COLLECTION OF WILLIAM SCHAUS ©) PRESENTED TOYRE NATIONAL MUSEUM MCMV h'} MU) LE) “LE RÈGNE ANIMAL D'APRÈS SON ORGANISATION: LI AT 4 PAL . | LE nn." RÉGNE AN IMA DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION, POUR SERVIR DE BASE À L'HISTOIRÉ NATURELLE DES ANI- MAUX ET D'INTRODUCTION À L'ANATOMIE COMPARÉE, re Par M. LE Ca, CUVIER, Conseiller d'État ordinaire, Secrétaire FR de l’Académie des Sciences de l’Institut Royal, Membre des Académies et Sociétés Royales des Sciences de Londres, de Berlin ,-de Pétersbourg, de Stockholm, d’ Édimbourg, de Copenhague, de ÉPRAMENS de Turin » de Bavière, des Pays-Bas , etc., etc. Avec Figures, dessinées d’après nature. TOME II, CONTENANT LES CRUSTACÉS, LES ARACHNIDES ET LES INSECTÉS, Par M. LATREILLE, de l’Académie des Sciences, etc. À PARIS, Chez DETERVILLE, Libraire, rue Hautefeuille, n° 8, DE L’IMPRIMERIE DE A, BELIN, 1817, ik LAOENT ML #: HA NET A HioUe" l'ais 20 AN mm | n 1 sf PE de WE PA pi \ RAI RAS RON PR PR A PS PR PS SR RP PS RP A A A PS ne PR Sr AVERTISSEMENT DU TROISIÈME VOLUME. Sur CHARGÉ de travaux, et cédant peut-être trop aisément à l'impulsion de l'amitié, à mon empresse- ment à lui être utile, M. Cuvier m'a confié la rédac- tion de la partie de cet ouvrage qui traite des insectes. Ces animaux ont été l’objet de ses premières études zoologiques, et le principe de ses liaisons avec un des plus célèbres disciples de Linnæus, Fabricius, qui lui donne souvent dans ses écrits des témoignages de son estime particulière. C’est même par des observa- tions curieuses sur plusieurs de ces animaux (Journal d’IHist. nat. )que M. Cuvier a préludé à ses travaux sur l’Histoirenaturelle. L’entomologiearetiré, comme toutes les autres branches de la zoologie, de grands avantages de ses recherches anatomiques et des chan- gemens heureux qu'il a faits aux bases de nos classi- fications. L'organisation intérieure des insectes a été mieux connue, et cette étude n’est plus négligée comme elle létait généralement avant lui. Il nous a mis sur la voie de la méthode naturelle, ( Tableau élém. de l’Hist. nat. des Anim. ; Lec. d’Anat. comp.) Le public regrettera done vivement que ses occupations nombreuses ne lui aient point permis de Ÿ] AVERTISSEMENT. rédiger cette partie de son traité sur les animaux, Peut-être le désir de répondre à sa confiance, d'associer mon nom au sien dans un ouvrage qui, par la multitude de recherches sur lesquelles 1l repose, et par leur application, sera pour notre siècle un précieux monument littéraire, m'a-t-il fait illusion et jeté dans une entreprise au-dessus de mes forces. J'ai contracté une obligation bien grande, ef je me suis imposé une tâche aussi hardie pour le plan que difficile dans l'exécution. Réunir dans un cadre très-limité les faits les plus piquans de l’his- toire des insectes, les classer avec précision et net- teté dans une série naturelle, dessiner à grands traits la physionomie de ces animaux, tracer d’une manière laconique et rigoureuse leurs caractères. distimctifs, en suivant une marche qui soit en rap- port avec les progrès successifs de la science et ceux de l'élève, signaler les espèces utiles où nuisibles , celles qui par leur manière de vivre intéressent noire curiosité, indiquer les meiïlleures sources où lon puisera la connaissance des autres, rendre à lPentomologie cette aimable simplicité qu’elle a eue dans le temps de Linnæus, de Geoffroy et des pre- mières productions de Fabricius, la présenter néan- moins telle qu’elle est aujourd’hui, ou avec toutes les richesses d'observations qu’elle a acquises, mais. sans trop l’en surcharger , se conformer , en un mot, au modèle que j'avais sous les yeux, l’ou- vrage de M. Cuvier ; tel est le but que je me suis. efforcé d'atteindre. Ge savant, dans son tableau élémentaire de l’his- AVERTISSEMENT. vi] toirenaturelle des animaux, n’a pasrestreint l'étendue donnée par Linnæus à sa classe des insectes ; mais il y a fait cependant des améliorations nécessaires , et qui ont servi de bases à d’autres méthodes publiées de- puis. Il distingue d’abord les insectes des autres ani- maux sans vertèbres, par des caractères bien plus rigoureux que ceux qu'on avait employés jusqu'à lui : une moëlle épinière , noueuse ; des membres articulés. Linnæus termine sa classe des insectes par ceux qui n’ont point d'ailes, quoique la plupart d’entre eux, tels que les crustacés , les aranéïdes , soient, sous les rapports de leurs systèmes d’organi- sation, les plus parfaits de la classe ou les plus rap- prochés des mollusques. La disposition de sa mé- thode est donc , à cet égard , en sens inverse de l’ordrenaturel; et M. Cuvier, en transportant , d’après cetle différence de systèmes , les crustacés à la tête de la classe, et en fesant venir immédiatement à leur suite presque tous les autres insectes aptères de Linnæus , a rectifié la méthode dans un point où la série était en opposition ‘avec l'échelle formée par la nature. Dans ses Lecons d'anatomie comparée, la classe des insectes , dont il sépare maintenant les crusta- cés , est divisée en neuf ordres, d’après la nature et les fonctions des organes masticateurs , l'absence ou la présence des ailes, leur nombre, leur consis- tance , et la manière dont elles sont réticulées. C’est l'alliance du sytème de Fabricius et de la méthode de Linnæus perfectionnée. Les coupes que M. Cuvier a faites dans son pre- ii. V3} AVERTISSEMENT. mier ordre, celui des grathaptères, sont presque les mêmes que celles que j'avais établies, soit dans un Mémoire que j'ai présenté à la Société Philoma- tique , au mois d'avril 1795 , soit dans mon Précis des caractères génériques des insectes (1). M. de Lamarck, dont le nom est si cher aux amis des sciences naturelles, a profité habilement de ces divers travaux. Sa distribution méthodique des in- sectes aptères de Linnœæus, nous paraît être celle qui se rapproche le plus de l’ordre naturel, et nous l'avons suivie, à quelques modifications près, dont nous allons rendre compte. Ainsi que lui, je partage les insectes de Lin- næus en trois classes : les crustacés, les arachnides, et les insectes ; mais je fais abstraction, dans les caractères essentiels que je leur assigne, des chan- gemens que ces animaux peuvent éprouver anté- rieurement à leur état adulte. Cette considération, quoique naturelle et déjà employée par de Géer, | dans sa distribution des insectes aptères, n’est point classique , ‘en ce qu’elle suppose l'observation de Panimai dans les divers âges, et elle souffre d’ailleurs _ beaucoup d’exceptions (2). (1) J'y ai divisé les insectes aptères de Linnæus en sept ordres : 1°. Les Suceurs; 2°, les THysaNOURES ; 3°. les PARASITES ; 4°. les ACÉPHALES (Ærachnides palpistes de M. de Lamarck); 5°. les ExToMosTRACÉs; 6°, es CRUSTACÉS ; 70. les MYRIAPODES. (2) Ces considérations n’ont pas cependantété négligées, et je m'en suis servi, avec un grand avantage, pour grouper Jes familles et les disposer dans un ordre naturel, ainsi qu’on peut le voirpar les petits ta- bleaux historiques qui sont à Ja tête de l’exposition de ces familles, AVERTISSEMENT. 1X La situation et la forme des branchies, la manière dont la tête est unie au corselet, et les organes de la manducation , m'ont fourni le moyen d'établir dans la classe des crustacés cinq ordres qui me pa- raissent naturels. Je la termine, ainsi que l’a fait M. de Lamarck,par les branchiopodes, qui sont des espèces de crustacés-arachnides. Je ne comprends dans la classe suivante, celle des arachnides , que les espèces composant , dans la méthode de M. de Famarck, l’ordre des arachnides palpistes , ou celles quin’ont point d'antennes. L’or- ganisation tant intérieure qu'extérieure de ces ani- maux nous présentera dès-lors un signalement simple , rigoureux, et d’une application générale. Ils ont tous les organes de la respiration intérieurs, recevant l'air par des stigmates concentrés, ayant tantôt des fonctions analogues à celles des poumons, et consistant tantôt en des trachées rayonnées ou ra- mifiées dès leur base ; ils sont privés d’antennes, et offrent communément huit pieds. Je partage cette classe ‘en deux ordres : les pulrionaires et les tra- chéennes. ‘ Deux trachées s'étendant parallèlement dans la longueur du corps, ayant, par intervalles, des centres de rameaux correspondant à des stismates , et deux antennes,“ caractérisent, d’une manière es Je me suis même occupé dun travail général sur les métamorphoses des insecles , dans un mémoire qui n’a pas encore été publié, mais que j'ai rédigé depuis long-temps et que j’ai communiqué à quelques amis ; j’en ai fail usage dans les généralités, X AVERTISSEMENT, très-simple, la classe des insectes. Ses coupes pri- maires ont pour base les trois considérations sui- vantes : 1°. ]nsectes aptères , &métarnorphoses nulles ou incomplètes ; les trois premiers ordres. 2°. [n- sectes aptères et subissant des transformations com- plètes ; le quatrième. 3°. Znsectes ayant des ailes, et les acquérant par des métamorphoses , soit par- faites, soit incomplètes; les huit derniers. Je dé- bute par les arachnides antennistes de M. de La- marck, qui sont comprises dans cette première division , et forment nos trois premiers ordres. La seconde est composée du quatrième ordre, et n’offre qu’un seul genre, celui des puces : ilsemblerait, sous quelquerapport,devoir se lier, au moyen des Aippo- bosques,avec les diptères ; mais d’autres caractères,et la nature de ses métamorphoses, éloignent ce genre de celui des hippobosques. Au surplus ,il estsouvent difficile de distinguer ces filiations naturelles, et sou- vent même, lorsqu'on est assez heureux pour les découvrir , est-on obligé de sacrifier ces rapports à la clarté et à la facilité de la méthode. Aux ordres connus des insectes ailés, j'ai ajouté celui des strépsiptères de M. Kirby, mais sous une autre dénomination ; savoir, celle des rhipiptères , la sienne me paraissant être fondée sur une fausse supposition. Peut-être même devrait-on supprimer cet ordre , et le réunir à celui des diptères, ainsi que le pense M. de Lamarck. | Pour des motifs que j'ai développés ailleurs (1), (1) Considér. génér. sur l’ordre des Crust., des Arach. et des Insect. ÿ pe pag. 40. L2 AVERTISSEMENT. x} et que je pourrais fortifier par d’autres preuves, j'attache plus de valeur aux caractères tirés des organes locomoteurs aériens des insectes,et à la com- position générale de leur corps, qu'aux modifica- tions des parties de leur bouche, du moins lorsque leur structure se rapporte essentiellement au même type. Ainsi, je ne divise point d’abord ces animaux en broyeurs et suceurs, mais en ceux qui ont des ailes et des étuis, et en ceux qui ont quatre ou deux ailes de même consistance. La forme et les usages dés organes de la manducation ne sont employés que secondairement, Ma série des ordres relative- ment aux insectes ailés, est conséquemment presque semblable à celle de Linnæus. Fabricius, MM. Cuvier, de Lamarck , Clairville et Duméril , mettant en premiéreligne les différences des fonctions des parties de la bouche , ont disposé ces coupes d’une autre manière, D'après le plan de M. Cuvier, j'airéduitlenombre des familles que j'avais établies dans mes ouvrages antérieurs, et converti en sous-senres les démem- bremens qu’on a faits des genres de Linnæus , quoi- que leurs caractères puissent être d’ailleurs bien distincts. Telle avait été aussi l'intention de Gmelin, dans son édition du Systema Naturæ. Cette méthode est simple, historique et commode par l'avantage qu'elle procure à l'étudiant de graduer son ins- truction suivant son âge, sa capacité, oule butqu'il se propose. Tous mes groupes sont fondés sur l'examen com- parakf de toutes les parties des animaux queje veux x} AVERTISSEMENT. faire connaître , et sur l’observation de leurs habi- tudes. C’est pour être trop exclusifs dans leurs con- sidérations, que la plupart des naturalistes s’écar- tent de l’ordre naturel. Aux faits recueillis par Réaumur, Rœsel, de Géer, Bonnet, MM. Huber, etc., sur l'instinct des insectes, j'en ai ajouté plusieurs qui me sont propres, et dont quelques - uns n’a- vaient pas encore été publiés, M. Cuvier y a joint un extrait de ses observations anatomiques ; il s’est même livré à de nouvelles recherches , par- mi lesquelles je citerai celles qui ont pour objet l’organisation des limules, genre de crustacés très- singulier. N'ayant pu décrire qu’un petit nombre d’espèces, j'ai choisiles plus communes etles plus intéressantes, celles , particulièrement. qui sont mentionnées dans le tableau élémentaire de l’histoire naturelle des des animaux de M. Cuvier. Vous, dontles travaux dans cette branche desscien- ces naturelles ont mérité hommage de nos respects et.de noire gratitude, ne voyez dans cet ouvrage qu'une grande esquisse de l’Entomologie , qu'un exposé succinct de ce que vous avez fait pour elle, qu'un repos pour votre mémoire ; en un mot, qu'un traité élémentaire qui préparerales élèves à la méditation de vos écrits. Qu'il me serait doux d’avoir rempli lehrs espérances , et celle du savant illustre dont j'ai été auprès d’eux le faible organe! LATREILLE, de l’Académie Royale des Sctences. ————_—_————— TABLE MEÉTHODIQUE. DU TROISIÈME VOLUME Des Animaux articu- lés pourvus de pieds articulés en général. 1x LES CRUSTACÉS. Leur divis. en ordres.. CRUSTACÉS A YEUX MOBILES EN GÉNÉRAL. CRUSTACÉS DÉCA- PODES AUS die Lu# 9 DÉCAPODES BRACHYU- RES ( Kleistagnatha. Fab.) Crabes Lite. SPA2 Crabes nageurs.... Ib. Etrilles(Portunus) 76. Podophthalmes... 13 Matutessidcée Ib. Ortihyes. su :.…. JD, Crabes arqués.....,. 14 on x O9 Crabes propres... 7b. Hepates.:n..... 15 Crabes quadrilatères TD. Plagsusies s@us 1 TD. Giapses tre. TD, Ocypodes,.. ... :,16 Gonéplaces. . ... Ib. Gécärcins....... 17 Ucas slots o cie 118 Potamophiles..,, Ib. Briphits:.#s, 5070: Crabes orbiculaires. 19 Pinnothères,.,.. Ib. Atélécycles. .... be JTE PERS PRE PE ID. Comyatesi:3.4 .,. an Leucosies.,....,. Ib. as iun, os ED Mictyresiis 2. 21 Crabes triangulaires. 16. Inachus!:3 T6 E HUA SE IG. Eithodes it: UT, Egeries .... Macropodes....., 22 'Pactolesiiies ie ‘ÆD: Pocléaiss. Ib Mithraks... 125 Parthenopes. .... T5. Crabes crÿptopodes. 15. Migranes(CalappaF,)12. 01): RTE AMEN 24 Crabesnotopodes, SIND: Dromiesi# : Ib. Dorippes...,.... 25 Homales:. Ib, Ranines Ne 2: Ib. DÉCcAPODES macrou- RES (Exochnata. Fab.) 26 Ecrevisses. .....,., 27 Ecrevisses anomales 16. ÂAlbunées.s...s. Ib. Hippes.essss.sre 28 2. FD: Hermites(Pagurus Fhcscssossere Ib. Rens ESS Porcellanes.. 2 50 Galathées...... LE & 1 Homars.s-.,.. AO T Scyllares..:....: TD: Langoustes ( Pali- nurus F.)...... 32 Écrevisses propres ( Asiacus F. ).. 33 Thalassines .:..... 54 Thalassines pro- DleSerssessses JD. Gebiestitios ess 7D. Callianasses . . ..: Ib. Axes ed ses 39 Salicoques ........ Ib. Processes ou Nika 36 Penéés ...:.° LR. Alphées.,....... Ib. Hippolytes...... 10. Craugons ....... 37 Pandales..:..... 10. Palémons......, Ib. Pasiphées....... 38 Schizopodes. :....: Ib. Nébalies.sis.s:. 10. CRUSTACÉS STO- MAPODES ........ 4o Squulles. . 248: ae The Squilles propres. 43 Erichthés. 4%. Jb. CRUSTACÉS AM- PHIPODES........ 44 TABLE MÉTHODIQUE Gammarus ........ 46 Phrenimes ..,...... TE Chevretles..:..:.. Id: Pheruse .s.5:..: 47 Amphiloe ...... Ib. Talitres à. : lee ce 07 0e Atyles.s..1:35.:. TZ: TFalitres propres. + Ib Orchesties s...:. Ib: Coroyhies.,.....:. 48 Podocera , 34» 10: TasS Ass ces Dode à Ib, Cloportes.:....... 50 Cloportes cystibran- EhER uv. ee 88195 5 à Ib: Leptomères ..,+: DL PTOIONS res s OR Chevrolles ..,,... Ib. Cyamés. 53.4... Ib; Phytibranches..... 853 Lyphasss.#,3.. Ib, Ancéés ..s04..: Ib: Pranyses...,.…. b4 Apseudes ....... Ib: Tonés 4556:..: + Jb, Piérygibranches.... 7b. --Cymothoés...... 55 Limnoria....... Ib: Burydice. .... vs Ib. Ada sosseuesse Ib Splieromes...,..0e 55 Campecopea..,.e Ib, MSA EN Lo ects à Ib. Cvmodoce....... Ib. Djnamenc ane Ib. Jlotées...... RAA dr 5 StenoSOMES Lee. LV DU TROISIÈME VOLUMF. xv Maciless 4 «uote ANT Ligies: .sosénee 57 Philoscies. 7. .... 1b. Cloportles propres. 7b. Porcellions. 2... 16. Armadilles. ..,... 458 Bopyres ........ Ib. CRUSTACÉS BRAN- CHIOPODES (Ento- mostraca. Müll.).... 59 Monocies. 12.43 6o Mon. pœcilopes.... 61 Pimules,.…,,..#g+ 10. CARTES à.» 2 cie 5 63 Pandarus.....,. 64 Anthosoma ..... b. Arguüles ,.,5:5:.. Ib. . Cecrops......... 65 Dichélestions.... 1b. Mon. phyllopes.... 66 Apus.....s...:s 10. Branchipes...,.. 67 Artemisia.s,.,:,.: 68 Eulimène .…,.... Ib. Mon. lophyropes. .. 16. Cyiliénées:.r 4. 69 CRD es se 4 Ts Tyncés. 1 CPE 15. Daphnies ....,... Ib. Cyclopes ..,.:,.. ro Polyÿphèmes....4: 71 PDEN ESS benet Ve 72 LES ARACHNIDES. 73 Leur division.:...... 74 ARACHNIDES PUL.- MONAIRES....... 175 FILE ue ue... 70 Araignées. 6e & #5 « © + » 0 / Territéles 2e. + 79 Mygales. ose TB. AlYDES des 80 Ériadons 2.732 SL Fubitéless set ss TB. Segesirres . . + 2. 82 Dysdères . ...... Zë. OIG PRO ESA 15. Araignées propres Ib: Filistates..,..... 83 Drasses. ....... . 1h. Clubiones ....... Zb; Argyronètes..... 84 Juequiteles., ...... Th. SCVIOdESS suvise e 85 Theridions.....:. 15. Episines.....,.. 50 2es805: TP: Pholcus... - Orbitèles ess+6.6.9® TB. Linyphies.,..... 87 ÜUlobores , : ..... 88 Tétragnathes.... $a Epéifres: JIM IT Latérigrades....... gi Micrommates.... > Sélenopes,...... b. Thomises....... 03 Citisrades. 5.7 ..... où Cents... IE Oxyopes........ g5 Dolomèdes...... Ib, Lycos... 07 Saltigrades ..... +. 08 ÉTÉ rene 100 Saltiques ....... IE. PÉDIPADEMS 020 OT Tarentules.. ...... b. Phrynes 122090.77. 102 XV] TABLE MÉTHODIQUE Thélyphones..... TP: Scorpions...... L.- 109 ARACHNIDES TRA- CHÉENNES....... 106 FAUX SCORPIONS.... 107 Gäléodés....,.. PE À Pinces een. « 108 PyCNOGONIDES...... 109 Pycnosonons...... 111 Phoxichiles.. .... 112 Nymphons .:..... Ib. For Enr Eee 113 PHALANGIENS.. .... TD. Faucheurs (Phalan- HTTP. MA «ee 119 DITOHSe eee ess JO. AE DA ea AB ER 116 ACARIDIENS , Mites (Acarus).... 116 À 8 PIEDS PROPRES À LA COURSE , A MANDI- ÉDLES. ele de. 2 117 Trombidions.... 7b. Erythrées ...... 118 Gamases....:... Ib. Cheylètes....... 119 Oribatesei tre... Ib. Uropodes...... « TD, Acarus propres.. 120 A $ PIEDS PROPRES À LA COURSE, SANS MANDI- Bdellés, :'10728 NT Smandes:.. 00: 121 Ixodes.! ..: 7% ET Arpass cha. 129 A S PIEDS PROPRES À LA NATATION (Hydrach- mes. Mull 998. . "70. Eylaisis.s. OS... 124 Hydrachnes. ..:,2. 7b. Limnochares. .... [b. À 6 PIEDS LAS EMMRES 0 CATIS ET DEC si. 10 Éepies nets Ib. Atomes:....... 2129 Ocypètes 4.6. 7: INSECTES. 38%. 5 "18. Leur division. .4..: 144 INSECTES MYRIA- PODES 2002 5: RAG CHILOGNATHES :.... IbI Jules. sem e 153 Glomeris ....... Jbs Jules propres.... Ib. Pollyxènes: .:. 155 Polydemest!. . 5 154 Cércopopesf::0... TE. Scolopendres. à Scutigères ...... Ib. Lithobies ....... 157 Scolopendres pro- ee DO OO 1 INSECTES THYSA- NODRESER TT 0, 1956 LÉPISMÈNES........ IE. Lepismes: 4)... 09 Machiles........ 160 Lepismes propres. Ib. PoDURELLES, Podures;. 0242322 ND Podures propres.. 102 Smynthures ..... Ib. DÜ TROISIÈME VOLUME. XVI} INSECTES PARA- Encelade :.:,. Ib. SLR ce 109 | IV? Section AE ...78. PQous. : . dt". | TD Scarilesi us Aie: 187 Pous proprement Pasimaques .., Ib. dits A. .! 164 Carènes....... 1b. cRieimeonoste. d': 166 Clivines...,.,.. 188 INSECTES SUCEURS. 167 Dischiries .... 189 Puces. #10...) 168 BA ACC EE INSECTES COLÉO- Ve + LL SCIE 1, PLBRES M. 170 de à or ME VIS ni Du PRE UE à 4 ATTSLES SENe TO0 CARNASSTERS “4... 173 Hate UV GIcINDÉLÈTES , Péronressiuine…. 191% Cicindèles:”.. "176 Pat RP pre Manticores..,,.. 177 PeRSOsh.. . TA * Cicindéles propres. 12. Arnafesinc Lh. Mégacéphales.,.. 179 | Calathes. ..... ib. ThETARESE TE de TB. Pœciles...!... TR. Colliures.:...::: 1b. . Céphaloles..,, 192 CARABIQUES, | Stormmis ill, 1b. GCarabes Masai: 179 Perouss sai. + 15, J'e Seclion tire pi 180 Molopsies ie Tbi Ant ie. Ib. Ptérochistes. .. 16, Graphiptères..,.. 181 Abax..,....... Ib. Brachines Seti de STD. Plaiysmes, daiounr Pr Aptines...,... 182 Sphodre ...... 194 Peso a à LE Doliques....…. Ib. Lampries .…...., 185 d'apbries,s... 12. Dronmes ei aU(P, Epomis....... 195 Démétrias .,..,. 1B. Dinodes...... 16. : He Sections "3... 184 Chlænies,..... Ib. Zuphies. ut... Ib. .. Oodes..,.,... TB, Galérites us... Ib. Callistes.s ... ZB, Dryptes ..... sr 185 | Agones. ....., 196 Agremun ss sie LU, Diceles, des x. I. Odacanihes ..... 2 … Licines,..…..... TB, IlJe Section... :.: 7/4 | Badistes .. 0.5. 16. Siagones . ......, 186 | Panagées....... 197 DOME 9. M 1j VI} TABLE MÉTHODIQUE Vie Sectioni...... Ib. Oxvièles... :.... 1D, Cychres ........ 198 Omalteas... 2: 222 Pambores..:.... Ib. L Piéste.: 400 76: Calosomes,..... "TD. Proteines .....+. 1h. Carabes propres.. 199 Lestèves........ Ib. j Procrustes..... Jb. Aléochares...... 223 Carabes spéc... 1B. IV® Sect. Microcé- Nebries...+..+e+e 201 phales......... Ib. Omophrons ..... 15. Loméchuses...., 224 Pogonophores.... I. Tachines ....... JB, Loricères » ..…..+ 202 Tachypores. 0 1. Elaphresi si... 1h. VIIe Seclion ....+. 203 Bembidions ..... Ib. La = Trechus:sv....s 204 Buprestes. cesse. 226 SERRICORNES « « «see 129 BuPrEsriDes.,..... 10. AE AP RIRES 2 Buprestes propres. 227 Aphanistiques... 229 Melasis......... Th: Cerophytes...... Ib. HyDROCANTHARES... 209 Dytisques......... 206 Dytisquespropres. 209 Colymbètes . .« » « 20 "ÉLATÉRIDES. .... ... 230 Hygrobies . ..... 211 Taupins.,..27 01476, Hydropores ..... Ib. CÉBRIONITES.. ..... 233 MNotéres Lt. .... 219 Cébrisns: Si. M'agts Haliples. ....... 215 Hammonies ...... 235 Gyrigssautes. Pb. Rhipicères :...... 16. BRACHÉLYTRES ..... 210 acles PPS pe Staphylins........ {b. Blodes ss Lux JR l'e Sect. Fissilabres 218 SCITIES Le Es à Ib. LAMPYRIDES, Lampyres........ 237 Lycos set. IP. Omalises........ 2358 Oxypores....... Ip. Astrapées ..,...+ 1b. Staphylins pro- PreSeeoev.oee 219 Pinophiles...... 220 Lathrobies...... Ib. Lampyres propres 7. Ile Sect. Longipalpes Ib. Téléphores. do UE se 241 Pédères...:..... 1b. Malthines..,.... 242 Evœsthètes Diele sn CD ON MérLveripes. ses... 242 Stènesns co. 16. | @'Mélyres. 2205427 244 FITe Sect. Applatis. ‘ TE. Dasytes sus 244 n DU TROISIÈME VOLUME. x1X Malachies........ 7b. Dress 2. 20 PTINIORES RE be à à Ib. Ptines: es... 246 Piines propres..: 247 Gibbies ....,.., 248 Piano nne es ID. Dorcaitomes .,.,,. 249 Vallettesssaut.,. 18 LtMEBGIS: 2 05, . 25: Cupes-npi se. Ib. Eymexilons :.:.:..#b. Atractocères : :.:.,1252 CLAVICORNES...... 253 Clairons.. ss... Th: Mastiges. hbiutis 30% SCYMENES. sr. LD. Files su. Th: Enbplies. ii 2. 255 Clairons propres,. 76. Escarbots (Hister. L)rsh... 207 Boucliers (Silpha. Eee 35 Nécrophores....., Ib. Boucliers propres. 7. Agyrles...s...s.. 260 Nitidules ......., Ib. Bytures. ...,,.. 261 Cerques..,..... Ib. Thymales...... 15. Colobiques..... Ib. Micropèples.... 1. Dacnes........ Ib. Isénsle. Fb. Sphérites ....,. 7. Scaphidies ,...,,, 262 Cholèves...,,,.,, 1, Dérmestes : 14452, ..16: Mégatomes....,,, 264 Byrrhes 512) NU Throsques ..,.... T6. Anthrènes,....... 265 Chélonaires ..,.... Ib, Nusodendres ,.... 266 Byrrhes propres... 16, Macronÿques ...., 7h. Géorisses ...,.:,. Ib, Dryops: 5124: 869 Dryops propres... 16, Hyderesniiss css 2 Th: Hétérocères..:... Ib. PALPICORNES....... 269 Hydrophiles...... 70 Hydrophiles prop. 16. Sperchéssss cie: Îb: Elaphorés.. 2: 1h Hydrænes..... se. 279 Sphéridies . ...... 16. LAMELLICORNES.... 274 Scarabéés. 44048 7h. Bousiers......, 277 Aphodies ...,.. 279 Lethrasen is... Ib. Géotrupes...... 280 Ægialies. "3... Ib: Trox. us « 282 Oryctes. 5... IE. Scarabées prop.. 282 Hexodons....,. 283 Ruteless 4 ..:.. Jb Haunetons, ..s: Jb, Glaphyres ..... 295 Amphicomes.,, 1: TABLE MÉTHODIQUE : AnsOBIE AL ee Th. Golthss ss... 266 renes al ee ED, Cétoines...,... 287 Eucanes...,:.:... 209 Sinodendres...... 1b, anale ee ss de. 10: Lamprimes...... 290 Lucaues propres.. Zb. Passales ...,..... 291 CoLÉOPTÈRES HÉTÉ- ROMERÉSE -- 224.1 2099 MrLASOMES. 45. 0... ‘TO. Ténébrions....... 203 Prodress 220... T1, Pimélies 4... 204 SCauEUs Es declesoset 1D. MTABÉNIES. Les Le 200 Sépidies. ....,... Ib. Moluriss. -...-,s<+. 1b.:] Tentyries........ Ib. Hégètres......... 10. Eurychores ...... 296 ARE Re I TER, Blaps Hits es TD, Aides. ses. ID. Blaps propres..... 297 Misolampes ....., Ib. Pédines his" ... 1b. Opatres.......-.. 208 Cryptiques ...... 18. Orthoceres....... 299 Chirosceles....... Ib. Toxiquess»+.... 70. Ténébrions propres 1b. TARICORNES. LU... . 300 Dianètes saut... 301 Cossyplies,..,:... 1b. Helen s be Hypophlées:. : :... 12. Diapères propres... 16. Trachysceles: à; > 302 Éledones:.2:%1,320 Ib. Cnodalons ....... 303 Epitraëes, 41... 7h. Læiodes:2s.23.,., 1e Tetratomes ..,... Ib. Eustrophes..,.... 304 Orchesies,...54.)1b. STÉNÉLITRES: :. 2. 10. Lélopsi tt 2906 Serropalpes ....., Ib. Hallomenés.. ...:"1b. Pybhesf esse... 300 Hlelops propres... Ib. Naliens: sde as De GheteleeL. “1D. d- s Lavriéss 220 Melandryes.......1b Lagries propres ... 308 Calopes. else vob Te e. 15. Notlrurs: Messe 15. Œdeméres..,....., 309 ‘Slenostomes, . .... 16. Rhinomacres..... 510 L TRACHELIDES.:.,2 1) D: Pyrochres PA OR 2 9 2 Dendroides®.... 75. Pyrochres propres. Z2. Apalesons it. .(ôre Mordelles ss: …. IE. Ripiphores. "4... ZD. Mordelles propres. 315 Anaspes,.,,..... 1h. Scrapties A Et | EMA DU TROISIÈME VOLUME. XX] Cents. To... Cuaculiles propres, ou Notoxes. ..,. 7b. Stéropes, ..... SEC TA HoOriess mr: DDR Méloëss ie." 324 2,816 FÉPAORIS se JD, NEMIADTES secoue 917 EIVSIEESS TE dieu ID, Cerocomes à. Ib. as Tenue °. 318 Meloës propres.... 1b. Cantharides...,.. 319 COLÉOPTÈRES TÉTRA- MERS 2 hu sh SAT PoérErcesiAnit Ib. Bruches:s #1... 322 Rhinosimes ...,.,. 523 ab: Bruches propres .. 7. Aytetahés: ss ti: 324 Charansonst# 2 325 Anthribes... Piel xs a TB. Rhynchènes..,..., 327 Ciques is es .2b: Brachycères. ...., Ib. Bréhiles. ne... 308 Riineés ni... Do The Calandres ap. SÉRET 15. Cossons RÉ Res 329 KiLoPrAgss |)... "1p: DOODIVIES Le 2 0. Le ne 0 Bostriches. Fab.., 330 Hylurgus ...... 1h. ÆOMICUS see 1D. SE AN ONPEREENS LE Hylesinuss.:,2133x Scolytes propres. Ib, Phloiotribes. ee Ib. Pausses "NE. Pausses propres... 7b. Ceraptéres, 424 SUIS: Bostriches. Geoff.. 74. Bostriches prop... 532 PS ed et Ib. Nemosomes. ..... [b. CervIOn er. 2. Es CES PRES ss... 2939 Clÿpeäsires. ...... IE. Mycétophages .... Zb. Acarthièdies 4... 394 Tréposites. 4. TD. Eyotestte a tomes #5, Ib: Colydies' 5202250, 335 Trogosiles propres. JB. Mersas ace st Ib. Latridies .,.., GOUE 1, SyNaiis te à. . Ib PLATYSOMES........ 336 Cucnjes ne ZP Cucujes propres... 73. Uleiotes. 2... Parandres. ..,.,., 537 LONGICORNES....... 10. Capricornes(Ceram- bis LASER... 358 Spondyles ....,.. 35a Posne ete : TD. Lamies....° M. 540 Macropus ....,. Ib. Lamies propres. Z. Gnoma.... *.. 54 t L L# «foule \œmd + Saperdes ...... TB: Capricornes propr. 342 Callidies .. Ib. Nécydales........ 31 Sténocores........ 345 Callichromes,. , .. CRAERLELE) Rhagies...o.cosce ID. Leptures ....... \1D: EUPODES..... SORA AE Cripceres 1 A Mégalopes ....+.. 347 Ordosacnes..,..... Ib. Sagres «ee... Ib. Douacies ...e,. à 4° Ib. Criocères propres. 348 CYCLIQUES. » «+ «@e + « 949 Hispes seen. 2. 359 Alurnes...gp....e Ib. Cassidesiiu. ti... 901 Imatdiesicu es... JD Chrysomèles...... 852 Clythres...... SAN 10 Gribouris ( Cryp- tocephalus )..... 353 Eumolpes ........ LD. Colaspes.....,. se DO Chrysomèles prop. 7h. + 10. IE. Chrysomeles spec.Zb. Helodes ....... 5 Galéruques .. :... 3 Allises items... 5 CLAVIPALPES....... Erotyles...., 1... Erotyles propres. Paropsis..... Doryphores .... Triplaxi ro 3 Œritome,...e..e TABLE MÉTHODIQUE Triplax. eee MED L] IE. Phalacres ........ 360 Languries.e.e... COLÉOPTÈRES TRI- MERES ace > es 10e APHIDIPHAGES.o.ece 10 Coccinelles ....... 361 FUNGICOLES........ 902 Eumorphes.. ..... 363 Eumorphes propr. Ib. RE (2 COoLÉOPTÈRES DIMÈ- RES LOUE AGE Psélaphes .. 234.4" 76, Chennies. ss ce. *1b. Psélaphes propres. 265 Clavigères ........ 365 CoLÉOPTÈRES MONO- MÈRES . sh HD INSECTES ORTHO- PTÉRES NU NA 366 Endomyques.... ORTHOPTÈRES COU- REURS. LUE NE saut 000 Perce-oreilles (For- Reda eee BERTES> 20e + 970 Mantes...... és: 7 Mantes propres... 373 Spectres. . «4... + 574 PUASMIES . ete s4 TD: Phylliès. . 441. 479 ORTUOPTÈRES SAU- TAURSL US G due à « be Sauterelles (Gryllus. 5 PP OANEQ 376 Gryllons ( Achela Fa) sésame 977 DU TROISIÈME VOLUME. Courtilliéres(Gryl- lotalpa)....... Ib. Tridactyles( Xya. Hig.)-......... 378 Gryllons propres... Ib. Locustes ( Locusta. 2 PES 380 Criquets ( Acrydium. Gén }i9..110.81 381 Pneumores,.,.. Ib, Truxales .…,.,.1:170. Criquets propres 382 MÉR eue 384 INSECTES HÉMI- PTÈRES....... M UD HÉMIPTÈRES HÉTÉ- ROPTÈRES. s oh. . «+ 907 Géoconrises.. ..... 1b. Punaises ( Cimex. RE AE 306 Scutellères.,....,. Ib. Pentatomes ...... Ib. Lygées..…...0... 389 Carées ae idole Ib. Lygées propres.. 1b. Gerris de Fab... 76. Berçles RAA esta die Ib. Myodoques......, Ib. Miris....o.e.s.. 991 Capsus ......:... Ib Acanthies ....4,,. 302 Tingis.. ....,.. 0. Ib + Arades 5.4. ..... Ib. Punaises propres... 1b. Reduves....,.... 395 Reduves propres. 10. Naissiil,.. 594 Petalochsires. Zb. BEEN dose V2 Ploièrese..... Ib, Saldes. 2280 ss. 399 Leptopes. . ..... Ib. Saldes propres... Ib. Pelogones.... Ib. Hydromètres..... Ib. Hydromètres pro- Dresde sas ce 0. Gerris Latr. .... 396 Vehes 5.52. Ib Hyprocontses..... Zb. Népésirr se. ... 997 Galgules.,. "53. Th, Bélostomes. ...... Ib. Nèpes propres..., 398 FANATES Dose JO: Naucores. so... Ib. Notonectes....... 309 Gorisessi sr 2. Ib. Notonectes propres 400 HÉMIPTÈRES HOMO- DTÉARS SE TS Re 0 LU CICADAIRES....... AO Cigales.. 4342... 402 Fulsores. si... 404 Flatess ns... + 405 Essen nes. LTD Lysiregh TD. Dérbesele.". 16. Tettigomètres.... Ib. Delphax........, 406 CicadellEa es ss Ib. Æthalions. ...... T6. Ledres ne 00 1 DR Mernbraces.,...... 407 Cercopes....... VID, Tettigones. 09", &as XXIV A PHIDATRESS M 0e 2 6 Ib. Psylles 2.6 3. 409 RTIDERR ER. 410 Puceronmess ie... 41 Pucerons propres.. Zb. Bleyrodes: .:. : ,.. UE GALLINSECTES....... ÂL9 Cochlenilles. ....… INSECTES NÉVRO- POÉRES au t ec «4 417 SUBULICORNES. ce.» 419 Demoiselles (Libel- IT 0 204: RS PRE RL - Libellules propres. 424 fEshnes,...s..e Ib. AGIIONS , ose . 425: Ephémères....... 426 PLANIPENNES ..,... 430 PANORPATES SR a he ee AI Panorpes.:....... Ib Nemopières...... 432 Bittaques ..o..ee. Ib. Panorpes propr... 433 Borées.. ... 0 +. se LUE FouRMILIONS ....... 1. Myrmeleons...... 434 Myrmeleons pro- PrEss.s..ee. IE. Ascalaphes ..... 456 HEMEROBINS......e + TB: Hemerobes....... 437 Hemerobesprop... Zh. Semblides ....... 438 TERMITINES ...ss ec 430 Raphidies....x.,.. 7b. Termités, sit. 10 Psoquegemnate. 4 44 1. | TABLE MÉTHODIQUE PERLES IS 700... AGE Pertes mt. 445 PLICIPENNES....... 449: Frisanes.!i.90... 446 INSECTES HYMÉ:- NOPTÈRES ....... 449 HyMÉNOPTÈRES TÉ- RÉBRANS..... PAR ES PorTE-SCIES........ Ib. MOUCHES A SCIE. : Fenthrèdes....... 454 Cimbhex.ù 5 en. 400: Hylotomes....... 457 Tenthrèdes..ss.s. ID. Lophyrus........ 458 Cephaleia...... 4ba. Megalodontes, ou ALES RME MSA TP Pamphilies....... JD. Cephus ( Trachelus Fur) eee IE. Xiphydries ...... 460. UROCERES Tee CE Ib. NLTEXe rue ce Rob 22 1 Le Oryssus. ....... 401 Sirex P'Opres..e.sre Ib. Tremex sun Lar ue tai RDA PUuPIVORES. eue. DO ICHNEUMONIDES...... Ichneumons...... 463 Evaniales........ 465 Pélécines. .... . 466 Evanies.......e Ib. Fones..lut. +. JB Aulaques ....: 1h. ‘ Ichneumons propres. 18. Stéphanes ..... 1B. A] DU TROISIÈME VOLUME. XXV Xorides...... 467 Pimples ......, Ib. Crypiés ce...) Ib, Ichneumonsspec.#p. Metopies.. ..... 1b. Algmyes ........ Ib. Trogus........ 168 Joppardé rs. 4... TB Microgastres ... Ib. Ophions......,... 15. Banchus..…....,.. Ib. Sigalphes ..s...., Ib. Chélones.......:. Ib. Bracons .....,.... 469 Bontmsnnti ss... 1b. Alysies hs... Ib, : vanomäalons ..,%.. Ib. GALLICOLES:/0...,. Ib. Gynips...,.+... Cynips propres. .. 472 Eucharisti ss . à 473 Craréirres "0... 1b. Chalcides 17%... Fb. Chalcides propres. 474 Leucospis ........ Ib. Eulophes ........ 475 Pate ONE St TER CRETORES ET ASIN TN 476 Het 520000 2 Dodrens ed FE MIÉVINEN Le oil à ae Ib. CHRYSIDES. see x 477 Chassis Fa. Parnopes .,...... 479 €Chrysis propres... Zb. Gleples 42.44.1480 HYMÉNOPTÈRES PORTE- AIGUILLON,..,,.., 460 HÉTÉROGYNES....< 481 Fourmist ue. ts Fôurmis propres.. 487 Polyergues.....,. 488 CHORALE 1 À Myrmices ........ 489 ALES. aa ee ee «D. Cryptôcéeres, ....+. JB, Mutules tu: 4g0 Porvies Nat TB Labides.:5..504.1%)17b;: Mutilles propres.. Ib. Ponères..... Myrmoses........ 4o1 Myrmecodes....,. Ib. Sclerodermes...., 18. FouissEURs......., 402 Sphere 0 EE Scolies .......... 493 Érpiee A TE Myzines....... Ib. Merien. 3.) 1p: Scolies propres. 494 Sapyees nee Le LT Fhyanesi@"ss 7h, Pôélochresgu. Ses TB Sapyges propres. Jb. Sphégimes. :..,., 495 Pompilèm.te..... Ib. SpherspDec.:.... 406 Chlorions ...... 497 Pélopeest ...... ‘76. Dolichures.,.... Ib. Bembex ......... 498 Larrates .....°.. 499 Lagres it … . T6, Palaressu 21 16. Larres propres. 76. Eyropais ete. Ib: XX] Miscophes ...:. Ib. Dinéies.;.. Ib. Astates .....+1:+ 500 T1: Tripoxylons.... Ib. Crabonites....... 01 Mellines.....re Jde Crabrons .....e Zb. Philanthes.,... 502 Gorytes ..... HymÉNOPTÈRES DI- PLOPTERES Soc ec TD Guépés its... 503 Synagres ..... ... 5o4 Eumenes ...... se Ib. Ceramies ...... 505 Ptérocheiles.... 7b. Odynères ...... Ib. Eumenes propres 506 Guéêpes propres... Ib. Polistes ....... 508 Guêpes spéc.... 509 Masaris.. .....v.s 5io HYyMÉNOPTÈRES MEL- LIFÉMES LE Le core SII Abeilles.......... 512 à Andrenètes..... RE 1 Hylées ..°..... Ib. Andrènes...... 513 Andrènes prop. Ib. Dasypodes...,., 514 Sphécodes...... Ib. Halietes«.....,, Ib. Nomies...,..., Ib. Apiaires....s.... Ib. Panurges .L...... 515 Rophites....... 516 Systrophes..... Ib. Nomades..s.,0... 15. TABLE MÉTHODIQUE Nomades propres 517 Epéoles.,...... Ib. Pasites::...... 7h. x Philérèmes .... Ib. Ammobates .... Ib. Megachiles ... Ib. Cœlioxides..... 518 Megachiles prop, ZB. Osmies:. :..... Tb: Anthidies...... Ib. Stélides ....... 1B. Heriades. ..... 520 Chelostomes.... Ib. Cératines...... 521 Xylocopes........ Ib. Eucères ,..... e'..-5149 Melliturges.. ... 523 Anthophores ... Ib. Saropodes ....,. Ib. Centriss ie..." 524 Euglosses......... Ib. Bourdons......,.. 526 Abeilles proprem. iles Loose cce 108 Melipones..... ... 534 INSECTES LÉPIDO- PTÉRRS AS 535 DivaNEs.. 42813 Papillons. ....... . Ib. Nymphales ...,.. 544 Morphes....... 545 Satyres........ 15. Brossalis .... Ib. Hipparchie... I. Libythées ...... Ib. - V4. LC NOTA PARENTS Ib. Mélanites...... Ib. Nympbhales prop.546 : Vanesses,.,.... Ib? DU TROISIÈME VOLUME. Argynnis...sv. 547 Céthosies.....e, 948 Danaidess "1. Héliconiens...... 549 ss LD Parnassiens ...... 55o Th Quote 2, ce: 053 Piérides, ..... .…. 552 Equites....... Polÿommates,.,.,. 553 Uranies. ......... 554 Hespéries....... . Ib. CRÉPUSCULAIRES.... 555 Sphiax...... ....: 556 Castnies ....... CFO à 2 Sphinx propres... 557 Smérinthes ...... 558 Sésies... oc. Ib. Zygènes......... 559 Œgocères ...... Ib. Thyvmdgn:..... 1h. Syntomides..,.. Ib. Glaucopides . .... 560 Procrnisirrertts),) Ip. Atychie ....... Ib. Aglagpe:r: 5%. : .. 16. Stygie. ri... 7D. NocTURNES........ 560 Phalènes.ur.... 561 Fe, Sect. Bombycites. Ib. Eépialess-se ut. à 562 CosBus.. Sein) . Ib. Cossus propres.. 563 Zeuzères..….,.., 1h. Bombyx.insss .…. . 564 Atlacugss,4... ZB. Gastropachia .,. 565 Odoneslis,,.... Ib. * Lasiocampes .., Ib. ENCORE it en... 568 XXVI) Il°Sect. Faux Bombyx.56qg Arcties 5. Se ED Callimorphes sad D70 ITI° Sect. Arpenteuses Ib, Phalènes propres.. 571 IV° Sect. Delioïdes.. 572 Doiys 0er 2 SEE Ve Sect. Noctuélites. 573 Noctuelles..,.... 574 Erebes .......... Ibs Herminies..,..,, Ib. V® Sect. Tordeuses.. 576 Pysatése.2... 2597 VII Sect. Tinéites.. JB, Eithosies........ 579 Hyponomeutes ... Ib. . 580 Teignes .....esoe DO1 Galléries ...... 582 Phycides......s.. Ib. Ypsolophes....... 583 Crambyus......... Ib, VIII. Sect.Fissipennes. 78. Ptérophores......+ Ib. INSECTES RIPI- PTÈRES : 4284000 584 Xenos..... MEL TS 1D00 Stylops :::0.... JD: Alucites,. e%0%venvsse ‘INSECTES DIPTÉ- 1211 0 SRE SEE \ AD; NÉMOCÈRES........ 594 Cousins, ss... 506 Tipules .s..s. +. 599 Tanypes....... Ib. Ceratopogons.. 600 Psychodes...... Ib. Tipules propres.. 6oi Cténophores , .,. Il. AX Vi) Nephrotomes... Ib. Ptychoptères. .. 1b. Limonies .,.,,... Go2 Érioptéres. * si Le Trichocères .... Ib. Hexatomes ...., Ib, Asindules........ 603 KRyphes..i,.7.. Ib. Mycetophiles,.... 1b. Ceroplates ....... Ib. Bibions:.ex + - IL. Dilopbus ...... Ib. «ds £ 00% Simnhes..s5... Ib. TANYSTOMES.,:.... 605 ses oxtutit. .. 606 Lapbries..:4.... Ib. Scatopses. . .. Asiles proprés.... Ib. Dasypogon....... Ib. Dioctries .,..:.... 607 Gonypes...s 7... Ib. Hyÿbos.,......... Ib. ÆEmpiss user Ib. Empis propres.... Ib. Siques. . ee relie » 1608 Cyrtes 4.2 Ib. Papops ads 1h Cyries propres... Ib. Astomelles....... Ib. Henops..:..... TD. Acrocères .......e -ID, Bombilles ........ 609 Bombilles propres. Ib. Volucelles.......: Ib. Conophorus...... Gro Cylienies ti. Ib: ANT ER, Tb: Nemestrines ..... G11 Mubions fiveeue. Jh TABLE MÉTHODIQUE . Eaonsni ni... Ib. +: «Pangonies ....... 613 Taons proprement ditsc:.c en. . . 61% Ghrysopsne.. 1h: Dolychopes....... 616 Cœnomyies....... 15. Pachystomes...,.. 1b. | Mydas.......... 617 Thécèvesées.:.: T0. Dolychopes propr. 619 NOTACANTHES...... 620 Stratyomis ....... 621 Slraliomes propres.. Jb. Hermeties ..... 622 Xylophages..... Ib. Stratiomes spéc. J2. Oxyceres ....., 623 Sargies .......e 624 Némotéles..., 1. 625 ATHERICÈRES....... D. Conops.:.,.1,1.,::628 Conops propres... Zb. PA CUT) CASA ORNE 1: Siomoxes........ 629 LR | 2 eu LS Me Syrphes. ..,:..... 630 Rhyngies ...,.... Ib. Ceries ir et. 2 Volucelle. . .,... 613 - Eristales 9..." Ib. Elophiles. ..,.... Ib. Syrphes propres... 653 Myopes........ Bucentes... Milesies: 40. .56: 609% Oestres PEL SIT TER Mouches.......:. 63a Echinomyies See, G£o DU TROISIÈME VOLUME. SxIx Ocypières.....,.. 641 Mouches propres.. Ib. Lispes......r..9. 043 Phasies 25. «15. Melanophores..... 1b. OchtÉres es CFD: Scénopines....... 644 Piponcules...,... JB. Phpresss ae st 10: Sepedons ......., 645 Loxocères........ Ib. Laurames Has e IF. Tétanoceres...... [b. Colobates, CORRE Ib. Téphrites.…...... 646 Oscines. .., 4440. 647 Scatophages. ..... 648 Thyréophores .,.. 649 AcHias see... Biopsie 650 PUPIPABRES 00)... 22 Hippobosques .... 651 Hippobosques pro- Oruithomyies, .... 1%. Mélophages..,..... 12. N yctéribies...,... 653 ET + DT ty * 1 e FA ji « PE me ie RS AY RAR RRQ A RSS PP RAS ARR ARR AN RAA PS AS PP RSS PP Ne AS PS LE RÉGNE ANIMAL, DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. DES ANIMAUX ARTICULÉS POURVUS DE PIEDS ARTICULÉS EN GÉNÉRAÏI. Le trois dernières classes des animaux arti- culés que Linnæus réunissait sous le nom d'insectes, se distinguent par des pieds arti- culés, au moins au nombre de six. Chaque article est tubuleux, et contient, dans son in- térieur , les muscles de l’article suivant, qui se meut toujours par gynglyme, c’est-à-dire dans un seul sens. Le premier article qui attache le pied au corps, et qui est le plus souvent composé de deux pièces, se nomme la hanche; le suivant, qui est d'ordinaire dans une situation à peu près horizontale , est la cuisse; le troisième , le plus souvent vertical, se nomme la jambe; enfin il en reste une suite de petits, qui posent à terre et qui forment proprement le pied, ou ce qu on appelle le tarse, TOME 3. I 2 ANIMAUX ARTICULÉS La dureté de l’enveloppecalcaire ou cornée du plus grand nombre de ces animaux , tient à celle de l’excrétion qui s'interpose entre le derme et l’épiderme, et qu'on appelle \ dans l’homme le tissu muqueux. C'est aussi dans cette excrétion que sont déposéesles cou- leurs souvent brillantes et si variées qui les décorent. Ces animaux ont tous des yeux , qui peu- vent être de deux sortes ; les yeux simples ou lisses, quise présentent sous la forme d’une irès-petite lentille ; et les yeux composés, dont la surface est divisée en une infinité de len- tilles différentes, à chacune desquelles répond un filet du nerf optique. Ces deux sortes peu- vent être réunies ou séparées selon les genres; on ne sait point encore si leurs fonctions sont essentiellement différentes ; mais dans l’une et dans l’autre la vision se fait par des moyens très-différens de ceux qui ont lieu dans lœil des vertébrés (1). D’autres organes qui paraissent ici pour la première fois , et qui se trouvent dans deux de ces classes, les crustacés et les insectes, (1) Voyez Marcel de Serres, Mém. sur les yeux FAnRe et les veux lisses des insectes. Montpellier 1815, in-8°, > Ë DE . HN De Ë Du 34 Re” GL> à À PIEDS ARTICULÉS. 3 ce sont les antennes, filamens articulés, et infiniment diversifiés pour la forme, qui tien- nent à la tête, paraissent éminemment consa- crés à un toucher délicat, et peut-être à quelque autre genre de sensation dont nous n'avons pas d'idée, mais qui pourrait se rap- porter à l’état de l'atmosphère. Ces animaux jouissent du sens de l’odorat et de celui de l’ouie; mais on ignore le siége du premier; quelques-uns le placent dans les antennes, d’autres, comme M. Duméril, aux orifices des trachées, d’autres encore, comme M. Marcel de Serres, dans les palpes., Quant à l'ouie, les seuls crustacés ont quel- quefois une oreille visible. La bouche de ces animaux présente une grande analogie, qui s'étend même , d'après les observations de M. Savigny, à ceux qui ne peuvent que sucer des alimens li- quides (1). Ceux qu'on peut appeler éroyeurs, parce qu'ils ont des mâchoires propres à iriturer les alimens , les présentent toujours par paires la- térales, placées au-devant les unesdes autres: la paire antérieure se nomme spécialement man- (1) Mem. sur les anim. sans vertèbres, I, 4 - Xe A ANIMAUX ARTICULÉS x dibules. Des pièces qui les couŸrent en avant et en arrière porrent le nom de lèvres, et celle de devant en particulier celui de labre. On appelle palpes des filamens articulés atta- chés aux mächoires ou aux lèvres, et qui pa- raissent servir à l'animal pour reconnaitre ses alhimens. Les formes de ces divers organes déterminent le genre de nourriture aussi net- tement que les dents dans les quadrupèdes, A la lèvre inférieure adhère communément la langue qui se prolonge dans certaines fa= milles, tantôt en une trompe véritable qui sert de tuyau aux alimens, tantôt en une sorte de fausse trompe ayant le pharynx sur si base. Quelquefois, comme dans beaucotig de crustacés , les pieds antérieurs se r'appros chent des mâchoires , en prennent la forme, exercent une partie de leurs fonctions, et l’on: dit alors que les mâchoires sont multipliées. r peut arriver même que les vraies mâchoirés | soient tellement réduites, que ces pieds maxil- laires soient obligés dé lesremplacer en entier: D'autrefois, comme dans beaucoup d'insectes suceurs, la trompe prend beaucoup de dévé- loppement, les mäâchoires et leurs dépen- dances se rappetissent et deviennent presque insensibles, ou bien elles se prolongent et 2 A PIEDS ARTICULÉS. 9 prennent elles-mêmes les fonctions de trompe; mais 1] y a toujours moyen de reconnaitre le type général dans ces modifications. DEUXIÈME CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS. LES CRUSTACÉS. Sont des animaux articulés, à pieds artuicu- lés, et respirant par des branchies ; leur cir- culation ést double ; le sang qui a respiré se rend dans un grand vaisseau ventral qui Île distribue à tout Le corps, d’où 1l revient à un vaisseau ou même à un vrai ventricule situé dans le dos, qui le renvoie aux bran- chies. | Leurs branchies sont des pyramides com- posées de lames, ou hérissées de filets, ou des panaches, ou des lames simples, et tiennent en général aux bases d’une partie des pieds. Ceux-ci ne sont jamais au nombre de moins de cinq paires, et prennent des formes variées selon le genre de mouvement des animaux. Il y a presque généralement quatre antennes, et au moins six mâchoires; mais une lèvre. inférieure proprement dite manque toujours G CRUSTACES. DIVISION DES CRUSTACÉS EN ORDRES. La situation et la forme des ktsanchies, la manière dont la tête s'articule avec le tronc, les organes masticatoires seront les bases de nos divisions, et donneront lieu aux ordres suIVans : Lepremiercrdre,oules cRUSTACÉS DÉCAPODES, Portent un palpe aux mandibules, ont les yeux mobiles, et la tête confondue avec le tronc; les branchies pyramidales , feuilletées ou en plumes , situées à la base extérieure des pieds-mächoires et des pieds proprement dits et cachées sous les bords latéraux du test. Le second ordre , ou les Sromaropss, Portent aussi un palpe aux mandibules, et ont également des yeux mobiles ; mais la tête est distincte du tronc, divisée en deux par- ties, dont l’antérieure porte les antennes et les yeux. Les branchies, en forme de pa- naches , sont suspendues sous la queue, qui est très-grande, derrière chaque paire des pieds-nageoiïres qui la garnissent en dessous. Le troisième ordre, ou les AMPHIPODES. Portent encore un palpe aux mandibules, LEUR DIVISION. 7 mais les yeux sont immobiles ; la tête est dis- tincte du tronc et d’une seule pièce. Les bran- chies sont vésiculeuses et situées à la base intérieure des pieds, à l'exception de celle de la paire antérieure. Ces trois ordres ne composent dans Lin- nœæus qu'un seul genre, celui de Cancer. Le quatrième ordre , ou les Isopones. Ont des mandibules sans palpes, et la bouche toujours composée de plusieurs mà- choires, dont les deux inférieures imitent une lèvre avec deux palpes. Les branchies sont ordinairement (r) situées sous Fabdomen. Tous les pieds sont simples et uniquement propres à la locomotion ou à la préhension. (La tète est presque toujours distincte du du tronc; il n’y a point de test et les yeux sont grenus. ) Ce sont les Oruscus ou Crorcrtes de Lin- nœus. (1) Celles des cyames , des cheyrolles et des protons ne sont pas encore conpues d’une manière certaine. Il serait possible que des corps vésiculeux , placés à la base extérieure de la iroisième et qua- trième paires de Jeurs pieds, ou à la place qui leur correspond, orsque ces pieds manquent ou ne sont que rudimentaires, fussent Les organes de la respiration, nr. CRUSTACÉS Le cinquième ordre, ou les BrAncxioPones, N'ont point de palpe aux mandibules , lorsqu'elles existent. La bouche est tantôt en forme de bec , tantôt composée de plu- sieurs .mâchoires , mais dont les deux in- férieures n'ont point l’apparence d’une lèvre avec deux palpes. Leurs pieds sont en forme de nageoires, et les branchies sont attachées à une partie d’entre eux. Le corps est le plus souvent recouvert d'un test, avec lequel la tête se confond. : Ce sont les Moxoczes de Linnæus. LES CRUSTACÉS A YEUX MOBILES, ou ces DECAPODES rr STOMAPODES EN GÉNÉRAL. Ces crustacés ont pour caractères communs des yeux composés placés au bout d’un pé- dicule mobile, sans yeux simples; une pre- mière paire de mâchoires fortes, portant cha- cune un palpe, précédées par une protubé- rance charnue , seul vestige de lèvre anté- rieure , suivies de deux feuillets qui repré- senteraient la postérieure, et de plusieurs organes que l’on peut appeler des pieds-mà- choires, mais qui ont tous un palpe adhé- DÉCAPODES ET STOMAPODES. { rent à leur base. Les plus extérieurs en ont même d’adhérens à leur extrémité. Les or- ganes génitaux sont doubles dans les deux sexes; ceux de leurs pieds qui sont assez développés pour la marche, ont six articu- lations. LE PREMIER ORDRE DES CRUSTACÉS. LES DÉCAPODES. Ont-pour caractère particulier la tête umie au corcelet, où elle ne se marque que par une rainure, et formant avec lui un grand bouclier, qui recouvre toute la partie anté- rieure du corps, et dont les bords se replient pour envelopper les branchies. Le dessous de cette partie, qu'on peut appeler Le thorax, porte cinq paires de pieds bien développés, surtout les antérieurs, ordinairement en forme de serres, et dont la grandeur les oblige le plus souvent à marcher de côté ou à reculons. Le reste du corps, composé de plusieurs ar- ticulations, forme une sorte de queue, por- tant en dessous d’autres pieds en forme de nageoires. Les vraies mâchoires et les pieds- mâchoires forment ensemble six paires, dont aucune ne ressemble aux autres, et dont la TO CRUSTACÉS forme varie même assez selon les genres. Le cœur et les organes de la digestion et de géné- rauon sont renfermés dans le thorax, excepté le rectum qui va s'ouvrir au bout de la queue. l'estomac, soutenu par un squelette cartila- sineux, est armé à l’intérieur de cinq pièces osseuses et dentées qui achèvent de broyer les alimens. On y voit aussi dans le temps de la mue, qui arrive à la fin du printemps, deux corps calcaires, convexes d’un côté, planes de l'autre, qu’on appelle vulgaïrement yeux d’é- crevisses, et qui disparaissent après la mue , en sorte qu on peutcroire qu'ils fournissent lama- tièredu renouvellement dutest. Le foieconsiste en deux grandes grappes de vaisseaux aveugles remplis d’une humeur bilieuse, qu'ils versent dans l'intestin près le pilore. Le canal alimen- taire est court et droit. La croissance de ces animaux est lente et leur vie dure long-temps. C’est parmi eux qu’on trouve les plus grands crustacés, et les plus utiles à notre nourriture, quoique leur chair soit difficile à digérer. Ils se tiennent dans l’eau, mais ne périssent pas sur-le-champ à l'air. Quelques espèces y pas- sent même une partie de leur vie, et ne vont à l’eau que dans le temps de lamour. Leur naturel est vorace et carnassier. La régénéra- DÉCAPODES. II tion de leurs membres se fait avec beaucoup de promptitude. 12 La première famille, ou LES DécapoDes BRACHYURES. ( KLEISTAGNATHA. Fabr.) | À la queue plus courte que le tronc, sans appendices ou nageoires à son extrémité, et se reployant en dessous dans létat de repos, pour se loger dans une fossette de la face inférieure. Triangulaire dans les males, et garnie seulement à sa base des deux organes génitaux en forme de cornes, elle s’arrondit et se bombe danses femelles et y porte quatre paires de pieds en forme de doubles filets ve- lus, destinés à porter les œufs. Les vulves sont deux trous sous la poitrine , entre les pieds de la troisième paire. Leurs antennes sont pe- tites ; les intermédiaires, ordinairement logées dans une fossette sous le bord antérieur, se terminent chacune par deux filets très-courts. Le tube auriculaire est presque toujours en- uèrement pierreux. La première paire de pieds se termine en serres. Lies branchies sont com- posées de lames empilées en pyramides. Dans presque tous, la dernière paire de pieds- 12 CRUSTACES mâchoires , en repliant toutes ses parties, forme comme une sorte de lèvre qui recouvre tous les autres organes de la manducation. Dans notre manière de nommer, nous pourrions réunir cette famille sous le nom générique de CRABE. (CANCER. Cuv.) Le très-grand nombre a les pieds tous attachés aux côtés de la poitrine. Les cinq premières sections sont dans ce cas. La première , ou les Nacrurs, joint à ce caractère celui d’avoir les derniers pieds aplatis en nageoires à leur extrémité; ils s’éloignent plus aisément du rivage, et se portent en haute-mer. Tels sont, Les Etrizzes. (Porrunus. Fab.) Qui ont la dernière paire seulement aplatie, le test en arc de cercle en avant, rétréci et tronqué en arrière, et les yeux portés sur des pédicules courts. | Les espèces de nos côtes ont cinq dentelures de chaque côté au bord antérieur du test. L'Etrille commune. ( Canc. puber. TL.) Zool. Brit. IV, 1V, 8. Herbst. VII, 40. Est velue, et a le front découpé de plusieurs petites pointes, dont les deux du milieu plus fortes. C’est le plus estimé de nos crabes. La petite Étrille. (Canc. corrugatus. Penn.) Ib. IV, v, o. Herbst. VIE, 50. Velue, à front festonné de trois dents presque égales, à test tout ridé (1). {1) Ajoutez canc. depurator, Herbst. ziv, 6 ;—portunus crucifer, Fab.;—c. lysianassa , Herbst. Liv, 6;—portunus holsatus, Fab. ; — port. holosericeus, 14. ;—c. callianassa , Herbst. LIV, 7 ;—canc. cruciatus, Herbst. xxxVITT , 1;:—0c, ocellatus, xLIX, 4;—c. admete, id. LVIT, 1;—c prymna, ib. 2: DÉCAPODES. 13 Les espèces étrangères ont souvent plus de dentelures(1). M. Leach appelle LupA des étrilles étrangères, à test tres -large, découpé en avant de chaque côté de neuf dents au lieu de cinq, et dont l’angle latéral est fort aigu. La plupart sont très-grands (2). Les POoDOPHTALMES. Lam. Ont aussi la dernière paire seule aplatie, et le test très large, à angles latéraux très-aigus ; mais au lieu de dente- lures, tout son bord antérieur de chaque côté est creusé d’une fosse , où se loge le très-long pédicule de l’œil. C’est surtout le premier article de ce pédicule qui en fait la lon- sueur. Le deuxième, qui porte l’œil, est court. On n’en connaît qu’un, de la mer des Indes. ( Por- tunus Vigil. Fab.) Latr. Gener. I, 1, et II, 1. Les Marutes. (MaTurTA. Fab.) Ont tous les pieds aplatis en nageoires, exceptés les serres. Leur test est presque orbiculaire, et ne tient à la forme rhomboïdale que par une forte épine, saillante de chaque côté ; leurs pédicules des yeux sont courts (3). Les OrtTHyes. (ORITHYIA. Fab.) Ont, comme les étrilles, la dernière paire seulement aplatie, et les pédicules des yeux courts; mais leur test est plus long que large, -ovale, plus étroit en avant, épi- neux sur les côtés. : On n’en connaît qu'une, des mers de la Chine. ( Ori- (1) Cancer natator, Herbst. XL , 1;—canc. sex dentatus, id. Vit, 52;— canc. olivaceus, id. xxxviir, 5; — canc. fasciatus , id. XLR ND, (2) Canc. pelagicus , Li. Herbst. vint, 65 ;—canc. forceps, Herbst. LV, 4, Leach. Zool. Misc. L1V; — canc. sanguinolentus, Herbst. vi, 56-57 ;—canc. cedo nulli, id. xxx1x, et c. reticulatus , id. L ;— c. hastatus, id. LV , 1;—c. menestho, ib. 3 ;—c. ponticus, ib. 5, (2) Matuta planipes, Herbst. xLvIur, 6 ;—m, victor, id. V1, 44 ; — canc. latipes, Degeer. 14 CRUSTACÉS thyiamammillaris. Fab. Canc.bimaculatus. Kerbst. XVIII, 101.) Parmi ceux des brachyures qui ont les pieds terminés en pointe, une deuxième section, celle des Arqués, a le test évasé, coupé par devant en arc de cercle, rétréci et tronqué en arrière. Elle comprend, Les CRABES proprement dits. { Cancer. Fab.) Qui ont tantôt des dents en scie, de chaque côté, au bord antérieur de leur test ; comme Le Crabe vulgaire de nos côtes. (Canc. mœnas. L. ) Herbst. VII, 46 et 47. D'un gris-verdâtre, cinq dents de chaque côté, cinq festons au bord antérieur, et un prolongement en forme de pointe, à l'articulation qui précède les pinces (1). Tantôt ce bord est divisé par de larges crénelures, qui se confondent presque avec les rides du test (2); Tantôt il y a des crénelures nombreuses et régulières, au bord d’un test uni; et tel est sur ñhos côtes (le Pouparé ou Tourteau (Canc. pagurus. 1.) Herbst. IX, 59, large, roussâtre, à neuf festons de chaque côté, et les doigts des serres noirs au bout. Il devient fort grand, et l’on estime sa chair (3). RE (1) Aj. Canc. amæœnus, Herbst. xL1x, 5 ;—c. dodone, id. Lit, 5; — c. acaste, ib. LAV, k;—c. panope, ib. 5 ;—c. climene, zu, 6;— c. thoe , LV, 3;—c. trispinosus , ib. 4, (2) C. amphitrite, L. Herbst. 11, 30, et Xx1, 120 ;—c. melissa, ib. 121 ,etL1, 15 et III, 1 3—c, octodes, id. VII, 54 ;—c. saxatilis, Rumph. Mus. V. m. ;—c. orientalis, Herbst. xx1, 117 ;—c. cochlea- | tus, ib, 123 ;—c. eudora , ib. 194, et L1, 3 ;—c. doris, id. xxxvy1, 4 ; — c. spectabilis, ib. 5;—c. Rumphii, id. XLIX,2;—c. daëra , XXI, 122, et Lin ,2;—c. electra, id. L1, 6;—c. metis, LIV, 5. (3) Aj. C. poressa, Oliv. Zool. Adr. 11,3 ;—c, undecim dentatus, Herbst, x, 60 ;—c. œneus, 1b. 58, î DÉCABODES. 9 . Tantôt les dentelures elles-mêmes sont dentelées (1). Tantôt, enfin, le bord antérieur est mousse et sans den- telure , et il y a une dent seulement à l’angle externe (2). Quelquefois il y en a une petite au milieu du bord (3). On a distingué des autres crabes, les HEpATEs ( HePA- Tus. Latr.), dont les bords du test sont finement dentelés, et les serres comprimées en crête, parce que leur second article des premiers pieds-mâchoires est pointu (4). Une troisième section, celle des QuADRILATÈRES, a le test presque carré ou en cœur; leur front est prolonvé, infléchi , ou très-incliné, et forme une sorte de chaperon. Les uns ont le front occupant presque toute la largeur du test, et les yeux aux angles externes. Tels sont ” Les Pracusres. (PrAGusra. Latr.) Où les antennes intermédiaires se logent dans une fissure profonde du front, qui entame le test en dessus. Ce test est un peu plus étroit en avant. Ces crabes viennent de la mer des Indes (5). Les Grapses. ( Grapsus. Lam.) Où le test est un peu plus large en avant, et les antennes sous le bord inférieur du front. (1) C. calypso, Herbst. id. it, 4;—c. hippo, ib. 1;—c. eury- nome , 1b. 7 ;—c. polydora, ib. 2. (2) Canc. corallinus, Li. Herbst. v , 40 ;—c. maculatus, id. vi, 41, et XX1, 118 ;—c. dispersus, ib. 119;—c. petræa, id. L1, 4; — c. pitho ,ib. 2 ;—c. ocyroe, id. LIV,2;—c. marmarinus, id. LX, 1; —c. maculatus, ib. 2. (3) C. bispinosus , Liv, 1. (4) Calappa angustata, Fab. ou canc. princeps, Herbst. xxxvir, 2;—-canc. armadillus, id. V1, 42-43, —c. decorus? id. xxxvir, 6. (5) Canc. depressus, Fabr. Herbst. 111, 35 ;—plag. clavimana, Latr. Herbst, Lrx, 3, et Séb, II, x1x, 21 ;—canc. squamosus, Herbst. 6. à EL 16 CRUSTACÉS Nos côtes offrent le Grapse madré. (Canc. marmoratus. Fab.) Oliv. Zool. Adr. If, 1, petit, brun-rouseûtre, coupé de petites lignes blanches ; trois dents aiguës de chaque côté en avant , etc. (1). Le G. Porte-Pinceau, Rumpb. Mus. X, 2, est remar- quable par les franges de poils longs et noirs dont les doigts de ses pinces sont accompagnés. 1l y a de ces grapses qui montent jusque sur les arbres. En d’autres , le front infléchi n’occupe que le milieu du devant du test, et les pédicules des yeux attachés à ces côtés, se trouvent ainsi rapprochés l’un de l’autre. Quelquefois ces pédicules sont assez longs pour atteindre l'angle du test. Tels sont : Les OcyPopnes. (OcyPropE. Fabr.) Où l'œil est étendu sous la longueur de son pédicule, et les antennes mitoyennes cachées sous le test. Ils sont remar- quables par leur vitesse et habitent dans des terriers. Dans l’Oc. chevalier. ( Canc. eques. Bel.) Olivier, ra Rx TE Le pédicule de l’œil se termine par un faisceau de poils. Cette espèce est des côtes de Syrie. Dans l’Oc. ceratophthalme. ( Canc. ceratophthalmus. Pall. Spic.IX, v, 7,:8:) Ce pédicule se prolonge en pointe au-delà de l’œil (2). Lrs GoNÉPLACES.( GonEpLAx. Leach.) Ont les quatre antennes apparentes , et les yeux au bout de leurs longs pédicules. Le test est plus large en avant. (1) Ajoutez canc. grapsus, L. Herbst, 111, 35;—graps. cruentatus,, Latr., l’un et l’autre des parties chaudes de l'Amérique ;—c. marmo- ratus, Herbst. xx, 114;—canc. hispanus , XXXVII , 1 ;—canc. fasci- cularis, id. XLv11, 5 ;—canc. strigosus, ibid. 7;—canc. glaberrimus ; Ml: KR; 149. (2) Aj. Oc. albicans , Bosc. crustacés , I, 1v, 1. - . DÉCAPODES,. 17 Les uns ont les bras très-longs et presque égaux, les serres allongées. Telle est une espèce des bords de la Manche. (Cane. angulatus. EL.) Herbst. 1, 13. Et une autre de la Méditerranée (Canc. rhomboidalis, L. )ib. 12, qui en diffère à peine (x). Dans les autres , l’une des deux serres est beaucoup plus grande que l’autre. L'animal la meut comme s’il voulait faire des signes (2). D'autres fois les pédicules des yeux sont courts et se logent dans des fossettes arrondies. Les GÉcarciNs. (GEcarcINus. Leach.) Vulgairement Tourlourous , dans nos Colonies. Ont le test en forme de cœur , largement tronqué en arrière. Les pieds -mâchoires extérieurs s’écartent. La deuxième paire de pieds est plus courte que les use Ils passent la plus grande partie de leur vie à terre, se cachant dans des trous, et ne sortant que le soir. Il y en a qui se tiennent dans les cimetières. Une fois par année, lorsqu'ils veulent faire leur ponte , ils se rassemblent en bandes nombreuses , et suivent la direction la plus courte jusqu’à la mer, sans s’embarrasser des obstacles. Après la ponte, ils reviennent très-affaiblis. On dit qu’ils bouchent leur terrier pendant la mue ; lorsqu'ils l'ont subie, et qu'ils sont encore mous, on les appelle boursiers, de on estime beaucoup leur chair, qui cependant est quelquefois empoisonnée. On attribue cette qualité au fruit du mance- millier. | L'espèce la plus commune, (Cane. ruricola. L.) Herbst. 111, 36; xx, 116, et mieux xLIX, 1, a le test rouge (1) Ajoutez canc. tetragonon, Herbst. Xx, 110 ;—c. brevis, id- LX , 4. (2) Canc. vocans , Degeer, VIT, xxvr, 12 ;—le maracoani, Pison, Bras. 77, et Séb. LIL, xvanr, 8 ;—c. sosator, Herbst. LIx, 1. TOME 3. 2 18 CRUSTACÉS de sang, marqué d’une impression en forme d'H ; les côtés bombés , etc. (1). Les Uca Leach, ne diffèrent des gécarcins que parce que tous leurs pieds diminuent progressivement. ’ On n’en connaît qu'un, des marais de la Guiane. ( Canc. uca. L.) Herbst. vi, 36. Les PoraAmMopiLes. Latr. Ont le test en cœur des précédens , mais leurs pieds-mä- choires extérieurs recouvrent bien toute la bouche. Leurs antennes externes sont très-courles, et insérées très-près de l'origine des pédicules oculaires, sous lesquels elles sont couchées. Ceux qu’on connaît vivent dans les eaux douces. Il y en a un dans le midi de l’Europe ( Canc. fluvia- tilis. Bel. et Rondel.), Olivier, Voy. XXX, 2, dont le test jaunâtre a latéralement un petit rebord dentelé et quelques aspérités. Les moines Grecs le mangent cru. IL est commun dans les petits lacs de l'Italie méridio- nale (2). | Les ErtPHIEs. Latr. Ressemblent aux potamophiles par la forme de leur test et leurs pieds-mächoires extérieurs; mais leurs an- tennes externes sont assez lonoues, saillantes, et dis- tantes de l’origine des pédicules oculaires. Le front est moins incliné que dans les autres genres de cette tribu. Nos côtes en fournissent une espèce ( Canc. spinifrons. Fab.) Herbst. x1, 65, dont les côtés et Le devant du test, . (1) Aj. Canc.ruricola, Herbst. IV, 57 ;—canc. carnifex , XLI, 1.—c. hydrodromus , ib. 2 ;—c. litteratus, XLVIxI , 4 ;—c. aurantius, ib. 5. (2) Le canc, fluviatilis, Hexbst, x ; 61, est une espèce différente et d'Amérique. à DÉCAPODES. 19 sont hérissés de pointes ainsi que les serres , qui sont très- grosses, inégales, avec les doigts noirs (r). Une quatrième section , les ORBICULAIRES, a Île test orbiculaire ou elliptique, mais non pas comme la sui- vante, se rétrécissant par degrés en avant. Les PIrNNoTHÈREs. { PINNOTHERES. Latr.) Sont de petits crabes à test circulaire, mousse tout au- four, souvent presque membraneux. Leurs antennes sont très-courtes, ainsi que les pédicules de leurs yeux. On en trouve dans l’intérieur des moules et de quelques autres bivalves, surtout èn automne (2), Les anciens croyaient qu’ils vivaient dans une sorte de société avec ces mollusques, et les avertissaient du danger, ou allaient à la chasse pour eux. Aujourd’hui, le peuple de certaines côtes attribue, peut-être sans de meilleures raisons, à leur présence dans les moules, la qualité malfai- sante que celles-ci prennent quelquefois. Lrs ArérécycLes. ( ATEerecycLus. Leach.) Ont le test rond, dentelé aux bords; les yeux écartés : les antennes médiocres , saillantes ; les serres comprimées en crêtes; 1ls sont petits et de nos côtes (5). Les TurA, Leach. e Sont aussi de petits crabes à test globuleux, mais dont (1) Aldrov. crust. pagure, pag. 189;—c. rufo-punctatus, Herbst. XLVIL, 6 ;—c. cymodoce, id. LI, 5 ;—c. tridens, id. xx1, 125. _ (2) Cancer pisum, Li Leach. Malac. Brit. x1V , 1-3.;—canc. myti- lorum , Herbst. 11, 24. Leach. ib.6-8;—canc. varians, OI. Herbst, 1b. 25. Leach. ib. 9-11 ;—canc. pinnotheres, Li. Leach. xv, 1-5; — c. pinnophylax, H.11, 27 ; pinnotheres montagui, id, ib. 6-8. Voyez sur les rapports de ces espèces l’article ci-dessus de M. Leach. (3) Canc. rotundatus, Oliv. Zool, adr. IT, 2;—canc. hippa, Mon- tagu, Soc. Lin. XI, 1 ; atelecyëèlus heterodon , Leach, Malac. Brit. 11. qe f 20 CRUSTACÉS les antennes latérales sont longues et velues, et les ongles flexueux (1). Les CorystTes. (Corystes. Latr.) Ont le test elliptique, plus long que large, et, comme les thia , se distinguent de la plupart des brachyures par des antennes extérieures rapprochées , longues et ciliées. On en connait une des côtes d'Angleterre (Canc. personatus. Herbst. x11, 71,72.) (2), à trois dentelures de chaque côté du test. Les Leucosres. ( LEucosr4. Fabr.) Ont le test rond, bombé, comme globuleux, et dans un court rétrécissement de sa partie antérieure , de petits yeux à pédicules courts, presque immobiles dans leurs fossettes, entre lesquelles en sont aussi qui cachent de très-courtes antennes. Leurs deux pieds-mâchoires exté- rieurs pointus ; forment ensemble un grand triangle, dont la pointe est en avant. La Méditerranée en produit une (Cane. nucleus. Li. ) Herbst. 11, 14, à quatre dentelures obtuses en arrière de son test (3). Les Ixa. Leach. Ne diffèrent des leucosies que parce que leur test produit de chaque côté une grosse proéminence cylindrique et mousse, qui le rend trois fois plus large que long (4). Il en faut rapprocher une espèce dont le test a de chaque côté une grosse et longue épine transverse (5). (1) Thia polita, Leach: Zool. Misc. 105, ou canc. residuus, Herbst. XLVIIT, 1. (2) Leach, Malac. Brit. 1. < (5) Ajoutez canc. craniolaris, Li. Herbst. 11, 17;—c. porcellanus, 1b. 18 ;—c. punctatus, Brown. Jam. 42, 5 ;—c. fugax, Herbst. 11, 15, 16 ;—c. mediterraneus, XXXVII, 2 ;—c. erinaceus, id. XX, III ;—C, ura- na, id.-EtIl, 3. (4) Cancer cilindrus. Herbst. 11, 20-31. (5) Canc. septemspinosus, id. Xx,°112. - < DÉCAPODES. 21 L£s Micryres. (Maicryris. Latr.) Ont le test ovale, renflé et mou; les yeux globuleux sans fossettes (1). La cinquième section, les TRIANGULAIRES, a le test rhomboïdal ou ovoide, mais toujours se rétrécissant en avant. Ceux qui ont le test ovoide sont connus vulsairement sous * le nom d’araignées de mer. Les Inacaus. (INacaus. Fab.) Sont les plus nombreux. Leur test est plus long que large, élargi et arrondi en arrière, rétréci en avant, et le plus souvent hérissé de pointes ou de tubercules (2). Les EcErtA de Leach, auxquelles nous réunissons ses Ivacaus, ne diffèrent des précédens que par des pieds très-longs et très-grèles. Leur ressemblance avec des fau- cheurs fait illusion (3). On peut séparer plus nettement des inachus, Les Lirnopes. (Lirnopes. Latr.) Où les derniers pieds , beaucoup plus petits que les autres, apps a (1) L'espèce est nouvelle, (2) Nous ne croyons pas nécessaire de conserver les nombreuses subdivisions établies par M. Leach , d’après les formes des orbites, et d’autres circonstances peu importantes, sous les noms dé maja, lissa , pisa, hyas, libinia ; nous réunissons donc ici canc. murica- tus, Herbst, x1V, 85 ; —c. squinado , ib. 84, 85 ;—c. ursus, ib. 86 ;: — c. superciliosus , ib. 89;—c. longirostris, id. Xv1, 92;—c. bufo , id. XVII, 99 ;—c. chiragra, ib. 06 ;—c. pipa, ib. 97;—c. bilobus, id. XVIII, 98 ;—c. condyliatus, ib. 99 ;—c. heros, id. xz11, 1; —c. prædo, ib. 2 ;—c. cervicornis, id. Lvni1, 2 ;—c. thalia, ib. 3;—c. philyra,ib. 4;—c. pleione, 1b. 5;—c. styx, ib. 6 ;—c. hirticornis, id. LIX , 4 ;—c. dama , ib. 5 ;—c. cornudo, ib. 6 ;=libinia ermargi- nata, Leach. — Zool. mise. 108 ;—pisa nodipes, ib. 79: (3) Canc. rostratus, Li. Herbst. xv, 90;—tnachus dorynchus, each, Malac. Brit, xx1r, 7, 8 ;—egeria indica, id. Zoo. misc, 73 ;—i1a- chus dorsettensis , id. Malac. Brit. xx1r, 1-6, 22 CRUSTACÉS sont presque cachés sous le bord postérieur du test. Les palpes extérieurs sont presque aussi saillans qu'aux crusta- cés macroures. Il y en a un assez grand de la mer du Nord ( Canc. maia, JL. Lithodes artica. Latr.) Herbst. xv, 87, tout hé- rissé sur le test et les pieds. Quand , avec les formes des inachus et des éseries, le museau s’allonge beaucoup et porte les yeux à une assez grande distance en avant de la bouche, ce sont Les Macroropes. Latr. (MacroponiA et LEPToPpoDrA. : Leach.) Leurs pieds très-longs, très-sréles, leur test petit, les font ressembler à des faucheurs ; leurs palpes externes sont aussi très-saillans (tr). Les Pacroræs. (Pacrorus. Leach.) Ressemblent aux macropodes, si ce n’est que par une disposition presque unique parmi les crustacés, leurs pre- miers pieds n’ont point de serres, et qu'il y en a aux quatre derniers (2). Les DocceA. Leach. Se rapprocheraient des egeria, parce que leurs pieds ne sont ni moins longs, ni moins gréles; mais leur test est fort racourci, au moins aussi large que long. Leurs serres sont souvent courtes et grèles; leurs palpes ne s’allongent pas. Îls ressemblent aussi à des faucheurs (3). (1} Canc. seticornis , Herbst. xv, 91,1v, 2; Leach. Zool. misc, lab 67.—Macropodia tenuirostris, Leach. Malacost, Brit. tab. 23, fig. 1-5,— M. phalangium, ejusd. ibid, 6. , (2) Pactolus boscii, Leach , Zool. misc. pl, 68. (3) Doclea Rissonii, Leach. Zool. mise, pl. 74;—canc. araneus , Herbst. x113, 81,—canc, longipes, Rumph. Mus. vit, 4, DÉCAPODES. 23 Les Mrrumrax. Leach. Ont aussi le test plus large que long, et approchant de la figure rhomboïdale ; mais leurs serres et leurs pieds sont gros et courts (1). Les PARTHENOPES. (PARTHENOPE. Fab.) Auxquelles nous réunissons les EuryNoMEs de M. Leach, ont le test rhomboïdal ordinairement très-rude et raboteux , ce qui les rend -horribles à voir; de longs bras qui ne peuvent se rapprocher en avant beaucoup au-delà de la ligne transversale , portent de longues serres, terminées par des crochets brusquement courbés commes des becs de perroquet (2). Une sixième section fort particulière, LEs CRYPTOPODES, a les quatre derniers pieds susceptibles de se retirer et d'être recouverts par une avance en forme de voûte de l'angle postérieur de chaque côté du test, lequel est demi- circulaire. | Les MiGRANEs. (CaraprA. Fab.) Ont le crâne très-bombé , les serres comprimées en crète, et s’'adaptant parfaitement aux bords extérieurs du test, de manière à couvrir toute la région de la bouche. Le deuxième article de leurs pieds-mächoires extérieurs se termine en pointe. Nous en avons une dans la Méditerranée, dite Cog de de mer, Crabe honteux , etc. (Canc. granulatus. L. Calappa granul. Fab.) Herbst. x11,75, 76. Son test est rougeûtre, (1) Canc. spinipes, Herbst. xvit, 94 ;—canc. hispidus , id .xXvrr, 100 ;—canc. aculeatus , id. XIX , 104. (2) Cancer horridus, Séb. xx1r, 2, 5. Herbst. x1v, 88 ;—cane, longimanus , Séb. xx , 12. Herbst. x1x, 105, 106 ;—canc. macro- chelos, Herbst. x1X, 107 ;—canc. echinatus, ib: 108, 109 ;—canc. Pransor , id. xL1, 3;—c. contrarius , id, LX , 5; —ÆEurynome aspera, Leacu, Malac, Brit. xvir, 24 CRUSTACÉS a de gros tubercules , et des taches couleur de carmin; les angles postérieurs ont chacun quatre dents(r). Les ŒTHRA. Leach. Ont, avec des formes analogues aux migranes, le test très-aplati, et le deuxième article des premiers pieds-mâ- choires carré (2). Enfin une septième et dernière section, Les NOTOPORDES. Se compose des brachyures, où deux pieds de derrière, quelquefois même quatre, sont attachés si haut sur l’ar- rière du corps, qu’ils se dirigent vers le ciel. Le plus grand nombre a ces pieds terminés en crochet aigu. Les Dromies. (DromraA. Fab.) l Ont le test arrondi, bombé et hérissé. Leurs quatre der- niers pieds sont relevés et terminés en double crochet, dont ils se servent pour saisir des alcyons , des valves de co- quilles et d’autres corps sous lesquels ils se mettent à Fabri : et qu’ils transportent avec eux. L'espèce la plus connue (Canc. Dromia. L. Dromia Rumphii. Fab.) Herbst. xvrir, 103, est très-velue , a cinq dents latérales, trois au front, etc. On la trouve dans la Méditerranée et dans la mer des Indes; elle se couvre d’alcyons. Quelques-uns l’ont dite venimeuse (3). (1) Aj. Canc.calappa, Séb. xx, 7, & Herbst. x11, 73, 74;—c. lophos, Herbst. X111, 77 ; —c. tuberculatus, ib. 78 ;—c. flammeus, id. xL , 2; —c. inconspectus, 1b. B—c. gallus, id. Lvirt, 1. (2) Canc. scruposus, Lin. ; canc. polynome , Herbst. IT, ur, 4, 5; —-canc. fornicatus, id. XIII , 79, 80. (3) Ajoutez canc. caput mortuum, L. ou dromia clypeata, act. Hafn. 1802, de la Méditerranée. Le dr. cap. mort. Bosc. crust. est différent et propre à l'Amérique. C’est le c. sabulosus, Herbst.: XLVII , 2, 3, et probablement Nicols, Hist. nat. de St.-Dom. pl. vr, f.5 et4;— dr.ægagropyla, Fabr. ; — dr. artificiosa, Fab. Herbst. EVIL, 7. DÉCAPODES. 55 Les Dortppes. (Dorirre. Fab.) Ont le test plus étroit en avant, et cependant tronqué car- rément et dentelé dans cette partie; les antennes entre les yeux ; ceux-ci à l'angle du test. Leurs quatre pieds relevés se terminent en crochets simples. La Méditerranée en produit une nommée sur quelques côtes Facchino. (Canc. lanatus.) Planc. Conch. min. not. v, 1. Herbst. x1, 07 (1). Les Homozes. (HomoraA. Leach.) N'ont qu’une paire relevée, encore l’est-elle peu, et ter- minée par un crochet simple. Leur test est rectangulaire, plus long que large, tronqué carrément et fort épineux en avant ; leurs antennes sont insérées sous les pédicules des yeux, qui, rapprochés à leur base, sont assez longs pour atteindre les angles du test. Il y en a un de la Méditerranée. (Canc. barbatus, Fab. Herbst. xzir, 3, ou Æomola spini frons. Leach. Zool. Misc. 86.) D’autres notopodes ont les pieds, à l'exception des serres, terminés par un aplatissement ou nageoire. LEs RaANINES. (RaAniINA. Latr.) Que Fabricius a réunies avec les albunées , se rapprochent en effet des macroures par leur queue petite, mais toujours étendue; cependant elle n’a point de nageoires au bout. Leur test est oblong , tronqué en avant ; tous leurs pieds aplatis et crochus, donnent à ces crabes une apparence fort bizarre. On n’en connait que peu d’espèces, de la mer des Indes. On dit qu’ils montent jusque sur les toits (2). (1) Ajoutez les esp. ou var. Herbst. x1, 68 , 69 et 70, et son canc, astutus , LV, 6. (2) Cancer raninus , L. Rumph. Mus. amb. VII, t. v, ibid. ee UE 20 CRUSTACÉS La seconde famille, ou Les Décarones macroures. (ExocanarA. Fab.) Ont, au bout de la queue, des appendices formant le plus souvent, de chaque côté, une nageoire (1), et la queue aussi longue au moins que le tronc, étendue ou découverte, et simplement courbée vers son extrémité postérieure ; son dessous a, dans la plupart, aux deux sexes, cinq paires de fausses pattes, terminées chacune par deux lames ou deux filets. Leurs pieds-màchoires extérieurs sont généralement étroits, allongés , et ne recou- vrent point en totalité les autres parties de la bouche. Les branchies sont formées de pyramides imitant des brosses, ou des barbes de plumes, et séparées entre elles par des la- nières tendineuses, qui prennent naissance de la base extérieure des pieds. Les antennes mitoyennes sont presque toujours saillantes comme les latérales. Les organes sexuels des (1) Les nébalies, dernier genre de cette famille, sont les seules qui aient la queue terminée par deux filets allongés, en forme de soie ; dans tous les autres, l’avant-dernier segment de la queue a , de chaque côté , un appendice composé de trois pièces, dont une s’arli- cule avec ce segment et porte les deux autres. Ces pièces sont ordi- nairement en forme de lames et forment, avec le dernier segment, ane grande nageoire en éventail. DÉCAPODES. 27 mâles, autant qu'on a pu l’observer, consis- tent en un mamelon charnu renferme dans l’article radical de leurs derniers pieds; les femelles ont, au même article de ceux de la troisième paire, une ouverture génitale. Dans la méthode de nomenclature suivie dans cet ouvrage, on pourrait les réunir tous sous le nom générique d'ÉcREvIssEs. ( Asracus. ) Nous®les diviserons en quatre sections. La première, ou celle des ANOMAUXx. A les pieds simples et non partagés sur leur longueur ; les quatre antennes insérées presque à la même hauteur ; le pédoncule des latérales n’est point recouvert par une grande écaille annexée à sa base ; et les deux ou les quatre pieds postérieurs sont beaucoup plus petits que les précé- deus, de sorte que ces crustacés semblent , au premier coup d'œil, en avoir moins que les autres décapodes. Les femelles , dans le plus grand nombre, ont seules des fausses pattes sous la queue. Les uns ont les appendices du bout de la queue repliés ou rejetés sur ses côtés, et ne formant point, avec son dernier segment , une nageoire commune en éventail. Parmi eux, quelques-uns ont tous les tésumens crustacés; les pieds de la seconde paire et ceux des deux suivantes terminés par une lame ou nageoire en forme de faux; ceux de la paire postérieure très-menus, filiformes et repliés ; les quatre antennes avancées et très-ciliées ou plumeuses , et les appendices latéraux du bout de la queue en forme de lames crustacées. Lts ALBUNÉES. (ALBuNEA. Fab.) Ont leurs deux pieds antérieurs terminés par une serre 28 CRUSTACÉS triangulaire, et dont le doigt immobile est très-court; les antennes mitoyennes beaucoup plus longues que les latérales d’un seul filet, et les pédicules oculaires en forme d’écailles contisuës au milieu du front. La seule espèce connue ( 4lbunea symnista. Fab. ) Herbst. XXI1, 2, habite les mers des Indes. Les Hirpes. (HippA. Fab. — Emerita. Gronov.) Ont leurs deux pieds antérieurs terminés par un article ovale, comprimé, en forme de lame et sans doigts ; les antennes intermédiaires divisées en deux filets, et les laté- rales plus longues et contournées. Les yeux sont écartés et portés sur un pédicule filiforme (1). Les RemipÈpes. (Remipes. Latr.) Ressemblent beaucoup aux hippes ; mais leurs pieds an- térieurs s’amincissent peu à peu pour finir en pointe. Leurs antennes sont presque de la même longueur, courtes et avancées. Leurs pieds-mâchoires extérieurs sont semblables à de petits bras , et ont au bout un fort crochet. Ce genre a été établi sur une seule espèce, propre aux mers de la Nouvelle-Hollande. Quelques autres ont le tronc légèrement crustacé ; la queue, soit très-molle, en forme de sac vésiculeux , cylin- drique, soit orbiculaire et recouverte par des lames simple- ment cartilagineuses ; les pieds de la seconde et de la troi- sième paire finissant en pointe, et les quatre derniers beaucoup plus courts, terminés de même ou par une pelite serre; les appendices latéraux du bout de la queue char- nus à leur extrémité. Tels sont : Les Hermires ou Pacures. (Pacurus. Fab.) Ils passent leur vie dans des coquilles univalves et vides, (1) Cancer emeritus, Lin. Gronov. zoop. xvir, 8, 9. Herbst. xx, 5. — Cancer carabus, Lin. de la Méditerranée. DÉCAPODES. 29 dont ils s'emparent, qu'ils traînent avec eux, et dont ils changent, lorsque par l'effet de la croissance ils s’y trouvent trop à l’étroit. Leurs antennes intermédiaires sont portées sur un pé- doncule fort long, coudées , et se terminent par deux filets. Les pédicules oculaires sont longs et cylindriques. Le cor- selet est ovoide. La queue est ordinairement très-molle, sans anneaux distincts , contournée , et n’a de fausses pattes ou de filets portant les œufs , que sur un de ses côtés. Le foie et les ovaires y sont en partielogés. Les appendices laté- raux de son extrémité sont inégaux, etl’animal ne paraît s’en servir que pour se fixer aux parois intérieures de la coquilie. Les serres des deux pieds antérieurs sont toujours termi- nées par deux doigts, et souvent de grandeur inégale; la plus grosse se présente à l'ouverture de la coquille. Quelques espèces se logent dans des serpules, des al- cyons , etc. Il parait même qu'il y en a de terrestres. Celles dont la queue est orbiculaire, divisée en tablettes cartilagi- neuses , forment le genre Birgus de M. Leach. (1). L’'ÆHermite Bernard (Cancer Bernhardus. Lin.) Herbst. XXII, 6, est de grandeur moyenne. Ses deux serres sont pointues , hérissées de piquans, presque en cœur, avec les doigts larges; la droite est plus grande. Le pé- doncule des antennes latérales est accompagné d’un ap- pendice. Commun sur toutes nos côtes, et habite diffé rentes coquilles univalves (2). 00 oo (1) Pagurus latro, Fab. Herbst, xx1v, Ramph. Mus. 1v. (2) Aj. Cancer Diogenes, Herbst. xxt1, 5;— c. miles, ibid. 7 ;—0. _clibonarius , id. xxuni, 1 ;—clypeatus, ibid. 2;—sclopetarius , ibid. 5 ; — oculatus, ibid. 4 ;—tympanista , ibid. 5 ;—tibicen, ibid. 6 ; — hungarus , ibid. 7;—arrosor, id. xLut, 1;—dubius, id. LX, D ;— canaliculatus, ibid. 6, el Planc, conch. app. tab. 4, À ;—c. megistos, id. Lx1, 1, queue fausse ;—c, pedunculatus, ibid. 2 ;—c. strigatus , 2b1d. 5;—pagurus streblonyx, Leach. Malac. Brit. xxvi1, 1-4 3—p. prideaux, ibid. 5-6, 30 CRUSTACÉS Les autres ont les appendices latéraux du bout de la queue réunis avec son dernier segment, et formant ensemble une nageoire commune et en éventail. Iis ont le pédontule des antennes miloyennes allongé, comme dans le genre précédent; les yeux écartés ; les deux serres antérieures très-crandes ; les pieds des trois paires suivantes terminés en pointe, et les deux derniers très- petits et grêles. Les PoRCELLANES. ( PORCELLANA. Laitr. ) Ont la queue repliée en dessous, presque comme les bra- chyures; le tronc presque carré; les antennes mitoyennes retirées dans leurs fossettes , et les serres ovales ou triangu- laires. La Porcellane à six pieds ( Cancer hexapus. Lin.) Herbst. xLvir, 4, est très-petite , glabre, avec trois dents au bord extérieur du test; les serres ovales unies en des- sus et dépourvues de poils ou de cils. — Parmi les fucus des mers de l’Europe (1). ÿ Les GALATRÉES. (GALATHEA. Fab.) Ont la queue étendue; le tronc presque ovoide ou oblong; les antennes mitoyennes saillantes et les serres allongées. La Galathée rayée. (Cancer strigosus. Lin.) Leach. Malac. Brit. xxvii1, B, a le front avancé, en forme de bec, avec trois épines de chaque côté; les pieds très- épineux et garnis de duvet; les serres oblongues, com- primées , avec les doigts velus. Les bords latéraux du test sont épineux- La G. Rugueuse (rugosa. Fab.) Leach: Malac. Brit. xxix,a les deux pieds antérieurs très- longs, cylin- driques , épineux , et son front est armé de trois pointes avancées, en forme d’épines, dont l'intermédiaire plus longue. (1} Aj. Cancer platycheles, Herbst. xLVI1, 2; #- © longicornis, ib10. 3, DÉCAPODES. 31 Cette espèce a été nommée le Lion par Rondelet. Elle se trouve , avec la précédente, sur nos côtes (1). La second section, ou LEs HoMaARDSs. Ont, comme les précédens , les pieds sans divisions, et les quatre antennes insérées presque à la même hauteur, avec le pédoncule des latérales nu; mais leurs deux ou quatre pieds postérieurs ont une grandeur proportionnelle à celle des antérieurs. Le dessous de la queue a des fausses pattes dans les deux sexes, et les appendices latéraux de son extrémité postérieure composent toujours, avec son dernier sesment, une nageoire commune en éventail. Dans les uns, tous les pieds sont presque semblables, cylindriques , et se terminent graduellement en pointe. Le pédoncule des antennes mitoyennes est beaucoup plus long que les deux filets de son extrémité. Le corcelet est carré ou cylindrique , et les nageoires du bout de la queue sont en grande partie membraneuses. Les ScyLLaAREs. (ScyLraArus. Fab.) Ont les antennes latérales courtes, sans soies, et ne conservant que les articles de la base, lesquels sont très- larses , aplatis et forment, par leur réunion , une sorte de crête; les yeux sont petits et logés dans des fossettes orbi- culaires du test. Leur tronc est presque carré. Ils sont connus sous le nom de Cigales de mer. Le Scyllare ours. (Cancer arctus. Tinn.) Herbst. xxx, 3, a Les yeux situés près des angles antérieurs du test ; une dent avancée à l’extrémité inférieure du pénultième ar- ticle des pieds postérieurs ; les antennes latérales très- dentées, et trois arêtes longitudinales et dentées sur le test. Il estcommun dans la Méditerranée. On y trouve aussi (1) Aj. Galaihea squamiferg ; Lieach, Malac, Brit, xxvint, À. 32 CRUSTACÉS l’espèce que Rondelet nommeSquille large, qui est beau- coup plus grande, et dont les antennes latérales ne sont point dentées sur leurs bords. Gesner en a donné une bonne figure. Hist. anim. tome LIT, pag. 1097 (x). Les LaNGousrtes. (PariNurus. Fab.) Ont les antennes latérales très-longues, en forme de soie, et les yeux saillans, gros et rapprochés sur un support commun et transversal. Leur tronc est cylindrique. Elles se plaisent dans les rochers ou les lieux pierreux de la mer. Leur chair, et particulièrement leurs œufs, nommés corail de la langouste , passent pour des mets dé- licats. Quelques individus parviennent à une taille très- considérable. L’avant-dernier article des pieds est garni en dessous, dans une espèce, d’une forte brosse de poils; dans d’autres il est simplement épineux. La Langeustecommune (Pal. quadricornis. Fab.) Leach, Malac. Brit. xxx, est grande, rougeâtre, avec le test hérissé de piquans , garni de duvet , et armé à sa partie antérieure, au- dessus des yeux, de deux dents très- fortes, avancées, comprimées et dentelées en dessous. La queue est tachetée ou ponctuée de blanc-jaunâtre ; les segmens ont un sillon transversal et interrompu. Les pieds sont entrecoupés de jaunâtre et de rougeâtre. — Sur nos côtes (2). D'autres ont les deux pieds antérieurs plus forts que les autres, et terminés par un grand article en forme de main ou de serre. Le pédoncule des antennes mitoyennes (1) A). Tbacus Peronii, Leach, Zool. miscell, cx1x ;—cancer arctus, Herbst. xxx ,1. Rumph. Mus. Il, D.;—Cancer ursus major , Herbst. xxx,2. Rumph.Mus. Il, G.;—potiquiquixe, Marcg. (2) Cette espèce est le cancer elephas d'Herbst. xXIX , 1 ; aj. canc. homarus , ejusd. xxxI, 1;—cancer polyphagus, ejusd. xxxu ;— potiquiquiya , Marcg. DÉCAPODES. 33 est plus court que les deux filets de l'extrémité, ou à peine de leur longueur. Le tronc se rétrécit en avant, et prend une forme ovoide. Les appendices du bout de la queue sont entièrement crustacés. Les yeux sont toujours rapprochés et saillans ; le test se termine, par, devant, en pointe ou en museau déprimé. Ces animaux se tiennent souvent cachés dans des trous. Les Écrevisses. (Asracus. Fabr.) Ont des saillies , en forme de petites écailles ou de dents, sur le pédoncule des antennes latérales ; les six pieds anté- rieurs terminés par une pince à deux doigts ; et la pièce extérieure des appendices natatoires du bout de la queue divisée en deux parties. Les unes vivent dans les eaux douces , et les autres dans la mer. Elles sont toutes très-voraces et peuvent vivre vingt ans et au-delà. Leur chair est estimée. L'estomac de l’écre= visse fluviatile renferme, lorsqu'elle est sur le point de ‘ muer, deux concrétions pierreuses, qu'on appelle yeux d’écrevisse, et dont la médecine fait usage comme absor- bans. C’est particulièrement sur cette espèce qu’on a con- staté la faculté qu'ont les crustacés de régénérer leurs pieds lorsqu'ils les ont perdus, ou qu’ils ont été mutilés. Les unes ont le dernier segment de la queue d’une seule pièce , et sont toutes marines. L’Ecrevisse de Norwége (Cancer Norwegicus. Linn.) De Géer. insect. tom. VII, pl. xx1v ; Herbst. xxvr. 3. dont les deux serres antérieures sont égales, allongées , pris- matiques , avec les arêtes dentées, et dont les segmens de la queue sont ciselés (x). Le Homard ( Cancer gammarus. Linn.) Herbst. xxv. (1) Genre Nephrops de M, Lech. TOME 3, 3 34 CRUSTACÉS dont les serres sont inégales, l’une ovale, avec des dents fortes et mousses, et l’autre oblongue avec de petites dents nombreuses. C’est un des crustacés de mer que l’on sert le plus sur nos tables. Les autres ont le dernier segment de la queue composé de deux pièces soudées et vivent dans les eaux douces. L’Æcrevisse commune. ( Cancer astacus. Linn.) Roes. ins. tom. III, L1v—Lvir. Ses deux serres antérieures sont inégales , chagrinées , et n’ont au côté interne que des dentelures très-fines. Quelques circonstances locales + font varier ses couleurs. T’Ecrevisse de Barton (Astacus Bartonii. Fab.) est propre aux eaux douces de l'Amérique Septentrionale. Les THaLassines. Latr. (Les genres GEBIA, CALLIANASSA et Axius. Leach.) Diffèrent en général des écrevisses, en ce que le pé- doncule des antennes latérales n’a point de saillies en forme d’écailles ou d’épines , et que la lame extérieure des appen- dices natatoires du bout de la queue n’est que d’une seule pièce ; mais les THALASSINES propres (1) ont les quatre pieds antérieurs terminés par une serre dont le doigt infé- rieur ou celui qui est immobile, n’est qu'ébauché ou en forme de dent. Les Gegies (2) ne s’en éloignent guère que par la forme presque triangulaire et non linéaire des feuillets du bout de la queue. Dans les CALLIANASSES (3), les deux premières paires de pieds ont une serre à deux doigts très-distincts; ceux de la troisième paire sont ter- minés par un onglet, qui manque aux quaire derniers. (1) Thalassina scorpionides , Latr. ; cancer anomalus , Herbst. LXH. (2) Cancer stellatus, Montag. Trans. Linn. soc. tom, IX. (3) Cancer subterraneus, Montag. ibid. DÉCAPODES. 35 Les AxIEs (1) ont aussi les deux premières paires de pieds terminés en une pince à deux doigts; mais tous ceux qui suivent finissent par un onglet. La troisième section, ou celle Des SALICOQUES. À, de même que les précédentes , les pieds formés d’une série unique d’articulations, mais les antennes latérales ou extérieures sont situées au-dessous des mitoyennes, et leur pédoncule est entièrement recouvert par une grande écaille annexée à sa base. | Leur corps est arqué, comme bossu , et d’une consistance moins solide que celui des crustacés précédens. Les an- tennes sont toujours avancées ; les latérales sont fort longues, et les intermédiaires se terminent par deux ou trois filets. Les yeux sont très - rapprochés. L’extrémité antérieure forme souvent au-dessus d'eux un bec avancé et comprimé. Les pieds-mâchoires extérieurs ressemblent, dans la plu- part, à des palpes longs et grêles, ou même à des an- tennes. Une des deux premières paires de pieds est pliée sur elle-même, ou doublée dans un grand nombre. Les sesmens du milieu de la queue sont dilatés ou élargis sur les côtés; elle se termine par une nageoire en éventail, comme dans les autres macroures. Les fausses pattes infé- rieures sont allongées , et souvent en forme de feuillets. On fait une grande consommation de ces crustacés dans toutes les parties du monde. On en sale même quelques espèces , afin de les conserver. Les uns n’ont aucun appendice particulier sur leurs pieds, et leurs pieds-mâchoires extérieurs ne servent point à la ‘ locomotion. Taniôt leurs antennes intermédiaires sont terminées par deux filets, comme dans les suivans. | r (2) Axius styryrchus, Leach, Trans. Linu, spe, tom. XI ; —canc. modestus, Herbst, xurtr , #. 36 CRUSTACÉS , Les Processes. Leach. ou Les Nikas. Risso. Se distinguent de tous les autres macroures de cette tribu, par une anomalie singulière de leurs deux pieds anivrieurs ; l’un d’eux se termine en une serre à deux doigts , tandis que l’autre finit simplement en pointe. Ceux de la paire suivante sont en pince, et l’article qui précède la pince est composé. RE Le Nika comestible, Risso, est d’un rouge de chair pointillé de jaunâtre. L’extrémité antérieure de son test a trois pointes aiguës. Le pied droit de la paire anté- rieure est en pince. On le vend, pendant toute l'année, dans les marchés de la ville de Nice (1). Les PExées. ( PEenæus. Fag.) Ont les trois premières paires de pieds terminées par une serre à deux doigts. L'espèce la plus connue est celle que Rondelet nomme la Caramote (2). On en mange beaucoup dans le Levant. Les Azpuges. ( ArPHEUS. Fab.) N'ont que les deux premières paires de pieds terminées en pince, et l’article qui précède immédiatement la pince est divisé, par des lignes transverses, en plusieurs autres petits articles. Nous y rapportons le genre HippozyTE Leach (3). Celui (:) Aj. Processa canaliculata, Lieach. Malac. Brit. tab. xt, (2) Rond, de Pise. lib. 18, cap. 18, p. 547; palæmon sulcatus, Oliv. ;—squilla indica, Bont. Hist, Nat. p. 81. Cancer setiferus, Linn. Herbst. Xxx1Y, 3. (5) Hippolyte varians, Leach. Transact, Linn. soc. tom. XI ;— h.sinermis, ibid. ;—cancer nautilator, Herbst. xLIT , 4 ;—cancer longipes , id. xxxI, 2. DÉCAPODES. 37 qu'il nomme ArTiA (1) nous est inconnu, et parait faire le passage des penées aux alphées. Les CrANGons. (CRANGON. Fab.) Ressemblent aux alphées par le nombre et la correspon- dance des pieds en pince; mais le doigt inférieur des deux premiers est très - court et en forme de dent; ceux de la seconde paire sont coudés et filiformes. The Crangon vulgaire (Cr. Fulgaris. Fab.) ,ou le Cardor, Roes. insect. III, LxXIII, I, 2, est petit, avec le test lisse, et la pointe antérieure très- courte, sans dents. Il est fort commun sur nos côtes. Les mers du Nord offrent une espèce assez grande. (Canc. boreas. Phipps, Voy. au nord, pl. xr, 1. Herbst. XXIX 2.) UE Les PanDazes. Leach. N'ont que la seconde paire de pieds en pince, avec l’ar- ticle qui la précède composé comme dans les alphées (2). Tantôt les antennes intermédiaires sont terminées par trois filets, et tels sont Les Paréaons. (Paz æÆmon. Fab.) Dont les quatre pieds antérieurs sont en pince. On en trouve, aux deux Indes, des espèces remarquables par leur taille et la grandeur de leurs deux pieds antérieurs. Celles de nos côtes sont beaucoup plus petites, et sont désignées sous le nom de Crevettes, de Salicogues, etc.’ La Salicoque ou Crevette commune (Cancer squilla. Lin. Squilla fusca, Bast. Opusc. Subs. lib. 2, IIT, 5. ) a une (1) Atya scabra, Leach. Trans. Linn, soc, tom. XI, Voyez canc. je » innocuus , Herbst, xxvIuT , 3. (2) Pandalus annulicornis, Leach. Malac. Brit. xL;—canc.narsal, Herbst, XX VI, 2 ;—cane, armiger ? Herbst, xxxIV, 4. 38 CRUSTACÉS tache d’un rouge vif sur le milieu du test. La corne du front est droite, ne dépasse guère le pédoncule des an- tennes mitoyennes, a huit dents en dessus, sans compter les deux de la pointe, et trois en dessous. La seconde paire de pieds est plus longue que la première. Le Palémon à dents de scie ( Pal. Serratus. Leacb. )} Herbst. xxVit, 1, que l’on confond souvent avec le précé- dent, est plus grand. La corne du front dépasse le pédon- cule des antennes mitoyennes , se relève à son extrémité et a sept dents en dessus , la pointe non comprise, et cinq en dessous. La seconde paire de pieds est plus courte que la première. La queue a des bandes transverses d’un rouge assez vif ; c’est aussi la couleur de la nageoire de son extrémité. Dans ces deux espèces, les deux pieds antérieurs sont coudés. Ellés sontexcellentes à manger(r). D'autres SALICOQUES ont , au côté extérieur de leurs pieds, vers leur origine , un appendice en forme de soie, et leurs pieds - mâchoires extérieurs servent également à la locomotion. Tels sont Les PAsipnËEs (PasipnÆaA. Saviony.) Ils se rapprochent des alphées, à l'égard des antennes et du nombre de leurs pieds en pince; mais par les carac- tères énoncés ci-dessus, ils font le passage des salicoques aux crustacés de la section suivante. ba quatrième et dernière seclion , celle DEs ScaizoPopEs. À les pieds divisés jusqu'à la base ou jusque pre de eur milieu en deux branches. Le corps est toujours mou, et d’une forme analogue à celte des salicoques. Les pieds sont très-srêles, soyeux, et uniquement propres à la natation. (2) Aj. Palæmon carcinus, Leach, Zool. mise. xci1 ; Herbst. xxvir, 2;-eanc, cercinus, Herbst, XX VIN, 1 ;—guaricuru ? Marcg. DÉCAPODES. 39 Les femelles portent leurs œufs dans une capsule bivalve, à l'extrémité postérieure de la poitrine. Toutes les espèces connues sont très-petites et marines. Les Mysis. (Mysrs. Lat.) Ont les pieds-mäâchoires et les pieds propres divisés jus- qu’à la base en deux tiges, de sorte que ces organes sont disposés sur quatre séries longitudinales , et que ces crus- tacés paroissent avoir quatorze paires de pieds. Les antennes latérales sont, comme dans les salicoques, accompagnées d’une grande écaille , et situées plus bas que les mitoyennes. La queue est terminée par une nageoire de quatre à cinq feuillets (x). Les Nésarres. (NEBaLrA. Leach.) Ont dix pieds, divisés, jusque près de la moitié de leur Jongueur , en deux branches soyeuses. Leurs antennes laté- rales, qu’on a prises pour d’autres pieds, sont insérées beaucoup au-dessous des mitoyennes, et n’ont pas d’écaille apparente à leur base. La queue est terminée par deux ap- pendices, en forme de soies. = L’extrémité antérieure du test se prolonge en forme de bec, sous lequel les yeux sont insérés et très-rapprochés. Ce genre a de l’analogie avec celui des Cyclops (2). RSR TA (1) Genre mysis, Leach. Trans. Linn. soc. tom. XI ;—canc. ocu- latus, Oth. Fab. Faun. Groënl. fig. à ;— cancer pedatus,ejusd. n°, 221 ; — cancer flexuosus , Mull, Zool. dan. Lxvi ;—l’astacus hurengum de Fabricius est peut-être aussi de ce sous-genre. (2) Nebalia Herbstii , Leach. Zool. misc. xL1V;—çancer bipes, Oth. Fab. Faun, Groënl]. fig. 2. 40 CRUSTACÉS. LÉ SECOND ORDRE DES CRUSTACÉS. LES STOMAPODES, vulgairement Mantes de mer. Nous offre, ainsi que le précédent, des mandibules portant chacune un palpe, jointes à des yeux pédiculés et mobiles; mais la par- üe de la tête qui porte les antennes mi- toyennes et les yeux , est disuncte du thorax et fort petite. Le thorax est moins grand et moins recourbé sur les flancs, où il n’a point de branchies à recouvrir, et où l’on ne voit à Ja base de ses pieds que des membranes ana- logues à celles qui, dans les décapodes, s’in- terposent entre les branchies. Celles-ci, en forme de panache, sont attachées aux pieds- nageoires, dont il y a une paire terminée par deux larges pièces sous einq des articu- jations de la queue, qui elle-même est demi- cylindrique, beaucoup plus longue et plus srosse que le thorax; en avant des articles qui portent ces nageoires et ces branchies, en sont qui portent des pieds non nageurs. Dans les stomapodes connus, les antennes mitoyennes se terminent par trois filets; les externes qui naissent du devant de la partie STOMAPODES. : postérieure de la tête, n’en ont qu'un seul, et à leur base s'articule une lame allongée analogue à l’écaille des salicoques. La bouche a un labre demi-circulaire membraneux; de fortes mandibulestrès-dentées, pourvues d’un palpe filiforme, suivies d’une double languette et de deux paires de mâchoires portant des palpes, auxquelles succède un pied grêle ter- miné par une petite serre; puis un pied très- grand , dont le dernier article fort long et souvent très-denté, se replie dans une rainure de l’article précédent; puis trois autres paires moindres , et terminées chacune par un cro- chet ou griffe (1). Les trois paires suivantes sont terminées en pointe, mais ont un stilet à côté de leur troisième articulation. Les cinq dernières sont de doubles larges nageoires, et portent, comme nous l'avons dit, les branchies attachées à leur lame externe. La queue est terminée, comme dans les décapodes macroures, par des appendices aux côtés d’une pièce moyenne. EE (1) Dans la manière de voir de M. Savisny, le pied grêle, le grand pied , et le premier pied à griffe seraient des pieds-mâchoires ; les deux derniers pieds à griffes, et les trois pieds à stilets répondraient aux cinq pieds thorachiques des décapodes. Enfin les cinq pieds nageurs seraient les sous-caudaux, F 42 CRUSTACÉS A l’intérieur on leur voit un petit estomac contenu sous le thorax, et ayant quelques très-petites dents vers le pylore, suivi d’un intestin grêle et droit qui règne dans toute la longueur de la queue, accompagné, à droite et à gauche , d’un nombre de lobes glandu- leux qui paraissent tenir lieu de foies. Le cœur s’allonge en un gros vaisseau fi- Dreux qui règne aussi tout le long de la partie dorsale de la queue, donnant à droite et à gauche des branches aux organes de la res- piration, et aux autres parties. C’est ainsi que l'on commence à être conduit au vaisseau dorsal des insectes. L'organe mâle est une tige adhérente à la base interne de la dernière paire de pieds non nageurs. Îl parait que ces animaux ne transportent point leurs œufs attachés à leur queue, comme la plupart des crustacés. Le nom de martes leur a été donné à cause de leurs grands pieds, qui ont quelque rapport avec ceux des mantes terrestres. Cet ordre ne compose qu'une famille, dont Fabricius ne fait qu’un genre : Les SQuices. (SQUILLA. Fab.} Que l'on peut diviser en deux. STOMAPODES. 43 Les SquiLres proprement dites. {Squi£La. Latr.) Dont le thorax se termine postérieurement sur la dernière paire des pieds en griffe. Les anneaux servant d’attache aux trois paires suivantes de pieds non nageurs, sont à découvert. » La Squille mante ( Cancer mantis. Lin.), Herbst. XxXIII,1 , est longue d’environ sept pouces. Ses grandes serres ont à leur base trois épines mobiles , et leurs griffes sont divisées en six pointes allongées, très-acérées,et dont la terminale plus grande. Les 'seomens du corps, à l’ex- ception du dernier, ont six arêtes longitudinales, termi- nées pour la plupart en une pointe aiguë ; le dernier est élevé, dans son milieu, en une forte carène , ponctué, terminé postérieurement par un double rang de dente- lures, et quatre pointes très-fortes, dont les deux du milieu plus rapprochées, chacun de ses bords latéraux a deux divisions rebordées ou plus épaisses, et dont la dernière finit en pointe. L'article qui sert de support aux appen- dices en nageoires, se prolonge et se termine au-dessous par deux dents très-fortes. Commune dans ia Méditerra- née , avec deux autres espèces (1). Les EricHTHes. (Ericuraus. Latr.) Diffèrent des squilles par la grandeur de la plaque supé- rieure de leur test, qui se prolonge en arrière jusqu’à l’ex- trémité postérieure du tronc, et recouvre les anneaux por- tant les dernières paires de pieds non nageurs. L’Erichte vitrée (Squilla vitrea. Fab.) est petite , avec le test lisse, caréné, et dont les angles sont pointus. Le doigt des grandes serres n’a point de dents. Elle vit dans FOcéan Atlantique. (1) Aj. Squilla maculata, Fab. Herbst, xxXXIIT , 2 ;—s5. chiragra , Fab. Herbst. xxx1v, 2 ;—5. scyllarus, Fab, Herbst, xxx1v,1. Rumph. AT Mus, 111, E. 1;—famaru guacu, Marcg. - 44 CRUSTACÉS LÉ TROISIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS. LES AMPHIPODES. Faisant encore partievdes cancers de Lin- ‘næus, est le dernier de cette classe où les mandibules soient accompagnées d’un palpe, comme dans les précédens. Mais les yeux sont immobiles et sans pédicule ; la tête est distincte du tronc et d’une seule pièce; leur troisième et dernière paire de maàchoires re- présente une lèvre avec deux palpes ou deux petits pieds réunis à leur naissance. L'on ob- serve enfin , près de la base intérieure de leurs pieds, à l'exception des deux pre- miers , des lames membraneuses qui servent, dans les femelles , à retenir les œufs et mème les petits. Leur corps est faiblement crustacé, le plus souvent comprimé , arqué et compo- sé: 10. d’une tête distincte, portant deux yeux, quatre antennes presque toujours en forme de soie; dont deux plus hautes, et la bouche formée d’un labre , de deux man- dibules avec un palpe à découvert ou saillant, et de trois paires de màchoires. 20. D'un tronc divisé en sept anneaux , portant ordinairement AMPHIPODES. 1 chacun une paire de pieds, dont les quatre premiers, divisés en avant, sont souvent ter- minés par une serre avec un seul doigt. 30. D'une queue formée de six à sept articles dans le plus grand nombre, et offrant, en dessous, cinq paires de fausses paites sous la forme de filets, divisés en deux branches, très-mobiles, analogues aux pieds nageurs et branchiaux des stomapodes, et remplissant peut-être les mêmes fonctions. L’extrémité de cette queue est courbée en dessous, et ne présente point d’appendices en nageoire. Les amphipodes nagent et sautent avec fa- cilité, et toujours posés sur le côté. Les uns se trouvent dans les ruisseaux et les fontaines ; les autres vivent dans les eaux salées. Ils s’ac- couplent à la manière des insectes, le mâle étant placé sur le dos de sa femelle. Leur union dure quelque temps, et l’on voit souvent le dernier individu emportant l’autre, qui est alors sous son ventre. Les œufs sont rassem- blés sur la poitrine, et recouverts par des écailles particulières qui leur forment une sorte de poche. Ils sy développent, et les petits restent attachés aux pieds ou à d’autres parties du corps de leur mère, jusqu'à ce er 46 CRUSTACÉS qu'ils aient acquis assez de forces pour n’avoir plus besoin de cet appui. Nous pourrions comprendre cet ordre sous le nom générique de | GAMMARUS. Presque toutes ses espèces ayant appartenu à ce genre de Fabricius, il ne comprend qu’une sec- tion ; ses animaux sont petits et de nos eaux. Les PHRONIMESs. (PHRoNIMA. Laitr.) N'ont que deux antennes distinctes et fort courtes. Leur tête est grosse, les pieds de la cinquième paire sont fort longs et terminés seuls par une serre à deux doigts. La queue, beaucoup plus étroite que le corcelet, est composée de cinq articles, dont le dernier a , au bout, plusieurs ap- pendices allongés en forme de stilets. Le corps est très- mou. La Phronime sédentaire. (Phr. sedentaria. Latr. Gener. crust. et insect. tom. I, II, 2,3.) Cancer sedentarius. Faun. arab. pag. 05. Se trouve dans la Méditerranée et se loge dans un étui membraneux presqu'en forme de ton- neau qui paraît provenir du corps d’une espèce de beroë. Les CuevrerTres. (Gammarus. Lat.) Ont quatre antennes, dont les supérieures sensiblement plus longues que les inférieures. Les unes ont ces organes composés de trois pièces ; dont la dernière articulée, et c’est ce que l’on voit dans les ZLeucothoë et les Dexamine de M. Leach. Les pre- miers (1) diffèrent des autres (2) par leurs deux pieds an- térieurs terminés en une serre à deux doigts. (1) Cancer articulosus , Montag. Trans. Linn. soc. tom. VIT, tab, , 6 ;—cancer spinicarpus? Müll. Zool. dan. tab. cx1x , 1-4. (2) Cancer gammarus spinosus , Montag. in trans, tom. XT, 6: AMPHIPODES,. 47 En d'autres, les antennes sont de quatre pièces, dont la dernière articulée. Tantôt les mâles ont les serres de la seconde paire de pieds plus grandes et comprimées , comme dans les Melite (1) et les Mærza (2) de M. Leach. Tantôt les quatre pieds antérieurs sont semblables dans les deux sexes. Si les antennes supérieures ont une soie à leur base, ce sont ses CHEVRETTES proprement dites, ou GammaARus, Leach. La Chevrette des ruisseaux (3), de Geoffroi, est de cette subdivision. d Ces antennes supérieures n’offrent-elles aucun appendice à leur base , nous aurons les PHeRusA et les AMPHITOE (4) de M. Leach. Les Tarrrres. (Tarrrrus. Latr.) Ont aussi quatre antennes, mais dont les inférieures sont _ plus longues que les supérieures, avec leur dernière pièce composée d’un grand nombre de petits articles. M. Leach les subdivise encore comme il suit. Dans ses Aryzes (AryLus)(5), le devant de la tête se prolonge , en forme de bec. La Dans ses TaLiTres (6) et ses ORCHESTIES (7), la tête {1) Cancer palmatus , id. ibid. tom. VII, 69. (2) Cancer gammarus grossimanus, id. ibid. tom, IX, tab. 1v, 5. (3) Cancer pulex, Linn.; squilla pulex, de Géer. Insect. tom. VI MAD KE SET ia" (4) Cancer gammarus rubricatus, Montag. Trans. Linn. soc. tom. IX. Onistus cancellus, Pall. Spicil. Zool. fasc. IX, tab. 111, 18. (3) Gammarus carinatus, Fab. ; ou atylus carinatus, Leach, Zoo!. misc. tab. Lxix.—Gammarus ampulla , Fab. Phipps, it, Bor. tab. . x11, 3 ; —cancer locusta , Linn. (6) Oniscus locusta, Pall. Spicil. Zool. fasc. IX, tab. 1v, 7. Gammarus nugax, Fab.; on cancer nugax, Phipps, it. Bor, tab. XIT,,28 4 (7) Oniscus gammarellus , Pall. tab. eâd. 8. Cancer mutilus ? Mull. Zoe!. dan. tab, cxvI, 1-11, 4S CRUSTACÉS n’a point de saillie, et les antennes supérieures sont beau- coup plus courtes que les inférieures, leur longueur n'éga- lant guère que celle des deux premiers articles des dernières. Les pieds des talitres sont presque semblables entre eux, et tous terminés par un seul doist. ‘ Dans les orchesties, ceux de la seconde paire ont une serre à deux doigts dans la femelle, ou à un seul dans le mâle, mais très-grande et comprimée. Les CoroPutes. (Coropxium. Lat.) Sous le rapport du pédoncule des antennes , et des diffé- rences relatives de leur longueur, ressemblent aux talitres; mais les deux inférieures, ou les plus grandes, sont en forme de pieds; leur dernière pièce n'est composée que d’un à quatre articles, et paraît se terminer par un petit crochet. Le genre a pour type le Cancer grossipes de Linnæus ‘ Gammarus longicornis. Fab. — Oniscus volutator. Pall. Spicil. Zool. Fasc. IX, tab. 1v, 0.) Nous yrapportons les PopoceraetlesJassa de M. Leach. ci les antennes sont presque de grosseur égale, et la se- conde paire de pieds est terminée par une grande serre. LE QUATRIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS. LES ISOPODES. À des mandibules sans palpes; la bouche toujours composée de trois paires de mà- choires, dont les deux inférieures repré- sentent , soit deux petits pieds réunis à leur base, soit une lèvre avec deux palpes ; des branchies dans ceux où elles sont bien conûues , situées sous l'abdomen, ou plutôt ISOPODES. 49 sous la queue; tous les pieds simples et uni- quement propres à la locomotion ou à la pré- hension. Leur corps est presque généralement com- posé d’une tête distincte, portant quatre an- tennes, dont les latérales, au moins, en forme de soie, et deux yeux grenus; d’untronc, divisé! en sept anneaux, ayant chacun une paire de pieds ; d’une queue formée d’un nombre va- riable (1—7) d’anneaux, et garnie en dessous de lames ou de feuillets, disposés par paires, sur deux rangs, portant ou recouvrant les branchies, et servant aussi à la natation. Les uns sont aquatiques et se nourrissent généralement de substances animales ; plu- sieurs d’entre eux sont marins, s’attachent aux cétacés, à divers poissons pour sucer leur sang, ou se cachent entre les plantes des ri- vages. | - Les autres sont terrestres, se tiennent sous les pierres, dans le creux des. arbres ou sous leurs écorces, dans les fentes des murs, par- ticulièrement aux lieux sombres et humides, et rongent différentes matières. Les organes sexuels masculins du petit nombre d'espèces où on les a découverts, sont doubles et placés sous les premiers feuillets TOME 3. 4 50 CRUSTACES de la queue, où ils s’'annoncent par des filets ou des crochets. Les femelles portent leurs œufs sous la poitrine, soit entre des écailles, soit dans une poche ou un sac membra- neux, qu'elles ouvrent afin de livrer passage aux petits, qui ont, en naissant, la forme propre à leur espèce, et ne font que chan- ger de peau en grandissant. Cet ordre, dans Linnæus, embrasse le genre Des CLoPoRTESs. ( Oxiscus. Liun.) Et comprend encore quelques-uns de ses cancers. Nous le partagerons en trois sections, d’après la forme et la position des branchies. La première section, Les CYSTIBRANCHES. N'a pour organes respiratoires apparens, ou présumés tels, que des corps vésiculaires, très-mous, tantôt au nombre de six , et situés, un de chaque côté, sur les second, troi- sième et quatrième segmens, à la base extérièure des pieds qui y sont attachés ; tantôt au nombre de quatre, et annexés à autant de pattes, vraies ou fausses, du second et du troi- sième segmens , ou à leur place, si ces segmens sont abso- lument dépourvus d'organes locotnotiles. Les deux pieds antérieurs sont insérés sur la tête, le premier segment du corps étant intimement uni avec elle, tres-court, et lui formant un cou ou un prolongement en arrière. Le corps, ordinairement linéaire ou semblable à un fil, est composé 1° d’une tête portant quatre antenues en forme de soies, dont les deux supérieures plus longues ; deux yeux immobiles et point ou peu saillans; la bouche , qui consiste en uu labre, deux mandibules, une languette profondément ISOPODES. BI échancrée, deux paires de mâchoires rapprochées sur un même plan transversal, et deux pieds-mâchoires réunis à leur base, représentant une lèvre; et la première paire de pieds qui est située près du cou. 2°. Desix segmens (le premier, ou celui qui est uni à la tête, non compris ), sur chacun des- quels est insérée une paire de pieds, mais qui manquent le plus souvent ou ne sont que rudimentaires sur le second et le troisième de ces anneaux. 3°. D'une queue très-courte, composée d’un à deux segmens, avec quelques petits appen- dices peu saillans, en forme de tubercules, à l'extrémité postérieure et inférieure. Les pieds complets, au nombre de dix à quatorze , sont terminés par un fort crochet; ceux de la seconde paire sont plus grands ; l’avant - dernier article est renfié et forme, avec le crochet du bout , ou le dernier article, une serre ou griffe. Les femelles portent leurs œufs sous les second et troi- sième segmens du corps, dans une poche formée d’écailles rapprochées (1). ( Les uns ont le corps et les pieds allongés et menus, ou filiformes ; la quatrième et dernière pièce des antennes supérieures, composée de plusieurs articles, et n’offrent que des yeux composés. Ils se tiennent parmi les plantes marines, marchent à la manière des chenilles arpenteuses, tournent quelquefois avec rapidité sur eux-mêmes, ou redressent leur corps, en fesant vibrer leurs antennes. Ils courbent, en nageant, les extrémités de leur corps. Les LEPTOMÈRES. ( LEPTOMERA. Lat.) Ont quatorze pieds, disposés dans une série continue, depuis la tête jusqu’à l’extrémité postérieure du corps (2). (1) Suivant M. Savigny, ces animaux avoisinent les pycrogonides, qui lui paraissent lier les arachnides aux crustacés. (2) Squilla ventricosa, Müll. Zool. dan. tab. Lv1 , 1-3. Herbst, ÆEXXVI T7 5 CRUSTACÉS Les Prorons. (Proro. Leach.) Ont dix pieds, disposés dans une série continue, depuis Ja tête jusqu’au quatrième anneau inclusivement (r). Les Casvrozrres. (CapreLLAa. Lam.) Ont dix pieds, mais dans une série interrompue; le se- cond et le troisième anneaux du corps n’en offrant d'aucune sorte (2). Les autres ont le corps ovale, formé de segmens larges ou transversaux ; les pieds de longueur moyenne et ro- bustes ; la quatrième et dernière pièce des antennes supé- rieures simple ou sans articles , et deux yeux lisses sur le sommet de la têie, outre les yeux composés. Ils n’ont que dix pieds parfaits ; le second et le troisième ‘anueaux du corps en sont dépourvus, et offrent, à leur place, des appendices grèles, articulés, ou de fausses pattes, et qui portent les organes vésiculeux, présumés respira- toires. Ces corps sont allongés et non globuleux ou ovales, comme dans les genres précédens. Ces animaux vivent en parasites, sur des célacés et des poissons. On n’en connait qu'un genre, Les Cyames. (Cyamus. Lat.—LarunDA. Leach.) Dont la seule espèce décrite (Oniscus Ceti.L. Pycnognum Ceti. Fab. ) vit plus particulièrement sur les baleines (3). (1) Gammarus pedatus, Müll. ibid. tab. cr, 1, 2. Cancer linearis ? Linn. (2) Squilla quadrilobata, Müll. ibid. tab. Lvt, 4-6 ; —oniscus sco- lopendroides, Pall. spicil. Zool. fasc. IX, 1v, 15. Gammarus quadrilobatus, Mull. ib. tab. cx1v, 11, 12. Rapportez à ce genre les cancer atomus et filiformis de Linnæus. Forskahl en a décrit une espèce comme une larve d’un genre incer- tain , Faun, arab. pag. 87. | (5) De Géer, Pallas et Müller l’ont figurée. Voyez le dernier : Zool. dan, çx1x , 19-174 ISOPODES, 53 La seconde section des Isopodes, ou LES PHYTIBRANCHES.. À les branchies sous la queue, toujours nues, en forme de tiges pluStou moins divisées. Les uns ont dix pieds à onglet, les autres en ont quatorze, mais dont les quatre derniers au moins n’ont point de crochet au bout, et ne sont propres qu’à la natation. Elle est composée de plusieurs petits crustacés peu con- aus, et qui forment les genres suivans : | Les Typurs. (Typuis. Riss.) Ont dix pieds , insérés par paires sur autant de segmens, et dont quatre sont terminés par une serre à deux doigts ; deux antennes très-petites; et, de chaque côté du trone, deux lames réunies longitudinalement, pouvant s'ouvrir ou se fermer comme deux battans de porte. L'animal peut se contracter, prendre une forme ovoide, et cacher toutes les parties inférieures de son corps, en inclinant sa tête, courbant sa queue vers la poitrine, et en rapprochant les deux valvules mobiles, adhérentes aux côtés du tronc (1). Les ANncÉes. ( AncEus. Riss.) N'ont encore que dix pieds, et insérés aussi, par paires, sur autant de seomens ; mais aucun de ces organes n’est ter- miné en serre, et leurs antennes sont au nombre de quatre, et très-distinctes. L’extrémité de leur queue a des appen- dices en feuillets. Ils ne peuvent d’ailleurs se contracter en boule , comme les précédens. Les mâles ont, au-devant dela tête, deux grandes saillies, en {orme de mandibules avancées (2). + cm (1) Typhis ovoïdes , Riss. Hist, nat. des Crnst, de Nice, tab. 1: (2) Anceus forficularins, ib. tab. ‘eâd. 10, mäle ; cancer maxil- laris, Montag. Trans. Linn. soc. tom. 7, tab, vi, 2 54 CRUSTACÉS Les PRaAN1ZEs. (PRAN1ZA. Leach.) Ont dix pieds, sans serres, quatre antennes, et des feuillets au bout de leur queue, comme les ancées. Leur tronc est divisé en trois segmens, dont le dernier très - grand, et servant d’attaches aux trois dernières paires de pieds. Les deux autres paires sont suspendues aux deux segmens anté- rieurs (1). Les ArsEUDESs. ( Apseunes. Leach. — Euparus. Riss.) Ont quatorze pieds, dont les quatre derniers uniquement propres à la natation, les deux premiers en pince, et les deux suivans élargis, comprimés et dentés au bout. Les antennes sont au nombre de quatre. Le corps est allongé et terminé par deux soies (2). Les Iones. (Ion. Latr.) Ont encore qualorze pieds, mais tous sans onglet, en forme de lanières arrondies à leur extrémité, et simple- ment propres à la natation. Leurs branchies sont très-rami- fiées. Leur queue est terminée par deux longs appendices presque semblables aux pieds. [ls ont d’ailleurs des antennes distinctes (3). La troisième section des Isopodes , celle DEs PTÉRYGIBRANCHES. A les branchies sous la queue, soit libres et en forme d’écaill 5 vasculaires ou de bourses membraneuses , tantôt nues, tantôt recouvertes par des lames ; soit renfermées dans des écailles en recouvrement. Les uns ont quatre antennes très-apparentes. (1) Genre communiqué par M. Leach. (2) Cancer talpa, Montag. Trans. Linn. soc. IX, 1v, 6. (5) Oniscus thoracicus, Montag. Trans. Linn. soc. ibid. 11, 3. ISOPODES. 55 Leurs branchies sont libres ,en forme d'’écailles vascu- laires ou de bourses membraneuses. Ces crustacés sont tous aquatiques, et la plupart marins. Tantôt l'extrémité postérieure du corps offre, de chaque côté, une nageoire formée de deux feuillets, portés sur un pédicule commun , et les écailles sous-caudales se recou- vrent graduellement. PA Les Cymornoés. (Cymoroa. Fab.) Ont la queue composée de six segmens ; les pieds insérés aux bords latéraux du tronc, terminés par un crochet très- fort. Plusieurs segmens du tronc ont, de chaque côté, une division en forme d'article. Nous y réunissons les genres : Zimnoria, Eurydice, et Æga de M. Leach. Ils vivent, en parasites, sur des poissons et d’autres ani- maux marins. On les a désignés sous les noms de Poux de mer, d’Asile ou d’Œstre de poisson , etc. (1). Les SPHÉROMES. (SpHÆRroMA. Latr.) N'ont que deux segmens à la queue, dont le dernier très-voûté. Leur corps se met en boule. Nous leur associons les genres Campecopea, Næœsa , Cy- modoce et Dynamene de M. Leach (2). Tantôt l'extrémité postérieure du corps est dépour- vue d’appendices en nageoire, et le dessous de leur queue (1) Cymothoa asilus, Fab. ; eniscus asilus , Pall. spicil. Zool. fasc. IX, tab. IV, 12; —onëscus æstrum, Pall. ibid. 13.—Cymothoa rosa- cea, Riss. Hist. nat. des Crust. de Nice, tab. 1V, 9. — Cymothoa æstrum , Fab. Les zdotea psora et physodes de Fabricius et ses cymothoa para- doxa , falcata , imbricata, Guadeloupensis, Americana, outre les especes citées plus haut. (2) Oniscus globator, Pall. spicil. Zvol. fasc. 1X, 1V, 18; cymo- thoa serrata , Fab. ;—sphæroma spinosa, Riss. Hist, nat. des Crust. de Nice, tab. 111, 14, 56 CRUSTACÉS qui n'a jämais au-delà de trois segmens, présente deux grandes écailles recouvrant entièrement ou presque entière- ment les autres. Les IporTées. (TnoteA. Fab.) ; "* N'ont aucune sorte d'appendice aû bout de la queue; ses deux écailles inférieures et recouvrant les autres sont étroites, allongées , parallèles, fixées par leur côté extérieur, et s’ouvrent comme deux battans de porte (r). _Les espèces qui ont une forme linéaire, et dont les an- tennes sont de la longueur du corps, forment le genre Stenosome de M. Leach. Les AsELrrs. (AsErrLus. Geoff.) Auxquelles je réunis les Janires et les Jaeres de M. Leach, ont deux pointes fourchues ou deux appendices en forme de tubercules au bout de la queue. Les deux écailles extérieures recouvrant les branchies sont arrondies et fixées seulement à leur base. La plupart vivent dans les eaux douces ou dans les lieux humides , sous les pierres , la mousse, et les autres se tien- nent parmi les fucus, les ulves, etc. (2). Les autres PTÉRYGIBRANCHES n’ont que deux #r ?nnes apparentes, les miloyennes étant fort courtes et cachées, ou même n’existant pas du tout. (1) Oniscus entomon, Linn. Pall. Spicil. Zool. fase. 1x, v, 1-6. Squilla marina, de G. Insect. VIL, xxXxIT, 11; oniscus mari- nus ? Linn. Idotea viridissima ? Riss. Hist. nat. des Crust. de Nice, pl. 117,8 ; — oniscus balthicus, Pall. ibid. 1V, 6 ; — o.hecticus, ibid. 10 ; — 0. ungulatus , ibid. 11;—0. linearis, ïib. 17. Baster, subs. H, XIIT, 2: Gronov. Zooph. tab. xvun, 3. (2) Oniscus aquaticus, Linn. ;—squilla asellus , de G. Insect. tom, %,-Pls X3XL, 14 | or. ISOPODES. 07 Leur queue est toujours composée de six à sept anneaux. La plupart sont terrestres. Les Licies. (LierA. Fab.) Dont les antennes latérales ou apparentes sont terminées par une pièce composée d'un grand nombre de petits ar- ticles, et qui ont, à l'extrémité postérieure du corps, deux pointes fourchues. Beaucoup d’entre elles vivent aux bords de la mer (i). Les ParLoscres. ( Paicoscra. Latr.) Qui ont des antennes latérales de huit articles, et décou- vertes à leur base, et dont le corps est terminé postérieure- ment par quatre appendices coniques, saillans et presque égaux (2). Les CLoportes. (Onrscus. Latr. ) Dont les antennes latérales sont également de huit ar- ticles, mais ayant la base recouverte par les bords latéraux de la tête, et dont les appendices du bout de a queue sont d’inégale longueur, les deux latéraux étant beaucoup plus grands (3). Les PorcEezLrons. (Porcerzio. Laitr.) Qui ressemblent aux cloportes, mais dont les antennes n’ont que sept articles (4). C’est à ces deux sous genres qu’appartiennent les espèces communes, dans leslieux humides et étouffés de nos maisons. {1) Oniscus oceanicus, Linn. Bast. subst. IT, x111, 4.— Oniscus ‘ assimilis, Linn. Bast. ibid. 3; le précédent, à pointes de la queue mutilées ? — Oniscus agilis, Panz. Faun. Insect. Germ. IX, xxIV ; — oniscus hypnorum, Cuv. Journ. d'Hist. nal. xxvi1, 8,4, 5. (2) Oniseus sylvestris, Fab. ; o. muscorum , Cuv. ibid. 6-8. Coqueb. illust. Icon. Iusect. dec. I, w1, 12. (5) Oniscus murarius, Fabr. Cuv. , ibid. 11-153. (4) Oniscus asellus, Cuv. ibid. 9. Panz. ibid, IX, xxx. 58 CRUSTACÉS LEs ARMADILLES. (ARMADILLO. Latr.) Voisins des porcellions par les antennes, mais dont les appendices postérieurs de la queue ne font point de saillie ; les latéraux se terminent par un article élargi à son extré- mité , et leur corps se met en boule. Les écailles branchiales et supérieures du dessous de la queue ont une rangée de petits trous, donnant passage à l'air (r). Les Boryres. (Boryrus. Latr.) S'éloignent de tous les genres de cet ordre par le défaut d'antennes, d'organes de la vue, et de mandibules. Leur corps est en ovale court, rétréci et terminé en pointe à son extrémité postérieure, presque membraneux, très-plat, avec un rebord inférieur portant les pieds, et au-dessous d’eux de petites lames membraneuses, dont les deux der- mères allongées. Les pieds sont très-petits et contournés. Le dessous de la queue est garni de deux rangées de petits feuillets ciliés. Son extrémité n’a point d’appendices. Les bopyres ont de l’analogie avec les cymothoés, et vivent cachés sous un des côtés antérieurs du test de la cre- vette commune ou palémon squille , où ils forment des tubercules qui s’élèvent en forme de loupe. Les pêcheurs de la Manche croient que ce sont des individus très-jeunes de plies ou de soles. Le rebord latéral et inférieur du corps sert à retenir les œufs nombreux dont la poitrine est chargée. Sur cette partie, près de la queue, est souvent appliqué un autre bopyre, mais très-pelit, et qu’on soupçonne être le mâle (2). (1) Oniscus armadillo, Linn. Cuv. ibid. 14-15 ;—oniscus cinereus, Panz. ibid. Lx11, tab. xxn.— Oniscus pulchellus, Panz. ibid. xxr. (2) Monoculus crangorum*, Fab. ; bopyrus squillarum, Lalr. Gener. Crust. et Insect., I, 11, 4 Mém. de l’Acad. royale des Sciences , 1772 , pag. 29, pl. 1, BRANCHIOPODES. 5g LE CINQUIÈME ORDRE DES CRUSTACÉS. Cerur nes BRANCHIOPODES. (Entomos- traca. Müll. —Monoculus. Linn. ) Se rapproche du précédent en ce que les mandibules, lorsqu'elles existent et qu'on peut les distinguer, n’ont point de palpes ; mais il s’en éloigne, soit par l’organisation de la bouche, tantôt en forme de bec, tantôt composée de mandibules et de deux paires de mächoires en feuillets inarticulés ; soit par les pieds, garnis d’appendices branchiaux, ou de petits feuillets propres à la natation. Le corps du plus grand nombre est recou- vert d’un test corné, souvent membraneux, sur lequel les yeux, souvent très-rappro- chés, sont implantés et immobiles. La tête est rarement séparée du tronc. Ces animaux sont aquatiques, et nagent très-bien. Les organes sexuels masculins sont doubles, situés tantôt à l'extrémité postérieure dela poitrine ou à l’origine de la queue, tantôt eux antennes. C’est toujours à l’origine de la queue que sont placés ceux de la femelle, et ses 6o CRUSTACÉS œufs, qui forment par leur réunion des espèces de grappes, sous une enveloppe commune. Les petits y éclosent et l’ouvrent pour en sortir. Plusieurs de leurs organes ne paraissent qu'à la suite de divers changemens de peau, et ces crustacés éprouvent une métamorphose, quol- que moins complète que celle des insectes. Ce n’est guère qu'à la cinquième ou sixième mue qu'ils deviennent parfaits ou capables de se reproduire. Leur vie, en général, est de courte durée. Il parait que leurs œufs peuvent se conserver long-temps dans un état de dessi- catlon , sans qu'ils perdent leurs propriétés. Plusieurs de ces animaux sont de véritables suceurs, et se rapprochent, à cet égard, des arachnides. Cet ordre composant, avec le précédent , celui des poly- gonates de Fabricius, ne formait dans Linnæus que le genre DEs Monoczes. (Monocurus. Linn.) Nous le diviserons en trois sections, d’après la considé- tion des organes du mouvement, de la forme générale du corps et des habitudes. Nous placerons en tête, des Bran- chiopodes qui paraissent supérieurs aux autres par la fa- culté qu’ils ont de courir et de nager. Leur test a ordinaire- ment la forme d’un bouclier. Leurs pieds sont nombreux; les branchies le plus souvent situées sous l'arrière du corps. Ces animaux sont plus éminemment carnassiers et su- ceurs. BRANCHIOPODES. ‘Gt La première section des Branchiopodes , celle Des PœciLopss. À en avant quelques pieds ou pieds-mâchoires terminés par un ou deux crochets , propres à la course et à la préhen- sion , et en arrière les pieds en nageoire , soit composés ou accompagnés de lames , soit membraneux et en digitation. Ils ont tous la tête confondue avec le tronc, un test, ou la partie antérieure du corps en forme de bouclier. Les antennes sont toujours courtes et simples. La plu- part ont des yeux distincts. Ces animaux peuvent courir et naser , et sont, en partie, parasites. Les uns n’offrent ni bec ni suçoir. Ils font, par leur gran- deur , un singulier contraste avec le reste de cet ordre. Ce sont Les Limures. (Limurus. Fabr.) Leur test ést formé de deux pièces, et terminé par un style roide et pointu. La pièce antérieure est en forme de croissant, très-bombée en dessus, et y portant deux yeux composés , écartés , et trois petits yeux lisses rapprochés. Il n'y a point d'antennes , à moins qu'on ne voulüt prendre pour telles deux parties qui seront tout aussi bien des palpes ou des mandibules, insérées sur une petite lèvre supé- rieure, et terminées en pinces. À leur suite viennent cinq paires de pieds-maächoires, tous terminés en pinces, et dont les hanches hérissées de pointes, gt entourant l'ouverture de la bouche, peuvent servir à la mastica- tion. La première a, dans le mâle, la pince irréguliè- rement gonflée et dépourvue de doigt mobile. La der- nière a, dans les deux sexes, quatre feuillets cornés à la base de sa pince. Derrière elle sout deux petites hanches sans pieds ; puis une large lame transversale qui porte les organes des sexes à la base de sa face postérieure. Le se- cond segment du corps, qui est plus petit que l’autre et armé sur ses bords dépines mobiles, a en dessous cinq 62 CRUSTACÉS autres lames transverses ou pieds-nageoires, unis par leur base, et portant à leur face postérieure de nombreux et fins feuillets empilés qui sont les branchies. L’anus est à la ra- cine du style qui termine le corps. Le cœur, comme dans les stomapodes , est un gros vais- seau garni en dedans de colonnes charnues , régnant Île long du dos, et donnant des branches des deux côtés. Un œsophase ridé, remontant en avant, conduit dans un gésier très-charnu , garni intérieurement d’une veloutée cartilagi- neuse, toute hérissée de tubercules, et suivi d’un intestin large et droit. Le foie verse la bile dans l'intestin par deux canaux de chaque côté. Une grande partie du test est remplie par l'ovaire dans la femelle, par les testicules dans le mâle. Ces crustacés arrivent quelquefois à deux pieds de lon- gueur; ils habitent les mers des pays chauds. Quelques Sauvages font des flèches du style! de leur queue. On mange leurs œufs à la Chine. Quand ils rampent, on ne voit point leurs pieds; si on les menace, ils relèvent leur stylet dont la piqûre est redoutable. On en trouve de fossiles dans certaines couches calcaires d’une ancienneté moyenne (1). Le ZLimule cyclope (Monoculus polyphemus. Linn.) porte une épine sur le milieu de la carène mitoyenne de la partie antérieure du test; la branche supérieure de son stylet est faiblement dentée. Il habite ie long des côtes de la Caroline, de la Floride et dans le golfe du Mexique. Le Limule des Moluqgues (L. Moluccanus. Latr.) vul- gairement Crabe des Moluques. Rumph. mus. x11. Bonu- tius, hist. nat. [nd. lib. V,cap. xxx1, u’a point d’épine au milieu de la carène mitoyenne; son stylet est fortement denté ; il est plus brun que le précédent, et devient plus grand. Il habite la mer des Indes. EEE (1) Knorr. monum. du déluge, I, pl. xiv. BRANCHIOPODES. 63 Les mers de la Chine en nourrissent une espèce ( Z. heterodactylus. Latr.) où les quatre pieds-mâchoires an- térieurs du mäle manquent de deuxième doist. Les autres pœcilopes ont un bec ou un suçoir, formé de la réunion de deux lèvres et de très-petites mandibules. Ces crustacés sont parasites et vivent sur des cétacés, des poissons, des têtards de grenouilles, etc. dont ils sucent le sang. Ils se fixent sur eux au moyen de leurs pieds à cro- chets , et souvent de deux petites serres situées à l’extrémité antérieure de leur corps. Sous le rapport des habitudes, ils ont de l’analosie avec les Zernées, et Linnæus en a effecti- vement rangé avec elles quelques espèces. Mais ils ont de véritables pieds , et Jurine fiis a vu la circulation de l’argule foliacé, si voisin des caliges et des autres branchiopodes de cette famille. Tantôt le devant du corps et ses organes locomotiles antérieurs sont recouverts par une sorte de bouclier; le corps est déprimé, rétréci en queue vers son extrémité postérieure , ou ovale. Les Cazices. (Carieus. Müll.) Ont deux soies ou deux filets articulés et saillans à l'extrémité postérieure de leur queue, qui pourraient être des ovaires, et deux sortes de pieds, les uns à crochet, et les autres en nageoire. Le Calige des poissons ( Monoculus piscinus. Lin.) Caligus curtus. Müll. Entom. XXI, 1, 2. Long de quatre à cinq lignes ; à bouclier ovale, portant deux yeux, deux petites antennes en forme de soie, et sous lequel sont six paires de pieds, dont les trois premières crochues au bout , et les autres en nageoire ou branchiales. Le corps est terminé postérieurement par une pièce étroite, pres- que carrée , avec- deux longs filets ou tuyaux au bout, et un appendice échancré dans l’entre-deux. Le bee n'est point représenté dans la figure de Müller. Cette 64, CRUSTACÉS espèce est encore désignée sous le nom de Po de poissoï ; parce qu’elle s'attache fortement à des animaux de cette classe. Ÿ On trouve sur le maquereau un animal analogue au précédent, mais que nous n'avons pas encore analysé (1). Nous réunissons provisoirement aux caliges les genres pandarus et anthosoma de M. Leach, dont la queue est recouverte, par imbrication, d’écailles ou de feuillets, de même que dans le calise prolongé de Müller (2). Les Arcuzës. (ArçuLus. Müll.) Ont deux lames en nageoire, à l'extrémité postérieure dé leur queue; trois sortes de pieds : les deux premiers en ven- touse ; les deux suivans propres à la préhension, avec deux crochets, et les autres, au nombre de huit, terminés par une nageoire formée de deux feuillets. Leur bouclier est ovale et porte deux yeux et quatre an- tennes très-pelites, placées au-dessus d’eux, et dont les deux intermédiaires adhèrent chacune à une espèce de corne ou de crochet denté. Le bec est dirigé en avant. Les pieds sont au nombre de douze ; les deux premiers se terminent par un empatement qui paraît agir à la manière d’une ventouse ou d'un suçoir. Ceux de la paire suivante sont épineux. Les deux derniers partent de l’origine de la queue , et ont à leur base, dans les males, les organes de la génération. Les par- ties sexuelles de la femelle ne sont point distinctes de l'anus. Elle colle ses œufs contre des pierres ou d’autres corps solides , et les arrange sur deux files. Leur nombre varie de 100 à 400. Les petits éprouvent, dans leurs mues , des chan- gemens assez remarquables. | (1) Le pou du maquereau , Cuv. Tabl. élémentaire de l'Hist, nat. des anim. p. 454. (2) Entom, xxt, 5, 4. BR A NCHIOPODES. 06 Ces observations ont pour objet un branchiopode (x) qui s'attache aux épinoches et aux têtards de grenouilles, et sur lequel Jurine fils a donné un excellent mémoire. Les Cécrops. (Cecrops. Leach.) Ont le corps sans appendices postérieurs, ovale, recou- vert par quatre pièces échancrées à leur bord postérieur, et dont la seconde plus petite. Ils ont, deux antennes très - petites, trois paires de pieds - mächoires, dont ceux de la première et de la troisième paires crochus, et plusieurs paires de pieds- nageoires. Les deux derniers sont fort larges, membraneux, et recouvrent les œufs dans la femelle. On n’en connaît qu’une espèce qui vit sur les branchies du turbot ( Cecrops Latreillii. Leach.) D’autres fois il n’y a point de bouclier ou de test; le segment antérieur de leur corps est simplement très-srand, et porte sur le front deux serres avancées. Les DicaéLesrions. (DicHELEestrium. Herm.) Leur corps est presque cylindrique, un peu et insensible- ment plus grèle vers son extrémité postérieure, composé de sept segmens, dont l’antérieur, beaucoup plus grand, porte deux antennes en forme de soie, deux serres frontales et avancées, un bec avec des espèces de palpes, et quatre pieds crochus et dentés. Au segment suivant sont attachés quatre autres pieds , terminés par des doists dentelés. Le (1) Monoculus foliaceus , Linn.;le pou du tétard, Cuv.; ozole du gasteroste eb binocle du gasteroste Liatr. ; argulus foliaceus , Jur. Ann.du Mus, d'Hist. nat. tom. vir, pag, 451. N. B. Le binocle à queue en plumet de Geoffroi, nous est in- connu ; et si la fisure qu’il en a donnée est exacte, il doit former un geure propre. , TOME 3. 5 66 CRUSTACÉS troisième anneau a, de chaque côté, un corps ovalaire et simple. On voit deux petits appendices , en forme de tuber- cules, au bout de l’anneau postérieur, qui porte souvent deux longs filets articulés. . La seule espèce qu’on ait observée jusqu'ici, vit sur les branchies de l’esturgeon (1). La seconde section des Branchiopodes, ou les PHYLLOPES. A tous les pieds en nageoire, hormis quelquefois les deux premiers, qui sont en forme de rames, et terminés par des soies articulées , semblables à des antennes. Ils ont, au moins, onzepaires de pieds, et lous unique- ment propres à la natation. Ils habitent les eaux dormantes, souvent en quantité considérable. Les uns ont la tête confondue avec le tronc, les yeux immobiles; ce sont Les Apus. ( Apus. Scop. Cuv.) Que Müller réunit aux limules ; ils ont le corps mou; le test ou le bouclier d’une seule pièce, très-mince, ovale, échan- crée et libre postérieurement, et portant sur le dos, près de son extrémité antérieure, trois yeux simples, dont deux antérieurs plus grands, très-rapprochés et un peu en forme de croissant, et le troisième postérieur, très-petit, ovale. Les antennes sont au nombre de deux, très-courtes , de deux articles différant peu en grosseur, et insérées auprès des imandibules, qui sont cornées, fortes et dentées. La lan- guetie est profondément bifide, et a un canal cilié qui conduit droit à l’œsophage, suivant M. Savigny. Les deux imächoires supérieures sont en forme de feuillet épineux et cilié à son extrémité; les deux inférieures sont simplement velues, et annexées à une pièce membraneuse, en forme (1) Dichelestium sturionis, Herm, mém. apler. pag. 126, pl. v. 7, 0. BRANCHIOPODES. 67 de fausse patte. Les pieds sont au nombre d'environ soixante paires, diminuant progressivement ; ils ont tous la base ciliée, et sur un de leurs côtés une srande lame bran- chiale, .avec un sac ovalaire vésiculeux en dessous; les deux premiers ont quatre filets articulés, dont les deux supérieurs plus longs et imitant des antennes ; les autres ont, au côié opposé à celui où est située la lame branchiale, quatre petits feuillets triansulaires et ciliés , et se terminent par deux autres appendices de même forme, et qui res- semblent à des doigts comprimés. Les filets de la paire antérieure remplacent ces feuillets. Sur chaque pied de la onzième paire est une capsule de deux valves , renfermant les œufs , qui sont d’un beau rouge. La queue est cylindrique, composée d’un grand nombre de petits anneaux, et dont le dernier, plus grand, est terminé par deux longues soies articulées. Ces crustacés habitent les fossés, les mares, les eaux dormantes, ct le plus souvent en grandes sociétés. Ils nagent sur le dos. Leurs œufs peuvent se conserver desséchés pendant plusieurs années, sans que le germe éprouve d’alté- ration. 1” 4pus cancriforme ( Cancriformis. Bosc. Le Binocle à queue en filet, Geoff. IT, xxr, 4.), Schœff. Mono. 1-v, long d’un pouce et demi avec sa queue, terminée sim piement par deux filets. L’Apus prolongé. (Monoculus Apus. Lin. Fab.) Limule serricaude. Herm. Schœff. Monog. tab. vr. Un peu plus petit ; carène du bouclier se prolongeant postérieurement en pointe ; bout de la queue ayant une lame entre ses deux filets. Commun dans les départemens de l’ouest. Les autres PHYLLOPES ont une tête distincte, avec deux yeux portés sur un pédicule ; le corps nu ou sans bouclier. Les Brancxipes. ( BRANcHIPUS. ) Leur corps est allongé, presque filiforme et très-mou. La 68 CRUSTACÉS tête est distincte, et offre des antennes capillaires au nombre de quatre dans les femelles, et de deux dans les mâles; deux yeux à réseau, situes sur les côtés, et portés sur un long pédicule; deux espèces de cornes sur le frort, beau- coup plus grandes, et très-avancées dans les mâles, et une bouche composée d’une papille, en forme de bec, et de quatre autres pièces latérales. Le tronc est cylindrique, porte onze paires de pieds de quatre articles, et dont les trois derniers en forme de lames ovales ei ciliées sur leurs bords. La queue est allongée, conique, et terminée par deux feuillets, allongés et sarnis de poils. Les organes sexuels et les œufs sont placés près de l’ori- gine de la queue (1). M. Leach forme, avec le Cancer salinus de Linnæus, un genre qu'il nomme Ærtemisia. On trouve dans la Méditerranée un branchiopode très- analogue aux précédens par la forme générale du corps et celle des pieds; maisil n’a point de queue. J'en ai composé un nouveau genre, sous la dénomination d'EuLimÈne. ( Eulimene albida. ) La troisième section des Branchiopodes, Celle des LoPpHyroPEs. A tous les pieds uniquement propres à la natation, mais simplement garnis de poils, tantôt simples, tantôt bran- chus ou en forme de rames. Le nombre de ces organes, autant qu'on a pu les compter, est de six à douze. La tête est toujours confondue avec l’exirémité antérieure du ironc. Ce sont de tres-petits animaux qui remplissent nos eaux dormantes. Les uns ont un test de deux pièces réumies, en forme (1) Cancer stagnalis, Linn.; apus pisciformis, Schœff. monosg. ; brancluvopeda stagnalis, Lam, Herbst, Crust. xxxvI, 5-10. BRANCHIOPODES. 69 de valves de coquilles, pouvant s'ouvrir ou se fermer , et “enveloppant le corps. Tantôt ce test imitant les deux battans d’une coquille bi- valve, renferme entièrement le corps, et cache les yeux ainsi que les antennes, ou du moins leur portion inférieure. Les deux yeux sont réunis, ou si rapprochés, qu'ils paraissent se confondre. On ne distingue que deux antennes. Tels.sont Les CyTu£rées. (Cyrmere. Müll.) Dont les antennes sont simplement garnies de poils dans leur longueur , et dont les pieds sont au nombre de huit (r). Les Cypris. (Cyreris. Müll.) Qui ont leurs antennes terminées par une aigrette de poils ou en pinceau, et qui n’ont que quatre pieds appa- rens (2) Tantôt, les antennes (presque toujours au nombre de quatre) et les yeux sont exlérieurs, entièrement à décou- vert, et l’extrémité antérieure du corps présente l’appa- rence d’une tête. Les pieds sont au nombre de huit à douze. Les Lyncés. (Lynceus. Müll.) Ont deux yeux distincts, et des antennes simples , velues ou en pinceau (5). LEs Dapnnies. (DapanrA. Mull. ) N'offrent qu’un seul œil , et leurs antennes sont rameuses et en forme de bras (4). La Daphnie puce (Monoculus pulex. Linn.) Mull. Entom. x11, 4-7, désignée par Geoffroi sous le nom de (1) Cythere , Mull. Entom.ostr, (2) Cypris, Müll. Entom. {3) Lynceus, ibid. (4) Daphnia , ibid, TO CRUSTACÉS perroquet d’eau, est distincte par ses valves , terminées postérieurement en pointe. Son œil est mobile. Elle a, suivant M. Jurine, deux mandibules sans dentelures et une soupape, qui fait passer la nourriture entre ces organes et deux palpes articulés. La transpa- rence de ses tésumens permet de voir les partiés inté- rieures, et notamment les mouvemens du cœur, qui se contracte deux cents fois par minute. Le mâle est moitié plus petit que la femelle. Pour s’accoupler , il s’élance sur elle, la saisit avec les longs filets de ses pieds de devant, avance sa queue entre les valves de son test, et la force à rapprocher l'extrémité postérieure de son corps. L'union ne dure qu’un instant. Un seul accouplement suffit pour la fécondation de six générations successives. La pre- mière portée est de quatre à cinq petits; les autres vont, en croissant, jusqu’à dix-huit. Les ovaires ne paraissent qu’à la troisième mue. Les œufs sont deux à trois Jours à éclore en été, et de neuf à dix en hiver. Ils sont ronds et verdâtres. i La daphnie puce, ainsi que les autres espèces , exécute ses mouvemens , non-seulement par le moyen de ses pieds, au nombre de dix, et de sa queue, mais encore en se servant de ses antennes, qui sont peut-être des pieds analogues aux deux premiers des apus. Tantôt elle nage en ligne droite, tantôt en zig-zag, et quelque- fois par secousses ou par bonds , ce qui a fait nommer cet animal: puce aquatique. Il fourmille au printemps dans certaines eaux dormantes , et commeses intestins et ses pieds sont rouges, il fzit paraître ces eaux de la même couleur , et a fait croire quelquefois à des pluies de sang. Les autres LopHiROPESs ont le corps nu, ou leur test est fort court et laisse la plus grande partie du corps à découvert. LEs Cycropes. (Cycrors. Muil.) N'ont qu'un seul œil placé sur le dos du segment an- BRANCHIOPODES. ET térieur du tronc. Le corps est allongé et se retrécit, peu à peu, vers son extrémité postérieure. Ils ont deux à quatre antennes simples, six à dix pieds apparens , soyeux , et une queue longue et fourchue. Les soies ou les filets déliés dont leurs pieds sont garnis, leur servent à pousser l’eau. Ils nagent ordinairement par secousses , ou ont un mouvemext analogue à celui d’un ba- teau que l’on fait avancer au moyen de rames. Les femelles portent leurs œufs sous la forme de deux grappes de raisins, ou de deux paquets ovales, à l’extrémité postérieure et inférieure du tronc. Ces œufs sont renfermés dans un sac membraneux et qui tient,au corps par un fil. Les petits y éclosent et le crèvent, pour en sortir. C’est aussi près de l'origine de la queue que les parties sexuelles des femelles sont situées; mais ceMles des mäles, du moins dans quel- ques espèces, sont aux antennes, où elles forment une gros- seur. L'union des deux sexes dure plusieurs jours ; la femelle entraîne le mâle, suspendu à sa queue, et qui se trouve tantôt sur lé dos , tantôt sous le ventre de sa compagne. Les jeunes individus ont une forme si différente de celle qui leur est propre, dans l’état parfait, que Müller en a fait deux genres, sous les noms d’amymone et de nauplie. Le Cyclope quadricorne ( Monoculus quadricornis. Tin.) Müull. Entom. xix, 7-9, a quatre antennes, dont deux très-longues , et la queue droite et bifide. Il habite les eaux douces. Les Poryrnèues. (Poryraemus. Müll. — CEpmALocuLus. Lam.) Ont leurs deux yeux réunis en un seul, fort gros, situé à l'extrémité antérieure du corps, et figurant une espèce de tête. Les deux premiers pieds sont beaucoup plus grands que les autres ,et ressemblent à deux rames fourchues. Le corps est transparent, presque crustacé, comprimé s et se lermine par une queue en forme de dard, avec deux 72 CRUSTACÉS. soies au bout. Les pieds sont au nombre de dix, et velus. Les branches des deux antérieurs sontarticulées.On n’a point aperçu d'antennes. De Geer a vu une femelle accoucher de tous ses petits à La fois, qui étaient au nombre de sept. Le Polyphème pou ( Monoculus pediculus. Linn. Fab.) Müull. Entom. xx, 1-5, habite les eaux dormantes et pures. Il nage toujours sur le dos, pousse l’eau avec promptitude et comme avec des rames. C'est la seule espèce décrite. Les Zoé. (Zor. Bosc. ). Qui ont deux yeux situés au-devant du tronc, écartés et très-gros. Je soupçonne que ce genre, établi par M. Bosc, sur un crustacé de l'Océan Atlantique, appartient moins à cette famille qu’à la dernière tribu des décapodes. Son corps est demi-transparent. Le corselet a en devant une sorte de long bec, avec un œil de chaque côté, quatre antennes in- sérées au-dessous d’eux, et dont les extérieures sont cou- dées et divisées en deux. Le dos a une élévation, pointue, longue et rejetée en arrière. Les pieds sont très-courts et à peine visibles, à l'exception des deux derniers qui sont allongés et en nageoire. La queue est de la longueur du corselet, courbée, de cinq articles, dont le dernier plus grand , en croissant, et armé d’épines. | Le Monoculus taurus de Slabber ( Micros. V.)et le Can- cer sermanus de Linnæus paraissent avoir beaucoup d’affi- nité avec ce crustacé (1). J’ai vu dans la collection de M. de Wranceune autre espèce très-analogue aussi aux précédentes. (1) Zoe pelagica. Bosc. Hist. nat. des Crust. tom, If, xv, 5,4. Dong rmatetnge chers. asie ÂARACHNIDES. 73 LA TROISIÈME CLASSÉ DES ANIMAUX ARTICULÉS. LES ARACHNIDES. Se distingue au premier coup d'œil des deux classes voisines, les crustacés et les in- sectes, parce qu’elle n’a point d'antennes. Les ouvertures extérieures (en forme de stig- mates), placées sous le ventre ou à l'extre- mité postérieure de la poitrine, conduisent dans certains genres à des sacs quitiennent lieu de poumons; dans les autres à de véritables trachées qui se distribuent par tout le corps. Leur tête se confond avec le tronc ; leurs yeux sont toujours simples, et varient pour le nombre et la situation; quelquefois mème ils sont imperceptibles ou nuls. | Les unes ont deux mandibules insérées , l’une à côté de l’autre et parallèlement, à l'extrémité antérieure du tronc, articulées, ter- minées en pince ou en griffe, en forme de peuts pieds; deux palpes encore plus ana- Jogues aux organes locomotiles, et dont la base forme une mâchoire, par sa dilatation, et une lèvre sans palpes. Les autres ont une bouche en suçoir, mais dont les parties, quoique au- trement modifiées, paraissent correspondre à > 74 | ARACHNIDÉS celles de la bouche des précédens. Elle est aussi accompagnée , le plus souvent, de deux palpes. Le nombre de leurs pieds est générale- ment de huit. Quelques-unes en ont deux de moins, et les femelles de quelques autres en ont deux de plus, mais ne servant qu’à porter les œufs. La plupart des arachnides se nourrissent de proie vivante, ou sucent le sang et d’autres humeurs de plusieurs animaux. Elles ne chan- ‘gent pas essentiellement de forme et ne sont sujettes qu'à des mues; dans quelques-unes cependant deux de leurs pieds se dévelop- pent quelque temps après la naissance. Ce n'est guère qu'au quatrième ou au cinquième changement de peau, qu’elles deviennent propres à la génération. Division des Arachnides en deux ordres. Les arachnides qui ont des sacs pulmonaires pour organes, ont toutes un cœur bien mar- qué et des vaisseaux évidens. Elles compose- ront le premier ordre, celui des ArAcHNiDes PULMONAIRES. Celles qui respirent par des trachées n'ont pas d'organes de circulation aussi apparens. LEUR DIVISION. 75 Leurs trachées ne paraissent pas communi- quer de chaque côté par des tiges latérales, comme dans les insectes. Nous en ferons notre deuxième et dernier ordre , les ARACHNIDES TRACHÉENNES. LE PREMIER ORDRE DES ARACHNIDES. LES PULMONAIRES. (Uvocara. Fab.) À des sacs pulmonaires et six à huit yeux lisses. Ces arachnides ont toutes deux mandibules, deux mächoires avec deux palpes et une lèvre. Les stigmates sont situés sous le ventre, et leur nombre varie de deux à huit. Ils donnent chacun dans un petit sac , aux parois duquel adhère un organe respiratoire composé de petites lames; le cœur est un gros vaisseau qui règne le long du dos, et donne des branches de chaque côté. Les pieds sont constamment au nombre de huit. La plupart de ces animaux sont suspects. Leur morsure ou leur piqûre peut produire, dans quelques circonstances, et surtout dans les pays chauds, des accidens plus ou moins graves. La première famille des ARACHNIDES PuL- 76 ARACHNIDES MONAIRES, Celle des Fireuses , se compose du - genre DES ARAIGNÉES. ( ARANEA. L. ). Elles ont des palpes en forme de petits pieds, sans pince ni griffe au bout, terminés au plus par un petit-crochet, et dont le dernier article renferme ou porte , dans les mâles, les organes de la génération. Ce sont les seules arachnides dont la griffe ou le crochet mobile des mandibules ait, sous son ex- trémité supérieure, une petite ouverture pour la sortie d’un venin. Les araignées ont le tronc d’un seul article, auquel est suspendu, en arrière , et par le moyen d’un pé- dicule court, l'abdomen. Cette dernière partie est ordinairement molle , sans anneaux, a en dessous, près de sa base, deux stigmates recouverts, et à l'anus, six mamelons charnus, percés au bout d’un grand nombre de petits trous, et d’où s’échappent des fils de soie d’une extrême ténuité, partant de leurs réservoirs intérieurs. Le canal intestinal est droit ; il a d’abord un premier estomac composé de plu- sieurs sacs; puis vers le milieu de l'abdomen une seconde dilatation stomacale, entourée du foie., Les femelles emploient plusieurs fils pour for- mer les cocons qui enveloppent leurs œufs; mais plusieurs individus des deux sexes ourdissent avec eux des toiles d’un tissu plus ou moins serré, dont la forme et la situation varient selon les habi- tudes particulières des espèces, et qui sont autant de pièges où les insectes dont ces animaux se nour- | 4 PULMONAIRES, 75 rissent, se prennent ou s’embarrassent. Les fils qui retiennent la toile sont plus forts que les autres, et ceux qui recouvrent immédiatement les œufs, dif- fèrent encore souvent des fils extérieurs, et sont plus fins et plus doux au toucher. Plusieurs arach- nides se servent aussi de cette matière soyeuse pour se construire une habitation. Celles qui font des toiles se tiernent tranquilles dans leur centre, ou dans la retraite qu’elles se sont | ménagées auprès d’elles, jusqu’à ce que des mouve- mens extraordinaires imprimés à la toile par quelque animal qui s’y trouve arrêté , les préviennent. Elles accourent promptement, fondent sur lui, si leurs forces ne sont pas trop inférieures aux siennes, le percent de leur dard, afin de lui donner la mort ou de laffaiblir, etsouventle garottent ou l’enveloppent même d’une couche de soie, pour le mettre dans l'impuissance de se dégager. Elles le sucent, et re- jettent ensuite son cadavre. Plusieurs cependant le laissent dans leur toile. On a essayé de tirer parti de leur soie, et on est parvenu, au moyen de la filature, à en faire des bas de soie et des gants. | Plusieurs de ces animaux sont si cruels, qu’ils ne font pas même grâce à leur propre espèce , et que les mâles, craignant d’être dévorés par leurs femelles, ne s’en approchent, au tems des amours, qu'avec une grande circonspection, ou après beaucoup de tâtonnemens. | Les organes sexuels sont doubles. Ceux des mâles , ordinairement très-compliqués et composés 70 ARACHNIDES de différentes pièces écailleuses, sont généralement _renfermés dans une cavité du dernier article des palpes, qui forme pour ces individus une sorte de massue ou de bouton. Ceux des femelles consistent en deux conduits tubuleux plus ou moins rappro- chés, et cachés dans une fente transverse située à ia base du ventre, entre les organes de la respira- tion. Le mâle y introduit alternativement l'organe fécondateur de chacune de ses parties sexuelles , mais si légèrement, et d’une manière si instantanée, qu'il n’y a presque qu’un simple contact. La posi- tion respective qu'ont alors les deux individus, varie selon les genres. Il n’y a, le plus souvent, qu’une ponte par année, et qui a lieu, dans nos climats, vers la fin de lété ou au commencement de l'automne. La quantité des œufs varie. Plusieurs éclosent avant l'hiver , et leurs fils forment alors ces corps blancs et filamenteux qui voltigent dans l’arrière-saison, etque le vulgaire appelle ls de la Vierge. Les œufs des autres m’éclo- sent qu’au printems de l’année suivante. Plusieurs espèces peuvent vivre quelques années. [If paraîtrait, d’après les observations de M. Amédée Lepelletier, que ces animaux ont, comme ceux de la classo précédente , la faculté de régénérer les pattes qu'ils ont perdues. Audebert a vu une femelle produire plusieurs générations successives , par le seul effet de l’accouplement qui en avait fécondé la prennère. On emploie pour subdiviser un genre si nom- breux , des caractères tirés de la disposition des yeux , et de quelques parties de la bouche. PULMONAIRES. 79 Les unes ont les yeux rapprochés dans la largeur de l'extrémité antérieure du corselet, ou sur une partie qui répond au front, soit au nombre de six, soit au nombre de huit, dont quatre ou deux au milieu, et deux ou trois de chaque côté, Elles font des toiles, ou jettent au moins des fils pour surprendre leur proie, et se tiennent immobiles dans le piège ou tout anprès. Ce sont les fileuses séden- aires. Nous les divisons en cinq sections. Les quatre premières ont des caractères communs. Tantôt les deux paires ex- trêmes (1, 4, ou 4, 1.) de pieds, tantôt la première et puis la seconde , ou la quatrième et la précédente surpassent les autres en longueur. L'animal, dans le repos, tient toujours élevés ces organes «lu mouvement, et n’a qu’une seule manière de marcher, celle de se diriger en avant. Leurs yeux ne forment point, par leur réunion, un sea ment de cercle ou un croissant. Elles font toutes des toiles pour surprendre leur proie. La première section des FiLEuSESs, celle des TERRITÈLES (Araweïnes THerapnoses. Wadck.) , se distingue aux crochets des mandibules , qui sont fléchis en dessous ou sur leur côté inférieur, et aux filières , dont deux grandes et les autres très-pelites. Les organes sexuels des mâles sont toujours à découvert et très-simples. Les Mycares. (Mycare. Walck.) Dont les palpes sont insérées à l’extrémité des mâchoires. Les unes ont des pointes cornées , disposées en forme de rateau ou de dents de peigne, au dessus de la base du crochet des mandibules. Elles se creusent des gale- ries souterraines , et construisent à leur entrée, avec de la terre et de la soie , uu opercule mobile, fixé par une char- nière, et qui, à raison de sa forme parfaitement adaptée à l'ouverture , de son inclinaison , de son poids naturel et de la situation de la charnière, ferme de lui-même et d’une 80 ARACHNIDES manière très-juste, l'entrée de l'habitation. La mère y fait sa ponte. Telles sont La Mygale maçonne. (M. Cœmentaria. Walck. Hist.des Aran. fasc. III, tab. x, le mâle.) Crochets des tarses simples ou sans dentelures; corps d’un brun-fauve, et rateau des mandibules composé de cinq denis presque évales et toutes pointues. Des environs de Montpellier. La Mygale pionnière. ( M. Fodiens. Walck.) Aranea sauvagesii. Ross. Faun. et Etrusc. IT, 1x, 11. Crochets des tarses simples ; corps d’un brun-foncé; rateau des mandibules ayant deux dents plus fortes et obtuses. En Toscane, dans l’île de Corse, s’établissant quelquefois dans les murs. Elle porte ses petits sur son dos. Les autres mygales n’ont point de rateau aux mandibules, et vivent dans des troncs d'arbres ou dañs d’autres cavités que le hasard leur procure. Elles sont très-grandes, sai- sissent quelquefois des Colibris ou des Oiseaux-Mouches , et sont connues aux Antilles sous le nom d’Araignées- Crabes. Leur morsure passe pour très-dangereuse. La Mygale aviculaire. ( Aranea avicularia. Lin. Fab.) Kléem. Insect. x1 et x11, mâle. Longue d’environ un pouce et demi, noirâtre, très-velue, avec l'extrémité des palpes, des pieds, et les poils intérieurs de la bouche rougeâtres. — Cayenne, Surinam (1). Les Arypes. (Arypus. Lat.— OLETERA. Walck.) Ont les palpes insérées sur une dilatation extérieure et inférieure des mâchoires; la lèvre très-petite, et recouverte par la base de ces dernières parties de la bouche. L'Atype de Sulzer.'( Aranea picea. Sulz.) Aéypus Sulzeri. Lat. Gener, Crust. et Insect. 1, v, 2, mâle. A (1) Aj. M. fasciata. Séba, Mus. I, Lxix, 1. Walck, ist. des Aran, 4,1, fem. Latr. gener. Crust. et Insect. 1, v», 1. M. 'nidulans. Brown. Hist. nat. Jam. xL1v, 3. “ PULMONAIRES. 81 corps noirätre et long, d'environ huit lignes , se creuse, dans les terreins en pente et couverts de gazon, un boyau cylindrique , profond, long de sept à huit pouces, d’abord cylindrique, incliné ensuite, où il se file un tuyau de soie blanche, de la même forme et des mêmes dimensions. Le cocon est fixé avec de la soie par les deux bouts, au fond de ce tuyau. Des environs de Paris, et même de son intérieur. M. de Basoches a observé, près de Séez, une variété qui est constamment d’un brun plus clair. Les Ér1oDons. (Ériopon. Lat. — MissuLENA. Walck.) Qui ressemblent aux Ætypes par l'insertion des palpes, mais dont la lèvre s’avance entre les mâchoires. La seule espèce connue (Eriodon occatorius. Lat.), a été rapportée de la Nouvelle-Hollande. Son corps est noir et long d’un pouce. La seconde section des FiLeuses, les TugiTèLes, ou les ARAIGNÉES TAPISSIÈRES, a les crochets des mandi- : bules repliés en travers le long de leur côté interne ; les quatre filières extérieures saillantes, cylindriques, rappro- chées en :1n faisceau, dirigé en arrière, et les pieds robustes. La plupart ont la quatrième paire de pieds, et ensuite la première, ou réciproquement, plus longues. Leur abdo- men est de grandeur moyenne , et ne contraste point, par l'étendue de son volume , comme dans les deux tribus suis vantes, avec celui du corselet. Beaucoup sont nocturnes, et n’ont que des couleurs sombres ou peu variées. Ces arachnides se filent dans des trous, des fentes, sous les pierres, entre les feuilles , les branches, aux angles des murs, etc., une toile blanche, d’un tissu serré, ordinaire- ment horizontale, tantôt en forme de tuyau ou de nasse, tantôt contournée en trémie, où elles se tiennent renfermées et à l'affût des insectes. Dès qu'ils se présentent à l'entrée de leur cellule, elles s’y rendent aussitôt, les saisissent et TOME 3. Ô vw 82 ARACHNIDES les emportent, ou les entraînent au fond de leur demeure pour les dévorer. C'est là aussi, ou iout auprès, qu’elles placent leurs cocons. Plusieurs passent l'hiver dans une enveloppe de soie. Telles sont Les SÉGESTRIES. ( SEGESTRIA. Lat.) Qui ont six yeux, dont quatre en avant et deux en ar- rière, et la première paire de pieds, ensuite la seconde, plus longues que les autres (1). Les DyspÈres. (DyspERA. Lat.) Dont ;:2 nombre des yeux est également de six, mais disposés en fer à cheval, avec l'ouverture en devant ; et qui ont la première paire de pieds, et ensuite la quatrième, plus longues (2). Les Ccorxo. (CLorxo. Walck.) Qui ont huit yeux; les deux filières supérieures beaucoup plus longues que les autres; les pieds presque égaux ; et les mâchoires inclinées sur la lèvre, dont la forme est trian- gulaire (3). LEs ARAIGNÉES PROPRES. ( ARANEA. Lat. TEGENERIA. Walck.) Auxquelles nous associons les Æselènes et les Nysses de M. Wailckenaer , ressemblent aux Clotho par le nombre des yeux et la longueur de leurs deux filières supérieures ; mais la première et la dernière paire de pieds sont plus grandes que les autres ; les mâchoires sont droites et la lèvre est carrée. (1) Araneasenoculata, Linn. Deg.; segestria senoculata, Walck. Hist. des Aran. 5, tab. vit; —aranea florentina , Ross. Faun. etrusc. 11 PS 5 AE (2) Aranea rufipes, Fab. Latr. gener. Crust. et Insect, I, v, S4'Sent: (5) Clotho durandii, Latr. gener. Crust, et Insect. 4, pag. 37. PULMONAIRES. 83 Elles forment dans l’intérieur des habitations , aux angles des murs , sur les plantes , les haies, etc., une toile grande, à peu près horizontale, et à la partie supérieure de la- quelle est un tube, où elles se tiennent sans faire de mou- vement (1). Les FirisTrATES. (WrL1ISTATA. Lat,) Ont également huit yeux; mais les filières extérieures sont presque de la même longueur ; les mâchoires , arquées au côlé extérieur, forment un cintre autour de la lèvre; et les yeux sont groupés sur une élévation, à l’extrémité anté- rieure du corselet, et inégaux (2). Les Drasses. (Drassus. Walck.) Ne s’éloignent des Filistates que par la disposition des yeux, qui sont situés très-près du bord antérieur du cor- selet, sans être groupés sur une éminence, et dont la STOS- seur est presque la même (3). Les CLuBiones. (CLuriowna. Lat.) Ont huit yeux, et les filières extérieures presque égale- ment longues, comme dans les genres précédens; les mâ- choires sont droites, élargies à leur base extérieure, pour Finsertion des palpes, et arrondies à leur extrémité; la lèvre est en carré long (4). (1) Aranea domestica, Linn. Deg. Fab. Clerck. Aran. Suéc. pl. 2 tab. 1x ;—tegeneria civilis, Walck. Hist. des Aran. 5, V:—aranea labyrintica, Linn. Fab. Clerck. Aran. Suec. pl. 2, tab. vrrr. (2) Filistata bicolor, Latr. du midi de la France , &’ Espagne. (3) Schælf, Icon. Insect, Ratisb. c1, 7 ;—drassus viridissimus s Walck. Hist. des Aran. 4, 1x ; l’aranea nocturna de Linnæus pour- rail être congénère. (4) Aranea holosericea , Linn. Deg. Fab. Walck. Hist. des Aran, 4, ai, fem. ;— 4ranea atrox, Deg. List. Aran, tit. XXI,—21. Albin Aran. x, 48 ; et xvit, 82. 84 ARACHNIDÉS LEs ARGYRONÈTES. ( ARGYRO NETA. Lat. ) Tout-à-fait semblables aux CZubiones, par le nombre des yeux, les filières, la direction des mâchoires, n’en sont distinguées que parce que ces dernières parties sont cou- pées, à leur sommet, dans presque toute leur largeur, et que leur lèvre est triangulaire. L’Argyronète aquatique ( Aranea aquatica. Lin. Geoff. De G.}), est d’un brun-noirâtre, avec l’abdomen plus foncé, soyeux, et ayant sur le dos quatre points en- foncés. ÆElle vit dans nos eaux dormantes, y nage, l'abdomen renfermé dans une bulle d’air, y forme, pour retraite, une coque ovale remplie d’air, tapissée de soie, et de laquelle partent des fils, dirigés en tout sens, et attachés aux plantes des environs. Elle y guette sa proie, y place son cocon, qu'elle garde assiduement , et s’y re pour passer l'hiver. La troisième section des Ficeuses, celle des InÉqQuI- TÈLES, ou les ARAIGNÉES FILANDIÈRES , a aussi les crochets des mandibules repliés en travers, le long de leur côté interne; mais les filières extérieures sont presque coniques , faisant peu de saillie, convergentes , disposées en rosette, et les pieds très - grêles. Leurs mâchoires sont inclinées sur la lèvre et se rétrécissent, ou du moins ne s’élargissent pas sensiblement à leur extrémité supérieure. La plupart ont la première paire de pieds, et ensuite la quatrième plus longues. Leur abdomen est plus volumineux, plus mou, et plus coloré que dans les tribus précédentes, Elles font des toiles à réseau irrégulier, composées de fils qui se croisent en tout sens, et sur plusieurs plans. Elles garottent leur proie, véillent avec soin à la conservation de leurs œufs, et ne les abandonnent point qu’ils ne soient éclos. Elles vivent peu de temps. PULMONAIRES. 85 Les unes ont la première paire de pieds et ensuite la qua- trième plus longues. Telles sont Les Scyropes. ( Scyrones. Latr.) Qui n’ont que six yeux, et disposés par paires (1). Les Tuéripions. ( Taeripium. Walck.) Dont les yeux sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu en carré, et dont les deux antérieurs placés sur une petite éminence, et deux de chaque côté, situés aussi sur une élévation commune. Le corselet est en forme de: cœur renversé ou presque triangulaire. Ce genre. est très-nombreux (2). Le Théridion malmignatte. ( Aranea 13-guttata. Fab.) Ross. Faun. Etrusc. IT, 1x, 10. Yeux latéraux écartés. entre eux. Corps noir, avec treize petites taches rondes, d’un rouge de sang, sur l'abdomen. — Toscane, île de Corse. On croit que sa morsure est très-venimeuse, et même. mortelle (3). (r) Scytodes thoracica, Lair. gener. Crust, et Insect. I, v, & Walck. Hist. des Aran. I,.x, et 2, suppl. (2) Voyez le Fableau et l'Histoire des Aranéïdes de M. Walckenaer. I1 faut rapporlier à ce genre les araignées : bipunctata, redimita de Linnæus , l’aranea albo-maculata de Degeer, etc. (3) Cette espèce est le type du genre Latrodecte de M. WaÉe.. naer, qu’il distingue de celui de Théridion , d’après les différences des longueurs respectives des pieds; mais il y a une erreur à cet égard. Son Thérodion bienfaisant ( Benignum. ) Hist. des Aran. fasc.5 , vir, dont il à étudié, avec beaucoup de soin , les habitudes, s’éta-- blit entre les grappes de raisins, et Jes garantit de l'attaque de plu- sieurs insectes. UE | ARACHNIDES Les Éprsines. ( Eprsinus. Walck.) Ont aussi huit ygux, mais rapprochés sur une élévation commune, et le corselet étroit, presque cylindrique (x). Les autres INÉQUITELES ont la première paire de pieds et la seconde ensuite, plus longues. Tels sont | Les Paorcus. (Paoicus. Walck.) Dont les yeux, au nombre de huit, sont placés sur un tubercule , et divisés en trois groupes : un de chaque côté, formé de trois yeux, disposés en triangle, et le troisième au milieu, un peu antérieur, composé des deux autres yeux , et sur une ligne transverse. Le Pholcus phalangiste. ( Araignée domestique, à Zongues pattes. Geof.) Ph. Phalangioides. W alck. Hist.des Aran, fasc. 5, tab. x. Corps long, étroit, d’un jaunûtre très-pâle ou livide, pubescent. Abdomen presque cy- lindrique, très-mou, et marqué en dessus de taches noi- râtres. Pattes très-longues , très-fines, avec un anneau blanchâtre à l'extrémité des cuisses et des jambes. Commun dans les maisons, où il file aux angles des murs une {oile composée de fils lâches et peu adhérens entre eux. La femelle agolutine ses œufs en un corps rond, nu, qu’elle porte entre ses mandibules. | La quatrième section des Fireuses, celle des Orgr- TÈLES , ou les ARAIGNÉES TENDEUSES de plusieurs , à ; comme dans la précédente, les crochets des mandibules repliés en travers, le long de leur côté interne ; les filières extérieures presque coniques , peu saillantes, convergentes ét disposées en rosette, et les pieds gréles ; mais en diffère par les mâchoires, qui sont droites et sensiblement plus larges à leur extrémité. La première paire de pieds, et la seconde ensuite, sont (1) Episinus truncatus , Latr. gener. Crüst. et Insect. iom.1V, pag: 371. Llalie , environs de Paris, ? PULMONAIRES. 87 toujours les plus longues. Les yeux sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu, formant un quadri- latère , et deux de chaque côté. Elles se rapprochent des Znéquitèles par la grandeur, la mollesse, la variéié des couleurs de l’abdomen , et par la courte durée de leur vie ; mais elles font des toiles en réseau régulier, composé de cercles concentriques croisés par des rayons droits, se rendant du centre où elles se tiennent presque toujours , et dans une situation renversée, à la cir- conférence. Queiques-unes se cachent dans une cavité où dans une loge qu’elles se sont consfguite près des bords de la toile, qui est tantôt horizontale, tantôt perpendiculaire. Leurs œufs sont agolutinés, très-nombreux, et renfermés dans un cocon volumineux. On se sert pour les divisions du micromètre, des fils qui soutiennent la toile , et qui peuvent s’allonger d'environ un cinquième de leur longueur. Cette observation nous a élé communiquée par M. Arrago. Lis Linypures. (LinypuiA. Latr.) Bien caractérisées par la disposition de leurs yeux : quatre au milieu , formant un trapèze dont le côté postérieur plus large et occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés ; et les quatre autres groupés par paires, une de chaque côté , et dans une direction oblique. Leurs mâchoires ne s ‘élargissent qu'à leur extrémité supérieure. Elles construisent sur les buissons, les senêts, une toile horizontale , mince, peu serrée, et tendent au-dessus , sur plusieurs points, ou d’une manière irrégulière, d’autres ils. Cette toile est ainsi nn mélange de celles des inéquitèles et des orbitèles. L'animal se tient à la partie inférieure et dans une situation renversée (tr). ati PTT ED E PUE RE GO DORA EN ER EAN LORS RE EE RE EE GE (1) Linyphia triangularis, Walck. Hist. des Aran. 5, 1x, fem. ; aranea resupina silsestris, Degeer ; aranea montana , Lann. 5 Clerck. Aran, Suec, pl. 3, tab. I;—aranea resupina domestica , Deg. 88 ARACHNIDES Les Urosores. ( Uronorus, Latr.) Ont les quatre yeux postérieurs placés, à intervalles égaux, sur une ligne droite, et les deux latéraux de la pre- mière ligne plus rapprochés du bord antérieur du corselet que les deux compris entre eux, de sorte que cette ligne est arquée en arrière. Ces fileuses, ainsi que les espèces du genre suivant , ont le corps allongé et presque cylindrique, Placées au centre de leur toile, elles portent en avant et en ligne droite les quatre pieds antérieurs, et dirigent les deux derniers dans un sens opposé; ceux de la troisième paire sont étendus latéralement. Les mâchoires des Ulobores s'élargissent et s’arrondissent de la base à leur extrémité, comme celles des Epeires. Le premier article de leurs tarses postérieurs a une rangée de crins extrêmement déliés; leur extrémité, ainsi que celle des autres tarses, à l’exception des deux premiers, semble n'avoir pas de crochets, tant ils sont petits. Ces Arachnides font des toiles semblables à celles des autres orbitèles , mais plus lâches et horizontales. Elles em- maillotent, en moins de trois minutes, le corps d’un petit coléoptère qui s'est pris dans leur filet. Leur cocon est étroit, allongé, anguleux sur ses bords, et suspendu verti- calement, par un de ses bouts, à un réseau. L'autre extré- mité est comme fourchue, ou terminée par deux angles prolongés, dont l’un plus court et obtus; chaque côté a deux angles aigus. Je suis redevable de ces observations intéressantes à mon ami M. Léon Duiour. L'Ulobore de Walckenaer (UI Walckenaerius. Latr.), long de près de cinq lignes, d’un jaunâtre roussâtre, cou- vert d’un duvet soyeux, formant sur le dessus de l’abdomen deux séries de petits faisceaux; des anneaux plus pâles aux pieds. — Des bois des environs de Bordeaux, et dans d’autres déparlemens méridionaux. PULMONAIRES. 89 Les TéTracnatmes. (TerracnatrA. Lat.) Dont Les yeux sont situés, quatre par quatre, sur deux lignes presque parallèles, et séparés par des intervalles presque égaux, et qui ont les mâchoires longues, étroites , élargies seulement à leur extrémité supérieure. Leurs man- dibules sont aussi fort longues , surtout dans les mâles. Leur toile est verticale (1). Les Eprires. (ErerrA. Walck.) Qui ont les deux yeux de chaque côté rapprochés par paires et presque contigus. Leurs mâchoires se dilatent dès leur base, et forment une palette arrondie. L'’epeire cucurbitine est la seule connue dont la toile soit horizontale; celle des autres est verticale, ou quel- quefois inclinée. Les unes s’y placent au centre, le corps renversé ou la tête en bas; les autres se font auprès une demeure, soit cintrée de toutes parts, tantôt en forme de tube soyeux, tantôt composée de feuilles rapprochées et liées par des fils, soit ouverte par le haut et imitant une coupe ou un nid d'oiseau. La toile de quelques espèces exotiques est composée de fils si forts, qu’elle arrête de petits oiseaux, et embarrasse même l’homme qui s’y trouve engagé. Leur cocon est le plus souvent globuleux ; mais celui de quelques espèces a la figure d’un ovoide tronqué ou d'un cône très-court. | Les naturels de la Nouvelle-Hollande et ceux de quel- ques îles de la mer du Sud, mangent, au défaut d’autre aliment, une espèce d’epeire, très-voisine de l’aranea esu- riens de Fabricius. (:) Tetragnatha extensa , Walck. Hist. des Aran. 5, vi; aranea extensa, Linn. Fab. Deg. ; —aranea virescens ? Fab. ; — aranea maxillosa ? ejusd, Voyez le Tableau des Aranéides de M. Walckenaer, O0 ARACHNIDES L'Epeire diadème ( Aranea diadema. Linn. Fab.) Rœs. insect. IV, xxxv—xL. Grande, roussätre, veloutée. Ab- domen très-volumineux dans les femelles, surtout lors- qu’elles sont sur le point de faire leur ponte ; d’un brun foncé , ou d'ën roux jaunâtre, avec un tubercule oros et arrondi, de chaque côté du dos, près de sa base, et une triple croix formée de petites taches ou de points blancs ; palpes et pieds tachetés de noir. Très-commune en Europe, en automne. Les œufs éclosent au printemps de l’année suivante. L'Epeire à cicatrices ( Aranea cicatricosa. De G.— A. impressa. Fab.), dont l'abdomen est aplati, d’un brun grisâtre ou d’un jaunâtre obscur, avec une bande noire, festonnée et bordée de gris, le long du milieu du dos, et huit à dix gros points enfoncés, situés sur deux lignes. Elle file sa toile contre les murailles ou d’autres corps, et se tient cachée dans un nid de soie blanche qu’elle se forme sous quelque partie sailfante, ou dans quelque cavité, à proximité de sa toile. Elle ne travaille et ne prend de nourriture que dans la nuit, ou lorsque la lumière du jour est faible. Elle se relire sous les vieilles écorces des arbres ou des pieux. L’Epeire brune (Fusca. Walck. hist. des aran.2, 1 fem.) est très-commune dans les caves de la ville d’An- sers. Son cocon est blanc, presque globuleux, fixé par un pédicule, et composé de fils très-fins, et doux au tou- cher, comme de la laine. Celui de l'Æpeïre fasciée (Walck. hist. des aran. 3,1, fem.) est longs d'environ un pouce, ressemble à un petit ballon, de couleur grise, avec des raies longitudinales noires, et dont une des extrémités est tronquée et fermée par un opercule plat et soyeux. L'intérieur offre un duvet très-fin, qui enveloppe les œufs. Cette espèce s'établit sur les bords des ruisseaux; elle est très-commune au midi de la France. Son corselet est couvert d’un duvet soyeux et argenté; son abdomen est d’un beau jaune ;, PULMONAIRES. OT entrecoupé, par intervalles, de lignes transverses, noires ou d’un brun noirâtre, arquées et un peu ondées. L’Epeire cucurbitine. (Aranea cucurbitina. Linn. —4. senoculata. Fabr.) Walck. hist. des aran. 2, 111. Petite ; abdomen ovoide , d’un jaune citron , avec des points noirs ; une tache rousse à l’anus. Elle file entre les tiges et les feuilles des plantes, une toile horizontale, peu étendue. L’Epeire conique. ( Aranea conica.De G. Pall.) Walck. hist. des aran. 2, 111. Remarquable par son abdomen bossu en devant, terminé en forme de cône, avec la par- tie avoisinant l’anus postérieure. Elle suspend à un fil l’insecte qu’elle a sucé. Parmi les espèces exotiques, il y en a de très-remar- quables. Les unes ont l’abdomen revêtu d’une peau très- ferme , avec des pointes ou des épines cornées (1). D’autres ont des faisceaux de poils aux pieds (2). La cinquième et dernière section des FiLEuSEs SÉDEN- TAIRES, celle des LATÉRIGRADES, a les quatre pieds anté- rieurs toujours plus longs que les autres; tantôt la seconde paire surpasse la première, tantôt l’une et l’autre sont presque égales ; l'animal les étend, dans toute leur longueur, sur le plan de position, et peut marcher de côté, à reculons ou en avant. Le | | Les mandibules sont ordinairement petites, et leur cro- chet est replié transversalement, comme dans les quatre tribus précédentes. Leurs ÿeux sont toujours au nombre de huit, souvent très-inéoaux, et forment, par leur réunion, un segment de cercle ou un croissant; les deux latéraux l (1) Les araignées mmilitaris , spinosa , cancriformis, hexacantha, tetracantha , geminata , fornicata, de Fabricius. (2) Ses araignées : pilipes , clavipes, etc. M. Leach forme avec son a. maculata Îe genre nephisa. Voyez le Tableau êt l'Histoire des Araneïdes de M. Walckenaer. O2 ARACHNIDES postérieurs sont plus reculés en arrière, ou plus rapprochés des bords latéraux du corselet que les autres. Les mâchoires sont, dans le grand nombre, inclinées sur la lèvre. Le corps est d'ordinaire aplati, à forme de crabe, avec l’ab- domen grand, arrondi ou triangulaire. Ces arachnides se tiennent tranquilles, les pieds étendus, sur les végétaux. Elles ne font point de toile, et jettent sim- plement quelques fils solitaires, afin d'arrêter leur proie. Leur cocon est orbiculaire et aplati. Elles se cachent entre des feuilles , dont elles rapprochent les bords, et le gardent assidüment jusqu’à la naissance des petits. Les MicrommaATEs. ( MicROMMATA. Lat. — SPARASsUs. | "Walck. ) Qui ont les mâchoires droites et parallèles, et les yeux disposés quatre par quatre, sur deux lignes transverses, dont la postérieure plus longue. On trouve communément dans les bois des environs de Paris : La Micrommate smaragdine ( Aranea smaragdula. Fab. — A. viridissima. De G.) Clerck. Aran. Suec. pl. 6, tab. 1v, qui est de grandeur moyenne, d’un vert de gra- men, avec les côtés bordés de jaune-clair; abdomen d’un jaune-verdâtre, coupé sur le milieu du dos par une ligne verte. Elle lie trois à quatre feuilles en un paquet triangu- laire, en tapisse l’intérieur d'une soie épaisse, et place au milieu son cocon, qui est rond, blanc, et laisse aper- cevoir les œufs. Ces œufs ne sont point agglutinés (1). Les SÉLÉNOPEs. ( SELENoOPs. Duf.) Ont aussi les mâchoires droites et parallèles, mais les (1) Sparassus roseus , Walck. Hist. des Aran. 4, x, mâle ; — *. . . . A s. ornatus, ibid. 2, vrir, mâle ;—s. grgelasius, ibid. 4, 11, mâle. PULMONAIRES. | 03 yeux autrement disposés; il y en a six de front, et les deux autres sont situés, un de chaque côté, derrière les extrêmes de la ligne précédente. Ce genre a été établi par môn ami Léon Dufour, sur une espèce d’arachnide qu’il a découverte en Espagne, et qui se trouve aussi en Égypte. M. Cattoire en a observé une autre espèce dans l’île de France. Les Tnomises. (Taomisus. Walck. ) Dont les mâchoires sont inclinées sûr la lèvre. Les espèces de ce genre sont celles qu’on a plus particu- lièrement désignées sous le nom d’Araignées-Crabes. Les mâles sont souvent très-différens, par les couleurs, des fe- melles , et beaucoup plus petits. Les unes, toutes exotiques (1), ont les yeux disposés, quatre par quatre, sur deux lignes transverses, presque parallèles, et dont la postérieure plus longue. Dans les autres, qui forment le plus grand nombre, l'ensemble de ces yeux représente un croissant, dont la convexité est antérieure et en dehors. Parmi celles-ci, tantôt les pieds sont presque de la même grosseur , longs, et les deux yeux latéraux et postérieurs sont plus rejetés en arrière que les deux intermédiaires de la même ligne. Le Thomise tigré. (Æranea tigrina. Des. — À. lœævipes. Lin. Fab. ) Aranea jejuna. Panz. Faun. Insect. Germ fasc. 83, tab. xxr, fem. Petite, d’un blanc verdâtre ou grisâtre , piqueté de noir ; abdomen rhomboïdal; oo) (1) Thomisus Lamarck, Latr. espèce voisine de l’aranea nobilis de Fab.—#.canceridus, Walck. ejusd. ;—#, leucosia (aranea regia ? É'ab.);—plagusius , pinnotheres ;—aranea venatoria, Linu, Sloan: Hist, nat, Jam, tab, ccxxxv, 1, 2; 2hamdiu , 2 ? Pison, 94 ARACHNIDPS pieds de la troisième paire plus longs que ceux de la qua- irième. Se tient sur les arbres, et court très-vite (1). Tantôt les quatre pieds postérieurs sont très-sensible- ment ou subitement plus menus que les quatre premiers, et leurs quatre yeux, situés en arrière, sont à peu près dE niveau. Le Thomise arrondi. ( Aranea globosa, Fab.) Araneæ irregularis. Panz. Faun. Insect. Germ. fasc. 74, tab. xx, fem. Long de près de trois lignes, noir, avec l'abdomen globuleux, rouge ou jaurnâtre tout autour du dos. Le T'homise à crête. (Aranea liturata? Fab. mâle ). Clerck. Aran.suec. pl. 6, tab. vi. Taille du précédent ; corps d’un roussâtre-gris, quelquefois brun, parsemé de poils, avec de petites épines aux pieds ; yeux latéraux plus gros, et portés sur un tubercule ; une raie transverse, jaunätres, sur Je devant du corselet ; deux autres formant un v, de Ja même couleur, sur son dos; abdomen arrondi, avec une bande également jaunäâtre , ayant de chaque côté trois divisions, en forme de dents, sur le milieu de son dos. Cette espèce est commune, et se trouve souvent à terre. . Le Thomise citron. ( Aranea citrea. De G.) Schœæff. Icon. Insect. tab. xix, 13. D'un jaunâtre- citron , avec l'abdomen grand, plus large en arrière, et ayant sou- vent, sur le dos, deux raies ou deux taches rouges, ou couleur de souci. Sur les fleurs (2). D’autres arachnides fileuses , dont les yeux, toujours au nombre de huit, s'étendent plüs dans le sens de la longueur du corselet, que dans celui de sa largeur, ou du moins presque autant dans l’un que dans l’autre, et qui forment, par leur réunion, soit un triangle curviligne ou un ovale, ( 1) Les thomises : dispar, oblongus, rhombifer de Walkenaer ; leur troisième paire de pieds est plus courte que la quatrième. (2) Voyez le Tableau des araneidss de M, Walckenaer. PULMONAIRES. 05 tronqués, soit un quadrilatère, composent une seconde di- vision générale , les fileuses vagabondes , que je nomme ainsi, par opposition à celles de la première division ou des sédeniaires. Ces arachnides ont les mandibules repliées transversale- ment, les mâchoires droites, la lèvre saillante, deux ou quatre de leurs yeux souvent beaucoup plus gros que les autres , le corselet grand , et les pieds robustes ; ceux de la quatrième paire , les deux premiers, ou ceux de la seconde paire ensuite, surpassent ordinairement les autres en lon- gueur. | Elles ne font point de toile, guettent leur proie ;' la sai- sissent à la course, ou en sautant sur elle. La sixième section des fileuses, les CiTIGRADES ou les ARAIGNÉES-Lourps de plusieurs. Dont les yeux forment , par leur disposition, soit un triangle curviligne ou un ovale, soit un quadrilatère, mais dont le côté antérieur est beaucoup plus étroit que le corselet, mesuré dans sa plus grande largeur ; où cette partie du corps est ovoide, rétrécie en devant, et en carène, dans le milieu de sa lon- sueur; et dont les pieds ne sont généralement propres qu’à la course. La plupart des femelles se tiennent sur leur cocon, ou lemportent même avec elles , appliqué conire la poitrine et la base du ventre, ou suspendu à l’anus. Elles ne l’aban- donnent que dans une extrême nécessité, et retournent le chercher lorsqu'elles n’ont plus rien à craindre. Elles veillent aussi, pendant quelque temps, à la conservation de leurs petits. Les CTrÈnes. (Crenus. Walck.) Ont les yeux disposés sur trois lignes transverses , s’allon- geant de plus en plus(2, 4, 2), et formant une sorte de triangle curviligne, renversé , tronqué en devant ou à sa pointe. | Ce genre a été élabli sur une espèce d’arachnide qui se *.:06 ARACHNIDES trouve à Cayenne. Il avoisine, ainsi que le du les thomises. Les Oxyopes. (Oxyopes. Latr. — SpHAsus. Walck.) Qui ont les yeux rangés deux par deux, sur quatre lignes transverses, et dont les deux extrêmes plus courtes ; ils dessinent une sorte d'ovale, tronqué aux deux bouts (1). Les DoromÈpes. (Doromepes. Latr.) Dont les yeux, disposés sur trois lignes transverses, 4,2,2, représentent un quadrilatère, un peu plus large que long, avec les deux derniers ou postérieurs situés sur une émi- nence, et qui ont la seconde paire de pieds aussi longue ou plus longue que la première. Les uns ont les deux yeux latéraux de la ligne antérieure plus gros que les deux mitoyens compris entre eux, et l’ab- domen en ovale oblong, et terminé en pointe. Les femelles se construisent, aux sommités des arbres chargés de feuilles , ou dans les buissons, un nid soyeux, en forme d’entonnoir ou de cloche, y font leur ponte, et lorsqu'elles vont à la chasse , ou qu’elles sont forcées d’a- bandonner leur retraite, elles emportent toujours avec elles leur cocon, qui est fixé sur la poitrine. Clerck dit avoir vu des individus sauter très-promptement sur des mouches qui volaient autour d’eux (2). Les autres ont les quatre yeux de devant égaux, et l’ab- domen ovale et arrondi au bout. (1) Sphasus heterophthalmus, Walck. Hist. des Aran. fasc. 3, tab. vil, fem.; oxyopes variegatus , Lat.;—sphasus italicus, Walck. ibid. fase. 4, tab. virr, fem. ; oxyopes lineatus, Latr. gener. Crust. et Insect. tom. 1, 5, v, fem. Voyez l’article oxyope de la partie ento- mologique de l’Encycl. méthodique et le Tableau des Araneïdes de M. Walckenaer. (2) Araneus mirabilis, Clerck. Aran, Suec. pl. 35, tab. x ; aran. rufo-fasciata , Des. ; a. obscure , Fab. PULMONAIRES. 97 Ils habitent le bord des eaux, courent sur sa surface avec une vitesse surprenante, y entrent même un peu sans se mouiller. Les femelles font, entre les branches des végé- taux, une grosse toile irrégulière, dans laquelle elles pla- cent leur cocon. Elles le gardent jusqu’à ce que les œufs soient éclos (1). Les Lycoses. ( LycosA. Latr.) Qui ont encore les yeux disposés en un quadrilatère, mais aussi long ou plus long que large, et dont les deux posié- rieurs ne sont point porlés sur une éminence. La première paire de pieds est sensiblement plus longue que la seconde. Les lycoses se tiennent presque toutes à terre, où elles courent irès-vite. Elles s’y logent dans des trous, qu’elles trouvent formés, ou qu’elles ont creusés, en fortifiant les parois avec de la soie, et les agrandissent à mesure qu’elles croissent. Quelques - unes s’établissent dans les cavités et les fentes des murs, y font des tuyaux de soie, qu’elles recouvrent à l’extérieur de parcelles de terre ou de sable, C'est dans ces retraites qu’elles muent et qu’elles passent l'hiver , après en avoir fermé, à ce qu’il paraît, l’ouverture. C’est là aussi que les femelles font leur ponte. Elles em- portent, lorsqu'elles vont en course, leur cocon, qui est fixé par des fils à l’anus. Les petits se cramponnent, à leur sortie de l’œuf, sur le corps de leur mère, et y de- meurent attachés , jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour chercher eux-mêmes leur nourriture. Les lycoses sont très-voraces , et défendent courageuse- ment ja possession de leur domicile. Une espèce de ce genre, la Turentule, ainsi nommée de la ville de Tarente, en Italie, aux environs de laquelle (1) ÆAranea fimbriata, Linn. Deg. Fab. Panz. Faun. Insect. Germ: fasc. 71, tab. xx11, fem. Clerck, Aran. Suec. pl. 5, tab. 1x; — a, marginata , Deg, Oliv. Cierck, /ran. Suec. pl. 5, tab. 1. A. rufa. Des. TOME 3. 7 ets) . tARACHNIDES elle est commune, jouit d’une grande célébrité. Dans lopi- nion du peuple, son venin produit des accidens très-vraves , suivis même souvent de la mort, ou le {arentisme, et qu'on ne peut dissiper que par le secours de la musique et de la danse. Les personnes éclairées et judicieuses pensent qu’il est plus nécessaire de combattre les terreurs de l’ima- gination, que les effets de ce venin, et la médecine, au surplus, ofire d’autres moyens curatifs. | M. Chabrier a publié (Soc. Acad. de Lille, 4°. cah.}) des observalions curieuses sur la lycose éarentule du midi de la France. Ce genre est très-nombreux en espèces, mais qu’on n’a pas encore bien caractérisées. La Zycose Tarentule. ( Aranea Tarentula. Tin. Fab.) Albin. Aran. tab. xxx1x. Senouerd. de Tarant. Longue d’environ un pouce. Dessous de l'abdomen rouse , traversé dans son milieu par une bande noire. La Tarentule du midi de la France est un peu moins grande , avec le dessous de son abdomen très-noir , bordé de rouge tout autour. On trouve aux environs de Paris une espèce analogue, la Zycoseouvrière (Fabrilis. Clerck.Aran.Suec. pl. 4,tab. 11.) La Lycose à sac.( Aranea saccata. Lin. ) À. littoralis. Des. Petite, noirâtre; carène du corselet d’un roussâire obscur, avec une ligne cendrée; un petit faisceau de poils gris, à la base supérieure de l'abdomen; pieds d’un roux livide, entrecoupé de taches noirâtres; cocon aplati et verdâtre. — Très-commune aux environs de Paris (r). La septième section des fileuses, celle des SALTIGRADES, désignées par d’autres sous le nom d’Araignées phalanges. À les yeux disposées en un grand quadrilatère , et dont le (1) Voyez pour les autres espèces le Tableau et lHistoire des Aranéides de M. Walckenuer. PULMONAIRES. 09 côté antérieur, ou la ligne formée par les premiers, s'étend dans toute la largeur du corselei ; cette partie du corps est presque carrée ou en der1i-ovoide, plane ou peu bombée en dessus, aussi large en devant que dans le reste de son étendue, et tombe brusquement sur les côtés. Les pieds sont propres à la course et au saut. Les cuisses des deux pieds de devant sont ordinairement remarquables par leur grandeur. | L’Araignée à chevrons blancs, de Geoffroi, espèce de saltique, très - commune en élé, sur les murs ou sur les vitres exposés au soleil, marche comme par saccades, s'arrête tout court après avoir fait quelques pas, et se hausse sur les pieds antérieurs. Vient-elle à découvrir une mouche, un-cousin surtout , elle s’en approche tout doucement, jus- qu'à une distance qu'elle puisse franchir d’un trait, et ‘s’élance tout d’un coup sur l'animal qu’elle épiait. Elle ne craint pas de sauter perpendiculairement au mur, parce qu'elle s’y trouve toujours attachée par le moyen d’un fil de soie, et qu'elle le devide à mesure qu’elle avance. Il lui sert encore à se suspendre en l'air, à remonter au point d’oùelle était descendue , ou à se laisser tfansporter par le vent d’un lieu à l’autre. Ces habitudes conviennent, en général, aux espèces de cette tribu. à Plusieurs se construisent, entre des feuilles, sous des pierres, etc. , des nids de soie, en forme de sacs ovales et ouverts aux deux bouts. Ces arachnides s’y retirent pour se reposer , changer de mue, et se garantir des intempéries des saisons. Si quelque danger les menace, elles en sortent aussitôt et s’enfulent avec agilité. Des femelles se font, avec la même matière, une espèce de tente, qui devient le berceau de leur postérité, et où les petits vivent, pendant quelque temps, en commun avec leur mère. Quelques espèces , semblables à des fourmis, élèvent leurs pieds antérieurs, et les font vibrer très - rapidement. Les mâles se livrent quelquefois des combats très-singu- 100 ARACHNIDES liers par leurs manœuvres, mais qui n’ont aucune issue funeste. Les ÉrÈses. (Eresuüs. Walck. ) Qui ont près du milieu de l'extrémité antérieure du cor- selet, quatre yeux rapprochés en un petit trapèze, et Les quatre autres sur ses côtés , et formant aussi un autre qua- drilatère , mais beaucoup plus grand (r). Les SALTIQUES. (SazTicus. Lat. — Arrus. Walck.) Qui ont quatre yeux, dont les deux intermédiaires plus gros, en avant du corselet, sur une ligne transverse, et les autres près des bords latéraux, deux de chaque côté; ils forment ainsi un grand carré ouvert postérieurement , ou une parabole. . | Plusieurs mâles ont de très-orandes mandibules. Les uns ont le corselet épais et en talus , très-incliné à sa base. e Le Saltique de Sloane. ( Aranea sanguinolenta. Lin.) Noir, une ligne blanche formée par un duvet, de chaque côté du corselet; abdomen d’un rouge-cinabre, avec une tache allongée, noire, au milieu du dos. — Midi de la France, sur les pierresg2). Les autres ont le corselet très-aplati, et presque insen- siblement en pente, à sa base. à Tantôt leur corps est simplement ovale, garni de poils ou de duvet épais, avec les pieds courts et robustes. Le Saltique chevronné. (ranea scenica. Linn.— L'Araignée a — (1) Eresus cinnaberinus, Walck, ; aranea quatuor-guttata, Ross. Faun. etrusc. tom. Il, 1, 8,09. Coqueb. illust. Icon. Insect. decas. 3, XXVIT, 12;—aranea nigra , petagna. Deux autres espèces inédites, rapportées de l'Espagne par M. Léon Dufour. (2) Cette division comprend les aftes suivans de M. Walckenaer : bicolor, chalybeius, niger, cupreus, muscorum , Varanea grossipes de Degeer. PULMONAIRES. TOI à chevrons. Geoff.) Araignée à bandes blanches. Des. Insect. VII, xvir, 8, 9. Long d'environ deu’ lignes et demie ; dessus noir, avec les bords du corselet et trois lignes en forme de chevrons sur le dessus de l'abdomen, blancs. — Très-commune (x). Tantôt leur corps est étroit, alloncé, Hque cylindrique et ras; les pieds sont lonss et grèles. Le Saltique fourmi. ( Formicarius.) Aranea formicaria. Des. Insect. tom. VII, xviir, I, 2. Roux; devant du corselet noir ; des bandes noires et deux taches blanches sur l'abdomen. La seconde famille des ArRAcHNIDES PurLMo- NAIRES , celle des PéprPALPES. Nous offre des palpes très-grands, en forme de bras avancés, terminés en pince ou en. grifle;unabdomen composé de segmens très- distincts, sans filières au bout; et des organes sexuels simples et situés à la base du ventre. Les uns, qui forment le genre TATENTULE. ( TARENTULA. Fabric.) Ont l'abdomen attaché au tronc par un pédicule ou par une portion de leur diamètre transversal , saus lames en forme de peigne à sa base inférieure, ni d’aiguillon à son extrémité ; leurs stigomates ne sont qu’au nombre de deux , situés près de l’origine du ventre, et recouverts d’une plaque ; leurs man- (1) Ajout. Attus tardigradus , Walck. Hist. des Aran. 5, 1v, fém. Voyez son Tableau des Araneïdes, 102 ARACHNIDES _dibules sont en griffe, ou terminées simplement par un crochet mobile. Le tronc n’est que d’une seule piéce. (s Ils ont tous huit yeux , les palpes épineux, et les tarses des deux pieds, antérieurs différens des au- tres, composés de beaucoup d'articles, en forme de fil ou de soie, et sans onglet au bout. Ces arachnides n’habitent que les pays très-chauds de l'Asie et de l'Amérique. Leurs habitudes nous sont inconnues. On en fait aujourd’hui deux genres. Les Parynes. (PHrynus. Oliv.) Qui ont des palpes terminés en griffe; le corps très- aplati ; le corselet ou le tronc large, presque en forme de croissant ; l’abdomen sans queue, et les deux tarses anté- rieurs très-longs, très-menus, semblables à des antennes en forme de soie (1). Les THéÉcyPnones. (TaezyPpuonus. Latr.) Se distinguent des phrynes par leurs palpes plus courts , plus gros, terminés en pince ou par deux doigts réunis; par leur corps oblons, avec le corselet ovale, et le bout de l’abdo- men muni d’une soie articulée, formant une queue; leurs deux tarses antérieurs sont courts, d’une même venue, et à articulations peu nombreuses (2). (1) Phalangium reniforme, Linn. Pall. spicil. Zool, fasc. 9, 115, 5,6. Herbst. monog. phal. m1. Indes Orientales ; îles Séchelles. Herbst. ibid, v, 1. Amérique Méridionale.—T'arantula reniformis , Fab. Pall. spicil. Zool. 9, 111, 5, 4. Herbst. ibid. v, 1; ejusd, 1V, 2; var.? Antilles. (2) Phalangium caudatum, Lihn. Pall. spicil. Zool. fasc. 9, mx, à, 2, de Java. L'Amérique Méridionale fournit un aulre espèce , dé— crile et figurée dans le Journal de Physique et d'Histoire naturelle (1777) ; les habitans de la Martinique lappellent le sznargrier. PULMONAIRES. 103 Les autres ont l'abdomen intimement uni au tronc par toute sa largeur, offrant à sa base inférieure deux lames mobiles en forme de peigne, et terminé par une queue noueuse, armée d’un aiguillon à son extrémité; leurs stigmates sont au nombre de huit, découverts et disposés quatre par quatre de chaque côté, de la longueur du ventre; le dessus du tronc est recouvert de trois plaques, dont la pre- mière très-grande, en forme de corselet; leurs mandibules sont en pince. [ls forment le genre Des Scorpions. (Scorpio. Lin. ab.) Qui ont le corps long, et terminé brusquement par une queue longue, grêle, composée de six nœuds, dont le dernier finit en pointe arquée et très-aiguë , ou eu un dard, sous l'extrémité duquel sont deux petits trous, servant d’issue à une liqueur veni- meuse, contenue dans un réservoir inférieur, Les palpes sont très-orands, avec une serre au bout , en forme de main. À l’origine de chacun des quatre pieds antérieurs, est un appendice triangu- laire, et ces pièces forment, par leur rapproche- ment, l’apparence d’une lèvre à quatre divisions. Les peignes, situés près de la naissance du ventre, sont composés d’une pièce principale, étroite , al- longée, articulée , mobile à sa base, et garnie, le long de son côté inférieur, d’une suite de petites lames , réunies avec elle par une articulation, 10/4 ARACHNIDES étroites, allongées, creuses intérieurement , paral- lèles , ‘et imitant des dents de peigne. Leur nombre est plus ou moins considérable , selon les espèces ; il varie quelquefois d’une certaine quantité, et peut- être avec l’âge , dans la même. On n’a pas encore déterminé , par des expériences positives, quel est l'usage de ces appendices. Tous les tarses sont sem- blables, de trois articles, avec deux crochets au bout du dernier. Les huit stigmates donnent dans autant de bourses blanches , renfermant chacune un grand nombre de petites lames très-déliées, entre lesquelles il est probable que l'air se filtre. Un vaisseau musculeux règne le long du dos, et envoie à chaque bourse une artère etune veine ; d’autres branchesen partent pour toutes les parties. Le canal intestinal est droit et grèle. Le foie se compose de quatre paires de grappes glanduleuses qui versent leur liqueur dans quatre points de lintestin. Le mâle a deux verges sortant près des peignes, et la femelle deux vulves. Ces dernières donnent dans une matrice composée de plusieurs canaux qui communiquent les uns avec les autres, et que l’on trouve au temps du part, remplis de petits vivans; les testicules sont aussi formés de quelques vaisseaux anamostosés ensemble. Ces arachnides habitent les pays chauds des deux hémisphères, vivent à terre, se cachent sous les pierres ou d’autres corps, le plus souvent dans les masures ou dans les lieux sombres et frais, et même dans l’intérieur des maisons. Ils courent vite, en PULMONAIRES. 10 recourbant leur queue en forme d’arc sur le dos. Is la dirigent en tout sens, et s’en servent comme d’une arme offensive et défensive. Ils saisissent avec leurs serres les cloportes et les différens insectes, tels que des carabes, des charansons , des orthop- tères, etc., dont ils se nourrissent , les piquent avec l’'aiguillon de leur queue, en la portant en avant, ct font ensuite passer leur proie entre leurs mandi- bules et leurs mâchoires. Ils sont friands des œufs d’aranéides et de ceux d'insectes. La piqüre du Scorpion d’ Europe, n’est pas, à ce qu'il paraît, ordinairement dangereuse. Celle du scorpion de Souvignargues, de Maupertuis, ou de l'espèce que j'ai nommée roussätre ( Occitanus) , et qui est plus forte que la précédente, produit , d’après les expériences que le docteur Maccary a eu le courage de faire sur lui-même, des accidens plus graves et plus alarmans ; le venin paraît être . d'autant plus actif que le scorpion est plus âgé. On emploie, pour en arréter les effets, l’alkahi volatil, soit extérieurement, soit à l’intérieur. Quelques naturalistes ont avancé que nos espèces indigènes produisent deux générations par an. Celle qui me semble la mieux constatée, a lieu au mois d'août. La femelle, dans l’accouplement, est ren- versée sur le dos. Suivant M. Maccary, elle change de peau avant de mettre bas ses petits. Le mâle en fait autant à la même époque. La femelle fait ses petits à diverses reprises. Elle les porte sur son dos pendant les premiers jours, ne sort pas alors de sa retraite , et veille à leur con- 106 ARACHNIDES servation l’espace d’environ un mois, époque à laquelle ils sont assez forts pour s'établir ailleurs et pourvoir à leur subsistance. Ce n’est guère qu’au bout de deux ans qu’ils sont en état d’engendrer. Les uns ont huit yeux, et forment le genre Butlius de M. Leach. Le Scorpion d'Afrique. ( Afer. Linn. Fab.) Res. insect. 3, LxV.— Herbst. monog. scorp. 1. Long de cinq à six pouces, d’un brun noirâtre, avec les serres grandes , en cœur, très-chagrinées et un peu velues. Bord antérieur du corselet fortement échancré. Treize dents à chaque peigne. — Des Indes orientales, de Ceylan , etc. Les autres n'ont que six yeux, et composent le genre Scorpion , proprement dit , du même naturaliste. Le Scorpion d'Europe. (Europæus. Linn. Fab.) Herbst. Monos. scorp. LIL, 1, 2. D'un brun plus ou moins foncé, avec les pieds et le dernier article de la queue d’un brun plus clair ou jaunätre; serres en forme de cœur et angu- Jeuses ; neuf dents à chaque peigne. — Les départemens les plus méridionaux et orientaux de la France. Le Scorpion roussâtre. ( Occitanus. Amor.) Tunetanus. Herbst. monog. scorp. IIL, 3. Jausnâtre ou roussâtre; queue un peu plus longue que le corps, avec des lignes élevées et finement crénelées. Vinst-huit dents et au-delà (52—65, Maccary.) à chaque peigne. — Midi de l’'Eu- rope, Barbarie, et très-commun en Espagne. LE SECOND ORDRE DES ARACHNIDES. LES TRACHÉENES. Diffèrent du précédent par des organes respiratoires, consistant en des trachées rayon- PULMONAIRES. 107 nées ou ramifiées ; et à l'égard du nombre des yeux qui nest que de deux à quatre (+). La première famille des ARACHNIDES TrA- CHÉENNES, celle des Faux-Scorrions. À le dessus du tronc partagé en trois seg- mens, dont l’antérieur, beaucoup plus spa- cieux, en forme de corselet ; un abdomen très — distmct et annelé; des palpes très- grands, en forme de pieds ou de serres ; huit pieds dans les deux sexes; des mächoires et une lèvre. ( Langue sternale. Savigny.) Ils sont tous terrestres, ont le corps ovale où oblong, deux mandibuüles en pince, rap- prochées l’une de l’autre dans leur longueur, portées sur un pédicule très-court, prenantes et incisives, et les deux crochets des tarses égaux. Les GALÉODES. (GALEODES. Oliv. — SoLPucA. Licht. Fab. ) Ont des mandibules très-grandes ; les palpes en forme de pieds, terminés en bouton, et sans cro- chet au bout; les deux pieds antérieurs presque semblables, mais plus petits; les tarses des autres (1} Suivant Müller, lAydrachine umbrata a six yeux ; mais n'est-ce pas une erreur d'optique ou une méprise ? 22 108 ARACHNIDES terminés par deux espèces de doigts, avec un onglet au bout, et deux yeux contigus où rapprochés sur une éminence antérieure du coxselet. On soupconne que les anciens ont désigné ces arachnides sous les noms de phalangium , solifuga, tetragnatha , etc. Leur corps est allongé, très- velu , avec le corselet en cœur, l'abdomen mou et les pieds allongés. Ils ont un stigmate de chaque côté, près la seconde paire de pieds, et les mandi- bules de plusieurs sont accompagnées d’un cirrhe. Les galéodes habitent les pays chauds et sablon- neux de l’ancien continent, courent avec une ex- trême vitesse, el sont réputés venimeux (1). Les Pinces. (CHELireRr. Geoff. — Ogrsium. Illig.) Ont les palpes allongés en forme de bras, avec une pince au bout ; tous les pieds égaux, terminés par deux crochets, et les yeux placés sur les côtés du corselet. Ces animaux ressemblent à de petits scorpions privés de queue. Leur corps est aplati, avec le cor- selet presque carré, et ayant de chaque côté deux yeux (2). (1) Solpuga fatalis, Fab: Herbst. Monog. solp. 1, 1, du Bengale ; —s. chelicornis , Fab, Herbst. ibid. 11, 1.—Phalangium araneoides, Pall, spicil. Zool. fasc. IX, 111,7, 8, 9. Voyez en outre la Mono- graphie de ce genre publiée par Herbst., etles voyages de Pallas et d'Olivier. M. Léon Dufour en a découvert une nouvelle espèce en Espagne. (2) Suivant Hermann fils. TRACHÉENNES. 109 Ils courent vite, etsouvent à reculons ou de côté, comme les crabes. Rœsel a vu une femelle pondre ses œufs et les rassembler en tas. Hermann père dit que ces individus les portent réunis en pelotte , sous leur ventre. Il croit même, d’après une autre ob- servation, que ces arachnides peuvent filer. Son fils (Wém. aptérol. ) divise ce genre en deux sections. Les uns (CAelifer. Leach.) ont le premier segment du tronc, ou le corselet, partagé en déux par une ligne imprimée et transversale; les tarses d’un seul article; une espèce de stylet au bout du doigt mobile des mandibules, et les poils du corps en forme de spatule. La Pince Crabe (Phalangium cancroïdes. Linn. Scorp. cancroides. Fab.) Roœs. Ins. IIL, suppl. Lx1v , vulgai- rement Sccrpion des livres , se trouve dans les herbiers, les vieux livres , etc., où elle se nourrit des petits insectes qui les rongent. Une autre (Scorp. cimicoïdes. Fab.) Herm. mém. aptér. VII, 9, habite sous les écorces d’arbres, les pierres, etc. D'autres ( Obisium. Leach.) ont le corselet sans division, les mandibules sans stylet, les poils du corps en forme de soîes (1). La seconde famille des ARACHNIDES TRA- CHÉENNES, celle des Pyexoconipes. À le tronc composé de quatre segmens, occupant presque toute la longueur du Corps, terminé à chaque extrémité par un article tu- bulaire, dont l’antérieur plus grand , tantôt (1) Herm, Mém. aptér, v,6 ; vi, 14. T10 ARACHNIDES simple, tantôt accompagné de mandibules et de palpes, ou d’une seule sorte de ces or- ganes, constitue la bouche. Les deux sexes ont huit pieds propres à la course; mais les femelles offrent, en outre, deux fausses pattes, servant uniquement à porter les œuls. Les Pycnogonides sont des animaux ma- rins (1), ayant de l’analogie, soit avec les Cyames et les Chevrolles, soit avec les arachnides du genre Phalangium ou les F'au- cheurs, auxquels Linnæus les a réunis. Leur corps est ordinairement linéaire, avec les pieds très-longs, de huit à neuf articles, et terminés par deux crochets inégaux, parois- sant n’en former qu'un seul, et dont le plus petit est fendu. Le premier article du corps, et qui tient lieu de tête et de bouche, forme un tube avancé, presque cylindrique ou en cône tronqué, ayant à son extrémité une ou- verture triangulaire ou en trèfle. Il porte à sa base Les mandibules et les palpes. Les man- dibules sont cylindriques ou en forme de fil, simplement prenantes, composées de deux pièces, dont la dernière en pince, avec le (1) Suivant M. Savigny, ils font le passage des arachnides aux - crustacés, Nous ne les plaçons ici qu'avec doute. TRACHÉEN NES, TI doigt inférieur, ou celui qui est immobile, quelquefois Has court. Les palpes sont en forme de fil, de cinq arucles, avec un cro- chet au bout. Chaque segment suivant , à l'exception du dernier, sert d'attache à une paire de pieds; mais le premier, ou celui avec lequel s'articule la bouche, a sur le dos un tubercule portant, de chaque côté, deux yeux lisses , et en dessous, dans les femelles seule- ment, deux autres petits pieds, repliés sur eux-mêmes, et portant les œufs qui sont ras- semblés tout autour d'eux, en une ou deux pelottes. Le dernier segment est petit, cylin- drique, et percé d’un petit trou à son extré- mité. On ne découvre aucuns vestiges de stigmates. Peut-être respirent-ils par l’extré- muté postérieure du corps. Ces animaux se trouvent parmi les poule marines, quelquefois sous les pierres, près des rivages , et quelquefois aussi sur des cétacés. Les Pycnocoxoxs. ( Pycxoconum. Brun. Müll. Fab.) Sont dépourvus de mandibules et de palpes, et la guère celle du corps, qui est proportionnellement plus court et longueur de leurs pieds ne surpasse I12 ARACHNIDES plus épais que dans les genres suivans. Ils vivent sur des cétacés (1). Les ProxicxiLes. (ProxicurLus. Latr.) N'offrent point de palpes, de même que les pré- cédens, mais ont des pieds fort longs et deux man- dibules (2). Les Nymprxows. (NyMPHON. Fab.) Ressemblent aux PAoxichiles par la forme très- étroite et oblongue de leur corps, la longueur de leurs pieds, et la présence des mandibules, mais ont, en outre, deux palpes (5). (1) Muüil. Zool. dan. cx1x, 10-12, femelle. Trouvé sur nos côtes par MM. Surirey et d’Orbigny, médecins. (2) Rapportez à ce genre le pycnogonum spinipes d’Othon Fabri- cius ; sa variété du p. grossipes, sans antennes ; les phalangium acu- leatum, spinosum, de Montagus (Linn. Trans.); les zyrnphon femo- ratum des acles de la soc. d’'Hist. naturelie de Copenhague ( 1797 }; le zymphon hirtum de Fabricius, qui peul-être ne diffère pas des phalangium spinipes, spinosum, cilés plus haut. (3) Pycnogonum grossipes, Oth. Fab. ; Müll. Zool. dan. cx1x, 5-0, fem. ; à comparer avec les zymphons gracile et femoratum du docteur Leach. ( Zool. Miscell. x1x, 1, 2.) Son genre ammothea (a. caroli- nensis ibid. xri1), diffère de celui des 7ymphons par les mandibules beaucoup plus courtes que la bouche , leur première pièce, ou celle de la racine, étant fort petite. Dans ce genre , ainsi que ceux de phoxichile et de pycnogonon, le second article des tarses est fort court. Le tubercwle portant les yeux est quelquefois placé sur une saillie qui s’avance au-dessus de la base de l’article antérieur, ou la bouche, TRACHÉENNES. ie La troisième famille des ARACHNIDES rra- CHÉENNES, celle des Horèrres. (HorEerrA. Hermann.) À le tronc et l’abdomen réunis en une masse, sous un épiderme commun : le tronc est tout au plus divisé en deux, par un étran- -glement, et l'abdomen présente seulement dans quelques-uns des apparences d’anneaux, formés par des plis de l’épiderme. L’extrémité antérieure de leur corps est souvent avancée en forme de museau ou de bec; la plupart ont huit pic et les autres er Cette famille se compose de deux tribus. La première tribu des Aracunines Horèrres, celle des Paarancrens. (PHarancrrA. Latr.) À des mandibules très-apparentes, soit en saillie au-devant du tronc, soit inférieures, et coudées ou composées de deux ou trois pièces distinctes , dont la dernière toujours en pince. (1) Le troembidium longipes d'Herman fils, Mém. aptér. pl 1, 8, est représenté avec dix pieds, dont les deux premiers très-longs. Il ne lui en donne que huit dans le texte, TOME 3. 8 = 114 ARACHNIDES Ils ont deux palpes en forme de fil, de cinq articles, dont le dernier terminé par un petit onglet; deux yeux distincts ; deux mandibules en pince; deux maächoires formées par le pro- longement de l’article radical des palpes, et souvent quatre de plus, et qui ne sont aussi qu'une dilatation de la hanche des deux pre- mières paires de pieds ; une lèvre avec un double pharynx (1); le corps ovale ou ar- rondi, recouvert, du moins sur le tronc, d’une peau plus solide ; des apparences d’an- neaux où des plis sur l'abdomen. Les pieds, toujours au nombre de huit, sont longs et divisés distinctement à la manière de ceux des insectes (2). La plupart vivent à terre , sur les plantes, au bas des arbres, et sont très-agiles ; d’autres secachent sous la pierre, dans la mousse. Leurs organes sexuels sont placés sous la bouche et intérieurs. (1) Caractère qui, suivant M. Savigny, paraît propre aux arachnides. (2) Hanches , cuisses, jambes et tarses de même que dans les familles précédentes. Mais les pieds des autres arachnides trachéennes sont composés d'articles courts, dont les proportions rélatives ne dif- - fèrent que graduellement, de sorte que ces distinctions de parties sont moins appréciables. TRACHÉENNES. 115 Les FAuCHEURS. (PHALANGIUM. Lin. Fab.) Qui ont les mandibules saillantes , beaucoup plus : courtes que le corps, et les yeux portés sur un tubercule commun. Leurs pieds sont très-longs , fort menus, et déta- chés du corps, donnent , pendant quelques instans, des signes d’irritabilité. Les deux sexes sont placés vis-à-vis lun de l’autre dans la copulation, qui a lieu vers la fin de l'été. L’organe générateur du mâle a la forme d’un dard, terminé en demi-flèche. La femelle a un oviducte membraneux, en forme de fil, flexible et annelé. Le Faucheur des murailles. (Cornutum. Linn. mâle. — Opilio, ejusd. femelle.) Herbst. monog. phal. 1,3, mâle; ibid. 1, femelle. Corps ovale, roussâtre ou cendré en dessus , blanc en dessous, palpes longs, deux rangées de petites épines sur le tubercule portant les yeux , et des piquans sur les cuisses. Mandibules cornues dans le male ; une bande noirätre, avec ses bords festonnés, sur le dos, dans la femelle (1). Les SrRoNs. (Srro. Latr.) À les mandibules saillantes, presque aussi lon- gues que le corps, les yeux écartés , et portés chacun sur un tubercule isolé ou sans:support (2). (1) Consultez les Monographies de ce genre, publiées par Latreille (a la suite de l'Histoire des Fourmis), Herbst. et Hermann fils. {Mém. aptérolog.) (2) Stro rubens, Latr. Gener. Crust. et Insect. I, vI, 2. — Agarus crassipes, Herm. Mém, aptér. 11, 6, etix, Q.N. — ÆAcarus testu= dinarius ; ibid. 1x, 1, 116 ARACHNIDES Les Trocues. (Trocurus. Latr.) Dont l'extrémité antérieure du corps s’ayance en forme de chaperon, et recoit dans une cavité infé- rieure les mandibules et les autres parties de sa bouche. Leur corps est très-aplati, et recouvert d’une peau très-ferme. Sous les pierres (1). La seconde tribu des Aracanines Horèrres, celle Des ACARIDES. À tantôt des mandibules, mais composées d’une seule pièce en pince ou en griffe, et cachées dans une lèvre sternale ; tantôt un sucoir, formé de lames en lancette et réunies, ou n'a mème pour bouche qu'une cavité. sans autres pièces apparentes. Cette tribu est formée du genre : Des Mrres. ( Acarus. L.) La plupart de ces animaux sont tres-petits, ou presque microscopiques. Îls sont dispersés partout, Les uns sont errans, et parmi eux on en rencontre sous les pierres, les feuilles, les écorces des arbres, dans la terre , les eaux; ou bien, sur les provisions de bouche, comme la farine, la viande desséchée, le. LA LI (1) Trogulus nepæformis, Latr. Gener. Crust. et Insect. I, V1, 1; phalangium tricarinatum , Linn. Midi de la France, Espagne. TRACHÉENNES. 117 vieux fromage sec, sur les substances animales en putréfaction ; d’autres vivent, en parasites, sur la peau ou dans la chair de divers animaux, et les affaiblissent souvent beaucoup, par leur excessive multiplication. On attribue même à quelques es- pèces, l’origine de certaines maladies, et particuliè- rement de la gale. Il paraît résulter des expériences du docteur Gallée , que les mites de la galehumaine, mises sur le corps d’une personne saine , lui inocu- lent le virus de cette maladie. On trouve aussi di- verses sortes de mites sur des insectes, et plusieurs coléoptères , vivant de substances cadavéreuses ou excrémentielles, en sont quelquefois tous couverts. On en a observé jusque dans le cerveau et les yeux de l'homme. Les mites sont ovipares et pullulent beaucoup. Plusieurs ne naissent qu'avec six pieds, et les deux autres se développent peu de temps après. Leurs tarses se terminent de manières diverses, et appro- priées à leurs habitudes. Les unes ont huit pieds , uniquement propres à la course , et des mandibules. Les Tromgipions. (Tromerorum. Fab.) Qui ont des mandibules ou griffes ; des palpes saillans . terminés en pointe, avec un appendice mobile ou une espèce de doigt sous leur extrémité; deux yeux, situés chacun au bout d’un petit pédicule fixe, et le corps divisé en deux parties, dont la première ou l’antérieure très-petite , et porte, outre les yeux et la bouche, les deux premières paires de pieds. Le Trombidion satiné (T. holosericeum. Fab.) Herm. 115 ARACHNIDES Mém. aptér.\pl 1,2, et IT, 7, très-commun, au prin- temps, dans les jardins ; d’un rouge couleur de sang ; abdomen presque carré, rétréci postérieurement, avec une échancrure; dos charcé de papilles velues à leur base , et globuleuses à leur extrémité. | On trouve aux Indes orientales une autre espèce trois à quatre fois plus grande, et qui donne une teinture rouge : c’est le 7. colorant. ( T!. tinciorium. Fab. ) Herm. Mém. GDE, Te CL Les ERYTHRÉES. (EryrTnræus. Latr.) Qui ont les mandibules et les palpes des 7rombidions, mais dont les yeux ne sont point portés sur de pédicule, et dont le corps n’est pas divisé (2). Les GAMAsEs. (Gamasus. Lat. Fabr.) Dont les mandibules sont en pince, et qui ont des palpes saillans ou très-dictincts, et en forme de fil. Les uns ont le dessus du corps revêtu, en tout ou en partie, d’une peau écailleuse (3). (1) T. fuliginosum , Herm. Mém. apt.[, 3 ;—+#. bicolor, ibid. IT, 2 ;—t. assimile, ibid. 3 ;—#. curtipes, ibid. 4 ; —+£. trégonum, ibid. 5; —t. trimaculatum, ibid. 6, (2) Erythrœus phalangioides, Lalx. trombidium phalangioïdes, Herm. ibid, I, 10 ;—trombidium quisquiliarum ibid, 9 ;—+. parieti- num , ibid. 12 ;—1. pusillum, ibid. 11, 4 ;—1. murorum , ibid. 5. (5) Gamasus marginatus, Laitr. ;—acarus marginatus, Herm. Mém. apt. VI, 6, trouvé sur le corps calleux du cerveau d’un homme, Trombidium longipes, Herm., 1bid. I, 6, Acarus coleoptratorum, Fab. Degeer, Mém. Insect. 7, vi, 5. Acarus hirugdinis, Herm. ibid. TI, 13 ;—a. vespertilionts, ibid. 14; —trombidium pipustulatum, ibid. FE, 10 ;—4. soctum , ibid. IT , 13 ; —t. tiliarium , ibid. 12 ;—f. telarium , ibid. 15. Ces trois espèces vi- vent en société sur Jes feuilles , les reconvrent de fils soyeux et très- Bns;—t. celer, ib. 14;—açcarus gallinæ , Degeer , lusect, 7, vI, 15. (l ai TRACHÉENNES. 110 Les autres ont le corps entièrement mou. Quelques espèces de cette division vivent sur différens oiseaux, et quadrupèdes. On en connaît, tels surtout que l’Aca- rus telarius de Linnæus, ou le Gamase tisserand, qui forment sur les feuilles de plusieurs végétaux , particuliè- rement sur celles du tilleul, des toiles très-fines et leur nuisent beaucoup. Cette espèce est rougeâtre, avec une tache noirâtre de chaque côté de l'abdomen. Les CneyLèTes. (CneyLreTtus. Latr.) Qui ont des mandibules en pince, des palpes épais, en forme de bras, et terminés en faulx (1). LEs ORIBATES. (OrIBATA. Latr.— Noraspis. Herm.) Dont les mandibules sont en pince, et les palpes très- courts où cachés; qui ont le corps recouvert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse, en forme de bouclier ou d’écusson , et les piéds longs ou de grandeur moyenne. _ Le devant du corps est avancé en forme de museau. On voit souvent une apparence de corcelet. Le bout du tarse: est terminé par un seul crochet dans les uns, par deux ou trois dans les autres , sans pelotte vésiculeuse. Ils se trouvent sur les pierres, les arbres , dans la mousse, et marchent lentement (2). Les UroPopes. (UroPopa. Lat.) Qui ont, à ce que l’analosie nous fait présumer , des man- dibules en pince; dont les palpes ne sont point apparens ou saillans ; dont le corps est encore recouvert d’une peau écailleuse, mais qui ont des pieds très-courts, et un fil à (1) Acarus eruditus, Schrank. enum. Insect. Aust. n°. 1058, tab. 11, 1, ejusd. pediculus musculi, ibid. n°. 1024, 1,5. (2) Voyez Hermann, Mém. aptér. genre notaspe, el Olivier, Encycl, méthod, Insect, article ORIBATE, | D 120 ARACHNIDES l'anus, au moyen duquel ils se fixent sur le corps de quel- ques insectes coléoptères , et se suspendent en Fair (1). Les Acarus. (Acarus. Fab. Latr.Sarcorres. Latr.} Ayant, ainsi que les précédens, deux mandibules en pince, des palpes très-courts ou cachés, mais dont le corps est très-mou ou sans croute écailleuse. Les tarses ont, à leur extrémité , une pelotte vésiculeuse. Plusieurs espèces se nourrissent de nos substances alimen- taires. D’autres se trouvent dans les ulcères de”la gale de l’homme, de celles du cheval, du chien, du chat (2). D'autres MrTes ont aussi huit pieds et uniquement pro- pres à la course, mais sont dépourvus de mandibules ; leur bouche est composée de trois pièces , formant par leur réunion un suçoir. T'antôt elles ont des yeux distincts, des palpes saillans, filiformes et libres ; un suçoir composé de pièces membra- neuses -et sans dentelures , et le corps très-mou. Elles sont vagabondes. Les Bpeczes. (Bpecca. Lat. Fab. — Scirus. Herm.) Qui ont les palpes allongés , coudés , avec des soies ou des poils au bout; quatre yeux et les pieds postérieurs plus - longs. Leur suçoir est avancé en forme de bec conique ou (1) Acarus vegetans, Deg. Insect. 7, vi, 15. L'acarus spinitarsus d'Hermann , Mém. apt. VI, 5, forme peut-être un genre intermé- diaire entre celui-ci et le précédent. (2) Acarus domesticus, Deg. ibid, v, 1-4;—acarus siro, Fab. ;— a. scabiei, ibid, 12,15. Voyez la dissertation en forme de thèse du docteur Gallée ; —a. farinæ , ibid. 15 ;—a. avicularum , ibid. Vx, 9; — à. passerinus , ibid. 12, remarquable par la grandeur de sa troisième paire de pieds ;—a. diidiatis , Herm. Mém: apt, VI, 4 ;=—fromñbi- dium expalpe, ibid. U, 8. TRACHÉENNES. I01 en alène. Elles se trouvent sous les pierres , les écorces d'arbres, ou dans la mousse. La Bdelle rouge ( Acarus longicornis. Linn.—La Pince rouge. Gcoff.) Scirus vulgaris. Herm. Mém. apt. ILE, 93 IX, S. Longue à peine d’une demi-ligne, d’un rouge écarlate, avec les pieds plus pâles. Suçoir en forme de bec allongé et pointu. Palpes à quatre articles, dont le premier et le dernier plus longs: celui-ci un peu plus court et terminé par deux soies.—Commune aux environs de Paris; sous les pierres (rt). Les SmariDes. (SmarrorA. Latr.) : Se distinguent des bdelles par les palpes, qui ne sont guère plus longs que le suçoir, droits, et sans soies au bout; par leurs yeux au nombre de deux, et en ce que les deux pieds antérieurs sont plus longs que les autres (2). Tantôt ces Mites à huit pieds sans mandibules n’ont point d’yeux perceptibles ; leurs palpes sont, soit antérieurs etavan- cés, mais en forme de valvules, élargies ou dilatées vers le bout, servant de gaine au suçoir, soit inférieurs; Îles pièces du suçoir sont cornées, très-dures et dentées; le corps est revêtu d’une peau coriace, ou a, du moins en devant, une plaque écailleuse. Ces tiques sont parasites, se gorgent du sang de plusieurs animaux vertébrés, et d’abord très - aplaties, acquièrent, par la sucion, un très-srand volume et une forme vésicu- Jaire. Elles sont rondes ou ovales. Les Ixopes. (Ixopes. Lat. Fab. — Cynorxzæstes. Herm.) Dont les palpes engainent le suçoir et forment avec lui (1) Scirus longirostris, Herm. Mém. apt. VI, 2;—5. latirostris , ibid. LIT, 112 3—5. setzrostris, ibid. IL, 12 ; IX, T (2) Æcarus sambuci, Schrank. et pent-être les trombidions suivans d'Hermann ;—miniatum , L, 7 ;—papillosum , Il, 6 ;—squamalum , ibid. 7; le second est même lrès-voisin de l'espèce qui sert de type au genre, r 122 ARACHNIDES , un bec avancé, court, tronqué et un peu dilaté au bout. Les ixodes fréquentent les bois fourrés , s’accrochent aux végétaux peu élevés, par les deux pieds antérieurs , et tien- nent les autres étendus. Ils s’attachent aux chiens, aux bœufs, aux chevaux, à d’autres quadrupèdes, et mème aux tortues, engagent tellement leur sucoir dans leur chair, qu'on ne peut les en détacher qu'avec force et en enlevant la portion de la chair qui lui adhère. [ls pondent une quantité prodigieuse d'œufs, et par la bouche, suivant M. Chabrier. Leur mul- tiplicatiou sur un bœuf, un cheval, est quelquefois si srande, que ces animaux en périssent d’épuisement. Leurs tarses sont terminés par deux crochets insérés sur une palette, ou réunis à leur base sur un pédicule commun. Il paraît que les anciens désignaient ces arachnides sous le nom de ÆRiein. Les piqueurs appellent Louvette l'espèce qui se fixe sur le chien, ou la suivante. L’'Zxode ricin. ( Acarus ricinus. Tinn.) Acarus reduvius. De G-nseet.17, vis Tr ;:2. D'un rouge de sans foncé, avec la plaque écailleuse antérieure plus foncée; côtés du corps rebordés, un peu poilus ; palpes engainant peu le suçoir. L'’Zxode réticulé.( Reticulatus. Lat. Fab.\ Acarus reduvius. Schrank. enum. insect. Aust. n°. 1043, INT, 1, 2. Cynorhæstes pictus. Hermann. Cendré , avec de petites taches et de petites lignes an- nulaires d’un brun rougeâtre; bords de l'abdomen striés, Palpes presque ovales. S'attache aux bœufs, et a, lors- qu’elle est tuméfiée , cinq à six lignes de longueur. L'étude des espèces de ce genre n’a pas été suffisamment approfondie (1). (1) Acarus ægyptius, Linn. Herm. Mém. apt. IV, 9, L., IV, 15;— acarus rhinocerotis, Des, Insecl, 7, xxxYIW, 5, 6 ; —acarus ameri- TRACHÉENNES. 123 LEs ArGas. (ArGas. Lat. —RayncxoPr1ON. Herm.) Diffèrent des Zxodes par la situation inférieure de leur bouche, et par leurs palpes qui n’engaïînent pas le suçoir, ont une forme conique et sont composés de quatre articles , et non de trois , comme dans le genre précédent. L’Argas bordé. ( Ixodes reflexus. Fab.) Lat. Gen. Crust. et Insect. I, vi, 3. Herm. Mém. apt. IV , 10, 11. D'un jaunâtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé , ou obscures et anastomosées. — Sur les pigeons, dont il suce le sang. D’autres Mrres encore ont huit pieds, mais ciliés et propres à la natation. Elles forment le genre HyprAcxNA de Müller(1),ou celui d’Atax de Fabricius, et vivent uniquement dans l’eau. Leur corps est généralement ovale ou presque globuleux et très- mou. Celui de quelques mâles se retrécit postérieurement , d’une manière cylindrique ou en forme de queue; leurs parties génitales sont placées à son extrémité; la femelle les a sous le ventre. Le nombre des yeux varie de deux à quatre, et va même jusquà six, suivant Muller. La bouche des espèces que j'ai pu étudier m’a offert les trois modifications suivantes , et qui ont servi de base à trois coupes génériques , mais auxquelles il est presque im- possible de rapporter toules les espèces d’hydrachnes de Müller , ce naturaliste ne les ayant pas décrites avec assez de détails. canus, Linn. ;—a. nigua, Deg. ibid. xxxvi1, 9, 18. Voyez le genre zxodes de Fabricius, et le travail général du doctenr Leach sur les insectes aptères de Linnæus (Trans. Linn, soc. tom, x1). (1) Hydrarachna , Herm. 154 : . ARACHNIDES Les Evrais. (EyLars. Latr,) Qui ont des mandibules en griffe, ou terminées par un crochet mobile (1). Les HyprAcunes. (HyprAcawaA. Latr.) Dont la bouche est composée de lames formant un suçoir avancé , et dont les palpes ont, sous leur extrémité, un ap- pendice mobile (2). Les LiMNocHARESs. (LIMNOCHARES. Latr.) Semblables aux Æydrachnes par la bouche en suçoir, mais dont les palpes sont simples (3). D'autres Mires enfin s’éloignent de toutes les autres arachnides par le nombre des pieds, qui n’est que de six. Elles sont toutes parasites. | Les Caris. (Cants. Lat.) Qui ont un suçoir et cs palpes apparens, le corps ar- rondi, très-plat et revêtu d’une peau écailleuse (4). Les LEpTes. (LEeprus. Latr.) À yant aussi un suçoir et des palpes apparens, mais dont le corps est très-mou et ovoide. Le Lepte automnal.( Autumnalxs.) Acarus autumnalis. Shaw. Misc. Zool. tom. IT, pl. xLEr. Espèce très-commune en automne sur les graminées et d’autres plantes. Elle grimpe, s’insinue dans la peau, à (1) Atax extendens , Fab. Müll. 1x, 4. (2) 4. geographicus, Fab. Müll. vu, 3-5. Æ globator, Fab. Müll, 1x, 1. (3) Acarus aquaticus, Linn.;—acarus aquaticus holosericens , Deg. Insect. 7, 1x, 15, 20 ;—trombidium aquaticum, Herm. Mém, apt. LE, 11. (4) Caris vespertilionis, Latr. Gencr, Crust, et Insect, FT, 16%, TRACHÉENNES. 1295 là racine des poils, et occasionne des démangeaisons aussi insupportables que celles produites par la gale. On le connait sous le nom de Rouges. Il est en effet de cette couleur et très-petit. Les autres espèces se trouvent sur différens insectes, et rentrent dans la division des Trombides héxapodes d’Her- mann (1). Les ATomes. (ÂToma. Latr.) N'ont ni suçoir ni palpes visibles ; leur bouche ne con- siste qu’en une petite ouverture située sur la poitrine. Leur corps est ovale, mou, avec les pieds très-courts (2). Les OcyPèTEs. (OcyPETE.) De M. Leach, appartiennent à cette tribu par le nombre des pieds ; mais ont, suivant lui, des mandibules (3). LA QUATRIÈME CLASSE DES ANIMAUX: ARTICULÉS. LÉS INSECTES. Ont des pieds articulés, un vaisseau dorsal, tenant lieu de vestige de cœur, mais sans au- cunes branches pour la circulation; respirent (1) Trombidium insectorum, Herm. Mém. apt. 1, 16, Deg. Insect. 7» VIH, 5;—t. latirostre, ibid. 15 ;—{#. cornutum, ibid. IL, 11 ;—#. aphidis, ibid. Deg. Insect. 7, vit, 14;—t. libellulæ, ibid. Deg. 1bid.-9 ;—t. culicis, ibid. Deg. ibid. 12 ;—f. lapidum, ibid. vi, 7. (2) Æcarus parasiticus , Deg. ibid. vit, 7; trombidium parasi- ticum , Hermann. (5) Ocypete rubra, Leach. Trans, Lian. soc, tom. x1, 596. Sux les tipulaires, 120 INSECTES par deux trachées principales, s'étendant , pa- rallèlement l’une à l’autre, dans toute la lon- sueur du corps, ayant par intervalles des centres d’où partent beaucoup de rameaux, et qui répondent à des ouvertures extérieures ou des stigmates (1) pour l'entrée de l'air. Ils ont tous deux antennes et une tête dis- tincte. Les uns, en petit nombre et toujours sans ailes, tels que les Myrzapodes ou les Aille- pieds , se rapprochent de plusieurs crustacés, soit par la quantité des anneaux du corps et de leurs pieds, soit par quelques traits d’ana- logie, dans la conformation des parties de la bouche; mais tous les autres n’ont constam- ment que six pieds, et leur corps, dont le nombre des segmens ne surpasse jamais celui de douze, est toujours partagé en trois por- ions principales, la é£e, le 4ronc et l’abdo- men. Parmi ces derniers, quelques-uns n’ont point d'ailes, conservent toute leur vie la forme qu’ils avaient en naissant, et ne font que croître et changer de peau. Ils ont, à cet égard, des rapports avec les animaux des {1} Vingt et au delà , dans les myriapodes ; 18 au plus dans Îles autres insectes. Leur nombre est moindre dans les dernières familles des insectes à deux ailes , surtout dans leurs larves. EN GÉNÉRAL. 127 classes précédentes. Les autres insectes à six pieds ont presque tous des ailes; mais ces derniers organes, et souvent même les pieds, ne paraissent pas d'abord; et ne se dévelop- pent qu'à la suite de changemens plus ou moins remarquables, nommés 72éfamor- phoses , et que nous ferons bientôt connaitre. La tête porte les antennes, les yeux et la bouche. La composition et la forme des an- tennes varient beaucoup plus que dans les crustacés. Plusieurs ont, outre les yeux composés, des yeux lisses, ordinairement au nombre de trois, et disposés en triangle, sur le som- met de la tête. Ils sont plus nombreux dans la plupart des insectes des trois premiers ordres et réunis en groupe, sur les côtés de la tête. Ïls y remplacent les yeux à facettes ou com- posés. La bouche des insectes à six pieds, est, en général, composée de six pièces principales, dont quatre latérales , disposées par paires , ct se mouvant transversalement; les deux autres opposées l’une à l’autré, dans un sens contraire à celui des précédentes , et remplis- sant les vides compris entre elles: l’une est si- tuée au-dessus de la paire supérieure , et Pautre 120 INSECTES au-dessous de l’inférieure. Dans les insectes broyeurs où qui se nourrissent de matières solides , les quatre pièces latérales font l'office de mâchoires , et les deux autres sont consi- dérées comme des lèvres ; mais comme nous Pavons déjà observé , les deux mâchoires su- périeures ont été distinguées par la dénomi- nation particulière de z2andibules ; les deux autres ont seules conservé celle de 7n4- chotres ; elles ont d’ailleurs un ou deux filets articulés, qu'on appelle palpes ou anten- rules, caractère que n’offrent jamais, dans ‘cette classe, les mandibules. Leur extrémité se termine souvent par deux divisions où lobes, dont l’extérieure est nommée, dans l’ordre des orthoptères, galète. Nous avons encore dit qu’on était convenu d’appeller labre , la lèvre supérieure. L'autre, ou la lèvre proprement dite , est formée de deux parties ; l’une plus solide*ët inférieure est le mention ; la supérieure et qui porte le plus souvent deux palpes, est la Z/anguette. Dans les insectes suceurs, où ceux qui ne prennent que des alimens fluides, ces divers organes de la manducation se présentent sous deux sortes de modifications générales. Dans la première les mandibules et les mèàchoires EN GÉNÉRAL. 120 sont remplacées par de petites lames en forme de soies ou de lancettes, composant, par leur réunion, une sorte de sucoir, qui est recu dans une gaine tenant lieu de lèvre, soit cylindrique ou conique et articulée, en forme de bec (le rosfre), soit membraneuse ou charnue, inarticulée et terminée par deux lèvres (la #rommpe). Le labre est triangulaire, voûté et recouvre la base du sucçoir. Dans la seconde sorte d'organisation, le labre et les mandibules sont presque oblitérés ou exiré- mement petits ; la lèvre n'est plus un corps libre et ne se distingue que par la présence de deux palpes, dont elle est le support; les mâchoires ont acquis une longueur extraordi- naire, sont transformées en deux filets tu- buleux, qui se réunissant par leurs bords, forment une espèce de trompe, se roulant en spirale, et quon nomme langue. Son intérieur présente trois canaux, dont celui du milieu est le conduit des sucs nutritifs. A la base de chacun de ces filets est un palpe, ordinairement très-petit et peu apparent. Les myriapodes ou rulle-preds sont les seuls dont la bouche offre un autre type d'organisation, que j’exposerai en traitant de ces insectes. TOME 9. O L 130 INSECTES Le fronc ou le corselet des insectes héxa- podes est formé de trois segmens, portant chacun une paire de pieds; les deux derniers, ou seulement l'intermédiaire, servent d'attache aux ailes , selon qu’il y en a quatre ou deux. Dans plusieurs, comme dans les coléoptères, les orthoptères, etc., le segment antérieur est beaucoup plusgrand et séparé même du second par'une articulation très-marquée : celui-ci et le postérieur s’unissant intimement à la base de l'abdomen, et ne paraissant pas au-dessus; l’autre, ou le premier, forme la portion la plus considérable et la plus apparente du tronc, et on a coutume de le désigner!, quoi- que inexactement , sous la dénomination de corselet. On appelle poitrine sa face inférieure. Les insectes ayant toutes sortes de séjours, ont aussi toutes sortes d'organes du mouve- ment , des azles et des preds, lesquels servent souvent de nageoires. Les ailes sont des pièces membraneuses , sèches, élastiques , ordinairement transpa- rentes, et attachées sur les côtés du dos du corselet. Les nervures plus ou moins nombreuses qui les parcourent, et qui forment tantôt un réseau , tantôt de simples veines, sont des EN GÉNÉRAL. 191 conduits aériens (1). Les demoiselles, les abeilles, les guèpes, les papillons, etc., ont quatre ailes; mais celles des papillons, sont couvertes de petites écailles, qui, au pre- mier coup d'œil, ressemblent à de Ia pous- sière, et qui leur donnent les couleurs dont elles sont ornées. On les enlève aisément avec le doigt , et la portion de l'aile qui les a per- dues est transparente. On voit, au micros- cope, que ces écailles y sont implantées , par le moyen d'un pédicule, et disposées gra- duellement et par séries, ainsi que des tuiles sur un toit. Dans certains insectes les ailes restent droites, ou se replient sur elles-mêmes. Dans d’autres, elles sont doublées ou plissées longitudinalement, en éventail. I y en a d’ho- risontales, il y en a d’inclinées ou en toit; dans plusieurs elles se croisent sur le dos ; ailleurs, elles sont écartées (2). Les insectes à deux ailes, ou les diptères, ont au-dessous d’elles deux petits filets mobiles terminés en massue, et qui semblent remplacer les deux ailes qui (1) On s’en est servi pour sa classification. Voyez les généralités des Ayménoptères. (2) Nous supposons que l’insecte est en repos. 132 INSECTES manquent. On les nomme balanciers. Au- dessus de chacun de ces corps est une petite écaille membraneuse, mais formée de deux pièces réunies par l’un des bords, et sembla- bles à deux battans de coquille bivalve. C'est l’aileron ou le cuerlleron. Beaucoup d'insectes, tels que les hanne- tons , les cantharides, etc., ont, au lieu des deux ailes supérieures ou antérieures, deux espèces d’écailles plus ou moins épaisses et plus ou moins solides, opaques, quis’ouvrent et se ferment, et sous lesquelles les ailes se replient transversalement dans le repos. Ces espèces d’étuis ont reçu le nom d’élytres. Les insectes quien sont munis sont appelés co/éop- tères, ou insectes à étuis. Ces pièces ne leur manquent jamais; mais il n’en est pas toujours ainsi des ailes. Dans d’autres insectes l’extré- mité de ces écailles est tout-àh-fait membra- neuse , comme les ailes. On les nomme des demi-étuis , où hémélytres. L’écusson est une pièce ordinairement triansulaire , située sur le dos du corselet, entre les attaches des élytres ou des ailes. Elle est quelquefois très-grande ;, et recouvre alors la plus grande partie du dessus de l'ab- domen. EN GÉNÉRAL. A 5 Les pieds sont composés d’une hanche de deux articles; d’une cuisse, d’une jambe, et d’un doigt, qu'on nomme habituellement arse, et qui est divisé en plusieurs phalanges. Le nombre de ses articulations varie, et fournit un bon caractère pour la distinction des genres; la dernière est presque toujours terminée par deux crochets. La forme des tarses éprouve quelques modifications, suivant les habitudes des insectes. Ceux des espèces aquatiques sont ordinairement aplatis, très-ciliés, et en forme de rames. L’abdoemen qui forme la troisième et der- nière partie du corps, se confond avec le cor- selet dans les myriapodes ; mais il en est dis- tinct dans tous les autres insectes, ou ceux qui n’ont que six pieds. Il renferme les vis- cères, les organes sexuels, et présente six à neuf segmens , divisés chacun en deux demi- anneaux. Les parties de la génération sont situées à son extrémité postérieure, et sortent par l'anus. Les iules et les hbellules font seuls exception. L’oviducte de plusieurs femelles se prolonge au-delà, et forme une tarière plus ou moins compliquée. Il se termine par un aiguillon dans les femelles de beaucoup d'hy- 134 INSECTES ménoptères. Des crochets ou des pinces accom- pagnent presque toujours l'organe {écondateur du mâle. Les deux sexes ne se réunissent ordi- nairement qu'une seule fois, et cet accouple- ment suffñit même dans quelques genres pour la fécondation de plusieurs générations succes- sives. Lie mâle se place sur le dos de sa fe- melle, et leur jonction dure quelque temps. Celle-ci ne tarde pas à faire sa ponte, et dé- pose ses œufs de la manière la plus favorable à leur conservation, et de sorte que les petits venant à éclore, trouvent à leur portée les alimens convenables. Souvent mème elle les approvisionne. Ces soins maternels excitent souvent notre surprise, et nous dévoilent plus particulièrement Finstinct des insectes. Dans des sociétés très-nombreuses de plusieurs de ces animaux , tels que les fourmis, les termès, les guèpes, les abeïlles, etc., les individus composant la majeure partie de la population, et qui, par leurs travaux et leur vigilance, maintiennent ces sociétés, ont été considérés comme des individus neutres, ousans sexe. On les a aussi désignés sous les noms d'ouvriers et de zrulets. Il est reconnu aujourd’hui que ce sont des femelles, dont les organes sexuels EN GÉNÉRAL. 139 ou les ovaires n’ont pas reçu une parfaite éla- boration, et qui peuvent devenir fécondes , si une amélioration dans leur nourriture dé- Op EC RN RA Re AR EUEURSS âge, ces mêmes organes. Les œufs éclosent quelquefois dans le ventre de la mère; elle est alors spipare. Le nombre des générations annuelles d’une espèce dépend de la durée de chacune d’elles. Le plus sou- vent il ny en a qu'une ou deux par année. Une espèce, toutes choses égales, est d'autant plus commune, que les générations se suc- cèdent avec plus de rapidité, et que la fe- melle est plus féconde. Un papillon femelle, après s'être accou- plé, pond des œufs, desquels il naît, non pas des papillons , mais des animaux à corps très- allôngé, partagé en anneaux , à tête pourvue de machoires et de plusieurs pelits yeux, ayant des pieds très-courts, dont six écailleux et pointus, placés en avant, et d’autres en nombre variable, membraneux, attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, connus sous le nom de chenilles, vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs fois de peau. Enfin, il arrive une époque où de cette 196 INSECTES peau de chenille sort un être tout différent, de forme oblongue, sans membres distincts, et qui cesse bientôt de se mouvoir, pour rester long-temps avec l'apparence de mort et de desséchement, sous le nom de chrysalide. En y regardant de très-près, on voit en relief, sur la surface extérieure de cette chrysalide , des linéamens qui représentent toutes les par- tiés du papillon, mais dans des proportions différentes de celles que ces parties auront un jour. Après un temps plus ou moins long, la chrysalide se fend, et le papillon en sort humide ,mou, avecdes ailes flasques et courtes, mais en peu d'instans il se dessèche, ses ailes croissent, se raffermissent, et il est en état de voler. Il a,six longs pieds, des antennes, une trompe en spirale, des yeux composés; en un mot, il ne ressemble en rien à la chenille dont il est sorti: car on a vérifié que les change- inens d'état ne sont autre chose que des déve- loppemens successifs des parties contenues les ‘unes dans les autres. Voilà ce qu’on appelle les r2é/amorphoses des insectes. Leur premier état se nomme larve; le second zymplhe; le dernier, éZat parfait. Ce n’est que dans celui-ci qu'ils sont en état de produire. EN GÉNÉRAL. 137 Tous les insectes ne passent point par les trois états. Ceux qui n’ont point d’ailes, sor- tent de l'œuf avec la forme qu'ils doivent tou- jours garder (1) : on les appelle insectes sans métamorphose. Parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre ne subit d'autre chan- gement que de les recevoir : on les nomme insectes à deri-métamorphose. Leur larve ressemble à l’insecte parfait, à l'exception seu- lement des ailes qui lui manquent tout-à-fait. La 2ymphe ne diffère de la larve que par des moignons ou rudimens d'ailes, qui se déve- leppent à sa dernière mue pour mettre l'in- secte dans son état parfait. Telles sont les pu- naises , les sauterelles, etc. Enfin, le reste des insectes pourvus d'ailes, nommés à #7é{amor- phose complète, est d’abord une larve de la forme d’une chenille ou d’un ver, devient en- suite une 2y72phe immobile, mais présentant toutes les parties de l’insecte parfait, contrac- tées, et comme emmaillotées. Ces parties sont libres, quoique très-rap- prochées et appliquées contre le corps, dans leszzyrnphes des coléoptères, des nevroptères, (1) Ba puce, les femelles des mutilles, les fourmis ouvrières et quelques autres insectes, mais en petit nombre, exceptés. (2) Nous les désignerons sous le nom d’Aomotènes, 133 INSECTES des hyménoptères, etc.; mais elles ne le sont pas dans celles des lépidoptères, de beau- coup d'insectes à deux ailes. Une peau élas- tique ou d’une consistance assez ferme se moule sur le corps et ses parties extérieures, ou lui forme une sorte d’étur. Celle des nymphes où chrysalides des lé- pidoptères, ne consistant qu'en une simple pellicule, appliquée sur les organes exté- rieurs , suivant tous leurs contours et formant, pour chacun d'eux, autant de moules spéciaux, comme l'enveloppe d’une momie, permet de les reconnaitre et de les distinguer (1); maïs celle des mouches, des syrphes, formée de la peau desséchée de la larve, n’a que lap- parence d’une coque en forme d'œuf. C'est une espèce de capsule ou d’étwi, où l’animal est renfermé (2). Beaucoup de larves, avant de passer à Pétat de nymphe , se préparent avec de la soie qu'elles tirent de leur intérieur , et au moyen des filières de leur lèvre, ou avec d’autres matériaux qu'elles réunissent, une coque où elles se renferment. L’insecte parfait sort de (1) Pupa obtecta , Linn. (2) Pupa coarctata, ejusd. EN GÉNÉRAL. 139 la nymphe par une fente ou une scission qui se fait sur le dos du corselet. Dansles nymphes des mouches, une de ses extrémitésse détache, en forme de calotte, pour le passage de l’insecte. Les larves et les nymphes des insectes à demi-métamorphose , ne diffèrent de ces mêmes insectes en état parfait, qua rai- son des ailes. Les autres organes extérieurs sont identiques. Mais dans la métamorphose complète, la forme du corps des larves n'a point de rapport “constant avec celle qu'au- _ront ces insectes dans leur dernier état. Il est ordinairement plus allongé ; la tête est souvent très-différente , tant par sa consis- tance que par sa figure, n’a que des rudimens d'antennes ou en manque absolument, et n'offre jamais d'yeux composés. Les organes de la manducation.sont encore très-disparates, ainsi qu’on peut le voir en comparant la bouche d’une chenille avec celle du papillon, la bouche de la larve d'une mouche avec celle de insecte entièrement développé. Plusieurs de ces larves n'ont point de pieds; d’autres, telles que les chenilles, en ont beaucoup, mais qui, à l'exception des six 140 INSECTES premiers, sont tous membraneux et n’ont point d'ongles au bout. Les insectes qui composent nos trois pre- miers ordres conservent toute leur vie la forme qu’ils ont en naissant. Les myriapodes néanmoins nous montrent une ébauche de métamorphose. Ils n’ont d’abord que six pieds; les autres, ainsi que les segmens dont ils dé- pendent, se développent avec läge. Il est bien peu de substances végétales qui soient à l’abri de la voracité des insectes; et comme celles qui sont nécessaires ou utiles à nos besoins ne sont pas plus épargnées que les autres, ils nous causent de grands dom- mages, surtout dans les années favorables à leur multiplication. El en est d'omnivores, et tels sont les termès, les fourmis, etc., dont les ravages ne sont que trop connus. Plusieurs de ceux qui sont carnassiers, et les espèces qui se nourrissent de matières soit cadavé- reuses, soit excrémentielles, sont un bienfait de l’auteur de la Nature, et compensent un peu les pertes et les incommodités que les autres nous font éprouver. Quelques-uns sont employés dans la médecine , dans les arts, et dans l’économie domestique. EN GÉNÉRA. : 141 Ils ont aussi beaucoup d’ennemis ; les pois- sons détruisent une grande quantité des es- pèces aquatiques. Beaucoup d'oiseaux, les chauve-souris, les lézards, etc., nous délivrent d’une partie de celles qui font leur séjour sur terre ou dans les airs. La plupart des insectes essayent de se soustraire, par la fuite où par le vol, aux dangers qui menacent leur exis- tence ; mais il en est qui employent, à cette fin, des ruses particulières ou des armes na- turelles. Parvenus à leur dernière transformation, ou jouissant de toutes leurs facultés, ils se hâtent de propager leur race, et ce but étant rempli, ils cessent bientôt d'exister. Aussi, dans nos climats, chacune des trois belles saisons de l’année nous offre-t-elle plusieurs espèces qui lui sont propres. Il parait cepen- dant que les femelles et les individus neutres de celles qui vivent en société, ont une car- rière plus longue. Plusieurs individus , nés en automne, se dérobent aux rigueurs de l'hiver et reparaissent au printemps de l’année sui- vante. Su Toutes les méthodes générales relatives aux insectes se réduisent essentiellement à trois, Swammerdam a pris pour base les mé- 142 INSECTES tamorphoses. Linnæus s’est fondé sur la pré- sence et l'absence des ailes, leur nombre, leur consistance , leur superposition, la nature de leur surface , et sur l’existence ou labsence d’un aiguillon. Fabricius n'a employé que Les parties de la bouche. Les crustacés et les arachnides, dans toutes ces distributions, font partie des insectes, et ils en sont mème les derniers dans celle de Linnæus , qu'on a généralement adoptée. Brisson cependant les en avait distraits, et sa classe des crustacés, qu’il place avant celle des insectes, renferme tous ceux de ces animaux qui ont plus de six pieds, c’est-à-dire les crustacés et les arach- nides de M. de Lamarck, et les insectes aptropodes de M. Savigny. Quoique cet ordre fut plus naturel que celui de Linnæus, il n'avait pas été suivi, et ce n’est que dans ces derniers temps que les observations ana- tomiques, et l'exactitude rigoureuse des ap- plications qu’on en a faites, nous ont ramenés à la méthode naturelle (x). Je partage cette classe en douze ordres, als RS 22000 480 Cool | (1) Cuvier, Tabl. élém. de P'Hist, nat, des Anim.et Leçons d’anat. comparée. Lamark, Système des Anim. sans veriébres, Latreille, Précis des Caract, génér. des Insectes, et GeneraCrust. el Insectorum. EN GÉNÉRAL. 143 dont les trois premiers, composés d'insectes privés d'ailes, ne changeant point ‘essentiel lement de formes et d’habitudes , sujets seu- lement, soit à de simples mues, soit à une ébauche de métamorphose qui accroît le nombre des pieds et des anneaux du corps, répondent à l’ordre des arachnides anten- nistes de M. de Lamarck. L'organe de la vision n'est ordinairement, dans ces animaux, qu'un assemblage plus où moins considérable d’yeux lisses, sous la forme de petits grains. Les ordres suivans composent la classe des insectes du même naturaliste. Par ses rap- ports naturels , celui des suceurs, qui ne comprend que le genre puce, semble devoir terminer la classe. Mais comme je mets en tête les insectes qui n'ont point d'ailes, cet ordre, pour la régularité de, la méthode, doit succéder im- médiatement à celui des parasites. Quelques naturalistes anglais ont établi, d’après la considération des ailes , de nouveaux ordres ; mais je ne vois pas la nécessité de les admettre, à l'exception cependant de celui des strépsiptères, dont la dénomination me parait 144 INSECTÈES vicieuse(r), et que j'appellerai rkëpiptères(2). Le premier ordre, les MyrrAPoDes, A plus de six pieds (24 et au-delà), dis- posés dans toute la longueur du corps, sur une suite d’anneaux, qui en portent chacun uue ou deux paires , et dont la première, et même dans plusieurs la seconde, font partie de la bouche. Ils sont aptères (3). Le second ordre, les Tuaysaxouress, À six pieds, et a l'abdomen garni sur les côtés de pièces mobiles, en forme de fausses pattes, ou terminé par des appendices pro- pres pour le saut. î Le troisième ordre, les PARASITES , A six pieds , manque d'ailes, n’offrent pour organes de la vue, que des yeux lisses ; leur bouche est, en grande partie , intérieure, et ue consiste que dans un museau, renfermant un suçoir rétractile , ou dans une fente située (1) Aïles torses. Les parties que l’on prend pour des élyéres n’en sont pas. Voyez cet ordre. (2) Ailes en éventail. à (3) Privés d'ailes et d’écusson, LEUR DIVISION. | 145 entre deux lèvres, avec deux mandibules en crochet. ‘ Le quatrième ordre, les Suceurs, À six pieds, manque d'ailes (1); leur bouche est composée d’un suçoir renfermé dans une gaine cylindrique , de deux pièces articulées. Le cinquième ordre, les Coréorrères, À six pieds ; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d'étuis; des mandibules et des mächoires pour la mastication ; les ailes inférieures pliées simplement en travers, et les étuis crustacés. Le sixième ordre , les Orrnoprères (2), À six pieds ; quatre ailes, dont les deux (1) Ils subissent des métamorphoses , et acquierent des organes loco-motiles, qu’ils n'avaient pas à leur Naissance, Ce caractère est commun aux ordres suivans ; mais dans ceux-ci la métamorphose développe une ou deux paires d'organes loco-motiles, comme des pieds , ou à la fois des ailes et des pieds. (2) De Geer avait établi cet ordre et lui avait donné le nom de der moptères, qu'Olivier a changé mal à propos en celui d’orthoptères, Nous conservons cependant ce dernier, parce que les naturalistes fran- çais l’ont généralement adopté, ? TOME à. 10 146 INSECTES supérieures en forme d’étuis ; des mandibules et des mâchoires pour la masticationf, les ailes inférieures pliées en deux sens, ou Simplement dans leur longueur, et les étuis ordinairement coriaces. Le septième ordre, les HémprÈres, A six pieds ; quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis crustacés , avec l'extrémité membraneuse , ou semblables aux inférieures , mais plus grandes et plus fortes ; les mandibules et les mâchoires remplacées par des soies formant un suçoir, renfermé dans une gaine d’une seule pièce, articulée , cylindrique ou conique, en forme de bec. Le huitième ordre , les NÉVROPTÈRES, À six pieds; quatre ailes membraneuses et nues; des mandibules et des màchoires pour la mastication ; leurs ailes sont finement articulées, et les inférieures sont ordinaire- ment de la grandeur des supérieures, ou plus étendues dans un de leurs diamètres. Le neuvième ordre , les Hyménorrères , À six pieds; quatre ailes membraneuses et nues; des mandibules et des mächoires LEUR DIVISION. 147 pour la mastication; les ailes inférieures plus petites que les supérieures ; l'abdomen des femelles presque toujours terminé par une tarlère où par un aiguillon. Le dixième ordre, les Léprinorrères , À six pieds; quatre ailes membraneuses, couvertes de petites écailles colorées, sem- blables à une poussière ; les mâchoires rem- placées par deux filets tubulaires, réunis et composant une langue roulée en spirale sur elle-même. Le onzième ordre, les RaiPiPrÈREs , A six pieds ; deux ailes membraneuses et plissées en éventail; deux corps crustacés, mobiles , en forme de petits élytres , et situés | à l'extrémité antérieure du corselet ; et pour organes de la manducation, deux simples mà- choires, en forme de soies, avec deux palpes. Le douzième ordre, les DrPrères, À six pieds; deux ailes membraneuses, étendues, accompagnées, dans presque tous, de deux corps mobiles, en forme de balan- ciers, situés en arrière d'elles; et pour organes de la manducation, un sucoir d’un nombre 1/8 INSECTES variable de soies, renfermé dans une gainé inarüculée, le plus souvent sous la forme d’une trompe, terminée par deux lèvres, LE PREMIER ORDRE DES INSECTES. LES MYRIAPODES. (Mirosara. Fab.) Nommés vulgairement Mille-Preds, sont les seuls animaux de cette classe qui aient plus de six pieds dans leur état parfait, et dont l'abdomen ne soit pas distinct du tronc. Leur corps, dépourvu d'ailes, est composé d’une suite, ordinairement considérable, d’anneaux, le plus souvent égaux , et portant chacun, gé- néralement, une ou deux paires de pieds, ter- minés par un seul crochet. Les myriapodes ressemblent à de petits ser- pers, ou à des néreïdes, ayant des pieds très- rapprochés les uns des autres, dans toute la loñgueur de leur corps. Leur tête présente, 10, deux antennes courtes et composées au moins de septarticles ; 20. deux yeux, qui sont une réunion d’yeux lisses, quelquefois ,comme dans les scutigères, très-nombreux et presque à facettes, mais dont les lentilles sont néan- moins proporuonnellement plus grandes, plus MYRIAPODES. 149 rondes et plus distinctes que celles des yeux. composésdesinsectes ailés(1); 30. deux mandi- bules dentées , propres à broyer ou à inciser les matières alimentaires, divisées, transversale- ment, par unesuture, oucomme emmanchées, et unesorte de lèvre sans palpes, divisée et for- mée de pièces soudées, que M. Savigny consi- dère commeles analogues des quatre machoires supérieures des crustacés, mais réunies. Les deux ou quatre pieds antérieurs se joignent à leur base, s'appliquent ou se couchent sur la lèvre, et concourent, presque exclusive- ment , à la manducation, tantôt sans changer de forme, tantôt convertis les uns en deux palpes , les autres en une lèvre, àvec deux cro- chets articulés et mobiles. Ces parties semblent répondre aux pieds-mâchoires des crustacés. Les stigmates sont souvent très-petits, im- perceptibles même dans quelques-uns, et leur nombre surpasse ordinairement celui des stig- mates des autres insectes qui en ont le plus, c’est-à-dire dix-huit. Les myriapodes vivent et croissent plus long-temps que les autres animaux de cette classe, et donnent, à ce que je présume, plu- r . (:) Is sont quelquefois peu sensibles, 150 INSECTES sieurs générations. Ils naissent avec six pieds, ou n’ont pas du moins, dans les premiers ins- tans de leur vie, tous ceux qu'ils offriront dans leur état adulte. Les autres pieds, ainsi que les anneaux auxquels ils sont attachés, et dont le nombre varie selon l'espèce, se dé- veloppent avec l’âge, sorte de métamor- phose qui leur est propre; car les autres in- sectes n'acquièrent plus de nouveaux seg- mens , et les pieds à crochets, dont le nombre est invariablement de six, ou existent dans Ja larve, ou se montrent tous à la fois dans l’état de nymphe. Ainsi, les myriapodes font réelle- ment, un passage des insectes aux crustacés; leurs formes extérieures les rapprochent de ceux-c1, et leur organisation intérieure, seule base essentielle de nos coupes classiques, les associe à ceux-là. C’est aiusi encore que les arachnides trachéennes ressemblent à l’exté- rieur aux arachnides pulmonaires, et sont néanmoins plus près des insectes sous les rap- ports d'anatomie interne. Les myriapodes font leur habitation dans la terre, sous les différens corps placés à sa surface, sous les écorces des arbres, etc. Beaucoup aiment l'obscurité. Des animaux fossiles et singuliers , dont on n'a pas encore découvert les analogues, et 1 MYRIAPODES. T5 dont plusieurs, à raison de la constitution mi- néralogique du terrain où on les a observés, paroissent appartenir à des races totalement anéanties dans les antiques révolutions du globe, les #rzlobites, remplissent peut-être encore mieux le vide qui sépare les myria- podes des crustacés. Ces animaux, que l’on avait confondus jusqu’à ce jour sous la déno- mination générale d’ertomolithe paradoxal, doivent, suivant les recherches de M. Bron- gniard, former quatre à cinq genres, dont les uns paraissent avoisiner les limules, et les autres se rapprocher des gloméris, premier genre de la famille qui va suivre. La première famille des Myrrapones, celle des CarrocnatTxes (CmirocnarTua. Lat.), ou les Zules de Linnæus. À les antennes un peu renflées vers leur extrémité , ou de la même grosseur dans leur étendue, et de sept articles; la bouche composée de deux mandibales et d’une lèvre, divisée et couronnée par quelques appen- dices, en forme de tubercules, à son bord supérieur. Les deux ou quatre premiers pieds 152 | INSECTES. sont réunis à leur base, rapprochésde lalèvre, mais semblables, d’ailleurs, aux autres. Leur corps est généralement crustacé et sou- vent cylindrique. {ls marchent très-lentement, ou se glissent, pour ainsi dire, sur le plan de position , et se roulent en spirale ou en boule. Leurs pieds sont très-courts. Le premier segment du corps est plus grand , et présente l'apparence d’un corselet. Les trois à quatre suivans, et le septième dansles mâles, ne por-. tent qu'une paire de pieds; il y en a deux aux autres, à l'exception cependant des deux où trois derniers, qui en sont dépourvus. Les organes sexuels du mâle sont situés sous le septième, extérieurs, etterminéspar deux cro- chets. Ceux de la femelle sont, à ce qu'il w’a paru, sous le troisième. Dans l’accouplement, les deux sexes s'appliquent l’un contre l’autre, par le dessous de leur corps, et sont couchés sur le côté. L’extrémité antérieure du corps du mâle dépasse celui de la femelle. Ces insectes se nourrissent de substances soit végétales, soit animales, mais mortes ou décomposées. Ils pondent dans la terre un grand nombre d'œufs, d’où naissent des petits, qui, suivant une observation de Degeer, n’ont d'abord que six pieds et sept ou huit anneaux. MYRIAPODES. i 153 Ils ne forment, dans Linnæus, qu’un genre, Les Iuzes. (Iuzus. L.) Que nous divisons comme il suit : Les uns ont le corps crustacé, sans appendices au bout, et les antennes renflées vers leur sommet. Les Groméris. (GLomerrs. Latr.) Semblables à des cloportes, ovales , et se roulant en boule. Leur corps, convexe en dessus et concave en dessous, a , le long de chacun de ses côtés inférieurs , une rangée de petites écailles, analogues aux divisions latérales des trilo- bites. Il n’est composé que de onze à douze segmens ou tablettes, dont le dernier beaucoup plus grand et en demi- cercle, La plupart sont terrestres et vivent sous les pierres dans les terrains montueux. Les autres font leur séjour dans la mer (1). , Les Îures propres. (Iurus. Linn.) Qui ont le corps cylindrique et fort long , se roulant en spirale , et sans saillie en forme d’arête ou de bord tran- chant sur les côtés des anneaux. Les plus grandes espèces vivent à terre, particulièrement dans les lieux sablonneux, les bois, et répandent une odeur désagréable. Les plus petites se nourrissent de fruits, de racines ou de feuilles de plantes potagères. On en trouve quelques autres sous les écorces d'arbres, dans la mousse, etc. L'Jule très-orand (TI. maximus. Lin.) Marcg. Bras. pag. 255. Propre à l'Amérique Méridionale, a jusqu’à sept pouces de long. (1) Zulus ovalis, Linn. Gronov. Zooph. pl. xvir, 4, 5, dans l'Océan ;—Oniscus zonatus, Panz. Faun. Insect, Germ. IX, xx ; —oniscus pustulatus, Fab. Panz. ibid. xxtr. LJ 154 INSECTES L'Iule des sables (I. sabulosus. Linn.) Schæff. Elent. Entom. LxxIII. — 2. fasciatus. De G. Insect. VII, XXXVI» 9» IO. he Long d'environ seize lignes, d’un brun noirâtre, avec deux lignes roussäâtres le long du dos; cinquante-quatre seemens, dont l'avant-dernier terminé par une pointe forte, velue et cornée au bout. — En Europe. L'Zule terrestre (I. terrestris. Linn.) Geoff. Insect. IT, KXII D'un quart plus petit, cendré-bleuâtre, entrecoupé de jaunâtre-clair; quarante-deux à quarante-sept segmens. — Avec le précédent (1). Les Pozypèmes. ( Porypesmus. Latr.) Semblables aux ïules par la forme linéaire de leur corps et l'habitude de se rouler en spirale, mais dont les segmens sont comprimés sur les côtés inférieurs, avec une saillie en forme de rebord ou d’arête au-dessus. On les trouve sous les pierres, et le plus souvent dans les lieux humides (2). Les espèces qui ont des yeux apparens forment le genre Cnaspedosome de M. Leach (5). Les autres ont le corps membraneux, très-mou, et ter- miné par des pinceaux ,de petites écailles. Leurs antennes sont de la même grosseur. Tels sont (1) Aj. Tulus indus, Linn. Deg. VIT, xzut, 7. Séb. Mus. II, xxiv, 4, 5. — Séb. Mus. I, 2xxxt, 5.— Schræt. Abhandl.I, 1, 7. (2) Les iules: complanatus, depressus, stigma, tridentatus de Fabricius. Ses scolopendres ? dorsalis , clypeata. d (3) Les espèces inconnues ayant M. Leagh, paraissent propres à la Grande-Bretagne, MYRIAPODES. 155 Les PozryxEnes. (Porzyxenus. Latr.); Qui ne comprennent encore qu’une seule espèce, rangée avec les Scolopendres (Sc. Zagura. L.) par Linnæus, Geof- - froi et Fabricius. C’est le Zule à queue en pinceau de Geer. Insect. VIT, XXXVI,1, 2, 3. Cet insecte est très-petit, oblong , avec des aigrettes de petites écailles sur les côtés, et un pinceau blanc à l'extrémité postérieure du corps. Il a douze paires de pieds, placées sur autant dé demi-anneaux. I] se tient sous les vieilles écorces. La seconde famille de MyrrAPoDEs, Les Caicopones ( CurcopopA. Lat.) Ou les Scolopendres de Linnæus, etc., ont les antennes plus grèles vers leur extrémité, de quatorze articles et au-delà; une bouche composée de deux mandibules, d’une lèvre quadrifide , de deux palpes ou petits pieds réunis à leur base, et d’une seconde lèvre formée par une seconde paire de pieds dilatés, joints à leur naissance, et terminés par un fort crochet, percé sous son extrémité d’un trou, pour la sortie d'une liqueur vénéneuse. Le corps est déprimé et membraneux. Chacun de ses anneaux est recouvert d’une plaque coriace ou cartilagineuse , ét ne porte, le plus souvent, qu'une paire de pieds; la 156 INSECTES dernière est ordinairement rejetée en arrière, et s'allonge en forme de queue. Ces animaux courent très-vite, sont carnas- siers, fuient la lumière, et se cachent sous les pierres, les vieilles poutres, les écorces des arbres, dans laterre, le fumier, etc. Les habi- tans des pays chauds les redoutent beaucoup, les espèces qu’on y trouve étant fort grandes, et leur venin pouvant être plus actif. La sco- lopendre z2ordante est désignée aux Antilles par l’épithète de rnalfaisante. On en connait qui ont une propriété phosphorique. Les organes sexuels sontintérieurs et situés, à ce qu'il parait, à l'extrémité postérieure du corps, comme dans la plupart des insectes sui- vaus. Les stigmates sont plus sensibles que dans la famille précédente. Ils ne forment aussi, dans Linnæus, que le genre DEs SCOLOPENDRES. (SCOLOPENDRA. L.) Que nous divisons comme il suit : Les ScuricÈres. (ScuTIGERA. Lam.— Cermatia. Alio.) Qui ont le corps recouvert de huit plaques en forme d’écussons , et son dessous divisé en quinze demi-anneaux, portant chacun une paire de pieds terminés par un tarse fort long, grêle et très-articulé ; les dernières paires sont plus allongées ; les yeux sont grands et à facettes. Elles ont des antennes grèles et assez longues; les deux MYRIAPODES. | 157 palpes saillans et garnis de petites épines. Le corps est plus court que dans les autres genres de la même famille, avec les articles des pieds proportionnellement plus longs. Les scutigères sont fort agiles et perdent souvent une partie de leurs pieds lorsqu'on les saisit. L'espèce de notre pays (1) se cache entre les poutres ou les solives des charpentes des maisons. Les Livuogies. (Lirnogius. Leach.) Qui ont le corps divisé, tant en dessus qu’en dessous , en un pareil nombre de segmens, portant chacun une paire de pieds, et les plaques supérieures alternativement plus longues et plus courtes, en recouvrement, jusque près de l'extrémité postérieure. Elles ont toutes quinze paires de pieds. Le Lithobie fourchu. (Scolopendra forficata. Lin. Fabr. De G.) Geoff. Hist. des Insect. II, xx11 , 3.—Panz. Faun. Insect. Germ. L , x111 (2). LEs ScoLOPENDRES propres. (SCOLOPENDRA. Linn.) Ayant, comme les lithobies, le dessus et le dessous du corps ésalement divisé, mais dont les plaques supérieures sont égales ou presque égales et découvertes. Plusieurs espèces n’ont pas d’yeux bien distincts, et for- ment les senres Crytops et Geophilus de M. Leach. Dans celui-ci les deux pieds postérieurs sont presque égaux aux précédens , tandis qu’ils sont plus longs dans les Géophiles et les Scolopendres. Ces derniers insectes ont quatre yeux sensibles déthaque côté de la tête, et la seconde lèvre den- (1) La scolopendre à 28 pattesde Geoffroi, qui paraît différer de la s. coleoptratu de Panzer, Faun. Insect. Germ. L,, x11, et de celle de Linnæus. — fulus araneoides, Pall. Spicil. Zool. IX, 1v, 16. — Sco- lopendra longicornis, Fab, ; de Tranquebar. (2) L. variegatus, lævilabrum , Leach. Trans, Linp, Soc, XI. | 158 INSECTES telée à son sommet; ils ont ordinairement quarante-deux pieds. Ce genre renferme les plus grandes espèces. Les Crytops et surtout les Géophiles ont le corps beaucoup plus long et plus étroit, et le nombre de leurs pieds est très-consi- dérable. Quelques especes sont électriques (1). LE SECOND ORDRE DES INSECTES. LES THYSANOURES. Comprend des insectes aptères, portés seu- lement sur six pieds, sans métamorphose, et ayant de plus, soit sur les côtés, soit à l’ex- trémité de l’abdomen, des organes particu- liers de mouveñnent. La famille première des Taxsanoures, celle pes LerismÈènes. (LErismexx. La.) A les antennes divisées, dès leur naissance, en un grand nombre de petits articles ; des palpes très-distincts et saillans à la bouche ; l'abdomen muni de chaque côté, en des- (2) S. morsitans, Linn. Deg. Ins. VII, xLuIt, 1 ;—$. céngulata, Latr. ; s. morsitans, Vill. Entom. IV, x1,17, 18;—s. ferruginea, Deg. Insect. ibid. 6 ;—s. flava, Deg. Insect. ibid. XXxXV, 17 ;—5. gi- gantea, Linn. Brown. Jam. XLI1, 4 ;—s. electrica , Länn. Frifch. Ansect. XI, VIT, 13—5: occidentalis, Linn. List. Ilin. v1, — 5. phosphorea , Linn. Tombée du ciel sur un vaisseau , à 100 milles du Continent, THYSANOURES. - 159 sous , d’une rangée d’appendices mobiles, en forme de fausses pattes, et terminé par des soies articulées, dont trois plus remarquables. Elle ne comprend qu'un genre de Linnæus. Les LÉpismes. (LepisMA. L. ) Leur corps est allongé et couvert de petites écailles , souvent argentées et brillantes, ce qui a fait comparer l'espèce la plus commune à un petit poisson. Les antennes sont en forme de soies , et or- dinairement fort longues. La bouche est composée d’un labre , de deux mandibules presque membra- neuses, de deux mâchoires à deux divisions, avec un palpe de cinq à six articles, et d’une lèvre à quatre découpures et portant deux palpes à quatre articulations. Le tronc est de trois pièces. L’abdo- men, qui se rétrécit peu à peu vers son extrémité postérieure, a, le long de chaque côié du ventre, une rangée de petits appendices portés sur un court article, et terminés en pointe soyeuse; les derniers sont plus longs ; de l'anus sort une espèce de stylet écailleux , comprimé, et de deux pièces : viennent ensuite les trois soies articulées, qui se prolongent au-delà du corps. Les pieds sont courts, et ont sou- vent des hanches très-srandes , fortement compri- mées et en forme d’écailles. Plusieurs espèces se cachent dans les fentes des châssis qui restent fermés, ou qu’on n’ouvre que rarement, sous les planches un peu humides, dans _ es armoires. D’autres vivent retirées sous les pierres. CE 100 : INSECTES Ces insectes courent très-vite; quelques-uns sau- tent par le moyen des filets de ie queue. On en fait deux sous-genres. Les Macuires. (Macxicis. Latr.) Dont les yeux sont très-composés, presque contigus, et occupent la majeure partie de la tête; qui ont le corps convexe et arqué en dessus, et l’abdomen terminé par des petits filets propres pour le saut, et dont celui du milieu, placé au-dessus des deux autres, est beaucoup plus long. Les palpes maxillaires sont très-srands et en forme de petits pieds. Le corselet est étranglé, avec son premier seg- ment plus pelit que le second et en voûte. Ces insectes sautent très-bien et fréquentent les lieux pierreux et couverts. Toutes les espèces connues sont d'Eu- rope (1). Les Lépismes. (LeprsnA. Linn.— Forbicina. Geoff.) Qui ont les yeux très-petits, fort écartés, composés d’un petit nombre de grains; le corps aplati, et terminé par trois filets de la même longueur, insérés sur la même ligne, et ne servant point à sauter. Leurs hanches sont très-srandes. La plupart des espèces se trouvent dans l’intérieur des maisons. Le Lépisme du sucre. ( L. saccharina. Linn.—La Forbicine plate. Geoff. Insect. IL, xx, 3.) Schœæff. Elem. entom. ÉEXV: j | Long de quatre lignes, d’une couleur argentée et un peu plombée, sans taches. Est originaire de PAmé- rique et devenu commun dans nos maisons. (1) Lepisma polypoda, Linn.;— L. saccharina, Vill. Entom. lin. IV, xt, 13 Rvem. gener. Insect. xx1x, 1 ;—forbicine cylin- drique, Geoff, — Lepisma thezeana, Fab. THYSANOURES. 161 On trouve souvent avec lui, ou dans les mêmes lieux, le Lépisme rubanné (Vittata. Fab.), qui a le corps cen- dré, pointillé de noirâtre, avec quatre raies de cette dernière couleur le long du dos de l'abdomen. Il yena d’autres espèces sous les pierres, etc. | La seconde famille des Taysanoures, celle Des Ponurezres. (Ponurezz. Lat.) Dont les antennes sont de quatre pièces; dont la bouche n'offre point de palpes dis- tincts et saillans ; et qui a l'abdomen terminé par une queue fourchue, appliquée dans linaction, sous le ventre, et servant à sauter; ne forme aussi dans ou qu’un . Des Popures. (PopurA. L.) Ces insectes sont trés-petits, fort mous, ailongés, avec la tête ovale, et deux yeux formés chacun de huit petits grains. Leurs pieds n’ont que quatre articles distincts. La queue est molle , flexible, et composée d’une pièce inférieure , mobile à sa base , à l’extré- mité de laquelle s’articulent deux tiges , susceptibles de se rapprocher, de s’écarter ou de se croiser , et qui sont les dents de la fourche. Ces insectes peuvent redresser leur queue, la pousser avec force contre le plan de position, comme s'ils débandaiïent un ressort, et s'élever ainsi en l'air, et sauter, de même que les puces, mais à une hauteur moindre. Ils retombent ordinairement sur le dos, la queue éten- TOME J. 1! 162 INSECTES due en arrière. Le milieu de leur ventre offre une partie relevée, ovale, et divisée par une feute. Les uus se tiennent sur les arbres, les plantes, sous les écorces ou sous les pierres; d’autres, à la surface des eaux dormantes, quelquefois sur la neige même, au temps du dégel. Plusieurs se réu- nissent en sociétés nombreuses, sur la terre, les chemins sablonneux, et ressemblent de loiu à un petit tas de poudre à canon. La multiplication de quelques espèces paraît se faire en Liver. Les Popures proprement dites. (PopurA. Latr.) Ont les antennes de la même grosseur et sans anneaux ou petits articles à la dernière piece. Leur corps est presque linéaire ou cylindrique, avec le tronc distinctement articulé, et l’abdomen étroit et oblong (1). Les Suynraures. (SmuyNraurus. Latr.) Ont les antennes plus grêles vers leur extrémité, et ter. : minées par une pièce annelée ou composée de pelits articles. Le tronc et l'abdomen sont réunis en une masse globuleuse ou ovalaire (2). (1) Podura arborea , Linn. Deg. Insect. VIL, 11, 1-79 ;—p. nivalis, Lino. Deg. ibid. 8-10 ;—p. açuatica, Linn. Deg. ibid. 11-17;— p: Plumbea, Linn. Deg. ibid, 111, 1-4 ;—p. ambulans , Linn. Des. ibid. 5,6 ;—p. aquatica grisea, Deg, ibid. 11, 18-21. Les podures : vaga , villosa, cincta, annulata, pusilla, lignorum, Jimetaria, de Fabricius. (2) Podura atra, Lion. Deg. ibid. 111, 7-14 ; les podures : viridis, polypoda, minuta, signata, de Fab. | M = PARASITES. 163 LE TROISIÈME ORDRE DES INSECTES. LES PARASITES. ( Parasrra. Lat.) N'ont que six pieds, et sont aptères, de même que les thysanoures; mais leur abdo- men n'a point d'appendices articulées et mo- biles. Ils n’ont, pour organes de la vue, que quatre ou deux petits yeux lisses; leur bouche est en grande partie intérieure, et présente au dehors soit un museau où un mamelon avancé renfermant un suçoir rétractile, soit deux lèvres membraneuses et rapprochées, avec deux mandibules en crochets. Ils ne for- ment dans Linnæus que le genre des Pous. (Pepicuzus. L. ) Leur corps est aplati, presque transparent, di- visé en douze ou onze segmens distincts, dont trois pour le tronc, portant chacun une paire de pieds. Le premier de ces segmens forme souvent une es- pèce de corselet. Les siigmates sont très-distincts. Les antennes sont courtes, de la même grosseur, composées de cinq articles, et souvent insérées dans une échancrure. Chaque côté de la tête offre un ou deux petits yeux lisses. Les pieds sont courts et terminés par un ongle très-fort ou par deux cro- chets, dirigés l’un vers l’autre. Ces animaux s’ac- crochent ainsi facilement soit aux poils des qua- 104 INSECTES drupèdes , soit aux plumes des oiseaux, dont ils sucent le sang , et sur le corps desquels ils passent leur vie et se multiplient. Ils attachent leurs œufs à ces appendices cutanés. Leurs générations sont nom- breuses et se succèdent très-rapidement. Quelques causes particulières et qui nous sont inconnues les favorisent d’une manière extraordinaire, et c’est ce qui a lieu, par rapport au pou de l’homme, dans la maladie pédiculaire ou phtiriase , et même dans notre enfance. Ces insectes vivent constamment sur les mêmes quadrupédes et sur les mêmes oiseaux , ou du moins sur des animaux de ces classes qui ont des caractères et des habitudes analogues. Un oiseau en nourrit souvent de deux sortes. Leur démarche ji « est, en général , assez lente. Les Poux proprement dits. (Pepicurus. Des.) Ont pour bouche un mamelon très-petit, tubulaire, situé à l'extrémité antérieure de la tête, en forme de museau, et renfermant, dans l’inaction, un suçoir. Leurs tarses sont composés d’un article dont la grosseur égale presque celle de la jambe, terminé par un ongle très-fort, se repliant sur une saillie, en forme de dent de la jambe, et faisant avec cette pointe l'office de pince. Ceux que j'ai observés ne m'ont offert que deux yeux lisses, un de chaque côté. L'homme en nourrit de trois sortes; leurs œufs sont connus sous le nom de lentes. Le Pou humain du corps. (P. umanus corporis. DeG. Insect. A'RVPE US, D'un blanc sale, sans taches, avec les découpures de l'abdomen moins saillantes que dans lasuivante. Elle vient uniquement sur le corps de l’homme, et pullule d’üne manière effrayante dans la maladie pédiculaire. PARASITES. 165 Le Pou humain de latéte,(P. humanus capitis. DeG. Insect. VH,2,6) | Cendré, avec les espaces où sont situés les stigmates bruns ou noirâtres; lobes ou découpures de l’abdomen arrondis. — Sur la tête de l’homme, et particulièrement des enfans. Les mâles de cette espèce et de la précédente ont, à l'extrémité postérieure de leur abdomen , une petite pièce écailleuse et conique, en forme d’aiguillon , probablement l'organe sexuel. | Les Hottentots, les Nègres, différens singes mangent les poux, ou sont phtirophages. Oviédo prétend avoir observé que cette vermine abandonne, à la hauteur des Tropiques, les nautoniers espagnols qui vont aux Indes, et qu’elle les reprend au même point, lorsqu'ils reviennent en Eu- rope. On dit encore que dans l'Inde, quelque sale que l’on soit, l’on n’en a jamais qu’à la tête. Il fut un temps où la médecine employait le pou de l’homme pour les suppressions d'urine, en l’introduisant dans le canal de l’urètre. Le Pou du pubis (P. pubis. Linn.) Red. Exp. xIX, 1. Corps arrondi et large; corselet très-court, se confon- dant presque avec l’abdomen. Les quatre pieds postérieurs très-forts. Désigné vulgairement sous le nom de Morpion. Il s'attache aux poils des parties sexuelles et des sourcils. Sa piqûre est très-forte (x). (1) Ajoutez pediculus bubali, Deg. Insect. VIT, 1, 12 ;—p. suis, Panz. Faun. Insect. Germ. LI, xvr. On en trouve aussi sur le bufle, le chameau , le cheval , l’âne , le tigre, etc. Le pou du cerf, Panz. ibid. xy, appartient au genre mélophage, de l’ordre des diptères. 166 INSECTES Les Ricins. (Rrcrnus. De G.) Ont la bouche inférieure, et composée à l'extérieur de deux lèvres et de deux mandibules en crochet. Leurs tarses sont très-distincts, articulés et terminés par deux crochets égaux. . A l'exception d’une seule espèce, celle du chien, toutes \ Jes autres se trouvent exclusivement sur les oiseaux. Leur tête est ordinairement grande, tantôt triangulaire, tantôt en demi-cercle ou en croissant, et a souvent des saillies angulaires. Elle diffère quelquefois dans les deux sexes, de même que les antennes. J’ai aperçu , dans plusieurs, deux yeux lisses rapprochés de chaque côté de la tête. Suivant des observations que m'a communiquées M. Savigny, ces insectes ont des mâchoires avec un palpe très-pelit sur cha- cune d'elles , et cachées par la lèvre inférieure, qui a aussi deux organes de la même sorte. Ils ont encore une espèce de langue. M. Leclerc de Laval m'a dit avoir vu, dans leur esto- mac, des parcelles de plumes d'oiseaux, et croit que c’est leur seule nourriture. De Geer assure cependant avoir trouvé l'estomac du ricin dx pinçon rempli de sang, dont il venait de se gorger. L'on sait aussi que ces insectes ne peuvent vivre long-temps sur les oiseaux morts. On les voit alors se promener avec inquiétude sur leurs plumes , particulièrement sur celles de la tête et des environs du bec. Rédi en a représenté un grand nombre d'espèces, mais grossièrement. Les unes ont la bouche située près de l'extrémité anté- rieure de la tête. Les antennes sont insérées à côté, loin des yeux et très-petites (r). (1) Pediculus sternæ hirundinis, Linn, Deg. Insect. VIT, 1V, 12; —pediculus corvi coracis, Linn. Des. ibid. 11;—7icinus fringillæ , Desg. ibid. 5, 6,7. — Pediculus tinnunculi, Panz. ibid. xvir. PARASITES. 167 Dans les autres, la bouche est presque centrale; les an- tennes sont placées très-près des yeux, et leur longueur égale presque la moitié de celle de Ja tête (r). LE QUATRIÈME ORDRE DES INSECTES. LES SUCEURS. (Sucrorra. Deg.) Quicomposent le dernier des insectes aptè- res, ont pour bouche un suçoir de deux pièces, reniermé entre deux lames articulées, formant, réunies, une trompe ou un bec, soit cylindrique, soit conique, et dont la base est recouverte par deux écailles. Ces caractères distinguent exclusivement cet ordre de tous les autres, et mème de celui des hémiptères, dont il se rapproche le plus sous ces rap- ports, et dans lequel F'abricius a placé ces insectes. Les suceurs subissent en outre de véritables métamorphoses, analogues à celles de plusieurs insectes à deux ailes, comme les tipulaires. (1) Ricinus gallinæ , Deg. ibid, 25 : sur la poule, les perdrix et les faisans ;—r. emberizæ, Deg. ibid. 9;—r. mergi, Deg. ibid. 13, 14 j—« 7. cams, Deg. ibid. 16 ;—pediculus pavonis, Panz. ibid. xix ; Latr. . Hhist. uat. des Fourm, 389, x11, 5. Voyez encore Panzer, ibid. pl. xx= XXIV. Son pediculus ardeæ, xVit1, paraît être le même que le ricin du plongeon de Deg. 1v, 13. 168 INSECTES Cet ordre n'est composé que d’un seul genre, celui Des Puces. (Purex. L.) Leur corps est ovale, comprimé , revêtu d’une peau assez ferme, et divisé en douze segmens, dont trois composent le tronc qui est court, et les autres Jabdomen. La tête est petite, très-comprimée , arron- die en-dessus , tronquée et ciliée en-devant ; elle a, de chaque côté, un œil petit et arrondi, derrière lequel est une fossette où l’on découvre un petit corps mobile , garni de petites épines. Au bord an- térieur , près de l’origine du bec, sont insérées les pièces que l’on prend pour les antennes, qui sont à peine de la longueur de la tête et composées de quatre articles presque cylindriques. La gaîne ou bec est divisée en trois articles. L’abdomen est fort grand, et chaçun de ses anneaux est divisé en deux ou formé de deux lames, l’une supérieure et l’autre inférieure. Les pieds sont forts, particulière- ment les derniers, propres pour le saut, épineux, avec les hanches et les crisses grandes , et les tarses composés de cinq articles , dont le dernier se ter- mine par deux crochets allongés ; les deux pieds antérieurs sont presque insérés sous la tête , et le bec se trouve dans leur entre-deux. Le mâle est placé, dans l’accouplement, sous sa femelle, de manière que leurs têtes sont en regard. La femelle pond une douzaine d'œufs, blancs et un peu visqueux ; il en sort de petites larves sans SUCEURS. | 169 pieds , très-allongées , semblables à de petits vers, très -vives, se roulant en cercle ou en spirale, serpentant dans leur marche; d’abord blanches, et ensuite rougeâtres. Leur corps est composé d’une tête écailleuse , sans yeux, portant deux très-petites antennes , et de treize segmens, ayant de petites touffes de poils, avec deux espèces de crochets au bout du dernier. Leur bouche offre quelques petites pièces mobiles dont ces larves font usage pour se pousser en avant. Après avoir demeuré une dou- Zaine de jours sous cette forme, les larves se ren- ferment dans une petite coque soyeuse , où elles deviennent nymphes, e: dont elles sortent en état parfait au bout d’un espace de temps de la même durée. Chacun connaît la Puce commune ( Pulex irritans. XL.) Ros. [ns. IT, 11, 1v, qui se nourrit du sang de l’homme, du chien, du chat; sa larve habite parmi les ordures, sous les ongles des hommes malpropres, dans les nids des oiseaux, surtout des pigeons, s’attachant au cou de leurs petits , et les suçant au point de devenir toute rouge. La Puce pénétrante ( Pul. penetrans. I) Catesb. Carol. III, x, 3, forme probablement un genre particulier. Son bec est de la longueur du corps. Elle est connue en Amérique sous le nom de Chique. Elle s’introduit sous les ongles des pieds et sous la peau du talon, et y acquiert bientôt le volume d’un petit poids par le prompt accrois- sement des œufs qu’elle porte dans un sac membraneux sous le ventre. La famille nombreuse à laquelle elle donne naissance, occasionne , par son séjour dans la plaie, un ulcère malin difficile à détruire , et quelquefois mortel. On est peu ex- posé à cette incommodité fâcheuse, si on a soin de se 170 INSECTES laver souvent, et surtout si l’on se frotte les pieds avec des feuilles de tabac broyées , avec le roucou et d’autres plantes âcres et amères. Les Nègres savent extraire, avec adresse, l’animal de la partie du corps où il s’est établi. Divers quadrupèdes et oiseaux nourrissent des puces qui paraissent différer spécifiquement des deux précédentes. LE CINQUIÈME ORDRE DES INSECTES. LES COLEOPTÈRES. ( Ezeuruerara. Fab.) Ont quatre ailes, dont les deux supérieures en forme d’étuis; des mandibules et des mâchoires; les ailes inférieures pliées, seule- ment en travers, et les étuis ou élytres crus- tacés. Ils sont, de tous lesinsectes, les plus nom- breux et les mieux connus. Les formes singu- lières , les couleurs brillantes ou agréables que présentent plusieurs de leurs espèces, le volume" de leur corps, la consistance plus solide de leurs tégumens, qui rend leur conservation plus facile, les avantages nombreux que l'étude retire de la variété de formes de leurs organes extérieurs, etc., leur ont mé- rité l'attention particulière des naturalistes. Leur tête offre deux antennes de formes COLÉOPTÈRES, 17 trés-variées, et dont le nombre des articles est presque toujours de onze ; deux yeux à facettes, point d’yeux lisses ; et une bouche composée d’un labre, de deux mandibules, le plus souvent de consistance écailleuse, de deux màchoires , portant chacune un ou deux palpes, et d’unelèvre formée de deux pièces, le menton et la languette, et accompagnée de deux palpes, ordinairement insérés sur la pièce. Ceux des mächoires, ou leurs exté- rieurs, lorsqu'elles en portent deux, n’ont jamais au-delà de quatre articles; ceux de la lèvre n’en ont que trois. Le segment antérieur du tronc, ou celui qui est au-devant des ailes, et qu'on nomme habituellement le corselet, porte la première paire de pieds ,et surpasse de beaucoup, en étendue, les deux autres segmens. Ceux-ci s'unissent étroitement avec la base de l’abdo- men, et leur partie inférieure , ou la porfrine, sert d'attache aux deux autres paires de pieds. Le second, sur lequel est placé l’écusson, se rétrécit en devant, et forme un court pédi- cule qui s'emboite dans la cavité intérieure du prenuer, et lui sert de pivot dans ses mou- vemens. 172 INSECTES Les élytres et les ailes prennent naissance sur les bords latéraux et supérieurs de l’arrière- tronc. Les élytres sont crustacées, et, dans le repos, s'appliquent l’une contre l’autre, par une ligne droite, le long de leur bord interne, ou à la suture, et toujours dans une position hori- zontale. Presque toujours elles cachent les ailes qui sont larges et pliées transversalement. Plusieurs espèces sont aptères, mais les élytres existent toujours. L’abdomen est sessile ou uni au tronc par sa plus grande largeur. Il est composé de six à sept anneaux, membraneux en dessus, ou d’une consistance moins solide qu'en dessous. Le nombre des articles des tarses varie depuis un jusqu’à cinq. Les coéloptères subissent une métamor- phose complète. La larve ressemble à un ver, ayant une tête écailleuse, une bouche ana- logue, par le nombre et les fonctions de ses parties, à celle de l’insecte parfait, et ordi- nairement six pieds. Quelques espèces, en petit nombre, en sont dépourvues, ou n’ont que de simples mamelons. La nymphe est inactive, et ne prend pas de nourriture. L'habitation, la manière de vivre et les autres habitudes de ces insectes, COLÉOPTÈRES. RE rie soit dans leur premier âge , soit dans le der- nier, varient beaucoup. Je divise cet ordre en’cinq sections, d’après le nombre des tarses. La première comprend les Pentamères, ou ceux dont tous les tarses ont cinq articles, et se compose de cinq familles. La première famille des CoréoPrères PEen- TAMÈRES , Les Cannassiers. Cuv. (Aneruaces, Clairv.) À deux palpes à chaque mâchoire, ou six en tout. Les antennes sônt presque toujours en forme de fil ou de soie, et simples. Les mâchoires se terminent par une pièce écailleuse, en griffe ou crochue, et le côté intérieur est garni de cils ou de petites épines. La languette est enchàssée dans une échan- crure du menton. Les deux pieds antérieurs sont insérés sur les côtés d’un sternum comprimé et portés sur une grande rotule; les deux postérieurs ont un fort trochanter à {eur naissance. Ces insectes font la chasse aux autres, et les dévorent. Plusieurs n’ont point d’ailes sous 174 INSECTES leurs élytres. Les tarses antérieurs de la plu- part des mâles sont dilatés ou élargis. Les larves sont aussi très-carnassières. Elles ont, en général, le corps cylindrique, allongé, et composé de douze anneaux ; la tête, qui n’est pas comprise dans ce nombre, est grande, écailleuse, armée de deux fortes mandibules recourbées à leur pointe, et offre deux an- tennes courtes et coniques, deux mâchoires divisées en deux branches, dont l’une est formée par un palpe, d’une languette portant deux palpes plus courts que les précédens, et de six petits yeux lisses de chaque côté. Le premier anneau est recouvert d'une plaque écailleuse ; les autres sont mous ou peu fermes. Lestrois premiers portent chacun une paire de pieds, dont l'extrémité se courbe en avant. Ces larves diffèrent selon les genres. Celles des cicindèles et de l'ariste Bucéphale ont le dessus de la tête très-enfoncé dans son milieu, en forme de corbeille, tandis que sa parte inférieure est bombée. Elles ont, de chaque côté, deux petits yeux lisses beaucoup plus cros, et semblables à ceux des Iycoses ou des araïgnées-loups. La plaque supérieure du pre- mier segment est grande, et en bouclier demi- COLÉOPTÈRES. 175 circulaire. Le huitième anneau a sur le dos, deux mamelons à crochets; le dernier n’a point d’appendices remarquables. Dans les autres larves de cette famille qui nous sont connues, à l'exception de celle des amophrons, la tête est moins forte et plus égale. Les yeux lisses sont très-petits et sem- blables. La pièce écailleuse du premier anneau est carrée, et ne déborde point le corps. Le huitième n’a point de mamelons, et le dernier est terminé par deux appendices coniques, outre un tube membraneux formé par le pro- longement de la partie du corps où est l'anus. Ces appendices sont cornés et dentés dans les larves des calasomes et des carabes. Ils sont charnus, articulés et plus longs dans celles des harpeles et des licines. Le corps des avant-dernières est un peu plus court, la tête un peu plus grosse. La forme des mandibules des unes et des autres se rapproche de celle qu'elles ont dans linsecte parfait. La larve de lomophron bordé, d'après les observations de M. Desmaretz, a une forme conique, une tête grande, avec deux très-fortes mandibules, et n'offre que deux yeux; l'extrémité posté- rieure du corps, qui se rétrécit peu à peu, se 176 INSECTES termine par un appendice de quatre articles. Je n’en ai compté que deux à ceux des larves des licines et des harpeles. Cette famille a toujours un premier estomac court et charnu; un second allongé, comme velu à l'extérieur à cause desnombreux petits vaisseaux dont il est garni, un intestin court et grèle. Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre, s'insèrent près du pylore. Il y en a de terrestres et d’aquatiques. Les terrestres ont des pieds uniquement propres à la course , les mandibules entiè- rement découvertes , et, le plus souvent, le corps oblong, avec les yeux saillans. Leur in- testin se termine par un cloaque élargi muni de deux petits sacs qui séparent une humeur acte. Ils se divisent en deux tribus. La première , celle des CrcINDÉLÈTES , (Cionvezerz, Lat.), comprend le genre Des CIcINDÈLES. (CiCINDELA. L.) Qui a, au bout des mâchoires, un onglet qui s'articule, par sa base, avec elles. Leur tête est forte, avec de gros yeux, des man- dibules très-avancées et très-droites, et la languette COLÉOPTÈRES, * 277 fort courte, cachée derrière le menton. Leurs tarses de devant n’ont jamais d’échancrure intérieure. Les unes ont le corselet presque aussi long que large, et les articles des tarses entiers. Tels sont * Les MANTICORES. (MaNTIcORA. Fab. ) Dont les élytres, en carène sur les côtés , embrassent l’ab- domen , se rétrécissent en pointe à leur extrémité , et lui donnent la forme d’un cœur. Les deux espèces connues se trouvent exclusivement au Cap de Bonne-Espérance (x). Les CiciNDÈLES propres. (CrcINpELA. Lin.) Qui ont l’abdomen en carré long ou ovale et arrondi pos- térieurement ; deux palpes très-distincts à chaque mä- choire, et dont l'extérieur est aussi long ou plus loug que ceux de la lèvre. Elles ont des antennes presque en forme de soie, les palpes velus, des ailes, et les tarses grêles et allongés. Leur corps est ordinairement d’un vert plus ou moins foncé, mélangé de couleurs métalliques et brillantes , avec des taches blanches sur les étuis. Elles fréquentent les lieux secs , exposés au soleil, courent très-vite, s’envolent dès qu'on les approche, et prennent terre à peu de distance. Si on continue de les inquiéter, elles ont recours aux mêmes moyens. | Les larves de deux espèces indigènes, les seules qu'on ait observées, se creusent dans la terre un trou cylindrique ‘assez profond , en employant leurs mandibules et leurs pieds. Pour le déblayer, elles chargent le dessus de leur tête des molécules de terre qu’elles ont détachées , se re- tournent, grimpent peu à peu, se reposent par intervalles, en se cramponnant aux parois intérieures de leur habitation, —————_—_—_— (1) M. maxillosa , Fab, Oliv, Col. I, 37, 1, 1«—M. pallida, Fab. TOME à. | 12 178. ; INSECTES à l’aide des deux mamelons de leur dos , et arrivées à l’ori- fice du trou, rejettent leur fardeau. Dans le moment qu’elles sont en embuscade, la plaque de leur tête ferme exactement ei au niveau du sol l’entrée de leur cellule. Elles saisissent leur proie avec leurs mandibules, s’élançen tmême sur elle, et la précipitent au fond du trou #en inclinant brusquement et par un mouvement de bascule, leur tête. Elles y des- cendent aussi très-promptement, au moindre danger. Sielles se trouvent trop à l’étroit ou que la nature du terrein ne leur soit point favorable, elles se font un nouveau domicile. Leur voracité s'étend jusqu'aux autres larves de leur propre es- pèce qui se sont établies dans Les mêmes lieux. Elles bou- chent l’ouverture de leur demeure, lorsqu'elles doivent chancer de peau ou se métlamorphoser en nymphe. Une partie de ces observations m'a été communiquée par M. Mi- ger , qui a étudié avec beaucoup de soin un grand nombre de larves de coléoptères , et en a découvert plusieurs qui avaient échappé aux recherces des Naiuralistes. La C. champétre. ( C. Campestris , Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXV. 111. Longue d’environ six lignes, d’un vert-pré en-dessus , avec le labre blanc , faiblement unidenté au milieu. Cinq points blancs sur chaque élytre. | Très-commune en Europe, au printems. La C. hybride. (C. hybride, Lin.) Panz. ibid. rv. Qui a sur chaque élytre deux taches en croissant et une bande blanche; une de ces taches située à la base ex- térieure et l’autre au bout ; suture cuivreuse. — Dans les sablonières , nesse mêlant point avec la précédente (1). (1) Aj. Cicindela sylvatica, Linn. Clairv. Entom. Helv. IT, xx1Y, _À.— C. sinuata, Fab. Clairv. ibid, B. b—C, germanica , Lion. Panz, Faun, Insect. Germ. VI, v. COLÉOPTÈRES. 179 mt Les Mécacépnares. (MEcacepuALA. Lat.) Ne diffèrent des cicindèles que par la longueur des palpes labiaux qui surpasse: notablement celle des maxillaires extérieurs (1). | LEs THÉRATES. (THERATES. Lats Semblables encore aux cicindèles, mais dont les palpes maxillaires internes sont remplacés par une petite épine (2). Les autres ont le corselet étroit, allongé, presque conique ou ovoïde et le pénultième article des tarses bilobé ; comme Les Corriures (Cozrriurts, Lat.—Corryris, Fab.) Que l’on pourrait même diviser en deux autres sous- genres , d’après la forme des antennes et celledu corselet(3). Le Colliure long-cou ( C. Longicollis ), Lat. Gener. Crust. et Insect. I, v:,8, d’un bleu d'azur, avec les cuisses fauves et le bout des élytres échancré. — Bengale. La seconde tribu, celle des CARABIQUES ( Ca- RABICI. Lat.), comprend le genre CARABE. ( CaraBus. L.) Qui a les mâchoires terminées simplement en pointe ou en crochet, sans articulation à son ex- trémité. | Leur tête est ordinairement plus étroite que le. corselet , Où tout au plus de sa largeur ; leurs man- dibules , à l'exception de celles d'un petit nombre, (1) Cicindela mezalocephala , Fab. Oliv. IT, 55, 11, 125—c: caro- Zina, Lann. Oliv. ibid. 11, 22 ;—c. virginica, Linn. Oliv, ibid. 26 ; —c. sepulcralis, Fab.;—c. æquinoctialis, Linn. (2) Cicindela labiata, Fab. (3) Antennes plus grosses vers le bout: les-co/lyris de Fabricius ; — antennes filiformes : cicindela aptera, Oliv. Col, IT, 33,1,1,: différente du collyris aptera de Fabricius, PRSTE, INSECTES n’ont point, ou que très-peu, de dentelures. Beatt- coup sont privés d'ailes et n’ont que des élytres. Ils répandent souvent une odeur fétide, et lancent par l'anus une liqueur âcre et caustique. Geoffroi a présumé ‘que les anciens les avaient désignés sous le nom de Buprestes , insectes qu'ils regardoient comme un poison très-dangereux, particulièrement pour les bœufs. Les carabes se cachent dans la terre, sous les pierres, les écorces des arbres, et sont, pour la plupart, très-agiles. Leurs larves ont les mêmes habitudes. Cette tribu est très-nombreuse et d’une étude difficile. Je la diviserai en sept sections. 1°. Ceux dont les palpes extérieurs sont terminés par un article de la grosseur du précédent ou plus dilaté, soit qu’ils soient semblables, soit que les uns soient filiformes et les autres en massue ; qui ont une forte échancrure au côté in- térieur des deux premières jambes, les éluis tronqués ou très-obtus au bout, la languette entière, ovale ou presque carrée, et dont la tête, légèrement rétrécie en arrière, ne tient pas au corselet par une espèce d'article ou de nœud. Dans cette division et la suivante, la tête et "le corselet sont plus étroits que l'abdomen; mais ici le corselet est toujours en forme de cœur tronqué en arrière, et sa lon- gueur n'excède pas sa largeur, ou lui est même souvent inférieure. LEs ANTutEs. ( Antara. Web. Fab.) Ont la languette ovale et très-avancée entre les palpes. Les anthies et les espèces du genre suivant sont propres aux pays chauds de l'Afrique et de l’Asie, et vivent dans le sable. Leur corps est noir , moucheté de blanc, et sans SM » COLÉOPTÈRES. 187 ailes ; leur labre est grand et souvent anguleux sur ses bords. Les côtés de la tête s'élèvent en une carène aigue , près du * bord supérieur des yeux; l'abdomen est en ovale court dans les uns (anthie), et circulaire dans les autres (oraphiptère). Les mâles de quelques anthies ont l’extrémité postérieure du corselet prolongée en arrière, et recouvrant même quel- quefois une partie des élyires. Ces coléoptères sont en gé- néral de grande taille (x). Les GRAPHIPTÈRES. (GRAPHIPTERUS. Lat. ANrurA, Fab.) Voisins des anthies, mais plus courts et plus larges , très- . aplatis, avec l'abdomen circulaire, et la languette presque carrée. Les antennes sont comprimées avec ds troisième article anguleux. Les palpes sont filiformes. Le corselet est ent forme de cœur dilaté ou élargi sur les côtés. Ces insectes sont plus petits que les anthies (2). Les BrAcaiNes. (Bracuinus. Web. Fab.) Dont la languette est presque semblable à celle des gra- phiptères, et qui ont l’abdomen en carré long, épais, avec des glandes intérieures , renfermant une liqueur caus- tique, volatile et détonnante. (1) Anthia maxillosa , Fab. Oliv. Col. IT, 55, vur, go ; —a. #horacica , F, Oliv. ibid. I, x, 5 ;—a. decem-guttata,F, Oliv. ibid. 1, 15, À ; 1x, 15,C.;—a. sex-guttata , F. Oliv. ibid, 1, 6. fem. ; —a; venator, F, Oliv. ibid. x, 116 ;—a. sulcata, F. Oliv. ibid. virr, 97 ;—a. nimrod. F. Oliv. ibid. x, 117 ;—a. quatuor-guttata, F. Oliv. ibid. 11, 15, B,1x, 107 ;—a. tabida, F. Oliv. ibid. 11, 173 —a. macilenta, Oliv. ibid. x1, 130. L'espèce représentée par Olivier, pl. 1, fig. 10, et qu’il rapporte à son carabus maxillosus, paraît n’être pas de ce genre et avoisiner plutôt Les scarites et les siagones. (>) Anthia variegata , Fab. Oliv. Col. HT,35, vi, 66. var. Tatr. gener. Crust. et Insect. 1, vi, 113—a. exclamationis, F.& gra- phuptère triliné, Nouv. Dict. d'Histoire nat. X, E,2,7;—a. tri- lineata , F, Oliv, ibid, 1x,301 ;—a. obsoleta, F.Oliv. ibid. v, 60, af 182. INSE@TES Ils se tiennent sous les pierres, et souvent rassemblés en grand nombre. Pour épouvanter leurs ennemis , ils font sortir par l’anus, et avec explosion, une liqueur qui s'exhale aussitôt en vapeur, et qui brüle ou foircit la peau exposée à son action (rt). , Ceux qui w’ont point d’aile forment le genre aptine de M. Bonelli ; ils sont tous étrangers à la France. On y trouve très-communément , Le pétard ( B. crepitans. Fab.) , Panz. Faun. insect. Germ. XXX, v, qui est long de quatre lignes, d’un rouge fauve, avec le troisième et le quatrième articles des antennes ; l'arrière poitrine et l'abdomen noirâtres ; étuis d’un bleu obscur ou d’un vert foncé, finement sillonnés. Le B. pistolet. (.B. sclopeta. Fab.) Clairv. Ent. Helv. : LE SNA à Gi Plus petit, d’un rouge fauve, avec les étuis d’un bleu foncé ou violet, et ayant la partie supérieure de leur suture de la couleur du corps (2). Les Lépres. (Lrpra, Cyminprs. Latr.) * Semblables aux brachines , mais ayant le corps très- aplati et dépourvu des organes sécréteurs qui sont propres aux précédens. Les espèces qui ont la languette cornée, les palpes exté- r G (1) Mémoire sur le 0. tirailleur de M. Léon Dufour, Ann. du Mus. * d'Hist. nat. xvait, 70, V. 3 (2) Aj. Brachinus bi-maculatus, Fab. Olv. Col, Alf, 35 , 16; D. complanatus, F. Oliv. Col. II, 55, vi, 63;—0. nigripennis, F. Voëet. ibid. xxxvr, 28;—b. mutillatus, F. Panz. Faun. Insect. Germ. Lxxxvii, 111;—D. displosor, Duf. Ann. du Mus. d'Hist, nat. XVII, v. Ces éspèces sont aptères ;—b. humeralis, Ahr. Faun. Insect. Eur. T,1%#;—carabus exhalans, Ross. Faun. Etr. Mant. 1,1, B.;—06.6:-. pustulatus, Schon. synou. Insect, 1, 111,73;—0. cruciatus, ibid. 8. Ces espèces sont aïilées. ” \ COLÉOPTÈRES. 183 æieurs terminés par un article plus grand, presque en forme de triangle renversé, et le second article des an- tennes de la longueur du troisième, se rapportent au genre Helluo de M. Bonelli (1). Celles qui ont les palpes maxillaires extérieurs filiformes, et Les labiaux terminés par un article plus grand eten forme de hache, forment le genre Cyminde de Latreille, ou celui de T'arus de M. Clairville (2). Dans les autres , les palpes extérieurs finissent par un ar- ticle, dont la forme se rapproche de celle d’un cône ren- versé où d’un cylindre, et-qui est tantôt un peu plus gros que le précédent, tantôt de la même épaisseur. Telles sont Les Lampries, les Lebies, les Dromies etles Démétrias de M. Bonelli. Le corselet s'étend en largeur dans les deux premiers sous-senres. Leslébies (3) diffèrent des lampries (4) par leurs tarses, dont le pénultième article est divisé en deux lobes. Le corselet des Dromies (5)et des Démétrias (6) est presque aussi long que large. Les derniers ont la tète (1). Helluo costatus , Bonel. Observ. Entom. (Mém. de l'Acad. de Turin) ;—galerita hirta, Fab. (2) Carabus humeralis, Fab.; farus humeralis , Clairv. Entom, Helv. II, XIV ,-A. a; —t. crassicollis, ibid. B. b.;—c. axillaris, E.;— c. miliaris, ejusd.;— c. lineatus, Schonh. synon, insect, I, mur , 54 (5) Carabus hæmorrhoidalis, Fab, Panz. Faun, [nsect Germ. LxxV, 5;—c. crux minor, F. Panz, ibid. XVI, 11;—c, furcicus, F. Oliv. Col, ILE, 55, v1, 68 ;—c. sittatus, F. Oliv. ibid, 69 ;—c. suceinctus,Oliv. ibid. x111, 157. (4) Carabus cyanocephalus, Fab. Clairv.Entom. Helv. Il, 1v,B. b. ; —c. chlorocephalus , Duf. (5) Carabus quadri-maculatus, Fab. Panz. ibid. ExXv, 10 ;—c. agilis, Fab. Panz. ibid. 11, ibid. xxx, 9 ;—c. quadri-notatus , ibid. LXXII, 5 ;—0c, truncatellus, Linn, Panz. ibid. LxxV,12 ; — lebia bi- guttata, Clairv. ibid, 111, À, a. (6) Carabus atricapillus, Linn. Oliv. ibid. 1x, 106. = 184. INSECTES plus large que cette partie du corps, allongée et rétrécie ex arrière , et leurs tarses ressemblent à ceux des lébies du même naturaliste. Ces insectes se trouvent sous les pierres, sur les arbres, sous les écorces et dans les fissures desquels ils se cachent. Ils sont presque tous de très-pelite taille. 2°. Ceux qui ont les palpes extérieurs et les élytres, comme dans la division précédente, mais dont la languette a de chaque côté une pièce ou une division en forme d’oreillette, el dont la tête est séparée du corselet par un étranglement brusque et profond , ou lui est attachée par une sorte d’ar- ticle, imitant un nœud ou une rotule. Le corselet est plus allongé et plus étroit que dans la division précédente, de sorte que ces insectes semblent avoir un long cou. Le pénultième article des tarses est le plus souvent partagé en deux lobes ou en cœur. Les Zupuxes. (ZupHrum. Lat. —GALERITA. Fab.) Où le corselet est en forme de cœur; dont les quatre palpes extérieurs sont terminés par un article plus grand, presque en cône reuversé; dont la languette est tronquée à son extrémité; qui ont le corps très-aplati, avec les artickes des larses entiers (1). Les GaLériTes. (GarertTA. Fab.) Où le corselet est aussi en cœur ; dont les quatre palpes extérieurs sont encore terminés par un article plus grand, mais presque en forme de hache; dont la languette finit en pointe; qui ont le corps épais et le pénultième article des tarses divisé en deux lobes (2). (1) Galerita olens, Fab. Clairv. Entom. Heiv. IT, xvir, À. a; —g. fasciolata, F. Clairv. ibid. B. b. Le geure polystichus de M. Bonelli. (2) Galerita americana, Fab. Olis. Col. TN, 35, vr, 72. Latr. gen. Crust. et Tnsect. Ï, vis, 2. : LA COLÉOPTÈRES. 1 185 Les Drypres. (Dryrra. Latr. Fab.) Qui ont le corselet presque cylindrique , les quatre palpes extérieurs terminés par un article plus grand, presque en cône renversé; les mandibules avancées, longues et très- étroites, avec la tête triangulaire. La languette est li- Lo de se néaire (1). jh , Les AGres. (Acra. Fab.) Qui ont le corselet presque cylindrique et un peu rétréci 4 en avant; les palpes maxillaires filiformes , et les labiaux terminés par un article plus grand, presque en forme de hache; les mandibules moyennes et triangulaires ; la tête ovale , allongée et rétrécie derrière les yeux (2). Les OpacanTHEs. (OpaAcanNTHA. Payk. Fab.) Dont le corselet est presque cylindrique ou en ovale tronqué ; et dont tous les palpes sont filiformes. Ils ont la tête des agres (3). 3°. Les palpes extérieurs et les deux premières jambes présentent toujours les mêmes caractères; mais les élytres ne sont point tronquées à leur extrémité : la pièce inférieure de la lèvre ou le menton n’a point de suture à sa base, ou (1) Drypta emarginata, Fab. Clairv. Entom. Helv. IT, xvirt ; —d, cylindricollis, F, Ross. Faun. etrus. append. 1, c; ces deux espèces sont du midi de l’Europe. ” (2) Agra œnea , Fab. ; carabus cajennensis, Oliv. Col. IE, 35, xr1, 135 ;—attelabus surinamensis, Linn, Degeer , insect. IV, xvrr, 16; —carabus tridentatus ? Oliv. Col. IE, 55, xr, 129. (5) Odacantha melanura, Fab. Clairv. ibid. v;—o. bi-fasciata, Fab. Oliv. Col. ibid, vir, 80 ;—carabus acuminatus, Oliv. ibid. 1, 8 3; —galerita attelaboides, F. Oliv. ibid. vr, 70;—carabus occidentalis, Oliv. ibid, vis, 94. Drur. Insect. 1, xurx, 4, 6 ;-=attelabus pensyl- vanicus, Linn, Latr. gen, Crust. et Insect. FI, vit, 1 ; —l’odacantha tri-pustulata de Fabricius est une espèce de nofoxe. / 186 INSECTES n'est qu’une continuité de cette portion de la tête, qu’on a désignée sous la dénomination de corse, Ces coléopières, propres aux contrées chaudes de Maine et de l'Asie, font le passage des précédens aux Scarites qui vont suivre. Leur corps est oblong, aplati, de la même larseur, avec la tête grande , le corselet en forme de cœur ou de coupe, séparé de l'abdomen par un pédicule. Les mandibules sont dentées; les palpes extérieurs sont termi- nés par un article plus grand ; le dernier des labiaux est en forme de hache. Ils doivent, d’après leur forme, se tenir cachés sous les pierres ou sous des écorces d'arbres. Quel- ques-uns n’ont point d'ailes. LEs SrAGoNES. ( SrAGoNA. Lat.) Ce genre étant peu nombreux, nous y réunissons celui d'Encelade de M. Bonelli, qui n’en diffère d’ailleurs que par des considérations peu importantes (1). 4°: Ils ont encore les palpes extérieurs terminés par un article de la grosseur du précédent ou plus épais; les deux premières jambes échancrées, les élytres entières ; mais la lèvre inférieure est articulée à sa base; et ces mêmes jambes sont dentées au côté extérieur, ce qui les fait paraître diai- tées , ou bien elles sont terminées par deux épines longues et très-fortes; le second et le troisième articles de leurs antennes, toujours en forme de chapelet, sont presque égaux. k Ils se rapprochent des siagones par la grandeur de leur tête et la forme de leur corselet. Leurs mandibules sont souvent très-crandes et dentées. Leur languette est tantôt courte, large et évasée au bord supérieur , tantôt saillante , / (1) Siagona rufipes, Lalr. gen. Crust. el Insect. I, vrr, 9; cucujus rufipes, Fab.;—les galerites de Fabricius : depressa, plana, flesus , Bufo ;—scarites lævigatus, Herbst. Col.cLxxv,6. Voyez les observ. entom, de M. Bonelli (Mém. de l'Acad. de Turin). COLÉOPTÈRES. * 187 divisée en trois , dont la pièce du milieu obtuse ou tronquée au bout. | Ces insectes vivent dans les terreins chauds et sablon- neux, et s’y creusent des retraites. [ls sont moins ägiles que les autres de la même famille, et ne paraissent pas avoir des habitudes carnassières dans leur état parfait. La plupart sont entièrement noirs. « LES ScARITES. (ScARITÉS. Fab.) Dont le labre est crustacé et denté; qui ont les man- dibules aussi longues ou plus longues que la tête (le plus souvent dentées ), et la languette courte, large, concave ou très-évasée au bord supérieur. Les quatre jambes postérieures sont ordinairement ci- liées. ) | Les uns ont les: palpes de la même grosseur et forment les genres Scarite et Pasimaque (1) de M. Bonelli. Les derniers ônt le corps ovale, «large, avec le corselet en forme de cœur tronqué et fortement échancré aux deux extrémités; leurs mächoires né sont pas crochues à leur extrémité. Les scarites ont le corps allongé, le corselet en croissant et les mâchoires arquées à leur extrémité. Les autres ont les palpes extérieurs dilatés à leur extré- mité, et composent le genre Carène (2) du même naturaliste. On trouve dans les dépariemens les plus méridionaux de la France, les trois espèces suivantes, qui se rapportent aux Scarites propres de M. Bonelli,.et qui ont toutes le corselet en croissant, avec une ligne imprünée le long du milieu du dos, et une petite dent, de chaque côté, à son EX- trémité postérieure. S. pyracmon. (S. pyracmon, Bonel.) S. givas. Oliv., Col. ILT, 36, I, 1. Clairv. Entom. Helv. IL. 1x. à. Long (1) Scarites marginatus , Fab. Pal. de Beauv. Insect. xV, 1, 2 ;— s. depressus, Fab. Pal, de Béauv, ib. 5 ;—5. sublævis, ibid, 4, (2) Scarites cyaneus, Fab, Oliv. Col, LIT, 26, 11, 17. * 188 INSECTES. d'environ un pouce, sans ailes , déprimé; côté extérieur des jambes intermédiaires ayant deux petites épines, puis s’élar- gissant vers le hout avec des stries très - fines; deux im- pressions et de petites rides sur le front. S. éerricole ( Terricola, Bon.), long de huit à neuf lignes, ailé; côté extérieur des jambes intermédiaires ayant une petite épine ; des stries ponctuées sur les étuis ; dessus de la têteschargé de petites rides. S. des sables (S. sabulosus. Oliv. — S. lœvigatus. Fab.), Clairv. Entom. Helv. ibid. b, semblable au pré- cédent , mais sans ailes et n'ayant que des lignes peu marquées sur les étuis. Le genre scarite d'Olivier et d'Herbst qui l’a suivi, comprend plusieurs espèces, ayant le port extérieur des vrais scarites, mais très-différentes par les caractères essentiels, et qui se rangent dans la division suivante (1). Les Crivines. (Crivina. Lat. ScariTEs* Fab.) Dont le labre est membraneux ou coriace , sans denis; dont les mandibules, tojours sans dentelures notables, sont beaucoup plus courtes que la tête ; et dont la languette est saillante, droite ou obtuse à son sommet, avec une oreillette de chaque côté. Ces insectes se plaisent dans les lieux un peu humides, sur les bords des fossés où des rivières. Les uns (2) ont les deux premières jambes dentées au côté extérieur , de.même que les scarites. | Les autres (3) les ont simplement terminées par deux (1) Ajoutez:scarites Sulcatus, Oliv. Col. ibid. T, 11;—s. subterra- neus , ibid. 10;:—zndus, ibid. 2 ;—les scarites : srandis, gigas, impres- sus, quadralus, porcatus , ruficornis et crenatus, de Fab. (2) Tenebrio fossor, Läinn.; scarites arenarius, Fab. Clairv. Entom. Helv. IT, vis, À, a. (3) Scarites thoracicus, Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXIH, 11 ;—5, gibbus, F, Panz, ibid, V,1;=—s, bi-pustulatus, EF. COLÉOPTÈRES. 199 pointes très-fortes et longues, dont l’intérieure articulée à sa base, ou en forme d’épine. Ce sont les dischiries de M. Bonelli. Leur corselet est presque globuleux. Les apotomes se rapprochent, quant au port extérieur, des clivines ; mais leurs palpes labiaux sont terminés en - alène, caractère qui, d’après notre méthode, les place dans la dernière division. 5°. La cinquième division, conforme aux deux précé- dentes quant aux palpes , à l’'échancrure des deux jambes antérieures, et quant à la manière dont se terminent les élytres, nous montre une lèvre articulée à sa base , comme dans la dernière division (et toutes , à l’exception seule de de la troisième); les deux jambes antérieures ne sont point dentées au côté extérieur , et les deux épines qui les termi- nent sont courtes ou moyennes. Leur languette, toujours _ accompagnée de deux oreillettes, est en carré long, avec le bord sûpérieur droit et sans prolongement , en forme de pointe ou dent à son milieu. Les uns, et c’est le plus grand nombre, n’ont point de cou bien prononcé ; leur tête se rétrécit faiblement et peu à peu vers sa base. Leurs mandibules sont tantôt pointues , tantôt tronquées ou très-obtuses à leur extrémité. Ceux où elles vont en pointe sont : Les OzÈnes. (OzæNA. Olv.) Qui ont des antennes composées en grande partie d’ar- ticles lenticulaires , et dont le dernier est plus gros (1} LEs Morrons. ( Morio. Lat.) | Dont les antennes sont également grenues, mais de la : Eee ; à même grosseur. Îls ont de l’analogie avec les scarites (2). (1) Ozœna dentipes, Oliv. Encycl. méth. (2) Harpalus monilicornis, Latr. gen. Crust. et Insect. I, 206 ; — scarites nigebrimus, Herbst, Col. CLXXVI, 2,—5. georgiæ, Palis. de Beauv. xv, 5. 100 INSECTES Les ARisTEs. ( Arisrus. Zieg. DirTomus. Bonel.) L Voisins de beaucoup de scarites par leur grosse tête, le corselet en forme de croissant ou presque demi-cireulaire , et l'abdomen pédiculé à sa base, mais dont les antennes sont composées d'articles presque cylindriques , et qui ont les tarses semblables dans les deux sexes. | Ils se retirent sous des pierres ou dans des trous cylin- driques et assez profonds qu'ils creusent dans la terre. J'ai vu souvent l’a. bucéphale grimper sur des graminées, en arracher les bâles, et les emporter avec ses mandibules. Ilne court pas vite. Sa larve ressemble à celle des cicin- dèles , et vit de Ja même manière. Toutes les espèces de ce genre ne se trouvent qu’au Midi de l’Europe et en Afrique. Les mâles de quelques-unes ont des cornes au-devant de la tête. Celle que je viens de citer .étend son habitation jusqu'aux environs de Paris (1). Les HARPALES. (Harparus. Lat.) Dont les mâles ont les quatre premiers tarses dilatés (2). (1) Carabus interruptus, Oliv. Col. III, 55, v, 52 ; — scarites buce- phalus, ibid. 26, 1, 3, 5; carabus buprestoides? Lin. ; —scarites sphærocephalus, Oliv. ibid. 4 ;—s. calidonius, ibid. 1, 12 ;—s. dama, Ross. Faun. etr. mant. Ï, 11, H. h.;—calosoma longicornis? F. (2) Carabus megacephalus , Fab, Ross.—scarites picipes , Oliv. Col. IUT, 56, 1, 7;—c. signatus, Panz. Faun. Insect. Germ. XX XVIII, 1V ;—c. hirtipes, ibid. V;—c. binotatus, Panz. ibid, XCITL, 111;,—c Tuficornis, Fab. Panz. ibid. XXX , 11;,—c. chlorophanus, Panz. ibid. LXXIIT, 11;—c. tardus, F. Pan. ibid. XXXVH, 24 ;—c. sabuli cola , re ibid. XXX , 1v ;—c. saporariorum, Linn. Panz. ibid. XVI, viss—c. œneus, F. Panz. ibid. LXXV, 111, 1W;—c. mert- dianus, Linn. Panz. ibid, 1x ;—c. germanus, Linn. Panz. ibid: XVI, 4 ;—c. discus, F. Panz, ibid, XXXVII, va j=— Ce VeSpertiNus Panz, ibid XXXVII xxr, COLÉOPTÈRES. , ON Les FÉRONIES. (FERONIA.) Dont les antennes sont formées , ainsi que dans les deux genres précédens, d’articles presque cylindriques ou pres- que coniques , et dont les mâles #ont que les deux pre- miers tarses dilatés. Ici viennent se placer "un grand nombre des genres de M. Bonelli, formant des coupes naturelles, mais qu'il est très-difhcile de bien caractériser; elles se nuancent d’ail- leurs si insensiblement, qu’il est presque impossible d’en fixer rigoureusement les limites. Nous allons cependant les signaler , en employant quelques autres considérations. Dans les uns, les mâles ont le second et le troisième articles de leurs deux premiers tarses dilatés en forme de cœur et sarnis en-dessous de'deux rangs de petiles écailles. Nous séparerons ensuite ceux dont le corselet, mesuré dans son plus grand diafnètre transversal, est tantôt de la largeur des étuis réunis, tantôt plus étroit. Les suivans sont dans le premier cas. à Les zabres, les pelors, les amares , les calathes et les pœæciles se rapprochent des harpales par la forme plus ou moins ovale de leur corps, et gonvexe ou arquée en-dessus, et par celle du dernier article de leurs palpes extérieurs qui est ordinairement ovalaire. Leurs antennes sont fili- formes et composées, un peu au-delà de leur base, d’ar- ticles cylindriques. La plupart. sont ailés, habitent les champs , et ne fuient point la lumière. Les sabres (x) et les pelors (2) ont le dernier article de leurs palpes extérieurs plus court que le précédent; les premiers ont des ailes et deux épines à l’extrémité intérieure de leurs jambes de devant. Les seconds sont aptères et n’ont qu’une . épine à cette partie des mêmes jambes. an ju JUN UE co 5 APP NA (1) Zabrus g'bbus, Clairv. Entom. Helv. IT, x1; carabus gib- bus, F. _ (2) Blaps spinipes, Fab. Panz, Faun, Insect. Germ. XCVI, v. 102 INSECTES Les amares (1) se distinguent des pœciles et des calathes par leur labre échancré et leur corselet transversal. Les calathes (2) n’ont point d’échancrureau labre , et leur corselet est aussi long ou plus long que large, presque carré ou en trapèze, sans rétrécissement à sa base. Les pæciles (3) n’en diffèrent q#’en ce que leur corselet est plus étroit postérieurement. Le troisième article deleurs antennes offre presque toujours en-dessus une carène aiguë. Le Carabe cuivreux (Cupreus ) de Fabricius , Panz. Faun. insect Germ. LXXV, 11, très-commun en Europe, est de cette division; long d’environ cinq ligues, noir en- dessous, vert ou bronzé-cuivreux en-dessus, avec la base des antennes fauves. Dans les genres suivans de M. Bonelli, et qui ont aussi le corselet de la longueur des élytres, le Corps , souvent allongé, est droit; le dernier article des palpes maxillaires extérieurs est presque cylindrique ; les antennes sont en grande partie composées d'articles amincis à leur base et se rapprochant de la. forme d’un cône renversé; elles paraissent sétacées, ou comprimées au bout, vues de de profil. La plupart des espèces sont aplières , et recher- chent l'obscurité. (1) Carabus apricarius, Fab. Panz. ibid. XL, m1; —c. fulvus, Illig. concolor, Oliv. Panz. ibid. XXXIX , x;—ec. aulicus, Panz. ibid. XXXVIITL, x ;—c. alpinus, ibid. LXXV, vit ;—c. torridus, ibid, XXXVII, 11, —0c. eurynotus, ibid. xxI11;—c. vulgaris, F. Panz, ibid. XL ,1:5—c. communis, F. Panz. ibid. 11 ;—c. scalaris, Oliv. Col. l!i, 95, x ,-114. (2) Carabus melanocephalus, Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. XXX , xix;—c. cisteloides, ibid. XT, x11 ;—c. fuseus, F. ejusd.; —c. frigidus. (3) Carabus lepidus, F. Oliv. Col. IT, 35, xx, 118 ;—c. dimi- diatus , F. Panz. ibid. XXXIX, vit1;—c. punctulatus, F. Panz. ibid. XXX, x ;—0c. vernalis, ibid. xvni ;—c. strenuus, ibid, XXXVIIL, Vi ;—ç. éenebrioides, Oliv. Col. III, 35, vi, 67. COLÉOPTÈRES. 193 Les céphalotes de M. Bonelli ou les brosques (1) de Panzer, et les séomis (2) de Clairville, ont des ailes, des mandibules irès-fortes et le port des scarites, ou l’ab- domen pédiculé à sa base, avec le corselet presque en forme de cœur. Dans les stomis, le labre est divisé en deux lobes ; et le premier article de leurs antennes est plus long que les deux suivans réunis. Ilest plus court dans les cé- phalotes, et leur labre est entier. Les percus et les molops de M. Bonelli, et quelques-uns de ses péérochistes , ont beaucoup de rapports avec les pré- cédens , et on a même associé plusieurs d’eux aux scarites. Dans les percus (3), le rebord extérieur des étuis se ter- mine à l’angle extérieur de leur base , et ne se replie point, comme dans tous les suivans, sur elle. Les antennes des 770/ops (4) sont composés d'articles courts et presque en forme de chapelet. Les ptérochistes, les abax, les platysmes de cet auteur, ayant, comme les m0/ops, le rebord extérieur de leurs étuis replié à leur base jusque près de l’écusson , mais dont les antennes sont formées d’articles plus longs, ne diffè- rent point d’ailleurs entre eux par des caractères essentiels. Les platysmes (5) ont le corps étroit, allongé, presque parallélipipède ou cylindrique, avec le corselet presque carré. — (1) Carabus cephalotes, F. Panz. ibid. LXXXIIT, 1, Index Entom. p. 62, (2) Sfomis pumicatus , Clairv. Entom. Helv. IT, vr. (3) Carabus paykulii, Ross. Faun. Etrusc. Mant. I, v,c;—scarites lœævigatus, Oliv. IT, 36, 11, 18. s (4) Carabus elatus, Fab. ; scarites gagates, Panz. Faun. Insect. Germ. XI, 1;,—c. terricola, F. ;-scarites piceus, Panz. ibid, 11. (5) Carabus niger, F.'Pauz. ibid. XXX , 1, 1 ;—c, nigrita, F. Panz. ibid. XIL, xxir;—c. cylindricus, Herbst. archiv. Ins. xx1x, 3, — c. leucophtalmus, Fab.;—c. anthracinus, Illig. Pauz. ibid. XI, xre TOME 3. 13 194 INSECTES Celui desabax (1) est ovale, ou ovale-oblons , avec le cor- selet grand , carré et appliqué le long de son bord postérieur , contre la base de l’abdomen. Les ptérochistes (2) ont une forme mitoyenne. Leur corse- let est plus étroit vers sa base, en forme de cœur tronqué (3). Les féronies à corselet plus étroit que les étuis, compren- nent les genres sphodre, platyne, dolique, lemosthæne , anchomène et taphrie de M. Bonelli, qu'on peut réduire à trois :? Les sphodres (4), dont les palpes sont filiformes , et qui onf le troisième article des antennes aussi long ou plus long que les deux précédens réunis. Les doliques (5), qui ont aussi des palpes filiformes, mais dont le troisième article des antennes est évidemment plus court que les deux précédens pris ensemble. Les taphries (6), dont les palpes labiaux sont terminés par un article plus grand, et qui ont le corselet presque circulaire, ou en carré, avec les angles arrondis. (1) Carabus striola, F. Panz. ibid, XI, vi;—c. striolatus, ibid. LXXXVII, v;—c. metallicus, F. Panz. ibid. XI, vus. (2) Car. globosus, Fab. ;—c. æthiops, Panz. ibid. XXXVIT, xx1r; —c. jurine, ibid. LXXXIX, vi ; —fasciato-punctatus, ibid. LXVIF, 1x ;—c. oblongo-punctatus, Fab. Panz. ibid. XXXIX, vrir;—c. panzeri, ibid. LXXXIX, vit ;—c. illigeri, Panz. ibid, LXXXIX, vi;—c. aterrimus, F.;—c. selmannt, Duft.;—ejusd. c. interpunc- tatus ; c.picimanus, c. striatus , Ross. (5) Les mélanies ( carabus aterrimus, F.) de M. Bonelli s’y rapportent. . (4) Carabus planus, Fab. Panz. Faun. Insect, Germ. XI, 1V;—0c. terricola , Payk. Oliv. Col. IT, 35, x1, 124 ;—c. inœqualis, Panz. ibid. XXX, xvirt ; —c. janthinus, Slurm. ;—c. stevent , Schonh. (5) C. flavicornis , F. Preysl. Bohem. Insect. I, 111, 6; —c. an- gusticollis,,F. Panz. LXXXII, 1x. (6) Carabus vivalis, 1lig. Panz. ibid, XXXVIT, x1x. COLÉOPTÈRES. 109 ‘ Les mäles des autres féronies ont, ainsi que ceux des genres qui terminent cette subdivision , le second article de leurs tarses antérieurs, et souvent même le troisième, en forme de paleite carrée ou ronde, avec le dessous garni de papilles, en forme de grains ou de poils nombreux et serrés. La plupart ont des ailes et se trouvent sur les bords des eaux ou dans les hieux humides. Tantôt le labre est entier ou lésèrement échancré, avec le bord antérieur et supérieur de la tête droit. Les epomis (1) de M. Bonelli, auxquels, l’on peut joindre ses dinodes, ont Île dernier ariicle des palpes exté- rieurs dilaté, comprimé, en forme de triauble renversé, celui des labiaux surtout. Ses chlænies (2), dont les palpes extérieurs sont fili- formes; le dernier des maxillaires est cylindrique, et le même des labiaux a la figure d’un cône RATER Le Carabe savonnier d'Olivier (Col. IIT, 36, 117, 26. ), dont on se sert au Sénégal , en guise de savon, est de ce genre. | Ses oodes (3), qui ont aussi les palpes extérieurs fili- formes, avec le dernier article ovalaire, et ressemblent aux calathes par leur forme ovale et leur corselet en trapèze. Ses callistes (4), semblables aux oodes par les palpes, ’ (1) Carabus cinctus, Ross. Faun. Etrusc, I, 1V, 9; c. crœsus? Fab.;—c. azureus, Duft.—Les carabes posticus , micans , stigma, ammon de Fabricius, paraissent aussi devoir s'y rapporter , de mème que lanalis d'Oliv. II, 35,x, 115; xt, 115, b. (2) C. festivus, Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. XXX, xv ;—c. spoliatus, F. Panz. ibid. XXXI, vi ;—c. zonatus, Panz. ibid, vi ;— c. vestitus, Fab. Panz. ibid. v ;—c. holosericeus, F. Panz. ibid. XE, 15 j—c. cinctus, Fab. Herbst. Arch. xx1X , 7. (3) Carabus helopioides, Fab. Panz. ibid. XXX, x1, (4) C Carabus lunatus, F. Panz, ibid. XVI, v;—carabus pallipes, F. Pauz. ibid. LXXIIT, vir ;—c. prasinus , F. Panz. ibid. XVI, vi; —c. tœæniatus, Panz, ibid. XXXIV , 111, 196 INSECTES mais dont le corps est oblong, avec le corselet en forme de cœur tronqué. | J'y réunis quelques-uns de ses anchomènes. Ses agones (1), ayant aussi des palpes terminés de mème, mais dont le corselet est rond ou carré, avec les angles arrondis. Tantôt le labre est profondément échancré, et le bord antérieur et supérieur de la tête forme une espèce de cintre. Tels sont Les dicèles de M. Bonelli, qui se rapprochent d’ailleurs de ses abax par la physionomie extérieure. ( Observ. en- tom. Mém. de l’Acad. de Turin.) Le Carabus indicus de Herbst. (Archiv. xx1x, 11.) se place ici, quoique la forme du corps soit différente. Les carnassiers de cette subdivision à mandibules tron- quées ou très-obiuses , et dont le bord antérieur de la tête est également cintré, forment les genres suivans : Les Licines. (Licinus. Latr.) Qui ont le dernier artitle de leurs palpes extérieurs pres- que en forme de hache (2). | Les BapistTes. (BAD1sTEer. Clairv.) Dont les palpes maxillaires sont filiformes, et qui ont le dernier article des labiaux plus gros et ovoide (3). (1) Carabus marginatus, F. Panz. ib. XXX,x1V ;—c. austriacus, F. Panz. ibid. VI, 1V;—c. sex- punctatus, F. Panz. ibid. XXX, X111 ;—c. viduus, Panz. ibid. XXXVII, xvin1;—c rotundatus, Payk. Panz, ibid. CVIIL, 1V;—c. flavipes, ibid. 1x ;—c. impressus, ibid. XXXVII; xvsi ;—c, parum-punctatus, F. Panz. ibid. XCIT, 1v. | . (2) Licinus emarginatus, Lat. Gen. Crust. et Insect » L, V1, 8 ;— carabus cassideus, Fab. Clairv. Entom. Helv. II, xv, A, a ;— c. depressus, Panz. Faun. Insect. Germ. XXXI, 8 ;—c. silphoides, Fab. Clairv. ibid. B. b; —c. hoff{manseggii, Panz. ibid. LXXXIX, v. (5) Carabus bipustulatus, Fab. Clairv, ibid. XIIT ;—c,. peltalus, 1llig, Panz. ibid, XXX VI, xx. Re. di - » COLÉOPTÈRES. 107 D’autres carnassiers , distincts des précédens par leur cou brusquement étranglé, en forme de nœud ou d'article, terminent cette subdivision. Ils ont la tête petite et le corselet grand et presque rond. Les PanaGéEs. (Panacæus. Latr.) Leurs palpes extérieurs sont terminés par un article di- laté et presque en forme de hache. Leur languette est très- courte (1). N.B. Les Loricères , d’après la forme de leurs tarses antérieurs et celle de leur tête, semblent devoir être placées ici; mais d’autres caractères et leurs habitudes fixent ces insectes dans la subdivision suivante, près des pogono= phores, des nébries, etc. 6°. Dans la sixième division, les élytres sont entiers, les deux jambes antérieures n’ont que très-rarement une échancrure bien prononcée ou évasée (2), et le milieu du bord supérieur de la languette s'élève en pointe ou en forme de dent. Les yeux sont ordinairement saillans. Le corselet est le plus souvent en forme de cœur tronqué et plus étroit que l’abdomen. Celui-ci est ovale ou carré. Les uns ont le labre divisé par une ou deux échancrures en deux ou trois lobes. Le dernier article des palpes exté- rieurs est tantôt beaucoup plus large, en forme de cuiller ou de hache, tantôt en cône renversé: le dernier des la- biaux , lorsqu'il est sous cette dernière forme, est beaucoup plus court que le précédent. Les antennes sont toujours filiformes , à articles allongés ; (1) Carabus crux-major, Fab. Clairv. Entom. Helv. IT, xv ; — eychrus reflexus, Fab. Oliv. Col. IT, 35, vit, 77 ; —carabus angu- latus, F, Oliv. ib, vrr, 76. Voyez Oliv. Encycl, méthod. article panagée. (2) Loricére. 198 INSECTES la languette est très-courte; les mâchoires ne sont point ciliées ou barbues au côté extérieur. Ces insectes, généra- lement aptères, ornés de couleurs brillantes , et d’assez grande taille, habitent plus particulièrement les pays froids et tempérés. Les Cycures. (Cycurus. Fab.) Où le dernier article des palpes extérieurs est en forme de cuiller; où les étuis embrassent les côtés inférieurs de l'abdomen, et qui ont les mandibules très-étroites, fort avancées et bidentées sous leur extrémité. La languette est très-petite (1). Les PamBores. (Pamgorus. Lat.) Qui ont des mandibules fortement dentées le long de leur bord intérieur, et les deux jambes terminées , à l'angle extérieur, par une forte pointe (2). Les Cazosomes. (Carosom4a. Web. Fab.) Qui ont le dernier article des palpes extérieurs à peine plus large que le précédent , en cône renversé; le second des antennes beaucoup plus court que le suivant, et l’abdo- men presque carré. , Ils habitent les bois, courent très-vite, grimpent sur les arbres pour y chercher des chenilles et d’autres insectes qu'ils dévorent, et répandent une odeur forte et désagréable. (1) Cychrus rostratus, Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. LXXIV, vi. Clairv. Entom. Helv. II, x1x, A;—c. aftenuatus, F. ,Panz. ibid. IT, ur. Clairv. ibid. B;—c. elevatus, Fab. Knoch. Beytr. T, vir, 123—c. unicolor, F. Knoch. ibid. 1 ;—c. stenostomus, Web. Knoch, ibid, 13;—c. italicus, Bonel. Observ. Entom. (Mém. de l’Acad. de Turin.) * (2) Pamborus alternans, Lat. Encycl, méthod, Nouvelle- Hollande. COLÉOPTÈRES. 109 Le C: sycophanrte. (Carabus sycophanthe. Linn.) Clairv. Extom. Helvet. II, xxz:, À. Long de huit à dix lignes, d’un noir violet, avec les élytres d’un vert doré ou cuivreux très- brillant, très- finement striées, et ayant chacune trois lignes de pos points enfoncés et distans. Sa larve vit dans le nid des chenilles processionaires dont elle se nourrit. Elle en mange plusieurs dans la même journée; d’autres larves de son espèce , encore jeunes et petites , l’attaquent et la dévorent , lorsqu’à force de s’être repue, elle a perdu son activité. Elles sont noires, et on les trouve quelquefois courant à terre ou sur les arbres, et sur le chène particulièrement (r). Les CARABES propres. (CARABUS.) Dont le dernier article des palpes extérieurs est sensible- ment plus large que le précédent, presque en forme de hache ou de triangle ; qui ont le second des antennes aussi long, au moins , que la moitié du suivant, et l'abdomen ovale. Le corselet est échancré postérieurement. Les uns ont le bord antérieur du labre divisé en trois lobes , et deux dents à l'extrémité de la saillie du milieu du menton. Ce sont les procrustes de M. Bonelli (2). Les autres n’ont que deux lobes au labre, et la pièce mi- toyenne du menton se termine en uue pointe simple. Ce sont les carabes propres du même. (1) Ajoutez c. inquisttor, Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXT, VII ;—c. nm D. Panz. ibid, 1x;—c. sericeum, F. Clairv. Ent. Helv. II, xx1, B ;—c. scrutator, F. Leach. Zool. Misc. xcitt ; —c. calidum , F. Oliv. Col. HE, 35, 1v, 45. Le c. porculatum de Fabricius est un Lelops. (2) Carabus coriaceus, F. Pañz. Faun. Insect, Germ. LXXXI, 1 Ajoutez c. auro-nitens, Fab. Panz. ibid. IV, vi1;—c. nitens, F. Panz. ibid, LXXXV , 11, 200 INSECTES Le C. doré (C. auratus. Linn.) Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXI, 4, qu'on nomme vulsairement le Jardi= nier, est de cette division. Long de près d’un pouce, d’un vert doré en dessus, noir en dessous, avec les premiers articles des antennes et les pieds fauves; élytres silon- nées, avec trois côtes unies sur chaque. Ce carabe, très-commun aux environs de Paris, dis- parait au midi de l’Europe, ou ne s’y trouve plus que dans les montagnes (1). Quelques espèces dont l'abdomen est aplati doivent ter- miner le sous-senre et conduisent naturellement à celles du sous-genre suivant (2). Les autres ont le labre entier ou faiblement sinué ; les palpes extérieurs terminés par un article de la grosseur du précédent ou légèrement dilaté, soit presque cylindrique, soit en forme de cœur renversé, mais allongé; le dernier des labiaux est presque aussi long que le pénultième. (1) Aj.C. scabrosus, F. Panz. LXXXVII, 11; —c. cyaneus, F. Panz. ibid. LXXXT, 11;—c. cælatus, F. Panz. ibid. LXXX VIT, 111 ;—c. purpurascens , F. Panz. ibid. IV, v;—c catenatus, Panz. ibid. LXXXVIL, 1v ;—0c. catenulatus, F. Panz. ibid. IV, vi;—c. affinis, Panz. ibid. CIX , r1;,—c. scheidleri, F. Pauz, ibid. LXVI, n ;— ce. monilis, F, Pauz, ibid. CVIH , 5 ;—c. consitus, Panz. ibid. 111 ;— —c. cancellatus, F, Panz. ibid, LXXXV , 1;—0c. arvensis, F. Panz. ibid. LXXIV , ur, LXXXI, 111,—-c. morbillosus, F. Panz. ibid. LXXXI, v;—c. granulatus, F. Panz. ibid. vtr ;—c. violaceus , F. Panz. ibid, IV, 1v ;—c. marginalis, F. Panz. ibid. XXXIX , vi ; — c. glabratus, F. Panz. ibid, LXXIV, 1v ;—c. convexus, F. Panz. ibid, v;—c. hortensis, F. Panz. ibid. V, 11; —c. nodulosus, F, Panz. ibid. LXXXIV, 1v;—c. sylvestris, F. Panz, ibid. V, 10 ;—c. gemmatus, F. Panz. ibid. LXXIV, xr. (2) C.creutzer:, F. Panz. ibid. CIX A ne depressus, Bonel. ;— c. irregularis , F. Panz. ibid. V,1v;—c. cœruleus, Panz. ibid. CIX, 11;—c. concolor, F. Panz. ibid. CVIIT,11,—c. Linnæi, Panz. ibid. CIX , v;—c. anguslatus, Pauz. ibid, 1v. COLÉOPTÈRES. no La plupart ont des ailes et fréquentent les lieux aqua- tiques et humides. Tantôt les antennes sont filiformes , composées d'articles cylindriques , longs et grêles ; les mâchoires sont ciliées ou barbues au côté extérieur. Tels sont : Les Négries. (NegrtA. Lat. Bon.— Arræus. Bon.) Dont les deux jambes antérieures n’ont point de profonde échancrure à leur bord interne; dont la languette est courte; où les palpes maxillaires sont au plus de la longueur de la tête, et qui ont le corps oblong et le corselet en forme de cœur tronqué (1). | Les Omopxrons. (Omopnron. Latr.— Scocyrus. Fab.) Semblables aux précédens, quant aux deux jambes anté- rieures , à la languette et aux palpes , mais dont le corps est en ovale court, avec le corselet trapezoïde, transversal et sinué ou lobé au bord postérieur (2). Les PocoxorPnores. (Poconormorus. Latr. — LEïIsTus. Froh.) Ayant aussi les jambes antérieures sans échancrure, mais dont la languette est étroite ou allongée, et dont les palpes maxillaires sont notablement plus longs que la tête. (1) Les unes sont ailées, nebria arenaria , Lair. Gener. Crust. et Insect. , I vir, 6;—carabus brevicollis, Fab. Panz. Faun, Insect, Germ. XI, vus. Clairv. Entom, Helv. IT, xx11, B ;—c. sabulosus, F.Clairv.äibid. A. Panz. ibid. XXXI , 1v ;—c. picicornis, F. Panz. ibid. XCIT, 1;—c. psammodes, Ross. Faun. Elrusc. Mant. I, v, M; —scolytus flexuosus , F. Les autres sont aptéres, Ce sont les alpées de M. Bonelli (Observ. entom.);—c. Helwigii, Panz. LXXXIX, 1v. (2) Voyez l’article omophron d'Olivier, Encycl. méth.I ; l’Entom. helvétique de M, Clairville, IT, xxvr , et Latr. Gen. Crust. I, 225, NAT 202 | INSECTES Leurs mandibules sont très-dilatées à leur base, et le côté extérieur de leurs mâchoires est comme épineux (1). Les LoricÈREs. (LoricerA Lat.) Qui ont une forte échancrure au bord interne de leurs deux premières Jambes. Leurs antennes sont courtes, composées d'articles iné- gaux , avec des aigrettes de poils. La tête tient au corselet par un cou en forme de nœud. Le corselet est orbicu- laire (2). ” Tantôt leurs antennes, plus courtes que dans les précé- dens, vont un peu en grossissant, sont composées d’ar- ticles courts , dont lafigure se rapproche de celle d’un cône renvérsé , et leurs mächoires ne sont point ou très-peu ciliées à leur côté extérieur. Ces insectes ont les yeux gros et presque hémisphériques, une couleur ordinairement bronzée, ressemblent à de pe- tites cicindèles , et courent très-vite sur les bords des eaux, où ils se tiennent habituellement. Les ÉLAPHRES. (ELaparus. Fab.) Ceux qui, comme l’£. aquatique, ont le corselet presque carré, le labre en demi-cercle, et les palpes labiaux termi- nés par un article proportionnellement plus court et plus gros que dans les autres espèces , forment le genre norio- phile de M. Duméril. Les bléthises de M. Bonelli ne paraissent pas différer essentiellement des élaphres. L'Æ, des rivages. (Cicindela riparia. Lin.) Clairv. Entom. (1) Carabus spinibarbis , Fab.;—leistus cæruleus, Clairv. Entom. Helv. IT, A, a;—c.spinilabris, Fab.—ejusd. c. rufescens ; leistus rufescens, Clairv. ibid. B, b. Les carabes: rufo-marginatus , Frohli- hit, nitidus de M. Dufischmid. Faun. Aust. 11. (2) Loricera ænea, Lalr. Gener. Crust. et Insect, I, vrr, 5. Clair y. Entom. Helv. Il, vus, COLÉOPTÈRES. 503 Helv. If, xxv , À, a. Long de trois lignes, vert brillant et foncé en dessous, d’un cuivreux mat et mêlé de bronze en dessus, très-pointillé, avec des impressions ou des cicatrices arrondies, vertes , ayant le centre un peu élevé et rougeâtre; une tache cuivreuse, luisante et polie, sur chaque étui, près de la suture. _ L'£. uligineux ( E. uliginosus. F.), Elaphre riverain , Oliv. Col. IT, 34, L. a—e, est un peu plus grand, plus foncé, avec les élytres plus inégales et les bords des ci- catrices élevés. On le trouve, mais plus rarement, avec le précédent (1). y La sentième et dernière division de cette tribu, est dis- tinguée des précédentes par la forme des palpes extérieurs, dont deux au moins sont terminés en alène, ou par un corps ovalaire, acéré, formé de deux derniers articles réunis. ï Ils ont les deux jambes antérieures échancrées au côté interne, et ressemblent beaucoup, dans la plupart, aux élaphres , tant pour les formes que pour la manière de vivre. Les uns ont les quatre palpes extérieurs courts ou peu allongés , terminés en alène, avec le port des élaphres. Les Bemeipions. (Bemgrpron. Lal. — Ocypromus. Froh. Clairv.) Ont le pénultième article des palpes extérieurs plus grand, renflé, en forme de poire, et le dernier très-menu et fort court. (1) Ajoutez carabus borealis, F. Panz. Faun. Insect. Germ. LXXV, Vin ;—c, multipunctatus, F. Panz. ibid. XI, v. Ces deux espèces apparliennent au genre bléthise de M. Bonelli ;—elaphrus aquaticus , Fab.;—ejusd. e. semi-punctatus, Clairv. Entom. Helv. IT, xxv, B. b. Fabricius et Olivier ont placé dans ce genre des espèces du suivant. 204 INSECTES Le B. à pieds-jaunes ( Cicindela flavipes. Lin. ) Panz. Faun. Insect. Germ. XX , 11, très-semblable à l’élaphre des rivages , long de deux lignes; corselet un peu plus étroit que la tête, en forme de cœur tronqué , aussi long que large; yeux gros; dessous du corps d’un vert-üoirâtre ; dessus bronzé , marbré de rouge cuivreux ; deux gros points enfoncés près de la suture, sur chaque étui ; base des an- tennes, palpes et pieds jaunätres. — Très-commun aux environs de Paris (x). | Les Trécaus. (Trrcaus. Clairv.) Qui ont le dernier article de leurs palpes extérieurs aussi long ou plus long que le précédent, de sa grosseur à son origine, de sorte qu’ils forment réunis un corps en fu- seau (2). ; Les autres ont les palpes extérieurs fort longs, et dont les labiaux seuls terminés en alène; le port des clivines ou le corps long, étroit, avec le corselet presque globu- leux, et séparé de l'abdomen par un pédicule. (1) Ajoutez carabus tricolor, Fab. ;—ejusd. c. modestus—cursor— bi-guttatus — quatuor-guttatus—guttula;—c. mirsutus, F. Panz. Faun. Insect. Germ, XXXVIIL, x;—c. pygmœus, F. Panz. ibid. x1;— c. articulatus, Panz. ibid. XXX, xx1; — cicindela quadri- maculata, Linn.; carabus pulchellus, VPanz. ibid. XX XVII, vit ; XL, v;—c. doris, Panz. ibid. 1x ;—elaphrus rupestris, Fab. Panz, ibid. XL, 6;—c. decorus, Panz. ibid. LXXIIT, 1V;—c. ustulatus, Lion, Panz. ibid. XL, vit, 1x ;—c. bi-punctatus, Linn. Cliv. Col, IT, 35, x1v, 163 ;—elaphrus ruficollis , Panz. ibid. XXXVIII, xxt; —elaphrus impressus, F. Panz. ibid. XL, vit 3 —elaphrus paludosus, ibid. XX , 1v. (2) Trechus rubens, Clairv. Entom. Helv. II, 1, B. b. Le carabus meridianus , qu’il représente , même planche, À. a, est un harpale; —carabus micros, Panz. Faun. Insect. Germ. XL, 1v. Les carabes suivans de M. Duftschmid. (Faun, Aust.) secalis , palpalis, testa- ceus, quadristriatus, verbasci,etc, VIT SV Te COLÉOPTÈRES. 205 Les Aroromes. ( Aporomus. Hoffm.) On n'en connaît qu’une espèce, qui se trouve en Italie et en Espagne (1). Les Coléoptères pentamères carnassiers aquatiques forment une troisième tribu, celle des HyprocanTHAREs (HyprocanrHant, Lat.), ou des A, ageurs Elle a des pieds propres à la course et à la natation ; les quatre derniers sont comprimés, cilés ou en forme de lame; les mandibules sont presque entièrement recouvertes; le corps est toujours ovale, avec les yeux peu saillans et le corselet beaucoup plus large que long. Le crochet qui termine les machoires est arqué dès sa base. Ces insectes composent les genres Dytes- cus et Gyrinus de Geoffroi. Ils passent le pre- mier et le dernier état de leur vie dans les eaux - douces et tranquilles des lacs, des marais, des étangs, etc. [ls nagent très-bien etse rendent de temps en temps à la surface pour respirer. lis y remontent aisément en tenant leurs pieds en repos et se laissant flotter. Leur corps étant renversé, ils élèvent un peu leur derrière hors (1) Scarites rufus, Ross. Faun. Etrusc. I, 1v,3; Oliv. Col. IIT, 36 ,11, 15. Herbst. Col. CLXXVII, 7. | ; 206 INSECTES de l’eau, soulèvent l’extrémité de leurs étuis ou inclinent le bout de leur abdomen, afin que l'air s’insinue dans les stigmates qu'ils recouvrent, et de là dans les trachées. Ils sont très-voraces et se nourrissent des petits animaux qui font, comme eux, leur sé- jour habituel dans cet élément. Ils ne s’en éloignent que pendant la nuit ou à son ap- proche. La lumière les attire quelquefois dans l'intérieur des maisons. Leurs larves ont le corps long et étroit, composé de douze anneaux, dont le premier plus grand , avec la tête forte et offrant deux mandibules puissantes, courbées en arc, per- cées près de leur pointe, de petites antennes, des palpes, et de chaque côté six yeux lisses rapprochés. Elles ont six pieds assez longs, souvent frangés de poils, et terminés par deux petits ongles. Elles sont agiles, carnassières, et respirent soit par l'anus, soit par des espèces ” de nageoires, imitant des branchies. Klles sortent de l'eau pour se métamorphoser en nymphes. Cette tribu se compose de. deux genres principaux. Les Dyrisques. (Dyriscus. Geoff.) Qui ont des antennes en filets, plus longues que COLÉOPTÈRES. | 207 la tète, et dont les derniers pieds ont un tarse aplati, terminé en pointe. Ils nagent avec beaucoup de vi- tesse, à l’aide de leurs pieds garnis de franges de longs poils, et particulièrement des deux derniers. Ils s’élancent sur les autres insectes, les vers aqua- tiques, etc. Dans la plupart des mâles, les quatre tarses antérieurs ont leurs trois premiers articles élargis et spongieux en dessous; ceux de la pre- mière paire sont surtout très-remarquables dans les grandes espèces; ces trois articles y forment une grande pelotte, dont la surface inférieure est cou- verte de petits corps, les uns en papilles, les autres plus grands , en forme de godets ou de sucoirs, etc. Plusieurs femelles se distinguent des mâles par les étuis sillonnés. Les larves ont le corps composé de onze à douze anneaux , recouverts d’une plaque écailleuse , sont longues, ventrues au milieu , plus grêles aux deux extrémités, particulièrement en arrière, où les deux anneaux forment un cône al- longé, garnis sur les côtés d’une frange de pois flottans, avec lesquels l'animal pousse l’eau et fait avanter sôn corps, qui est terminé ordinairement par deux filets côniques, barbus et mobiles. Dans l’entre-deux sont deux petits corps cylindriques, percés d’un trou à leur extrémité, et qui sont des conduits aériens , auxquels aboutissent les deux trachées. On distingue cependant sur les côtes de l'abdomen des stigmates. La tête est grande, ovale, attachée au corselet par un cou, avec des mandi- bules très-arquées, et sous l'extrémité desquelles de 208 INSECTES Géer a apercu une fente longitudinale; de sorte qu’à cet égard ces organes ressemblent aux mandi bules des larves de fourmis-lions, et servent de sucoirs ; la bouche offre néanmoins des mâchoires et une lèvre avec des palpes. Les trois premiers anneaux portent chacun une paire de pattes assez longue, dont la jambe et le tarse sont bordés de poils, qui sont encore utiles à la natation. Le pre- mier anneau est plus grand ou plus long , et défendu en dessous , aussi-bien qu’en dessus, par une plaque écailleuse. Ces larves se suspendent à la surface de l’eau au moyen des deux appendices latéraux du bout de leur queue, et qu’elles tiennent à sec. Lorsqu’elles veulent changer subitement de place, elles donnent à leur corps un mouvement prompt et vermiculaire, et battent l’eau avec leur queue. Elles se nourrissent plus particulièrement des larves de libellules, de celles des cousins, des tipules et des aselles. Lorsque le temps de leur transformation est venu, elles quittent l’eau, gagnent le rivage et s’enfoncent dans la terre; mais il faut qu’elle soit toujours mouillée ou très-humide. Elles s’y pratiquent une cavité ovale et s’y renferment. Suivant Ræsel, les œufs du dytisque éclosent dix à douze jours après la ponte. Au bout de quatre à cinq , la larve a déjà quatre à cinq lignes de long, et mue pour la première fois. Le second changement de peau a lieu au bout d’un intervalle de même durée , et l'animal est une fois plus grand. La lon- COLÉOPTÈRES. 209 gueur de deux pouces est le terme de son accrois- sement. En été, on en a vu se changer en nymphe au bout de quinze jours, et en insecte parfait quinze ou vingt jours après. Outre le cloaque des insectes de cette famille, les dytisques ont un cœcum assez long, qui s’apercoit dès l’état de larve. Ce grand genre se subdivise comme il suit : Les uns ont les antennes composées de once articles dis- tincts , les palpes extérieurs filiformes ou un peu plus gros vers leur extrémité, et la base de leurs pieds postérieurs, ainsi que celle des autres, découverte. Tantôt l'épaisseur des antennes diminue graduellement depuis leur origine jusqu’à leur extrémité; le dernier article des palpes labiaux est simplement obtus à son extrémité, sans échancrure. Tels sont Les DyrisquEs proprement dits. (Dyriscus.) Dont tous les tarses ont cinq articles très-distincts, et dont les deux antérieurs ont, dans les mâles, les trois pre- miers articles très-larges, et formant ensemble une palette, soit ovale et transverse, soit orbiculaire. Le D. très-large. ( D. latissimus, Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXVI, 1, long de près d’un pouce et demi , et très-distinct par la dilatation comprimée et tranchante de la marge extérieure des étuis, dont le rebord est jaunâtre; corseiet bordé tout autour de la mêine couleur ; étuis sillonnés et à côtes dans la femelle. Au nord de l’Europe et en Allemagne. Le D. bordé ( D. marginalis. Lin.) Panz. ibid. x1r, d’un quart environ plus petit, ayant aussi une bordure jaunâtre tout autour du corselet, et une ligne de la même couleur sur le bord extérieur et non dilaté des étuis; ceux de la femelle sillonnés depuis leur base jusqu'aux deux tiers environ de leur longueur. TOME 9. 14 270 INSECTES Fabricius dit que, renversé sur le dos , il se rétablit, en sautant , dans sa position ordinaire. Esper conservait depuis trois ans et demi, dans un grand bocal de verre, un dytisque bordé et toujours bien por- tant. Il lui donnait chaque semaine, et quelquefois plus souvent, gros comme une noisette de bœuf cru, sur lequel il se jetait avec avidité, et dont il suçait le sang de la ma- nière la plus complète. Il peut jeüner au moins quatre semaines. Il tue l’hydrophile brun , quoiqu’une fois plus grand que lui, en le perçant entre la tête et le corselet, la seule partie du corps qui est sans défense. Suivant Esper, il est sensible aux changemens de l'atmosphère, et les indique par la hauteur à laquelle il se tient dans le bocal. Le D. de Rœsel (D. Ræselir. Fab.) Roœs. Insect. IT Aquat.class. T,11, plus étroitou plus ovale, et plus déprimé que les précédens ; bord extérieur du corselet et des étuis jaunâtre; ces étuis très-finement striés dans la femelle. Aux environs de Paris et en Allemagne. Le D. à antennes en scie (D. serricornis. Payk.) Nov. Act. Acad. Scient. Stockh. XX, 1,3, très-singulier par la forme anomale des antennes du mâle, dont les quatre derniers articles forment une masse comprimée , et dentée en scie (1). Les CoLyMBèTes. (CoLyMBETEs. Clairv.) » Dont tous les tarses ont aussi cinq articles très-distincts, mais dont les quatre antérieurs ont, dans les mâles, leurs trois premiers articles presque également dilatés, et ne + (1) Ajoutez d, sulcatus, Fab. Clairv, Entom. Helv, IL, xx ;—d, costalis, Oliv. Col. IIL, 40, 1, 7;—d. punctatus, ibid. 1,6,b,et1,e; —d, aciculatus,- ibid. 1x1, 50;,—d. lœvigatus , ibid. 23 —d tri= punctatus, ibid. 94 ;=—ruficollis, \bid. 11, 20 ;—d, wittatus, ibid. 7; 5 ;—d, griseus, ibid. 11, 12 ;—d. sticticus, ibid. 11, 11 ;—-d. cireum- Jlexus , EF. COLÉOPTÈRES. aII formant ensemble qu'une pelite palette en carré long ; leurs antennes sont au moins de la longueur de la tète et du cor- selet. Le corps est parfaitement ovale, a plus de largeur que de hauteur; les yeux ne sont point ou peu saillans (r). Les HyceroBtes. (HycrogrA. Lat. HypracHNA. Fab. Clairv. PæLogius. Schonh. } Qui ont encore des tarses à cinq articles distincts, et dont les quatre antérieurs dilatés presque également, à leur base, dans les mâles, en une petite palette en carré long ; mais dont les antennes sont plus courtes que la tête et le corselet; qui ont le corps ovoïde , très-épais dans son milieu, et les yeux saillans (2). Les Hyprorores.(HypropPorus. Clairv. HyrHayprus. Lat. Schonh. ) Dont les quatre tarses antérieurs, presque semblables et spongieux en dessous, dans les deux sexes, n’ont que quatre articles distincts, le quatrième étant nul ou très- (x) D, fuscus , Panz. Faun. Insect. Germ. LXXXVI, v ;—d, cine- reus, E'. Panz. ibid. XXXH, 11 ;—d. zonatus, F. Panz, ibid, XXXVIIE, 3 ;,—d, bi-punctatus, F. Panz. ibid XCI, vr;—d. fenestratus, F, Panz. ibid, XXXVIIT, xvi;—d. chalconatus, F, Panz. ibid, xvir; —d. ater, F. Pauz, ibid. xv ;—d. guttatus, Payk. Panz. ibid, XC, Is —d. fuliginosus, F. Panz, ibid. XXXVIIT, x1V;—d. bi-pustulatus, F. Panz, ibid, CT, 11; —d. stagnalis, F. Panz, ibid, XCT, vrr ; —@, transversalis, F. Panz. ibid. LXXXVI, vi;—d. abbreviatus, F. Panz. ibid. XIV , 1, —d. mgculatus ; F. Panz. ibid. vu ;—d. agilis, F. Pahz, ibid, XC, 11;—d. adspersus, F.: Panz. ibid, XXXVIIH, Xvid, minutus, F. Panz. XXVI, 11r, v ; —d, leander, Oliv. ibid, u1, 25 ;—d. varius, Oliv. ibid, 11, 17 ;3—d. bimaculatus, Oliv. ibid, 18. Voyez Clairville, Entom. Helv. tom. 11, genre colymbetes. (2) Hydrachna Hermannti, Fab, Lat, Gen. Crust, et Inseot. I, vr, 5. Chairv, Entom. Helv. II, xxviIr, À, a;—h, uliginosa, Clairv, ibid. B. b. 212 INSECTES petit et caché, ainsi qu'une partie du dernier , dans une fissure profonde du troisième. Ils n’ont point d’écusson apparent (1). On pourrait en détacher quelques espèces(2), dont le corps est très-bombé ou presque globuleux. ( 7} phydrus. Lat. ) Les auires ont le corps ovale et moins épais (5). Tantôt les antennes sont un peu dilatées et plus larges vers le Milieu de Jeur longueur; le dernier article des palpes labiaux a une échancrure , et paraît fourchu. Les NorÈres. (NorTerus. Clairv.) L’écusson manque ; les tarses ont cinq articles distincts, et peu différens dans les deux sexes; la lame pectorale, qui porte les derniers pieds, a , de chaque côté, une rainure ou coulisse profonde (4). Les autres n’ont que dix articles distincts aux antennes; leurs palpes extérieurs se terminent en alène ou par un article plus grèle et allant en pointe; la base de leurs pieds postérieurs est recouverte d’une grande lame pectorale et en forme de bouclier. Leur corps est bombé en dessous et ovoide, comme dans les hygrobies; mais ils n’ont point d’écusson, et tous leurs tarses sont filiformes, à cinq articles distincts et presque (1) Les précédens , à l’exception de quelques petites espèces, en ont un très-sensible. (2) Les Aydrachnes : gibba , ovalis, paré de Fabricius ; Ay- phydrus lyratus, Schonh. ‘Synon. Insectal, 1v, 1. (3) Les Dytliscus : iræqualis , reticulatus , confluens, picipes, pictus, geminus , lineatus , halensis, duodecim-pustulatus, dorsalis, sex-pustulatus , palustris » depressus , lituratus, planus, erythroce- phalus, nigrita, granularis, de Fabricius. Voyez Schonherr, Synon. Insect. tom. 11, genre hyphydrus ; Panzer, index Entom. genre Aydroporus ; Clairv. Entom. Helv. tom. 11, même genre. (4) Dytiscus crassicornis, Fab. Clairv. Entom. Helv, IL, xxx1r. COLÉOPTÈRES. RS cylindriques , ét ont à peu près la même forme dans les deux sexes. Ce sont Les Haz:Pzes. (Harrpzus. Lat. Horrrxus. Clairv. . Cnemipotus. Illig.) (1). Le second genre ou celui Des Gyrins. (GyYRINUS. L.) Comprend ceux dont les antennes sont en massue, plus courtes que la tête; les deux premiers pieds sont longs, avancés en forme de bras, et les quatre autres très-comprimés, larges et en nageoires. Les yeux sont au nombre de quatre. Le corps est ovale et ordinairement très-lyisant. Les antennes, insérées dans une cavité, au-devant des yeux, ont le second article prolongé extérieu- rement, en forme d’oreillette, et les articles suivans, au nombre de sept à neuf, très-courts, fort serrés , et se réunissent en une masse, presque en forme de fuseau et un peu courbe. La tête est enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux, qui sont grands, et par- tagés par un rebord, de manière qu’il en paraît deux en dessus et deux en dessous. Le labre est arrondi et frès-cilié en devant. Les palpes très- petits, et l’intérieur des maxillaires manque ou avorte dans plusieurs espèces, notamment dans les plus grandes. Le corselet est court et transversal. (1) Les dytisques : fulvus, impressus, obliquus de Fabricius. Voyez Latreille, Gener. Crust. et Insect. I, pag. 234. Clairv. Entom. Helv. tom. 11,geure Aoplitus , XX XI, Panz. Ind, Entom. genus id. Schonherr, Synon. Insect. 11, genre cremidotus, 21/ INSECTES Les élytres sont obtuses ou tronquées au bout pos- térieur , et laissent à découvert l’anus, qui se ter- mine en pointe. Les deux pieds antérieurs sont gréles, fongs , repliés en double et presque à angle droit avec le corps, dans la contraction, et termi- nés par un farse fort court, très-comprimé, dont le dessous est garni d’une brosse fine et serrée dans les mâles. Les quatre autres sont larges, très-minces, comme membraneux , et les articles des tarses for- ment de petits feuillets , disposés en falbalas. Les gyrins sont en général de taille petite ow moyenne. On les voit, depuis les premiers jours du printemps jusqu'a la fin de l'automne, à la surface des eaux dormantes, et même sur celle de la mer, souvent assemblés en troupes, y paraître, par l'effet de la lumière , comme des points brillans , nager ou courir avec une extrême agilité, y faire des tours et détours circulaires, obliques et dans toutes les directions, et de là le nom de puce aquatique, de tourniquet, que des auteurs leur ont donné. Quel- quefois ils se reposent sans se donner le moindre mouvement ; mails pour peu qu’on les approche, ils se sauvent aussitôt à la nage et s’enfoncent dans l’eau avec une grande célérité. Les quatre derniers pieds leur servent d’avirons, et ceux de devant à saisir leur proie. Placés à la surface de l’eau ; le dessus de leur corps reste toujours à sec, et lors- qu'ils plongent, une petite bulle d’air, semblable à un globe argentin, reste attachée à leur derrière. Si on les saisit, ils font suinter de leur corps une di- = COLÉOPTÈRES. 215 queur laiteuse qui se répand sur lui, et qui pro- duit peut-être cette odeur désagréable et pénétrante qu'ils exhalent alors, et qui se conserve long-temps aux doigts. Ils s’accouplent sur la surface de l’eau. Quelquefois ils restent au fond, accrochés aux _ plantes: c’est là aussi probablement qu’ils se cachent pour passer l'hiver. Le G. nageur. ( G. natator. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. IIE, v. De Géer, Insect. IV , x111, 4, 19. Long de trois lignes, ovale, très-slabre, fort luisant, d’un noir bronzé en dessus, noir en dessous , avec les pattes fauves. Un écusson triangulaire très-pointu, un peu plus long que larse ; élytres arrondies au bout, avec des petits points enfoncés , formant des lignes régulières et longi- tudinales. La femelle pond ses œufs sur les plantes aquatiques. Ils sont très-petits, en forme de petits cylindres, et d’un blanc un peu jaunâtre. La larve a le corps long, effilé, linéaire, composé de treize anneaux’, dont les trois premiers portent chacun une paire de pieds. La tête grande , en ovale allongé et irès-aplatie, offre les mèmes parties que celles des larves des dytisques; mais ici, le quatrième anneau et les sept suivans ont, de chaque côté, un filet conique , membraneux , flexible et barbu sur ses bords. Le douzième anneau en a quatre semblables, mais beaucoup plus longs, et plus dirigés en arrière. Deux trachées très-fines parcourent toute la longueur du corps, et reçoivent de chaque filet un vaisseau aérien. Le dernier anneau du corps est très-petit, et terminé par quatre crochets longs et parallèles. Cette larve vit dans l'eau, et en sort au commencement d'août pour passer à l'état de nymphe. Elle se forme avec une matière qu’elle tire de son corps, et semblable à du papier gris, une 210 INSECTES. petite coque ovale, pointue aux deux bouts, qu'elle fixe aux feuilles de roseau, et où elle s’enferme. Cette espèce est très-commune en Europe (1). La seconde famille des CoLÉoPTÈREs PENTAMÈRES , Les PBracnezyrRes, Cuv. (MicroPTERA, Gravenhorst. ) N’ont qu'un palpe aux machoires, ou quatre entout;les antennes, tantôt d’égale épaisseur, tantôt un peu plus grosses vers le bout, sont ordinairement composées d'articles en forme de grains ou lenticulaires ; les étuis sont beau- coup plus courts que le corps, qui est étroit et allongé, avec les hanches des deux pieds antérieurs très-grandes , et deux vésicules près de l'anus, que l’animal fait sortir à son gré. Ces coléoptères composent le genre STAPHYLIN (STAPHYLINUS) de Linneus. On les a considérés comme fesant le passage des ‘cloéoptères aux forficules ou perce-oreilles , pre- mier genre de l’ordre suivant. Sous quelques rap- ports, ils avoisiment encore les insectes de la fa- (1) Voyez, pour les autres espèces , Olivier , Col. IIT, n°. 41, et Schonherr, Synon, Insect.ëli, n°. 55. On tronve encore aux envi- zons de Paris le gyrin minutus et le bicolor de Fabricius. Les espèces les plus grandes et toutes exotiques, n’ont pas d’écusson sensible et leurs palpes ne sont qu’au nombre de quatre. COLÉOPTÈRES. 217 mille. précédente , et sous plusieurs autres les bou- cliers , les nécrophores , genres de la quatrième famille : ils ont, le plus souvent, la tête grande et aplatie, de fortes mandibules, des antennes courtes, le corselet aussi large que l'abdomen, et les étuis tronqués à leur extrémité et recouvrant néanmoins les ailes qui conservent leur étendue ordinaire. Les demi-anneaux et nœuds du dessus de l'abdomen sont aussi écailleux que les infé- rieurs. Les vésicules de l’anus consistent en deux pointes coniques et velues que l’animal fait sortir et rentrer à volonté; le dernier segment de l’ab- domen, celui où est l’anus, se prolonge et se ter- mine aussi en pointe. Ces coléoptères, lorsqu'on les touche ou qu’ils courent, relèvent cette espèce de queue et lui donnent toute sorte d’inflexions. Ils s’en servent aussi pour pousser leurs ailes sous les étuis et les y faire rentrer. Les deux pieds antérieurs ont les tarses larges et dilatés ; leurs hanches, ainsi que celles des pieds intermédiaires , sont fort grandes. Ils vivent, pour la plupart, dans k terre, le famier, les matières excrémentielles ; d’autres se trouvent dans les champignons , la carie ou les plaies des arbres, sous les pierres ; quelques-uns n'habitent que les lieux aquatiques. On en connaît encore, mais de très-petits, qui se tiennent sur les fleurs. Tous sont voraces, marchent d’une grande vitesse, et prennent vol très-promptement. Leurs larves ressemblent beaucoup à l’insecte parfait; elles ont la forme d’un cône allongé, dont la base ou la partie la plus épaisse est occupée par 219 INSECTES la tête, qui est trés-grande ; le dernier anneau se prolonge en manière de tube , et est accompagné de deux appendices coniques et velus. Ces larves se nourrissent des mêmes matières que l’insecte dans son dernier état, Le premier estomac des staphylins est petitet sans plis; le deuxième trés-long et très-velu; l'intestin est très-court. ds Ce genre est considérable. Nous le divisons en quatre sections. La première, Celle des FIssILABRES. À la tête entièrement nue et séparée du corselet, qui est tantôt carré ou en demi-ovale, tantôt arrondi ou en cœur tronqué, par un cou ou un étranglement visible. Le labre est profondément divisé en deux lobes. Tels sont Les Oxypores. (Oxyrorus. Fab.) Dont les palpes maxillaires sont filiformes , et les labiaux terminés par un article très-grand et en croissant. Les antennes sont grosses , perfoliées et comprimées. Ils vivent dans les bolets et les agarics. L'O.roux (Staphylinus rufus. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. XVI, xix, long d'environ trois lignes, fauve, avec la tête, la poitrine, l'extrémité et le bord intérieur des éivis , ainsi que l'anus, noïrs (1). Les AsTrAaPées. (AsrrAPpæus. Gravenhorst.) Où les quatre palpes sont terminés par un article plus grand et presque triangulaire (2). loc 2 (1) Ajoutez: 0. maxillosus, Fab. Panz. ibid. xx. Les autres oxypores de Fabricius appartiennent à des sous-genres de notre quatrième sec- lion. Voyez Olivier,encycl. méth. genre oxypore, et M. Gravenhorst, coleoptera microptera. (2) Staphylinus ulmi, Oliv. Ross. Faun. Etrusce, I, v, 6, Panz. ibid, LXXXVIIT, 1v. Latr. Gener. Crus& et Insect. , I, 284. COLÉOPTÈRES. 219 Les STAPHYLINS propres. ET Fab.) Qui ont tous les palpes filiformes, et les antennes insérées au-dessus du labre et des mandibules , entre les yeux. Le S. bourdon (S. hirtus. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. IV , x1x, long de dix lignes, noir, très-velu, avec le dessus de la tête , du corselet, et les derniers anneaux de l'abdomen couverts de poils épais , d’un jaune doré et lustré ; étuis d’un gris cendré, avec la base noire; dessus du corps d’un noir bleuâtre. — Nord de l’Europe, France et Allemagne. Le S, odorant (S. olens. Fab.) Panz. ibid. XXVIT, 1 , long d’un pouce , d'un noir mat, avec la tête plus large que le corselet, et les ailes roussâtres. Très-commun aux environs de Paris, sous les pierres. Le S$. à mächotres (S. maxillosus. Lin.) Panz. ibid. 11, ayant près de huit lignes de longueur, noir, luisant; tête plus large que le corselet; grande partie de l’abdo- men et des élytres d’un gris cendré, avec des points, et des taches noires. — Dans la terre et le fumier. | Le S. gris-de-souris (S. murinus. K.) Panz. ibid. LXVI, xvr, long de quatre à six lignes; tête, corselet et étuis d’un bronze foncé, luisant , avec des taches obs- cures; .écusson jaunâtre, marqué de deux taches très- noires; abdomen noir; majeure partie des ‘antennes roussäâtres. — Avec les précédens. Le S. à élytres rouges ( S.erythropterus. Lin.) Panz. XXVIII, 1v, long de six à dix lignes, noir, avec les étuis , la base des antennes et les pieds fauves (r). (1) Voyez la Monographie de cette fam ille ( coleoptera microptera ) de M.Gravenhorst. Panz. Index Entom, pars 1 ,pag. 208 et suiv. Latr. ibid. I, 285. Rapportez à ce genre les espèces suivantes d'Olivier : aurçeus ,; Œneus, hæmorrhoidalis , oculatus, erytrocephalus, si- milis , cyaneus, pubescens , cupreus , stercorarius , brunnipes , fulgidus, elegans, pilosus, politus, amœænus, en outre des cinq dont nous donnons ici la description. 220 INSECTES L2 Les Pixopnires. ( PrNoPHiILus. Gray.) Qui ont aussi les palpes filiformes , mais dont les antennes sont insérées au-devant des yeux, en dehors du labre et près de la base extérieure des mandibules (1). Les Latarogies. ({LaATHrogium. Grav.) Dont les palpes sont terminés brusquement par un article beaucoup plus petit que le précédent, pointu, souvent peu distinct. Les maxillaires sont beaucoup plus longs îque les labiaux , et l'insertion des antennes est la même que dans le genre précédent (2). La seconde section , les LONGIPALPES. Qui ont aussi la tête entièrement découverte, mais dont le labre est entier, et dont les palpes maxillaires sont pres- que aussi longs que la tête, avec leur quatrième article caché ou très-peu distinct. Ces palpes paraissent être terminés en massue, le troi- sième article étant renflé. Ils vivent sur les bords des eaux. Les PÉDÈRESs. (Pæperus. Fabr.) Où les antennes, insérées devant les yeux, grossissent insensiblement, et dont les mandibules sont dentées au côté intérieur , avec la pointe simple ou entière. Le P. des rivages ( Staphylinus riparius.) Panz. Faun. Insect. Germ. IX, x1, long d’environ trois lignes, très- (1) Pinophilus latipes, Grav. Amér. Septent, Il est réuni au genre suivant dans son mantissa. (2) Voyez Gravenhorst : coleopt. microp. et Latr. Gener. Crust. et Insect. I, 280. Le s. elongatum (s. elongatus, Fab, ) a été figuré par Panzer , ibid, IX, x11;—Staphylinus linearis ? Oliv. Col, IF, 2, 1, 38. COLÉOPTÈRES. 221 étroit et fort allongé, fauve , avec la tête, la poitrine, l’ex- trémité supérieure de l’abdomen et les genoux noirs ; élytres bleues. Très -commun dans le sable hümide, sous les pierres, à la racine des arbres , etc. (1). Les Evzsruërrs. (EvæsTartus. Grav.) Dont les antennes , insérées devant les yeux, sont termi-: nées par une massue de deux articles (2). . Les SrÈNeEs. (SrENuSs. Latr.) Où les antennes , insérées près du bord interne des yeux, sont terminées par une massue de trois articles. Ils ont l’extrémité des mandibules fourchue et de gros yeux. Le S. à deux points. (Staphylinus 2-guttatus. Linn.) Panz. Faun. Insect. Germ. XI, xv11. Deux lignes de long, tout noir , avec un point roussâtre sur chaque étui (3). , La troisième section, celle des APPLATIS. À ,avec la tête entièrement découverte et le labre entier, les palpes maxillaires beaucoup plus courts que la tête, avec le quatrième article distinct. Les OxyTeLes. (OxyTerus. Grav.) Qui ont les antennes insérées devant les yeux, sous un (1) Consultez les mêmes ouvrages, Panzer, Ind. Entom. 215; et Oliv. Col. II, n°. 44, à l'exception des espèces n°. 4 et 5, qui appartiennent au genre stènze. Son staphylin rétréci, pl. 2, 18, est un pedère. (2) Evæsthetus scaber, Grav. (5) Ajoutez staphylinus juno , Payk. — pæderus proboscideus , Oliv.Col. TI, 44, 1, 5; —staphylinus clavicornis, Panz. Faun. Insect. Germ. XXVIF, 11. Voy. Gruvenhorst, coleopt. microp. et Latr. Gener. Crust. et Insect, genre stezus, 2922 INSECTES rebord ;, plus grosses vers le bout , et les palpes terminés en alène. è Les tarses se replient sur le côté extérieur des jambes, qui sont plus étroites ou échancrées à leur extrémité. Ce côté extérieur, du moins aux deux premières jambes , est toujours très-épineux. Les mâles de quelques espèces (1) ont deux cornes sur la tête et une autre sous le corselet. Les OmaLtes. (Omarrum. Grav.) Dont les antennes sont encore insérées devant les yeux, sous un rebord , et vont aussi en grossissant vers leur ex- trémité; mais dont les palpes sont filiformes (2). Quelques espèces ont aussi les jambes épineuses. On peut y rapporter les Piestes de M. Gravenhorst (3). LES PROTEINES. (ProTEINnus. Lat.) Dont les antennes, toujours insérées devant les yeux, sous un rebord, vont en grossissant , et dont les palpes sont terminés en alène. Les maxillaires sont peu avancés, avec le dernier ar- ticle presque aussi long que le précédent. Le corséelet est beaucoup plus large que long (4). Les LEsTÈèvEs. (LEsrevA. Latr. — ANTHOPHAGUS. Grav.) Où les antennes , insérées devant les yeux et sous un re- (1) Staphylinus tricornis , Paÿk. Herbst. Archiv. XXX, viit ;— oxytelus furcatus, Oliv. ;—Siagonium quadricorne, Kirb.et Spenc, Introd. entom.I, 1,3. Voyez pour les autres espèces, Oliv. Encycl. méth, genre oxytèle, Grav. Latr. et Panzer, Ind. Entom. (2) Voyez encore Oliv. ibid. genre omalie, et Grav. Panz. et Latr. ibid. (3) Prestus sulcatus , Gray. ;—oxytelus bicornis, Oliv. Encycl. Méthodique. (4) Proteinus brachypterus, Lat. gen. Crust. et Insect, I, 298. COLÉOPTÈRES. 223 bord , comme dans les précédens , sont presque de la même grosseur, avec la plupart des articles en cône renversé, et le dernier presque cylindrique. Palpes filiformes (1). LES ALÉOCHARES. ( ALEOCHARA, CALLICERA. Grav. ) Où les antennes sont insérées entre les yeux ou près de leur bord intérieur, et à nu, à leur naissance. Les trois pre- miers articles sensiblement plus longs que les suivans; ceux ci perfoliés, le dernier allongé et conique. Palpes terminés en alène, les maxillaires avancés, avec l’avant - dernier article grand et le dernier très-petit. Corselet presque ovale, ou en carré arrondi aux angles (2). La quatrième section , les MICROGÉPHALES. Ont la têle enfoncée postérieurement jusque près des yeux, dans le corselet; elle n’en est point séparée par un cou, ni par un étranglement visible; le corselet a la forme d’un trapèze, et s’élargit de devant en arrière. Ils ont le corps moins allongé que les précéäens , et se rapprochant davantage de la forme elliptique ; la tête beau- coup plus étroite, rétrécie et avancée en devant; les man- dibules de grandeur moyenne, Sans dentelures, et arquées simplement à la pointe. Les élytres , dans plusieurs, re- (1} Lesteva punctulata, Latr. ibib. 1x, 1; carabus dimidia- tus, Panz. Faun. Insect. Germ. XXXVI, u1;—7. alpina, Latr. ibid. ;—staphylinus alpinus, Oliv. Col. III. 42, vi, 55 ;—staphy- linus caraboides, ibid. 11, 17. Voyez Grav. Col. Microp. genre anthophagus. (2) Staphylinus canaliculatus, Fab. Panz. ibid. XXVIT, xrx ;— staphylinus impressus, Oliv. Col. ibid. v, 41;—s. boleti, Linn, Oliv. Col. ibid. 111, 25 ;—s. collaris, ejusd. ibid. 11, 19;—s. mi- nutus, ejusd. ibid. vr, 53 ;—s. socialis, ejnsd, ibid. 111, 25; et gé- néralement les, irois premières familles du genre aleoghara de Gravenhorst, col, mic. tom, 11. 224 INSECTES couvrent un peu plus de la moitié de la longueur du dessus de l’abdomen. Les uns vivent dans les champignons, sur les fleurs, et les autres dans les fientes. Fabricius en a réuni ° me plusieurs espèces avec les oxypores. Les Lomécauses. (LomEcHusA et ALEOCHARA. Grav.) Qui n’ont point d’épines aux jambes, et dont les an- tennes, depuis le quatrième article, forment une massue perfoliée ou en fuseau allongé. Palpes terminés en alène; antennes souvent plus courtes que la tête et le corselet (1). Les TaAcHiNnes. (TacHiNus. Grav.) Qui ont les jambes épineuses ; dont les antennes sont com- posées d’articles en cône renversé ou en poire, et grossis- sant insensiblement , et dont les palpes sont filiformes (2). Les Tacayrores. (TacHyPporus. Grav.) Semblables aux £achines par les jambes et les antennes, mais ayant des palpes terminés en manière d’alène (3). (1) Les unes ont le corselet uni et non relevé sur ses bords. Telles sont les aléochares . bipunctata , lanuginosa , nitida ( sta- phylinus bi-pustulatus, Linn. Oliv.Col. IT, 42, v, 44), fumata , nana, de Gravenhorst, ou ses familles 111—v1 (col. micropt. lom. 2.), Les autres ont les bords du corselet relevés et forment son genre lomechusa; L. paradoxa ; staphylinus emarginatus, Oliv. ibid. 11, 12; — 1. dentata, Grav. ; staphylinus strumosus , Payk. V. (2) Oxyporus subterraneus , Fab. ;—0. Li pustulatus , ejusd. Panz. Faun. Insect. Germ. XVI, xx1 ;—0. marginellus, Panz. ibid. IX, xit1;—staphylinus fuscipes , ibid. XXVII, x11;—oxyporus sutu- ralis, ibid. XVIIT, xx ;—0. pygmœæus, ibid. XXVIL, xix ;—0. lunu- latus, ibid. XXII, xv;—staphylinus atricapillus, F.;—oxyporus merdarius , Panz. ibid. XXVI, xvur ;—staphylinus striatus , Oliv. ibid. v, 47; —5. luinatus, Linn. (3) Oxyporus rufipes ; Fab. Fanz, ibid. XXVIT, xx ;—0. margik natus, F. Panz. ibid. xXviIT ;—0o. chrysomelinus, F. Panz. ibid. IX, xiV;—0, analis, F, Panz. ibid, XXII, xvi;—0. abdominalis, F. COLÉOPTÈRES. OR La troisième famille des CoLÉOPTÈRES PEN- f TAMÈRES , Les SERRICORNES. + Se distingue par le nombre des palpes qui est de quatre, et par les antennes en forme de fil ou de soie, comme dans la première fa- mille, mais ordinairement dentées en scie, en peigne ou en panache, du moins dans les mâles. Elle nous offrira sept rs. La première , les Burresrines , Dont le corps est toujours ferme, le plus souvent ovale ou elliptique, droit , avec la tête engagée verticalement jusqu'aux yeux, dans le corselet , a le sternum antérieur, ou la partie de la poitrine comprise entre la pre- mière paire de pieds, grand, distingué de chaque côté par une rainure où s'appliquent les antennes (toujours courtes), dilaté ou avancé en devant jusques sous la bouche ; son extrémité opposée se proionge en forme de stylet ou de corne, pointue ou mousse, mais toujours nes les mandibules se terminent en une pointe entière , ou sans échancrure ni dent. Le dernier article des palpes est presque cylindrique dans les uns , avoide ou globuleux dans les autres. TOME 3. 15 226 INSECTES Ces insectes ne sautent point, ansi que ceux de la seconde tribu, dont ils sont d’ail- leurs très-voisins, et forment le genre BUPRESTE (BupresTis) de Linnœæus. La dénomination générique de Richard don- née par Geoffroi à ces coléoptères nous annonce la beauté de leur parure. Plusieurs espèces indi- gènes et beaucoup d’exotiques , d’ailleurs remar- quables par la grandeur de leur taille, ont l'éclat de l’or poli sur un fond d’émeraude; dans d’autres l'azur brille sur l'or, où sont réunies plusieurs autres couleurs métalliques. Leur corps , en général, est ovale, un peu plus large et obtus, ou tronqué, en de- vant, et rétréci en arrière depuis la base de l'abdomen, qui occupe la plus grande’ partie de sa longueur. Les antennes sont courtes et en scie. Les yeux sont ovales. Les palpes sont ordinairement filhiformes et peu avancés. Le corselet est court, large, et ses angles postérieurs ne se prolongent point en arrière comme dans la tribu suivante. Les pieds sont courts, avec les quatre premiers articles des tarses larges, irian- oulaires où en cœur, et le pénultième bilobé dans le plus grand nombre. - Ils marchent lentement, mais leur vol est tres- agile, lorsque le temps est chaud et sec. Si on veut les saisir , ils se laissent tomber à terre. Les femelles ont à l'extrémité postérieure de l'abdomen , une partie coriace ou cornée, en forme de lame conique, composée de trois pièces, et qui est probablement COLÉOPTÈRES. 329 une tarière avec laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois sec, où vivent leurs larves. On rencontre plusieurs des petites espèces sur les fleurs et les feuilles ; mais les autres se tiennent pour la plupart dans les forêts, les chantiers : ils éclosent quelque- fois dans les maisons, y étant transportés en état de larve ou de nymphe, avec le bois. Les Ricumarps propres. ( Bupresris. Lin.) Dont les palpes sont filiformes ou légèrement plus gros à leur extrémité, et terminés par: un article presque cylin- drique, et dont les antennes sont simplement en scie. Ils ont l’extrémité de leurs mächoires divisée en deux pièces, le pénultième article de leurs tarses profondément £chancré, et le bout postérieur des étuis souvent denté. Les uns n’ont point d’écusson. Le À. à faisceaux (B. fasciculata. Lin.) Oliv. Col. 11, 32, 1v, 30, long d'environ un pouce, ovoïde, convexe, très-ponctué et ridé, d’un vert-doré ou cuivreux, quel- quefois obscur, avec de petites touffes de poils jaunâtres ou rougeätres ; étuis entiers. — Au Cap de Bonne-Espérance, et quelquefois en si grande abondance sur le même ar- buste, qu'il semble tout chargé de fleurs. Le 2. sternicorne ( B. sternicornis. Lin.) Oliv. Col. ibid. vi, 92 a. Un peu plus grand, même forme, d’un vert un peu doré, très-brillant ; de gros points enfoncés , dont le fond est garni d’écailles blanchâtres, sur les étuis : trois dents. à leur extrémité; sternum postérieur avancé en forme de corne. — Indes orientales. Le À. chrysis (B. chrysis. Fab.) Oliv. ibid. 11,8, vi, 52, b, diffère du précédent par les étuis d’un brun- marron et sans taches blanchâtres. Le À, bande-dorée ( B. vittata. K.) Oliv. ibid. 111, 17, 229 INSECTES long de près d’un pouce et demi, plus étroit et plus allongé que les précédens , déprimé , d’un vert-bleuâtre; quatre lignes élevées et une bande dorée et cuivreuse sur chaque étui , dont le bout a deux dents. — Des Indes orientales. Le 2. ocellé( B. ocellata. F.) Oliv. ibid. 1, 3, presque semblable, pour la taille et la forme , a sur chaque étui une grande tache jaune et phosphorique, située entre deux autres de couleur d’or ; le bout de chaque étui est terminé par trois dents. Les autres ont un écusson. Le R. géant (B. gigas. Lin.) Oliv. ibid. 1, 1, long de deux pouces ; corselet cuivreux, mêlé de vert bril- lant, avec deux grandes taches lisses, couleur d’acier bruni; étuis terminés par deux pointes, cuivreuses dans leur milieu, d’un vert-bronzé sur leurs bords, avec des points enfoncés , des lignes élevées et des rides. — De Cayenne. Nous citerons parmi les espèces de notre pays, Le R. à fossettes (B. affinis. F.) B. chrysostigma , Oliv. ibid. vr, 54, bronzé en dessus, cuivreux et bril- lant en dessous, dont les élytres , dentelées en scie à leur $ pointe, ont trois lignes longitudinales élevées, et deux impressions dorées sur chacune. Le R. vert (B. viridis. Lin.) Oliv. zbid. x1, 127, long d’environ deux lignes et demie, à forme linéaire, d’un vert-bronzé, avec les étuis entiers et pointillés. — Sur les arbres. Fabricius a détaché des richards propres ceux qui ont le corps court, plus large proportionnellement et presque triangulaire. Ce sont ses #rachys (1). De ce nombre est Le R. nain ( B. minuta. Lin.) Oliv. cbid. 11, 14, (1) Voyez les quil espèces cilées par Fabricius, System, Eleut, IT, = 218. COLÉOPTÈRES. 229 noir en dessous, d’un brun cuivreux en dessus, avec le milieu du front enfoncé, le corselet sinué à son bord postérieur , eldes raies blanchâtres, ondées , formées par des poils, et transverses sur les étuis. — Commun sur le coudrier, dont il ronge les feuilles. Les APHANISTIQUES de Latreille ont les antennes ter- minées en massue. On en connait deux ou trois espèces , toutes très-petites et à forme linéaire), On doit rapprocher des richards quelques petits genres nouveaux tels que | Les MéLasis. (Merasrs. Oliv.) Où les palpes finissent par un article beaucoup plus gros que le précédent, presque globuleux; dont les antennes sont en peigne dans les mâles, en scie dans les femelles; dont les mâchoires sont simples ou sans division intérieure, et qui ont’tous les articles des tarses entiers. Le corps est cylindrique (2). Les CéRoPHyTes. (CEroPHyTum. Lat.) ) Qui ressemblent aux précédens par les palpes , mais dont les antennes sont branchues d’un côté dans les mâles (3), en scie dans les femelles ; qui ont deux lobes aux mâchoires, et le pénultième article des tarses bifide. Le corps est ovale (4). (1) Buprestis emarginata, F. Oliv. ibid. x, 116. Cousullez pour les autres espèces de Richards, Olivier, ibid, (2) Melasis buprestoides, Oliv. IH, 30,1, 1 :—melasis elateroides, Hilig. différent suivant lui de l’elater buprestoides de Linnæus. (3) La base interne de chaque article jetant un rameau allongé, élargi et arrondi au bout; dans les melasis mâles, leur côté in- terne se dilate en forme de dent allongée, (4) Latr. Gen. Crust, et Insect. 1v, 375. Le melasis picea de M. Palisot de Beauvois , Insect. d’Af, et d'Amérique VII, 1, analogue aux cérophytes, doit former un nouveau genre, d’après les organes 236 INSECTES La seconde tribu, celle des Erarérines , Ne diffère de la précédente qu’en ce que le stylet postérieur de l’avant-sternum s’en- fonce à la volonté de l'animal , dans une ca- vité de la poitrine , située immédiatement au- dessus de la naissance de la seconde paire de pieds, et que les mandibales sont échan- crées ou fendues à leur extrémité , et termi- nées par deux dents. Le dernier article des palpes est, le plussouvent ,en forme detriangle ou de hache. Les pieds sont en partie con- tractiles. Elle ne comprend que le genre TauPIN (ELATER) de Linnæus. Leur corps est généralement plus étroit et plus allongé que celui des buprestides. Les angles posté- rieurs du corselet se prolongent en pointe aiguë, en forme d’épine; les articles des tarses sont tou- jours entiers. On les a nommés en français scarabées & ressort, et en latin zotopeda, elater. Couchés sur le dos, et ne pouvant se relever, à raison de la briéveté de leurs pieds, ils sautent et s'élèvent perpendicu- lairement en l'air jusqu’à ce qu'ils retombent dans leur position naturelle ou sur leurs pieds. Pour exé- er mnern ce nsnn eE de la manducalion. Il est à comparer avec le pfyocerus mysfacinus de Thunberg (melasis mystacina Fab.) Nov. Act. Holm. 1806, 1r, 1, 4. Voyez aussi sou ripidius pectinicornis, 1bid. COLÉOPTÈRES. 93H cutèr ces mouyemens, ils les serrent conîre le dessous du corps, baissent inférieurement la tête, et le corselet, qui est très-mobile de haut en bas, puis rapprochant cette dernière partie de l’arrière-poi- trine , ils poussent avec force la pointe de l’avant- sternum contre le bord du trou situé en avant de larrière-poitrine, où elle s’enfonce ensuite brusque- ment ef comme par ressort. Le corselet avec les pointes latérales, la tête, le dessus des élytres, heur- tant avec force contre le plan de position, surtout s’il est ferme et uni, concourent , par leur élasti- cité , à faire élever le corps en l'air. Les côtés de lavant-sternum sont distingués par une rainure où ces insectes logent, en parte, leurs antennes, qui sont en peigne ou à longues barbes, dans plusieurs mâles. Les femelles ont à l’anus une espèce de ta- rière allongée, avec deux pièces latérales et poin- tues au bout , entre lesquelles est l’oviducte propre- ment dif. Les taupins se tiennent sur les fleurs, les plantes et même à terre ou sur le gazon ; ils baissent la tête en marchant, et quand on les approche, ils se laissent tomber à terre, en appliquant leurs pieds sous le dessous du corps. De Géer a décrit la larve d’une espèce we ce genre (undulatus). Elle est longue, presque cy- lindrique , pourvue de petites antennes, de palpes, de six pieds, à douze anneaux couverts d’une peau écailleuse , dont celui de l'extrémité antérieure forme une plaque rebordée et anguleuse sur les bords avec deux pointes mousses et courbées en dedans, f D. + INSECTES au-dessous est un gros mamelon charnu et rétractile, qui fait l’office de pied. Elle vit dans le terreau de bois pourri. On en trouve aussi dans la terre. Il paraît même que celle du 7. strié de Fabricius ronge les racines du blé, et fait beaucoup de dégât, lorsqu'elle se multiplie. | L’estomac des taupins est long, ridé en travers, _ quelquefois gonflé à la partie postérieure ; leur in- testin est médiocre. Le T. cucujo ( E,. noctilucus. Lin.) Oliv. Col. I, 31, 11, 14, a. Long d’un peu plus d’un pouce, d’un brun obscur , avec un duvet cendré; une tache jaune, ronde, convexe, luisante, de chaque côté du corselet, près de ses angles postérieurs ; des lignes de petits points enfoncés sur les étuis. — De l'Amérique Méridionale. Ses taches répandent pendant la nuit une lumière très- forte, et qui permet de lire l'écriture la plus fine, sur- tout si on réunit plusieurs desces insectes dans le même vase. C’est à cette lueur que des femmes font leurs ou- vrases; elles les placent aussi, comme ornement, dans leurs coiffures, pour leurs promenades du soir. Les In- diens les attachent à leur chaussure, afin de s’éclairer dans leurs voyages nocturnes. Brown prétend que toutes les parties intérieures de l’insecte sont lumineuses, et qu'il peut suspendre à volonté sa propriété phosphorique. Nos colons l’appellent }Zouche lumineuse, et les Sauvages Cucrryos, Coyouyou ; de là le nom espagnol Cucujo. Un individu de cette espèce, transporté à Paris, dans du bois , en état de larve ou de nymphe, s’y est métamorphosé, et a excité, par la lumière qu’il jetoit, la surprise de plusieurs habitans du faubourg Saint-Antoine , témoins de ce phénomène, inconnu pour eux. d Le T. bronzé ( E. æneus. Lin.) Oliv. Col. ibid. vi11, 69, longs de six lignes, d'un vert-bronzé, luisant, avec Îles COLÉOPTÈRES. 233 étuis striés et les pattes fauves. — En Allemagne et au nord de l’Europe. Le T' germanique (E.germanus, Lin.)Oliv. ibid.11,12° très-commun aux environs de Paris, n’en diffère que par la couleur des pieds , qui sont noirs. Le T! marron (E.castaneus. Lin.) Oliv. ibid. 111, 25; v,51, noir; corselet couvert d’un duvet roussälre; élytres jaunâtres, avec l’extrémité noire; antennes du mâle en peigne. — D’Europe. Le T!. corselet fauve ( E. ruficollis. Lin.) Oliv. zbid. VI, 61, a,b, long de trois lignes, d’un noir luisant, avec la moitié postérieure du corselet rouge. Du nord de l’Europe. Le 7! ferrugineux (E. ferrugineus. Lin.) Oliv. ibid. 111, 35, long de dix lignes, moir, avec le corselet, à l'exception de son bord postérieur , et les étuis, d’un rouge de sang foncé. Sur le saule. C’est la plus grande ee d'Europe (1). La troisième tribu, les CÉBRIONITES, Ainsi nommée du genre Cébrion d'Olivier, auquel se rattachent les autres, a, de même que les suivantes, l’avant-sternum de grandeur et de forme ordinaires, et son extrémité anté- rieure ne se prolongeant pas au - dessous de la tête. Les mandibules se terminent en pointe simple ou entière, ainsi que dans la division { {1) Voyez pour les autres espèces, Oliv. ibid. Panz. Faun. Insect. Germ. et son Ind. Entom. ; ainsi qu'Herbst. Col. et M. Palisot de Beauvois , insect. d’Af. et d'Amer, — Le 7. clavicorne ( E. clavi- cornis. ) d'Olivier, qui a le port des insectes de ce genre, en forwe un particulier (f4rosque), que je range dans la famille suivante” Fr 23/4 INSECTES suivante; mais les palpes sont de la même Sros- seur, ou plus grèles à leur extrémité; le corps est arrondi et bombé dans les uns, ovale ou oblong , mais arqué en-dessus, et in- cliné par-devant dans les autres. Il est Le plus souvent mou et flexible, avec le corselet transversal, plus large à sa base, et dont les angles latéraux sont aigus ou même prolongés, dans plusieurs, en forme d’épine. Les antennes sont ordinairement plus longues que la tête et le corselet. Leurs habitudes sont inconnues. Beaucoup se tiennentsur les plantes, dans les lieux aqua- tiques. Les uns ont la tête entièrement saillante, et de la largeur du bord antérieur du corselet , avec les mandibules étroites, très-arquées et fort crochues, presque en forme de croissant. Ils ont, le plus souvent, les antennes soit en panache ou en scie, soit un peu dentées; les angles postérieurs et latéraux du corselet prolongés en forme de pointe ou d’épine; le corps est ferme, en ovale oblong; les mandibuleSf sont toujours saillantes. Tels sont Les Cégriows. ( CeBrio. Oliv.) Qui n'ont point de pelottes aux tarses; dont les antennes sont en filets, de onze articles, dilatés en dent de scie à l'angle intérieur de leur extrémité. La plupart des espèces (1) sont propres aux contrées (21) Cebrio longicornis, Oliv. Col. If, 52 bis, I, 1,et Taupin,x, 1; c. gigas,F.;—c. bicolor, F. Palis. de Beauv. Insect. d’Afr. et d'Amérique, VIT, 2 ;—c, fuscus, F.;—ejusd. ruficollis, EN Gi COLÉOPTÈRES. 233 les plus méridionales de l’Europe, volent le soir, et ordi- nairement après les pluies d’orage. Les Hammonies. ( HammonrA. Latr.) Dont les tarses sont aussi sans pelote, et qui ont des an- tennes en massue, de dix articles et très-courtes. Ils sont aptères (1). Les Rurpicères. (RuaipicerA. Latr.) Qui ont des pelotes membraneuses et formées de deux pièces sous les articles intermédiaires des tarses, et dont les antennes sont en panache (2). Les autres ont la tête enfoncée, jusqu'aux yeux, dans le corselet , ef les mandibules presque triangulaires et légère- ment arquées à leur extrémité. Les antennes sont presque toujours simples. Les anoles postérieurs et latéraux du corselet ne se prolongsent point ou presque point en arrière. Le corps est ordinairement mou ou flexible, ovale ou arrondi. Les inandibules sont rarement saillantes. Tels sont Les Dascirzes. (Dascircus. Latr. — AToPA. Payk. Fab.) Où les mandibules sont entièrement découvertes; qui ont le dernier article des palpes tronqué ou 1rès-obtus , et le corps ovale (3). Les Eropes. (Ecopes. Lat. — CyrHon. Payk. Fab.) Qui ont les mandibules cachées en grande partie sous le (1) Cebrio brevicornis, Oliv. ibid. I, 2; tenebrio dubius, Ross. Faun. Etrusc. ra 0 (2) Hispa mystacina, Fab. ; Drur. Insect. II, xzvirx, 7. Nouv. Holl. et d’autres espèces inédites du Brésil, (3) Dascillus cervinus, Lat. Gen. Crust. et {nsect. I, viir, 1 ;— chr} ela cervina, Linn. ; cistela cersina, Oliv. Col, II, 54, 11, 2 200. : INSECTES labre; les palpes maxillaires pointus à leur extrémité, les labiaux fourchus; le corps presque rond , et les pieds posté- rieurs presque semblables aux autres, et non propres à sauter (1). Les ScirTes. (Scrrres. Illis. — CypHon. Payk. Fab.) Qui ne diffèrent des élodes que par leurs pieds posté- rieurs, propres à sauter, ayant les cuisses très-grosses, et les jambes terminées par une longue épine (2). La quatrième tribu , les Lampyrines , Semblable à la précédente quant à la ma- nière dont se terminent le sternum antérieur et les mandibules, s’en distingue parles palpes dont les maxillaires au moins sont plus _gros à leur extrémité et par leur corps droit et déprimé. Ces coléoptères sont généralement très- mous, avec les élytres minces et très-flexibles, le corselet presque carré ou en demi-cercle, plat, avancé au-dessus de la tête qu'ilrecouvre ou qu'il recoit en tout ou en partie. Le pé- nultième article des tarses est divisé dans tous en deux lobes. Lorsqu'on les saisit , ils re- (1) La première division des cyphons de Fabricius ; voyez Schouherr, Synon. Insect. IT, pag. 321 ; l’Ind. Entom. de Panzer, 151; et Latreille, Gener. Crust. et Insect. I, pag. 253. (2) La seconde division des cyphons de Fab. ; consultez les mêmes auteurs, L e. #0 F9 ’ AT A COLÉOPTÈRES. 297 plient leurs antennes et leurs pieds contre le corps, et ne font aucun mouvement, comme s'ils étaient morts. Plusieurs recourbent alors en dessous leur abdomen. Ils comprennent le genre lampyris et une partie de celui des cantharis de Linnæus. ‘ HS uns ont les antennes très-rapprochées à leur base , et les palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux. Leur bouche est très-pelte. Ils se rapportent principalement au premier de ces genres , ou celui des LAMPYRES ( LAMPYRIS ). Les Lycus. (Lycus. Fab.) Caractérisés par leur tête rétrécie et prolongée en de- vant en forme de museau. Les antennes sont très-com- primées, et les étuis s’élargissent beaucoup vers leur extré- mité postérieure, dans plusieurs espèces exotiques, et plus particulièrement dans les mâles. Le corps est étroit et al- longé. Nous trouvons très-communément aux environs de Paris, sur les fleurs, Le Z. sanguin (Lampyris sanguinea. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. XLI,1x, long d'environ trois lignes, noir, avec les côtés du corselet et les étuis d’un rouge de sang. Sa larve se trouve sous les écorces du chène; elle est très-noire , linéaire, très-aplatie, avec le dernier anneau rouge, en forme de plaque, et offrant à son extrémité deux espèces de cornes cylindriques, comme annelées ou articulées , et arquées en dedans. Elle a six petits pieds (1). oyez pour les autres espèces Fabricius et Oliv. Col. IT, 29. 235 INSECTES Les Omarzises. (Omazisus. Geoffr. ) Très-voisins des précédens, et particulièrement du Z. sanguin; par la forme du corps, mais n'ayant pas de museau. Le dernier article de leurs palpes maxillaires est tronqué; la tête est en grande partie découverte, et les second et troisième articles de leurs antennes sont très- courts, ce qui distingue ces insectes des Zampyres. Les yeux sont écartés, et à peu près de la mêmeëgros- seur dans les deux sexes. Les angles postérieurs du corselet sont prolongés et très-pointus. Les élytres sont plus fermes, que dans les autres pentamères de celte tribu. L’O. sutural( O. suturalis. Fab. ) Oliv. Col. IT, 24, 1,2, long d’un peu plus de deux lignes, noir, avec les étuis, leur partie intérieure ou suturale exceptée, d’un rouge de sang. — Dans les bois des environs de Paris. On trouve dans les Alpes une seconde espèce, entière- ment noire. Les Lampyres. (Lampyris. Lin.) Qui ont le corselet en demi-cercle et cachant la tête, ou en carré transversal ; la bouche très-petite; les palpes maxillaires terminés par un article finissant en pointe; l'extrémité postérieure de l'abdomen phosphorique, et dont les yeux sont très-gros, dans les mâles surtout. Ces insectes, dont quelques femelles sont connues sous le nom de fers luisans, et que les voyageurs appellent Aouches lumineuses , Mouches à feu, out le corps très-mou, parti= culièrement l'abdomen qui est comme plissé, et les an- tennes tantôt simples, tantôt pectinées, barbues ou plu- meuses, ou même en éventail. Quelques-uns ont des étuis très-courts ; les. femelles de quelques autres en sont tout-à-fait dépourvues, ainsi que d'ailes; et telles sont les espèces du nord de l'Europe. Toutes les espèces brillent pendant la nuit. La par COLÉOPTÈRES. 239 lumineuse est placée au-dessous des deux ou trois derniers anneaux de l'abdomen, qui sont ordinairement d’une cou- leur plus pâle que les autres, et y forment une tache jau- nâtre ou blanchâtre. La lumière qu'ils répandent est plus ou moins vive, d’un blanc verdatre ou bleuâtre, comme celle des différens phosphores. Il paraît que ces insectes peuvent, à volonté, varier son action; ce qui a lieu surtout lorsqu'on les saisit ou qu’on les tient dans la main. Ils vivent très-long-temps dans le vide et dans différens gaz, excepté dans le gaz acide nitreux, muriatique et sulfureux, dans lequel ils meurent en peu de minutes. Leur séjour dans le gaz hydrogène le rend, du moins quelquefois , déton- nant. Privés, par mutilation , de cette partie lumineuse du corps , ils continuent encore de vivre , et la même partie, ainsi détachée, conserve pendant quelque temps sa propriété lumineuse, soit qu’on la soumette à l’action de différens gaz, soit dans le vide ou à Pair libre. La phosphorescence dépend plutôt de l’état de mollesse de la matière, que de la vie de l’insecte. On peut la faire renaître en ramollissant cette matière dans l’eau. Les lampyres luisent, avec viva- cité, dans le l’eau tiède, et s’éteignent dans l’eau froide, et il paraît que ce liquide est le seul agent dissolvant de la matière phosphorique. Ces insectes sont nocturnes ; on voit souvent des mâles voler, ainsi que des phalènes, au- iour des lumières , d’où l’on peut conclure que l’éclat phos- phorique que jettent principalement les femelles, a pour but d'attirer les individus de l’autre sexe. Les larves et ies nymphes de l'espèce de notre pays sont cependant, suivant de Géer, lumineuses, ce qui affaiblit cette conjecture. On a dit que quelques mäles n’avaient pas ia même propriété; mais ils en jouissent encore , quoique très -foiblement. | Presque tous les lampyres des pays chauds, tant mâles que | femelles , étant ailés, et s’y trouvant en grande quantité, offrent à leurs habitans, après le coucher du soleil, et pen- dar nuit, un spectacle amusant , une illumination natu- Nr ri .240 INSECTES relle, par cette multitude de points lumineux, qui, comme des étincelles ou de petites étoiles, errent dans les airs. On peut s’éclairer en réunissant plusieurs de ces insectes. L’estomac des lampyres est long et divisé comme un colon en plusieurs boursouflures ; leur intestin est médiocre, Le Z. luisant { L. noctiluca. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. XLI, vrr. Mâle long de quatre lignes , notre; antennes simples ; corselet demi-circulaire , recevant en- tièrement la tête, avec deuxtaches transparentes, en crois- sant; ventre noir: derniers anneaux d’un jaunâtre pâle. L. splendidule ( L. splendidula. Lin.) Panz. 1bid. vrrt, très-voisin du précédent, un peu plus grand. Corselet jaunâtre, avec le disque noirâtre et deux taches transpa- rentes en devant ; élytres noirâtres ; dessous du corps et pieds d’un jaunâtre livide ; premiers anneaux du ventre tantôt de cette couleur, tantôt plus obscurs. Femelle, privée d’élytres et d'ailes, noirâtre en dessus, avec le pourtour du corselet et le dernier an- neau jaunâtres ; angles latéraux du second æt du troisième anneaux, couleur de chair ; dessous du corps jaunâtre, avec les trois derniers anneaux couleur de soufre. C’est particulièrement à ces individus qu’on a donné le nom de vers luisans. On les trouve partout, à la campagne, aux bords des chemins, dans les haies, les prairies , etc, aux mois de juin, de juillet et d'août. Ils pondent un grand nombre d’œufs , qui sont gros, sphériques et d’un jauve citrin, dans la terre ou sur les plantes; ils sont fixés au moyen d’une matière visqueuse qui les enduit. La larve ressemble beaucoup à la femelle; mais elle est noire, ayec une tache rougeâtre aux angles postérieurs des anneaux; les antennes et ses pieds sont plus courts. ‘Ælle marche fort lentement, peut allonger, raccourcir ou recourber en dessous son corps. Elle est probablement carnassière. | Le L. d'Italie ( L. isalica, Lin.) Oliv. Col. I, 2892912, COLÉOPTÈRES. 24 LES nommé par ses habitans Zucciola ; corseiet ne recouvrant pas toute la tête, transversal, rougeâtre, ainsi que l’écusson, la poitrine, et une partie des pieds ; tête, étuis et abdo- men noirs; les deux derniers anneaux du corps jau- nâtres. Les deux sexes sont ailés (1). Les autres ont les antennes écartées entre elles à leur base, ét les palpes maxillaires ne sont pas beaucoup plus longs que les labiaux. Ils embrassent une grande partie du genre cantharis de Linnæus, ou de celui des cicindela de Geoffroi. Les TéLréprores. (TEecrrnorus. Schœff.—CanTHanrrs. Lin.) Où les palpes sont terminés par un article en forme de hache. Ils sont carnassiers, et courent sur les plantes. Leur » estomac est long, ridé en travers; leur intestin très-court, Le T. ardoisé (Cantharis fusca. Linn. ) Oliv. Col. IT, 26,1,7, long de cinq à six lignes ; partie postérieure de la tête, étuis, poitrine et grande partie des pieds d’un noir ardoisé; les autres parties d’un rouge jaunâtre ; une tache noire sur le corselet. Se trouve fréquemment, en Europe , au printemps. Sa larve est presque cylindrique, allongée, molle, d’un noir mat et velouté, avec les an- tennes , les palpes et les pieds d’un roux jaunâtre. La tête est écailleuse, avec de fortes mandibules. Sous le dou- zième et dernier anneau est un mamelon, dont elle fait usase en marchant. Elle vit dans la terre humide et se nourrit de proie. On a vu » des années , pendant l'hiver, au milieu de la (1) Voyez Fabricius et Olivier , Cel. IL, n°. 28. On pourrait en séparer , comme a fait M. le comte de Hoffmansegg, les espèces dont les antennes sont barbues ou plumeuses ; elles composent son genre * phengodes. 3 4 TOME 9. 16 JU) INSECTES neige, en Suède , et même dans des parties montagneuses dela France, une étendue considérable de terrain, re- couverte d’une quantité infinie de ces larves, ainsi que de différentes autres espèces d'insectes vivans. On soup- conne, avec fondement, qu'ils avaient été enlevés et transportés par des coups de vents , à la suite de ces vio- lentes tempêtes qui déracinent et abattent un très-grand. nombre d'arbres, particulièrement de pins et de sapins. Telle est l’origine de ce qu’on ä nommé pluie d’insectes. Les espèces que l’on trouve alors, et quelquefois même sur des lacs glacés, sont probablement du nombre de celles qui paraissent de bonne heure. Le 7! livide (Cantharis livida. Lin.) Oliv. ibid. II, 28. Grandeur et forme du précédent. Corselet roussâtre, sans tache; étuis d’un jaune d’ocre , et bout des cuisses postérieures noir. —Sur les fleurs (x). Les Mazrmixnes. (Marrainus. Lat. Schonh. — Necry- DALIS. Geoff.) Dont les palpes sont terminés par un article ovoïde. La tête est amincie en arrière; les étuis sont plus courts que l’abdomen, dans plusieurs. Sur les plantes , et plus particulièrement sur les arbres (2). La cinquième tribu, les Méryrines, Analogue à la précédente, quant à la forme de lavant-sternum et celle du corps, s’en‘dis- tingue par ses mandibules soit échancrées ou (1) Consultez pour les autres espèces , Schonherr, Synon. insect. IF, pag. 60 , et Panzer , Ind. Entom. p. 91. (2) Lat. Gen. Crust. et Insect. I, 261. Schonh. Synon. TInsect. IT, p- 75. Panz. Ind. Entom. p. 73. Les téléphores biguttatus et minimus d'Olivier sont de ce genre. # COLÉOPTÈRES. 245 fendues à leur extrémité, soit munies d’une dentelure sous la pointe; leur tête s'enfonce postérieurement dans le corselet, et a une forme ovale; les palpes maxillaires sont terininés par un article rétréci vers son extrémité , et s’avan- cent au-delà de la bouche. Le corselet est presque carré, plat ou légèrement convexe en-dessus. | Le corps est presque toujours oblong, avec la bouche avancée, les mandibules étroites et allongées , les étuis flexibles et les tarses allongés. | Ils sont très-agiles et se trouvent sur les fleurs et sur les feuilles. | Cette tribu n’est qu’un démembrement des genres cantharis et dermestes de Tinnæus. Tantôt les palpes sont filiformes ; les mâchoires ont une division intérieure; le pénultième article des tarses est en forme de cône; la tête se rétrécit et s’avance un peu en de- vant, sous la figure d’un petit museau; les antennes sont presque toujours en scie. Les Mécyres. (MeLynris. Zycra. Fab.) Dont lestarses , surtoutles deux antérieurs , ont le premier article plus court ou à peine aussi long que le suivant; qui n'ont qu'une petite dentelure sous les crochets du dernier; dont le corcelet est presque en trapèze, un peu plus étroit en devant; et dont les antennes sont seulement un peu plus longues que la tête. Is ont le corps proportionnellement plus court et plus 244 INSECTES large que les suivans, avec le corselet plus éleyé dans son milieu (1). Les Dasyres. (DasyrTes. Payk. Fab.—DERMESTES. Lin.) Dans lesquels le premier article des tarses est très-appa- rent et plus long que le suivant; qui ont sous les crochets du dernier un appendice membraneux , ou une dent très- comprimée; le corselet presque carré, et les antennes de la longueur de la tête et du corselet; elles sont très- écartées à leur base et insérées au-devant des yeux. On ne voit point de vésicules rétractiles sur les côtés inférieurs du Li * corps. Le D. bleuâtre (D. cæruleus. K.) Panz. Faun. Insect. Germ. XCVI, x, long de trois lignes, allongé, vert ou bleuâtre, luisant et velu. — Très-commun aux environs de Paris, sur les fleurs, dans les champs. Le D. très-noir ( Dermestes hirtus. Linn.) Oliv. Col. IT, 21,11, 28,un peu plus grand, moins oblong, tout noir et très-velu. Une épine à la base des tarses antérieurs , beau- coup plus forte et très-crpchue dans l’un des sexes. — Sur les graminées (2). : Les Maracuies. (Macaonrus. Fab. Oliv.— CanrHaRis. Linn.) Ne diffèrent des dasytes que par leurs antennes moins écartées et plus intérieures, et par la présence de quatre corps vésiculaires , ordinairement rouges , à trois lobes, ré- (:) Les mélyres de Fab. En outre son zygia oblonga , Latr. Gener. Crust. et Insect. I, VIIL, 3; les mélyres pubescens, ciliata, d'Olivier. Ces insectes sont propres aux pays les plus méridionaux del Europe et à l'Afrique. (2) Voyez. pour les autres espèces, Fabricius; les mélyres d'Olivier, n°. 6-17. Panz, Lud, Entom. p. 145, Latr, Gen. Crust. et Insect. I, p.204. COLÉOPTÈRES 245 tractiles , t que Geoffroi nomme cocardes ; deux sont pla- cés sous les angles antérieurs du corselet, et les deux autres à la base du ventre. On ignore leur usage, mais l’insecte les fait sortir chaque fois qu'il est effrayé. L'un des sexes a, dans quelques espèces, un apbéndiee , en forme de crochet, au bout de chaque étui , que l'individu de l’autre sexe saisit par derrière, avec ses mandibules, pour l’arrêter lorsqu'il fuit ou qu’il court trop vile. Ces insectes ont des couleurs agréables. Le M. bronzé (Cantharis ænea. Lin.) Panz. ibid. X, If, long de trois lignes , d’un vert luisant, avec les étuis rouges au bord, et le devant de la tête jaune. Le M. à deux pustules (Cantharis bipustulata. Pons. ibid. xr1, un peu plus petit, d’un vert luisant, avec le bout des étuis rouge (1). Tantôt les palpes maxillaires vont en grossissant; les mâchoires n’ont point d’appendice intérieur; le pénultième article des tarses est en forme de cœur; et la tête se termine brusquement. ° Les Drires. (Dricus. Oliv.— Prizinus. Geoff. Fab.) Leurs antennes sont plus longues que la tête et le corselet et pectinées au côté intérieur. Les palpes maxillaires sont avancés. Le corselet est transversal. Le D: jaunâtre (La Panache jaune. Geoff. I,1, 2.) Oliv. Col. IL,23,1,r, long de près detrois lignes, noir, un peu soyeux, avec les étuis jaunâtres.—Sur les plantes. M. Waudouer m'a communiqué une autre espèce trouvée en Allemasne, dont le corps est tout noir, et dont les antennes sont moins pectinées. La sixième tribu, celle des Priniores , Où l’avant-sternum ,, comme dans les trois {1) Voyez les mêmes ouvrages et Schonh. Syn. Insect. IF, p, 70. 246 INSECTES tribus précédentes , ne fait point de saillie sur la bouche ; dont les mandibules sont échan- crées à leur extrémité, ou offrent, au- dessous, une dentelure; dont la tête courte, arrondie ou presque globuleuse , est reçue en grande partie dans un corselet très-cintré en forme de capuchon, et qui ont des palpes très-courts et ternunés par un article toujours plus gros, et qui S’élargit vers son extrémité. _ Leur corps est ovoide ou cylindrique, ar- rondi ou convexe en-dessus, et de consis- tance sénéralement solide , avec des couleurs sombres ou obscures. Les mandibules sont courtes, épaisses, presque triangulaires. Les articles intermédiaires des tarses sont courts, larges, et garnis en-dessous de pe- lottes dans plusieurs. Le dernier est souvent proportionnellement plus court que le même des tarses des’autres coléoptères. Ces insectes sont généralement très-peltits , et ont été comptés par Linnæus dans son genre Prine. (Prius. ) La plupart habitent l’intérieur de nos maisons, surtout au printems, où on les voit courir sur les murs, les chassis des ‘fenêtres, les lambris, etc. Lorsqu'on les touche, ils contrefont le mort, en COLÉOPTÈRES. 247 “baiïssant la tête, en. inclinant leurs antennes et en contractantleurs pieds. Ils demeurent quelque temps dans cette léthargie apparente : leurs mouvemens sont, en général, assez lents. Les individus aïlés prennent rarement le vol} pour s ‘échapper. Leurs larves nous sont très- nuisibles. Elles ont une grande ressemblance avec celle des scarabées. Leur corps, souvent courbé en arc, est mou, blanchâtre, avec la tête et les pieds bruns et écailleux. Leurs mandibules sont fortes. Elles se construisent, avec les fragmens des matières qu’elles ont rongées, une coque, où elles se changent.en nymphes. D’autres espèces établissent leur domicile à la campagne, dans les bois , sur les pieux et sous les pierres; elles ont d’ailleurs les mêmes habitudes. Les uns ont la tête et le corselet, ou la moitié antérieure du corps, plus étroite que l’abdomen , des antennes toujours terminées d’une manière uniforme , simples, ou très-peu en scie, et presque aussi longues au moins que le corps. Les Prines. (Prinus. Lin. Fab. —Brucuus. Geoff.) Ont les antennes insérées entre,les yeux, qui sont saillans ou convexes. Leur corps est oblong. Ils se tiennent, pour la plupart, dans l’intérieur des mai- sons, principalement dans les greniers et les parties inha- bitées. Leurs larves rongent les herbiers et les dépouilles préparées et sèches d'animaux. Les antennes des mâles sont . plus longues que celles des femelles, et dans plusieurs es- _ pèces, ces derniers individus sont dépourvus d'ailes. Le P. voleur. (P. fur. Lin. Fab.; 2. latro, striatus. F.) Oliv. Col. Il,17,1,1, 3; 11,0, var. du mäle. Long d’une ligne et demie , d’un brun clair ; antennes de la longueur du corps; corselet ayant de chaque côté une éminence pointue, 248 INSECTES + et deux autres arrondies et couvertes d'un duvet jaunätre, dans l'intervalle; deux bandes transverses, grisâtres, for- mées par des poils, sur les étuis. Suivant de Geer, il se nourrit de mouches et autres in- sectes morts qu'il rencontre, Sa larve fait un grand dégât dans les herbiers et les collections d’histoire naturelle. Le P.'impérial. (P. imperialis. Fab.) Oliv. ibid. EF, 4. Remarquable par deux taches des étuis représentant, par leur réunion, la figure grossière d’un aigle à deux têtes. Vit sur le vieux bois. J'ai trouvé fréquemment sur des excrémens le P. germain (Latr. Gen. Crust. et Insect. I, pag. 279), qui a beaucoup de rapports avec le P. voleur (1). Les Grenies. (Greprum. Scop. —Prinus. Fab. Oliv.) ._. Où les antennes sont insérées au-devant des veux, qui sont aplalis et très-peltits; où l’écusson manque ou n’est point distinct; et dont le corps est court, avec l'abdomen très-grand, renflé, presque globuleux et demi-transparent. Les antennes sont plus menues vers leur extrémité, et les étuis sont soudés. Ces insectes font aussi leur séjour dans les herbiers et les collections (2). Les autres ont le corps soit ovale ou ovoïde, soit presque cylindrique ; le corselet de la largeur de l'abdomen, du moins à sa base ; les antennes tantôt uniformes, en scie ou pectinées , tantôt terminées par trois articles beaucoup plus grands que les précédens ; elles sont plus courtes que le: . Corps. Les Pririns. (Prizinus. Geoff. Oliv. — Prinus. Lin.) Dont les antennes, depuis le troisième article , sont en - ® _ # A e scie, et quelquefois pectinées dans les mâles. Ê 1) Vovez pour la synonymie dex espèces de ce genre Schonkherr y lb » P re] + Synon. Insect. IL, p. 106. (2) Ptinus scotias, Fab. Oliv. Col, ibid, 1,2. Panz. Faun. insect. Germ, v, vu1;—p. sulcalus, Fab. COLÉOPTÈRES,. 249 Ce genre étant peu nombreux en espèces, on peut lui associer les xylelines de Latreille (1), dont les an- tennes sont simplement en scie dans les deux sexes ; les sandalus de Knoch (2), qui ont ces organes conformés de la même manière, mais plus courts que le corselet, et dont les mandibules sont fortes, avancées et très-crochues. Dans les ptilins proprement dits, ou ceux d'Olivier, les antennes des mâles ont leur côté intérieur très en peigne (3). Ces insectes vivent dans le bois sec, et le percent de petits trous. C’est là aussi qu’ils s’accouplent; l’un des sexes est en dehors et suspendu en l’air. Les Dorcaromes. (Dorcaroma. Herbst. Fab.) Où les antennes finissent brusquement par trois articles plus grands, et dont les deux avant-derniers en forme de dents de scie; elles ne sont composées que de neuf ar- ticles (4). Les Vrircerres. ( Anogrum. Fab. Oliv.— Prius. Lin. — ByrRuus. Geoff,) Où les antennes sont également terminées par trois ar- ticles plus grands ou plus longs, mais dont les deux avant- derniers en cône renversé et allongé , et celui du bout ovale ou presque cylindrique; elles ont onze articles. Plusieurs espèces de ce genre habitent l’intérieur de nos maisons, où elles nous font beaucoup de tort dans leur premier état, celui de larve, en rongeant les planches, les solives , les meubles en bois, les livres, qu’elles percent (1) Péinus serricornis, Fab. (2) Sandalus‘petrophya, Knoch. N. Beyt. I, v, 5. (5) Ptilinus pectinicornis, Fab. Oliv. Col. II, 17 bis, 1, 13—p. pectinalus, Fab.; ejusd. serratus ; ptinus denticornis, Var. Panz. ibid VE rx PNEU, 1x, (4) Dorcatoma dresdensis, Herbst. Col. IV, xxx1x , 8. 250 INSECTES de petits trous ronds, semblables à ceux que l’on feroit avec une vrille très-fine. Leurs excrémens forment ces petits tas pulvérulens de bois vermoulu que nous voyons souvent sur le plancher. D'autres larves de vrillettes attaquent la farine, les pains à cacheter que l’on garde dans les tiroirs, les collections d'oiseaux, d’insectes, etc. Les deux sexes, pour s'appeler dans le temps de leurs amours et se rapprocher l’un de l’autre, frappent plusieurs fois de suite et rapidement, avec leurs mandibules, les boiseries où ils sont placés, et se répondent mutuelle- ment. Telle est la cause de ce bruit, semblable à celui du battement accéléré d’une montre, que nous entendons sou- vent, et que la superstition a nommé l’Lorloge de la mort. La 7. damier ( À. tesselatum. Fab.), Oliv. Col. IT, 16, 1,1, longue de trois lignes, d’un brun obscur et mat, avec des taches jaunâtres , formées par des poils; corselet uni; éluis sans stries. La V. opiniâtre, ( Ptinus pertinax. Lin. 4. striatum. F.) Oliv. ibid. I, 4, noirâtre; corselet ayant, à chaque angle postérieur, une tache jaunâtre, et près du milieu de sa base une élévation comprimée, divisée en deux, en de- vant, par une dépression; étui$ à stries ponctuées. — Au nord de l’Europe. Elle préfère , d’après les observations de Devéer, se lais= ser brüler à petit feu, plutôt que de donner le moindre signe de vie, lorsqu'on la tient. à | La 7. striée d'Olivier, on l’Ænobium pertinax de Fabri- cius ( Panz. ibid. LxvI, v), ressemble beaucoup à la précé- dente; mais elle est plus petite et n’a pas de taches jaunes aux angles postérieurs du corselet. Elle est très-commune dans les maisons. La Y. de la farine (A. puniceum. Fab. 4.minutum. ejusd.) Oliv. ibid. IT, 9, est très-petite, fauve, avec le corselet Lsse, et les étuis triés. Elle ronge les substances farineuses, ‘ COLÉOPTÈRES. 251 et ravage les collections d'insectes lorsqu'on la laisse s’y mul- tiplier. Elle s'établit aussi dans le liége (1). La septième tribu, les Lime-rors, Se distingue des précédens à leur tête en- tièrement dégagée et séparée du corselet par un étranglement ou un col. Leur sternum antérieur ne fait point de saillie, non plus que dans les quatre tribus précédentes; leurs man- dibules sont courtes, épaisses, échancrées ou terminées par deux dentelures , comme dans les ptines. Leur corps à une forme linéaire. Les Cures. (Cures. Fab.) Qui ont les palpes égaux, terminés par un article tron- qué , et les antennes cylindriques (2). Les LymexyLons. ( LYMExYLON. Fab. — CANTHARIS. MELor. Lin.) Où les palpes mnaxillaires sont beaucoup plus grands que les labiaux , pendans , très-divisés , et comme en peigne ou en forme de houpe dans les mâles; et dont les étuis re- couvrent la plus orande partie du dessus de l'abdomen. Leurs larves causent un grand dommage aux chênes et aux bois de Run la marine. L’insecte parfait a la tête grosse, presque globuleuse. (1) Consultez » pour les autres espèces, Schonherr, Syn. Insect. II, p- 101. Quelques-unes de Fabricius se Fappor tent à notre genre cs. (2) Cupes capitata, Fab. Latr. Gen. Crust et Insect. I, ie 2e Coquüeb. Illust. Icon, Insect, IL, *az, 1. 25 INSECTES! Les uns ont les antennes en scie, et forment le genre Hyrecære ( Hyrecœrus) de Latreille (r). Tel est le Z. dermestoide ( Meloë marci. Lin. mâle; ejusd. Cantharis der- mestoides , fem. ) Oliv. Col.II,25,1, 1, 2 femelle, longue de six lignes, d’un fauve pâle, avec les yeux et la poitrine noirs. Mâle, noir ; étuis tantôt noirâtres, tantôt roussâtres, avec l’extrémité noire. — En Allemagne, en Angleterre et au nord de l’Europe. Les autres ont les antennes simples, un peu plus grêles au bout, ou légèrement en fuseau. Ce sont les Lymexylons proprement dits de Latreille (2). LeZ. naval(L.flavipes. Fab. mâle; ejusd. Z. navale, fem.) Oliv. ibid. I , 4. De la longueur du précédent, mais plus étroit; d’un fauve pâle, avec la tête, le bord extérieur et l'extrémité des étuis noirs : cette dernière couleur dominant un peu plus dans le mâle. Aux environs de Paris et dans les bois de l’Europe (3). Les ATracrocÈres. (ATrACrOcERUS. Pal. de Beauv.— NecypaLis. Lin. — LyMExyLon. Fab.) Dont les palpes maxillaires sont aussi très-grands, mais dont ies étuis sont très-courts, et qui ont les antennes simples, en forme de fuseau ou de râpe. On n’en connaît qu'une espèce, qui se trouve en Gui- née, l’44. nécydalcide de M. Palisot de Beauvois. (Magas. encycl.; Necydalis brevicornis. Lin. ; Lymexylon abbrevia- tum. Fab.) © ———————— (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. I, pag. 266. (2) Ibid. pag. 267. (3) Lymexylon barbatum, Oliv. ibid” 1, 3, mâle ; Îl. morio ? F. Le I. proboscideum ®dOliv. ibid. 5, appartient au genre sifaris de Latreille, section des Aétéromères. À 4 COLÉOPTÈRES. 253 " La quatrième famille des (COLÉOPTÈRES PENTAMÈRES, Celle des CLavicornes , | Ayant, de même que la précédente, quatre palpes, et des étuis recouvrant le dessus de l’'abomen ou sa plus grande portion, s’en distingue par ses antennes plus grosses vers leur extrémité, souvent même en massue, perfoliée ou solide ; elles sont plus longues que les palpes maxillaires, avec la base nue ou à peine recouverte. Ils se nourrissent , au moins, dans leur premier état, de matières animales. | Nous diviserons cette famille en deux sec- tions principales. 19, Ceux dont les antennes grossissent in- sensiblement, ou sont terminées par une mas- sue d’un à cinq articles, et dont deux ou trois au plus formant des dents de scie au côté intérieur. Nous séparons d’abord le genre Des CLarrons. (CLErus. Geoff.) Qui ont les palpes maxillaires très-avancés, aussi Tongs que la tête, ou les labiaux aussi longs où plus saillans que les précédens, terminés par un article beaucoup plus grand que les inférieurs, en hache 254 | INSECTES ou en cône très-allongé. La tête et le corselet sont plus étroits que l'abdomen. : Nous les diviserons comme il suit: Les Masrices. (Masrieus. Hoffm. Lat. — Prius. Fab. Oliv.) Qui ont la tête séparée ducorselet par un étranglement en forme de cou; l’abdomen ovale, embrassé par les étuis; les palpes maxillaires presque aussi longs que la tête, et les antennes coudées, à articles allongés. On les trouve à terre, sous les pierres , ou sous les débris des végétaux ; ils ont, ainsi que les insectes du sous-genre sui- vant , des rapports avec les aléochares et les psélaphes (1). Les ScymÈNes. (Scypmænus. Lat. — Pserapaus. Illig. Payk.— AnTrHicus. Fab.) Semblables aux précédens quant à la forme générale du corps et la longueur des palpes maxillaires , mais ayant des antennes droites et presque grenues (2). LES Trires. (Trrcus. — CLerus. Oliv. Fab.) Où la majeure partie des antennés est en forme de scie, et où les tarses, vus sur les deux faces, ont cinq articles irès-apparens. Leurs larves vivent dans les bois (3). (1) M. palpalis, Latr. Gener. Crust. et Insect. I, vit, 5;— ptinus spinicornis, Fab. Oliv. Col. IT, 17,1, 5 ;—notoxus flavus, Thunb. ; (2) Scydmænus Godarti, Lat. ibid. VIII, 6 ;—anthicus helwighii, Fab. Herbst. Col. IV, xxx1x, 12 ;—anthicus minutus, Fab. (5) Tillus elongatus ; Oliv. Col. IT, 22,1, 1; —clerus unifasciatus, Fab. Oliv. ibid. IV, 76, 11, 21 ;—trichodes cyaneus , Fab. Û COLÉOPTÈRES. 255 Les Enopzies. (Enorrrum. Latr.— Ticrus. Oliv. Fab.) Où les trois derniers articles des antennes forment une massue en scie, et dont les tarses vus en dessous n’ont que quatre articles apparens (1). Les CLAIRONS proprement dits. (CLERuSs. Latr.) Dont les trois derniers articles des antennes forment une massue présque triangulaire. Les tarses, vus en dessus , ne paraissent avoir encore que quatre articles. Les clairons, ainsi que les énoplies et les tilles, ont le corps presque cylindrique et velu. Leur tête est inclinée et s'enfonce postérieurement dans le corselet ; les yeux sont sou- vent un peu échancrés; leurs palpes, ou du moins les labiaux, sont ordinairement terminés par un article plus grand. Les articles intermédiaires des tarses sont divisés en deux lobes. Ils ont, en général, des couleurs variées et disposées en bandes transverses sur les étuis, et des rapports avec les lime-bois. On les trouve souvent sur les fleurs; mais leurs larves dévorent celles de quelques autres, insectes ou rongent des matières animales. j Leur estomac est plus largé en avant, sans rides ; leur in- testin court , ayec deux renflemens en arrière. Je réunis à ce genre les notoxes, les trichodes et les co- LA rynètes de Fabricius. Le C. des ruches. (A ttelabus apiarius. Lin.—Trichodes apiarius. Fab.) Oliv. Col. IV, 76, 1,4. Bleu; étuis TOUSES , avec trois bandes transverses d’un bleu foncé, dont la dernière occupe l'extrémité. Sa larve dévore celle de l'abeille domestique , et nuit beaucoup aux ruches. (1) Tüllus serraticornis, Oliv. ibid. IL, 22,1, 2;—#. Weberi, F.;—#. damicornis, F. ;— dermestoides, Schæff. Elem, Entom. 138 ;— corynetes sanguinicollis, Fab. voisin du précédent. 256 INSECTÉS | : . La larve d’un autre clairon (C. alvearius. F.), très- semblable au précédent, mais ayant une tache d'un noir bleuâtre à l’écusson, vit dans le nid des Abeilles mäconnes (G. osmie) de Réaumur, et se nourrit aux dé- pens de leur postérité. Le C. des bois (C. mutillarius. F.) Oliv. ibid. E, 12. Noir; étuis ayant leur base rouge et deux bandes blanches. — Très - commun sur les troncs des chênes. Sa larve mange , à ce que l’on croit, celles des vrillettes. Le C. violet. ( Dermestes violaceus. Lin. — Corynetes violaceus. Fab.) Necrobia violacea, Oliv. ibid, 76 bis. 1, 1. Petit, d’un bleu violet ou verdätre, avec les pieds de la même couleur , et des points rangés en ligne sur les étuis. = Très- commun au printemps , dans les maisons. On le trouve aussi dans les charognes (1)- Viennent ensuite les CLavicornes dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus courts que la tête, et notablement plus longs que les labiaux ; les derniers ne sont point terminés par un article en hache ni en cône allongé. Le corselet est de la loñgueur de l’abdomen. Les uns ont les antennes très-coudées , et les mandibules aussi longues ou plus longues que la tête. | Leur corps est plus ou moins carré, quel- quefois presque globuleux, avec les mandi- bules avancées, la tête reçue dans une échan- (1) Voyez Olivier , genres clairon et nécrobie , Schonherr, Syron, Insect. IT, n%. 58,61, 62,653, et Latr. Gener. Crust. et Insect, I. Genres thanasime , opile, clairon et nécrobie. s COLÉOPTÈRES. . V4 crure du corselet, les étuis tronqués, l'anus découvert, les pieds contractiles, et dont les jambes sont ordinairement larges et épineuses; les quatre derniers sont écartés entre eux à leur naissance. Les antennes sont terminées par une massue solide. L’avant-sternum est souvent dilaté en devant, et recoit la bouche, Ils composent le genre Des EscARBOTSs. (HISTER. Lin.) La plupart vivent de substances cadavéreuses ou stercoraires, dans les fumiers, les champignons, etc.; quelques-uns se tiennent sous les écorces des arbres, et sont presque tous aplatis. M. Paykull a formé, avec ceux-ci, un genre sous le nom d’Zololepte. Leur bouche est toujours dé- couverte, avec le menton corné, profondément échancré ; les mâchoires terminées par un lobe long, presque linéaire, et les palpes à articles allongés et presque cylindriques. ANR L'Æ. unicolor (H. unicolor. Linn.) Payk. Monop, * Hister. [[,7. Long de quatre lignes, entièrement noir, luisant; côté extérieur des deux premières jambes à trois dentelures ; deux stries de chaque coté du corselet, et quatre sur la partie extérieure de chaque étui, de leur longueur , et dont la plus voisine du bord, interrompue. Sa larve est allongée, molle, blanchâtre, avec la tête et le premier segment écailleux ; les mandibules fortes et avancées; la plaque du premier segment est cannelée ; Le dernier est terminé par deux appendices articulés (1). een pee era (1) Voyez la Monographie de M. Paykull, TOME 3, [7 À $ 258 INSECTES Les autres ont les antennes droïtes ou point coudées, et les mandibules plus courtes que la tête. Tantôt les pieds sont toujours saillans, et dans la contraction ne s'appliquent pas sur les côtés de la poitrine. La bouche s'appuie rarement sur l'extrémité supérieure de l’avant- sternum. Parmi eux le genre Des Bouczrers. (SiLPHA. Lin.) Se compose de ceux dont les mandibules sont allongées, comprimées et arquées à leur extrémité. On l’a divisé comme il suit : Les N éÉcropnoREs ou PorTE-MorTs. (NEcroPuorus. Fab.) Qui ont l’extrémité des mandibules entière ou sans den- telure; Les antennes un peu plus longues seulement que la tête, et terminées brusquement en une massue grosse, courte, en forme de bouton, et distinctement perfoliée. Les farses antérieurs sont larges et très-sgarnis de houppes. Leurs étuis sont coupés droit à leur extrémité. Ces insectes ont été nommés enterreurs, porte-morts, parce qu’ils ont l'instinct d’enfouir les cadavres de quel- ques petits quadrupèdes, notamment ceux des taupes et des souris. Ils se glissent dessous, creusent la terre, jusqu’à ce que la fosse soit assez profonde pour contenir le corps, et l'y font entrer peu à peu , en le tirant à eux. Ils y déposent leurs œufs , et les larves trouvent ainsi leur nourriture. Ces insectes ont une forte odeur de musc, ainsi que beau- COLÉOPTÈRES. 259 coup de ceux qui vivent dans les matières cadavéreuses. L'espèce de notre pays, la plus commune, est Le NN. fossoyeur où Point de Hongrie (Sylpha vespillo. Liu.) Oliv. Col. IF, 10,1, 1. Long de sept à neuf lignes , noir, avec les trois derniers articles des antennes TOUX 5 deux bandes orangées , transverses et dentées sur les étuis; et les hanches des deux pieds postérieurs armées d’une dent forte et aiguë (1). Les BoucLiers proprement dits. (SrrrHA. Fab.) Dont les mandibules se terminent aussi en pointe simple, mais dont la massue des antennes est allongée et formée presque insensiblement. Les mâchoires ont, au côté inté- rieur, une dent cornée et aiguë. Les palpes sont fiformes, terminés par un article presque cylindrique, et les étuis débordent le corps. Leur corps est souvent ovale et a la forme d’un bouclier. La plupart vivent dans les charognes , et diminuent ainsi la quantité de miasmes qu’elles répandent. Le bouclier à quatre points se tient sur les chênes et y dévore les chenilles. Quelques autres grimpent sur les plantes pour y chercher des kélix dont ils mangent l’ani- mal. Les larves ressemblent beaucoup à linsecte parfait, sont également agiles et vivent de la même manière. Quel- ques espèces se rapprochent un peu, par la forme du corps, des nécrophores. Le B. à quatre points (S. 4-punctata. Lin.) Oliv. Col. IT, 10, 1,7. Long de six lignes, noir , avec les côtés du corselet et les étuis d’un tanné pâle ; deux points noirs sur chaque étui , et les quatre formant un carré. On trouve encore, très -communément, le B. lisse (1) Voyez pour les autres espèces, Olivier, ibid.; Fab, Syst. Bleut. T, pag. 353, et Schonherr, Synou, Insect, 11, pag, 117. : ù e 260 : INSECTES (S. Zævigata. Fab.) Oliv. ibid. T,' 1, 6, qui est tout noir ) L ï > luisant , uni et pointillé. »* \ ‘Le B. obscur ($S. obscura. Lin.) Oliv. ibid. II, 18. Tout noir, mais obscur en dessus ; corselet tronqué en devant ; trois lignes élevées et droites sur chaque étui; les inter- valles très-ponctués et unis (r). Les AGYyrTES. (AGYRTES. Frol.) Qui nous offrent les mandibules et les antennes des bou- cliers avec des palpes terminés par un article plus gros et ovoide. Leur corps est plus oblong, plus convexe et moins re- bordé (2). + Les NiriDutes. (NrripurA"Fab.)) Où l’extrémité des mandibules est échancrée, ou munie d’une dent; qui ont les palpes filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité; et les antennes terminées brusque- ment par une massue soil ovale ou ronde, soit presque co- nique, de trois articles, ou seulement d’un à deux dans quelques-uns. | Ce.sont des insectes très-analogues aux précédens, mais généralement plus petits, et qui rongent aussi , pour la plu- part, des substances animales, des champignons , etc. Plu- sieurs se tiennent sous les écorces des arbres. Aux nitidules se rattachent, par des nuances délicates, plusieurs sous-senres établis dans ces derniers temps. Les uns ont les trois premiers articles des tarses courts, larges ou dilatés, garnis de brosses en dessous, et le qua- trième tres-pelit. Cette division comprend les nitidules pro- (1) Voy. Oliv. ibid. Schonherr, Synon. Insect. I, pag. 121, et Latr. Gen. Crust. ét Insect. IT, pag. 5. (2) Mycetophagus castaneus, Fab. Panz. Faun. Iusect. Germ. XXIV , xx ; Latr. ibid. pag. 25. p « é COLÉOPTÉÈRES. 261 prement dites (1), les bytures (2) et les cerques (3) de La- treille. Les autres ont les quatre premiers articles des tarses presque cylindriques et peu différens en formes et propor- tions. ; | Il ÿen a, parmi ces derniers, qui se rapprochent beau- coup des précédens. Les côtés du corselet, et le plus sou- vent ceux des étuis sont déprimés, minces et débordent le corps. Îls composent les genres #4ymale (peltis. Kab.) (4), colobique (5) et micropèple (6) de Laireille. La massue des antennes des colobiques n’est que de deux articles; elle est formée d’un seul dans les micropèples. Ceux dont le corps est plus épais et plus convexe, et dont les côtés du corselet et des élytres s’inclinent insensiblement, forment les genres dacne (cngis. F.) (3), ips (crytopha- gus. Herbst.) (8) du même. ( Gener. Crust. et Insect.) Les derniers ont la massue des antennes plus allonsée et moins serrée que les précédens. Le genre sphérite (9) de M. Duftchmid se rapproche beaucoup des nitidules par les antennes et les mandibules ; ses tarses ne sont point dilatés. (1) Schonh. Synon. Insect. IL, pag. 134. Joignez-y les ips de Fa- bricius, à l’exeeption des n°. 13, 14, et d’une ou deux autres es- pèces qui appartiennent au genre zps proprement dit de Latreille, (2) Voyez le g. cateretes, Schonh. ibid. 148, (3) Ibid. pag. 95. (4) Ibid. p. 132. (5) Ibid. p. 135, et Latr. Geu. Crust, et Insect. I, xvI, 2. (6) Staphylinus porcatus, Payk ;—nitidula suleata , Herbst. V, LIV , 6. (7) Voyez Fab. Syst. Eleut. (8) Schonh. ibid. pag. 06. (9) Faun. Aust. J, pag. 206; hister glabratus, Fab, ; Siurm. Bin 1x Ld . 369 INSECTES L! Les Scapxipies. (ScarHinrum. Oliv. Fab.) Ont aussi les mandibules bifides au bout, avec les palpes » filiformes, et la massue des antennes fort allonsée, compo- posée de cinq articles, distans les uns des autres, et en grande partie hémisphériqües ou presque globuleux. Leur corps est épais, retréci et pointu aux deux bouts, en forme de bateau; les étuis sont tronqués. Ils vivent dans les champignons (1). Les Cuorèves. (Cuozeva. Lat. Spenc. —Carors. Payk. Fab.) Ayant encore des mandibules allongées , comprimées et échancrées au ‘bout; mais dont les palpes se terminent brusquement en manière d’alène. Les antennes grossissent insensiblement ou forment, peu à peu, une massue très-allongée et composée d'articles lenticulaires ou en forme de toupie. Leur corps est ovale, eonvexe ou arqué en dessus , avec la tête penchée. On les trouve courant à terre, et particulièrement dans les lieux à ordures (2) On peut y réunir le genre mylæque de Latreille (3). Ceux qui suivent ont les mandibules courtes, épaisses et sans arqüre remarquable à leur extrémité. Fe" Ils forment le genre Des DERMESTESs. (DERMESTES. Lin.) Leurs mandibules sont dentelées sous leur extré- (1) Oliv. Col.'IF, 20: (2) Latr. Gen. Crust. et Insect. IT, pag. 26; Catops, Payk, Fab. Spence, monog. gen. choleva, Trans. Linn, Soc. (5) Latr. ibid: pag. 30. COLÉOPTÈRES. 263 mité ; les antennes un peu plus longues seulement que la tête, sont terminées par une grande massue, ovale , perfoliée de trois articles; le corps est ova- laire, épais , convexe et arrondi en dessus, avec là tête petite et inclinée ; le corselet plus large et un peu sinué postérieurement, et les étuis inclinés sur les côtés et légèrement rebordés. ja Ils se nourrissent, sous la forme de larves et dans leur dernier état, de matières animales. Les deux espèces dont nous allons parler sont domestiques, et font un grand ravage dans les pel- leteries, les cabinets d'histoire naturelle; dé Géer les désigne sous le nom de disséqueurs. Le der- meste du lard, en effet, coupe et réduit en pièces les insectes des collections où il pénètre. Le D. du lard (D. lardarius. Lin.) Oliv. Col. IE, 9, T,1, noir , avec la base des étuis cendrée et ponctuée de noir. Sa larve est allongée, diminuant insensiblement de grosseur de devant en arrière, d’un brun marron en dessus , blanche en dessous, garnie de longs poils avec deux espèces de cornes écailleuses sur le dernier anneau. Elles jettent des excrémens en forme de longs filets. Le D. des pelleteries (D. pellio. Lin.) Oliv. ibid. IT, 11, plus pelit, n'ayant que deux lignes et demie de long, d’un beau noir , avec trois points blancs sur le corselet , et un, de la même couleur, sur chaque étui, formés par un duvet. Le mâle a le dernier article des antennes fort long. La larve est très-allongée, d’un brun roussâtre, lui- sante, garnie de poils roux et terminée par une queue formée de poils de la même couleur. Elle marche en 564 INSECTES glissant, et comme par secousses, ce que font aussi sou vent les espèces dé ce genre en état parfait(1). Les mégatomes (2) d'Herbst diffèrent des dermestes par leur avant-sternum , dont l’extrémité supérieure est dilatée et supporte lgbouche, Ils vivent sur les arbres. T'antôt les pieds, lorsque l'animal les con- tracte ; Sont totalement, ou en grande partie, appliqués sur les côtés Ju la poitrine, L’avant-sternum est presque toujours dilaté à son extrémité supérieure, et sert d’ appui à la bouche. Ils forment le genre ByrRHE (ByrrHUS) de Linnœæus, que l’on subdivise comme il suit. Il y en a dont les antennes sont composées de onze ar- ticles et plus longues que la tête. Tels sont Les Tarosques. (Taroscus. Latr. — TrixaGus. Luc.) Très-distincts par leurs antennes terminées en une forte massue, dentée én scie, de trois articles, et se logeant sous les angles postérieurs du corselet; par leurs palpes maxillaires , dont le dernier article est en hache; et par la forme elliptique de leur corps, semblable à celle des tau- pins , avec les angles portérieurs du corselet très-pointus. Leur avant-sternum est dilaté; les tarses sont libres ou découverts dans la contraction des pieds (3). (1) Voyez Oliv. ibid. Schonh. Synon. Insect. Il, pag. 83. (2) Dermestes undatus, Linn. Oliv. ibid. 1, 2;—d. serra, Fab. Herbst. Col. VII, cxv, 10;—d. nigripes, Fab. Panz. Faun. Insect, ” Germ. XXXV , vi? (5) Latr. Gen, Crust. et Insect. I, vuix, 1,et Il, p. 36. COLÉOPTÈRES. 265 Les ANTHRÈNES. (ANTHRENUS. Geoff.) Les seuls de cette division où toutes les jambes se re- plient sur le côté postérieur des cuisses (1), et qui ayent des antennes en massue presque solide ou composée d'’ar- ticles très-serrés. Leur corps est en ovoide court, coloré par de petites écailles qui s’enlèvent aisément; la tête s'enfonce verticale- ment dans le corselet. Les jambes sont grêles, et les tarses ne se replient point sur elles dans la contraction. Ces co- léoptères sont très-petits , vivent sur les fleurs en état par- fait, et rongent les matières animales sèches , et particu- lièrement les insectes des collections, lorsqu'ils sont sous la forme de larves. Ces larves sont ovales et très-velues ; les poils, dont plusieurs sont dentelés, y forment des ai- grettes , et les derniers se prolongent en arrière, sous l'ap- parence d’une queue. Leur dernière dépouille sert ie coque à la nymphe. L’A. à bandes ( Byrrhus verbasci. Lin.) Oliv. Col. IT, 10,1,2, gris en dessous, d’un jaune roussâtre en dessus, avec les angles postérieurs du corselet, deux bandes trans- verses sur les étuis, et une tache près de leur extrémité, gris (2). Les CnéLonaIREs. (CueLoNArIUM. Fab. Latr.) Où la tête est tout-à-fait inférieure , et recouverte par un corselet demi-circulaire, en forme de bouclier ; et dont les antennes, se logeant dans une rainure de la poitrine, ont le second et le troisième articles très-crands , et les suivans très-courts. (1) Dans les autres , les deux jambes antérieures se replient du côlé de la tête, et les quatre dernières en arrière. (2) Voyez Oliv. ibid. ; Latr. ibid. IT, pag. 37 ; Fab. System. Eleut. 1, p. 106. Les espèces qu’il nomme serraficornis et denticornis sont peut-être des mégatomes. 266 INSECTES Leurs jambes sont larges et comprimées , ainsi que dans les deux genres suivans (1). Lss Nosonenpres. (NosoDENDRON. Latr.) Qui s’éloignent de tous les autres de cette subdivision, par la forme de l’avant-sternum, dont l’extrémité supé- rieure n’enclave point le dessous de la bouche; et par leur menton très-grand , en forme de bouclier. Les antennes se terminent brusquement en une massue courte, large, de trois articles , et se logent sous les côtés du corselet. On les trouve dans les plaies des arbres, et particulière- ment de l’orme (2). Les ByrRHES proprement dits. (Byrruus. Latr.) Dont les antennes grossisent peu à peu vers leur extre- mité, ou se terminent en une massue allongée, de quatre à cinq articles, distinctement séparés les uns des autres. Le corps est en ovoide carré, bombé, avec la tête très- enfoncée et verticale: ou très-inclinée. Les pieds sont en- tièrement contractiles. On les trouve sur le sable, et le plus souvent dans les bois. M. Waudouer a découvert la larve d’une variété de l'espèce commune de notre pays, sous la mousse. Elle est étroite, allongée, avec la tête grosse, et la plaque du pre- mier sesment fort grande. Les deux derniers anneaux ont aussi plus d’étendue que les précédens. Le B. pilule ( B. pilula. Lin.) Oliv. Col. TT, Lea LAS GPS long de trois à quatre lignes , noir en dessous, d'un brun- noirâtre ou couleur de suie, et soyeux en dessus, avec (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. 1, vx, 7, €t Il, pag. 44. (2) Latr, ibid. Il, pag. 45. COLÉOPTÈRES. 26 Si de petites taches noires , evirecoupées par d’autres taches plus claires, disposées en lignes (1). Les Ermis. ( Ezmis. Lat. — Limnius. Hlio.) Où les antennes sont presque de la même grosseur dans toute leur étendue, et se terminent par un article à peine plus grand , et qui ont les jambes grêles, les tarses presque aussi longs qu’elles , avec leur dernier article et ses crochets allongés. Ils se tiennent sous des pierres, dans les ruisseaux (2). Les suivans ont les antennes composées seulement de six à sept articles distincts, dont le dernier plus grand , ovalaire ou presque globuleux, obscurément articulé ; elles sont à peine de la longueur de la tête. Les Macronyques.(Macroxycnus. Mull.—Parnus. Fab.) Qui ont des tarses longs comme dans les Ælmis, et à cinq articles ; les antennes repliées sous les yeux, et dont le sixième et dernier article distinct forme une masse ova- laire. Le corps est oblong (3). Les GÉonisses. (GEonrissus. Lat.) Dont les tarses, de longueur moyenne, n’ont que quatre articles distincts ; dont les antennes se replient en arrière, et qui ont le septième et dernier article distinct, en massue presque globuleuse. Leur corps est court et renflé, avec la tête très-inclinée (4). 20, La seconde section se distingue par des (1) Oliv. ibid. Fab. System. Eleut, I, pag. 102; Latr. Gener. Crust, et Insect. IL, pag. 4o ; Schonh. Synon. Insect. I, pag. 110. (2) Latr. ibid. IT, p. 49; Schonh. ibid, If, pag. 117. (5) M. quadrituberculatus, Müll. Ilig. Magaz. V ; Latr, Gener. Crust. et Insect, If, pag. 58, parnus obscurus, Fab, (4) Pimelia pigmæa; Fab. Payk, 268 INSECTES antennes qui, à partir du troisième article, forment une massue composée d'articles très- serrés, plus ou moins saiilans, au côté interne, en dents de scie, et presque cylindrique ou en fuseau. Elles sont très - courtes, avec le premier ou le second article beaucoup plus grand. Le corps est ovale ou oblong. Ces insectes vivent sur les bords des eaux, ou dans l’eau même, mais ne savent point nager , ainsi que ceux des trois genres pré- cédens, qui ont des habitudes analogues. Ils nous conduisent à la famille suivante, et peuvent être compris dans un seul genre, celui ; Des Dryops ( Dryops) d'Olivier. Que l’on peut subdiviser ainsi : 4 Les Dryops proprement dits.( Dryops. Oliv.) Qui ont de longs tarses, à cinq articles distincts; des antennes semblables à celles des gyrins , se logeant dans une cavité sous les yeux, avec ke second article très-grand , en palette, recouvrant tous les autres ; l’avant-sternum est dilaté et reçoit la bouche (1). Les HypÈres. (Hyper. Lat.) Qui ont aussi de longs tarses, et à cinq articles distincts ; des antennes toujours libres ou saillantes, rejetées en ar- (1) Latr. Gen, Crust, et Iusect. II, 53; Schonh. Synon. Insect. IE, p.116. COLÉOPTÈRES. 269 rière , avec le premier article fort grand, presque cylin- drique, et ne s’avançant point au-dessus des suivans, L'avant-sternum n’est point dilaté (r). Les HérérocÈRESs. ( HeTERocERUS. Bosc. Fab.) Où les tarses sont courts, n’ont que quatre articles dis- tincts, et se replient sur le côté extérieur des jambes , qui sont triangulaires, épineuses ou ciliées , surtout les deux premières, et propres à fouir. Les antennes ressemblent à celles des hydères, mais sont plus petites. L’avant-sternum s’avance sur la bouche. Le corps est plus aplati que dans les précédens. Ces insectes se tiennent dans le sable ou dans la terre humide, près du bord des eaux, sortent daleurs trous, lorsqu'on les in- quiète, en marchant sur le sol. C’est-là aussi que vit leur larve, que M. Miger a observée le premier (2). La cinquième famille des CoLéoPrÈrEs PENTAMÈRES , Celle des PALPIcORNES. Ne diffère de la précédente que par la lon- gueur des palpes maxillaires , qui égale pres- que ou surpasse encore souvent celle des an- tennes, et en ce que ces derniers organes sont insérés dans une fossette profonde, sous un avancement remarquable des bords de latète. Leur corps est ordinairement ovale ou rond et bombé, avec les antennes fort courtes, en (1) Parnus acuminatus , Fab. Panz. Faun. Insect. Germ. VI, Yit.— Dryops picipes. Oliv. IIT, 41,1, 2. (2) Latr, ibid, IE, p. 51 ; Schonh. ibid, 150, 270 INSECTES massue perfoliée, et composées au plus de neuf articles, dont le premier allongé ; le de- vant de la tête avancé au-delà des mandibules, en forme de chaperon; les yeux situés plus en dessous qu’en dessus, et le menton corné, fort grand et couronné par la lèvre. Les di- visions terminales des mâchoires se dirigent vers elle ou obliquement, comme dans les bousiers et autres genres analogues. Ils forment deux genres principaux : ceux dont les tarses sont, le plus souvent, ciliés, avec le premier article beaucoup plus court que le second, où même peu sensible, de sorte qu'ils paroissent n'en avoir que quatre; dont les mâächoires sont entièrement cor- nées ; qui vivent habituellement dans les eaux douces, et sont carnassiers dans le premier et dernier états , embrassent le genre Hypropnize (HyprorxiLus) de Geoffroi. Les uns, plus éminemment nageurs, ou dont les | pieds sont ordinairement en forme de rames, ont la massue des antennes distinctement perfoliée, les palpes filiformes(les maxillaires souvent très-lon gs), l'extrémité des mandibules dentée, le corps arrondi et convexe en dessus. T'els sont Les HypropniLes proprement dits. (HyproPaiLus. Fab.) Qui ont neuf articles aux antennes, les jambes términées , COLÉOPTÈRES. sr par deux fortes épines, et le chaperon entier. Leurs larves ressemblent à des espèces de vers, mous , à forme conique et allongée, pourvus de six pieds, ayant une lête assez grande , écailleuse, plus convexe en dessus qu’en dessous , et armée de mandibules fortes et crochues. Elles respirent par l'extrémité postérieure de leur corps. Elles sont très- voraces, et nuisent beaucoup aux étangs, en dévorant le frai. Leur intestin est de longueur médiocre, mais il s’al- longe beaucoup dans l’insecte parfait. L'A:;brun (AT. preeus F9) Oliv.' Col HI) S9 TA TS un des plus grands insectes d'Europe, long d’un pouce et demi, ovale, d’un brun noir et luisant, comme poli, avec la massue des antennes en grande partie roussâtre, et l’arrière-sternum prolongé, du côté du ventre, en une pointe très-aiguëé ; quelques stries peu marquées sur leurs étuis ; leur extrémité postérieure arrondie , avec une dent à l’angle-interne. Dernier article des tarses antérieurs dilaté en palette triangulaire , dans les mâles. Il nage, plonge et vole très-bien ; mais il marche mal. Sa pointe sternale peut quelquefois blesser, lorsqu'on le tient dans la main, et qu'on lui laisse assez de liberté pour se mouvoir. | L'anus de la femelle a deux filières, avec lesquelles elle forme une coque ovoide, surmontée d’une pointe en forme de corne arquée, et de couleur brune. Son tissu extérieur est une pâte gommeuse, d’abord liquide, en- suite compacte et.impénétrable à l'eau. Les œufs qu’elle enveloppe y sont disposés avec symétrie, et maintenus par une sorte de duvet très-blanc. Les coques flottent sur l'eau. La larve est déprimée, noirâtre, ridée , avec la tête d’un brun-rouceâire, lisse, ronde, et pouvant se renverser en arrière; cette faculté lui donne le moyen de saisir les petites coquilles qui nagent à la surface de l'eau. Son dos lui sert de point d’appui, et c’est sur cette sorte de 272 INSECTES table qu’elle les casse , et dévore l’animal qu’elles ren- ferment. Le corps de ces larves devient flasque lors- qu'on les prend. Elles nagent avec facilité, et ont au- dessous de l’anus deux appendices charnus, qui servent à les maintenir à la surface de l’eau, la tête en bas, lors- qu’elles y viennent respirer. D’autres larves de ce genre, dépourvues de ces appendices, ne nagent point, et ne se suspendent pas comme les précédentes. Les femelles de ces espèces nagent difficilement, et portent leurs œufs sous l’abdomen, dans un tissu soyeux. Voyez les observations de M. Miger. ( Ann. du Mus. d'Hist. Nat. XIV, 441.) (x), Les SPercués. (SpErcHEus. Fab.) Dont les antennes n’ont que six articles ; qui n’ont point d’épines remarquables ou saillantes au bout des jambes, et dont le chaperon est échancré. La division extérieure de leurs mAChoites a la. forme d'un palpe (2). Les autres, qui ne sont point ou très-peu nageurs, ont la massue des antennes formée d’articles très-serrés ou pres- que solide ; le dernier des palpes, soit plus gros et ovale, soit plus menu et en alène; l'extrémité des mandibules simple ou sans dentelures ; le corps oblong presque plat en dessous ou déprimé. Les Ecopnores. { EcoPaorus. Fab. — Srrpna. Lin.) Où les palpes sont terminés par un article plus gros et ovale, et dont la massue des antennes ne commence qu’au sixième article (3). RAS Set RES NNNSRERREC Ie PURES TER ER OP MAUR (1) Schonh. Synon. Insect. IT, pag. 1; Latr. Gen. Crust. et Insect, II, p. 64. (2) Schonh. ibid. pag. eâd.; Latr. ibid. p.65, IX, 4. (3) Schonh. ibid. p. 39; Latr. ibid. p. 67. COLÉOPTÈRES. 273 Les Hyprænss. (Hypræna. Kug. — Eropxorus. Fab.) Où les palpes se terminent en alène, et dont‘la massue des antennes commence au troisième article (1). Le second genre, Celui des SPHÉRIDIES. (SPHÆRIDIUM) de Fabri- | CIUS. Est composé d'insectes terrestres, qui ont cinq articles distincts à tous les farses , dont le premier est aussi long au moins que.le second. Les divi- sions de leurs mâchoires sont membraneuses. Ils ont le corps hémisphérique, le ‘second ar- ticle des palpes maxillaires très-renflé, et les jambes épineuses. On les’ trouve plus TDR ME dans les bouses. Quelques mâles ont le dernier article des tarses antérieurs plus épais. Le S. à quatre taches. ( Dermestes scarabæoides. Lin.) Olv. Col: IT; 1551, ret 3:11, 11; noir, luisant, lisse; écusson allongé; pieds très-épineux; une:tache: d’un rouge de sang à la base de chaque étui; leur extrémité rougeâtre. Ces taches diminuent ou s’oblitèrent dans plu- sieurs individus (2). (1) Schonh, ibid. pag. 42 ; Latr. ibid. p. 60. (2) Schonh. Synon. Rise I, p.200, et Il, p. 188 Latr, Gen. Crust, et Insect, IL, p. 70. D TL, to TOME 9. 15 274 INSECTES La sixième et dernière famille des Coréor- TÈRES PENTAMÈRES , Les LAMELLICORNES. Nous offre un caractère qui lui est exclu- sivement propre, celui d’avoir les antennes terminées en une massue, soit feuilletée , c’est-à-dire composée d'articles en forme de lames, disposées en éventail ou à la manière des feuillets d’un livre , s’ouvrant et se fer- mant de même, soit en peigne, et dont les feuillets sont perpendiculaires à l'axe. Nous partagerons cette famille en deux tribus. | La première, celle des Scarabéides, où les antennes sont en massue feuilletée. Elle est parfaitement naturelle et répond au genre Des SCARABÉES. (SCARABÆUS. Lin.) Plusieurs des insectes qu’elle comprend sont remarquables par leur taille, et les éminences en forme de cornes, de tubercules, que présentent, dans les mâles , la tête, le corselet ou ces deux par- ties simultanément. Leur corps est en général ovale ou ovoïde. Les antennes sont ordinairement com- posées de neuf à dix articles, et insérées dans une cavité, sous les bords de la tête; l'extrémité anté- COLÉOPTÈRES. 275 rieure de cette partie s’ayance en chaperon. Les yeux s'étendent plus en dessous qu’en dessus. La bouche varie; mais la lèvre est le plus souvent cou- verte par le menton, qui est grand et corné. Les deux premières jambes, et même souvent d’autres, sont dentées extérieurement, et propres à fouir. Les articles des tarses sont toujours entiers. Ils vivent de substances végétales ; mais un grand nombre préfére celles qui ont été décomposées, telles que les fientes , le fumier, le tan, etc. Ceux qui se nourrissent de feuilles ou du miel des fleurs, sont ordinairement ornés de couleurs variées, agréa- bles, ou même très-éclatantes , tandis que ceux qui vivent de l’autre manière sont uniformément d’une teinte noire ou brune. Tous ont des ailes et la dé- marche lourde. Les larves ont le corps long, presque demi-cylin- drique, mou, flexible, souvent ridé, blanchâtre , divisé en douze anneaux, avec la tête écailleuse , armée de fortes mandibules, et six pieds écailleux. Chaque côté du corps a neuf stismates. Son extré- muité postérieure est plus épaisse , arrondie, et presque toujours courbée en dessous, de facon que ces larves ayant le dos convexe ou arqué , ne peuvent s'étendre en ligne droite, marchent mal sur un plan uni, et tombent à chaque instant à la renverse ou sur le Côté. Quelques-unes ne se chan- gent en nymphes qu’au bout de trois à quatre ans. Elles se forment dans leur séjour, avec la terre ou les débris des matières qu’elles ont rongées, une coque ovoïde ou en forme de boule allongée , dont \ 276 INSECTES les parties sont liées avec une substance glutineuse qu’elles font sortir du corps. Elles ont pour alimens les bouses, le fumier, le terreau , les substances ligneuses altérées, les racines des végétaux, sou- vent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins , d’où résultent pour le cultivateur des pertes considérables. Les larves de tout ce genre ont un estomac cylin- drique entouré de trois rangées de petits cœcums; un intestin grêle très-court; un colon énormément gros, boursoufilé, et un rectum médiocre. Dans l’insecte parfait ces inégalités disparaissent, etil n°y a qu’un long intestin presque d’égale venue. Les trachées de Pinsecte parfait sont toutes vési- siculaires. On peut, d’après Ja considération des organes mastica- toires , les antennes et les habitudes, diviser les scarabés de = la maniere suivante. Les espèces des trois premières divisions vivent, dans leur premieret leur dernier état, de matières végétales corrompues. Leur abdomen est, en général, plus court que la poitrine, de sorte que les pieds postérieurs sont fort reculés des deux premiers, et peu éloisnés de l’anus. Le chaperon est, le plus souvent, soit en demi-cercle, soit presque triangulaire , avec la pointe en devant, | 1°. Ceux dont les palpes labiaux, terminés par un article plus petit ou plus menu que le précédent, vont en pointe, et qui ont la pièce du bout de leurs mâchoires membra- neuse, large ou transversale. Cette division répond à la troisième du genre scarabée d'Olivier. Les antennes n'ont que huit à neuf articles dans les COLÉOPTÈRES. 277 deux sexes. Le labre, qui est toujours caché sous un cha- peron en demi cercle, les mandibules et la pièce terminant les mâchoires, sont minces et membraneux. La plupart manquent d’écusson. | ; Les BousiErs. (Coprrs. Geoff. ) : Ont les pieds de la seconde paire beaucoup plus écartés, entré eux, à leur naissance, que les autres; les palpes labiaux très-velus, avec le troisième et dernier article beau- coup plus petit que le précédent, ou même peu distinct. L’écusson manque ou parait à peine. Les espèces ayant les deux ou les quatre jambes postérieures longues , grêles, peu ou point dilatées à leur extrémité; qui enferment leurs œufs dans des boules de fente, ou même d'excrémens humains, semblables à de grandes pilules, et qu’elles font rouler avec leurs pieds de derrière, et sou- vent de compagnie , jusqu'aux trous préparés pour Îles recevoir , forment le genre ateuchus ( ateuchus ) de M. Weber et de Fabricius (1). On en a séparé, sous le nom générique de gymnopleure , ceux dont les étuis ont au-dessous de l’angie extérieur de leur base, un sinus profond ou une échancrure. Quelques autres, n'ayant que huit articles aux antennes, et dont les deux pieds postérieurs sont. beaucoup plus longs que les autres, ont formé le genre séisyphe (2). Le B. sacré (S. sacer. Lin.) Oliv. Col.:#; 3, vrrr, 50, qui fesait partie du culte religieux des anciens Égyptiens, de leurs hiérogivphes, et a été représenté sur plusieurs de leurs monumens et sur des pierres gravées, est une espèce d’ateuchus ou de pilulaire. Il est, grand, noir, lisse, avec six dentelures au chaperon et deux tubercules sur la tete. SET (1} Schonherr, Synon. Insect. F, pag, 57; Latr. Gen, Crust. et Jnsect. IE, p.76, (2) Latr. ibid. p. 79. 278 INSECTES On le trouve au midi de l’Europe et en Afrique. D’autres bousiers , à jambes antérieures, longues, étroites et sans tarses, dans les mâles; dont le corselet est plus arrondi, composent le genre onitis de Fabricius (1). Parmi les espèces qu'il laisse dans celui des bousiers pro- prement dits (2), nous citerons : Le B. lunaire (S. lunaris. Lin.) Oliv. Col. ibid. v, 36, auquel il faut rapporter, comme la femelle, celui qu’on a nommé échancré, Oliv. ibid. viir, 64, long de huit lignes, noir, très-luisant ; tête échancrée en devant, portant une corne élevée, plus longue et pointue dans le mäle; courte, tronquée et échancrée dans la femelle. Corselet tronqué par devant , et ayant une corne de chaque côté; étuis profondement striés. Plusieurs bousiers de Fabricius, qui ont le corps court et ovale, avec le second article des palpes labiaux plus grand que le premier, et le dernier très-petit ou presque nul, sont les onthophages de Laireille (3). Tels sont : Le B. taureau (S. taurus. Lin.) Oliv. ibid. vit, 63; petit, noir; deux cornes arquées en demi-cercle sur la tête du mâle; deux lignes élevées et transverses sur celle de la femelle. — Dans les bouses de vache. Le B. nuchicorne. (S. nuchicornis. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. I, 1, et XLIX, vrrr, noir; étuis de cou- leur grise , avec de petites taches noires; mâle ayant sur le derrière de la tête une élévation, comprimée à sa base, terminéq en une pointe presque droite ; deux lignes élevées et . sur celle de la femelle; un tuber- cule au-devant de son corselet. Avec le précédent. (1) Schonh. Synon. Insect. I, p. 29; Oliv. Encycl. Méth. article onitis. (2) Schonb. ibid. pag, 33; Latr. Gen. Crust. et Insect. II, p.75, (3) Latr. ibid. p. 83. Tous les copris figurés par Panzer, à l’excep- tion du lunaris, And. Entom, p. 5. COLÉOPTÈRES. 279 Les Aruoptes. ( APnoprus. Illig. Fab. ) Où tous les pieds sont séparés entre eux , à leur naissance, par des intervalles égaux, et qui ont les palpes labiaux presque ras ou peu velus, ‘et composés d'articles cylindri- ques et presque semblables. Ils ont tous un écusson distinct. L’4. du fumier (S. fimetarius. Lin.) Panz. Faun. Insect. XX XI, 11, long de trois lignes, noir, avec les étuis et une tache de chaque côté du corselet, fauves ; trois tubercules sur la tête ; des stries ponctuées sur les étuis (1). 2°. Les scarabés dont les palpes labiaux sont terminés par un article de la grandeur au moins du précédent; qui ont onze articles aux antennes , les mandibules cornées, fortes, avancées et arquées autour du labre, qui est aussi saillant. Les étuis, ainsi que dans les deux premiers sous-senres de la division suivante, sont voülés , embrassent le pour- tour de l'abdomen , et l'anus est peu découvert. Le chaperon est rhomboïdal. Ces coléoptères vivent aussi de fientes , creusent des trous profonds dans la terre, volent plus spécialement le soir, après le coucher du soleil, et contrefont les morts, lorsqu'on les prend à la main. Les Letarus. (LErHrus. Scop.) Où le neuvième article des antennes est en forme d’en- tonnoir et enveloppe les deux derniers. La tête se prolonge en arrière. Les mâles ont les mandibules plus grandes, avec une branche ou une forte dent au côté extérieur. L’abdomen est fort court (2). (1) Schonh. Synon. Insect.I, p. 66 ; Panz. Ind. Entom. p. 7. (2) L. cephalotes, Fab. Oliv. Col. I, 2,1,1; le L œneus de Fa- bricius est du genre lamprima de Latreille. 280 : INSECTES ! Les Géotrures. (GEotrures. Lat. Fab.) . Où la massue des antennes est formée d'articles libres et en feuillets, comme dans les autres dela famille. Le G. steæoraire (Scarabæus stercorarius. Lin.) Oliv. Col.1,3, v, 39, d’un noir luisant, ou d’un vert-foncé en dessus, violet, ou d’un vert-doré en dessous; un tubercule sur le vertex; étuis ayant des raies Cointiliéss les inter- valles lisses ;: deux dentelures à la base des cuisses posté- rieures. | Le G. printanier (S. vernalis: Lin.) Oliv. ibid. 1v, 23, plus court que le précédent, se rapprochant de la forme hémisphérique, d’un noir violet et lisse. Le G. phalangiste ( S. typhœus. Lin.) Oliv. ibid. vit, 52,-noir ; «étuis striés; trois cornes avancées en forme de pointes , et dont celle du milieu plus courte, au-de- _vant du corselet du mâle. Moins commun que le précé- dent; dans les lieux sabloneux et élevés (x). 3°. Geux à palpes labiaux, terminés aussi par un article, qui est au moins de la grandeur du précédent ; mais dont les antennes n'ont que neuf à dix articles; qui ont les mandi- bules cornées ; la languette cachée par le menton, ou réumie avec lui par sa face postérieure, et les mâchoires très- coriaces et ciliées, ou.cornées et très-dentées. Les mandi- bules sont découvertes. extérieurement , ou ne sont point renfermées entre les mâchoires et la partie supérieure de la tête. Tls rongent, du moins en état de larve, les racines des végétaux, ou vivent dans le tan et le bois carié. Les uns ont les mâchoires terminées par une pièce sim- plement coriace et ciliée , ou très-velue. | (1) SU. Synon. Insect, LR es 225 Latr. Gen. Choses et Insec i Bl/Dr 01. COLÉOPTÈRES. 281 IN Les Æçrarres. ( Æcrarra. Lat. — Arxoptus. Illig.) Qui ont le corps en ovoide court, très -bombé, avec l'abdomen débordé par les étuis; dont le labre est découvert; qui ont un crochet corné au côté interne des mâchoires , et les antennes de neuf articles (1). LesThos (Tnok Fab) Analooues aux précédens par la forme du corps, la saillie du labre et les mâchoires, mais dont les antennes ont dix articles, avec le premier très-velu, et la tête cachée par les hanches des deux pieds antérieurs. Ils vivent, ainsi que les ægialies, dans la terre, les lieux sabloneux, et font entendre, lorsqu'on les saisit, un bruit aisu, produit par le frottement des parois intérieures du corselet contre le pédicule de la base de l'abdomen. La surface du corselet et des étuis est très-raboteuse (2). Les Oryores. (Orycres. Illis.) Qui ont le corps ovale, l’anus découvert, le labre caché sous le chaperon, et les mâclioires dépourvues d’onglet corné, ll 1/0. nasicorne (S. nasicornis. Lin.) Roes. Ins. II, vr, vit, long de quiuze lignes, d’un brun marron, luisant, avec la pointe du chaperon tronquée; une corne conique, arquée en arrière, plus ou moins longue, suivant le sexe, sur la tête ; devant du corselet coupé, avec trois dents ou tubercules à la partie élevée ou postérieure de la tronca- ture ; étuis lisses. — Dans les couches de tan, ainsi que ja ii (3): mr (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. IE, 06; aphodius globosus, Pan. Fann. Insect. Germ. XXXVII, 11. (2) Schonh. Synon,'Insect. I, p.117 ; Latr. ibid. p. ur (5) Ajoutez: geetrupes boas, rhinoceros ; ) Latr. Gen. Crust. et Insect, III, p. 76. COLÉOPTÈRES. M : Les autres ont les palpes maxillaires longs et avancés, et un seul crochet au bout des tarses.. 1ls forment le genre Psecapne (PsecaApaus) proprement dit (1). Le second genre, celui des CLAVIGÈRES. (CLAVIGER. Panz.) N'a que six articles aux antennes, et sa bouche n'offre ui mandibules ni lèvre discernables, - I n’a aussi qu'un seul crochet au bout des tarses (2). Suivant un habile observateur, M. Leclerck de Laval, le dermeste armadille de Degéer n’aurait qu’un seul article aux tarses, et formerait une nouvelle section, celle des MoNOMÈRES. LE SIXIÈME ORDRE DES INSECTES. LES ORTHOPTÈRES. (Ucoxara. Fab. ) Confondus en grande pare, par Linnœæus, avec les hémiptères , réunis par Geoffroi aux coléoptères, mais y formant une division spéciale, nous présentent un corps généraie- ment moins dur que les derniers; des étuis mous, demi-membraneux, chargés de ner- vures, et ne se joignant point, dans le plus grand nombre, à la suture, par une ligne (1) Latr. ibid. IL, p. 77; Herbst. Col. IV, xxxix ,9, 10, 11, | (2) Latr. ibid. I, p. 78; Panz. Faun, Insect, Germ, LIX, nr. 366 INSECTES droite ; des ailes pliées dans leur longueur , et le plus souvent en manière d’éventail, di- visées, dans le même sens, par des nervures membraneuses; des mâchoires toujours ter- minées en une pièce cornée, dentelée et re- couverte d’une galète; enfin une sorte de langue ou d'épiglotte. Les orthoptères sont des insectes à demi- mnétamorphose, dont toutes les mutations se réduisent à la croissance et au développe- ment des étuis et des ailes, qui commencent à se montrer, sous une forme rudimentaire ou comme des moignons, dans la nymphe. Cette nymphe et la larve ressemblant d’ail- : leurs à l'insecte parfait, marchent et se nour- rissent de la même manière. _ La bouche des orthoptères se compose d'un labre , de deux mandibules, d’autant de mâchoires, d’une lèvre, et de quatre palpes; ceux des mâchoires ont toujours cinq articles; les labiaux, ainsi que dans les coléoptères, n’en offrent que trois. Les mandibules sont toujours très- fortes et cornées, et la lan- guette est constamment divisée en deux ou quatre lanières. La forme des antennes varie moins que dans les coléoptères ; mais elles sont généralement composées d’un plus grand ORTHOPTÈRES. 367 nombre d'articles. Plusieurs ont , outre les yeux à réseau, deux ou trois petits yeux lisses. Le dessous des premiers articles des tarses est souvent charnu oumembraneux. Beaucoup de femelles ont une véritable tarière , formée de deux lames, pour placer leurs œufs, que recouvre souvent une enveloppe commune. L’extrémité postérieure du corps offre, dans la plupart, des appendices. Tous les orthoptères ont un premier esto- mac membraneux ou jabot, suivi d’un gésier musculeux, armé à l'intérieur d’écailles ou de dents cornées, selon les espèces ; autour du pylore sont, excepté dans les forficules, deux ou plusieurs intestins aveugles, munis à leur fond de plusieurs petits vaisseaux biliaires. D’autres vaisseaux de même genre, très-nom- breux, s’insèrent vers le milieu de l'intestin. Les intestins des larves sont les mêmes que ceux des insectes parfaits. Tous les orthoptères connus, sans excep- tion , sont terrestres, même dans leurs deux premiers états. Quelques-uns sont carnivores ou omnivores ; mais le plus grand nombre se nourrit de plantes vivantes. Les espèces de nos climats ne font qu’une ponte par année, 508 | INSECTES qui a lieu vers la fin de l'été. C'est aussi l’époque de leur dernière transformation. Nous diviserons les orthopières en deux familles. Les uns ont tous les pieds semblables, et uniquement propres à la course : ce sont les orthoptères coureurs ; les autres ont les cuisses de la paire postérieure beaucoup plus grandes que celles des autres, ce qui leur donne la faculté de sauter. Les mâles, en outre, pro- duisent un bruit aigu ou une espèce de stri- dulation; ce sont des orthoptères sauteurs , et en quelque sorte zzusiciens. La première famille des OrruorrTÈres, Les Coureurs. (CursorrA.) Ont les pieds postérieurs uniquement pro- pres , ainsi que les autres, à la course. Ls ont presque tous les étuis et les ailes couchés horisontalement sur le corps ; les femelles sont dépourvues de tarière cornée. Ils forment trois genres : le premier, celui Des PERCE-OREILLES. (WORFICULA. Lin.) À trois articles aux tarses; des ailes plissées en éventail et se repliant en travers, sous des étuis ORTHOPTÈRES. 309. crustacés, tres-courts et à suture droite ; le corps li- néaire, avec deux grandes pièces écailleuses, mobiles, qui forment une pince à son extrémité postérieure. La tête est découverte. Les antennes sont filiformes, insérées au-devant des yeux, et composées de douze à trente articles, suivant les espèces, La galète est grêle, allongée et presque cylindrique. La languette est fourchue. Le corselet est en formé de plaque. Ces insectes sont très-communs dans les lieux frais et humides, se rassemblent souvent en troupe sous les piérres, les écorces des arbres, font beau- coup de tort aux fruits de nos jardins, dévorent même les cadavres de leur propre espèce, se dé- fendent avec leur.pince, dont la forme varie un peu selon le sexe. On a cru qu’ils s’insinuaient dans les oreilles , et de là l’origine de leur dénomination. Seuls parmi les orthoptères, les perce - oreilles manquent de cœcums au pylore. Le grand Perce-oreille (Forficula auricularia. Lan.) De G. Mém. Insect. III, xxv , 16—25, long d’un demi- pouce, brun, avec la tête rousse, les bords du corselet grisâtres et les pieds d’un jus d’ocre; antennes de quatorze articles. Les deux sexes sont unis bout à bout dans l’accouple- ment. La femelle veille à la conservation de ses œufs, et même, pendant quelque temps à celle de ses petits. Le petit Perce-oreille (Forficula minor. Lin.) Dé G .#bid. pl. xxv, 26, 27, de deux tiers plus petit, brun, à iêle et corselet noirs , à pattes jaunes; antennes de onze TOME 9. 24 370 INSECTES articles. Il se trouve plus fréquemment autour des fu- miers (1). Les BLATTES. ( BLATTA. Lin. ) Qui ont cinq articles à tous les tarses, les ailes pliées seulement dans leur longueur, la tête cachée sous la plaque du corselef, et le corps ovale ou or- biculaire, aplati. Les antennes sont en forme de soie, insérées dans une échancrure interne des yeux, longues et com- posées d’une grande quantité d'articles. Les palpes sont longs. Le corselet a la forme d’un bouclier. Les étuis sont ordinairement de la longueur de l'abdomen, coriaces ou demi-membraneux et se croisent un peu à la suture. L’extrémité postérieure de l'abdomen offre deux appendices coniques et articulés. Les jambes sont garnies de petites épines. Leur jabot est longitudinal; leur gésier a en dedans de fortes dents crochues; on leur compte huit à dix cœcums autour du pylore. Les blattes sont des insectes nocturnes trés-agiles, dont les uns vivent dans l’intérieur des maisons, particulièrement dans les cuisines, les boulangeries et les moulins à farine, et dont les autres habitent la campagne. lis sont très-voraces, consommant toutes sortes de provisions de bouche. Les espèces propres à nos colonies y sont désignées sous le nom (1) Ajoutez f. bipunetata, Fab, Panz. Faun. Ivsect. Gerw. LXXXVI, x ;—f. gigantea, Fab. Herbst, archiv. insect, XLIX, r; ‘et Palis. de Beauv. Insect. d’Afr, et d’Amér. ORTHOPTÈRES. SRE de kakerlacs ou kakkerlagues, et imporfunent beaucoup leurs habitans, par les dégats qu’elles y font. Non-seulement elles attaquent les comestibles, mais rongent encore les étoffes de laine et de soie, et jusqu'aux souliers. Elles mangent aussi des in- sectes. Des espèces de sphex leur font la guerre. La B. orientale ( B. orientalis. Lin.) De G. Mém. Insect. TITI, xxv, 1—7, longue de dix lignes, d’un brun mar- ron roussätre ; des ailes plus courtes que l'abdomen, dans le mäle; de simples rudimens de ces organes dans la femelle. Ses œuls, au nombre de seize, sont renfermés syméiriquement dans une coque ovale, comprimée, d’a= bord blanche , ensuite brune, solide, dentelée en scie sur un des côtés. La femelle la porte quelque temps à l'anus, où elle fait une saillie, et la fixe ensuite, à l’aide d’une matière gommeuse , à divers corps. Cette espèce est un fléau pour les habitans de la Russie et dela Finlande. On la dit originaire de l’Asie. Quelques auteurs la font venir de l'Amérique méridionale. La B. de Laponie ( B. Lapponica. Lin.) De G. ibid. 8, 9, 10, d’un brun noirâtre; bords du corselet d’un gris clair ; étuis de la même couleur. Elle ronge le poisson sec, dont les Lapons font des provisions pour leur tenir lieu de pain. Chez nous , elle habite les bois. La B. Kakerlac (B. Americana.) de G. ibid. xLIw, 1, 2,9, rousse; Gorselet jaunâtre avec deux taches et une bordure brunes; abdomen roux; antennes très-longues. — En Amérique (1). | æ (1) Voyez pour les autres espèces De Géer , ibid.; Fab.; Oliv. Encycl. Méthod. ; blatta acervorum, Panz. Faun. Insect. Germ. LXVIIL, xx1v; Fuesl. arch. Insect. Lab. XLIX , 2-11 ; et Coqueb. Hilust. Icon. Tlusect. IL, xxr, 1; 0. pacifica , L. 372 INSECTES Les ManTes. ( Manris. Lan.) Où l’on trouve encore cinq articles à tous les tarses , et des ailes simplement pliées dans leur lon- gueur; mais dont la tête est découverte, et dont le corps est étroit et allongé. Elles diffèrent encore des blattes par leurs palpes courts, finissant en pointe; et par leur languette quadrifide. Ces insectes ne se trouvent que dans les contrées iempérées et méridionales , se tiennentsur les plantes ousur les arbres, ressemblent même souvent à leurs feuilles ou à leurs branches, par la forme et la cou- leur du corps, et recherchent la lumière du jour. Les uns vivent de rapine et les autres sont herbi- vores. Leurs œufs sont ordinairement renfermés dans une capsule de matière gommeuse, se dur- cissant à l’air, divisée intérieurement en plusieurs loges, tantôt sous la forme d’une coque ovale, tan- tôt sous celle d’une graine, avec des arêtes ou des angles, hérissée même de petites épines. La femelle la colle sur des plantes ou sur d’autres corps éle- vés à la surface de la terre. Leurs estomacs ressem- blent à ceux des blaïtes, mais leurs intestins sont plus courts à proportion. Les unes, désiguées par Stoll sous les noms de feuilles ambulantes , ont les deux pieds antérieurs plus grands que les autres, avec les hanches longues, les cuisses fortes, comprimées et armées d’épines en dessous, et les jambes terminées par un fort crochet; elles ont trois yeux lisses, distincts, rapprochés en triangle; le premier segment du ORTHOPTÈRES. 7. tronc fort grand, les quatre lobes de la languette presque de la même longueur; les antennes insérées entre les yeux, et la tête triangulaire_et verticale. Ces espèces sont carnassières , saisissent leur proie avec leurs pieds antérieurs, qu’elles relèvent ou portent en avant, et dont elles replient avec promptitude la jambe contre le dessous de la cuisse. Leurs œufs , très -nombreux, sont renfermés dans autant de petites cellules, disposées par sé- ries réoulières et réunies en une masse ovoide. Ces orthoptères forment le genre spécial Des Manres. (Manris.) Celles dont le front se prolonge en forme de corne, et dont les mâles ont des antennes pectinées, sont des ampuses (ampusa) pour Illiger. Elles ont au bout des cuisses un appendice arrondi et membraneux, en forme de man- chette. L’abdomen est festonné sur ses bords dans plu- sieurs (1). | Celles qui n’ont point de corne sur la tête, et dont Îles antennes sont simples dans les deux sexes , composent seules le genre des mantes du même naturaliste. Tantôt les ailes sont horizontales , comme dans la suivante. La M. prie-dieu (M. religiosa. Lin.) Roœs. Insect. IF, Gryll 1,11, ainsi nommée de ce qu’elle relève et rap- proche ses deux bras à la manière d’une personne sup- pliante. Les Turcs ont même pour cet insecte un respect religieux , et une autre espèce de ce genre est encore plus vénérée chez les Hottentots. La MW. prie-dieu, irès-commune dans les provinces méridionales de la France et en Italie, est longue de deux pouces , d’un vert clair, quelquefois brune, sans taches (1) Stoll, Mant. var, 30 ; 1x, 34; ibid. 35; x, 4o; x1, 44; x11, 47 ; ibid. 48; ibid, Fi XVI, 58, HO RIT , a s'XX TES MNT Oe La fig. 94 de la pl. xx1V est une larve, très-semblable à celle du mantis pauperatà de Fab. 1574 INSECTES On remarque seulement au côté interne des hanches an- térieures une tache jaune, bordée de noir, caractère qui Ja distingue d’une mante du Cap de Bonne-Espérance , presque semblable (1). Tantôt les ailes sont en toit, comme dans les mantispes de Latreille (2). Les autres ont les pieds antérieurs semblables aux sui- vans, les yeux lisses, très-peu distincts où nuls; le premier segment du tronc plus court ou de longueur au plus du sui- vant, les divisions intérieures de la languette plus courtes que les latérales, les antennes insérées devant les yeux, et la tête presque ovoide et avancée, avec des mandibules épaisses et les palpes comprimés. Ces insectes ont des formes très-singulières , et ressem- blent soit à une petite branche d’arbre, soit à des feuilles. Ïls paraissent ne se nourrir [ue de végétaux, et ont, de même que plusieurs sauterelles, la couleur de ceux où ils vivent habituellement, Les deux sexes diffèrent souvent beaucoup. 115 forment le genre Des Srecrres (Srecrrum) de Stoll. On l’a partagé en deux autres. Les espèces dont le corps est filiforme ou linéaire , sem- blable à un bâton, sont Les Pnasmes ( PaasmaA) de Fabricius. Plusieurs sont tout-à-fait privées d'ailes ou ont des étuis fort courts. (1) Voyez pour les autres espèces Stoll, genre des mantes ou des feuilles ambulantes, à Vexception de celles qui se rapportent au genre des phyllies (voyez plus bas), Voyez encore la Monographie des mantes de Lichtenstein (Lin. Soc. Trans. tom. vi); Pal, de Beauv. Inscct. d'Afr,et d'Amér, et Herbst. Arch. des Insectes. (2) Lat, Gen, Crust. et Insect., ILL, p. 93. ORTHOPTÈRES. do ù On en trouve de très-grandes aux Moluques et dans l'Amérique méridionale. Le midi de la France nous offre Le P. de rossi( P. rossia. Fab.) Faun. Etrusc. IE, wir, 1,sans ailes dans les deux sexes , vert, jaunâtre ou d’un brun cendré; antennes très-courtes , grenues et coniques ; pieds ayant des arêtes ; une dent près de l'extrémité des cuisses (1). Les espèces dont le corps est très-aplati et membraneux, ainsi que les pieds, composent le genre Des Payccres (Payrrium) d’Illiger. Telle est la P. feuille sèche { Mantis siccifolia. Lin. Fab.) Stoll, Spect. vir, 24—26, très-aplatie, d’un vert pâle ou jaunâire; corselet court, dentelé sur les bords; des feuillets dentelés aux cuisses. La femelle a des an- tennes lrès-courtes , et des étuis de la longueur de l’abdo- men ; les ailes manquent. Le mâle est plus étroit et plus allongé, avec des antennes longues et en soie; des étuis courts et des ailes aussi longues que l’abdomen. Des habitans des îles Séchelles élèvent cette espèce, comme objet de commerce d’histoire naturelle. - Stoll a représenté le mâle d’une autre espèce. Mantes, pl. xxr1r, 89. La seconde famille des Orrnorrères , celle Des Saureurs. (SArTATORIA.) Dont les deux pieds postérieurs, remar- quables par la grandeur de leurs cuisses, et (1) Voyez pour les autres espèces les figures de Stoll, genre des spectres; Lichtenstein , Monog. des mantes; genre phasma, Lin. Soc. Trans. vi; et Palis, de Bcauv, Irisect. d'Afr. et d'Amér, | 376 INSECTES leurs jambes très- épineuses, sont propres pour le saut. Les mâles appellent leurs femelles en fai- sant entendre un son bruyant, auquel le vulgaire donne le nom de chant. Tantôt ils le produisent en frottant intérieurement et avec rapidité l’un contre l’autre, une portion intérieure ,. plus membraneuse, en forme de talc ou de miroir de chaque étui; tantôt ils lexcitent par une action semblable et alterna- ve des cuisses postérieures sur les élytres et sur les ailes, ces cuisses fesant l'effet d’un archet de violon. La plupart des femelles déposent leurs œufs dans la terre. Cette fanulle est composée du genre Des SAUTERELLES ( GRyLLUS ) de Linnæus, Que nous diviserons ainsi : Les uns, dont les mâles ont pour le chant une portion intérieure de leurs étuis en forme de miroir ou de peau de tambour, et dont les femelles ont très-souvent une tarière très-saillante, en forme de stylet ou de sabre, nous offrent des antennes, soit beaucoup plus grêles et plus menues à leur extrémité, soit de la même grosseur dans toute leur étendue, mais très-courtes, et presque en forme de cha- pelet. Les étuis et les ailes sont couchés horizoïtalement sur le corps dans ceux, en petit nombre, qui ont moins de quaire articles à tous les tarses, ORTHOPTÈRES. 377 La languette a toujours quatre divisions, dont les deux mitoyennes très-petites. Le labre est entier. Tantiôt les étuis et les ailes sont horizontaux; les ailes formeut, dans le repos, des espèces de lanières ou de filets qui se prolongent au-delà des étuis ; et les tarses n’ont que trois articles, comme dans le genre ! Des Grizrows (GryLLus. Geoff. Oliv.) ou les Achètes ( Gryllus acheta. Lin.) de Fabricius. Ils se cachent dans des trous, et se nourrissent ordinai- rement d'insectes. Plusieurs sont nocturnes. Leur jabot forme souvent une poche latérale. Ils n’ont au pylore que deux gros cœcums. Leurs vaisseaux biliaires s’insèrent dans l'intestin par un canal commun. Ils forment trois sous-senres : 1°. Les CourtiriÈres. ( GryLLo-TaALpA. Lat.) Dont les jambes et les tarses des deux pieds antérieurs sont larges, plats et deniés, en forme de mains » ou propres à fouir; qui ont les autres tarses de figure ordinaire, ter- minés par deux crochets, et les antennes plus grêles au bout, allongées, et composées d’un grand nombre d’ar- ticles. La C. commune (Gryllus gryllo- talÿa. Lin.) Roes. Insect. IL, Gry/2. XIV, XV, longue d’un pouce et demi, brune en dessus, d’un jaune-roussäâire en dessous; quatre dents aux jambes antérieures; ailes une fois plus longues que les étuis. Espèce trop connue par les désâts qu’elle fait dans nos jardins et les champs cultivés, vivant dans la terre, où ses deux pieds antérieurs, qui agissent comme une scie et comme une pelle, et à la manière de ceux des taupes, lui fraient un chemin. Elle coupe ou détache les racines des plantes, mais moins pour s’en nourrir que pour se faire un passage, car elle vit, à ce qu'il paraît, d'insectes ou de vers. Le chant du mâle, 373 INSECTES qu’on n’entend que le soir ou pendant la nuit, est doux et assez agréable, La femelle se,creuse, en juin ou en juillet, à La pro- fondeur d’enyiron un demi-pied , une cavité souterraine arrondie , et lisse à l’intérieur, où elle dépose deux à quatre centaines d'œufs ; ce nid, avec la galerie qui y conduit , ressemble à une bouteille dont le cou est courbé. Ses pelits vivent quelque temps en société. Voyez pour d’autres détails les observations de M. le Feburier. ( Vous. Cours d’Agric.) (1). 2°. Les TripacryLes. (Tripacryrus. Oliv. —X YA. Jllig. ) Fouissant aussi la terre, mais avec les jambes anté- rieures seulement, et qui ont à la place des tarses posté- rieurs, des appendices mobiles, étroits, crochus, et en forme de doigts. Les antennes sont de la même grosseur, très-courtes, et de dix articles arrondis. : On trouve dans le midi de la France, sur les bords des ‘ rivières , Le 7. mélangé. (Xya variegata. lis.) Cette espèce est petite, noire, avec un grand nombre de taches ou de points d'un blanc - jaunâtre, et saute très-fort (2). 9°. Les GRILLONS proprement dits. (GRrYLLUS.) Qui n’ont point de pieds propres à fouir la terre, et dont les femelles portent, à l'extrémité postérieure de leur corps, une farière saillante. = Leurs antennes sont toujours allongées , plus menues (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. III, p. 95. (2) Latr. ibid, p.96 ; £. paradoxus , Coqueb. Illust. Icon, Insect. HR xtr, 3! P ORTHOPTÈRES. 379 vers le bout, et finissant en pointe. Les yeux lisses sont moins distincts que dans les tridactyles et les courtilières. Le G. des champs (G. campestris. Lin.) Roœs. Ins. LI. Gryll. x111, noir, avec la base des étuis jaunâtre; tête grosse; cuisses postérieures rouges en dessous. Il se creuse sur les bords des chemins, dans les terreins secs et exposés au soleil, des trous assez profonds, où il se tient à l’affüt des insectes, dont il fait sa proie. La femelle y fait sa ponte, composée d’environ trois cents œufs. Il donne la chasse au suivant : Le G. domestique (G. domesticus. Lin.) Rœsel. Insect. IL. Gryll. x11, d’un jaunâtre-pâle, mélangé de brun. Il fréquente les parties intérieures des maisons, où l’on a fait plus habituellement du feu, et qui lui fournissent des retraites et des vivres, comme derrière les chemi- nées , les fours, etc. C'est là aussi qu'il se multiplie. Le mâle produit un bruit aigu et désagréable. On trouve en Espagne, en Barbarie, un grillon très- singulier. ( Gryllus umbraculatus. Lin.) Le mâle a sur le front un prolongement membraneux, qui tombe en forme de voile. 1 Dans le G. monstrueux, les ailes se roulent en plusieurs tours de spires à leur extrémité (r). Tantôt les étuis et les ailes sont en toit, et les tarses ont quatre articles. | Les antennes sont toujours fort longues, et en forme de soie. Les mandibules sont moins dentées, et la galète est plus large que dans les grillons. Les femelles out constam- (1) Ajoutez gryllus pellucens, Panz. Faun. Insect, Germ. XXII, xvur, mâle de l’acheta italica de Fab. ; il vit sur les fleurs ;—acheta sylestris, Fab, Coqueb. Illust. Icon, I, 1, 2;—a. umbraculata , 18 Coq. ibid. IT, xx1,2; et d’autres espèces figurées par De Géer ) - Drury, HUE etc. vou Fabricius. 380 INSECTES ment une tarière avancée , comprimée , en forme de sabre ou de coutelas. Il n’y a que deux cœcums, comme dans les précédens, mais les vaisseaux biliaires entourent le milieu de l'intestin, et s’y insèrent directement. Ces orthoptères sont herbivores , et forment le genre Des Locusres ou SAUTERELLES . proprement dites. (Locusra.Geoff. Fab.—GRYLLUS TETTIGONTA. Lin.) La grande Sauterelle (L, viridissima. Fab.) Res. Insect. IT, Gryll. x, x1, longue de deux pouces, verie, sans taches ; tarière de la femelle droite. La Sauterelle tachetée (-L. verrucivora. Fab.) Roes. ibid. VIIT , longue d’un pouce et demi , verte, avec des taches brunes ou noirâtres sur, les étuis; tarière de la femelle recourbée. Elle mord fortement, et l’on dit que les pay- sans de la Suède se font mordre par cet insecte les verrues des mains, et que la liqueur noire et bilieuse qu’il désorge dans la plaie, fait sécher et disparaître ces excroissances cutanées. Plusieurs espèces de ce genre n'ont point d'ailes, ou n'offrent que des étuis très-courts , comme Ba 0: porte=selle (Z. ephippiger. Fab.) de notre Ross. Faun. Etrusc. IT, vit, 3, 4 (r). Les autres, dont les mâles ne produisent leur stridula- tion que par le frottement des cuisses contre les étuis ou les ailes, dont les femelles n’ont point de tarière saillante, se distinguent encore des précédens par leurs antennes , tantôt filiformes et cylindriques , tantôt en forme d’épée ou (1) Ajoutez locusta varia, Fab. Panz. ibid. XXXITT, 1,—l. fusca, ibid, 11 32, clypeata, ibid. 1v;—1. denticulata, ibid. v. Son gryllus proboscideus, ibid. XXII, xvrx, est le panorpa hiemalis. Voyez aussi De Géer, Herbst, Donovan et Stoll, sauter, 4 sabre, pl. 1-xit 3 Latrs Gen. Crust, et Insect, IT 3 P:+ 100 ORTHOPTÈRES. 381 terminées en massue, et toujours aussi longues au moins que la tête et le corselet ; ils.ont tous les étuis et les ailes en toit ou inclinés, et trois articles aux tarses. Leurs cœcums sont au nombre de cinq ou six, et leurs vaisseaux biliaires s’insèrent, comme dans la généralité de l’ordre, immédia- tement à l'intestin. La languette du plus grand nombre n’a que deux divi- sions. Tous ont trois yeux lisses distincts , le labre échancré, les mandibules très-dentelées, l'abdomen conique et com- primé latéralement. Ils sautent mieux que les précédens, ont un vol plus soutenu et plus élevé, et se nourrissent de végétaux, dont ils sont très-voraces. On peut les comprendre dans un même genre, celui Des Criquerts. ( Acrypium. Geoffr. ) Et que l’on peut sous-diviser de la manière suivante : Les uns ont la bouche découverte, la lansuette bifide, et, une pelote membraneuse entre les crochets du bout des tarses. Tels sont 1°. Les Pneumores. ({ PNeumora. Thunb. partie des GryLLius bulla de Lin.) Distincts des suivans par leurs pieds postérieurs, plus courts que le corps, moins propres à sauter, et par leur abdomen vésiculeux, du moins dans l’un des sexes. Leurs antennes sont filiformes. On ne les trouve que dans la partie la plus méridionale de l'Afrique (1). . 2°. Les TRruxALES. (TruxaALis. Fab. — GryLLus acrida. Lin.) Qui, par leurs antennes comprimées, prismatiques et (1) Pneumora sexguttata, Thunb. Act. Suec. 1775, vit, 3; gryllus inanis, Fab.; — p. éimmaculata, Thunb. ibid. vir, 1; g Papillosus, F,;—p. maculata, Thunb. ibid. VIT, 25 g. vario- Lesus , F. 383 INSECTES en forme d’épée , et leur tête élevée en pyramide, s'éloi- gnent de tous les autres orthoptères (1). Quelques espèces du genre suivant , telles que le gry//us carinatus de Linnæus , le G. gallinaceus de Fabricius, sont, par les antennes, intermédiaires entre les deux, et pour- raient faire un genre propre. 3°. Les CRIQUETS proprement.dits. ( GryzLus. Fab. — GRYLLUS locusta. Lin., et quelques G. bulla.) Qui diffèrent des pneumores par leurs pieds postérieurs, plus lonos que le corps, leur abdomen solide et non vési- culeux ; et des truxales, à raison de leur tête ovoide, et des antennes filiformes ou terminées en bouton. Ils volent assez haut et par tirades. Les ailes sont souvent agréablement colorées, et parti- culièrement de rouge et de bleu, comme on le voit dans plusieurs espèces de notre pays. Parmi celles des "pays étrangers , le corselet présente souvent des crêtes, de grosses verrues , el un mot, des formes très-bizarres. Certaines espèces, nommées par les voyageurs Saute- relles de passage, se réunissent quelquefois par bandes, dont le nombre des individus est au-dessus de tout calcul, émigrent, paraissent dans les airs comme un nuage épais, tel que celui qui porte la grêle ou la foudre, etconvertissent. bientôt en un désert les lieux où elles se sont arrêtées. Souvent même leur mort est un nouveau fléau, l'air étant corrompu par la quantité effroyable de leurs cadavres restés sur le sol. On mange ces insectes dans diverses contrées de l’Afrique. Leurs habitans en font des provisions pour leur propre usage et le commerce. Ils ôtent les élytres et les ailes de (1) Gryllus nasutus, Linr, ; Roes, Iusect, Il, Gryll. 1v, 1, 2: Les antennes sont fausses ; Herbsi. ibid. 111, 7, le mäle; 6, la fem.; Stoll, vit, b, 27 ; —Drur. Iusect. I, xL, 1. ORTHOPTÈRES. 383 ces orthoptères , et les conservent ensuite dans de la sau- mure. Une grande partie de l’Europe est souvent ravagée par Le C. de passage (Gryllus migratorius. Lin.) Rœs. Insect. Il, Gryll. xx1v , long de deux pouces et demi, ordinairement vert, avec des taches obscures, les man- dibules noires, les étuis d’un brun-clair, tachetés de noir, une crête peu élevée sur le corselet. Les œufs sont en- veloppés d’une matière écumeuse et glutineuse , couleur de chair, et formant une coque, que l'insecte colle, dit-on, sur les plantes. — Commun en Pologne. Le midi de l'Europe, la Barbärie, l'Esypte, etc., éprouvent les mêmes pertes de quelques autres espèces, un peu plus grandes ( G. Æcyptius, Tataricus , Lin.),et qui diffèrent peu du gryllus lineola de Fabricius, que Von trouve au midi de la France. ( Herbst. Archiv. ns: LIV.: 2.) Le C. à ailes rouges ( Gryllus stridulus. Lin.) Roœs. ibid. xxt1, 1, 2, 3, d’un brun-foncé ou noirâtre ; corselet | élevé en carène; ailes rouges, avec l’extrémité noire. Le C. à ailes bleues (G. cærulescens. Lin.) Ros. ibid. xx1, 4, dont les ailes sont d’un bleu un peu verdûtre, avec une bandé noire. Quelques espèces ont les antennes terminées en bouton. Telle est | Le C. de Sibérie (G. Sibiricus. F.) Panz. Faun. Insect. Germ. X XIII, xx, dont le mäle a les jambes antérieures tres-renflées, en forme de massue. On le trouve en Sibérie et au mont Saint-Gothard (r). , (1) Ajoutez g, biguttulus, Panz. ibid. XXXIH, vi ;—g, grossus, ibid. vit ;—g. pedestris , ibid. vIt1;—p, lineatus, ibid. 1x ; et voyez aussi De Géer, Stoll (sauterelles de passage, pl. 1-x11, à lexcéption dés figures citées au genre truxale ); Olivier (article criquet de l’Enc. 354 INSECTES Dans la seconde division du genre des criquets, l’avant- sternum recoit dans une cavité une partie du dessous de la tête ; la languette est quadrifide; les tarses n’ont point de pelotte entre leurs crochets. Les antennes n’ont que treize à quatorze articles. Le corselet se prolonge en arrière, en forme de grand écusson, quelquefois plus long que le corps, et les étuis sont très- petits. Ces orthoptères forment le genre Des Térrix ('Térrix. Lat. — À Ro Fab ee Partie des GRYLLUs bulla de Lin.) de Latreille. Il n’est composé que de très-petites espèces (1). LE SEPTIÈME ORDRE DES INSECTES. LES HÉMIPTÈRES. (Ryncora. Fab.) Terminent, dans notre méthode, la divi- sion nombreuse des insectes à étuis, et sont les seuls, parmi eux, qui n’ont ni mandibules, ni mâchoires proprement dites. Une pièce tubulaire, articulée, cylindrique ou conique, courbée inférieurement ou se dirigeant le Jong de la poitrine, ayant l'apparence d’une espèce de bec (rosérurn ), présentant tout le méthod. et les autres auteurs cités par Fabricius , au genre gryllus, comme Schæffer, Herbst , Drury , Roes. etc. Voyez aussi Latr. Gen. Crust, et Insect. IIT, p. 104. (1) Acrydium subulatum , F. De Géer ; Schæff. Icon. Insect, CLIV , 9, 10; cLx1,2, 3,—a. bipunctatum , Panz. ibid, V, xvix, var. ;— a. scutellatum, De Géer, M. Insect. IT, xx1u, 15, Voyez aussi Herbst, Archiv. Ins. Lit, 1-5. HÉMIPTÈRES. 385 long de sa face supérieure, lorsque cette pièce est relevée, une gouttière ou un canal, d’où l’on peut faire sortir trois soies écailleuses, roides, très-fines et pointues, recouvertes à leur base par une languette. Voilà les parties qui composent uniquement leur bouche. Les trois soies forment, par leur réunion, un su- çcoir semblable à un aguillon, ayant pour gaine, la pièce tubulaire que je viens de dé- crire, et dans lequel il est maintenu, au moyen de la languette supérieure située à son origine. La soie inférieure est composée de deux filets qui se réunissent en un, un peu au-delà de leur point de départ; ainsi le nombre des pièces du suçoir est réelle- ment de quatre. M. Savigny en a conclu que Jes deux soies supérieures, ou celles qui sont simples, représentent les mandibules des in- sectes broyeurs, et que les deux filets de la soie inférieure répondent à leurs mâchoires ; dès-lors la lèvre est remplacée par la gaine du suçoir, et la pièce triangulaire de la base devient un labre. Les palpes sont les seules parties qui aient totalement disparu; on en apercoit cependant des vestiges dans les thrips. La bouche des hémiptères n’est donc pro- TOME 3. 25 386 INSECTES pre qu’à extraire , par la succion, des matières fluides ; les stylets déliés, dont est formé le sucoir, percent les vaisseaux des plantes et des animaux, et la liqueur nutritive, succes- sivement compæimée, est forcée de suivre le canal intérieur et arrive à l’œsophage. Le fourreau du sucoir est souvent alôrs plié en genou ou fait un angle avec lui. Dans la plupart des insectes de cet ordre, Jes étuis sont coriaces ou crustacés, avec l’ex- trémité postérieure membraneuse et leur formant une sorte d’appendice; ils se croisent presque toujours; ceux des autres hémiptères sont simplement plus € épais et plus grands que les ailes, demi-membraneux, ainsi que les étuis des orthoptères, et tantôt opaques et colorés , tantôt transparens et veinés. Les ailes ont quelques plis longitudinaux. La composition du tronc commence à éprouver des modifications qui le rapprochent de celui des insectes des ordres suivans. Son premier segment, désigné jusqu'ici sous le nom de corselet, a, dans plusieurs, bien moins détendue, et s’incorpore avec le se- cond , qui est également découvert. Les hémigtères nous offrent, dans leurs trois états, les mêmes formes et les mêmes HÉMIPTÈRES. |: "085 habitudes. Le seul changement qu'ils subis- sent, consiste dans le développement des ailes et l'accroissement du volume du corps. Is ont, en général, un estomac à parois assez solides et musculeuses, un intestin grêle de longueur médiocre, suivi d’un gros instestin divisé en divers renflemens, des vaisseaux Diliaires peu nombreux et insérés assez loin du pylore. Je divise cet ordre en deux sections. 1 Dans la première, celle Des HéréroprÈères. ( HereroprerA. Lait. ) Le bec naît du front; les étuis sont mem- braneux à leur extrémité, et le premier seg- ment du tronc, beaucoup plus grand que les autres, forme à lui seul le corselet. Les élytres et les ailes sont toujours hori- zontales, ou légèrement inclinées. 2 Cette section se compose de deux familles. La première, celle Des Géocorises ou PUNAISES TERRESTRES, À les antennes découvertes, plus longues que la tête, et insérées entre les yeux, près de leur bord interne. 388 INSECTES Elle forme le genre Des Punaises ( Cimex ) de Linnæus. Les unes ont la gaine du sucoir de quatre articles dis- tincts et découverts, le labre tres-prolongé au-delà de la tête, en forme d’alène, et sirié en dessus. Les tarses ont toujours trois articles distincts, dont le premier presque égal au second ou plus long que lui. Ces espèces répandent souvent une odeur désagréable et sucent divers insectes. Tantôt leurs antennes, toujours filiformes, sont composées de cinq articles ; le corps est ordinairement court, ovale ou arrondi. Les ScuTELLÈRES. (ScUTELLERA. Lam. TETyYRA, Fab. ) Où l’écusson couvre tout l'abdomen. La S. rayée ( Cimex lineatus. Lin.) Wolff. Cimic. I, 11, 1, longue de quatre lignes, rouge, avec le dessus rayé de noir, dans toute sa longueur ; des points noirs, disposés en lignes, sur le ventre. Aux environs de Paris, et dans le midi de l’Europe, sur les fleurs, les ombel- lifères particulièrement (r). Les PENTATOMES. (PENTATOMA. Oliv.—EnEssa, ÆLIA, Cimex, Harys, Cxpnus. Fab.) Le P. des crucifères (Cimex ornatus. Lin.) Wolf. ibid. 11, 15, long de quatre lignes et demie , ovoide-arrondi , rouge, avec un grand nombre de taches, la tête et les ailes noires. Sur le chou et d’autres cruciferes. Le LP. du choux ( Cimex oleraceus. Lin.) Wolff. ibid. 11, 16, long de trois lignes, ovoide , d’un vert bleuâtre, avec { (1) Consultez Fabricius pour les autres espèces, genre fefyra. (Syst, Ryngot.) HÉMIPTÈRES. 389 une ligne sur le corselet, un point sur l’écusson, un autre sur chaque étui, blancs ou rouges. Le P. hémorrhoïdal (C. hæmorrhoidalis. Lin.) Wolf. ibid. 1, 10, long de sept lignes, ovoide, vert en dessus, jaunâtre en dessous, avec les angles postérieurs du cor- selet prolongés en pointe mousse, une grande tache brune sur les étuis, et le dessus de l'abdomen rouge, ta- cheté de noir. Une arête terminée en pointe sur le sternum. è La femelle du P. gris (C. griseus. Lin.) garde et con- duit ses petits, comme une poule conduit ses poussins (1). Tantôt les antennes n’ont que quatre articles , et le corps est oblong. Les "espèces dont les antennes sont filiformes ou plus grosses à leur extrémité peuvent être réunies dans un seul sous-cenre , Celui des Lycées. (Lyczæus.) Qui a été subdivisé comme il suit : Les Corérs (Corus de Fabricius.} Ont le corps ovale, et le dernier article des antennes de la même forme, beaucoup plus court que le précédent ete plus souvent renflé. Le C. bordé ( Cimex marginatus. Lin.) Wolff. Cimic: I, III, 20, long de six lignes, d’un brun canelle , avec une saillie arrondie, de chaque côté de l’extrémité posté- rieure du corselet, le milieu des antennes rougeâtre , et le dessus de l’abdomen rouge. Sur les plantes et répan- dant une forte odeur de pomme (2). Les LYGÉES proprement dits (Lyceæus) du même. Dont le corps est encore ovale ou seulement un pew {1) Voy. Fab. genres indiqués ci-dessus. (2) Voyez Fabricius, Syst. Ryngotorum ; Latr. Gen. Crust. et lnscot, III, p. 117. . 390 INSECTES plus oblong, mais qui ont des antennes terminées par un article allongé, presque cylindrique et de la grosseur du précédent, Le L. croix de chevalier (Cimex equestris. Lin.) Wolff. ibid. IIT, 24, long de cinq lignes, rouge , à taches noires, avec la portion membraneuse ses étuis brune, tathetée de blanc. Le ZL. demi-ailé (C. apterus. Lin.) Stoll. Cimic. II, xv, 103, long de quatre lignes, sans ailes, rouge; la tête, une tache au milieu du corselet et un gros point sur chaque étui, noirs ; extrémité de ses étuis tronquée, ou sans appendices membraneux. Très-commun dans nos jardins. On letrouve, mais très-rarement, avec des ailes (1). + Les Arypes (Arypus) de Fabricius. Nediffèrentdes lygées que par la forme étroite et allong ie ducorps (2). Presque tous ses GERrRIs (GERRIS) ne sont même que des alydes , ou plutôt des lygées encore plus allongés , avec les pieds très-longs (3). Ses BÉryTEs. (Beryrus—Nripes. Lat.) Où la forme du corps est la même, mais dont les an- tennes sont coudées et renflées à leur extrémité (4). Les MyopoQques (Myorocua) de Latreille. Se distinguent, dans cette division, par leur tête ré- trécie en arrière, en forme de cou, comme dans les reduves (5). (1) Fab. ibid. ; Latr. ibid. p. 121. (2) Fab. ibid.; Latr, ibid. p. 119. (5) Fab. ibid. ; Latr. ibid. p. 120, (4) Fab, ibid, FR (5) Latr. Gen, Crust. el Insect. ILE, p. 126 ; Oliv. Encycl. métis HÉMIPTÈRES. 391 Les espèces où les antennes sont plus grêles à leur extré- mité, ou en forme de soie, comprendront un autre sous- genre , celui Des Mrris (Mrrrs). Fabricius ne désigne ainsi que les espèces dont les an- iennes vont insensiblement en pointe, et dont le corps est ordinairement assez étroit et allongé (r). Celles où les deux derniers articles des antennes sont beaucoup plus menus que le précédent , et dont le corps est proportionnellement plus court et plus large , ovoïde ou arrondi, forment son genre Capse (Capsus) (2), Les autres hémiptères de cette famille n’ont que deux ou trois articles apparens à la gaîne du suçoir ; le labre est court, sans stries. Le premier article des tarses, et souvent même le second, : est très-court, dans le plus grand nombre. Tantôt les pieds sont insérés au milieu de la poitrine, terminés par deux crochets distincts, et prennent nais- sance du milieu de l’extrémité du tarse ; ils ne servent point à ramer ni à courir sur l’eau. Nous séparons ensuite les espèces dont le bec est toujours droit, engaîné à sa base ou dans sa longueur; dont les yeux n’ont point de grandeur extraordinaire ; et dont la tête n'offre point , à sa jonction avec le corselet, de cou ni d’étranglement brusque. Leur corps est ordinairement ou tout ou en partie mem- braneux et le plus souvent très-aplati. Elles composent la majeure partie du genre primitif (1) Fab, Syst. Ryng.; Lat, ibid. p. 124. (2) Fab. ibid. ; Latr. ibid. p. 123. 397 INSECTES Des AcanrTaius (AcanrTurA de Fabricius}. Dont cet auteur a ensuite démembré les suivans : Les SyrrTis. (SyrTis. Fab.— MaAcROcEPHALUS. Swed. Lat.— PaymaATA. Lat.) Où les pieds antérieurs sont en orne de serre mono- dactyle de crustacés , et leur servent aussi à saisir leur proie (1). Les TinçGis. (Tincrs. Fab.) Qui ont le corps très-plat et les antennes terminées en bouton , avec le troisième article beaucoup plus long que les autres. La plupart vivent sur les plantes, en piquent les feuilles ou les fleurs, et y produisent quelquefois des fausses galles. Les feuilles du poirier sont souvent criblées par une nc de ce genre (7°. pyri. E.) (2). Les AraDss. (Arapus. Fab.) Qui ressemblent aux tingis par la forme du corps , mais dont les antennes sont cylindriques, avec le second article presque aussi grand que le troisième ou même plus long. Ils se tiennent sous les écorces des arbres , dans les fentes du vieux bois, etc. (3). Les Punaises proprement dites. (Crmex. Lat.— ACANTHIA. Fab.) Ayant aussi le corps très-plat, mais dont les antennes se terminent brusquement en forme de soie. ç (1) Fab. Syst. Ryngotorum ; Latr. Gen. Crust, et Insect. IH, p.197, 198 (2) Fab, ibid.; Latr. ibid. (5) Fab. ibid, ; Latr. ibid. HÉMIPTÈRES. 393 On ne connaît que trop La Punaise des lits (Cimex lectularius. Lin.) Wolf. Cimic. IV , xr11, 121. On prétend qu'elle n'existait pas en Angleterre avant l'incendie de Londres, en 1666, et qu'elle y fut transportée avec des bois d'Amérique. Quant , au continent de l’Europe, Dioscoride en fait déjà mention. On a encore avancé que celte espèce acquérait quelquefois des ailes. Elle tourmente aussi les jeunes pigeons, des petits d’hirondelles , etc.; mais celle qui vit sur ces derniers oiseaux me paraît former une espèce particulière. On a proposé bien des moyens pour détruire ces in- sectes; la plus grande propreté et une extrème vigilance sont les meilleurs (1). Les autres géocorises de cette subdivision ont le bec dé- couvert, arqué, ou quelquefois droit, mais avec le labre saillant ; la tête étranglée brusquement ou rétrécie en forme de cou par derrière. Quelques espèces ont des yeux d’une grosseur très-remarquable. Celles qui ne présentent pas ce caractère , et dont la tête est portée sur un cou, forment le genre primitif Des Renuves (Reouvius) de Fabricius. Ils ont le bec court, mais très-aigu et piquant fortement. On se ressent même long-temps de la douleur. Leurs an- tennes sont très-déliées vers le bout ou en forme de soie. Plusieurs espèces produisent un bruit pareil à celui que font les criocères , les capricornes, etc., mais dont les tons se succèdent avec plus de rapidité. | Ce genre a été divisé ainsi : Les Repuves proprement dits. (Repuvius. Fab.) Qui ont le corps ovale, oblong, avec les pieds de longueur moyenne. (:) Fab. ibid. ; Latr, ibid. Do sENSE6 Rs On peut leur associer les Nabis de Latreille, et les Peza- locheires de Palisot de Beauvois ; ces derniers ont les jambes antérieures en forme de rondache. Le Reduve masqué (Cimex personatus. Lin.),la Pu- naïse mouche de Geoffroi , I, 1x, 3, long de huit lignes, d’un brun noirâtre sans tache. Il habite l’intérieur des maisons, où il vit de mouches et de divers autres in- sectes, dont il s’approche à petits pas, et sur lesquels il s'élance ensuite. Ses piqûres les font périr sur-le- champ. Dans l’état de larve et de nymphe, il ressemble à une araignée toute couverte d’ordure ou de poussière de balayures (1). Les ZELus. (Zeus. Fab.) Dont le corps est linéaire, avec les pattes très-longues, fort grêles et toutes semblables entre elles (2). Les PLoiÈres. (PLorarrA. Scop.—Emesa. Fab.) Analogues aux précédens par la forme linéaire du corps, la longueur et la ténuité des pieds , mais doni les deux pieds antérieurs ont les hanches allongées , et sont propres, comme dans les mantes, à saisir leur proie (3). Viennent maintenant les géocorises, remarquables par la grosseur de leurs yeux, qui n’ont point de cou apparent, . mais dont la tête transverse est séparée du corselet par un étranolement. Elles vivent sur le bord des eaux, où elles courent très-vite et font souvent de petits sauts. Fabricius , qui les avait d’abord réunies aux acanthies, les distingue maintenant sous le nom générique (1) Fab. Syst. Ryng. ; Latr. Gen. Crust. et Insect. III, p. 128. (2) Fab. Syst. Ryngot.; Lalr., Gen. Crust, el Insect, IIT, p. 129. (3) Fab. ibid.; Latr. ibid. HÉMIPTÈRES. 3095 De SALDEs. (Sazva.) Les uns ont le-bec court et arqué, et les antennes en forme de soie. Ce sont Les Leprores (Lerrorus) de Latreille (r). Les autres ont le bec long, droit, avec le labre saillant hors de sa gaine , et les antennes filiformes ou un peu plus grosses vers le bout. Ce sont Les SALDES proprement dites. (SALDA. Fab.) Latreille les divise en deux. Ses Acanru1Es (ou les SALDES propres de Fabricius) (2), ont les antennes de la longueur au moins de la moitié de celle du corps et saillantes. Leur forme est ovale. Dans ses PELOGONES (PeLzoconus) (3), ces organes sont beaucoup plus courts et repliés sous les veux. Le corps est plus court et plus arrondi, avec un écusson assez grand. Ces hémiptères se rapprochent des Vaucores , et paraissent y conduire , avec les suivans. Tantôt les quatre pieds postérieurs, très-srèles et fort lonss, sont insérés sur les côtés de la poitrine, et très-" écartés entre eux, à leur naissance; les crochets des tarses sont très-petits, peu distincts, et situés dans une fissure de l'extrémité latérale du tarse. Ces pieds servent à ramer ou à marcher sur l’eau. Ils sont propres au genre Des Hypromètres (HyproMEeTRA) de Fabricius (4). Que Latreille divise en trois sous-genres. Les HYDROMÈTRES proprement dites. (HyDROMETRA. Lat.) Qui ont les antennes en forme de soie, et la tête prolon- (1) Latr. Consid. sur l'Ord. nat. des Crust. et des rate 259. (2) Fab. ibid. Les saldes : zosteræ , striata , littoralis ; Latr. ibid, genres lygée et acanthie, (5) Lat. ibid. p, 142, (4) Fab. ibid, 306 INSECTES gée en un long museau, recevant le bec dans une gouttière inférieure (r). Les GErris. (Gerris. Latr.) Dont les antennes sont filiformes; qui ont la gaîne du suçoir de trois articles, et les pieds de la seconde paire très-éloignés des deux premiers, et une fois au moins plus longs que le corps (2). Les deux pieds antérieurs, ainsi que dans le sous-genre suivant, font l'office de pinces. Les VÉLIESs. ( VELIA. Lat.) Où les antennes sont encore filiformes, mais dont la gaîne du suçoir n’a que deux articles apparens , et dont les pieds, beaucoup plus courts, sont à des distances presque égales les uns des autres (3). La seconde famille des HémiprÈères, Celle des Hyprocorises où PUNAISES D'EAU. À les antennes insérées et cachées sous les yeux, plus courtes que la tête ou à peine de sa longueur. Ces hémiptères sont tous aquatiques, car- nassiers , et saisissent d’autres insectes avec leurs pieds antérieurs, qui se replient sur eux-mêmes, et servent de pince. Ils piquent fortement. Leurs tarses n’offrent qu'un à deux articles. (1) Latr, Gen, Crust, et Insect, II , p. 131. (2) Latr, ibid, (5) Latr. ibid, HÉMIPTÈRES. 397 Leurs yeux sont ordinairement d’une gran- deur remarquable. Les unes ont les deux pieds antérieurs en forme de serres ou de tenailles , composés d’une cuisse, soit très-grosse, soit très- longue, ayant en-dessous un canal pour recevoir le bord inférieur de la jambe, et d’un tarse très-court ou se confondant même avec la jambe et formant avec elle un grand crochet. Le corps est ovale et très-déprimé dans les unes, de forme linéaire dans les autres. Ces espèces for. ment le genre Des Nëèpres (NepA ) de Linnæus,ou DES Scorpions AQUATIQUES, Qu'on partage ainsi : ‘A Les GaLGuLeEs. (GaALGurus. Lat.) Dont tous les tarses sont semblables, cylindriques, à deux articles très-distincts, avec deux crochets au bout du dernier. Leurs antennes ne paraissent avoir que trois articles, dont le dernier plus grand et ovoide. Celles des genres suivans sont composées de quatre pièces (1). Les Berosromes.(BErLosromaA. Lat.) Où les deux tarses antérieurs forment un grand onglet; qui ont le labre étroit et allongé, et reçu dans la gaîne du suçoir ; les quatre tarses postérieurs à deux articles distincts et les antennes en peigne (2). LS (1) Latr. Gen. Crust, et Insect. IT , p. 144; naucoris oculata, Fab. (2) Lat. ibid. p. 144; les nèpes : grandis, annulata, rustica de Fabricius. 308 INSECTES Les Nèpes proprement dites. (NEpA. Lat.) Ayant les tarses antérieurs et le labre comme dans le genre précédent, mais dont les quatre larses postérieurs n’ont qu’un seul article bien distinct, et dont les antennes paraissent fourchues ; leur bec est courbé en dessous ; leurs deux pieds antérieurs ont les hanches courtes et les cuisses beaucoup plus larges que les autres parties. Leur corps est plus étroit et plus allongé que dans les genres précédens, presque elliptique. Leur abdomen est terminé par deux soies qui leur servent à respirer , dans les lieux aquatiques et vaseux , au fond desquels elles se tien- peut. Leurs œufs ressemblent à une graine de plante, de figure ovale , couronnée d’une aigrette formée de sept poils. La NV. cendrée (N. cinerea. Lin.) Roœæs. Insect. IIT, Cim. aquat. xx11, longue d'environ huit lignes , cendrée , avec le dessus de l'abdomen rouge, et la queue un peu plus courte que le corps (1). ! Les RanNATRES. (RaANATRA. Fab.) Qui ne diffèrent des Nèpes que par la forme linéaire de leur corps, leur bec dirigé en avant, et les deux pieds anté- rieurs, dont les hanches et les cuisses sont allongées et grèles. La NN. linéaire( Nepa linearis. Lin.) Rœæs. ibid. xx11r, longue d’un pouce, d’un cendré clair, un peu jaunâtre, avec la queue de la longueur du corps. L’aigrette deses œufs n’est composéequede deux soies (2). Les Naucores. (Naucoris. Geoff. Fab.) Dont les deux pieds antérieurs se terminent aussi en onglet, mais qui ont le labre grand, triangulaire, recou- vrant la base du bec. (1) Ajoutez : 7. fusca ,grossa , rubra , nigra , maculata , de Fab. (2) Voyez pour les autres espèces Fabricius, Syst. Ryng. HÉMIPTÈRES. 309 Leur corps est plus court et plus large que dans les pré- cédens, avec la tête arrondie, et les yeux très-plats, et ne s’élevant point au-dessus de la tête. Les quaire der- niers pieds sont très-ciliés, et leurs tarses ont deux ar- ticles. Leurs antennes sont simples, sans saillie en forme de dent. La N. punaise ( Nepa cimicoides. Lin.) Roœæs. ibid. xxvVI11, longue de cinq à six lignes , d’un brun verdâäire, avec la tête et le corselet d’une couleur plus claire ; bords de l’abdomen dentés en scie, débordant les étuis (1). Les autres ont les deux pieds antérieurs simple- ment courbés en dessous, avec les cuisses de gran- deur ordinaire, et le tarse allant en pointe et très- cilié, ou semblable aux autres. Leur corps est presque cylindrique ou ovoïde et assez épais, ou moins déprimé que dans les précédens. Leurs pieds postérieurs sont très-ciliés, en forme de rames, et terminés par deux crochets très-petits, peu distincts. Ils nagent ou rament avec une grande vitesse, et souvent sur'le dos. Ils composent le genre Des NoToxECTES ( NOTONECTA ) de Linnæus. Que l’on a divisé comme il suit : Les Corises. (Cor1xA. Geoff.— SiGARA. Fab.) Manquant d’écusson; ayant le bec très-court, triangu- -—laire, avec des stries transversales ; les étuis horisontaux ; les pieds antérieurs très-courts, avec les tarses d’un seul article, comprimé et cilié; les autres pieds allongés , et les -deux du milieu terminés par deux crochets fort longs. F (1) Fab. ibid. ; Latr. Gen, Crust, et Insect, IT, p. 146. 400 INSECTES La C. striée ( Notonecta striata. Lin.) Roœs. Insect. 111, Cim. aquat. xx1x. Les plus grands individus, longs de cinq lignes. Dessus d’un brun foncé, avec un grand nombre de points ou de petites raies jaunâtres ; tête , dessous du corps et pieds de cette dernière couleur (r). Les Noronecres. (NoronecrA. Geoff. Fab.) Qui ont un écusson très-distinct, un bec en cône allongé et articulé, les étuis en toit, et tous les tarses à deux articles; les quatre pieds antérieurs sont coudés , avec des tarses cy= lindriques, simples , et terminés par deux crochets. La N. glauque ( Notonecta glauca. Lin.) Roœæs. 1bid. xxvI1, longue de six lignes; dessus jaunâtre, avec une teinte roussâtre sur les étuis ; leur bord intérieur tacheté de noirätre ; écusson noir. Elle nage sur le dos, afin de mieux saisir sa proie, et pique vivement (2). La seconde section des HémiprÈèRes, Celle des HomoprÈres. ( Homoprera. Lat. ) Se distingue de la précédente aux carac- tères suivans : le bec nait de la partie la plus inférieure de la tête, près de la poitrine, ou même de l’entre-deux des deux pieds anté- rieurs ; les étuis (presque toujours en toit) sont partout de la même consistance et demi-mem- braneux, quelquefois même presque sembla- bles aux ailes. Le premier segment du tronc, (:) Voyez pour les autres espèces Fab. Syst. Ryng. (2) Fab. ibid. ; Latr, Gen, Crust. et Insect, IL, p. 150. HÉMIPTÈRES. hot tout au plus aussi grand que le second, et ordinairement plus court, s’unit avec lui, pour former le corselet. Tous les hémiptères de cette section ne se nourrissent que du suc des végétaux. Les fe- melles ont une tarière écailleuse, ordinaire- ment composée de trois lames dentelées, et logée dans une coulisse à deux valves. Elles s'en servent comme d’une scie pour faire des entailles dans ces végétaux et y placer leurs œufs. . Je la diviserai en trois familles, La première, celle des Cicapaïres ou des CiGALEs en cénéral. Comprend ceux qui ont trois articles aux tarses et des antennes ordinairement très- petites, coniques ou en forme d’alène, de trois à six pièces, avec une soie très-fine au bout du dernier. Les unes ont les antennes de six articles et trois yeux lisses. Elles embrassent la division des cigales porte-manne de Linnæus, le genre des éettigontes de Fabricius et forment pour nous celui Le CD TOME 3. 402 INSECTES Des CicALES proprement dites. (CicApA. Oliv.) Ces insectes, dont les étuis sont presque toujours iransparens et veinés, diffèrent des suivans, non- seulement par la composition de leurs antennes et le nombre des yeux lisses, mais encore, en ce qu'ils ne sautent point, et que les mâles font entendre, dans les fortes chaleurs des jours d’éié, époque de leur apparition, une espèce de musique monotone et très-bruyante. Aussi des auteurs ont-ils désigné ces cigales par l’épithète de chanteuses. Les organes du chant sont situés à chaque côté de la base de l'abdomen, intérieurs et recouverts chacun par une plaque cartilagmeuse , en forme de volet. La cavité qui renferme ces instramens est divisée en deux loges par une cloison écailleuse et triangulaire. Vue du côté du ventre, chaque cellule offre an- {érieurement une membrane blanche et plissée, et “plus bas, dans le fond, une lame tendue, mince, transparente, que Réaumur nomme Île miroir. Si on ouvre, en dessus, cette partie du corps, on voit, de chaque côté, une autre membrane plissée, qui se meut par un muscle très- puissant, composé d’un. grand nombre de fibres droites et parallèles, et par- tant de la cloison écailleuse ; cette membrane est la timbale. Les muscles en se contractant et se reli- chant avec promptitude, agissent sur les timbales, les étendent ou les remettent dans leur état naturel ; telle est l’origine des sons qu’elles produisent même après la mort de l'animal, si elles éprouvent alors des tiraillemens semblables. HÉMIPTÈRES 403 Les cigales se tiennent sur les arbres ou sur des arbustes, dont elles sucent la sève. La femelle perce avec une farière logée dans un fourreau de deux lames en demi-tube, composée de trois pièces écait- leuses, étroites , allongées, et dont deux terminées en forme de lime, les petites branches de bois mort, jusqu’à la moelle, afin d'y déposer ses œufs. Le ombre en étant considérable, elle y fait successi- vement plusieurs trous, dont la place est indiquée à l'extérieur par autant d’élévations. Les jeunes larves quittent cependant leur berceau pour s’en- foncer dans la terre, où elles croissent et se méta- morphosent en nymphes. Leurs pieds antérieurs sont courts et ont des cuisses très - fortes, armées de dents, et propres à creuser la terre. Les Grecs mangeaient les nymphes, qu'ils nommoient tetti- gornètres, et même l'insecte, dans son dernier état. Avant l’accouplement, on préférait les mâles, et lorsqu'il avait eu lieu, on recherchait davantage les femelles, parce que leur ventre était alors rem- pli d'œufs. La cigale de l’orne, en piquant cet arbre, fait écouler ce suc mielleux et purgatif, qu’on ap- pelle manne. La C. de l’orne(C. orni. Lin.) Rœs. Insect. IT, Locusé. XXV» I, 23 XXVI,; 9, 9, longue d'environ un pouce, jaunâtre , pâle en dessous, mélangé de cette couleur et de noir en dessus, avec les bords des articles de l’abdomen roussâtres; deux rangées de points noirâtres sur les élytres, dont les plus voisins de leur bord interne plus petits. — Midi de la France, Italie, etc. La C, commune (C. plebeia, Lin.) Rœs, ibid. xx, 4; AA INSECTES XXVI, {s 6,7 8, la plus grande de nos espèces ; noire, avec plusieurs taches sur le premier segment du tronc; son bord postérieur, les parties relevées et arquées de l’écusson , et plusieurs veines des élytres , roussâtres (1). Les autres CicAparrREs n’ont que trois arti- cles distincts aux antennes et deux petits yeux lisses. Leurs pieds sont, en général, propres pour le saut. Aucun des sexes n'est pourvu d'organes sonores. Les étuis sont souvent corlaces et opaques. Plusieurs femelles enveloppent leurs œufs d’une matière blanche et cotonneuse. Tantôt les antennes sont insérées immédiatement sous les yeux, et le front est souvent prolongé en forme de museau, de figure variable selon les es- pèces. C’est ce qui distingue le genre Des Fuccores. ( FuLcora. Lin. Oliv. ) Les espèces dont le front est avancé sont les fulgores proprement dites, de Fabricius. Telle est La À. porte-lanterne (F. laternaria. Lin.) Roœæs. Insect. IT, Locust. xxXv1Ir, XXIX, très-orande espèce, agréa- blement variée de jaune et de roux, avec une grande tache , en forme d'œil, sur chaque aile; museau très- dilaté, vésiculeux, large et arrondi en devant. Plusieurs voyageurs assurent qu’il répand une forte lumière dans l'obscurité. (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. III, p. 164; Fab. Syst Ryng. genre fettigonia , et Olivier, Encycl. Méth. , article cigale, où toutes les figures de Stoll relatives aux espèces de ce genre sont rapportées. HÉMIPTÈRES. 405 Le midi de l’Europe nous offre une petite espèce du même genre. La Æ. européenne (F'. europæa. Lin.) Panz. Faun. Insect.® Germ. XX , xvr, verte, avec le front conique, les élytres et les ailes transparentes (x). Celles dont la tête n’a point d'avancement remarquable, composent dans Fabricius divers genres. ; Ses FLATES. (FWLATA.) Ont les élytres et les ailes très-larges, et ressemblent à de petites phalènes, et mieux encore à des pyrales (2). Ses Isses. ( Issus.) A Ont le corps court, les élytres dilatées et arquées à la base, et rétrécies ensuite (5). Des espèces dont le corps est plus allongé, et qui res- semblent, au premier coup-d’œil, à de petites cigales pro- prement dites, sont comprises dans son genre LySsTRE ( LysTra.) (4). Ses Derges. ( DERBA.) Me sont inconnues. Suivant lui, la lèvre, ou plutôt la partie relevée, comprise inférieurement entre les yeux, et d’où part le bec, est grande, et présente trois carènes (5). Latreille a séparé, sous le nom générique de TETT:- comèTres (TETrIGOMETRA }, des insectes analogues aux précédens, mais dont les antennes sont logées entre les angles postérieurs et latéraux de la tête, et ceux de l’ex- (1) Voyez pour les autres espèces Fab. ibid. et Oliv. Encycl. Méth. arlicle fulgore. (2) Fab. Syst. Ryng.; Latr., Gen. Crust, et Insect, IL], p, 165. (5) Fab. ibid. ; Latr. ibid, (4) Fab, ibid. (5) Fab. ibid, 406 INSÈCTES trémité antérieure du corselet. Les yeux ne sont poiut saillans (1). Enfin, les Derrxax (Derpnax ) de Fabricius. Que Latreille avait distingués par la dénomination d’asiraques (asiraca ), ont les antennes insérées dans une échancrure inférieure des yeux, et de la longueur de la tête, ou même beaucoup plus longues (2). Tantôt les antennes sont insérées entre les yeux comme dans LEs CicADELLES ( CICADELLA ), ou les Cigales ranatres de Linnæus, Que l’on peut subdiviser ainsi : Le corselet des unes n’est point transversal; son extré- mité postérieure est plus ou moins prolongée en arrière. Les Ærarions ( Ærazrons) de Latreille (3). Ont les antennes inférieures, tandis qu'elles sont fron- tales dans Les sous-senres'suivans. Les Lipres. ( LeprA. Fab.) Où les deux premiers articles des antennes sont presque de longueur égale, et dont le corselet est dilaté uniquement sur les côtés. Telle est la Cigale nommée par Geoffroi le grand Diable (Cicada aurita. Lin.) (4). ee (1) Eat. ibid. p. 163. (2) Fab. ibid. ; Latr, ibid. p. 167 et 168, genres : asiraca, del- phax, Olivier a suivi Linnæus. (3) Latr, Consid. sur l’Ord. des Crust. et des Insect. et Zool. de MM. de Humbold et Bonpland,. (4) Fab. Syst, Ryngot.'; Latr. Gen. Crust, et Iusect. II, p. 157. HÉMIPTÈRES. 4o7 Les Mempraces (Memsracis ) de Fabricius. Dont ses centrotes , ainsi que ses darnis , ne me paraissent pas différer, ont aussi les deux premiers articles des an- tennes de longueur identique, mais le corselet se prolonge toujours en arrière, et se dilate même aussi quelquefois dans d’autres sens, On en trouve souvent dans nos bois deux espèces : Le petit Diable (Cicada cornuta. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. L, x1x, long de quatre lignes; corselet ayant une corne de chaque côté, et prolongé postérieu- rement en une pointe de la longueur de l'abdomen. Le Demi-Diable (Centrotus genistæ. Fab.) Panz. ibid. xx, de moitié plus petit, et dont le corselet est simple- ment prolongé en arrière. — Sur le genêt. Dans quelques espèces exotiques, le corselet s’avance en avant en forme d'épée. Dans d’autres pareillement étran- gères, il s'élève dans le sens de la hauteur, et est très- ; comprimé par les côtés, arrondi et arqué en-dessus ; il a l'apparence d’une feuille (1). Les CEercopes. (CErcoptis. Fab.) Dont le second article des antennes est une fois au moins plus long que le premier, et dont le corselet n’est sensi- blement dilaté dans aucun sens. La C. ensanglantée ( Cercopis sanguinolenta. Fab.) la Cigale à taches rouges, Geoff. Insect. IT, vrrr, 5, longue de quatre lignes, noire, avec six taches rouges sur les étuis. — Dans les bois. La C. écumeuse (Cicada spumaria.) Lin. Roœs. Ins. 11, Locust. xx111, brune, avec deux taches blanches sur les (1) Latr. Gen, Crust. et [nsect, III, p. 158 ; Fab. Syst. Ryng, genres indiqués plus haut, 4o8S INSECTES étuis, près de leur bord extérieur. Sa larve vit sur les feuilles, dans une liqueur écumeuse et blanche, que des auteurs ont nommée : écume printanière , crachat de grenouille (1). Les autres cicadelles ont le corselet transversal, avec le bord postérieur droit. Olivier les réunit aux cercopes dans son genre Des Terricones ( TETTIGONIA ); ce sont Îles Cigales ( Cicada), et les Tasses (Iassus) de Fabricius. Il y en a beaucoup d'espèces , et dont les couleurs sont irès-jolies. Elles sont généralement très-petites (2). La seconde famille des HÉémIPpTÈREs HoMmor- TÈRES, Ou la quatrième de l’ordre, Les Arniprens ( Arminn ), autrement les Pu- CERONS. Se distingue de la précédente par les tarses qui n’ont que deux articles et par les antennes _filiformes, ou en forme de soie, plus longues que la iête, de six à onze articles. Les individus ailés ont toujours deux élytres et deux ailes. | Ce sont de très - petits insectes, dt le corps est ordinairement mou, et dont les étuis sont presque semblables aux ailes, ou (1) Fab, ibid. (2) Fab. ibid; Latr. ibid. HÉMIPTÈRES. 409 n'en différent que par ce qu'ils sont plus grands et un peu plus épais. Ils pullulent prodigieusement. Les uns ont dix à onze articles aux antennes, dont le dernier est terminé par deux soies. Ils sautent et composent le genre Des PsyLzes ( PsyrcA ) de Geoffroi, ou celui DES CHERMES de Linnæus. Ces hémiptères, désignés aussi sous le nom de Jaux-pucerons , vivent sur les arbres et sur les plantes, dont ils tirent leur nourriture ; les deux sexes ont des ailes. Leurs larves ont, ordinairement, le corps très-plat, la tête large, et l'abdomen ar- rondi par derrière. Leurs pieds sont terminés par une petite vessie membraneuse, accompagnée, en dessous, de deux crochets. Quatre pièces larges et plates, qui sont les fourreaux des étuis et des ailes, distinguent les nymphes. Plusieurs, dans cet état, de même que dans le premier, sont couverts d’une matière cotonneuse et blanche, disposée par flocons. Leurs excrémens forment des filets ou des masses d’une nature sommeuse ef sucrée. Quelques espèces, en piquant les végétaux pour en sucer le suc, occasionnent dans quelques-unes de leurs parties, particulièrement leurs feuilles ou leurs boutons, des mons- truosités ou des apparences de galles. De ce nombre est La Psylle du buis (Chermes buxi. Lin.) Réeum. Mém. Insect. IT, x1x, 1, 14, verte, avec les ailes d’un jau- nâtre-brun, A1o INSECTES L’aune, le figuier, l’ortie , etc., en nourrissent aussi d’autres espèces (1). Latreille a formé, avec celle qui vit dans les fleurs du jonc, un genre sous le nom de Livie ( Livia). Les an- tennes sont beaucoup plus grosses intérieurement qu’à leur extrémité (2). Les autres aphidiens n’ont que six à huit arücles aux antennes; le dernier n’est point terminé par deux soies. Tantôt les étuis et les ailes sont linéaires, frangés de poils, et couchés horizontalement sur le corps, qui a une forme presque cylin- drique; le bec est très-petit ou peu distinct. Les tarses sont terminés par un article vési- culeux, sans crochets; les antennes ont huit articles en forme de grains. Tels sont Les Tunis. ( Tartes. Lin.) Ïls sont d’une extrême agilité et semblent sauter plutôt que voler. Lorsqu'on les inquiète trop, ils élèvent et recourbent en arc l’extrémuté postérieure de leur corps, à la manière des staphylins. Ils vivent sur les fleurs, les plantes, sous les écorces des ar- bres. Les espèces les plus grandes n’ont guère plus d’une ligne de long (3). Tantôt les étuis et les ailes, ovales ou trian- (1) Voyez Fab. Geoff, De Géer. {2) Latr. Gen. Crust. et Insect. TL, p. 170. (35) Voyez Latr. ibid. p. eâd. et les auteurs cités plus haut, HÉMIPTÉRES. AE: oulaires, et sans frange de poils, sont imcli- nés, en forme de toit; le bec est très-dis- tinct; les tarses sont terminés par deux cro- chets; les antennes n’ont que six à sept ar- ticles. Tels sont Les Pucerons. (Apuis. Lin.) Que l’on peut diviser comme il suit : Les PucEroNs proprement dits. ( Apurs.) Dont les antennes sont plus longues que le corselet , de sept articles, dont le troisième allongé ; qui ont les yeux entiers, et deux cornes ou deux mamelons à l'extrémité postérieure de l’abdomen. Ils vivent presque tous en société, sur les arbres et sur les plantes, qu'ils sucent avec leur trompe. Ils ne sautent point , et marchent lentement. Les deux cornes que l’on observe à l’extrémité postérieure de l’abdomen, dans un srand nombre d’espèces, sont des tuyaux creux, et d’où s’'échappent souvent de petites gouttes d’une liqueur trans- parente, mielleuse, dont les fourmis sont très-friandes. Chaque société offre , au printemps etenété, des pucerons toujours aplères, et des demi-nymphes, dont les ailes doi- vent se développer; tous ces individus sont des femelles, qui mettent au jour des petits vivans, sortant à reculons du ventre de leurs mères, et sans accouplement préalable. Les mâles, parmi lesquels on en trouve d’ailés et d’aptères, ne paraissent qu’à la fin de la belle saison , ou en automne. Ils fécondent la dernière génération produite par les indi- vidus précédens, et consistant en des femelles non ailées, qui ont besoin d’accouplement. Après avoir eu commerce avec des mâles, elles pondent des œufs sur les branches des arbres, qui y restent tout l'hiver, et d’où sortent, au printemps suivant, de petits pucerons, devant bientôt se multiplier sans le concours des mâles. h12 INSECTES L'influence d’une première fécondation s'étend ainsi sur plusieurs générations successives. Bonnet , auquel on doit le plus de faits sur cet objet , a obtenu, par l'isolement des fe- melles , jusqu’à neuf générations dans l’espace de trois mois. Les piqûres que font les pucerons aux feuilles ou aux jeunes tiges des végétaux, font prendre à ces parties diffé- rentes formes, comme on peut le voir aux nouvelles pousses des tilleuls, aux feuilles de groseillers, de pommiers, et plus particulièrement à celles de l’orme, du peuplier et du pistachier , où elles produisent des espèces de vessies ou d’excroissances , renfermant dans leur intérieur des fa- milles de pucerons, et souvent une liqueur sucrée, assez abondante. La plupart de ces insectes sont couverts d’une matière farineuse, ou de filets cotonneux, disposés quel- quefois en faisceaux. Les larves des hémérobes, celles de plusieurs diptères, des coccinelles, détruisent un grand nombre de pucerons. Celui du Chéne (A. quercus. Lin.) Réaum. Insect. IT, xxvVI11, 5,10, brun, et remarquable par son bec, trois fois au moins plus long que le corps. Le P. du hêtre ( A. fagi. Lin.) Réaum.ibid. xxvi, I, tout couvert d’un duvet cotonneux et blanc. Les ALryYRODESs. ( ALEYRODES. Lat. — TinEA. Lin.) Qui ont des antennes courtes de six articles, et des yeux échancrés. LA. de l’éclaire(Tinea proletella. Lin.) Réaum. ibid. IF, xxv,1,7, semblable à une très-petite phalène, blanche , avec une tache et un point noirâtres sur chaque étui. — Sous les feuilles de la grande chélidoine, sur le chou, le chêne, etc. La larve est ovale, très-aplatie, en forme de petite écaille, et ressemble à celle des psylles. La nymphe est fixée et renfermée sous une enveloppe, de sorte que cet insecte subit une métamorphose complète. +. RÉMIPTÈRES. 419 La dernière famille, Les Garrinsectes, dont de Géer forme un ordre particulier, N’ont qu'un article aux tarses, avec un seul crochet au bout. Le mäle est dépourvu de bec, n’a que deux ailes, qui se recouvrent nou sur le corps; son abdomen est terminé par deux soies. La femelle est sans ailes et munie d’un bec. Les antennes sont en forme de fil ou de soie, le plus sou- vent de onze articles. r. Ils comprennent le genre Des CocxeniLces ( Coccus ) de Linnæus. L’écorce de plusieurs de nos arbres paraît sou- vent comme galeuse, à raison d’une multitude de petits corps ovales ou arrondis, en forme de bou- clier ou d’écaille, qui y sont fixés et auxquels on ne découvre pas d’abord d’organes extérieurs, indi- quant un insecte. Ce sont néanmoins des animaux de cette classe et du genre des cochenilles. Les uns sont des individus femelles; les autres des mâles dans leur premier âge, et dont la forme est presque la même. Mais il arrive une époque où tous ces in- dividus éprouvent de singuliers changemens. Ils se fixent alors; les larves des mâles pour un tems déterminé, celui qui est nécessaire à leurs dernières transformations, et les femelles pour toujours. Si 414 INSECTES on observe celles-ci au printems, l’on voit que leur corps acquiert peu à peu un grand volume et qu’il finit par ressembler à une galle, tantôt sphérique , tantôt en forme de rein, de bateau, etc. La peau des unes est unie et très-lisse ; celle des autres offre des incisions ou des vestiges des segmens. C’est dans cet état que les femelles s’acccouplent et qu’elles pondent bientôt après leurs œufs, dont le nombre est très-considérable. Elles les font passer entre la peau du ventre et un duvet cotonneux qui revêt intérieurement la place qu’elles occupent. Leur corps se dessèche ensuite et devient une coque solide qui couvre ces œufs. D’autres femelles les enveloppent d’une matière cotonneuse et très-abondante, qui Jes garantit. Celles qui sont sphériques leur forment, de leur corps, une sorte de boîte. Les jeunes gal- linsectes ont le corps ovale, très -aplati et pourvu des mêmes organes que celui de la mère. Ils se ré- pandent sur les feuilles, et gagnent, vers la fin de l'automne , les branches, pour s’y fixer et passer l'hiver. Les uns, comme les femelles, se préparent, au retour de la belle saison, à devenir mères, et les autres, comme les larves des mâles, se transforment ennymphes et sous leur propre peau. Ces nymphes ont les deux pieds antérieurs dirigés en avant, et nou en sens contraire, comme le sont leurs autres pieds, et tous les six dans les autres nymphes. Ayant acquis des ailes, ces mâles sortent à reculons, de l'extrémité postérieure de leur coque, vont ensuite trouver leurs femelles., Ils sont bien plus petits qu’elles, Leur partie sexuclle forme entre les deux HÉMIPTÈRES. | 415 soies du bout de leur abdomen, une queue recour- bée. Réaumur a vu deux petits grains, semblables à des yeux lisses, à la partie de la tête qui corres- pond à la bouche. J'ai distingué à la tête du mâle de la cochernille de l’orme, dix petits corps sem- blables et deux espèces de balanciers au corselet, Geoffroi dit que les femelles ont à l’extrémité pos- térieure du corps quatre filets blancs, mais qui ne sortent qu’en le pressant un peu. Te Dorthez a observé sur leuphorbe characias un gallinsecte qui paraît différer par quelques carac- itères de formes et d’habitudes des autres espèces. C'est ce qui a déterminé son ami M. Bosc à faire de cette espèce un genre propre : dorthesia. La fe- melle n’a que huit articles aux antennes et continue de vivre et de courir après la ponte. Le mâle à l'extrémité postérieure de l'abdomen garni d’une houpe de filets blancs. Get insecte est ainsi plus voi- sin des pucerons que des cochenilles. Les gallinsectes paraissent nuire aux arbres, en occasionnant par leur piqüre une transpiration trop abondante. Aussi excitent-ils la vigilance de ceux qui culüivent particulièrement les pêchers, les orangers, les figuiers et les oliviers. Des espèces. s’attachent aux racines des plantes. Quelques-unes sont précieuses par la belle couleur rouge qu’elles fournissent à la teinture. D’autres recherches sur ces insectes pourraient peut-être nous en faire dé- couvrir qui nous seraient utiles sous le même rap- port. | Geoffroi divise les Galle-insectes, ou par contraction Ga/- h10 INSECTES linsectes , en deux genres, ceux du Xermès ( Chermes) et de la Cochenille (Coccus). Réaumur désisne celui-ci sous le nom de Progail-insecte. | La C. des serres. ( C. adonidum. Lin. ) Corps d’une cou- leur presque rose, couvert d’une poussière farineuse blanche ; ailes et soies de la queue du mâle de cette der- nière couleur ; femelle ayant sur les côtés des appen- dices, dont les deux derniers plus longs et formant une sorte de queue. Elle enveloppe ses œufs d’une matière co- tonneuse et blanche, qui leur sertde nid. N'aturalisée dans nos serres, où elle est très-nuisible. La C. du nopal (C. cacti. Lin.) Thier. de Menonv. de Ja cult. du nop. et de la cochen. Femelle d’un brun foncé, couverte d’une poussière blanche, plate en dessous, con- vexe en dessus, bordée, avec les anneaux assez distincts, mais s’oblitérant au temps de la ponte. Mäle d’un rouge foncé , avec les ailes blanches. Cultivée au Mexique sur une espèce de nopal ou d’opuntia, et distinguée sous les noms de zestèque , cochenille fine , d’une autre irès-ana- logue, moius grosse et plus cotonneuse, la, sylvestre. Elle est célèbre par la teinture cramoisie qu’elle fournit et qui donne l’écarlate en mélangeant sa décoction avec la solution d’étain ,par l'acide nitro - muriatique. C'est aussi de la cochenille que l’on tire le carmin. Cette pro- duction est l’une des principales richesses du Mexique. ( Voyez les Voy. de M. de Humboldt.) La C. de Pologne (Polonicus. Lin. ) Bréyn. EF. 1v,76, 1731; Frisch. Ins. 5, p. 6,t. 11. Femelle d’un brun rou- geâtre, en forme de grain, s’attachant aux racines du scleranthus perennis, et de quelques autres plantes. Elle était pour la Pologne, avant l’introductiôn de la coche- nille, un objet important de commerce. La couleur qu’elle donne est presque aussi belle et de la même teinte que celle de la précédente, On en fait encore usage en Allemage et en Russie. HÉMIPTÈRES. 417 La C. du chéne vert ou le Kermès (C. ilicis. Lin.) Réaum. Insect. IV , v. La femelle prend la forme et la grosseur * d’un pois. Elle est couleur de prune ou d’un noir violet, avec une poussière blanche. Sur une espèce de chéne ; vert de la Provence, du Languedoc et des parties méri- dionales de l’Europe. Elle sert à teindre en cramoisi, | surtout dans le Levant et en Barbarie, etonentirait aussi de l’écarlate avant que la cochenille du Mexique füt d’un usage général. On l’emploie encore dans la médecine (r). Une espèce des Indes orientales forme la gomme laque. Une autre entre dans la composition d’une bougie particulière employée à la Chine. LE HUITIÈME ORDRE DES INSECTES. Celui des NEVROPTÈRES (Opoxara, et majeure partie des SynisraTA de F ab.) Se distingue des trois ordres précédens par ses deux ailes supérieures, qui sont membra- neuses, ordinairement nues, transparentes, et semblables aux deux inférieures quant à leur consistance et à leurs propriétés; du dixième et de l’onzième par le nombre de ces organes, ainsi que par leur bouche, propre à la mastication , ou pourvue de mandibules, et . de mächoires véritables, c’est-à-dire confor- _mées à l'ordinaire; caractère qui éloigne en- (1) Voyez pour les autres espèces, Réaumur , Linnæus, Geoffroi, De Géer, Latreille, Olivier, art, cochenille. (Encycl. Méthod.) TOME 3. e j 418 INSECTES core cet ordre du neuvième ou de celui des lépidoptères, dont les quatre ailes sont d’ail- leurs farineuses. Dans les névroptères, ces ailes ont leur surface garnie d’un réseau très-fin ; les inférieures sont, le plus souvent, de la grandeur des supérieures, ou tantôt plus larges , tantôt plus étroites mais plus longues. Leurs mächoires et la pièce infé- rieure de leur lèvre, ou le menton, n’ont jamais une forme tubulaire. L’abdomen est presque toujours dépourvu d’aiguillon et de tarière ayant une figure analogue. Ils ont, pour la plupart, des antennes en forme de soie, et composées d’un grand nombre d'articles; deux ou trois yeux lisses ; le tronc formé de trois segmens intimement unis en un seul corps, distinct de l'abdomen, et portant les six pieds; le premier de ces segmens est ordinairement très-court, en forme de collier. Le nombre des articles des tarses est encore variable. Le corps est gé- néralement allongé, avec des tégumens assez mous , ou faiblement écailleux; l’abdomen est toujours sessile. Beaucoup de ces in- sectes sont carnassiers dans leur premier et leur dernier état. | Les uns ne subissent qu’une demi-méta- | NÉVROPTÈRES. 419 morphose; les autres en éprouvent une com- plète; mais les larves ont constamment six pieds à crochet, dont elles font ordinairement usage pour chercher leur nourriture. Je diviserai cet ordre en trois familles, qui dans leur marche progressive nous présente- ront les rapports naturels suivans: 1°. Insectes carnassiers ; demi-métamorphose; larves aqua- tiques. 20, Insectes carnassiers; métamorphose complète ; larves terrestres ou aquatiques. 30. Insectes carnassiérs ou omnivores, ter- restres ; demi- métamorphose. 40. Insectes herbivores; métamorphose complète ; larves aquatiques, se construisant des domiciles portatifs. Nous finirons par ceux dont les ailes sont le moins en réseau, et qui ressemblent à des phalènes ou à des teignes. La première famille , celle Des SuBuLICORNES. (SUBULICORNES. Lat.) Se compose de l’ordre des odonates de Fabricius, et du genre éphémère. Les an- tennes sont en forme d’alène, guère plus longues que la tête, de sept articles au plus, dont le dernier sous la figure d'une soie. 420 INSECTES Les mandibules et les mâchoires sont entière- ment couvertes par le labre et la lèvre, ou par l'extrémité antérieure et avancée de la tête. Les ailes sont toujours très-réticulées, écar- tées, tantôt horizontales, et tantôt élevées perpendiculairement ; les mférieures sont de la grandeur des supérieures où quelquefois très-petites, et même nulles. Îls ont tous les yeux ordinaires, gros ou très-sallans, et deux à trois yeux lisses situés entre les précédens. Us passent les deux premiers âges de leur vie au sein des eaux, où ils se nourrissent de proie vivante. Les larves et les nymphes, dont la forme se rapproche de celle de linsecte parfait, respirent par le moyen d'organes particu- liers, situés sur les côtés de l'abdomen ou à son extrémité. Elles sortent de l'eau pour subir leur dernière métamorphose. Tes uns ont des mandibules et des mâAchoires cornées, très-fortes, et recouvertes par les deux lèvres; trois articles aux tarses; les ailes égales, et l'extrémité postérieure de l’abdomen terminée sim- plement par des crochets ou des appendices en lames ou en feuillets. Ils forment l’ordre des odo- nates de Fabricius, ou le genre a NÉVROPTÈRES. 221: Des DEMoIsELLESs ou LiIBELLULES. (LABELLULA, Lin. Geoff.) Leur forme svelte, les couleurs agréables et va- rices qui les parent, leurs ailes grandes et semblables à une gaze éclatante, la rapidité du vol avec la- quelle elles poursuivent les mouches ou les autres insectes qüi leur servent de nourriture, fixent notre attention et font distinguer aisément cesnévroptères. Ils ont la tête grosse, arrondie, ou en forme de triangle large; deux grands yeux latéraux (1), trois yeux lisses , situés sur le vertex; deux antennes in- sérées sur le front, derrière une élévation vésicu- leuse, dans le plus grand nombre de cinq à sept articles, ou du moins de trois, dont le dernier composé, et s'amincissaut en forme de stylet; le labre demi - circulaire , voüté; deux mandibules écailleuses, très-fortes et très-deutées ; des mâ- choires terminées par une pièce de la même con- sistance, dentée, épineuse et ciliée au côté intérieur, avec un palpe d’un seul article, appliqué sur le dos, et imitant la galète des orthoptères ; une lèvre grande, voütée, à trois feuillets ou divisions, sans palpes; une sorte d’épiglotte ou de langue vési- culeuse et lonsitudinale dans l’intérieur de leur bouche ; le corselet gros, arrondi; l’abdomen très- allongé, tantôt en forme d'épée, tantôt en forme de baguette ; enfin des pieds courts et courbés en avant. (1) Voyez pour leur composition, Cuvier , Mém. de Ja Soc. d'Hist. Nat. de Paris, in-4°. p. 41, * h22 INSECTES Le dessous du second anneau de l'abdomen ren- ferme , dans les mâles, leurs organes sexuels, et, comme ceux de la femelle, sont situés au dernier anneau, l’accouplement de ces insectes s'opère diffé- remment que dans les autres. Le mâle, planant d’a- bord au-dessus de sa femelle la saisit par le col, au moyen des crochets de l'extrémité postérieure de son ventre, et s'envole ainsi avec elle. Au bout d’un temps, plus ou moins long, celle-ci se prêétant à ses désirs, courbe en dessous son abdomen et en applique l'extrémité sur les parties du mâle, dont le corps est alors courbé en forme de boucle. La copulation a souvent lieu dans les airs, et quelque- fois encore sur les corps où ces insectes sont posés. La femelle, pour pondre ses œufs, se met sur des plantes aquatiques, peu élevées au-dessus de la surface de l’eau, et y plonge l'extrémité postérieure de son ventre. Les larves et les nymphes vivent dans l’eau jus- qu'à l’époque de leur dernière transformation, et sont assez semblables à linsecte parfait, aux ailes près. Mais leur tête, sur laquelle on ne découvre pas encore les yeux lisses, est remarquable par la forme singulière de la pièce qui remplace la lèvre inférieure. C’est une espèce de masque, recouvrant les mandibules, les mâchoires et presque tout le dessous de la tête. Il est composé 1°. d’une pièce principale, triangulaire , tantôt voûtée, tantôt plate, que Réaumur nomme mentonnière, s'articulant, par une charnière , ayec un pédicule ou sorte de manche annexé à la tête; 2°. de deux autres pièces insérées NÉVROPTÈRES. 423 aux angles latéraux et supérieurs de la précédente, mobiles à leur base, transversales , soit en forme de lames assez larges et dentelées, semblables par leur jeu et la manière dont elles ferment la bouche, à des volets, soit sous la figure de crochets ou de petites serres. Réaumur donne à cette partie du masque où la mentonnière s'articule avec son sup- port, ou le genou, et qui paraît la terminer infé- rieurement, lorsque le masque est replié sur lui- même , le nom de rnenton. L’insecte le déploie ou l’étend d’une manière très-preste, et saisit sa proie avec les tenailles de son extrémité supérieure. L’extrémité postérieure de l’abdomen présente tan- tôt cinq appendices en forme de feuillets de gran- deur inégale, pouvant s’écarter ou se rapprocher, et composant alors une sorte de queue pyramidale ; tantôt trois lames allongées et velues, ou des espèces de nageoires. On voit ces insectes les épanouir à chaque instant, ouvrir leur rectum, le remplir d’eau, puis le fermer, éjaculer bientôt après avec force, en manière de fusée, cette eau mêlée de grosses bulles d'air, jeu qui paraît favoriser leurs mouvemens. L'intérieur du rectum (1) présente à l'œil nu douze rangées longitudinales de petites taches noires, rapprochées par paire, semblables aux feuilles ailées des botanistes. Vues au micro- scope, chacune de ces taches est un composé de petits tubes coniques, ayant la structure des tra- (1) Cuv. Mém. de la Soc. d'Hist. Nat. in-4°, pag. 48, /2 4 INSECTES chées, et d’où partent de petits rameaux qui vont .se reudre dans six grands troncs de trachées princi- pales, parcourant toute la longueur du corps. Arrivées à l’époque de leur dernier changement, les nymphes sortent de l’eau, grimpent sur les tiges des plantes, s’y fixent et se défont de leur peau. Fabricius, devancé à cet égard par Réaumur, divise les hbellules en trois genres. Les Li8ELLULES proprement dites. (Lir8ELLuLA. Fab.} Qui ont les ailes étendues horizontalement dans le repos, la tête presque globuleuse , avec les yeux très-grands, con- tigus ou très-rapprochés , la division mitoyenne de la lèvre beaucoup plus petite que les latérales, qui se joignent en dessus, par une suture longitudinale, en fermant exacte- ment la bouche. Leur abdomen est ordinairement en forme d’épée et aplati. Les larves et les nymphes ont cinq appendices à étiez mité postérieure du corps, réunis en une queue pointue ; le corps court; la mentonnière voütée , en forme de casque, avec les deux serres en forme de volets. La Z. aplatie (L. depressa. Lin.) Roœs. Insect. aquat. VI,vi1,3, d’un brun un peu jaunâtre; base des ailes noirätre; deux lignes jaunes au corselet; -abdomen en forme de lame d’épée, tantôt brun , tantôt couleur d’ar- doise , avec les côtés jaunâtres (1). Les Æsunes. (ÆsxnA. Fab.) Semblables aux libellules propres par la manière dont elles portent les ailes et la forme de la tête, mais qui ont le lobe intermédiaire de la lèvre plus grand, et les deux (1) Voyez pour les autres espèces Fabricius (Entom. System.) , et Tatreille, Hist, Gén. des Crust. et Insect. XIII, p. 10 et suiv. NÉVROPTÈRES. 425 autres écartés, armés d’une dent très-forte et d’un appen- dice en forme d’épine; l'abdomen est toujours étroit et al- longé , à la manière d’une baguette. Le corps des larves et des nymphes est aussi plus allongé que celui des libellules , dans les mêmes états. Le masque est plat, et les deux serres sont étroites, avec un onglet mobile au bout. L’abdomen est d’ailleurs terminé par cinq appendices , mais dont l'un est tronqué à sa pointe. L'Æs. grande (Libellula grandis. Lin.) Ros. ibid. 1V , une des plus grandes de cette famille, et qui a près de deux pouces et demi de long; d’un brun fauve, avec deux lignes jaunes de chaque côté du corselet, l’abdo- men tacheté de vert ou de jaunâtre, et les ailes irisées. Elle vole avec une extrême rapidité dans les prairies et sur les bords des eaux, poursuit les mouches, à la manière des hirondelles (1). Les AcGrions. (AGrIown. Fab.) Dont les ailes s'élèvent perpendiculairement dans le re- pos , et qui ont la tête transversale, avec les yeux écartés. La forme de leur lèvre est analogue à celle des æshnes; mais le lobe du milieu est divisé en deux jusqu’à sa base, et l’appendice mobile des latéraux n’est point terminé en pointe cornée. L’abdomen est irès-menu ou même fili- forme, et quelquefois très-long. Celui des femelles a des lames en scie à son extrémité postérieure. Leur corps, dans le premier et le second états, est pa- reillement menu et ailongé; l’abdomen est terminé par trois lames en nageoire. Le masque est plat, avec l’extré- mité supérieure de la mentonnière s’élevant en pointe dans les uns , fourchue ou évidée dans les autres; les serres sont étroites, mais terminées par plusieurs dentelures et ” en forme de mains. (1) Voyez les mêmes ouvrages. ù h26 INSECTES L’2. vierge ( Libellula virgo. Lin.) Roœæs. ibid. 1x , d’un vert doré ou d’un bleu vert, avec les ailes supérieures tantôt bleues, soit entièrement, soit dans leur milieu, tantôt d’un brun jaunâtre. La mentonnière des larves et des nymphes est évidée au bout , en forme de losange, et terminée par deux pointes. L'A4. jouvencelle (Libellula puella. Lin.) Roœs. ibid. xet x1, variant beaucoup pour les couleurs, mais ayant le plus souvent l’abdomen annelé de noir et les ailes sans couleurs. L'exirémité supérieure de la mentonnière des larves et des nymphes forme un angle saillant (r) Les autres NÉUROPTÈRES SUBULICORNES ont la bouche entièrement membraneuse ou très-molle , et composée de parties peu distinctes; quatre articles aux tarses ; les ailes inférieures beaucoup plus petites que les supérieures ou même nulles; et l'abdomen terminé par deux ou trois soies. Ils forment le genre A UM à . Des EPHÉMÈRES. (EPHEMERA. Lin.) Ainsi nommées de la courte durée de leur vie, dans leur état parfait. Leur corps est très-mou, long, efhilé, et se termine postérieurement par deux . ou trois soies longues et articulées. Les antennes sont très-petiles et composées de trois articles, dont le dernier très-long, en forme de filet conique. Le devant de leur tête s’avance , en manière de chape- ron, souvent caréné et échancré, et recouvre la (1) Voyez pour les autres espèces Fabricius (Entom. Syst.); Latr. Hist, Gen. des Crust, et des Insect. XIIT, p. 15; et Olivier, Encycel. Méthod. article Zbellule. NÉVROPTÈRES. 427 bouche, dont on ne peut distinguer les organes , à raison de leur mollesse et de leur exiguité. Ces in- sectes portent presque toujours les ailes élevées perpendiculairement, ou un peu inclinées en ar- rière, de même que les agrions. Les pieds sont très-grêles, avec les jambes très-courtes, se con- fondant avec le tarse, ou paraissant en former le premier article; et c’est probablement, à raison de cela, que des auteurs ont dit que leurs tarses avaient cinq articles; les deux pieds antérieurs sont beaucoup plus longs que les autres , presque insérés sous la tête et dirigés en avant. | Les éphémères paraissent ordinairement au cou- cher du soleil, dans les beaux jours d’été ou d’au- tomne, le long des rivières, des lacs, etc., et quel- fois en si grande abondance , que le sol, après leur mort, en est tout couvert, et que dans certains cantons, on les amasse , par charretées, pour fumer les terres. | La chüûte d’une espèce remarquable par la blancheur de ses ailes (a/bipennis), renouvelle à nos yeux le spectacle de ces jours d'hiver, où l’on voit tomber la neige par gros flocons. Ces insectes s’attroupent dans les airs, y volti- gent et s’y balancent, à la manière des diptères, connus sous le nom de tipules , en tenant écartés les filets de leur queue. C’est là aussi que les deux sexes se réunissent, Les mâles sont distingués des femelles par deux crochets articulés, qu’ils ont an bout de l'abdomen , et avec lesquels ils les saisissent. Il paraît 428. INSECTES qu'ils ont encore les pieds antérieurs et les filets de la queue plus longs, et les yeux plus gros; quel- ques-uns même ont quatre yeux à réseau, dont deux beaucoup plus grands, élevés, et qu'on a nommés, à raison de leurs formes, des yeux en turban ou en colonne. Les couples s'étant formés, se posent sur des arbres ou sur des plantes, pour achever leur accouplement qui ne dure qu’un ins- tant. La femelle , bientôt après, répand dans l’eau tous ses œufs à la fois, rassemblés en un paquet. La propagation de leur race est la seule fonction que ces insectes aient à remplir; car ils ne prennent pas de nourriture et meurent souvent le même jour qu'ils se sont métamorphosés, ou ne vivent même que quelques heures. Ceux quitombent dans Peau sont un régal pour les poissons, et les pêcheurs leur ont donné le nom de manne. | Mais si on remonte à l’époque où ils ont paru sous la forme de larves, leur carrière est beaucoup plus longue, et de deux à trois ans. Dans cet état et celui de deminympbhe, ils vivent dans l’eau, souvent cachés, du moins pendant le jour, dans la vase ou sous les pierres, quelquefois encore dans des trous horizontaux, divisés intérieurement en deux canaux réunis, etayant chacun leur ouverture propre. Ces habitations sont toujours pratiquées dans de la terre glaise baignée par l’eau qui en occupe les cavités ; on croitmême que ces larves se nourrissent de cette terre. Quoiqu’elles aient des rapports avec Pinsecte parfait, lorsqu'il a subi sa dernière trans- formation , elles s'en éloignent cependant à quel- NÉVROPTÈRES. 429 ques égards ; les antennes sont plus longues; les yeux lisses manquent ; la bouche offre deux saillies en forme de cornes, qu'on regarde comme des mandibules; l'abdomen a, de chaque côté, une ran- gée de lames ou feuillets, ordinairement réunis par paires, à leur base, qui sont des espèces de fausses branchies, sur lesquelles les trachées s'étendent et se ramifient, et qui leur servent, non-seulement à la respiration, mais encore pour nager ou se mou- voir avec facilité; les tarses n’ont qu’un crochet à leur extrémité. L’extrémité postérieure du corps se termine par des soies, et en même nombre que dans l’insecte parfait. La demi-nymphe ne diffère de la larve que par la présence des fourreaux ren- fermant les ailes. Au moment où elles doivent s’y développer, elle sort de l’eau, et se montre, après avoir changé de.peau, sous une nouvelle forme; mais par une exception singulière, ces insectes doi- vent encore muer une autre fois, avant que de de- venir propres à la génération. On trouve souvent leur dernière dépouille accrochée aux arbres et sur les murs; souvent même l’animal la laisse sur les vêtemens des personnes qui se promènent autour des lieux qu'il habitait. | De Géer avait formé un ordre particulier avec ce genre et celui des friganes, d’après l'absence ou l’extrême petitesse des mandibules. Dans notre T'ableau élémentaire de l’histoire naturelle des Ani- maux, ils composent aussi une famille spéciale, celle .des agnates, mais faisant toujours partie de l’ordre des névroptèrss, | 450 INSECTES Le nombre des ailes et celui des filets de la queué donnent le moyen de diviser le genre des éphémères. L’Æ. de Swammerdam(E. Swammerdiana. Latr. Æ. lon- gicauda. Oliv.) Swamm. Bib. nat. IT, xi11,6,6, la plus grande de toutes les espèces connues; quatre ailes; queue de deux filets, deux ou trois fois plus longs que le corps ; d’un jaune roussâtre , avec les yeux noirs. Eu Hollande et en Allemagne, dans les grandes rivières. L’ÆE. commune (E. vulgata. Lin.) De G. Insect. LI, xv, 9—15; quatre ailes; trois filets au bout de l'abdomen ; brune, avec l'abdomen d’un jaune foncé, ayant des taches trianoulaires noires ; ailes tachetées de brun. L’E. diptera de Linnæus n’a que deux ailes; le male a quatre yeux à réseau, dont deux plus grands , pla- .cés perpendiculairement comme deux espèces de co- lonnes (1). La seconde famille , Celle des PLANIPENNES, Qui compose , avec la suivante, la plus grande partie de l’ordre des syrustates de Fabricius, comprend les névroptères dont les antennes , toujours composées d’un grand nombre d'articles, sont notablement plus longues que la tête, sans avoir la forme d’une alène ou d’un stylet; qui ont des mandibules (1) Voyez pour les autres espèces, Olivier, Encycl. Méth. ; Fabri- cius et Latreille, Hist. gén. des Crust. et des Insect, tom. XII‘, pe 953 et Gen. Crust. et Insect, INT, p. 183. NÉVROPTÈRES. 431 très-disuinctes, et les ailes inférieures presque égales aux supérieures, étendues ou repliées simplement, en dessous, à leur bord inté- rieur. Ils ont presque toujours Îles ailes très-réti- culées et nues, avec les palpes maxillaires ordinairement filiformes, ou un peu plus gros à leur extrémité, plus courts que la tête, et composés de quatre à cinq articles. Je partagerai cette famille en six sections, composant, à raison des habitudes, autant de petites sous-familles particulières. 10, Les panorpates de Latreille, qui ont cinq articles à tous les tarses, et l'extrémité antérieure de leur tête prolongée et rétrécie en forme de bec ou de trompe. Ils constituent le genre DEs Paxorpes (PANORPA, Lin. Fab.) où Moucues- SCORPIONS. | Elles ont les antennes sétacées et insérées entre les yeux; le chaperon prolongé en une lame cornée, conique, voütée en dessous, pour recouvrir la bouche ; les mandibules, les mâchoires et la lèvre presque linéaires; quatre à six palpes courts, fih- formes , et dont les maxillaires ne m’ont offert dis- tinctement que quatre articles. Leur corps est allongé , avec la tête verticale ; le 452 INSECTES premier segment du tronc ordinairement très-petit, en forme de collier , et ’abdomen conique ou pres- que cylindrique. Mes Les deux sexes différent beaucoup l’un del’autre, dans plusieurs espèces. On n’a pas encore observé leurs métamorphoses. Les unes, et c’est le plus grand nombre, ont la partie nue ou découverte du corselet formée de deux segmens, dont le premier plus petit ; les deux sexes sont ailés, et les ailes sont plus longues que l’abdomen, propres au vol, ovales ou linéaires, mais point rétrécies à leur extrémité, en manière d’alène. Tels sont { Les NémoprÈres. (NEMOPTERA. Lat. Oliv.) Qui ont les ailes supérieures écartées, presque ovales, très-finement reticulées ; les ‘mférieures très-longues et li- néaires, et qui manquent d’yeux lisses. ê Leur abdomen 4 presque la même forme dans les deux sexes ; ils paraissent #oir six palpes, et n’ont été observés jusqu'ici que dans les parties les plus méridionales de l’Europe, en Afrique et dans les contrées adjacentes de l'Asie(r). * LEs BiTTAQuEs. (BiTraces. Lat.) Où les quatre ailes sont égales et couchées horizontale- ment sur le corps ; qui ont des yeux lisses, l’abdomen presque semblable dans les deux sexes, et les pieds très- longs , avec les tarses terminés. par un seul crochet et sans pelotte (2). (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. IT, p. 186; Olivier, Encycl. Méth. article némoptère. (2) Latr. ibid, NÉVROPTÈRES. … 605 Les Panorpes propres. (Panorpa. Lat.) © Ayant les ailes et les yeux lisses, ëomme dans le genre précédent; mais où l'abdomen des mâles se termine par une queue articulée, presqué à la manière de celui des scorpions, avec une pince au boul; où celui des femelles finit en pointe ; et dont les deux sexes ont les pieds de lon- gueur moyenne , avec deux crochels et une pelotte au bout des tarses. La P. commune (Panorpa communis. Lin.) De G. Insect. Il, xx1v, 34, longue de sept à huit lignes; noire, avec le museau et l'extrémité de l’abdomen rous:âtres , et les ailes tachetées de noir. — Sur les haies et dans les bois (1). « ; 6 À d Les autres ont le premier segment du tronc grand, en forme de corselet, et les deux suivans couverts par les ailes dans les mâles ; les ailes sont en forme d’alène , recourbées au bout , plus courtes que labdomen etwmañquent aux fe- melles, où cette par een, corps est. terminée par une tarière en sabre. re Les Bones. (Boreus. Lat.) La seule espèce connue (Panorpa hiemalis. Lin. Gryi- lus proboscideus. Panz. Kaun. Insect. Germ. XXII, XVIII) se trouve en hiver, sous la mousse, au nord de l'Europe et dans les Alpes (2). 20, Les fournulions, ayant aussi cinq articles aux tarses, mais dont là tête ne se prolonge päs en forme de bec ou de museau, (1) Voy. pour les aulres espèces, Latr, ibid.; Oliv, ibid. art. panorpe. (2) Oliv. ibid. art. id. TOME J. 1528 434 INSECTES et où les antennes vont en grossissant ou se terminent par un bouton. Ils ont la tête transverse, verticale, n’of- frant que les yeux ordinaires , qui sont ronds et saillans ; six palpes , dont les labiaux ordi- nairement plus longs que les autres et renflés au bout; le palais de la bouche élevé, en forme d’épiglotte ; le premier segment du tronc petit; les ailes égales, allongées , dis- posées en toit; l'abdomen le plus souvent long et cylindrique, avec deux appendices saillans, à son extrémité, dans les mâles. Les pieds sont courts. Ils fréquentent les endroits chauds des contrées méridionales des deux continens, s’accrochent aux plantes où ils se tiennent tranquilles pendant le jour, et volent très-bien pour la plupart. Leurs nymphes sont inactives. Ces insectes forment le genre Des FourmiLioNs. (MYRMELEON. Lin.) Que l’on a divisé en deux. Les FouRMILIONS proprement dits. (MyYRMELEON. Fab.) Dont les antennes grossissent insensiblement , presque sous la forme d’un fuseau , sont crochues au bout et beau- coup plus courtes que le corps ; et qui ont l’abdomen très- long et linéaire. La destruction que la larve de l'espèce la plus com- mune en Europe, fait particulièrement des fourmis, lui a valu la dénomination de formica-leo ou fourmilion. Son NÉVROPTÈRES. ES abdomen est très - volumineux, proportionnellement au reste du corps. Sa tête est très-petite ,aplatie , et armée de deux longues mandibules, en forme de cornes, dentelées au côté intérieur , pointues au bout, et qui lui servent à la fois de pinces et de suçoirs. Son corps est grisâtre ou de la couleur du sable où elle vit. Quoique pourvue de six pattes, elle marche lentement, et presque toujours à reculons. Ne pouvant ainsi saisir sa proie à la course, elle lui tend un piése , en forme d’entonnoir, qu’elle creuse dans le sable le plus fin , au pied des arbres , des vieux murs dégradés, au bas s terrains coupés et exposés au midi. Elle arrive au lieu où elle veut s'établir, en pratiquant un fossé, et trace l'enceinte de l’entounoir, dont la grandeur est relative à sa croissance. Puis, allant toujours à reculons, décri- vant par sa marche des tours de spire, dont le diamètre diminue progressivement, chargeant sa tête de sable avec une de ses pattes antérieures, le jetant ensuite au loin, elle vient à bout, quelquefois dans l’espace d’une demi- heure, d’enlever un cône de sable renversé, dont la base a un diamètre égal à celui de l’enceinte, et dont la hauteur égale à peu près les trois quarts de ce diamètre. Cachée et tranquille au fond de sa retraite, ne laissant paraître que ses mandibules, elle attend patiemment qu'un insecte tombe dans le précipice; s’il cherche à s'échapper, ou s’il est à une distance qui ne lui permet pas de s’en saisir, elle fait pleuvoir sur lui, avec sa tête et ses mandibules, une si grande quantité de grains de sable, qu’elle l’étourdit et le fait rouler au fond du trou. Elle ni tuE ensuite, le suce et rejette loin d’elle son cadavre. $ La matière nutritive qu’elle en retire ne se convertit point en excrémens sensibles, d’autant mieux que cette larve, ainsi que plusieurs autres, n’a point d’ouverture ana- logue à l'anus. Klle peut supporter de longs jeûnes sans pa- raitre en souffrir. _ Ellesefile, lorsqu'elle veut passer à l’état de nymphe, une coque parfaitement ronde, d’une matière soyeuse, d’un 436 INSECTES blanc satiné, qu’elle recouvre extérieurement de grains de sable. Ses filières sont situées à l'extrémité postérieure du €orps. L’insecte parfait sort au bout de quinze à vingt jours , et laisse sa dépouille de nymphe à l'ouverture qu’il a | faite à la coque. Le Fourmilion ordinaire ( Myrmeleo formicarius. Lin.) Roœs. Insect. III, xvir—xx, long d'environ un pouce, noirâtre tacheté de jaunätre; ailes transparentes, avec les nervures noires, entrecoupées de blanc, des taches obscures, et une autre blanchâtre, vers l'extrémité du bord antérieur (1). Les AscarApues. ( AscaALApHus. Fab.) Qui ont les antennes longues et terminées brusquement en bouton, avec l'abdomen ovale-oblong et guère plus long que le corselet. Les ailes sont proportionnellement plus larges et moins longues que celles des fourmilions. Bonnet a observé, aux environs de Genève , une larve sem- blable à celles du sous-cenre précédent, mais qui ne marche pas à reculons et ne fait pas d’entonnoir. L’extrémité pos- térieure de son ventre oifre une plaque bifide et tronquée au bout. Cette larve est peut-être celle de l’ascalaphe ita- dique , propre au midi de l’Europe, et que l’on commence à trouver, en France, aux environs de Fontainebleau (2). 30. Les kémérobins de Latreille , sem- blables aux précédens par la forme générale du corps et les ailes, mais dont les antennes sont en filets, et qui n’ont que quatre palpes. (1) Voyez pour les autres espèces, Lair. Gen. Crust. et Insect. IE, p- 190 ; Oliv. Encycl. Méth. article Hyrmeleon. (2) Les mêmes ouvrages. Voyez aussi, pour quelques espèces de la Nouvelle-Hollande, Leach. Mélanges de Zoologie. NÉVROPTÈRES. 437 Ïs forment le genre | Des HémÉRoBes. (H£EMEROBIUS. Lin. Fab.) Les uns ont le premier segment du tronc fort petit, les ailes en toit, le dernier article des palpes plus épais, ovoïde et pointu. Ils forment le genre Des HÉMÉROBES proprement dits. (HemErogius. Lat.) Qu'on a aussi nommés demoiselles terrestres. Leur corps est mou, avec les yeux globuleux et ornés souvent de cou- leurs métalliques ; les ailes grandes, très-inclinées, et dont le limbe extérieur est élargi. Ils volent lourdement, et plu- sieurs répandent une odeur forte d’excrémens, dont les doigts demeurent long-temps imprégnés, lorsqu'on les touche. | Les femelles pondent sur les feuilles, au nombre de dix à douze, des œufs ovales, blancs, qui y sont fixés par le moyen d’un pédicule fort long et capillaire. Quelques auteurs les ont pris pour des espèces de cham- pignons. Les larves ressemblent beaucoup à celles de la division précédente; elles sont plus allongées et vaga- bondes. Réaumur les romme lions des pucerons , parce qu’elles se nourrissent de ces insectes. Elles les saisissent avec leurs mandibules, en forme de cornes, et les sucent en très-peu de temps. Quelques-unes se forment avec leurs. dépouilles un fourreau assez épais, ce qui leur donne une apparence bizarre. La nymphe est renfermée dans une coque de soie d’un tissu très-serré, dont le volume est très- petit, comparativement à celui de l'insecte. Les filières de la larve sont situées à l'extrémité postérieure du ventre , comme celles des larves de fourmilions. L’Z1. perle (Hemerobius perla, Lin.) Roes. Insect. III, 435 INSECTES suppl. xx1, 4,5, d’un jaune vert ; yeux dorés ; ailes trans- parentes, avec les nervures entièrement vertes (1). L’Æ. tacheté de Fabricius a trois petits yeux lisses, tandis que les autres en sont dépourvus. Latreille en a formé son genre osmyle (2). Les autres ont le premier segment du tronc grand, en forme de corselet, les ailes cou- chées horizontalement sur LÉ corps, et les palpes filiformes, avec le dernier article co- nique ou presque cylindrique. Fabricius les réunit aux espèces du genre perle de Geoffroi, mais qui s’en éloignent par le nombre des articles des tarses , sous le nom générique: De SEMBLIDES. (SEMBLIS.) À Ce genre se compose de ceux de corydale, de has et de sialis de Latreille. Le premier se distingue par les man- dibules qui sont très-srandes et en forme de cornes, dans les mâles (3); le second par les antennes pectinées (4), et le troisième en ce que ses mandibules sent de grandeur moyenne comme dans celui-ci, et que les antennes sont simples, ainsi que dans celui-là. A ce dernier sous-genre appartient La Semblide de La boue. (Hemerobius lutarius. Lin.) Rs. Insect. IT, class. 2, insect. aquat. x111, d’un noir (1) Ajoutez les hémérobes : filosus, albus, capitatus, phalæ- noides , nitidulus , hirtus, fuscatus, humul:, variegatus , nervosus, de Fabricius. Voy. Latr. Gen. Crust, et Insect, HIT, pag. 196. (2) Latr. ibid. (5) Latr. Gen. Crust. et Insect. IT, p. 199. (2) Ibid. p. 198. NÉVROPTÈRES. 459 mat, avec les ailes d’un brun clair, chargées de nervures noires. La femelle dépose une quantité prodigieused'œufs, qui se terminent brusquement par une pelite pointe, sur les feuilles des plantes ou des corps situés près des eaux. Ils y sont implantés perpendiculairement comme des quilles, avec symétrie, contigus, et y Tlorment de grandes plaques brunes. La larve vit dans l’eau , où elle court et nage très-vite. Elle a , ainsi que celles des éphé- mères , des fausses branchies sur les côtés de l'abdomen, et son dernier anneau s’allonge en forme de queue; mais elle se change en une nymphe immobile. 4°. Les {ermitines, où les tarses ont au plus quatre articles; qui ont les mandibules toujours cornées, fortes; et les ailes inférieures de la grandeur des supérieures ou plus petites, sans plis au côté intérieur. Ce sont des insectes à demi-métamorphose, terrestres, actifs, carnassiers ou rongeurs, dans tous les états. Les uns ont le premier segment du tronc srand, en forme de corselet, quatre palpes distincts, les ailes égales, et quatre articles aux tarses. Tels sont ” Les Rapnipres. (RAPHiDIA. Lin. Fab.) Dont les ailes sont en toit; qui ont la tête al- longée, retrécie en arrière, et le corselet long, étroit, presque cylindrique. La À. commune.{R. ophiopsis. Lin.) De G. Insect. IT, xxV: 4—8, longue d’un demi-pouce, noire, avec des 440 INSECTES raies jaunâtres sur l'abdomen; ailes transparentes, avec une tache noire vers le bout. Dans les bois. La femelle a une longue tarière, composée de deux lames. La larve se tient dans les fissures des écorces d'arbres ; et a la ferme d'un petit serpent. Elle est très- vive (1). Les TERMITES. (TERMES, HemERoBIUs. Lin.) Qui ont les ailes couchées horizontalement sur le corps, très-longues ; la tête arrondie, et le corselet presque carré ou en demi-cercle. Leur corpsest déprimé , avec les antennes courtes ét en forme de chapelet; la bouche presque sem- blable à celle des orthoptères, la lèvre quadrifide; trois yeux lisses, dont un, peu distinct, sur le front, et les deux autres situés un de chaque côté, près du. bord interne des yeux ordinaires ; les ailes d'ordinaire légèrement transparentes, colorées, à nervures très-fines et très-serrées, ne formant pas de réseau bien distinct; deux petites pointes co- niques et à deux articles au bout de | ADI et les pieds courts. | Les termites, propres aux contrées situées entre les tropiques ou à celles qui lés avoisinent , sont connus sous le nom de fourmis blanches, poux de bois, caria , etc. et y font d’horribles dégats, sous Ja forme de larves, plus particulièrement. Ces larves ou Îles termites ouvriers, travailleurs , ressemblent beau- (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. Ill; p. 205; Fab. Entom. Syst. et liliger , édition du Fauna Eltrusca de Rossi, NÉVROPTÈRES. AA coup à l’insecte parfait ; mais elles ont le corps plus mou, sans ailes, et leur tête, qui paraît propor- tionnellement plus grande, est ordinairement pri- vée d’yeux, ou n’en a que detrès-petits. Elles sont réunies en sociétés, dont la population surpasse tout calcul, vivent à couvert, dans l’intérieur de la terre , des arbres, et de toutes les matières ligueuses, comme meubles, planches, solives , etc., qui font partie des habitations. Elles y creusent des galeries , qui forment autant de routes conduisant au point central de leur domicile, et ces corps ainsi minés, ne conservant que leur écorce, tombent bientôt en poussiéi2. Si des obstacles les forcent d’en sortir, elles construisent en dehors, avec les matières qu’elles rongent, des tuyaux ou des chemins qui les dérobent toujours à la vue. Les habitations ou les nids de plusieurs espèces sont extérieurs, mais sans issue apparente. Tantôt elles s'élèvent au dessus du sol, en forme de pyramides, de tourelles, quelquefois surmontées d’un chapiteau ou d’un toit très-solide, et qui par leur hauteur et leur nombre, ont l'apparence d’un petit village ; tantôt elles for- ment, sur lés branchés des arbres, une grosse masse globuleuse. Uné autre sorte d'individus, des neutres, nommés aussi so/dats , et que Fabricius prend faus- sement pour des zymphes , défendent l'habitation. On les distingue à leur tête beaucoup plus forte et plus allongée, et dont les mandibules sont aussi plus longues, étroites et très-croisées l’une sur l’autre. Is sont beaucoup moins nombreux, se tiennent près dé la surface extérieure de l'habitation, se présentent 4h INSECTES les premiers, dès qu'on y fait une brêche, et pinceut. avec force. On dit aussi qu’ils forcent les ouvriers au travail. Les derni-nymphes ont des rudimens d'ailes, et ressemblent d’ailleurs aux larves. Devenus insectes parfaits, les termites quittent leur retraite primitive, s’envolent, le soir ou la nuif, en quantité prodigieuse, perdent, au lever du soleil, leurs ailes qui se sont desséchées, tom- bent, et sont, en majeure partie, dévorés par les oiseaux , les lézards et leurs autres ennemis. Au rapport de Smeathmann, les larves recueillent les couples qu'elles rencontrent , enferment chacun d'eux dans une grande cellule, une sorte de prison nuptiale , où elles nourrissent les époux; mais j'ai lieu de présumer que l’accouplement a lieu , comme celui des fourmis, dans l’air ou hors de l'habitation, et que les femelles occupent seules l’attention des larves, dans le but de former une nouvelle colonie. L’abdomen des femelles acquiert, à raison de la quantité innombrable des œufs dont il est rempli, un volume d’une grandeur étonnante. La chambre nuptiale occupe le centre de l'habitation , et au- tour d’eile sont distribuées avec ordre celles qui contiennent les œufs et les provisions. Quelques larves de termites, dits voyageurs , ont des yeux et paraissent avoir des habitudes un peu différentes, et se rapprocher davantage, sous ce rapport , de nos fourmis. Les Nègres, les Hottentots , sont très-friands de ces insectes. On les détruit avec de la chaux vive, et micux encore avec de l’arsenic que l’on intro- NÉVROPTÈRES. 443 duit dans leur domicile. Les deux espèces sui- vantes, que l’on trouve dans nos départemens méridionaux, vivent dans l’intérieur des arbres ou dans les bois. | Le T. lucifuge (T. lucifugum. Ross. Fauu. Etrusc: Mant. Il, v,k.) noir, luisant; ailes brunâtres , un peu transparentes, avec la côte plus obscure ; extrémités su- périeures desantennes, jambes et tarses d’un roussâtre päle. Il s’est tellement multiplié à Rochefort, dans les ate- liers et les magasins de la marine, qu’on ne peut réussir à le détruire, et qu’il y fait de grands ravages. Le T. à corselet jaune (T. flavicolle. Fab. ) n’en dif- fère que par la couleur du corselet. Il nuit beaucoup aux oliviers , surtout en Espagne. Linnæus a placé les larves dans son genre fermes de l’or- dre des aptères, et les individus ailés avec les hémérobes. On n'a caractérisé que très-imparfaitement les espèces exotiques. Linnæus en confond plusieurs sous le nom de termes fatale (1). Les autres /ermitines ont le premier seg- ment du tronc très-petit, les palpes labiaux peu distincts, les ailes inférieures plus petites que les supérieures , et deux ou trois articles aux tarses. Ils forment le genre Des PsOQUESs. (Psocus. Lat. Fab. — TERMES, HEMERoOBIUs. Lin.) Ce sont de très-petits insectes, dont le corps esi (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et‘Insect, IT, p. 203, et nouv, Dict. d’Elist. nat, art. fermés, #44 INSECTES court , très-mou , souvent renflé ou comme bossu, avec la tête grande, les antennes sétacées, les palpes maxillaires saillans, et les ailes en toit, peu réticu- lées ou simplement veinées. Ils sont très-agiles , vivent sur les écorces des arbres, dans le bois, le vieux chaunte, etc. On les trouve communément dansleslivres , les collections d’insectes ou de plantes. Le P. pulsateur, vulsairement pou du bois ( Termes Pulsatorium. Lin.) Schætff. Elem. Entom. cxxvI, 1, 2, est, le plus souvent sans ailes, d’un blanc jaunâtre, avec les yeux et de petites taches sur l'abdomen, de couleur rousse. On avait cru qu’il produisait ce petit bruit, pareil au battement d’une montre , que l’on entend souvent dans nos maisons, et dont nous avons parlé au genre vrillette. Telle est l’origine de son nom spécifique (r). 50, Les perlides , qui ont trois articles aux tarses, les mandibules presque toujours en partie membraneuses et petites, avec les ailes inférieures plus larges que les supérieures, et doublées sur elles-mêmes au côté interne. Elles comprennent le genre PERLE. (PERLA, de Geoffroi.} Leur corps est allongé, étroit, aplati, avec la tête assez grande, les antennes sétacées, les palpes maxillaires très-saillans , le premier segment du tronc presque carré, les ailes couchées et croisées © (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. IIT, p.207; Fab. Supp. Entom. Syst. et la Monographie de ce genre, dans la première dé- cade des Illust. Icon. des Iusect. de Coquebert. NÉVROPTÈRES. 445 horizontalement sur le corps , et l'abdomen terminé ordinairement par deux süies articulées. Leurs larves sontaquatiqueset vivent dans des fourreaux, qu’elles se construisent à la manière de celles de la famille suivante , et où elles passent à l’état de nymphe. Elles subissent leur dernière transformation aux premiers jours du printems. 2 É Les nemoures, de Latreille, diffèrent des perles propre- ment dites par leur labre très-apparent, leurs mandibules cornées, les articles presque également longs de leurs tarses, et en ce que leur abdomen n’a presque pas de soies au bout (1). La P. à longue queue ( Phryganea bicaudata. Lin.) Geoff. Insect. IT, xr11, 2, longue de huit lignes, d’un brun obscur , avec une ligne jaune le long du milieu de la tête et du corselet ; nervures des ailes brunes ; soies de la queue presque aussi longues que les antennes. Com- mune au printems sur les bords des rivières (2). La, troisième famille des NévroPrères, Les PLICIPENNES. N'ont point de mandibules, et leurs ailes inférieures, plus larges que les supérieures, sont plissées dans leur longueur. Elle se com- pose du genre (1) Voyez Latr.. Gen. Crust. et Insect. IT, p. 210; Oliv. Éncycl. Meth. article némoure ; phrygänea nebulosa , Linn, etc, (2) Voyez Geoffroi et Latr. ibid, 416 INSECTES Des FRIGAXES. (PHRYGANEA. L. et Fab.) Ces névroptères ont l'air, au premier coup-d'œil, de petites phalènes, ce qui les a fait nommer par Réaumur , mouches papilionacées. De Géer même, observe que l’organisation intérieure de leurs larves a les plus Prends rapports avec celle des chenilles. La tête de ces névroptères est petite, et offre deux antennes sétacées, ordinairement fort longues et avancées; des yeux arrondis et saillans; deux yeux lisses situés sur le front ; un labre conique ou cour- bé ; quatre palpes, dont les maxillaires le plus sou- vent très-longs , filiformes ou presque sétacés, de cinq articles , et les labiaux de trois, avec le dernier un peu plus gros; des mâchoires et une lèvre mem- braneuse réunies. Le corps est le plus souvent hé- rissé de poils, et forme, avec les ailes, un triangle allongé, comme plusieurs noctuelles ou pyrales. Le premier segment du tronc est petit. Les ailes sont sim- plementveinées , ordinairement colorées où pgesque opaques, soyeuses ou velues, daus plusieurs, et toujours en toit trés-incliné. Les pieds sont allongés, garnis de petites épines, avec cinq articles à tous les tarses. Ces insectes volent principalement le soir et dans la nuit, pénètrentsouvent dans les maisons, attirés par la lumière , sont d’une vivacité extrême dans tous leurs mouvemens , ont une mauvaise odeur , sont placés bont à bout dans l’accouplement, et restent long-temps dans cet état. Les petites es- pèces voltigent par troupes, au- -dessus des étangs et des rivières. J’ai vu plusieurs femelles portant lérs NÉVROPTÈRES. 447 œufs, rassemblés en un paquet verdâtre, à l’extré- mité postérieure de leur abdomen. De Géer a vu de ces œufs qui étaient renfermés dans une matière glaireuse, semblable à du frai de grenouille, et placée sur des plantes ou d’autres corps, au bord des eaux. Leurs larves , que d’anciens naturalistes ont nom- mées /zgniperdes, et d’autres charrées, vivent tou- jours comme les teignes dans des fourreaux, ordi- nairement cylindriques, recouverts de différentes matières qu’elles trouvent dans l’eau, comme des morceaux de gramen, de jonc, de feuilles, de bois, de racines, de graines, de sable, même de petites coquilles, et souvent arrangés avec symétrie. Elles lient ces différens corps avec des fils de soie, con- tenus dans des réservoirs intérieurs, semblables à ceux des chenilles, et dont les fils sortent égale- ment par des filières de la lèvre. L'intérieur de l'habitation forme un tube qui est ouvert aux deux bouts pour l'entrée de l’eau. La larve traîne tou- jours son fourreau avec elle, fait sortir l'extrémité antérieure de son corps, lorsqu'elle marche, ne quitte jamais sa maison, et y rentre volontairement lorsqu'on len retire de force et qu’on la laisse à sa portée. Les larves sont allongées, presque cylindriques, ont la tête écailleuse, pourvue de fortes mandi- bules et d’un petit œil de chaque côt£; six pieds, dont les deux antérieurs plus courts et ordinaire- ment plus gros, et les autres allongés. Leur corps est composé de douze anneaux, dont le quatrième a, 44S INSECTES de chaque côté, dans le plus grand nombre, un . mamelon conique ; le dernier se termine par deux crochets mobiles. On voit aussi, dans la plupart, deux rangées de filets blancs, membraneux et très- flexibles , qui paraissent être des organes respira- toires. Lorsque ces larves veulent se transformer en nymphes, elles fixent à différens corps , mais tou- jours dans l’eau , leurs tuyaux, en ferment les deux ouvertures avec une porte grillée, dont la forme, de même que celle du tuyau, varie selon les espèces. Elles ont soin d'arrêter leur demeure portative de manière que l’ouverture, située au point d’ap- pui , ne soit point bouchée. La nymphe a, en devant, deux crochets qui se croisent, et forment l’apparence d’un nez ou d’un bec. Elle s’en sert pour percer une des deux cloi- sons grillées, et en sortir lorsque le moment de sa dernière transformation est arrivé. Immobile jusqu'alors, elle marche ou nage main- tenant avec agilité, au moyen de ses quatre pieds antérieurs qui sont libres et pourvus de franges de poils serrés. Les nymphes des grandes espèces sor- tent tout-à-fait de l’eau et grimpent sur différens corps, où s'opère leur dernière mue; les petites se rendent simplement à sa surface et s’ÿ transforment en insectes ailés, à la manière des cousins et de plusieurs tipulaires; leur ancienne dépouille leur sert de bateau. - La F. grande ( P. grandis.) Rœs. Insect. IT, Ins. aq. cl. 2, xvir, la plus grande de notre pays. Antennes de NÉVROPTÈRES,. 449 la longueur du corp$ ; ailes supérieures d’un brun gri- sâtre, avec des taches cendrées, une raie loncitudinale noire et deux ou trois points blancs à leur extrémité. Le tuyau de sa larve est revêtu de petits fragmens d’écorces ou de matières ligneuses, disposés horizonta- lement. La F. fauve. (P. striata. Lin.) Geoff. Insect. II, xr1x, 5, longue de près d’un pouce, fauve, avec les yeux noirs el les nervures des ailes un peu plus foncées que le restez La F. à rhombe (P. rhombica.) Rœs. ibid. xvt, longue desept lignes ; d’un jaune brun; une grande tacheblanche, en forme de rhombe et latérale, aux ailes supérieures. Le tuyau de la larve est garni de petites pierres et de dé- bris de coquilles. Quelques espèces , telles que les suivantes, flosa, qua- drifasciata, longicornis , hirla, nigra, ont des antennes excessivement longues (1). LE NEUVIÈME ORDRE DES INSECTES. Celui des HYMENOPTÈRES. ( Przara. Fab.) = ét Nous offre encore quatre ailes membra- neuses et nues; une bouche composée de mandibules, de mâchoires, avec deux lèvres; mais les ailes, dont les supérieures, toujours plus grandes, ont moins de nervures que celles des névroptères; elles ne sont que vei- (1) Voyez pour les autres espèces Fabricins, De Géer et Rœsel, TOME 3. 29 450 INSECTES nées; les femelles ont l'abdomen terminé par une tarière ou un aiguillon. Ils ont tous, outre les yeux composés, rois petits yeux lisses; des antennes varia- bles, non-seulement selon les genres, mais encore dans les sexes de la mème espèce, néanmoins filiformes ou sétacées dans la plu- part; des machoires et une lèvre généralement étroites , allongées, attachées dans une cavité profonde de la tète par de longs muscles, en demi-tube à leur partie inférieure, souvent repliées à leur extrémité, plus propres à con- duire les sucs nutritifs qu’à la mastication, et réunies , en forme de trompe, dans plusieurs ; la languette membraneuse, soit évasée à son extrémité , soit longue et filiforme ; quatre palpes, dont deux maxillaires et deux la- biaux ; le corselet de trois segmens réunis en une masse, dont l’antérieur très-c@urt, et les deux autres confondus en un; les ailes croi- sées horizontalement sur le corps; l'abdomen suspendu le plus souvent à l'extrémité posté- rieure du corselet par un petit filet ou un pé- dicule ; enfin des tarses à cinq articles, et dont aucun n’est divisé. La tarière ou l’ovi- ducie et l’aiguillon sont composés dans la plupart de trois pièces longues et grèles, dont HYMÉNOPTÈRES. A5 deux servent de fourreau à la troisième , dans ceux qui ont une tarière, et dont une seule, la supérieure, a une coulisse en dessous pour emboiter les deux autres, dans ceux où cette tarière est transformée en aiguillon. Cette arme offensive et l’oviducte sont dentelés en scie à leur extrémité. M. Jurine a trouvé dans la réticulation des ailes (Vous. rmeéth. de class. les Hymen. et les Dipt.) de bons caractères auxiliaires pour la distinction des genres, mais dont l’exposi- tion ne convient point à la nature de notre ouvrage, et ne dispenserait pas de recourir au sien. Nous nous bornerons à dire qu'il fait principalement usage de la présence ou de l'absence, du nombre, de la forme et de la connexion de deux sortes de cellules , situées près du bord externe des ailes supérieures, et quil nomme 7radiales et cubitales. Le milieu de ce bord offre le plus souvent une petite callosité désignée sous le nom de por- gnet ou de carpe. I en sort une nervure qui se dirigeant vers le bout de l’aile, forme avec æe bord la cellule radiale, quelquefois divisée en deux. Près de ce point nait encore une se- conde nervure, qui va aussi vers le bord pos- térieur et qui laisse entre elle et la précédente 452 INSECTES un espace, celui des cellules cubrtales , dont le nombre varie d'un à quatre. Les hyménoptères subissent une métamor- phose complète. La plupart de leurs larves ressemblent à un ver, et sont dépourvues de pattes; telles sont celles des hyménoptères de la seconde famille et des suivantes. Celles de la première en ont six à crochet, et souvent, en outre, douze à seize autres simplement membraneuses. Ces sortes de larves ont été nommées fausses-chenilles. Lies unes et les autres ont la tête écailleuse, avec des mandi- bules, des mâchoires, et une lèvre, à l’ex- trémité de laquelle est une filière pour le passage de la matière soyeuse, qui doit être employée pour la construction de la coque de la nymphe. Les unes vivent de substances végétales : d’autres, toujours sans pattes, se nourrissent de cadavres d'insectes, de leurs larves, de leurs nymphes, et même de leurs œufs. Pour suppléer à limpuissance où elles sont d'agir, la mère les approvisionne, tantôt en portant leurs alimens dans les nids qu'elle leur a pré-, parés , et souvent construits avec un art qui excite notre surprise; tantôt en placant ses œufs dans le corps des larves et des nymphes HYMÉNOPTÈRES. 453 d'insectes , dont ses petits doivent se nourrir. D'autres larves d’hyménoptères , également sans pattes, ont besoin de matières alimen- taires, tant végétales qu'animales, plus élabo- rées et souvent renouvelées. Celles-ci sont élevées en commun par des individus sans sexes, réunis en sociétés, chargés exclusi- vement de tous les travaux, et dont les ou- vrages et le régime de vie sont pour nous le sujet d’une continuelle admiration. Les hyménoptères, dans leur état parfait, vivent presque tous sur les fleurs. et sont, en général, plus abondans dans les contrées mé- ridionales. La durée de leur vie, depuis leur naissance jusqu'à leur dernière métamorphose, est bornée au cercle d'une année. | _ Je diviserai cet ordre en deux sections. La première, celle des TéréBrans (TERE- BRANTIA), a pour caractères d'avoir une ta- rière dans les femelles. Je la partage en deux grandes familles. La première, Celle des Porte-scrr. (SEGURIFERA. ) Se distingue des suivantes par l'abdomen sessile, ou dont la base s’unit au corselet dans 454 _ INSECTES toute son épaisseur, et semble en être une continuation et ne pas avoir de mouvement propre. | Les femelles ont une tarière, le plus sou- fent en forme de scie, et qui leur sert non- seulement à déposer les œufs, mais encore à préparer la place qui doit les recevoir. Les larves ont toujours six pieds écailleux, et sou- vent d’autres, mais qui sont membraneux. Cette famille se compose de deux tribus. La première, Celle des Fenrarénnes , ou vulgairement Moucues-A-scrE. (TENTHREDINETÆ. Eat.) À des mandibules allongées et comprimées ; la languette divisée en trois, et comme digi- tée; la tarière composée de deux lames, den- telées en scie, pointues, réunies , et logées dans une coulissse sous l'anus. Cette tribu compose le genre Des TENTHRÈDES ( TENTHREDO ) de Linnæus. Leur abdomen cylindrique, arrondi postérieu- rement, composé de neuf anneaux, tellement uni au corselet qu'il semble n’en être qu'une continuité, leurs ailes qui paraissent comme chiffonnées, les deux petits corps arrondis, ordinairement colorés, en forme de grains, que l’on observe derrière HYMÉNOPTÈRES. 455 l'écusson , leur port lourd, les font aisément recon- naître. La forme et la composition des antennes varient. Leurs mandibules sont fortes et dentées. Les extrémités de leurs mâchoires sont presque membraneuses, ou moins coriaces que leur tige; leurs palpes sont filiformes ou presque sétacés, de six articles. La languette est droite, arrondie, divi- sée en trois parties, doublées, et dont lintermé- diaire plus étroite ; sa gaîne est ordinairement courte; ses palpes plus courts que les maxillaires, ont quatre articles , dont le dernier presque ovalaire. L’abdo- men de la femelle offre à son extrémité inférieure une double tarière mobile, écailleuse, dentelée en scie, pointue, logée entre deux autres lames con- caves et qui lui servent d’étui. C’est avec le jeu al- ternatif des dents de la tarière qu’elle fait sueces- sivement dans les branches ou diverses autres parties des végétaux de petits trous, dans chacun desquels elle dépose un œuf et ensuite une liqueur mous- seuse, dont lusage est, à ce que l’on présume, d'empêcher l'ouverture de se fermer. Les plaies, faites par les entailles de la scie , deviennent de plus en plus convexes, par l’augmentfation du volume de l’œuf. Quelquefois même ces parties prennent la forme d’une galle, tantôt ligneuse , tantôt molle et pulpeuse, semblable à un petit fruit, selon la nature des parties végétales offensées. Ces tumeurs forment alors le domicile des larves qui y vivent soit soli- taires, soit en compagnie. Elles y subissent leurs métamorphoses, et l’insecte y pratique avec ses dents, une ouverture circulaire, pour sa sortie. 456 INSECTES Mais , en général, ces larves se tiennent à découvert, sur les feuilles des arbres et des plantes, dont elles se nourrissent. Par la forme générale de leurs corps, leurs couleurs, la disposition extérieure de leur derme, le nombre considérable de leurs pattes, ces larves ressemblent beaucoup aux chenilles, et ont aussi été nommées fausses-chenilles ; mais elles ont dix-huit à vingt-deux pieds ou n’en offrent que six, ce.qui les distingue des chenilles, où le nombre de ces organes est de dix à seize. Plusieurs de ces fausses-chenilles se roulent en spirale; d’autres ont le derrière de leur corps élevé en arc. Pour se transformer en nympbhes, elles filent, soit dans la terre, soit en dehors, sur les végétaux où elles ont vécu, une coque; mais elles y restent souvent, plu- sieurs mois de suite, l'hiver même,, dans leur pre- mier état, et ne passent à celui de nymphe, que peu de jours avant de devenir mouches-à-scie. Les unes ont le labre saillant et très-apparent; leur tête. vue en dessus, paraît plus large que longue ou transverse. Les CimBex. (CimBex. Oliv. Fab.— Crarro. Geoff.) Dont les antennes, de cinq à sept articles, sont terminées en bouton, ou en une massue épaisse et presque ovoide. Les fausses-chenilles ont en tout vingt-deux pattes. Quelques- unes, étant tourmentées, seringuent par les côtés du corps, et jusqu’à un pied de distance, des jets d’une liqueur ver- dâtre. Le C. jaune. (Tenthredo lutea. Lin.) De G. Insect. IT, XXxXI11, 6—16, long de près d’un pouce, brun; antennes et abdomen jaunes ; des bandes d’un noir violet sur cette dernière parlie. Sa fausse-chenille est d’un jaune foncé, HYMÉNOPTÈRES. 457 avec une raie bleue, bordée de noir, le long du dos. Sur le saule, le bouleau , etc. Le C. à grosses cuisses. (Tenthredo femorata. Lin.) De G. Ins. IL, xxx1v, 1—6, grand, noir; antennes et tarses d’un jaune brun; des taches d’un brun noirâtre au bord postérieur des ailes supérieures ; cuisses postérieures très-srandes, du moins dans l’un des sexes. Sa fausse chenille vit aussi sur le saule; elle est verte, avec trois raies sur le dos, dont celle du milieu bleuâtre, et les laté- rales jaunâtres (1). Les Hyroromes.(HycLoroma. Lat.— CryPTus.Jur.) N'ayant que trois articles aux antennes , et dont le der- nier, beaucoup plus long, forme, dans les mâles, une massue grêle, prismatique, et quelquefois une fourche. Les fausses chenilles ont dix-huit à vingt pattes. L’/Z1, du rosier ( Tenthredo rosæ. Lin.) Roœs. Ens. IT, Vesp. IL, long de quatre lignes ; tête, dessus du corselet et bord extérieur des ailes supérieures noirs ; le reste du corps d’un jaune safran , avec les tarses annelés de rose. Sa larve est jaune, pointillée de noir, et ronge les feuilles de rosier (2). Les Tenrarènes. (Tenrurepo. Lat. Fab.) Qui ont les antennes tantôt légèrement plus grosses vers le bout ou filiformes, tantôt sétacées, simples, dans les deux sexes, de neuf articles dans le plus grand nombre, et de onze dans les autres. Leurs larves ont de dix-huit à vingt-deux pattes. (1) Voyez, pour les antres espèces, Oliv. (Fncycl. méth. article cimbex } ( Fab.) Latr. Gen. Crust. et Insect, IIT, p. 227, Jurine, genre tenthredo, et Panz. hymen. (2) Latr. et Jur. ibidem, et la division ** des Aylotomes de Fabricius. 458 INSECTES Le nombre des dentelures des mandibules varie, dans l'insecte parfait, de deux à quatre. Ses ailes supérieures présentent aussi des différences dans celui de leurs cellules radiales et cubitales. Ces caractères ont servi de fondement à plusieurs autres sous-cenres que nous réunissons à celui-ci. Il se compose des allantes, des dolères , des némates , et des seconde et troisième familles des péérones de M. Jurine, ou des pristiphores de Latreille. El est encore formé de la troisième division des Aylotomes de Fabricius , et de ses tenthrèdes. La T. de la scrophulaire. (T. scroplulariæ. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. C, x, le mâle. Longue de cinq lignes , noire, avec les antennes un peu plus grosses vers leur extrémité et fauves ; anneaux de l'abdomen, le se- cond et le troisième exceptés, bordés postérieurement de jaune; jambes et tarses fauves. Elle ressemble à une guèpe. Larve à vinet-deux pattes , blanche , avec la tête et des points noirs. Elle mange les feuilles de la serophu- laire. La 7°. verte. (T. viridis. Lin.) Panz. ibid. LXIV , 11, même grandeur ; antennes sétacées ; corps vert, avec des taches sur le corselet et une bande le long du milieu du dos de l’abdomen, noires. Sur Le bouleau (r). Les LoPxyres. (Lopayrus. Lat.) Dont les antennes sont en peigne ou en panache dans les mâles , et en scie dans les femelles. Je rapporte à ce sous-genre la première famille des ptérones de M. Jurine, ainsi que la première division des hylotomes de Fabricius. Les antennes sont composées de neuf ou de vingt-quatre articles dans les mâles; de neuf ou de seize, dans les femelles. Les fausses chenilles ont vingt- (1) Voyez, pour les autres espèces, les auteurs mentionnés précédemment. HYMÉNOPTÈRES. 459 deux pattes , vivent en société et plus particulièrement sur Jes pins (1). Les autres ont le labre caché ou peu saillant; leur tête, vue en dessus, paraît presque carrée ou ronde. Les antennes ont douze articles et au-delà. Tantôt les mandibules sont allongées et étroites; le cou n’est point allongé ; la tarière ne fait pas de saillie au-delà de l’anus. Elles forment le genre cephaleia de Jurine, quel’on divise en deux. Les Mécaroponres. (M£scAroDONTEs. Lat. — TaArpaA. Fab.) Où les antennes sont en scie ou en peigne (2). Les PamPuiries. (Pampnrrius. Lat.—Lypa. Fab.) Qui ont les antennes simples dans les deux sexes. Leurs larves n'ont point de pattes membraneuses, et l'extrémité postérieure de leur corps se termine par deux cornes. Elles vivent de feuilles, qu’elles plient souvent pour s’y tenir cachées (3). | Tantôt les mandibules ne sont guère plus longues que larges ; le cou est allongé ; la tarière est saillante. Les larves vivent probablement dans l’irtérieur des vé- gétaux ou dans les vieux bois. Les Cépaus. (Cepaus. Lat. Fab. — TracneLus. Jur.) Qui ont les antennes insérées près du front, et plus grosses vers le bout (4). 4 (1) Tbidem , et la Monogr. de ce sous-genre publiée par M. Klug, dans les Mém. des Curieux de la Nature, de Berlin. (2) Voyez les ouvrages ci-dessus. (5) Ibid.; l’article pamphilie de l'Encycl. méth., et la Monogra- phie du genre lyda du docteur Klüg (Mém. des Cur. de la nature, de Berlin}. (4) Les ouvrages cités plus haut et la Monog. des szrex du docteur Klug » g. astatus, 460 INSECTES Les X1PHYDRIES. (XipaypriA. Lat. Fab. — URocERUS. UE) Dont les antennes sont insérées près de la bouche et plus grêles vers le bout (r). La seconde tribu, Celle des Urocères. (UroceraTa. Lat. ) Se distingue de la précédente aux carac- tères suivans: les mandibules sont courtes et épaisses ; la languette est entière ; la tarière des femelles est tantôt très-saillante et com- posée de trois filets, tantôt roulée en spirale dans l’intérieur de l’abdomen et sous une forme capillaire. Cette tribu est composée du genre Des SIREx (SIREX) de Linnœæus. Leurs antennes sont filiformes ou sétacées, vi- bratiles , de dix à vingt-cinq articles. La tête est ar- rondie ef presque globuleuse, avec le labre très- petit, les palpes maxillaires filiformes, de deux à cinq articles, les labiaux de trois, dont le dernier plus gros. Le corps est presque cylindrique. Les tarses antérieurs ou postérieurs, et dans plusieurs la: couleur de l'abdomen différent selon les sexes. La femelle enfonce ses œufs dansles vieux arbres, et le (1) Ibidem et M. Jurine. M. Klüg désigne ce genre sous Le nom d’Azybonotus. HYMÉNOPTÈRES. 4G: plus souvent dans les pins. Sa tarrière est logée à sa base, entre deux valves, formant une coulisse. Les Onvsses. (Oryssus. Lat. Fab.) Qui ont les antennes insérées près de la bouche, de dix à onze articles ; les mandibules sans dents; les palpes ma- xillaires longs et de cinq articles ; l'extrémité postérieure de l’abdomen presque arrondie ou faiblement prolongée ; et dont la tarière est capillaire et roulée en spirale dans l'intérieur de l'abdomen. Les deux espèces connues se trouvent, en Europe, sur les arbres, dans les premiers jours du printems, et sont très-agiles (1). Les S1REx propres ou les IcHaNEuMoN-BourDoNs. ( SIREX. Lin.— UrocERus. Geoff. } Ayant les anteñnes insérées près du front, de treize à vingt-cinq articles; les mandibules dentelées au côté in- terne; les palpes maxillaires très-petits , presque coniques , de deux articles, avec l’extrémité du dernier segment de l'abdomen prolongé en forme de queue ou de corne, et la tarière saillante , de trois filets. Ces insectes, qui sont d’assez grande taille, habitent plus particulièrement les forêts de pins et de sapins des contrées froides et montagneuses, produisent, en volant, un bourdonnement semblable à celui des bourdons et des frélons , et paraissent, certaines années , en telle abondance, qu’ils ont été pour le peuple un sujet d’effroi. La larve a six pieds, avec l'extrémité postérieure du corps terminée en pointe, vit dans le bois, où elle se file une coques et achève ses” métamorphoses. Le S. géant. (Sirex gigas. Lin. la fem.—$S. mariscus. Do (:) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect, II, p, 245, et l’article erysse de Y'Encycl, méthod. 465 | INSECTES ejusd. e mâle.) Rœæs. Ins. IT, Vesp. vrir, 1x. La femelle æst longue d’un peu plus d'un pouce, noire, avec une tache derrière chaque œil; le second anneau de l’abdo- men et ses trois derniers, jaunes. Les jambes et Les tarses * sont jaunâtres. Le mâle a l'abdomen d’un jaunätre fauve, avec son extrémité noire. Les tremex de M. Jurine ne diffèrent des sirex que par les antennes plus courtes, moins grêles à leur extrémité ou filiformes , composées seulement de treize à quatorze ar- ticles , et par leurs ailes supérieures n'ayant que deux cel- lules cubitales (1). La seconde famille des HymÉNorrères, Les Purivores. (Purrvora.) Ont l’abdomen attaché au corselet par une simple portion de leur diamètre transversal, et mème le plus souvent par un très-petit filet ou pédicule , de manière que son inser- tion est très-distincte, et qu'il se meut sur cette partie du corps. Les femelles ont une tarière qui leur sert d’oviducte. Je la partage en cinq tribus. La première, Celle des lenxeumonies. (IcaneumoniDEs. Lat.) À les quatre ailes veinées. (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. HT, p. 258, la Monographie de ce genre du docteur Klüg, l'ouvrage de M. Jurine et celui de Pauzer sur les hyménoptéres, HYMÉNOPTÈRES. 463 Les antennes sont presque toujours fili- formes ou sétacées , vibratiles , composées d’un grand nombre d'articles. Les palpes ma- xillaires sont apparens. La tarière des femelles est toujours de trois filets. Cette tribu embrasse la presque totalité du genre DES IcaNEUMONS ( ICHNEUMON ) de Linnæus. Qui détruisent la postérité des lépidoptères, si nuisibles à l’agriculture sous la forme de chenilles, de même que lichneumon quadrupède était censé le faire à l'égard du crocodile, en cassant ses œufs ou même en, s’introduisant dans son corps, pour dévorer ses entrailles. D’autres auteurs ont nommé ces insectes mouches tripiles, à raison des trois soies de leur tarière , et mouches vibrantes, parce qu'ils agitent continuellement leurs antennes, qui sont souvent contournées, avec une tache blanche ou jaunâtre, en forme d’anneau, dans leur milieu. Ils out les palpes maxillaires allongés , presque sétacés, de cinq à six articles; les labiaux sont plus courts, filiformes, et de trois à quatre articulations. La languette est ordinairement entière ou simplement échancrée. Leur corps a, le plus souvent, une ‘forme étroite et allongée ou linéaire, avec la tarière tantôt extérieure, en manière de queue, tantôt fort, courte et cachée dans l’intérieur de l'abdomen, qui se termine alors en pointe, tandis qu’il est plus épais et comme en massue tronquée obliquement 464 INSECTES. dans ceux où la tarière est saillante, Des trois pièces qui la composent, celle du milieu est la seule qui pénètre dans les corps où ils déposent leurs œufs ; son extrénuté est aplatie et taillée quelquefois en bec de plume. Les femelles pressées de pondre marchent ou volent continuellement, pour tâcher de découvrir les larves , les nymphes, les œufs des insectes, et méme des araignées, des pucerons , etc: destinés à recevoir les leurs et à nourrir, lorsqu’ils seront éclos, leur famille. Elles montrent dans ces recherches un instinct admirable, et qui leur dé- voile les retraites les plus cachées. C’est sous les écorces des arbres , dans leurs fentes ou dans leurs crevasses que celles dont la tarière est longue , pla- cent le germe de leur race. Elles y infroduisent leur oviducte ou la tarière propre, dans uné direction presque perpendiculaire ; 1l est entièrement dégagé des demi-fourreaux , qui sont parallèles entre eux et soutenus en l'air dans la ligne du corps. Mais les femelles, dont la tarière est très-courte, peu ou point apparente, placent leurs œufs dans le corps ou sur la peau des larves , des chenilles et dans les nymphes, qui sont à découvert, ou très-accessibles. Leslarves des ichneumonides n’ont point de pattes, ainsi que toutes les autres des familles suivantes. Celles qui vivent, à la manière des vers intéstinaux, dans le corps des larves ou des chenilles , où elles sont méme quelquefois en société, ne rongent que leur corps graisseux , ou les parties intérieures qui ne sont point rigoureusement nécessaires à leur con- servation ; œais sur le point de se chauger en nym- HYMÉNOPTÈRES. 465 phes , ellés perceut leur peau , afin d’en sortir, ou bien leur donnent la mort et ÿ achèvent tranquille- ment leurs dernières anétamorphoses. Telles sont aussi les habitudes des larves d’ichueumonides, qui se nourrissent de nymphes ou de chrysalides. Presque toutes se filent une coque soyeuse, pour passer à l’état de nymphe. Ces coques sont quel- quefois agglomérées, et soit nues, soit enveloppées d’une bourre où d’un coton , en une masse ovale, que l’on trouve souvent attachée aux tiges des plantes. Leur réunion et leur disposition symé- trique forment dans une espèce un COrps al- véolaire, semblable à un petit rayon d'abeille domestique. La soie de ces coques est tantôt d’un jaune où d’un blanc uniforme; tantôt mêlangée de noir ou de fils de deux couleurs. Les coques de quelques espèces sont suspendues à une feuille ou à une petite branche, au moyen d’un fil assez long. Réaumur a observé que détachées du corps où elles sont fixées, elles font des sauts dont la hauteur peut aller jusqu’à quatre pouces , les larves renfermées dans les coques rapprochant les deux extrémités de leurs corps et les déban- dant ensuite, à la manière de quelques petites larves sauteuses de diptères que l’on trouve sur le vieux fromage. Cette famille est très-nombreuse en espèces. Les unes ont les antennes composées de treize à quatorze articles. Latreille les réunit eu uve pelite famille sous le nom d'evaniales. TOME 3. 30 466 INSECTES Les PÉLÉCINES. (PELECINUS. Lat. Fab.) Où l’abdomen , inséré à l'extrémité postérieure et infé- rieure du corselet, est filiforme et très-long. Leur languette a trois divisions (1). Les Evanies. (EvANIA. Fab. Lat.—Spnex. Lin.) Où l'abdomen, inséré à l'extrémité postérieure et supé- rieure du corselet, est très-petit, fort comprimé, triangu- laire ou ovoïde , avec un pédicule brusque à sa base. Les an- tennes sont coudées (2). Les Fœnes. (Fæœnus. Fab.) Qui ont l’abdomen inséré, comme dans les évanies, mais allongé, en forme de massue, avec les jambes postérieures en massue, les antennes droites, filiformes et la tête portée sur un cou (3). LEs AULAQUES. (AuLacus. Jur.) Très-voisins des fœnes , mais ayant l’abdomen ellip- soide et comprimé, les antennes sétacées et les jambes grèles (4). | Les autres espèces ont les antennes composées de vingt articles ou davantage, et forment le genre Des IcHNEUMONS proprement dits. Les uns ont les mandibules terminées par une seule dent, ou sans échancrure sensible, et la tête presque globuleuse. Cette division renferme le genre stéphané de Jurine (5), ; * {1} Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. IIf, p. 254. (2) Ibid. , Fabricius et Jurine. (5) Latr. Fabricius et Jurine, ibidem. (4) Jur. hym. ; Latr. Gen. Crust, et Tnsect, IV, 3, et Panz. sux les Ayménoptères. (5) Latr. ibid. HYMÉNOPTÈRES, 465 rapproché des précédens, et distinct des suivans par l’in- sertion supérieure de l’abdomen, et celui de xoride de Latreille (r). Les femelles Ont toutes une tarière très- saillante. D'autres ont l’extrémité ‘de leurs mandibules échancrée ou refendue, et terminée ainsi par deux dents. Tantôt leur tête est arrondie en devant, ou ne se prolonge point en forme de museau. Ici se placent : 1°. Les pimples de Fabricius, que l’on distingue à la forme cylindrique de leur abdomen, plus épais, tronqué obliquement et terminé par une longue tarière dans les femelles. De ce nombre est : L’Ichneumon pointillé. (Tchneumon persuasorius, Tin.) Panz. Faun. Insect. Germ. XIX , xvir, la femelle. Une ‘de nos plus grandes espèces ; noire, avec l’écusson et deux points sur chaque anneau de l'abdomen blancs ou jaus nâtres ; pieds rouges ; tarière de la longueur du corps (2). 2°. Les cryptes du même, auxquels la plupart des ses bassus me paraissent devoir être réunis. Leur tarière est encore très-saillante; mais leur abdomen est presque ovale ou en triangle allongé , et rétréci assez brusquement en pédicule, à sa base. 3°. Ses ichneumons, dont la tarière est cachée ou à peine extérieure, et qui ont l’abdomen composé au moins de cinq anneaux apparens , déprimé, soit presque cylindrique, soit ovale. | Ceux où il est presque cylindrique, demi-sessile et fort long, et qui ont le second article des palpes maxillaires très-dilaté, forment le genre métopie de Panzer, ou celui de peltaste d’Illiger. Le premier sépare, sous le nom géné- rique d’alomye, les espèces dont l’abdomen est en forme de fuseau allongé, avec un pédicule court et aminci insen- (1) Latr. ibid, (2) Fabric, Syst. Piezatorum, 468 INSECTES blement. Dans d’autres , l'abdomen est plus ovale ou ellip tique , et tient au corselet par un filet ou un étranglement brusque. Le genre érogus du même, et à ce que je présume les joppa de Fabricius , font partie de cette subdivision, Enfin d’autres espèces ont l'abdomen petit, très-aplati et annexé au corselet par un très-court pédicule. Latreille les range dans son genre rricrogastre. Quelques femelles de cette division et de la précédente n’ont point d'ailes (1). 4°. Les ophions de Fabricius ont l'abdomen très-com- primé , plus ou moins arqué en faucille, tronqué au bout, avec la tarière courte, mais saillante. L’'O. jaune ( Ichneumon luteus. Tin. ) Schæff. Icon. Insect. tab. 1, fig. 10, est d’un jaune roussâtre, avec les yeux verts. La femelle dépose ses œufs sur la peau de quelques chenilles, particulièrement de celle qu'on a nommée la queue-fourchue. {s y sont fixés au moyen d'un pédicule long et délié. Les larves y vivent, ayant l’extrémité postérieure de leur corps engagé dans les pel- licules des œufs d’où elles sont sorties, y croissent, sans empêcher la chenille de faire sa coque; mais elles finis- sent par la tuer, en consumant sa substance intérieure, se filent ensuite des coques oblongues, les unes auprès des autres, et en sortent sous la forme d’ichneumons , ainsi que de l'enveloppe commune. La larve d’une espèce (J. moderator) détruit celle d’un autre ichneumon (J. sérobilellæ ). 5°, Les banchus , dont l’abdomen est encore très-com- primé et en faucille, diffèrent des ophions en ce qu'il est pointu au bout et que la tarière est cachée. 6°. Les sigalphes de Latreille et les chélones de Jurine sont remarquables par leur abdomen élargi et arrondi à son (1) Voyez la Monographie qu’en a publiée M. Grayenorsth. HYMÉNOPTÈRES. 469 extrémité postérieure et creusé en voûte inférieurement ; il ne parait composé, vu en dessus , que de trois anneaux dans les sigalphes, et d’un seul dans les chélones. Leur tarière est intérieure. Tantôt l'extrémité antérieure de la tête, par l’avance- ment des parties de la bouche, forme une sorte de museau, comme dans les bracons de Jurine et de Fabricius, aux- quels on peut réunir les agathis de Latreille. Les autres ichneumonides ont les mandibules en carré résulier, écartées , et offrant trois dentelures. Ils rentrent dans le genre des a/ysies de Latreille. Celui des anomalons de M. Jurine se compose des ich- neumons qui n’ont que deux cellules cubitales, n'importe les différences qu’ils peuvent présenter dans les autres par- ties de leur organisation (x). La seconde tribu, Les GrarzicoLes. ( Diproreparræ. Lat.) N’ont point les ailes inférieures veinées, ni d’aiguillon au bout de la tarière; cette tarière est filiforme et nait de la partie inférieure de l'abdomen ; les palpes sont très-courts et quel- quefois nuls ; les antennes sont droites ou sans coude, filiformes ou à peine plus grosses vers le bout, et ordinairement composées de treize à quinze articles. Les gallicoles forment le genre (1) Consullez les ouvrages cités plus haut, et l’Encycl. méthod. pour l’article ophion. Mais tous ces travaux sont très-imparfaits, quant à Ja méthode , et très-incomplets quant aux espèces. 476 INSECTES Des Cynips (Cyxies) de Linnæus. Géoffroi les distingue mal à propos sous le nom de diplolèpe et appelle cynips des insectes de la fa- mille suivante, compris par Linnæus dans sa der- nière division des ichneumons. Les cynips paraissent comme bossus, ayant Îa tête petite, et le corselet gros et élevé. Leur abdo- men est comprimé , en carène ou tranchant, à sa partie inférieure , et tronqué obliquement, ou très- obtus, à son extrémité. Il renferme , dans les fe- melles , une tarière qui ne paraît composée que . d’une seule pièce longue et très-déliée, ou capillaire, roulée en spirale à sa base , ou vers l’origine du ventre, et dont la portion terminale se loge sous l'anus, entre deux valvules allongées, quilui forment chacune un demi-fourreau. L’extrémité de cette tarière est creusée en gouttière, avec des dents laté- rales, imitant celles d’un fer de flèche, et avec les- quelles l’insecte élargit les entailles qu'il fait aux différentes parties des végétaux pour y placer ses œufs. Les sucs s’épanchent à l’eudroit qui a été piqué, et y forment une excroissance ou une tu- meur qu’on nomme galle , et dont la plus connue, noix de galle, galle du Levant , est employée avee une solution de sitriol vert, ou de sulfate de fer, dans la teinture en noir. La forme et la solidité de ces protubérances varient selon la nature des parties des végétaux qui ont été offensées, comme les feuilles, leurs pétioles, les boutons, l'écorce ou V’aubier , les racines, etc. La plupart sont sphé- HYMÉNOPTÈRES. 4x viques ; quelques-unes imitent des fruits ; telles sont les galles en pomme , en groseille, en pepin, la galle en forme de nèfle du chène tozin, etc. D'autres sont chevelues, comme celle qu’on nomme bédé- guar, mousse chevelue, et qui vient sur le rosier sauvage ou l’églantier. Il y en a de semblables à. des pommes d’artichauds , à des champignons, à de petits boutons , etc. ; les œufs renfermés dans ces excroissances acquièrent du volume et de la consis- tance. Il en naît de petites larves sans pattes, mais ayant souvent des mamelons qui en tiennent lieu. Tantôt elles y vivent solitairement et tantôt en so- ciété. Elles en rongent l’intérieur, sans nuire à son développement, et y restent cinq à six mois dans cet état. Les unes ÿ subissent leurs métamorphoses ; les autres la quittent pour s’enfoncer dans la terre, où elles demeurent jusqu’à leur dernière transfor- mation. Des trous ronds que l’on voit à la sur- face des salles, annoncent que l’animal en est sorti. On y trouve aussi plusieurs insectes de la famille suivante ; mais ils ont pris la place des habitans naturels qu'ils ont détruits, à la manière des ich- neumons. Quelques cynips sont aptères. Une espèce dépose ses œufs dans la semence du figuier sauvage le plus précoce. Les grecs modernes , suivant à cet égard une méthode que l'antiquité leur a transmise, enfilent plusieurs de ces fruits et les placent sur les figuiers tardifs ; les cynips sortent chargés de poussière fé- condante, s'introduisent dans l'œil des figues de ces derniers , en fécondent les graines et provoquent la 472 INSECTES maturité du fruit. Cette opération a été appelée ; caprification. Les uns ont le pédicule de l’abdomen très-court ; les an- . tennes de treize à quinze articles, des palpes, des mä- choires et une lèvre très-distincts. Tels sont Les Cynips proprement dits (Cvynres. L.),les Diplolèpes de Geoffroi. On peut Jeur associer les ibalies de Latreille qui ont l'ab- domen très-comprimé dans toute sa hauteur et en forme de lame de couteau (1); et ses figites (2) dont les antenes sont grenues, un peu plus grosses vers le bout, et de treize ar- ticles dans les femelles ; celles des mâles ont un article de plus , et ressemblent, à cet égard , aux antennes des diplo- lèpes femelles de Geoffroi; on compte quinze articles à celles de leurs mâles. Le C. de la galle à teinture ( Diplolepis gallæ tincto- riæ. Oliv. Voy. en Turq.), est d’un fauve très-pâle, cou- vert d’un duvet soyeux et blanchâtre, avec une tache d’un brun noirätre et luisant sur l'abdomen. Dans la galle ronde, dure et hérissée de tubercules , qui vient sur une espèce de chêne du Levant, et qu’on emploie dans le commerce. En cassant cette galle, on en retire souvent l'insecte parfait. Nous citerons encore le C: des fleurs du chéne (C. quercus pedunculi. Lin.) Réaum. {ns. IIT, xz, 1-6, qui est gris, avec une croix linéaire sur les ailes ; il pique les chatons des fleurs mâles du chêne, et y produit des galles rondes, ce qui les fait ressembler à de petites crappes de fruit. Le C. du bédéguar (C; rosæ. Lin.) Réaum. ibid. xLvY, er (2) Latr. Gen. Crust. et [nsect. IV, p, 17. (2) Latr. ibid. p. 19, et Jurine. HYMÉNOPTÈRES. 475 5-8; et XLVIT, 1-4; noir, avec les pieds et l’abdomen, son extrémité exceptée, rouges (1). Les autres ont l’abdomen porté sur un long pédicule, les antennes de douze articles grenus, et leur bouche n’a d’autres parties distinctes que les mandibules. Latreille les a distingués sous le nom générique d'EucxA- Ris. (EucHARIs) (2). La troisième tribu, Celle des Cuarcrnrres. (Cuarcnræ. Spin. ) Ne diffère essentiellement de la précédente que par les antennes qui sont brisées et for- ment, à partir du coude, une massue allon- gée ou en fuseau ; elles n’ont pas au-delà de douze articles. On peut rapporter les genres qu'on a éta- blis dans cette tribu , à celui Des CuaALcipes. (CHALCIs. Fab.) Ces insectes sont fort petits, ornés de couleurs métalliques très-brillantes , et ont, pour la plupart, la faculté de sauter. La tarière est souvent com- posée de trois filets, ainsi que celle des ichneumons, et les larves sont également parasites. Quelques- (1) Voyez pour les autres espèces, Linnæus ; Oliv. art. diplolèpe de l’Encycl. méthod.; Latr. Hist. gén. des Crust, et des Insect. XI, p- 206, et Gen. Crust. et Insect, LV, p. 18; Jur, el Panzer sur les Lyménoptéres. (2) Latr, Gen, Crast, et Insect, LV, p. 20. 474 INSECTES unes , à raison de leur extrême petitesse, se nour- rissent de l’intérieur d’œufs d'insectes, presque imperceptibles. Plusieurs autres vivent dans les galles et les chrysalides des lépidoptères. Je soup- conne qu’elles ne se filent point de coque pour passer à l’état de nymphe. Les CHALcIDESs proprement dits. (CHALcis. — VEspA.— SPHEX. Lin.) Dont les pieds postérieurs ont les jambes très-arquées , avec les cuisses très-srandes ; dont l’abdomen, attaché au corselet par un pédicule très-apparent , est ovoide ou co- nique, pointu au bout, avec la tarière cachée ou extérieure, mais droite , et qui ont les ailes étendues. Les uns ont le pédicule de l'abdomen allongé; tels sont ceux que Fabricius nomme sispes et clavipes , et qui se trouvent dans les lieux marécageux. Ils sont noirs l’un et l’autre. Le premier a les cuisses postérieures jaunes; elles sont fauves dans le second. Les autres ont le pédicule de l'abdomen très-court. T'els sont le C. nain ( Vespa minuta. Lin.) , qui est très- commun sur les fleurs ombellifères , noir, avec les pieds jaunes ; et le C. à jarretières (C. annulata. Fab.), qui se trouve dans les nids des guêpes cartonnières de l’Amé- rique méridionale, et que Réaumur (Insect. VI, xx, 2, et xx1,9, 4) a pris pour l'individu femelle de cette guêpe. Il est noir, avec la pointe de l'abdomen allongée , un point blanc à l’extrémité des cuisses postérieures, et les jambes blanches , entrécoupées de blanc (1). Les Leucospis. (LEucospis. Fab.) Qui ont les pieds postérieurs semblables à ceux des (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 25; Fab, Syst. Piez. ; el Olivier , art, chalcis de l’'Encycl. méthodique, LS HYMÉNOPTÈRES. 475 chalcides, mais dont l'abdomen paraît appliqué contre. l’extrémiié postérieure du corselet, comprimé dans toute sa hauteur, arrondi postérieurement, avec la tarière re- courbée sur le dos; les ailes supérieures sont doublées. Le Z. dorsigère. ( L, dorsigera. Fab. la fem.; L. dispar: le mâle.) Panz. Faun. Insect. Germ. LVILII, xv,le mâle. Noir ; abdomen presque une fois plus long que le corse- let, avec trois bandes et deux petites taches jaunes; une ligne transverse sur l’écusson , et deux autres à la partie antérieure du corselet, de cette même couleur. La fe- melle place ses œufs dans les nids de quelques abeilles maçonnes de Réaumur. Celle d’une autre espèce (gigas) pond dans les guêpiers (r). Les Europxes. (EuroPaus. Geoff.) Dont les pieds postérieurs n’ont ni les cuisses à la fois très-renflées et lenticulaires , ni les jambes très-arquées. Nous comprenons dans ce sous-genre les ichneumons nains (minuti) de Linuæus, les diplolèpes de Fabricius (Syst. Piez.g les cynips de Geolfroi , ses eulophes, et plu- sieurs autres genres peu importans établis par Latreille et M. Maximilien Spinola, dent l’étude est d’autant plus diffi- cile que ces insectes sont, en général, d’une extrême pe- titesse. J'y rapporte encore ici, d’après la considération des palpes qui sont irès-courts, comme tous ceux des insectes de cette tribu, le psil de Bosc de M. Jurine. Le premier anneau de son abdomen donne naissance à une corne so- lide, recourbée en avant, jusques au-dessus de la tête, etqui, suivant les observations de M. Leclerc de Laval , est le (1) Les mêmes ouvrages et la Monographie de ce genre de M. Klüg, dans les mémoires des Cur. de la Nature de Berlin. 476 INSECTES fourreau de la tarière. Cette espèce est très-petite et entière< ment noire (1). La quatrième tribu, Les Oxvyures. (Procrorrurur. Lat.) Semblables aux précédens quant aux ailes inférieures sans nervures, ont, dans les fe- melles , l'abdomen terminé par une tarière tubulaire, conique, ou en forme de queue, soit d’une pièce, soit de deux ou trois réu- nies longitudinalement. Les palpes maxillaires sont longs et pendans. Nous réduisons les divers genres dont elle se compose à celui Des BÉTHYLES (BEeTuyius) de Latreille et de Fabricius. à Leurs habitudes sont, probablement, les mêmes que celles des chalcidites ; mais comme la plupart de ces insectes se trouvent sur le sable ou sur les plantes peu élevées, je soupconne que leurs larves vivent cachées dans la terre. Dans les femelles des codres de M. Jurine , SOUS- senre de cette tribu, la tarière forme une queue écailleuse, longue , arquée et très-pointue. NE MRC EN TA CDTET ET ETS EE CNE EDS CNET DRC US EEE EC ESNEOEEENR EE TIT ENET (1) Voyez Latr. Gen. Crust, et Insect. IV, p. 27-52, genres 453- 4635 ; Max. Spinola, Ann. du Mus. d'Hist. natur.; Fabricius , genre diplol8pis , avec les six dernières espèces de cleples ; et la dernière division des chalcis de M, Jurine. HYMÉNOPTÈRES. 477 : i Dans les autres sous-genres, cette tarière est ré- tractile et presque en forme d’aiguillon. L1 Les dryines de Latreille sont remarquables par la forme du corselet, qui est divisé en deux nœuds, et par leurs tarses qui ont au bout deux longs crochets , dont l’un se re- plie et fait l'office de griffe (r). La cinquième tribu, Les Curysines. ( Carysipines. Lat.) N’ont point, de même que ceux des trois tribus précédentes, les ailes inférieures vei- nées ; mas leur tarière est formée par les derniers anneaux de l’abdomen, à la manière des tubes d’une lunette d'approche, et se termine par un petit aiguillon. L’abdomen, qui, dans les femelles, ne paraît composé que de trois à quatre anneaux, est voüté ou plat en dessous, et peut se replier contre la poitrine ; l’insecte prend alors la forme d’une boule. Cette tribu comprend le genre Des Cuarysis (Carysis) de Linnæus. Par la richesse et l'éclat de leurs couleurs, ils (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect, IV, p. 335, et les genres de M. Jurine qui y sont indiqués, 478 INSECTES vont de pair avec les colibris et les oiseaux-mouches ; aussi les désigne- -t-on sous le nom de guépes dorées. On les voit se promener, mais foujours dans une agitation continuelle et avec une grande vivacité, sur les murs et sur les vieux bois, exposés aux ar- deurs du soleil. On les trouve aussi sur les fleurs. Leur corps est allongé et couvert d’un derme solide. Leurs antennes sont filiformes , coudées, vibratiles, et composées de treize articles dans les deux sexes. Les mandibules sont arquées, étroites et pointues. Les palpes maxillaires sont ordinairement plus longs que les labiaux, filiformes, et de cinq articles inégaux; les labiaux en ont trois. La lan- guette est le plus souvent échancrée. Le corselet est demi-cylindrique, et offre plusieurs sutures ou lignes imprimées et transverses. L’abdomen du plus grand nombre est en demi-ovale, tronqué à sa base, et semble, au premier coup d’æil, suspendu au corselet par toute sa largeur; le dernier anneau a souvent de gros points enfoncés, et se termine par des dentelures. Les chrysides déposent leurs œufs dans les nids des apiaires solitaires maconnes, ou dans ceux de quelques autres hyménoptères. Leurs larves dé- vorent celles de ces insectes. Les uns ont les mäâchoires et la lèvre très-longues, com- posant une fausse trompe, fléchie en dessous , et les palpes très-petits , de deux articles. Tels sont 4 A HYMENOPTÈRES. 479 Les Parnorës (Parnores) de Latreille. Le P. incarnat place ses œufs dans les nids du bembex rostrata de Fabricius (1). Les autres n’ont point de fausse trompe : leurs palpes ma- xillaires sont de grandeur moyenne ou allongés et com- posés de cinq articles ; il y en a trois aux labiaux. Tantôt le corselet n’est point rétréci antérieurement ; l’abdomen est en demi-ovale , voûté, et n’offre à l’extérieur que trois segmens ; comme dans Les Carysis proprement dits. (Carysis. Fab.) Ceux dont les quatre palpes sont égaux , et dont la lan- guette est profondément échancrée, forment le genre sti/be de M. Max. Spinola, auquel on peut réunir les euchrées de Latreille. Ceux dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et qui ont la languette échancrée, avec l'abdomen arrondi et uni au bout, ont été distingués géné- riquement sous le nom d’Aédychres. Ceux qui, semblables aux hédychres par les proportions relatives des palpes, ont la languette arrondie et entière, forment les genres elampe et chrysis de M. Spinola: Les mandibules , dans le premier, ont deux dents au côté interne ; l’abdomen est uni et arrondi au bout; l’extrémité postérieure du corselet a une épine. Les mandibules, dans le second, n’ont qu’une dentelure au même bord; l’ab- domen est plus allongé, tronqué au bout , et offre souvent près de cette extrémité une rangée transverse de gros points enfoncés ; dans cette subdivision se place le chrysis le plus commun en Europe, Le C. enflammé (C. ignita. Lin.) Panz. Faun. Insect. RERO R DEEE EEE RROSS CREER RSR ER nm en een) (1) Eatr. Gen. Crust. et Insect. 1V, p. #7, et Annales du Muséum d'Hist, naturelle, 480 INSECTES Germ. V, xx11, qui est bleu, mêlé de vert, avec l’abdo- men d’un rouge cuivreux doré, et terminé par quatre dentelures. Tantôt le corselet est rétréci en devant; l'abdomen a une figure presque ovoide , sans être vouté, et offre quatre sesmens dans les femelles et cinq dans les mâles. Tels sont Les Crepres (CLEPTES) de Latreille. Les mandibules sont courtes et dentelées. La languette est entière (1). : La seconde section des Hyménoptères, Celle des PorRTE-AIGUILLON. ( ACULEATA. ) Diffère de la première par le défaut de ta- rière ; un aiguillon de trois pièces, caché et rétractile, la remplace ordinairement, dans les femelles, et dans les neutres des espèces réu- nies en société. Quelquefois, comme dans plusieurs fourmis, cet aiguillon n'existe point, et l’insecte se défend en éjaculant une liqueur acide renfermée dans desréservoirs spéciaux, sous la forme de glandes. Les hyménoptères de cette section ont toujours les antennes simples et composées (1) Voyez, pour toutes ces divisions, Latr. Gen. Crust. et Insect. IV , pag. 41 et suiv.; Améd. Lepelletier, Ann. du Mus, d'Hist. nat. ; Maxim. Spinola, Insect. Ligur.; Jurine et Panzer sur les hyménoptères. HYMÉNOPTÈRES. AS: d'un nombre d’articles constant, savoir de treize dans les mâles et de douze dans les femelles. Les palpes sont ordinairement fili- formes ; les maxillares, souvent plus longs, ont six articles et les labiaux quatre. Les man- dibules sont plus petites et souvent moins dentées dans les mâles que dans les autres individus. Les quatre ailes sont toujours vei- nées. L’abdomen, uni au corselet par un pédicule ou un filet, est composé de sept articles dans les mâles, et de six dans les femelles. Les larves n’ont jamais de pieds, et vivent des alimens que les femelles ou les neutres leur fournissent, et qui consistent soit en ca- davres d'insectes, soit en sucs de fruits, et pour d’autres, en un mélange de pollen d’éta- mines et de miel. Cette section est divisée en quatre familles. La première famille de la seconde sectiorr, Celle des Hérérocynes. ( HeTERoGYNA.) Se compose de deux ou trois sortes d’indi- vidus, dont les plus communs, les neutres ou les femelles, n’ont point d'ailes, et rarement des yeux lisses très-distincts. TOME 3. 37 482 INSECTES Ils ont tous les antennes coudées et la lan- guette petite, arrondie et votée, ou en cuiller. Les uns vivent en sociétés, et nous offrent trois sortes d'individus, dont les mâles et les femelles ailés, et les neutres sans ailes; dans les deux dernières sortes d'individus, les an- tennes vont en grossissant, et la longueur de leur premier article égale au moins le tiers de leur longueur totale; le second est presque aussi long que le troisième, et a la forme d’un cône renversé. Le labre des neutres est grand, corné, et tombe perpendiculairement sous les mandibules. Ces hyménoptères compren- nent le genre | Des Fourmis (FormicA) de Linnæus. Si vantées pour leur prévoyance, dont plusieurs sont si connues, les unes par les dégats qu’elles font dans nos jardins, dans l’intérieur même des habita- tions , où elles attaquent les sucreries, les viandes conservées, et leur communiquent une odeur de muse désagréable; les autres par le tort qu'elles font aux arbres, en rongeant leur intérieur pour sy établir et s’y propager. Les fourmis ont le pédicule de l’abdomen en forme d’écaille ou de nœud, soit unique, soit double, caractère qui les fait aisément reconnaître. Elles ont des antennes brisées, ordinairement un peu plus grosses vers le bout, la tête triangulaire, avec les HYMÉNOPTÈRES. #83 yeux ovales ou arrondis et entiers, le chaperon grand, les mandibules très-fortes dans le plus grand nombre, mais dont la forme varie beaucoup dans les neutres; les mâchoires et la lèvre petites, les palpes filiformes, dont Îles maxillaires plus longs; le corselet comprimé sur les côtés, et l'abdomen presque ovoïde, muni, dans les femelles et les ou- vrières, tantôt d’un aiguillon, tantôt de glandes situées près de l'anus, et qui sécrètent un acide par- ticulier , distingué sous le nom de formique. à Elles vivent en sociétés et souvent très -nom- breuses. Chaque espèce est de trois sortes : les méles et les femelles, qui ont des ailes longues, moins veinées que dans les autres hyménoptères de cette section, et très-caduques, et les neutres, privés ‘ d'ailes, et qui ne sont que des femelles dont les ovaires sont imparfaits. Les deux premières sortes d'individus ne se trouvent, sous leur dernière forme, que passagèrement dans l'habitation. Ils em sortent dès qu’ils ont acquis des ailes. Les mâles, très-inférieurs pour la taille aux femelles, ayant en- core la tête et les mandibules proportionnellement plus petites, et les yeux plus gros, les fécondent au milieu des airs, où ils forment avec elles des essaims nombreux , et périssent bientôt après, sans rentrer dans leur ancien domicile, où+leur présence n’est plus nécessaire. Ces femelles, propres à devenir mères, s’éloignent de leur ber- ceau, et après avoir détaché leurs ailes, au moyen de leurs pattes, fondent un nouvel établissement. Quelques-unes cependant, parmi celles qui s'ac- 4S4 INSECTES couplent aux environs de la fourmilière, sont re- tenues par les neutres, qui les ramènent dans l’ha- bitation , les empêchent d’en sortir, leur arrachent les ailes, et les contraignent d'y faire leur ponte; mais elles en sont chassées , à ce que l’on croit, dès que le vœu de la nature est rempli. Les neutres, distincts, non-seulement par le dé- faut d'ailes et d’yeux lisses, mais encore par la grandeur de leur tête, leurs fortes mandibules, leur corselet plus comprimé et souvent noueux; leurs pieds proportionnellement plus longs, sont seuls chargés des travaux relatifs à l'habitation et à l’édu- cation des petits. La nature et la forme des nids ou fourmilières varient selon l'instinct particulier des espèces; elles les établissent plus généralement dans la terre; les unes n’emploient que ses molé- cules, etleur habitation est presque entièrement ca- chée; les autres s'emparent de fragmens de matières végétales et autres qu’elles rencontrent, et élèvent au-dessus du terrain où elles se sont établies, des monticules coniques ou en forme de dômes. On en connaît qui ont pour domicile habituel le tronc des vieux arbres, dont elles percent l’intérieur en tout sens ou en manière de labyrinthe. Elles tirent parti de la sciure. Diverses routes ou galeries, quoique irrégulières en apparence, conduisent au séjour spécial de la race future. Les neutres vont à la recherche des provisions, paraissent s’instruire par le toucher et l'odorat de l’heureux succès de leurs découvertes, s’encourager et s'aider mutuellement ; des fruits, des insectes ou HYMÉNOPTÈRES. 485 leurs larves, des cadavres de quadrupèdes ou d’oi- seaux de petite taille, etc., leur servent de nour- riture. Elles donnent la becquée aux larves, les transportent, dans les beaux jours, à la superficie extérieure de leur habitation, pour leur procurer de la chaleur , les redescendent plus bas , aux ap- proches de la nuit ou du mauvais temps, les défen- dent contre les attaques de leurs ennemis, et veil- lent avec le plus grand soin à leur conservation , particulièrement lorsqu'on dérange leurs nids. Elles ont la même attention pour les nymphes, dont les unes sont renfermées dans une coque et les autres à nu; elles déchirent l’enveloppe des premières lorsque le temps de leur dernière métamorphose est arrivé. On donne vulgairement le nom d'œufs de fourmis aux larves et aux nymphes; ceux de la F. fauve servent de nourriture aux jeunes faisans. Les neutres empêchent les individus, qui viennent d'acquérir des ailes, de sortir, jusqu’au moment propice et toujours déterminé par une chaleur de l'atmosphère assez forte. Elles leur donnent alors leur liberté, en leur frayant des issues favorables. La plupart des fourmilières sont uniquement composées d'individus de la même espèce; mais la nature s’est écartée de ce plan à l'égard de la F1 * roussétre où armazone., et de celle que j’ai nommée. sanguine. Veurs neutres se procurent par la violence des auxiliaires de leur caste , mais d'espèces diffé- rentes, et que j'ai désignées sous le nom de roir- cendrée et rmineuse. Lorsque la chaleur du jour 486. INSECTES commence à décliner, et régulièrement à la ménre heure, du moins pendant quelques jours, les fourmis amazones Où lésionnaires quittent leurs nids, s’avancent sw: une colonne serrée , plus ou moins nombreuse suivant l'étendue de la population, et se dirigent en corps d’armée jusqu’à la fourmihère qu'elles veulent spolier. Elles y pénètrent, malgré l'opposition et la défense des propriétaires , saisis- sent avec leurs mandibules les larves et les nymphes des fourmis neutres, propres à ces sociétés , et les transportent, en suivant le même ordre, dans leur habitation. D'autres fourmis neutres de leur espèce, mais en état parfait, qui y ont pris naïssance ou qui ont été arrachées à leurs foyers, de la même ma- nière ; en prennent soin , ainsi que de la postérité de leurs vainqueurs. Telle est la composition des four- nilières mixtes. Ces curieuses observations , et que j'ai vérifiées, sont dues à M. Huber fils, qui marche si glorieusement sur les traces de son père. On sait que les fourmis sont très-friandes d’une liqueur sucrée qui transsude du corps des pucerons et des gallinsectes. Quatre à cinq espèces portent et rassemblent au fond de leur nid, surtout dans la mauvaise saison, ces pucerons et leurs œufs même. Elles s’en disputent aussi entre elles la possession. Il yena qui se construisent, avec de la terre, de pe- tites galeries, partant de la fourmilière et prolongée dans toute la longueur des arbres, jusqu'aux bran- ches chargées de ces insectes. Parmi les individus neutres de la même espèce. il en est dont la tête et les mandibules sont plus HYMÉNOPTÈRES. 487 fortes , et l’on a soupconné qu’ils pouvaient avoir des fonctions particulières. Les fourmis pourvues de sexe périssent au plus tard vers la fin de l’au- tomne ou dès les premiers froids. Les ouvrières passent l'hiver engourdies dans leurs fourmilières; leur prévoyance si célébrée n’a d’autre but , à cet égard , que d'augmenter et de consolider leur habi- tation par toutes sortes de moyens: car des vivres seraient inutiles pour un temps où elles ne peuvent en faire usage. L'économie des fourmis étrangères , particuliè- rement de celles qui habitent les contrées équato- riales, nous est inconnue. Si celle qu’on a nommée Jourmi de visite rend quelquefois service à nos colons , en purgeant leurs habitations des rats et d’une foule d'insectes domestiques destructeurs ou incommodes, d’autres espèces font maudire leur existence , par les pertes considérables qu’elles font éprouver et qu'il est impossible de prévenir. Latreille divise le genre des fourmis de la manière sui- vante. 19. Les Fourmis proprement dites (Formuitca}), qui manquent d’aiguillon , dont les antennes sont insérées près du front , et qui ont des mandibules triangulaires , dentelées et incisives. Le pédicule de l'abdomen n’est jamais formé que d’une écaille ou d’un seul nœud. La F. biépineuse ( F. bispinosa. ) Lat. Hist. nat. des Fourm. p. 133,1v, 20, noire; deux épines en avant du corselet ; écaille de l'abdomen terminée en une pointe longue et aiguë. À Cayenne. Elle compose son nid d’une grande quanlité de duvet, qu'elle tire, à ce qu'il paraît, . “es semences d’une espèce de fromager. 438 INSECTES La PF fauve. (F. rufa. Lin.) Lat. ibid. y, 28. Mulet long de pres de quatre lignes , noirâtre , avec une grande partie de la tête, le corselet et l’écaille fauves; corselet inégal; les petits yeux lisses un peu apparens. Elle forme dans les bois des nids en pain de sucre ou en dôme , com- posés de terre, de fragmens de bois, etc., et qui sont souvent très-considérables. Elle fournit l’acide dit for- mique. Les individus ailés paraissent au printems. La F. sanguine. ( F, sanguinea.) Lat. ibid v, 29. Mulet semblable à la précédente, mais d’un rouge sanguin, avec l’abdomen d’un noir cendré. Elle vit dans les bois, et c’est une de celles que M. Huber nomme F. amazones ou légionnaires. La F',mnineuse. (F. cunicularia. Lat.) Tête et abdomen du mulet noirs ; environs de la bouche, dessous de la tête, premier article des antennes , corselet et pieds d’un fauve pâle. Cette espèce et la suivante sont enlevées par les fourmis amazones, et transportées dans leurs nids, pour qu’elles les remplacent et les aident dans l'éducation des petits de leurs races. _ La À. noir cendrée. (F. fusca. Lin.) Lat. ibid. vi, 32. Mulet d’un noir cendré, luisant, avec la base des an- tennes et les pieds rougeâtres; écaiile grande, presque triangulaire ; apparence de trois yeux lisses. 2°: Les PoryErGuESs (PoiyerGus), où l’aiguillon manque encore, mais dont les antennes sont insérées près de la bouche, et dont les mandibules sont étroites, arquées ou très-crochues. + ; La 7. roussätre de Latreille (Hist. rat. des Fourmis, . vui, 38) est celle que M. Huber fils désigne plus spé- cialement sous le nom d’amazone. Voyez ses Recherches sur les Fourmis indigènes , pag. 210—260, pl. 11, À. rous- säâtre. Dans toute la France. 3°. Les Ponères (PonErA). Les mulets et les femelles HYMÉNOPTÈRES. 489 armés d’ün aiouillon; pédicule de l'abdomen formé d’une seule écaille ou d’un seul nœud. | On trouve aux environs de Paris une espèce de ce sous- genre, la A. resserrée (F. contracta) de Latreille, ibid. vir, 40. Le mulet n’a presque pas d’yeux et vit sous les pierres, en société très-peu nombreuse. Il est très-petit, noir, presque cylindrique, avec les antennes et les pieds d’un brun jaunâtre. | 4°. Les Myrmices (MyrmMIcA ), ayant aussiun aiguillon, mais dont le pédicule de l’abdomen est formé de deux nœuds ; leurs antennes sont découvertes, et les palpes ma- xillaires sont longs, à six articles distincts. Telle est La F. rouge ( F' rufa) de Linnæus. Lat. ibid. x, 62. Le mulet est rougeâtre , finement chagriné, avec l'abdomen luisant et lisse; une épine sous le premier nœud de son pédicule ; son troisième anneau un peu brun. Cette fourmi pique assez vivement. Dans les bois. 5°, Les Artes (ATtrA) de Fabricius, ne diffèrent des myrmices que par leurs palpes très-courts, et dont les ma- xillaires ont moins de six articles. La tête des mulets est ordinairement très-grosse. De ce nombre est la F. de visite ( Aita cephalotes. Fab. } Eat. ibid, 1x, 57. 6°. Les CRYPTOcÈREs (CRYPTOCERUS), toujours munis d’un aiguillon, avec le pédicule de l'abdomen formé de deux nœuds; mais dont la tête, très-grande et aplatie , a une rainure de chaque côté, pour loger une partie des an- tennes. Espèces propres à l'Amérique méridionale (1). _ Les autres HÉTÉROGYNES vivent solitaire- ment ; chaque espèce n’est composée que de - (1) Voyez Latr. Hist. Nat. des fourmis; ejusd. Gen. Crust. et Insect. IV , p. 124; Huber , sur les fourmis indigènes ; Fabricius, etc, 400 INSECTES deux sortes d'individus, de 7n&les ailés, et de femelles aptères et toujours armées d’un fort aiguillon. Les antennes sont filiformes ou sétacées, vibratiles, avec le premier et le troisieme articles allongés; la longueur du premier n’égale jamais le tiers de la longueur totale de ces organes. | Ils forment le genre Des Murizres (MuTILLA) de Linnæus. Les unes, dont on n’a encore observé que les mâles, ont les antennes insérées près de la bouche, la tête petite et l'abdomen long et presque cylindrique, comme dans Les Doryres (DoryLus) de Fabricius. Insectes propres à l’Afrique et aux Indes orientales (1). Les Lagipes (Lagipus } de Jurine. Hyménoptères de l'Amérique méridionale, en diffèrent par les mandibules plus courtes et moins étroites, et leurs palpes maxillaires de la longueur au moins des labiaux, et composés au moins de quatre articles ; ils sont très-petits et de deux articles au plus dans les doryles (2). Les autres ont les antennes insérées près du milieu de la face de la tête, qui est plus forte que dans les précédens ; l'abdomen est tantôt conique, tantôt ovoide ‘ou elliptique. Ce sont | Les MuriLLes proprement dites. (MuTiLLaA.) On trouve ces insectes dans les lieux chauds et sablon- (1) Voyez Fabricius et Latreille, Gen. Crust. et Insect. IV, p:. 125. (2) Voyez Jurine, et Latr. ibid, HYMÉNOPTÉRES. 491 eux. Les femelles courent très-vite et sont toujours à terre. Les mâles se posent souvent sur les fleurs; mais on ignore d’ailleurs leur manière de vivre. Les espèces dont le cor elet est presque cubique, sans nœuds ni apparence de divisions en dessus, dans les fe- melles, composent les genres mutille et aptérogyne (1) de: Latreille. L’abdomen des aptérogynes a les deux premiers anneaux en forme de nœuds , comme dans plusieurs fourmis. La M. tricolore (Mutilla europæa. Liu.) Coqueb. Illust. Icon. Insect. dec. IT, xvr, 8. La femelle est noire, avec le corselet rouge, et trois bandes blanches , dont les deux dernières rapprochées sur l'abdomen. Elle a un fort ai- guillon. Le mâle est d’un noir bleuâtre, avec le dessus du corselet rouge et l’abdomen comme dans la femelle (2). Les espèces qui, dans les deux sexes; ont le corselet égal en dessus, mais partagé en deux segmens distincts, avec l'abdomen conique dans les femelles, elliptique et déprimé dans les mâles, composent le genre myrmose de Latreille et de Jurine (3). Celles où le corselet des femelles est encore égal en dessus, mais divisé en trois segmens par des sutures , et qui ont les palpes maxillaires très-courts , avec le second article des- antennes emboîlé dans le premier, forment le genre des myrmecode Latr. (4). Les sclérodermes de Klug n’en diffèrent que par les palpes maxillaires allongés et les antennes, dont le second article est découvert (5). (1) Latr. ibid. p. 121. (2) Ibid. et Olivier , art. mutille de l'Encyel. méthod. (5) Latr. 1bid, p. 119, et Jurine sur les Aymen. (4) Latr. ibid. p, 118. (9) Latr. ibid, 492 INSECTES Les méthoques de Latreille ont le dessus du corselet comme noueux ou articulé (1). La seconde famille de cette section, Celle des Fouisseurs (Fossores) ou Guñres- ICHNEUMONS. Comprend des hyménoptères à aiguillon, dont tous les individus sont ailés, de deux sortes, et vivant solitairement ; dont les pieds sont exclusivement propres à marcher, et dans plusieurs à fouir; les ailes sont toujours éten- dues. Ils composent le genre Des SPHEx (SPHEx) de Linnæus. La plupart des femelles placent à côté de leurs œufs, dans les nids qu’elles ont préparés pour leurs petits, et le plus souvent dans la terre ou dans le bois, divers insectes ou leurs larves ; quelquefois aussi des arachnides qu’elles ont préalablement percés de leur aiguillon, et qui servent de nour- riture à ces petits. Les larves n’ont jamais de pieds, ressemblent à un petit ver, et se métamorphosent dans la coque qu’elles ont filée, avant de passer à l’état denymphe. L’insecte parfait est ordinairement très-agile et vit sur les fleurs, Les mâchoires et la lèvre sont allongées, et en forme de trompe dans plusieurs, (1) Latr. ibid. HYMÉNOPTÈRES, 493 Nous distribuerons les nombreux sous-genres qui dérivent du genre primitif des sphex en six petites coupes. Dans les deux premières, les yeux sont souvent échan- crés; le corps des mâles est ordinairement étroit, allongé, et se termine postérieurement, dans un grand nombre, par trois pointes , en forme d’épines , ou des dentelures. 1°. Ceux dont le premier segment du corselet est ianiôt en forme d'arc, et prolongé latéralement jusqu'aux ailes, tantôt en carré transversal ou en forme de nœud ou d’ar- ticle ; qui ont les pieds courts, gros, très-épineux ou fort ciliés , avec les cuisses arquées près du genou; et dont les antennes sont sensiblement plus courtes que la tête et le corselet, dans les femelles. Ce sont les ScociitTes de Latreille, ainsi nommées du genre Des Scortes. (ScoLrA.) Les uns ont les palpes maxillaires longs , composés d’ar- ticles sensiblement inésaux, et le premier article des an- tennes presque conique. Tels sont Les Trpxies (Tipx14. Fab.), auxquelles on peut associer les éengyres de Latreille (r). Les autres ont les palpes maxillaires courts, composés d’articies presque semblables, avec le premier article des antennes allongé et presque cylindrique. Tantôt cet article reçoit et cache le suivant, comme dans Les Myzines (Myz1Ne. Latr.), qui ont les mandibules dentées (2). Les Méries (Merta. Illis.), où les mandibules n’ont point de dentelures (3). (1) Latr. Gen, Crust, et Insect, IV, p. 116 ; Fab, et Jur. (2) Latr. ibid. (5) Latr. ibid, 494 INSECTES Tantôt le second article des antennes est découvert ainsi que dans Les ScoLtes proprement dites. (ScoLra. Fab.)(r). 2°. Les fouisseurs dont le premier segment du corselet est conformé ainsi que dans les précédens ; qui ont encore les pieds courts, mais grêles, point épineux ni fortement ciliés ; et dont les antennes sont, dans les deux sexes, aussi ue au moins que la tête et le corselet. Leur corps est ordinairement ras ou n’a qu'un faible duvet. Cette subdivision embrasse la famille des SaPyGiTEs de Latreille, dont la dénomination est prise du genre principal Des SApyces. (SaApyGA.) Les uns ont les antennes filiformes ou sétacées, comme dans Les THynnes (Tuynnus. Fab.), qui ont les JEUX entiers (2). Les Porocures (Porocarum. Spin.), où ils sont échan - crés, et dont les mandibules sont, en outre, très- dentées (£). Les autres ont les antennes plus grosses vers leur ex- trémité, ou même en massue, dans quelques mâles. Tels sont Les SAPyGEs proprement dites. (Saryca. Lat.) Elles voltigent autour-des arbres et des murs exposés au soleil, et paraissent y déposer teurs œufs (4). Les réramies de Latreille, d’après la forme du premier (1) Latr, ibid. el Fab. {2) Latr. ibid. (3) Latr. ibid. (4) Latr. ibid. HYMÉNOPTÈRES. 495 segment du corselet et leurs ailes étendues ou sans plica- ture, appartiennent à ceite subdivision; mais elles doi- vent être rangées, sous des rapports plus importans, dans la famille des d'ploptères. 3°. Les fouisseurs qui avoisinent encore les précédens, à l'égard de l’étendue et de la forme du premier segment du corselet; mais dont les pieds postérieurs sont une fois au moins aussi longs que la tête et le tronc ; et qui ont les an- tennes le plus souvent grèles , formées d’articles allongés, peu serrés ou lâches, et très-arquées ou contournéés, du moins dans les femelles. : Latreille les réunit dans sa famille des SPRÉGIMES, nom dérivé du genre dominant, celui Des SpHEx. (SPHEX.) Les uns ont le premier segment du corselet carré, soit transversal, soit lousitudinal , et l'abdomen attaché au cor- selet par un pédicule très-court ; leurs.jambes postérieures ont ordinairement au côté interne une brosse de poils. Ils forment le sous-senre Des PowpiLes. (PomerLus. Fab.) Auxquels on peut réunir les pepsis de Latreille, dont les palpes sont presque de la même longueur avec la lan- guette allongée et très-bifide; ses céropales , qui ont le labre entièrement découvert et les antennes presque droites dans les deux sexes ; les apores de M. Spinoia , dont les ailes supé- rieures n’ont que deux cellules cubitales au lieu de trois; la seconde famille des misques de M. Jurine, parfaitement semblables aux autres pompiles, mais où la troisième cellule _Cubitale est plus petite et pétiolée; et les sa/zus de Fabricius, où lepremier segment du corselet, au lieu d’être transversal, comme dans les précédens, est aussi long ou plus long que large, et dont les mandibules n’ont pas de dentelures. On trouve dans l'Amérique équinoxiale de grandes es- pèces de pompiles, dont les ailes supérieures sont souvent 496 INSECTES colorées de rouge ou dé bleu. Les nôtres, beaucoup plus petites, approvisionnent souvent leurs larves d'arachnides fileuses , comme Le P. des chemins (Sph. viatica. Lin.) Panuz. Faun. Insect. Germ. LXV, xvi, très-noir, avec l’abdomen rouge, entrecoupé de cercles noirs. Les autres ont le premier segment du corselet rétréci en devant, en forme d’article ou de nœud, et le premier an- neau de l'abdomen, et quelquefois même, en outre, une partie du suivant, rétréci en un pédicule allongé. Ils forment le genre Des SPHEx proprement dits. (SPHEx.) Qu'on a encore subdivisé ainsi : Ceux dont les mandibules sont dentées, qui ont les palpes filiformes, presque égaux, les mâchoires et la languette très-longues, en forme de trompe, fléchie en dessous, en ont été séparés par M. Kirby, sous le nom générique d'ammophile. Le Sphex du sable (Sphex sabulosa) de Linnæus, Panz. Faun. Insect. Germ. LXV, x1r, est de cette divi- - sion. Il est noir , avec l’abdomen d’un noir bleuâtre , ré- tréci, à sa base, en un pédicule long, menu, presque conique ; le second anneau, sa base exceptée, et le troi- sième, sont fauves; le mâle a un duvet soyeux et argenté sur le devant de la tête. La femelle creuse avec ses pattes, dans la terre, sur le bord des chemins, un trou assez profond, dans lequel elle dépose une chenille, qu’elle tue ou blesse mortelle- ment, au moyen de son aiguillon, et y pond un œuf auprès d'elle. Elle ferme le trou avec des grains de sable , ou même avec un petit caillou. Il paraîtrait, d’après quel- ques observations, qu’elle fait successivement, et en re- commençant la même manœuvre, d’autres pontes dans le même nid. HYMÉNOPTÈRES. 497 Le Sphex du gravier (Pepsis arenaria. Fab.) Panz. ibid. LXV , xr1r, est encore une ammophile. Il est noir, velu , avec le pédicule de l'abdomen formé brusquement par son premier anneau; le second, le troisième et la base du quatrième sont rouges (1). Les espèces dont les mandibules et les palpes sont en- core conformés de même, mais dont les mâchoires et la lèvre sont beaucoup plus courtes , et fléchies , tout au plus, à leur extrémité, sont comprisés par Latreille dans les genres sphex, pronée et chlorion (2). Le CAlorion comprimé, très-commun à l’Esle-de-France, y fait la guerre aux kakerlacs, dont il approvisionne ses petits. Îl est vert, avec les quatre cuisses postérieures rouges. Le C./obé, qui est entièrement d’un vert doré, se trouve au Bengale. | D’autres espèces ayant toujours les mandibules dentées, mais dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et presque en forme de soie, composent le genre dolichure du même auteur (3). Toutes celles qui terminent, n’ont point de dentelures aux man- dibules, et sont comprises dans son genre pélopée, et celui de podie (4). Les Pélopées où Potiers font , dans l'intérieur’ des maisons, aux angles des corniches', des nids de terre, arrondis ou globuleux, formés d’un cordon tournant en spirale, et présentant surieur côté inférieur deux ou trois rangées de trous, de sorte que ces corps ressemblent à l'instrument connu sous le nom de sifflet de chaudronnier. Les ouvertures sont les entrées d’autant de cellules, dans (1) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 53. (2) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 55-57. (5) Ibid. p. 57,genre pison, et p. 387, dolichurus. (4) Ibid. p. 59. TOME 3 32 498 INSECTES chacune desquelles l'insecte place une araignée, un dip- tère, etc., avec un de ses œufs, et qu'il bouche ensuite avec de la terre. Du nombre de ces hyménoptères est Le Sphex tourneur (Sphex spirifex) de Linnæus, qui est noir, avec le filet de l’abdomen et les pieds jaunes. Dans les départemens méridionaux de la France. 4°, Dans d’autres fouisseurs, le premier segment du corse- létne forme plus qu'un simple rebord linéaire et transversal , dont les deux extrémités latérales sont éloignées de l’origine des ailes supérieures. Les pieds sont toujours courts ou de iongueur moyenne. La tête, vue en dessus, paraît trans- verse, et.les yeux s'étendent jusqu’au bord postérieur. L’abdomen forme un demi-cône allongé, arrondi sur les côtés de sa base. Le labre est entièrement à nu ou très- saillant. M. Latreille fait de ces insectes une petite famille, qu'il appelle bembécides , du genre de Fabricius ; dont elle est formée, celui de BEmBEx. (BEMBEx.) Ces hyménoptères propres aux pays chauds , ont le corps allongé, pointu postérieurement , presque toujours varié de noir et de jaune ou de roussâtre , glabre, avec les antennes rapprochées à leur base , un peu coudées au second article et grossissant vers le bout; des mandibules étroites, allon- gées , dentées au côté interne et croisées; les jambes et les tarses garnis de petites épines ou de cils, qui sont plus remarquables aux tarses antérieurs des femelles. On voit souvent une ou deux dents élevées sous l’abdomen des males, Ils ont des mouvemens très-rapides, volent de fleur en fleur , en fesant entendre un bourdonnement aigu et coupé. Plusieurs répandent une odeur de rose. {ls ne paraissent qu’en été. Les uns ont üne fausse trompe, fléchie en des- sous , avec le labre en triangle allongé. HYMÉNOPTÈRES. Â99 Taniôt les palpes sont très-courts; les maxillaires n’ont que quatre articles et les labiaux que deux. Tel est Le B. à bec. ( Apis rostrata. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. I, x. Mâle. Grand, noir , avec des bandes trans- verses d’un jaune citron sur l’abdomen, dont la première interrompue , et les suivantes ondulées. La femelle, qui a moins de jaune à la tête, que le mâle, creuse dans le sable des trous profonds , où elle empile des cadavres dedivers insectes à deux ailes, particulièrement de syrphes et de mouches, et y fait sa ponte; elle bouche ensuite avec de la terre la retraite qu’elle a préparée à ses petits. Dans toute l'Europe (1). Tantôt les palpes maxillaires, assez allongés, ont six articles, et les labiaux quatre, comme dans les monédules de Latreille (2). | Les autres n’ont point de fausse-trompe, et le labre est court et arrondi. Tels sont les stizes du même et de M. Ju- rine (3). 5°. D’autres fouisseurs , ayant presque le port de ceux de la divisou précédente, en diffèrent par le labre caché en totalité ou en grande partie, et souvent par leurs antennes - filiformes. Ce sont les LARRATES de Latreille. Les uns ont une profonde échancrure au côté inférieur de leurs mandibules, et peuvent être réunis en un seul sous- genre, celui Des LARRES. (LARRA.) On y rapportera les palares, les larres, les lyrops, les miscophes et les dinètes. Les palares de Latreille ou les (1) Voyez Latr. Gen. Crust. et Insect: IV, 97.' (2) Latr. ibid, la plupart des bembex de Fab. (3) Faatr. ibid. la plupart des larres de Fäbricius, telles que les suivans : vespiformis , erytrocephala, cincta, crassicornis, bifas- siata, analis, ruficornis, cingulata, ruifrons , bicolor , fasciata. 500 INSECTES gonius de M. Jurine , se distinguent des autres à leurs an tennes très-courtes et à leurs yeux très-rapprochés en ar- rière, et renfermant les petits yeux lisses (1). Les autres n’ont point d’échancrure au côté inférieur des mandibules. | Tantôt les yeux sont entiers ou sans échancrure, comme dans les sous-genres suivans : Les ASTATES (AsTATA. N1TELA. Lat.), dont les an- tennes sont filiformes , et qui ont les yeux très-allongés (2). Les Oxyrèces (OxyBELus), où les antennes, un peu plus grosses vers le bout, sont coudées, coniournées et très-courtes ; qui ont les jambes épineuses , et une à trois pointes en forme de dents , à l’écusson. Les femelles font leurs nids dans le sable (3). Les GoryTes (GoryTEs) ou les arpactes de Jurine, et auxquels nous réunissons les zyssons, ayant aussi des an- tenues plus grosses vers le bout, mais notablement plus longues que la tête , presque droites, et dont l’écusson n’est point épineux (4). Tantôt les veux sont échancrés, comme dans les Try- POxYLONS (TRYPOxYLON , Prson. Lat.), ou les apius de M. Jurine. Le Larre potier (Sphex figulus. Lin.) Jurine, Hym. 1x, G. 8, noir, luisant; chaperon couvert d’un duvet soyeux argenté ; abdomen long , porté sur un long pédicule, en forme de massue. La femelle profite des trous que lui offre le vieux bois, et qui ont été creusés par d’autres (1) Voyez Latr. ibid. et ses Consid. général, sur l’ordre des Crust. des Arachn. et des Inseët. {2) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 67 et 77; Jurine, geure dimorpha. (3) Voyez Olivier, Encycl. méthodique, article oxybéle. (4) Latr. ibid, ; Jurin, genre arpacte et nysson, HYMÉNOPTÈRES. Bot insectes , pour y placer ses œufs, et les petites araignées destinées à nourrir ses petits. Elle en ferme ensuite You- verture avec de la terre glaise (1). 6°. Les autres fouisseurs ont aussi le premier segment du corselet très-court, linéaire et transversal; les pieds courts ou de longueur moyenne; mais leur tête, très-grosse, pa- rait, vue en dessus, presque carrée; les yeux, quoique très-grands, se terminent, en dessus, à quelque distance du bord postérieur. L’abdomen a toujours une forme ovale ou elliptique. Ils composent la famille des CrABRoN1TESs de Latreille, que l’on peut diviser en trois sous-senres. Les Merzines. (Mezrinus. Fab.) Auxquels nous associons les pemphredons de Latreille, ou les cémones de Jurine, ainsi que ses a/ysons et ses stigmes, ont les antennes insérées près de la bouche, filiformes, point ou peu coudées; les mandibules tridentées dans les femelles , les palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux , et la languette divisée distinctement en trois par- ties ; la base de leur abdomen est toujours rétrécie en ma- nière de long pédicule. | Les uns font leurs nids dans la terre; les autres dans les trous du vieux bois , comme le cémone unicolor de Jurine, qui nourrit sa larve de pucerons (2). Les Crarrons. (CRABRO. Fab.) Dont les antennes, pareillement insérées près de la bouche et filiformes ou en fuseau dans quelques-uns , sont _très-brisées ; dont les mandibules se terminent simplement en une pointe bifide ou échancrée ; qui ont les palpes courts, presque égaux , et la languette presque entière. QG) Latr. ibid. ; Jur. gen. apius ; et Fab. Syst. Piez. (2) Voyez Latr. Gen, Crust, et Insect, IV, p. 82-87. 5o2 INSECTES Leur chaperon est souvent très-brillant, doré ou argenté. Quelques mâles sont remarquables par la dilatation en forme de palette, de truelle, ayant même l’ajparence d’un crible, des jambes ou du premier article des tarses des deux pieds antérieurs. La femelle d'une de ces espèces (C. cribrarius) appro- visionne ses larves d'une pyrale qui vient sur le chêne. Les autres femelles les nourrissent avec des diptères , qu’elles empilent dans les trous où elles font leur ponte(r). Les PaiLaNTHEs. (Parcanrtaus. Fab.) Dont nous ne séparons pas les cerceris, se distinguent des précédens par leurs antennes insérées au milieu de la face de la tête, à une distance sensible de la bouche, et termi- nées en massue ou plus grosses vers le bout. Les organes de la manducation ont beaucoup de rapports avec ceux des crabrons. Les femelles creusent leurs nids dans le sable, et y mettent, pour nourrir leurs larves, des cadavres d’abeilles, d’andrènes et même de charansons (2) | La troisième famille des Hyménoptères porte-aiguillons , Celle des DrrLortères. Est la seule de cette section qui nous offre des ailes supérieures doublées longitudinale- ment dans leur repos. Elle comprend le genre (1) Latr. ibid, (2) Latr. ibid. À (5) Latx, ibid. HYMÉNOPTÉRES. | 503 Des GuêÊpes (VEspA) de Linnæus. Ces hyménoptères ont toujours les antennes plus épaisses vers leur extrémité, et coudées au second article; les yeux échancrés; le chaperon grand, souvent diversement coloré dans les deux sexes; les mandibules fortes et dentées ; une pièce, en forme de languette, sous le labre; les mâchoires et la lèvre allongées; la languette communément divi- sée en trois parties, dont celle du milieu plus grande, en cœur, et les latérales étroites, allant en pointe; le premier segment du corselet ar- qué, avec les côtés élargis, en forme d’épaulette, et repliés en arrière, jusqu’à la naissance des ailes ; et le corps glabre, ordinairement coloré de noir et de jaune ou de fauve. Les femelles et les neutres sont armés d’un aiguillon très-fort et venimeux. Plusieurs vivent en sociétés, composées de trois sortes d'individus. j Les larves sont vermiformes, sans pattes, et renfermées chacune dans une cellule, où elles 5e nourrissent tantôt de cadavres d’insectes, dont la mère les a approvisionnés au moment dela ponte , tantôt du miel des fleurs, du suc des fruits et de ma- tières animales , élaborées dans l'estomac de la mère ou dans celui des mulets, êt que ces individus leur fournissent journellement. Les uns ont les antennes composées de douze à treize articles distincts, selon les sexes, et terminées en pointe; la languette, soit divisée en trois pièces , dont celle du mi- Jieu plus graude, en cœur , avec deux petites taches arron- 504 INSECTES dies et glanduleuses à son extrémité, et les latérales étroites, pointues, ayant aussi chacune une tache semblable: soit composée de quatre filets longs et plumeux. Tantôt les mandibules sont beaucoup longues que larges, rapprochées en devant , en forme de bec; la languette est étroite et allongée ; le chaperon est presque en formede cœur ou ovale, avec la pointe en avant et plus ou moins tronquée. Ils vivent tous solitairement, et chaque espèce n’est com- posée que de mâles et de femelles. Ces derniers individus approvisionnent leurs petits avant leur naissance et pour tout le temps qu’ils seront en état de larve. Les nids de ces petits sont ordinairement formés de terre, et tantôt cachés dans les trous des murs, dans la terre, dans le vieux bois, et tantôt extérieurs et situés sur des plantes. La mère ren- ferme dans chacun d’eux des chenilles ou d’autres larves qu'elle empile circulairement, quelquefois aussi des ara- néides , après les avoir préalablement percées de son dard; ces cadavres servent de nourriture à la larve de la guêpe. Les divers sous-cenres compris dans cette division peuvent être réduits à deux : Les Synacres. (Synacris. Lat. Fab.) Dont la languette est divisée en quatre filets longs et plumeux, sans points glanduleux à leur éxtrémité. Les mandibules des mâles sont souvent très-grandes et en forme de cornes. Les espèces connues sont peu nombreuses et propres à l'Afrique (1). | Les EumÈnes. (Eumenes. Eat. Fab.) Où la languette est divisée en trois pièces, glanduleuses (1) Synagris cornuta , Latr. Gener. Crust. et Insect. IV, p. 135 ; Fab. System. Piezat.; Drur. Insect. IT, xuvir1, 3, le mâle;—vespa çalida, Linn.—+. Aæmorrhoidalis, Fab. HYMÉNOPTÈRES. 5oi à leur extrémité, dont celle du milieu plus grande, éva- sée au bout, en forme de cœur, échancrée ou bifide. L'’abdomen des unes est ovoïde ou conique, et plus épais à sa base. Tels sont Les céramies de Latreille, qui, par une exception sin= gulière, ont toujours les ailes étendues et les palpes ma- xillaires très-petits, et de trois à quatre articles (1). Les ptérocheiles de M. Klüg, remarquables par leurs mâchoires et leur lèvre très-longues , formant une espèce de trompe fléchie en dessous, et reconnaissables encore par leurs palpes labiaux hérissés de longs poils, et n'ayant que trois articles distincts (2). Les odynères de Latreille, auxquels il réunit les ryg- chies de M. Spinola, où ces parties de la bouche sont beaucoup plus courtes, et dont les palpes labiaux sont presque glabres, avec quatre articles apparens. La femelle d’une espèce de cette division (7’espa mura= ria. Lin.) Réaum.Mém. VI, xxvI,1—10, pratique dans le sable ou dans les enduits des murs, un trou profond de quelques pouces, à l'ouverture duquel elle élève, en dehors , un tuyau d’abord droit, ensuite recourbé, et composé d’une pâte terreuse , disposée en gros filets con- tournés. Elle entasse, dans la cavité de la cellule inté- rieure, huit à douze pelites larves du même âge, vertes, semblables à des chenilles, maïs sans pattes, en les po- sant par lits les unes au-dessus des autres, et sous une forme annulaire. Après y avoir pondu un œuf, elle bouche le trou, et détruit l’'échafaudage qu'elle avait construit (3). (1) Latr. Consid. génér. sur l’ord. des Crust. et des Insect. p, 529 ; —gnatho Lichtenstenii , Klug. nouv. genres de Piézat. tab. 1, 3: (2) Panz. hymen, p. 145; ejusd. vespa phalærata, Faun. Insect, Germ. XLVILE, xxr. (3) Voyez Latr. Gen, Crust, et Insect, IV, p. 139 et 156; plusieurs guêpes de Fabricius, Bo6 | INSÉCTES Dans les autres, l'abdomen a son premier anneau étroit et allongé en forme de poire, et le second en cloche, comme dans Les EumÈènes proprement dités, auxquelles on peut rap- porter les zèthes (1) de Fab. et les discælies (2) de Lat. L’E. étranglée. (E.coarctata. Fab.) Panz. Faun. Insect. Germ. LXIII, xrr, le mâle. Longue de cinq lignes, noire, avec des taches et le bord postérieur des anneaux de l’abdomen jaunes ; le premier anneau en poire allon- gée, avec deux petits points jaunes; une bande oblique , de la même couleur, de chaque côté du second, qui est le plus grand de tous et en cloche. | La femelle construit sur les tiges des végétaux, et par- ticulièrement des bruyères , avec de la terre très-fine , un nid sphérique, le remplit, suivant Geoffroi, de miel, et y dépose un œuf (3). Tantôt les mandibules ne sont guères plus longues que larges, et ont une troncature large et oblique à leur extré- milé; la languette est courte ou peu allongée ; le chaperon est presque carré. Ces espèces forment le genre Des GuËpes proprement dites. CUS PozisrTes. Lat.) Elles sont réunies en sociétés nombreuses, composées de mâles, de femelles et de rzulets. Les individus des deux dernières sortes font ; avec des parcelles de vieux bois ou d’écorce, qu'ils détachent avec leurs mandibules , et qu'ils réduisent, en les délayant , en forme de pâte, de la nature du papier ou du carton, des gâteaux ou rayons ordinaire- 1) Latr. ibid. ) Latr. ibid. ) Latr. ibid. HYMÉNOPTÈRES. 507 ment horizontaux , suspendus en dessus par un ou plusieurs pédicules , et qui ont au côté inférieur un rang d’alvéoles verticaux , en pyramides hexagonales et tronquées. Ces cel- lues servent uniquement à loger, et d’une manière isolée, les larves et les nymphes. Le nombre des gâteaux, compo- sant le même nid ou le même guépier, varie. Il est tantôt nu, tantôt enveloppé, avec une ouverlure commune et ex- térieure , presque toujours centrale, et qui correspond quel- quelois à une file de trous, pour la communication intérieure, si les gâteaux adhèrent aux parois de l'enveloppe, et soit en plein air, soit caché en terre ou dans des creux d’arbres. Sa figure est encore très-diversifiée, selon les espèces. Les femelles le commencent seules, et pondent des œufs , d’où sortent des mulets ou des guêpes ouvrières, qui l’aident à agrandir le guépier, ainsi qu’à élever les petits qui éclosent ensuite. Leur société n’est, jusqu’au commen- cement de l’automne, composée que de ces deux sortes d'individus. A cette époque paraissent les jeunes mâles et les jeunes femelles. Toutes les larves et les nymphes qui ne peu- vent subir leur dernière métamorphose avant le mois de novembre, sont mises à mort et arrachées de leurs cellules par les muleis , qui périssent avec les mâles au retour de la mauvaise saison. Quelques femelles survivent, et deviennent au printemps les fondatrices d’une nouvelle colonie. Les auêpes se nourrissent d'insectes, de viandes ou de fruits , et alimentent leurs larves de l'extrait de ces substances. Ces larves qui, à raison de la situation inférieure des ouver- tures de leurs cellules ; s’ÿ tiennent le corps renversé, ou la tête en bas , s’enferiment et se font une coque, lorsqu’elles veulent passer à l’état de nymphe. Les mâles ne travaillent "point. Dans plusieurs espèces, la portion du bord interne des mandibules qui est au-delà de l'angle, et qui le termine, est plus courte que celle qui précède cet angle ; le milieu du * 508 ._ YNSECTES devant du chapéron s’avance en pointe. Ces espèces forment le genre polisté de Latreille et de Fabricius (r). Tantôt l'abdomen ressemble, par la forme de ses deux premiers anneaux, à celui des eumènes proprement dites. Telle est ‘ La Guépe tatua.(Polistes morio. Fab.) Cuv. Bull. de la Soc. philom., n°.8; Lat. Gen. Crust. et Insect. I, XIV , 5. Elle est entièrement d’un noir luisant. Son nid a la forme d’un cône tronqué , comme celui de la guêpe cartonnière; mais il est d’un carton plus grossier , plus grand, avec le fond plat et percé à l’un des côtés. A Cayenne. : Tantôt l’abdomen a une forme ovalaire ou elliptique. Tel est celui de La Guépe des arbustes (Vespa gallica. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. XLIX, xx1r, un peu plus petite que la guêpe commune; noire; chaperon, deux points sur le dos du corselet, six lignes à l’écusson , deux taches sur le premier et sur le second anneaux de l’abdomen, leur bord supérieur , ainsi que celui des autres, jaunes ; abdomen ovalaire, brièvement pédiculé. Son guépier a la forme d’un petit bouquet étagé, composé de vingt à trente cellules, dont les latérales plus petites. Il est ordinairement fixé sur une branche d’arbuste. Tantôt encore l’abdomen des polistes est ovoïde ou co- nique, comme dans La Guépe cartonnière. ( Vespa nidulans. Fab.) Réaum. Insect. VI, xx, 1,3, 4; xxr, 13 xxI1I—xxIv. Petite, d’un noir soyeux; avec des taches et le bord postérieur des anneaux de l’abdomen jaunes. Son nid, suspendu aux branches d’arbres, par un anneau, est composé d'un carton très-fin, et a la forme d’un cône tronqué. Les (1) Latr. Gen. Crust, et Insect, IV, p. 141, ‘ HYMÉNOPTÈRES. 509 & gâteaux, dont le nombre augmente avec la population et donne quelquefois au guêpier une grandeur considérable , sont circulaires, mais concaves en dessus et convexes en dessous, ou en forme d’entonnoir, et percés d’un trou central. Ils sont fixés aux parois intérieures de l’enve- loppe par toute leur circonférence. L’inférieur est uni en dessous, ou n’a point de cellules ; son ouverture sert d’is- sue ou de porte. À mesure que la population s'accroît, ces auêpes construisent un nouveau fond, et garnissent de cellules la surface inférieure du précédent. Les autres guêpes ont la portion supérieure du bord in= terne de leurs mandibules, celle qui vient après l’angle, aussi longue ou plus longue que l’autre partie de ce bord ; le milieu du bord antérieur de leur chaperon est largement tronqué, avec une dent de chaque côté. Leur abdomen est toujours ovoide ou conique. Elles comprennent le genre des guépes propres de Latreille (1). La Guépe Jrélon (7: espa crabro. Lin.) Réaum. Insect. VI, xvitr, long d’uu pouce; tête fauve, avec le devant jaune; corselet noir, tacheté de fauve ; anneaux de l’ab- domen d’un brun noirâtre, avec une bande jaune, mar- quée de deux ou trois points noirs au bord postérieur. Elle fait son nid dans des lieux abrités, comme dans les greniers, les trous des murs, et dans les troncs d'arbres. Il est arrondi, composé d’un papier grossier et couleur de feuille morte. Les rayons , ordinairement en petit nombre, sont attachés les uns aux autres par des colonnes oudes piliers, dont celui du milieu est beaucoup plus épais. L’enveloppe est généralement épaisse et friable. Cette espèce dévore les autres insectes et particulièrement les abeilles , dont elle vole aussi le miel. La Guépe commune ( Vespa vulgaris.) Réaum. ibid. XIV, 1—7, longue d'environ huit lignes. Noire, devant Li (1) Latr. Gen. Crust, et Insect. IV, p. 142. 510 - INSECTES de la tête jaune, avec un point noir au milieu; plusieurs taches jaunes sur le corselet, dont quatre à l’écusson ; une bande jaune, avec trois points noirs au bord posté- térieur des anneaux. Elle fait, dans la terre, un nid analogue à cet de la guêpe frélon, mais composé d’un papier plus fin, et dont les rayons sont plus nombreux. Les piliers qui les sou- tiennent sont égaux. Son enveloppe est formée de plu- sieurs couches, disposées par bandes, et se recouvrant successivement par leurs bords. Une autre espèce de guèpe (r17edia. Lat.), d’une taille intermédiaire entre celles des deux précédentes, fait un nid semblable, mais qu'elle attache aux branches des arbres. | Les autres diploptères ont les antennes terminées en bouton ou en massue très-obtuse et arrondie au bout; elles n'otfrent que huit à dix articles bien distinicts ; la languette est composée de deux filets très-longs, avec la base molle, en forme de tube cylindrique, les recevant dans la contrac- tion et retirée alors dans la gaine du menton. Les quatre palpes sont très-couris ; lés maxillaires n'ont que trois à quatre articles ; les labiaux en ont trois. Fabricius a d’abord réuni ces insectes dans un seul genre, celui des Masanris. (Masarrs.) Dont Latreille a détaché depuis les célonites. Les antennes de ceux-ci sont à peine plus longues que la tête ; leur hui- tième article forme avec les derniers un bouton globuleux. Ces hyménopières se tiennent accrochés aux plantes, avec les ailes rejetées sur les côtés. Leur corps se met en boule (1). Les masaris proprement dits (2) ont les antennes plus RS À int rh te MORE Lie | LUE Re he © (1) Latr. Gen. Crust, et Insect. IV, p. 144; Jur. hymen. pL x, gen. 17. Fab. Syst. Piezat. (2) Latr, ibid. ; Coqueb. Illust, Icon. Insect. Dec, Il, xv, mâle. HYMÉNOPTÈRES. Br longues et terminées en une m” Sue formée par le huitième et dernier article. L’abdomen est plus allongé que celui des célonites. On ne connoît qu’un petit nombre d’espèces particulières au midi de l’Europe et au nord de l'Afrique. La quatrième et dernière famille des Hy- ménoptères porte-aiguillons, Celle des Merrirères. (AnrnoPmca. Liat. ) Nous offre, dans la propriété qu'ont les deux pieds postérieurs, celle de ramasser le pollen des étamines, un caractère unique et qui la distingue de toutes les autres familles d'insectes ; le premier article des tarses de ces pieds est très-grand, fort comprimé, en palette carrée ou en forme de triangle ren- versé. Leurs mâchoires et leur lèvre sont ordi- nairement fort longues et composent une sorte de trompe. La languette à le plus sou- vent la figure d’un fer de lance ou d’un filet itrès-long, et dont l’extrémité est soyeuse ou velue. Les larves vivent exclusivement de miel et de la poussière fécondante des éta- mines. L'insecte parfait ne se nourrit lui- mème que du miel des fleurs. bra | INSÈCTES Ces hyménoptères emprassent le genre Des ABEILLEs ( Aris) de Linnæus. Que je diviserai en deux subdivisions. La première ou celle Des ANDRENÈTES. (ANDRENETÆ. Lat.) A la division intermédiaire de la languette en forme de cœur ou de fer de lance, plus courte que sa gaîne, et pliée en dessus dans les unes, presque droite dans les autres. Elle se compose du genre des pro-abeilles de Réaumur et de De Géer ; ou des andrènes de Fabricius et des melittes de M. Kirby (1). Ces insectes vivent solitairement et n’offrent que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles. Leurs mandi- bules sont simples ou terminées au plus par deux dente- lures ; les palpes labiaux ressemblent aux maxillaires ; ceux- ci ont toujours six articles. La languette est divisée en trois pièces, dont les deux latérales très-courtes, en forme d’oreil- lettes. La plupart des femelles ramassent avec les poils de leurs pieds postérieurs la poussière des étamines, et en composent avec un peu de miel, une pätée, pour nourrir leurs larves. Elles creusent dans la terre, et souvent dans les lieux battus , sur les bords des chemins ou des champs , des trous assez profonds, où elles placent cette pâtée avec un œuf , et ferment ensuite l’ouverture avec de la terre. Nous partagerons cette subdivision en deux sous-genres. Les Hyrées. (Hyræus. Fab.—Prosopis. Jur.) Qui ont la division moyenne de la languette évasée à son extrémité, presque en forme de cœur, et doublée dans le repos. | ; Les uns ont le corps glabre et le second et le troisième SO (1) Monog. apum éngliæ , excellent ouvrage. HYMÉNOPTÈRES. 513 article des antennes presque de la même longueur. N’ayant point de poils, ils ne recueillent point de pollen, et paraissent déposer leurs œufs dans les nids des autres hyménoptères | de cette famille. Ce sont les Aylées proprements dits de Latreille et de Fabricius (1). Les autres ont le corps velu, avec le troisième article des antennes plus long que le second. Les femelles font des récoltes sur les fleurs. Latreille les distingue sous le nom générique de collète. Telle est Notre Aylée glutineux (Apis succincta. Tin. de ou l'abeille dont le nid est fait d'espèces de membranes SOyeusesy de Réaumur, Ins. VI, x11; petite, noire, avec des poils blanchâtres ; ceux du corselet roussâtres ; abdomen ovoide; bord postérieur de ses anneaux couvert d’un duvet blanc, formant des bandes. Le mâle (epodia calendarum , Panz.) a les antennes plus longues. La femelle fait dans la terre un trou cylindrique, dont elle enduit les parois d’une liqueur gommeuse qu’on peut comparer à la bave vis= _queuse et luisante que les limaçons laissent sur les lieux de leur passage. Elle y place ensuite bout à bout et dans une file des cellules composées de la même substance, d’une forme analogue à celle d’un dé à coudre et renfer- mant chacune un œuf et de la pâtée (2). Le second sous-genre, Celui des ANDRÈNES.(ANDRENA. Fab.) Se distingue du précédent par la figure en fer de lance de la languette. . Dans les unes , cette languette se replie sur le côté supé- rieur de sa gaine, comme dans les andrènes proprement dites (3), et les dasypodes de Latreille (4). Les femelles (1) Latr. Gen. Crust. et [nsect. IV, p. 149. (2) Ibid. (3) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV , p. 150. (4) Ibid, TOME 3. 33 514 INSECTES des dernières ont le premier article des tarses postérieurs fort long, hérissé de longs poils, en forme de pluma- ceau. Dans les autres, la languette est droite ou un peu courbée en dessous à son extrémité. Tels sont les sphécodes (1), les halictes (2) et les nomies (3) de ce naturaliste. Les sphécodes mâles ont des antennes noueuses; leur languette, ainsi que celle des femelles , est presque droite, à divisions presque également longues; celle du milieu est beaucoup plus longue dans les halictes et dans les nomies. Les femelles des halictes ont à l'extrémité postérieure de leur abdomen une fente longitudinale. Les cuisses et les jambes des pieds sont renflées ou dilatées dans les nomies mâles. T’Andrène des murs ( Andrena flessæ. Panz. Faun., Ins. Germ. LXXXV , xv.) Réaum. Insect. VI, yrrr, 2, Jonoue de six lignes; des poils blancs sur la tête, le corselet, les bords latéraux des derniers anneaux de l'abdomen et aux pieds; abdomen d’un noir bleuâtre; ailes noires , avec une teinte violette. La femelle creuse, dans les enduits de sable gras , des trous, au fond des- quels elle dépose un miel de la couleur et de la consis- tance du cambouis , et d’une odeur narcotique. Commune dans nos environs. | La seconde tribu des Hyménopières mellifères, Celle des APIAIRES. (Aprariz. Lin.) Comprend les espèces dont la division moyenne de la lansueite ést aussi longue au moins que le menton ou sa gaine tubulaire, et en forme de filet ou de soie. Les mâ- (1) Ibid. (2) Ibid. (3) Ibid. HYMÉNOPTÈRES, . D choires:et la lèvre sont très-allongées et forment une sorte de trompe coudée et repliée en dessous, dans l’inaction. Les deux premiérs articles des palpes labiaux ont, le plus souvent, la figure d’une soie écailleuse, comprimée, et qui embrasse les côtés de la languette; les deux autres sont très-petits ; le troisième est communément inséré près de l'extrémité extérieure du précédent, qui: se termine en pointe. ! à Les unes vivent solitaires; les pieds postérieurs de leurs. femelles n’ont ni duvet soyeux (/a brosse ) à la face intèrne du premier article de leurs tarses (/4 corbeille), ni d’enfoncement particulier au côté extérieur ‘de leurs jambes ; ce côté, ainsi que le même du premier artiole des tarses, sont le plus souvent garnis de poils nombreux et serrés. Tantôt le second article des tarses postérieurs des fe- melles est inséré au milieu de l'extrémité du précédent ; l'angle extérieur et terminal de celui-ci ne paraît point dilaté ou plus avancé que l’intérieur, dans -les sous-senres suivans. j Dans ces apiaires on peut encore séparer les espèces dont les mandibules sonÉpetites, étroites, arquées, cro- chues , avec une dentelure au plus et située sous la pointe, Leur labre membraneux ou coriace èst en demi-ovale et transversal, ou triangulaire. Les divisions latérales de la languette sont en forme de soie, souvent allongée. Tels sont Les PaAnurGEs. (PanurGus. Panz.) Dont les pieds postérieurs sont garnis de poils, servant à la récolte du pollen. La tige des antennes , à prendre. du troisième article. forme dans les femelles une sorte de fuseau , ou de massue allongée, presque cylindrique, amincie vers sa base. Par la longueur et la composition de leurs palpes maxil- 516 INSECTES laires, souvent même par la forme des labiaux, et par les habitudes , ces apiaires se rapprochent des andrènes. Nous réunirons aux panurges les rophites (1) de M. Spi- nola, et. les systrophes (2) d’Illiger. Les mâles de ces der- nières apiaires ont l'extrémité de leurs antennes roulée sur elle-même. Les panurges (3) proprement dites n’ont point de dentelure aux mandibules. Celles des rophites et des systrophes en ont une sous celle qui forme la pointe; mais les antennes des rophites ne sont point recoquillées. L£s Nomanes. (NowapaA. Fab.) Qui ne ramassent point le pollen des fleurs et déposent leurs œufs dans les nids des autres mellifères , et dont les antennes sont filiformes dans les deux sexes. Il y eu a dont le corps est velu par places, et dont les divisions latérales de la languette sont au moins aussi longues que Les palpes labiaux, comme dans les eucères. On a for- mé, avec ces espèces , les genres melecte (4) ; crocise (5) et oxée (6). Les palpes maxillaires manquent dans les oxées. Ceux des crocises ont trois articles ; on en compte six à ceux des melectes. ‘ Les autres espèces de nomades ont le corps ras ou sim- plement pubescent ; les divisions latérales de la languette sont beaucoup plus courtes que les palpes labiaux. Elles composent les genres : 2omade proprement dit (7), épéole (G), (1) Insect. Ligur. (2) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 156. (3) Latr. art. panurge , Encycl, méth. (4) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 172. , (5) Lair. ibid. (6) Oliv. art. oxée, Encycl, méth. (7) Latr. Gen. Crust. et Insect. IV, p. 169. Oliv. Encycl. meth. art. 20omade. La nomade à antennes rousses ( apis ruficornis, Linn. ; Panz, Faun. Insect, Germ. LV, xvin}), de notre Tableau élémen- taire de l'Histoire des animaux , est de cetie division. LL (8) Latr. ibid. ; notre zomade variée (apis variegata Linn. » Panz. ibid, LXI, xx), ibid, de cette division. # à! HYMÉNOPTÈRES. ait pasite (1), philérème (2) et ammobate (3). Le labre est court et presque en demi-ovale dans les trois premiers. Les palpes maxillaires des nomades proprement dits ont six articles ; on n’en distingue que quatre à ceux des pasites, et qu’un seul à ceux des épéoles. Le labre des philérèmes et des ammobates est en forme de triangle allongé et tronqué. Ici les palpes maxillaires ont six articles ; là, ou dans les philérèmes, ils n’en ont que deux. Les autres apiaires, où, comme dans les précédens, le pre- mier article des tarses postérieurs n’est point dilaté à l’angle extérieur de son sommet, diffèrent de celles que nous venons de voir, par leurs mandibules fortes, souvent sillonnées , tantôt triangulaires , très-dentées ou incisives , tantôt très- avancées et en pince. Le labre est carré, souvent même très-long dans les uns , transversal et presque corné dans les autres. Les divisions latérales de la languette ne forment qu’une petite écaille. Presque toutes les femelles ramassent le pollen des fleurs, et le plus souvent avec un duvet soyeux qui garnit le dessous de leur ventre. Beaucoup em- ploient, dans la construction de leurs nids, des parties de végétaux ou le maçonnent. Les mâles ont ordinairement les deux pieds antérieurs arqués , ciliés, propres à embras- ser et à retenir leurs femelles dans l’accouplement, qui a lieu sur les plantes ou durant leur vol. L’extrémité de leur abdomen est souvent courbé en dessous et terminé par des dentelures. Leurs antennes sont renflées vers le bout dans plusieurs. Ces apiaires forment deux sous-genres : LEs Mécacnaires, ( Mecacuire. Lat. — ANTHOPHORA. Fab.) Qui ont un labre en forme de quadrilatère ou de-paral- ER D AT IE ES CRT PTT ETS (21) Latr. ibid. (2) Latr. ibid. (5) Latr. ibid, 516 INSECTES lélogramme, crusfacé au' plus, et iombant perpendiculaire- ment entre les mandibules. Les unes ont le labre fort allongé ou en carré long, et les palpes maxillaires oo eu tout au plus de die articles. La plupart des femelles ont une brosse soyeuse sous l’ab- domen ; les autres n’ont point d’instrument pour récolter le pollen, et font leur ponte dans les nids des autres insectes de cette famille , et ont de l’affinité avec les nomades. Plusieurs mégachiles de cette division ont le corps sim- plement ovale ou oblong; la longueur du second article de leurs palpes labiaux ne surpasse pas sensiblement celle du premiér. On a formé de ces espèces les genres : cæ/ioxyde(r), mégachile proprement dit (2), osmnie (3), anthidie (4), et celui de stélide (5). Dans les deux premiers, les femelles, ou quelquefois les deux sexes, ont l'abdomen soit conique, soit triangulaire et plat'en dessus. Leurs palpes maxillaires n’ont jamais que deux articles. Les cœlioxydes n’ont point de brosse soyeuse au ventre. Leurs mandibules sont propor- tionnellement moins robustes que celles des suivans. Leur écusson est souvent échancré ou épineux. Ce sont des apiaires parasites. Les femelles des mégachiles propre- imtbnt dites de Latreille ont les m'andibules très-fortes, avec le dessous de l'abdomen très-soyeux. La M. des murs ( Xylocopa muraria. Fab.) Réaum. Insect. VI, VII, VIII, 1—8 , une des plus grandes de ce senre. La femelle est noire, avec les ailes d’un noir violet ; le mâle est couvert de poils roussâtres , avec les derniers anneaux noirs. La femelle construit son nid (1) Latr. Gen. Crust. et Insecl. IV , pag. 166. (2) Latr. ibid. (3) Latr. ibid. et art. osmie de l'Encycel. méth. (4) Lair. ibid. et Annal. du Mus. d'Hist, nat. (5) Latr, ibid. HYMÉNOPTÈRES. 519 avec de la terre très-fine, dont elle forme ün mortier; elle l'applique sur les murs exposés au soleil ou contre des pierres. Îl devient très-solide et ressemble à une motte de terre. Son intérieur renferme douze à quinze cellules, dans chacune desquelles elle dépose un œuf.et de la pâtée. L’insecte parfait éclot au printemps de l’'an- née suivante. Une autre espèce très-voisine ‘de la précédente ( Apis sicula. Ross.) donne au sien la forme d’une boule , et le place sur des branches de végétaux. D'autres mégachiles, nommées par Réaumur abeilles coupeuses de feuilles, emploient dans la construction de leurs nids, des portions parfaitementovales ou circulaires de feuilles , qu’elles entaillent , au moyen de leurs mandibules, avec autant de promptitude que de dextérité. Elles les em- portent dans les trous droits et cylindriques qu’elles ont creusés dans la terre et quelquefois dans les murs, ou le tronc pourri des vieux arbres elles tapissent avec ces por- tions de feuilles le fond de la cavité, en- forment une cel- lule qui a la figüre d’un dé à coudre, y mettent la provi- sion mielleuse dont la larve doit se nourrir, y pondent un œuf, et la ferment avec un couvercle, plat ou un peu con- cave, et pareillement de portion de feuille. Elles font une nouvelle cellule, et de la même manière, au-dessus de ja pre- mière, puis une troisième , et ainsi de suite, jusqu’à ce que le trou soit plein. De ce nombre est La M. du rosier ( Apis centuncularis. Lin.) Réaum. Insect. VI, x, longue d’environ six lignes, noire .avec un duvet d’un gris fauve; de petites taches blanches et transverses sur les côtés supérieurs de l'abdomen, et son dessous garni de poils fauves. Le mäle est décrit par Lin- næus, comme une autre espèce, sous le nom de /agopoda. D’autres espèces analogues coupent des feuilles de chênes, d’ormes, de ronces, pour lemême but. Les femelles de celles 520 INSECTES avec lesquelles on a formé les genres osmie, anthidie et stelide ont l’abdomen en demi-ovale et convexe en dessus. Les osmies.ont les palpes maxillaires de quatre articles, ou de trois au moins bien distincts. Les unes sont maçonnes et ont souvent deux ou trois cornes sur le chaperon qui pa- raissent leur être de quelque usage dans la construction de leurs nids. Elles les cachent dans la terre, les fentes des murs, dans des trous dé portes, de vieux bois, . quelquefois méme dans des coquilles d’hélix, et y emploient du mortier. Elles sont généralement velues et printanières. Les mâles ont ordinairement les antennes assez longues. D’autres coupent des pétales de fleurs et en font des cellules à la manière des coupeuses de feuilles. L’abeille zapissière de Réaumur compose les siennes de portions de pétales de coquelicot, et quelquefois de navette. D’autres s’établissent dans les galles des arbres. Les anthidies (1), dont les palpes maxillaires n’ont qu’un seul article, arrachent le duvet cotonneux de quelques plantes, pour former le nid de leur postérité. Les stélides (2) qui ont deux articles aux mêmes palpes, et dont le corps est presque ras, choisissent, dans un dessein semblable, les trous du vieux bois. Telle est aussi la manière de vivre des mégachiles à corps étroit, cylindrique ou linéaire, dont le second article des palpes est beaucoup plus long que le premier , espèces qui composent le genre Aériade (3) de M. Spinola'et celui dechelostome (4) de Latreille. Dans le premier, les man- dibules des deux sexes présentent peu de différence. Mais celles des mâles des chelostomes sont très - avancées et fourchues, ou en pince. qq mme qe (1) Latr. Ann. du Mus. d’'Hist. nat. tom. 13, (2) Latr. Gen. Crust, et Insect, IV, p. 163. (3) Insect. Ligur. ; Latr. ibid. (4) Latr. ibid, em! HYMÉNOPTÈRES. bot Les autres mégachiles ont le labre carré, presque aussi long que large, et les palpes maxillaires composés de six articles. Telles sont les cératines (1) de Latreille. Leur ou est presque ras, allongé, avec les pieds velus. Le second sous-senre de cette division est celui Des XyLocores. (XyLocopA. Lat. Fab.) Appelées communément abeilles perce-bois , menui- sières, etc. Leur labre est très-dur, corné ou écailleux, transversal , échancré et cilié en devant. Elles ont de grands rapports avec les mégachiles, et plus particulièrement avec celles de la division des osmies. Elles ressemblent à de gros bourdons. Leur corps est ordinairement noir, quel- quefois couvert en partie d’un duvet jaune, avec les ailes souvent colorées de violet , de cuivreux ou de vert, et bril- lantes. Le mâle, dans plusieurs espèces, diffère beaucoup de la femelle. Les antennes sont brisées. Les mandibules ont des sillons et sont terminées par deux ou trois dente- lures. Les palpes maxillaires ont six articles. L’abdomen n’a point de brosse soyeuse. | La X. violette ( Apis violacea. Lin.) Réaum. Insect. VI, v, vi, longue de près d’un pouce, noire, avec les ailes d’un noir violët; un anneau roussâtre au bout des antennes du mâle. La femelle creuse dans le vieux bois sec et exposé au soleil un canal vertical, assez long, parallèle à la surface du corps qu'elle a choisie, et divisé en plusieurs loges, par des cloisons horizontales formées avec de la rapure de bois agglutinée. Elle dé- pose successivement, dans chacune d'elles, en commen- çant par l'inférieure, un œuf et de la pâtée. Elle creuse «quelquefois jusqu’à trois canaux dans le même morceau de bois. (à) Latr. ibid. bon, - INSECTES- Ces apiaires se trouvent plus particulièrement dans les pays chauds (1). T'antôt dans d’autres apiaires, qui vivent encore soltai- rement, l'insertion du second article de leurs tarses posté- rieurs paraît être plus rapprochée de l’angle interne de lextrémité de l’article précédent que de son angle exté- rieur, celui-ci étant plus'avancé. Ces apiaires peuvent être compris dans deux sous-genres. Celui Des EucÈres. (Eucera. Scop. Fab.) Qui n’ont au plus qu’une dentelure au côté interne des mandibules, et dont les palpes maxillaires sont composés de cinq à six articles. Ces insectes volent avec beaucoup de rapidité de fleur en fleur et toujours en bourdonnant. Plusieurs mâles ont au premier et dernier article des tarses intermédiaires un fais- ceau de poils; d’autres sont distingués de l’autre sexe, soit par leurs longues antennes, soit par un épaississement plus remarquable des deux cuisses de la seconde paire de pieds ou par celui des deux dernières. L’extrémité antérieure de leur tête ‘est souvent colorée de jaune ou de blanc. Les femelles ont souvent les jambes et le premier article des tarses des pieds postérieurs très-garnis extérieurement de poils. Elles font leur nid, soit dans la terre, soit dans les fentes des vieux murs. Plusieurs choisissent de préférence les terrains coupés à pic et qui sont exposés au soleil. Les celiules où elles pondent, sont composées de terre, en forme de dés à coudre, ainsi que celles de beaucoup de mé- gachiles, et très-lisses en dédans. Elles en bouchent l’entrée avec la même matière. Les espèces dont les deux divisions latérales de la lan «+ CAE SN TER CSP ARR ENT A TN PRE PRE RE RSR (1) Latr, Gen. Crust. et Insecl. IV, p. 158. Fabricius en a con- fondu plusicurs espèces avec les bourdons (bombus). HYMÉNOPTÈRES, | F23 guette sont aussi longues que les palpes labiaux, en forme de soie, et dont les mâles ont de longues antennes, forment le genre proprement dit des eucères. M. Spinola en a dé- taché sénériquement, sous le nom de macrocère, les es- pèces dont les palpes maxillaires n’ont que cinq articles distincts, et qui n’ont que deux cellulles cubitales aux ailes supérieures. L’E. longicorne ( Apis longicornis. Lin.) Panz. Faun. Insect. Germ. Fasc. LXIV , xx1, le mâle; LXXVIIR xix,et LXIV , xvr, la femelle. Le mâle est noir, avec le labre et l’extrémité antérieure de la tête jaunes; son dessus , le corselet et les deux premiers anneaux de l’ab- domen sont couverts d’un duvet roussâtre. Les antennes sont noires et un péu plus longues que le corps. La fe- melle a les antennes courtes ; les mâchoires et la lèvre for- ment à leur base une petite saillie ; l'abdomen a des raies grises : l'anus est roussäire. Elle paraît dès le premiers jours du printems (1). Les autres eucères ont les deux divisions latérales de la languelte-beaucoup plus courtes que les palpes, labiaux. Les antennes des mâles sont quelquefois en massue, comme dans le genre rnelliturge (2) de Latreille. Elles sont tou- jours filiformes ou à peine plus grosses vers le bout dans les anthophores (3) de Latreille ou les mégilles de Fabri- cius. Les saropodes (4) du premier n’ont que cinq articles aux palpes maxillaires, et les palpes labiaux se terminent d'une manière continue , en une pointe formée par les deux derniers articles. “” L’anthophore pariétine de Latreille (Ænzal. du Mus. (1) Voyez pour les autres espèces Fab, et Latr. Gen. Crust, et Insect. IV , p. 173. (2) Latr. 1bid. (5) Latr, ibid. (4) Latr. ibid. b24 INSECTES d’Hist. nat. tom. 3) fait son nid dans les murs ; elle élève à son entrée un tuyau perpendiculaire et un peu courbé, composé de grains de terre. Sa ponte achevée, elle le dé- truit ou l’emploie peut-être pour boucher l'entrée du nid. L'autre sous-genre de cette division, celui Drs CEnrais. (CENTRIs. Fab.) À plusieurs dentelures au côté interne des mandibules. Les palpes maxillaires n’ont au plus que quatre articles , ou en manquent même tout-à-fait. Les espèces de ce sous-genre ne se trouvent qu'en Amérique. Les centris proprement dits (1) ont quatre articles aux palpes maxillaires. 11 n’y en a qu’un à ceux des épicharis (2) de M. Klüg. Enfin les palpes ont disparu dans ses acan- thopes (3). Les dernières apiaires vivent en société, composée de méles, de femelles, et d’une quantité considérable de mu- lets et d’ouvrières; les pieds postérieurs de ces derniers individus ont à la face externe de leurs jambes (/& palette ), un enfoncement lisse (la corbeille), où ils placent une pe- loite de pollen, qu’ils ont recueilli avec le duvet soyeux, ou la brosse, dont la face interne du premier article des tarses (la pièce carrée) des mêmes pieds est garnie. Les palpes maxillaires sont très-petits et formés d’un seul article. Les antennes sont coudées. Tantôt les jambes posérieures sont terminées par deux” épines, comme dans * . Les Evciossrs. (Eucrossa. Lat. Fab.) Dont le labre est carré, et qui ont la fausse trompe de la (1) Latr, Gen. Crust. et Insect. IV, p. 177. (2) Latr, ibid. (3) Latr, ibid, HYMÉNOPTÈRES. 25 longueur du corps, avec les palpes labiaux terminés en une pointe (1) formée par les deux derniers articles. Les Bourpons. (Bomgus. Lat. Fab.) Où le labre est transversal , qui ont la fausse trompe no- tablement plus courte que le corps, et le second article des palpes labiaux terminé en pointe, portant sur Le côté exté= rieur les deux autres. On désigne communément sous ce nom , les mâles de notre abeille domestique. Mais les insectes dont il s’agit ici ont le corps beaucoup plus gros , plus arrondi, et chargé de poils , souvent distribués par bandes diversement colorées. Ils sont bien connus des enfans, qui les privent souvent de la vie pour avoir le miel renfermé dans leur corps et le sucer. Ils vivent dans des habitations souterraines, réu- nis en société de 50 à 60 individus , ou quelquefois de 200 à 300, qui finit aux approches de l'hiver. Elle se compose de-mäles , distingués par la petitesse de leur taille, leur tête moins forie, leurs mandibules plus étroites, terminées par deux dents, et barbues , ainsi que très-souvent par des cou- leurs différentes; de /emeëles qui sont plus grandes que les autres individus , et dont les inandibules, ainsi que celles des mulets ou des ouvrières ; c'est-à-dire dela troisième sorte d’in- dividus , sont en forme de cuiller; les ouvrières sont d’une taille intermédiaire, entre les deux autres. Réaumur cepen- dant en distingue deux variétés ; les: unes plus fortes etde grandeur moyenne, et les secondes plus petites, et qui lui ont paru plus vives et plus actives. M. Huber fils a vérifié ce fait. Suivant lui, plusieurs des ouvrières qui naissent au printems s’accouplent au mois de juin avec des mâles provenus de leur mère commune , pondent bientôt après , mais ne met- tent au jour que des individus de ce dernier sexe; ceux-ci féconderont les femelles ordinaires ou tardives , celles qui (1) Latr. ibid, Espèces propres à l'Amérique méridionale, 26 INSECTES ne paraissent que dans l’arrière-saison , et qui doivent, au printems de l’année suivante, jeter’ les fondemens d’une nouvelle colonie. Tous les autres individus , sans en excep- ter les petites femelles, périssent. Celles des femelles ordinaires qui ont échappé aux ri- gueurs de l'hiver, profitent des premiers beaux jours pour faire leur nid. Une espèce ( Æpis lapidaria ) s'établit à la surface de la terre, sous des pierres; mais toutes les autres le placent dans la terre, et souvent à un ou deux pieds de profondeur , et de la manière'que nous allons expôser. Les prairies, les plaines sèches et les collines sont les lietix qu’elles choisissent. Ces cavités souterraines d’une étendue assez considérable, plus larges que hautes, sont en forme de dôme; leur voûte est construite avec de la terre et de- la mousse, cardée par ces insectes , et qu’ils y transportent brin par brin, en y entrant à reculons. Une calotte de cire brute et grossière en revêt les parois intérieures. Tantôt une simple ouverture ménagée au bas du nid sert de pas- sage; tantôt un chemin tortueux, couvert de mousse, et long d’un à deux pieds conduit à l'habitation. Le fond de son intérieur est tapissé d’une couche de feuilles, sur laquelle doit reposer le côuvain. La femelle y place d'abord des masses de cire brune, irrégulières, mammelonées, que Réaumur nomme la pétée, et qu’il compare, à raison de leurs figures et de leurs couleurs, à des truffes. Leurs vides intérieurs sont destinés à renfermer les œufs et les larves qui en proviennent. Ces larves y vivent en société, jusqu’au moment où elles doivent se changer en nymphes; elles se séparent alors et filent des coques de soie, ovoïdes, fixées verticalement les unes contre les autres; la nymphe y est toujours dans une situation renversée, ou la tête en bas, comme le sont, dans leur coque, les femeiles de l'abeille or- dinaire ; aussi ces coques sont-elles toujours percées à leur partie inférieure , lorsque l’insecte parfait en est sorti. Réau- mur dit que les larves vivent de la cire qui forme leur loge- ment; mais dans l'opinion de M. Huber, elle les garantit re HYMÉNOPTÈRES. 27] simplement du froid et de l’humidité, et la nourriture de ces larves consiste dans une provision assez grande de pol- len , humecté d’un peu de miel, que les ouvrières ont soin de leur fournir ; lorsqu'elles l’ont épuisée, elles percent à cet effet le couvercle de leurs cellules , et les referment en- suite. Elles les agrandissent même, en leur ajoutant une nouvelle pièce, lorsque ces larves, ayant pris de la crois- sance, sont trop à l’étroit. On trouve, en outre, dans ces nids, trois à quatre petits corps composés de cire brune ou de la même matière que la pâtée, en forme de gobelets ou de petits pots presque cylindriques, toujours ouverts, plus : ou moins remplis d’un bon miel. Les places qu’occupent les réservoirs à miel ne sont pas constantes. On a dit que les ouvrières fesaient servir au même usage les coques vides. Mais le fait me paraît douteux, ces coques étant d’une matière soyeuse et percées inférieurement. Les larves sortent des œufs quatre à cinq jours après la ponte, et achèvent leurs métamorphoses dans les mois de mai et de-juin. Les ouvrières enlèvent la cire du massif qui embarrasse leur coque, pour faciliter leur sortie. On avait cru qu’elles ne donnaient que des ouvrières; mais nous avons vu plus haut, qu'il en sort aussi des mâles, et nous en avons indiqué les fonctions. Ces*ouvrières aident la fe- melle dans ses travaux. Le nombre des coques qui servent d'habitation aux larves et aux nymphes s’accroit, et elles forment des gâteaux irréguliers ,s’élevant par étages. sur les bords desquelson distingue surtoat la matière brune que Réau- mur nomme pâtée. Suivant M. Huber, les ouvrières’ sont très-friandes des œufs que la femelle pond, et entr'ouvrent même quelquefois , en son absence, les cellules où ils sont renfermés , pour sucer la matière laiteuse qu’ils contiennent ; fait bien extraordinaire, puisqu'il semble démentir l'atta- chement connu des ouvrières pour le germe de la race dont elles sont les gardiennes et les tutrices. La cire qu’elles produisent a, d’après le même observateur , la même ori- 528 INSECTES gine que celle de l’abeille domestique, où n’est qu'un miel élaboré, et qui transsude aussi par quelques-uns des inter- valles des anneaux de l’abdomen. Plusieurs femelles vivent en bonne intelligence sous le même toit et ne se témoignent point de l’aversion. Elles s’accouplent hors de leur demeure, soit dans l’air, soit sur des plantes, où je les ai vues quelque- fois ainsi réunies. Les femelles sont bien moins fécondes que celles de l’abeille domestique. On trouve communé- ment dans nos environs les espèces suivantes : Le B. des mousses ( Apis muscorum. Lin.) Réaum. Insect. VI, 11,1,2, 3, jaunâtre; poils du corselet fauves. Mêmes couleurs dans tous les individus. Le B. des pierres ( Apis lapidaria. Lin. ) Réaum. ibid. I, 1-4. La femelle est noire, avec l’anus rougeâtre et les ailes incolores. Le mâle ( Bombus arbustorum. Fab.) a le devant de la tête et les deux extrémités du corselet jaunes. L’anus est rouge, ainsi que dans l'individu pré- cédent. Cette espèce fait son nid sous des tas de pierres. Le B. souterrain ( Apis terrestris. Lin. ) Réaum. ibid. IT, 1, noir, avec l'extrémité postérieure du corselet et la base-de l'abdomen jaunes ; anus blanc (1). Tantôt les apiaires sociales n’ont point d’épines à à l’ex= trémité de leurs jambes postérieures. Elles forment deux sous-genres : Les ABEILLES proprement dites. ( Apis. Lat.) Dont les ouvrières ont le premier article de leurs tarses postérieurs en carré long, et garni à sa face externe d'un duvet soyeux , divisé en bandes transversales ou sirié. (1) Voyez pour les autres espèces le mémoire de M. Huber, Tran- sactions de la Soc. Linnéenne , tom. 6; M. Jurine sur les Ayméno- ptères, genre breme, et Panzer sur le même ordre d'insectes. HYMÉNOPTÈRES. 529 L'Abeille domestique ( Apis mellifica. Lin.) Réaum. Insect. V, xxI—xxxViII, noirâtre; écusson et abdomen de cette couleur ; une bande transversale grisâätre , formée par un duvet, à la base du troisième anrieau et des sui- vans. Les abeïlles ou mouches & miel sont beaucoup plus petites et plus oblongues que les bourdons. Leur corps n’a, sur quelques parties, qu’un simple duvet, et ses couleurs sont peu variées. Leur société est composée d’ouvrières ou de mulets, dont le nombre ordinaire est de quinze à vingt mille (quelquefois trente mille); d'environ six à huit cents mâles (mille et au-delà dans quelques ruches), appelés bourdons par les cultivateurs , faux-bour- dons par E Réaumur, et communément d’une seule femelle, dont les anciens fesaient un roi ou le chef de la popula- tion, et que des modernes désisnent sous le nom de reine. Les ouvrières , plus petites que les autres individus , ont les antennes de douze articles, l'abdomen composé de six anneaux, le premier article des tarses postérieurs, ou la pièce carrée , dilaté en forme d’oreillette pointue, à l’angle extérieur de leur base , couvert, à sa face interne, d’un duvet soyeux, court, fin et serré, et sont armées d’un aiguillon. La femelle présente les mêmes caractères ; mais les ouvrière: ont l’abdomen plus court; leurs man- dibules sont en forme de cuiller et sans dentelures. Leurs pieds postérieurs ont, sur le côté externe de leurs jambes, cet enfoncement uni et bordé de poils qu’on a nommé corbeille ; la brosse soyeuse du premier article des tarses _ des mêmes pieds , a sept à huit stries transversales. Les mâles et les femelles sont plus grands , avec les mandi- bules échancrées sous la pointe et velues; la trompe plus courte, surtout dans les mâles. Ceux-ci diffèrent des uns et des autres par leurs antennes de treize articles ; par leur tête plus. arrondie, avec les yeux plus grands, allongés et réunis au sommet; par leurs mandibules plus petites et plus velues ; par le défaut d’aiguillon; par les TOME 3. 34 30 INSECTES quatre pieds antérieurs courts, dont les deux premiers arqués ; enfin par leur pièce carrée , qui n’a ni oreillette ni brosse soyeuse. Leurs organes sexuels se présentent sous la forme de deux cornes, en partie d’un jaune rou- geâtre, accompagnées d’un penis terminé en palette et de quelques autres pièces. Si on fait sortir de force ces organes, l’animal périt sur-le-champ. L'intérieur de l’abdomen des femelles et des ouvrières offre deux estomacs, les intestins et la fiole à venin. Une ouverture assez grande, placée à la base supérieure de la trompe, au-dessous du labre et fermée par une petite pièce triangulaire, nommée langue par Réaumur, l’épi- pharynx ou l’épiglosse par Savigny, sert de passage aux alimens et conduit à un œsophage délié, traversant l’in- iérieur du corselet, et de là à l'estomac antérieur, qui renferme le miel. L’estomac suivant contient le pollen des étamines ou la matière cireuse, suivant Réaumur, et a des rides annulaires et transverses, en forme de cerceaux, à sa surface. Cette cavité abdominale ren- ferme, en outre, dans les femelles, deux grands ovaires , composés d’une multitude de petits sacs, contenant cha- cun seize à dix-sept œufs ; chaque ovaire aboutit à l’anus, près duquel il se dilate en une poche, où l'œuf s'arrête et reçoit une humeur visqueuse, fournie par une glande voisine. D’après les observations de M. Huber fils’, les demi-anneaux inférieurs de l’abdomen des ouvrières, à l'exception du premier et du dernier, ont chacun, sur leur face interne , deux poches où la cire se secrète et se moule en forme de lames, qui effluent ensuite par les intervalles des anneaux. Au-dessous de ces poches est une membravre particulière, formée d’un réseau très- petit, à mailles hexagonales, s’unissant à la membrane qui revêt les parois de la cavité abdominale. Ces obser- vations sur l’anatomie intérieure des abeilles, sont com- munes, à quelques modifications près, aux bourdons proprement dits. La cire, d’après les expériences du s HYMÉNOPTÈRES. 535 même naturaliste, ne serait qu’une élaboration du miel, et le pollen , mêlé d’un peu de cette substance, ne servi- rait qu'à la nourriture de ces insectes et de leurs larves. M. Huber distingue deux sortes d’abeilles ouvrières ; les premières , qu'il nomme cirières, sont chargées de la ré- colte des vivres, de celle de tous les matériaux deconstruc- tion et de leur emploi; les secondes ou les nourrices, plus petites et plus faibles, sont faites pour la retraite, et toutes leurs fonctions se réduisent presque à l’éducation des petits, et aux soins intérieurs du ménage. Nous avons vu que les abeilles ouvrières ressemblent aux femelles en plusieurs points. Des expériences cu- rieuses ont prouvé qu’elles sont du même sexe, et qu’elles peuvent devenir mères, si étant sous la forme de larves, et dans les trois premiers jours de leur naissance, elles reçoivent une nourrituresparticulière, celle qui est four- nie aux larves des reines. Mais elles ne peuvent acquérir toutes les facultés de ces dernières, qu’étant alors pla- cées dans un loge plus grande ou semblable à celle de la larve de la femelle propre, la cellule royale. Si, étant nourries de cette manière, leur demeure reste la même, elles ne peuvent donner naissance qu'à des mâles, et diffèrent en outre des femelles par leur taille plus petite. Les abeilles ouvrières ne sont donc que des femelles dont les ovaires, à raison de la nature des ali- mens qu’elles ont pris en état de larve, n'ont pu se déve- lopper. La matière’ qui compose leurs gâteaux ne pouvant résister aux intempéries de l’air, ces insectes n'ayant pas d’ailleurs l’instinct de se construireun nidouune enveloppe générale , ils ne peuvent s’établir que dans les cavités où leur ouvrage trouve un abri naturel. Les ouvrières char- gées seules du travail, font avec la cire ces lames composées de deux rangs opposés de cellules hexagonés , à base pyramidale, et formée de trois rhombes. Ces cellules ont reçu le nom d’alvéoles, et chaque lame celui 532 INSECTES de gâteau où de rayon. Ils sont toujours perpendiculaires ; parallèles, fixés par leur sommet ou par une des tfanches, et séparés entre eux par des espaces qui permettent le passage à ces insectes. La direction des alvéoles est ainsi horizontale. D’habiles géomètres ont fait voir que leur forme est à la fois la plus économique sous le rapport de la dépense de la cire, etla plus avantageuse quant à l'étendue de l’espace renfermé dans chaque alvéole. Les abeilles savent cependant modifer cette forme, selon les circons- tances. Elles en taillent et en ajustent les pans, pièce à pièce. Si l’on excepte l’alvéole propre à la larve et à la nymphe de la femelle, ces cellules sont presque égales, et renferment les unes le couvain, et les autres le miel et le pollen des fleurs. Parmi les cellules à miel, les unes sont ouvertes, et les autres, ou celles de la réserve, sont fermées d’un couvercle plat ou peu convexe. Les cellules royales , dontle nombre varie de deux à quarante, sont beaucoup plus grandes , presque cylindriques, un peu moins grosses au bout, et ont de petites cavités à leur surface extérieure. Elles pendent ordinairement , en manière de’stalactites , sur les bords des gâteaux, de façon que la larve s'y trouve dans une situation renversée. Il y en a qui pèsent autant que cent cinquante cellules ordinaires. Les abeilles prolongent toujours leurs rayons de haut en bas. Elles calfeutrent les petites ouvertures de leur habitation avec une espèce de mactic, qu’elles cueillent sur différens arbres, et qu’on nomme la propolis. . L'accouplement se fait au commencement de l'été, hors dela ruche,et suivant MM. Huber, la femelle rentre dans son habitation, en portant à l'extrémité de son ab- domen les parties sexuelles du mâle. Cetie seule fécon- dation vivifie, à ce que l’on croit, les œufs qu’elle peut pondre dans le cours de deux ans, et peut-être même pen- dant sa vie entière. Les pontes se succèdent rapidement et ne cessent qu’en automne. Réaumur évalue à douze HYMÉNOPTÈRES, 533 mille le nombre des œufs qu’une femelle pond, au prin- tems, dans l’espace de vingt jours. Guidée par soninstinct, elle ne se méprend point sur le choix des alvéoles qui leur sont propres. Quelquefois cependant, comme lors- qu'il n’y a pas une quantité suffisante d’alvéoles , elle met plusieurs œufs dans le mème. Les ouvrières en font ensuite le triage. Ceux qu’elle produit au retour de la belle saison, sont tous des œufs d’ouvrières qui éclosent au bout de quatre à cinq jours. Les abeilles ont soin de donner aux larves la pâtée nécessaire, proportionnée à leur âge , et sur laquelle elles se tiennent, ayant le corps courbé en arc. Six ou sept jours après leur naissance, elles se disposent à subir leur métamorphose. Enfer- mées dans leurs cellules par les ouvrières qui en ont bouché l’ouverture avec un couvercle bombé, elles ta- pissent les parois de leur demeure d’une toile de soie, se filent une coque, deviennent nymphes, et au bout d'environ douze jours de réclusion, se dégagent et se montrent sous la forme d’abeilles. Les ouvrières aussi- tôt nétoyent leurs loges, afin qu’elles soient propres à rece- voir un nouvel œuf. Mais il n’en est pas ainsi des cellules royales ; elles sont détruites, etles abeilles en recons- truisent d’autres s’il est nécessaire. Les œufs contenant des mâles sont pondus deux mois plus tard, et ceux des femelles bientôt après ceux-ci. Cette succession de générations forme autant de s0- ciétés particulières, susceptibles de fonder de nouvelles colonies , et que l’on connaît sous le nom d’essaims. Une ruche en donne quelquefois trois à quatre; mais les der- niers sont toujours faibles. Ceux qui pèsent six à huit livres * sont les meilleurs. Trop resserrés dans leur habitation ;, ces essaims quittent souvent leur mère patrie. Quelques signes particuliers annoncent au cultivateur la perte dont il est menacé, et il tâche de la prévenir, ou de faire tourner à son avantage l’émigration. : Les abeilles se livrent quelquefois entre elles de violens 534 INSECTES . combats. À une époque où les mäles deviennentinutiles, les femelles ayant été fécondées (du mois de juin à celui d'août ), les ouvrières les mettent à mort, et le carnage s'étend jusqu'aux larves et aux nymphes des individus de ce sexe. Les abeilles ont des ennemis intérieurs et extérieurs; elles sont sujettes à plusieurs maladies. Le cultivateur instruit donne à ces animaux une attention particulière, choisit parmi les différentes sortes de ruches qu’on a imaginées, celle qui est la moins dispendieuse dans sa construction, la plus favorable à l’éducation des abeilles, la plus propre à les conserver; il étudie leurs habitudes , prévoit les accidens dont elles sont menacées ou atteintes, et n’a point lieu de se repentir de ses peines et de ses sacrifices. Toutes les abeilles proprement dites ne se trouvent que dans l’ancien continent, et celles de l’Europe méridio- nale et orientale, de l'Egypte, diffèrent déjà de la nôtre, qu’on a transplantée en A mérique et dans diverses autres colonies , où elle s’est acclimatée. L'espèce qui se trouve à l'ile de France et à Madagas- ‘car ( 4. unicolor, Lat,) donne un miel très-estimé, qu’on désigne par l’épithète de vert (r). j . Le dernier sous-genre des apiaires sociales, celui Des Méripones.(MeLipona.lIllis. Lat. —TriGonA. Jur.) œ Est distingué du précédent par la forme du premier article des tarses postérieurs, plus étroit à sa base, ou en triangle renversé, et sans stries sur la brosse soyeuse de sa face interne. On trouve ces hyménoptères dans l'Amérique méridio- pale. Ils établissent leurs nids au sommet des arbres. (1) Voyez pour les autres espèces Lair, dans les Obs. Zool. et Anat, de MM, Humbold et Bonpland. HYMÉNOPTÈRES. 535 Celui de la HZ. amalthée a la forme d'une cornemuse. Son miel est très-doux, fort agréable, mais très-liquide et se corrompt facilement. IL fournit aux Indiens une liqueur spiritueuse qu’ils aiment beaucoup (1). On peut donner une idée générale des intestins des hyménoptères, en disant qu'ils ont deux estomacs, dont le second allongé ; de nombreux vaisseaux biliaires s’insérant près du pylore, un intestin court, le plus souvent terminé par un cloaque élargi. LE DIXIEME ORDRE DES INSECTES. Celui des LÉPIDOPTÈRES. (GLossara. Fab.) si TFermine la série de ceux qui ont quatre ailes et nous montre deux caractères qui lui sont exclusivement propres. Les ailes sont recouvertes, sur leurs deux surfaces, de petites écailles colorées, sem- blables à une poussière farineuse et qui s’en- lève au toucher. Une trompe, à laquelle on a donné le nom de Zangue , roulée en spirale, entre deux palpes hérissés d’écailles où de * (1) Voyez Lat. Gen. Crust. et Insect, IV, p. 182, genus melipona et trigona ; ainsi que l'ouvrage ci-dessus, 536 INSECTES poils, forme la partie la plus importante de leur bouche, l'instrument avec lequel ces in- sectes soutirent le miel des fleurs, qui est leur seule nourriture. Nous avons vu dans les généralités de la classe des insectes (pag. 129) que cette trompe étoit composée de deux filets tubulaires, représentant les màchoires, et portant chacun, près de leur base exté- rieure, un très-petit palpe (les swpérieurs ); il a la forme d’un tubercule. Les palpes ap- parens ou‘z2férieurs, ceux qui sont pour la trompe, une sorte de gaine, tiennent lieu des palpes labiaux des insectes broyeurs; ils sont cylindriques ou coniques, ordinairement relevés, et composés de trois articles. Deux petites pièces, à peine distinctes, cornées et plus ou moins ciliées, situées, une de chaque côté, au bord antérieur et supérieur du devant de la tête, près des yeux, semblent être des vestiges de mandibules; enfin on re- trouve, et dans des proportions pareillement très-exigués , le labre ou la lèvre supérieure. Les antennes sont variables et toujours composées d’un grand nombre d'articles. On découvre dans plusieurs espèces deux yeux lisses, mais cachés entre les écailles Les trois sesgmens, dont le tronc desinsectes hexapodes LÉPIDOPTÈRES. 537 est formé, se réunissent en un seul corps; le premier est très-court; les deux autres se confondent l’un avec l’autre. Les ailes sont simplement veinées, de figure, de grandeur et de position variables; dans plusieurs, les inférieures ont quelques plis longitudinaux, vers leur bord interne. L’abdomen, composé de six à sept anneaux, est attaché au cor- selet par une très-petite portion de son dia- mètre, et n'offre ni aiguillon, ni tarière analogue à celle des hyménoptères. Dans plu- sieurs femelles cependant, comme les cossus, les derniers anneaux se rétrécissent et se pro- longent, pour former un oviducte, en forme de queue pointue et rétractile. Les tarses ont constamment cinq articles. Il n’y a jamais que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles. Ceux-ci placent leurs œufs, souvent très-nombreux , sur les substances ordinai- rement végétales, dont leurs larves dgivent se nourrir, et ils périssent bientôt après. Les larves des lépidoptères sont connues _sous le nom de chenilles. Elles ont six pieds écailleux ou à crochets, qui répondent à ceux de l’'insecte parfait, et, en outre, quatre à dix pieds membraneux, dont les deux derniers sont situés à l'extrémité postérieure du corps, 538 INSECTES près de lanus; celles qui n’ont en tout que dix à douze pieds ont été appelées, à raison de la manière dont elles marchent, géornètres ou arpenteuses. Elles se cram- ponnent au plan de position au moyen des paites écailieuses, puis élevant les articles intermédiaires du corps, en forme d’anneau ou de boucle, elles rapprochent les dernières pattes des précédentes, dégagent celles-ci, s’accrochent avec les dernières , et portent leur corps en avant, pour recommencer la mème manœuvre. Plusieurs de ces chenilles arpenteuses et dites en bééon sont fixées, dans le repos,aux branches deségétaux , par les seuls pieds de derrière; elles ressemblent par la direction, la forme et les, couleurs de leur corps, à un rameau et se tiennent long- temps dans cette situation sans donner le moindre signe de vie. Une attitude si gènante suppose une force musculaire prodigieuse ; et Lyonnet a, effectivement, compté dans la chenille du saule { cossus ligniperda), quatre mille quarante-un muscles. Quelques che- uilles à quatorze on à seize pattes, mais dont quelques-unes des membraneuses inter- médiaires sont plus courtes, ont été nommées dermi-arpenteuses, où fausses -géomètres. LÉPIDOPTÈRES. 539 Les pieds membraneux sont souvent termi- nés par une couronne plus ou moins com- plète de petits crochets. Le corps de ces larves est, en général, allongé, presque cylindrique, mou, diverse- ment coloré, tantôt nu ou ras, tantôt hérissé de poils, de tubercules, d’épines , et composé, la tête non comprise, de douze anneaux, avec neuf stigmates, de chaque côté. Leur tête est revèêtue d’un derme corné ou écail- leux et offre de. chaque côté six petits grains luisans, qui paroissent être de petits yeux lisses; elle a, de plus, deux antennes très- courtes et coniques, une bouche composée de fortes mandibules, de deux mäâchoires, d’une lèvre et de quatre petits palpes. La matière soyeuse, dont elles font usage, s’éla- bore dans deux vaisseaux intérieurs, longs et tortueux , dont les extrémités supérieures viennent, en $’amincissant, aboutir à la lèvre; un mammelon tubulaire et conique, situé au bout de cette lèvres est la filière, qui donne issue aux fils de la soie. = La plupart des chenilles se nourrissent des feuilles de végétaux; d’autres en rongent les fleurs, les racines, les boutons, les graines; la partie ligneuse ou la plus dure des arbres 540 INSECTES sert d’alimens à quelques-unes. Elles la ra- mollissent au moyen d’une liqueur qu’elles y dégorgent. Certaines espèces rongent nos draps, nos étoffes de laine, les pelleteries, et sont pour nous des ennemis domestiques très- pernicieux : le cuir, la graisse, le lard, la cire ne sont même pas épargnés. Plusieurs vivent exclusivement d’une seule matière ; mais il en est de moins délicates, et qui attaquent di- verses sortes de plantes ou de substances. Quelques-unes se réunissent en société et souvent sous une tente de soie qu’elles filent en commun, et qui leur devient même un abri pour la mauvaise saison. Plusieurs se fabriquent des fourreaux, soit fixes, soit por- tatifs. On en connait qui se logent dans le parenchyme des feuilles, où elles creusent des galeries. Le plus grand nombre se plait à la lumière du jour. Les autres ne sortent de leurs retraites que Îa nuit. Les rigueurs de l'hiver, si contraires à presque tous les in- sectes, n'atteignent pas quelques phalènes; elles ne paraissent qu'à cette époque. Leschenilles changentordinairement quatre fois de peau avant de passer à l'état de nym- phe ou de chrysalide. La plupart filent alors une coque où elles se renferment. Une li- L'ÉREDO PTE RES 01. SE queur souvent rougetre, une espèce de mé- conium que les lépidoptères jettent par l'anus, au moment de leur métamorphose, attendrit un des bouts de la coque et facilite leur sortie ; communément encore une des extrémités du cocon est plus faible ou présente, par la dis- position des fils, une issue propice. D’autres chenilles se contentent de lier avec de la soie des feuilles, des molécules de terre, ou les parcelles des substances où elles ont vécu, et se forment ainsi une coque grossière. Les chrysalides des lépidoptères diurnes, ornées de taches-dorées qui ont donné lieu à cette dénomination générale de chrysalides, sont à nu, et fixées par l'extrémité postérieure du corps. Les nymphes des lépidoptères offrent un caractère spécial et que nous avons exposé dans les généralités de la classe des insectes. Elles sont ermauillotées ou en forme de #n0- mie. Celles de plusieurs lépidoptères, parti- culièrement des diurnes, éclosent-en peu de jours; souvent même ces insectes donnent deux générations par année. Mais à l'égard des autres, leurs chenillés ou leurs chrysalides passent l'hiver, et l’insecte ne subit sa dernière métamorphose qu'au printemps ou dans l'été de l’année suivante. En général, les œufs 542 INSECTES _pondus dans l’arrière-saison n’éclosent qu’au printemps prochain. Les lépidoptères sortent de leur chrysalide, à la manière ordinaire, ou par une fente qui se fait sur le dos du corselet. L’intestin des chenilles consiste en un gros canal sans inflexions, dont la partie antérieure est quelquefois un peu séparée en manièré d'estomac, et dont la partie postérieure forme un cloaque ridé; les vaisseaux bihiaires , au nombre de quatre et très-longs, s’insèrent fort en arrière. Dans l’insecte parfait, on voit un premier estomac latéral ou jabot , un se- cond estomac tout boursouflé, et un intes- tin grêle assez long, avec un cœcum près du cloaque (a Les larves des ichneumonides et des chalci- dites nous délivrent d’une grande partie de ces insectes destructeurs. Nous partagerons cet ordre en trois fa- milles, quisépondent aux trois genres dont il se compose dans la méthode de Linnæus. (1) Voyez sur l'anatomie de la chenille, l’'admirable ouvrage de LyoNxET ; elsur le développement des organes dans la chrysalide et le papillon, celui de M. Heron , intitulé Histoire du Développe- ment des Papillons, en allemand , Cassel et Marburg , 1815. - LÉPIDOPTÈRES. (a LS CU - La première famille, celle Des Drvrxes. ( DiurxA.) Est la seule où le bord extérieur des ailes inférieures n'offre point une soie roide, écailleuse, ou une espèce de frein, pour rete- nir les deux supérieures; celles-ci et même le plus souvent les autres sont élevées perpen- | diculairement dans le repos; les antennes sont | tantôt terminées par un renflement en forme de bouton ou de petite massue, tantôt presque de la même grosseur, où même plus grêles et en pointe crochue à leur extrémité. Cette famille comprend le genre y Des ParizLons-(PaAriL10) de Linnæus. Leurs chenilles ont constamment seize pieds, Leurs chrysalides sont presque toujours nues, at- tachées par la queue , et le plus souvent anguleuses, L’insecte parfait, toujours pourvu d’une trompe, ne vole que pendant le jour ; les couleurs du dessous de leurs ailes ne le cèdent pas à celles qui ornent leur face supérieure. Nous les partagerons d’abord en deux sections. Ceux de la première n’ont qu’une paire d’ergots ou d'é- pines à leurs jambes , savoir celle de leur extrémité posté- rieure. Leurs quatre ailes s'élèvent perpendiculairement dans le repos. Leurs antennes sont tantôt renflées à leur extrémité, en manière de bouton ou de petite massue, 544 INSECTES tronquée ou arrondie à son sommet, tantôt presque fili- formes. Cette section renferme le genre PAPILLON et les Hes- PÉRIES ruricoles de l’entomologie systématique de Fabri- cius. On peut diviser cette coupe, très-nombreuse en espèces, de la manière suivante : 1°. Ceux dont le troisième article des palpes inférieurs est tantôt presque nul, tantôt très- distinct , mais aussi fourni d’écailles que le précédent; dont les crochets des tarses sont très-apparens ou saillans. Leurs chenilles sont allonsées, presque cylindriques. Leurs chrysalides sont presque toujours anguleuses, quelquefois unies, mais renfermées dans une coque grossière. Il y en a parmi eux qui ne marchent que sur les quatre pieds de derrière, les deux premiers étant beaucoup plus courts et repliés ou courbés sur la poitrine, en manière de palatine, soit dans les deux sexes, soit plus rarement dans les mâles seuls. Les ailes inférieures s’avancent ordinairement sous l’ab- domen, l’embrassent et lui forment une gouttière ou un canal où il se loge. Leurs chrysalides sont simplement attachées par l’extré- mité postérieure de leur corps, et suspendues verticale ment, la tête en bas. Tels sont : Les NymPpHALes. (P. NympxaLres. Lin.) Dont les palpes, s’élevant notablement au-delà du chape- ron, ou longs et avancés, sont très-rapprochés l’un de l'autre , et qui ont les crochets des tarses bifides ou comme doubles. Leurs ailes inférieures embrassent toujours l’abdomen et lui forment un canal. Plusieurs espèces exotiques, souvent remarquables par LÉPIDOPTÈRES,. 545 la grandeur de leur taille, et dont plusieurs font partie de la division des papillons chevaliers (equites) de Linnæus, s’éloignent des autres par leurs antennes presque filiformes ou à peine et graduellement plus grosses vers leur extré- mité. Leurs chenilles, ainsi que celles des nymphales des quatre premières subdivisions suivantes, ont souvent le corps nu ou peu épineux, et terminé par deux pointes, en forme de fourche. Fabricius a composé (Sysé. glossat.), avec ces espèces à antennes presque filiformes , plusieurs genres, mais que Latreille réunit en un seul, sous le nom de morphe (morpho ) (1). Les nymphales qui suivent ont les antennes terminées en bouton ou en une massue très-sensible. Plusieurs ont les palpes inférieurs très-comprimés, avec la tranche antérieure presque aiguë ou fort étroite. Ils comprennent le genre des saéyres (satyrus) de Latreille, ‘et forment ceux de brassolis et d’Aipparchia de Fabricius. Leurs ailes inférieures sort presque toujours rondes. Notre pays offre un grand nombre d'espèces de ce dernier genre de Fabricius (2). Dans les autres nymphales, les palpes inférieurs sont peu comprimés ; leur côté antérieur est aussi large ou guère plus étroit que ses faces latérales. Ces palpes sont longs et avancés dans les Zibythées de Fabricius (3),ses biblis (4) et ses mélanites (5). Les femelles (1) Les P. achilles, menelaus , hecuba, teucer, idomeneus, phidippus, lena, piera, diaphanus , de Fab. (Entomw. Syslem.), etc. Voyez les figures de Cramer qu’il a citées. (2) Les P. galathea, mœæra, hermiona , hyperanthus, manto, pamphailus, arcarius, davus, janira, bathseba , eudora , pilo- sellæ , etc. de Fabricius. Parmi les espèces exotiques : les pap. arete, mycæna, beroe, etc. de Cramer ; les pap. sophoræ , cassiæ, etc. de * Fabricius. (3) Les P. celtis, carinenta, etc. (4) P. Biblis, Fab. (5) P. ariadne, undularis, Fab. TOME 3. 35 546 INSECTES ont ious les pieds presque semblables , tandis que les deux antérieurs sont en palatine dans les mâles, caractère qui distingue particulièrement ce sous-genre. Les deux autres diffèrent peu entre eux. Parmi les nymphales dont les palpes inférieurs sont plus courts, on séparera d’abord ceux dont les antennes se ter- minent plutôt en une massue allongée qu’en bouton ou en forme de tête. Latreille réunit ces espèces dans son genre nymphale proprement dit (1), auquel il en réunit plu- sieurs autres de Fabricius. Viennent ensuite les nymphales, dont les antennes se terminent brusquement par un bouton ou une petite tête, dont les palpes inférieurs sont contigus à leur extrémité, et forment, ainsi réunis, une pointe ou une sorte de bec. Ce sont les vanzesses de Latreille. Leurs chenilles sont chargées d’épines longues et dentées. Leurs chrysalides ont souvent des taches dorées ou argentées, et deux pointes courtes , en forme de cornes , à leur extrémité antérieure. On trouve communément en Europe les espèces suivantes : Le N. morio (Papilio antiopa. Lin.) Engram. Pap. d’Europ. 1 etiv,1. Ailes anguleuses, d’un noir pourpre foncé, avec une bande jaunâtre ou blanchätre au bord postérieur, et une suite de taches bleues au - dessus. Sa chenille est noirâtre, épineuse, avec une rangée de taches rouges, carrées et partagées en deux, le long du dos. Elle se nourrit des feuilles du bouleau, de l’osier et du peuplier, et y vit en société. Elle paraît à deux époques. Le N. paon de jour ( Papilio io. Lin.) Engram. ibid. 11. Ailes anguleuses et dentées ; dessus d’un fauve rou- geâtre, avec une grande tache en forme d'œil sur chacun; 1.4 (1) Les Pap. jasius, populi, sibilla, camilla, abaris, iris, pi- pleis, bolina, demophon , dirce, de Fabricius ; les argonautes de Cramer, etc. LÉPIDOPTÈRES. 547 celle des supérieures rougeâtre au milieu, entourée d’un cercle jaunâtre; celle des inférieures noirâtre, avec un cercle gris autour, et renfermant des taches bleuâtres ; dessous des ailes noiräâtres. Sa chenille est noire, poin- tillée de blanc, avec des épines simplement velues; elle vit sur l'ortie. Le N. belle-dame ( Papilio cardui. Lin.) Engram. ibid. vil. Ailes dentées ; leur dessus rouge, varié de noir et de blanc; leur dessous marbré de gris, de jaune et de brun, avec cinq taches , en forme d’yeux, bleuâtres sur leurs bords. La chenille vit solitaire sur les chardons. Ii yen a de brunâtres avec des raies jaunes, ou de roussâtres, avec des bandes transverses jaunes. Elle est épineuse. Ce lépidoptère ne paraît qu’à la fin de l’été. Le N. vulcain ( Papilio atalanta. Lin.) Engram. ibid. vi. Ailes dentées , un peu anguleuses; leur dessus noir, traversé par une bande d’un beau rouge, avec des taches blanches sur les supérieures ; dessous marbré de diverses couleurs. La chenille est noire, épineuse, avec une suite de traits , d’un jaune citron, de chaque côté. Elle vit sur l'ortie, en mange de préférence la graine, et se tient ca- chée au sommet entre des feuilles qu’elle roule et fixe avec de la soie. La même division comprend quelques autres espèces très-communes dans notre pays, telles que la grande tortue (P. polychloros. Lin.), la petite tortue (P. urticæ. Lin.), le gamma ou Robert le diable. ( P. C. album.) La chrysalide de celui-ci représente grossièrement une face humaine ou le masque d’un satyre. . Enfin les derniers nymphales diffèrent de ceux que nous venous de citer par leurs palpes inférieurs écartés à leur extrémité , et terminés brusquement par un article grêle, en forme d’aiguille. Ces espèces composent le genre argyn- nis de Latreille. Les unes ont des taches nacrées sous leurs ailes. Leurs chenilles ont des épines , mais dont deux plus \ \ 545 INSECTES grandes ; situées sur leur cou. Les autres ont.des aïles tache- tées en forme de damier ou d’échiquier. Leurs chenilles ont de petits tubercules velus. Fabricius forme avec ces der- niers lépidoptères le genre melitæa (1). Un second sous-genre, celui Des Céruosies (CEeruosrA) de Latreille. Se compose d'espèces qui ne diffèrent des nymphales que par les crochets simples , ou sans divisions, de leurs tarses. Ces lépidoptères sont intermédiaires entre Îles précédens et ceux qui succèdent. Ils sont tous exotiques (2). Les Daxaïpes. (Danaus. Lat. — Partie des DAN. FESTIvI de Linnæus.) Se distinguent des deux sous-senres précédens par leurs palpes inférieurs très-écartés l’un de l’autre, grêles, presque cylindriques et courts. Leurs ailes inférieures n’embrassent point ou presque pas le dessous de l'abdomen ; les crochets des tarses sont toujours simples. Ces caracières sont com- muns au sous-genre suivant; mais les danaides ont les ailes triangulaires, guère plus longues que larges, l'abdo- men ovale, et le bouton des antennes courbe à son extré- mité. Les espèces de ce sous-senre sont propres aux pays chauds de l’ancien continent. Le disque de leurs ailes infé- rieures présente souvent , du moins dans l’un des sexes ,une petite poche. Les chenilles sout épineuses (3). (1) Les Pap. paphia, adippe, aglaia, dia, niobe, euphrosine, lathonia, lucina , cynthia, cinxia , maturna, eic. (2) Les Pap. cydippe , penthesilea, de Fab. ; les espèces nommées par Cramer : juno , alcionea, phlegia, eugenia , calliope , euterpe , diaphana , lenea, nise, melanida , etc. Elles ont le port des héliconiens. (5) Les P; midamus, plexippus ; chrysippus, similis, idea, etc. de Fab. LÉPIDOPTÈRES. 549 Les Hezicon1eNs. ( Hericonius. Lat. ) Semblables aux danaïdes, mais ayant les ailes étroites et allongées , et l’abdomen grêle et cylindrique. Le bouton de leurs antennes est droit. On les trouve plus particulièrement dans l'Amérique méridionale (1). Les autres lépidoptères diurnes de cette division ont six pieds presque semblables, ou également propres à la mar- che, dans les deux sexes. La plupart de leurs chrysalides sont non - seulement fixées par l'extrémité de leur queue, mais retenues encore transversalement par un lien de soie, qui forme au-dessus de leur corps une boucle ou un demi-anneau; d’autres sont enveloppées dans une coque grossière. Nous distinguerons parmi eux ceux dont les ailes infé- rieures n’embrassent point l’abdomen en dessous; leur bord interne est plissé ou concave. Les crochets du bout de leurs tarses sont simples. Leurs chenilles, dans des momens de crainte ou d’in- quiétude , font sortir de la partie supérieure du col, une corne molle, fourchue, et qui jette ordinairement une odeur désagréable. Elles ont la peau nue. LEs PapizLons proprement dits. ( Les Parirrons EQUITES de Linnœæus.) Qui ont les palpes inférieurs très-couris, atteignant à peine, par leur extrémité supérieure, le chaperon, très- obtus, avec le troisième article presque nul ou très - peu distinct. Leur chrysalide est nue et attachée avec un cordon de soie. Les espèces de ce sous-genre sont remarquables par leur taille et la variété de leur coloris. On les trouve plus parti- (1) Les P. horta, terpsicore, calliope, melite, polymnia, euterpe, ricint , charitonia, clio , erato , melpomene, etc. de Linnæns, 550 INSECTES culièrement dans les contrées équatoriales des deux hémis- phères. Celles qui ont des taches rouges à la poitrine for- ment la division des chevaliers troyens de Linnæus. Il a désigné sous le nom de grecs celles qui n’en ont pas en celte partie. Plusieurs ont les ailes inférieures prolongées en forme de queue, et telle est celle de notre pays qu’on a nommée :. Le P. à queue du fenouil, ou grand porte-queue ( Pa- pilio machaon. Lin. ) Engram. Pap. d'Europ. xxxIv, Lxx, et Suppl. 3, vi, n°. 68. Ailes jaunes avec des taches et des raies noires; les ailes inférieures prolongées en queue , et ayant près du bord postérieur des taches bleues, dont une en forme d’œil, avec du rouge, à l’angle interne. La chenille est verte, avec des anneaux noirs, ponctués de rouge, et vit sur la carotte, le fenouil, etc. dont elle mange les feuilles. On trouve encore en France un autre papillon à queue, celui qu'on nomme le flambé ( P. podalirius), Engram. ibid. xxx1v, et Suppl. III, vr, n°. 69 (1). Les PARNASsIENS. ( PARNAssIUS. Lat.) Dont les palpes inférieurs s'élèvent sensiblement au-des- sus du chaperon , vont en pointe, et ont trois articles très- distincts. Le bouton de leurs antennes est court, presque ovoide et droit, Les femelles ont une espèce de poche cornée et creusée en forme de nacelle, à l'extrémité posté- rieure de leur abdomen. Leurs chenilles ont sur le cou un tentacule rétractile, de même que celles des papillons proprement dits; mais elles se forment avec des feuilles liées par des fils de soie, une coque, où elles se changent en chrysalides. (1) Voyez pour les autres espèces Fabricius et Cramer (Pap. exot.) ; division des equites, LÉPIDOPTÈRES. 551 Ces espèces ne se trouvent que dans les montagnes Alpines ou sous-Alpines de l’Europe et du Nord de l'Asie. Tel est Le ?P. apollon ( Papilio apollo. Lin. ) Engram. ibid. XLVII, LXXV, LXXVI, n°. 99. Blanc, tacheté de noir; quatre taches blanches, en forme d’yeux, bordées d’un cercle rouge et d’une cercle noir, sur les ailes inférieures. Sa chenille vit sur le sedum telephium, sur des saxi- Jrages, etc. Elle est d’un noir velouté, avec une rangée de points rouges, de chaque côté, et une autre sur le dos. La chrysalide est arrondie, d’un vert noirâtre, saupou- drée de blanc ou de bleuâtre (r). Les Tuaïs ( Tuaïs) de Fabricius. Qui ont les palpes des parnassiens, mais dont le bouton des antennes est allongé et courbe. L’abdomen des fe- melles n’a point de poche cornée. Leurs chenilles n’ont pas, à ce qu’il paraît, de tentacule rétractile. Ces espèces sont propres aux contrées méridio- nales de l’Europe; quelques-unes ne se trouvent aussi que dans les montagnes (2). Nous passons maintenant à d’autres lépidoptères diur- nes, ayant, comme les précédens , six pieds presque égaux, mais dont les ailes inférieures s’avancent sous l'abdomen et lui forment une gouttière, ainsi que nous l’avons déjà vu, dans la plupart des nymphales; les crochets de leurs tarses sont bifides ou unidentés. Leurs chenilles n’ont point de tentacules. Plusieurs vi- vent sur des plantes crucifères. Ces lépidoptères forment le sous-genre (:) Ce sous-genre comprend en outre quelques espèces voisines: de la précédente, Ggurées par Hübner, et le Pap. mnémosyne de: Linnæus, (2) Les Pap. hypsipyle, rumina, Fab, ; le petit apollon, d'En- gramelle, LxxvI, n°5, 99, qua. 552 INSECTES Des Prérines. ( Preris — DaNaAr caNpipr. Lin. } Auquel nous joignons les Coliades de Fabricius et de Latreille (1). 2°. Nous terminons cette première section des lépido- ptères diurnes par ceux dont les palpes inférieurs ont trois articles distincts, mais dont le dernier est presque nu, ou bien moins fourni d’écailles que les précédens , et dont les crochets des tarses sont très-petits, point ou à peine saillans. Leurs chenilles sont ovales ou en forme de cloportes. Leurs chrysalides sont courtes, contractées , unies et tou- jours attachées, comme celles des trois sous-genres précé- dens, par un cordon de soie qui traverse le corps. Linnæus les comprenoit parmi les papillons plébéiens , division des ruricoles , et Fabricius (Entom. Syst.) dans une coupe homonyme de son genre des Aespéries. I1 l’a divisé récemment en plusieurs genres, mais dont les caractères ont besoin de revision. Latreille partage ces lépidoptères plébéiens en deux coupes génériques. Les po- lyommates (2) qui ont six pieds semblables, et les érycines (3), dont les deux antérieurs sont plus petits et en palatine, du moins dans l’un des sexes. Les érycines sont propres à l Amérique méridionale , tandis que les polyommates ne se trouvent que dans l’ancien Continent. (1) Ici se rangent les lépidoptères désignés sous le nom général de brassicaires, tels que le grand papillon du chou (P. brassicæ , Lin.), le petit P. du chou (P. rapæ, Lin.), le P. blanc veiné de vert ( P. napt, Lin.),le P. blanc marbré de vert ( P. daplidice , Lin.}, le P. blanc de lait (P, sinapis, Lan.), le P. aurore ( P, cardamuines, Lin, }), etc. espèces presque toutes printanières. Viennent encore le papillon souci (P. hyale, Tin.), le P. citron (P. rhamni, Lin.) le P. cléopatre, ( P. cleopatra, Lin. ), elc. Ces dernières forment le genre colias de Fabricius. (2) Voyez Latr. Gen, Urust. et Insect. IV, pag. 206. (3) Ibid. p. 205, et Zvol. et Anat. de MM. Humboldt st Bonpland. PASSE T MR TI SE ES Nr CD, à à - pe re Vs Fe = LÉPIDOPTÈRES. 553 Nous n’en ferons qu'un sous-genre, celui Des PoryommaTEs. (POLYOMMATUS.) Désignés ainsi, parce que ces lépidoptères ont, pour la . plupart, de petites taches , imitant des yeux, sur leurs ailes. Plusieurs espèces ont encore été nommées collectivement: les petits porte-queue. La plus commune aux environs de Paris est Le 2. bleu( Papilio Alexis, Hübn. Lx, 292—29/4.); l'argus bleu. Geoff. — Engram. Pap. Europ. xxxvitt, n°. 80,g. A. Le dessus des ailes du mâle est d’un bleu d'azur, changeant en violet tendre, avec une petite raie noire , suivant le bord postérieur et une frange très- bianche ; celui des aïles de la femelle est brun, avec une rangée de taches fauves, près du bord postérieur, et un trait noir, sur le milieu des supérieures. Le dessous des quatre ailes est, à peu près, le même dans les deux sexes; il est gris, avec une rangée de taches fauves , renfermées entre deux lignes de points et de traits noirs, près du bord postérieur ; on y voit aussi des points noirs bordés de blanc. Sa chenille vit sur le sainfoin, le genêt d’Alle- magne, etc. Ses couleurs sont variées (1). La seconde section des lépidoptères diurnes est composée des espèces dont les jambes postérieures ont deux paires d’épines , savoir une à leur extrémité, et l’autre au dessus (et de même dans les deux familles suivantes ). Les ailes inférieures sont ordinairement horizontales dans le repos, et l'extrémité de leurs antennes se termine fort souvent en pointe très-crochue. Leurs chenilles, mais dont on ne connaît encore qu'un petit nombre, plient les feuilles, s’y filent une coque de (1) Voyez, pour les autres espèces indigènes, Latr. Nouv. Dict. D'Hist. Nat., tom. 17, p.79, Pap: plébéiens. 554 INSECTES soie, très-mince et s’y transforment en chrysalides dont le corps est uni, Ou sans éminences angulaires. Ces lépidoptères forment la division des papillons plé- béiens urbicoles de Linnæus, ou les papillons eséropiés de Geoffroi. Fabricius les avait réunis aux argus, sous le nom générique d’hesperie. Mais il faut encore rapporter à cette section quelques lépidoptères exotiques, appelés pages par les amateurs, et dont la place naturelle n’avait pas été jusqu'ici bien déterminée; tels sont les wranies de Fabricius. Ces divers lépidoptères conduisent très-bien à la seconde famille. Ils composent deux sous-genres : celui Des URaAN1Es. (URaANIA. Fab.) Où les antennes d’abord filiformes, s’amincissent en forme de soie à leur extrémité; et dont les palpes infé- rieurs sont allongés, orèles, avec le second article très- comprimé, et le dernier beaucoup plus menu, presque cy- lindrique et nu (t). Près de ce ,sous-genre doit être placé celui d'agariste de M. Leach. Zool. Miscell. xv. Les Hespéries. ( Hesperiz urBicor x. Fab.) Ou les papillons plébéiens urbicoles de Linnæus, qui ont des antennes terminées distinctement en bouton ou en massue , et les palpes inférieurs courts, Ré très-carnis d’écailles en devant. L’AH. de la mauve ( Hesperia malvæ. Fab. ) Res. Insect. I, cl. 2, x. Aïles dentées, d’un brun noirâtre en-dessus, avec des taches et des mouchetures blanches; bord postérieur entrecoupé de taches de cette couleur; des- sous des ailes d’un gris verdâtre, avec des taches irré- (1) Les Pap. riphœus, leilus, lavinia , orontes , de Fab. ; noctua, patroclus , ejusd. LA à * LÉPIDOPTÈRES. 555 _gulières semblables. Sa chenille est allongée, grise, avec la tête noire, et quatre points jaunes sur le col ou le pre- mier anneau, qui est rétréci, caractère particulier des chenilles de ce sous-genre. Elle vit sur les malvacées, dont elle plie les feuilles, et où elle se métamorphose. Sa chrysalide est noire, mais saupoudrée de bleuâire (1). La seconde famille des lépidoptères, Les Crépuscurammes. ( CrEPuscuLARIA. ) Ont près de l’origine du bord externe de leurs ailes inférieures une soie roide, écail- leuse, en forme d’épine ou de crin, qui passe dans un crochet du dessous des ailes supé- rieures, et les maintient, lorsqu’elles sont en repos, dans une situation horizontale ou in- clinée. Ce caractère se retrouve encore dans la famille suivante; mais les crépusculaires se distinguent de celle-ci par leurs antennes en massue allongée , soit prismatique; soit en fuseau. Leurs chenilles ont toujours seize pattes. Leurs chrysalides ne présentent point ces pointes ou ces angles que l’on voit dans Îa plupart des chrysalides des lépidoptères (1) Voyez pour les autres espèces, Fab. Entom. Syslem, la divi- sion des hespéries urbicoles. 556 INSECTES diurnes et sont ordinairement renfermées dans une coque, ou cachées soit dans la terre, soit: sous quelque corps. Ces lépidoptères ne volent souvent que le soir ou le matin. Cette famille compose le genre Des Spxinx (Spnnx) de Linnæus, ou des Papillons - Bourdons de De Géer. L’attitude de plusieurs de leurs chenilles, sem- blable à celle du sphinx de la Fable, leur a valu la première dénomination. Le bourdonnement que linsecte parfait fait souvent entendre lorsqu'il vole, a donné lieu à la seconde. Les uns, dont les antennes sont toujours terminées par un petit flocon d’écailles , ont les palpes inférieurs larges ou comprimés transversalement, et très- fournis d’écailles. Leur troisième article est généralement peu distinct. La plupart des chenilles ont le corps ras, allongé, plus gros et avec une corne sur le dos, à leur extrémité posté- rieure , les côtés rayés obliquement ou longitudinalement. Elles vivent de feuilles et se métamorphosent dans la terre, sans filer de coque. Tels sont Les CASTNIES. ( CASTNIA. Fab.) Voisins des lépidoptères diurnes et distincts des suivans par le renflement terminal de leurs antennes; il forme une massue allongée, sans dentelures oustries en dessous. Ces insectes se trouvent dans l'Amérique méridionale (r). oem arm nes ea, Maman eme à {1) Les Pap. cyparissias , licas , etc. de Fabricius. | | | | LÉPIDOPTÈRES. 557 Les SPHINx proprement dits. ( SPHINx.) Où les antennes, à commencer vers leur milieu, forment une massue prismatique, simplement ciliée, ou striée transversalement en maniere de rape, sur un côté, et qui ont une langue très-distincte. Ils volent avec une extrême rapidité, planent au-dessus des fleurs, ce qui les a fait nom- mer sphinx éperviers, et bourdonnent en même temps. Les chrysalides de quelques espèces ont le fourreau de la trompe saillant , en forme denez; telle est celle du S. du liseron. Le Sphinx du tithymale. (S. euphorbiæ. Lin.) Ros. Insect. E, cl. r, pap. noct. 111. Dessus des ailes supérieures d’un gris rougeâtre, avec trois taches et une large bande vertes; dessus des inférieures rouge, avec une bande noire et une tache blanche. Antennes blanches. Dessus . du corps d’un vert olive. Abdomen conique, très-pointu et sans brosse au boùt. Sa chenille est noire, avec des points et des taches jaunes, une ligue sur le dos, la queue et les pieds rouges. Le Sphinx tête de mort. (Sphinx atropos. Lin. ) Roes. Insect. TTL, 1. Ailes supérieures variées de brun foncé, de brun jaunêtre et de jaunâtre clair; inférieures jaunes, avec deux bandes brunes ; une tache jaunâtre, avec deux points noirs sur le corselet ; abdomen sans brosse au bout, jaunêtre , avec des anneaux noirs. Cette espèce est la plus grande de notre pays. La tache de son corselet imitant une tête de mort, le bruit aigu qu’il fait entendre, attri- bué par Réaumur au frottement des ,palpes contre la langue, et par M. Lorrey, à l’air qui s'échappe rapide- ment de deux cavités particulières du ventre, ont alarmé le peuple , certaines années où ce sphinx était plus com- mun. Sa chenille est jaune avec des raies bleues sur les côtés, et la queue recourbée en zigzag. Elle vit sur la pomme de terre, le troëne, le jasmin, etc., et se met en nympbhe vers la fin du mois d'août, L’insecte parfait éclot en septembre. 558 INSECTES D’autres sphinx ont l’abdomen terminé par une brosse d’écailles, et ont été placés par cette considération avec les sésies (1); mais ils ont les caractères essentiels des sphinx; tel est celui du caile-luit (stellatarum, Lin. ), et ceux qu'on a nommés : fuciformis , bombyliformis , etc. Les ailes de ces deux derniers sont vitrées ou transparentes en grande partie (2)- LES SMÉRINTHES. (SMERINTHUS. Lat.) Qui ont les antennes dentées en manière de scie et n’ont point de langue distincte. Le sphinx du tilleul, mais bien plus commun sur l’orme, le S. demi-paon, ceux du peuplier et du chéne, etc., for- ment ce sous-genre. Ils sont lourds et les ailes inférieures débordent les supérieures, comme dans plusieurs bombyx. Les autres sphinx, dont les antennes sont souvent en fu- seau ou en corne de belier, et se terminent rarement par une petite houpe d'écailles, ont les palpes inférieurs grêles, cylindriques ou coniques, barbus , avec le troisième article très-distinct. Leurs chenilles, surtout celles des espèces exotiques, sont souvent velues, sans corne à l'extrémité postérieure et supé- rieure du corps, et se filent une coque pour y achever leurs métamorphoses. Les SÉsrEs. (SES1A.) Dont les antennes n’ont point de dentelures dans aucun sexe, mais sont en forme.de fuseau et terminées par une petite houppe d’écailles. {1) Fabricius ( System. Glossat. ) les sépare des sphinx , sous le nom générique de sésie; et les autres sésies forment lé genre ægeria. (2) Voyez pour les autres espèces, Fabricius ; loc. cit. LÉPIDOPTÈRES. 559 Les écailles de l'extrémité de l'abdomen forment une brosse. Les ailes sont horizontales et ont des espaces vitrés. Plusièurs de ces insectes ressemblent à des guêpes , ou à d’autres hyménopières , à des diptères , etc. Leurs chenilles rongent l’intérieur des tiges ou des racines des véséiaux, à la manière de celles des hépiales, des cossus, et s'y métamor- phosent, en employant dans la construction de leur coque les débris des matières dont elles se sont nourries (1). Les ZYGÈNES. (ZYGÆNA.) Dont les antennes sont encore simples dans les deux sexes, en fuseau ou en corne de belier, mais sans houppe à leur extrémité. On a nommé les espèces de ce sous-senre et du suivant sphinx-beliers, papillon-phalènes , etc., parce qu’elles ont, pour la plupart, des antennes contournées en manière de cornes de belier, ou qu’elles ressemblent à des lépidoptères nocturnes. Elles portent ordinairement les ailes en toit et volent lourdement. Leurs chenilles se nourrissent des feuilles de différentes sortes de plantes , et se forment une coque de soie, tantôt en fuseau , tantôt ovoide , qu’elles at- tachent à leurs tiges. L’insecte parfait, dans les espèces indigènes qu’on a observées, entraîne , en sortant, hors de sa coque , la dépouille de chrysalide qu’il a quitiée. à. Nous rapporterons à ce sous-genre les ægocères (2) de Latreille, les #kyrides (3) de M. de Hoffmansess, et les DO ? syntomides (4) d'Illiger. La Z. de la filipendule ( Sphinx filipendulæ. Lin.) (1) Voyez la Monographie des séstes de Laspeyres, Hübner, etc. (2) Bombyx venulia, Fab. ; voyez Latr. Gen. Crust. et Insect, JV, p.211. à (3) Sphinx fenestrina , Fab.; Lat. ibid. (4) Zygæna quercus, Fab. ; Lat, ibid, 560 INSECTES Ros. Insect I, class. 2, Pap. noct. Lvir, d’un vert noir ou bleuâtre ; six taches rouges sur les ailes supérieures; les inférieures rouges , avec le bord postérieur de la couleur du corps. Sa chenille est d’un jaune citron, un peu velue, avec cinq rangées de taches noires le long du corps. Elle file sur les tiges des plantes une coque d’un jaune paille, luisante, fort allongée et en fuseau. Sa surface est ridée ou comme plissée. L’insecte parfait en sort dans le mois de juillet (1). Les GLAucoripes. (GLAucopP1s.) Où les antennes, jamais terminées par une houppe,sonten peigne , soit dans les mäles seulement , soit dans les deux sexes. Nous y réunissons plusieurs genres établis récemment, tels que ceux de procris, d’atychie, d’'aglaope et de stygie (2). Je ne citerai que l’espèce suivante , très-commune dans notre pays. La G. turquoise (sphinx statices. Lin.) De Géer , In- sect. II, p. 255, 111, 8-10, corps d’un vert luisant et comme doré; ailes inférieures brunes; antennes du mâle ayant deux rangs de barbes noires, celles de la femelle un peu dentées en scie. On trouve dans les pays étrangers , particulièrement dans l'Amérique méridionale, un grand nombre d’es- pèces de ce sous-genre. La troisième famille des LÉPIDOPTÈRES , Celle des Nocrurxes. (NocrurnA ) Nous présente, ainsi que la famille pré- 2 (1) Latr. ibid, - (2) Voyez Latr, Gener. Crust, et Insect. IV, 215-215, LÉPIDOPTÈRES. 561 cédente, des ailes bridées, dans le repos, au moyen de la soie, en forme de crin, du bord extérieur des inférieures, horizontales ou penchées, et quelquefois roulées autour du corps ; mais les antennes vont en diminuant de grosseur, de la base à la pointe, ou sont sétacées. Cette famille ne compose, dans la mé- thode de Linnæus, qu'un seul genre, celui Des PHALÈNES. ( PHALÆNA.) Ces lépidoptères ne volent ordinairement que la nuit ou le soir , après le coucher du soleil. Plusieurs n’ont point de langue. Quelques femelles ‘sont privées d’ailes ou n’en onf que de frès-petites. Les chenilles se filent le. plus souvent une coque ; le nombre de leurs pieds varie de dix à seize (1). Les chrysalides sont toujours arrondies ou sans proé- minences en forme d’angles ou de pointes. Je divise ce genre très-nombreux et d’une étude difficile en huit petites tribus. Les deux premières embrassent les deux premières divisions (a/tacus, fe du genre Pha= læna de Linnæus. Les Bompycires. (BomgYcites. Lat.) Qui ont les ailes entières ou sans fissures, soit étendues, soit rabattues ou couchées horizontalement sur le corps, formant toujours alors, par leur contour extérieur , un (1) De Géer én à compté dix-huit, et toutes membraneuses, dans une espèce, [l, p. 245, etT, xxx, 20 ; xx&t , 13-16. TOME 3, 36 EG INSECTES triangle plus ou moins large ou guère plus étroit à sa base que long; dont les ailes supérieures ne sont point arquées à l’origine de leur bord externe et rétrécies ensuite; qui ont les palpes inférieurs tantôt très-petits, sous la figure d’un tubercule , tantôt presque cylindriques ou presque co- niques et dont l’épaisseur diminue graduellement ; les deux palpes supérieurs, ou ceux de la base de la langue, ne pa- raissent point et sont entièrement cachés; leurs chenilles ont seize pieds dans le plus grand nombre, quatorze dans les autres, les deux anales manquantet étant rempiacées par une double queue ; la langue est nulle ou imperceptible; les an- iennes sont dentelées en scie ou en peigne, soit dans les deux sexes , soit au moins dans les mâles. Leur corselet est laineux, et l’abdomen ordinairement très-volumineux dans les femelles. Tels sont Les Héprares. (Herrarus. Fab.) Que l’on distingue à leurs antennes presque grenues et beaucoup plus courtes que le corselet. | Leurs palpes inférieurs sont très-petits et très- velus. Les ailes sont en toit. Leurs chenilles vivent dans la terre ét rongent les racines des plantes. Elles ont seize pattes. L'A. du houblon (4: humuli. Fab.) Harr. Ins. ang. 1v, a-d. Le mâle a les ailes supérieures d’un blanc ar- genté, sans taches; celles de la femelle sont jaunes avec des taches rouges. La chenille dévore les racines du hou- . blon , et cause de grands dommages dans les lieux où on en fait une culture particulière (1). Les Cossus. (Cossus. Fab.) . Oùles antennes , aussi longues au moins que le corselet, sont dentelées en scie dans les deux sexes, ou demi- pectinées dans les mâles et simples dans les femelles. (1) Voyez pour les autres espèces Fabricius , Esper , Engramelle, Hübner , Donovan, etc. LÉPIDOPTÈRES. 563 Leurs ailes sont toujours en toit. L'extrémité de l’abdo- men se prolonge en forme de queue ou d’oviducte en ta- rière. Leschenilles sont nues, ont toujours seize pattes et vivent dans l’intérieur des arbres, qu’elles rongent ; elles en font entrer la sciure dans la construction de leur coque. Leurs chrysalides ont des dentelures aux bords des anneaux de l’abdomen. Au moment où l’insecte va se dé- velopper, elles s’avancent jusqu’à l’ouverture extérieure, qui doit lui servir de passage. Plusieurs cossus ont les antennes dentelées en scie dans les deux sexes. Ce sont les cossus proprement dits de La- treille. Tel est Le C. ronge-bois ( Cossus ligniper da. Fab.) Roœs. Insect. tom. I, class. 2, Pap. noct. xvit1. Loug d’un peu plus d’un pouce. D'un gris cendré, avec de petites lignes noires, irès-nombreuses , sur les ailes supérieures, y formant de petites veines, entremêlées de blanc. Extrémité posté- rieure du corselet jaunâtre, avec une ligne noire. Sa chenille, que l’on trouve au printemps, ressemble à un gros ver; elle est rouseâtre, avec des bandes transverses d’un rouge de sang. Elle vit dans l’intérieur du bois du saule , du chène, mais particulièrement de l’orme. Elle désorge une liqueur âcre et fétide, contenue dans des réservoirs intérieurs spéciaux, et qui lui sert, à ce qu'il paraît, à ramollir le bois (1). Les autres cossus ont les antennes simples dans les fe- melles, à moitié pectinées dans les mâles. Latreille les réunit dans son genre des zeusères ( zeuzera ). La chenille d’une très-jolie espèce (Cossus æsculr. Fab.), dont le corps est d’un beau blanc, avec des anneaux bleus sur l'abdomen et des points nombreux de la même couleur sur les ailes supérieures, vit dans l’intérieur du (1) Ajoutez : cossus terebra , Fab. ; phalène strix, de Cramer.— Cossus lituratus , Donov,—C, nebulosus, ejusde 564 INSECTES marronier d'Inde, du pommier, du poirier , etc., et sou- vent dans leur moelle même (r). Les Boupyx. (BomByx.) Dont les antennes sont toujours entièrement ou presque entièrement barbues ou pectinées des deux côtés, soit dans les deux sexes, soit au moins dans les mâles. Leurs chenilles sont le plus souvent velues ou tuberculées, épineuses, etc. Elles vivent des parties exlérieures des vé- gétaux, et se font, pour la plupart, une coque de pure soie. Les unes ont les ailes étendues herizontalement. Elles forment la division des phalènes attacus de Linnæus, le genre attacus de M. Germar, el celui des saturnies de M. Schrank. Cette division comprend les plus grandes es- pèces, dont les ailes ont souvent des taches vitrées ( fe- nestratæ ). Telles sout surtout, parmi les exotiques , l'atlas ou la phalène porte-miroir de la Chine, le B. hesperide, le B. cecropia, le B. luna, dont les ailes inférieures se pro- longent en forme de queue, etc. On emploie depuis un temps immémorial, au Bengale, la soie du cocon de deux autres espèces de la mème division, le bombyx mylitta de Fa- bricius et la phalène cynthia de Drury( Insect. IT, vr,2) (2). Latreille s’est assuré, d’après la communication qui lui a été faite par M. Huzard, d'un manuscrit chinois sur cet objet, que les chenilles de ces bombyx élaient les vers à soie sauvages de la Chine. Il conjecture qu’une partie des soiries que les anciens se procuraient par leur com- merce maritime avec les Indiens provénaient dé la soie de ces chenilles: L'Europe ne fournit que quatre espèces de bombyx at- tacus. Le plus connu est oo (1) Rœsel. Insect. TT, xLvInt, 5, 6;—Cossus pyrinus, Fab.— C. scalaris, ejusd. ; phalæna scalaris, Donov.—P, mineus, ejusd.— Cossus verbasci ? Fab. (2) Linn, Sociel, Trans, VIE, p. 56. LÉPIDOPTÈRES. 565 Le B. paon-de-nuit où grand paon ( B. pavonia, major, Fab. ) Rœs. Ins. IV, xv-xvit, le plus grand de notre pays, ayant jusqu’à cinq pouces de largeur, les ailes étendues; le corps brun, avec une bande blanchätre à l’ex- trémité antérieure du corselet ; les ailes rondes, d’un brun saupoudré de gris; une grande tache, en forme d'œil, noire, coupée par un trait transparent , entourée d’un cercle d’un fauve obscur, d’un demi- cercle blanc, d'un autre rouseâtre, et enfin d’un cercle noir, sur le milieu de chacune. La chenille qui vit de feuilles de différens arbres, est verte, avec des tubercules bleus, disposés annulairement, d’où partent de longs poids terminés en massue. Elle se file au mois d'août une coque ovale, mais rétrécie en pointe mousse, à double goulot, et dont l’in- térieur est formé en partie de fils élastiques et conver- gens, qui facilitent la sortie de l’insecte, mais qui em- pêchent l'entrée de tout insecte ennemi. La soie est très- forte et gommeuse. Le bombyx éclot au mois de mai de l'année suivante (r). D'autres bombyx ont les ailes supérieures inclinées en toit ; le bord extérieur des inférieures les déborde presque horizontalement ( a/æ reversæ ). Leurs chenilles ont tou- jours seize pattes. Quelquefois leurs palpes s’avancent en forme de bec, et leurs ailes sont dentelées. L’insecte ressemble à un paquet de feuilles mortes. Ces bombyx forment les genres gastro- pacha (2), odonestis (3), de M. Germar. Les espèces qui n’offrent pas ces caractères , s'associent au genre des /asiocampes de M. Schrank. Ici se place (1) Voyez pour les autres espèces : Fab. Eutom. System. la première division des bombyx , et Olivier. Encycl, méthod. la première fa- mille Au même genre. (2) Les B. quercifolia , populifolia, betulifolia , illicifolia ; ete, de Fabricius. (3) B. pruni, potatoria, Fab. 566 INSECTES Le B. du mürier ou le ver à soie (B. mori. Lin.) Roes- fns. [II, vri-1x, blanchâtre, avec deux ou trois raies obscures et transverses et une tache en croissant sur les ailes supérieures. Sa chenille est connue sous le nom de ver à soie. On sait qu’elle se nourrit des feuilles de mü- rier, et qu’elle se file une coque ovale d’un tissu serré de soie très-fine , le plus souvent d’un beau jaune et quelque- fois blanche. Suivant Latreille, qui publiera bientôt un mémoire re= latif à l’ancien commerce de la soie, le bombyx qui la produit est originaire des provinces septentrionales de la Chine. La ville de Turfan, dans la petite Bucharie , fut long- temps le rendez-vous des caravanes venant de l’Ouest, et l'entrepôt principal des soieries de la Chine. Elle était la métropole des Sères de l’Asie supérieure, ou de la Sé- rique de Piolémée, Expulsés de leurs pays par les Huns, les Sères s’établirent dans la grande Bucharie et dans l'Inde. C’est d’une de leurs colonies, du Ser-hend (Ser- indi ), que des missionnaires Grecs transportèrent, du temps de Justinien, les œufs du ver à soie à Constanti- nople. Sa culture passa, à l’épcque des premières croi- sades , de la Morée en Sicile, au royaume de Naples, et plusieurs siècles après ; sous Sully particulièrement , dans notre pays. Mais les anciens tiraient encore leurs soleries, soit par mer, soit par terre, des royaumes de Pégu et d'A va, ou des Sères orientaux, ceux qui sont le plus généralement mentionnés dans les écrits des pre- miers géozraphes. Une partie des Sères septentrionaux réfugiée dans la grande Bucharie, en fesait même le com- merce , ainsi que semble l'indiquer un passage de Denis le Périésète. On sait que la soie se vendait anciennement au poids de l'or , et qu’elle est aujourd’hui pour la France une source importante de richesse. Le B. livrée ( B. neustria. Fab.) Roœs. Irs. I, class: 2, pap. noct. vr, jaunâtre, avec une bande ou deux rates LÉPIDOPTÈRES. 567 transverses d’un brun fauve, au milieu des ailes supé- rieures. La femelle dépose ses œufs autour des branches, en forme de brasselet ou d’anneau. Sa chenille est rayée longitudinalement de blanc, de bleu et de rougeätre, d’où lui vient le nom de livrée. Elle vit en société et fait sou- vent beaucoup de tort aux arbres fruitiers. Elle fait une coque d’un tissu mince, entremélée d’une poussière blan- châtre. Le B. processionnaire ( B. processionnea. Fab.) Réaum. Ins. II, x, xr, cendré, ainsi que les ailes; deux raies obscures vers la base des supérieures, et une troisième noirâtre , un peu au-delà de leur milieu; toutes les trois transverses. Les chenilles ont le corps velu, d’un cendré obscur , avec le dos noirâtre et quelques tubercules jaunes. Elles vivent en sociétés , sur le chène, se filent en com- mun, dans leur jeune âge , une toile où elles sont à cou- vert, changent souvent de domicile jusqu’après la troi- sième mue, se fixent alors et se forment une autre habi- tation commune, de la même matière, semblable à une espèce de sac, et divisée intérieurement en plusieurs cellules. Elles en sortent ordinairement le soir, dans un ordre processionnaire. Un des individus est à la tête et sert de guide ; deux aulres viennent ensuite et composent la secoûde ligne ; il y en a trois à la troisième, quatre à la quatrième, et ainsi de suite, en augmentant toujours d’une unité. Ils suivent les mouvemens du premier. Ces chenilles se filent chacune une coque les unes à côté des autres, avec le tissu de laquelle elles mélent des poils de leur corps. Ces poils, ainsi que ceux de plusieurs autres espèces, sont très-fins, pénètrent dans la peau et occa- sionnent des démangeaisons assez vives et des ampoules. Les habitans de Madagascar emploient la soie d'une chemile qui vit aussi en grande réunion. Son nid a quel- quefois trois pieds de hauteur, et les coques sont telle- ment pressées les unes contre les autres, qu’il n’y a point de vide. Un seul de ces nids offre jusqu’à cinq cents coques. 568 INSECTES Le B. du pin (B. pythic-campa) est encore une espèce analogue à celles-ci. Les autres bombyx ont les quatre ailes en toit et en recou- vrement; les inférieures ne dépassent point extérieurement celles de dessus. Tantôt leurs chenilles sont allongées, ont seize pattes très-distinctes, et vivent à nu ou sans fourreau, comme celle Du Bombyx disparate (B. dispar. Fab.) Roœes. Insect. E, cl. 2, pap. noct. 111, dont le mâle, beaucoup plus petit, a les ailes supérieures brunes, avec des raies on- dées , noirâtres; et dont la femelle est blanchâtre, avec des taches et quelques raies noires sur ces mêmes ailes. Elle recouvre ses œufs avec les poils nombreux qu’elle porte à l’extrémité de l'abdomen. Sa chenille fait souvent du tort à nos arbres fruitiers. D'autres chenilles de cette subdivision ont des aigrettes et des pinceaux de poils : Telle est le B. étoilé (B. antiqua. Fab.) Roœs. ibid. xxx1x, la fem.; tr, cl. 2, pap. noct. xrt1, le mâle. Le mâle a les ailes supérieures fauves, avec deux raies transverses, noirätres, et une tache blanche vers l’angle interne. La femelle est remarquable en ce qu’elle est presque aptère. Son abdomeu est très-volumineux. Tantôt les chenilles des bombyx à ailes en toit, ayant toujours le corps allongé et seize pattes distinctes, se ren- ferment dans un fourreau de soie, qu’elles traînent avec elles, et auquel elles attachent des petits morceaux de feuilles , des fétus de paille, de petites baguettes de bois sec, ou d’autres objets, qui en imposent aux yeux de l’observateur. Ces bombyx forment le genre psyche de M. Schrank (1). Tantôt encore d’autres chenilles ont le corps court, PARA LÉPIDOPTÈRES.. 569 ovale, en forme de cloporte, et paraissent dépourvues de pieds, ou n’avoir à leur place que de simples mamelons (1). Nous connaissons enfin des chenilles qui n'ont que qua- torze pieds. Les deux derniers manquent, et le corps est terminé par deux appendices longs et mobiles, formant une sorte de queue fourchue (2). Schrank distingue ces bombyx par le nom générique de cerura. La seconde tribu des lépidoptères nocturnes, eelle Des Faux-Bomnyx. (Nocruo-Bomgyctres. Lat.) Se compose des lépidoptères nocturnes, semblables aux bombycites, mais qui ont une langue très-distincte et se prolongeant notablement, lorsqu'elle est déroulée, au-delà de la tête. Les ailes sont en toit. Tels sont Les AncTies. ( ArcrrA. Schr. Lat.) Dont les antennes sont en peigne dans les mäles; qui ont les palpes inférieurs très-velus et la langue courte. L’A. queue d’or ( Bombyx chrysorrhæa. Fab.) Roes. Ins. I, class. 2, pap. noct. xx1r. Ailes blanches , sans taches ; extrémité postérieure de l'abdomen d'un brun fauve. Sa chenille, certaines années, dépouille de leurs feuilles des bois entiers. L'4. martre ( Bombyx caja, Fab.) Roes. ibid. 1. Tête et corselet bruns; ailes supérieures de la même couleur, avec des raies irrégulières blanches ; ailes inférieures et dessus de l’abdomen rouges, avec des taches d’un noir bleuâtre. Sa chenille, qui vit sur l'ortie, la laitue, sur l’orme, etc., a été nommée l’hérissonne ou l'ours , à raison des poils longs et nombreux dont elle est garnie, Elle est d’un brun noirâtre, avec des tubercules bleus, disposés en anneaux (3). —- (1) Les hépiales : festudo , asellus, bufo , etc. cjusd. 4 (2) Les bombyx : vinula, furcula, Jfagi, Fab. ; B. erminea, Esp. (5) Voyez pour les autres espèces, Latr, Gen, Crust, et Insect, IV, p. 220; Germar, bombyc, 570 | INSECTES Les CArLiMorpues. ( CALLIMORPHA. Lat. ) Où les antennes sont tout au plus ciliées dans les mâles; les palpes inférieurs ne sont couverts que de petites écailles ; la langue est longue. Une espèce tres-commune dans notre pays est celle dont la chenille se trouve sur le senecon. ( Bombyx jaco- beæ. F. Roes. Insect. cl. 2, pap. noct. xzix.) Elleest noire. Ses ailes supérieures ont une ligne et deux points d’un rouse carmin. Les inférieures sont de cette couleur et bordées de noir. La chenille est jaune, avec des anneaux noirs (1). | Les lithosies de Fabricius paraissent , sous plusieurs rap- ports naturels, avoisiner les lépidoptères de cette tribu; mais nous les placerons, à raison de leur forme étroite et allongée, dans la tribu des ténéttes , comme avait fait Lin- næus. La troisième tribu des lépidoptères nocturnes, celle Des ARPENTEUSES. ( PHALENÆ GEOMETRÆ, Lin. — PHaLÆNIiTEs. Lat,.) Ne se distingue rigoureusement des deux précédentes que par la considération de leur forme, dans leur pre- mier âge. La plupart de leurs chenilles n’ont que dix pattes et sont connues sous le nom d’arpenteuses. Les autres, en très-petit nombre, en ont deux ou même quatre de plus; dans celles qui en ont douze, la première paire des mem- braneuses est plus petite que la suivante; dans celles qui en ont quatorze, les deux pattes postérieures manquent, et ne sont point remplacées par deux appendices , en forme de queue, comme daus quelques bombyx. Les lépidoptères nocturnes de cette tribu ont, en général, le corps plus allongé et beaucoup plus grêle que ceux des tribus précédentes. Leurs ailes sont souvent grandes, élen- ER tt "à (1) Les mêmes ouvrages. LÉPIDOPTÈRES. STE dues horizontalement , avec des teintes et des dessins com- muns aux quatre. Les chrysalides sont presque nues ou leur coque est très- mince et peu fournie de soie. Cette tribu ne comprend qu’un sous-genre, Celui des PHALÈNES proprement dites. (PHALÆNA.) Quelques chenilles ont quatorze pieds, et sont unique- ment privées des deux postérieurs ; leur corps se termine en pointe. Elles plient les feuilles dont elles se nourrissent et s'y tiennent cachées. Laspeyre fait un genre de ces espèces , sous le nom de platypteryx. Celle de la phalène perle (margaritaria. Fab.) a douze pieds; mais toutes les autres n’en ont que dix. La phalène du sureau.( P. sambucaria. Lin.) Roes. Insect. I, class. 3, pap. noct. vr, une des plus grandes de nos pays, est d’un jaune de soufre; ses ailes sont éten- dues et marquées de deux raies transverses et brunes; les inférieures se prolongent, à l’angle extérieur, en forme de queue, et on y remarque deux petites taches noirûtres. Sa chenille est brune et ressemble pour la forme et la couleur à un petit bâton; sa tête est plate et ovale. M. Leach (Zool. miscell.) forme avec cette phalène et quelques autres espèces, dont les ailes inférieures ont la même figure, un genre qu’il nomme ourapteryx. Nous citerons encore : La P. du lilas ( P. syringaria. Tan.) Res. ibid. x, dont les antennes sont pectinées dans le mâle; qui a les ailes anouleuses , et jaspées par un mélange de jaunâtre de brun et de rougeâire. Sa chenille a quatre gros tubercules sur le dos, outre d’autres plus petits, et une corne ou cro- chet, sur le huitième anneau. La P. du groseiller( P. grossulariata. Lin.) Res. ibid. 11, dont les ailes sont blanches, mouchetées de noir; 572 INSECTES deux bandes d'un jaune aurore sur le dessus des supé- rieures , une vers la base et l’autre un peu au-delà du milieu. Sa chenille est, en dessus, d’un gris bleuâtre, tacheté de noir, avec les côtés inférieurs et le ventre jaunes, pointillés de noir. La femelle de la PA. hiémale (PA. brumata.Tin.) ainsi que celles de quelques autres espèces analogues, n’ont que des rudimens d’ailes. Ces espèces paraissent en hiver. De Géer décrit une espèce ( PA. à six ailes ) dont le mâle semble avoir six ailes, les inférieures ayant au côté interne, un petit appendice quise couche sur elles (r). La quatrième tribu des lépidoptères nocturnes, celle Des DeLroines. (PHALÆNÆ PpyRALIDES. Lin.) Nous offre des espèces très-analogues aux phalènes proprement dites, mais qui ont les palpes supérieurs à découvert, et non cachés sous les inférieurs, comme dans la plupart des lépidoptères, à l’exception encore de quelques tinéites. Leurs ailes forment avec le corps, sur les côtés duquel elles s'étendent horizontalement, une sorte de delta, dont le côté postérieur a, dans son milieu, un angle rentrant, ou parait fourchu. Les antennes sont ordinairement simples. Les chenilles ont seize pattes. La plupart se logent soit entre des feuilles qu’elles plient ou qu’elles entortillent, soit dans d’autres matières, dont elles se nourrissent, et avec les parcelles desquelles elles se font même des four- reaux fixes, des espèces de galeries. Les lépidoptères deltoïdes composent le sous-genre Rd Des Borys. (Borys, Acrossa. Lat.) Le B.de la graisse ( Phalæna pinguinalis. Lin.) De G. Insect. II, vi, 9—12; Reaum. Ins. IL, xx, 5—17, {1} Voyez pour les autres espèces Fabricins et Hübner. LÉPIDOPTÈRES. 5e3 sans {trompe ; ailes supérieures d’un gris d’agathe, avec des raies et des taches brunes et noires. On la trouve dans l'intérieur des maisons, sur les murs. Sa chenille est rase, d'un brun noirâtre et luisant. Elle se nourrit de matières butyreuses ou graisseuses; Réaumur la nomme fuusse- teigne des cuirs, parce qu’elle ronge aussi ces matières , de même que les couvertures des livres et des insectes morts. Elle se construit un fourreau , en forme de long tuyau , qu’elle applique contre les corps dont elle vit, et qu’elle recouvre de grains, composés en majeure partie de ses excrémens. Suivant Linnæus, on la trouve, mais rarement, dans l'estomac de l'homme, où elle produit des effets plus alarmans que ceux qu’occasionnent les vers intestinaux. Une autre espèce ( P. farinalis ) se trouve aussi dâns nos maisons. Sa chenille mange la farine. Plusieurs autres fréquentent habituellement les lieux aquatiques ; telles sont celles qu'on à nommées : potamo- gala, stratiolata , paludata , lemnata, nympheata, etc. Leurs chenilles se tiennent dans l’eau, et se fabriquent avec les feuilles de diverses plantes, dont elles se nourrissent, des tuyaux où elles sont à couvert. Leur corps a plusieurs ap- peàdices pour la respiration ; ce sont de fausses branchies. La chenille de la Phalène queue-jaune (P. urticata. Lin.), qui appartient au sous-genre des boys, roule les feuilles de l’ortie. Elle reste très-longtems sous sa forme, dans la coque qu’elle s’est préparée, pour se changer en chrysalide (1). La cinquième tribu des lépidoptères nocturnes, celle Des Nocruézires. (NocruzæLires. Lat.) Semblable aux précédentes, quant à la coupe et à la + (1) Voyez pour les autres espèces Latr. Gener, Crust. et Insect. IV p.228 et 229; Fabricids, division *#* des phalenes ; Hübner, etc, 554 INSECTES grandeur relative des ailes, et quant à leur position dans le repos, nous montre pour caractère distinctif des palpes in- férieurs, terminés brusquement par un article très-petit ou beaucoup plus menu que le précédent ; celui-ci est beau- coup plus large et irès-comprimé. Les noctuélites ont le corps plus couvert d’écailles que de duvet laineux. Leurs antennes sont ordinairement simples. Elles ont presque toutes une langue longue et cornée. Leur corselet est souvent huppé en dessus; l’abdomen a la forme d’un cône allongé ; leur vol est rapide. Quelques espèces paraissent pendant le jour. Leurs chenilles ont communément seize pattes ; les autres en ont deux ou quatre de moins ; mais les deux postérieures ou les anales ne manquent jamais, et dans celles qui n’en offrent que douze, la paire antérieure des membraneuses est aussi 2rande que la suivante. La plupart de ces chenilles se renferment dans une coque, où elles achèvent leurs mé- tamorphoses. Ces lépidoptères embrassent la division des phalènes de nuit (noctuæ ) de Linnæus, et forment aujourd’hui Le sous- genre Des NocrTuEzzes. (NoCTUA.) Les érèbes de Latreille se distinguent des autres par le dernier article de leurs palpes inférieurs qui est allongé et nu (1). | Ses herminies , auxquelles il rapporte les Æyblées de Fabricius et plusieurs de ses crambus, ont les palpes très- grands et recourbés sur la tête. Leur port, d’ailleurs, a beaucoup d’affinité avec celui des phalènes pyrales de Linnæus (2). (1) Latr. Consid, gén. sur les Crust., elc., et Gen. Crust, IV, p. 225. (2) Latr, Gen. Crust, et Jusect, ibid. p. 228. LÉPIDOPTÈRES. 535 Parmi ses noctuelles propres, il y en a, et c’est le plus grand nombre , dont les chenilles ont seize pattes. Nous y remarquerons La N. fiancée ( N. sponsa, Fab.) Roes. Ins. IV, xix, d’un gris cendré; corselet en crête; ailes en recouvre- ment; le dessus des supérieures d’un gris obscur, avec des raies noires, très-ondées, et une tache blanchätre . divisée par quelques traits noirs; dessus des inférieures d’un rouge vif, avec deux bandes noires ; abdomen entiè- rement cendré. Sa chenille vit sur lechène; elle est grise avec quelques taches obscures, irrégulières, et de petits tubercules ; son huitième anneau a une bosse sur laquelle est une plaque jaune. Cette espèce et quelques autres sont connues sous le nom de lichenees, parce que leurs chenilles ont la couleur des lichens qui viennent sur les arbres. Elles ont les quatre pieds membraneux antérieurs plus courts et mar- chent à la manière des arpenteuses. Le NN. accordée (IN. pacta. Fab.) est de ce nombre; Elle est distinguée des autres par la couleur rouge du dessus de son abdomen. Elle ne se trouve qu’au nord de l’Europe. Les chenilles de quelques - unes n'ont que douze pattes. L’insecte parfait a souvent des taches dorées ou argeniées sur les ailes supérieures. Telles sont les deux espèces ycl. méthodique, et Eat. Gener. Crust. À 4 à LT 4& À * L WMA 3 9088 01506 4876