 l'iuteropercule. Il y en a de belles et grandes espèces dans la mer des Indes ( i ) . Les Mesoprions. (Mesoprion. Nob. ) Ont, avec les caractères de dents et de nageoires des serrans , et leur préopercule dentelé , un opercule fi- nissant en angle mousse et non épineux (2). Il y en a de nombreuses et belles espèces dans les deux Océans (3). Plusieurs sont fort grands et excellents à manger. (i) Diac. seLœ. y'Noh., Seb. , III, xxvii, 2, et Russe! , 99; — D. rwu- lata, Nob,, Cuv. et Val., II, xxxviii; — D. macolor , Nob., Renard 5 I, IX, Go; — D. octoUneata^ Nob., ou Holoc. bengalensis , BJ. , 246, le même que le Lahrus S-lineatiis , Lace'p. , III, xxii , i , et que le Sciœna kasmira, Forsk; Hol. 5-lineatus ^Bl.j 2-9, en est une varieLe' ; — D, nolata, Nob., Russel, 98; — D. quadriguttata, Nob., ou Spare lepisure, Lace'p., III, XV, 2; — D. caheti^ Quoy et Gaym,, Fieyc, Zool., lvii , I , et plusieurs autres espèces décrites dans le deuxième volume de notre Histoire des poissons. (2) La plupart e'taient compris clans le genre Luijanus de Blocli» , mais y e'taient mêle's à des espèces d'autres familles , soit scie'noïdes , soit labroïdes , dont nous avons fait d'autres genres. (3) 3Iesopr. uniinaculatus ^ Russel, 97; — Aniliias JoJinii , Bl., 3i8 \ — Coins catus, BucLan. 38,f. 3o • — 31. 5-lineatus, B.usse\,i lO • — 3f. inonostygina, Nob., Lace'p. , III, xvii , i; — M. uninolatus, Nob., Cuv. et A^al., II, xxxix, Duham , part. II, sectl IV, pi. m, f. 2 , et probablement , Sparus sy-j-iagris , L., Catesb. , II , xvii, i ; — M. buc- canella, Nob., dont Blocli a pris la figure dans Plumier, et l'a donne'e en l'alte'rant pour le Sparus erythrinus , pi, 2^4; — Bod. aia , Bl., 227, ou Acaraaia^ Margr,, 167 ; — Mes, chrysurus , CuV. et Val., II, xl , qui est aussi le Sparus chrysurus, Bl,, 262, ou yicara pitamha de Mavgr. , iS^'.^y Anthias rahirrubia , Bl., Schii , Parra, xxii , i ^ le Spare derni^ lune, Lace'p., IV. m, i; et le Colas de la Guadeloupe, Dubam,, sect. IV, pi. xii, 1 ; — M. cynodon , N. , ou AntJiias caballerote, Bl., Schu ,, Parra, xxv, i ; — Anth.jocu^làl , Sclin., Parr. , xxv, 25 — Sp. tetra- canthus , BL, 279, qui est aussi le Kiuanet gris , Lace'p., IV, iv, 3 ; et le Lutjanus acutirostris , Desmar. 5 — 31. sillao , Russel , 100 • — 31. lu- nulatusj Nob., Mungo-Park. , Trans. lin, , lîl, xxxv, 6 ; — ^"(/- erytro- pterus , Bl. , 249. — ^"{/- ^^^j'^nus ^ id., 24^ 5 — Sparus malabaricus^ 1-44 POISSONS Nous passons maintenant aux percoïdes à sept rayons branchiaux, et à dorsale unique, qui ont les dents en velours. Les Gremilles. ( Acerjna. Nob. ) Se distinguent par des fossettes aux os de la tête , et parce que leur préopevcule et leur opercule n'ont que de petites épines sans dentelures. Il y en a deux en Europe, dans les eaux douces. La Qremille commune ou Perche goujonnière, ( Perça cernua. L'.n.)Bl. 53. 2. Cuv, et Val. lll. pi. xli. Est un petit poisson d'un goût agréable, répandu dans toutes nos eaux douces j olivâtre tacheté de brun. Le Schrœtz. {Perça schrailzer. L. ) Bl. 332. Se trouve dans le Danube, est plus grand et a sur les côtés des lignes noirâtres interrompues (i). Les Savonniers. ( Rypticus. Nob. ) N'ont aussi que de petites épines aux pièces opercu- laires, et de plus leurs écailles comme celles des Gram- mistes, sont petites et cachées dans un épiderme épais. La dorsale unique est surtout ce qui les distingue des grammistes. Il y en a un en Amérique, d'un violet noir {AntJiîas sapo- naceiis, BI., Schn. ), Parra., xxiv, 2, à qui sa peau douce, et enduite d'une viscosité écumeuse a valu ce nom de sa- vonnier (2). Bl., Sclin. ; — 31. rangus , Nob. , Russel, 94.; — 31, rapilli , id. , 95 ; — Alphesies gembra , BL, Schn. , pi. 5i, 2 , et les autres espèces de'crites dans noire deuxième volume, *' (i) Aj. Percaacerina^ Guldenst., nov. comment., Petrop., XIX, 455. (2) Aj. /i y p tic us arenatiis, Cuv. et Yal., III, pi. xr-vi ACANTHOPTÉIIYGIEJN^S. l45 Les Cernïers. (Polyprion. Nob. ) Ont non-seulement des dentelures au préopercuie , et des épines à l'opercule, mais il y a sur ce dernier os une crête bifurquée et très âpre, et, en général, les os de leur tête ont beaucoup d'aspérités. La Méditerranée en possède une espèce qui devient énorme, et est nuagée de brun sur un fond plus dur ( Polyprion cernium , Yalcnc. ) , Mém. du Mus. , toin. Xi y p. 265 , et Cuv. et Yal., lli, pi. xlh (1). Les Cetstropkistes. ( Cen tropristis. Nob.) Ont- tous les caractères des serrants, excepté qu'ils manquent de canines , et que toutes leurs dents sont en velours. Ainsi leur préopercule est dentelé , et leur opercule épineux. Les Etats-Unis en ont un qui devient assez grand , et dont la caudale dans sa jeunesse est trilobée ; c'est Jeur Perche noire {Cenlropristis ni^rlcan'S j ^oh. ) Coryphœna nigrescens , Bl. Sciin., Cuv. et VaL , îiî^ pi. xliv. Il est d'un brun noirâtre (2). Les Grôwlers. (Gristes. Nob. ) Diffèrent des centropristes seulement parce que leur prëopercule a le bord entier et sans dentelures (3). ( i) lJ Amphiprion ausiralls , Bl-, Sclin,, pi. 47 » ou Americanus^ ib., p. 2o5 ; eL \ Amph. oxj-geneios , ib., on Perça prognathiis, Forst , ne nous paraissent pas pouvoir être distingues du cernier. (2) C'est aussi le Lutjan tnlol>é,L,3Lcép., Il, xvi , 3; et le Perça varia, Mitcliill., Trans de New-York, I. — Aj. Perça trifurca, L.; — la Scorpène de TJ'ai^iou, Quoy et Gaym., Freycin. , ZooL, Lvni, i ; et les autres espèces décrites dans notre troisième vol, de l'hist. des polss. (3) Le Labre salinoïde , Laccp., IV, v, 2 , ou Cychla variabilis ^ Le- sueur, Se. nat., pLil., Cuv. et Yal , IIÏ, pi. xlvj — Gr. macquariensisy ib., p. 58 TOME II. 10 l/^G POISSONS Ici se terminerait le genre Perça , tel qu'il a été défini par Artedi et par Linnaeus ; mais il reste beau- coup de poissons qui s'en rapprochent, quoique des caractères particuliers obligent d'en faire des genres séparés. Nous commencerons par les percoïdes à moins de sept rayons branchiaux. On peut aussi les sub- diviser selon le nombre de leurs dorsales et la na- ture de leurs dents. Dans celles à dorsale unique, il en est qui ont aussi des dents en crochets parmi les autres ; ce sont : Les Cirrhites. ( Cirrhites. Commers. ) Qui ont comme les mésoprions , le préopercule den- telé et l'opex'cule terminé en angle mousse , et se distin- guent parce que les rayons inférieurs de leur pectorale , plus gros et non branchus , dépassent un peu la mem- brane. Elles n'ont que six rayons aux branchies. Toutes vivent dans la mer des Indes (i). D'autres de ces percoïdes, à moins de sept rayons branchiaux, n'ont que des dents en velours, ou manquent du moins de dents en crochets. Les Chiroisèmes. ( Chironemus. Nob. ) Ont à la partie inférieure des pectorales les mêmes rayons simples que les cirrhites (2). (i) Le Cirrhiie tacheté , Lacép., V, 3, qui est aussi son Labre marbre, IIÏ , V, 3 , et p. 492 ; — le Cirrhiie pantherin , ou Spare pantherin , ib. , IV, 71, I, et p. 160 ; et Seb., III , xxvii , 12 ; — Cirrhites vittatus, Nob. , Renard, I, xviii, 102; — Cirrh. ciprinus , Cuv. et Val., Jll, xlvii. etc. (2) Ou n'en connaît qu'un de la Nouv.-Holl., Chironemus geor^ianus^ Cuv. et Val., III, p. 78. ACAKTHOPTÉRYGIENS. iZjj Les Pomotis. (Pomotis. Nob. ) Sont des poissons à corps comprimé, ovale et dont le ■caraclère consiste en un prolongement membraneux à l'angle de l'opercule. Ils vivent dans les eaux douces de l'Amérique (i). Les Ceivtrarchus. ( Centrarchus. Nob. ) Ont, avec les cai'actères des pomotis, de nombreuses épines à la nageoire anale , et, de plus, leur langue a un groupe de dentsen velours (2). Ils sont du même pays. Les Priacawthes. ( Priagakthus. Nob.) Ont le corps oblong, comprimé, entièrement cou- vert , ainsi que toute la tête et même les deux mâclioires, de petites écailles rudes; le préopercuîe dentelé, et sou angle saillant en forme d'épine, elle-même dentelée. On les trouve dans les mers des pays cliauds (3). ' Les Doules. (Dules. Nob. ) Ont, comme les centropristes , l'opercule terminé par des épines, le préopercule dentelé et des dents en ve- lours; mais leur membrane brancbiale n'a que six rayons (4). il y en a une espèce {D. mpestn's, Nob. ) dans !es eaux (t) Pomotis vidgaris , Nob. , ou Lahrus auritus , Lin. , appelé Perche d^eùtng aux États-Unis, Catesh,, II , vni , 2, Cuv. et Val. III, pi. 49. (2) Centrarchus ceneus , Nob., ou Cyclila œnea , Lesueur, Se. nat. pjiil.; — C. sparoïdes ou Labre sparoïde , Lacep., lîl, xxiv, 2 ; — Lahra iris,ha.c., IV, v, 3, qui est aussi son labre macropièrc , III, xxiv, i. (3) Anthlas macrophtabnus , Bl., 3 19, ou Calaliifa , Parra , xii, i ; — Anthias bnops , Bl. Schn. , 3o8 ^ ■ — Sclœna hatnruhr, Forsk. ; — Lahrus cruentatus , Lacép. , lïl, u, a , et les autres espèces cfc'crites dans notre troisième volume. (4) Dules auriga, Cuv, et Val. , îîï, li ; — D. tœniurus , ib.^Liii , et les autres espèces décrites dans ce troisième volume, 10* l/j8 POTSSO?5S douces de l'île de Bourbon , et de l'île de France , à peu prèsderapparencc d'unecarpe^ estimée pour sa saveur(i)<. Les Tiiérapons. Cuv. Ont un préopei'C'ale dentelé , un opercule terminé par une forte épine, une dorsale très écliancrée entre la partie épineuse et la molle; les dents du rang extérieur plusfortes que les autres, pointues. Dans quelques-uns^ les dents du voraer tombent de bonne heure. Ce sont des poissons des Indes, remarquables par une vessie na- tatoire divisée en deux par un étranglement (2). On ne peut guère en séparer les Datjnia , quoiqu'ils manquent de dents au palais; leur proûl est plus recti- ligne; leur dorsale moins écbancrée (3). Les Pelâtes. Nob. Ont les mêmes caractères aux opercules et à l'inté- rieur que les tiiérapons; mais leurs dents sont en ve- lours uniforme, et leur dorsale peu écliancrée (4). Les Hélotes. Nob. Très semblables encore, ont la dorsale fort échan- crée, et se distinguent particulièrement parce que leurs dents du rang antérieur sont trilobées (5). La plupart de ces poissons ont des lignes longitudi- nales noirâtres sur un fond argenté, (i) C'est le Centroporne'de roche ^ Lace'p., IV, 278. (2) HoîocenLrus servusy 151., 233, i, ou Sciœna jerbud, Forsk. ; — JJol. 4 linealus, Bl. , 238, 2; — Ther. puta , 'Noh., Russe! , pL , 126^ Ther. theraps , Nob. , Cuv.' et Val , III , liv, et les autres espèces décrites dans notre Iroisième vol. (3) Datnia Buclianani ^ ou Coius dalnia ^ Buchanan, pi. ix , f. 295 et Cuv. et Val., III , lv ; — Datnia cancellata ^ ib., p. i44' (4) Pelâtes quinque lineatus , Cuv. et Val., lîl, 56 (5) Helotes 6 lineatus , Cuv. et Val., ÎII, tvn, ou Esclai'e six li(;ncsy Quoy et GsyuT , Vova^je de Freyc, Zooi., lxs , i. ACA.NTHOPtÉRYGIENS. 1 4q Les pereoïdesà moins de six rayons branchiaux et à deux dorsales ne comprennent que deux genres. Les TxiicnODOJNS. Slcller. Dont le préoporcule a quelques épines assez fortes , et dont l'opercule finît en pointe plate; ils n'ont point d'écaillés; leur Louche est fendue presque verticalement. On n'en connaît qu'un , Le Trichodon de S te lier, {Tr.Stelleri. Nob.) Trachinus triclwdon. Pall. Mém. de Pétersb. lY. xv. 8. et Cuv. et Yal. III. Lvn. Du nord de l'Océan pacifique (t). Les Sillago. Cuv. A tête un peu alongée en pointe, la bouche petite, des dents en velours aux mâchoires et au-devant du vomer , un opercule finissant en une petite épine, six rayons branchiaux, deux dorsales contiguës, dont la première a ses épines grêles; la seconde est longue et peu élevée. Ce sont des poissons de Ja mer des Indes _, très estimés pour le bon goût et la légèreté de leur chair. L'espèce la plus remarquable, Le Pêche madame Aq Pondicliérv. ( S illas.o domina. N.) Est brunâtre, et se distingue par le premier rayon de sa dorsale alongé en un filet qui égale le corps. Sa tête est ccai lieuse et son œil fort petit-, 11 y en a une autre , Le Pêche bicoiiL {Sciœna malabanca.^l . Sclin . i g.) Soring, Kussel. 1 13. Long au plus d'un pied , de couleur fauve^ qui passe pour un des meilleurs poissons de l'Inde (2). (i) Ce poisson n'ayant point les ventrales jugulaires , ni une dorsale poste'rieure alongc'e , ni une forie ëpine à l'opercule , ni sept rayons aux hrancliies , ne peut être une vive, comme l'ont cru Palias et Tilesius. (2) Aj. JJ' ^therîna sihama, Forsk., ou platicepîialus sihamus ,Bl. Sclio. Rup})e], poiss., pli m, f. 1 ; — Sillcii^o niaculata, Quoy et Gaym. Freyc. ^ pi. m, f. 3. 1 bo POISSONS Nous passons maintenanl à des percoïdes qui ont plus Je sept rajons aux branchies. On en connaît trois genres qui ont aussi tous cette particularité, que leurs ventrales ont une épine et sept rayons nious ou davantage, tandis que dans les autres acanthoptéry- giens , les rayons mous n'y sont pas au nombre de plus de cinq. Les Holocentrums. Artedi(i). Sont de beaux poissons à écailles brillantes et den- telées , dont l'opercule est épineux et dentelé, et dont le préopercule non-seulement est dentelé , mais a à son angle une forte épine qui se dirige en arrière. On en trouve dans les parties chaudes des deux Océans (2). Les MyniPRisTîs. Cuv. Ont tout l'éclat, les formes, les écailles des Holo- Centrums; mais leur préopercule a un double rebord dentelé, et manque d épine à son angle. Ce genre est remarquable par une vessie natatoire divisée en deux , (i) JV. B. Nous réduisons ce genre aux espèces qui répondent à ia déiî- nilion qu'en avait donnée Artedi, Seb., IIÏ , ad lab., xxvii, i ^ et nous donnons comme lui à ce nom une terminaison neutre , pour qu on ne le confonde pas avec les Holocentrus deBlocli et de Laccpède, dans lesquels on a mêlé beaucoup d'autres espèces et surtout des serrans. (2) Holoccntrum longi/Jtnne , Nob., qui est P/io/. sogho , Bl., aBa ; et son Bodianus peniacunthus ^ ou le Jagnaraca de Ivlargr, ^ ^47 5 c^cst aussi le Sciœna rubra, Bl. ScLn., Catesb., II, 11, 2j elV^mphiprion matejiielo , Bl. Scha. , Parra , xiii , 25 — Hol. orientale, Nob., Seb., îlï, xxvii , 1 ; - — IJol. ruhrum ^ Bennet. , Pois s. de CeyI., pi. 'ivj — Hol. Ito , Nob., Ben., I, xxvii, i48, très mauv. fîg. ■; — Sciœna spinifera ^ Forsk: — Ilnl. hastaium , Cuv. et Val., III, lix ; — Hol. diadema , Lacé;)., HT, IX, 3, ou Perça pulchella.. Bennet., Journ. zool. anol.,IÎI, IX , 3 5 — IIol. sammara , ou Sciœna sammara , Forsk , ou Labre angu- leux, Lacép., m , XXII, I : — et les autres espèces décrites dans notre Iroisicme volume. ACANTHOPTÉRYGIEINS. l5t dont la partie antérieure est biJobée, et s'attaclie au crâne ])ar deux endroits où il n'est fermé que d'une mem- brane , et qui répondent aux sacs des oreilles. On en trouve aussi dans les parties chaudes des deux Océans (i). Les Béhyx. Cuv. DifTérent des myriprislis , parce qu'ils n'ont sur le dos qu'une nageoire peu étendue, où l'on ne voit que quelques petites épines presque cacbées dans son bord antérieur; leursventrales ont jusqu'à dixrayonsmous(2). On ne peut en éloigner Les Trachightes. (Trachichtys. Sliaw. ) Qui, avec îa même âpre té que les trois genres précé- dents, la même petite dorsale que les Béryx, ont une épine plateau bas du préopercule, et une à l'épaule, et dont l'abdomen et les côtés de la queue sont hé- rissés par de grosses écailles carénées (3) . Toutes les percoïdes dont nous avons parlé jus- qu'ici, ont leurs ventrales attachées sous les pec- torales ; mais il y en à aussi quelques genres qui les ont placées différemment. Les Percoïdes jugulaires-Ics ont sous la gorge, plus en avant que les pectorales. (i) Myriprislis jacohus , Cuv., Dcsraar., Dict. class. (î'Iiist. naL ^ —■-• Mfr. japonicus, Cuv. el Val. , III , lviii j — ^Tyr. botche , Nob., Russe] , loSj — Myr. parvidens^ Nob., id., 109; -^— le Lutjan hexagone y Lace'p., IV, 2185 son HolocenVre thunberg , ih., 36^ 5 sou Centropomc rouge, ib., 2785 le Sciœna murdjan, forsk., appartiennent aussi à ce genre. Voyez-en l'histoire clans le troisième vol. de notre Ichtyologie. (2) Bcryx decadactflus ^ Cuv. et Val., lit , 222 j — B lincatits ^ ib. ,. 226, el pi. Lxx. (3) Trachiclilhys auslralis ^ Sliaw., nal. mise, n" 5^8; et Gen. îGol. , IV, deuxième part., p. 260; 132 POISSONS .Les Vives. ( ïrachinus. Lin. ) Oui la tête comprimée , les yeux rapprocliés, la bouclie oLlique , la première dorsale très courte, la deuxième très longue , les pectorales très amples , et un fort ai- guillon à l'opercule. Elles se tiennent le plus souvent cachées dans le sable; on redoute beaucoup la piqûre des aiguillons de leur première dorsale ; leur chair est agréable. Nos mers en no urissent «plusieurs espèces. La plus commune sur nos côtes de l'Océan ( Trachinus dracOj LitJ.), Salv., yi, ou Tr. lineatus ,^\. Schu., pi. x, etPenn.^Biil.zGoI.^ Ul, xxix, (sousle nom de giande vive.) gris est roussâtre, avec clés taches noirâtres , des traits Lieus et des teintes jaunes, et a trente rayonsà la deuxième dorsale, et des stries obliques sur les flancs. Nous en avons une espèce plus petite , le Boideroc de la Manche {Trachinus viper a , iNob.); Otterpikc des Anglais, Pcnn., -28, Bl. , t)i (sous le nom de Vive commune) plus pâle, à flancs lisses, à vingt-quatre rayons à la deuxième dorsale. Elle est encore plus redoutée que la commune, parce qu'étant plus petite, on est pi u'S souvent exposé à en être piqué. La Méditerranée a de plus La grande Vive a taches noires. ( Tracli. araneus. Riss. ) Salviau. 71. copié par W'illughb. pi. S. 10. fig. 2. Plus haute , à vingt-huit rayons à la deuxième dorsale; six ou huit taches noires le long du flanc. Et La Vive a tête rayonnée. { Trach. radiatus. Nob. ) Cuv. et Val. ilL Lxxn. A vingt-cinq rayons à la deuxième dorsale; la tête gre- nue et âpre ; de grands anneaux noirs alternent avec des taches pleines sur les flancs. Nous ne connaissons pas de vives des mers éloi- gnées. ÀCAKTIIOPTÉRYGIEISS. l5.1 Les Pekgis. ( Pergis. Bl. Scîm. ) Représentent à quelques égards les Yives, dans les mers des pays cliauds : leur principale différence est d'avoir la tête déprimée , et des dents en crochels sur le devant de leurs mâcboireset du vomer; mais elles en manquent aux palatins. Leur première petite dorsale s'unit un peu plus à la longue qui la suit (i). Les Pinguipes. Nob. Ont des formes plus lourdes que les Percis, des dents fortes et coniques , des lèvres charnues et des dents aux palatins. Leurs ventrales sont épaisses. On n'en connaît qu'un du Brésil {Ping. Brasilianus , Cuv. et Val. ; llï; Lxxiv ). Les Pekgophis. Nob. Ont au contraire le corps très alongé ; une partie de leurs dents sont longues et très pointues. La pointe de leur mâclioire inférieure saille en avant. On n'en connaît qu'un, aussi du Brésil (Percoph. Bra^ silianus, INob. ; Perc. Fabre, Quoy et Gaym.^ Voyage de Freycin. , zool. y lui, i, 2). Un. des genres les'plus remarquables des percoïdes ju- gulaires est celui des UrAKOSGOPES. ( UUAWOSCOPUS. Lin. ) Ainsi nommé parce que sa tête, de forme presque fci—n ■ - ■ ' ■■ .- ■ - '■■ — • — — ■ "'■ I . - I . ■ . ■ (i) Percis maculata , Bl., Sciin., pi. 38 ; — P. Seml-fasciuta ^ Cuv. et Val., IIÏ , Lxxiii ; — P. cj'liitilrica , ou Sciœna cjUndrica , BL, 299, i , qui est aussi le Bodianus scbœ , Bl. Schn. , Seb. , lîl , xxvn, 16; — P. canccllata , Nob., ou Labre téLr acanthe ^ Lace'p,, III, p. 47^ \ et II , pi. xiiî , f . 3 , qui est aussi sou Bodlun tetracautJie , IV, 3o2 • — P. oceL- laia , Ilenard , I , vi , 4^ ; — -^- colias , n., ou Enchelyopus collas-^ El. , Schn., p. 54 '•) et les aulves cs;^èccs decrilcs dans noire lioisicmc vol. i54^ poissoî^s cubique, porte les yeux à sa face supérieure. Je ma- nière qu'ils regardent le ciel : leur bouche est fendue verticalement ; leur préopercule crénelé vers le bas , et ils ont une forte épine à chaque épaule; leurs ouïes n'ont que six rayons. Au dedans de leur bouclie, de- vant leur langue^ est un lambeau long et étroit , qu'ils peuvent faire sortir à volonté, et qui , dit-on, lors- qu'ils se tiennent cachés dans la vase , leur sert à attirer les petits poissons. Une particularité notable de leur analomie , est l'extrême grandeur de leur vésicule du ilel déjà bien connue des anciens (i). Dans les uns, la première dorsale y petite et épineuse , est séparée de la deuxième, qui est molle et longue. JJ Uranoscope de la Méditerranée. ( Uranoscopus. scaher Lin. ) Bi. i-jS. Est gris-brun , avec des séries irrcgulières de taches blanchâtres. C'est un des poissons les plus laids^ cepen- dant on le mange. H y en a de très semblables dans la mer des Indes, et au Brésil {i). D'autres n'ont qu'une dorsale, où la partie épineuse se joint à la molle. Ils sont tous étrangers {?>). Une troisième division des percoïcles a les ven- trales attachées plus en arrière qae les pectorales ^r ce sont les Percoïdes abdominales. Leur premier genre, celui Des Polynèmes. ( roLY]>îEMUs. Lin. ) Ainsi nommés, parce que plusieurs des rayons infé- (i) Arist., lùst. Au., lib., II, c. ]5. (2) Aj. Uranosc. ajCinis , Ur. marnioralus , Jjr. guttatus, Ur. fillharhis XJr. Y grœcum j espèces nouvelles de'criLes dans aïoLre troisième vol. (3) Uranoscopus lebeck, Bl. Schn., p, 47; Ur. monopteryglus, ib., 49? Ur. lœvis , ib. , pi. vni ; Uran. inevmis ., Cnv, cl Yal. , III , lxxi , Ur cirrhosus\ deux espèces nouv. ACAIN'THOPTÉUYGIENS. 1 55 rieurs de leurs pectorales, sonl libres, et forment autant de filaments (i) , n'ont pas les ventrales très en arrière, et leur bassin est même encore suspendu aux os de t'épaule. Ils tiennent aux percoïdes parles dents en velours ou en cardes qui garnissent leurs mâclioires, leui' vomer et leurs palatins ; mais ils ont le museau bombé, et les nageoires verticales écailleuses comme beaucoup de sciénoïdes; leurs deux dorsales sont écar- tées; leur préopercule dentelé , leur boucbe très fen- due ; il y en a dans ^toutes les mers des pays chauds. Le PgI. à longs Jilets. ( Pol. paradi'seus, et Pol. quinqua- rius. Lin.) Seb. Ili. xxvn. 2. Edw. 20B. llussel. i85. Nommé aussi poissoh mangue , à cause de sa belle cou- leur jaune, a de ciiaque côté sept (ilets, dont les premiers du double plus longs que le corps. C'ette espèce manque de vessie natatoire, tandis que les autres en ont une. C'est le plus délicieux des poissoris que l'on mange au Ben- gaie. Les autres polynèmes ont les filets plus courts que !e corps, et le nombre de ces filets est un des caractères dé leurs espèces. Il y en a de grandes, et toutes passent pour de bons mangers (3). Dans les genres qui suivent, les ventrales sont toiit-à-iait en arrière, et le bassin ne tient plus aux os de Fëpaule. Le premier de ces genres avait même îong-tçmps ( i ) De V iiy-ex, {Jllum ). . (2) Polyn. plel/eius , ou Emoï , îîroiiss. ,' Bl. , 4^^ : — Pol. uronemus , Nob. , Russel , i84; — Potjn. tetrailactylus , Sliaw,., Russcl, i83; — • Pol. sextarius , El. Sclia. , p!. ivj — Pol. enneadactylus , Vahl. • — ■ Pol. decadaclyliis y BL, /^Oi 7 — Polyneinus americanus ^ Nob, , qr.i est le polyn, nomme' mal à ^^o^^o^ paradisœus par BI.,])1. 4t>2,et cîonl M. de Lace'p, a fait, mal à propos aussi, un genre.parlicuîier, son Polydacl)le plumier, V, xiv, 3. 1 oG t»oissoNs été confondu dans celui des biocbels, c'est îe genre des Sphyrèjnes. (Sphyr^t^a. BÎ. ScLn. (i) Grands poissons de forme alongée , à deux dorsales écartées, à tête oLlongue , à laquelle la màclioire in- férieure forme une pointe en avant de la supérieure, et dont une partie des dents sont grandes, pointues et tranchantes. Leur préopercule n'a point de dentelures, ni leur opercule d'épines. Il y a sept rayons à leurs ouïes, et de nombreuses appendices à leur pylore. Nous en avons une espèce dans la Méditerranée. Le Spet (i). ( Esox spJi/rœna, Lin. Sphyène spel, Lacep. ) Bi. 389. Qui atteint plus de trois pieds de longueur, et est bronzé sur Je dos, et argenté sous ie ventre. Les jeunes ont des taches brunes. L'Amérique en a une très voisine {Sph. piciida y Bl. Schn.) • Parr., xxxv, 5 , 2 ; Lac, V, ix , 3. Et une autre qui devient beaucoup plus grande, ctque l'on redoute presque à l'égal du requin [Sph. barracuda , Nob.^ Catesb. , II, pi. i , f. i ). Les Paualepis. Cuv. Sont de petits poissons assez semblables aux Spbyrènes, mais dont la deuxième dorsale est si petite et si frêle , qu'on l'a crue adipeuse (3). Les SIulles. (Mullus. Lin. ) Tiennent d'assez près aux percoïdes , par plusieurs détails de leur extérieur^ et de leur anatomie, et pour- ri) X'^ufOiiva dard , trait. (2) Espeto : broclie en Espagnol, (3) Il y eu a dans la Médilerannee, deux ou trois petites espèces dé- couvertes par M. Risso. Voy. sa deuxième édition, fig. i5 et iQ. ACA]STHOPTÉilYCfE!!^S. 107 raient néanmoins former à eux seuls une famille à part y tant ils offrent de }3ai'ticularités remarquables. Leurs deux dorsales sont très séparées ; tout leur corps et leurs opercules sont couverts d'écaillés larges et qui tombent facilement; leur préopercule n'a point de dentelures; leur bouche est peu ouverte, faiblement armée de dents , et ils se distinguent surtout par deux longs barbillons qui leur pendent sous la symphyse de la mâchoire inférieure. Ils se divisent en deux sous-genres. Les MuLLES proprement dits, vulgairement Rougets-harhetSf N'ont que trois rayons aux branchies , et manquent d'é- pine à l'opercule et de dents à la mâchoire supérieure, mais leur vomer a deux larges plaques de petites dents en pavé. Ils n'ont point de vessie natatoire. Toutes les espèces sont européennes. . Le Rouget. {Mullus barbaliis, Lin.)BI. 348. 2. A profil presque vertical , d'un beau rouge vif, estcélè- bre par son bon goût et par le plaisir que les Romains prenaient à contempler les changements de couleur qu'il éprouvait en mourant (i). ïl est plus connu dans la Médi- terranée. Le Surmulet. [BIullus surmuletus.\Àn.)V>\. 57. Plus grand , à profil moins vertical , rayé en longueur de jaune ; plus commun dans l'Océan. Les UpENEus.'Nob. Ontdes dents aux deux mâchoires eten manquent souvent au palais; leur opercule a une petite épine; il y a quatre rayons à leurs branchies, et ils possèdent une vessie nata- toire. Toutes leurs espèces sont des mers des pays chauds. (2.) ■ 4 I I I ^ ■ ■ -Mil. Il ■ ■ ■ ■ ■■■ . , (i) Senec, qucst. nat., lîl , c. 18. (2) Mullus vlitatus , Gm., Laccp. III, xiv, i; Russel , II, i58; — Bl. Russelii^ N., Russel, II, 157; — M. hifascialwi ^ Laccp. , III ^ XIV, 2 ; — M. trlfasciatus ^ id., III, xv, 1 , ou M. mullibanch , Quoy el Gaym. Voyage de Freyc, pi. 09, f- i 't tt plusieurs autres espèces dé- crites dans le trolslciuc voî, de notre histoire des poissons. i38 poissoî^s La deuxième famille clesAcANXopTÉRYGiKNS, celle Des joues CUIRASSÉES. Conlient une nombreuse suite de poissons aux- quels l'aspect singulier de leur tète , diversement hérissée et cuirassée , donne une physionomie propre qui les a toujours fait classer dans des genres spé- ciaux, bien qu'ils aieut de grands rapports avec les perches. Leur caractère, commun est d'avoir les sous-orbitaires plus ou moins étendus sur la joue, et s'articulant en arrière avec le préopercu]e. L'u- ranoscope seul, dans la famille précédente^ a quel- que chose d'approchant ; mais son sous- orbitaire, bien que très large, s'attache en arrière aux os de la tempe , et non pas au préopercuie. Linnaeus en faisait trois genres : les Trigles , les Coites y les Scorpènesj mais on a dû les subdiviser , et il faut y joindre une partie de ses Gastérostes, Les Trigles. ( Tiîigla. Lin. (i) Vulgairement Grondins ou Rougets- Grondins . Sont ceux où ce caractère est le plus marqué ; leur énorme sous-orhitaiie couvre enlièremeuL la joue, et s'articule même par suture immobile avec le préoper- cule, qui ne peut se mouvoir qu'avec lui. Les côlés de la tête, à peu près verticaux, lui donnent une forme ap- prochant du cube ou. du parallélipipède et ses os sont tous durs et grenus. Le dos porte deux nageoires dis- tinctes , et il y a sous la pectorale des rayons libres au (i) Tç{>>>î; clalt le nom grec du mulle; Artedi avait, réuni ces deux genres , Cl depuis qu^on les a sépares on a laisse ce nom aux grondins. ACANTHOPTÉUYGTETNS. 1 Sq nombre de trois. lis ont environ douze cœnums et une vessie aérienne large et bilobée. Plusieurs espèces font entendre quand on les prend des sons qui leur ont valu leur nom vulgaire de Grondins. Les Trigles proprement dits. (Trigla. Cuv. ) Ont des dents en velours aux mâchoires et au-devant du vomer ; leurs pectorales, quoique grandes, ne le so/)t point assez pour les élever au-dessus de l'eau. Nous en avons de nombreuses espèces dans nos mers. Le Rouget commun. ( Trigla pini. Bl. 355. Trigl. cuculus^ Un, ?) A le long de chaque côté du corps, de nombreuses li- gnes verticales et parallèles , qui coupent la ligne latérale, et sont formées par des replis de la peau , dans chacun desquels est une lame cartilagineuse. Son museau est oblique; c'est un poisson de bon goût, d'une belle cou- leur rouge. Le Roiar^et camard. [Tr. lineata. Lin. et Tr, adriatica Gm.) Bl. 35. Rond. '2q5. Martens. Voyage à Venise, li. pi. n, A le museau bien plus vertical et les pectorales plus longues ; et les lignes de ses flancs entourent le corps entier comme des anneaux. Il s'apporte sur nos marchés avec le précédent (i) Le Perlon. {Tr. hirundo. L.) Bl. Go (2). Sans sillons ni épines sur les côtés ; le dos- brunâtre , quelquefois rougeâtre; les pectorales du quart de la lon- gueur, noires, bordées de bleu du côté interne. C'est la plus grande espèce de nos côtes; il y en a de deux pieds et plus. On en fuit des salaisons. On en trouve aux Indes des espèces voisines (3). La Lyre. ( Tr. lyra. L.) Bl. 35o. llond. 298. A nuiseau divise en deux lobes dentelés ; une forte épine (i) Le peuple le croit mal à propos la femelle du rouget commun. (2) C'est le Tr, cuculus de Brûnnicîi, (3) Elles «ont nouvelles j nous les de'crivons dans le quatrième vol. de noire ichtyologie. l6o POISSONS à Topercuîc, au sur-scapiiîaiie et surtout à l'humerai j des épines le long des dorsales, la ligne latérale lisse, les pec - torales du tiers de la longueur j beau poisson» d'un rouge vif en dessus, blanc d'argent en dessous. Le Gronau, Gurnard^ on Grondin proprementdit. (2>. gur- nardus. Lin. ) Bl. 5(i. Une épine pointue à Topercule et à l'épaule; des écailles •un peu carénées à la ligne latérale. Il est d'ordinaire gris- bvun dessus , taclieté de blanc , et blanc dessous ; mais il y en a aussi de rougeâtres et de rouges. C'est l'espèce la plus abondante dans nos marchés. 11 y en a une espace voisine , Le Grondin rouge. { Tr. cuculiis. Bl. Sg.) (i). Constamment rouge, avec une tache noire à îa première dorsale. La Morriide. {Tr. lucerna. Brùnn. ) Rondel. 287 (2). A la ligne latérale garnie d'écaillcs plus hautes que larges , et la deuxième épine dorsale prolongée en filets La Cavillone. ( Tr. aspera. Viviani. ) Rondel. 296. A museau court, à écailles âpres, à tête veloutée; des crêtes aiguës le long des dorsales ; la tempe échancrée. Ces deux dernières espèces sont petites et propres à la Méditerranée (3). M. deLacépèdeaséparé trois genres de celui des trigles: Les Priowotes. Poissons d'Amérique semblables à notre pcrlon , à pec- torales cependant plus longues, etqui peuvent même les (i) C'est ici le Tr. hiriindo de Brùnnich j mais ce n'est ni le cuculus ni Ylurundo de Lin. (2) Ce n'est pas le Tr. lucerna de Lin. , mais son Tr. ohscura , décrit Mus. Ad. Fi éd., deuxième part., et oublié ensuite. Le Tr. lucerna L. est une espèce factice. (3) Aj. les espèces voisines de la ca^illone : Tr. jtapillo, Nob. 5 — Tr. phalœna; — JV. spJiiiix ^ décrites dans notre quatrième volume. ACAINTIIOPTÉRYGIENS. l6l soutenir dans l'air; mais dont le caractère précis con- siste à avoir une bande de dents en velours sur chaque palatin (i). Les Malarmat. (Peristedion. Lacép. ) Ont été séparés des trigles avec encore plus de raison. Tout leur corps est cuirassé de grandes écailles hexa- gones, qui y forment des arrêtes longitudinales; le mu- seau est divisé en deux pointes , et porte en-dessous des barbillons Lrancliu s; enfin leur bouche n'a aucune dent. On n'en connaît bien qu'une espèce de la Méditerranée {Trigla cataphracta , L. ) ? Rondel. 299, rouge , longue d'un pied (2). Le mieux motivé de ces démembrements est celui Des Dagtyloptères Lacép. Si célèbres sous le nom de poissons volants; les rayons d^au-dessousde leurs pectorales sont beaucoup plus nom- breux et plus longs, et au lieu d'être libres comme dans tous les précédents, ils sont unis par une membrane en une nageoire surnuméraire plus longue que le poisson , et qui le soutient en lair assez long- temps. Aussi les voit-on voler au-dessus des eaux pour échapper aux bonites et aux autres poissons' voraces , mais ils y re- tombent au bout de quelques secondes. Leur museau très court à Tair d'être fendu en bec de lièvre; leur bouche est située en dessous; il n'y a à leurs mâchoires que des dents arroadies en petits pavés; leur casque est aplati , rectangulaire , grenu ; leur préo- (i) Tr. punctata , BL, 352 et 354; — Tr. strigata, Nob , ei^olans ^ Lin. , ou lineota Mitcliill., Tians. de New-Y. , I, pi. iv, f. 4 ; — ^^- c«- rolina , I/ui., ou palmipes , Mitcli., î. cit. j — Tr. tribulus , Nob. (2) La fig. de Bioch , 349, ^^^ fautive et multiplie trop les rayons de la seconde dorsale. Il y en a aux Indes plusieurs autres espèces. TOME II. 11 lG2 POISSONS percule se termine en une longue et forte éphie qui est une arme puissante. Toutes leurs écailles sont carénées. L'espèce de la Méditerranée {Trigla volitans y Lin. ), Bl. 35ï , est longue d'un pied, brune en dessus, rougeâtre en dessous, et a les nageoires noires diversement tachetées de bleu. Il y en a une espèce voisine dans la mer des Indes [Dactyl. orientalis y Nob.), Russel. , iGi. Les Céphalacanthes. Lacép. Ont presque la même forme et particulièrement la même tête que les dactyloptères, dont ils diiférent par Fabsence totale des nageoires surnuméraires ou des ailes. On n'en connaît qu'un très petit de la Guiane (i) j {Gasterosteus spinarella , Lin.) Mus. Ad. Fred., pi. xxkh, fig. 5. Les Chabots (CoxTusLin.) Ont la tête large déprimée, cuirassée et diversement armée d'épines ou de tubercules; deux nageoires dor- sales; des dents au-devant du vomer, mais non aux pa- latins , six rayons aux Lrancliies, et trois ou quatre seu- lement aux ventrales. Les rayons inférieurs de leur pectorale, comme dans les vives ne sont point bran- clius; leurs appendices cécaîes sont peu nombreuses, et ils manquent de vessie natatoire. Les espèces d'eau douce ont la tête presque lisse , et seu- lement une épine au préopercule. Leur première dorsale est très basse. La plus connue est Le Chabot de rivière. {Cottus gobio. Lin.) Bl. 3g. i. 2. Petit poisson de quatre ou cinq pouces, noirâtre. Les espèces marines sont plus épineuses; quand on les irrite, elles renflent encore leur tête. (1) Et non pas des Indes , cumme on l'a toujours dit. ACANTilOPTÉUYGIEINS. 1 65 Nos côtes en ont deux nommées Chahoisseaux , Scor- pions de mer j etc. L'uiiC ( Cotlus scorpiiis j L. ) , BI.^ 4^ ? ^ trois épines au piéopercule; l'autre^ C. Z?i/Z>a//5, EupIirascn.^Nouv. Mém. fS Des MENIDES. Qui diffèrent des famiiîes précédentes, parce que leur mâclioire supérieure est fort protractile et ré- tractile , à cause de la longueur des pédicules des intermaxillaires, qui se retirent entre les orbites. Leur corps est écailleux comme celui des spares, dans le genre desquels on les avait laissés jusqu'à présent. Les Mendoles. (IVLena. N. ) Se distingueraient déjà de tous les vrais spares, parce qu'elles ont les dents en velours ras sur une bande étroite et longitudinale du voiner. Leurs mâclioires neii ont aussi que de très fines et sur une bande fort étroite. La forme de leur corps est oblongue, comprimée , un peu semblable à celle d'un hareng. Il y a une écaille aloniïée au-dessus de chacune de leurs ventrales et une entre elles. Nous en possédons quelques espèces dans la Méditer- ranée. La Mendolc vulgaire. {Sparus mc&na. Lin.) Bl. '270. Plombée sur le dos ^ argentée au ventre, une tache noire sur le flanc, vis-à-vis la dernière épine de la dorsale. La /i/^c/e. {IM.jusculum. N. ) Ne diffère de la vuîj^aire que par un corps plus étroit , un museau plus court , une dorsale plus haute. ACAWTHOPTÉRYGIEIfS. 187 La M . à^Osheck. ( Spams radiatus. Osbeck. ) S parus tricuspidatus. Spinola. A.nn. Mus, X. pi. xviii. D'un bleu d'acier foncé , des raies bleues obliques sur la joue; des taches bleues sur les ventrales, la dorsale en- core plus haute. Les PiCARELS. (Smaris. N. ) Ne difîerent absolument des meiidoles que parce qu'ils n'ont aucunes deots au vomer; leur corps est gé- néralement un peu moins élevé. Il y en a aussi quelques-uns dans la Méditerranée. Le Picard coniTiuin. {Spams smaris. Lin. ) Laroche. Ann. Mus. XilL pi. XXV. f. 17. Gris-plombé en dessus, arj^enté en dessous, une tache noire sur le flanc. Le Picard inarLin-péclieiir. {Smaris alcedo. Ptiss.) Est nommé ainsi à cause de la belle couleur bleue dont son corps est varié. Le Picarel cagarel. { Smaris cagarella, N. ) Aie corps aussi haut que la mendole, donl il ne diffère que par sou palais^^sans aucune dent. Les C^sio. Lacép. Ne s'éloignent des picarels qne par une dorsale un peu plus élevée de l'avanl, et entourée à sa base de fines écailles. Ce sont des poissons de la mer des Indes, à peu près d'une forme de fuseau (1). (i) Cœsio asuror, Lacép., lîî , 86, oa fackiim , Valent., 182, ou Canthère douteux, Dict. ciass. d'hist. natur., quatrième liv. ; — C. smaris, N , ou F^acku/n mare, Ecnarcl , T, pi. 32 , f. 1747 — Bodlanus argenteus, Bl., 23i, ou Picarel radiard, Qaoy et Gajm.,Zooh de Frejc, pi. 44>^* ^5 — Sparus cuning^Bl., 263, ou CycJda cuning, Bl. Schn., p. 336. JN". B. M. de Lace'pède fait aussi un Cœsio du Scomôer ernuda dcForslcaî, ou Centrogaslcr equula de Gmelin , f[«i est uolre Eçmda cahalla. i88 POISSONS Les Gerrgs. INob. Yal^ai renient Mocharra cliez les Espagnols d'Amérique. Ont aussi la bouclie protractile; mais en se pro- jetant en avant, elle s'abaisse; leur corps est élevé, et surtout la partie antérieure de leur dorsale , dont la partie postérieure a le long de sa base une gaine écail- leuse. Il n'y a de dents qu'à leurs mâclioires, et elles sont petites et en velours. Le premier intei'-épineux de leur anale est creusé en tuyau , comme dans certains pagres. Il y en a dans les parties chaudes des deux Océans. Ce sont de très bons poissons (i). On dit qu'il en vient quelquefois une espèce ( G. rliom- beuSjNohf^Bars de roche de la Jamaïque, Sloane., II, pi. 253, f . I ) , jusque sur les côtes de Cornouailles , à la suite des pièces de bois chargées d'anatifes que les courants entraînent {i). La sixième famille des Acanthoptérygiens, ou celle Des SQUAMMIPENNES, Est ainsi nommée de ce que la.-partie molle, et souvent la partie épineuse de leurs nageoires dor- sales et anales, sont recouvertesd'écailles qui les en- croûtent, pour ainsi dire , et les rendent difficiles à distinguer Je la masse du corps. C'est le carac- (i) Lahrus oyena , Forsk, Ruppel, voy. poiss., pi. III. x, 2 , ou Spare breton , Lacép., IV, i34, ou Labre long museau , id. , TII^xix, i , et p. 467 ; — Gerres aprion , N., Catesb., II, xi, 2 ; — G. rhoinbeus , N., ou Stone bass., Sloane , Jam, , II , pi. 253 , f . i ; — G. poieti, N., Rcn., pi. II , f. 9, Valent., no 354^ — G. lineatus,'^., ou Smarls lineatus^'Hurab. , Obs. , Zool. ,pl. XLVi, f. 2; — Gerres argyreus, N. , ou Sciœna argyrea, Forstcr, ou Cychla «rgrrea, Bl., Scbn. : — G . fllamentosus , N., ou l^^or- davi'ahah , Russel , f. 68. (2; Coucli, Trans, lia., XIV, pretuière part , [>. 81- ACANTHOPTÉRYGIENS. 189 tère le plus apparent de ces poissons, dont le corps est en général très comprimé, et qui ont des in- testins assez longs et des cœcums nombreux. Linnœus les comprenait dans son genre des CHiETODONS. Ainsi nommés de leurs dents semblables à des crins, par leur finesse et leur longueur, rassemblées sur plu- sieurs rangs serrés, comme les poils d'une brosse. Leur boucbe est petite , leurs nageoires dorsales et anales sont tellement garnies d'écaillés semblables à celles du dos , que l'on a peine à distinguer l'endroit où elles com- mencent. Ces poissons, très nombreux dans les mers des pays cbauds, sont peints des plus belles couleurs, ce qui en a fait recueillir beaucoup dans les cabinets, et représenter un grand nombre. Leurs intestins sont longs et amples^ et leurs cœcums grêles, longs et nom- breux; ils ont une grande et forte vessie aérienne , et fréquentent généi'alement les rivages rocailleux; leur chair est bonne à manger. Les Ch^etodons proprement dits. Ont le corps pins ou moins elliptique , les rayons épineux et les mous se continuant en une courbe à peu près uni- forme; leur museau est plus ou moins avancé, et quelque- fois leur préopercule a une fine dejitelure. Us se ressemblent même à quelques égards, parla distri- bution de leurs couleurs, et la plupart ont, par exemple, une bande verticale noire dans laquelle est Fœil. Dans les uns, plusieurs autres bandes verticales sont pa- rallèlesà celle-là (i). Dans d'autres, elles sont obliques ou longitudinales (2). (i) Chœt. ctriatus , L. , Bl. , 2o5 , f . i j — Ch. octofasciatus ^ Gm . El., 2i5 , I ; — h. collare , El., 216. (2) Chœt. Meyeri, Bl. ScIîd., nomme mal à propos Holacanthe jaune et noir par Lacép., IV, xni , 2, 3 QO POISSONS Il y en a aussi qui ont les flancs semés de taches brunes (j ). Plusieurs ont seulement des lignes de refletsdans diverses directions; ei tantôt seulement la bande oculaire (2) ; tantôt aussi quelques rubans sur les nageoixes verticales (3). 11 y en a dans lesquels un ou deux ocelles contribuent à varier le dessin (4). Quelques-uns de ces cnastodons proprement dits se dis- tinguent des autres par un filet qui résulte .du prolonge- ment d'un ou de plusieurs des rayons mous de leur dor- sale (5). En fin ^ il y en a qui se font remarquer par le très petit nombre des épines de leur dorsale (6). Les Chelmons. ÎSob. Sont séparés des chastodons, h cause de la forme extraor- dinaire de leur museau , qui est long et grêle, ouvert seu- lement au bout et formé par rintermaiLiliaire et par la mâchoire inférieure prolongés outre mesure. Leurs dents sont en fin velours plutôt qu'en soie. Une espèce ( Chœt. rostratus , Lin. ) , BL, 101, a l'insîinct de lancer des gouttes d'eau aux insectes qu'elle aperçoit sur le rivage, et de les faire tomber dans l'eau (i) Chœt. niilians , N. , Zool. du Voyage de Freycinet , pi. 62 , f. 5. (2) Chœt. Klei?2n,J\]., 218, 2 ; — Ch. Sebcc , N. , Seb., îîî, xxvi, 36. (3)C/ice«. -vittalusy Bi., Scha,, Seb., III , x?;ix, 18; — Ch. vagabundusy Bl., 204 ; — Ch. decussatus , N„ Tvussel , 83,; et Klein., Miss., IV, ix, 2, — Ch. blfascialis ., N. , Voyage de Freyc, pi. 62 , f- 5; — Ch. strigan- gui us , Gm. ; — Ch. baronessa ., N., lleuard, I , xlih , 218 ; — Ch.fron- talis, N.,.oa Pomacentre croissant, Lace'p. ; — Ch. Jasciatus ^ Forsk., ou Ch, flavus, Bi., Schn., n» 3^. (4) Ch. nesogaUieus , N., Ren., I, v, 37 ; et Will., app., V, 4; — Ch. capistratus,!^., Seb., III, xxv, 16, Mus. Ad. Frcd., xxxui, 4; Klein., Mise., ÏA'^, XI, 5; — Ch. bimacalatus ^ BL, 219, i ; — Ch. plebeius, Gm. j — Ch. unimaculatus , BL, 20ï, 1 5 — Ch. sebanus ^ N.,Seb., III, xxv, 11; — Ch. ocellatus y BL, 211, 2. (5) Chœt. setifer,^l., ^'i6, i; — Ch. aur!ga,'Fovsh. ; — Ch. prlnclpalisy N., Eenard, 2* part., lvî , 289, Valent., n» l^o'-j. (G) Ces espèces sont ncuvelies , ainsi que beaucoup d'autres qui appar- tiennent aux subdivisions pre'cédentes , et que nous de'crirons dans notre Ichtyologie. ACAISTnOPîÉBlGîElNS. ]gi pour s'en nourrir. C'est un amusement des Cliinois de Java (i). Les IIeniochus ou Cochers. Diffèrent des chaetodons projjrenient dits, parce que leurs ])rcmiers aiguillons du dos croissent rapidement , et surtout ie troisième ou le quatrième^ qui se prolonge en un filet quelquefois double de la longueur du corps, et semblable à ui:e espèce de fouet (2). Les Éphippus ou Cavaliers, Se distinguent par une dorsale profondément cchancvéc entre sa partie épineuse et sa partie molle, et dont la partie épineuse sans écailles, peut se replier dans un sillon formé par les écailles du dos. Une de leurs subdivisions a trois épines à l'anale et des pectorales ovales. Il y en a en Amérique une espèce {Eph. ^igas , N. ) remarquable par le très gros renflement en forme de massue du premier interépineux de son anale et de sa dorsale , et par un renflement analogiie de la crête de son cîârie (3). Une autre subdivision, qui est delà merdesîndes, avec les trois épines à l'anale, a des pectorales longues et poin- tues (4). Une troisième subdivision , aussi de la mer des Indes, a quatre épines à l'anale , et des écailles très petites. Une de ses espèces ( Ghœtodon argus ^ L. ), Bl., 204 , 1 , (i);Sclilosser5Trans. pliil., 1764, p- Sg. — Aj. Ch. longirostris, Brous- son. , Dce. iclityol, (2) Ciioelodon macrolepidot^us ^ L., Bl., 200, i. Le Chœt. acuminatus^ L., Mus. ad Fred., xxxiii, f. 2 , n'en paraît qu'une variété individuelle. — Chœt. corntitus , L., Bl., 200, 2 , dont Chœt. canescens ,1^., Seb., Jlî, xxy, 7, n'est qu'un jeune individu décoléré. (3) Aj. ChœLodon fabèr, Brousson., Bl.,212, 2, Aonlle Chœtod plumieri ^ là . ^ 211, i, pourrait n'être qu'une variété 5 — Chœt. orlis, B]., 202 , 2. (4) Cliœt. punctalusyl-i., ou Laite ^ Russel, 79; — Chœt. longimanus, Bl. Sclm., Russel, 805 — £ph, terla , N., Russel, 81. 192 POISSOJNS passe pour dévorer de préférence les excréments hu- mains (1). Une espèce de cette subdivision a été trouvée fossile au mont Bolca (2). LcsTaurichtes, sont des ephippus des Indes , qui ont sur chaque œil une corne arquée et pointue (3). Les Holacanthes. Lacép. Ont pour caractère un grand aiguillon à l'angle du pré- opercule, et la plupart ont aussi les bords de cet os dentelés. Ce sont des poissons remarquables par la beauté et la distri- bution régulière de leurs couleurs , et excellents pour le goùt.Les deux Océans en possèdent de nombreuses espèces(4)» iJ Leur forme est ovale ou oblongue. On peut encore en distinguer Les Pomacanthes. Qui ont la forme plus élevée, parce que le bord de leur dorsale monte plus rapidement (5). On n'en connaît que d'Amérique. (i) Aj. Chœi. tetracanthus , Tiacép.., III, xxv, 2* (oi) Ittiolitologla veronese,Y>\, V, f, 2. On l'y donne comme V Argus ^. mais c'est une espèce différente. ^3) Le Poisson bufle des Malais, Taurichihys varias, N. , très bien rendu, Kenard , I, xxx , 164, Valent., n° 71; — T. vlridis ^ Ren., II, X, 49? Valent., n° 161. (4) Espèces d'Ame'rique , Chœtocîon ciliaris , L., BL, 2 i4 j ou Isabe- lita , Parra, VII, i, ou Chœt. couronné, Desmar., De'c. iclityol. ; — Chœt. tricolor , Bi. 4^5 ; Duham. , sect. IV , pi. xiii , 5. — Espèces des Indes, Chœt. bicolor , Bl., 206, 1 ; — Ch. mesoleucos , Bl. , ou meso- melas, Gra. , BL, 216, 2; — Holac. amiralls , N.. Renard, I, xv?, g2; — Chœt. annularis, Bl. , 2i5, 2; — Chœt. ùnperator , Bl. , 19^ ; — Ch. fasclatus , Bl., iqS; — Chœt. nicobareensis y Bl. Schn. , 5o , ou Geometricus , Lace'p, IV, xiii , i 5 — HoL /az/zarA. , Lace'p. , IV, 53i , Ileoard,I, xxvi, i44> i45 j et plusieurs espèces nouvelles. (5) Chœt. aureus , Bl., iqS , I , ou Chirluita jaune , Parra , VI , 2 j — Chœt. paru, BL, 197, ou Chirwita noir , Parr., VI, 1 ; — Ch. 5-cincfus, N., Guapen'a, Marge, 178 j — Ch. arcualus , L., Bl., 2o\, 2. ACANTHOPTÉUYGIEIVS. IQÔ Les Platax. Ont en avant de leurs dents en brosse ^ un premier lang de dents tranchantes, divisées chacune en trois pointes; leur corps, très comprimé, semble se continuer avec des na- geoires verticales, épaisses, et très élevées, écailleuses comme lui. et où un petit nombred'épines se cachent dans le bord antérieur j en sorte que le poisson entier est beaucoup plus élevé qu'il n'est long. Les ventrales sont aussi fort lon- gues. Ce sous-genre est de la mer des Indes (i). Une espèce ( Ch, artliriticiis , Bell. , Trans. pliil. , 1793 , pl.Vi), de forme plus orbiculaire , est remarquable par les nœuds ou renflements de quelques-uns de ses inter- épineux, et de ses apophyses épineuses (2). On en a aussi trouvé une espèce fossile au mont Bolca (3). Les Psettus. Commers. Ont , avec des formes à peu près semblablesà celles des platax, des dents eu velours ras, et surtout des ventrales réduites à une seule petite épine, sans rayons mous. Il y en a d'élevés (4), et d'autres de forme ronde ou ovale (5) , tous de la mer des Indes. Les Pimeleptères. (Pimelepterus. Ijacép.) Se distinguent parmi tous les poissons, par des dents sur une seule rangée, portées sur une base ou talon ho- rizontal, au bord antérieur duqriel est une partie verti- (i) Chœtodon vespertilio , Bl., T99, 2; — Ch. teïra, ib., 1 j — CA. giiitulatus , N., Ren., II, xxiv, 129. (2} C'est aussi le Ch. peniacanlhe , Lacep., IV, xi, 2 , et le Chœtodon orbicularis , Forsk. , ou Acunthinlon orhiculaire , Lacep., IV, 5oo, (3) IttioL veron , pi. 4 et 6. (4) Psett. Sebœ, N., Chœtodon rhombeus , B\ , Scbn., Seb., III, xxvi, 21: — Ps. Rhoinbeus , N,, ou Scoinber rliombeus , Forsk , ou Centio- gaster rhombeus, Gm., ou Centiopode rlioniboïdal , Lace'p., Russel, 59. (5) Psett. Commersonii, N., ou Monodactyle f aie if or me, Lacep., II , V, 4 7 et III , 1 3 1 , qui pourrait bien ne pas cliffe'rer du Chœtodon argentans. Lin. , ou yicanthopode argenté, Lace'p. » TOME 11. 1 j I g4 POISSONS cale tranchante. Ils ont le corps oblong , la tête obtuse , les nageoires épaissies par les écailles qui les recouvrent, ce qui leur a valu leur nom (i). Ce sont des poissons ovales , lisses , couverts d'écaillés brunes; il y en a dans les deux Océans (2). Un genre voisin des piméleptères , est celui des DiPTERODON. (3) Qui a aussi des dents tranchantes , mais taillées obli- quement en biseau, et non coudées, et la dorsale épi- neuse séparée de la molle par une échancrure profonde. On n*en connaît qu'un du Cap {Dipterodon capensiSy N.) Les genres suivants que nous laissons à la suite des chœtodons , à cause de leurs nageoires écail- leuses , en diffèrent néanmoins beaucoup par les dents qui revêtent leurs palatins et leur vomer. Les Castagnoles. ( Brama. B1. Schn. ) (4) Tiennent à cette famille ^ par les écailles qui cou- (i) Piméleptère (nageoire grasse). Ce genre de Lace'pède, IV, 429. feit d'après Bosc, est le même que celui des Xistères, V, 4^4» f^it d'après Commerson; et tout fait croire que IcDorsuaire, Lace'p., V, 4^^, qui est certainement identique avec IcRyphose, III, ii4» pourrait bien être aussi le même que le Xistère. (2) Le Piméleptère hosqulen, Lace'p., IV, ix, i , ou Chœtodon cypri- naceuSf Broussonet, — le Piméleptère marciac, Quoy et Gayra., Voyage deFreycin,, pi., 62, f. 4 5 — 1^ Pim. du Cap., ovi Kiphose double bosse, Lace'p., III, vni, i ; — une espèce du Brésil, nommée autrefois par Banks Chœtodon ensis. (3) Ce genre dont le nom est emprunte' de Lace'pède ne comprend ce- pendant pas les mêmes espèces. (4) Je soupçonne fortement que c'est la castagnole que M. Rafî- nesque a en vue dans son Lepodus saragus , Nuov. gen., n" i44- Shaw. en fait, on ne sait pourquoi, deux espèces , Sp. Hait, et Sp. castaneola ; ce dernier d'après Lace'p.; mais Lacëp. n'a fait son genre que pour l'espèce de Bloch et de ITai. ACANIHOPTÉRYGIENS. 196 vrent leurs nageoires verlicales , lesquelles n'ont qu'un pelil nombre de rayons épineux cachés dans leurs bords antérieurs; mais elles ont des dents en cardes aux mâ- choires et aux palatins, le profil élevé , le museau très court, le front descendant verticalement, la bouche presque verticale quand elle est fermée; des écailles jus- que sur les maxillaires ; sept rayons aux ouïes ^ une dor- sale et une anale basses , mais commençant en pointe saillante; l'estomac court, l'intestin peu ample ; les cœcums au nombre de cinq seulement. On n'cFi connaît qu'une de la Méditerranée, qui s'égare aussi quelquefois dans l'Océan {Spams Raii , Bl., !2'^3 ). C'est un bon poisson, decoulenr (racier bruni, qui devient grand, mais qui est tourmenté par des vers intestinaux de beaucoup de sortes. Les Pemphérides. ( PemphepiIS. N. ) Ont une anale longue et écailleuse, et une dorsale courte et élevée; la tête obtuse, Toeil grand, une pe- tite épine à l'opercule , et des dents en velours aux mâchoires, au vomer et aux palatins. Ils sont de la mer des Indes (1). Les Archers. ( Toxotes. !N. ) Ont le corps court et comprimé, la dorsale sur la dernière moitié du dos , à épines très fortes, à partie molle écailleuse, ainsi que l'aliale qui lui répond; le museau déprimé , court ; la mâchoire inférieure plus avancée que l'autre; les dents fn velours très ras aux deux mâchoires, au bout du vomer, aux palatins, aux ptérygoïdiens et sur la langue; six rayons aux ouïes, des dentelures très fines au bord inférieur du sous-orbitaire et du préopercule. Leur estomac est court et large; il y (i) Pempheiis touea , N., Spams argenteus , J. Whiie, app., 267, ou Kurlus argenteus, BI., Sthn., 164 ; — P. mangula , N., Rus el , 1 lA ; — P. inolucca, N., Renard, I, xv, 85; et Valeut., n» ^6. l5* i-^G poissoiNs a douze appendices cécales a leur pylore; leur vessie aérienne est grande et mince. -r.{fi ]^»espèce connue ( To.Totes jaciilator , ^oh.) , Lahrus " fàcidator , Shaw.','tome IV , part., Il, p. 485, pi. 68(i),' âe Java, est devenUe célèbre par l'instinct qu'elle partage . avec le Ui(^t, rostrati^is^ de lancer des gouttes d'eau sur les insectes qui se tiennent, sur les herbes aquatiques, et de les .faire ainsi tomber dans l'eau pour s'en saisir. Il les lance quelquefois à trois. ou quatre pieds de hauteur et manque l)ien rarement. ■ .tfWfî'5: La septième famille des Acanthoptérygiens, ou Les SCOMBÉROïDES, "^ Se compose d'une multitude de poissons à petites écailles , à corps lisse , à cœcunis nombreux souvent réunis en grappes, dont la queue et surtout la na- geoire caudale sont très vigoureuses. , C'est une des familles les plus utiles à l'homme, par le goût agréable de ses espèces , par leur volume, et par leur inépuisable reproduction qui les ramène périodiquement dans les mêmes pa- rages, et en fait l'objet des plus ^t*andés pêches. .j^ - ]j, Les Scombres.: nt une première dorsale non décomposée, tandis aûè lès derniers rayons dé la seconde, ainsi que ceux qui leur correspondent à l'anale , sont au contraire détachés, et forment ce que l'on à appelles de Jausses nageoires ( pinnœ spurice). (i) C'est aussi le Scarus Schlosseri, Gmeh, Lacép. et Sliaw, le Sciœna jaculatrix de Bonnaterre, le Labre sagittaire Aeijaieép., le Coïus cha- farettj de Buchanan . . ACATSTHOPTEfiyGlElNS. lC)fJ Ce\enYe se subdivise comme il suit : & .,i-.j'r.;/.M :; izi'ijLi'iiî'iii i- ''» Twf^U'>'\l * irri-xifa Les Maquereaux, f ïîcombeb. rSob. i Ont le corps en forme de fuseau , couvert d*écailles uni- formément petites et iisses; les côtés "de la queue relevés de deux petites ci êtes cutanées j la deuxième dorsale, séparée de la première par un espace vide. ^^ Le Maquereau vidgairc. {Scomher ^combrus. L. ) El. 54* ,\ dos bleu, marqué de raies ondées uoireS , à cinq fausses nageoires en haut et en basj sa chair est ferme et excellente ;. il arrive en abondance.. en. été, sur nos côtes de l'Océan , et y donne lieu à des pèches et à des salaisons presque aussi productives q'ue celles des harengs, il en vient aussi quelquefois en d^autres saisons. Ceux du pre- mier printemps, généralement plus petits, sont connus sous le nom de sansonnets. Le maquereau commun n*a point de vessie natgtoire; mais, chose très remarquable , cet organe se trouve dans plusieurs espèces d'ailleurs si semblables, qu'il faut de l'at- tention pOur les distinguer, telles que \e petit Maquereau de la Méditéranée {Se. coliaSy Se. pneumatophoruSy iLà- roche , Ann. Mus. , Xllî ) ^ et \eSc. grex , Mitch., Trans. New-Yorck , I , 4^^ ? ^.^^ arrive quelquefois sur la côte des États-Unis, en nombre prodigieux (t), etc. Les Thons. (Thynnus. Nob.) Ont autour du thorax une sorte de corselet formé par des écailles plus grandes et moins iisses que celles du reste du corps. Les côtés de la queue ont entre l^es deux petites crêtes des maquereaux une carène cartilagineuse. Leur première dorsale se prolonge jusque très près daia seconde. Le Thon commun. {Se. thynnus. Lin. ) Est ce grand poisson dont la pêche dans la Méditerranée date de la plus haute antiquité, et fait une des richesses delà Provence, de la Sardaigne, delà Sicile, etc., par l'éton- nante abondance avec laquelle il s'y prend et s'y prépare (i) Aj. Scomber vernalia , Mitch., îoc. cil. ; — Se cana^urta , N., Kusseî, x'S'o. 198 POISSONS à l'huile, au sel, etc. Il atteint , dil-on , jusqu'à quinze et dix-huit pieds, et a neuf fausses nageoires en dessus et au- tant en-dessous. Ses pectorales ont le cinquième de sa lon- gueur. 11 y a dans la Méditerranée plusieurs espèces voisines, jusqu'à présent assez mal distinguées. UAlicorli. {Se. hrachyptcrus. N.) Rondel. il^^, et Duham. Sect. VIL pl.YII. f. 5. Dont les pectorales ne font que le huitième de la lon- gueur totale. La Tonine, {Se. thunina.N. ) Aldrov. 3i5. Descrip. de TEg. Poiss. pi. XXIV. f. 5. D'un bleu brillant, avec des lignes noires ondulées et repliées de diverses manières, etc. C'est aussi dans ce premier groupe qu'il faut placer La Bonite des tropiques , om Thon à ventre raye. {Se. pela- mys. L. ) Lacép. 11. xx. 2. A quatre bandes longitudinales noirâtres sur chaque côté du \ entre (i). Les Germons. (Orcynus. N. ) Ne diffèrent des thons , que par de très longues pectorales qui égalent le tiers de]^la longueur du corps, et atteignent au-delà de l'anus. Le Germon des Basques, Alalon^a des Italiens. {Se. ala^ longa. Gra. ) Duham. Sect. Yll. pi. vi. f. i , sous le faux nom de Thon. Willughb. App. pi. 9- f. i. Se prend dans la Méditerranée avec les thons , et vient en été en troupes nombreuses dans le golfe de Gascogne, et y fait l'objet d'assez grandes pêches ; son dos est bleu noirâtre, et pas-e par degrés à l'argenté du ventre. 11 pèse souvent quatre-vingts livres j sa chair est beaucoup plus blanche que celle du thon. (1) Aj. Se. coretta, N., Sloane , Jam., ï, i , 3 ; — Dangiri mangelang . Eenard , I, txxvi ,189. ACANTHOPTÉRÏGIENS. igQ Les Auxides. (Auxis. N. ) (i) Ont, avec le corselet et les pectorales médiocres des thons, les dorsales séparées comme dans les maquereaux. Il y en a une dans la Méditerranée, Le Bonicou ou Scomhre Luroche de Risso , ou Scomber bisus. Rafinesque. Caratt. pi. IL f. i. Egypt. XXIV. 6. ) A dos d'un beau bleu, des lignes obliques noirâtres; à chair d'un rouge foncé. Les Antilles en possèdent une autre que l'on y nomme 2'/io/i;etqui devient aussi grande que le thon d'Europe (2). Les Sardes. (Sarda. N.) (3) Se distinguent des thons seulement par des dents poin- tues , distinctes, et assez fortes. On n'en connaît qu'une', abondante dans la mer Noire et la Méditerranée {Scomber sarda ^ BL, 334), Aldrov., 3i3, Salvian., 123, Bélon., 179 (4). Bleue, à dos rayé oblique- ment de noiiatre. Elle habite aussi les deux Océans. C'est un poisson remarquable par l'extrême longueur de sa vésicule du fiel, qui était déjà connue d'Aristote (5). Les Tassards. ( Cybium. N. ) (G) Ont le corps alongé , sans corselet et des dents grandes , comprimées, tranchantes, en un mot en forme de lancettes. Leurs palatins n'ont que des dents en velours ras. Il y en a (1) Auxis , nom ancien d'un poisson delà famille des thons. (2) Aj. le Tasard, Lace'p., IV, p. 85 — Li'albacore, Sloane, Jam., I, 1,1? (3) Sarda était le nom ancien du thon pêche et salé dans la mer occi- dentale. (4) C'est VAinia des anciens , et de Rondelet, 288 , le Sarda de Ron- delet, 248, en est le jeune âge. C'est aussi le Scomber palamitus de Rafinesque, le Se. ponticus de Pal)., Zoogr. ross. (5) Arisl., Hisl., II , c. i5. Au reste , le thon commun a la vésicule du fiel tout aussi longue. (6) Cjbium , nom ancien d'une préparation de thon et d'un poisson de la famille des thons. 2 00 POISSONS plusieurs dans les parties chaudes des deux Océans, dont quelques-uns deviennent fort grands (i). Les Thyrsites (a). Différent des cybiums , parce que leurs dents antérieures sont plus longues que les autres , et qu'il v a aussi des dents pointues à leurs palatins. Leur queue n'a point de ca- rène latérale. Ce petit sous-genre conduit sensiblement aux lépidopes et aux trichiures (3). Les Gempyles (4). Kesseiublent aux lliyrsites par les den ts des mâchoires, mais ils manquent de dents au palais, et leurs ventrales sont pres- que imperceptibles, ce qui est encore un rapport avec les lépidopes (5). Les EsPADOiNS. (Xipiiias. Lînn.) Appartieuiient à la famille desscombéroïdes, et se rap- prochent particulièrement des thons^, par leurs écailles infiniment petites^, par les carènes des côtés de leur queue , par la force de leur caudale , et j^ar toute leur orga- nisation intérteure. Leur caractère distinctif consiste dans le bec ou la longue pointe en forme d'épée ou de broche, qui termine leur mâchoire supérieure, et leur fait une arme oûenslve très puissante, avec la- (t) C. Co/n/nersonii, N., Se Com/nersonii , Lacep., ou Kouam , Fuis- sel, i35 5 — C. lineolatum , N., Mangelang, Russ.,î, vu, 53; — C. gutlatum , N., ou Se. guttatus , Bl. Schn. , j)l. v, p^ingeram , Russel, 1 34 ; — C. maculatwn , ou Se. maculatus , INlitcli., Trans. New-Y. , J, vi , 8 ; — C. régale^ N., ou Se regalis , Hl., 333, qui est aussi le Scomberoinora plumier^ Lace'p., lîl , 293; — C. c ai' alla , ou Guarapuca, Margr,, 178. (2) Nom ancien d'un poisson de celle famille. ^3) Sconiher dtntatus , Bl. Schn., ou Se, atun, Eupîirasen et Lace'p, , Ou yicinacée bâtarde , Bory Saint-Vincent. (4) Nom ancien d'un poisson inconnu. (5) Geinpylus serpens, N., ou Serpens marinas compressas Ih'idus, Sloauc, I , I, f. 2, ACAKTHOPTÉnYGIEÎSS. 201 quelle ils attaquent les plus grands animaux marins. Ce bec se compose principalement du vomer et des inter- maxillaires, et est renforcé à. sa base par l'etbmoïde , les frontaux et les maxillaires. Leurs branchies ne sont pas divisées en dents de peignes , mais formées cha- cune de deux grandes lames parallèles, dont la sur- face est réticulée (i). Leur rapidité est excessive; ils ont la chair excellente. Les Espadons proprement dits. ( Xiphias. N. ) N'ont point de ventrales. On n^en connaît qu'un , \J Espadon commun, ( Xiphias gladius. L. ) A pointe aplatie horizontalement et tranchante comme une large lamed'épce. Les côtés de sa queue sont fortement carénés. 11 n'a qu'une dorsaîc, mais qui s'éiève de l'avant et de l'arrière , et dont le milieu s'use avec l'âge , au point qu'il paraît en avoir deux. (7est un des plus grands et des meilleurs poissons de nos mers; on en a souvent de quinze pieds et plus. I! est plus commun dans la Méditerranée que dans l'Océan. Un crustacé parasite (2) entre dans sa chair, et le rend quelquefois si furieux^ qu'il échoue sur le rivage (3). Les Tetr.aptures. (Tetrapturus. Rafinesque.) Ont la pointe du museau en forme de stylet, et des ven- trales consistant chacune en un seul brin non articulé. Leur caudale a de chaque côté de sa base, deux petites crêtes sail- lantes comme dans le maquereau. il y en a un dans la Méditerranée ; V Aiguille des Sici- liens, Tetrapturus belone , Rafin., (]aratt., pi. 1, f. !• (i) C'est ce qui a f;dt dire à Aristote , que le xiphias a huit branchies. (2) 11 est nomme' mal à propos par Gmel. P ennaUdufîlosa. (3) iV. ^. Le Xiphias imperator, Bl. Schn., pi. 21 , pris de Duhamel , secl. ÏV, pi. XXVI, f. 2 , n'est que ia copie d'une mauvaise fi'^ure donnée par Aldrovande (Pisc, p. 332 ) coaume celle du xiphias ordinaire. ] /es- pèce de l'imperalor doit donc disparaître. 20 2 POISSONS Les Makaira. Lacép. Ont la pointe elles deux petites crêtes des te'traptures , mais ils manquent de ventrales. On n'en a vu encore qu'un individu , pris à Tîle de Ré en 1802 {Makaira noirâtre y Lacép., Xiphias makaira y Sh. (r)). Les Voiliers. (Istiophorus. Lacép. Notistium. Herman.) Ont le bec et les crêtes de la queue comme les tetraptures, mais leur dorsale est très haute , et leur sert à prendre le vent lorsqu'ils nagent, et leurs ventrales longues, grêles, sont composées de deux rayons. Il y en a quelques espèces encore mal déterminées, dont une delà mer des Indes {Scomber gladius^ Broussonet, Acad. des Se, 1786, pi. 10. ) Xiphias velifer , Bl., Schn., Xiphias platisterus , Siiaw., ïV, part., II , p. loi , a été dé- crite depuis longtemps (2). Tous ces poissons atteignent une très grande taille. Les Cektronotes. (Centronotus. Lac.) Sont un grand genre de scombéroïdes caractérisés, parce que les épines qui , dans les acanlhoptérygiens , en général , forment ou la partie antérieure de la dor- sale, Gu une première dorsale séparée, sont libres et non réunies par une membrane commune. Leurs ven- trales existent d'ailleurs toujours. Ils se subdivisent comme il suit ; Les Pilotes. (Naucrates. Rafin.) Joignent à ces épines libres du dos, un corps en fuseau, et (i) ïl reste même à savoir si ce n'était pas un te'trapture qui avait perdu ses ventrales. La figure de M. de Lace'p., IV, xm , 3, est faite d'après le dessin grossier d'un pêcheur. (2) II a été représenté aussi par Nieuhof; ap. Willuglib. , app., pi. V, f. 9, j.ar Renard, I, pi. 34, f. 182, et II, pi. 54, f. 233; par Valenlyn, n® 527. Le Guebucu , Margr. , 171 , paraît à peine différer de Tespècc des Indes. Bl , 345, est une copie falsifiée d''unc figure du prince Maurice, qui différait beaucoup moins de celle de Margrave. ACAISTIIOPTLUYGIEISS. 2o3 une cavènc aux côtés de la queue comme les thons, et deux épines libres au devant de l'anale. L'espèce commune, ou \efanfre de nos matelots pro- vençaux ( Garterosteus diictor, Lin., Scomber ductor , Bl., 338), est bleue, avec de larges bandes verticales d'un bleu plus foncé. Son nom de pilote vient de ce qu'elle suit les vaisseaux pour s'emparer de tout ce qui en tombej et comme le requin a aussi cette habitude, quelques voya- (^eurs ont dit qu'elle sert de guide'au requin; sa taille li'est guère que d'un pied. U y en a au Brésil une espèce noire, le Ceixwpira y Margr., 1 5S (Scornberniger ^ Bl., 337 ), qui atteint jus- qu'à huit ou neuf pieds de longueur. Les Klacates. Ont la forme générale des pilotes, et leurs épines libres du dos; mais leur tête est aplatie horizontalement, et ils n'ont ni carène à la queue, ni épines libres au devant de l'anale (i). Les Liches. (Liciua. N. ) Ont , avec les épines libres du dos, et deux autres libres aussi devant l'anale, le corps comprimé, et la queue sans carènes latérales. En avant des épines du dos eu est une couchée et dirigée en avant. La Méditerranée en nourrit trois espèces déjà bien ca- ractérisées par Rondelet, et toutes très bonnes comme aliment. La Liclie propre ou Vadigo. {Scomber amia, L. ) Rondel. 254 • Amia. Salv. 121. A ligne latérale fortement courbée en S; grande espèce qui atteint à plus de quatre pieds de long, et pèse jusqu'à cent livres. (i) El, motta , N., Pedda mottah , Russel , i53; — El. amerîcana, N., Centronotns spitiosus , Mitch., Trans., Noveb., I, iii,g^ qui est probablement le Gasterosieus canadensis , L., et <|uelquos espèces nou- velles. 2o4 POISSONS Le Derhio. llond. 'i^'i. (Se. glane us h. ) A ligue latérale à peu près droite; Tanale et la deuxième dorsale marquées d'une tache noire en avant. Les dents ea velours. La. Liche sinueuse. Kond. 255. ( Z. sinuosa.N.) Le bleu du dos , distingué de l'argenté du ventre par une ligne en zigzag j les dents en crochets sur une seule rangée (i). M. de Lacépède, sépare des liches , sous le nom peu approprié de ScombÉroïdes, les espèces où les derniers rayons de la deuxième dorsale et de i'analê sont séparés en fausses nageoires comme dans les scombres proprement dits (2). Les ïrachinotes. Lacép. Dont ses AcANTHiNiONS et ses C^esiomores, ne diffèrent pas génériquement, sont des liches à corps élevé, à profil tombant plus verticalement , à dorsale et anale aiguisées en pointes plus alongées (3). Les Rhiischobdelles. (Rhinchobdella. B1. ScLn. ) Ont des épines libres sur le dos, comme les centro- noles^ et deux épines libres au devant de l'anale, mais ils manquent de ventrales , comme les espadons propre- ment dits. Leur corps est alongé. Il y en a deux sous-genres. (1) Aj. Scomb. calcar, BI., 336, f. 2. (2) Scomber Forsteri, Bl. Sclin. , o\x ScomhéroïJe coinmersonlen , La- cép., II, XX, 3, ou Aken parah ,^\\<,s,e\ , \f^\:, — Tolparah, Russel, i38; — Se. aculeatiis , Bl., 33ô, i ^ — Se. Ifsan, Forslv ; — Se, saliens , Bi. , 335 5 et Lacep., II , xix j — Gaslerosteus occidenialls , L., Brown,, Jain., XLVi , 2 5 — Quiebra-acha ■) Parra , xii , 2. (3) Chœtodon glaucus , Lace'p., 2 [O, on Acantliinlon blcti^ Lacép., IV, 5oo ; — Chœt. rhomboïdes , Bl., 209, ou Ac. rhomboïde, Lac. ; — Gas- lerosteus ouatas, L. , ou Mookalée parah , Russel, i54j — Cœsiomore Bloch., Lacép., III ,111, 2; — Scomber falcatus ,¥ovsk. ; — Cœsiomore bâillon^ l.accp.,IÎI, i;i, 1 j — Botlah-panih, Russel, 142. AGANTMOPTÉRYGIENS. 2o5 Dans Les Macbognathes. Lacép. Le museau se prolonge en une pointe cartilagineuse qui dépasse la mâchoire inférieure^ la seconde dorsale et l'anale sont distinctes de la caudale (i). Dans Les Mastacembles. (Mastacembelus, Gronov.) Les deuxmâchoiressont à peu près égales, et la caudale et l'anale presque réunies à la caudaie (2). Les uns et les autres vivent dans les eaux douces de TAsie, et s'y nourrissent de vers qu'ils cherchent dans le sable. Leur chair est estimée. Peut-être est-ce ici que l'on doit placer un genre sur lequel on n'a encore que des notions incom- plètes ; celui des NoTACANTHEs. Bl. (Campilodon. Oih. Fabric.) Leur corps est très alongé , comprimé, revêtu d'écail- lés petites et molles , leur museau obtus saille en ayant de la bouche,, qui est armée de dents fines et serrées ; il n'y a sur le dos que des épines libres ; les ventrales sont en arrière sous l'abdomen ; une anale très longue règne jusqu'au bout de la queue , où elle se joint à une très petite caudale. On n'en connaît qu'une espèce [Notacanthus nasus , Bl. 4^1; delà mer Glaciale, longue de deux pieds et demi. Les Sérioles. (Seriola. N. ) Offren t tous les caractères des liclies; une épine couchée avant la première dorsale; une petite nageoire libre (1) Hhyncîiobdella orientales y Bl. Schn. , ou Ophidium aculeatu/n , Bl. , iSg, 2 , ou Macrognate aiguillonné , Lacep. , II, viii, 3; — Rh. polyacaniha, Bl. Schn., ou Macrognate arnié^ Lacep.; BucLaK. , pi. XXXVII , X, 6 5 — Rli. aral. , Bl. Schu. , pi. lxxxix; -^ — JMacrogn. pan-' calus , BucLan. , XXII , 7. (2) Rhynchobdellu halepensis i Bl. Sclin. ; Gronov. , Zooph., pi. viiij a, X. 20G POISSONS soutenue par deux épines en avant de l'anale; le corps comprimé , une ligne latérale sans carène ni armure, mais les épines de leur première dorsale sont unies en nageoire par une membrane. Une de leurs espèces, le pèche lait de nos colons de Pondichéry {Scomber lactariiis y Bl., Sclin. ), Russell., io8, est remarquable par Texlrême délicatesse de sa chair. Une autre {Seriôla cosmopolita , N., Scontber cliloris , B!., 33y), comme étant du petit nombre des poissons que Ton rencontre dans les deux Océans (i). Il y en a une espèce dont le dernier rayon de la dorsale et de Tanale est détaché ( Seriola hipinnulata j Nob. ) , Zool. de Freycin., pi. 61 , f. 3. Les Pasteurs. (Nomeus. Kob.) Long-temps placés parmi les gobies , ont de grands rapports avec les sérioles ; mais leurs ventrales extrême- meut grandes et larges, attachées au ventre par leur bord interne, leur donnent un caractère particulier. On eu a une espèce des mers d'y\mérique le Harder, Margr., i53 { Nomeus mauritii , N.), argentée, à bandes transverses noires sur le dos (2). Les Temnodons. Nob. Ont la queue sans armure, la petite nageoire ou les épines libres au devant de l'anale des sérioles; leur pre- mière dorsale est très frêle et t]*ès basse; la seconde et (i) Aj. Sériole Dumeril^ Risso. 5 — Scomber fasciatus, Bl., 34 1 ; — S^riole de Rajînesque , Risso ou Trachurus aquilus. Raff. caraU. xi,3. (•2) C'est le Gohius gronouii, Gmel., le Gohiomore grono^ien, Lacciuc la peau (i). Leur corps est élevé. Leur profil n'a qu'une inclinaison ordinaire. Les Gals. Tuv. Ont le profil plus vertical que les bîepbaris , mais offrent du reste les mêmes caractères (2). Dans I es Argyreyoses , Le profil est encore plus élevé* lapremièie dorsale se pro- nonce tout-à-fait;, et même SdS rayons se prolongent, en par- tie^en filaments, comme ceux de la seconde. Leurs ventrales sont aussi très prolongées (3). Les Vomers proprement dits. Avecle corps comprimé, et le profil vertical des Gals et des Argyreyoses, n'ont point de prolongements à aucune de leurs nageoires (4). Le genre Zeus. Linn. Après qu'on eu a retrauclié les gals, les argyreyoses, etc., comprend des poissons à corps comprimé^ à bouche très protractiîe , comme celle des ménides à petites écailles, n'ayant qui; des dents faibles et peu nombreuses , mais on doit aussi beaucoup les subdiviser. (1) Zeus ciUaris , Bi. , 1 96 ; — Zeus sulor^ N., le cordonnier de la Mar- tinique. (2) Zeus galluSf L. , Bl., ou Gurrah-parah y Russel, 57 j — le petit Gai; chewoola-parah, id., 58. (3) Zeus vomer , L., Mus. ad Fred. , xxxi , 9 , et mieux, Bl., gS , 2, ou ylbacatuia^ Margr., 161^ Zeus rostralus, Milcl). , Trans. deNew-Y., lî, I. — N. B. le Zeus niger^Bl., Sclin., n'est fonde' que sur une me'prise, parce que, dans le Margrave imprime, une figure A^ Abacatuia a été placée par mégarde, p. 14^, à côté de la description du Guaperua ou Chœtodon arcuatus. La Sélcnc argentée, Lacép., IV, ix , 2 , est un yibacatuia dont la première dorsale et les ventrales étaient usées. Sa Selène cjuadrangulaire est le Chœi. faber. (4) Zens setapinnis , ?»liiclill1 . , Traus.'New-Y., î, 9. Labal., Voyage de Dcsaiarchais, I, p. 3ia. ACAJÎTHOPTÉllYGIEiVS. 211 Les Dorées. (Zeus. NoL. ) Ont la dorsale écliancréc , ses épines accompagnées de longs lambeaux de la membrane, et une série d'épines fourchues le long des bases de la dorsale et de l'anale. Nou3 en avons dans nos deux mers une espèce {Zeus Faher , Lin. ) , Bl., 4^ ? jaunâtre, avec une tache ronde et noire sur le flanc, quel'on connaît sous les noms de Dorée et de poisson saint Pierre. C'est un très bon poisson. La Méditerranée en possède une autre, distinguée par une forte épine fourchue à son épaule {Z. pungio , Nob., Ç.ondcl., 328). Les Capros. Lacép. Ont la dorsale échancrée des dorées , et !a bouche encore plus protractile ; mais il n'y a pas d'aiguillons le long de leur dorsale et de leur anale; tout leur corps est couvert d'écaillés fort rudes. On n'en connaît qu'un de la Méditerranée, petit, jau- nâtre (Zew5 o/?er, L.) (1). Les Lampris. Retzius. Chrysotoses. Lacép. ÎN'ont qu'une dorsale très élevée de l'avant, ainsi que l'a- nale , et qui n'a qu'une seule petite épine à la base de son bord antérieur. Leurs ventrales ont dix rayons très longs, et les lobes de leur caudale sont aussi trèsalongés, mais tous ces prolongements s'usent avec l'âge. Les côtés de la queue sont relevés en carène. On n'en connaît qu'un des mers du Nord {Lampris giit- tatus ^ WeAz.) , qui devient fort grand et est violet, ta- cheté de blanc, et a les na>^,eoires rouges (2). (1) C'est aussi le Perça pusilla tJe Lrunnich. (2) C'esL îe Zeus regius; Bonnat. Encycl., ichtyol., fig. i55. Le Z. im- perialis, Sliaw., Nat. mise, n" i4o; le Z. luna, Gmel ; le Z. guttatus , Bruunicli. Soc. des So. de Copenh. , 3IÏ, 388; le Scomber pelagicus, Guuner, Mem. de Dronlf.., lY, xii, i ; le Chrysoiose lune, Lacc'p., IV, IX, 3; le Poisson de lune , Duham,, sect. IV, pi, vi , f, 5^ VOpah de Pennant ^ etc. 212 porssoiss Les Equtila. Cuv. N'ont aussi qu'une seule dorsale, mais à plusieurs aiguil- lons, dont les antérieurs sont quelquefois trèséleve's; leur museau est très protractile, leur corps comprimé, les bords de leur dos et de leur ventre dentelés le long des nageoires. Ce sont de petits poissons dont il y a plusieurs espèces dans la mer des Indes (i). Quelques-unes de ces espèces ont, dans l'état de repos, le museau singulièiement retiré, et en le déployant subite- ment elles saisissent les petits poissons ou insectes qui pas- sent à leur portée {'i). Les Menés. Lacép. Ont le museau des equula, et le corps encore plus com- primé; leur ventre est tranchant _, et son bord très convexe vers le bas, par le développement des os de l'épaule^ et du bassin^ tandis que la ligne du dos est presque droite , ce qui recule leurs ventrales en arrière de leurs pectorales. On n'en connaît qu'un de la mer des Indes, et de la Chine , Mené Anne-Caroline , Lacép.,Y , xiv , 2, ou Zeus maciilatus , Bl., Sclin., pi. xxii, Russel., 60. B'un bel ar- genté tacheté de noirâtre vers le dos. Les Stromatées. (STPiOMATEus* L.) Ont la même forme comprimée que les diiTérents Zeus; les mêmes écailles très petites et peu apparentes, sous un épiderme satiné; mais leur museau est obtus , non protractile; ils n'ont qu'une dorsale dont les aiguil- (i) Le type de ce genre est le Scomber equula de Forskal , dont Grae- lin a fait -son Centrogaster equula^ etLr.cép. son Cœsio poulain. A]. Eq. ensifërà, Nob., ou Sco?nber edenttilus, Bl., 4^8, on Leyognathe argenté^ Lace'p. ; — Eq. caraj N.,-Rusçèl, Ç>6\ — ^ Eq. Jasciata , N., ou Clupea Jasciata,'Lacép., V,-]'. 4^3, Mém. du Mus. , I, xxrn, 2- — Eq. splenaens, N., Russel , 61 ; — Eq. daura, N-., Russ., 65: — Eq. totta -y Euss., 62; — Eq. coma, Russ. el Scb., lîl, xxvii, /jï 63; — Eq. ruconius, Bachsin., XII, 35 j — Eq. minuta, N. , ou Scomber minuius , Bî. 4^9? 2 , qui pourrait bien être le même que le Zeus argentaiius , Forster, IX , Schn., 96. (3) Eq. tnsidiatrix , N., ou Zeus Insidiator ^ Bi., 102 , f. 2 et 3. ^CANTHOPÏÈUYGIENS. 2 10 ions peu nombreux soûl cachés dans le bord antérieur, et surtout ils manquent de ventrales. Leurs nageoires, verticales , sont assez épaisses pour qu'on puisse aussi vouloir les rapprocher des squanimipennes. Outre la liarne latérale ordinaire, il y a sur Jeur ilanc une strie qui a été prise pour une deuxième ligne latérale. Leur œsophage est armé en dedans d'une quantité d'épines qui tiennent à la veloutée par des racines disposées en rayons. La Méditerranée en a une jolie espèce oLlongue ( Slro- maieus/iatola^L.)^lie\on.y Aquat., i53, Rondel., /^(j3 (i), remarquable par ses taches et ses bandes interrompues de couleur dorée , sur un fond plombé. Les côtes du Pérou en possèdent un {Str. stellatus , N. ) à peu près de même forme, mais semé de taches noires; commun au mavcUé.de Lima. . 11 V en a, dans la mer des, Indes, plusieurs au très es^pèces connuesdenoscolonsfrançaissousîenomde Pnmplcs; elles sontgénéralenientpîushaiitesquéla'fiàtole,ctFon voitsou- vent des cpinesou des lames trancbante^au devant de leur dorsale et même de leur anale (a). On peut en distinguer f ' " ^ ^ • •Lïs. Pe^ 1 lu s . Pont le bassin forme , en avant de leur anus , une petite lame tranchante et'pOintue/qùe Ton pourrait être tenté dé prendre pour iin vestige de ventrales'^(3); D'ailleurs ils ont ■ ,' %.j :* ^. ■■ ,' --■■■y - ■..*■ . M.- ' * ' ' ' . ' , (i) Cette figure, où là pectorale gauche,. reployee vers le has, a paru à IVL; de Lacépède èlre uçlc ventrale, a douné heu. à rëiahlissement de sQUr genre Chrysoslrôme^ ([tii en conséquence doit être supprimé. "(a) X.a P ample noire, stromateu. no i nui. :• , '. (3) Chœlodonalepidotus^JAan.., onotromateus longlpinnis, Milchill. ; — Str.cryptosuSj Mitcii.; — iSfr. ^a/7<,. Sloaiie^iJani,,, ij,,|?i|. cci., li^j, A. 2i4 roisso? ilondeL; 257. Les Kurtes. (Kuutus. B1. ) Tiennent de près aux pepriluSy dont ils diflerent surtout parce que leur dorsale est moins étendue en longueur, et parce que leurs ventrales sont bien dé- veloppées j leur anale est longue; leurs écailles sont , si fines, qu'on ne les aperçoit guères que lorsque la peau se dessèche; il n'y en a point aux nageoires ; ou compte sept rayons à leurs ouïes; leur bassin a lirie épine entre les ventrales, et il y a de petites lames tranchantes au de- — ^ — ^ .h^^Vi. ^ a\';:c^ .".r^ ah cacu ?,udi ^- 1 (1) Peprilus crenulatas^^oh.^ espèce petilè'et Viouvctîe.l'i- c^^-'^^^-- '^ (2) On en a pris un à l'île de Re , en 1826 , dont nous aVoti^ re^ô ta" figure par M. Journal Rouquei , employé des douanes dans celte île. Je soupçonne que Ton doit y rapporter , au moins comme conge'nère , VAusonia Cut^/ea, Rlsso , deuxième édition, pi. xi, f. 28, à jaquelîc cependant o^i représente deux épines à Tanus. AGAî^THOPTÉUYGIEKS, 2l5 vant de la dorsale , dont la base a une épine couchée en avant. Leur squelette offre une grande singularité, en ce que ses côlessont dilatées, convexes, et forment des anneaux qui se touchent les uns les autres, et enferment ainsi un espace conique et vide qui se prolonge sous la queue dans les anneaux inférieurs des vertèbres, en un tul^e long et mince qui renferme la vessie natatoire. Le liiirtus indiens , BL; 169 ; Pourrait bien n'êtie que la femelle du Kiirtiis cornutus ou Somdrum-Kara-Mottee de Russe! , poisson très remar- quable par une petite corne cartilagineuse et courbée qui s'élève sur la première des petites lames tranchantes , au- devant de la dorsale. Les CORYPHÈNES. (CoaYPHiENA. Linn.)Vulg. Dorades^ et par les Hollandais Dolphin et Dofm. Ont le corps comprimé, aîongé , couvert de petites écailles; la tête tranchante à sa partie supérieure , une dorsale qui règne sur toute la longueur du dos, et se compose de rayons presque également flexibles, quoique les antérieurs n'aient pas d^articuîation. Il y a sept rayons à leurs ouies. Les CoBYPHÈiXES proprement dites. (CoRYpniEivA. Nob. ) Ont la tète très élevée , le profil courbé en arc , tom- bant très rapidement, lés yeux fort abaissés , des dents aux palatins comme aux mâchoires. Ce sont de grands et beaux poissons célèbres parmi les navigateurs pour la rapi- pidité de leur natation , et la p^uerre qu'ils font aux pois- sons volants. La Coryphène de la Méditerranée ( C. hippiirus. L. ) A soixante rayons à sa dorsale^ d'un bleu argenté eu dessus, avec des taches bleu foncé; jaune citron tacheté de bieu clair eu dessous. 2l6 POiSSONS il y en a dans l'Océan plusieurs espèces voibines jus- qu'à présent confondues avec celle-là (i). Les Garanxomobes. Lacép. Diffèrent des corypbènes propres , parce que leur tête est obloDgue et peu élevée ^ et leur ^œil dans une position moyenne (2). Les Centrolophes. Lacép. Ont en outre le palais dénué de dents , et un intervalle sans rayons entre l'occiput et le commencement de la dor- sale (3). 11 y a dans la Méditerranée une espèce de chacun de ces sous-genres^ et elles s'égarent quelquefois dans l'Océan. Les Astrodermus. Bounelli. Ont la tête élevée et tranchante, et la longue dorsale des coryphènes; mais leur bouche est peu fendue ; on ne compte que quatre rayons à leurs ouies; leurs ventrales sont très petites , placées sous la gorge ^ et surtout les écailles éparses sur leur corps ont la forme rayonnée de petites étoiles. On n'en connaît qu'un de la Méditerranée, argenté, ta- clieté de noir; à dorsale très élevée 3 à nageoires rouges (4). Les Pteraclis. Gron. (Oligopodes. Lacép.) Ont les dents et la tête des coryphènes, mais leurs écailles sont plus grandes, leurs ventrales jugulaires et très petites, (i) Nous en décrirons plusieurs dans notre ichtyologie , et nous essaie- rons d'y débrouiller leur synonymie, (2) Scomher pelagicus, L., Mus. ad Fred., xxx, f. 3 , ou Cychla pela-' gica j Bl. , Schn. 5 — Corfasciolata, Pall, , Spic. , Zool. fasc. , YIII , pi. m , f. 2. (3) Coiyphœna pompilus, L., Rondel., 200 ; — le Centroloplie nègre, Lace'i>, , IV, 44^ 5 1<^ même que le Perça nigra , Gmel. , Borlase , fiist. of Cornw. , pi. XXVI5 f. 8 , ou Holocenlre noir , Lace'p.^ le Merle , Duham. , sect. IV, pi. VI, f. 2. (^^) ^strodermus gïiUatus, BonneWi^Od Diana semilunata, Pàsso, i^éù.^ pi. vil, f, i4- ACANTHOPTÉRYGIENS. 217 et leur dorsale et leur anale aussi élevées que le poisson , ce qui leur donne la forme d'une haute voile. On n*en connaît qu'un de la Caroline {Coryphœna veli- fera, Pall., Spic, ZooL, fasc.^ viii, pi. (i). La huitième lamille des Acaîs'thoptérygii:ns , celle Des POISSOIXS EN RUBAN ou T^NIOIDES. • Se rattache de très près aux scombéroïdes , et son premier g-enre se lie niême étroitement avec ies gempyles et les tbyrsites; ce sont des poissons très alongés, très aplatis par les côtés, à très pe- tites écailles. Une pr^^mière tribu a le museau alongé , la bou- che fendue, armée de fortes dents pointues et tran- chantes, la mâchoire inférieure plus avancée cpje l'autre; elle ne comprend que deux genres. Les Lépidopes. (Lepidopus. Gouau. ] Vulgairement Jarretières. Ont pour caractère spécial , des ventrales réduites à deux petites pièces écailleuses; leur corps aîongé^ mince, a en dessus une dorsale- qui règne sur toute sa longueur, en dessous uue anale Lasse, et se termine par une caudale Lien formée. Il y a huit rayons à leurs ouïes ; leur estomac est alongé. On compte plus de vingts cœcums près de leur pylore ; leur vessie aérienne, longue et grêle, a un corps glanduleux fort marqué. Nous en avons dans nos mers une espèce {Lepidopus argyreus j N.) , longue souvent de cinq pieds, et qui a été (i) M. Bosc nous assure Tavoir pris à la Caroline ; Pallas dit le sien des Moluques. Peut-êlre sont-ce deux espèces. m 3]8 POISSONS clécrite sous plusieurs noms (i). On Va. prise depuis l'An- gletene jusqu'au Cap, mais elle est raie partout. Les TiacHiuRES. ( Thichiurus. Lina. — Lepturus. Artedi. — Gymnogaster. Gronov.) Ont les mêmes formes de corps , de museau , de mâ- clioires, les mêmes deuts pointues et trancliantes, \a même dorsale étendue sur le dos, que les iëpidopes; mais ils manquent de ventrales et de caudale, et l'jur queue se prolonge en un long filet grêle et comprimé. A la place d'anale, ils n'ont qu'une suite de petites épines à peine visibles sous le bord inférieur de la queue; leurs ouïes n'ont que sept rayons. Ils ressemblent à de beaux rubans d'argent; leur estomac est alongé et épais ; leurs intestins droits; leurs cœcums nombreux ; leur vessie natatoire longue et simple. Il y en a une espèce dans l'Atlantique {Trichiurus lep- tiiruSy Lin.), Brown., Jam., pi. xlv , f. 4 (2) , qui se trouve également sur les côtes de l'Amérique et sur celles de TA- fiique. Nous en connaissons deux de la mer des indes , dont une {Trich. haumcla y Schn., Cliipea haumela, Forsk., et G\\\e\, y Savala , Russel. , I, l^i ) est très seniblable à la précédente, et seulement un peu moins alongée. (i) C'est le Lepidopus de Gouan, , Hist. des Poiss. , pi. i, 1". 4 : le Trichiurus caudatus, Euphrascn , Nouv. Mem. de Stock , IX , pi. ix, f. 2; le Trichiurus gladius , Holten , Soc, d'iiisl. nat. de Goperili., V, p. 2 3 et pi. II 5 le 9^richiurus ensiformis de Vandelli, ou F'andtllius lusi- tanicus de Shaw y le Ziphotheca teiradens de Montagu , Soc. >Yemer. , I , p. 81 et pi. II ; le Scarciua argyrea de Rafiaesque , Nuov. caratl. , pi. VII, f, I j le Lfpidupe fjtron de ilisso ; le Lepldope argcntc de Nardo. (2} C'est VUbirre de Laet , Ind. Occid. , ^73 , qu'il a reprodiiit par une me'prise , qu'il indique lui-mèma, dans Marj>,rave, p 161, mais à côLc de la description du MucUy qui est une murène; confusion qui a fait croire mal à proi>os à Bloch et à d'autres, que le 7'richcure est d'eau douce. ACJ-!^TH()PTCÏIYGIE]NS. 2 I C) L'autre ( Trich* savala, N.)> est encore moins alon^^c'e et a l'œil plus petit (i). Une deuxième tribu comprend des genres à bonclie petite et peu fendue. Les Gtmnètres (Gtmnetkus. B1.) Oui le corps alongé et plat comme tous les précé- dents, et manquent entièrement d'anale j mais ils ont une longue dorsale, dont les rayons antérieurs prolongés, forment une sorte de panache , mais se rompent facile- ment; leurs ventrales sont fort longues (tant qu'elles n'ont pas été usées ou rompues), leur caudale, composée de peu de rayons, s'élève verticalement sur rextrémité de la queue, laquelle finit en petit crocîiet. Il y a six rayons à leurs ouïes; leur boucîie est peu fendue, très protractile, et n'a que quelques petites dents; leur ligne latérale a de petites épines plus saillantes vers la queue. Ce sont des poissons très mous , à rayons très frêles , qui ont souvent été présentés d'une manière fausse, d'a- près des individus mutilés (2); leur squelette a les os^'t (1) CesL à cause d^uiie IrausposUion dans le texte de Niculiof , que Ton a attribue' aux trichiurcs des ïndes des propriétés e'jectriques que bien sûre- ment ils n^ont pas, (2) Lié J^alx venttorum de Beloïi , dont Gouan a fait son genre Tax- chyptÈre, et qui est devenu le Cepola tracityptara , Gmel., ne diffère du Tœnia altéra de Rondelet, 02^, et même de son Tœnia prima^ qui est le Cepola lœ nia, L"., et du Spacla mcxlma^ Impcrati, 587, ou Cepola gladius deWalbauni et du Tœnia falcata d'AIdrov,, ou Cepola iris de Walbaum, que par les diversités de Mutilation des individus. Il en est de même du Kogmar des Islandais d'Oiafsen et Powelsen , Isl., trad. fr., pi. li, oi* GymnogasLerarcticus de l0nxnnieh-('Sôc. des scienc. de Copenhague, III, pi. XIII ) , qui est le gente Bo^marus, Bl. Schn.5 du Gymriètte cepédien , Risso, i''® edit., pi. v, i. 175 de V Argyctius quadriniaculatusy Rafinesque,' Caratt., I, f. 3. de ses Scarcin'atfiiailnmaculaia et imperialis; du. Gym- netrus medilerraneus d'Ono; daV ËjAdesmus maculutus de Ranzani, opus- col. scienlif. fascic, YÏII , etdu Re^aleiius macula lus , de Nardo , Jourri. de pbys. de Pavic , TIII, pi. t, f. i. l'eus ces poissons diffèrent à peine 2 20 POISSONS surlout les verlèbres très peu. durcis; leur esLomac est aîongé, et ils ont de très nombreux cœcums; la vessie natatoire leurmanque; leur cliair, muqueuse, se décom- pose très promptement. Il y en a dans nos mers quelques espèces qui varient par le nombre des rayons de la dorsale, et qui, lorsqu'elles sont entières, c'est-à-dire dans leur première jeunesse , ont sou- vent une apparence fort singulière, à cause des prolonge- ments de leurs nageoires. L'espèce la plus brillante de la Méditerranée n'a que de cent quarante à cent cinquante rayons à sa dorsale. On ne l'a vue que petite ou médiocre; une autre en a de cent soixante-dix à cent soixante-quinze; il y en a dans les ca- binets des individus de quatre à cinq pieds; une troisième • en a plus de deux cent, et atteint à plus de sept pieds. La mer du Nord en produit deux espèces, dites, en iSorvège, Roi des haj^engs (i); une à laquelle on donne tantôt cent vingt, tantôt cent soixante rayons , qui atteint dix pieds; et une qui en a plus de quatre cent, etatteint jus- qu'à dix-huit pieds {'î). Leurs ventrales se composent d'un louxr filet dilaté vers le bout. Il v en a aussi aux Indes (3). Les StYLEPHORES. ( STYLEPHÔRifS. Shaw'.x Ont, comme les gymnètres, une caudale redressée mais }iar l'espèce, et nullement par le genre. M. Bonuelîi est celui qui a de'crit Fiadividu le moins mutilé; qu'il nomme Trachjpterus crisLalus , Acad. de Turin, XXIV, pi. IX. (i) Cest le Regalecus gltsne , ascaiiius , le, 2p caLier, pi. xi , qu'il a nomme ensuite Ophidiuin glesne , Me'm. de la Soc. des scicnc. de Co- penliag., III, p. l\\<^ , ou le Regalecus remipes , BrûnniGli , ib. pi. B, f . 4 et 5. Blocli.., Syst. ^ pi. 88 copie k figure à'Ascanius en Taltërant. Elle est mieux co.piée dar.s l'Encyclop. mctLod., f. 358. . „, ^. . (2) G^mmtrus Gr///i/, Liadro,th^^J^.uv.,;^Içm., de Stpclt^ , t. XIX;^, pi. viu. •;,.: > ■' ■/ (3) Gr-w/J€ZyM5 ^H^^eZiï, Sliaw., ly, part. II, paj^. igS.pI. 28. Ajout. \c Gymnetrus hawkemi^ B. 425, si touietbls cette fig^ure est fi- dèle ; mais le Régalée lancéolé on Ophidic chinoise , Lacep. I, xxii, 3, ou Gymnetrus cepcdianus de Sliaw, n^apparticnt } oint à ce genre. ACAlNTHOPTÉriYGIENS. 221 plus courte, et rextrémilé de leur queue, au lieu de ne for- mer qu'un petit crocliet, se prolonge en une corde grele, plus longue que le corps. On n'en connaît qu'un individu mal conservé, pris dans la mer du Mexique, et dont on n'a eu long-temps qu'une image toute défigurée {Stylepliorus cJiordatus , S\\3iW.j Trans. Lin., I , vi ; Natur. miscell., Yll , pi. 274? et Génér. zool. , IV, i*"^ part. , pi. 11) ; imais M. de Blain- ville en a donné une plus régulière ( Journ. de pliys. tome LXXXVlï; pi. i , f. i ). Cet individu ne montre point de ventrales. Une Iroisième tribu a le museau court, la bouche fendue obliquement. Les Rubaks. (Cepola. Linn. ) (i) Ont une longue dorsale et une longue anale, at- teignant l'une et l'autre la base de la caudale, qui est assez grande : leur crâne ne s'élève po'int ; leur museau est très court: leurmâclioire inférieure relevée, leurs dents bien prononcées, et leurs ventrales suffisamment dé- veloppées. Il n'y a dans leur dorsale que deux ou trois rayons non articulés et aussi flexibles que les autres. L é- pine de leurs ventrales est seule poignante; ils ont six rayons aux ouïes ; leur cavité abdominale est fort courte, ainsi que leur estomac. Ils ont quelques cœcums et une vessie aérienne qui s'étend dans la base dç, la queue. ÎSous en avons une espère dans la Méditerranée, de cou- leur rougeâtre {Cepola ruhescens , L. ), Trans. Linn., VH, xvii , et Bl., 170 , sous le faux nom de Cepola tœnia (2). (i) Ce nom Je cepola., donne' par Yf illugliby comme appartenant à Piome an Fierasfer, a e'te' applique par Linnœus au genre actuel dans le^ quel le Fierasfer n'entre pa?. (?) Ajout, Cepola japom'ca, Voy. de Krusenstern, pi. lx , f. i. 22 2 1POISSON Les Lophotes, Giorna. Ont la tête courte, surmontée d'une crête osseuse très élevée, sur le sommet de laquelle s'articule un long et fort rayon épineux^ bordé en arrière d'une membrane ^ et à partir de ce rayon , une nageoire basse à rayons presque tous simples, régnant également jusqu'à la pointe de Ja queue, qui a une caudale distincte mais très petite; et en dessous de cette pointe est une très courte anale. Les pectorales sont médiocres, et sous elles on aperçoit avec peine des ventrales de quatre ou cinq rayons exces- sivement petites. Lesdents sont pointues et peu serrées, la bouche dirigée vers le liant, et Toeil fort grand. On compte six rayons aux brancliies; la cavité abdominale occupe presque toute la longueur du corps. On n''eu connaît qu*un , Le Lcphote Lacépède. (Giorna, Méni. de l'Académie imp. de Turin, i8o5-ï8o8. p. 19. pi. a.) Qui se trouve, mais rarement, dans la Méditerranée, et devient fort grand (1). Une neuvième famille d'AcMSTHOPTÉRYGiENs, Les THEUTYES, Tient aux scombéroïJes aussi étroitement que la précëdente^maispar d'autres rapports, tels que Lar- mure que plusieurs de ces genres ont aux côtés de la queue ou Fépine couchée dans d'autres en avant de la dorsale, etc. Elle ne comprend qu'un très petit nombre de genres, tous étrangers, à corps com- primé, oblong , à bonche petite , peu ou point (j) iV*. B. La description de Giorna est incomplète , parce quUl n'a- vait qu'un individu mutile , dont il ignorait rorigiae. J'ai ffiit la mienne sur un individu de plus de quatre pieds , {)ris à Gênes. Voyez Kwn. ?«Ius. XX, xvii. «» ACANTHOrTÉRYGiEaS. 2^5 protractile , armée à chaque mâchoire de dents trancbantes, et sur une seule rangée ; îe palais et la lan^-ue sans dents et une seule dorsale. Ce sont des poissons herbivores, vivant de iucus et d'au 1res herbes marines, et dont les intestins ont bea ucoup d'ampleur. Les SiDJANS. (Siganus. Forsk. ) Buro de Commerson; Centrogaster de Houttuyn; Amphagaixthus de Bloch. Ont un caractère très remarquable et unique en ich- tyologie , dans leurs ventrales qui ont deux rayons épineux, l'externe et rinlerne ; les trois intermédiaires étant hranchus comme à Tordinaire. Ils ont cinq rayons branchiaux. Une épine est couchée en avant de ladorsale. Les os slyloïdesde leur épaule, se prolongent en se recour- bant, jusqu'à s'attacher par leur extrémité, aux pre- miers in ter-épineux de Tanale (i). Les espèces en sont assez nombreuses dans la mer des in des (2). Les Acanthures (Acanthurus. Lacép. etBl.) Har- PURUs. Forster. Yulgairement Chirurgiens. Ont les dents tranchantes et dentelées, et de chaque côlé de la queue une forte épine mobile, tranchante (1) Geolïr. phil. anat., I^ l^-jx et pi, ix , f. 108. (2) Theuiis javusy Linn. , Gronov., Zoophyl., pi. YIII, f. 4» — Siga- nus stelLuus , Forsk.; — AmjjJiac. punctatus , Bl. Schn., ou AcardJvurus meleagris ^ShiT^', — Buro brunneus, Commers., Lacep.,V, 4^1; — Siganus riwulatus ,, Forsk.; — Amphac. ne/?ulosus,Qnoy et Gayrn., Zool. du voy. de Freycin., p. 369; — Centrogaster fuscescens^ Houttuyn.; — Chœtodon guttatus, BL, 196; — Amph, inannoratus, Quoy et Gaym., voy. de Freyc. Zool. , pi. 62 , f I et 'i; — Amph. magmahac, 16., f. 3; — Centrogaster argentatus , Houtt. et plusieurs autres que nous de'crirous dans notre Ichlyolosie 224- POISSONS comme une lancette, qui fait de grandes blessures à ceux qui prennent ces poissons imprudemment; c'est ce qui leur a valu leur nom vulgaire. Il y en a dans les parties chaudes des deux: Océans (t). Quelques-uns ont la dorsale très haute (2). On peut aussi en remarquer qui ont une sorte de brosse de poils roides^ en avant de l'épine latérale (3). El d'autres où les dents sont dentées profondément d'un côté f comme des peignes (4). Les Prionures. Lacép. Ne dififèrent des acantbures que par l'armure des côtés de leur queue, qui consiste en une suite de plusieurs lames trancbantes liorizontales et fixes (5). Les Nasons. (Naseus. Commers. Monoceros. B1. Scbn. ^ Ont, comme les prionures, les côtés de la queue armés de lames trancbantes fixes : mais leurs dents sont co- niques , et leur front proéminent en forme de coi'ne ou de loupe au-dessus de leur museau; ils n'ont que quatre (i) Chœtodon chirurgus , Bl. , 208;-- TJieutis hepatus ^ L.; Seb., IIT, xxxiii, f. 3; — Ac glauco-pareius, N., Seb., HT, xxv, 3, qui paraît le vrai Chœtodon nigricans , L. ; — Chœtodon ùiostegus , Brousson. , Dec. lolit., no 4 5 ou ^canthure zèbre , Lacép. qui est aussi son Chœiod. zèbre ^ III, XXV, 3; — Ac. guttatus, Bl. Schn.;— v^c. suUlus , TX. Renard , I, pi. i^, f. 82; — Chœtodon lineaius , L.; Seb. III, xxv, i; — Chœtodon achilles, Broussonnet; — Chœtodon meta, Russel, 82; — Chœtod. sohal, Forsk., dont Lace'pède a fait mal à propos un rrcnre sous le nom à\^spisiue-^ — Ac. striatus. , N. ; Paningu, Renard , I , pi, i , f. 8; — Ac. argenté, Quoy el Gaym., voya.oe de Freycin., pag. 63 , f. 3^ — Chœt. nigrojuscus , Fcrsk. 5 — Chœt. nigricans , Bl., 2o3, qui n'est pas celui de Linnocus. (2) Ac. v^elifer, Bl. , !\'î'] . (3) Ac. scopas , N., Renard , I, pi. xl , f. 201 . (4) Ac. ctenodon , N. , esp. nouv. (5) Prionnre microlépidote , luicép., Ann. Mus., IV, p.,2o5; — Acan- thurus scalprum , Langsdorf. ACAINTHOPTÉRYGIEKS. 225 rayons aux branchiCvS, et Iroisrayons mous aux ventrales^ leur peau est semblable à du cuir (i). Les Axinures. Nob. Plus alongés que les nasons , et sans corne ni loupe, mais avec les mêmes rayons brancliiaux et ventraux; ont la queue armée de cbaque côlé , d'une lame uni- que, carrée , trancliante , sans bouclier; leur bouche est très petite , et ils ont les dents très grêles (2). Les Priodons. Nob. Réunissent les dents dentelées des acanthures , les trois rayons mous aux ventrales des nasons , et la queue non armée des sidjans (3). . La dixième Familie des Acanthoptérygiens , comprend un petit nombre de genres, distingués par des PHARYNGIENS LABYRI1NTH1F0RMES, C'est-à-dire qu'une partie de leurs pharyngiens supérieurs sont divisés en petits feuillets plus ou (i) Waseus fionticornis ^ Nob. , Lacëp., ÎII , vii, 2 , Bl. , Schn., pi. 42 , Hasse([. , il. pal., 332 ; — Nas. tandock , Renard. , I, iv, 33 ; et Valent., 5 18 5 — Chœt. unie o mis , ForsK., diffèrent de notre première espèce. — lYas. brei^iroslris , N. , Ren., I , xxiv , i3o ; — lYas. tuini- frons, N., mal rendu , Ren., î, f. 3^8 ; — lYas. incornis , N,, Ren., I f. 1 28 , et encore moins bien , f. 147, probabl. V Acanthurus harpuras , Shaw. ; — i\a5. carolinarum , N., Quoy et Gaym., Zool. du voyage de Freycia., pi., 63 ^ f, 15 — Was. tuber Commers. , ou Nason-Loupe , Lacép., III, vii^ 3 , ou Acanthurus nasus , Shaw., Renard., î, f. nn , Valent. , n"., 1 19 et 478- (2) Axinurus îhynnoides , Nob., nouvelle espèce du havre Dore , à la Nouvelle-Guine'e , rapportée par MM. Quoy et Gaymard. (3) Priodon annidaris y "^oh., espèce nouvelle de Timor, rapportée par les mêmes. TOME II. l5 1 2 26 POISSOîfS moins nombreux, irréguliers, interceptant des cel- lules dans lesquelles il peut demeurer de l'eau qui découle sur les branchies et les humecte pendant que le poisson est à sec, ce qui permet à ces poissons de se rendre à terre et d'y ramper à une distance souvent assez grande des ruisseaux ou des étangs qui font leur séjour ordinaire ; propriété singulière qui n'a pas été ignorée des anciens (i) , et qui fait croire au peuple dans l'Inde, que ces poissons tombent du ciel. Les Ainabas. Sont ceux qui ont ces labyrinthes portés au plus haut degré de complication; néanmoins les troisièmes pha- ryngiens ont des dents en pavés , et il y en a aussi sous l'arrière du crâne. Leur corps est rond, couvert de fortes écailles; leur tête large , leur museau court et obtus, leur bouche petite , leur ligne latérale interrompue à son tiers postérieur. Les bords de leur opercule, de leur sub'opercule et de leur in ter-opercule, sont fortement dentelés, mais non celui du préopei'cule. Leurs ouïesont cinq rayons. Il y a beaucoup de rayons épineux à leur dorsale et même à leur anale. Leur estomac est médiocre^ arrondi; leur pylore n'a que trois appendices. On n'en comiaît qu'une espèce, dite en tamoule Pa- neiriy ou monteur aux arbres [Anabas testudineus , N.) (2), devenue célèbre parce que , non-seulement elle sort de Teau , mais que , selon M. Daldorf , elle grimpe même aux - * _ (i) Theophrasle, dans son Traite des poissons qui vivent au sec , parle de petits poissons qui sortent des rivières pour quelque temps, et qui y retournent ensuite, et dit qu'ils ressemblent à des muges. (2) C'est VAmphiprion scansor, BL, Schn., p. 2o4 et 5^0, ou Perça scandens , Daldorf., Trans. Linn., UI^ p. 62. C'est aussi V Anthias lestu- dineus , B!., pi. 322 j et le Coius coboius , Haraillon Buchanan, pi. xiii , i. 38. ACANTHOPTERYGLENS. 22^ arbustes du rivage; cependant ce dernier fait est contesté. L'espèce est répandue dans toutes les Indes-Orientales. Les Poltacanthes. ( Polyacainthus KuhL ) Ont les rayons épineux, autant et plus nombreux que les anabas, leur bouche, leurs écailles, leur ligne la- térale interrompue, mais il n'y a de dentelures à au- cune de leurs pièces operculaires; leur corps est com- primé; leurs ouïes ont quatre rayons; il y a une bande étroite de dents en velours à leurs mâchoires, mais leur palais en manque ; leur appareil branchial est plus simple : leur pylore n'a que deux appendices cœcales. 11 y en a dans les eaux douces de toutes les Indes (i). Les Macro podes. Lacép. Ne diffèrent des polyacanthes que par une dorsale moins étendue , qui se termine, ainsi que la caudale et les ventrales , par une pointe grêle et plus ou moins alongée. L'anale occupe plus d'espace que la dorsale. Ce sont aussi des poissons d'eau douce , des Indes et delà Chine (a). Les Hélostomes, Kuhl. Ont, avec les caractères des polyacanthes, une bouche petite , comprimée , protractile, de manière qu'elle a l'air de sortir et de rentrer entre les sOus-orbitaires; leurs très petites dents sont attachées aux bords des lèvres, et non aux mâchoires ni au palais ; leurs ouïes ont cinq rayons. Les arceaux de leurs branchies sont garnis, du côté de la (i) Trichopodus colisa , Ham. Buchanan; — Trich. hejeus ^ id. , 1 18 : — Tr. cotra , id. , ï 1 9 ; — Tr. lalius , id. , 1 20 ; — Tr sola , id. , ib. ; — Tr. chuna , iil. , i2î ; — Trichogasier fasciatus ^ Bl. Schn., pi. xxxvi, p. i64; — Chœtodoii cliinensis ^ Bl., pi. ccxvm , f . i . (2) Le Macropode vert dore, Lacëp. , III , xvi , i , et une espèce nouvelle bien plus belle encore par des bandes alternativement routes et vertes. i5* 328 -POISSONS bouche, de lames presque semblables à celles de l'exlé- rieur , et qui pourraient bien servir aussi à la respira- tion (i). Leur estomac est petit, et il n'y a que deux appendices à leur pylore, mais leur intestin est très long; ils ont une vessie natatoire médiocre et à parois épaisses. Les Osphromènes, ( Osphromenus. Commers.) (2) Ont tous les caractères des polyacanthes ; mais leur chanfrein est un peu concave; leur anale occupe plus d'espace que la dorsale, comme dans les macropodes; une très fine dentelure s'aperçoit à leurs sou s-orbitaires, et au bas de leur préopercule; le premier rayon mou de leurs ventrales est très prolongé. On compte six rayons à leurs ouïes. Leur corps est très comprimé. Une espèce de ce genre, originaire de la Chine, Le Gourami. {Osphr. olfax. Commers.) Lacép. III. iii. 2. Devient aussi grande que le turbot, et passe pour encore plus savoureuse. Elle a été introduite dans les étangs de l'île de France , 011 elle se propage très bien ; et on l'a portée depuis peu à Cayenne. On dit que la femelle se creuse dans le sable une fossette pour y déposer ses œufs. Les Trichopodes Diffèrent des osphromènes, par un chanfrein plus convexe , et une dorsale moins étendue en longueur ; (1) On n'en connaît qiî'une espèce des Moluques [Helostoina Tem- minkii , N. ) que nous décrirons amplement dans notre Ichtyologie. (3) Ce nom vient d' oTipf^Ofj^ai ( olfacio) , et a été imaginé par Corn" raerson , parce qu'il croyait que les pharyngiens caverneux qui se voient dans ce poisson , comme dans les autres de cette famille , pouvaient être des organes de l'odorat, une espèce d'ethmoïde. iV. -B. iJ Osphromène gai, "Lacép. , Scarus gallus , Forsk., n'est qu'une {>irelle; mais nous avons deux espèces nouvelles de vrais ophromènes ; Ophr. nolalus et vittaLus , N. ACANTHOriÉRYGIENS. 229 en outre il n'y a que quatre rayons à leurs ouïes. Le premier rayon mou de leurs ventrales est aussi très alongé. On n'en connaît qu'une petite espèce des Mohiques ^ marquée d'une tache noire sur le côté (1). Les Spikobrainghes. ( Spihojbranchus. Nob. ) Ont les formes de Fanabas ; mais point de dentelures aux pièces operculairesj et l'opercule seulement termine par deux pointes : il y a une série de dents à leurs pa- latins. On n'eu connaît qu'un {Spirohranchus capensis nob. ) , qui est un très petit poisson d'eau douce du cap de Bonne- Espérance. Les Ophicéphales, Ophigephalus. B1. ) Ressemblent à tous les précédents par la plupart de ' leurs caractères, et notamment par cette disposition de leurs pharyngiens en cellules^ propres à retenir l'eau; aussi se portent-iis comme eux, en rampant dans l'herbe, à de grandes distances des eaux qui font leur séjour ordinaire; mais ce qui les distingue fortement et même les sépare de tous les acantboptérygiens , c'est qu'ils n'ont pas d'aiguillons à leurs nageoires , si ce n'est tout au plus le premier rayon deleurs ventrales ; encore, quoi- que simple n'est-il pas poignant. Leur corps est alongé , presque cilindrique; leur museau court et obtus, leur tête déprimée, garnie en-dessus d'écailîes ou plutôt de plaques polygones, comme dans les muges, les anabas, ({) C'est le Labrus trichopterus , Gme!., Pal!., Spic. , VHP calu , p. 45, le Trichopterus Pallasii , Sliaw , IV, part. Il/n, 392,1e Tricha- gaster trichopterus , Bl>Schn. , le Trichopode trichoptère , Lacc'p. ]Y. B. l.e Trichopode mentonnier, Lacgr. , ou Trichopode satyre , Sliaw. , vol TV, pai î. II , p. 091 , ne repose que sur une mauvaise figure (lu Gourami. 23o POISSONS etc. Il y a cinq rayons à leurs ouïes; leur dorsale Vé- tend sur presque toute leur longueur, et leur anale est aussi fort longue ; leur caudale est arrondie ; leurs pec- torales et leurs ventrales médiocres ; il n'y a pas d'in- terruption à leur ligne latérale. Leur estomac est en sac obtus; deux cœcums seulement, mais assez longs, adhèrent à leur pylore. Leur cavité abdominale se pro- longe au-dessus de l'anale, jusque tout près du bout de la queue. Tous les bateleurs des Indes ont de ces poissons à sec pour divertir le peuple, et les enfants même s'amusent à les faire ramper sur le sol : dans les marcbés de la Chine, on coupe les grandes espèces toutes vivantes , pour les distribuer aux consommateurs (i). On peut les diviser d'après les nombres de rayons de leur dorsale. Dans les uns elle n'en a que trente et quelques (2). Dans d'autres elle en a quarante et davantage (3). Il y en a enfin où ils passent cinquante (4). Les MUGILOIDES Forment une onzième famille d*acanthopté- rygiens, composée du genre Des Muges. ( Mugtl. L. ) Qui peuvent en effet être considérés comme une (i) C'est inconteslablemeut de ce genre que Théophraste a entendu parler. (2) Ophicephalus punciatus , Bl., ou Oph. lata , Buchan. ; — O. mar- ginatus , N., ou O. gachua ^ Buch. ? pi. xxi , f. 21 , ou Corr, motta , Russe], II, pi. 164 ; — O . aurantiacus , Bucli. (3) Ophicephalus striatus , Bl., SoQ , ou Muttah , Russe! , pi 162, ou O. chena , Buchan. ? — O. sola , id. • — O. so-wara , Russel , i63. (4) Ophicephalus marulius , Buchan. , qui est \c. Bostiichoïde œlllé , Lace'p., II , XIV , 3 ; — O. harca , Buchan. , xxxv, 20 , dont le Bosiriche tacheté, Lace'p., III, p. i43, est au moins très voisin, et plusieurs es- pèces nouvelles que nous décrirons dans notre Ichtyologie. ACATN'THOPTÉliyGIENS. 2c) 1 famille distincte , tant ils oflVent de particularités dans leur organisation ; leur corps est presque cylindrique y couvert de grandes écailles , à deux dorsales séparées , dont la première n'a que quatre rayons épineux; leurs ventrales sont attachées un peu en arrière des pectorales. Il y a six rayons à leurs ouïes. Leur tête est un peu déprimée , couverte aussi de grandes écailles ou de plaques polygones ; leur museau très £Ourt. Leur bouclie transversale forme un angle au moyen d'une proéminence du milieu de la mâclioire in- férieurC;, qui répond à un enfoncement de la supérieure, et n'a que des dents infiniment déliées^ souvent même presque imperceptibles. Leurs os pharyngiens très dé- veloppés , donnent à l'entrée de leur œsophage , une forme anguleuse comme l'ouverture de la bouche, qui ne laisse arriver à leur estomac que des matières liquides ou déliées , et toutefois cet estomac se termine en une sorte de gésier charnu , analogue à celui des oiseaux; leurs appendices pyloriques sont en petit nombre, mais leur intestin est long et replié. Ce sont de bons poissons , qui remontent en trou- pes aux embouchures des fleuves , en faisant de grands sauts au-dessus de l'eau, et dont nos mers pro- duisent quelques espèces jusqu'ici mal déterminées (i). Le Cépliale. {M. cephalus. N,) Se distingue parmi les muges d'Europe, en ce que ses yeux sont à demi couverts par deux voiles adipeux qui ad- hèrentau bord antérieur et au postérieur de i'orbite, en ce que lemaxillaire, quand la bouche est fermée, se cache en- tièrement sous le sous-orbitaire, et en ce que la base de la pectorale est surmontée d'une écaille longue et carénée. Les orifices de sa narine sont écartés l'un de l'autre; ses dents sont assez marquées. (i) Linnaeus et plusieurs de ses successeurs ont confondu tous les mufîes curonéens sous une seuic espèce [leur Mugil cephalus). 232 POISSONS C'est la meilleure et la plus grande des espèces de la Méditerranée. Nous ne Tavons pas observée sur nos côtes de l'Océan * mais ses caractères se retrouvent dans plu- sieurs espèces des Indes et de l'Amérique (i). Une espèce presque aussi grande , et commune à nos deux mers , • Le Ramado de Nice. ( M, capito. N. ) A le maxillaire visible derrière la commissure des mâ- choires, même lorsque la bouche est fermée 5 ses dents sont bien plus faibles j les orifices de sa narine rapprochés, la peau des bords de son orbite n'avance point sur le globe de l'œil 5 l'écaillé du dessus de sa pectorale est courte et obtuse. H y a une tache noire à la base de cette na- geoire (2). Deux espèces plus petites (le Muge doré et le Muge sauteur j Risso ) , se rapprochent du capito 5 le premier a le maxillaire caché sous le sous-orbitaire comme le cé- phalej mais les orifices de sa narine sont rapprochées comme dans le capito 5 l'autre, avec les caractères du ca- pito , a le sous-orbitaire échancré, et laissant voir le bout du maxillaire (3). Une troisième grande espèce commune aussi à nos deux mers. Le Muge h grosses lèvres. ( Bl. chelo. ÎS. ) Se distingue surtout par des lèvres très grosses, char- nues, dont les bords sont ciliés, par desdents qui pénètrent (1) ïl y en a en Amérique cinq ou six espèces confondues et mal carac- tc'risées par Linnœus sous îe nom de M. albula. Dans le nombre sont le ifl. Plwnierl, BL, devenu une sphyrène dans le Bl. Schn., p. 110, et le M. lineatus , Mitchill. On trouve le vrai ce'phale de la Mediterrane'e tout autour de ^Afrique. Aj. en espèces des Indes, le Bontuh ^ Russel, II, 1805 ou le M. our. , de Forskal, peut-être identique avec notre ce'phale; Kunnesee, ià., 181 j — M. corsula, Buchan, pi. ix, gn. (2) C'est cette espèce qui nous paraît avoir e'te' particulièrement décrite par Willugliby, et repve'scntée par Pennant. (3) Aj.Lc M. Christian., Voj^age de Freycinet^ — M. Ferranâi, ib.^ — M. parsia, Buclian, pi. xvn, f. 71; — M. cascasia, id, ; — M. peradak, N , Russel, 182. . ACA]N^THOPTfiRYGIENS. 235 dans leur épaisseur comme autant de cheveux. Son maxil- laire se recourbe et se montre derrière la commissure. Une petite espèce de la Méditerranée (M* labeo, N. ) a les lèvres encore plus fortes à proportion , et crénelées aux bords. 11 y a aussi de ces espèces à grosses lèvres dans la mer des Indes (i). Les Tétragonurus. Riss. Ainsi nommés, de crêtes saillantes qu'ils ont vers la base de la caudale, deux de chaque côté, sont encore un de ces genres isolés qui semblent l'indice d'une famille particulière. Ils tiennent en partie des muges ^ en partie des scombéroïdes. Leur corps est alongé , leur dorsale épineuse longue , mais très basse, la molle rapprochée d'elle , plus élevée et courte; Tanale répond à cette der- nière : les ventrales sont un peu en arrière des pecto- rales. Les branches de la înàchoire inférieure élevées verticalement , garnies d'une rangée de dents tran- chantes, pointues, faisant une espèce de scie, s'emboi- tent , quand la Louche se ferme , entre celles de la mâ- choire supérieure. Il y a de plus une petite rangée de dents pointues à chaque palatin, et deux au voraer. Leur estomac est charnu, replié: leurs cœcums nom- breux; leur intestin considérable. Leur œsophage esi, intérieurement garni de papilles pointues et dures. (i) M. crenilalfîs , H'orska.]-^ — M. cirrkosthomus , Forster, ap. BL Sclin., 12 1 , JY. B. Le M. cceruleo-macutalus, Lacép., V, 389; le même qui est re- pre'senle' sous le nom de Crenilahis , pi. xui , f.* i, appartient au grouppe du capito- JY. B. T.e Miigil appendiculatus, Bosc, ou Mugilo more Anne-Caroline , Lacc'p. , Y, 398 , n'tst autre chose que Felops, et il en csL de même du Mugil sahrtoveus de Forster, B'. Scim. , 121; — le Mugil cinerens , Walbaura., Catesb., Il, xt, >, est un gerres; — le M. cltanos de ForsL-iî ; est delà famisie des cyprin*. 234 POIS SOIS s L'espèce connue, le Courpata ou Corbeau , de nos côtes de la Méditerranée ( Tetragonurus Cifvieri ^ Risso), ne se trouve que dans les grandes profonileurs. Elle est noire , longue d'un pied , et a toutes ses écailles dures, profondé- ment striées et dentelées. On dit sa chair venimeuse (i). Je place encore ici entre les mug'iloïdes et les gobioïdes, un genre qui ne se laisse complètement associer avec aucim autre , c'est celui des Athérines. ( Atherina. Lin. ) Qui ont le corps alongé , deux dorsales très écartées , des ventrales plus en arrière que les pectorales , la bouche très protractile, garnie de dents très menues. Toutes les espèces connues ont une large bande argentée le long de chaque flanc. Il y a six rayons à leurs ouïes; leur estomac n'a point de cul-de-sac , et leur duodénum n'a pas d'appendices cœcales; leurs dernières vertèbres abdominales recourbent leurs apophyses transverses , et forment ainsi un petit cornet où se loge la pointe de la vessie natatoire. de sont de petits poissons d'un goût délicat, et dont les jeunes se tiennent long- temps en troupes serrées , et se mangent sur nos côtes de la Méditerranée, sous le nom de Nonnat ( les aphyes des anciens ). Nos mers en produisent plusieurs espèces, confondues jusqu'ici sous le nom à* Atherina hep se tus y Linn. Le Sauclet du Languedoc, ou Cabassoiis de Provence. {Atherina hepsetus. N. (2)) Ronde!. 21G. Duhamel, sect. VI, pi. IV, f. 3. A la tête un peu pointue, neuf rayons épineux à sa (i) On n'en a que de mauvaises figures : Mugil niger, Rondel , 428 ; Con'us niloûcus , Aldrov. , pisc. 610; Risso, I'*'. edit. , pi. x, f. 37. [2) C'est probal>icmcnt cette csi)cce (jui a servi en particulier de typp. ACANTHOPTÉRYGIEIVS. 2 55 première dorsale , onze mous à sa deuxième, douze à Ta- uale, cinquante-cinq vertèbres au squelette. he Joël du Languedoc j Cahassouda d'Iviça. {Atherina Boyer. llisso.) Ronde! . '217. A la tête plus large, plus courte, Toeil plus grand j sept e'pines à la première dorsale } onze rayons à la deuxième , treize à l'anale^ quavaute-quatrc vertèbres au squelette. Le Mochon d'iviça. {Atherina mochon. N. ) De la forme du sauclet , mais à sept épines à la première dorsale, quinze rayons mous à l'anale, et quarante-si-x ver- tèbres au squelette. Le Prêtre , Abusseau , ou Rosere des côtes de l'Océan (i) ( Ath. presbyter. Nob. ) Duham. sect. YI^ pi. iv, f. i , 2, 3 , 4? 6 et 7. A le museau un peu plus court que le sauclet, huit épines a la première dorsale , douze rayons mous à la deuxième , quinze ou seize à l'anale , cinquante vertèbres au squelette. Les espèces étrangères d'athérines sont assez nombreu- ses (2). à Tespèce de l'hepsetus de Linn. Il faut remarquer que la figure intitulée atherina hepsetus ])aT B\och , pi. cccxciii, f. 3, et Syst., pi. xxix, f. 2, est purement imaginaire. (i) Ces noms viennent de la bande d'argent de ses flancs que l'on a comparée à une élole. (3) atherina lacunosa , Forster, Bl, Sclin., 112, probablement l'/fc/j- setus de Forskal, 69 5 — ^. endrachtensis, Quoy et Gayra., Voyage de Freyc, Zool. , p. 334 5 — ^. jacksoniana , iid., 333 ; — A. hrasiliensis y iid., 332 ] — A. neso-gallica, N., Lace'p., V, pi. xi, 1". ! , Ce n'est pas le même que VA. pinguis du texte. — A. mœnidia , Lin. , qui n'est pas,, comme il le croit , le mœniàla de Brown , Jam., pi. xlv , f . 3, mais bien \ A. notata, Mitchill, Trans. de New-Yorck, I, pi. iv, i. 6, et plusieurs; autres que nous décrirons dans noire Ichtyologie. 2 36 POISSONS La douzième famille des acanthoptérjgienS ou celle Des GOBIOIDES. Se reconnaît à ses épines dorsales grêles el flexibles ; tous ces poissons ont à peu près les mêmes viscères , c'est-à-dire un canal intestinal é^al , ample , sans cœcums , et point de vessie natatoire. Les Blennies bu Baveuses. (Blennius. L.) Ont un caractère très marqué dans leurs nageoires ventrales, placées en avant des pectorales, et com- posées seulement de deux rayons. Leur estomac est mince sans cul de sac j leur intestin ample, mais sans cœcum; ils n'ont pas de vessie natatoire. Leur corps est alongé, comprimé , et ils ne portent qu'une dorsale composée presqu'en entier de rayons simples ^ mais flexibles. Ils vivent en petites troupes parmi les rocbers des rivages, nageant, sautant, et pouvant se passer d'eau pendant quelque temps. Leur peau est enduite d'une mucosité qni leur a valu leur nom grec Blennius, et leur nom français Baveuses, qui en est une traduction. Piusieuvy sont vivipares, et ils ont tous, et dans les deux sexes, ]îrès de Tauiis, un tubercule qui paraît leur servir pouï raccouplemeni. JNous les divisons comme il suit. Les Blennïes piopiernent dits. Dont ies dents longues, égales et serrées, ne forment qu'uu seul rang bien régulier à chaque mâchoire , terminé eu arrière, dans quelques espèces , par une dent plus Ion- gue et en crochet. Leur tôte est obtuse, leur museau court, leur frojrit vertical; leurs intestins larges et courts. La plupart ont un tentacule souvent frarigé en panache ACAWTHOPTÉRYGïEPiS. 257 sur chaque sourcil^ et plusieurs en ont un autre sur cliaque tempe. Nous avons diverses espèces de cette subdivision le long de nos côtes j une des plus remarquabies est Le Blennic papillon. ( Bl. ocellaris. ï>l. i()7. 1.) A dorsale bilobée; le lobe antérieur très élevé, marqué d'une tache ronde et noire ^ entourée d'un cercle blanc et d'un cercle noir. Le Bl. tentnculaire. {Bl. tentacularis. Briinn.) Bl. 167. 9. Sous le nom de Bl. Gattorugine. A quatrefilamcntsaux sourcils, à dorsale unie; unetacîie noire entre le quatrième et le cinquième rayons. Le Bl.a bandes. { BL gattorugine. L. ) Will. H. 1. et BL 162. 1. 2. Sous le nom de Bl.Jasciatus. f A deux filaments 5 à dorsale presque unie, à bandes obliques nuageuses brunes. Le Bl. à tentacules palme's, {Bl.palmicornis. Cuv. )Penn, ('op. Encvcl. Méth. f. 117. Souslenom de6^rt^^on/gz/2e. A dorsale unie; ie tentacule sur i'œil divisé en petits filaments (i). D'autres n'ont que des panaches à peine visibles aux sour- cils, mais portent sur le vertex une proéminence membra- neuse, qui s'enfle et rougit dans la saison de l'amour. îl yen a aussi quelques-uns dans nos mers. Le Bl. galerite. {BL galerita. L. ) Rondel. 204. BL pa^'o. Risso. A dorsale unie ; tacheté et rayé de bleu , une tache noire ocellée derrière l'œil. Le BL à tête rouge. {BL rubriceps. Risso. ) Les trois premiers rayons de la dorsale élevés , et faisant une pointe rouge, ainsi que le dessus de la tête. (1) A\. Bl. cornutus , L. ; — Bl. pilicornis, N., punaru, Margr., i65; la deuxième fig., mais la prcm. descript., etc. 2.58 POISSONS Dans d*aatres enfin (les Pholis («), Artéd. ) , il ti*y a ni panache, !ii crêfe. Nous en avons un petit très commun sur toutes nos côtes , La Baveuse commune. {Bl.pholîs. L. ) Bl.^ 71.2. A profil presque vertical , à dorsale un peu dcliancrée, pointillée et marbre'e de brun et de noirâtre. Nous distinguons de ces blennies proprement dits, sous ie nom de Myxodes , Des espèces à tête alonge'e, à museau pointu, saillant au devant de la bouche, à dents sur une seule rangée, comme dans les blennies, mais sans canines (2), et sous le nom de Salarias, Les espèces dont les dents, également sur une seule rangée et fort serrées , sont comprimées latéralement , crochues au bout , d'une minceur inexprimable et en nombre énorme. Elles se meuvent , dans l'individu frais , comme les touches d'un clavecin. La tête de ces poissons, fort comprimée eu haut, est très large transversalement dans le bas. Leurs lè- vres sont charnues et renflées , leur front tout-à-fait vertical, leurs intestins ;, roulés en spirale , sont .plus minces et plus longs que dans les blennies ordinaires. On n'en connaît que de la mer des îndes (3). Nous appellerons Clinus (4). Les espèces à dents courtes et pointues, cparses sur plu- sieurs rangées , dont la première est plus grande. Leur (i) Pholis, nom grec d'un poisson toujours enveloppé de mucus. Aj. Bl. cai^ernosus, Schn., 87, 2 ^ — Gadus salarias^ Forsk, p. 22. (2) Les espèces sont nouvelles. (3) Sal. quodripinnis ^ Cuv., qui est le blennius gattorugine de Forsk.., p. 23; — Bl. simus , Sujef. act. Pelrop., 1779, H^ part,, pi. vi; — Vyil- ticus ou sauteur de Commers. , Lace'p. , II , p. 479 » ^^ plusieurs espèces nouvelles. J'ai tout lieu de croire qu'il faut y rapporter aussi le Bl, eden- tulusj Bl. Sclin., ou truncatus, Forster , bien qu'on prétende qu'il n'a pas de dents. . (4) CUnnSj nom des blennies chez les Grecs modernes. ACANTFÎOPTÉRYGIENS. 289 museau est moins obtus que dans les deux sous-f^enres précédents j leur estomac plus large , et leurs intestins plus courts. Dans quelques-uns, les premiers rayons de la dorsale forment une pointe séparée par une échancrure du reste de la nageoire (i). Leurs sourcils sont surmontés de petits panaches. Il y en a même où. les premiers rayons sont totalement en avant y et semblent former une crête pointue et rayonnée sur le vertex (2). Dans d'autres , au contraire , la dorsale est continue et égale (3). Les Cirbhibarbes. Cuv. Ont, avec la forme des clinus, des dents en velours, et ou- tre un petit tentacule sur Toeil , et un à la narine, ils en portent trois grands au bout du museau, et huit sous la pointe de la mâchoire inférieure. On n'en connaît qu'un des ïndes , d'un fauve uniforme. Les Gonnelles. ( Mur^enoïdes. Lacépède. Centronotus. Schn. ) Ont les ventrales encore plus petites que tous les autres blennies , presque insensibles , et souvent réduites à un seul rayon. Leur tête est très petite , et leur corps alongé en lame d'épée j leur dos est garni tout du long d'une dorsale égale, dont tous les rayona sont simples et sans articula- tions. Leurs dents sont comme dans les clinus; leur es- tomac et leurs intestins d'une venue. (i) Bl. mustelaris, L., Mus.. Ad. Fred., xxxi, 3; — Bt. superciliosus Bl., 168 ^ — Bl. argenteus, Risso. lY. B. he Blennie pointillé', Lacëp., II, xii, 3, ne me paraît qu'un indi- vidu mal conservé du Superciliosus' (2) Bl.Jenestraius, Forster. Bl. Schn., p. i^3. (3) Bl. spadiceus, Schn., Séb., III, xxx, f. 8 ^ — Bl. acuminatus, id., Se'b , ib., I ; — Bl. pwictatus, Ott., Fabr., Soc. d'Hist. nat. de Copenh., vol. Il , cah. 1 1, pi. X , f. 3 î — Bl. Audifredi, Risso , pi. vi , f. i5 5 — Bl. capensis y Forster, Bl. Schn., 175^ — Bl. lumpenus, Walb. Arted. renov., part., III , pi. in. 2 4o POISSONS Il y en a un très abondant sur nos côtes {Bl. gunnellus , L.) > î^^-7 7^ 7 ^ ? Lacép., Il , xii, 2 , dont la dorsale a tout du long de sa base une suite de taches ocellées. Les Opistognathes. (Cuv. ) Ont les formes des blennies propres, et surtout leur mu- seau court, et se distinguent par leurs maxillaires très grands et prolongés en arrière eu une espèce de longue moustache plate. Leurs dents sont en râpe à chaque mâchoire, et la rangée extérieure plus forte. On leur compte trois rayons aux ventrales , qui sont placées précisément sous les pecto- rales. On n'en connaît qu'un , rapporté de la mer des Indes par M. Sonoerat ( Opistognathus Sonnerati , Cuv. ). ÎNous n'osons éloigner des blennies , bien qu'ils n'aient aucun rayon épineux , Les Zoarcès. Cuv. Qui d'ailleurs ont le tubercule anal, les intestins sans cœcums, le corps qbloug et lisse des blennies , six rayons aux branchies. Leurs ventrales ont trois rayons 5 leurs dents sont coniques , sur un seul rang aux côtés des mâchoires; sur plusieurs en avant ^ ils n'en ont aucunes au palais. Leur dorsale , leur anale et leur caudale sont réunies , après toute- fois que la dorsale a éprouvé une grande dépression. Il T en a dans nos mers el dans tout le nord, une es- pèce connue depuis longtemps comme vivipare ( Blen- nius vivipariis , L. ) , BL, 72 j sa taille est d'un pied ) elle est fauve, avec des taches noirâtres le long de sa dorsale. L'Amérique en a une beaucoup plus grande {Z. la- hrosus , N., Blennius labrosus , Mitcliill., Trans. de New- Yorck ,1,1, 7 7 qui arrive à trois pieds et plusj olivâtre semée de taches brunes. Les Anarrhiques. ( Anarrhichas. L. (1). Me paraissent si semblables aux blennies , que je les (i) Anarrhichas , grimpeur, noQi imagine par Gesner ( paralipomen , p. 1261 ), parce que ce poisson grimpe, dit-on, contre les e'cueils, en s'ai- dant de ses nageoires et de sa queue. ACANTHOPTÉRYGIENS. 2Z^1 nommerais volontiers des blennies sans ventrales. La nageoii'e dorsale , toute composée de rayons simples , mais sans roideur, commence à la nuque, et s'étend, ainsi que l'anale , jusqu'auprès de celle de la queue , qui est arrondie aussi-bien que les pectorales. Tout leur corps est lisse et muqueux. Leurs os palatins , leur vo- mer et leurs mandibules sont armés de gros tuber- cules osseux, qui portent à leur sommet de petites dents émaillées, mais les dents antérieures sont plus longues et coniques. Cette dentition leur donne une armure vigoureuse qui , jointe à leur grande taille , en fait des poissons féroces et dangereux. Ils ont six rayons aux ouïes , Festomac court et charnu , le pylore près de son fond, l'intestin court, épais et sans cœcums, et ils manquent de vessie aérienne. • Le plus commun^ appelé vulgairement Loup marm^ Chat marin ( Anarr. Lupus , L. ) , Bl. , ^4 ? babitc les mers du nord, et vient assez souvent sur nos côtes ^ atteint six et sept pieds de longueur, et est brun , avec des bandes nuageuses plus foncées. Sa chair ressemble à celle de Tan- guille. Il est d'une grande ressource pour les Islandais, qui le mangent séché et salé, emploient sa peau comme cha- grin , et son fiel comme savon (i). Les Gobous , Bouler eaux ou Gougeons de mer. (GoBius. L. ) Se reconnaissent sur-le-cliamp à leurs ventrales tho- racbiques réunies soit dans toute leur longueur, soit au moins vers leurs bases, en un seul disque creux, et for- mant plus ou moins l'entonnoir. Les épines de leur dorsale sont flexibles; l'ouverture de leurs ouïes, pourvue f i) On a cm que ses dents pe'trifiées formaient les bufonites , mais elles n'en ont ni la forme ni le tissu. Ajoutez le petit Anarrhique [Anarr. minor, Olafsen) , Voyage en Isl. , Tr. fr., pi. L. TOMi: II. i6 242 POISSONS de cinq rayons seulement , est généralement peu ou- verte , et comme les blennies , Ils peuvent vivre quelque temps hors de Feau; comme eux aussi ils ont un es- tomac sans cul-de-sac , et un canal intestinal sans cœ- cums ; leurs mâles ont eniin le même petit appendice derrière l'anus, et l'on sait de quelques espèces qu'elles produisent des petits vivants. Ce sont des poissons petits ou médiocres , qui se tiennent entre les roches des ri- vages. La plupart ont une vessie aérienne simple* Les GoBiES proprement dits. ( Gobius. Lacép. et Sclin. ) Ont les ventrales réunies sur toute leur longueur, et même en avant de leur base par une traverse , en sorte qu'elles for- ment im disque concave. Leur corps est alon^jé, leur tcte médiocre, arrondie, leurs joues renfle'es , leurs veux rappro- chés. Leur dos porte deux na^^eoires, dont la postérieure assez longue. Nous en avons quelques - uns dans nos mers, dont les caractères ne sont pas encore suffisamment établis (1). Ils se tiennent dans les fonds argileux, et y passent l'hiver dans des canaux qu'ils y creusent. Au printemps , ils prépa- rent dans des lieux riches en fucus un nid qu'ils recou- vrent de racines de zostera ; le mâle y demeure renfermé, et V attend les femelles , qui viennent successivement y dé- poser leurs œufs. Il les féconde, et les garde et les défend avec courage (2). (î) Be'lon et lloudelet ont voulu reconnaître dans ces poissons les golius des anciens , et Artc'di a prétendu retrouver dans l'Oce'an les espèces mal de'termine'es par ces deux auteurs dans la Me'diterranée. De là une confusion inextricable; pour Fe'claircir, il faut recommencer les descriptions et les ligures. C'est ce que nous essaierons en partie dans notre Ichtyologie. (2) Ces observations ont e'te' faites par feu 0/6 ; — Vudmore pixuma, id,, ib., ou Gobius pisonis j Gm. (2) Je le juge d'après la note jointe à une peau séchée donnée au Mu- séum par Adanson, et qui est d'une espèce dinérente des précédentes. (3) Le Goblus strigalus , Broussonnet , Dec, pi. i, ou Gobiomore taiboa, Lacép., copié Encycl. métli., f. i38; — V Eleoiris noir, Quoy et Gaym,, Voyage de Freyc, pi. lx, f. '2, et les Sciœna macrolepidota, BL, 298 , f t Maculala , id. , 299 , 2', dont j'avais fait autrefois le genre Pro- CHILU8 qui doit êlre supprimé. AGAISTHOrTHÉRYGIEISS. 2l\'] [Gohiiis aiiratus , Riss. ) dorée , marquée d'uue tache noire sur la base de la pectorale (i). Les Callionymes. ( Callionymus. L. ) (2). Oîit deux caractères fort raarqués , dans leurs ouïes ouvertes seulement par un trou de chaque côté de la nuque j et dans leurs nageoires ventrales placées sous la gorge, écartées et plus larges que les pectorales. Leur tête est oblongue, déprimée , leurs yeux rapprochés et regardant en haut, leurs intermaxillaires très protrac- tiles^ et leurs préopercules alongés en arrière et ter- minés par quelques épines. Leurs dents sont en velours, ils en manquent au palais. Ce sont de jolis poissons, à peau lisse, dont la dorsale antérieure soutenue par quelques rayons sétacés, s'élève quelquefois beaucoup. La seconde dorsale est alongée ainsi que l'anale. Ils ont der- rière l'anus le même appendice que les précédentSe Leur estomac n'est point en cul-de-sac, et ils manquent de cœcums et de vessie aérienne. Nous en avoDS un commun dans la Manche. Le Sa\fary on Doucet. {CaUion. lyra. Lin.) BI. 161. Lacép, ii. X. I. Dont la première dorsale est élevée, et le premier rayon en long filet. Il est orangé, tacheté de violet. Le Call. dra~ cunculiis , Bl., 162 , n'en diffère que parce que sa première dorsale est courte et sans filet-j plusieurs le croient sa femelle. La Méditerranée en a quelques autres, tels que Le Lacert. ( Call. lacerta. N. ) Rondel. 3o4, et moins bien Call. pusîllus. Laroche. Ann. Mus. Xilî. xxv. 16. A première dorsale basse 5 la deuxièm.e , au contraire , très éievée dans le maie j des points argentés et des lignes (1) C'est une éîeolris et non un gobie. (y) Calllonysmis (beau nom ) , F un des noms de l'uranoscope cliez les Grecs. C'est Linnœus qui l'a applique à ce genre-ci. 248 POISSONS blanches liserées de noir sur les flancs. La caudale longue et pointue (i). Les Tbichonotes. (Trichonotus. Schn. ) Ne paraissent que des callionymes dont le corps est très alongé, et dont la dorsale un.ique et Tanale ont une lon- gueur proportionnée. Les deux premiers rayons de la dorsale alongés en longues soies , repre'sentent la première dorsale des callionymes ordinaires. On dit pourtant les branchies des trichonotesbien fendues (2). Les Comephores. Lacép. Ont la première dorsale très basse, le museau obtong , large, déprimé, les ouïes très fendues , à sept rayons, de très longues pectorales , et , ce qui les distingue dans cette famille, ils manquent absolument de ventrales. On n'en connaît qu'un, du lac Baïkal { Callionymus Baïcalensis , Pall., Nov. Act., Petr»., ï, ix, i ). Long d'un pied, d'une substance molîe et grasse, que l'on presse pour en tirer de l'huile. On ne l'obtient que mort^ après des tempètes.^ Les Platyptères. Kubl et van Hasselt. Ont, avec les ventrales larges et écartées des callio- nymes, une tête courte, déprimée, une petite bouche, des branchies ouvertes et de lai^ges écailles; leurs deux dorsales sont courtes et écartées (3). (i) IV. B. Le Callionymus diacanthus , Carnûchael, Trans. Linn., Xîl, pi. XXVI , ne me paraît pas de ce genre; le Calliomore indien , Callio- nymus indicus, Linn., n'est autre que le Platycephalus spalula^ Bl., 424. Aj. Call. cithara,^.; — C. Jaculus , et d'autres espèces nouvelles de la Méditerrane'e ^ et en espèces étrangères, C. orientalis, Sclin., pi. vi ; — C. ocellaius, Pall,, VIII, pi. f\^ i. iS^ — C. sagitta, id., ib., f. 4? 5; et quelques autres que nous deefirons dans notre IchthyoiOgie. (2) Trlchonotus sctigerus^ Bl. Schn., pi. 39. (3) Platyptera melanocephala , K. , et V , H. ; PL trigonocephala ■ id., «Icux poissons des Indes, ([ue nous décrirons dans notre Ichtyologie. ACANTHOPTÉllYGIENS. 24-9 Je place en hésitant, à la fin de cette famille , un genre qui formera probablement un jour le type d'une famille particulière^ c'est celui des Chirus. Steller. ( Labrax. Pallas. ) Poissons à corps assez long, garni d'écaillés ciliées; à tête petite, sans armure; à bouche peu fendue, ar- mée de petites dents coniques, inégales; dont la dor- sale n'a que des épines presque toujours minces^ et s'étend tout le long du dos; leur caractère distinctif est d'avoir plusieurs séries de pores semblables à la ligne latérale , ou en quelque sorte plusieurs lignes latérales. Leurs intestins manquent d'appendices cœcales ; ils ont souvent une aigrette au sourcil, comme certaines blen- nies; mais leurs ventrales ont cinq rayons mous, comme à l'ordinaire. Ceux que l'on connaît viennent de la mer du Kams- chatka (i). . Je forme une treizième famille, celle des PECTORALES PÉDICULÉES , De quelques acanthoptérygiens dont les os du carpe s'alongent pour former une espèce de bras qui porte leurs pectorales. Elle comprend deux genres voisins l'un de l'autre , quoique les auteurs les aient presque toujours fort éloignés, et qui tiennent de près aux gobioïdes. (i) Labrax lagocephalus j —- L. decagrammus ^ — L. superciliosus ^ "— L. monopterj'giiis y — L. octogrammus ^ — L. hexagrammus ^ tous décrits et repre'sentcs par Pallas dans le onzième tome des Wle'm, de FAc. de Pe'tersb., porr 1810. 2 5o POISSONS Les Baudroyes. ( Lophtus. L. ) (i). Ont pour caractère général, outre leur squelette à demi cartilagineux, et leur peau «ans écailles, les pectorales supportées comme par deux bras , soutenus chacun par deux os que l'on a comparés au radius et au cubitus, mais qui appartiennent réellement au carpe , et qui , dans ce genre, sont plus alongés qu'en aucun autre ; des ventrales placées fort en avant de ces pectorales ; enfin , des opercules et des rayons braiicliiosl/èges , en- veloppés dans la peau , et les ouïes ne s'ouvrant que par un trou, percé en arrière de ces mêmes pectorales. Ce sont des poissons voraces , à estomac large , à in- testin court , qui peuvent vivre très long-temps liors de Feau, à cause du peu d'ouverture de leurs ouïes. Les Baudroyes proprement dites. Vulgairement Raies- pécheresses. ( LopHius. Cuv. ) . Ont la tête excessivement grande h proportion du reste de leur corps, très large et déprimée^, épineuse en beaucoup de points , la gueule très fendue, armée de dents pointues , la mâcboire inférieure garnie de nombreux barbillons* deux dorsales distinctes, et quelques rayons de la première déta- chés en avant , libres et mobiles su Klein^ Miss. , III , m , 4 5 ou L. raninus , Tiles. , Mem. des nat. de Mosc. , Il , XVI ; — Ch. hispidus, Bl. Schn., i43, Mem. Mus., IIÎ, xvii, 2; — Ch. scaher, ib., xvi, 2, ou Guaperi^a , Margr., i5o (mais non la figure) , L. histrio, Bl., pi. cxr ; — Ch. hiocellatus, N., Méra. Mus., III, xvii, 3; — Ch. ocellatus , ou L. histr. oceiL, Bl. Schn., i43 , Parra , ï; — Ch. variegatus, ou L. chironecte, Lacep. I, xiv, 2, ou Z. p ictus ^ Shaw , Gen. Zool. , V, part. II, pi. clxv; — Ch. furcipîlis , N. , Mem. Mus., III , XVII, i; Laët., Ind. Occ, 574, figure repe'te'e pour le guaperva, Margr., i5o • — Ch. nummifer, N. , Mem, Mus., III , xvii, 4; — ^^*- Commer- sonii , N., Lace'p, , I , xiv , 3 , et très mal , Ren. , I , xlui , 2125 — Ch. tuberosus , N. (2) Ch. punctatus , N., Mém. Mus., III, xviii , 2, et Lace'p. , Ann. Mus., IV, Lv, 3 ; — Ch. unipinnis, N., Mém. Mus., III, xviii, 3, Lace'p., Ann. Mus., III, xvin, 4- (3) Lophius vespertilio, L., Bl., 110; — Malth. uasuta, N., Séb., I , Lxxiv, 2; — M. nolaia , N ; — M. angusia . Nob , doiit le squelette est ACAWTHOPTÉRYGIENS. 255 Les Batracoïdes. Lac. ( Batrachus. B1. Schn.) (i) Ont la tête aplatie liorizoïitaleinent;, plus large que le corps , la gueule bien fendue , Topercule et le sous- opercule épineux; six rayons aux ouïes; des ventrales étroites , attacîiées sous la gorge, et qui n'ont que trois rayons, dont le premier alongé et élargi, des pectorales portées par un bras couî'^l, résultant de l'alongement des os du carpe. Leur première dorsale est courte, sou- tenue de trois rayons épineux, la seconde molle et longue , ainsi que celle de l'anus qui lui répond. Sou- vent leurs lèvres sont garnies de filaments. Ceux qu'on a disséqués ont l'estomac en sac oblong, des intestins courts, et manquent de cœcums. Leur vessie natatoire est profondément fourchue en avant. Ils se tiennent ca- cbés dans le sable pour tendre des embûches aux pois- so-ns , comme les baudroies et les plalycéphales. On croit les blessures faites par leurs piquants dangereuses. il y en a dans les deux Océans. Les uns ont la peau lisse et fongueuse, et un lambeau cutané sur l'œil (2). D'autres l'ont garnie d'écaillés, et manquent de lambeaux sur Toeil (3). dans Bosejitiuil, pi. Iclithyol. , t. XIX, 2 ; — M, truncaia^ N.5 — M. siellata , N., ou Loj/hius stellatiis , YaLL, Mém. de la socielë d^IIist. nat, de Copcaîi., I^^, pi, ui, f. 3 et 4 ? liinême que le Loplùefaujas ^ Lacép., I , XI, 2 et 3 , et le Lqphius ruher ^ Til. , Yoyage de Krusên- steiii , LXi. (i) BaTj5a;^^oç, grenouille, a cause de leur tête élargie. (2) Bair. iau ( Gadus tau^ L. ) ' *^" Lophiiis bufo , Milcli., ou Baira- chcïde verneuly Lesueur, Mem. Mus, V, xvii 5 — le Baîr. varie, id., Se. uat. pbil. ; — Batr. grunniens (^Cottus grunniens, L,), Bl. 1^9, Seb., Tll, xxiii, 4î — Balr. gu/Lgene , Buchan , xiv , 8 ; — Batr, dubius , N., ou L. dubius-, J. White , 265, Nieuliof, ap. Wiîl., ap,, lY, i; — Batr. ^-spinis, N., ou Bair. diemcnsis, Lesueur, Se. nat. pîiil. (3) Batr. surinainensis , Bl. Scbn., pi. vu , donné comnie le Tau , Lace'p., II, XII, i; — Batr. conspicillunij N., ou le prcleudu Batr. tau, Bl., pi. Lxrii, 1". 2 et 3. 254 POISSONS On pourrait en séparer qui manquent d'écailîes et de bar- billons^ et ont des lignes de pores percés à la peau (i), et des dents crochues à la mâchoire inférieure. La quatorzième famille clés Acanthoptérjgiens , ou celle Des LABROTDES, Se reconnaît aisément à son aspect; elle a le corps oblong , écailleux; une seule doi^sale sou- tenue en avant par des épines , garnies le plus souvent chacune d'un lambeau membraneux ; les mâchoires couA^ertes par des lèvres charnues ; les pharyngiens au nombre de trois, deux supérieurs appuyés au crâne , im inférieur grand, tous trois armés de dents , tantôt en pavé, tantôt en pointes ou en lames, mais généralement plus fortes qu'à l'ordinaire ; un canal intestinal sans cœcums ou avec deuxcœcums très petits et une forte vessie natatoire. Les Labres. (Labrus. L. ) Forment un genre nombreux de poissons très sem- blables entre eux par leur forme oblongue, les doubles lèvA'es charnues, qui leur ont valu leur nom, dont Tune tient immédiatement aux mâchoires , et l'autre aux'sous- orbiîaires, leurs ouïes serrées à cinq rayons, leurs dents maxillaires coniques, dont lès mitoyennes et an- térieures plus longues ,. et leurs dents pharyngiennes cylindriques et mousses, disposées en forme de pavé. (^i)Bat/'.porosissi/nus,'N., Niqui, Margr., 178, ou deuxième /ziVyuf de Pison, 295. N. B. Le premier ISiqui de Pison, 294, en est une figure mal copie'e du recueil dit de Mcntzel, et où le graveur a ajoute' des écailles. ACANTHOPTÉRyGIEWS. 255 ]es supérieures sur d^ux grandes plaques, les inférieures sur une seule qui correspond aux deux autres. Leur estomac n'est point en cul-de-saOi, mais se continue avec un intestin sans aucuns cœcums^ ^^^ > après deux re- plis, se termine en un gros rectum. Il ont une vessie aérienne simple et robuste. Les Labres proprement dits. Vulgairement Vieilles de mer. N'ont aux opercules et aux préopcrcules , ni épines, ni dentelures; leur joue et leur opercule sont couverts d'é- cailles. Leur ligne latérale est droite ou à peu près. Nos mers en possèdent quelques espèces que les varia- tions de leurs couleurs ont rarement permis de bien dis- tinguer (i). La Vieille tachetée. DuLam. Sect. IV , pi. n , fig. i. ( La- hiLis maculatus. Bl. 284? Lahrm hergilta. Ascan. le. L ) Longue d'un pied à dix-buit pouces, à vingt ou vingt- une épines dorsales; bleue ou verdâtre en-dessus, bianclie en dessous , émailléc partout de fauve : le fauve devient quelquefois général (•2). La Pieille rayée. ( Labrus variegatits. Gm. L. lineatiis, Penn. XLV , cop. Encycl. 402. ) line ou plusieurs bandes nuageuses, irrégulières, fon- cées le long du flanc, sur un fond plus ou moins rou- (i) N. i?. Ou ne peut se fier sur les labres uî aux figures de Bloch, ni aux synonymies de Gmelin. (2) La Vieille tachetée a c'tc indique'e par Lace'pède sous le nom de Labre jYeustrien. Il serait possible, que le Labrus maculatus ^ Bï, , 294, en fût une mauvaise figure faite d'après un individu sec dont la couleur aurait e'te entièrement alte'ree^ le Labrus ti/ica , Sbavv. , Nat., Mise, 426, et Gen. zooL, IV, pi. 11, p. 499, en est une belle variété rouge tachetée de blanc , mais ce n'est pas le Tinca de Linn. ; le Labrus hallan ^ Pennt., 44 » copie' encycl. 4oo , est la varie'té to'jte fauve; le X. ' Comber.^ Pennt., xlii , cop. encycl., 4o5 , est une variété' rouge avec une suite de taclies blanches le long du flanc. 256 POISSONS geâtre j dorsale à seize ou dix-sept épines, marquée d'une tache foncée sur le devant (i). La Vieille couleur de chair. ( Labrus carneus. Bl. et Labrus trimaculatus . L. ) BI.^ 289. Rougeâtre , trois taches noires sur Tarrière du dos. La Vieille verte. ( Labrus turdus. Gm. ) Salvian. 86. D'un verd plus ou moins prononcé, à taches tantôt nacrées, tantôt brunes, éparses^ souvent une bande nacrée le long du flanc (2). La Vieille noire ( Labrus merula. Gm. ), Salvian ,,87. D'un noir plus ou moins bleuâtre • ces trois espèces ont de seize à dix-sept ou dix-huit opines à la dorsale. Nous n'avons la dernière que de la Méditerranée (3). Les Cheilines. Lacép. Diffèrent des labres proprement dits, parce que leur ligne latérale s'interrompt vis-à-vis la fin de la dorsale, pour re- commencer un peu plus bas. Les écailles de la fin de leur queue sont grandes et enveloppent un peu la base de leur caudale. Ce sont de beaux poissons de la mer des Indes (4). ( ï ) Je n'en connais de bonne figure que celle de Pennant ; je soupçonne le Lahr. vetula , Bi. , 298, d'en être une figure alie're'e^ c'est, dans la saison de l'amour , le Turdus perhelle pictus de Willugliby , 822 , et ie Sparus forinosus de Shaw. , Nat. , Miscell. (2) Je crois que le Labrus viridis et le Labrus îuscus. Lin. , sont des varie'te's de ce turdus, qui est sujet aux plus grands cliangements sous le rapport des couleurs. Le Lahr. -viridis , Bl. , 28a , est une girei'le et diffère de celui de Linné'. (3) Aj. Lahr. americanus y Bl. Sclin., ou 7a?/tog'« ,MitcljiI; pi. tii, i; — L. Hérissé ^ Lace'p. III , xx , i j — L. L^arge queue , id. , III , ix , 3 ; — L. Deux croissants^ id., III, xxxii, 2 5 — L. Diane, id. , III , xxxii , i. i\^. B. Le Cheilion doré àe. Commers. , Lace'p. , I\, 433 , ou le Labrus inermis de Forskal (Z. Hassec , Lace'p.), et Voyage de Freycin., Zool,, pi. 54? îi° 2 , n'est qu'un labre très grêle , dont les e'pincs dorsales sont flexibles. (4) Le Cheiline trilobé , Lace'p. III, xxxi , 3, le même que \e Sparus chlorurus , Bl. 260 5 — Sparus radiatus , Bl. Schn., 56 ^ — Sparus fas- ciatus^ Bl., so^", quiesLaussi \c Labre ewiéacanthe , lace'p., III, p. 490; — Labrus Jasciatus , Bl. , 290, qui est ai^ssi îe Labre malapteronote , A C A N THOPTÉil YGliîNS. 2^'J Les Capitaines. ( Lachnolaimus. N.) Ont les caractères généraux des labres proprement dits^ mais leurs pharyngiens n'ont de dents en pavé qu'à leur partie postérieure j le reste de leur étendue, ainsi qu'une partie du palais, est garni d'une membrane villeuse. Ils se reconnaissent dès l'extérieur, parce que les premières épines de leur dorsale s'élèvent en longs filets flexibles. Les espèces connues viennent d'Amérique (i). Les GlRELLES. ( JULIS. N. ) Ont la tête entièrement lisse et sans écailles. Leur ligne latérale est fortement coudée vis-à-vis la fin de la dorsale. Nous en avons quelques-unes dans nos mers. La Girelle la plus connue de la Méditerranée. ( Labrus julis. L. ) Bl. 287; f. I. Est un petit poisson remarquable par sa belle cou- leur violette, relevée de chaque côté par une bande eu zigzag d'un bel orangé, etc. Elle est sujette à beaucoup de variétés. On la trouve aussi dans l'Océan. La Girelle rouge. ( Julis gioffredi, llisso. ) D'un beau rouge d'écarlate j une tache noire à l'angle Lacep., IIÎ, XXXI, ij figure à laquelle doit se rapporter la descr. du labre juliuintux^ id., III , p. 49^? mais non la figure qui est celle du Mesoprion uninotatus ', — Labrus intlagaster ^ Bl. , 296 , 15 — L. diagramme , Lac, IIî , 1 , 2 j — L. lunula, Forskal. JY. B. "Lq Labrus scarus , L. ( ChelUne scare, Lace'p. ) , n'avait ëte' e'iabli par Artedi et Linnœus que sur une description équivoque deBélon , Aquat. , éd. lat. , p. 289 , et Obs. , p. 21 , où l'on ne peut pas même voir (le quel genre est le poisson dont il veut parler. La figure et la description de lîoiulelet, îib. VI , cli. 11, p. lô/j , que Ton cite d'ordinaire avec celies de Bclon , appartiennent à un poisson tout différent et du genre des sparcs. Le vrai Scarus des Grecs est un tout autre poisson , comme nous le verrons bientôt. (i) Lachnolaimus suillus , N. ; Catesb. , Tî, xv^ — L. cnninus ^ N. ^ Tarra, pi. ur , 1". 2. TOME II. 17 258 POISSONS de l'opercule; une bande dorée le long des flancs; habite aussi nos deux riiers. La Girelle turque. ( Julis turcica. Riss. ) D'un beau vert , un trait roux sur chaque écaille, la tête rousse avec des lignes bleues; une ou plusieurs bandes verticales d'un bleu turquoise; une tache noire à la pectorale, la queue en croissant; c'est un des plus jolis pois- sons de ia Méditerrannée. Les girelles des mers des pavs chauds sont très nom- breuses, ei pour la plupart peintes des couleurs les plus vives et les plus variées. Les unes ont la caudale arrondie ou tronquée (i); et il y en a dont les premiers rayons dorsaux s'alongent en filets (2). (i) Girelles à queue ronde ou tronque'e : le Labre parterre ^ Lace'p. , m , XXIX , 2 , le même que V Echiquier , id. , p. 49^ ; — le Z. trilobé , id. , III, TV, 3 ; — le X. ténioure, Lac. , llï , xxix , i , le même que son Spare hémisphère , III , xv, 3, et probablement que son Spare brachioriy III , xviîi , 3 ; — le Z ceinture , id. , III , xxviii , 1 ; — Labrus brasl- liensis, Bl. , 280; — L. macrolepidotus, Bl., 284, 2 ; — L. guttatus, El., 287, 2 ; — L. cyanoceplialus, Bl., 286 5 — L. malapterus , Bl. , 285; — L. chLoropterus , BL, 288 ; — L. bi^ntLalus , 284 . i ; — Julis crotaphus , Nob. , Parra , xxxvii , i ; — L. albov^ittatus , Kœhlr., Nov. Comm. pctr., IX, 458 , et Encycl. , 399 ; — L. mola , Nob., Russel , II , 120 ; — L. margaritijerus , Nob., ou Gir. Labiche ^ Y oyaQe de Freycin. , Zool. , pi., f . 3 j — L. oniatus , Carmich., Trans. Linn. , XII , xxvii. (2) La Girelle Gaymard , Voyage de Freycinet , pi. l:v, qui est aussi le Sparus creius, Forst. , et Renard, I^e part., pi. 11 , n® i ï , et 11*= part., iCo. iV. B. Les coris e'tablis par M. de Lace'pède , d'après les dessins de Commerson , se sont trouve's des girelles à queue tronquée , où le dessina- teur avait ne'glige d'exprimer la séparation du pre'opercule et de l'oper- cule. Le Coris angulé , III, iv , 2, paraît même n'être que le Labrus malapterus , et le Coris aigrette , lïl , iv , 1 , doit être bien voisin de la Girelle Gaymard. M. de Lace'pède a aussi nomme H olo gymnases des girelles dont les e'cailles du corps, plus petites que de coutume, seraient cacbc'es dans l'e'lat de vie par un épiderme e'pais ; mais les e'cailles qui ne paraissent point dans le dessin de Commerson, gravé Lace'p. , lïl, pi. i , f . 3 , se voient très bien dans le poisson desscclie apporte' depuis an Muséum ; ACATNTHOPTÉRYGIEWS. 209 D*autres ont la queue en croissant ou fourchue (i). Les Anampsès, Cuv. * Ont tous les caractères des girelles^ si ce n'est que leurs mâchoires n'ont chacune que deux dents plates, saillani liors de la bouche et recourbées en dehors. On n'en connaît qu'un ou deux de la mer des indes (2). Les Crenilabres. Que nous séparons des lutjans de Bloch, pour les ramener à leur vraie place , ont tous les caractères intérieurs et exté- rieurs des labres proprement dits , et ne s'en distinguent que par la dentelure du bord de leur préopercule. On en prend quelques-uns dans les mers du Nord ; tels que Lutjaniis riipeslris Bl. 25o; fauve à bandes nuageuses, verticales^ uo'wtxivG^. Lutj. Non'egicus. id. 256; brunâtre, tacheté et marbré irrégulièrement de brun ioucé -, Lahr. Mclops 'y orangé, tacheté de bleu ; une tache noire derrière l'œil, pi. XXI, fig. i; Lahr. exoletus ou L. /^a/Zo/z/de Risso, remarquable par les cinq épines de son anale (3). La Méditerranée en fournît un grand nombre des plus jolies couleurs, dont le plus beau est le La/^r. /ap//2a,Forsk., arpenté, à trois larges bandes longitudinales, formées de ainsi ce genre doit rentrer dans les girelîes , aussi bien que le Demi- Disque , III , pi. VI, f, I ] VAnnelë, ib., pi. xxviii , et le Cerclé , qui en sont tous au moins très voisins. (1) Girelies à queue en croissant ou iburcliue : Labre hébraïque^ Lace'p., III , XXIX , 3 ; — Labrus hifasciatus , Bl. , 283 ; — L. limxiris , L. , Gron. , Mus.,II, vi, 2, cop. Encycl. , 196; — L. lu?iaris , B\., 281 , qui est dlffereiît, et pourrait même n'être qu'un individu altère de la girelle turque ^ — Z. viridis, Bl., 282; — L. brasiliensis , Bl. 280 j — Julis cœruleocephalus , N. , ou Girelle Dupcrrej" , Voyage de Frevcin., Zool. , pi ., f. 333 ; — L. argenté, Lac, III, xvni. iV. B. Le Scarus gallus de Forskal est probablement le même que le Lab, lunaris. (2) Labrus tetrodon , Bl. Schn., 263 5 — Andmpses Cuvleri^ Q"oy et Gajmard, Voyage deFreycin., Zool., pi. lv, f , 1 , (3) Aj. Lab. i^ibbus, Penn., xlvi , copie Encych , f^oZ ; — Luij. vi rescensj Bl , 254 j '• ' 7* 26o POISSOîiS points veniiillons^ les pectorales jaunes, les ventrales bieues, etc. (i) Il y en a aussi beaucoup dans les mers des pays chauds (2), et plusieurs espèces, laissées jusqu'à pré- sent parmi les labres , doivent encore être ramenées ici. Les Sublets. ( Coricus. Cuv. ) Joignent aux caractères descrénilabres, celui d'une bouche presque aussi protractile que celle des filous. On n'en connaît que de petits de la Méditerranée (3). On doit retirer du genre des spares, pour les placer au- près des clîsïlines ou des sublets Les Filous. ( Epibulus. Cuv. ) Si remarquables par Textrême extension qu'ils peuvent donner à leur bouche, dont ils font subitement une espèce de tube par un mouvement de bascule de leurs maxil- laires, et en faisant glisser en avant leurs intermaxillaires, ils emploient cet artifice pour saisir au passage les petits poissons, qui nagent à portée de ce singulier instrument. Les sublets, les zées, les picarels, l'emploient également, (1) M. Misso en a décrit plusieurs dans sa première e'dition, sous le nom de Lutjans-^ dans la seconde, il a adopte' notre genre Créwilabre, et il en porte le nombre à vingt-huit ; mais une partie de ses espèces ren- trent les unes dans les autres , et sa synonymie est quelquefois hasardée. Il y aura lieu decomparer ses espèces avec celles deBrunnich,deBloch,etc. Lahr. venosus , Brunn. j — Lahr. fus eus , Brunu. ^ — Labr. unimacu- latus ^ Brunn. ; — Lutj. rostratus , Bl , 254, 2 , peut-être le Cr. tcnca, Risso; — Labr. 5-maculatus , Bl., 291, 2, est le Crenil. Rois s al , Risso; — Lutj. bidens , Bl. , iSi , i j — Labr. mediterraneus , Brunn. ; — Labr. rubens,Bmnn.'^—Labr. pircay Brunn. j — Labr. spalatensis ,Bt.', — Labr. iinca, Br.; — Labr. ocellatus , Forsk., ou olivaceus, Brunn. , etc. (2) Nous devons mettre en tête le Lutjanus verres , Bl., 255, le même que son Bodianus bodianus, 228, et que le Perro-eolorado, Parra, pi. m, f. I. — Aj. Lutj, notatus , Bl., 25 1 , 25 — L. violaceus , ou L. Linkii ^ BL, 252; — L- virescens , Bl., 254 5 ^ î — Lab. burgall, Schœpf. , ou L. chogset y Mitch., III , 2 ? — L. chrysops , Bl., 248. (3) Le Lutjan verddtre et le Lutjan Lamark , Risso, première édition. Dans sa deuxième édition , il adopte ce sous-genre , et y joint un Coricus. rubescens. ÀCAMTHOPTÉRYGIEWS. 26l suivant le plus ou moins de protractilité de leurs mâ- choires. Tout le corps et la tête des filous sont recouverts de prandes écailles^ dont le dernier rang empiète même sur la nageoire de l'anus et sur celle de la queue , ainsi que dans Icschcilines. Leur ligne latérale est interrompue de même* ils ont comme elles, et comme les labres , deux dents co- niques^ plus longues au devant de chaque mâchoire, et ensuite de petites dents mousses j mais nous n'avons pu observer celles de leur pharynx. On n'en connaît qu'un de la mer des Indes , de couleur rougeâtre {Sparus insidiator), Pall., Spic. Zool. fasc, VUl, pl.v, I. Les Cleptiques. ( Clepticus. N. ) Ont un petit museau cyl indrique qui sort subitement comme celui des filous, mais n'est pas si long que la tête, et laisse à peine sentir quelques petites dents • leur corps est obioiig, leur tête obtuse , leur ligne latérale continue ^ leurs écailles enveloppent la dorsale et l'anale, presque jusqu'au sommet des épines. On n'en connaît qu'un des Antilles (Clepticus geni- zarUf^. ) , Parra, pi. xxi , fig. i, d'un rouge pourpré. Les Gomphoses. Lacép. ( Elops. Commers. ) Sont des labroïdes à tête entièrement lisse, comme dans les girelles, mais dont le museau a la forme d'un tube long et mince, par le prolongement de leurs intermaxillaires et de leurs mandibulaires , que les téguments lient ensemble , jusqu'à la petite ouverture de la bouche (t). Ils se prennent dans les mers des Indes, et certaines es- pèces fournissent un aliment délicieux (2). (1) GompKosus viridis , N., ou G. Lace'pède, Quoy et Gayra., Voyage de rreycinet, , Zool., pi. lv, f. 2; — Gomphosus cœruleus , Lacép., III , pi. V, f . I , ou Acarauna longirostris , Sevaslianof , Nov. act. Pelrop., xni, t. XI ; — G, variegatus, Lacép., ib., f. a. — -Gompliose , de y6[xooç, ,, cuneus , clai^us. (2) Renard , Poissons de la mer des Indes, deuxième partie, pi, xii, f. log. Cependant Comraerson dit que le Gomphose bleu est un manger, médiocre. 262 POISSO>NS ^ Les Rasons. ( XiracHTiiYs. Cuv. ) Sont des poissons semblables aux labres parles formes, mais très comprimés, dont le front descend subitement vers la boucbe par une ligne trancbante et presque ver- ticale , formée par l'etlimoïdeet les brandies montantes des intermaxillaires. Leur corps est couvert de grandes écailles ; leur ligne latérale interrompue, leurs mâcboires armées d'une rangée de dents coniques, dont les mitoyen- nes plus longues, et* leur pbarynx pavé de dents hémispbé- riques ; enfîu leur canal intestinal est continu, à deux replis sans cœcums ni cul-de-sac stomacal. Ils ont une vessie aérienne assez étendue. Les naturalistes les avaient placés jusqu'à nous avec les corypbènes , dont ils dif- fèrent beaucoup à l'intérieur et à l'extérieur. C'est des labres qu'ils se rapprocbent le plus , ne s'en distinguant que par le profil de leur tête (1). La plLq3ait ont la tête nue comme les [ijirelles, tel est Le Rason ou Rasoir de la Méditerranée. ( Coryphœna noi^aciila^ L. ) Rondel , 14^^ Salv. wj. Ptouge^ diversementrayé de bleu. On estime sa chair (2). Quelques-uns ont la joue écailleuse (3), et il y en a qui se distinguent par de petites écailles (/;). (1) Le trancliant de la lêtc des corypliènes lient à ia crête interparîe'- tale ; leurs e'cailles sont petites et molles ; leurs cœcums nombreux. Voyez Me'm. duMus.,IÏ, 324. (2) iV. B. Le Cotfph. lîneolata , Eafui., Caratt., 33, ne diffère pas du rason ordinaire ; mais le tiouacula coryphœna de Risso n^est autre que le pompile ou centroloplie. Le Coryph. cœrulea de Biocli , 176, est un scare. — Ajoutez Cor. psittacus , L. 5 — Cor. lineata, L. , et des espèces nouvelles. (3) Corjphœna pejitadaclyla , BL, !']?>, ou Blennius macuUs 5-, etc., Ankarstrom , Mem. de Stockli. , pi. m , f. 2. Linnœus Ta confondu avec le poisson à cinq doigts de Nieuliof , WiU lughb. , App. pi. VIII, f. 2, qui n'est qu'un pilote, ce qui a engage Lace'pède à en faire son genre Hemiptéronoie, dont le» caractères ne conviennent nullement à ce rason. (4) Rason l'c'clnse , QuoyctGaym., Voyage de Frcycinet , Zool. , pi. LXV , 1". I. AiJAWTHOPTÉRYCxIEISS» 265 Les CiiivoMis. Cuv. (i)- Ont les lèvres , les intermaxilîaires protractiles, les os pharyngiens, les filaments à la dorsale et le port des labres, mais leurs dénis sont en cardes aux mâ- choires et au pharynx , et il y en a en avant une rangée de coniques. Leurs nageoires verticales sont filamen- teuses, souvent même celles du ventre prolongées en longs filets . et leur ligne latérale est interrompue. Leur estomac est en cul-de-sac, mais sans cœcums. Nous en avons une petite , d'un brun châtain, que l'on pêche par milliers dans la Méditerranée. C'est \e petit Cas- tagneau (^ Spams chromis, L. ), Rondel., i5îi; le Coracin vulgaire ou noir des anciens. Le Nil en produit une autre, qui atteint deux pieds de lon{^, et passe pour le meilleur poisson d*Ep,ypte : c'est le Boltioy. Labrus niloiicuSyUasse\q.j3l^6,Sonnmiy pi. xxvn^ fig. i; le Coracin blanc ou d'Egypte des anciens (2). Les Cychles. ( Cychla. B1. Schn. ) Diffèrent des chiomis par leurs dents toutes en velours sur une large bande j et par un cot'ps plus alongé (3). (i) X/0(5>tç , //5s>iç , xp^M y "oms grecs d'un poisson indéterminé. '(2) Ajoutez Labrus punclatus , BL, 293, 15 — le Labre filamenteux, Lac,, III, xvui , 2; — le Labre iS-epiiies, id. ib., xxv, 15 — Spmus surinamensis , BL, 277 , 2 ; — Choetçâon suratensis, Bl., 217 ? — Perça blinacutala f Bl., 3io, i. (3) Je retranche beaucoup d'espèces du genre Cychla. tel que l'a forme ; Bloch, mais j'y laisse C.saxatills, Bl., 8095 — C. ocellaris , Bl. Sclni., pi. Lxvi ; — C. argus, Valenc. , ap. Humboldt, Obs. zool. , lom. II , p, 109 • — peut-être le C. brasiliensis , Bl., 3io , 2, et des espèces nou- velles. Mais le C. erythrura , Bl., 261, et le C. argyrea sont des Gerues; . le C. cuningna C^sio j le C. brama un CanthÈre j le C. macrophtahna, Bl., 268, le C.japonica , id., 277, i , le C cynodon, id., 278 ,1 , sont des Dentex; le C. surinamensis , id., 277, 2 , et le C bimaculala , id. , 3 10, I , sont des Chromis^ le C. gutlata , Bl., 3i2, le C maculala , id., 3i3, le C. pw2ctata, id., 3i4, sont des Serrans, ou , dans la mclliode de Bloch , des Bodiaks j le C. pelagica csl le Caraivxomore de Lacépède, 264 POISSONS Les Plesiops. Cuv. Sont des chromis a tête comprimée, dont les yeux sont rapprociiéS; et les ventrales très longues. Les Malacanthes. C Malacanthus. Nob. ) Ont les caractères généraux des labres , et des dents maxil- laires assez semblables aux leurs , mais leurs dents piiarvn- giennes sont en cardes comme dans les chromis et les cv- chles; leur corps est alongé, leur ligne latérale continue, leur opercule terminé par une petite épine, et leur longue dorsale n'a qu^un très petit nombre d'épines minces et flexi- bles en avant. Nos colons des Antilles en ont une espèce qu'ils nom- ment/^/we^ c'est \e Coryphœne plumier, Lacép. IV, viii, i, jaunâtre, rayée irrégulièrement en travers de violet (i) , à queue en croissant. Les Scares. (ScArais. L. ) Sont des poissons remarquables par leurs niàcboires , ( c'est-à-dire leurs os intermaxillaires et prémandibu- laires ) convexes, arrondies, garnies de dents disposées comme des écailles sur leur bord et sur leur surface antérieure; les dents se succèdent d'arrière en avant, ou Corjphœna pelagica ^ Lin'n. On volt que Bloch avait fait sou genre Cychla aussi mal que son f!;enre Grammistes. Les lîialules seraient des labres sans nageoire anale , mais on n'en cile qu'un delà Caroline , et seulement d'après une noie de Garden qui a besoin d'être confirmée ( Lahrus hiatula , L. ). On ne conçoit pas d'après quelle ide'eBlocli, édition de Schn., ]\ 481 , a pu le mettre parmi les Trachyptères. (i) iV. B. Cette figure lire'e de Plumier acte' alterc'e par Bloch pour en faire son Corjrphœna plumieri , pi, 17 5. Lacepède en donne une copie pins exacte. C'est aussi le Matejuelo hlanco de Parra., XIII , i , ou \q Spams ohîoiigus , 61. Scbn., 283. Aj. le Tuhleii de l'Ile de France, ou Labre, large raie, Lace'p. , III , xxviii , 2 , dont la description se trouve [ome IV, p. 20.^ ,.sous le nom de Tcenianotc large raie. ACAlNTJlOPTÉiiYGlEKS. 2 65 tle manière que celles de la base sont les plus nouvelles et formeront un. jour un rang au tranchant. Les natu- ralistes ont cru à tort que l'os lui-même était h. nu. Ces mâclioires sont d'ailleurs recouvertes dans l'état de vie par des lèvres cliarnues ; mais il n'y a pas de double lèvre acibérente au sous-orbitaire. Ces poissons ont la formeoblongue d'un labre, de grandesécailles, et la ligne laléraîe interrompue; ils portent à leur pbarynx deux plaques en baut et une en bas, garnies de dents comme les plaques pbaryngiennes des labres, mais ces dents sont des lames transversales et non des pavés arrondis. L'archipel en possède une espèce de couleur bleue ou rouge, suivant la saison, qui est le Scarus creticiis d'Al- drovande, pisc, p. 8 j et qui , d'après de nouvelles re- cherches , me paraît être vraiment le scarus si célèbre chez les anciens, et qne_, sous le rèj^ne de Claude , Elipertius Optatus , commandant d'une flotte romaine, alla cher- cher en Grèce pour le répandre dans la mer d'Italie. On le mange encore aujourd'hui en Grèce, en l'assaisori' nant de ses intestins (i). Il y en a de nombreuses espèces dans les mers des pays chauds. On leur donne communéuient, à cause delà forme de leurs mâchoires et de l'éclat de leurs couleurs, le nom de poissons perroquets. Les uns ont la caudale en croissant (2), et dans ce nom- bre, il y en a dont le front est singulièrement bombé (3). (i) N. B. Ce n'est pas le Se. cretensis de Blocli , 228. (2) Scarus coccineus, Bl. Sclin., Parra , XXVIII, 2, qui est le Spams abildgardii, Bl. , 259, et le Spare rougeor, Lace'p., III, xxxui, 3 ; — le Grand scare à mâclioires lieues.^ Se guacamaiay Nob., Parra, XXVI j — ' \&Sc. catesbfy Lacep., Catesb. , II, xxix ; — ^e^Sc. bride j Lacëp., IV, i, 2 ; — Se. chrysopterus , Bl. Schn., 57 5 — Se capitaneus , N., qui est à la fois le Se. ennéacanthe , Lace'p., IV, p. 6, et son Se. denticulë, id., p. 12 et pi. I , f. I , et dont il a rapporie' une desciûption sous la rubrique du Se. cliadri. (3) Se. loro , Bl., Scbn., Parra, XXVII, i;— ^c. cœruleus, Bl. Schn. , Parra , XXVII , 2, et Calesb., II , xtii , qui est aussi le Corrphœiia coeru- 266 . POrssoK;^ D'autres l'ont coupée carrément (i). . Nous détachons des scares : Les Calhodons. Où les dents latérales de la mâchoire supérieure socit écartées et pointues, et où cette mâchoire eu a un ran(^ in- térieur de beaucoup plus petites (2), et Les Odax. Qui se rapprochent des vrais labres par des lèvres ren- flées ^ et une ligne latérale continue^ leurs mâchoires com- posées comme celles des scares, sont cependant plates et non bombées, et se laissent recouvrir par les lèvres 5 leurs dents pharyngiennes sont en pavés comme dans les la- bres (3). La quinzième et dernière famille des Acantiiop- lérjgiens, ou celle Des bouches EN FLUTE, Se caractérise par un long tube formé au devant du crâne par le prolongement de l'ethmoide, du vo- mer, des préopercules, interopercules, plérjgoï- diens et tympaniques, et au bout duquel se trouve la bouche composée comme à l'ordinaire, des inter- maxillaires , maxillaires , palatins et mandibul aires. ^ ■ -■— I ■■ — - -I. ■ I I ■ I ij ■ Il ^ — — ■ ■ ■ .1 ■■ ■! I I. ■ m ■■ W lea , Bl., 1 76 , et , ce qui est plus extraordinaire , le Spare holocyanose , Laccp., III, XXXIII , 2 , et IV, p. 44^ j tire son origine du même dessin de Plumier que cette figure de Bloch. (i) Se. vetula , Bl. Sclin., Parra, xxviu , i^ — Se. tœnlopierus , Des- raai-est^ — Sc.chloris, Parr., xxviii , 3 ; — Se, psiUacus , Forsk.; — Se. viridis , Bl. (2) Searus splnidens , Quoy et Gaym., Zool. du Voyage de Freycin.- p. 289, et quel({ues espèces nouvelles. (3) Scanis pulliis y Forsler, Bl. Scliii., 28-8. ACAINTHOPTÉRYGIEJNS. ' " * 207 Leur iiiteslin n'a point de grandes inégalités, ni beaucoup de replis, et leurs côtes sont courtes ou nulles. Les uns (les fîstulaires) ont le corps cylin- drique; les autres (les centrisques) l'ont ovale et comprimé. Les Fîstulaires. (Fistularia, L. ) Prennent en particulier leur nom du long tube com- mun a toute la famille. Les mâchoires sont au bout , peu feuflues et dans une direction presque horizontale. Cette tête ainsi alongée , lait le tiers ou le quart de la longueur du corps, qui est lui-même long et mince. On compte six ou sept rayons aux ouïes; des appendices osseux s'étendent encore en arrière delà tête sur la partie antérieure du corps qu'elles renforcent plus ou moins. La dorsale répond à l'anale, l'estomac en tube cliarnu se continue avec un canal droit, sans replis, au com- mencement duquel adlièrent deux cœcums. Dans < Les Fîstulaires proprement dits. ( Fistularia. Lace'p. ) Il n'y a qu'une dorsale , composée en grande partie, ainsi que l'anale, de rayons simples. Les intermaxiilaires , et la mâchoire inférieure , sont armés de petites dents. D'entre les deux lobes de leur caudale sort un filament quelquefois aussi loîi{^ que tout le corps. Le tube du museau est très long et déprimé; la vessie natatoire excessivement petite; les écailles invisibles. On en trouve dans les mers chaudes des deux îiéniisphères (i). {\) Fistularia taùacariayBl., 387, 15 — Fistul. serrata, id., ib.,"2, sont d'Amérique , Març., 148 , Catesb., II, xvii 5 — Fist, immaculata^ Com- mcrs., Jolin White, p. 296 , f . 2 , est de la mer des Indes. 2G8 POISSONS Dans Les AuLpsTOMES. Lacép. (i). La dorsale est précédée deplusie-.irs épines libres, et les mâchoires manqnent de dents; le corps bien écailleux ^ moins grêle, est élargi et comprimé, entre la dorsale et ]*ajiale, que suit une queue courte et menue, terminée par une nageoire ordinaire. Le tube du museau est plus court , plus gros et comprimé; la vessie natatoire est très grande. On n'en connaît qu'un , de la mer des Indes {i). Les Ceintiusques. ( Centrtscus (3). L. ) Yulgaire- ment Bécasses de mer. Ont, avec le museau tuLuIeux de cette famille, un corps non alongé , mais ovale ou obîong, comprimé par les côlés et trauchanl en dessous; des ouïes seulement de deux ou trois rayons grêles; une première dorsale épineuse et de petites ventrales en arrière des pecto- rales. Leur bouclie est extrênienient petite et fendue obliquement; leur intestin sans cœcums , replié trois ou quatre fois, et leur vessie natatoire considérable. Dans Les Centrisques proprement dits. La dorsale antérieure, située fort en arrière , a sa pre- mière épine , longue et forte, supportée par un appareil qui tient à l'épaule et à la tête. Us sont couverts de petites écail- les , et ont de plus quelques plaques larges et dentelées sur l'appareil dont nous venons de parler. Le Centriscus scolopax, L. Bl. i23 (4) Est une espèce très commune dans la Méditerranée, longue de quelques pouces , d'une couleur argentée. ( j ) ^ulostome ( bouche en flûte) , de a.\jlbc> et ço'/xk. (a) Fistularia chinensis , Bl., 388. (3) Centriscus , de xevTs;. (4) C'est aussi le Silurus cornulus de Forskal , Macrommphose^ Lac. MALACOPTÉKYGIEJNS ABDOMINAUX. 2C)C^ Dans Les Amphisiles. ( Amphis le. Klein.) Le dos est cuirassé de larges pièces écailleuses , dont Tépine antérieure de la première dorsale a l'air d'être une continuation. Les uns ont même d'autres pièces écailleuses sur les flancs, et l'épine en question placée tellement en arrière, qu'elle repousse vers le bas la queue, la seconde dorsale et l'anale. Tel est le Centriscus sciitatus , Linn. , Bl. , isS , 2- D'autres tiennent le milieu entre cette disposition et celle des centrisques ordinaires. Leur cuirasse ne couvre que la moitié du dos {Centriscus velitaris, Pall. , Spic, VllI, iv, b). Les uns et les autres viennent de la mer des Indes. La deuxième division des poissons ordinaires ou celle des Malacoptérygiens , contient trois ordres , caractérisés d'après la position des ventrales ou leur absence. LE DEUXIÈME ORDRE DES POlSSOJVS^ Ou CELUI DES MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX, C'est-à-dire, dont les ventrales sont suspendues SOUS l'abdomen et en arrière des pectorales ^ sans être attachées aux os de l'épaule, est le plus nom- breux des trois ; il comprend la plupart des pois- sons d'eau douce. Nous le subdivisons en cinq familles. La première famille, ou celle Des CYPRINOIDES, Se reconnaît à une bouche peu fendue, à des mâchoires faibles, le plus souvent sans dents, et 270 POISSOIlHS dont le bord est formé par les inlermaxillaires ; à des pharyngiens Fortement dentés, qui compensent Je peu d'armure des mâchoires ; à des rayons bran- chiaux peu nombreux. Leur corps est écailleux ; ils n'ont point de dorsale adipeuse, comme nous en verrons dans les silures et les salmones. Leur es- tomac n'a point de cul-de-sac , ni leur pylore d'ap- pendices cécales. Ce sont les moins carnassiers des poissons. Les Cyprins Forment un genre très nombreux et fort nalurel , aisé à dislinguer à sa petite bouche, à ses mâchoires sans aucunes dents et aux trois rayons plats de ses ouïes. Leur langue est lisse; leur palais est garni d'une substance épaisse, molle et singulièrement irritable que l'on con- naît vulgairement sous le nom de langue de carpe; leur pharynx oiï're un puissant instrument de mastication, savoir de grosses dents adhérenles aux os pharyngiens inférieurs , et pouvant presser les aliments entre elles, et un disque pierreux enchâssé dans une large cavité sous une apophyse du basilaire. Ces poissons n'ont qu'une dorsale, et leur corps est couvert d'écaiiles le plus souvent fort grandes; ils habitent les eaux douces, et sont peut-être les moins carnassiers de toute la classe, vivant en grande partie de graines, d'herbe et même de limon. Leur estomac se continue avec un intestin court et sans cœcums, et leur vessie est divisée en deux par un étranglement. Nous les subdivisons en sous-genres comme il suit : Les Carpes proprement dites. (Cyprinus. Cqv. ) A dorsale longue, ayant, ainsi que i'aiiale, une opine plus ou moins forte pour dcuxiî'mc rayon. ' MALACOPTEKYGIEINS ABDOMINAUX. 27 ï Les unes ont des barbillons aux angles de la machoisc supérieure. Telle est La Carpe vulgaire. { Cyprinus carpio. L. ) Bl. 16. (1). Poisson connu de tout le monde ^ d'un vert olivâtre, jaunâtre en dessous^ dont les épines dorsales et anales sont fortes et dentelées et les barbillons courts ; ses dents pha- ryngiennes sont plates et striées à la couronne. Originaire du milieu de l'Europe, il vit dans nos eaux tranquilles, où il atteint jusqu'à quatre pieds de long. Il s'élève aisément dans les viviers, dans les étangs, et est généralement de bon goût. On en voit assez souvent des individus monstrueux, à front très bombé et à museau très court. L'on en élève une race à grandes écailles, dont cer- tains individus ont la peau nue par places, ou même entièrement, que l'on nomme Reine des Carpes y Carpe à miroir y Carpe à cuir y etc. ( Cyprinus rex cyprinorum, Bl., 17.) D'autres espèces manquent de barbillons. Tels sont en Europe Le Carreau ou carrassin. ( Cypr. carassius. L. ) Bl. XL A corps très élevé, à ligne latérale droite, à tête pe- tite, à caudale coupée carrément. Il est rare dans nos environs , mais fort commun dans le nord. La Gihèle. { C. Gibelio. Gm. ) Bl. 12. A corps un peu moins haut , à ligne latérale arquée vers le bas , à caudale coupée en croissant. (1) Les Cyprins Anne-Caroline, Lacep.,V, xviii , T, rouge-brun, id. , ib., XVI 5 I , mordoré^ ib., 2 , verL-violet ^ ib., 3, tous connus seii- leraeut d'après des peintures chinoises, se rapproclient beaucoup delà carpe. Les Chinois , qui se plaisent à e'iever des poissons d'eau douce , en obtiennent des variétés très diverses , dont ou voit des figures dans leuss recueils, mais qu'il ne serait pas sûr d'e'riger en espèces sur ces seuls documents. 2*2 POISSONS Eile est plus commune autour de Paris • les épines do ces deux espèces sont faibles, et c*est à peine si Ton y aperçoit quelque dentelure. Telle est encore une espèce importée chez nous, et qui s'y est fort multipliée à cause de l'éclat et de la variété de ses couleurs, qui font rornement de nos bassins. La Dorade de la Chine, ( Cypr. auratus. L. ) Bl. gS. Qui a les épines dorsales et anales dentelées comme la carpe. D'abord noirâtre, elle prend par degrés ce beau rouge doré qui la caractérise j mais il y en a d'argentées et de variées de ces trois nuances. 11 y en a aussi des individus sans dorsale, d'autres à dorsale très petite, d'autres dont la caudale est très grande et divisée en trois ou quatre lobes, d'autres dont les yeux sont énormément gonflés; et tous ces accidents , pioduits de l'éducation domes- tique , peuvent se combiner diversement (i). C'est aussi à ce groupe qu'appartient le plus petit de nos cvprins d'Europe , dit La Bouvière ou péteuse^ {Cypr. amarus. Bl. Yllî. 3.) Longue d'un pouce, verdâtre dessus, d'un bel aurore dessous ; en avril , dans le temps du frai , elle a une ligne d'un bleu d'acier de chaque côté de la queue ; le deuxième rayon dorsal forme une épine assez roide. Les Barbeaux. ( Barbus. Cuv. ) Ont la dorsale et l'anale courtes, une forte épine pour second ou troisième rayon de la dorsale, et quatre barbil- lons, dont deux sur le bout , et doux aux angles de la mâ- choire supérieure. he Barbeau commun. ( Cyprinus barbus, L. ) Bl. i8. , Reconnaissaliie à sa tête oblongue, et très commun ( \ ) Tel* sont ie Cypr. macrop/italmus, Bl., 4 ^ O; O'i le gros yeux, Lace'p., V, xviH , 2, le C. quatre lobes , Lacép., ib,, 3 , et les variétés de la do- rade , Bl., 93 , 94 » ^^^' y^oyez la Collection de Dorades de la Chine , par Sauvigny et Martinet. — Aj. Cypr. deuarid , Budianan , pi. vi, f. 94 \ — C. catla, itl., pi. xiii, f. 81. MALACOPTÉKYGIENS ABDOMINAUX. 275 dans les eaux claires et vives , où il atieint quelquefois plus de dix pieds de long. L'Italie a quelques espèces voisines , dont Tépiné est plus faible, et qui néanmoins diffèrent des goujons par leurs quatre barbillons ( Barbus caninus , Bonnellij B. plebeiusy Val., B. Eques y id. ) (i). . Les Goujorfs. ( Gobio. Cuv. ) Ont la dorsale et Tanale courtes, sans épines à l'une ni à Tautre , et des barbillons. ■ Nous en avons un à nageoires piquetées de brun , qui , malgré sa petitesse, est estimé par son bon goût ( Cypr, gobio, L. ), Bl., 8, f. 2. Il vit en troupes dans nos eaux douces _, et ne passe guère huit pouces de longueur (2). Les Tanches. ( Tinga. Cuv. ) Joignent aux caractères des goujons, celui de n'avoir que de très petites écailles; leurs barbillons sont aussi très petits. Nous en avons une, la Tanche vulgaire { Cypr. tincaj L. ), Bl. , ï4, courte et grosse , d'un brun jaunâtre, qni n'est (i) Ajoutez les barbeaux de la mer Caspienne : Cyprinus mursa, Guldenstedt, Nov. Comm. Petrop., XVII, pi. xviii, f. 3-5 5 — C bu- latmai^ Pall. , et le barbeau du Nil ( Cyprinus binny , Forsk., 71 ; Son- nini, Voyag. , pi. xxvïi , f. 3, ou Cypr. lepichtus , Geoffr., Eg. Poiss. du Nil, pi. X , f. 2 ). jyf. B. Bruce après avoir donné Fîiistoire du vrai binny, y rapporte par me'garde la figure et la description d'un polynème qu'il aura dessiné dans la mer Rouge , d'où l'espèce imaginaire du polyn. Niloticns Shaw. Il y a aussi des barbeaux aux îndes , tels que : Cypr. calbasu , Buclian. Polss. du Gange, pi. 11 , f. 33 j — C. cocsa , id., pi. m , f. ^y- — C. DaniconluSy id., xv, 895^ — C. kunama, Russel, 2o4; — C- morula , Buch., XVIII , 91 ] — C. gonius , ib., iv , 82 5 — C. Rolùfa , ib., xxxvi , 85 , et plusieurs autres que nous décrirons dans notre Ichtyologie 5 nous en avons même d'Amérique. (2) Aj. Cypr. capoeta ^ Guldenst. , Nov. Comm. Petrop., XVTI, pi. xviiî, f. 12 j — ■ C. cunnuca , Buclian., Voyage au Mysorc, ÎII , pl. XXX ; — C. bendelisis , id., ib., pi. xxxii. TOME II. iS 274 POISSONS bonne que dans certaines eaux, et qui prend quelquefois une belle couleur dorée { Cypr, îinca auratus j Bl., o^S)» Elle habite de préférence les eaux stagnantes. Les CiRRHiNES. Cuv. Ont la dorsale plus grande que les goujons, et leurs bar* billons sur le milieu de la lèvre supérieure (i). Les Brèmes. ( Abramis. Cuv. ) N'ont ni épines ni barbillonsj leur dorsale est courte y placée en arrière des ventrales, et leur anale est longue. Nous en avons deux : La Brème commune . ( C. hrama. L. ) Bl. i3. La plus grande espèce de cette subdivision ; elle a vingt- neuf rayons à l'anale _, et toutes les nageoires obscures. C'est un assez bon poisson , fort abondant, et qu'on mul- tiplie aisément. La B or de Hère , petite Brème ou hazelin. ( C. hlicca. C. latus. Gm. ) Bl. lo. A pectorales et ventrales rougeâtres , à vingt -quatre rayons à l'anale 5 peu estimée, et ne servant guère qu'à nourrir les poissons dans les viviers (2). Les Labéons. ( Labeo. Cuv. ) Ont la dorsale longue, comme les carpes proprement dites j mais les épines et les barbillons leur manquent , et leurs lèvres charnues et souvent crénelées, sont d'une épais- seur remarquable, ils sont tous étrangers (3). (1) Cfpr. cirrhosusj Bl., 4i i ; — C. mrlgala , Buchao,, pi. vi , f. 79; — C. nandina , id, , vm , 84 ? ( 2) Ajoutez trois poissons qui remontent de la Baltique dans les fleuves qui sV jettent, la Sope ( C. ballerus ), Bl. , 9 , la Sette ( C. vimha^ L.), BL, 4, et le C. Buggenhagii, Bl., 95 5 et en espèces e'irangères , C. cotis , Buchan., pi. xxxix , f. gS. (3) C. niloticus , Geoffr. , Poiss. du Nil, pi. ix, f. 3; — C.Jlmbnatus , Bl., 409 , auquel il faut ajouter le ditastomus cyprinus , Lesueur. MALACOPTÉRYGIEINS A13L>OMiKAUX. 2^5 Les Càtastomes. ( Catastômus. Lesaeur. ) Ont les mêmes lèvres , épaisses, pendantes et frangées ou crénelées,quoleslabéons^ mais leur dorsale est courte comme celle des ables j elle répond au-dessus des ventrales. Us vi- vent dans les eaux douces de l'Amérique septentrionale, (i). Les Ables. ( Leuciscus. Klein. ) Yulg. Poissons blancs. Ont la dorsale et l'anale courtes, et manquent d'épines et de barbillons ; leurs lèvres n'ont rien de particulier. C'est une subdivision nombreuse en espèces, mais dont la ciiair est peu estimée. On leur applique assez indistinctement, dans nos diverses provinces, les noms de 3Ieunierj Chevanne^ Gardon, etc. (2). Nous les distinguons d'après la position de leur dorsale ^ caractère qui n'est pas toujours assez net. Dans les uns , elle répond au-dessus des ventrales. - Nous possédons ici de ce groupe. Le Meunier. ( Cyprinus dohula. L, ) Bï. 5. A tête large, à museau rond, à pectorales et ventrales rouges. Le Gardon. ( C. idus. ) Bl. 6, et mieux Meidinger. 36. A peu près des mêmes couleurs , à tête inoins large, dos plus relevé, museau plus convexe. La Rosse. ( Cyprinus rutilas. L. ) Bl. 2. A corps comprimé, argenté; toutes les nageoires rouges. La Vandoise. ( C. Leuciscus. ) Bl. 97, fig. i. A corps étroit, à nageoires pâles, à museau un peu proéminent. (i) M. Lesucur eu a décrit dix-sept espèces dans îe Journal de l'Aca- de'mie des sciences naturelles de Philadelphie, lom. I, 1817, p. 88 et suiv., et en représente neuf j mais il faut en retrancher la première ( Cat. cyprinus) , qui est plutôt un labe'on. — Aj. Cypr. teres, Mitchill, Trans. New-Y., I, VI, n , et le Cyprin sucet, Lace'p., V, xv, 2. (2) lY. B. Bloch .et ses successeurs n'ont point suivi Fusage des envi- rons de Paris dans Fapplicalion de ces noms français , qu'ils ont repartis presque au hasard. 18* 276 POISSONS On prend dans ie Rhin Le Nez. ( C. Nasus. L. ) Qui a le museau plus saillant que la vandoise , plus obtus (i). En d'autres , la dorsale répond au-dessus de l'intervalle qui est entre les ventrales et l'anale. îl y a de ce groupe dans nos eaux, Le Rotengie. ( C. Erythrophtalmus. ) Bl. i. A nageoires rouges comme la rosse; le corps plus haut, plus épais. U Ablette. ( Qypr. alburnus. L. ) Bl. 8. f. 4• A corps étroit , argenté, brillant, à nageoires pâles, le front droit, la mâchoire inférieure un peu plus longue^ très abondante dans toute l'Europe. C'est undes poissons dont la nacre sert à fabriquer les fausses perles. Le Spirlin ou Eperlan de Seine. {Cyp. bipunctatus, L.) Bl. 8. f. I. Très semblable à l'ablette 5 deux points noirs sur cha- cune des écailles de sa ligue latérale. Le Véron. ( Cypr, plioxiniis. L. ) Bl. 8- f. 5. Tacheté de noirâtre ; la plus petite espèce de ce pays. Les rivières d'vVliemagne et de Hollande nourrissent L'Or/e. ( C. Orphus.J Bl. gS. D'un beau rouge de minium (2). «—M ■ ■ ■ — — *■ - ,-■,■.■—■- ■■■■- -■ ■ -1 — .. ., _i,^,_,., la (i) Ajoutez Çfpr. grisiagine ; — Cjeses, et en espèces étrangères, Cjpr. pala, N. , Russ., 207 5 — C. tolo , N., Russ., 208 ; — C. hoga, Buchan.j Fisc. Gang., pi. xxvni, f. 80; — C inola, ib., xîx, f. 865 — C. sophore , ib., xxxviii , f. 92 ; — C. ariza , id.. Voyage au Meissour , III, XXXI. La difficulté de reconnaître les figures doune'es parles auteurs d'espèces si semblables est encore augmenle'e parce qu'il y a dans les [rivières d'Europe plusieurs autres espèces qui n'ont pas encore été représentées. (2) Aj. VAspe (C as plus Bl. ). En espèces étrangères: Çrpr. hasbora ^ Buchan., Fisc. Gang., Il, f. 90 5 — C. morar, ib,, xxxi , f. 75, et un grand nombre d'autres des MALACOPTKRYGIENS ABDOMINAUX. 277 II y en a enfin où elle répond sur le commencement de l'anale (les Chela de Buchanan ) , et dans plusieurs de ceux-ci le corps est comprimé presque comme dans certains clupes. Tel est Le Rasoir. ( Cypr. cultratus. L, ) Bi. 3=7. Remarquable encore par sa mâchoire inférieure, qui remonte en avant de la supérieure, par ses grandes pec- torales taillées en faulx , etc. (i). (^e groupe possède des espèces à barbillons (2). On pourrait séparer de tous les autres cyprins Les GoNonmNQUES. ( Gonorhynchus. Gronov. ) Qui ont le corps et la tête alongés et couverts, ainsi que les opercules, et jnême la membrane des ouïes, de petites écailles j le museau saillant, au devant d'une petite boucbe sans dents et sans barbillons ; trois rayons aux ouïes, et une petite dorsale au-dessus des ventrales. On n'en connaît qu*un du Cap ( Çypriniis gonorhyn- chus, Gm. ), Gron., Zooph., pi. x^ fig. 1^. (3). Les Loches, ou Dormilles. (Cobitis. L. ) (4). Ont la tête petite, le corps aloiigé , revêtu de petites écailles et enduit de mucosité; les ventrales foi't en ar- rière, et au-dessus d'elles une seule petite dorsale; la bouche au bout du museau, peu fendue, sans dents, mais entourée de lèvres propres à sucer, et de barbil- lons.; les ouïes peu ouvertes, à trois rayons seulement. eaux douces de tontes les parties du monde, dont MM. Buchanan, Mitcliill,etG., ont déjà indiqué plusieurs,etauxquelles nous en ajouterons encore dans notre histoire des poissons. M- Buchanan seul a trouvé aux Indes plus de quatre-vingt cyprins. Nous ne citons ici que ceux dont il a donné des figures. (i) Aj. Cypr, clupeoïdes , Bl., 4^8 » 2; — C. hacaila, Buchan., VÏIt, 76. 1^2) Cypr. dantica , id., xvi , 88. (3) Mal copié, Schn., 78. (4) Kwy5fT£? , nom grec d'un petit poisson mal déterminé. 378 roissows Leurs os pharyngiens inférieurs sont assez fortement dentés, il n'y a point de cœcuais à ieur intestin ;, el leur très petite vessie natatoire est enfermée dans un étui osseux, bilobé, adhérent à la troisième et à la quatrième vertèbres (1). Nous en avons trois espèces dans nos eaux douces. La Loche franche . ( Cohitis barbatula. L. ) Bl. 3i. 3. Petit poisson de quatre ou cinq pouces , nuage et poin- tillé de bvun y sur un fond jaunâtre, à six barbillons* coraniun dans nos ruisseaux, et de fort bon goût. La Loche d'étang. Misgurn. Lac. (2). ( Cobltisjbssilis, L.) BL Si. I. Longue quelquefois d'un pied, avec des raies longi- tudinales brunes et jaunes , et dix barbillons. Elle se tient dans la vase des étangs, où elle subsiste long-temps même lorsqu'ils sont gelés ou desséchés. Quand le temps est orageux , elle vient à la surface, Tagile, et ti'ouble l'eau; quand il est froid , elle se retire plus soigneusement dans la vase. Elle avale sans cesse de l'air, qu'elle rend par Tanus, après l'avoir changé en acide carbonique, selon la belle observation de M. Elirman, Sa chair est molle et sent la vase (3). La Loche de rivière. { Cobitis tœnia. L. 12.) Bl. 3 1 . 2. A six barbillons, à corps comprimé, orangé, marqué de séries de taches noires, se distingue des deux autres par un aiguillon fourchu et mobile , que le sous-orbitaire forme en avant de l'œil. C'est la plus petite des trois. (i) V^oj. Sclincider , Syn. pisc. Arted. , p. 5 et 337. (si) iY. B. Je ne sépare pas les misgurns des loches ^ parce qne leur organisation ne diffère en rien , et que les premiers n'ont pas plus de dents que les autres aux mâchoires \ j'ai cLerclie' inutilement celles qu'y décrit Bioch. (3) Aj. les trois espèces de cobitis à joue non armée décrites par Buchanan, Poiss. du Gonf;e , p. 357-35o. MALACOPTÉRYGIEWS ABDOMINAUX. 279 Elle se tient dans les rivières, entre les pierres, et est peu recherchée (i). Les Anableps. ( Anableps. B1. ) (2). Long- temps et mal à propos réunis aux loches , ont des caractères fort particuliers; d'abord leurs yeux très saillants sous une voûte formée de chaque côté par le frontal, ont la cornée et l'iris partagés en deux por- tions par des bandes transverses, en sorte qu'ils ont deux pupilles et paraissent doubles quoiqu'ils n'aient qu'un crystailin , un vitré et une rétine (3) , ce dont il n'y a pas d'autre exemple parmi les animaux vertébrés. Ensuite les organes de la génération et la vessie du mâle ont leur canal excréteur dans le bord antérieur de la nageoire anale ^ lequel est gros, long, revêtu d'é- cailles; son extrémité est percée et sert sans doute à l'accouplement. La femelle est vivipare, et les petits naissent déjà très avancés. Ces poissons ont le corps cylindrique , revêtu de fortes écailles, cinq rayons aux ouïes, la tête aplatie , le museau tronqué , la bouche fendue transversalement au bout, armée aux deux mâchoires de dents en velours; les in ter maxillaires sans pédicule et suspendus sous les os nasaux qui forment le bord antérieur du museau; les pectorales en grande partie écailleuses et une petite dorsale placée sur la queue et ,plus en arriére que Ta- nale. Leurs os pharyngiens sont grands et garnis de beaucoup de petites dents globuleuses ; leur vessie aérienne est très grande, leur intestin ample , mais sans cœcums. On n'en connaît qu'un des rivières delà Guiane {Co- bids anableps y L. ), Anableps tetrophtalmus^ Bl., 36 1. (1) Aj. Cobitis getUj Buchanan, xi , 96 , et les sept autres espèces à joues arme'es décrites par cet ichtyologiste , Poiss. du Gange, pag. SSo- 356. (2) D'à.vof.jBXéTioi j lever les yeux, nom donne' par Arte'di. (3) Voyez Lacép, , Mc'm. de Flnstitut, lom. II , p. 372. 38o POISSOT^S Les Pqecilies. ( Poegilia. Schn. ) Ont les deux mâelioires aplaties horizontalement, ])rotractiles , peu fendues , garnies d'une rangée de petites dents très fines, le dessus de la tête plat, les opercules grands, cinq rayons aux ouïes, le corps peu alongé, les ventrales peu reculées, et la dorsale au-dessus de l'anale. Ce sont de petits poissons vivipares des eaux douces de l'Amérique (i). Les Lebias. ( Cuv. ) Ressemblent aux pœcilies , si ce n'est que leurs dents sont dentelées. Il y en a une espèce eu Sardaij^ne ( Pœcil. calaritana, Bonnelli ) , très petit poisson marqué de petites raies noirâtres sur les flancs (2). Les Fondules. ( Fundulus. Lacép. ) Ont encore beaucoup de rapports avec les pœcilies; mais leurs dents sont en velours et la rangée antérieure en crochets; ils en ont de coniques , assez fortes au pha- rynx. On ne leur compte que quatre rayons aux ouïes (3). (1) Pœcilla Schneiderij Val., ou P. vwipara, Schn., 86, 2- — P. mul- ûlineata , Lesueur, Journ. Se, Pîiilad. , janvier 1821 , pL i; — P. uni- macula, Val,, Ap. Hurab., Obs. zool. , II, pi. l: , f. 2 ; — P. surina- mensls , id., ib., f. i. (2) Aj. Lebias ellipsoïde a, Lesueur, Ac. Se, Philad., janv. 1821, pi. u, f. I et 3; — Leb. rhomhoïdalis ^YdA.^ Ap. Humb. , Obs. zool., II, pi. Lï , 3 ^ — Leb. fasciata , id. , ib. , 4- (3) Fundulus cœnicolus ^ Val., ou Cobitis heteroclita , Linn. , ou Pœcilia cœnicola , Schn. • Mudfish. de Schœpf. ;^ — Fund. fasciatus^ Val. , loc. cit. , Lii , I, ou Pœcilia fasciata , Schn., ou Esox pisciculus , Milch., dont son Esox zonatus , ou Hydrargyre swampine. , Lacep,, V, 319^ est le jeune âge, mais la figure V, x, 3, est d'une autre espèce; — Fund. brasiliensis , Val., loc. cil , lu , 2. / MALACOPTÉllYGIEÎiS ABDOMmAUX. 28 J Les Molinesia. Lesueur. Se distinguent par la position de leur anale entre les ventrales , et sous l'origine de la dorsale qui est très grande. Leurs dents sont comme dans les fondules, et ils n'ont que quatre ou cinq rayons aux ouïes (1), Les Gyphikodons. Lacép. Ont de fines dents en velours, et six rayons aux ouïes ; d'ailleurs ils ressemblent aux trois genres pré- cédents 11 y en a un dans les lacs d'Autriche, surtout dans les eaux souterraines ( Qypr. umhra , Nob., Umbra, Cramer ). Petit poisson d'un brun roussâtre avec quelques taches brunes (2). La deuxième famille des Malacoptérygiens ab- dominaux, ou celle Des ESOCES, Manque aussi d'adipeuse ; sa mâchoire supérieure a son bord formé par l'intermaxillaire , ou du moins , quand il ne le forme pas tout-à-fait , le maxillaire est sans dents et caché dans l'épaisseur des lèvres. Ils sont voraces ; leur intestin est court , sans cœcums; plusieurs remontent dans les rivières; tous ont une vessie natatoire. Excepte les micros- (1) Molinesia latipinna, Lesueur, Ac. Se. nat., Philad., janvier, 1821 , t. III, I. (2) Aj. Cyprinodon Jlmmlus ^ Val., loc. cit. lu, 3, qui est V Esox fla- sfulus Mitch. , pi. IV, f. 8 , ou le Cobitis maialis , Schn. , — C. oi^inus, ou Esox ouinus, Mitch., ib. ; — C. variegatus , Lace'p., V, xv, i . 282 POISSONS sonies, tous ceux que nous connaissons onl la dor- sale opposée à l'anale. ^ LiiiDaeus les réunissait dans son genre des Brochets. (Esox. L. ) Que nous divisons comme il suit : Les Brochets proprement dits. (Esox. Cuv.) Ont de petits interi^iaxiilaires garnis de petites dents pointues au milieu de la mâchoire supérieure, dont ils for- ment les deux tiers ^ mais les maxillaires qui en occupent les côtés n'ont pas de dents. Le vomer, les palatins^ la langue, les pharyngiens et les arceaux desbranchies sonthérissés de dents en carde ; sur les côtés de la mâchoire inférieure, est en outre une série de longues dents pointues. Leur museau est oblong, obtus , large et déprimé. Ils n'ont qu'une dorsale, vis-à-vis de l'anale. Leur estomac, ample et plissé, se continue avec un intestin mince et sans cœcums , qui se replie deux fois. Leur vessie natatoire est très grande. Nous en avons un en Europe {Esox lucius, L.), BI., 32, connu de tout le monde comme l'un des poissons les plus voraces et les plus destructeurs^ mais dont la chair est agréable et d'une digestion facile. Cette espèce existe aussi dans les eaux douces de l'A- mérique septentrionale, qui en ont de plus deux autres : l'une avec des lignes brunâtres sur les flancs , qui forment quelquefois un réseau. Esox reticularis ^ Lesueur, Ac. Se. nat. Philad.); l'autre semé de taches rondes et noirâtres [Es. Estor, id., ib., L, 4i3). Les Galaxies. (Galaxias. Cuv.) Ont le corps sans écailles apparentes, la bouche peu fen- due, des dents pointues et médiocres aux palatms et aux deux mâchoires , dont la supérieure a presque tout son bord formé par l 'intermaxillaire 3 enfin quelques fortes dents crochues sur la langue. Les côtés de leur tête offrent des porcs, et leur dorsale ré- MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 283 pond à l'anale , comme dans les brochets^ dont ils ont aussi les intestins (i). Les Alepocéphales. Risso. Ont à peu près les mêmes formes générales, mais leur tête seule est sans écailles , leur corps en a de larges j leur bou- che est petite, et n'a que de fines dents en velours. Us ont l'œil très grand , et huit rayons aux ouïes. On n'en connaît qu'un des profondeurs de la Méditer- ranée. ( Al. rostratus , Risso , a'"^ édit.y f. in j et Mém. de Tac. de Turin, XXV, pl.x, f. 24. LesMicrostomes. (Microstoma. Cuv.) Ont le museau très court, la mâchoire inférieure plus avancée , garnie, ainsi que les petits intermaxillaires , de dents très fin es ^ trois rayons larges et plats aux ouïes j l'œil grand , le corps alongé , îa ligne latérale garnie d'une rangée de fortes écailles; une seule dorsale peu en arrière des ven- trales ; les intestins des brochets. On n'en connaît qu'un de la Méditerranée ( la Serpe microstome , Risso , pag. 356.) Les Stomias. Cuv. Ont le museau extrêmement court, la gueule fendue jus- que près des ouïes , les opercules réduits à de petits feuillets membraneux, et les maxillaires fixés à la joue. Les inter- maxiilaires, les palatins et les mandibules armés d'un petit nombre de dents longues et crochues, et de petites dents semblables sur la langue. Leur corps est alongé , leurs ven- trales tout-à-fait en arrière, et leur dorsale opposée à l'anale, sur l'extrémité postérieure du corps. On connaît deux espèces de ces singuliers poissons , découverts par M. Risso dans la Méditerranée ; noirs , ornés tout le long de leur ventre de plusieurs rangées de points argentés. L'une , VEsox boa (Risso, i*^*^ éd., pi. x, f. 34 ? et '2'"« éd., f. 40)7 *^'^ point de barbillons } l'autre, Stomias (i) Esox triittaceus , Cuv.; — Esax olepidoius , Forst. / "^ A R Y) 2 84 POISSONS harhatiis , en a un très long , épais , pendant sous la sym- physe de la mâchoire inférieure. Les Chauliodes. (Chauliodus. Schn.) Autant qu'on en peut juger par une figure (Catesb.,Supp., pi. IX, Sclî., pi. 85.), ont beaucoup de rapport avec les sto- mias par la tête et les mâchoires. Deux dents à chaque mâchoire croisent sur la mâchoire oppose'e, quand la gueule se ferme. La dorsale répond à Tintervalle des pectorales et des ventrales , qui sont bien m.oins reculées qu'aux stomias, et le premier rayon de cette dorsale s'alonge en filament. On n'en a encore trouvé qu'un près de Gibraltar {Chau- liodus sloani, Schn. , pi. 85 j Esox stomias, Sh. V, part. ï, pi. lu), long de quinze ou dix-huit pouces, et d'un vert foncé (i). Les Salans. Guv. (^). Ont la tête déprimée , les opercules se reployant en des- sous,, quatre rayons plats aux ouïes, les mâchoires courtes pointues, garnies chacuned'une rangée de dents crochues, la supérieure formée presque en entier par des intermaxillaires sans pédicules; l'inférieure un peu alongée de la symphyse par un petit appendice qui porte des dents; leur palais et le fonds de leur bouche sont entièrement lisses. On ne leur voit pas même de saillie linguale (3). Les Orphies. (Belone. Cuv.) Ont les intermaxillaires formant tout le bord de la mâ- choire supérieure, qui se prolonge, ainsi que l'inférieure, en un long museau; l'une et l'autre est garnie de petites dents; leur bouche n'a point d'autres dents ; celles de leur pharynx sont en pavé. Leur corps est alongé, et revêtu d'écailîes peu apparentes, excepté une rangée longitudinale carénée de chaque côté, près du bord inférieur. Leurs os sont bien (i) Le iStomias Schneideri, Risso, deuxième éd., f. 3^, me paraîL d'un autre genre et même d'un autre ordre. (2) Salanx , nom grec d'un poisson inconnu. (3) il n'y en a qu'une espèce encore nouvelle. MALACOλTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 285 romarquables par leur couleur d'un beau vert (i). Elles diffèrent peu des brochets par les intestins. Nous en avons une près de nos côtes , longue de deux pieds, vert dessus, blanc dessous, qui donne un bon manger, malgré la prévention qu^inspire la couleur de ses arêtes {Esosc belone , L.), Bl., 33. Il y a des espèces voisi- nes dans toutes les mers. On dit que l'une d'elles parvient jusqu'à huit pieds de long, et que sa morsure est dange- reuse (2). Les Scombrésoces. Lacép. (Saïris. Rafin.) Ont la même structure de museau que les orphies, et à peu près le même port et les mêmes écailles , avec la rangée carénée le long du ventre, mais les derniers rayons de leur dorsale et de leur anale sont détachés en fausses nageoires, comme dans les maquereaux. Il y en a un dans la Méditerranée ( le Scombrésoce cani périeTij Lac, V, vi, 3. Esox sauras, Bl. Sch., pi. 78, 2.) Saïris nians y Rafin. Nuov. gen. ix. i (3). Les Demi-Becs. (Hemi-Ramphus. Cuv.) Ont les intermaxillaires formant le bord de la mâchoire supérieure, qui, ainsi que le bord de l'inférieure, est garni de petites dents; mais la supérieure est très courte, et la symphyse de l'inférieure se prolonge en une longue pointe ou demi-bec sans dents. Du reste, par leur port, leurs na- geoires et leurs viscères , ils ressemblent encore aux orphies. (1) Celle couleur est inlie'rente aux osf et ue dépend ni .de la cuisson ni de la moelle c'pinière, comme le croit Bl., éd. de Schn., p, 391, (2) Le Brochet de Bantam, Renard, lîe part., fol. 14, n" 65; — le Belone crocodila , Lesueur, Ac. Se. nat. Pliilad , î, 129, probablement le même que le Wfl^/a Ârfif^rZera , Russel , 170, et que la variété de l'or- phie 5 Lacép., VII , pi. V , f. I . Ai. Belone caudunaculu ^ N. , kuddera , A. , Russel , • 176 5 — Belone cancila, Harn. Buchan , xxvîi, 70 ; — Belone argalus , Lesueur , loc. , cit., p. 125 j — Bel. truncata ^ id., p. 126^ — Bel. caribœa^ id., 127, qui est peut-être le timucu de Margr. , 168 , et d'autres espèces que nous décrirons dans notre grande ichtyologie. (3) Aj. Scomber-esox equirostris ^ Lesueur, Ac. Se, nat. Philad. , î, i32 5 — Se. scutellalus . id., ib. 286 POISSONS Leurs écailles sont assez grandes et rondes , et il y en a auséi une rangée de carénées le long du ventre. On en trouve plusieurs espèces dans les mers chaudes des deux hémisphères; leur chair, quoique huileuse, est agréahleau goût (i). Les Exocets. ( Exocetus, L. ) (2). Se reconnaissent sur-le-champ parmi les abdominaux à l'excessive grandeur de leurs pectorales , assez éten- dues pour les soutenir quelques instants en l'air. Du reste, leur tête et leur corps sont écailleux , une rangée longitudinale d'écaillés carénées leur forme une ligne saillante au bas de chaque flanc , comme aux orphies , aux hémiramphes , etc. (5). Leur tête est aplatie en dessus et parles côtés; leur dorsale est placée au-dessus (1) Espèces des Indes, Hemir. longirostris , N. , ou kuddera C, Rus- sel, 178 ; — H. bre\^irostris ou kuddera B , Russel, 177, "VVillugbb. app., pi. VI 5 f. 4 ; — ^' marglnatus , N. , Lacép. V , vil, 2 ; — H. commer- sonii, N. , Lace'p. , V, vu, 3, ou le demi-bec de Baggewaal, Renard , Ile part,, pi. V, n° 21. Espèces d'Ame'rîque , H. hrasiliensis , N., ou Esox braslliensis, Bloch, 3g 1 5 — H. hepsetus ou £s. hzpsetits , Bl, , Sclm, , et d^autres que nous de'crirons dans notre grande liistoire des poissons. J^oyez aussi l'article de M. Lesueur, Journ. des Se. nat. de Philad. ,1, i34 et suivantes. TV. B. M. de Lac. réunit Vesox hepsetus de Linn. à l'e*. marginalus • mais Vesox hepsetus est un compose de deux poissons : l'un , le piquàinga de Marg., iSg, (le mœnldia de Brown, Jam. XLV , 3) , est un anchois. L'autre, amœn. , ac. I , p. 32i , me paraît indéterminable, mais ce ne peut pas être un hémiramphe. (2) E|wxotTC?, coucbant dehors, nom grec d'un pois?on qui , au dire des anciens, venait se reposer sur le rivage. C'était probablement quelque gobie ou quelque blennie, comme l'oQt pense Rondelet et d'autres. On ne comprend pas comment Artédi a pu associer nos poissons actuels à ces biennies : Linua^us les en a se'parés en leur conservant ce nom àH exocet qui ne leur appartenait point. (3) On ne doit pas confondre , comme l'a fait Bloch , cette carène avec la ligne late'rale qui est à sa place ordinaire, quoique souvent peu marquc'e. MALACOPTÉllYGIETNS ABDOMINAUX. 287 de l'anale , leurs yeux grands , leurs intermaxillaires sans pédicules et faisant seuls le bord de la mâchoire supérieure; leurs deux mâclioires sont garnies de pe- tites dents pointues et leurs os pharyngiens de dents en pavé. On compte dix rayons à leurs oiiïes; leur vessie nata- toire €st très grande, et leur intestin droit et sans cœ- cums. Le lobe supérieur de la caudale est le plus court. Leur vol n'est jamais bien long; s^élevant pour fuir les poissons vo races, ils retombent bientôt, parce que leurs ailes ne leur servent que de parachutes ; les oiseaux les poursuivent dans Fair comme les poissons dans l'eau. On en trouve dans toutes les mers chaudes et tempérées. Nous en avons un assez commun dans la Méditerranée, reconnaissabie à la longueur de ses ventrales, placées plus en arrière que le milieu du corps. C'est VExocetus exi- liens y Bl. 897 ♦ Les jeunes individus ont des bandes noires sur leurs nageoires (i). L'espèce la plus commune dans l'Océan , Ex. volitans ^ Bl. 898, a les ventrales petites et placées avant le milieu {1). Les mers d'Amérique en produiser^t avec des barbillons tantôt simples (3) , tantôt doubles^ et mêmebranclius (4). (i) Tel était le petit individu de la Caroline de'crit par Linnaeus, et , à ce que je cxoïs ,Vexoceius fasciatus ,\^e^\x(t\\v ^ Ac. Se. nat. Plù!., II, pi. IV, f. 2, mais le àexxsxitxne. pirabebe de Pison , 61 , est le yplitans, (2) Je vois par les dessins de Ccmmerson et par celui de Whyte , Bo- tan. Bay, app., p. 266, ainsi que par les envois de nos voyageurs re'cents, que l'on en trouve des deux formes dans la mer Paci{i<|ue. iV. J5. JJexiliens et le mesogasier . Bl. 899, se ressemblent beaucoup. Il n'est pas aisé de les distinguer dans les relations et les figures des voyageurs. — 'L'e^olans de lânu. ne paraît qu'un voUtans dont les e'cail- les e'taient tombe'es, (3) Exocetus comatus, Mitcb., Trans., New^. , I , pi, v, f. i , proba- blement le même que VEx. appendiculatus^Yi'ûX Wood., Ac. se. nat, ,; Philad., IV, XVII, 2. (4) Exocetus Jurcatus, MitcL.,1. cit., f. 2, que je soupçonne le même que VEx. Jiutialii, Lesueur , So. nat. Pbilad., lî, iv, i. 288 poissows Nous plaçons , à la suite de la famille des ésoceâj un genre qui en diffère peu^ mais qui a les intestins plus longs etdeuxcœcums. 11 donnera lieu très pro- bablement à une famille particulière. C'est celui des MORMTRES. ( MORMYRUS. L. ) (i). Poissons à corps comprimé , oblong, écai lieux , à queue m.ince à sa base, renflée vers la nageoire, dont la tête est couverte d'une peau nue et épaisse , qui en- veloppe les opercules et les rayons des ouïes , et ne laissé pour leur ouverture qu'une fente verticale , ce qui leur - a fait refuser des opercules par quelques naturalistes , if quoiqu'ils en aient d'aussi complets qu'aucun poisson, et a fait réduire à un seul leurs rayons brancliiaux , quoiqu'ils en aient cinq ou six. L'ouverture de leur bouclie est fort petite, presque comme aux mammi- fères nommés fourmilliers ; les maxillaires en forment les angles. Des dents menues et écbancrées au bout gar- nissent les intermaxillaires et la mâcboire inférieure, et il y a sur la langue et sous le vomer une longue bande de dents en velours. L'estomac esl en sac arrondi, _ suivi de deux cœcums et d'un intestin long et grêle, ' presque toujours enveloppé de beaucoup de graisse. La vessie est longue, ample et simple. On compte les mor- nijres parmi les meilleurs poissons du Nil. Les uns ont le museau cylindrique, la dorsale longue {l). (i^ Mo'pfxvpoç, nom grec d'un poisson de mer littoral et varie' en cou- leur : probablement le sparus mormfrus, L, Il a ete applique assez mal à propos par Linnœus à des poissons d'eau douce d'une couleur uniforme, (2) Le 31orin. cV Hasselquist ^ Geoff, , poiss. du Nil , pi. vx , f. 2 ; — Mormyrus caschiue , Hasselq., 098, qui me paraît différent du pre'cé- dent par plusieurs traits essentiels, à en juger par sa description; — lé morm, oxjrincjue^ Geoff., pi. vi , f i , qui est le ce/jZmcr/5 niloticus , Sclm., pi. 3o; — Mormyrus cannume , Forsk., 74 > dont la description ne me paraît pas non plus pouvoir s'accorder avec aucun des pre'ce'dents. MALAGOPTÉÏIYGIEINS ABDOMINAUX. 281) D'autres ont le museau cylindrique , la dorsale courte (i). On peut croire, ainsi que le pense M. Geoffroy, que c'est dans l'une ou l'autre de ces subdivisions que Ton doit cher- cher Voxyrinque , révéré des anciens Égyptiens. D'autres encore ont le museau court, arrondi^ la dorsale courte (2). Enfin, il en est 011 le front fait une saillie bombée, en avant d'une bouche reculée (3). La troisième famille des malacoptérvgiens ab- dominaux, ou celle Des SILUKOIDES, Se distin^-ue de toutes les autres de cet ordre , parce qu'elle n'a jamais de véritables écailles , mais seulement une peau nue , ou de graiîdes plaques os- seuses. Les intermaxillaires suspendus sous retli- moïde forment le bord de la mâchoire supérieure, et les maxillaires sont réduits à de simples vestiges ou alongés en barbillons. Le canal intestinal est ample , replié et sans cœcums; la vessie grande , et adhérente à un appareil osseux particulier ; presque toujours la dorsale et les pectorales ont une forte épine artictdée, pour premier rayon, et il y a très (i) Le Morm. de Denderah^'onangiiilloïdes, L., Geoffr., pi. vu, f. 2 mal à propos confondu avec le cascliwe d'Hasselcfaist par Liunœiis mais qui est le hersé, Sonnini, Yoyag, en Egyp., pi. xxii, f, ï. ^2) 'he.Morin. de Salhcjlie, M. labiatus, Geofï'r., pï. vir,f. i- Je 'IX de Belbeys, M. dorsalis , id., pi. viii , f . i , qui est le kaschoue\ Sonn., pi. XXI, f. 3. (3) lue Morm. hane', ou M. cyprinoïdes , L., Geoffr,, pi, viu f. 2. N. B, Il y a dans le Nil et dans le Sénégal plusieurs autres espcsces de Mormyres , non encore publiées. TOME II. 19 200 POISSOINS souvent en arrière une adipeuse comme dans les saumons. Les Silures. (Silurus. L. ) (i). Forment un genre nombreux que l'on reconnaît à sa nudité , à sa bouclie fendue au bout du museau , et pour le plus grand nombre des sous-genres, à la forte épine qui fait le premiçr rayon de la pectorale. Elle est telle- ment articulée sur Fos de Tépaule , que le poisson peut à volonté la rapprocber du corps ou la fixer perpen- diculairement dans une situation immobile , ce qui en fait alors une arme dangereuse, et dont les blessures passent en beaucoup d'end/oits pour envenimées , sans doute parce que le tétanos survient à la suite de leurs décbirures. Les silures ont en outre la tête déprimée, les inter- maxillaires suspendus sous l'ethmoïde , et non protrac- tiles , les maxillaires très petits , mais se continuant presque toujours cbacun en un barbillon cbarnu auquel se joignent d'autres barbillons attacbés à la mâcboire inférieure ou même aux narines. Le couvercle de leurs branchies manque de la pièce que nous avons appelée subopercule ; la vessie natatoire robuste et en forme de cœur, adhère par ses deux lobes supérieurs à un ap- pareil osseux particulier , qui tient à la première ver-^ tèbre. L'estomac est en cul-de-sac charnu; l'intestin long^ ample et sans cœcums (^2.). Ces poissons abondent dans les rivières des pays chauds. On trouve des grains dans l'estomac de plusieurs espèces. (i) Silurus et glanis, deux noms anciens, pris tantôt pour synonymes, tantôt pour différents, et donne's à des poissons du Nil, du Danube, de rOronte et de (juelques rivières de l'Asie-Mineure, II n'est guère dou- teux qu'ils n'appartiennent à ce genre. ('j) Hasselquist en attribue au schilhe, mais je me suis assure' du contraire. MALACOPTERYGIENS ABDOMIJNAUX. 29I î>ans Les Silures proprement dits. (Sillrus. Lacép. ) * il n'y a qu'une petite nageoire de peu de rayons , sur le devant du dos, mais l'anale est fort longue, et va très près de celle de la queue. Les Silures, plus spécialement ainsi nommés. ( Silurus Arléd. et Gronov.) Ont la petite dorsale sans épine sensible; les dents eu cardes aux deux mâchoires, et derrière la bande interraaxil- laire de ces dents, est une bande vorâérienne. Tel est Le Saliith des Suisses. {Silurus glanis. L. ) Bl. 34. PVels ou ScJieid des Allemands ; 3Ial des Suédois. Le plus grand des poissons d'eau douce de l'Europe , et le seul de tout ce grand genre qu'elle possède; lisse, noir_, verdâtre, tacheté de noir endessus, blanc jaunâtre en dessous, à grosse tête, à six barbillons, qi:jelquefoià long de six pieds et davantage , et pesant , dit-on , jusqu'à trois cents livres, lise trouve dans les rivières d'Allemagne, deHongrie, dansîelac d'Harlem, etc. ; se cache dans la vase pour attendre sa proie. Sa chair est grasse, et on emploie en quelques endroits son lard comme celui du porc (i)é Les ScHiLBÉs. Diffèrent de ces silures propres par un corps comprimé verticalement, et par une épine fo,rte et dentelée à leur dor- sale. Leur tête petite, déprimée, leur nuque subitement relevée, et leurs yeux placés très bas, leur donnent une apparence singulière. On n'en connaît encore que dans lé ÎSil , oîi leur chair (i) Ajoutez SiLJossilis , Bl., 870, 2 5 — SU binmculatus , id., 364 >' Wallagoo , Russel, 1605 — SU. attu , Schn. , 75; — le Sil. chinois^ Lacép. V, iij S — ^'^- "sotus,!,. Pallas , nov.act. Petrop, I, xi, 2, JY, B. D'après une inspection de l'individu dessèche , Vompok sUuroïJe I^accp. V, 1 , 2 , est un silure dont la dorsale rcplie'e n'a pas e'té vue par le dessinateur. '9* 292 POISSONS est moins mauvaise que celle des autres silures de ce fleuve. Ils ont huit barbillons (i). On pourra fa^re un nouveau sous-genre de quelques es- pèces d'Amérique à tête ronde , mousse , petite , pourvue de barbillons et dont les yeux sont presque imperceptibles {'î). Les Machoirans (3). ( Mystus. Artéd. et Lin. dans ses pre- mières éditions. ) Sont des silures qui, outre leur première dorsale rayonnée, en ont une seconde adipeuse , ils se composent principale- ment des pimelodes et des doras, Lacép, Les Pimelodes. Lacép. Ont le corps revêtu seulement d'une peau nue^ sans ar- mures latérales. Ce sous-genre est encore beaucoup trop nombreux en espèces, et ses espèces sont beaucoup trop diverses par leur conformation , poui que nous n'ayons pas été obligés de le diviser et de le subdiviser. INous y distinguons d'abord : Les Bagres. Qui ont à chaque mâchoire une bande de dents en ve- lours, et derrière celles de la mâchoire supérieure, une bande parallèle qui appartient au vomer; le nombre de leurs bar- billons et la forme de leur tête, servent à les subdiviser. Parmi ceux qui ont huit barbillons , il y en a à tête oblongue et déprim.ée (4). A tête large et courte (5j. (i) Silurus mjstus Hasselq. , Geoff. , poiss. d'Eg. , pi. II, fig. 3 et 4 ; — Silurus auritus , Geoff.. ib., f. i et 2. (2) Silurus candira., 6pix, X, i j — SU. cœcutiens ^ id. , ib., 2. (3) Machoiran^ nom de ces poissons dans les colonies françaises. Schn., p. 47^5 le rapporte mal à propos auxbalistes. (4) SU. Bayad., Fdtsk. , Porcus hayad. , Geoif., Égyp. , poiss. , pi. xv=, f. I et 2; — Sd. Docniac, Forsk., Geoffr., ib. , 3, 4 j — Pimelodus aor. , Buchan. , xx , 68 ? (5) SU. erytliropLcrus , Bl. 369, 2 5 — Pimel. carasius , Buclian. , XT, 67 ; — Pim. gulio , id., xxin, 66 j — Pim. carcio, id. , T , 72 ; — Pim. iiangra^'ià., xi, 63. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 29O Parmi ceux à six barbillons, les plus reraaiquables ont \c museau déprimé et large , autant et plus que le bro- chet (i). D'autres ont la tête ovale, et ses os cliagrinés lui for- ment une espèce de casque {1). D'autres l'ont ronde et non casquée, mais couverte seu- lement d'une peau nue (3). Quelques-uns se font remarquer par une tête déprimée, des yeux placés très bas sur ses côtés, et une adipeuse ex- trêmement petitej ils ressemblent beaucoup aux scbilbés (4). Enfin il y a des bagres qui n'ont que quatre barbillons (5). Les PiMELODES proprement dits. N'ont point de bande de dents au vomer, parallèle à celle de la mâchoire supérieure, mais il y en a souvent à leurs palatins. Us offrent dans le nombre de leurs filets et dans les formes de leur tête, des variétés encore plus nombreuses que les bagres. Ainsi parmi ceux qui n'ont qu'une seule bande de deiits^ on en voit qui ont la tête casquée, et une plaque osseuse ou bouclier distinct entre le casque el l'épine de la dor- sale (6). D'autres où le bouclier s'unit el ne fait qu'un seul corps avec le casque qui règne ainsi depuis le museau jusqu'à la dorsale (7). D'autres encore quû ontla tête ovale, revêtue seulement de peaUj au travers de laquelle les os ne paraissent pas, et (1) SU. lima, Bl. Sclm. ; — S'd.fasciatus , Bl. 366, et diverses espèces nouvelles. Spix fait de cette division son genre Sordbim. (2) Pimélode ahouréal Geoffr. , Egyp. poiss., pi. xiv, f. 3 et 4 7 — Pimel. bilineatus , Deddi-Jallah., Russcl, 169. (3) Ces espèces sont nouvelles. (4) Spix en fait son genre Hypophtalmus, dont il. a deux espèces : Hyp. edentaiuSy ix , f^J'P' nuchalis , xvii. (5) Sd. bagre , Bl. 365 5 — Sd. marinas , Mitcli. (6) SU, cl arias , Bl. xxxv, 1,2;- — Pimel. maculalus , Lacép., V, p. loSj — Sil. hemiolioptcrus , Bl. S'jiin. (7) Espèces nouvelles. ag^ FOissoKs dans ce groupe, les uns ont six barbillons (i) • les autres huit (2). Il y en a à tête nue, mais très large, que Ton connaît sous Je nom de chats , et leurs barbillons sont aussi tantôt au nombre de six (3) , tantôt de huit (4). On doit en distinguera tête petite, plate , à dorsales aussi très petites j à dents presque imperceptibles. (5). Viennent ensuite les pimelodes, qui , outre la bande de dents de la mâchoire, en ont des plaques aux palatins j ces dents palatines peuvent être en velours ou cardes , et alors le bouclier de la nuque peut être distinct du cas- que (6) , ou bien il peut lui être réuni (7). Ces dents pala- tines sont quelquefois aussi , rondes comme de petits pa- vés (8). Il y a des pimelodes très singuliers, par des dents en cardes qui leur forment un groupe mobile en dedans de la peau de la joue (9). Il y en a aussi à museau alongé (10), et même pointu et presque sans dents (11). Ces pimelodes à museau alongé conduisent au groupe encore beaucoup plus extraordinaire Des Shals. ( Synodontis. Guv. ) (12). Dont le m.useau est étroit , et où la mâchoire inférieure porte un paquet de dents très aplaties latéralement, termi- - , - .Ob. (i) SU. l\-maculatus ^ Bl. 368, 2 ; — Pim. namdia , N., Margr., 149, ^— Pim. sebœ^ N. , Seb. III, xxix ,5; — Pim. pirinamp. , Spix, 8- (2) Pim. octocirrhus , N. , Seb. , III, xxix, i. (3) Espèces noavelles. (4) SU. catus, Linn. , Catesb,, II, xxiii. (5) Espèces nouvelles. (6) Pim. herzbergii , Bl. , 367 ? — le Pim. doigt-de-nègre, Lace'p. (7) Espèces nouvelles. (8) Espèces nouvelles. (9) Pim. genidens , Nob., espèce nouvelle. (10) \i(t Karasçhc {Pim. biscutatus), Geoffr,, Egyp., poiss., XIV, 1,2; •— Pim, gaguta , Buclian. , xxxtx, 65? (11) Pim. conirostris , N. (12) Sjnodontis, nom ancien d'un poisson du Nil, inde'termine. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 296 nées en crochets, et suspendues chacune par un pédicule flexible, dentition dont il n*y a point d'autre exemple connu. Le casque rude, formé par le crâne de ces poissons _, se con-, tinue sans interruption , avec une plaque osseuse qui s'é- tend jusqu'à la base de l'épine de la première dorsale , épine qui est très forte, aussi-bien que celles des pectorales. Leurs barbillons inférieurs, quelquefois même les maxillaires, ont des barbes latérales. On trouve de ces poissons dans le Nil et dans le Sénégal ^ leur chair est méprisée (i). Les Agéneioses. Lacép. Ont tous les caractères des piraelodes , excepté qu'ils manquent de barbillons proprement dits. Dans les uns, l'os maxillaire , au lieu de se prolonger en un barbillon charnu et flexible, se redresse comme une corne dentelée (i). Dans d'autres, il ne fait aucune saillie , et reste caché sous la peau j les épines, dorsale et pectorale y sont peu ap- parentes (3). Les Doras. Lacép. Sont des machoirans , c*e8i-h.~d\\e des silures à deuxième dorsale adipeuse, où la ligne latérale est cuirassée par une rangée de pièces osseuses , relevées chacune d'une épine ou [i) Stiurus clarius , Hasselquist , très différent du Clarias âe Grono- vius et de Bloch.; c'est le même que le sil. schal, Schn., Sonnini, Voyag., pi. XXI, f. 2, ou que ]e Pimelode sclieilcni, Geoff., poiss. d'Ég., pi. Xiri , f. 3 et 4; — Plmeloclus sjnodontcs , Geoff., ib., xii, f, 5; — Pimelodus memhrauaceus, id. , ib. , f. i et 2. JS". B. Schal est leur nom générique dans la basse Egypte 5 Ourgiir dans la Laute. (2) Silurus mililaris , Bl., 36'2. (3) Sil. inermis ^ Bl., 363, Seb., III, xxix , 8; — Pi/nel. silondia^ Bucban. , VII , 00. N. B. Le Silurus ascita , L., ad. fr,, pi. xxx, f, 2, 2, n'est qu'un Pi- melode ordinaire sortant de l'œuf, et dont le jaune n'est pas encore tout à fait rentré dans Fabdomen. Linnaeus a pris ce jaune pour un ovaire , et son erreur a été paraphrasée par Bloch. C'est aussi par une faute (^'impression que Linuseus place quatf e barbillons à la mâchoire supé- rieure. Ses fi«i;uresles mettent à l'inférieure 2gG POISSONS d'une carène saillante- Leurs épines dorsales et pectorales sont très fortes, et puissamment dentelées. Leur casque est âpre j et se continue jusqu'à la dorsale , comme 2i\x^schals , et leur os de l'épaule fait une pointe en arrière. Il y en a qui n'ont que la bande de dents en velours à la mâchoire supérieure (i). D'autres ont le museau pointu , et point de dents ou des dents à peine sensibles^ leuisbarbillons maxillaires ont quel- quefois des soies latérales (2). Les Hétérobranches. (Heterobranchus. Geoff.) Ont la tête garnie d'un bouclier âpre, plat, et plus larfyc qu'aucun autre silure, parce que les frontaux et les parié- taux donnent des lames latérales, qui recouvrent l'orbite et la tempe; l'opercule est encore plus petit à proportion qu'aux précédents, et ce qui les distingue même de tous les poissons, c'est la particularité observée par M. Geoffroi , qu'outre les branchies ordinaires , ils ont des appareils rami- fiés comme des arbres, adhérents à la branche supérieure du troisième et du quatrième arc branchial , et qui paraissent être une sorte de branchies surnuméraires. Du reste , leurs viscères ressemblent à ceux des autres silures j leur mem- brane branchiale a de huit ou neuf , à treize ou quatorze, rayons. Leur épine pectorale est forte et dentelée, mais il n'y en a point de telle à la dorsale; leur corps est nu et alongé ainsi que leur dorsale et leur anale. Il n'y a point d'épine à la dorsale. La caudale est distincte. Ceux qu'on connaît ont liuit barbillons : ils viennent du Nil , du Sénégal , et de quelques rivières d'Asie. Leur chair est médiocre ou mau- vaise. (1) Silurus costatus, L., BL, 876, et Gronov., Y, i , 2, qui est aussi le Catavliractus ama'îcanus; Catesb. , suppl. IX, cite d'ordinaire sous SU. catapliractus ; — SU. carinatus , Lace'p. qui me paraît le même que Gronov., lîl, 4 et 5 , cité aussi d'ordinaire sous S. catapliractus et que le Klip-hagre , Margr., i74; ainsi l'espèce du SU. catapliractus se re'dui- raitàriea. — Doras granulosus, Valenc. , ap. Humb., Obs. zoo!., IT, i83. (2) Doras niger , Valenc. , loc. cit., ou Corydoras edenlulus. Spix. Vf — Dor. oxyrlijnchuSj'Val., ib. MàLACOPTÉRYGlENS ABDOMINAUX. 297 Les uns , lesJ^ACROPTÉROwoTES, Lacép. Clarias, Gronov. n'ont qu'une ^Tsale toute rayonne'e. L'un deux, le Sharmuih ou Poisson noir {Silurus an- guillaris , Hasselq. et L.),est commun en Egypte et en Syrie, et forme, en ce dernier pays, «in grand article de nourriture (i). D'autres ont une dorsale rayonnée, et une adipeuse (a). Les Plotoses. Lacép. Se caractérisent par une seconde dorsale rayonnée, très longue, aussi-bien que l'anale, et toutes les deux s'unissant à la caudale pour former une pointe comme dans l'anguille. Leurs lèvres sont charnues et pendantes^ leur gueule est armée en avant de dents coniques, derrière lesquelles en sont de globuleuses^ qui , à la mâchoire supérieure, appar- tiennent au vomer. Une peau épaisse enveloppe leur tête comme le reste de leur corps; leur membrane branchiale a neuf ou dix rayons. Ceux qu'on connaît viennent des Indes orientales. On leur compte huit barbillons, et derrière l'anus et le tu- bercule charnu et conique comvnun à tous les silures , est encore un appendice charnu et ramifié, dont les fonc- tions doivent être singulières. Les uns ont des épines dorsales eî pectorales dentelées et considérables (3). D'autres les ont presque cachées sous la peau (4). (i) Aj. Macropt. magur, Buclian., xxvi, le même que le silurus nommé a nguilla ris ]inr Patr. Russel, 168, — SU. batrachus^ Bl., 870, T.quî pourrait bien être le même que le Mac r op ter o note brun , Lac, V, n, 2 ; — V Hexacircine , id., ib,, 3 , n'a que six barbillons , mais il n'est lire que d'C dessins chinois. (2) 'Le Halé {Heterohranchus hidorsalîs^ Geoffr,, Eg., Poiss. du Nil , pi. XVI, f. 2. (3) Platystacus anguillaris ,-B\. , ^']3*'; i; Kenard , T, fol. 3, f. 19. (4) Plotosus cœsius , Buclian, , xv, 4i- 29B POISSONS Les Callichtes. ( Callichthys , Linn, dans âes picin. edit. Cataphractus. Lacép.)(i). Ont le corps presque entièrement cuirasse sur ses côtés par quatre rangées^de pièces dcailleuses, et il y a aussi sur la tête un compartiment de ces pièces j mais le bout du museau est nu , ainsi que le dessous du corps j leur deuxième dorsale n'a qu'un seul rayon dans son bord antérieur jleur épine pectorale est forte, mais la dorsale est faible ou courte. La bouche est peu fendue, et les dents presque insensibles; les barbillons au nombre de quatre; les yeux petits et sur Icig côtés de la tête. Ces poissons peuvent ramper à sec quelque temps , comme l'anguille. Les uns ont l'épine pectorale simplement npre (2) ; D'autres Kont dentelée, comme la plupart des silures (3). Les Malaptérures. Lacép. Se disliiiguent de tous les vrais silures parce qu'ils n'ont, point de nageoire rayonnée sur le dos , mais seu- lement une petite adipeuse sur la queue , et qu'ils man- quent tout-à-fait d'épine aux pectorales, dont les rayons sont entièrement mous. Leur tête est recouverte, comme leur corps , d'une peau lisse; leurs dents sont en velours et disposées, tant en haut qu'en bas, sur un large croissant; on leur compte sept rayons bran- chiaux. Leurs mâcboires et leurs viscères ressemblent à ceux des silures. On n'en connaît qu'un à six barbillons, à tête moins grosse que le corps, qui est renflé en avant; c'est le fa- meux Silure électrique du Nil et du Sénégal [Silurus elec- tricus , L.), Geoffr. , poiss. d'Eg., pi. xii , f. i, Brousson., Ac. des Se, 1782. Le Raasch ou Tonnerre des Arabes, qui (1) lY. B. Bloch reunit dans son genre Cataphractus les doras et les callichtes. (2) Silurus callichihys , Bl.,377, i. (3) Espèce nouvelle. MALACOVTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 299 donne, comme la torpille et le gymnote, des commotions électriques. Il paraît que le sié^^e de cette faculté est un tissu particulier situé entre la peau et les muscles , et qui présente l'apparence d'un tissu cellulaire graisseux, abondamment pourvu de nerfs. Les Asprèdes ou Platystes. (Aspredo. Lin. dans ses édit. qiiîïtrième et sixième. PlatystaCUS. B1.) (1) Ont des caractères fort particuliers dans Faplalisse- ment de leur tête et Télargisscmen t de la partie antérieure de leur tronc , qui résulte surtout de celui des os de le- paule; dans la longueur proportionnelle de leur queue; dans leurs petits yeux placés à la face supérieure; dans leurs intermaxillaires coucliés sous l'etlimoïde, dirigés en arrière et ne portant de dents c[u'à leur Lord posté- rieur ; enfin et principalement en ce que ce sont les seuls poissons osseux connus , qui n'aientrien de mobile à l'opercule , attendu que les pièces qui devraient le composer sont soudées au tympaiîique et au préoper- cule. L'ouverture des brancliies se fait par une simple fente de la peau, sous le bord externe de la tête, et leur membrane qui a cinq rayons est adhérente par- (i) Sous ce nom de plalystacus, Bloch re'unit les plotoses et les as- prèdes, Lace'pède laisse les asprèdes avec les siliires , mais fait un genre distinct des plotoses. N. B. On doit éloigner de tout ce grand genre Silure : i » le Silurus cornutus y Forsk., p. 66, quia fourni le genre Macroramphose ^ Lac, ce n'est que la be'casse [centriscus scoîopax ^ L. ); 2° le genre Pogonathe, Commers. et Lac. La première espèce, Pogonatus courbina, Lac,,V, p. 122 , n'est autre que le pogonias. Lac, II, XVI, 2, et III , p. i38,et par conséquent de la famille des sciènes ^ Fautre , Pogonatus auratus , est e'videmment du genre des Ombrines-^ 3° le genre Centranodon , Lac, ou Siluris vnberbis , Houttuyn , Act. haarl., xx , 2 , 338 ; ce n'est dans aucun sens un silure , puisqu^il a des écailles , des aiguillons aux oper- cules, la première dorsale épineuse, etc. Il est probablement voisin des perches , et c'est fort gratuitement que Bloch , edit. de Schn,, p. 1 1 o , le range parmi les sphyrènes. 500 POISSONS tout ailleurs. La mâchoire inférieure est transversale ^ et le museau avance plus qu'elle. Le premier rayon pec- toral est armé de dents plus grosses que dans aucun autre silure; il n'y a qu'une dorsale sur le devant du dos, dont le premier rayon n'est pas très fort; Tanale au contraire est très longue et règne sous toute la queue , qui est longue et grêle. $ On n'en connaît que peu d'espèces, qui ont six ou huit harbillons ; ce qui est remarquable , c'est que lorsqu'il y en a huit, il y en a une paire attachée à Ja base des bar- billons maxillaires; les quatre de la mâchoire inférieure sont par paires Tua derrière l'autre (i). On voit à quelques-uns de ces poissons des globules qui paraissent leurs œufs , et qui adhèrent à leur thorax par des pédicules. Les Loric aires. (Loricaria.. L. ) Ainsi nommées à cause des plaques anguleuses et dures qui cuirassemt entièrement leur corps et leur tcte, se distinguent d'ailleurs des silures cuirassés, tels que les callichtes et les doras , par leur Louche percée sous le museau. C'est avec celle des sclials que cette bouche a le plus d'analogie; des inlermaxillaires petits, suspendus sous le museau, et des mandibulaires transverses et non réunis , portent des dents longues , grêles, flexibles et terminées en crochet; un voile cir- culaire, large, membraneux, entoure l'ouverture; les os pharyngiens sont garnis de nombreuses dents en pavés. Les vrais opercules sont immobiles comme dans les asprèdes, mais deux petites plaques extérieures mo- biles paraissent en tenir lieu. La membrane a quatre il) Silurus aspiedo,, IL. ; Platystacus lœi^is, Bl , Séb., TU , xxix , 9 et 10 : — Plaiyst. cotylepliorus , Bl. , 872 • — Silurus hexadactylus , Lac. , X, p. 82. — Le Platystacus ve/rucosus , Bl ., 3^3 , 3 , ditTèrc des autres par une queue et une anale plus courtes. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 3o 1 rayons. Les premiers rayons de la dorsale et des pecto- rales etmênie des ventrales sont de fortes épines. On ne trouve ni cœcums ni vessie aérienne. On peut en faire deux sous-genres. ' Les Hypostomes. Lacép. Ont une deuxième petite dorsale, munie d'un seul rayon comme dans les calliclites. Leur voile labial est simplement papilleux , et porte un petit barbillon de cbaque côté. ïls- n'ont point de plaques sous le ventre^ leurs intestins roulés en spirale sont grêles comme de la ficelle, et douze ou quinze fois plus longs que le corps. On les pêche dans les rivières de TAmérique méridionale (i). Les LoRicAiRES proprement dites (Lop.icaria. Lacép.) N'ont qu'une seule dorsale en avant- leur voile labial est garni sur ses bords de plusieurs barbillons _, et quelquefois hérissé de villosités j leur ventre est garni de plaques en dessous^ leurs intestins sont de grosseur médiocre (2). La quatrième famille des Malacoptéryg'iens abdominaux , ou celle , Des SALMONES, Ne formait, dans LinnoBus, qu'un grand genre nettement caractérisé par un corps écailleux et une première dorsale à rayons mous, suivie d'une se- conde petite et adipeuse, c'est-à-dire formée simple-- ment d'une peau remplie de graisse et non soutenue par des rayons. (i) Loricaria plecostomus ^ l-., B., 3^4 î — ^ÏP- ^tentaculatum , Spix^ ÏV. (2) Loricarla cataphracla , Linn. , ou L. cirrhora , Bl. Schn., et 6^^'- tigera , Lacep. , Bl., 3^5, 1,2; — Loric. roslrata, S|i. , Illj — liine- lepis aspera , id., îî^ — Acanlhicus hystrix , id., I. 5o'2 POISSONS Ce sont des poissons à nombreux cœcums, pourvus (l'une vessie natatoire; presque tous remontent dans les rivières et ont la chair agréable. Ils sont d'un naturel vorace. La structure et l'armure de leurs mâchoires varient étonnamment. Ce grand genre Des Saumons. (Salmo. L. } Doit être subdivisé comme il suit : Les Saumons proprement dits , ou plutôt les Truites. (Salmo Cuv.) Ont une grande partie du bord de la mâchoire supérieure formée par les maxillaires, une rangée de dents pointues aux maxillaires , aux intermaxillaires , aux palatins et aux mandibulaires^ et deux rangées au vomer, sur la. langue et sur les pharyngiens ; en sorte que ce sont les plus complè- tement dentés de tous les poissons. Dans les vieux mâles, Je bout de la mâchoire inférieure se recourbe vers le palais , où est une fossette pour le loger quand la bouche se fermé. Tout le UiOnde connaît leur forme. Leurs ventrales répon- dent au milieu de leur première dorsale et l'adipeuse à l'anale. Leurs rayons branchiaux sont au nombre de dix ou environ. Leur estomac étroit et long fait un repli, et est suivi de très nombreux cœcums j leut vessie natatoire s'é- tend d'un bout de l'abdomen à l'autre, et communique dans le haut avec l'œsophage, ils ont presque toujours le corps tacheté , et leur chair est généralement très bonne. Ils remontent dans les rivières pour frayer, sautent même au-dessus des cataractes, et l'on en trouve jusque dans les ruisseaux et les petits lacs des plus hautes montagnes. Le Saumon. {Salmo salar, L.) Bl. 20. Est la plus grande espèce du genre, à chair rouge, à taches irrégulières brunes, qui s'effacent prompteinent dans l'eau douce ^ le crochet cartilagineux que forme sa MALACOPTÉUYGIEiNS ABDOMIJNAUX, 3o5 înâchoire inféiieuie , même dans le vieux maie, est peu considéiabie. De toutes les meis arctiques, d'où il entre en grandes troupes dans les rivières, au printemps. Sa pêche est très importante dans tous les pays septentrio- naux y où l'on en sale et en fume beaucoup. Le Bécard {Salmo hamatus. N.) Bl. 98.- Est tacheté de rouge et de noir sur un fonds tlanchâ- Ire ) le museau du mâle est rétréci en pointe , et le crochet de sa mâchoire inférieure est bien plus marqué qu'au saumon. Ses dents sont plus fortes, sa chair est aussi rouge, mais plus maigre , et moins estimée. Il se pêche aussi à l'embouchure de nos rivières. La Truite de mer. {Salmo Schiefermulleri.) Bl. io3. Moindre que le saumon , à dents plus grêles et plus longues , a les flancs semés de petites taches en forme de croissant sur un fonds argenté j sa chair est jaune. On nous en apporte beaucoup en été. Le Hiich du Danube et de ses affluents. (Salmo hucho. L.) Bl. 100, et mieux Meidinger. 45. Qui devient presque aussi grand que le saumon , diffèie peu du précédent par ses taches, mais a le museau plus pointu , et les dents bien plus fortes. Quant aux autres truites de rivière , il y en a dctus toutes nos eaux claires, et surtout dans celles des montagnes, de couleurs et de tailles très différentes , parmi lesquelles plu- sieurs naturalistes ont cru pouvoir distinguer certaines espèces, tandis que d'autres prétendent que ce sont seule- ment des variétés résultant de l'âge , de la nourriture , et surtout des eaux dans lesquelles elles séjournent^ mais je trouve qu'ils portent cette supposition au-delà de la vrai- semblaïice. La grande T'ruite du lac de Genève. {Salmo lemanus. N.) Qui se trouve aussi dans quelques lacs voisins , a la tête et le dos semés de petites taches rondes et noirâtres sur nu fond blanchâtre^ sa chair est très blanche. U y en a de quarante et de cinquante livres. 5o4 roissoiss La Truite saumonée. {Salmo trutta. L.) Bl. 21. Est marquée de taches oceîlc'es ou en foime d'X^ les supérieures sont quelquefois entourées d'un cercle plus clair j beaucoup de ces taches sur les opercules et l'adi- peuse j la chair rougeâtre- Les ruisseaux d'eau claire qui se jettent immédiatement dans la mer sont les eaux où l'eu pêche les meilleures; mais il en monte à toutes les hauteurs. La Truite commune. {Salmo fario. L. ) Bl. 22. Plus petite, à taches brunes sur le dos^ rouge sur les flancs j entourées d'un cercle ciair,. mais variant à l'infini pour les teintes du fond depuis le blanc et le jaune doré jusqu'au brun foncé j à chair blanche; commune dans tous les ruisseaux dont l'eau est claire et vive. La Truite pointillée. {Salmo punctatus. N. ) S. alpinus. Bl. io4 ; mais non 1 Alpinus de Linn. Le Carpione des lacs de Lombardie? ^ Est semée de petits points noirs et rouges. On la trouve tout autour des Alpes. Sa chair est délicieuse. La Truite marbrée des lacs de Lombardie, ( Salmo mar- moratus. N. ) A des taches et des traits irréguliers bruns , serrés et et mêlés de manière à former une espèce de marbrure, etc. On est plus d'accord de séparer La Truite rouge , Charr des AuQWis.^S.sali'elinus. L. Mei- dinger, ig^ spus le nom à' Alpinus.) Qui a des taches rouges sur les flancs, le ventre orangé, l'anale et les nageoires pectorales rouges ; leur premier rayon est gros et blanc. La Truite des Alpes. [S, alpinus. Linn.) Bl. 99 , etMeidin- ger_, 22, sous le nom àeSahelinuSo A peu prèo des mêmes couleurs, miais les premiers rayons de ses nageoires inférieures ne se distinguent pas, 'Elle remplit les lacs des montagnes de la Laponie^ et est une ressource piécieuse pour les Lapons en été« MALACOPTÉRYGIEIMS ABDOMINAUX. 3o5 Il y a aussi dans nos rivières une petite truite, Le Salmlet des Anglais, he Saumoneau du Rhin. Penn. Zool. brit. 111, PI. Lix. T. Que plusieurs croient distincte j le verdâtre du dos forme, avec le blanc du ventre , des zigzags dans chacun desquels est une tache rouge. C'est un petit poisson dé- licieux. U Ombre Chevalier, {S. Umbla. L.) Bl. ioï. A les écailles plus petites et les dents pics fines que les autres; ses taches sont peu marquées et manquent souvent; sa chair, plus grasse et blanche, approche de celle deTanguille. L'ombre chevalier du lac de Genève est surtout célèbre (i). Les Epeblans. (Osmerus. Artéd.) Ont deux rangs de dents écartées à chaque palatin, mais leur vomer n'en a que quelques-unes sur le devant. Du ^ reste, leurs formes soni celles des truites, mais leur mem- brane des ouïes n'a que huit rayons. Leur corps est sans taches, et leurs ventrales répondent au bord antérieur de leur première dorsale. On les prend dans la mer et à l'em- bouchure des grands fleuves. On n'en connaît qu'un petit, brillant des plus belles teintes d'argent et de vert-clair, et excellent à manger {S* Eperlanus j L.), Bl., 28 , 2. Les Loddes. (Mallotus. N.) Avec la bouche fendue des précédents , n'ont que des dents en velours raz aux mâchoires , au palais et 11 la langue. (i) Outre ces saumons cLces truites de nos eaux, les naturalistes russes et ame'ricains en ont décrit plusieurs , mais qui n'ont pu être compare's suffisamment aux noires , au point que Pallas même conserve des doutes sur quelques-unes de ses espèces. Nous nous efforcerons d'en e'claircir la synonymie dans noire grande Ichtyologie; mais les détails où cette re- cherche nous obligerait d'entrer ne peuvent trouver place ici : nous y ferons connaître aussi plusieurs espèces du nord de l'Amérique , dont une partie a été indiquée par MM. Mitcîiill , Lesueur , Rafinesque, Ri-^ chardson , etc. TOME II. 20 3o6 POTSSOTÏS Leurs ouïes ont huit rayons; leur corps estalongê, couvert de petites écailles; leur première dorsale et leurs ventrales sont plus en arrière que le milieu; ils se reconnaissent surtout à de larges pectorales rondes qui se touchent presque en dessous. On n'en connaît qu'un des mers septentrionales {Salmo ^roenlandicus y BL, 38i ; le Capelan, Duhamel, sect. I^ pi. XXVI ; Cliipea villosa , Gmel.); petit poisson que l'on emploie pour appât à la pêche de la morue. Le mâle , dans le temps du frai , prend tout le long du flanc une large bande, garnie d^écailles longues, étroites et relevées qui ont l'apparence de poils. Les Ombres. (Ïhymallus. N,) (i). Ont la même structure de mâchoire que les truites , mais leur bouche est très peu fendue , et leurs dents sont très fines. Leur première dorsale longue et haute; leurs écailles plus grandes les distinguent encore; d'ailleurs, elles ont à peu près les habitudes des truites ;, et leur bon goût. Leur estomac est un sac très épais : leurs ouïes ont sept ou huit ravous. UOmbre commune ( Salmo thymallus. L. ) Bl. 24» A sa première dorsale aussi haute que le corps , et du double plus longue que haute^ tachetée de noir et quelque- fois de rouge; elle est brunâtre, rayée en long de noirâtre; et d'un excellent goût {i). Les Lavarets. ( Coregonus. N. ) Ont la bouche comme les précédents, et encore moins bien armée, car elle n'a souvent point de dents du tout. Leurs écailles sont encore plus grandes , mais leur dorsale C5t moins longue qu'elle n'est haute de l'avant.^ L'Europe en possède plusieurs espèces très semblables entre elles; une d'elles cependant, (^i) JS, B. Artcdi réunissait les ombres et les lavarets sous sou genre COREGONUS. (2) A3. Coregonus signifer , Ricliartlson, 1er Voyage du capitaine Franklin, pi. 26; — Cor. thymallo'ùks, iti. MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. 507 Le Houting ou Haiitin des Belges. {Salmo oxyrhincJiiis.h. ) Blocli. 25 , sous le faux nom de Lavaret Sedistingue encoreaisémentpar une proémineuce molle qu'il porte au bout du museau. De la mer du Nord, de la Baltique, où il poursuit les bandes de harengs. On le prend aussi dans l'Escaut, dans le lac de Harlem, etc. (i). La Vemme. ( Salmo marœnula. Bl. 28. fig. 3 ). et S, al- bula. KscsLU. pi. XXIX. A aussi un caractère fort déterminé dans sa mâchoire inférieure qui dépasse la supérieure (2), Les autres ont le museau obtus ou comme tronqué j et il est fort difficile de leur assigner des caractères précis. Tels sont ; La Marène. ( Salmo marœna. Bl. 27. ) Des lacs du Brandebourg; son museau quoique obtus, avance plus que la bouche. Le Lavaret. ( Salmo TVartmanni. Bl. io5. ) Des lacs du Bourget, de Constance, du Rhin, etc. Son museau est tronqué au niveau du devant de la bouche, sa tête est moins longue à proportion ; sa forme plus effilée. ha Fera. {Coregonusjera. Jurine), mém. de la Soc. phys. de Genève, tom. lîl, part. I , pi. vu. Du lac de Genève et de quelques autres, est plus haute que le lavaret, aies nageoires plus grandes. La Gravanche. ( Coregonushyemalis. Jurine, ib. pi. viii.) Du lac de Genève, où elle ne se montre qu'eu hiver. (i) Une mauvaise figure de ce hautin envoyée à Rondelet ( Rondel. . Fluviat. , igS) , et à laquelle, je ne sais par quelle erreur, on avait des- siné trois dorsales, a donné lieu an genre Triptéronote, Lacép. , lequel doit en conséquence être supprimé. Sclioenefeld hû avait transporté mal à propos le nom d'AlbuIa nobilis , et Artédi et Linnœus l'avaient con- fondu avec le lavaret , en quoi ils ont été suivis par Bloch. Le Salmo tkymallus lalus , BL, '26, en paraît une variété dans le temps du frai, (2) Aj. Sdhno clupeoïiles , Pa!L 20* 5o8 POISSONS sa tête est plus grosse, ses nageoires plus grandes à pro- portion que dans la fera. La Palée noire. ( Cor. paîœa. N. ) Du lac de Neuchâtel, est plus haute, surtout de la nuque, que tous les précédents j ses teintes sont foncées. Le Sik. [S. sikus , N.) Ascan. pi. xxx , sous le nom de Lavaret. Des rivières de Norvège, a le museau proéminent comme la marèoe, mais le corps plus étroit, plus brun (i). Les Argentines. ( Argentina. L, ) Ont la bouche petite et sans dents aux mâchoires, comme les ombres, mais cette bouche est déprimée horizontale- ment j la langue est armée , comme dans les truites et les éperlans , de fortes dents crochues , et il y en a une rangée transversale de petites en avant du vomer. 11 y a six rayons aux ouïes 5 les intestins diffèrent peu de ceux des truites. On n'en connaît qu'une espèce de la Méditerranée ( Argentina spbj-rœna , L. ),Guv. , Mém. du Mus., I, xi. dont la vessie natatoire est très épaisse, et singulière- ment chargée de cette substance argentées! remarquable dans les poissons j elle s'emploie pour colorer les perles. Son estomac est remarquable par sa couleur noire (2). Artédi , et plusieurs de ses successeurs, ont réuni sous le nom de Characins ( Characinus ) , tous les salmones qui (i) Aj. Salmosilus, Ascan. , xxiv; — > Coregonus albus^ Leîueur Ac. Se. nat. Phil. I. p. 35.j — Cor. quadrilaleralis , Richardson, Voyage de Franklin, pi. xxv, f. 2 ; — Salmo peled, Pall. (2) Ce poisson, qui est bien sûvemenlV Argentina deWilIujohby, 22g et par conse'quent celle d'Arle'di et deLinnœus, a constamment une seconde dorsale adipeuse, comme l'a bien observe Brunnicli , Icht. mass., 79; on aurait donc dû le ranger parmi les salmo. JJ argentina machnata, f orsk., n'est autre qneVelops saiiriis; il en est probablement de même àe.Y argen- tina caroUna de Linnaeus , quoique Catesby , dans la fîf;ure cite'e, Car., II, XXIV, ait oublie la dorsale. Gronovius n'a donné jiour sou argentina qu'un anchois, et Pennant qu'une scopèle (serpe de Pdsso). Quanta V argentina glossodonta, Forsk. , c'est un genre particulier, le Butirik de Commerson. , MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. Sog n'ont pas plus de quatre ou cinq rayons aux ouïes j mais leurs formes et surtout leurs dents, varient encore assez pour donner lieu à plusieurs subdivisions. Cependant je trouve à tous les nombreux cœcums des salmones précé- dents, avec la vessie divisée par un étranglement des cy- prins. Aucun n'a les dents sur la langue des truites. Nous y établissons les sous-genres suivants : Les CuRiMATES. Cuv. Ont toute la forme extérieure des ombres; leur petite bouche , la première dorsale au-dessus des ventrales , etc. Quelques-uns même ressemblent à certaines ombres par des dents qui ne se voient qu'à la loupe, et n'en diffèrent que par le nombre de leurs rayons branchiaux (i). D'autres ont à chaque mâchoire une rangée de dents dirigées obliquement en avant, tranchantes, les antérieures plus longues , comparables en un mot à celles des ba- listes (2). Ils viennent des rivières de l'Amérique méridionale. Les Anostomes. (Anostomus. Cuv.) Ont, avec la forme des ombres et une rangée de petites dents en haut et en bas, la mâchoire inférieure relevée au devant delà supérieure, bombée, en sorte que la petite bouche a l'air d'une fente verticale sur le bout du mu- seau (3). Les Serpes. Lacép. (Gasteropelecus. BI.) Ont la bouche dirigée vers le haut comme les anostomes; mais leur ventre est comprimé, saillant et tranchant, parce (ï) Sattno edentulus , Bl., 8805 — 6'. unimaculatus j Bl., 38i , 3 j — S. tceniurus y Valen., Ap. Humb. , Obs. zool. , II, p. 166; — S. curimay N., Margr. , i56; — Curimate Gilbert, Quoy et Gay m., Voyage de freycinel, Zool., pi. xlviii , f . i ; — et probablement S. cyprinoïdes , Gronov., Zooph., n" 3^8. Ce sont les Pacu, Spix, xxxvni et xxxix. Ses Anodus, xr, et xli , en diffèrent seulement par une bouche un peu plus fendue. (2) Salmo fasciatus , BL, 879; — S. FridericUy id., 378, (3) Salmo anostomus , L., Gronov., VII, 2. 010 POIS SOIN s qu'il est soutenu par des côtes qui aboutissent au sternum; leurs ventrales sont fort petites, et fort en arrière; leur première dorsale sur Tanale qui est longue. A leur mâchoire supérieure, sont des dents coniques; à l'inférieure, des dents tranchantes et dentelées (i). Les Piabuques. Avec la petite tête et la bouche peu fendue des curiraates, ont un corps comprimé, la carène du ventre tranchante, mais non dentelée, et l'anale très longue. Leur première dorsale répond au commencement de leur anale (*2). Les Sebra-Salmes. Lacép. Déjà distingués par M. de Lacépède , ont le corps com- primé, haut verticalement, et le ventre tranchant et dentelé en scie , caractères auxquels il faut ajouter celui de leurs dents triangulaires, tranchantes, dentelées. Le maxillaire , sans dents, traverse obliquement sur la commissure. H y a souvent une épine couchée en avant de leur dorsale. Ceux que l'on connaît viennent des rivières de l'Amé- rique méridionale. Ils poursuivent, dit-on , les canards. et même les hommes qui se baignent, et avec leurs dents tranchantes, leur emportent la peau (3). Les TÉTRAGONOPTiRES. (Tetragonopterus. Artédi.) Ont la longue anale , et les dents tranchantes et dentelées des serra-salmes ; le maxillaire sans dents traverse de même obliquement sur la commissure, mais leur bouche est peu fendue, et leur ventre n'est ni caréné, ni dentelé (4)» (i) Qa^teropelecus sternicla ^ Bl., 97, 3. (2) Sûlmo izrgentinus , Bl. 882, t .; Margr. 170; — iS". Limaciilatu s Bl. 16; — S. gibbosJis, GroROV., Mus., I, i, 4 ; — S. melanurus, Bl., 38i, 2. (3) Salino rhomboïdes, Bl. y 383 ; — Serras, piraj a, Cuv., Méra. Mus. y "V, pi. xxviii, £.4? — Serras, mento , id. , ib.; f. 3 j — Serr, aiireus , Spix. XXIX 5 — S. nigricans , id., xxx. (4) Tetragonopterus argenteus , Arted. , ap. Seb. , III, pi, xxxiv; f. 3, ou Coregonoïdes ainboinensis , Art., spëc. , 4^ j que Ton a confondu mal à propos avec le saltno hirnaculalus • — Chalceus Jasciatus , Cuv., Me'ni. Mus., Y, pi. xxvi, f. 2 : — Serrasalrno chalccus, '^pi'-5 xxxiii , i. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMllNAUX. 3lT Les Chalceus. Cuv. Ont la même forme de bouche, et les mêmes dents tran- chantes eî dentelées que les précédents, mais leur corps est oblông , et non caréné ni dentelé. Leur maxillaire a de très^ petites dents rondes (i). Les Raiis. (Mvletes. Cuv.) Sont remarquables par des dents bien singulières, en prisme triangulaire _, court, arrondi aux arêtes, et dont la face supérieure se creuse parla mastication, en sorte que les trois angles y font trois pointes saillantes. La bouche , peu fendue, a deux rangs de ces dents aux intermaxillaires, et un seul à la mâchoire inférieure , avec deux dents en arrière; mais la langue et le palais sont lisses. Les maxillaires placés sur la commissure, n'oî.t aucunes dents. Quelques-uns ont la forme élevée , les nageoires verticales en faux , l'épine couchée en avant , et même le ventre tran- chant et denteié des serra-salmes , avec lesquels on les réu- nirait volontiers sans leurs dents. Il y en a même un qui porte aussi une épine couchée en avant de la dorsale {i). L'on en trouve en Ainérique de fort grands , qui sont bons à manger (3). D'autres ont simplement la forme alongée. Leur première dorsale répond à l'intervalle des ventrales et de l'anale. On n'en connaît qu'un d'Egypte (4). (i) Chalceus macro lepido Lus . Cuv,, Mein. Mus. , IV, pi. xxi , f. i; — Ch. opalinus , id., ib., V, pi. xxvi , f. i ; — Ch. an^ulatus , Spix > xxxiy. (2) MyleLes rhoinhoïdalis ^ Cuv., Mcm. du Mus., IV, pi. xxii , f. 3. (3) OuU-e le précédent, Myl. durwentrls ^ ib., f. 2j — M. hrachy- pomus , ib., f. 1 ^ — M. macropomus ^ ib., pi. xxi, f. 3' — M. paco y Humboldt, Obs. zool., II , pi. xlvii , f. 2. (4) Le Ruii du ]\il^ qui. est le cyprinus dentex, Linn. , Mus. Ad. fr. et XII^ éd. , ou le sahno dentex d'Ha.'selquist , et le S. niloiicus de Fors - kahl , et qui se trouve ainsi deux lois dans Ginelin et ses successeurs. C^csl le idj l. Hasselfjuistii ^ y.\i\ . , Mcm. Mus., IV, pi. xxi, f. 2. 5 12 POISSONS Les Hydrogyns. ( îiydrocyon. Cuv. ) Ont le bout du museau formé par les interraaxillaires ; les maxillaires com.niençant près ou en avant des yeux, et com- plétant la mâchoire supérieure. Leur langue et leur vomer sont tonjours lisses , mais il y a des dents coniques aux deux mâchoires. Un grand sous-orbitaire mince et nu comme Fopercule couvre la joue. Les uns ont encore une rangée serrée de petites dents aux miaxillaires et aux palatins; leur première dorsale répond à l'intervalle des ventrales et de Tanale (i). Ils viennent des rivières de la zone torridej leur goût ressemble à celui de la carpe (2). D*autres ont une double rangée de dents aux intermaxil- laires et à la mâchoire inférieure j une rangée simple aux maxillaires, mais leurs palatins n'en ont pas. Leur première dorsale est au-dessus des ventrales (3). D'autres encore n'ont qu'une simple rangée aux maxil- laires et à la mâchoire inférieure ; les dents y sont alternative- ment très petites et très longues , surtout les deux secondes d'en bas , qui passent au travers de deux trous de la mâ- choire supérieure, quand la bouche se ferme. Leur ligne latérale est garnie d'écaiiles plus grandes; leur première dorsale répond à l'intervalle des ventrales et de l'a- nale (4). Une quatrième. sorte a le museau très saillant, pointu , les maxillaires très courts, garnis, ainsi que la mâchoire infé- rieure et les intermaxillaires, d'une seule rangée de très petites dents serrées; leur première dorsale répond à l'intervalle (i) C'est ce qui les a fait ranger parmi les osmères par M. de Lace'pède. (3) Salmo falcalus y BL, 385^ — S. odoe ^ \à. , 386; — Hydrocjon falcirostris , Cuv. , Me'm. Mus. , V , pi. xxvii , f . i ; — Hydr. hepseius , N., ou Hydr. faucille , Zool. du Voyage de Freycin. , pi. 4S> f- 2. (3) Espèce nouvelle du Bre'sil ( Hrdroc. bre^^idens , Cuv. , Me'm. Mus., V, pi. XXVII, , f. I, ou Characinwt amazoniens , Spix, xxxv.) (4) Autre espèce du Bre'sil Hydroc. scomberoïdes, Cuv., Me'm, Mus., V, pL xxyn,f. 2, ou Cynodon vulpinus , Spix , xxvi ; — Cynodou gibbus , id. , xxvii. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 5l5 des ventrales et de Tanale. Tout le corps est garni de fortes écailles (i). D'autres enfin n'ont absolument de dents qu'aux inter- maxillaires et à la mâchoire inférieure ; elles y sont en petit nombre , fortes et pointues. Leur première dorsale est au- dessus des ventrales. On n'en connaît qu'un du Nil (2). 1. Les CiTHARîNES. (CiTHARTNUS. CuV.) Se reconnaissent à leur bouclie déprimée, fendue en tra- vers au bout du museau, dont le bord supérieur est forme en entier par les intermaxillaires, et où les maxillaires, petits et sans dents, occupent seulement la commissure 5 la langue et le palais sont lisses, la nageoire adipeuse est cou- verte d'écaillés _, ainsi que la plus grande partie de la caudale. On les trouve dans le Nil. Les uns ont de très petites dents à la mâchoire supérieure seulement, le corps élevé comme aux serra-salmes, mais le ventre sans tranchant ni dentelures (3). D'autres ont aux deux mâchoires un grand nombre de dents serrées sur plusieurs rangs, grêles et fourchues au bout; leur forme est plus alongée (4). Les SAur.us. ( Saurus. Cuv. ) Ont le museau court j la gueule fendue jusque fort en arrière des yeux j le bord de la mâchoire supérieure formé en entier par les intermaxillaires j beaucoup de dents très pointues le long des deux mâchoires, des palatins, sur la (i) Autre espèce du Brésil {^Hydroc. lucius, Cuv., Me'm. Mus., V, pi. XXVI, f. 3, o\x Xiphostoma CuvieriL^ Spix, xiiii.) (2) Le lioschal ou Chien d'eau ^ Forsk., Ç>Ç> , ou Characin dentex y Geoftr. , Poiss. d'Eg., pi. 4, f i, et Cuv., Méra. Mus.,V, pi. xxviii, f. i, mais qui n'est point , comme l'a cru Forskalil , le salmo dentex d'Hassel- quist : celui-ci est le raii. (3) Le Serrasalme citharine ou Astre de la nuit des Arabes , Geoffr., Poiss. d'Eg. , pi. V , f. 2 et 3 ( Citharinus Qeoffrœi , Nob. ) 5 — Salmo cyprinoïdes , Gronov., Mus. , p. 3^8. (4) Le Characin nefasch, Geoff., ib., fig, i, ou salmo œgyptius , Gra.; c'est \*i salmo niloticus d'Hasselquist, très différent decclui de Forskahl, qui est le raii. • 5l4 POISSONS langue et les pharyngiens^ mais aucune sur le vomeij huit ou neuf, et souvent douze ou quinze rayons aux ouïes. La première dorsale un peu en arrière des ventrales, qui sont grandes; des écailles sur le corps, les joues et les oper- cules ^ leurs viscères ressemblent à ceux des truites. (]c sont des poissons de mer très voraces. On en trouve un dans la Méditerranée ( S. Saurus , L.), Salv., 242 (i). Le lac de Mexico en possède un presque transparent ( S. mexicanusy Noh.). Un autre également transparent; à dents très longues, flexibles, en partie terminées en flèches; à museau excessivement court; à nageoires très frêles ( S» ophïodoriy Nob.), Vana inolta, Russel ,171, s'emploie aux Indes, séché et salé comme assaisonnement (2). Les ScopÈles. ( Scopelus. Cuv. ) Serpes de Risso (3). Ont la gueule et les ouïes extrêmement fendues ; les deux mâchoires garnies de très petites dents ; le bord de la supé- rieure entièrement formé par les intermaxillaires : la langue et le palais lisses. Leur museau est très court et obtus : on leur compte neuf ou dix rayons aux ouïes; et outre la dor- (i) Aj. S. saurus , Bl, , 384, qui me paraît différent de celui de lu Mc'dilcrraue'e j — Salmofcetens^ BL, 384, ^ î — ^- tu^^bil.^ Bl,, 4^0; — V osmère galon7ie\ Lac., V, vi, 15 — le Salmone varié ^ id. , V, m, 3^ — V Osmère à bandes , Risso , prem, e'd., p. 326 ; — S. badi , Nob. , [Badi moita), Russel., 172 ^ — Salrno myops , Forster , Bl. Sclin, , p. 421^ — S. minutas ., Lesueur, Se. nat, Pliilad., Y, part. I, pi. v ; — S. coniros- tris , Spix., XLiii j — S. intermedius , id , xlivj — iS". truncatus, id., xlv, et plusieurs espèces nouvelles rjue nous de'crirons dans notre Ichtyologie. lY. B. Que VEsox synodus, Gron, , Zoopli. , ^ II , ij sjnodus syno- idus , Sclm., Synode Jascé j Lac, ne paraît qu'un saurus qui avait perdu son adipeuse; sa petitesse fait qu'elle disparaît aisément par le frottement .ou la dessication. (2) Le Salmo microps , Lesueur , Soc. des Se. nat. de Pliilad. , Y , part. I, pi. m, est sinon la même espèce, une espèce très voisine. M. Le- sueur en fait son genre Harpodon, parce qu'il lui a cru des dénis au vomer , mais ce sont les dents pharyngiennes qu'il a prises pour des vomcriennes à cause de l'extrême brièveté du museau. (3) S/ij'tts/oç, iiotn grec d\iu poisson inconnu. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMI]NAUX. 5l5 sale ordinaire, qui répond à Tintervalle des ventrales et de Tanale, il y en a en arrière une très petite, où l'on aper- çoit des vestiges de rayons. On les pêche dans la Méditerranée, mêlés avec les an- chois, et ils s'y nomment mélettes , comme d'autres petits poissons. L'un d'eux ( la Serpe Hiimholt ^ Risso , pi. x, fig. 38), est remarquable par le brillant des points ar- gentés disposés le long de son ventre et de sa queue (i). Les Aulopes. ( Aulopus. Cuv. ) (2). Réunissent des caractères de gades à des caractères de saumons. Leur gueule est bien fendue 5 leurs intermaxil- laires, qui en forment tout le bord supérieur, sont garnis , ainsi que les palatins, le bout antérieur du vomer et la mâ- choire inférieure , d'un ruban étroit de dents en cardes j mais la langue n'a que quelque âpreté, ainsi que la partie plane des os du palais. Les maxillaires sont grands et sans dents, comme dans le grand nombre des poissons. Leurs ventrales sont presque sous les pectorales^ et ont leurs rayons externes gros et seulement fourchus, La première dorsale ré- pond à la première moitié de l'intervalle qui les sépare de l'anale. 11 y a douze rayons aux branchiesj de grandes écailles ciliées couvrent le corps, les joues et les operculen. La Méditerranée en produit une espèce { Salino fila- mentosuSj Bl. ), Bcrl. Schr., X, ix, 2. Les Sternoptyx. Heiman. Sont de petits poissons à corps haut et très comprimé, soutenu par les côtes, à bouche dirigée vers le ciel; doni^ les buméraux" forment en avant une crête tranchante^ terminée en bas par une petite épine; les os du bassin (i) Je crois ce poisson le même que la pre'tendue argentina spliyrœne^- de Pennant, Brit. Zool., n" i56 ; ainsi on le trouverait aussi dans notre - Oce'an. — Ajoutez la Serpe crocodile , Risso , p . 35^ 5 — la Serpe balbo^, id., Ac. des Se. de Turin, tome xxv, pi. x, f. 3. — Mais la Serpe micros^ tome , p. 356 , est sûrement d'un autre {jenre , et de la famille des bro— cliels. (•î) Aù/wTTÔç, nom grec crun poissou inconnu. 3i6 POISSONS en forment une autre aussi terminée par une petite épine en avant des ventrales, qui sont assez petites pour avoir écliappé au premier observateur. Le long de la crête du bassin, de cliaque côté, est une série de petites fossettes , que l'on a regardées comme un pli festonné du sternum, ce qui a donné lieu au nom de sternoptyx. En avant de leur première dorsale , est une crête os- seuse ou membraneuse qui appartient aux inter-épineux antérieurs . et derrière cette nageoire se voit une petite saillie membraneuse, qui représente la nageoire adipeuse dessalmones; leurs maxillaires forment les côtés de leur bouclie. Nous en avons deux espèces qui pourront former un jour les types de deux genres , Le Sternoptyx d'Herman. {Sternoptyx diaphana, Hcr- man, Naturforscher, fascic.XVï. pi. 8. copié Walbaum, Artéd. renov. tome III. pi. ï. fig. 2. A les dents en velours et cinq rayons aux ouïes; sa forme est singulièrement oblique, sa bouche revenant même au-delà de la verticale. Le Sternoptyx cTOlfers. ( Sternoptyx Olfersii. N. ) A les dents en crochets et neuf rayons aux ouïes ; Toutes les deux se trouvent dans les parties chaudes de l'Océan Atlantique (i). La cinquième famille des Malacoptérygiens abdominaux , ou celle Des CLUPES, Se reconnaît aisément en ce que n'ayant point d'adipeuse , sa mâcboire supérieure est formée (i) Nos descriptions sont faites d'après nature. Herman refusait au sieu des rayons aux ouïes et des ventrales ; mais son individu , (jui existe encore à Strasbourg, montre les uns et les autres. Nous eu traiterons plus fin de'tail dans notre grande histoire des poissons. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. » ' comme clans les truites , au milieu par des inter- maxillaires sans pédicules , et sur les côtés par les maxillaires; leur corps est toujours bien écailleux. Le plus grand nombre a une vessie natatoire, et de nombreux cœcums. Il n'y en a qu'une partie qui remonte dans les rivières. Les Harengs. ( Clupea. L. ) Ont deux caractères bien marqués dans leurs inter-* maxillaires étroits et courts, qui ne font qu'une petite partie de la mâchoire supérieure dont les maxillaires complètent les côtés, en sorte que ces côtés seuls sont protractiles, et dans le bord inférieur de leur corps qui est comprimé et où les écailles forment une dente- lure comme celle d'une scie. Les maxillaires se divisent en outre en trois pièces. Les ouïes sont très fendues : aussi dit-on que ces poissons meurent à l'instant où on les tire de l'eau. Les arceaux de leurs branchies sont garnis, du côté de la bouche, de longues dentelures comme des peignes. L'estomac est en sac alongé; la vessie natatoire longue et pointue , et les cœcums nombreux. Ce sont de tous les poissons ceux qui ont les arêtes les plus nombreuses et les plus fines. Les Harengs proprement dits. ( Clupea. Cuv. ) Ont les maxillaires arqués en avant^ divisibles Kingitudi- nalement en plusieurs pièces; Touveiture de la bouche mé' diocrej la lèvre supérieure non échancrée. Le hareng commun. [Clupea harerigus. L.) Bl. 2g. i. Poisson connu de tout le monde, a les dents visibles aux deux mâchoires ; la carène du ventre peu marquée, le subopercule coupé en rond ; des veines sur le sous- orbilaire, le préopercule et le haut de l'opercule. Ses ventrales naissent sous lemilieu de sa dorsale^ la longueur 5i8 POISSONS de sa tête est cinq fois dans sa longueur totale^ et, en portant en arrière le distance de son museau à sa première dorsale, on atteint le milieu de ia caudale. Son anale a seize ravons. ("e poisson fameux part tous les ans en été des mers du nord , descend en automne sur les côtes occidentales de la France /en légions innombrables , ou plutôt en bancs serrés d'une étendue incalculable , qui fraient en route, et arrivent, presque exténués, à l'issue de la Manclie, vers le milieu de l'hiver. Des flottes entières s'occupent de sa pêche , qui entretient des milliers de pêcheurs, de saleurs et de commerçants. Les meilleurs sont ceux que l'on prend le plus au nord j une fois arrivés aux côtes de basse Normandie , ils sont vides , et leur chair est sèche et désagréable. Le Melet, Esprot ou Harenguet , Sprat des Anglais. {Clii- peasprattus. Bl. 29. i.){\). k les proportions du hareng , mais il demeure beaucoup plus petit. Ses opercules ne sont pas veinés ,♦ une bande dorée se montre le long de ses flancs au temps du frai. On en fait des salaisons dans le nord* La Blanquette j Breitling des Allemands, TVhite-Bite des Anglais. {Cliipea latulus. N.) Schonefeld. p. 41* A le corps plus comprimé, le ventre plus tranchant que le hareng 5 sa hauteur et la longueur de sa tête ont cha- cune le quart de la longueur totale. Sa dorsale est plus avancée , son anale plus longue , et approchant davantage de la caudale. C^est un très petit poisson de la plus belle couleur d'argent, avec une petite tache noire sur le bout du museau (2) (1) Artëdi et ses successeurs ont confondu l'esprot avec la sardine. (3) Espèces voisines de la blanquette par les formes : le Cailleu , Du- îiam. , sect. ÎII , pi. xxxi , f . 3 "( Cl. clupeola , N. ) ; — la Sardine de la Marûnkjue [Cl. tiumeralls , N.), Duliara. , ib. , f. 47 — Cl- tnelaniira , "N., Lacë'p., V, XI , 3 , sous le nom de Clupanodon Jussicu, mais la des- •cription se rapporte à la fig. xi , 3, nommée varie'te' du clupanodon chi- nois,— Cl. coval y N., Russ., 186, etc. MALACOPTÉRYGïENS ABDOMINAUX. 5l9 Le Pilcharddes Anglais , ou le Célan de nos côtes. [Clupea pilchardiis . Bl. 4o6.) et mieux Will. pi. I. f. i. A peu près de la taille du hareng, a les écailles plus grandes; le subopercule coupé carrément; des stries en rayons au préopercule^ et surtout à l'opercule; sa tête est plus courte, à proportion , qu'au hareng, et sa dorsale plus avancée : en sorte que la distance du museau à la dorsale n'atteindrait pas la caudale. Les ventrales naissent sous la fin de la dorsale. Son anale a dix-huit rayons ; deux écailles plus longues se portent de chaque coté sur sa caudale. Il se pêche plutôt que le hareng, et surtout sur la côte-ouest de l'Angleterre. La Sardine. {Clupea sardina, N.) Duham. sect. IIL pî. xvi. f. 4. Est tellement semblable au pilchard , que nous ne lui trouvons de différence que dans sa taille moindre. C'est le poisson célèbre par l'extrême délicatesse de son goût, dont on fait des pêches si abondantes sur les côtes de Bretagne. On en prend aussi beaucoup dans la Méditer- ranée , 011 le hareng n'est pas connu (i). Les Aloses. (Alosa. IS.) Se distinguent des harengs proprement dits, par une échancrure au milieu de la mâchoire supérieure. Elles of- frent du reste tous les caractères des pilchards et des sar- dines. L///o^e proprement dite. (67. alosa. L.) Duham. sect. IIL pi. i. f. I. Qui devient beaucoup plus grande et plus épaisse que le hareng, et atteint jusqu'à trois pieds de longueur, se distingue par l'absence de dents sensibles, et par une tache (i) On pourrait encore séparer des Larengs proprement dits le Jan- garioo, Russel , 191, ou Clupea nielasîoma^Schîi. ; et son Dilchœe, 192^ qui ont la dorsale plus en arrière que les ventrales et une longue anale» 520 POISSONS irrégulicrc noire, derrière les ouïes. Elle remonte au printemps dans les rivières , et est alors un excellent man- ger. Quand on la prend en mer^ elle est sèche et de mauvais goût. La Finie. {Clupea Jïnta. N. CL ficta. Lac. ) Venih des Flamands , Agone de Lombardie , Lacliia y Alachia d'Italie, etc. Est plus alongée que l'alose, et a des dents très marquées aux deux mâchoires , et cinq ou six taches noires le long du flanc. On la retrouve jusque dans le Nil. Son goût est de beaucoup inférieur (i). LesCailleu-Tassarts. (Chatoessus Cuv.) Sont des harengs proprement dits , oii le dernier rayon de la dorsale se prolonge en un filament. Les uns ont les mâ- choires égales et le museau non proéminent j leur bouche est petite et sans dents {i). Quelques-uns ont le museau plus saillant que les mâchoi- res 5 leur bouche est petite comme dans les précédents. Les peignes supérieurs delà première branchie s'unissent à ceux du côté opposé , pour former sous le palais une pointe pennée très singulière (3). (i) Bloch. , pi. 3o, ne donne sous le nom d'alose qu'une Finie ^ dont le bas ventre était de'pouille' de ses e'cailles. Aj. Cl. vernalis , Mitch,, V, 95 — Cl. œslii'alis , id. , V, 6; — Cl. menhaden, id. , V , 7 ; -;- (7Z. ma- towaka, id., V, 8 ; — Cl. palasah ^ N., Russel, 198; — Cl. kelefe, id., igS; Clujpanodon ilisha , Hamilt. Buclianan , XIX, 78 5 — Ctùpan. champole , H. Buch. , XVIII, ^4 5 et ses autres espèces, p. 246-25i. Les genres Pomolobus , Borosoma , Notemigonus de M, Rafînesque ( Poiss. de rOliio ) , doivent se rapprocher plus ou moins des aloses , et manquent de deuts ^ mais nous ne les connaissons pas assez bien pour les placer déu-aitivement. [-2) Le Cadleu-tassard des Antilles ( Clup. thrissa , BI. , 4^4 > f • 3 ) , Duham. , sect. III, pi. xxxi , i". 3; — Peddakome , Piussel , 5975 — Megalops oglina , Lesueur, Se. nat. Philad. , I, SSgj — 3'/. nolatus , id. , 36 ; — M. cepedianus , id. ib. (3) Clup. nasus , Bl., 427» ou Kome, Russel, 196. MALACOPTÉlirCIENS ABDOMINAUX. 52 I Nous plaçons à la suite des vrais harengs, quelques genres étrangers qui s'en approchent par leur ventre tranchant et dentelé. Les Odontognathes. Lacép. (Gnathobolus. Schn.) Ont le corps très comprimé, à dentelures très aiguës jusqu'à l'anus; l'anale longue et peu élevée, une très petite dorsale frêle , qui est presque toujours détruite ; six rayons aux ouVes; leur maxillaire se prolonge un peu en pointe , et est armé de petites dents dirigées eu avant. On ne leur a point aperçu de ventrales (i). On n'en connaît qu'un de Cayenne, U Odontognathe aiguillonné. Lacép. II. vu. 2. A peu près de la forme d'une petite sardine, mais en core plus comprimé. Les Pristigastres. ( Pristigaster. Cuv. ) Ont la tête et les dents comme les harengs ordinaires; quatre rayons aux ouïes , et paraissent aussi manquer de ventrales; leur ventre très comprimé, forme un arc convexe tranchant et dentelé. Il y en a dans les deux Océans (2). Les Notoptères. ( Notqpterus. Lacép. ) Long-temps placés parmi les gymnotes, se rappro- chent davantage des harengs. Leurs opercules et leurs joues ont des écailles ; leurs sous-orhitaires, le has de (i) M. de Lacëpède n'ayant vu qu'un individu mal conserve, a cru que ses maxillaires e'iaient naturellement dirigées en avant de la bouche comme deux cornes^ mais c'était un accident. Ils sont place's dans ce genre comme dans tous les autres. C'est sur cette ide'e errone'e qu'a c'té forme' le nom de Gnathobolus ( lançant ses mâchoires ). (2) Pr. tardoore, N., Russel, igSj — Pr. cayanus, N., Esp. nouv. TOMi: II. 21 ,">2 2 POISSONS leurs préopevcales et leurs interopercules, deux arêtes de leur mâchoire inférieure et la carène de leur ventre , dentelés; leurs palatins et leurs deux màclioires armés de dents fines, et la supérieure en grande partie formée par le maxillaire; leur langue garnie de fortes dents crochues. Ils n'ont qu'un seul rayon ^ mais fort et os- seux à la membrane des ouïes; deux ventrales presque imperceptibles sont suivies d'une très longue anale , qui occupe les trois quarts de la longueur , et s'unit , comme dans les gymnotes , à la nageoire de la queue , et sur îe dos, vis-à-vis du milieu de cette anale, est une petite dorsale à rayons mous. On en connaît un des étangs d'eau douce des Indes, Gyiimotus notopteruSy Pall. , Spic.,\{, pi. vi, f. 2. Clupea syniira y Scîi. , 4-^^^' Notoplère kapirat y Lacép. (i). Les Aîschois. ( Engraulis. Cuv. ) Forment un genre assez différent des harengs , par sa gueule fendue jusque loin derrière les yeux, par des ouïes encore plus ouvertes, et dont les rayons sont au nombre de douze et davantage; un petit museau pointu sous lequel sont fixés de très petits intermaxillaires, saille en avant de leur bouche; les maxillaires sont droits et alongés. Les plus connus n*ont pas même le ventre tranchant; leur anale est courte, et leur dorsale placée vis-à-vis des ventrales. 1/Anchois vulgaire. {CL encrasicholus. L.) Bl. 3o2. Long d'un empan , à dos brun bleuâtre, flancs et ven- tre argentés, se pêche en quantités innombrables dans la Méditerranée, et jusqu'en Hollande; et on le prépare, après en avoir ôto îa tête et les intestins, pour servir comme assaisonnement. C'est un des mets les plus répandus. (i) C^est bien îa Tanche de mer de Bontius, ind., 78, mais non pus le capirat ou pangais ^ Ren., feuille î6, fig. 90 , qui a de lonsjues ventrales. MALACOPTÉRYGIEIHS ABDOMii>i AUX. 325 Le Mélct. {En^r. meletta. N.) Duhaiii. sect. Vî , pi. m , f. 5. Est Lwie espèce plus petite de la Méditerranée , à profil moins convexe. L'Amérique en a plusieurs espèces remarquables , dont une sans aucunes dcnis [Eiigr. edentnliis. N.), Sioane, Jam . , il ^ pi . 25o j f . 2 ( I ). D'autres ont , comme les vrais harengs , le corps com- primé _, et le ventre tranchant et dentelé (2). Les Thrisses. (Thuyssa. (^uv.) ISe diffèrent des anchois à ventre dentelé que par un grand prolongement de leurs maxillaires. On n'en connaît que des !ndes orientales (3). Les Mégalopes. ( Mégalops. Lacép. ) Ont les mâchoires constituées comme les harengs proprements dits, auxquels ils ressemblent aussi par la forme générale , et par la disposition des nageoires; mais leur ventre n'est point tranchant, ni leur corps com- primé; des dents en velours ras garnissent leurs mâ- choires et leurs os palatins; on leur compte beaucoup plus de rayons aux ouïes ( de vingt-deux à vingt- quatre), et le dernier rayon de leur dorsale, souvent même de leur anale , se prolonge en iilet, comme dans les cailleux-tassarts. L'Amérique en a une espèce ( la Savalle ou Apalike)y - i- — - - — - -- .. . — . — — . -- - — ^ (i) Aj. Engr. lemniscatus, N. , ou piquitinga , Margr, , iSg, Spix , xxui; — le Stoléphore commei'sonien y Lacëp., V, xji, i , ou Wattoo , Russel. 187, probablement \' Alherina australis , Wliite, p. 196, f. i; — la Clupe'e tuberculeuse, Lacep. , V, p. 460, Df. B. Sa Clupe'e raie (P argent, ne diffère pas de son Stoléphore, (2) Clupea atherinoides , Bl. j — Cl. te lara , Buch. , II, 73; — Cl. ;7^a^a, id. , p. 240; — Poorwa, Russel , 194. (3) Clupea setlrostris j Broussonnet, dec. Icht., copie' Ency cl. 3 16; — CL mystus ou Pedda poorawah , Pvussel, 190J — CL mystax, Bl. y Schp, , 83 j — - Poorawak , Fuissel, 189- 21* 524 POISSONS Clupeacyprinoidey,U\. 4o3, d'après Plumier^ (7/. gigantea^ Sh., Caniaripii giiaçu. Margr., qui atteint jusqu'à douze pieds de longueur, et n'a que quinze rayons à la dorsale : son anale a aussi un filet. Il y en a une autre aux Indes, confondue mal k propos avec la précédente : le Mégalope filamenteux , Lacép. V, xiii; 3, sous le faux nom d'apa- like. llussel , 2o3. Elle a dix-sept rayons à la dorsale. Les Elopes. ( Elops. L. ) Ont tous les caractères des mégalopes , mais manquent de filet ]3rolongé à la dorsale; leur forme est un peu plus alongée; on leur compte jusqu'à trente rayons et plus à la membrane des ouïes; une épine plate arme le Lord supérieur , et l'inférieur de la caudale. On en trouve dans les deux liémisplières (i). Les Butirins. ( Butirikus. Commerson. ) Ont avec des mâclioires composées comme celles des harengs , et le corps alongé et rond comme les élops et les mégalops, le museau proéminent comme les anchois, la bouche peu fendue, des dents en velours aux mâ- choires , douze ou treize rayons aux ouïes; et ce qui fait leur caractère le plus distinctif , des dents en pavés ar- rondis et serrés sur la langue , le vomer et les palatins. On en trouve aussi dans les deux Océans. ( i) IJ Elops de la mer des Indes est V^rgentina machnata de Forskal , et le Mugil salinoneiis de Forster , Bl. Schn. , p. 121 ^ quoiqu'il ne lui donne que quatre rayons branchiaux, je m'en suis assure jiar sa figure. C'est aussi le Jinagow , Russel , 179 , e-t le Synode chinois , Lace'p. , V , X , 1 . L'elops d'Amérique est le 3'Iugil appendiculatus de Bosc , ou Miigiloinore yin'ne- Caroline^ Lace'p., V, 898 ^ le Pounder, Sloane, Jam., II, pi. 2^0 ,1". 1 . Tu y4 rgentina carolina , Lin, , est bien sûrement aussi le même poisson , bien qu'il n'en cite qu'une très mauvaise figure, Catesb , II , XXIV 5 mais le Saurus maxirnus , tSloane, II , pi. aSi , 1, que l'on cite d'ordinaire comme synonyme del'ëJops, est d'un tout autre genre. C'est VJl sox synodus ,JÂn. , Sjnodejascé, Lace'p., ou, ce qui revient aa même , un de nos Saurus qui avait perdu sa nageoire adipeuse. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 325 Les élopes et les butirins sont de beaux poissons ar- gentés, à beaucoup d'arrêtés, à cœcums nombreux, qui deviennent grands; et donnent de bon bouillon (i). Les Chiuocentres. ( Chiroceiîîtrus. Cuv. ) Ont, comme les harengs, le bord de la mâcboire su- périeure formé au milieu par les intermaxillaires , sur les côtés par les maxillaires qui leur sont unis; les uns et les autres sont garnis, ainsi que la mâchoire infé- rieure, d'une rangée de fortes dents coniques, dont les deux du milieu d'en haut et toutes celles d'en bas sont extraordinairement longues. Leur langue et leurs arcs branchiaux sont hérissés de dents en cardes, mais ils n/en ont point aux palatins ni au vomer. Leurs ouïes ont ^^sept ou huit rayons, dont les externes fort larges. Au-dessus et au-dessous de chaque pectorale est une longue écaille membraneuse pointue , et les rayons pectoraux sont fort durs; leur corps est alongé , com- priméj tranchant, mais non dentelé en dessous; leurs ventrales extrêmement petites et leur dorsale plus courte que l'anale , vis-à-vis de laquelle elle est placée. L'es- tomac est un long sac grêle et pointu, le pylore près du cardia, la vessie natatoire longue et étroite. Je ne trouve pas de cœcums. (i) Le Butirin banane de Commerson , Lacép., V, 4^ 5 ^ui est aussi son Synode renard^ id., V, pi. viii , f . 2, ou Esox vulpes , Lin., Catesbt JI, I, 2, copie Encyclop, 294, est un poisson de la mer Atlantique sur les 'côtes d'Ame'rique , le même que VUbarana de Margrave, Bras., i54, ou Clupea brasiliensis ^ Bl. Sclin. ; que VAnila de Brownej que VAlbuta gonorjnchus , Bl. Sclin, , p. 432 , o\x Albula plumier i , id. , pi. 86; qaele Clupe'e macroce'phale, Lace'p. , Y , xiv , i, et que le 3Iacabi, Parra, pi. 35, f. 4» ou Amia immaculata , Bl. Schn. , 45i. Spix en a deux, pi. xxui , 2 , et xxiv. — Le Butirin des Indes est VArgentina glossodonla , Forsk, ou Argentine bonuk , Lace'p. , VJ^sox argenteus , Forster , ap. , Bl. , Schn., 396. N'ayant vu que l'espèce d'A- œeiique , je ne connais pas encore bien leurs caractères distinctiis. 326 poissows On n'en connaît qu'un argenté de la mer des Indes (ï). Les Hyodoins. Lesueur. Ont îa forme des harengs, le ventre tranchant mais non dentelé; la dorsale vis-à-vis de l'anale, huit ou neuf rayons aux ouïes, et des dents en crochets aux mâchoires, au vomer , aux palatins et à la langue, comme les truites. Ceux que Ton connaît, vivent dans les eaux douces de l'Amérique septentrionale (2). Les Erythrins. ( Erythrijsus. Gronov. ) Ont comme toute cette famille, de petits intermaxil- laires et les maxillaires faisant une grande partie des côtés de la mâchoire supérieure ; une rangée de dents coniques occupe les bords de chaque mâchoire, et parmi celles de devant il en est quelques-unes plusgrandes que les autres. Les palatins ontchacun deuxplaques de dents en velours, îî n'y a que cinq rayons larges auxouïes.La tête est ronde, mousse, garnie d'os durs et sans écailles. Des sous-or- bilaires durs couvrent toute la joue. Le corps est oblong, peu comprimé , revêtu de larges écailles comme dans les carpes. La dorsale répond aux ventrales. L'estomac est un large sac , et il y a beaucoup de petits cœcums. La vessie natatoire est très grande. Ces poissons habitent les eaux douces dans les pays chauds , et leur chair est agréable (3). (î^ JJEsoce ch'trocentre ^ Laccp , V, viii, i, sabre ou sahran de Com- merson, qui est le même poisson que le Clupea dentex , Sclin., p. 4^8, Forsk. , p. 7 2 , ou que le Clupea doiab , Gm. , et que le W allait , Russe! , 199. C'est probablemenl aussi le parring ou chnees diis Moluques , Reu. , YIÏT, 55. (2) Jlyodon clodalus , IjCsucuî-, Ac. des Se. nat. de Philad., I, pi. xiv, et p. 36'- ; — II. lergisus ., id., ib., p. 366. (3) Esox malaharicus^ BL, 39'2; — Sfnoduserythrinus,Bl ScLii.,Gron., Mas., YIT , 6 . — Syn fareira, ^L Solin. , pi. 79, Margr., iSy ; — Sjn, malacoptérygiens abdominaux. 32 7 Les Amies. ( Amia. L. ) Ont beaucoup de rapport avec les Ev^'llirins^ par leurs niâclioires , leurs dents , leur têle couverte de pièces osseuses et dures, leurs grandes écailles, les rayons plats de leurs ouïes ^ mais ces rayons sont au nombre de douze. Entre les branches de leur mâclioire in- férieure est une sorte de bouclier osseux , dont on voit déjà un commencement dans les mégalops et les élops; derrière leurs dents coniques en sont d'autres en petits pavés, et leur dorsale qui commence entre les pectorales et les ventrales s'étend jusque près de la caudale. L'anale au contraire est courte. Les narines ont chacune un petit appendice tubuleux. L'estomac est ample et charnu , l'intestin large et fort, sans cœ- cumsj et ce qui est bien notable, la vessie natatoire est celluleuse comme un poumon de reptile. On n'en connaît qu'une, des rivières de (Caroline, où elle vit d'écrevisses {A mm caha^ L.),]M. Schn.ySo (i). Eile se mange rarement. Les Vastrês. ( Sudis. Cuv. ) (2). Sont encore des poissons d'eau douce qui ont tous les caractères desérythrins, excepté que leur dorsale et leur anale , placées vis-à-vis l'une de l'autre et à peu près palusiris , Bl, Schn., rnaturaque , Mar,'];r. , 169 5 — Eiythrinus , tœniatus , Spix , XIX ^ — Probablement aussi V Esox gymnocephahts , Lin. N. B. he S)'- no dus vidpes , connu seulement par Calesb., II, xxx, me paraît le même que le Butirin banane , et je crois que le Synodus synodus, Schn. , que l'on ne connaît que par une figure de Gronovius , Zooph. et Mus., YIÎ, 2, n'est qu'un Sahno saurus qui avait perdu la seconde dorsale. Ij'Esox synodus. Lin., autant qu'on en peut juger par sa courte description , n'est pas le même. (i) N.B. J-i'Ainia bnmaculata., Sclm., /j5i,ou Tf/acrtè/jParra, XXXV, 1,3, 5, n'est autre que le Buùvin banane (2) Sudis, nom employé' par Pline, comme synonyme de sphyrœna. 528 POISSOINS égales entre elles, occupent Je dernier tiers de la lon- gueur du corps. On en possède un à museau court , rapporté du Séné^^al par Adanson , que M. Ruppel a aussi trouvé dans le Nil ^ Sudis adansonii , Nob.j et un autre de très grande taille , à museau obiong, à grandes écailles osseuses, à tête sin- gulièrement rude, du Brésil {Siidis gi^as , n. S. pirarucu , Spix, xvi).M. Ehrenberg en a découvert un troisième dans le Nil {Sudis niloticus y Ehr.)? où il a observé un tuyau singulier, contourné en spirale qui adhère à la troisième .branchie , peut-être est-ce quelque disposition analogue à celles que nous avons observées dans les /^nabas^ et autres genres voisins. Les Ostéoglosses. ( Osteoglossum. Vandelli. ) Ont beaucoup de rapports avec les sudis , et s'en dis- tinguent surtout par deux barbillons qui leur pendent sous la sympbyse de la mâclioire inférieure ; leur anale s'unit à leur c*iudale , leur langue est osseuse et extraor- dinairement âpre, par une multitude de petites dents courtes, droites et tronquées, qui la recouvrent au point qu'elle sert comme de râpe pour réduire les fruits en pulpe ou en exprimer le jus. On en connaît une espèce assez grande du Brésil (O^^eo- glossum VandeUiiy n., ou Ischnosoma bicirrhosum , Spix, xxv). liES LÉpisosTÉES. Lacép. ( Lepisosteus. ) Ont un museau formé de la réunion des intermaxil- laires, des maxillaires et des palatins, au vomer et à l'ellimoïde; la mâchoire inférieure l'égale en longueur; et l'un et l'autre, hérissés sur toute leur surface inté- rieure de dents en râpe, ont le long de leur bord une série de longues dents pointues. Leurs ouïes sont réunies sous la gorge par une membrane commune qui a trois rayons de chaque côté. Ils sont revêtus d'écaillés d'une MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. ?)2C) dureté pierreuse; la dorsale et l'anale sont vis-à-vis Tune de l'autre et fort en arrière. Les deux rayons ex- trêmes de la queue et les premiers de toutes les autres nageoires sont garnis d écailles qui les font paraître den- telés. Leur estomac se continue à un intestin mince, deux fois replié , ayant au pylore beaucoup de cœcums courts; leur vessie natatoire est celluleuse comme dans l'amia, et occupe la longueur de l'abdomen. On les trouve dans les rivières et les lacs des parties cbaudes de l'Amérique (i). Us deviennent grands et sont bons à manger (2). Les Bichirs. ( Polypterus. Geolf. ) Ont les bords de la mâchoire supérieure immobiles et formés au milieu par les intermaxillaires, et sur les côtés parles maxillaires; une pièce osseuse chagrinée comme celles du reste de la tête couvre toute leur joue; ils n'ont aux ouïes qu'un rayon plat; leur corps alongé est revêtu d'écaillés pierreuses comme aux lépisostées, et, ce qui les distingue au premier coup-d'œil de tous les poissons , le long de leur dos régnent un grand nombre de nageoires séparées, soutenues chacune par une forte épine qui porte quel(}ues rayons mous , attachés sur sa face postérieure. La caudale entoure le bout de la queue^ l'anale en est fort près; les ventrales sont très en arrière; les pectorales portées sur un brasécailleux un peu alongé. Autour de chaque mâchoire est un rang de dents ooni- (1) Je ne crois pas que le poisson, des Indes Orientales , Renard, VIII , f. 56. Valent., III, 4^9, soit, comme le veut Blocb, V Esox osseus ,• c'est plutôt une espèce d'orpliie. (2) Le caïman, Esox os s eus ^ L., Bl. , Sgo; — le Lépisostée spatule^ Lace'p. , V , VI, 2, et les autres espèces ou varie'te's de'crites par M. Rafi- nesque , poiss. de l'Ohio , p. 72 et suivantes. N. B. Sous le nom A^Esox viridis , Linnaeus paraît avoir reuin une clescripûoa de Y Orphie envoye'e par GardeO; avec la fig. du Caïman duiine'e par Calcsby, II, xxx. 53 o poissoîNS ques , et derrière, des dents en velours ou en râpe. Leur estomac est très grand; ]eur canal mince, droit, avec une valvule spirale et un seul cœcum; leur vessie natatoire double, à grands lobes , surtout celui du côté gaucbe, communique par un large trou avecl'œsopliagc. lî y en a une espèce à seize dorsales, découverte dans le Nil par M. Geoffroy {Polypterusbichir.), Geoffr., Ann.Mus. i , v; et une autre du Sénégal , qui n'a que douze dorsales sur le dos P. senegaluSy n. Leur chair est bonne à manger. LE TROISIÈME ORDRE DES POISSONS, Ou CELUI DES MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS, Se caractérise par des ventrales attachées sous les pectorales , et dont le bassin est immédiatement suspendu aux os de l'épaule. Elle contient presque autant de familles que de genres. La première ou celle DES GADOIDES. Se composera presque entièrement du grand genre Des Gades. (Gadus. L. ) (3) Reconnaissable à ses ventrales , attachées sous la gorge et aiguisées en pointe. Leur corps est médiocrement alongé , peu comprimé, (i) Gadus est dans AiLcnee le nom grec d'un poisson autrement appelé onos. Aile'di Ta applique' à ce genre , afin d'éviter ceux d'o«05, d'asellus, de muslela , employés par les anciens , et que les premiers iclityoloj^istes modernes ont cru, quoique sans preuve, désigner quelques-uns de nos gndcs, mais qui étant aussi des noms de quadrupèdes, auraient produit de Tambiguite'. GiZÉ?a«î, ressemble d'aiileurs au nom anglais de ces poissons, cot/. MALACOPTÉRYGIENS SUBEUAGHlENS. 33 1 couvert d'écaillés molles, peu volumineuses; leur tête bien proportionnée, sans écailles; toutes leurs nageoires molles; leurs màclioires et le devant de leur vomer armés de dents pointues , inégales , médiocres ou pe- tites , sur plusieurs rangs et faisant la carde ou la râpe; leurs ouïes grandes , à sept rayons. Presque tous por- tent deux ou trois nae^eoires sur le dos , une ou deux derrière l'anus, et une caudale distincte. Leur estomac est en forme de grand sac, robuste; leurs cœcums sont très nombreux et leur canal assez long. Ils ont une vessie aérienne, grande, à parois robustes, et souvent dentelée sur les côtés. La plupart de ces poissons vivent dans les mers froides ou tempérées, et donnent d'importants articles de pêclie. Leur cbair blancbe, aisément divisible par coucbes , est généralement saine, légère et agréable. On peut subdiviser les .^^ades comme il suit. Les Morues. A trois nageoires dorsales, deux anales; un barbillon au bo'ut de la mâchoire inférieure : ce sont les plus nom- breux. r La Morz/e proprenent dite, ou Cahelïau. {Gadus Morrhua. L.)B1.64. (i). Longue de deux et trois pieds , à dos tacheté de jaunâtre et de brun^ habite dans toute' la mer du Nord , et se multipiie tellement dans les para{^es septentrionaux , que des flottes entières s'y rendeiit chaque atinée pour la prendre, la saler, la sécher, et en foin nir à l'Europe et aux colonies. En France, on nomm'^la morue fraîche CaheliaUy d'après le nom hollandais dé ce poisson. VEgrefin. {Gadus JEs^lefinus. L.) Bl. ^n. A dos brun, à ventre argenté, à ligne latérale noire; (i) Eeloiî croit . (2). Les Phycis. Artéd. et Schn. (3). Ne diffèrent des autres gades que par des ventrales d'un seul rayon, souvent fourchu. D'ailleurs, leur tête est grosse, leur menton porte un barbillon , et leur dos deux nageoires, dont la seconde longue. Nos mers en possèdent quelques espèces. La plus commune, dans la Méditerranée, s'y nomme Molle ou Tanche de mer [Phycis MediterrancuSy Laroclie, Phycis tinca y Schn.^ Blennius phfcisy h.)y Saiviao , fol. 23o. Sa dorsale antéiieure est ronde, et pas plus élevée que l'autre^ ses veri traies à peu près de la longueur de sa tête. '^ Une autrjc qu'on pêche aussi dans l''Océan y Le Merlus barbu , Duham. l\ , pi. xxv, f. 4- (Phycis bien- noïdes, , Schn.), Gadus albiduSy G ni., Blennius gadoïdes , Risso. GadusJurcatLiSy Penn.,etc. A sa première dorsale plus relevée, et son premier rayon (i) Ou donne aussi aux brosmes , en plusieurs cantons, les noms de litiQues et de dorches. Vo}^ez Penu. , loc. cit. et Oiafsen , voyfige en IsL, trad. fr., pi. 27 et 28. (2) Mes quatre subdivisions des loies , des motelles , des brosmes et des brotules, sont réunies p# Schneider dans le genre enchelyopus. Ce nom forme' originairement par Klein , pour toutes sortes de poissons alonge's , signifie avguilliforme. Gronovius le re'servait au Blennius vh'ijmrus qui est mon genre zoarcès. ^^ (3) Phycis y nom ancien d'un gobie. Rondelet Fa applique' à notre première espèce dont Arte'di avait fait un genre , re'uni aux blennies par Linnaeus, et re'tabli parBlocli., éd. de Sclm , p, 56» 356 POISSONS très alongéj les ventrales deux fois plus longues que la tête (i). Les Raniceps.' Ont la tête plus déprimée que les phycis et que tous les autres gades, et la dorsale antérieure si petite, qu'elle est comme perdue dans l'épaisseur de la peau. On n'en a encore que de l'Océan (2). On lie peut rapprocher que des gades le genre suivant : Les GuEiNADiERS. ( Macrourus. Blocli. Lepidolepkus. Risse. ) Leurs sous-^orbitaires s'unissent en avant entre eux et avec les os du nez, pour former un museau déprimé qui avance au-dessus de la bouclie, et sous lequel celle- ci conserve sa mobilité. La lêle entière et tout le corps sont garnis d'écaillés dures et liérissées de petites épines. Les ventrales sont petites et un jjeu jugulaires; les pec- torales médiocres. La première dorsale est courte et baule; la deuxième dorsale et l'anale^, l'une et l'autre très longues, s'unissent en pointe à la caudale; les mâ- choires n'ont que des dents très fines et très courtes. Ils (1) J'ai donné les caractères ci-dessus, ayant à la fois les deux pois- sons sous les yeux. Le Batrachoïdes gmeiini, Risso, première e'd., ûp. 16, ne diffère point de noire première espèce. Ajoutez ï Enchelyopus americanus , Sclm., ou Blennius chuhs , nat. de Berl., VII , 143, ou GaJus longipe» , Mitch., 1 , 4« jy. B. La fig. de Schn., pi. 6, est rapporte'e mal à propos au Phy- cis tinca , comme Ta bien remarqué M. de la Roclie, Aun du Mus., XIII, p. 333 , c'est plutôt celle du G. longipes. (s>-) Le Gadiis raninus , Mull., Zool., Dan., pi. 45. Blennius raninus, Gmel. Batrachoïdes h lennio'ïdes , Liacép. Pliycii ranina,Bl., Sclin., 5^; — le Gadus trifurcatus , Penn., Brit., Zool., III, pi. Sa. Phjcis fusca, Schii, MALACOPTÉRYGIENS SUBBtlACttlEWS. SSj vivent à de grandes profondeurs, et rendent un son comme les grondins quand on les tire de Teau. On en connaît deux espèces , des profondeurs de nos deux raer^; LepidoL cœlorhynchus et trachyrivynchusy Risso^ première édition, pi. vu, f. «îi et 512 (i). La deuxième famille des Malacopîérjg-iens sub- brachiens, vulgairement dite, iPOISSONS PLATS > Comprend le grand genre Des Pleuronectes. (Pleuronegtes. L. ) (2) Ils ont un caractère unique parmi les animaux verté- brés, celui du défaut de symétrie de leur tête, où les deux yeux sont du même côté , lequel reste supérieur quand l'animal nage , et est toujours coloré fortement , tandis que le côté où les yeux manquent est toujours biancbâtre. Le reste de leur corps , bien que disposé en gros comme à l'ordinaire, participe un peu à cette ir- régularité. Ainsi les deux côtés de la bouche ne sont point égaux , et il est rare que les deux pectorales le soient. Ce corps e$t très comprimé , haut verticalement; (i) N. B. Nous nous sommes assurés, par une comparaison immédiate, que. le Lepidoleprus cœlorhynchus de la Méditerranée , Risso , première éd., pi. VII , f. 22 , ne diffère en rien du Macrourus rupestris , Bl., 177 , ou Corjphœna rupestris , Gmel., Gunner, Mém. de Drontli., III , pi. m, f. I. D'un autre côté, le Lepidoleprus trachyrhfnchus , Risso, ib., f. 21 , est le même poisson que Y Oxycephas scab/us, Rafînesque, indice, pi. i, f. 2. La même espèce ou une très voisine du Japon , est dans FA lias du Voyage de KrusensLern, pi. lx, f. 8 et 9. Giorna avait donné des figures incomplètes des deux espèces. Mém. de l'Ac. de Turin , vol. IX, pi. i. Le Lep. irachyr. est aussi le Mysticetus d'Aldrovande , Pisc, p. 342. (2) Pleuronectes , nom composé par Ariédi , de -nXsvpà. , le flanc , et vvjxTvjç , nageur; parce qulls nagent sur le côté; les anciens leur don- noient des noms différents selon les espèces, comme Passer, Rhombus, Buglossa , etc. TOME II. 2 2 538 POISSONS la dorsale règne tout le long du dos; l'anale occupe le dessous du corps, et les ventrales ont presque l'air de la continuer en avant, d'autant qu'elles sont souvent unies l'une à l'autre. Il y a six rayons aux ouïes. La ca- vité abdominale est petite , mais se prolonge en sinus dans l'épaisseur des deux côtés de la queue , pour loger quelque portion de viscères. Il n'y a point de vessie nata- toire, et ces poissons quittent peu le fond. Le squelette de leur crâne est curieux par ce renversement qui porte les deux orbites d'un même côté; cependant on y retrouve toutes les pièces communes aux autres genres, mais inégales. Les pleuronectes fournissent, le long des côtes dans presque tous les pays, une nourriture agréable et saine. , On trouve quelquefois des individus qui ont les veux placés de l'autre côté que le reste de leur espèce, et que l'on nomme contournés ; d'autres où les deux côtés du corps sont également colorés, et que l'on appelle doubles. Le plus souvent c'est le côté brun qui se ré- pète, mais cela arrive quelquefois aussi au côté blanc (i). Nous les divisons comme il suit : Les Plies. (Platessa. Cuv.) Ont à chaque mâclioire une rangée de dents tranchantes, obtuses, et le plus souveni aux pharyngiens des dents en pavés; leur dorsale ne s'avance que jusqu'au-dessus de l'œil supérieur, et laisse, aussi bien que l'anale, un intervalle nu entre elle et la caudale ; leur forme est rhomboïdale ; la plu- part ont les yeux adroite. On leur observe deux ou trois petits cœcums. Nos mers en nourrissent quelques-unes, telles que La Plic'J'ranche ou Carrelet (!2\ {Pleur, platessa. L.) Bi. ^i. Heconnaissable à six ou sept tubercules , formant une (i) Le Rose-colouredjlounder, Siiaw., IV, ii , pi. 43, est un flet où le côté blanc est doubla. (■j) JY B. Le nom de carrelet ou petit carreau ^ a e'te' applique par quelques auteurs à la barbue, mais contre l'usage de nos côtes et de nos marcbe's. Le vrai carrelet est une jeune plie. MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS. SSq ligne sur le côté droit de sa tête , entre les yeux , et aux taches aurore, qui relèvent le brun du corps de ce même côté. Elle est trois fois aussi longue que haute. C'est l'es- pèce de ce sous-genre dont la chair est la plus tendre (i). La Plie lar^e. {PL latus. N. ) A les mêmes tubercules que la plie , mais son corps n'est qu'une fois et demie aussi long qu'il est haut. On la piend très rarement sur nos côtes. Le Flet ou Picaud. {Pleur, flesus. L.) Bl. 44* (Et 5o , sous ïe nom de PL passer.) (2)0 A peu près de même forme que la plie , à taches plus pâles ^ n'a que de petits grains à la ligne saillante de sa tête, et porte tout du long de sa dorsale et de son anale un petit bouton âpre sur la base de cliaque rayon. Sa ligne latérale a aussi des écailles hérissées. Sa chair est de beaucoup inférieure à celle de la plie. Il remonte fort haut dans les rivières, et beaucoup d'individus, dans cette espèce, sont tournés en sens contraire. La Pôle. {PL Pola, N.) Duham. Sect.lX. pi. vi. f. 3 et 4 , sous le nom de T^raie Limandelle. Est , de forme oblongue , et approchant de celle de la sole, quoique plus large, et se distingue des autres plies à dents tranchantes par une tête et une bouche plus petites. Son corps est lisse, et sa ligne latérale droite. On l'estime ici à l'égal de la sole. La Limande. {PL Liriuinda, L.) Bl. 4^. Est de forme rhomboïdale comme le flet , et a des yeux assez grands; et, entre eux, une ligne saillante. Sa ligne latérale éprouve une forte courbure au-dessus de la pec- torale. Ses écailles sont plus âpres qu'aux précédents, ce qui lui a valu son nom (de lima, lime). Ses dents, quoi- (1) Il paraît qu'il y a dans le Nord une 1res grande plie, qui diffère à quelques égards de celle de nos côtes ; et surtout parce que l'e'pine , der- rière son anus , demeure cachée sous la peau ( PI. horealis , Faber , Isis , tome XXI , p. 863 ). (2) Le PL passer d' Arléàï et de Linn. n'est point diffe'rent du turbot ; celui de Bloch n'est qu'un vieux ilct contourne' à gauche. 22* 54o^ POISSONS que sur une seule rangée, comme dans les autres pîfes^ sont moins larges et presque linéaires. Le coté des yeux est brun-clair, avec quelques taches effacées, brunes et blanciiâtres. Quoique petite, on l'estime plus à Paris que la plie , parce qu'elle supporte mieux le transport (i). Lf.s Flétans. (Hippoglossus. Cuv.) Ont avec les nageoires et la forme des plies, les mâchoires et le pharynx armés de dents le plus souvent fortes et aiguës. Leur forme est généralement plus oblongue. La mer du nord en produit un qui devient énorme, et atteint , dit-on , six et sept pieds de longueur, et trois ou quatre cents livres de poids. C'est Le grand Flétan ou Helbiit. {PL Hippoglossus. L.) Bl. 47' Il a les yeux à droite 5 la ligne latérale arquée au-dessus de la pectorale. On le sèche, le sale et le vend par mor- ceaux dans tout le nord (2). La Méditerranée en a de plus petits , dont quelques-uns ont les veux à gauche. Un d'entre eux [PL MacrolepidotuSy Bl.,i9o,ou CitharuSy Rondel., 3i4, se distingue par des écailles plus grandes à proportion qu'à aucun autre. Il est oblong, et a la ligne latérale droite. Les Turbots. (Rhombus. Cuv.) Ont aux mâchoires et au pharynx, comme les flétans, des dents en velours ou en carde j mais leur dorsale s'avance jusque vers le bord de la mâchoire supérieure, et règne, ainsi que l'anale, jusque tout près de la caudale. La plupart ont les yeux à gauche. Dans les uns , ces yeux sont rapprochés , et leur intervalle a une crête un peu saillante. Telles sont les deux grandes 1m* I !!■■-'■ ■ ' » ■ ■■ ^-m I I .1 I I ^ ■■■■»■■ I .■ .-■■Il ■ !■ ■ — ,1. I I .M ■ ■ IM W» (i) Aj. Pleur, planus , Mitcliill. ^ — Pleur, stellatus^ Pall. , Mem. de l'Ac. de Pétersb., III , x , i . (a) Les PI. lirnandoïdes j BL, 186, ou Citharus asper , Eondel , 3i5 , et p inguis f Faber, Isis., tome XXI, p. 870, paraissent aussi des flétans du Nord. Aj. Pleur, erumeiy Bl., Sclin., ou anne de la Martinique. ( M. sa^anna , IS . ) ; — le C. à chapelet , v. de Krusenst., LX , 7. MALACOPTÉRYGIEJSS ArODES. 35 1 comme un poinçon. L*orifice postérieur de leurnarine est ouvert au bord même de Ja lèvre supérieure. Leurs intestins sont les mêmes qu'aux anguilles, mais il en pénètre une partie dans la base de la queue, plus en arrière que l'anus, Dans les uns , les pectorales ont encore la grandeur ordi- naire 5 leurs dents sont aiguës et tranchantes. Le Serpent de mer. {Mur. Serpens. L.) Salv. 57. De la Méditerranée; long de cinq à six pieds et plus, et de la grosseur du bras; brun dessus , argenté dessous; le museau grêle et pointu; vingt rayons à la membrane branchiale (i). En d'autres, les pectorales sont excessivement petites , et ont même échappé quelquefois aux observateurs. Ces espèces lient les anguilles aux murènes; leurs dents sont obtuses (2). Les Murènes proprement dites. (Mua^NA. Thunb. Gymno- THor.Ax. Bl. MurtEnophis. Lacép. ) Manquent tout-à-fait de pectorales; leurs branchies s'ou- vrent par un petit trou de chaque côté; leurs opercules sont si minces, et leurs rayons branchiostéges si grêles, et telle- ment cachés sous la peau, que d'habiles naturalistes en ont nié l'existence Leur estomac est un sac court, et leur vessie aérienne petite , ovale, et placée vers le haut de l'abdomen. M. de Lacépède nomme particulièrement murénophis , les espèces qui ont une dorsale et une anale bien visibles. Les unes ont des dents aiguës^ sur une seule rangée à chaque mâchoire. (i) Ici vient sans cloute le 3Jur. ophis^ Bl. i54, Ophis hyaluy Bucîian., pi. V , f . 5 ; — Ophis longmuseau , Quoy et Gaym., Zool. , du voyage de Freyc, pi. li , 1 1 ; — O/^kisurus guttatus , Cuv. Espèce nouvelle de Surinam, jy. B. Les CoGRUS , Rafîn., nov. gen., p. 62, seraient des opbisures sans membranes branchiales. Nous craignons aussi à ieur sujet, quelque erreur d'observation. (2) Mur. coluhrina , Bodd. , ou annulata , Thunb., ou Murenophis colubrin. Lac, V, xix, i ; — Mur, fasciata , Tbunb. ; — Mur. nob. maculosa^ donne sous le nom à^Ophisurus ophis ^ Lac, II, vi , 2 ; — VOph. atlernan , Quoy. et Gaym. , Zool. de Freyc, pi. ^5 , f. 2. 352 FOISSONS La plus célèbre est La Murène commune. {Mur. hélena. L.) BL i53. j Poisson très répandu dans la Méditerranée , et dont les anciens faisaient un grand cas^ ils en élevaient dans des viviers, et Ton a souvent redit Thistoire de YediusPollion, qui faisait jeter aux siennes ses esclaves fautifs. Cepoisson atteint trois pieds et plus j il est tout marbré de brun et de jaunâtre. Sa morsure est souvent cruelle (i). D'autres ont des dents aiguës sur deux rangs à chaque mâchoire, indépendamment d'un rang au vomer (2). D'autres ont des dents coniques ou rondes sur deux rangs à chaque mâchoire ) et telle est dans la Méditerranée La M- Unicolore, Laroche, Ânn. Mus. XIII, xxv, i5. {M* Christini j Riss. ) Toute couverte de petites lignes ou de petits points bruns, serrés, qui la fout paraître d'un brun uni- forme (3). Il y en a à dents latérales rondes, sur un seul rang; les vomériennes également rondes sur deux rangs 5 les anté- rieures coniques (4). Nous en avons à dents latérales rondes sur deux rangs; à vomériennes égalemeiit rondes sur quatre , formant une sorte de pavé. L'espèce n'a presque pas de nageoires appa- rentes (5). (1) Aj. la nioringue des Antilles. (/)/. moringa^ N. ) , Catesb., II, XXI j — M, punctata , BL, Scha. 5 — M. meleagris, Sli , ou M. pintade y Quoy. et Gaym., Zool. de Freyc, pL Sa , f. 2 ; — 31. p ratbernon, iid. ^ ib., f. 2 ; — M.favaginea^ Bl., Schn., io5; — M. pantherine, Lace'p., ou M. pictuy Thunberg. (2) Murènophis gris, Lace'p., V, xix , 3. (3) Les autres espèces sont nouvelles. (4) Murènophis étoile', Lace'p,, ou M. nebulosa, Thunb., Séb. II, Lxix, 1 5 — M. ondulé. Lac, V, xix , 2. (M. catenatus^ Bl., Schu.) — M. sordida, Guv., Se'b., II, i.xix, 4* (5) Gymnomurène cerclée, Lace'p., V, xix, 4> ou Murœna zébra y Sliaw. , Scb. , II , Lxx ,3. \ MALACOPTÉIIYGIENS APODES. 553 Ou en connaît enfin à dents en carde sur plusieurs rangs , et la Méditerranée en possède une de celte sorte. La Sorcière. ( M. Saga. Risso , i^'' éd. f. Sg. ) Remarquable par ses mâchoires alongées, rondes et pointues^ et sa queue alongée en pointe très aiguë (i). Les Sphagebranches. (Sphagebranchus. BI.) Diffèrent des murènes, principalement en ce que les ou- vertures de leurs branchies sont rapprochées l'une de Tautre, sous la gorge. Les nageoires verticales ne commencent , dans plusieurs , à devenir saillantes que vers la queue , et leur museau est avancé et pointu. Ils ont l'estomac en long cul-de-sac, l'intestin droit, et la vessie longue, étroite, et placée en arrière. Il y en a des espèces absolument sans nageoires pecto- rales (îi). Et d'autres où l'on en voit de petits vestiges (3). Il y en a même (les Apterichtes , Dumér. , Cecilies, Lacép.), où l'on n'aperçoit aucunes nageoires verticales, et qui sont, par conséquent^ des poissons entièrement sans nageoires (4). Le MonoptÈre. Commerson et Lacép. A ses deux orifices branchiaux réunis sous la gorge en une fente transversale, divisée dans son milieu par une cloison. La dorsale et l'anale se montrent seulement sur le milieu de la queue, et se réunissent à sa pointe, il a des dents {y)\^e Netiasoma melaniira^ Rafin. , caratt., pi. xvi, f. i, est au moins bien voisin de ce Murœnophis saga , de Risso. N. B. Les Dalophis y Rafinesque, caratt. , pi. vu, f. 2 et 3, seraient des murènes sans dents , mais nous ne les connaissons pas. (2) Sphagebranchus ro stratus , BL, 4^9» 2, et le soi-disant Leptoce- phale spallanzani , Risso, 85; — Cœcula pterygea , Vahl. , Me'ni. d'Hist. nat. de Copenli., III , xiii, 1, 2, Manii-bukaropaumu , Russe!, 1,37. (3) Sphageb. imberbis ^ Laroche, Ann. Mus., XIII, xxv, 18. (4) Murœna cœca , Lin. Laroche, Ann. Mus., XIII, xxi , 6, TOME II. 23 554 POISSONS en carde aux mâchoires el aux palatins^ six rayons à chaque ouïe , et seulement trois branchies très petites. On n'en connaît qu'un des îles de la Sonde ( Monopt. javanais j Lace'p.) à dos vert, à ventre fauve (i). Les Synbrànches. ( Synbranchus. B1. Unibranchaperture. Lacép.) Se distinguent d'abord des sphagebranches , en ce que leurs branchies ne communiquent au dehors que par un seul trou, percé sous la gorge , rond ou longitudinal, et commun aux deux côtés, ils n'ont aucunes îiageoires pec- torales , et leurs verticales sont presque entièrement adi- peuses. Leur tête est grosse , leur museau arrondi, leurs dents obtuses, leurs opercules en partie cartilagineux^ leurs rayons des ouïes forts, et au nombre de six. Leur canal intestinal est tout droit, et l'estomac ne s'en distingue que par un peu plus d'ampleur, et une valvule au pylore. Ils manquent de cœcums, et ont une vessie aérienne longue et étroite. Leur séjour est dans les mers des pays chauds , et il y en a qui deviennent assez grands (2). Les Alabès. Cuv. Ont , comme les synbrànches , une ouverture commune sous la gorge pour leurs branchies, mais on leur voit des pectorales bien marquées , entre lesquelles est un petit disque concave. On distingue au travers de la peau un petit oper- cule et trois rayons ; les dents sont pointues, et les intestins comme dans les synbrànches. Nous n'en connaissons qu'un petit, de la mer des îndes. C'est à la suite de ce grand genre des murènes qu'il nous paraît convenable de pLicer un poisson (i) Je soupçonne que c'est encore le jioisson que Lace'p. a repre'sente', V, xvn, 3, sous le nom à^ Unibranchaperture lisse. ' (a) Synir. marmoralus , BI,, 4^8 5 — Synbr. immaculatus , id., ^ig, Unihr. cacliia . Buchan , XVÎ , 4 ? Dondoo - pawn , Russe] , xxxv , n'a point de naf^eoire du tout. MALACOPTÉHYGIEiNS APODES. 555 nouveileraent découvert , et l'un des plus singiilîers que Ton connaisse : Le SACGOPHARYîfX de Mitcbill; OphioGNATHUS de Harwood. Dout le tronc susceptÎDle de se renfler comme un œvos tube j se termine par une queue très grêle et très longue , entourée d'une dorsale et d'une anale très basses, qui s'unissent à sa pointe. Sa boucîie armée de dents aiguës , s'ouvre jusque loin en arrière des yeuî , qui sont tout près de la pointe très courte du museau. Sesouïes s'ouvrent par un trou au-dessous des pectorales, qui sont très petites. Ce poisson devient très grand, et paraît vorace. On n'en a vu que dans l'Océan atlantique, oix ils flottaient à la surface, au moyen de îa dilatation de leur gorge (i). Les Gymnotes. ( Gymnotus. L. ) (2J. Ont, comme les anguilles, les ouïes en partie fermées par une membrane , mais cette membrane s'ouvre au devant des nageoires pectorales ; l'anus est placé fort en avant; la nageoire anale règne sous la plus grande partie du corps, et le plus souvent jusqu'au bout de la queue , mais il n^y en a pas du tout le long du dos. Les Gymnotes proprement dits. (Gymnotus. Lacép.) N'ont même aucune nageoire au bout de la queue , sous lequel s'étend la nageoire anale. (i) liC Saccopharynxflagellum, de MiLcîiill . , était long de six pieds V Ophiognathus ampullaceus de Harwood, Trans. phil., de 1827 en avait quatre et demi. Le premier ne paraissant pas avoir eu de dents à la mâchoire inférieure, il se pourrait que ces deux poissons, bien que pris dans les mêmes parages, ne fussent pas identiques par respèce, mais ils appartiennent manifestement au même genre. (3) Gymnotus^ ou inniài gymnonotus (dos -nu), nom donne' à ces poissons par Artedl. 23* 556 poissoiNS Les Gymnotes vrais ont la peau sans écailles sensibles» Leurs intestins^ plies plusieurs fois, n'occupent qu'une cavité médiocre. Ils ont de nombreux cœcums, et un estomac en forme de sac court et obtus , fort plissé en dedans. Une de leurs vessies aériennes, cylindrique et alongée , s'étend beaucoup en arrière dans un sinus de la cavité abdominale. L'autre, ovale et bilobée, de substance épaisse, occupe le liaut de l'abdomen , sur l'œsophage. Nous n'en connaissons que des rivières de l'Amérique méridionale. Le plus célèbre est Le Gymnote électrique, {Gymnotiis electrîcus. L.) Bl. i56. A qui sa forme presque toute d'une venue, sa tête et sa queue obtuses ont fait donner aussi le nom âJ Anguille électrique. Il atteint cinq et six pieds de longueur, et donne des commotions électriques si violentes, qu'il abat les hommes et les chevaux. 11 use de ce pouvoir à volonté, et le dirige dans le sens qu'il lui plaît , et même à distance, car il tue de loin des poissons j mais il épuise ce pouvoir par l'exercice, et a besoin , pour le reprendre, de repos et de bonne nourriture (i). L'organe qui produit ces sin- guliers effets , règne tout le long du dessous de la queue, dont il occupe près de moitié de l'épaisseur 5 divisé en quatre faisceaux longitudinaux, deux grands en dessus, deux plus petits en dessous , et contre la base de la na- geoire anale, ('haque faisceau est composé d'un grand nombre de lames membraneuses parallèles très rapprochées entre elles , et à peu près horizontales , aboutissant d'une part à la peau , de l'autre au plan vertical moyen du poisson 'j unies enfin l'une à l'autre par une infinité de petites lames verticales et dirigées transversalement. Les petites cellules , ou plutôt les petits canaux prismatiques et transversaux , interceptés par ces deux ordres de lames, sont remplis d'une matière gélatineuse, et tout l'appareil reçoit proportionnellement beaucoup de nerfs (2). (i) F oyez Humboldt, Obs. Zool. , I, p. 49 et suivantes. (2) ^07-ez Hunier, Trans., pliilos., tome LXV, p. SgS. Ajoutez le Grmnotus œquilabiattis , Humboldt, Obs. Zool., I, pi. x , n«> 2. Il paraîtrait, d'après M. de Humboldt, que cette espèce n'aiwail pas la vessie aérienne poslcrieurc. MALAGOPTÉRYGIEWS APODES. SSj Les Carafes. (Carapus. Cuv.) (i) , ont le corps comprimé, écailleux, et la queue s'amincissant beaucoup en arrière. Ils vivent aussi dans les rivières de l'Amérique méridionale (2). On pourrait peut-être en distinguer les espèces à bec alongé , ouvert seulement au bout (3). Les Aptéronotes. Lacép. (Sternarchus. Sclin.) (4). Ont leur nageoire anale terminée ayant d'arriver au bout de la queue, lequel porte une nageoire particulière ; sur le dos est un filament charnu , mou , couché dans un sillon creusé jusque sur le bout de la queue, et retenu dans ce sillon par des filets tendineux, qui lui laissent quelque liberté : organisation très singulière, dont on n'a pu encore deviner l'usage (5). Leur tête est oblongue, comprimée, nue, et sa peau ne laisse voir au-dehors ni les opercules, ni les rayons. Le reste de leur corps est écailleux. Leurs dents sont en velours , et k peine sensibles sur le milieu de chafjue mâ- choire, ils vient. ent d'Amérique , comme les gymnotes propres et les carapes (6). Les Gymînarchus (Cuv.) Ont le corps écailleux et alongé , et les ouïes peu ou-/ vertes au devant des pectorales comme les gymnotes , mais c'est leur dos qui est garni tout du long d'une nageoire à rayons mous , et il n^y en a aucune derrière leur anus ni sous leur queue , qui se termine en pointe. Leur têle est conique, nue , leur bouche petite, gar- (i) Carapo , nom de ces poissons au Brésil , selon Margrave. (2) Gymnotus macrourus ,^l., iS'j, 2- Ccrapo , Gm. 5 — G. brachiu- rus y BL, iSy, ij — fasciatus, Gin.5 — G. albus , Seb., III, pi. 32, fig. 3. (3) Gymnotus rostratiis ^Sc\\n.j-^\. 106. (4) Sternarchus y (anus au sternum). (5) J'ai cru m'apercevoir que la séparation e'st accidentelle, et que c'est proprement un des muscles de la queue qui se détache aisément, parce que la peau est plus faible en cet endroit. (6) Gymnotus albifrons, Pall., Spic, Zool., VIT, pi. vi , f, i 5 Lac, II, VI , 146, 3. JY. B. Le Gymûotus acus y ou fieras fcr^ va aux donzelles , et le Gym- notus nolopterus , Pall. et Gm. JYotopière capirat^ Lac, aux liareugs. 558 POISSONS nie de petites dents tranchantes sur une seule rangée. On n'en connaît qu'un du Nil, Gymnarchus nilodcus ^ Nob.^ découvert par M. Kiffault. Les Leptogéphales. (Leptocephalus. Pennant. ) Ont la fente clés ouïes ouverte au devant des pecto- rales , et le corps comprimé comme un ruban. Leur tête est extrêmement petite , à museau court et un peu pointu, les pcctoralespresqu'insensibles ou même tout- à-fait nulles ; la dorsale et Tanale également à peine visibles , s'unissent à la pointe de la queue ) les intestins n'occupent qu'une ligne extrêmement étroite le long du bord inférieur. On en connaît une espèce de nos côtes , et de celles d'An- gleterre (Ze;7^ocep/»a/t/5 morisiiy Gm.), Lac. II, m, armais il y en a plusieurs autres dans les mers des pays chauds; toutes minces comme du papier, et transparentes comme du verre, en sorte qu'on n'aperçoit pas même de squelette. L'étude plus approfondie de leur organisation, est une des plus intéressantes auxquelles des naturalistes voyageurs puissent se livrer. Les Dowzelles. (Ophidium. L. ) Ont , comme les anguilles propres , l'anus assez en arrière, une nageoire dorsale et une anale qui se joignent à celle de la queue pour terminer le corps en pointe; ce corps est d'ailleurs alongé et comprimé, ce qui l'a fait comparer à une épée , et recouvert comme celui des anguilles de petites écailles irrégulièrement semées dans l'épaisseur de la peau. Mais ces ')oissons diffèrent des anguilles par des branchies bien ouvertes , munies d'un opercule très apparent , et d'une membrane à rayons courts. Leurs rayons dorsaux sont articulés mais non branchus Les Donzelles proprement dites. Portent sous la gorge deux paires de petits barbillons ad- hérents à la pointe de l'os hyoïde. MALACOPTÉRYGiESS APODES. oSg il y en a deux dans la Méditeiiaîiée : La Donzelle commune. (^Ophidium barhatum.) Bl. 5g. Couleur de chair, à dorsale et anale lisérées de noir; les barbillons antérieurs plus courts; atteint au plus huit à dix pouces. La Donzelle brune. {Oph. J^assnlli. llisso.) Brune; sans liséré aux nageoires; les barbillons égaux. L'estomac de ces poissons est un sac obiong, mince; leurs intestins, assez repliés, manquent (ie cœcums; leur vessie aérienne, ovale, assez grande, et fort épaisse, est supportée par trois pièces osseuses particulières , suspen- dues sous les premières vertèbres, et dont la mitoyenne se meut par quelques muscles propres. Ils ont la chair agréable. Nous en connaissons une troisième espèce du Brésil {Oph. hrevibarbe j N.), brune, à barbillons plus courts; et il y en a dans la mer du sud une très grande, rose, tachetée de brun , Ophidium blacodes , Schn. 4B4 (0* Les Fierasfers. Manquent de barbillons , et leur dorsale est si mince , qu'elle ne semble qu'un léger repli de la peau. Leur vessie natatoire n'est soutenue que par deux osselets; celui du milieu leur manque. La Méditerranée en a un à dents en velours (Ophidium imberbe^ L. (2) ), et un qui pprte à chaque mâchoire deux dents en crochets [Oph. dentatum , IN.). Ce sont de très petits poissons. (i) Aj. V Oph. barbatum, Mitcli., I, f. 3 , qui paraît encore une espèce particulière. (2) C'est en même temps le Gymnotus acus, Gm., elle JYotoptère Jhn- tanes , Risso , ire éd. , pi. iv, f. 1 1 . Quant à V Ophidium imberbe des icLtyologistes du Nord, tels que Schonefeld, Montag., soc. Werner. I, pi. 11, f, 2, et à V Ophidium %firide , Fab., Faun., Groënl., i48, je ne les connais pas, mais je les crois voisins des anguilles. Enfin, V Ophidium ocellaium, Tiîesius, Me'm. de Pe'tersb,, III, pi. i8o, m , 37, me paraît devoir se rapproclier de* gonelles. o6o POISSONS Les Équilles. ( Ammodytes. L. ) Ont le corps aîongé comme les précédents, et sont pourvues d'une nageoire à rayons articulés , mais simples sur une grande partie de leur dos, d'une autj-e derrière l'anus , et d'une troisième fourchue au bout de la queue ; mais ces trois nageoires sont séparées par des espaces libres. Le museau de ces pois- sons est aigu ; leur mâchoire supérieure susceptible d'extension, et l'inférieure dans Fétat du repos plus longue que l'autre. Leur estomac est pointu et charnu; ils n'ont ni cœcums ni vessie natatoire, et se tiennent dans le sable, d'où l'on va les enlever quand la mer se retire. Ils vivent des vers qu'ils y prennent. Nos côtes en produisent deux espèces, long-temps con- fondues sous \e nom çom.m.nn à^ Ammodites tobianuSyh.j mais qui ont été récemment distinguées (i). Le Lançon. {Aniodites tobianus. Bl. ^S. 2.) Rai. I, synop. m. f. 12. Qui a la mâchoire inférieure plus pointue , les maxil- laires plus longs , les pédicules des intermaxillaires très courts , et dont la dorsale ne commence que vis-à-vis la fin des pectorales ; et h^Eguille. [Amni. /û-wcea. N.) Pennt. Brit. Zool. pi. xxv. f. 66. Dont les maxillaires sont plus courts, les pédicules des intermaxillaires plus longs, et dont la dorsale commence vis-à-vis le milieu des pectorales. Il est plus épais à pro- portion. Tous deux sont communs sur toutes nos côtes; longs de huit à dix pouces; d'un gris argenté. Us sont bons à manger, et l'on s'en sert aussi pour attacher aux hameçons comme appât. (i) C'està M. Lesaiwage , habile médecin de Caen, que l'on doit cette distinction; mais il a transposé le nom de tobianus. f^nj-ez , bullet. des Se, sept., .1824, p. 141» Il y aura à examiner si V Ammodytes cictrelliis , Rafinesque , Car.itt., pi, ix, f. 4 est différent du tobiamis. m LOPHOBR ANCHES. 56 1 Tous les poissons dont nous avons parlé jusqu'à présent^ non-seulement ont le squelette osseux ou fibreux , et les mâchoires complètes et libres , mais leurs branchies sont constamment en forme de lames ou de peignes. L'ordre des LOPHOBRANCHES , Qui est le cinquième des Poissons , A aussi ses mâchoires complètes et libres, mais se distingue amplement par ses branchies^ qui , au lieu d'avoir, comme à l'ordinaire , la forme de dents de peigne , se divisent en petites houppes rondes disposées par paires le long des arcs branchiaux , structure dont aucun autre poisson n'a encore offert d'exemple. Elles sont enfermées sous un grand opercule attaché de toutes parts par une membrane qui ne laisse qu'un petit trou pour la sortie de l'eau , et ne montre , dans son épaisseur, que quelques vestiges de rayons. Ces poissons se reconnaissent en outre à leur corps cuirassé d'une extrémité à l'autre par des écussons qui le rendent presque toujours anguleux. Ils sont généralement de petite taille et presque sans chair. Leur intestin est égal et sans cœcums ^ leur vessie nataloire mince^ mais assez grande à proportion. o62 POISSONS Les Syngj^athes. ( Syngnathus. L. ) (i). Forment un genre nombreux dont le caraclère con- siste en un museau lubuleux, formé, comme celui des bouches en flûte, parle prolongement de lethmoïde, du voraer, des tympaniques, des préopercules, des sous- opercules, etc.^ et terminé par une bouche ordinaire, mais fendu.e presque verticalemeut sur son extrémité. Le trou de la respiration est vers la nuque. Ils man- quent de ventrales. Leur génération a cela de parti- culier, que leurs œufs se glissent et écîosent dans une poche qui se forme par une boursouflure de la peau, dans les uns sous le ventre , dans les autres sous la base de la queue , et qui se fend pour laisser sortir les petits. Les Syngnathes proprement dits, vulgairement Aiguilles de mer. Ont le corps très alotigé, très mince, et peu différent eti diamètre sur sa longueur. Qn en trouve plusieurs espèces dans toutes nos mers. 11 y eu a qui, outre leurs pectorales , ont une dorsale , une caudale et une anale {i). D'autres manquent d'anale seulement (3). La poche aux œufs de ces deux grouppes est sous la queue. D'autres manquent d'anale et de pectorales, mais ont une dorsale et une caudale. Us ont leur poche aux œufs sous le ventre (4)' Quelques-uns, enfin, n'ont d'autre nageoire que la dorsale (5). (i) De (tùv et yvaS-05-(raàclioires réuuies), nooi composé par Arte'di, qui croyait le tube du museau de ces poissons forme' par la re'union de leurs mâcLoires. (2) Syngfiathus lyphle , L. , Bl., 91, i j — Syng, acus , L., Bi., 91, 2. (3) Syng. pelagicus , Risso , p. 63; — Syng. Rondeletii, Laroche, Ann., Mus. , XTIT, 5,5, viridis , Eiss., 65. Jloudel., 2^9, \] — S. Lar- barus ^ Penu., brit., Zool., ou rubescens , Riss. (4) Syng. œquoreus , L., (Moutagu, soc. Werner., T, 4 5 f- 0- (5) Syng. ophidion, L., Bl.j 91, 3; -^Syn. papacinus, Risso, ÎV, 7 j — Syfig.J'asciaius y Id., ib., 8. LOPHOBRAJXCHBS. 363 Les HiPPOUÀMPES. ( Hippocampus. Cuv. ) YuJg. Chevaux marins. Ont le tronc comprimé latéralement, et notablement plus élevé que la queue; en se courbant après la mort , ce tronc et la tête prennent quelque ressemblance avec l'encolure d'un cheval en miniature. Les jointures de leurs écailles sont relevées en arêtes , et leurs angles saillants en épines. Leur queue n'a point de nageoires. Il s'en trouve dans nos mers une espèce h museau plus court ( Hipp. hrevirostris , N. ), Will., pi. J. ^5, fig. 3. Et une autre à museau plus long {Hipp. ^uttulatus y^,) , Will. J. 25, f. 5, qui n'ont toutes deux que quelques filaments sur le museau et sur le corps. Il y en a aussi de voisines dans les deux Indes (i). La Nouvelie-ÎIollande en produit un plus grand et très singulier par les appendices, en forme de feuilles, qui ornent diverses parties de son corps. {Syng. foliatus , Sbavr., Gen. Zool. , Y,ii,pl. i8o,Lacép. , Annales du Mus., lY,pl. 58. f. 3. ) Les Solenostomes {i). Séb. et Lacép. Diffèrent principalement des syngnathes par de très gran- des ventrales en arrière des pectorales , unies ensemble et avec le tronc en une espèce de tablier, qui sert à retenir leurs œufs, comme la poche des syngnathes. Ils ont aussi une dorsale de peu de rayons, mais élevée, située près de la nuque; une autre très petite sur l'origine de la queue, et une grande caudale pointue; du reste, ils ressemblent beaucoup à l'hippocampe. On n'en connaît qu'une espèce de la mer des Iodes , Fislularia paradoxa. (Pall., Spic.^ YIlï, iv, 6.) Les Pégases. ( Pegasus. L. ) Ont un museau saillant formé des mêmes pièces que (î) Sv7Jg. longiroslris , N., Will., J 25 , f . 4 > et d'autres espèces que nous ferons connaître dans notre grande Ichtyologie. (2) Solénostoine , Louche en tujau, de uwAvjy , tube , cl çd^j^oc ^ bouche. 564 POISSONS les précédents, mais la bouche, au lieu d'être à son extrémité, se trouve sous sa base; elle rappelle un peu celle de Festurgeon par sa protractilité, mais elle se compose des mêmes os que dans les poissons ordinaires. Le corps de ces pégases est cuirassé comme dans les hip- pocampes et les solénostomes, mais leur tronc est large, déprimé, le trou des branchies sur le côté, et il y a deux ventrales distinctes en arrière des pectorales, qui sont souvent grandes , ce qui a donné occasion au nom que porte ce genre. La dorsale et l'anale sont vis-à-vis l'une de Tautre. L'intestin étant logé dans une cavité plus large et plus courte qu aux syngnathes, fait deux ou trois replis. Ils*en trouve quelques espèces dans la mer des Indes (i). Après ces cinq ordres de poissons osseux ou fi- breux, à mâchoires complètes et libres^ nous pas- sons au sixième ordre ou à celui Des PLEGTOGNATHES , Qui peut être rapproché des chondroptérygiens , auxquels ils tient un peu par l'imperfection des mâchoires, et par le durcissement tardif du sque- lette; cependant ce squelette est fibreux, et en général toute sa structure est celle des poissons ordinaires. Leur principal caractère distinctif tient à ce que l'os maxillaire est soudé ou attaché fixe- ment sur le côté de l'intermaxillaire qui forme seul (i) Pegasus draco , L., Bl., 209; — Pegas. nalans , BL, 121 j — P^S^ volans , L.j — P. laternarius , N., à museau garni de six lange'es longitu- dinales de dentelures. PLECTOGTXATES. * 365 îa mâchoire , et à ce que l'arcade palatine s'en- grène par suture avec le crâne , et n'a par con- séquent aucune mobilité. Les opercules et les rayons sont en outre cachés sous une peau épaisse , qui ne laisse voir à l'extérieur qu'une petite fente bran- chiale (i). On ne trouve que de petits vestiges de côtes. Les vraies ventrales manquent. Le canal in- testinal est ample , mais sans cœcums(2) , et presque tous ces poissons ont une vessie natatoire consi- dérable. Cet ordre comprend deux familles très naturelles, caractérisées par la manière dont leurs mâchoires sont armées : les Gymnodontes et les Sclérodermes. La première famille , ou Les GYMNODONTES, A, au lieu de dents apparentes , les mâchoires garnies d'une substance d'ivoire , divisée intérieu- rement en lames , dont l'ensemble représente comme un bec de perroquet, et qui, pour l'essentiel, se compose de véritables dents réunies , se succédant à mesure qu'il j en a d'usées par l'effet de la tritura- tion (o). Leurs opercules sont petits; leurs rayons au nombre de cinq de chaque côté , et les uns et les autres fort cachés. Us vivent de crustacés, de fucus \ p,i,, ,j - -ri"-- II. _iii ij (i) Cette disposition dont il y a dëjh un commencement dans les chi- ronectes, a fait croire à plusieurs naturalistes que les plectognatlies man- quent d'opercules et de rayons. Ils eu ont comme les autres poissons. (2) Bloch suppose à tort des cœcums aux diodons. (3) Voyez mes leçons d'An, comp., tom. III, p. isS. 366 roissoîîs leur chair est généralement muqueuse et peu esti- mée; plusieurs mêmes passent pour empoisonnés , au moins clans certaines saisons. Deux cîe leurs genres, les tetrodons et les diodonsy vulgairement les hoursouflus y ou les orbes ^ peuvent se gonfler comme des ballons, en avalant de Tair et en remplissant de ce fluide leur estomac , ou plutôt une sorte de jabot très mince et très exten- sible qui occupe toute la longueur de l'abdomen en adhérant intimement au péritoine ^ ce qui l'a fait prendre tantôt pour le péritoine même, tantôt pour une espèce d'épiploon. Lorsqu'ils sont ainsi gonflés, ils culbutent ; leur ventre prend le dessus , et ils flottent à la surface sans pouvoir se diriger; mais c'est pour eux un moyen de défense , parce que les épines qui garnissent leur peau se relèvent ainsi de toute part (i). Ils ont en outre une vessie aérienne à deux lobes; leurs reins placés très haut ont été pris mal à propos pour des poumons (2). On ne leur compte que trois branchies de chaque côté (3). Ils font entendre, quand on les prend, (1) ^o^es Geoffroy-St.-Hilaire, Desc. des poissons d'Egypte, dan» le grand ouvrage sur FEgyple. Il y a aussi des dispositions analogues dans les chironectes. (2) C'est ainsi que je crois pouvoir expliquer l'erreur de Scliœpf. , Écrits des nat, de Berlin, VIII, 190, et celle de Plumier, Schn., 5i3 , et sans doute aussi celle de Garden , Lin., Syst. éd. xii , I , p. 348 , in not. Quant aux organes celluleux dont parle Broussonnet , Ac. des Se. 1 780 , dernière page , il n'existe rien qui puisse y avoir donne lieu. Il est de fait que ces poissons ne diffèrent en rien des autres pour la respiration. (3) On a déjà un exemple de ce nombre dans la baudroie. PLEGTOGNATHES. 56j un son qui provient sans doute de l'air qui sort de leur estomac. Leurs narines sont garnies chacune d'un double tentacule charnu. Les Diodojns. (Diodon. L. ) Yulg. Orhes épineux. Se nomment ainsi , parce que leurs mâchoires indi- vises ne présentent qu'une pièce en haut et une en has. Derrière le hord tranchant de chacune est une partie ronde , siilounée en travers^ qui forme un puissant in- strument de mastication (i). Leur peau est armée de toute part de gros aiguillons pointus, en sorte que quand ils sont enflés, ils ressemblent au fruit du ma» ronnier. 11 y en a un assez grand nombre d'espèces dans les mers des pays chauds. Les unes ont les piquants longs, soutenus par deux racines latérales. La plus commune de ce groupe ( Diod. Atingaj Bl. ), i25, et mieux Séb. Ilï, xxni, i y iy atteint plus d'un pied de diamètiA (2). D'autres ont des piquants courts portés sur trois racines divergentes (3). D'autres, enfin, ont des piquants grêles comme des épin- gles ou des cheveux (4). (i) Les mâclioires de co genre ne soiU pas très rares parmi les pétri- fications. (2) Le Diod. histrix , Bl., 126 , est la même espèce non fjonflée. Je la nomme, pour éviter toute équivoque, Diodon punctatus -^ — Aj. Diod. spinosissimus , Cliv. Mém. Mus. , lY , p. i34 , Séb. , III , xxtv, 10 ; — Diod, triedricus , Cuv., Mém. Mus., IV, p. 133, Séb., II, xxin , 4; — D. fîictemerus , Cuv., loc., cit., IV, vn , 5 ; — D. noi'em maculatus ^ id., ib., VI , 3 5 — D. sex maculatus , id., ib., vu , 1 j — D. multimaculatus ^ id., ib., 4« > (3) Diod. tigrinus, Cav., Mém. Mus., IV, vi , i, ou orbiculatus , BL, 127, Séb., III, xxiii , 3; — D. fwnlaius , Cuv,, ib., 2, ou Maculato- siriatus^WilclnW., vi, 3, prob. l'orbe. Lac, ï, xxrv, 3 5 — D . j aculiferus . Cuv., loc. cit., VII , 3 5 — D. antennaius , id., ib., 2. (4) Diod. pila sus ^ Mitchill., Poiss. de New-Y., I, 471. 368 poissons Les Tétrodons. (Tetraodon. L. ) Ont les mâchoires divisées dans leur milieu par und suture , de manière à présenter Tapparence de quatre dents, deux dessus , deux dessous. Leur peau n'est garnie que de petites épines peu saillantes. Plusieurs espèces passent pour être venimeuses. Le plus anciennement connu est celui du Nil , Fahaca des Arabes, Fiasco psaro des Grecs, etc. {Telrao- don lineatus^ L.), Tet. plyysay Geoffr., Poiss. d'Egypt., I , i^ Rondel., 419* A dos et flancs rayés longitudinalement de brun et de blanchâtre. Le Nil en jette beaucoup sur les terres dans les inondations, et ils servent alors de jouet aux enfants. Quelques-uns ont le corps comprimé latéralement et le dos un peu tranchant; ils doivent se gonfler moins que les autres. L'un d'eux est électrique (i). (i) La tète et la queue des tétrodons sont ge'ne'ralement lisses, mais le reste de leur corps peut être rendu plus ou moins âpre , au moyen de très petites épines qui sortent de leur peau. Les diverses combinaisons des parties lisses et des parties âpres, et les configurations qui r^Sjj^ltent des formes plus ou moins oblongues de leur tête, nous ont permis de les ar- ranger comme il suit : I . Espèces à tête courte , susceptibles de se boursoufller eu forme globuleuse. i» A corps rude partout. A. Sans taches; — Tetr. immaculatus , 'Lacép.,1, ^xiv, i, Russel , I, 26. B. A tacbes noires 5 Tetr. moucheté, Lace'p., I, xxv, i , on T. corn- mersonii, Sclm., Russel , I, 28 j — Tetr. Jluwiatilis y Buchan. xxx, i; — Tetr. geornetrlcus^ Bi. Schn., Catesb., II, xxviii. C. A bandes noires. Tetr.fahaca, ou T. physa, Geoff., Eg., poiss., I, I • — T. lineatus, Bl., ^^i , dont Tetr. psittatus , Bl. Schn., gS-, est au moins très voisin. D. A taches pâles. Tetr. testudineuSjBl., iSg, dont T. reticularîs , Bl. Schn., paraît une varie'te'; — T. hispidus , Lace'p., I, xxiv, 2, et Geoff., Eg., poiss. , ï , 2 ; — T. patoca, Buchan. XVIII, 2. 20 A corps lisse parlout. T. lœv^issimus , Bl., Schn. 5 — T. cutcutia , Buchan, XIII, 3. , 3° A flancs seulement lisses , et avec des tentacules late'raux. T. spen- PLEGTOGMATHES. 669 Je sépare des tétraodons et même de tous les orbes ou boursouflus : Les Moles. ( Orthagoriscus. Sclm. Cephalus. Sh. ) Yulgt. Poissons^lunes. Qui ont les mâclioires indivises, comme les diodons, mais dont le corps comprimé et sans épines n'est pas susceptible de s'enfler et dont la queue est si courte et si haute verticalement, qu'ils ont l'air de poissons dont on aurait coupé la partie postérieure, ce qui leur donne une figure très extraordinaire et bien suffisante pour les distinguer. Leur dorsale et leur anale , chacune haute et pointue, s'unissent à la caudale. Ils manquent de vessie natatoire; leur estomac est petit et reçoit im- médiatement le canal cholédoque. Sous leur peau est une couche épaisse de substance gélatineuse. On en trouve dans nos mers une espèce quelquefois longue de plus de quatre pieds, et pesant plus de trois glerl, Bl. 1445 Seb., III ,,xxiii, 7 et 8, qui est le même que le Tetr. plu- mieri^ donne' d'après Plumier , Lacc'p. , T , xx , 3. iV. ^. Que ce que La- cep, a pris pour nne bosse, n'est (jue la peclorale de Tautre côte dont on voit la pointe, et que le Snhéroïde tubercule éli\\A\ par Lacép., II , i, est tiré de la même pi. de Plumier, et reprc'sente le même poisson vu de face. Schneider s'en eiait de'jà aperçu , Bl. , Scbn. , ind. p. lvh. — T. honkenii , Bl., i43. 4° A flancs lisses, sans tubercules lale'raux. T. ocellatus , Bl., 1^5:, — T. turgidus, Mitch., pi. "vi , f. 5; — T. lunaris , Russel , 1 , 29. II. A tête oblongue. 1° A flancs seulement lisses. T. argenîaius^ Lacep. , Ann. mus., IV, xiii. 2° A dos et flancs lisses, le ventre seul rude. T. lagocep/ialus , Bl., 143, etSc'b., III, xxiii, 5 et 6 ; — T. lœwigatus , Will., pi. T., 2. III. Ados care'ne'. T. rostralus ^Bl., 1^6, 2, dont Tetr. electricus ^ Paters., Trans. pliil. , vol. 'j6j pi, 3} est au mobis très voisin^ — T. gronouii. TOME II. 24 370 POISSONS cents livres 5 à peau 1res rude , et d'une belle couleur ar- gentée. {Tetrodon mola y L.) Bl., 1^28 (i). Il y en a au Cap une espèce oblon^ue ( Orthagorîscus oblongus , Bl. Schn., 97*)? dont la peau est dure et di- visée en petits compartiments anguleux. On en a péché quelquefois dans l'Océan une troisième espèce^ très petite, et qui a quelques épines ( Orih, spinosuSj Bl. Sclin.), Dioclon mola, Pall., Spic, Zool., VIIÏ, pi. IV, f. , et mieux Kœlr., Nov. Comm. Petrop. X, pi. VIII, f. 3. Nous ferons aussi un genre particulier Des Triodons, Poissons dont la mâchoire supérieure est divisée comme dans les létrodons , et Finférieure simple comme dans les diodons ; un fanon énorme presque aussi long que le corps, et deux fois aussi haut , est soutenu en avant par un très grand os qui représente le bassin et les rapproche de certains ba lis tes. Leurs nageoires sont comme dans les diodons; leur corps est âpre comme dans les tétrodons, et la surface de leur fanon est surtout hérissée de beau- coup de petites crêtes rudes placées obliquement. On n'en connaît qu'un de la mer des Indes , découvert par M. Reinward {Triodon bursarius, Reinw.) Triod. ma- croptère, Less. et Garn., Voyage de Duperrey , Poiss. , n° 4- (i) Aj. Ort. oblongus , Schn., 97 5 — Ort. varias, Lac, ï , xxii , 3 ; — Ort. hispidus , Kov. Comm., Petr., X, viii, 2 et 3. iV. B. JJOi'oïde fascé, Lac, I, xxiv, 2. Ouum Commersoni, Sclin., 108, avait été décrit et représenté par Commerson , d'après un individu bourré, qu^il soupçonnait lui-même d'être un Tetrodon mutile^, et qui en effet , n'est qu'un Tetrodon lineatus , qui a perdu ses nageoires. Le Sphéroïde tubercule o. été donné comme nous l'avons dit, sur un dessin de Plumier , qui ne représente qu'un Tetrodon vu de face , dont ou ne peut voir les nageoires verticales. Conf., Sclin., index, lvii. Ainsi, ces deux genres doivent être supprimés. PLECTOGNATHES. 37 1 La deuxième famille des Plectognathes , ou Les SCLÉRODERMES , Se distingue aisément par le museau conique ou pyramidal prolongé depuis les jeux, terminé par une petite bouche armée de dénis distinctes en petit nombre à chaque mâchoire. Leur peau est géné- ralement âpre ou revêtue d'écaillés dures; leur vessie natatoire ovale , grande et robuste. Les Balistes. ( Balistes. L. ) (i). Ont le corps comprimé , huit dents sur une seule rangée à chaque mâchoire , le plus souvent tranchantes , la peau écailleuse ou grenue, mais non absolument os- seuse; une première dorsale composée d'un ou plu- sieurs aiguillons articulés sur un os particulier, qui tient au crâne et leur oflVe un sillon où ils se retirent; une deuxième dorsale molle , longue, placée vis-à-vis d'une anale à peu près semblable. Bien qu'ils n'aient pas de ventrales, on observe dans leur squelette un véri- table os du bassin , suspendu à ceux de l'épaule. On les trouve en grand nombre dans la zone torride^ près des rochers à fleur d'eau, ou ils brillent, comme les chétodons , de couleurs éclatantes; leur chair, en général peu estimée, devient, dit-on, dangereuse à l'époque où ils se nourrissent des polypes des coraux; je n'ai trouvé que des fucus dans ceux que j'ai ouverts. Les Balistes proprement dits. Ont le corps entier revêtu de grandes écailles très dures, rhomboïdales,qui, n'empiétant point les unes sur les autres, (i) Balistes, nom donné à ces poissons par Artédi, d'après leur nom italien Pesce balestra , qui vient lui-même de quelque ressemblance qu'on a cru voir entre le mouvement de leur grande e'pine dorsale el celui d'une arbalète. 2 4 373 POIS SOIN s ont Tair de compartiments de la peau; leur première dorsale a trois aiguillons , dont le premier est de beaucoup le plus grand j le troisième très petit , et plus écarté en arrière; Tex- trémité de leur bassin est toujours saillante et hérissée , et derrière elle sont quelques épines engagées dans la peau^ qui, dans les espèces longues, ont été considérées comme des rayons des ventrales. Les uns n'ont point d'armure particulière à la queue, et parmi eux il en est qui n''ont point derrière les ouïes d'é- cailles plus grandes que les autres. Telle est une espèce que nous possédons dans la Méditerranée. Balistes capriscus. L. Salv. 207 , et Will. I , 19. Pourc , pesce balestra , etc. D'un gris brunâtre, tacheté de bleu ou de verdâtre ; sa chair est peu estimée (i). D'autres, avec cette queue non armée, ont derrière les ouïes des écailles plus grandes (2). Le plus grand nombre a les côtés de la queue armés d'un certain nombre de rangées d'épines courbées en avant, et tous ceux de cette division que nous connaissons, ont der- rière les ouïes des écailles plus grandes (3). (i) lY. B. Je soupçonne le B. maculatus , Bl, , i5i, de n'être que le capriscus. Je suis même tenté d'y rapporter le B. buniua, Lac, "V, xxi ; 1 ; — Aj. Bal. stellaris, Schn., Lac, I, vi ; — Bal. siifflamen y Mitch,, VI, 2 ; — Bal. jellaka , N., Lamayellaka , Russe! , 1 , 22. (2) Bal. forcipatus , Will., I, 22 j — Bal. vetula , BL, i5o ; — Bal. punctatus, Gm., Will., app. g, f. 4» — on pourrait encore distinguer le Bal. noÏFj Lac, I, xv , remarquable par ses dents supérieures late'rales prolonge'es en canines et les grandes fourclies de sa queue. W. B. Le B. niger, Schn,, ne diffère point du ringens ^ — Bal. fuscus , Schn. , ou B . grandes taches ., Lac, I, 878 , remarquable par ses joues nues et gar- nies de rangées de tubercules. (3) Espèces à deux ou trois rangées d'épines. Bal. lineatus , Schn., 87. Renard, 217, ou B. lamouroux , Quoy et Gaym., Zool. de Freyc , pi. 47 , f. I ? — Bal. cendré y Lac, I, xvii, 2, ou B. arcuatus , Schn. , Journ. de Phys. , juillet 1774- Espèces à trois rangées. Bal. aculeatus , L., Bl., 1495 Lac, I, xvii, î Renard, I, 28, f. i54, et TI, 28, f. i36; — Bal. verrucosus , L., PLEGTOGNATHES. SjS Les Monacanthes. Cuv. ÎS'oiit que de très petites écailles , hérissées de scabrosités roides et serrées comme du velours • Textréiiiité de leur bassin est saillante et épineuse , comme dans les balistes proprement dits^ mais ils n'ont qu'une grande épine den- telée à leur première dorsale, ou du moins la seconde y est déjà presque imperceptible. Dans les uns, Fos du bassin est très mobile, et tient à l'abdomen par une sorte de fanon extensible; et il y a sou- vent de fortes épines aux côtés de leur queue (i). D'autres se distinguent parce que les côtés de leur queue sont hérissés de soies rudes (2). Mus., ad. f. XXVII , 5^, le même que le B. pralin , Lac, I, 365, et le B. viridis , Sclin. Esjjèccs à qualre ou cinq rangées. Bal. e'charpe . Lac, I , xvi , i , ou Bal. rectangulus, ^c\\n., on Bal. medinilla , Quoy et Gaym., Zool. de Freyc, pi. 46 , f . 2 ; — Bal. cnnspicillum , Sclin., Renard ,1, i5 , f. 88 , et Lac, I , XVI , 3, sous le faux nora de Baliste amdricain. Il est de la mer des Indes j — B. viridescens , Sclin., ou verddtre , Lac, I, xvi , 3. Espèces à six ou sept range'es. Bal. armé.. Lac, I, xviii , 2. N. B. Ce n'est ni VArmatus de ScLn., ni, comme il le croit, son Chrysopterus ^ — Bal. ringens,B\., i52, 2, on niger, Schn., on Sillonné, Lac.,I, xviii, i. Espèces à douze, quinze range'es. Bal. bursa , Schn. j B. bourse^ Lac, m, 7. Renard, 1,7, et Sonnerat, Journ. de Pbys,, 17 74- Espèces dont les aiguillons sont peu sensibles et réduits à de petits tu- bercules. Bal. bridé , Lac, I , xv , 3 5 -:.— Bal. étoile, Lac, I , xv, i ; — ou B. stellaris , Sclin., ou Dondruin yeîlakah , Russel, xxin. iV. B. Si le Balistapus de Tilesius , Me'ra. de TAc de Pe'tersb., VII , IX, manque en effet de bassin, il devra former un sous-genre à la suite des balistes proprement dits. (i) Balistes chinensis , Bl,, i52 , i ; — Bal. tomentosus , id., i48 , qui n'est pas celui de Linnœus , mais bien le Pira aca , Margr. 1 54 5 — Bal. Japonicus , Tiles., Me'm. de Ja soc de Moscou , tome II , pi. i3; — Bal. pelleon , Quoy et Gaym., Zool. de Freyc, pi. 45 , f. 3 ; — Bal. geogra- phicus , Per., Cuv. , Règne an. , pi. ix, f. 2. (2) Bal. toinentosus , L., Seb., ITI , xxiv, fîg, 18. Gronoi^., Mus., VI, £.5; — B. à brosses, Bal. scopas , Commers. , Lac I, xviii , 3, con- forme à la description que Lin. donne de VHispidus , mais non au carac- tère ni à la fig. de Se'ba qu'il cite. '^']l\ POISSONS D*autres, parce que leur corps est tout couvert de petits tubercules pédicules (i). D'autres encore parce qu'il est garni partout de cils grêles, et souvent branchus (2). D'autres enfin manquent de ces divers caractères (3). Les AlutÈres. Cuv. Ont le corps alongé, couvert de petits grains serrés, à peine sensibles à la vue; une seule épine â la première dor- salej et ce qui fait leur caractère particulier, le bassin entiè- rement caché sous la peau , et ne faisant point cette saillie épineuse q^u'on voit dans les autres baiistes (4). Les Triacanthes. Cuv. Se distinguent de tous les autres balisles, parce qu'ils ont des espèces de ventrales, soutenues chacune par un seul grand rayon épineux, adhérentes à un bassin non saillant. Leur première dorsale, après une très grande épine, en a trois ou quatre petites. Leur peau est garnie de petites écailles serrées; leur queue s'alonge plus que dans les autres sous- genres. On n'eu connaît qu'un de la mer des Indes (5). I (i) Balhles papillosus y Sclin., Wliite, p. 254- (2) BaU penicilUgerus ^ Péron., Cuv., Règne an. , pi. ix, f. 3; — Bal. villosusy Ehrenb. (3) Bal. hispidiis y L., Sëb., III, xxxiv, 2; — Bal, longirostris , Schn., Seb., lïl . xxiv, 19; — Bal. papillosus , L. ? Lac, I, xvii , 3 , sous Je nom de monoceros , CIus., exot., lib. VI, cap. xxviii ; — Bal. villosus, n. ; — Bal. guttatus , n. (4) Bal. monoceros ^Jj., Catesb., 19; — le monoceros âe Bl.,' qui est différent, i47 i — Bal. lœ^^ls, BL, 4^4 i — Acaramucu.^ Margr., i63 , encore différent des trois pre'ce'dents ; — Bal. kleinli^ Klein., miss., III, pi. m, f . 1 1 5 — Al. crjptacanthus, N., Renard, II, part. pi. xlii , f. 284. (5) Bal. biaculeatus , Bl., i48 , 2. ^ Nous aurons de nombreuses espèces de tous ces sous-genres, à de'crire dans notre grande histoire des poissons. PLECTOGWATHES. 5y6 Les Coffres. (Ostracion. L. ) Ont, au lieu d'écaillés, des compartiments osseux et réguliers, soudés en une sorte de cuirasse inflexible qui leur revêt la tête et le corps, en sorte qu'ils n'ont de mobile que la queue , les nageoires , la bouche et une sorte de petite lèvre qui garnit le bord de leurs ouïes , toutes parties qui passent par des trous de cette cui- rasse. Aussi le plus grand nombre de leurs vertèbres sont-elles soudées ensemble ; leurs mâchoires sont ar- mées chacune de dix ou douze dents coniques. On ne voit extérieurement à leurs ouïes qu'une fente garnie d'un lobe cutané ; mais à l'intérieur elles montrent un opercule et six rayons. L'os du bassin manque aussi bien que les ventrales , et il n'y a qu'une seule dorsale et une anale ^ petites l'une et l'autre. Ils ont peu de chair, mais leur foie est gros et donne beaucoup d'huile. Leur estomac est membraneux et assez grand. Quelques-uns ont aussi été soupçonnés de poison. On peut les diviser d'après la forme de leur corps et les épines dont il est armé ; mais il n'est pas encore bien certain qu'il n'y ait pas à cet égard des différences entre les sexes (i). (i) 1° Coffres à corps triangulaire sans épines. Osl. tiiqueter , BI. , i3o; — Ost, concaltnatus , Bl., i3i. 2° Triangulaire armé d'épines en arrière de l'abdomen. Ost. bicaudalisy Bl., i32; — Ost. trigonus ^ Bl., ] 35. 3" Triangulaire armé d'épines au front et derrière l'abdomen. Ost. quadrlcornh , Bl., 134- 4° Triangulaire armé d'épines sur les arêtes. Ost. siellifer, Sclin., 97 f lemêmequ'O^^ bicuspis , Blumenb. Abb., 58. 5" A corps quadrangulaire sans épines. Ost. cuhicus , Bl., iSy ; — Ost. punctatus et lentiginosns ^ Schn , Séb., III ^ xxiv, 5 5 Lac, I , xxi, i, ou 576 POISSONS La deuxième série de la classe des poissons , ou les CHONDROPTÉRYGIERS , Ne peut être considérée ni comme supérieure , ni comme inférieure à celle des poissons ordinaires ; car plusieurs de ses genres se rapprochent des rep- tiles par la conformation de leur oreille et de leurs organes génitaux , tandis que d'autres ont une telle simplicité d'organisation , et que leur squelette est réduit à si peu de cliose , que l'on pourrait hésiter à en faire des animaux vertébrés ; c'est donc une suite en quelque sorte parallèle à la première, comme les marsupiaux , par exemple , sont pa- rallèles aux autres mammifères oniiuiculés. Le squelette des chondroptérjgiens est essen- tiellement cartilagineux, c'est-à-dire qu'il ne s'y forme point de fibres osseuses , mais que la matière mêle a gris , Sh., gen. zool., V, part. IT, pi. 172^ — Ost. nasus , Bl., i38, Will., I, 1 1 ; — ' Ost. tuberculatus , Will., 1 , 10. 6° A corps quadrangulaire armé d'épines au front et derrière l'abdo- men. Ost. cornutus fB\., î33. 7° A corps quadrangulaire armé d'e'pines sur ses arêtes. Ost. diaphanus, Schn, , p. 5oi ; — Ost. turriius , BL, i 36. 8** A corps comprimé, l'abdomen caréné, des épines éparses. Ost. auritus , Sli., nat. Miscell, , ÎX , n» 338 , et gen. zool., V, part. Il , pi. 1^3, le même que le coffre quatorze -piquants , Lacep. , An. mus. , IV, LVin, 1 , et quelques espèces voisines. jy. B.JJOst. arcus , Séb., TII, xxiv, 9, n'est peut-être qu'une variété du cornutus , ellç.gibbosus, Aldrov. ,561, ne me paraît qu'un triqueter mal dessiné. G [10 NDROPTÉRYGIENS. 3y7 calcaire s'y dépose par petits grains et non par filets ou par filaments; de là vient qu'il n'y a point de sutures à leur crâne, qui est toujours formé d'une seule pièce , mais où l'on distingue par le moyen des saillies , des creux et des trous , des régions analogues à celles du crâne des autres poissons; il arrive même que des articulations mobiles, dans les autres ordres, ne se manifestent point du tout dans celui-ci; par exemple, une partie des vertèbres de certaines raies sont réunies en un seul corps; il disparaît aussi quelques-unes des articulations des os de la face ; et même le caractère le plus ap- parent de cette division de la classe des poissons, est de manquer des os maxillaires et intermaxil- laires, ou plutôt de ne les avoir qu'en vestiges ca- chés sous la peau , tandis que leurs fonctions sont remplies par les os analogues aux palatins , et même quelquefois par le vomer. La substance gé- latineuse qui dans les autres poissons remplit les intervalles des vertèbres, et communique seule- ment de l'uri à l'autre par un petit trou, forme dans plusieurs cliondroptérygiens, une corde qui enfile tous les corps des vertèbres sans presque va- rier de diamètre. Cette série se divise en deux ordres ; les chon- droptérygiens dont les branchies sont libres comme celles des poissons ordinaires, et ceux dont les branchies sont fixes , c'est-à-dire attachées à la peau par leur bord extérieur, en sorte que l'eau ne 378 POISSONS sort de leurs intervalles que par des trous de la surface. Le premier ordre des Chondroptérygiens, ou le septième de la classe des poissons , Les STURïONIENS, ou CHONDKOPTÉRYGIENS A BRANCHIES LIBRES, Tient encore d'assez près aux poissons ordinaires par ses ouïes , qui n'ont qu'un seul orifice très ou- vert^ et garni d'un opercule, mais sans rayons à la membrane. Il ne comprend que deux genres. Les Esturgeons, ( Acipenser. L> ) (i). Poissons dont la forme générale est la même que celle des squales, mais dont le corps est plus ou moins garni d'écussons osseux, implantés sur la peau en ran- gées longitudinales; leur tête est de même très cui- rassée àTextérieur ; leur bouclie, placée sous le museau, est petite et dénuée de dents; Tos palatin soucié aux maxillaires, en forme la m.âchoire supérieure, et l'on trouve les intermaxillaires en vestige dans l'épaisseur des lèvres. Portée sur un pédicule à trois articulations, cette bouclie est plus protractile que celle des squales. Les yeux et les narines sont aux côtés de la tête. Sous le museau pendent des barbillons. Le labyrinthe est tout entier clans l'os du crâne, mais il n'y a point de vestige d'oreille externe. Un trou percé derrière la tempe n'est qu'un évent qui conduit aux ouïes. La dorsale est en (i) Acipenser e?,i leur ancien nom latin ; Slurlo , d'où est venu estur- geon , est moderne , probaîderaent leur nom allenaand , Stoer, latinise'. CHONDROPTÉRYGIENS A BRANCHIES LIBRES. 379 arrière des ventrales et a Tanale sous elle. La caudale entoure rextrémité de l'épine, et a en dessous un lobe saillant; plus court cependant que sa pointe principale. A l'intérieur ou trouve déjà la valvule spirale de l'in- testin , et le pancréas uni en masse des sélaciens; mais il y a de plus une très grande vessie natatoire commu- niquant par un large trou avec i'œsopliage. Les esturgeons remontent en abondance de la mer dans certaines rivières et y donnent lieu aux pêches les plus profitables; la plupart de leurs espèces ont la cbair agréable. On fait le caviar de leurs œufs, et la colle de poisson de leur vessie natatoire. Nous avons dans toute l'Emope occidentale V Esturgeon ordinaire. [Acipenser siiirio. L.) Bl« 88. Lonir de six ou sept pieds, à museau pointu ; ses écus- sons disposés sur cinq rangées sont forts et épineux. Sa chair est assez semblable à celle du veau. Les rivières qui se jettent dans la mer Noire et dans la Caspienne , produisent, avec notre estuigeon commun 5 trois autres espèces de ce genre, et peuLetre davan- tage (i). Le petit Esturgeon ou Sterlet, {Acipenser Ruthenus. L. (i) A. Pygmœus. Paîl. Bl. 89. Qui ne passe guère deux pieds de longueur, et où les boucliers des rangées latérales sont plus nombreux, caré- nés, et ceux du ventre plats. Il passe pour délicieux , et son caviar est réservé pour la cour. îl y a lieu de croire que c'est VElops et V Acipenser si célèbre chez les anciens (2). (i) Les espèces d' esturgeon sont encore assez mal dcLermîne'cs par les naturalistes, etPallas même, qui les a le mieux connues, ns leur assigne pas encore dans sa Zoologie russe, des caractères comparatifs assez dis- tincts, et il ne s'accorde ni avec Kramer, ni avec Guldenstedt, ni avec Lepechin. D'nn autre côte, les figures de Marsigli sont trop grossières. Nous devons eu attendre de meilleures des savants naturalistes autri- ciiiens, auxquels le Danube offre ces poissons en abondance. (2) Voytz ma note sur le Pline, de Te'diûonde Lemaire, tom. îl, p. 74 - 38o poissoîîs heSchergdes Allemands 5 Sevreja des Russes. [Acipenser helops. Pall. Ac. stellatus. Bl. Schn.) Marsill. Dan. IV. XII. 2. Atteint quatre pieds delong^ et a le bec plus long ^ plus mince , et les boucliers plus hérissés que les autres. Son abondance est prodigieuse, mais il est moins bon que l'esturgeon. Le Hausen ou grand Esturgeon. ( Acipenser luiso. L.) Bl. 129. Dont les boucliers sont plus émoussés, le museau et les barbillons plus courts qu'à l'esturgeon ordinaire j la peau plus lisse. Il atteint souvent douze et quinze pieds de longueur, et plus de douze cents livres de poids. On en a vu un qui pesait près de trois milliers. Cette espèce a la cliair moins bonne, et est quelquefois malsaine. C'est avec sa vessie natatoire que l'on fait la meilleure colle de poisson. îl remonte aussi dans le Pô. L'Amérique septentrionaleposse.de plusieurs esturgeons qui lui bOnl propres (i). Les Polyodons. Lacép. ( Spatularia. Sh. ) Se reconnaissent sur-le-champ à une énorme prolon- gation de leur museau à laquelle ses bords élargis don- nent la figure d'une feuille d'arbre. Leur forme gé- nérale et la position de leurs nageoires rappellent d'ail- leurs les esturgeons; mais leurs ouïes sont encore plus ouvertes et leur opercule se prolonge en une pointe membraneuse qui règne jusque vers le milieu du corps. Leur gueule est très fendue et garnie de beaucoup de . petites dents; la mâchoire supérieure est formée de l'union des palatins aux maxillaires et le pédicule a deux articulations. L'épine du dos a une corde , comme (i) Acip. oxjrrhynchus , Lesueur, trans., americ, nouv. ser., t. I , p. 3945 — Ac. brevirostris^ id., ib ., Sgo^ — Ac. rubicundus, iô., ib., 38 8» et pi. xii , qui paraît ressembler beaucoup au sterlet ; — Ac. maculosus , lî., ib,, 392. se rapproîjhe beaucoup du commun. CÏTONDKOPTÉRYGIEIN^S A BRANCHIES FIXES. 38l celle de la lamproie; on trouve dans l'intestin la valvule spirale, commune à presque tous les chondroptérygiens; mais le pancréas commence à se diviser en cœcums. Il y a une vessie natatoire. On n'en connaît qu'une espèce du Mississipi, le Po- lyodon feuille^ Lac, I, xii, 3 {Sqiialiis spatula , Mauduit)^ Journ. de Phys. , nov. 1774? p'* ïi« Les Chimères. (Chim^ra. L.) (1). Montrent le plus grand rapport avec les squales , par leur forme générale et la position de leurs nageoires ; mais toutes leurs branchies s'ouvrent à l'extérieur par un seul trou apparent de chaque côté, quoiqu'en pé- nétrant plus profondément on voie qu'elles sont at- tachées par une grande partie de leurs bords, et qu'il y a réellement cinq trous particuliers aboutissant au fond du trou général. Elles ont cependant un vestige d'opercule caché sous la peau. Leurs mâchoires sont en- core plus réduites que dans les squales, car les palatins et les tympaniques sont aussi de simples vestiges sus- pendus aux côtés du museau, et la mâchoire supérieure n'est représentée que par le vomer. Des plaques dures et non divisibles garnissent les mâchoires au lieu de dents; quatre à la supérieure,, deux à l'inférieure. Le museau, soutenu comme celui des squales , saille en avant et est percé de pores disj^osés sur des lignes assez régulières, la première dorsale, armée d'un fort ai- guillon , est placée sur les pectorales: les mâles se recon- naissent, comme ceux des squales, à des appendices os- seux des ventrales, mais qui sont divisés en trois branches, et ils ont de plus deux lames épineuses situées en avant (1) Ce nom leur a e'te donne à cause de leur figure bizarre, qui peut paraître monstrueuse quand on les a desséclie's avec peu de soin, comme les premiers individus représentes par Clusius , Aldfovande, etc. 582 POISSONS ' de la base des mêmes ventrales; enfin ils portent entre les yeux un lambeau charnu terminé par un groupe de petits aiguillons. L'intestin des chimères est court et droit, cependant on y voit à Fintérieur une valvule spirale comme dans les squales. Elles produisent de très grands œufs coriaces , à bords aplatis et velus. Dans Les Chimères proprement dites. (CniMiERA. Cuv.) Le museau est simplement conique j la deuxième dorsale commence immédiatement derrière la première, et s'étend jusque sur le bout de la queue, qui se prolonge en un long filament, et est garnie en dessous d'une autre nageoire semblable à la caudale des squales. On n'en connaît qu'une espèce. La Chimère arctique. (Chimœra monstrosa, L.) Bl. 124 et Lacép. \ , XIX, I , la femelle. Yulg. Roi des Harengs; dans la Méditerranée Chat. Longue de deux ou trois pieds, de couleur argentée, tachetée de brun. Elle habite nos mers , où on la pêche, surtout à la suite des poissons voyageurs. Dans Les Callorinques. (Callorhynchus. Gronov.) Le museau est terminé par un lambeau charnu, comparable pour la forme à une boue. La deuxième dorsale commence sur les ventrales, et finit vis-à-vis le commencement de celle qui garnit le dessous de la queue. On n'en connaît a'issi qu'une espèce ^ La Chimère antarctique. {Chimœra callorhynchus, L.) Lac. 1, XII, la femelle. Des mers méridionales. CHONDROPTÉRYGTENS A BRANCHIES FIXES. 383 Le deuxième ordre des Chondroptérygieins , qui est le huitième des poissons^ ou celui des CHONDROPTÉRYGIENS A ^^RANCHIES FIXES , Au lieu d'avoir les branchies libres par le bord externe , et ouvrant tous leurs intervalles dans une large fosse commune, comme dans tous les poissons dont nous avons parlé jusqu'ici, les a au contraire adhérents par ce bord externe , en sorte qu'elles laissent échapper l'eau par autant de trous percés à la peau qu'il y a d'intervalles entre elles, ou du moins que ces trous aboutissent à un conduit com- mun, qui transmet l'eau au-dehors. Une autre circonstance particulière à ces poissons, consiste en de petits arcs cartilagineux , souvent suspendus dans les chairs, vis-à-vis les bords extérieurs des branchies, et que l'on peut appeller des côtes bran- chiales. Les Chondroptérygiens à branchies fixes de la première famille, ou les SÉLACIENS ( Plagiostomes , Dutnér. ), Compris jusqu'à présent sous deux genres, ( les Squales et les Raies ) ont beaucoup de caractères communs. Leurs palatins et leurs postmandibulaires^ seuls 384 poissoî^s armés de dents , leur tiennent lieu de mâchoires , et • les os ordinaires des mâchoires n'existent qu'en ves- tige ; un seul os suspend ces mâchoires apparentes au crâne , et représente à la fois le tjmpanique , le jugal, le temporal et le préopercule, L'os hjoïde s'attache au pédicule finique dont nous venons de parler , et porte des rayons branchiostéges comme dans les poissons ordinaires ; bien qu'ils ne parais- sent pas autant au-dehors ; il est de même suivi des arcs branchiaux, mais il n'j a aucune des trois pièces qui composent l'opercule. Ces poissons ont des pec- torales et des ventrales ; celles-ci sont situées en ar- rière de l'abdomen et des deux côtés de l'anus. Leur labvrinthe membraneux est enfermé dans la sub- stance cartilagineuse du crâne; le sac qui en fait par- tie , ne contient que des masses amylacées et non des pierres. Le pancréas est sous forme de glande con- glomérée, et non divisé en tubes ou cœcums distincts. Le canal intestinal est court à proportion , mais une partie de l'intestin est garnie en dedans d'une lame spirale qui prolonge le séjour des aliments. Il se fait une intromission réelle de semence; les femelles ont des oviductus très bien organisés, qui tiennentlieu de matrice à ceux dont les petits éclosent dans le corps; les autres font des œufs revêtus d'une coque dure et cornée, à la production de laquelle contribue une grosse glande qui entoure chaque oviductus. Les mâles se reconnaissent à de certains CHONDBOPTÉRYGIEWS A BRANCHIES FIXES. 585 appendices placés au bord interne des ventrales , souvent très grands et très compliqués, et dont l'usage général n'est pas encore bien connu. Les Squales. ( Squalus, L. ) (i). Forment un premier grand genre qui se distingue par un corps alongé, une queue grosse et cliarnue et des pectorales de grandeur médiocre, en sorte que leur forme générale se rapproche des poissons ordinaires; les ou- vertures de leurs branchies se trouvent ainsi répondre aux côtés du cou , et non au-dessous du corps , comme nous le verrons dans les raies. Leurs yeux sont également aux côtés de la tête. Leur museau est soutenu par trois branclies cartilagineuses qui tiennent à la partie anté- rieure du crâne, et Ton reconnaît aisément dans le squelette les rudiments de leurs maxillaires, de leurs intermaxillaires et de leurs prémandibulaires. Leurs os de l'épaule sont suspendus dans les cliairs en arrière des branchies, sans s'articuler ni au crâne ni à l'épine. Plusieurs sont vivipares. Les autres produisent des œufs re velus d'une corne jaune et transparente dont les angles se prolongent en cordons cornés. Leurs petites côtes branchiales sont apparentes , et ils en ont aussi de petites le long des côtés de l'épine : celle-ci est entièrement divisée en vertèbres : Leur cbair généralement coriace n'alimente que les pau- vres . Ce genre est nombrcnx, et peut fournir beaucoup de sous-genres. (i) Squalus , nom latin de poisson , employé par quelques auteurs sans que l'on puisse déterminer F espèce qui le portait 5 c'est Artédi qui l'a ap- pliqué à ce genre. On trouve s^xx^ii squalus pour squatina. TOME II. 25 386 POISSONS Nous séparons d'abord Les Roussettes. (Scyllium. Cuv.) (i). Qui se distin(5uent des autres squales par leur museau court et obtus , par leurs narines percées près de la bouche^ continuées en un sillon qui règne jusqu'au bord delà lèvre, et plus ou moins fermées par un ou deux lobules cutanés. Leurs dents ont une pointe au milieu , et deux plus petites sur les côtés. Elles ont toutes des évents et une anale. Leurs dorsales sont fort en arrière, la première n'étant jamais plus avant que les ventrales ; leur caudale est alongéc, non four- chue, tronquée au bout; leurs ouvertures des branchies sont en partie au-dessus des pectorales. Dans les unes , l'anale répond à l'intervalle des deux dor- sales; telles sont les deux espèces de nos côtes, souvent confondues ou mal distinguées. Lsi grande Roussette. {Sq. canicula. L.) Bl, 114. Rondcl. 3(So, Lacép. I, x , i. A petites taches nombreuses, à ventrales coupées obli- quement. La petite Roussette ou Rochier. (Sq. catulusetSq. stellaris. L.) Rond. 383. Lacép. I, ix, 1. x\ taches plus rares et larges, quelquefois en forme d'yeux ; à ventrales coupées carrément. Nous en possédons encore une troisième à taches noires et blanches (2). Dans d'autres roussettes, toutes étrangères, l'anale est (1) Scyllium , un des noms grecs de la roussette. (2) Ajoutez la Roussette d'Arte'di , Risso, deuxième e'd., %. 5, ou Squalus prîonurus , Otto. ; — la RousseUe de Gunner {Sq. catulus, Gun- ner), Mem. de Dronth., II, pi. i, qui paraît une espèce à part; ■ — le Sq. d' Edwards ( Edw., 289 ) , sous le faux nom de greater catfish qui indiquerait la roussette, et que Ton cite mal à propos sous le pre'tendu Sq. stellaris ; — \e.Sq. af ricanas ou galonné de Broussonnet (Shaw. Nat. mise, 346). lY.B Que le mot longitudinalibus, ajoute' gratuitement au caractère par Gm., n'est pas juste; — le pre'tendu Sq. canicula , El., 112, qui e&t une espèce étrangère distincte, à moins qu.e^ce ne soit une varie'lc' très ibrtedu rochier. CHONDROPTÉUYGIEJNS A BRANCHIES FIXES. oSj lacée en arrière de la deuxième dorsale; les évents sont extraordiuairement petits 5 la cinquième ouverture bran- chiale est souvent cachée dans la quatrième, et les lobules de leurs narines sont généralement prolongés en barbil- lons (1). Sous le nom de Squales proprement dits. Nous comprenons toutes les espèces h museau proémi- nent, sous lequel sont des narines non prolongées en sillon, ni garnies de lobules; leur nageoire caudale a en dessous un lobule qui la fait plus ou moins approcher de la forme fourchue. On peut y conserver l'ancienne distribution , d'après la présence ou l'absence des évents et de l'anale; mais pour la' rendre naturelle , il faut y multiplier les di- visions. Espèces sans évents , pourvues d'une anale» Les Requins. ( Carcharias. Cuv.) (2) Tribu nombreuse et la plus célèbre, ont les dents tran- chantes, pointues, et le plus souvent dentelées sur leurs bords; la première dorsale bien avant les ventrales, et la deuxième à peu près vis-à-vis l'anale. Ils manquent d'évents; leur museau déprimé a les narines sous son milieu , et les derniers trous des branchies s'étendent sur les pectorales Le Requin proprement dit. on plutôt Requiem ( 6cr. carcharias. L. ) Bélon, 60 (3). Atteint jusqu'à vingtcinq pieds de longueur, et se re- (i) Le S(j. pointillefy Lac, II , iv, 3 , le même que le Se/, barbillon , Brouss. {S(j. barbatus , Qm.)y et que le S(j. punctatus , Schn., parra , pL 34, fip,. 25 — le Scj. tigre, Lac., ou Sq.fasciatus, BU, 1 13. [Sq. tigri- nus^elSç. longicaudus , Gm.); — IcSfj. lobatus , Schn., Vli'û., voy. pi. 43 , p. 285 5 — le Bokee sorra, Russel , Corom., XVI. (2) Carcharias , nom grec de quelque grand squale , sjnonyme de lamia. (3) IV. B. Cette figure de Be'loa est la seule bonne. La plupart des autres sont fausses. Bl., 1 19, est une espèce très diffërenle qui paraît plus 25* 38^8 ^ pQïssoHs connaît à ses dents en triangle à peu i^hs isocèle , à côtes rectilignes et dentele's à la mâchoire supérieure j les inférieures en pointe étroite sur une base plus large, arme terrible , qui en fait l'effroi des navigateurs. Il paraît qu'on le trouve dans toutes les mers^ mais on a souvent donné son nom à d'autres espèces à dents tranchantes. Nous prenons encore sur nos côtes La Faux ou Renard. {Sq. vulpes, L.) Rondel. 387. A dents en triangle isocèle pointu aux deux mâchoires, reconnaissable surtout au lobe supérieur de sa queue, aussi long que tout son corps. Sa deuxième dorsale et son anale sont au contraire extrêmement petites (i). Le Bleu. {Sq. glaucus. L. ) Bl. 86. A corps grêle, d'un bleu d'ardoise en dessus, les pec- torales très longues et très pointues ; les dents supérieures en triangle curviligne , courbées vers le dehors : les in- férieures plus droites, toutes dentelées (2). Les Lamies ou Touilles. (Lamna. Cuv.) (3). Ne diffèrent des requins que par leur museau pyramidal, voisine des loiches; ■ — Gunner^ Mëm. de Dronlh., Il, pi. x etxi, le même qu'a décrit Fabr., Groënl., 127 , est une autre espèce, aussi voi- sine des leiclies ; — Rondelet, 890 , copié Aldrov. , 383 , est le nez^ aussi bien que Aldrov.. 388, où seulement Tanale est arrachée, et que les mâ- choires id., 382 ; — Je ne parlerai pas de la fîg. monstrueuse de Gesner , 1^3 , copiée WilL, B 7 ; — Lacép., I, viii , i, est le Sq. ustus. (1) C'est sur ce dernier caractère qu'est fondé le genre Alopias de Kafinesque. (2) Ajoutez le Sq. ustus, Dum. [Sq. carcharia mlnor, Forslc.), Lac.,I, Yii, _^ I ; — Requin à nageoires noires , Quoy et Gaym., Zool. de Freyc, pi. 4^ ? f- ^ ' — ^^ '^V- é^^«"^"^ j Lac, I , IX , I , qui est différent de celui ^e Bl. 5 — le Sq. ciliaris , Sclin., pi. 3i, dont les cils marquent seule- ment l'extrême jeunesse. "Lepalasorrah et le sorrakowah , Russ., XIV et XV, et un assez grand nombre d'espèce nouvelles que nous décrirons dans notre histoire des poissons. (3) Lamna l'un des noms grecs de la lamie. Je n'ai pu employer celui de lamia que Fabricius a appliqué à un genre d'insectes. CHONDROPTÉRYGIENS A BRANCHIES FIXBS. SSq SOUS la base duquel sont les narines , et parce que leurs trous des branchies sont tous en avant des pectorales. Celle qu'on connaît dans nos mers. Le Squale nez. ( Scj. cornubicus. Sclin, ) Lac. I , n , 3. (i). Il' A une carène saillaute de chaque côté de la queue, et les lobes de sa caudale presque égaux. Sa grandeur Ta souvent fait confondre avec le requin (2). Espèces réunissant des évents et une anale. Les Mïlandres. (Galeus. Cuv.) (3). Sont à peu près en tout de la forme des requins ; mais en diffèrent parce qu'ils ont des évents. On n'en connaît qu'un dans nos mers, de taille médiocre, et reconnaissable à ses dents, dentelées seulement à leur côté extérieur. C'est le Sq. Galeus j L. ), Bl. ii8,Duhara., sect. IX, pi. xx, fig. I et 2. (4). Les Emissoles. (Mustelijs. Cuv.) (5). Offrent toutes les formes des requins et des milandres ) (i) Le lamia Rondelet, 899. Le carcharias Aldrov., 383 et 38S, ne sont autre chose que le sq. nez qui devient très grand, quoiqu'en dise Bloch, éd. de Schn., p. 182. Les màcboires prétendues de carcharias données par Aldrov., 382 , sont aussi celles du nez. Il paraît plus com- mun que le vrai requin dans la Méditerrane'e. (2) Ajoutez le heaumaris [sq. monensis , Sh. ), qui a le museau plus court et les dents plus aiguës ; — - Isurus oxjrhynchus , Rafin., Caratt. , XIII, 1 , pourrait bien être une espèce de ce genre, peut-être même Tespèce commune défigurée par l'empaillage. (3") Galeus , nom grec générique pour les squales. (4) C^est aussi le lamiola Rondel., 3^7, cop. Aldrov., 894 et 398 Salv., i3o, I, cop. Will., B., 6-1. Si on lui a aUribué quelquefois une taille énorme, c^est pour lui avoir rapporté les mâchoires et les dents représ. Lacép. , I , vu , 2 , et Hérissant, Ac. des Se. , i749> noais qui viennent d'une espèce étrangère que nous décrirons dans notre grande Ichtyologie, (5) Mustelus, traduction latine de yalzo^ et générique pour les squales N. B. M. Rafînesque réunit les rousseUes , les milamlres ei les emissoles ^ sous son genre Galeus. ogo POISSONS mais outre qu'elles ont des év^ents comme ces derniers, elles se distinguent par des dents en petits pavés. Nos mers en produisent deux, confondues sous le nom de Sq. MusteluSj L. (i). Les Grtsets. (Notidanus. Cuv.) (2). Diffèrent des milandres seulement par l'absence de la première dorsale. Le Griset proprement dit. {Sqiiahis griseus. L. etSg» vacca. Sclin.) A-Ugustin Scilla, pi. xvii (3). Cendré dessus ^ blanchâtre dessous, est très remarquable par ses six ouvertures branchiales, larges, et par ses dents triangulaires en haut , dentelées en scie en bas. Son mu- seau est déprime et arrondi comme au requin. Le Pcrlon. [Squalus cinereus. G m.) A jusqu'à sept ouvertures branchiales très larges; ses dents sont assez semblables aux inférieures du précédent. Son museau est pointu comme celui du nez (4). Ces deux espèces vivent dans la Méditerranée (5). Les Pèlerins. TSelache. Cuv.) (6). Joignent aux formes des requins et aux évents des milan- dres , des ouvertures de branchies assez grandes pour leur (i) VEmissoU commune, Rondel,, 875. Salv., i36, f. 2, cop., Wili., pL B, 5 , fig. I, et mal à propos cité sous le milaiidre. VEmissoIe tachetée de blanc ou lentillat. ( Kondelet 376. Bel., 71, cop. Aldr., 393,) (2) IVwTt^avàç ( dos sec ) , nom grec de quelque squale dans Athe'née. (3) Les dents y sont bien repre'sentees , mais le poisson très mal. C'est le genre Hexanchus , Eafinesque. ^■4) C'est le genre Heptranchias de M. Rafînesque , qui lui refuse mal à propos des events. (5) MM. Quoy et Gaymard ont découvert dans la mer des Indes , une espèce de ce sous-genre, loate tachetée de noir et à sept évents. (6) Stlache, lî/âyri , nom grec commun à tous les cartilagineux. CHONDROPTÉRYGIENS A BRANCHIES FIXES. Sgi entourer presque tout le cou , et des dents petites , coniques et sans dentelures j aussi Tespèce connue {Sq. maximus, L. ); Blainville , Ann. du Mus. tom. XYIII, pi. vi, f. i. n'a rien delà férocité du requin , quoiqu'elle le surpasse en grandeur, aussi bien que tous les autres squales. Il y en a des individus de plus de trente pieds. Elle habite les rners du nord, mais nous eu voyons quelquefois sur nos cotes par les vents forts du nord-ouest (i). Les Cestracions. Cuv. Ont , avec les évents , Tanale , les dents en pavé des émis- soles, une épine €n avant de chaque dorsale, comme les aiguillais, et de plus, leurs mâchoires pointues avancent autant que le museau, et portent au milieu des dents petites, pointues, et vers les angles d'autres fort larges, rhomboï- dales, dont l'assemblage représente certaines coquilles spirales. On n'en connaît qu'un de la ISouvelle-Hollande {S. Philippin Scho.), Phil., Voy, pi. 283, et les dents: Davila, Cat. 1, xxii. Espèces sans anale, wais pourvue d^ évents. Les AiGuiLLATS. (Spinax. Cuv.) Joignent, comme les milandres et les émissoles, à tous les caractères des requins, celui de la présence des évents , et se distinguent en outre par l'absence d'anale , par de pe- tites dents tranchantes, sur plusieurs rangs , et par une forte épine en avant de chacune de leurs dorsales. (i) Koyezmn aiiatomie par M, de Blainville, loc. cit. W. B. Les dif- férences remarque'es entre les figures et les descriptions de Gunner , Dronlh., III , n , i , de Pennaut, Brit. Zool. , n" 4^ 5 de Home , Phil. Trans., 1809, et de Shaw, Gen. Zool., pourraient tenir à la difficulté de bien observer de si grands poissons , et ne pas suffire pour établir des espèces. Je ne vois pas non plus' en quoi le squalus elephas^ Lesueur , Ac. Se. nat. Phil. diffe'rerait de ce sq. maximus. / 392 POISSOWS L'an des squales les plus communs dans nos marchés est le iS'<7. acanlhias, L., Bl. 85. Brun dessus, blanchâtre dessous. Les jeunes sont tachetés de blanc. ( Edw. , 288.(1). Les Humanti]vs. (Centrina. Cuv.)(2). Joignent aux épines, aux évents et à l'absence d'anale des aiguillais, la position de leur seconde dorsale sur les ven- trales et une queue courte qui leur danne une taille plus ramassée qu'aux autres espèces. Leurs dents inférieures sont tranchantes, et sur une ou deux rangées^ les supérieures grêles, pointues et sur plusieurs rangs. Leur peau est tics rude. L'espèce la plus commune sur nos côtes est le Sq. cen- trina ^ L. (Bl. 1 15.). Les Leich£s. (Scymwus. Cuv.) (3). Oit tous les caractères des humantins , excepté les épines aux dorsales. Nous en avons aussi sur nos côtes. La Leichc on Liche, Brouss. , nommée i5'<7. Americanus par méprise (4). " --..Il ■ i^..iiM.i ., I. III ».!■■, ■iii.i ,. . , Il — ^ «^M (i) Ajoutez le sagre Brouss. {^sq. spinax L. ) , Guuner , Me'm. de Dronlh., Il, pi. vu ^ — V Aiguillât Blaimnlle, Risso , deuxième e'd., f. 6. JY. B. Le Squalus uyatus , Rafin., Caratt,, pi. xiv, f. 2 , ne diffère point des aiguillats , et c'est probah'ement le sq. spinax. Je pense que son Dalatias f2octurnus , ib., f. 3 , n'est qu'un aiguillât dont les e'vents lui ont e'cliappë. Son Etmopterus aculealus, me paraît aussi un aiguillât dessiné d'après le sec. L'auteur ne lui compte que trois orifices bran- chiaux, mais il n'en compte non plus que trois à Fange ,^ qui bien sûre- ment en a cinq. (2) KsvTpîvYi, nom de ce poisson ou de l'aiguillât eu grec, de xzvrpov , aiguillon. Ce sont les Oxynotus de Rafinesque. (3) Scy/nnus, nom grec de la roussette ou de quelque espèce voi- sine. (4) Parce que Gmel. a confondu le cap Breton près de Bayonne avec le cap Brfton près de Terre-Neuve, "Lesq. nicden , Risso, première e'd , f. 6, est le même poisson mal repre'senté. Il est un peu mieux, deuxième éd., f. 4- Le Dalatias sparophagus, Raf., car., xui, 2, doit aussi appar- tenir à ce sous-gcnre. CHOIVDROPTÉRYGTENS A BRAWCH ES FIXPS. Ù^O Il y en a une dans les mers du nord , que Ton dit aussi terrible que le requin (i) • et la mer des Indes en a une remarquable par la petitesse de sa première dorsale (2). Une autre, leSq. écailleux , Brouss. {Sq. squamosus , Lacép.j I, X, 3 , sous le faux nom dei^"^. Liche, se fait re- marquer par les petites écailles en forme de feuilles , re- levées et serrées, qui garnissent toute sa peau. Son museau est long et déprimé. Nous distinguons desleiches, des espèces qui ont la première dorsale sur les ventrales, et la deuxième plus en arrière. 11 y en a une toute garnie de petites épines ( le Squale bouclé y Lacép.^ I, m , 2; Sq. spinosus , Bl. Schn. ) On peut faire un deuxième genre Des Marteaux. ( Zyg^ena. Guy. Sphyrna. Rafin. ) Qui joignent aux caractères des requins une forme de tête dont le règne animal n'offre point d'autre exemple. Aplatie horizontalement, tronquée en avant, ses côtés se prolongent transversalement en brandies qui la font ressembler à la tête d'un marteau; les yeux sont aux extrémités des branches et les narines à leur bord an- rieur. L'espèce la plus commune dans nos mers [Sq. zygœnaj L.) j ^' nialieus j Valenciennes , Mém. Mus. , IX , xi , 1 5 Parra , 32 j Salv., 4^7 Will., B., 1, a quelquefois jusqu'à douze pieds de long (3). (1) C'est le pre'lendu sq. carcharlas de Gunner, Dronth., II , x et xi , et de Fab,, Groenl., 127, et peut-être aussi celui de Bi., 1 19, quoiqu'il lui donne une anale. C'est probablement ici qu'il faut placer le sq. bre^'i- pinnis , Lesueur , Ac. Se. Phil., 1 , 122 , dont cet auteur fait son genre SoMNiosus^ mais il ne de'critpas ses dents. (2) Leiclie laborde, Quoy et Gaym., voyage de Freyc, Zoo!., pi. 44» f. 2. (3) Aj. l'espèce repre'sente'e par Bl., 117, reconnaissable à ses narines placées bien pins prèsdu milieu (Z., Nob. ^/oc/m), Val., Me'm, Mus, IX, XI , 2. Su deuxième dorsale est aussi bien plus près de la caudale ; — l'es- Sgd poissoiss Le troisième genre, ou celui Des Anges. ( Squatina. Damer. ) (i). A des évents et manque d'anale comme la troisième subdivision des squales , mais il diffère de tous les squales par sa bouclie fendue au bout du museau et non des- sous , et par ses ycrJ-X à la face dorsale et non sur les côtés. Leur tête est ronde , leur corps large et aplati ho- rizontalement; leurs pectorales grandes et se portant en avant, mais restant séparées du dos par une feule où sont percées les ouvertures des branchies j leurs deux dorsales en arrière des ventrales et leur caudale attachée également au-dessus et au-dessous de la colonne. Nous en avons un dans nos mers qui devient assez grand, Squatina angélus. {Squalus squatina, L.), à peau rude, de petites épines au bords des pectorales y El. 1 16 (2). Les Scies. (Pristis. Lath. ) (3). Forment un quatrième genre. Elles unissent à la forme alongée des squales en général, un corps aplati en pèce à large tête , donne'e sous le nom de pantoufiitr^ Lacép., I , vu , 3. C'est IcpantouflierdiQ. Risso, Zjg. tudes , Val., Mém. Mus , IX, xii , i, Koma sorra, Kussel , xii, 25 — le vrai paiitouflier (5^. tiburo , L. et Val., îoc. c, XII, 2 ) , MargT., 181 , reconnaissable à sa tête en forme de cœur. iVo B. que la queue de la fig. de Bl. est tordue , ce qui a occasioné l'er- reur de Fëd. deSclin., p. i3i. Caudœ inferiore lobo longiore. (i) K'v/j en grec, squatina et squatus en latin ; noms anciens de ce poisson , conservés jusqu'à ce jour en Italie et en Grèce. (2) Aj. Squat, aculeata, Dumer,, de la Méditerrane'e, une range'e de fortes épines le long du dos; — Squat. Dumenlii, Lesueur, Ac. des Se. ïial. de Philad., ï , x, à peau granulée , etc. (3) Upiçii, scie , nom grec de ce poisson. Espèces : Pristis antiquorum j — Pr. pectinaîus • — Pr. cuspidatus ; — Pr. microdon^ — Prist. cirrhatus. /^oyes Lath,, Trans. de la Soc. Linn-, vol. Il, p. 282, pi, 26 et 27 ; -^ Pristis se/ni-sagittatus , Sliaw., Kussel ,1, I 3. CHONDROPTÉRYGTENS A BRANCHIES FIXES. SgS avant et des branchies percées en dessous comme dans les raies; mais leur caractère propre consiste en un très long museau déprimé en forme de lame d'épée, armé de chaque côté de fortes épines osseuses, pointues et tran- chantes, implantées comme des dents. Ce bec qui leur a valu leur nom , est une arme puissante avec laquelle ces poissons ne craignent point d'attaquer les plus gros cétacés. Les vraies dents de leurs mâchoires sont en petits pavés , comme dans les émissoles. L''espèce commune ( Pristis nnllquoriim, Latli. , Squal. pristiSfh.) atteint à une longueur dedouzeou quinze pieds. Les Raies. (Raia. Lin.) (i). Forment un genre non moins nombreux que celui des squales. Elles se reconnaissent à leur corps aplati horizontalement et semblable à un disque, à cause de son union avec des pectorales extrêmement amples et charnues, qui se joignent en avant l'une à l'autre, ou avec le museau , et qui s'étendent en arrière des deux côtés de l'abdomen jusque vers la base des ventrales; les omoplates de ces pectorales sont articulées avec l'é- pine derrière les branchies; les yeux et les évents sont à la face dorsale , la bouche , les narines et les orifices des branchies à la face ventrale Les nageoires dorsales sont presque toujours sur la, queue. Leurs œufs sont bruns, coriaces , carrés , avec les angles prolongés en pointes. Nous les subdivisons comme il suit : Les Rhinobates. (Rhinobatus. Schn.)(2). Lient les raies a)ix squales parleur queue grosse, charnue et garnie de deux dorsales et d'une caudale liien distinctes, (i) Raia en latin, /Sktîç et Baro? en grec, sont les noms anciens de ces poissons. (2) Ptv&'/3aTo; 5 que Gaza traduit ])aT scjuatino-raia, est le nom grec de ces poissons , que les anciens croyaient produits par l'union de la raie *^t de l'anne. 596 POISSONS le rhomboïde formé par leur museau et leurs pectorales , est aigu en avant, et bien moins large à proportion que dans les raies ordinaires. Ils ont du reste tous les caractères des raies; leurs dents sont serrées en quinconce, comme de petits pavés plats. Dans les unes, la premiière dorsale est encore sur les ven- ti'ales (i). Dans d'autres , elle est beaucoup plus en arrière. Telles sont Tespèce de la Méditerranée {R. rhinohatiis , L.), Will., D. 5,f. I. Et celle du Brésil , dont on a dit qu'elle participe aux propriétés de la Torpille, mais en qui cette propriété ne ne s'est point vérifiée. {R. electricusy Schn.), Marg. i52. Il y en a une espèce dont la peau est granulée comme du galuchat , Rh. granulatus (2). Les Rhina. Schn. Ne diffèrent des rhinobates que par un museau coui't, large et arrondi (3). Les Torpilles. (Torpédo. Dum.) (4). Ont la queue courte et encore assez charnue; le disque de leur corps est à peu près circulaire, le bord antérieur étant formé par deux productions. du museau qui se rendent de cô é pour atteindre les pectorales; l'espace entre ces pecto- rales et la têle et les branchies , est rempli de chaque côté par un appareil extraordinaire , formé de petits tubes mem- (i) Rhin, lœwis Sclin., 71 , Russel , 10, et Rh. Djiddensis , Forsk., 18 , qui ne font probablement qu'une espèce. C'est à elle que se rapporte la %. ai Rhinohate , Lac, V, vi , 3 , et celle de Duhamel, part. II, sect. IX, pi. XV. ^ (2) iV. B. La R. thouin, Lac, I, i-3, est une variété du rhînobate ordinaire. Le Raia hala^'i, Forsk., ne me paraît pas non plus en différer. Aj. SutiWara, Russ., XI. (3) Rhina a/icylostomus , Bl. Sclin., 72^ l'éditeur y joint mal à propos la Raie chinoise, Lac, I, 11 , 2 , qui , aulaiU qu'on eu peut juger par une figure chinoise , se rapproche plutôt des torpilles. (4) Torpédo , vdpy.r], noms anciens de ces poissons , dérivés de leur faculté engourdissante. CHONDROPTÉRYGIENS A BRANCHIES FIXES. 697 braneux , serrés les uns contre les antres comme des rayons d'abeilles , subdivisés par des diaphragmes horizontaux en petites cellules pleines de mucosité , animés par des nerfs abondants qui viennent de la huitième paire. C'est dans cet appareil que réside la vertu électrique ou {galvanique qui a rendu ces poissons si célèbres , et qui leur a valu leur nom 5 ils peuvent donner à ceux qui les touchent des commotions violentes , et se servent probablement aussi de ce moyen pour étourdir leur proie. Leur corps est lisse, leurs dents petites et aiguës. Nous en avons plusieurs espèces confondues parLinnaeua et la plupart de ses successeurs, sous le nom de Raia torpédo {i). La Torpille à taches œillées, {Torpédo narke. Riss.) Bl* 111. Rondel. 358 et 862. Varie pour le nombre de ses taches de cinq à une; n'a point de dentelures charnues au bords de ses évents. La Torpille gahanienne. {Torp. gal^anii. Riss.) Rondel. 363. I. A sept dentelures charnues autour de ses évents, et est tantôt d'un fauve uniforme, tantôt marbrée, ou ponctuée, ou tachetée de noirâtre. il y en a plusieurs autres dans les mers étrangères (2). Les Raies proprement dites. (Raia. Cuv.) Ont le disque de forme rhomboïdale, la queue mince, garnie en dessus , vers sa pointe, de deux petites dorsales, et quelquefois d'un vestige de caudale ; les dénis menues et serrées en quinconce sur les mâchoires. Nos mers en four- nissent beaucoup d'espèces encore assez mal déterminées par (i) La Torpille vulgaire à cinq lâches. Torpédo narke, Riss,, Rondel. y 358 et 363. Torpédo unimaculata y Riss , pi. m, f. 3. T. marmorata , id., ib., f. 4? Rondel., 36a. T. gahanii^ id., ib ,f. 5, Rondel., 363 , f. i. (2) Temeree, Russel , 1 5 — Nallatemeree , id., 2 ; — la Raie chinoise, Lace'p., I, Il , 2. L^une ou l'autre est le Raia timlei, Bl,, Schn., 359-. 598 POISSONS les naturalistes. Leur chair se mange, quoique naturellement dure et ayant besoin d'être attendrie. La Raie bouclée, {Raia clavata. L.) Le mâle, Bl. 84, sous le nom de Ruhus, la femelle. L'une de5 plus estimées , se distingue par son âpreté et parles gros tubercules osseux ovales, garnis chacun d'un aiguillon recourbé, qui hérissent irrégulièrement ses deux surfaces. Leur nombre est très variable. La Raie ronce. {R. riibus. L.) Lac. 1, v. Diffère de la précédente par l'absence de ces gros tuber- cules, nommés boucles. Toutes les deux ont d'ailleurs des aiguillons crochus sur le devant et sur l'angle des ailes dans le mâle, et sur leur bord postérieur dans la femelle. Les appendices de leurs mâles sont très longs et très compliqués (i). La Raie blanche ou cendrée. (R. bâtis. L.) R. oxyrhinchiis major, Rondel. 348. A le dessus du corps âpre, mais sans aiguillons, et une seule rangée d'aiguillons sur la queue. C'est l'espèce qui atteint les plus grandes dimensions^ on en voit qui pèsent plus de deux cents livres. Elle est tachetée dans sa jeu- nesse, et prend avec l'âge une teinte plus pâle et plus uniforme (2). (i) N, B. Le R. bâtis, Penn., Brit,, ZooL, n» 3t), n'est autre chose que ce rubus, Lac. Le rubus de Bl., 84) qui est le R. clavata, de WilL, est sinon une espèce, du moins une variété, remarquable par quelques bou- cles éparses en dessus et en dessous. Il y en a aussi une variété marquée d'un œil sur chaque aile. C'est le R. oculata aspera , Rondel,, 35i. (2) Ajoutez la Raie ondée ( R. undulata ), Lac, IV, xiv, 2 , qui dif- fère peu ou point de la mosaïque , id., ib., xvi, 25 — la /?. chardon ( R. fullonica, L. ), Rondel., 356, représentée sous le nom d'oxyrliinchus, BL, 80, et Lac, I , iv, 15 — la i?. radula, Laroche, An. Mus. , XIII, 321 , en est fort voisine. — Lai?, lentdlat [R. oxyrhinchus) , Rondell , .347 , dont la Raie bordée Lac, V, xx, 2 , ou le R. rosleUala , Risso, pi. I et 2. Lœviraia , Salv., \l{i, est une espèce très voisine ; — R. aste- rias , Rondel., 35o, et Laroche, Ann. Mus., XIII, pi. xx, f. i ; — R. miraleius^ Rondel., 349 5 — R. aspera ^ Rond. 356. Notez qu'il ne faut avoir aucun égard à la synonymie donnée par CIIONDROPTÉRYGIENS A BRANCHIES FIXES. SqQ On a observé dans quelques espèces de raies, des indi- vidus portant, sur le milieu du disque, une membrane relevée en forme de na[jeoirc. Telle était (dans Tespèce de R. aspera), la raie Citvierj Lac. I, vu, i. J'en ai vu aussi dans l'espèce de la bouclée. Les Pastenagues. (Trygon. Adans.) (i). Se reconnaissent à leur queue armée d'un aiguillon den- telé en scie des de.u's. côtés, jointe à leurs dents, toutes menues, serrées eh quinconce. Leur tête est enveloppée , comme dans les raies ordinaires, par les pectorales, qui forment un disque en général très obtus. Les unes ont la queue grêle et à peine munie d'un repli en forme de nageoire ; et dans le nombre il en est à dos lisse. Telle est La Pastenagite commune. {R. pastinaca. L. ) Bl. 82. A disque rond et lisse ; elle se trouve dans nos mers , où son aiguillon passe pour venimeux , parce que ses dente- lures rendent dangereuses les blessures qu'il fait (2). 11 en est aussi à dos plus ou moins épineux (3) ou à dos tubercule (4). D'autres ont la queue garnie en dessous d'une large membrane, et c'est dans ce nombre qu'est l'espèce dont le dos garni de tubercules osseux et serrés donne le gros galuchat {R. Sephen., Forsk. ). (5) 11 y en a même une dont corps arrondi est tout hérissé de petits piquants, et dont Artédi, Lînnaeus. et Bloch , attendu qu'elle est dans une confusion com- plète, ce qui vient surtout de ce qu'ils ont employé comme principal caractère le nombre des range'es d'aiguillons à la queue , lequel varie selon l'âge et le sexe , et ne peut servir à distinguer les espèces. Celui des denjs aiguës ou mousses n'est pas sur non plus, et il est souvent douteux dans l'application. (i) Pastinaca^ rpTJyoiv ou tourterelle , noms anciens de ces poissons, (2) Aj. Tenkée Shindraki , Russ. 1 , 5. (3) La Haie tuherculée ^ Lace'p., I, iv, i . Le graveur a oublie' l'aiguil- lon de la queue j -— Raia sahina, Lesueur, Ac. So. nat. Phil. (4) Isakuirah-Tenkée , Russ. I , 4- (5) Aj. Wolgct-Tenkée , Russ. 1,3. y /: 1^ •iv-."* f 4oO POISSONS la queue en a de bouclés comme ceux du dos de la raie bouclée (/?. gesneri.j Nob.) (i); mais plusieurs oat aussi le dos lisâe (2). 11 y en a , dont la queue peu alongée et assez grosse se termine au bout par une nageoire (3). Enfin , dans quelques-unes, le corps est très large par l'ampleur des ailes , et la queue très courte (4). Les Anacanthes. Ehrenb. Ressemblent aux pastenagues; mais leur queue, longue et grêle, n'a ni nageoire ni aiguillon, il y en a une espèce dans la mer Rouge, dont le dos est garni d'un galuchat en- core plus gros que dans la sepheu ^ ei k grains étoiles (5). Les MouRiNES. (Myliobatis. Dumér.) (6) Ont la tête saillante hors des pectorales , et celles-ci plus larges transversalement que dans les autres raies, ce qui leur donne quelque apparence d'un oiseau de proie qui aurait les ailes étendues , et les a fait comparer à l'aigle. Leurs mâchoires sont garnies de larges dents plates, assemblées comme les carreaux d'un pavé, et de proportions différen- tes, selon les espèces^ leur queue , extrêmement grêle et longue, se termine en pointe, et est armée, comme celle des pastenagues , d'un fort aiguillon dentelé en scie des deux côtés , et porte en dessus , vers sa base , en avant de l'ai- (i) On n'avait que la figure de sa queue , Gesner , 77. (2) R. If/nna, Forsk. , p. 17. C'est au moins une espèce extrêmement voisine qui est repre'sent.e'e , mais sans aiguillon , sous le nom de torpille. Lac.,I, VI , I , et peut-être est-ce aussi le P. grabatus , Geoff., Eg, Poiss., B1.,XXV, T, I. /V. B. La lymneàe Lac, I, iv, 2 et 3, n'est qu'une pastenague ordinaire; — R. jamaïcensis , Cuv., Sloane Jam.j pi, 246 , %• I- (3) La Raie croisée, Lacép., Ann, Mus., IV, lv, 2. (4) P. kunsua , N., Tenkee kunsu , Russel , I, 6 ; — R. maclura, Le- sueur, Se nat , Phil., ou Micruva^ Bl., Schn., 36o. (5) JJAiereba, Margr., lyS {Raia orbicularis ^ BL, Schn.) , appartient peut-être à cette subdivision. (6) MuAto/Sarcç, de //ûArj [meule) , à cause de la forme de leurs dents. Mourines est leur nom provençal. CHOîfDIlOPTÉRYGIEWS A BRANCHIES FIXES. 4oi guillon, une petite dorsale. Quelquefois il y a deux et plusieurs aiguillons (i). Les unes ont le museau avancé et parabolique. U Aigle de mer j Mourine y Rntepenade , Bœuf, Pesce raito, etc. [Raia aqiiila. L. ) Duliam. part. Il, sect. ix, pi. x, et les dents. Juss. Ac des Se. 1721, pi. \^ (tî). Se trouve dans la Méditerranée et dans l'Océan • il de- vient fort grand. Les plaques du milieu de ses mâchoires sont beaucoup plus larges que longues y sur un seul rang. Les latérales à peu près en hexagone régulier^ sur trois rangs (3). D'autres (Les Rhinoptera Kuhl.) ont le museau divisé en deux lobes courts, sous lesquels eu sont deux semblables (4)» Les Céphalopteres. (Cephaloptera. Dura.) (5). Ont la queue grêle, l'aiguillon, la petite dorsale et les pectorales étendues en largeur des mourines* mais leurs dents sont plus menues encore que celles des pastenagues , finement dentelées. Leur tête est tronquée en avant, et les pectorales, au lieu de Tembrasser, prolongent chacune leur extrémité antérieure en pointe saillante , ce qui donne au poisson Tair d'avoir deux cornes. Qn en pêche quelquefois dans la Méditerranée une (i) Voyezla. queue à cinq aiguillons , Voyage de Freycinet , Zool. , 42, f. 3. (2) lY. B. La fig. de BL, 81 , n'est nullement celle de Faigle. C'est une paslenague à laquelle on a ajouté une nageoire devant Taiguillon. (3) Ajoutez Myl. boi^ina , Geoff., Eg., Poiss., pi. xxvi, f. 15 — B. narinariy L., Margr., ^5 , et sous le nom à' aigle , Lace'p., I, vi, 2, et les dents, Trans., Phil., vol. XIX , n° 232, p. 673. Eel tenkee; Russ., 1 , 8. On la trouve dans les deux hémisphères ; — B.Jlagelluin , Schn., ^3. Son R. nieuhowiif Will., app., X , Mookarrah ienkte , Russ,, YII, n'en diffère peut-être que parce que l'aiguillon était tombé. Les dents sont comme dans Vaquila^ — R. Jussieui, Nob., à dents du milieu plus larges que longues, sur trois rangées. Juss., Ac. des Se, 1721 , pL iv, f. 12. (4) Myliobates marginala ^ Geoff., Eg., Poiss., pi. xxv, f, 2; — Baia • quadrilobaj Lesueur, Ac. Se. nat., Philad. (5) Céphaloptère , tête ailée , à cause des productions de leurs pecto- rales. TOMIÎ II. . 2^ 4-02 POISSONS espèce gigantesque. {Raia cephalopteraj Schn.) Raie giorna^ Lac. V^ XX, 3. (i). A dos noir, bordé de violâtre. Les Chonduoptéiiygiens de la deuxième famille, ou les SUCEURS. ( Cyglostomes» Dumér. ) Sont, à l'égard du squelette, les plus imparfaits des poissons et même de tous les animaux vertébrés; ils n'ont ni pectorales ni ventrales ; leur corps alongé se termine en avant par une lèvre charnue et cir- culaire ou demi-circulaire , et l'anneau cartilagineux qui supporte cette lèvre , résulte de la soudure des palatins et des mandilxilaires. Tous les corps des ver- tèJ3res sont traversés par un seul cordon tendineux, rempli intérieurement d'une substance mucilagi- neuse , qui n'éprouve point d'étranglements, et les réduit à la condition d'anneaux cartilagineux à peine distincts les uns des autres. La partie annu- laire un peu plus solide que le reste, n'est pasce- pendant cartilagineuse dans tout son pourtour. On ne voit point de côtes ordinaires, mais les petites côtes branchiales, à peine sensibles dans les squales et les raies, sont ici fort développées et unies les unes aux autres pour former comme une espèce de (i) La Baie fabronienne , Lac, II, v, 1-2, n'est probablement qu'un individu mutile de la giorna, mais la R. giorna de Lesueur , Ac. Se, nat., Pliil., paraît diffe'rente de celle de la Me'diterrane'e , et pourrait être plutôt la mobular, Duliam , deuxième part., neuvième sect,, pi «ly; — Quant aux R. banksienne , Lac, II, v, 3 ; — ■ Manatia^ id., I, vu , 2 y — Diabolus marinus , Will., app., IX, 3 , il est fâcheux qu'elles ne re- posent pas sur des' documents bien authentiques. Ajoutez le Cephaloptère massena , Riss., p. i5 y — Eregoodoo-tetikee, Russ. ,1,9. CHONDROPTÉRYGIENS A BRAJNCHIES FIXES. 4o5 cage, tandis qu'il n'y a point d'arcs branchiaux solides. Les branchies, au lieu de former des peignes, comme dans tous les autres poissons , présentent l'apparence de bourses résultantes de la réunion d'une des faces d'une branchie avec la face opposée de la branchie voisine. Le labyrinthe de l'oreille de ces poissons est enfermé dans le crâne ; leurs na- rines sont ouvertes par un seul trou au devant du- quel est l'orifice d'une cavité aveugle (i). Leur canal intestinal est droit et mince avec une valvule en spirale. Les Lamproyes. (Petromyzon. L. ) (2). Se reconnaissent aux sept ouvertures branchiales qu'elles ont de chaque côté. La peau se relève au-dessus et au-dessous de la queue en une crête longitudinale qui tient lieu de nageoire, mais où les rayons ne s'a- perçoivent que comme des fibres à peine sensibles. Les Lamproyes proprement dites. (Petromyzon. Dum.) Leur anneau maxillaire est armé de fortes dents, et des tubercules revêtus d'une coque, très dure et semblables à des dents, garnissent plus ou moins le disque intérieur de la lèvre, qui est bien circulaire. Cet anneau est suspendu sous une plaque transverse, qui paraît tenir lieu des inter- maxillaires, et aux côtés de laquelle on voit des vestiges de (1) C'est ce que les auteurs nommaient, mal à propos cvent. Voyez en général sur cette famille : Duméril , Diss. sur les Poiss. Cyclostomes. (2) Lamproye , Lampreda , Lampref , noms corrompus de Lampetra , qui lui-même est moderne et vient, à ce que croient quelques-uns, deLam- bendo petras. Petromyzon en est la traduction grecque faite par Artédi. 11 est singulier qu<- l'oii soit incertain du nom ancien d'un poisson estimé et comnmu dans la McJiterranée. ■ 36* 4.o4 POISSONS maxillaires. La langue a deux rangées longitudinales de petites dents, et se porte en avant et en arrière comme un piston 'y ce qui seit à l'animal à opérer la succion qui le dis- tingue. L'eau parvient de la bouche aux branchies par un canal membraneux particulier, situé sous l'œsophage, et percé de trous latéraux, qu'on pourrait comparer à une trachée-artère. 11 v a une dorsale en avant de l'anus , et une *j 7 autre en arrière, qui s'unit à celle delà queue. Ces poissons ont l'habitude de se fixer par la succion aux. pierres et autres corps solides, ils attaquent par le même moyen les plus grands poissons, et parviennent à les percer et à les dévorer. La grande Lamproye, ( Petromyzon marinus. L.) Bloch. 'j']. Les dents mieux. Lac. I, 1,2. Longue de deux ou trois pieds, marbrée de brun sur un fond jaunâtre: la première dorsale bien distincte de la seconde; deux grosses dents rapprochées au haut de l'an- neau maxillaire. Elle remonte au printemps dans les em- bouchures des fleuves. C'est un manger très estimé. La Lamproye de rivière^ Prickay Sept-OEîl j etc. {Petro- myzon Jluvialis. L.)BL 78, I, Longued'un piedà dix-huit pouces j argentée , noirâtre ou olivâtre sur le dos; la première dorsale bien distincte delà seconde; deux grosses dents écartées au haut de l'anneau maxillaire. On la trouve dans toutes les eaux douces. La petite Lamproye de rivière , Sucet , etc. {Petr. planeri. Bl.) Gesner. ^oS. Longue de huit ou dix pouces; les couleurs et les dents de la précédente ; les deux dorsales contiguës ou réunies. Elle habite aussi nos eaux douces (i). (i) N. 5. La fîg. du ^Za?7en, Bl. , 78, 3, n'est qu'un jeune yoncAvi. En revanche, je pense que les pétrom. Sucet. , Lac., II , i, 3 ; — Sept- œil, IV, XV, I ; — Noir, ib., 2 , ne sont que des varie'te's du planeri^ — mais la fig. I, 11 , i , sous le nom de Lamproyon [Petrom. branchialis) , représente une espèce particulière de ce genre et non un ammocàte. Je ne vois pas de différence certaine entre le Petrom. argenteus , BL, 4^5,2, et le fiUviaUs. chondroptérygiens a branchies fixes. /^o6 Les Myxines. L. N'ont qu'une seule dent au haut de l'anneau maxil- laire, qui lui-même est tout-à-fait membraneux, tandis que les dentelures latérales de la langue sont fortes et disposées sur deux rangs de chaque côté, en sorte que ces poissons ont l'air de ne porter que des mâchoires latérales comme les insectes ou les néréides , ce qui les avait fait ranger par Linnseus dans la classe des vers ; mais tout le reste de leur organisation est analogue à celle des lamproyes (i) : leur langue fait de même l'effet d'un piston , et leur épine du dos est aussi en forme de cordon. La bouche est circulaire, entourée de huit barbillons, et à son bord supérieur est percé un évent, qui communique dans son intérieur. Le corps est cy- lindrique et garni en arrière d'une nageoire qui con- tourne la queue. L'intestin est simple et droit, mais large et plissé à l'intérieur; le foie a deux lobes. On ne voit point de traces d'yeux. Les œufs deviennent grands. Ces singuliers animaux répandent par les pores de leur ligne latérale une mucosité si abondante, qu'ils sem- blent convertir en gelée Teau des vases où on les tient. Ils attaquent et percent les poissons comme les lam- proies. On les subdivise d'après les orifices extérieures de leurs branchies. Dans Les Keptatrèmes. Dumér. Il y a encore sept trous de chaque côté comme dans les lamproyes. On n'en connaît qu'un de la mer du sud y le Gastro- branche dombey j Lac.I, xxiii, \. Pctromyzon cirrJiatus ^ Forster, Bl. Sclm., p. 53^ (2). (i) Voyez le mémoire d'Abildgaardt , Ecrits de la Soc. des nat. de Berlin, tomeX, p. \cp. (2) Vojez\e me'moire de sir Everard Home, dans les Traus. Phi)., de i8i5. 4o6 POISSONS CHONDROPTÉR. A BRANCH. FIXES. ' Dans Les Gastrobranches. Blocli. Les intervalles des branchies, au lieu d'avoir chacun son issue particulière au dehors, donnent dans un canal commun pour chaque côté, etiesdeuxcanaux aboutissent à deux trous situés sous le cœur, verslepreraier tiersde la longueur totale. On n'en connaît qu'un de la mer du nord Mjxine glu- tinosa^ Linn. Gastrobranchiis coecus , Bl. 4i3. Les AmmocÈtes. (Ammocoetes. Dumér.) Ont toutes les parties qui devraient constituer leur sque- lette teliement molles et meaibraneuses , qu'on pourrait les considérer comme n'ayant point d'os du tout. Leur forme générale et leurs trous extérieurs des branchies, sont les mêmes que dans les lamproves, mais leur lèvre charnue n'est que demi-circulaire , et ne couvre que le dessus de la bouche j aussi ne peuvent-ils se fixer comme les lamproyes proprement dites. On ne peut leur apercevoir aucune dent , mais l'ouverture de leur bouche est garnie d'une rangée de petits barbillons branchus. Ils n'ont point de trachée parti- culière, et leurs branchies reçoivent l'eau par l'œsophage , comme à l'ordinaire. Leurs dorsales sont unies entre elles et à la caudale, en forme de repli bas et sinueux. Us se tiennent dans la vase des ruisseaux , et ont beaucoup des luibitudes des vers, auxquels ils ressemblent tant par la forme (i). Nous en avons un nommé Lamprillorij Lamprojon, Cwelle ^ Chatouille jeic. {Petrom. hranchialis . L.) Long de six à huit pouces, gros comme un fort tuyau de plume, que l'on a accusé de sucer les branchies des poissons, peut-être parce qa''on le confondait avec le /?e/A'0/7i. planeri. On l'emploie comme appât pour les hameçons. (i) î^oytz Oinalius de Hallois , Journ. de phys., mai i8o8. N. B. Le Petrom. ronge, Lac, II , i, 2 , est de ce genre: peut-être ne diiTèrc-l-il pas essentieliemeut du LampriUon commun. FIN DU TOME DELXIEUŒ,