.rf ^■■,\: 'A»» 4^^' m ^■i*^''*'.: 'H)tr^ •3r i^ 4%.^ ^tw*-. «iC ^^'^«* ■> t ^-^ :^ JNf. ^^ LE RÈGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION 3 Î'OUR SERVIR DE BASE A l'hISTOIRE NATURELLE DES AK MAUX ET d'introduction A l'aNATOMIE COMPARÉE. Par m. le Ch ^ CUVIER, Conseiller d'Elat ordinaire, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de l'Inslilut Royal, Membre des Académies et Sociétés Royales des Sciences de Londres, de Berlin, de Pétersbourg , de 1 f Stockholm, d'Edimbourg, de Copenhague, de Gœltingue, deTurin, de Bavière , des Pays-Bas , etc. , etc. ^vec Figures , dessinées d'après nature, TOME II, CONTENANT LES REPTILES, LES POISSONS, LES MOLLUSQUES ET LES ANiVÉLIDES. A PARIS ^ Chez DETERVILLE, Libraire, rue Hautefciiilic,n" li DE l'imprimerie DE A, BELIN II 817. C 9 } TABLE METHODIQUE DU SECOND VOLUME. REPTILES . . . pag . i liCur division en ordres. 5 CHÉLONIENS 6 Tortues » 9 Tortues de terre. . • . Ib, Tortues d'eau douce. 10 Tortues à boîte .. / 11 Tortues de mer 12 Cheiides ou Tortues à gueule i4 Tortues molles ou Trionyx i5 SAURIENS 16 Crocodiliens. . . . . 17 Crocodiles Ib. Gavials ig Crocodiles propre- ment dits 20 Caïmans ou Alliga- tors 21 LaCERTIEJSS 22 Monitors ou Tupi- nambis 23 Mon itors propremen t dits 24 Dragonnes 26 Sauvegardes Ib. Ameivas ....... 27 Lézards 28 Lézards proprement dits Ib. Tachydromes 29 Iguaniens Ib. Stellions 3o Cordyles Ih. TOME 2. Slellions ordinaires.* 3j Fouette- queues... . Sa Agames 33 Agames ordinaires, Ib, Tapayes 35 Changeants II. Galéotes Ib. Lophyres 06 Basilics Ib, Dragons ^7 Iguanes 39 Marbrés 40 Anolis /ji Geckotiens 4i Geckos Ib. Platydaclytes 45 Hemidactyles. ..... k-j . Tliecadacfyles 4S Ptyodactyles 4g Uroplates Ib, Phyllures 5o Cameléoniens Ib, Caméléons Ib Scincoïdiens 5a Scinques 62 Seps 55 Bipèdes 56 Chalcides Ib, Bimanes 57 OPHIDIENS 58 Anguis Ib, Orvets 59 J 2 *^ ^ ' * H Vj ^ABLE ME Opliisaures Ih* Ch'Vetsproprem. dits Ib. Aconlias 60 Yrais Serpens. . . . Ih. Doubles Marcheurs 61 Araphisbènes. ... 6:2 Tjphlops Ib. .Yrais Serpens pro- prement DITS 63 Non venimeux 64 Rouleaux Ib. Boas 65 Boas propres 66 Erix 67 Erpetons 6^ Couleuvres Ib. Pythons d . . Ib. Hurriàs 69 Dipsas Ib. Couleuvres propres, yo Acrocordes 72 .Venoieux A plusieurs CROCHETS Ib. Bongares 73 Trimérésures. . . . Ib. Hjdres rj^ Hydrophis Ib. Pelaœides 7 5 Chersidres. Ib. Venimeux A crochets ISOLÉS... Ib. Crotales 77 Scylales 79 Acanthophis Ib. Xangabas 80 Vipères Ib. Trigonoçéphales. , . 3i THODIQUE Platures. . .T.TTr,-, 83 Naia Ib. Elaps 83 Vipères propres « . • 84 Serpens NUS 86 Cécilies Ib, BATRACIENS 88 Grenouilles go Grenouilles propres. 92 Rainettes q3 Crapauds 94 ": P^pas 97 Salamandres 99 Salamandres terrest. Ib. Salamandres aquat. Ib. Protées 102 Sirènes io3 POISSONS 104 Leur division en ordres, iio CHONDROPTÉRY- GIENS 114 A BRANCHIES FIXES. Il5 Suceurs 116 Lamprojes 117 Lamproves propre- ment dites 118 Ammocètes iig Gastrobranches... 120 Sélaciens 121 Squales i23 Kousseltes 124 Squales propres ... laS Requins Ib, Lamies 126 Marteaux ...... 127 Milflïidres Ib. Emissules 128 Grisets. ....,,.. Ib. DU SECOND Pèlerins 129 | Cestracions Ib. Aiguillais. ..... Jh. Hamantins i3o Leiches Ib. Anges i3i Scies.. . % ..... Ih. Raies i32 Rhinobates i33 FJiÎNa Ib. Torpilles i34 Baies propr. dites. i35 Pastenagues i56 Mourines 167 Céphaloplères i38 Chimères Ib. Chimères propres. . i46 Callorinques Ib. A BRANCHIES LIBRES (Sturioniens). . . Ih. Esturgeons ( Sturlo. I^.) 141 jPoîjodons 142 OSSEUX.. 143 Plectognathes .... i44 GlMNODONTES. l^S Diodons i47 Tetrodons Ib. Moles 14^ SCLÉRODERMES l49 Balistes. i5o Balistes propres . . . Ib. Monacaiitlies 162 Alutères i55 Trlacanllies. . . » . . . Ib. Coffres ( Ostracion. L.) /^' i>» VOLUME. VIJ LOPHOBRANCHES... i55 Sj'ngnathes i56 Syngnathes propres. Ib^ Hippocampes i57 Solénostomes.. .... Ib. Pégases i5B MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX 169 Salmones Ib. Saumons (Saliiio. L.) 160 Saumons propres ou Truites Ib. Éperlans. 162 Ombres Ib. Argentines i64 Characins Ib. Curimates iG5 Anostomes Ib. Serrasalmes. .... Ib^ Piabuques. ..... 166 Télragonoplères . Ib. Raiis Ih Hydrocyns 167 Cj'tUariaes Ib. Saurus 169 Scopèles Ib. Aulopes. 170 Serpes Ib. Sternoplix 171 Clupes r.. Ib. Harengs (Clupea.L.) 172 Haretigs propres. . . Ib.- Mégalopes 17^ Anchois Ib. Thrisses 1 76 Odontognathes .... Ibm Pristigastres Ib. Notoptères Ib- viîj TABLE ME Élope5(Ebps.L.).. i77 Cbirocenlres 178 Erj^thrins 179 Amies I^- Vastrès 180 Lépisostées iBi Bichirs 182 EsocES Ib- Brochets. (Esox.L.)i83 Brochets propres., . Ib. Galaxies. ... Ib. Microslomes i84 Stomias Ib. Chauliodes Ib. Salanx i85 Orplues Ib. Scombrésoces 186 Dernl-Bees Ib. Exocets 1B7 Movmyres 1B8 Cyprins 190 Carpes ( Cj^priuus. il) ^^• Carpes propres .... 190 Çarbeaux 192 GoLijons 195 Tanches Ib. Çirrhiaes Ib. Brèmes 19^ Labéons Ib. Ables Ib. Gonorinques 196 Loches (Cobiiis.L.) Jh. Anableps 197 Pœcilies 198 Lebias 199 Cj'prinodons Ih. THODIQUE SiLUROÏDES 199 Silures (Silurus.L.) 200 Silures propres (Si* lurus. Lac.) 201 Silures spéciale- ment dits (Silu- riis. Artéd.). . .. Ib. Schilbés 202 Machoirans(Myslus. Artéd.) Ib. Pimelodes. Lacép.. Ib. Shals ( Synodon- lis. Cuv.) 2o5 Pimelodes propr. Ib. Bagres 2o4 Agéueioses. Lacép. Ib. Doras. Lacép 2o3 Hétérobianches. . . . Ib. Macroptéronotes. Lac,(Clarias.Gr.) 206 Hctérobranches pr. Ib, Plotoses. Lac Ib. Callichtes. ( Cata- phractus. Lac). . . 207 Malaptérures. Lac. Ib, Asprèdes (Platysta- cus. Bl.) 208 Loricaires 210 Ilypostomes Ib. Loricaires propres . 211 MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS Ih. Gadoleies Ib. Gades Ib. Morues 213 Merlans 2i3 Merluches 2i4 Loues 2i5 DU SECON Mustèles. ........ 21 5 Bio.-mes 216 Phycis , . . . . Ib, Raniceps 217 Grenadiers ( Lepi- doleprus. Riss.) . . Ib, Macroures 218 Poissons PLATS Ib. Pleuronectes Ib, Plies (Platessa. C. ). 220 Flétans ( Hippoglos- sus. ) 221 Turbots (Rhombus) 222 Soles (Solea) 220 Monochires Ib. Achires 224 Discoboles Ib» Porte-Ecuelle. (Le- padogaster. G.) . . , Ib. Porte-Écuelles prop. 326 Gobiésoces Ib. Cycloptères 22S Lumps Jb. Lipaiis 227 Echeneis Ib. Oplîicépliales 228 M AL ACOPTÉRYGIENS APODES 229 Anguilliformes. . Ib. Anguilles (Murœ- iia,L.) Ib. Anguilles propres. . a5o Anguilles spéciale- ment cliles Ib, Cungres 23 1 Opliisures ... î ... . 232 Murènes 253 Gymnomurènes . . 20 i D VOLUME. IX Sphagébranches . . Ib, Aptériclites Ib. Synbranclies 235 Alabes. . - Ib. Gymnotes (Gyrano- tus.L.). .. .." Ib, Gymnotes propres.. 236 Carapeft 257 Apléronotes lo. Leptocéphales 233 Donzelles ( Ophi- dium. L.) Ih, Donzelles propres. . 259 Fierasfers Ih. Equilles ( Ammo- dites. L.) 240 ACANTHOPTÉRY- GIENS 2\i TiENIOÏDES 24a A MUSEAU OBTUS Ib. Rubans (Cœpola.L.) Ib. Lophotes ,. 243 Régalées 241 Gymnctres Ib, Sabres ( Tracliypte- rus. Gouan. ) 240 Vogmares. ( Gym- nogaster. Briin.). . 246 A MUSEAU POIxNTU. . . . Ib, Ceintures. [ Tri- chiurus.L.) Ib, Jarretières ( Lepi- dopus.G.) 248 Stylephores.. . — . Ib. GoBToiDES . 249 Blonnies ( Blennius- X TABLE MET Elemiies propres. . . zSo Pholis 25 1 Salarias • • • • /^. Clinus 261 Gonnelles (Centro- notus. Schn. ). . . . a52 Opistognathes Ib. Aiiarrbiques. L. . . 253 Gobies. L. ou Bou- lereaux' 254 Gobies propres. . . . Ib, Gobioïdes. Lacép. . 255 Taenioïdes. Id Ib. Périophlalmes. Schii. 25^ Eléotris. C 267 Sillago. C 258 CalUoiiyaies. L. . . . Ib. Triclionoles. Scliii. 259 Ck)méphores. Lacép. Ib. Laeroïdes ... .... 260 liabres. L Ib. L^ibres propres. ... 261 Gireîles (Jr.îis. C). Ib. Crénilabres, C 262 JSublels ( Coricus. C.) 265 Cheïlines. Lac Ib. Filous ( Epibulus. C. ) 264 Gomplioses. Lac. . . Ib. Pvasoiis (No vacilla. C.) 265 Chromis. C 2.66 Scares. L 267 Labrax.Pall 268 . Percoïdes Ib. A DORSALE UNIQUE 26g A MÂCIÎ. PROTRACTIIXS. Ib. HODIQUE Picarels. (Smaris.C.) îù. A DENTS TRANCHAr^TES . 27O Bogues (Boops. C.) Ib. A DENTS EN PAVÉ . . 27 ï Spares Ib. Sargues 273 Daurades Ib. Pagres « . Ib. A DENTS EN CROCHETS. 27^ Dentés (Dentex. C.) Ib. Lutjans 274 Diacopes. C 27$ Girrhites. Lac. . . . . Ib. Bodians 276 Serrans. C Ib. Plectropomes.C . . 277 A DENTS EN VELOURS. . 278 Canthères Ib. Gicles 279 Prisiipomes.o . . - . . Ib. Scolopsis 280 Diagrammes Ib. Gheilodactyles .... Ib. Microptères 281 Grammistes , Ib^ Priacanthes Ib. Poljprions. 282 Soldados ( Holocen- triis. Artéd.) . . . . . Ib. Gremilles ( Aceri- lia. vj> )>•........ 1^00 Stellifères Ib. Rascasses (Scorpcfî- ua. L.) 284 Rascasses propres , . Ib. Synancécs 285 Ptéroïs , , , , 28G Ï)U SECOND Taenîanotes. Lac ... 286 A DORSALE DOUBLE .... 287 A DORSALES TRÈS-SÉ- PARÉES Ih. A VENTRALES ABDOMI- NALES Ih. Athérines. L 288 Spbyrènes. Lac . . . Ib. Paralepis. C 289 A VENTRALES SUBBRA- CHIÈNES 290 Mulles (Mullus.L). Ib. Pomatotnes. Riss. . 291 Muges (Mugil. L.). Ib. A DORSALES RAPPROCHÉES A TÊTE ARMÉE 292 Perches Ib, Perches propres. . . . Ih. Cenlropomes. Lac. . 294 Eiioploses. Lac .... Ib, Sandres. Cuv. .... . Ib. Esclaves (Terapou. L-) 295 Apogons. Lac Ih. Sciènea 296 Cingles. C Ih. Ombrines, C 297 Loiichnres. C Ih, Sciènes propres et Johnius , Ih. Pogonias. Lac 298 Otolithes. C 299 Ancylodons. C. . . //;. Percis. Schn Ib. Vives (Trachinus. L.) 3oo A TÊTE CUIRASSÉE ... Ib. VOLUME. Xj TJranoscopes 3oi Trigles. L 3oi Trigles propres. . . . 3o2 Malarmats (Periste- dlnn. Lac.) oo5 Pirabèbes ( Dacty- lopterHS. Lac. ). . . . Ihm Céphalacantlies.Lac). 3o4 Lepisacanthes. Lac. (Monocentris.Sch.) Ib^ Chabots (Collas. L.) 3o5 Chabots propres. . . . 3o(î Aspidophores. Lac. (Agonus. Schn.) . . Ih. Platvccphales, Bl. . ooj Batracoïdes. Lac. (Batrachus.Schn.) 3o8 A PECTORALES BRACHI- F0R3IES Ib. Baudrojes (Lophius. li.) Ib. Baudroyes propres. Sog, Chironectes. C 3ia Malihées. C 3ii ScOMBÉROÏDES Ib, A DEUX DORSALES.. . . 3l2>. Scombres. ( Scom- Maquereaux. C. . . . Ih. Thons. C 3i5 Germons. C 3i4 Caranx. C , Ih^ Citules. C 5i5 Sérioles. C. Ih. Pasteurs. C. ..... . Ih. Vomer3. C 3i6 Sélènes. Lac Ih, Gais» Lac • 3 1 7 XÎj TABLE ME Argyreioses.Lac. .. 5ij Vomers propres. .. . Ib. Tétragonures. Riss. 3i8 A PREMIÈRE DORSALE DIVISÉE EN ÉPINES.. 3x9 RhynchobdellesSch. Ib. Macrogtialhes. Lac. Ib» Maslacembles. Gro- nov Ib. Epinoches (Gaste- rosleus. L. ) Ih. Epinoches propres. . 52o Gastrés. C Ib, Centronoles. Lac. . Ib. Liclies. C 3i2 Ciliaires. (Blepha- XiS* \jb ]• •••••••• 022 A DORSALE UNIQUE , A DENTS EN VELOURS. . . Ib. Dorées (Zeus. L.).. ïb. y Dorées propres .... 335 Capros. Lac Ib. Poulains (Equula.C) Ib. Menés. Lac 324 Atropus. C. ..... . Ib. Tracliichtes. Sb... 325 Chrysotoses. Lac. (Lampris. Rets.). . Ib. Espadons (Xiphias. L.) 3^6 Espadons propres. . Ib. Voiliers({stiophorus. Lac.) 027 Coryphènes. L. , . . Ib. Centrolophes, Lac, Ib. .Leptopotles. C 328 Çoryphènes propres. Ib. THODIQUE OIigopodes.Lac.(Ple- raclis. Gron.) 32^ A DORSALE UNIQUE , A DENTS TRANCHANTES, Ib, Sidjans ( Ampha- canthus. Schn. ).. 33o Acanthures. Bl. (Theutis. L.) Ib, Aspisiires. Lac... 33i Prionures. Id. Ib, Nasons. Lac. (Mo- noceros. Schn ) . . . /^. Squammipennes.. . . 322 a dents en soie ou en VELOURS Ib, Chœtodons. L 333 Chœtodons propres, x^ac • «•*...•.•*•  ù» Cliœlodons spécia- ïement dits. Cuv. Ib» Chelmons. C. . . . 334 Platax. C Ib. Henioclius.C. . . . 335 Ephippus. C Ib. Holacanllies et Fo- caaianthes. Lac. . Ib. Acanthopodes et Monodacfjles.LacGSô Osphronèmes Ib. Osplironèmes pro- pres. Lac 55 j Tricbopodes. ( Tri- cliogrtsler. Schn. ). Ib. Archers. (Toxotes. Cuv.) 338 Kurles (Kurlus.Bl.) 3^j9 Anabas. Cuv. ..... Ib. BU SECOND Cœsio. Lac 340 Caslagnoles (Brama. Schn. ) ih, A DENTS SUR UNE SEULE RANGÉE. 341 Stromatées ( Slro- mateiis. L.} Ih. Fialoles. C 342 Seserinus. C Ih. Piméleptères. Lac. 343 Kjphoses. Lac .... Ih. Plectorvnques. Lac. 334 Glyphisodons. Lac. Ih. Pomacentres. Lac. Ih. Amphiprions. C. . 345 Premnas.C Ih. A DEUX DORSALES 846 Temnodons. L\ . . . Ih. Chevaliers (Eques. Bl) Ib. Poljnèmes ( Poly- ifemiis. L.).." 34-7 Bouches e.v flûte. . 348 Fistulaires. L Ih. Fistulaires propres. 549 Aulostomes. Lac. . . Ih. Ctifitrlsques. L 35o Centris(}ues propres. Ih. Amphisilea. Kl. ... Ih. MOLLUSQUES. ..,55,1 Lear division en 'Â:!L clas- ses 55,^ CÉPHALOPODES,.. 359 •^t'tcnes. L^Cl o J. Poujpe.s 362 II, V0LU3IE. xlij Polypes tVArÎ8tole.564 . Elédous d'Arisl..*. Ih, Calmars 364 Seiches proprement dites 565 Nautiles Ih. Spirilles Ih, Nauliles proprement dits 566 Fompiles Ih, Ammoiiies Ih, Lenticulines. . . . 667 Rotai ies 368 Discorbes Ih, Planuliles 369 EUipsoliies Ih, Amaltés , etc.. . . Ih, LitiTus Ih, Litnites Syo Horloles : Ih. Spiroliries Ih, Nodosaires Ih, Orlhocéraliles . . 871 Bélemnites Ib. Hippuriles 373 Ammonites Ib. Ammonites propres. 874 Orbulites Ib, Baculiles Ih, Tui liîilfs Ih, Camérines 3'75 Camérines propres, Ib. Sidérolites Stô Rénulites. Ib. Mélonies Ib. Milioles Ib. Pollontes.. Ib. Arélhuses 577 XIV TABLE METHO Argonautes Ih. PTÉROPODES 378 A TETE DISTINCTE* . . /&• Clîo ^^* Cléodore 379 Cymbulie 38o Limacine J^^- SANSTÊTE DISTINCTE. 38l Hyales I^- GASTÉROPODES... 382 Leur divis. en ordres.. 387 KUDIBRANCHES SSç Doris I^' Polycères 390 Tritonies Sgi Théthys Ib. Scyllées . , 392 Glaucus 398 Eolides Z^- Tergipes 394 Inférobranches.. . . Ib. PbyUIdies Ib. DiphylUdes 895 Tectibranches Tb. Pleurobranclies.. . . 896 Aplysies Ib. Dolabelles 898 Nolarcbes Jb. Acères Ib' "Bullées 099 Bulles Ih. Acères propres .... 4oo PULMONÉS 4<^I PULMONÉS TERRESTRES. 402. Limaces Ib. Limaces propres, . . 7&. BIQUE Testaoelles 4o5 Parmacelles '• 4o5 Escargots ( Hélix. L.) 4^4 Escargots propres. . Ih. Vitrines 4o5 Bulimes 4o6 Maillols(Pupa. Lara.)4o7 Scarabes. Monlf.. . . Ih. Grenailles. C 4o8 Ambrettes .• I^' Clausilies. Drap... 4^9 Agatbines. Lam. . . Ib, PULMONÉS AQUATI- QUES 4^^ Oncbidies. Buch . . Ib. Planorbes. Brug... ^i^ Lymnées. Lam . . . Ib. Physes. Drap 4^3 Auricules Ib- Melarapes. Montf. (Conovules.Lanî.) 4^4 Actéons. Monlf. (Tor- iiatelles. Lam.)... Ib. Pyramidelles.Lam. l\iS Pectinibranches.. . Ib. Trochoïdes 4^7 Sabots (Turbo. L.). 4i8 Sabots propres Jb. Dauphin nies 4 1,9 Vermets ■^"' Tnrri telles I^- Scalaires ^b. Cyclostomes ... 42o Valvées 42i Paludines ' • Il>. Monodontes .._...•• 43a DU seco:nd Toupies (Troclius. L.) 423 Calcars 424 Cadrans 425 Conclijlies. C ^26 Ampullaires , . . ,. . Ib. Mélanies ......... Ib. Pliasianelles Jb. Janlliines 427 Nérites.L 428 Nérites propres.. .. Ib. Natices Ib. Néritines Ib. BUCCINOÏDES 42g Cornets (Conus. L.) lu. Porcelaines (Cjprœa. L.) 430 Ovulei. Bnig Ih. Tarières (Terebel- lura. Lam) ...... 43i Volutes. L Ib. Olives. Brng 432 Volutes propr. Lam. Ib. Cyuibium. Montf. , Ib. Volules spécialem. dites. Id Ib. Marginelles. Lam.. 435 Colombelles. Id . . . Ib. Milres. Id Ib. Cancellaires. Id Ib. Buccins. L 434 Buccins prop. Brng. Ib. Buccins spéciale- ment dits. Lam.. Ib. Eburnes. Id 455 Tonnes. /(/..«... Ib. Tonnes propres. Monlf. Jb. ' VOLUME. XV Perdrix ..,..,. 435 Harpes......... 76, Nassea /6. Pourpres. Brug.,.. 456 Casques. Id Ih, Heaumes. Montf. Cassidaires. Lam. 457 Vis. Brug Ib. Ceritlies. Adans.. . Ih, Polamides. Brongn. 438 Rochers (Murex. L.) /è. Murex propr. Brug. 43g Broutes. Montf. . Ib. Typhis. Id Ib, Chicoracées. Id., Ib* Aquilles, Id..*. 44o Loloriums Ib^ Tritoniums 7^. Trophoncs Ib. Ranelies. Lam Ib. A polies. Montf.. 44 1 Fuseaux. Brug.... Ib, La th ires. Monlf. Ib, Pleurotomes.Lam .443 Pyrules. Lam... Ib, Fasciolaires. 7cf. . Ib, t Carreaux. Montf. 7^. Turbinelles. Lam.. Ib. Strombes. L 44^ Slrombes prop. Lam. Ib, Ptérocères. 7c? 444 Ixostellaires Ib, Hippocrènes. Montf. Ib. Cachés. Sigarets. Adans... 44^ SCUTIBRANCHES Ih» No.V SYMÉTRIQUES. Ormiers (Halyolis. Î-) 44^ XVj TABLE MET Haliotides propres. 446 Padolles. Moulf. . . . 447 Stomates. Lam Ib. Cabochons. Monif. Ib. Crépidules. Lam.. Ih» Symétriques 44^ Fissurelles. Brug. . Tb. Emarginules. I.am. 449 Septaires. Féruss. (Navicelles. Lam.) Ib. Carinaires. LaQi>. . l\^o Calyptrées. Lam.? 45i Cyclobranches.... Ib. Patelles. L 452 Oscabrions (Chiton. L.) 453 ACÉPHALES Ib. Testaces . > 4^^ ostracés ; 446 a ux seul muscle. Huîtres 4^7 Acardes. Brug Ib. Huîtres propr. Br.. 458 Gryphées. Laiii. . 45g Peignes. Brug Ib. Lîmes. Brug 46o Houlettes. Brug... 46i Anomies. Bnig. . . . Ib. - Placunes. Br lifi'i Spondjles. L Ib. Plicaliîlcs. Lam . . . 463 Marteaux. Lam. . . Ib. Vulselles. Lam... 464 Pernes. Brug Ib. A DEUX MUSCLES. . . . 4^'^ Arundes. Brug. ... Ib. HODIQUE Crenatules. Lam . . . 466 Jambonneaux. (Pin- na. L.) Ib. Arches ( Arca. L. ) 4^7 Arches propr. Lam. Ib. Pétoncles. Lam.. . . 4^^ Nucules. Id 469 Trigonies. Brug. . . Ib. MyTiLACÉs Ib. Moules 47^ Moules propres. . .. Ib. Modioles. Lam.... 471 Lilhodomes. C Ib. Anodontes. Brug. . 472 Mulètes(Unio.Br.) Ib. Cardifes. Brug. . . . Ib. Crassalelles. Lam.) 474 BÉNITIERS Ib. Tridacnes.Brug. . . 47^ Tridacnes propres. Lam 476 Hippopes. Jd. . . . . . Ib. Cardiâcés Ib. Cames (Chama. L.) 477 Cames propr. Brug. Ib. Isocardes. Lam. . , 478 Bucardes(Cardium. L.) Ib. Donaces (Donax. L.) 47g Cyclades. Brug. . . . 480 Corbeilles. C Ib. Tellines 481 Loripèdes. Poli.. . . 482. Lucines. Brug .... Ib. Vénus. L 483 Vénus propres. Lam. Ib. Cythérécs. Id 484 • DU SECOND Capses. Brug 485 j Pélrlcoles. Lara. . . . Ih. Corbules. Brug. . . . 4^6 Mactres. L I^- Mactrespropr.Lam. Ib. Lavignons. Cuv... 487 Enfermés Ib. Mjes.L Ih. Lutraires. Lam.,.. 488 Myes propres. Id. . Ib. Avialines. Id Ib. Glycymères. Id. (Ser- todaires. Daud.). . 489 Panopées. Mesnard Lagr Ib. Pandores. Bru g. . . . 490 Gastrochènes. C . Ih, Byssomies. C Ih, Hiatelles. Daud. . . 491 Soieiis. L Ib. Solens propres. C. . Ib. Sanguiiiolaires .... 492 Pholades. L Ib. Tarets 49^ Fistulaiies 494 Sans coquilles 49^ Simples Ih. Biphores ( Salpa. Gm.). Ih. Thalia. Brown. . . . 496 Biphores propres. . . Ib. Ascidies. L 497 Composés 49^ Botrylles. L 499 Pyrooomes. Pérou. 5oo Pulj'clinuni. Savign. 5oi VOLUME. Xvij BRACHIOPODES ... 5o2 Lingules. Brug Ib. Térébratules. Id. . , 5o3 Orbicules. Cuv. . . . 5o4 CIRRHOPODES . . . . Ib. Lepas. L 5o6 Anatifes. Brug.. . . . 607 Glands de mer. (Ba- lanus. Brug.) 5o7 Coronules. Lam . Ib. Tubicinelles • .. . 5o8 Troisième grande divi- vision du Règne animal. LES ANIMAUX ARTICULÉS., .5o8 Leur distribution en quatre classes c . . . . 5io LES ANNÉLIDES.. 5i5 Annélides tubi- C0LE3 5l7 Serpules Ib. Sabelles 519 Terebelles Ih, Amphitrites 620 Arrosoirs 522 Dentales......... Ih. Siliquaires 523 Annelides dorsi- branches. A MACHOIRES Ih. Néréides 524 Néréides propres. . . Ib, Eunices Ib^ SVÎÎJ TABLE MÉTHODIQUE DU SECOND VOLUME. Annélides abran- CHES Ih. A SOIES 528 Lombrics Ib, Nephlls. (Voyez les additions et correc- tions. ) Spio 5ib SANS MACHOIRES .... Ib. Aphrodites Ib, Ampbinomes. . . . 626 Arénicoles 527 Tiialassèmes 629 Naïdes 53o SANS SOIES Ib, Sangsues 53i Dragonneaux .... 53â / JM^VV-V^ -VV-V V V^ -VV V% '«l^ ■VV ■V^ -V^ •VV VX -VX -S/V -V^ -V^ -^ •V^ -VX. -V^ -V% V^ ■^^%. ■^/V-VN.- v^ v^ -^ LE RÈGNE ANIMAL, DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. TROISIÈME CLASSE DES ANÏiVl AUX VERTÉBRÉS. LES REPTILES. Les reptiles ont le cœur disposé de manière , qu'a chaque contraction , il n'envoie dans le poumon, qu'une portion du sang qu'il a reçu des diverses parties du corps , et que le reste de ce fluide retourne aux parties sans avoir passé par le poumon , et sans avoir respiré. Il résulte de là que l'action de Toxigène sur le sang, est moindre que dans les mam- mifères , et que , si la quantité de respiration de ceux-ci ^ où tout le sang est obligé de passer par le poumon avant de retourner aux parties, s'exprime par l'unité, la quantité de respiration des reptiles devra s'exprimer par une fraction d'unité , d'autant plas petite que la portion de sang qui se rend au pou- TOME 2. I ^ REPTILES mon y à chaque contraction du cœur , sera moindre. Gomme c'est la respiration qui donne au sang sa chaleur, et à la fibre la susceptibiKté pour l'irritation nerveuse , les reptiles ont le sang froid , et les forces musculaires moindres en totalité que les c[uadrupèdes , et à plus forte raison que les oiseaux ; aussi n'exercent- ils guère que les mouvemens du ramper et du nager : et quoique plusieurs sautent et courent fort vite en certains momens, leurs habitudes sont généralement paresseuses; leur digestion excessivement lente ; leurs sensa- tions obtuses; et dans les pays froids ou tem- pérés, ils passent presque tous l'hiver en lé- thargie. Leur cerveau proportionnellement très-petit n'est pas aussi nécessaire que dans les deux premières classes a fexercice de leurs facultés animales et vitales ; leurs sensations semblent moins se rapporter à un centre commun ; ils continuent de vivre et de mon- trer des mouvemens volontaires, un temps très-considérable après avoir perdu le cer- veau 5 et même quand on leur a coupé la tète. La connexion avec le système nerveux est aussi beaucoup moins nécessaire a la con- traction de leurs fibres, et leur chair conserve EN GENERAL* 3 son irritabilité bien plus long-temps après avoir été séparée du reste du corps que dans les classes précédentes ; leur cœur bat plu- sieurs heures après qu'on Fa arraché , et sa perte n'empêche pas le corps de se mouvoir encore long-temps. La petitesse des vaisseaux pulmonaires per-» met aux reptiles de suspendre leur respira- tion sans arrêter le cours du sang 5 aussi plongent-ils plus aisément et plus long-temps que les mammifères et les oiseaux. Les cel- lules de leur poumon étant moins nombreuses , parce qu'elles ont moins de vaisseaux à loger sur leurs parois^ sont beaucoup plus larges, et ces organes ont quelquefois la forme de sim-« pies sacs à peine celluleux. Du reste les reptiles sont pourvus de tra- chée artère et de larynx, quoiqu'ils n'aient pas tous la faculté de faire entendre une voix. N'ayant point le sang chaud , ils n'avaient pas besoin de tégumens capables de retenir la chaleur, et ils sont couverts d'écaillés ou sim- plement d'une peau nue. Les femelles ont un double ovaire et deux oviductus j les mâles de plusieurs genres ont une verge fourchue ou double; dans le der- nier ordre ils n'ont pas de verge du tout. 4 REPTILES Aucun reptile ne couve ses œufs. Dans plusieurs genres du dernier ordre, les œufs ne sont fécondés qu'après avoir été pondus; aussi n'ont - ils qu'une enveloppe membraneuse. Les petits de ce dernier ordre ont , au sortir de l'œuf, la forme et les branchies des pois- sons 5 et quelques genres conservent ces organes , même après le développement de leurs poumons. La quantité de respiration des reptiles n'est pas fixe, comme celle des mammifères et des oiseaux , mais elle varie avec la proportion du diamètre de l'artère pulmonaire comparé à celui de l'aorte. Ainsi les tortues, les lé- zards respirent beaucoup plus que les gre- nouilles, etc. De là des différences d'énergie et de sensibilité beaucoup plus grandes qu'il uepeut en exister d'un mammifère à un autre, d'un oiseau à un autre. Aussi les reptiles présentent-ils des formes , des mouvemens et des propriétés beaucoup plus variées que les deux classes précédentes, et c'est surtout dans leur production que la nature semble s'être jouée à imaginer des formes bizarres, et à modifier dans tous les sens possibles le plan général qu'elle a suivi EN GÉNÉRAL. 5 pour les animaux vertébrés, et spécialement pour les classes ovipares. La comparaison de leur cjuantité de res- piration et de leurs organes de mouvement a donné lieu cependant à M. Brongniart de les diviser en quatre ordres (i) ; savoir : Les Chéloniens (ou Tortues), dont le cœur a deux oreillettes, et dont le corps , porté sur cjuatre pieds, est enveloppé de deux plaques ou boucliers formés par les côtes et le sternum. Les Sauriens (ou Lézards), dont le cœur a deux oreillettes, et dont le corps, porté sur c[uatre ou deux pieds , est revêtu d'écaillés. Les OpmniENS ( ou Serpens ) , dont le cœur a deux oreillettes , et dont le corps reste toujours dépourvu de pieds. Les Batraciens , dont le cœur n'a qu'une oreillette , dont le corps est nu, et passe, avec l'âge, de la forme d'un poisson à celle d'un quadrupède ou d'un bipède. ^'^ (i) Brongniart, Essai d'une classification naturelle des reptiles, Paris i8o5, et dans lesMém. des sayans étrang, , présentés à l'Ins- titut j tome I, p-, 587. 6 KEPTILES LE PREMIER ORDRE DES REPTILES, OU LES CHÉLONIENS, Plus connus sous le nom de Tortues , ont le cœur composé de deux oreillettes , et d'un ventricule à deux chambres inégales qui com- muniquent ensemble. Le sang du corps entre dans l'oreillette droite , celui du poumon , dans la gauche ; mais les deux sangs se mêlent plus ou moins en passant par le ventricule. Ces animaux se distinguent au premier coup-d'œil par le double bouclier dans lequel le corps est enfermé, et qui ne laisse passer au dehors que leur tête , leur cou , leur queue et leurs quatre pieds. Le bouclier supérieur, nommé carapace^ est formé par leurs côtes , au nombre de huit paires, élargies et réunies ensemble et à la portion annulaire des vertèbres dorsales, par des sutures dentées , en sorte que toutes ces parties sont privées de mobilité. Le bouclier inférieur , appelé plastron ^ est formé de pièces qui représentent le sternum, et qui sont ordinairement au nombre de neuf (i). ■---■■ -- - . . - - ■ ■> — ■■ — — "— (i) Voyez Geoffi'. Axin. du Mus. t. XIV^ j>. 5. CHELONIENS. ^ Un cercle de pièces osseuses qui paraissent analogues à la partie sternaleou cartilagineuse des côtes , entoure ordinairement la carapace en ceignant et réunissant toutes les côtes qui la composent. Les vertèbres du cou et de la queue sont donc les seules mobiles. Les deux enveloppes osseuses étant recou- vertes immédiatement par la peau ou par les écailles , Fomoplate et tous les muscles du bras et du cou, au lieu d'être attachés sur les côtes et sur l'épine , comme dans les autres animaux , le sont dessous ; il en est de même des os du. bassin et de tous les muscles de la cuisse , ce qui fait que la tortue peut être appelée , à cet égard, un animal retourné. L'extrémité vertébrale de l'omoplate s'ar- ticule avec la carapace et l'extrémité opposée de la clavicule avec le plastron, en sorte que les deux épaules forment un anneau dans le- quel passent l'oesophage et la trachée. Un troisième os, plus grand que les deux autres et dirigé en bas et en arrière , repré- sente , comme dans les oiseaux ^ l'apophyse coracoïde. Les poumons sont fort étendus et dans la même cavité que les autres viscères (i). Le (i) Remarquez que dans lousles reptiles où le poumon pénètre daia» 8 . KEPTILES thorax étant immobile clans le plus grand nombre, c'est par le jeu de la bouche que la tortue respire , en tenant les mâchoires bien fermées , et en abaissant et élevant alternatif ement son os hyoïde ; le premier mouvement laisse entrer l'air par les narines, et la langue fermant ensuite leur ouverture in- térieure 5 le deuxième mouvement contraint cet air à pénétrer dans le poumon. Les tortues n'ont point de dents; leurs mâ- choires sont revêtues de cornes comme celles des oiseaux , excepté dans les chél ydes , où elles ne sont garnies que de peau. Leur caisse et leurs arcades palatines sont fixées au crâne et immo- biles ; leur langue est courte , hérissée de filets charnus ; leur estomac simple et fort ; leurs intestins de longueur médiocre et dé- pourvus de cœcum. Elles ont une fort grande vessie. Le mâle a une verge simple et considérable^ creusée seulement d'un sillon; la femelle pro- duit des œufs revêtus d'une coque dure. On reconnaît souvent le mâle à l'extérieur, parce que son plastron est concave. rabdomen , el le crocodile est le seul où cela ne soit pas , il est en-, veloppéj comme les intestins, par tin repli du péritoine, qui le sépare de la cavité abdominale. CHELONIENS. 9 Les tortues sont très-vivaces ; on en a vu se mouvoir sans tête pendant plusieurs se- maines 5 il leur faut très-peu de nourriture, et elles peuvent passer des mois entiers et même des années sans manger. Les cbélôniens tous réunis par Linneeus dans le s:enre des Tortues ( Testudo. L. ) Ont été divisés en cinq sous-genres ^ principale-^ ment d'après les formes et les tégumens de leur ca- rapace et de leurs pieds. liES Tortues de terre. (Testudo. Brongn.) Ont la carapace bombée, soutenue par une charpente osseuse toute solide, et soudée parla plus grande partie de ses bords latéraux au plastron ; les jambes comme tron- quées , à doigts courts réunis de très-près jusqu'aux ongles, pouvant, ainsi que la tête, se retirer entièreinent entre les boucliers; les pieds de devant ont cinq ongles, ceux de der- rière quatre, tous gros et coniques. Plusieurs espèces se nourrissent de matières végétales. La Tortue grecque, ( Test, grœca. Lin. Scnœpf. ) pi. viir , IX. Est l'espèce la plus commune en Europe; elle vit en Grèce en Italie, en Sardaigne , et à ce qu'il paraît tout auiour de la Méditerranée. On la distingue à sa carapace Irès-bombée, à écailles relevées, tachetées de noir et de jaune par grandes marbrures; et à son bord postérieur qui a dans son milieu une proéminence recourbée si,ir la queue. Elle atteint rarement un pied de long; vit de feuilles, de fruits, d'inspctes , de vers ; se creuse un trou poury passer l'hiver: s'accouple au printemps, et pond quatre ou cinq œufs semblables à ceux de pigeon. lO REPTILES La Tortue des Indes. {Test, Indica, Vos m.) Schœpf. tort. pi. XXII. Est la plus grande espèce de ce sous-genre : sa carapace approche quelquefois de trois pieds de longueur; elle est comprimée en avant, et le bord antérieur se relève au- dessus de la tête. Sa couleur est un brun foncé. Z.« Géométrique. [Test. Geometricalj,) Lacep. I. IX. Scbœpf. X. Est une petite tortue dont la carapace noire a chacune âe ses écailles régulièrement ornée de lignes jaunes en rayons partant d'un disque de même couleur (i). li". Les Tortues d'eau douce. (Emys. Brongn.) (2). N'ont d'autres caractères constans pour les distinguer dos précédentes , que des doigts plus séparés , terminés par des ongles plus longs, et dont les intervalles sont occupes par des membranes, encore y a-t-il des nuances à cet égard. On leur compte de même cinq ongles devant et quatre der- rière. La forme de leurs pieds leur donne des habitudes plus aquatiques. La plupart vivent d'insectes de petits poissons , etc. Leur enveloppe est assez généralement plus aplatie que celle des tortues de terre. La Tortue d'eau douce d'Europe. ( Testudo Europœa^ Schn. ) Schœpf. pi. L (3). Est l'espèce la plus répandue; on l'observe dans tout îe midi et l'orient de l'Europe jusqu'en Prusse. Sa ca- (i) Ajoutez ; Test, marginata , Schœpf. tortues , pK xi. — T. ta- bulât a , id. XIII. — T. radiata , Shaw. III , viii , ou le coiii,, Daud. IT , XXVI. — T. elegans , Schœpf. xxv. — T. rotunda , Lacép. I ; v. — 2\ areolata , Schœpf. xxiii. — T. denticulata , id. xxviii. (2) D'(ju,ùç ( tortue). (5) C'est la même que la verte et jaune. Lacép. CHELOINIENS. II rapace est ovale, peu convexe , assez lisse, noirâtre , toute semée de points jaunâtres disposés en rayon. Elle atteint jusqu'à dix pouces de long; on mange sa chair, et on en élève pour cela avec du pain , de jeunes herbes ; elle mange aussi des insectes, des limas, de petits poissons , etc. Marsigli dit que ses œufs sont un an à éclore. La Tortue peinte. ( Test, picta. Schœpf. pi. IV. ) Est une des plus jolies espèces ; elle est lisse , brune , et chacune de ses écailles est entourée d'un ruban jaune , fort large au bord antérieur. On la trouve dans l'Amé- rique septentrionale le long des ruisseaux , sur les ro- chers ou les troncs d'arbres d'où elle se laisse tomber dans l'eau sitôt qu'on approche (i). Il est nécessaire de distinguer parmi les tortues d'eau douce. Les Tortues a boite. ♦ Dont le plastron est divisé en deux battans par une arti» culaûon mobile et qui peuvent fermer entièrement leur carapace quand leur tête et leurs membres y sont retirés. Les unes ont le battant antérieur seulement mobile (2). Dans d'autres les deux battans se meuvent également. Telle est La Tortue à boite d'AmhoincViSiUà.li. 309 (3). Il jf a au contraire des tortues d'eau douce dont la queue .^ (1) Ajoutez; Test. centratUy Scliœpf. tort. XV. — Scrîpta , id. m. — PuLchella , id. XXVI. — • Planiceps , id. XXVlf. — Scrrata , Daud. rept. II , xxi. — Puihescens , id. XXIV , i. — Scabra ^ SclioepT, III j I, -^ Cinerea , ib, 2 , 3. (2) Test, subnigrx , T , vjr , 2. — T. dansa , Schœpf, Vît. (3) Ajoutez : Ts^t. tricarinata , Schœpf. [I. — Test. Pensili'a' nica , id. XXÎV. 12 REPTILES longue et les membres volumineux ne peuvent rentrer entiè- rement dans les boucliers. Elles se rapprochent en cela des 50us-genres suivans, et surtout des chelydes, et miéritent par conséquent aussi d'être distinguées. Telle est La Tortue à longue queue. ( T. serpentiiia. L. ) SchœpF. pi. VI. Que l'on reconnaît à sa queue presque aussi longue que sa carapace , hérissée de crêtes aiguës et dentelées , et à ses écailles relevées en pyramides. Elle habite les parties chaudes de l'Amérique septentrionale , détruit beaucoup de poissons et d'oiseaux d'eau, s'écarte assez loin des rivières, et pèse quelquefois au-delà de vingt livres. S**. Les Tortues de bier. ( Chelonia (i). Brongn.) Ont leur enveloppe trop petite pour recevoir leur tête et surtout leurs pieds qui sont extrêmement allongés (prin- cipalement ceux de devant), aplatis en nageoires et dont tous les doigts sont étroitement réunis par une membrane. Les deux premiers doigts de chaque pied ont seuls des on- gles pointus qui tombent même assez souvent l'un ou l'autre à un certain âge. Les pièces de leur plastron neforment point une plaque continue , mais sont diversement dentelées , et laissent de grands interv-alles qui ne sont occupés que par du cartilage. Les côles sont rétrécies et séparées l'une de l'autre à leur partie extérieure ; cependant le tour de la cara- pace est occupé en entier par un cercle de pièces correspon- dantes aux côtes sternales. La fosse temporale est couverte en dessus d'une voûte formée par les pariétaux, et d'autres os 5 en sorte que toute la tête est garnie d'un casque osseux continu. L'œsophage est armé partout en dedans de pointes cartilarrineuses et aiguës dirifiées vers l'estomac. fi) Chelonia , de ^iXÛv/i. CHÉLONIENS. X3 L,a Tortue franche ou Tortue verte. ( Testudo mydas. Lin. (i) T. viridis, Sclin.) Lacep. I. i. Se distingue par ses écailles verdâtres au nombre de treize qui ne se recouvrent point en tuiles. Elle a jusqu'à six ou sept pieds de long et jusqu'à sept et huit cents liv. de poids. Sa chair fournit un aliment aoréa- ble et salutaire aux navigateurs dans tous les parages de la Zone Torride. Elle paît en grandes troupes les algues au fond de la mer , et se rapproche des embouchures des fleuves pour respirer. Ses œufs qu'elle dépose dans le sable au soleil sont très-nombreux et excellens à manger, mais on n'emploie point son écaille. Le Caret, (^Testudo irnhricata. JL.) Lac. I. II. Schœpf. XVIIT. A. Moins grande que la tortue franche, portant treize écailles fauves et brunes c[ui se recouvrent comme des tuiles; cette espèce a la chair désagréable et mal-saine, mais ses œufs sont très-délicats, et c'est elle qui fournit l'écaillé de tortue qu'on emploie dans les arts. On la trouve dans les mers des pays chauds. La Caouane, ( Test. Caoïxana.) Schœpf. pi. xvi. Est plus ou moins brune ou rousse , et a quinze écailles dont les mitoyennes sont relevées en. arêtes, surtout vers leur extrémité; la pointe du bec supérieur crochue , et les pieds de devant plus longs et plus étroits que dans les espèces voisines et conservant deux ongles plus marqués. Elle vit dans plusieurs mers et même dans la Méditerra- née , se nourrit de coquillages , a la chair mauvaise et l'é- caille peu estimée , mais fournit une huile bonne à brûler. (i) Ce nom de Mj/das a. été pris, par Ljnnaeus, dans Njphu«,- Sclmeider le croit corrompu d'e^yV. l4 REPTILES Le Luth, [Tesiudo coriacea. Jji.^ IjRceip.l. III. N'a point d'écaillés du tout, mais seulement une sorte de cuir brun qui revêt ses deux boucliers comme le reste de son corps :sa carapace ovale et pointue en arrière, pré- sente trois arêtes longitudinales , saillantes au travers du cuir. Cetle espèce, qui devient fort grande, n'habite que la Méditerranée. /\°. Les Chelides ou Tortues a gueule ( Chelys, Dumer. ) ^ Hessemblent aux Emjdes par les pieds et par les ongles ; leur enveloppe est beaucoup trop petite pour recevoir leur tête et leurs pieds, qui ont beaucoup de volume; leur nez se prolonge en une petite trompe; mais le plas marqué de leurs caractères, consiste en ce que leur gueule fendue en travers n'est point armée d'un bec de corne comme celle des autres chéloniens, et ressemble à celle de certains ba- traciens , nommément du Pipa. La Matamata. ( Testudo fimbrla. Gm. ) Bruguières. Journ. d'Hist. nat. I. xiii. Cop. Schœpf. xxi. A carapace hérissée d'éminences pyramidales ; le corps bordé tout autour d'une frange déchiquetée. On la trouve à la Guiane. 5". Les Tortues molles. (Trionyx. Geoff. ) !N'ont point d'écaillés, mais seulement une peau molle pour envelopper leur carapace et leur plastron, lesquels ne sont ni l'un ni l'autre complètement soutenus par des os, les côtes n'atteignant pas les bords de la carapace et n'é- tant réunies entre elles que dans une portion de leur lon- gueur, les parties analogues aux cales sternales étant rem- placées par un simple cartilage, et les pièces sternales en partie dentelées comme dans les tortues de raer^ne remplis- sant point toute la face inférieure. On aperçoit après la mort , au travers de la peau dessccrhée , que la surface des CHÉLOiyiENS. l5 côtes est très-raboteuse. Les pieds , comme dans les tor- tues d'eau douce, sont palmés sans être allongés; mais trois de leurs doigts seulement sont pourvus d'ongles; la corne de leur bec est encore revêtue en dehors de lèvres charnues , et leur nez se prolonge en urte petite trompe. Leur queue est courte et l'anus percé à son extrémité. Elles vivent dans l'eau douce, et les bords flexibles de leur enveloppe les aident dans la natation. Le Tyrsé ou Tortue moll2 du Nil. ( Tesiudo tnunguis, Forsk et Gmel. ) Trionyx œgyptiacus, Geolf. Ann, du Mus. XIV. I. Quelquefois longue de trois pieds'; d'un vert moucheté de blanc, à carapace peu convexe. Elle dévore les pelits crocodiles au moment où ils éclosent , et rend par là plus de services à l'Egypte que la mangouste (i). C'est probablement la même que l'on trouve dans l'Eu- phrate. Oliv. J^oy. pi. XLF. La Tortue molle d'Amérique. ( Testudo ferox. Gm. ) Penn. Trans. Phil. LXL x. i-3. Cop. Lacep. I. vu. Scliœpf. XIX. ■ Habite les rivières de la Caroline, de la Géorgie, de la Floride et de laGuiane; se tient en embuscade sous les racines des joncs , etc. , saisit les oiseaux , les reptiles , etc. , dévore les jeunes caïmans et devient la proie des grands. Sa chair est bonne à manger (2). (1) Sonninl. Voy, en Eg. Tome II , p. 335. (2) Ajoutez : Les espèces décrites par M. Geoffroy. Ann. du Mus. XIV, n — 20. N. B. La tortue de Bartram, Voy. en Am. Sept. trad. fr. t , pi. 2, ^ tne paraît le testudo ferox , auquel le dessinateur a donné , par mû- garde , deux ongles de trop à chaque pied. ï6 REPTILES ^ LE DEUXIEME ORDRE DES REPTILES , OU LES SAURIENS (i). Ont le cœur composé, comme celui des chéloniens. de deux oreillettes , et d'un ven- tricule quelquefois divisé par des cloisons imparfaites. Leurs côtes sont mobiles ^ en partie atta- chées au sternum ^ et peuvent se soulever ou s'abaisser pour la respiration. Leur poumon s'étend plus ou moins vers l'arrière du corps; il pénètre souvent fort avant dans le bas -ventre, et les mus- cles transverses de l'abdomen se glissent sous les côtes et jusque vers le col pour l'embrasser. Ceux qui l'ont très - grand exercent la faculté singulière de changer les couleurs de la peau, suivant qu'ils sont émus par leurs besoins ou par leurs passions. Leurs œufs ont une enveloppe plus ou moins dure. Les petits en sortent avec la forme qu'ils doivent toujours conserver. Leur bouche est toujours armée de dents; JJ Mi I ■ ■ I >.. I ■■■Él.ll. . ■■ - I II. ■ ■ ,— ,^— ,WM— ^Mi^l^— — ^l^»M*«^i^^— — — iM^— ^—M» g» (i) De Tnvpoç {lézsivd) , animaux analogues aux Itzarus. SAUPxIENS» ÎJ leurs doigts portent des ongles , au moîiis en partie; leur peau est revêtue d'écaillés plus ou moins serrées; ils s'accouplent , tantôt par deux verges , tantôt par une seule , selon les genres. Tous ont une queue plus ou moins longue, presque toujours fort épaisse à sa base ; le plus grand nombre a quatre jambes, quelques uns seulement n'en ont que deux. Ils ne formaient dans Linnseus que deux genres , les Dragons et les LézapxDS ; mais ce dernier a dû être divisé en plusieurs, qui diffèrent par le nombre des pieds , celui des verges , les formes de la langue, de la queue et des écailles, au point qu'on est obligé d'eo. faire même plusieurs familles. La première, ou celle DES CROCODILIENS. J>fe comprend qu'un seul genre 5 savoir : Les Crocodiles. ( Crocodilus. Br. ) Ils ont une grande stature ; la queue aplatie par les côtés; cinq doigts devant ^ quatre derrière , dont les trois internes seulement armés d'ongles à chaque pied, tous plus ou moins réunis par des membranes ; un seul rang de dents pointues à chaque mâ- choire; la langue charnue , plate, et attachée Jus- que très-près de ses bords : ce qui a fait croire sluk TOME 2. 2 l8 REPTILES anciens qu^ils en manquaient; une seule verge; Tou- verture de Tamis longitudinale ; le corps et la queue couverts de grandes écailles quarrées ; celles de des- sus relevées d'une arête sur leur milieu ; une crête de fortes dentelures sur la queue, double à sa base. Leurs narines ouvertes sur le bout du museau par deux petites fentes en croissant que ferment des valvules, donnent par un long canal étroit percé dans les palatins et dans le sphénoïde jusque dans îe fond de Tarrière-bouche. La mâchoire inférieure se prolongeant derrière le crâne , il semble que la supérieure soit mobile , et les anciens l'ont écrit ainsi , mais elle ne se meut qu'avec la tête toute entière. Leur oreille extérieure se ferme à volonté par deux lèvres charnues ; leur œil a trois_ paupières. Sous la gorge sont deux petits trous , orifices do glandes d'oii sort une pommade musquée. Les vertèbres du cou appuyent les unes sur les autres par de petites fausses-côtes qui rendent le mouvement latéral difficile ; aussi ces animaux ont- ils de la peine à changer de direction, et on les évite aisément en tournoyant. Ce sont les seuls sauriens qui manquent d'os claviculaires ; mais leurs apophyses coracoïdes s'attachent au ster- num comme dans tous les autres. Outre les côtes ordinaires et les fausses - côtes, il y en a qui protègent l'abdomen, sans remonter jusqu'à l'épine , et qui paraissent produites par l'ossifi- cation des inscriptions tendineuses des muscles droits. SAtiPvIENâ*. IQ Leurs poumons ne s'enfoncent pas dans Tabdo- nien comme ceux des autres reptiles , et des fibres charnues adhérentes à la. partie du péritoine qui recouvre le foie^ leur donnent une apparence de diaphragme ; ce qui joint à leur cœur divisé en trois loges 5 et où le sang qui vient du poumon ne se mêle pas avec celui du corps aussi complètement que dans les autres reptiles, rapproche un peu plus les crocodiles des quadrupèdes à sang chaud. Leur caisse et leurs apophyses ptérygoïdes sont fixées au crâne comme dans les tortues. Leurs œufs sont durs , et grands comme ceux de nos oies ; et les crocodiles passent pour les animaux dont les deux extrêmes de grandeur sont le plus différions. Les femelles gardent leurs œufs , et quand ils sont éclos, elles soignent leurs petits pendant quelques mois. Ils se tiennent dans les eaux douces , sont très- carnassiers , ne peuvent avaler dans l'eau , mais noient leur proie , et la placent dans quelque creux sous Peau , où ils la laissent putréfier avant de la manger. Les espèces plus nombreuses qu'on ne le croyait avant nous, se rapportent à trois sous-genres distincts. Les Gavials. Ont le museau grêle et très-allongé ; les dents à peu près égales; les quatrièmes d'en bas passant, quand la bouche est fermée, dans des écbancrures, et non pas dans des trous de la mâchoire supérieure; les pieds de derrière dentelés au bord externe et palmés jusqu'au bout des doigts^ 20 REPTILES deux grands trous aux os du crâne derrière les yeux , que l'on sent au travers de la peau. On n'eu a encore observé que dans l'ancien Continent. Le plus connu est Le Gavial du Gange, ( Lac, Gangetica, Gin. ) ïaujas , Hist. de la Mont, de St.-Pierre , pi. xlvi. Lacép. I. XV. Quoiqu'il devienne fort grand , il n'est pas dangereux pour les lionames , et l'on dit qu'il ne se nourrit que de poissons (i). Les Crocodiles (2) proprement dits. Ont le museau oblong et déprimé, les dents inégales , les quatrièmes d'en-bas passant dans des échancrures et non pas dans des trous de la mâchoire supérieure , et tous les autres caractères des gavials. Il j a des espèces de cette foriue dans les deux Conlinens. Le Crocodile vulgaire , ou du Nil. {^Lae. Crocodilus, L.) Geoffr. Ann. Mus. X , III , i. Si célèbre chez les anciens , se reconnaît à six rangées de plaques carrées, et à peu près égales, qu'il porte tout le long du dos. Il paraît habiter toutes les rivières de la partie moyenne de l'Afrique. Le Crocodile à deux arêtes. ( Croc, hiporcatus, Cuv. ) Ann. Mus. X , 1 , 4 , et II , 8. A huit rangées de plaques ovales le long du dos, et deux arêtes saillantes sur le haut du museau , se trouvô (1) Ajoutez le petit g'at'/a/ [croc, tenuirostris. Cnw) Faujas. loc» cit. pi. XLVI II. (2) Kfiox.o^eiXoç , qui craint le rivage , nom donné par les grecs à ua lézaid commun chez eux; ils l'appliquèrent ensuite , à cause de la ressemblance, au crocodile ou temsah d'Egypte quand ils voyagèrent dans ce dernier pays, liérodot. lib. \l. SAURIENS» Il dans ksîles delà mer des Indes, et probablement aussi dans les deux presqu'îles. Xe Crocodile à museau e^lé, ( Croc, acutus. Cuv. ) Geoffr. Aun. Mus. II, xxxvii. A museau plus long, bombé à sa base^ à plaques du dos rangées sur quatre lignes; les extérieures placées ir- régulièrement et avec des arêtes plus saillantes. C'est Tespèce de Saint-Domingue et des autres grandes Antilles. La femelle place ses œufs dans la terre , et les découvre au moment où ils doivent éclore (i). Les Caïmans (2). (Alligator. Cuv.) Ont le museau large, obtus ,les dents inégales , dont les quatrièmes d'en bas entrent dans des trous et non dans des écbancrures de la mâchoire supérieure ; leurs pieds sont à demi palmés seulement et sans dentelure. On n'en connaît encore pour sûr qu'en Amérique. Le Caîjnan à lunettes. ( Croc, sclerops. Sclin. ) Seb» I , civ, 10. Cuv. Ann. Mus. X, 1 ,7 et 16, et XII, 3. Ainsi nommé, d'une arête transversale qui réunit en avant les bords saillans de ses orbites , est l'espèce la plus commune à la Guiane et au Brésil. Sa nuque est cuirassée (1) Ajoutez le crocodile à losange (croc, rhomhifer.) Cnv. Ann. Mus. loc. cit. — Le crocodile à casque ( croe, galeatiis. ) Perrault. Mém. pour servir ta l'Hist. des An. pi. lxiv. — Le crocodile à 1 bou-^ cliers C croc, biscutaf us.) Cuv. Ann. Mus. X, ii, 6. (2) Le nom de cciiman est celui que les nègres de Guinée don-, nent aux crocodiles. Les Colons français l'emploient pour désignes? l'espèce de crocodile la plus commune autour de leur babitalion. Les Colons anglais et Jiollandais emploient , dans le même sens , le mot alligator j corrompu du portugais lagario cjui vient lui-même da îaccfta. 22 REPTILES de quatre bandes transverses de fortes écailles. La femelle pond dans le sable, couvre ses œufs de paille ou de feuilles , et les défend avec courage. Xe Caïman à museau de brochet. ( Croc» Lucius. Cuv. ) Ann. Mus. X , i , 8 et i5 , et II, 4» Ainsi nommé de la forme de son museau , se distingue encore par quatre plaques principales qu'il porte sur la nuque. Il habiie dans le midi de l'Amérique septentrio- nale. Il s*enfonce dans la vase et tombe en léthargie dans les grands froids. La femelle dépose ses œufs par couches , avec des lits de terre (i). La deuxième famille , ou celle DES LACERTIENS (2). Est distinguée par sa langue mince, exten- sible, et terminée en deux longs filets, comme celle des couleuvres et des vipères; leur corps est allongé ; leur marche rapide ; tous leurs pieds ont cinq doigts , armés d'ongles , sépa- rés, inégaux, surtout ceux de derrière; leurs écailles sont disposées , sous le ventre et autour de la queue , par bandes transversales et pa- rallèles ; leur tympan est à fleur de tête ^ et membraneux; une production de la peau fen- (1) Ajoutez le cdiman à paupières osseuses (croc, palpebrosus, Cuv.) Ann. Mus. X, i , 6 et 17 , el U, 2 ; et le croc, trigonatus. Schn, Seb. I , cv , 3. ^2} Du lalln lacerta , <]và a la même signification qne lêzar^. SAURIENS» 23 due longîtudiiialement y qui se ferme par un sphincter, protège leur oeil; sous l'angle anté- rieur est un vestige de troisième paupière ; leurs fausses côtes ne font point de cercle entier; les mâles ont une double verge; l'anus est une fente transversale. Leurs espèces étant fort nombreuses et fort variées , nous les subdivisons en deux genres. Les Monitors appelés nouvellement par une erreur singulière 3 Tupinambis (i). Sont celui où^ il y a des espèces de la plus grande faille ; ils oui des dents aux deux mâchoires et en manquent au palais; on en reconnaît le plus grand nombre à leur queue comprimée latéralement qui les rend plus aquatiques ; le voisinage des eaux les rapprochant quelquefois des crocodiles et des cdi- mans y on a dit qu'ils avertissent, par un sifflement, de l'approche de ces dangereux reptiles; c'est proi bablement cette assertion qui a fait donner le nom de sauvegarde ou monitor à quelques-unes de leurs espèces , mais elle n'est rien moins que cer-- taine (2). (1) Margrave, parlant du sauvegarde d'Amérique, dit qu'il se nomme teyu-guaçu , et ciiez les Topinanibous , temapara (temapara tupinambis ). Séba a pris ce dernier mot pour le nom de l'animal 5 et tous les autres naturalistes l'ont copié. (2) Vid. Margr. et rison. Madem. Merian a, la première, faii ^4 KEPTILES Le premier sons-genre ou celui Des Monitors proprement dits. Se distingue par des écailles petites et nombreuses sur la tête , et les membres , sous le ventre et autour de la queue. Ils paraissent être tous de l'ancien Continent (i). lies uns ont la queue très - plate aux côtés , carénée en dessus , un peu arrondie en dessous. Leurs dents sont ai- guës et tranchantes. On en trouve diverses jolies espèces dans les deux Indes; telles que le monitor élégant de V Archipel des Indes, ( Tup. elegans. Daud. ) Seb. I , xcix , 2 ; II , XXX, 2; Lacép. I, XVI15 noirâtre; des rangées trans- versales de taches blanches sur le dos ; des lignes longi- tudinales sur les côtés du col ; le dessous blanc (2). D'autres ont la queue presque arrondie, marquée en dessus d'une carène dentelée. Leurs dents , au nombre de vingt-quatre à trente à chaque mâchoire , sont coniques , et celles du fond de la bouche grosses et à pointes mousses. mention ^e ce non-i âe sauvegarde ^ en avouant qu'elle en ignorait la raison. Séba paraît celui qui a imaginé celle raison ou l'a apprise de quelque voyageur , lequel l'aura probablement inventée pour expliquer le nom. (1) Séba, et d'après lui Daudin, donnent quelques vrais inonitors pour américains, mais c'est une erreur. (2) A cette sul)division appartiennent encore le vioniîoT bigarré de la Nouvelle-Hollande. ( lac varia. Shaw. ) Nat. mise. LXXVIII , J. Wbite , p. 253. — Ijemon. étoile d'Afrique, (tup. stelîatus. Daud.) Séb. I , xcxiv , 1 , 2,53 xcxvii } et II , cv, i , et xc ; et Daud. III , XXXI. — Le mon. marbré ( tup. marmoratus. Oppel.) — luQmon, à taches vertes {tup. maculatus. Daud. ) Séb. ï , ex , 4. — Le mon. cépédien ( tup. cepedianus, Daud. ) Séb.I, lxxxvi , f. 4,5, III, XXIX. — Le mon. piqueté , du Be7igale , ( tup. Benghalensis. Daud. ) S^b. I, Lxxxv , 1 et 4 î ex , 5j mais il faut remarquer qu'il est très-difficile de distinguer les espèces et les variétés , et que les cou- leurs étant presque toujours allérécs dans les cabinets , on ne peu5 *voir égard qu'a la distribution des taches. sAur.rENS. ^5 Ee 3fonîtor du Nil ou Ouaran (i). ( Lacer ta Nllotica, Li) Mus. Worm. 3i3. Geofir, Rept. d'Eg., I, i. Le dos brun , avec des piquetures blanchâtres formant de petits compartimens ovales et irréguliers ; la queue presque triangulaire; trois pieds de long. Le peuple^ en Egypte, prétend que c'est un jeune crocodile éclos en terrain sec. Les anciens Egyptiens l'ont gravé sur leurs nionumens , peut-être parce qu'il dévore les œufs du crocodile. Le Monitor du Congo. ( 2*up» ornatas. Daud. ) Aun. du Mus. II, XLViir. {Lac. Capensis. Sparrm. ) Long de cinq à six pieds ; dessus noir taclieté de blanc ; dessous blanc, avec quelques bandes noires en travers; queue annelée de noir et de blanc; vingt-quatre à trente dents à chaque mâchoire; les dernières très-grosses , et arrondies comme à la dragonne. Il mange toutes sortes de reptiles et d'insectes, qu'il poursuit jusque sur le toit des cases , ce qui le fait respecter des nègres (2). Il y en a enfin qui ont la queue presque ronde et sans carène , quoique d'ailleurs ils ressemblent aux précédens par la petitesse de leurs écailles et l'absence des pores sous les cuisses. Ils vivent davantage dans les terrains secs. Leurs dents sont aiguës et tranchantes comme dans la premier© subdivision. Le Monitor terrestre d'Egypte. ( Ouaran el liard. ) Seb. XCVIII, 3? Geoffr. Rept. d'Sg., I, 2. Le dos brun , ou vert-jaunâtre , à peu près uniforme ; commun dans les déserts qui avoisinent l'Egypte. Les bateleurs du Caire l'emploient à faire des tours, après lui avoir arraché les dents. (i) Le lacerta dracœna. Linn. ( Séba I , pi. ioi,f. t.) très-dififé- rent de la dragonne de Lacép. , ne l'est point du ouaran. (2) Ajoutez le tupinainbis à gorge blanche t Daud. III, xxxir. \ 26 REPTILES C'est le crocodile terrestre d'Hérodote , et comme le croit Prosper-Alpln , le véritable scinque des anciens. Les deux autres sous-genres de MoNiTORSont des plaques anguleuses sur la tête , et de grandes écailles rectangulaires sous le ventre et autour de la queue. La peau de leur gorge , revêtue de petites écailles, fait deux plis en travers. Le deuxième, ou les Dragonnes , A pour caractère distinctif de grandes écailles, relevées d'arêtes comme dans les crocodiles ^ éparses sur le dos, et formant des crêtes sur la queue; leurs dents sont coniques, et celles du fond de la bouche grosses et à cou- ronnes arrondies; leur queue ronde vers la racine et com- primée vers le bout. On n'en connaît qu'une espèce, La Dragonne j Lacép. quadr. ov. pi. ix. (i). Qui atteint de quatre à six pieds de long et vif à la Guiane , dans des terriers , près des marécages. On mange sa chair. Le troisième, ou les Sauvegardes , A toutes les écailles du dos petites et sans carènes , une rangée de pores peu marqués sous chaque cuisse, et surtout des dents dentelées. Les uns , appelés plus particulièrement Sauvegardes , ont la queue plus ou moins comprimée ; les écailles du ventre plus longues que larges; ils vivent au bord des eaux. On en connaît des espèces à queue relevée en dessus, de deux ou quatre carènes d'écaillés aiguës , comme : Le Lézardet. Daud. ( Lac, hlcarinata, L. ) Assez semblable à la dragonne, mais plus petit et dé- pourvu d'écaillés larges et carénées sur le dos. (i) N. B. Le dracœna Linn. est un monitor; le même que Vouaran ë'Câypte. SAURIENS. 37 D'autres espèces ont la queue mousse et sans carène en dessus, quoique comprimée surtout vers sa pointe. Le Sauvegarde d^ Amérique, Teyu-Guazu ; Téniapara^Q\c, {^Lacerta Tegiiixin. Lin. et Shavv. ) Seb. I, xcvi , 1,2,3; xcvii, 5; xcix, 1. Piqueté et taclieté de bleu , sur un fond noir en dessus , bleuâtre en dessous; des bandes bleues et noires sur la queue. Au Brésil, à laGuiane; arrivant à près de six pieds de longueur. Il va rapidement sur terre; se réfugie à l'eau quand on le poursuit; y plonge, mais n'y nage point 5 mange touie sorte d'insectes , de reptiles ; des œufs dans les basses-cours, etc.; niche dans des trous qu'il creuse dans le sable. On mange sa chair et ses œufs. D'autres sauvegardes, appelés Ameiva , ne diffèrent des précédons que par une queue ronde , et nullement comprimée , garnie , ainsi que le ventre , de rangées transversales d'écaillés carrées; celles du ventre sont plus larges que longues. Ce sont des lézards d'Amérique , assez semblables aux nôtres à l'extérieur, excepté qu'ils n'ont pas de collier , mais que toutes les écailles de leur gorge sont petites. On les en distingue aussi par la figure plus pointue, plus pyramidale de leur tête. UJmeii-'a le plus connu{^i). {^Lacerta Ajneipa.Gm.)'L3,cé^. I, XXXI ; Edw. 202 j Sloane. Jam. II, cclxxiii,3. Est gris-bleu dessus , bleu-pâle dessous , tacheté de (1) Le nom d'ameiua, selon Margrave , désigne un lézard à queue fourchue , ce qui ne peut être qu'une circonstance accidentelle 5 Edwards ayant eu un individu de l'espèce ci-dessus, où cet accident s'observait , en a appliqué le nom à toute l'espèce. Margrave com- pare le sien à son faraguiracim^ d'après sa description^ serait plutôt un marlré, 4. ^8 REPTILES ])lanc sur les flancs , et se trouve communément s la Guiane et aux grandes Antilles. Sa longueur est d'ua pied (i). Les Lézards proprement dits, forment le deuxième genre des Lacertieus. Ils ont le palais armé de deux rangées de dents , et se distinguent d'ailleurs des ameïva et des sauve- gardes ^ parce qu'ils ont un collier sous le col , formé par une rangée transversale de larges écailles, séparées de celles du ventre par un espace où il n'y en a que de petites, comme sous la gorge. Une partie de leurs os du crâne s'avancent sur leurs tempes et sur leurs orbites , en sorte que tout le dessus de la tête est muni d'un bouclier osseux. Ils sont très-nombreux, et notre pays en produit plu- sieurs espèces, confondues par Linuccus sous le nom de lacerta agilis. La plus belle est : le grand lézard vert ocellé. [Lac. ocellata. Daud. ) Lacép. I, XX. Daud. III, XXXIII , du midi de la ^France , d'Espagne et d'Italie ; long de plus d'un pied, d'un beau vert, avec des lignes. (r) Ajoutez VAm. lltteraia, Daud. Séb. I , i,xxxin. — Am. ccerw leocepJiala j id. Séb. I, xci ^ 3. — Am. lateristriga y Cuv. Séb. I , xc , 7. — Am. lemniscata ( lacert. lemni-^c. Gmel. ) Je ne sais par quelle confusion de synonymie , Daudin a placé Vam. ZiVferafaen Allemagne 5 il est d'Amérique comme lousles autres. Uam^ graphique de Daud. Séb. I , Lxxxv, 2 , 4, est le monilor piqueté ; sou am. argus , Séb. I , lxxxv , 5 , est le monilor cépédien ; son goitreux ^ Séb. II, cm, 5, 4, ne diffère pas du llttérala j enfin sa tête rouge , Séb. I , xci , 1 , 2 , est un lézard vert ordinaire. Il a proba- blement été induit en erreur par les enluminures de Séba. Le lac. 5 lineata j me paraît un Z. cœruleocephala , dont une partie de l,a queue cassée avait repoussé avec de petites écailleso SAURIENS. 2g de points noirs formant des anneaux ou des 3'8ux. — • Le vert piqueté ( lac. viridls. Daud. III , xxxrv ) ; — le ve?'6 à deux raies {lac. hilineata. id. xxxvi , I ); — le vert eè hrun des souches {^lac. sepiuni. id, ib. 2); — le gris des murailles [lac. agilis. id. xxxvin, i-); — le gris des sables {lac. arenicola. id. ib. 2), se trouvent tous dans nos environs , et varient tellement , qu'il est très-difficile de les dislin5J[uer d'une manière constante. Notre midi produit encore le léz, gentil, Daud. III, xxxi ; le ^^5- cheté , ib. s , qui n'en est peut-être qu'une variété; et le véloce ^ Pall. auquel il faut rapporter \<à hosquien , Daud. xxxvi , 2 (i). Les TAKifDROMES (2). Ne diffèrent des autres lézards proprement dits , en ce qu'ils ont des rangées d'écaillés carrées même sur le dos; que leur corps ç et encore plus leur queue, sont excessivement allongés ; et qu'au lieu d'une rangée de pores sous chaque cuisse, ils n'ont que deux vésicules aux côtés de l'anus. LES IGUANIENS (3). Sont une troisième grande famille de sau- riens qui a la forme générale , la longue queue (1) Je n'ajoute qu'en hésitant les -lac. sericea. Laur. II. 5. argus, id. I. 5. terrestris. id. UI. 1. Le tiliguerta de Daudiu est un mélange d'un ameiva d'x\mé- rique avec le lézard vert de Sardaigne , mal décrit par Cetli. Le coe^ Tuleocephala , le lemniscata , le quinquelineata sont des ameiva,^ Le sexlineata Catesb. liXviii, est un seps. (2) T^^y? et J^|3&;^av, prompt — coureur. (3) Iguane, nom originaire de Saint-Domingue selon Heinandèsy Scaîiger , etc. j les habitans l'auraient prononcé ^zMawa, ou igoana. Selon Bontius y il serait originaire de Java, où les naturels le prononcent leguan. Dans ce cas , les Portugais ou les Espagnols Tau- raieiU transporté eu Amérique et transformé ea iguana. Ils l'y 3o REPTILES €t les doigts libres et inégaux des lacertiens 5 leur œil, leur oreille;, leurs verges, leur anus sont semblables , mais leur langue est charnue , épaisse^ non extensible^ et seulement échan- crée au bout. Nous y plaçons les genres suivants r Les Stellions. ( Stellio. Cuv. ) Ont avec les caractères généraux de la famille des iguanes ^ la queue entourée par des anneaux composés de grandes écailles souvent épineuses ^ et manquent de dents au palais. Leurs sous-genres sont comme il suit : Les Cordyle5 (i). [Cordylus. Daud. ) Ont non-seulement la queue , mais encore le ventre et îe dos garnis de grandes écailles sur des rangées transversales. donnent au sauvegarde ^ comme au véritable iguane. On l'a donné aussi quelquefois , ainsi que celui de guano, à des monitois de l'an- cien Continent. Il faut y faire attention en lisant les voyageurs j je pense même que le leguan de Bonlius n'est pas aulre chose. (i) Selon Arislote w le cordyle est le seul animal qui ait à la fois « des pieds et des branchies. Il nage de ses pieds et de sa queue qu'il « a semblable à celle du silure , autant qu'on peut comparer les pe- « tites choses aux grandes. Cette queue est molle et large. Il n'a (c point de nageoires ; c'est un animal de marais comme la gre- « nouille : il est quadrupède et sort de l'eau j quelquefois il se des- « sèche et meurt, » 11 est évident que ces caractères ne peuvent convenir qu'à la larve de salamandre aquatique, ainsi que l'a très-bien vu M. Schneider. Bélon a décrit cette salamandre sous le nom de cordyle , mais son imprimeur ajouta par mégarde la figure du sauvegarde du Nil. Eondelet a appliqué ce nom au grand stdllcn d'jEgj-jjta ou caudi- SAURIENS. Oï 3Les pointes de celles de la queue forment des cercles épi- neux; il y a aussi de petites épines à celles des côtés du dos, des épaules et du dehors des cuisses. Les cuisses ont une ligne de très-grands pores. Leur tête , comme celle des lézards communs , est munie d'un bouclier osseux continu , et couverte de plaques. La seule espèce connue ( Lac. Cordylus» L. ) , Seb. I , Lxxxiv , 3 et 4; et II, lxii , 5. Vient du Cap de Bonne-Espérance. Ce saurien si bien cuirassé , un peu plus grand que notre lézard vert com- mun, est tantôt d'unbleuâlre livide, tantôt d'un brun- noirâtre. Il mange des insectes (i). Les Stelliots'S ordinaires (2). ( Stellio. Daud. ) Ont les épines de la queue médiocres ; la tête renflée en arrière par les muscles des mâchoires ; le dos et les cuisses hérissés çà et là d'écaillés plus grandes que les autres, et quelquefois épineuses ; de petits groupes d'épines entourent leur oreille; leurs cuisses manquent de pores 5 leur queue est longue et finit en pointe. verbera de Bélon , parce qu'il avait pris dans la figure l'oreille pour une fenle de branchie. Entre Rondelet et Linné ^ cordylus a donc passé pour synonyme de caudiverbera-. L'application spéciale faite au «ous-genre ci-dessns est entièrement arbitraire. (1) Daudin a rapporté avi cordyle plusieurs synonymes du stel- iion , comme il a rapporté au slellion plusieurs des synonymes du geckotte. (2) Le stellion des Latins était un lézard tacheté vivant dans les trous de murailles. Il passait pour venimeux , ennemi de l'iiomme et rusé. De là le nom de stellionat ou dol dans les contrats. C'était probablement la tarentole ou le gecko tuberculeux du midi de l'Eui rope j geckotte lie ïiacép., ainsi que l'ont conjecturé divers auteurs, et, en dernier lieu, M. Schneider. Rien ne justifie l'application faite l'espèce actuelle j Bélou en est je crois le premier coupable. Sa HEPTILES JLe Sieîlion du Levant. {^Lac, Stellio, L.) Seb. I, cvi , f. I, 2- el mieux Tournef. , Voj. au Lev. 1 , 120. Koscordylos des Grecs modernes. Hardun des Arabes. Xoiig d'un pied ; olivâtre nuancé de noirâtre ; très- commun dans tout le Levant, surlout en Egjpte. D'après Bélon, ce sont ses excrémens que l'on recueille pour les pharmacies, sous les noms de cordylea, crocodylea , ou stercus lacerti , et que l'on recommandait autrefois comme cosmétique : mais il paraît que les anciens attribuaient plutôt ce nom et celte vertu à ceux du monitor. Les Ma- liométans tuent notre slellion , parce que, disent-ils, il se moque d'eux, en baissant la têle comme quand ila font la prière. Les Fouette-Queue (1). {SielHons bâtards, Dauà.) Ne sont que des stellions qui n'ont point la tête renflée , et dont toutes les écailles du corps sont petites , lisses et uniformes , et celles de la queue encore plus grandes et plus épineuses qu'au steliion ordinaire. La série de pores existe sous leurs cuisses. Le Fouette- Queue d^Ègyjjte, {^Stellio spinipes.Daud. ) Geoffr. Rept. d'Eg. pi. II , f. 2. , Long de deux ou trois pieds ; le corps renflé; tout en- tier d'un beau vert de pré ; de petites épines sur les cuisses ; la queue épineuse en dessus seulement. On le trouve dans les déserts qui entourent l'Egypte; il a été (1) Le nom de cauâwerbera et celui dVfc^ciruI ne sont pas an- ciens. Ils ont élc forges par Ambrosinns pour la grande espèce d'Egyple , dont Bélon avait diL caudâ atrocissimè dherherars creditur. Linné l'a appliqué le premier à un gecko , et d'autre* auteurs ù des sauriens encore tous différeas. §\uraE?<5. 33 anciennement décrit par Bélon , qui a dit , mais sans preuve, que c*est le crocodile terrestre des anciens. liC Fouette-Queue à collier; Quetz-Paleo (i). Seb. I, 97 ^ 4- Ses écailles sont tranchantes et carénées; sa qiieue épineuse dessous comme dessus. Il est tout gris , avec deux taches noires formant un demi-collier sur la nucuir, i. Deux espèces voisines , mais à queue plus courte , toutes deux d'Amérique, ont, l'une le corps tout bleu (Stellion azuré, Daud. IV, XLVi ); l'autre, bardé en tra- vers de bleu et de noir. {^Stell. courte-queue , id. ib. XLVIÎ.) Les Agames. (Agama. Diiud. ) (2). Ont une grande ressemblance avec les stelllons ordinaires , mais les écailles imbriquées de leur queue les eu distinguent. Leurs dents sont à peu près les mômes ; ils ont également la tête renflée. Dans les Agames ordinaires. Des écailles relevées en pointe hérissent aussi diverses parties du corps et surtout les environs de l'oreille , d'é- pines tantôt groupées , tantôt isolées. On en voit quelque- fois sur la nuque, mais elles n'y forment point la crête paléa- (i) Ce nom paraît corrompu du mexicain, Séba dit l'animal du Brésil , mais son autorité est plus que suspecte. N. B. Le quetz paleo Lacép. est le fouette-queue d'Egypte ; \A stellion à queue plate de la Nouvelle-Hollande Daud. est \xx\ gecko phyllure, (2) dégaina ^ (ywyafzoç , célibataire. Oti ne sait pourquoi Linuaeus a donné ce nom à l'un de ces lézards; Dandin l'a étendu à îoiil io sous-genre où cette espèce doit entrer , et crOit c\W agama ^s>\. son nom de pays. TOIME 3, 3 34 KEPTILES cée qui caractérise les gaiéoles. La peau de la gorge est lâche , plissée en travers , et susceptible de renflement. JJAgaiîie des Colons de Daud. (Séb. I , cvii , 3. ) (i). Est brunâlre, porte une très-petite rangée d'épines sur la nuque, et quelques groupes autour de l'oreille. Ce saurien vient de la Guiane. JJ Agame hérissé de la Nouvelle-Hollande. (^Lac. miiri- cata. Sbaw. Gén. Zool. Ampliib. part. 1, pi. lxv^, f.2.) Est bien remarquable par sa grandeur et par sa figure extraordinaire; une suite de grandes écailles épineuses règne par bandes transversales sur la longueur de sou dos et de sa queue, et le rapproche des siellions. Sci gorge, susceptible de se renfler beaucoup, est garnie d'écaillés allongées en pointes , qui lui font une sorte de barbe. Des écailles semblables hérissent ses flancs , et forment deux crêtes obliques derrière ses oreilles. UAganie a oreilles^ des déserts de la Sibérie australe. {^Lac. auriia. Pall. Daud. III , XLV. ) Quoique beaucoup plus petit, n'est pas nioins remar- quable par les renflemens qu'il peut faire })araitre des deux côtés de sa tête, sous les oreilles (2). (i) Rien n'égale lu confusion des synoirynies cités par les auteurs sous les difféieiites espèces de lézards , mais principalement sous les divers agames , galéotes et stellions. Par exemple, à propos de Fa-, game , Daudin cite , d'apiès Gmelin, Séb. I, cvii, i et 2 ^ qui sont des stellions. Sloane , .Tarn. II , ccLxxiii , 2, qui est nn anolis. Ed%v. ecxiiV , 2, qui est aussi un anolis-^ et celle même figure est eucore citée par lui et par Gmelin sous le marbré ; Shaw la copie même pour représenter le marbré avec lequel elle n'a rien de commun. (2) Ajoutez l'ag-amff 5om3r(? , Daud. 111, 34g. — L'a^. rude , il). 4o2. Mais auquel il applique faussement la fig. 6 , Séb. I, lxxxvj. — L'f/g-, ùv.ihre, ^ lac. umhra. L. ) Séb. II , Lxxyi , 5, etc. s AV il JE A S- 3j Les Tapayes ou Agames orbiculaires. Dautl. Ne sont que des agames dont le ventre est renflé , et la queue courle et menue» Tel est le tapayaxin du Mexique. Hern. 027. {Lac. orbicitlarîs. L. ) (i). Les C^ANGEA^'S. {^Trapetus. Cuv. ) Ont la Ibrme et la tête renilée des agames ; mais leurs écailles sont toutes très-petites, lisses, et sans épines* Leurs dents sont aussi les inêiiies que celles des stellions. Le Changeant; cT Egypte. GeoFl'. Rept. d'Eg. pi. v, f". 3, 4* Est un petit animal découvert par M. Geoffroy, et remarquable par des changemens de couleur plus prompts (|ue ceux du caméléon. Les Galéotes (2). ( Calotes. Cuv. } Diffèrent des agames parce qu'ils sont régulièrement couverts d'écaillés, disposées comme des tuiles, libres et tranchantes par leurs bords; souvent carénées et terminées en pointe , tant sur le corps que sur les membres et sur la queue , qui est très-longue ; celles du milieu du dos sont relevées et comprimées en épines , et forment une crèta plus ou moins étendue ; ils n'ont point de fanons ni de pores visibles aux cuisses, ce qui, joint à leurs dents, les distingue des iguanes. L'espèce la plus commune ( Lac. calotes. L. ) , Séb. I , Lxxxix , 2; xciii, 2, 'y xcy, 3 et /|. Daud. III, XLIII. Est d'un joli bleu-clair, avec des bandes transversales (1) Ajoutez Vagarne à pierreries , Daud. III , 4io. (2) Pline dit que le steïlion (des latins) était nommé par lc3 grecs gàîcofes y colotcs et ashalabutes. C'était , comme nous l'avons vu, le gecJcu çle s murailles. L'application qu'en a faite Liuiiaîus 4 îjou Lacerta calotes est arbitraire ; elle lui a été sugg^iée par Siba, 36 REPTILES blanches; deux rangées d'épines derrière l'oreiile. Eil« nous vient des Indes orientales. On l'itppelle caméléon aux Moluques , quoiqu'elle cliange peu ses couleurs. Ses œufs ont la forme de fuseaux (i). Les Lophyr]^ de Duraéril, sont des galéoles dont la crête se prolonge sur la queue , ce qui rend celie-ci com- primée. Une espèce remarquable est liC Lopliyre a casque fourchu, ( Lacerta scutata. \à, ) Séb. I , c, 2. Qui a sa crête dorsale très-haute sur la nuque, et 0 formée de plusieurs rangs d'écaillés verticales 5 deu;c arêtes osseuses partent du museau, et vont finir chacune en pointe sur l'œil , de son côté. Ce singulier sauriea paraît venir des Indes. Il j en a ujie espèce voisine en Amérique. Le Sourcilleux. {Lac. superciliosa. L. ) Séb. I, xciv, 4« A crête dorsale basse partout; à légère apparence d'arête sur les jeux. Les Basilics. (Basiliscus. Daud. ) (2). Ont pour caractère distinctif des crêtes tran- chantes, soutenues par de longues apophyses épi- neuses des vertèbres, et qui s'étendent sur le dos (1) Ajoutez Vagame arlequiné , Daiul. III, XLiv, et quelque» autres espèces non déterminées dans les auteurs. N, B. Il faut remarquer que le dessinateur de Séba a donné à la plupart de ses iguanes , de ses agames , de ses galéotes , etc. des lan- gues extensibles et fourchues , tirées de son imagination. (i ) 'Ba.TiXÎTKoç , petit roi. Sous ce nom les anciens entendaient urt serpent, dont la tête devait porter une petite couronne. Ils lui attribuaient mille propriétés fiibuleuses. C'est arbitrairement qnç Séba et après lui Linnseus l'ont appliqué k notre première esptcir tie ce sous-genre. SAUFtlEN.^. 37 OU au moins sur une partie de la queue. Ces crêtes sont écailleuses comme le reste du corps; leurs écailles du ventre et de la queue sont petites et ap- prochent un peu de la forme carrée ; les dents sont fortes _, comprimées, sans dentelures; ils n'en ont pas au palais; leurs cuisses portent une rangée de pores. La peau de leur gorge est lâche sans former de fanon. Le Basilic à capuchon. {^Lac, Basiliscus, L. ) Séb. I, c, I. Daud. III, xLir. A une crête sur le dos', une autre sur la première moitié de la queue , et une troisième sans osselets sur l'occiput. Sa patrie n'est pas bien connue ; on ne sait rien de certain touchant ses habitudes. Je le croirais volon- tiers des Indes et aquatique , comme le suivant. Le Porte-Crête ou Basilic d'Amhuine. ( Lac. Amhoï- nensis. Gm. ) Scliloss. monogr. N'a de crête que sur l'origine de la queue , et porte des épines sur le devant du dos ; vit dans l'eau ou sur les arbris- seaux de ses bords 5 mange des graines et des vers. Nous avons trouvé dans son estomac des feuilles et des insectes. Sa taille approche quelquefois de quatre pieds. On mange sa chair. Les Dragons. (Draco. L. ) (i). c Se distinguent au premier coup-d'œil de tous les autres sauriens , parce que leurs six premières (i) Le nom de ^poix.cûv , draco , désignait en général un grand serpent; quelques anciens ont fait mention de dragons qui por- taient une crête et nne barbe ; ce qui ne s'applique guère qu'à Vigxiane ; Lucain parle le premier de dragons volans , fesant sans 38 REPTILES fausses-côtes 5 an lien de se coiifouraer aMîoiir de Tabdomen^ s'étendent en droite ligne, et soutiennent nne production de la peau , qui forme une espèce d'aile . comparable à celle des clianves-sonris , mais indépendante des quatre pieds. Elle soutient fani- 3nal comme un parachute , lorsqu'il saute de branche en branche 5 mais elle n'a point assez de force pour choquer l'air , et faire élever le dragon comme un oiseau. Du reste les dragons sont de petite taille , recouverts partout de petites écailles imbriquées , dont celles de la queue et des membres sont ca- rénées. Leur langue est charnue , peu extensible et légèrement échancrée. Sous leur gorge est un long fanon pointu , soutenu par la queue de l'os hyoïde; et aux côtés deux autres plus petits, sou- tenus par les cornes de ce même os. La queue est longue ; les cuisses n'ont pas de grains poreux ; sur la nuque est une petite dentelure. Chaque mâ- choire a quatre petites incisives, et de chaque côté une canine longue et pointue, et une douzaine de 2iiâcheîicres triangulaires, et trilobées. Ils ont donc les écailles et le fanon des i<2:uanes, 2vec la tcte et les dents des steliions. Les espèces connues viennent toutes des Indes orien- tales- elles avaient été longtemps confondues; mais Dnudin en a bien, déterminé les difterences spécifiques (i). Joule allusion aux prétendus se rpens volans dont Hérodote rapporte i'histoire ; Saint Augustin et d'autres auleurs postérieurs ont en- suite attribué constamment des ailes aux dragons. (i) Le dragon rayL — Le dragcn vert , Daud. Ilî ; XLi. — Le dra-- gcn brun,J s A U R I E N S. ' 3g Les Iguanes proprement dits. (Iguanâ. Cuv.) Ont le corps et la queue couverts de petites écailles imbriquées y toutle longdudosune rangée d'épines, ou plutôt d'écaillés redressées, comprimées et poin- tues, et sous la gorge un fanon comprimé et pendant , dont le bord esi soutenu par une production car- tilagineuse de To^ hyoïde. Leurs cuisses portent la même rangée de tubercules poreux que celles des lézards proprement dits, et leur tète est couverte de plaques. Chaque mâchoire est entourée d'une ran- gée de dents comprimées, triangulaires, à triui- chant dentelé; il y en a aussi deux petites rangées au bord postérieur du palais. Yllgudne ordinaire d' A nitrique (l). ( Lac, Igitana. L. I guana tuherculata. Laur.) Séb. I, xcv, i; xcvil, 3; xcviii, 1. Dessus bleu, changeant en vert et en violet, piquelo de noir ; dessous plus pâle; de grandes épines dorsales ; une grande plaque ronde sons le tympan , à l'angle des mâclioires; les côtés du cou garnis d'écaillés pyramidales éparses parmi les autres; le bord antérieur du fanon denlelé comme le- dos : long de quatre à cinq pieds; commun dans toute l'Amérique chaude, où sa chaii' passe pour délicieuse, quoique malsaine, surtout pour ceux qui ont eu le mal vénérien , dont elle renouvelle les douleurs. Il vit en grande partie sur les arbres , va quelquefois à l'eau, se nourrit de fruits , de grains et de feuilles ; la femelle pond dans le sable des œufs gros comme ceux d'un pigeon, agréables au goût, presque sans blanc. (i) Les Mexicains le nomment cquaqueiz pallia (Herhand. ) j les Frasiliens , s&nemhi ( Margr. ). 4o, PiEPTÎLES Ulguane ardoisé. Daud. Séb. I, xcv, 2; XCVI, 4- Bleu-violâtre uniforme , plus pâle dessous ; les épines dorsales plus petites : du reste semblable au précédent* li'un et l'autre a un trait blanchâtre oblique sur l'épaule. Celui-ci vient des mêmes pays, et n'est peut èlre qu'une variété d'âge ou de sexe. U Iguane à çol nu. Cuv. Mus. Besler. tab. XIII, fig. 3. Ig. delicalissima. X/aur. Ressemble à l'ordinaire , surtout par les épines dor-« sales 5 mais n'a point la grande plaque à l'angle de la mâchoire-, ni les tubercules épars sur les côtés du cou. Le dessus du crâne est garni de plaques bombées, le fanon est m.édiocre et sans dentelures. Laurenii le difc des Indes. Jj'Iguane cornu de Saitit-Domingue. Lacép. (Bonna- terre, Encyc. Méth. Erpetolog. Lézards , pi. iv , I". 40 Assez semblable à V iguane ordinaire , et encore plus au précédent ; mais se distinguant par une pointe conique osseuse entre les veux , et deux écailles relevées sur les narines ; il n'a point de grande plaque à l'angle de la mâchoire, ni de tubercules sur le cou. IJIguane à bandes , des Indes Orientales. Brongn. Méra. sur les Rept. pi. i , fig. 5. ( Caméléon de Bron- :t^ius ? ) Bleu-foncé, avec des bandes transversales plus claires; les dentelures du dos sont petites; le fanon médiocre et non dentelé; il n'y a point de grande écaille à l'angle de la mâchoire. De Java , et sans doute des autres îles de cet Archipel. Les Marbrés. ( Polychrus. Cuv. ) Se distingiienf des iguanes , parce qu'ils n'ont pas de crête dorsale ^ et des anolis^ parce que leux's, SAURIENS. ' 4^ doigts ne sont pas dilatés ; leur tête est couverte de plaques ; de petites écailles garnissent le corps , les membres et la queue ; la gorge est extensible et peut former un fanon au gré de l'animal ; les cuisses ont la série de pores; leurs dents maxillaires sont tranchantes et dentelées , et ils en ont de petites au palais; ils jouissent, comme les caméléons, de la faculté de changer de couleur; aussi leur poumon est-il très-volumineux , remplissant presque tout le corps et se divisant en plusieurs branches , et leurs fausses-côtes, comme celles des caméléons, entourent Tabdomen en se réunissant pour former des cercles entiers. On n'en connaît qu'une espèce : liC Marbré de la Giiiane. (^Lac.?7iarnio?'ala.ïj.) Lacép. I, XXVI. Seb. II, Lxxvi, 4- Grîs-roussâtre , marbré de bandes transversales irré- gulières d'un roux-brun ; la queue très-longue. Commun à la Guiane. Les Anolis(i). (Anolius. Cuv. ) Ont , avec toutes les formes des iguanes et par conséquent des lézards, un caractère distinctif très- particulier; la peau de leurs doigts s'élargit sous (i) Nota cj|ni désigne, aux Antilles, une espèce de lézard encore mal déterminée. Gronopius l'a donné à Vjlmeiva fort gratuitement. Mochefort , dont on Ta pris , ne donne pour figure qu'une copie da teyuguaçu de Margrave , ou grand sauvegarde de la Guiane. JSiichol- son semble annoncer que ce nom s'applique à plusieurs espèces ^ et celle qu'il décrit paraît élre Vanolis roquet , qui a été en qifét enr- ; voyé de la Marlinicine au Muséum sous ce nom CCanolis, £'\ ^îi--fv.i.-.. »** l\1 KL PT ILE s rantépéiiultiènie phalange en un disque ovale , sirié en travers par dessons , qui les aide à s'atta- cher aux diverses surfaces, oii ils se cramponnent d''ai]leurs fort bien par le moyen d'ongles Irès-cro- chus. Ils ont de plus le corps et la queue unifor- mément chagrinés par de petites écailles, et la plu- part portent un fanon ou un goitre sous la gorge , qu'ils enflent et font changer de couleur dans la colère et dans l'amour. Plusieurs d'entre eux égalent au moins le caméléon , p^ir la faculté de faire varier les couleurs de leur peau : leurs fausses- côtes se réunissent en cercles entiers comme dans \gs marbrés et les caméléons ; leurs dents sont tran- chantes et dentelées comme celles des iguanes et des marbrés 5 et ils en ont de même dans le palais. I.a peau de la queue a de légers plis ou enfonce- mens , dont chacun comprend quelques rangées cir- culaires d'écailîes. Ce genre paraît propre à l'A- mérique. Il y en a qui or.t sur ki queue une crête soutenue par les apophyses épineuses des verlèbres (i). liC î:rcnid Anolis à crête. Long d'un pied; une crête sur la moitié de la queue , soutenue de douze à quinze rayons; le fanon s'étend jusque sous le ventre. Couleur d'un bleu cendré noirâtre. De la Jamaïque et probabîemejit des autres Antilles. jNTous avons trouvé des baies dans son estomac. (i) Ils oui été confondus entre eux et avec une partie des sui- vaijs sous les noms de lac. principaîis et bimaculata, L. SAURIENS. 4'^ IjC petit Anolis à crête, {^Lac, bimaculaia. Sparrm?) Moitié plus petit que le précédent; même arête; cou- leur verdâtre , piquetée de brun vers le museau et sur les flancs. De l'Amérique Septentrionale et de diverses Antilles. Le grand Anolis à écliarpe. Fauve nue de lilas cendré ; une bande blanche sur l'épaule; la queue trop charnue pour qu'on distingue les apophyses de sa crête; long d'un pied. D'autres ont la queue ronde. Leurs espèces ont été en partie confondues, sous les noms àe roquet , de goitreux, de rouge-gorge et à'anolis. {lac. sirumosa , et hullaiis. Linn.) Elles habitent dans l'Amérique chaude , et dans les An- tilles , et changent de couleur avec nne facilité prodigieuse , surtout lorsqu'il fait chaud. Leur fanon s'enfle dans la colère, et rougit comme une cerise. Ces animaux sont moins grands que notre lézard gris , se nourrissent surtout d'insectes qu'ils poursuivent avec agilité; les divers individus ne peu- vent, dit-on , se rencontrer , sans se combat Ire avec fureur. Uespèce des Antilles ou Roquet de Lacép. I. pi. xxviT. (c'est plus particulièrement le Laceria hutlaris.Gm.) Le museau court, piqueté de brun , les paupières sail- lantes ; sa couleur ordinaire est verdâtre. Excepté sa queue ronde, elle ressemble beaucoup au petit anolis à crête. Tt Anolis rayé. Daud. IV. XLVîli. I- N'en diffère que par des suites de traits noirs sur les flancs. 11 paraît le même que le lacerta strumosa. Lin. Séb. II XX. 4- Sa longueur est un peu plus considérable qu'au précédent. lu Anolis de la Caroline. [Trruanp sioUreux. Bronnn. [i) Caîesb. IF. i-xyi.) Est d'un beau vert doré, son museau est allon^^é et (i) \/ anolis poiniillé ^ Daxid. lY ^ ^lvjiî , rj. r\ 44 heptïles aplati, ce qui lui donne une physionomie particulière, et en fait une espèce bien distincte. La cpatriènie famille des sauriens , Ou les Geckotiens Ne forme encore , dans les auteurs , qu'un seul genre. Les Geckos. Daud. (Stellio. Sclm. Ascala- BOTES. Cuv. ) (i). Ils ont un caractère distincfif ^ qui les rapproche un peu des anolis y leurs doigts sont élargis sur toute leur longueur, ou au moins à leur extrémité , et garnis en dessous d'écaillés ou de replis de la peau frès-réguliers : ils leur servent si bien à se cram- ponner 5 qu'on en voit marcher sous des plafonds ; mais ces doigts sont presque égaux , et en général \qs geckos n'ont point , comme les anolis , la forme élancée des lézards ; ils sont au contraire aplatis ^ surtout leur tête ; leur marche est lourde et ram- pante; de très-grands yeux dont la pnpiîle se ré- trécit à la lumière comme celle des chats, en font des animaux nocturnes, qui se tiennent le jour dans les lieux obscurs. Leurs paupières très-courtes se retirent entièrement entre l'œil et l'orbite , et disparaissent, ce qui donne à leur physionomie un aspect différent des autres sauriens. Leur langue est charnue et non extensible ; leur tympan un peu renfoncé ; leurs mâchoires garnies tout autour d'une rangée de très- (i) Gecko , nom donné à une espèce des Indes, et imité de son cri j comme une autre espèce a été nommée tockaie k Siam, et une troisième geitje au Cap. àc-icciXa.oâlyiç > nom giec du gecko des mu- railles. SAURIENS, 45 petites denfs serrées ; leur peau cliagrinée en dessus de très-pedfes écailles grenues , parmi lesquelles sont souvent des tubercules plus gros , a en dessous des écailles un peu moins petites , plates et imbri- quées. Quelques espèces ont des pores aux cuisses. La queue a des plis circulaires comme celle des anolls y mais lorsqu'elle a été cassée ^ elle repousse sans plisj et même sans tubercules, quand elle en a naturellement 5 ce qui a fait quelquefois multiplier les espèces. Ce genre est nombreux et répandu dans les pa^^s chauds des deux continens. L'air triste et lourd des geckos 5 et une certaine ressemblance avec les sala- mandres et les crapauds , les a fait haïr et accuser de venin ^ mais sans aucune preuve réelle. Leurs ongles sontrétractiles de diverses manières 5 et conservent leur tranchant et leur pointe; conjoin- tement avec leurs yeux, ils peuvent faire compa- rer les geckos parmi les sauriens , à ce que sont les chats parmi les mammifères carnassiers i mais ces ongles varient en nombre selon les espèces, et manquent entièrement dans- quelques-unes. La première et la plus nombreuse division des geckos , que j'appellerai Plat Y -Dactyles, A les doigts élargis sur toute leur longueur, et garnis en dessous d'écaillés transversales. Parmi ces geckos platydactyles , quelques-uns n'ont pas d'ongles du tout, et leurs pouces sont très-petits. Ce sont de jolies espèces , toutes couvertes de tubercules et peintes de couleurs vives. Celles que l'on connaît viennent de l'Isle-r de-jTrance. Quelques-unes manquent de pores aux cuisses- ^G heptilês Il y en a une violette dessus , blanche dessous , avec une lUme noire sur les flancs. (G. inunguis , Cuv. ) Une autre est grise , toute couverte de taches œillécs , brunes , à milieu blanc. ( G. occllatus d'Oppel. j Quelques autres ont, au contraire, ces pores très-mar- qués. Tel est Le Gecho cépécUen. Pérou. De risle-de^Erance , aurore marbré de bleu , une ligne blanche le long de cliaque fianc (i). D'autres platj-dact^yles manquent d'ongles aux pouces , aux deuxièmes et aux cinquièmes doigts de tous les pieds ^ ils n'ont point de pores aux cuisses. Tel est I.e Gecko des murailles, {^Lacerta MaurUanica , et La- cerla Turcica. Gm.) Lacer tus facetarius. Aldrov. 654* Edw- 204. Tarente , des Provençaux; Taren- tola^ ou plutôt Terrenlola , des Italiens; Stellio , des anciens Latins; GecJcotte. Lacép. Gecho fascicularis. Daud. Grii-foncé; la tête rude; tout le dessus du corps semé de tubercules , formés chacun de trois ou quatre tuber- cules plus petits et rapprochés ; les écailles du dessous de la queue semblables à celles du yentre. Animal hideux , qui se cache dans les trous de murailles , les tas de pierres ,'et se recouvre le corps de poussière et d'ord-ares. Il paraît que la même espèce habite tout autour -de ta Méditerranée, et jusqu'en Provence et en Languedoc. Le plus grand nombre des geckos platy-dactyles, ne manquent d'ongles qu'aux quatre pouces seulement. Ils ont une xangée de pores au-devant de l'anus. Tels sont Le Gecho à gouiteleties. Daud. ( Gecho. Lacép. I, xxix'. Stcllio Gecho, Scliiieid. ) Séb. I, cvili , toute la ni. Dès tubercules arrondis , peu saillans , répandus sur (1) Le lacerta geltje clé Sparni. doit appartenir à cetlo, subdivi- sion. On lu croit lrcs-vcni»neux an Cnp. SAURIENS. 47 le dessus du corps , dont la couleur rousse est semée de taches rondes et blanches ; le dessous de la queue garni d'écaillés carrées et imbriquées. Séba le dit de Ceylau, et prétend que c'est à lui particulièrement qu'on donne le nom de gecko j d'après son cri ; mais Bonùus l'attri- buait , bien auparavant , à une espèce de Java. Proba- blement le cri et le nom sont communs à plusieurs espèces. Nous nous sommes assurés que l'on trouve celle-ci dans tout l'Archipel des Indes.. Xe Gecko à bandes. Lézard de Pandang y à Amboine. (^Lacerla viltata. Gm.) Daud. IV, L. Brun, une bande blanche sur le dos , qui se bifurque sur la tête et sur la racine de la queue , des anneaux blancs autour de la cfueue. Des Tndes Orientales ; il se tient à Amboine, sur les branches de l'arbre nommé pandang-de-rivati;e (i). Une seconde division des geckos, que j'appellerai Hemidactyles , Ont la base de leurs doigts garnie d'un disque ovale, formé en dessous par un double rang d'écaillés en che-* vron ; du milieu de ce disque s'élève la deuxième pha- lange , qui est grêle, et porte la troisième, ou l'ongle, à son extrémité. Les espèces connues ont toutes cinq ongles , et la rangée de pores des deux côtés de l'anus -, les écailles du dessous de leur queue sont en forme de bandes larges „ comme celles du ventre des serpens. X-e Gecko dq Siani ^ appelé Tokaie, ( G. Tuberculeux de Daud.) Perrault. Mém. sur les anim. IF. part. pi. 67. Long d'un pied , marbré de bleuâtre et de roussâtre; hérissé sur le corps et la queue de petits tubercules co* (i) A^. B. Daudhi donne à tort des ongles axix ponces dé scen. deux geckos. Le sputateur j dont il fait un anolis, est un ^echa cette diviaioa. 48 REPTILES niques. Ce nom de tohale est générique en malais , eC iormé d'après un cri coiumun à plusieurs espèces. Le Gecko de Java, Le premier qu'on ait nommé ainsi, par imitation d© son cri , selon Bontius , ne paraît diiférer du précédent que parce qu'il est plus lisse. Il habite autour de Batavia, dans des lieux humides, de vieux troncs d'arbres, et pénètre dans les maisons, où on l'a en horreur, parce qu'on le croit venimeux (i). La troisième division des geckos , que j'appellerai Thecadactyles j A les doigts élargis sur toute leur longueur , et garnis en dessous d'écaillés transversales comme les précédens ; mais ces écailles sont partagées par un sillon longitudinal profond , où l'ongle peut se cacher entièrement. Ceux que je connais ne manquent d'ongles qu'aux pouces seulement ; ils n'ont pas de pores aux cuisses , et leur queue est garnie en dessous et en dessus de petites écailles. Le Gecho Hase. ( G. lœvis. D. Stellio perjoliatus. Schn. Lac. rapicauda. Gm.) Daud. IV, Ll. Gris , marbré de brun en dessus j très - petits grains sans tubercules dessus 5 petites écailles dessous; sa queue, naturellement longue et entourée de plis comme à l'ordi- naire, se casse très-aisément, et revient alors quelque- fois très-renflée , et en forme de petite rave. Ce sont ces monstruosités accidentelles qui l'ont lait appeler alors G. rapicauda. On trouve ce gecko à Surinam (2). (1) A cette division appartiennent encore le G. à tubercules trièdres et le G. à queue épineuse de Daud. 5 le premier est le même que le stell. mauritanicus de Schn. Le stell. platjuras de Schn. eu est aussi fort voisin. (2) J->^ gecko squalidusVlGïm. doit appartenir à cette division , s'il n'est pas le même que le lœi-is. Le gecko de Surinam. Daud. y appartient également. SAURIENS* 49 La quatrième division des geckos , que j'appellerai ptyo- DACTYLES (i), a les bouts des doigis seulement dilatés en plaques, dont le dessous est strié en éventail. Le milieu de la plaque est iendu , et l'oncle })lacé dans la fissure. Il y a à tous les doii>ts des ongles fort crochus. Les uns ont les doigts libres, la queue ronde. Le Gecko des ^faisons. ( Lac. Gecko. Hasselquist. ) Gecko lohatus. Geoffr. Rept. Eg. III , 5. Stellio lias- selquistii, Schneid. Lisse , gris-roussâtre piqueté de brun ; les écailles et les tubercules très-pelits. Cette espèce est commune dans les maisons des divers pays qui bordent la Méditerranée au midi et à l'orient; au Caire , on le nomme abou hurs [^père de la lèpre) , parce qu'on prétend qu'il donne ce mal en empoisonnant avec ses pieds lesalimens,et surtout les salaisons, qu'il aime beaucoup. Quand il marche sur la peau , il y fait naître des rougeurs , mais peut-être seuleme^nt à cause de la finesse de ses ongles. Sa voix ressemble un peu à celle des grenouilles (2). D'autres ont la queue bordée de chaque côté d'une mem- brane , et les pieds demi-palmés; ils sont probablement aquatiques. ( Ce sont les uroplates de Duméril. ) Le Gecko frangé i^Stellio fimhriatus. Schn.) Tête plate» Lac. ou Famo - Cantrata de Madagascar , Brug. Lacép. I , XXX. Daud. IV, lu. A non-seulement une bordure aux côtés de la queue, mais elle s'étend le long des flancs , oii elle est frangée et (1) De V/y'ov , éveilla il, (2) A. cette même division appartiennent plusieurs geckos de l'Ar- chipel des Indes , parmi lesquels se trouve le porphyre que Daudin a cru , à tort , d'Amérique , et syiionyme du mahouia des ÂtrLilles j mais il est certain que le nom de mahouia désigne aux Antilles un gecko, aussi-bien qu'rn scinque^ probablement \^ ^ecko lisse* TOME 2. 4 5o KEPTILES déchiquetée. On le trouve à Madagascar , à ce que l'oiî dit , sur Les arbres , où il saute de branche en branche. Le peuple de ce paj^s le redoute beaucoup, mais à tort(i). Le Fouette-Queue de^Iiin. ou Gecko du Pérou (Lac. caucliverbera. Lin.) Feuillée , Ij 3ig. N'a point de frange aux côtés du corps , mais seule- ment à ceux de la queue, sur laquelle d y a. aussi une crête membraneuse verticale. Feuillée l'a trouvé dans une fontaine des Cordillères. Il est noirâtre , et long de plus d'un pied. Enfin , il y a des sauriens qui , avec tous les caractères des geckos, n'ont pas les doigts élargis ; je les nommerai PHYLLURE3. On n'en connaît encore qu'une espèce de la Nouvelle- Hollande. ( Stellio phyllurus. Schn. Lacerta jyîalura^ White New. South. Wh. p. 246, f. 2.) (2). Grise, marbrée de brun en dessus , toute hérissée de petits tubercules pointus ; à queue lisse , et aplatie hori- zontalement en forme de feuille en cœur. On est obligé d'établir une cinquième fa- mille des Caméléoniens Pour le seul genre des Caméléons. (Cham^leo.) (3). Lequel est bien distinct de tous les autres sauriens , (1) Selon la descrip. de Brngnièie , le sarroubé de Matlag. aurait tous les cavaclèi'es du faniocantrala excepté la frange , et le pouce qui lui manquerait aux pieds de devant. (2) Rapportée , on ne sait pourc^uoi , aux stellions par Daudin. (3) XdtiociXÎicv ( petit lion ) , nom de cet animal chez les grecs , et surtout dans Arislote qui l'a parfaiteiaeiit biea décrit , Hist, Au. lib. Il , cap. XI, SAURIENS. Sî et ne se laisse pas même aisément intercaler dans leur série. Ils ont toute la peau chagrinée par des petits grains écailleux; le corps comprimé et le dos comme tranchant; la queue ronde et prenante; cinq doigls à tous les pieds 3 mais divisés en deux paquets, Yua de deux 5 l'autre de trois; chaque paquet réuni par la peau jusqu'aux ongles; la langue charnue , cy- lindrique 3 et extrêmement allongeable ; les dents trilobées ; les yeux grands , mais presque cou- verts par la peau , excepté un petit trou vis-à- vis la prunelle , et mobiles indépendamment Vun de Tautre ; point d'oreille extérieure visible „ Focciput relevé en pyramide. Leurs premières côtes se joignent au sternum , les suivantes se con- . tinuent chacune h sa correspondante pour enfer- mer l'abdomen par un cercle entier. Leur poumoa est si vaste , que quand il est gonflé , leur corps paraît transparent , ce qui a fait dire aux anciens qu'ils se nourrissent d'air. Ils vivent d'insectes qu'ils prennent avec l'extrémité gluante de leur langue. C'est la seule partie de leur corps qu'ils meuvent avec vitesse. Ils sont pour tout le reste d'une len- teur excessive. La grandeur de leur poumon est ce qui leur donne la propriété de changer de cou- leur 5 non pas comme on l'a cru , selon les corps sur lesquels ils se trouvent , mais selon leurs besoins et leurs passions. Leur poumon en efFeÉ les rend plus ou moins transparens , contraint plus ou moiiis Je sang à reflue;: vers la peau , color© 5-2 REPTILES même ce fluide plus ou moins vivement^ selon qiCû se remplit ou se vide d'air. Ils se tiennent constamment sur les arbres. Le Caméléon ordinaire. ( Lacerta Jfricana. Gra. ) Lacép. I , XXII. Séb. 1 , lxxxii , i. D'Egypte et de Barbarie, qui se trouve aussi dans le midi de l'Espagne , a le capuchon pointu et relevé d'une arête en avant. Xe Caméléon du Sénégal. ( Lacerta Cliamœleon. Gm. } Séb. I, LXXXII , 2. A le capuchon aplati et sans arête. liC Caméléon nain du Cap, {^Lacerta pumila. Gm. ) Daud. IV, LUI. N'a presque point de capuchon ; sa gorge est ornée de petits lambeaux frangés. ♦ lie Caméléon des Moluques , à nez fourchu. ( Cliam, bifurcus. Brongn. ) Daud. IV , Liv. A deux longues proéminences en avant du museau. La sixième et dernière famille des sauriens est celle Des ScmcoÏDiENS ^ Pieconnaissable à ses pieds courts, a sa lan- gue non extensible et aux écailles égales qui couvrent tout leur corps comme des tuiles. Les Scinques. (Scincus. Daud.) Se reconnaissent à leurs pieds courts, à leur corps presque d'une venue avec la queue , sans ren- flement à Tocciput, sans crêtes ni fanon, couvert d'écailles uniformes , luisantes, disposées comme des tuiles ou comme celles des carpes. Les uns ont la forme d'un fuseau ; d'autres presque cylindriques SAURIENS. 53 et plus OU moius allongés , ressemblent à des ser- pens et surtout à des orvets , avec lesquels ils ont aussi plusieurs rapports intérieurs et qu'ils lient à la famille des iguanes , par une suite non-interrompue de nuances. Du reste leur langue est charnue , peu extensible et écbancrée ; leurs mâchoires sont gar- nies tout autour de petites dents serrées; il y en a deux petites i*angées dans le palais ; leur anus , leurs verges, leur œil , leur oreille ressemblent à ceux des iguanes et des lézards ; seulement leur tympan est plus enfoncé , et le bord antérieur du méat auditif est quelquefois garni d'une petite membrane dentelée ; leurs pieds ont des doigts tous libres et onguiculés ; ils sont même un peu inégaux dans ceux de der- rière , quoique beaucoup moins que dans les lé- zards. Il y a de nombreuses espèces de scinques dans les pays chauds des deux continens. Zre Scinque des pharmacies (i). ( L,ac. scincus. liin. Scincus ofjîcinalis, Schn. El adda des Arabes. } Lacép. I , XXIII. * Long de six ou huit pouces ; le bout du museau pointu et un peu relevé ; la queue plus courte que le corps : celui-ci jaunâtre - argenté; des bandes transverses noi- râtres ; il vit dans la Nubie , l'Abjssinie , l'Arabie , d'où on l'apporte à Alexandrie, et de là dans toute l'Europe. Il a une promptitude extraordinaire à s'enfoncer dans le sable quand il est poursuivi. (i) Les Grecs et les Latins nommaient scincus , le crocodile ter- restre , par conséquent un sauvegarde ^ auquel ils attribuaient beau- coup de vertus : mais depuis le moyen âge , on vend généralement sous ce nom , et pour les mêmes usages, l'espèce ci-dessus. Les orien- taux la regardent surtout comme un puissant aphrodisiaque. 1 54 , ÏIEPTILES ' lue grand Scinque des Antilles , nomme Broche oiï Brochet de ferre par les Fran^:ais (i). Galley-iVasf par les Anglais. ( Lacerta occidua. Shaw. ) Long de plus d'un pied, presque gros comme le bras'^ îâ queue poiniue , faisant à peine le quart de la longueur totale 5 roux, des bandes transverses de taches blondes; la tête mousse; les dents molaires arrondis ; deux petits lobes au-devant du tjmpan. Il se lient dans les lieux Lumides, sous les rochers. Il y en a diverses espèces de cette grandeur, et à peu près de cette forme , aux Moîuques et à la Nouvelle- Hollande 5 telles que le lacerta scincoïdes. Shaw. Gen. Zool. xlmphib. I, pi. lxxxi. Dans un scinque des Antilles , nommé mabouia par quelques naturalistes ( Lacép. I, xxiv.), la queue n'a que moitié de la longueur du corps; les écailles sont lisses^ jaunâtres; le dos est tacheté de brun, et une îigne pâle règne sur chaque côté. Un autre scinque des Antilles , nommé doré par quel- ques naturalistes , a les écailles striées chacune de trois lignes relevées ; la queue de la longueur du corps , et celui-ci en entier d'un jaune-brun doré à peu près uni- forme. Xe Scinque le plus commun dans tout le Levant. ( hacertus cyprius scincoïdes. Aldrov. Scinque Schnei' clerien. Daud. ) A la queue plus longue que le corps, les écailles lisses > d'un jaune- verdâtre , une ligne pâle de chaque colé, une triple dentelure au-devant de l'oreille, etc. (1) Du^*^^''-^ Prétend que c'est broche de terre à cause de la fii- cililé avec laquelle il s'enfonce dans le sable j Rocliefort , que c'eai brochet de terre , à cause de sa ressemblance avec le poisson de ce SAURIENS. 55 Il y en a encore plusieurs espèces, de diverses tailles et proportions , les unes rayées , le^ autres tachetées , et toutes assez mal déterminées dans les ouvrages des natu- ralistes. On pourrait séparer du genre, les espèces où les doigts de derrière s'allongent de manière à se rapprocher davantage des proportions des lézards ordinaires 5 mais la limite est difficile à fixer. Les Seps (i). ( Seps. Daud. ) DifTèrent des scinques seulement par leur corps encore plus allongé, tout-à-fait semblable à celui d'un orvet, et par leurs pieds encore plus petits , et dont les deux paires sont plus éloignées Tune de l'autre. On en a trouvé une espèce à cinq doigts (^/7^z«'5 qua^- drupes. Lin. Lacerta serpens. Gmel.), et plusieurs à quatre seulement, qui diffèrent entre elles par les proportions et l'allongement du corps et de la queue ; elles habitent sur- tout les contrées orientales ; l'une d'elles (^Lac. tetradactyla. Lacép. Ann. du Mus, II. lix. 2 ) a ses écailles du ventre séparées de celles du dos pa r UD sillon comme 1*07:» 7?i««?(2); une à trois en Italie, nommé cecella ou cicigna [lacerta chaîcides. Lin.) qui est vivipare (3) ; une dont tous les pieds n'ont aucune division et paraissent n'avoir qu'un doigt ; (1) Seps et chalcis étaient , cliez les anciens, les noms d'un animal que les lins représentent comme un lézard, les autres comme un serpente 11 est Irès-prol^able qu'ils désignaient le seps à trois doigts d'Italie et de Grèce. Seps vient de irvi-ZTiiv corrompre.- (2) Elle me paraît la même que le lac. seps, Linn. quoique celui- ci lui donne cinq doigts. (3) Imperati , Hist. nat. 690, Linné lui donne cinq doigts , mais elle n'en a que trois. 5 6 REPTILES toutes ses écailles sont pointues et carénées^ el elle se rapprocbepeut-être autant des galéoles que des scinques. (Lac. anguina , Lin) Vosm. nionogr. 1774* F. i. i^Lac^ monodactyla. Lacep. Ann. du Mus. II. pi. lix). On la croit d'Afrique. Les Bipèdes. (Bipes. Lacep.) Sont un petit genre qui ne diffère des seps, que parce qu'ils manquent entièrement de pieds de de- vant, n'ayant que des omoplates et des clavicules cachées sous la peau ; et leurs pieds de derrière seuls élant visibles. Il n'y a qu'un pas d'eux à Vophisaurej et de là aux orvets. Les uns ont encore trois ou deux petites divisions à leurs pieds de derrière. Tel est le SJieltopusih des bords du Volga {^Lacerta apus. Gm.), Pall. nov. comm. petr. XIX. IX. qui a aussi un sillon à chaque flanc. D'autres ont ces pieds terminés en rond, et sans divisions. 'Vy4n^*ds hîpes. Linn. {Lacerta hipes. Gnj.)Seb. I. Lxxxvi. 3. est de ce nombre. Sa queue est plus courte que le corps. J'en ai disséqué une autre espèce rapportée de la Nou- velle-Hollande par M. Péron (le bipède lépidopode liacep. An. du Mus. tome IV, pi. Lv. ). Sa queue est deux fois plus longue que le corps. Ses pieds n'offrent à l'exté- rieur que deux petites plaques oblongues et écailleuses : mais on y trouve par la dissection un fémur ,*un tibia , un péroné, et quatre os du métatarse formant des doigts, îïiais sans phalanges. En avant de l'anus sont deux lignes de pores fesant un angle. Ses yeux sont grands et son tympan très-visible, sa tête couverte de plaques. Il vit dans la vase. Les Chalcides. (Chalcides. Daud.) Sont comme \es seps , des sauriens excessive- ment allonges, à pieds courts et distans, en un mot K^ SAURIENS. 37 frès-semhlables à des serpens ; mais leurs écailles au lieu d'être disposées comme des tuiles sont rec- tangulaires 5 et forment , comme celles de la queue des lézards ordinaires , des bandes transversales qui n'empiètent point \e^ unes sur les autres. Les clialcides joignent donc Tordre des sauriens ei spécialement le genre des lézards, au genre des serpens ainphisbènes» On en possède une espèce à cinq doigts; une à trois (le chalcide Lacep. quadr. ov. I. xxxil , chamœsaura cophiasSchï\.)Qt une à un seul doigt. Chalc. monodactyle» Daud. Lacerta anguina. Gm. Séb. It. Lxvm. 7-8. On voit encore à ces animaux le tympan qui manque dans le sous-genre suivant. Les Bimanes. ( Chirotes. Cuv. ) Ressemblent aux cbalcides, et encore plus aux iimphisbènes ; mais se distinguent des premiers parce qu'ils manquent de pieds de derrière , et des se- conds, parce qu'ils ont encore des pieds de devant. On n'en connaît qu'un du Mexique. Le Bimane cannelé, {^Bipède cannelé. Lacep. Lacerta lunibricoïdes. Shaw.) Lacep. I. XLI. A deux pieds courts à quatre doigts chacun , avec un vestige de cinquième , assez complélement organisés à l'intérieur, attachés par des omoplates , des clavicules, et un petit sternum; mais sa tête, ses vertèbres, en un mot tout le reste de son squelette ressemblent à celui de i'amphisbène. Il a huit ou dix pouces de long , est gros comme le petit doigt ; couleur de chair, revêtu d'environ deux cent vingt demi-anneaux sur le dos , et autant sous le ventre qui se 58 REPTILES rencontrent en alternant sur le côté. On le trouve au Mexique, où il vit d'insecles. Sa langue peu extensible se termine par deux petites pointes cornées; son œil est très-petit • son tjmpan recouvert par la peau , et invisible au dehors; au devant de son anus sont deux lignes de pores. Je ne lui ai trouvé qu'un grand poumon comme à la plupart des serpens. LE TROISIÈME ORDRE DES REPTILES, LES OPHIDIENS (i), ou SERPENS. Sont les reptiles sans pieds ^ et par consé- quent ceux de tous qui méritent le mieux la dénomination de reptiles. Leur corps très- allongé se meut au moyen des replis qu'il fait sur le sol. On doit les diviser en trois familles. Ceux de la première, ' Ou les Anguis (2) , Ont encore leur tête osseuse , lenrs dents ^ leur langue semblables à celles des seps, leur oeil est muni de trois paupières, etc.; ce sont, pour ainsi dire, des seps sans pieds; ils en- traient tous dans le genre des (1) Oplùdien , d'oÇtç (serpent). (2) ^nguis , nom grnériqne des serpens en lalin. ophidiens. 5^9 Orvets. (Anguis. L. ) Caractérisés à l'extérieur par des écailles imbri- quées qui les recouvrent entièrement. On en a dis- tingué récemment Les Ophisaures (i). (Ophisaurus. Daud. ) Qui ont de plus que les autres un tympan visible au de- hors. Leurs dents maxillaires sont coniques et ils en ont deux groupes dans le fond du palais. On n'en connoît qu'une espèce {oph. ventralîs — ang, ventralis. L.) Catesb. IL Lix, commune dans le sud des Etats-Unis; une ligne de chaque côté garnie d'écaillés plus petites et plus flexibles, y établit une sorte de pli longitu- dinal , comme si le ventre était garni d'un plastron demi- cylindrique. Sa couleur est un vert jaunâtre , tacheté de iioir en dessus. Sa queue est plus longue que le corps , il se rompt si aisément qu'on l'a appelé serpent de verre. Les Orvets proprement dits. (Anguis. Cuv. ) Ont le tympan caché sous la peau; leurs dents maxillaires sont comprimées et crochues , ils n'en ont point au palais. Nous en avons une espèce fort commune dans touta l'Europe {anguis fragllis, L.) Lacep. IL xix. l. à écailles très-lisses, luisantes , jaune argenté en dessus, noirâtre en dessous , trois filets noirs le long du dos qui se chan- gent avec l'âge en diverses séries de points et finissent par disparaître. Sa queue est de la longueur du corps ; l'ani- nial atteint un pied et quelques pouces, vit de lombrics, d'insectes ; fait ses petits vivans (2). (i) D'oipiç ( serpent) et de txvpoç ( lézard). (i) Uanguis erix , L. n'est qu'un jeune orvet commun^ où les ïigues dorsales sont encore bien marc[uées j et V anguis clivicus , dont 6o K E P T I L E s Ces deux sous-genres ont encore un bassin Imparfait , un pelit sternum, une omoplate et une clavicule cachés sous la peau. L'absence de toutes ces parties osseuses , oblige de sé- parer aussi des orvets , le sous-genre que je nommerai AcoNTiAS (i) , et qui leur ressemble par la structure de la îéte , et les paupières , mais qui n'a pas de sternum ni de vestige d'épaule et de bassin; leurs côtes antérieures se réunissent l'une à l'autre sous le tronc par des prolonge- mens cartilagineux. Je n'y ai trouvé qu'un poumon médiocre et un très-petit. Leurs dents sont petites et coniques; Je crois leur en avoir aperçu quelques-unes au palais. On les reconnaît aisément à leur nmseau enfermé comme dans une sorte de masque. L'espèce bien comme {anguis meleagris L.) Séb. Il, XXI, I. (2) vient de la Guiane. Elle ressemble à notre orvet, mais sa queue obtuse est beaucoup plus courte; sur son dos régnent huit rangées lono'itudinales de taches brunes. L'Orient en produit d'autres espèces, dont une entière- ment aveugle, [ac. cœcus. Cuv.) ' La seconde famille , ou celle Des vrais Serpens , Qui est, de beaucoup, la plus nombreuse, Davidin fait nn érix sans que l'on sache pourquoi , est un vieux orvet commun à queue Ironquce. On n'en parle que d'après Gronovius, qui cite le coluber de Gesner. Ce coluber est précisément l'orvet com- mun vieux. (1) Acontias (javelot) , nom grec d'un serpent que l'on croyait s'élancer comme un trait sur les passaus (d^ÛKoyV^ct) Jaculor). {2) Daudin a fait aussi un érix de Vanguis meleagris ; mais sans motif, car ses écailles inférieures ne sont pas plus grandes que les autres. Je me suis assuré, par la dissection, que ce serpent n'a point le sternum que M. Oppell'j'i suppose. OPHIDIENS. Cl comprend les genres sans sternum ni ves- tiges d'épaule ;mais dont les côtes entourent encore une grande partie de la circonférence du tronc , et ou les corps des vertèbres s'articulent encore par une facette convexe , dans une facette concave de la suivante ; ils manquent de troisième paupière et de tympan ; mais l'osselet de l'oreille existe sous la peau ^ et son manche s'attache à l'os tympanique. Nous les subdivisons en deux tribus. Celle des doubles marcheurs a encore la mâcJioire inférieure portée comme dans tous les reptiles précédens par un os tympanique, immédiatement articulé sur le crâne ^ les deux branches de cette mâchoire soudées en avant, et celles de la mâchoire supérieure fixées au crâne 5 et a l'os inter-maxillaire; ce qui fait que leur gueule ne peut se dilater comme dans la tribu suivante , et que leur tête est tout d une venue avec le reste du corps , forme qui leur permet de marcher également bien dans les deux sens. Le cadre osseux de l'orbite est incomplet en arrière , et leur oeil fort petit ; du reste ils ont le corps couvert d'écaillés, l'anus fort près de son extrémité , la langue courte , la trachée longue , le cœur 62 REPTILES très en arrière, un seul poumon. On n'en connaît point de venimeux. Les Amphisbènes (i). ( Amphisb^ena. L. ) Ont font le corps entouré de rangées circulaires d'écaiiles qutidrangulairesj comme leschalcidesetîes bimanes parmi les sauriens ; une rangée de pores au devant de Tanus ; des dents peu nombreuses , co- niques aux mâchoires seulement et non au palais. On n'en connaît bien que deux espèces. [Amph. alha. Lacép. II , xxi, i, et AmpJu fidi' ginosa. L. ) L'une et l'autre de l'Amérique Méridionale. Elles vivent d'insectes , et se tiennent souvent dans des four- milières ; ce qui a fait croire au peuple que les grandes fourmis les nourrissent. Les amphibènes sont ovipares. Les Typhlops (2). ( Typhlops. Schn.) Ont le corps couvert de petites écailles imbri- quées 5 comme les orvets avec lesquels on les a long- temps placés^ le museau déprimé, avancé, garni de plaques (5), la langue assez longue et fourchue , Fceii à peine visible au travers de la peau, Fanus presque tout-à-fait à Textrémité du corps. Ce sont (1) Arapliisbœiie , à'ù/nÇ'tçel ^ulvîiv ; inarcliant en deux sens. Les anciens lui croyaient deux têtes. Ce nom a été appliqué faussement à des serpens d'Amérique que les anciens n'ont pu connaîlre. (2) Ty rextérieurj parce que les écailles de la rangée qui règne le long du ventre et sous la queue sont un peu plus grandes que les autres ^ et parce que leur queue est extrêmement courte. Ceux qu'on connaît sont d'Amérique. Le plus commua doit êlre Xe Ruban, [^ An guis scy taie. L. Tortrix scytale. Opp.) Séb. II, II, 1-4? v^^» 4* Long d'un à deux pieds , peint d'anneanx irréguliers noirs et blancs (i). Ceux des serpens non venimeux qui ont au contraire les os mastoïdiens détachés, et dont les mâchoires peuvent beaucoup se dilater , ont l'occiput plus ou moins renflé et la langue fourchue et très-extensible. On en fait depuis long-temps deux genres principaux , les boa et les couleuvres ^ distin- gués par les plaques simples ou doubles du dessous de la queue. Les Boa (2). (Boa. Lin.) Comprenaient autrefois tous \es serpens^ venimeux (1) Ajoutez Ang. corallinus. Séb. II. xxiii. 2. — Ang. ater. iJ. ib. 3. — Ang. maculatus et tessellatus. Séb. 11. c. 2. I. L,m. 8. (2) Boa^ nom de certains grands serpens d'Italie, probablement de la couleuvre à quatre raies, ou du serpent d'Epidaure, cliez les Latins. Pline dit qu'on les nommait ainsi parce qu'ils suçaient le pis des vaclies. Le boa de cent vingt pieds, que l'on prétend avoir été tué en Afrique par l'armée de Régulus^ était probablement un python, Yoy. riin. lib.Vîir. cap. XIV. TOME 2. 5 G6 KEPTILES OU non, dont le dessous du corps et de la queuo est garni de bandes écailleuses , transversales 5 d'une seule pièce , et c]ui n'ont ni éperon ni sonnette au bout de la queue. Comme ils sont assez nombreux 5 indépendamment de la soustraction des espèces ve- nimeuses, on a encore subdivisé les autres. Les Boa , plus spécialement ainsi nommés , ont un: crochet de chaque côté de l'anus , le corps comprimé , plus gros dans son milieu , la queue prenante , de petites écailles j, au moins sur la partie postérieure de la tête. C'est parmi eux que l'on trouve les plus grands de tous les serpens ; certaines espèces atteignent trente et quarante pieds de lon*- gueur, et engloutissent des chiens, des cerfs, et même des bœufs , à ce que disent quelques voyageurs. Le pays natal de chacune n'a pas encore été bien fixé ; mais dans les recherches que nous avons faites , il nous a paru que toutes celles qu'on connaît bien viennent d'Amérique. Telles sont : ÏjQ Devin. {Boa constr'ictor. L. ) Lacép. II, xvi, i. Séb. 1, XXXVI, 5; lui; II, Lxxviir, 5; dcix , 1; CI. Devin et Boa empereur , de Daud. (i), Keconnaissable par une large chaîne , formée alter- nativement de grandes taches noirâtres , irrégulièrement hexagones , et de taches pâles , ovales , échancrées aux deux bouts , qui règne le long de son dos. (i) Daudia a cru que le devin se trouvait dansTaucien coulinent, allais il est certainement de la Guiane. MM. le Vaillant et Huiuboklt l'en ont rapporté. M. le Vaillant a aussi rapporté de Surinam les tleux espèces suivantes , et cliacun sait que le bojobi est du Brésil, Je ne crois pas que l'ancien continent ait de vrais boas de grande taille; Les très-grands serpens de I'IikIg el de l'Afrique sout des pythons. OPHIDIENS. 61 'JJAboma, ( Boa cencJiris. L. Aboma , et Porte - An- neau ^ de Daud.) Séb. 1, lvi , 4? I-^^» xxyiii, 2; et xcviii. Fauve , portant une suite de grands anneaux bruns le long du dos , et des taches variables sur les flancs. JJ Anacondo. ( Boa scylale et murina. L. ) Séb. II , ^ XXIII ç 1 j et XXIX, I. Brun-clair , une double suite de taches rondes brun- foncé le long du dos , des taches œillées sur les flancs. Ces trois espèces ^ qui parviennent presque à une taille égale , se tiennent dans les lieux marécageux des parties chaudes de l'Amérique \ adhérant par la queue à quelque arbre aquatique, elles laissent flotter leur corps pour saisie les quadrupèdes qui viennent boire , etc. Les autres hoa connus paraissent rester dans des dimen- sions moindres ; quelques - uns même sont toujours assez petits (i). On a séparé de ces Bo^^ Les Erix. Daud. (2). Qui diffèrent des boa proprement dits , par une queue très - courte , obtuse , et par des plaques ventrales peu (i) Le Boa broderie (b. hortulana. L.), Séb. II. Lxxxiy. i. et V élégant. Daud. V. lxiii. i. qvû n'en diffère pas.— Le b.phrygia. Sb,, Seb. I. Lxii. 2. — Le hojobi.[b. canina. L.) Séb. II. lxxxi, et xcyi. 2, — Le b. hipnale.Séh. II.xxxiv 1-2. er. Lacép. IL xvi. 2. pourrait n'étr© qu'un jeune bojobi Le b. merremii. Schn. Merr. beyir. IL 11. dont Daudin a fait son genre coralde sur le caractère probablement ac- cidentel et individuel des deux premières plaques doubles sous la cou. — Le h. carlnata. Schn. ou Vocellata. Opp. — Le b. viperinaé> Sli. Russel. IV^ (2) Erix (ciûi, ). C'est dans Liwnteu» l'épilhète d'une espècs cVorveti 68 RlEPTÎtES larges, deux caractères qui les rapprochr»»'aîenf des torlrîx- ^ si la conformatiou de leurs mâcLoires ne les en éloignait (i). On peut en rapprocher Les Erpetons. Lacép. (2 Bien remarquables par deux proéminences molles , couvertes d'ëcailles , qu'ils portent :v.\ bout du museau. Icnir tête est garnie de grande^? plaques ; celles qui règnenî soua le ventre sont très-peu large?, et relies du Hessous de la queue diffèrent à peine des autres écailles (3). Les Couleuvres (5). (Coluber. L.) Comprenaient tous lesserpens^ venimeux on non, dont les plaqnes an dessons de la quene sont di- visées en deux , c'est-à-dire rangées par paires. ■ Indépendamment de la distraction des espèces veni- meuses , On peut d'abord en séparer Les Pythons. Daud. Qui ont des crochels près de l'anus , et les plaques ven- trales étroites, comme les boa. Il y en a des espèces aussi grandes qu'nucun boa : telle e£t V Ular-Smva on grande Couleui^re des îles de la Sonde [Colub. Jauanicus. Sh.) , qui parvient à plus de trente pieds. Séb. I, Lxii; II, XIX, i; xxviii , i; xcix^ 2 (5). (1) UErix turc, {boa turc. Olivier, voy. pi, xvi.) (2) Erpclon , de 'Epts-îtoç (serpent). (3) Erpeton tentacule. Lacép. Ann. Mus. II. L. (4) Coluber, nom générique des serpens en latin. (5) Cet ular-sawa oa pjthon ainéthisie.lDaud. boa amethystina. Schn. dont nous avons nn grand squelette , et des peaux rapportées de Java par M. Leschenault , est au moins Irès-voisln du pedda-poda du Bengale, {python tigre Daud.) Russel. xxri, xxin, xxiv- Col. hoœforinis Sli. Boa castanea et albicansScïm. Et il nous paraît eu OPÎIÏDIEINS. 69 Quelques serpens de ce sous-geiire ont les premières , d'autres les dernières pi iques de leur queue simples (i). Peut-être n^est - ce quelquelois qu'une variété acciden- telle. Certaines espèces se rapprochent encore plus que les antres des boa, par i^s petites écailles du dessus de leur tète , et par Ses fossettes des bords de leurs lèvres. Les Hurria', Daud., sont d'autres couleuvres des Indes où, au contraire, les plaques de la base de la queue sont constamment simples, et celles de la pointe doubles; mais ces petites anomalies méritent peu que l'on y ait égard (2}, Une distinction pins essentielle est celle qu'a établie Lau- renti , des Dipsas ( Bungarus, Oppel. ) , qui ont le corps comprimé, beaucoup moins large que la tète, ei où les écailles de la rangée qui règne sur l'épine du dos sont plus grandes que les autres , comme dans les bongares. Tel est le Dipsas Indica, ( Coluh, hucephalus. Sh.) Séb. I , XLIII (3). général que tons les prétendus boa de Fancien continent sont des Pythons. Ular Sawa , signifie en malais serpent des rivières. "Lies BoareticulatUy ordinata^ rhombeata, Scliu» appartiennent aux pytlions, (1) lie Bora^ Russ. xxxix. {Boa orhiculata. Sclin.) Quant à celles où les plaques de la base de la queue sont simples , et celles où le^ bords des lèvres ont de petites fossettes , elles sont nouvelles. (2) Hurriah, nom barbare tiré de celui que porte au Bengale l'es- pèce représ. Russ. xl. copiée Daud. V. Lxvi. 2. Une autre merrem. II. IV. (5) Dipsas , nom grec d^in espèce de serpent que l'on croyait causer une soif mortelle par sa blessure, de ^i-^a, (soif). La figure donnée par Comrad Gesner au mot dipsas , est précisément de ce sous- j;cnre. Le dipsas indica est entièrement différent du pipera atrox. Mus. ad. Fred. xxii. 2. avec lequel Linnseus, Laurenti et Daudin l'ont iiionfondu. 10 REPTILES j" Maïs après ces séparations , les couleuvres demeureroni encore le genre de serpens le plus nombreux en espèces. Il y en a plusieurs en France, comme La Couleupre à collier, i^Coluber natrix» L.) Lac. Il, VI, 2. Très -commune dans les prés, les eaux dormantes; cendrée , avec des taches noires le long des flancs , et trois taches blanches formant un collier sur la nuque ; les écailles carénées, c'est-à-dire relevées d'une arête. Elle vit d'insectes , de grenouilles, etc. On la mange dans plusieurs provinces. La vei'te et jaune. ( Col. airo-virens. ) Lacép. II , VI , î. De nos bois, tachetée de noir et de jaune en-dessus, toute jaune-verdâtre en-dessous , les écailles lisses. La Lisse. ( CoL Austriacus» Gm. ) Lacép. II , li , 2. Roux-brun; marbré de couleur d'acier en-dessous; deux rangs de petites taches noirâtres le long du dos ; les •pcailles lisses, portant chacune un petit point brun vers la pointe. La F'ipérine. ( Col. Vi-perinus. Latr. ) Gris-brun, une suite de taches noires formant un zig- zag le long du dos, et une autre de taches plus petites^ œillées , le long des côtés ; le dessous tacheté en damier de noir et de grisâtre; les é\ formé de plusieurs cornels écailleux emboîtés lâchement les uns dans les autres, qui se meuvent et résonnent légèrement quand Tauimal rampe ou quand il re- mue la queue. Il paraît que le nombre de ces cor- nets augmente avec l'âge, et qu'il en reste un de plus à chaque mue. Le museau de ces serpens est creusé d'une petite fossette arrondie derrière chaque na- ment vipipares ; nommément la i^/joérwe , le demi-collier j eX.c, Plu- sieurs boa sont aufcsi vivipares. Nous nous eu sommes assurés pour Vanacondo. (1} Crotale, de K^ôroiXiv (cresselle). 78 ., REPTILES rine (i). Touies les espèces dont on connaît bien îa patrie^ viennent d'Amérique. Elles sont d'autant plus d£ingereuses que la contrée ou la saison sont plus chaudes ; mais leur naturel est en général tran- quille et assez engourdi. Le serpenta sonnettes rampe lentement ^ ne mord que lorsqu'il est provoqué , ou pour tuer la proie dont il veut se nourrir. Quoiqu'il ne grimpe point aux arbres , il fait cependant sa nourriture principale d'oiseaux, d'écu- reuils, etc. On a cru long-temps qu'il avait le pou- voir de les engourdir par son baleine, ou même de les charmer, c'est-à-dire de les contraindre par son seul regard à se précipiter dans sa gueule. Il paraît qu'il lui arrive seulement de les saisir dans les mouvemens désordonnés que la frayeur de son aspect leur inspire (2). La plupart des espèces ont sur la tête des écailles semblables à celles du dos. L'espèce la plus commune aux Etats-Unis, {^Crotalus horridus. L. ) Catesb. IT, xli. Est brune , avec des bandes transversales irrégulières noirâtres. Celle de la Guiane (^Crotalus durissus^. (3) Lacép. II , XIII , 2. A des taches en losange , bordées de noir , et quatre 1-in I ■ I ■ - ■ ■!! ■ ■ I I. ..— ■■ I I I- ■ WM»,M i.i m, — 1-— ■— — -I— I I ■ —■ 111 I II »t (1) Voyez Russel et Home, Trans. Pliil. de i8o4, pi. m, p. 76. (2) Voyez Bakton , Mémoire sur lu faculté de fasciner j attribuée au serjjcnt à sonnettes , Philad. 1796. (5) Ces deux noms de durissus et à'horridus ont été diversement échangés eu Ire ces deux es^ièçes par les naturalistes, OPHIDIENS. yg lignes noires le long du dessus du col. Toutes deux sont également redoutées , et peuvent faire périr en quelques • minutes. Elles parviennent l'une et l'autre à six pieds et plus de longueur. Les autres ont la lête garnie de grandes plaquea. Tel est le Millet. ( Crotalus miliaris. ) Catesb. II , XLli. Il paraît qu'il y a aux Indes quelques serpens ve- nimeux 5 à plaques entières sous le corps et sous la queue. Leur \çtiQ est couverte d'écaillés semblables à celles du corps; mais ils n'ont aucun des autres attributs des serpens à sonnettes. Ils manquent nom- mément des fossettes derrière les narines. On peut leur réserver le nom de Sgytales. Latr. (i). Les AcANTHoPHis. Daud. N'ont des plaques dou- bles que sous le petit bout de la queue, qui est terminée par un aiguillon très-pointu. Il n'y a de grandes plaques que sur le devant de leur tête , et point de fosses derrière les narines. Leur occiput (i) Ils se réduisent au Se. zic-zac Daud. Vj lsx. [boa horatta. Sli.) copié de Russel seip. de Corom. II , et peut-être au Se. krail. id. Rien ne prouve qvne le Se. noir, [col. caQodœmon, Sli.) et le Se. pisci- vore ^ ( col. aquaticus , SU.) Catesb. Carol, II, xliii et xliv, aient des plaques simples sous la queue. Il ne parait même pas, quoiqu'on dise Catesby , que le piscivore soit venimeux. Du moins sa figure montre des dents de couleuvre. Quant au Se. ammof?^^^^; Séb. II. lxxvi. i. ( Col. alecto. Sh. ) c'est le même que le Se, catenatus Latr. Lachesis Daud. ou Crotalus mutus L. j mais ses plaques sont doubles. Enfin le Scytale à groin Latr». [Boa contortrix L. , ) Catesb. II , jlvi^ ou le Cenchris mokeson Daud. est une couleuvre que je me suis assuré n'être pas venimeuse. Sxyr^fA;;, nom grec d'un serpent qui, d'après la description de Nicandre, devait être l'érix turc. 8o KEPTÎLES très-renflé sur les côtés, a des écailles pareilles à celles du dos (i). Les Langaha. Brug. Ont derrière Fanns des plaques qui entourent toute la queue , comme des anneaux , et le bout de la queue garni seulement de petites écailles. Leur tête est garnie de grandes plaques , et leur museau loug et pointu. On n'en connaît qu'un. (^Langaia nazuta. Sii.) Brug. journ. de phys. 1784? février. Cop. Lacép. IL xxii. i (2). Les Vipères. ( Vipera. Daud. ) ^ Sont 5 en n'ayant égard qu'aux tégumens , des couleuvres venimeuses , car elles ont , comme les couleuvres 5 des plaques entières sous le ventre ^ et divisées en deux sous la queue. Aussi Linnœus et Lacépède ne les ont-ils pointséparées des couleuvres. Les espèces sont très-nombreuses ^ mais M. Oppel distingue d'abord de la foule. (i) U Acanthophis ceraslin, Merrem. TF, m. ( Boa paîpehrosa Sh. ) et une espèce nouvelle. (2) Langaha , nom de ce serpent à Madagascar , selon Briignières. N. B. Le genre Clothome Daud. ne résulte que d'un mal en- tendu ; ce naturaliste a cru voir dans la description du boa anguina par Schn. des crochets venimeux. Son genre Cenchris tient à une double erreur ^ il a cru le serpent à groin de cochon Catesb. Carol. 11^ lvi, venimeux , ce qnil n'est sûrement pas; et il a jugé que les plaques simples qu'un indi\i(hi a pu avoir à la base de la queue donnaient tui caractère constant , tandis que ce n'était qu'un accident très-rare. Ce serpent est une couleuvre, et n'est point comme le croit Daud. synou. du mokeson ou mohasin des Anglo-Américains, lequel devient beaucoup plus grand. o:PHiDiExs. Si Les Trigonocéphales. » Qui ont des fossettes derrière les narines , comme les ser- pens à sonnettes , qu'ils égalent presque par la force de leur venin. Leur queue se termine souvent par un petit ai- guillon corné. Leur occiput est fort élargi par l'écarlement des mâchoires. Dans les uns , la lete est couverte d'écaillés pareilles à celles du dos (i). Dans d'autres , elle est seulement garnie d'écaillés gra- nulées comme du chagrin. Tels sont La T ri gonocépli, jaune , Vipère jaune de^ Antilles y ou Fer de lance. ( Vip. lanceolata,^ Lacép. II, v , I. CoL Mcrrœra. Sli. o Le plus dangereux serpent de nos îles à sucre. Il atteint six pieds. Le Trigon, à losanges. ( Crotalus mutas. L. Colub. Alecto. Sh. Scytale ammodyte. Latr. ) Séb. II, txxvi , I. Remarquable parce que le petit bout de sa queue n'a en dessous que de petites écailles, comme en dessus (2}. lu&Trig. verd. [Trimérésure perd. Lac.) Ann. Mus. IV, LVI , 2. A quelquefois deux ou trois plaques entières sous l'origine de sa queue ; mais ce n'est qu'un accident individuel (3). (1) Vipera Weigelii — la vipère à tête triangulaire. Lac. IF. v. 2» (2) C'est de ce serpent que Daud. a fait son genre Lachejis, mais )e me suis assuré que ses plaques spus-caudales sont doulDles. Ajoutes vipera atrox L. Mus. ad. fred.II, xxii. 2. (3) Nous avons vu des individus avec et sans ces plaques. Ce s&x* peut est le même que le boodro-pam. Russel, , serp. Corom. IX. TOME 3. Q 82 HEPTILES Dans quelques-uns encore elle est couverte de grandes plaques (i). Un autre caractère a déterminé M. Latreille à séparer Les Platures. Qui ont la queue comprimée, la tête couverte de plaques, et vivent dans les eaux de la mer des Indes , comme les hjdrophis et les pélamides. Tel est Le plature à bandes ( Col. laticaudatus. I/. ou Hydrus Coluhrîruus. Sclm. ) Daud. VII, Lxxxv. Bardé en travers de blanc et de noirâtre. On pourrait distinguer encore, selon nous , des vipères, les naia et les élaps. Les Naia Laurenti (2}. Elargissent en disque la partie de leur corps la plus voi- sine de leur tête, en redressant et tirant en avant les côtes qui la soutiennent 5 leur tête est couverte de grandes plaques,. L'espèce la plus célèbre est Le Serpent à lunettes. ( J^. Naia, Col, Naja, L. } Lacép. II, III ^ I. Ainsi nommé d'un trait noir en forme de lunette , dessiné sur la partie élargie. On le trouve aux Indes ; il est très-venimeux; mais l'on prétend que Tophiorhiza mungos est le spécifique de sa morsure. Les bateleurs en apprivoisent, qu'ils savent faire jouer et danser, pour étonner le peuple , après toutefois qu'ils leur ont arraché les dents (3). On fait le même usage en Egypte d'une autre espèce; YHaje {^T^ip- Haje. Geotï. Col, Jiaje. L.), Geoff. Eg. rept. pi. viij,dont le cou s'élargit un peu moins, etquiest verdâ- tre bardée de brunâtre. Les jongleurs de ce pays-là savent, ■~-^^^ — ■■ ■ ■ - — — ■ -^ - I I II M II iT 1 — rm~r-nT T — r- (1) Les espèces iji'en jjai'aissent nouvelles. (2) 'Naia, Noia , nom de ce serpent dans l'Inde, (3) Voyez Kœmpfer ama?a. exot. p. 565. OPHIDIENS. 83 en lui pressant la nuque avec le doigt , mettre ce serpent dans une espèce de catalepsie qui le rend roide et immo- bile ( le change en verge ou bâton ). L'habitude qu'a l'baje de se redresser quand on en approclie , avait fait croire aux anciens Egyptiens qu'il gardait les champs qu'il habitait; ils en faisaient l'emblème de la divinité protectrice du monde, et c'est lui qu'ils sculptaient sur le portail de tous leurs temples , des deux côtés d'un globe. C'est incontes- tablement le serpent que les anciens ont décrit sous le nom à' aspic (i). Les Elaps. Sclin. (2). Ont aussi de grandes plaques sur la tête; mais non-seu- lement ils ne peuvent dilater leurs côtes , leurs mâchoires même ne peuvent presque s'écarter en arrière , à cause de la brièveté de leurs os tympaniqueS;, et surtout de leurs os mastoïdiens , d'où il résulte que leur têîe, comme celle des tortrix et des amphisbènes, est tout d'une venue avec le corps ; ils se rapprochent donc à cet égard des rouleaux. L'espèce la plus commune Elaps lemniscatus, ( Coluber lemniscafus* L.) Séb. I, X, ult. et II , Lxxvi , 3. . Est marquée d'anneaux noirs rapprochés trois à trois sur un fond blanc. Le bout de son museau est noir. Elle est de la Guiane^ où on la redoute beaucoup, et où elle fait redouter aussi, quoique innocens , le tortrix scytale^ (1) AjoutezCo/./2zVeM5. L. pvobalîlement le même que le vip. mêla" Jiura. Daud. Séb. II, xv , i, mais décrit sui' nii individu décoloré. (2) M. Schneider comprenait parmi ses Elaps tous les serpens qu'il supposait manquer d'un os mastoïdien séparé; mais il n'en jugeait qu'à l'extérieur par le peu de renflement de l'occiput ; aussi ce carac- tère ne se trouve-t-il vrai que dans les tortrix d'Oppel. 11 n'avait d^ail-. leurs égard ni aux écailles ni au venin, '"^EAsc-vj/^ fAe-vf/ sont des HOins grecs d'un serpent non venimeux, 84 REPTILES et le coluher JË^iculapiù L. , parce qu'ils lui ressemblent par leur forme, leur grandeur et leurs couleurs. Il y a au reste, dans les deux Continens, plusieurs élaps à peu près des mêmes couleurs (i). Après ces séparations, il resterait les Vipères ordi- naires, que l'ou pourrait encore diviser à peu près comme les trigonocépbales en Celles qui ont toute la tête couverte d'écaillés imbriquées et carénées (ou les Cobra de Laurenli) , espèces étran^ères , dont l'occiput est élargi comme celui des trigonocéphales, et qui ne leur cèdent point pour la force du venin (2). Celles qui ont la tête couverte d'écaillés granulées , comme Jja J^ipère commune. ( Col. herus. L. ) (3). Brune; une raie noire en zig-zag le long du dos, et une rangée de tacLes noires de chaque côté; le ventre ar- doisé. C'est celle qui s'était' si fort multipliée ces der- nières années dans la forêt de Fontainebleau. Il y en a des individus où le zig-zag est interrompu, ce qui leur fait quatre séries de taches alternatives. C'est alors le col» (i) Tels sont Elaps anguiformis. Stchn. — la vip. Psyché. Daud. VIII, c. 1. — Col. lacteus. L. Mus. ad. fr. xviii, 1, el mieux Séb. Il , XXXV, a.— J?/. nob. Surinamensis. Séb. Il, vi,2, et lxxxvi, 1. — Col. Juatunius Merrem. I, 11, et Séb. II, xxxiv, 4, et xiiiii , 3, la même que le C. lubricus. — Col. falvius. (2) Tels sont V aspic de Lacép. II , 11, 1 , ( vip. oceUata Latr. ) es- pèce étrangère, et fort voisine de V^tropos. L. Mus. Ad. Fr.XIlI, i j — le pip- Clotho. Séb. II , xciii , 1 ; — le vip. Lachesis ^ id. XCIV , 2 ; — la daboie. liaccp. II, xiii , 2, la même que la Brasilit-nne. id. ib. IV, 1 ;— la pip. à courte queue. Cuv. Séb. II, xxx, 1 ; — la vip. élégante Daud. Russel. VII. (5) Berus est un nom de serpent, employé seulement par les au- teurs du moyen âge , tels qy\'^lbert, Vincent de Beauvais , et pouf «ne espèce aquatique , probablement la couleuvre à collier. , OPHIDIENS. 83 redi de Laur. et de Gm. (Co/. aspis. L. ) (i). D'autres où les angles externes du zig-zag se prolongent en deini- baudes transverses très-noires , sur un fond plus roux; c'est cette variété qu'on a nommée aspic {2). D'autres sont presque entièrement noires. ° liR Vipère à museau cornu.{^Pr. ammody tes{^\ Jacq.Coll. IV. pi. 24 et 25. F'ip. Illyrica d'Aldrov. Col. Aspis, Gmel. ) A peu près semblable à la précédente pour les cou- leurs et leur distribution ; seulement un peu plus foncée; se distingue par une petite corne molle et couverte d'é- cailles sur le bout du museau. Oji la trouve dans le midi de l'Europe. Le Céraste, ( V. Cérastes. ) Lacép. ÎI , i , 2. Grisâtre ; portant sur chaque paupière une corne pointue et solide. D'Egypte (4). Celles qui ont sur le milieu de la tête trois plaques un peu plus grandes , comme La Vipère rouge ou jEsping des Suédois. ( V. Chersœa{p). Col. chersœa. L. ) Coluber herus , de Laurenti et de Daudin. Presqtie semblable à la vipère commune , et s'en distin- guant principalement par les trois plaques en question. (1) La vipère représentée par Cliaras, dont Laurenti a aussi vou\lii faire une espèce, ne diffère point de cellequecetanteur nomme vipèvo de Redi , qui n'est elle-même qu'une variété de la commune. (2) Aspic , ùir7!r)ç, serpens d'Egypte dont il y avait plusieurs sortes j d'après ce que l'on dit du renflement de son cou , et de la facilité quo Von avait à la charmer : l'une de ces espèces devait être V/iaje. Voyez ci-dessus , p. 82. (3) Ammodytes ,nom grec et latind'un serpent vivant dans le sable, et analogue à la vipère. (4) KiPciç'/jç , cornu. Les anciens connaissaient bien celle espèce. (3) Xe^a-xîûi, terrestre , épithèle de l'une des espèces d'aspic, .'^sping csî probablement nue corruplion d'aspic. 86 11 E P T I L E s Elle habite le nord de l'Europe. li j en a des ind îvîdus toos noirs, qu'on a nommé Vipère noire. ( Col. prester. L. ) (r). Enfin , celles qui ont le dessus de la léte tout garni de pla- ques , comme JJ Hémachate de Perse et des Indes. {^Col, hœmachates. Gm.) Lacép. II, m, 2. Séb. LVIII, i, 3 (2). Brun-roux , marbré de blanc. La troisième et dernière famille des ophidiens Ou les SefvPens nuds , Ne comprend qu'un genre très-singulier, et que plusieurs naturalistes croient devoir reporter parmi les batraciens , quoique l'on ignore s'il est soumis à des métamorphoses. C'est celui des CÉciLiEs. (Cœcilia. (5). L. ) Ainsi nommé parce que ses yeux excessivement petits sont à peu près cachés sous la peau. Celle-ci Q^^i lisse , visqueuse 5 et paraît nue comme dans les anguilles; à peine y apercoit-on , quand elle est des- séchée, des vestiges d'écaillés; mais elle offre des plis transverses sur les côtés. La tête des cécilies ç^^i déprimée ; leur anus rond et à peu près au bout du corps ; leurs côtes sont beaucoup trop courtes pour T.— ■ - I. I . ■ .1 ■ ■ — ■ ■ I . ■— .1. ,.. . ■ I.- I... ■!- I .1 ■ - ^■. I. ■ .— I ■ ■ %■ ■! —.■■■■ I. , ^ -■ .1 . — - ■ " - ■ ■ (1) Prester^ 7rpi^ç>:p , nom grec d'un serpent que plusieurs auteurs disent le mrme que le dipsas. De TrpiçB-îtv , brûler. (2) Aj. le col. V. nigrurn , Sclieucliz. pliys. sacr. IV^ dccxvii , 1. (3) Cœcilia , traduction de Tv(p>.a>-<^ et nom latin de l'orvet, que l'on appelle encore aveugle dans plusieurs pays d'Europe, quoiqu'il wrl de fort beaux yeux. OPHIDIENS. Ô7 entourer leur ironc; Tarticulation des corps de leurs vertèbres se fait par des facettes en cône creux, remplies d'un cartilage gélatineux, comme dans les. poissons et dans quelques-uns des derniers batra- ciens; et leur crâne s'unit à la première vertèbre par deux tubercules , aussi comme dans les batra- ciens, dont les seuls amphisbènes approchent urj peu à cet égard parmi les ophidiens ; les os maxil- laires couvrent l'orbite qui n'y est percé que comme un très-petit trou, et ceux des tempes couvrent la fosse temporale , de sorte que la tête ne présente en dessus qu'un bouclier osseux continu. Leurs dents maxillaires et palatines aiguës et recourbées en ar- rière, ressemblent cependant à celie desserpens pro- prement dits ; mais leur mâchoire inférieure n'a point de pédicule mobile , attendu que l'os tympa- nique est enchâssé avec les autres os dans le bou- clier du crâne. L'oreillette du cœur de ces animaux n'est pas di- visée assez profondément pour être regardée comme double ; leur deuxième pojumon est encore fort pe- tit. Il paraît qu'ils pondent des œufs à écorce demi- membraneuse et réunis en longues chaînes. Leur oreille n'a pour tout osselet qu'une petite plaque sur la fenêtre ovale. Les espèces dont on sait bien la patrie viennent de la Guiane ; il y en a d'assez grandes, et d'autres qui surpassent à peine un ver de terre. Leurs mœurs sont • peu connues (i). (1) Cœcilia glutinosa. Séb. II, xsv, 2. — Cœcilia tentaculata. Lacep. REPTILES ^LE QUATRIÈME ORDRE DES REPTILES. LES BATRACIENS (r). N'ont au cœur qu'une seule oreillette et un seul ventricule. ïls ont tous deux poumons auxquels se joignent, clans le premier âge, des branchies plus ou moins analogues à celles des poissons , portées aux deux côtés du col par des arceaux cartilagineux qui tiennent à l'os hyoïde. La plupart perdent ces branchies et l'appareil qui les supporte en arrivant à l'état parfait. Deux genres seulement, les sirènes elles proies les conservent toute leur vie. Tant que les branchies subsistent , l'aorte en sortant du cœur , se partage en autant de rameaux , de chaque côté , c[u'il y a de j^ranchies. Le sang des branchies revient par des veines cjui se réunissent vers le dos en un seul troric artériel , comme dans les pois- sons ; c'est de ce tronc, ou immédiatement des veines qui le forment que naissent toutes les artères cjui nourrissent le corps , et même celles qui conduisent le sang poin^ respirer dans le poumon. n, XXI, 2. — La cécilie àventre blanc. Daud. VU, xcii, \. — La céc. l'ornbroicide. id. ib. 2. .(t) De JiiKT^a^os (gmiouille); animaux analogvies aux.gienouillcs. BATRACIENS. - 89 Mais dans les espèces qui perdent leurs branchies, les rameaux qui s'y rendent s'obli- tèrent 5 excepté deux , qui se réunissent en une artère dorsale, et qui donnent chacun une petite branche au poumon. C'est une cir- culation de poisson métamorphosée en une circulation de reptile. Les batraciens n'ont ni écailles, ni cara- paces, ni ongles aux doigts; une peau nue revêt leur corps (i). L'enveloppe de leurs œufs est simplement membraneuse ; le mâle dispose sa femelle à les pondre par des embrassemens très-longs, et dans plusieurs espèces il ne les féconde cju'à l'instant de leur sortie. Ces œufs s'enflent beaucoup dans l'eau après avoir été pondus. Le petit ne difiere pas seulement de l'adulte par la présence des branchies ; ses pieds ne se développent que par dégrés, et dans plusieurs espèces il a en- core un bec et une queue qu'il doit perdre , et des intestins d'une forme différente. (i) M. Schneider a constaté que la grenouille écaitleuse de VValI- baam , n'avait paru telle que pur accident , quelques écailles de lézards gardés dans le même bocal, s'étant allachécs à son dos. [Sckn. ïlist. Amr)hib. Fasc. I , p. 168. ) qo - reptiles Les Grenouilles. (Rana. L. ) Ont quatre jambes et point de queue dans leur état parfait. Leur fête est plate, leur museau arrondi, leur gueule très-fendue ; leur langue molle ne s'at- tache point au fond du gosier , mais au bord de la mâclloire et se reploie en dedans. Leurs pieds de devant n'ont que quatre doigts; ceux de derrière ont quelquefois le rudiment d'un sixième. Leur squelette est entièrement dépourvu de côtes. Une plaque cartilagineuse à fleur de tète tient lieu de tjmpan , et fait reconnaître l'oreille par dehors. L'œil a deux paupières charnues , et une troisième cachée sous l'inférieure , transparente et horizon- tale. L'inspiration de l'air ne se fait que par les mou- vemens des muscles de la gorge , laquelle en se dila- tant reçoit de l'air par les narines , et en se contrac- tant pendant que les narines sont fermées au moyen de la langue, oblige cet air de pénétrer dans le poumon. L'expiration au contraire s'exécute par les mnscles du bas-ventre. Aussi quand on ouvre le ventre de ces animaux vivans ^ les poumons se di- latent sans pouvoir s'affaisser, et si on en force un à tenir sa bouche ouverte, il s'iisphyxie parce qu'il ne peut plus renouveler l'air de ses poumons. Les embrassemens du mâle sont très-longs. Ses pouces ont un renflement spongieux qui grossit au temps du frai et qui l'aide à mieux serrer sa fe- melle. Il féconde les œufs au moment de la ponte. Le petit être qui en sort se nomme têtard. 11 est BATRACIENS. 9I d'abord pourvu d'une longue queue charnue, d'un petit bec de corne , et n a d'autres membres appa- renSj qne de petites franges aux côtés du col. Elles disparaissent au bout de quelques jours ^ et Swam- merdam assure qu'elles ne font alors que s'enfon- cer sous la peau , pour y former les branchies. Celles- ci sont des petites houppes très-nombreuses , atta- chées à quatre arceaux cartilagineux , placés de chaque côté du cou , adhérens à l'os hyoïde , et enveloppées dans une tunique membraneuse ^ re- couverte par la peau générale. L'eau qui arrive par la bouche et en passant dans les intervalles des arceaux cartilagineux 5 en sort tantôt par deux ouvertures ^ tantôt par une seule, percée , ou dans le milieu, ou au côté gauche de la peau extérieure seloi^ les espèces. Les pâtes de derrière du têtard se déve- loppent petit à petit et à vue d'œil ; celles de devant se développent aussi, mais sous la peau qu'elles percent ensuite. La queue est résorbée par degrés. Le bec tombe et laisse paraître les véritables mâchoires qui étaient d'abord molles et cachées sous la peau. Les branchies s'anéantissent et laissent les poumons exer- cer seuls la fonction de respirer qu'ils partageaient avec elles. L'œil que l'on ne vo^^ait qu'au travers d'un endroit transparent de la peau du têtard se découvre avec ses trois paupières. Les intestins, d'abord très-longs, minces, con- tournés en spirale , se raccourcissent et prelment les renflemens nécessaires pour l'es^tomac et le colon. Aussi le têtard ne vit- il que d'herbes aquatiques, et l'animal adulte que d'insectes et autres matières 9'^ REPTILES animales. Les membres des têtards se régénèrent presque comme ceux des salamandres. L'époque de chacun de ces changemens particuliers varie selon les espèces. Dans les pays tempérés et froids, l'ani- mal parfait s'enfonce pendant l'hiver sous terre, ou sous l'eau dans la vase , et y vit sans manger e* sans respirer ; mais pendant la belle saison , si on l'em- pêche de respirer quelques minutes , en l'empê- chant de fermer la bouche , il périt. Les Grenouilles proprement dites. (Rana. ) Ont le corps effilé , et les pieds de derrière très-longs , très-forts, et toujours parfaitement palmés; leur peau est lisse ; leur mâchoire supérieure est garnie tout autour d'un rang de petites dents fines, et il y en a une rangée trans- versale interrompue, au milieu du palais. Les mâles ont de cbacfue côté, sous l'oreille, une membrane mince, qui se gonfle d'air quand ils crient. Ces animaux nagent et sautent très-bien. La Grenouille commune ou verte, [^Rana esculenta. L. ) B.œsel. Ran. pi. xiii, xiv. D'un beau vert, tacheté de noir-, trois raies jaunes sur le dos ; le ventre jaunâtre. C'est l'espèce si commune dans toutes les eaux dormantes, et si incommode en été par la continuité de ses clameurs nocturnes. Elle fournit un aliment sain et agréable. Elle répand ses œufs en paquet dans les mares. La Grenouille rousse, [^Rana temporaria. L.) Rœsel. Ran. pi. I , II, III. Brun-roussâtre, tacheté de noir; une bande noire par- tant de l'œil et passant sur l'oreille. C'est l'espèce qui paraît la première au printemps; BATRACIENS. g3 elle va plus à terre que la précédente, et coasse he:n\<- coup moins. Son têtard grandit un peu moins avant la métamorphose. Parmi les grenouilles étrangères on peut distinguer 'Lul Jaliie.(Ranaparadoxa. L.)Séb. I, Lxxvill. Merian. Surin. LXXI. Daud. Gren. XXII , XXIII. De toutes les espèces du genre, celle dont le têtard grandit le plus avant sa métamorpliose complète. La perte d'une énorme queue, et des enveloppes du corps, fait même que l'animal adulte a moins de volume que le têtard , ce qui a donné à croire aux premiers observa- teurs que c'était la grenouille qui se métamorphosait en têtard , ou (comme ils disaient ) en poisson. Cette erreur est aujourd'hui complètement réfutée. La jakie est verdâtre, tachetée de brun, et se recon- naît surtout à des lignes irrégulières, brunes, le lono^ de ses cuisses et de ses jambes. Elle habite à la Guiane. IJa Grenouille taureau. Bull-Frog des An^^lo-Améri- cains. {^Rana taurina. Cuv. R.pipiens. Daud. ) Catesb- II, LXXI. Daud. xvili. Une des plus grandes espèces. Verte , marbrée de noirâtre ; une ligne jaune le long du dos. Les Rainettes. (Hyla. ) Ne diffèrent des grenouilles que parce que l'extrémité de chacun de leurs doigts est élargie et arrondie en une espèce de pelotte visqueuse, qui leur permet de se fixer aux corps et de grimper aux arbres. Elles s'y tiennent , en effet , tout l'été , et y poursuivent les insectes ; mais elles pondent dans l'eau, et s'enfoncent dans la vase en hiver, comme les autres grenouilles. Le mâle a sous la gorge unç poche qui se gonfle quand il crie. r)4 REPTILES T^a Rainette commune. [Tiana arhorea. L. ) B.œs, Ran. pi. IX^ X, XI. Verte dessus , pâle dessous , une ligne jaune et noire le long de chaque côté du ccr|>s. Elle ne produit qu'à l'âge de qiiaîre ans, et s'accouple à la lin d'avril. Son têtard achève sa mélaniorbhose au mois d'août, lies rainettes étrangères sont assez nombreuses ; il v en a plusieurs de jolies. La plus remarquable est lia Rainette à tapiier. {^Rana tinctoria.) Dont le sang, imprégné dans la peau des perroquets aux endroits oii on leur a arra«hé quelques plumes, fait revenir, dit-on , des plumes rouges ou jaunes, el produit sur l'oiseau cette panachure qu'on appelle tapiré. On assure que c'est une espèce brune , à deux bandes blan- châtres , réunies en travers en deux endroits. (Daud. pi. VIII.) Les Crapauds. (Bufo.) Ont le corps ventru , couvert de verrues ou papilles , d'où suinte une humeur fétide; un gros bourrelet derrière l'oreille; point du tout de dents ; les pâtes de derrière peu allongées. Ils sautent mal, et se tiennent plus généralement éloignés de l'eau. Ce sont des animaux d'une forme hideuse, dégoûtante, que l'on accuse mal à propos d'être veiûmeux par leur salive, leur morsure, leur urine, et même par l'humeur qu'ils transpirent. Le Crapaud commun. ( Rana Bufo. L.) Rœs. Ran. XX. Gris-roussâtre ou gris-brun; quelquefois olivâtre ou noirâtre ; le dos couvert de beaucoup de tubercules ar- rondis, gros comme des lentilles. Le ventre garni de tubercules plus petits et plus serrés. Les pieds de der- rière demi-palmés. 11 se tient dans les lieux obscurs et étouffés, et passe l'hiver dans des trous qu'il se creuse. Son accouplement se fait dans l'eau, en mars et avril; lorsqu'il a lieu sur terre , la femelle se traîne à l'eau eu BATRACIENS. Qlj portant son mâle : elle produit des œiiFs petits et innom- brables, réunis par une gelée transparente en deux cor- dons, souvent longs de vingt et I rente pieds , que le mâle tire avec ses pâtes de derrière. Le têtard est noirâtre, et de tous ceux de notre pays, c'est celui qui est encore le plus petit, lorsqu'il prend des pieds et perd sa queue. Son ouverture branchiale est à gauche. Le crapaud com- mun vit plus de quinze ans et produit à quatre. Son cri a quelque rapport avec l'aboiement d'un chien. liC Crapaud des Joncs. ( Raiia hiifo calamita, Gm. ) Eœs. XXIV. Daud. XXVIII , i. Olivâtre ; des tubercules comme au précédent ; mais pas de si grands bourrelets derrière les oreilles; une ligne jaune longitudinale sur l'épine; une rougeâtre den- telée sur le flanc : les pieds de derrière sans aucune mem- brane. Il répand une odeur empestée de poudre à canon ; vit à terre j ne saute point du tout, mais court assez vite; grimpe aux murs pour se retirer dans leurs fentes , et a pour cela deux petits tubercules osseux sous la paume des mains; ne va à l'eau que pour l'accouplement , au mois de juin, pond deux cordons d'œufs , comme le crapaud commun; le mâle crie comme celui de la rainette, et a de même une poche sous la gorge. Le Crapaud brun. ( Rana bombina. y. Gm. Bufo fuscus, Laurenti.) Rœs. XVII, XVIIL Brun-clair, marbré de brun-foncé ou de noirâtre; les tubercules du dos peu nombreux, gros comme des len- tilles ; le ventre lisse ; les pieds de derrière à doigts allongés et entièrement palmés; lisante assez bien; se tient de préfér^eiice près des eaux^ répand une forte odeur d'ail lorsqu'il est inquiété. Ses œufs sortent du corps en un seul cordon, mais plus épais que les deux que rend le crapaud commun. Son têtard est de ceux qui n'ont qu'une ouverture branchiale au côté gauche 5 tarde plus o 9^ ÎIEPTILES que les autres de ce pays-ci à passer à l'état parfait , et est tléjà fort grand , qu'il a encore sa queue , et que ses pieds de devant ne sont pas sortis. Il a même l'air de rapetisser lorsqu'il perd tout-à-fait son enveloppe de fêtard. On le mange en quelques lieux, comme si c'était un poisson. "Le Crapaud à ventre jaune. {^Rana bombina, Gni.) Rœs. XXII. Daud. XXVI. Le plus petit et le plus aquatique de nos crapauds ; gri- sâtre ou brun en dessus; bleu-noir, avec des taches au- rore en dessous; les pieds complètement palmés, et presque aussi allongés que ceux des grenouilles ; aussi saute-t-il presque aussi-bien qu'elles. Il se tient dans les marais et s'accouple au mois de juin; ses œufs sont en petits pelotons, et plus grands que ceux des espèces précédentes. liC Crapaud accoucheur. {Bufo obstetricans. Eaur.) Daud. pi. XXXII , f. i. Petit, gris; des points noirâtres sur le dos; de blan- châtres sur les côtés. Le mâle aide la femelle à se déli- vrer de ses œufs, qui sont assez grands, et se les attache en paquets sur les deux cuisses , au moyen de quelques fils d'une matière glutineuse. Il les porte encore , qu'on distingue déjà au travers de leur enveloppe les jeux du têtard qu'ils contiennent. Lorsqu'ils doivent éclore, le crapaud cherche quelque eau dormante pour les y dé- poser. Ils se fendent aussitôt , et le têtard en sort et liage. Il est fort petit et vit de chair. Celte espèce est commune dans les lieux pierreux des environs de Paris. On y trouve aussi quelquefois Le Crapaud variable. Crap. vert. Lac. {^Rana variai bilis. Gm.) Pall. Spic. VII , vi, 34- Daud. XXVIII, 2. Blanchâtre, tacheté de vert, remarquable par leschan- BATRACIENS. Q'j gemens de nuances de sa peau, selon qu'il veille ou dort , est à I ombre, au soleil, etc. Parmi les crapauds des pays étrangers, on peut remarquer A cause de sa grandeur monstrueuse , Xe Crapaud agua. i^Rana marina. Gm.) Daud. xxxvil- Long de huit ou dix pouces sans les pieds^ des verrues grandes comme des levés; de la Guiane. A cause de Leur jigure extraordinaire. Le Crapaud cornu. (^Rana cornuta. Gm.) Daud. pi. XXX VIII. Séb. I , Lxxii , 1 j 2: A tête et gueule très-larges; un tubercule conique au- dessus de chaque œil. Le Crapaud perlé. ( Rana margaritifera. Gm. ) Daud, pi. xxxiii. Séb. I, Lxxi, 6, 7. Une crête droite , roideet arrondie, derrière chaque oeil. On doit, à l'exemple de Laurenli, séparer des crapauds, et même de tout le grand genre des grenouilles. Les Pipa. Qui se distinguent par leur corps aplati horizontalement* par leur tête large et triangulaire; par l'absence de toute langue ; par un tympan caché sous la peau ; par de petits yeux placés vers le bord de la mâchoire supérieure; par des doigts de devant fendus chacun au bout en quatre petites pointes; enfin, par l'énorme larynx'du mâle, fait comme une boîte osseuse triangulaire , au dedans de laquelle sont deux os mobiles qui peuvent fermer l'entrée des bronches (i). (1) C'est ce que M. Sclineider a décrit sous le nom de cista sternalis. N. B. Nous ne donnons pas ici l'énumération des espèces de gre" nouilles, de rainettes , de crapauds et (\e pipas, paixe que nous trou- vons celle de Daud. , rept. tome Vllt. , assez bonne. Il faut y joindre son ouvrage in-4". sur ces trois genres _, en se souvenant que les planches en sont presque toutes coloriées d'après des individus altérés. TOME 2. 7 98 REPTILES La seule espèce connue ^ {^Rana pipa, L.) Séb. I, Lxxvil. Daud. xxxi, xxxis. Vit à Cayenne et à Surinam , dans les endroits obs- curs des maisons. Lorsque les œui's sont pondus , le mâle les place sur le dos de la femelle et les j féconde de sa laite; alors la femelle se rend à l'eau, la peau de son dos se gonfle, et forme des cellules dans les- quelles les œufs éclosent. Les petits y passent leur état de têtard, et n'en sortent qu'après avoir perdu leur queue et développé leurs pâtes. C'est là l'époque où la mère revient à terre. Les Salamandres. (Salamandra. Brongn.) Ont le corps allongé ^ quatre pieds et une longue queue ^ ce qui leur donne la forme générale des lé- zards; aussi Linnœus les avait-il laissées dans ce genre ; mais elles ont tous les caractères des batraciens. Leur tête est aplatie; Foreille cachée entière- ment sous les chairs , sans aucun tympan , mais seu- lement avec une petite plaque cartilagineuse sur la fenêtre ovale ; les deux mâchoires garnies de dents nombreuses et petites; deux rangées longitudinales de pareilles dents au palais ; la langue comme dans les grenouilles ; point de troisième paupière ; un sque- lette avec de très-petits rudimens de. côtes ^ mais sans sternum ; un bassin suspendu à Pépine par des ligamens; quatre doigts devant, cinq derrière. Dans Fétat adulte, elles respirent comme les grenouilles et les tortues. Leurs têtards respirent d'abord par des branchies en forme de houppes au nombre de trois de chaque côté du cou , qui s'oblitèrent ensuite ; elles sont suspendues à des arceaux cartilagineux BATRACIENS. 99 âont iî reste des parties k Tos h^^oïde de Tadulfe; un opercule membraneux recouvre ces ouvertures; mais les houppes ne sont jamais revêtues d'une tunique et flottent au dehors ; les pieds de devant se déve- loppent avant ceux de derrière. Les doigts pous- sent aux uns et aux autres saccessivement. Les Salamandres terrestres. (Salamandra. Laur. ) Ont, dans l'état parfait, la queue ronde; ne se tiennent dans Teau que pendant leur état de têtard, qui dure peu, ou quand elles veulent mettre bas. Les œufs éclosent dans l'oviductus. La Salamandre terrestre commune. ( Lacerîa Salaman^ dra, L. ) Lac. IL Toule noire, à grandes taches d'un jaune vif; sur ses côtés sont des rangées de tubercules , desquels suinle dans le danger une liqueur laiteuse , amère , d'une odeur forte, qui est un poison pour des animaux très-foibics. C'est peut-être ce qui a donné heu à la fable qua la sala- m.andre peut résister aux flammes. Elle se tient dans les lieux humides, se retire dans des trous souterrains; mange des lombrics , des insectes , de Thumus ; reçoit la semence du mâle intérieurement ; fait ses petits vivans et les dépose dans des mares ; ils ont dans leur premier âge la queue comprimée vertidalement. Les Salamandres aquatiques. (Triton. Laurenti. ) ' Conservent toujours la queue comprimée verticalement, et passent presque toute leur vie dans l'eau. Les expériences de Spallanzani sur leur force étonnante de reproduction^ les ont rendues célèbres. Elles repoussent plusieurs fois de suite le même membre quand on le leur coupe, et cela avec tous ses os, ses muscles, ses vais- ' seaux , etc. Une autre faculté non moins singulière , est celk ÎOO BEPTILES que leur a reconnue Dufay, de pouvoir être prises dans îa glace , et d'y passer assez long-temps sans périr. Leurs œufs sont fécondés par la laite répandue d-ans l'eau, et qui pénètre avec l'eau dans les oviductus ; ils sortent en longs chapelets; lespetiis n'éclosent que quinze jours après la ponte , et conservent leurs branchies plus ou moins long- temps selon les espèces. Les observateurs modernes en ont reconnu plusieurs dans notre pays ; mais il reste quelque doute dans leurs déterminations , attendu que ces animaux changent de couleur , selon l'âge , le sexe et la saison , et que les crèies et autres ornemens des mâles ne sont bien développés qu'au printemps. Lorsque l'hiver les surprend avec des branchies , ils les conservent jusqu'à l'année sui- vante en grandissant toujours. Les mieux caractérisées sont : La Salamandre marbrée. ( S. marmorata. La treille. ) A peau chagrinée , vert pâle en dessus» à grandes taches irrégulières brunes ; brune pointillée de blanc en dessous. Peu aquatique. Son mâle est, dit-on , La Salamandre crêtée. ( Sal. cristata» Latr. ) A peau chagrinée , brune dessus, à taches rondes noi- râtres; fauve dessous , tachetée de même; les côtés poin- tillés de blanc. La crête du mâle découpée en dentelures algues. La Salamandre ponctuée, [5. punctata. Latr.) Peau lisse; dessus brun clair; dessons pâle ou rouge. des taches noires et rondes partout ; des raies noires sur la tête^ la crête du mâle festonnée 5 ses doigts un peu élargis. La Salamandre palmipède. ( Sal. palmata. Latr. ) Dos brun; dessus de la tête veriniculé de brun et de BATRACIENS. 10 1 noirâtre ; flancs plus clairs , à taclies rondes noirâtres ventre sans taches. Le mâle a trois petites crêtes sur le dos , les doigts dilatés et réunis par des membranes, la queue terminée par un petit filet. Parmi les salamandres aquatiques étrangères, on peut remarquer lia grande Salamandre de l'Amérique septentrionale. ( Salamandra gigantea. Bar ton. ) Longue de quinze à dix-huit pouces ; d'un bleu noi- râtre. Elle habite dans les rivières de l'intérieur et dans les grands lacs. On trouve encore en Amérique des animaux semblables à des larves de salamandres, qui paraissent indiquer l'exis- tence de quelques autres grandes espèces. Tel est U Axolotl des Mexicains. {Sîren pisciformis. Sliavv. ) Gen. Zool., vol. III, part, ii , pi. 140. Long de huit à dix pouces; gris, tacheté de noir; il habite dans le lac qui entoure Mexico , et quelques-uns prétendent qu'il conserve toujours ses branchies (1). Il en a existé autrefois de bien plus grandes ; car on en trouve dans les schistes d'Œningen, près du lac de Cons- tance , le squelette d'une espèce de trois pieds de long ^ (1) Ajoutez la Sirène quadrupède, longue de trois pieds, de la Louisiane, dont parle M. Barlon. {Sorne Account on Siren lacer- tina , p. 28.) — l^di Sirène 0]perculée.'Rcvi\x\QÏs, Trans. phil. de Plii- ladelpliie , IV. Voyez sur l'axololl , le proteus, et la sirène , mon mémoire inséré dans le premier Vol. des Obs, zoolog. de M. de Iliimboldt, p. igS t^ suivantes. 103 REPTILES €eîui-lc\ même que l'on a cru îoijg-temps être un squelette humain (i). Les Protées, (Proteus. Laurenii.) Ce genre , forme jusqu'ici d'une seule espèce , ( Proteus anguinus. Laur. Slren anguina. Schn. ) est un animal long de plus d'un pied , gros comme le doigt, à queue comprimée verticalement , à quatre petites jambes dont les antérieures ont trois doigts ^ les postérieures deux seulement. Outre des poumons intérieurs , il porte , comme les larves de salaman- dres 5 trois branchies de chaque coié , en forme de houppes 5 qu'il paraît conserver toute sa vie. Les ar- ceaux cartilagineux, et l'opercule membraneux sont aussi comme dans ces larves. Son museau est tillongé, déprimé: ses deux mâchoires garnies de dents; sa hmgue peu mobile , libre en avant ; son œil exces- sivement petit et caché par la peau, comme dans le rat taupe ; son oreille couverte par les chairs comme dans la salamandre : sa peau lisse et blanchâtre. Ou ne le trouve que dans les eaux souterraines par les- quelles certains lacs de la Carniole communiquent ensemble. Son squelette ressemble h. celui des salamandres, excepté qu'il a beaucoup plus de vertèbres, et moins de rudimens de côtes; mais sa \(^{e osseuse est toute différente de la leur , par sa conformation gé- nérale. (i) Voyez mon mém. sur les reptiles fossiles, daus mes recherches çxix les os foss. tome. IV.. BATRACIENS. ïo3 Les Sirènes. (Siren. L. ) Autre genre aussi composé d'une seule espèce (Si- ren lace ri ma. h.), et conservant ^ comme \q protée y pendant toute savie, trois houppes branchiales libres de chaque côté du cou et sans opercule, en même temps que des poumons àPintérieur; mais la Sirène n'a que les deux pieds de devant divisés chacun eu cinq doigts. Elle n'a ni pieds de derrière , ni même aucun vestige de bassin. Son squelette a des ver- tèbres beaucoup plus nombreuses et autrement figu- rées que celui de la salamandre (90). Il y a moins de côtes (huit paires). La ièie es\ autrement confor- mée. L'œil est fort petit, l'oreille cachée ^ la mâ- choire inférieure armée de dents tout autour , et plusieurs rangées des deux côtés du palais; le corps entier ne ressemble pas mal à celui d'une anguille, il approche quelquefois de trois pieds de longueur , et esi noirâtre. La sirène habite les marais de la Caroline ^ et sur- tout ceux qu'on établit pour la culture du riz. Elle s'y nourrit de vers de terre ,, d'insectes ^ etc. (1). (i) M. Bar Ion conteste l'habitude de se nourrir de serpens, et le chant semblable à celui d'un jeune canard^ que Gardea attribue à la sirène. (Barton, Some Account on Siren lacer tina^eic.) 104 POISSONS LA QUATRIÈME CLASSE DES VERTÉBRÉS , OU LES POISSONS. Se compose de vertébrés ovipares ^ à cir- culation double 5 mais dont la respiration s'o- père uniquement par l'intermède de .l'eau. Pour cet effet ils ont aux deux côtés du cou un appareil nommé branchies , lequel consiste en feuillets suspendus à des arceaux qui tien- nent à l'os hyoïde, et composés chacun d'un grand nombre de lames séparées à la file, et re- couvertes d'un tissu d'innombrables vaisseaux sanguins. L'eau que le poisson avale s'échappe entre ces lames par des ouvertures nommées ouïes, et agit, au moyen de l'air qu'elle con- tient , sur le sang continuellement envoyé aux branchies par le cœur, qui ne représente que l'oreillette et le ventricule droits des animaux à sang chaud. Ce sang, après avoir respiré, se rend dans un tronc artériel situé sous l'épine du dos , et qui fesant fonction de ventricule gauche, l'envoie par tout le corps^ d'où il revient au cœur par les veines. La structure totale du poisson est aussi évi- engénéhal. io5 clemment disposée pour la natation que celle de l'oiseau pour le vol. Suspendu dans un liquide presque aussi pesant que lui, le pre- mier n'avait pas besoin de grandes ailes pour se soutenir. Un grand nombre d'espèces porte immédiatement sous l'épine une vessie pleine d'air c[ui , en se comprimant ou en se dilatant, fait varier la pesanteur spécifique et aide le poisson à monter ou à descendre. La progres- sion s'exécute par les mouvemens de la queue qui choque alternativement Teau à droite et à gauche, et les branchies, en poussant l'eau en arrière , y contribuent peut-être aussi. Les membres étant donc peu utiles, sont fort ré- duits 5 les pièces analogues aux os des bras et des jambes sont extrêmement raccourcies, ou même disparaissent en entier^ des rayons plus ou moins nombreux soutenant des nageoires membraneuses représentent grossièrement les doigts des mains et des pieds. Les nageoires qui répondent aux extrémités antérieures, se nomment pectorales :, celles qui répondent aux postérieures, 2^^72^7^<2/^^. D'autres rayons placés aux extrémités des apophyses épineuses, soutiennent des nageoires verticales sur le dos, sous la cjueueetà son extrémité, lescjuelles en se redressant ou en s'abaissant, étendent ou I oG POISSONS rétrécissent au gré du poisson la surface qui choque Feau. On appelle les nageoires supé- rieures doj^sales y les inférieures anales^ et celle du bout de la qnewe caudale. Les rayons sont de deux sortes, les uns consistent en une seule pièce osseuse , ordinairement dure et pointue, cjuelquefois flexible et élastique; on les nomme rayons épîjieux • les autres sont composés d'un grand nombre de petites arti- culations et se divisent d'ordinaire en rameaux à l'extrémité ; ils s'appellent rayons mous , rayons articulés ^ rayons hranchus. On observe autant de variétés que parmi les reptiles pour le nombre des membres. Le plus souvent il y en a cpiatre ; c]uelques-uns n'en ont cpie deux ; d'autres en manquent tout- à-fait. L'os cjui représente l'omoplate est quel- cjuefois retenu dans les chairs comme dans les classes supérieures ; d'autrefois il tient à l'épine^ mais le plus souvent il est suspendu au crâne. Le bassin adhère bien rarement à l'épine, et fort souvent au lieu d'être en arrière de l'ab- domen, il est en avant, et tient a l'appareil claviculaire. Les vertèbres des poissons s'unissent par des surfaces concaves remplies de cartilage ; dans la plupart elles ont de longues apophys.es EN GENERAL. IO7 épineuses qui soutiennent la forme verticale du corps. Les c<3tes sont souvent soudées aux apophyses transverses. On désigne communé- ment ces côtes et ces apophyses par le nom d'arêtes. La tête des poissons varie plus pour la forme que celle d'aucune autre classe, et cependant elle se laisse presque toujours diviser dans le même nombre d'os. Le frontal y est com- posé de six pièces 5 le pariétal de trois, l'oc- cipital de cinq; cinq des pièces du sphénoïde et deux de celles de chaque temporal , restent dans la composition du crâne. Outre les parties ordinaires du cerveau qui sont placées comme dans les reptiles à la file les unes des autres , les poissons ont encore des nœuds à la base des nerfs olfactifs. Leurs narines sont de simples fossettes creusées au bout du museau et tapissées d'une pituitaire plissée très-régulièrement. Leur œil a sa cornée très-plate, peu d'hu- meur aqueuse , mais un cristallin presque globuleux et très-dur. Leur oreille consiste en un sac cjui représente 1q vestibule et contient en suspension des os le plus souvent d'une dureté pierreuse , et eu trois canaux semi-circulaires membraneux , plu- io8 poissoiss tôt situés clans la cavité du ciàue qu'engagés dans Tépaisseur de ses parois, excepté dans les cliondroptérygiens où ils y sont entière- ment. Il n'y a jamais ni trompe, ni osselets, et les sélaciens seuls ont une fenêtre ovale , mais à fleur de tète. Le goût des poissons doit avoir peu d'éner- gie, puisque leur langue est le plus souvent osseuse et garnie de dents ou d'autres enve- loppes diQ^es. La plupart ont, comme chacun sait ^ le corps couvert d'écaillés; tous manquent d'or- ganes de préhension; des barbillons charnus accordés h quelques-uns peuvent suppléer à l'imperfection des autres organes du tou- cher. L'os intermaxillaire forme dans le plus grand nombre le bord de la mâchoire supérieure et a derrière lui le maxillaire nommé communé- ment os labial ou mystace ; une arcade pala- tine composée du palatin, des deux apophyses ptérigoïdes, du jugal, de la caisse et de l'écail- leux , fait, comme dans les oiseaux et dans les serpens, une sorte de mâchoire intérieure, et fournit en arrière l'articulation a la mâchoire d'en bas qui a généralement deux os de chaque côté ; mais ces pièces sont réduites a de EN GÉNÉRAL. lOQ moindres nombres dans les cliondroptéry- giens. Il peut y avoir des dents à TîntermaxHlaîre^ au maxillaire , à la mâchoire inférieure , au vomer, aux palatins, à la langue, aux arceaux des branchies et jusque sur des os situés en arrière de ces arceaux, tenant comme eux à Tos hyoïde et nommés os pharyngiens. Les variétés de ces combinaisons ainsi que celles de la forme des dents placés à chaque points sont innombrables. ^ Outre l'appareil des arcs branchiaux , l'os hyoïde porte de chaque côté des rayons qui soutiennent la membrane branchiale; un oper- cule osseux composé de quatre pièces, articulé en arrière à l'arcade palatine, se joint h cette membrane pour former la grande ouverture des ouïes. Plusieurs chondroptérygiens man- quent de cet opercule. L'estomac et les intestins varient autant que dans les autres classes pour l'ampleur, la figure, l'épaisseur et les circonvolutions. Excepté dans les chondroptérygiens , le pancréas est rem- placé ou par des cœcums d'un tissu particu- lier situés autour du pylore , ou par ce tissu même appliqué au commencement de l'in- testîn. IIO POISSONS Les reins sont fixés le long des côtés de l'épine et la vessie comme à Fordina're au-de* vant du rectum. Les testicules sont deux énormes glandes^ appelées communément laites:^ et les ovaires deux grappes à peu près correspondantes aux laites pour la forme et la grandeur. Quelques- uns des poissons ordinaires peuvent s'accou- pler et sont vivipares ; leurs petits éclosent dans l'ovaire même et sortent par un canal très-court. Les sélaciens seuls ont, outre l'o- vaire 5 de longs oviductus qui donnent souvent dans une véritable matrice , et font ou des petits vivans, ou des œufs enveloppés d'une substance cornée ; mais la plupart des poissons n'ont pas d'accouplement, et quand la femelle a pondu, le mâle passe sur ses œufs pour y répandre sa laite et les féconder. La classe des poissons est de toutes , celle qui offre le plus de difficultés quand on veut la subdiviser en ordres, d'après des caractères fixes et et sensibles. Après bien des efforts, je me suis déterminé pour la distribution sui- vante , qui dans quelques cas pêche contre la précision, mais cjui a l'avantage de ne point couper les familjes naturelles. Les poissons forment deux séries distinctes, EN GENERAL. III celle des chondroptérygiens et celle des pois- sons PROPREMENT DITS. La première a pour caractère général qne les palatins y remplacent les os de la mâchoire supérieure ; toute sa structure a d'ailleurs des analogies évidentes que nous exposerons : elle se divise en trois ordres. Les CYCLOSTOMES5 dont les mâchoires sont soudées en un anneau immobile et les bran- chies ouvertes par des trous nombreux. Les SÉLACIENS 5 qui ont les branchies des précédens, mais non leurs mâchoires. Les STUPJONiENS, dont les branchies sont ouvertes comme à l'ordinaire par une fente garnie d'un opercule. La deuxième série ou celle des poissons ORDINAIRES , m'offre d'abord une première di- vision dans ceux où l'os maxillaire et l'arcade palatine sont engrenés au crâne : j'en fais un ordre des pectognathes ^ divisé en deux familles : les g^minodontes et les scléro- dermes. Je trouve ensuite des poissons à mâchoires complètes, mais où les branchies au lieu d'a- voir la forme de peignes, comme dans tous les antres, ont celles de séries de petites houppes; j'en forme encore \x\x ordre que je nomme ïj^ POISSONS roPKOERANCHES ^ et qui ne comprend qu'une famille. Alors il me reste encore une quantité in- nombrable de poissons auxquels on ne peut plus applicjuer d'autres caractères que ceux des organes extérieurs dii mouvement. Après de longues recherches, j'ai trouvé que le moins mauvais de ces caractères est encore celui qu'ont employé Rai et Artedi , tiré de la na- ture des premiers rayons de la dorsale et de l'anale. On divise ainsi des poissons ordi- naires en MALACOPTÉRYGIENS , dout tOUS IcS rayons sont mous , excepté quelquefois le premier de la dorsale ou les pectorales, et en ACANTHOPTÉRYGiENS, qui out toujours la pre- mière portion de la dorsale, ou la première dorsale quand il y en a deux, soutenus par clés rayons épineux , et où l'anale en a aussi quelques-uns et les ventrales au moins cha- cune un. Les premiers peuvent être subdivisés sans inconvéniens d'après leurs ventrales , tantôt situées en arrière de l'abdomen, tantôt adhé- rentes à l'appareil de l'épaule, ou enfin man- quant tout-à-fait. On arrive ainsi aux trois ordres des mala- €0PTÉKYGIENS ABDOMINAUX, dcS SUBBRACHIENS Ct EN GÉNÉRAL. Il3 des APODES, lesquels comprennent chacun quel- cjues familles naturelles que nous exposerons; le premier est surtout fort nombreux. Mais cette base cle division est absolument impraticable avec les acanthoptérygiens, et le problème d'y établir d'autre subdivision que les familles naturelles, m'est^ jusqu'à ce jour, resté insoluble. Heureusement que plusieurs de ces familles oflVent des caractères presque aussi précis que ceux c|ue Ton pourrait don- ner à de véritables ordres. Au reste on ne peut assigner aux familles des poissons, des rangs aussi marcj[ués Cju'à celles des mammifères par exemple. Ainsi les chouclroptérygiens tiennent d'une part aux reptiles par les organes des sens et même par ceux de la génération de quelques-uns; ils tiennent aux mollusques et aux vers par l'im- perfection du squelette de cjnelques autres. Quant aux poissons ordinaires, si cjuelque système se trouve plus développé dans les uns que dans les autres, il n'en résulte aucune prééminence assez marquée ni assez influente sur fensemble pour cju^on soit obligé de la consulter dans l'arrangement méthodique* Nous les placerons donc à peu près dans l'or- dre oùnous venons d'exposer leurs caractèfes, TOME 2. 8 ■ i , ii4 l^oIsso^s LA PREMIERE SÉRIE DE LA CLASSE DES POISSONS , OU LES CHONDROPTÉliYGIENS. Se fait remarquer par de singulières com- binaisons d'organisation. Leur squelette reste essentiellement carti- lagineux, et en général il ne s'y forme point de fibres osseuses : la matière calcaire s'y dé- posant par petits grains et non par fibres ni par filamens; de là vient qu'il n'y a point de sutures à leur crâne, qui est toujours formé d'une seule pièce , mais où l'on distingue par le moyen des saillies, des creux et des trous, des régions analogues à celles du crâne des autres poissons; il arrive même que des arti- culations mobiles dans les autres ordres, ne se manifestent point du tout dans celui - ci ; par exemple une partie des vertèbres de cer- taines raies , toutes celles de la lamproye sont unies en un seul corps , et ne se distin- guent que par les portions annulaires, et dans la plupart des genres, il disparaît aussi quel- C[ues-unes des articulations des os de la face. Cependant le système nerveux et tout ce qui appartient à la nutrition est aussi complet dans ces poissons que dans les autres; plusieurs EN GENERAL. Iî5 genres ont même un appareil d'accouplement et de génération tout- à- fait comparable a ceux des reptiles les mieux pourvus à cet égard. Le caractère général, commun à tous les cîîonclroptérygiens et propre à les distinguer de tous les autres poissons , est de manquer des os maxillaires et intermaxillaires qui por- tent ordinairement les dents de la mâchoire supérieure ou de ne les avoir quen vestige , tandis que leurs fonctions sont remplies par les os analogues aux palatins et même quelc|ue- fois par le vomer. Cette série se divise en deux ordres , savoir^ ceux k branchies fixes qui comprennent deux: familles, les suceurs ou cyclostomes et les Sélaciens ouplagiostomes; et ceux à branchies libres cjui n'en comprennent qu'une. LE PREMIER ORDRE DES POISSONS , OU LES CHONDROPTÉRYGÏENS A BRANCHIES FIXES. Au lieu d'avoir des branchies libres par le bord externe, et ouvrant tous leurs inter- valles dans une large fosse commune, comme cela est ordinairement, les a au contraire adhérentes à la peau par ce bord externe, eu sorte cju'elleâ laissent échapper l'eau par au- Il6 POISSONS tant de trous percés dans cette peau Cju'il y a d'intervalles entre elles. Une autre chose par- ticulière à ces poissons consiste en de petits arcs cartilagineux suspendus dans les chairs au bord extérieur des branchies et cjue nous appellerons côtes branchiales. La première famille , ou les Suceurs ^ ( Cyclostomes. Dumér. ) . Sont à l'égard du squelette les plus impar- faits des poissons et même de tous les ani- maux vertébrés; ils n'ont ni pectorales, ni ventrales; leur corps allongé se termine en avant par une lèvre charnue et circulaire ou demi-circvilaire j et l'anneau cartilagineux qui supporte cette lèvre 5 résulte de la soudure des palatins et des mandibules. Tous les corps des vertèbres sont unis en un seul cordon ten- dineux rempli intérieurement d'une substance mucilagineuse et revêtu extérieurement d'an- neaux cartilagineux à peine distincts les ims des autres. La partie annulaire im peu plus solide que le reste, n'est pas cependant carti- lagineuse dans tout son potutour. On ne voit point de côtes ordinaires, mais les petites côtes branchiales à peine sensibles dans les squales et les raies sont ici fort développée.^ CnOr^DROrTERTGIENS A LR. FIXES. lï^ et unies les unes aux autrespour formercomme une espèce de cage , tandis qu'il n'y a point d'arcs branchiaux solides. Les branchies , au lieu de former des peignes comme dans tous les autres poissons, présentent l'apparence de bourses résultantes de la réunion d'une des faces d'une branchie avec la face opposée de la branchie voisine. Le labyrinthe de l'oreille de ces poissons est enfermé dans le crâne ; leurs narines sont ouvertes par un seul trou au devant duquel est l'orifice d'une cavité aveu- gle (i). Leur canal intestinal est droit et mince. Les Lamproyes. (Petromyzon. L. ) (2). . Se reconnaissent aux sept ouvertures branchiales qu'elles ont de chaque côté. La peau se relève au dessus et au dessous de la queue en une crête lon- gitudinale qui tient lieu de nageoire ^ mais où les rayons ne s'aperçoivent que comme des fibres à peine sensibles. (1) C'est ce que les auteurs nommaient mal à propos évent. Voyez en général sur cette famille : Duméril, Diss. sur lesPoisb. Çy- closlomes. (2) Lamproje, Lampreda, Lamprey noms corrompus^de Lampeira^ qui lui-même est moderne et vient à ce que croyent quelquea-uns à lambendo petras, Petromyzon en est la traduction grecque faite par Artédi. Il est singulier que l'on soit incertain du nom ancien a an poisson estimé et commun dans la Méditerranée. lîS poîssor^s Les Lamproyes propreiiierit dites. (PETR02iiYzor?^ Dum. ) Leur anneau maxillaire est armé de fortes dents, et des tubercules revêtus d'une coque très-dure et semblables à des dents , garnissent plus ou moins le disque intérieur de la lèvre, qui est bien circulaire. Cet anneau est suspendu sous une plaque transverse, qui paraît tenir lieu des intermaxil- laires , et aux côtés de laquelle on voit des vestiges de maxil- laires. La langue a deux rangées longitudinales de petites dents , et se porte en avant et en arrière comme un piston; ce qui sçrt à l'animal à opérer la succion qui le distingue. L'eau parvient de la bouche aux branciiies par un canal membra- neux particulier^ situé sous l'œsophage, et percé de troui latéraux , qu'on pourrait comparer à une trachée-artère. Il V a une dorsale en avant de l'anus, et une autre en arrière, qui s'unit à celle de la queue. Ces poissons ont l'habitude de se fixer par la succion aux pierres et autres corps solides; ils attaquent par le même moyen les plus grands poissons, et parviennent à les percer et à les dévorer. Jadi grande Lamproye. {^Petromyzon maximus. L. ) Bloch. 77. Les dents mieux. Lac. I, i , 2. Longue de deux ou trois pieds; marbrée de brun sur un fond jaunâtre; la première dorsale bien distincte de la seconde; deux grosses dents rapprochées au haut de l'anneau maxillaire. Elle remonte au printemps dans les embouchures des fleuves, (j'est un manger très-estimé. La Lamproye de rivière^ Pricha^ Sept~(Eil^ etc. {^Petro- myzon jluvialis. L. ) Bl. 78 , I. Longue d'un pied à dix-huit pouces ; argentée, noirâtre ou olivâtre sur le dos; la première dorsale bien distincte de la seconde; deux grosses dénis écartées au haut do l'anneau maxillaire. Ou la trouve dans toutes les eau>: douces. CIIOISBROPTÉRYGIENS A BU. FIXES. I I9 La vet'ite Lamproye de rivière , Sucet^ etc. [^Petr. plaiieri, Bl. ) Gesner. yoS. Longue de iiuit ou dix pouces ; les couleurs et les deiil& de la précédente ; les deux dorsales conligués ou réunies. Elle habite aussi nos eaux douces (1). ^ Les Ammocètes. (Ammocœtes. Duraér.) Ont toutes les parties qui devraient constituer leur sque- lette , tellement molles et membraneuses, qu'on pourrait les considérer comme n'ayant point d'os du tout. Leur forme générale et leurs trous extérieurs des branchies, sont les mêmes que dans les lamprojes, mais leur lèvre charnue n'est que demi-circulaire, et ne couvre que le dessus delà bouche ; aussi ne peuvent-ils se fixer comme les lamproyes proprement dites. On ne peut leur apercevoir aucune dent, mais l'ouverture de leur bouche est garnie d'une rangée de petits barbillons branchus. Ils n'ont point de trachée parti- culière, et leurs branchies reçoivent l'eau par l'œsophage, comme à l'ordinaire. Leurs dorsales sont unies entre elles et à la caudale, en forme de repli bas et sinueux. Ils se tiennent dans la vase des ruisseaux, et ont beaucoup des habitudes des vers, auxquels ils ressemblent tant par la forme (2). (1) N. B. La fig. du planer i , Bl. 78 , 3 , n'est qu'un jeune pricla. En revnnche je pense que les pet rom. S ucet. Lac. Tt, i, 5. — Sept- oeil j IV, XV, 1. — Noir^ ib. 2, ne sonl que des vafiétés du planeri. — ^Tais la fig. i, 11, 1, sons le nom de Lamproyon (petrom, htan- chialis) y représente une espèce particulière de ce genre et non un ammocète. Je ne vois pas de difîérence certaine entre le petrom. argent eus , Bl. 4i5, 2 , et lejluuiatiiis. ^ (2) Voyez OmciiUus de Hallois , Journ. depbys., mal 1808. N, B. Le petrom. rouge, Lac. Jl , 1,2, est de ce genre 5 peut-êl-re ne difièro-t-il pas essentiellement du lamprillon commun. Ï20 POIS S OINS Nous en avons un noaimé Lamprillon y Lamproyon , Civelle j Chatouille ^ e(c. ( Petrom. hrancJiialis. L. ) Long de six à huit pouces , gros comme un fort tuj'atî de plume , que l'on a accusé de sucer les branchies des poissons , peut-être parce qu'on le confondait avec le petrom. planeri. On l'emploie comme appât pour les ha- meçons. Les Gastrobranches. ( Gastrobranchus. B1. Myxine. L. ) N'ont qu'une seule dent au haut de Panneau niaxillah'e, qui lui-même est tout-à-fait membra- neux > tandis que les dentelures latérales de la lan- gue sont fortes et disposées sur deux rangs de chaque côté , en sorte que ces poissons ont l'air de ne por- ter que des mâchoires latérales comme les insectes ou les néréides, ce qui les avait faif ranger par Lin- îiœus dans la classe des vers; mais tout le reste de leur organisation çsi analogue à celle des lam- proyes (i) : leur langue fait de même l'effet d'un piston ; et leur épine du dos est aussi en forme de cordon. Seulement les intervalles de leurs branchies, au nombre de six, au lieu d'avoir chacun son issue particulière au dehors, donnent dans un canal com- mun pour chaque côté, et les deux canaux abou- tissent à deux trous situés sous le cœur vers le pre- mier tiers de la longueur totale. La bouche est cir- (i) Voyez le mémoire d'Abilclgaardt , Ecrits de la soc. tles uat. de 2?x;rlin, lomeX, ]j. io5.. CHONDROPTÉRYGIENS A BR. FIXES. 121 ciilaire, entourée de huit barbillons et à son bord supérieur est percé un évent qui communique dans son intérieur. Le corps est cylindrique et garni en arrière d'une nageoire qui contourne la queue. L'inteslin est simple et droit, mais large et plissé à l'intérieur; le foie a deux lobes. On ne voit point de trace d'yeux. Les œufs deviennent grands. Ces singuliers animaux répandent par les pores de leur ligne latérale une mucosité si abondante qu'ils sem- blent convertir en gelée feau des vases oii on les tient. Ils attaquent et percent les poissons comme les lamproyes. On en connaît un de la mer du Nord , . Wyxlne glutinosa. L. GastrohrancJius cœciis. Bl. 4l3. Et un de la mer du Sud, le Gastrohranche dcTjib ey. Jusicép. I, XXIII, I. La deuxième famille , ou les Sélaciens. ( Plagiostomes. Dumér. ) Compris jusqu'à présent sous trois genres, ( les Chimères , les Squales et les Raies ) ont beaucoup de caractères communs. Leurs palatins et leurs postmandibulaires , seuls armés de dents , leur tiennent lieu de mâchoires ^ et les os ordinaires n'existent cju'en vestige ; un seul os suspend ces mâ- choires apparentes au crâne et représente à la fois le tympanique , le jugal et le tempo- ral ( et même clans les chimères le postmaa- 122 ■ POISSONS clibiiîaire s'articule immédiatement au cràoe, et les autres os sont suspendus aux côtés de la bouche ). L'os hyoïde s'attache au pédi- cule unique dont nous venons de parler, et porte des rayons comme dans les poissons orchnaires ; il est de même suivi des arcs branchiaux. Ces poissons ont des pectorales et des ventrales; celles-ci sont situées en ar- rière de l'abdomen. Leur labyrinthe membra- neux communique avec l'extérieur par une sorte de fenêtre ovale ; le pancréas est encore sous forme de glande conglomérée, et non divisée en tubes ou cœcums distincts. Le ca- nal intestinal est court a proportion , mais une partie de l'intestin est garnie en dedans, d'une lame spirale qui prolonge le séjour des alimens. ^ Il se fait une intromission réelle de semence ; les femelles ont des oviductus très-bien orga- nisés , c|ui tiennent lieu de matrice a ceux dont les petits éclosent dans le corps ; les autres font des œufs revêtus d'une coque dure et cornée , à la production de laquelle contribue une grosse glande qui entoure cha- rpie oviductus. Les mâles se reconnaissent à de certains appendices placés au bord in- terne des ventrales ^ souvent très-grands et CHONBROPTKr.YGIENS A BR. FIXES. I^S très-compliqucs, et dont Tusage général n'est pas encore bien connu. Les Squales. (Squalus. L. ) (i). Forment un premier grand genre qui se distingue par un corps allongé , une queue grosse et charnue et des pectorales de grandeur médiocre, en sorte que leur forme générale se rapproche des poissons ordinaires ; les ouvertures de leurs branchies se trouvent ainsi répondre aux côtés du cou , et non au- de;>sous du corps. Leurs yeux sont également aux côtés de la iête. Leur museau est soutenu par trois branches cartilagineuses qui tiennent à la partie an- térieure dn crâne ^ et l'on reconnaît aisément dans le squelette les rudimens de leurs maxillaires , de leurs intermaxillaires et de leurs prémandibulaires. Leurs omoplates sont suspendues dans les chairs en arrière des branchies , sans s'articuler ni au crâne ni â Tépine. Plusieurs sont vivipares. Les autres produisent des œufs revêtus d'une corne jaune et transparente. Leur chair généralement coriace n'alimente que les pauvres. Leurs petites côtes bran- chiales sont bien marquées , et ils en ont aussi de pe- tites le long des côtés de l'épine : ceJle-ci est entiè- rement divisée en vertèbres. (i) Sqiialas , nom lixiin de Tpoisson j employé par quelques aviteurs sans que l'on puisse cléleraiiner l'espèce qui le portail j c'est Arlédi qui l'a applique à ce genre. On trouve aussi squalus pour squatina qui est l'ange. 124 POISSONS Ce genre est nombreux , et peut fournir beaucoup de sous-genres. Nous séparons d'abord [Les Roussettes. (Scyllium. Cuv.) (i). Qui se distinguent des autres squales par leur museau court et oblus, parleurs narines percées près delà bouche, conlinuées eu un sillon qui règne jusqu'au bord de la lèvre , et plus ou moins fermées par un ou deux lobules cutanés. Leurs dénis ont une pointe au milieu, et deux plus petites sur les côtés; elles ont toutes des évents et une anale. Leurs dorsales soni lort en arrière, la première n'étant jamais plus avant que les ventrales ; leur caudale est allongée , non fourchue, tronquée au bout; leurs ouvertures des branchies ^nt en partie au-dessus des pectorales. Dans les unes , l'anale répond à l'intervalle des deux dorsales ; telles sont les deux espèces de nos côtes , souvent confondues ou mal distinguées. ïtîdi grande Roussette. {^Sq.canîcula. L. )B1. Ii4' I»-Ondel. 58o. Lacép. I, X, i. A petites taches nombreuses. Et La petite Roussette ou Rochier, ( Sq. catulus et Sq. stel^ laris. L.) {%) Kond. 383. Lacép. I, ix , 2. A taches plus rares et larges. (1) Scyllium, un des noms grecs de la roussette. (2) Ajoulez le sq. d'Edwards (Edw.' 289), sous le faux nom de greater cat Jish, qui indiquerait la roussette et que l'on cite mal a propos sous le prétendu sq. stellarls. C'est probablement le même que \g sq, af/icanus on galonné de Broussonnet (Sbaw. nat. mise, 546.) N. B. que le mot longitudijialihiis t\]oy\\è gratuitement au ca- ractère par Gm. n'est pas juste. — Le sq. dentelé , Lac. I, xi, 1. {sq. tuherculatus Schn.) — Le prétendu sq. canicula^ El. 1 12 , qui est une espèce étrangère et disliucle. CHONDROPTÉRYGIENS a BR. FIXEvS. 1^5 Nous en possédons encore une troisième à taches noires et blanches. Dans d^autres roussettes, toutes étrangères, Tanale est placée en arrière de la deuxième dorsale; les évents sont extraordinairement pei^its; la cinquième ouverture bran- chiale est souvent cachée dans la quatrième , et les lobules de leurs narines sont généralement prolongés en barbil- lons (i). Sous le nom de Squales proprement dits Nous comprenons toutes les espèces à museau proéminent, sous lequel sont des narines non prolongées en sillon, ni garnies de lobules ; leur nageoire caudale a en dessous un lobule qui la fait plus ou moins approcher de la forme fourchue. On peuty conserver l'ancienne distribution, d'après la présence ou l'absence des éventa et de l'anale; mais pour la rendre naturelle, il faut y multiplier les divisions. Espèces sans éçents , pourvues d'une anale. Les Requins. (Carcharias. Cuv. ] (2}. Tribu nombreuse et la plus célèbre, ont les dents tran- chantes , pointues , et le plus souvent dentelées sur leurs bords; la première dorsale bien avant les ventrales , et la deuxième à peu près vis-à-vis l'anale. Ils manquent d'évents; leur museau déprimé a les narines sous son milieu, et les derniers trous des branchies s'étendent sur les pectorales. (1) Xue sq. point ilU^ Lac. If, iv, 3, qui ine paraît le même que ie sq. barbillon y Biouss. {^sq. iarbatus, Gm.) et que le sq. punc- tatus, Schn. parra. pi. 34 , fig. 2. — Le sq. tigre^ Lac. ou sq, faS" ciatus ,^\. Ii3. (^sq. tigrinus , et sq, longicaudus. Gm.) — LiO sq, lobatusj Schn. Plail. yoy. pi. 43, p. 285. — Le bokee sorra , Russe!. Corom XV L (2) Carcharias, nom grec de quelque grand squale , synonyme de îa/nia. Ï2Ù P 0 ï S S O N S Le Requiîi proprement dit ou plutôt Requiem. {Sq, carc/iajias.) Béloii , 60 (i). Atleint jusqu'à vingt-cinq pieds de longueur , et se reconnaît à ses dents en triangle à peu près isocèle , à côtés rectilignes et dentelées, arme terrible, qui en lait l'eliroi des navigateurs. Il paraît qu'on le trouve dans toutes les mers, mais on a souvent donné son nom à d'autres espèces à dents tranchantes. Nous prenons encore sur nos côtes La Faux ou lle/iard. (^Sq, pulpes.) Rondel. Su']. Reconnaissable au lobe supérieur de sa queue, aussi , long que tout son corps. Xe Bleu. {Sq. glaucus.) BI. 86. (2). A corps grêle, d'un bleu-d'ardoise en dessus. Les Lamies ou Touilles. (Lamna. Cuv. ) (3). Ne diffèrent des requins que par leur museau pyramidal , sous la base duqut;l sont les narines , et parce que leurs trous des branchies sont tous en avant des pectorales. j en gx'ec , squatina et squatus en latin j noms anciens de ce poisson , conservés jusqu'à ce jour enitalie et en Grèce. (4) U^lv-iç , scie , nom grec de ce poisson. Espèces ; pristîs aiitiquorum — pr, pectinatus —- pr. cuspidatus -«- l32 POISSONS percées en dessous comme dans les raies. Mais leur caractère propre consiste en un très-long museau déprimé en forme de bec^ armé de chaque côté de fort<^s épines osseuses, pointues et tranchantes^ im- plantées comme des dents. Ce bec^ qui leur a valu leur nom 5 est une arme puissante avec laquelle ces poissons ne craignent point d'attaquer les plus gros cétacés. Les vraies dents de leurs mâchoires sont en petits pavés , comme dans les émissoles. Ij'espèee commune. ( Pristis antiquorum. Latli. Squal, pristis. L. ) Atteint à une longueur de douze à quinze pieds. Les Raies. (R.aia. Lin.) (i). Formentun genre non moins nombreux que celui des squales. Elles se reconnaissent à leur corps aplati horizontalement et semblable à un disque^à cause de son union avec des pectorales extrêmement amples et charnues 5 qui se joignent en avant Tune à l'autre , ou avec le museau, et qui s'étendent en arrière des deux côtés de l'abdomen jusque vers la base des ventrales; les omoplates de ces pectorales sont ar- ticulées avec l'épine derrière les branchies; les yeux et les évents sont à la face dorsale du disque , les narines 5 la bouche et les ouvertures des branchies à la face ventrale. Les nageoires dorsales sont pres- pr. microdon — prist. cirrJiatus, Voyez La th. Traus. de la soc. Liiin. \'ol. II, p, 282, pi. 26 et 27. (1) Raia eu lalin, (ioirtç et fiotros en grec, sont les noms anciens (\% ces poissons. CHONDKOPTÉRYGIENS A Bn. FIXES. l33 que toujours sur la queue. Leurs œufs sont bruns , coriaces , carrés ^ avec les angles prolonges en poin- tes. Nous les subdivisons comme il suit : Les Rhinobates. ( Rhinobatus. Scljn.)[i}. Lient les raies aux squales par leur queue grosse, charnue, et garnie de deux dorsales et d'une caudale bien distinctes ; îe rhomboïde formé par leur museau et leurs pectorales , est aigu en avant , et bien moindre à proportion que dans les raies ordinaires. Ils ont du reste tous les caractères des raies; leurs dents sont serrées en quinconce, comme de petits pavés plats. Dans les unes , la première dorsale est encore sur les ven- trales (2}. ' Dans d'autres , elle est beaucoup plus en arrière. Telles sont l'espèce de la Méditerranée. (/?. rhino- batus. L.) Will. D. 5, f. I. Et celle du Rrésil , qui participe aux propriétés de la Torpille. ( /Z. electricus. Schn.) Marg. i52. (3). Les Rhina. Schn. Ne me paraissent différer des rhinobates que par un museau court , large et arrondi ( J). (1) 'Pivabc^ra? , que Gaza traduit par squatino raia^ est le nom grec de ces poissons que les anciens croyaient produits par l'union de la raie et de l'ange. (2) Rhin, lœvis Sclin. 71 , et Rh. Vjlddensis , Forsk. 18 , qui ne font probablement qu'une espèce. C'est à elle que se rapporte la fig. de Rhinobate , Lac. V, vi , 3, et celle de Duliam. part. II, sect. ix, pi. XV. (3) Ajoutez raia halavi Forsk. 19. 2V. B. La R. Thouiriy Lac. I. 1-5, paraît une variété du rhinobate ordinaire. (4) Rhina ancylostomus, Schn. 72. — L'éditeur y joint mal à propos la raie chinoise Lac. I, 11, 2, qui, autant qu'on en peut juger pur une iigure chinoise, se rapproche plutôt des torpilles. i34 POISSONS Les Torpilles. (Torpédo. Dam.) (i). Ont la queue courte et encore assez ciiarnue; le disque de leur corps est à peu près circulaire, le bord antérieur étant formé par deux productions du museau qui se rendent de côté pour atteindre les pectorales; l'espace entre ces pectorales et la tête et les branchies , est rempli de chaque côté par un appareil'extraordinaire, formé de petits tubes membraneux, serrés les uns contre les autres comme des raj'ons d*abeille , subdivisés par des diaphragmes horizon- taux en petites cellules pleines de mucosité, animés par des jiCrfs abondans qui viennent de la huitième paire. C'est dans cet appareil que réside la vertu électrique qui a rendu ces poissons si célèbres, et qui leur a valu leur nom; ils peuvent donner à ceux qui les touchent des commotions violentes, et se servent probablement aussi de ce moyen pour étourdir leur proie. Leur corps est lisse, leurs dents petites et aiguës. Nous en avons plusieurs espèces, confondues par Lin- nseus et la plupart de ses successeurs, sous le nom de Ka'ia torpédo (2). . Les "Raies proprement dites. (Raia. Cuv. ) Ont le disque de forme rhomboïdale , la queue mince, garnie en dessus, vers sa pointe, de deux petites dorsales, et quelquefois d'un vestige de caudale; les dents menues et serrées en quinconce sur les mâchoires. Nos mers en four- nissent beaucoup d'espèces encore assez mal déterminées (1) Torpédo , vdpKij , noms anciens de ces poissons , dérives de leur faculté engourdissante. (2) L:i torpille vulgaire à cinq taches. Torpédo narke Ris.«. RondeL 55.S et 562. Torpédo unimaculata , Riss. pi. m, f. 3. T. marmorata, id. ib. f. 4. Ronde], 062. T. galvanii, id. ib. f. 5. RondeL 363^ T. i. chondroptérygiens a bb. fixes. i35 par les naturalistes. Leur chair se mange, quoique natu- rellement dure et ayant besoin d'être attendrie. ILa Raie bouclée, ( Raya clavata. 3L. ) L'une des plus estimées , se distingue par son âpreté et par les tubercules osseux , garnis chacun d'un aiguillon recourbé , qui hérissent irrégulièrement ses deux sur- faces. La Raie ronce, ( R. rubus, L. ) Lac. I , v. Se reconnaît aux aiguillons crochus placés sur le de- vant et sur l'angle des ailes dans le mâle, et sur leur bord postérieur dans la femelle. Les appendices des mâles sont d'ailleurs très-longs et très-compliqués (i). La Raie blanche ou cendrée. (^R. bâtis. L. ) R. oxyrinchus major» Rondel. 34B. A le dessus du corps âpre, mais sans aiguillons , et une seule rangée d'aiguillons sur la queue. C'est l'espèce-qui atteint les plus grandes dimensions; on en voit qui pèsent plus de 200 livres. Elle est tachetée dans sa jeunesse, et prend avec l'âge une teinte plus pâle et plus uniforme (2). (1) N. B. Le R. hatisVexïw. Brif. Zool. 11". 5o , n'est autre chose que ce rubus Lac. Le ruhus de J31. 84, qui est le R. clapata de Will.' est sinon une espèce du moins une variété, remarquable par par quelques boucles éparses en dessus et en dessous. Il y en a aussi iuie variété marquée d'un œil sur chaque aile. C'est le JR. oculaîa aspera. Rondel, 55 1. (2) Ajoulez la raie ondée^ {R.undulata.) Lac, IV, xiv, 2, qui dif- fère peu ou point de la. mosaïque , id. ib. xvi,2.— La R. chardon {R. fuUonica J-j.) Rondel. 356, représentée sous le nom d'oxyrhin- chus , Bl. 80 et Lac. I , iv, 1. — La R. radula Laroche , An. Mus. !Xin, 321, en est fort voisine. La jR. lentillat{R. Oxyrhinchas) Rondel. 34y , dont la raie bordée Lac. V. xx , 2, ou' le R. rostellàta Risso, pî. I et 2. Lœviraia Salv. i42, est une espèce très-voisine.— iî. aste-i î 36 p o I s s o xN" s On a observé dans quelques espèces de raies , des indivi- dus portant, sur le milieu du disque, une membrane relevée en forme de nageoire. Telle était ( dans l'espèce de R» aspera) la raie Cuuier, Lac. I, VU 9 I. J'en ai vu aussi dans l'espèce de la bouclée. Les Pastenagues. ( Trygon. Adans. ) (i). . Se reconnaissent à leur queue armée d'un aiguillon den- telé en scie des deux côtés , jointe à leurs dents ;, toutes menues , serrées en quinconce. Leur tête est enveloppée , comme dans les raies ordinaires , par les pectorales , qui forment un disque en général très-obtus. Les unes ont la queue grêle et sans aucune nageoire. Telle est La Pastenague commune, ( 72. paslinaca. L. ) Bl. 82. A disque rond et lisse ; elle se trouve dans nos mers , cil son aiguillon passe pour venimeux, parce que ses dentelures rendent dangereuses les blessures qu'il fait (2). rias Rondel. 55o, et Laroche^ Ann. Mus. XIII. pi. xx. f. i.— iî. mira" letus Rondel. 549. — R. aspera, Rond. 356, ■ ISi^lez qu'il ne faut avoir aucun égard à la synonymie donnée par Arlcdi , Linna?us et Bloch, attendu qu'elle est dans une confusion complète , ce qui vient surtout de ce qu'ils eut employé comme principal caractère le nombre des rangées d'aiguillons à la queue, lequel varie selon l'âge et le sexe , et ne peut servir à distinguer les espèces. Celui des dents aiguës ou mousses n'est pas sûr non plus , et il est souvent douteux dans l'application. (1) Pastinaca , rpvyav ou tourterelle , noms anciens de ces poissons. ■f^ (2) Ajoutez le coucou Lac. IV. 672 , qui diffère de la pastenague par des dents aiguës 3 — Vaiereba (r. orbicularis Sch.) Marg. 17.53 — la tuberculée Lac. Il, iv, 1. ( fîg. où l'on a oublié l'aiguillon dentelé); — R. uarnac Forsk. 18, et les espèces ou variétés qu'il indique p. ix;— l'espèce dont la queue est représ. Gesn. 88 et Aldrov. 427, qui est pro- bablement le pastinaca aspera de Bclop et de Fabius Columna. WilU D, 5. fig. 3 3 — /?, imhricata Sclin. CHONDROPTÉRYGIENS A BU. FIXES. iSy D'autres ont la queue garnie en dessous d'une membrane qui devient, dans quelques-unes, une caudale considé- rable (i). Il y en aurait enfin où la queue porterait une dorsale en avant de l'aiguillon (2). Les Mourines. (Myliobatis. Dumér. ) (3). Ont la tête saillante hors des pectorales , et celles-ci plus larges transversalement que dans les autres raies, ce qui leur donne quelque apparence d'un oiseau de proie qui aurait les ailes étendues, et les a fait comparer à l'aigle. Leurs mâchoires sont garnies de larges dents plates, assem- blées comme les carreaux d'un pavé , et de proportions différentes , selon les espèces ; leur queue , extrêmement grêle et longue, se termine en pointe, et est armée, comme celle des pastenagues , d'un fort aiguillon dentelé en scie des deux côtés, et porte en dessus , vers sa base, une petite dorsale. J^' Aigle de mer. Mourine , Ratepenade , Bœuf, Pesce ratto , etc. {Raia a^z^f/a. Ii.)Duham. part.IÎ, sect. ix, pi. X , et les dents. Juss. Ac. des Se. 1721, pi. 17 (4)- Se trouve dans la Méditerranée et dans TOcéan ; iî devient fort grand , son museau est saillant et parabo- lique; les plaques du milieu de ses mâchoires sont beau- (1) JR. lymna Forsk. p. 17. C'est au aïoins une espèce extrêmement voisine qui est représentée , mais sans aiguillon , sous le nom de torpille. Lac. I, vi, 1. — N. B. La lymna, id. I , iv, 2 et 5, n'est qu'une paslenague ordinaire. — R. sephen. Fovsk. ib. — R.javiàicensiSj Cuv. SloaneJani.pl. 246, fig. 1. (2) Tel serait le prétendu R. aqidla , Bl. 81. (3) MuXtoQûiTcç de ftvXyj {meule) à cause de la forme de leurs dents. Mourine est leur nom provençal. (4) N. B. La fig. de Bl. 81 , n'est nullement celle de l'aigle. C'est une pastenague à laquelle on a ajouté une nageoire devant l'aignillou. i38 POISSONS coup plus larges que longues , sur un seul rang. Les laté- rales à peu près en hexagone régulier, sur trois rangs (i). Les Céphaloptères. (Cephaloptera. Dum. ) (2). Ont la queue grêle, l'aiguillon, la petite dorsale et les pectorales étendues en largeur des mourines; mais leurs dents sont plus menues encore que celles des pastenagues , finement dentelées. Leur tète est tronquée en avant , et les pectorales , au lieu de l'embrasser, prolongent chacune leur extrémité antérieure en pointe saillante , ce qui donne au poisson l'air d'avoir deux cornes. On en pêche quelquefois dans la Méditerranée une espèce gigantesque. [Raia cephaloptera, Sclin. ) Raie giorna. Lac. V, XX, 3. (3). A dos noir, bordé de violâtre. Les Chimères. (Chim^ra. L.) (4). Montrent le plus grand rapport avec les squales (1) Ajoutez R. narinari L. Margr. 76, el sous le nom d'aigle, Lacep. I, VI, 2 , et les dents, Trans. Phil. vol, xix, n°, 202 , p. 673. On la trouve dans les deux hémisphères. — R. ftagellum Schn. yS. Son jR. nieuhow H WiW. app. X, n'en difFère que parce que l'aiguillon ctait tombé. Les dents sont comme dans Vaquila; — une espèce nou- velle des côtes d'Egypte, à museau échancré , à dents hexagones presque égale»; — l'espèce inconnue à dents du milieu plus larges que longues, sur trois rangées. Juss. Ac. des Se. 1721 , pi. iv, f. 12. (2) Céphaloptère , tête ailée , à cause des productions de leurs pectorales. (3) La mohularDvi\\tim. IP. part. sect. IX, pi. 17, et \2i fahronienne Lac. II, V, 1-2, ne sont probablement que des individus mutilés de la giorna. — Qnant aux jR. hanhsienne Lac. II, v, 3, — manatia Vill. app. IX, 3 , il est fâcheux qu'elles ne reposent pas sur des documens bien authentiques. > Ajoutez le céphaloptère massena» Riss., p. i5. (4) Ce nom leur a été donné à cause de leur figure bizarre, qui CHONDROPTÉRYGIENS A Bî\. FIXES. I Sq par leur forme générale et la position de leurs nageoires; mais tontes 1 eurs branchies s^ouvrent à r extérieur par un seul trou apparent de chaque côté 5 quoiqu'en pénétrant plus profondément on voie qu'elles sont attachées par une grande partie de leurs bords, et qu'il y a réellement cinq trous particuliers aboutissant au fend du trou général. Elles ont cependant un vestige d'opercule caché sous la peau ; leurs mâchoires sont encore plus réduites que dans les squales , car les palatins et les tympa- niques sont aussi de simples vestiges suspendus aux côtés du museau, et la mâchoire supérieure n'est représentée que par le voraer. Des plaques dures et non divisibles garnissent les mâchoires au lieu de dents. Le museau soutenu comme celui des squales, saille en avant et est percé de pores disposés sur des lignes assez régulières; la première dorsale, armée d'un fort aiguillon , est placée sur les pectorales : les mâles se reconnaissent comme ceux des squales, à des appendices osseux des ventrales, mais qui sont divisés en trois branches, et ils ont de plus deux lames épineuses situées en avant de la base des mêmes ventrales; enfin ils portent entre les yeux un lam- beau charnu terminé par un «groupe de petits ai- guillons. L'intestin des chimères est court et droit , cependant on y voit à l'intérieur une vtdvule spirale comme dans les squales. Elles produisent do très- grands œufs coriaces , à bords aplatis et velus. angnienle encore qnainî on les a desséches avec peu de soin , comme ks premiers individus représentés par Ciusius Jlldropande , etc. l4^ POISSONS Dans les Chimères proprement dites. (Chim.^ra. Cuv. ) Le museau est simplement conique; la deuxième dor- sale commence immédiatement derrière la première, et s'étend jusque sur le bout de la queue, qui se prolonge en 'un long filament, et est garnie en dessous d'une autre na- geoire semblable à la caudale des squales. On n'en connaît qu'une espèce. La Chimère arctique. {^Chimœra monstrosa.l^.^ Bl. 12^ et Lac. I, XIX, i, la femelle. Vulg. /2oi des Ha^ rengs ; dans la Méditerranée Chat. Longue de deux ou trois pieds , de couleur argentée, tachetée de brun. Elle habite nos mers, où on la pêche, surtout à la suite des poissons vojyageurs. Dans les Callorinques. (Callorynchus. Gronov.) Le museau est terminé par un lambeau charnu, com- parable pour la forme à une houe. La deuxième dorsale commence sur les ventrales , et finit vis-à-vis le commen- cement de celle qui garnit le dessous de la queue. On n'en connaît aussi qu'une espèce. La Chimère antarctique. {^Chimœra callorynchus. L. ) Lac. \, XII, 2, la femelle. Des mers Méridionales, LE DEUXIÈME ORDRE DES POISSONS. LES STURIONIENS ou les CHONDRO- PTÉRYGIENS a beanchies libres. Ont les ouïes très-feiidues , garnîes d'un opercule, mais sans rayons à la membrane. On n'en connaît cjue deux genres. STURIONIENS. iLî Les Esturgeons. (Acipenser. L. ) (i). Poissons dont la forme générale est la même que celle des squales ^ mais dont le corps est plus ou moins garni d'écussons osseux , irapla«téssur la peau en rangées longitudinales; leur tête est de même très-cuirassée à l'extérieur; leur bouche , placée sous le museau ^ est petite et dénuée de dents ; Tos pala- tin soudé aux maxillaires , en forme la meichoire supérieure, et Ton trouve les intermaxillaires en ves- tige dans l'épaisseur des lèvres. Portée sur un pédi- cule à trois articulations, cette bouche est plus pro- tractile que celle des squales. Les yeux et les narines sont aux côtés de la tête. Sous le museau pendent des barbillons. Le labyrinthe est tout entier dans l'os du crâne , mais il n'y a point de vestige d'oreille externe ; la dorsiile est en arrière des ventrales et a l'anale sous elle. La caudale est comme dans les squales. A l'intérieur on trouve encore la valvule spirale de l'intestin , et le pancréas uni en masse des sélaciens; mais il y a de plus une très-grande ves- sie natatoire communiquant par un large trou avec l'œsophage. Les esturgeons remontent en abondance de la mer dans certaines rivières et y donnent lieu aux pêches les plus profitables ; leur chair est agréable. On fait le caviar de leurs œufs, et la colle de pois- son de leur vessie natatoire. (i) acipenser est \e\M ancien nom lalin; Sturio , d'où est venu esturgeon , est moderne, piobablement leur nom allemand, Stoer, latinisé. l4^ POISSONS Nous avons dans toute l'Europe Tu Esturgeon ordinaire. {^Acipenser sturio, L. ) Bl. 88. Reconnaissable à ses cinq rangées longitudinales de grands bouclleps pyramidaux. C'est un de nos plus grands poissons ; sa chair , assez semblable à celle du veau , était en singulière estime chez les Romaius. Il fait un des moyens principaux d'existence des Cosaques des bords du Don et à\\ Jaik. Les rivières de Russie produisent "Le petit Esturgeon ou Sterlet. (^Acipenser RutJienus. L.) Bl. 89. Où les boucliers des rangées latérales sont plus nom- breux, carénés, et ceux du ventre plats. Il passe pour délicieux, et son caviar est réservé pour la cour. On pêche dans le Danube et les autres rivières qui se jettent dans la mer Noire et la Caspienne, lie Ilausen ou grand Esturgeon. {^Acipenser Jiuso. L. ) Bl. 129. Dont les boucliers latéraux sont plus petits, le museau et les barbillons plus courls qu'à l'esturgeon ordinaire; la peau plus lisse. Il atteint quelquefois vingt-quatre pieds de longueur, et plus de douze cents livres de poids. C'est avec sa vessie natatoire que l'on fait la meilleure colle de poisson. Les Polyodons. Lacép. (Spatularia. Sh. ) Se reconnaissent sur-le-champ à une énorme pro- longation de leur museau à laquelle ses bords élargis donnent la figure d'une feuille d'arbre. Leur forme générale el: la position de leurs nageoires rappellent d'ailleurs les esturgeons; mais leurs ouïes sont en- core plus ouvertes et leur opercule se prolonge en STURIONIEIVS. 143 une pointe membraneuse qui règne jusque vers îe , milieu du corps. Leur gueule est très-fendue et gar- nie de beaucoup de petites dents; la mâchoire su- périeure est formée de Tunion des palatins aux maxillaires et le pédicule a deux articulations. L'é- pine du dos est en forme de corde, comme celle de la lamproye. On trouve dans Tintes tin la Vcilvule spirale commune à presque tout cet ordre et au pré- cédent ; mais le pancréas commence à se diviser en cœcums. Il y a une vessie natatoire. On n'en connaît qu'une espèce du Mississipi. J^Q Polyo don feuille. Lac. I, XII, 3. [Squaliis spatula. Mauduit , Journ. de Phys. nov. 1774 » pi- n-) LA DEUXIÈME SÉRIE DES POISSONS , OU LES POISSONS OSSEUX. Montre constamment la même structure essentielle quand on Foppose aux cliondro- ptérygiens , et principalement à ceux à bran- chies fixes. Leur squelette , quoique variant en dureté, est toujours fibreux; leur crâne se divise toujours par des sutures; leur oreille est en grande partie dans la cavité intérieure du crâne; elle n'a jamais de fenêtre ovale; les osselets en sont toujours pierreux; le mé- canisme de la respiration dépend toujours l44 POISSONS d'organes et de pièces semblables , tels qu'o- percules 5 rayons , etc. LEUR PREMIER ORDRE, QUI EST LE TROISIEME DE TOUS LES POISSONS , OU LES PLEGTOGNATHES. Peut être placé après les chondroptérygiens dont il se rapproche un peu par FimperFec- tion des mâchoires , et par le durcissement tardif du squelette ; cependant ce squelette est fibreux , et en général toute sa structure est celle des poissons ordinaires. Le principal caractère distinctif tient à ce que F os maxil- laire est soudé ou attaché fixement sur le côté de Fintermaxillaire c[ui forme seul la mâ- choire^ et à ce que Farcade palatine s'engrène par suture avec le crâne , et n'a par consé- quent aucune mobilité. Les opercules et les rayons sont en outre cachés sous une peau épaisse ^ qui ne laisse voir à l'extérieur cju'une petite fente branchiale. On ne trouve que de petits vestiges de côtes. Les vraies ventrales manquent. Le canal intestinal est ample , mais sans cœcums (i) ^ et presque tous ces pois- sons ont une vessie. natatoire considérable. ^'*^— ' ■ ■■ ■ ■ ■ - 1 , - — ■ (i) Bloch suppose à tort des cœcums aux (iiodouâ. Plectognathes l/jS Cet ordre comprend deux familles très- naturelles^ caractérisées par la manière dont leurs mâchoires sont armées : les Gyminodontes et les Sclérodermes. La première famille Ou les Gymnodontes* A, au lieu de dents apparentes , les mâ- choires garnies d'une substance d'ivoire ^ divisée intérieurement en lames 5 dont l'en- semble représente comme un bec de perro- quet 5 et qui , pour l'essentiel , sont de véri- tables dents réunies 5 se succédant à mesure de la trituration (i). Leurs opercules sont petits ; leurs rayons au nombre de cinq de chaque côté , et les uns et les autres fort ca- chés. Ils vivent de crustacés, de fucus ; leur chair est généralement muqueuse et peu esti- mée ; plusieurs même passent pour empoi- sonnés au moins dans certaines saisons. Deux de leurs genres , les tetrodons et les diodons ^ vulgairement les boursoiiflus , ou les or^^^5 peuvent se gonfler comme des ballons, en avalant de l'air et en remplissant de ce fluide leur estomac , ou plutôt une sorte de jabot ■ ' ■ ' ■ ...... ..«, ... , _. — _ .....,,] (i) Voyez mes leçons d'an. comp. tora. lU, , p. i25. TOME 2. 10 Il^G poissons très-mince et très-extensible qui occupe toute la longueur de rabdomen en adhérant inti- mement au péritoine, ce qui Fa fait prendre tantôt pour le péritoine même ^ tantôt pour une espèce d^épiploon. Lorscju'ils sont ainsi gonflés 5 ils culbutent ; leur ventre prend le dessus 5 et ils flottent à la surface sans pou- voir se diriger; mais c'est pour eux un moyen de défense, parce cjue les épines cjui gar- nissent leur peau se relèvent ainsi de toute part (i). Ils ont en outre une vessie aérienne à deux lobes ; leurs reins placés très-haut ont été pris mal à propos pour des poumons (2). On ne leur compte cjue trois branchies de chaque côté, exception peut-être unique parmi les poissons. Ils font entendre, quand on les prend, un son qui provient sans doute de l'air c[ui sort de leur estomac. Leurs na- rines sont garnies chacune d'un double ten- tacule charnu. (i) Voyez Gev;jVp tube, et çof^u i> bouche. \ 1 58 POISSONS à retenir leurs œufs, comme la poche des syngnathes. Ils ont aussi une dorsale de peu de rayons, mais élevée, située près de la nuque 5 une autre très-petite sur l'origine de la queue, et une graude caudale pointue; leur trou de respira- tion est vers la gorge; du reste, ils ressemblent beaucoup à l'hippocampe. On n'en connaît qu'une espèce de la merdes Indes, Fistularia paradoxa. ( Pall. Spic. VIII , iv , 6. ) Les Pégases. ( Pegasus. L. ) Ont un museau saillant formé des mêmes pièces que les précédens; mais la bouche , au lieu d'être à son extrémité, se trouve sous sa base; elle rap- "pelle un peu celle de Test urgeon par sa protracti- îité, mais elle se compose des mêmes os que dans les poissons ordinaires. Le corps de ces pégases est cuirassé comme dans les hippocampes et les solé- nostomes ; mais leur tronc es\ large , déprimé ; le trou des branchies sur le côté, et il y a deux ven- trales distinctes en arrière des pectorales qui sont souvent fort grandes , ce qui a donné occasion au nom que porte ce genre. La dorsale et l'anale sont vis-à-vis Tune de Tautre. L'intestin étant logé dans une cavité plus large et plus courte qu'aux syng- nathes, fait deux ou trois replis. Il s*en trouve quelques espèces dans la mer des Indes (i). {i)~ Pegasus draco.Jj.'Bï. lîoq.-^Pegas. natans. Bl. 121. — Feg* 'folans. L, LOPHOBRANCHES. log Après avoir ainsi séparé tous les ordres de -poissons qui offraient des caractères essentiels dans quelque organe intérieur, nous en ve- nons au grand nombre de ceux cjui ne dif- fèrent plus que par les organes extérieurs du mouvement. La première division, ou celle des MALACOPTERYGIENS. Contient trois ordres , caractérisés d'après la position des ventrales. ^ ■ »l —■■ ■ l_. Il, ■■■%_■■ ■■-■— — «^ ■■■ III. ■■■ I !■ !■■ m..! -■ ■ l^«»l^» ■ I ■ Mil IIWIifc.lia LE CINQUIÈME ORDRE DES POISSONS, OU CELUI DES MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. Est le plus nombreux des trois; il contient la plupart des poissons d'eau douce; nous le subdivisons en cinq familles* La première famille , celle Dse SALAfONES. Ne formait , dans Linnaeus , qu'un grandi genre nettement caractérisé par une première dorsale à rayons mous ^ suivie d'une seconn^ 'ongiies^ Leur langue et leurs arcs Lrauchid nit 'hérissés de dents en cardes, mais ils n'en c iniaux pa- latins ni au vomer. Au dessus d ■ pectornle est une longue écaiiie pointue et s vons pecto- raux sont fort durs; leur corp3 ??f -g^? com- primé, tranchant en dessous, learô vc.i fraies ex- trêmement petiîes et leur dorsale piis courte que l'anale, vis-à-vis de iaqueile elle est placée. L'esto- mac est un long sac grélo et pointu , le pylore près du cardia , la vessie natatoire longue et eiroite. Je ne trouve pas de cœcams. On "n'en connaît qu'im, argenté, de la merdes Tndes(i). nata^ peut-être n'en dlffère-t-il Diêine pas pour l'espèce. M. Sclineider aurait pu ajouter que l'ar^e/zfm^ Carolina, L. y appartient ceilaine- ment aussi d'après la description , bien que la fig. de Calesb. II , xxiv, manque de dorsale. N, B. Le sauras maximus, Sloane, 25i , 1 , que l'on cite d'ordinaire • sous Velops ^aurus , est d*un tout autre genre. C'est Vesox sy?iodus , L. ou ce qui revient au même le salmo saurus à qui l'on a oublié de mar- quer sa nageoire adipeuse. (1) Juésoce chirocentre j Lacép, V, vjir , 1 , sabre o\i sahran de Commerson « qui est le même poisson que le clupea dent ex , Sciin. p. 428, Forsk. p. ya , ou que le clupea dorab , Gm. C'asl probable- ment aussi \e p'irring ou ckness des Moluques, Reo. VIII , 55. MA.LACOPTERYGIENS ABDOMïx\AUX. I79 Les Erythrins. (Erythrinus. Gronov.) Ont aussi de petits intermaxillaires et les maxil- laires faisant une grande partie des côtés de la mâ- choire supérieure ; une rangée de dents coniques occupe les bords de chaque mâchoire, et parmi celle de devant, il en est quelques-unes plus grandes que les autres. Les palatins ont des dents en velours. Il n'y a que cinq rayons larges aux ouïes. 1-ia tête est ronde , mousse , garnie d'os durs et sans écailles. Les sous-orbitaires couvrent toute la joue. Le corps estoblong, peu comprimé , revêtu de larges écailles comme dans les carpes. La dorsale répond aux ven- trales. L'estomac est un large sac et il y a beaucoup de petits cœcums.La vessie natatoire est très-grande. Ces poissons habitent les eaux douces dans les pays chauds, et leur chair est agréable (i). Les Amies. (Amia. L.) Ont beaucoup de rapport avec les Erythrins, par leurs mâchoires , leurs dents , leur tête couverte de (i) Esox malabaricus , Bl, 392. — Synodas erythrinus ^ Sclm. Gron. Mus. VII, 6. — Syn. t&reira , Schn. pi. 79, Margr. 157. — Syn. palustris , Schn. maturaque, Margr. 169. —Probablement aussi Vesox gymnocephalus , Lin. 2V. B. Je soupçonne le sy no dus pulpes, connu seulement par Catesb, II, XXX, d'être le'même que le poisson banane et du genre des anchois, et je crois que le synodus synodus , Schn. que l'on ne connaît que par une figure de Grouovius, Zooph. et Mus. VII , 2 , n'est qu'un salmo saurus qui avait perdu la seconde dorsale. Uesox synodus , Lin. , autant qu'on en peut juger par sa courte description , n'est pas le même. l8o BOISSONS pièces osseuses et dures, leurs grandes écailles, les rayons plats de leurs ouïes. Mais ces rayons sont au nombre de douze. Entre les branches de leurs mâ- choires inférieures est une sorte de bouclier osseux ; derrière leurs dents coniques en sont d'autres en petits pavés , et leur dorsale gui commence entre les pectorales et les ventrales s'étend jusques près de la caudale. L'anale au contraire est courte. Les narines ont chacune un petit appendice tubuîeux. L'estomac est ampie et charnu ; l'intestin large et fort, sans cœcums, et ce qui est bien notable, la vessie natatoire est celluleuse comme un poumon de reptile. On n'en connaît qu'une , des rivières de Caroline , oh elle vit d'écrevisses. {A/nia caU'a. L. ) Sclm. 80 (i). Elle se niante rarement. Les Vastrès. (Sudis. Cuv. ) (2). Sont encore des poissons d'eau douce qui ont tous les caractères àes éxythrins, exc^^pté que leur dor- sale et leur anale, placées vis-à-vis l'une de l'autre et à peu près égales entre elles , occupent le dernier tiers de la longueur du corps^ On en possède un à museau court , rapporté du Séné- gal par Adanson , et un autre de très - grande taille , à niuseau oblong, à grandes écailles osseuses, à tète singu-- lièrement rude, du Brésil (3). (j) N, E. Uamia immaculata Schn, , parra. XXXV, i , 5, 5 ^ doiî être d'un autre genre. (2) Sudis , nom employé par Pline, comme syn. de sphyrena:r (5) Ils ne sont pas encore décrits^ malacoptérygîens abdominaux. i8ï Les Lépisostees. Lacép. ( Lepisosteus. ) Ont un mnseau formé de la réunion des inter- maxillaires ^ des maxillaires et des palatins , au vo- îiier et à Fetlimoïde ; la mâchoire inférieure Fégale en longueur ; et Pua et Fautre , hérissés sur toute îeur surface intérieure de dents en râpe, ont le long de leur bord une série de longues dents pointues. Leurs ouïes sont réunies sous la gorge par une membrane commune qui a trois rayons de chaque côté. Ils sont revê tus d''écailles d'une dureté pierreuse; îa dorsale et Fanale sont vis-à-vis Fune de Fautre et fort en arrière. Les deux rayons extrêmes de la queue et les premiers de toutes les autres nageoires sont garnis d'écaillés qui les font paraître dentelés. Leur estomac se continue à un intestin mince , deux fois replié ^ ayant au pylore beaucoup de cœcums courts; leur vessie natatoire est celluleuse comme à Famia, et occupe îa longueur de Fabdomen. On les trouve dans les rivières et les lacs des par- ties chaudes de FAmérique (i).Ils deviennentgrands et sont bons à manger (2). (1) Je lie crois pas que le poisson des Indes Orientales, Renard VIII, f. 56. Valent. ÏII, 459, ^^^^ comme le veut BIocIi, Vesox osseus; c'est plutôt une espèce d'orpliie. (3) Le caïman, esox osseus La. B1. ùç^o. — Le lépisostée spatula, Lacép. V, VI, 2. N. B. Sous le nom d'^50.r i^/rz ainsi que l'infé- rieure, en un long museau; l'une et l'autre est garnie de petites dents ; leur bouche n'a point d'autres dents , celles de leur pharynx sont en pavé. Leur corps est allongé , et revêtu d'écaillés peu apparentes , excepté une rangée lon- gitudinale carénée de chaque côté, près du bord infé- rieur. Leurs os sont bien remarquables par leur couleur d'un beau vert (3). Elles diffèrent peu des brochets par les intestins. (i) Salanx y nom grec d'un poisson, inconnu. (2) 11 n'y en a qu'une espèce , encore nouvelle. (5) Celte çoiîlftur est inlic'ienle aux os, et ne dt^pend ni de la lÔO POISSONS Nous en avons une près de nos côles , longue de deux pieds, vert dessus, blanc dessous, qui donne un bon manger, malgré la prévention qu'inspire la couleur de ses arêtes. [Esox behne , L. ) Bl. 33. Il paraît qu'on en trouve dans toutes les mers , mais que l'on n'en a pas assez distingué les espèces. On dit que quelques-unes ont jus- qu'à iiuit pieds de long, et la morsure venimeuse (ij. Les Scombrésoces. (Lacép. ) Ont la même structure de museau que les orphies, et à peu près le même port et les mêmes écailles, avec la rano;ée carénée le long du ventre, mais les derniers rayons de leur dorsale et de leur anale sont détachés en fausses nageoires, comme dans les maquereaux. On n'en connaît qu'un de la Méditerranée et de l'Océan. ( Le Scomhrèsoce canipérien ^ Lac. V, VI, 3. J^sox saiirus , Schn. LXXVIII, 2.) Les Demi-Becs. (Hemi-Ramphus. Cuv.) Ont les intermaxillaires formant le bord de la mâchoire supérieure, qui^ ainsi que le bord de l'inférieure, est garni de petites dents , mais la symphyse de celle-ci se prolonge en une longue pointe ou demi-bec sans dents. Du reste , par leur port, leurs écailles et leurs viscères , ils ressemblent encore aux orphies. On en trouve dans les mers chaudes des deux hémis- phères; leur chair, quoique huileuse, est agréable au goût (2). «uisson ni de la moelle tpinière , comme le croit Bl. éd. de Sclm., p. 391. (1) Renard, 11 , pi. xiv, f. 65. (2) Esox brasiliensis L. Bl. Sgi. — Es. marginatus , Lacép. V, VII, 2. N. S. M. de Lac. réunit Vésox hepsetas de Linn, à Ves. margi- malacoptérygiens abdomiînaux. 187 Les Exocets. (Exocetus. L. ) (i). Se reconnaissent sur-le-cliamp parmi les abdo- minaux à Fexcessive grandeur de leurs pectorales, assez étendues pour les soutenir quelques instans en l'air. Du reste leur tête et leur corps sont écailleux ; une rangée longitudinale d'écaillés carénées leur forme une ligne saillante au bas de chaque flanc , comme aux orphies, aux hémiramphes, etc. (2). Leur tête est aplatie en dessus et par les côtés ; leur dorsale est placée au-dessus de Fanale , leurs yeux grands 5 leurs intermaxiilaires sans pédicules et fai- sant seuls le bord de la mâchoire supérieure ; leurs deux mâchoires sont garnies de petites dents poin- tues et leurs os pharyngiens de dents en pavé. On compte dix rayons à leurs ouïes ; leur vessie natatoire est très-grande, et leur intestin droit et sans cœcums. Le lobe supérieur de la caudale est le plus court. Leur vol n'est jamais bien long; s'éîe- vant pour fuir les poissons voraces , ils retombent nafus; mais Vesox Jiepsetus est un composé de deux poissons : l'uu , le piquitinga de Maig. 1 69. (le mœnldia de Bro^vn, Jam. XLV^ 3 ), est un anchois. L'aulre, amœn. ac. T, p. 32i, me paraît indéterminable, mais ce ne petit pas être un hémiramphe. (1) Elal^ûi?!}?, coiicliaiit dehors, nom grec d'un poisson qui, an * dire des anciens, venait se reposer sur le rivage. C'était probablement quelque gobie ou quelque blennie « comme l'ont pensé Rondelet et d'aulres. On ne comprend pas comment Arlédi a pu associer nos pois- sons actuels à ces blennies : Linnaeus les en a séparés en leur conser- vant ce nom (Vexocet qui ne leur appartenait point. (2) On ne doit pas confondre, comme l'a fait Bloch, cette carène avec la ligne latérale qui est à sa place ordinaire, quoique souvent peu marquée. î88 POISSONS bientôt 5 parce que leurs ailes ne leur servent que de parachutes; les oiseaux les poursuivent dans Tair comme les poissons dans l'eau. On en trouve dans toutes les mers chaudes et tempérées. Nous en avons un assez commun dans la Méditerranée, reconnaissable à la longueur de ses ventrales , placées plu3 en arrière que le milieu du corps. C'est VExocetus exi- liens. Bl. 497- I^es jeunes individus ont des bandes noires sur leurs nageoires (i). L'espèce la plus commune dans l'Océan, Ex, volitans. Bl. 898, a les ventrales petites et placées avant le milieu (2). Il paraît que les mers d'Amérique en produisent avec de longs bar- billons (3). Nous plaçons, à la suite de la famille des ésoces, un genre qui en diffère peu, mais qui a les intestins plus longs et deux cœcums. C'est celui des MORMYRES. (MORMYRUS. L. ) (4). Poissons à corps comprime, oblong, écailleux^ à queue mince à sa base, renflée vers la nageoire, dont (1) Tel était le petit individu «le la Caroline décrit par Linuaeus , mais le deuxième p/raiefte de Pison^ 61, est le volitans. (2) Je vois par les dessins de Comraerson et par celui de Whyte, Botan. Bay, app. p. 266, que l'on en trouve des deux formes dans la Mer pacifique. N, B. IJexiliens et le mesogaster Bl. 699, se ressemblent beau- coup. 11 n'est pas aisé de les distinguer dans les relations et les figures des voyageurs. — Uepolans de Linn. ne paraît qu'un volitans dont les écailles étaient tombées. (3) Mitchill. trans. of New- York , I, v, 1,2. (4) Moç/ico^ûç , nom grec d'un poisson de mer littoral et varié en couleur. Probablement le spams mormyrus L. Il a clé appliqué assea mal à propos par LinnjEus à des poissons d'eau douce d'une couleur uniforme. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. I 89 la tête est couverte d'une peau nue et épaisse , qui enveloppe les opercules et les rayons des ouïes ^ et ne laisse pour leur ouverture qu'une fente verti- cale 3 ce qui leur a fait refuser des opercules par quelques naturalistes ^ quoiqu'ils en aient d'aussi complets qu'aucun poisson ^ et a fait réduire à un seul leurs rayons branchiaux ^ quoiqu'ils en aient cinq ou six. L'ouverture de leur bouche est fort petite 3 presque comme aux mammifères nommés fourmiliers; les maxillaires en forment les angles. Des dents menues et échancrées au bout garnissent I les intermaxillaires et la mâchoire inférieure , et il y a sur la langue et sous le vomer une longue bande de dents en velours. L'estomac est en sac arrondi , suivi de deux cœcums et d'un intestin long et grêle ^ presque toujours enveloppé de beaucoup de graisse. La vessie est longue ample et simple. On compte les niormyres parmi les meilleurs poissons du Nil. Les uns ont le museau cylindrique, la dorsale longue (i). D'autres ont le museau cylindrique, la dorsale courte (2). On peut croire , ainsi que le pense M. Geoffroy , que (i) Le TTiorm. d'Hasselquist ^ GeofF. poiss. du Nil, pi. vi , f, 2. — Monnjrus caschipe^ Hasselq. 098 , qui me paraît différent du précé- dent par plusieurs traits essentiels,^ à en juger par sa description. — - Le morm. oxyrinque^ GeofF. pi. vijf. 1 , qui est le cenirLscus niloticus Schn. pi. 3o. — Mormyrus cannume,Vovsk. 74, dont la description ne me paraît non plus pouvoir s'accorder avec aucun des précédens. (2) Le morm. de Dendera ou anguilldides L. GeofFr. pï. vir, f . 2 , mal à propos confondu avec le caschlve d'Hasselquist par Lizmgeus^ mais qui eat le hsrsé Sonuiui , voy. en Egyp. , pi. xxiî , f. i. igo POISSONS c'est dans Tune ou l'autre de ces subdivisions que l'on doiî chercher Voxyrinque , révéré des anciens Égyptiens. D'autres encore ont le museau court, arrondi , la dorsale courte (i). Enfin , il en est où le front fait une saiUie bombée , en avant d'une bouche reculée (2). La quatrième famille ^ ou celle es Cyprins. Manque encore d'adipeuse et se reconnaît à une bouche peu fendue , à des mâchoires faibles 5 le plus souvent sans dents ^ et dont le bord est formé par les intermaxillaires ; à des pharyngiens fortement dentés , qui com- pensent le peu d'armure des mâchoires; à des rayons branchiaux peu nombreux ; leur corps est écailleux et leur intestin sans cul-de- sac à Festomac , et sans cœcums ; ce sont les moins carnassiers des poissons. Les Carpes. (Cyprinus. L. ) Forment un genre frès-nombreux et fort naturel , aisé à distinguer à sa petite bouche, à ses mâchoires sans aucunes dents et aux trois rayons plats de ses ouïes. Leur langue , leur palais sont lisses , mais leur (1) ljemorm.de Salheyeh , m. labiatus, Geoffr. pi. vrr, f. 1. — Le m. de Belbeys, m, dorsalis , id. pi. viii, f. 1 , qui est le kaschoué , Sonn. pi. XXI » f, 3, (2) Le morm. hané^ ou m. cyprindid&s L. Geoffr. pi, vni; f. 3. MALACOPTERYGÎENS ABDOMINAUX. IQI pharynx offre un puissant instrument de mastica- tion ; savoir, de grosses dents adhérentes aux os pharyngiens inférieurs, et pouvant presser les ah- mens entre elles et un bourrelet gélatineux , qui tient à une plaque osseuse soudée sous la première vertèbre, bourrelet que l'on connaît vulgairement sous le nom de langue de carpe. Ces poissons n'ont qu^ine dorsale el: leur corps est couvert d'écaillés le plus souvent fort grandes ; ils habitent les eaux dou- ces, et sont peut-être les moins carnassiers de tous les poissons, vivant en grande partie de graines , d'herbe et même de limon. Leur estomac se conti- nue à un intestin court et sans cœcums , et leur vessie est divisée en deux par un étranglement. Nous les subdivisons ea sous-genres comme il suit : Les Carpes proprement dites. (Cyprinus. Cuv.) A dorsale longue, ayant, ainsi que l'anale, une épine dentelée pour deuxième rajon. Les unes ont des barbillons aux angles de la mâchoire supérieure. Telle est la Carpe vulgaire. {^Cyprinus carpio, L. ) Bl. 16. (!> Poisson connu de tout le monde, d'un vert-olivâtre, jaunâtre en dessous , vivant dans nos eaux tranquilles , oii il atteint jusqu'à quatre pieds de long. Il s'élève aisément (1) Les cyprins, Anne-Carol'me^ Laccp. V, xviii, 1. — Rouge-hrun j id. ib. XVI, 1. — Mordoré, ib. 2. — Vert-violet , ib. 3. Tons connu» seulement d'après des pelnlures chinoises, se rapprochent beaucoup de la carpe. ^ IC)2 POISSONS dans les viviers, les étangs, et est généralement de bon goût. On en voit assez souvent des individus monstrueux, à front très-bombé et à museau très-court; l'on en élève une race à grandes écailles , dont certains individus ont la peau nue par places , ou même entièrement. On la iiomme Heine des Carpes, Carpe à miroir , Carpe à cuir , etc, {^Cyprinus rex cyprinorum. Bl. 17.) D'autres espèces manquent de ces appendices. Telle est Xa Dorade de^la Chine» ( Cypr. auratus. li.) Bl. 98. Poisson aujourd'hui répandu par toute l'Europe, à cause de l'éclat et des variétés de ses couleurs , qui font l'orne- ment de nos bassins; d'abord noirâtre , il prend par degré ce beau rouge doré qui le caractérise; mais il y en a d'argentés et de variés de ces trois nuances. Il y en a aussi des individus sans dorsale ; d'autres à dorsale très- petite; d'autres dont la caudale est très-grande et divisée en trois ou quatre lobes ; d'autres dont les yeux sont énormément gonflés , et tous ces accidens , produits de l'éducation domestique , peuvent se combiner diverse- ment (i). Les Barbeaux. (Barbus. Cuv.) Ont la dorsale et l'anale courtes , une forte épine pour second ou troisième rayon de la dorsale , et quatre barbil- lons, dont deux sur le bout, et deux aux angles de la mâ- choire supérieure. (1) Tels sont le cyjjr, macrophtnhnuSf Bl. 4io, ou \e gros yeux, Lacép. V, xyiii, 2; — le c. quaire-lobes, Lacép. ib. 5, et les variéléi tîe la dorade Bl. gS , 94, etc. Voyez la colleclion de dorades de l* Ckine , par Sauvigny et Martinet. MALACOPTERYGIENS ABDOrvIINAUX. igS iJe Barbeau commun. ( Cyprinus barbus. L, ) BI. iF. Reconnaissable à sa tête obloiigue, et très-commun dans les eaux claires et vives, où il atteint quelquefois plus de dix pieds de long (i). Les Goujons. (Goeio. Cuv. ) Ont la dorsale et l'anale courtes , sans épines à l'une ni à l'autre , et des barbillons. Nous en avons un , à nageoires piquetées de brun , qui, malgré sa petitesse, est estimé par son bon goût. ( Gypr, gobio. L. ) Bl. 8, f. 2. 11 vit en troupes dans nos eaux douces, et ne passe guère huit pouces de longueur. Les Tanches. ( Tinca. Cuv.) Joignent aux caractères des goujons, celui de n'avoir que de très-petites écailles ; leurs barbillons sont aussi très- petits. Nous en avons une, la Tanche vulgaire. {^Cypr.tuica. L.) Bl. i4' Courte et grosse , d'un brun-jauriâlre , qui n'est bonne que dans certaines eaux , et qui prend quelquefois une belle couleur dorée. ( Cypr. tinca auratas. ) Bl. i5. Elle habite de préférence les eaux stagnantes. Les Cirrhines. Cuv. Ont la dorsale plus grande que les goujons , et leurs bar- billons sur le milieu de la lèvre supérieure (2). (1) Ajoutez les barbeaux de la Mer Caspienne : cyprinus capoëta Giildenstcdt.nov. comm.Petrop. .XVn,pl. xvin,f. 1, a; — c. niiirsa , id. ib. f. 3 — 5 ; — c. bulatmaï, Pall, j — et le barbeau du Nil. ( cj- prinus binny. Foisk. 71 , Sonnini , voy. pi. xxvn, f. 3, ou cypr. lepi- dotu^yGeo^i. poiss. du Nil, pi. x , f. 2.) N. B. Bruce après avoir rapporté l'histoire du vrai binny, y ajoute par mégarde la figure et la description d'un polynême qu'il aura des- siné daris la Mer rouge, (2) Cyp. cirrhosus, Bl. 4 1 J . TOiaE 2 . I 3 194 POISSONS Les Brèmes. (Abramis. Cuv. ) N'ont ni épines ni barbillons; leur dorsale est courte, placée en arrière des ventrales , et leur anale est longue. Nous en avons deux : X.a Brème commune. ( C brama. L. ) Bl. l3. lia plus grande espèce de cette subdivision ; elle a vingt- neuf rayons à l'anale, et toutes les nageoires obscures. C'est un bon poisson , fort abondant , et qu'on multiplie aisément. Xa Bordelière on petite Brème. (C. blicca. C. latus. Gm.) Bl. 10. A pectorales et ventrales rougeâtres, à vingt-qualre rayons à l'anale ; peu estimée , et ne servant guère qu'à nourrir les poissons dans les viviers (i). Les Labeons. ( Labeo. Cuv.) Ont la dorsale longue , comme les carpes proprement dites , mais les épines et les barbillons leur manquent, et leurs lèvres charnues sont d'une épaisseur remarquable. Ils sont tous étrangers (2). Les Ables. (Leuctscus. Klein.) Vulg. Poissons blancs. Ont la dorsale et l'anale courtes , et manquent d'épines et de barbillons. C'est mie subdivision nombreuse en es- pèces , mais dont la chair est peu estimée. On leur applique assez indistinctement, dans nos diverses provinces , les (i) Ajoutez deux poissons qui remontent de la Baltique dans le» fleuves qui s'y jettent :1a sope (c. hallerus), Bl. 9, et la serte (c. vimha L.), Bl. 4. (2) C. niloticusj Geoff. poiis. du Nil, pi. ix, f. 2. — C. fimbria- tus, Bl. 409. MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. IqS noms àe Meunier , Cheuanne , Gardon^ etc. (i). Les plus communs ici sont : Le Meunier, ( Cyprinus dobula. L. ) Bl. 5. A tête large , à museau rond, à pectorales et ventrales rouges. La Rosse, [Cyprinus rutilas, L.) Bl. 2. A corps comprimé , argenté ; toutes les nageoires rouges ; la dorsale vis-à-vis des ventrales. La Vandoise. {C, Leuciscus,) Bl. 97, fig. I. A Corps étroit , à nageoires pâles , à museau un peu proéminent. 1] Ablette, {Cypr. alburnus, L.) Bl. 8, f. 4- A corps étroit, argenté, à nageoires pâles, la mâchoire inîérieure un peu plus longue. C'est un des poissons dont la nacre sert à fabriquer les fausses perles. Le Vàron, [Cypr., phoxinus. L. ) Bl. 8 , 1. 5. Tacheté de noirâtre ; la plus petite espèce de ce pajs (2). (1). N. B. Bloch etses successeurs n'ontpoint suivi l'usage desenvi- rons de Paris dans l'application de ces iroms français, qu'ils ont re- partis presque au hasard. (2) Ajoutez les cypr. erjtJiroptalm.us^'BX. 1; — nasus^'QX. 3} — jeses Bl. 6 ; — /c/m5,B1. 36 • — huggenhagiiyB\,^b 5 — aspius, V>\ . y j — bipuncta'- .tuSjWi. 8jf. 1 j — amarus^'Bl. 8^f. 3; — apAj'a,Bl. 97, f. 2; — Chalcdides, Guldenst. nov. comm.Pelr. 1772) pi. xvi; — cultratus, Bl. "oj-^-r-ame- ricanuSj Lac. V, "xv, 3; — commersonii, id. lU , xi , 3 j — falcatus, Bl, 4i2, etc.. .Le cyprinus orfus, Bl. g3, ne serait-Il point une variété de rut il us ? N, B, Je ne crois pas que l'on puisse décidément placer , ni même établir comme espèces distinctes , plusieurs des cyprins de Linneuset de Pallas dont on n'a point de bonnes figures. igG POISSONS Les Gonorhinques. ( Gonorhynchus. Gronov. ) Ont le corps et la tête allongés et couverts , ainsi que les opercules , et même la membrane des ouïes , de petites écailles; le museau saillant, au-dessus d'une petite bouche sans dents et sans barbillons ; trois raj^ons aux ouïes , et une petite dorsale sur les ventrales. On n'en connaît qu'un , du Cap. ( Cyprinus gonoryn- chus. Gm.) Gron. Zooph. pi. x, fig. 2. (i). Les Loches, ou Dormilles. (Cobitis. L.) (2). Ont la tête petite, le corps allongé, revêtu de petites écailles et enduit de mucosité ; les ventrales fort en arrière , et au dessus d'elles une seule petite dorsale: la bouche au bout du museau, peu fen- due, sans dents, mais entourée de lèvres propres à sucer, et de barbillons ; les ouïes peu ouvertes, à trois rayons seulement. Leurs os pharyngiens infé- rieurs sont assez fortement dentés , il n'y a point de cœcums à leur intestin , et leur très-petite vessie na- tatoire est enfermée dans un étui osseux , bilobé , adhérent à la troisième et à la quatrième ver- tèbres (3), Nous en avons trois espèces dans nos eaux douces. Xia Loche franche, ( Cobitis harhaiula, L. } Bl. 3i, 3. Petit poisson de quatre ou cinq pouces , nuage et poin- tillé de brun, sur un fond jaunâtre, à six barbillons; commun dans nos ruisseaux , et de fort bon goût. (1) Mal copié. Schn. 78. (2) KùiQlriç, nom grec d'un petit poisson mal déterminé. (3) Voy. Sclineider, syn. pisc. arted,]^, 5, et 537. MAL VCOPTEÎIYGIENS ABDOMINAUX. I97 La Loche d'étangs MiSGURN. Lac. (i). {^Cobitls fcssilis, L.) Bl. 3l , I. Longue quelquefois d'un pied, avec des raies longitu- dinales brunes et jaunes, et dix barbillons. Elle se tient dans la vase des étangs , oii elle subsiste long-temps même lorsqu'ils sont gelés ou desséchés. Quand le temps est orageux, elle vient à la surface, l'agite, et trouble l'eau; quand il est froid, elle se retire plus soigneusement dans la vase : elle avale sans cesse de l'air , qu'elle rend par l'anus, ap'îs l'avoir échangé en acide carbonique, selon la belle observation de M. Ehnnan. Sa chair est molle et sent la vase. La Loche de ripières, ( Cohitls tœnia. L. ) Bl. 3i , 2. A six barbillons , à corps comprimé, orangé, marqué de séries de taches noires , se distingue des deux autres par un aiguillon fourchu et mobile, que le sous-orbi- taire forme en avant de l'œil. C'est la plus petite des trois. Elle se tient dans les rivières, entre les pierres , et est peu recherchée. Les Anableps. (Anablefs. Bl.) (2). Long-temps et mal à propos réunis aux loches , ont des caractères fort parlicnliers ; d'abord leurs yeux très-saillant sous une voûte formée de chaqne côté par le frontal , ont la cornée et Tiris partagés en deux portions par des bandes transverses , en sorte qu'ils ont deux pupilles et paraissent doubles quoiqu'ils n'aient qu'un crystallin^ un vitré et une (1) iV. B. Je ne sépare pas les misgurns des loches^ parcequeleur or- ganisation ne diffère en rien , et que les premiers n'ont pas plus de dents que les autres aux mâchoires ; j'ai cherché iiiulilemcnt ce!!e$ qu'y décrit Bloch. (3) D'^vûj^Aeït» , lever les yeux : nom donné par Arlédi. ig8 POISSONS réfin 6(1)5 ce dont il n y apas cFaufre exemple parmi les animaux vertébrés. Ensuite les organes de la génération et la vessie du mâle ont leur canal ex- créteur dans le bord antérieur de la nageoire anale , lequel est gros , long , revêtu d'écaillés ; son extré- mité est percée et sert sans doute à Taccouplement. La femelle est vivipare et les petits naissent déjà très-avancés. Ces poissons ont le corps cylindrique ^ revêtu de fortes écailles 3 quatre ra^^ons aux ouïes ^ la tête apla- tie ^ le museau tronqué ^ la bouche fendue transver- salement au bout, armée aux deux mâchoires de dents en velours; les intermaxillaires sans pédicule et suspendus sous les naseaux qui forment le bord antérieur du museau; les pectorales en grande par- tie écailleuses et une petite dorsale placée sur la queue et plus en arrière que Tanale. Leurs os pha- ryngiens sont grands et garnis de beaucoup de pe- tites dents globuleuses ; on compte six rayons à leurs ouïes ; leur vessie aérienne est très - grande ^ leur intestin ample ^ mais sans cœcums. On n'en connaît qu'un , des rivières de la Guiane. ( Co- bitis anahleps. L.) Anahleps tetrophtalmus. Bl. 36 1. Les Pœcilies. (Pœcilia. Schn. ) Ont les deux mâchoires aplaties horizontalement, peu fendues 5 garnies d'une rangée de petites dents très-fines 3 le dessus de la tête plat, les opercules (1) Voyez Lacép, Mém, de l'InsliLut j tom. II, p. 572. MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. IQQ grands , trois rayons aux ouïes , le corps peu allongé, les ventrales peu reculées et la dorsalq au-dessus de Tanale. Ce sont de petits poissons des eaux douces d'Amérique. L'un d'eux {Pœcilia vwlpara. Schn. 86, 2.) fait des petils vivaiis (i). Les Lebias. (Cuv.) Ressemblent aux pœcilies^ excepté qu'ils ont cinq rayons aux branchies et que leurs dents sont den~ telées (2). Les Cyprinodons. (Lacép.) Ont encore beaucoup de rapports avec \q.s pœ- licies ; mais leurs dents sont en velours et la rangée antérieure en crochets; ils en ont de coniques, assez fortes au pharynx. On leur compte quatre rayons aux branchies (3). La cinquième et dernière famille des ma- lacoptérygiens abdominaux ^ ou celle Des SiLUROÏDES. Sedistîngue de toutes les précédentes, parce qu'elle n'a jamais de véritables écailles ^ mais (1) Ajoutez cohitis heteroclita L. ou pœcilia cœnicola Schn. ; — Vhydrargira swampine, Lacep. V, x, 3, dont ie pœcilia fasciata, S.^hn, 453^ doit être fort voisin; — pœc. mayalis, Schn. ib. Quant au cubitis pacifica For.sfc. , ou pœc. fusca , Schn, ib. et au cohitis j aponica Houtt., je doute que l'on soit encore en éUt de les classer. (2) Les espèces sont nouvelles , et j'ignore d'où elles viçnnenî; (3) L« cjprinodon varié. Lac, V, xv, 1, 200 POISSONS seulement une peau nue, ou de grandes pla- ques osseuses. Les intermaxillaires suspendus sous Fethmoïde forment le bord de la mâ- choire supérieure , et les maxillaires sont ré- duits à de simples vestiges ou allongés en barbillons. Le canal intestinal est ample ^ re- plié et sans cœcums ; la vessie grande , et adhérente à un appareil osseux particulier ; presque toujours la dorsale et les pectorales ont une forte épine pour premier rayon , et il y a très-souvent en arrière une adipeuse comme dans les saumons. Les Silures. (Silurus. L.) (i). Formenf un genre nombreux que l'on reconnaît à sa nudité , a sa bouche fendue au bout du museau , et pour le plus grand nombre des sous-genres , à la forte épine qui fait le premier rayon de la pectorale ; elle est tellement articulée sur l'os de l'épaule , que le poisson peut à volonté la rapprocher du corps ou la fixer perpendiculairement dans une situation immobile , ce qui lui donne alors une arme dange- reuse , et dont les blessures passent en beaucoup d'endroits pour envenimées , sans doute parce que le tétanos survient à la suite de leurs déchirures. (i) Silurus et glanis, deux noms anciens, pris tantôt pour syno- nymes, t^inlAt pour diiférens ^ et donnés à des poissons du Nil, du Danube , de TOronle el de quelques rivières de TAsie-Mineure. Il ïî'est guères douteux qu'ils n'appartiennent à ce genre* __ MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. ^01 Les silures ont en outre la tête déprimée ^ les intermaxillaires suspendus sous Tethmoïde, et non proiractiles, les maxillaires très-petits, mais se con- tinuant presque toujours chacun en un barbillon charnu auquel s'en joignent d'autres attachés à la mâchoire inférieure ou même aux narines. Le cou- vercle de leurs branchies manque de la pièce que nous avons appelée subopercule ; la vessie natatoire robuste et en forme de cœur , adhère par ses deux lobes supérieurs à un appareil osseux particulier , qui tient à la première vertèbre. L'estomac est un cul-de-sac charnu; l'intestin long, ample et sans cœcums (i). Ces poissons abondent dans les rivières des pays chauds. On trouve des grains dans l'esto- mac de plusieurs espèces. Dans les Silures proprement dits. (Silurus. Lacép. ) Il n*y a qu'une petite nageoire , de peu de rayons sur le devant du dos ; mais l'anale est fort longue , et va très -près de celle de la queue. Les Silures, plus spécialement ainsi nommés. (Silurus. Artéd. et Gronov. ) Ont la petite dorsale sans épine sensible ; les dents en carde aux deux mâchoires, et derrière la bande intermaxil- iaire de ces dents , est une bande vomérienne. Tel est JLe Saluth des Suisses. ( Silurus g^anr's. L. ) Bl. 34- pp^els ou Scheid des Allemands; Mal des Suédois. Le plus grand des poissons d'eau douce de l'Europe, et le seul de tout ce grand genre qu'elle possède; lisse, noir- fil— J— i^ ■ Il I W^-^^^Wi^— W— — Mi»— — ■!■■ I— Il ...imm.mm -..■■■■ ■ PI— -.■IP .1— -■■■.» I— HIM ■■!■ ■! !■ ■ Il ■ -I ■ . . , „^ (i) Hasselquist en attribue au schilbé^ mais je tne suis assuré da eonljaire. 302 POISSONS verdâire, tacheté de noir en dessus, blanc-jaunâtre en dessous , à grosse lête , à six barbiilons , quelquefois long de six pieds, et pesant, dit-on, jusqu'à trois cents livres. Il se trouve dans les rivières d'Allemagne , de Hongrie, etc. ;. se cache dans la vase pour attendre sa proie. Sa chair est grasse , et on emploie en quelques endroits son lard comme celui du porc (i). Les Schilbé. Diffèrent de ces silures propres par un corps comprimé verticalement , et par une épine forte et dentelée à leur dorsale. Leur tête petite , déprimée , leur nuque subite- ment relevée, et leurs jeux placés très-bas, leur donnent une apparence singulière. On n'en connaît encore que dans le Nil , où leur chair est moins mauvaise que celle des autres silures de ce fleuve. Ils ont huit barbillons (2). Les Machoirans (3). ( Mystus. Artéd. et Lin. dans ses premières éditions. ) Sont des silures qui , outre leur première dorsale rajonnée ^ en ont une seconde adipeuse ; ils se composent principa- lement des piîîielodes et des doras. Lacép. Les PiMELODES. Lacép. Ont le corps revêtu seulement d'une peau nue , sans armures latérales. (1) Ajoutez sil. fossilis, Bl. 070, 2 ; — sil. bimaculatus, id. 364 ; — sil. attu, Schn. 763 — le sil. chinois. Lac. V, 11, 1 5 — sil. asotus L. Pallas, nov. act. Petrop. \, xr, 11. — N. B. D'après une inspection d© l'individu desséché, Vompoh siluroïde. Lac. V, i, 2, pourrait bien être nn silure qui aurait perdu sa dorsale. (2) Silurus mystus Hasselq., Geoff. poiss. d'Eg., pi. Il , fig. 3 et 4. -^Silurus aurituSy Geofif. ib. f. 1 et 2. (3) Machoiran , nom de ces poissons dans les colonies françaises. Schn. p. 478 , le rapporte mal à propos aux balisles. malacoptékygiens Abdominaux. 2o3 Nous y distinguons d'abord , Les Shals. (Synodontis. Cuv. ) (i). Dont le museau est étroit, et où la mâchoire inférieure porte un paquet de dents très-aplaties latéralement, ter- minées en crochets , et suspendues chacune par un pédicule flexible , dentition dont il n'y a point d'autre exemple connu. Le casque rude, formé par le crâne de ces pois- sons, se continue sans interruption, avec une plaque os* seuse qui s'étend jusqu'à la base de l'épine de la première dorsale, épine qui est très-forte, aussi-bien que celles des pectorales. Leurs barbillons inférieurs, quelquefois même les maxillaires , ont des barbes latérales. On trouve de ces poissons dans le Nil et dans le Sénégal ; leur chair est méprisée (2). Les Pimelodes proprement dits. ( Pimelodus. Cuv.) Seront pour nous ceux seulement qui ont des dents ea velours aux deux mâchoires, mais où la supérieure n'en a qu'une bande intermaxillaire. Dans les uns , la plaque de la nuque est distincte et bien marquée (3). En d'autres elle diminue par degrés, et ne paraît presque plus au dehors; ordinairement leur crâne est moins âpre, et couvert d'une peau plus épaisse (4). (1) SynodontiSj nom ancien d'un poisson da Nil , indéterminé, (2) «Sf7Mru5 c/arza5, Hasselquist , Irès-différent du clarlas de Gro-r ïiovius et de celui de Bloch. C'est le même que le sil. schal , Schn. Sonnini , voy, , pi. xxi,f. 3, ou que le pimelode scheîlan , GeoS. poiss. d'Eg. , pi. XIII , f. 5 et 4. — Pimelodus synodontes , Geofif. ib* "Xii , f. 5. — Pimeîod, membranaceus. id. ib. f. 1 et 2. N. B. Schal est leur nom générique dans la basse Egypte. Gurgur dans la liaute, (3) Silurus clarias de Bloch , pi. 55 , f. 1 et 2 , qui n'est pas celui de Linnasus. — Sil. no do s us , Bl. 568, 1. — Sil. hemioliopterus ^ Schn. — Pimelodus biscatatus , Geoff. poiss. d'Eg. , pi. xiv, f. 1 et 2, (4) Silurus herzbergiij Bl. 367. — SiL quadrimaculatus, BL 204 POISSONS Les Bagre. Cuv. Seront ceux où les dents de la mâchoire supérieure sont disposées sur deux bandes transverses et parallèles , une intermaxillaire et une vomérienne. Leur crâne est aussi généralement plus lisse, et leur plaque de la nuque plus petite (i). On peut encore , si l'on veut , distinguer parmi eux ceux dont le museau s'allonge et s'aplatit, comme aux brochets (2). Les Agéneiores. Lacép. Ont tous les caractères des pimelodes , excepté qu'ils manquent de barbillons proprement dits. Dans les uns , l'os maxillaire, au lieu de se prolonger en un barbillon charnu et flexible , se redresse comme une corne dentelée (3). Dans d'autres, il ne fait aucune saillie, et reste caché 568 , 2. — SU. galeatus , Bl. 369 ,1. — SU. clarias de Gronovius et de Linnaeus , Seb. IH , xxix , 5 , qui me paraît le même que Very- throphterus y Bl. 36g, 2. — \jepimelode moucheté ^Ij^c V, v,i. — Sil.felis, L. Seb. III , xxix , i. — Sil. catu.i , Cafesb. XXïII. — SU. rittatus , Bl. 071 , 2. — SU. maculatus , Thunb. act. Slock. 1792, 1 , 1. N> B. Le tachysure chinois , Lac. V, V, 2 , me paraît un pi- melode de celte subdivision à qui le peintre cbinois aura donné par i ladverlance des rayons à la deuxième dorsale. (i) Silurus bayad y Forsk. GeofiF. poiss. du Nil , pi. xv. 1. 2. — SU. docmac , Forsk. Geoff. ib. f. 3. 4. — Pimelodus auratus , Geoff. ib. — Silurus bagre , Lin. Bl. 563. — Pimelode commer- sonien , Lac. V, m , 1 , le m.ême que son Tim. barbu ^ ib. pag. 102. iV. B. Que l'anale a été oubliée par mégarde dans la figure du Commersonien. (2) SU. fasciatus , Bl. 565 , où les épi«es dorsale et pectorale ne f ->nl pas assez marquées. — Sil. nob. Vaiiîantiii bagre primus. Margr., p. lyS. — SU. lima, Scbn. p. 384. (5) Silurus militaris y Bl. 362. malacoptérygiens abdominaux. 2o5 sous la peau ; les épines dorsale et pectorale y sont peu ap- parentes (i). f Les Doras. Lacép. Sont des machoirans , où la ligne latérale est cuirassée par une rangée de pièces osseuses, relevées chacune d'une épine ou d'une carène saillante. Leurs épines dorsales et pecto- rales sont Irès-Ibrleset puissamment dentelées. Leur casque est âpre, et se continue jusqu'à la dorsale, comme aux shals , et leur os de l'épaule fait une pointe en arrière , mais leurs dents sont foutes en relours (2). Quelques-uns en ont de vomériennes (3). Les Hetérobranches. ( Heterobranchus. Geoffr. ) Ont la tête garnie d'un bouclier âpre, plat, et plus large qu'aucun autre silure, à cause de deux pièces osseuses sur- ajoutées, qui recouvrent l'orbite et la tempe; l'opercule est encore plus petit à proportion qu'aux précédens,et ce qui les distingue même de tous les poissons , c'est la particularité observée par M. Geoffroy, qu'outre les branchies ordinaires, ils ont des appareils ramifiés comme -des arbres, adhérens (i) SU imrmis y Bl. 363. N, B. Ijq silurus ascita , L. ad. fr. pi. xxx , f. 2 , 2 , n'est qu'un pimelode ordinaire sortant de l'œuf et dont, le jaune n'est pas encore out-à-fait rentré dans l'abdomen. Linnaeus a pris ce jaune pour un ovaire , et son erreur a été paraphrasée par Bloch. C'est aussi par une faute d'impression que Linnasus place quatre barbillons à la aiàclioire supérieure. Ses figures les mettent à l'inférieure. (2) Silurus costatus , L. Bl. 376 , et Gronos . V", 1 , 2, qui est aussi e cataphractus amer ic anus , Calesb. suppl. IX, cité d'ordinaire ùW&Sil. cataphractus. — SiL carinatus ^ L. qui me parait le même ^ue Gronov. III^ 4 et 5, cité aussi d'ordin. sous ^. cataphractus , ci qx e 5 klip-bagre y Margr. 174. Ainsi l'espèce du sil. cataphractus ;se duirait à rien. Il y a encore d'autres espèces nou décrites. (3) r/espèce est nouvelle* A- ^■L ao6 POISSONS à la branche supérieure du troisième et du quatrième arC branciiial , et qui paraissent être une sorte de branchies surnuméraires. Du reste, leurs viscères ressemblent à ceux des autres silures ; leur membrane branchiale a de huit ou neuf, à treize ou quatorze rajons. Leur épine pectorale est forte et dentelée , mais il ny en a point de telle à la dor- sale ; leur corps est allongé ainsi que leur dorsale , et leur anale est revêtue d'une peau nue. Ceux qu'on connaît ont huit barbillons. Ils viennent du Nil , du Sénégal , et de quelques rivières d'Asie. Leur chair est médiocre ou mau- vaise. Les uns , les Macroptéronotes. Lacép. Clarias , Gro- nov. .n'ont qu'une dorsale toute rajronnée. L'un d'eux , le Shannuth ou Poisson noir. ( SiluruM anguillaris. Hasselq. et L. ) est commun en Egj'pte et enSj'rie, et forme, en ce dernier pajs, un grand article de nourriture (i]. D'autres ont une dorsale rayonnée et une adipeuse (2): Les Plotoses. Lacép. ^'' Se caractérisent par une seconde dorsale rajonnée, très- iongue, aussi-bien que l'anale, et toutes les deux s'unissant à la caudale pour former une pointe comme dans l'an- guille. Leurs lèvres sont charnues et pendantes. Leur gUeule est armée' en avant de dents coniques^ derrière les- quelles en sont de globuseuses , qui, à la mâchoire supé- rieure, appartiennent au vomer. Une peau épaisse enve- loppe leur tête comme le reste de leur corps; leur mem- brane branchiale a neuf ou dix rayons. a iii>.ii ij'i»> I» (1) Aj. sil. batrachus ,B1. 370 , 1 , qui pourrait bien être le même que le macropteronote brun , Lac. V, 11, 2. — Uhexacircine ^ id. ib. 3 , n'a que six barbillons , mais il n'est tiré que de dessin» chinois. (2) Le haU {heterohranchus bidorsalis), Geofif. poiss. du Nil, pi. XVI , f. 2. MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. 207 Ceux qu'on connaît viennent des Indes Orientales. On leur compte huit barbillons , et derrière l'anus est encore un appendice charnu et ramifié , dont les fonctions doi- vent être singulières. Les uns ont des épines dorsales et pectorales dentelées et considérables (i). D'autres les ont presque cachées sous la peau (2). Les Callichtes. ( Callichtys. Lin. dans ses prem. éd. Cathaphractus. Lacép. ) (3). Ont le corps presque entièrement cuirassé sur ses côtés, par quatre rangées de pièces écailleuses , et il y a aussi sur la tête un compartiment de ces pièces; mais le bout du museau est nu, ainsi que le dessous du corps; leur deuxième dorsale n'a qu'un seul rayon dans son bord antérieur; leur épine pectorale est forte, mais la dorsale est faible. La bouche est peu fendue et les dents presque insensibles ; les barbillons au nombre de quatre ; les yeux petits et sur les bords de la tête. Ces poissons peuvent ramper à sec quelque temps, comme l'anguille. Les uns ont l'épine pectorale simplement âpre (4). D'autres l'ont dentelée, comme la plupart des silures (5). Les Malaptérures. Lacép. Se distinguent de tous les vrais silures , parce qu'ils n'ont point de nageoire rayonnée sur le dos , mais seulement une petite adipeuse sur la queue, et qu'ils manquent tout-à-fait d'épine aux pectorales (1) Platystacus anguillarU , BI. SyS, 1. Renard , 1, fol. 3, f. 19. ' (2) Espèce nouvelle rapportée par Péron. (5) N. B. Bloch réunit sous ce nom de catapbractus , les doraa et les callichtes, (4) Silurus callichtys , Bl. 377 , i. (5) Espèce nouvelle. 2o8 roîssoNs dont les rayons sont entièrement mous. Leur ièie est recouverte, comme leur corps ^ d'une peau lisse; leurs dents sont en velours et disposées , tant en haut qu'en bas, sur un large croissant; on leur compte sept rayons branchiaux. Leurs mâchoires et leurs viscères ressemblent à ceux des silures. On n'en connaît qu'un à six barbillons, à tête moins grosse que le corps, qui est renflé en avant; c'est le fameux Silure électrique du Nil et du Sénégal. {^Silurus electricus. L.) Geoffr. Poiss. d'Eg. pi. xii , f. I. Brousson. Ac. des Se. 1782. Le Raasch ou Tonnerre des Arabes, qui donne, comme la torpille et le gymnote , des com- motions électriques. Il paraît que le siège de cette faculté est un tissu particulier situé entre la peau et les muscles, et qui présente l'apparence d'un tissu cellulaire graisseux, abondamment pourvu de nerfs. Les Asprèdes ou Platystes. C Aspredo. Lin. dans ses édit. quatrième et sixième. PLATYS- TACUS. Bl. ) (i). Ont des caractères fort particuliers dans l'apla- tissement de leur tête et l'élargissement de leur (i) Sous ce nom de platyslacus, Bloch réunit les plotoses et les asprèdes. Lacep. laisse les asprècl?s avec les silures, mais fait un genre distinct des plotoses. A\ B. On doit éloigner de tout ce grand genre silure , 1". le silu- rus cornutus , Forsk. p. 66 , qui a fourni le genre macroraniphose , Lac. Ce n'est que la bécasse, {centriscus scolopax y L. ) 2**. Le genre pogonatheyQoinxncv&. et Lac. La première es^^îice, pogonat us courbina^ Lac. V, p. 121, me paraît , d'après la description de Commersou , flp |enre des pogonias, Lac. H , xvi , 2, et III , p;.;i33 , et par consé- quent de la famille dfs perches. L'autre , pogonuius auralus «si ts <- MALACOPTERYGIENS ABDOMINAUX. 20g tronc 3 qui résulte surtout de celui des os de Fé- paule ; dans la longueur proporfionneîle de leur queue ; dans leurs petits yeux placés à la face supé- rieure ; dans leurs interniaxillaires couchés sous Feth- inoîde 5 dirigés en arrière et ne porta rît de dents qu'à leur bord postérieur ; enfin et principalement en ce que ce sont les seuls poissons osseux connus, qui n'aient rien de mobile à l'opercule , attendu que les pièces qui devraient le composer sont soudées à la caisse et ne peuvent se mouvoir qu'avec elle. L'ouverture des branchies se fait par une simple fente de la peau, sous le bord externe de la tête , et leur membrane qui a cinq rayons est adhérente partout ailleurs. La mâchoire inférieure est trans- versale, et le museau avance plus qu'elle. Le pre- mier rayon pectoral est armé de dents plus grosses que dans aucun autre silure ; il n'y a qu'une dorsale sur le devant du dos, dont le premier rayon est faible; l'anale au contraire est très-longue et règne sous toute la queue. On n*en connaît que peu d^espèces, qui ont six ou huit birbillons; ce qui est remarquable , c'est que lorsqu*il y eu a huit, il y en a une paire attachée à la base des bar- «îemraent du genre des ombrines. — 3°. Le genre centranochn , Lac. "^ ou siluras imberbis , Houttuyn , act. liaarl. xx , 2 , 538. Ce n'est dans aucun sens un silure j puisqu'il a des écailles, des aiguillons aux opercules , la première dorsale épineuse , etc. — Tl f sî; proba- blement voisin des perches, et c'est fort graluilcment que Bl. , éd. de Sclui. , p. iio, le range pai'mi les sphyrènes. TOME 2. l/f 210 POISSONS billons maxiliaires; les quatre de la mâchoire inférieure sont par paires l'un derrière l'autre (i). Les Loricaires. (Loricaria. L. ) Ainsi nommées à cause des plaques anguleuses e[ dures qui cuirassent entièrement leur corps et leur tête 5 se distinguent d'ailleurs des silures cuirassés ^ tels que les callichtes eiles doras, par leur bouche percée sous le museau. C'est avec celle des schals que cette bouche a le plus d'analogie; des inter- maxillaires petits , suspendus sous le museau , et des mandibulaires transverses et non réunis, portent des dents longues, grêles, flexibles et terminés en crochet ; un voile circulaire , large , membra- neux 3 entoure l'ouverture ; les os pharyngiens sont garnis de nombreuses dents en pavés. Les vrais opercules sont immobiles comme dans les asprèdes ; mais deux petites plaques extérieures paraissent eu tenir lieu. La membrane a quatre rayons. Les pre- miers rayons de la dorsale et des pectorales et même des ventrales sont de fortes épines. On ne trouve ni cœcums ni vessie aérienne. On peut en faire deux sous-genres. Les Hypostomes. Lacép, Ont une deujviètne petite dorsale , munie d'un seul rajou comme dans les callichtes. Leur voile labial est simplement papilleux, et porte un petit barbillon de chaque côté. Ils (i) Silurus aspredo , L. Platysîacus lœvis ^ Bl. Séb. III, xxix , <^ et lo, — Platyst. cotjlephorus , BI, o-ji. — • Silurus hexadactylus ^ liac. V, p. 82. — Lie platjsiacas perrucosus , Bi. oj5 ^ 3, diffère des autres par une queue et une anale plus courtes. malacoptekygiens abdominaux. ^ I ï ïî*ont point de plaques sous le ventre. Leurs intestins, roule's en spirale , sont grêles comme de la ficelle , et douze ou quinze fois plus longs que tout le corps. On les pêche dans les rivières de l'Amérique Méridionale (i). Les Loricaires proprement dits. ( Loricaria. Lacép.) N'ont qu'une seule dorsale en avant. Leur voile labial est garni sur ses bords de plusieurs barbillons, et quelque- fois hérissé de villosités. Le ventre est garni de plaques en dessous. Leurs intestins sont de grosseur médiocre (2). ^ LE SIXIÈME ORDRE DES POISSONS, Ou CELUI DES MALACOPTÉRYGIENS SUBBRACHIENS. Contient presque autant de familles que de genres. La première se composera presque entière- ment du grand genre. Des Gades. (Gadus. L. ) (3). Reconnaissable à ses ventrales, attachées sous la gorge et aiguisées en pointe. (1) Loricaria plecostomus , L. BI.374. — Loricaria cataphract a, Sclin ? (fiui n'est pas celle de Lin.) N, B. Je ne lui Irouve pas de seconde dorsale. Peut-être ai-je encore une troisième espèce nou- velle. (2) Loricaria cataphracta , L. Cirrhosa ^?ichrx. etSeîigera, Lacép. , Bl. 375 , 3-4. — Lor. maculât a , El. 370 , 1,2. (5) Gadus est dans Athénée le nom grec d'un poisson autrement appelé onos, Artcdi Va appliqué à ce genre, atin d'éviter ceux d'à- 21'2 POISSONS Leur corps est médiocrement allongé ^ peu com- primé 5 couvert d'écaillés molles , peu volumineuses ; leur iète bien proportionnée, sans écailles; toutes leurs nageoires molles; leurs mâchoires et le devant de leur vomer armé de dents pointues , inégales , médiocres ou petites , sur plusieurs rangs et faisant la carde ou la râpe; leurs ouïes grandes, à sept rayons. Presque tous portent deux ou trois nageoires sur le dos , une ou deux derrière l'anus , et une caudale distincte. Leur estomac est en forme de grand sac , robuste ; leurs cœcums sont très-nom- breux et leur canal assez long. Ils ont une vessie aérienne , grande, à parois robustes, et souvent den- telée sur les côtés. La plupart de ces poissons donnent d'imporfans articles de pêche. Leur chair blanche , aisément divisible par couches, est généralement saine et agréable. On peut subdiviser les gades comme il suit. Les Morues. A trois nageoires dorsales, deux anales; un barbillon au bout de la mâchoire inférieure : ce sont les plus nom- breux. La Morue proprement dite , ou Caheliau. ( Gadus Morrhua. L.) Bl. 64. (i). Longue de deux et trois pieds, à dos tacheté de jaunâtre nos, d^asellus , de mustela , employés par les anciens , et qne les premiers ichtyologistes modernes ont cru , quoique sans preuve , désigner quelques-uns de nos gades , mais qui étant aussi des noms de quadrupèdes, auraient produit de l'ambiguité. Gadus ^ ressemble d'ailleurs au nom anglais de ces poissons, cod, (1) Belon croit q^ac morr/iue vient de merivel j nom qu'il dit an- malacoptérygîkns subbrachiens. 2i3 et de brun, habite dans toute la mer du Nord , et se multiplie tellement dans les parages septentrionaux , que des flottes entières s'y rendent chaque année pour la prendre, la saler, la sécher, et en fournir à toute l'Eu- rope. En France, on nomme la morue fraîche Cabeliau y d'après le nom hollandais de ce poisson. UEgrefin, ( Gadus jEgleJinus. L. ) Bl. ^2.. Ordinairement d'un pied , à dos brun , à ventre ar- genté , à ligne latérale noire ; aussi nombreux que la morue dans les parages du nord , mais d'un goût moins agréable. Quand il est salé , on le nomme Hadou , d'après son nom anglais Hadoh (i). liC Dorsch. ( Gadus callarias. L. ) Bl. 63 (2). Tacheté comme la morue ; mais d'ordinaire beaucoup plus petit, et à mâchoire supérieure plus longue que l'autre. C'est l'espèce la plus agréable à manger fraîche 5 elle est surtout commune dans la mer Baltique (3). Les Merlans. Ou le nombre des nageoires est le même que dans les. morues , mais qui manquent de barbillons. gtais, mais que je ne trouve plus itaiis les auteurs modernes de cetîc lia lion. Ils le nomment cod , cod-fish. (1 ) Egrejin ou plutôt eagiejin , était autrefois son nom anglais selon Bélon et Rondelet. C'est le scheljisch d'Aiiderson et des Allemands, Danois , etc. (2) Dorsch, nom de ce poisson sur les côtes de la mer Baltique, Callarias , galarias , etc. étaient des noms anciens mal déterminés, mais qui ne convenaient sûrement pas à un poisson étranger à la Méditerranée. (3) Ajoutez le tacaud, gode , mollet ou petite morue fraîche {g, barbatus, Bl. 166); — le capelan (g, minutas, Bl. 67, 1) ■ — la lyachniaj g. macrocephalus^ Tiles. Ac. de Petersb. II , pi. XVI. 2l4 POISSONS Xe Merlan commun, ( Gadus Merlangus. L. ) EL 65, Est connu de tout le monde le long des côtes de FOce'an à cause de son abondance et de la légèreté de sa chair. On le distingue à sa taille d'environ un pied, à son dos gris-- roussâtre-pâle , à son ventre argenté, et à sa mâchoire supérieure plus longue. Le Merlan noir, Charbonnier , Colin, Grelin y etc. ( Gadus Carbonarius, L. ) Bl. 66 (l). Devient du double plus grand que le merlan ; est d'un brun-ioncé, et a la mâchoire supérieure plus courte , et la ligne latérale droite. La chair de l'adulte est coriace» On le sale et on le sèche comme la morue. Le Lieu ou Merlan jaune, ( G, pollachius. L. ) Bl. 68. A les mâchoires et presque la taille du précédent; est brun dessus . argenté dessous , et a les flancs tachetés. Il vaut mieux que le colin, et ne cède qu'au merlan et au dorciie. Tous ces poissons vivent en grandes troupes dans l'Océan Atlantique (2}. Les BIerluches» Qui n'ont que deux nageoires dorsales, une seule à Tanus^ et <[ui manquent de barbillons comme les merlans. Le Merlus ordinaire. ( Gadus Merluccius. L. ) Bl. 164. Long d'un à deux pieds , et quelquefois beaucoup plus; à dos gris-brun, à dorsale antérieure pointue , à mâchoire inférieure plus longue. On le pêche en abondance égale dans rOcéan et dans la Méditerranée , où les Provençaux lui donnent le nom de merlan. Salé et séché dans le (1) Son nom ordiuaive colin, vient de celui qu'il porte clans les langues du Nord, koh'l fsch, coalfish, poisson charbonnier. (2) Ajoutez le sey, gadus uirensj Ascan. 26. f^J MALACOPTERYGÎENS SURBRACHIENS. -'2fI3- Nord, il prend celui de stok-fisch, cpi se donne éga- lement à la morue sèche. Les Lottes. Qui joignent à deux nageoires dorsales et une anale, des barbillons plus ou moins nombreux. La Lingue ou Morue longue, ( Gadus molua. L. ) Bl. 69. (i). JDe trois à quatre pieds de long ; olivâtre dessus , argentée dessous; les deux dorsales d'égale hauteur ; la mâchoire inférieure un peu plus courte , portant un seul barbillon. Ce poisson , aussi abondant que la morue , se con- serve aussi aisément , et fait un article presque aussi important de pêche. La hotte commune ou de rivière. ( Gadus Lota.^ Bl. 70. Longue d'un et deux pieds 5 jaune-marbrée de brun ; nn seul barbillon au menton;' les deux nageoires d'égale hauteur. C'est le seul poisson de ce genre qui remonte avant dans les eaux douces. Sa tête un peu déprimée, et son corps presque C3lindrique, lui donnent un aspect particulier. On estime fort sa chair, et surtout son foie, qui est singulièrement volumineux. On pourrait encore distinguer parmi les lottes LES MUSTÈLES, Dont la dorsale antérieure est si peu élevée, qu'on a peine à l'apercevoir. (1) Lœnga , lœnge, ling , nom de ce poison en divers pays da Nord. Molua , corruption de morrîiua , appliqué à cette espèce paï Cliarleton, ^l6 POISSONS La M us tèle commune» (G. MufUela, L.) Bl. i65, sous le uoni de G, Irlcirrhaùiis, Brun-fauve, à taches noirâlres j deux barbillons à la inâcboire supérieure; un à l'inférieure (i). Les Brosmes. N*ont même point de première dorsale séparée, niais une seule et longue nageoire, qui s'étend jusque lout près de la queue. On n'en connaît que dans le Nord. L'espèce la plus commune ( G. brosme. Gm. ) Penn. Brit. ZloI. pi. 34, ne descend pas plus bas que les Orcades. Il paraît qu'il y en a encore en Islande une espèce plus grande. {G. luh.) ■ Nouv. Mém. de Stockh. XV, pi. 8. (2). Ces poissons se salent et se sèchent (3). Les Phycis. Artéd. et Schn. (4). Ne diffèrent des autresgades que par des ventrales d'un seul raj^on , souvent fourchu. D'ailleurs , leur tête est grosse, leur menton porte un barbillon, et leur dos deux nageoires, dont la seconde longue. Nos mers en possèdent quelques espèces. (1) Ajoutez aux musièles le gadus cimbricuSy Sclin. pi. 9. — G, qiùnquecirrhaius^ Penn. Brit. Zool. pi. 35 j nommé mal à propos mus- iela par Bîoch et Gmel. (2) On donne aussi aux brosmes , en plusieurs canlons, les noms de lingues et de dorches. Voyez Penn, loc. cit. et Olafsen , voy. en Isl. Irad. fr. pi. 27 et 28. (3) Les trois subdivisions des lot es , des jnustèles ef des brosipes y sont réunies par Schneider dans le genre enchelyopus. Ce nom formé originairement par Klein , pour toutes sortes de poissons allongés , signifie an gullli forme. Grouovius le réservait au Blenmus viviparus qui est mon genre zoarcès. (4) Fhyccs, nom ancien d'un poisson mal délertninc\ Rondelet l'a appliqué a noire première espèce dont Arlédi avait fait un genre, réuni aux bleunies par Linnseus, et rétabli par Bloc;;, éd. de Sclin^ p. 56. mot MALACOPTÉRYGIENS SUBBPxACHîENS. 217 La plus commune, dans U Méditerranée, s y nomme Me ou tanche da mer. [P/iycis Mediterraneiis. Laroche. Phycis tinca. Schn. BUnnius phycis. L. ) Salvian. fol. 280. Sa dorsale antérieure est ronde, et pas plus élevée que l'autre ; ses ventrales à peu près de la longueur de sa tête. Une autre qu'on pêche aussi dans l'Océan, Le Merlus barbu. Duham. II, pi. xxv, i". 4- {P^^ycis blennoîdes. Schn.) Gadus albidus. Gm. Blennim ga- doïdes,'2yXi'iO. Gadus fuscatu8.Ve\u\. , etc. Schn. pi. 6. A sa première dorsale plus relevée , et son premier rayon très-allongé; les ventrales deux fois plus longues que la tête (i). Les Raniceps. Ont la tête plus déprimée que les phycis et que tous les autres gades , et la dorsale antérieure si petite, qu'elle est comme perdue dans l'épaisseur de la peau. On n'en a encore que de l'Océan (2). On ne peut rapprocher que des gades les deux genres suivans : Les Grenadiers. (Lepidoleprus. Risso.) Leurs soLis-orbitaires s'unissent en avant entre eux et avec les os du nez, pour former un museau dé- primé qui avance au-dessus de la bouche , et sous (i) N. B. La fig. de Schn. pi. 6 , est rappoilée mai à propos au Phycis tinca^ comme l'a bien remarqué M. de la Roche, An n. du Mus. XIII, p. 335. J'ai donné les caractères ci-dessus, ayant à hi fois les deux poissons sous les yeux. Une troisième espèce est le batrachdides gmS' Imi, Risso , fig. 16, qui n'est nullement un batrachoïde. Ajoutez le gad. americanus , Schn. ou Blennius chubs , nat. de Berl. vil, i43, si, ce n'est pas le même que le gad. albidus. (2) Le gadus raninus , Miiil. Zool. Dan. pi. 45. Blennius ranimis, Gmei. Batracho'ides blennidides , Lacép. Phycis ranina , Bl. Schii. 57 ; — le gadus trifurcatuSj Penn. Brit. Zool. IH, pi. 3a. Phycis fusca f Schn. 3î8 .roisso>^5 lequel celle-ci conserve sa mobilité. La tête entière et tout le corps sont garnis d'écailles dures et héris- sées de petites épines. Les ventrales sont petites et un peu jugulaires ; les pectorales médiocres. La pre- mière dorsale est courte et haute. La deuxième dorsale et l'anale ^ Tune et l'autre très-longue, s\i' msseni en pointe à la caudale. Les mâchoires n'ont que des dents très-fines et très-courtes. Ils vivent à de grandes profondeurs ^ et rendent un son comme les grondins quand on les tire de l'eau. On en connaît deux espèces, des profondeurs de la Mé- diterranée. Lepidol. cœlorhynchus et trachyrliynchus. Risso. p. 200, pi. VII, f. 21 et 22. Les Macroures. ( Macrourus. B1. ) Ont 5 comme \ç:?> grenadiers ^ une première dor- sale distincte, courte et élevée et les autres verti- cales, réunies autour d'une longue queue pointue. Leurs ventrales sont bien thoraciaues, leurs écailles carénées et rudes; leurs dents petites et sur plusieurs rangs; ils portent sous le bout de la mâchoire infé- rieure un barbillon comme les morrues. On n'en connaît qu'un , long de trois pieds , des pro- fondeurs de la mer Glaciale. i^Coryphœna rupestris, Gm. ) Bl. 177. La deuxième famille , vulgairement dite poissons plats 5 comprend le grand genre Des Pleuronectes. ( Pleuronect^s. L.) (i). Ils ont un caractère unique parmi les animaux (î) Pleuronectes y nom composé par Artédi, de TrXt-vfx ^ le flanc ^ ï\iALACOPTÉRYGIENS StJBBRACHÎENS. ^ig vertébrés, celui du défaut de symétrie de leur tête où les deux yeux sont du même côté , qui reste supérieur quand l'animal nage et est toujours coloré fortement , tandis que le côté où les yeux manquent est toujours blanchâtre. Le reste de leur corps, bien que disposé en gros comme à l'ordinaire, participe un peu à cette irrégularité. Ainsi les deux côtés de ïa bouche ne sont point égaux , et il est rare que les deux pectorales le soient. Ce corps est très- comprimé 5 haut verticalement ; la dorsale règne tout le long du dos ; Fanale occupe le dessous du corps, elles ventrales ont presque Pair de la conti- nuer en avant , d'autant qu'elles sont souvent unies l'une à l'autre. Il y a six rayons aux ouïes. lia cavité abdominale est petite , mais se prolonge en sinus dans fépaisseur des deux côtés de la queue , pour loger quelque portion des viscères. Il n'y a point de vessie natatoire , et ces poissons quittent peu le fond. Le squelette de leur crâne est curieux, par ce renversement qui porte les deux orbites d'un même côté : cependant on y retrouve toutes les pièces communes aux autres genres, mais inégales. Les Pleuronectes fournissent le long des côtes dans presque tous les pays une nourriture agréable et saine. On trouve quelquefois des individus qui ont les et vuKjyjÇ, nagenr ; parce qu'ils nagent sur le côlé ; les anciens leur donnaient des noms diiférens selon les espèces , conime Passer ,, Xlonibus, Buglossa^ etc. 220 POISSONS yeux places de l'autre côté que le reste de leur espèce , et que ron nomme contournés ; d'autres où les deux côtés du corps sont également colorés, et que Ton appelle doubles. Le plus souvent c'est le côté brun qui se répète , mais cela arrive quelque- /ois aussi au côté blanc (i). JS^ûus les divisons comme il suit : Les Plies. (Platessa. Cuv. ) Ont à chaque mâchoire une rangée de dents tranchantes , obtuses, et aux phar^yngiens des dents en pavés; leur dor- sale ne s'avance que jusqu'au-dessus de l'œil supérieur , et laisse, aussi-bien que l'anale, un intervalle nu entre elle et la caudale 5 leur forme est rhomboidale, la plupart ont les yQux à droite. On leur observe deux ou trois petits cœcums» Nos mers en nourrissent quelques-unes , telles que La Plie franche ou Carrelet. (2). {^PLeur. platessa* L.)Bl. ^1, Reconnaissable à six ou sept tubercules , formant une ligne sur le côté droit de sa tête, entre les jeux, et aux taches aurore, qui relèvent le brun du corps de ce même côté. C'est l'espèce la plus estimée de ce sous-genre. Le Flet ou Picaud. ( Pleur, flesus. L. ) Bl. 44. (Et 5o , sous le nom de PL passer.) (3). N'a que de petits grains à la ligne saillante de sa tête, et porte tout du long de sa dorsale et de son anale , un (1) Le rose-colouredjiounderj Sliaw. IV, n , pi. 43, estim flet où le côté blanc est double. {2) N. B. Le nom de carrelet ou petit carreau, a été appliqué par quelques auteurs à la barbue , mais contre l'usage de nos côtes et de lios marchés. Le vrai carrelet est une jeune plie. (3) Lep/. passer d'Artédi et de Linn. n'est point différent du tur- bot j celui de BlocU n'est qu'un yie^x fiet tourné à gauche. MALACOPTERYGIENS SUBBRACHIENS. 22 I petit bouton âpre sur la base de chaque arête. Sa ligne la- térale a aussi des écailles hérissées. Il n'a que des taches pâles sur son fond brun. Sa chair est de beaucoup infé- rieure à celle de la plie. Il remonte fort haut dans les rivières , et beaucoup d'individus , dans cette espèce , sont tournés en sens contraire. La Limande, ( PL Limanda, L. ) Bl. 46. A à la tête du côté droit, une ligne saillante et de grandi yeux, et sa ligne latérale éprouve une forte courbure au- dessus de la pectorale. Ses écailles sont plus âpres qu'aux précédens , ce qui lui a valu son nom (de lima y li/m)» Le côté des yeux est brun-clair, avec quelques taches effacées, brunes et blanchâtres. Quoique petite, ou l'estime plus à Paris que la plie , parce qu'elle sup- porte mieux le transport. Les Flétans. (Hippoglossus. Cuv. ) Ont avec les nageoires et la forme des plies , les mâ- clioires et le pharynx armés de dents aiguës ou en velours. Leur forme est généralement plus oblongue. La mer du Nord en produit un qui devient énorme. Le Flétan. {^Pl. Hippoglossus.^ Bl. 47- « Il a les yeux à droite. On le sèche et le vend par raor- eeaux dans tout le Nord. Il y en a plusieurs petits dans la Méditerranée, dont la plupart ont les yeux à gauche (i). (1) Pleur, macrolepidotus , Bl. igo, ou citJiarus , Rond. 5i4, et pecten , Gpsd. nom. aq. p. 97 , dont Bloch a fait mal à propos un pois- son du Brésil, CcW V aramaca f Margrav. 187, est tout différent. — PL boscii , RissOjVII, f. 33, — PL limandoides , Bl. 186, ou citharus asper, Rondel. 3i5. 222 POISSONS Les Turbots. (Rhombus. Cuv. ) Ont aux mâchoires et au pharjnx, comme les flétans, des dents en velours ou en carde; mais leur dorsale s'avance jusque vers le bord de la mâchoire supérieure , et règne y ainsi que l'anale, jusque tout près de la caudale. La plupart ont les yeux à gauche. Dans les uns , ces yeux sont rapprochés. Telles sont les deux grands espèces de nos côtes , les plus estimées de tout le genre pleuronecte. Le Turbot. (^Pl. maximus.) Bh 49* A corps rhomboïdal , presque aussi haut que long ; hérissé du côté brun de petits tubercules , et La Barbue. {^Pl. rhombus.^ Bl. 43. A corps plus ovale ; sans tubercules. La Méditerranée en a un de quelques pouces, et en ap- parence sans écailles. {PL nudus. Risso. ) Diaphanus. Sh. IV, II, 309. Arnoglossum. Rondelet, 324(1). En d'autres turbots, les yeux sont fort écartés, et le supérieur reculé. Ils ont un petit crochet saillant sur la base du maxillaire j du côté des yeux , et quelquefois un autre sur l'œil inférieur. La Méditerranée en produit de cette sorte (2). (1) Ajoutez la barbue à taches noires et rouges, ou targeur (pi. punctat us) Bl. 18g 5 pZ. hirtus , Abild. Zool. Dan. io5, de la mer du Norà; — pî. cristatus , Sclin. i53, voisin delà barbue, vulgaire- ment sole a l'Isle-de-Frauce ; le pi. commersonien , Lac. IV, 656 j mais la figure III, xii, 2, est d'une autre espèce et viaimejit du sous-genre sole. (2) Pleur, podas , Laroche, Ann. du Mus. XIII , xxiv , \^,—pL rhomboïdes, Rondel. 5i5; — pleur, mancus , Brousson. Dec. icht. pi. 3 et 4; — pleur, argus ^ Bl. et lunatjis, Gm. Bl. 48, ou mieux Catesh. «ar, XXVII. — MALACOPTÉRYGIENS STJBBRACHIENS. 220 Les Soles. (Solea. Ciiv.) « Ont, pour caractère particulier, la bouche contournée "fet comme monstrueuse du côté opposé aux ;yeux, et garnie seulement de ce côté -là de fines dents en velours serré, landis que le côté des yeux n'a aucunes dents. Leur forme est oblongue ; leur museau rond , et presque toujours plus avancé que la bouche; la dorsale commençant sur la bouche, et régnant , aussi- bien que l'anale , jusqu'à la caudale. Leur ligne latérale est droite 5 le côté de la tête opposé aux jeux , est généralement garni d'une sorte de villosité. Leur in-, îestin est long, plusieurs fois replié et sans cœcums. L'espèce commune dans nos mers et connue d'un chacun ( PI. solea. L. ) , Bl. 4^ , brune du côté des jeux , à pectorale tachée de noir, est un de nos meilleurs pois- sons. Nous en avons encore plusieurs autres , surtout dans la Méditerranée (i). Quelques espèces étrangères n'ont aucune distinction entre leurs nageoires verticales (2}. Nous appellerons Monochires Des soles qui n'ont qu'une extrêmement petite pectorale du côté des jeux, et où celle du côté opposé est presque imperceptible , ou manque tout-à-fait. Nous en avons un dans la Méditerranée 5 le Lingua- (1) La -pôle de Bélon , i43 , et de Rondel. 323, qui a les yeux à gauclie ; mal caractérisé par Lin. sous le nom de cynoglossus.—\^ç. pi. oceîlatus, Scli. 4o, le même que pL Rondeleùi , Sli. solea oculatuy ou Pégouze, Rondel. 622 j — la Pégo^se , Risse , p. 3o8 ; — pL lascarù, Risso, pi. VII, f. 52- — pi. théophile^ id. p. 3x3. (2) FI. zebrUjBl. 187; — pi. plagîusa,lu. — pi. orient alis, Schn. iSy; —pi. commersonien , Lac. III , xii , 2 : mais la descript. IV, 656 , est d'une autre espèce du sous-genre turbot. 224 POISSONS tula. Rondelet , 324. ( Pleur, microchirus, Lar. An. Mus. XllI, 356) (i}. Les Achires. (Achirus. Lacép.} Sont des soles absolument dépourvues de nageoires pec- torales. On peut aussi les diviser, selon que leurs nageoires ver- ticales sont distinctes (les Achires (2) proprement dits) , ou qu'elles s'unissent à la caudale (IcsPlagusia. (3) Brown.) La troisième famille que «ous appellerons Discoboles, à cause du disque formé par leurs ventrales , comprend deux genres peu nom- breux. Les Porte-Ecuelle. ( Lp^adogaster. Gouan. ) Sont de petits poissons remarquables par les carac- tères suivans. Leurs amples pectorales descendues à la face inférieure du tronc 3 prennent des rayons plus forts , se reploient un peu en avant , et s'unis- sent Tune à l'autre sous la gorge par une membrane transverse, dirigée en avant : une autre m em- (1) C'est probablement le pleur, mangilii , Risso, 3io. lien existe d'autres espèces dont quelques-unes sont sans doute confondues parmi les achires des auteurs. Lep/. trichodacl^lus doit aussi y appartenir. (2) PL achirus, L. achlre barbu, Geoff. Ann. du Mus. tome] ^ pi. XI. Ce n'est pas le même que celui de Lacép. Il est essentiel de remarqîîer que les barbes ne sont pas des rayons, mais des cils, comme il y en a dans Ja sole commune , et que l'on retrouve dans plusieurs achires j — Vach. marbré ,L,ac, III, xii , 3, et IV, p. 6G0 j — Vach. fascé , id. pi. lineafus ; sloane, Jani. pi. 246. (3) Fleur, bilineatus, Bl. 188; — Vach. orné. Lac. IV, p. 6655 — pleur, arel, Sch. 169, pi. plaguslœ a£F. Jam. 445, différent du pi. plagiusUj L. MALACOPTERYGIENS SUBBRACHIENS. 113 Lrane fraiisverse dirigée en arrière ^ adhérente au bassin et se prolongeant sur les côtés pour s'at- tacher au corps, leur tient lieu de ventrales. Du reste leur corps est lisse et sans écailles ; leur têie large et déprimée, leur museau saillant et exten- sible, leurs ouïes peu fendues , garnies de quatre ou cinq rayons ; ils n'ont qu'une dorsale molle vis- à-vis d'une anale pareille. Leur intestin est court , droit, sans cœcum; ils manquent de vessie nata- toire. Cependant on les voit nager avec vivacité le long des rivages. Dans les Porte-Écuelle proprement dits, la membrane qui représente les ventrales règne circulairement sous le bassin, et forme un disque concave; d'un autre côté, les os de l'épaule forment en arrière une légère saillie , qui complète un second disque, avec la membrane qui unit les pectorales. Nos mers en possèdent plusieurs espèces. Dans les unes, la dorsale et l'anale sont distinctes de la caudale (i). En d'autres, ces trois nageoires sont unies (2}. Les Gobiésoces. Lacép. N'ont point ces doubles rebords, et par conséquent l'in- tervalle entre les pectorales et les ventrales n'y est point divisé en un double disque. Leur dorsafe et leur anale sont courtes , et distinctes de la caudale (3). (1) Lepadog. gouan, Lac. I, xxiii, 3, 4, ou lep. rosfratus^ Schn.; ■—lepad. Balbis y Risso, pi. IV, f. 9, probablement le même que le eyclopt. eornubicus j Sh. ou jura sucher , Penii. Bril. Zool. n". 69 j — îepad. Decandolle ^ Risso^ p. 76. (2) Lepadog. Wildenow , Risso, pi. TV, f. 10. (5) Lepad. dentexy Schn. Pall. Spic. VII, 1, probablement le même T0î\3E 2. l5 220 poissons Les Cycloptères. ( Gyclopterus. L. ) Ont un caractère frès-marqué dans leurs ven- trales, dont les rayons suspendus tout autour dn bassin , et réunis par une seule membrane , forment un disque ovale et concave que le poisson emploie comme un suçoir pour se fixer aux rochers ; du reste leur bouche est large , garnie aux deux mâ- choires et aux pharyngiens de petites dents poin- tues ; leurs opercules petits; leurs ouïes fermées vers le bas et garnies de six rayons ; leurs pectorales très- amples 5 et s'unissant presque sous la gorge , comme pour y embrasser le disque des ventrales ; leur sque- lette durcit peu, et leur peau est visqueuse et sans écailles. Ils ont un estomac assez grand , beaucoup de cœcums, un long intestin et une vessie natatoire médiocre. Les Lumps. Ont une première dorsale plus ou moins visible , à rayons simples, et une seconde à rayons branchus^ vis-à'vis l'anale; leur corps est plus épais. XjQ Lump de nos mers , Gras-7'ToUet , etc. [^Cyclopterus Lumpus. li. ) Bl. go. A sa première dorsale tellement enveloppée par une peau épaisse et tuberculeuse, qu'à l'extérieur on la pren- drait pour une simple bosse du dos. Trois rangées de gros tubercules coniques le garnissent de chaque côlé. Il vit. u^. Les Fierasfers. Manquent de barbillon , et leur dorsale est si mince , ^ - , ' 9- ' — ^,,^„_^_^__ ■ ■ ^ , Il i»«. ■■■■■! ■> .i.i. I I ■m (î) Oa y voit encore Vophidium va^^sali , Bisao , pi. V ; fig. 12. 2^0 POISSONS qu'elle ne semble qu'un léger repli de la peau. Leur veèsif. natatoire n'est soutenue que par deux osselets ^ celui du milieu leur manque. On n'en connaît qu'un de la Méditerranée. ( Ophidium imberbe. li. ) (l). Les Equilles. (Ammodytes. L. ) Ont le corps grêle et allongé comme tous les précédens, et sont pourvues d'une nageoire à rayons articulés mais simples sur une grande partie de leur dos y d'une autre derrière Tanus, et d'une troisième fourchue au bout de la queue; mais ces trois na- geoires sont séparées par des espaces libres. Le mu- seau de ces poissons est aigu ; leur mâchoire supé- rieure susceptible d'extension ^ et l'inférieure dans l'état de repos plus longue que fautre. Leur es- tomac esi pointu et charnu ; ils n'ont ni cœcums ni vessie natatoire ^ et se tiennent dans le sable d'où l'on va les enlever quand la mer se retire. Ils vivent des vers qu'ils y prennent. On n'en connaît qu'un. ( Ammodytes iohianus, L. ) Bl. 75 , f. 2. ^ Très-commun sur toutes nos côtes; long de huit à dix pouces; d'un gris argenté. Il est bon à manger, et Ton s'en sert aussi pour attacher aux hameçons comme appât. (1) C'est en même temps le gymnofus acus , L. et le notoptèrefon- f a7ze5 , Risso , pi. iv , f. ti. Qy\^i\^\, k V ophidium imbeTbe ùcs IchVyo-' logistes du nord , tels que Scliônefeld, Peiin. Brit. zool. ap. pi. et à V ophidium viride , Fabr. Faun. Groënl i48 , je les crois des anguilles. Enfin Vophidium ocellatum , Tilesius , Mém. de Pétersb- III , pi. 180 , III ; 27 , me paraît devoir se rapprocher des gonelles. ACANTHOPTÉRYGIENS. 2^1 LES ACANTHOPTERYGIENS. Forment la seconde et de beaucoup la plus nombreuse division des poissons ordi- naires ; on les reconnaît aux épines qui tiennent lieu de premiers rayons à leur dor- sale 5 ou qui soutiennent seules leur première nageoire du dos lorsqu'ils en ont deux ; c[uel- quefois même au lieu d'une première dorsale ils n'ont que quelques épines libres. Leur anale a aussi quelques épines pour premiers rayons , et il y en a généralement une à chaque ventrale. Les acanthoptérygîens ont entre eux des rapports si multipliés , leurs diverses familles naturelles offrent tant de variétés dans les caractères apparens que Ton aurait pu croire susceptibles d'indiquer des ordres ou d'autres subdivisions , qu'il a élé impossible de les diviser autrement que par ces familles naturelles elles-mêmes , que nous portons au nombre de huit , et que nous sommes obligés de laisser ensemble pour former Le HUITIEME ORDRE DES PoiSSONS. La première famille des acanthoptérygiens, TOME 9.. l6 21^2 POISSONS Ou celle des T^nioïdes, Se distingue par un corps extrémeinent allongé et aplati, semblable à un ruban , garni cVune nageoire qui règne tout le long du dos. Elle se .subdivise en deux tribus, détermi- nées d'après la forme des mâchoires. La première tribu a le museau court , les maxillaires distincts. Les PcUbans. (Cepola, L. ) (i). Ont y outre ce corps allongé et aplati et cette longue dorsale qui leur sont communs avec le reste de la famille ^ une caudale distincte et une anale très- longue et très-marquée. Il n'y a dans leur dorsale que deux ou trois rayons non articulés, en. sorte qu'on pourrait presque les laisser parmi les malacoptérygiens. Leurs ventrales ont^ comme à Tordinaire, plusieurs rayons; mais ce qui les dis- tingue le mieux, c'est leur mâchoire supérieure très-courte , et l'inférieure qui se redresse pour la rejoindre, en sorte que leur tête est obtuse, et l'ouverture de leur bouche dirigée vers le haut. Leurs dents sont fortes et aiguës , peu serrées , et leur cavité abdominale fort courte , ainsi que leur estomac ; ils ont quelques cœcums , et une vessie aérienne qui s'étend dans la base de la queue. (i) On les nomme en llalien Cepola , parce leur chair se lève |:ar feuillets ([ue l'on a comparés à cçux d'un oignon. ACANTHOPTERYGIENS. 2l^3 ïly en a une clans la Méditerranée ( cepolaruhescens ^ L. ) Wili. 1,7, fig. I , longue de deux pieds , rougeâtre (i). Les Lophotes. Giorna. Ont le corps allongé ^ et finissant en pointe ; la tête courte surmontée d^une crête osseuse très-élevée, sur le sommet de laquelle s'articule un long et fort rayon épineux^ bordé en arrière d'une membrane , et à partir de ce rayon une nageoire basse à rayons presque tous simples , régnant également jusqu'à la pointe de la queue , qui a une caudale distincte , et en dessous de cette pointe est une très-courte anale. Les pectorales sont médiocres , armées d'un premier rayon épineux , et sous elles on aperçoit avec peine des ventrales de quatre ou cinq rayons excessivement petites. Les dents sont pointues et peu serrées , Ja bouche dirigée vers le haut ^ et l'œil fort grand. On compte six rayons aux branchies , la cavité abdominale occupe presque toute la lon- gueur du corps. On n'en connaît qu'un , Le Lophote Lacépède. (Giorna, Mém. de l'Académie P Imp. de Turin, i8o5-i8oB, p. 19, pi. 2. ) Il se trouve, mais rarement, dans la Méditerrané et devient fort grand (i). e. (1) Le cepola tœnia , L. ne me paraîf, différer en rien du rubescens. il) N. B. La description de Giorna est incomplète , parce qu'il n'avait qu'un individu mutilé, dont il ignorait l'origine. J'ai fait la mienne sur un individu de plus de quatre pieds, pris à Gènes, Voyez Aun. Mus. XX , xyu. ^44 POISSONS Les Régalecs. ( Regalecus. Ascan. ) (i). Ont de petites pectorales, une première dorsale à l'ayons simples , peu étendue, et une seconde régnant sur presque tout le long du corps ; mais ils manquent d'anale et de caudale, et leurs ventrales ihorachiques se réduisent à de très longs filets. Le Hêgalec ou Hoi des Harengs du Nord. ( Regalecus glesne. Ascan. Gymnetrus remipes.Schn. ^\. — 88. ) A ses longues ventrales terminées chacune par un disque membraneux , et sa première dorsale très-peu élevée ; on le trouve dans la mer de Norvège. Si c'est, comme je le crois, le même poisson que le gymnetrus gryllii. Lindrotli. Nouv. Mém. de Stockh. 1798, pi. viii , il arriverait à une taille énorme, dix-luiit pieds de longueur. Xais ils manquent totalement de ventrales aussi-bien que d'anale. Leurs dents sont tranchantes et pointues. On n'en connaît qu'un, des cô(es d'Islande, ( Gymnogaster arcticus. Brunn. Bogmarus-Islandicus. Schn. pi. loi. ) Long de plus de quatre pieds, argenté, à ligne latérale armée vers la queue de petites épines. Comme les cor- beaux refusent d'en manger, les Islandais le croient ve- nimeux (2). La deuxième tribu des T^einioïdes A le museau pointu et la gueule fendue. Les Ceintures. ( TRicmuRus. L. ) Ont le corps sans écailles sensibles , allongé et aplati comme un ruban ^ les mâchoires aiguës ar- mées de dents longues et crochues comme des fers (0 Vogmar ou Vaagmaer, signifie en islv^ndais la fiîle ou la jument des Golfes. (2) C'est probablement iei que devrait venir le régalée lancéolé ^ représenté d'après des dessins fails par des Chinois, Lacep. II , 2] 9. et I, pi. XXII, f. 3. 4*f. B^ N'pvant point vu non plus ce poisson . je ne répondrais pas. A C A N T H O P T É R Y G I E N s. ^[\.J de flèche. Leur dorsale s'éîend sur toute la longueur de leur corps ; mais ils n'ont ni ventrales ni anaîe^ et leur ventre et le dessous de leur queue sont dentelés en scie ; la queue se termine au lieu de nageoire par un filet grêle. On observe en de- dans de chacune de leurs mâchoires un voile mem- braneux ; leur estomac est allongé et épais ,. leurs cœcums nombreux , leur intestin droit , leur vessie aatatoire grande et simple. On en pêche un dans les mers d'Amérique. {^Trichiurus lepturus.^ Bl. i58. (l). Tout entier de la plus belle couleur d'argent , à onâ- clioire inférieure plus longue. Il atteint trois pieds de longueur, et est fort vorace. La mer des Indes en produit aussi un dont les diffé- rences ne sont pas encore très-bien assurées. ( Trichiunis indicus.) L. Will. app. tab. III, n"*. 3, et probablement clupea liaumela. Gm. et Forsk. Trich, haumela. Scbn. On lui attribue, sans trop de preuves, un pouvoir élec- trique (2). que labseiice de ventrales 11e \iiil du mauvais étal des individus observés par Olafsen et par Briinnicb.,11 doit être, ainsi que le tra- chyptère. fcirt voisin du gymnètre. (1) C'est l'ubine de Lacl , Lis. am. XV, c. svii. Lact, éditeur de Margrave, ayant ensuite rapporté par une méprise qu'il indique lui- même , cette figure d'ubine , sous ia description du inucu de Mar- grave, o« a appliqué à l'ubine, c'est-à-dire à notre tricliinre , tout ce que Margrave dit de son rnucu , qui est toute autre cliose , et pro- bablement du genre murène; ainsi on le fait habiter les fleuves, quoiqu'il soit marin. ^"oyeisBrovvn , Jam. p. 444. (2) Il parait qu'on n'a attribué celte propriété à cette espèce que sur quelques paroles équivoques de Neukof , rapportées par Willughby ad loc. cit. 248 POISSONS Les Jarretières. ( Lepidopus. Gouan. ) Avec le corps allongé et aplati ^ la longue na- geoire dorsale , les mâchoires pointues et les dents fortes et aiguës des trichiures, réunissent une nageoire caudale ordinaire ^ une anale courte et basse sous l'extrémité de la queue , et portent sous les pectorales deux petites écailles pointues^ mobiles, qui -leur tiennent lieu de nageoires ventrales, et ont donné lieu à leur nom latin. Leurs intestins ressemblent beaucoup à ceux des trichiures. Oo en pêche une dans nos mers, qui atteint plus de quatre pieds de longueur, et est de la plus belle couleur d'argent. Elle a été décrite plusieurs ibis , et chaque fois regardée comme une espèce nouvelle (r). Les Stylephores. ( Stylephorus. Shaw. ) Ont le corps très-allongé ; sur presque tout leur dos s'étend une nageoire , et sur le dessus du bout de leur queue en est une autre distincte de la pre- mière qui est peut-être une vraie caudale; la queue même se termine en un filet plus long que le corps ^ (1) C'esl le trichiurus caudatus, Méni. de Stokli. 1788, pi. ix^ f. 1. Le trich. gladius, Hollea. Mem. de la soc. d'Hist. nal. de Copenh. vol. V, cah. 1 , j)l. 2. Le vandelli.us lusitaniens , Shaw. gen. Zool. IV", part. II, p. 199«. Le ziphotheca tetradens, Montagu, Wernerian soc. I , pi. 2 et 3. Le Jépidope Péron , Risso , pi» V, f. iS. N.B. Je ne suis, pas encore bien assuré des di:ft'rences spécifiai nea eiilre ce ît'pidope et celui de Gouan. ACANTHOPTÉRYGIENS. 349 et qui serait le dernier rayon de la caudale. Ils ont des pectorales , mais manquent de ventrales et d'anale (i). On n'en connaît qu'un, du golfe du Mexique, {^Stylephorus chordafus. ) Sli. General. Zool. vol. IV, part. I, pi. XI. Long de deux pieds , sans le filet , et de couleur argentée , marbré de brun. La deuxième famille des acaiithoptérygiens, Ou celle des Gobioïdes, Se reconnaît à ses épines dorsales grêles et flexibles ; tous ces poissons ont à peu près les mêmes viscères ^ c'est-à-dire , un canal intes- tinal égal , ample , sans cœcums , et point de vessie natatoire. Les Blennies, ou Baveuses. (Blennius. L.) « Ont un caractère très-marqué dans leurs nageoires ventrales 5 placées en avant des pectorales, et com- posées seulement de deux rayons. Leur estomac est mince sans cul-de-sac , leur intestin ample mais sans cœcum ; ils n'ont pas de vessie natatoire. Leur corps est allongé , comprimé , et ils ne portent (i) N. B. L'intlivida décrit par M. Shaw avait la tête si mai. conservée, que ce naturaliste, dans sa figure aussi-bien que dans ax vlescrij)rion ; en a fait un monstre indéchiffrable. 230 POISSONS qu'une dorsale composée presqu'eii entier de rayons simples, mais flexibles. Ils vivent en petites troupes parmi les roches des rivages , nageant, sautant, et pouvant se passer d'eau pendant quelque temps. Leur peau est enduite d'une mucosité qui leur a valu leur nom grec^ Blennius ^ et leur nom fran- çais Baveuses, qui en est une traduction. Plusieurs sont vivipares , et ils ont tous près de Tanus un tu- bercule qui paraît leur servir pour Taccouplement. Nous les divisons comme il suit. Les Blennies proprement dits. Dont les dents longues, égales et serrées, ne forment qu'un seul rang bien régulier à chaque mâchoire , terminé en arrière , dans quelques espèces , par une dent plus longue et en crochet. Leur tête est obtuse , leur museau courte leur front vertical; leurs intestins larges et courts. La plupart ont un tentacule souvent frangé en panache sur chaque sourcil. Nous en avons plusieurs espèces le long de nos côtes (i). D'autres n'ont que des panaches à peine visibles aux sourcils, mais portent sur le vertex une proéminence mem- braneuse, qui s'enfle dans la saison de l'amour (2). (i) Blennius ocellaris, Bl. 167, f. 1 ; — bl, gattorugineàe Briinnicîiî fort différent de celui de Linn. VS""!!!. H. 2, f. 25 — bl. cornutus^Li^ dont le tentacularis,Bvunn. n'est qu'une variété; — bl.fasciatus, Bl. 162, f. 1 , si ce n'est pas un individu dessécîié du gattorugine de Brùnn, ■ — bl. gattorugine de Blocli , 167, 2, lequel ne ressemble encore à aucun des autres de ce notn ; — bl. palmicornis , Cuv. (le gattorugine de Penn. encore très-différent de ceux de Linn. et de Brùnn.) (2) Blenn. galerita^ L. — blenn, j?avo , Risso. A C A IN T K O P T É R Y G I E jN s. nSï Dans d'autres, enfin (les Pholis (i). Artéd.), il ny a ni panache , ni crête (2). Nous distinguons de ces blennies proprement dits, sous le nom de Salarias, les espèces dont les dents, également sur une seule rangée et fort serrées, sont comprimées latéra- lement, crochues au bout, d'une minceur inexprimable et en nombre énorme. Elles se meuvent, dans l'individu frais, comme les touches d'un clavecin. La tête de ces poissons , fort comprimée en haut, est très-large transversalement dans le bas. Leurs lèvres sont charnues et renflées , leur front tout-à-fait vertical; leurs intestins, roulés en spirale, sont plus minces et plus longs que dans les blennies ordi- naires. On n'en connaît que de la mer des Indes (3). Nous appellerons Clinus (4). Les espèces à dents courtes et pointues, éparses sur plu- sieurs rangées , dont la première est plus grande. Leur museau est moins obtus que dans les deux sous-genres pré- cédens ; leur estomac plus large , et leurs intestins plus courts. Dans quelques-uns, les premiers rayons de la dorsale forment une pointe séparée par une échancrure du reste de la nageoire (5). Leurs sourcils sont surmontés de petits pa- naches. (1) Pholis , nom grec d^un poisson toujours enveloppé de mucus. (2) Blenn. pholis , El. 71, f . 2 5 — bl. cavernosus , Sclm. 07, 2; — gadus salarias, Forsk. p. 22. (3) Sal. quadripennis, Cuv. qui est le Mennhis gallorugine de Forbk. p. 23; — blejin. simus, Sujef. act. Pelrop. 1779, la*". part. pi. VI ; — Valticus ou sauteur de Commeis. Lacép. II, pag. 479 , et plu- sieurs espèces nouvelles. (4) Clinus, nom des blennies clie z les Grecs modernes. (5) Bl. mustelaris ,Lj.] — bl. sirperciliosuSy'Bl. 168. N. B. Jue blen?2ie poifîtillé, Lac. II, xii, 5, ne me paraît qu'un individu mal conservé du supcrciliosus j~-'hlenn. cirgcnteus. Risso. 25^ POISSONS Il y en a même où les premiers rayons sont totalement en avant, et semblent former une crête pointue et rayonnée sur le vertex (i). Dans d'autres, au contraire, la dorsale est continue et égale (2). Les Gonnelles. ( Mur^noïdes. Lacép. Centronottjs. Schn. ) Ont les ventrales encore plus petites que tous les blennies , presque insensibles, et souvent réduites à un seul rayon. Leur tête est très-petite, et leur corps allongé en lame d'épée;leurdoseslg^rni tout dulongd'unedorsaleégale, dont tous les rayons sont épineux. Leurs dents sont comme dans les clinus; leur estomac et leurs intestins d'une venue (3). Les Opistognathes. (Cuv. ) Ont les formes des blennies , et surtout leur museau court, et se distinguent par leurs maxillaires très -grands et prolongés en arrière en une espèce de longue moustache plate. Leurs dents sont en râpe à chaque mâclioire , et la rangée extérieure plus forte. On leur compte trois rayons aux ventrales , qui sont placées précisément sous les pecto- rales. On n'en connaît qu'un , rapporté de la mer des Indes par M. Sonnerat. ( OpisLognathu,s SonneratL Cuv. ) (1) Espèces nouvelles. (:2) Blenn. mustelarlSfljïnn, MviS. ad.fred. pl.xxxi , f, 3; — bletin. spadiceus, Schn. Séb. III, xxx, 8^ — hlenn. acuminatus, id. Séb. ib. 1 j —blenn. punctatus, Oll. Fabr. soc. d'Hist. nat. de Copenh. vol. II, cali. 11 , pi. X , f. 5. — Blennius audifredi , Risse, pi. vi, f. i5. (3) Blenn. gunnellus , L. Bl. 665 — hl. murenoides , Sujef. Act. Pelrop. 1779, II, VI , ] , qui pourrait bien ne pas différer du gunnel- lus ; c'est le murcnoide , Sujef. Lac. — centronotus fasciatus , Schn.. pi. 37, f. 1 3 '-hlcnn, lumpenusj Vyalb. pi. m , fig. 6. ACANTHOPTÉRYGIENS. ^53 Les Anarrhiques. (Anarrhichas. L.) (i). Me paraissent si semblables aux bleiinies, que je les nommerais volontiers des blennies sans ventrales. La nageoire dorsale, toute composée de rayons simples , mais sans roideur, commence à la nuque, et s'étend 3 ainsi que l'anale, jusqu'auprès de celle de la queue , qui est arrondie aussi-bien que les pectorales : tout leur corps est lisse et miiqueux; leurs os palatins , leurs vomers et leurs mandi- bules , sont armés de gros tubercules osseux , qui portent à leur sonmiet de petites dents émaillées , mais les dents antérieures sont plus longues et co- niques. Cette dentition leur donne une armure vigou- reuse , qui joint à leur grande taille en fait des pois- sons féroces et dangereux. Ils ont six rayons aux ouïes, l'estomac court et charnu, le pylore près de son fond, l'intestin court, épais etsanscœcum, et ils manquent de vessie aérienne. Le plus commun appelé vulgairement Loup marin , Chat marin, ( Anarr. Lupus. L. ) Bl. ^[\. Habite les mers du Nord, et vient assez souvent sur nos côtes ; atteint six et sept pieds de longueur, et est brun , avec des bandes nuageuses plus foncées. Su chair ressemble à celle de l'anguille (2). Il est d'une grande res- (1) Anarrhichas^ grimpeur, nom imaginé par Gesiier (paralipomen, p. 1261), parce que ce poisson grimpe , dit-on , contre les écacils en s'aidant de ses nageoires et de sa queue. (2) On a cru que ses dents pétrifiées formaient les biifonites , mais elles n'en ont ni la forme ni le tissu. Ajoutez le petit anarrliique^ anarr, minora Olafsen , voy. en Isl. tr. fr. pi. L. 234 POISSONS source pour les Islandais , qui le mangent séché et saîéj emploient sa peau comme chagrin , et son fiel comme savon. Les Gobous, Boulereau^ ou Gougeons âe mer. ( GoBius. L. ) Se reconnaissent sar-le-clianip à leurs ventrales thorachiques réunies soit dans tonte leur longueur, soit au moins vers leurs bases en un seul disque creux j et formant plus ou moins l'entonnoir. Les épines de leur dorsale sont flexibles ^ l'ouverture de leurs ouïes pourvue de quatre rayons seulement est généralement peu ouverte , et comme les blen- liies, ils peuvent vivre quelque temps hors de Teau; comme eux aussi ils ont un estomac sans cul-de-sac , et un canal intestinal sans cœcum ; leurs mâles ont enfin le même petit appendice derrière Fanus, et l'on sait de quelques espèces qu'elles produisent des petits vivans. Ce sont des poissons petits ou mé- diocres qui se tiennent entre les roches des rivages. La plupart ont une v^essie aérienne simple. Les Gobies, proprement dits. (Gobius. Lacép. et Schn. ) Ont les ventrales réunies sur toute leur longueur, et même en avant, en sorte qu'elles forment un disque con- cave. Leur corps est allongé , leur tête médiocre , arrondie, leurs joues renflées, leurs jeux rapprochés. Leur dos porte deux nageoires , dont la postérieure assez longue. Nous en avons quelques-uns , dans nos mers, dont les caractères ne sont pas encore suffisamment établis (i). (i) Bélon et Rondelet ont vowlu reconnaître clans ces poissons les ACANTHOPTÉRYGIENS. ^55 Le Boulereau noir, ( Gohlus niger, L.) Penn. Brit. Zool. pi.— 38. A corps bran-noiratre , est le plus commun sur nos ri- vages de l'Océan. Il n'atteint que quatre on cinq pouces. On y trouve aussi en abondance liB Boulereau hlanc. ( Gob. minutus, IJ.) /iphia, Penn. ïb. pi. — 37. A coi-ps fauve-pâle ; à nageoires blanchâtres , ra3^ëes en travers de lignes fauves : long de deux à trois pouces. La mer Méditerranée, qui nourrit peut-être ces deux espèces , en produit plusieurs autres de taille et de couleurs variées (1). Les Gobioïdes. Lac. Ne diffèrent des gobies que par la réunion de leurs dor- sales en une seule. Leur corps est plus allongé (^2). Les Tœnioïdes. ici. Ont avec la dorsale unique des gobioïdes , un corps en- S^ohius des anciens , ce qui n'est pas prouvé , et Artédi a prétendu retrouver dans l'Océan , les espèces mal déterminées par ces deux auteurs dans la Méditerranée. De là une confusion inextricable} pour réclaircir il faut recommencer les descriptions et les figures. (1) Voyez-en les descriptions, mais sans en adopter entièrement la nomenclature , Risso,Tcht. de Nice, p. 1 55 et suivantes. En espèces étrangères , on peut mettre sans difïlcalté parmi les gobies : le gohius plumer ci f^\' JjS, 0 ; — gobius lanccolatus, id. 38, 1 ■ — gob. elongatusy nob. eleotris lanceolata , Scbn. pi. i5 j-^gobius lagocephalus, Pall. VIII , pi. 11, f. 6 , 7; — G. boddarti, id. ib. f. 4» 5; — gobius cyprino'ides , id. ib. pi. 1 , f. 5; — G. ocellatus ^ Brouss. Dec. pi. II. Quant à ceux que je n'ai point vus , et dont on n'a point de bonnes figures , je me dispenserai de les classer. (2) Gob. broussonnet, Lac, II, pi. xvii , f. i [goh. oblongatus, Scbn. add. 548). 256 poissoiçs core plus allongé. Leurs j^eux sont oblitères 5 leur lèvre su- périeure porte quelques barbillons (t). Bloch (édition de Schn. p. 63), sépare avec raison de tout le genre gobie , Les Periophtalmes. (Periophtalmus. Schn. ) Dont la tète entière est écailleuse , les yeux tout-à-fait rapprochés l'un de l'autre » garnis à leur bord inférieur d'une paupière qui peut les recouvrir, et les nageoires pec- torales couvertes d'écaillés sur plus de la moitié de leur longueur , ce qui leur donne l'air d'être portés sur une espèce de bras. Leurs ouïes étant plus étroites encore que celles des autres gobies, ils vivent aussi plus long-temps hors de l'eau; et aux Moluques , leur patrie, on les voife souvent ramper sur la vase pour échapper à leurs ennemis , ou pour atteindre les petites crevettes, dont ils font leur principale nourriture. Les uns ont les ventrales en disque concave des gobies proprement dits [2). Les autres ont leurs ventrales séparées presque jusqu'à la base (3). (1) J'ai tout lieu dé croire que le tenioide liermannien <, Lac. II , pL XIV, f. 1 , ne différait que par sa roauvaise conservation du cœpola cœcula^ Schn. pi. 54, lequel appartient évidemment ici. (2) Gobius Schlosseri^ Pall. Spic. VIII , pi. i , f. 1-4, auquel il faut joindre le gohius striatus^ Schn. pi. i6 , resté on ne sait pourquoi parmi les gobies , car c'est un yérhahle périophtaJme. (3) Gobius kœhlreuteri , Pall. Spic. VIII, pi. ir, f. i-5j— per. Tuher j Schn. — periopht. papilio , Schn, pi. i4. JV. B. Soit les gobies, soit les periophtalmes, dont les nageoires ventrales seraient divisées, prendraient dans la méthode de M. Lacép. le nom de gobiomores -, si avec cette division de ventrales ils ne portaient qii'une dorsale, ce seraient des gobiomoroïdes ; mais les espèces rangées sous ces deux genres n'en portent pas toutes les carac- tèrrs. luC gobiomore gronovicn ( gob- gronovii, Gm.^ Margr. io3, est Acanthoptérïgîens» hS"] Je séparerai aussi , et j'appellerai avec Gronov. Eleotris. Des poissons qui ont , comme les gobies , la première dorsale à filets flexibles , et l'appendice derrière l'anus, mais dont les ventrales thoraciques sont parfaitement distinctes ; la tête obtuse, un peu déprimée, les yeux écartés l'un de l'autre , et dont la membrane branchiale porte six rayons. Leur ligne latérale est insensible, et leurs viscères pareils à ceux des gobies. On en trouve dans les eaux douces de la Guiane, où ils se cachent dans la vase (i). Il parait aussi qu'on en trouve dans la vase du Séné- gal (2). • ^ de la famille des scombres-j le dormeur, Sclin. pi. 12, est proboblement wnplatycéphale : de même \e gobiomordide pison, gob. pisonis Gm. amore pixuma, Margr. 166, eleotris 1 , Gron. Mus. 16, a deux dorsales et dans la figure de Margrave et dans les descriptions de Gronov. Bl. éd. de Sclin, p. 65 , sépare des gobies, et fait le genre eleotris différent de celui du même nom de Gronov. des espèces dont les ven- trales seraient seulement réunies en éventail , sans former l'en-, tonnoir ; mais dans celles que j'ai examinées, j'ai trouvé que la membrane qui réunit en avant leurs bords externes est plus courte à proportion, ce qui a empêclié de la remarquer. (1) J'en ai deux que je tiens de M. Levaillant : le premier à queue ronde me paraît V amore pixwna de Margr. 166, et le premier eleotris de Gronov. Mus. Icbt. p. iQ j gobius pisonis, Gm. j mais ce n'est pa» le gobiomoro'ide pison, Lac. L'autre a la queue fourchue, et je le crois nouveau. IJ amore guazu ^ Margr. ib. truttce ajflnis y elc. Sloane, Jam. troi- sième eleotris ^ Gron. 17, est un vrai gobie. Selon Pison, de Med. ind. p. 72 , tous les amores sont d'eau douce. (2) Je le juge d'après la note jointe à une peau séchée donnée aa Muséum par Adanson , et qui est d'une espèce différente des précé- dens. Le Muséum en possède deux autres espèces d'origine inconnue j et il faut encore ranger ici le gobius strigatus , Broussonnet, Dec. pi. 1 , on gobiomore taiboa, Lacép. qui vient de la mer des Indes. TOME 2, in 1^58 POISSONS Les Sillago. (Sillago. Cuv.) Ont deux nageoires sur le dos ; la première courte 5 mais haute ^ à rayons flexibles ; la seconde Joncrue et basse. Leur museau un peu allongé se termine par une petite bouche protractile , garnie de lèvres charnues et de dents en velours , avec un rang de plus fortes à Fextérieur; leur tête est écail- îeuse ; leurs opercules armés d'une petite épine ; leurs préopercules légèrement dentelés ; on ne leur trouve que cinq rayons aux ouïes. L\m d'eux ^ Xe Pêche -Bicout de Pondichéry. {^Sillago acuta. Cuv. Sciœna Malaharlca. Scbii.) Soriiig. Russel. cxiii. liong d'au plus un pied , de couleur fauve , passe pour le poisson le plus délicat de la nier des Indes. Vu autre, lie Pêche-Madame. [Sillago domina. Cuv.) Du même pays , se distingue par un premier rayon dor- :«ai^ussi long que le corps; il est aussi d'un excellent goût. Les Callionymes. ( Callionymus. L. ) (i). Ont deux caractères fort marqués , dans leurs ouïes ouvertes seulement par un trou de chaque côté de îa nuque ^ et dans leurs nageoires ventrales placées sous la gorge .5 et plus larges que les pectorales. Leur tête est oblongue, déprimée , leurs yeux rap- prochés et regardant eu haut^ leurs intermaxil- (1) Callionymus (beau nom), l'vin des iiomsde rnranoscope cliez les Grecs, C'est Linnseus qui l'a appliqué à ce genre-ci. ACÀNTHOPïÉRYGIENS. 2Sg laires très-protractiles 5 et leurs préopercules allon- gés en arrière et terminés par quelques épines. Ce sont de jolis poissons, à peau lisse, dont la dorsale antérieure soutenue par quelques rayons sétacés, s'é- lève quelquefois beaucoup. La seconde dorsale est allongée ainsi que l'anale , comme dans les précé- dens ; leur estomac n'est point en cul-de-sac , et ils manquent de cœcum et de vessie aérienne. Nous en avons deux dans nos mers (i). Les Trichonotes. ( Trichonotus. Schu.) Ne paraissent que des callionymes dont le corps est très- allongé , et dont la dorsale unique et l'anale ont une lon- gueur proportionnée. Les deux premiers rayons de la dor- sale allongés en longues soies représentent les premières dorsales des calUonjmes ordinaires. On dit pourtant les branchies des trichonotes bien fendues (2). Les Comephores. Lacép. Ont la première dorsale très-basse, le museau oblong^, large ^ déprimé, les ouïes très-fendues , à sept rajons , de très-longues pectorales, et, ce qui les distingue dans cette famille^ ils manquent absolument de yentralesi On n'en connaît qu'un , du lac Baïkal. (Callionjmus Baïcalensis. Pall. Nov. Act. Petr, I, IX, I.) Long d'un pied, d'une substance molle et grasse, que (1) Call. dracunculus, Bl. 162, f. 2 ; — calî. iyra, Bl. iGi, torts deux de nos côtes ; auxqiiels il faut ajouter call. orientalis , Schn, pi. 6 j — calL ocellatus , Pall. VIII, pi. 4« f* i3 ; — call. sagitta, id. ib. f. 4 , 5 ; —call. pusillus,ljacép. d'après les dessins de Corn- mer&on , se sont trouvés des girelles, oti le dessinateur avait né- gtigé d'exprimer la séparation du préopercule et de l'opercule. Le coris augulé paraît même n'être que le labrus melapterus. M. de Lacép. a aussi nommé hologymnoses des girelles dont les écailles du corps plus petites que de coutume seraient cacbées. dans l'état de vie par lui épiderme épais. Mais les écailles qui ne paraissent point dafls^le dessin de Commerson gravé, Lacép. lîl , pL I, f. 5 , se voient irès-bîen dans le poisson d'essécbé apporté depuis au Muséum ; ainsi cette espèce rentre dans les girelles , ànssi-bienque le demi-disque , ÏII , pi. vi , f. 1 ; — Yannelé , ib. pt. XXV1115 — et le cerclé qui en sont tous au moins très-voisins. Aulant qu'on a pu en juger parles descriptions de Commerson, les clicilions, Lac. IV, 433, sont des labres à petites écailles, et dont toutes les épines dorsales sont faibles et flexibles. Commers. rap- porte lui-même à ç^ genre le labre lar^e raie, Lsc. IIÏ, ^17 > p'- 5XV1ÏI, 2. ACANTHOPTÉRYGIENS. a63 dentelés de leurs préopercules ; leurs joues et leurs opercules sont écailleux. On en prend quelques-uns dans les mers du Nord ; tels que Lutjanus rupestris. Bl. 25o. Lut. hidens. 25 1 , et Lut, Norvégiens, id. 2,56. La Méditerranée en fournit un grand nombre des plus jolies couleurs (i). Il j en a aussi beaucoup dans les raers^ des paj^s chauds (2) , et plusieurs espèces , laissées jusqu'à présent parmi les labres, doivent encore être ramenées ici (3). Les Sublets. ( Coricus; Cuv.) Joignent aux caractères des crénilabres celui d'une bouche presque aussi protraclile que celle des filous (4). On n'eu connaît que de petits , de la Méditerranée (5). Les Cheïlines. Lacép. Sont des labres à tète écailleuse, dont les dernières écailles de la queue s'avancent sur les bases de ses rayons. Leurs dents maxillaires et pharyngiennes, et tout leur intérieur, sont' comme dans les labres, mais leur ligne latérale est interrompue vis-à-vis la fin de la dorsal^ (6). (1) Tels sont nommément tous les luljans décrits par M. Risso , exceptés Vanthias et les deux sublets.^ (2) Lutjanus chrjsops ^ Bl. 9.48; — /. erythropterus , id. aigj— lutj. notatus , ib. — /. linhii ,202 ; — l. virescens , 254 j — lulj. verres , 2 55; — l. quinquemaculatus (rapporté mal à propos aux labres), 291, a. (3) Lab. lapina 3 — /. merula ; — l. viridis-, — /. melops. N. B. Nous laissons le nom de lut j an aux espaces qui n'ont nî lèvres charnues, ni grosses dents pharyngiennes , et dont les den?s sont aigiies. Leur port les fait aisément reconnaître comme apparte- nant à une autre famille. (4) Voyeï ci-dessous, aux Jilous. (5) Le lutjan verdâtre , et le liitjan lamarck de Risso. (6) Cheiline trilobé, Lacép. III ^ pi. 3i , f. 3. — Le sparas fasciaîus^ BL 257 , est une vraie cheiline. Je me suis assuré qu'il a tous les câ- ^64 POISSONS On doit retirer du genre des spares, pour les placer au- près des Clieïlines. Les Filous- ( Epibulus. Cuv. ) Si remarquables par l'extrême extension qu'ils peuvent donner à leur bouche, dont ils font subitement une espèce de tube, par un mouvement de bascule de leurs maxil- laires, et en faisant glisser en avant leurs intermaxillaires. Ils emploient cet artifice pour saisir au passage les petits poissons, qui nagent à portée de ce singulier instrument. Xes sublets, les zées, les picarels, l'emploient également. Tout le corps et la tête des filons sont recouverts de grandes écailles , dont le dernier rang empiète même sur ]a nageoire de l'anus et sur celle de la queue , ainsi que dans les cheïlines. Leur ligne latérale est interrompue de même; ils ont comme elles, et comme les labres, deux dents coniques , plus longues au-devant de chaque mâ- ciioire, et ensuite de petites dents mousses; mais nous n'avons pu observer celles de leur pharynx. On n'en connaît qu'un de la mer des îndes , de couleur rougeâtre. [Spajus insidiator.) Pâli. Spic.Zool.fasc. VIII, pi. V, I. Les GoMPHOSEs. Lacép. (Elops. Commers.) 1 Sont des labres à tête entièrement lisse, et dont le museau prend la forme d'un tube, par le prolongement de leurs ractères internes des lalores. Je ne doule pas qu'il n'en soit de même du sparus chlorourus , Bl, 260 , et du spams radiatus , Scbn. 56, N. B. Le labrus scarus , L. cheiline scare ^ Lacép. n'avait été établi par ArLedi et LinniBus que sur une description équivoque et sans figure de Bélon, Aquat. éd. lat. p. 2^9, où l'on ne peut pas même voir de quel genre est le poisson dont il veut parler. La fig. et la descrîp. de Rondelet, lib. VI, c. ji , p. i64 , que l'on cite d'ordinaire avec celles de Bélon, appartiennent à un poisson tout-différent et du genre des sparuo. Quant aux caractères que lui assigne Bélon d'ap- pendices aux côtés de la queue et d'une nageoirs unique sur le dos , ils seuiLlent indiquer quelque ccnirouole. ACANTHOPTÉRYGIENS, â65 inJermaxillaires et de îeiirs mandibulaires ^ que les légu- mens lient ensemble, jusqu'à la petite ouverture de la bouche (i). Ils se prennent dans les mers des Indes , et certaines espèces fournissent un aliment délicieux (2). Les Rasons. (Novacula. Cav.) Sont des poissons semblables aux labres par le corps y mais dont le front descend subitement vers la bouche par une ligne tranchante et presque verticale , formée par Tethmoïde et les branches montantes des intermaxillaires. Leur corps est cou- vert de grandes écailles; leur ligne latérale inter- rompue; leurs mâchoires armées d'une rangée de dents coniques, dont les mitoyennes plus longues ^ et leur palais pavé de dents hémisphériques ; enfin leur canal intestinal est continu, à deux replis sans cœcums ni cul-de-sac stomacal. Ils ont une vessie aérienne assez étendue. Les naturalistes les avaient placés , jusqu'à présent , avec \es coryphènes , dont ils diffèrent beaucoup à fintérieur et à Tex- térieur. C'est des labres qu'ils se rapprochent le plus, ne s'en distinguant que par le profil de leur tête (3). (1) Gomphosus cœruleus , Lacép. Kl , pi. v, f. î — G. variegatus y id. ib. f. 2. — Gomphose, de yôf<(poç-t cuneus^ clavus. (sj) Renard, poisson delà mer des Indes , 2*^. pait.pl. xir,f. 10g. Ce- pcndaut Commers. dit que le gomphose bleu est unmanger médiocre. (3) Le Iranchant de la têle des corypliènes lient à la ' crête jntcrpariétale j leurs écailles sont petites et molles 3 leurs cœcums nombreux. 206 ■ POISSONS Le Rason ou Rasoir de la Méditerranée. [Coryphœna nouacula, L.) Rondel. 146. Salv. 1 17. Est rouge , diversement rayé de bleu. On estime sa cliair (1). ' ^ Les Chromis. Cuv. (2). Ont les lèvres ^ les intermaxillaires protractiles , les os pharyngiens, les fîlamens à la dorsale et le port des labres , mais leurs dents sont en velours aux mâchoires et au pharynx. Leurs nageoires ver- ticales sont filamenteuses ; souvent même celles du ventre prolongées en longs filets , et leur ligne laté- rale est interrompue. Leur estomac est en cul-de- sac 5 mais sans cœcums. Nous en avons une petite , d'un brun-châlain , que Ton pêche par milliers dans la Méditerranée. C'est le petie Castagneau.\Sparus chromis, L. ) Rondel. 162. Le Nil en produit une autre , qui atteint deux pieds de long, et passe pour le meilleur poisson d'Egypte : c'est le bolti ou lahrus JSiloticus. Hasselq. 346. Sonnini , pi. XXVII, r. I (3). Les Plésiops , Cuv. sont des chromis à fête comprimée , à 3'eux rapprochés ; à très-longues ventrales- (1) Ajoutez cor. cœralea, Bl. 176. Calesb. \S -^-^cor. pentadactyla , Bl. 173, qui est l'iiémipléronote à cinq taches , Lac. j mais n'a point le caract. assigné aux hém ipté ion otes ^ •— cor. psittacus y L.—'Cor. lineatay L. (2) Xçû/uiç , Xi^if^iç, XÇ^,"'''J y "oiîis grecs d'un poisson indéterminé. (3) Ajoutez sparus saxatilis , L. qui est le perça saxatilis , Bl. ^09» cjchla y Schn, — lahrus jmnctat us ^ Bl. sQvS , 1; — ]« labre fila- menteux y Lac. III, XVIII, 2; — le labre i5 épints , id. ib. xxv, 1 ; — parus surinamensis y Bl. o-j-j ,1 ; — chœiodon suratensis , Bl. 217 ? N. B. La variété du spare spavaillon , Lac. IV,. 11, 1 , me paraît se rapporter au lahrus punctatus. Lies hiatules , hzc. seraient de? labres sans nageoire auale, mai* acanthoptérygiens. 267 Les Scares. (Scarus. L.) (1). Sont des poissons remarquables par leurs ma- eîîoires^ ( c'*est- à -dire leurs os infermaxillaires et prémandibulaires ) convexes , arrondies , garnies de dents disposées comme des écailles , sur leur bord et sur leur surface antérieure; les dents se succèdent d'arrière en avant, de manière que celles du bord ou du tranchant sont les plus nouvelles et formeront un jour un rang à la surface, quand le rang suivant, qui est caché en arrière ^ se sera dé- veloppé. Les naturalistes ont cru à tort que fos lui-même était à nud. Les mâchoires sont d'ailleurs recouvertes dans l'état de vie par des lèvres char- nues; le poisson a la forme oblongue d'un labre , de grandes écailles , et la ligne latérale interrompue ; il porte à son pharynx deux plaques en haut et une en bas, garnies de dents comme les plaques pharyn- /p-iennes des labres , mais ces dents sont des lames transversales et non des pavés arrondis. on n'en cite qu'un de la Caroline , et seulement d'après une noie de Garden qui a besoin d'être confirmée, [labrus hiatula y L.) On ne conçoit pas d'après quelle idée Bloch , éd. de Schn. p. 48i , a pu le mettre parmi les irachyptères. , (i) Scarus était chez les anciens, le nom d'un poisson estimé qiVElipertius Optatus transporta, sous le règne de Claude, de la mer de Grèce dans celle de Toscane ; ce devait être quelque espèce cîe spave , car les anciens disent qu'il vivait d'herbes , et le coinparenl; aux animaux ruminans. Aldrovande ayant, cru' faussement que î'uu de nos poissons ci-dessus venait des mers de Crète ,' et lui ayant ap- pliqué ce nom de scare , il a été suivi par Forshahl , lequel a k- prer- îïîier détaché les scares des labres, La vérité est qu'aucune espèce de ce genre n'habite ia Médilerraiiée, 268 POISSONS Tout es les espèces viennent des mers des pays chauds. On leur donne communément, à cause de la forme de leurs mâ- clioires et de l'éclat de leurs couleurs, le nom de poissons perroquets (i). Quelques-uns ont la base de la mâchoire supérieure armée de pointes saillantes en rajons (2). Je place , en hésitant ^ à la fin de cette famille Les Labrax. Pall. Poissons à corps assez long , garni d'écaillés ci- liées, à tête petite sans armure , à bouche peu fen- due^ armée de petites dents coniques, inégales, à lèvres charnues , dont la dorsale n'a que des épines minces et s'étend tout le long du dos ; leur carac- tère distinctif est d'avoir plusieurs séries de pores semblables à la ligne latérale , ou comme plusieurs lignes latérales. Ceux qu'on connaît viennent de la mer de Kams- chatka (3). Ija quatrième famille des Acanthoptéry- giens 5 ou celle des Perches. A 5 comme celle des labres, la dorsale et Fanale peu ou point écailleuses , et soute- nues en avant par des épines fortes et pi- quantes. La partie épineuse de la dorsale (1) Aux scares de EL et do Lacép. ajoutez le aparus abildgaardi, Bl. ^o^ yeX\& sp. holocjaneose j'Lii.ct)). lll,xxxiii, 2 , qui pourrail bieiî être le même. (2) Scar. croicensis , BL 221 , et une espèce nouvelle. (5) Voyez Pailas et Tilesius, Acad. de rétersb. Mém. î. II. ACANTHOPTERYGIENS. 20C peut souvent se replier et se cacher entre les écailles c[ui bordent les côtés de sa base. Le corps est écailleux , et les écailles le plus souvent assez grandes ; les intestins sont gé- néralement amples et garnis de quelques cœ- cums ; il y a prescjue toujours une vessie natatoire , robuste _, sans communication avec Festomac. Cette famille se divise en deux séries telle- ment parallèles _, que les mêmes caractères se répètent dans Tune et dans l'autre. La pre- mière, qu'on peut appeler celle des sparoïdes^ n'a qu'une dorsale régnant le long de la plus grande partie du dos ; la seconde en a deux, ou du moins la portion épineuse et la portion molle y sont divisées jusques à leur base. Ou peut l'appeler plus particulièrement celle des perse ques. La première série, ou celle des perches à dorsale continue, appelées Sparoïdes, peut se distribuer d'après les mâchoires et les dents. Nous placerons en tête ^ comme une pre- mière tribu^ ceux à mâchoires protractiles ; il n'y en a qu'un genre. Les Picarels. (Smaris. Cuv.) Ont des mâchoires extensibles en une sorte de tube 5 à cause des longs pédicules de leurs inter- 2'jO POISSONS maxillaires et du mouvement de bascule que ïeut font faire les maxillaires. C'est le même mécanisme que dans les filous et dans les sublets. Ces mâchoires sont garnies chacune d'une rangée de dents fines et pointues ^ derrière lesquelles il y en a quelques rangées de très-petites. Leur corps, plus étroit, a presque la forme des harengs. On en pêche dans la Méditerranée , quelques espèces qui ont été assez mal déterminées. La Mendole. {^Sparus mœna. L. ) Rondel. p. i38. D'un gris-argenté, rayé en long de bleuâtre; une taclie noire sur chaque flanc. Le Picarel commun. {Sp. smarls. L.) Lar. An. Mus. XIII, XXV , 17. D'un gris-roussâtre argenté; une tache noire sur chaque flanc (i). Ensuite viendront ^ comme seconde tribu 5 ceux, à dents tranchantes sur une seule ran- gée. II n'y en a aussi qu'un genre. Les Bogues. ( Boops. Cuv. ) Mêlés jusqu'ici parmi les spares^ se distinguent jiettement par leurs mâchoires peu extensibles , pourvues chacune d'une simple rangée de denîs tranchantes , tantôt échancrées , tantôt en parîie (1) Ajoutez le sparus erythrurus , Bl. 26 j — sparus zébra, ou iç sp, oiiec, Risso; — le sp. biîobé , Risso , qui n'est pas celui de Lacép. — le sp. alcyon, Rlsso_, elc . . . . . ; le labre long museau, Lacép. TU, XIX, 1, le même que son spare breton , IV, p. i34 j — wodawahah, Russel. corom. î, 67. AC ANTHOPTERYGIENS. 27I pointues. Leur corps oblong et comprimé est garni d'écaillés assez grandes ; la Méditerranée en four- nit trois principales espèces. lua. Saupe, {Sjj. salpa. L. ) Bl. 265 (i). A les dents supérieures fourchues ; les inférieures pointues; le corps argenté, et rayé longitudinalement de jaune. C'est un poisson peu estimé. UOblade. {Sp. melanuriis, L.) Rondel. p. 126. A les dents mitoyennes écliancrées, les latérales fines et pointues ; son corps est gris-argenté, rayé en long de brun, et marqué d'une tache noire de chaque côté de la queue. Le Bogue ordinaire. {Sp> hoops. L.) Rondel. p. i36. A les incisives supérieures dentelées , les inférieures pointues; son corps d'un gris-argenté, rayé en long de brun, et de doré, à ligne latérale jaune, est plus étroit qu'aux précédens. C'est un bon poisson, et très-abondant. Puis viennent comme troisième tribu ceux à dents en partie en forme de pavé. Il n'y en a également qu'an genre. Les Spares. ( Sparus. Cuv. ) (2). Que je réduits aux espèces de l'ancien genre de ce nom ^ dont les mâchoires peu extensibles sont garnies j sur les côtés, de molaires rondes, sem- blables à des pavés. Ils vivent généralement àe fu- cus. Je les subdivise comme il suit : (1) Les anciens ont parlé du ^a/pa comme d'un poisson méprisé ; il se pourrait que ce fût le même qui a conservé ce nom. — Aj. sparus chrysurus. Bl. 262. (2) Sparus et scarus , noms souvent confondus par les copistes. Le scarus<\}XG 1^3 anciens disent vivre d'herbe* et ruminer, doit êUe de ce genr^ 272 POISSONS Les Sargues. (Sargus. Cuv.) Qui ont en avant de grandes dents incisives comparables à celles de l'homme. La Sargue ordinaire. {SjJ. sargus. L.) Bl. 26.^. Commun dans la Méditerranée et le golfe de Gas- cogne, est argenté, rave en longueur de jaune, et bardé en travers de noir. Sa chair est médiocre (i). Les Daurades. Ont en avant quatre ou six dents coniques sur une seule rangée , et tout le reste en pavé. La Daurade ordinaire. {Sp. aurata. L.) Bl. 266. Remarquable par la grandeur que prennent avec l'âge quelques-unes de ses molaires, est argentée, à dos bleuâtre , avec une tache dorée au sourcil. On la pêche dans toutes les mers; mais surtout dans la Méditerranée. Sa chair est exquise (2). Les Pagres. (Pagrus. Cuv.) Ont en avant un grand nombre de petites dents formant brosse, dont celles du premier rang plus grandes. Le Pagre ordinaire. {Sp. argenteus. Schn. )Rbndel. 142. Est un beau poisson large nuancé de rose et d'argent. Le Pagel. {Sp. erytlirinus. L.) Rondel. l44* » Est plus étroit et plus rouge (3). (1) Ajoutez ^p. a/772«Zar/^5 Lar. Ann. du Mus, Xl[r,pl.24,f. i3j qiii est le sj). haffara de Rissoj — sp. acutirosfris , id. ib, f. 12, qui est Vannularis de Risso ; — sp. punlazzo , id. — sp. ovicephalus. (2) Ajoutez jrp. spinifer,Li. — sp. mjrîio, liac. III, xxvi, 2, leroéme que le labre chapelet f il}, lll , ui,b-j—sp. mylostomus y id. — sparus psiftûGus , id. TU, XXVI, 5; — sp. bilobaius, id. IV , n, 2 i — sp.fors^ teri- — sp. rniniatus 5 — sp. berda ; — sp. grandoculis ; — sp. harak j — sp. sarba ; — sp. hurla j — .sp. annularis , Bl. 271. Le sparus bufonitesy Lac. TV, U, 5, ne diffère point de la daurade. (3) Aj. Sp. mormjrus yKonùel. 155^ — sp. b ogar avec ^^ouA^l, i^-jj 9^sp. pagrus , Bl, 267, qui ne paraît pas le vérilable p^^gre. AC ANTHOPTÉRYGIENS. 2^3 La quatrième tribu sera celle des genres , dont la gueule bien fendue est armée de dents en crochets ^ peu régulières , en ayant souvent derrière elles , d'autres en velours ou en carde. Les crochets du milieu de la mâchoire supérieure sont généralement plus grands. La membrane des branchies a sept rayons. Ces poissons paraissent avoir tous un estomac en cul-de-saô , des cœcums mé- diocrement nombreux , une vessie natatoire simple ; leur port très-semblable , les fait aisé- ment reconnaître. Cette tribu , très-nombreuse en espèces ^ a été jusqu'à présent répartie selon Farmure des opercules , entre les lutjans, les holocen- très 5 etc. Après l'en avoir retirée, j'employe aussi cette armure pour la subdiviser , et je place en tête ceux qui n'ont ni épines , ni dentelures. Ce senties Dentés. (Dentex. Cuv.) Dont les mâchoires sont armées en avant de quel- ques gros et longs crochets , et sur les côtés d'une rangée de dents coniques. Derrière les crochets de devant sont de petites dents en velours. Le Denté ordinaire. {Sp. dentex. L. ) Bl. 268. A huit de ces longues dents; il habile la Méditerranée; son corps est argenté, et ses nageoires jaunes ou rouges. Il ÏOME 2. 18 274 POISSONS devient fort grand, et est assez abondant en quelques pa- rages , pour qu'on en fasse des salaisons (i). D'autresont des dentelures au. préopercule , et point de piquans à Popercule. Ils forment uue partie des lutjans de Bl. et de Lac. Et c'est à eux seulement que je laisse le nom de LUTJAN. (LUTJANUS. ) (2). (1) Ajoutez sp. anchorago fB\. 2765 — sp. cynodon, 278 j — sp» ma- crophialnius , Q-li^ — f^p. lunatus, N. B. Le harpe bleu-doré, Lac. IV", 428, pi. viii , f. 2, paraît, ainsi que l'a pensé M. Sliaw, au moins fort voisin du sp.falcatus qui doit appartenir ici , si ce n'est pas un labre. Si l'on s'en rapportait à d'anciennes figures de Plumier , du prince Maurice, etc. il y aurait encore à placer ici plusieurs des perça de TA. des spares de Lacép. tels que les perça guttata , Bl. 3i2 ; — nia- culatay 3i3; — punctata , 3i4 ; — vejienosa, Catesb. II,vj — sparc atlantique y Lac. IV, v, 1. Mais les observateurs immédiats sur lesquels on s'appuie, ayant fait peu d'attention aux piquans et aux dentelures , plusieurs de ces espèces, pourraient bien rentrer dans les bodians , les serrans, etc. et même y êlre déjà sous d'autres noms. (2) Lutjanus , nom latinisé par Bloch , d'après celui à^ikan lut- jang , qu'il prétend que sa première espèce porte au Japon j mais ce nom est malais. Lutjanus lutjanus, Bl. 245 3 — /. braslliensis , Schn. 64 j — alphestes sambra , Schn. 5i. N. B, Je trouve, comme M. de Lacép., qu'on ne peut distinguer gé- nériquement dans c€tte famille les espèces à museau nu de celles à museau écailleux , paice que ce caractère peu important est sou- vent arbitraire , et que l'on peut être trompé par la petitesse des écailles ou par leur chute. Ainsi je laisse avec ces lutjans ceux des authias et des alphestes de Bl. qui ont les mêmes dents. Le plus grand nombre des Lutjans de Bl. et de Lac. entrent dans jaîss crénilabres et dans mes pristipomes^ ACANTHOPTÉRYGIENS. 2^5 Je sépare de ces lutjans et j'appelle • DiACOPES. (DiACOPE. CuV.) (l). Les espèces dont le préopercule , au milieu de ses dentelures, a une forte échancrure pour l'arti- culation de Finteropercule (2). Les Cirrhites. (Cirrhites. Lacép.) Sont très-voisins des Lutjans , par leurs mâ- choires , leurs dents 5 leur préopercule finement dentelé, etc. Mais ils ont un caractère fort remarquable , en ce, que \qb rayons inférieurs de leurs pectorales, plus gros et un peu plus longs que les autres, et non fourchus quoique articulés , sont libres par leur extrémité. Leurs ventrales sont un peu plus ea ar- rière que dans le reste de la tribu (3). (1) De ê^ecKO-zs-jj t Incisura. (2) Holocentrus bengalensisy Bl. 246 , qui est le même que le sciœna hasmira , Forsk. p. 46^ et que le labre huit raies , Lac. Ilf, XXII, 3 ; — holocentrus quinquelineatus , Bl. 2 5g ; — le spare lepisurCy Lac. Ilï , xvj — lutjanus bohar ^ — lutj. gibbusj — lutj. niger , Scha. Tovis les trois sont décrits par Forsk. dans les sciœna , et indi- qués comme ayant aux opercules la même particularité que sou se. kasmira Dlac. nob. Stbœ , Se'o. III , xxvii ,11, qui est le botlavoo- champah. Russ. corom. 1 , xcix. — Antica doondiawah , id. xcviir, (3) Le cirrhite tacheté, Lac. V, p. 5, et représenté, III, v, 3, sous le nom de labre marbrç. — Le spare panthérin, Lt&c. IV, vi, 1 , est aussi une espèce de cirrhite. — La uië'r"Ue&4udes en produit eu- core quelques autres. 276 POISSONS Je laisse, avec Bl. et Lacép, , le nom de BODIANS. (BODIANUS.) (l). • Aux espèces dont le préopercule n'est point denté, ou n'a qu'une dentelure imperceptible, mais dont l'opercule a des piquans (2). Les Serrans. (Serranus. Cuv.) (3). Sont les espèces qui ont à la fois des dentelures h (1) Budion en espagnol, bodiano en portugais , sont les noms d'un labre. Les Portugais du Brésil , l'appliquèrent à quelques poissons de cette colonie appartenant au genre des labres , et dont l'un {bodianus bodianuSy Bl. 225) fut mis par Bloch à la tête du genre actuel , parce que ce naturaliste crut remarquer une épine dans un dessin fait an- ciennement par le prince Maurice de Nassau. Il est aisé de voir, en comparant la gravure de Bloeh avec la description de Margrave, bras. 146 , que cette épine n'est que le résultat d'un faux trait. (2) Espèces à trois piquans à chaque opercule : Bodianus guttatus^ Bl. 224, probablement le même que cep/ialopholis argus j Schn, 6i ( par la raison énoncée p. 274, note 2 , je laisse les cephalophoîis, Schn. avec les bodians); — b, bœnak ^ id. 2265 — labre moucheté ,lLdiC.\U ^ XVII, 2; — l. léopard y id. III, xxx, 1 j — perça maculât a , Bl. 3i3, et mieux Séb. III, xxvii, 6.. Espèce à deux piquans : bod. argenteus, Bl. aSi, i. Espèces à un seul piquant •. bod, aya^ Bl. 227 j — b. apua^ 11^ ','—bod, fasciatus, Schn. 65 ; — bodian grosse tête y Lac, III, xx , 2 , le même <\VieVholocentre gymnose y id. III, xxyii, 23 — anfhias striatus jSéh. III, XXVII, 9, et mal représenté Bl, 324. Le Muséum possède un bodian à trois épines, où l'un des rayons mitoyens de la queue se prolonge autant que le corps. N. B» Le bodianus macrolepidotus , Bl. 260 , me paraît un gly- phisodon } et je suis persuadé que \e jaguaracay Mai-. 147, bodia- nus pentacanthus, Bl. 225 , n'est que le sogo défiguré, 11 faut en général se défier de ces anciennes figures du prince Maurice et du P, Plumier , que Bloch a voulu adapter à son ouvrage. (3) Serran est leur nom sur plusieurs côtes de la Méililerranée j il vient sans doute de serra, à cause de la denteluve de leur p réo- père u le. ACANTHOPTERYGIENS. 277 leur préopercule et des piquans à leur opercule. Bloch et M. de Lacépède les avaient réunies aux hoîocentres d'Artédi (i). La Méditerranée en produit beaucoup, dont les plus communs s'y confondent sous les noms vulgaires de -perche de mer y àe serran , etc., et sont fort remarquables par la vivacité de leurs couleurs, surtout à l'époque de l'a- mour (2). Une espèce de la même mer, beaucoup plus grande, et qui atteint plus de 3 pieds , mais dont la couleur est grisâtre, est le mérou {hoL gigas. Sch.), Duham. Pêches ^ part. II, sect. IV, pi. IX , f. I. Une autre espèce remarquable par sa belle couleur rouge, la longueur de ses ventrales, des fourches de sa caudale, surtout de l'inférieure, et du troisième rayon de sa dorsale, est le barbier (^Serr. anthias nob.) ^ Bl. 3i5, que Rondelet a cru l'anthias des anciens (3). Les mers des pays chauds produisent beaucoup de ser- rans assez variés en taille et en couleur (4). Je sépare des serrans sous le nom de Plectropcmes. Cuv. Les espèces où le bas du préopercule ^ au lieu de (1 ) Je laisse avec les serrans , ceiix des épinelèphes on taies , BI. et des alphestes, Sch. qui ont les mêmes mâchoires et les mêmes dents. Les taies , selon ces naturalistes , différeraient par un museau écailleux , et les alphestes par des écailles plus grandes sur l'opercule que sur la joue. (2) Ils n'ont été bien représentés nulle part. (3) N. B. On le rapporte aux lutjans ou aux antliias , mais j'ai ■vérifié que son opercule est épineux. Ainsi ce serait pour Bloch un épinelèplie , et pour Lacép. un holocenlre. Bloch Ta reproduit , sans s'en apercevoir, sous le nom de perça pennanti , Ecrits de la société des Nat. de Berl. pi. ix, f. 1. (4) Espèces dont l'opercule ne porte qu'une épine : hcl. cœ^ 278 POISSONS fines dentelures , a de grosses dents ou épines dirigées en avant (1). Je termine enfin cette première section par une cinquième tribu composée des genres dont la bouche n'est garnie que de dents en velours. Les variétés dans l'armure de leur tète peuvent se comparer à celles qu'on observe dans les précédens , mais les combinaisons en sont plus diverses. , Les Cantheres. (Cantharus. Cuv.) Ont de nombreuses rangées de dents formant velours , le corps ovale , la bouche étroite , le mu- ruleo punctatus, Bl. 242, 2 ; — fi. striatus, 255, i ; — h. piinctatus , 24i ; — epinelephiis afer^ 52j j — perça lunulata, Païkins. Trans. Liiin . soc. ni, p. 35. — Espèces à deux épines : hoLlanceolatus ,liiL 242, ij — 7i. maculât us , 242 , 3; — h. fasciatus , 24o (c^est peut-être le marinus va9\ colorié)- — epineîephm ruber, 33 1 ; — ep. striatus, 53o; — hol. siagonotus, Lar. Aiin. Mus. Xîll , XXII, 8, probablement le même poisson que labriis hepatus , et même que labrus j4âriaticiis, Gm. Espèces à trois épines : hol. virescens , Bl. 253 , qni n'est que le serran le plus commun de la Méditerranée , mais mal co- lorié; — hol. ongus , 254; — hol. tigrinus^ 257; — ^o/. argenti- nus , 355, 2; — epinelephus marginal is , 628, 1 , le jnême qu'Ao/. rosmarusj Lac. IV, vri, 2, etpeut-êtreque rocéa77îijrM^, id. IV, vu, 5; — epinelephus brunneus^ 328, 2 ; — epin. merra, 32g, 2; — holocenti^f salmoide, Lac. III, liXxiVy o '^--^serran. puncticeps y nob. Séb. ÏII , xxvn ; — perça tauvina, Forsk. — hol. malabaricus, Scbn. 63. (1) Holocentrus calcarifer, Bl. 244 ; — bodianus maGidatus, id. 228 ; — bodian cyclostome ^ Lac. ILI, xx,3 ,1c même que le labre lisse ^ id. III, XXIII, 2. ACANTHOPTERYGIENS. ^'j9'. seau peu prôtractile , et ressemblent du reste aux picarels y n'ayant ni épines ni dentelures aux oper- cules. Dans le Canthère ordinaire, {Sp. cantharus. L.)Bl. 270. (Sous le faux nom de mœna, et avec une tache qu'il n'a point. ) Les den ts de la première rangée sont plus grandes , et celles de la dernière ont la pointe mousse et arrondie, ce qui le lie un peu aux spares; le corps est gris-argenté, rayé en long de jaunâtte (i). Les Gicles. (Cichla. Sclin.) Ont aussi les dents en velours ou en carde ; les opercules sans épines ni dentelures, et la bouche plus prôtractile. Ce qui les distingue des cantlières , c'est que cette bouche est bien fendue (2). Les Pristipomes. Cuv. Que je démembre des Lut] ans de Bî. et de Lac. ont 5 avec le corps comprimé , haut , les grandes écailles et la petite bouche des spares, èes dents en velours , et le bord du préopercule dentelé. La plupart ont le front élevé et viennent des mers des pays chauds (5). (1) Ajovitez le sjj. brama, Bl. 26g ; — le lahre macroptêre , Lac. Ilf, XXIV, 1 , le même que le labre /m, ici. IV, v, 3} — le labre spardide ^ Lac. III, XXIV, 2j — Sp. centrodontus , Lar. Ann. du Mus. XIII, xxiii , 11. (2) Cichla ocellariSf Sclin. 66 ; — le labre fourche , Lac. III, xxi, 1 , le même que le caranxomore sacrestin , iil. V , 682 5 — -le labre hololc" pidote j id. III, xxi , 2 ? — perça chrysoptera, Catesb. Il, ii, 1 ? {"5) Lut j anus hast a y Bl. 246, 1 3 — /. lut eus ^ 247 j — /. surinamensis. 280 POISSONS Je rapproche de ces pristipomes ^ sous îe nom de SCOLOPSIS. Cuv. Des poissons qui , avec la même forme, les mêmes dents, les mêmes écailles, les mêmes dentelures à l'opercule , ont encore le sous-orbitaire dentelé e* épineux en arrière (i). Les Diagrammes. Cuv. Ont le corps bblong, les écailles petites, le front arrondi , la bouche peu fendue , les dents en ve- lours , le préopercule légèrement dentelé, et six gros pores sous la mâchoire inférieure. Ils viennent de la mer des Indes , et sont ordinairement variés de noir et de blanchâtre (2). Les Cheilodactyles. Lacép. Ont, comme les cirrhites, les ventrales un peu en arrière des pectorales, et les rayons inférieurs de celles-ci plus gros, plus longs, et en partie sortis de i253; — grammistesfurcatus fSchn. 43 ; — sjjarus virginicus,J-j» — perça itnimaculata , Bl. 3o8 , i ; — perça juba , ib. 2 ; — lutj. blancor. Lac, IV, vji, 1? — labre commersojiien , Lac. III,xxiii , i;~—lutjan micros- tqme, id. ib. xxxiv, 2 ; — caripe , Russel. corom. II , 124 } — paikeli j id. 121 ; — guoraca , id. i32. La plus grande parlie des lutjans de Bloch et de Lacép. appartien- Ment à mes crcnilabres. (1) Les espèces m'en paraissent nouvelles. Aj. le Tcurite , Russ. corom. II , cvi 5 *— botche , ib. cv. (2) y^jithias diagramma,'B\. Sao 3 — a. orientalis, id. 026, 3j — le macolor , Renard , pi. 9, f. 60. — Perça pertusa , Tbuiib. nouv,. Mém. de Stoekh. XIV, 1793 , pi. vu, f. x. ACANTHOPTÉKYGIENS. 28 1 la membrane; mais ces rayons sont moins nom- breux 3 leur préopercule n'a point de dentelure , et leurs dents sont toutes en velours (i). Les Microptères. Lacép. Ont la gueule fendue , les dents en velours , un© épine plate à Topercule; leur caractère particulier consiste en ce que les derniers rayons mous de leur dorsale sont détachés et forment en arrière une petite nageoire à part (2). Je réserve le nom de Grammistes. Cuv. A des poissons à gueule fendue , à dents en ve- lours, dont les écailles sont à peine perceptibles, qui portent deux ou trois piquans à leur préoper- cule, et autant à leur opercule, et qui, par une distinction fort notable, n'ont point d'aiguillon à leur nageoire anale (5). Les Priacanthes. Cuv. « « Sont couverts d'écaillés rudes jusqu'au bout du museau ; ont la mâchoire inférieure plus avancée , (1) Cheilodactyle fascié j Lac. V , i , i , qui est le cynodus de Gro- nov. Zooph. fasc. I[, p. f)4, pi. x, f . 1 , ou le cichla macroptera , Schn. 342. (2) Le microptère dolomieu ^ Lac. IV, pi. m , p. SaS. (5) Grammistes orientalisy Schn. Séb. III , xxvii , 5 , et une autre espèce qui n'a que quatre raies de chaque colé. Le Muséum en pos- sède une qui n'a mùmc que quatre aiguillons à la dorsale. 2S2 POISSONS la bouche obliquement dirigée vers le hauf^ les dents fesant la carde ou le velours, et sans inéga- lités. Leur caractère particulier consiste en un préo- percule dentelé, et terminé vers le bas par une épine elle-même dentelée (i). Les Polyprions. Cuv. Ont le corps , la tête et jusqu'aux maxillaires revêtus d^écailles durement ciliées; des dentelures au sous-orbitaire , au préopercule , à toutes les pièces de Topercule et à une forte écaille sur l'os de répaule; une forte arête dentelée, terminée par deux ou trois pointes sous Fopercule ; l'épine de leurs ventrales elle-même est dentelée. Leurs dents sont en velours ou en carde, aux deux mâchoires, au vomer, aux palatins et sur la base de la langue. On n'en connaît qu'un , assez grand , des mers d'Amé- rique (2). Les Soldado. (Holocentrus. Arléd. ) Sont au nombre des mieux armés de tous les poissons. Outre que leurs épines dorsales et anales sont très-fortes , et leurs écailles épaisses, dures et dentelées , ils ont une forte épine au bas de leur préopercule, et leur opercule en a une ou deux (1) Uanthias macrophtalmus ^ Bl. Sig. Uanthias boops , Schn. p. 3o8. (2) Arnphiprioii americatius ^ Schn. 2o5 ^ ou. amph. australe y uh pi. 47. 41 ACANTIIOPTÉRYGIENS. 2^3 anfres à son bord supérieur. Leur museau est court, peu extensible , et ils n'ont que de petites dents. La partie molle de la dorsale s'élève au-dessus de la partie épineuse. L'occiput est sans écailles, osseux et sfrié. Souvent le sous - orbifaire et les quatre pièces operculaires sont dentelées. Cela est ainsi dans l'espèce la plus connue. ( Holocen- triis sogo. Bl. 232.) l'un des plus beaux poissons de la mer , par les lignes d'or et de minium dont il brille ; on le trouve dans les deux liémisplières (i). Les Gremilles. (Acerina. Cuv.) Ont la boucbe peu fendue , les dents en velours ; la ièie entièrement dénuée d'écailles , et sa surface creusée de fossettes; le bord du préopercule armé de huit ou dix petites épines ou crochets , une épine pointue à l'opercule et une autre à fos de l'épaule. Leurs écailles ont le bord dentelé. Celles qu'on connaît vivent dans l'eau douce. L'espèce la plus commune. Perche goujonnière , petits Perche, etc. {^ Perça cerniia. L.) BL 53, 2. Est jaune, tachetée quelquefois de noir, et atteint à huit pouces. C'est un bon manger (2). Les Stellifères. Cuv. Ont 5 comme les gremilles , la tête uue et caver- (1) Ajoutez le labre anguleux ,\j>vic..\\\yT^xu^ \ , très-belle espèce de soldado , brillante du plus vif éclat de Fargent ; de la ir.er des îndes ; — Vholocentre diadème, id. III, xxxir, 3. (2) Ajoutez perça schraiûzer , "Bl. 332, 1; — perça acerina^ nov, Comm. Pelrop. XIX. xr. 284 POISSOISS neuse; leurs sous -orbif aires ^ leur préopercule et leur opercule ont des épines ; leur museau est bombé et leurs dents en velours : ils n'ont que quatre rayons branchiaux (i). Les Rascasses. (Scorp^ena. L.) Ont la tête encore plus hérissée que tous les pré- cédens^ au-devant des yeux^ au vertex, au préo- pcrcule , à l'opercule et à un très - grand sous- orbitaire qui va obliquement sur la joue gagner ïe bord du préopercule ^ ce qui leur donne une figure bizarre 5 souvent même affreuse. Leur gueule esi fendue , leurs dents en velours, leurs pectorales très-larges, embrassant une partie de la gorge, leur estomac en cul-de-sac, et leurs cœcums en petit nombre (2). . Les Rascasses proprement dites. (Scorp^na. Schn.) Ont la tête bérissée d'épines seulement , surtout au- dessus des orbites, de l'occiput et sur la joue. Leur pré- opercule a trois ou quatre épines , et leur opercule deux , prolongées en arêtes. On ne leur observe point de vessie aérienne. Nous en possédons quatre ou cinq espèces dans nos mers. Les deux plus communes. {Se. poj-cus et Se. scrofa. L.) (1) Bodianus stellifer, VA. 23i , i , du Cap. (2) Scorpius, scorpœna, noms anciens d'un poisson à tête épineuse el de couleur rousse , qui pouvait fort bien élre le scorpœna porcus ou scrofa. Ces poissons portent encore à Marseille le nom de scor- pêne, et à Rome celui de scrofanello. Rascasse est aussi leur nom jjrovençal et catalan. ÀCANTHOPTÉRYGIENS. 285 Salv. 198, copié Will. pi. x , 12 (i); habitent la Médiier- ranée; l'une et l'autre ont des barbillons sous les jeux et le long de la ligne latérale; mais la seconde se distingue par des lambeaux dentelés, attachés à ses joues à l'angle de ses mâchoires et sur ses flancs. La Scorpène dactyloptère. (Laroche, Ann. du Mus. XIII , pi. XXII , f. 9. ) (2) de la même mer , et de l'Océan , n*a ni barbillons ni lambeaux 5 les épines de la tête sont plus simples. Le Scorp. ^£Z?Z>05«. (Schn.44ï et mieux Duham. Pêches , IP part. V* sect. pi. lil, f. i.) Aculeata. Lacép. ? De nos côtes de l'Océan et de celles de l'Amérique, manque aussi d'appendices molles; mais a la tête plus monstrueuse encore , parce que chacune des épines a son extrémité fendue en plusieurs pointes. La largeur de ses pectorales, et sa bouche relevée^ le rapprochent d'ailleurs beaucoup de la subdivision suivante (3). Les Synancées. (Synanceia. Schn.) Dont la tête est seulement hérissée de tubercules plus ou moins saillans , et dont la gueule et les yeux , dirigés vers le ciel , donnent à leur physionomie beaucoup de rapport # (1) iV. B. Cette figure se donne d'ordinaire pour le scorpène scrofa. Celle que l'on cite comme représentant le porcus , Salv. 201 , copié Will. X, i5 , n'est que le dactyloptera. Les fig. de Bl. 181 et 182, ne sont l'une et l'autre que le porcus en différens étals de conservation. Je n'en connais point de bonne du scrofa. (2) Je rapporte aussi au dactyloptera , le soi-disant perça marina, Penn. Bril. Zool. 111 , pi. xlviii, f. 2, copié Encyclop. méth. f. 210 , et probablement le cotfus massiliens/s , Gm. ou scorp. massil. Lac. (3) h)o\\\ez scnrp.kœnigii ,B\, nouv. mém. de Sîockli. tome X, 1789, pi. VII, fig. 3;— 5c. plumieriy id. ib. f. 1 ^—perca cirrhosa y Thunberg. ib. tome XIV, lygS, pi. vu, f. 2j— se. maluharica^ Sch, ^CQttus amtraliSf John Wbile, app. 26S. ^86 POISSONS avec celle des uranoscopes ; mais les inégalités et les ver« j'ues de cette tête, font que l'on ne peut rien se repré- senter de plus horrible. La vessie aérienne leur manque, comme aux scorpènes proprement dites. Elles vivent dans l'Archipel des Indes (i). Quelques-unes de ces synancées se distinguent par des raj^ons libres au bas des pectorales (2). Nous distinguerons des scorpènes , Les Ptéroïs. Cuv. Dont la tête, construite à peu près de même , et portant souvent aussi diverses appendices charnues, est cependant moiîis hérissée, et dont les rayons de la dorsale et des pectorales très-longs, dépassent de beaucoup les membranes. On leur trouve une vessie aérienne. Ces poissons vivent aux Moluques dans les eaux douces , et ont des couleurs vives et des formes élégantes à quelques égards , en même temps que très-singulières (3). Les Ttïinianotes. Lacép. Sont des scorpènes (4), à corps très-comprimé vertica- (1) Scorp. horrida , Bl. i83. — se. perrucosa, Schn. 45, peut-être 1« même que se. brachion. Lac. III, xii, f. 1 j — scorp. bieirrhata , Lac. II,xi,f. 3. [•i)Scorpena didactjlajVaW. Spic. IV, pi. iv , f. 1, 5 •j'—trigla rubicunda, Euplirasen , iiouv. méra. de Stock., tome IX, 1788, pi. ni j — scorp. monodactyla f Sclin, p. ig5 ? — seorp. carinata , id. p. 193? (5) Se. volitans y Bl. i84 ^ — se. antennata^ Bl. i85. (4) Le tœyiianote triaeanthe , Lacép. W , p. 3o6 , qui a même aux sourcils des barbillouscomme le^ scorpènes - — le tœnianote large raie, id. IV, pi. III, f. 2 ; — le seorpœna spinosa, Gm. doit aussi être uu tœnianotey ainsi que le blennius torvus, Gronor. ad. HelV. VII, 111 , copié Valb. édit. d'Arléd. part. III, pi. n, f. 1, ACANTHOPTÉRYGIENS. 287 lement , et où la partie épineuse et la partie molle de la dorsale, non distinguées l'une de l'autre, forment un large ruban vertical étendu tout le long du dos, eommençant très-avant , et presque entre les yeux. La deiHième section de la famille des Perche's , ou les Persèques, à dorsal^e profondément divisée, ou à deux dorsales parfaitement distinctes, se laisse répartir d'a- près des motifs tous pareils à ceux qui ont servi pour la distribution des précédens où la dorsale est continue ; on dirait même que plusieurs des sous-genres établis parmi les uns 5 ont leurs représentans parmi les autres ; cependant il ne se trouve dans les persèques cjue des dents en velours et en cro- chets. Au reste , tous ces poissons se ressem- blent également par les parties essentielles de l'organisation. Nous ferons une première tribu des genres où la tête n'a point d'armure particulière, jet où les deux dorsales sont bien séparées. Les quatre premiers se distinguent de plus par leurs ventrales placées en arrière des pec- torales. 288 POISSONS Les Atherines. (Atherina. L.) (i). -Ont le corps obîong , à peu près comme lesjjica- rels ^ les inter maxillaires extensibles de la même manière , garnis de très-petites dents ; la mâchoire inférieure et la langue lisses; cinq rayons aux ouies; la joue et l'opercule écailleui|[; point de dentelures ni d'épines; deux petites dorsales bien séparées, et des ventrales plus en arrière que les jDectorales : leur estomac est ample et se continue avec un intestin sans cœcums. Celles qu'on connaît, ont de chaque côté du corps une large bande longitudinale , couleur d'argent. La plus commune se nomme, sur nos côtes de la Manche , roseréfgras (T eau y prestra ; sur celles de la Méditerranée, sauclet y melet , etc. {^Atherina hepsetns, L. ) Celle de la mer des Indes {Alh. sîhama, Forsk.), a les ventrales presque sous les pectorales. Les Sphyrènes. (Sphyr^îina. Lacép.) Peuvent être^ à quelques égards^ rapprochées des dentex. Elles ©nt le corps allongé , le museau pointu par le prolongement en avant de Tethmoïde et des sous - orbitaires , la gueule très - fendue ^ la mâchoire inférieure dépassant la supérieure , et formant^ quand la gueule est fermée, comme la pointe d'un cône. Cette mâchoire est armée d'une rangée de dents coniques , dont les deux anté- (i) Atherina^ nom grec signifiant le rapport des arêtes de ce pois- son avec un épi barbu , comme celui de l'orge. 'L-\iToç , autre nom grec, ' ACANTKOPTÉRYGIENS. D^SiJ Heures pins fortes. L'une des deux est ordinaire- ment tombée. Les intermaxillaires ont en avant cha- cun deux fortes dents, suivies d'une rangée de petites, et il y en a mie rangée de fortes à chaque palatin. Le vomer est lisse, et la langue un peu âpre. Les joues et les opercules sont écailleux , mais sans épines ni dentelure. La première dorsale est sur les ventrales , et ta seconde sur Fanale. On leur compte sept rayons aux ouïes. Elles ont un er>tomac long et pointu , beaucoup de petits cœcuras , une vessie natatoire épaisse, longue et fourchue dans le haut. Ce sont des poissons frès-voraces , que Fou a sur ce point comparés aux brochets , mais qui n'ont avec eux aucun rapport de skucture. Nous en avons une dans la Méditerranée, le Spef ou Brochet de mer. {Eso.y sphyrœna. L. ) Bl. 389 , qui atteint trois pieds de longueur , argentée , à dos verdâtre. Sa chair est agréable (i). Les Paralepis. Cv. Ont à peu près les mâchoires des sphyrènes , mais leurs ventrales ainsi que leur première dorsale sont (1) On la trouve aussi dans l'Océan , car c'est le poisson dessiné par Sonnerai , et gravé Lac. V, viii , 5, sous le nom de variété de la sphyrène chinoise. Il faut remarquer qu'on donne quelquefois au spet quafre aiguillons à ia première dorsale , mais qu'il en a tou- jours cinq. Ajoutez la sphyrène bécune, Lac. V, ix, 3. N, B. La sphyrène orverd^ id. ib. 2 , donnée d'après un dessin d« Plumier, ayant les ventrales sou* les pectorales, et manquant de grandes dents , doit être un genre différent. La sphyrène aiguille ^ id. V, 1 , 3 , ne me paraît qu'un dessin d'or- TOME 2. ^9 2go î*oissoNS beaucoup plus en arrière^ et leur deuxième dorsale est si frèle et si petite qu'on la prendrait presque pour une adipeuse, comparable à celle des truites (i). Les trois autres genres de cette tribu ont les ventrales sous les pectorales. Les Mulles ou Surmulets. (Mullus L. ) Ont leurs caractères particuliers dans la forme déclive de leur tète , dans deux longs barbillons sous le menton , et dans de larges écailles sur la tête et sur le corps , lesquelles tombent aisément. Leur corps est oblong , leur tête médiocre , leurs yeux rap- prochés, leur estomac en cu]-de-sac , et leurs cœcums grêles et nombreux. Il n'y a que trois rayons à leur membrane des ouïes ; presque tous ceux qu'on connaît ont le corps plus ou moins ronge ou jaune. Les uns manquent de dents au bord de la mâchoire supé- rieure; c'est-à-dire aux intermaxillaires. L'espèce la plus connue {M. harhatus. L. Bl. 34B, 2.)^ se nomme rouget sur nos côtes de Provence. On la reconnaît au beau rouge de son dos , à l'argent dont brille son ventre. C'est un manger délicieux. Les Romains en avaient de vivans dans de petits ruisseaux qu'ils faisaient passer sous leurs tables, et un de leurs plaisirs était d'observer les nuances variées que ces poissons prenaient en mourant. Une autre espèce ( 31. surmuletus. L.Bl. Sy. ) , rayée en longueur de jaune, devient un peu plus grande, et remonte plus souvent vers le Nord. {îlile jX3Ù la position du poisson fait paraître nue des ventrales comm« si c'était une première dorsale. (i) Le corégone paraîepis et Vosmêre sphyrénoide, Risso , maniisc. ACANTHOPTERYGIENS. ^Qï D'autres ont des dents aux deux mâchoires, et telles sont la plupart des espèces de la mer des Indes (i). Les Pomatomes. Ont les mêmes dorsales écartées , les mêmes écailles larges et tombantes sur la tête et sur le corps que les surmulets. Mais leur museau est très-court et nullement déclive , leurs dents en velours , leur œil d\me grandeur extraordinaire , et leur préo- percule plus ou moins échancré. On leur compte sept rayons aux ouïes (2). Les Muges ou Mulets. (Mugïl. L. ) Ont des ventrales sous Tabdoraen^ et deux dor- sales ^ courtes 5 écartées, et dont la première ou l'épineuse est loin de la nuque et plus en arrière gue les ventrales, la seconde répond à Fanaîe; leur tête déprimée , large et toute écailleuse , a de grands opercules bombés qui Fenveloppent , et servent à renfermer un appareil pharyngien plus compliqué qu'à l'ordinaire , et offrant pour le passage de l'eau des conduits assez tortueux ; leur bouche fendue en travers , garnie de lèvres charnues et crénelées , est faite comme un chevron, c'est-à-dire que la mâchoire inférieure a au milieu un angle saillant (1) Le malle aurijlamme. Lac. III, xiii, i,Ie mac.ronème, ib. i. et le barberin^ ib. 3, qui ne font qu'une espèce , mais probablement dif- ierenle du m. aurifiamma de Forsk. ; — le ynulle rajé ( m. viftafus , Forsk.) id. ib. XIV, i ; — le m. deux bandes, ib. 2; — le m, cyclostcme^ ib. 5 ; — le m. trois bandes , id. ib. XV, i. (2) Le pomafoTue félescoite , Bisso, pL ix , f. 3i. :ïg2 POISSONS qui répond à un angle rentrant de la supérieure. Il n'y a d'autres dents que quelques âpretés sur les côtés de la langue. Le sous-orbitaire est den- telé ; il n'y a que trois rayons à la membrane des branchies. L'estomac de ces poissons est singulier par sa forme de toupie, et l'excessive épaisseur de ses parois charnues : leur canal est d'une longueur ex- iraordinaire^for t replié, avec deux très-petits cœcuras au commencement. Il s'en trouve en grande abondance, dans la Méditer- ranée, trois espèces qui se ressemblent beaucoup, et y fournissent également une nourriture agréable. Ce sont îescéphaio des Italiens; Pune d'elles [31. Cephalus, L.) est grise, rayée en long de brunâtre; l'autre [M.au- ratus. Rissoou M. tang, Bl. ) est rayée de jaune (i). La seconde tribu comprendra les genres i{iii ont des dentelures ou des épines , soit à l'opercule , soit au préopercule , ou à cjuel- que autre partie de la tète, mais où la joue n'est pas cuirassée par le sous-orbitaire 5 leurs deux dorsales sont généralement contiguës. Les Perches. ( Perça. L. ) Ont la gueule fendue et les ventrales tLorachiques ; M—^—WiM^'*^ ■*■■•■■■ " ■ ■^-■. ■■! I —III !■■■■■■■ I.l ...«^■■^■iM.rj.^.HW^»»»! — IW iM— ■ ■■Il I ■!■ ^ m ^M*ll ■■^11 ■ I» I — I — ■■ . I ■ ,■■ l» I I lliM ^ (1) Je n'ai pu me procurer encore les muges de la mer Rouge et de la mer des Indes, deForskalil et de Forsler ; mais d'après leurs descriptions ils offrent manifestement des caractères génériques. Je suis également obligé de passer sous silence le mugilumore Anne- Caroline , décrit par M. de Lacép. d'après M. Bosc , faute de reu-» seigneinens assez complets. ACANTHOPTÉRYGIENS. S^qS leur museau sans écailles ne s'avance point au-delà de leurs lèvres; leur seconde dorsale n'est pas sensi- blement plus longue que la première. Je les subdi- vise comme il suit : Les Perches proprement dites. (Perça. Guv.) A préopercules dentelés, à opercules épineux, comme dans les serrans. \tdi Perche commune d'eau douce, i^Perca fLuviatills.lj.^ Bl. 52. Est connue de tout le monde par son bon goût ; son corps est vert-doré, à trois bandes transverses plus foncées; ses nageoires inférieures rouges 5 elle n'a qu'une épine à l'oper- cule ; la première dorsale plus longue que la seconde , est marquée en arrière d'une tache noire. Elle n'a que trois cœcuras. Le Loup f Spigola des Italiens. ( Perça lahrax, L.) Sciœna diacantha. Bl. 3o2 (i). A deux épines à l'opercule , le corps argenté , les na- geoires rougeâtres , la première dorsale de même longueur que l'autre. C'est un des poissons les meilleurs et les plus communs de la Méditerranée. Il vient plus rarement sur nos côtes de la Manclie. Les anciens avaient rendu sa cruauté célèbre. Il a un grand estomac et cinq petits cœcums. (i) N. B. Le se. îabrax, Bl. 5oi, n'esl point le vrai loup si com- mun dans la Méditerranée , mais vine aulre espèce du même genre. Ajoutez sciœna punctata , Bl. 3o5 3— oc. llneata j 5o4 ; — perça septentriofialis ,Schn. 20 5 — se. p'unueri , Bl. 006. Le même dessin a servi pour le cheilodiptère cbrysoptère^, Lac. III^ ?:s.?:iii, 1 , mais oa y a oublié les dentelures. 2g4 POISSONS Les Centropomes. Lacép. A dents en velours , à préopercuîes dentelés , mais à opercules sans épines ou à pointes très-aplaties , comme les prisiipomes 5 ils ont le plus souvent le sous-orbitaire den- telé comme les scolopsis. ïel est Xe Kéchr ou Variole. {Perça nilotica, Tj, ) Sonnini. Voy. pi. XXII, f. 3. Geoff. Poiss. du Nil. ix, f. 1. Le plus grand poisson du Nil, peut-être le 2atus des anciens, nom qu'il consers'e même dans la Haute-Egvpte , selon M. Geoffroy (1). Les Enoploses. Lac. Ne sont que des centropomes qui , par leur hauteur ver- ticale et le prolongement de leurs dorsales, prennent l'ap- parence extérieure de certains chœtodons. Leur sous-orbi- taire est aussi dentelé , et leur préopercule non-seulement dentelé, mais épineux vers le bas (2). ïl parait qju'il y a au contraire des poissons appartenant d'ailieurs à ce genre, oi^i l'on n'aperçoit pas même la den- telure du préopercule. Je les nommerai Prochilus (3). Je distingue des Centropomes Les Sandres. Cuv. Qui ont aussi des dentelures au préopercuîe sans piquans à l'opercule, mais dont la tète entière est dépourvue d'é- ^ cailles, et la gueule armée de dents pointues etécartéee. (1) Ajoutez scicena undecimalis , El. 3o3. — "Le hiîjan gymnocé-' jn?iale , Lac. III ,xxiii, 3. — \je pandooTnenoo , Russ. corom. Il, i5o. (2) Chœtodon armatus ,Z. White, rel. de Bolany-Bay, App. p. 254. Is. B. Que ce poisson n'a ni les nageoires écailleuses des ciiaeto- dons , ni leurs dénis si particu]ières3 soos tous les rapports essenliels c'est luie perche. {Z) Sciœna macrolepicjota fB\. 2f)S ■j'^ sç.- maculata /id. 299, 2» AC ANTHOPTÉRYGÏENS. agî ce qui leur a fait donner ie nom de lucio perça, {^Brochet perche, ) On en trouve une espèce dans les lacs et les fleuves du nord et de l'est de l'Europe {^Perca lucio perça. Bl. 5i ), qui pèse jusqu'à vingt livres , et donne un manger excel- lent. Elle a les deux dorsales d'égale longueur , et dix à douze bandes brunes en travers du dos (i). Les Esclaves. (Terapon. Cuv. ) Ont le corps et la tête oblongs; le museau obtus ; les écailles petites ; la bouche peu fendue et peu extensible ; une rangée régulière de dents égales et serrées à chaque mâchoire , derrière laquelle en sont d'autres en velours. Leur préopercule est dentelé, et leur opercule épineux; ils ont même de fortes dentelures à l'os de l'épaule , au- dessus de la pectorale. Leur membrane des branchies a six rayons. Entre la partie épineuse et la partie molle de leur dorsale , est un fort enfoncement. Ils tiennent d'une part aux saupes , et de Fauîre aux sciènes (2}. Les Apogons. Lac. Ont la forme générale , les écailles , et même la couleur des surmulets ; mais outre qu'ils en diffèrent au premier coup-d'ceil par l'absence des barbillons, qui les avait fait appeler surmulets imberbes, les dentelures de leur préoper- cule et leurs dents en velours aux deux mâchoires , les rapprochent des perches , aussi-bien que leur miuseau court, et leurs cœcums très-peu nombreux. Outre le bord (1) Le sciœna corOy Bl. 007, 1 , et, le se. mauritii ^ id. ib. i, pa- raissent au moins tiès-voisines des sandres, et n'avoir ni écailles 111 dentelures. lia première aviiait un piquant à l'opercule. (2) Holo cent r us ser VILS, Bl. 208; \,&\. quadrilineatiis^Vo, 2; '--hoL surinamensis ? 2o6 POISSONS dentelé, le préopercule a encore un bord relevé, sans den- lelure. Nous en avons un dans la Méditerranée connu sous le nom de roi des rougets ( mullus imberhis , L. ) (i). . Quelques espèces étrangères ont, parmi leurs dents en velours, de longs crochets aigus , écartés l'un de l'autre (2). Les Sciènes (Sci^ena). Ont le museau écailleux , mousse et plus ou moins proéminent au-devant des mâchoires ; ce qui leur donne une physionomie assez différente de celle des perches, et est produit par des nazaux et par des sous-orbitaires renflés et caverneux. Je les subdivise , comme les percJies, d'après l'armure de la tête et des mâchoires , et je place en tète du genre, Les Cingles. \ Qui, avec les écailles rudes, les dents en velours, les opercules épineux , les préopercules dentelés des perches ordinaires, ont encore, comme elles , les deux dorsales à l)eu près égales; mais dont le museau est plus saillant qu'à aucune sciène. Ceux qu'on connaît vivent dans les eaux douces du midi de l'Allemagne. Leurs viscères ressemblent à ceux de la perche commune (3). (i) u4pogoji ruher ^ Lac. amia Gronov. Zooph. IX, 2; corvulus , Gehuer , Fisc. 1273; perça pusilla , Laroche, Ann. du Mus. XIJI, }i. 3i8; centropome rouge, Spinola , Ann. Mus. X , xs.viii ^ 2 ; proba- blement aussi le perça pusi lia Ae Brvin. ou persèque brunnich de Lac. N. B. La fjg. de Vostorhinque fieurieu , Lac. III, xxxii , 2 , ainsi que celle du dipierodon exacanlhe,\i\. ib. pi. xxx, fig. 2, se rapportent k ce genre , sinon même à celte espèce. Voy. Cuv. Mém. du Mus. I, pî. ii, f. 2 , p. 236. (2) Cheiludiptère rayé^ Lacép. III, xsxiv, 1. (5) Psrca zingel, L. Bl. 106: — perça asper , id. 1.07. ACANTHOPTERYGIENS. 297 Les Ombrines. (Umbrina. Cuv. ) Ont le museau moins saillant que les cingles, et leur seconde dorsale est bien plus longue que la première , mais leur préopercule est dentelé de même; elles ont les dents en velours , et sous leur mâchoire inférieure sont quelques pores enfoncés très-marqués. Ce sont des pois- sons de mer. UOmbrine harhue^ de la Méditerranée {Sciœna cît' rhosa. L.) Bl. 3oo , est un beau et bon poisson, rayé obliquement de jaune et de bleu , et portant un barbillon court sous le menton. Il a dix cœcums courts, et une grande vessie aérienne munie de quelques sinus latéraux arrondis (1). Les Lonchures. Bl. Ne diffèrent de cesombrines que par une caudale pointue. I/espèce connue ( Lonchurus barhatus. ) Bl. 359 9 a deux barbillons au bout du menton (2). Les SciÈNES proprement dites. (Sci/ena. Lac.) Ressemblent aux ombrines , si ce n'est que les dentelures de leur préopercule sont presque insensibles. Les épines de leurs opercules sont bien peu marquées aussi ; leurs, dents s'allongent avec l'âge , et forment une rangée de cro- chets inégaux. Ce sont également 'des poissons de mer bons a manger. (1) Le cheilodiptère cyanojptèrs ^ Lac. III, xv! , 3, est le même poisson que le sciœna cirrhosa. — A), en espèces à tentacules -.johnius saxatilis j Sclin. ou sciœna nebulosa ,Mitch. trans. de New-Yorck , I, m , 5. — Qiialar-hatchelée y Russ. poiss. de corom. II, 1185 et en es- pèces sans tentacules : SarikuUa , Russ. ib. 122. LiO Johnius serratus ^ Scbn. p. 76, me paraît aussi être une om- brine 5 ainsi que le pogonate doré , Lac. V^, 121. (2) N. J5. Je fais un genre à part du hnchurus ancvlodorif Schn, 25. Voyez ci-dessous anc^ l&don. 2qS poissons Le Corb ou Corbeau. {^Sciœna umbra» !L.) Se. nigra, Bl. 297. D'un brun-noirâtre, argenté vers le ventre , à nageoires ^ noires; l'un des poissons les plus communs de la Médi- terranée. Le Fégaro ou Maigre , Aigle , etc. {Scîœna aquila, nob.) Duham. Pêches, sect. VI ^ pi. i , f. 3. D'un gris-argenté; grand poisson long dp plus de trois pieds, quelquefois de plus de cinq, remarquable par sa grande vessie natatoire, qui produit de chaque côté plu- sieurs prolongemens coniques et branchus, que je suppose contribuer à la sécrétion de l'air qu'elle contient. On le pêche dans la Méditerranée et dans le golie de Biscaye, mais il s'égare aussi quelquefois sur nos côtes de la Manche. Sa chair est ferme et très-bonne (i). Je ne séparerai point de ces sciènes les Johnius , que Bl. caractérisait seulement par la longueur de leur seconde dorsale , mais qui ne les ont pas plus longues que plusieurs sciènes (2). Les Pogonias. Lacép. , Ressemblent beaucoup aux sciènes; ont, commue eîîes^le museau obtus, les os de la tête caverneux, les opercules écailleux, mais sans dentelures, les dents en velours , des pores sous la mâchoire inférieure , (1) C'est ce poisson que M. Lacépède nomme cheilodiptère aigle ; mais la figure qu'on lui en avait envoyée est faite de mémoire efe inexacte. (Lac. V, xxi , 3. ) Je ne doute pas que le lejostome queue jauiie , Lac. IV,. x , 1 , ne cloive aussi être rapproelié de ce sous-genre. Ajoutez perça undulata , Catesb. II , m , li (2) Johnius carutta , Bl. 556. — J. aneus , 55j. -^ /. maculatus. — Nallakafchelae , Russ. Il, 110. -^ Katcheléc , id. 116. — Telia katchelée f id. 117. acanthoptérygîens. 2gf) ïa partie épineuse de la dorsale séparée jusqu'à sa baae de la molle; leur caractère particulier consiste en de nombreux petits barbillons ^ adliérens sous la mâchoire inférieure , et rapprochés surtout sous la symphise. lis ont aussi les caractères intérieurs des sciènes(i). Les Otolithes. Guv. Ont la forme et les nageoires des johnius , les dentelures à peine sensibles des sciènes, mais leur museau n'est pas renflé , leurs dents de la rangée externe sont plus fortes ^ et il y en a surtout deux longues à la mâchoire supérieure (2). Les Ancylodons. Cuv. Ont la ièie nue , comprimée , armée , dans ceux qu'on connaît, de dentelures et de piquans; la gueule fendue 5 et les dents, surtout celles d'en bas, en longs crochets , qui sortent de la bouche quand elle est fermée; leur seconde dorsale est longue, et leur caudale pointue , ce qui les avait fait associer aux lonchures (3). Les PERcis.'Schn. Forment un genre à corps allongé , à tête dé- primée , à dents en crochets, dont la première dor- (i) Le pogoniasfascé, Lacép. III , i38 , et II , xxvi , i , qui est le même qne le lahrus grunniens, Milch. Trans. de New-Yorck, I , m ^ 5. — sciœna gigas , Mitcli. ib. v, lo. (2) JoJinius Tuher y Sclm. 17. — J, regalis , id. — Le pêche-pierre de Poiulicliéi y , ainsi nommé des grosses pierres qu'il a dans les oreilles, comme tout le senre sciasna. (5) Lonchurus ancjlodon , Sclin, 26. 3oO POISSONS sale ne compte que quelques rayons ^ tandis que la seconde , qui n'en est pas très-bien séparée , occupe presque toute la longueur du corps. L'anale n'a aucun aiguillon. L'opercule est muni d'épines , et le préopercule montre quelques dentelures quand il est desséché. On leur trouve un estomac médiocre , trois cœcums courts ^ et point de vessie aérienne. Ils viennent de la mer des Indes (i). C'est auprès des percis que doit venir le genre bien connu des Vives. (Trachinus. L.) Qui ont la même forme de corps , la même pro^ portion dans les nageoires, mais dont la tête, com- primée latéralement , a ses yeux rapprochés vers le haut. Celles qu'on connaît ont une forte épine à l'opercule, et deux petites devant chaque œil; les os de l'jjpaule dentelés ; leurs ventrales sont fort avancées , aussi-bien que leur anus. Leur estomac, charnu et court, est suivi d'une douzaine de cœ- cums , et d^un intestin peu allongé. Il n'y a point de vessie aérienne. hes aiguillons de leur première dorsale passent pour venimeux. La F'ipe ordinaire. (^Trachinus draco. L.) Poisson excellent, ordinairement d'un pied de long, de cou- leur brun-jaunâtre, à première dorsale noire, de cinq rayons. Notre troisième tribu comprendra les genres (i) Sciœna cylindrica, Bl. 249 , i. — Ferais maculata, Schii. 58 ^ où la tlentelnre du préopercule est Irop marquée. — Percis cancel- lata , nob. Lacép. Il , xiii, 3 , ( sans description ) et peut-être ainsi Renard , fol. G , fig. 42. ACANTHOPTÉrxYGIENS. 3oï à tète cuirassée par rextensionjla solidité et la dureté du sous-orbitaire 5 leurs dorsales sont tantôt contigaès, tantôt séparées; il y en a dont les ventrales sont jugnlaires. Les Uranoscopes. (Uranoscopus. L.) (i). Ont la tête grosse, presque cubique, les deux yeux à sa face supérieure , et dirigés vers le ciel , la mâchoire inférieure montant au-devant de Fautre, et la bouche fendue verticalement ; les ouïes bien fendues ; le préopercule crénelé vers le bas ; nue forte épine à chaque épaule , les ventr^iîes jugu- I laires. La première dorsale petite , à rayons striés ; la seconde, longue et molle, ainsi que Fanale, Leur estomac est un sac court • leurs intestins, de longueur médiocre , ont quatorze ou quinze cœ- cums; ils manquent de vessie aérienne; mais la vésicule du fiel est si grande (2) , qu'elle a quelque- fois été prise pour elle (5). Les Trïgles ou Grondins. (Trigla. L.) (4). Sont, de tous les poissons de cette famille, ceux dont la tête est le mieux cuirassée , par d'énormes sous-orbitaires qui , allant s'unir au préopercule , I : : ~~ (1) Uranoscopus , qui regarde le ciel 3 c'était son nom chez les an- ciens , aussi-bien que callionymus. (2) Arislote connaissait déjà fort bien cette extrême grandeur de sa vésicule du fiel. (3) Uranoscopus scaher , Bl. 175 , commvin dans la Méditerranée, — Ur. lœvis , Schn. pi. 8, et quelques espèces nouvelles. (4) TpîyÀfj 5 T^lyÀu , que les latins rendent par mullus , désigîiait probablement le surmulet, et quelques espèces voisines. Artédi avait réuni les surmulets et les grondins sous le nom de trigla. Quand Linn^eus a séparé les premiers sous le nom de mullus , celui de ir/^la *st resté aux autres. 3oi POISSONS leur garantissent foute la joue, clomieiif à celte ièie mie forme approchant de ]a cubique , eise portent même souvent par-dessus les mâchoires, pour for- mer en civant un museau saillant. Leur opercule , leur préopercule , leur occiput et leur épaule , se lerminent le plus souvent en arrière par une épine. Ces poissons ont de plus les rayons inférieurs de leurs pectorales détachés des autres , ce qui est un des mo3^ens les plus simples de les reconnaître. Leur estomac est en cul-de-sac assez large ; leur intestin assez long ; leurs cœcums , au nombre de douze environ , et leur vessie aérienne ku^ge et bi- îobée vers le haut. Plusieurs espèces font entendre ^ quand on les prend, des sons qui leur ont valu le nom de grondins ^ gronaux _, corbeaux ^ eic. Dans les Trigles proprement dits, les mâchoires sont garnies de petites dents pointues, serrées comme des poils de velours; le corps n'a que de petites écailles; les deux dorsales sont dislincfes, et les rajons séparés sous la pectorale, libres sur presque toute leur longueur. Le plus commun dans nos marcliés, et celui dont la chair vaut le mieux, est le rouget^ grondin ou coucou {Trigla cwcz//«5. L.) Bl. 69, d'un rouge plus ou moins vif, le museau court , mais un peu échancré , une tache noire à la pre- mière dorsale. Nous voyons aussi de temps en temps. Le pei'lon , galllne ^ etc. ( Tr. hirundo. L.) Bl. 60. Brun, à museau peu échancré, arrondi, à pectorales noires, longues comme le tiers du corps. Le Grcnau. ( 7>. lyra. L. ) B^. 35o. Boup^e , à museau fortement divisé en deux lobes den- telés (i). (i) Ajoutez en t^spcces du pays , ir, gumardus y Bl. 58 3 —tr, lineala^ ACAHTHOPTÉPxYGIENS. 3o3 H, Quelques espèces étrangères ont des pectorales assez g;randes pour s'élancer au-dessus de l'eau (i). Dans les Malarmats. (Peristedion. Lacép.) (2). Le corps est garni de plaques osseuses qui le cuirassent entièrement; la lête, faite comme dans les autres trigles, a les avances des sous-orbitaires plus allongées, et formant un museau fourchu, les mâchoires sont dénuées de dents, et sous l'inférieure pendent des barbillons branchus. Les deux dorsales sont réunies par leur base, mais l'antérieure SI les rajons bien plus longs. L'espèce commune [Trigla cataphracta. L.), Bl. 3|9» est d'un beau rouge de minium, et n'a que deux rajons libres sous les pectorales. P On la trouve dans la Méditerranée^ et dans beaucoup de mers des pays chauds. Dans les Pirabèbes. [Dactylopterus. Lacép.) (3). Vulg. Hirondelles de mer. Les rayons, détachés au-dessous de la pectorale, sont nombreux , et unis ensemble par une membrane, en sorte Bl. 354, et quelques autres que l'on ne peut citer faute de ])onnes figures ; les caractères donnés par les auteurs ne s'appliquant d'ail- leurs que très-imparfailement. En espèces étrangères , tr. pini , Bl. 555. (1) Trigla punctata y Bl. 553; — trigla carolina , Bl. 552, qui me parait le même que Brown. Jam, pi. 47 , cité sous évoluns. Quant à Véuolans àe Lin. auquel on attribue trois épines enire les deux dorsales , ce qui a détertniné M. de tiacépede à en £iire son genre prionote , ce n'était probablement qu'un individu , où les der- niers rayons épineux avaient perdu leur membrane. (2) M alarmât y nom provençal, qu'on leur donne probablement par antiphrase. (5) Pirabèbs , et non ^a.^ pirapède , est leqr nom brasilien. Dac- t^loptère t ailô formée par les doigts. 3o4 POISSONS qu'il y a réellement quatre pectorales distinctes , et ce qui est plus remarquable , ces pectorales surnuméraires sont aussi longues que tout le corps, et forment des espèces d'ailes capables de soutenir quelques instans le poisson dans l'air; aussi voit-on souvent les pirabèbes voler au- dessus des eaux , pour échapper aux truites et aux autres poissons voraces 5 mais ils sont obligés d'y retomber au bout de quelques secondes. Leur museau , plus court qu'aux précédens , a l'air d'être fendu en bec de lièvre; en revanche, leur occiput et leur préopercule se prolongent en arrière en longues épines. Leurs mâchoires ne sont garnies que de petites dents , arrondies comme des pavés. Ils portent deux dorsales dis- tinctes. Leurs écailles sont toutes carénées. L'espèce commune {Trigla volitans. L. ) Bl. 35i, s'observe dans toute la Méditerranée, et dans une infi- nité d'endroits de l'Océan ; elle est rougeâtre , et ses grandes ailes sont brunes , tachetées de. bleu (1). Les Céphalacantes. Lacép. Ont la même forme, et particulièrement la même tête que les pirabèbes, et n'en diffèrent que par l'absence des longues ailes. Toutes leurs nageoires ont d'ailleurs la pro- portion des poissons ordinaires. On n'en connaît qu'un petit, de la mer des Indes. {Gasterosteus spinarella, L. Mus. ad Fr. pi. xxxil, f. 2.) LesLepisacanthes. Lac. ( Monocentris. Sclin.) Forment un genre singulier^ tenant auxsciènes^ aux frigles, aux épinoches^ dont le corps court et gros est entièrement cuirassé d'énormes écailles an- guleuses, âpres et carénées , où quatre ou cinq (i) Ajoutez fr. fasciata , Schn. pi. 3 ; — tr. alatal ACANTHOPTÉRYGIENS. 3o5 grosses épines libres remplacent la première dorsale ^ et où les ventrales sont composées chacune d'une énorme épine y dans l'angle de laqnelle se cachent quelques rayons mous , presque imperceptibles. Leur tête est grosse , cuirassée , leur front bombé ^ leur obouche grande ^ leur mâchoire garnie seule- ment d'un velours très-ras; on leur compte huit rayons branchiaux ; et Ton voit quelques appa- rences de dentelures à leur préopercule. On n'en connaît qu*un , des mers du Japon. [Lepi- sacanthe Japonais, Lac. Monocentris carinaia, Schn. pi. 24.) (i). Les Chabots. (Cottus. L.) (i). Ont de grands rapports avec \es rascasses, par leur tête épineuse, par leurs grandes pectorales, par leurs ventrales thorachiques , et par toute leur structure interne; mais ils se rapprochent des ura- noscopes , en ce que leur tête est aplatie horizonta- lement 5 et que leur dorsale antérieure ou épineuse, est entièrement distincte de la molle ou postérieure. Leurs intestins et leurs mœurs sont les mêmes ; ils vivent sur les bords rocailleux , subsistent quelque temps hors de l'eau, et quand on Xes irrite, ils renflent encore leur tête en remplissant leurs ouïes d'air. (1) C'est encore le sciœna cataphracta , Thunberg , nouv. Mém, de Stockb. XI, pi. m, p. 102, et le gasterosterus Japonicu» , Houttuyn. (2) Kolloç était le nom grec de notre chabot d'eau douce. Chabot est lui-même dérivé de ccfut , à cause de sa grosse tête. TOATE 2. 20 3oô poissOjN's Les espèces d'eau douce ont la tête presqup lisse, et seulement une épine au préopercule. Leur dorsale anté- rieure est irès-basse. Nous avons dans nos ruisseaux. Le Chabot commun ou Meunier^ ( Cottus gohio. L. ) Bî. 39 , I , 2. • ^ Petit poisson, dont la dorsale antérieure est très-basse, et qui n'a qu'une épine à son préopercule. Les espèces marines sont plus épineuses; elles ont deux, souvent trois fortes épines au préopercule, une à l'oper- cule, deux devant les jeux, souvent plusieurs à l'épaule. Sur nos côtes se trouve en abondance, Le Chabot ou Scorpion de mer, Crapaud de mer ^ Diable de m,er , Chaboiseau, etc. (^Cottus Scorpius. L. ) Bl. f\o j qui porte une petite épine au-devant de chaque €eil, deux fortes à l'opercule , et deux aux os de l'épaule. Il est marbré de gris et de brun (i). Il y a des chabots où la dorsale épineuse elle-même est divisée en deux, ce qui leur fait trois nageoires sur le dos {2). Les AspiDOPHORES. Lacép. (Agonus. Schn. Pha- LANGITES. Pall. ) Sont des chabots, dont le corps est enveloppé de plaques écailleuses , serrées comme des pavés , qui le rendent an- guleux ou prismatique. On en trouve un sur les côtes de notre Océan 5 VAspido- (1) Ajoulez cottus quadricomis , Bl. io8. — C. buhalis , Euphra- sen. nouv. Mém. de Slockh. VII , pi. iv , f . 2 , 3. — C. diceraus , ^Pall. ou synanceya cervus^ Tiles. Mém. de Pétersb. t. III ^ pi. xiir , f. 1. — Cottus hemilepidotus , id. ib. pi. xi. (2) Cottus hispidus , Schn. pi. i3. — Cottus acadianus , Pcnn. arct, ^ool. III ,371, ACANTHOPTERYGIENS. Soy pkore armé. Lac. [Cotéus caUtphractus,) Bl. 38, f. 3. Lea autres sont étrangers (i). Quelques espèces , ainsi cuirassées (les Aspidopho- PcOÏDES. Lac), manquent entièrement de dorsale anté- - rieure , ce qui fait une forte exception aux caractères du genre, et môme de la famille (2). On a distingué avec raison de tous les autres chabots , Les Platycéphales. Bl. éd. de Schn. _^ Dont la tête plus aplatie , et que ses grands et larges sous-orbitaires font ressembler à une sorte de bouclier ou de disque, est en même temps moins tuberculeuse, mais seu- lement armée de quelques épines, et dont les ventrales, qtioique portées sur un appareil suspendu aux épaules, sont cependant situées manifestement en arrière des pectorales et très-écartées. Leurs intestins sont encore à peu près ceux des chabots et des rascasses. L'un des plus remarquables est le Plafycephalus spa" tula. Bl. 42.4 » ou CotL insidiator de la mer Rouge , Forsk. p. 25 (3), qui se cache dans le sable pour tendre des embûches aux poissons (4). (i) Cottas japonieus i Pall. Spic. VII, pi. v, f. i-3. — u4gonus decagonus, Schn. pi. 27. — ^gonus stegophtalmus ^ Tiles. — - et selon le même , cotlus steîleri , Sclin. p. 63. (2) Cottus monopterygius [agonus mon. Schn. ) Bl. 178 , f. 1-2. (3) Ce poisson est encore piobablement le callionymus indicus , Linn. ou calliomore indien ^ Lacép. (4) k). cott.scaber,B\.xd)0. — Cott. Madagascariensis , Commeis, ap. Lacép. III , pi. 11 , p. 248 , si ce n'est pas le même que l'insi- diator. Mais je ne crois pas devoir y placer , comme le fait Bloch , éd. de Schn. p. 69 , le sciena undecimalis , Bl. 5o3 , et encore moins I© perça saxatilis , id. 5og. Quant au platjcephalus dormitator , Schn,, pi. 12. , gohiomore dormeur ^ Lac. la figure et la description i^vi'on en a d'après Plumier, ne me paraissent pas suffire pour lç> classer avec pleine certitude. 3q8 poissons Les Batracoïdes. Lac. (Batrachus. Schn.) (i). Ont la fête aplatie horizontalement plus large que le corps ^ la gueule et les ouïes bien fen- dues 5 et les opercules épineux ; leurs ventrales étroites , sont attachées sous la gorge; leur première dorsale est courte , soutenue de trois rayons épineux, la seconde molle et longue , ainsi que celle de l'anus qui lui répond. Souvent leurs lèvres sont garnies de filamens. Ceux qu'on a disséqués ont resîomac en sac oblong , des intestins courts, et manquent de cœcums. Leur vessie natatoire est profondément fourchue en avant. Ils se tiennent cachés dans le sable pour tendre des embûches aux poissons. On croit les blessures faites par leurs piquans dange- reuses (2). Je fais une quatrième et dernière tribu, et Ton pourrait faire une famille Des Baudroyes. (Lophius. L. ) (3). Qui ont pour caractère général , outre leur sque- lette cartilagineux , et leur peau sans écailles , des pectorales supportées comme par deux bras , sou- f" " • '^ ■ ■ ■■ ■ I ■—■■■■ ■■—■■■■ Il ■■■■ I ■■-■.,,■■■■■■■ . (1) Bûi]^ci;i(^ôç , gre»iouille ; à cause de leur tête élargie. (2) Espèces à bai'billons : Bafr. tau ( gadus tau , L. ) V>\. 6, f. 2 , 3 , de la Caroline. — Batr, grunniens ( coitiis grunniens , L. ) Bl. 179 , du Brésil , mais qui n'est pas , comme on croit, îe niqui de Mar- grave, 178. — Espèces sans barbillons : Batr. Su^inamensis -, Sclin. pi. 7, qui se rapproche beaucoup du ?iiqui ; elle gallus grunniens des Indes , V^-'ill. ap. pi. 4 , f. 1 , qui a été confondu avec le cottus grunniens , et lui a valu son épilbèfe. (3) Lophius , nom fait par Artédi , de XoCpiel (])inna ) , à cause des crêtes de leur tête. Les anciens les nomniaienl /Bal^ccp^oç et raria ( grenouille }. A C A N T H 0 P TÉ R Y G I E N s. SoQ tenus cliacun par les deux os comparables au ra- dius et au cubitus , qui , dans ce genre , sont plus allongés qu'yen aucun autre ; des ventrales placées fort en avant de ces pectorales; enfin , des oper- cules et des reiyons brancbiostéges ^ enveloppés dans la peau , et les ouïes ne s'ouvrant que par un trou ^ percé en arrière .de ces mêmes pectorales. Ce sont des poissons voraces ^ à estomac large , à intestin court , qui peuvent vivre très-long-temps hors de l'eau, à cause du peu d'ouverture de leurs ouïes. Les Baudroyes proprement dites. Vulgairement Raies- PÊCIiERESSES. (LOPHIUS. Cuv. ) Ont la tête extrêmement large et déprimée , épineuse en beaucoup de points, la gueule très -fendue, armée de dents pointues, la mâchoire inférieure garnie de nombreux barbillons , deux dorsales distinctes , et quelcjues rayons libres et mobiles sur la tête; la membrane des ouïes formant un cul -de-sac ouvert dans l'aisselle , soutenu par six rajons très-allongés , mais l'opercule petit. On assure qu'elles se tiennent dans la vase, et qu'en faisant jouer les rayons de leur tête, elles attirent les petits poissons, qui prennent l'extrémité souvent élargie et charnue de ces rayons pour des vers, et qu'elles peuvent aussi en saisir on en retenir dans le sac de leurs ouïes (i). Leur intestin a deux très-courts cœcums vers son origine; la vessie natatoire manque. La Baudroye commune, Raie pécheresse, Diahle de mer ^ Galanga , etc. {^Lophius jjiscatorius. L. ) , Est un grand poisson de nos mers , atteignant quatre et cinq pieds de longueur (2). (1) Geoffroy, Ami. du Mus. X, p. 48o. {2) N. B. Je ne vois point tîe preuves suffisantes, pour distinguer 3ïO * POISSONS Les CHIR0^'ECTES.( AN'iEi^i^ARits. Commers.). Ont , comme les baudroj'es , des ra3ïons libres sur la fêle 9 dont le premier est grêle, terminé souvent par vine houppe» et dont les deux suivans , augmentés d'une membrane, sont quelquefois très-renflés^ et d'autres fois réunis en une nageoire. Leur corps et leur tête sont comprimés , leur bouche ouverle verticalement ; leurs ouïes , munies de quatre raj^ons , ne s'ouvrent que par un canal et un petit trou derrière la pectorale : leur dorsale occupe presque tout le dos. Des appendices charnues garnissent souvent tout leur corps. Leur vessie natatoire est grande , leur in- testin médiocre et sans cœcums. Ils peuvent ^ en remplis- sant d'air leur énorme estomac, à la manière des tédro- dons, gonfler leur ventre comme un ballon; àterre^ leurs nageoires paires les aident à ramper , presque comme de petits quadrupèdes , les pectorales , à cause de leur position , faisant fonction de pieds de derrière , et ils peuvent vivre ainsi hors de l'eau pendant deux ou trois jours. On les trouve dans les mers des pajs chauds (ij. comme espèce de labaudroye commune, le lophius i^ipsparus , Scbn. 52 , ou setigerus ,Walil. Soc. d'Hist. nal. de Copenli. IV^, 210 ,pl. Ilî , f. 5,6. — Le lophius cornubicus , Sliaw, ou lophius ferguson , Lacép. Trans. phil. LUI , pi. xiii , n'est qu'une baudroye commune défi- gurée. (1) Espèces. Lophius histrio,'B\. ui j — lophius Iœi^igafus,Bosc. qiû €st l'espèce la plus commune. — Le riquet à la bouppe , ou antenna-' riusfantennatricorni , Commers. Lacép. I , pi. xiv^ f. 1, espèce dis- lincle de Vhistrio , et probablemenlla même que Icph. hispidus^ Scbn. i42 ; — lophius Commersonii , Lac, ib. f. 3^ — /. chironecfes j id, ib. f . 2 ; le même que le lophius variegatus , Sbaw. Nat.Misc. V^ pi. i^G ^ f. 1 , et Gen. Zool. pi. 167 , 1 ; — h striatus , Sbaw. Nat. Mise V, pi. 1765 — l. marmoratus , iJ. ib. 176 , 2. {N. B. Ces espèces ne sont îQuUemeïit des variété» de l'bislrio, coinmeracru El, , éd. de ScIju.- ACANTHOPTÉRYGIENS. 3l E Les Malthées. ( Malthe. Cuv. ) Ont la tête extraordinairement élargie et aplatie , prin- cipalement par la saillie et le volume du sub-opercule ; les yeux fort en avant ; la bouche sous le museau , médiocre et protractile ; les ouïes soutenues par six ou sept rayons , et ouvertes à la face dorsale , par un trou au-dessous de chaque pectorale ; une seule petite dorsale molle, ce qui fait encore une exception aux caractères de cet ordre ; le corps hérissé de tubercules osseux, des barbillons tout le long de ses côtés , mais point de rayons libres sur la tête. Ils manquent de vessie natatoire et de cœcums (i). La cinquième famille des Acanthoptéry- GIENS 5 Ou celle des Scombérgïdes , A les écailles petites , souvent même im- perceptibles 5 excepté vers la (in do la ligne latérale où elles forment quelquefois une ca- rène saillante. D'autres fois cette carène est formée par la peau même^ indépendamment de la grandeur des écailles ^ et soutenue par p. i4i. ) — Le lopJi, hérissé , Lacép. Ann. Mus. IV, lv, 5 ; — /. lisse , id. ib. 4 5 et plvisieurs espèces nouvelles. N. B. Je ne sais ce que peut être le lophius monopterygius , Shaw. Nal . Mise. p. 202 et 2o3. (i) Lophius vespertilio , "L. Bî. iio. — Lophius st allât un , Walil, Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Copeiili. IV, pi. iir , lig. 3 et 4, le même que le lophie faujas^ Lacép. ï, xt, 2, et 5. /, 3ii poissoïvs les apophyses transverses d'une ou deux ver- tèbres. La partie molle de leur dorsale et de l'anale est quelquefois un peu épaissie en avant j^ar des écailles , mais jamais complète- ment encroûtée par elles ; au contraire , la membrane qui en unit les rayons en arrière , est le plus souvent très- frêle , et manque même entièrement dans quelques genres , où ces rayons , étant alors isolés , prennent le titre de fausses nageoires. Les intestins sont amples, l'estomac en cul- de-sac j et les cœcums généralement nom- breux. La première tribu a deux dorsales ^ dont l'épineuse n'est point divisée. Les Scombres. ( Scomber. L. ) Ont une carène saillante à chacun des côtés de la queue , de petites écailles partout , et une rangée de dents pointues à chaque mâchoire. Leur anale et leur seconde dorsale ont toujours la partie posté- rieure divisée en fausses nageoires. Ils vivent en grandes troupes , et paraissent à certaines époques dans chaque parage^ où ils donnent lieu à d'excel- lentes pêches. Nous les subdivisons comme il siiit : Les Maquereaux. Où la deuxième dorsale est assez éloignée de la pre- mière. ACANTHOPTÉR YGIE]\S. 3l3 * lie Maquereau coj/imun, (^Sc. scomùrus. L.) Bl. 54» A dos bleu , marqué de petites raies ondées noires; à cinq petites nageoires, en haut et en bas. Très-abondant en été le long de nos côtes de l'Océan et fournissant à des pêches et à des salaisons presque aussi productives que celle du hareng. l^e petit Maquereau. ( iSc. collas.) Scomb. Pneuma" tophorus. Laroche, Ann. Mus. XilL Semblable au précédent , mais plus mince , et pourvu d'une vessie natatoire qui manque à la plupart des autres espèces (i). Les Thons. (Thynnus. ) Où la première dorsale se prolonge jusqu'auprès de la seconde, et la touche même souvent. Le Thon commun. (^Sc. thjnnus. L. ) Bl. 55. A dos couleur d'acier, à huit ou neuf fausses nageoires; une des richesses de la Méditerranée , par l'étonnante abondance avec laquelle il s'y pêche et s'y prépare au sel, à l'huile, etc. La Bonite. ( Se. sarcla. Bl. 334«) A dos bleu, rayé obliquement de noir; à six ou sept fausses nageoires. La Bonite rayée. {Se. petamys. ) Salv. 123. A dos bleu, marqué de quelques raies qui se prolon- gent longitudinalement sur les flancs.; huit à neuf petites jiageoires. Le Bonitol. ( Se. Mediterraneus, Rondel. 248. ) A dos bleu, marqué de larges bandes transverses noi- râtres , à six ou sept fausses nageoires ; des dents fortes (i) liC Guara pucu , Margr. Bras. 179, paraît encore une Irès- grande espèce de maquereau , probablement la même i\xxeValbacore , Sloan , Jam. Praef. pi. i, fig. i. — Aj.le kanagurla , Rus», coromi i36> 3l4 POISSONS et poinlues, tandis que les précédens n'en ont que de fort petites. Ces trois dernières espèces, inférieures au thon, vivent dans la Méditerranée , et se rencontrent aussi dans l'Océan (i). Les Germons. (Orcynûs. Cuv. ) Ne diffèrent des thons que par la longueur de leurs pec- torales, qui s'étendent jusques au-delà de l'anus. L'Océan et la Méditerranée en produisent différentes espèces, confondues par les navigateurs et les naturalistes , sous les noms àe germon , à'alalonga , etc. Le germon de nos côtes donne lieu à de grandes pèches dans le golie de Gascogne (2). Les Caranx. (Caranx. Lacép. ) Ont la carène de leur ligne latérale formée par une rangée d'écaiïles , qui se recouvrent comme des tuiles, et sont chacune armée d'une arête. Au-devant de leur anale est une petite nageoire , soutenue par deux épines. Leurs pecto- rales sont longues et pointues. Leurs dents sont le plus sou- vent en velours , mais sur une bande fort étroite. Quelque- fois même on a peine à les apercevoir. . Quelques-uns ont , comme les scombres , la deuxième dorsale et l'anale divisées en fausses nageoires (3). La plupart n'ont point les nageoires divisées. Tel est Le Saurel OU Maquereau bâtard. (^Sc. trachurus. L. ) Bl. 56. Poisson de toutes nos cotes , et que l'on sale dans la (1) Ajoutez le .se. Co/nmersow, Lac. II, xx , 1, qui pourrait bien être le même que le se. maculosus , Sh. nat. misc.pl. xxiii. — Le TVin" geram^ Russ. corom. II, i54. — Le se. guttatus , Sclin. pi. 5. — Le lazarddeViamier [se. regalis,B\.?)'^'5), le même que le scomberomore Plumier,L.a.c.-^hesc. maculatus, Mitch. trans. de Ne\v-Yorck,I, vi, 8. (2) Scomber germon , Lac • — se. alalonga , Gm. (3) Scomber rotleri , B\. 346 ;•— 5c. cordyla , Gronov. Act. Ups. ,1700, très-différent du guaratereba de Margr. qu'on lui associe.— iSc. hipposj Mitch. Nevv-Yorck , I , v, 5. ACANTHOPTÉriYGIENS. 3l5 Méditerranée. Il est moins bon que le maquereau \ sou dos est bleuâtre, son ventre argenté, et il porte de chaque côté plus de soixante très-larges écailles (i). Les Citules. (Citula. Cuv.) (2). Ne diffèrent de ces derniers caranx, que parce que les premiers rayons de leur dorsale et de leur anale sont allongés en faux; leurs pectorales sont aussi allongées (3). Les Sérioles. (Serîola. Cuv.) (4)- Diffèrent des caranx, parce que la fin de leur ligne laté- rale est garnie d'écaillés si petites, qu'elles forment à peine une carène. Il j en a une de la Méditerranée. (^Caranx Dumerilù Kisso, pi. VI, f. 20.) Grand poisson argenté , à dos violâtre , à nageoires bleuâtres, qui ne s'approche de nos côtes que rarement et isolément (5). Les Pasteurs. (Nobieus. Cuv.) Long-temps placés parmi les gobies , ont de grands rap- ports avec les sérioles; mais leurs ventrales, extrêmement grandes et larges , attachées au ventre par leur bord interne, leur donnent un caractère particulier. Ils sont des mers d'Amérique (6). (1) Ajoutez se. chlorisy Bl. 35g j — carangus , 54o , qui est le vrai Quaratereba de Margr. ■ — ruber y 342} — crùrnenophtalmus , 543; — Plumieriy 344; — Kleùiii , '5Aj , i ; — Daubentoni^ Lac. — 'Sansurif ^orsk. — Lactarius , Sclin. appelé à Pond icliéry Pêche-lait k c^mt de sa délicatesse. (2) Citula , nom de la dorée à Kome. (3) L'espèce est nouvelle. (4) Seriola , nom italien de l'espèce de la Méditerranée. (5) Ajoutez le se. fasciatus , Bl. 34i, qui pourrait biert être lé même que le speciosuSj Lac. II! , i , i. (6) Tel est^oZ». Groîioviiy Gm. gobiomore gronovien^ Lac. eleotrcs 3i6 POISSONS Les Vomer. (Cuv.) (i). Se distinguent aisément à leur corps frès- com- primé^ autant ou plus haut qu'il n'est long, et dont les écailles ne sont point sensibles, si ce n'est sur la ligue latérale; à leur front tranchant et extrême- ment élevé 5 à cause de la saillie de leur crête occi- pitale , qui se continue sur le frontal; leurs mâ- choires, peu ouvertes et peu extensibles , ont le bord tranchant et garni de dents si petites , qu'on les sent à peine ; le bord inférieur de leur corps, aussi tranchant que leur front , est soutenu par la charpente osseuse , et Tanus avance jusque sous les ventrales. Ce genre se subdivise comme il suit : i". Les Sélènes. Lacép. (a). Où la dorsale antérieure est courte, ainsi que les ven- trales , mais où les premiers rayons de la deuxième dor- sale et de l'anale sont prolongés en faux. Maurltii , Sclin. ou le premier harder de Margi*. Bras. p. i53 , qui est aussi le scomh. zonafus j Mitch. New-Yorck , I, iv , 3. L'aulre harder, Margr. Bras. 166, paraît un vrai gohie à queue fourchue. C'est celui-ci que Klein a nommé cestreus etc. Miss. V, p. .24 , n" 3 ; mais l'équivoque de ce nom de harder ayant fait trans- porter par Gronovius ce synonyme sous la description de l'autre es- pèce , son erreur a été copiée par tous ses successeurs. Harder ou hcrder (berger), est un nom que les mateîols iiol- landais donnent à divers poissons , d'après des idées semblables à celles qui ont fait donner par les noires ceux de conducteur, pU Icte , elc. (0 Vomer, soc, à cause de la forme tranclianre de leur fron^. (2) -Zihrtvvi , lune. Plusieurs de ces yorners portent le nom de lune à cause de leur éclat argenté. acatsthoptérygîens. 3i7 On n'en connaît que d'Amérique (i). Les Gals. ( Gallus. Lacép.) (2). Qui diffèrent des sélènes par la longueur de leurs ven- trales. Celui qu'on connaît vient de la mer des Indes (3). Les Argyreïoses. Lac. Qui, avec les ventrales allongées, et la deuxième dorsale et l'anale en faux des gais, ont encore les épines de la pre- mière dorsale prolongées en filamens. Il n'y en a qu'un , d'Amérique (|). A ces trois subdivisions déjà établies par M. de La- cépède , j'en joins une quatrième, à qui je réserve le nom de VoMERS proprement dits. Où toutes les nageoires sont courtes et sans prolongement , (i )Sélène argentée^ Lacép. IV, ix , -2. — iV. B. JLa sclène quadf angu- laire, Lacép. zeus quadratus , L. Sloane , Jam. 261, 4, est le même poisson que le chœtodonfaher , ainsi que l'avait déjà remarqué Brousu, sonnet, Dec. Ichl. arl. chaçl. Faber. (2) Gai o\x coq de mer , en gasconyotM, est le nom de la dorée en Espagne et on Portugal. (5) Zeus gallus, L. Bl. 192, ï,Will. App. pi. 7, f. 1, 3^1>. III, XXVI , 34 , Renard , II, xxvi, i 28. Rniscli. Theatr. an. xxxvii, 2. N' B. Que tous les voyageurs placent le gai dans les mers Orien- tales , et Yargyreïose dans celles d'Amérique. Bloch seul prétend avoir copié son gai des manuscrits du prince de Nassau et le sup- pose par conséq\ient du Brésil. (1) Zeas voiner, L. Bloch, iq3 , 2, Vabacatuia, Marg. i6i , et la figure donnée par le même auteur, p. ]45 , sous le faux nom de gua^ jierva , mais la description qui s'y trouve jointe est celle du vrai guaperva, ou chœtodon arcuatus , comme ou peut s'en convaincre en la confrontant avec celle de ce même chœtodon , p. 178. C'est faute d'avoir fait cette remarque que Bl. éd. de Schneider, p. g8 , établit son zeus nig-er, o C'est aussi pour avoir mal à propos rapporté Vahacatuia au gallus^ que quelques naturalistes ont cru ce dernier poisson d'Amérique. — Les zeus rostratus et capillaris . MUch. New-Yorck , I, ii, 1 , i2 , dif- fèrent à peine de l'abaçatuia. 3i8 POISSONS surtout la première dorsale et les ventrales , qu'on a peine à distinguer. Ils viennent aussi d'Amérique (i). Je place icij mais non sans beaucoup de doute. Les Tétragonurus. Riss. Ainsi nommés ^ de crêtes saillantes qu'ils ont vers la base de la caudale ^ deux de chaque côté , ont le corps allongé, la dorsale épineuse longue, mais très-basse, la molle rapprochée d'elle, plus élevée et courte ; Fanale répondant à cette dernière : des ventrales un peu en arrière Ses pectorales. Les branches de la mâchoire inférieure élevées vertica- lement, garnies d'une rangée de dents tranchantes, pointues , fesant une espèce de scie , s'emboitant , quand la bouche se ferme ^ entre celles de la mâ- choire supérieure. Il y a de plus une petite rangée de dents pointues à chaque palatin , et deux au vomer. Leur estomac est charnu, replié ; leurs cœcums nom- breux ; leur intestin considérable. Leur œsophage est intérieurement garni de papilles pointues et dures. L'espèce connue, le Courpata ou Corbeau y de nos côtes de la Méditerranée , Tetragonurus Ciivieri , Risso , ne se trouve que dans les grandes profondeurs. Elle est noire , et a toutes ses écailles profondément striées et dentelées. On dit sa cliair venimeuse (2). (1) Vo/ner iio'o. Broivnii, RJiomboida alepidota, etc. Biown , Jam. p. 455,11°. 1. Klein, Miss. IV, pi. xii, f. ], o\\ zens set apinnis , Mitcli. New- Yorclc , I , i , g. N. B. Je soupçonne le prétendu zeus vomer, Mus. ad. fréd. pî. XXXI, f. 9, d'offrir encore une cinquième combinaison dans les proportions des nageoires j mais on voit aisément que toutes les dif- férences sont Jout au plus spécifiques. (2) On n'en a q\ie de mauvaises figures; Tnugil niger, Rondel. 425 j coi'vusnilûticus i Aldrov. pjsc. 610, Risso, pi. x, f, 67, ACANTHOPTKRYGIENS. Sig La deuxième tribu a des épines distinctes au lieu de première dorsale. Les Rhynchobdelles. (Rïiynchobdella. Schn.) Ont le corps allongé , dépourvu de ventrales ; des épines dorsales nombreuses y deux en avant de l'anale. Dans les Macrognathes Lacépède, Le museau se prolonge en une pointe cartilagineuse aplatie, qui dépasse de beaucoup la mâchoire inférieure; la seconde dorsale et l'anale , vis-à-vis Tune de l'autre , sont distinctes de la caudale (i). Dans les Mastacembles. (Mastacembelus. Gronov.) Les deux mâchoires sont à- peu près égales, et la dorsale et l'anale presque unies à la caudale (2). Les uns et les autres vivent dans les eaux douces de l'Asie, et s'y nourrissent de vers, qu'ils cherchent dans le sable. Leur chair est estimée. Les Épinoches. ( Gasterosteus. L.) Comprennent dans Linnœus- tout le reste de ceife tribu, c'est-à-dire 5 toutes les espèces à épines dorsales libres 5 qui possèdent des ventrales; nous les divisons comme il suit : (1) Rhynchohdella orientalis , Schn. ophidium aculeatum ,lj\n. macrognathe aiguillonné , Lacép. Bl. 159, 1 •^■^rhynchokdella aral. Schn. 89 5 — rJiynchobdellapoljacantha , id. ib. le macrognale armé, Lacép. qui pouirait bien ne pas difféier du précédent. (9) Rhynchohdella haUpensis, Sclin. Gron, Zoopîi. pi. Vllf, a. F, 3oO POISSONS Les Épi>'OCHES proprement dites. (Gasterosteus. Lacép.) Qui ont des ventrales soutenues chacune par une forte épine, sans autres rajons; et l'os du bassin formant entre elles un bouclier pointu en arrière , et remontant par deux apophyses de chaque côté. Tel est un petit poisson commun dans nos ruisseaux. ( Gasterosteus acideatus. L. ) Bl. 53, 3, qui n'a que trois épines sur le dos, ses écailles latérales occupent presque toute la largeur de âes flancs. Nous en avons un autre, à huit ou neuf épines sur le dos, sans écailles latérales, qui est le plus petit de nos poissons d'eau douce. {Gasterosteus pungltius. L. ) Bl. 53,4(1). Les Gastrés. (Spinachia. Cuv.) Où la ligne latérale est armée comme dans les caranx , mais les ventrales sont placées en arrière des pectorales , et ont une petite membrane et un rajon outre l'épine. Le corps est allongé, et les épines dorsales nombreuses. On n'en connaît qu'un de nos mers. {^Gasterosteus spi- nacJiia. L. ) Bl. 53, i (2). Les Centronotes. (CeiNtronotus. Lnc. } Ont des ventrales soutenues, comme à l'ordinaire, par quelques rayons , la plupart mous ; les côtés de la queue saillans en carène comme dans les scombres. Leur anale est plus courte que la dorsale, et quelquefois eile a en avant de très-petites épines libres. Une espèce fameuse est le pilote. {Gasterosteus ductor, L.) Bl. 338; de la taille d'un maquereau; bleuâtre, à (î) \j. gaster. biacuîeatus et quadratus ^ MItcîi. New-Y. I, i , 10 el if. (j) n est assez singulier que personne n'ait encore proposé do mel're ce poisson parmi les abdominaux. ACANTHOPTERYGIENS. S^I larges bandes transverses bleu-foncé, à quatre épines dorsales. Les matelots, et quelques voj^ageurs, lui attri- buent l'habitude de nager au-devant du requin, et de lui indiquer sa proie dans l'espoir de se nourrir de ses excré- mens. On l'a observé dans plusieurs mers , et d'autres espèces de cette famille partagent cette habitude avec lui(0. Les Lighes. ( Lichia. Guv. ) Ont, comme les centronotes, des ventrales munies de quelques rayons ; mais leur ligne latérale n'a ni carène ni armure; au-devant de leur anale sont une ou deux épines libres. Leur corps est généralement plus haut et plus comprimé qu'aux précédens. Souvent la première des épines de leur dos est couchée en avant et immobile ; leur estomac est un sac large; ils ont beaucoup de cœcums. On voit encore dans quelques-unes des divisions à la dor- sale .et à l'anale, comme en ont les scombres. M. de La- cépède les nomme Scombéroïdes (2). Mais le plus grand nombre n'a point les nageoires divi- sées. Nous en avons quelques espèces, dont la mieux connue est nommée, dans la Méditerranée, la liche , derbis ^ lani- p ligue y etc. ( Se. amia. Bl. ) Rondelet, 252 (3}. (i) Ajoutez le nègre y gasterosteus niger, Bl. SSy, espèce qui ar- rive à lo pieds de longueur. — Le rudder-perh. Mitch. Mém. de New- Yorck, I , VI, 7. Il y en a des espèces où les épines sont si petites qu'on ne les aper- çoit qu'en y regardant de piès; tel me paraît le caranxomore plu- mérien , Lac. III , ii , i. (2) Scomber saîiens , Bl. 335, et Lac. II , xix, 2; — se, aculeatus , Bl. 556, 1, que Bloch confond mal à propos avec la liche de la Méditerranée ; — le scomhérdide commersonien , Lac. Il, xx , 3, ou le toloo-parah, Russ. cor. Il, iSy , avec lequel le scomber Forsteri ^ Bl. éd. de Sclin. a beaucoup de rapports 5 —-se. lysan , Forsk., que je ne crois pas synonyme de la liche ; — tol.-parah, Russ. i 38. (5) N. B. On ne sait ce que c'est que le se. aw/ad'Artédiet de Linn. aucune des figures qu'ils citent ne répond au caractère qu'ils don- TOME 2. 21 B22 POISSONS Les Trachinotes, Lacép. ne diffèrent des liches que par les pointes plus prolongées de leur dorsale et de leur anale (i). Les Ciliaires. (Blepharis. Cuv. ) Ont le corps encore plus élevé que les liches et tracbi- notes, en rhombe presque parfait, de sorte que l'angle supérieur et l'inférieur répondent aux commencemens de la deuxième dorsale et de l'anale. Leurs épines dorsales sont très-courtes , mais les premiers rayons mous , ainsi qus ceux de l'anale, s'allongent en filaraens qui surpassent la longueur du corps. Ils ont d'ailleurs de petites épines libres avant l'anus , et leurs seules écailles sensibles forment une petite carène sur la fin de la ligne latérale. On n'en connaît que des mers d'Orient (2). La troisième tribu n'a qu'une dorsale et des dents en velours ou en carde. Les Dorées. (Zeus. L. ) Ont le corps ovale , comprimé , les denfs en ve- îient. L'une , Rondel. VIII , c. ix , est la bonite ; les antres, Rondel. 1, VIII, c. XVI, et Salv. 121 , sont les liches dont nous parlons. C'est à cette dernière espèce que Bloch , éd. de Schneider, p. 34, applique le nom de se. amia. Ajoutez à ces liches proprement dites : scomher calcar , El. 336, 2 ; "^ g aster, occidentalisa Lin. ou se. sauras , Schn. Brown , Jam. XLvr, 2. (1) Scomher falcatus , Forsk. 67, auquel je ne doute pas qu'il ne faille joindre les deux acanthinions , Lac. C'est-à-dii'e les chœtodons rhombdides, El. 209, et glaucus, id. 210. Les deux cœsiomores, Lacép. savoir : le cœsîomore baiUon , Lac. III, III, 1, le même que le caranx glauque, III, p. 66 ^ et le cœsiomore y Bloch. id. III, m, 2 , ou mookalee parah , Kuss. II i54 . ne diffèrent aussi en rien de générique des liches et des Irachinoles. {p.) ZeusciUaris,'Q\ \(^\^ ÀCANTHOPTEBYGÎENS, 323 îours^ et les deux mâchoires fortement protrac- tiles. Dans les Dorées proprement dites , La partie épineuse est séparée par une forte écLancrure de la partie molle, tant à la dorsale qu'à l'anale. Des écailles saillantes ou épineuses y garnissent les bases des nageoires verticales , et le dessous du ventre entre les ventrales et l'anale. On en connaît une dans nos mers. La Dorée, vulgairement poisson Saint-Pierre. ( Zeus faher» L. ) Bl. ^\. A gra,nde tête et à large gueule; le corps jaune marqué d'une tache noire sur chaque flanc ; des épines fourchues le long de la dorsale et de l'anale; de longs filamens mem- braneux derrière chaque épine dorsale. A peine un vestige d'armure sur la. fin de la ligne latérale. C'est un très-bon poisson de l'Océan et de la Médi- terranée. Dans les Capros, Lacép. la distinction n'a lieu qu'à la dorsale seulement. Le Sanglier. [Z. aper, L^ Kondel. l6l. A museau plus étroit; le corps entier couvert d'écaillés rudes et ciliées. Petit poisson rare de la Méditerranée. Les Poulains. ( Eqïîula. Cuv.) Ont le corps comprimé; une seule dorsale continue, dont la partie épineuse est plus saillante ; une rangée d'épines accompagnant de chaque côté l'anale et la caudale; le corps garni de petites écailles, excepté vers le bout de la ligne latérale , où elles forment une petite carène ; le museau très-protractile, les mâchoires armées de dents en velours ; deux épines au-dessus de chaque œil, et le bas du préoper- cule dentelé. Le crâne forme un triangle allongé qui va gagner la base de la dorsale, et le bassin, une sorte de bou- 324 POISSONS clier concave en avant des ventrales. En avant de l'anale est une carène osseuse un peu saillante. Ceux qu'on connaît viennent de la mer des Indes (i). . Xes Menés. (Mené. Lacép. ) {2). Ont le corps comprimé, et une seule dorsale , comme les précédens. Ce qui les distingue particulièrement, c'est le développement de leur épaule et de leur bassin, qui donne beaucoup de saillie à la partie inférieure et antérieure de leur tronc. On n'en connaît qu'un , de la mer des Indes (3). Les Atropus. Cuv. Ont le corps comprimé , le front descendant , le museau très-court ^ dépassé par la mâchoire infé- rieure ; une seule dorsale à deux ou trois épines , et dont une partie des rayons mous sont prolongés en fils^ comme dans les ciliaires. La ligne latérale (1) Zeus insidiator,T^\. 192, fig. 1 et 2 ; — centrogaster equula,Qru\. cœsio poulain, Lac. qui est le même que le clupea fasciata. Lac. ainsi que je m'en suis assuré par la comparaison du dessin laissé par Commerson , mais non gravé, et du poisson laissé par Péron. J'ai même de fortes raisons de croire que le scomber edentulus , Bl. 428 , leiognalhe , Lacép. est ce même poisson représenté d'après un indi- vidu dont la lêle était mal conservée. C'est aussi \e goomorah karah Russel, LXIL Au reste le zeus insidiator et le centrogaster equula jiourraient même fort bien ne faire qu'une espèce. Voy. Cuvier, Mém. du Mus. I , pi. xxviii , p. 463. Cavalla est le nom portugais du maquereau et equula sa tra- duction. (2) Mfjv}} j lune, nom applirp:Té à ce genre, à cause de sa forme €n disqvie et de sa couleur argentée. (3) Le 7nénê Anne-Caroline ^ Lac. V, xivj zeus maculatuSj Schii. 22 5 ambatta huttes ^ Russel. LX, ACANTHOPTÉRYGIENS. 32^ carénée vers le bout, et deux épines libres avant la dorsale, comme aux caranx (i). Les Trachictes. ( Trachichtys. Sh. ) (2). Ils n'ont sur le dos qu'une nageoire courte ^ élevée et pointue, à laquelle répond l'anale. Leur museau est court et obtus; leurs dents en velours; les côtés et le dessus et le dessous de Jeur queue sont armés d'écailles fortement carénées y et d'autres écailles semblables forment une grosse dentelure entre les ventrales et l'anale. On compte à leurs branchies quatre rayons , dont les inférieurs ont le bord âpre (0). Les Ghrysotoses. Lacép. (Lampris. Retsius.) Ont le corps comprimé , ovale , sans écailles sen- sibles 5 le front bombé , arrondi , le museau court , la bouche médiocre, sans dents; six rayons aux ouïe; la partie antérieure de la dorsale élevée en pointe , et la partie moyenne presque effacée ; les côtés de la queue en carène ; les ventilâtes plus en arriére que les pectorales. On n'en connaît qu'un , de nos mers , JSOpah on Poisson lune , Zcus luna. Gm. Z. regius. Penn. Brit. Zool. n**. lor. Duliam. IV, pi. xr. A dos bleu - noirâtre , tacheté d'argent , à nageoires (1) Brama atropus, Scliri. pi. 20. (2) Trachichtys , poisson âpre. (3) Trachichtys australis , ShaW;, Nat. Mise. X , 378, on amphiprion «arinatus , Schn, Acld. 55i. 3^6 POISSONS ' rouges. Il est fort rare , et on ne l'a guère pris crue très-» grand. Sa chair a, dit-on, le goût du bœuf (i). Les Espadons. (Xiphias. L.) Sont nommés ainsi à cause de leur museau sem- blable à une lame d'épée ou à un épieu. Il est formé par les os maxillaires et intermaxillaires soudés en- semble et avec Tetlimoïde, et prolongés bien au- delà de la mâchoire inférieure. De fortes aspérités en garnissent le dessous aussi-bien que la mâchoire inférieure et tiennent lieu de dents Le corps est al- longé ^ arrondi, garni d'écaillés à peine sensibles ^ et la base de la queue porte de chaque côté une carène saillante ; les pectorales longues et pointues. Deux ou Irois i-ayons antérieurs de la dorsale sont seuls épi- )ieux ; encore sont-ils cachés dans le bord de la na- geoire. Toutes les espèces connues deviennent très- grandes ^ et ont la chair ferme et bonne à manger. Les Espadons proprement dits. Manquent tout-à-fait de ventrales ; leur dorsale com- mence près de la nuque; d'abord haute et pointue, elle s'abaisse le long du dos , et se termine par une autre pointe plus petite. L'anale a aussi deux pointes, mais l'anus étant fort en arrière, elle a peu de longueur. Tel est V Espadon commun. ( Xiphias gladiiis. L. ) Bl. 76. A museau long aplati et tranchant. L'un des bons pois- sons de la Méditerranée , et qui s'égare quelquefois ju5ques dans la Baltique. (1) C'est probaljlement aussi le prélcndii ôcomher pelagicas de Guuner, méni. deDroiiîli. IV. xu, i ^ ou h- scoinber Ginmeri , Schn, acanthoptérygiens. 327 lie Blacaira. ( X.iphias Mahaira. Shaw- ) Lac. IV, XIII, 3. A le museau plus court à proportion , et il semble que sa dorsale soit divisée en deux. On ne l'a encore vu qu'une fois sur nos côtes (1). Les Voiliers. Broussounet. (Istiophorus. Lac.) Ont des ventrales composées chacune de deux rayons Irès-grêles et très-longs, et leur dorsale antérieure, très- îongue et très-élevée, forme sur leur dos une sorte de voile verticale, avec laquelle ils prennent le vent quand ils nagent à la surface. On n'en connaît qu'un, que l'on a observé dans toutes les mers des ])ays chauds. (^Scoinber gladlus, Bl. 345. X.iphias velifer. Bl. éd. de Schn. p. 93.) (2). Les Coryphènes. (Goryph^na. L.) Se reconiiaisseiit à leur corps allongé revêtu de petites écailles , sans carène à la queue , à leur front tranchant, à cause de la crête de leur crâne, et à la dorsale unique, en partie épineuse, qui règne le long de leur dos. Dans les Centrolophes. Lac. ^^ Il y a en avant de la dorsale des proéminences épineuses, mais tellement courtes, qu'elles se sentent à peine quand on presse la peau avec les doigts. On ne voit d'ailleurs ni (i) Je n'accorde nulle autlieuticilé au dessin de Dobamel, pêches, 11*^. part. ix^. .sect. pi. xxvi, f. 2, sur lequel repose le xiphias impe- rator ^ Schn, Ce poisson aurait des ventrales ruédiocres, et deux dor- sales écartées. {1) Le museau arrondi, qui vu isolément a donné lieu d'élabllï^ l'espèce du xiphias épée^ Lac. jàe parait celui du voilier. 328 , POISSONS carène à la queue, ni épines libres devant l'anale, ni fausses nageoires; leur corps est comprimé , leurs écailles menues , leur tête oblongue , obtuse; leurs dents fines et sur une seule rangée; leur anale plus courte que la dorsale (i). Les Leptopodes. Cuv. (Oligopodes. Risso. ) Ont, comme lescentroloplies,des proéminences dorsales sensibles seulement au doigt , mais leur dorsale et leur anale s'unissent à la caudale , qui finit en pointe , et il n'y a qu'un rayon aux ventrales. On n'en connaît qu'un petit , de la Méditerranée : VOligopode noir. Risso, pi. xi, 1. 4i« Les Coryphènes proprement dites. (Coryph^na. Cuv. ) Ont la dorsale étendue depuis la nuque. Les uns ont la tête tranchante et le front vertical, à cause de la saillie de la crête de leur interpariétal , ce qui à l'extérieur abaisse beaucoup leur œil. Les dents des mâ- choires, des palatins, du vomer, sont en cardes ou en velours. L'espèce la plus célèbre est nommée Dorade et dopJiin par la plupart des navigateurs. ( Co- i riphœna hippurus. L.) Bl. 174' Longue de trois à quatre pieds , d'un beau bleu-argenté tacheté de jaune; presque toutes ses nageoires jaunes. Elle vit dans toutes les mers tempérées et chaudes, en grandes troupes , poursuivant surtout les poissons vo- lans (2). (i) Le centrolophe nègre. Lac. IV, x, 2, et p. 442, qui est le îiième poisson que le corypliœna -pomjpylus, L. Rondel. p. 25o j— coryphœnafasciolata, Pall. Spic. VIII, m, 2? (2) Il n'est pas bien constant que le cor. equiselis diffère spécifi- quement de l'/^z^pi/rz/^. Le cor. Plumieri , Bl. 176, n'est qu^un labre. Yoyea Bl. éd. de Schn. p. 299 j — le cor. pompylus, L. est un cenlro- ACANTHOPTÉRYGIENS. 3^9 D'autres ont la tête oblongue, comme les poissons ordi- iiaires , mais toujours tranchante en dessus (i).^ Les Oligopodes. Lac. (Pxeraclis. Gronov. ) Se font remarquer entre tous les poissons par l'énorme îiauteur de leur dorsale et de leur anale, et par la longueur de celle-ci, qui égale presque la dorsale, en sorte que l'anus est reporté en avant, jusque sous la gorge , et que les ven- trales , qui d'ailleurs sont fort petites et d'un seul rayon , sont placées plus avant que les pectorales. Leur corps est fort comprimé; leurs dents sur une rangée en haut et sur deux en bas; leurs écailles grandes , et échancrées au bord pour recevoir une petite épine de l'écaillé suivante. On n'en connaît qu'un, de la merdes Indes. {Cory" phœna uelifera. l^ali. S^ic.y^lll , III, l.) Nous ferons une quatrième tribu de quel- ques genres qui n'ont aussi qu'une dorsale , comme les précédens, mais dont les dents sont tranchantes et sur une seule rangée ; ils tiennent d'assez près aux bogues. lophej — le cor, rupestris , un macroarci — le» cor. nouacula , penta-' dactyla , cœrulea , psittacufi et lineata, des rasoHS Je voudrais que le cor. branchiostega reposât sur une autorité meilleure qvie celle d'Houtluyn. Voy. Cuvier , Mém. du Mus. I , pi. xvi , p. 324. (i) Scomher pelagicus , Mus. ad fred. pi. xxx , f. 5. C'est la cory- phène la plus commune dans la Méditerranée. Il faut bien le distin- guer du scomber pelagicus de Gunner, mém. de Dronlh. IV, pi. xii , f. 1 , owsc, GaTZTzeri^Schn. qui paraît lechrysolose. — On ne sait ce que c'est que le cichla pelagica, Schn. sous lequel sont cités à la fois notre poisson, Mus. ad fr. xxx.^ 3; et lafig. 3, pi. i, de Sloane, Jam, qui est un thon. / 33o ? OIS SON s Les SiDJANS. (Amphacantus. Schn.) Que Forskaî et ses successeurs ont laissés parmi les scares ^ n'ont avec eux que des rapports appa- rens. Leurs mâchoires sont à la vérité convexes, mais elles n'ont qu\uie rangée de petites dents plates, courtes et pointues le long deîear tranchant. Ces poissons ont d*'aiiieurs pour caractère générique un aiguillon à chaque bord de leurs deux nageoires ventrales, et le bord interne attaché àFabdomen; leur corps trcs-aplati par les côtés, n'est couvert que de petites écailles , comme du chagrin. Ils n'ont que quelques cœcunis très-petits, mais leur canal Q'èX long. La première épine de leur dorsale est couchée comme dans les liches , la pointe en avant. On les trouve dans la mer Rouge et la mer des Indes, où ils doivent se nourrir principalement de matières végétales (i). > Les Acanthures. Bl. (Theutis. L. Harpurus. ' ^ Forsk.) Long-temps confondus parmi les chœtodons soitt très-voisins des sidjans, et ont comme eux às^^ in- testins amples , munis à leur origine de quatre petits cœcums. Leur front est plus vertical ; leurs dents (i) Scarus siganus , Forsk. ou se» rivulatus. Gin. on amphacan- thus stellatus , Sc\\n.— scarus stellatus , Foisk. el Gin. ou chœtodon guttatus, Bl. 19G. — Le piejnier paraît eu coie êlie le theuthisjaçus^ Gm. Gron. 352, cl le spams spinus, Osb*(r,vo\\ avS- •— Sidjan est le nom arabe de ce j>oissou. ACANTHOP'TKRYGIENS. 33 1 sont sur une seule rangée, el le tranchant de ces dents est lui-même dentelé ^ chaque côté de la base de la queue est armé d'une forte épine. Leur peau n'est d'ordinaire munie que de petites écailles comme du chagrin , et qui la rendent si dure qu'on est obligé de les écorcher avant de la faire cuire. Ils sont fort estimés aux Indes (i). Dans quelques-unes de ces espèces (les Aspisures. Lac), l'épine de la queue a une pointe en avant et une eu arrière 5 en dehors elle paraît seulement une lame tranchante (2). Dans d'autres (les Prionures, id.)^ il y a plusieurs épines de chaque côté (3). D'autres, enfin , ne se distinguent que par devS écailles plus grandes^ qui les rapprochent encore plus que les autres I des bogues (4)» Les Nasons. Lacép. (Naseus. Commers. Mo- NOCEROS. Willughb. etSchn.) Se rapprochent infiniment des acanthures par leur forme générale ^ par les petites écailles , en forme de chagrin, qui recouvrent leur peim, par les deux épines qui garnissent chaque côté de leur queue , et par leurs dents seiTées sur un seul rang ; w ' (1) Theutis hepatus, L. Séb. III, xxxiii, 3; — chœtodon nigricans^ BI. 2o3 j — chœtod. chirurguSj Bl. 2c8 ; — acanthurus vclifer , VA. 427, 2 3 — chœtod. triostegus^ Biouss. Dec. pi. V. (2) Chœtodon sohab , L. — le chœtodon allongé ^ Lacép. IV, vi , 2 j acanthurus car inatus y Schn. (3) Nous en avons une au Muséum , rapportée par M. Péron , qui en a jusqu'à six. Frionure microlepidote , Lacép. Ann. du Mus. W, p. 205. (4) Chœtodon lineatus , Schn. 4o 5 — chœtodon cœridcus: ■. C'Xicib, l\i pi. s. 33'2 POISSONS mais ces dents sont simplement coniques, pointues sans dentelures; enfin, (et c'est ce qui les fait plus aisément reconnaître) ils portent en avant des yeux une proéminence plus ou moins saillante formée par Tetlimoïde, qui leur a valu leur nom, et les a fait appeler licornes de mer. On les trouve en grand nombre dans la mer des Indes , où ils deviennent assez grands et fournissent une chair de saveur mé - diocre (i). La sixième famille des Acanthoptéry- GIENS , Ou celle des Squaimmipennes. Est ainsi nommée de ce que la partie molle de ses nageoires dorsale et anale , et souvent aussi leur partie épineuse, est en grande partie recouverte d'écaillés qui les encroûtent, pour ainsi dire , et les rendent difficiles à distinguer de la masse du corps. C'est leur caractère le plus apparent : ils ont d'ailleurs beaucoup de rapport avec les scombéroïdes.^ et ont de même des intestins longs, et assez générale- ment des cœcums nombreux. La première tribu a les dents en soies ou en velours. {i) Le Tiasonîicornet, Lac. IIl, vii, 2 {choetodon unicomis fLi.)'" le nazon loupe j Lac. ib. 3.. \ ACANTHOPTÉRYGIENS. 333 Les Cpïœtodons. Lin. Ainsi nommés de leurs dents semblables à des crins par leur finesse et leur longueur , et rassem- blées sur plusieurs rangs serrés , comme les poils d'une brosse, ont de plus le corps très-comprimé, élevé verticalement, et les nageoires dorsale et anale , tellement couvertes d'écaillés pareilles à celles du dos 5 qu'on a peine à distinguer l'endroit où elles commencent. Ces poissons, très-nombreux dans les mers des pays chauds, y sont peints des plus belles couleurs, ce qui en a fait recueillir beaucoup dans les cabinets et dans les collections de figures. Leurs in- testins sont longs et amples, et leurs cœcums grêles , longs et nombreux ; ils ont une grande et forte ves- sie aérienne, et fréquentent généralement les rivages rocailleux. Leur chair est bonne à manger. M. de Lacépède conserve le nom de « Chœtodons. Seulement à ceux qui n'ont ni dentelures ni épines aux opercules. Nous le restreignons encore plus particulièrement au plus grand nombre d'entre eux , dont le corps est ovale , et les épines dorsales se suivent longitudinalement, sans trop se dépasser. C'est surtout dans cette forme qu'on en voit abondamment dans les mers de l'Orient (i). (i) Chœtodon striatus, Bl. 2o5 , i , qui est le chœf. zèbre , Lac. mais la figure Ilf, xxv , 3, est celle de son acanthnie zèbre- — uniinaculatus , Bl. 20i, i j — collare , 216 , i-j—octofusciatus, 2i5 , 1 j — pagabundus j 2oi , 2 •^—'capistatrus , 2o5, 23 — ocellatus , 211, 2; — bimaculatus, 21g , 1 ; — falcula, 426 , 2 j — Kleinii , 218, 2 j — baro , Ciir, Reuard. pi. xx , fi^. 109, i '334 POISSONS Les mâles de quelques espèces ont un de leurs rayons mous prolongé en filet isolé (i). ,. Le museau, généralement un peu saillant, s'allonge, dans quelques - uns, au point de former un bec étroit ; les proportions du corps restent les mêmes. Nous les ap- pellerons Chelmons. Ils ont ^ comme les Toxotès, l'ha- bitude de lancer des gouttes d'eau contre les insectes qu'ils veulent faire tomber pour s'en n?3urrir (2). Dans d'autres chcetodons , les épines dorsales, en petit nombre, sont cacliées dans le bord montant de la nageoire , et les premiers rayons mous s'allongent extraordinaire- ment. Leur museau est obtus , et comme la dorsale n'est ni moins longue ni moins pointue que l'anale, le corps est beaucoup plus haut que long. Nous les appellerons Pla- TAX (3). Quelques-uns de ces platax n'ont pas les rayons mous aussi allongés, et leurs nageoires verticales, moins élevées', donnent simplement à leur corps une forme approchante de l'orbiculaire (4)* (1) Choef. setifer, Bl. 426, 1. — N. B. La dentelure indiquée dans les figures de Bloch , au préopercule de ce cliœf. et du falcula , In- quelle a engagé M. de Lacép. à les placer parmi les pomacentres , eet une faute du graveur , du nîoins pour le premier dont nous avons «bservé plusieurs individus. — C/iœt. auriga, Forsk. , p. 60. (2) Chœt. rostratus, Bl. 202, le même (\\x'enceladus, Sh.Nat. micr. II, 67 ; — ch. longirostris, Brovisson. pi. y. (3) Chœt. télra , ow pinnatus^ Bl. 199, i; — çl chœt. vespertilio, id. ib. 2, qui pourrait bien n'être que la femelle du iéirq, I; Taut toujours se souvenir que l'enluminure de Bl, est souvent fautive pour les poissons étrangers. (4) Le chœt. pent acanthe , Lacép. IV, xi, 2 , le même que son «liœt. galliney pag. 494 j— et le chœt. orbicularis, Forsk. dont le chœt. arthrithicus , Schn. Pliil. Trans. lyQS; pi. v, pourrait bien ne pas différer. A C AN T K OP T É R Y G lE N s. 335 Une quatrième subdivision des chœtodous a quelques-unes de ses premières épines dorsales très-prolongëes, et formant comme un long fouet ; derrière elles viennent d'aulres épines plus courtes , et puis les rajons mous à l'ordinaire. Leur anale ne se prolonge pas dans la même proportion. JN'ous les nommerons Heniochus (i). Nous ferons une cinquième subdivision de ceux où les épines dorsales, après s'être élevées plus ou moins , se ra- baissent de manière à ce qu'il y ait une échancrure entre la partie épineuse et la partie molle de la nageoire. Nous les appellerons Ephippus. L'un d'eux {^Cliœt. argus.. Bl. 2o4-)' passe pour vivre, de préférence , d'excrémens humains (2). Quand cette échancrure descend profondément, et fait paraître comme deux dorsales, on a les Chœtodiptères Lacép. (3). M. de Lacépède nomme HoLACANTHEs , ceux des chœtodons de Linné, o\x le préopercule est dentelé , et armé vers le bas d'un fort ai- guillon 5 et PocAMANTHES , ceux qui , armés du même aiguillon, ont la dentelure insensible. Nous ne les sépare- rons pasj tous ont les nageoires peu élevées d'abord, et par conséquent le corps ovale; mais dans les uns, la partie (1) Chœtodon macrolepidotus ,B\. 200, 1 , dont le chœt. aciimi" natus, Linn. Mus, ad. Tr. XXXIII , n'est que la femelle j —^ c/icef. cornutus^ Bl. 200, 2, dont le canescens j Séb. III, xxv, 7, n'est qu'un jeune individu décoloré. Il n'a point ses cornes dans le premier âge. Ev/o;^(55-, cocher. (2) Ajoutez chœt. orbis, Bl. 202, 2 •^—choet. faber, 212, 2 j — chœt, tetracanthus, Lac. Ilf, xxv, 2 ; — chœt. falcatuSylj^c, 011 punctatus, Linn. — chœt bicornisy Cuy. Renard, pi. 3o , f. i64. (3) chœt. plumier i , Bl. 2X i ^ 1. ■ — Terla , R.uss. corom. I^ lxxxi, 'E.ÇcsrvraÇf equcs. 336 POISSONS molle de la dorsale et de l'anale s'allonge en pointe de faux (i). Dans le plus grand nombre, elle est simplement angu- leuse ou arrondie (2). Les Acanthofodes et Monodactyles. Lacép. (PsETTUS. Commers. ) Ont le corps vertical ^ et toutes les formes des chœtodons proprement dits ; mais leurs dents sont seulement en velours^ c''est-à-dire plus minces et plus courtes qu'aux chœtodons ^ et une épine courte remplace chaque ventrale. Ils viennent de la mer des Indes (3), Les OsPHRONÈMES. ( OspHRONEMUS. Commers.) Leur tête entière et même leur membrane branchiostcge sont écailleuses, aussi -bien que les bases de toutes leurs nageoires verticales ; leur ■ (i) Ch. aureus,B\. ig5, 1 ; — cîi. paru^ id. 197 ; — ch. ciliaris^ 2i4 ; — ch. arcuatus, 201 5 — ch. Catesbœi, Cnv. Catesb. Carol. II, xxxi ;— ch. asfu?; Forsk. 61 ; — chœt, annularis , Bl. 2i4, 1 , et mieux R«ssel . ' I. LXXXVIIT. (2) Chœtodon imperator, Bl. 194; — chœt. bîcoîor^ 206 j 1;— c/i. tricoloj', ^16 i — ch. jnesoleucos, 216,2 ; — ch. diix ^ ou f as ci at us , Bl. '' 196 , le même que Vacanthopode boddaert , Lacép. et que le chœî. diacanthus, Sclin. Bodd. V^. lettre ; — Vholac. géométrique , Lac. IV, XIII, 1, ou chœtodon nicobareensisy Sch. pi. ôoj — Vholac. jaune et noir, Lac. IV, xiii , 2 , le même que le do wning- marquis., Renard, XXV, i35 , que Gmel. rapporte mal à propos à V annularis \ — Vholac, lamark, Lacep. IV, p. 53i ,ou le quick steert , Renard , XXVI, i45, et plusieurs espèces nouvelles. (3) Le monodactyle falcif orme y Lac. III, p. i5-2, et II, pi. m , f. 4, A C A N T H O P T É K y G I E N s. SSy bouche est petite et leurs dents disposées en velours ^ mais irès-courtes ; leur préopercule et leur sous- orbitaire sont finement dentelés sur leurs bords; enfin, et c'est ce qui les fait reconnaître , un des rayons de leurs ventrales forme une soie articulée aussi longue que tout leur corps , et semblable à llantenne de certains insectes. Les OspHRONEMES proprement dits (i). Ont plusieurs épines à la dorsale, et une à chaque ven- trale en dehors du long brin. Le Gorami. [Osp/ir. Olfax. Coramers.) Lac. lil, pi. VIII , f. 2. Est un poisson d'une chair excellente , qui atteint , dit-on , jusqu'à six pieds de longueur , et qui a été trans- porté de Java dans les rivières de l'Isle-de-France, où il forme aujourd'hui un article important de nourriture. Les Trichopodes. Lac. (Trichogaster. Schn. ) Ne diffèrent des osphronèmes, que par le défaut d'épines et Vacanthopode argenté, id. IV, p. 55g [chœtodon argent eus ^ L.) le même que chœt. rhomb eus , Schn. Séh. 111, xxvi»2i,ont les mêmes caractères généraux, les même dénis et les mêmes ven- trales. Mais le premier est ovale et le second beaucoup plus Laut que long. Uacanthopode boddaert , Berl. Schr. III, 469 , c/zosf . l>od- daerti , Gra. et cJiœt. diacanthus, Bodd. V. lettre, n'est auire chose que le chœt. fasciatus, Bl. ig5, ou chœt. dux , Gm. et appartieîit aux holacanthes. C'est le même que Vholacanthe duc. Lac. (1) Osphronème, d'oV^po«t'v<3^«<; (olfi^cio), nom imaginé par Com- merson , parce qu'il trouvait aux os pharyngiens de ce poisson , qu'il appelait ethmoVdes, une figure compliquée , qu'il supposait servir à Vodorat. TOMF -2. 2 2 338 POISSONS aux nageoires ventrales , qui adhèrent un peu plus en avant. Certaines espèces ont la dorsale plus courte, et la ventrale plus longue, à proportion (i). Mais d'autres espèces ont ces deux nageoires à peu près égales (2). Tous ces poissons viennent de la mer des Indes. Les Archers. (Toxotès. Cuv.) . Ont le corps comprimé, à grandes écailles^ le museau obtus , aplati horizontalement , la bouche fendue , les dents en lime douce, le bord inférieur du préopercule et du sous orbitaire , finement den- telé , et la dorsale courte, et ne commençant que vis-à-vis du commencement de Fanale. On n'en connaît qu'un de la mer des Indes. {^Lahrus jacuîator. Sh. IV, part. II, p. zJBS, pi. 68; et Schlosser, Pbil. Trans. LVI, p. 187.) Remarquable par rinstinct de lancer des gouttes d'eau sur les insectes qui sont à sa portée , afin de les faire tomber dans l'eau et de s'en nourrir. Nous n'avons trouvé que des fourmis dans son estomac. 11 est jaunâtre , avec cinq taches brunes sur le dos. (1) Le trichopode trichoptère, Lac. [labrus trichopterus, L.) El. 295, f. 2. J^. B. Qu'il a, outre le long brin, trois petits rayons à chaque ven- trale. Ce poisson n'a rien des labres. (2) Trichopode mentonnier. Lac. lîl, ]A, viiï, f. 5; — Uichogasfcr fasciatus , Sclm. pi. 36. ACANÏHOPTÉRYGIENS. SSq Les KuRTES. (Kurtus. Bl ) Appartiennent manifestement ici, malgré la fi- ïiesse que leurs écailles ont quelquefois. Leur tête et leur corps sont très - comprimés ; leur dorsale beaucoup plus courte que l'anale et placée plus en avant; leurs dents en velours : ils viennent des mers orientales (i). Les Anabas. Cuv. Confondus encore nouvellement avec les a77^p/^/- prions y ont des dentelures aiguës au sous-orbitraire, à Topercule, au sous-opercule et à Tinteropercule , mais on n'en observe aucunes à leur préopercule ; ce qui les distingue au premier coup d'œil. Leur museau est mousse et court; leur tête ^ s^insï que leur corps, est entièrement garnie de larges écailles ; leurs deux mâchoires ont des dents en râpe : il y en a de fortes et coniques au pharynx; à la racine des branchies se trouve un appareil dô lames compli- quées qui sert I apparemment à y retenir l'eau; aussi dit-on qu'une espèce, (i) Kurtus indiens f'B\, — et le sparus compressas, J. White app. 267, ou k. argenteus, Sclin. N: B. On ne peut, faute d'observation , placer le kurtus palpe-" hratus , Schn. sparus palpebrat us, Pall. bodian œillère. Lac. IV, ir, 2, poisson très-singulier qui doit sûrement former un genre à part. 34o POISSONS "Le Sennal. {^Perca scandens, Daldorf. Anthias tesiU" dineus. Bl. 322. ) (i). Rampe sur le rivage, grimpe le long des troncs des palmiers , et se tient dans l'eau de pluie , amassée entre les bases de leurs feuilles. Les Cœsio. Commers. Onl: le corps oblong, la mâchoire supérieure un peu profractiîe , une rangée de petites dents poin- tues à chaque mâchoire , et derrière des dents en velours à peine sensibles, une dorsale bien écail- leuse dans toutes ses parties, qui va en s' abaissant depuis son commencement ; Fanale n'ayant que la moitié de sa longueur, également couverte d'écailles ; deux longues écailles au côté des ventrales et une entre elles ; sept rayons aux branchies ; cinq à six cœcums (2). Les Castagnoles. (Brama. Schn.) Se font remarquer au premier coup d'oeil par un front descendant verticalement, comme si le mu- seau avait été repoussé ou tronqué, ce qui tient à la brièveté des intermaxillaires et à rextrême hau- teur de la crête verticale ; la bouche fermée se di- (1) Voj'ez Schn. add. Syo. (2) Cœsio azur or y Lacép. C'est, je crois^ le même poisson que \é bodianus argenteus ^ Bl. sSi , 1. '■■• N. B. Le cœsio poulain , Lacép. ( centrogaster equula, Gm.) esl le ritme poisson que le clupeafasciata y Lac. ou notre genre equula. ACANTHOPTÉRYGÎENS. SAî Tige vers le haut. Des nageoires dorsales et anales très-écailleuses commencent chacune par une pomte saillante, régnent en s** abaissant vers la queue , et n'ont qu'un petit nombre de rayons épineux cachés dans leur bord antérieur. Le corps est assez haut X^erticalement, la tête couverte d'écailles jusque sur les maxillaires 5 les dents en crochets , et une de leurs rangées externes plus forte. L'estomac est court, l'intestin peu ample, et les cœcums au nombre de cinq seulement. Il en existe une espèce, en abondance, dans la Médi- terranée. ( Spams Raii. ) Bl. 273. Qui s'égare aussi quelquefois dans l'Océan. C'est un bon poisson, qui devient grand. La deuxième tribu des Squammipennes. A les dents sur une seule rangée bien régulière , et n'approchant en rien de la forme de crins ou de cheveux : plusieurs de ses genres avaient été cependant laissés dans celui des chœtodons par Linnseus. Les Stromatées. (Stkomateus. L. ) Ont lo plus grand rapport avec les castagnoles / seulement leur bouche est moins verticale ; c'est au contraire quelquefois leur museau qui avance, et ils manquent tout-à-fait de nageoires ventrales. Leurs dents sont très-fines, tranchantes, pointues. et 343 POISSONS sur une seule rangée. Ils viennent pour la plupart de nos mers des pays chauds (i). Dans Les FiATOLEs. (Fiatola. Cuv.) La partie antérieure de la dorsale et de l'anale est moins saillante, ce qui leur donne une figure totèile plus ovale, et les écailles du corps et des nageoires sont si menues qu'on ne les voit que sur la peau desséchée. Cependant on s'aperçoit, à IVpaisseur des nageoires, que ces poissons appar- iieiment à la famille des squammipennes. Ils n'ont qu'une rangée de très-petites dents pointues; leurs épines dorsales et anales sont aussi cachées dans le hord antérieur des nageoires. On n'en connaît qu'une, de la Méditerranée. ( S tromateus fiatola, L. ) Rondel. iSy (2). Cendré, argenté, à plusieurs taches longitudinales d'un Jaune-doré. Il est abondant et bon à manger. ■ . Les Seserinus, Avec la forme, les écailles, \qs> dents, les deux (i) SlT. paru , Bl. 160 j — str. niger , 42 2 ; — str. argenteus , 421 j V— str. cinereus , kiQ ? — str. chinensis , Euphrasen, (2) A^. jB. Les deux figures de Rondel. stromateus , p. 167 , ei fia'- iola , p. 257 , ne représentent que le même poisson ; la première dans î'étal frais j la seconde, sur un individu desscclié. C'est encore le calllclit3's de Bclon , i53. La première figure de Rondelet a donné lieu à l'établissement du genre chrysostrome y la^iC. IV, 698, parce que sa pectorale droite , ployée vers le bas, et paraissant sous le bord inférieur de la poitrine, a l'air d'y former ime ventrale; c'est co ^u'a déjà remarnué M. Schneider, Bl. éd. de Se bu. p, 493,. ACANTHOPTÉRYGIENS. , 343 lignes latérales des fiafoles, ont la première épine dorsale et anale couchée en avant, et une épine unique représentant à elle seule les deux ven- trales (i). Les Piméleptères. Lacép. Ont le corps ovale , comprimé; une seule rangée de dents égales , tranchantes , obtuses et serrées , dont les bases font une saillie vers la bouche , et que des lèvres membraneuses peuvent recouvrir ; leurs nageoires verticales tellement recouvertes d'écaillés dans leur partie molle , qu'elles en sont sensiblement épaissies; les pectorales et la mem- brane branchiostège elle-même, sont aussi garnies, d'écaillés. Cette membrane n'a que quatre rayons comme dans les chœtodons (2). Les Kyphoses. Lacép. Paraissent peu différer des piméleptères, si ce n'est par une proéminence en avant de la dor- sale (0). (i) Je crois que le petit poisson que je ra^" porte à ce genre est le même que le se^^erinus ^ Rondel. aSy. Je soupçonne que le chœtodon alepidotus de L. ou le rhombe de Lacép. est aussi , sinon le uiême , au moins une espèce du même genre. (2) Lie piméleptère bosquien , Lac. IV, pi. ix , f. 1. (3) On ne connaît le kypbose que par un dessin trouvé dans les papiers de Commerson. La note du même naturaliste sur laquelle repose le genre Dorsuaike, Lacép. V, p. 482 , se rapporte à ce dessin , et par conséquent les deux genres sont ideniiques. Le caractère attribué aux dents du genre Xistère Commersonj 344 POISSONS Les Plectorynques. ( Plectorhynchus. Lacép.) Ont le préopercule dentelé ^ une rangée de petites dents perçant à peine la gencive ^ et des ventrales plus larges et pourvues de rayons plus nombreux qu'à l'ordinaire. On n'en connaît qu'un , de la mer des Indes. JLe Plectorynque chétodonoïde. liacép. III, l35, II, XIII, 2. Les Glyphisodons. Lacép. Sont également ovales , mais leurs nageoires sont moins épaisses; toute leur tête esi écailleuse; leurs dents tranchantes et sur une seule rangée^ sont souvent écliancrées^ et leur ligne latérale se ter- mine entièrement vis-à-vis la fin de la dorsale (i). Les Pomacentres. Lacép. Ne diffèrent des glyphisodons que par leur pré- opercule dentelé. Leur ligne latérale finit aussi vis- à-vis la fin de la dorsale (2). Lacép. V, p. 484, se retrouve dans celles d\\ piméleptère j mais le nombre des rayons branchiaux ne s'accorde pas. De lovis ces genres , quels qu'ils puissent être, nous n'avons encore vu que les piméleptères. (1) Chœtodon maculatns , Bl. 427 j — ch. saxatihs , 206 ,f. 2 ; — ch. Bengalensis , Bl. 210 , 2 j — ch. marginatus y aoy ; le même que le ch, sargo'ide^'Lidicê^ . IV, x , 5 y — le labre macrogastère yLia-cùp. III , xxix , 5 ; — le labre sixbandes , id. ib. 2 , tous poissons qui me paraissent i-entrer en partie les uns dans les autres. (2) Chœtcdon pavo j B\. 198, i». acanthoptérygiens. 345 Il y en a où le sous- orbitaire même est dentelé (i). Les Amphiprions. Que l'on a confondus avec les îatjans y avec les anthias, avec les sogho, doivent venir ici. Ils ont aussi les dents ^ la ligne latérale , la forme ovale , la tête obtuse des pomacentres; mais leurs sous-orbi- taires et les quatre pièces de leurs opercules sont dentelés (2). Enfin nous retirons des cbœtodons ^ du sous- genre holocantlie ^ et nous plaçons ici Les Premnades. (Premnâs. Guv. ) (3). r Qui ont de fortes épines au sous- orbitaire , le (1) Chœtodon aruanus ^'\à.. \<^% ^n. N. B, Les pomacentres seton cl faucille , liacép. ( ch. setifer et jalcula , Bl. ) sont de vrais chœtodons , comme je l'ai dit ci-dessus. Je pense de même à l'égard du jjomacentre lunule. Quant au perça nii- niata et summana de Forsk. ( Pomacentre burdé et sumnian , Lacép.) comme leur description indique trois épines à l'opercule , quoiqu'il y soit question de dents flexibles, j'hésite à les placer ailleurs que parmi les serrans. Je suis dans la même incertitude par rapport au genre pomadasis ( sciœna argentea, Forsk.) En général un des plus grands services que l'on pourrait rendre à l'iclityologie serait de retrouver et de figurer les poissons indiqués par Forstahl. (2) Aniph. ephippium, BI. 260; — a. polymnus , id. 3i6, i j— a. hlfasciatus, id. 3i6,2; — a. marginatus, nob. id. 3i6, 5. N. B. Je place ailleurs (dans la famille des perches) Vamphiprîon zogho ., et Vamph. americanus , Schn. 47, 0x1 mon genre poîyprion. Amph. testitudmeus et sennal sont le même , et forment mon genre anahas , Conf. Schn. add. 670. (5) FrcmnaSj nom grec d'un poisson indélerminé. 346 poissoivs prcoperciiîe et le sous -opercule dentelés : leur tête est très-obtuse 5 leurs dents fines , courtes , égales et sur une seule rangée ; leur ligne latérale se termine aussi avant d'arriver à la queue (i). Les Squamipennes de la troisième tribu Ont deux dorsales sans l'épaisseur écailleuse desquelles on pourrait les rapporter à la se- conde section de la famille des perches , dont ils offrent la plupart des traits. Les Temnodons. Cuv. Ont à chaque mâchoire une rangée de dents es- pacées, comprimées, tranchantes et pointues; der- rière celles d'en haut une autre rangée de petites , et au vomer et aux palatins des dents en velours, lieur corps est oblong et écailleux , ainsi que leur tête, qui n'a ni épines ni dentelures. Leur première dorsale frêle et peu élevée, est soutenue par des rayons très - flexibles. I e. g. ( ijnthi-rie^ Montf. 254) ; — naut. galea, XVIII , d. e. f. 3 — le SCORTIME, Monlf. 25o j — le pebipI/£ , id» 270. TOME 2. 24 3^0 CÉPHALOPODES. Dont les tours sont tantôt contigus ( les Lituites. Montf.} (i). Tantôt distincts. ( les Hortoles. Montf. ) On en trouve fie grandes espèces de ces deux formes parmi les fossiles (2). Parmi les microscopiques , on peut remarquer les Spi- HOLINES. Lam., qui ont plusieurs trous à chaque cloison. On arrive alors à des espèces microscopiques dont aucune partie n'est en spirale , mais qui sont encore comprimées comme la plupart des précédentes (3). Enfin , l'on trouve de ces petites coquilles chambrées , toutes droites , grêles, avec un étranglement à chaque cloi- son. Ce sont les Nodosaires. Lam. (4). Dans quelques-unes, les étranglemens sont si profonds, que le sj/phon seul réunit les cloisons qui ont l'air d'y être enfilées (5). Il y en a d'un peu arquées ou même de flexueuses (6), que ce n'est pas la peine de séparer (7). Les fossiles nous en offrent de grandes espèces (8). Les mêmes fossiles nous présentent beaucoup de coquilles (1) Nautilus lituus , Cm. — jiaut. semi-îituus , Flanc. I , t. (2) Walcli petrif. de Knorr. Snppl. pi. iv, pi. ix, c. etc. Breyn. polytlial. pi. II. (3) Nautilus legumen , Gm. Flanc. 1, vu. Le CASTHARE, Montf. 298 , et le misile , id. 294 , doivent s'en rapprocher. ° ♦ (4) Nautilus raphanistrum, Gm. —'naut. raphanus , Flanc. I , vi ; — naut. radicula, id. V5 — Jiaut. fascia\ Gualt. XIX ,0.5 — naut. granum \—^naut. inœqualis. (5) Naut. siphunculus, Gualt. XIX, R. S. ; — orthoceratites gracilis, Blumenb. Archaeol. tell. II, 6. (Ce sont les molosses, MoiUf. 55o.) (G) Naut. obliquusi Gualt. XIX , iv. (7) lie Rkophage , Montf. 33o. (8) Ici doivent venir le raphanistbe Montf. 558 j peut-être aussi CEPHALOPODES. 3^ î droites , ou peu arquées , à test extérieur simple , cylin- driques ou coniques , cloisonnées intérieurement et pour- vues de syphons , mais sans étranglemens, que l'on ne peut guères s'empêcher de placer encore à la suite des précé- dentes, quoiqu'elles soient beaucoup plus grandes : les ani- maux en sont tout aussi inconnus. Ce sont les Orthoceratites. Brejn. (i). Tantôt leur sjphon est central ; tantôt il est latéral. Les Bélemnites. Que Fou ne trouve non plus que parmi les fos- siles , appartiennent immanquablement aussi aux co- quilles intérieures. Elles ont un test mince et double , c''est-à-dire composé de deux cônes réunis par leur base 3 et dont l'intérieur ^ beaucoup plus court que l'autre , est divisé lui-même en dedans par d-es cloi- sons parallèles 5 concaves du côté qui regarde la base. Un syplion s'étend du sommet du cône externe à celui du cône interne , et se continue de là , tan- tôt le long du bord des cloisons, tantôt au travers soa ECHiDNE , 554 , et son téléboïte , 366 , si toutefois ils sont cliambrés intérieurement. N. B. Soldant donne encore plusieurs espèces microscopiques droites et articulées , dont M. de Montfort a fait ses genres , canope, 290 , cjBLiBE, 006 , L.AGËNULE , 3io , GLANDIOLE , 3i4 j mais qui nous paraissent avoir besoin d'un examen ultérieur. * (1) Breyn. de polylh. pi. III, IV, V, et VI, et Walch. petrif. de knorr. Sappl. IV, b. IV, d. IV, e. Voyez aussi Sage, Journal d© pliys. brumaire au ÎX , pi. i; sous le nom àe Bélenmite, 3'J2 CÉPHALOPODES. de leur centre. L'intervalle des deux cônes testaces Qsi rempli de substance solide ^ tantôt à fibres rayon- nantes 5 tantôt à couches coniques qui s'enveloppent et dont chacune a sa base au bord d'une des cloi- sons du' cône intérieur. Quelquefois on ne trouve que celte partie solide; d'autrefois on trouve aussi les noyaux des chambres du cône intérieur , ou ce qu'on appelle les alvéoles. Plus souvent ces noyaux et les chambres mêmes n'ont laissé d'autres traces que quelques cercles saillans au dedans du cône interne. En d'autres cas on trouve les alvéoles en plus ou moins grand nombre, et encore empilées ^ mais détachées du double étui conique qui les en- veloppait. Le cône extérieur a généralement une échancrure à l'un des côtés de sa base, se conti- miant en un sillon longitudinal. Les bélemnites sont au nombre des fossiles les plus abondans, surtout dans les couches de craie et de calcaire compacte. La plupart sont allongées en cylindre, ef aiguisées seu- lement au bout. Il y en a de rétrécies vers leur base^ et approchant de la figure d'un fuseau ou d'un ter de lance (r). !■■ ■■■■■■ ^i) Voyez Sage , Journal de pliys. brum. an îX ; mais surlout fruc- tidor an IX. A ce genre se rapportent le pacUte , MonlT. I. 3i8 ;— le ihalamule, 322} — Vachelo'ite y 558} — le cetocine , Syo • — Vacaj/ie^ 074 ; — la béîemnite , 682 ; — Vhibolite , 536 \ — le porodrague , Sgo -. — le pirgopole, 5gi , qui sont des étuis de dijfférenles espèces ; quaut n Vamimone, id. .026} — le callirhoé , 362; — le chrisaore, 378, ils» 4>araîb2eut des noyaux ou pile» d'alvéoles détâchés de leurs étuis. ci P II AL OP ODE Se 3^3 y Les HippuRiTEs.Lam. (Cornu- Copiée. Tlioms.) (i). Ont une coquille épaisse, cylindrique ou conique et des cloisons irrégulières, que traversent deux arêtes longitudinales tenant à un des côtés de la coquille. La bouche est fermée par un opercule que quelques-uns regardent comme la dernière cloison. Si cela est, la coquille pourrait bien être intérieure et appartenir encore à un animal de cette classe , ^inon rien ne prouverait que ce ne serait pas un bivalve. On en trouve plusieurs grandes espèces dans les mon- tagnes secondaires les plus anciennes. Lés unes sont coni- ques et plus ou moins arquées, d'antres prennent une forme droite, cvliudrique, et s'allongent souvent beaucoup. Ce sont les Batolitiies. Montf. 334. • Les Ammonites. Brug. Vulg. Cornes cVAm- mon (2). So distinguent en général des nautiles, par leurs cloisons , qui au lieu d'être planes ou simplement concaves, sont anguleuses et, déchiquetées sur leurs bords comme des feuilles d'acanthes. On n'en a encore découvert que parmi \q^ fossiles; les cou- (1) Voyez la description de ces coquilles pnr M. de la Peyronse , qui les nomme ortliocératites. (^Descr, de jjlusieurs noui>eUes espèces (Vorthocératites et d'ostraciies , Nuremberg, 1781. fol. ) Voyez aussi IVill. Thompson , .lournal de pliys., venlose an X, pi. II. (2) -Ce nom vient de la res&emblance de leurs voliU&s avec c«llcs U# ia corne d'un bélier. 3;;4 CÉPHALOPODES. ches des montagnes secondaires en fourmillent ^ et Ton en voit depuis la grandeiu* d'une lentille jus- qu'à celle d'une roue de carrosse. Les variations de leurs enroulemens et de leurs syphons se rapportent à celle des nautiles. Ou réserve particulièrement le nom d'AMMONiTES. Larn. (SïMPLEGADES. Moulf. 82.) aux espèces quI montrent tous leurs lours. Leur syplion est placé près du bord ([). Celles où le dernier tour enveloppe tous les autres, sont les Oreulites. Lam. ou Pelagures. Montf. 62. Le sj-photi y est comme dans les précédentes. On en voit de toutes droites, sans aucune partie en spi- rale. ( Les Baculites. Lam. ) Les unes sont rondes (2) , d'autres sont comprimées (3). Quelquefois on voit à ces dernières un syphon latéral. Enfin , celles de toutes qui sortent le plus des formes ordinaires à cette famille , ce sont les TuRRiLiTES. Montf. 118, 611 les tours, loin de rester dans le même plan*, s'élèvent avec rapidité, et don- nent à la coquille cette forme d'obélisque qu'on nomme turriculée. Leur sj^plion est central (4). On doit encore ^ selon toute probabilité ^ rappor- ter à la famille des céphalopodes, et considérer comme des coquilles intérieures , (1) Les espèces en ont été recvieillies et décrites avec moins de soin que celles des coquilles ordinaires. On peut commencer leur étude par l'cirticle ammonite de rEucycl. méthod. vers. 1 , 28 , et par celui de M. de Roissy , dans le Buffon de Sonnini, mollusques, V,"i6. (2) Baculites vertehralis , Montf. 34.2 j Fauj. mont, de St-Pierre , pi. XXT. \ (3) Le Tyrannite, Montf. 346 ; VVakb. pelrif. Suppl. pi. XIL (4) Moiîlf. Journal de phys. theroi. au VII; pi. i; f. i. CÉPHALOPODES. 375 Les Gamérines. Brug. ( Nummulites. Lam.) Vulg. pierres nunimulaires ^ nuinismales y lenticulaires , etc. Qui ne se trouvent également que parmi les fos- siles: présentent à l'extérieur une forme lenticulaire^ sans aucune ouverture apparente, et à Tintérieur une cavité spirale divisée par des cloisons en une infiaité de petites chambres, mais sans syphon. C'est un des fossiles les plus répandus, et qui forme pres- que à lui seul des chaînes entières de collines cal- caires, et des bancs immenses çl^ pierre à bâtir (i). Les plus communes, et celles qui deviennent les plus grandes , sont tout-à-fait discoïdes , et n'ont qu'un seul rang de chambres par tour de spire (2). On en trouve aussi quelques espèces très-petites de celte sorte dans certaines mers (3). D'aulres petites espèces, soit fossiles, soit vivantas , ont (1) Ce qu'on nomme pierre de Laon , n'est formé cme de camé- rines. C'est sur de tels rochers que les pyramides d'Egypte sont fon- dées, et avec des pierres semblables qu'elles sont construites. Les espèces ne sont pas encore assez déterminées ; voyez le mémoire de FoRTis sur les discolifhes dans ses mémoires sui' l'Italie, et celui de M. Héricart-de-Thury. (2) Naufilus mammilla , Ficlit. et Moll. VI , a. b. c. d. ; — naut. lenticularis, VI , e. f. g. h. VII, a. -h. K ce genre se rapportent aussi le liTCOPHRE et I'égÉone^ Montf. i58-i6G, et son rotalite , 1G2 , très.dilTérent des rotalies d» Laniarck. (3) Naufilus radiât w^, Ficlit. et Moll, VIII, a» b. c. d ■^■^naut. ^e- nosuSf ib. e, f. g. h. 370 CEPHALOPODES* leur bord hérissé de pointes qui leur donnent la forme d'éioiles. ( Les Sidérolithes. Lam. ) (i). D'autres espèces , également microscopiques et marines , ont, avec une forme ronde, plusieurs rangs de chambres y suivant chaque 4:our de spire (2). Quelquefois , avec ces rangées nombreuses , la fornis n'est pas orbicplaire , mais ie dernier tour y forme une saillie anguleuse (3). (Les uns et les autres appartiennent aux RÉisULiTES. Lam.) On pourrait faire un genre de certaines coquilles sans bouche apparente , qui ne sont pas chambrées, mais qui consistent en un grand nombre de tubes ou de sjphons, unis pour ainsi dire en un plan qui se serait roulé sur lui-même en augmentant de largeur. M. Lamarck en fait ses Mélo- dies. On ne les trouve que parmi les fossiles. Quand leur forme extérieure est globuleuse, ce sont les JBoRÉLiES. Montf. 170 , et ses Clausulies , 178. {Nautilus melo. Ficht. et Moli. XXIV. ) Quand elle est ellipsoïde , l'enroulement se fesant autour du grand axe, ce senties Miliolithes, id. 17^^ Les Milioles. Lam. Sont toutes différentes ; ce sont de très-petites coquilles elliptiques , enroulées autour du grand axe , divisées seule- înent en deux ou trois chambres , dont la dernière est percée d'un trou latéral pour toute ouverture. Elles composent à elles seules des bancs immenses de pierre. Les Pollontes. Montf. 246. Y auraient beaucoup de rapport ; mais les chambres se- -* -T — - , , I _ I (1) Sider. calcitrapoides , Lam, et Fauj. Mont, de St.-Pierre , pi. xxxiv ; Knorr. Suppl. IX,li. fig. i-4. (2) Nautilus orhiculus, F. et M. XXI 3 — naut. angulatus, id. XXII (les AKCHiDiEs et les ilotes , Montf. 190 et 198. ) {J>} Naut» aduncuSfid. JiUlll ( I'héiénide j Montf. J94, ). CÉPHALOPODES. 877 raient percées alternativement vers les deux bouts cle la co- quille, et la dernière resterait ouverte sur toute sa largeur. Les Aréthuses. ( Montf. 3o2. ) En doivent aussi être fort voisines; mais les cTiambres sj enroulent obliquement , et rendent la coquille turriculée. La dernière seule est percée d'un trou. Les Argonautes. Sont des poulpes qui ont îa coquille apparente à Fextérieur et nullement cloisonnée. Cette coqniile est symétrique , très-mince , et son dernier tour est si grand proportionnellement ^ qu'elle a Fair d'une clialoupe dont la spire serait la poupe ; aussi Fanimal s'en, sert-ii comme d'un bateau, et quand la mer est calme , on le voit naviguant à la surface, employant six de sqs tentacules au lieu de rames , et en relevant deux, lesquels, par une disposition qui lui esi particulière, ont un grand élargissement membraneux et tiennent lieu de voiles. Si les vagues s'agitent ou qu'il paraisse quelque danger, l'argonaute retire tous ses bras dans sa co- quille, s'y concentre, et redescend au fond de l'eau. Les anciens connaissaient déjà ce singulier céplia- lopode et sa manœuvre. C'est leur nautllus et leur pojiipilus , Plin. IX , cap. 29. On en connaît quelques espèces peu différentes entre elles, que Linnœus réunissait sous le nom à' Argonauta argo. (Vulgairement Nautile jDapiracé.^ Montf. Buff. à% de Sonnini. Moll. HT, pi. xxxv, xxxvi, xxxvii , etc. Il paraît qu'il existe parmi les fossiles (i) , et parmi les (1) Les argonautites de Moutf, loc. cit., pî. xli j f. i; 2, 5. 3y8 ptéropodes. coquilles microscopiques (i), diverses espèces que leur enroulement symétrique, joint auodéfaut de cloison, fait avec quelque probabilité rapporter aux argonautes. DEUXIÈME CLASSE DES MOLLUSQUES. LES PTÉROPODES. Nagent comme les céphalopodes , dans les eaux de la mer^ mais ne peuvent s'y fixer ni y ramper faute de pieds. Leurs organes du mouvement ne consistent qu'en nageoires ^ placées, comme des ailes , aux deux côtés de la bouche. On n'en connaît que de petites espèces et en petit nombre ^ toutes herma- phrodites. Elles se rapportent à deux formes princi- pales qui pourraient constituer deux ordres. Les unes ont une tète distincte. Les Clio. ( Clio. Lin. Cligne. Pall. ) Ont le corps obîong , membraneux ^ sans man- teau, la tête formée de deux lobes arrondis , d'où soiieut de petits tentacules ; deux petites lèvres -.- _ ■ - . , ^ ■ . _ - - ■ . ■ ■ ■ — - .. (i) Plane. II , fig. 1. A. B. C. et les fig. de Soldani , copiés Moiilf. ÎOC. cit., pi. XLII. N. B. La carinaire [argonauta vitreus Gm,) apparlieni au genre plerotrachœa ; Marg. cornu est une deljjJiinule. Quaul à Varg. arcti^ eus ^ autant qu'on en peut juger par la desciip. de Fabr, Gioenl. 586, ce doit être nn ptéropode. 1 PTÉROPODES. 3^9 cliariiues et une languette sur le devant de la bouche , et les nageoires chargées d'un rézeau vasculaire qui tient lieu de branchies ; Fanus et rorifice de la génération sont sous la branchie droite. Quelques- uns leur attribuent des yeux. La masse des viscères ne remplit pas à beaucoup près Tenveloppe extérieure : Testomac est large , Fintestin courte le foie volumineux. L'espèce la plus célèbre [Clio borealis), fourmille dans les mers du Nord , et fait, par soa abondance , une pâture pour les baleines, quoique chaque individu ait à peine un pouce de long (i). Bruguière en a observé une plus grande , et non moins abondante , dans la mer des Indes; elle se distingue par sa couleur rose, sa queue écliancrée, et son corps partagé en six lobes par des rainures. Encycl. Métli. pi. des Mollus- ques, pi. LXXV, f. 1 , 2. Les Cleodores. Pérou. Pour lesquelles Brown -avait créé le genre clio ^ paraissent appartenir de très-près aux précédentes. Elles ont une enveloppe en forme de pyramide triangulaire , d'où elles fout sortir deux ailes mem- braneuses entre lesquelles ç^^i la bouche qui ç^^i encore garnie d'une petite lèvre ou aile demi-cir- culaire (2). (i) Le Clio borealis, de Pallas (splcil. X , pi. i , f. 18, 19), le clio refusa de Fabricius {^faun. groenl. L. 554) , cL le clia Urnacina de Phips (Ellis, Zoopli. pi, i5, f. g, 10,) dont Ginelin fait autant d'es- pèces différentes, ne paraisBent que ce seul et même animal. (2) UarcJiontey Monlf. (Soldani, T, XXV, S. i32, doilpeu s'éloigner des clé 0 dores. 3o PTÉROPODES. Il parait qu'il faut également placer ici Les Cymbulies de Pérou ^ Qui onl une enveloppe cartilagineuse ou gélati- neuse en forme de chaloupe ou plutôt de sabot , d'oi^i sort une grande nageoire à trois lobes, dontrimpair est plus petit 3 et à la base de laquelle sont deux tuber- cules et une petite barbe charnue. (Ann. du Mus. xv, pî.S, f. loet II.) Les Limacines , Cuv. Doivent encore former un petit genre très-voi- sin de tous les précédens. Leurs ailes et leur fête sont très- semblables à celles des clio _, mais leur corps se termine par une cjueue contournée en spirale, et se loge dans une coquille très-mince, d'un tour et demi, ombiliquée d'un côté et aplatie de l'autre, où l'impression de la queue fait paraître beaucoup plus de tours qu'il n'y en a. L'animal se sert de sa coquille comme d'un bateau , et de ses ailes comme de rames quand il veut nager à la surface de la mer. L'espèce connue ( Clio helicina de Phips et de Gmel. Ar- gonauta arctica. Fabric. Faun. Groenl. 387. ) n'est guères moins abondante que le Clio boréal dans la mer Glaciale , et passe aussi pour un des principaux alimensde la baleine. Les Pneujviodermes. (Pneumodermon. Cuv.) Commencent à s'écarter un peu plus des cZio. Ils ont le corps ovale , sans manteau et sans coquilles , les branchies attachées à la surface, et formées de petits feuillets rangés sur deux ou trois lignes à la partie op- posée à la tête; les nageoires petites; la bouche gar- PTÉROPODES* 38ï îîle de deux petites lèvres et de deux faisceaux de nombreux tentacules , terminés chacun par un suçoir^ a en dessous un petit lobe ou tentacule charnu (i). L'espèce connue ( Pneumodermon peroniu Cuv. Ann. du Mus. IV, pi. 59, et Pérou, ib. XV. pi- i^) a été prise dans rOcéan par M. Péron. Elle n'a guères qu'un pouce de long. Les autres ptéropodes n'ont pas de tête dis- tincte et leurs branchies sont attachées en de- dans de leur manteau. On n'en connaît qu'un genre. Les Hyales. (Hyalea. Lam. Cavolina. Abildg. ) Ont deux très-grandes ailes, point de tentacules , un manteau feiidu par les côtés , logeant \ç^ bran- chies dans le fond de ^Q?> fissures , et revêtu d'une coquille égcilement fendue par les côtes , dont la face ventrale est très-bombée , la dorsale platte, plus lon- gue que l'autre 3 et la ligne transverse qui les unit en arrière, munie de trois dentelures aiguës. Dans Fétat de vie, Fanimal fait sortir par les fentes laté- rales de sa coquille des lanières plus ou moins lon- gues, qui sont des productions du manteau. L'espèce la plus connue i^Afiomia tridentata^ Forskalil; Cai^oliria natans , Abildgaard \ Hyalea cornea , liam. ) Cuv. Ann. du Mus. IV, pi, 69, et Péron , ib. XV, pi. 3^ fig. i3, a une petite coquille jaunâtre, demi-transparente, que l'on trouve dans la Méditerranée et dans l'Océan (2). (1) M. Blainville pense que les nageoires portent le lissu branchial , et que" ce que j'ai regardé comme des branchies est une autre sorte de nageoire. En ce cas l'analogie avec lesclios serait encore plus grande. (2) A). Hyal. lanceolatay Lesueur , Bull, des se. juin i8i3, pl.^V, f. 3. — Hyal. injîexa , ib. f. 4. JîT. B. Le glaucitSj l:i carinairey&t l^firoU , que M. Péron rapporte 382 GASTEROPODES TROISIÈME CLASSE DES MOLLUSQUES. LES GASTÉROPODES. Constituent une classe très-nombreuse de mollusques , dont on peut se faire une idée par la limace et le colimaçon. Ils rampent généralement sur un disque charnu placé sous le ventre ; le dos est recou- vert par le manteau, qui s'étend plus ou moins, prend diverses figures 5 et produit une coquille dans le plus grand nombre de genres. Leur tête, placée en avant ^ se montre plus ou moins selon qu'elle est plus ou moins enga- gée sous le manteau. Elle n'a que de petits tentacules qui sont au-dessus de la bouche et ne l'entourent pas. Leur nombre va de deux à six, et ils manquent quelquefois. Leur usage n'est que pour le tact, et au plus pour l'odo- ^ rat. Les yeux sont très-petits, tantôt adhérens à la tête, tantôt à la base, ou au côté , ou à la pointe du tentacule. Ils manquent aussi quel- < quefois. La position, la structure et la nature de leurs organes respiratoires varie et donne lieu à les diviser en plusieurs familles, mais aussi à la famille des ptéropodes, appartiennent à celle des gastéro- podes'^\e philliroé, du même auteur, y appartient très- probable- ment aussi j et son callianire est un zoophyle. EN GÉNÉRAL. 383 ils n'ont jamais qu'un cœur aortique, c'est-à- clire placé entre la veine pulmonaire et l'aorte. La position des ouvertures par lesquelles sortent les organes cle la génération et celles de Fanus varient; cependant elles sont pres- que toujours sur le côté droit du corps. Plusieurs sont absolument nus; d'autres n'ont qu'une coquille cachée ; mais le plus grand nombre en porte Cjui peuvent les re- cevoir et les abriter. Ces coquilles se produisent dans l'épaisseur du manteau. II y en a de symétriques de plusieurs pièces, de symétriques d'une seule pièce, et de non symétriques, qui dans les espèces où elles sont très-concaves et où elles croissent long-temps, donnent nécessairement une spirale oblique. Que l'on se représente en effet un cône oblique, dans lequel se placent successive- ment d'autres cônes^ toujours plus larges dans un certain sens que clans les autres , il faudra C|ue l'ensemble se roule sur le côté qui gran- dit le moins. Cette partie sur lacjuelle est roulé le cône , se nomme la columeîîe , et elle est tantôt pleine, tantôt creuse. Lorsqu'elle est creuse, son ouvertiy^e se nomme ombilic. 384 GASTÉROPODES. Les tours de la coquille peuvent rester à peu près dans le même ])lan, ou tendre tou- jours vers la base de la colamelle. Dans ce dernier cas , les tours précédent s'élèvent au-dessus les uns des autres et forment ce c[ue Ton nomme la spire ^ qui est d'autant plus aiguë que les tours descendent plus rapî- dement et qu'ils s'élargissent moins. Ces co- quilles à spire saillante, se nomment turbinées. Quand au contraire les tours restent à peu près dans le même plan ^ et qu'ils ne s'enve- loppent pas 5 la spire eslplate ou même coii- cave. Ces coquilles s'appellent discoïdes. Quand le haut de chaque tour enveloppe les précédens , la spire est cachée. La partie de laquelle l'animal semble sor- tir 5 se nomme l'ouverture. Quand les tours restent à peu près dans le même plan , lorsque l'animal rampe ^ il a sa coquille posée verticalement, la cohunelle en travers sur le derrière de son dos, et sa tête passe sous le bord de l'ouverture opposée à la columelle. Quand la spire est saillante , c'est oblique- ment du côté droit qu'elle se dirige , dans presque toutes les espèces ; un petit nombre seulement ont leur spire saillante à gauche , EN GENERAL, 38- lorsqu'elles marchent , et se nomment per-- verses. On remarque que le cœur est toujours du côté opposé à celui où se dirige la spire. Ainsi il est ordinairement à gauche , et dans les perverses il est àt droite. Le contraire a lieu pour les organes de la génération. Les organes de la respiration qui sont tou- jours dans le dernier tour de la coquille , reçoivent l'élément ambiant par dessous son bord, tantôt parce que le manteau est entiè- rement détaché du corps le long de ce bord, tantôt parce qu'il y est percé d'un trou. Quelquefois le manteau se prolonge en ca- nal pour que l'animal puisse aller chercher l'élément ambiant sans faire sortir sa tête et son pied de la coquille. Alors la coquille a aussi dans son bord ^ près du bout de la colu- melle, opposé à celui vers lequel tend la spire , une échancrure ou un canal pour loger celui du manteau. Par conséquent le canal est à gauche dans les espèces ordinaires , à droite dans les perverses. Au reste l'animal étant très-floiibîe , fait varier la direction de la coquille, et le plus souvent lorsqu'il y a une échancrure ou un canal ^ il dirige le canal en avant, ce TOIME 2. 21) 386 GASTÉROPODES. qui fait que la spire est eu arrière , la colu- melle vers la gauche et le bord opposé vers la droite. Le contraire a lieu dans les perverses. Voilà pourquoi on dit C[ue leur coquille tourne ' a gauclie. L'ouverture de la coquille et par consé- c[uent aussi le dernier tour sont plus ou moins grands, par rapport aux autres tours, selon que la tête ou le pied de F animal cj[ui doivent sans cesse en sortir et y rentrer, sont plus ou moins volumineux par i^apport à la masse des viscères, qui restent fixes dans la coquille. Cette ouverture est d'autant plus large ou plus étroite , que ces iriémes parties sont plus ou moins épaisses. H y a des coquilles dont l'ou- verture est étroite et longue; c'est que le pied est mince et se replie en deux pour rentrer. La plupart des gastéropodes aquatiques à coquille spirale, ont un opercule ^ ou pièce tantôt cornée, tantôt calcaire, attachée sur la partie postérieure du pied, et cjui ferme la ^ coquille cjuand l'animal y est rentré et replié. I Il y a des gastéropodes à sexes séparés, et ^ d'autres c|ui sont hermaphrodites et dont les uns peuvent se suffire à eux-mêmes , tandis c[ue les autres ont besoin d'un accouplement réciproque. LEUR DIVISION. 887 Leurs organes cle la digestioil ne diffèrent pas moins que ceux de la respiration. Cette classe est trop nombreuse pour que nous n'ayons pas dû la diviser en un certain nombre d'ordres , que nous avons tirés de la position et de la forme de leurs branchies. Les- Nudibuanches. N'ont aucune coquille, et portent des bran- chies de diverses formes à nu sur quelque partie de leur dos. Ils sont tous hermaphro- dites , avec accouplement réciproque. Les IrsFÉROBUANCHES. Semblables d'ailleurs aux précédens, por- tent leurs branchies sous les rebords de leur manteau. Les Tegtibranches. Semblables encore aux précédens par Ther- maphroditisme , ont des -branchies sur le dos ou sur le côté^ couvertes par une lame du manteau Cjui contient presque toujours une coquille plus ou moins développée. • Les Pulmonés. Respirent l'air en nature dans une cavité dont ils ouvrent et feraient à volonté l'étroite 388 GASTÉROPODES. ouverture. Ils sont hermaphrodites à la ma- nière des précédens; un grand nombre d'entre eux est revêtu de coquilles complètement turbinées; mais ils n'ont jamais d'opercules. Les Pectiinibr anches* Ont les sexes séparés; leurs branchies, pres- que toujours composées de lamelles réunies en forme de peignes , sont cachées dans une cavité dorsale , largement ouverte au-dessus de la tête. Ils ont tous des coquilles complètement turbinées, et le plus souvent susceptibles d'être plus ou moins bien fermées par un opercule attaché au pied de l'animal en arrière. Les Scutibranches. Ont des branchies analogues à celles des pec- tinibranches ; mais leurs sexes sont réunis de manière qu'ils se fécondent eux-mêmes sans accoupleme;it , comme la classe des acéphales ; leurs coquilles sont très-ouvertes, et souvent en bouclier non turbiné : elles n'ont jamai.^ d'opercule. Les Cyclobrajnxhes. Hermaphrodites à la manière des scutibran- ches, ont une coquille d'une ou de plusieurs Î.EUII DIVISION. 389 pièces, mais jamais turbinée, ni operculée : leurs branchies sont attachées tout autour de leur pied 5 sous les rebords de leur manteau ;, comme dans les inférobranches. PREMIER ORDRE DES GASTÉROPODES. LES NUDIBRAWCHES. Ils n'ont aucune coquille ni cavité pulmo- naire 5 mais leurs branchies sont à nu sur quel- que partie du dos. Ils sont tous hermaphro- dites et marins. La plupart nagent renversés , le pied à la surflice^ concave comme un bateau , et s'aidant des bords de leur manteau et de leurs tentacules comme de rames. Les Doris (i). (Doris. Cuv. ) Ont Faillis percé surîa partie postérieure du dos, et les branchies rangées en cercle autour de cet anus 5 sous forme de petits arbuscules, composant tous ensemble une espèce de fleur. La bouche est une petite trompe située sous le bord antérieur du manteau , et garnie de deux petits tentacules co- niques. Deux autres tentacules en forme de massue , (1) Nom employé d'abord par Linnœus pour un animal de ce genre , étendu ensuite à presque tous les nudibrauclies par M'ùller et Gmelin j restreint par moi à sa premiers signification. 3gO GASTÉROPODES sortent de la partie supérieure du manteau. Les or- ganes de la génération ont leurs ouvertures sous son fcord droit. L'estomac est membraneux. Une glande entrelacée avec le foie, verse une liqueur particu- lière, par un irou percé près de Fanus. Les espèces sont nombreuses , et quelques - unes deviennent assez grandes. On en trouve dans toutes les mers. Leur frai est en forme de bandes gélatineuses ré- pandues sur les pierres, les varecs (i). Les Polycères. (Polycera. Cuv. ) Ont les branchies comme les doris , sur Tarricre du corps, mais plus simples, et suivies de deux lames membraneuses qui les recouvrent dans les momens de danger ; en avant de deux tentacules en massues, pareils à ceux des doris , elles en por- tent quatre et quelquefois six autres, simplement pointus (2). (1) Espèces à manteau ovale , tlébordanl; le pied : doris verrucosa , Ti. Cuv. Ann. Mus.lV, l,xxiii/4 , 5 ; — doris argo, L. Boliatscl). Anim. Mar. V, 4, 5 ; — doris obuelata , Miill. Zool. dan. XLVII ,1,2 ; — doris fusca, id. ib. LXVIT , O-g ; — doris steUata , Boniraé, acl. Fless. I, l'i, 4; — doris pilosa, Mull. Zool. d. LXXXV, 5-8? — d. îœpis^ \â^ ib. , XLVn, 5-5 j— V?. tuberculata , Cuv. Ann. Mus. IV, lxxiv , 5 j — d. linibatayiô. ib. 3j — d. solea, id. ib. 1, 2 ;-—d. scabra , id. ib. p. 4(;f, . — d. TJiaculosa , id. ib. — d. marginata , Linn. Trans. VII, VIT , p. 84. Espèces prismaliqucs , à manteau presqn'aiissi étroit que le pied : doris lacera , Cuv. Ann. Mus. IV, lxxiii , f. 1 et 2 ; — d. atromargi". nafa, id. ib. lxxiv, 6 : — d. pustuîosa , id. ib. p. 475. (î) Doris quadrilineata^'S\n\\.Zoo\. dan. I, xvit, 4-6, et mieux îb. cxxxviiT, 5, G i — doris cornnta , ib. cxrv, 1, ?, 5 ;— doris JïcCi'O; Trans. soc. Linn. VIF ,' vit, p. 84. IVUDIBRANCHES. 3gi Les Tritonies. (TniTONiA. Cuv.) Ont le corps , les fenfacules supérieurs et les or- ganes de la génération comme les doris, mais Tanus et Forifice de la liqueur particulière sont percés à droite 5 derrière les organes de la génération : les branchies 5 en forme de petits arbres, sont rangées tout le long des deux côtés du dos, ef la bouche garnie de larges lèvres membraneuses est armée en dedans de deux mâchoires latérales , cornées et tranchantes , semblables à des ciseaux de tondeur. Wous en avons une grande , couleur de cuivre , le long de nos côtes. ( TnConia Jwmhergii. Cuv.) Ann. Mus. I, xxxr, 1 , 25 et Jcurn. de Phjs. 1785 , oclob. pi. 11. Il y en a aussi beaucoup de moindres espèces , très-variées dans les formes de leurs branchies (i). Les Tkéthy.s. (Thethys. Lin.) (2). Ont tout le long du dos deux rangées de bran- chies en forme de panaches , et sur la icie un très- (1) Telles sont tritonia arlorescens , Ciiv. Ann. Mus. VI, Lxr, el trois autres au moins très-voisines; doris arhorescens ^ Slrœm. act. Hafn. X, V, 5 3 doris frondosa ^ Ascan. act. Tronlh. V, v, 2, et doris cervina , Bommé , act, Fiess. I, iir , 1. — Telles sont encore doris coronata ^ Bommé, ib. et doris pirinatifida ^ Trans. Linn. VU, vit, qui en est très-voisin; — doris fimhriat a ^ MùU. Zool. dan. cxxxviii, 2, et probablement doris clavigera , MùU. ib. XVÎI , i-3. Peut-être faut-il encore rapporter a ce genre le doris lacera , Zool. dan. cxxxviii ,3,4. ' (2) De S^£.9y&;v, nom employé par les anciens pour désigner les ascidies j Linnanis l'a détourné pour ce genre. 3g2 GASTÉROPODES grand voile membraneux et frangé, qui se recourLe en se raccourcissant sous la bouche. Celle-ci est une trompe meinbraneuse , sans mâchoires : il y a sur la base du voile deux tentacules comprimés , du bord desquels sort une petite pointe conique. Les orifices de la génération , de l'anus et de la liqueur parti- culière y sont comme dans la tritonie. L'estomac est membraneux et Piniestin très-courl. I^ous en avons, dans la Méditerranée, nne belle espèce grise , tachetée de blanc. ( Tlieiliys fimhria^ L. ) Cuv. Ann. Mas. XII, XXIV (i). Les Scyllées. (Scyll.ea. Lin.) Ont le corps comprimé, le pied étroit et creusé d\in sillon pour embrasser les tiges des fucus; point de voile; la bouche comme une petite trompe; les orifices et les tentacules comme dans les théthys, et sur le dos deux paires de crêtes membraneuses , portant à leur face inter-ne des pinceaux de fiiamens qui sont les branchies. lie milieu de l'estomac ^^X revêtu d'un anneau charnu, armé en dedans de lames cornées et tranchantes comme à.^^ couteaux. Il y en a une espèce ( Scyllœa pelagica. L. ) Cuv. Ann, Mus. VI , LXT , 1,3, 4 ' commune dans le fucus natans de presque toutes les mers. (i) Je pense que les difïcrences aperçues entre le thcthys fimlria, Bobalsch. anim. mar. pi. V, elle t/iethy s leporina, Fab. column. aq. p!. XXVI, ne liennent qu'au plus ou moins de conseivaliou ^e% individus, xXUDI BRANCHES. 3g3 Les Glaucus. (Glaucus. Forster. ) Ont le corps long- et mince, les orifices de Tanus et de la génération comme dans les pi'écédentes , quatre trcs-pefits tentacules coniques, et de chaque côté trois ou quatre branchies formées chacune de longues lanières disposées en éventail , qui leur ser- vent aussi à nager. Ce sont de cliarmans petits ani- maux de la Méditerranée et de FOcéan, agréable- ment peints d'azur et de nacre, qui nagent sur le dos avec beaucoup de vitesse. On n'en a point encore fait Fanatomie, et les espèces n'en sont pas encore ti'ès-bien distiijguées (i). Les Eolides. (Eolïdia. Cuv. ) Ont la forme de petites limaces , avec quatre ten- iacules en dessus, et deux aux côtés de la bouche. Leurs branchies sont des lames ou des feuilles dis- posées par rangées transversales des deux côtés de leur dos. Il y en a dans toutes les mers (2). (t) Doris radiafa , Gm. Dup. Trans. Pliil. LUI, pi. iri ; cyllée nacrée, Bosc, Hist. des versj glaucus atlanticus , Blumenb. fig. d'Histoire naturelle , pi. 48, et Manuel , trad. fr. II , p. 22 ; Cuv. Aun. Mus. VI , L.\i ,11; Péron , Ann. Mus. XV, m , 9. (2) Doris j)apillosa, Zool. dan. cxLix , i-4 j — dcris hodoensiSf Gunner. act. Hafn. X , 170 ; — doris minima , Forsk. ic. xxyi , H. — doris fascic'.dala , id. ib. G. — doris hranchialis , Zool. Dan. cxlix , 5-7 j — doris cœrulea , Linn. Trans. VII, vu , 84 j — doris peregrîna , Cavoliui, pol. mar. VII, 5 j^- doris ajfuiis , id. ib. 4. N. B, Ces deux dernières forment le genre Cavoline, Brug. dans l'Encycl. mcth. j-— doris longicornisj Linn. Trans, IX, yii, iri:? 39 4 GASTÉROPODES Les Tergipes. Cuv. Avec la forme des éolides, et deux tentacules ^ portent le long de chaque côté du dos, une rangée de branchies , terminées chacune par un petit suçoir , et pouvant leur servir comme de pieds pour mar- cher sur le dos. Ceux qu'on connaît sont fort pe- tits (i). DEUXIÈME ORDBE DES GASTÉROPODES. LES INFÉROBRANCHES. Ont à peu près la forme et rorganlsatîon des doris et des tritoiiies , mais leurs bran- chies au lieu d'être placées sur le dos , le sont comme deux longues suites de feuillets , des deux côtés du corps sous le rebord avancé du manteau. Les PHYLLmiEs. (Phyllidia. Cuv.) Leur manteau nu y et le plus souvent coriace, n'est garni d'aucune coquille. Leur bouche est une petite trompe et porte un tentacule de chaque côté; (i) Limax tergipes, Forsk, XXVI,E. ou 'ii j — /. marmoraius y id. 587,46; — t. iarmaticus, Chemn. V, clxxix, 1777-78-1781 ; — t. cornutusj ib. 1779-80 ; — t. olearius^ id. clxxviii , 1771-72; — t. radiatitSj\{\. clxxx, 1788-89; — t. imperialls, ib. 1790; — t. coronatus , ib, 1791-95; — t. canaliculatus , id. clxxxi, 1794 ; — i, setosus, ib. 95-96 ; — t. spinosus, ib. 1797; — t. sparverius, ih. 1798; — t. moltkianus y ib. 99-1800; — t. spenglerianus , ib. 1801-2; — t. cas- tanea, îd. clxxxij, 1807-1814 j — /. cre7iulatus, ib. i3ii-i2^ — /. sma- PE G T INI BRANCHES. 4^9 Les Dauphinules. Lam, Ont la coquille épaisse comme les turbo, mais enroulée presque dans le même plan ; son ouverture est complète- ment formée par le dernier tour, et sans bourrelet. L'espèce la plus commune ( Turbo delphinus^ L. ) List. 608 , 4^' prend son nom d'épines rameuses et contournées qui l'ont fait comparer à un poisson desséché (i). On doit probablement placer ici Les Vermets. Adanson. Dont l'animal et l'ouverture ressemblent à ceux des turbo, mais dont les tours ne se touchent pas ^ et sont en partie irré-» gulièrement courbés comme les tubes des serpules (2). Les TuRRiTELLES. {TuRRiTELLA. Lam. ) Ont la même ouverture que les turbo proprement dits, mais leur coquille est mince , et loin d'être enroulée dans Iq même plan , sa spire s'allonge en obélisque (^turriculée)^ On en trouve plusieurs parmi les fossiles (3). Les Scalaires. (Scalaria. Lam.) Ont , comme les turritelles , la spire allongée en pointe ; et, comme les dauphinules, la bouche complètement formée par le dernier tour; cette bouche est de plus entourée d'un bourrelet que l'animal répète d'espace en espace , à mesure que sa coquille croit, de manière à y former comme des échelons. L'animal a les tentacules et la verge longs et grêles. ragdulus , ib. i8i5-i8i6j — t. cidaris, Cliemn. V. clxxxivj — t. helicinus. Boni. Xlt, 23-24. (1) k]o\x\.ez turbo nodulosus,C\\^mx\. y, cij-Kxiv, i']2,o'24', — t. ca- rinatusjBorn. 'XIII , 5-4; — argonauta cornu, Fichlel et Moll. test, niicrosc. I, a. c. lippiste de Monlfort. (2) Serpula lumbricalis. Atlan?. Seiieg. xi , 1. (3) Turbo imbricatuSj Hcxvlhù j IV, clii, i422 ; — t. replicatus^ ib. cLi , i4i2 , List. 690,55 ; — t. acutaiigulus, List. 5gi, 69 ; — t. du- plicafus, Martini, IV^CLi, i4i4 ; — f. exoletuf , List. 5gi, 58 ; — /. tcrebra, id, 690, 54 ; — t, variegaius ^ Martini, IV, cm ^ i^a'ù-^—t, ybsoletusj Born. XIII; 7. 4^0 GASTÉROPODES Il y en a une espèce célèbre par son prix, le Turhù scfl/oTJ* L. Chemn. IV, CLii, 1426, etc. , vulgairement Scalata^ qui se distingue, parce que ses tours ne se tou- chant qu'aux points où sont les bourrelets , laissent du jour dans leurs intervalles. Une autre espèce plus grêle, et qui n'a point cette par- ticularité, est le Turbo clathrus L. , commun dans la Mé- diterranée. List. 588 , 5o , 5i. On peut placer ici quelques sous-genres de terre ou d'eau douce , à ouverture entière , ronde ou à peu près , et operculée. Les Cyclostomes. (Cyclostoma. Lam. ) Doivent être distingués de tous les autres turho , parce qu'ils sont terrestres , attendu qu'au lieu de branchies, leur animal a seulement un réseau vasculaire sur les parois de sa cavité pectorale. Il ressemble d'ailleurs , en tout le reste , aux animaux de cette famille; sa cavité respiratoire s'ouvre de même au-dessus de sa tête par une grande solution de continuité; les sexes sont séparés; la verge du mâle est grande, charnue, et se replie dans la cavité pectorale^ les tentacules , au nombre de deux, sont terminés par des tu- bercules mousses, et deux autres tubercules placés sur leur base extérieure portent les yeux. Leur coquille , en spire ovale, a ses tours complets, fine- ment striés en travers, et sa bouche, dans l'adulte, en(iè- rement bordée d'un petit ourlet. Elle est fermée d'un oper- cule rond et mince. On trouve ces coquilles dans les bois , sous les mousses , les pierres. ^ La plus commune est le Turbo elegans , List. 27, 25, à peu près de six lignes de longueur, grisâtre, que l'on trouve presque sous toutes les mousses (i). (1) Ajoutez turho lincina , List. 26,24 ;—f. Zaieo, List. 25,a3 ;— f, dubius^lioxn. XIII, d^Oi^-t. linibalus, Chemn, IX, gxxiji, loyS. PE C T I N I B R A N C H E s. 4*^ ï Les Valvees. ( Valvata. Mlill. ) Vivent dans les eaux douces ; leur coquille est presque enroulée dans un même plan, comme celle des planorbes, mais son ouverture est ronde , munie d'un opercule, et l'animal, qui porte deux tentacules grêles, et les yeux à leur base supérieure, respire par des branchies. Dans une espèce de ce pays-ci : Le Porte-Plumet. [^Valvata cristata. MiilI,) Drap. I,' 32, 33. La branchie , faite comme une plume , sort de dessous le manteau , et flotie au dehors avec des mouvemens de vibration, quand l'animal veut respirer ; au côté droit du corps est un filament qui ressemble à un troisième tenta- cule. Le pied est divisé, en avant , en deux lobes crochus. La verge du mâle est grêle, et se relire seulement dans la cavité respiratoire. La coquille , qui a à peine trois lignes de large, est grisâtre , plate, et ombiliquée. On la trouve dans les eaux dormantes (i). Les Paludines. ( Paludina. Lam. ) Ont été nouvellement séparées des cjclostomes , parce qu'elles ji'ont point de bourrelet à leur ouverture; que celle-ci, aussi-bien que leur opercule^ a un petit angle vers le haut, et que leur animal ayant des branchies, vit dans l'eau comme tous les genres suivans. Il porte une trompe très- courte, deux tentacules pointus; les yeux à leur base externe; une petite aile membraneuse de chaque côté du corps eu avant; le bord antérieur de son pied double; l'aile du côté On doit remarquer parmi les fossiles, le cycîostoma mumia de Lara. Brongn. Ann. Mus. XV, xxii, i. (i) Ajoutez valvata planorbisy Drap. 1 , 34, 55 j — v. minuta , id. 56-38. /p^ GASTÉROPODES droit se recourbe eu un petit canal , qui introduii l'eau dans la cavité respiratoire. Dans l'espèce commune, La Vivipare à bandes y de Geoffr. ( Hélix vivipara. Lin, ) Drap. I, 16. Dont la coquille , lisse et verdâtre, a deux ou trois ban- des longitudinales pourpres, et qui habite en abondance toutes nos eaux dormantes, la femelle produit des petits vivans; on les trouve , au printemps ^ dans son oviduclus, dans tous les états de développement. Spallanzani assure que les petits, pris au moment de leur naissance, et nour- ris séparés , reproduisent sans fécondation , comme ceux des pucerons. Cependant, les mâles sont presque aussi communs que les femelles; ils ont une grande verge qui sort et rentre comme celle des hélix, mais par un trou percé dans le tentacule droit, ce qui fait toujours paraître ce tentacule plus grand que l'autre. C'est un mojen de re- connaître le mâle (i). La mer produit quelques espèces, qui ne diffèrent des paludines que par une coquille épaisse. Tel est Le Vignau, {Turbo littoreus, L.)Chemn. V, CLXXxv, i852. Qui fourmille sur nos côtes. Sa coquille est ronde, brune, rajée longitudinalement de noirâtre. On le mange. Les Monodontes. (Monodon. Lam.) Ne diffèrent des paludines épaisses que par une dent mousse et légèrement saillante au bas de leur coluraelle, qui a quelquefois encore une fine dentelure. Plusieurs ont (1) Ajoutez cyclost. achatinum, Drap. I, 18 j — c. inipurum^ id. 19, îio , ou hélix tentaculata ^ L. etc. et les |;el îles espèces des étangs d'e?.u salce, décrites par M. Beudaut , Ann, Mus. XV, p. 199. PECTINIBRANCHES. 4^^ aus«i le bord extérieur de l'ouverture crénelé. L'animal est plus orné ; il porte généralement de chaque côté trois filets aussi longs que ses tentacules. L'opercule est rond et corné. On en trouve une petite espèce très-abondante sur nos côtes. ( TrocJius tessellatus. L.) Adans. Sénég. XII, l. List. 642, 33 , 34. A coquille brune, tachetée de blanchâtre (i). Les Toupies. (Trochus. Lin. ) Ont des coquilles dont Touverture anguleuse à son bord externe approche pins ou moins au total de la figure quadrangulaire, et se trouve dans un plan oblique par rapport à Taxe de la coquille , parce que la partie du bord ^ voisine de la spire , avance plus que le reste. La plupart de leurs ani- maux ont, comme ceux des monodontes, trois fiîa- mens à chaque bord du manteau , ou au moins quel- ques appendices aux côtés du pied. Parmi ceux qui n'ont pas d'ombilic, il y en a dont la columelle, en forme d'arc concave, se continue sans aucun ressaut avec le bord extérieur. C'est l'angle et l'avancement de ce bord qui les distingue des turbo (2). (1) A]oulez trochus laheOj Adans. Sénég. XII, Lisl. G84,42 ; — trocli. pharao}iius,'Tj\sl. 65j, 25 ; — tr. rusticus, Chemn. V, clxx , i645-46 ; — tr. nigerrimuSy ib. k~] ^ — tr. œgyptius , id. clxxi , 1 665-4 ;—ir. viridulusy ib. 1677 • — tr. carneus , ib. 1682 ; — tr. albidus jBoi'n. XI , ig, 20; — tr. asper, Chemn. ib. ciiXVi, ]582; — tr. citrmus,Knorv.De\. I, X. 7; — tr. granatum , Cliemn. V, clxx, i664-55 ; — /;•. crocatus , Born. XII, 11, 12; — turbo at rat us .^ Chemn, V, clxxvii, 1754-55 3 — fz^rZ>o Je«^a/z/5j id. ciiXXviii, 1767-8. • > (■2) Troch. înermis, Chemn. V, clxxîii, 1712-13 3 — tr. cooTcii/ià. 4^4 G ASTKrvOPODES Plusieurs sont aplatis, à bord tranchant, ce qui les a fait comparer à des molettes d'éperon. Ce sont les Calcar Monlfort (i). D'aulres ont la colnmeile distinguée vers le bas par une petite proéminence, ou vestige de dent pareille à celle des inonodontes, dont ces trochus ne diffèrent que par l'angle de leur ouverture et l'avancement de leur bord. L'ouver- ture y est d'ordinaire à peu près aussi haute que large (2). Quelques-uns Pont , au contraire , beaucoup plus large que haute, et leur base concave les rapproche des calj'p- trées (3). D'autres , 011 l'ouverture est aussi bien plus large que haute , ont la columelle en forme de canal spiral (4)' Ceux d'entre eux qui ont la coquille turriculée , se rap- prochent des cerites(5). Parmi les trochus ombiliqués, les uns n'ont pas non plus de ressaut à la columelle; la plupart sont aplatis, et ont l'angle extérieur tranchant. cCiXiv, i55i^ — ir. cœlatus, td. cr.xii , 1506-5-] ; — tr. imhricatiis , ib. i532-35; — ir.tuber^ id. clxv, 1675-74 j — ir. sinensis,\h. l564- CiS ; — turho "pagodus , id. ciiXiii, i54i-42 5 — turbotectum — persicum^ ib. 1543-44. (1) Turbo calcar, L. Cîiemn. Y, ci/Xiv, i552 3— /. stellaris^ id. l555 5 — /. aculeatus , id. i554-57. (2) Tr. graiiatum, il). i654-55 ; — tr, zyzyphinus\ CLXVI, 1592- 98 ; — tr. coniis, ciiXVii, iGioj — tr. maculatus , clxviii , 1617-18 j— ir. americanus,CL,y:u, 1 554-35 ; — tr. conulus, Gualt. lxx, M. (5) Trochus co72cavus^ Cheran. V, clxxvjii , 1G20-21. (4) Trochus foveolatus y Chemu. V, clxi , i5i6-i9 ; — tr. mauritia- nus, id. c^r&iii^ib'k-i~^^)—fenestratus,'W:). loig-So; — tr, obeliscus ^ CLX, l5lO-12. (5) Trochus tdescopiumjQXiQnxn, y j cir^j i5o7-g. P E C T IN IB 1\ A N C H E s. 4^^ De ce nombre est , La Frippière, ( Trochas agglutinans. L. ) Chemn. V, CLxxii» 1688 j, 9. Remarquable par son habitude de coller et d'incorpo- rer même à sa coquille, à mesure qu'elle s'accroît, divers corps étrangers , tels que petits cailloux , fragmens d'au- Ires coquilles, etc.; elle recouvre souvent son ombilic d'une lame testacée (i). Il j en a cependant aussi, à bords arrondis; Tel en est un petit , le plus commun sur nos côtes {Tr, cinerarius. L.) Chemn. V, CLXXI, 1686, verdâlre, rayé obliquement de violet. D'autres, où la columelle a une proéminence vers le bas (2). D'autres , où elle est crénelée sur sa longueur (3). Les Cadrans. (Solarium. Lam.) Se distinguent des autres toupies par une spire en cône très-évasé, dont la base est creusée d'un ombih'c extrême- ment large , où l'on suit de l'œil les bords intérieurs de tous les tours marqués par un cordon crénelé (4). C'est ici qu'il faut placer les coquilles complète- ment aquatiques, ou respirant par des branchies. (i) Ajoutez trochus inàicus , Chemn- V, cliXxii, 1697-98 j — troch. impcrialis, ciaxxxn , 1714, et clxxiv, ij i5 ',—fr. solaris , ib. 1701^ 1702 ,et 1716, 1717 ; — tr.pIanus, ih. 1721 , 1722. (2) Tr. virgatus j Chemn. V, clx, i5i4-i5; — tr. niloticus ^ Chemn. V, clxvii, 1606-7, cLxviir , i6i4 3 — tr, vernusj ici. clxix , 1625-26 j — tr. inœqualisyCLXii., i67:>Q-oj j — tr. magus, CLXXi , i656-. 57; — tr. conspersus, Gualt. lxx, B.5 — tr. jujubinus , clxvii,i6i2, l6i3. (3) Tr. maculât us y clxviii, i6i5, 1616 ; — /r. eostatus j cuxis. , l6o4 ;—//-. viridis^ CLXX, 16445 — tr. radiatus, ib. i64o-42. (4) Trochus perspectivas , L. Chemn. V^, ciiXxn, 1691-96; — tr. stramineus , ib. 1699 J — '''• ^ariegatus, ib. 1708 , 1709 j — tr. infundi- buliformis , ]h. i~oG , ijo- ? 4^6 * GASTÉr.OPODES qui appartenaient à l'ancien genre hélix ^ c'est-à- dire ^ dans lesquelles Tavant-dernier tour forme, comme dans \qs> hélix , les lymnées , etc. ^ une sail- lie convexe , qui donne plus ou moins à l'ouver- ture la figure d'un croissant. Nous les réunirons sous le nom commun de CONCHYLIE. ( CONCHYLIUM. CuV. ) Qui embrassera quatre sous-genres. Les Ampullaires. (Abipullaria. Lam.) Dont la coquille ronde et ventrue, à spire courte comme celle de la plupart des hélices , a son ouverture plus haute que large, munie d'un opercule, et sa columelleombiliquée. Elles vivent dans les eaux douces des pays chauds. Leur animal n'a point encore été décrit; mais il est probable qu'il ressemble plus ou moins à celui des paludines (i). Les Mélanies. (Melania. Lam.) Ont une coquille plus épaisse, à ouverture plus haute que large, qui s'évase à sa partie opposée à sa spire. La columelle n'a ni repli ni ombilic \ la spire varie beaucoup pour l'allon- gement. Les mélanies vivent dans les rivières ; mais il n'y en a point en France, et on ne connaît pas bien leur animal (2). Les Phasiaxelles. (Phasianella. Lam.) Dont la coquille oblongue comme celle de plusieurs I3 mnées et bulimes , et ayant de même son ouverture plus (1) Hélix ampullacca , L. List. i3o,3oj — hulimus urceus, Brug. List. 125, 25. (a) Hel. amarula , \j. Chemn. IX, cxxxiv , 1218, 1219; — hel. fuscala, id. cxs-iv, 12295 — /2e/. c/fpcva, id. cxxxvi, 1259-60.—- PECTINIBRA]VCHES. 4^7 haute que large, est de plus munie d'un opercule, et a le bas de la columelle sensiblement aplati et sans ombilic. C]e sont des espèces des mers des Indes , que leurs cou- leurs douces et agréablement nuancées font rechercher des amateurs. Leur animal a deux longs tentacules , les jeux portés sur deux tubercules de leur base extérieure , de doubles lèvres cchancrées et frangées , ainsi que les ailes qui portent chacune trois filamens (i). Il y en a où la columelle forme vers le bas un angle un peu saillant en dedans; leur coquille dépouillée de sa couche extérieure , est d'un beau nacre couleur d'émeraude (2). Les Janthines. (Janthina. Lam. ) Dont la coquille assez semblable à celle de nos colima- çons terrestres ,mais un peu anguleuse au bord externe, a sa columelle un peu prolongée au-delà du demi-ovale que formerait sans ce prolongement le bord extérieur. L'animal n'a point d'opercule, et porte sous son pied un organe vési- culaire semblable à une bulle d'écume , mais de substance solide, ce qui l'empêche de ramper;, mais lui permet de flotter à la surface de l'eau. Sa tète en forme de trompe cy- lindrique , terminée par une bouche fendue verticalement et armée de petits crochets , porte de chaque côté un tentacule fourchu. L'espèce commune^ {Helix Janthina ^ L.) List. 672 , 24» est une jolie coquille violette, très-abondante dans la Mé- diterranée. Quand on touche l'animal , il répand une liqueur épaisse d'un violet foncé , qui teint autour de lui l'eau de la mer. Stromhus auritus^ Chemn. IX, cxxxvi ^ 1266-6. (1) Buccinum tritonisjQhen'in.YK. fC:s.x, io55, loSG^ — heîix sollda Boni. Xlil, 18, 19. (2) Trochus rostratus, Chemn. V, clxi, \S^\ y iS -^ — r. iris, ib^ î522-25 : ce sont les cantharides de Monlf. 428 GASTÉROPODES Les né rites (Nerita, Lin. ) Sont les coquilles qui ont leur columelle en ligne droite, ce qui rend leur ouverture demi-circulaire ou demi-elliptique. Cette ouverture est générale- ment grande par rapport à la coquille , mais tou- jours munie d'un opercule qui la ferme complète- ment. La spire est presque effacée et la coquille demi-gî obul euse . Les Natices. (Natica. Lam.) Sont des nérites à coquilles ombiliquées ; celles dont on connaît l'animal ont un grand pied , des tentacules simples , poriant les jeux à leur base et un opercule corné (i). Les Nerites propres. (Nerita. Lam.) N'ont point d'ombilic. Leur coquille est épaisse, leur columelle dentée, leur opercule pierreux; leur animal porte les jeux sur des pédicules à côlé des tentacules , et n'a qu'un pied médiocre (2). Les NÉRiTiNES. Lam. Ont la coquille sans ombilic, mince, l'opercule corné; elles vivent dans les eaux douces. L'animal est comme dans les nérites propres. Le plus souvent leur columelle n'est pas dentée. Nous en avons une petite agréablement variée en cou- , leur, très-abondante dans nos rivières. {^Nerita fluvia- tilis, L. ) Chemn. IX, cxxiv , 188 (3). (1) Voyez pour les espèces la première div. de Gmel. et Chemn. V, pi. CLXXXVI-CLXXXIX. (2) Voyez pour les espèces la troisième div. de Gmel. et Chemn. V , pT. CjLXXXX-CLXXXXIIÎ. (r>) h]ECTlNIBRA]N"CnES. 43ï longue comme les porcelaines; mais sans rides du côté de la columelle; la spire est cachée, et les deux bouts de Fouverture à peu près également échan- crés ou également prolongés Tun et l'autre en ca- nal. Linnœus les confondait avec les bulles dont Bruguières les a séparées avec raison. Leurs ani- maux sont inconnus. M. de Montforl appelle en particulier Ovules, celles où le bord extérieur est ridé en travers (i). Il nomme Navettes (Vol va) celles où les deux bouts de l'ouverture se prolongent en canal, et où le bord exté- rieur lui-même n'est pas ridé (2). Quand ce bord extérieur n'est pas ridé , ni les extrémités de l'ouverture prolongées, il les appelle Calpurnes (3). Les Tarières. (Terebellum. Lam.) Ont la coquille oblongue, l'ouverture étroite, sans plis ni rides, et s'élargissant uniformément jusqu'au bout opposé à la spire , laquelle est plus ou moins saillante selon les espèces (4). On ne con- naît pas leurs animaux. Les Volutes. (Voluta. Lin.) Varient pour la forme de la coquille et pour celle de l'ouverture; mais se reconnaissent k l'é^ (1) Bw/Za 0*7/772, L. List. 711 , 65. 2) Bulla polira, Li. List. 711 , 65. (3) Bulla verrucosa, L. List. 712,67 , dont nous ne séparons pas» les ULTIMES Monlf. • ou bulla gibhosa , L. JL«ist. 711, 6i. (4) Conuf terebellum , L. 432 GASTÉROPODES cliancrure sans canal qui la termine et à des plia saillans et obliques de leur columelle. Bruguières en avait d'abord séparé Les Olives. (Oliva. Brug.) Ainsi nommées à cause de la forme oblonaue de leur * coquille, dont l'ouverture est étroite, et les plis de la colu- melle nombreux et semblables à des stries. Ces cocruilles ne le cèdent point en beauté aux porcelaines (i). Le reste du genre volute , a été ensuite subdivisé en cinq par M. de Lamarck. Les Volutes propres. ( Voluta. Lam.) Ont l'ouverture ample, et la columelle marquée de quel- ques gros plis, dont le plus éloigné de la spire est le plus fort. Leur spire varie beaucoup en saillie. Les unes ( Cymbium. Montf. ) ont le dernier tour ventru , leur animal a un très-grand pied charnu sans opercule , et sur la tête un voile duquel sortent les tentacules. Les yeux sont sur ce même voile en dehors des tentacules. Ces coquilles deviennent très-grandes , et plusieurs sont fort belles (2). D'autres (Voluta. Montf.) ont le dernier tour en cône, se rétrécissant au bout opposé à la spire (3). (1) Voluta porj)hyria ^ vol. oliva, et en général toutes les volutes cylindioïdes de Gmel, , 3458 et suivantes. (2) Vol. CBthiojjîca, Liist. 797,4? — f. rjm^'z'wTTZ, 796, 3, 800, 7 ; — V. alla, 79'^j i; — *'• Neptuni, 802, 85 — u. ?iavicula 1 795, 23 — v. papiîlaris , Séb. III, Lxiv, 9 ; — v. indien, Martini, III, l.xxii, 772 , 770 ; — V. cjmbiola, Chemn. X, cxlviii, i585, loSôj — p.prœputium, List. 798 , 1 ; — 1'. spectabilis, Davila , I, viii, S. (5) Voluta musica , Ljist. 8o5 , i4, 8cG, i5 ; — p, scapha , j^g, 6; -—v.vespeTtilio, 807, 16, 808, 17 ; — v. hebrœa, 809, 18 }— t'. vexil- /z//7i, Martini , 111, cxx^ 10085 — v.Jlavicans/ih. xcv, 922 , 923 j — V. undulata ^'L^m. Ann, Mus. etc. ï>ECTINIBPvANCHES. 4^3 Les Marginelles. (Marginella. Lam.) < Avec les formes des volutes conoïdes , ont le bord exté- rieur de l'ouverture garni d'un bourrelet. Leur échancrure est peu marquée. Selon Adanson, leur anima! a aussi le pied très-grand et manque d'opercule. Il recouvre en par- tie la coquille en relevant les lobes de son manteau. Ses tentacules portent les yeux sur le côté externe de leur base (i). M. de Lamarck en distingue encore les Colombelles (CoLOMBELLA. ) dont les plis sont nombreux et le bourre- let du bord externe renflé dans son milieu (2). Les Mitres. (Mitra. Lam.) Dont l'ouverture oblongue a quelques gros plis à sa colu- melle, et le plus voisin de la spire le plus gros. Leur spire est généralement pointue et allongée ; plusieurs espèces sont brillamment tachetées de rouge sur un fond blanc (3). Les Cancellaires. (Cancellaria. Lam.) Dont le dernier tour est ventru et l'ouverture ample et (1) Voluta glabella, Aclans. IV, genre x, 1 ;'^i>olutafaba, ib. 2; — uol. priinum , ib. 3 ; — vol. persicula , ib. 4 » et en général toute la. pi. XLii, vol. II de Martini; — uol. marginatay Born. ÏX, 5-6. {^2) Voluta mercatoria y Ltisi. 824, 43 j — vol. rustica y List. 824, 44; — voL mendicaria j et presque foute la pi. xliv de Martini, vol. II. (3) Telles sont voZ. epz5copaZz5, List. 839,66 j — vol. papalis, ib. 67 j et84o,68j — vol. cardinalis, 838, 65. h)o\x\ex vol. patriarchalis ^ vol. pertusa j 822, 4o; — vol. vulpecula ^ Martini^ IV", cxIj.vi:i , Ti566 i-'-vol. plicaria , List. 820, 5'] ; — vol. sanguisuga, List. 821 , 8j "-vol. caffra^ Martini, IV,cxlviii, 1069, iSyo; — vol. acus y id. CLVii, 1493, 1494 J— t^oZ. scabricula y id. cxLix , i388 - 89 ;— t^o/. maculosa, ib. iSjy ; — vol. nodulosa,\\i. i585;— -l'o/. spadicea, id. CL, 1392; — V. aurantia, ib. 1395-94 j—t'= deçuis&ta ^ iSgôj— 1^. fu?ii^ culQf 1376. TOME 2, 28 434 GASTÉROPODES ronde, et où le bord interne forme une plaque sur la colu- nielle. Leur spire est saillante, pointue, et leur surface oé- iiéralement marquée de sillons croisés (1). Les Buccins. (Buccinum. L.) Comprennent toutes les coquilles non plissées à la colomelle , munies d'une échancrure^ ou d'un canal court infléchi vers la gauche. Bruguières en a fait les quatre genres des buc- cins, des pourpres, des casques et des vis, dont MM. de Lamark et Montfort ont encore subdivisé une partie. Les Buccins. (Buccinum. Brug. ) •Comprennent les coquilles écliancrées sans aucun canal, dont la forme générale est ovale, ainsi que celle de l'ouver- tare. Tous ceux de leurs animaux qu'on connaît manquent de voile à la tête , et ont luie trompe , deux tentacules écar- tés , portant les jeux sur le côté externe et un opercule cor é M. de Lamark réserve spécialement ce nom de Buccin (Buccinum. Lara.) à celles dont la columelle est convexe et nue, et le bord sans rides ni bourrelet. Leur verge est souvent excessivement grande (2). (1) Voluta cancellata, L. Adans. VJil, 165 — vol. retcculatuj List. 85o,25. . {•2) Buccinum undatum, L. List. 962, i4 ; — bucc. glaciale ^ L. ;— bucc' anglicum, List. 963, 17 ; — bucc. porcatum, Martini, IV, cxxvi, I2i3, I2i4 ^ — bucc. lœvissimum, id. cxxvii, I2i5 -16 j — b. igneum , ib. 1217 ; — bucc. carinatum , Pliips , Voy. XII, 2; — b. solutum ^ Nalurf. XVI, 11, 3-4 j — bucc. strigosum , Gm. n^. 108, Bonan. III, 38; — bucc. glaberrimum, Martini, IV, cxxv, 1177, 1182; — bucc. stri- gosum , 11°. j6, ib, ii83, 11885 — bucc, obtusum,'\\>. ugSj — bucc. co- PECTI^IBPvANCi^Es. 435 îl nomme Eburnes. (Eburna. Lara.) Celles qui joignent à une coquille lisse et sans rides au bord , une columelle largement et profondément orabili-*^ quée (i). Il nomme Tonnes. (Dolium.) Celles où des côtes saillantes longitudinales rendent le bord ondulé; le tour inférieur y est ample et ventru. M. Montfort divise encore les Tonnes En Tonnes propres, où le bas de la columelle est comme tordu (2). Et en Perdrix , où il est tranchant (3). Les Harpes. (Harpa. Lam. ) Se reconnaissent à des côtes saillantes transversales, dont la dernière forme un bourrelet au bord (4). Les Nasses. (Nassa. Lam.) Ont le côté de la columelle recouvert par une plaque " plus ou moins large et épaisse , et l'échancrure profonde , mais sans canal (5). (1) Bttccinum glabratum, List. 974,, 29 5 — b. spiratwn , List, 981, 4i j — hucc. zeyîanicum, Martini, IV, cxxii , 1119. (2) Bucc. olearium , List. 986 , 44 3 — hucc. gale a , List. 898 , 18 } •''hucc. doliiim,l-ti&t. 899 , 19 -j-^bucc. fasciatum j Biug. Martiui, III , cxviii, 1081 3 — bucc. pomunij id. Il, xxxvi, 370, 371. (3) Bucc, perdix, List. 984 , 43. (4) Buccinum harpa, L. et les autres espèces long-temps con- fondues avec celle-là. Lister, 992,993, 9945 Martini, III, csix ;— bucc. costatum , ib. (5) Buccinum arcularla , List. 970,24, 25; — bucc. pullus , List. 971, 26; — b. gibbosulum , List. 972, 27, et 975, ii8 j — bucc, tessulatum, List, 976, 5o -^—b^ fossile, MarJiai, in,xcxiv, 913,914^ 436 GASTEROPODES Les Pourpres. (Purpura. Brug.) Se reeonnaissent à une columelle aplatie, tranchante vers le bout opposé à la spire, et y formant , avec le bord externe, un canal creusé dans la coquille, mais non sail- lant. Ils étaient épars parmi les buccins et les murex de Lin. Leur animal ressemble à celui des murex (i). Des co(juilles appartenantes aux pourpres , mais où l'on voit une épine saillante au bord externe de Téchancrure , forment le sous-genre Licorn:e. (Monoceros. Montf. )(2). D'autres coquille-s appartenantes aux pourpres, où la co- lumelle et le bord sont garnis , dans l'adulte, de dents qui rétrécissent l'ouverture , forment les Sistres. Montf. ( Ri- ciNELLES. Lam. ) (3). Les Casques. (Cassis. Brug.) Ont la coquille ovale, l'ouverlure oblongue ou étroite, la columelle recouverte d'une plaque comme les nasses et celte plaque ridée transversalement ainsi que le bord externe j leur écliancrure finit en un canal court , replié et bucC' marginatum, id. cxx , iioi, 1102 j — bucc. teticulatum, List. 966, 21 ; — bucc. vulgatuTTiy Martini , IV, cxxiv, 162-66 ; — bucc. sto^ la,1um , '\h. 1167-69; — bucc, glans , List. 981 , 4o ; — bucc. papillon sunij Lifct. 969 , 23 ; — bucc. nitidulum ^ Mari. IV, cxxv , HQ^, i ig5. (1) Buccinum persicum, List. 987, 46-47; — b. patulum ^ id, 98g, 49 . — bucc. hœmastoma , id. 988 , 48 ; — b. trochlea , b. lapillus , id. 965 , î8 , 19, murex fucus, id. 990 , 5o ; — mur . hjstrix , Mar- tini, HT, CI, 974, 9753 — mur. mancinella , List. 966, 7, 8 , 967, 9-10. — mur hipppocastanum, List, gôo, 896, 990,991. (2) Buccinum mono don , Gm. Martini ; III , lxix , 761 3 — bucc, narval, Brug. — bucc* unicorne , xà. (5) Murex ricinus, L. Séb. III, lX; 07, Sg, 42 j — mur. neritoideus, Om. n". 43 , List. 8o4 , 1 2-i3. PECÎTINIBRANCHES. 4^7 comme retroussé en arrière et vers la gauche. Il j a sou- vent des varices. Leur animal ressemble à celui des buccins; mais son opercule corné est dentelé pour passer entre les rides du bord externe. Les uns ont le bourrelet du bord dentelé axtérieurement vers l'échancrure (i). Les autres ont ce bourrelet sans dentelures (2). Les Heaumes. (Morio. Montf. Cassidaires. Lam. ) Séparés des casques par M. de Montfort, ont la queue plus droite et conduisent tout-à-fait à certains murex. L'a- nimal ressemble à celui des buccins (3). Les Vis. (Terebra. Brug.) Ont l'ouverture, l'échancrure et la columelle des buc- cins proprement dils ; mais leur forme générale est turri- culée , c'est - à - dire que leur spire est très-allongée en pointe (4)- Les Cerithes. Adans. (Cerithium. Brug.) Démembrés avec raison des Murex de Lin. , ont une coquille à spire tnrriculée , c'est-à-dire très- {'.) Buccinumi^ibex , Martini, II, xxxv , 364, 365; — bucc. glau^ ewn, Lis-t. 996, 60 5 — bucc. erinaceus , List. ioi5 , 73. (2) Les buccinwn de la deuxième div. de Gmel. exceptas les h. echinophorinn , strigosum, n°. 26 , et tyrrhenum, qui sont des cassi- daires. Il fa»jt aussi reroarquer que parmi les vrais casques , Giueliii paraît avoir fait plusieurs doubles emplois. (5) Buccinum caudatum , L. List. 940 , 36 ; — bucc. echinopharuîn, Jjisl. ioo3 , 68; — bucc. strigosum , Gm. n". 26^ List. loi i, yi , f.-— bucc. tyrrhenum, Bonana. III, 160. (4) Toute la dernière subdivision des buccinum de Gni^L 438 GASTÉROPODES élevée en pointe^ l'ouverture ovale ef un canal court 5 mais bien prononcé et recourbé à gauche ou en arrière. Leurs animaux portent un voile sur la tête, deux tentacules écartés ayant les yeux sur le côté, et un opercule rond et corné. On en trouve beaucoup parmi les fossiles (i). M. Brongiiiart a distingué des cérithes, Les Potamides. Qui , avec la même forme de coquille , ont un canal très- court, à peine échancré , point de gouttière au haut du bord droit, et la lèvre extérieure dilatée. Elles vivent dans les rivières ou au moins à leur embouchure^ et l'on eu trouve quelques-unes fossiles dans des terrains où il ny a d'ailleurs que des espèces de terre ou d'eau douce (2). Les Rochers, (Murex. L.) Comprennent toutes les coquilles à canal saillant et droit (3). J'ai trouvé aux animaiix de tous lessous- (1) Murex vert agus j List. 1020, 83 — m, a/aco, List. I025, 87; — mur, annularù y Martini, IV, clvii, 1486; — mur.cingulatus, ib. 1492 ; -—muT.terebella , id. clv, i458, 95 — mur. fus eut us ^ Guall. 56. H.; — — mur. granulatus, Martini IV, clvii, i483 3 — mur. moluccanus , ib. vi84,S. etc. et cette quantité d'espèces fossiles décrites par M. de Jvaiuarck, Ann. Mus. (2) Voyez Brong. Arin. Mus. XV, 567. On doit mettre dans ce sous^ çeiire, cerithium airum , Brug. List. pi. ii5, f. 10 5 — cer. palustre, ib. S36 , f. 62 ; — c. muricatum , ib. 121 , f. 17, etc. et parmi les fossiles y )a potamide lamark. Brongn. lœ. cit. pi. xxii , f. 3. (5) Encore Linnseus y joignait plusieurs pourpres dont le canal tt'^ît pas saillant , et toutes les cérithes où il est recourbé. PECTINIBRANCHES. 4^9 genres une trompe , des tentacules rapprochés^ longs , portant les yeux sur le côté externe ; un opercule corné et point de voile à la tête ; Bruguières les di- • vise en deux genres, subdivisés ensuite par MM. La- inark et Montforf. Les Murex. Brug. Sont toutes les coquilles à canal saillant et droit, et à varices transverses (i). M. Lamarck réserve en particulier ce nom à celles où les varices ne sont pas conligués sur deux rangs opposés. Si leur canal est long et grêle , et leurs varices armées d'épines , ce sont les Murex proprement dits. Montf. (2). Quand avec ce long canal ils ne portent que des varices noueuses, ce sont les Brontes du même (3). Quelques-nms à canal médiocre ont entre des varices épineuses, des tubes saillans qui pénètrent dans la coquille. Ce sont les Typhis. Montf. (4). Lorsque, au lieu d'épines, les varices sont garnies de feuilles pUssées , déchiquetées ou divisées en branches , ce sont 'es Chicoracés. Montf (5). Leur canal est long ou mé- (1) Les varices sont des bourrelets saillans, dont l'anima] borde sa bouche cliaque fois qu'il interrompt raccroissement de sa co- quille. ' (2) Murex iribulus. Lister. 902 , 22 ; — mur, hrandaris , List. 900 , 20 j—Tfiur. cornutus, List. 901, 21 ; — mur. senegalensis , Gm. , et le costatus du n^. 86 , Adans. Sénég. VIII, 19. (3) Mur. haustellum , Lisl. 906, 23; — mur. caudatus, Martini;, Concli. III , f. io46 , 1049 5 — '""''• Pf^"^' (4) Mur. tubifer, Roissy, Brug. Journ. d'Hist. nat. I,xj, 5. Mon!,- fort, 6r4. (5) 3ïur. ra?nosus, Lis!. 946 , 4i, et toutes ses variâtes ; Martini , m , cv, ex, CXI ,—Mur. scorpio, Martii>i, cvi ^—Mur. saxatilis, Mar- tini, cvii , cviii 3 et plusieurs antres non encore assez bien ca- raetcrisées. 4/p GASTÉROPODES diocre , et leurs productions foliacées varient à rinfini en figure et en complication. Quand avec un canal médiocre ou court, les varices sont seulement noueuses , et que la base a un ombilic, ce sont les Aquilles. Montf. Nous en avons plusieurs sur nos côies (i). S'il n'y a pas d'ombilic , ce sont ses Lotoriums (2). Enfin quand le canal est court , la spire élevée et les va- lices simples, ce sont les Tritonium. Leur bouche est généralement ridée en travers sur ses deux bords. Nous en avons de lort grands dans nos mers (3). Il y a quelquefois des varices nombreuses, comprimées , presque membraneuses. Ce senties Trophones. Montf. (4). D'autrefois elles sont très-comprimées , très-saillantes , et en petit nombre (5). M. de Laraai'ck sépare de tous les murex de Bruguières , Les B-Anelles. (Ranella. Lam.) ■ Dont le caractère est d*avoir les varices opposées , en sorte que la coquille en est comme bordée de deux côtés. (1) Murex cutaceus , L. Séb. III , XLix , 63 » 64 ; — mur. trunculuSf Martini , III , cix , 1018 , 20 ; — mur, miliaris , id. III. Vign. 36 , i-Sj — mur. pomum , Adaiis. IX , 22 3 — murex decussatus , ib. 21. (2) Mur. lotoriumj L. Martini , IV, cxxx 1246-9 j — rnur. fémorale , id. €Xi , loSg î — mur. triquetery Born. XI ,1,2; — mur. meîano-~ maf/?05, Martini, III , cviii, ioi5. (3) J/mt". trilonis , L. List. 969 , 12 j — mur. maculosus , Martini , ÏV, cxxxii, 1267, 1268 ; — mur. australis , Lam. Martini, IV, cxjtxvi , i2>84 5 — mur. pileare , Martini , IV, cxxx , 1243, 48 , 49 j — mur. argus , Martini, IV, cxxxi, i255 , i256 j — inur. ruheculuj id. cxxxii, 1259 » 1267» (4) Murex magellanicus , Marlii^i , IV, cxxxix , 1297. (5) Mur. tripterus , Boro, X, 18, iQi •-' mur, ohclîscus ^yisriini ,, îli , oxi, io5op J057, PECTINI BRANCHE s. 44^ Leur canal est court, et leur surface n'est hérissée que de tubercules. Les bords de leur ouverture sont ridés (i). Les Apolles. Montf. , ne sont que des ranelles oinbili- quées (2). Les Fuseaux. (Fusus. Brug.) Sont toutes les coquilles à canal saillant et droit, qui n'ont point de varices. Quand la spire est saillante, la columelle sans plis, et le bord entier, ce sont les Fuseaux proprement dits. Lam., queMontfort divise encore : lorsqu'ils manquent d'ombilic, il leur réserve le nom de Fuseau (3). Les moins allongés et les plus ventrus se rapprochent par degrés de la forme des buccins (4). Lorsqu'ils ont un ombilic , M. Montfort les appelle Lathires (5). Quand la spire est saillante, la columelle sans plis, et qu'il y a dans le bord vers la spire une petite entaille ou (1) iV. s. Ce sont les mur. bufo , Mon If. 674 j — mur. rana , Lîst, 995 , 28 • — mur. reticularis , List. gSô , 3o j — m,ur. affinis , et les espèces ou variétés de Martini , 1229 , 3o , 3i, 32 , 33 , 54 3 1269, 70^ 71 , 72,70, 74, 75, 76. (2) Murex gyrinus , List. g3g , 54. (5) Mur. cocJilidium j Séb. III, Lii , 6 ; — mur. morioy Lîst. 9 ^iS » 22 ; — mur. canal iculatus , Marliiii , III , lxvii , 742-43 ; — mur, candidus , Martini, IV, cxLir , iSSg; — mur. ansatus, id. ib. i34o j — jnur. lœfigatus, Martini , cxiii , iSig , iSao ; — mur. longissimus, ib. i344j — m,ur. undatu» y ib. i345; — mur. coZm5,L. List. 917 , 10 } — mur. striât ulus , ib. i35i-52 ; — mur. pusio , List. 9i4, 7 j -*-Tnur. verrucosus, ib. i549-5o , etc. et les nombreuses espèces fos»* si les décrites par M. de Lam, (4) Mur, islandicus f Martini , IV, cxiii , i3i2j i3i3 , etc. — ■ mur, anfiquus f ib. cxxxviii , 1294, et List, 962 , i5 j — mur. despectus ^ Mart. 1295. (5) Mur. vesperiiJio j id. cxliï^ i323 , 24, 44^ GASTÉROPODES écliancrure bien marquée , ce sont les Pleurotomes. Lam. (i). Quand la spire est peu marquée, aplatie ou arrondie, et la columelle sans plis , ce sont les Pyrules de Lam. Il V en a d'ombiliquées (2) et de non ombiliquées (3). Parmi ces démembremens des fuseaux de Bruguières , les Fasciolaires Lam. se distinguent par des plis obliques au bas de la columelle (4). Montfort sépare encore de ces fasciolaires les espèces à spire aplatie, et qui ont des stries en dedans , vers la lèvre, et les nomme Carreaux (Fulgur. ) (5). Leurs plis sont quelquefois à peine sensibles. Ce sont en quelque sorte des pjrules à columelle plissée. Les Turbinelles. (Tcrbinella. Lam.) Sont encore des coquilles à canal droit, sans varices. (1) Murex bahiîonius , L. List. 917, 11; — mur. javanus , Mart. IV, i338 , et les 2,5 espèces fossiles décriles par M. de Lamarck ,Ann. Mus. (2) Murex râpa ^ Martini , III , lxviii , ^So , ySS ; — huccinum hezoar , Gm. Martini , lit , i.xviii , ^54 , ySS. (3) Bulla ficus , L. List, yôo , 46 j — murex ficus , ib. 741. (4) Murex tulipa, L. List. 910, 911 ; — jnur. trapezium , List. gSr, 26 3 — mur, pol}'gunus , List. 922 , i5 } — mur. infuudibulum,^ List, 921 , i4 ; — mur. slriafulus , Martini , IV, cxiiVi, i35i-52 ; — mun versicolor f ih. i548 ; — mur. pardalis y id. cxLix , i384 ; — mur, costatus , Knoir. Petrif. C , 11 , 7 ; — mur. craticulatus , Rodnel. 89. — mur. lancea , Martini, IV, cxLrV',1347. (5) Murex perversus , L. List. 907 , 27 •^——mur. aruanus., Lis!. 908, 28 i — mur. canaliculatus , Martini, III , lxvi , 758- 740 , et lxvii , 742 ,03 — mur. spirillus , Martini , III , cxv , 1069 j — pirula corni- culata, Lara, Monlf. Soi , qui me paraît le même que inur. carica , Alartini , III , dxvii , -ij. PECTINIBRANCHES. 44^ reconnaissables à de gros plis Iransverses à leur columelle, qui les rapprochent beaucoup des volutes coniques; elles n'en diffèrent proprement que par l'allongement de leur ouverture en une espèce de canal (i), et la limite entre les unes et les autres n'est pas aisée à tracer. Les Strombes. (Strombus. L. ) Comprennent les coquilles à canal droit ou inflc- clii vers la droite , dont le bord externe de Tou- verture se dilate avec l'âge ^ mais en conservant toujours un sinus vers le canal, sous lequel passe la ièie quand Fanimal s'étend. La plupart ont ce sinus à quelque distance du canal. M. de Lamarck subdivise ces espèces-là en deux sous-. genres. Les Strombes propres. (Strombus. Lam.) Où le bord se dilate en une aile plus ou moins étendue, mais non divisée en doigts. Leur pied est petit à proportion , et leurs tentacules portent les jeux sur un pédicule latéral plus grand que le tentacule même. L'opercule est corné, long et étroit (2). (i) Murex scolymus , Martini , IV, cxl.ii^ 1025 ; — voîutapyrum^ Martini , III , xcv, gi6 , 917 j — voluta caramica ., Lisl. 82g , 5i ; — • vol, iurhinellus , List. 81 r , 20 ; — voluta capiteUum ^ List. 810,19, (2) Presque tous les strombes compris dans la deuxième et la Iroi- gième division de Gmel. , en observant qu'il y a plusieurs doubles emplois occasionnés par les divers degrés de développement du borâ externe. 444 GASTEROPODES liES Ptérocères. Lam. Ont le bord divisé dans l'adulte , en digilations longues et grêles, variant, pour le nombre, selon les espèces (i). D'autres strombes ont le sinus du bord exterije contigu au canal. Ce sont Les Rostellaires. (Rostellaria. Lam. ) » Elles ont généralement un second canal remontant le long de la spire , et formé par le bord externe et par une continuation de la coluraelle. Dans quelques-unes , le bord est encore digité. Leur animal ressemble à celui des murex, mais ne porte qu'un très- petit opercule (2). -^.^^i*,^- ^ D'autres n'ont au bord que des dentelures. Leur canal est long et droit (3). D'autres encore ont ce bord entier. Ce sont les Hippocrenes. (Hippocrènes. Mont. (4). La troisième famille des gastéropodes pectinibranches ne comprend que le genre (1) Strombus lamhis, Rondel. 79 ; Martini , III , Lxxxvi , 855 j — str, chiragra, List. 870 5 — str^ millepeda , List. 868, 869 j — str. scor- /7ms, List. 867. {2) Strombus pes pelecani , L. List. 865 , 866. (3) Strombus f usas t L. List. 854 , 1 1 , 12 , gi6, g. (4) Strombus amplus, Brander , Foss. Hant. VI , 76 ,'ou rostellaria inacropfera y Lam. — str. fissurellay Martini, IV, CLViii , 1498- 99 » «"^c* ï>ectinibranchés. 44^ Des Sigarets. Qui ont la coquille à spire aplatie ^ à ouverture am- ple et ronde des haliotides , mais sans trous , de cou- leur matte , et cachée pendant la vie dans l'épais- seur d'un bouclier fongueux qui la déborde de beaucoup , ainsi que le pied , et qui est le véritable manteau. On y remarque en avant une écliancrure et un demi canal qui servent à conduire l'eau dans la cavité branchiale , mais dont la coquille ne porte aucune empreinte. Les tentacules sont coniques et portent les yeux à leur base extérieure ; la verge du mâle est très-grande (t). Ces mollusques viennent des mers chaudes. SIXIÈME ORDRE DES GASTÉROPODES. LES SGUTIBRANCHES. Comprennent un certain nombre de gasté- ropodes assez semblables aux pectinibranches, pour la forme et la position des branchies, ainsi que pour la forme générale du corps , mais où les sexes sont réunis, de manière toute- fois qu'ils se fécondent eux-mêmes. Leurs (i) Hélix halyotoidea , Gin. Adans. Sen. II , 2 ; Mavllni , I, iVi , i5i , i54 ; Clienan. X, clxv, 1698;, 1699. N. B. Que ce n'est point du tout le bulla velutina de Mull. Zoo], Dac. CI, I, 4j qui ne aie paraît qu'un cabochon. 446 GASTÉROPODES coquilles sont très-ouvertes , sans opercule 5 et le plus grand nombre ne sont même aucune- ment turbinées, en sorte qu'elles couvrent ces animaux et surtout leurs branchies , comme ferait un bouclier. Le cœur est traversé par le rectum et reçoit le sang par deux oreillettes comme dans le plus grand nombre des bi- valves. Les Ormiers. ( Halyotis. L. ) Sont le seul genre de cet ordre qui ait sa coquille iurbinée ^ et p£U^mi ces sortes de coquilles la leur se reconnaît à l'excessive ampleur de son ouverture, à son aplatissement, et à la petitesse de sa spire qu'on voit par le dedans. Cette forme l'a fait com- parer à l'oreille d'un quadrupède. Les Haliotides propres. (Halyotis. Lam.) Ont en outre une série de trous perçant la coquille le long au côté de la columelle, et dont les derniers servent au passage de quelques tentacules situés aux bords de la ca- vité branchiale ; lorsque le dernier trou n'est pas encore terminé , il donne à la coquille l'air d'être échancrée. L'a- îîimal est un des gastéropodes les plus ornés. Tout autour de son pied, et jusque sur sa bouche, règne, du moins dans les espèces les plus communes , une double membrane découpée en feuillages, et garnie d'une double rangée de filets; en dehors de ses longs tentacules, sont deux pédi- cules cylindriques pour porter les jeux. Le manteau est proiondément fendu au côté droit , et l'eau qui passe par les trous de la coquille peut, au travers de cette fente, péné- trer dans la cavité branchiale ; le long de ses bords sont SCUTIBRANCHES. 44? encore trois ou quatre filets , que l'animal peut aussi faire sortir par ces trous. La bouche est une trompe courte (i). Les Padolles. (Montf. II, ii4-) Ont la coquille presque circulaire , presque tous les trous oblitérés , et un sillon profond qui suit le milieu des tours , et se marque en dehors par une arête, saillante (2). Les Stomates. Lam. Ont la coquille plus creuse, à spire plus saillante, et manquant de trous; mais ressemblant du reste à celle des halj'otides, qu'ils lient ainsi avec celle de certains turbo. On ne connaît point leur animal , et il ne serait pas impos- sible qu'ils appartinssent aux pectinibranches (3). Les Cabochons. ( Capulus. Montf.) Ont une coquille conique ^ à sommet se recourbant un peu en commencement despirale, qui les a long- temps fait placer parmi les patelles ; leurs branchies sont sur une rangée sous le bord antérieur de la ca- vité branchiale ; leur trompe est assez longue ; sous leur col est un voile membraneux très-plissé ; ils ont deux tentacules coniques portant les yeux à leur base extérieure (4). Les Crépidules. (Grepidula. Lam.) Aussi démembrées des patelles ^ ont une coquille à base ovale, à pointe obtuse couchée , dirigée obli- (1) Toutes les îialyotis de Gmel. , exceptés imperforata , per^ versa. (2) Lie padolle briquet é , Monlf. loc. cit. (5) Halyotis imperforata , Gm. Chemn. X, clxvi , 1600-1601. (4) Patella hungarica, List. 544, 52 i—pai. calypira, Chemn. X, CLxix , 1 643-44 ? 448 GASTÉROPODES qiiement en arrière et de côté , à moitié fermée en dessous et en arrière par une lame horizontale. Le sac abdominal contenant les viscères est sur cette lame; le pied dessous, la tête et les branchies en avant. Les branchies consistent en une rangée de longs filamens attachés sous le bord antérieur de la cavité branchiale. Deux tentacules coniques portent les yeux à leur base extérieure (i). Les genres suivans encore démembrés des patelles ont la coquille symétrique , ainsi que la position du cœur et des branchies. Les Fissurelles. (Fissurella. Lam.) Ont un large disque sous le ventre , comme les patelles , une coquille conique placée sur le milieu du dos 5 mais ne le recouvrant pas toujours en entier 5 percée à son sommet d'une petite ouver- ture qui sert à la fois de passage aux excrémens et à Peau nécessaire à la respiration. Cette ouverture pénètre dans la cavité des branchies située sûr le devant du dos , et dans le fond de laquelle donne Fanus ; cavité qui est d'ailleurs largement ouverte au-dessus de la tête. Il y a de chaque côté et symétriquement un peigne branchial; les tenla- (i) Patella fornicata , List. 545, 33 , 55 ;— p. acuîeafa , Chemn. X , cLxvm', 1624-25 ; — p. goreensist Martini , I , xiii , i3i , i32 ; —p. solea^ Naturf. XVFII, 11, l'o; — p. crepidula ^ Adans. Séncg. I^ "? 9» — V^^' poTccUana , List. 545 , 54> fi SCUTIBRANCHES. 449 eules coniques portent les yeux à leur base exté- rieure. Les côtés du pied sont garnis d'une rangée de filets (i). Les Emarcinules. Lara. Ont exactement la même structure que les fîssu- relies, si ce n'est qu'au lieu d'un trou à leur som- met 5 leur manteau et leur coquille ont une petite fente ou échancrure à leur bord antérieur, qui pé- nètre de même dans la cavité branchiale; les bords du manteau enveloppent et couvrent en grande par- tie ceux de la coquille; les tentacules coniques por- tent les yeux sur un tubercule de leur base exté- rieure. Les bords du pied sont garnis d'une rangée de filets (2). Les Septaires. Féruss. Navicelles, Lam. (Gim- BER. Montf. 82.) Ressemblent aux crépidules, excepté que leur sommet est symétrique ^ couché sur le bord posté- rieur, et leur lame horizontale moins saillante; l'a- nimal a de plus une plaque testacée mobile , angu- leuse ^ cachée dans le dos de son sac abdominal (3). Elles vivent dans les rivières des pays chauds. (1) Tontes les patelles de la cintinième division de Gmel. exceptée j)at. fissura; entre autres pat. grœca , List. 627, 1-3 j — p. nimbosa , List. 628 , 4. (2) Patella fissura, L. List. 543 , 28 , etc. Le Palmaire^ Monlf. 70, doit peu s'éloigner de ce genre. Ç)) Patella neritoidea , List. 545, 36, et Naturf. XÏII , v^ 1 ? Pat. horbonica, Bory St.-Vincent, Voy. If xxxvii , 2. TOME 2. 29 45a GASTÉROPODES Les Carinaires. (Carinaria. Lam.) Paraissent aussi devoir prendre ici leur place. Leur animal a sous le ventre , au lieu d'un dis- que propre à ramper, une partie musculeuse et comprimée qui lui sert de nageoire. Sa coquille conique , à pointe légèrement infléchie en arrière , est loin de pouvoir le couvrir en entier; elle est at- tachée sur les branchies vers la partie postérieure du dos , et tombe facilement. La tête est garnie de quelques tubercules, et de chaque côté d'un tenta- cule à la base duquel est l'œil. La bouche peut sail- lir en forme de trompe. La peau de ces animaux est presque gélatineuse, et a sous elle une couche fi- breuse très-robuste, qui lorsqu'on les prend se con- tracte au point de déchirer le corps et d'en faire sortir les intestins. La Carinaire vitrée» Lam. i^ArgonaïUa viireus, Gmel. ) Martini. 1. xviii. i63. A une c^^quille transparente , marquée de rides circu- laires, et d'une crête longitudinale saillante en avant; elle vient de la mer des Indes ; mais on trouve des espèces voisines et plus petites dans la Méditerranée et dans l'Océan. Telle est la Carinaire fragile. Bory Saint-Vincent. Voy. aux isles d'Afr. I, 142, pi. vi , f. 4 (i)- Nous laissons à la suite des scutibranches ^ mais avec doute , faute de connaître leur animal , (1) Je ne doute pas qu'il ne faille rapporter à des individus nni- tllés de diverses carinaires, las ptsrolrachœa de Forst. et Gmel. ou le» firoles de Brug. et de Pérou, SCUTIBRANCHES. 4^^ Les Calyptrees, La m. Qui ont une coquille en cône , dans le creux de , laquelle est une petite lame saillante en dedans , qui fait comme un commencement de coîumelle, et s'in- terpose dans un repli du sac abdominal. Les unes ont cette lame adhérente au fond du cône , ■ployée elle-même en portion de cône ou de tube, et descen- dant verticalement (i). D'autres l'ont plane, presque horizontale , adhérente aux côtés du cône, qui est marqué en dehors d'une ligne spirale. Elles conduisent aux trochus , et devront peut-être rejoindre les pectinibranches, quand leur animal sera connu (2). SEPTIÈME ORDRE DES GASTÉROPODES. LES GYCLOBRANCHES. Ont leurs branchies en forme de petits feuillets ou de petites pyramides attachés en cordon plus ou moins complet sous les rebords du manteau, a pea près comme dans les infé- robranches , dont ils se distinguent par la nature de leur hermaphroditisme ; car , ainsi que les précédens , ils n'ont point d'organes d'accouplemens et se suffisent à eux-mêmes. — (1) Patella equestris , L, List. 546, 38^ — pat. sinensis , ib. Sg ; — j>at. trochiformis^ Martini, I, xni, i35} — pat. auricula, Chemn. X, ciiXViii , 1628-29 ; — pat. plicata, Nalurforsch. XVIU , 11 , 12 ; — pat. strlata , ib. i3. (2) Patella conforta, Naturf. IX , ilf, 54, XVIIÏ , il, li i^-pat. depressa , ib. XVJII , H; n» /J.:>2 GASTÉROPODES Leur cœur n'embrasse pas le rectum , mais il varie en situation. On n'en connaît que deux genres , dont la coquille n'a jamais rien de turbiné. Les Patelles. ( Patella. L. ) Ont le corps entier recouvert d'une coquille d'une seule pièce en cône évasé : sous les bords de leur man- teau règne un cordon de petits feuillets branchiaux ; l'anus et l'issue des organes de la génération sont un peu à droite au-dessus de la tête , laquelle a une trompe grosse et courte, et deux tentacules pointus , portant les yeux à leur base extérieure ; la bouche est charnue et contient une langue épineuse , qui se porte en arrière et se replie profondément dans Tin- térieur du corps (i). L'estomac est membraneux et l'intestin long , mince et fort replié ; le cœur est en avant au-dessus du col, un peu vers la gauche (2), (1) N. B. Dans un premier essai d'analomie de mollusques, que je donnai en 1792, je me trompai eu considérant celte langue comme un organe de génération. (2) Je sépare des patelles et range parmi les sculibranches , tous les animaux compris dans les genres Jîssurelley crépidule^ navicelle, calyptrée et émarginule de M. de Lamark , auxquels j'ajoute les cabo- chons ; quant à la patella anomala de Miïll. elle appartient aux brachiopodes 5 les autres espèces citées par Gmel. restent dans le genre patelle 3 mais il est probable qu'il faudra en distinguer les Pa- vois ( ScuTUs , Montf. 58. ) Patella ambigua, Clieran. XI , cxcvji , 1918, ainsi que la patella umbella j Martini, II, vi , 18, qui ont l'air de coquilles intérieures. CYCLOBRANCHES. 4^3 "Nous en avons quelques espèces en abondance sur nos côtes. Les Oscabrions. (Chiton. L. ) Ont une rangée d'écaillés fesfacées et symétriques enchâssées le long du dos de leur manteau ^ mais n'en occupant pas toute la largeur. Les bords du. manteau même sont très-coriaces , garnis ou d'une peau nue ou d'épines ou de poils ou de faisceaux de soie. Sous ce bord règne de chaque côté une ran- gée de branchies en pyramides lamelleuses , et en avant un voile membraneux sur la bouche tient lieu de tentacules. L'anus est sous l'extrémité postérieure. Le cœur est situé en arrière sur le rectum. L'esto- mac est membraneux et l'intestin très-long et très- contourné. L'ovaire occupe le dessus des autres vis- cères et paraît s'ouvrir sur les côtés par deux ovi- ductus (i). Nous en avons quelques petits sur nos côtes. LA QUATRIÈME CLASSE- DES MOLLUSQUES , Ou LES ACÉPHALES. N'ont point de tête apparente , mais seule- ment une bouche cachée clans le fond ou entre les replis du manteau. Celui-ci est presque toujours ployé en deux et renferme le corps, (i) Toutes les espèces de chiton des an leurs doivent rester sous ce genre. ' - 454 ACÉPHALES comme mi livre est renfermé dans sa couver- ture; mais souvent aussi les deux lobes se réunissent par devant , et le manteau forme alors un tube ; quelquefois encore , entière- ment fermé par un bout , il représente un sac. Ce manteau est presque toujours garni d'une coquille calcaire bivalve; quelquefois muîtivalve; et n'est réduit que dans deux genres seulement à une nature cartilagineuse ou même membraneuse. Le cerveau est sur la bouche , et il y a un ou deux autres gan- glions. Les branchies sont presque toujours de grands feuillets couverts de réseaux vasculaires sur ou entre lesquels passe F eau ; les genres sans coquilles les ont cependant d'une struc- ture plus simple. De ces branchies, le sang va au cœur généralement unique qui le distribue partout ; et il revient à l'artère pulmonaire sans être aidé par un autre ventricule. La bouche n'a jamais de dents , et ne peut prendre que les molécules c[ue l'eau lui ap- porte. Elle conduit dans un premier estomac. Il y en a quelquefois un second ; l'intestin varie beaucoup en longueur. La bile arrive généralement par plusieurs pores dans l'es- tomac que la masse du foie entoure. Tous ces animaux se fécondent eux-mêmes 5 et dans EN GÉNÉRAL. 4^5 les testacés , les petits qui sont innombrables , passent quelque temps dans l'épaisseur des branchies avant d'être mis au monde. Tous les acéphales sont aquatiques. PREMIER ORDRE DES ACEPHALES. Les acéphales TESTACÉS ou a quatre FEUILLETS BRANCHIAUX. Sont sans comparaison les plus nombreux. Toutes les coquilles bivalves , et quelques genres de multivalves leur appartiennent. Leur corps qui renferme le foie et les viscères est placé entre les deux lames du manteau 5 en avant, toujours entre ces lames, sont les quatre feuillets branchiaux striés régulière- ment en travers par les vaisseaux ; la bouche est à une extrémité , l'anus à l'autre, le cœur du côté du dos ; le pied lorsqu'il existe est attaché entre les quatre branchies. Aux côtés de la bouche sont quatre autres feuillets trian- • gulaires ^ qui sont les extrémités des deux lèvres, et servent de tentacules. Le pied n'est qu'une masse charnue, dont les mouvemens se font par une mécanique analogue à celle de la langue des mammifères. Il a ses mus- cles fixés dans le fond des valves de la coquille. 456 ACÉPHALES D'autres muscles se rendent transversalement d'une valve à l'autre pour les tenir fermées ; mais quand l'animal relâche ces muscles , un ligament élastique placé en arrière de la char- nière 5 ouvre les valves en se contractant. Un assez grand nombre de bivalves possède ce qu'on appelle un bjssus , c'est-à-dire un faisceau de fils plus ou moins déliés , sortant de la base du pied ^ et par lesquels l'animal se fixe aux différens corps. Il emploie son pied pour diriger ces fils et pour en coller les ex- trémités ; il reproduit même des fils quand on lui en a coupé ; néanmoins la nature de cette production n'est pas encore bien cons- tante. Réaumur les croyait une sécrétion filée et comme tirée dans le sillon du pied; Poli pense que ce n'est qu'un prolongement des fibres musculaires. La première famille des Acéphales testacés, Ou les OSTRACÉS, A le manteau ouvert et sans tubes ni ouver- tures particulières. Ces bivalves manquent de pied , ou nen - N. B. Dans les descriptions des coquilles et des animaux , nous appelerons extrémité antérieure celle où est la bouche , et nous dé- terminerons par-là le côté droit et le côté gauche. La plupart des conchyliologistes ont pris les bivalves en sens contraire. TESTACÉS. 457 ont quun fort petit , et sont pour la plupart fixés ou par leur coquille ou par leurs fils aux rochers et autres corps plongés sous l'eau. Ceux qui sont libres ne se meuvent guères qu'en choquant Feau par une fermeture su- bite de leurs valves. Leur première subdivision n'a qu'une masse musculeuse allant d'une valve à l'autre , ce qui se voit à l'impression unique laissée sur la coquille. Linnaeus avait réuni sous le genre Des Huîtres. (Ostrea. L. ) Toutes les espèces qui n'ont à la charnière qu'un petit ligament logé de part et d'autre dans une fos-» sette et sans dents ou lames saillantes. On peut placer en avant d'elles Les Acardes. Brug. Où les valves ne paraissent pas même être attachées par un ligament , mais se recouvrent comme un .vase et son couvercle , et tiennent l'une à l'aulre seulement par les muscles. On n'en connaît bien que de fossiles (i). (j) Les acardes, Brug. Encycl. métliodique , pi. 172 , que M. de Tiapeyrouse a découverts et décrits sous le nom d'ostracites. Ce sont les radiolites, Lani. — Uacarde, Brug. ayS , f. 1, 5, qui forme le genre acarde Lam, ne paraît qu'une double épipbyse de vertèbres de cétacés. 458 ACÉPHALES Viennent ensuite Les Huîtres proprement dites. (Ostrea. Brng. ) Qui ont le ligament tel que nous l'avons indiqué , et dont les coquilles sont irrégulières , inéquivalves et feuilletées. Elles se fixent aux rochers , aux pieux , et même les unes sur les autres , par leur valve la plus convexe. L'animal ( Peloris. Poli.) est un des plus simples parmi les bivalves; on ne lui voit de notable qu'une double rangée de franges autour du manteau , lequel n'a ses lobes unis qu'au-dessus de la tête, près de la charnière, mais il n'y a nulle apparence de pied. Tout le monde connaît \ Huître vulgaij-e ( Ostrea edu- lu. L.), que l'on va recueilHr sur les rochers, et qu'on élève dans des viviers pour en disposer au besoin. Sa fé- condité est aussi étonnante que son goût est agréable. Parmi les espèces voisines on peut remarquer La petite Huître de la Méditerranée. ( Ostrea cristata, ) Poli , II , XX. Parmi les espèces étrangères, on doit noter Ti' Huître parasite. [Ostrea parasitica. L. ) Chemn. VIII , LXXIV , 68i. Ronde et plate , qui se fixe sur les racines des man- gliers et des autres arbres de la Zône-Torride, que les eaux salées peuvent atteindre. Jj' Huître feuille. (Ostreafolium.'L.') Ib. Lxxi, 662-666. Ovale, à bords plissés en zig-zag, qui s'attache par des dentelures du dos de sa valve convexe, aux branches des gorgones et autres lithophjtes (i). (1) Les espèces d'IuiîLre son'- dlOTiciles à distinguer à cause de leur irrégularitéj à ce genre se rapportent les ostr. orbicularis—fornîsata TESTACÉS. 4^9 M. de Lamarck sépare, sous le nom de Gryphées. (Gryph^a. Lam.) Certaines huîtres , la plupart fossiles , d'anciennes cou- ches calcaires et schisteuses , où le sommet de la valve plus convexe saille beaucoup et se recourbe en spirale. L'autre valve est souvent concave. Ces coquillages paraissent avoir été libres (i). Les Peignes, Pèlerines ou Manteaux. (Pecten. Brug.) Séparés avec raison des huîtres par Bruguières , quoiqu'ils en aient la charnière , sont aisés à distinguer par leur coquille inéquivalve, demi- circulaire , régulièrement marquée de côtes, qui se rendent en rayonnant du sommet de chaque valve vers les bords, et munie de deux productions anguleuses appelées oreillettes, qui élargissent les côlés delà char- nière. L'animal (x^RGTJS. Poli.) n'a qu'un petit pied ovale (2), porté sur un pédicule cylindrique au-devant de son abdo- men^ qui est en forme de sac pendant entre les bran- chies. Dans quelques espèces, reconnaissables aune forte écliancrure sous leur oreillette antérieure, il y a un byssus. Les autres n'adhèrent point; elles 5e meuvent même avec assez de vitesse, en fermant subitement leurs valves. Le manteau est entouré de deux rangées de filets, dont l'ex- térieure en a plusieurs terminés par un petit globule ver- dâtre. La bouche est garnie de beaucoup de tentacules bran- — sinensis — ForshaJilii — rostrata — virginica — cornucopiœ — senega— lensis — stellata — opalis — papyracea — et les mytilus crista gaîll—^ hjotis—fronSj de Gme], Mais il est presque iudubitable qne plusieurs de ces prétendues es., pèces sont des variétés l'une de l'autre. Ostr. semi aurita, Gualt. 84, H. est une jeune aronde oiseau, (î) Voy. Brug. Encycl. méthud. vers. pi. 18g. ^2) C'est ce que M. Poli nomme mal à propos trachée addominale-. 46o ACÉPHALES chus au lieu des quatre feuillets labiaux ordinaires. La co- quille des peignes est souvent teinte des plus vives couleurs, La grande espèce de nos côtes ( Ostrea maxima. L.) , à valves convexes , l'une blanchâtre, l'autre roussâtre , cha- cune à quatorze côtes , larges et striées sur leur longueur» est connue de tout le monde sous le nom de coquille de Saint- Jacques , de Pèlerine , etc. Elle se mange. On peut aussi remarquer la Sole de l'Océan Indien » {Oslr. solea.) Chemn. VII, Lxi , SçS , à valves extrê- mement minces , presque égales , l'une brune , l'autre blanche , à côtes intérieures, fines comme des cheveux, rapprochées deux à deux (i). Les Limes. (Lima. Brug. ) Diffèrent des peignes seulement en ce que leurs deux valves ont sous l'oreillette antérieure une courbure , qui laisse une ouverture commune pour le passage du byssus. En général, la coquille des limes est plus allongée dans le sens perpendiculaire à la charnière; ses oreillettes sont plus courtes, ses côtés moins égaux, et elle forme ainsi un ovale oblique. La plupart ont les côtes relevées d'écaillés. L'animal manque le plus souvent de tubercules aux filets de son man« teau. Il y en a une d^m beau blanc dans la Méditerranée. ( Ostrea lima. L. ) Chemn. VII , Lxviii, 65 1 (2). Elle se mange. (1) Ajoutez les qualre-vingt-onze premières espèces iVostrea de Gmel.3 mais il s'en faut de beaucoup que toutes soient établies suc uïîe bonne critique. (2) Ajoutez ostrea gîacialis, Chemn. VIT, jûxviii, 652-655 ; — osfr. excavaia , ib. 654 j — Qstr, fragilis , \\), Qho ^--ostr, hians , Gualî* lixxxvui , FF. G, TESTACES. 461 Les Houlettes. (Pedum. Brug. ) Ont la coquille oblongue et oblique, à petites oreillettes, des limes; mais leur valve la plus bombée a seule un» ëchancrure profonde pour le bjssus. On n'en connaît qu'une, de la mer des Indes (i). On doit rapprocher des huîtres j Les Anomies. ( Anomia. Brug. ) Qui ont deux valves minces ^ inégales , irrégu- lières , dont la plus plate est profondément échan- crée à côté du ligament , lequel esta peu près comme dans les huîtres. La plus grande partie du muscle central traverse cette ouverture pour s'insérer à une troisième pièce ou plaque tantôt pierreuse, tantôt cornée, par laquelle Fanimal s'attache aux autres corps, et le reste de cemuscle sertà joindre une valve à l'autre. L'animal (Echion. Poli) a un petit vestige de pied, semblable à celui des pèlerines, qui se glisse entre l'échancrure et la plaque qui le ferme, et sert peut-être à faire arriver l'eau vers la bouche qui est très-voisine (2). On trouve ces coquilles fixées à différens corps , comme les huîtres. Il y en a dans toutes les mers (3). (i) Ostrea spondyloidea , Gmel. Chemn. VIII, Lxxii, 669-670. (2) Ce pied a échappé à M. Poli. (3) Anomia ephippium, Gm. j — a. cepa — a. electrica —a. sqiiamula —a. aculeata — a. squama — a. punctata — -a. undulata ^ et les es- pèces ajoutées par Bruguières, Encycl. méth. vers. I, 70 et suivantes, et pi. 170 et 171, Les autres anomies de Gmel, sont des placunes , des térébratnlss et des hyales. 462 ACÉPHALES Un petit genre voisin de ces anoinies est celui Des Placunes. (Placuna. Briig.) Qui ont des valves minces ^ inégales et souvent ir- régulières comme les anomies^mais entières Tune et l'autre ; près de la charnière en dedans Ton voit à Tune des deux , deux côtes saillantes formant un elle vr on. Leur animal n'est pas connu, mais on croit qu'il res- semble à celui des huîtresou à celui desanomies(i). Les Spondyles. Vulg. huîtres épineuses. (Sfon- DYLUS. L.) Ont, comme les huîtres, mie coquille raboteuse et feuilletée, souvent même elle est épineuse; mais leur charnière est plus compliquée; outre la fossette pour le ligament j analogue à celle des huîtres , il y a à chaque valve deux dents, entrant dans des fosses de la valve opposée; les deux dents mitoyennes ap- partiejinent à la valve plus convexe , qui est ordi- nairement la gauche, et qui a en arrière de la char- nière un talon saillant et aplati comme s'il avait été scié. L'animal a, comme celui des peignes, \e^ bords de son manteau garnis de deux rangées de tentacules et dans la rangée extérieure il en est plusieurs de terminés par des tubercules colorés ; (1) Ayiomia placenta, Cliemn. VIII, lxxix, 716, — an. sella ^ ib. H m I Ml (1) -^rcût A^ofç , Chemn. VIT, lui, 529-55i ; — arca barbata , id. liiv, 535-537: — a. opata, ib. 538 ;-^<2. jnagellanica , ib. 53g; — a. reticulata , ib. 54o ; — a. candida , ici. lv, 542-544 j — a. indica , ib. 5435 — arca cancellata , Schrœt. inlr. III , ix , 2. (2) Arca cucullata , Chemn. VII, Liii, 526-528^ — cucuUcea crassatiiia flj^m. Ann. Mus. VI, 358. (5) Arcaantiquata , L. Chemn. VII, lv, 548-549 ; — a. senilis^iâ. LVi, 554-556 ; — a. granosa, ib. 557 ; — a. corbiculata, ib. 558-559 j —a. rhojïiboidea, ib. 553 ; — a. Jamaicensis, List. 22g , 64. (4) Arcapilosa, L. Chemn. VII, lvji, 565-566; — arc. glycimeris, ib. 564; — a. decussata , ih. 56i -—a. œquilatera , ib. 562 • — a, un- data j ib. 56o ; — a. marmorata, ib. 565;— arc, pectunculus^ id. Lyur, 6^^'^ j-^act. pectinata, ib, ô'jo-5'ji. TESTACÉS. 4^9 Les Nugules de Lam. Sont des arches où les dents sont rangées sur une ligne brisée. Leur forme est allongée et rétrécie vers le bout pos- térieur. On ne connaît pas leur animal, mais il est probable qu'il s'éloigne peu des précédons (i). On place ici par simple conjecture ^ vu qu'on ne connaît pas leur animal , Les Trigonies. Brug. Si remarquables par leur charnière munie de deux lames en chevron , crénelées à chaque face^ péné- Iranf chacune dans deux fossettes du côté opposé , crénelées de même sur leurs parois. La coquille ressemble aux bucardes , et 8qs impressions inté- rieures font juger qu'au moins Fanimal n'avait pas de longs tubes (2). La deuxième famille des Acéphales testacés , Ou les My'tilacés. A le manteau ouvert par devant , mais avec une ouverture séparée pour les excré- mens. (1) ^rca pelluciday Chemn. VU , liv, 54i ; — arca rostrata. L. jd. Lv, 55oj 55 1 ; — a. pella y ib. 546 ; — arc. nucleus , id. lviîi, 574. (2) VoyezBrng.Encycl, mcth. vers, pi, 237, et Lam. Ann. Mus. IV, 55i, 470 ACÉPHALES ïoiis ces bivalves ont un pied servant à ramper^ on an moins à tirer, à diriger et à placer le byssus; on les connaît vulgairement sous le nom générique de moules. Les Moules. (Mytilus. L. ) Ont une coquille close , à valves égales , bombéesj en triangle. Un des côtés de Tangle aigu forme la charnière et est muni d'un ligament étroit et allongé. La tête de Tanimal est dans Fangle aigu; Pautre côté de la coquille qui est le plus long, est l'antérieur, et laisse passer le byssus; il se termine par un angle arrondi, et le troisième côté remonte vers la char- nière, à laquelle il se joint par un angle obtus; près de ce dernier est Fanus , vis - à - vis duquel ie manteau forme une ouverture ou un petit tube particulier. L'animal (Callitriche. Poli.) a les bords de son manteau garnis de tentacules branchus vers l'angle arrondi, parce que c'est par-là qu'entre l'eau nécessaire àhi respiration. Il y a un petit muscle transverse en avant près l'angle aigu , et un grand en arrière près l'angle obtus. Son pied ressemble à une langue. Dans les moules proprement diles, le sommet est tout près de l'angle aigu. La JMoule commune. ( Mytilus edulis, L. ) Est répandue en abondance extraordinaire le long de toutes nos côtes, oii elle se suspend souvent en longues (i) Ajoiilez mytilus harbatus ,1j. Chemn.Wll ■, lxxxiv, 74g ; — angulatus/ih. 7663 — m, bidsiis, ib. 743^ 74^ j — rn. afçr, ib. Lsxxin ^ TE STAGES. 4; ^ grappes, aux rocliers, aux pieux, aux vaisseaux, etc. Elle forme un article assez important de nourriture, mais elle est dangereuse quand on en prend trop. M. de Lamar.ck a séparé des moules , Les Modioles. (Modiolus. Lam.) Où le sommet est plus bas et vers le tiers de la charnière. Ce sommet est aussi plus saillant et plus arrondi, ce qui rapproche davantage les modioles de la forme ordinaire des bivalves (i). On pourrait en séparer encore Les Lithodomes. (Lithodomus. Cuv. ) Qui ont la coquille oblongue, presque également arrondie aux deux bouts, et les sommets tout près du bout antérieur. Ils se suspendent d'abord aux pierres , comme les moules communes, mais ensuite ils les percent pour s'j introduire, etj creusent des cavités, dontils ne sortent plus. Une fois qu'ils y ont pénétré , leur bjssus ne prend plus d'accroissement (2). 739-741 ; — m. smaragdinuSj ib. 746 ; — m. versicolor, ib. 748 j — llnea- tus j -jbo • — m. exustus , ib. 754 5 — m. striatuîus, ib. 744 ; — 771. hilocularis , ib. Lxxxii , 7563 — m.vulgaris , ih.'j52 ; — m.saxatilis , Rumpli. Mus. xLvi, D. — m. fulgidu.';, Argenv. xxii , D- probable- ment le même que mya perna , Gm.'Cbemn. VIII , lixxxiii , 708 3 — m. azureus, ib. H. — tu. murinus, ib. K. — m. puniceus , Adans. I, XV, 2; — m. niger y ib. 3 5 — m. lœuigatus ,ïh. 4, etc. ; mais il faut remarquer que plusieurs de ces espèces pourraient bien rentrer les unes dans les autres. (1) Mytilus modiolus, Chemn. YWl, lxxxv, 767-760, et celui de Mùll. Zool. dan. Il, lui , qui parait d'une autre espèce j — m, discors^ Chemn. VIII, lxxxxiv, 764-685 — m. testaceus,Knoït, Vergn. IV, XV, 4. (2) La manière dont les lithodomes, les pholades , et quelques autres bivalves creusent les pierres, a donné lien à des discussions j les uns croyent y voir l'effet de Faction mécanique des valves 5 d'au- 47^ ACÉPHALES L'un d'eux {3Iytilus lii/iophagus. L.), Cliemn. VIIÎ, Lxxxii , 729, 730, est fort commun dans la Méditer- ranée, où il fournit une nourriture assez agréable, à cause de son goût poivré. Les Anodontes. (Anodontes. Brisg. ) Vulgairement Moules cT étang. Ont l'angle antérieur arrondi ^ comme le posté- rieur; et l'angle voisin de l'anus obtus et presque rec- tiligne ; leur coquille mince et médiocrement bom- bée, n'a point de dent du tout à la charnière , mais seulement un ligament qui en occupe toute la lon- gueur. L'animal (^Lijnnœa. Poli. ) manque de bys- sus : son pied, qui est très-grand , compi^imé, à peu près quadrangulaire , lui sert à ramper sur le sable ou sur la vase. Le bout postérieur de son manteau est garni de beaucoup de petits tentacules. Les ano- dontes vivent dans les eaux douces. Nous en avons ici quelques espèces , dont une fort grande ( Mytilus cygneus. L.) , Cliemn. VIII , Lxxx v , 762, qui se trouve dans foules nos eaux à fond vaseux. Ses valves, minces et légères, servent à écrémer le lait. Ou ne peut le manger, à cause de son goût fade (i). Les Mulètes (Unio. Brug.) Vulgairement Moules de peintres* Ressemblent aux anodontes par l'animal et par très celui d'une dissolution. Voy. le raém. de M. Fleuriau de Belle- vue , Jouni. de phj'^s. floréal an 10, p. 345. (1) M. anatinus, Chemn. VIIÎ , Lxxxvi , 7635 — m. JluviatiUs, List. ciiVii, 12 • — ;«, stag^aUs, ^cluœi. fluv. I, I j— ?7i. z^ll^nsis , ib. 11^ ij— 77i. duhiwSf Adaiis. XVII, 21, TESTACES. 473 la coquille, si ce n'est que leur charnière est plus compliquée. La valve droite ci en avant une courte fossette où pénètre une courte lame ou dent delà valve gauche _, et en arrière une longue lame qui s'insère entre deux lames du côté opposé. On les trouve aussi dans les eaux douces ^ de préférence dans celles qui sont courantes. Nous en avons trois principales espèces des plus com- munes; l'une [Mya pictorum, L.), Draparn. XI, 1-4» est oblongue et mince ; l'autre ( Unio littoralis. Lam. ) 9 Draparn. X, 20, est plus épaisse , plus carrée; la troi- sième , vulgairement Moule du Rliin (Mya margariti^ fera. L.), Draparn. X, 17-19 , ovale, à bords un peu ren- trans au milieu, devient grande et épaisse. Son nacre est assez beau, pour que ses concrétions puissent être em- ployées à la parure comme des perles. On en trouve une dans les rivières de l'Amérique Sep- tentrionale ; qui fournit aussi des perles (i). On doit rapprocher des mulètes cjuelques co- quilles de mer qui ont un animal semblable et à peu près la même charnière , mais dont la coquille a les sommets plus bombés et des côtes saillantes allant des sommets aux bords. Ce sont les Cardites, Brug. (2). (1) K]o\\iez myaradiata y Chemn. VI , 11, 7^ — m. gaditana , ib. m , XXII , a. b. j — m. rugosa, id. X , clxx , 1649 ; — m. nodosa, ib. i65o j — VI. sjrmafojjhora, Gronov. Zooph. XVIII ,1,2. (2) Chama antiquata ., Chenin. VII, xlviii, 488-491; — cîiama calyculata j Chemn, VII, l, 5oo , 5oi j — chama trapezia ; — ch<, semiorhiculata) — chama oblongataj ib. 5o4, 5û5 3 — chama cordata -^ ib. 5o2 , 5o3, 474 ACÉPHALES Les VenericARDES, Lam.5 ne difiPèrent des car- dites que parce que la lame postérieure de leur char- nière est plus transverse et plus courte ; ce qui les avait fait rapprocher des venus. On peut juger par les impressions musculaires que leur animal doit aussi ressembler à ceux des car dites et des mulètes (1). Les unes et les autres se rapprochent des bucar- des par la forme générale et par la direction des côles. • Je ne doute guère que ce ne soit encore la place des Crassatelles. Lam. (Paphies. Roiss.) que Ton a rapprochées tantôt des mactres, tantôt des venus, et qui ont à la charnière deux dents latérales peu marquées et deux au milieu très-fortes ^ derrière lesquelles est de part et d'autre une fossette trian- gulaire pour un ligament intérieur. Leurs valves de- viennent très-épaisses avec Page , et l'empreinte des bords du manteau donne à croire que , comme les précédentes , elles n'ont pas de tubes extensibles (2). La troisième famille des Acéphales testacés, Ou les Bénitiers. A le manteau muni de trois ouvertures _, (i) Venus imLricata^Chemn. VI, xxx , 5i4, 5i5, et les espèces données par M. de Lamaick , Aiin. Mus. VII. ' (2) Fdïus pofiderosa , Chemii. VU, lxix , A.-D. ou crassateîla tumida , Lam. Anu. Mas. VI, 4o8 , i ; peut-être macéra cfgnus, Chemn. VI, xxi , zoj ;— Venus rf/Va/veafa, Chemii. VI , xxx, Siy- 319. TE STAGES. 4;^ toutes les trois dirigées vers la paxtie anté- rieure ou moyenne de la coquille (i). Cette famille ne comprend qu'un genre singulier^ qui se laisserait difficilement inter- caler parmi d'autres. Les TmDACNES. Brug. Ont la coquille ircs-aîlongee en travers ; Fangle supérieur qui répond à la tête et au sommet ^ très- obtus ; la charnière munie à la valve gauche , près du sommet , d'une dent , et plus en arrière d'une lame saillante qui entrent dans des fosSGs de la valve opposée. L'animal de ce genre est fort extraordinaire, parce qu'il n'est point placé dans la coquille comme la plupart des autres ^ mais que ses parties sont toutes dirigées ou comme pressées vers le devant. Le côté antérieur du manteau est largement ouvert pour le passage du byssus; un peu au-dessous de l'angle antérieur, il a une autre ouverture qui introduit l'eau vers les branchies , et au milieu du côté infé- rieur en est une troisième plus peîife, qui répond à l'anus ; en sorte que l'angle postérieur n'a besoin de donner passage à rien , et n'est occupé que par une cavité du manteau ouverte seulement au troisième orifice dont nous venons de parler. , Il n'y a qu'un muscle transverse répondant au mi- lieu du bord des valves, (i) Il faut toujours se rapeller que J'appelle antérieure , la parti® de la coquille où est cachée la boucJje de l'animal ; et que la plu- part des conchyologiste« appellent postérieure. 47^ Acéphales Dans les Tridacnes proprement dites. Lara. La coquille a en avant, comme le manteau , une grande ouverture à bords dentelés pour le byssus ; celui-ci est bien, sensiblement de nature tendineuse et se continue sans in- terruption avec les fibres musculaires. Telle est la coquille de la mer des Indes , fameuse par son énorme grandeur , dite la Tuilée ou le Bénitier. [Chama gigas. L.) Cliemn. VII, XLix , qui a de larges côtes relevées d'écaillés saillantes demi - circulaires. Il y en a des individus qui pèsent plus de trois cents livres. Le byssus tendineux , qui les suspend aux rochers , est si gros et si tenace, qu'il faut le trancher à coups de hache. La chair est mangeable , bien que fort dure. Dans les Hippopes. (Hippopus. Lam.j La coquille est fermée et aplatie en avant, comme si elle eût été tronquée (i). La quatrième famille des Acéphales testacés;, Ou les Gardiacés , > A le manteau ouvert par devant, et avec deux ouvertures séparées , l'une pour les excrémens , l'autre pour la respiration , les- quelles se prolongent souvent en tubes , tantôt unis, tantôt distincts. Ils ont tous un muscle transverse à chacjue (i) Chama hippopus, L/. Chemn. VU , L; 438-499. TEST ACES, 477 extrémité , et un pîed qui , dans le plus grand nombre , sert à ramper. On peut regarder comme une règle assez générale que ceux qui ont de longs tubes vivent en- foncés dans la vase ou dans le sable. On reconnaît^même sur la coquille, cette circons- tance d'organisation 5 par un contour plus ou moins rentrant que l'impression d'attache du bord du manteau décrit avant de se réunir à l'impression du muscle transverse posté- rieur. Nous mettrons en fête. Les Cames. (Chama. Lin.) Qui ont à peu près la charnière des genres pré- cfédens, à compter des mulètes; savoir, en avant , sous les scfmmets , une dent , et en arrière , sou a le ligament, une lame d'un côté qui pénètre entre deux de l'autre. Les Chames proprement dites. (Chama. Brug. ) Ont de plus la coquUle irrégulière, à valves inégales, le plus souvent lamelleuses et hérissées, se fixant aux rochers, aux coraux , etc. , comme les huîtres. Ses sommets sont sou- vent très-saillans, inégaux et recoquillés. Souvent aussi leur cavité intérieure a cette forme, sans qu'on s'en aperçoive à l'extérieur. L'animal [Psilopus. Poli.) a un pelit pied, coudé presque comme celui de l'homme. Ses tubes sont courts et disjoints, et l'ouverture du manteau qui sert au passage 478 ACÉPHALES. du pied n'est guère plus grande qu'eux. Nous en avons quelques espèces dans la Méditerranée (i). Les Isocardes. (Isocardia. Lam.) Ont une coquille libre, équivalve, bombée, et des som- mets recoquillés en spirale, divisés vers le devant. Leur animal ( Glossus, Poli. ) ne diffère de celui des cames ordi- naires , que par un pied plus grand et ovale. La Méditer- ranée en produit une espèce assez grande, lisse, rousse. [^Chaîna cor. L. Chemn. VII, XLViii, 483 (2). Les Bucardes. ( Cardium. L. ) Ont, comme beaucoup d'autres bivalves ^ une coquille à valves égales , bombées ^ à sommets sail- lans et recourbés vers la cliarnière , ce qui , lors- qu'on la regarde de côté, lui donne la figure d'un cœur et a occasionné les noms de cardium , cœur , cœur de bœuf, etc. Des côtes plus ou moins sail- lantes se rendent régulièrement des sommets aux bo"ds des valves. Mais ce qui distingue les bucardes, c'est la charnière , où l'on voit de part et d'autre au milieu, deux petites dents, et à quelque distance en avant et en arrière , une dent ou lame saillante. L'a- nimai ( Cérastes, Poli. ) a généralement une ample (1) Chama lazarus , Chemn. VII, li , 507, 609 ; — ch. gryphd'dfs , Jb. 5io-5i3 ; — ch. archinella y id. Lii, 622, 6235 — ch. macrophylla , jb. 5i4, 5i5 ; — ch. foliacé a , ib. 621 ; — ch. citrea, Regeiif. IV, 44 } —ch. bicorniSyih.biQ-Sio. ^ N. B. La DTCERATE, Lam. Ann. Mus. VI, lv, me paraît ne différer en rien d'essentiel. Seulement sa dent cardinale est fort épaisse. (2) Ajoutez ch, molthiana, Chemn. VII, xlviii , 484-487. TE STAGES. 4/9 ouverture au manteau ^ un très-grand pied, coudé dans son milieu , à pointe dirigée en avant ^ et deux tubes courts ou de longueur médiocre. Les espèces de bucardes sont nombreuses sur nos côtes. Il y en a que l'on mange, comme La Coque ou Sourdon. ( Cardium edule. L. ) Chemn. VI, XIX, 194- Fauve ou blanchâtre, à vingt-six côtes ridées en travers. On pourrait séparer, sous le nom d'HÉMiCARDES , les espèces à valves comprimées d'avant en arrière , et forte- ment carénées dans leur milieu, car il est difficile que leur animal ne soit pas modifié en raison de cette configu- ration singulière (i). Les Donaces. ( Donax. L. ) Ont à peu près la charnière des cardiums; mais leur coquille est d'une toute autre forme ^ en trian- gle 5 dont l'angle obtus esi au sommet des valves et la base à leur bord, et dont le côté le plus court est celui du ligament , c'est-à-dire le postérieur, cir- constance rare à ce degré parmi les bivalves. Ce sont en général de petites coquilles joliment striées , des sommets aux bords. Leur animal ( Peronœa, Poli.) a de longs tubes, qui rentrent dans un sinus du manteau. Nous en avons quelques-uns sur nos côtes (2). (1) Cardium cardissa, Cliemn. VI, xiv, i43-i46 j — c. roseum, ib. 147 9 — c. monstrosum, ib, i4y, i5o 5 — c. hemi cardium, id. xvi, i5g- 161. Les antres cardiums de Gm^l. peuvent rester dans le genre, ex- cepté c. gaditanum qui est un pétoncle. (a) Donax rugosa , Chemn. VI, xxYj aSo-aÔa j — d. truncuîus , 48o ACEPHALES Les Cyclades. Brupj. Ont 3 comme les cardimiis et les donax, deux dents au milieu de la charnière, quelquefois même trois y et en avant et en arrière deux lames saillantes quelquefois crénelées; mais leur coquille , comme celle de beaucoup de venus , est plus ou moins ar- rondie, équilatérale et a ses stries en travers. L'ani- mal a des tubes médiocres. On les trouve dans les eaux douces , et leur teinte extérieure est générale- ment grise ou verdâtre. Nous en avons une fort commune dans nos mares. ( Tel- lina cornea. L.) Cbemn. VI^ xiii, i33 (ij. On doit en rapprocher Les Corbeilles. ( Corbis. Cuv. ) Coquilles de mer , transversalement oblongues , qui ont aussi de fortes dents au milieu et des lames kl. XXVI , 255, 254; — d. striata , Knorr. Délie. Vf, xxviu , 8 ; — d. dentlculata, Chemn. 1. c. 206, sSy 3 — d. faba , ih. 266 ; — d. spi- nosa , ib. 258. Gmel. mêle à ces vrais donax , quelques venus et quelques mactres. (]) Ajoutez lellina ripalis, Miill. Drapai'n. X, 4, 5 ^ — cjcla'i fcw» tinalis ? Drap. ib. 8-12 5 — cycl. caliculat a ^ih. i5, i4j — tellini la-^ custris , Gm. Chemn. XIII, iZ5; — tell, amnica , ib. i34 j — tell.Jlu- viatllis-^ — Icîl. Jluniinalist Chemn. VI, xxx , 6203 — tell.JIumiJiea^ ib. 322 , 523 ; — venus coaxans , id. xxxii , 556 ; — venus horealis , jd. VII, xxxix , 5i2-3i4 5 — cyclas caroliniana , Bosc. coq. III, XVIII , 4- K]o\\\Q2. YEgérie , Lam. Ann. Mus. V, xxviii, et fen» hermaphro- ditUf Chemn. VI; xxxi , 327-2^ ? TE STAGE s. 48 î latérales frès-marquées; leur surface extérieure est garnie de côtes transverses, croisées par des rayons avec une régularité comparable à celle des ouvrages de vannerie. L'empreinte de leur manteau n'ayant pas de repli y leurs tubes doivent être courts (i). Il y en a de fossiles fort plates (2). * Les Tellines. (Tellina. L. ) Ont au milieu une dent à gauche et deux à droite ^ souvent fourchues , et à quelque distance en avant et en arrière , à la valve droite , une lame qui ne pénètre point dans une fosse de l'autre valve. Les deux valves ont, près du bout postérieur ,un pli léger qui les rend inégales dans cette partie. L'animal des tellines (^Peronœa. Poli. ) a, comme celui des donaces, deux longs tubes pour la respi- ration et pour l'anus, lesquels rentrent dans la co- quille et s'y cachent dans un repli du manteau. Leurs coquilles sont généralement striées en travers, et peintes de jolies couleurs. Les unes sont ovales et assez épaisses. Les autres oblongues et très-comprimées. Les autres lenticulaires. Au lieu du pli , Ton y voit sou-" vent une simple déviation des stries transversales (3). ■ ''■'"' ' ' ' ■ ■■ Il II II II I II .i> (i) Venus fimbriata^Chemrx. Y 11,^0 j^^S» (2) Cliemn.VI, xiii, iSy, i38. (3) Ce sont les trois divisions de Gmelin 5 mais notez qne l'on doit ôter de son genre telline : \°. tell. Knorrdi, qui est une capse jjoliej 2°. tell, inœquwalvis, qui est le genre pandore 3 S'^. les tell, cornea , ïacustrisj amnica ffluminalis ^ Jlumin^a , fluviatilisj qui sont elerf cyclades. TOME 2, 3l 482 ACÉPHALES On pourrait séparer quelques espèces oblougues, qui n'ont aucunes dents latérales (1). Il est nécessaire de distinguer des tellines Les Loripèdes (Lorip^s. Poli.) Qui ont la coquille lenticulaire et les dents du milieu presque effacées, et en arrière du nates un simple sillon pour le ligament : Fanimal a un court tube double , et son pied se prolonge comme en une corde cylindrique. En dedans des valves on voit ^ outre les empreintes ordinaires , un trait allant obli- quement de Fempreinte du muscle antéi-ieur qui est très-longue , vers les nates. L'empreinte du man- teau n'^a pas de repli pour le muscle rétracteur du tube (2). Les Lucines. (Lucina. Brug. ) Ont, comme les cardiums, les cy clades, etc. des dents latérales écartées, pénétrant entre des lames de l'autre valve ; au milieu sont deux dents souvent très-peu apparentes.Leur coquille est orbiculaire,sans impres- sion du muscle rétracteur du tube ; mais celle du muscle constricteur antérieur est très-longue. Ayant ainsi les mêmes traits que les loripèdes , leurs ani- maux doivent avoir de l'analogie (0). (i) Tell. Jijalina , Chemn. VI, xi, 99; — lell. ptlrea, ib. loi. (3) Tellina lacté a. (3) Venus pensylvanica ^ Cheinn. VII, xxxvii, 394-3y6, xxxix, 4o8 , 409 j — F, edentula, id. xl , 427, 42g. te stages. * ^83 Les Vénus. (Venus. L.) Comprennent beaucoup de coquilles dont le ca- ractère commun est d'avoir les dents et lames de la charnière rapprochées sous le sommet en un seul groupe. Elles sont en général plus aplaties et plus allongées parallèlement à la charnière ^ que les bu- cardes. Leurs côtes^ quand elles en ont, sont pres- que toujours parallèles aux bords, ce qui est Top- posé des bucardes. Le ligament laisse souvent en arrière des sommets , une impression elliptique , à laquelle on a donné le nom de vuli^e ou de corselet y et il y a presque tou- jours en avant de ces mêmes sommets une impres- sion ovale qu'on a nommée anus ou lunule (i). L'animal des venus a toujours deux tubes suscec- tlbles de plus ou moins de saillie , mais quelquefois réunis l'un à l'autre, et un pied comprimé qui lui sert à ramper. M. de Lamarck réserve le nom de Vénus à celles qui ont trois petites dents divergentes sous le sommet. Ce caractère est surtout fort marqué dans les espèces oblongues, et peu bombées (2). (1) Ce sont probablement ces noms bizarres de vulve et à^^anus qui ont fait appeler antérieure l'extrémité de la coquille où répond le véritable anus de l'animal, et postérieure celle où est située la bouche. Nous avons rendu à ces extrémités leurs vraies dénonnnalions. Il faut se souvenir que le ligament est toujours du côté postérieur des sommais. (2) Venus Utterata , Chemn. Vll , xli . — Ven. rofundafa, id. XLii, 44i. — Ven. textile, ib. 442, — Ven, dçcusiata, s:l,iii , 456 , etc. 484 Acéphales Mais il y en a aussi de telles , et plus oblongues même que les autres , où l'une des dents s'avance un peu sous la lunule (i). Parmi les espèces en forme de cœur, c'est-à-dire plus courtes et à nates plus bombés qui ont aussi leurs dents rap- prochées , on doit remarquer celles dont les côtes se termi- nent en arrière par des épines (2), des crêtes (3), ou des tubérosilés (4). Il y en a des espèces de forme orbiculaîre , à nates un peu crochues , où l'empreinte du muscle rétracleur des tubes forme un grand triangle presque rectiligne (5). Mais on arrive ensuite par dégrés aux GythÉrées de Lam. dont le caractère ne consiste que dans le plus grand avancement de la dent antérieure sous la lunule. La plupart ont un repli plus ou moins profond, indice des m.uscles rétracteurs des tubes , et parmi celles-là , les unes ont davantage la forme d'un coeur (6); d'autres sont plus bombées , et presque globuleuses (7) ; d'autres sont plus oblongues (8). Quand on connaît*ra mieux les animaux, on devra proba- blement séparer des cythérées , 1°. Les espèces en forme de cœur où l'impression du (1) Ex. Ven. Eiicycl. Melh. Vers. pi. 280, 3. (2) Ten. Dione y Chemn. VI, 27, 271. Espèce fameuse dont la forme a occasionné le nom de ce genre. (3) Ven. dysera^ Chemn. VI , 27, 280. (4) J^e/z. i'er/-MC05a, Chemn. VI, 29, 29g. Ajoutez en espèces simplement striées, Ven.japonicaj Chemn. Vf, 5^,56^ ; — Ven. corrugaf a y ià. Vil t 42, 444. (5) Ven. exolefa, Chemn. Vit , 38, 4o4. (6) Ven. meretrix , Chemn. VI, 55 , 547 j — Ven. corhicula , id, 5i ? 5 16 ; — Ven. affinis , id. VI , 54, 355 • — Ven. castrensis, id. (7) Fen. puerpsra , Chemn. VI, 36, 388 5 — Ven. rugosa , ib. 29, 5o3. (8) T^en. cliione , Chemn. VI, Z2 , 343j— Te/z, Eryçina ^ ib. ^ij • •^Ven. macu'ata , ib. 35, 545, TESTACÉS. • 4^5 tour du manteau ne faisant point de repli, annonce que les tubes ne sont pas extensibles (i). 2."^. Celles en forme de lentille très-comprimée, à nates rapprochés en une seule pointe. Ce repli leur manque aussi (2). 3". Celles en forme orbiculaîre bombée , qui non-seule- ment manquent du repli , mais ont encore , comme les luchies , l'empreinte du muscle antérieur très-longue (3). 4"*. Les espèces épaisses, à côtes en rayons, qui manquent aussi du repli, et lient le genre des venus à celui des véné- ricardes (4). On a déjà séparé du genre venus , Les Capses. (Capsa. Brug. ) Qui n*ont que deux dents de chaque côlé à la charnière ; leur coquille manque de lunule, est assez bombée, oblou- gue , et le repli , indice du rélracteur du pied j , est consi- dérable (5). Et LES PÉTRICOLES. (PETRICOLA. Lam. ) Qui ont de chaque côté deux ou trois dents à la charnière , bien distinctes , dont une fourchue. Leur forme est plus ou moins en cœur ; mais comme elles habitent l'intérieur des pierres, elles y deviennent quelquefois irrégulières. D'après l'impression des bords du manteau leurs tubes doivent être grands (6). (1) Venus islandica , Chemn. VI, 02, 382, et po\u' l'animal, Miiller , Zool. dan. pi. xxviii. (2) l^^eji. scripta, Cheinu. VIï, 4o, 422, (3) Ven. tigerina, Chemri. Vit, 67, 090 ^ — Ven. punctata , ife. 397- (4) Venus -pectinata ^Chemw. \^ll y 5g, 419. (5) Ven. dejîorata, Chcnin. VI, ix, 79-83. (6) Venus lapicida , Chemn. X, 172 , i664 , et lès BUPEiiiiAinEs d® M. Fleuriau de Bdleviiej — donax irusl Chfejnn. VI, xxvi, .''70. /j86 ACÉPHALES Les Corbules. (Corbula. Brug. ) Semblables pour la forme aux cytbérées triangu- laires ou en cœur , n'ont qu'aune dent forte a chaque valve 5 au milieu, répondant à côté de celle de la valve opposée. Leurs tubes doivent être courts et leurs valves sont rarement bien égales (i). Quelques-unes vivent dans l'intérieur des pierres (2). Les Mactres. (Mactra. L. ) Se distinguent parmi les coquilles de cette îa- mille parce que leur ligament est interne, ef^ogé de part et d'autre dans une fossette triangulaire , comme dans les huîtres , les crassatelles , etc. Elles ont tontes un pied comprimé propre à ramper. Dans les Mactp.es, proprement dites. (Mactra. Lam.) Le ligament est accompagné à la valve gauche, en avant et en arrière, d une lame saillante qui pénètre entre deux lames de la valve opposée. Tout près du ligament vers la lunule est de part et d'autre une petite lame en chevron. Les tubes sont réunis et couris (3). Nous en avons quelques-unes sur nos côtes. (1) Voyez TEncycl. mélhodiqne, vers, pi. 23©, fig. 1, 4, 5, 6. (2) Venus mon&trosa , Chemn. VII , 42 , 445-6. (3) Le geure mactka de Grad. peut resler tel qu'il est, quand on en a retiré les îauignons el les lutraires ^ mais les espèces sont loin d'êlre bien dislingwées. Ajoutez mja australis , Chemn. V^l, 111, ig, 20. TESTACÉS. 487 Dans les Lavignons , les lames latérales sont presque effacées ; on ne voit qu'une petite dent près du ligament in- terne , et on observe en outre un petit ligament extérieur ; le côté postérieur de la coquille est le plus court. Les valves bâillent un peu. Les tubes sont séparés et fort longs , comme dans les tellines. Nous en avons mie sur nos côtes ( Chemn VI, m , 21 , sous le nom de 7nya hispanica ) , qui vit à plusieurs pouces sous la vase (i). La cinquième famille des Acéphales testacés, Ou LES Enfermés. A le manteau ouvert par le bout antérieur, ou vers son milieu seulement, pour le passage du pied, et prolongé de l'autre bout en un tube double qui sort de la coquille ^ laquelle est toujours plus ou moins bâillante par ses deux extrémités : ils vivent presque tous enfoncés dans le sable , dans la vase, dans les pierres , ou dans des bois. Les Myes. (Mya. L.) N'ont que deux valves à leur coquille oblongue, dont la charnière varie. Le double tube forme un (1) Gmel. Ta nommée mal à propos mactra piperata, , Ajoutez mactra papyracea, Cliemn. VI , xxiii , aSi ;— tw. corn- pîanafa, id. xxiv, 258, — mya nicobaricaj id, iii; 17, 18. 4l8 ACÉPHALES gros cylindre charnu ; le pied est comprimé ; les formes de la charnière ont donné à MM. Daudin ^ Lamark, eic. , les subdivisions suivantes (i). Les Lutraires. ( Lutraria. Lam.) Ont comme les mactres un ligament inséré de part et d'autre dans une large fossette triangulaire de chaque valve , et en avant de cette fossette une petite dent en che- vron; mais les lames latérales manquent; les valves très- bâillantes , surtout au bout postérieur par lequel sort le gros double tube charnu de la respiration et de l'anus » les ramènent dans cette famille. Le pied qui sort à Topposite , est petit et comprimé. On en trouve dans le sable des embouchures de nos fleuves (2). Les Myes proprement dites. (Mya. Lam.) Ont à une valve , une lame qui fait saillie dans l'autre valve , et dans celle-ci une fossette. Le ligament va de cetts fossette à cette lame. Nous en avons quelques-unes le long de nos côtes dans le sable (3). On doit rapprocher de ces myes Les Anatines. Lam. Qui ont à chaque valve une pfetite lame saillante en dedans, et le ligament allant de Tune à l'autre. ■ ■ ■ ■ ~ ■ — - (1) N. B. La moitié <îes mya de Gmel. n^apparliennent ni à ce genre ni même à cette famille, mais aux rulselles ^ aux mulet es , a»x Biacfres , etc. (2) Mactra lutraria ^ List. 4i5, 269 ; Cliemn. VF, xxiv, 240, 24i j — myaohlonga a id. ib.II, 12 j — acusta ^Conch, brir.XVIf, 4j Gualt. 90, A» fig. min, (5) Mja trur^^ata, L. Cliemu. Vï ; ï, » , a j-~/?î. arenaria , ib. 5, 4. TE STAGES. /^S<') On en connaît une oblongue excessivement mince , dont les valves sont soutenues par une arête intérieure (i) ; et une autre de forme plus carrée qui n'a point cette arête (s). Les Glycymères. (Glycymeris. Lam.) Sertodaire. Daud. N'ont à leur cliarnière ni dents, ni lames, ni fossettes, mais un simple renflement calleux, derrière lequel est un ligament extérieur (3). Les Panopes. ( Panopea. Mesnard Lagr. ) Ont en avant du renflement calleux des précédentes une lorte dent , immédiatement sous le sommet, qui croise avec une dent pareille de la valve opposée ; caractère qui les rapproche des solens. On en connaît une grande espèce, des collines du pied de l'Apennin , où elle est si bien con- servée qu'on l'a crue quelquefois tirée de la mer (4). Peut'êlre pourrait-on en séparer une autre espèce fos- sile , qui ferme presque entièrement au bout antérieur (5). On peut mettre à la suite de ces diverses modifications des mjes , \ (i) Solen anatinus , Clieinn. VI , vi , 46-48. (2) Ericycl. aSo, 6 , sous le nom àé cnrhule. Je pense q^e les rufi- COLES , Fieurjau de Bellev. (Voy. Roissy, VI, 44o), doivent être voi- sines de ce sous-genre. Elles vivent dans l'intérieur des pierres , coi(ï\xnf:\ç?> pelricoles , le» pholades, elc, (5) Mva siîiqua , Cliemn, Xï, 198 , f. igSi ; — Is. glycimère rousse j Bosc. Coq. lit , xvii , 3. (4) Mya glyci'm^ris, L. Cheinn. VI, m. C'est sans aucune autorité qu'on la dit de la Méditerranée. (5) Fanope de Faujas , Mesnard Lagr. Ann. Mus. IX , xii. C est dans ce voisinage que doivent venir sans doute les saxicave» de M. Fîeuriau de Rcîlevue, petites coquilles creusant l'intérieur des pierres. Vid. Roissy^ VI, 44 1. 490 ACÉPHALES Les Pandores. Brug. Qui ont une valve beaucoup plus plaie que l'autre, un ligament intérieur placé en travers , accompagné en avant d'une dent saillante de la valve plate. Le côté postérieur de la coquille est allongé. L'animal rentre plus complètement dans sa coquille que les précédens , et ses valves ferment mieux, mais il a les mêmes mœurs. On n'en connaît qu'une espèce de la Méditerranée (i). Ici viennent encore se grouper quelques petits genres singuliers. Les Gastrochènes. (GASTRocHiENA. Spengler. ) Dont les coquilles manquent de dents, et dont les bords très-écartés en avant , y laissent une très-grande ouverture oblique , vis-à-vis de laquelle le manteau a un petit trou pour le passage du pied. Le double tube qui rentre entièrement dans la coquille est sus- ceptible de beaucoup d'allongement. Les uns ont, comme les moules , les sommets à l'angle antérieur (2); d'autres les ont plus rapprochés du milieu (3). Elles vivent dans l'intérieur des madrépores qu'elles percent* Les Byssomies. Cuv. Dont les coquilles oblongues et sans dent mar- quée , ont l'ouverture pour ie pied , à peu près dans (1) Telllna inœquivali^-ls ,C\\emn. VI, xi, 106 , et pour l'animal Poli. (2) Fholas hîansy Chemn. X, clxxii , 1678, 1679. (5) Ici. ir)8i , esppce très-dilTé renie de la préccdeiite^ que Cliermi» n'a pas assez distinguée. TESTACÉS. 491 le milieu de leurs bords et vis-à-vis des sommets. Ils pénètrent aussi dans les pierres , les coraux. On en a un très-nombreux dans la mer du Nord , qui est pourvu d'un bjssus (i). Les Hiatelles. ( Fïiatella. Daud. ) Ont la coquille bâillante pour le passage du pied vers le milieu de ses bords, comme les précédens, mais leur dent de la charnière est un peu plus mar- quée. Leur coquille a souvent en arrière des rangées d'épines saillantes. Elles se tiennent dans le sable, les zoopliytes, etc. La mer du nord en possède une petite (2). Les Solens. (Solen. L. ) Qnt aussi la coquille seulement bivalve, oblongue ou allongée; mais leur charnière est toujours pour- vue de dents saillantes et bien prononcées , et leur ligament toujours extérieur. Les Solens proprement dits. ( Sjdlen. Cuv.) Vulgairement manches de couteau. Ont la coquille en cylindre allongé, et les dents vers l'extrérailé antérieure par où sort le pied. Celui-ci est coni- que et sert à l'animal à s'enfoncer dans le sable qu'il creuse avec assez de vitesse quand il aperçoit du danger. (1) Mjtilus pholadis , Mùll. Zool. Dan. lxxxvii , 1, 2, 3, ou mja byssifera , Fabr. Gioënl. (2) Solen minutus, L. Cheran. VF, vr, 5i, 52 , ou mya arctica , Fabric. Groènl. qui paraît le même que Vhiat. à une fente, Bosc. Coq, I[[, :xxi , 1 5 — Vhiai:. à cUux fentes , id. ib. 2. 49^ ACÉPHALES Nous en avons plusieurs le long de nos côtes (i). On pourrait distinguer les espèces où les dents se rap- prochent du milieu , les uns ont encore la coquille longue et étroite (2); D'autres l'ont plus large et plus courte; leur pied est très- gros. Nous en avons de ceux-ci dans la Méditerranée (3). Dans les Sanguinolaires. (Sanguinolaria. Lam. ) La charnière est à peu près comme dans les solens larges , mais les valves ovales , se rapprochent beaucoup plus à leurs deux bouts ,011 elles ne font que bâiller, comme certaines mactres (4). Les Pholades ou Dails. ( Pholas. L. ) Ont deux valves principales larges et bombées du côté de la bouche , se rétrécissant et s' allongeant du côté opposé ^ et laissant à chaque bout une grande ouverture oblique ; leur charnière a ^ comme celle des myes proprement dites , une lame saillante d'une valve dans Fautre y et un ligament intérieur allant de cette lame à une fossette correspondante. Leur manteau se réfléchit en dehors sur la charnière , et y contient une et quelquefois deux ou trois pièces calcaires surnuméraires. Le pied sort par Touver- lure du côté de la bouche qui -est la plus large ^ et (1) Soîen pagina j Chemn. VI, iv, 26-28 j — s, siliqua , ib. 29; " — s. ensisj ib. 3o; — s. niaximus , ib. v, 55 j — s, eultelluSj ib. Sy. {2) Solen legumenj Chemn. VI , v , 32-34. (3) Soleti sf rigilatus, Chemn. Yl, VI, ^i-/[5', — s. radiatus , id. v, 38-4o ; — s. viinimus, ib. 3i j — s. coarctatus, vi , 45 ; — s. vespertinus., i(l.vii,6o. (4) SoJen sanguLnole}itus,G\\çm\^ . VT, vn, 5S j — s. roseus^Vo. 55» TESTACJES. ^93 du bout opposé sortent les deux tubes réunis et susceptibles de se beaucoup dilater en tout sens. Les pholades habitent des conduits qu'elles se pra- tiquent, les unes dans la vase, les autres dans Fin- rieur des pierres j comme les lithodomes^ les pé- tricoles 3 etc. On les recherche à cause de leur goût agréable. Nous en avons quelques espèces sur nos côtes. Tel est le Dailcomman, (^P/iolas dacijlus. L.) Chemn.VJII, CI , 809 (i). Les Tarets. (Teredo. L. ) Ont le manteau prolongé en un tuyau beaucoup plus long que leurs deux petites valves rhomboï- dales , et terminé par deux tubes courts , dont la base est garnie de chaque côté d'une palette pier- reuse et mobile. Ces acéphales pénètrent tout jeunes et s'établissent à demeure dans l'intérieur des bois • plongés sous l'eau, tels que pieux, quilles de na- vires, etc, y et les détruisent en les criblant de toute part. On croit que pour s'enfoncer, à mesure qu'il grandit, le taret creuse ces bois à l'aide de ses valves; mais ses tubes restent vers l'ouverture par où il est entré , et 011 il amène l'eau et les alimens par le mouvement de ses palettes. Le canal oii il se tient est tapissé d'une croûte calcaire qu'il a transsudée , (1) Ajoutez phol. orientalis , ib. 860, qui n'est peut-êUe qu'une variété de dactjlus-, — phol. costata^ ib. 865; — ph. crispata , id. cii, 8-^2-^7^ i~-phol. jpusiUa f ib. ^^67-71 -j—phoî. ^triata, ib. 864-66,'' 494 ACÉPHALES et qui lui forme encore une sorte de coquille tubu- leuse. Ces animaux sont très-nuisibles dans les ports de mer. 'L'Espèce commune, {^Teredo navalis. L. ) Apportée, dit-on, de la Zoiie-Torride , a menacé pins d'une fois la Hollande de sa destruclion , en ruinant ses digues. Elle est longue de six pouces et plus , et a des pa- lettes simples. Les pays chauds en produisent de plus grandes, dont les palettes sont articulées et ciliées. On doit les remarquer à cause de l'analogie qu'elles établissent avec les cirrhopodes. Tel est le teredo palmulatus. Laiïi. Adans. Ac. des se. 1769, pi. 9,fig. 12. (Les Palettes.) On a distingué des tarets , Les Fjstulanes. (FistulanA. Brug.) Dont le tube extérieur est entièrement fermé par le gros bout et ressemble plus ou moins à une bou- teille ou à une massue; on Fobserve tantôt enfoncé dans des bois ou des fruits qui apparemment avaient été plongés sous feau, tantôt simplement enveloppé clans le sable. L'animal a d'ailleurs deux petites valves et deux palettes comme les tarets. Il ne nous en vient de frais que des mers des Indes ; mais nos couches en recèlent de fossiles (i). (1) Teredo clav a, GxneV. Spengl. Nalurforscb, XIÏI , i, et 11, cop. Encycl. Mélhod. vers, pi. cLXVii, f. 6-16. C'esl lefistulana gregaîa , Lamarck , — teredo utriculus, Gm. Naturf. X, i, 10, probable- ment le même que Jistulana lagenula jl^^m. Encycl. méth. 1. c. f. 2^; '—jistulana clava, Lam. ib. 17-22. Il est pïobable que \e pholas teredula , Pall. nov. act. Pelrop. U , VI, 25, est aussi \xnejisiulane. SANS COQUILLE. 49^ DEUXIÈME ORDRE DES ACÉPHALES. Les ACEPHALES SANS COQUILLES. Sont en très-pelit nombre et s'éloignent assez des acéphales ordinaires pour que Ton puisse en faire une classe distincte ; leurs branchies prennent des formes diverses, mais ne sont jamais divisées en quatre feuillets; la coquille est remplacée par une substance car- tilagineuse 5 quelquefois si mince qu'elle est flexible comme une membrane. Nous en fai- sons deux familles ; la première comprend les genres dont les individus sont isolés et sans connexion organique les uns avec les autres , quoiqu'ils vivent souvent en société. m Les Biphores. Brug. (Thall\. Brown. Salpa et Dagysa. Gm. ) Ont le manteau et son enveloppe cartilagi- neuse 5 ovales ou cylindriques , et ouverts aux deux bouts. Du côté de Fanus l'ouverture est ti'ans- verse , large , et munie d'une valvule qui permet seulement Feutrée de Feau et non pas sa sortie. Du côté de la bouche elle est simplement tubuleuse. Des bandes musculaires embrassent le manteau et contractent le coi'ps. L'animal se meut en faisant 49^ ACÉPHALES entrer de l'eau par l'ouverture postérieure , et en la faisant sortir par celle du côté de la bouche ^ eu sorte qu'il est toujours poussé eu arrière , ce qui a fait prendre par quelques naturalistes son ouver- ture postérieure pour sa véritable bouche. Ses bran- chies forment un seul ruban , placé en écharpe dans le milieu de la cavité tubuleuse du manteau ^ et que l'eau frappe sans cesse en traversant cette cavité. Le cœur , les viscères et le foie sont pelotonnés près de la bouche ; mais la position de l'ovaire va- rie. Le manteau et son enveloppe brillent au soleil des couleurs de l'iris , et sont si transparens que l'on voit au travers toute l'anatomie de l'animal ; dans beaucoup d'espèces le manteau a des tuber- cules pex^forés. Ce que les biphores offrent de plus curieux , c'est que pendant long-temps ils restent unis ensemble comme ils l'étaient dans l'ovaire 5 et nagent ainsi en longueschaînes, où les individus sont disposés en différens ordres , mais toujours selon le même dans chaque espèce. On en trouve en abondance dans la Méditerra- née et les parties chaudes de l'Océan. Les Thalia Brown ont une petite crête ou nageoire ver- ticale vers le bout postérieur du dos (i). Parmi les biphores proprement dits, Les uns ont, dans l'épaisseur du manteau , au-dessus de la (1) Ilolotîiuria Thalia, Gm. Br. Jam. XLiii, 03 — h. caudata, il)- 4j — h. denudata ,Eiacy cl. méthod. vers, lxxxvîii ; — salpa cristata , Cuv. Ann. Mus. , IV, lx^iii , 1 , représenté sous le nom de dagysa ^ WomejLect. on corap. an, II, lsiii j — sal^a jninnata, Forsk. xxxv, B-. SANS COQUILLE. 497 masse des viscères, une plaque gélatineuse, de couleur foncée, qui pourrait être un vestige de coquille (i). D'autres n'y ont qu'une simple proéminence de la même substance que le reste du manteau, mais plus épaisse (2}. D'autres n'ont ni plaque ni proéminence, mais leur man- teau est prolongé de quelques pointes. Il y en a qui ont une pointe à chaque extrémité (3). D'autres en ont deux à l'extrémité la plus voisine de la bouche (4)-. Quelques-unes n'en ont qu'unfe à cette même extrémité (f)). Le plus grand nombre est simplement ovale ou cylin- drique (6). Les Ascidies. (Ascidia. Lin.) Thetliyon ^qs anciens. Ont le manteau et son enveloppe caiiilagineuse ^ qui est souvent très-ëpaisse, en forme de sac , fer- més de toute part^ excepté à deux orifices qui ré- pondent aux deux tubes de plusieurs bivalves , et dont Tun sert de passage à l'eau, et l'autre d'issue {y^Salpa scutigera , Cuv. Ann. Mus.IV^ lxviii, 4, 5, probablement le même que le salpa gibba , Bosc. vers , II, xx , 5. (2) Salpa Tilesii , Cuv. loc. cit. 3 3-r-*. punctata, Forsk. xxxv, C j — 5. peZc^/ca, Bosc. loc. cil. 4. (3) Salpa maxima^ Forsk. xxxv , A ; — s.fusiformis, Cuv. loc. cit. 10 , peut-être le même que Forsk. xxxvr ; — suî. mucronata , ib. D. (4) Salpa democratica ,For?\i. yiTmxj^O. (5) Holothuria zonaria , Gm. Pall. Spic. X, i, 175 — tJialia lin^ gulata , Blumenb. Abb. 5o. (6) Salpa octofora , Cuv. loc. cit. 7; peuf-être le même que les petits dagysa , Home, loc. cit. lxxiii , !• — -s. ofricana , Forsk. XXXVI, C ; — s. fasciata , ib. D ; — s. confederata , ib. A ; peut-être le même que s. gihha , Bosc. loc. cit. 1, 2, 3; — s. polycratica, ib. F 5 — - 5. cylindrica , Cuv. loc. cil. 8 et 9 j — dagysa strumcsa , Home. I. c. I.XXI, 1. TO?.ïE 2, 3 a 498 ACÉPHALES aux excrémens. Leurs branchies forment im grand sac an fond duquel est la bouche , et près de cette bouche est la masse des viscères. L'enveloppe est beaucoup plus ample que le manteau proprement dit. Celui-ci est fibreux et vasculaire ; on y voit un des ganglions entre les deux tubes. Ces animaux se fixent aux rochers et aux autres corps , et sont privés de toute locomotion; leur principal signe de vie consiste dans fabsorprion et Févacuaîion de l'eau par un deîenrs orifices ; ils la lancent assez loin quand on les inquiète. On en trouve en grand nombre dans toutes les mers 5 et ii y en a qui se mangent (i). Quelques espèces sont remarquables par le long pédon- cule qui les supporte (2). La deuxième famille des Acéphales sans coquille , Comprend des animaux unis dans une en- veloppe commune^ de sorte qu'ils paraissent communiquer organiquement ensemble , et C|ue sous ce rapport ils lient les mollusques aux zoophytes. (1) Tout le genre ascidia de Gm. auquel il faut ajouter Vase, gela^ tina , Zool. dan. xLiii ; — Vase. pyrlformis^ ib. ciiVr j — le salpa sipho, Forsk. XLiii , C 5 — Vascidia microcosmus j Redi, opusc. III, Plane, app. VII, le même que Vase, sulcata, Coquebert, Bullet. des Se. avr. 1797, T, I; — Vase, glandiformis , Coqueb. ib. A'^. B. que Vascidia ea- iiina, Miill. Zool. dan. lv, asc. intestinalis, Bobalsch. X , 4 5 peut- être même asc. patula, Mûll. lxv, et a. corrugaia, id. lxxix , 2 , ne paraissent qu'une espèce. Il y a aussi quelques interversions de synonymie. (2) Ascidia pedunculata ,Ei\.\Vt'ôôQt SANS COQUILLE. ^99 Leur organisation individuelle a beaucoup de rapport avec celle des ascidies ; leurs bran- chies forment de même un grand sac que les alimens doivent traverser avant d'arriver à la bouche ; leur princip^al ganglion est de même entre la bouche et Fanus ; la disposition des viscères et de l'ovaire est à peu près sembla- ble (i). Néanmoins les uns ont , comme les bi- phores , une ouverture à chaque extrémité ; Tels sont Les Botrylles. (Botryllus. Gœrtn.) Qui sont de forme ovale , fixés sur divers corps et réunis à dix ou douze comme des rayons d'une étoile; les bouches sont aux extrémités extérieures âes rayons, et les anus aboutissentà une cavité com- mune qui est au centre de fétoile. Quand on irrite une bouche , un animal seul se contracte ; si on ir- rite le centre^ ils se contractent tous. Ces très-petits animaux s'attachent sur certaines ascidies ^ sur cer- tains fucus y etc. (2). (1) C'est M. Savigny qui a fait connaître récemment Forganisation singulière de toute cette famille, que l'on confondait autrefois avec l«s zoophytes proprement dits. Eu même temps MM. Desmarets et Lesueur fesaient connaître la structure particulière des botrylles et des pyrosomes. (2) Voyez Desmarets et Lesueur ,Bullet. des Se. mai i8i5; — bo- fryllus stellatus, Gaerlner, owal'cyonium Schlosssri, Gm, Pall. Spicil. Zool. X, IV, 1-5. 5oo Acéphales Dans cerlaines espèces , trois ou quatre étoiles paraissent empilées l'une sur l'autre (i). Les Pyrosomes. (Pyrosoma. Pérou.) ' Sont réunis en très-grand nombre pour former mi grand cylindre creux, ouvert parmi bout, fermé par fautre , qui nage dans la mer par les contrac- tions et les dilatations combinées de tous les animaux particuliers qui le composent. Ceux-ci se terminent en pointe à l'extérieur , en sorte que tout le dehors du tube est hérissé; les bouches sont percées près de ces pointes, et les anus donnent dans la cavité intérieure du tube. Ainsi Ton pourrait comparer un pyrosome à un grand nombre d'étoiles de botrylles enfilées les unes à la suite des autres , mais dont l'en- semble serait mobile (2). La Méditerranée et l'Océan en produisent de grandes espèces , dont les animaux sont disposés peu régulièrement. Elles brillent pendant la nuit de tout l'éclat du phosphore (3). On en connaît aussi une petite^ où les animaux sont ran» gés par anneaux très-réguliers (4). Les autres de ces mollusques composés ont 5 comme les ascidies ordinaires , l'anus et (1) Botryllus congîomeratus, Gasrtn. ou alcyonium conglomérat um p Gm. Pall. Spic. Zool. X, iv, 6. (2) Voyez Desmarets et Lesueur, loc. cit. (5) Pyrosoma atlanticum^ Pérou, Annal. Mus. IV, l^xii; — U pyrosome géante Desmarets et Lesueur, Builet. des Se. mai i8i5, pi. I, f. 1. (4) Le pyrosome élégant, Lesueur, Biillel. des Se. juin i8î3, pi. V, f. 2. SANS COQUILLE. 5oi la bouche rapprochés vers la même extrémité. Tous ceux qu'on connaît sont fixés , et on les avait jusqu'ici confondus avec les alcyons. La masse des viscères de chaque individu est plus ou moins prolongée dans la masse cartilagi- neuse ou gélatineuse commune , plus ou moins rétrécie ou dilatée en certains points ^ mais chaque bouche représente toujours à la surface une petite étoile à six rayons. Nous les réunissons sous le nom de POLYCLINUM (l). Les uns s'étendent sur lc?s corps comme des croûtes char-' nues (2). D'autres s'élèvent en masse conique ou globuleuse (3) , Ou s'étalent en disque comparable à une fleur ou à une actinie (4), Ou s'allongent en brandies cylindriques portées par des pédicules plus minces (5) , etc. (i) C'est d'après le nombre des élranglemens, c'est-à-dire le plus ou moins de séparation de la branebie , de l'estomac et de l'ovaire, que M. Savigny a formé ses genres polyclinum , aplidium , didem" mum , eucœliam , diazona , sigillina , etc. qu'il ne nous paraît pas nécessaire de conserver. Ici doivent encore venir Valcyoniuvi ficus, Gm. i le distomus variolosus, Gœrtn. ou alcyonium ascidioides, Gm. Pall. Spic. ZooL X , iv, 7. (2) Les eucœlium , Sav. (3) Plusieurs des poîyclinum et des aplidium de Sav. (4) Le genre diazona , Sav. composé d'une belle et grande espèce de couleur pourprée, découverte près d'Ivice par M. Delarocbe. (5) Le genre sigillina , Sav, dont les branches cylindriques ont souvent un pied de long, et les animaux, minces comme des fils, trois à quatre pouces. 502 MOLLUSQUES CINQUIÈME CLASSE DES MOLLUSQUES. LES MOLLUSQUES BRACHIOPODES. Ont 5 comme les acéphales , un manteau à deux lobes , et ce manteau est toujours ou- vert; mais leurs branchies ne consistent qu'en petits feuillets , rangés tout autour du bord de chaque lobe , à sa face interne ; au lieu de pied ils ont deux bras charnus , et gar- nis de nombreux fîlamens ^ qu'ils peuvent étendre hors de la coquille et y retirer 5 leur intérieur a paru montrer deux cœurs aortiques et un canal intestinal replié , entouré du foie ; la bouche est entre les bases des bras , et Fanus sur un des côtés. On ne connaît pas bien leurs organes de la génération ni leur système nerveux. Tous les brachiopodes sont revêtus de co- quilles bivalves^ fixés, et dépourvus de loco- motion. L'on n'en connaît que trois genres. Les Llxgules. (Lingula. Brug. ) Ont deux valves égales, assez plates, oblongiies , ayant les sommets au bout d'un des côtés étroits , saillantes par le bout opposé , et attachées entre les deux sommets à un pédicule charnu qui les suspend Ï3RÀCÎII0P0DES. 5o3 V aux rochers; leurs bras se roulent eu spirale pour rentrer dans la coquille. On n'en connaît qu'une, de la mer des Indes. {Lingula anatina. Cuv. Ann.Mus. I, vi. Séb. III, xvi, 40 ^ valves minces , cornées et verdâtres (i). Les Tjérébratules. ( Terebratula. Brug. ) Ont deux valves inégales ^ jointes par une cîiar- nière: le sommet de Tune avance pins que Fautre^ et est percé pour laisser passer un muscle qui attache la coquille aux rochers , aux madrépores ^ çXc. , et quelquefois un pédicule charnu qui Ty suspend. On remarque à l'intérieur une petite charpente osseuse , quelquefois assez compliquée, qui adhère à la valve saillante , pénètre dans le corps de fanimal , le sou- tient et donne surtout attache aux bras. Ceux-ci sont plus courts qu'aux lingnîes, et fourchus (2). On trouve une quantité innombrable de térébra- iules à l'état fossile ou pétrifié, dans certaines cou- ches secondaires d'anciennes formations. Les espèces sont moins nombreuses dans la mer actuelle (3). (1) Linn. qui n'en connaissait qu'une valve, l'appela p<2fe//ii unguis, Solander et Ciiemnitz qui surent qu'elle a deux valves, lui donnè- rent Tun le nom de mytilus lingua , l'autre celui de pinna unguis. Bruguières connut son pédicule, et en fit en conséquence un genre sous le nom de lingule , Encycl. méth. vers, pi. 260. Ce qui est sin- gulier, c'est que personne n'avait remarqué que Séba, loc. cil. la re- présente très-bien avec son pédicule. (2) Voyez Griindler, Naturforsch. II, m, et Brug. Encycl. Métli. vers, pi. 246, 7. (3) Anomia scobinata ^ Gualt. 96, A;— <2«. aurita, id. îb. B5 — an, retma-j—an.truncaia, Chema. Vîlî, lxxvii, yoij— a?z. ca- 5o4 MOLLUSQUES Les Orbicules. (Orbicula. Cuv. ) Ont deux vaîve^ inégales ^ dont Tune ronde et conique ressemble ^ quand on la voit seule , à une coquille de patelle; l'autre est plate et fixée aux ro- chers. L'animal ( Criopus. Poli) a les bras recour- bés en spirale comme celui des lingules. Nos mers en produisent une petite espèce. ^Patella ano- mala. Mull. Zool. Dan. V, 2-6. Anomia tiirhinata. Poli. XXX, i5.) SIXIEME CLASSE DES MOLLUSQUES. LES MOLLUSQUES CIRRHOPODES. ( Lepas et Triton. Linii. ) r Etablissent , par plusieurs rapports ^ une sorte d'intermédiaire entre cet embranche- ment et celui des animaux articulés \ enve- loppés d\in manteau et d'une coquille qui se rapprochent souvent de ceux de plusieurs acéphales, ils ont à la bouche des mâchoires latérales, et le long du ventre des filets nom- més cirres , disposés par paires , composés ■pensis, ib. 7o5 ; — an, jjuhescens , id. lxxviii , 71Î23— a«. detrun- cata, ih. 'job j — an. sanguinulejita , ïh. 706 j — an. vitrea, ib. 707, 70g j — an. dorsata, ib, 710, 711 j — an. psittacea , ib. j i5 j-^ an, craniuïn, elc. Pour les espèces fossiles j voyez les pi. 259-246 des- vers <.ie l'encycî. îoiclhodique. CIRKHOPODES. 5o5 d'une multitude de petites articulations , et représentant des espèces de pieds ou de na- geoires 5 comme celles qu'on voit sous la c|ueue de plusieurs crustacés ; leur cœur est situé dans la partie dorsale et leurs branchies sur les côtés; leur système nerveux forme, sous le ventre , une série de ganglions. Cepen- dant on peut dire que les cirres ne sont que les analogues des battans articulés de certains tarets , tandis que les ganglions ne sont à quelques égards que des répétitions du gan- glion postérieur des bivalves. Ces animaux sont placés dans leur coquille la tête en bas, de manière que la bouche est dans le fond , et les cirres vers l'orifice. Entre les deux derniers est un long tube charnu qu'on a pris quelque- fois mal à propos pour leur trompe , et à la base duquel, vers le dos, est l'ouverture de l'anus. A l'intérieur on observe un estomac boursouflé par une multitude de petites cavités de ses parois qui paraissent remplir les fonctions de foie; un intestin simple , un double ovaire , et un double canal serpentin que les œufs doivent traverser , dont les parois produisent la liqueur prolifique et qui se prolonge dans le tube charnu pour s'ouvrir à son extrémité. Ces animaux sont toujours fixés ; Linnaeiis. 5o6 MOLLL'SQiJES n'en fesaît qu'un genre, (les Lepas) que Bru- guières a subdivisé en deux (i). Les Anatifes. (Anatifa. Brug. ) Dont la coquille est composée de pièces mobiles ^ et suspendue à un tube charnu. Dans les espèces les plus nombreuses , les deux principales valves res- sembleraient assez à celles d'une moule ; deux autres semblent compléter une partie du bord de la moule opposé au sommet^ et une cinquième, impaire, réunit le bord postérieiu: à celui de la valve opposée. De l'endroit où serait le ligament , naît le pédicule char- nu ; un fort muscle transverse réunit les deux pre- mières valves près de leur sommet ; la bouche de ranimai est cachée derrière lui , et Textrémité pos- térieure de son corps avec tous ses petits pieds ar- ticulés 3 sort un peu plus loin entre les quatre pre- mières valves. Les anatifes ont douze paires de cirres, six de chaque côté , les plus près de la bouche sont les plus courts et les plus gros. Leurs branchies sont des appendices en pyramides allongées, adhérentes à la base extérieure de tout ou partie de ces cirres. L'espèce la plus répandue darks nos mers [Lepas anati- fera. L.), a pris ce nom d'auatifère , à cause de la fable qui en fesair naître les bernaclies ou les macreuses , fable qui (i) Ce nom de lepas appartenait autrefois aux patelles. Linnœus supposant qu'il existe aussi de cescirropodes sans coquilles, leur don- nait alors le nom de triton ; mais l'existenee de ces tritons dans la nature ne s'est pas confirmée , et l'on doit croire que Linnseus n'avait T" qu'un animal d'anatife arraclié de sa coquille. GIRRHOPODES. Soj tient sans doute à la ressemblance grossière qu'on a trouvée entre les pièces de cette coquille et un oiseau. Les anatifes s'attachent aux rochers, aux pieux, aux quilles des na- vires , etc. (i). Il y a des anatifes qui n'ont que quatre valves; D'autres qui n'en ont que deux , et même très-petites (2). Les Glands de mer. (Balanus. Brug. ) Ont pour pièce principale de leur coquille un fube conique fixé à divers corps , et dont Fouverture supérieure se ferme par quatre battans mobiles. Les parois du tube sont creusées de pores et de cham- bres dans lesquelles pénètrent par la base des pro- ductions du manteau. Les branchies sont deux grands feuillets garnis de petites lames, et adhérens aux côtés du manteau. Les rochers , les coquilles , les pieux de toutes nos côtes, sont pour ainsi dire couverts d'une espèce. {Lepas halanus, L. ) Chemn. VIII, xcvii, 826(3). M. de Lamarck sépare , sous le nom de Coronules, des espèces très-évasées, où les parois du cône ont des cellules (1) Ajoutez lepas anserifera, Chemn. VIII , c , 856 -, — l. mitella , ib. 84g-85o ; — /. pollicipes, ib. 85 1 , 852 5 — /. scalpellum, ib. p. 294 , a , A. (2) Lepas aurita , Chemn. VIII , c , 867 , 858. (3) Ajoutez lep. balanoides, Chemn. VIII, xcvii, 821-826 ;— /. tin- iinnabulum , ib. 828-851 ; — /. vilnor^ ib. 827; — Lporosa^ ici. xcvni , 836 ;— Z. verruca , ib. 84o , 84i 3—/. angustata, ib. 835 ;—/. elon^ gâta , ib. 838 ; — l. patellaris, ib. 839 ; — l. spinosa , ib. 84o; — l. vio- lacea^ id.xcix, 842 ; — /. tulipa, Ascan. ic. x ; — /. cilmdrica, Gronov. Zooph. XIX, 3 , 4 j— Z. cariosa Pall. 110 v. act. Petr. H, vi, 24 , A. Bj — /. schœmia , Zool. dan. xciv, i-4. 5o8 MOLLUSQUES. si grandes , qu'elles représentent des espèces de chambres (i). Et sous celui de Tubicinelles , des espèces où la partie tubuleuse est assez élevée, plus étroite vers le bas , et divisée en anneaux, qui marquent ses accroissemens successifs (2). Les unes et les autres s'implantent dans la peau des baleines, et pénètrent jusque dans leur lard. TROISIÈME GRANDE DIVISION DU RÈGNE ANIMAL. LES ANIMAUX ARTICULÉS. Cette troisième forme générale est tout aussi caractérisée que celle des animaux ver- tébrés ; le squelette n'est pas intérieur comme dans ces derniers ^ mais il n'est pas non plus toujours nul comme dans les mollusques. Les anneaux articulés qui entourent le corps et souvent les membres^ en tiennent lieu, et comme ils sont presque toujours assez durs, ils peuvent prêter au mouvement tous les points d'appui nécessaires , en sorte qu'on retrouve ici, comme parmi les vertébrés, la marchejla course, le saut, la natation et le vol. Il n'y a que les familles dépourvues de pieds, ou dont les pieds n'ont que des articles mem- braneux et mous, qui soient bornées à la repta- (1) Lepas balœnaris , L. Chemii. VIII, xcix , 8i5 , 846 ;—-Iepas diadema , ib. 843, 844} — l. testudinarius y ih. 847, 848. Celui-ci s'attache au test des tortues. (2) La tuhicinelle , "Lam. Ânn. Mus. I , xxx ,1.2. \ AMMAUX ARTICULES EN GÉnÉRAL. SoQ tîon. Cette position extérieure des parties dures, et celle des muscles dans leur intérieur , ré- duit chaque article à la forme d'un étui , et ne lui permet que deux genres demouvemens. Lorsqu'il tient à l'article voisin par une join- ture ferme , comme il arrive dans les mem- bres j, il y est fixé par deux points , et ne peut se mouvoir que par gynglyme, c'est-à- dire dans un seul plan , ce qui exige des arti- culations plus nombreuses pour produire une même variété de mouvement. 11 en résulte aussi une plus grande perte de force dans les muscles , et par conséquent plus de faiblesse générale dans chaque animal à proportion de sa grandeur. Mais les articles qui composent le corps n'ont pas toujours ce genre d'articulation; le plus souvent ils sont unis seulement par des membranes flexibles, ou bien ils emboitent l'un dans l'autre , et alors leurs mouvemens sont plus variés , mais destitués de force. Le système d'organes par lequel les ani- maux articulés se ressemblent le plus , c'est celui des nerfs. Leur cerveau placé sur l'œsophage et four- nissant des nerfs aux parties qui adhèrent à la la tête 5 est fort petit. Deux cordons qui em- brassent l'œsophage, se continuent sur la loa- 5lO ANIMAUX ARTICULÉS gueur du ventre , se réunissant d'espace en espace par des doubles nœuds ou ganglions^ d'où partent les nerfs du corps et des mem- bres. Chacun de ces ganglions semble faire les fonctions de cerveau pour les parties environ- nantes^ et suiEre pendant un certain temps à leur sensibilité ^ lorsque l'animal a été divisé. Si l'on ajoute à cela que les mâchoires de ces animaux ^ lorsqu'ils en ont ^ sont toujours la- térales j et se meuvent de dehors en dedans , et non de haut en bas, et que Ton n'a encore découvert dans aucun d'eux d'organe distinct de Fodorat , on aura exprimé à peu près tout ce qui s'en laisse dire de général j mais l'exis- tence d'organes de fouie; l'existence, le nom- bre , la forme de ceux de la vue ; le produit et le mode de la génération , l'espèce de la respiration , l'existence des organes de la cir- culation 5 et jusqu'à la couleur du sang, pré- sentent de grandes variétés , c[u'il faut étudier dans les diverses subdivisions. DISTRIBUTION DES ANIMAUX ARTICULÉS EN QUATRE CLASSES. Les animaux articulés , qui ont entre eux des rapports aussi variés que nombreux , se présentent cependant sous quatre formes prin- cipales ;, soit à l'intérieur 5 soit à l'extérieur. EN GÉNÉRAL. 5l I Les ANNEiiDEs.Lam. ou Vers a sang rouge. Cuv. constituent la première. Leur sang coloré comme celui des animaux vertébrés , circule dans un sytème double et clos d'artères et de veines, sans cœurs ou ventricules charnus bien marqués , et respire dans des organes qui tantôt se développent au dehors, tantôt restent à la surface de la peau. Leur corps plus ou moins allongé, est toujours divisé en anneaux nom- breux dont le premier, qui se nomme tête , est à peine différent des autres , si ce n'est par la pré- sence de la bouche et des principaux organes des sens. Il y en a qui ont leurs branchies uni- formément répandues sur la longueur de leur corps ou sur son milieu ; d'autres, et ce sont en général ceux cjui habitent des tuyaux, les ont toutes à la partie antérieure. Jamais ces animaux n'ont de pieds articulés, mais le plus grand nombre porte au lieu de pieds des soies ou des faisceaux de soies roides et mobiles. Ils sont tous hermaphrodites et quelques-uns ont be- soin d'un accoupleiïient réciproque. Leurs organes de la bouche consistent tantôt en màcîioires plus ou moins fortes , tantôt en un simple tube ; ceux des sens extérieurs en ten- tacules charnus , et quelquefois articulés , et en quelques points noirâtres que l'on regarde 5l2 ANIMAUX ARTICULES comme des yeux, mais qui n'evistent pas à beaucoup près dans toutes les espèces. Les Crustacés constituent la seconde forme ou classe des animaiix articulés. Ils ont des mem- bres articulés , et plus ou moins compliqués , attachés aux côtés du corps. Leur sang est blanc ; il circule par le moyen d'un ventricule charnu placé dans le dos, qui le distribue à des bran- chies situées sur les côtés du corps, ou sous sa partie postérieure, d'où il revient dans un canal ventral. Dans les dernières espèces , le cœur ou ventricule dorsal s'allonge lui-même en ca- nal. Ces animaux ont tous des antennes oufila- mens articulés, attachés au-devant de la tête presque toujours au nombre de quatre, plu- sieurs mâchoires transversales , et deux veux composés. C'est dans quelques-unes de leurs espèces seulement que l'on trouve une oreille distincte. La troisième classe des animaux articulés est celle des Arachisides qui ont, comme un grand nombre de crustacés, la tête et le tho- rax réunis en une seule j^ièce , portant de chaque côté des membres articulés, mais dont les principaux viscères sont renlermés dans un abdomen attaché en arrière de ce thorax; leur bouche est armée de mâchoires et leur tète LEUPv DIVISION. 5l3 porte des yeux simples en nombre variable ; mais ils n'ont jamais d'antennes. Leur circula- tion se fait par un vaisseau dorsal qui envoie des branches artérielles , et en reçoit de vei- neuses ; mais leur respiration varie, les uns ayant encore de vrais organes pulmonaires qui s'ouvrent aux côtés de l'abdomen , les autres recevant l'air par les trachées , comme les insectes. Les uns et les autres ont cependant des ouvertures latérales , de vrais stygmates. Les Insectes sont la quatrième classe des animaux articulés , et en même temps la plus nombreuse de tout le règne animal. Excepté quelques genres (les myriapodes) dont le corps se divise en un assez grand nombre d'articles à peu près égaux^ ils l'ont partagé en trois parties : la tête qui porte les antennes , les yeux et la bou- che ; le thorax ou corselet qui porte les pieds et les ailes quand il y en a ; et l'abdomen qui est suspendu en arrière du thorax et renferme les principaux viscères. Les insectes qui ont des ailes ne les reçoivent qu'à un certain âge^ et passent souvent par deux formes plus ou moins différentes avant de prendre celle d'insecte ailé. Dans tous leurs états ils respirent par des tra- chées, c'est-à-dire par des vaisseaux élastiques qui reçoivent l'air par des stygmates percés sur ÏOME '2. . ' 33 5l4 ANIMAU:! ARTICULÉS les côtés, elle distribuent en se ramifiant à rin- fini dans tous les points du corps. On n'aper- çoit qu'un vestige de cœur , qui est un vaisseau attaché le long du dos, et éprouvant des con- tractions alternatives ^ mais auquel on n'a pu découvrir de branches; en sorte que l'on doit croire que la nutrition des parties se fait par imbibition. C'est probablement cette sorte de nutrition qui a nécessité l'espèce de respira- tion propre aux insectes , parce que le fluide nourricier qui n'était point contenu dans des vaisseaux ne pouvant être dirigé vers des organes pulmonaires circonscrits pour y cher- cher l'air, il a fallu que l'air se répandit par tout le corps pour y atteindre le fluide. C'est aussi pourquoi les insectes n'ont point de glandes sécrétoires, mais seulement de longs vaisseaux spongieux qui paraissent absorber parleur grande surface, dans la masse du fluide nourricier, les sucs propres qu'ils doivent pro- duire. Les insectes varient à l'infini par les formes de leurs organes de la bouche et de la digestion, ainsi que par leur industrie et leur manière de vivre ; leurs sexes sont toujours séparés. Les crustacés et les arachnides ont été long- temps réunis avec les insectes sous un nom LEUR DIVISION, 5îS commun , et leur ressemblent à beaucoup d'égards pour la forme extérieure, et pour la disposition des organes du mouvement , des sensations et même de la manducation. PREMIÈRE CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS, LES ANNÉLIDES (i). Sont les seuls animaux sans vertèbres qui aient le sang rouge. 11 circule dans un double système de vaisseaux compliqués. Leur corps est mou , plus ou moins allongé , divisé en un nombre souvent très-considéra- ble de segmens. Presque tous vivent dans Feau (le ver de terre ou lombric fait seul exception), plu- sieurs s'y enfoncent dans des trous du fonds , ou s'y forment des tuyaux avec de la vase^ ou d'autres matières, ou transsudent même une matière calcaire qui leur produit une sorte de coquille tubuleuse. (i) J'ai établi cetfe classe , en la distinguant par la couleur de son »ang et d'autres attributs , dans un mémoire lu à l'Institut en 1802. Voy, Bullet. des Se. messid. an X. M. de Laraarck l'a adoptée et nommée armé lidss , daus l'extrait d(- «on cours de Zoologie , imprim. en 1812: Auparavant Bruguières la réunissait à l'ordre des vers intestins j et plus anciennement encore Liungeos en plaçaifune partie parmi les mollusques et une au Ire parmi les inlestins. . 5i6 Xnnélides Dhnsion des Amiélldes en trois ordres. Celle classe peu nombreuse^ offre dans ses organes respiraloires des bases de divi- sions suiïisanles. Les uns ont des branchies en forme de panaches ou d'arbuscules^ attachées à la tête ou sur la partie antérieure du corps 5 presque tous habitent dans des tuyaux. Nous les ap- pellerons TUBICOLES. D'autres ont des branchies en forme d'ar- bres ou de lames , sur la partie moyenne du corps 5 ou tout le long de ses côtés; la plupart vivent dans la vase, ou nagent librement dans la mer ; le plus petit nombre a des tuyaux. Nous les nommons Dorsibranches. D'autres enfin n'ont aucunes branchies ap- parentes et respirent, ou par la surface de la peau , ou par quelque cavité inférieure. La plupart vivent librement dans l'eau ou dans la vase ; quelques-uns seulement dans la terre humide. Kous les appelons Abranches. Les genres des deux premiers ordres ont tous des paquets de soies roides et de couleur luétallique sortant de leurs côtés , et leur te- nant lieu de pieds ; mais dans le troisième ordre il se trouve quelques genres dépourvus de ces soutiers. TUBICOLES. Si"] PREMIER ORDRE DES ANNÉLIDES. LES TUBIGOLES, (vulgairement Pinceaux de Mer.) Les uns se forment un tube calcaire, ho- mogène 5 résultant probablement de leur transsudation comme la coquille des moîlus- ques, auquel cependant ils n'adhèrent point par des muscles ; d'autres se le construisent en agglutinant des grains dé sable , des frag- . mens de coquilles , des parcelles de vase , au moyen d'une membrane qu'ils transsiident sans doute aussi; il en est enfin dont le tube est entièrement membraneux ou corné. A la première catégorie appartiennent. Les Serpules. (Serfula. L. ) Vulg. Tuyaux de mer. Dont les tubes calcaires recouvrent, en s'*entor(il- lant, les pierres ^ les coquilles et tous les corps sous- marins. La coupe de qqs, tubes est tantôt ronde , tan- tôt anguleuse, selon-les espèces. li'animal a le corps composé d'un très - grand nombre de segmens ; sa partie antérieure est élar- gie , armée de chaque côté de plusieurs paquets de soies roides , et à chaque côté de sa bouche Q^i un superbe panache de branchies en forme d'éventail , ordinairement teint de vives coule ui^.'j& la base de chaque panache est un filament chara7ay-'é1: l'^ûp 'a^îà^ 5l8 A?sKÉLIDES deux 3 celui de droite, ou celui de gauche indiffé- remment, est toujours prolongé et dilaté à son ex- trémité en un disque diversement configuré^ qui sert d'opercule et bouche Fouverturedu tube quand l'animal s'y retire (i). L'espèce commune(6'^77?M/«co7z;for/w/?//na^û5 (2)). EU. Corail. XXXVIII , 2 , a des lubes ronds , entortillés, de trois lignes de diamètre. Son opercule est en entonnoir, et ses branchies souvent d'un beau rouge , ou variées de jaune et de violet, etc» Elle recouvre promptement des vases ou autres objets que l'on jelte dans la mer. Nous en avons sur nos côtes de plus petites, à opercule en massue, armé de deux ou trois petites cornes, etc. [Serp. ver" micularis. Gm.) Miill. Zool.Dan. LXXXVI,7-g. Leurs bran-, chies sont quelquefois bleues.Rien n'est plus agréable à voir qu'un groupe de ces serpules jlorsqu'elles s'épanouissent bien. Il j en a une aux Antilles {^Serpnla gigantea. Pall. Mis* cell. X,2, 10 (3)), qui se tient parmi les madrépores , et dont le tube est souvent entouré de leurs masses. Ses bran- chies se roulent en spirale quand elles rentrent; et son opercule est armé de deux petites cornes rameuses, comme des bois de cerfs (/j). (1) La serpule la plus commune , ayant ce disque en forme d'en- lonnoir , les naturalistes l'ont pris pour une Irompe , mais il n'est pas percé , et les autres espèces l'ont plus ou moins en forme de massue. (2) Cesl le même animal que VampJiitrite penicillas, Gmel, ou proboscidea , Brug. ; piobosciplectanos, Fab. Column. aquat. c. xi, p. 22. (5) La même que terehella bicornis, Abildg. Berl. Schr. IX, m, 4 , Séb. ÎII, XVI , 7, et que Vactlnia ovxjxnimalJloLi^er^ Home , lect, ou comp. Anat. II, pi. i, (4) Aj. Terehella steVata, Gm. Abildg. loc. cit. f. 5, TUE I COL ES. Sig Les Sabelles. (Sabella. Cuv.)(i). Ont le même corps et les mêmes brancliies en éventail que les serpiiles ; mais les deux filets char- nus adhérens aux brancliies se terminent Tun et l'autre en pointe et ne forment pas d'opercule. Leur tube paraît composé de grains d'une argile ou vase très-fine. Les espèces connues sont assez grandes et leurs panaches branchiaux d'une délicatesse et d'un éclat admirable. Nous en avons sur nos côtes une espèce à panaches égaux, tous deux conlournés en spirale. {^Ampliiirite ventilabruni, Gmel. Sabella penicillus , édit.XII.)Ellis , Corail. XXXVI. Et une autre où l'un des deux seulement est ainsi contourné, et où l'autre est plus petit, et enveloppe la base du premier. (Sabella unispira. Cuv. Spirographis spallanzanii ^ Viviani Phosph. Mar. IV. ) Les Terebelles. (Terebella. Cuv.) (3). Habitent, comme les sabelles, un tube factice; (i) Ce nom de sabella désigne dans Linnaeus et dans Gmelin , di- vers animaux à tuyaux artificiels et non transsudés ; nous le res- treignons à ceux qui se ressemblent par leurs caractères propres. (2) Aioutez amphitrite volutacornis , Trans' Linn. VII, vu, la même que Séli. I, xxix , i , mal à propos citée par Pallas et Gmel. sous serpula gigantea j — amphitrite infundibulum, Trans. Linn. IX, VIII I — tiibularia magnijica jih. V, ix ; — terebella reniformis, Gmel. Mùll. Zool. dan. Lxxxix , i, 2 3 — tubularia Fabricia , Gm. Faun. Groënl. f. 12. (3) Linnasus, éd. XII, avait nommé ainsi nn animal décrit par Kcehler, et qui pourrait appartenir à ce genre , parce qu'on croyait qu'il perce les pierres. M. Lamarck a employé ce nom (an. sans vert. p. 324) pour une néréide et pour un spio. Les terebelles de Gmel. com« prennent des amphinomes ^ des néréides, des serpules, etc. N, B. Le terebella cirrata, Miill. Wurm. XV, 1,2, n'est peut-être 520 ANNÉLIDES mais il est composé de grains de sable ^ de frag- mens de coquilles ; de plus ^ leur corps a beaucoup moins d'anneaux et leur ièie est autrement ornée. De nombreux tentacules filiformes , susceptibles de beaucoup d'extension, entourent leur bouche , et sur leur col sont des branchies en forme d'arbus- cules et non pas d'éventail. Nous en avons une sur nos côtes {Terebella conchilega. Gm. ) PalL Bliscell. IX ^ 14-22, très-remarquable par ses tubes formés de gros fragmens de coquilles , et dont l'ou- verture a ses bords prolongés en plusieurs petites branches formées des mêmes fragmens (i). Les Amphitrites» (Amphitrite. Cuv. ) (2). Sont faciles à reconnaître à des pailles de couleur dorées ^ rangées en peignes ou en couronne , sur un ou sur plusieurs rangs, à la partie antérieure de leur tête, où elles leur servent probablement de défense^ ou peut-être de moyen de ramper ou de ramasser les matériaux de leurs tuyaux. Autour de la bouche sont de très-nombreux tentacules, et sur le commen- cement du dos , de chaque côté , des branchies en forme de peignes. que le conchilega inal icprésenté. Uamphitrite cristata , MùlL Zool. clan. LX, 1, 4, en est fort voisin , ainsi que le terehella circinnaia, Ott. Fabr. Faun. Groenl. Sp. 270. Le terehella lapidaria^ à en juger par la mauvaise descr. de Kœhler , mém. de Slokli. 1764, III, A, E, pourrait aussi bien être une amphitrite. Le terebella plumosa » mal leprés. Zool. dan. XC, 1,2, pourrait, d'après Fabric. Faun. Groëul. 288 , êlre une amphinome, (1) Ajoutez amphitrite ventricosa, Bosc. vers. I , vi , 4 7 5. (2) Ce genre tel qu'il est dans Miiller , Bruguières , Gnielin, La- îaaarck y cr-mprend aussi des térebelles el des sahelles. TUBICOLES. 521 Les unes se composent des tuyaux légers, en forme de cônes réguliers , qu'elles transportent avec elles. Leurs pailles dorées forment deux peignes , dont les dents sont dirigées vers le bas. Leur intestin très-ample et plusieurs fois replié, est d'ordinaire plein de sable. Telle est sur nos côles V Amphitrite auricoma Belgica» Gm. (Pall. Miscell. IX, 3-5.), dont le tube, de deux pouces de long , est formé de petits grains ronds de diverses couleurs (i). La mer du Sud en produit une espèce plus grande ( Am,' ■pJiitrlte auricoma Capensis. Pall. Miscell. IX, 1-2), dont le tube, mince et poli, a l'air d'être transversalement fibreux , et d'être formé de quelque sabstan«e molle et filante , desséchée (2). D'autres ampliitrites habitent des tuyaux factices fixés à divers corps. Leurs pailles dorées forment sur leur tête plu- sieurs couronnes concentriques , d'où résulte un opercule qui bouche leur tuyau quand elles s'y contractent. Leur corps se termine en arrière en un tube recourbé vers la têle, sans doute pour émettre les excrémens. Telle est le long de nos côtes ïi Amphitrite à ruche, ( Sahella alt^eolata. Gm. Tuhlpora arenosa. Linn. Ed. XII.) EUis. Corail. XXXVI. Dont les tuyaux, unis les uns aux autres en une masse compacte, présentent leurs' orifices , assez régulièrement disposés , comme ceux des alvéoles des abeilles. Il est extrêmement probable que Ton doit (i) C'est la même que sabella Belgica , Gm. Klein, lub. 1,5, ecîiinod. xxxiii , A , B , et que Vamph. auricoma^ Miiîl. Zool. clan, XXVI , dont Brng. a fait son amphitrite dorée. [■2) C'est la même que sabella chrysodon > Gm. Bergius , mém, cfe Slokh. 1765, IX , 1 , 3j que sabella Capensis , id. Slat. Millier, nat, Syst. VI, xix , Ç>j , qui n'est qu'une copie de Bergiws y que sabella indica , Abildgaardt, Berl. Schr. tX^ iv. Voyez aussi Mavt. Slabbeï luém. de Flessing. I ; n , i-5» 522 ANNELIDES rapporter à cet ordre deux genres de coquilles dont les animaux ne sont pas connus , mais cp:ie leur analogie avec les coquilles des ser- pules et les tubes de certaines térébelles doi- vent faire croire habitées par des êtres sem- blables. Les Arrosoirs. (Penicillus. Lam. ) Ont une coquille en forme de tube conique dont rextrémifé large est fermée par un disque hérissé de frès-petils tuyaux creux ^ donnant dans la cavité générale , et dont ceux du pourtour sont plus longs et serrés les uns contre les autres. Il n'y a guère à douter que leur animal ne soit semblable à celui des térébelles , et que les petits tuyaux ne servent au passage de ses tentacules ; cependant le tube après de ce disque une double empreinte ovale ^ où quelques naturalistes ont cru voir le vestige d'une coquille bivalve , ce qui leur a fait rapprocher l'arrosoir 5 des tarets et des fistnîanes (i). L'espèce commune {Serpulapenis. L.) Martini î,i,'j est blanche, longue de huit à dix pouces , et vient de la mer des Indes où ou la trouve , dit-on, attachée aux rochers par sa petite extrémité. Les Dentales. (Dentalium. L. ) Ont une coquille en cône allongé , arquée, ouverte aux deux bouts j et que l'on a comparée en petit aune défense d'éléphant. On ne connaît leur animal que par de mauvaises figures , qui le représentent toutefois comme articulé et pourvu de soies latérales. (i) Vid. Roissy, Vi,45 2. TXJBICOLES. 5^3 Il y en a à coquille anguleuse (i) , ou striée longitudina- lement (2). D'autres à coquilles rondes (3). Les Siliquaires. (Siliquaria. Lam.) Ont un tube irrégulièrement ployé et contourné en spirale , muni tout du long d'une fente qui sert apparemment à laisser passer quelques organes res- piratoires 5 en sorte que Tanimal (si c'est une anné- îide) pourrait bien avoir ces organes le long du dos^ et appartenir à Tordre suivant. On en connaît une de la mer des Indes. {Serpula an-- guina. L.) Martini, I, 11, i3-i4« DEUXIEME ORDRE DES ANNÉLIDES. LES DORSIBRANCHES. Ont leurs organes et surtout leurs bran- clnes distribués à peu près également le long de tout leur corps , ou au moins de sa partie moyenne. Nous en ferons deux, familles ; ceux dont la bouche est armée de mâchoires , et ceux où elle n'en a point. Les dorsibranches à mâchoires ne formaient dans Linnœus qu'un seul genre. (1) Dejit. éléphant in um , Martini, I , i , 5 , A 3 — d. aprinum, ib. 4, A; — d. striatuluniy ib, 5, Bj — d. arcuatum , Gualt. X, G ;— d. sexangulum. (2) Dent, dentaîis, Rnmpf. Mus. x^TvT, 6; — d. fasciatum j Martini , Conch. T, I, 5, B j — d. rectum , Gualt. X , H. elc. (3) Dent, entalis^ Martini , I, i , ^ ? 2^ t?lc. ^24 A^NÉLÎDES Les Néréides. (Nereis. L. ) Dont le vrai caractère consiste à avoir le corps allongé 5 les branchies y les cirres et les paquets de soies répartis à peu près également sur sa longueur , la tête garnie de tentacules plus ou moins nombreux, et la bouche armée de mâchoires latérales , cornées et crochues, plus ou moins compliquées. Ces animaux vivent dans des trous , des pierres , des vieux bois enfoncés sous la mer ; quelques-uns habitent des tubes cornés ou membraneux. Ils atta- quent de plusieurs manières les autres animaux marins. Plusieurs de leurs petites espèces contribuent au phénomène de la mer lumineuse (i). Nous les subdivisons comme il suit : Les NÉRÉIDES proprement dites. (Nereis. Cuv. ) Qui ont des tentacules en nombre pair, attachés aux côtés de la base de la tête, et un peu plus en avant des points noi- râtres que l'on regarde avec probabilité comme des jeux , et dont les branchies ne forment que de petites lames sim- ples , sur les parois desquelles rampe un lacis de vaisseaux. liCur corps se termine d'ordinaire en arrière par deux fila- mens (2). Les EuNiCES , Cuv. (3). Ont des tentacules en nombre impair (presque toujours cinq ), attachés transversalement sur la bouche, et deux autres sur la base de la tête. Rarement on leur voit deux petits yeux. Leurs branchies sont en forme de houpes ou ■ ■ — - ■ ■-■■■.■ Il ■ I. I— ■■■ ^ ■ — -.— - ,- i.— i ■■ — I— .,- .1— . — i»^. — ■ ■■ ■■■■.- ^- ' •— , m -^ (1) V'^oy. Viviani phosphorescent ia maris. Gènes , i8o5. (2) Nereis versicolor, Gm. MuU. Wùnii. VI ^ — n. armillaris , itl. IX ; — n. fimhriata^ Jd. VIII , 1-5 ; — n. pelagica, id. VII , i-3 j — terehella riibra , Gm. Bommé, mém. de Flessing , VI, SSy , fig. 4 , A. B. (3) Eunice , nom d'une néréide dans Apollodore. DORSIBRÀNCHES. 52J de panaches , et non pas de lames. Il y en a de fort grandes. J'en connais une de la nier des Indes, de plus de quatre pieds de long (i). Les Spio. Fab. et Gmel. Ont le corps grêle ; deux longs tentacules ou an- tennes, des yeux à la tête, et sur chaque anneau une branchie de chaque côté en forme de filament simple. Ce sont de petits vers de la mer du nord qui habitent des tuyaux membraneux (2). Parmi les Dorsibranches sans mâchoires. Les Aphrodites. ( Aphrodita. L. ) Se reconnaissent aisément aux deux rangées lon- gitudinales de larges écailles membraneuses qui re- couvrent leur dos , et sous lesquelles sont cachées leurs branchies , en forme de petites crêtes charnues. Leur corps est généralement de forme aplatie , et plus court et plus large que dans les autres annélides. On observe à leur ultérieur un œsophage très-épais et musculeux susceptible d'être renversé en dehors comme une trompe , un intestin inégal , garni de chaque côté d'un grand nombre de cœcums bran- chus 3 dont les extrémités vont se fixer entre les bases des paquets de soie qui servent de pieds. Nous en avons une sur nos côtes, qui est l'un des animaux les plus admirables par leurs couleurs : V Aphrodite hérissée. (i) Terebella aphroditois, Gm. Pall. nov. act. Petrop. II, v, 1-7 ; nereis pinnata , Zool. dan. XXIX, 4-7 3— ?zer. norwegica , ib. i-3 ; — ner. tubicoîa, id. XVIII , 1-6 j—ner. cuprea, Bosc. vers, ï, v, i-4. (2) Spio seticornis , Ott. Fabr. Berl. Sclir. VI, v, 1-7 -.— sp.fdi^ eomis, ib. 8-12. — Speio , nom d'une néréide. Les PoLYDOREs , Bosc. vers , I , v, 7 , appaii.liennent ù ce genre. 526 ■ annélides (Aphroditaaculeatni'L.)V3\\. MiscVII, i -i3. Elle est ovale , longue de six à liult pouces , large de deux à trois. Les écailles de son dos sont recouvertes et cachées par une bourre sem- blable à de l'étoupe, qui prend naissance sur ses côtés. De ces mêmes côtés naissent des groupes de fortes épines , qui percent en partie l'étoupe, des faisceaux de soies flexueuses , brillantes de tout l'éclat de l'or, et changeantes en toutes les teintes de l'iris. Elles ne le cèdent en beauté ni au plumage des colibris , ni à ce que les pierres précieuses ont de plus vif. Plus bas est un tubercule d'où sortent des épines en trois groupes, et de trois grosseurs différentes, et enfin un cône charnu. On compte quarante de ces tubercules de chaque côtéj et entre les deux premiers sont deux petits tentacules charnus. Il y a quinze paires d'écaillés larges , et quelque- fois boursoufflées , sur le dos , et quinze petites crêtes bran- chiales de chaque côté. Les autres aphrodites n'ont point d'étoupes sur le dos, et leurs écailles dorsales se voient à nu. On retrouve quelque- fois, à leur face inférieure, cet éclat nacré qui se marque si bien sur les poils de la grande espèce. Nos mers en pro- duisent quelques-unes de petites (i). Les Amphinomes. Brug. (2). N'ont point d'écaillés sur le clos , et portent sur chacun des anneaux de leur corps , de chaque côté 5 indépendamment des cirres et des paquets de soies 3 une branchie en forme de houppe ou de pa- nache. Elles sont en général plus allongées que \qs aphrodites ; mais leur organisation intérieure est à peu près la même. (1) Aphr. squamata, Pall. mise. ZooJ. VII , i4 • — aj)hr. plana, Gm. cirrata, Fahr. Groenl. I, 7, et Mûll. vers, XIV, i-5 -j—aphr. cirrhosa^ Pall. mise. Zool. Vît! , 5-6 ; — aphr. lepidota ^ id. ib. 1-2. (2) Ce genre a été séparé avec raison, par Bruguicres,des aplirodifc^ de Pallas el des lîrebelles de Gmel. DORSÎBRAjNCHES. 5^7 La mer des Indes en produit une , VAmphlnome clievelue. Brug. {Terehella flava. Gin.) Pall. Miscell. VIII , 7-11, extrêmement remarquable par ses longs faisceaux de soies couleur de citron , et par les beaux panaches pourpres de ses branchies (i). Sa forme est large et déprimée ; elle porte une crête verticale, et deux petits tentacules sur le museau. Les Arénicoles. (Arenicola. Lam. ) Ont des branchies en forme d'arbuscules sur la partie moyenne de leur corps seulement ; leur bouche est une trompe charnue plus ou moins di- latable ^ et on ne leur voit ni dents, ni tentacules, ni yeux. L'extrémité postérieure manque non-seu- lement des branchies , mais encore des cirres et des paquets de soie qui garnissent le reste du corps. L'espèce connue , Arénicole des Pêcheurs. Lam, ( Lum- hricus marinus» L. ) Pall. Nov. Act. Petr. II, i, ig-29, est Ir.ès-commune dans le sable des bords de la mer , où les pêcheurs vont la chercher avec des bêches, pour s'en servir comme d'appât. Elle est longue de près d'un pied , de couleur rougeâtre , et répand , quand on la touche, une liqueur jaune abondante. Elle porte treize paires de bran- chies. TROISIEME ORDRE DES ANNELIDES. LES ABRANGHES. N'ont aucun organe de respiration apparent à l'extérieur , et paraissent respirer par la surface entière de leur peau ; mais les uns (i) Ajoutez tereb. carunculata, Pall. loc. cit. i2-i5 \—terch. ras-' irata , ib. i4- iS y— ternbella comj)lanata , ib. 19-26. 528 ANNÉLIDES ont encore des soies servant au mouvement ^ et les autres en sont dépourvus ^ ce qui donne lieu à établir deux familles. La première famille , celle des Abran- CHES sÉTiGÈRES 5 OU pourvues de soies, com- prend trois genres. Les Lombrics. (Lumbricus. L.) Vuîg. Fers de terre. Ont le corps long , cylindrique , divisé par des rides en un grand nombre d'anneaux dont chacun est garni en dessous de petites soies roides, dirigées en arrière; leur bouche est en avant et n'a poiat de dents; ils manquent d'yeux ^ de tentacules ^ de br^mchies et de cirres ; un bourrelet ou renflement sensible^ surtout au temps de l'amour ^ leur sert à se fixer l'un à l'autre pendant la copulation. A l'ia- lérieur on leur voit un intestin droit, ridé; et quel- ques glandes blanchâtres vers le devant du corps qui paraissent servir à la génération. Il est certain qu'ils sont hermaphrodites ; mais il se pourrait que leur rapprochement ne servît qu'à Xq's» exciter l'un et l'autre à se féconder eux-mênies. Les œufs des- cendent entre l'intestin et l'enveloppe extérieure , jusqu'autour du rectum , où ils éclosent. Les petits sortent vivans par l'anus. Le cordon nerveux n'est qu'une suite d'une infinité de petits ganglions serrés les uns contre les autres (i). (i) Conf. Monlègre , mém. du Mas. I^ p. 2i2 , pi. xii. ABRANCHES. ^29 Chacun connaît le Ver de terre ordinaire {^Lumhricus ierrestris, L.), à corps rougeâtre, atteignant près d'un pied de longueur, à 120 anneaux et plus, armé de huit rangées de petites pointes tout le long du dessous du corps. Le renfle- ment est vers le tiers antérieur. Sous le seizième anneau sont deux pores dont on ignore l'usage. Cet animal perce dans tous les sens l'humus , dont il avale beaucoup. Il mange aussi des racines, des fibres ligneuses, des parties animales, etc. Au mois de juin il sort de terre la nuit pour chercher son semblable et s'accoupler (1). Nous séparerons des lombrics , Les Thalassemes. (Thalassema. Cuv. ) Dont le corps large et court, n''a de petites soies que par anneaux autour de Textrémité postérieure , mais est armé sous le col de deux forts crochets ana- logues aux soies métalliques des autres annélides. Leur tête ou plutôt leur bouche q^X en forme de grand cuilleron. L'intestin , plus long que le corps , fait plusieurs replis avant d'aboutir à l'anus ^ qui e^i à l'extrémité postérieure. On en connaît un {^Lumhricus echîurm. Gm.) Pall. Mîs- cell. Zool. XI, 1-6, qui habite nos côtes, sur les fonds sableux. Il sert d'appât aux pêcheurs. (1) Ajoutez lumhricus minutus, Fab. Faun. Groenl. fig. ^^—lumbr. armiger j Mùll. Zool. dan. xxii ,4,5? Je soupçonne le lumbr. fragilisj Miill. ib. 2, 3, d'avoir de petites branchies, et de devoir être rapproché des néréides. Le lumbricus marinus e&iV arénicole ^ Vechiurus est le thalassème ^ Vedulis est un siponclej ainsi que le thalassema. Nous renvoyons aux ndides , le tubicola, le sabellaris , le tubifex ^ le lineatus. TOME ?.. 34 53o annélïdes Les Naïdes. (Naïs. L.) Ont le corps allongé et les anneaux moins mar- qués que les lombrics. Elles vivent dans des trous qu'elles se creusent dans la vase, au fond de Teau, et d'où elles font sortir la partie antérieure de leur corps qu'elles remuent sans cesse. On voit à plu- sieurs à la tête des points noirs que l'on peut pren- dre pour des yeux. Ce sont de petits vers , dont la force de reproduction est aussi étonnante que celle des hydres ou polypes à bras. Il en existe un assez grand nombre dans nos eaux douces. Les unes ont des soies assez longues (t). Et quelquefois une longue trompe en avant (2), Ou plusieurs petits tentacules (3). D'autres ont des soies très-courtes (4). Il y en a de plus grandes que les autres , qui se fabri- quent des tubes de glaise^ ou de débris, où elles se tien- nent (5). La deuxième famille, ou celle des abran- clies sans soies , comprend deux genres, l'un et l'autre aquatiques. (1) Nais eîinguis, Miill. VViirm. 11^ — n. littoralis, id. Zool. dan. liXXX. (2) Naîs probuscidea , id, Wiirm. I, i-4. (3) Nais digitata, Gm. cœca , Mùll, ib. V. (4) Naïs vermicularis, Gm. Rœs. III, xciii , 1-7; — n. serpentina, id. xcii , et Mùll. IV, 2-45 — lumbriciis tubifex , Gm. Bonnet, veil» d'eau douce, III, g, 10, Miill. Zool. dan. Lxxxiv j — lunihr. lineatus, Miill. Wiirm. III, 4-5. (5) Lumhricus tubicola , Mull. Zool. dan. i.xxv jr—lunibr. sale!- larisj ib, civ^ 5. ABRANCHES. 53l Les Sangsues. (Hirudo. L.) Ont le corps oblong 3 quelquefois déprimé ^ ridé transversalement ; la bouche est entourée d'une lè- vre , et Fextrémité postérieure munie d'un disque aplati, propres Fun et Faufre à se fixer aux corps par une sorte de succion, et servant à la sangsue d'organes principaux de mouvement, car après s'être allongée , elle fixe Fextrémité antérieure et en rapproche l'autre qu'elle fixe à son tour pour por- ter la première en avant. A sa bouche sont trois pe- tites mâchoires , langues , ou plutôt replis de la peau qu'elle emploie à entamer la peau des animaux, pour en sucer le sang qui fait sa nourriture principale. On voit en dessous du corps deux séries de pores , orifices d'autant de petites poches intérieures dont l'usage n'est pas connu. Le canal intestinal est droit, boursouflé d'espace en espace , jusqu'aux deux tiers de sa longueur, où il a deux cœcums. Le sang s'y conserve rouge et sans altération , pendcuit plusieurs semaines. Les sangsues sont hermaphrodites. Une graiide verge sort sous le tiers antérieur du corps , et la vulve est un peu plus en arrière. Il paraît que quelques espèces sont vivipares. Les ganglions du cordon nerveux sont beaucoup plus séparés qu'aux lombrics (i). (i) Voyez Mémoires pour servir à l'Hist. nat. des sangsues, par P. Thomas 5 et un mém. de M. Spix ^ parmi ceux de l'Acad. de Ba- yïève pour 181 3, 53^ annélides abranches- Tout le monde connaît la Sangsue médicinale ( Hirudo medicinalis, L.), si utile instrument pour les saignées locales. Elle est noirâtre, rajée de jaunâtre en dessus, jaunâtre tachetée de noir en dessous. On la trouve dans toutes les eaux dormantes. La Sangsue des chevaux (^Hirudo sanguisuga. L.) , beau- coup plus grande, et toute d'un noir-verdâtre , est quelque- fois dangereuse par les plaies qu'elle cause. Nos mers nourrissent abondamment la Sangsue verru- queuse {^Hirudo muricata» Ïj,) iKouie. hérissée de petits tu- bercules (i). Les Dragonneaux. ( Gordius. L. ) Ont le corps en forme de fil ; de légers plis f rans- verses en marquent seuls les articulations, et l'on n'y voit ni pieds, ni branchies, ni tentacules. Ce- pendant à Tintérieur on y distingue encore un sys- tème nerveux à cordon noueux. Ils habitent dans les eaux douces , dans la vase , les terres inondées, qu'ils percent en tous sens, etc. Les espèces n'en sont pas encore très-bien distinguées. La plus commune {^Gordius aquaticus. L. ), est longue de plusieurs pouces, presque déliée comme un crin, brune, à extrémités noirâtres. (i) Ajoutez les autres espèces mentionnées par Gmel. panni lesquelles il pourrait y avoir cependant quelques planaires. FIN DU TOME SECOND. ',y *■ /^ Wy^ ^?. J<; .V^ VMSt